a ER EN 1 MX C & \ 4. Fa ei PE = Deere nn M É M OT R E s . SOCIÉTÉ ROYALE | DES SCIENCES, : . DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS. sé es : Un, ANNÉE 1853, a LIRE, de | DE LMPRNERIE DE L. DANSE, GRANDE PEACE. re hr @ co à c a : S , Mes a ea REA JR N LES ESCURX 5 £ CAN 2 VÉA SE 22 NS : Lot. 1 L'ÉRSRRRS FA a Ra Ne er Se p | ie pra he pes ha brad ea © || L : NÉ S : : 2 (ss) :& £ MEL LA (+: DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES, DB L'AGRICULTURE ET DES ARTS : DE LILLE. at AH FL TAX , MÉMOIRES DE LA SOGRRTE ROKALE des Griences, DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS. DE LILLE. 1833. 2 TS DE ed à \%>, TEE e NTRAL Hi A LILLE, DE L'IMPRIMERIE DE L. DANEL, GRANDE PLACE. 4 » 1834. 1e 96 . «ut ait ya SAV ANNADAN da *14 CRIS our (1) PHYSIQUE ET MATHÉMATIQUES. DÉVELOPPEMENS SUR LES NOMBRES 5 LES RAPPORTS ET LES PROPORTIONS EN GÉOMÉTRIE, Par M. Marzière, Docteur-ès-sciences, Membre correspondant, 20 SEPTENBRE 18933. $ L Premières notions sur les nombres. 1. Bien que ces notions, ainsi que celles sur les rapports et les suites de rapports égaux, appartiennent essentiellement à l’arithmétique , néanmoins comme d'ordinaire elles y recaivent peu de développement, nous croyons utile, avant d'aller plus loin dans la géométrie pure, de bien fixer sur ce sujet les idées exactes, dont le besoin se reproduit à chaque instant dans la théorie. 2. Pour toutes les quantités d’une même espèce ( géométrique ou autre }, mais naturellement nous prendrons ici pour exemples les lignes droites ; on en choisit une à volonté , pour terme de comparaison , sous le nom d'unité; dès-lors à chacune des quan- tités de l'espèce , dont la pensée embrasse l’ensemble , il répond : 1.0 Une composition , ou évaluation en l'unité, ou grandeur, qui dans le cas supposé est nommée longueur. 2.0 Un nombre, idée abstraite qui sert à exprimer la compo- sition de la quantité en l’unité. (2) Les deux résultats, la grandeur et le nombre , sont la consé- quence de ce fait, qui est le fondement de la science des nombres, et, par cela même, des mathématiques. C'est une des opérations les plus familières à l'esprit humain , de discerner des objets de même espèce, de les comparer chacun à l’un d’eux primitivement. connu, et d'en déduire , au moins mentalement , la composition. de l’objet quelconque en la chose connue : celle-ci prend le nom d'unité, et l’objet comparé, le nom de quantité. Exewrses : Les quantités { des lignes droites , des étendues linéaires , étant comme des bords de de de de te F : 3 d’ailée. règle, | livre, | table, [muraille, RS LT EE SR D EN ER ADS OS TETE I EU RS La quantité incire unitaire , quatre Les longueurs, FPE deux É , roi ee. ee a ent , ou grandeurs , un d hé mètres | vingt ste 7 ixièmes è me rente- ou composilions + d ‘ quarante! trois ER Jet A tre. |de mètre. ; sfr de l'unité, | 67e reel sept | mètres. : centièmes. metres. Les nombres un A k À: 2,4 23 38 sont : 1 0, 47 4 3. Dans chaque espèce de quantités, on se figure ainsi deux séries principales ; celle des quantités elles-mêmes , celle de leurs nombres, Chaque quantité est, naturellement et sans inconvénient , identifiée avec son expression ou sa grandeur. Il ne peut en être de même du nombre , qui est un être pu- rement abstrait. (3) Un même nombre appartient à une multitude de quantités , dans autant d'espèces différentes. Bien plus, comme le choix de la quantité unitaire est arbi- traire, et de pure convention, il suffirait de changer d’unité dans une espèce , pour qu’un premier nombre correspondit à une nou- velle quantité de la même espèce. 4. La série de tous les nombres primitivement connus com- prend , 1.0 les nombres naturels, ou entiers ; 2.0 Les fractions ordinaires, ou exprimables par deux nombres entiers ordinaires. 5. Toute quantité entière d'une espèce (23 mètres) se com- pose avec l'unité ( 1 mètre ), et le mode de cette composition est le nombre même (23) de la quantité. Toute quantité fractionnaire unitaire (un dixième de inètre ) se compose avec l'unité (1 mètre), et le mode de cette compo- sition est l’unité fractionnaire (-5), qui est le nombre de la quantité. Toute quantité fractionnaire (2,47 de mètre) se compose avec l'unité (1 mètre) , et le mode de cette composition est la frac- tion #7, qui est le nombre même de la quantité. Ces trois résultats se réunissent en un seul ; qui est de toute généralité : une quantité quelconque se compose avec l’unité, et le mode de cette composition est le nombre même de la quantité. Cette proposition n’est que le développement de la définition du nombre. D'un seul et même trait la pensée saisit un objet, une quan- tité, les êtres de la mêne espèce, leur mesurage mental, leurs grandeurs , leurs nombres, et notre proposition. Viennent ensuite, quand ils pourront, quand on en aura un besoin particulier, les mesurages matériels, les grandeurs parlées, écrites, et par conséquent les nombres parlés et écrits. 6. Une autre Proposition, suite de la précédente, c'est que (4) l'unité d’une espèce se compose avec une quantité donnée quei- conque de la même espèce, d’une manière connue. rm se compose avec 23m, et le mode de cette composition est ==. im se compose avec la quantité fractionnaire unitaire de mètre , et le mode de cette composition est évidemment le dé— nominateur 23. Remarquons que les nombres + et 23 sont réciproques l'un de l’autre. 1 se forme de chacun d'eux de la manière exprimée par l’autre nombre. im se compose avec la quantité fractionnaire | 2m,47), et le mode de cette composition est la fraction +, qui est la fraction 947 ? primitive 27 renversée. Car le 247.me de Film est +; et ce résultat, pris 100 fois, est 1m, ou im —= les {+ de 47 de # mètre. un se compose avec la quantité fractionnaire A de mètre , et le mode de cette composition est la fraction 247. Ici encore les deux nombres Let 122 de l’autre, ou 1 se forme de l’un de la manière exprimée par sont réciproques l’un l’autre. Généralement l’anité d’une espèce se compose avec une quan- tité, de la manière connue indiquée par le nombre réciproque du nombre de la quantité. 7- Tout nombre même entier 23, peut être considéré comme 28 X 2 23 x 3 9 2 3 une fraction d’un dénominateur donné 2 ? 23 X 4 4 d’ailleurs aucun inconvénient. .... et par analogie °°, expression qui ne présente Ainsi, en général, deux nombres réciproques sont deux frac- tions inverses , où dont l'une a pour termes ceux de l’autre ayant changé de rôle. Le multiple » d'une fraction a pour réciproque le sous-mul- (5) tiple »2 de la mème fraction. Les deux fractions réciproques ou 3x4 inverses TT et sont , l’une le multiple 4 de ?, l’autre X le sous-multiple 4. $ II. Premières notioris sur les rapports. 1. Souvent on a besoin de comparer deux quantités de même espèce, sans que l’une des deux soit l'unité. L'évaluation de l’une en l’autre peut toujours s’obtenir quand ou a les expressions des deux quantités, car alors on peut obtenir la première quantité en l'unité, puis celle-ci en la seconde quan- tité; d’où l'évaluation connue de la première quantité en la seconde. Exemple : 12m peut se composer avec 7m; car im ; de 7m, et 12m — 12 fois im — 12 fois le + de 7m; ainsi le mode de composition de 12m en 7m est indiqué par 12 foi 2. Le mode de composition d’une quantité avec une autre se nomme le rapport de la première à la seconde. Dans notre AE le rapport des deux quantités 12m, 7m, égale la fraction Comme ce ges a été déterminé d'une manière abhoible à deux quantités entières quelconques , on a ce résultat général : le rapport de deux quantités entières égale la fraction de leurs nombres entiers respectifs. On a coutume d'exprimer le rapport de deux quantités 12m, 7m par 12m : 7m, ou 12 : 7. Cela est légitime, car la division , 2.e question générale, montre que le quotient 12 : 7 est aussi le rapport du nombre 12 au nombre 7, ou de la quantité 12m à 7m; et de plus on sait que le quotient 12 : 7 égale la frac- tion +. À 125 On écrit encore le rapport de 12m à 7m sous la forme ——° pue Cette notation ; au fond ; est vicieuse ; car, qu'est-ce qu'une frac- (6) tion dont le numérateur et le dénominateur sont deux quans tités ? Qu'est-ce qu'une fraction dont les deux termes ne sont pas deux nombres ? C’est donc un symbole , sans inconvénient, si l’on fait abstraction des idées ordinaires sur la fraction. Cette notation devient tout-à-fait légitime , si l’on fait alors abstraction des quantités pour ne voir que leurs nombres 12,7, le signe »2 n'ayant alors d’autre but que de conserver le souvenir de l'unité. Nous emploierons indifféremment les mots et signes : le rap- port des deux quantités 12m, 7m; le rapport de 12m à 7 ; Tan 2e na le quotient-12m :7m; la fraction 12m sur 7m; — ; —,,.. F7 ? 7 3. Entre deux autres quantités d’une même espèce, qui peut être différente de l'espèce mêtre, le rapport sera le même que celui des deux premières 12m, 7m, si les nouvelles quantités ont les mêmes nombres respectifs que les premières. Chacun des rapports : 12° à 7i° ; 12f à 9f; 12 cents à 7 cents; 12 à TL; 12 à 7 égale la fraction 2. 42 C1 Ce dernier résultat, quisera bientôt généralisé, montre que le rapport entre deux quantités entières égale le rapport entre leurs nombres, et réciproquement toute fraction , etc. 4. Le nombre est un cas particulier du rapport; c'est celui où la seconde quantité est l’unité elle-même. 15 est le rapport de 15m à 1m, L'unité fractionnaire + est le rapport de -Em à 1m. “ La fraction © est le rapport de mn à 1m. 5. L'idée du rapport et notre raisonnement du No r s'étendent à deux quantités fractionnaires quelconques. Exemple : le rap- port de 5m à Tlm est la manière dont la première quantité peut être composée avec la seconde. Or, im — les 5 de "et 5m égale les + de 1m; donc 5m égale les & des # de {m, ou la quantité fm peut se composer avec la seconde {lm; et le mode de cette composition est exprimé par les + de 5, nombre connu. 6. Le rapport de la fraction © à la fraction serait également ä 6 Fe les © de £. C7.) Donc aussi le rapport entre deux quantités fractionnaires 5m, 11m est le même que celui entre leurs nombres + et **. 7. Des N.os 3 et 6 résulte cette proposition générale : entre deux quantités de la même espèce , le rapport est exactement le même que celui entre leurs nombres respectifs. 6 IL. Premières notions sur la mesure des lignes, el pre- mières résolutions des questions simples sur les droites. 1. Dans la société on emploie des instrumens préparés et des procédés simples , afin d'apprécier les quantités les plus utiles à la vie; celles qui servent à notre nourriture , à notre habil- lement et à nos autres premiers s besoins. Les instrumens sont le mètre des boutiques et dès ateliers, le kilogramme, le litre, la balance... . Les procédés sont les divers moyens pratiques de mesurage , de comptage, de pesage. Dans la géométrie pratique nous avons aussi des instrumens et des procédés : les instrumens sont la règle, le compas , le double décimètre, les échelles simples et composées, le rappor- teur, le graphomètre.....,., pour mesurer dès-à-présent les lignes droites, et bientôt les angles, les arcs... .... . La géométrie enseigne à construire ces figures elles-mêmes et à résoudre le grand problème de la mesure d’une étendue quelconque. Les procédés que nous allons décrire ici, sont ceux propres à faire servir une échelle simple ( ou une unité divisée en parties égales assez petites), à exprimer une droite donnée soit avec exactitude , soit à une approximation suflisante. Avant de nous livrer à ces opérations manuelles, il est bon de nous expliquer sur leur emploi. Il est utile de savoir les exécuter , de s’y exercer , d'y acquérir de l'adresse, quand on veut se livrer à la pratique et aux applications de la géométrie. Ces exercices seront encore propres à faire concevoir plus faci- (8) lement aux esprits peu préparés à la méditation, les principes, les termes de la géométrie rationnelle , les opérations purement intellectuelles employées dans les raisonnemens de Ja science ; mais c'est à cela qu'il faut réduire leur utilité, qui n'est nullement indispensable aux esprits déjà exercés aux théories abstraites. 2: Premier probléme. Mesurer avec le double décimètre une droite AB, tracée sur le papier ? 1.0 Avec le compas, auquel je donne l'ouverture AB. 2.0 Je porte AB sur le double décimètre , et je suppose que AB en couvre 15cm et 7mm, 3% Sa grandeur est on , ET 4.0 Son nombre est o, 157. Probléme II. Étant donné, le nombre o, 157, décrire la ligne de ce nombre ? 1.0 Je trace avec la règle une droite indéfinie AB. 2.0 J'ouvre mon compas sur le double décimètre, de ma- nière à couvrir 195Cm et 7mm. 3.0 Je porte cette ouverture du compas sur AB de À en C. 4.0 AC est la ligne du nombre o, 157. , On enseigne ailleurs les procédés utiles et simples (mais en- core moins indispensables à la théorie) pour tracer une droite indéfinie sur le terrain, pour y mesurer une droite et y tracer une ligne de longueur déterminée, Probléme III. Trouver la somme de plusieurs lignes dont les grandeurs sont données ? 1.0 Faire la somme de leurs nombres, 2.0 Décrire la ligne qui répond au nombre total. 3.0 C’est la ligne demandée. (9) - Probléme 17. Trouver la différence de deux lignes de grandeurs connues ? 1.0 Faire la différence des deux nombres. 2.0 Tracer la droite du résultat de la soustraction numérique. Probléme T. Trouver la différence entre deux groupes de lignes connues de grandeurs ? 1.0 Faire la somme des nombres du premier groupe. 2.0 Faire la somme des nombres du deuxième groupe. 3.° Prendre la différence des deux nombres. 4.9 Tracer la ligne du résultat numérique connu, Probléme VI. Décrire une ligne produit d’une ligne donnée AB — 4cm, 5mm, par un nombre donné 1, 86 ? 1.0 Je fais le produit 0,045 x 1,86, et j'obtiens le nombre 0, 0837. 2.0 Je trace une droite indéfinie CD, 3.° Je prends sur le double-décimètre l’ouverture de compas Scm 4mm, 4.0 Je la porte sur CD de C en E. 5.0 Et CE est la ligne demandée. Probléme VII. Tracer une ligne égale au ? d’une ligne donnée AB ? 1.0 Je cherche le nombre de AB ; soit ce nombre AB — 0,264. 2,0 Je fais la division 0,264 : 3. 3.0 J'ai le quotient CD — 0.088. 4.0 Je trace une ligne indéfinie CE, 5.o Je prends avec le compas la longueur 8em 8mw, je la porte sur CE de C en D. 6.0 CE. => +? AB. 2 ke (10 } Probléme VIII. Trouver le rapport des deux lignes AB, CD ? 1.0 Chercher les nombres des deux lignes données , soient AB — 19cm; CD — 7m, 5. 2.0 Faire la divisiou 19 : 7,15, dont le quotient — 2,535. 3.0 Ce nombre cest le rapport demandé. Probléme IX. Étant donnée une ligne CD — 7cm,5 et un nombre 2,533, trouver une seconde ligne AB ayant avec CD le rapport donné 2,533 ? Baisonnement. La chose inconnue est ab, nombre de AB. Or, ab : cd — (AB :CD) = 2,555. Donc ab — 7,5 X 2,533. Opération. 1.0 Le produit 7,5 x 2,533 — 16,997. 2.0 ab — 18,9975. 3.0 AB — JE $ IV. Résolution, sans unité préparee, des premières ques- tions sur les droites. No 1. Pros. 1, Pros. II, Pros. III. Addition , soustraction et multiplication entière. ————— | FI l A E C D B Quand on porte sur une même droite indéfinie AB, et dans la même direction de À vers B, d’abord une première ouver- ture donnée de compas de À en C; puis une seconde ouver- ture donnée de C en D; évidemment on obtient la droite AD, somme des deux lignes AC + CD. Il est aussi évident que la longueur AD égale la somme des deux longueurs de AC et de CD, sans même connaître aucune de ces mesures. (sn) Le nombre de AD est de même la somme de deux nombres de AC et de CD. On trouverait de même la somme de plus de deux lignes données. Si la seconde ligne donnée CD est portée sur la première ligne AB à compter de C, mais dans la direction opposée à la première, ou en revenant de C vers À , et que son extrémité soit E, le reste AL sera la différence des deux droites données AC, CD. La longueur de AE est la différence des deux longueurs de AC et de CD. Le nombre de AÀE est la différence des deux nombres de AC et de CD. Trouver un multiple donné d’une ligne donnée est un cas particulier de l’addition. N.o 2. Probléme IT. Division d’une droite donnée AB par un nombre entier, 5 ? On commence par prendre à vue une longueur peu différente du 5.e de AB; en la portant 5 fois sur AB, on obtient en gé- néral une ligne différente de AB. On augmente ou l'on diminue, selon le besoin, la première ouverture du compas, et l’on arrive après quelques tâtonnemens à une ouverture de compas sensi- blement égale au 5.e de AB. Plus loin la théorie enseigne des procédés pour résoudre cette question sans tätonnement. No 3. Probléme T. Multiplication d'une droite AB par un nombre fractionnaire, a? La ligne inconnue CD — AB x 4 £ CD — 4 fois AB + 3 de AB. CD — # fois AB + 5 fois ? de AB. La seconde partie de CD est connue ; il est quelquefois plus 3 (aus ‘| éommodé de la transformer en ! de 5 fois AB , ces deux expres- sions étant équivalentes , d'après leurs nombres qui sont égaux, N.° 4. Les problèmes précédens ont pu être résolus par le seul secours de la règle et du compas, ou d’un calcul élémen- taire à vue , ou fort simple; les résolutions qui vont suivre exigeront de plus des calculs moins usuels, moins simples ; quoique connus dans l’arithmétique. No 5, Problème VI. Trouver, sans échelle, le rapport de deux lignes données AB, CD ? Première solution , où l'on est conduit à une petite ligne qui soit au moins approximativement sous-multiple des deux lignes données, A Ë G à | | | ! | À — | C F D 1e opération : ouverture du compas — CD, portée sur AB ; Résultat AB — 2 CD + EB ; le reste EB << CD. 2.e opération semblable : EB sur CD ; CD — EB + FD; reste FD << EB. 3.e opération : FD sur EB ; EB — 4 FD + GB. 4.e opération : GB sur FD ; FD — 5 GB. Raisonnement, La petite ligne GB est telle que la ligne pré- cédente FD en est un multiple connu; aussi la ligne EB qui a précédé est un multiple de GB que l’on peut connaître, et ainsi de suite en remontant jusqu'à CD et AB. Calcul. YD — 3 GB. EB — 4 fois 3 GB + GB — 13 GB. CD — 1 fois EB + FD — 13 GB + 3 GB — 16 GB. AB — 2 fois CD + EB — 2 fois 16 GB + 13 GB = 45 GB, Donc le rapport de AB à CD — 45 GB à 16 GB = / > a = 45 a On — 2, 0125: (13) Discussion. Au moyen d’une unité préparée on n'aurait pas obtenu un rapport aussi approché, si GB ne se trouvait, par l'effet du hasard , justement égale à la plus petite subdivision de l'échelle. Quand la dernière opération laisse up reste, ?, nécessairement < GB, la dernière ligne employée , alors les lignes 45 fois GB, 16 fois GB, dont le rapport — #, ne sont pas tout-à-fait égales aux lignes données AB , CD ; néanmoins tel est le mérite de ce procédé que le rapport de AB à CD est très-peu différent du rapport obtenu 45 : 16. Démonstration. Reprenons les relations primitives , sauf la dernière , qui est maintenant FD — 3 GB + à De ces relations on tire : EB — 4 FD + GB — 12 GB + 4 0 + GB — 13 GB + 4 à. CD —EB + FD — (15 GB+49)+(3GB+0)— 16 GB+5 à. AB — 2 CD + EB — (32 GB + 10 0)+ (13GB+40) — 45 GB + 14 D. AB 45 GB + 14 à un — ———————_t CD 16 GB + 50 : ; . AB Ÿ étant compris entre o et GB, aussi CD est compris a R 59. BE 45 ROGEE entre + et 55; deux fractions telles que 4 — 52 sx On peut s'assurer que pour une valeur de ?, plus petite que AB GB, le rapport CD est compris effectivement entre ses valeurs extrêmes {© et 5°? 1 21° B 45 GB+ 149 Car à — CD — GG se 6 à 45 (16 GB + 5 3) — 16 (45 GB + 14 ©) EE ————— — _— ———— 16 (16 GB +50) 16016168 ,+15 2) (6 s) L 16 — + (14) Or, — GB, la différence de nos deux rapports est toujours AL > << GB, le dénominateur > 16.21; donc la diffé- ; 16.21 B cb sb ss ou le rapport rence entre + et le rapport est plus près que #, de +, CD N.o 6. Seconne sozuriox. — Procédé de M. Lefebure. E G B A | - == F H l Bresil, 1.re opération : ouverture de compas — CD, portée sur AB, 2 fois de À en E; reste EB << CD. 2.e opération : reste EB, sur CD ; pas 2 fois; Prenons le 4, Ca, de CD , Ca porté sur AB, 8 fois de AenF ; reste FB << À CD 3.e opération : reste FB sur CD ; pas 4 fois. Prenons le 2 de CD — CB ; CB porté sur AB 17 fois de À en G. Reste GB << + CD 4e opération : Reste GB sur CD ; pas 8 fois. Prenons le 12.°de sn — Cc. Ce porté sur AB 35 fois deAenH. Le reste HB € -: AE AF AG AH Les rapports — » — 3 — ; — :......... Ou leurs ÉD CD CD” © ? équivalens 2, £, 2, # approchant du rapport cherché b;, ©? car à chaque opération il ne manque au rapport correspondant reste de AB CD que la partie + pour égaler tout le rapport Cp? (15) et cette seconde partie, ou cette différence, est de plus en plus petite. Quand un reste de la ligne AB est lui-même une partie ali- quote de CD, l’opération se termine. Ce reste est une commune mesure à AB et à CD; donc le rapport est commensurable et connu. A ° a Tr DR AIT. Supposons » par exemple , qu'apres avoir trouvé CD = F0 le reste GB soit — +? CD ; on a : AB — AG + GB; AB 136 + 6 AB — 11 CD + ! El ee HAT Te" dc CD + 5 CD; CD LH: 75 AB =— 449 CD 48 L'esprit de la méthode veut que, dans chaque opération , on commence par porter sur CD le reste précédent de AB, ce qui termine l'opération si le quotient complet est entier, et que le quotient étant entre #2 et m + 1, on prenne pour me- I surer ÀB , une partie aliquote de CD, qui soit ou— ——— CD, m+HIi ou < Een m + Dans une application, il sera suffisant et plus expéditif de diviser de suite GD en un assez grand nombre de parties égales (par exemple en 32), pour que l’on puisse négliger une ligne < ;; CD. On portera la petite ligne £ CD sur AB; et si elle AB s'y trouve contenue 100 fois, on aura — —= “> à une ap- CD proximation suffisante. Dans l'exécution manuelle du procédé, on ne peut faire qu'un petit nombre d'opérations partielles avant d'obtenir le reste nul, et , par conséquent , le rapport demandé , soit exact, ou suffisamment approché. (16) Mais en théorie on peut, et quelquelois on doit se repré- senter un nombre aussi grand que l’on veut de ces opérations ralionnelles. No 7. Troisième sorurion (par les fractions continues). Soit à trouver le rapport des deux droites À, B, exécutons, comme dans le premier procédé, N.o 5 , la série des divisions A:B—=g9 +R, | B:R, —=g+R |R:R =, +R, BR =, -nh,luete. On a les relations suivantes : LEP 0e CP LS LPO ROME sise (CE) DR ges. torltos (8) DU AR. on raeeee ON) RE R,g, +R, .….... CR (à) À R, °° 5 — die Ras so Um ) B R, ; R, Get FE de PE PI (8) R, R, (y! R, Is + R, 0. y) BR R : == se 0... o! a [2] CRE es. Le R I : Pom mi 7 Tan R, 1 ñ M. == R. (y) far R, R I … = ee : Ji + R. À eu FOUR, SAME Ds sssicia ts ee alle e sie ne Qa iusro TUE; a + R, A 1 tal 71 À D ounado s1in0 BAT à ; D PÉran R, des ie 1 F LT fie ll L 0 ONE ta ds + R. « Fate ä . À 1 d’où E =. 44. + = Û 92 + ES Vi I F CR CT TE (18) Cette expression du rapport est une fraction continue, dont les approximations successives ou les réduites s’obtiennent aisé- ment par les no connues 5, TT ER B, 7 À : SA À, ’ ZE G5+A, +À, : . — 5 N Mnonce B, 3 B, +B, ? B, dB; + B, général. ... .. Chacune de ces réduites est une fraction irréductible. Chaque réduite de rang impair est plus grande que la fraction totale , et chaque réduite de rang pair est plus petite , ou deux réduites voisines comprennent toujours la valeur complète. LA, La différence entre deux voisines, par exemple , Dos ä 4 I ir de sorte que cette unité fractionnaire est une x ä 4 lünite de la différence entre chaque résultat partiel et la frac- lion totale. Les réduites suecessives sont des valeurs de plus en plus approchées de la valeur complète. Et chaque réduite approche du résultat plus que toute autre fraction dont les termes ne seraient pas plus grands que ceux de la réduite. Les termes des réduites consécutives vont en croissant avec 4. À, rapidité, à compter de la troisième, 5 G Quand on arrive à une division exacte , le nombre des réduites est limité, et la dernière réduite est la valeur complète de la fraction totale. Dans une application simple matérielle , on arrive bientôt à un quolient sans reste ; et la dernière réduite est ou la valeur exacte, où une approximalion suffisante du rapport cherché. Dans la théorie, on peut avoir un grand nombre d'opérations (19) rationnelles ; or, alors le rapport ne peut être exprimé que par des nombres de plus en plus grands. Application à l'exemple N.o 5 : Ligne des numéros. 1 2 3 A él et sfparionfaitnest ie Lan Ligne des quotiens q. 2 I 4 35 kr: = | —— ————— Ligne des numérateurs A. 2 3 14 49 Ligne des dénominateurs B. I I Ë 16 (4 : 2 ä 14 5 Les réduites. + Æ re 16 $ V. Premières notions sur les quantités et sur les nombres incommensurables. N.o 1. Jusqu'à présent nous avons considéré les quantités d'une même espèce dans l’état le plus naturel et le plus simple ; celui où elles sont toutes composées d’élémens égaux à la chose unitaire , ou à une partie de cette chose unitaire, divisée en un nombre entier assigné de parties égales. Dans le premier cas , les quantités considérées sont entières ; deux voisines ont pour différence la chose unitaire. Dans le second cas, la série des quantités offre les multiples successifs d’une partie assignée de la chose unitaire ; cette série comprend et toutes les quantités entières , et toutes les quantités fractionnaires effectives de la dénomination convenue. À chaque série de nos quantités il répond une série de nom- bres, et l’on sait que , quelle que soit la manière dont une quan- tité est formée avec la chose unitaire , son nombre est composé de la même manière avec Le nombre r. La partie considérée de la chose unitaire étant assez petite pour rendre négligeable toute quantité plus petite, la série des multiples successifs de cette petite partie comprendrait et #20 ) toutes les quantités entières et toutes les quantités fraction- naires, même de dénomination quelconque, mais évaluées en la nouvelle petite partie de l’unité. À la série complète des quantités utiles de l'espèce il répond une série complète des nombres utiles, qui sont les multiples successifs de l’unité fractionnaire de la dénomination convenue. N.o 2. Bientôt on a dû s’apercevoir que dans les espèces de choses soumises à la loi de continuité ( prenons encore pour exemple les lignes, mais les lignes de la géométrie pure ou toute intellectuelle }, la divisibilité pouvait être continuée indé- finiment par la pensée. Dès-lors on a dû concevoir et admettre les idées suivantes : 1.0 Ïl est une ligne contenue dans la ligne unitaire un nom- bre de fois au-dessus de tout ce qu’on peut nommer et écrire. On conçoit même plusieurs petites lignes ayant cette propriété. IL nous suffit d'en considérer une quelconque. 2.0 Cette petite ligne est néanmoins un sous-multiple de la ligne unitaire, aussi bien que toute autre assignable de ses parties ou la ligne unitaire que nous désignerons par L est de la petite ligne un certain multiple imaginable, mais non ex- primable. 3.0 À la peüte ligne que nous désignerons par À, il répond une suite de lignes, qui sont les multiples entiers successifs de », cette série comprend toutes les lignes ou exprimables, on seulement imaginables. Car la base À étant une partie concue de la ligne unitaire L, celte ligne unitaire L est de à un multiple concevable, quoique non exprimable. Toute ligne ordinaire entière ou fractionnaire, ayant avec l'unité L'une composition exprimable, a par cela même avec la base À une composition que l'on conçoit. Et toute ligne dont la composition avec l'unité L ne serait pas assignable, n’en serait pas moins comprise dans nofre série , qui est soumise à la loi de continuité. ( 2x2) 4.0 Il y a effectivement à priort une infinité de lignes inap- préciables , telles que la base à , ses multiples ordinaires, leurs combinaisons avec des lignes connues. Ce sont des êtres dont l'existence est certaine , sans que leur composition en l'unité L puisse être assignée. La théorie indique et construit de ees sortes de lignes. 5.0 À la série des lignes, considérées comme des groupes ’élémens à, il répond une série de nombres , ayant pour base le petit nombre 2, correspondant à la base À, et pour termes les multiples entiers successifs de la base numérique à. 6.o Cette série numérique comprend tous les nombres, le nombre 1, les entiers, les fractions ordinaires, les fractions inassignables ; et cela selon la ligne à laquelle correspond chaque nombre. 7-0 Les deux séries sont composées exactement de la même manière , l’une en la petite ligne à, l’autre en le petit nombre à, ou bien en considérant deux termes correspondans des deux séries , le rapport du terme linéaire à à est précisément le même que celui du terme numérique à à. 8.0 Quelles que soient deux lignes inégales, ce sont deux termes distinets, et seulement ces deux termes , dans notre série à la base à. Leurs nombres sont précisément les deux termes correspondans de la série numérique à la base ?, et le rapport entre les deux lignes a pour valeur unique le rapport entre leurs deux nombres. » N.0 3. Telle est l’origine naturelle des quantités et des nombres incommensurables : 1.0 Une ligne finie est incommensurable avec l'unité L quand elle n’est pas multiple d’une partie ordinaire de cette unité, ou d’une partie dont le dénominateur soit un nombre limité. Dés- lors cette ligne finie est nécessairement un certain multiple de la petite base À. Donc, son expression complète exigerait une infinité de chiffres, d’abord au dénominateur, et ensuite au numérateur. Le nombre et la ligne sont également inexprimables. (22) 2.0 Deux lignes sont éncommensurables entre elles quand elles ne sont pas toutes deux multiples ordinaires d’une même ligne. Nous venons de concevoir de telles lignes; la théorie en présente beaueoup d'exemples. 3.0 De deux lignes ë2commensurables entre elles, le rapport est nécessairement un nombre incommensurable. Le mode de composition d’une des deux lignes avec l’autre ne peut s'exprimer par aucun nombre ordinaire. Cette expression serait une fraction ayant à chacun de ses termes une infinité de chiffres. 4.0 Une ligne étant incommensurable avec son unité L, la moitié ou toute autre fraction ordinaire de la première quantité est aussi incommensurable avec l’unité L. Et cependant, cette fraction de la première ligne est commensurable avec la ligne elle-même. Ainsi, on concoit un rapport ordinaire ou commen- surable entre deux quantités l’une et l’autre incommensurables avec lunité L. N.o 4. press... Emi: Leurs grandeurs en la ligne unitaire L. Leurs nombres ou rapports à L. Grandeurs des lignes en la petite base à. Leurs numérateurs en à, nombres essentiellement infinis. Leurs nombres en la petite base numérique à. Grandeurs en une seconde ligne quelconque 1, dif- férente de L. Leurs nouveaux numéra- teurs finis ou rapports à [. B A A! fois L| B’ fois L C' fois L |. A! B’ C’ a fois à | bfois A | cfoisa a b e a fois o | bfois à | c fois à A fois I | B” fois I | C” fois I |. A" B" C’ Relations pour deux lignes quelconques A, R. Se Se SN à A — A fois L. B — B' fois L. A . m Be ET À —= a fois À. Bo — D 1015, À. E L A A — AN fois I. B — B/ fois I. T — A! —= AÀ' fois x. B! —= BP’ fois r. À = ne DB =: A == fois 6. B' — b fois ©. a ——— ‘ (24) Principaux énonces. # Le rapport entre deux quantités À, B, de même espèce , égale le rapport A’ : B’ de leurs nombres, finis comme elles-mêmes quand on les rapporte à l'unité usuelle L. Le même rapport de À à B égale le rapport a : à de leurs nombres infinis, quand on mesure les deux lignes À, B avec la petite base à. Enfin , le même rapport À à B égale le rapport A”: B/ de leurs nombres finis, quand on compose À , B, en une nouvelle unité 1e finie. Ces relations ont toute la généralité possible , soit que les deux termes À, B, soient commensurables entre eux , ou qu'ils soient incommensurables entre eux. Dans le dernier cas, les deux nombres finis À’ B’ sont aussi incommensurables entre eux, et il en est de même des deux nombres finis A/. B/, et aussi des deux nombres infinis a, b. N.o 5. Nous pouvons apprécier l'influence des opérations ma- térielles sur nos idées numériques. Les plus simples de ces opé- rations ont concouru à la conception des premiers nombres, d’abord les entiers, ensuite les fractions ordinaires. Des opérations manuelles plus délicates nous ont procuré des résultats doués d'une plus grande exactitude , mais toujours relatifs aux quantités ordinaires entières ou fractionnaires, les seules qui soient utiles aux rélations sociales habituelles, qui ne connaissent ni ne com- portent les quantités incommensurables ou irrationnelles. La génération de ces dernières idées , plus abstraites encore, est due au raisonnement. Lui seul peut offrir et exiger la série indéfinie d'opérations purement intellectuelles dont le but est un nombre ou un rapport incommensurable. Ces notions n’ont été méconnues , obscurcies et faussées que par suite de la prétention, si commune et si déraisonnable chez les auteurs , de supprimer dans les préliminaires une foule d'in- termédiaires et de connaissances claires et utiles. (25) Par exemple celles-ci : Notre intelligence reconnaît les objets d’une mème espèce, les compare à l’un d’entre eux, les compose chacun en cet objet connu. Notre intelligence conçoit une chose quelconque divisée en parties égales , dont le nombre peut même excéder notre faculté de nommer et d'écrire. À chacune des quantités d’une espèce il répond un nombre. Les deux suites, celle des quantités d’une espèce, celle de leurs nombres, ont un même nombre de termes, dont deux cor- respondans sont composés de la même manière avec les bases respectives des deux séries. Il y a rationnellement des quantités chacune incommensurable avec l’unité. Leurs nombres sont chacun incommensurable avec le nombre 1. Toujours le rapport entre deux quantités est le même que le rapport entre leurs nombres, La considération des quantités irrationnelles est inutile aux besoins sociaux ordinaires. Elle n’a qu’une utilité spéculative et de pure curiosité. Etc., etc. $ VI. Notions sur les suites de rapports égaux. N.o r. Passons maintenant aux proportions et aux suites quel- conques de rapports égaux que l’on rencontre si fréquemment entre les étendues géométriques. On définit une proportion une suite de deux rapports égaux. Elle comprend naturellement quatre quantités offrant deux rapports égaux et semblables. En arithmétique pure il était facile de concevoir quatrenombres donnant lieu à deux rapports égaux et semblables. Mais l'utile théorie des rapports égaux ne fut pas une abstrac- tion due au hasard ou dépourvue de motifs satisfaisans. 4 (26) Les relations journalières de la société montrent à chaque instant des suites de quantités proportionnelles, au moins par convention tacite et d’une manière approximative. Telles les longueurs d’une pièce d’étoffe et leurs prix. Les aires dans un même champ et leurs récoltes. Les volumes d’une substance et leurs poids. Les longueurs et les largeurs de surfaces rectangulaires équi- valentes. Et les autres séries tacitemenf comprises dans les applications les plus usuelles de la multiplication , de la division et des règles de trois simples et composées. La géométrie est féconde en séries proportionnelles d’une haute importance, Telles les deux séries des parties correspondantes sur deux droites d’un même plan , lorsqu'elles sont coupées par des paral- léles. La série des angles et celle de leurs ares décrits. La série des côtés d'angle droit et celle des hypoténuses dans les triangles successifs , rectangles et isocèles. La série des aires. des cercles et celle des quarrés de leurs rayons. La série des volumes des sphères et celle des volumes des cy- lindres qui leur sont circonserits. La série des bases et celle des hauteurs dans les parallélipi- pèdes de volumes égaux. D'un autre côté, l'arithmétique et la géométrie ont des séries de quantités correspondantes, sans être proportionnelles ; nous en citerons plus bas des exemples. On a donc senti de bonne heure la nécessité de développer le caractère de la proportionnalité , soit directe, soit inverse. No 2. Deux suites sont directement proportionnelles quand elles sont toutes deux croissantes (ou toutes deux décroissantes), qu'elles ont un même nombre de termes correspondans , que (27) leurs bases se correspondent et que deux termes correspondans quelconques se composent de la même manière avec leurs bases respectives. Exemple numérique. 1.re série. 3,5 . 9 .10.12.... 2. série. 6.10.18.20.24..:. us é 9 g=—= 3 fois 3. eux termes corres 5 ï : es x termes pondans 18 sont RP OREAE OP 10 — 1? de 3 Les deux termes correspondans 10 , 20, sont 3 20 — À? de 6 Et 20 est aussi — >? de 6. N.o 3. Deux suites sont inversement proportionnelles, quand, l'une étant croissante, l’autre est décroissante ; que leurs bases se correspondent , ainsi que les autres termes, chacun à chacun ; mais que deux termes correspondans quelconques se composent d’une manière inverse de leurs bases respectives. : MO 2h es FRNDlé: Dh ABen/e T2. - 0 12—/ fois 3. Pour les deux termes correspondans 12,24,ona) ,_, 24—=+ de96. N.° 4. Une propriété inhérente à la définition de deux suites de quantités proportionnelles , c’est qu'elles peuvent être consi- dérées comme ayant pour bases deux termes correspondans quel- conques, ou que deux autres (ermes corréspondans quelconques ont, avec les nouvelles bases respectives , des rapports constam- ment égaux ou constamment inverses , selon la nature des deux séries données. Raisonnement général. 1.re série. ABC. DS SAINTE basenk. 2.0 série. dlbesilaliassentei base a. Nouvelles bases respectives (D, 4); deux termes correspon- (28) dans quelconques (M, #7), on a, si les deux séries sont directe- ment proportionnelles, M — 7 fois À : en représentant le nombre d’un terme ou son m — m fois a rapport avec la base par la petite lettre de la quantité de la pre- mière série ; Or, les deux séries étant par l'hypothèse directement propor- A — D tionnelles, on a aussi : donc on a : CARS M — 7» fois =: D F ou les deux termes (M, m) sont com- m — 72 fois 2 d posés semblablement avec les nouvelles bases D, d. Et les deux premières séries étant supposées inversement pro- portionnelles, on a d’abord M — 72 fois À I ; AMEN ED PE dé et aussi on a d m a —= d fois d, D — 4 fois A ce qui se déduit de 2 donc , Eh do I À m = fois — M—= - de D M m vis = de D 3 e ou d ne ed d m—= = de d, m m c'est-à-dire que deux termes correspondans M, m, sont toujours composés inversement avec les nouvelles bases D, d. N.05. Quand les deux suites proportionnelles sont des nombres (29) purs, le caractère de la proportionnalité directe conduit à un rapport constant entre deux termes correspondans quelconques dans les deux séries. DT D 10.12. 12/== fois to Exemple : È sé Gao. 10420: 24% 24 —= 4 fois 6. Donc 12: 24 — 3 :6, et cela est général, Le rapport de deux termes correspondans égale le rapport des bases, ce qui démontre. La proposition numérique , ainsi démontrée, jouit de toutes les propriétés connues, comme de faire trouver l’un de ses termes au moyen des trois autres. ..... N.o 6. Le caractère de la proportionnalité inverse entre deux séries de nombres purs, conduit d’abord à un produit évidem- ment constant entre deux termes conjugués quelconques , et ce caractère se fond ensuite en une proportion connue. SIDE MSC rec Ex le : SES F7 Os aun 12% 243% 06 de là et aussi 12180 — 9024 Ou le rapport de deux termes d’une suite égale le rapport inverse de leurs deux correspondans ; proportion numérique qui jouit de toutes les propriétés connues. N.o 7. Quand les deux séries proportionnelles sont des quan- tités de deux espèces quelconques , on peut obtenir aussi une proportion connue entre deux couples de leurs termes corres- pondans. 1.0 Soient les deux séries directement proportionnelles : Zmètres Em, OMeNLOPAMI2 ANNEE" © Gr, ro laib.u,20a 4 rise, (30) LS 12" Considérons-y les deux couples : on a : 10°, 242 En — fois 12 et les rapports égaux {5":12"— 5:12. ONE 0 Vel | ne È | De même on a : 10° : 242 — 10:24 | 10: 24 — 5:12. Don£'ams 5e:rom:: ro: 242, Ou deux termes d’une suite sont directement proportionnels à leurs deux correspondans de l’autre suite. 2.0 Soient les deux suites inversement proportionnelles géo- métriques, d'espèces différentes, les bases et les hauteurs de parallélipipèdes rectangles équivalens obtenus, par exemple, en coupant un premier parallélipipède par les milieux de ses arêtes et réunissant les deux moitiés de manière à en former un nouveau parallélipipède sur le même plan de base. tri Lette un di UE Se Mes RUE red ons md RAT Om U, GAMES Considérons-y les deux couples (im, Em), (24, 164); on a les égalités de rapports : SE D A ET Pi I. 20:44 à 1604 — 2 : 16 — 1 à 8. La dernière relation donne 16%:4 : 24 — 8 à x, PRE Donc— : — —= 16% à »m1, 2 y Ou deux termes d’une suite sont dans Je rapport inverse des deux quantités de la seconde suite. Cette proportion , qui est rationelle, n’eût pas été obtenue par le procédé N.0 6, qui n’est plus applicable naturellement comme cela va être développé. N.o 7. La proportion exacte entre des quantités de deux séries qui peuvent être de deux natures différentes , n’a pas, en général, les propriétés d’une proportion numérique ordinaire. l q (31) Elle a un sens raisonnable dans son état primitivement obtenu. Elle cesse d'en avoir dans l'échange entre les moyens , dans les deux produits d’extrêmes et de moyens....., Du moins on n'a plus alors que deux symboles de deux absurdités pareilles. Cependant les géomètres font un fréquent emploi de ces équa- tions bizarres et littéralement absurdes; et ce qni, au premier abord , peut surprendre et scandaliser, ils arrivent, par ces routes ténébreuses, à des résultats pleins d’exactitude et d'utilité. Les adeptes d’une foi robuste, doués de persévérance et aussi d’une sagacité plus heureuse, ont reconnu l'exactitude dans le point de départ , la rigueur et l'utilité dans le résultat, adopté le procédé pour sa rapidité et sa fécondité. Les esprits moins imitateurs, plus méthodiques et rigides ont été troublés, accablés , rebutés par un langage et des expressions choquans d’absurdité. Il y a donc quelque utilité à développer, éclaircir les heureux apperçus des premiers géomètres et à disculper la science du reproche d'avoir des méthodes incorrectes et absurdes. N.o 8. C’est un usage commode pour les savans d'identifier dans leur pensée une quantité (ligne), son expression (A mètres), son nombre À : ou de leur attribuer Les mêmes mots, les mêmes signes, afin de rendre leur langage plus rapide , plus figuré. .., et de s'épargner de nouveaux signes auxquels on ne trouve pas toujours assez d'analogie avec les primitifs. En usant de cette faculté, l’esprit, bien pénétré d’une pensée, ne croit pas possible qu’il puisse jamais survenir d’équivoque sur la véritable acception d’un mot ou d’un signe, dans chaque cir- constance , tant il y a de différence entre deux êtres tels que la grandeur (À mètres) d’une étendue linéaire, et son nombre (A). Il poursuit sa route : quand il rencontre une expression telle que Cas x Bnètres, il n’y voit que les élémens numériques de G x B; s’il est conduit à un rapport De : Amètres, ji] ne voit que le rapport numérique D: À ; s’il s’agit de la fraction , ai Boitres 1 + (32) y voit à son gré, ou le rapport numérique A : B, ou le rapport rigoureusement égal de Amètres 3 Bmtres ; LI m LL S'il s'agit de 5’ il y voit le B° de A”; A S'agit-il de ——— ? il ne voit que le rapport numérique de B mètres AàB....,etc. C'est avec la même facilité et la même exactitude qu'il s’ex- plique à lui-même ses énoncés , bizarres en apparence. N.0 9. Laissons au génie son essor brillant, ses aperçus ra- pides ; jouissons de ses bienfaits; mais soyons bien persuadés que, pour arriver d’un point donné à un résultat utile quelconque, il est une route à la fois méthodique , claire et sûre. L'habitude contractée de bonne heure de n’employer que des mots bien définis, toujours dans le même sens, ct d'envisager chaque proposition sous plusieurs faces , établira , entre tous les élémens d’une théorie, une liaison si naturelle et si étroite, que l'on n’éprouvera plus même le besoin de signes et de mots équi- voques, d'une grande tension d'esprit, ni de subtilité, dans chaque nouvelle forme d’une relation. Dans l’occasion présente , le principe qui lève toute difficulté est ce théorème : À toute proportion naturelle entre des quantités Amètres ; Bm;; Cars : Dr; il répond une proportion entre leurs nombres respectifs : AuBusG : Ds D'après cela , quel que soit l'usage que l’on ait besoin de faire de la proportion primitive A" : Bm :: C : D*, soit qu'il s'agisse d’en retrouver une quantité simple, ou bien une combinaison donnée de deux quantités de la même espèce ; la chose véritable- ment inconnue, c'est son nombre; car l'énoncé d'une question ne laisse jamais ignorer ni la nature d’une quantité demandée , ni son unité. Le de ( 35 ) Or, pour découvrir le nombre inconnu , nous avons la propor- tion numérique pure À: B:G:D, ct Ne : les propositions connues dans la théorie des proportions. Une fois obtenu le nombre de la quantité demandée , la ques- tion est résolue. Et quelle que soit la forme sous laquelle se pré- sente le nombre trouvé, on peut toujours énoncer le résultat d'une manière exacte et naturelle en élémens numériques purs. Quelquefois aussi on peut l’énoncer en quantités primitives, mais toujours d’une manière exacte, simple et dépouillée de tout prestige , et à la fois de tout nuage. N.0 10. Prenons pour exemple la mesure du rectangle , fondée sur le théorême.connu : deux rectangles d’un côté commun sont comme les côtés perpendiculaires. Notation. D Rectangles. Bases. Hauteurs. au R, B, H, R, B, 1° A . R, B, H, Quarré unitaire Q L ie L Et, au besoin, représentons par la petite lettre correspon- dante le nombre d’une quelconque de ces quantités. Ici la véritable inconnue est l'aire de R,. Son expression en quarré Q, où le nombre r, , égale le rapport R, : Q. Bt Rav des:, D: (1) R, : Ro 90, On a aussi naturellement les deux proportions numériques Or, on a naturellement ‘pures SET LA : ; !, 7 { (2) auxquelles, appliquant le théoréme de 5 (34) la multiplication mer ordre. il vientr,:r,::0,Xh, : b, Xh,..(3) théorème général. En l’appliquant au cas où R, est le quarré 0; () devient nb, Ke I X Le . e (4) ou 1 our, —bd,Xh,... (5) énoncé naturel connu; le nombre des quarrés unitaires ( dans un rectangle quelconque R, est exacte- ment le produit 5, x k, des deux nombres d’unités L dans ses deux dimensions B, , H,. Autres énoncés naturels déduits de (3) Roi D 0x he, 2 BRL NEU(G) énoncé b k Be Re —ù— SN 1 2 b, k, (7) RL ne à 8) énoncé naturel : = — = dat È C reL. i : ce Re (8) énoncé naturt Le rapport entre deux rectangles est exactement le produit des deux rapports; 1.er celui de leurs bases respectives, 2.° celui de leurs hauteurs respectives. N.o r 1. Les relations de nombres correspondantes aux silétiuns naturelles entre des quantités, acquerront plus de généralité et d'utilité en les étendant à des suites de quantités proportionnelles. Et d’abord considérons en général les deux suites COUR D. Me D. RH Pc BU. Ne La première, comprenant les quantités d’une espèce, a pour base l’une a d’entre elles. La seconde est celle des nombres obtenus en comparant chaque quantité à une même L, quelconque d’ailleurs des quantités de l'espèce. On sait (I. 7.) que M:N :: M’: N’. (13b ) : M — 72 fois a Soicnt his ona M:N::m:n. N— nos a Donc aussiona:M :N'::m:n. Énoncé : les nombres M’, N’', de deux termes M, N, sont comme les rapports respectifs », nr, de ees quantités M,N,a la base a de leur série. N.o 12. Soient maintenant deux séries proportionnelles de quantités quelconques. Et 1.0 Les deux suites directement proportionnelles A, en Drames et nier baser dis ruban Ce DES seche Ne -thaie &r En appliquant le théorème (N.o 11) on a, entre les nombres de deux couples de quantités correspondantes , D CPR M,:N,umin M',:N,sumin De là encore M, : M’, :: N’, : N°. Énoncé général : Le rapport est constant entre deux nombres dou FN: Dia ins correspondans des deux suites. Ou autrement : Les nombres de la première suite et les nombres de la seconde forment une suite de rapports égaux, dont les antécédens sont les premiers nombres, et les conséquens les nombres correspon- dans de la seconde suite. 2.0 Considérons les deux suites générales inversement pro- PR OPA RON IN eee se Das Ne, AR Unes ses yo Nyoseses DASBL 3 MN ire En appliquant le théorème (N.0 11) on a : M. : W.: L I LE portionnelles mo — nt 1 I I la dernière proportion devient We Ne TM SU 5 3 » (3%) d’après un princigé connu dans la théorie des proportions , I I I 1 donc M, : N°, 5° Mit: = Nue TA où il y à un rapport eonstant entre les nombres de la première suite et les inverses des nombres respectifs de la seconde suite. Où autrement : Les nombres de la première suite et les inverses des nombres respectifs de la seconde suite forment une suite de rapports égaux dont les äntécédens sont les premiers nombres, et lés con- séquens les nombres éorrespondans de la troisième suite numé- rique , celle des inverses des nombres de la seconde suite. N.v 13. Les deux propositions sur les suites de rapports égaux formés par les nombres de deux suites de quantités proportion- nelles , ou directement , ou inversement ; reposant sur un théo- rème général et exclusif, dans la proportion numérique, ces deux propositions sont, 1.0 générales, 2.0 exclusives. 1.0 Elles sont vraies , même pour deux séries de nombres pro- portionnels. 2.6 Elles n'auraient pas lieu pour deux séries dé quantités qui ñe seraient pas proportionnelles, ni, par conséquent, pour deux séries de nombres qui ne seraient pas proportionnels. N.o 14. Donc les deux propositions réciproques sont vraies, ou, si l’on a deux suites de rapports égaux offerts par des nombres, et que l’on considère une première suite de quantités correspon- dantes aux antécédens et une deuxième suite de quantités corres- pondantes aux conséquens , les suites de quantités seront direc- tement proportionnelles. Et elles seront inversement proportionnelles si les quantités de la seconde suite ont pour nombres respectifs les inverses des con- séquens de la suite primitive des rapports égaux. (37) Au surplus, ces réciproques se peuvent démontrer directement de la manière suivante : 1.0 Soient les deux suites de nombres offrant des rapports égaux antécédens ( 3 : 6 : 9 : 12: MR TO ere sols conséquens | De AO e O7 LRO ASIE À Leiae » «js Soient les deux suites de quantités correspondantes aux antécédens ame, (GASTON, 42%. DORE DONS A Le aux conséquens { 2", 4", 6m, 8m, 10, 127, ...6, Il s’agit de démontrer que deux termes correspondans quel- 18° conques se composent semblablement avec deux autres 12 62 m termes correspondans | pris pour bases. Or, les nombres (18 et 12) et les nombres (6, 4) offrent 18:12::6:4 par hypothèse; done aussi 18 :6:: 12: 4 d'où les rapports 16% à 6*, 12" à 4%, égaux entr’eux : 2.0 Soient les deux suites de quantités correspondantes aux antécédens ar 6-1, 93, 1279, 154, 1971... 1 p 4 Im 1m 1m 1m 1m m aux inverses des conséquens | 27, 27, 27, 20, D go Il s’agit de démontrer que deux termes correspondans quel- 19%: S conques À se composent d’une manière inverse de 12 Gra:a deux autres termes correspondans ca 1m 4 Or, par hypothèse , on a 18 : 12 —6:4 1056 12:4 | m6: ae» 8 (@) 12 (d’après un des théorèmes des proportions ). Mais 194; 6m — 15 1m. = 1 A, == 16 , A et Sri Li — 7% d'après (x) ds 194 avec 61 donc les deux compositions ; -L® avec +" sont inverses. (38) N.0 15. Afin d'utiliser les suites de quantités géométriques proportionnelles , il est souvent bon, quelquefois rationnellement indispensable à la prompte et pleine intelligence des théories, de considérer les séries correspondantes de rappurts égaux entre leurs nombres respectifs. Dés-lors on peut leur appliquer les propositions connues de l’importante théorie des suites de rap- ports égaux dont les termes sont purement numériques ; combiner ces nombres de la manière requise dans chaque cas, et déter- miner, soit le nombre d’une quantité demandée , soit le rapport entre deux quantités suffisamment désignées d'une même espèce ; ce qui suffit toujours pour obtenir la quantité demandée. Il n’y à là rien de difücile à observer ni à pratiquer; les rai- sonnemens, les calculs, les énoncés des résultats, ne sont ni plus longs, ni moins faciles ; mais à chaque pas l'esprit est satis- fait d’un langage intelligible, naturel, toujours eorrect; et les résultats sont toujours faciles à retenir, sans qu'il soit jamais nécessaire d’en chercher des interprétations subtiles. N.0 16. Nous engageons donc les jeunes professeurs , les jeunes élèves , dans l'intérêt de leurs succès, dans l'intérêt de la science même , à ne pas sacrifier trop vite à l'antique usage de confondre sous les mêmes mots et les mêmes signes, les quantités, leurs grandeurs, leurs nombres; ce qui conduit à des énoncés, à des formules, qui, littéralement, sont de pures absurdités, mais qui, au fond, sont des figures, des métaphores, des hiéro- glyphes, sous lesquels le savant voit intuitivement les relations cachées, qui sont des énigmes dont la recherche fait le tourment des esprits amis de la vérité exprimée d’une manière naturelle. Nous les engageons à ne supprimer d’abord aucun des raison- nemens, des détails et des mots nécessaires à la pleine intelli- gence des relations des opérations et du résultat, qui ne perdront rien à avoir toujours un énoncé clair, naturel, complet, vrai, avec lequel on se familiarise plus aisément. Pour nous, nous bannirons de notre discours les mots préten- 39 ) tieux : le rectangle de deux nombres ; l'angle a pour mesure l'arc décrit de son sommet pour centre. ...; le rectangle a pour me- sure le produit de sa base par sa hauteur ; une circonférence est proportionnelle à son rayon; mais nons dirons : le produit de deux nombres, le rectangle de leurs deux lignes , dans un angle quelconque le nombre des unités angulaires égale le nombre des ares unitaires dans l'arc décrit... .; ou, pour abréger, le 2ombre de l’angle égale le z0ombre de son arc; le nombre des quarrés unitaires dans un rectangle est le produit des deux nombres d'unités linéaires de sa baseet de sa hauteur ; deux circonférences sont entr’elles comme leurs rayons. ... Il sera toujours temps aux érudits de faire connaissance avec des expressions bizarres ou d’un métaphorisme compliqué, et # les employer au moins comme citations historiques. N.0 17. Il nous reste à dire un mot sur deux suites de quan- tités correspondantes , sans être proportionnelles. Dans la géométrie il est de ces suites. Exemples : ire série. Les parties déterminées sur une droite par des concourantes d'un même plan. 2.€ série. Les parties correspondantes aux mêmes concou- rantes sur une deuxième droite du même plan coupant la pre- mière droite. Sur une même droite coupée par des lignes d’un même point, la série des distances à une des sécantes, et la série des angles formés avec cette même sécante par les autres sécantes corres- pondantes. Dans l’arithmétique, il est de telles suites : Exemple. Dans le placement à intérêts simples, à 5 pour 100, d’un capital, 100 francs, laissé entre les mains de l’emprunteur ; les deux séries, 1.re celle des nombres d'années, 2.e celle des ( 40 ) remboursemens ou valeurs finales dues à chaque fin d'année, ces deux séries sont 2e ( coo.105.110.115.120.125.130..... NP + ES qui ne sont pas proportionnelles. En général, si l'on a une première suite de quantités quel- conques et une seconde suite obtenue en ajoutant nne même quantité aux termes de la première ; ces deux suites ne sont pas proportionnelles. 1.resuite. b c d e L'iaR 2.0 suite. (a+ a).(bæ+aæ).(c+e).(d+a).(e+a).(f + a). Supposons la première série croissante ; la seconde l’est aussi. ; d d+c Mais deux rapports eorrespondans — a a+a ne sont pas égaux, et même le premier est le plus grand. Afin de le démontrer ici et d'étudier un peu nos deux séries, prenons la différence D de nos deux rapports , on trouve p d(a+ x)— a(d+a) (d — a) « MES a (a+) a (a+ a) d— a D — FAT expression où l’on voit : 1.0 que D est a (£ + 1) L2 variable avec d; 2.0 que D n'est nulle que lorsque &æ — 0 ; 3.0 que pour une même valeur de «, la différence D de nos deux rapports va en augmentant avec d. N.0 18. C’est ici que vient se placer l’importante question : À quelles sources faut-il attribuer l’acquisition des séries connues et de nouvelles séries proportionnelles ? En arithmétique, les besoins journaliers, les conventions ha- bituelles et le raisonnement; en géométrie, des relations de figures , des constructions qui montrent de l’analogie et toujours (4) un raisonnement exact ; voilà les causes auxquelles il faut attri- buer la connaissance de nos séries proportionnelles. En un mot, c'est la théorie qui seule est capable de satisfaire pleinement l'esprit sur le fait de la proportionnalité ou de la non-proportion- nalité de deux séries. En effet, nos connaissances sur les suites proportionnelles que nous avons citées pour exemples, et sur les autres suites que l’on rencontre si fréquemment en mathématiques, ne doivent leur certitude qu’à des démonstrations rationnelles. C’est encore la seule théorie qui détermine la valeur exacte ou indéfiniment approchée d’un rapport. Par exemple, c'est elle seule qui, remplaçant dans le rapport de la diagonale au côté du quarré un rapport de deux lignes bientôt inappréciables par le rapport égal de deux lignes connues , ordinaires , fait voir que ce rapport exigerait une infinité de divisions, de quotients succes- sifs, et que ce rapport est un nombre incommensurable. Lors donc qu’en géométrie on mentionne des procédés pour mesurer une droite , pour déterminer un rapport ou reconnaître deux rapports égaux, il ne peut être question des procédés mé- caniques du dessin que dans le cas où l’on se contente d’une approximation plus ou moins précise de la vérité; mais dès que l’on a en vue une proposition de la théorie , il ne s’agit que des opérations purement intellectuelles avec les instrumens imma- tériels et foujours parfaits que notre intelligence se crée et sait employer, et dont les procédés et les instrumens de la pratique ne sont que des représentations grossières. TABLE DES MATIÈRES. Pages $ 1. Notions sur les nombres. ........,....,.,....4.% 1 $ 2. Premières notions sur les rapports. ...,..,..,.,.,... 5 Ç 3. Premières notions sur la mesure des lignes et problèmes. $ 4. Résolution, sans unité préparée, des premières ques- tionk sur les-drpitessausss satt . saosaus torse bp $ 5. Premières notions sur les quantités et sur les nombres incommensurablesis .msret at «de sente déaitg $ 6. Notions sur les suites de rapports égaux....,......, 25 Détails des paragraphes. $ 1. Génération des idées numériques. Idées de la quantité, de l'unité, de la grandeur de la quantité, de son nombre. Série des quantités d’une espèce, série de leurs nombres. Mode de composition de toute quantité avec son unité. Mode de composition de l'unité en une quantité. Deux nombres réciproques. 6 2. Idée du rapport. Le rapport entre deux quantités de même espèce est le même que celui entre leurs nombres. $ 3. Unité préparée pour les lignes; trouver la grandeur d’une ligne; décrire la ligne d’une grandeur donnée. Addition, soustraction, multiplication, division des lignes. Rapport de deux lignes. 6 4. Les quatre premières questions sur les lignes, résolues sans unité préparée et avec plus d’exactitude. Rapport de deux (43) lignes : 1.0 procédé ordinaire, degré de son approximation ; 2.0 procédé de M. Lefebure; 3.0 procédé par les fractions continues. $ 5. Idée conçue d'une partie inexprimable d’une quantité uni- taire. On concoit son nombre, sans pouvoir l’exprimer. Les deux séries , celle des multiples de la petite partie, celle des équimultiples de son petit nombre. Ces deux séries contiennent toutes les quantités, tous les nombres... Deux termes conjugués correspondans de ces deux séries se composent semblablement avec les bases respectives des deux séries, Deux lignes incommensurables entr'elles, la considération des quantités irrationnelles n’est pas usuelle. Ç 6. Définition de deux suites proportionnelles, directement ou inversement. Deux telles suites peuvent être considérées comme ayant pour bases deux termes conjugués quel- conques. Proportion connue offerte par deux telles suites entre deux couples de termes conjugués. La proportion exacte entre les quatre termes appartenant à deux séries de quantités, n'a pas, en général, les propriétés des proportions numériques.— Inconvéniens de l’usage établi. — Principe qui dispense de cet usage. Principe semblable pour deux séries de quantités proportionnelles. Les deux séries de leurs nombres sont aussi proportionnelles. En- ploi du principe pour la résolution naturelle sur des quantités quelconques de toute question du ressort des proportions, .. des suites correspondantes de quantités non proportionnelles. Source des suites proportionnelles. (44) | NOTE SUR EA TRISECTION DE L'ANGLE," Par M. Banné, chef d’escadron d'artillerie, membre correspondant. 26 suizzer 1833. Daxs un mémoire inséré à la deuxième partie du Recueil des travaux de la Société royale des sciences , de l’agriculture et des arts de la ville de Lille, des années 1831 et 1832, il a été décrit un moyen de résoudre le problème de la trisection d’an arc de cercle par le concours d’une parabole dont l'équation se présente assez naturellement. Sans qu'il soit besoin de tracer cette parabole, on peut trouver l’un ou l'autre des trois points qui, sur la circonférence , satis- font également à la question générale, ou du moins un point tellement rapproché de celui que l’on cherche que, pour le rayon 1, la distance entre la courbe parabolique et la tangente menée à cette courbe et passant par le premier de ces deux points, distance mesurée sur le cercle , soit moindre que toute quantité appréciable donnée , tel que 1 ou 2 millièmes de millimètre. Pour faciliter l'intelligence de cette construction géométrique, voyez, planche re, la figure 1.re, dont la corde AB soutend Parc ANB qu'il s’agit de partager en deux parties AN et NB, entr’elles comme 1x est à 2. Après avoir tracé les cordes égales AN, NM, MB et une 4e BN de l’arc double , on remarquera que le quadrilatère ANMB étant inscrit dans le cercle, il en résulte l'égalité AN x MB + AB NM x AB — BN.® Nommant —— — AE — «, 0E— BQ=—=p, 2 (45) AN — 2x, OE + PN — y, on aura BN° — (BE + PE 2 + PN —(a+x) + (y — db). Ainsi l'égalité devient 2 x (2x+2a)—(a+x) + (y — b). Développant cette formule et ayant égard à ce que à + D — x + y —=7r*, e . L 5 a r° b on trouvera, toute réduction faite, ÿ° + - y — - — - x; 2 2 2 > orage | b équation à une parabole dont le paramètre — — : cette courbe 2 devra passer par les points B et C, dont le premier est connu, et dont le second C détermine AC — A (a). Pour obtenir l’axe de cette parabole, perpendiculaire à AB, on divisera BC en deux parties égales au point D, qui appartient à b cet axe. Pour avoir le sommet G,on prendra DO =- ou BQ'—»; æ par le point Q ou Q’ on tirera d’abord CQ, puis la ligne CG perpendiculaire à cette dernière, ce qui donnera le point G ori- 2 gine de la courbe : car, on a évidemment GD — ——,ou bien DQ b 3° a\° ê f° —= = x’; on,a aussi D = (T5) Eee 2 Prenons maintenant x — — b — OH, et traçons Q/ 0°’ opposé et symétrique à la corde AB ; l'équation première de- ; de 7° 4 b° viendra Y° + — Y = ——*° 2 2 (a) Ceci résulte de la substitution faite de b comme valeur particulière de æ 2 b2 dans l’équation de la parabole, Elle devient , en effet, y? + “ Y= To . 2 2 19 Keane Le a 3 œ ; d’où l'on tire y = — TNT UNS dE 2 4 a 2 ( À = PCEMET a Br + 8b° + & à OA + ee 8 BE} 8 8° + a : Me pern A 16 DRNET —p% hins +£) DE: fret) pl ZE . F4 —_ — se [ST 1 _ — . î :) —Y—=BIi+DE— L—J'Hety— BI— DE— BI—JH. Pour avoir la tangente à la courbe correspondante à l’or- donnée JH, prise sur cette nouvelle corde Q” Q"” ; on portera la demi-sous-tangente GH de G en T, on élevera au point G la perpendiculaire GL — = ——— sh et traçant la ligne TL, celle-ci devra être tangente à la courbe, au point J, et couper le cercle au point N’, en-decà du point J, si l'arc ANB est plus petit que le cadran ; mais au-delà si cet arc est plus grand. Enfin ces deux points ainsi que le troisième Q/” se confondront en un seul lorsque l'arc ANB sera de 90 degrés ou 100 grades. Mais il est bien facile de rendre cet arc aussi approchant que l'on voudra de 90 degrés, sans changer de place le point divi- seur N, c’est en ajoutant un petit arc de À en À’ et le double de cet arc de B en B, de manière que l’arc A’NB’ devienne égal au cadran plus ou moins une très-petite quantité, si petite que l’on pourra, mais qu'il n'est pas nécessaire de fixer. Dans la figure ci-jointe , l'arc pe est de 79 degrés environ : ajoutant de degrés en À et 2 x ©? de degrés en B , le nouvel arc AB sera de 89 degrés (b). Daré cette hypothèse r arc N’Q" devra être égal à 0/,31 de seconde ( note À, à la fin) environ, ou la 0,00000 — 024.€ partie du cercle ; ct si le rayon était un ; (8) I a paru inutile de tracer une nouvelle figure, et la corde AB reprt- sentera celle de l'arc de 89 degrés aussi bien que celle de 79°. (47) mètre , ces 0/,31 de seconde ne seraient encore que 0,0015 de millimètre. Pour obtenir le point N’ cherché, voici donc la suite d'opé- rations géométriques à exécuter : 1.0 Ajouter en À à peu près le tiers de la différence entre go degrés et l'arc donné ANB , et en B les deux tiers de cette même différence, et tirer AB’ (b). 2.0 Prendre AC — et CD — 5 CB. 4 3.0 Tracer le diamètre parallèle à AB et lui élever une per- péndiculaire indéfinie passant par le point D. 4.0 Tracer BQ'Q" parallèle à cette perpendiculaire. 5.9 Tirer CO’, et CG perpendiculairement , pour fixer le point G. 6.0 Porter GD + 2 DI — Gh, de Gen T. 7.0 Tracer BI. BI 8.0 Élever en G la perpendiculaire GL— —e 2 9.0 Tracer TLN' Si on exigeait que la tangente passât par le point N et non par le point N’, il faudrait transporter la figure ANMB en a N'mB, en prenant l'arc Aa — 120 degrés : dans ce cas, le point N’ deviendrait le point actuel N, comme N/ le point N. , Mais il y a dans les recherches que l’on peut faire sur la tri- section de l'angle, quelque chose de plus utile que la solution da problème, solution qui, par elle-même, ne serait peut-être d'aucune utilité : ee sont les théorèmes que l’on pourrait ren- contrer sur son chemin , ou bien quelques emplois de formules analytiques que l’on n’aurait pas remarqués jusqu'alors. C'est probablement en s’occupant de ce‘problême que M. Gauss a été conduit à inscrire un polygone régulier de 17 côtés à une cir- conférence de cercle, par la résolution d'équations du second degré. (48) Voici donc quelques applications des formules de la trisection de l’angle que je n’ai vues nulle part. Soit a l’are qu'il s’agit de diviser en trois parties égales ; la 3 4 sn° a on Re formule sn 3 a — 3 sn a — — peut s’écrire ainsi : r ù is sh 3 «a J ; , sn a—ÿ$sna — ——— ; les trois racines de cette équa- : _ 3 a 27—3a tion sont évidemment : + 572 —— ,+ sn ———— ,et 3 3 2r+3a L — sn qui sont les mêmes que + sn «&, 3 ? 27 2 ) + sn | — — a |,et— sn | — + a |; ou bien 3 3 encore : sn a, + sn (60— a), — sn (60 + a). Mais, parce que le second terme de la formule de l’équation gé- nérale du 3. degré manque dans celle ci-dessus, on doit avoir sn a + sn (60 — a) — sn (60 + a) — 0. En outre, . . . L4 x n le produit des trois racines devant être égal à — 7 (c), on 12 doit avoir sn ax sn (6o—a)x—sn(60+a) = —-) 4 ou—snax— sn (60—a)x—sn(60+a)—= —-) et procédant par logarithmes : = — (éssnastgsn (6o- à) — lg sn(6o+a). 3 4 cs° a De la formule analogue cs 3 a —— —3csa,qui r . à or cs 3 a | A devient cs a — — cs a —= Ty r°, on tirera de la même manière, cs a — cs (6o— a) — cs (60+a), et {c) Ge n représentera le sinus , le cosinus ou la tangente de l'arc donné 3 à. (49) rs : — (is cs a + 18 cs (Go — à }) = 18 c8 (Go ma). Celle de la triplication en fonction de la tangente nous fournira aussi de semblables résultats, elle est (ETES 3r*ga—t$ a —531g a 4 a—3ni a—3r tga+nr — 0. que nous mettrons sous la forme Nous aurons pour les trois racines , Leur somme {g a + 1g(60—a)+tg(60+a) — 3n, et comme leur produit doit être égal à n r° ou à 7, on aura aussi [gg a — lgig (60— a) + lg 1g(60+a) —lgn. ( Voir note B.) Il résulte de ces formules circulaires que, connaissant les sinus, cosinus et tangentes de deux tiers des arcs du cadran, on connaîtra immédiatement les mêmes fonctions circulaires de l’autre tiers par de simples additions et soustractions ; il en sera de même de leurs logarithmes. Ces propriétés auraient dû abréger de près d’un tiers le calcul des tables de sinus et de leurs logarithmes. Il est singulier qu'aucun auteur n’en ait parlé. De l'équation s2 a + sn (60— a) — sn (60 + a), on peut déduire un théorême relatif à la circonférence d’un cercle dans lequel est inscrit un triangle équilatéral , c’est que si d’un point quelconque À, pris sur la circonférence , on trace trois cordes AN, AN’ AN” ( les points désignés par les lettres N étant les sommets du triangle ), la somme des deux plus petites cordes sera toujours égale à la plus grande ; car les trois arcs soutendus par ces cordes , seront AN — 2 à AN’ — 120 — 2 a, AN" —= 120 + 2 a, et les cordes 2 sn a, 2 sn (60 — a), 2 sn (60 + a), ce qui démontre le théorême énoncé. Et de ce que les trois points de la trisection sont espacés entr'eux du À de Ja circonférence , on peut en conclure que ce 7 4x (5) problème ne peut être résolu par le concours de l’ellipse avec le cercle, comme il l’est par celui de différentes hyperboles et paraboles ; car on ne peut inserire qu’un seul triangle équila- téral dans une ellipse ; l’un des sommets doit être placé à l’une ou l’autre des extrémités du petit axe , qui partagera ce triangle en deux parties égales. Le cercle étant tangent à lellipse en ce point et devant passer par deux autres de la même courbe, il ne peut en avoir quatre de communs avec elle. (51) ANALYSE DE L'OUVRAGE DE M. LE B.on DE PRONY, Membre de l’Institut et Membre correspondant, SUR LE CALCUL DES INTERVALLES MUSICAUX. 20 SEPTEMBRE 1033. ' Avanr de rendre compte de l'ouvrage de M. de Prony, il ne _sera pas inutile d'observer que cet ouvrage est le premier existant ou du moins connu, dans lequel la matière qui en fait l’objet “soit traitée avec l’ordre et les développemens qui conviennent à l’enseignement et aux études classiques; on doit ajouter que le mode d'évaluation vraie ou effective des intervalles musicaux qui s’y trouve expliqué, n'avait pas échappé à des hommes dont l'autorité est bien imposante. Le célèbre Léonard Euler en a fait quelqu'usage dans son T'estamen novætheoræ musicæ , etc., Petropoli, 1739. Un autre géomètre d'un grand mérite, Lam- bert , de l’académie de Berlin, a donné des évaluations d’inter- valles en douzièmes d’octave, dans un mémoire sur le Tempé rament en musique, publié en 1776, parmi les mémoires de la société savante dont il était membre. M. de Prony lui-même a posé les bases de l'instruction élémentaire dans sa Mécanique analytique (année 1815), et dans le bulletin des Sciences mathémauques de M. le B.on de Férussac (avril 1815). Quelques autres auteurs d’écrits théoriques sur là musique ont entrevu et (52) mentionné le parti qu’on pouvait tirer des tables logarithmiques pour comparer les intervalles musicaux, et n’ont pas tous eu des idées bien nettes de ce moyen de comparaison; mais, en défini- tive, on chercherait vainement, dans tout ce qui a été mis au jour sur les théories musicales, même l'intention d’une exposition raisonnée qui püt, comme celle de M. de Prony, être assimilée aux traités élémentaires que nous avons sur l’arithmétique, la géométrie, etc. Cependant, la considération des #ntervalles joue un grand rôle dans l’enseignement théorique et pratique de la musique; on a besoin d'analyser les divers systémes d’échelles musicales et de tempéramens, de comparer ces échelles entr’elles, de recon- naître, parmi les accords qu'elles fournissent, ceux qui sont naturels ; d’assigner précisément le degré d’altération de ceux qui ne le sont pas; de juger à priort, les caractères, les effets mélodiques et harmoniques de ces diverses combinaisons de sons et d’intervalles, etc. Or, dans l'état actuel de l’enseignement, les musiciens purement praticiens n’ont, pour représenter les différences d’intervalles, que des dénominations vagues, telles que demi-ton , ton, tierce, quarte, etc. , qui n'énoncent pas des mesures précises et représentent seulement des intervalles crois- sans à partir d’un son de départ; le besoin de se rapprocher de l'exactitude, d'établir des nuances, a fait distinguer les inter- valles de même dénomination en majeurs, mineurs , superflus, diminues ; on à introduit dans le langage musical des intervalles minimes ; le comma majeur, le comma mineur, etc.; mais ces diverses locutions, qui rendent manifeste le désir de la précision, le sentiment de sa nécessité, n’en tiennent pas lieu. Si l’on veut passer des études pratiques aux études théoriques, on a des traités de composition musicale dans lesquels les inter- valles sont représentés par des nombres qui fournissent vérita- blement des valeurs fort exactes, mais ces valeurs ne sont pas celles qu'on voudrait avoir, et ne donnent pas les mesures vraies, (53) immédiates des intervalles ; des mesures vrates résultent de la comparaison des quantités à mesurer avec une quantité conven- tionnelle de même nature qu'elles, qui est prise pour unité, et elles fournissent nécessairement des nombres proportionnels aux grandeurs mesurées ; or, les nombres des traités de composition ne remplissent aucune de ces conditions; ils indiquent des phé- nomènes sonores en énonçant les rapports abstraits entre des nombres synchrones de vibrations, et ces rapports ne sont nulle- ment proportionnels aux intervalles qu'on voudrait leur faire représenter, ce qui est néanmoins indispensable quand il s’agit de ce qu'on appelle mesure. Ainsi, par exemple, si, en partant du son fondamental ut, on considère, par intervalles ascendans, la quinte ut, sol, la double-quinte ut, re, la triple-quinte ut, la (il s’agit de la quinte naturelle, celle qui est donnée par la résonnance du corps sonore) les traités de composition musicale attribuent à so/, à re, à La respectivement , les nombres ?, +, 27 (#), qui ne sont pas dans les rapports de 1 à 2 et à 3 comme ils devraient l'être s'ils énonçaient des mesures vrates; or, l'élève qui ne saura que les deux premières règles de l’arithmétique, oo (*) D'après les explications détaillées données par M. de Prony dans le 4.° $ de son Znstruction élémentaire (chez MM. Didot frères), il est facile de voir comment on peut représenter ces nombres ?, 2, 27, de manière à y trouver les rapports entreles quantités mesurées; on a les notations synonymes ou équivalentes, (2)', (@)°, (@)°, dontles indices ou eæposans indiquent ces rapports. Le système de mesures vraies des intervalles n'est autre chose qu'une pareille série établie d’après l'intervalle pris pour unité, et en assujettissant les exposans à la loi de continuité ; malheureusement, la formation de ce système est lite à la considération des logarithmes, et l'admirable instrument de calcul inventé depuis plus de deux siècles par l'Écossais Meper (ou Napier), dont l'usage est populaire chez nos voisins , n’est point encore naluralisé en France ; ce qu'on peut appeler le com- mun des calculateurs, ceux même qui ont d'ailleurs beaucoup d'instruction, sont étrangers à l'usage des tables logarithmiques ; voilà ce qui explique comment les auteurs des traités de musique , au lieu d'écrire les valeurs vraies des intervalles, (54) trouvera sur-le-champ, par l'instruction élémentaire de M. de Prony, en prenant pour unité conventionnelle le +5 d'octave, que la quinte ut sol vaut 7 = unités, la double-quinte ut re 14 5900 la triple-quinte ut la 21 5, nombres qui sont entr’eux exactement dans les mêmes rapports que les quantités mesurées. Ces rapports abstraits ou nombres symboliques, tels que À, 5 , etc., ne doivent pourtant pas être bannis des calculs mu- sicaux ; ils en sont au contraire les élémens indispensables ; ils fournissent les données d’après lesquelles on arrive aux valeurs vraies des intervalles ; ce qu’on a à reprocher aux auteurs des _traités de musique, est de s'être bornés à poser ces élémens, ces bases de détermination, et de n’en avoir pas conclu les nombres ultérieurs qu’il importait de faire connaître. L'instruction élémentaire de M. de Prony a pour objet de remplir cette fâcheuse lacune à l’aide de quelques préceptes fort simples et des tables qui y sont jointes ; le plus faible élève, en étudiant un traité de composition, pourra, avec une grande facilité, transformer des expressions numériques fort embarras- santes ou même assez généralement inintelligibles pour lui, en expressions vraiment musicales et qui faciliteront singulièrement le succès de ses études. Le caleul effeetif des intervalles musicaux comporte néces- sairement le choix préalable d’une unité ou terme de compa- raison de même nature que les quantités mesurées ; il n’y a pas à hésiter sur ce choix, qui doit porter sur le seul intervalle auquel aucun système musical, imaginé ou imaginable, ne peut se sont arrêtés aux nombres symboliques fournissant les données d’après les- quelles on évalue ces intervalles par un calcul logarithmique , quoique ce calcul soit susceptible d'être mis à la portée des élèves les moins instruits. La nation anglaise a, sous ce point de vue , une espèce de supériorité sur Ja ation française, que l'établissement de notre système métrique décimal fera vraisemblablement disparaitre. ( 55 apporter la plus légère altération; on devine sans peine qu'il s'agit de l’octave, c’est l’unité à laquelle se rapporte la première table de M. de Prony ; mais en conservant l'intervalle d’octave comine {ype primitif, on peut en tirer un parti mieux adapté à nos habitudes, à la composition de nos échelles musicales , et mesurer les intervalles avec un son multiple de l'octave qui, naturellement , doit être le -L, et c’est ce terme de comparaison que M. de Prony emploie ordinairement. Il a grand soin de pré- venir qu’ en se servant ainsi du douzième d’octave comme moyen de mesure, il laisse tout-à-fait indéterminé l'emploi qu’on peut faire de cet intervalle chromatique dans la composition des échelles musicales. En général, son objet est de fournir des moyens aisés d'analyser, de comparer des systémes de sons mu- sicaux , de quelque manière que ces systèmes soient établis ;ilen est de l'unité des mesures musicales comme de l’unité des me- sures de longueur, qui est tout-à-fait indépendante de la con- formation des objets mesurés. L’instruction élémentaire est divisée en cinq paragraphes ou chapitres ; les trois premiers renferment tout ce que les élèves ont besoin de savoir relativement au calcul des intervalles , et sont rédigés de manière à n’exiger, pour être bien compris , que la connaissance des premières règles de l arithmétique ; la signi- fication de quelques signes employés pour abréger le discours est expliquée dans une note de l'instruction ; les deux derniers sup- posent la connaissance des élémens de l'analyse algébrique; on va donner une courte notice sur chacun de ces paragraphes. Premier paragraphe. L'auteur y expose les inconvéniens du node ordinaire de représentation des intervalles musicaux et les avantages de celui qui est l’objet de son instruction. Il s’agit de substituer à des nombres symboliques , par lesquels la grandeur qu'on veut mesurer est tout-à-fait dissimulée , d’autres nombres qui rendent manifeste la mesure de cette grandeur; ainsi les sons de l'échelle la plus simple, celle du tempérament égal, dont les ( 56 ). , intervalles successifs par rapport au son de départ, mesurés en 4 douzièmes d’octave , donnent la suite des nombres naturels, ne peuvent être représentés suivant l’ancien mode que par des ex- pressions irrationnelles. Pour rendre évidentes, par un exemple, la différence des deux notations et la préférence due à la nouvelle, prenons l'échelle diatonique communément adoptée dans les traités de musique, on a , en employant l’ancienne notation, ar ra rt FE 1 lo | 54 | 418 | 3 | 5/3 | 15/8 | .» de départ. À | | ——— de chaque couple de sons consécutifs. NOMBRES SYNCHRONES des vibrations et par la transformation des nombres symboliques en valeurs vraies d'intervalles , l'unité étant le d’octave, à partir e du son 0,00 | 2,04 | 3,86 | 4,98 | 7,02 | 8,84 | r0,88| 12,00 a . de départ. < 8 ——— —— Æ a & ut re mi fa sol la si ut 5.4 A8 Se rt Lt Ad At nt w 7 entre chaque couple de sons 1,19 | 2,04 | 1,82 | 2,04 | 1,19 consécutifs. partielles Les phénomènes sonores, énoncés dans le premier tableau, ne sont pas ce qu'un étudiant cherche dans un traité d'harmonie pratique ; il veut connaître la composition effective de la gamme, les différences vraies entre les sons qui la composent, rapportées à un terme de comparaison qui lui soit familier, et le deuxième tableau satisfait complétement à toutes ces exigeances; si l’étu- diant a un forte-piano accordé suivant l'usage généralement | (57) adopté maintenant , d’après le tempérament égal, les intervalles de la gamme diatonique d’ut, à partir du son de départ, seront sur cet instrument. Il appréciera à vue les altérations de cette gamme par rapport à la prfsilente ; le re et le so! y sont plus bas respectivement de 7 et de = de demi-ton; la différence est faible, mais les mr et les mr 100 la différent, l’un de -, l’autre de -Æ en plus sur l'échelle 100 ? équidistante ; l'élève qui aura entendu parler du fameux comma sans en avoir une idée bien nette, le distinguera aussi à vue, en prenant la différence entre le ton majeur ut re, côté 2,04, et le ton mineur re mt, côté 1,82, et il trouvera sans peine que cet intervalle , appelé comma, équivaut à 0,22 ou À de demi- ton, et, cette valeur vraie, il est bien loin de la reconnaître dans le rapport 1, par lequel on représente ordinairement le comma majeur ; l'embarras serait encore plus grand s'il s'agis- sait du comma maxime, dont l'excès sur le précédent n’est qu'un peu plus de + de demi-ton, et qui, dans les traités de musique , est représenté par la fraction 5, ete., etc. Les représentations symboliques des intervalles ont donné lieu à des erreurs de calcul dont on rapportera ci-après un exemple remarquable. Deuxième paragraphe. L'auteur y donne, avec le plus grand détail, les règles pratiques de calcul au moyen desquelles on transforme , en valeurs vraies des intervalles, les nombres symboliques ou rapports des nombres synchrones de vibrations par lesquels les auteurs des traités de musique représentent ces intervalles ; l'emploi de ces règles n'exige, comme on l’a dit ci- 8 ( 58 ) dessus , que la connaissance des premiers élémens de l’arithmé- tique, et cette heureuse simplification de procédés a lieu par le secours de deux tables placées à la fin de l'ouvrage et que l’auteur a nommées tables de logarithmes acoustiques, dont il explique soigneusement la composition et l'usage ; on ne doit pas omettre d'observer que l'emploi simultané de ces deux tables n’est pas nécessaire; chacune en particulier suffit pour la transformation des nombres symboliques, et on choisit la première ou la seconde, suivant qu'on veut prendre pour unité d'intervalle, ou l’octave 1 12 Les règles de calcul, infiniment simples, sont accompagnées d’octave. entier, ou le d'exemples et embrassent tous les cas d'applications, les nombres divisés ou multipliés les uns par les autres , élevés à des puis- sances, affectés de radicaux, etc., les moyens de ramener dans les limites de l’octave ascendante du son fixe, les intervalles qui la dépassent, etc., etc. les étudians pourront, en pratiquant ces règles, traduire des expressions énigmatiques dont l'inter- prétation les a fort embarrassés jusqu’à présent ; si on leur dit, par exemple , qu’un fa * est la racine carrée de 2 (énigme qui, parmi celles dont il s'agit ici, est une des plus simples ), ils ver- ront sur-le-champ ; en ouvrant la table deuxième de l'instruction et prenant la moitié du nombre 12,00, logarithme acoustique de 2, que l'intervalle entre ce fa * et l’ut de départ est de & d’oc- tave, et qu'il partage ainsi, en deux parties égales, l'intervalle entre les deux ut extrèmes de la gamme chromatique dut. Troisième paragraphe. L'auteur, ne se bornant point aux exemples du paragraphe précédent, qui servent à fixer dans la mémoire les règles du calcul des intervalles, a consacré le para- graphe 3 à diverses applications de ces règles, qui pourront, tout en profitant aux études élémentaires , être lues avec intérêt par les musiciens instruits. Il donne l'analyse complète de l'échelle chromatique adoptée dans les traités ordinaires de musique; de celle qui constituait la partition des instrumens à (ouches à l’é- (59) poque où la manie de moduler était assujettie à quelques bornes; les comparaisons de ces échelles avec celle du tempérament égal, les nuances d’intervalles des accords que fournissent leurs diffé- rens sons, etc. Une des analyses curieuses comprises dans ce paragraphe, est celle de l’échelle enharmonique engendrée par une suite de quintes justes et ses comparaisons avec les précé- dentes, que l’auteur a donnée avec beaucoup de détail ; à propos de cette échelle , il indique le seul instrument connu sur lequel on puisse établir une partition vraiment enharmonique, la harpe du célèbre Sébastien Erard , qu'on appelle harpe à double mou- vement, et qu’on devrait plutôt appeler harpe enharmonique ; cette indication amène quelques réflexions sur la harpe en géné- ral, sur les effets harmoniques et physiologiques du timbre de la fibre animale, etc. C’est à la fin de ce paragraphe que se trouve un exemple digne de remarque des méprises qui peuvent résulter de l'emploi de la notation ordinaire des intervalles. J.-J. Rousseau dit avoir calculé une échelle enharmonique qu'on voit sur la planche L de son dictionnaire de musique; or, en faisant, par les règles données dans l'instruction de M. de Prony, la somme des intervalles partiels de cette échelle entre les deux wt extrèmes , on trouve que cette somme surpasse l’oc- tave d'environ 2 { demi-tons; la correction qui rend l'échelle exacte est aisée à assigner. Quatrième paragraphe. Les trois paragraphes précédens suf- fisent à ceux qui , ne sachant que les premières règles de l’arith- métique , veulent, sous le point de vue purement pratique, se mettre au fait du calcul des intervalles musicaux; mais les étu- dians qui auront des notions , même élémentaires, d'analyse algé- brique, désireront trouver dans l'instruction quelques détails théoriques sur les tables de logarithmes acoustiques; e’est en leur faveur que le 4.e paragraphe est rédigé. L'auteur y explique le mode de formation de ses deux tables , donne les formules am __ (60) moyen desquelles on peut, l'unité d'intervalle étant convenue, calculer le logarithme acoustique d’un nombre donné et récipro- quement ; transformer un logarithme acoustique en logarithme vulgaire, ou faire le calcul inverse ; les préceptes sont accom- pagnés d'exemples, et il faut voir le {out dans l'ouvrage même. Les analÿstes se sont occupés d’une espèce de séries (classées parmi les recurrentes), dont on ne pouvait se dispenser de faire mention dans une dissertation musicale, ce sont les séries harmoniques ; M. de Prony expose d’abord les propriétés géné- rales et purement analytiques des séries qui portent ce nom, et passe ensuite au cas qui intéresse particulièrement les musiciens. Si on fait résonner successivement les parties À, £, 1,1, 1, ete. d’une corde, on aura les sons de la-corde entière, de son octave, de sa douzième (ou octave de la quinte), de sa double-octave, de sa dix-septième (ou double-octave de la tierce), ete.; et on a reconnu qu’en faisant vibrer la corde sur sa longueur entière, ces divers sons, ou du moins les premiers , se faisaient entendre plus ou moins distinetement avec le son fondamental ; Rameau a fondé son système d'harmonie sur ce principe de fait. Cette série +, +, +, ete., dont les dénominateurs successifs se forment de la suite des nombres naturels, et qui est le cas de série harmonique particulièrement lié à l’acoustique musicale, a des relations remarquables avec le système des logarithmes acoustiques; en effet, la colonne in'itulée nombres des tables de ces logarithmes contient la suite des dénominateurs des termes successifs de la série harmonique, et le logarithme acoustique correspondant à un dénominateur donné, est la valeur wrate de l'intervalle entre le son de la corde entière et celui de la sous- division de cette corde indiquée par la fraction à laquelle ce dé- nominaleur appartient. M. de Prony donne, sur ces relations et sur d’autres propriétés des logarithmes acoustiques , des développemens qu'il faut voir dans son énstruction. I] termine ce 4.e paragraphe par la citation (61) des rêveries d’un M. l'abbé Jamard, qui , se fondant sur le fait des harmoniques correspondant aux premières sous-divisions de la corde , a prétendu que notre système musical devait se com- poser de sons produits par la série indéfinie de ces sous-divisions , et qu’un pareil système indiqué, prescrit par la nature, procure- rait à l’art musical des moyens infinis de varier les effets, ana- logues à ceux que les nuances de couleurs procurent à la peinture. Cinquième paragraphe. Cette dernière partie de l'instruction de M. de Prony est entièrement consacrée à des développemens relatifs à l’acoustique musicale, mis, comme ceux du paragraphe précédent , à la portée des étudians qui connaissent les élémens de l'analyse algébrique. Ces développemens sont tirés de sa mé- canique analytique, où il les a déduits de la solution générale du problème de la corde vibrante. Les élémens des calculs relatifs au son absolu d’une corde uni- formément grosse , tendue entre deux points fixes , sont le poids de cette corde, soit entre les points fixes, soit sur l'unité de longueur ; la distance entre les points fixes , le poids tendant ou équivalant à la tension, le nombre de vibrations de la corde pendant un temps donné; M. de Pronyÿ donne les formules au moyen desquelles un de ces élémens, pris pour inconnu , peut sc déduire de ceux dont les valeurs sont connues ; d’autres formules se rapportent au cas de deux cordes pour lesquelles les élémens ci-dessus indiqués ne sont pas les mêmes, et, au cas d’une même corde dont on fait varier la longueur et la tension ; le signe re- présentant la mesure vraie des intervalles est introduit dans ces dernières formules , qui, vraisemblablement , paraissent pour la première fois dans son énstruction; il en fait une application im- portante pour l’art de la lutherie , et qui a pour objet la division des manches de guitares, mandolines, etc.; cette division pourra s’opérer, ou par le secours de la table qu’il a calculée d’après une des formules , ou par des procédés mécaniques qu'il décrit, avec figures , et dont l'emploi est très-facile. (62) Une application bien intéressante de la théorie exposée dans ce 4° paragraphe , était la détermination de ce qu’on appelle le son fixe ; M. de Prony, auteur de la Notice biographique de Sauveur, publiée dans le Dictionnaire de biographie universelle de M. Michaud, avait parlé, dans cette notice, du regret que doit causer, aux amateurs de l’art musical , l’impossibilité où nous sommes de connaître les unissons des cordes de la lyre antique ; nos successeurs n’auron! pas le même regret, par rapport à notre système musical, dans l'hypothèse même de la destruction de tous les diapasons métalliques; il faudrait, de plus, que la tradition de nos poids et mesures fut perdue , et l'établissement de notre système métrique sur les dimensions du sphéroïde ter- restre et sur le poids d’un volume donné d’eau à une température donnée , rend cette perte impossible. M. de Prony mentionne un sonomètre qu'il a imaginé pour vérifier les formules acoustiques en faisant varier, soit le poids tendant, soit la longueur de la corde, rapporte les expérienees déjà publiées dans sa mecanique analytique, qu'il a faites sur les cordes vibrantes, et desquelles on déduit des moyens pra- tiques faciles et sûrs de retrouver, sans autres secours qu'une mesure de longueur, des poids et une balance, l’unisson d’une note quelconque de notre échelle; s'il s'agit, par exemple, d’avoir le son fixe ut correspondant à la clef dut, donné par une corde qui vibre 512 fois par seconde, on prendra une corde en fer du poids d'environ © de gramme par mètre courant, on la fera vibrer entre deux points fixes , placés à la distance l’un de l’autre de 6 à 7 décimètres , sa tension étant opérée par un poids qu’on calcule en multipliant le poids exact de la corde, entre les deux points fixes , par la distance exacte de ces points et par le nombre 26725, +; dans ce caleul, le mètre est pris pour unité de longueur et le gramme pour unité de poids. Il faut, pour obtenir exactement l'effet demandé, que le poids soit sus- pendu à la corde mise dans une position verticale. À la suite des (65 ) formules relatives aux cordes vibrantes , viennent, dans l'ins- truction, celles qui concernent les tuyaux d'orgue; un des résul- tats donnés par ces dernières formules est que les plus grandes variations du baromètre ne changent l'intonation d'un tuyau que d'environ - de demi-ton. C’est l'orgue qui fait entendre le son le plus grave de notre système musical, dans le tuyau que les facteurs nomment le 32 pieds ouvert. M. de Prony parle d’un forte-piano de Sébastien Erard , qu'il a vu et entendu à une des expositions des produits de l'industrie française , et dont le clavier s’étendait depuis l'ut à l'unisson du 16 pieds ouvert de l'orgue jusqu’à l’u£ septième oclave au-dessus ; il cite des expériences qu'il a faites sur la corde la plus grave de cet instrument, et indique des moyens qui lui semblent fournir la possibilité d'ajouter, aux sept octaves à l’aigu de cette corde, une octave au grave qui descendrait jusqu’à l’ut 32 pieds ouvert; il serait très-disposé , pour faciliter cette addition , à sacrifier les pédalles qui font lever les étouffoirs. L'instruction élémentaire est terminée par la mention d’une admirable invention de Sébastien Erard, celle de son orgue expressif, sur lequel chaque touche en particulier peut donner, par l’action plus ou moins forte du doigt, toutes les nuances de sons, du fort au doux, sans que le mécanisme auquel est dû un pareil effet influe sur l'intensité du son des autres touches, Notre célébre compositeur Grétry appelait cette invention la pierre philosophale de la musique; un désir de M. de Prony, très-certainement partagé par tous ceux qui s'intéressent aux progrès de l’art musical, serait que des orgues de cette espèce fussent placées dans la cathédrale de la capitale , au théâtre de l'Opéra et au conservatoire de musique, indépendamment de celles qui seraient établis dans les maisons royales , Soit pour, les chapelles , soif pour les salles de concert. ( 64 ) TABLE. Base du système —= 2. L'octave est prise pour unité de mesure des intervalles musicaux. Logarithmes Les Logarithmes "SHMANON acoustiques. acoustiques. acoustiques. “SHYTNON 0,0000000 5,3575520 6,3398500 6,9188632 1,0000000 5,3923174 6,3575520 6,9307373 1,5849625 5,4262648 6,3750394 6,9425145 2,0000000 5,4594316 4| 6,3923174 6,9541963 2,3219281 5.491853: 6,4093909 6,9657843 2,5849625 5,5235620 6,4262648 6,9772799 2,8073549 5,5545889 6,4429435 6,9886847 3,0000000 5,5849625 6,4594316 7,0000000 5,6147098 6,4757334 70119273 5,6438562 6,491853r 7,0223678 70334230 3,5849625 6,5235620 7,044394x 3,7004397 7279 6,5391588 70552824 3,8073549 6,5545889 70660892 3,9068906 5,7813597 6,5698556 5| 7,0768156 4,0009000 5,8073549 6,5849625 || 136| 7,0874628 4,0874628 5,8328900 6,5999128 70980321 4,1699250 5,85798r0 6,6147098 7,1085245 4,2479275 5,8826430 6,6293566 71189411 4,321928t 5,9068906 6,643856a 7,1292830 4,3923174 5,9307373 6,6582115 7:1399514 44594316 5,9541963 6,6724253 71497471 4,5235620 5,9772799 6,6865005 71598713 4,5849625 6,0000000 6,7004397 71699250 4,6435562 6,0223678 6.7142455 || 145] 7,179909t 4,7004397 || 66 | 6,044394r 6,7279205 71898246 4,7548875 7 | 6,0660892 6,:414670 7:1996723 48073549 6,0874628 6,7548875 72094534 4,8579810 6,1085245 6,7681843 7,2191685 49068906 6,1592830 6,7813597 7,2288187 4,9541963 6,1497471 6,7944159 7,2384047 Eden Er 6,5073549 2| 7,2479275 5,0443941 6,1898246 6,8201790 7,2573878 5,0874628 || 74 | 6,2094534 6,8328900 7,2667865 5,1292830 6,2288187 6,8454got 7,2761244 5,1699250 6,2479275 6,85798r0 >| 7,385502a 5,2094534 6,2667865 6,8703647 7,2946207 5,2479275 6,285402a 6,8826430 7,3037807 5,2854022 6,303789 6,8948178 7,3128830 5,32199281 6,32:19287 6,9068906 7:3219281 = © œN cum CI (#65) NOTE Par M. Derezexve , Meinbre résidant. À cette analyse de l'ouvrage de M. de Prony, nous joignons un extrait de l’une des deux tables de logarithmes acoustiques, calculées par ce savant, et nous donnons quelques exemples d'application de cette table pour en montrer l'usage au lecteur inexercé, Veut-on savoir quelle fraction de l’octave est le comma a? Du logarithme acoustique de 8r,......4 6,3398500 on retranche celui de 80.....,........... 6,321928r PRIE AN ARE OR TS 00170219 indique que le comma Ê est à-peu-près les 18 millièmes d’une octave , ou que mille commas font 15 octaves, ou que 55 com- mas 1/2 — + font une octave. Pour avoir plus exactement ce dernier résultat , il faut diviser 1 par 0,0179219 où 10000000 par 179219. Le quotient est 55,797682..... On veut savoir si, en s’élevant de quinte en quinte au-dessus d'ut, on rencontrerait l’une des octaves de cet ut? Du logarithme acoustique de 3......... 1,5849625 retranchez celui de 2,,..,.,........... 1,0000000 EE CLÉS ARS RC 0,5840625 indique que la quinte £ vaut environ les 58 centièmes d’une 9 ( 66 ) octave, et en divisant l'unité par ce reste, on trouverait qu'une octave vaut 1,709.... où une quinte et 7 dixièmes. Si l’on ajoute le reste 0,5849625 continuellement à lui-même, on trouve 4,0947375 au septième résultat; cela fait connaître qu’à la septième quinte on tomberait sur une note plus forte de 9 centièmes d’octave que la quadruple octave de l’ut de départ. Au douzième résultat on trouve 7,0195500 ; ainsi, à la douzième quinte , on tomberait sur la septuple octave de l’ut de départ, à un comma d'erreur près. Si l’on ajoute le quotient 1,709.., continuellement à lui- même , on {rouve 6,806 au quatrième résultat, et 11,963 au sep- tième; cela fait encore connaître qu’à la quatrième octave on aurait. 7 quintes ou environ, et 12 quintes à à la septième octave. On demande combien une quinte ? contient de eommas mn? Divisez le logarithme de la quinte ou 0,5849625 par celui 0,0179219 du comma, vous avez 32,6395..... c'est-à-dire 32 commas et 6/10 pour réponse à la question. Dans les vues sys stématiques de Galin, la sixte ou le La serait représentée par 251, tandis que la valeur exacte est £, Quelle est l'erreur sur la sixte qui résulterait de ce système ? Prenez le logarithme acoustique de 2 qui est 1; multipliez-le par 23, ce qui donne 23, et divisez le produit par 31, vous ANNE esse ne dis eme se Use s aie ce suce 0741000 POULE 25 À logarithme acoustique de 251. Prenez ensuite le logarithme de 5...... 0,7369656 la: différénce.: der. 2. St MMM 6;00 060) fait connaître que la sixte de Galin gst trop aigüe d’un demi- centième d'octave. Cette erreur est presqu'insensible. On demande la valeur logarithmique de /a** ou le logarithme acoustique de =. ( 67) La table ne s'étendant pas jusqu'à 375, ni même jusqu'à 256, il semble qu’on doive être embarrassé. On le serait en effet si l'un de ces deux nombres était premier ; mais comme 5 fois 75 font 375 et que 4 fois 64 font 256, on pourra opérer de la manière suivante : Log. dé 5... 2,3219201 Éog:"d8 7.2 6,2288187 Somme ou log. de 375..... 6,5507468..... 8,5507468. Loge, der dé... 2,0000000 Los. de. 64... 6,0000000 Somme ou log. de 256..... 8,0000000..... 8,0000000. La différence entre les deux sommes , ou. . est le logarithme cherché. Elle fait voir que ,... 0,2507465 l'intervalle d'ut à J'a** est les 55 centièmes d’une octave, ou un peu plus qu'une demi-octave. On aurait pu calculer de la manière suivante, fondée sur ce que ms © (5) (=) (5) (5) Log. de Drssietls 23219207 12..,. 3,9068906 1.... 3,9068906 Somme ou log. de 1125....10,1357093 A Log. de 3.,... 1,5849625 16..... 4,0000000 16,.... 4,0000000 sa 10,1357093 Somme ou log. de 765..... GpoDne > .... 92849625. Différence. ...... 0,5507468 74 (68) À la rigueur, avec les logarithmes de 2, de 3 et de 5, pris dans une table quelconque , on peut calculer toutes les notes et tous les intervalles usités en musique. Si l’on continue aussi loin que l’on voudra , tant à droite qu'à gauche, la double série des tierces alternativement majeures et mineures : encrooni, sole 5, rec .la la UE. 90! si re fa" li... ss. Mie 501, siureofa la, ut. mi, so sifcre, fat, la. .., on n'aura jamais que les notes de la gamme affectées de 7 dièzes ou bémols et de p commas; ou bien, en d’autres termes, si Le me . ; 5 représente une quelconque des fractions exprimant les notes de la gamme diatonique, on ne trouvera jamais que des quan- G) C3) Ge)" pouvant être renversées; el les notes que l'on tités de la forme : 36 81 15? 80 les fractions trouvera ainsi sont les seules qui soient usitées dans toute mu- sique supposée exécutée dans la rigueur mathématique; non pas exécutée comme elle est actuellement écrite, mais comme elle devrait être écrite, en distribuant à propos des cun peu au-dessus ou au-dessous des notes qui doivent être élevées ou abaissées du comma +, conformément à la notation adoptée dans un mémoire publié sur les valeurs numériques des notes de la gamme (re- cueil des travaux de la societé, 1826 à 1827), et à ce quia été amplement prouvé dans ce mémoire. On le voit, les fractions 1£ et {+ jouent un rôle très-important dans les calculs des intervalles et de la formation des gammes dans tous les tons des divers modes, et dès-lors il n’est pas abso- ( 69 ) lument inutile de calculer des tables de logarithmes acoustiques basées sur ces fraetions fondamentales , ne füt-ce, comme l’a fait M. de Prony, que pour offrir plus de choix au calculateur. Une table basée sur 4 — 1,066666.... n’eût été, pour ainsi dire, qu’un double emploi de celle publiée par M. de Prony, et basée sur le semi-ton moyen de la gamme tempérée du piano, c’est-à- 1 dire sur 21? — 1,059463..., quantité qui diffère peu de la précédente. D'un autre côté, une oreille exercée et attentive peut, dans certaines circonstances favorables à l'observation , être sensible à une erreur d’un quart du comma #+ faite sur une note (voyez le mémotre cité); en conséquence, nous offrons une table de logarithmes acoustiques basée sur la fraction À+, dont la petitesse est de l’ordre de celle des différences qu'elle est destinée à mesurer. Dans la 1.re partie d’un tableau, page 71 bis, nous donnons les valeurs et les logarithmes acoustiques des notes de la gamme vraie, ceux de leurs dièzes et bémols. Ces logarithmes ont pour base le comma ++. Ils font voir, par exemple, que l'intervalle de re* à me, est très-appréciable, puisqu'il est presque de deux commas. Les notes dièzées et bémolisées ont été calculées d'aprèsla règle démon- trée aux pages 27 et 29 du mémoire cité. Dans la seconde partie , intitulée tempérament égal, nous donnons la gamme tempérée usitée sur l'orgue, le piano , la guitare, etc. Tous les tons de cette gamme sont égaux et valent deux demi-tons ; ainsi, le demi-ton est la douzième partie d’une octave et vaut, par conséquent, le douzième de 55,797682 commas , où 4%649087, c’est-à-dire un peu plus que 4 commas 1/2. Ajoutant ce demi-ton moyen continuellement à lui-même, on aura les notes inscrites au tableau. Il en est, comme le fa, et le soë® dont l'erreur, très-appréciable à l'oreille, s'élève à 1 comma et 1/4. (70) Le mauvais effet du tempérament égal est presqu'entièrement évité dans la harpe perfectionnée dont parle M. de Prony, parce que , dans cet instrument, le dièze d’une note ne se confond pas avec le bémol de la suivante. Pour que la gamme d'une semblable harpe puisse servir également bien dans tous les tons et tous les modes , il faut l’accorder de manière que les tons entiers y soient égaux et que toutes les notes différent le moins possible de celles de la gamme vraie. Nous allons calculer une gamme tempérée qui remplit cette condition. Un ton majeur # vaut.....,.,.. 0.481427 3 a Les 3 tons majeurs de la gamme valent donc ensemble............ 20,444265... 28,444263 Un ton mineur 42 vaut... ...... 8,48142t 2 Les 2 tons mineurs de la gamme valent donc ensemble. .......... 16,962842... 16,96:842 Ainsi , les 5 tons entiers valent ensemble. ....,. 45,407105 Le 1/5, ou un ton moyen entr'eux, vaudra donc,. 9,051421 Avec ce ton moyen et le semi-ton majeur 5,195288, on a cal- culé la gamme cherchée, inserite à la troisième partie du tableau, Pour les trois gammes, nous avons donné les longueurs des cordes qui en rendent les sons, parce qu’au moyen de ces nom- bres et du sonomètre de M, de Prony, ou d’un violoncelle préparé comme il est dit à la page 53 du mémoire cité, on pourra accor- der les instrumens avec une parfaite justesse. GAMME MALEURS-| CON Lores. VALEURS. LOGARITIIMES. C 7,972264 17,093685 À 25,535r05 30,730394 : 40,211815 49:693236 | a | IS > A a JE 26,174657 — 7972264 ele 0,909197 | 3 3 3 6 3 3 5 _ Er CR 10,390578 a [sw 15,585867 9 Qu & 119 25,067288 | + D 33,548709 | 43,030130 43,225419 GAMME VRAIE conpes | conves. | TEMPÉRAMENT ÉGAL. 71 à is Loc. C GAMME TEMPÉRLE. ee Divr. A— Nores, VALEURS. LOGARITUMES. 1000 945 937 889 853 833 Boo 10,602393 51,511550 54,388525 7682 9,000000 4:649807 4649807 9299614 2949420 949420 46,498068 46.498068 0,000000 — 0,362675 + 01545 + 0,181807 0,000000 3,886132 195288 o081421 — 1,181867 = 1000066 — 0,090ÿ03 54578 290 1090964 0,181807 — 01909197 || 0000000 | 2,067 554 14276709 18,162 19:47 1997 22,048975 23,358131 27244263 28,553419 1439552 36,325683 37,634841 41,520 45,4o7104 46,71636r 0,000 0,400 0,000 0,400 0,200 0,200 0,200 0,400 0,200 0,400 0,000 — 0,400 0,000 — 0,400 + 0,400 0,000 o0,90915 10,390: 15,585867 25,067284 33,548709 43,030130 43,225419 Ga — ‘+ f TABLE DE LOGARITIHMES ACOUSTIQUES. Le comma +, base du système , est pris pour unité de mesure. 298.938984 359,74 0d6 1211386,056532 300,878814 354,736667| 192|386,711665 302,772997| 83 | 193|387,370218 304,623631 ,676496| 124|388,027046 5 357,628047| 125|388,674618 358,570679| 126|389,316048 359,501314| 127|389,952407 360,421313| 128|390,583776 i c 361,332770| 129|391,210237 185,355888 362,230356| 130|391,831850 193.,028266 316,507079 ) 131|392,440021 200,032599 317,071320 a, 132|393,000865 206,475961| 53 |3r9,606539 j 133|393,668408 212,441580 321,109394 134|394,271401 219,999440 322,586472 | 135|394,869908 223,190729 ! ) j 136,395,462887 228,009841 à 368,278375| 137|396,05373 232,672150 369,085478| 138|396,63918t 237,024510 nl 369,902734| 139/307,216705 | o41,153571| 6 c 370,711777| 140|397,797468 245,081132 330,913983 371,012583| 141|398,270603 339,230354 142 ,398,939318 333,518366 143|399,504228 334,786093 5c 144\400,065197 336,024167 145 400,625286 146 401,175546 338,473718 147|401,725030 339,665205 148 402,270788 | 340,841507 77,65 149 4o2,81287x 341,909786 55| 150 403,351398 343,141636 151|403,886208 192 404,417556 ; 153 404,944309 283.866503 : 405.469840 286,902104| 75 |347, :c 405,990878 288 469832 6 ,65c 156 406,508560 290,675424 349,672164 157 407,022949 292,822192 350,710878 4, 158 407,534037 294,913199| 79 |351,736355|119 |384,713739 159 408,043773 296,951253 352,748935 160!/408,546617 CALCUL DU FROTTEMENT DES ROUES D'ENGRENAGE CONIQUES, Par M. Davarxe , Ingénieur de l’arrondissement de Lille, A Membre résidant. G sun 1833. Prusteuns professeurs , et notamment MM. Poncelet et Navier, ont donné, dans leurs cours, des formules pour l'évaluation du frottement des roues d’engrenage cylindriques : ces formules sont amenées à un degré de simplicité qui les rend précieuses dans les applications , et qui fait désirer qu’elles soient étendues au cas des roues coniques. C'est ce que l’on va essayer de faire ei. On suppose deux roues, dont les axes se coupent et dont l’une communique uniformément son mouvement à l'autre. Ce mouvement sera le même que si, les deux roues étant rem- placées par leurs cônes circulaires primitifs, ils roulaient l’un sur l'autre sans glissement à l’arête de contact. Imaginant in- variablement liées à ces cônes les surfaces de deux dents en prise, on verra qu’elles doivent satisfaire à la loi suivante : que, l’une de ces surfaces étant déterminée , l’autre soit l'enveloppe de celle-ci, dans toutes les positions qu'elle prend , tandis que le cône auquel elle appartient roule autour de l’autre. En considérant que, dans un moment infiniment petit, ces deux cônes, dans leur mouvement relatif, ont, pour axe de rotation, leur arête commune, on reconnait que le plan normal P (73) aux surfaces des dents , en leur arête de contact, doit toujours passer par l’arête de contact des deux cônes primitifs. Cela posé, soient : OC, OC’, les axes des deux roues : ç; le rayon d’une sphère , dont le centre est au point d'in- tersectien O des deux axes, et dont la surface divise transversalement chaque dent en n deux Lis égales : Soient, sur cette surface sphérique ; C, C', les traces des axes ; AEN , AIK , celles des cônes primitifs des roues ; CAC’, celle du plan passant par les axes OC, OC’ ; ce plan renferme aussi l’arête de contact OA des cônes pri- mitifs ; M, la trace de l’arète OM de contact des dents en prise ; BMB', celle du plan BOB’, tangent en OM , aux surfaces des dents ; MAD, celle du plan normal au précédent , suivant l’arête MO ; ce plan , comme il a été dit ci-dessus , passe par l’arête OA ; CB, CB’, celles de deux plans COB , C'OB’ normaux au plan tangent BOB; CD, celle d’un plan COD, normal au plan MOD ; F, l'arc de grand cercle compris entre le point C et le point À ; K, l'arc de grand cercle compris entre le point C et le point À ; Soient : ®, l'inclinaison du plan COC' sur le plan MOD ; T, l'inclinaison du plan COC' sur le plan C'OD; PF, la puissance, que nous supposons appliquée en N, tangentiellement à la circonférence AEN ; P: la pression des deux dents en prise ; celte force est supposée appliquée en M, normalement au plan BOB, 10 ( 74) comme il doit arriver dans des roues d'engrenage bien ajustées ; De le coeficient par lequel il faut multiplier la pression pour avoir le frottement. Le frottement en M est une force qui s'applique à la fois à la roue C et à la roue C’; elle est équilibrée par une partie D’ de la puissance P, partie qu'il s’agit de déterminer. Soient donc : Li 2ee la force qui, appliquée en N, équilibre le frottement , en tant qu'il agit sur la roue C. P:4, la force qui , ayant le même point d'application N, équi- libre le frottement, en tant qu'appliqué à la roue C7. Cherchons les expressions de P, et P.. La pression p est dirigée dans le plan MOD normalement à MO ; au point de rencontre de la direction de cette force avec la droite OD , on peut la supposer décomposée en deux forces, dont l'une , dirigée suivant OD , a pour expression, (ND) p sin —— ; (x) l’autre , normale à OD et par suite au plan COD , a pour valeur : (MD) P COS. — La première de ces composantes s'applique en O à l’axe CO, qu'elle tend à pousser dans le sens de sa longueur et à presser contre ses collets; de cette double action résultent des frotte- mens que nous n'avons pas pour objet d'examiner; nous remar- querons seulement , 1.0 que plus les dents sont petites et mul- tipliées et le rayon g grand , plus cette action sera faible; 2.0 qu'elle n'existe pas dans les engrenages cylindriques. (75) Quant à la seconde composante , son point d'application sur OD est à une distance du point O exprimée par FL many (MD) COS. ———e $ La perpendiculaire menée de ce point à l'axe OC a pour valeur : MagniSes DD HO EE (MD) ç cos. $ D'où il résulte que le moment de cette force, par rapport à l'axe OC, a pour expression : p cos GEO). 224$ e sin CD scie (CB ), É CMD À COS. 1 -———" ç CD On a sin Çen —= sin. —e+ sin. ® ç ç CD Substituant pour sin. uns d 44 cette valeur dans l’expression précédente , elle devient : ER P ç sin. à sin. À. Ce moment doit être égal à celui de la force P ; de là l'équation : JET 106 À p ç sin. — sin. ® —= P ç sin. -» ç ç P. D'où P—= — z L] sin. Ÿ (76) Multipliant cette valeur de la pression par le coefficient f, on aura pour la valeur du frottement : ue sin. Ÿ Cette force est appliquée en M et dirigée dans le plan BOB’ normalement au rayon OM. Considérons la comme appliquée à la roue C ; transportons son point d'application au point de rencontre de sa direction avec la droite OB; là elle pourra être considérée comme décom- posée en deux forces , dont l’une, dirigée suivant BO , a pour expression : TE . (MB) sin. ® e Cette force se transmet en O à l’axe CO, comme la force (1), et ne doit pas être discutée ici ; l’autre, normale au plan BOC, a pour valeur : Fr ( MB ) ——e COS. ——+ sin, @ ç Le point d'application de cette composante est à une distance du point O exprimée par : $ — —— (MB) COR $ La perpendiculaire menée de ce point à l’axe OC est : ç HP) — D, ———e Le moment de la composante dont il s'agit par rapport à l'axe CO , sera done : BC P BC) | sR cos. cu Re RU js. f çsin. ou, sin. ® ç LS ( MB ) ç sin. ® ç Ce moment, qui s'oppose au mouvement de la roue C, est équilibré par celui de la force P, ; de là l'équation : ne Vas M CPE ) PERS, FUESUNE g sin. ———+ sin, ® ç D'où l’on tire : BC ) Sin, ——— La = LE 9 sin. ® R sin, — ç En considérant le frottement en M comme agissant sur la roue C/, on le décomposera de même en deux forces, dont l’ane se transmet directement en O à l'axe OC , et l’autre, normale au plan B'OC’ , a pour moment par rapport à l'axe OC : .fæ ; ( BC’ ) sin. ® ; ç Ce moment qui, d’après la construction de la figure , résiste au mouvement de la roue C’, pourra être considéré comme équi- libré par celui d’une force P, tangente à la circonférence AK , laquelle devra avoir pour expression : .…. (BC) P sin. ND Hi sin. ® FR’ Sin. = $ Il est indifférent que cette force tangentielle soit appliquée à la circonférence AIK ou à la circonférence AEN , les points de (78 ) ces deux circonférences étant liés Les uns aux autres et marchant avec une égale vitesse ; donc la résultante des forces qu’il faudra appliquer en N dans la direction NP pour vaincre le frottement des dents des roues , aura pour expression : ; (Gb) 4, (,0B,) fP sin. : sin. Été P'—pP HP — Re ae sin. ® L R 18 ; R' » (2) STE sin ==. ç ç Cette formule est établie dans l'hypothèse où les deux forces P, et P, doivent être dirigées dans le même sens et s'ajouter l’une à l’autre. Cette hypothèse cesserait d’être conforme à la réalité, si le plan tangent BOB’ coupait celui des axes COC/ dans l'angle C'OC ; car alors le frottement appliqué en M à la roue C' tendrait à favoriser son mouvement. Il conviendra donc, dans la formule (2) ci-dessus, de prendre les forces P, et P,, ainsi à C) B'C’ 5 que les sinus des arcs et —— , avec le signe + ou le $ ç signe —, selon que le frottement sera favorable ou nuisible au mouvement de la roue à laquelle ces quantités se rapportent. La formule (2) ne contenant que des espaces angulaires CB C'B’ Ch , CE etc. , et point ç, il est clair que les forces ç P, + P, seront les mêmes pour toutes les paires de roues sem- blables, quel que soit ç. Si l’on veut passer de la formule (2) à celle qui a été donnée pour les engrenages cylindriques , il faudra la mettre sous la forme : (CB) CR FP ç sin. Q SIN. — P' era 5. sin. Ÿ R DZ U R' ç sin, —_ ç SIN, —— ç ( 79 ) et supposer que le point O s'éloigne à l'infini ; alors les axes des deux roues deviennent parallèles, les arcs de grands cercles sont remplacés par des lignes droites qui ne sont autres que leurs sinus, et l’on a : P CB C'B’ DE Ca Ur es) sin. ® R R’ , formule qui coïncide avec celle qui a été donnée par MM. Pon- celet et Navier. ———_—— 0 e—_—_—_—_————— Comme application , considérons le cas le plus ordinaire, celui où l’une des roues C’, étant munie de plans passant par son axe OC’ , l’autre C est armée de surfaces côniques dont les directrices sont alors des épicycloïdes sphériques. Dans ce cas CB — 0, et la formule, donnant la valeur du frottement , se réduit à # fP sin. , | — MAUR A sin.® R sin. — $ Pour rendre les résultats plus facilement applicables , nous (GB) allons substituer aux variables @ et l'inclinaison x du plan BOC’ sur le plan des axes COC. On a LCR) : 1 (GB) TS Sin FA SIN. ç ç ! Et cos, — : 1 :: cos. ® : tang. x. $ (8) De ces deux relations on tire : R<+R Sin. nee) —= sin x. sin. hi M gç ç I Sin. Ÿ — PR’ V 1 + cos. — {ang x. $ Substitution faite , dans l'expression du frottement , elle devient : RE) Se ————— ç P' — pu É ne: SE, — $ force qui varie avec æ. LA sin, x. V 1+ cos? — tang? x, Le flanc ne commence à étre en prise qu’au moment où il passe par le plan des axes ; alors + — 0. Soit x’ la valeur de x au moment où ce flanc quitte la dent de la roue C. Le problème se réduit à chercher la valeur moyenne de P entre ces deux époques , valeur qui est donnée par : . (R+R) SIN, —————— ç Pp _—— > a | ni sin. LE Û R’ L'intégrale V 1+ cos — tang. ?x... Sin. x dx, s ( 81 ) peut se mettre sous la forme : EE — cos. _ V 1 + cos x [°- = —1 ac 70 0 ç k cos, x cos. ? ( R’' COS —— : À ï ç L Si l'on fait cos. x — — = (> Fee) : 2 RP’ 5 4 L— Cos? — ç Cette expression deviendra : ! ! Cos. — CRUE D cos. — eu d ee ç 14 4 — =) dy En nr ne) ra SRE ms à LP’ OS. — Ha, à I = ° ç Tree = jee. _—_—__ Y +1 Ÿ 2 IL est aisé de prévoir qu’en substituant dans cette intégrale pour y sa valeur I 4 COST MT ELivVe R' Dir 2 re 3 2 R' COS? — —7 Coste ç ç et supposant successivement x —= 0, x — x’ Pour arriver à l'expression la plus exacte de la valeur moyenne de P’, on trou- vera une formule beaucoup trop compliquée pour être utile dans les applications. On peut la simplifier en supposant que le plus communément : R PR sera très-petit en comparaison de — et — ; d’après cela $ $ si l’on développe sin. x et cos. x en séries, on pourra négliger x! ) ct (82) tous les termes de ces séries dans lesquels x entre à une puis- sance supérieure à la première et prendre par approximation : SIDE — 2. Cos. x Te L'expression (3), valeur moyenne du frottement P”, deviendra après cette substitution : . (R+R) æ! sin. RE ES $ É e L RE AE 1 + cos? — x°. x dx, (4); à x $ Sin. — Po) $ : R' Faisant Y/ I + COS? — 2° —= 7; $ z dz' D'où l’on tire x dx — SE à COS — $ R' On aura pour SV 1 + cos® — . x? .x d x l'expression $ R’ 5 4 L (: + cos — x | éEulee MR er, Ve Motesf PUR in .K& à nu E, AE cos? — 3 cos. — 3 cos? — $ $ $ Supposant successivement x —= x’ et x — o pour faire disparaître la constante arbitraire G, cette intégrale devient : | RP’ (1 + co: _ #3 ) — 1! ç / ME] ! 3 cos.* ç et en la développant en série, on a : 0 5(8_: / Im — Cost — 2? + ? — cos. — x! etc. — 1 2 ç 2 $ FR’ 3 co8.? —e ç Substitution faite dans la formule (4), il vient : .. (R+R) © SP : SIND. — ç L 3 R' 3(3— 7: R’ L eg =) COS." — 7! FREE, cost — 2 5 etc x! > e 2 (9 x Supprimant tous les termes où x’ entre à une puissance supérieure à la première , et réduisant , on trouve pour la valeur moyenne de P': Si les roues sont tellement construites que l'inclinaison x’ soit celle des flancs correspondans de deux dents successives de la roue C’ , en représentant par 721 le nombre des dents de cette roue C’ , on aura : MAIL 2 #; Bb S] d'où x — ° ( 84) Substituant dans la formule (5), elle devient : .. (R+R') De æ $ Pa ARE . J m 7 Sin — ç Cette formule ne diffère de celles données pour les roues (R+R') cylindriques que par la substitution du rapport —— $ sin, — ç LA au rapport ; dans lequel R et R’ représentent les rayons + R des cercles primitifs des deux roues. Revenant à la formule (5), nous remarquerons qu'il peut arriver que les dents des roues soient en prise avant que d'atteindre le plan des axes. Ce serait alors la surface épicycloïdale de la roue C’ qui pousserait le flanc de la roue C. En désignant par æ, l'inclinaison de ce flanc sur le plan des centres au moment où il se met en prise , on trouverait comme ci-dessus pour la valeur moyenne de P’, depuis ce mo- ment jusqu’à celui où ce flanc passe par le plan des centres : CCR RS SN, 1 ç F4 x = AE nt . : > (6). sin, — " ç Il est aisé de passer des formules (5) et (6) à celle qui donne la valeur moyenne de P’, depuis l'instant où les dents se mettent en prise avant le plan des centres jusqu'à celui où , ayant passé ce plan, elles cessent de se toucher. Multipliant la formule (6) par g sin. — +, , on aura la quan- $ (85) tité d'action consommée par le frottement depuis la mise en prise des dents jusqu'à leur passage par le plan des axes : multipliant la formule (5) par ge Sin. — x’ onaurala quantité d'action , de la force absolue P’, depuis le passage des dents par le plan des centres, jusqu’au moment où elles se quittent. Divisant la somme de ces produits par l'expression L' g Sin. — x'+esin. — x, g qui est la longueur de l’arc occupé par une dent, soit sur la circonférence AEN, soit sur la circonférenee AIK , on aura la valeur moyenne de P’ pendant toute la durée du passage de cet arc par le plan des centres ; savoir : ! R (R+R) SIN. HA sin. — x,? CON —— rs — $ sin. — sin, — P'— fP $ R 4 R 2 ( sin. — x! + sin. — " ) ç ç Expression qui peut se mettre sous la forme .. (R+R') SIND, _—— P'—fPp ____ S R R' sin — Sin. — ç ç PVR ."R -_P : Sin, — x’ + sin. —X,, sin. — % sin., — æ, RM SE $ 2 . : . sin, — x" + sin. — x, ç ! Négligeant le produit sin. — x, sin. — x, à cause de Ja (86 ) petitesse de x’ et x, , et observant que si l’on appelle »2 le nombre des dents de la roue C , on a R’ 2% Sin. — . D R e ? sin. — x’ + sin. — x, = ç e m On trouve , en substituant dans l’éq. précédente : … (R4+R) Le > pet p Suns, m2 PR 1 sin. — $ formule qui coïncide avec celle déjà donnée. Si l’on représente par » le nombre des dents de la roue C, comme on a : m Sin. — == 7 sin. — 9 ç ç on trouve que la formule précédente peut aussi s'écrire : .. (R+R) Sin. —— " $ ( 87) NOTICE SUR UN EFFET DE LA NEIGE, Par M. Macouanr, Membre résidant. 18 sanvien 1933. J'ossenvar, il y a quelques années, un phénomène singulier produit par la neige, que je n’ai pu revoir depuis et dont il me paraît ulile de donner connaissance. Je revenais d'Ypres à Lille au mois de février; il avait neigé considérablement quelques jours auparavant, par un vent du nord et une gelée assez forte qui régnait encore. La neige, chassée avec force par le vent, s'était fixée sur le tronc des arbres du côté exposé au nord, et elle ÿ avait formé, sur toute la longueur, des couches plus où moins larges , suivant la grosseur des arbres , de cinq à six pouces d'épaisseur au milieu et se réduisant à rien sur les côtés qui n'étaient pas exposés au vent. Sur tous les arbres dont la route est plantée, tant sur les bords que sur les nombreux vergers qui y aboutissent, je vis cette couche de neige interrompue réguliè- rement par des espaces vides formant des bandes horizontales qui laissaient le (tronc à découvert. Ces bandes étaient à la dis- tance d'un pied environ les unes des autres, et de six à sept lignes de largeur. La curiosité que m'inspira ce phénomène m'engagea à descendre plusieurs fois de voiture; je revis toujours la même chose , sauf quelques légères différences dans la distance et la largeur de ces espaces vides, proportionnées à la grosseur des troncs. Tandis que je cherchais à m'expliquer cette singularité , ( 88 ) j'aperçus un arbre dont la couche de neige , également épaisse , ne m'offrit aucune solution de continuité, aucune (race de ces bandes horizontales ; et, en observant cet arbre avec attention, je reconnus, à sa couronne desséchée, qu'il était évidemment mort sur pied. Cette exception ayant redoublé ma curiosité, je vis, dans le reste du voyage, la même particularitésur cinq à six autres arbres également morts, parmi les milliers que j'aper- cevais le long de la route. Je ne pus douter que le phénomène que j'avais cbservé ne düt sa cause à l’état de vie des arbres, Quant à la cause qui produit un effet aussi singulier, la question est du ressort de la physique et je reconnais mon incom- pétence. Je hasarderai seulement une conjecture à cet égard. Les solutions de continuité dans la couche de neige qui couvrait les arbres du côté du nord, ne pouvaient provenir que de la fonte de la neige. Or, cette fonte qui n'avait pu s’opérer à la surface extérieure de la couche, puisqu'il n'avait pas cessé de geler depuis que la neige était tombée , avait sans doute eu lieu par la surface intérieure , et elle peut s'expliquer par la température de la sève des végétaux , qui ne paraît jamais descendre au degré de congélation dans nos arbres de pleine terre. Il est donc permis de croire que la neige, appliquée immédiatement contre l'écorce, s’est fondue peu à peu ; que l’eau qui en est résultée, descendant par sa pesanteur le long du tronc, et augmentant graduellement de volume, a accru la fonte, de manière qu'à un certain point toute l'épaisseur de la couche s’est trouvée fondue , et que le tronc a été à découvert ; alors le froid extérieur, que la neige avait empêché de pénétrer jusqu’à l’écorce, a dû geler l’eau qui se trouvait en contact avec l'air, et suspendre la fonte de la neige occasionnée par la descente de l’eau. De cette manière a pu se former une de ces solutions de continuité dans la couche de neige, Au point où elle a cessé, l’effet produit par la température intérieure de l'arbre a dû se renouveler ; la neige a recommencé à fondre, et à une égale distance de la première bande horizon- ( 89 ) tale, il a dû s’en former une nouvelle, et ainsi de suite sur toute la hauteur du tronc. Dans les arbres morts sur pied , la température intérieure s’est mise au niveau du froid extérieur, sans doute par l’absence de la sève , et la couche de neige est restée entière. Quelle que soit la valeur de cette explication, que je sounets à qui de droit, le phénomène ne m'en a pas moins paru digne d’être signalé, non seulement par sa singularité , mais encore par la lumière qu'il peut répandre sur quelques points de la physio- logie végétale. Il paraît d’ailleurs se présenter rarement , au moins dans notre climat, car je ne l'ai observé qu’une fois et je n’en ai jamais entendu parler. I] faut sans doute, pour qu'il se produise, plusieurs circonstances, telles qu’une neige fort abondante, le vent et une gelée long-temps prolongée, qui se trouvent rare- ment réunis. 12 ( 90 ) CHIMIE. CONSIDÉRATIONS Sur l’influence de l’oxigène dans la coloration des produits organiques, et sur l’action de l'acide sulfureux comme agent décolorant ; Par F. Kuurmannx. 20 SEPTEMBRE 1033. Si les espèces colorantes sont, parmi les principes immédiats organiques, de ceux qui ont le plus fixé l’attention des chimistes, c’est que leur étude présentait deux points de vue d’un intérêt également puissant, celui d’éclaircir la théorie chimique, si peu satisfaisante encore sous ce rapport, et celui de perfectionner les procédés de teinture qui ont une si grande influence sur notre prospérité industrielle et commerciale. L'étude des matières tinctoriales est digne , à bien juste titre, de l'attention dont elle a été l’objet; un grand nombre de ces matières sont devenues d’une consommation tellement grande, que leur production constitue aujourd’hui une ressource princi- pale pour l’agriculture dans beaucoup de contrées, et que d’autres sont devenues des élémens puissans de richesse pour nos relations maritimes. Nous voyons toutefois avec regret que les nombreuses recherches qui ont été faites, en fournissant des documens ana- lytiques précieux sur quelques-unes de ces matières , n’ont encore amené que peu de modifications dans les procédés de teinture ; (91) que les résultats de ces recherches sont restés comme des faits curieux consignés dans les traités scientifiques, et que leur influence sur les procédés pratiques n’a encore été que bien légère. À peine pourrions-nous eiter un procédé né sous l’empi- risme qui se soit modifié par suite des recherches seientitiques. En effet, les chimistes les plus habiles se sont occupés de l'analyse de l'indigo , de la cochenille , de la garance , des bois colorans de Campèche, de Brésil , ete. ; et cependant, est-il un seul des pro- cédés de teinture où l'on fait emploi de ces matières tinctoriales qui ait été perfectionné en vue des renseignemens théoriques fournis par ces nombreux travaux ? Toutefois, nous devons en convenir, les procédés de teinture tendent à se simplifier ; mais c’est Ià moins le résultat de l'étude des principes immédiats tinc- toriaux que celui de la marche progressive et générale des con- naissances chimiques, qui nous portent à écarter des opérations manufacturières l'emploi de produits reconnus inutiles, souvent même nuisibles. C'est à ce résultat général des progrès de la chimie, que nous devons de voir la thérapeutique débarrassée d'une foule de compositions plus ou moins bizarres et même d'un emploi dangereux ; mais , dans l’art de guérir, l'on a su en outre mettre quelquefois à prolit les agens actifs séparés par l'analyse, tandis qu'en teinture, soit que les procédés d'extraction des principes colorans sont trop compliqués et trop coûteux , soit que ces matières ne se trouvent plus, après leur isolement, dans les mêmes conditions que lorsqu'elles étaient renfermées dans les plantes ou les animaux qui les ont produits, aucune n’a pu encore être utilisée dans son état d'isolement. Une cause principale s'oppose à tout perfectionnement des procédés de teinture, c'est que nos opinions ne sont pas sufli- samment arrêtées sur la théorie de la fixation des couleurs et de leur développement. Je dis de leur développement, car quiconque a un peu étudié les matières colorantes, doit avoir observé que le développement des couleurs dans la teinture est subordonné à (92) diverses circonstances qui en modifient plus ou moins les nuances, et que telle matière tinctoriale, qui semblait entièrement privée de matière colorante , fournit à la teinture les couleurs les plus riches et les plus variées. En effet, la racine de la garance con- tient-elle la couleur rouge si éclatante qui est fixée sur les tissus par les opérations nombreuses des huilages et du mordant? La couleur rouge fournie par la garance n'est-elle pas le résultat de la modification des principes contenus dans cette racine en présence des agens physiques et chimiques sous l'influence des- quels la teinture a lieu? Cette opinion ne peut plus laisser de doute lorsqu'on voit la couleur de la garance varier selon la nature des mordans; jaune d’abord, elle devient rouge avec les sels d’alumine et violette avec les sels de fer. Si l’on fait agir de l’éther sur du coton teint en rouge d’Andrinople et sur du coton teint en violet au moyen du mordant de fer, l'on obtiendra, par la dissolution d’une partie de la couleur, un liquide coloré en jaune dans l’un et dans l’autre cas; ce liquide, mis en contact avec le sel d’alumine ou avec le sel de fer, ne donnera ni le rouge ni le violet qui avaient été fixés sur le coton; cepen- dant les mêmes élémens sont en présence, mais ils ne se trouvent plus dans les mêmes circonstances que dans la teinture. La couleur de la garance , jaune dans la racine, se modifie donc selon les agens en contact desquels elle est mise et les cir- constances dans lesquelles ce contact a lieu; ou, en d’autres termes, selon l'agent chimique avec lequel elle entre plus ou moins facilement en combinaison. Les mêmes phénomènes ne se présentent-ils pas pour la plu- part des matières tinetoriales? La cochenille, fixée par quelques sels acides, donne des couleurs écarlates ; avec l’alun, qui est aussi un sel à réaction acide, elle donne une couleur cramoisie. L'acide borique agit sur les couleurs de la cochenille, du bois de Campéche et du bois de Brésil, comme un oxide alealin. Le ( 95 ) peroxide d'étain, quoique combiné avec un excès de potasse, agit sur la couleur du campêche comme un acide, tandis qu’un sel de protoxide d’étain, avec réaction acide, donne, avec cette matière tinctoriale, des couleurs analogues à celles fournies par les bases alcalines. ; Le bois de Brésil, d'un jaune orange , donne, avec l'eau, des dissolutions d’abord rouges, puis oranges; sa couleur, fixée par l’alun ou la chaux, donne des couleurs cramoisies ou vineuses ; par le perchlorure d'étain elle devient d’un rouge vif un peu orange. Le bois de campêche, orange au centre des bûches, devient violet au contact de l’air et de l’eau ; il donne dans la teinture de l’orange, sous l'influence des acides, du violet avec l’alun, et du bleu par la combinaison de sa couleur avec le deutoxide de cuivre. L'on est donc inévitablement conduit à reconnaître que les couleurs sont, pour la plupart, le résultat de combinaisons chimiques plus ou moins stables ; que la matière tinctoriale , le plus souvent, ne contient pas toute formée la couleur qu’elle fournit dans les opérations de teinture. Si, poussant nos investigations plus loin, nous considérons avec quelle facilité les couleurs se modifient; si nous voyons la couleur écarlate de cochenille altérée par l’eau bouillante; si nous remarquons que les couleurs de garance, appliquées au moyen de l'apprèt huileux, ne résistent pas, à beaucoup près, autant aux acides immédiatement après la teinture qu'après les opérations d’avivage et de rosage , nous sommes conduits à penser que , le plus souvent, le principe colorant d'une matière tinc- toriale ne saurait être soumis aux diverses réactions nécessaires pour l’isoler {otalement, sans subir lui-même des modifications plus ou moins grandes qui peuvent expliquer le non succès de quelques tentatives faites pour employer ces matières colorantes, isolées dans la teinture. Ce n’est pas par l'isolement du principe déja modifié que nous parviendrons à un prompt perfectionne- ment des procédés de teinture, mais par une étude approfondie ( 94 ) des modifications que peut subir la couleur telle qu'elle existe dans la matière tinctoriale. C'est donc sur l'état primitif ou normal des principes tinctoriaux dans les plantes elles-mêmes ou dans les animaux , que j'ai cru devoir porter mon attention; la connaissance des modifications que ces principes éprouvent par l’action de l'air, de l’eau , des divers agens chimiques, peut seule nous conduire à une explication satisfaisante des phéno- mènes si variés de la teinture. J'ai été conduit dans cette voie d’expérimentation par quelques faits détachés observés avant moi, et des résultats qui me sont personnels. Depuis les belles recherches de MM. Chevreul, Berzélius et Liebig , la théorie de la teinture d’indigo ne saurait plus laisser aucun doute. L'indigo arrive dans un état de décoloration com- plet par le contact de corps assez avides d’oxigène pour lui en enlever une partie. Dans la teinture, les tissus sont plongés dans une dissolution d'indigo décoloré et ensuite exposés à l'air. L'indigo absorbe au contact de l’air l’oxigène qui lui avait été enlevé, par là il devient insoluble dans l’eau et reprend sa couleur bleue. Le tissu en contact duquel cette réaction a eu lieu, se trouve ainsi unifor- mément teint en bleu. Cette explication très-satisfaisante s’ap- plique également aux cuves froides, au protoxide de fer, à celles que l'on pourrait monter avec le protoxide d’étain et avec le sulfure d’arsenic dissous par un alcali. Quant aux cuves chaudes, la cuve d'Inde, par exemple, la désoxigénation paraît due à une réaction plus compliquée, qu'il est cependant facile de comprendre par la nécessité de la présence de l'oxigène pour développer avec activité une fermen- tation dans les matières organiques mises en présence; je pense que, sur-tout pour les cuves au pastel et à l'urine, il peut y avoir aussi formation d’un peu d'hydrosulfate d'ammoniaque qui agirait par sa propriété désoxigénante. (95 ) M. Chevreul, dans son analyse du bois de Campèche, après avoir remarqué que l'hématine ne peut facilement s’obtenir que des parties de bois qui sont restées oranges, dit que cette cou- leur, sous l'influence des alcalis, absorbe l’oxigène avec avidite ; que de là résulte une altération prompte du principe colorant. Dans mainte occasion, j'ai eu lieu de remarquer les modifi- cations de couleur que subissent diverses matières végétales à l'air. 1. J'ai cherché en vain à constater, par la présence du char- bon, la cause de la couleur brune ou noire que possède le caout- chouc tel qu'il nous arrive le plus souvent. J’ai quelque peine à adopter comme vraies les causes assignées à cette coloration par les divers auteurs qui ont traité de cet objet. Je suis porté à penser que c’est à l’action de l'air seul qu'est due la coloration du suc du jatropha elastica. 2. J'ai souvent remarqué que le bois de Brésil et le bois de Campêche, oranges dans le centre des bûches, acquerraient au contact de l’air, et sur-tout de l'air humide, une couleur rouge violacée. 3. L’écorce verte ou le péricarpe de la noix se colore en noir au contact de l’air sans qu'il y ait décomposition putride. 4. Les fanes de pommes de terre, et sur-tout les feuilles et les eosses de fèves de marais, noircissent promptement lorsqu'on les dessèche à l’air. 5. Tout le monde a été à même d'observer que le bois d’acajou et un grand nombre d’autres Pois, se colorent de plus en plus par leur contact à l’air, et que les meubles neufs sont, en général, plus pâles qu'après leur séjour prolongé à l'air. Le suc de la fève d’acajou est presque incolore: il devient d’un brun noir à l’air. 6. Le suc de betteraves, exposé au contact de l'air, noircit en quelques minutes, La pulpe de pomme de terre présente aussi ce phénomène à un dégré remarquable. Toutes ces modifications, dont on n'a pas encore pu se rendre compte d'une manière ( 96 ) satisfaisante ou que l’on à attribuées à un commencement de décomposition, m'ont paru devoir être le résultat d’une seule et même réac{ion. Fourcroy avait déjà remarqué la propriété de s’oxigéner de certains sues végétaux ; il en avait fait un caractère distinctif de ce qu'on appelle extractif. J'ai pensé que l’oxigène devait être, dans toutes ces circons- tances , le principe colorant ou la cause du développement de la couleur. Cette opinion se trouve pleinement confirmée par les expériences suivantes : a De la pulpe récente de betteraves fut introduite dans deux flacons, dont l’un contenait de l’oxigène et l’autre de l’acide carbonique : elle se colora peu à peu au contact de l’oxigène et resta incolore dans l'acide carbonique. De la pulpe de betteraves noircie au contact de l’air se déco- lore par son contact avec le protoxide d’étain. b La pulpe de pommes de terre noïrcit à l'air en très-peu de temps ; dans l’oxigène cette coloration est plus prompte : le pro- toxide d’étain et le protoxide de fer la ramènent à l’état incolore. c Le suc des tiges et des feuilles de la pomme de terre et de la fève de marais brunit peu à peu par l’absorption de l’oxigène et en faveur de cette absorption seulement. d Le péricarpe de la noix noircit par le contact de l'air en faveur de l’oxigène qu'il contient. Cette coloration n’a pas lieu lorsqu'on conserve ce produit à l’abri de l'air. e Le suc laiteux des artichaïfts, la sève du bois de sumac, brunissent à l’air et par oxigénation au moyen du chlorure de chaux, J Le suc de diverses espèces de champignons acquiert à Pair des couleurs variées , tantôt bleues, tantôt noires. De ces faits j'ai dû conclure que, dans beaucoup de circons- tances , les sucs des végétaux subissaient une modification dans leur composition par le contact de l’air, et que l'absorption de ( 97 ) l’oxigène se manifeste sur-tout par le développement des matières colorantes. Les résultats suivans , qui ne sont qu'une conséquence des principes théoriques que je viens d'énoncer, présentent une ap- plication plus directe à l'étude des matières colorantes propre- ment dites. A Une infusion de tournesol en pierre renfermée pendant plu- sieurs mois dans un flacon bouché à l’émeril, a perdu sa couleur bleue, le liquide a acquis une teinte fauve. En ouvrant le flacon, une odeur d'hydrogène sulfuré s’est fait sentir , l'air y à pénétré avec force , et aussitôt que l'air fut en contact avec la dissolution de tournesol, celle-ci reprit une couleur bleue aussi vive et aussi intense qu'avant la décoloration (*) B En agitant pendant quelques minutes dans un vase clos une infusion de tournesol avec du protoxide de fer provenant de la décomposition du sulfate de protoxide par la potasse, la cou- leur bleue disparait; le liquide devient d'un jaune fauve. L’écume qui se produit par cette agitation bleuit au contact des portions d’oxigène restantes ; mais, au bout de quelque temps d’agitation, cette écume reste blanche. Aussitôt qu’une bulle d’oxigène pénètre dans cette dissolution décolorée , elle reprend sa couleur prünitive pour la perdre en- core par l'agitation avec l’oxide de fer. C De l’infusion de tournesol fut mélée dans un flacon fermé hermétiquement avec une dissolution d’hydrosulfate d’ammo- niaque , dont une partie de la base avait été saturée par l’acide hydrochlorique, de manière cependant à laisser au liquide une réaction alcaline. Au bout de quelques minutes de contact, la couleur bleue disparut , l'air ou l’oxigène la ramenait avec une grande rapidité. (*) La recoloration à l’air del’infusion de tournesol décolorte par son séjour prolongé en vase clos, a déjà été consignée dans une note publiée en 1830 par MM. Mallet et Delezenne. 13 ‘+ (98 ) D De l'infusion de tournesol fut rougie par son mélange avec de l'acide hydrochlorique. Dans le liquide acide on projeta quelques fragmens de zinc. Aussitôt que le dégagement d’hydro- gène eut lieu, la couleur rouge commença à pâlir pour disparaître bientôt entitrement. Les écumes blanches qui se produisaient prenaient une couleur rouge à l'air. La dissolution décolorée re- prenait rapidement à l'air sa couleur rouge; un peu de chlore produisait ce résultat plus rapidement encore. Ces phénomènes remarquables ne laissent plus aucun doute sur le genre de modification qu'a déjà éprouvé la couleur du tournesol lors de sa fabrication: La plante qui nous fournit le tournesol n’est ni rouge , ni bleue; cette couleur est le résultat de l’action de l’air facilitée par un alcali ; et si nous rapprochons ces faits des procédés de fabrication du tournesol , nous n’aurons pas de peine à comprendre que dans la préparation du tournesol il doit se passer ce qui , selon toute apparence , se passe dans la préparation de l'indigo , avec laquelle elle présente la plus grande analogie. La matière colorante existe incolore dans les parties her- bacées de l’indigo comme dans le eroton tinctorium. Tant que le végétal conserve son organisation, cette matière ne subit pas d’altération colorante : elle peut subir la putréfaction sans celte réaction, si le végétal ne se trouve pas dans des conditions favorables au développement de la couleur; mais si le suc, modifié par une fermentation, se trouve exposé à l’air en présence d’un alcali, alors la couleur s’oxide, se dépose ainsi modifiée à l’état insoluble comme l’indigo, ou reste à l’état soluble et en combinaison avec l’alcali comme le tournesol. Il est possible que, sans autre agent que l’oxigène, les phénomènes de la coloration puissent se développer, mais cette oxidation de la couleur primitive a lieu beaucoup plus rapidement sous l'in- fluence d'un agent alcalin. J'ai remarqué souvent , dans le cours de ces recherches , que ( 99 ) les liquides décolorés, en présence d’un alcali , absorbaient l’oxi- gène et se colorainet avec plus de rapidité qu’en présence de tout autre agent. Pour que cette coloration du tournesol désoxigéné ait lieu, il suffit d'ouvrir le flacon qui renferme la liqueur déco- lorée. Il était facile de prévoir, d’après les recherches de M.Robi- quet sur le variolaria dealbata et les propriétés de l'orcine, que la couleur de l'orseille subirait, de la part des corps désoxigénans, des altérations analogues à celles que je viens de décrire pour le tour- nesol, cette matière tinctoriale étant préparée par un procédé analogue. E Une décoction d’orseille agitée en vase clos avec du pro- toxide de fer, finit par perdre sa couleur cramoisie ; elle devient d'une couleur jaune. Cette dissolution absorbe l’air avec une extrême rapidité et reprend sa couleur primitive. L'action de l'hydrogène naissant dégagé par le zinc, et celui d’un hÿdro- sulfate alealin, produisent des modifications analogues à celles obtenues sur le tournesol. Un peu de chlore ramène la couleur, un excès la détruit, Tels sont les résultats fournis par les matières tinctoriales tirées des plantes herbacées. Ils permettent dès aujourd’hui d’as- seoir une opinion sur la production de ces couleurs dans leur préparation et sur la nature de la matière colorante dans la plante. Ces résultats, toutefois, s'ils se bornaient à ce genre de prépa- ration, quelques remarquables qu’ils soient, n'auraient pas une influence bien marquée sur la théorie des couleurs en général. Les expériences suivantes ont été faites dans le but de constater si la théorie de la coloration , ainsi que nous l’avons développée, est applicable à d'autres matières colorantes. F Une décoction de bois de Campèche, mêlée d'acide muria- tique, fut mise en contact avec du zinc : le dégagement d'hydro- gène ne tarda pas à altérer la couleur rouge; le liquide devint brun et bientôt jaune; il s’en précipita une grande quantité de petits cristaux blancs, grisâtres , brillans , qui devenaient à l'air ( 100 ) d’un rouge brun. Le liquide jaune absorba peu à peu l’oxigène de l'air , redevint rouge, et bientôt laissa déposer une matière cristalline cramoisie. Cette matière cramoisie paraît analogue, à l'oxidation près, à la matière blanche obtenue d’abord, Comme je me propose d'examiner cette matière dans un travail spécial , je n’entrerai ici dans aucun nouveau détail. Je me borne à signaler le fait de la décoloration de la décoction de campêche par l'hy- drogène, je pourrais dire par les corps désoxigénans en général, car j'ai obtenu une réaction pareille au moyen du protoxide de fer et de l'acide hydrosulfurique. Il est à remarquer seulement que la décoction du campèche, en contact avec du protoxide de fer obtenu par un mélange de sulfate de fer et d’un excès de potasse caustique, a été décolorée totalement sans qu’il ait été possible de ramener la couleur par oxigénation à l’air ou au moyen du chlore. Il ne s’était pas formé de laque dans cette circonstance, car l'acide hydrochlorique ne se colorait pas en rouge par son contact avec l'oxide de fer qui avait servi à la décoloration, comme cela a lieu avec la laque bleue que l'on obtient en précipitant le protoxide de fer d’une décoction de campêche contenant une dissolution ferrugineuse. Quant à l’action de l’acide hydrosulfurique, je suis porté à penser qu’elle est due à une désoxigénation. M. Chevreul, dans ses recherches sur la matière colorante du bois de campèche, fait connaître l’altération que cette couleur éprouve par l’hydro- gène sulfuré, mais il attribue la décoloration à une modilication de la couleur par la présence de l’acide et non à une désoxigé- nation. Il n’y a pas désoxigénation, dit ce chimiste, car, en mettant du potassium dans une dissolution d’hématine saturée depuis quelques jours d’acide hydrosulfurique, et qu'on vient d'introduire dans une cloche remplie de mercure, sur-le-champ il se produit de la potasse qui fait passer l’hématine au bleu. J'ai répété cette expérience et j'ai obtenu les mêmes résultats. Ayant fait passer dans la dissolution d’hématine bleuie par un alcali un ( x07 ) excès d'hydrogène sulfuié, la couleur bleue s’est détruite, mais reparut en chassant l'hydrogène sulfuré par l'ébullition du liquide. En soumettant de même à l’ébullition , sans le contact de l'air, la décoction de campèche décolorée par l'acide hydrosulfurique , la couleur reparait en partie, mais ne reprend pas son intensité première. IL semblerait résulter de ces faits, en admettant une désoxi- génation de la couleur du campèche par l’action de l'hydrogène sulfuré , que la matière désoxigénée elle-même fournit une com- binaison bleue avec la potasse. N’est-il pas probable que c’est à cet état de sous-oxigénation que l’on doit attribuer la propriété que possède l’hématine en combinaison avec un alcali d’absorber avec avidité l’oxigène de l'air; la tendance à l’oxigénatiou de la matière colorante étant augmentée, dans ce cas, par la présence d'un alcali, comme cela a lieu pour l’indigotine blanche, pour l'orcine et la couleur du tournesol désoxigénée. G Une décoction de bois de Brésil, soumise à l’action du pro- toxide de fer et d’un dégagement d'hydrogène, s’est comportée comme la dissolution de campêche : une décoloration très- prompte eut lieu par l'hydrogène naissant ; le liquide décoloré déposa à l’air une poudre d’un rouge vif. Dans le bois de Campêche comme dans le bois de Brésil la couleur existe certainement à l'état de sous-oxidation, car ces bois se colorent fortement à l’air; ils se colorent aussi par une faible dissolution de chlore. L'action d'un peu de chlore aug- mente beaucoup l'intensité des couleurs de leurs décoctions ré- centes. H En faisant agir l'hydrosulfate d’ammoniaque ou le protoxide de fer sur une infusion de choux rouges verdis par un alcali, la couleur verte se trouve pareillement détruite. T Du jus de betteraves rouges, traité par l'acide muriatique, acquiert une couleur d’un rouge cramoisi. Des fragmens de zine, mis en contact de ce mélange, déterminent la décoloration avec rapidité, ( 102 ) Cette décoloration du jus de betteraves a lieu aussi par l’hydro- sulfate d'ammoniaque; mais, dans les deux expériences, la cou- leur ne reparait plus à l'air. J Une dernière expérience a été tentée sur une décoction de cochenille. Il était curieux de connaître si une couleur secrétée par un animal subirait, par son contact avec des corps désoxigé- nans, une soustraction d'oxigène ayant pour résultat la décolo- ration. Mes prévisions à cet égard ont été pleinement confirmées car la décoloration et la recoloration ont pu être produites par les procédés déjà indiqués comme pour les autres couleurs sou- mises à nos expériences. La désoxigénation par l'hydrogène fut des plus promptes. Devant des faits de cette nature, on est porté à admettre comme loi générale que c’est l’oxigène qui est le principal agent de coloration, et que tout corps qui peut enlever ce principe aux matières colorées de nature organique doit, par son contact, dé- truire la couleur. Une autre conséquence que l’on pourrait tirer de mes expériences , c’est que, lorsque l’action désoxigénante a cessé, l'air, le plus souvent, suffit pour ramener les couleurs à leur nuance primitive par l’oxigène qu'il contient. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que, dans beaucoup de circonstances, la désoxigénation entraîne la destruction de cou- leur; que souvent aussi les essais tentés pour décolorer par désoxigénalion certaines matières colorantes , sur-tout celles jaunes et vertes, n’ont donné aucun résultat. La couleur du chlorophylle résiste opiniätrément. Les couleurs rouges et bleues sont celles sur lesquelles l’action désoxigénante est la plus remar- quable. Ces deux couleurs, du reste, présentent entr’elles de bien grands rapports : elles se transforment pour la plupart l’une dans l’autre, en se combinant avec des oxides métalliques. Il n’est presque pas d'exemples d’une matière colorante rouge qui ne puisse devenir bleue dans quelques circonstances, et la plu- part des couleurs bleues peuvent devenir rouges ou pourpres en contact avec certains agens chimiques. ( 103 ) Mon opinion sur la cause de la coloration de Ja plupart des produits organiques s'accorde parfaitement avec les idées émises par M. J. Pelletier, dans son Mémoire sur la composition élémen- taire de plusieurs produits immédiats. ( Annales de chimie et de physique, vol. 51, p. 193.) Voici comment s'exprime ce chimiste au sujet de la matière colorante du bois de santal : » » « La solution de la santaline dans l’éther ne se fait pas instan- tanément; elle n’a lieu que par un contact prolongé, et la solution, au lieu d’être rouge comme dans l’alcool, est orangée et même jaune si l'on agit sans le contact de l’air. Par l’évapo- ralion spontanée de l’éther à l’air libre, on obtient la matière colorante d'un rouge superbe. Si on évapore promptement l’éther dans le vide, la couleur est beaucoup moins intense, souvent même elle est entièrement jaune. On remarque aussi que , tellement privé d’eau que soit l’éther que l’on emploie, et bien que la santaline ait été parfaitement desséchée, il reste toujours de l’eau après l’évaporation de la teinture éthérée ; il arrive même souvent qu'on obtient de la glace lorsque l’éva- poration de l’éther se fait rapidement sous la cloche de la machine pneumatique. » Comment expliquer ce phénomène? On serait tenté de croire qu’en se dissolvant dans l’éther la santaline perdrait une portionde son oxigène ; qu'il se formerait de l’eau aux dépens de l'hydrogène de l’éther, et qu’ensuite la santaline, par son exposition à l'air, reprendrait toute l'intensité de sa couleur en absorbant de l’oxigène. » Du reste, pour donner cette explication avec quelque con- fiance, il faudrait d’autres faits à l'appui. » En comparant l’action décolorante qu’exercent certains agens sur les couleurs à celle qui fait l'objet de ce travail, l’on voit que, si l'oxigène est le principe en faveur duquel le suc d’un grand nombre de végétaux acquiert des couleurs variées, ce même oxigène, lorsqu'il se trouve trop accumulé, devient pour ces (104 ) couleurs une cause de destruction; en effet, le chlore n'agit, selon toute apparence, dans le blanchiment, qu’en soumettant les matières colorées à l'action d’un excès d’oxigène , soit que l’on admette la décomposition de l’eau ou l'absorption de l’hy- drogène de la matière organique. La première hypothèse semble la plus probable, d’après ce que nous avons vu de l’action du chlore sur les couleurs non oxigénées. Ainsi nous voyons que le principe colorant, souvent presqu'incolore dans la matière orga- nique, se colore et se décolore ensuite lorsqu'il est en contact avec une quantité suffisante d'oxigène et dans des circonstances favorables. L'on est amené, par ce raisonnement, à penser que lorsque les couleurs se fanent par leur long séjour à l’air, c’est l’oxigène principalement qui exerce une action chimique, et que la chaleur et la lumière ne sont que des causes déterminantes ou auxiliaires. Dans les opérations du blanchiment, l'exposition au pré a cer- tainement pour but une action chimique. Je suis d'autant plus porté à adopter cette opinion que l'usage d’arroser les toiles , dont l'utilité a été contestée par plusieurs auteurs, a été généra- lement maintenu; l'eau paraît agir ici comme un véhicule utile pour transporter sur les tissus à décolorer et dans un état con- enable l’oxigène de l'air. Outre le chlore et l'air, un autre corps est souvent employé pour la décoloration des fils et étoffes : c’est l'acide sulfureux. Voyons comment la décoloration par l'acide sulfureux peut s'expliquer en présence des faits que nous avons signalés précé- demment. Certes, l’acide sulfureux ne saurait agir en faisant prédominer l’oxigène, comme cela a lieu par le chlore, le brôme, l'iode ; cette action semble donc présenter une vraie anomalie si, selon l'opinion généralement admise aujourd’hui, la décoloration par l'acide sulfureux ne présente rien d'analogue avec ce que nous avons signalé pour les corps désoxigénans ; si les couleurs déco- lorées par l'acide sulfureux sont totalement détruites comme elles le sont par l’action du chlore, ( 105 ) Cette dernière opinion ayant pu s'accréditer alors que l'on ne connaissait pas la décoloration des couleurs organiques en général par les corps désoxigénans, il devenait important de s'assurer, par des expériences convenables , si, en effet, les couleurs se trou- vaient détruites par l’action de l’acide sulfureux ou si elles étaient seulement modifiées. Les expériences suivantes fixeront nos idées à cet égard. Une rose plongée dans un flacon contenant de l’acide sulfu- reux fut blanchie en peu d'instans. À l'air la couleur restait blanche; mais l'ayant plongée dans une atmosphère de chlore , à l'instant même la couleur primitive se reproduisit avec son éclat et son intensité primitives, pour disparaitre ensuite pour toujours par son contact prolongé avec ce gaz. Des expériences faites avec les fleurs des reines-marguerites , des pois musqués , des dahlias diversement colorés, etc., pré- sentèrent des résultats analogues , seulement les couleurs bleues ou violettes étaient virées au rouge par l’action des acides sulfu- rique et hydrochlorique formés dans ces circonstances; et sou- vent , avant de reparaître totalement, la couleur se reproduisait par places, présentant des accidens de marbrure très-variés. Les fleurs jaunes et la partie verte des feuilles résistèrent le mieux à l’action de l’acide sulfureux et du chlore. Ainsi , si l’effet de la décoloration par l’acide sulfureux n’est pas détruit à l'air, c’est que l’oxigène de l’air ne convertit pas immédiatement l’acide sulfureux en acide sulfurique comme le chlore. Peut-être aussi y a-t-il une altération plus profonde que celle produite par les autres désoxigénans. Ces derniers, du reste, peuvent aussi, ainsi que nous l'avons remarqué précé- demment , détruire certaines couleurs sans qu’il soit possible de les ramener. Je dois signaler ici un fait qui paraît tout-à-fait en opposition avec les résultats consignés dans ce travail : c’est le genre de modification que paraît éprouver à l’air ou plutôt à la lumière 14 ( 106 } le suc du pourpre molusque (bucinus lapillus). Le suc de ce molusque, examiné par Colé, Réaumur, Duhamel, Strœms et Bancroff, est entièrement incolore dans l'animal; il devient pourpre à l’air en passant par les diverses nuances de vert. Bancroff, qui a étudié ces phénomènes de coloration, les attribue exclusivement à la lumière. Il dit qu’ils se produisent plus rapi- dement par une lumière forte que par une lumière faible; plus rapidement par les rayons desoxigénans que par le rayon rouge; mieux dans l'hydrogène que dans l’oxigène. Cependant, il paraît aussi que le chlore hâte cette coloration (*). Quoiqu'il en soit, la production de la couleur pourpre, selon Bancroff, se ferait en faveur d’une désoxigénation du suc blanc; quelle que soit l'autorité d'un auteur aussi expérimenté, il serait utile de répéter l'examen de ce genre d’altération. Malgré les résultats nombreux qui tendent à généraliser la cause de la coloration des produits organiques, nous devons éviter de nous abandonner à des théories prématurées , quel- qu'attrait qu'elles puissent présenter à l'imagination; aussi, en consignant les nombreuses observations qui précèdent, je n’ai cherché qu'à rapprocher un grand nombre de faits pour les comparer entr'eux, pour faire ressortir les rapports qui existent entr'eux et les anomalies qu'ils peuvent présenter, Un point essentiel qui doit ressortir de ce travail, c’est l'importance du rôle que joue l’oxigène dans la coloration. C’est par une étude plus approfondie de l'influence de l’oxigène sur la production des couleurs, que nous arriverons à une théorie plus complète de l’action des mordans et des phénomènes de teinture en général. (*) Leuchs, traité des matières tinctoriales ct des couleurs, vel, 1, p. 598. ( 107) D NOTICE SUR L'ÉTABLISSEMENT THERMAL D'eaux et de boues minérales de Saint- Amand, Par M. Kunzuann, 20 SerrenBre 1833. M. le Préfet du Nord, occupé dela restauration de l’établis- sement de Saint-Amand , s'est adressé au conseil central de salu- brité du département pour connaître son opinion sur l’état actuel de ces eaux minérales, sur les dispositions à prendre pour la conservation de leurs propriétés médicales , et en général sur les améliorations dont cet établissement est susceptible. Ce conseil a chargé une commission, composée de MM. Th. Lesti- boudois, Brigandat et de moi, de lui présenter un rapport en réponse à la demande de M. le préfet. Organe de cette commis- sion, j'ai signalé au conseil les faits principaux sur lesquels il nous a semblé nécessaire de fixer l'attention de l’administration. Dans mon rapport, j'ai dû me borner à l’exposé pur et sim- ple de l'opinion de la commission, telle qu’elle est résultée de l'inspection des lieux et des résultats principaux, fournis par l'analyse chimique, sans pouvoir entrer dans aucun détail scien- tifique. Ayant été chargé spécialement des opérations chimiques qui ont servi à asseoir notre opinion, j'ai cru utile, pour complé- ter ma tâche, de consigner dans une notice spéciale que je viens ( 108 ) offrir à la Société, l’ensemble des faits qui concernent l'étude d’une question qui intéresse vivement tout le département du Nord, l'établissement de Saint-Amand étant le seul établissement de ce genre qu'il possède. De l'établissement de Saint-Amand considéré d’une manière générale. La position topographique de l'établissement de St.-Amand est aussi agréable qu’on peut le désirer dans un pays où, pour la variété et le pittoresque dessîites , rien ne peut être emprunté aux accidens naturels du sol ; où tout doit se trouver dans l’aspect des végétations diverses qui s’y trouvent réunies. Sous ce dernier rapport, l'établissement de Saint-Amand ne laisse rien à désirer. Au nord et à l’est, il aboutit à une vaste forêt percée dans sa partie la plus rapprochée de larges avenues qui offrent aux baigneurs des promenades fort agréables. Au sud et à l’ouest, s'offre la vue d’une campagne riante, couverte , dans la saison des bains, de riches récoltes et dont l'uniformité est souvent inter- rompue par des plantations d'arbres de diverses espèces. La proximité des eaux de Saint-Amand d’un grand nombre de villes importantes par leur population et leur richesse, les place dans une des conditions les plus favorables à ces sortes d'établis- semens ; mais lorsque l’on considère l'établissement en lui-même, lorsque l’on a occasion de reconnaître le peu de ressources qu'il offre aux baigneurs dans son état actuel, l'aspect triste qui résulte de l’état de dégradation des bâtimens destinés aux bains et aux boues, l’on reste étonné de le voir fréquenté encore autant qu'il l’est. Ce n’est plus l'agrément du séjour qu'on peut avoiren vue pour visiter Saint-Amand; l'effet thérapeutique des eaux et des boues doit être l’unique motif, et nous ne craignons pas de le dire, cet effet est insuffisant dans beaucoup de cas : personne ( 109 ) n'ignore quelle influence peut exercer sur le baigneur l’agrément du site, les distractions offertes par l'établissement lui-même et la fréquentation d’une société nombreuse, disposée au plaisir par l'entourage riant où elle se trouve placée. Au lieu de cela, rien n’impressionne aujourd'hui favorable- ment le malade qui visite les eaux de Saint-Amand ; de grandes maisons, construites en briques , non plâtrées , semblables à une caserne, n'annoncent nullement un séjour de distraction; des champs cultivés en blés, en légumes, remplacent dans les cours de l'établissement même, des jardins anglais ; une vaste prairie à surface inégale, coupée de mares d’eau stagnante, s'offre à l'entrée, et donne à l'établissement de Saint-Amand l'aspect d’une ferme abandonnée. Des Sources minérales. Les sources d'eau minérale sont a: nombre de trois; deux sont placées dans le bâtiment le plus rapproché de la forèt; la troisième, au nord du bâtiment qui renferme les boues, est isolée. L'eau qui s'échappe du trop plein de la citerne en mä- connerie où débouche cette source, se rend sous un petit pavil- lon construit en lattes à claire-voie. Ges diverses sources ont cha- cune un nom consacré par le temps; les sources qui existent dans le bâtiment principal portent les noms de Fontaine Bouil- lon et Fontaine du Pavillon ruiné : celle isolée s'appelle Fon- taine de lÉvêque d’Arras , ou Fontaine de Vérité. Les sources du Bouillon et du Pavillon ruiné débouchent chacune dans un large bassin rectangulaire, construit en mà- çonnerie; les parois de ces bassins sont formées des murs même du bâtiment. L'eau arrivée à une hauteur d'environ un mètre au-dessous du niveau du sol, découle par une rigole, dans un petit puisard, au bout duquel les deux filets d’eau se réunissent et se déversent dans les fossés de l'établissement. Une source paraît ( 110 ) s'être fait jour plus récemment dans ce puisard pavé en dalles Un tampon de bois creusé, et muni d'un petit tuyau d'écoule- ment en métal, a été fixé dans l’ouverture pratiquée par la source ; de ce tuyau sort aujourd’hui un filet d’eau continu. Cette dernière source paraît être sinon identique , au moins en communication avec la fontaine du Pavillon ruiné ; car, en reti- rant le tampon de bois, et laissant par conséquent affluer autant d'eau que la source le permet , aussitôt la rigole d'écoulement ou le vide trop plein de la fontaine du Pavillon ruiné, cesse de rece- voir de l’eau. Nous désignerons dans ce travail cette quatrième fontaine sous le nom de Fontaine du Puisard. Depuis plus d’un siècle, la nature des sources de St.-Amand a été l'objet de l'attention d’un grand nombre de médecins et de chimistes , prônées tantôt , tantôt décriées, rarement les opinions émises ont élé exemptes d'exagérations. Les qualités médicales de ces eaux devaient toujours se prêter aux résultats plus ou moins exacts des recherches auxquelles elles ont donné lieu. Voici comment on s'exprime à leur égard , dans une instruc- tion sur l’usage des eaux minérales publiée en 1775: « Les eaux » de Saint-Amand sont de toutes les eaux minérales celles dont » la réputation est la moins méritée : leurs sources sont dans une » prairie dont le fonds est marécageux et qui , à raison de l'odeur » putride qu’elles exhalent, a fait croire qu'elles contenaient » du soufre; mais l'analyse la plus serupuleuse n’en a pas dé- » couvert la moindre parcelle. » L'auteur ajoute que , « l’expé- » rience a toutefois prouvé qu'elles guérissaient ou palliaient les » éruptions dartreuses , les articulations nouvellement ankilo- » sées ; qu'elles relâchaient les brides des anciennes cicatrices. » Leur usage intérieur ne produit pas grands effets, il n’y a que » l'application des boues ct des bains qui opère ces différentes » guérisons. » D'un autre côté , nous voyons les propriétés médicales de l'eau ( sxs.] de Saint-Amand exaltées, sans doute exagérées dans les écrits d'Heroguelle. (La vraie Panacée dédiée à Louis-le-Grand, im- primée à Tournai, en 1685}; les mémoires de Brisseau , méde- cin des hôpitaux du roi, à Tournai; l'on peut consulter encore le Traité des Eaux minérales de St.-Amand, par Mignot, médecin des hôpitaux du Roi, à Mons ( 1700); le Temple d’Esculape, par Pitoye (1700); le Traité des Eaux minérales de Saint-Amand, par Brassart (1714); un mémoire de M. Morand, lu à l’Acadé- mie des Sciences de Paris, le 24 avril 1743 ; les observations de M. Gosse, médecin à l'hôpital militaire de St.-Amand, publiées en 1750; un Essai physique sur les Eaux minérales de Saint- Amand , par Bouquié, chirurgien en chef de l'hôpital de Saint Amand , en 1750; l’Essai historique et analytique des Eaux et des Boues de Saint-Amand, par Desmilleville , médecin des hôpitaux du roi, à Lille, imprimé à Valenciennes, en 1767 ; enfin, l’Apologie des Eaux minérales de Saint-Amand, par Tré- court, chirurgien-major de l'hôpital militaire de Rocroy. Dés 1714, l'eau de la petite fontaine de l'Évêque d'Arras avait été soumise à quelques essais chimiques , par Brassart ; il la signale comme plus forte en odeur et en goût que celle des autres fontaines : elle jaunit, dit Brassart, l'argent en très-peu de temps, et finit par le noircir comme le ferait la poudre à canon. . La qualité des eaux de la fontaine d’Arras, dit Brisseau, est plus énergique que celle des autres : c’est ce qui peut avoir donné lieu à changer le nom de cette fontaine, en celui de fon- taine de Vérité, titre honorable que lui ont acquis les guérisons d’un grand nombre de personnes. Parmi les observations plus modernes qui ont été faites sur les eaux minérales de Saint- Amand , je signalerai ce qui est consigné dans l'Essai sur les eaux minérales naturelles et artificielles de Bouillon-Lagrange : voici comment s'exprime cet auteur : « Saint-Amand possède trois sources d’eau minérale qui jouis- ( 112 ) » sent d’une granderéputation:la premièreestconnue sousle nom » de fontaine Bouillon ; la deuxième s'appelle fontaine d'Arras, et » Ja troisième fontaine ferrugineuse. Les malades font plus » particulièrement usage de l’eau des deux premières, et l'expé— » rience a en effet prouvé qu'elles étaient préférables dans » bien des cas à la troisième. _ » Parmi les analyses qui ont été faites des eaux de Saint- » Amand, dit Bouillon-Lagrange, celle de Monnet parait la » plus exacte : suivant ce chimiste, l’eau des deux premières » sources a une légère odeur de gaz hydrogène sulfuré. Mise » dans la bouche, elle y laisse la même impression que celle du » foie de soufre; une pièce d'argent exposée pendant quelque » temps à sa surface. jaunit d’abord et finit par noircir. Quant » à l’eau de la troisième source, indépendamment des matières » salines et terreuses qui se trouvent dans les autres, elle con- » tient encore du fer qu'on reconnaît facilement par la couleur » violette et noire qu'elle prend lorsqu'on la mêle avec une » infusion de noix de galle. » En 1804, M. Drapier, pharmacien, à Lille, s’est occupé de l’analyse de l’eau de la fontaine de Bouillon ; il y détermina une température de 20 degrés Réaumur, et l’odeur d’œufs pourris Quatre litres lui ont donné environ six grammes de matières salines, et o “, 68 de gaz acide carbonique libre, ce qui donne environ quatre-vingt-sept centimètres cubes par litre, à la température o. Une analyse plus récente encore , a été faite par M. Pallas, qui dit avoir reconnu dans l’eau de la fontaine Bouillon, cinq cent cinquante-six centimètres cubes de gaz carbonique à dis- neuf degrés centigrades, et dans l’eau de la fontaine du Puisard, trois cent trente-deux centimètres cubes de ce gaz par litre. Tels sont les documens qui nous sont fournis par les recher- ches antérieures aux nôtres. Ces documens reposent sur des faits plus ou moins bien ( xub..) CES Ro SEEE | constatés selon l'état de la science, aux diverses époques auxquelles ces recherches ont eu lieu. Toutefois nous devons croire que les nombreuses contradictions qui résultent de la comparaison des résultats qui ont été obtenus peuvent provenir des modifica- tions que ces eaux minérales ont pu subir dans leur compo- sition. , Voici quels sont les résultats de nos propres observations. Les eaux des quatre fontaines paraissent entièrement iden- tiques; quant à la nature des matières salines qui s’y trouvent dissoutes : ces sels consistent principalement en carbonate et sulfate de chaux, carbonate, sulfate et muriate de magnésie, et sulfate de soude ; la proportion dans laquelle l’eau de ces diverses sources est chargée de ces sels varie peu ; ces différences ne sau- raient être appréciées par l’emploi des réactifs : je n’ai donc pas cru devoir m'occuper de l'analyse quantitative de l’eau de cha- cune des sources, ce travail m'aurait pris beaucoup de temps et n'aurait pas été d'une utilité bien réelle. Je me suis contenté de soumettre à l'analyse l’eau de la fon- taine dite Bouillon, et celle de la source qui s'est fait jour dans le Puisard, placé entre la fontaine Bouillon et celle du Pavillon ruiné. Analyse de Feau de la fontaine Bouillon. Essais PRÉLINIVAIRES. Caractères physiques. Elle est limpide, sans saveur particu- lière, sans odeur; sa température est de 26 degrés centi- grades dans le bassin qui la recoit, et de 27, 50 à une pro- fondeur de-quatre mètres dans le creux pratiqué au moyen du déplacement , par la source d'un sable très-fin , noirâtre, qui forme le fond du bassin, 1) C4) Recherche des acides. Du fond de la source et du sable qui forme le fond du bassin , il se dégage fréquemment des bouillons de gaz que l’on prendrait facilement pour de l’acide carbonique, mais qui, examiné avec soin, s’est trouvé formé pour cent parties de 9, 50 acide carbonique go azote, et environ 0,50 oxigène. + Un litre d’eau fut soumis à l’ébullition dans un ballon muni d’un tube plongeant par son extrémité dans une dissolution d’acé- tate de plomb : aucune trace de sulfure de plomb ne fut re- marquée. Elle donne par le nitrate d'argent un précipité blanc caille- botté soluble dans l'ammoniaque. Par l’acétate de plomb, un précipité blanc grenu. Par le chlorure de barium, un précipité blanc, abondant, inso- luble dans l’acide nitrique. Par l’eau de chaux , un précipité blanc floconneux. Recherche des bases. Par l’oxalate d’ammoniaque elle donne un précipité blanc très-abondant. Par le ferrocyanure de potassium et la noix de galle, aucun précipité. Un litre de cette eau additionnée de potasse caustique en assez grande quantité, fut soumis à l’ébullition dans un ballon, muni d'un tube, pour diriger les vapeurs dans une dissolution faible d'acide hydrochlorique. Après quelque temps d'ébullition, on évapora à sec la liqueur acide, il ne resta aucune trace de sel ammoniaque. Évaporation. Une certaine quantité de cette eau fut soumise à l’évaporation ; d’abord, l’eau se troubla par la formation d’un dépôt de carbonate de chaux; à mesure qu’elle diminua elle laissa déposer du sulfate de chaux cristallisé. Évaporée à siccité, elle laissa un résidu salin blanc qui se colora par l'action de la chaleur, pour blanchir ensuite à une tem- pérature plus élevée. Cette matière n'était pas entièrement soluble dans l'acide hydrochlorique. Traitée par l'eau légè- (m5) rement alcoolisée, elle donna une dissolution d’une saveur amère, qui précipita abondamment par les sels de barite : le phosphate d’ammoniaque alcalin y dénote la présence de la magnésie. Le liquide ammoniacal après la séparation du phosphate ammonia- co-magnésien, traité par la chaux vive , filtré et évaporé, donna des cristaux de sulfate de soude bien caractérisés. Nous voyons, d’après les documens fournis par ces essais pré léminaires, que cette eau renferme les acides carbonique , hydro- chlorique, sulfurique, combinés à la chaux, à la magnésie et à la soude, qu'il y existe en outre de la silice et quelques traces de malière organique. Analyse quantitative. Voici la méthode analytique que j'ai employée : J'ai constaté la présence de l’acide carbonique libre, ou con- vertissant une partie des carbonates en bi-carbonates, au moyen de l’ébullition d’une quantité déterminée d’eau. Le gaz a été recueilli sur le mercure, la quantité en a été déterminée par son absorption au moyen de la potasse caustique, en tenant compte des différences de température et de pression. Trois litres de l’eau à analyser ont été soumis à une évapora- tion ménagée : cette évaporation a été arrêtée à une époque pro— che de la dessication, pour éviter la décomposition du muriate de magnésie. La malière saline obtenue a été traitée à plusieurs reprises par l'alcool , ensuite par l’acide hydrochlorique et par l’eau alcoolisée ; le résidu insoluble fut traité à part. Voici comment on a examiné ces différentes parties distinctes de notre produit : Liquide alcoolique. W ne précipitait pas par l’oxalate d’am- moniaque. Il fut évaporé à sec et calciné pendant une heure, pour décomposer le chlorure de magnésium, et lavé ensuite par l'eau : la magnésie restant insoluble fut convertie en sulfate, ( 116) pour déterminer par le calcul la quantité de chlorure qui se trouvait dans l'eau. La liqueur qui passa par le filtre fut évapo- sée , le résidu calciné donna la quantité de sel marin. Traitement par l'acide hy drochlorique. La matière, insoluble dans l'alcool absolu, fut introduite dans un petit ballon muni d'un tube engagé sous la cloche de l'appareil de M. Gay-Lussac, pour l'analyse organique. De l'acide hydrochlorique faible, ren- fermé dans une petite bouteille en gomme élastique , en com- munication avec le ballon , fut versé, en comprimant cette bou teille, sur la matière renfermée dans le ballon . et aussitôt il se dégagea de l'acide carbonique, dont le volume fut déterminé avec les précautions d'usage, et dont le poids fut obtenu par le calcul. Après la séparation de l'acide carbonique , le produit fat traité -par une.quantitéd’acide.hydrochlorique suffisante pour disseudre - tout le sulfate de chaux , et l’on sépara par le filtre une matière insoluble, qui fut calcinée et reconnue pour de la silice. Le li- quide filtré fat évaporé à sec, calciné et repris par l’eau alcoclisée qui laisse insoluble le sulfate de chaux et la magnésie provenant du carbonate converti en chlorure. Liquide aqueux alcoolise. Ce liquide obtenu après le traite ment à l'acide hydrocblorique fut traité par l'oxalate d’ammo- niaque qui précipita la chaux provenant du carbonate converti en chlorure ; l’oxalate obtenu fut calciné et converti en sulfate, pour calculer la quantité de carbonate dans l'eau. Après l’action de l'oxalate, le liquide fut évaporé, le résidu calciné avec un excès d’acide sulfurique. pour détruire les sul- fures qui auraient pu se former; l'on obtint un mélange de sulfate de soude et de sulfate de magnésie : la magnésie fut sé- parée par le phosphate alcalin d'ammoniaqne: le liquide, après la séparation du phosphate ammoniaco-magnésien, fut traité par la chaux vive pour en séparer l'acide phosphorique, et ensuite par un peu d'oxalate d'ammoniaque pour en séparer toute la chaux: évaporé, il donna par la calcination du résidu, le sulfate de soude contenu dans l’eau minérale. (u7) Produit insoluble dans l'eau alcoolisée, W consistait en sulfate de chaux et un peu de magnésie provenant du carbonate ou d’un peu de chlorure décomposé : il fut calciné avec un excès d'acide sulfurique , lavé ensuite par l’eau alcoolisée. L'évapora- tion du liquide donna le sulfate de magnésie qui servit à cal- culer la quantité de carbonate, et le résidu insoluble calciné donna le poids du sulfate de chaux. Il est à remarquer qu'en suivant le procédé de Murray, comme je l’ai fait pour séparer la magnésie au moyen du phcsphate alca- lin d’ammoniaque, l'on peut tomber dans une grave erreur, en évaporant et calcinant le produit ammoniacal, après la séparation de la magnésie, pour déterminer, comme le proposent différens auteurs qui ont traité de l'analyse et Murray lui-même, la pré- sence du sel marin ou du sulfate de soude. Le phosphate d'am- moniaque restant devenu phosphate acide, par la calcination chasse l'acide sulfurique des sulfates , et ne se vaporise que très- difficilement et à une température à laquelle le sel marin lui- même s'échappe. Le sel marin dans ceite circonstance peut en- core être décomposé en donnant du phosphate, du phosphure et du chlore. Résultats obtenus pour trois litres d’eau : Gaz acide carbonique libre RE pres : ou combiné aux carbonates, . 57 cent. cubes à 19 40 et 76. 30 Chlorure de magnésiu. .m,.. 0,285 Chlorure de sodium.,....... 0,055 Sulfate de magnésie........ 0,453 Sulfate de soude... ..,,.,... 0,703 Sulfate de chaux. .......... 2,611 Carbonate de magnésie, ...,. 0,239 Carbonate de chaux......... 0,108 Somalie 12660060 Matière org,1"° et fer des traces gr : 4.605 (7 18 ) Analyse de lEau de la fontaine du Puisard. L'eau de cette fontaine se distingue de celle de la fontaine Bouillon en ce qu'elle a une odeur et une saveur hépatiques sensibles lorsqu'elle sort de terre et qu’elle est à une température un peu plus élevée. Cette différence de température provient de ce qu'elle n’est pas exposée aux mêmes causes de refroidissement que celle des fontaines Bouillon, de l'Évêque d'Arras et du Pavil- lon ruiné, qui toutes se rendent dans des bassins où elles séjour- nent longtemps au contact de l'air. L’eau de ces trois fontaines est à 260 centigrades , la température de l’air étant à 20 , tandis que celle de la fontaine du Puisard est à 25 degrés couverts. Cette eau laisse déposer sur son passage de petits filamens blanes, semblables à du savon décomposé ; ils sont gras au tou- cher, l’alcool Les dissout et acquiert la propriété de précipiter par l'eau. La potasse dissout également cette matière, qui se rapproche beaucoup par ses propriétés des corps gras. L’essai par les réactifs a fourni avec cette eau les mêmes résul- tats qu'avec l’eau de la fontaine Bouillon. Dans le but de déterminer la quantité d'hydrogène sulfuré qu’elle contient, un litre d’eau a été soumis à l’ébullition, la vapeur étant dirigée dans une dissolution d’acétate de plomb. La quan- tité de sulfure obtenu, fut si petite qu'à peine le tube de dégagement fut légèrement coloré au point de contact avec le sel de plomb. Les moyens analytiques employés pour reconnaître la compo- sition de cette eau ont été les mêmes que ceux précédemment décrits ; il ne me reste donc qu’à donner les résultats de cette analyse. (x19) Kesultats de l'analyse de l'Eau de la fontaine dite du Puisard, sur trois litres. temp. pres. Acide carbonique libre 97 cent. c. à 19 1/20 et 76. 30. Chlorure de magnésium,....... 0,230 Chlorure de sodium,...,.... 10:00 Sulfate de magnésie......,..... 0,384 DURAIEUe S0Ude.....sccserses OT Sulfate de chaux. ..,........... 2,525 Carbonate de magnésie, ........ 0,303 Darbonate de Chaux. M... secs 0,190 es eus sm See cie os ce O0 Matière organique fer, hydrogène sulfuré, ou sulfure de sodium, BAUER seine ee etolele ares 9 0 0 0 Aucune des sources ne contient du fer en quantité notable. Celui qui peut y avoir été signalé semble provenir plutôt des réactifs employés que de l’eau elle-même. Toutes les sources sont parfaitement limpides; l’eau de la fontaine Bouillon et du Pavillon ruiné, puisée dans les bassins, n’a aucun goût particu- lier, aucune odeur; celle de la fontaine d'Arras ou de Vérité, et notamment celle de la fontaine du Puisard, contiennent assez d'hydrogène sulfuré pour avoir une odeur et une saveur hépa- tiques bien prononcées; mais la quantité de ce gaz est difficile- ment applicable au poids. L’hydrogène sulfuré, ou plutôt le sulfure de sodium , est en si petite quantité dans ces eaux , que le contact de quelques heures à l’air suflit pour leur faire perdre toute odeur; de l’eau renfer- ( 1200) mée immédiatement au sortir de la source n'avait plus aucune odeur arrivée à Lille. Quoique nous n’ayons pu déterminer la moindre trace d’hy- drogène sulfuré dans l’eau des fontaines Bouillon et du Pavil- lon ruiné, nous n’avons aucun doute sur l'identité de nature de ces différentes sources. Si les eaux du Puisard et de la fontaine d’Arras ont le goût et l’odeur hépatiques, c'est qu’elles sont pui- sées immédiatement à la source, tandis que les autres, reçues dans un large bassin, sont pendant long-‘emps en contact avec l'air. Nous avons déjà dit que la source du Puisard est en commu- nication directe avec celle du Pavillon ruiné, si toutefois ce n’est pas la mème source. Ge fait seul suffirait pour rendre concluante notre opinion sur l'idendité des sources ; car l’eau du Puisard arrivée dans le bassin du Pavillon ruiné, perd entièrement son odeur hépatique. La quantité de gaz carbonique que renferment les eaux de Saint-Amand , si elle est restée constamment la même, a été exagérée dans les résultats des analyses de M. Drapiez , et surtout de M. Pallas; ce dernier, pour l’eau de la fontaine Bouillon, estime la quantité de gaz acide carbonique à plus de la moitié du volume de l’eau ; 556 centimètres cubes par litre à 190. Des expériences faites sur chacune des différentes sources de Saint- Amand ne nous ont donné que 20 à 30 centimètres cubes de gaz acide carbonique libre , à une température de 200, et sous la pression de 76 centimètres de mercure. Dans les bassins des sources de Saint-Amand , il ÿ a un bouil- lonnement abondant qui a été considéré jusqu'ici comme le ré- sultat d’un dégagement d’acide carbonique. En soumettant le gaz dégagé à l'analyse, nous n’y avons trouvé queg 1/2 pour cent d'acide carbonique, demi pour cent d’oxigène, le reste était de l'azote pur. La production de l’azote dans cette circonstance sera facilement comprise par le chimiste , lorsqu'il considèrera que les eaux de Saint-Amand , au sortir de la source, ( x%6) contiennent un peu de sulfure de sodium, qu'elles viennent se mêler dans les bassins avec de l'eau chargée d'air; que de là doivent nécessairement résulter un dégagement d’azote et la formation de sulfate de soude. La température de l’eau dans le bassin du Bouillon est de 26 degrés du thermomètre centigrade; la température de l'atmos- phère étant à 200; il en est de même de celles du bassin de la fontaine du Pavillon ruiné et de la fontaine d’Arras ; mais la (em- pérature de l’eau de la fontaine du Puisard, est de plus d’un degré plus élevée : Cette différence s'explique facilement ; l’eau de cette dernière fontaine n’éprouve pas la même déperdition de chaleur; sa température a été prise au sortir de la terre, {andis que les autres sources versant leurs eaux dans des bassins en ma- çonnerie , présentent à l'air de grandes surfaces en état de refroi- dissement constant. Nous avons plongé un thermomètre à une profondeur de trois à quatre mètres, dans le sable mouvant qui forme le fond du bassin de la fontaine du Bouillon, et à la place où l'eau semblait s'être frayé plus particulièrement un passage ; le ther- _momètre , étant retiré au bout de dix minutes, marquait 27 1/2 degrés centigrades. Cette expérience explique la différence de tem- pérature entre l’eau du Bouillon et celle dela fontaine du Puisard. La température des eaux de Saint-Amand, moins considé- rable qu’elle pourrait l'être sans la grande déperdition de cha- leur qu’occasionne leur exposition à l’air dans de vastes bassins, ne paraît pas toutefois avoir varié depuis longtemps. C’est au moins ce qui résulte des expériences faites en 1767, par Demille- ville et Decroix ; le liquide des trois fontaines leur a donné une température uniforme de 20 degrés Réaumur , ce qui représente 29 degrés du thermomètre centigrade. Cette température, dé- terminée en 1804 par M. Drapiez, a été reconnue être de 20 degré: Réaumur couverts, ce qui donne en degrés centigrades à peu près la température que nous avons observée. 16 (1220) Des Boues minérales et thermales. L'établissement des boues thermales de Saint- Amand se trouve placé au nord-ouest du bâtiment qui renferme les sources. Jusqu'en 1767 le terrain où l’on allait prendre les boues était exposé aux injures du temps. Ce n’est qu’à celte époque, que par les soins particuliers de M. Taboureau , intendant de la province du Hainaut, ila été construit un bäliment qui les renferme en- core aujourd’hui. Ce bâtiment consiste en un hangar garni au midi de châssis vitrés en assez grand nombre. Le sol y est partagé au moyen d’un chassis de charpente en cases d’un mètre environ de large, sur deux mètres de long. C’est dans l’espace décrit par ce chassis horizontal , et occupé par la boue, que le baigneur se plonge. Des toiles suspendues à un encadrement fixé à deux mètres de haut, servent à clore la cellule au moment de l’entrée et de la sortie des malades. Les boues de St.-Amand sont entretenues dans un état de con- sistance convenable par l’eau qui les imprègne et qui est, d’après nos résultats analytiques, de la même nature que celle des sources; mais renferme, outre les sels déjà connus, une certaine quantité de carbonate d'ammoniaque. Cette eau se renouvelle peu; un déver- soir existe à chaque case, et permet à l’eau qui vient de la sur- face des boues de s’écouler dehors par une rigole commune à deux rangées de cases. Les boues qui sont entrainées dans cette rigole, après s'être déposées, sont rejetées dans les cases, de sorte que depuis un temps immémorial c’est la même boue qui sert aux baigneurs. Cette boue est d’un gris noir, elle a ‘une odeur de marais légèrement ammoniacale; elle dégage du car- bonate d’'ammoniaque étant chauffée, et consiste principalement, d’après nos essais analytiques, en une matière sablonneuse de même nature que celle à travers laquelle pénètre l’eau des fon- Gix03 ) taines pour arriver à la surface du sol. Ge sable est mélé et inti- mement lié à un terreau noir ; le tout imprégné , comme il a été dit, de l’eau des sources thermales. Une analyse de M. Pallas ayant désigné le soufre natif comme partie constituante de ces boues, dans une proportion assez COn- sidérable, plus de 1/4 pour cent, nous nous sommes occupés d'en constater l’existence. Cent grammes de boue soumis à l'ébullition avec de l’eau distillée dans un ballon muni d'un tube recourbé, plongeant par son extrémité dans une dissolution d’acétate de plomb, n’ont pas donné de traces de sulfure de plomb. Un peu de carbonate de plomb s’est formé par le dégagement du carbo- nate d’ammoniaque. Cette même expérience , répétée sur une autre partie de cent grammes de boue, a donné quelques traces de sulfure non appré- ciables au poids. Après quelques minutes d’éballiion, on y ajouta de l’acide hydrochlorique, et l’on fit bouillir encore ; une nouvelle quantité d'hydrogène sulfuré s'est dégagée: le sulfure de plomb recueilli n’a pesé que quatre milligrammes. Cent grammes de boue soumis à l’ébullition avec de la po- tasse caustique, additionnés ensuite d'un excès d'acide acétique, et chauffés de nouveau, ont donné par l'absorption de l’hydro- gène sulfuré, au moyen d’un sel de plomb, trois centigrammes de sulfure de plomb. Il résulte de ces expériences que ces boues renferment des traces de sulfures alealins, qui paraissent provenir de quelques matières organiques en décomposition , et dont la présence n’est qu'accidentelle , car la première expérience n’a fourni par l'é- bullition que du carbonate d’ammoniaque. La troisième expé- rience a été répétée plusieurs fois ; elle a toujours fourni des quantités variables , mais toujours très-pelites, de sulfure de plomb. C’est, selon toutes les apparences, à des parcelles de bi- sulfure de fer disséminées dans la masse, qu'est due, dans (124) cette circonstance, la formation du sulfure de potassium. Cette opinion est bien plus probable que celle de la préesistence du soufre natif, des pyrites ayant été observées souvent dans les terres qui avoisinent l'établissement de Saint-Amand. Nous ne saurions expliquer la présence de la grande quantité de soufre, 1/4 p. 0/0, observée par M. Pallas, que par la décom- position de quelques pyrites, pendant la calcination que ce chimiste a fait subir à la boue, pour incinérer les produits orga- niques. L’hydrogène sulfuré produit par l’action des acides acé- tique et muriatique, sur le résultat de cette incinération, pou- vait aussi provenir en grande partie de la décomposition de quelque sulfate échappé à son observation. La température des boues est moins élevée que celle des eaux; à la surface, elle est de 22 degrés centigrades; mais en plon- geant le thermomètre à un mètre de profondeur, le mercure s’est élevé à 260; la température de l'atmosphère étant de 200. Si l'établissement des bains laisse beaucoup à désirer sous le rapport de l'agrément et de la commodité des baigneurs, celui des boues mérite bien davantage de fixer l’attention de l’admi- nistration. Le local où se prennent ces boues n’est pas aéré; une odeur infecte s’y développe par la fermentation putride et l'agitation à laquelle les boues sont constamment exposées. Les cases sont trop éloignées des baignoires , où , après être sorti des boues, il est nécessaire de se laver; un inconvénient plus grave encore résulte de la température trop basse des boues à leur surface. RÉSUMÉ. Après vous avoir rappelé ce qui dans l'établissement de Sant- Amand devait faire l'objet de ce travail , et avoir rendu compte des résultats fournis par l'analyse chimique des eaux et des boues thermales, nous allons signaler les points sur lesquels il nous paraît le plus convenable d'appeler l'attention de l’admi- nistration, occupée de la restauration de cet établissement. Disons d'abord d’une manière générale qu’un établissement thermal dans notre département nous paraît devoir être d’une utilité publique, s’il réalise tous les avantages qu'il peut procu- rer aux nombreuses populations qui l’entourent. Pour réaliser ces avantages, un établissement de ce genre doit présenter un séjour riant, des moyens de distraction nombreux; mais il doit présenter aussi des garanties de stabilité qui n’en font pas dépendre le succès de la mode, de l'engouement du mo- ment ; il faut que le médecin reconnaisse dans les ressources qu'il présente, des moyens curatifs d’une efficacité reconnue, et dirigés par des personnes habiles: il faut, pour qu’un établissement de ce genre prospère longtemps, plus qu’une réputation de plu- sieurs siècles; il lui faut des avantages reconnus par chacun, et d'une appréciation facile. Si en appliquant ces raisonnemens à l’établissement de Saint- Amand, nous y trouvons des élémens de succès déjà existans, nous devons l'avouer, nous en espérons de plus grands et de plus stables , des améliorations dont il est susceptible et que nous allons signaler en peu de mots. Le séjour de Saint-Amand doit perdre cet aspect sauvage et sévère que lui donnent ces bâtimens qui, par l’uniformité de leur construction, ressemblent à une caserne. Les terres de l’éta- blissement doivent être consacrées à la culture des fleurs et des ( 126 ) arbustes; un jardin anglais, des avenues ombragées doivent remplacer des prés marécageux , des terres en labour. L'établissement doit présenter plus de ressources sous le rap- port des logemens des baigneurs , les logemens doivent être plus sains et plus agréables; mais c’est surtout dans le local où se trouvent les sources et les boues que des améliorations sont ur- gentes. Le bâtiment qui contient les boues nous semble à reconstruire en enlier ; il présente un aspect hideux : il doit être remplacé par une construction légère et élégante, où l’on aura à concilier le besoin d'obtenir une température convenable , avec celui non moins essentiel d’une ventilation continue. Les boues sont trop froides à leur surface; un conduit d’eau chaude pourra être dirigé de l’établissement des bains dans celui des boues , et s'ouvrir par un robinet à la surface de chaque case. Par là disparaîtra cet inconvénient très-grave d’un refroissement chez des personnes infirmes, de même que celui du développe- ment d’une odeur infecte due à une fermentation putride facilitée, dans l’état actuel, par le trop lent renouvellement de l’eau. Le bâtiment qui renferme les sources doit être convenable- ment restauré. Les bassins qui recoivent les eaux, réduits dans leur dimension, doivent être maintenus dans un état constant de propreté. Un appareil de chauffage plus économique que celui actuel, peut être adopté et combiné de manière à faciliter l'établisse- ment d’étuves à vapeur. Les résultats de l'analyse chimique, consignés dans ce travail, font ranger les eaux de Saint-Amand parmi les eaux minérales salines, et à la dernière limite des eaux sulfureuses, par la petite quantité de sulfure de sodium qu’elles renferment. Ces eaux, au contact de l'air, perdent même toul caractère sul- fureux. (127 ) Aussi les eaux de la fontaine Bouillon et du Pavillon ruiné ne sont que très-légèrement purgatives par les sels magnésiens et le sulfate de soude qu'elles renferment, se rapprochant, à la température près, des eaux de Luxeuil et de quelques sources de Plombières; mais, nous le répétons , l'effet moral dans l’usage des eaux minérales est à Saint-Amand, comme dans la plupart des établissemens thermaux , l'élément principal d'utilité et d'efficacité. Pour augmenter cette utilité, pourquoi ne tenterait-on pas pour l'établissement de Saint-Amand ce qui a été fait avec tant de succès à Dresde, à Berlin et à Brigton? nous voulons parler de la formation des sources artificielles, en présence mème des sources minérales existantes. Quoi de plus facile que de donner aux eaux de Saint-Amand le caractère des eaux de Barèges, en augmentant la quantité de sulfure de sodium ; de même, pour obtenir une eau qui remplisse toutes les conditions de l’eau de Seltz, il sufbrait de charger l’eau de Saint-Amand d’une plus grande quantité de gaz acide carbonique. L'on pourra objeeter que, pour boire de l’eau minérale artifi- cielle, il n’est pas nécessaire d’aller à Saint-Amand ; mais tout le monde conviendra avec nous que lorsqu'on boit une eau miné- rale , soit naturelle, soit artificielle dans sa chambre, sans pren- dre aucun exercice, sans sortir de ses habitudes, l’on ne saurait en attendre le même résultat qu’en fréquentant les eaux dans un établissement où tout est fait pour le délassement et la dis- traction. En adoptant la mesure dont il est question, de construire à Saint-Amand une machine pour charger de gaz une partie de l’eau des sources , il s’offrirait pour cet établissement un nouvel élément de prospérité, c’est la vente de l'eau gazeuse dont l'usage devient de plus en plus général, surtout dans les grandes villes. Toutefois, nous ne nous dissimulons pas que pour réaliser tous U 1240) ces avantages, il se présente plus d’une difficulté; les améliora- tions dont il est question ici d’une manière générale , ne peuvent être obtenues qu'après une étude approfondie des appareils à mettre en usage, et des dispositions qui peuvent être les plus utiles et les plus économiques." Ces améliorations ne pourront être obtenues que par des personnes qui aient une parfaite connaissance des sources naturelles , et qui méritent de la part des médecins une confiance entière. Ce n’est donc pas un pro- jet étudié dans ses détails que nous présentons ici, nous avons voulu nous borner à émettre quelques idées que nous croyons réalisables avec succès, et sur lesquelles nous appelons l'atten- tion de l’administration. ES | ( 129 ) HISTOIRE NATURELLE. NOTICE SUR LES ALGUES MARINES ET LA MANIÈRE DE LES PRÉPARER POUR LES COLLECTIONS » Par M. Ph. Giicexcranrz, Docteur en médecine, Chirurgien-Aide-Major au 43.€ de ligne, Membre correspondant. ee 5 ocTogre 1931. — S1, dans tout ce qui est du ressort de l’histoire naturelle, la nature n’était pas également admirable , il serait peut-être permis de songer à un ordre dans lequel ses productions seraient placées suivant le mérite de leur beauté et suivant cet ensemble de con- sidérations qui en fait la curiosité, Dans une pareille distribution des êtres, les algues marines occuperaient sans contredit un des premiers rangs; cependant il est à remarquer que l'étude de ces plantes est une des parties de l’histoire naturelle les plus négligées. L’abandon dans lequel l’algologie est restée, malgré les progrès qu'a faits la botanique en général, mérite d’être signalé à tous les naturalistes; et j'espère, en m'en entretenant avec une compagnie savante disposée à recevoir tous les avis qui peuvent tourner au profit des sciences , éveiller l'attention que méritent les algues chez quelques personnes qui , une fois placées dans des circonstances favorables, pourront contribuer à mieux faire connaître cet ordre intéressant des végétaux. Les algues qui croissent dans les mers de nos côtes sont moins bien connues que les plantes qui vivent aux confins de la ligne ou des neiges perpétuelles des Cordillières. Beaucoup de botanistes, 7 (.{#80où) très-versés du reste dans l'étude des plantes terrestres , ne con- naissent fort souvent des algues marines que le nom, et seraient , si on leur présentait une de ces plantes soigneusement préparée, tentés de croire qu’elle est le prodnit d’un art aidé de l'imagi- nation , si tant il était que l’art püt créer des choses aussi admi- rables. La Flore francaise ne fournit guère que des notions in- complètes et souvent inexactes sur les algues; elle ne mentionne peut-être pas les deux tiers des plantes de nos eôtes et la moitié des descriptions qu’elle donne ne s'appliquent pas aisément aux plantes qu’on paraît avoir eu en vue de décrire ; il n’est pas jus- qu'à des ulves et des varechs de grande dimension (ceux qui ent des décimètres de longueur ) qui ne se rapportent pas ou ne se rapportent que difficilement à ses descriptions. Des savans très-distingués se sont occupés de l’algologie depuis la publi- cation de la Flore ; ils ont introduit de nouvelles classifications dans cetle partie de la botanique ; mais leurs travaux ne pour- ront de long-temps être d'une grande exactitude : il y a ici de nombreuses difficultés inhérentes à la matière, et il nous manque encore une masse de faits assez imposante pour pouvoir en con- clure, d’une manière positive, à ce qui, dans la variété des formes et des autres propriétés physiques, appartient à la saison, au lieu d'habitation, au degré de développement de la plante, etc. En effet, à moins qu'on ne puisse étudier les algues com- parativement et les observer dans toutes les saisons , sur des côtes différentes, sur les fonds variés d’une même côte, à diverses profondeurs de la mer, et plus particulièrement aux diverses époques de leur vie, et, par conséquent , de leur développement, il arrivera nécessairement qu’on confondra leurs espèces et leurs variétés, ou qu'on multipliera leur véritable nombre. 1. Des êtres d’une organisation aussi simple que les algues, tout en reconnaissant certaines conditions comme indispensables à leur existence, se modifient à l'infini par l’effet d’un grand nombre d'influences qu'il n’est pas souvent facile de reconnaitre. Dans les plantes de la même espèce et de la mème variété, le ( 151 ) port, les dimensions, la couleur, la consistance, peuvent être tout différens : leurs caractères botaniques se dégradent et s’al- tèrent ; souvent ils se confondent plus ou moins avec ceux des espèces voisines, et cela s'observe même dans la plante com- plète et entièrement développée. 2. Les algues marines vivent dans un élément dont la tem- pérature n'est pas sujette à d'aussi grandes et à d'aussi subites variations que l'air; il s'en suit que leur développement est moins rigoureusement soumis aux influences des saisons que celui des plantes terrestres , de telle façon qu’on ne peut pas à priori dire à quel point on trouvera une algue donnée. La même plante se rencontre à la même époque de l’année sous les aspects les plus variés. 3. Une circonstance qui apporte encore des modifications dans les caractères physiques des algues est le mouvement périodique de l'Océan. Suivant la hauteur du point qu'occupe une algue entre les plus hautes et les plus basses marées , elle se trouve plus ou moins long-temps et plus ou moins fréquemment sou- mise à l'influence de l’air et des phénomènes météorologiques , et devient ainsi différente de ce qu’elle eût été si elle fût restée continuellement submergée. 4. La couleur, qui sert quelquefois de caractère distinctif dans les descriptions , varie non-seulement suivant l’âge de la plante, mais encore suivant certaines influences de localité ; ainsi j'ai vu sur une partie de la côte septentrionale de la baie de Quiberon toutes les grandes espèces de varechs présenter une couleur jaune clair, tandis qu’à une petite distance de là (toutes choses étant d'ailleurs égales en apparence), les mêmes espèces étaient , comme à l'ordinaire , d’un vert olive foncé. 5. Une source féconde en erreurs , et la cause du peu de pré- cision qui existe dans cette partie de la botanique , est la diffi- culté d'observer les algues dans leur développement , de les recueillir sur pied, ou de se les procurer entières et à l’époque rt! de leur végétation achevée, de suivre leur mode de reproduc- ( 1329 tion et de les soumettre à des expériences phyto-physiologiques. 6. Sur beaucoup de côtes où , à de grandes distances, la mer n’a d'autre fond que du sable , ou des fraginens de rochers qui obéissent à son mouvement , ou bien, là , où toute végétation est empêchée par le bouillonnement continuel des vagues qui, même pendant le temps le plus calme , se brisent sur des récifs voisins, le botaniste ne peut se procurer d’autres algues que celles que le flot dépose à ses pieds. De pareilles plantes sont rarement entières ; elles sont plus ou moins lacérées, réduites en fragmens, souvent en partie décomposées ou altérées dans leur couleur. Il en est de même de certaines espèces qui, ne vivant qu'à de grandes profondeurs de la mer, n’arrivent sur la côte qu'après avoir élé long-temps soumises aux courans et au balancement des vagues. 7. Il y a quelques algues qui végètent partout où il y a de Feau de mer, pourvu que le fond soit solide et que la côte ne soit pas trop battue; elles pénètrent au fond des anses et dans les ports ; mais ce ne sont pas les plus nombreuses, quoiqu’elles fassent masse dans la végétation marine ; d’autres se trouvent assez fréquemment sur les rochers qui bordent les côtes ; mais les localités où l’on rencontre sur pied une grande variété de plantes croissant l’une à côté de l’autre , comme les phanérogames dans un pâturage , sont très-rares (1). Dans le nombre des algues qui vivent dans ces localités, il y en a qui sont presque tou- jours accessibles au botaniste; d’autres ne s'aperçoivent que pendant les plus grandes marées de l’année. I arrive alors fort souvent que quand le naturaliste se présente pour les cueillir ou pour les observer, le mouvement des vagues ne lui permet pas d’en approcher; il attend , dans ce cas, un jour ou deux que (x) Belle-Isle ne laisse rien à désirer à l’algologiste. La côte N.-E. à proxi- mité de la ville du Palais est très-riche en végétaux, et le voisinage des iles d'Houat et d'Hocdic, et de la presqu'ile de Quiberon , ajoute encore aux avantages qu'offre l'ile elle-même. ( 13) le calme se rétablisse ; mais quand il revient , dans l'espoir de faire une ample récolte, il n’est pas rare qu'il rencontre des masses de sable, là où, auparavant, il avait entrevu un fond cou- vert de végétation. Pour ces raisons et quelques autres, l’algo- logiste est presque toujours forcé de prendre les plantes telles que les flots les lui présente , ou telles qu'il les trouve sur pied, sans pouvoir les choisir à son gré ; aussi n'est-ce pas chose com- mune que de voir dans les collections des algues telles que le botaniste les désire , parfaitement intactes et aux diverses phases de leur végétation, et, par conséquent, susceptibles de lui fournir des données exactes sur les changemens dus à leur développement successif. 8. Beaucoup d'algues, dont la classification est basée sur la disposition de leur tissu, doivent être étudiées à la loupe, et même au microscope. Chez un grand nombre les fructifications sont complètement ignorées , ou tellement obscures, que l’exis- tence en devient douteuse. Chez d’autres, bien connues, elles se rencontrent difficilement ; il en est enfin où l'apparition de ces organes altère l'aspect général de la plante par le changement qu'elle apporte dans la distribution de leurs rameaux et de leurs expansions , et par la transformation d’une partie de ceux-ci; de telle sorte que souvent une algue fructifiée ne ressemble plus à ce qu’elle était auparavant. 9- J'ai déjà fait remarquer qu’une même algue marine était susceptible de présenter l’aspect le plus varié. La plante peut alors être tellement changée, qu’il devient difficile de désigner positivement l'espèce à laquelle appartiennent les individus. Quand plusieurs caractères de l'espèce se conservent , la chose ne reste pas douteuse ; mais il arrive quelquefois qu'au milieu des altérations générales on ne découvre qu’un seul de ces carac- tères, et que celui-là soit rendu méconnaissable. Je ne citerai, comme exemple de cette variabilité de port , de forme, de cou- leur, etc. , que le ceramium Jorcipalum , et je ne mets aucun doute que si toutes les algues , qui en sont des variétés, ou qui (134) sont regardées comme telles, se trouvaient être des espèces à part, on ne doublerait à l'instant le nombre total des espèces actuellement admises. De tout ce qui précède on peut conclure que l’algologie est un champ dans lequel il n’est pas seulement permis de glaner, mais qui offre au naturaliste une riche exploitation. Quantité de plantes sont à nommer et à décrire , d’autres doivent être mieux décrites et changer de nom et de place dans les classifications ; l'immense majorité de celles qu’on connaît doivent être ob- servées , disséquées et suivies dans leur développement ; la phy- siologie de toutes est à faire. Le botaniste qui voudra rendre ses recherches utiles à la science , verra bientôt sur quels points il devra fixer son attention : il serait inutile de lui donner des in- dications à cet égard. Je terminerai cette notice en faisant connaître comment doivent être préparées les algues qu’on destine à être conservées dans les collections. Les algues marines, loin de devenir par la dessiccation mécon- naissables, restent, au contraire, après cette opération, telles qu'elles étaient à l’état de vie. Autant les phanérogames con- servés dans les collections sont des objets insignifians, de véri- tables momies, autant les algues convenablement préparées et desséchées commandent l'admiration de l’homme le plus étranger à la botanique, En effet, leurs couleurs, quelque vives qu'elles puissent être, conservent leur état, et il est toujours facile de reconnaitre le mode d’après lequel ces plantes se subdivisent , leur ramification se faisant pour la plupart dans le même plan géométrique. Comme les algues obéissent encore plus que les autres pro ductions végétales à cette propriété de tissu, en vertu de laquelle elles se roulent sur elles-mêmes après la dessiceation, quand rien ne s’y oppose , elles doivent être étalées pendant que leur tissu est encore imbibé de liquides, et puis être soumises à une pression. Les échantillons retirés de la mer ou ramassés sur Ja côte (Gr45 }) (quand même ces derniers seraient secs } , doivent être mis dans de l’eau douce, afin de les débarrasser de l'hydrochlorate de soude qui, après leur dessiccation, les rendrait hygrométriques et par suite susceptibles de s’altérer, On les laisse macérer ainsi quelques heures ou toute une journée, plus ou moins long-temps, suivant la promptitude avec laquelle, dans les différentes espèces, se développe le principe mucilagineux, que leurs tissus se décom- posent ou que leurs couleurs s’altèrent. On détache les plantes parasites , les coquillages, les sirtulaires et autres corps étran- gers. Les incrustations calcaires, qui se rencontrent sur certaines espèces, disparaissent en quelques minutes sous l'influence d'une eau contenant une petite quantité d’acide hydrochlorique. Quelques grands varechs et ulves peuvent, après cette opération préalable, être étendus comme les plantes terrestres et desséchés entre des papiers gris ; mais les plantes de moindre dimension, celles qui sont minces et dont les Liges ne sont pas d’une con- sistance ligneuse , doivent de toute nécessité être collées sur des papiers blancs. À cet elfet on passe une feuille de papier vélin fort et bien collé sous le niveau d’une eau claire, et on place sur son milieu la plante qu'on veut préparer ; d’une main on fixe la partie centrale ou la tige principale de celle-ci sur la feuille de papier, tandis que de l’autre, armée d’un stylet ou d’une plume taillée en pointe, on sépare les expansions foliacées ou filamens qui , soutenus comme ils le sont par le liquide, obéissent facilement à tous les mouvemens qu’on leur imprime. Cela étant fait, le papier et la plante qui y adhère sont retirés de l’eau avec précaution , et le tout est placé sur une planche bien unie. On continue alors de confectionner son travail ; les branches qui se trouvent encore trop rapprochées sont écartées ; on redresse celles qui se croisent ou qui se recouvrent réciproquement , et donne à l’ensemble de la plante la direction et l'aspect qui pa- raissent lui être naturels. On y parvient aisément en se servant toujours du stylet et de quelques gouttes d'eau qu'on fait fuser au moyen de ce dernier sous les parties qui ne glissent pas faci- ( 136 ) lement l’une sur l’autre ou qui adhèreraient entr’elles ou sur le papier. Par cette méthode et avec de la patience les moindres filamens d’une algue , et même les parties qui ne peuvent être bien vues qu’à la loupe, sont isolés et après la dessiccation susceptibles ’être étudiés. Quand la plante est convenablement étalée sur le papier, on laisse égouter l’eau et on la recouvre d’une feuille de papier vélin de même grandeur que la première et qu’on a eu la précaution d’enduire préalablement d’une très-légère couche de suif égale- ment répandue sur toute sa surface ; le tout, étant encore im— pregné d’eau, est placé entre plusieurs feuilles de papier à écrire et soumis à une pression-de 50 à 200 kilogrammes. Ce poids doit être gradué suivant la nature plus ou moins sèche du tissu de la plante, suivant son épaisseur et suivant la plus ou moins grande facilité avec laquelle elle se laisse écraser. L'expérience seule peut donner la mesure de cette pression; toutefois ne doit-on pas généralement craindre de la rendre trop forte. Après 24 à 36 heures, la plante est entièrement sèche et le plus parfaitement possible collée au papier sur lequel on l’a étendue; elle est alors retirée de la presse ; on enlève le papier suifé qui la recouvre, et on la frotte légèrement avec un mor- ceau de calicot usé pour lui donner du lustre. On doit avoir la précaution de mettre entre deux planchettes solides les collections d'algues et de ficeler le tout assez fortement pour que l’air et l'humidité n’y pénètrent pas facilement. Quand on n'a pas le temps de préparer de suite les algues qu’on a recueillies, on peut les laisser sécher à l'ombre, sans les détremper dans l’eau douce, puis on les renferme dans des vessies. Les plantes ainsi conservées peuvent encore , après plu- sieurs années, être collées en suivant la méthode que j'ai in- diquée; mais elles ne donnent pas en général d’aussi beaux ré- sultats que les plantes fraiches. ( 137 ) INSECTES DIPTÈRES DU NORD DE LA FRANCE. ATHÉRICÈRES : Créophiles , Œstrides, Myopaires, Conop- saires , Scénopiniens , Céphalopsides. Par J. Macouanr. 9 AVRIL 1833. FAMILLE DES MUSCIDES. Tribu. CRÉOPHILES, Cnrorana. Lat. fam. nat. Calypteratæ , rob. D. (1). Caractère essentiel : cuillerons grands. Ailes à première cel- lule postérieure entr'ouverte ou fermée. Corps ovale ou oblong. Tête hémisphérique. Trompe membra- neuse , bilabiée, rétractile; lèvre supérieure terminée en pointe; langue subulée , ordinairement plus courte que la lèvre supé- rieure; point de soies ( mâchoires ). Palpes insérés à la base de la trompe. Antennes ordinairement couchées, de trois articles distincts ; style de deux ou trois articles distincts. Thorax à impression transverse. Abdomen ovale on oblong, de : (x) Pour continuer l’ordre ascendant que nous avons adopté dans les fascicules de cet ouvrage qui ont paru jusqu'ici, et pour suivre sans interruption la série commencée, nous sommes obligés de traiter la dernière partie des muscides avant la première, et de ne parler des généralités de cette famille que lorsque nous nous occuperons des premières tribus. 15 ( 138 ) quatre segmens distincts. Pieds ordinairement de longueur médiocre. Pelottes et ongles des tarses souvent grands @. Cuil- lerons grands. Ailes ordinairement écartées; première cellule postérieure entr'ouverte ou fermée, à nervure externo-médiaire arquée ou coudée ; discoïdale à nervure transverse ordinairement sinuée. Dans la grande famille des Muscides, qui nous offre une des séries zoologiques les plus remarquables par le nombre infini des êtres qu’elle renferme , et par la longue suite des degrés d’orga- nisation qu’elle déroule à nos yeux, la tribu des Créophiles oc cupe le sommet; elle présente le type de cette combinaison organique dans toute sa perfection, et elle ne pourrait, ce nous semble , arriver à un degré plus élevé, sans passer dans une fa- mille supérieure. Si la trompe offrait les quatre soies des Tanys- tomes, ou si le style des antennes était terminal, elle ne diffère- rait des Syrphies ou des Conopsaires que par le faciès. La modification qui la distingue le plus nettement des autres Mus- cides, et qui la rapproche en même temps des tribus plus éle- vées dans la série, consiste dans les nervures des ailes dont l’externo-médiaire, au lieu de se diriger en ligne droite vers le bord postérieur, comme dans les groupes inférieurs, se courbe ou se brise vers les trois quarts de sa longueur , et se rapproche de la sous-marginale, ou va même s’anastomoser avec elle , de sorte que la première cellule postérieure n’est plus qu'entr'ouverte, ou se ferme entièrement comme dans les athéricères supérieurs. Un autre caractère général distingue les Créophiles des autres Muscides; ce sont les cuillerons qui, nuls dans les premières tri- bus, petits ou médiocres dans les suivantes, atteignent dans celle-ci la plus grande dimension dont ils sont susceptibles ; pro- gression qui s'accorde avec celle que présentent les nervures des ailes , et en même (emps avec l'énergie croissante du vol. L'or- ganisation manifeste encore cette progression dans le degré de composition des antennes dont le style offre pour la première (159 ) fois trois articles distincts dans une grande partie de cette tribu. La gradation que nous découvrons dans l’organisation des Créophiles, en les comparant aux autres Muscides , s'observe éga- lement si nous les comparons entr'eux dans les diverses modili- cations que subissent leurs organes. De la Mouche des jardins que nous distinguons à peine des Anthomyies, à l’Echinomyie qui rivalise de force et de grandeur avec la Volucelle, la dis- tance est grande et les degrés intermédiaires sont nombreux. Les diverses tribus des Créophiles nous offrent graduellement les Muscines , ou mouches proprement dites , à la forme ovale, à l'abdomen nu; les Sarcophagiens , dont le corps est allongé, l'abdomen armé de pointes, l'organe sexuel développé ; ensuite viennent les Dexiaires aux pieds allongés ; puis les Phasiennes, les Gymnosomées , les Ocyptérées dont l'abdomen est successive- ment déprimé, globuleux ct cylindrique; enfin les Tachinaires au corps hérissé et robuste , aux pieds agiles , aux ailes rapides. Les modifications organiques en déterminent d’analogues dans les habitudes, et l'instinct se développe quelquefois d’une ma- nière fort remarquable. Relativement à la nourriture, la diversité ne paraît pas grande; presque tous les Créophiles vont puiser le suc des fleurs; mais ils ne se bornent pas toujours à cet aliment. Quelques-uns, tels que les Stomoxes, dont la trompe est acérée, s’abreuvent de sang, et se rendent redoutables aux bestiaux ; d’autres, et particulièrement la mouche domestique et ses con- génères, s’attaquent aussi aux animaux, mais ne leur enlèvent que les fluides répandus à la surface du corps , comme la sueur, la sanie des plaies. Ces mêmes Créophiles, ainsi que les autres Muscines et les Sarcophagiens, recherchent également la pulpe sucrée des fruits. L'instinct de la maternité est beaucoup plus varié dans les soins qu'il inspire à ces Diptères. Modifié de deux manières principales , il place le berceau des uns dans des êtres vivans, # (140) celui des autres dans des dépouilles mortelles, soit d'animaux, soit de plantes, dont la nature semble avoir destiné ces insectes à hâter la dissolution. Les Muscines , comme la plupart des tri- bus inférieures, placent leurs œufs sur des décompositions végé- tales, tantôt sur les détritus du bois, tantôt sur les champignons en déliquescence, souvent sur les bouzes; quelques-unes, ainsi que les nombreux Sarcophagiens, qui, par une organisation inté- rieure fort anomale parmi les insectes , sont vivipares, déposent leurs larves sur les cadavres. Ceux qui se développent dans des animaux vivans sont les Tachinaires et les Ocyptérées, qui placent leurs œufs sur les in- sectes , et particulièrement sur les chenilles. Les jeunes larves, à leur naissance, pénètrent dans le corps, et y vivent en para- sites de la substance adipeuse de leurs hôtes , sans les faire périr, au moins jusqu’à leur sortie. Pour donner ce genre de berceau à leur famille, ces Créophiles montrent un instinct quelquefois très-rafliné, de l’intrépidité, de la ruse, et prennent, pour assurer la subsistance à leurs larves, des moyens qui attestent la sollici- tude maternelle la plus énergique , unie au brigandage le plus audacieux. L'organisation des larves offre peu de diversité dans les Créo- philes. Elle sont généralement coniques. La bouche est munie de crochets cornés. La partie postérieure du corps, renflée et obli- quement tronquée, comme dans la plupart des Muscides , pré sente deux stigmates. Lorsque le terme du développement est arrivé, elles se retirent dans la terre, et s’y transforment en nymphes renfermées dans une coque ovale, formée de la peau desséchée de la larve. Les Créophiles du Nord de la France, en étendant cette région jusqu'aux environs de Paris, dont la Faune diffère peu de celle de Lille, ont offert à nos recherches tous les genres décrits par Meigen , à l'exception d’un seul , les Xystes qui appartiennent au midi de l’Europe, Quant aux espèces, nous en avons trouvé un Ci) grand nombre de celles si bien observées par ce célèbre entomo- logiste. Cependant , parmi les Tachinaires , nous en avons beau- coup qu'il nous a été impossible de rapporter à ses descriptions, ni aux individus que nous avons reçus d'Allemagne. Nous les avons aussi comparées à celles de M. Robineau Desvoidy, dans son ouvrage sur les Myodaires ; mais il leur a donné pour carac- tères des différences souvent si légères de formes ou de couleurs, qu’à moins d’avoir sous les yeux les espèces qui servent de terme de comparaison , il est rarement possible de les reconnaître. Nous pensons d’ailleurs qu’un bon nombre de ces différences ne dé- signent que des variétés individuelles. Nous avons cru reconnaître que les Créophiles se divisent na- turellement en plusieurs groupes supérieurs aux genres, et nous en avons formé sous la dénomination de sous-tribus dont chacune porte un nom emprunté au genre le plus considérable. C'est ainsi que les Muscines comprennent les mouches proprement dites, les Mésembrines, les Idies, les Stomoxes et quelques autres genres que nous avons détachés du premier. C’est de la même manière que les Tachinaires renferment les différens genres que nous avons tirés des Tachines de M. Meigen, dont la subdivision était une nécessité généralement sentie. Dans notre travail nous nous sommes aidés de celui de M. Robineau Desvoi- dy, en évitant cependant la trop grande multiplicité des genres qu'il a établis, et en cherchant à mettre cette partie des Diptères en harmonie avec celles que nous avons traitées jusqu'ici, et surtout à la hauteur des autres branches de la zoologie. (42) TABLEAU DES SOUS-TRIBUS. Style des antennes plu- meux jusqu’à l’extré- Pieds mité. Abdomen nu, ST de longueur court... HS eds MUSCINES. ù PTE Pres Style des antennes nu à es l'extrémité. Abdomen plumeux. oblong, muni de soies Piedsallongés; | au bord des segmens.. SARCOPHAGIENS AGE CATENC ES ee je ae nes ee sle nee bi DEXIAIRES. Tête large. Abdomen dé- primé. Front étroit d'. PHASIENNES. Abdomen nu. { Tête delargeur médiocre, « Abdomenarrondi, Front 7. DEMO dns . CYMNOSOMÉES. des antennes c À Abdomen étroit, cylin- nu. 2 : - Abdomen drique, voûté. Premier muni de soies. } segment allongé... OCYPTÉRÉES. Abdomen ovale ou co- nique. ............ TACHINAIRES. Sous-tribu, MUSCINES, Musenæ, /Vob. ; Muscnæ, Rob. D. Caractère essentiel : Corps ovale. Antennes à style plumeux. Yeux contigus Ÿ. Premiers segmens de l'abdomen nus. Corps assez large, ovale. Epistome et front ordinairement non saillans. Antennes allongées ; style plumeux. Yeux contigus d. Abdomen ovale, assez court ; point de soies au bord des premiers segmens. Tarses à pelottes égales 70. Première cellule posté- rieure des aîles entr'ouverte, Cette première sous-tribu des Créophiles , dont l’organisation paraît être la plus simple et la plus faible de cette famille , se rapproche des Anthomyzides et n’en diffère que par la première cellule postérieure des aîles qui tend plus ou moins à se fermer, et par les cuillerons plus développés. Elle se distingue des tribus | (143) suivantes par l'abdomen nu et raccourci , les yeux contigus dans les mâles et les tarses munis de crochets et de pelottes semblables dans les deux sexes. Ce groupe renferme les mouches proprement dites, et, par cette raison, nous pouvons les considérer comme offrant le type de ces petits êtres répandus avec tant de profusion sur la surface du globe. Ce type se modifie peu dans les Muscines, au moins en caractères assez importans pour être admis comme génériques. La trompe, ordinairement courte, épaisse et charnue, prend la forme d’un long tube corné dans les Stomoxes et les Hœmato- bies, qu'à l'exemple de M. Robineau Desvoidy nous croyons devoir comprendre dans cette tribu dont ils ne différent que par ce caractère. Les palpes s’allongent dans ce dernier genre; ils se renflent en fuseau dans les Idies, qui se distinguent encore par un épistome fort saillant. Le front, toujours fort étroit dans les mâles , l’est cependant plus ou moins : le plus souvent à fleur des yeux, il avance un peu dans les Pollénies, dont le caractère le plus distinctif consiste dans le duvet qui recouvre le thorax. Les antennes ont les deux premiers articles toujours courts, mais le troisième varie dans sa longueur ; le style en est orné d’un panache, ordinairement sur les surfaces supérieure et inférieure, mais qui manque à celte dernière dans les Stomoxes et les Idies. Enfin les ailes, dont le port est le plus souvent élargi , se rap- prochent parallèlement dans les Pollénies. Les nervures four- nissent des caractères à plusieurs genres : la première cellule postérieure s’entr'ouvre plus ou moins; elle est fermée dans quelques Idies; elle est presqu’entièrement ouverte dans les Curtonèvres , qui se rapprochent ainsi des Anthomyzides. La ner- vure transverse de cette cellule ou la partie postérieure de la nervure externo-médiaire est ordinairement concave, mais elle est droite dans quelques-uns et même convexe dans d’autres. La diversité qui règne dans la conformation des organes se répand aussi sur les couleurs. Les teintes métalliques les plus éclatantes brillent sur les Lucilies; elles s’affaiblissent dans les (144) Calliphores, passent au noir dans les Mésembrines, les Curto- nèvres ; enfin le cendré devient dans les autres la couleur domi- nante. Les habitudes qui se rapportent aux deux grands mobiles de la vie animale, la nourriture et la postérité, présentent également quelques modifications dans ces Diptères. Sous le premier rap- port , il se présente une assez grande diversité. Les Stomoxes et les Hœmatobies sont avides de sang : nous ne connaissons que trop leurs piqûres douloureuses , et combien ils incommodent les hommes et les animaux. Les mouches s’alimentent principale- ment des fluides qui transsudent du corps des bestiaux : la sueur, la salive, la sanie des plaies et autres excrétions les attirent et les rendent également importunes. Elles recherchent aussi les sucs végétaux, et c’est ce qui les fixe souvent dans nos habitations sur les substances sucrées qu’elles y trouvent. Les Pollénies se nourrissent particulièrement du suc des fruits, les Curtonèvres recherchent celui des fleurs. Les soins que prennent les Muscines pour assurer leur postérité consistent dans le choix du berceau pour leurs petits. L'instinct leur indique à cet égard tous les corps qui ont cessé de vivre, et la dissolution qui commence s'accélère tellement par l’action des larves , qu'elle semble leur être uniquemeut due. C’est ainsi que les Calliphores, les Lucilies , déposent leurs œufs sur les cadavres; les Curtonèvres sur les végétaux et particulièrement sur les cham. pignons qui se décomposent. Les autres font leur ponte sur les bouzes , les funiers. Les larves sont ordinairement coniques ; elles ont la tête munie de deux cornes charnues et la bouche armée d’un ou deux cro- chets cornés. La partie postérieure du corps est comme tronquée obliquement et présente deux stigmates. Quand le terme du dé- veloppement de ces larves est arrivé, elles cherchent un abri dans la terre et se transforment en nymphes renfermées dans une coque formée de leur peau desséchée. ATO LYS DAS aie ee eos e nfh scie) ne *amojstdo,[ uvssedap sodpeq *asno][le29 ‘AXONOLS COOP CC ***aut0s1d9 f sed quessedop qu sodçeq jo apS8uompe aduoxy, “AIQI DCE EEE ECC EC CEE EEE EEE EEE EEE EEEEEE EEE EEE 6) 19 ayanoo 7sse adutorT, “ATODAT uerq sdioo ‘auer as € np es uou ourostde paydnmpenb souuay *5298 “AVOHAITIVO :* ‘ruegres ouroystd -ue s9p oporure »°gf{ UOTE SOUUATUY se Ts ‘“HDAON ‘26 np o[drn souuaque sop ao ae »°€ 2TTAISOd 9fNff09 sa" 7 “AINATIOZ *‘*""""""""""*"""Joanp e XI ÉS91MO0 2558 SOUUAUY / "ANIMANASAN ‘tr tree mener SNA SPL) oyrano zos5e soqre s9p MMAINOLUND “rene en eeeceeeees esse ereeseesn SPOI pod per) ‘SHUNAY SAQG AVATAVL “JU T -n2s SNSSAp 2 XNAU -n[d sauuoque sep 2141S ‘SNOSSap ua 12 snssop u9 XNAUL -njd souuoque sop 2141 “2. ( 146) G.: CURTONEVRE : CurronevrA, Nob. Muscidæ vagantes, Rob. D. — Musca, Fab., Lat., Meig., Fall. Caractère : Épistome peu saillant. Antennes n’atteignant pas l'épistome; troisième article au moins triple du deuxième ; style plumeux. Cellule médiastine des ailes dépassant un peu la base de la première postérieure ; celle-ci ordinairement assez ouverte à l’extrémité de l'aile, à nervure externo-médiaire convexe en dedans. ( Pr, fig. 1, 2.) Nous formons ce genre des mouches de M. Meigen , dont la première cellule postérieure des ailes est peu rétrécie postérieu- rement, êt à nervure externo-médiaire convexe, ainsi que l'in dique le nom générique. Il se lie aux Anthomyzides, et même l’une des espèces, C. meditabunda, devrait être placée parmi ces dernières , si ce caractère ne s’y opposait pas. Les Muscides errantes de M. Robineau Desvoidy se rapportent à peu près à ce genre. Quelques autres modifications dans les nervures alaires, et dans les yeux tantôt nus, tantôt velus, donnent lieu à des divisions secondaires, Nous trouvons le plus souvent ces Muscides sur les fleurs. À. Yeux nus. B. Première cellule postérieure des ailes à nervure externo- médiaire arquée seulement vers l'extrémité, PL, 1, fig. 1, ( Ge Muscina, Rob. D.) 1. Cunronèvre des pâturages ; C. pabulorum. Cendrée. Palpes , base des antennes et extrémité de l'écusson ferrugineux. ° Musca pab., Fall. N.o 31, Meig. No 41. Muscina pab., Rob. D, No 1. Long. 4 I. Cendrée. Face et côtés da front argentés; bande frontale noire. Palpes ferrugineux. Antennes noires; base du troisième article (147) ferrugineux. Thorax à lignes noires; écusson à extrémité ferrugi- neuse. Abdomen marqueté de noir, Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes presqu'hyalines. Q@. Commune. 2. Cunronèvre des habitations ; C. stabulans. Cendrée. Palpes , extrémité de l'écusson et pieds ferrugineux. Musca st., Fall. N.o 32, Meig. N.0 42. Muscina st, , Rob. D. N.o 2. Long. 3, 4 1. Semblable au C. pab. Antennes entièrement noirâtres; quel- quefois un peu de ferrugineux à la base du troisième article. Pieds ferrugineux ; base des cuisses et tarses noirs. Ç: Assez commune , sur le tronc des arbres et les murs. 3. Cunroxèvre fungivore; C. fungivora. D'un noir bleuâtre ; extrémité de l’écusson ferrugineuse. Muscina fung. Rob. D. No 6. Long. 5 1. D'un noir bleuâtre. Face et côtés du front argentés. Antennes noires. Thorax à bandes d’un blanc cendré; écusson à extrémité testacée. Abdomen marqueté de cendré. Pieds noirs. Ailes hya- lines, à base brunûtre. | Cette espèce provient de larves qui vivent dans les champi- gnons. Environs de Paris, 4. Curronèvre ouverte ; C. aperta. Nob. Cendrée. Palpes noirs. Première cellule postérieure des ailes ouverte. Long. 3 + 1. Semblable au C. pab. Palpes et antennes entièrement noirs. Première cellule postérieure des ailes presqu'entièrement ou- verte à l'extrémité. 7 9. Environs de Lille. (148) 5. Curronèvre palpes noirs ; C. nigripalpis, Nob. Cendrée. Palpes noirs. Première cellule postérieure des ailes entr'ouverte. Long. 3 1. Semblable au C. pab. Palpes et antennes entièrement noirs. g ®. Environs de Lille. BB. Première cellule postérieure des ailes à nervure externo- médiaire arquée avant l'extrémité. PL. 1, fig. 2. (G.e Morelliæ, Rob. D. } 6. Crrroxèvrs des jardins; C. hortorum. Noir. Thorax bleuâtre, à trois bandes blanches. Abdomen ver- dûtre. Musca hort., Fall. N.o 33, Meig. No 30. Morellia agilis, Rob. D. N.o 1. Long. 4 1. D'un noir luisant. Côtés de la face et du front à reflets argen- tés. Thorax bleuâtre, antérieurement à trois bandes de reflets blancs. Abdomen verdâtre, marqueté de reflets cendrés. Cuille- rons d’un jaune brunâtre. Ailes presque hyalines. 7 9, Environs de Lille. 7. Cunronèves bleuâtre ; C. cærulescens. N3B Noir. Thorax bleuâtre, à trois bandes blanches. Abdomen bleuâtre. Morellia horticola, Rob. D. N.o 2. Long. 4 I. Semblable au C. hort. Abdomen à reflets verdâtres, métal. liques. 7 Q. Environs de Lille. 8. Curroxèvre jambes arquées ; C. curvipes. Nob. Noir. Thorax bleuâtre à trois bandes blanches. Abdomen ver- dâtre. Jambes arquées. a] Long. 5 |, ( 149) Semblable au C. Lort. Abdomen moins large. Jambes posté- rieures g fort arquées, terminées par deux soies crochues à l'extrémité ; premier article des tarses postérieurs muni de soies serrées, du côté intérieur. ÿ Q. Environs de Lille. AA. Yeux velus. C. Première cellule postérieure des ailes assez ouverte. Abdo- men arrondi. PL, 1, fig. 2.( G.° Graphomyta, Rob. D.) 9. Curroxivre tachetée ; C. maculata. Abdomen testacé Ÿ , cendré © , à taches noires nombreuses. Musca mac., Fab. S. À, N.o 14, g'. Fall. N.o 27, Meig. N.0 48. Musca vulpina, Fab. S.A, No 13. ® Graphomyia mac. Rob. D. N.o 1. Long. 4 1. d Noire. Côtés de la face et du front grisätres. Thorax à lignes blanchâtres ; côtés de l’écusson testacés. Abdomen tes- tacé; des points noirâtres sur le dos et au bord des segmens. Q Cendrée. Thorax à lignes noires. Abdomen à points noirs, Cuillerons blanchâtres. Ailes un peu brunâtres. Commune. La larve est jaune; les stigmates postérieurs sont circulaires, La nymphe est d’un brun noirâtre. 10. Curroxèvre attentive ; C. meditabunda. Cendrée. Abdomen à quatre taches noires. Musca med., Fab, S. À. N.o 68, Fall. N° 28 , Meig. N.0 49. Long. 4 1. Cendrée. Face et côtés du front blancs. Bande frontale et an- tennes noires. Thorax à lignes noires. Abdomen à quatre taches noires. Pieds noirs. Cuillerons un peu brunâtres. 7 Q Très-commune. Elle ressemble beaucoup aux Anthomyzides du G.e ÂAricie, 11. Gunrovèvne bimaculée ; C. bimaculata, Nob. Thorax noir. Abdomen cendré, Long. 4 1. ( 150 ) Face et front noirs , à légers reflets blanchâtres. Palpes et an- tennes noirs. Thorax velu, d'un noir luisant, un peu bleuâtre, à quatre bandes de reflets blancs; les extérieures interrompues. Abdomen d’un cendré jaunûtre, à reflets brunâtres; deuxième segment à Geux taches assez grandes, d’un brun noirâtre , rap- prochées. Pieds noirs. Cuillerons d'un gris jaunâtre, bordés de fauve, Ailes presqu'hyalines ; première nervure transverse un peu bordée de brun. Z. Environs de Lille. CC. Première cellule postérieure peu entr'ouverte. Abdomen ovalaire. (G.e Dasyphora, Rob. ). 12. Curronèvre des prés; C. pratorum. D'un vert grisâtre. Abdomen marqueté. Musca prat., Meig. N.0 47. Dasyphora agilis, Rob. D. N.° 1. Long. 4 L D'un vert métallique , à reflets d’un gris blanchâtre. Face ar- gentée. Antennes noires. Thorax à lignes noires. Abdomen mar- queté de cendré. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes presqu’hya- lines. Assez commune. G.e MÉSEMBRINE , MESsEBRINA. Mesembrina, Meig., Rob. D.— Musca., Linn., Fab. , Fall. — Eristalis, Fab. S. A. Caractère : Corps large. Palpes assez épais. Épistome peu sail- lant. Antennes n’atteignant pas l'épistome ; deuxième article un peu onguiculé ; troisième triple ou quadruple du deuxième ; style plumeux. Piedsassez velus. Cellule médiastine des ailes allongée, dépassant de beaucoup la base de la première postérieure ; celle- cientr'ouverte à l'extrémité de l'aile, à nervure externo-médiaire convexe en dedans. PL, 1, fig. 3. Ce genre se rapproche des Curtonèvres par les nervures des ailes ; il s'en distingue par la forme plus large du corps, les ( 102) palpes plus épais, les pieds velus. Les deux espèces connues en Europe sont assez remarquables par leur grandeur et par l’habi- tude de rechercher les rayons les plus chauds du soleil , en se tenant le plus souvent sur le tronc des arbres à l'heure de midi, d'où dérive le nom que M. Meigen leur a donné. M. Robineau Desvoidy soupconne que les Mésembrines sont vivipares comme les Sarcophages ; cependant jusqu’à ce que des observations positives confirment cette opinion , l’analogie doit nous faire croire qu’elles sont ovipares comme les autres Mus- cines. Quoiqu'il en soit, les larves vivent dans les bouzes. 1. Mésemgrine de midi ; M, mertdiana, Meig. Nor, Rob. D. No 1. Noire. Presque nue. Musca mer. Linn. Faun. S. 1827, Fab. S. À. No 3, Fall. N.o 30. Long. 5,6 I. D'un noir luisant. Côtés de la face dorés et anguleux. Base du style des antennes fauve. Cuillerons et base des ailes ferrugi- neux. ÿ 9. Commune, sur les troncs d'arbres. 2. Méseusrixe à moustache ; M. mystacea, Meig. N.o 2, Rob, D. N.o 3. Noire. Thorax à duvet jaune. Musca myst., Linn. Faun. S. 1793, Fall. N.o 29. Eristalis opiarius , Fab. S. A. No 1. Long. 6, 7 1. Noire , velue, Palpes épais, testacés. Deuxième article des an- tennes et base du style testacés. Thorax à poils jaunes ; bord pos- térieur et écusson à poils noirs Les deux derniers segmens de l'abdomen à poils d'un gris blanchâtre. Cuillerons noirâtres. Ailes grises, à base jaune Z @. Rare. ; ( 152) G.e POLLENIE, Porxexu. Pollenia; (Muscidæ tomentosæ ), Rob. D., Musca, Fab., Meig., Fall. Caractère : Face un peu renflée. Épistome peu saillant. An- tennes assez courtes , n’atteignant guères que le milieu de la face; deuxième article onguiculé; troisième double du deuxième; style ordinairement plumeux. Thorax couvert de duvet. Ailes presque couchées ; première cellule postérieure ouverte un peu avant l’ex- trémité, quelquefois fermée, à nervure externo-médiaire ordinai- rement concave en dedans. Pl, 1, fig. 4,5. Les Pollénies qui représentent les Muscides tomenteuses de M. Robineau Desvoidy, et dont la Musca rudis de Fabricius est le type, se distinguent de tous les genres de leur tribu par un ensemble de caractères qui en font un groupe très-naturel ; nous les reconnaissons facilement à la briéveté relative de leurs an- tennes , à la convexité de la face , au port des ailes, au duvet qui recouvre le thorax et auquel s’attache souvent le Pollen des fleurs. Plus souvent ce duvet, très-peu adhérent au corps , dis- paraît, et il en reste à peine quelques vestiges sur les flancs. Ce genre présente deux légères modifications dans les nervures des ailes , la première cellule postérieure étant entr'ouverte dans quelques espèces et fermée dans les autres. Les Pollénies sont au nombre de nos mouches les plus com- -munes ; nous les trouvons surtout en automne sur les fleurs, les fruits, les troncs d'arbres, les murs, la terre et même dans nos habitations. A. Première cellule postérieure des ailes entr'ouverte, PZ +, fig. 4 (G.e Pollenia, Rob. D.) 1. Porréne rude; P. rudis, Rob. D. No 4. Abdomen verdâtre, marqueté de blanchâtre. Antennes noires, à base testacée. Ailes brunâtres @. Musca rud. Fab. S. À. N.o 16, Fall. N.o 24, Meig. No 28. (11539) Long, 4 1. Noire. Face d'un brun grisâtre. Côtés du front blanchâtres. Base des antennes testacée. Thorax à duvet jaune et reflets cen- drés. Abdomen un peu verdâtre, marqueté de blanc cendré. Cuillerons brunâtres ÿ , blancs @. Ailes un peu brunâtres Ÿ. Très-commune. Elle varie. 2. Pouénie bleuâtre; P. cærulescens, Nob. Abdomen bleuâtre, marqueté de blanchâtre. Aïles pres- qu’hyalines. Long. 4 ? 1. Semblable au P. rud. Abdomen bleuâtre. Cuillerons blan- châtres 7. Ailes presqu'hyalines 7 ; première cellule postérieure entr'ouverte plus près de l'extrémité de l'aile. Environs de Lille. 3. Porréns fulvicorne; P. fulvicornis, Rob. D. No 1. Abdomen cendré verdâtre, marqueté de noir. Antennes fauves. Long. 4 1. Semblable au P. rud. Antennes fauves. 7 Q. Commune. 4. Pouréue fossoyeur; P. vespillo. Abdomen vert ou bleu, non marqueté. P. pubescens. Rob. D. N.o 14. Musca vesp. Fab. S. À. N.0 39, Meig. N.o 27. Long. 31, 41. Semblable au P. rud. Abdomen d’un vert ou bleu métallique obscur , non marqueté, 7 Q. Commune. M. Robineau Desvoidy rapporte le P, vespillo au M. lanio ou atramentaria qui ont la première cellule postérieure des ailes fermée. 9. Porréne rufpalpe ; P, rufipalpis, Nob. Abdomen verdâtre , marqueté de blanchâtre. Palpes fauves. Long. 251. 20 (154) Semblable au P.rud. Palpes fauves. Antennes entièrement noires ; troisième article proportionnellement plus court, Cuille- rons jaunâtres ©. Ailes d’un gris roussâtre pâle; première cel- lule postérieure entr’ouverte à l'extrémité de l’aile Q. Environs de Lille. AA. Première cellule postérieure fermée. PL. r, fig. 5. (G.e Nüellia, Rob., D.) 6. PoizéËne atramentaire; P. atramentaria. Abdomen bleuâtre, à ligne dorsale noire et taches cendrées. Antennes noires, à base ferrugineuse. Musca atr. Meig., N.0 26. Long. 3, 4 1. Noire. Face d’un brun grisâtre. Côtés du front blanchâtres. Les deux premiers articles des antennes ferrugineux. Thorax à duvet jaune, déprimé postérieurement. Abdomen d’un noir bleuâtre , à ligne dorsale noire et taches transverses de reflets cendrés. Cuillerons jaunâtres. Ailes brunâtres. 7 Q. Assez commune. 7. Pouséne ruficorne; P, ruficornis. wt£ Abdomen olivâtre, un peu cendré. Antennes fauves. Nüitellia vespillo, Rob., D., N.o 1. Lons. 3, 4 1. Semblable au P. atr. Antennes fauves. Abdomen brun, un peu olivâtre, à légers reflets d’un cendré obscur. Ailes un peu jaunâtres. 7 Q. Environs de Paris. 8. Pozréne variée ; P. varia. ; Abdomen olivätre, à ligne dorsale noire et taches cendrées. Antennes noires, à base ferragineuse, Nervure transverse des ailes à peine fermée. Musca varia, Meig. N.0 20. Long. 2,31. (655) Semblable au P, atr. Première cellule postérieure moins fer- mée. f Q. Environs de Lille. 9- PorsénE naine; P. zana. D'un noir luisant. Antennes fauves, Nitellia nan., Rob., D., N.0 2. Long. 1 = 1. Sewblable au P, atr. D'un noir luisant. Antennes fauves. Abdomen à reflets cendrés. Environs de Lille, 10. PozémE pédiculée; P. pediculata, Nob. Noire. Abdomen marqueté de blanchâtre. Ailes roussâtres ; première cellule postérieure pédiculée. Long. 2 + 1. Noire. Face à duvet blanchâtre et côtés d’un testacé obscur. Front bordé de cendré. Les deux premiers articles des antennes testacés. Thorax à reflets blanchâtres, sans lignes. Abdomen marqueté de blanchâtre. Cuillerons d’un blanc jaunûtre. Ailes un peu roussâtres, surtout au bord des nervures ; première cellule postérieure terminée par un pédicule. ®. Environs de Lille. G.e MOUCHE, Musca. Musca, Linn., Geoff., Fab., Lat., Meig., Fall, — Muscidæ armentariæ , Rob. D. Caractère : Epistome peu saillant. Antennes atteignant à-peu- près l’épistome ; deuxième article peu onguiculé; troisième au moins triple du deuxième; style plumeux. Première cellule pos- térieure des ailes entr’ouverte près de l'extrémité de l’aile, à nervure externo-médiaire un peu concave en dedans. Nervure transverse située vis-à-vis l'extrémité de la cellule médiastine ; discoidale à nervure transverse droite. P2. 1, fig. 6. Ge genre, dans lequel Linnée comprenait non seulement ( 156 ) l'immense famille des Muscides, mais encore les Syrphides , les Dolichopodes, les Anthraciens, les Rhagionides et les Stratio- mydes , est arrivé, par l'effet des divisions que la connaissance plus approfondie des organes a introduites successivement dans Ja classification, à ne contenir que la Mouche domestique et quelques espèces voisines. Cet insecte, qui a été considéré comme le type de tant d’autres, et dont le nom si vulgaire, depuis la plus haute antiquité, a reçu des acceptions si variées, paraît maintenant dégagé de tout ce qui lui est étranger. Plus ou moins rapprochées des genres précédens, les mouches diffèrent parti- culièrement des Pollénies par les antennes plus allongées , la face non renflée , le thorax sans duvet et les ailes écartées. Ce genre, malgré toutes les soustractions qu'il a éprouvées, présente encore dans les organes quelques modifications qui sont devenues pour M. Robineau Desvoidy des caraetères de nou- veaux coupes génériques. Les mouches sont, avec les Stomoxes, les seules Muscines parasites. Quoiqu'’elles ne soient pas armées, comme ces dernières, d’une trompe aigüe qui pénètre jusqu'au sang; et qu’elles se bornent à humer les substances liquides répandues à la surface des corps, telles que la sueur et la sanie des plaies, elles se rendent cependant très-importunes et tourmentent fort les bes- tiaux. Dans nos habitations, où elles se réfugient en si grand nombre aux approches de l'hiver, elles se jettent sur tout ce qui peut leur servir d’aliment, et particulièrement sur le sucre, qu'elles délayent pour le sucer, en y répandant une espèce de salive. Les larves se développent dans le fumier, Elles sont blanches, allongées, coniques, tronquées postérieurement. Leur bouche est munie de deux crochets écailleux, noirs, qui semblent n’en former qu’un, et sous lesquels on distingue deux petites cornes charnues. Les premier et dernier segmens du corps sont munis chacun de deux stigmates bruns ct arrondis. Peu de jours suflisent (157) à ces larves pour arriver au terme de leur développement. Les nymphes sont brunes, ovales. Plusieurs générations se succèdent pendant la belle saison. À. Style des antennes plumeux en dessus et en dessous. (G.° Musca, Rob., D.) 1. Moucue domestique; M. domestica , Linn. Faun. S. 1833, Geoff., Fab. S. À. No 18, Lat. Gen. 4, 345, Meig. No 3r, Fall. N.o 26, Rob. D. No 10. Cendrée. Front jaune. Abdomen cendré, marqueté de noir. Long. 3 1. Cendrée. Face noire, à côtés jaunâtres. Front jaune, à bande noire. Antennes noires, Thorax à lignes noires. Abdomen mar- queté de noir, pâle en dessous ; côtés d’un jaune transparent ÿ. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes claires > à base jaunâtre. Très-commune. 2 Moucue bovine; M. bovina, Rob. D. N.o 9. Cendrée. Front blanc. Abdomen à bande noire. Long. 3 1. Semblable à la M. dom. Côtés de la face et du front blancs. Abdomen à bande dorsale noire ; point de jaune sur les côtés #. Très-commune. Elle se jette sur les narines , les yeux, les plaies des bestiaux. 3. Moucur corvine; M. corvina, Fab. S, A. No 49 d': Meig. N.o 32, Fall. N.o 25, Rob. D. N.o 4. Cendrée. Front argenté. Abdomen ferrugineux 7. M. ludifica © , Fab. S. A. No Ta Long. 3 1. Semblable à la M. dom. Face et côtés du front argentés. Abdomen ferrugineux ? , marqueté de blanc; premier segment et ligne dorsale noirâtres, cendrée. $ marquetée de noir et de cendré, Très-commune dans les lieux humides. ( 158 ) 4. Moucue face dorée ; M. aurifacies, Rob. D. N.9 2, Cendrée. Front rouge. Abdomen testacé. Long. 3 1. Semblable au M. dom. Côtés de la face d'un rouge doré. Bande frontale rouge. Abdomen testacé, à reflets et ligne dorsale noirâtres d. Environs de Paris. 5. Movcx latérale ; M. lateralis, Nob. Cendrée. Front blanc, Premier segment de l'abdomen testacé, Long. 3 1. Semblable à la M. dom. Gôtés de la face et du front blancs. Abdomen @ à premier segment testacé, ainsi que les côtés du second Q@. Environs de Lille. AA. Style des antennes plumeux en dessus, n'ayant que quelques poils en dessous. Corps d’un vert obscur. B. Trompe assez menue. Abdomen hémisphérique. Yeux velus. Ailes très-hyalines. (G.° Plaxemya, Rob. D.) 6. Moucue vitripenne ; M, vitripennis, Meig. No 38. Verdâtre. Front argenté. Abdomen testacé. Plaxemya sugillatrix, Rob. D. No 1, Long. 2,211. D'un vert obscur. Face et côtés du front argentés ; bande frontale et antennes noires. Yeux pourprés. Thorax d’un noir verdâtre ou bleuâtre. Abdomen testacé , transparent , à bande dorsale noire un peu bronzée. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes hyalines @. Environs de Paris. Baumhauer l’a prise à Fontainebleau. Elle est assez commune dans le midi. Elle poursuit les bœufs. BB. Trompe assez épaisse. Yeux nus. ( G.° Byomya, Rob., D.) 7. Moucue bourreau ; M. carnifex. Verdâtre. Front argenté, Segmens de l'abdomen bordés de noir. Byomya carn., Rob. D. No 1. Long. 31 * ( 159 ) D'un vert métallique obseur , à léger duvet cendré. Face et côtés du front argentés; bande frontale et antennes noires. Seg- mens de l'abdomen bordés de noir. Pieds noirs. Ailes hyalines , à base jaunâtre. Environs de Paris, sur les bœufs. G.e CALLIPHORE , Carrrpnora. Calliphora ( muscidæ cœruleæ), Rob.D. — Musca, Linn., Fab. , Lat., Meig. , Fall. Caractère : Épistome saillant, Antennes atteignant à-peu-près l’épistome. Troisième article quadruple du deuxième ; style plu- meux. Abdomen hémisphérique. Première cellule postérieure des ailes entr'ouverte peu avant l'extrémité de l’aile , à nervure externo-médiaire coudée à angle tantôt droit, tantôt obtus, nervure transverse oblique, située avant l’extrémité de la cellule médiastine. PL. 1, fig. 7. La grosse mouche de la viande est le type de ce genre qui, fort voisin du précédent , en diffère cependant par la saillie de l’épistome , la longueur du troisième article des antennes et par de légères modifications dans les nervures des ailes. De plus, la couleur azurée, qui est la livrée de ce groupe, est encore un caractère distinctif; enfin les habitudes sont également différentes. Les Calliphores recherchent particulièrement la chair des annnaux morts pour y déposer leurs œufs, et c’est ce qui les rend si nui- sibles dans les abattoirs et les boucheries. Elles se jettent aussi sur les bouzes. Les larves sont blanches, coniques , tronquées obliquement. La tête est munie de deux cornes charnues , obtuses, et de deux crochets bruns, écailleux. Entre ces derniers, on apercoit une pointe menue, également écailleuse. Les deux stigmates anté- rieurs sont situés de chaque côté du premier segment. À Ja partie postérieure du corps, se trouvent, de chaque côté, trois stig- mates placés dans une tache brune, arrondie. La partie supé- ( 160 ) rieure de l'extrémité du corps présente onze pointes rangées en rayons. Ces larves atteignent en sept ou huit jours le terme de leur développement ; elles entrent alors dans la terre et passent à l’état de nymphes, dans lequel peu de jours leur suffisent pour arriver à l’état adulte. A. Nervure externo-médiaire arquée. (G.° Calliphora, Rob. D.) 1. Cazurnore de la viande ; C. vomitaria, Rob. D., N.o 5. Palpes ferrugineux. Joues à poils noirs. Cuillerons noirs, Musca vom. Linn. Faun. S. 1831. M. carnivora, Fab. S. À. N° 5. M. erythrocephala, Meig. N.0 22. M. No 59, Geoff. 2, 524. Réaum. 4, Lat. 12, 24. Long. 3, 6 1. Palpes ferrugineux. Face noire au milieu , testacée à l’épistome et sur les côtés ; joues testacées à poils noirs, reflets blancs et bord postérieur noir. Front à côtés blanchâtres et bande noire. Antennes noirâtres; extrémité du deuxième article et base du troisième testacées, à refletsblanchâtres.Thorax d’un noir bleuâtre à reflets blanchâtres et lignes peu distinctes. Abdomen bleu, à reflets blancs. Pieds noirs. Cuillerons noirs, bordés de blanc. Telle est la description de la mouche commune de la viande en France. Il paraît qu’en Allemagne c'est l'espèce suivante, et M. Meigen lui en a donné le nom. 2. Carenonr tête rouge; C. erythrocephala. ” Palpes ferrugineux. Joues à poils orangés. Cuillerons noirs. C. fulvibarbis, Rob. D. No 1. Musca vomitaria, Meig. N.o 21, Fall. No 22. Long. 6, 7 1. Semblable au C. vom. Face noirâtre, à côtés blanchâtres. Joues d’un gris noirâtre , couvertes de poils orangés. d Q. Peu commune. ( 161 ) 3. Cauuone naine ; C. nana, Rob. D. No ro. Face brune. Abdomen bleu de ciel. Long. 2 51. Semblable au C. vom. Face d’un brun jaunâtre, Abdomen d’un bleu de ciel. Environs de Paris. 4. Cazuruore scutellaire ; C. scutellata, Nob. Ecusson postérieurement testacé. Abdomen d’un bleu violet. Long. 5 1. s Semblable au C. vom. Moitié postérieure de l’écusson testacée. Abdomen d'un bleu violet. Ÿ. Environs de Lille. AA. Nervure externo-médiaire droite après le coude. Abdomen moins arrondi. Style des antennes moins plumeux. ( G.° Melinda, Rob. D.) 5. Cazuwuore indigo ; C. cærulea. D'un bleu indigo. Face et palpes noirs. Guillerons blancs. Melinda cær., Rob. D. N. 1. Musca cær., Meig. N.o 23. Long. 3 1. D'un bleu indigo. Face noire, à reflets blanchâtres. Palpes, antennes et pieds noirs. Cuillerons blancs 7 Q. Assez commune. 6. Cauzirnone azurée ; C. azurea. D'un bleu violet. Face et palpes noirs, Cuillerons blancs. Melinda azur., Rob. D. N.o 4. Musca az., Meig. N.o 24, Fall. N.o 19. Long. 4 1. Semblable au C. cær. D'un bleu violet 7. Thorax antérieur à quatre taches de reflets blancs #. Environs de Lille. 7. Cazmrnore gentille ; C. gentilis. ( 162 ) D'un bleu indigo. Face et palpes noirs. Cuillerons noirâtres. Melinda gent., Rob. D. N.o 7. Long. 2 +1. Semblable au C. cær. Guillerons et ailes noirâtres. Environs de Paris. 8. Carsrnore rufpalpe; C. rufipalpis, Nob. Thorax noir. Abdomen vert. Palpes fauves. Long. 3 1. Palpes fauves. Tête noire, à reflets cendrés , particulièrement sur les joues. Thorax noir, à duvet blanchâtre ; écusson à reflets verts. Abdomen d’un vert métallique, à reflets blancs. Pieds noirs, Cuillerons blancs. Ailes un peu roussâtres au bord des nervures ®. Environs de Lille. Ge LUCILIE, Lucrrra. Lucilia (Muscidæ metallicæ ), Rob. D, — Musca, Linn., Fab., Lat., Meig., Fall. Caractère : Tête très-déprimée, Epistome peu saillant. An- tennes atteignant à-peu-près l’épistome; troisième article qua- druple du deuxième ; style très-plumeux. Abdomen ordinairement sphérique. Première cellule postérieure des ailes entr'ouverte peu avant l'extrémité de l’aile, à nervure externo-médiaire peu arquée, quelquefois droite. PL 1, f18. 8. Ce genre, dont le type est la mouche César de Linnée , se dis- tingue entre toutes les Muscides par l'éclat des couleurs. L'or, l'émeraude, le saphir, ont été prodigués à ces brillans insectes s qui sont répandus avec profusion sur toute la surface du globe. Nous les voyons sur nos fleurs, sur nos fruits, mais particulière- ment sur tous les êtres qui ont cessé de vivre et dont ils paraissent destinés à hâter la décomposition, en même temps qu'ils en re- vêtent les tristes débris de tout l'éclat de leur riche livrée. Indépendamment du caractère que fournit cet éclat métal- (16) lique pour distinguer les Lucilies des autres Muscines , les organes en présentent quelques autres, assez légers à la vérité, mais qui justifient l'établissement du genre. C’est avec les Calliphores qu’elles ont le plus de rapport; elles n’en diffèrent guères que par la tête plus déprimée , l’épistome sans saillie, par le panache des antennes plus élargi et par la nervure transverse de la pre- mière cellule postérieure des ailes qui est beaucoup moins arquée et quelquefois droite. Plusieurs légères variations diversifient l’organisation des Lu- cilies. L’abdomen ordinairement court est un peu allongé dans quelques-unes. La nervure transverse dont nous venons de parler est tantôt concave et tantôt convexe. Cette dernière modification est propre à plusieurs espèces qui vivent plus particulièrement sur les cadavres , tandis que les autres sont plus ou moins copro- phages et recherchent les débris végétaux, À. nervure externo-médiaire concave, quelquefois droite. B. Abdomen court. Épistome un peu saillant. Nervure trans- verse presque droite. ( G.e Lucilia, Rob. D.) C. Palpes fauves. 1. Luce César, L. Cæsar. Rob. D., No 1. D'un vert doré. Épistome rougeâtre, Joues blanches. Musca Cæs., Linn. Faun. S. 1828, Fab. $. À. No 26, Lat. Gen. 4. 345, Meig. N.o 1, Fall. No 1. 7 Long. 3, 4 1. D'un vert doré. Palpes ferrugineux. Épistome d’an rougeâtre pâle. Joues blanches. Face et côtés du front blancs, à reflets noirâtres ; bande frontale noirâtre. Antennes brunes. Pieds noirs Ÿ Q. Comuune. 2. Luc pubescente ; L.pubescens , Rob. D, N.o 6. D'un vert doré à reflets blancs. Long. 34,41. Semblable à la L. Gæs. D'un vert un peu bleuâtre. Devant du ( 164 ) thorax et abdomen à duvet blanc; premier segment et ligne dorsale sur le deuxième noirs . Cuillerons blancs. @ ? Environs de Lille. 3. Luca saphir ; L. sapphirea, Rob. D., N.o 33. D'un bleu verdâtre. Antennes et pieds brunâtres. Nervure transverse des ailes droite. Long. 3 1. Semblable à la L, Cæs. D'un bleu verdâtre. Face et antennes d’un brun fauve. Abdomen d’un bleu de saphir. Pieds d’un brun fauve. Cuillerons et ailes un peu brunâtres ; nervure tranverse de la première cellule postérieure droite. Environs de Paris. 4. Luaur fuscipalpe; L. fuscipalpis, Nob. D'un vert bleuâtre. Antennes et pieds noirs. Nervure transverse des ailes droite. Long. 3 1. Semblable à la L. Cæs. D'un vert bleuâtre. Palpes d'un fauve obscur. Face et front noirs, à côtés argentés. Antennes noires. Thorax d'un vert doré sur le dos. Pieds noirs. Nervure transverse des ailes droite ÿ. Environs de Lille. CC. Palpes noirs. 5. Luce cornicine, L. cornicina, Rob. D. No 16. D'un vert doré. Joues noires. Musca corn. Fab. S. A. N.o 2, Meig. N.o 2, Fall. N.o 21. Long. 4 1. D'un vert doré, à reflets bleuâtres. Face et côtés du front blancs à reflets noirâtres, Joues, bande frontale, antennes et pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes grisâtres. 4 ©. Commune. G. Luce royale, L. regalis. D'un vert doré. Joues noires. Premier segment de l'abdomen obscur. ( 165 ) Musca reg. Meig. N.0 6. Long. 3 1. Semblable à la L. corn. Moins luisante. Front un peu plus large 7. Premier segment de l’abdomen plus obscur. Q. Environs de Lille, 7. Lu illustre, L, tllustris. D'un vert doré. Joues blanches. Musca ill. Meig. N.0 7. Long. 3, 4 I. Semblable à la L. corn. Joues d’un blanc grisâtre. Premier segment de l'abdomen plus obscur. 4 ®. Environs de Lille. 8. Lucie splendide ; L. splendida. D'un vert doré. Joues blanchâtres. Base et incisions de l’abdo— men noirâtres, Musca spl., Meig. No 11. Long. 3 I. Semblable à la L. corn. D'un jaune doré, à reflets bleuâtres. Joues blanchâtres. Front blanc, à ligne noire g', noir luisant, à bande mate ®. Premier segment et bord des autres noirs, surtout dans le mâle. Cuillerons noirâtres 7 Q. Environs de Lille. Je crois qu'il faut rapporter à l'espèce sui- vante la L. splendida de M. Rob. D. parce qu'il lui donne un front vert. 9- Luaurs cæsarion ; L. cæsarion. D'un vert doré. Joues et front verts ou bleus. L. viridescens, aurulans et splendida? Rob. D. Nos 20, 21 et 17. Musca cæs., Meig. N.o 14. Long. 3, 4 1. Semblable à la L, corn. Joues et côtés du front verts ou bleus Ÿ Q. ( 166 ) Commune aux environs de Lille. Il y a des individus d’un bleu violet. 10. Luce ardente; L. calens, Rob. D. N.o 24. D'un vert doré. Front vert. Abdomen à incisions noires. Long. 31, 4211. Semblable à la L. corn. Face argentée. Gôtés du front verts. Bord des segmens de l'abdomen noirs et enfoncés. Z Q@. Environs de Paris. 11. Luce écusson bleu; L. scutellata. Nob. D'un vert doré. Écusson bleu. Long. 2 1. Semblable à la Z, corn. Ecusson d’un bleu violet. Nervure transverse des ailes droite. Q®. Environs de Lille. BB. Corps un peu allongé. Épistome non-saillant, Antennes peu allongées. Abdomen à poils très-courts. Nervure transverse des ailes assez arquée. ( G.e Phormia , Rob. D. ) 12. Luce reine ; L. regina. D'un vert doré. Palpes ferrugineux. Face blanche. Antennes fauves. Musca reg. Meig. No 16. Phormia reg. Rob. D. No 2. Long. 4,421. D'un vert doré obscur. Palpes ferrugineux. Face argentée à reflets noirâtres. Antennes d’un fauve brunâtre. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes hyalines. 7 ©. Assez rare. 13. Luce face fauve; L. fulvifacies. D'un vert bleuâtre. Face fauve. Phormia fulv. Rob. D. N.0 4. Long. 4 1. Semblable à la L. reg. D'un vert bleuâtre. Côtés de la face fauves. Devant du front rougeûtre. Q. ( 167) Environs de Paris. AA. Nervure externo-médiaire convexe. Antennes peu allon- gées. (G.e Pyrellia, Rob. D.) 14. Luc des cadavres ; L. cadaverina. D'un vert doré. Cuillerons et ailes brunâtres. Musca cad, Linn. Faun. 1829, Fab. S. A.N.o 30, Meig. No 19, Fall. N.o 35. Pyrellia usta. Rob. D. N.o 3. Long. 2,211. D'un vert doré. Palpes noirs. Face noire, à côtés argentés. Front noir, bordé de blanc @. Pieds noirs. Cuillerons brunâtres. Aïles un peu enfumées. ÿ Q. Commune. 15. Luce enflammée; L. rgnita. D'un vert doré. Thorax bleu. Cuillerons noirâtres 7, blanes ©. Aïles brunâtres. Pyrellia ign. Rob. D. No 5. Long. 221. Semblable à la L. cad. Thorax bleu, Cuillerons noirâtres y blancs ©. Ailes un peu ferrugineuses. Assez rare. Ce n’est peut-être qu’une variété du cadav. 16. Luce sereine; L. serena. D'un vert doré. Cuillerons blancs. Pyrellia calida , bicolor. Rob. D. Nos 6,8. Long. 2 +1. Semblable à la L. cad. Cuillerons blancs. Ailes hyalines ÿ Q@. Assez rare, 17, Luce violette; L. violacea, Nob. Thorax vert, à bandes blanches. Abdomen violet. Long. 4 1. Semblable à la L. cad. Côtés du front blanchâtres comme ceux de la face Q. Bande frontale un peu rougeâtre antérieure- ment. Thorax vert, à reflets violets, et antérieurement à bandes ( 168 ) de duvet blanc. Abdomen d’un beau violet, Balanciers blancs. Aïles hyalines Q. Environs de Lille. 18. Luc yeux laineux ; L. ercophthalma, Nob. D'un bleu violet. Yeux velns. Ailes hyalines. Long. 4 1. Semblable à la L. cad. Yeux velus. Thorax d’un bleu violet , à légers reflets verts , et bandes blanchâtres au bord antérieur. Abdomen d'un bleu verdâtre. Guillerons blancs. Aïles hya- lines F7. Environs de Lille. C'est peut-être le mâle de la précédente. 19. Luce yeux velus; L. lasiophthalma, Nob. D'un vert doré. Yeux velus. Ailes brunûtres. Long. 4 1. Semblable à la L. cad. Yeux velus. Thorax vert, à bandes cuivreuses , antérieurement à bandes de duvet blanc. Abdomen d’un vert doré. Cuillerons fauves. Ailes un peu brunätres ÿ. Environs de Lille. Ge IDIE, Ipra. Idia, Meig., Lat. Fam. Nat. , Rob. D. ( Muscidæ rostrate ). Caractère : Trompe un peu allongée. Épistome saillant, ros- triforme. Palpes dilatés. Antennes assez courtes, n’atteignant que le milieu de la face; style plumeux ordinairement en des- sus seulement. Première cellule postérieure des ailes ordinaire- ment entr’ouverte, à l'extrémité de l'aile, à nervure externo- médiaire convexe en dedans. PL. 1, fig. 9. Les Muscines qu'il nous reste à décrire présentent un dévelop- pement plus ou moins considérable dans l’organe de la nutrition. Dans les Idies , il se manifeste par la dilatation des palpes et par la saillie rostriforne de l’épistome , sous lequel la trompe s’al- longe un peu, en conservant la forme épaisse et charnue. Elles sont à peu près dans cette tribu ce que les Rhingies sont parmi ( 169 ) les Syrphies. Nous verrons ensuite dans les Stomoxes la trompe s’allonger davantage, s’atténuer, prendre la nature écailleuse et devenir une arme offensive. Dans les unes et les autres le déve- loppement de cet organe est accompagné d’une modification des antennes dont le style n’offre de panache qu’en dessus seulement, particularité qui fortifie l’analogie que nous trouvons entr'elles. Ces Muscines ont d’ailleurs les caractères essentiels et le faciès propres à leur tribu. Les Idies sont propres aux climats méridionaux ; cependant l'espèce que nous décrivons étend sa sphère jusqu’à Paris. 1. Toi fasciée ; I. fasciata, Meig, N.o 1, Rob. D, N. 6. Noir. Abdomen à bandes fauves. Long. 3 + 1. D'un noir verdâtre. Face d’un noir luisant. Thorax à bandes blanchâtres. Abdomen à deux ou trois bandes fauves , interrom- pues Ÿ', quelquefois nulles ou remplacées par des taches 9, Jambes postérieures rougeâtres. Elle a été trouvée à Paris, G.e STOMOXE, Sromoxys. Stomoxys , Geoff., Fab., Lat., Meig., Fall., Rob. D. — Conops, Linn. Caractère : Trompe solide, menue, allongée ; lèvres terminales petites ; Palpes ne dépassant pas l’épistome. Troisième article des antennes triple du deuxième; style plumeux en dessus. Première cellule postérieure des ailes assez ouverte à l'extrémité. PZ. 1, fig. 2. La trompe de ces Diptères, si connue par l’importunité qu’elle exerce sur nous, semble les exclure de cette tribu. Longue, menue, de nature cornée, ct terminée par des lèvres à peine distinctes, elle contraste entièrement avec celle des autres Mus- cines ; aussi les Stomoxes en furentls toujours séparés dans la classification. Linnée les plaçga parmi les Conops, Geoffroy les 22 (170) constitua en genre et leur donna leur nom. M. Latreille en éta- blissant les familles, en fit des Conopsaires, M. Meigen, des Stomoxydes, et M. Fallèn, des Hematomyzides. Cependant, à l'exception de la trompe, il y a les plus grands rapports entre ces Diptères et les Muscines. Les autres organes, le faciès, l’ins- tinct qui leur fait rechercher nos habitations , le berceau qu'ils donnent à leurs larves, sont les mêmes. La ressemblance entre le Stomoxe et la mouche vulgaire est telle qu’il faut pour ainsi; dire être entomologiste pour savoir que ces deux êtres ne sont pas identiques, et pour ne pas croire encore que la mouche qui nous pique en été cesse de nous importuner en automne, Il n’y a donc de différence que dans la trompe, et quelle que soit l’im- portance de cet organe sous le rapport de ses fonctions, il n’est plus possible, dans l’état actuel de la science, de le considérer comme caractère essentiel. Dans la plupart des familles naturelles de Diptères , il faut nécessairement admettre des genres qui diffèrent entr'eux par de semblables différences de la trompe, et pour n'en donner qu'un seul exemple, les Pangonies ne ressemblent pas plus aux autres Tabaniens à cet égard que les Stomoxes aux mouches, Je crois donc que ces deux derniers genres doivent être réunis dans la même tribu , ainsi que l’a fait M. Robineau Desvoidy. Nous ne connaissons que trop les habitudes de ces Diptères qui sont au nombre de nos parasites. Quant à leurs larves, elles éclosent et vivent dans les bouzes et les fumiers. 1. Sromoxe piquant; S. calcitrans, Geoff. N.o 1, Fab. S. A. No5,Lat. Gen. 4, 338, Meig. N.o 3, Fall. N.o 3, Rob. D. No 1. Cendré : Abdomen à taches dorsales et latérales brunes. Conops calc. Linn. Faun. S. 1900. È Long. 3 1. Cendré. Palpes fauves. Face et côtés du front d’un blanc gris jaunâtre ; bande frontale et antennes noirâtres. Thorax à lignes (171) noires. Abdomen à taches dorsales et latérales brunes. Pieds noirs ; base des jambes fauve. Cuillerons blanchätres. Ailes claires. 7 Q. Très-commun. 2. Srowoxe perçant ; $. pungens , Rob. D. N.o 4. Cendré. Abdomen à taches dorsales brunes. Long. 3 1. Semblable au S. calc. Abdomen seulement à taches dorsales brunes. Ailes un peu jaunâtres. Environs de Lille. (Le mâle) c'est peut-être une simple variété du calc. G.e HÆMATOBIE, Hæmarogra. Hæmatobia, Rob.D.— Stomoxys, Fab., Lat., Meig., Fall. — Conops, Linn. Caractère : Tête peu déprimée, presque sphérique. Trompe solide , menue, allongée ; lèvres terminales petites. Palpes aussi longs que la trompe. Troisième article des antennes double du deuxième ; style plumeux en dessus, Première cellule postérieure des ailes assez ouverte à l'extrémité, PL. 1, fig. 2. Les Stomoxys irritans et stimulans de M. Meigen se distinguent singulièrement de l'espèce commune par la longueur des palpes qui atteignent l'extrémité de la trompe. Cette différence a déter- miné M. Robineau Desvoidy à les placer dans un genre particulier que nous croyons devoir adopter, en ajoutant à ce caractère ceux tirés de la briéveté relative du troisième article des antennes et de la forme plus épaisse de la tête. Les Hæmatobies doivent leur nom à leur soif pour le sang; mais elles n’attaquent que les animaux et ne paraissent jamais dans nos habitations. Nous les trouvons aussi sur les fleurs. 1. Hamarose stimulante ; H. stimulans. Cendrée. Abdomen à ligne dorsale et taches noires. Pieds noirs. Stomoxys st. Meig. N.0 4. (172) H. irritans, Fab. S. À, No 10, Fall. N.o 4. Long. 5 1. Cendrée. Palpes ferrugineux, en massue. Face et côtés du front blanchâtres ; bande frontale et antennes noires. Thorax à lignes noires. Abdomen à ligne dorsale et taches latérales noires. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes brunâtres 7, hyalines Q. Environs de Lille. 2. Hawarome féroce ; H. ferox, Rob. D. N.o 1. Cendrée, Abdomen à taches latérales noires. Cuisses jaunes. Long. 2 :,31. Semblable au St. sttm. Abdomen sans ligne dorsale. Cuisses postérieures et intermédiaires jaunes, ainsi que les genoux. Environs de Lille. Sous-tribu. SARCOPHAGIENS , Sarcorxacrt, Nob. Theramydeæ, Rob, D. Caractère essentiel : Corps allongé. Antennes à style plameux et extrémité nue. Yeux séparés. 7 Q@.Segmens de l'abdomen mu- nis de soies. Corps allongé. Epistome saillant. Front proéminent. Antennes allongées ; style long, plumeux , à extrémité nue, Yeux séparés. @ .Abdomen ordinairement cylindro-conique 7 ovale, ordinairement déprimé © ; organe sexuel ordinairement déve- loppé, replié en dessous et terminé par une pointe cornée Q ; ordinairement deux soies au bord postérieur des segmens. Tarses à pelottes élargies et ongles antérieurs souvent tronqués 7. Pre- nière cellule postérieure des ailes à nervure externo-médiaire ordinairement très-arquée. Les Sarcophagiens, qui représentent à-peu-près les Théramydes de M. Robineau Desvoidy, sont les Créophiles les plus voisins des Muscines. Cependant ils s’en distinguent par un grand nombre de caractères : la forme allongée du corps , le front proéminent, les yeux séparés dans les deux sexes; le style des antennes plus long et dont le panache ne s'étend pas jusqu'à l'extrémité ; les segmens de l'abdomen munis de soies au bord postérieur, l'organe (173) sexuel développé dans les mâles, les pieds un peu allongés ; enfin un mode particulier de reproduction, constituent une manière d’être très-différente de celle de la tribu précédente, et indiquent une organisation plus avancée. Quelques modifications de ces organes présentent les caractères de plusieurs genres. Tels sont les diverses dimensions des antennes, le style plus ou moins velu, la largeur du front, la saillie de l’épistome, la forme de l’abdo- men , des pieds, et la disposition des nervures des ailes. Ces Athéricères, fort communs, se trouvent le plus souvent sur les fleurs, dont ils prennent les sucs pour alimens, et sur les cadavres , sur lesquels les femelles déposent leurs larves, car elles sont vivipares, et cette singularité physiologique, si rare parmi les insectes (*), répand beaucoup d'intérêt sur cette tribu, C’est Scaliger, suivant la remarque de M. Robineau Desvoidy, qui, le premier, a parlé de ce phénomène; mais Réaumur et Degeer l’ont observé et décrit avec la plus grande exactitude; ils ont fait con- naître cette matrice merveilleuse, formée de la membrane la plus délicate, contournée en spirale, et dans laquelle sont logées les larves, quelquefois au nombre de 20,000, chacune dans une cellule particulière. C’est le plus souvent sur les cadavres , mais aussi quelquefois sur d’autres substances en décomposition , que ces larves sont successivement déposées et qu’elles se développent. RTPOMEN OrAlAITE. eee de ei ets o01o18(ialel2.e 0 2e e1cio a ONÉSIE. 3. article des an- tennes quadruple Aa AE ENRAIN 0... CYNOMYIE. Abdomen Bord des segmens cylindro-conique. de l'abdomen 3.° article des an-) uni de soies. SARCOPHAGE. tennes triple du Bord des premiers 4° segmens de l’ab- domen nu, .... AGRIE. ————————————papZEZELELEL (*) Le seul exemple constaté de viviparisme parmi les insectes est celui que présentent les pucerons. é (174) Ge ONESIE , Oxesra. Onesia, Rob. D. — Musca, Meig. Caractère : Troisième article des antennes triple du deuxième. Abdomen ovalaire. Soies des premiers segmens de l'abdomen petites et peu distinctes; organe sexuel peu développé ; . Ongles des tarses crochus G'. Première cellule postérieure des ailes à nervure externo-médiaire souvent presque droite après la cour- bure. PL 1, fig. 10. Ce genre a été formé, par M. Robineau Desvoidy, de quelques Muscides qui avaient été confondues avec les mouches par M. Meigen, s'il est vrai, toutefois , que quelqu’espèce ait été décrite par ce célèbre diptérologue. Il appartient aux Sarcophagiens par les principaux caractères de la tribu ; cependant il s’en éloigne un peu par la forme ovalaire de l’abdomen, l'absence des soies aux premiers segmens, et par le peu de développement de l’or- gane sexuel, et il se rapproche ainsi des mouches et notamment des Lucilies, avec lesquelles il est facile de les confondre; mais il en diffère par le front proéminent , par le style des antennes plus allongé, nu à l'extrémité et à poils plus courts, par les pieds un peu plus allongés, enfin par les reflets blanes qui se joignent toujours à l'éclat métallique de l'abdomen. De plus, les Onésies sont vivipares, ainsi que Geoffroy en a fait le premier l'observation. Quoique plusieurs espèces de ce genre soient communes, M. Meigen paraît les avoir peu observées. Je soupconne que sa musca nobilis en est une; mais ce n’est qu'aux reflets blancs de l’abdo- nen qu'on peut le croire, car la description ne fait mention d'aucun des autres caractères qui distinguent les Onésies d'avec les mouches. 1. Onésre florale; O. floralis, Rob. D. No 1. D'un vert doré. Face noire. Cuillerons brunâtres. Long. 5 1. (175) Palpes jaunâtres, Face, côtés du front et antennes noirs ; deuxième article souvent rougeâtre à l'extrémité, Médians de la face rougeâtres. Thorax d'un noir bleuâtre, un peu cendré. Abdo- men d’un vert doré, à reflets cendrés. Anus noir. Pieds noirs. Cuillerons brunâtres. Ailes un peu fuligineuses 7; bord des ner- vures brunâtres. 7 Q. Environs de Lille , sur les fleurs des prairies. 2. Oxésie claripenne ; O. claripennis, Rob. D. No 3, D'un vert doré. Face noire. Cuillerons blancs. Long. 4 11. Semblable à l'O. flor. Guillerons blancs. Ailes presqu'hyalines, à base brunâtre. 7 Q. Environs de Paris. 3. Onisie des chemins ; O, viarum, Rob. D. N.° 4. D'un verd doré. Face blanchätre. Long. 3 1, Semblable à l'O. flor. Face un peu blanchâtre. Thorax noir, un peu rayé de cendré, Cuillerons brunätres d'; blancs ©. Environs de Lille. 4 Onésie azurée; O. cærulea, Rob. D. N.o 12. Abdomen d’un bleu d'azur. Ailes claires. Long 5,61. Semblable à l'O. flor. Face blanchâtre, Abdomen d’un bleu d’azur. Cuillerons blancs. Assez rare. 9. Onésie ailes fauves; O, Jüulvipennis. 76, Abdomen bleu. Ailes à base ferrugineuse. Musca No 6o, Geoff. : Long, 4 1. Thorax d'un noir bleuâtre. Abdomen bleu. Ailes à base ferra- gineuse,. En automne sur le lierre. (176) G.e CYNOMYIE, Cynomvra. Cynomyia, Rob. D. — Sarcophaga, Meig. — Musca, Linn., Fab. , Lat., Fall. Caractère : Troisième article des antennes quadruple du deuxième. Point de soies aux premiers segmens de l’abdomen. Anus terminé par deux longs crochets dirigés en dessous. Ongles des tarses crochus ; nervure transverse de la cellule discoïdale des ailes fort arquée. PL. 2, fig. 1. Parmi les Sarcophages de M. Meigen, une espèce , la musca mortuorum de Linnée, se distingue de toutes les autres par plusieurs modifications organiques, par des couleurs brillantes et par les habitudes. Il convenait, ainsi que l’a fait M. Robineau Desvoidy, d’en former un nouveau genre qui, avec les Onésies, se lie par l’éclat métallique de sa livrée aux mouches dorées, mais dont l’organisation appartient entièrement aux Sarcopha- giens. Aux caractères assignés par le fondateur du genre, j'ajoute ceux tirés des soies de l’abdomen, des crochets de l’organe sexuel , des ongles des tarses et de la cellule discoïdale des ailes, La Cynomyie des morts, qui est le type du genre, recherche les cadavres comme les Sarcophages; mais on ne le rencontre ordinairement que sur ceux des chiens, ce qui a donné lieu à son nom. C'est aux mois d'avril et de mai que nous la trou- vons. 1. Cynouxie des morts; C. mortuorum, Rob. D N.o r. D'un bleu métallique. Sarcophaga mort. Meig. No 1. Musca mort. Linn. Syst. nat.,2, 959,66, Faun. S. 1830. Fab. S. A. N.c 32, Lat. Gen. 4, 345, Fall, N.o 18. Long. 5 +, 81. Tête d’un jaune doré ; partie postérieure du front noirâtre. Palpes et antennes fauves. Thorax d’un noir bleuâtre. Abdomen (177) d’un beau bleu violet. Anus et pieds noirs. Cuillerons blanchâtres. Ailes un peu brunâtres. Le plus souvent sur les chiens morts, au mois d'avril. G.° SARCOPHAGE,, Sarcopnaca , Meig., Lat., Regn. An. Myophora, Theria, Phorella, Rob. D. — Musca, Linn., Geoff., Fab. , Fall. Caractère : Troisième article des antennes triple du deuxième; style velu, quelquefois tomenteux. Abdomen muni de soies au bord de tous les segmens. Jambes postérieures souvent velues en dessous ; crochets des tarses antérieurs et intermédiaires Ÿ tron- qués, droits, obtus, sans pointe recourbée. Nervure externo- médiaire des ailes droite après le coude ; transverse de la cellule discoïdale peu arquée, PL. 2, fig. 2. Ce genre, type de la tribu et remarquable par le grand nombre des espèces qu’il renferme , se distingue des précédens , indépen- damment de plusieurs différences organiques , par une livrée dé- nuée de tout éclat métallique et diversement nuancée de noir et de cendré. Le trait le plus caractéristique consiste dans la forme droite et obtuse des ongles antérieurs qui semblent tronqués et privés de leur pointe recourbée, dans les mâles seulement, sin- gularité dont je n’ai observé d’autre exemple que dans les Phasies. L'organisation des Sarcophages présente plusieurs modifica- tions dont M. Robineau Desvoidy a fait les caractères de plusieurs nouveaux genres. Le style des antennes se dépouille quelquefois de son panache et n’est plus que tomenteux. Les palpes perdent aussi parfois la forme ordinaire ; ils s’allongent alors et s'épais- sissent. Les jambes postérieures des mâles sont tantôt nues, tantôt revêtues en dessous d’une épaisse fourrure de poils longs, menus et frisés à l'extrémité. Ces légères différences dans les organes permettent d'établir quelques divisions bien nécessaires pour la détermination des espèces. Il en existe une autre également utile 23 (178) dans la couleur tantôt noire, tantôt rouge de l'organe sexuel, qui , assez souvent, présente la seule différence appréciable entre les espèces. Les deux groupes formés par cette différence de cou- leur offrent entr'eux une analogie singulière, les principales es- pèces de l’un se retrouvant dans l’autre, sauf cet organe noir ou rouge. Il est vrai que les différences spécifiques se réduisent le plus souvent à de légères modifcations dans les teintes de l’ab- domen et de la tête; ce qui rend la détermination des espèces bien vague et souvent bien arbitraire. Les Sarcophages se nourrissent particulièrement du sue des fleurs. Les femelles déposent leurs jeunes larves sur les cadavres et autres substances en décomposition. A. Style des antennes plumeux. B. Palpes saillans , assez épais, jaunes. (G.e Theria, Rob.D.) 1. SarcoPnace muscaire ; $. m#muscaria, Meig. N.o 3. Blanchâtre. Abdomen ovale, à bandes et taches noires ; ventre noir. = Theria palpalis, Rob. D. No 1. Long. 5 |. D'un cendré blanchâtre. Palpes jaunes. Face et côtés du front blancs; bande frontale noire. Antennes noires. Thorax à reflets bruns et trois bandes noires. Abdomen noir, à bandes de reflets blancs légèrement marquetés; ventre noir. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes grisâtres ©. Environs de Lille. Je ne l'ai trouvé qu’une fois. BB. Palpes peu ou point saillans, noirs. (G.° Myophora, Rob. D.) C. Anus noir. 2. SarcornaGe carnivore; $. carnaria, Meig. No 1. Noir, à duvet blanchâtre. Tête jaunâtre. Abdomen marqueté de cendré. Anus noir. Jambes postérieures velues 7. Ailes gri« sätres. Myophora carn., Rob. D. N.o 31. (179) Musca carn. Linn. Faun. Sued. 1832, Fab. S. À. No4, Lat Gen. 4, 345, Fall. No 1. Long. 6, 71. Têle jaunâtre. Palpes et antennes noirs. Thorax noir, rayé de gris jaunâtre. Abdomen noir, marqueté régulièrement de cendré. Pieds noirs; jambes postérieures velues en dessous d'. Cuillerons blancs. Ailes à base grisâtre. Très-commun. 3. Sancornace fuligineux ; S. fuliginosa. Noir, à duvet blanchâtre. Tête jaunâtre. Abdomen marqueté de jaunâtre. Anus noir. Jambes postérieures velues S. Ailes fuli- gineuses. Myophora ful. Rob. D. N.o 38. Long. 6, 7 1. Semblable au $. carn. D'un noir assez mat. Face, ligne du thorax et reflets de l’abdomen d’un gris jaunâtre. Ailes fuligi- neuses. Environs de Paris. 4. Sarcoruace strié; S. striata, Meig. No 7. Noir, à duvet blanchâtre. Tête blanche. Abdomen marqueté de cendré. Anus noir. Jambes postérieures velues æ. Ailes hya- lines. Myophora str. Rob. D. No 49. Musca sir. Fab., S. a. N.o 15. Long. 5,61. Semblable au $. carn. Face blanche, luisante. Thorax rayé de cendré. Abdomen à reflets gris. Ailes hyalines. Très-commun. 5. Sancoruace tête blanche; S. albiceps, Meig. N.0 8. Noir, à duvet ardoisé. Tête blanche. Abdomen marqueté; anus noir, Jambes postérieures velues S. Ailes grisâtres. Long. 6 1. ( 180 }) Semblable au S. carn. Légèrement ardoisé. Bande frontale plus large. 7 Q. Environs de Lille. G. Sarcornace squamigère , S. squamigera. Noir, à duvet ardoisé. Face jaunâtre. Abdomen à reflets en forme d’écailles. Anus noir. Jambes postérieures velues 7. Myophora squam., Rob. D. N.e 50. Long. 61. Semblable au $. carn,Légèrement ardoisé. Face un peu dorée. Reflets de l’abdomen en forme d’écailles dorées. 7 Q. Environs de Paris. 7. Sancormace agricole ; S. agricola. Noir, à duvet cendré. Face cendrée. Abdomen marqueté. Anus noir. Jambes postérieures velues æ. Myophora agr., Rob. D. N.o 52. Long. 4, 4 +1. Semblable au S. carn. Face, bandes du thorax et reflets de l'abdomen cendrés 4 Q. Assez rare. 8. Sancornace des champs ; S. arvorum, Meig. N.0 13. Noir, à duvet cendré. Tête jaunâtre. Abdomen marqueté, presque sphérique Q® . Jambes postérieures nues æ. Myophora arv. Rob. D. N. 84. Long. 3 1. Semblable au S. carn. Abdomen presque sphérique Q . Jambes postérieures nues @. Commun. g- SaRcoPNAGE nain ; S. nana. D'un noir luisant , à reflets obscurs. Myophora nan. Rob. D. N.o 87. Long. 1 +1. Cylindrique , d’un noir luisant, à lignes et reflets obscurs 7 Environs de Paris. ( 181 ) CG. Anus rouge. 10. Sarcoruace hæmorroïdal ; $. Aæmorrhoïdalis, Meig. N.0 22 Noir, à duvet cendré. Tête jaunâtre. Abdomen marqueté ; anus rouge. Jambes postérieures velues 7. Myophora hæm. Rob. D. No 7. Musca hæm. Fall. N.o 2. Musca N.0 65. Geoff. 2, 527. Long. 5, 6 1. Noir, à duvet cendré. Tête jaunâtre , à reflets brunâtres. Bande frontale et antennes noires. Thorax à bandes noires. Abdo- men marqueté régulièrement de reflets cendrés, jaunâtres J', blancs @. Anus rouge. Pieds noirs; jambes postérieures velues en dessous . Environs de Lille. 11. Sarcoruace sanglant ; S. cruentata, Meig. 235. Bleuâtre. Tête blanche. Abdomen marqueté de brun; ventre cendré Z . Anus rouge. Jambes postérieures velues. Long. 5, 61. Semblable au S.hæm. D'un cendré bleuâtre. Tête blanche, 7 © Environs de Lille. 12. Sarcormace sanguin ; $. kæmorrhoa , Meig. N.0 24. Cendré. Tête blanche. Abdomen marqueté de brun. Anus rouge. Jambes postérieures nues. Ailes à base et bord extérieur brunûtres. Myophora hæm., Rob. D. N° 21. Long. 3 +, 41. Semblable au S. Aæmorrhoid. Tête blanche. Jambes posté- rieures nues S. Ailes à base et bord extérieur un peu obscurs. 7 ©. Environs de Lille. 13. Sarcornace hémisphérique ; S. hemispherica. Cendré. Face d’un brun argenté. Abdomen hémisphérique. Myophora hemisp., Rob. D. N.o 28. Long. 31. ( 182 ) Semblable au S. hæmorrhoïd. Tête blanche ; face d’unbrun argenté. Abdomen hémisphérique © ; anus vermillon. Jambes postérieures nues. Ailes hyalines. Q. Assez rare. 14. SaRcorHAGE hæmatode; S. hæmatoda, Meig. N.0 25. Cendré. Tête jaunätre, Abdomen hémisphérique ® , à ligne dorsale et taches noirâtres. Myophora campestris, Rob. D. N.o 30. Long. 2 1. Semblable au $S. hæmorrhoid. Front plus large . AA. Style des antennes tomenteux. (G.° Phorella, Rob. D.) 15. SARCOPHAGE champêtre; S. arvensts. D'un noir luisant, à duvet cendré. Phorella arv. Rob. D. No 1. Long. 4 11. D'un noir assez luisant. Face d’un blanc un peu brunâtre. Palpes et antennes noires. Thorax cendré, à bandes noires. Ab- domen à reflets d'un blanc cendré, disposés sur trois lignes transverses J'. Environs de Paris. Ge AGRIE, Acrxa. Rob. D. Sarcophaga , Meig. — Muscides floricolæ. Rob. D. — Musca, Fall. Caractère : Front fort large © . Antennes peu allongées ; troi- sième article large, triple du deuxième ; style finement velu ou tomenteux. Abdomen non déprimé @ ; point de soies distinctes au bord du deuxième segment. Nervure transverse de la cellule discoïidale peu arquée. PL, 2, fig. 2. Plusieurs Sarcophages de M. Meigen, tels que S. affrnis, latifrons, diffèrent des autres par ces caractères qui me parais- sent autoriser l'établissement de ee genre. M. Robineau Des- voidy l’a formé; mais il ne l’a pas compris dans sa tribu des ( 183 ) Théramydes qui sont nos Sarcophagiens, et il en a fait, avec plusieurs genres voisins , une section de ses Muscides proprement dites , sous le nom de M, Floricoles. Je crois devoir replacer les Agries près des Sarcophages dont elles présentent les principaux caractères et particulièrement les yeux séparés dans les deux sexes, le style des antennes allongé et nud à l'extrémité, et l'abdomen allongé. À la vérité ce dernier organe n'offre pas de soies au bord des premiers segmens , et c'est, comine dans les Onésies , un caractère qui les rapproche des Muscides propres. Je réunis aux Agries les genres Gesneria et Myorhina, de M. Robineau Desvoidy, qui n'en différent que par de légères modifications. A. Abdomen ponctué de noir, ( G.e Agria, Rob. D.) 1. Aer voisine ; À. affinis. Cendrée. Tète blanche. Abdomen à ligne dorsale et six points noirs. A. punctata, Rob. D'AN:onr Sarcophaga aff. Meig. N.o 27. Musca aff., Fall. N.o 4. Long. 3, 351. Cendré. Face et côtés du front blancs; bande frontale et an- tennes noires. Thorax à lignes noires. Abdomen à ligne dorsale et trois points noirs de chaque côté. Pieds noirs. Ailes à base jau- nâtre. Nervure sous-marginale épineuse vers la base. Environs de Lille. 2, Acus biponctuée ; 4. bipunctata, Rob. D., No 5. Cendrée. Tête blanche, Abdomen à ligne dorsale et quatre points noirs, Long. 3,321. Semblable à l’_4. aff. Abdomen déprimé et deux points noirs de chaque côté. : Environs de Paris. AA. Abdomen sans points noirs. | (184) B. Épistome peu saillant. (G.° Gesneria, Rob. D. ). 3. Ace brunâtre; 4. brunicans. D'un brun noirâtre. Face blanchâtre. Gesneria brun. Rob. D. N.° 2. ce ü Long. 3 . 1. D'un brun noirâtre. Face blanchätre. Palpes et Antennes noirs. Thorax noir, à bandes cendrées. Abdomen noirâtre, à reflets cendrés et ligne dorsale noire. Pieds noirs Ÿ. Assez rare. 4. AGnE grise, À. grisea. Cendrée. Face jaunûtre. Gesneria gr. Rob. D. No 7. Long. 3 1. Cendrée, pubescente. Face et côtés du front un peu dorés. Bande frontale, antennes et pieds bruns. Environs de Paris. 5. Acte des fleurs ; 4. floralis. Cendrée. Face blanchâtre. Gesneria fl. Rob. D. N.o 12. Long. 2 +1. Cendrée. Face et côtés du front blanchâtres. Bande frontale et antennes d'un gris brun. Yeux pourprés. Thorax à lignes noires. Abdomen à reflets noirs. Commune. BB. Epistome rostriforme. ( G.° Myorhina, Rob. D.) 6. AcnE champêtre; A. campestris. Noirâtre. Face blanchâtre. Abdomen tacheté de blanc cendré. Myorhina camp. Rob. D. N. 1. Long. 3 1. Noirâtre. Face blanchâtre. Épistome saillant en bec. Thorax rayé de blanc cendré. Abdomen tacheté irrégulièrement de blanc cendré. Ailes un peu enfumées. Assez rare. (| 162) Sous-tribu. DEXTAIRES, Dexrarræ, Nob. Macropodiæ, Rob. D. Caractère essentiel : Corps allongé. Face carénée au milieu. Yeux séparés g @. Antennes à style ordinairement plumeuxe Segmens de l'abdomen ordinairement munis de soies. Pieds allongés. Corps tantôt cylindrique, tantôt déprimé. Face carénée au milieu ; épistome ordinairement saillant. Antennes assez courtes, n'atteignant pas ordinairement l’épistome ; style plumeux. Yeux séparés Z Q@. Abdomen ordinairement étroit , cylindrico-coni- que, quelquefois déprimé; deux soies au bord postérieur et ordinairement au milieu des segmens. Pieds allongés ; tarses à pelottes allongées Z. Ailes à première cellule postérieure le plus souvent entr'ouverte, Cette tribu a été formée par M. Robineau Desvoidy, sous le nom de Macropodées, mais nous lui substituons celui de Dexiaires pour ne pas nous écarter de la méthode que nous avons adoptée de donner à ces groupes le nom du genre principal. Elle se rapproche fort des Sarcophagiens particulièrement par la forme allongée du corps, le style velu des antennes et les ner- vures des ailes; mais elle s'en distingue par l'allongement des pieds , par la brièveté des antennes, par la carène qui s’élève au milieu de la face entre les fossettes profondes où sont couchés ces organes, et par les soies qui sont insérées ordinairement au milieu des segmens de l'abdomen, et que nous retrouverons souvent dans les Créophiles qui nous restent à décrire. Les mâles sont généralement plus grands que les femelles. Ce groupe se compose principalement des Dexies de M, Mei- gen , à l'exception de quelques espèces qui paraissent appartenir aux Tachinaires. Autour de ce genre, il s’en réunit plusieurs autres dont les uns n’en sont que des démembremens, et d’autres qui ont avec lui des rapports plus ou moins intimes ; tel est le 24 ( 185 } genre Prosène, de MM. de Saint-Fargeau et Serville , qui présente tous les caractères de la tribu avec la trompe longue et menue des Stomoxes, parmi lesquels il avait été confondu. - Parmi les modifications qui diversifient les organes des Dexiaires , l’une des plus remarquables est la forme tantôt cylin- drique, tantôt déprimée de l'abdomen. Les ailes ont la première cellule postérieure entr'ouverte dans les uns, fermée dans les autres. La première nervure transverse est quelquefois située vis-à-vis le milieu dela cellule médiastine, et d’autres fois vis-à-vis l'extrémité de cette cellule. Les habitudes des Dexiaires sont innocentes. Le suc des fleurs est leur nourriture. Elles fréquentent de préférence les bois et les lieux élevés; elles se posent quelquefois sur la terre ou sur les berbes. Une observation de Labillarditre, faite sur une des espèces de l’Australasie, indique qu'elle est vivipare , et peut faire pré- sumer que ce mode de reproduction est commun à toute la tribu ; ce que ses rapports d'organisation avec les Sarcophagiens rendent vraisemblable. Suivant M. Robineau Desvoidy les femelles dé- posent leurs œufs dans le fumier ou dans les végétaux en putré- faction. Ces Diptères ne sont pas communs dans le nord de la France. TABLEAU DES GENRES. Abdomen déprimé............. OMALOGASTRE, Trompe courte te cellule pos- térieure des Abdomen cylindro- Jailes fermée.. DINERE. conique....... }1."° cellule pos- térieure entr’ouverte.. DEXIE. PAOMIDE I0DBUE Se Rae ss « à « o ee 2 20 9 01.0 « PROSÈNE (17 ) G.e OMALOGASTRE; Omazocaster, Nob. Myostoma , Rob. D. Caractère : Corps large. Épistome ordinairement saillant. Abdomen déprimé. Première cellule postérieure des ailes ordi- nairement fermée ; à première nervure transverse située vis-à-vis l'extrémité de la médiastine. PZ. 2, fig. 3. Nous plaçons dans ce genre les Dexiaires dont l'abdomen est déprimé , caractère qui leur donne un faciès particulier , et d’où nous avons tiré le nom générique. Nous n’en avons que deux espèces à décrire; mais M. Robineau en a observé plusieurs autres en Bourgogne, et il en a formé les G.es Myostoma, Phorostoma, Billæa et Aria qui ne présentent que de légères modifications du même type. Nous ne pouvons rapporter aucun Omalogastre aux Dexies décrites par M. Meigen. A. Troisième article des antennes non-comprimé ( G.e Myos- toma , Rob. D.) 1. Owarocasrre seutellaire ; O. scutellarts. Cendré. Écusson fauve. Myostoma scut. Rob. D. N.o 2. Long. 5 1. Cendré. Palpes fauves. Face d'un gris blanchätre. Bande fron- tale d’un noir rougeâtre. Antennes n'atteignant que la moitié de la longueur de la face ; les deux premiers articles rougeûtres ; troisième noirâtre , à base rougeûtre. Écusson fauve. Abdomen à reflets gris et noirs. Pieds noirs; un peu de fauve aux jambes. Cuillerons blancs. Ailes à base un peu jaunätre Q. Assez rare. AA. Troisième article des antennes comprimé. ( G.e Billæa, Rob. D.) 2. Omarocasrre gris; O. grisea. Cendré. Écusson fauve. Abdomen à quatre taches noirätres. Billæa gr. Rob. D. N° 1. ( 188 } Long. 4 + 1. Semblable à l'O. scut. Troisième article des antennes com- . primé et arrondi à l'extrémité. Abdomen à deux petites taches de reflets noirâtres au bord postérieur des troisième et quatrième segmens Q®. Environs de Paris. G.e DINERE, Diner. Dinera , Rob. D. — Dexia, Meig. Caractère : Corps cylindrique. Tête presque sphérique. Trompe | un peu allongée, menue. Épistome ordinairement saillant. Deuxième article des antennes onguiculé. Abdomen cylindrico- ovalaire ; segmens à deux soies au milieu. Première cellule pos- térieure des ailes fermée, ordinairement appendiculée à la cour- bure. Première nervure transverse ordinairement située vis-à-vis l'extrémité de la cellule médiastine. PL. 2, fig. 5. Ce genre, détaché par M. Robineau Desvoidy des Dexies de M. Meigen, ne diffère guères du précédent que par la forme non déprimée de l'abdomen; mais cette différence modifie le faciès d'une manière très-sensible, et me paraît autoriser l’éta-— blissement de cette coupe générique. Les Dinères se divisent en deux sections distinguées entr’elles par le style plus ou moins velu des antennes, et par le pétiole plus ou moins allongé de la première cellule postérieure des ailes. Ces modifications me paraissent trop légères pour subdi- viser ces Dexiaires en deux genres, ainsi que l’a fait M. Ro- bineau. A. Première cellule postérieure des ailes à pétiole un peu allongé ; discoïdale à nervure transverse fort arquée. Style des antennes plumeux. ( G.° Estheria, Rob. D.) 1. Dinère à crête ; D. cristata. Cendrée. Ecusson rougeâtre. Pieds noirs; jambes testacées. Estheria imperatoria, Rob. D. No 1, ( 189) Dexia cr. Meig. No 14 Long. 5 1. D'un cendré blanchâtre. Palpes fauves. Bande frontale noire. Antennes noirâtres. Thorax à deux lignes et deux bandes obs- cures; écusson rougeâtre, Abdomen à taches de reflets bruns. Pieds noirs; jambes testacées. Cuillerons blancs. Ailes à nervures transverses bordées de brunâtre ; deuxième fort courbée 7 Q. Environs de Paris. Des individus que je considère comme des variétés de celle-ci sont plus petits; les teintes sont un peu plus foncées, et l’écus- son n’est rougeâtre qu’à l'extrémité. AA. Première cellule postérieure des ailes à pétiole très-court; discoïdale à nervure transverse presque droite. Style des an- tennes velu.(G.e Dinera, Rob. D.) 2. Dinère flavicorne ; D. flavicornis. Cendrée. Antennes et pieds fauves. D. fulvipes , Rob. D. No 1. Dexia flavic. Meig. No 15. Long. 3 +, 4 1. Cendrée. Bande frontale noire. Palpes et antennes fauves Thorax à bandes brunes. Abdomen à reflets bruns. Pieds fauves; tarses noirs. Cuillerons blancs. Ailes à nervures transverses bor- dées de brunâtre ; deuxième presque droite 4 Q@. Sur les fleurs du Butomus umbellatus. 3. Divine grise ; D. grisea. Rob. D. N.o 2. Cendrée. Pieds noirs. Long. 5 : I. Semblable au D. flav. Dernier article des antennes et pieds noirs. Environs de Paris. 4. Dixère pygmée ; D. pygmæa, Rob. D. No 5. Brunûtre. Base des antennes et pieds rougeâtres. Long. 2 1. (190 ) D'un cendré brunâtre. Face blanchätre. Base des antennes, cuisses et jambes rougeûtres. Assez rare. G.e DEXIE ; Dexra. Dexia, Meig., Lat. regn. an., Rob. D. — Musca, Fab. S. à., Fall. Caractère : Corps cylindrique. Trompe courte et membraneuse. Épistome tantôt saillant, tantôt simple. Abdomen cylindrico- conique ; scgmens ordinairement à deux soies au milieu. Première cellule postérieure des ailes entr'ouverte ; première nervure transverse située vis-à-vis le milieu de la cellule médiastine. ! AAA CAN Ce genre, réduit aux Dexiaires dont la première cellule posté- rieure des ailes est ouverte, et dont la tronipe est courte, com- prend les espèces les plus remarquables par la grandeur et aux- quelles le nom primitif appartient de droit. Outre les caractères tirés des nervures des ailes, il se distingue encore des genres précédens par la forme cylindro-conique de l'abdomen. La longueur respective du troisième article des antennes et l’épistome tantôt saillant, tantôt ne dépassant pas la face, divi- sent les Dexies en deux sections que M. Robineau a élevées au rang de genres. Ces Diptères se trouvent particulièrement dans les bois, mais ils sont assez rares. A. Épistome non-saillant. Troisième article des antennes double du deuxième. (G.e Dexia, Rob. D.) 1. Dex rustique; D. rustica, Meig. N.o 22, Rob. D. No 1. Cendrée. Palpes, antennes et pieds ferrugineux. Abdomen transparent , à bande dorsale noirâtre Z, cendrée Q. Musca rust., Fab. S.a. No 64, Gmel. Syst. nat. 5, 2842, 187. Musca tachinoïides, Fall. 44, 17. Long. #, 54519 , 4, 6. (191) Cendrée. Face faune, à reflets blancs. Bande frontale brune. Antennes ferrügineuses. Thorax à lignes noirâtres; écusson un peu fauve. Abdomen 4 ferrugineux, transparent , à reflets blan- châtre et bande dorsale noirâtre; © d’un gris brunâtre. Pieds ferrugineux ; tarses noirs. Cuillerons blanchâtres. Ailes à ner- vures légèrement bordées de brunûtre. Environs de Lille. 2. Dex canine; D. canina, Meig. N.o 24, Rob. D. No 6. Palpes , antennes et pieds ferrugineux. Thorax ferrugineux, à bandes noires. Abdomen cendré, à bandes noires. Musca can. Fab. S. a. N.o Go , Gmel. Syst. nat. 5, 2842, 185, Fall. 41, 9. Long. 4, 5 1. Face blanchatre. Front jaune à bande brune. Palpes et an- tennes ferragineux. Thorax d'un cendré jaunâtre, à lignes noires. Abdomen J un peu ardoisé, à reflets noirs, surtout au bord postérieur des segmens; © d’un noir luisant; moitié an térieure des (rois derniers segmens d’un gris jaunâtre, à reflets blancs. Pieds ferrugineux; tarses noirs. Cuillerons blanchâtres. Ailes brunâtres. Environs de Lille. 3. Dexie grise ; D. grisea, Rob. D, N.o 7. Cendrée. Palpes, antennes et pieds fauves. Éeusson à extrémité jaune. Long. 4, 6 1. D'un cendré quelquefois branâtre. Palpes et antennes ferru- gineux. Écusson à extrémité jaunes. Ailes un peu brunâtres. Environs de Lille. 4. Dex testacée; D. testacea, Nob. Face testacée. Thorax gris; écusson à extrémité jaune. Abdo- men testacé, sans soies au milieu des segmens. Long. 5 1. Palpes et antennes ferrugincux. Face testacée, à reflets gri- ( 192 ) sâtres. Front gris, à bande d'un brun rougeâtre. Thorax d’un gris jaunâtre , à lignes noires ; écusson à extrémité jaune. Abdo- men d'un testacé grisâtre, à reflets bruns; point de soies au mi- lieu des segmens. Pieds testacés; tarses noirs. Cuillerons jaunâtres. Ailes un peu brunâtres , à base jaunâtre Environs de Paris. AA. Fpistome ordinairement saillant. Troisième article des antennes triple du deuxième. (G.e Myocera, Rob. D.) 5. Dex farouche; D. ferina, Meig. N.o 16. Noire. Palpes ferrugineux. Thorax et abdomen à reflets blancs Myocera longipes, Rob D. No 1. Musca fer. Fall. N.o 14. Long. 5,61. Noire. Palpes ferrugineux. Face blanchâtre. Front grisâtre, à bande brune. Antennes brunes, quelquefois à base rougeâtre Thorax cendré, à lignes noires. Abdomen à reflets blanchätres, formant des taches. Point de soies au milieu des segmens. Environs de Lille. 6. Dex front caréné: D. carinifrons. Meig. N.0 20. Noire. Palpes noirs. Front saillant. Myocera anthophila, Rob. D. N.o 5. Musca car. Fall. N.o 15. Long. 3 +, 4 1. Semblable au D. fer. Palpes noirs. Front plus saillant. Abdo- men marqueté de reflets blanchâtres œ Q®. Environs de Lille. 7. Deue hérissée, D. hirsuta, Nob. Noire. Palpes testacés. Face sans carène. Epistome non sail- . lant. Abdomen très-velu. Long. 5 1. Noire. Palpes testacés au milieu. Face sans carène, argentée , ainsi que les côtés du front. Épistome non-saillant. Thorax un peu cendré. Abdomen très-velu ; bord antérieur des segmens (195 ) argentés ; côtés des trois premiers testacés. Jambes un peu testa- cées. Ailes à base, bord extérieur et bord des nervures jau- nâtres. j'. Environs de Lille. Ge PROSÈNE ; PRosENA. Prosena, St.-Farg. et Serv., encyc., Rob. D. — Stomoxys, Fab. S. a., Lat., Meig., Fall. Caractère. Corps cylindrique. Trompe très-longue, menue, di- rigée en avant; lèvres terminales très-petites. Palpes fort courts et renflés. Abdomen cylindro-conique. Première cellule posté- rieure des ailes entr'ouverte. PL. 2, fig. 4. Le Stomoxys siberita, de Fabricius , présente des caractères si différens de ceux des autres Diptères de ce genre, à l’excep- tion de la trompe longue et menue, que MM. de Saint-Fargeau et Serville, dans l'Encyclopédie, ont reconnu la nécessité de fon- der en sa faveur le genre Prosène , qu'ils comprirent dans la tribu des Stomoxydes. Depuis, M. Robineau Desvoidy a observé que ce nouveau genre aÿait, sauf la longueur de la trompe , une organisation entièrement semblable à celle des Dexiaires, et il l’a transféré dans cette tribu, ainsi que par des motifs analogues, il a placé les Siphores ( Bucentes , Lat.) parmi les Tachinaires, et les Stomoxes parmi les Muscides; nons adoptons cette manière de voir. La trompe des Diptères, comme nous avons déjà eu plusieurs fois l’occasion d’en faire l’observation, offre assez sou= vent des modifications auxquelles on a attaché trop d’impor- tance dans la classification; il en est résulté plusieurs fois que l’on s’est éloigné ainsi de l’ordre naturel qui procède d’après l’ensemble de l’organisation. : La trompe des Prosènes, malgré sa ressemblance avec celle des Stomoxes, est innocente, et ne se plonge que dans les nectaires des fleurs. Le nom donné à ces Diptères fait allusion à la dou- ceur de leurs mœurs. 25 ( 194 ) 1. Paosèxe de Sibérie ; P. Sriberita, St.-Farg. et Serv. Enc. t. 10, 500, Rob. D. No r. Cendrée. Palpes, antennes et pieds ferrugineux. Stomoxys Sib, St. cinerea, Fab. S. a. Nos 4, 2, Lat. gen. #4, 33, Meig. N.e 2, Fall. No 7. Long. 4 1. Cendrée. Face et côtés du front blancs, à reflets jaunâtres. Bande frontale, palpes et antennes ferrugineux. Thorax à lignes peu distinctes. Abdomen à reflets bruns. Pieds ferrugineux , à tarses noirs. Environs de Lille, sur les fleurs. Sous-tribu. PHASIENNES ; PHasraxeæ, Rob. D. Rhyzomyze , Fal. — Muscidæ, Lat., Meig. Caractère essentiel. Corps ordinairement large, déprimé. Tête large. Front ordinairement étroit ÿ Q. Antennes à style nu. Abdomen ordinairement arrondi, déprimé, nu Corps ordinairement large, déprimé, quelquefois oblong. Tête large. Épistome saillant en angle droit. Face ordinairement bor- dée de soies. Front ordinairement étroit 4 @.. Antennes courtes; style nu; les deux premiers articles ordinairement très-courts. Abdomen ordinairement arrondi, déprimé, sans soies. Pieds or- dinairement presquenus. Quelques soies à l'extrémité des tarses. Ailes trigones, souvent colorées ; première cellule postérieure ordinairement fermée. Les genres Phasie, Trichopode, de M. Latreille, et Xyste, de M. Meigen, présentent, malgré un faciès différent un ensemble de caractères qui indique de l’aflinité entr'eux, et nous déter- mine, à l'exemple de M. Robineau Desvoidy, à les grouper dans une tribu particulière. La largeur de la tête, qui rappelle celle des Tabaniens, la grandeur et la couleur sanguine des yeux presque contigus dans les deux sexes; la nudité du style des antennes ct de l'abdomen ; la dépression de ce dernier ; la forme ( 195 ) élargie des ailes, unissent ces Muscides entr'elles autant qu'ils les distinguent des autres tribas des Créophiles. Nous n'avons à nous occuper ici ni des Trichopodes qui sont exotiques, ni des Xystes que l’on n’a observées que dans la France et l'Allemagne méridionales. Quant aux Phasies, qui appartiennent à toute l'Europe, ce genre, tel que l’a formé M. Latreille , présente, dans la plupart des organes, des modifi- cations légères, à la vérité, mais qui, par leur réunion, nous semblent justifier l'établissement des nouveaux genres que M. Ro- bineau en a détachés. Ces organes modifiés sont particulièrement les antennes, si courtes dans les uns qu’elles n'alteignent pas la moitié de la hauteur de la face, et qui y parviennent dans les autres. Cette face et le péristome sont tantôt nus et tantôt mu- nis de poils. Les yeux sont plus ou moins rapprochés dans les mâles, l'abdomen est plus ou moins large, et quelquefois armé, dans le même sexe, de pointes cornées. Les crochets des tarses sont tantôt droits, cylindriques, paraissant tronqués à l’extré- mité, et tantôt arqués et pointus. Enfin , la première cellule pos- térieure des ailes est ouverte dans les uns, fermée et à pétiole plus ou moins long dans les autres. Les sexes diffèrent assez souvent d’une manière remarquable , et qui a long-temps causé des erreurs dans la dénomination des espèces. Ces Diptères se nourrissent du suc des fleurs et particu- lièrement des ombellifères. Ils ont le vol très-léger. Quelques espèces $e réunissent en troupes nombreuses dans les airs, et y tourbillonnent comme les Tipulaires. Rien n’a encore été observé sur leur premier âge. ( 196 ) TABLEAU DES GENRES. Première cellule postérieure Antennes n'attei- | es ailes ouverte. ........ PHASIE. gnant pas la moitié de la lon- se Ai gueur de la face. Première cellule postérieure des ailes fermée... ,....... ALOPHORE. Première cellule postérieure des ailes atteignant presque Antennes attei-Ÿ l'extrémité de l'aile. ...... ELOMYIE gnant la moitié de la longueur remièr Ilule térieure lite Première ce postérieu des ailes éloignée de l’extré- mité de l’aile........... HYALOMYIE Ge PHASIE: Prasr. Phasia, Lat., Meig., Rob. D.— Thereva, Fab.S. AÀ., Panz, — Syrphus, Fab. ent. syst. — Musca, Panz. Caractère : Face bordée de soies. Péristome nu. Antennes n’at- teignant pas la moitié de la longueur de la face. Abdomen plus large que le thorax, presque rond. Jambes postérieures arquées, comprimées ®. Crochets des tarses petits, droits, cylindriques, tronqués Q. Ailes à première cellule postérieure entr'ouverte. Pl. 2, fig. 5. Le genre Phasie, réduit aux espèces dont les ailes ont la pre- mière cellule postérieure ouverte, comprend celles qui sont le plus remarquables, tant par leur grandeur que pa” les couleurs dont le corps et les ailes sont ornés. Les P. crassipennis et analis, de Meigen, que ce naturs- liste a décrits sans faire mention de différences sexuelles, sont (197) considérées comme les deux sexes d’une même espèce, par M. Robineau Desvoidy qui dit les avoir vus accouplés. Quoique eette assertion semble péremptoire, j'ai voulu fonder ma propre opinion d’après l'examen des organes qui dans les Diptères en général se modifient suivant le sexe, tels que celui de la copu- lation , la longueur du front, les dimensions des crochets et des pelottes des tarses, mais je n’ai recueilli de mes recherches qu’une incertitude assez singulière. Dans les P. crassipennis, de M. Meigen, que M. Robineau considère comme la femelle de l'espèce à laquelle il conserve ce nom, j'ai observé sur tous les individus en grand nombre, que j'ai examinés, les mêmes caractères sexuels. L’organe de la copu- lation se manifeste à la base du dernier segment du ventre sous la forme d’un tubercule dirigé en arrière, semblable à celui que l’on observe sur la femelle de l'Alophore subcoléoptère, considé- rée comme telle par tous les entomologistes ; le front est étroit, ainsi que dans toutes les autres Phasiennes, et ne fournit aucun moyen de reconnaître les sexes. Les crochets des tarses sont petits, menus, droits, cylindriques, comme tronqués, et les pelottes fort allongées. Cette uniformité dans la conformation de ces organes ne permet guères de douter que ces Phasiennes ne soient du même sexe. Le P. analis , de M. Meigen , que M. Robineau regarde comme le mâle de la P. crassipennis, en diffère fort par la grandeur et par les couleurs du corps et des ailes. Or, parmi les nombreux individus que j'ai examinés, j'ai observé deux modifications sexuelles , à peu près en nombre égal : dans les uns, l'organe de la copulation se montre à l'extrémité du dernier segment de l’abdomen sous la forme de deux petits crochets peu distincts ; les crochets des tarses sont petits et arqués et les pelottes assez courtes; de plus, les côtés du front et le thorax sont couverts d’un duvet grisâtre, l'abdomen est fauve ordinairement sur les deux premiers segmens , et les cuillerons sont également fauves. ( 198 ) Dans les autres, l’organe de la copulation , les crochets et les pelottes des tarses sont les mêmes que dans la P. crassipennis de Meigen; les côtés du front et le thorax ont un duvet jaune; le fauve de l'abdomen s'étend sur les trois premiers segmens, et même un peu sur les bords du quatrième , et les cuillerons sont blanchâtres. L'existence des deux sexes dans la P. analis, de Meigen, semble appuyer l'opinion qui la distingue spécifiquement de la Crassipennis ; cependant, comme je n’ai signalé dans cette der- nière que des individus du même sexe, d’après les observations mentionnées plus haut , je dois croire que l’une et l’autre ne for- ment qu'une seule espèce, et que les individus de l_Analis du même sexe que la Crassipennis en sont une simple variété , à la vérité très-différente du type. M. Robineau Desvoidy regarde la P. crassipennis, de Meigen, comme la femelle de l'espèce à laquelle il conserve ce nom, et l’Analis comme le mâle ; et cette opinion est conforme à l’analo- gie, si l’on considère la différence de grandeur. Cependant, sous d’autres rapports , l'on se voit porté à croire le contraire, Dans la P. crassipennis, de Meigen, la position et la forme de l’organe de la copulation dénote plutôt le mäle que la femelle ; il en est de même des pelottes allongées des tarses, tandis qu'elles sont assez courtes dans l’Analis, réputée le mâle , excepté dans les individus qui offrent lés mêmes organes sexuels que la Crassi- pennis. Les couleurs du corps, des cuillerons et des ailes donnent lieu à la même observation : elles sont plus rembrunies dans les femelles que dans les mâles , telles que les admet M. Robineau , et cela est surtout remarquable dans les deux modifications sexuelles que j'ai observées dans la P. analis dont les mâles, suivant M. Robineau, ont les côtés du front et le thorax couverts d’un duvet blanchâtre et les cüillerons blanés , tandis que dans les femelles, ce duvet est fauve ainsi que les cuillerons. Il résulte de ces considérations qu'en regardant le P, cras- ( 199 ) sipennis et analis , de Meigen , comme ne formant qu'une seule espèce, ainsi que nous sommes amenés à le croire, il y a ano- malie dans leur manière d’être, comparée à celle des autres Diptères. Si la première est la femelle, suivant l'opinion de M. Robineau , l’anomalie existe dans l'organe sexuel, dans les pelottes des tarses et dans les couleurs; si elle est le mâle, l'irrégularité consiste dans la grandeur respective des deux sexes. Des recherches ultérieures sont nécessaires pour résoudre ces questions. Ces Diptères présentent beaucoup de variétés, et peut-être quelques espèces voisines, difficiles à déterminer. Ils sont assez rares dans le nord de la France, ne paraissent que dans l'été et pendant les heures les plus chaudes de la journée. Ils re- cherchent les fleurs en ombelles. 1. Puasie crassipenne; P. crassipennis, Lat. gen. 4, 345, Meig. No 1, Rob. D. N° 5. Abdomen fauve, à large bande dorsale noire. P. analis, Meig. N° 2. 7. Thereva er. Fab. S. a., N.o 3; Panz. 74, 15. Th. analrs , Fab. 8. À. N.o 5, Panz 94, 17. Long. 7, 3, 34.9 5,6. Mâle. ( P. Analis , Fab., Meig. ) Palpes ferrugineux. Face blanchâtre. Côtés du frontblanchätres ; bande testacée , bordée de noirâtre. Antennes brunes. Thorax à duvet blanchitre; bandes brunes et extrémité noire. Abdomen à refletsblancs; côtés fauves, s'étendant sur les deux premiers segmens ; bande dorsale et partie postérieure noires. Pieds fauves, quelquefois bruns. Cuillerons blanchâtres. Ailes à base ferrugineuse et demi-bande brune. Femelle : Palpes ferrugineux. Face blanchâtre. Front jaune, à bande d’un fauve brun. Antennes brunes, à base souvent fauve. Thorax à duvet ferrugineux et bandes brunes; extrémité noire. Abdomen fauve , à large bande dorsale noire, n’atteignant ( 200 } pas ordinairement l'extrémité. Pieds fauves; lfarses noirs. Cuil- lerons fauves. Ailes à base ferrugineuse; bords et tache centrale bruns. Environs de Lille. Une variété de la femelle ressemble , ainsi que je l’ai dit, au mâle. Indépendamment des différences sexuelles, elle se dis- tingue du mâle par le front jaune, le thorax à duvet ferru- gineux, le fauve de l'abdomen , qui s’étend sur les trois premiers segmens , et les cuillerons fauves. Elle paraît être la P. obscurt- pennis de M. Rob. 2. Prase des champs; P. arvensis, Rob. D. N.o 7. Abdomen fauve , à ligne dorsale noire. Long. 4 1. Semblable à la P. Crassip. Q. Abdomen moins large, à ligne dorsale noire, étroite, quelquefois nulle. Pieds presque noirs. Fond des ailes un peu blanchâtre. Taches brunes plus petites ®. Je regarde comme variété de cette espèce les individus dont l'abdomen est entièrement fauve , et que M. Robineau considère comme une espèce sous le nom de S. oblonga. Environs de Paris. 3. Pmste noire; P. nigra, Rob. D. N.o 2. Abdomen noir. Long. ® ,4+1. Semblable au P. crass. ®. Abdomen noir, à reflets blan- châtres; un peu de fauve obscur , peu distinct, sur les côtés, vers la base. Cuisses postérieures noires Q. C’est peut-être une variété du crassip. Environs de Lille. 4. Pas discoïdale ; P. discoïdalis , Nob. Abdomen fauve, à tache discoïdale noire. Long. 3 +1. Semblables au P. cr. @. Abdomen fauve , à large tache noire ( 201 ) s'étendant depuis le deuxième segment inelusivement jusqu'à l'extrémité , et n’atteignant pas les côtés; premier segment à bande dorsale noire, triangulaire. Pieds noirs , avec un peu de fauve. Crochets des tarses longs, menus, arqués à l'extrémité. Ailes plus obscures, à taches moins marquées. Les crochets des tarses diffèrent de ceux du P. cr. en ce qu'ils ne paraissent pas tronqués comme dans cette dernière espèce. Environs de Paris. G. ALOPHORE , AroPnorA. Alophora, Rob. D.; Phasia, Lat., Meig.; Thereva, Fab.; Conops, Linn. Caractère : Face bordée de soies. Péristome nu. Antennes n’atteignant pas la moitié de la longueur de la face. Yeux fort rapprochés. ©. Abdomen. '. muni en dessous de deux pointes cornées. Crochets des tarses grands, arqués à l'extrémité. 4 Q. Ailes dilatées. g. Bord extérieur un peu arrondi ; première cel- lule postérieure fermée, terminée presqu’en pointe, à pétiole assez long. PL. 2, fig. 6. Ce genre , détaché des Phasies par M. Robineau, qui lui donne pour caractère la disposition de la première cellule postérieure des ailes, se distingue encore par un plus grand rapprochement des yeux dans les mâles, par l'organe de la copulation qui con- siste extérieurement dans deux fortes pointes cornées , insérées sur une base commune , et dont l’une, plus grande et légèrement velue , sert de gaine à l’autre, qui paraît composée de plusieurs tubes rentrant l’un dans l’autre. Il diffère encore des genres voisins par les crochets des tarses grands et arqués dans les deux sexes. Ces derniers caractères nous persuadent que M. Meigen a commis une erreur en prenant un sexe pour l’autre. Fabricius et Panzer se sont également trompés en considérant les mâles et les femelles comme espèces différentes. Il est vrai que les différences qui les distinguent sont si grandes , surtout sous le rapport de la 26 ( 202) coloration des ailes, qu'il n'était guère possible d'éviter cette erreur qu’en observant l’accouplement. 1. Arornone subcoléoptère; 4. subcoleoptrata, Rob. D. N.o 1. Abdomen noir , à bords fauves. Ailes brunâtres ', à bandes brunes. Q@. Phasia subc. Lat. gen. 4, 345, Meig. No 7. Thereva subc. Fab, S. À. N.o 1, Fall. N.o 1. Conops subc. Linn. Syst. nat. 2, 1006, 13. Long. 4.4, 5. 9 6,71 Face blanchâtre. Front noir , à reflets gris, et bande noirûtre. Antennes noires, Thorax noir ; côtés à duvet fauve; écusson testacé. Abdomen noir, à bords fauves. Pieds noirâtres ; base des cuisses jaunâtre. Cuillerons brunäâtres, Aïles brunâtres. 7; Bord extérieur et bande longitudinale bruns. Q. Environs de Lille. 2. Aiornore hémiptère ; 4. hemiptera , Rob. D. No 2, Abdomen ferrugineux, à bande noire. ÿ. Ailes hyalines ®, variées de brun et de jaune. Phasia hem. Lat. gen. 4, 345. Thereva hem. w. Fab. S. A. N.o 2. Ther. affinis. @©. Fab. S. A. No 4, Panz. f. g. ©. 74. No 16. Ther. subcoleoptrata, Panz. Faun. g. 74. No 13, 14. Musca subc. Gmel. Syst. nat. 5, 2869, 335. Lonst7, 3,5%.0 49,61 Semblable à 14. sube., un peu plus petite. Thorax grisâtre en dessus. ®. Écusson à base brune. @. Abdomen fauve, à large bande dorsale noire. Q@. Ailes hyalines. . variées de brun, sans bandes distinctes. ©. Cette espèce varie beaucoup. Environs de Lille. Ge ELOMYIE ; Eromvra. Elomyia , Rob. D, — Phasia, Lat., Meig. — Musca, Pan. Caractère : Face presque nue. Péristome garni de poils, An- ( 203 ) tennes atteignant la moitié de la longueur de Ja face. Abdomen de la largeur du thorax , ovalaire. Jambes postérieures un peu arquées et comprimées ; crochets des tarses allongés, menus, courbés à l'extrémité Ÿ, petits, droits cylindriques © ; pelottes allongées ÿ Q . Ailes à première cellule postérieure fermée, à pé- tiole très-court; discoïdale à nervure transverse droite. PL. 2, fig. 7. M. Robineau, qui a détaché ce genre des Phasies, ne lui a donné pour caractère différentiel que celui que présentent les nervures des ailes. Nous y joignons ceux que nous avons ob- servés dans la face , le péristome, les antennes et l’abdomen. Quoique ces caractères n’offrent que de légères modifications de ces organes, l’ensemble nous en paraît avoir l'importance requise pour l’établissement du genre. Les habitudes paraissent être les mêmes que celles des Phasies. 1. Éronvie nébuleuse ; E. nebulosa , Rob. D. No 1. D'un noir cuivreux. Cuillerons fuligineux. Ailes nébuleuses. Phasia neb, Lat. 4, 345. Musca neb, Panz. 59, 20. Long. 4 I. D'un noir cuivreux. Face blanche. Front jaunâtre. Thorax à bande de duvet jaune. Cuillerons fuligineux ( Rob. ); ailes à base jaune, noirâtres au milieu. La Ph. nebulosa , de Meig. , paraît être une autre espèce , ou peut-être la femelle de celle-ci. Elle a les cuillerons blancs, et elle n'a que 2 5 1. 2. Éromne dorée; E. aurulans ; Rob. D. No 5. Abdomen doré. Cuillerons blanchâtres. Ailes à bord et bande noirâtres. Long. 4 1. Semblable à l'E, neb. Abdomen à duvet doré. Cuillerons blan : châtres. Ailes à bord extérieur et bande transverse noirâtres, Environs de Paris. 3. Eronie noire; E, nigra, Rob. D, No 4, (204 ) Noire. Ailes à base et bord extérieur jaunes, Long. 3 1. D'un noir de poix. Face blanchâtre. Thorax à duvet cendré. Extrémité de l'abdomen à duvet cendré. Pieds noirs. Aïles claires, à base et bord extérieur jaunes. Assez rare. 4. Esom style blanc; E. albisela, Nob. Noire. Style des antennes blanc. Thorax à poils blancs. Ailes à base jaunâtre et tache brunûtre. Long. 3 : 1. Noire. Palpes jaunes. Face et front blancs. Style des antennes noir et épaissi dans le tiers de sa longueur, blanchâtre dans le reste. Thorax à poils blancs et bandes de duvet grisâtre. Abdomen d’un noir brunâtre. Cuillerons blancs. Ailes à base jaunâtre et tache brunâtre au bord extérieur. Assez rare. 5. Erome ponctuée; E. punctata. Cendrée. Abdomen à taches dorsales noires. Ailes enfumées. Phasia punct Meig. N.o 28. Cendrée. Face et front blanes. Antennes noires, Thorax à bandes noires. Abdomen plombé, à reflets et taches dorsales noires, triangulaires; côtés et extrémité ferrugineux. Pieds noirs. Ailes à base jaune et bande tranversale brunûtre. Environs de Paris. Baumhauer l’a trouvée au Champ-de-Mars. 6. Eromw ventre jaune ; E. flaviventris , Nob. Abdomen jaune, à bande dorsale noire. Long. 3 21. Face d'un blanc argenté, Front d'un blanc jaunûtre, à ligne noirâtre longitudinale. Antennes noires. Thorax noir, à bandes de reflets blanchâtres ; côtés à poils blancs. Abdomen d’un fauve jaune, pâle, à reflets blancs ; une bande dorsale noire, assez étroite ; quatrième segment obscur. Pieds noirs, Cuillerons d'un ( 205 ) jaune pâle. Aïles hyalines ; base jaune ; un peu de gris, peu dis- tinct, au milieu. Des environs de Paris et du cabinet de M. de St.-Fargeau. G.e HYALOMYIE, HyaromyrA. Hyalomyia Rob. D. — Phasia, Lat., Meig. — Thereva, Fab. S. a., Fall. Caractère : face et péristome bordés de soïes. Antennes at teignant la moitié de la longueur de la face. Yeux contigus ÿ. Abdomen ÿ muni de deux pointes en-dessous. Jambes posté- rieures munies de soies; crochets des tarses petits, arqués ®. Ailes ordinairement larges ; première cellule postérieure large à l'extrémité, à long pétiole, et nervure externo-médiaire arrondie; discoïdale à nervure transversale droite. PL. 2, fig. 8. De ces divers caractères, les yeux contigus des mâles , les jambes postérieures munies de soies et le long pétiole que pré- sentent les nervures des ailes, distinguent les Hyalomyies de toutes les autres phasiennes ; les antennes différent de celles des Phasies et des Alophores , en atteignant la moitié de la longueur de la face, et les pointes sous l'abdomen ne leur sont communes qu'avec ces dernières. De plus, les Hyalomyies se caractérisent le plus souvent par leur petite taille et par leurs ailes hyalines, souvent sans taches , dont elles tirent leur nom. Enfin leurs ha- bitudes sont également différentes. Au lieu de vivre isolément sur les fleurs, elles se réunissent en troupes nombreuses dans les airs, et y font des évolutions semblables à celles des Tipulaires et de quelques autres Diptères. 1. Hyazomie pourprée ; H. atro-purpurea, Rob. D. N.o r. Abdomen d’un noir pourpré. Cuillerons blancs. Bord extérieur des ailes brunâtre. Phasia atro-p. Meig, N.o 9. Long, 3 1. Face et front à reflets blancs. Antennes noires. Thorax d’an noir velouté , à lignes blanchâtres. Abdomen d'un noir pourpré ( 206 ) luisant. Pieds noirs, Cuillerons blancs. Ailes à bord extérieur et demi-bande noirâtres 7 Q@. Environs de Paris. 2. Hyazowvie à crochets; H. hamata, Rob. D. N.o 2. Abdomen à reflets cendrés. Ailes larges, blanches , à tache anguleuse noirâtre. Phasia ham. Meig. N.o 11. Long. 3 1. Semblable à l'H atro-p. Abdomen noirâtre, à reflets cendrés. Ailes larges , très-blanches ; nervures bordées de brun depuis la base jusqu'à la première transverse ; ensuite une tache brune anguleuse , s'étendant sur les deux transverses et jusqu’au bord intérieur. Assez rare. 3. Hvazomxre épaisse; H. obesa, Rob. D. N.o 5. Abdomen cendré. Ailes à bande arquée. Phasia ob. Lat. gen. 4 , 345, Meig. N.o 15. Thereva ob. Fab. S. À. No 6. Long. 3 1. Semblable à l'A. atro-p. Abdomen cendré, à base noire. Ailes à bande transverse, arquée , obscure. Baumhauer l’a trouvée dans les environs de Paris. Elle est commune dans le midi de la France. 4 Hvazonwie basilaire ; H. basalis, Rob. D. N.° 4. Abdomen à reflets cendrés. Premiers segmens rougeâtres. Ailes brunes. Long. 3 1. Semblable à l’'H. atro-p. Abdomen noirûtre, à léger duvet cendré ; les deux premiers segmens rougeûtres. Ailes brunes «, brunâtres ®. Sous les arbres. 5. Hyasomvte albipenne ; H. albipennis , Rob. D. No 5. Abdomen cendré , à base noire. Ailes blanches. (207) Phasia alb. Meig, N,0 12. Long. 31. Semblable à l’H. atro-p. Abdomen cendré, à base et quelque- fois à lignes noires. Ailes blanches. Assez rare. 6. Hyaronvig petite ; H. pusilla, Rob. D. N.o 8. Thorax noir. Abdomen blanchâtre. Ailes hyalines. Long. 2 1. Face et front blanchâtres. Thorax noir. Abdomen à duvet cendré, blanchâtre ; premier segment noir. Pieds noirs. Cuille- rons blancs. Ailes hyalines. Environs de Lille. 7- Hyasouxie corinne ; H. corinna, Rob. D. N.o 9- Thorax noir, Abdomen argenté. Ailes larges, presque hyalines. Long. 21. Semblable à l'H. pus. Abdomen d’un cendré argenté. Ailes plus larges, moins hyalines. Assez rare, 8. Hrasomvis demi-cendrée ; H. semicinerea, Rob. D. No 11. Thorax noir. Abdomen cendré, à base noire. Phasia semicin., Meig. N.o 24. Long. 1 + 1. Semblable à l'H. pus. Les deux premiers segmens de l'ab- domen noirs. Environs de Lille. 9- Hyaromwe fasciée ; H. fasciata, Nob. Abdomen noir, à bandes fauves. Long. 1 11. Face jaune, à reflets blancs. Front fauve, très-large ©; partie postérieure noirâtre. Antennes d’un fauve vif ; troisième article court, large, arrondi ; style noir. Thorax noir, à duvet gris. Abdomen noir ; chaque segment à large bande fauve au bord an- térieur ; première et dernière interrompues ; deuxième et {roi ( 208 ) sième échancrées au milieu. Pieds fauves ; tarses brans. Cuille- rons et ailes hyalines Q@. Je l’ai trouvée dans la forêt de Nieppe au mois de juin. Sous-tribu. GY MNOSOMEES ; Gyruvosomeæ, Nob. Rhyzomyzæ , Fall. Gastrodeæ , Rob. D. G.ce Gymnosoma , Meig., Fall. G.e Tachina, Fab. S. a. G.e Musca, Linn. Caractère essentiel : corps large. Front large 7 ©. Style des antennes nu, à base épaisse, de trois articles. Abdomen arrondi, convexe, dépourvu de soies. Corps large. Péristome dépourvu de soies. Face nue. Front à soies courtes, ordinairement large 7 ®. Antennes inclinées ; deuxième article muni d’une soie ; style nu. Abdomen arrondi, convexe , nu. Pieds presque nus ; tarses à pelottes. Première cel- lule postérieure des ailes fermée , pétiolée. Les Diptères qui composent cette petite tribu, dont la Musca rotundata, de Linnée , est le type, présentent quelques-uns des caractères des Phasiennes, et particulièrement la nudité du pé- ristome, du styleantennaire, de l'abdomen et des pieds. Cependant les différences qui les en distinguent en font évidemment une tribu particulière. L’abdomen sphérique, transparent et vide, contraste avec la dépression de celui du groupe précédent , et ne ressemble qu'à celui des Vésiculeux, tribu d’ailleurs si éloignée de celle-ci. De plus, le front large dans les deux sexes, et la face dénuée de soies, offrent encore des caractères différentiels. Les habitudes des Gymnosomées sont peu connues. Nous les trouvons sur les fleurs des Daucus et des Achillées. Leur déve- loppement est inconnu ; mais l’analogie qui les rapproche des Ocypières doit faire présumer que leurs larves sont également parasites, ( 209 ) TABLEAU DES GENRES. Première cellule { Antennnes allongées. GYMNOSOME. postér.re des ailes à pétiole allongé, Première cellule | Antennes courtes... CISTOGASTRE. à pétiole court.....,..............:.. STRONGYGASTRE. G.e GYMNOSOME ; GruxosomA. Gymnosoma, Meig., Fall., Lat. regn. an., Rob. D. — Tachina, Fab. $. a. — Musca, Linn. Caractère : antennes longues, atteignant l’épistome. Premier article très-court ; deuxième et troisième d’égale longueur; troi- sième prismatique. Style épaissi dans une partie de sa longueur ; deuxième article un peu allongé. Première cellule postérieure des ailes à pétiole assez long. PL. 2, fig. 9. La Musca rotundata, de Linnée , est le type de ce genre, qui se distingue des suivans par la longueur des antennes, dont les deux derniers articles sont égaux. C’est la seule espèce que nous ayons observée dans ce pays, à moins d’en ad- mettre quelques autres formées par M. Robineau Desvoidy , et dont plusieurs ne nous paraissent que de simples variétés. Son G.e Latrerllit est même la femelle du Rofundata. Le duvet du thorax qui s'étend plus ou moins vers l'écusson, et les taches noires de l'abdomen, dont la grandeur est très-variable, établissent des différences individuelles dont nous ne croyons pas devoir tenir compte. Le nom générique exprime la nudité du corps. 1. Gymosomr arrondi ; G. rotundata, Meig. No 1, tab. 59, f. 21, Fall. No : , Rob. D. No 1. Thorax noir. Abdomen ferrugineux , à taches dorsales noires, T'achina rot. Fab. S. À. No 12. Musca rot. Linn. Faun., S. 1838. =" ( 210 ) Long. 3, 3 : 1. Face jaunâtre Ÿ, blanchâtre ©. Front doré à bande brune. Antennes noires ; troisième article à base rougeâtre en-dessous ; style fauve, à extrémité noire. Thorax noir, à duvet fauve Y; côtés cendrés ®. Abdomen ferrugineux , transparent , à taches dorsales noires, petites , arrondies , séparées ur., grandes, trian- gulaires , contiguës , excepté la dernière Q ; un point noir de cha- que côté du troisième segment . Pieds noirs. Cuillerons jaunes ÿ', blancs ® Ailes un peu brunâtres, à base jaune. Environs de Lille. Cette espèce varie. G.e CISTOGASTRE ; Crsrocasrer; Lat. regn. an. Gymnosoma , Meig., Fall. — Pallasia, Rob. D. Caractère : Antennes courtes ; les deux premiers articles très- courts ; troisième ovale ; style épaissi à sa base ; deuxième article peu allongé. Première celulle postérieure des ailes à pétiole assez long ; discoïdale à nervure transverse droite. PL. 2, fig. 10. Ce genre, comparé au précédent, nous offre la singularité d’une ressemblance parfaite, non seulement dans la conforma- tion, mais dans les couleurs , jointe à une grande dissemblance dans la forme des antennes, c’est-à-dire, de l'organe dont les modifications en entraînent presque toujours d’autres. C'est la même exception à la règle générale que nous offre le G.e Né- phrotome , comparé aux Tipules. Les habitudes des Cistogastres ne différent pas de celles des Gymnosomes. Leur nom fait allusion à leur abdomen transparent et vésiculeux. 1. Cisrocasre globuleux ; C. globosa. Thorax noir. Abdomen ferrugineux, à taches noires. Gymnosoma gl., Meig. N.o 3; tab. 59, f. 22. G. dispar g, Fall. N° 2. Tachina gl. Fab. S. a. No 15. Pallasia gl. Rob. D. No 1. Long, 2. 1. ( 227) Noir. Face blanche. Côtés du front dorés, Thorax à duvet fauve antérieurement. Abdomen ferrugineux, à taches dorsales et extrémité noires. Cuillerons jaunes. Ailes à base jaune. 7 Q. Sur les fleurs de carottes. 2. Cisrocasrre orangé ; C. aurantiaca. Thorax noir. Abdomen orangé, sans taches. Gymnosoma aur. Meig. N.0 5. Semblable au C. gl. Abdomen orangé, sans taches. Baumbhauer l'a trouvé à Gentilly sur les fleurs de l’Achillæa ptarmica. 3. Cisrocasrre ovale ; C. ovata. Thorax et abdomen noirs. Gymnosoma globosa ©, Meig. N.o 5. G. dispar ©, Fall. N.o 2. Pallasia ov. Rob. D. N.o 2. Long. 2,221. D'un noir luisant. Face et cuillerons blancs. Quelquefois un peu de testacé aux deux premiers segmens de l’abdomen. Ailes un peu jaunâtres à la base. MM. Meigen et Fallen considèrent ce Cist. comme la femelle du Globosa ; M. Rob. en fait une espèce particulière, et pré- tend avoir observé les deux sexes dans chacune des deux espèces. Sur cinq individus que j'ai maintenant dans ma collection , les trois globosa sont mâles, les deux ovata sont femelles. G.e STRONGYGASTRE ; Srroxeycaster , Nob. T'achina , Meig. Caractère : Front étroit 4. Antennes assez courtes ; troisième article une fois et demie de la longueur du deuxième. Première cellule postérieure des ailes à pétiole très-court 1. Discoïdale à nervure transverse droite. PL. 3, fig. 1. Je crois devoir détacher des Tachines de M. Meigen un petit groupe dont l’abdomen est de forme globuleuse , et qui, par ce caractère , se rapproche fort des Gymnosomes. De plus, la pre- (2 9 mière cellule postérieure des ailes est également fermée. Des trois espèces décrites par M. Meigen , je n’en comprends qu'une parmi les Diptères de ce pays. Le nom générique exprime la rondeur de l’abdomen. 1. SrroxGyGastRE globule ; S. Globula. Cendré. Face et front blancs. Tachina gl. Meig. N.0 221. Long. 3 1. Cendré. Face et côtés du front blancs. Palpes, antennes et bande frontale noirs. Thorax à lignes noires. Abdomen à reflets notrâtres, Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes hyalines. Du nord de la France. Sous-tribu. OCYPT ÉRÉES ; OcyrrerATÆ, Rob. D. Bhyzomyze , Vall. G.e Ocyptera, Lat., Fab., Meig. Caractère essentiel : corps cylindrique. Front large 7 9 .Style des antennes nu , à base épaisse, de trois articles. Abdomen al- longé , voûté , cylindrique. Premier segment long. Organe sexuel saillant. Corps étroit, cylindrique. Tête ordinairement presque sphé- rique. Trompe assez menue. Face nue. Front large ÿ © .Antennes couchées ou inelinées ; deuxième article muni d’une soie ; style nu, à base épaisse, de trois articles, dont les deux premiers sont courts. Abdomen allongé, voûté, cylindrique; premier segment long; des soies au bord des segmens ; anus développé Ÿ. recourbé en dessous, Tarses à pelottes allongées 4. Ailes à première cellule postérieure tantôt fermée , tantôt entr'ouverte. Le type propre aux Créophiles se modifie dans les Ocyptérées par des caractères qui placent cette petite tribu entre les Gyin- nosomées et les Tachinaires. Quoique très-différentes des pre- mières par le faciès , elles leur ressemblent cependant beaucoup par leurs principaux organes; et la forme de l'abdomen, à la (213) vérité aussi allongée dans celle-ci qu’elle est arrondie dans la tribu précédente, constitue la seule différence importante. Ce faciès , joint à la saillie de l’organe sexuel , est aussi le caractère le plus distinctif entre les Ocyptérées et les Tachinaires. Cette tribu, composée des genres Ocyptère, Lophosie et Phanie, de M. Meigen, présente plusieurs modifications assez importantes. Les antennes , plus ou moins allongées , se dilatent en palette triangulaire dans le second de ces genres ; elles prennent une forme linéaire dans le troisième. Les palpes se réduisent presqu’à l’état rudimentaire dans les Ocyptères. La première cellule postérieure des ailes, fermée dans ces derniers, est ouverte dans les autres. L'abdomen est quelquefois conique dans les Phanies. L’organe copulateur prend beaucoup d’exten- sion dans ce genre. Les Ocyptères ont le deuxième segment de l’abdomen muni en dessous d'une touffe de soies au bord pos- térieur. Dans une subdivision de ce genre, ce même segment présente également en dessous deux mamelons épineux. Dans une autre, l'extrémité de l’abdomen est armée de deux crochets. À l'exemple de M. Meigen , nous ne comprenons pas dans cette tribu, l'Ocyptera lateralis, de Fabricius , dont M. Robineau Desvoidy a fait le g.e Olivieria. Outre que ce Diptère n’a pas le caractère distinctif de ce groupe, il diffère encore particuliè- rement des Ocyptères par ses yeux velus, ses palpes allongés , les nervures des ailes et les soies de l’abdomen. Sa place natu- relle nous paraît être parmiles Tachinaires, dans le g.e Séricocère, Les Ocyptérées doivent leur nom à la rapidité de leur vol. Elles se fixent souvent sur les fleurs et se nourrissent des sucs qu'elles y recueillent. Plusieurs espèces appartiennent à toute l'Europe. La plupart des Phanies ne se trouvent que dans le midi. Ces Diptères nous montrent pour la première fois an mode d'existence, dans le premier âge, qui répand de l'intérêt sur leur histoire , et que nous retrouverons dans quelques-unes des tribus (214) suivantes ; c'est l'état parasite des larves qui proviennent d'œufs déposés sur le corps d’autres insectes , ordinairement aussi dans le premier âge, tels que les chenilles, et qui pénètrent dans l'intérieur du corps, vivent de la substance adipeuse qu'ils y trouvent , sans faire périr l'hôte qui les nourrit, au moins jus- qu’au terme de leur développement. M. Léon Dufour, dans le cours de ses belles recherches anatomiques ; a observé les larves d'une espèce d'Ocyptère, qui habitent l'intérieur du corps du Pentatoma grisea. Elles sont oblongues , glabres , ridées. Leur bouche présente deux mamelons portant chacun deux petits corps cylindriques et deux pièces cornées , armées de crochets. Le corps se termine en un tube solide à l'extrémité duquel s'ouvre un stigmate. Ces larves passent à l'état de nymphes sans quitter leur demeure. Sous cette nouvelle forme, elles sont ovoïdes, sans segmens distincts, et portent à l'extrémité du corps, six tubercules qui paraissent être l'organe extérieur de la respiration. Les Ocyptérées sont assez rares dans le nord de la France. TABLEAU DES GENRES. Première cellule pos- térieure des ailes fer- MCCAIN on AR AMV SN LEE A OCYPTÈRE. 3.° article des an— Première cellule pos-\{ennes triangulaire... LOPHOSIE. térieure des ailes en- 3.e article des an- tennes cylindrique... PHANIE. tr'ouverte, : (/2140) G.e OCYPTERE ; OcyprerA. Ocyptera, Lat., Fab., Meig., Fall., Rob. D. — Musca, Linn. Caractère : palpes très-petits. Epistome saillant. Antennes inclinées. Troisième article plus long que le deuxième. Première cellule postérieure fermée avant l'extrémité de l'aile et pédiculée au coude. PL. 3, fig. 2. Ces caractères distinguent très-nettement les Ocyptères des genres suivans, et leurs modifications forment plusieurs divisions dont M. Robineau a oomposé autant de genres. C'est l'O. bicolore dont la larve a été observée dans le corps de la Pentatome grise par M. L. Dufour. L'O. brassicaire a été ainsi nommée par Fabricius, parce qu'il en trouva la nymphe dans les racines du chou; mais l’analogie nous porte à croire que la larve avait également vécu en parasite. Les Ocyptères adultes recherchent les fleurs ombellifères. À. Point de crochets à l'extrémité de l’abdomen. Première cellule postérieure des ailes fermée avant l’extrémité , pétiolée, à nervure transversale sinuée. B. Troisième article des antennes allongé, peu comprimé à l'extrémité (ge Ocyptera, Rob. D.). 1. Ocyrrère bicolore ; O. bicolor, Oliv. enc. N.o 3. Noir. Abdomen rouge. O. coccinea, Meig. No 1. O. pentatomæ , Rob. D. N.o 1. Long. 6, 7 1. Noire. Face et côtés du front blancs. Abdomen rouge ; pre- mier segment à bande dorsale noire, prolongée un peu sur le deuxième ; des reflets blancs au bord des autres. Cuillerons blancs. Ailes brunâtres , à base jaunâtre. 4 ©. Environs de Lille. C’est la larve de cette espèce que M. L. Du- four a observée dans le Pentaloma grisea. 2. Ocyrrère brassicaire ; ©. brassicaria, Fab. S. À. No 1, Lat. gen. 4, 343, Meig. N.0 2, Fall. N.o 1, Rob. D. N.o 4. . ( 216 ) Noire. Abdomen rouge , à extrémité noire. Long. 5,61. Semblable à l'O. cocc. Extrémité de l'abdomen noire. Environs de Lille. Cette espèce varie. BB. Troisième article des antennes peu allongé, comprimé vers l'extrémité ( g.° Parthenia , Rob. D. ). 3. Ocvrrèse cylindrique ; O. cylindrica, Fab. S. A. No, Meig. No 4. Noir. Côtés de l'abdomen noirs. Ailes brunâtres. Parthenia cyl. Rob. D. N.o 1. Long. 4 +1. Noir. Face et côtés du front blancs. Thorax à duvet blanchâtre et lignes noires. Abdomen fauve sur les côtés des deux premiers segmens. Ailes un peu brunâtres, à base jaunâtre; première cellule postérieure peu sinueuse. Environs de Lille , sur les fleurs des ombellifères. AA. Abdomen terminé par deux crochets. #1. Première cellule postérieure des ailes fermée à l'extrémité, sans pétiole, à ner- vure transverse droite ( g.e Clairvillia, Rob. D.). 4. Ocvrrère nain ; O. pusilla, Meig. N.o 6. Noir. Les deux premiers segmens de l’abdomen fauves. O. cylindrica, Fall. No 2. Clairvillia pus., Rob. D. No 1. Long. 2 +, 3 I. Noir. Face et côtés du front blancs. Premier et deuxième segmens de l'abdomen fauves, souvent à ligne dorsale noire. Ailes un peu obscures, surtout au bord extérieur. g Q. Environs de Paris. Suivant M. Rob. D. la première cellule postérieure des ailes est entr'ouverte; elle est fermée dans l'individu que j'ai observé et que j'ai reçu de Bordeaux. Ge LOPHOSIE ; Lornosra. Lophosia , Meig., Lat. Regn. an. (217) Caractère : palpes de la longueur de la trompe, un peu t'enflés. Epistome non saillant. Antennes inelinées , atteignant l’épistome ; les deux premiers articles très-courts; troisième très-élargi en triangle équilatéral. Aïles à première cellule postérieure entr’ou- verte à l'extrémité. Nervure externo-médiaire coudée. Cellule discoïdale à nervure transverse presque droite. PL. 3, fig. 3. La forme extraordinaire des antennes dont le troisième article se dilate en large crête triangulaire donne au seul insecte dont ce genre est formé, un caractère qui le fait reconnaître à l’ins- tant, et dont M. Meigen a tiré son nom. Il diffère encore des Ocyptères par la longueur des palpes, par l’épistome non sail= lant et par la première cellule postérieure des ailes qui est en- tr'ouverte, Du reste, la forme du corps est entièrement semblable. Nous n'avons pas trouvé la Lophosie dans le nord de la France ; mais elle a été observée dans une partie de l'Allemagne, qui en est si voisine, que nous présumons qu'elle n’y est pas étrangère. 1. Lorwosie fasciée; L. fasciata, Meig. N.o 1. Noire. Jambes postérieures fauves. Long. 5 1. Noire. Palpes à extrémité rougeâtre. Face blanche, Côtés du thorax et bord des deuxième et troisième segmens de l’abdomen à reflets blancs. Jambes postérieures fauves. Cuillerons hyalins, grands. Ailes à bande brunâtre à l'extrémité. Q. Du nord de la France. G.e PHANIE ; Pranra. Phania, Meig., Lat. Reg. an., Rob. D. — Tachina, Fall. Caractère : palpes de la longueur de la trompe , un peu renflés. Epistome non saillant. Antennes couchées, atteignant à peu près l’épistome ; deuxième article moins court que le premier, aplati antérieurement. Troisième allongé, linéaire, comprimé. Abdo- men un peu conique. Ailes à première cellule postérieure en- 26 ( 218 ) tr'ouverte à l'extrémité; nervure externo-médiaire arquée ; cellule discoïdale à nervure transverse droite. PL. 3, fig. 4. Le g.e Phanie diffère un peu des autres Ocyptérées par la forme de l'abdomen moins allongée et quelquefois conique; il se distingue encore du genre précédent par la forme des antennes, et des Ocyptères par les palpes et les nervures des ailes. L'organe sexuel est très-saillant , et il se termine dans les deux sexes, selon M. Meigen , par un appendice fourchu. Le nom générique dérive de la transparence de l'abdomen dans la plupart des espèces. Nous n’en décrivons qu’une seule. Plusieurs autres sont propres au midi. Les mœurs de ces Diptères ne sont pas connues. Fr. Puane curvieaude ; P, curvicauda, Meig. No 5, Rob. D. No r. Noire. Face blanche. Tachina curv. Fall. N.o 33. Long. 2 |. Noire. Face et côtés du front blancs. Troisième article des antennes tomenteux. Thorax un peu blanchâtre. Organe sexuel allongé et terminé par deux appendices. 7 @. Cuillerons blancs. Ailes un peu brunâtres, à base jaunâtre, Environs de Paris. Sous-tribu. TACHINAIRES , Tacnixarræ, Nob. Entomobiæ, Robineau Deswoidy. G.e Tachina, Meig., Fab., Fall. Caractère essentiel : Corps ovale ou oblong. Front ordinairement large. 7 ®. Style des antennes à base épaisse, nu ou simplement pubescent, de trois articles. Premier segment de l'abdomen court Corps ovale ou oblong. Tête hémisphérique. Face souvent bordée de soies dans une partie de sa hauteur. Epistome ordinai- rement saillant. Péristome bordé de soies. Front ordinairement large. Z' Q. Yeux jamais contigus , ordinairement nus. Trompe (219 ) ordinairement épaisse ; palpes ordinairement allongés. Antennes couchées ou inclinées ; style assez épais dans une partie de sa longueur, nu ou simplement pubescent , ordinairement de trois articles, dont les deux premiers le plus souvent courts. Abdomen ovale ou oblong, portant des soies au bord des seg- mens et le plus souvent d’autres au milieu des deuxième et troi- sième, Pieds munis de soies. Pelottes et crochets des tarses grands 4. Ailes écartées. Première cellule postérieure entr’ou- verte ou fermée. Nous sommes parvenus à la tribu des Créophiles, qui présente l’organisation la plus forte, à la considérer dans son ensemble, et dans laquelle le type de la famille se montre généralement dans toute la perfection qui lui est propre. Sa supériorité sur toutes celles qui la précèdent dans l’ordre ascendant, se mani- feste dans la plupart des organes, et, par conséquent, dans les facultés. Quoique bien voisine des Ocyptérées et des Dexiaires elle les domine incontestablement, ainsi que les autres wibus de la famille. Le corps, souvent plus grand, est aussi plus robuste. Les antennes sont généralement plus développées, et si le style qui les accompagne ne s’épanouit pas en élégant panache, comme dans la plupart des autres Créophiles , il présente distinc- tement trois articles et se rapproche par là de celui des familles supérieures. La trompe paraît d’une consistance plus solide. Les pieds sont pleins de force , et les tarses en sont munis, dans les mâles , d'ongles et de pelottes plus allongés que dans la plupart des autres tribus. Les ailes , dont la disposition des nervures est à-peu-près la même que dans toutes les Créophiles, sont accom- pagnées de cuillerons plus développés qui contribuent sans doute à leur donner la grande rapidité dont elles sont douces. Peu de tribus zoologiques offrent autant de diversité dans leur organisation. La nature semble se complaire à en reproduire les traits principaux en Jes variant à l'infini par des modifications ( 220 ) graduées ; elle y répand toute sa fécondité. Chaqne organe passe d’une forme à une autre par des différences souvent légères et peu appréciables, et il en résulte de grandes difficultés, tant pour la formation des groupes secondaires que pour la détermi- nation des espèces. Ces modifications successives font de la tribu entière une vaste série qui en présente l’organisation, quoiqu’elle conserve toujours son caractère, suivant une progression très sensible et s’élevant peu à peu d’un état pour ainsi dire rudimen-— taire à toute la perfection normale. À commencer par le faciès, iljest particulièrement modifié par l'abdomen, qui passe de la forme étroite, cylindrique, à l’ovale , même à la sphérique, et qui offrirait un excellent moyen de classification s’il n’était quelquefois intermédiaire entre ces diverses configurations. La forme du corps paraît encore diver- sifiée par l'angle frontal droit dans les uns, plus ou moïns aigu dans les autres. Parmi les modifications qui n’affectent pas le faciès, celles qu'offrent les antennes se présentent en première ligne par l’ex- trême variété qui y règne. Le plus souvent couchées sur la face, quelquefois relevées obliquement en avant, leur longueur s'étend tantôt jusqu’à l’épistome, tantôt elle atteint à peine le milieu de la face. Le premier article est le plus souvent très-court, le second l’est aussi quelquefois; mais il s’allonge assez souvent. Le troi- sième , très-variable dans sa longueur , l’est également dans sa forme , tour-à-tour cylindrique, prismatique , comprimée, tron- quée , ovale , convexe. Le style, plus ou moins épais jusque vers le milieu de sa longueur, et ordinairement nu , devient quelque- fois tomenteux et même un peu velu dans quelques-uns , ce qui enlève , rarement il est vrai, à l’un des caractères les plus cons- tans de la tribu, la fixité que la classification voudrait lui trouver. Les trois articles ordinairement distincts dont le style est com- posé diffèrent également dans leurs dimensions. Les deux pre- miers s’allongent dans quelques-uns , le second sur-tout, qui ( 221 ) atteint quelquefois la longueur du troisième et forme alors un coude avec ce dernier. Après les antennes, les ailes sont l’organe le plus diversifié. Quelques espèces les ont étroites; d’autres ont les nervures mé- diastine , sous-marginale et interno-médiaire, hérissées de pointes. Une sorte d'épine paraît assez souvent au bord de l’aile, au point où aboutit la nervure médiastine extérieure ; mais la disposition des cellules présente bien plus de variations, et particulièrement la première postérieure , ordinairement très-rétrécie au bord de l’aile et quelquefois fermée par la nervure externo-médiaire qui se coude ou s’arrondit vers l'extrémité, et devient obliquement transversale ; cette cellule aboutit au bord extérieur, le plus sou- vent avant le sommet de l’aile , quelquefois au sommet même. Lorsqu'elle se ferme, l'extrémité de la nervure sous-marginale forme un pétiole tantôt court, tantôt allongé. Sa nervure trans- versale est droite, ou plus ou moins courbée ; elle manque dans quelques espèces anomales, où elle est entièrement oblitérée ou avortée. Enfin la nervure transversale qui termine la cellule dis- coïdale varie aussi dans sa direction tantôt perpendiculaire à sa base, tantôt fort oblique; elle est de plus droite dans les uns, sinueuse dans les autres. Si de l'organe du vol nous passons à celui de la nutrition, nous trouvonsfencore bien de la diversité. La trompe, ordinaire- ment courte et assez épaisse, s’atténue, s’allonge quelquefois comme celle des Stomoxes ; dans quelques autres elle se coude même vers le milieu, comme dans les Myopes. Les lèvres termi- nales se modifient en s’allongeant plus ou moins ; elles prennent quelquefois la forme de palpes articulés, ee qui, malgré leur insertion à l'extrémité de la trompe, appuie l'opinion des natu- ralistes qui considèrent ces lèvres comme analogues aux palpes labiaux des insectes masticateurs. Quant aux palpes ordinaires, souvent filiformes, ils se dilatent quelquefois en spatules ; ils s’atténuent , se raccourcissent et se réduisent à l’état rudimen- ( 222 ) taire dans plusieurs espèces. La lèvre supérieure varie dans sa largeur. Nous trouvons encore de la diversité dans les yeux tantôt nus , tantôt velus; dans le front ordinairement assez large dans les deux sexes, mais quelquefois fort rétréci dans les mâles, sans être linéaïre-comme celui des Muscides. Les soies , dont il est plus ou moins hérissé, descendent quelquefois sur une partie de la face. Celle-ci est ordinairement munie sur les côtés d’autres soies qui tantôt s'étendent depuis les bords de la bouche jusque vers les antennes, tantôt ne s'élèvent que peu ou point. L’épistome est saillant dans les uns ; il ne dépasse pas la face dans les autres. Le péristome est tour-à-tour longitudinal, rond ou même un peu transversal. Le thorax ne nous offre pas d’autres modifications que le plus ou moins de largeur, suivant celle du corps. L’abdomen, indé- pendamment de la diversité de ses formes dont nous avons déjà parlé, varie sons le rapport de ses longues soies dorsales. Dans tous les membres de la tribu, à l’exception d’un très-petit nombre d'espèces , le bord postérieur des deux premiers segmens en offre au moins deux. et le troisième en est éntièrement bordé; mais , outre celles-ci, les deuxième et troisième seginens portent souvent deux autres soies insérées vers le milieu; enfin deux autres encore se trouvent quelquefois près du bord antérieur des mêmes segmens; mais , dans ce dernier cas, ces soies se distin- guent avec quelque peine au milieu des poils allongés qui couvrent alors l'abdomen. Ges trois modifications, qui n’ont pas encore été signalées, sont généralement en harmonie avec celles qui affectent les organes , et, par cette raison, elles nous ont fourni des carac- tères bien secondaires sans doute, mais qui viennent assez sou- vent tirer de l'incertitude où nous laissent les autres. Au milieu de toute cette variation des organes, les pieds con- servent une grande fixité dans leur conformation, et, à l'excep- tion de quelques espèces qui ont les jambes postérieures ciliées (225 ) l'on ne peut apercevoir d’autres différences que celles qui dis- tinguent les sexes, c'est-à-dire les ongles et les pelottes des tarses plus grands dans les mâles que dans les femelles. Ce moyen de distinetion se joint heureusement à ceux que fournissent la lar- geur différente du front et Ja forme de l'abdomen, et qui sont souvent difficiles à saisir. Les organes de la génération paraissent très-peu en dehors. Quelques espèces seulement présentent dans les femelles l'abdomen terminé par deux crochets cornés, et il est assez remarquable de rencontrer dans ce sexe des appendices qui appartiennent ordinairement à l’autre. Toutes ces modilications dans les organes établissent dans ces Diptères de nombreuses divisions dont l'importance a été jugée diversement par les deux naturalistes qui, jusqu'ici , s'en sont le plus occupés. M. Meigen, dans ses premiers ouvrages , avait cru devoir les diviser en six genres, Melanophora, Eriothrix, Metopia, ete.; mais ayant reconnu que les caractères qu’il leur avait donnés fléchissaient trop souvent, il y renonca et les com- prit tous dans le genre T'achina, dont il décrivit plus de trois cents espèces européennes, en les groupant dans quelques divi- sions formées d’après les principales modifications des antennes, des ailes et des yeux. M. Robineau Desvoidy, attachant beaucoup plus d'importance à toutes les différences organiques, a multi- plié extrêmement les genres en les distribuant de même dans de nombreuses seclions. [l nous semble que l’un et l’autre parti ont été portés trop loin , et qu’un terme moÿen sera plus conforme à la nature et facilitera l'étude de ces petits êtres. Cette étude , difficile par les caractères souvent très-légers et peu distincts que présente l’organisation, le devient bien plus encore par les différences à la fois nombreuses et peu sensibles des couleurs qui semblent passer, comme les organes, par des nuances souvent inappréciables , et qui rend très-vague la déter- mination des espèces. L'intérêt qu'inspirent ces Diptères sous Je rapport physiolo- (224) gique , devient bien plus vif lorsque nous observons leurs habi- tudes, leurs instincts et le développement de leurs larves. Leur nourriture , qu'ils prennent sur les fleurs, paraît influer beau- coup moins sur le choix des lieux qu'ils habitent, que le soin d'assurer le sort de leur progéniture , destinée à l’état parasite jusqu'à l’âge adulte. Ils déposent leurs œufs sur les insectes , particulièrement sur les chenilles, comme les OEstrides sur les grands animaux, et les jeunes larves , à leur naissance , pénètrent dans le corps et s’alimentent de la substance adipeuse qui y abonde ordinairement ; instinct semblable à celui des Ichneumo- nides et qui nous donne souvent la surprise de voir sortir d’une Chrysalide, non le brillant papillon dont nous avions soigné le jeune âge , mais tantôt l’'Hyménoptère au corps fluet, prolongé en avant par de longues antennes et en arrière par une plus longue tarière, tantôt un essaim de nos Tachinaires à la forme raccourcie. D’après des observations, la plupart récentes , il paraît que ces Diptères exercent sur tous les ordres d'insectes cette prérogative singulière , et ils déploient quelquefois d'une manière fort remar- quable un instinct de ruse propre à tous les parasites. Depuis Goedart , qui le premier vit des Tachinaires sortir des chenilles et des chrysalides, la plupart des entomologistes observèrent le même phénomène à l'égard des Lépidoptères ; mais , en 1823, M. Léon Dufour trouva dans un Coléoptère, Cassida viridis, une larve de laquelle provint une Tachinaire voisine des Ocyp- tères et dont il fit une savante description. Plus récemment en- core ce célèbre anatomiste, dans le cours de ses investigations sur les Hémiptères, trouva, dans la Pentatoma grisea, une larve peu différente de la première et d'où sortit l'Ocyptera bicolor. M. de Saint-Fargeau , à qui l’entomologie doit des ob. servations du plus grand intérêt, a signalé les manœuvres singu- lières de plusieurs Tachinaires qui ont l'instinct de donner pour nourriture à leurs larves la proie destinée à d’autres insectes. (225 ) C'est ainsi qu'au moment où les Philanthes, les Crabrons et les autres Hyménoptères fossoyeurs ont porté dans leurs souterrains les insectes tels qu'abeilles, charançons, mouches, dont ils se sont emparés pour servir de pâture à leurs propres larves; de petites Tachinaires , épiant l'instant favorable, se glissent furti- vement dans ces retraites et déposent leurs œufs sur ces victuailles destinées à d’autres convives. Leurs larves plus hâtives en font leur curée et réduisent les autres à mourir d'inanition. Cet ins- tinct est accompagné de la plus grande agilité, de l’opiniâtreté et de l’audace nécessaires à ce brigandage ; et, d’un autre côté, les Hyménoptères paraissent frappés de crainte ou de stupeur à la vue de leurs ennemis; ils ne leur opposent aucune résistance, et quoiqu'’ils fassent une guerre continuelle à divers insectes et particulièrement à divers Muscides , jamais ils ne saisissent ceux dont ils ont tant à se plaindre, et qui cependant n’auraient aucun moyen de résistance. Enfin M, Robineau Desvoidy, qui a recueilli un grand nombre d'observations relatives aux mœurs de cette tribu, croit, avec beaucoup de vraisemblance, que les fausses chenilles des Tenthrèdes nourrissent également des larves; il rapporte même avoir vu des araignées mortes percées d’un trou, et, à côté d'elles, des coques de ces Diptères. Les faits observés tendent à prouver que chaque race de Tachinaires s'attache particulièrement à une race d'insectes, quoique cette règle ne soit pas sans exceptions. Ce sont surtout les larves les plus char- gées de substance adipeuse, comme les chenilles, qui devien= nent leurs victimes; et telle est l'abondance d’alimens qu'elles leur présentent, qu'une seule chrysalide de sphinx atropos, élevée par M. Serville, à Paris, a donné le jour à plus de 80 de ces Diptères. . Les Tachinaires du nord de la France sont également nom- breuses en espèces et en individus. Nous les trouvons dans tous les sites et généralement en quantité proportionnée à la variété et à la richesse de la végétation. Les races parasites de chenilles 29 ( 226 ) de sphinx, de bombyx, sont plus communes dans les forêts et les bosquets; celles qui proviennent des Noctuelles et des Pha- lènes abondent dans les haies et les prairies. Les unes se trouvent presque toujours sur les fleurs et particulièrement sur les ombel- lifères , les autres semblent se tenir constamment sur le feuillage. Celles qui déposent leurs œufs dans les souterrains des Hymé- noptères fréquentent surtout les sites sablonneux exposésau soleil. Il y en a encore que nous voyons souvent dans nos habitations et dont les larves vivent probablement aux dépens de nos insectes domestiques, tels que les araignées , les réduves et autres. Parmi les nombreuses espèces que nous avons observées dans ce pays, il s’en trouve un assez grand nombre qui n’ont été vus, ni dans les autres parties de la France, ni en Allemagne, ni en Suède, les seules contrées qui aient été explorées par des diptérologues. Dans la comparaison que j'ai faite avec soin de nos espèces, non seulement avec les descriptions si bien faites de M. Meigen, mais avec de nombreux individus que j’ai reçus d'Allemagne , et particulièrement de M. Von Winthem, de Hambourg, je me suis convaincu qu'il existe une différence considérable entre les Tachinaires germaniques et les nôtres. J’ai mis également tout le soin dont j'étais capable à comparer nos espèces avec celles dé crites par M. Robineau Desvoidy, tant pour reconnaître l'identité ou la différence qui existe entr'elles que pour établir la syno- nymie trop négligée par ce naturaliste. J’ai fait cette comparaison sur un très-grand nombre d'espèces nommées par lui-même et que j'ai pu observer à Paris, grâce à la complaisance avec laquelle MM. le comte Dejean, Lepelletier de Saint-Fargeau, MM. Au- dinet Serville et Blondel, à Versailles, m'ont ouvert leurs col- lections. Cependant l'étude de cette tribu offre tant de difficultés” pour arriver à une détermination satisfaisante des coupes géné- riques et des espèces, qu’elle exige encore bien des travaux , et qu'il est fort à désirer, afin de pouvoir faire un tableau fidèle de cette famille innombrable, de multiplier les esquisses , les obser- vations locales, les recherches partielles. -0bdA n * > pr. yes F3 She x LOL TS t De en em Ep ee ES À: ] à ! 0 Lu . * ; 2 0» h s m2 s evb olgis nb ste bee : "al #r#È0 sonore Corps étroit. Abdo- men cylindrique , onique on oblong 2. arlicle du style des antennes court TE Abdomen ovale Style des antennes coudé. 2.earticle du style des antennes allongé. Style des antennes droit. Épistome non saillant Corps petit... 5 Abdome Style des antennes A pubescent. Corps que; des soics au ordinairement en- tièrement noit Épistome saillant Corps de grandeur À médiocre Abdomen cime conique, ordinai- rement sans soics( au milieu des seg- mens. {Tête de largeur mé-\ diocre ) Antennes fort courtes Tête large des antennes nu \ 3e article des an- tennes à peine dou- / ble ou triple du | Antennes plus © moins lc $ 3€ article tennes 4 ou plus long que le 2 | Nervure oblique ar- quéc...... Nervure oblique droite article des an- tennes 4 ou 6 fois plus long que k 3€ article des an- article des an-f3.e article des an tennes au plus dou- ble ou triple da ténnes n'atteignant | ae) PR Le | pas l'épistome Antennes très-courtes. . . (ee allongée {Face non gonflé 22€ arlicle des an- | tennes plus court que le 3.e a article des an- | tennes plus long que le 3,e Perte c Fr Ilule postérieure soit fermée soit ouverte, à mervAre) Antennes allongée. oblique arquée. | Antennes courtes milieu desseginens. |1.«-cellule postérieure ouverte, à nervure oblique droite... ++ Abdomen sans ero- chets Q. 1e cel- lule postérieure or- Antennes assez cour-} tes. Corps noir. \Abdomen terminé par deux crochets © ire cellule posté rieure ouverte Antennes allongées, Corps jaunitre. Abdomen muni de Abdomen sans soies article des an- I à I tennes à peine dou- [Front assez large 1. ble du 2. IL ront étroit . Corps cendré ou noir 3e article des an- tennes triple du 2. Face nue... Des soies au milieu des segmens de l’abdo. [Des oies seulcinent au bord des segmen Antennes couchéces ;{ Yeux nus. 3.e article ordinai- rement triple du 2.0/ Yeux velus Antennes ordinaire inclinées ; 3.farticle à peine double du dinairem.t fermée, . Corps d'un vertdoré.. . GENRES, MÉLANOPHORE, PTILOCERE. SÉRICOCÈRE ÉRÉBIE RHINOPHORE, LABIGASTRE MYOBIE. MÉGÈRE MILTOGRAMME CLYTIE. CHRYSOSOME TACHINE LYDELLE ATHRYCIE PHOROCÈRE MEÉTOPIE MASICERE EURIGASTRE PALES. ÉRYCIE SENOMETOPIE NÉMOREÉE TRIXA SIPHONE PHRYPTOCERE GONIE MICROPALPE ECHINOMYIE, (227) G.: MELANOPHORE ; MezanorHorA. Melanophora , Meig. K1., Lat.— Gagateæ, Rob. D. — Tachina, Dexia, Meig. — Ocyptera, Fall. + Corps ordinairement petit, étroit. Lèvre supérieure souvent large. Face ordinairement nue , plus ou moins élevée. Épistome non saillant. Antennes de longueurs différentes ; style tomenteux ou légèrement velu. Abdomen cylindrique; point de soies au milieu des segmens. Première cellule postérieure des ailes ouverte ou fermée , souvent pétiolée ; bord extérieur ordinairement muni d’une pointe. PL. 3, fig. 5,6,7, 8. Dans l’ordre ascendant que nous avons adopté, le genre Mé- lanophore paraît devoir précéder tous les autres de cette tribu parl’infériorité d'organisation qui se manifeste particulièrement dans la petitesse de la taille. Sa place à l’entrée de la série est encore déterminée par le voisinage des Ocyptères et des Dexiaires dont il se rapproche. Les caractères qui le distinguent le mieux sont la face nue, plus ou moins élevée et l’épistome non saillant. On le reconnaît surtout au noir qui colore non-seulement le corps, mais les ailes, ainsi que l'indique son nom. Cependant, malgré l'espèce d’homogénéité qu’un premier coup d'œil croit trouver dans ce genre, il règne une assez grande diversité dans les antennes et les nervures des ailes, ce qui a déterminé M Ro- bineau Desvoidy à considérer ce groupe comme une section ou tribu composée de plusieurs genres. Nous avons cru devoir y comprendre, à son exemple, quelques Dexies de M. Meigen , qui nous paraissent mieux placées parmi les Mélanophores. Les habitudes de ces petites Muscides nous semblent varier comme leur organisation. Les unes vivent sur les fleurs, les autres sur les troncs des arbres , d’autres encore dans nos appartemens. Le bord des eaux est fréquenté par quelques espèces ; les côtes sa- blonneuses, exposées aux rayons du Midi, le sont par d’autres, qui ÿ paraissent attirées par la présence d'Hyménoptères fouis- ( 228 ) seurs dont les trous criblent quelquefois le sol. Il est probable que ces Mélanophores, comme d’autres Tachinaires, s’y intro- duisent pour déposer leurs œufs sur les larves de ces insectes, Quant à celles que nous voyons sur nos fenêtres, et notamment cette petite espèce dont la sombre livrée est égayée par une tache blanche à l'extrémité des ailes, il est probable qu’elles proviennent de larves qui se développent dans nos insectes do- mestiques. M. Robineau présume que ce sont les araignées qui sont chargées de loger et de nourrir ces parasites. A. Première cellule postérieure des ailes ouverte B. Première cellule postérieure ouverte avant l'extrémité de l'aile. PL. 3, fig. 5. (G° Nyctia, Rob. D.) 1. Méranornone maure ; M. maura. Noir. Abdomen un peu comprimé. Cuillerons blancs. Ailes noirâtres. Dexia maura, Meig. N.o 9,tab.43 f. 20. Musca maura, Fab. S. À. No 91 M. halterata, Panz. 54. 13. Long. 2, 41. D'un noir luisant. Face et côtés du front à reflets blan- châtres ; ce dernier étroit 7. Moitié extérieure des ailes noirâtre. Nervure transverse de la cellule postérieure arquée. Environs de Lille, 2. Méraornone claripenne, M. claripennis. Noir, Face argentée. Cuillerons blancs. Ailes peu obscures. Nyctia clarip. Rob. D. No 3, Long. 2, 21,1. D'un noir luisant. Face d’un blanc argenté, Thorax un peu rayé de cendré. Abdomen un peu déprimé. Je l’ai trouvé aux environs de Lille, 3. Méranornore Serville ; M. Serviller, Noir. Face blanchâtre. Cuillerons d’un blanc jaunûtre. Ailes noirâtres. Première nervure transverse fermée. ( 229) Nyctia ser. Rob. D. No 2. Long. 3 L Semblable au M. maura. Première nervure transverse des ailes fermée ©. Environs de Lille. 4. Méraxornors carcel ; M. carcelr. Noir, Face blanchâtre. Cuillerons blancs. Ailes noirâtres. Nryctia carc. Rob. D. N.o r. Long. 21,31. Semblable au M. clar. Face d'un blanc obscur. Aïles à base et bord extérieur noirs et disque obscur. Environs de Lille. BB. Première cellule postérieure des ailes ouverte à l'extrémité de l'aile. PL. 3, fig. 6. C. Deuxième article des antennes ongulé et plus épais que le troisième ; style un peu velu. Point de soies au bord des segmens de l'abdomen. (G.° Morinia, Rob. D.) 5. Mésanornone nain; M. nana. Noir. Ailes enfumées. Dexia nana, Meig. N.o 5. Morinia parva, Rob. D. N.o 3. Long. 1 21 D'un noir luisant. Balanciers obscurs. Ailes enfumées. Sur les fleurs de la carotte. CG. Deuxième article des antennes aussi épais et beaucoup plus court que le troisième ; style nu. (G.e Medoria, Rob. D.) 6. Méranornone agile; M. agilis. Noir. Cuillerons noirâtres. Ailes un peu obscures. Medoria ag. Rob. D. N.o 1. Long. 1 11 D'un noir luisant. Face blanchâtre. Cuillerons et ailes obs= curs. Environs de Lille. ( 230 ) AA. Première cellule postérieure fermée. PL. 3. fig. 7, 8. D. Troisième article des antennes double ou triple du deuxième, E. Style des antennes tomenteux. Face nue. ( G.e Megerlea, Rob. D. ) 7- Méraxornore luisant ; M. nitida. Noir. Cuillerons blancs. Ailes noirâtres au bord extérieur. PL. 3, fig. 7. Megerlea nit. Rob. D. No r. Long. 2,221. D'un noir luisant. Face blanchâtre. Cuillerons blancs. Ailes à bord extérieur noirâtre. Je crois qu’il se trouve au nord de la France. 8. Méravoruore ailes hyalines; M. kyalipennis. we& Noir. Cuillerons noirâtre. Ailes presqu’hyalines. Megerlea claripennis , Rob. D. N.o 3. Long. 2, 2 +1. Semblable au M. nit. Cuillerons noirâtres. Ailes presqu’hya- lines. Environs de Paris. EE. Style des antennes nu. Face bordée de soies. (G.e Sco- polia, Rob. D.) 9. Méranoruore charbonnier ; M. carbonara. D'un noir verdâtre. Nervure transverse des ailes droite Scopolia carb. Rob. D. N.o 2. Tachina carb. Meig. N.o 315. Ocyptera carb. Fall. No 9. Long. 2,2 +1. Noir, à reflets verts. Palpes fauves. Face grisâtre. Cuillerons blancs. Bord extérieur des ailes noirâtre. Nervure transverse des ailes droite, bordée de noirâtre. Sur les terrains sablonneux, percés de trous d'hyménoptères. 10. Mécanoruons en deuil ; M. lugens ( 231 ) D'un noir verdâtre. Nervure transverse des ailes sinuée. Tachina lugens , Meig. N.o 313. Long. 3 1. Semblable au M. carb. Face blanche, à reflets noirs. Ailes noirâtres ; bord interne clair; nervure transverse de la cellule postérieure sinuée : celle de la discoïdale droite. Q. Environs de Lille. DD. Troisième article des antennes de la longueur du deuxième. F. Troisième article des antennes comprimé sur les côtés. ( Ge Kirbya, Rob. D.) 17. Méranornore printanier; M. vernalis. Noir. Trompe rougeâtre. Thorax un peu cuivreux. Kirbya vern. Rob. D, N.o 1. Long. 3 1. D'un noir luisant. Cuillerons blancs. Ailes noirâtres. Environs de Lille. FF. Troisième article des antennes non comprimé; deuxième ongulé. G. Pétiole de la première cellule postérieure peu allongé ; ner- vare transverse arrondie ( G.° Paykulla, Rob. D.) 12. Mécanornore rubricorne; M. rubricornis. Noir. Antennes fauves. Paykullia rub. Rob. D. No r. Long. 2,2: 1. D'un noir luisant. Face blanchâtre. Antennes fauves, Thorax légèrement cendré. Cuisses à base d’un brun rougeûtre. Cuille. rons blanchâtres. Ailes nébuleuses, à base jaunâtre. #. Environs de Paris. GG. Pétiole de la première cellule postérieure fort long. H. Style des antennes presque nu. ( Ge Melanophora, Rob. D.) 13. Méraxoruore arrosé ; M. roralis, Rob. D. N.o 1. ( 232 ) Noir. Un peu de fauve au thorax. Ailes noirâtres à tache blan- che, P.3, fig. 8. Tachina ror. Meig. N.o 79. Ocyptera ror. Fall. No 7. Tephritis grossificationis, Fab. S. À. N.o 42. Musca ror. Fab.S. À. No 102, Linn. Faun.S. 1846. Long. 2 I. D'un noir luisant. Un peu de fauve sur les côtés du thorax. Cuillerons et ailes noirâtres. Une tache blanche à l’extrémité des ailes. Suivant Meigen , les ailes des mâles n’ont pas de tache. Dans les maisons et sur le tronc des arbres. 14. Méranornore atre, M. atra, Rob. D. No 3. Noir. Point de fauve au thorax. Long. 2 1. Semblable au M. ror. Point de fauve sur les côtés du thorax. Nervure transverse des ailes arrondie. Environs de Paris. HH. Style des antennes un peu velu. ( G.e Iligeria, Rob. D.) 15. Méraxoruore très-noir ; M. nigerrima. °° Entièrement noir. Ilhgeria atra, Rob. D. No 1. Long. 2, 211. £ D'un noir luisant. Cuillerons et ailes noirs. Environs de Lille. G..° PTILOCEÈRE ; PricocerA. Püloceratæ, Rob. D. — Tachina, Dexia, Meig. — Ocyptera, Fall. Corps étroit. Face peu élevée, un peu arrondie; épistome sail- lant. Front rétréci 4. Antennes courtes; deuxième article on- gulé, presqu’aussi long que le troisième; style tomenteux. Abdo- men cylindrique: des soies au milieu des segmens. Première ( 233) cellule postérieure des ailes fermée , plus ou moins pétiolée ; bord extérieur ordinairement muni d’une pointe. PL, 3, fig. 9. Le principal caractère des Ptilocères consiste dans la brièveté des antennes et dans la forme ongulée du deuxième article. Assez voisins des Mélanophores par la forme étroite du corps, par le style des antennes plus ou moins pubescent; ils s'en distinguent par l’épistome saillant, le front rétréci dans les mâles, par les soies du milieu des segmens de l'abdomen, enfin par une taille moins petite, et par des reflets blancs ou cendrés plus marqués, sur le noir qui couvre le corps. Les Ptilocères se trouvent particulièrement dans les bois. Leurs habitudes sont inconnues. Leur nom fait allusion au style tomen- teux de leurs antennes. À. Style des antennes tomenteux. B. Première cellule postérieure des ailes à peine pétiolée ( G.° Phyto, Rob. D.) 1. Pruocène noir; P. nigra. Noir. Cuillerons et ailes branâtres. Phyto nig. Rob. D. N.o 1. Long. 2, 2; 1. D'un noir luisant. Face un peu cendrée. Thorax gris à lignes noires. Abdomen un peu cendré. Cuillerons et ailes un peu fu- lugineux. Sur les fleurs ombelliféres, 2. Prisocère noirâtre, P. nigro-grisescens. Noir. Cuillerons jaunâtres. Ailes à peine nébuleuses. Phyto nigro-gr. Rob. D. Nc 2. Long. 3, 3+ 1. Noir. Face d’un noir grisâtre, Thorax à bandes grises. Abdomen à duvet gris. Cuillerons jaunâtres. Ailes un peu nébu- leuses. Assez rare. 3. Priocère prompt; P. prompta. Noir. Palpes fauves. 30 ( 234 ) Phyto pr. Rob. D. No 4. Long. 24, 5 1. D'un noir luisant. Face un peu blanchâtre. Palpes fauves. Thorax à bandes grises. Abdomen à trois bandes de reflets cen- drés. Ailes à base grisâtre; nervures un peu bordées de bru- nâtre. Environs de Paris. 4. Pnisocère parvicorne; P. parvicornis. Cendré. Abdomen à bandes et ligne dorsale noires. Tachina parv. Meig. N.o 75. Long. 3 1. Cendré. Palpes et face noirs, à légers reflets blancs. Front et antennes noirs. Thorax à bandes noires. Abdomen à bandes et ligne dorsale noires. Pieds noirs. Balanciers blancs. Ailes grises. Assez rare. BB. Première cellule postérieure à pétiole allongé. (G.° Ste- venia, Rob. D.) 5. Priocère tomenteux ; P. tomentosa. Noir. Ailes un peu jaunâtres. PL, 3, fig. o. Stevenia tom. Rob. D. No r. Long. 3,311. D'un noir luisant. Face d’un brun blanchâtre. Thorax à bandes un peu cendrées. Abdomen à deux petites lignes transverses blanchâtres. Un appendice dirigéen dessous 7. Cuillerons blancs, Ailes d’un jaunâtre sâle. @. Environs de Paris. 6. Prisocère ombré ; P. umbratica. Noir. Ailes noirâtres. Tachina umb. Meig. N.o 83. Ocyptera umb. Fall. N° 6. Stevenia nigripennis , Rob. D. N.° 3. Long. 3 1. D'un noir luisant. Très-peu de blanchâtre sur la face , lethorax ( 235 ) et l'abdomen. Cuillerons blancs. Ailes noirâtres, surtout à l'ex- trémité. 7 Ç. Assez rare. 7. Prisocère mélanie; P. melania. Noir. Ailes nébuleuses. Cuillerons blancs. Dexia mel. Meig. No 12. Stevenia nitens. Rob. D. N.o 2. Long. 5 I. Semblable au P.umb. Aïles nébuleuses. Environs de Paris. 8. PrinocÈre caminaire, P. caminarta. £ Noir. Ailes à demi noirâtres. Dexia cam. Meig. N.0 10. Long. 2,3 1. D'un noir luisant. Face à reflets blancs sur les côtés. Cuille- rons blancs. Ailes à moitié extérieure brune et moitié intérieure presqu'hyaline. Je l’ai reçu de la Lorraine, 9. Priocère rectangulaire ; P. rectangularis. Nob. Noir. Ailes nébuleuses. Cuillerons jaunâtres. Le Long. 3 1. D'un noir luisant. Très-peu de blanchâtre sur la face, le thorax et l'abdomen. Guillerons jaunâtres. Ailes nébuleuses ; l'angle fermé par la nervure externo-médiaire et la transversale presque droite. ®. Environs de Lille. AA. Style des antennes velu. ( G.e Pxlocera, Rob. D.) 10. Prisocère palpes jaunes ; P. Palpalis. Rob. D. N.o 1. Noir. Palpes jaunes, Ailes à base jaunâtre. Long. 3, 4 1. Noir, à duvet cendré. Palpes jaunes. Face blanchâtre. Deuxième article des antennes souvent un peu clair. Cuillerons blancs. ( 236 ) Ailes grises, à base jaunâtre. G Q. Environs de Paris. G.e SÉRICOCÈRE ; SERICOCERA. Sericoceratæ, Rob. D.— Dexia, Meig. — Ocyptera, Fab. — Musca, Fall. Corps étroit. Face verticale. Épistome ordinairement peu sail- lant. Antennes allongées , atteignant ordinairement l’épistome ; deuxième article ordinairement épais; troisième cylindrique ; style ordinairement un peu velu. Yeux ordinairement nus. Abdo- men cylindrique ou comprimé; ordinairement deux soies au mi- lieu des segmens. Pieds un peu allongés. Première cellule posté- rieure des ailes entr'ouverte, quelquefois fermée, à nervure externo-médiaire arquée après le coude, bord extérieur muni d’une pointe. PL. 3, fig. 10. PL. 4, fig. 1. Les Séricocères unis au genre précédent par de grands rap- ports d'organisation, s’en distinguent par la longueur des an- tennes, par l’épistome ordinairement peu saillant, par le front large dans les deux sexes, par les pieds un peu allongés. Parmi plusieurs modifications qui affectent les organes , il s’en présente une qui intéresse assez vivement la physiologie des insectes : Dans le S. palpata, les lèvres qui terminent la trompe prennent la forme de palpes filiformes, articulés, et contribuent avee un petit nombre d'exemples semblables à éclaircir la véritable nature de ces lèvres. Ces Muscides se trouvent le plus souvent dans les bois, sur les fleurs des ombellifères ; leur vol est très-rapide. M. Meigen a obtenu plusieurs fois le S. leucozona de larves qui s'étaient dé- veloppées dans les chenilles du Bombix caya, et qui, après leur sortie de ces chenilles , s'étaient transformées en nymphes en forme de barillets. Le nom des Séricocères fait allusion au style tomenteux ou soyeux des antennes. (237) A. Première cellule postérieure des ailes ouverte. PZ 3, fig. 10. B. Face oblique. C. Lèvres de la trompe de forme ordinaire. ( G.e Phyllomytia, Rob. D.) 1. Sénicocèrs volvule; S. volyula. Noir. Abdomen à bandes blanches interrompues. Ailes bru- nâtres. Pl, 3, fig. 10. Ocyptera vob. Fab. S, À. No 7. Dexia voly. Meig. 2. Phyllomyia vol. Rob. D. No r. Musca cylindrica, Fall. N.o 13. Long. 2 +, 51. D'un noir luisant. Face argentée. Thorax un peu cendré; épaules à reflets blancs. Abdomen à bandes blanches interrom- pues. Cuillerons blanchâtres. Ailes brunâtres , à base jau- nâtre. 4 Q. Environs de Lille, CC. Lèvres de la trompe en forme de palpes. ( G.e Phoro- phylla, Rob D.) x 2. Séricocère à palpes; S. palpata. Noir. Palpes blanchitres. Phorophylla palp. Rob. D. N.° 1. Long. 3 11. D'un noir luisant. Palpes un peu blanchätres. Antennes n’at- teignant pas l’épistome. Abdomen à bandes légères de reflets blanchâtres; points de soies au milieu des segmens. Cuillerons d’un blanc jaunâtre. Aïles à base brunâtre 4. Environs de Lille. BB. Face presque verticale, Cuillerons très-larges. ( G.° The- laira. Rob. D. ) 3. Séricocins leucozone ; $. leucozona. Noir. Abdomen à côtés fauves, ( 238 } Dexia leuc. Meig. No 7. Musca leuc. Panz. 104. 19. nigrina, Fall. No r2. Thelaira abdominalis , Rob. D. N.o r. Long. 4, 5 I. Noir. Palpes ferrugineux. Face argentée. Bande frontale anté- rieurement à point blanc. Thorax à reflets blanchâtres. Abdo- men à trois bandes blanches et côtés fauves. Guillerons blancs. Ailes grisâtres, à base jaunâtre. 7 Q. Sur les fleurs des ombelliféres. 4. Séricocère bifascié ; S. bifasciata. Noir. Point de fauve à l'abdomen. Thelaira bif. Rob. D. N.o 2. Long. 4,5 1. Semblable au S. /euc. Point de fauve à l'abdomen; deux bandes blanches. Nervure transverse des ailes plus arquée ®. M. Meigen le considère comme une variété du $. leucozone. AA. Première cellule postérieure fermée. PL. 4, fig. 1. D. Style des antennes tomenteux. Abdomen cylindrique Z. Nervure transverse des ailes droite. (G.e Olivieria, Rob. D.) 5. Sérnicocère latérale ; S. lateralrs. Noir, Yeux velus. Côtés de l'abdomen rouges. Ocypitera lat. Fab. S. A. N.o8. tachinaria, Fall. N.o 4. Tachina lat. Meig. N.o 78. Olivieria lat. Rob. D. No 1. Long. 3, 3 < 1. Noir. Face et côtés du front blancs. Épistome saillant. Yeux velus, Thorax cendré, à lignes noires. Côtés de l'abdomen rouges; bord des segmens blanc. Ailes un peu obscures. 7 $: Commun. Je possède an individu ® qui diffère en ce que la première cellule postérieure des ailes est fermée, sans pétiole. ( 239 ) Les ailes sont hyalines, à base jaunâtre. Le thorax et l'abdomen ont plus de reflets blancs. DD. Style des antennes’ presque nu. Abdomen comprimé. Nervure transverse arquée. ( G.e Mintho , Rob. D.) 6. Sénicocère comprimé, $. compressa. Noir. Côtés de l'abdomen et cuisses fauves. Dexia comp. Meig. N° 13. Mintho comp. Rob. D. No 1. Ocyptera rufa, Fab.S. A. Nos. Musca rufiventris, Fall. N.o 8. lateralis , Panz. 7, 22. Long. 4,51. Noir, Palpes fauves. Face argentée. Thorax à trois bandes, d’un blanc bleuâtre. Abdomen fauve, à bande dorsale et extré- mité noires; des reflets argentés au bord des segmens. Cuisses fauves. Ailes un peu brunâtres. 7 ©. Il se trouve souvent sur les fenêtres des maisons. Ge ÉRÉBIE ; EREBu. Macquartidæ , Rob. D.— Tachina , Meig., Fall, — Musca : Linn. Corps étroit. Tête presque sphérique. Face raccourcie, nue ; Épistome tronqué obliquement. Palpes menus, cylindriques. Antennes n'atteignant pas .ordinairement l’épistome ; deuxième article allongé; troisième ordinairement double du deuxième ; style tourmenteux, renflé seulement à la base. Yeux ordinaire- ment velus. Abdomen oblong ; des soies au milieu des segmens. Première cellule postérieure ordinairement entr'ouverte à l’ex- trémité de l'aile, à nervure externo-médiaire droite après le coude; bord extérieur muni d'une pointe. PL, 4, fig. 2 Les Érébies se reconnaissent particulièrement à la téle pres- que sphérique, à l'ouverture buccale agrandie antérieurement aux dépens de la face, aux yeux ordinairement velns. Le corps (246) noir, qui a donné lieu au nom générique, prend souvent une teinte métallique. L'abdomen n’est plus cylindrique, comme dans les genres précédens, mais oblong et hérissé de soies. Dans les unes , le front est large dans les deux sexes; dans les autres ; il est étroit dans les mâles. Ces muscides vivent dans les bois. Quelques espèces fréquen- tent les sols sablonneux percés de trous par les hyménoptères fouisseurs, ce qui indique qu’elles y déposent leurs œufs, et que leurs larves sont les parasites de ces insectes. À. Front large. 7 Q. B. Palpes assez courts. (G.e Erebia, Rob. D.) 1. Erésicivre ; E. T'emula, Rob. D. N.o 1. Noire. Cuillerons et ailes jaunes. T'achina temula, Meig. N.o 58, Fall. N.o70, Fab. S. A. No 9. Musca tem. Linn, Syst. N.o 2. 991. 77. Long. 4. 5 +1. D'un noir luisant. Trompe et palpes à extrémité brune. Face à reflets blanchâtres. Cuillerons ordinairement jaunes. Ailes un peu brunâtres , à base ferrugineuse. J @. La face est quelquefois noire ; les cuillerons sont quelquefois blancs , et la première cellule postérieure quelquefois fermée. Environs de Lille. BB. Palpes assez allongés , saillans. (G.e Minella, Rob. D.) 2. Énéme luisante ; P. Nitida. { Noire. Cuillerons et bases des ailes jaunâtres. Minella nit, Rob. D. N.o 1. Long. 3 + 1. D'un noir bronzé. Face blanchâtre. Thorax à léger duvet brun. Cuillerons et base des ailles un peu jaunâtres. Environs de Paris. AA. Front étroit. Épistome non saillant. (G. Macquartia , Rob. D.) 3. Énésre indigente ; E. Egens. (241) Noirâtre. Abdomen verdâtre. Cuillerons et base des ailes jaunûtres. Tachina eg. Meig. N.o 63. Macquartia eg. Rob. D. N.o 2. Long. 3 4 1. Noirâtre. Face à reflets gris. Thorax un peu grisâtre Ÿ, cendré, à lignes noires ®. Abdomen cendré, à reflets verds , et ligne dorsale obscure. Cuillerons jaunâtres. Ailes brunâtres , à base jaune. ©. Environs de Lille. Je considère la Macq. Flavescens , de M . Rob. D. comme une variété. 4. Enësie brachycère ; E Brachycera. Noire. Palpes, base des antennes et pieds rougeâtres. Macquartia brac. Rob. D. N. 7. Long. 3. 1. Noire. Palpes fauves. Face blanchâtre. Antennes assez courtes, à base ronge. Thorax et abdomen à duvet gris. Pieds rouges ; tarses bruns. Cuillerons et base des ailes jaunes ©. Assez rare. 5. Énése microcère; E Microcera. D'un noir bleuâtre. Palpes fauves. Cuillerons blancs. Macquartia mic. Rob. D. Ne 6. Long. 3. 1. D'un aoir bleuâtre. Palpes fauves. Face brune, à reflets blanchâtres. Antennes courtes ; style peu tomenteux. Thorax et abdomen à légers reflets cendrés. Cuillerons blancs. Ailes un peu jaunûtres. Environs de Lille. Énéme cuivreuse ; E. Œnea. D'un noir verdâtre. Cuillerons et base des ailes jaunûtres. Tachira æn. , Meig. N.0 Go. Macquartia viridescens ? Rob. D, No 5. 3x (242) Long. 31. D'un noir verdâtre. Face blanche, à reflets noirâtres. Thorax et abdomen à légers reflets blanchâtres. Cuillerons et base des ailes jaunâtres; nervure sous-marginale épineuse vers sa base, ©. Environs de Lille, CC. Epistome saillant. (Ge ÆA/binia, Rob. D.) LE Énévre buccale; E. Buccalis. Noire. Abdomen à bandes blanchâtres. Albinia bucc.. Rob. D. No 1. Long. 3. 4. 1. Noire. Face blanchâtre. Thorax un peu cendré, à lignes noires. Abdomen à bandes blanchâtres. Cuillerons blancs. Environs de Paris. 8. Enése germanique ; E. germanica. Noire. Abdomen verdâtre. Cuillerons blancs. Ailes gri- sâtres. Macquartia germ., Rob. D. N.o 4. Long. 3 : 1. Noire. Face d'un brun blanchätre. Thorax un peu cendré Abdomen un peu verdâtre , à reflets cendrés. Cuillerons jaunes. Ailes an peu grisâtres. Environs de Lille. G.e RHINOPHORE ; RuinopnorA. Dufouridæe, Rob. D — Tachina, Meig. Corps raccourci, contracté. Epistome souvent ‘saillant , trian- gulaire. Front ne formant ordinairement pas d’angle avec la face. Antennes assez courtes; troisième article double du deuxième ; premiers articles du style non distincts. Abdomen cylindrique subarrondi ; point de soïes au milieu des segmens. Première cellule postérieure des ailes ordinairement fermée. EC ET 2) La plupart de ces caractères rendent les rhinophores assez remarquables. L'absence d'angle facial, par l'effet du prolonge- (243) ment en avant du péristome et de l'obliquité de la face, les distingue surtout des genres voisins. De plus, l'épistome qui avance souvent en forme de nez, ainsi que l’exprime le nom générique, contribue à leur donner un faciès qui leur est propre. Ces muscides ont un vol rapide, et recherchent les fleurs ombellifères. Il paraît que c’est à une d’entr’elles qu'appar- tiennent les larves que M. L. Dufour a observées dans les corps du Cassida viridis, et dont il a donné une si bonne descrip- tion dans les annales des sciences naturelles. A. Épistome peu saillant. (G.e Dufouria , Rob. D.) 1. Runornore nu ; R. Nuda. Noir, glabre. Cuillerons et base des ailes jaunâtres. Dufouria nuda. Rob D. N.o 2. Long. 2. 2 +. D'un noir luisant, glabre. Cuillerons et base des ailes jau- nâtres ; premiére cellule postérieure entr'ouverte. Sur les fleurs ombellifères des sols calcaires. AA. Épistome fort saillant , triangulaire. (G.e Rhinophora, Rob. D.) 2. Ruornore nigripenne, R. Nigripennis. Rob. D. Ne 1. Noir, à duvet grisàtre. Ailes noirâtres. Long. 2+. 3.1. Noir. Face et côtés du front d’un brun blanchâtre. Thorax à bandes d’un gris brunâtre. Abdomen d'un noir luisant , à lignes transverses de reflets blanchâtres, Ailes noirâtres. Environs de Paris. 3. Runoruore métallique ; R. Metallica, Rob. D. No 3. D'un noir luisant. Ailes un peu obscures. Long.r1 1.21. D'un noir luisant. Face blanche, Thorax et abdomen à légers reflets cendrés. Cuillerons très-blancs. Ailes un peu obscures. Assez rare. 4. Ronvornore marqueté; R. Tessellata , Rob, D. N.o 4. (244) Noir. Abdomen marqueté de blanc. Ailes claires. Long. 1 +1. Semblable au R. Met, Face brunâtre. Abdomen à deux bandes de reflets blancs. Ailes claires. Environs de Paris. AAA. Epistome non saillant. (G.e Feburias Rob. D.) 5. Runopuore rapide ; À. Rapida. Noir. Cuillerons jaunes. Ailes jaunâtres. Feburia Rap. Rob. D. No 1. Long. 31. D'un noir luisant , à léger duvet brun. Cuillerons d’un jaune ferrugineux. Ailes jaunâtres ; disque un peu fuligineux. . Assez rare. « G.° LABIGASTRE , Larrcasrer4. Nob. Dionæa, Clelia , Rob. D. — Tachina, Meig. Corps étroit. Face nue , presque verticale ; épistome peu sail- lant. Antennes assez courtes; troisième article double du deuxième; premiers articles du style non distincts. Abdomen cylindrico-conique ; point de soies au milieu des segmens ; deux crochets légèrement velus à l'extrémité Q®. Première cellule postérieure des ailes entr’ouverte, à nervure externo-médiaire droite après le coude. Nous réunissons dans ce genre les tachinaires qui portent à l'extrémité de l'abdomen deux crochets que l'on n’observe dans aucun autre muscide, et auxquels le nom générique fait allusion. Ces crochets offrent la singularité d’être l’attribut des femelles tandis que les organes sexuels de cette nature appartiennent or- dinairement aux mâles, qui paraissent ici dépossédés d’une par- tie du rôle que l'amour leur a assigné. La composition de ces es- pèces de tenailles n’est pas aussi simple qu’elle le paraît d'abord. Elles présentent deux articulations , l’une près de la base, l’au- tre à peu de distance de l’extrémité. qui leur donnent la faculté de se rapprocher, de s'éloigner l’une de l’autre , et de remplir (245) ainsi leur destination. Sous la base de ces organes , on aperçoit deux autres appendices plus petits, fort velus, et terminés en pointe. Ce genre se rapproche des précédens ; mais indépendamment du caractère dont nous venons de parler, il diffère particuliè- rement des Rhinophores par l’angle facial, et par la première cellule postérieure des ailes qui est entr’ouverte; des Érébies par les yeux nus, et l’absence de soies au milieu des segmens de l'abdomen. On n’a encore recueilli aucune observation sur les habitudes de ces muscides. À. Première cellule des ailes entr'ouverte avant l’extrémité, (G.e Dionæœa , Rob. D.) p£. 4, f. 3. 1. Lagicasrre à tenailles ; L. Forcipata. Noire, Tachina forc. Meig. N.o 59. Dionæa force. Rob. D. No 1. Long. 3. 4.1. D'un noir luisant. Face blanche. Côtés du front dorés |, Thorax antérieurement blanchâtre, à lignes noires. Abdomen à bandes de reflets blancs. Ailes à base jaunâtre. 7 Q@. Environs de Lille. AA. Première cellule postérieure n’atteignant pas l'extrémité de l'aile. (G.e CZelia , Rob. D.) 2. Lamicasrre agile ; L. Agilis. Noir. Palpes jaunes. Clelia ag. Rob. D. No 1. Long. 2. 3.1. D'un noir luisant. Palpes jaunes. Face blanche. Thorax un peu cendré. Abdomen à reflets blanchâtres. Cuillerons d’uf blanc de lait. Ailes un peu jaunâtres. 79. Environs de Paris, (246 ) Ge MYOBIE, Mxorra. Graosomæ, Rob. D. — Tachina, Meig., Fall. Corps étroit. Tête presque sphérique. Face ordinairement nue ; épistome et front saillans, Antennes descendant ordinai- rement jusqu’à ce dernier ; troisième article plus ou moins long; style tomenteux ; les deux premiers articles indistincts. Abdo- men cylindrique; ordinairement point de soies au milieu des segmens. Première cellule postérieure des ailes ordinairement entr'ouverte à l’extrémité; à nervure externo-médiaire droite après le coude, quelquefois nulle. PL 4,f 2. Parmi les tachinaires dont le style des antennes est tomen- teux ou légèrement velu, toutes celles que nous avons décrites jusqu'ici ont le corps d’un noir luisant , à peine nuancé de quel- ques reflets gris ou blancs. Il nous reste à parler d’un genre dont le corps est ordinairement cendré ou jaunâtre , avec les pieds et les antennes fauves. Les Myobies prennent, par ce fond de co- loris et par quelques rapports de conformation, de l’affinité avec les genres suivans, dont elles ont également les habitudes. Elles entrent furtivement dans les trous des hyménoptères fouis- seurs, et déposent leurs œufs sur des cadavres d'insectes que ces hyménoptères y ont apportés pour servir de nourriture à leurs propres larves. Celles des Myobies éclosent les premières, et vivent de la proie destinée aux autres, qui se trouvent ainsi privées des moyens de se développer. M. de St-Fargeau, à qui nous devons un grand nombre d'observations sur les mœurs des insectes, a vu des Myobies provenant de larves qui s'étaient développées de cette manière dans le corps des charançons. À. Troisième article des antennes quadruple du deuxième ; face bordée de soies. (G.e Hebra, Rob. D.) 1. Mvome pieds jaunes ; M. Flavipes. Hebia flav. Rob. D. No r. Long. 2 : 1. Cendrée. Face blanche. Front brun et fauve, Antennes fauves. ( 247) Segmens de l'abdomen bordés de brunâtre. Pieds jaunes ; tarses bruns. ©. Assez rare. AA. Troisième article des antennes triple du deuxième. (G.e Leskia, Rob. D.) 2. Myome dorée ; M. Aurea. D'un jaune doré. Tachina aur. Meig. No 175. Fall. N.o 42. Leskia flavescens , Rob. D. Nr. Long. 3, 4 I. D’un jaune doré. Bande frontale brunâtre. Thorax grisâtre, Abdomen fauve, transparent ; quelques reflets blancs. Quelque- fois une bande dorsale obscure. Ailes jaunâtres ; première cellule postérieure fermée. Environs de Paris. AAA. Troisième article des antennes double du deuxième. B. Nervure externo-médiaire complète. (G.e Myobie, Rob. D.) 3. Mvome vuide; M. Inants. Thorax cendré. Abdomen ferrugineux , transparent, à bande dorsale obscure. Tachina inan. Meig. N.o 177. Fall. N.o 43. Myobia sublutea, Rob. D. No 2. Long. 3, 3 11. Palpes fauves. Face et front d’un blanc argenté; bande frontale noirâtre. Base des antennes fauve , à reflets blancs ; troisième ar- ticle noir. Thorax d’un cendré jaunâtre, à lignes noires. Abdomen ferrugineux, transparent, à reflets jaunâtres ; une bande dorsale obscure, élargie postérieurement. Pieds fauves; tarses noirs, 7 Q. Environs de Lille. 4. Mvome pacifique ; M. Pacifica. Cendrée. Abdomen un peu jaunâtre. Tachina pac. Meig. N.o 178. Myobia ruficrus ? Rob. D. N.o 3. (248) Long. 2, 3 11. Semblable au M. Inan. Face et front grisâtres. Abdomen d’un gris un peu jaunâtre.ÿ ©. Commune aux environs de Lille. 5. Mrovr cuisses fauves; W.'Femorata. Nob. Cendrée. Côtés de l'abdomen et cuisses fauves. Long. 3 1. Palpes noirs. Face et côtés du front blanchâtres; bande frontale noirâtre. Antennes noires. Thorax cendré. Abdomen noir, à duvet cendre ; côtés d’un fauve pâle. Pieds noirs ; cuisses fauves. Cuillerons blanchâtres. Aïles à base et bord extérieur jaunûtres ; première nervure transversale arrondie à sa base ©. Environs de Lille. 6. Mvomie latérale , M. Lateralis, Nob. Cendrée. Base de l'abdomen jaunâtre , à bande cendrée. Long. 3 3< 1. Semblable à la M. inan. Abdomen cendré; les deux pre- miers segmens jaunâtres , à large bande dorsale cendrée æ. Environs de Lille. 7. Moss méprisée, M. Spreta. Cendrée. Des soies au milieu des segmens de l'abdomen. Tachina spr. Meig No 170. Feria rubescens, Rob. D. No r. Long. 3 11. Cendrée. Palpes noirs @ , jaunâtres, à extrémité noire Q. Antennes noires. Base fauve ©. Face et côtés du front blancs. Côtés de l'abdomen ferrugineux; deux soies au milieu des seg- mens. Pieds noirs. Nervure médiastine et sous marginale des ailes épineuses. 7 Q. Environs de Lille. M. Meigen n’a décrit que la femelle. 8. Mrosrr luisante ; M. nitens, Rob. D. N.0 6. D'un noir grisätre. Base des antennes et pieds jaunûtres. Long. 2,211. D'un noir grisâtre. Face et côtés du front d'un blanc bru- ( 249 ) nâtre. Base des antennes jaunâtre. Thorax noirâtre, à bandes grisâtres. Abdomen d'un noir luisant, à bandes grisâtres. Pieds jaunâtres ; tarses noirs ®. Environs de Paris. 9- Mxome naine ; M. nana, Rob. D. No 5. Cendrée. Base des antennes et pieds fauves. Long. 2 il. Cendrée. Face et côtés du front blanchâtres. Base des antennes fauve ; troisième article noirâtre. Pieds fauves ; tarses noirâtres, Ailes un peu jaunâtres. Assez rare, BB. Nervure externo-médiaire des ailes incomplète. (G.e Melia Rob. D.( 10 Myome albipenne ; M. albipennis. Noire. Antennes à base fauve, Ailes blanches. Melia alb. Rob. D. No r. Long, 211. D'un noir luisant , à Kger duvet cendré. Côtés de la face fauve. Antennes assez courtes , à base fauves. Ailes d'un blanc de lait, Sur les fleurs des ombellifères. G.e MEGEÈRE , MecærA. Brachyceratæ, Rob. D. Miltogramma. Meig. — Tachina , Fall. Corps étroit, Épistome non saillant. Face nue. Front saillant. Antennes courtes ; troisième article double du deuxième. Style légèrement tomenteux. Abdomen cylindrique ou conique. Point de soies au milieu des segmens ; celles des bords assez courtes. Ongles et pelottes des tarses petits. # Q. Première cellule pos. térieure des ailes fermée ou entr’ouverte avant l’extrémité; à ner- vure externo-médiaire arquée après le coude. (P. 4, j; 4.) Les Genres mégère et miltogramme forment un petit groupe de tachinaires dont le principal caractère est la brièveté des an- 32 ( 250 } tennes. Le premier conserve quelques rapports avec les myobies par le style tomenteux vu à la loupe, et par la couleur cendrée du corps. Les espèces qui le composent ont été comprises par M. Meigen parmi ses miltogrammes; cependant il s’en distingue par les soies qui munissent le front et le bord des segmens de l’abdomen, et ces différences nous paraissent justifier la sépa- ration. Ces muscides déposent leurs œufs comme les myobies, dans les trous des hyménoptères fossoyeurs, et les larves se nour- rissent également de la proie destinée à celles de ces insectes. 1. Mécère conique; M. conica. Cendrée. Abdomen à trois rangs de taches noires. M. dira. Rob. D. No r. Miltogramma con. Meig. N.0 15. Tachina con. Fall. N.° 14. Long. 2, 221. Cendrée. Tête blanchätre. Palpes et antennes noirs. Base de ces dernières quelquefois fauve. Bande frontale brunâtre. Abdo- inen à trois rangs de taches brunes à reflets. Pieds noirs ; quel- quefois un peu de fauve aux cuisses et aux jambes. ÿ @. Assez rare. Je soupçonne que la Tachina 4 notata, de Meigen, est une variété de cette espèce. 2. Mécire cruelle; M. crudelis, Rob. D. N.o 3. Cendrée. Abdomen à trois rangs de taches noires, et incisions : blanches. Long. 2,21]. Semblable à la M. con. Tète d’un blanc argenté, ainsi que le bord des segmens de l'abdomen d. Première cellule postérieure des ailes entr'ouverte. Environs de Paris. 3. Mécère recourbée; M, incurva, Nob. (:«shad) Noire. Abdomen recourbé, à incisions blanches. Palpes et antennes jaunes. Long. 1 +1. Noire. Palpes jaunes. Face et côtés du front blancs. Antennes d’un fauve brunâtre pâle , noirâtres en dehors. Thorax à duvet blanchätre. Abdomen recourbé en dessous; bord antérieur des segmens à bande de reflets blancs, interrompue au milieu ; organe sexuel Z très-saillant, allongé, élargi postérieure- ment. Cuisses et jambes d’un brun noirâtre. Cuillerons blancs. Ailes hyalines; première cellule postérieure fermée, à pétiole court. Q. J'ai trouvé le mâle et la femelle dans la forêt de Nieppe, au mois de mai. A. Front large. Première cellule postérieure des ailes ordinai- rement fermée. ( G.e Megæra, Rob. D.) 4. Mécire luisante; M. nitida. Nob. Noir. Thorax à épaules cendrées. Long. 1 + I. D'un noir luisant. Face argentée. Thorax à léger duvet gris; épaules blanchâtres. Organe sexuel Ç très-grand, cylindrique, terminé par des crochets. Cuillerons blancs. Aïles un peu bru- nâtres Ÿ. Environs de Lille. AA. Front assez étroit, ÿ @. Première cellule postérieure en- tr'ouverte. (G.° 4mobia , Rob. ) 5, Mécine noire ; M. nigra. Noire, Thorax et Abdomen à lignes cendrées. Amobia conica, Rob. D. No 1. Long. 21,51. Noire. Face et côtés du front d’un blanc jaunâtre Ÿ. blancs Q Thorax à lignes cendrées. Segmens de l'abdomen à ligne trans- verse de taches triangulaires blanchâtres. Assez rare, ( 252 ) 6. Mécre front étroit; M. angustifrons, Nob. Noire. Front très-étroit Z. Abdomen courbé. Long. 1 51. Semblable à la M. inc. Antennes noires. Front très-étroit 7. Un point blanchâtre à la base des antennes. Organe sexuel moins grand g. Environs de Lille. Ge MILTOGRAMME; MirocrammA. Millogramma, Meig., Lat. regn. an., Rob. D. — Tachina, Fall. Corps étroit. Face presque nue, concave; épistome non saillant. Front saillant, à soies courtes. Antennes courtes , cachées dans la cavité de la face. Abdomen cylindrique ou conique, sans soies, même au bord des segmens. Première cellule postérieure des ailes entr’ouverte avant l'extrémité. PL. 4, fig. 4. Les Miltogrammes se distinguent entre toutes les Tachinaires par l'absence des soies à l'abdomen, et par la brièveté de celles qui garnissent le front, C’est par ces deux caractères qu'ils diffè- rent particulièrement des Mégères dont ils sont d’ailleurs très- voisins. Les antennes fort courtes et cachées dans la cavité de la face, offrent encore un moyen de les reconnaitre. La plupart des Miltogrammes appartiennent aux contrées mé- ridionales. Ils fréquentent les localités sablonneuses ; et de même que les Mégères et les Myobies , ils vivent dans l'état de larves , aux dépens de la proie des Hyménoptères fossoyeurs. 1. Maurocnamue fascié; M. fasciata, Meig. No 1, tab. 40, f. 26, Rob. D. No r. Thorax cendré, à trois bandes noires. Abdomen à bandes noires et blanches. Long. 4 1. Palpes et antennes fauves. Face blanche à reflets rougeâtres. Front jaunâtre. Thorax gris, à trois bandes noires. Abdomen ( 253 ) noir ; deuxième, troisième et quatrième segmens à bande blan- che, et reflets rougeâtres sur les côtés. Pieds noirs . Environs de Paris, 2. Murocraume œstracé: M. œstracea, Meig. N.0 4. Thorax cendré, à quatre bandes brunes. Abdomen à taches brunes et ligne dorsale noire. Tachina œst. Fall. N.o 17. Long. 4 1. Antennes brunes, à base fauve. Thorax antérieurement à quatre bandes brunes , postérieurement à trois. Abdomen d’un gris blanchâtre, à taches de reflets bruns et ligne dorsale noire. Pieds noirâtres. Environs de Paris. 3. Misrocnamue ponctué ; M. punctata, Meig. No 3, Rob. D. No 2. Thorax cendré, à quatre bandes brunes. Abdomen à trois rangs de taches noires. Long. 4 1. Semblable au M. œst,. Abdomen à trois rangs de taches noires. Environs de Paris. Ge CLYTIE, Crvria. Clytia, Rob. D. — Tachina, Meig., Fall. — Musca, Fab. S. A. Corps étroit. Tête large. Face nue. Épistome saillant. Antennes ordinairement courtes ; deuxième et troisième articles ordinaire- ment d’égale longueur. Abdomen cylindrique ou conique ; point de soies au milieu des segmens. Première cellule postérieure des 3 ailes entr'ouverte à l'extrémité, à nervure externo-médiaire droite après le coude. PZ. 4, fig. 5. Les Clyties forment un petit genre assez remarquable par la largeur de la tête et par la couleur fauve d'une partie du corps. Le premier de ces caractères leur donne quelqu’analogie avec les (254) Phasiennes, et M, Robineau a cru devoir les comprendre dans cette tribu, Cependant la forme étroite et convexe de l'abdomen rend le faciès très-différent ; les segmens sont d’ailleurs bordés de soies qui manquent dans ces dernières. Enfin la place natu= relle des Clyties me paraît être parmi les Tachinaires, ainsi que l'ont jugé Meigen et Fallen. Ces Muscides fréquentent les fleurs en ombelles, et ne parais- sent qu'aux rayons du soleil, ce qui a donné lieu à leur nom. Nous ne savons rien de plus sur leurs habitudes. 1. Civnie transparente; C. pellucens. Thorax jaunâtre. Abdomen noirâtre; les deux premiers seg- mens à côtés fauves , transparens. Clytia gentilis, Rob. D. N.o 4. Tachina pell. Fall. N.o 45, Meig. N.o G4. Long. 21,31. Tête d’un jaune doré. Face blanche @. Palpes jaunes. An- tennes noires. Thorax fauve ÿ, jaunâtre ® , à lignes brunûtres. Abdomen noirâtre ; les deux premiers segmens fauves et trans- parens sur les côtés. Pieds noirs. Ailes brunâtres , à base ferru- gineuse. Assez rare. 2. Ciyne continue; C. continua, Rob. D. N.°5. Fauve. Thorax à lignes obscures. les trois premiers segmens de l’abdomen à côtés fauves, transparens. Tachina cont. Meig. N.o 65. Musca cont. Panz. 59, 19. Long. 2 +1. Semblable à la C. pell. Face blanche 7 @. Antennes un peu plus courtes. Les trois premiers segmens de l'abdomen fauves et transparens sur les côtés. Environs de Paris. L'abdomen est quelquefois entièrement fauve. 3. Civne jaunâtre; C. kebyola. ( 255) Fauve. Antennes allongées. Abdomen à ligne dorsale et extré- mité noirâtres. Tachina hel. Meig. Ne 66. Musca helv. Fab.S. A. N.o 58. Long. 4 1. Fauve. Palpes jaunes. Face blanchâtre. Front doré, à bande orangée 7, blanchâtre Q@. Antennes noires, atteignant presque l’épistome. Thorax à lignes brunâtres ÿ, grisâtres ©. Abdomen convexe, transparent ; ligne dorsale et extrémité à reflets noi- râtres. Pieds noirs. Ailes brunâtres , à base jaune. Environs de Paris. 4. Cry errante; C. vaga, Rob. D. N.o 7. Noire, un peu jaunâtre. Long. 2 +]. Noire, à duvet un peu jaunâtre. Front doré ou argenté sur les côtés. Ailes un peu jaunâtres. Environs de Paris. Ge CHRYSOSOME; Cnrysosoma, Nob. Gymnocheta, Rob. D. — Tachina, Meig., Fall. Corps oblong, d’un vert doré. Face oblique ; épistome saillant. Front saillant, conique, assez étroit . Antennes allongées, n'atteignant pas l’épistome ; deuxième article assez allongé; troi- sième double du deuxième. Yeux velus. Abdomen oblong; quatre soies principales au milieu des segmens. Ailes à première cellule postérieure entr'ouverte un peu avant l'extrémité et appendicu- lée. PL. 4, fig. 6. Ge genre , détaché des Tachinaires par M. Robineau Desvoidy sous le nom de Gymnochète , et transporté dans la tribu des Sar- cophagiens, offre une grande singularité qui rend incertaine la place qu’il doit occuper dans la classification naturelle. À tous les caractères organiques de la première de ces tribus, il'joint de brillantes couleurs métalliques qui contras'ent avec la livrée | (256 ) noire ou cendrée de ces muscides , et fort semblables à celles de plusieurs genres de Sarcophages. Cet éclat est si étranger aux Tachinaires, que M. Desvoidy s’est déterminé à en détacher ce genre. Cependant il nous semble que la considération des cou- leurs ne doit pas prévaloir dans la classification sur celle des or- ganes ; et, sous ce dernier rapport, les Chrysosomes sont étroi- tement liés à cette tribu. Non-seulement elles en ont le style des antennes nu et épaissi dans une partie de sa longueur; mais l’abdomen est muni de soiesau milieu des segmens, et les yeux sont velus; tous caractères que l’on ne retrouve dans aucun Sarcophagien, Quoiqu'il en soit, la connaissance du mode de reproduction décidera la question. Si les Chrysosomes sont vivi- pares, ils appartiendront incontestablement à cette dernière tribu ; si leurs larves sont parasites , ils devront rester parmi les Tachinaires. 1. Curysosome vert; C. vrridis. D'un vert doré. Palpes noirs. Gymnocheta vir. Rob. D, N.o 1. Tachina vir. Meig. N.o 32, Fall. No 51. Long. 4 1. D'un vert doré. Palpes noirs. Face et côtés du front blan- châtres. Bande frontale d'un brun noirâtre. Abdomen terminé par deux petits crochets obtus . Pieds noirs. 7 ®. Dans les forêts du département du Nord, Ge TACHINE; Tacarva. Tachina, Meig., Fall. — T'achinariæ, Rob. D.— Musca, Linn., Fab. S. A. Corps étroit. Face oblique, peu bordée de soies. Front ordinai- rement rétréci 4. Antennes n’atteignant pas ordinairement l’é- pistome; deuxième article allongé; troisième tantôt de la lon- gueur du deuxième, tantôt double ou triple; style quelquefois tomenteux. Yeux ordinairement nus, Abdomen cylindrico-coni- ( 257 ) que ; ordinairement point de soies au milieu des segmens. Première cellule postérieure des ailes ordinairement entr’ouverte avant l’extrémilé, et quelquefois appendiculée. Nervure externo- médiaire ordinairement arquée après le coude. P/. 4, fig. 7. Les Tachinaires de M. Meigen, auxquelles nous laissons ce nom, comme à la division la plus nombreuse de ce genre, sont celles qui réunissent pour caractères le corps oblong, le deuxième article des antennes allongé quelquefois à l’égal du troisième; le style nu, et le front étroit dans les mâles. On les reconnait en- core le plus souvent à la face peu bordée de soies, à l’absence des soies au milieu des segmens de l'abdomen, et à la première cellule postérieure des ailes entr'ouverte avant l'extrémité, et dont la nervure externo-médiaire est ordinairement arquée après le coude. Cependant cette organisation se modifie et permet d'établir plusieurs divisions dans ce genre, Quant aux espèces , elles sont souvent difhciles à distinguer entr'elles par les diffé- rences souvent légères et peu appréciables qui existent entr’elles. Le corps est généralement nuancé de cendré ou de blanc sur un fond noir. Les couleurs de la face, des côtés du front, des palpes, de l’écusson et des cuillerons offrent presque tousles ca- ractères spécifiques. Les Tachines paraissent particulièrement vers la fin de l’été sur les fleurs en ombelles. Les espèces dont le développement a été observé, proviennent de larves qui vivent dans les chenilles des Bombyx et des Noctuelles, A. Troisième article des antennes triple du deuxième. Première cellule postérieure des ailes rapprochée de l'extrémité; nervure transversale presque droite. B. Style des antennes un peu tomenteux. Front assez étroit 7. ( G.e Meigenia, Rob. D.) 1. Tacune boréale; T!, horealrs. Noire. Face grise. Abdomen d’un gris jaunâtre. Meigenia bor. Rob. D. N.o 3, 33 ( 258 } Long. 3 1. Noire. Face grise. Abdomen à reflets d’un gris jaunâtre, à quatre taches noires. Cuillerons blancs. Ailes grisâtres. Environs de Lille. 2. Tacmne cylindrique ; T. cylindrica. Noire. Face brune. Abdomen à reflets gris et quatre taches noires. Meigenia cyl, Rob. D. No r. Long. 31. Semblable à la T. bor. Corps plus cylindrique. Face d’un brun blanchâtre. Abdomen à reflets d'un gris brunâtre; quel- quefois un peu de fauve sur les côtés du deuxième segment. Cuil- lerons jaunâtres. Environs de Paris. 3. Tacmne deux taches; T, bisignata, Meig. N.0 143. Noire. Face grise. Abdomen à deux taches noires. Meigenia bisign. Rob. D. N.° 4. Long. 31. Semblable à la T, bor. Abdomen cendré, à deux taches noires, peu distinctes Q. Assez rare. 4. Tacmine jaunâtre ; T. flava Noire. Abdomen jaunûtre. Meigenia flav. Rob. D. N.o 6. Long. 2 11. Noire. Face d’un brun blanchâtre. Abdomen d’un gris jau- nâtre. Cuillerons et ailes clairs, Environs de Paris. 5. Tacune florale; T. floralis, Fall. N.o 74, Meig. No 112, Noire. Thorax gris, à lignes noires. Abdomen à bandes grises et quatre taches noires. Meigenia flor. Rob, D. No 8. Long. 1 +,21. ( 259 ) Noire. Face d’un brun blanchâtre. Thorax d’un gris obseur , à lignes noires. Abdomen à bandes grises ; quatre taches et ligne dorsale noires ; souvent un peu de fauve sur les côtés. Guillerons blanes. Ailes à base obscure. 7 ®. Commune sur les fleurs ombellifères. 6. Tacmnx luisante ; T, nitida. D'un noir luisant; face blanchâtre. Quelques reflets blan- châtres. Meigenia nit. Rob. D. No 10. Long. 14, 1 51. D'un noir luisant. Face blanchâtre. Thorax et abdomen à re- flets blanchâtres peu distincts. Ailes assez claires, Environs de Lille. 7. Tacune naine; T, nana. D'un noir luisant. Quelques reflets blanchâtres aux incisions de l’abdomen. Long. : 51. Semblable à la T. nit. Face noire, Reflets blanchâtres seule- ment aux incisions de l'abdomen. Environs de Lille, BB. Style des antennes nu. Front peu rétrécei g'. ( G.e Gue- rinia, Rob. D. ) 8. Taxe pallipalpe ; T. pallipalpis. Noire. Palpes pâles. Front jaunâtre. Abdomen à reflets jaur nâtres, Guerinia festiva, Rob. D. No 1. Long. 2 I. Noire. Palpes pâles. Face blanche. Front un peu doré. Thorax cendré , à lignes noires. Abdomen à reflets d’un gris jaunâtre. Cuillerons jaunâtres. Ailes hyalines. Environs de Lille. 9+ Tacune pygmée ; T. pygmæe. ( 260 ) Noire. Front gris. Abdomen d’an brun grisätre, à incisions “noires. Guerinia nana, Rob. D. N.o5. Long. 1 © 1. Noire. Face et front blanchâtres. Thorax et abdomen cendrés; ce dernier à incisions noires. Cuillerons blanchâtres. Aïles hyalines. Cr Environs de Paris. Sur les fleurs de la carotte. AA. Troisième article des antennes à peine double du deuxième. Front rétréci g'. Première cellule postérieure des ailes ordinaire- ment entr'ouverte et assez loin de l'extrémité, à nervure trans- verse arquée. C. Troisième article des antennes non prolongé en pointe. D. Première cellule postérieure des ailes entr'ouverte. (Ge Tachina, Rob. D.) 10. Tacmne tête dorée; T. auriceps, Meig. N.0 96. Noire, Tête jaune. Palpes ferrugineux. Thorax et abdomen à duvet jaunûtre. Long. 5 1. Noire. Palpes ferrugineux. Face et front dorés. Antennes in- clinées; Troisième article une fois et demie aussi long que le deuxième. Thorax jaunâtre à bandes noires. Abdomen à duvet doré et reflets brunâtres. Cuillerons jaunâtres. Aïles grisätres 7. Environs de Lille. ar. Tacune illustre; T, 2lustris, Meig. N.o 97, Noire. Tête jaune. Palpes ferrugineux, Thorax à bandes grises ; écusson rougeâtre. Abdomen à bandes cendrées. T. rubescens, Rob. D. N.o 4. Long. 5 11. Noire, Palpes ferrugineux. Face et front dorés. Thorax à duvet cendré et bandes noires ; écusson en grande partie ferrugineux. Abdomen luisant, à trois bandes cendrées ; un peu de fauve sur ( 2654 ) les côtés du deuxième segment. Cuillerons blancs. Ailes à base grisètre. Ÿ Q. Environs de Paris. 12. Tacmne jaunâtre, T. flavescens, Meig. N.0 08. Noire. Palpes ferrugineux. Face blanche. Front doré, Thorax à bandes cendrées; écusson un peu rougeâtre. Abdomen à bandes jaunûtres. T. fasciata, Fall. N.0 4. T. littoralis, Rob. D. N° 8. Long. 61. Noire. Palpes ferrugineax, quelquefois noirs. Face blanche. Front doré. Thorax à duvet cendré et quatre bandes noires , écus- son un peu rougeâtre à l'extrémité. Abdomen à bandes cendrées, un peu jaunâtres ; côtés un peu testacés. Cuillerons blancs. Ailes presqu'hyalines. 7 Q. Sur les fleurs en ombelles 13. Tacmne des larves ; T°. larvarum, Meïig. N.0 100. Noire. Palpes ferrugineux. Face blanche. Front doré. Thorax à bandes cendrées ; écusson quelquefois un peu rougeâtre. Abdo- men à bandes cendrées et reflets bruns. Ailes à base un peu jaunâtre. T. rustica, ruralis, Fall. Nos 5, 6. T. aurifrons. Rob. D. N.o 10. Musca larv. Linn. Faun.S. 1839 , Fab. S. À. N.o 8r. Long. 4, 51. Noire. Palpes ferrugineux. Face blanche. Front doré. Thorax cendré , à lignes noires ; écusson quelquefois un peu rougeâtre à l'extrémité. Abdomen à bandes cendrées, reflets bruns et ligne dorsale noire ; un peu de fauve sur les côtés. Ailes à base un peu jaunûtre. 7 Q. Commune. Je soupçonne que plusieurs espèces de M. Robi- neau Desvoidy, telles que T. campestris , disüncta, soror, sont des variétés de celle-ci. ( 262 ) M. Meigen l'a obtenue en grand nombre des Chrysalides de la Tinea evonymella. 14. Tacmne simulante; T. sémulans, Meig. N.o 116. Noire. Palpes ferrugineux. Front jaune. Thorax et Abdomen gris, à ligne dorsale noire. Nervure transversale droite Long. 31. Noire. Palpes ferrugineux. Face d’un blanc grisätre. Côtés du front jaunes ; bande frontale étroite . Thorax cendré, à quatre lignes noires. Abdomen d’un gris un peu jaunâtre; bord posté- rieur des segmens et ligne dorsale noirs; premier segment noir. Cuillerons d’un blanc jaunâtre. Ailes presqu’hyalines ; nervure transversale de la première cellule postérieure droite 4. Environs de Lille. 15. Tacune estivale; T. æstiva, Meig. N.o 68. Noire. Face et front blancs. Thorax cendré, à lignes noires. Abdomen cendré, à bande dorsale noire. Jambes testacées. Aïles à base fauve. Long. 4 +1. Noire. Face et front blancs. Troisième article des antennes double du deuxième. Thorax cendré, à trois lignes noires. Abdo- men cendré à bande dorsale de reflets noirs; des soies au milieu des segmens. Jambes d’un testacé obscur. Cuillerons jaunâtres. Ailes à base et bord extérieur jaunes. 7 ©. Commune au mois de mai , sur le feuillage des bosquets. 16. Tacmne nitidule; T, nitidula, Meig. N.° 101. Noire. Antennes assez courtes. Front très-velu. Abdomen à bandes cendrées. T. atra. Rob. D. N.o 20. Long. 4 1. D'un noir bleuâtre. Face à reflets blanchâtres ; côtés velus. Front à soies nombreuses ; côtés cendrés velus. Antennes n’attei- gnant guères que la moitié de la face; style un peu pubescent. ( 263 ) Thorax blanchâtre , à quatre bandes noires. Abdomen à larges bandes de reflets blanchâtres et ligne dorsale noire. Cuillerons blancs. Ailes grisâtres ; Première cellule postérieure atteignant presque l'extrémité; première nervure transverse très-arquée à sa base ; deuxième très-oblique d. Environs de Lille, au mois de mai. 17. Tacmne verticale; T. verticalis, Meig. N.0 105. Noire. Palpes à extrémité fauve. Face et front blancs. Thorax cendré , à lignes noires, Abdomen à bandes cendrées. Nervures des ailes épineuses. Long. 4 1. Noire, Palpes à extrémité fauve. Face et côtés du front blancs. Thorax d’un gris blanchâtre , à lignes noires, Deuxième et troi- sième segmens de l’abdomen à bandes cendrées, Nervures mé- diastine et sous marginale épineuses. 7 Q. Commune aux environs de Lille. 18. Tacmne palpes bruns; T. brunnipalpis, Nob. Noire. Palpes à extrémité renflée, brunâtre. Abdomen à ban- des blanches interrompues. Long. 4 1. Noire. Palpes à extrémité assez renflée et brunâtre. Face et côtés du front à reflets d’un blanc bleuâtre. Thorax à reflets blancs et quatre lignes noires. Abdomen d’un noir luisant, un peu bleuâtre; segmens à bandes de reflets blancs, et bande dor- sale noire ; deux soies au milieu des segmens. Cuillerons blancs. Ailes grisâtres, à base jaunâtre 7. Environs de Lille. 19. Tacmne à incisions; T°. éncisa, Nob. Noire. Extrémité des palpes fauve. Abdomen à incisions blan- ches interrompues. Long. 3 1. Noire. Face et côtés du front blancs. Palpes à extrémité fauve, Thorax un peu cendré , à lignes noires. Abdomen à légers reflets ( 264) bleus; incisions blanches, étroites, interrompues. Cuillerons blancs. Ailes presqu'hyalines, à base un peu jaunâtre Q@. Environs de Lille. 20. Tacmne stachiptère; T. stachiptera, Nob. Noire. Premier et deuxième segmens de l’abdomen fauves sur les côtés. Nervures des ailes épineuses. Long. 311. Noire. Face et côtés du front d’un blanc grisâtre. Extrémité du deuxième article des antennes un peu fauve. Thorax d'un cendré jaunâtre, à quatre bandes noires, larges. Abdomen à re- flets cendrés; Premier segment à bande fauve, largement inter- rompue; deuxième à tache latérale fauve. Cuillerons blancs. Ailes à base jaunâtre; nervures médiastine , sous marginale et interno-médiaire épineuses ; nervure transverse droite Q®. Environs de Lille. 21. Tacune arquée; T. arcuata, Nob Noire. Abdomen à duvet blanc. Nervures des ailes épineuses ; cellule discoïdale à nervure transverse arquée en dehors. Long. 3 1. Noire. Palpes à extrémité fauve. Face et côtés du front cen- drés. Thorax à reflets blanchâtres et quatre lignes noires. Abdo- men cylindrique, à duvet blanchâtre et bord postérieur des segmens noirs. Cuillerons d’un blanc un peu jaunâtre. Aïles à base grisâtre; nervures médiastine et sous-marginale épineuses ; première nervure transverse un peu bordée de brunâtre; nervure transverse de la cellule discoidale arquée du côté extérieur 7. Environs de Lille. 22. Tacmne plébéienne ; T. plebeia, Meig. N.0 180. Noire, à duvet blanc. Troisième article des antennes élargi. Deux soies au milieu des segmens de l’abdomen. Noire. Tête presque sphérique, Palpes ferrugineux. Face et ( 265 ) côtés du front blanchâtres. Antennes inclinées ; base brunâtte ; troisième article dilaté vers l'extrémité. Thorax blanchâtre , à lignes noires. Abdomen irrégulièrement tacheté de cendré ; un peu de rougeâtre sur les côtés du deuxième segment ; deux soies au milieu des segmens. Jambes d'un testacé obscur. Cuillerons blanchîtres. Ailes à nervures transverses presque droites. ÿ ®. Environs de Lille. Cette espèce ressemble aux Myobies et particulièrement la M. spreta; mais elle a le style des antennes nu. 23. Tacmne doré; T. aurea, Rob. D. No 16. Noire. Palpes ferrugineux. Abdomen marqueté de blanchätre. Long. 3 1. Noire. Palpes ferrugineux. Face blanche. Côtés du front jaunes. Thorax cendré, à quatre lignes noires. Abdomen irrégulièrement marqueté de reflets blanchâtres ; premier segment entièrement noir. Cuillerons d'un blanc jaunâtre, Ailes à base jaunâtre ; ner- vures transverses arquées. Environs de Lille. 24. Tacmxe hérissée; T. hirta, Nob. Noire. Palpes ferrugineux. Abdomen marqueté de blanchäâtre; deux soies au milieu des segmens. | Long. 5 I. Noire Palpes ferrugineux. Face d’un blanc cendré. Côtés du front d’un blanc un peu jaunâtre. Thorax cendré, à lignes noires. Abdomen à bandes et légèrement marqueté de blanchtre ; ligne dorsale noire; deux soies au milieu des segmens. Cuillerons d’un blanc jaunâtre. Ailes grisâtres ®. Environs de Lille. 25. Tacmne petite ; T. pusilla, Nob. Noire. Palpes ferrugineux. deuxième article des antennes aussi long que le troisième. Abdomen à bandes blanches interrom- pues. Long. 2 +1. 34 ( 266 ) Noire. Palpes ferrugineux. Face d’un blane cendré. Côtés du front jaunâtre. Deuxième article des antennes presque aussi long que le troisième. Thorax cendré, à quatre lignes noires. Abdomen à bandes de reflets blancs; ligne dorsale noire au moins sur le deuxième segment. Cuillerons d’un blanc un peu jaunâtre. Nervures transverses des ailes arquées ©. Environs de Lille. 26. Tacmxe enjouée ; T' Zusoria, Meig. N.o 121. Noire. Palpes ferrugineux. Face blanche. Front blanchâtre. Thorax et abdomen à bandes cendrées. Troisième article des an- tennes élargi. Long. 2 +1. Noire. Palpes ferrugineux. Face et côté du front blancs. An- tennes un peu plus courtes que celle de la T. larvarum. Thorax cendré, à lignes noires. Abdomen à bandes cendrées, reflets bruns et ligne dorsale noire; un peu de fauve sur les côtés. Ailes à base an peu jaunâtre. 7 Q. Environs de Lille. 27. Tacme remarquable; T. spectabilis , Meig. No 124. Noire. Palpes ferrugineux. Troisième article des antennes triple du deuxième. Thorax et abdomen à bandes blanchâtres. Long. 5 1. Noire. Palpes ferrugineux. Face blanche. Front blane, à bande cendrée. Troisième article des antennes triple du deuxième. Tho- rax à reflets gris, antérieurement blanchâtre, à quatre lignes noires. Abdomen à reflets blanchâtres et bandes noires. Cuille- rons blanes. Ailes presqu'hyalines ; première cellule postérieure à nervure transverse droite ÿ. Environs de Lille. DD. Première cellule postérieure des ailes fermée, à pétiole très-court. 28 Tacme fermée; T. clausa, Nob. ( 267 ) Noire. Palpes fauves. Thorax et abdomen à bandes cendrées Première cellule postérieure fermée. Long. z +1. Noire. Palpes fauves. Face blanche. Côtés du front dorés. Troi- sième article des antennes un peu plus long que le deuxième, légèrement pointu en avant. Thorax un peu cendré, à lignes noires. Abdomen à larges bandes cendrées, un peu marquetées de brun. Environs de Lille. 29. Tacmne divisée; T. bipartta, Nob. Noire. Les deux premiers segmens de l’abdomen à duvet gris; les autres nus. Long. 3 1. Noire. Face et côtés du front d’un gris jaunâtre. Thorax cen- dré, à quatre lignes noires, Abdomen verdâtre, à duvet gris ; les deux derniers segmens presque nus, vus d’arrière en avant; deux soies au milieu des segmens. Cuillerons jaunâtres. Ailes grisâtres , à base jaunâtre ; nervures légèrement bordées de bru- nâtre; transverse presque droite, fermée , à pédicule court Q. Environs de Lille. CC. Troisième article des antennes un peu prolongé antérieure- ment en pointe. Face nue. Front très-étroit g. Première cellule des ailes entr'ouverte presqu’à l'extrémité, à nervure transverse droite. ( G.° Acemyie, Rob. D. ) 30. Tacune arrondie; T. subrotunda. Noire. Troisième article des antennes pointu. Thorax et abdo- men à bandes grises. Acemyia subrot. Rob. D. N.o 2. Long. 31. Noire. Face blanchâtre. Thorax cendré, à lignes noires. Abdo- men à duvet gris. Cuillerons blancs. Ailes obscures. Environs de Paris. AAA. Troisième article des antennes à peu près de la lon- ( 268 ) gueur du deuxième, comprimé sur les côtés, Front large. ÿ @. (G.° Voria , Rob. D. ) 31. Tacmwe front large; T. atifrons. Noire. Troisième article des antennes de la longueur du deuxième. Front jaunâtre. Thorax et abdomen à bandes cen- drées. Voria latif. Rob. D. N° 1. À Long. 311. Noire. Face blanche. Front jaunâtre. Troisième article des antennes élargi vers l’extrémité. Thorax cendré à bandes noires, Abdomen à bandes de reflets cendrés. Cuillerons blancs. Ailes presqu'hyalines , à base grisätre. Environs de Paris. 32. Tacmne ailes. étroites ; T. senoptera, Nob. Noire. Yeux velus. Abdomen à bandes blanchâtres interrom- pues. Ailes étroites. Long. 3 1 1. Noire. Face nue, blanche. Côtés du front blanchâtres. Yeux velus. Thorax cendré, à trois bandes noires. Abdomen un peu déprimé ; deux soies au milieu des segmens ; deuxième, troisième et quatrième à bande blanchâtre, interrompues, à reflets ; deuxième et base du troisième à côtés fauves. Cuillerons blan- châtres. Ailes étroites, à base obscure; première cellule postérieure entr'ouverte près de l'extrémité, à nervure transverse droite 7. Je l'ai trouvée à Lestrem. G.: LYDELLE,; Lypezra. Faunideæ, Rob. D.— Tachina , Meig. Caractère. Corps étroit. Face oblique , plus ou moins bordée de soies. Epistome non saillant, Antennes descendant ordinaire- ment jusqu'à l'épistome; deuxième article un peu allongé ; troisième triple du deuxième. Abdomen ordinairement cylin- drique; deux soies au milieu des segmens. Première cellule ( 269 ) postérieure des ailes entr'ouverte avant l'extrémité, à nervure ex- terno-médiaire arquée après le coude et pédiculée ; discoïdale à nervure transversale presque droite, PL, 4, f. 7. Les lydelles ont le faciès des tachines , le corps étroit, la face oblique , la première cellule postérieure des ailes entr'ouverte avant l'extrémité et la nervure externo-médiaire arquée après le coude. Elles en diffèrent par la face bordée de soies, par le front large dans les deux sexes , par les antennes qui descendent jusqu'à l’épistome; le deuxième article un peu plus court; le troisième triple du deuxième, et par les soies qui hérissent le milieu des segmens de l'abdomen. Elles forment une transition entre le genre précédent et les suivans dans lesquels le troi- sième article des antennes atteint la plus grande longueur. Les espèces dont le développement a été observé provien- nent de larves qui vivent dans les chenilles des bombyx. À. Face bordée de soies jusque près de la base des antennes. Face peu oblique. (G.es Salia, Phorinia, Rob. D.) 1. Lyoeure bombycivore ; L. Bombycivora. Noire , à reflets cendrés; écusson et anus fauves. Salia bomb,, Rob. D. N.o 1. Long. 6 1. Noire. Face et côtés du front argentés. Thorax un peu cendré, à lignes noires; écusson fauve, Abdomen à quelques reflets cen- drés ; anus fauve. Cuillerons blancs. Ailes à base un peu fuli- gineuse. Elle est sortie de la chrysalide du Bombyx trifolir. 2. Lyveuse rapide ; L. velox. Noire , à reflets cendrés. Ecusson fauve. Salia vel. Rob. D. N.o 2, Long. 5 1. Semblable à la L. bomb. Côtés du front un peu jaunâtres ; bande frontale d’un brun rougeâtre. Abdomen d’un noir luisant, (270 ) à trois bandes assez larges de reflets cendrés ; anus noir. Base des ailes moins obscure. Environs de Paris. 3. Lrverze Blondel ; L. Blondelr. Noire. Base des antennes fauve. Abdomen à bandes jau- nâtres, Salia blond. Rob. D. No 7. Long. 2 I. Noire. Premiers articles des antennes fauves. Abdomen à bandes d’un gris jaunâtre. Cuillerons un peu jaunâtres. Environs de Paris. 4. Lyveuze métallique ; L. Metallica. D'un noir métallique. Base des antennes fauves. Abdomen à incisions blanchâtres, Salia met. Rob. D. N.o 8. Long. 2 + 1. Noire, Face et côtés du front d’un blanc grisâtre. Premiers ar- ticles des antennes fauves. Thorax cendré, à lignes noires. Ab- domen d’un noir métallique, à incisions d’un blanc jaunâtre. Cuillerons blanchâtres. Ailes presque hyalines . Assez rare. 5. Lyme Macquart ; L. Macquarti. | Noire. Front et bandes de l’abdomen jaunâtres. Phorinia Macq. Rob. D. N.0 4. Long. 2 1. Noire. Face blanche. Côtés du front un peu jaunâtres. Thorax un peu cendré, à lignes noires. Abdomen à bandes jaunâtres ; un peu dorées. Ailes hyalines. Environs de Lille. 6. Lyoeue boréale ; L. Borealis. Noire. Face brunâtre. Aïles à base jaunâtre, Phortinta bor. Rob. D. No 6. (271) Long. 1 +1. Noire. Face d’un brunâtre blanchâtre. Base des antennes ca- chée sous le front. Thorax un peu cendré , à lignes noires. Ab- domen à trois bandes de reflets cendrés. Aïles hyalines, à base jaunûtre. Environs de Lille. 7. Lroeue antennes brunes ; L. Brunnicornis, Nob. Noire. Palpes ferrugineux. Antennes brunes. Yeux velus. Pre- mière nervure transverse brune, Long. 2 #1. D'un noir un peu verdâtre. Palpes d’un ferrugineux brunâtre. Face grise, peu bordée de soies. Front noir, à bande d’un brun noi- râtre. Antennes d’un brun noirâtre, n’atteignant pas l'épistome; troisième article à peine triple du deuxième; style peu allongé. Yeux velus. Thorax etabdomen luisans , à légers reflets gris. Cuil- lerons blanchâtres. Ailes à base légèrement brunâtre ; première nervure transverse bordée de brun ; les autres bordées de bru- nâtre peu distinct; première cellule postérieure entr'ouverte à l'extrémité Y. Environs de Lille. 8. Lvoeuse grisâtre; L. Grisescens. Rob. D. No r. Noire. Face et front argentés. Ailes à base jaunâtre. Long. 4 1. Noire. Face et côtés du front argentés, Thorax un peu cendré, à lignes noires. Abdomen à bandes d’un gris un peu doré; un peu de fauve sur les côtés. Ailes à base jaunâtre. Environs de Lille. 9. Lyoeuse interrompue ; L. Interrupta, Nob. Noire. Face nue. Abdomen à bandes blanches, interrompues. Base des ailes jaune. Long. 311. Noire. Face nue, d’un blanc un peu ardoisé, ainsi que les côtés du front. Thorax un peu cendré. Abdomen à bandes blan- ches, interrompues, de la moitié de la largeur des segmens, ‘ ( 272) Cuillerons blancs. Ailes grisâtres, à base et bord extérieur jau- nâtres. Nervures un peu bordées de jaunâtre peu distinct; transverses presque droites ÿ. Environs de Lille. 10. Lyveuse arquée; L. Arcuata, Nob. Noire. Palpes ferrugineux. Yeux velus. Abdomen cylindrique, arqué, marqueté de blanchâtre. Long. 3 + 1. D'un noir bleuâtre. Palpes ferrugineux. Face cendrée , bordée de soies jusque vers le milieu de sa hauteur. Côtés du front d'un blanc ardoisé. Thorax à reflets blancs, ardoisés. Abdomen cy- lindrique, arqué en-dessous, irrégulièrement marqueté de gris ardoisé; quatrième segment entièrement gris. Cuillerons blancs. Ailes à base jaunâtre Z. Environs de Lille. 11. Lyveuse palpes pâles; L. Pallidipalpis, Rob. D. No8, Noire. Palpes pâles. Thorax et abdomen à reflets cendrés. Long. 2 +1. Noire. Face argentée. Palpes päles. Thorax un peu cendré, à lignes noires. Abdomen à bandes cendrées. Ailes à base gri- satre D'- Environs de Lille. 12. Lyveue floricole ; L. Floricola, Rob. D. No 10. Noire. Face brunâtre. Thorax et abdomen à reflets cendrés. Long. 221, Semblable à la L. Pallidip. Face brunâtre. Palpes noirs. Environs de Paris. 13. Lyoeue parallèle; L. Parallela. Noire. Tache humérale et incisions de l'abdomen blanches. Tachina par.Meig. N.0 238. Long. 2 1. Noire. Face et côtés du front à reflets blancs. Thorax un peu cendré ; tache humérale blanche, Abdomen à bande très-étroite, (273 ) blanche aux incisions , interrompue au milieu. Cuillerons blancs, Ailes à première nervure transverse presque droite; deuxième un peu arrondie Q. Environs de Lille. 14. Lyveure cendrée; L. Cinerea. Rob. Cendrée. Première cellule postérieure fermée, à nervure trans- verse droite. Long. 1 1. Cendrée. Palpes, bande frontale et pieds noirs. Cuillerons blanchâtres. Ailes à base jaunûtre. Première cellule postérieure fermée à l'extrémité; nervure transverse presque droite ®. Environs de Lille. 19. Lyperse naine; L. Pusilla, Nob. Cendrée. Palpes ferrugineux. Abdomen varié de noir. Première cellule postérieure presque fermée. Long. 1 +1, Semblable à la L. Cin. Palpes ferrugineux. Abdomen à taches noires. Première cellule postérieure presque fermée Q. Environs de Lille. 16. Lyveuze pieds fauves; L. Fulvipes , Rob. D. No zr. Noire. Bande frontale rougeitre. Thorax et abdomen à reflets cendrés, Pieds fauves, Long. 3 1. Noire. Face et côtés du front argentés. Bande frontale rou- 10] geitre. Thorax cendré, à lignes noires. Abdomen à bandes cen- drées. Pieds fauves ; tarses noirs. Cuillerons blancs. Ailes pres- que hyalines. Environs de Paris. 17. Lyoeise scutellaire; L. Scutellaris, Rob. D. No 12. D'un noir bleuâtre, Yeux velus ; écusson rougeätre. Abdomen à bandes cendrées. Première nervure transverse droite. 35 (274) Long. 3 1. D'un noir bleuâtre. Face blanche. Bande frontale rougeâtre, Yeux velus. Thorax cendré, à lignes noires. Ecusson à extrémité rougeàtre. Abdomen à bandes cendrées ; deuxième segment rou- geàtre sur les côtés ©. Environs de Lille, 18. Lyoeuse cuillerons jaunes ; L. Squamiflava, Nob. Noire. Yeux velus. Écusson fauve. Cuillerons jaunes. Long. 3 1. Noire. Face et côtés du front à reflets gris. Yeux velus. Thorax à léger duvet gris et lignes noires; écusson fauve , à base noire. Abdomen à duvet d’un gris jaunâtre. Cuillerons jaunes. Aïles à base un peu jaunâtre; les deux nervures trans- verses arquées d. Environs de Lille. 19. Lyverze marquetée ; L. Tessellata, Nob. Noire. Écusson fauve. Abdomen marqueté de blanc. Long. 2 #1. Noire. Face et côtés du front d'un gris blanchâtre. Yeux velus. Thorax à duvet blanchâtreet quatre bandes noires, larges ; écus- son testacé, à base noirâtre. Abdomen irrégulièrement marqueté de reflets blanchâtres. Cuillerans blancs. Ailes hyalines ; les deux nervures transverses légèrement arquées ©. Environs de Lille. 20. Lrpeixe terminale ; L. Terminalrs. Noire. Yeux velus. Écusson rougeâtre. Abdomen marqueté de blanchâtre ; première nervure transverse arquée. Long. 3: 1. Semblable à la L. Scut! Abdomen à bandes blanches, et légèrement marqueté de reflets blanchâtres. Première nervure transverse des ailes arquée ©. Environs de Lille. (275) 21. Lyoeue ailes obscures; L. Fuscipennis. Nob. Noire. Ailes obscures ; première cellule postérieure atteignant l'extrémité, Long. 2 1. Noire. Face et côtés du front à reflets blanchâtres. Abdomen un peu cendré, Guillerons blancs. Ailes un peu obscures; pre- mière cellule postérieure atteignant l’extrémité, à nervure trans* verse droite ®. Environs de Lille. Ge ATHRICIE ; Araricra. Faunide, Rob. D.—Tachina, Meig., Fall. Corps étroit. Face oblique, nue ; épistome non saïllant. Front saillant, Antennes descendant souvent jusqu’à l’épistome; deuxième article ordinairement nud; troisième quatre fois plus long que le deuxième. Yeux ordinairement nuds. Abdomen cy- lindrico-conique; deux soies au bord antérieur et au milieu des segmens. Première cellule postérieure des ailes ordinairement entr'ouverte avant l’extrémité, à nervure externo-médiaire ar- quée après le coude. PZ. 4, f. 8. Un groupe nombreux de tachinaires se fait remarquer par la conformation des antennes, dont les deux premiers articles sont ordinairement très-courts , rudimentaires, et dont le troisième occupe seul toute la hauteur de la face. Ce groupe se divise en plu- sieurs genres dont les uns sont caractérisés par la forme cylin- drique ou conique ; les autres par la forme ovale de l'abdomen. Parmi les premiers se placent les athricies, dont le deuxième article des antennes n'est pas aussi court que dans les autres, et quise distinguent de plus par la nudité de cet article et par celle de la face , qui a donné lieu au nom générique. Aucune observation n'a été faite sur les habitudes de ces mus- cides. (276) A. Antennes descendant jusqu’à l’épistome; deuxième article nu. (G.e Athricia, Rob. D.) 1. Arunicte érythrocère ; A. Erythrocera , Rob. D. No 1. Noire. Palpes et base des antennes jaunes. Nervure transverse de la première cellule postérieure des ailes arquée. Long. 4 21. Noire. Palpes jaunes. Face et côtés du front argentés. Les deux premiers articles des antennes jaunes. Thorax à reflets cen- drés. Abdomen à trois bandes de reflets blancs. Cuillerons blancs. Aïles hyalines , à base un peu jaunâtre. Environs de Paris. 2. Arunice modeste ; 4. Modesta. Noire. Nervure transverse des ailes droite. Tachina mod. Meig. No 248. Long. 4 1. Noire. Face et côtés du front blancs, à reflets brunîtres. Thorax cendré, à lignes noires. Abdomen marqueté de cendré et de brun. Nervure transverse de la première cellule postérieure droite. Environs de Lille. 3. Aramis cylindrique ; A. cylindrica. Noire. Abdomen cendré, à taches latérales noires sur les seg- mens. T'achina cyl. Fall. N.o 13, Meig. N.0 234. Long. 2 1. Noire. Face et côtés du front blancs. Thorax cendré, à lignes noires. Abdomen cendré, à reflets bruns, ligne dorsale et taches latérales noires sur chaque segment. Cuillerons blancs. Ailes hyalines. 7 ©. Environs de Lille. 4. Arunice écusson fauve; 4. Scutellata, Nob. Noire. Ecusson à extrémité fauve. Yeux velus. Long. 3 11. ( 277 ) Noire. Face blanche. Côtés du front d’un cendré jaunâtre. Thorax noir, à duvet cendré; écusson à extrémité fauve. Abdo- men luisant , à trois bandes cendrées et ligne dorsale noire. Cuil- lerons blanchâtres. Ailes hyalines, Assez rare. AA. Antennes n'atteignant pas l’épistome. Deuxième article velu. (G.e Lypha, Rob. D. ) 9. Arunice douteuse, 4. dubia. Noire. Abdomen verditre, Lypha dub. Rob. D. No 1. Tachina dub. Meig. No 210. Long. 31. Noire. Face et côtés du front d’un blanc brunäâtre ; bande frontale brune, Thorax un peu cendré, à lignes noires. Abdomen un peu verdâtre, à reflets cendrés. Un point noir sur le disque des ailes. Environs de Paris. G.< PHOROCÉÈFE ; PHorocERA. Faunidæ Rob. D.— Tachina, Meig., Fall, Corps étroit. Face oblique , bordée de soies ordinairement jus- qu'aux deux tiers de sa hauteur. Épistome ordinairement non saillant. Front saillant. Antennes descendant ordinairement jus- qu’à l’épistome ; les deux premiers articles très-courts; troisième quatre ou six fois plus long que le deuxième. Yeux ordinaire- ment velus. Abdomen cylindrico-conique , ordinairement à deux soies au milieu des segmens. Première cellule postérieure des ailes ordinairement entr’ouverte avant l'extrémité, à nervure externo-médiaire ordinairement arquée après le coude. PL. 4, fig. 8. Les Phorocères , semblables aux Athricies par la forme du corps, l’obliquité de la face , la longueur du troisième article des antennes, en diffèrent particulièrement par les soies qui bordent (278 ) la face dans une partie de sa hauteur, et par la brièveté du deuxième article des antennes, rudimentaire comme le premier. De plus, cet article est muni de soies; les segmens de l'abdomen n'en portent point au bord antérieur, et les yeux sont ordinai- rement velus. Ces Muscides proviennent de larves parasites des chenilles de Lépidoptères diurnes et nocturnes. À. Face bordée de soies à peine jusqu’à la moitié de la hauteur. B. Première cellule postérieure des ailes entr'ouverte. ( G.° Blondelia, Rob. D.) 1. Puonocère luisante ; P. nit4da. Noire. Face et front d’un noir blanchâtre. Abdomen à trois bandes blanchâtres. Blondelia nit. Rob. D. No s. Long. 4 1. D'un noir luisant. Face et côtés du front d’un noir blanchître. Abdomen à trois bandes étroites d’un blanchâtre obscur. Cuille- rons blancs. Ailes presqu’hyalines. Environs de Paris. 2. Puonocère farouche ; P. fera, Rob. D. No 5. Noire. Palpes fauves. Ecusson rougeâtre. Thorax et Abdomen gris. Point de soies au milieu de segmens. Long. 5, 61. Noire. Palpes bruns, à extrémité fauve. Face d’un blanc cendré. Côtés du front d’un gris jaunâtre. Style des antennes brunätre vers la base. Thorax d’un gris un peu jaunâtre, à deux lignes noires , et deux bandes latérales, interrompues , rétrécies anté- rieurement, également noires ; écusson bordé de fauve rougeâtre. Abdomen conique , à reflets métalliques, marqueté irrégulière- ment de blanc grisâtre ; deuxième segment à ligne dorsale noire; point de soies au milieu des segmens. Cuillerons blancs. Ailes à base un peu sale. Environs de Lille. (279) 3. Pnonocère palpes pâles; P. pallidipalpis. Noire. Palpes à extrémité fauve. Thorax et abdomen un peu cendrés. Blondelia pall, Rob, D. No 3. Long. 4 I. Noire. Palpes à extrémité fauve. Face argentée, un peu bru- nâtre. Thorax cendré , à lignes noires. Abdomen d’un noir jais; bord des segmens un peu cendré. Cuillerons blancs. Ailes pres- qu'hyalines. Sur les fleurs de carottes. 4: Pnonocène front rouge; P, rubrifrons , Nob. Noire. Palpes fauves. Bande frontale rouge. Écusson testacé. Thorax et abdomen cendrés. Long. 4 1. Noire, à duvet cendré. Palpes fauves. Face et côtés du front blancs ; bande frontale d'un rouge foncé, à reflets gris. Antennes grisâtres, à base un peu rougeâtre. Thorax cendré , à deux lignes noires. Écusson testacé. Abdomen cendré, à refiets noirs. Jambes d’un fauve obscur. Ailes à base et bord extérieur jaunes, Q. Environs de Lille, 5. Pnonocère fasciée ; P. fasciata. Noire, Front brun. Thorax et abdomen cendrés. Ailes à base jaunûtre. Blondelia fase. Rob. D. No 4. Long, 4 1. Noire. Face blanchâtre. Front brun. Thorax cendré, à lignes noires. Abdomen à bandes de reflets »lanchâtres. Ailes à base un peu jaunâtre. Sur Les fleurs de l’Aæracleum sphondylium. BB. Première cellule postérieure fermée. (G.° Rhynomyie, Rob, D.) 6. Puonocène jais; P. gagatea. Noire. Épistome un peu saillant. Bord des segmens de l'abdo- { 280 }) men blanchâtre. Rhynomyia gag. Rob. D. No 1. Long. 311. D'un noir luisant. Face et côtés du front blancs. Bord des segmens de l'abdomen à reflets blancs. Cuillerons blancs. Ailes un peu grisätres. Environs de Paris. AA. Face bordée de soies jusqu'aux deux tiers de sa hauteur. C. Première cellule postérieure entr'ouverte avant l'extrémité. (G.e Phorocera, Rob. D.) 7. Puonocire agile; P. agilis, Rob. D, No 1. Noire. Palpes fauves. Abdomen marqueté de blanchâtre ; côtés un peu fauves. Long. 5 1. Noire. Palpes fauves. Face et côtés du front d’un blanc gri- sâtre; thorax gris , à lignes noires; écusson rougeâtre, à base noire. Abdomen irrégulièrement marqueté de blanc grisâtre; côtés un peu rougeâtres. Cuillerons blancs. Aïles à base un peu jaunâtre. 7 Q. Assez rare. 8. Pnonocire des noctuelles, P. noctuarum, Rob. D. No 6. Noire. Thorax et abdomen cendrés. Première cellule postérieure entr'ouverte presqu’à l'extrémité, à nervure transverse droite. Long. 3, 4 1. Noire. Face blanche. Côtés du front d’un blanc brunûâtre. Style des antennes brunâtre. Thorax cendré, à lignes noires. Ab- domen à trois bandes de reflets cendrés. Cuillerons blancs. Ailes à base grisâtre. Elle sort des Noctuelles. ÿ- Pnonocire élégante; P. concinnata. Noire. Palpes fauves. Thorax et abdomen cendrés. Première cellule postérieure entr'ouverte presqu’à l’extrémité, à nervure transverse droite. ( 282 ) P. Prorsæ, Rob. D. No 8 Tachina conc. Meig. No 301. Long. 3, 4 1. Semblable au P. noct. Palpes fauves. # ©. Environs de Lille. Elle sort de la Chrysalide du vanessa prorsa. 10. Puonocère printanière; P. vernalis. Rob. D. No 17. Noire. Palpes fauves. Thorax et abdomen cendrés. Long. 4 1. Noire. Palpes fauves. Face et côtés du front blancs. Thorax cendré antérieurement , à lignes noires. Abdomen marqueté irré- gulièrement de blanchâtre. Ailes à base jaunâtre. 4 ©. Environs de Lille. 11. Pnonocirs distinct; P. distincta. Noire. Front étroit Ÿ, à bande testacée. Thorax et abdomen cendrés. Nervure transverse droite. Tachina dist. Meig. N.o 302. Long. 2 +1. Noire. Face blanche. Bande frontale testacée. Thorax cendré, à lignes noires. Abdomen à bandes cendrées , un peu interrom= pues. Cuillerons blancs. Aïles grisâtres, à nervure transverse droite. Environs de Lille. 12. Puorocère front jaune ; P. flavifrons. Noire. Face blanche. Front jaunâtre. Abdomen à bandes blan- ches et ligne dorsale noire. Long. 221. Noire. Face à reflets blancs. Côtés du front jaunâtres. T'horax cendré, à quatre lignes noires. Abdomen à premier segment noir; les autres à reflets blancs, légèrement marquetés; une ligne dorsale noire. Guillerons jaunâtres. Ailes grisâtres, à base un peu obscure ; deuxième nervure transverse droite . Environs de Lille. 36 ( 282 }) CC. Première cellule postérieure des ailes entr’ouverte à l'ex. trémité. Front assez étroit 4. Yeux nus. (G.e Medina, Rob. D.) 13. Pnonocène cylindrique; P. cylindrica. Noire. Face et front argentés. Thorax et abdomen cendrés. Medina cyl. Rob. D. No >. Long. 4 I. Noire. Face et côtés du front d’un blanc argenté. Thorax cen- dré, à lignes noires. Abdomen à trois lignes transverses d’un cen- dré blanchâtre. Cuillerons blanchâtres. Aïles un peu obscures. Environs de Paris 14. Puonocère agréable; P. blanda. Noire. Face ct front argentés. Thorax et abdomen cendrés. Tarses antérieurs un peu dilatés. Tachina bl. Meig N.0 287. Long. 2131. Noire. Face et côtés du front d’un blanc argenté. Thorax à deux lignes de reflets blancs, atteignant l'écusson ; une troi- sième antérieurement. Abdomen à bandes blanches, étroites, largement interrompues. Tarses antérieurs un peu dilatés. Environs de Lille. AAA. Face bordée de soies dans toute sa hauteur ( G.e Latreil- la, Rob. D.) 15. Puonocère testacée ; P. testacea. Thorax cendré. Abdomen testacé; bande dorsale et extrémité noires. Latreillia test. Rob. D. No 6. Long. 4 +, 5 1. Palpes fauves. Face et côtés du front jaunâtres ; bande frontale d'un brun rougeâtre. Antennes noirâtres, à base d’un fauve rougeâtre. Thorax d’un cendré jaunâtre, à lignes noires. Ab- domen testacé, à reflets blanchâtres; bande dorsale et extré- milé noires; deux soies au milieu et au bord antérieur des segmens. Pieds noirâtres ; jambes d’un testacé obscur. Ailes à base et bord extérieur brunâtres. % Q. ( 285 ) Environs de Paris. Ge MÉTOPIE; Merorta, Meig. KI. , IL. mag. Faunidæ, Rob. D. — Tachina , Meig. besce., Fall. Corps étroit. Face oblique, bordée de soies dans toute sa hau- teur; épistome non saillant. Front fort saillant. Antennes descen- dant ordinairement jusqu'à l’épistome ; les deux premiers arti- cles très-courts; troisième quatre ou six fois plus long que le deuxième. Abdomen cylindrico-conique ; point de soies au mi- lieu des segmens. Première cellule postérieure des ailes ordinai- rement entr'ouverte ayant l’extrémité, à nervure externo-mé- diaire arquée après le coude; discoïdale à nervure transverse presque droite. PL. 4, fig. 7. Le genre Métopie formé, ensuite abandonné par M. Meigen, et rétabli par M. Robineau Desvoidy, sous le nom d’Arabette ; a les plus grands rapports avec les Phorocères ; il ne semble mème en différer au premier abord que par les mêmes carac- tères plus prononcés, tels que le front plussaillant et la face bordée de soies dans toute sa hauteur; encore avons nous vu cette der- nière marque distinctive disparaître dans le Phorocère testacé. Cependant, les Métopies présentent une autre différence qui n’a pas encore été signalée; c’est l'abdomen ne portant de soies qu’au bord postérieur des segmens. On les reconnait d’ailleurs au vif éclat dont brillent la face et la partie antérieure du front qui est ordinairement carénée et bordée en devant par un rang de soies. Enfin les mœurs sont très-distinctes : tandis que les Phonocères déposent leurs œufs sur les Chenilles, les Métopies , comme les Myobies, épient le moment où des hyménoptères fossoyeurs sortent de leurs souterrains après y avoir porté l'insecte qu'ils destinent pour nourriture à leurs larves; elles s’y glissent, y font leur ponte, et se retirent. Les larves, naissant avant celles des Hymènoptères , se nourrissent de la proie préparée pour ces dernières , qui périssent faute d’alimens. MM. de Saint-Fargeau (284 ) et Robineau Desvoidy ont souvent observé les manœuvres de ces Tachinaires. Le premier a remarqué que les Pompiles, les Crabrons et autres fossoyenrs qui font continuellement la chasse aux autres insectes, et surtout aux Muscides, pour les porter dans leurs souterrains, n’attaquent jamais les Métopies, leurs ennemis naturels, et paraissent même les fuir. Le même observateur a vu des larves de Métopies qui se sont développées dans le corps de Charancçonites enfouis par des Hyménoptères, et qui en sont sorties par l'épaule. A. Front très-saillant , très-large. ( G.° Araba, Rob. D.) 1. Mérome leucocéphale ; M. leucocephala. Noire. Face et front argentés; bande frontale large. Thorax cendré. Abdomen cendré, à trois rangs de taches noires. J'achina leuc. Meig. N° 229, Fall. N.o 11. Araba leuc. Rob. D. N.o 5. Musca leuc. Panz. 54, 14. M. labiata. Fab. S. A. N. 100. : Long. 3 1. Noire. Face et partie antérieure du front argentées , très-bril- lantes 7. Thorax cendré, à lignes noires. Abdomen cendré, à trois taches de reflets noirs, longitudinales, sur chacun des deuxième , troisième et quatrième segmens. ÿ Q. Environs de Lille. 2. Méronr argyrocéphale; M. argyrocephala. Noire. Face et front argentés ; bande frontale étroite. Thorax cendré. Abdomen cendré, à trois rangs de taches noires. Tachina argyr. Meig. N.v 230. Araba argyr. Rob. D. N.° 5. Semblable à la MW. leuc. Bande frontale étroite. 4 Q@. Environs de Paris. 3. Mérone du philanthe; M. philanthr. Noire. Face argentée, Côtés du front brunâtres. Thorax gris. Abdomen brun et gris. ( 285 }) Araba phil. Rob. D. No 2. Long. 3 1. Noire. Face argentée. Côtés du front brunâtres. Thorax gris, à lignes noires. Abdomen à reflets bruns et gris. Cuillerons blancs. Ailes à base un peu jaunâtre Q. Environs de Paris. 4. Mérorie naine; M. minuta. Noire. Face et front argentés. Araba min. Rob. D. N.o 4. Long. r 1. Semblable à la M. argyr. Ailes hyalines, Assez rare. - AA. Front médiocrement saillant et peu élargi ( G.e Ophelia, Rob. D.) 5. Méron jaunâtre; M. Jlavescens. Noire. Bande frontale fauve. Thorax gris. Abdomen à trois bandes jaunâtres. Cuillerons jaunâtres. Ophelia flav. Rob. D. No 4. Long. 3 1. Noire. Face et côtés du front blancs ; bande frontale fauve. Thorax gris. Abdomen d’un noir luisant, à trois bandes jau- nâtres. Cuillerons blancs, Ailes à base grisâtre. Environs de Paris. G* MASICÈRE ; Masicera, Nob. Phryxe. Rob. D. — Tachina, Meig., Fall. Corps assez large. Face peu oblique, ordinairement peu ou point bordée de soies. Épistome non saillant. Front peu saillant. Antennes descendant jusqu’à l’épistome ; les deux premiers ar- ticles courts ; troisième épais, quatre ou six fois plus long que le deuxième ; deuxième article du style double du premier, Yeux tantôt nus, tantôt velus. Abdomen cylindrico-arrondi 7 ; deux soies au milieu des segmens. Première cellule postérieure des ( 286 }) ailes entr'ouverte avant l'extrémité, à nervure externo-mé- diaire ordinairement presque droite. PL. 4, fig. y. Parmi les Tachinaires dont le troisième article des antennes est fort allongé, les Masicères se reconnaissent à la forme cylindri- co-arrondie de l'abdomen, qui par la largeur tient le milieu entre les genres précédens et les suivans. Ils diffèrent surtout des premiers par le peu de saillie du front ; ils se distinguent parti- culièrement des Phorocères et des Métopies par la nudité de la face. Les larves des Masicères se développent dans les chenilles de Lépidoptères , tels que le Sphinx Euphorbiæ, Pavonia major , Bombyx quercüs, Lasiocampe quercifolia, Noctua tipha, Argynnis Athalia, Pieris cardaminis. Le nom du genre fait allusion au troisième article des an- tennes qui a la forme d’un fléau, Masix. 1. Masicène silvatique; M. silvatica. Noir. Palpes ferrugineux. Yeux nus. Abdomen marqueté de blanchâtre; un peu de fauve sur les côtés. Phryxe superba, Rob. D. N.o 48. Tachina silv, Fall. N.o 20, Meig. N.0 243. Long. 6 1. Noir. Palpes ferrugineux. Face et côtés du front blanchâtres. Yeux nus. Thorax cendré, à lignes noires ; écusson testacé. Abdo- men à larges bandes marquetées de blanchätre; deuxième seg- ment un peu fauve sur les côtés. Cuillerons blancs. Aïles hya- lines. 7 Q. Assez rare. M. Robineau Desvoidy a obtenu douze individus d'une seule Chrysalide de Pavonia major. 2. Masicère tiphæcole ; M. tiphæcola. Noir. Palpes ferrugineux. Yeux nus. Écusson à extrémité tes= tacée. Ailes à base noirâtre. Phryxe tiph. Rob. D. No 23. ( 287 ) Long. 6, 71. Semblable au M. sélv. Face verticale et argentée. Bande fron- tale et antennes brunes. Écusson testacé seulement à l'extrémité. Point de fauve sur les côtés de l'abdomen. Ailes à base noi- râtre. Environs de Paris. M. Bois Duval l’a obtenu à Paris du Noc- tua tipheæ. 3. Masicère tournoyant; M. vertiginosa. Noir. Palpes à extrémité fauve. Yeux nus. Thorax d’un gris bleuâtre. Abdomen marqueté de cendré. Phryxe larvicola. Rob. D. N.o 24. Tachina vert. Fall. N.o 21, Meig. N.0 242. Musca marmoraia. Fab. S. À. N.o 84. Long. 4, 5 1. Noir. Palpes à extrémité fauve. Face et côtés du front blancs; bande frontale brune , à reflets blancs. Yeux nus. Thorax d'un gris bleuâtre, à lignes noires. Abdomen marqueté de reflets gris. Assez rare. 4. Masicère agile; M. agilis , Rob. D. No 27. Noir. Écusson à extrémité testacée. Abdomen à bandes cen- drées. Long. 3 1. Noir. Face et côtés du front blancs. Thorax un peu cendré, à lignes noires, Écusson à extrémité testacée. Abdomen à bandes cendrées. Guillerons blancs. Assez commune. Je soupçonne que les Phryxe Athalia, punctata et quelques autres , de M. Robineau Desvoidy, ne sont que des variétés de celle-ci, 5. Masicène des fleurs, M. florida, Rob. D. No 25. Noir. Écusson testacé. Abdomen à bandes cendrées. Phryxe flor. Rob, D, N.o 25. Long. 3 1. ( 288 ) Noir. Face et côtés du front blancs. Yeux velus. Thorax un peu cendré, à lignes noires; écusson fauve, à bord antérieur quelquefois fauve. Abdomen à larges bandes de reflets cendrés ct ligne dorsale noire; un peu de fauve sur les côtés du deuxième segment. Cuillerons blancs Q®. Environs de Lille, 6. Masicère rapide; M. velox. Noir. Bande frontale rougeâtre. Écusson à extrémité testacée. Phryxe vel. Rob. D. No 31. Long. 2 +1. Noir. Face et côtés da front blancs ; bande frontale rougeâtre. Thorax cendré, à lignes noires; écusson à moilié postérieure testacée. Abdomen à bandes blanches, linéaires , à la base des segmens, Cuillerons blancs. Environs de Lille. Il est sorti de la Chrysalide du Preris cardaminis. 7- Masicène à zones; M. zonata. | Noir. Bande frontale rougeâtre. Ecusson à extrémité rou- geâtre. Abdomen à deux bandes jaunûtres. Phryxe zon. Rob. D. No 1. Long. 31. Noir. Face blanche. Front à bande rougeâtre et côtés un peu jaunâtres. Thorax cendré, à lignes noires. Écusson à extrémité rougeâtre. Abdomen à deux bandes d’un cendré jaunâtre. Cuil- lerons blancs. Sur les plantes littorales. 8. Masicère arrondi ; M. rotundata. Noir. Bande frontale rougeâtre. Écusson à extrémité rougeâtre. Abdomen arrondi, à reflets blanchâtres. Phryxe rot. Rob. D. N. 6. Long. 3 1. Noir. Face et côtés du front blanchâtres ; bande frontale rou- geâtre. Thorax cendré, à lignes noires ; écusson à extrémité rou- ( 289 ) geâtre. Abdomen arrondi, à reflets d’un cendré blanchâtre. Cuil- lerons blancs. Ailes à base un peu jaunâtre Q. Environs de Lille. g+ Masicère jaurâtre ; M. lutescens. Noir. Abdomen à reflets cendrés et ligne dorsale noire. Phryxe lut. Rob D. No 7. Long. 3 5 1. Noir. Face blanche. Front d'un gris jaunâtre , à bande noire. Yeux velus. Thorax un peu cendré, à lignes noires. Abdomen à bandes larges de reflets d’un cendré un peu jaunâtre, un peu marquetées ; ligne dorsale noire. Cuillerons blanchätres. Ailes claires, à nervures transverses un peu arquées. 4 Q. Environs de Lille. 10. Masicère Macquart; M. Macquartr. Noir. Palpes et écusson fauves. Abdoinen un peu cendré. Ailes à base noirâtre. Phryxe macq. Rob. D. N.o 16. Long. 3 3 1. D'un noir de poix. Palpes fauves. Face brune, à reflets blan- châtres. Front à bande d'un noir métallique. Thorax un peu cendré, à lignes noires. Écusson fauve. Abdomen à légers reflets _cendrés. Cuillerons blanchâtres. Ailes à base noirâtre Q. Environs de Lille. G.e EURIGASTRE ; Eurreasrer, Nob. Erycinæ , Rob. D.— Tachina , Meig., Fall. Caractère : Corps large. Face oblique, ordinairement non bordée de soies; épistome un peu saillant. Front assez saillant. Antennes descendant jusqu'à l'épistome ; les deux premiers ar- ticles également courts; troisième quatre à six fois plus long que le deuxième. Veux ordinairement velus. Abdomen large, ovale; deux soies au milieu des segmens. Ailes à première cellule postérieure entr'ouverte près de l’extrémité; nervure externo- médiaire quelquefois incomplète et sans coude. P. 4 fig. 9. 37 ( 296 ) Les Eurigastres sont les seuls Tachinaires qui présentent à la fois l'abdomen large, ovale et le troisième article des antennes quatre à six fois plus long que les deux premiers qui sont égale- ment courts. Semblables par ce dernier caractère aux trois genres précédens, ils diffèrent des Masicères non-seulement par la forme de l’abdomen , mais encore par le front plus saillant, et la nervure externo-médiaire des ailes droite après le coude; des Phorocères et des Métopies, par la nudité de la face. Le gris jaunâtre est leur livrée ordinaire. Dans quelques espèces dont M. Robineau a formé le genre Ræselia, la nervure externo-mé- diaire des ailes est incomplète ; anomalie qui se présente encore dans plusieurs Thryptocères. Rien n’a encore été observé sur le développement de ces Ta- chinaires. Le nom générique fait allusion à la largeur de l'abdomen. A. Nervure externo-médiaire des ailes complète. PL, 4, fig. 9. (G.e Phryno, Rob. D.) B. Face nue. 1. Evnicasrre rustique ; E. rustica. Noir. Face brune. Abdomen à bandes jaunâtres. Phyrno rust. Rob. D. No 1. Long. 3 +1. Noir. Face brune, Thorax d’un gris jaunâtre , à lignes noires. Abdomen à trois larges bandes jaunâtres. Cuillerons jaunâtres. Ailes à base jaunâtre; disque brunâtre, à nervures marquées. Assez rare 2. Eunicasrne pieds pâles ; E. pallipes. Cendré. Palpes, base des antennes , écusson et pieds fauves. Phryno agilis, Rob. D. No 2. Tachina pallp. Fall. N.o 44, Meig. N.o 299. Long. 4 1. D'un gris jaunâtre. Palpes fauves. Face et front cendrés; bande frontale rougeâtre. Antennes noires, à base ferrugineuse. Thorax (291) à lignes noires ; écusson testacé. Pieds fauves ; tarses noirs. Guil- lerons jaunâtres. Ailes à base et bord extérieur jaunâtres ÿ. Environs de Paris. BB. Face bordée de soies. 3. Eunicasras vulgaire; E. vulgaris. Noir. Face blanche. Abdomen à bandes cendrées. Tachina vulg. Fall. N.o 62, Meig. N.o 264. Long. 3, 4 1. Noir. Face blanche. Côtés du front grisâtres. Thorax gris, à reflets et bandes noirs; écusson souvent un peu rougeâtre. Abdo- men gris, à reflets noirs; premier segment, bord des autres et ligne dorsale noirs. 7 Q. Environs de Lille. AA. Nervure externo-médiaire des ailes incomplète et sans coude. ( G.e Ræselia, Rob. D.) 4. Evnicastre antique; E. antiqua. Cendré. Palpes, base des antennes , extrémité de l’écusson et pieds fauves. Tachina ant. Meig. N.0 300. T. pallipes , var. Fall. N.0 44. Ræselia arvensis. Rob. D. N.o r. Long. 31. Semblable à l'E. pallip. Écusson à extrémité fauve. Nervure externo-médiaire des ailes incomplète. Environs de Lille. Je l’ai trouvée dans un bosquetau mois d'août. 5. Evnicasrre silvatique ; E. silvatica. Noirâtre. Base des antennes et pieds fauves. Rœselza silv. Rob. D. N.04. Long. 31. Noirâtre. Face et côtés du front blancs. Antennes à base fauve. Thorax et Abdomen à duvet cendré, Pieds fauves; tarses noirs. Ailes à base jaunâtre. Environs de Paris. ( 292 ) G.e PALES ; Pares, Agridæ, Rob. D. — Tüachina, Meig., Fall. Caractère. Corps assez large. Face peu oblique, souvent bor- dée de soies. Épistome non saillant. Front peu saillant, un peu étroit Z. Antennes descendant jusqu’à l'épistone; deuxième article un peu allongé; troisième triple du deuxième. Yeux velus. Abdomen cylindrico-arrondi; deux soies au milieu des segmens. Ailes à première cellule postérieure ordinairement en- tr'ouverte avant l'extrémité; nervure externo-médiaire arquée ; discoïdale à nervure transverse droite. PZ 4, fig. 10. Les Palès ont l'abdomen cylindrico-arrondi des Masicères, et les antennes des Lydelles, c’est-à-dire, le deuxième article un peu allongé et le troisième triple du deuxième; mais ils diffèrent du premier de ces genres par la face bordée de soies, par les di- mensions des deux premiers articles des antennes et par la ner- vure externo-médiaire des ailes qui est arquée après le coude, et du second par la face moins oblique et par la forme plus arrondie de l'abdomen. Ces Tachinaires se trouvent sur les fleurs dans les terrains arides. La larve de l’une des espèces connues est sortie d’une chenille. A. Face ordinairement bordée de soies. Première cellule pos- térieure des ailes entr’ouverte avant l'extrémité. B. Antennes atteignant l’épistome. ( G.° Pales, Rob. D. ) 1. Paris polie; P. pumicata. D'un noir bleuâtre. Ecusson bordé de fauve. Soies de la face longues. P. florea, Rob. D. No 1. Tachina pum. Meig. N.o 276. Long. 4 1. D'un noir bleuâtre. Face et côtés du front blancs. Thorax un peu cendré, à lignes noires; écusson bordé de fauve. Abdomen à reflets blanchâtres ; deuxième segment quelquefois un peu (293) fauve. Jambes quelquefois d'un fauve obscur. Cuillerons blancs. Ailes à base jaunâtre 4. Assez rare. 2. Parès Blondel; P. Blondeli, Rob. D. N.o 4. Noir. Ecusson bordé de fauve, Soies de la face courtes. Long. 2 £ 1. Semblable au P, pum. Face bordée de soies courtes. Abdomen non bleuâtre. Environs de Paris. 3. Parès marquetée ; P. tessellata, Nob. Noire. Écusson à extrémité fauve. Abdomen marqueté de blan- châtre. Long. 3 +1. Noir. Face et côtés du front blanchâtres. Thorax cendré , à lignes noires; écusson à extrémité fauve. Abdomen irrégulière- ment marquelé de reflets blanchâtres. Cuillerons blanchâtres. Ailes à base grisâtre Q. Environs de Lille. 4. Parès sétipenne ; P. setipennis. Noire. Ailes épineuses. Tachina set. Fall. N.° 37, Meig. N.o 191. Long. 3 I. Noire, Face et côtés du front gris. Thorax d’un gris obscur. Abdomen à bandes grises, étroites. Nervures médiastine et sous- marginale des ailes épineuses Q. Environs de Lille. BB. Antennes n'atteignant pas l’épistome. ( Ge Zenillia , Rob. D.) : 5. Paris libatrix, P. Hbatrix. Ferrugineuse. Antennes et pieds noirs. Tachina lib. Meig. N.0 281. Zenillia lb. Rob. D. N.o 2. Long. 2, 4 1. Ferrugineuse. Palpes fauves. Face blanche. Côtés du front ( 294 ) dorés; bande noire. Antennes noires. Thorax à deux lignes noires. Pieds noirs. Cuillerons et base des ailes jaunes. 7 ©. Environs de Paris. AA. Face non bordée de soies. Ailes à première cellule posté- rieure entr'ouverte à l’extrémité. ( G.e Elophoria, Rob. D.) 6. Parès myoïde ; P. myoidea. Entièrement noire. Face brune. Cuillerons jaunâtres. Elophoria myoid. Rob. D. N.o 1. D'un noir jais. Face brune. Abdomen assez déprimé. Cuille- rons et base des ailes un peu jaunûtres. Assez rare. G.e ERYCIE ; Ervcra. Erycinæ, Rob. D. — Tachuna, Meig., Fall. Caractère. Corps large. Face peu oblique et épistome non saillant. Front peu saillant. Antennes n’atteignant pas l’épis- tome. Deuxième article un peu allongé; troisième double ou triple du deuxième. Yeux ordinairement nus. Abdomen ovale, déprimé ; ordinairement point de soies au milieu des segmens. Ailes à première cellule postérieure ordinairement entr'ouverte avant l'extrémité; nervure externo-médiaire souvent arquée. PES I PRE Les Erycies présentent de grands rapports avec le genre pré- cédent. Elles lui ressemblent surtout par la face peu oblique, les dimensions respectives des articles des antennes , et les cellules des ailes; mais elles diffèrent par la nudité de la face, les an- tennes qui n'atteignent pas l'épistome ; les yeux nus, l'abdomen plus large, ovale et dénué de soies au milieu des segmens. La Zaida cratægellæ de M. Robineau Desvoidy. qui fait partie de ce genre, provient de larves qui vivent dans les chenilles de Teignes. A. Troisième article des antennes triple du deuxième (G.e Erycia , Rob. D.) 1. Énrar ciliée, E. Ciliata. Nob. (295) Noire. Palpes, base des antennes et écusson fauves. Abdomen marqueté. Jambes ciliées. Long. 6 1. D'un noir bleuâtre; Palpes fauves. Face et côtés du front grisà- tres. Base des antennes testacée. Thorax un peu cendré, lignes noi- res; écusson testacé : Abdomen marqueté de reflets blanchâtres, à ligne dorsale noire; un peu de fauve sur les côtés. Jambes posté rieures ciliées en-dehors. Cuillerons blanchâtres. Ailes à base jau- nâtre ÿ. Environs de Lille. 2. Envoi velue; E. vilica. Rob. D. N.o 3. Noire. Abdomen à reflets cendrés. Long. 4.1. Noire. Face et côtés du front blanchâtres. Thorax d’un cendré brünâtre, à lignes noires. Abdomen à reflets d'un cendré obscur. Cuillerons blancs. Ailes à base et bord extérieur gri- sàtres. Environs de Paris. 3. Envois ailes hyalines ; E. Limpidipennis , Rob. D. No 5, Noire. Côtés du front jaunâtres. Abdomen à reflets gris. Long. 3 1. Noire. Face argentée. Côtés du front un peu jaunâtres ; bande brune. Thorax gris, à lignes noires. Abdomen à reflets gris. Cuillerons blancs. Ailes à base un peu jaunûtre. Assez rare. AA, Troisième ‘article des antennes double du deuxième. (Ge Zaïda , Rob. D.) 4. Envois cratægelle ; E. Cratægella. Noirâtre. Abdomen à trois bandes jaunûtres, Ailes brunûtres. Zaida crat. Rob. D. N.o 2. Noirâtre. Face argentée. Côtés du front d’un blanc brunître, Thorax d’un gris jaunâtre, à lignes noires. Abdomen à trois bandes d’un gris jaunâtre. Cuillerons jaunâtres. Ailes un peu fuligineuses. ( 296 ) Elle est sortie de la chenille dn Tinea cratægella. G.e SENOMETOPIE ; SevomeroriA, Nob. Bombomydeæ , Rob. D. — Tachina , Meig. Fall. Caractère. Corps large. Face verticale, ordinairement nue.Episto- me non saillant. Front étroit 7. Antennes allongées n’atteignant pas l’épistome ; deuxième article un peu allongé ; troisiéme ordi- nairement triple du deuxième. Yeux velus. Abdomen ovale, déprimé ; ordinairement point de soies au milieu des segmens. Ailes à première cellule postérieure ordinairement entr'ouverte un peu avant l'extrémité; nervure externo-médiaire ordinaire- ment arquée. PI. 5 f. 2. Les yeux très-rapprochés dans les mâles constituent le prin- cipal caractére de ce genre qui se reconnaît d’ailleurs à l’en- semble de son organisalion. l Un bourdonnement très-distinct, produit sans doute par l'é- paisseur du corps, comme dans un grand nombre d'autres in- sectes, accompagne le vol de ces tachinaires. Les larves vivent dans les chenilles des lépidoptères noc- turnes, quelquefois en très-grand nombre. Le nom générique exprime la forme étroite du front, A. Nervure externo-médiaire arquée après le coude. B. Front des femelles large et carré (G.e Sturmia, Rob. D.) 1, Sévouérone alropivore; S. Atropivora. D'un noir bleuâtre. Extrémité de l’écusson testacée. Abdomen à bandes blanchâtres ; un peu de fauve sur les côtés. Sturmia atrop. Rob.D. No 1. Long. 4 1. D'un noir bleuâtre. Face et côtés du front argentés; bande frontale brune. Thorax un peu cendré, à lignes noires ; extré- mité de l’écusson testacée. Abdomen cylindrique, arrondi, à bandes blanchâtres; un peu de fauve sur les côtés. Cuillerons blancs. Ailes claires. 7 ©. IL est sorti plus de quatre-vingts individus de cette espèce, d'une chrysalide de sphinx atropos, conservée chez M. Serville à Paris. ( 297 ) 2. Sénomérorte floricole ; $S. Floricola. D'un noir bleuâtre. Extrémité de l’écusson pâle. Abdomen à bandes blanchâtres. Sturmia ft. Rob. D. N.o 3. Long. 2 £ I. Semblable au S. atrop. Extrémité de l’écusson pâle. Point de fauve sur les côtés de l’abdomen. Assez rare. 3. Sévonérone concolore ; $. concolor. D'un noir bleuâtre. Abdomen à bandes blanchâtres. Sturmia conc. Rob. D. N.o 4 Long. 2 ? 1. Semblable au S. atrop. Écusson entièrement noir. Point de fauve sur les côtés de l’abdomen. Environs de Paris. 4. SénomérortE caline ; S. Mitrs. Noire. Thorax cendré, à cinq lignes noires. Abdomen à ligne dorsale fauve sur les côtés. T'achina mit. Rob. D. N° 165. Long. 5 I. Noire. Face et côtés du front blancs. Thorax blanchâtre, à cinq lignes noires. Abdomen à reflets blanchâtres ; côtés fauves; ligne dorsale noire. Guillerons blanes. Aïles à base et bord exté- rieur brunâtres ; première nervure transverse presque droite. Environs de Lille. BB. Front des femelles presque aussi étroit que celui des mâles, C. Face un peu bordée de soies. Jambes noires. (G e Winthe- mia, Rob. D.) 5. Sénomérorie variée ; S. Variegata. Noire. Palpes, écusson et abdomen testacés; bande dorsale noire. Cuillerons jaunâtres. Tachina var. Meig. N.o 29. Winthemia var. Rob. D. N.o 2. 38 ( 298 ) Long. 3 +5 1. Noire. Palpes testacés. Face et côtés du front argentés. Thorax un peu cendré, à quatre bandes noires; écusson testacé. Abdo- men testacé, à reflets blancs. Bande dorsale noire ; deux soies au milieu des segmens. Cuillerons jaunâtres. Assez rare. 6. Sévouérons pensive; S. Meditata. D'un noir bleuâtre. Palpes, écusson et abdomen testacés; bande dorsale noire. Cuillerons blancs. Tachina med. Meig. N.o 158. Winthemia nobilis, Rob. D No5. Long. 5 1. Semblable au $S. Far. D'un noir bleuâtre. Cuillerons blancs Jambes postérieures ciliées. Ailes à base noirâtre. @. Elle est sortie de la Noctua nupta. 7- Sénonéronie ailes étroites; S. Angustipennis. Noire. Abdomen à deux bandes cendrées et ligne dorsale noire. Ailes étroites , brunâtres, Tachina ang. Meig. N.0 162. Long. 4 1. Noire. Face et côtés du front blancs. Antennes assez courtes. Thorax cendré, à trois bandes noires; l'intermédiaire parais- sant trifide. Abdomen à deux bandes cendrées et ligne dorsale noire; un point noir de chaque côté des bandes. Cuillerons et ailes d'un brunâtre fauve ; ces dernières étroites. 7 Q. Environs de Lille CC. Face nue. Jambes souvent fauves (G.e Carcelia, Rob. D.) 8. Sévoméroms belle; S. Lepida. Noire. Palpes et extrémité de l’écusson fauves. Abdomen à reflets cendrés et côtés fauves. Carcelia lep. Rob. D. No 1. Long. 5 I. Noire. Palpes fauves. Face et côtés du front blancs; bande ( 299 ) frontale rougeâtre. Thorax un peu cendré, à lignes noires; écus- son à extrémité fauve. Abdomen à bandes étroites de reflets blancs ; un peu de fauve sur les côtés. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Environs de Paris. 9- Sénoméronte vigoureuse ; S. Gnava. Noire. Face blanche. Palpes, écusson, côtés de l'abdomen et jambes fauves. Tachina gnav. Meig. N.0 156. Carcelia Bombylans, Rob. D. N.o 2. Long. 4 +1. Noire. Palpes fauves. Face et côtés du front blancs. Thorax un peu cendré, à lignes noires; écusson fauve. Abdomen cou- vert de reflets cendrés. Un peu de fauve sur les côtés et une ligne dorsale noire. Jambes fauves. Cuillerons blancs. Ailes à base un peu jaunatre. Ÿ @. Environs de Lille. 10. Sévomérone des chrysalides; S. Puparum Noire. Face grise. Palpes , écusson et jambes fauves. Un peu de fauve sur les côtés de l'abdomen. Carcelia pup. Rob. D. No 5. Long 3 I. Semblable au S. Gnav. Face grise. Côtés du front bruns. Thorax et abdomen d’un gris plus obscur. La Tachinapup. de Meigen , à laquelle M. Robineau rapporte cette espèce, me paraît être la Nemorea pup. de cet auteur. 11. SÉNomÉTOrE antennes épaisses; S. Macrocera. Noire. Palpes, écusson et jambes fauves. Antennes épaisses. Carcelia mac. Rob. D. N.o 6. Long. 3 1. Semblable au S. pup. Antennes épaisses; ailes sans jaunâtre à la base. Assez rare ( 300 }) 12. SÉxomÉéTomE distincte ; S. Distincta.. Noire. Palpes et extrémité de l’écusson fauves. Un peu de fauve sur les côtés de l'abdomen. Pieds noirs. Carcelia dist. Rob. D. No 0. Long. 3 1. Semblable au S. pup. Côté du front blancs. Moitié postérieure de l’écusson fauve. Jambes noires #. Environs de Lille. 13. Sénonérorte pieds noirs ; S. Nigripes. Noire. Palpes et écusson fauves. Pieds noirs. Carcelia nig. Rob. D. No 11. Long. 4 1. Semblable au S. pup. Face d’un blanc brunâtre. Thorax peu cendré. Abdomen à trois bandes étroites de reflets cendrés; fort peu de fauve sur les côtés. Jambes noires. Ailes à base et bord extérieur obscurs. 7 ©. Environs de Lille. 14. Sénomérorie agréable; S, Amœæna. D'un noir bleuâtre. Extrémité de l’écusson fauve. Un peu de fauve aux jambes. Carcelia am. Rob. D. N.o 7. Long. 4, 51. D'un noir bleuâtre. Face blanche. Côtés du front bruns. Thorax un peu cendré, à lignes noires ; extrémité de l’écusson ferrugineuse. Abdomen à reflets cendrés. Jambes noires , un peu fauves. Cuillerons blancs. Elle est sortie d’un Bombyx. 15. Sévouérome front doré ; S. Aurifrons. Noire. Front doré. Écusson à extrémité testacée. Jambes bru- nàlres. Carcelia aurif., Rob. D. No 19. Long. 31. Noire. Face blanche. Côtés du front d’un jaune doré, Thorax ( 301 ) d’un gris jaunâtre ; écusson à extrémité testacée. Abdomen d’an gris jaunâtre. Jambes d’un brun pâle. Ailes à base jaunâtre. Environs de Paris. 16. Sévouérone vive; S. Alacrts. D'un noir’ bleuâtre. Écusson testacé. Abdomen d'un gris bleuâtre ; ligne dorsale noire. Tachina al. Meig. N.0 159. Long. 4 1. Noire. Face et côtés du front blancs ; bande frontale testacée. Troisième article des antennes peu allongé. Thorax bleuâtre à reflets gris ; écusson testacé. Abdomen d’un gris bleuâtre, pre- mier segment , bord des autres et ligne dorsale noirs. Environs de Lille. AA. Nervure externo-médiaire droite. Face un peu oblique et bordée de soie. (G.e Smzdtia, Rob. D.) 17. Sénoméroris myoide ; $. Myoidea. Noire. Base des antennes et écusson fauves. Abdomen à re- Îlets gris et côtés fauves. Smidtia myoid. Rob. D. N. 2. Long. 3 1. Noire. Face blanchâtre ; côtés du front bruns. Premiers ar- ticles des antennes fauves. Thorax un peu cendré, à lignes noires; écusson fauve. Abdomen à reflets gris ; Cuillerons blancs. 7. Assez rare. Ge NÉMORÉE ; NemoreA, Microcereæ , Rob. D. — Tachina,Meig., Fall. — Musca, Fab. Caractère. Corps large. Palpes un peu saillans. Face ordinai- rement nue, peu ou point oblique; épistome peu ou point sail- lant. Front étroit postérieurement ÿ. Antennes ordinairement inclinées, n'atteignant pas l’épistome ; deuxième article un peu allongé; troisième à peine double du deuxième. Yeux velus. Abdomen ovale, déprimé, souvent deux soies au milieu des seg- ( 302 ) mens ; anus replié en dessous ÿ. Ailes à première cellule posté- rieure entr'ouverte un peu avant l'extrémité; nervure externo- médiaire arquée. PL. 5, fig. 3. Les Némorées sont caractérisées par les antennes qui ne dé- passent guères la moitié de la hauteur de la face. Elles différent encore du genre précédent, dont elles sont très-voisines, par les soies qui munissent le plus souvent les segmens de l'abdomen, et par l'anus replié en dessous dans les mâles. Cette organisation se modifie diversement, au moins quant aux antennes dont le troi- sième article est tantôt égal en longueur au deuxième et tantôt double, cylindrique dans les uns, prismatique dans les autres, quelquefois convexe en devant et concave en dessous. La face, qui est ordinairement nue, est parfois bordée de soies dans une partie de sa hauteur. Ces Tachinaires habitent les bois, ainsi que l'indique leur nom, et fréquentent les fleurs en ombelles. Les espèces dont le développement a été observé passent leur premier âge dans les chenilles. A. Les deuxième et troisième articles des antennes à peu près d'égale longueur. B. Les mêmes articles d'égale épaisseur. ( Ge Fausta, Rob. D. ) 1. Nénonée abdominale; N. abdominalis. Noire. Antennes fauves. Abdomen à trois bandes cendrées ; côtés un peu fauves. Ailes à point brun. Fausta abd. Rob. D. N.o 3. Long. 5, 6 1. Noire. Face brune, à reflets gris. Antennes en grande partie fauves. Thorax à lignes cendrées peu distinctes. Abdomen à trois bandes de reflets cendrés; côtés des deuxième et troisième seg- mens un peu fauves. Guillerons blancs. Ailes à base grisâtre ; première nervure transverse bordée de brun. Environs de Paris. ( 305 ) 2. Némonée des fleurs; N. f/orea. Noire. Antennes à base brune. Abdomen à bandes blanchâtres. Fausta fl. Rob. D. N.o 5. Long. 4 1. Noire. Face brunäâtre. Côtés du front bruns. Antennes à base d'un brun rougeâtre. Thorax à lignes cendrées. Abdomen à trois bandes de reflets blanchâtres. Cuillerons blancs. Ailes à base un peu jaunâtre ©. Sur les fleurs de l’Aeraclœum sphondy lium. BB. Troisième article des antennes plus épais que le deuxième (Ges Mericia, Erigone, Rob. D.) 3. Nénorée érigonée; N. erigonea. Noire. Troisième article des antennes convexe. Écusson rou- geâtre. Abdomen marqueté de cendré. Jambes brunûtres, Mericia erig. Rob. D. N.o 1. Long. 5, 6 1. Noire. Face argentée. Bande frontale rougeâtre. Troisième ar- ticle des antennes convexe en devant , concave en dessous. Thorax cendré, à lignes noires; écusson rougeâtre. Abdomen marqueté de reflets cendrés. Jambes d’un brun fauve. Cuille- rons blancs. Aïles à base jaunâtre ©. Environs de Paris, 4. Néuorée des racines; N. radicum. Noire. Écusson testacé. Abdomen à deux bandes blanchâtres . interrompues ; côtés rougeâtres. Tachina rad. Meig. N.0 18. T. lurida. Fall. N.o 54. - Musca rad. Fab. S. A. N.o 82. Erigone anthophila. Rob. D. N.o 1. Long. 5,6 I, Noire. Face et côtés du front d’un gris jaunâtre pâle ; base du front un peu testacée. Thorax grisâtre à lignes noires; écusson plus ou moins testacé. Deuxième et troisième segmens de l'abdo- ( 304 ) men à bande de reflets blanchâtres, interrompue; côtés rou- geâtres. Cuillerons blancs. Ailes à base un peu jaunâtre. 7 Q. Environs de Lille, 5. Nénorér myophoroïde; M. myophoroidea. Noire. Face doré. Abdomen à bandes cendrées. Erigone myoph. Rob. D. No 3. Long. 6 I, Noire. Face dorée. Thorax grisâtre, à lignes noires. Abdomen à bandes de reflets cendrés, peu distincts. Cuillerons blancs. Ailes à base grisâtre 7. Sur les fleurs de l’œnanthe fistulosa. 6. Nénorér flavipenne; N. flavipennis. Noire. Ecusson rouge. Abdomen à trois bandes cendrées. Ailes jaunâtres, à point brun. Erigone flav. Rob. D, N.o 5. Long. 6 I. Noire. Face et côtés du front brunâtres, à reflets jaunâtres; côtés de la face fauves. Thorax un peu cendré; écusson rouge. Abdomen à trois bandes de reflets cendrés. Cuillerons blancs, Ailes jaunâtres ; petite nervure transverse brune . Environs de Paris. 7. Nénonée verdâtre ; N. viridulans. D'un noir verdâtre. Face jaunâtre. Abdomen à trois bandes cendrées. Erigone wir. Rob. D. No 7. Long. 5 I. D'un noir un peu verdâtre. Face et côtés du front jaunâtres; bande frontale d’un brun rougeâtre. Thorax grisätre, à lignes noires. Abdomen à trois bandes de reflets cendrés. Cuillerons blancs. Ailes à base grisâtre. Sur les fleurs de l’Aeraclœum sphondylium. AA. Troisième article des antennes double du deuxième. ( 305 ) C. Troisième article des antennes prismatique. ( G.es Panze- ria , Meriania, Rob. D.) 8. Nénonée des chrysalides ; N. puparum. Noire, velue. Palpes jaunâtres. Antennes à base rougeâtre. Écusson testacé. Abdomen à trois bandes blanchâtres; côtés rougeätres. Tachina pup. Meig. N.o 21. T. 3. cincta, Fall. N° 53. Musca pup. Fab. S. À. N.o 80. Panzeria lateralis. Rob. D. No 1. Long. 5,71. Noire , velue. Palpes jaunâtres. Face convexe, testacée, à reflets blanchâtres. Antennes à base rougeâtre. Thorax bleuâtre ; écusson d’un rouge obscur Abdomen à trois bandes blanchâtres; côtés rougeätres. Cuillerons blancs. Ailes un peu brunâtres; nervures transverses bordées de brun ÿ. Environs de Lille. M. Robineau rapporte la Tachina pup. de Meigen à un Car- celia ; maïs je crois que c’est une Némorée. 9. Nénorée silvatique; N, sélvalica. Noire. Face tronquée, jaune. Base des antennes et écusson rougeûtres. Abdomen à reflets rougeâtres et bandes blanches. Ailes à point brun. Meriana sily. Rob. D. No r Long. 6 I. Noire. Palpes testacés. Face tronquée, d’un jaune brunâtre. Antennes à base rougeâtre. Thorax grisâtre, à lignes noires; ecusson rougeâtre. Abdomen à reflets d’un blanc rosé; les quatre premiers segmens à bandes antérieures blanches. Cuillerons blancs, Ailes à première nervure transverse bordée de brun. Environs de Paris. 10. Néuorée boréale, N. borealis. Noire. Face tronquée , brunâtre. Thorax d'un noir velouté ; 39 ( 306 } écusson rougeâtre. Abdomen à reflets rougeâtres et bandes blan- ches. Ailes à point brun. Meriana bor. Rob. D. N.° 2. Long. 6 1. Semblable à la N. si, Face brune. Antennes entièrement noires, Thorax d’un noir velouté. Jambes à extrémité pâle. Environs de Lille, CC, Troisième article des antennes cylindrique Face bordée de soies. ( G.° Nemorea, Rob. D.) 11. Nénorés rapide; N. strenua. D'un noir bleuâtre. Palpes, antennes et écusson fauves. Ab- domen à bandes blanchâtres ; côtés rougeûtres. N. bombylans, Rob. D. N. 1. Tachina str. Meig. N.o 17. Long. 6, 7 1. D'un noir bleuâtre. Palpes testacés. Face et côtés du front blanchâtres. Antennes testacées ou fauves. Thorax un peu gri- sâtre, à lignes noires; écusson testacé. Abdomen déprimé; à trois bandes de reflets blanchâtres; côtés un peu rougeâtres 7. Cuillerons blanchâtres. Ailes à base jaunâtre. 7 ©. Environs de Lille. 12. Néworés transparente; N. pellucida. Noire. Palpes, base des antennes et écusson fauves. Abdomen transparent, ferrugineux, N. fulva. Rob. D. No 3. Tachina pell. Meig. N.o 26. Long. 6, 7 1. Noire. Palpes fauves. Face et côtés du front brunâtres, à re- flets blanchâtres, Les premiers articles des antennes et base du iroisième fauves. Thorax grisâtre , à lignes noires ; écusson fer- rugineux. Abdomen transparent , ferrugineux, à reflets blanes et bande dorsale noire. Cuillerons un peu jaunâtres. Ailes à base jaune. 7 @ ( 307 ) Environs de Paris. G TRIXA; Trixa, Meig., Lat. fam. nat. — Cra- meria, Rob. D. Caractère. Corps large. Palpes épais. Face carénée , bordée de soies; épistome ni saillant ni muni de soies sur les côtés. Front étroit postérieurement ÿ. Antennes très-courtes, insérées sous une saillie du front ; les deux derniers articles d'égale longueur ; deuxième plus épais que le troisième ; style brusquement aminei. Yeux nus. Abdomen ovale; deux soies au milieu des segmens, deux au bord antérieur des troisième et quatrième. Tarses assez allongés. Ailes à première cellule postérieure entr'ouverte à l’ex- trémité et appendiculés; nervure exlerno-médiaire un peu arquée PL, 5, fig. 4. Ce genre est très-remarquable par l'extrême briéveté des an- tennes qui, au premier aspect, semblent mutilées ou plutôt avortées , d'autant plus que la face, qui est carénée, présente de chaque côté une longue fossette semblable à celle des Tachinaires dont ces organes sont fort allongés, Ce caractère ét quelques autres, tels que le style brusquement aminci, les palpes épais, l'épistome nu sur les côtés, ont déterminé M. Meigen à ne pas comprendre les Trixa dans son genre Tachine, quoiqu’ils pré- sentent évidemment le même type , et que les modifications que leurs organes subissent ne sont qu'un peu plus importantes que celles qui nous ont engagés à élever au rang de genres les principales divisions de ce groupe si nombreux. Les Trixa sont rares; ils ne se trouvent que dans les forêts, et ils volent presque sans cesse. M. Meigen présume qu'ils vivent de proie. Le nom qu'il leur a donné paraît faire allusion au bruit qu'ils font en volant. Leur développement n’a pas encore été observé; mais l’analogie ne permet guères de douter que leurs larves ne vivent en parasites. ( 308 ) 1. Taixa bleuâtre; T, cærulescens , Meig. No 2. Noir. Palpes et antennes ferrugineux. Abdomen à bandes blan- châtres. Pieds fauves. Crameria æœstroidea. Rob. D. N° 1. Long. 5, 6 1. Noir. Palpes ferrugineux. Face fauve, à reflets blancs. Front cendré, à bande noire. Antennes ferrugineuses. Style à base noire. Thorax gris, à trois bandes noires. Abdomen à trois bandes de reflets d’un blanc bleuâtre, interrompues au milieu, Côtés et ventre rougeâtres ÿ. Pieds fauves ; base des cuisses et extrémité des articles des tarses noires. Cuillerons blanes. Ailes à base jaunâtre. 7 Q. Environs de Lille. G.° SIPHONE; Siænowa, Meig., Rob. D. — Bucentes, Lat. — Siomoxys, Fab., Fall. Caractère. Corps étroit. Trompe longue, menue, bicoudée, Face verticale , nue. Antennes descendant jusqu’à l’épistome ; Troisième article triple du deuxième ; style à deuxième article allongé, coudé. Abdomen cylindrico-conique; point de soies au mileu des segmens. Pelottes et crochets des tarses petits. ©. Ailes à première cellule postérieure presque fermée à l'extrémité. Nervure externo-médiaire arquée; sous-marginale épineuse à sa base. PI, 5, fig. 5. Jusqu'ici les Tachinaires nous ont offert les deux premiers ar- ticles du style des antennes courts, souvent peu distints. Dans toutes celles qu'il nous reste à décrire, le deuxième de ces articles est allongé, quelquefois il égale presque le troisième. Cette mo- dification appartient ordinairement aux genres dont l’organisa- tion est la plus forte. Dans un premier groupe, ce deuxième article est dirigé horizontalement, et le troisième est relevé, de sorte que le style est coudé. Les Siphones que nous y comprenons en premier, présentent, outre ce caractère, une trompe longue, ( 309 ) menue , bicoudée, en un mot très-différente de celle des Tachi- naires en général, et semblable à celle des Myopaires, parmi lesquels ce genre a été placé. Cependant tout le reste de l’orga- nisation est entièrement conforme à celle des Tachinaires, et les larves vivent également en parasites dans les chenilles. De plus, nous avons eu déjà l’occasion de voir dans la plupart des familles naturelles de Diptères, la trompe présenter des modifications très-importantes au milieu de la plus grande conformité dans les autres organes. La partie de la trompe des Siphones, qui la termine et se dirige en arrière, nous paraît, comme dans les Myopaires, être la même qui dans le plus grand nombre des Diptères prend la forme de lèvres plus ou moins épaisse. Les Siphones se trouvent fréquemment dans les prairies. Degeer a le premier observé que leurs larves vivent dans les chenilles de la noctuelle du chou: 1. Sruone géniculée; $. geniculata , Meig No 1 , Rob. D. No sr. Ferrugineuse. Bucentes cinereus, Lat. gen. 4. 339. var. Stomoxys minuta, Fab. S. À, N.o 15. Musca gen. Deg. 6, 20, 15, tab. 2, f. 19. — 25. Long. 2.211. D'un ferrugineux brunâtre. Face et côtés du front blanchitres. Antennes noirâtres, à base ferrugineuse. Abdomen à points noirs, à la base des soies. Tarses noirs. Cuillerons jaunâtres, 7 Q. Environs de Lille. La larve vit dans les chenilles de la noctuelle du chou. 2. Sirnowe cendrée ; S_ cinerea, Meig. N.o 2, Rob. D. No 2. Cendrée. Bucentes cin. Lat. gen. 4. 339. Long. 1 1 21. Semblable au S. gen. Thorax et abdomen cendrés. Je considère comme variétés de cette espèce des individus dont la base des antennes et la bande frontale sont noirâtres , et même ( 310 ) quelquelois noires. Le S. analis de Meigen, me parait étre une autre variété dont le duvet gris a été enlevé à l'extrémité de l'abdomen. Environs de Lille. Ge THRYPTOCÈRE:; TaryrrocerA., T'hryptocerate, Rob. D. — Tachina, Meig. Caractère, Corps étroit. Face verticale, nue. Antennes épais- sies , descendant jusqu'à l'épistome; troisième article double ou triple du deuxième; style à deuxième article allongé, ordi- nairement coudé. Abdomen cylindro-conique; ordinairement deux soies au milieu des segmens. Ailes à première cellule pos- térieure entr'ouverte ordinairement près de l'extrémité ; nervure externo-médiaire droite, après le coude, quelquefois incom- plète. PL, 5, fig. 6, 7. Les Thryptocères présentent les plus grands rapports avec les Siphones , à l'exception de la trompe dont la forme est celle des autres Tachinaires. Une espèce cependant a cet organe corné comme dans le genre précédent , et paraît former une transi- tion. Ces Muscides ressemblent aussi aux Myobies ; mais le style des antennes nu , coudé, à deuxième article allongé, ne permet guères de les en rapprocher. Ce genre se divise en plusieurs coupes distinguées entr’elles par les dimensions du troisième article des antennes comparé au deuxième, et par la disposition des nervures des ailes. Dans l’une de ces divisions , la première cellule postérieure est incom- plète comme dans plusieurs autres Tachinaires. Le Thryptocère abdominal a été trouvé sur un terrain sablon- neux, criblé de trous d’hyménoptères. C'est le seul renseigne- ment obtenu sur les habitudes de ces insectes. À. Trompe cornée. Troisième article des antennes une fois et demie de la longueur du deuxième (G.e Aphria , Rob. D.) 1. Tunyrrocère abdominal , T. aÿdomunalis. ( 311 ) Noir. Bande frontale fauve. Abdomen à bandes blanches. Côtés fauves. Aphria abd. Rob. D. No r. Long. 3 + 1. Noir Trompe à partie inférieure cornée. Face argentée. Bande frontale jaunâtre. Thorax un peu cendré. Segmens de l’abdomen à base blanche ; les deux premiers segmens fauves sur les côtés. Première cellule postérieure des ailes entr'ouverte avant l’extré- mité. Environs de Paris. AA. Trompe membraneuse. Troisième article des antennes triple du deuxième. B. Première cellule postérieure des ailes entr'ouverte avant l'extrémité. ( G.e Germaria, Rob. D.) 2. Tanyprocère front large ; T. latifrons. Noir. Bande frontale et base des antennes fauves. Abdomen à bandes cendrées. Germaria lat. Rob. D. No sr. Long. 31, 51. D'un noir luisant. Face et côtés du front argentés ; bande fron- tale fauve. Antennes à base fauve. Thorax grisâtre, à lignes noires. Abdomen à larges bandes de reflets cendrés. Cuillerons blancs. Ailes à base un peu jaunûtre. Âssez rare. BB. Première cellule postérieure des ailes entr'ouverte à l’ex- trémité. ( G.e Osmæa, Rob. D.) 3. Tunvprocère gris ; T. grisea. Noire. Face et Front gris. Abdomen à bandes grisâtres. Osmæa gr. Rob. D. No 1. Long. 3 51. Noir, Face grisâtre. Front brun, à bande grise. Thorax bru- ( 312) nâtre, Abdomen un peu déprimé , à trois bandes de reflets blan= châtres. Cuillerons blancs. Rare. AAA. Troisième article des antennes double du deuxième. C. Nervure externo-médiaire complète. PL, 5, fig. 6. (G.e Ce- romyia, Rob. D. ) 4. Tunyrrocire bicolore ; T. bicolor , Nob. Thorax cendré. Abdomen noir , à incisions blanches. Long. 2 ; 1. Palpes fauves. Face blanche. Front cendré, à bande testacée, obscure. Antennes à base brune et troisième article noir, près de quatre fois aussi long que le deuxième. Thorax d'un cendré jaunâtre. Abdomen d’un noir luisant , à incisions blanches. Pieds noirs; jambes antérieures d’un testacé obscur. Cuillerons blan- châtres. Nervures médiastine, sous-marginale et interno-mé- diaire, garnies de poils. Environs de Lille. 5. Tunyprocère érythrocère ; T. erythrocera Cendrée. Tête, antennes et pieds fauves. Ceromyia eryth. Rob. D. No 1. Long. 3 1. D'un gris brunâtre. Face , front et antennes fauves, à reflets blanchâtres. Segmens de l'abdomen à base obscure, Pieds d’un fauve pâle; tarses bruns. Cuillerons blancs. Environs de Paris. 6. Turyrrocène testacé; T. estacea. Testacé. Thorax noirâtre. Ceromyia test. Rob. D. N.o 4. Long. 2 |. D'un fauve testacé. Antennes épaisses. Thorax noirâtre, à léger duvet cendré. Tarses bruns. Cuillerons blancs. Environs de Lille, 7. Tunverocère microcère; T microcera. ( 513 ) Noir. Bande frontale rougeâtre. Style des antennes à deuxième article peu allongé. Abdomen à deux lignes blanches. Ceromyia mic. Rob. D. No 5. Long. 2 I. Noir, Face et côtés du front blancs. Bande frontale rougeâtre. Style des antennes à deuxième article peu allongé. Thorax un peu cendré. Abdomen à deux petites bandes de reflets blancs. Cuillerons blancs. Environs de Paris. 8. Tunvrrocère cendré; T. cinerea, Nob. Cendré. Antennes noires , à base testacée. Pieds fauves. Long. 31. D'un cendré jaunâtre. Face blanchâtre. Front à bande brune. Les deux premiers articles des antennes d’un testacé obscur; Troisième noir. Pieds fauves; tarses noirs. Cuillerons d'un blanc jaunâtre. Nervure sous-marginale des ailes munie de points jus- qu'à la transversale ©. Environs de Lille. CG. Nervure externo-médiaire des ailes incomplète. PL. 5, fe a (Ge Actia, Rob. D.) 9. Turyrrocine pilipenne; T. pilipennis. Noir. Palpes jaunes. Thorax cendré. Ailes à nervures épi- neuses. Tachina pil. Meig. N.0 196. Acta pil. Rob. D. No 2, Long. 1 1,21. Noir. Palpes Jaunes, à extrémité noire. Face et côtés du front grisâtres. Bande frontale testacée. Thorax d’un gris jaunâtre, à lignes noires. Abdomen d’un noir luisant ; segmens sans soies au milieu. Bord antérieur d’un blanc jaunâtre , interrompu. Cuil- lerons et base des ailes jaunâtres. % ©. Environs de Lille, Assez commun dans les prairies. 40 ( 314) Ge GONIE; Gowra, Meig., Lat. reg. an.— Tachina, Fall. — Gonidæ, Rob. D. Caractère. Corps large. Tête renflée, vésiculeuse , à soies assez courtes. Face verticale, ordinairement bordée de soies. Front très-large. Antennes allongées, atteignant presque l’épistome; Troisième article quatre ou six fois plus long que le deuxième ; style coudé; deuxième article presqu'aussi long que le troisième, arqué. Abdomen ovale ; point de soies au milieu des segmens. Pelotteset crochets des tarses petits Z Q. Ailes à première cellule postérieure entr'ouverte avant l'extrémité; nervure externo- médiaire un peu arquée après le coude. PZ5, fig. 8. Les Gonies se rapprochent des deux genres précédens par le style des antennes coudé et à deuxième article allongé. Mais elles s'en distinguent par l’épaisseur du corps et surtout de la tête, qui les caractérise entre toutes les Tachinaires, par la largeur du front , dont les côtés sont munis de soies plus nombreuses , mais moins longues que dans les autres ; enfin par les tarses munis de pelottes et de crochets également petits dans les deux sexes. M. Meigen a établi ce genre à la suite des Tachines dont elles conservent les principaux caractères. Pes Gonies ont le deuxième article des antennes plus court dans les mâles que dans les femelles. Cette observation paraît avoir échappé à M. Robineau, qui a formé sur cette différence sexuelle les genres Rhedia et Reaumuria. Ces insectes assez rares, au moins dans le Nord , se trouvent sur les fleurs au commencement du printemps. Ils n'ont point encore été observés dans l’état de larves. Leur nom fait allusion au coude que forme le style de leurs antennes. A. Face bordée de soies. ( G.e Rhedia, Reaumuria, Rob, D.) 1. Gone grosse tête; G. capitata, Meig. No 1. Tête fauve. Thorax gris. Abdomen ferrugineux. T'achina cap. Fall. N.o 18. (:365)) Rhedia vernalis. Rob, D. No r. Reaumuria cap. Rob. D. N.o 2. Long. 5, 7 1. Tête fauve, à reflets blancs. Palpes ferrugineux. Bande fron- tale jaune, Antennes noirâtres, à base fauve. Thorax grisâtre , à lignes noires ; épaules et écusson testacés. Abdomen ferrugineux, à bande dorsale noire et reflets blancs à la base des segmens. Pieds noirs, Cuillerons blancs. Ailes à base jaunâtre, % Q. Dans toute l'Europe, mais rare dans le nord dela France. ” 2. Gone bourdonnante ; G. bombylans. Tête fauve. Thorax gris, à ligne latérale fauve. Abdomen fer- rugineux, Rhedia bomb. Rob. D. No 6. Long. 4 1. Semblable au G. cap. Thorax à ligne latérale fauve 7. Environs de Paris. 3. Gone puncticorne, G. puncticornis, Meig. N.o 0. Tête jaunâtre. Troisième article des antennes à points noirs. Long. 5 +1. Tête d'un jaune brunâtre, à reflets blancs. Antennes grises, à base ferrugineuse ; Troisième ponctué de noir. Thorax noirâtre, à reflets gris et lignes obseures ; écusson testacé. Abdomen testa- cé, à bande dorsale noire ; deuxième et troisième segmens à bande transverse noire et reflets blancs. Pieds noirs. Cuillerons blancs ©. Assez rare. AA. Face nue. Style des antennes droit. ( G.e Spallanzanta , Rob. D.) 4. Gone face nue; G. nudifacies. Nuire. Antennes à base fauve. Abdomen à reflets cendrés. Spallanzania gallica, Rob. D. N.o 2. Long. 6 + 1. Noire. Face et côtés du front d’un blane grisâtre. Antennes à ( 316 ) base fauve ; style droit. Thorax à bandes grises. Abdomen à re- flets cendrés. Cuillerons blancs. Ailes à base grisâtre. Environs de Paris. G.e MICROPALPE; Micropazris, Nob. Anthophilæe , Rob. D. — Tachina, Meig., Fall, Caractère. Corps large. Palpes courts. Face nue; épistome saillant. Antennes inclinées, descendant jusqu’à l’épistome ; de deuxième article presqu'aussi long que le troisième; celui-ci prismatique , tronqué à l'extrémité; style à deuxième article allongé. Yeux velus. Abdomen ovale; deux soies au milieu des segmens. Ailes à première cellule postérieure entr’ouverte avant l'extrémité et appendiculée. Nervure externo-médiaire arquée après le coude, discoïdale à nervure transverse très- rapprochée du coude de l’externo-médiaire. PL. 5. fig. 9. Avant de parvenir au genre Echinomyie par lequel se ter- mine la grande tribu des Tachinaires, en nous en présentant l’organisation portée au plus haut degré, il nous reste à décrire les Micropalpes qui s’en rapprochent par la grandeur et la forme du corps, mais dont plusieurs caractères ont plus de rapports avec ceux des genres précédens. Elles ont les antennes presque dirigées en avant; le deuxième article est allongé, mais jamais plus que le troisième ; celui-ci est élargi et termiué carré- ment; et le deuxième du style est un peu allongé. Un autre ca- ractère qui distingue plus nettement ce genre de tous les autres, et auquel le nom que nous lui avons donné fait allusion, con- siste dans la brièveté des palpes que l’on ne découvre qu’en allongeant la trompe. Ces Tachinaires paraissent à la fin de l’été sur les fleurs. Ils n’ont pas encore été observés dans l’état de larves. À. Troisième article des antennes double du deuxième. Pieds allongés. (G.° Bonnetia, Rob. D.) 1. Micnorare de l'œnanthe, M. œnantlu. (37) Noire. Bande frontale fauve. Epaules et écusson rougeitres, Abdomen rougeître sur les côtés. PBonnetia œn. Rob. D. N.o 2. Long. 6 1. » Cylindrique, noire. Face blanche. Front brun, à bande fauve, Thorax cendré, à lignes noirâtres ; épaules rougeâtres ; écusson d’un brun fauve. Abdomen à reflets cendrés et côtés d’an brun fauve. Cuillerons blancs. Ailes à base grisâtre, Environs de Paris. AA. Deuxième article des antennes à peine plus court que le troisième. B. Deuxième article du style des antennes au moins double du premier. ( G.e Linnemyia, Rob. D. ) 2. Micnorazre vulpine ; M. vulpina. Blanchâtre. Abdomen testacé, marqueté de blanc. Écusson et pieds fauves. Linnemyia silvestris. Rob. D, N. 2. Tachina vulp. Fall. N.o 47, Meig. N.° 35. Long. 5,6 1. Palpes noirs. Face et côtés du front blanchâtres. Bande fron- tale fauve. Antennes noires. Thorax blanchâtre , à lignes noires ; écusson fauve. Abdomen testacé, marqueté de reflets blancs; ligne dorsale noire, interrompue. Pieds fauves; tarses noirs. Cuillerons blancs. Ailes à base jaunûtre. 79. Environs de Lille, en automne. 3. Microrazre de l’héracleum ; M. heraclœi. Noire, Bande frontale, épaules et écusson testacés. Abdomen à bandes blanches. Linnemyia her. Rob. D. N.o 3. Long. 5 1. Noire, Face blanche. Côtés du front noirs, à reflets cendrés; bande frontale fauve. Thorax blanchâtre, à lignes noires ; épaules ( 318 ) et écusson testacés. Abdomen à bandes blanches changeant en testacé. Cuillerons blancs ©. Environs de Paris. 4. Microrasre boréale ; M. borealis. Noire. Bande frontale. Epaules et écusson testacés Un peu de fauve aux jambes. Linnemyia bor. Rob. D. No 7. Long. 5 + 1. Semblable au L. kerac. Un peu de fauve aux côtés de l’abdo- men et aux jambes. Cuillerons très-blancs. Aïles un peu jau- nâtres . Environs de Lille. C’est peut-être le mâle de l’espèce précé- dente. BB, Deuxième article du style des antennes peu allongé. (G.e Bonellia, Rob. D.) 5. Microrazre hémorrhoïdale ; M. hæmorrhoïdalrs. Noire. Abdomen marqueté. Côtés et anus testacés Z. Tachina hæm. Fall. N.° 50, Meig. N.o 35. Bonnellia tessellans. Rob. D. No 1. Long. 4 11. 4 6 ©. Noire. Face blanche, à reflets jaunâtres Z. Front blanchätre; bande noire, à reflets gris , d’un noir rougeâtre @. Troisième article des antennes large, allongé. Thorax à reflets un peu ar- doisés. Abdomen marqueté de blanc; côtés et anus testacés 7. Jambes d’un testacé obscur. 7 Q@. Environs de Lille. Très-commun sur les fleurs. 6. Microrazre rubigineuse ; M. rubiginosa. Noire. Face ferrugineuse. Abdomen marqueté de blanc. Bonellia rub. Rob. D. N.o 3. Long. 6 I. Semblable à la L. tess. Face ferrugineuse plus oblique. Front noir. Abdomen marqueté de blanc obscur. Aïles à base jau- nâtre ÿ. ( 319 ) Environs de Paris: G.e ECHINOMYIE ; Péartoeil Duméril, Lat. — Tachina , Fab., Meig., Fall. — Macromyde , Rob. D. — Musca, Linn. Caractère. Corps large, épais. Face nue; épistome saillant. Antennes inclinées, descendant jusqu’à l’épistome ; deuxième article ordinairement plus long que le troisième ; celui-ci ordinai- rement comprimé. Style à deuxième article ordinairement allongé. Abdomen sans soies au milieu des segmens. Ailes à première cel- lule postérieure entr’ouverte avant l'extrémité ; nervure externo- médiaire coudée; discoïdale à nervure transverse rapprochée du coude de l'externo-médiaire. PL. 5, fig. 10. Les Echinomyies, supérieures aux autres Tachinaires par la taille , présentent en même temps plus de développement dans le deuxième article des antennes et du style qui les accompagne. C’est ainsi que l’organisation de ces Muscides semble abandonner graduellement le type de leur tribu pour se rapprocher des fa- milles plus élevées dans la série des Diptères. Ce genre se modifie de diverses manières. Les palpes, ordinai- rement filiformes, se dilatent en Spatules dans quelques espèces. La forme du troisième article des antennes varie aussi, surtout parmi les Echinomyies des pays méridionaux. Ces Diptères recherchent les fleurs en ombelles; leur vol ra- pide est accompagné d’un bourdonnement. Les larves vivent dans les chenilles. À. Deuxième article des antennes un peu plus long que le troisième. ( G.° Servillia , Rob. D. ) 1. Ecmnomxi ursine ; E. ursina. Noire. À poils jaunâtres, Antennes à base brunâtre. Ecusson et jambes fauves. Tachina urs. Meig. N.o v1. Servillia urs. Rob. D, No: ( 320 ) Long. 5, 7 L. Noire, velue, à poils jaunâtres. Face et côtés du front gris. Les deux premiers articles des antennes d’un brun rougeître. Écus- son fauve. Abdomen à incisions blanchâtres. Pieds fauves. Cuil- lerons blanchâtres. Ailes à point brun d. Environs de Lille, au printemps, 2. Ecmnomve velue: E. pilosa. Noire, à poils blanchâtres. Antennes à base fauve. Écusson et jambes fauves. Servillia pil. Rob. D. N.o 2. Long. 5, 71. Semblable à l'E. urs. Poils moins denses, blanchätres. Les deux premiers articles des antennes fauves. Abdomen plus poir @. Environs de Lille. 3. Ecunoue tomenteuse ; E. subprlosa. Noire, à poils assez courts, fauves. Antennes à base fauve. Thorax fauve, Servillia subpil. Rob. D. N.o 5. Long. 5,7 1. Semblable à l'E. urs. Moins large. Poils moins denses, plus courts et fauves. Les deux premiers articles des antennes fauves. Thorax fauve. Cuillerons très-blancs. Environs de Paris. 4. Ecnnouyi hérissée; E. echinata. Noire, à poils blanchâtres. Tachina ech. Meig. No 10. Long. 5 1. Semblable à l'E. urs. Poils blanchâtres. Antennes entièrement noires. Abdomen sans incisions blanches. Cuisses et extrémité des tarses noires. Cuillerons grisâtres. Ailes un peu enfumées. Environs de Lille. 5. Ecmnonxrr livide ; E. lurida. ( 321 ) Noire, à poils fauves. Écusson testacé. Abdomen à côtés fauves. Pieds fauves. Æ. cuculliæ. Rob. D. No 16. Tachina lur. Fab. S. À. No 6, Meig. No 8. Long. 6 1. Noire, à poils fauves. Face grisâtre. Écusson testacé. Deuxième et troisième segmens de l'abdomen à tache testacée sur les côtés. Pieds fauves; cuisses noires. Cuillerons blanchâtres. Ailes bru- nâtres. ÿ Q. Elle est sortie au mois de mars de la Chrysalide du cucullia verbasci. 6. Ecmnouyi leucocome; E, /eucocoma. Noire, à poils blancs. Écusson testacé. Abdomen à côtés fauves. Pieds fauves. E. lateralis. Rob. D. No 15. Tachina leuc. Meig. No 9. Long. 4, 6 I. Semblable à l'E. Zur. Corps à poils blancs. Ailes presqu’hya. lines, à base jaunâtre. 7 ©. Environs de Paris. AA. Deuxième article des antennes beaucoup plus long que le troisième. B. Palpes dilatés en spatules. (Ge Fabricia, Rob. D.) 7- Ecmnomy féroce ; E. Jerox. Noire. Palpes jaunes, dilatés. Abdomen jaune; bande dorsale et anus noirs. Tachina fer. Meig. N.o 2. Fabricia fer. Rob. D. No 1. Long. 6, 91. Noire. Palpes jaunes. Face blanchâtre, Abdomen jaune, à bande dorsale de taches noires, souvent séparées ; anus noir. Cuil- lerons blancs. Ailes d’un gris brunâtre, à base jaunûtre, 7 ©. Environs de Lille. 41 (3%) BB. Palpes filiformes. ( G.° Echinomytia. Rob. D.) 8. Ecmwonnis sauvage ; E. fera, Dumer, Lat. gen. 4. 343, Rob. D. No 0. Testacée. Face jaune. Troisième article des antennes noir. Thorax noir, à côtés et écusson fauves. Abdomen à bande dor- sale noire. Cuisses noirâtres. Cuillerons jaunâtres. Tachina fer. Fab. S. À. No 1, Fall. No 2, Meig. N.° 3. Musca fer. Linn. Faun. s. 1836. Long. 5, 6 1. D'un testacé pâle. Face et côtés du front dorés; bande frontale fauve. Troisième article des antennes noir, Thorax noirâtre, à lignes jaunâtres ; côtés fauves ® ; écusson ferrugineux. Abdomen à ligne dorsale noire. Cuisses noirâtres . Cuillerons jaunâtres. Ailes grisâtres , à base et bord extérieur jaunâtres. ÿ Q. Commune sur les fleurs des ombellifères. 9 Ecmnouve rubricorne ; E. rubricornis, Rob. D. N.o 7. Ferrugineuse. Face jaune. Troisième article des antennes noir Thorax noir; écpsson fauve. Abdomen à reflets blancs et bande dorsale de taches noires. Cuisses noirs, Cuillerons blancs. Long. 61. Semblable à l'E. fera. Ferrugineux. Face jaune. Côtés du front noirâtres. Thorax à lignes grises. Abdomen à reflets blan- châtres au bord des segmens ; une tache noire sur chacun ; anus noir. Cuisses noires ; Jambes et tarses d’un brun fauve. Cuille- rons blancs. Environs de Paris, 10. Ecmnomx intermédiaire ; E. intermedia, Rob. D. No 10. Testacée. Face jaune. Troisième article des antennes noir. Thorax noir; écusson fauve. Abdomen à bande dorsale noire, prolongée sous le ventre. Cuillerons blancs. Long. 5,61. Semblable à l'E. fera. D'un testacé fauve. Bande dorsale prolongée sous le ventre. Cuillerons blancs. ( 323 ) Environs de Lille. 11. Ecumomvie printanière; E, vernalis, Rob. D. N.o 12. Testacée. Face blanche. Troisième article des antennes noir. Thorax noir; écusson ferrugineux. Abdomen à bande dorsale noire, Cuisses noires. Cuillerons blancs. Long. 4 1. Semblable à l'E. fera. Face blanche, argentée. Front brun , à bande rougeâtre. Thorax à lignes cendrées; côtés quelquefois testacés. Cuillerons blancs. Environs de Paris. 12. Ecuvouxie marquetée ; E. tessellata, Rob. D. No 11. Testacée. Face jaunâtre. Bande frontale rouge. Troisième arti- cle des antennes noir. Thorax noir ; écusson fauve. Abdomen à reflets blancs et bande dorsale noire. Cuisses noires. Cuillerons blancs. Tachina tess. Fab. S. À. N.o 5, Meig. No 5, Long. 5, 7 1. Semblable à l'E. fera. Face jaunâtre. Front noir; bande rouge. Thorax uoir, à lignes cendrées. Abdomen à reflets blanchâtres au bord des segmens. Bande dorsale continue , formée de taches triangulaires Ç. Pieds noirs; jambes d’un testacé obscur. Cuillerons blancs. Ailes un peu jaunâtres ÿ Q. Environs de Lille, Je crois que l'E. nigricornis , de M. Robi- neau en est une variété ©. 13. Ecmxouvs géante; E. grossa, Dumer., Lat. gen. 4. 343, Rob. D. No 1. Noire. Tête jaune. Tachina gr. Fab. S. À. N.o 7, Fall, N.o 1, Meig. N.o 1. Musca gr. Linn. Faun. S. 1837. Long. 9 I. Noire. Tête d’un jaune soyeux. Palpes ferrugineux. Bande frontale brune. Premiers articles des antennes rouges. Guillerons noirâtres. Base et bord extérieur des ailes jaunes. Dans les forêts. Assez rare. ( 324 ) Tribu. OESTRIDES, OEsrrnes, Lat., OEstracides , Meig. Hæmatomyze , Falb. Caractère essentiel. Trompe nulle ou rudimentaire; antennes insérées dans une cavité de la face; style ordinairement dorsal. Corps ordinairement épais, velu. Trompe tantôt nulle ou ca- chée dans la cavité buccale fermée, tantôt rudimentaire et alors la bouche légèrement fendue. Palpes tantôt distincts, tantôt nuls. Front large. ©. Antennes courtes, insérées dans une ca- vité de la face; troisième article ordinairement globuleux ; style ordinairement dorsal, épais à sa base. Cuillerons ordinairement grands. Aïles ordinairement écartées; première cellule posté- rieure tantôt fermée , tantôt très-ouverte. La tribu des OEstrides, l’une des plus remarquables entre les Diptères par son organisation et ses mœurs, n’a pas de place bien déterminée dans l’ordre naturel, Si le faciès indique le voi- sinage des Syrphies ; si la réticulatiou des ailes et la grandeur des Cuillerons la rapprochent des Muscides supérieurs, le peu de développement des Antennes, et surtout de la trompe, en- tièrement nulle dans plusicurs genres , la rejette dans les der- niers rangs des Athéricères. En suivant l'exemple des principaux entomologistes qui la placent entre les Syrphies et les Muscides, nous nous déterminons principalement par la considération des anomalies assez fréquentes de la trompe des Diptères, qui s’op- posent à ce que cet organe, tout important qu'il est, soit tou- jours regardé comme caractère essentiel. La nullité de la trompe et même de la cavité buccale n’est dans les OEstrides qu’une modification partielle qui n’altère pas leur véritable nature (1), quel que soit l’étrange phénomène que nous offre un animal privé d’un organe aussi essentiel à la vie ; mais il est assez connu que dans l’état adulte des insectes , la nutrition n’est plus qu'une (x) La tribu des Anthraciens nous offre la même modification dans le genre Colax , de Wiedemann. ( 325 ) fonction secondaire qui se réduit à peu de chose et même à rien dans plusieurs races de Lépidoptères et de Névroptères. Au surplus , il n'y a qu'une partie des OEstrides qui soient entière- ment dépourvues de trompe et de bouche; plusieurs ont une petite ouverture buccale sans trompe; d’autres enfin ont l’une et l’autre, mais dans l’état rudimentaire. Cette gradation orga- nique se manifeste de même respectivement dans le système alaire, De grands Cuillerons, des ailes écartées, la première cellule postérieure fermée ou entr'ouverte, rapprochent la plu- part des OEstrides des tribus supérieures des Muscides. Tous ces indices d’un vol puissant disparaissent dans les autres. Un autre organe est encore modifié d’une manière remarquable : l’ovi- ducte des femelles est simple dans les uns; dans les autres , il est accompagné de pièces écailleuses très-fortes et compliquées. Conformément à l’ensemble de leur organisation , les OEstri- des vivent peu de temps dans l’état adulte. L’accouplement et la ponte des femelles sont tout ce qui les occupe; mais l'instinct diversement modifié qui leur a été départi sous ce dernier rapport nous offre tant d'intérêt qu'il a été observé dès la plus haute antiquité. Ces Diptères déposentleurs œufs sur les grands Mammifères , de sorte que les larves parviennent plus ou moins dans l’intérieur du corps, et se développent en vivast de leur substance. Leur nom exprime l'espèce de fureur à laquelle se livre l'animal harcelé par l’insecte ailé , et qui ne peut se sous- traire à ses poursuites. Nos chevaux et nos troupeaux se dé- battent contre les taons qui s’abreuvent de leur sang, mais l'instinct leur apprend que les OËstres leur sont bien plus re- doutables, en les forçant de nourrir leurs ennemis pendant une année entière dans leurs flancs, et leur fureur est propor- tionnée à l’outrage qu'ils en reçoivent, quoique le plus souvent ils ne ressentent pas la moindre douleur de l'acte qui les irrite. Chaque OEstride choisit pour ses œufs un berceau approprié \ ( 326 }) aux besoins des larves qui doivent en provenir, Elle montre dans ce choix un discernement et quelquefois une suite de raisonne- mens qui excite une profonde admiration, non pour l'insecte à qui il est impossible de les attribuer, mais pour l'intelligence suprème qui les lui suggère. Comment pourrait-on admettre que l'OEstre du cheval sait tout ce qu'il fait, lorsqu’après s'être balancé quelque temps en l’air dans une position verticale, au- dessus de sa victime , il dépose un œuf sur les épaules ou sur la partie interne des jambes ? assurément sa propre intelligence ne lui apprend pas que cet œuf doit être placé là , afin que le che- val, en se léchant , enlève la jeune larve, la porte à la bouche et delà dans l’estomac où elle doit passer sa vie. Une autre espèce, se borne à placer ses œufs sur les lèvres de l'animal. Les Cépha- lémyies déposent les leurs dans les narines des moutons, d’où les larves parviennent dans les sinus frontaux. Une larve du même genre se développe dans les bourses charnues du Pharynx du Cerf. Les Hypodermes , obéissant à un instinct plus simple, effectuent leur ponte sur le dos des bœufs et de divers autres animaux, en perçant la peau, et en déposant un œuf dans la plaie qui devient une tumeur où la larve se développe. Outre cet instinct si remarquable, on a observé que les OEstrides choisissent toujours des sujets jeunes et bien portans pour leur confier leur progéniture , et quoique les larves soient quelquefois en grand nombre dans le même individu , elles ne paraissent pas en altérer la santé. Les quadrupèdes herbivores sont jusqu'ici les seuls connus qui en nourrissent. Ces larves parasites que leurs genres d'habitations ont fait dis- tinguer sous les dénominations de Cuticoles, de Cavicoles et de Gastricoles, ont toutes le corps conique , déprimé. Les seginens en sont munis de pointes ; l'ouverture buccale présente de cha- que côté une petite pièce cornée ; l'extrémité du éorps est munie de stigmates. Outre ces caractères généraux, tous les genres en ont de particuliers que nous décrirons à leurs articles respectifs. ( 327 ) La transformation de ces larves s'opère d’une manière uniforme. Leur peau durcit, et devient la coque de la nymphe ; ce nou- vel état dure environ deux mois. Il paraît qu'il y a deux génc- rations par année chez les Céphalémyies du mouton. Plusieurs observations portent à croire que l’homme nourrit aussi quelquefois des larves d’OEstrides. Les anciens connaissaient les OEstrides. Les larves des Cépha- lémyies étaient considérées comme un remède contre l’épilepsie, enseigné par Apollon lui même. C’est Valisnieri qui le premier a suivi le développement de ces Diptéres, À ces observations, Réaumur et Degeer en ont joint de nouvelles. Enfin M. Clarck, célèbre médecin vétérinaire anglais, a publié en 1815 une excellente monographie de ces insectes dans laquelle il a ajouté beaucoup aux connaissances acquises à cette époque. Le nom d’OEstre a été donné par les anciens à des Diptères qui poursuivent les grands animaux, et les mettent en fureur. On ne sait s'ils entendaient par ce nom nos Taons ou nos OEstres. Linnée l’a appliqué à ces derniers. TABLEAU DES GENRES. Ailes couchées. Cuillerons médiocres, ..... OESTRE. Larves gastricoles, Point de cavité ( z 8 , b : Ailes écartées. uccale. : Cuillerons grands. ......... CÉPHALÉMYIE. (Larves cavicoles.) Une cavité buc- cale. (Larves cutico- les). 00 088000000000... HYPODERME. ( 328 ) G.e OESTRE, OEsraus. Œstrus , Linn., Fab. , Geoff., Lat., Clarck. Gastrus, Meig. Caractère. Trompe et ouverture buccale nulles. Deux petits tubercules ( Palpes ). Abdomen Q@ à oviducte long, cylindrique, épais. Cuillerons médiocres. Ailes couchées; première cellule postérieure entièrement ouverte. Discoïdale ne dépassant pas la basilaire extérieure. PI. 6. EF. 1. L'OEstre du cheval, qui est le type de ce genre auquel le nom primitif a été conservé, nous offre l’organisation de cette tribu dans le moindre degré de développement. L'absence d'ouverture buccale et de trompe ; l'état rudimentaire des palpes , le peu de grandeur des Cuillerons et la forme de la première cellule pos- térieure des ailes, indiquent tous une infériorité très-prononcée. Sous le rapport des ailes et des cuillerons , ce genre est exacte- ment aux autres OEstrides ce que les Anthomyies sont aux Créophiles. Ces singuliers Diptères déposent leurs œufs sur les jambes et les épaules des chevaux, qui, en se léchant, transportent les lar- ves dans leur estomac où elles se développent. Ces larves ont aux côtés de la bouche deux crochets recourbés et de substance écailleuse. Les segmens du corps sont bordés de pointes aiguës, dirigées en arrière. Les stigmates postérieures sont renfermés dans une espèce de bourse formée par les derniers segmens et qui peut s'ouvrir et se fermer. Ils sont composés d'un grand nombre de petits trous percés dans six bandes écailleuses. Ces larves gastricoles se suspendent quelquefois en grappe aux parois de l'estomac au moyen des deux crochets de la tête. Elles sont surtout communes autour du pylore. Leur nourriture paraît con- sister dans le fluide que secrète la membrane interne. Leur res- piration, difficile sans doute dans un semblable séjour, paraît facilitée par la multiplicité des stigmates, et par leur position dans une cavité qui empêche que les ouvertures n'en soient obstruées. Les larves, parvenus au terme de leur accroissement, > ( 329 ) quittent l'estomac, descendent dans les intestins, et sortent du corps pour se retirer dans la terre où s'achève leur développe: ment. 1. OEsrre du cheval; Œ. equi, Fab. S. À., Geoff., Lat., Clarck. Ferrugineux. Ailes à bande et deux taches apicales obscures. Œ,. bovis, Linn. Faun.S. 1730, Fab. sp.ins. N.0 2, Fall. N.o 6. Œ. vüulr. Fab. syst. ent. N.o 4, Schellenh. tab. 27. Œ. hæemorrhoidalis. Gmel. syst. nat. N.0 4. Œ. intestinalis. Deg. N.o 1, tab. 15, fig. 13 — 194 Schr, Faun. boic. 2286. Gastrus equr. Meig. N.0 1, tab. 38,f. 21, 22. Long. 5 1. Face fauve , à duvet blanchätre, soyeux ; un sillon longitudi- nal. Front fauve; partie postérieure à poils noirs. Antennes ferrugineuses, Thorax à poils ferrugineux ; une bande transverse de poils noirs. Abdomen brun, à poils ferrugineux:; une tache dorsale triangulaire, noirâtre à chaque segment; des points noirs æ. Pieds ferrugineux. Ailes blanchâtres ; une bande trans- verse brunâtre, ainsi que deux taches apicales. 7 Q. Assez commune, 2. OËsrne salutaire ; Œ. salutaris , Clarck. Thorax roux. Abdomen noir, à base blanche et extrémité rousse. Cuisses noires, velues. Gastrus sal. Meig. N.o 5. Long. 5 1. Tête à poils dorés. Thorax fort épais, à poils d’un jaune ver- dâtre ; partie postérieure noire. Abdomen noir, luisant; les deux premiers segmens à poils blancs; les autres à poils ferrugi-* neux j,cendrés ®. Pieds noirâtres; cuisses munies de longs poils en dessous. Ailes brunâtres , à bord extérieur jaunâtre. Rare. Suivant Clarck, les larves vivent dans l’estomac des chevaux , et facilitent la digestion par leur présence. 42 ( 330 ) 3. OEsrre hæmorrhoïdal ; Œ. hæmorrhoïdalis, Linn, Faun.S., Fab. S. À., Fall. Noir, hérissé. Thorax antérieurement à poils fauves. Abdomen à base blanchâtre et extrémité fauve. Gastrus hæm. Meig. N.0 4. Long. 5 +1]. Noir, Face à poils d’un jaune blanchâtre. Front à poils fauves. Antennes ferrugineuses. Thorax à poils fauves antérieurement, noirs postérieurement ; écusson et les deux premiers segmens de l'abdomen à poils grisâtres ; Troisième à poils noirs; les deux derniers à poils fauves. Pieds jaunes. Ailes hyalines; nervure basilaire de la première cellule postérieure plus rapprochée de la base de l’aile que dans les autres espèces. % Q. Assez rare. La femelle dépose ses œufs dans le nez des chevaux, d'où ils sont transportés par la langue dans la bouche et ensuite dans les intestins. 4. OËsrre nasal; Œ. nasalis, Linn. Faun.S. Thorax à poils fauves. Abdomen noir, à base blanchâtre et extrémité jaune. Œ. veterinus. Fab. S. À. No 8, Fall. No 6, Clarck, tab. r, F 26:27. Gastrus nas, Meig. N.o 5. Long. 5 I. Tête à poils fauves. Antennes fauves. Thorax à poils fauves et reflets d'un jaune cuivreux. Les deux premiers segmens de l’ab- domen à poils blanchâtres; Troisième noir; quatrième et cin- quième à poils jaunes. Pieds bruns. Ailes hyalines. 7 ©. La larve vit dans l’œsophage du cheval, de l’âne, du mulet, du cerf et de la chèvre. ( 331 ) Ge CEPHALÉMYIE ; CernaremyiA. Cephalemyia ; Clarck, Lat. fam. nat. — OEstrus, Linn., Fab., Geoff., Lat., Fall. Caractère. Corps peu velu. Tête grosse et arrondie antérieure- ment. Trompe et cavité buccale nulles. Deux petits tubercules (palpes ?). Première cellule postérieure des ailes fermée. 707 115.2. Le genre Céphalémyie a été formé par M. Clarck pour l’OEstre du mouton qui, semblafle au genre précédent par la nullité de la trompe et de la cavité buccale , en diffère par le corps moins velu, par la tête plus épaisse, par les ailes écartées, à nervure postérieure fermée et par de grands cuillerons. Les Céphalémyies déposent leurs œufs dans les narines des moutons, d’où les larves pénètrent dans les sinus maxillaires et frontaux. Elles s’y nourrissent de la lymphe, et occasionnent la douleur qui provoque si souvent le vertige à ces faibles animaux. Ces larves ont, comme celles des OEstres , deux crochets à la tête et deux stigmates postérieurs recouverts par les replis des der- niers segmens. Elles en différent par le corps dénué de pointes. Lorsqu'elles sont prêtes à se transformer , elles sortent par les narines, et cherchent un abri à la surface de la terre. Il paraît qu'il y a deux générations par an. 1. Cévnaemvie du mouton; C. ovrs, Clarck. Abdomen blanc, à taches noires. Œstrus ov. Linn. Faun. S. 1734, Fab. S. A. No 10, Geoff. No r, Lat. gen. 4. 343, Meig. N.o 1, tab. 38, fig. 16, Fall. N.o 1. Long. 5 1. Face rougeàtre. Front brun, à bande pourprée. Antennes noires. Thorax grisâtre, à petits tubercules noirs très-nom_ breux, portant chacun un poil; écusson d’un fauve brunûtre , à tubercules semblables. Abdomen d'un blanc soyeux, à reflets (332 ) noirs formant des taches irrégulières, Pieds fauves. Ailes hya- lines. S Q. Assez commune près des bergeries. G.e HYPODERME ; HyronEermA, Hypoderma, Clarck, Lat,, fam.nat.— OEstrus, Linn., Fab., Geoff., Lat., Meig., Fall. Caractère. Trompe nullement distincte; une petite ouverture buccale en forme d’Y. Point de palpes distincts. Troisième article des antennes fort court, transversal, Thorax à trois sillons. Pre- mière cellule postérieure des ailes entr'ouverte ; nervure trans- versale de la discoïdale fort oblique. PL. G, fig. 3. Une petite ouverture buccale, mais sans aucune apparence de trompe , distingue ce genre des autres OEstrides, et montre une sorte de gradation dans l’organisation singulière de cette tribu. IL est présumable que les Hypodermes prennent quelque nour- riture , mais bien modique, si l’on en juge par l'exiguité de l'or- gane. La forme du troisième article des antennes et les nervures des ailes fournissent d’autres caractères différentiels à ce genre formé par M. Clarck pour l'Œ. bovis de Linnée. L'instinct parasite de ce Diptère le porte à déposer ses e. - sur le dos des bœufs, en perçant le cuir de sa tarière écailleuse. Chaque larve fait naître par sa présence une tumeur qui s’aceroit graduellement, et dans laquelle elle vit de l'humeur purulente qui s’y forme; espèces de cautères, qui quoique parfois très- nombreux ne paraissent pas nuire à l’animal. Ces larves ont la bouche munie de plusieurs mamelons mousses. Les pointes qui garnissent la partie antérieure de chaque segment du corps sont dirigées en arrière; celles de la pantie, postérieure le sont en avant. Deux stigmates principaux , situés à la surface des deux pièces cornées , en forme de croissans, s'ouvrent à l'extrémité du corps. Pour respirer, la larve tient ces stigmates appliqués à l'ouverture de la tumeur. Lorsque le moment de se transformer ( 333 ) est arrivé, elle sort à reculons de sa retraite , tombe à terre et y cherche un abri pour y passer à l’état de nymphe. 1. Hvronenue du bœuf; H. bovis, Clarck. Noir. Abdomen à poils gris à la base, jaunes à l'extrémité. Œstrus bov. Fab. S. À. N.o 3, Lat. gen. 4. 342, Geoff. Not, Meig. N.o 2, Fall No 4. Œ. hæmorrhoïdalis. Linn. Faun. S. 1734. Long. 5, 61. Noir, à poils d’un jaune blanchâtre. Partie postérieure du thorax d’un noir luisant , à cinq bandes longitudinales de poils noirs. Troisième seginent de l'abdomen à poils noirs. Cuisses et base des jambes noires ; reste Jjaunâtre. Ailes un peu brunâtres. Assez commune, Tribu. MYOPAIRES , Mrorariæ, Nob. Conopsarie , Lat., Veig., Fall. — Occemydeæ, Rob. D. Caractère essentiel Trompe longue, menue, ordinairement bicoudée. Cuillerons petits. Ailes à première cellule postérieure entr'ouverle Corps oblong. Téte épaisse. Trompe longue, menue, le plus sou- vent coudée à sa base et vers la moitié de sa longueur, et dirigée en arrière. Face ordinairement gonflée. Front large ÿ @. An- tennes assez courtes, dirigées en avant; deuxième article ordinai- rement plus long que le troisième ; style dorsal biarticulé, assez court. Yeux assez petits. Thorax épais. Abdomen souvent étroit, recourbé en dessous, de six segmens distincts. Organe sexuel développé ÿ. Guisses assez épaisses. Cuillerons petits. Ailes cou- chées ; première cellule postérieure ordinairement entr'ouverte; anale ordinairement allongée. Cette tribu, détachée des Conopsaires de M. Latreille, n’a d'autre rapport particulier avec eux, que la trompe longue et menue ; et nous avons eu plusieurs fois l'occasion de faire voir (334) que ce caractère, tout important qu’il paraît être , appartient à des Diptères de tribus naturelles évidemment différentes. Par la même raison que nous avons distrait les Syphones, les Stomoxes et les Prosènes, pour les placer respectivement parmi les Tachi- naires , les Muscines et les Dexiaires, nous en détachons les Myo- pes et les Zodions pour en former une tribu particulière qui n’en est pas moins distincte. Entre les caractères différentiels, le plus important consiste dans la conformation des antennes et surtout dans l'insertion du style qui est dorsal dans les Myopaires , tan- dis que dans les Conopsaires proprement dits, il est apical pour la première fois parmi les Athéricères. De plus, la tête est moins large, mais renflée en avant, les yeux sont plus petits, les ocelles sont distincts, l'abdomen est moins allongé, les pieds sont plus robustes ; les ailes ont la première cellule postérieure ordinairement entr’ouverte. Enfin, il résulte de l’ensemble de cette organisation un faciès différent qui achève de rendie ces deux tribus très-distinetes l’une de l’autre. M. Robineau Desvoidy, en séparant les Myopaires des Conop- saires , les a comprises sous le nom d’Occémydes parmi ses Ento- mobies {nos Tachinaires ). Il en donne pour raison qu’elles en ont les principaux caractères, et que les différences qui les en dis- tinguent ne sont guères plus considérables que celles que pré- sentent entr’elles d’autres sections de cette tribu. Nous ne croyons pas devoir suivre son exemple , parce qu’elles manquent de lun des caractères essentiels, les grands cuillerons, et qu’elles ont un faciès très-différent ; d’ailleurs, il n’est pas constaté que leurs larves sont parasites , et lors même que l'observation confirme- rait cetle conjecture, cette adjonction ne serait pas encore né- cessaire , puisque les Conopsaires, dont les larves ont ce même genre de vie, sont considérées par M. Robineau lui-même, comme formant une triou particulière. L'organisation des Myopaires se modifie peu ; cependant la trompe se présente sous deux formes très-différentes. Dans les (335 » Myopes et les Stachynies, elle se brise vers le milieu, comme dans les Syphones, et elle paraît dénuée de lèvres terminales. Dans les Zodions, elle n’offre qu’une seule pièce , et elle se ter- mine par deux petites lèvres. Dans la première de ces formes, la partie postérieure de la trompe nous paraît ètre une modifica- tion de ces lèvres terminales. Aucune observation n'a été faite encore sur le développement de ces Diptères. Dans l’état adulte, ils vivent du suc des fleurs. 3 TABLEAU DES GENRES. - Deuxième article des antennes plus Trompe long que le troisième. ..,......, MYOPE. . L4 bicoudée Deuxième article des antennes un peu plus court que le troisième, , STACHYNIE. Trompe coudée à sa base TURN SE aura ee avis carautde sou se LOTION: G.e MYOPE ; Mxori. Myopa, Fab., Lat., Meig., Fall, Rob. D. — Asius, Geoff. — Conops, Linn Caractère. Trompe bicoudée. Palpes plus ou moins allongés, quelquefois renflés. Troisième article des antennes ovalaire, presqu'orbiculaire, beaucoup plus court que le deuxième. Abdo- men obtus; quatrième segment dilaté en dessous. Ongles et pe- lottes des tarses grands; cellule anale des ailes droite. PL. 6, fig. 4. Ce genre comprend les Myopaires les plus remarquables par la taille et le faciès. La dilatation de la partie inférieure de la tête ( 336 ) qui semble couverte d'un masque, la petitesse relative des yeux et la longueur du deuxième article des antennes les distinguent et leur donnent de la singularité. Quoique les diverses espèces dont ce genre se compose dif- férent peu entr'elles sous le rapport des couleurs et de la confor- mation extérieure, elles présentent cependant quelques modifica- tions dans la forme des parties intérieures de la trompe , et dans celle des palpes. La lèvre supérieure est tantôt longue, tantôt fort courte; la langue offre des variations semblables, et les palpes non-seulement diffèrent de longueur, mais ils sont cylindriques dans les uns, en massue dans d’autres, et quelquefois très- arqués. Toutes les Myopes se trouvent sur les fleurs. 1. Mrore peinte; M. pécta, Panz., Meig., Rob. D. Face blanche, à points noirs. Abdomen testacé. Pieds testacés, à anneaux noirs. ÂAiles brunâtres , à taches blanchâtres. Long. 4 1. Face blanchâtre, à quatre points noirs. Front fauve; vertex brun; derrière de la tête à quatre points gris. Antennes ferrugi- neuses ; troisième article noir. Thorax d’un gris obscur, à bandes brunes. Abdomen d’un testacé brunâtre, varié de reflets gri- sâtres; une ligne dorsale de points noirs. Pieds testacés; cuisses antérieures noires, à extrémité ferrugineuse ; jambes ciliées à quatre anneaux noirs. Ailes brunâtres, à taches blanchâtres. 7 ©. Assez rare. 2. Mxors jouflue; M. buccata, Fab., Meig., Fall., Rob. D. Abdomen testacé. Pieds testacés, à anneaux noirs. Ailes bru- nâtres, à taches blanchâtres. Conops bucc. Linn. Faun.S. 1905. Long. 3, 4 1. Lèvre supérieure allongée. Palpes très-courts. Face blanchâtre. Front ferragineux, mêlé de brun. Antennes testacées. Thorax noirâtre , à bandes cendrées; bord postérieur, épaules et côtés ( 337 ) testacés. Abdomen testacé, à reflets cendrés, Pieds ferrugineux ; Un anneau noirâtre aux cuisses ; deux aux jambes. Ailes bru- nâtres, à taches blanchitres. Environs de Lille, 3. Mrors testacée; M. testacea, F ab., Lat., Meig., Fall., Rob. D. Abdomen et pieds testacés. Ailes brunâtres ; à point obscur. Conops test. Gmel, syst. nat. 5. 285. 12. Long. 3, 41. Semblable au M. bucc. Face à point brunâtre de chaque côté du bord des yeux, sous les antennes. Anneaux des pieds plus où moins distincts. Ailes brunâtres; un point noirâtre à la base de la première cellule postérieure. d'£. Commune. 4. More dorsale; M. dorsalis, Fab., Lat. > Meig., Fall., Rob. D. Abdomen et pieds testacés. Ailes brunâtres. M. ferruginea, Panz. 22. 24. M. grandis. Meig. K1. 1. 284. r. Conops testacea. Gmel. syst. nat. 5. 2894. tr. Long. 61. Testacée. Lèvre supérieure très-courte. Palpes allongés, cy- lindriques. Face jaune , à reflets blancs. Front brunâtre. Dessus du thorax noir, Abdomen large, déprimé '; premier segment noirâtre; les autres à reflets blancs au bord postérieur et sur les côtés. Ailes brunâtres, à base jaunâtre. 7 9. Assez commune. 5. Msorr ferrugineuse ; M. Jerruginea , Fab. S. A., Lat, ; Meig., Fall. Ferrugineuse. Front fauve. Ailes brunâtres » à base jaune. Conops ferr. Linn. Faun. S. 1907. Asilus. N.0 14, Geoff. No 14. Long. 5 1. Semblable au M. dors. Front fauve. Thorax à trois larges bandes noires. Abdomen étroit, cylindrique; premier segment 43 ( 338 ) ferrugineux comme les autres; deuxième plus allongé; les der- niers très-recourbés en dessous #. Commune. 6. Mxore fasciée; M. fasciata, Meig., Rob. D. Abdomen noir, à incisions blanches. Front fauve. Pieds ferru- gineux. Jambes à anneau obscur. M. ephippium. Fab, S. A. No 8. Long. 3,4 1. Palpes allongés , arqués. Face jaune. Front et antennes fauves. Thorax noir; épaules brunâtres. Abdomen noir; deuxième et troisième segmens à bord blanchâtre, élargi latéralement; les autres blanchâtres. Pieds d’un fauve brunâtre ; jambes à anneau obscur. Ailes brunitres. Environs de Paris 7. More variée; M. variegala Meig., Fall., Rob. D. Abdomen antérieurement noirâtre, postérieurement blan- châtre, à taches noires. Pieds ferrugineux , annelés. M, nitidula. Fab. S. À. No 6. Long. 32 1. Palpes en massue, Face jaune. Front et antennes ferrugineux. Thorax noir, à deux lignes blanchätres antérieurement ; épaules et côtés brunâtres ; écusson à tache blanche. Abdomen noir; les trois premiers segmens à côtés ferrugineux et bord blanc ; les deux suivans blanchâtres, à quatre taches antérieures noires. Pieds ferrugineux ; cuisses antérieures épaisses , noires, à anneau blanchâtre ; jambes à anneau noir. Ailes brunâtres. Environs de Lille, rare. 8. Myors tachetée; M. maculata. Nob. Abdomen antérieurement noirâtre, postérieurement blan- châtre; anus ferrugineux. Pieds ferrugineux. Long. 3 51. Semblable au M. varieg. Une tache de duvet blanc de chaque eôté du deuxième segment de l'abdomen ; quatrième noir, à ( 339 ) bord postérieur blanchâtre ; cinquième et sixième grisätres. Anus ferrugineux. Cuisses antérieures ferrugineuses, à tache noire en dehors; point d’anneau aux jambes. Environs de Lille, rare. 9- Mxorrs bicolore; M. bicolor, Megerle, Meig., Rob. D. Noire. Tête jaune. Deuxième segment de l’abdomen testacé. Long. 321. Noire. Face jaune. Front fauve. Antennes brunes; troisième article jaune, à extrémité brune. Deuxième segment de l’abdo- men d’un rouge brunâtre , à bord et ligne dorsale bruns. Han- ches antérieures d’un jaune brunâtre. Ailes brunâtres, à base jaunûtre. Environs de Paris. 10. Mxors pallipède; M. pallipes , Meg., Meig., Rob. D. Cendrée. Thorax à lignes noires. Base de l’abdomen et pieds testacés. Long. 2, 31 Noire. Face jaune, à reflets blancs. Front fauve; vertex noir. Antennes fauves. Thorax à bandes cendrées. Deuxième segment de l'abdomen testacé. Pieds d’un testacé pâle, à taches noires. Ailes assez claires. Assez rare. 11. Myore atre; M. atra. Fab., Lat, Meig., Fall., Rob. D. Noire. Antennes noires. Face jaune. Front fauve. M. annulata ei femorata. Fab. S. À. N° 13, 14. Long. 1 +, 3 1. Noire. Lèvre supérieure allongée ; langue très-longue. Palpes courts. Face jaune. Front fauve. Deuxième article des antennes et base du troisième fauves en dessous. Thorax à duvet gris et bandes noires. Abdomen d'un noir luisant ÿ , cendré © ; deuxième segment à bande grise , élargi sur les côtés 7. Cuisses postérieures fauves, à extrémité noire; les autres quelquefois (340) fauves en dessous; jambes quelquefois à base fauve. Ailes un peu brunâtres, à base jaunâtre. Commune. 12. Mvors noire; M. nigra, Meig., Rob. D. Noire. Face, front et antennes fauves. Long. 4 1. D'un noir luisant. Face, front et antennes fauves; base et extrémité de ces dernières brunes. Genoux un peu fauves. Ailes brunâtres, à base jaunâtre. Environs de Paris. 13. Myors naine; M. nana. Rob. D. Noire. Face, front et antennes fauves. Jambes blanches. Long. 2 1. D'un noir luisant. Face et front d'un jaune fauve. Antennes fauves et brunes. Bord des segmens de l’abdomen blanchâtre. Cuisses d’un brun fauve; jambes blanches en avant. Ailes assez claires. Environs de Paris. G.e STACHYNIE; Sracaynia, Nob. Myopa, Fab., Lat., Meig., Fall. — Stomoxys . Fab. — Dal- mannia, Rob. D. Caractère. Trompe bicoudée. Troisième article des anfennes ordinairement de la longueur du deuxième au moins. Abdomen déprimé Z ®, terininé par une pointe cornée , arquée et dirigée en dessous dans l’un des sexes, par deux soies velues dans l’autre. Ongles et pelottes des tarses petits. Cellule anale des ailes courte. De ces divers caractères , la trompe bicoudée est le seul qui soit commun aux Stachynies et aux Myopes. Il était donc nécese saire de diviser ces Diptères que Meigen avait laissés réunis. M. Robineau Desvoidy a formé ce nouveau genre sous le nom de Dalmannia , auquel nous substituons celui de Stachynie qui fait (341) allusion à la pointe qui termine l'abdomen de l’un des sexes. Meigen croit que ce sont les femelles qui en sont pourvues ; M. Robineau l’attribue aux mâles. Je partage cette dernière opi- nion. Cette pointe est composée de deux parties : la première est analogue à celle qui, dans la Myope ferrugineuse mâle, s’al- longe obtusément sous le corps, et qui représente le septième segment de l’abdomen; la seconde, qui sort de la première, est l'organe même de la copulation. Ces Diptères, assez communs dans le midi de la France, sont rares dans le Nord. Une seule espèce, S. punctata, ÿ paraît, et s’étend jusqu’en Suède. 1. Sracuynie ponctuée; S. punctata. Abdomen verdâtre , à trois rangs de taches noires. Myopa punct. Fab.S. À. N.o 9, Meig. N.o 18. M. virens. Lat. gen. 4 338, Fall. N.o 8. Dalmannia punct. Rob. D. N.o 3. Long. 2, 3 1. Face et front jaunes; vertex et antennes noirs; troisième ar- ticle un peu plus court que le deuxième. Thorax noir, velu; épaules et deux points sur les côtés jaunes; écusson à extrémité jaune. Abdomen d’un jaune verdâtre ; premier et deuxième seg- mens noirs; troisième et quatrième à trois taches noires ; ventre jaune. Pieds jaunes ; hanches noires. Cuisses noires en dessus ; tarses noirs. Ailes hyalines. Rare. G.° ZODION, Zopron. Zodion, Lat.,Meig., Rob. D. Myopa, Fab. , Fall. Caractère, Trompe coudée à sa base et dirigée en avant; lèvres terminales petites. Deuxième et troisième articles des antennes à peu près d’égale longueur. Première cellule postérieure des ailes souvent fermée ; anale arrondie. PL, 6. F, 5. Les Zodions réunissent à la fois de grands rapports et une (342) grande dissemblance avec les Myopes. Ils offrent la plupart les mêmes caractères, le même faciès; ils appartiennent évi- demment à la même tribu ; et cependant ils paraissent avoir la trompe conformée sur un type bien différent. Mais, ainsi que nous l’avons fait observer à l’article Myopaires , cet organe , dans les Zodions est terminé par deux lèvres terminales très-pelites, tandis que dans les Myopes, on doit considérer la partie posté- rieure de la trompe comme une simple modification de ces mêmes lèvres fortallongées et coudées en arrière. Nous trouvons les Zodions sur les fleurs, mais rarement. 1. Zoniox cendré; Z. Cinereum, Meig., Rob, D. Cendré. Antennes noires, à extrémité fauve. Z. Conopsoïdes , Lat. gen. 4. 336. Myopa cin. Fab.S. A. N° 12., Fall. No 7. M. Tibialis, Fab. S. À. No 16. Long. 324 1. Cendré. Face d’un jaune pâle. Front et antennes d’un fauve brunâtre à l'extrémité. Thoras à deux lignes noirâtres. Anus noir. Pieds brunâtres. Ailes un peu jaunâtres. Première cellule postérieure ordinairement entr’ouverte,. Assez rare, 2, Zomiox noté; Zodion notatum , Meig., Rob. D. Cendré. Antennes entièrement noires. Long. 2, 3 1. Semblable au Z. Cin. Antennes noires. Deuxième et troisième segmens de l'abdomen à deux pointes noirs. Pieds noirâtres. Première cellule postérieure des ailes fermée. Assez rare. Tribu. CONOPSAIRES, CoxopsaniÆ, Lat., Meig., Fall. Caractère essentiel. Trompe longue, menue. Style des an- tennes terminal. Point d’ocelles. (343) Ge CONOPS, Coxors. Conops , Linn., Fab., Lat., Meig., Fall. — Asilus. Geoff. Corps étroit. Tête grande. Trompe longue, menue, coudée à sa base, dirigée en avant; lèvres terminales petites. Palpes fort petits. Face sillonnée. Front large. Z Q ; vertex vésiculeux. An- tennes un peu plus longues que la tête; premier article assez court , cylindrique, dirigé obliquement en haut; deuxième ho- rizontal, allongé, menu à sa base, formant avec le troisième une massue comprimée et terminée en pointe ; style de trois ar- ticles; premier fort court et peu distinct; deuxième également court, dilaté en appendice pointu en dessous; troisième peu allongé, terminé en pointe mousse. Point d’ocelles. Abdomen allongé, recourbé en dessous, à base ordinairement étroite ; quatrième segment 7 dilaté en dessous. Jambes renflées posté- rieurement, comprimées avant l'extrémité. Cuillerons très-pe- tits. Ailes couchées; première cellule postérieure fermée et pédiculée ; anale allongée. P/. G fig. 6. Les Conops proprement dits dont nous formons cette tribu sont au nombre de ces êtres intermédiaires dont le type se com- pose de traits empruntés de diverses familles, et qui signalent la transition de l’une à l’autre. Ces Diptères ont à la fois le style des antennes terminal des tribus supérieures et la trompe bisé- tale des inférieures ; leur faciès les rapproche sensiblement des Céries, genre de Syrphies; le mode d’existence de leurs larves est analogue à celui des Tachinaires. Il résulte de cet ensemble organique que la place naturelle des Conops est entre les deux grandes divisions des Diptères Brachocères, Enfin la considéra- tion des nervures des ailes, semblables à celles des dernières tribus des Muscides, montre que c’est particulièrement à la suite de ces dernières que nous devons les ranger. Linnée, en instituant le genre Conops, considéra la lon- gueur de la trompe comme caractère principal, et il y réunit les (344) Myopes et les Zodions. Lorsque M. Latreille constitua ces genres en une famille, il leur adjoignit, d'après le même principe les Stomoxes et les Siphones. Cependant, ainsi que nous l'a- vons dit à l’article Myopaires, il nous semble que ces diverses réunions ne sont pas admissibles dans la méthode naturelle. La trompe des Diptères est susceptible de se modifier, sans occa- sionner d’altération dans les autres caractères sur l’ensemble desquels les tribus sont fondées. Dans les Athéricères, cette vé- rité est évidente. Les Conopsaires, tels qu’ils ont été considérés jusqu'ici sont réellemet de plusieurs tribus très-différentes : les Conops proprement dits n’appartiennent assurément pas à la même que les Myopes; les Siphones sont des Tachinaires, les Stomoxes , des Muscines , les Prosénes, des Dexiaires. S'il fallait continuer à considérer cette modification de la trompe comme caractère essentiel, l’on ne pourraît se dispenser de réunir encore aux Conopsaires plusieurs Anthomyies qui piquent nos bestiaux, et jusqu'aux Myopites, voisins des Téphrites. Les Conopsaires , tels que nous les réduisons , se reconnaissent d’abord à la forme du corps; la tête est grande; la base de l'ab- domen est rétrécie; de plus, le vertex est remarquable par l'absence des ocelles et surtout par la transparence de sa surface. Enfin les mâles ont, sous le quatrième segment du ventre un appendice en forme d’écaille concave, qui paraît recouvrir l'or- gane de la copulation lorsque l'abdomen se replie en dessous, et qui est logé dans une cavité du troisième segment. Malgré la forme menaçante de la trompe, ces Diptères sont de mœurs fort innocentes dans l’état adulte. Nous ne les voyons que sur les fleurs. Quant aux larves, elles vivent en parasites dans le corps des Bourdons. La première observation faite à ce sujet est due à Baumhauer qui découvrit que ces larves se trouvaient dans les nids de ces Hyménoptères. Ensuite M, Latreille vit le Conops rufpède sortir adulte du corps d'un Bourdon, par les incisions des segmens de l'abdomen. Plus tard M. Carcel (345) dont les sciences naturelles déplorent la perte récente, trouva plusieurs Conops dans un poudrier où il avait renfermé l’année précédente quelques uns de ces Mellifères. Enfin , il est très-pros bable que la larve apode , trouvée dans le Bourdon des pierres par M. Audouin, et qui a été le sujet d’observations anatomiques fort intéressantes , appartenait également à quelque Conops. Linnée a emprunté le nom de Conops des anciens , qui ne pa- raissent pas d'accord sur son acception. Aristote l’emploie quel- quefois pour la mouche du vinaigre, et d’autres fois pouruninsecte qui suce le sang des animaux. Hérodote s’en sert dans ce dernier sens, et parait entendre le cousin. Les Conops sont assez rares dans le nord de la France. À. Front noir, ou à bande noire. 1. Coxors Macrocéphale, C. Macrocephala, Linn., Fab. S.A., Coqueb., Meig., Fall. , Noir. Incisions de l'abdomen jaunes. Antennes et pieds fauves. Ailes à bande testacée au bord antérieur. Long. 7 1. Tête jaune. Face à bande longitudinale noire, élargie infé- rieurement; bande frontale prolongée de chaque côté sur la face et élargie postérieusement. Vertex noir, Antennes d’un fauve brunâtre, quelquefois noirâtres. Thorax noir; une petite tache de duvet blanchâtre soyeux en dedans des épaules. Abdo: men noir ; bord postérieur des segmens jaune; premier segment plus large que le deuxième. Pieds fauves ; hanches et base des cuisses noirâtres. Ailes à moitié extérieure brune. 7 ©. Peu commun. 2. Coxors vésiculaire , C. Vesicularis, Linn., Fab, S. A., Meig., Fall. Thorax brun. Abdomen ferrugineux, à base noire; deuxième segment à bande jaune, Antennes et pieds fauves. Ailes à bord antérieur bran, Asilus N.0 13, Geo. 2. 472. (346) Long. 6. 7 1. Face fauve, bordée de jaune à l’épistome et au bord des yeux. Front antérieurement fauve, à bande noire, élargie infé- rieurement, vertex brun. Antennes fauves. Thorax brun; épau- les et écusson testacés. Abdomen cylindrique; premier et deuxième segmens noirs, légèrement bordés de fauve; troisième à bande fauve qui devient jaune sur les côtés ; quatrième fauve, à base noire; les deux derniers fauves; abdomen © rétréci à la base, d’un ferrugineux soyeux; premier segment brun, à ligne fauve; deuxième brun, à bande postérieure jaune; troisième à bord antérieur noirâtre. Pieds fauves. Ailes à bord extérieur d’un brun rougeûtre, pâle, vers l'extrémité. Environs de Paris. 3. Coxors flavipède , C. ffavipes, Linn., Fab. S. À., Lat. Gen. , Meig., Fall. Noir. Abdomen à deux ou trois bandes jaunes , cendré à l’ex- trémité. Pieds jaunes ; cuisses à extrémité noire. Long. 5 I. Noir. Tête fauve. Front avancé en saillie conique; une bande noire ; vertex d’un fauve brunâtre. Epaules jaunes , ainsi qu'une tache de chaque côté du métathorax; écusson bordé de jaune. Abdomen peu rétréci à la base; deuxième et troisième segmens Ÿ', deuxième , troisième et quatrième ® à bande jaune étroite ; pre- mier à point jaune de chaque côté; les deux derniers cendrés, Pieds jaunes ; moitié postérieure des cuisses noire. Ailes à bord extérieur brunûtre. Assez communs, 4. Coxors terminé, C. Terminala, Carcel. Noir. Abdomen à 2 ou 3 bandes et extrémité jaunes. Pieds fauves. Long. 4 11. Semblable au C. {Zav. Front entièrement noir. Point de tache jaune au métathorax; écusson noir. Les deux derniers segmens de l'abdomen jaunes. Pieds entièrement fauves. Ailes pres- qu'hyalines. (347 ) Je l'ai reçu, sous ce nom, de M. Carcel, qui l'a trouvé aux environs de Paris. 5. Coxors quatre bandes ; C. quadrifasciata. Deg., Meig., Fall. Noir. Abdomen à quatre bandes jaunes. Pieds fauves. Ailes hyalines. C. aculeata, Fab, S. A. N.0 2, Lat. gen. 4. 336. Long. 5 1. Semblable au €. f/av. Ecusson noir. Troisième et quatrième segmens de l'abdomen à bande jaune plus large; cinquième presqu’entiérement jaune ; sixième jaune. Pieds fauves ; dernier article des tarses brun. Ailes presqu'hyalines. 7 ©. Assez rare. 6. Coxors rufipède; C. rufipes. Fab. S. À., Lat. gen., Meig. Thorax noir. Abdomen ferrugineux , à base étroite; milieu à deux bandes noires. Pieds fauves. Ailes à bande testacée au bord antérieur. Asilus, N.0 14, Geoff. 2. 473. Long. 5 1. Tête fauve. Face à bande et joues noires. Front à bande noire. Antennes d'un fauve brunâtre. Thorax noir ; deux points en de- dans des épaules. Abdomen ferrugineux; premier segment à base noire; deuxième fort étroit; troisième et quatrième à bande antérieure noire. Pieds fauves; extrémité des tarses noire. Moitié extérieure des ailes d’un brun fauve. 7 Q. Assez commun. AA. Front jaune ou fauve. 7- Cowors à bandes; C. vritata. Fab. S. A., Lat. gen. , Meig., Schellenb. Noir. Tête jaune. Abdomen à bandes ferrugineuses. Pieds fauves. Ailes à bande testacée, abrégée, au bord antérieur. Long. 41,61. Noir. Tête jaune, quelquefois fauve ; bord des yeux blanchâtre. Front un peu brunâtre, surtout au vertex. Antennes noires; (348) massue plus ou moins fauve. Épaules et côtés du thorax fauves. Abdomen presque cylindrique g, à base très-menue © ; les quatre premiers segmens à bande postérieure ferrugineuse ; deuxième et troisième à base rougeâtre d ; deuxième presqu’en- tièrement rougeâtre Q ; cinquième noir Ÿ, à extrémité ferrugi- neuse 9 ; sixième ferrugineux , à côtés noirs. Pieds fauves; base des jambes jaune. Bord extérieur des ailes à bande brune, tron- quée avant l'extrémité ; une petite tache brune à l’extrémité. Assez rare. 8. Conors tachetée ; C. maculata Carcel. Tête jaune. Ecusson fauve. Abdomen noir, à bandes jaunes et quatrième segment à taches latérales fauves. Pieds fauves. Ailes à bande testacée, abrégée au bord antérieur. Long, 5 1. Tête d’un jaune eitron. Antennes noires; massue fauve en des» sous. Thorax noir en dessus; épaules, côtés, bord postérieur et écusson d’un fauve rougeâtre; poitrine noire. Abdomen noir; une bande fauve avec duvet jaune aux bords antérieur et pos- térieur des deuxième et troisième segmens; quatrième à bord jaune et tache fauve de chaque côté; sixième fauve, à tache brune de chaque côté; septième fauve. Pieds fauves; hanches noires ; base des jambes jaune. Bord extérieur des ailes à bande brune , ironquée avant l'extrémité; une tache brune à l’extré- mité j+ Environs de Paris. Je l'ai reçu de M. Carcel. 9- Coxors ferrugineux ; S. ferruginea. Nob. Tête jaune. écusson ferrugineux. Abdomen à bandes rou- geatres, U Long. 551. Noir. Trompe n'atteignant pas l'extrémité de la tête, à lèvres terminales assez épaisses. Face jaune. Front conique, d'un fauve rougeâtre. Antennes d’un fauve brunâtre. Épaules , bord posté- rieur et côtés du thorax d’un ferrugineux rougeâtre , ainsi que (349 ) l'écusson; métathorax noirâtre. Abdomen presque cylindrique; bord postérieur des segmens d’un fauve rougeûtre ; sixième et septième entièrement du même fauve. Pieds ferrugineux. Moitié extérieure des ailes brune ; une petite tache hyaline près de l'extrémité. Rare. Tribu. SCÉNOPINIENS ; Scexormir, Meig., Fall. — Stratiomydeæ , Lat. fam. nat. — Dolichopodes , Lat. regn. anim. Caractère essentiel, Antennes privées de style. Front linéaire Z. Abdomen de sept segmens distincts. Ailes à deux eellules sous- marginales, Anale allongée. Ge SCÉNOPINE ; Scenormnus. Scenopinus. Lat., Fab. S.A., Fall. — Atrichia, Schr. — Ne- motelus , Deg. — Musca, Linn., Geoff. Corps allongé. Tête hémisphérique, un peu déprimée anté= rieurement. Trompe retirée dans la cavité buccale, courte; lèvres terminales assez épaisses; lèvre supérieure voutée, pointue; langue très-courte. Palpes presque cylindriques. Face courte, large. Front ordinairement linéaire ç; , assez large Q. Antennes inclinées, insérées vers le bas de la tête; les deux premiers ar- ticles courts; troisième allongé, un peu comprimé, tronqué à l'extrémité ; style nul. Yeux à facettes plus grandes en dessus qu’en dessous. Trois ocelles sur le vertex. Thorax ovale ; écusson petit. Abdomen allongé, déprimé, de sept seginens. Pieds anté- rieurs et intermédiaires assez courts; postérieurs allongés. Cuil- lerons petits. Balanciers découverts. Ailes couchées ; deux cel- lules sous-marginales ; première postérieure entr’ouverte ; anale allongée. PL. 6, fig. 7. Les Scénopines présentent dans leur organisation un contraste fort singulier. À ne considérer que la trompe bisétale, les palpes { 350 ) insérés sur sa base, la petitesse des cuillerons, la faiblesse du vol et tout l'habitus , elles ne peuvent trouver leur place que parmi les Diptères très-inférieurs. Si l’on examine les nervures des ailes formant deux cellules sous-marginales et une anale allongée, et les antennes , dont le troisième article est dénué de style, elles semblent s'élever dans la série à la hauteur de quelques Anthra- ciens ou Bombyliers, tels que les Usies, les Gérons, dans lesquels ces organes offrent à peu près la même disposition. Il résulte de l’ambiguité de cette organisation, d’abord la nécessité d'isoler les Scénopines dans une tribu particulière, ensuite la difficulté de les classer convenablement. Ne pouvant les rapprocher à la fois des familles fort éloignées les unes des autres , avec lesquelles elles ont de l’analogie par les diverses parties de l’organisation, il ne reste d'autre parti à prendre que deles ranger parmi les tribus qui participent comme elles de deux natures différentes , telles que les Conopsaires , les Céphalopsides. Ces petits Athéricères se trouvent le plus souvent sur les vitres de nos appartemens, quelquefois sur les murs exposés au soleil. IL est probable que les larves, qui n’ont pas encore été observées, se développent dans nos maisons, comme celles de quelques Mus- cides et Tipulaires. Une espèce, la S. niger, qui présente une modification assez importante dans l’organisation, se trouve aussi sur les fleurs. A. Front étroit, triangulaire G'. Jambes postérieures simples. 1. Scénorixe des fenêtres ; S. fenestralis , Lat. gen., Fab. S. À., Meig., Fall. Noire. Pieds fauves. Balanciers à tête blanche. Atrichia spoliata, Schr., Faun. Boic. 3. 2404. Nemotelus fen. Deg. ins. 6, 77; 11. Musca, N.0 73, Geoff. 2. 532. M. fen. Linn. faun. S. 1845. Long. 2 + 1. Noire, glabre. Front pointillé Ÿ, à trois lignes lisses ©. Tho. (A y rax à reflets verdâtres; troisième , quatrième et cinquième seg- mens de l’abdomen à bord postérieur blanc 3 (en vie ). Pieds fauves, Balanciers bruns, à tête blanche. Ailes presqu'hyalines. Commune, 2. Scévonne vitripenne; $. vitripennis, Meig. Noire. Pieds fauves. Balanciers obscurs, à tête blanche en dessous. Ailes hyalines. Long. 1 21. Noire. Tête fort luisante. Thorax un peu verdâtre. Pieds fauves. Ailes hyalines #. Environs de Paris. 3. Scévonne ridée ; S. senëlrs, Fab. S. A., Meig. N.o 7. Noire. Pieds fauves. Front mat, à trois lignes glabres. Balan- ciers obscurs, à tête blanche en dessous. Long. 2 +, 3 1. Semblable au $. fen. Front à trois lignes lisses 7 @. Tête des balanciers blancs en dessous. Rare. 4 Scénorine rugueuse ; S. rugosus , Fab. S. À., Meig. Noire. Pieds noirs, à tarses fauves. Front à sillon ©. Balanciers obscurs. Long. 2 ? 1. D'un noir luisant. Front à sillon longitudinal Q. Pieds d’un noir de poix; tarses jaunâtres. Balanciers et ailes noirâtres Q. Je l’ai trouvée à Lille. AA. Front assez large ÿ ©. Jambes postérieures dilatées 7. 5. Scénorne noire; S. niger, Meig. Noire. Pieds noirs, à tarses fauves. Jambes dilatées. Balanciers obscurs, à tête blanche en dessous. S. ater. Fall. N.o 2. Nemotelus nig. Deg. 6, 76, 10. Long. 1 1. Noire. Yeux à ligne transverse bleuâtre. Abdomen à quatre ( 852) lignes blanches. Jambes postérieures élargies en spatule ; tarses fauves. Balanciers noirs, à tête blanchâtre en dessous. Ailes noi- râtres, A Lestrem. Panzer a trouvé le mâle et la femelle accouplés sur la r2entha sylvestris. Tribu. CÉPHALOPSIDES ; Cerxazopsinæ, Lat. regn. an. — Megacephala , Meig. — Syrphici, Fall. Caractère essentiel. Antennes à style dorsal. Face très-étroite. Front linéaire 7. Abdomen de six segmens. Ailes à première cellule postérieure ordinairement rétrécie à l'extrémité; anale allongée. Corps étroit. Tête très-épaisse. Trompe non-saillante, épaisse, courte, cylindrique; lèvre supérieure très-courte, triangulaire, assez épaisse; langue extrêmement petite; palpes allongés en massue, terminés par deux petites suies. Face très-étroite. Front linéaire @, assez étroit ©. Antennes courtes; premier ar- ticle peu distinct; deuxième ordinairement cyathiforme; troi- sième incliné, allongé ; style dorsal, de deux articles. Yeux très- grands. Trois ocelles sur le vertex. Abdomen cylindrique, de six segmens distincts. Oviducte saillant, corné, pointu, à base épaisse Q®. Guillerons très-petits. Balanciers découverts. Ailes grandes , couchées ; première cellule postérieure rétrécie à l'ex trémité ; quelquefois une quatrième postérieure incomplète; dis- coïdale quelquefois nulle ; anale ordinairement allongée. Le genre Pipuncule, type de cette petite tribu, offre une organisation mixte qui n'a de rapports bien marqués avec celle d’aueune autre. Placé primitivement par M. Latreille parmi les Muscides, ensuite parmi les Syrphies, M. Meigen l'isola enfin dans une tribu particulière, sous le nom de Mégacéphales, déjà employé, et la rangea près des Dolichopodes. Nous adoptons celui de Céphalopsides que M. Latreille lui a donné dans le règne animal, et qui exprime leur caractère le plus saillant par le (353 ) faciès, et particulièrement par la grosseur de la tôté et des yeux, elle se rapproche des genres inférieurs des Syrphies; mais la trompe bisétale ne permet pas de l'y placer. Elle a quelques rap- ports d'organisation avec les Créophiles ; mais la forme du corps, le nombre des segmens de l'abdomen, la grandeur de la cellule anale des ailes et quelquefois une quatrième postérieare , qui se manifeste pour la première fois parmi les Diptères, paraissent indiquer que cette tribu est supérieure aux Muscides, et à peu près du même ordre que les Scénopiniens. Ces petits Athéricères se trouvent sur les buissons et les herbes des prairies ; ils ne recherchent pas les fleurs. La plupart des espèces paraissent dans les mois d'août et de septembre, quelques autres en mai et juin. Leur premier état n’est pas encore connu. Une modification importante dans les nervures des ailes et dans la conformation des antennes nous ont déterminés à for- mer le genre Atélénèvre, de plusieurs espèces que M Meigen avait comprises parmi les Pipuneules. Génres. ..... PIPUNCULE. Point de cellule discoïdale.,.........,.. ATÉLÉNÈVRE. Ge PIPUNCULE ; Pruncuzus. Pipunculus, Lat., Meig. — Cephalops , Fall. Une cellule discoïdale aux ailes... Caractère. Deuxième article des antennes cour!, cyathiforme. Troisième pointu , tantôt oblong, tantôt ovale. Une cellule dis- coïdale aux ailes; ordinairement trois postérieures, quelquefois quatre. PL 6, fig. 9, ro. Parmi les modifications qué présentent les organes et particu- lièrement les antennes et les nervures alaires des Pipuncules, les plus importantes nous ont déterminés à en détacher le genre Atélénèvre; d’autres , d’un ordre inférieur , les divisent en sec- 45 (354) tions. Les unes ont le troisième article des antennes oblong, échancré près de l'extrémité, dans d’autres il est ovale , sans échancrure. Les ailes offrent tantôt trois cellules postérieures, et quelquefois il s’en présente une quatrième incomplète , formée par une nervure qui se détache de l’externo-médiaire. Enfin les cuisses postérieures se renflent quelquefois dans les mâles, s’ar- ment d’épines, sans doute pour saisir les femelles, et alors les jambes sont arquées et servent de crochets. Indépendamment de ces différences organiques , il y en a dans les couleurs; mais elles sont peu prononcées et plusieurs espèces sont peu distinctes. A. Trois cellules postérieures aux ailes. P/. 6, fig. 9. B. Troisième article des antennes oblong, échancré près de l'extrémité. 1 Pruncure champêtre; P. campestris, Lat. gen., Meig. Noir. Abdomen à taches latérales cendrées. Pieds noirs; jam- bes antérieures jaunes. Long. 1 +,2+1. D'un noir luisant. Face ét front à reflets argentés. Côtés du thorax cendrés. Abdomen luisant ; premier segment postérieure- ment cendré; les autres à taches latérales cendrées. Pieds noirs ; moitié antérieure des jambes jaune. Balanciers d’un blanc jau- nâtre. Stigmate des ailes brun, 7 Q. Commun. 2. Piruxeuse géniculé; P. geniculatus, Meig. Noir. Genoux jaunes. Stigmale des ailes hyalin. Long. 1 1. Semblable au P,. camp. Troisième article des antennes à re— flets blancs. Point de cendré au thorax ni sur les côtés de l’ab- domen. Genoux jaunes. Balanciers blancs. Stigmate des ailes hyalin æ. Environs de Lille. 3 Prroxcuze des prés; P. pratorum, Meig. ( 355 } Noirâtre. Abdomen à bandes cendrées. Pieds jaunes ; cuisses à bande noire. Cephalops prat, Fall. No 1. Long. 1 +1. Noirâtre. Face et front argentés. Deuxième, troisième , qua- trième et cinquième segmens de l’abdomen à bandes grisâtres. Pieds fauves ; cuisses noires, à base et extrémité jaunes. Stigmate des ailes brun. Environs de Paris. 4. Piruncue latéral; P. lateralis, Nob. Noir. Côtés de l'abdomen et pieds fauves. Cuisses postérieures à anneau brun. Long. 1 +1. D'un noirluisant. Face et front argentés. Deuxième et troisième segmens de l’abdomen à côtés fauves. Pieds d’un fauve clair ; Cuisses postérieures à petit anneau brun; un peu de brun à la base des cuisses antérieures. Balanciers jaunes. Ailes hyalines; stigmate non-coloré @. Je l’ai trouvé à Lille. 5. Prruxcuze fulvipède; P. fulvipes, Nob Noir. Pieds fauves. Cuisses postérieures à anneau brun. Long. 1 +1. Semblable au P. lat. Abdomen entièrement noir 4. À Lille. C’est peut-être le mâle de l’espèce précédente. G. Pruncuse rural ; P. ruralis, Meig. Noir. Pieds bruns ; genoux jaunes. Ailes à stigmate brun. Long. 1 +1. D'un brun noïrâtre 7, d’un noir luisant ©. Face et front ar— gentés. Premier segment de l'abdomen bordé de gris. Pieds bruns; genoux jaunes. Balanciers bruns. Aïles à stigmate brun. 7 Q. De Lille. 7. Piruncuze spinipède ; P. spinipes, Meig., Supp. Noir. Cuisses postérieures épineuses Z: ( 356 ) Long, 2 1. D'un noir luisant. Face argentée. Extrémité des cuisses et base des jambes jaunes ; cuisses postérieures un peu en massue, ar- mées de petites pointes vers l'extrémité en dessous Z ; jambes arquées. Balanciers brunâtres. Ailes à stigmate brunâtre. 7 ©. Je l’ai trouvé à Lestrem. BB. Troisième article des antennes ovale, non-échaneré. 8. Piruncuze atre; P. ater, Meig. Noir, opaque. Jambes à base fauve. Long, 1 ? L D'an noir mat. Face à reflets blanchâtres en dessous et sur les côtés. Ecusson, incisions de l’abdomen et anus un peu luisans. Cuisses à extrémité jaune; jambes antérieurement jaunes ; tarses bruns, à reflets jaunâtres. Balanciers d’un jaune brunâtre. Ailes brunes , à stigmate noirâtre 7. Environs de Lille. AA. Quatre cellules postérieures aux ailes; deuxième incom- plète. PL. G, fig. 10. 9. Prruxcuze écusson jaune; P. scutellatus , Nob. Noir. Écusson jaune. Long. 4 i 1. D'un noir luisant. Face et front à duvet argenté. Antennes brunes; deuxième article fauve. Épaules, une bande longitudinale au-dessus des ailes et écusson jaunes. Pieds jaunes. Balanciers fauves. Ailes hyalines 7. Je l'ai trouvé à Lestrem. D ea G.e ATELENEVRE; Arerenevra, Nob. Pipunculus, Meig. — Cephalops , Fall. Caractère. Deuxième article des antennes un peu allongé, presque cylindrique; troisième ovalaire. Point de cellule discoi- dale aux ailes; deux postérieures. Nervure externo-médiaire pres- que nulle, dépassant à peine la cellule basilaire extérieure ; point d’anale. PL, 6, fig. 6. (357) La conformation des antennes et la disposition des nervures des ailes distinguent ce nouveau genre des Pipuncules. La cellule discoïdale manque par l'absence de la nervure externo-médiaire et de la transversale, de sorte que les deux postérieures restantes sont la troisième et la deuxième confondue avec la première. Le nom générique qui signifie nervures incomplètes exprime cette espèce d’imperfection. 1. Arérévèvre soyeux ; À. holosericea. Noir. Ailes brunâtres. Pipunculus hol. Meig. N.o 12. Long à 1. D'un noir velouté. Face et Front argentés. Yeux d’un rouge brunâtre (en vie ). Bord intérieur noirâtre, à facettes plus grandes. Abdomen velu ; extrémité luisante. Jambes et tarses à duvet fauve. Ailes brunâtres 7. Environs de Lille. Un individu que j'ai pris dans la forêt de Nieppe au mois de juin a l'abdomen brun, couvert de duvet blanchâtre, soyeux, formant des reflets; les deux derniers seg- mens sont noirs. Le thorax a un duvet gris. Les cuisses sont brunes , les jambes et les tarses sont fauves. (358 ) TABLE ALPHABÉTIQUE DES GENRES ET DES ESPÈCES. Pages. Pages. ÂGRIE. CéPHALÉMYIE. bipunctuée.. .. 183 du mouton.. 331 ne —— brunâtre... ... 184 CHRYSOSOME. ——— champétre..... 184 vert.... 206 —— des fleurs. ..... 184 | CisTOGASTRE. due 2igrise. f. AH TO globuleux. 210 VOISINE see 103 | ——— orangé, .«. 211 ÂLOPHORE. — ovale. .... 211 x hémiptère.. 202 Crvrre. subcoléoptère 202 | ———— continue. +... 204 DR A a ATÉLÉNÈVRE. errante, «es 299 SOYEUX. +. 397 jaunâtre. .... 294 transparente. . 294 ATHRYCIE. cylindrique .. 276 Coxops. douteuse. ... 277 à bandes..... 347 ferrugineux. .. 348 érythrocère. . 276 flavipède. .... 346 D écusson fauve. 276 sr modeste... 276 | ——— macrocéphale. 345 ———— quatre bandes. 347 rufipède...... 347 tacheté. ..... 348 Indigo..... 161 terminé. .... . 346 naine...... 161 | —— vésiculaire.... 345 CALLIPHORE. AZUTÉE. ee 101 gentille.... 161 | ———— rufpalpe... 162 | CUuRTONÈVRE. scutellaire . 161 | = attentive. . 149 tête rouge.. 160 | — — bimaculée. 149 de la viande. 160 | —— bleuâtre... 148 jl ( 359 ) Pages. Pages. Corronèvre fungivore. ., 147 | Ecmmouræ livide....,.. 320 marquetée. .. 323 des habitations. 147 ————— jambes arquées. 145 | ——— printanière. . 323 des jardins. .., 148 | ————— rubricorne... 322 —— ouverte. ..,.... 147 | ——— sauvage. .... 322 —— palpes noirs... 148 | ——— tomenteuse. . 320 ———— des pâturages, . 146 | ——— ursine. ...., 319 —— des prés....... 150 velue. 1... 320 tachetée. ..... 149 ne Cyrnourie. y dorée....... 203 enter -mlennons. 6 À Ere ee . nébuleuse. .. 203 Dex. ——— noire... 203 canine... ..... 101 ponctuée, . .. 204 fardnthe te, sert LT, style blanc... 204 ventre jaune. 204 ——— front caréné. .. 192 — grise, ...oo... 191 pe L4 É hérissée. ,..... 192 Ernie. rustique... ..... 190 brachycère.... 241 buccale !. ... 242 testacée. ...... 191 . Drnère. cuivreuse. .... 241 dvrété. 7. 100 ee ORNE E PENSER ————— flavicorne. ... 189 mm indigente..... 240 INT Ee oo BTE c-tocce 100 pygmée... .+ 1609 qu luisante. ,..,, 240 microcère. ,.. 241 Ecnmnomryte. féroce. ..... 321 | ERYCIE. géante... ... 929 ailes hyalines.. 295 hérissée. .,,. 320 cilicée....... 294 intermédiaire, 322 crategelle, ... 295 |] leucocome. .. 321 Nelnesssocus 209 ( 360 ) Pages. Pages. EuriGasrRe. LAPIGASTRE. antique... 291 agile. , ,.: 245 pieds päles. 290 à tenailles, 545 ———— rustique... 290 Trbese ji D F4 fasciée. . 4. 217 vulgaire... 291 Gore. Lucrue. bourdonnante.. 315 | ——— ardente...... 166 ——— face nue. ..... 315 | == des cadavres... 167 ——— grosse tête. .... 314 | ——— césar.....,.. 163 puncticorne. . .. 319 | = cæsarion. ,... 165 rue ————— cornicine..... 164 irondi--209 RAT écusson bleu... 166 H ———— enflammée.. «+ 167 ÆMATOBIE. ! ————— face fauve. ... 166 pad) de | RE fuscipalpe. ... 164 séniors its ——— illustre..….,..,.. 265 Hxazomxie. ——— pubescente, .. 163 albipenne. .. 206 | ______ sine, ...,... 166 ———— bagilaire ..., 206 | ___— royale. ....+, 164 ————— corinne, . ... 207 | saphir... ... 104 ——— à crochets... 206 | ___ sereine... .... 167 ————— demi-cendrée. 207 | splendide..... 165 ————— épaisse...... 206 | _____ violette. ..... 167 ———— fasciée, . .. 207 | yeux laineux.. 168 petite... .... 207 yeux velus.... 168 pourprée.... 205 Pme HxPopEeruE, ailes obscures... 275 du bœuf. . 333 | _____ 2ntennesbrunes. 271 Irc. ———— arquée........ 272 —— fasciée...,,..,., 169 | ——— Blondel, ...... 270 [en mi = = | = = : bombycivore. . . boréale, ,,,... cendrée. ..:... cuillerons jaunes floricole.,. ..... grises). ve interrompue. .. Macquart. .,.., marquetée...,. métallique... NAlDE LS RÉ s 0e palpes pâles.… parallèle, ..... pieds fauves, …. IBRiE Lena sa scutellaire. , .., terminale... ,.., Masicère. LETETITT TE Ailes vois ».0« arrondi, . ,.. des fleurs... . jaunûtre Macquart.…. ue. silvatique.…. . Il tiphæcole.… . tournoyant, . ———— à zones. .,.. Mécère. COnIQUE,, .…..« « cruelle... ,... front étroit, ... ( 361) Pages. 269 270 273 274 272 271 271 270 274 270 273 Pages. Mécine luisante, ,.,... notes sente 24e ——— recourbée, ,... MÉLANOPHORE, need agile. ss ailes hyalines.. ———— AITOSÉ, sou e ATOS «+ «eme —s— Carcel,....,. ——— charbonnier.…, ———— charipenne..., en deuil... ... luisant.....,. Maure, ....: printanier. .. , CEE DEP —— Nails secs penis PEER rubricorne. .. ; Serville, ,.::. très-noir. .,... MÉSEUBRINE. ————— de midi...., à moustache. | Méropre. argyrocéphale . jaunâtre.. .... leucocéphale, . MicropParpre, boréale, ..... hæmorrhoïdale —— de l’heracteum. 46 a51 251 250 229 230 231 232 229 230 228 230 230 228 ( 362 ) Pages. Micnorazre de l'OEnanthe. 316 rubigineuse. .. 318 ———— vulpine...... 317 MrcTocRAMME. fasciée, ... 252 œstracée. , 253 ponctuée... 253 Movucxe. . bourreau. ..... 158 domestique. ... 157 ———— COTVINE. . se 197 face dorée..... 153 ——— latérale. ...... 158 vitripenne. .... 158 Mxopre. albipenne, ... 249 cuisses fauves, 248 «vs 247 latérale. ..,.. 248 # © 5 @ @ luisante. ..... 248 méprisée. .... 248 pacifique. .... 247 pieds jaunes... 246 ————— vuide.,.... >. 247 —— nr / —— naines... ,BI10024O ET Te dtreliks a. 5089 ———— bicolore....... 339 ——— dorsale..…...... 337 ———— fasciée. .,,..., 338 ———— ferrugineuse. .. 337 ———— joufluc.,..,.., 336 Pages, Myore naine......... 340 noire MR, = 340 pallipède. ..... 339 ———— peinte. ....... 336 ———— tachetée....... 338 —————— testacée. ......" 337 ————— variée. ....... 338 Némorée. abdominale. ... 302 boréale, ...... 305 des chrysalides. 305 érigonée....... 303 flavipenne. .... 304 des fleurs...... 303 myophoroïde. .. 304 des racines. ... 303 rapide. ....... 306 silvatique...... 305 LITE transparent. ... 306 verdâtre. ..... 304 OcxPTÈRE. = NCUIOrE tee 270 = brassicaire. .. 215 ——— cylindrique.. 216 Aie r e, Tor ———— du cheval.... 329 ——— hæmorrhoïdal. 330 —— | MNagall 10350 ——— salutaire, .... 329 OMALOGASTRE. - Bt Cerre 107 OmaAzocasrre scutellaire . Oxésre. ailes fauves. ... ——— AZUTÉE. sos ———— des chemins. .. ——— Claripenne. .... ST TRS: Parès. Blondel........ —— libatrix......... ——— marqueté...,.., ——— myoide. ....... — polie. ...... PRE sétipenne., ..... PHanie. — Curvicaude..….. PHasie. ——— des champs, ... —— :crassipenne: ... ——— discoïdale, .... PHoRoCÈRE. ——— agile, .,... ————— agréable, . ... —————— cylindrique. . ————— distincte, ... —=—— élégantes. ————— farouche. ... : ———— fasciée. ..,.. ———— front jaune. , ————— front rouge. . Nr AIS fe re-eeror (363) Pages. 187 179 175 179 179 174 Puonocère luisant.. des noctuelles palpes pâles.. ———— printanière. . ———— testacée. . ... Pæuxcures. atre ne, écusson jaune. ————— fulvipède. ... —— géniculé. ... —— latéral +, des:prés.. ... ———— rural, .... ——— bleuâtre..….,,. e * champèétre... ——— spinipède.,.. —— atramentaire. —— fossoyeur. ... —————— fulvicorne. .. ———— pédiculée.... ————— rude. ruficorne, . ———— rufipalpe. AE ——— variée. PRosSÈKE. ——— de Sibérie... Prinocère. caminaire, , ons mélanie Pages, 278 280 279 281 282 356 354 356 355 354 355 354 1900 355 154 153 153 153 155 155 152 194 15e 154 194 235 235 (364) Pages. Pages. d PriLOCÈRE NOÏF. se... 299 Sarcoruace tête blanche. 179 —————— noirâtle.ss.e 233 | SCÉNOPINE. ombré. ..... 234 ———— palpes jaunes. 235 —— des fenêtres. 350 OCT. «MDI ridée. .... 391 ——— Tugueuse « « « 35: —— parvicorne. . 234 | prompt. «... 233 | a rectangulaire. 235 vitripenne.. 391 _——— tomenteux. .. 234 RER rene agréable. ...... 300 ailes étroites... . 298 marqueté.. 245 antennes épaisses. 299 métallique. 243 atropivore...... 296 belles néanete 22308 WE. 757. ae rapide. ... 244 calme. ........ 297 mn S —— —————— nigripenne. 245 er ee nn des chrysalides... 299 concolore....... 297 SARCOPHAGE. distincte....seu 300 agricole. ..... 180 floricole........ 297 . pe, ne cHÉnivôte ....: 178 front doré...... 300 champètre. ... 182 myoide. ire CRE pensive. ......s 298 . 1 17 2 fuligineux. ... 179 pieds noirs.. ... 900 1. hæmatode. ... 192 VATIÉG. «ess. 297 hæmorrhoïdal, 181 vigoureuse. ..+... 299 LUPTITPITEITTITI vives 0 È SRE ei: CLIENT LA BTE _——— des champs... 180 IRek ve EU 5: Bu SE rs. hémisphérique. 181 1 muscaire..... 179 SÉRICOCÈRE. un MDiilercoee 260100 mr bifascié.... 238 ————— sanglant... ... 101 comprimé. 259 ——— sanguin. ASIANON eee latéral... 238 ———— squanmigère. .. 180 | ——— leucozone. 237 ———— slriéessessse 299 | = àpalpes.…. 237 LE ( 365 ) Pages. Séricocène volvule. . . « 237 SIPHONE. cendrée, ..... 309 géniculée, . . .. 309 STACHYNIE. ponctuée. .. 341 SToMOXxE. perçant.... 171 piquant. L10 STRONGYGASTRE. — globule. 212 TacHine. ——", pativale .° --h262 ———— ailes étroites. 268 ———— arquée. eu. 264 Es arrondie és ADO = — horéleee.257 ———— cylindrique. . 258 ———— deux taches... 258: are MANGER Eté 1e Cie 3 SU dorée. bia tR0D ———— enjouée. 266 a—————— fermées suis 266 florale à sanisne TR —— frontulergé. . 3268 mm +, RÉ ISÉ Gros 1 26 mm jHugtléiariels, 266 mm, de AR CSION Sy eve. :263 ——— jaunâtre..... 260 Pages. Tacuine jaune, ...... mie AE 1ATVES se ram [UISANÉE «+ « » « =“ —— NAN. eve = Hmhidule - -.: ——————— pallipalpe. de ————— palpes bruns. ————— petite. ...... ———— plébéienne... —— pygmée, .... ————— remarquable . ne simtiiinte ————— stachyptère.. sort tête dorée... nunv/ iiniverticale. . +. THRYPTOCÈRE. abdominale. .. ———— bicolore...... ——— cendrée. ..... ——— érythrocère. .. ———— front large. ... ———— gris. ss... ———— microcère. =. ———— pilipenne..... testacé.. ..... TrixA. bleuâtre....... Zopton. ÉRCENATÉ: ee. ve SE HOLC: sc ecsee 258 261 259 259 262 259 263 265 264 259 266 262 264 260 263 310 ( 366 ) EXPLICATION DES FIGURES Prancue rre Figure 1. Aile de Curroxèvre des pâturages ; C. pabulorum. des jardins ; C. hortorum. 2. ———4 Sroxoxe piquant ; S, calcitrans. Haæwarosie stimulante ;: H, stimulans, 3. ———— Mésemsrixe de midi; M. meridiana. 4, = Poiiéne rude ; P. rudis. RE atramentaire ; P. atramentarfa. .— Moucxe domestique ; M. domestica. . — Caurxore de la viande: C. vomitortia. [III | 6 7 8. ——— Lucie César ; L. Cesar. ge — Joie fasciée ; I. fasciata. 0 .—— Oise florale ; O. floralis. Prancne 2° Figure 1. Aile de Cyxouv des morts; C. mortuorum. (Parce carnivore; $. carnaria. 2. ms @ . Acnie voisine ; À. affinis. Ouarocasrre gris; O. grisea. 258 3 Dinère à crête ; D. cristala. Dex rustique; D. rustica. Prosèxe de Sibérie; P. siberita. . —— Puasra crassipenne ; P. crassipennis. = 5 G. = Arornore hémiptère ; A. hemiptera. 7. ——— Esomxie abdominale ; E. abdominalis. 8 .—— Hryraromi demi-cendrée ; H. semi-cinereæ. FRUREUS g. ——— Gruxosoe arrondi; G. rotundata. —10. ———— Cisrocasrre globuleux ; C, globosa. (367) Prancues 3e - Aile de Srroxcréasrne globule: S. globula. Ocyvrère brassicaire ; O. brassicaria. Loruosie fasciée ; L. fasciata. Puaxis curvicaude ; P. curvicauda. Mécavoruore maure ; M. maura. agile ; M. agilis. luisant; M. nitida. arrosé ; M. roralis. Prisocère tomenteux ; P. omentosa. LULU [IEFFTT SéricocÈère volvule; S. volvulus. Prancue 4. D be Sénicocère latéral ; S. lateralis. Ruornore nigripenne ; R, nigripennis. Envie ivre ; E. temula. D : pe sd Mroue vide ; M. inanis. ——— 3. — Lasicasre à tenailles ; L, Jorcipata. Had cruelle ; M, crudelis. me Murograune fascié ; M. fasciata. — 5. —— Cine transparente ; C. pellucens. — 6. —— Cunrsosoms vert ; C. »rridrs. Tacune des larves ; T. /arvarum. — 7 ——{ Lynese interrompue ; L. interrupta. Mérone leucocéphale ; M. leucocephala. Arunice érythrocère ; A. erythrocera. Puonocène agile ; P. agilis. Punyxe agile ; P. agilis. no ee 9 mes rustique ; P. rustica. "10. =—— Paiès polie ; P. pumicata, 1 am E o nn | on LC Fi gu re cd + 0 nn = ( 368 ) Pranwcene 5. Aile de l'Enrer ciliée ; E, ciliata. —— Sévonérone atropivore; $. atropivora: Nénonée des chrysalides ; NN: } uparum. Tnixa bleuâtre ; T. cærulescens. Swxone cendrée ; S. cinerea. Turyrrocère testacé ; T!. testacea. pilipenne ; T°. pélipennis. GonE grosse tête; G. capitala. Microrazre vulpine ; M. vulpina. Ecunouvis sauvage ; E. fera. Prancae G. . Aile de l'OEsrre du cheval ; Œ, equi. — Cérnarémne du mouton ; C. ows. Hyrooerme du bœuf ; H. bovis. More ferrugineuse ; M. ferruginea. Zoniox noté ; Z. notatum. Scénorine des fenêtres ; S. fenestralis. Arérénèvre soyeux ; À. holosericea. Pipucuze champêtre, P. campestris. écusson jaune ; P. scutellatus. Sue DR, Pme . ———— Coxors macrocéphale ; C. macrocephala. Rene ( 369 ) NOTICE SUR UNE CARRIÈRE ANTIQUE Située près Bavay, arrondissement d'Avesnes , département du Nord, Par M. J.-F. Crere, Ingénieur en chef au corps royal des mines, Membre correspondant. 15 Mar 1833. Il existe à un quart d'heure de distance vers l’est-nord-est du village de Hergies, aux environs du lieu dit /a Croix-Brülee, et à-peu-près à une petite lieue au nord de Bavay, sous le sol montueux et coupé de celte localité, un gîte calcaire aussi re- marquable par sa nature minérale que par sa position géolo- gique , qui n’a aucun rapport de formation avec les roches envi- ronnantes , toutes composées de calcaires bleus bituminifères en partie polissables, dont les couches plongent au-dessous et semblent lui servir de support par leurs tranches supérieures. Ayant eu l’occasion, il y a quelques années, de faire une courte apparition sur ce point de l'arrondissement d'Avesnes , où mes fonctions ne m'ont plus appelé depuis, je fus d’abord frappé de la présence de ce gisement , et je regrettai de ne pou- voir lui consacrer assez de temps pour en étudier les particula- rités avec détail ; mais toutefois le défaut de renseignemens à cet égard est peu important pour le but que je me propose aujour- d'hui. Je suis au reste porté à croire qu'il constitue simplement une masse où l’on ne distingue aucun indice de stratification. 47 # ( 370 ) Elle est évidemment de création très-postérieure aux calcaires bleus sur lesquels elle a été déposée , qui se lient par alternative d’un côté à la grande région houilleuse de la Belgique et du Nord de la France , et d’un autre côté à celle des terrains ardoi- siers des ardennes. Quels que soient d’ailleurs les caractères géologiques de cette masse, il est certain qu’elle a été fort anciennement exploitée, et les vides souterrains qui existent encore inaintenant ent fait présumer à plusieurs antiquaires qu'ils ont dû être confectionnés pour servir à des opérations militaires touchant l’antique forte- resse de Bavay, Bagacum-Nerviorum (1), soit pour la défense de la place, soit pour l’attaque. Cette opinion me paraît erronée, et j'espère en fournir la preuve dans le cours de cette notice par les faits que j'ai recueillis et que je regarde comme décisifs rela- tivement au but de ces travaux, que la tradition attribue sans fondement, et je ne sais trop pourquoi, à une colonie de Neustriens. Quoi qu'il en soit, voici d’abord en quoi consiste la roche. C'est une agglomération ou plutôt un amas confus d’une im- mense multitude de coquilles fossiles , de variétés diverses, assez mal conservées , dont le plus grand nombre est microscopique, mais où l’on remarque cependant d’antres coquilles de la lon- gueur d’un œuf: j'ai surtout reconnu parmi les bivalves une jolie huitre à figure d'oreille, lostracites auritus ou aurifor- mis, et j'en ai observé plusieurs de cette espèce qui étaient entièrement perforées comme de la dentelle. Ces coquilles, pour la plupart fragmentaires, sont amoncelées au milieu d’une pâte calcaire, presque compacte, d’un gris jaunâtre, ressemblant (x) Bavay en Hainaut, ancienne capitale des Nerviens, qu'on croit avoir été le premier siège de leur évèque, l'ut ruiné en 385. Il reste encore quel- ques portions du mur d'enceinte crénelé et flanqué de tours en partie dé- truites (18720) parfaitement à un tuf; les mieux conservées d’entr'elles saupou- draient en quelque sorte des rognons de fer oxidé brun hydraté, répandus irrégulièrement au sein de la masse. Dans l’intérieur de la terre, la roche est tendre et se durcit lorsqu'elle a été long-temps exposée à l’action de l'air. Elle fournit une chaux de qualité excellente, à en juger d’après les expériences qui ont été entreprises sur ma demande dans l'usine à fer de Raisme, près Valenciennes. Les excavations souterraines pratiquées à travers cette masse calcaire, se composent de galeries qui se croisent tantôt à angles droits et tantôt selon des directions légèrement obliques, dont les angles ne sont pas toujours uniformes , quoique présen- tant peu de différence. On y voit que le système général de l’ex- ploitation devait consister en divers étages séparés par des massifs horizontaux, et dont chacune des parties se corres- pondent sûrement; car il existe une pente fortement inclinée qui semble devoir conduire à des ateliers inférieurs qu’on n’a point encore déblayés et qui ne le seront probablement pas de sitôt, attendu que les recherches de l'étage élevé, qui ont été entreprises par une société créée en 1826 à l’effet d'y découvrir des restes d'objets antiques, n’ayant rien produit, tout a été abandonné, On pénètre dans ces excavations par une ouverture qui se trouve sur le revers méridional d’un petit monticule en regard de la ville de Bavay, mais à un niveau qui paraît la dominer un peu. De cette ouverture, faite au sein de la roche, on descend par une pente douce ct courte conduisant à l'embouchure d’une longue galerie principale et sinueusc, d’où il en part d’autres qui mènent aux ouvrages disposés en quinconces. Ges galcries n’ont guère au-delà de deux mètres et demi à trois mètres de hauteur, et si ma mémoire me sert bien, la largeur doit être de deux mètres et demi environ. Quant aux piliers, qui m'ont paru carrés, ils comportent, je crois, des dimensions semblables, ( 372 ) c'est-à-dire deux à trois mêtres, ou tout au moins à peu de choses près ; les parois de ces galeries sont passablement dressées. J'ai vu des ateliers qui n'étaient que commencés, où l'on distinguait très-bien sur le fond, parfaitement d’aplomb, deux traces creuses, l’une verticale contre la paroi de droite, et l’autre horizontale au plafond, ce qui me donna l'idée que les détails du travail avaient dû s’exécuter par chambres, au moyen de la pointrole et de coins de fer seulement. Aussi je n’ai pu rencontrer nulle part des vestiges de traces de mine, qu'on retrouve toujours dans des travaux de ce genre lorsqu'on y a fait usage de la poudre, ce qui est un degré de probabilité en faveur de l'opinion qui fait remonter l'origine de ces excava- tions à une époque reculée dans la nuit des temps. Cet étage supérieur, le seul que j'aie pu visiter, n’est point entièrement exploité par rapport à l'étendue du gîte, et l’on chercherait en vain une issue de sorlie autre que celle par laquelle on entre. Si donc on rapproche ces circonstances du fait d'ateliers simplement commencés, on en conclura, je pense, que ces souterrains n'ont point servi à des opérations militaires quelconques , ou que du moins telle n’a pas été leur destination primitive, car, dans le cas contraire, l'ouvrage ne serait pas resté inachevé. D'ailleurs qu'on fasse attention que le nombre et la disposition des galeries conviennent parfaitement à une carrière ; tandis que la distance et la situation du lieu à l’égard du corps de la place semblent exclure l'idée probable qu'une pareille entreprise fut le fruit de quelques conceptions stra- tégiques. Si, d’un autre côté, on porte la vue vers une considération d'un ordre plus élevé, on est bientôt convaincu que ces souter- rains ne sauraient être autre chose qu’une carrière; parce qu'en les supposant antiques, comme tout porte à le faire croire, non- seulement la pouûre était alors inconnue, mais de plus les mines (373) de houille qui prospèrent aujourd’hui dans le département du Nord et les pays étrangers limitrophes, n'existaient point; par conséquent on ne pouvait exploiter les calcaires bleus et les réduire en chaux qu'avec les plus grandes difficultés; tandis que, par les moyens connus alors, et à l’aide des nombreuses forêts qui couvraient le sol vierge de cette partie de la Gaule belgique, il était. extrémement facile d'extraire et de convertir en ciment la pierre calcaire dont je parle, laquelle est infini— ment plus tendre que celle qui l'avoisine et la supporte. En définitive, il me semble que la raison ne répugnerait pas à admettre que la carrière de La Croix-Brülée fut peut-être ouverte à l’occasion de l'érection de la forteresse de Bavay pour procurer des matériaux ou de la chaux'à la portée des ouvriers, Ce qu'il y a de positif, c’est qu'on retrouve des fragmens de ce calcaire aux pieds des vieilles murailles d’en- ceinte dans les parties apparentes qui tiennent aux fondations. Peut-être aussi que cette pierre aura été employée comme fon- dant dans les usines à fer qui ont été en activité autour de Maubeuge, dans un siècle fort éloigné du nôtre, mais dont on ne saurait révoquer en doute l'existence , quoique la tradition n'ait rien conservé à ce sujet. S'il en était autrement , on pour- rait invoquer les noms mêmes de certaines communes , les amas de scories enfouis sous le sol actuel, et enfin de vieux travaux de mines de fer récemment découverts par l'effet du hasard (1). Je terminerai en faisant remarquer que cette carrière, inté— ressante par son ancienneté, me parait susceptible d'être re- prise avec quelques bénéfices. (r) Ferrière-la-Grande et Ferrière-la-Petite recèlent beaucoup de ces scories anciennes et des travaux de mines de fer dont les générations mo- dernes n'avaient jamais entendu parler avant les recherches entreprises par M. Dumont, qui a ensuite établi deux hauts fourneaux dans l'un de ces villages. ( 374 ) ANTIQUITÉS TROUVÉES DANS LE DÉPARTEMENT DU NORD Par M. C. Venir fils, membre titulaire. SIXIÈME CAHIER. N.o 35. STATUETTE EN BRONZE. (PL. 2.) Cette petite statuette en bronze fut trouvée à Sainghin en 1810. Elle est décrite dans l’annuaire statistique du départe- ment du Nord de l’an 1812. Elle est remarquable par l’élé- gance de ses draperies, ses yeux en argent, au milieu desquels des pierres fines ont dû être incrustées. M. l'abbé Smet en est le possesseur. Nous souhaitons beau- coup qu'il veuille bien s’en dessaisir en faveur da musée de Lille. N.o 36. STATUETTE EN BRONZE. (PL. 3.) Cette figure de Mercure a aussi été trouvée à Sainghin. Le travail en est moins beau que celui de la figure précédente. Le caducé manque, mais les ornemens de la tête et le coq ne laissent aucun doute sur la qualité du personnage. M. l'abbé Smet en est propriétaire. N.o 37. VASE LACRIMATOIRE. ( PL. 4.) Ce vase, trouvé à Famars en 1829, était en terre grisâtre, d’un travail peu soigné. N.o 38. VASE LACRIMAL. ( PL. 4.) Ce vase, d’une terre rouge très-fine, rehaussée d'ornemens en noir , était avec le précédent (375) N.o 39. MÉDAILLE D'ARGENT. ( PZ. 3.) Cette médaille, du règne de Trébonien, a été trouvée à Famars en 1832, et porte pour légende, du côté de la tête, IMP. CAE, E. VIB. TREB. GALLUS AUG., et au revers PIETAS AUGG.; la Piété debout, les mains levées; une étoile dans le champ. M. Mionnet en décrit une semblable en or, mais il ne parle. pas de l'étoile. < Cette médaille m'appartient. N.o 40. MÉDAILLE EN ARGENT. ( PZ. 3.) Cette médaille , de l’impératrice Otacille , femme de l’empe- reur Philippe père, n'est pas rare; elle fut trouvée avec la pré- cédente. Je la possède aussi. ( 376) MÉDECINE. OBSERVATION D'UNE EXTROVERSION DE LA VESSIE, ( Voyez planche 5) Par M. A. Jupas. Docteur en médecine, chirurgien aide-major à l'hôpital militaire d'instruction de Lille, Membre résidant, 5 Juizer 1833. L'exrnovension ou extrophie de la vessie, ainsi nommée peut- être à tort par le puriste Chaussier , est une anomalie congéniale dont les fastes de la science renferment un assez grand nombre d'exemples. M. Breschet les a rappelés et en a cité de nouveaux dans l'excellent article qu'il a inséré sur ce sujet dans le quatorzième volume du dictionnaire des Sciences Médicales. Cette altération de nos organes est aujourd'hui d'autant mieux connue que presque tous les cas cités par les auteurs offrent entr’eux une frappante ressemblance. Aussi, ayant été, par l'office de notre estimable collègue, M. Dourlen fils, témoin d’un fait semblable qui existe présentement dans notre ville , je me serais abstenu d’usurper l'emploi de votre temps pour vous en communiquer l'histoire, si je n'avais pensé qu'on n'est point encore complètement éclairé sur le mode de formation de ce vice d'organogénie, et surtout que art pourrait peut-être trouver quelque ressource nouvelle et plus eflicace contre les graves incommodités qui ont, jusqu'à présent, paru en devoir (377) ètre le résultat inévitable. D'ailleurs, aujourd'hui, les travaux du Savant et ingénieux Geoffroi-St.-Hilaire ont acquis à l'étude des monstruosités tant d'importance scientifique , qu'il n’est pas sans utilité de ramener, par de nouvelles observations, l'attention des physiologistes vers des faits dont l'interprétation présente encore de l'obscurité. Tels sont les motifs en faveur desquels je me suis cru autorisé à vous lire, messieurs , l’observation suivante : Le 21 janvier dernier, Rose Vandenbrouck, jeune primipare, domiciliée rue St.-Sébastien » No 1, est accouchée d’un enfant mâle, à terme, et vivant, présentant , comme caractères d’une exstrophie de la vessie, les phénomènes que je vais décrire tels qu'ils existent actuellement. À l'hypogastre, dans un écartement de la ligne blanche qui sépare le bord interne de chaque muscle sterno-pubien , le plan antérieur des parois abdominales présente , au lieu de peau, dans une étendue d’environ deux pouces , une surface ovoide , fongueuse, d’un rouge vif, offrant exactement l'aspect d’une portion de membrane muqueuse et adhérante par la circonférenee aux tégumens environnans. L’aire de cette surface augmente ou diminue alternativement - Suivant qu’elle est pendant quelque temps soustraile ou exposée à l'influence immédiate de l'at- mosphère. À la partie inférieure de cette plaque, l'urine suinte sans interruption par deux pertuis situés à côté l’un de l’autre à la distance d’un travers de doigt. Ces orilices sont très-difficiles à apercevoir tant que l'enfant reste calme ; mais s’il se livre à des efforts, à un mouvement brusque, l’urine sourd visiblement comme le sang qui sautille d’une artériole divisée : c'est alors qu'on distingue les ouvertures qui Jui donnent issue ; ce sont, comme l’autopsie l’a prouvé chez d’autres sujets, les terminai- sons des uretères. La membrane muqueuse qui les environne est un segmen( de la région postérieure de la vessie qui, au lieu de se continuer de manière à former derrière le pubis une poche 48 ( 378 ) entière , a été arrêtée dans son évolution, on ne sait par quel mécanisme, a fait hernie à travers un défaut de réunion de la ligne blanche , et s’est soudée avec la peau adjacente pour, avec celle-ci, concourir à former la portion hypogastrique du plan antérieur des paroïs du bas-ventre. Au-dessous des uretères est creusé un enfoncement de quelques lignes de profondeur , tapissé aussi par la membrane follicu- leuse, et qu'on peut considérer comme un abrégé du bas-fond de la vessie. Plus bas, immédiatement au-dessus des os du pubis, s'élève une manière de pénis constitué par un gland aplati, uni, imperforé, et par un prépuce qui n'existe qu'en dessous. Sur le dos du gland on remarque, en remplacement de l’urèthre , une gouttière large qui va se terminer dans le bas fond. Ce rudiment de verge est redressé et cache, tant qu'on ne l’a point déprimé, la fossette qui représente le bas-fond de la vessie. On ne distingue aucune apparence de prostate ni de con- duits éjaculateurs, bien que les testicules soient dans le serotum. La cicatrice ombilicale n’est point apercevable; l’anus est rapproché des bourses plus que de coutume ; de chaque côté de la plaque muqueuse s’élève une tumeur herniaire allongée, volumineuse ; le bassin est élargi ; Les articulations coxo-fémorales sont déjetées en dehors ; la saillie des hernies et l'empâtement da tissu cellulaire sous-cutané empêchent de constater l’écarte- ment des os de la symphyse; la peau des parties environnantes est rouge , excoriée, irritée qu'elle est par le passage incessant de l'urine. — À part cette incommodité , l'enfant se porte bien; il est gai: rien ne porte à croire qu’il ne puisse prolonger une existence qui ne laissera pas que d'être pitoyable. a (379) EEE SUR LE MÉCANISME DE L'EXCRÉTION DE LA BILE. Par M. A. Junas. DOCTEUR EN MÉDECINE, MEMBRE RÉSIDANT. 2 Aour 1333. Le 29 décembre 1695, Gérard Frentz écrivait à Frédéric Ruysch les paroles dont suit la traduction : « Je ne désire pas moins savoir si vous avez eu l’art de dé- » couvrir quelque chose de plus solide touchant l’arrivée de la » bile dans la vésicule du fiel. Estelle, par exemple, versée » par des radicules ouvertes dans le fond de la vésicule, ou par » une substance glanduleuse de ce réservoir, ou peut-être par » le canal cystique , comme l'ont avancé Arnisœus et d’autres » anatomistes? Dans mon temps, lorsque j'étudiais à Liège , » j'ai soutenu de chaudes discussions à ce sujet, el aujourd’hui » les princes de l'anatomie n’ont point satisfait encore ma cu- » riosité. Vous m'obligeriez infiniment, et vous en obligeriez » beaucoup d’autres, en déclarant si, parmi vos découvertes , » fruits d'une rare habileté, vous avez trouvé la solution de ce » problème. » La réponse de Ruysch, bien que très-intéressante, est un peu trop longue pour être textuellement rapportée. Il conclut en disant qu'à son avis la bile est fournie à la vésicule du fiel, en parlie par des couloirs particuliers , nommés canaux de Glisson; en partie par les bouches exhalantes de glandules parsemées à la surface de la tunique interne de cette poche ; mais que la plus grande quaritité est versée par le canal eystique , et incontinent ( 380 ) il ajoute : « Ce n’est point un obstacle à cette voie que la » constitution valvuleuse du canal cystique , car les valvules, » disposées alternativement, doivent être considérées comme » conniventes et pareilles à celles de l'intestin jejunum. La bile » entre et sort par le même trajet, comme il arrive aux sub- » stances introduites dans le cæcum. » En lisant attentivement l'argumentation qui précède cette conclusion , il serait facile de reconnaître que celle-ci n’exprime pas franchement la pensée de Ruysch et que, dans son opinion, c’est le canal cystique seul qui apporte de la bile à la vésicule; mais il s'est borné à constater le fait; il ne l’a point expliqué théoriquement : c’était là le nœud de la question. De nos jours la difficulté est encore dans les mêmes termes; comme l’auteur que je viens de citer, on a procédé seulement par voie d'élimination. Ainsi, on ne croit plus à l'existence des conduits hépalo-cystiques : on s’est convaincu, avec Ruysch lui-même, qu’on avait pris pour tels des ramuscules de l'artère et des veines cystiques. On connaît mieux aussi les usages des glandules qui existent dans l'épaisseur de la tunique interne de la colécyste, depuis qu’on a étudié, d'une manière générale et comparative , les différens tissus animaux , et particulièrement le système des membranes muqueuses : on sait pertinemment que ces follicules ne sécrètent point de bile, Reste done, seul et en dernière analyse, le canal cystique , en faveur duquel on n'’éle- vait jadis qu'un peut-être : Forsan… disait Frentz. Le doute s'est converti en réalité incontestable ; mais ce fait, l'expérience seule a forcé de l’admettre : il attend encore la sanction théorique. En effet, un écrivain dont les ouvrages ont particulièrement pour caractère d'exposer et de commenter les opinions des autres physiologistes, et représentent ainsi l’état positif de la science , M. Adelon dit, à l’article digestion du dictionnaire des Sciences Médicales : « Beaucoup d’obscurités existent encore sur » l’excrétion de la bile : d’abord. comme la sécrétion s’en fait ( 381 ) » sans cesse , sans cesse aussi il en tombe dans le duodenum par » les canaux hépatique et cholédoque qui sont continus; mais » on croit que, pendant la vacuité de l'estomac , la bile sécrétée » par le foie ne tombe pas toute dans l'intestin , qu'une partie » reflue par le canal cystique, va stagner dans la vésicule, y » acquérir des qualités nouvelles, pour n'être versée dans l’in- » testin que lors du passage du chyme. On ne saït pas trop » comment se fait ce reflux , auquel semblent s'opposer l’acuité » de l'angle d'embranchement des canaux hépatique et cystique » et la direction rétrograde et ascendante de ce dernier: il faut » que la bile reflue contre son propre poids. » Ainsi , sous le point de vue rationnel , la question n’a pas fait de progrès et le sceptique Frentz ne s’avouerait sans doute pas convaincu par les Ruysch modernes ; il pourrait même leur demander raison de plusieurs suppositions nouvelles , admises gra- tuitement et sans preuve rigoureuse , de celle-ci surtout : la bile etant sans cesse sécretée , sans cesse aussi tlen tombe dans le duodenum.... En effet, la deuxième proposition est-elle une conséquence nécessaire de la première? L'opinion inverse ne serait-elle pas plus fondée ? Et si elle est admise, n’offre-t-elle pas précisément la solution tant désirée? C'est ce que j'ose avancer. J’essaierai de démontrer que la bile ne peut pas couler toujours dans le duodenum, mais qu'il y a une période de la digestion qui s'oppose à la pénétration de ce fluide dans l’intes- tin, et que cette période est justement celle où l’on prétend qu'elle y afllue en plus grande abondance, celle du passage du chyine dans le duodenum : en tout autre circonstance, elle y peut descendre, s’il n’y a point d’obstacle fortuit. Mais , avant tout, quelles sont les raisons à l'ombre desquelles M. Adelon se réfugie pour justifier ses hypothèses ? les voici, extraites de l’article précité : « Pendant le séjour du chyme dans » le duodenum, voici ce qui arrive : il est imprégné du suc » pancréatique et de la bile hépatique que nous avons dit cou- tif ( 382 ) » ler continuellement dans le duodenum, mais qui y coule » surtout alors avec plus d’abondance, parceque le chyme » excite l'orifice des canaux excréteurs de ces sucs et que l'irri- » tation sc propage jusqu'à leurs glandes. Quelques-uns attri- » buent encore cette plus grande activité des sécrétions bi- » liaire et pancréatique à ce que l'estomac étant vide a permis » de nouveau au sang de refluer sur le foie, la rate , ete., et de » fournir conséquemment des matériaux plus copieux aux sé- » crétions de ces organes ; mais ce changement dans la circu- » lation abdominale, selon la vacuité ou la plénitude de l’esto- » inac, es! encore un point de controverse. — Le chyme alors » est aussi mêlé à la bile cystique, qui ne coule dans l'intestin » duodenum qu à cette époque de la digestion, soit , parceque » cet intestin, rempli alors, soulève mécaniquement la vési- » cule, ce qui a éte' dit sans probabilité, soit plutôt parceque » la présence du chyme irrite le canal cholédoque et par suite » la vésicule, comme étant enchainée dans un même ordre de » fonctions. » Assertions vagues , dubitatives, controversées : telles sont , de l’aveu implicite de l'auteur , les bases mouvantes de ce raisonne- ment; mais le seul raisonnement aussi fournirait à priori des motifs pour repousser l'opinion commune et lui substituer l'o- pinion inverse, celle que je propose d'adopter. En cffet, l’écri- vain que je réfute a lui-même fait remarquer que dans le duodenum le chyme n'est point pétri et qu'il avance avec beau- coup de lenteur, parceque le duodenum est fixe , non flottant comme les autres intestins-grèles, éloigné des agens de la respi- ralion, qui ne le balottent pas comme les autres , parce que les trois courbures que décrit cet intestin et les valvules conniven- tes qui en hérissent la surface interne doivent nécessairement retarder la progression de la pâte alimentaire. N'est-il donc pas évident que la bile, si elle coulait alors dans le duodenum, ne serait pas mélangée avec le chyme , qu'elle n’en pénétrerait ( 383 ) point la masse, mais qu'elle s’accumulerait, inutile, sinon nuisible, en un seul point aux environs de l’orifice du canal cholédoque ?.... Il en sera bien autrement quand le chÿme aura franchi l’immobile duodenum et sera descendu dans l'intestin- grèle qu'agitent les oscillations peristaltiques. Alors la bile, fouettée avec le chyme , en pénétrera facilement toute la masse, et le mélange se fera d’une manière exacte et intime. —Il y a donc , ce me semble, présomption physiologique en faveur de mon opinion. Il est temps de prouver que les données anato- miques s'accordent avec les inductions physiologiques. Ces données anatomiques sont, d’une part, la fixité et les courbures du duodenum, et d’autre part, l'obliquité de la portion du canal cholédoque qui rampe entre les (uniques du duodenum, obliquité analogue à celle des uretères entre les membranes vésicales. La masse alibile, à cause des courbures et de la fixité du duodenum , séjourne dans cet intestin , ce qui a fait donner à l'élaboration qu’elle y subit le nom de seconde digestion. Au fur et à mesure qu'elle s’y accumule, elle dilate, elle distend les parois de cet organe et presse, de dedans en dehors, la membrane muqueuse contre le canal cholédoque , en même temps que, de dehors en dedans , ce mème canal est égale- ment comprimé par la tunique musculeuse qui réagit contre l'effort exercé par le chyme. Sans doute ces effets sont restreints dans certaines limites ; mais on ne doit les comparer qu'avec la force d’impulsion qui meut la bile : or, peut-on mettre en doute que celle-ci soit plus faible? Ainsi, mou, flexible et inerte entre deux forces opposées , le canal cholédoque est aplati, oblitéré ; la bile, par conséquent , n'y pénètre plus; elle stagne dans la portion comprise entre le duodenum et l’orifice du canal eystique. Cependant dans le canal hépatique arrive toujours une nouvelle quantité de bile , fournie sans cesse par le foie. Celle-ci avance aussi jusqu’à l'orifice du canal eystique : mais là , arrêtée ( 384 ) par la bile qui stagne dans le canal cholédoque ; pressée par celle que le foie pousse continuellement ; ne trouvant enfin issue que par le canal cystique qui oppose moins de résistance , elle monte par cette voie jusque dans la vésicule, comme dans un diverticulum, et elle y séjourne jusqu’à ce que l'obstacle ait été levé. — Ce moment arrive lorsque le chyme a enfin dépassé le duodenum pour entrer dans l'intestin suivant, alors la com- pression du canal cholédoque cesse : la bile hépatique retrouve un chemin libre et direct jusque dans le duodenum, et, de son côté, la vésicule , pressée par les suecussions que lui communi- quent les intestins-grèles, se débarrasse, en tout ou en partie, de la portion de bile qu'elle tenait provisoirement en réserve. Quand aux circonstances de vacuité de l’appareil digestif, on concoit que, pendant cette intermission , la portion du canal cholédoque comprise entre les feuillets des parois duodénales pourra être tantôt libre, tantôt serrée ou repliée , suivant les divers mouvemens du paquet intestinal et que selon ces va- riations la bile coulera librement ou sera entravée dans sa mar- che et forcée de refluer comme je l’ai indiqué. Toutefois il me semble que ce qui doit arriver le plus fréquemment, c'est le passage direct et facile de cette humeur , opinion contraire à celle généralement adoptée. C’est ainsi que l’état de vacuité de la vessie, loin d'empêcher l'arrivée de l'urine, la favorise au contraire, parceque les membranes relâchées glissent aisément les unes sur les autres et permettent le redressement momentané des portions d’uretères comprises entre elles. Maintenant, pour compléter la démonstration de la théorie que je propose , il resterait peut-être à en fournir la preuve di- recte par la vivisection; mais ici, plus que partout ailleurs, l'expérience serait trompeuse , car on sait quelle perturbation exercent sur le système hépatique et surtout sur les organes de l’excrétion biliaire les émotions et la douleur. ( 385 ) ARTS INDUSTRIELS. NOTE SUR LA FABRICATION DU SUCRE DE BETTERAVES , Par Fréd. Kunrmsnx. 8 voveurre 1833. M'éranr occupé, pendant l'hiver dernier, de quelques recherches sur la composition chimique de la betterave et sur les réactions qui ont lieu dans le travail des sucreries, dans le but d'arriver à quelque document utile à la science et à l’un des arts les plus importans dont notre industrie se soit enrichie depuis long- temps, je me proposais de vous présenter l’ensemble de mes observations après que j'aurais été à même de vérifier quelques points pratiques pendant la campagne de 1833. Je vais dès au- jourd’hui vous faire connaître les faits principaux qui ressortent de mes expériences. Des résultats analytiques me font penser que le parenchyme ou la partie solide de la betterave est formé en grande partie, sinon en totalité, d’une combinaison de l’acide pectique avec la chaux. Le jus de betteraves contient une matière azotée (albumiue végétale ), qui, au contact de l’air ou de l’oxigène , se colore en noir et tend à se précipiter, ce qui explique la prompte altération du jus avant sa défécalion. J'ai remarqué que cette coloration se détruisait par le contact des corps désoxigénans. L'action de la chaleur coagule incomplètement la matière albumineuse ; aussi a-t-on toujours recours à la chaux pour en faciliter la séparation. A froid , la chaux agit à peine ; mais à chaud il se forme rapidement 4) ( 386 ) une coagulation par la combinaison de la matière albumineuse avec cet alcali. Cette combinaison, mélée de chaux libre , cons- titue la presque totalité des écuies et des dépôts qui se forment dans les chaudières de défécation. Je dis la presque totalité, car le jus de betteraves renfermant un peu d'acide libre, il pourrait encore se former un sel insoluble qui se trouverait dans ces dépôts. Lorsque la défécation est faite convenablement , toute la ma- tière azotée se trouve précipitée, le jus ne se colore plus à l’air et il peut se conserver long-temps : j'en ai conservé en un flacon fermé par un bouchon de liège pendant plus de six mois, sans altération apparente ; l'odeur, la couleur et la saveur étant restées les mêmes. La matière azotée que la défécation doit séparer du jus de betteraves étant insoluble dans l'alcool et coagulée par ce liquide, il peut paraître convenable, pour s’assurer de l’état parfait de la défécation , de mêler le jus déféqué avec une quantité suffisante d'alcool , afin de reconnaitre s'il y a encore précipitation ; mais cette indication serait trompeuse , car l'alcool donne encore un précipité avec le jus le mieux déféqué, parce qu'il y existe toujours une certaine quantité de saccharate de chaux égale- ment insoluble dans l'alcool. Il est toutefois facile de recon- naître si la défécation a été bonne , car le précipité, s’il contient encore de la matière albumineuse , se colore à l'air en brun ou en noir verdâtre , tandis qu'il reste incolore s’il ne contient que du saccharate de chaux; ce précipité contient de l’albumine lorsque, calciné dans un tube avec un peu de chaux vive, il donne de l’'ammoniaque. Avec quelque précaution qu'on agisse dans la défécation , il y à Loujours combinaison d’une partie du sucre avec la chaux. Cette combinaison existe en plus ou moins grande quantité, selon la durée du contact et de l’ébullition du suc avec la chaux, durée qui, par ces motifs, doit être la moins longue possible. La com- binaison visqueuse de sucre et de chaux nuit considérablement dans la suite des opérations, sur-tout à la cuite. M. Daniel avait (587) pensé que, dans cette combinaison , le sucre se trouvait altéré et que du carbonate de chaux s’y formait aux dépens des élémens du sucre, mais cette opinion, combattue récemment par M. Pe- louze , n’est plus admissible aujourd’hui. La cristallisation du carbonate de chaux n'ayant lieu qu’au contact de l'air et par l'absorption de acide carbonique, on peut conserver du suc de betteraves déféqué en vases clos pendant long-temps , sans qu'il y ait apparence de cristallisation du car- bonate de chaux. Si, au contraire, ce suc est exposé seulement vingt-quatre heures à l'air par petites portions, la plus grande partie de la chaux se trouve séparée. L'emploi d’une très-grande quantité de charbon dans la fabri- cation du sucre ayant pour but la séparation de la chaux, j'ai pensé que l’on pourrait hâter considérablement le travail des sucreries en séparant la chaux de sa combinaison par un moyen plus prompt et plus économique. L'emploi d’une décoction de noix de galle m'a fourni un moyen assez exact de séparer la chaux, mais le précipité qui se forme est très-volumineux, et un excès de noix de galle redissout une partie du précipité, alorsle liquide reste trouble et se colore en bleu. L’oxalate d’ammoniaque donnerait un résultat parfait si ce produit pouvait être employé avec avantage malgré son prix élevé; mais n’espérant pas de résultat pratique possible de l'emploi de ce dernier produit, j'ai cherché dans l’acide carbonique un moyen de séparation ; et, autant que l'on en peut juger par des essais de laboratoire , cet agent peut devenir d’une utile appli- cation dans la fabrication du suere. En faisant passer du gaz carbonique dans du suc de betteraves déféqué , il y a peu de résultat à froid, mais à chaud il se forme de suite un abondant dépôt de carbonate de chaux. Un courant d’acide carbonique ne sépare pas la chaux avec la précision de l'oxalate d’ammoniaque , mais je pense que la quantité de chaux qui resterait après l’action de l'acide carbonique ne serait plus ( 388 ) sensible dans le travail des sucreries, et que la décoloration du sucre ne nécessiterait plus les grandes quantités de charbon ani- mal qu’on emploie aujourd’hui. Je suis persuadé que des essais faits en grand pour séparer par ce moyen la chaux du jus de betteraves au sortir des chaudières de défécation, pourraient être couronnés d'heureux résultats. Cet acide pourrait être mis en présence avec le jus de diverses manières, si l'acide carbonique était préparé par la décomposition de la craie, on dirigerait le gaz, privé de tout acide étranger par un carbonate alcalin, dans un petit gazomètre de même construction que ceux qui servent au gaz d'éclairage; de là, au moyen d’untube muni d’un robinet et percé à son extrémité de petits trous, le gaz serait tamisé à travers le suc déféqué encore chaud, par la seule pression à iaquelle il serait soumis dans le gazomètre, L'extrémité du tube percé de trous pourrait présenter, afin de diviser davan- tage le gaz, la disposition des grilles de Taylor ; les trous étant pratiqués sur la face inférieure de la grille, Si l’on avait recours au gaz préparé par la combustion du charbon de bois , il me semble que le moÿen le plus économique serait de mettre ce dernier en contact avec le liquide divisé con- venablement dans une cascade absorbante. Si cette disposition n’était pas applicable par des causes locales , ou si elle présentait quelqu'inconvénient , l’on pourrait se servir de l'appareil usité dans quelques établissemens pour l'insufilation de l'air dans la cuite du sucre ; le gaz, préparé par la combustion du charbon, en sortant du foyer se rendrait dans un réservoir, d’où , en pas- sant à travers des tissus laineux assez fins pour empêcher le pas- sage des cendres ou de tout corps étranger , il serait dirigé au moyen d’une machine soufflante dans la chaudière. L’on obtien- drait par cette disposition, non seulement séparation de la chaux, mais encore une évaporation plus prompte, sur-lout en faisant circuler le gaz avant de le faire pénétrer dans la chaudière à travers des tuyaux échauflés , en adoptant enfin les dispositions (389) applicables au procédé de l’insufllation de l'air, qui a fait l'objet d’un mémoire publié par M. Peuvion en 1832. Ces moyens d’exécution ne me semblent pas présenter de grandes difficultés ; toutefois, n'ayant pas encore été à même de faire des essais en fabrique , je n'ai nullement étudié les détails de construction d’un appareil convenable. Les divers résultats dont il est question dans cette note datent de près d’un an. Aussitôt qu'ils ont été obtenus, je les ai fait connaître à plusieurs personnes, notamment à M. Demesmay, qui s'est beaucoup occupé de la fabrication du sucre et qui a été assez heureux pour y porter quelques utiles perfectionnemens. Mon intention n'était pas de présenter à la Société des idées non encore bien arrêtées, avant d’avoir eu occasion de faire un essai en fabrique, mais ayant appris que des essais qui peuvent avoir quelque rapport avec ceux qui doivent faire le complément de mon travail sont tentés en ce moment (*), j'ai pensé convenable d'écrire ces lignes pour me mettre à l’abri du soupçon de signaler des faits qui appartiennent à d’autres, dans le cas où je poursui- yrais mes essais et où je présenterais à la Société un nouveau travail sur cette matière. J'ai cru utile, du reste , d'attirer le plus tôt possible l'attention des fabricans de sucre sur une question qui peut présenter pour leur industrie des résultats de la plus haute importance. Si l’emploi de l'acide carbonique qui se présente si facilement à l'esprit avait déjà été l’objet de quelqu’essai auquel il n'aurait pas été donné suite, je crois qu'il n’en faudrait pas moins per- sister à tenter son application au {ravail des sucreries, persuadé que l’on parviendra à écarter les difficultés qui peuvent se pré- senter. Long-temps l'emploi de la chaleur pour faciliter l’ex- traction du jus de betteraves avait été tenté sans succès, cepen- dant de nouveaux essais ont démontré toute l'utilité que l’on pouvait tirer de cet agent. ee Re SN. .! «ve 2 (*) A la fabrique de sucre indigène de MM. Harpignies , Banquet et C.ie, à Famars. ( 390 ) NOTE SUR LA FABRICATION DU SUCRE INDIGÈNE , Par M. Peuvion, membre résidant. 22 Noveusre 1833. En mai 1832, j'ai communiqué à la Société un procédé pour cuire les sirops par insufflation , et dans le Journal des Connais- sances usuelles, M. Payen l’a ensuite présenté comme devant conduire à des résultats très-avantageux. Depuis, divers fabri- cans l'ont adopté et l’on a pris des brevets d'invention pour s’assurer la propriété des moyens mécaniques d’exécution plus ou moins ingénieux. Tout annonce donc que l'insufllation sera sous peu généralement adoptée, et qu'on ne variera que sur le mode d’exécution. Les avantages de l’insufflation sont : 1.0 une grande économie de temps et de combustible ; 2.0 une grande amélioration dans la quantité et la qualité des produits; 3.0 des mélasses beäucoup plus belles et moins abondantes. De nouveaux essais faits depuis le 30 septembre, et qui ont tous réussi, m'ont convaincu qu’à tous ces avantages on pourra désormais joindre celui bien plus grand encore de supprimer l'emploi si dispendieux et si génant du gros noir. Voici comment j'ai opéré : Immédiatement après la défécation du jus par la chaux, je procède à la concentration par insufflation à l’air chaud , et je ne le pousse que jusqu'à 100 parce qu'il se forme un énorme ( 39t ) précipité. Je filtre alors par des manches d'étoffe croisée ; je concentre de nouveau jusqu'à 200, ct je recueille encore les précipités par les mêmes filtres. Une troisième concentration à 300, suivie d'une dernière filtration, me donne un sirop d’une parfaite transparence, d'une belle nuance, d’un goût plus franc et plus fin que si la filtration eût été opérée par les trois passages sur le gros noir. Ce sirop se cuit alors à feu nu par insuflation et plus promptement que par la vapeur. On ne peut attribuer qu’à l’action de l'air et de l’acide car- bonique qu'il contient, la formation des précipités dont j'ai parlé, et qui dépouillent presque entièrement le sirop des ma- tières extractives, des matières colorantes, et de la chaux dont il abonde. La formation du carbonate de chaux pourra être rendue plus rapide et plus complète, en mélant à l'air inspiré par les soufllets une quantité convenable d'acide carbonique, qu'on pourrait se procurer par la formation directe de la chaux dans un fourneau approprié à cet usage, ou en le dégageant des carbonates calcaires par l’acide sulfurique étendu d’eau. a) CD ( 392 ) PHILOSOPHIE. SYSTÈME D'ÉTUDES PHILOSOPHIQUES, Par M. L. Banné, Professeur de philosophie, membre résidant. 18 Mar 1833. 1. Si une définition est loin de fournir la connaissance com- plète de l'objet, du moins elle précise le sens de l’expression te circonscrit le sujet. La philosophie est la connaissance de l'esprit humain. Cette définition nous paraît avoir plusieurs genres de mérite. Elle ne renferme point la science dans le système étroit et incomplet de l’école de Condillac , qui, parmi toutes les facultés de l'esprit humain, ne lient compte que de la sensibilité phy- sique. Elle ne révèle point d’un autre côté les prétentions exa- gérées de quelques écoles plus modernes dans lesquelles on définit la philosophie l'étude de l’homme (sans faire exception de l'organisme), ou l’ensemble de toutes les connaissances qui sont à la portée de la raison. Enfin elle ne procède ni par synonyÿmie ni par métaphore, comme ces phrases familières à l’école germanique : la philosophie est la lumière des lumières, ( 395 ) la réflexion en grand , une science qui a pour objet de con- vertir les vérités en idées, ete. 2. Nous venons presque d'indiquer les divers systèmes dont notre premier soin est d'éviter l'esprit exclusif ; car nous tâchons de nous tenir à égale distance du sensualisme » du théologisme et du transcendentalisme. Le premier fait abstraction du sens moral , de la liberté et de l’activité intellectuelle ; le second nie la puissance de la raison et de la sensibilité humaines comme moyens de certitude; le dernier enfin est un spiritualisme absolu qui admet dans l'homme des sources toutes mystéricuses de connaissances, et qui, en ne reconnaissant d'autre réalité que l'esprit, arrive à un résultat parallèle à celui que l’on obtient quand on n’admet que la matière. Nous ne voulons ni mutiler l’homme, ni le grandir; nous voulons le connaître tel qu'il est. 3. S'il existe une dénomination usitée qui puisse indiquer la direction de nos travaux philosophiques , e’est celle d’eelec- tisme , pourvu que l’on ne comprenne sous ce mot ni une école ancienne ou moderne ni un système exclusif. Chaque philo- sophe, chaque homme se fail son eclectisme à son usage. Le nôtre est un recueil, que nous tâchons de rendre complet, des faits puisés dans l'observation et dans la lecture ; qui est l'observation du passé. Nous accompagnons ces faits d'une interprétalion qui se trouve le plus souvent intermédiaire entre les opinions estrèmes ; et nous cherchons à les lier par une mé- thode qui n'est point faite a priori, mais construile pour eux ; à laquelle nous ne les plions pas de force , maïs que nous modi- fions pour les y faire entrer tous. 4. Reste à déterminer plus spécialement , sans nous écarter de notre définition , quelle partie du vaste champ des connaissances humaines nous revendiquons comme étant du domaine de la phi- losophie telle que nous l'avons conçue. La philosophie est née avec les premiers actes de la réflexion : elle comprit donc dès l'abord tous les faits observés par l'homme, 5o ( 394) à quelque objet qu'ils se rapportassent : aussi ce mot, dans son acception primitive , signifie-t-il beaucoup plus recherche de la science , de la vérité que, comme on l’a interprété, amour de la sagesse. À mesure que les faits connus devinrent plus abondans , la philosophie elle-même prit soin de les classer par analogies et d’en faire des sciences à part : ce fut une mère qui prit plaisir à émanciper ses enfans. C’est ainsi que l’on vit sortir du corps même de la philosophie d’abord les religions, puis successivement l'histoire, la médecine, la cosmogonie, et tout récemment encore les sciences naturelles et les sciences exactes. Nous dirons plus : les véritables progrès de la philoso- phie consistérent précisément dans cette indépendance qu'elle prit pour elle-même en l’accordant à propos. En effet, nous voyons d’abord, dans l'Orient, Zoroastre s’efforcer, mais'sans y réussir complètement, de dégager l'idée pure d’un seul Dieu de ce corps de feu et de lumière dont ses compatriotes s'ob- stinent à la revêtir : c’est infructueusement qu'il tente d’af- franchir la philosophie du dogme; et, même quand elle est passée en Italie et en Grèce, Pythagore ne parvient point à l'abstraire de la doctrine des émanations qui a été comme infusée en elle par les religions de la vieille Asie. Mais les efforts de ces deux grands hommes montrèrent le but et pres- que la route. Thalès de Milet a le premier l'honneur d'éta- blir la science sur des bases, peu solides sans doute, mais sur des bases à elle. Socrate fait un pas de plus, il veut que la science individuelle soit indépendante de la science des maîtres, et il meurt martyr de ses lecons de liberté. À partir de là, il faut traverser tout le reste de l'antiquité, les siècles barbares et ceux du moyen âge pour rencontrer des hommes qui fassent faire un nouveau pas à la liberté philosophique, ou qui du moins regagnent le terrain que l'on avait perdu depuis le maître de Platon. Enfin parait l'anglais Bacon, qui trace le premier de justes démarcations entre les sciences, et semble les inviter à ( 395 ) vivre chacune de leur domaine. Descartes va plus loin : il en- seigne le doute comme chemin de la vérité : il ne laisse dans l'esprit qu'une seule certitude : Je sens ; donc je suis, conclut-il : et sur cette base, il rebâtit tout l'édifice des connaissances hu- maines. À la fin du 18.° siècle, les génies qui renouvelèrent les sciences physiques et mathématiques, et qui créèrent la chimie, enlevérent à la philosophie les germes, les rudimens de ces sciences qu'elle tenait depuis trop long-temps sous son aile sans les féconder. De nos jours, enfin, le rôle de l’eclectisme est de purger la science de tout esprit de système a priori et d'exelu-— sion préméditée. 5. Que reste-t-il done à la philosophie successivement dé- pouillée de tout ce qui faisait son apanage : dogmes , sciences , parole du maître, préjugés et systèmes? Il lui reste l'instru- ment même par lequel elle a tant créé et s'est si souvent multilée; le glaive qui lui a servi pour la conquête ; le sceptre qui a dicté les lois de l'affranchissement. L'esprit humain , qui a découvert tant d'objets d'étude, est lui même l’objet de l’étude la plus curieuse et la plus utile : car c’est la connaissance appro- fondie des moyens qui mène le plus sûrement aux fins désirées. Et d’ailleurs, après tant d'analyses, ne reste-t-il pas une im-— mense synthèse à construire ? Toutes ces parties, séparées entre- elles, doivent-elles rester pour cela détachées du grand corps de la science humaine? La philosophie est là qui fournit le lien nécessaire. Elle comprend donc l'étude de l'esprit humain, de toutes ses facultés, de la marche de ses opérations , de ses forces et même de ses faiblesses. Et comme une chose n’est bien con- nue qu'autant que l’on connaît son origine et ses progrès , il s'ensuit qu'une histoire du perfectionnement de l'humanité avec toutes ses vicissitudes constitue une partie essentielle de la phi- losophie. Cette histoire comprend nécessairement une vue d’en— semble propre à servir de lien entre toutes les parties de la science : la philosophie assigne à chaque science particulière son rang et ses limites ; elle examine ce que chacune est devenue, ( 396 ) ce à quoi chacune peut aspirer encore; toute partie des connais- sances humaines reçoit d’elle son esprit et sa philosophie propre. . C'est ainsi que l’on a la philosophie des mathématiques , celle des sciences chimiques, etc. La philosophie, comme un tronc antique, après avoir produit tant de branches vigoureuses , leur sert encore d'appui, de lien, et leur fournit la sève et la vie. 6. La division d’un cours de philosophie doit naître de l’ana- lyse même de l'objet de cette science. Le tableau annexé à notre mémoire nous semble propre à donner une idée claire et com- piète de toutes les facultés de l'esprit humain, de leurs pro- duits, de leurs différens modes d'exercice, et de la véritable portée des différentes branches des sciences philosophiques qui se rattachent à chacune de ces subdivisions. Il nous reste à expliquer quelques-uns des motifs qui nous ont déterminé aux innovations les plus saillantes introduites dans cet arbre généa- logique de la pensée humaine. 7. En distinguant soigneusement deux modes de sensibilité , nous évitons à la fois les erreurs de l’école sensualiste et celles du transcendentalisme. Du moment que nous trouvons dans la sensibilité interne des points d'appui solides pour établir les bases de la religion naturelle, de la morale , du droit politique et des beaux-arts, nous ne sommes plus conduits, comme les condillaciens, aux conclusions du matérialisme, conclusions absurdes , immorales, et qui révoltent la conscience universelle ; et néanmoins nous pouvons leur accorder désormais la vérité du faeux axiome : Nzul est in intellectu quod non priùs fuerit in sénsu ; en ÿ ajoutant toutefois cette extension seu inleriori seu exteriori. Dès ce moment encore, pour montrer la source de toutes les idées, et surtout des idées morales, les plus difi- ciles à faire remonter à leur véritable origine , nous n'avons plus besoin de recourir, avec les spiritualistes exclusifs, aux #dées innees , aux lypes, fantômes où exemplaires des objets , à une vision en Dieu, à une harmonie préétablie, aux noumèn»s de ( 397 ) l'école kantiste , ete., toutes chimères qui n’ont d'existence que dans quelques imaginations, et qui n'ont aucune réalité obser- vable dans l’universalité de la nature humaine. 8. La place que nous continuons d'accorder à la sensibilité externe nous permet de nous arrêter sur des notions trop négli- gées par les psychologistes. Nous ne dédoublons pas la nature de l'homme. Nous le considérons momentanément sous le rapport corporel en étudiant la physiologie des fonctions de relation, des appareils sensitifs , des nerfs et du cerveau. Et même, il serait bon de jeter à cette époque des études philosophiques un coup d'œil rapide sur toute la physiologie : les jeunes gens, au sortir du collège, n’entreraient plus dans le monde dépourvus des notions les plus indispensables sur la vie organique dont ils sont en possession, exposés chaque jour, soit à rougir de leur ignorance devant les hommes instruits, soit à recueillir et à répandre aveuglément les préjugés valgaires. Pour rendre cette partie plus complète, nous tenons compte de ce sixième sens général, qui, par le langage du plaisir ou de la douleur, rend témoignage à l'ame de l'état normal ou anormal des diverses parlies du corps. Enfin, en établissant une distinction rigoureuse entre la sensation et la perception, entre la perception naturelle et la perceplion acquise, nous nous flattons de laisser peu de chose à désirer dans cctte partie essentielle de la science de l'esprit hwnain qui traite de ses rapports avee le corps et, par l’inter- médiaire de celui-ci, avec les objets extérieurs. 9. Les cinq modes divers que nous reconnaissons dans la sensibilité interne nous fournissent autant de bases sûres pour fonder les principes de cinq sciences philosophiques qui ne trouvent point toutes leur place dans les cours ordinaires de phi- losophie, bien qu'elles soient d’une importance majeure et qu'elles ne prennent rang dans aucune autre série d’études. La psychologie et la théodicée, basées sur le sentiment , dé- montrent de la manière la plus invincible l'immatérialité, l’es- sence impérissable du principe sentant, l'existence et les attri- (398 ) buts infinis de la cause première , et occasionnellement la réalité des corps extérieurs. Plus loin, dans le traité de la volonté, c’est encore du sentiment interne que nous tirons les preuves les plus irrécusables de la liberté humaine. La morale, ne reposant plus sur le fondement incertain, inappréciable de l'intérêt même bien entendu , même universel, ni sur la base fragile des conventions humaines; la morale achève de nouer cette chaîne indissoluble dont les anneaux sont Provi- dence, Liberté, Immortalité : lien nécessaire du monde supé- rieur, par lequel tout se tient et s'explique réciproquement, sans lequel on ne découvre plus ni ordre ni harmonie dans l’en- semble des choses et dans la destinée des êtres pensans. Si l’on suit une pareille marche pour l'étude de la politique , il devient évident que des devoirs et des droits sociaux préexis- tent à toutes conventions, que par conséquent celles-ci sont bonnes ou mauvaises , légitimes ou arbitraires , suivant qu'elles sont ou ne sont pas conformes à la tendance naturellement sociale de l'humanité , à ses besoins d'ordre et de liberté, de hiérarchie comme d'égalité. Dans ce système enfin , les beaux-arts deviennent frères au- trement que de nom, le fait de la sensibilité esthétique les reportant tous à une commune origine. Les discussions de détails, la critique routinière , les règles étroites , sont réduites à leur juste valeur, en présence de cette triple unité qui do- mine toute la théorie du beau envisagé sous le point de vue du sentiment : une force naturelle inspiratrice , un génie inspiré , un publie qui recoit le contre-coup de l'inspiration : Dieu , un artiste et les hommes! 10. Îl est à remarquer que, dans ces cinq traités spéciaux, les preuves tirées du sentiment, doivent toujours occuper la pre- mière place. La puissance de l'observation interne , reconnue par les écoles contemporaines, ne saurait être dédaignée. Les faits que chacun trouve en soi-même, et qu'il vérifie ensuite universelle- ment par la conduite extérieure de ses semblables, sont ceux ( 399 ) qui présentent l'évidence la plus incontestable; et, quand il s’agit de faits moraux, ils ont surtout cet immense avantage de persuader, d'entraîner l’affection et la sympathie, en même temps qu'ils peuvent forcer et convaincre le jugement. 11. Nous traitons séparément les deux modes d'activité, vo- lonté et intelligence, pour mieux nous distinguer encore des sensualistes, qui, par suite d’une fausse définition du besoin, du désir et de l'idée, en font des résultats également nécessaires des impressions matérielles. lei, nous différons encore des trans- cendentalistes qui confondent souvent l’activité libre et la raison, ou qui, du moins, jettent beaucoup d’obscurité sur les distinctions établies entre ces deux facultés. 12. Un traité complet de la volonté est encore à faire; et peut-être cette faculté mystérieuse sera-t-elle toujours la plus imparfaitement connue, Il est difficile de déméler parfaite- ment ce qui appartient à l’activité libre et ce qui provient de l’activité spontanée et involontaire de quelques modes de l’in- telligence , comme la mémoire , l'imagination, etc. Ici encore, il faut demander des lumières à la physiologie pour apprécier à leur juste valeur l'influence des habitudes et des organes. Le plan proposé, s’il n'offre pas la solution de toutes les difficultés, permet au moins de les signaler, comme on le voit au tableau. Les distinctions que nous avons établies nous aident encore à trancher l’interminable querelle de mots qui s'est élevée au sujet des passions, les uns se contentant de les choisir et de les ré= gler, les autres exigeant qu’on les extirpe radicalement. Enfin, suivant l'exemple de M. Destutt de Tracy, nous rattachons à cette partie de la philosophie l’économie politique ou plouto- nomie, parce que la valeur, dont l'étude est l’objet de cette science, est une qualité abstraite donnée aux choses par l'esprit humain en vertu de ses facultés et surtout de ses besoins, de ses désirs, de ses volontés: 19. On remarquera que la cause et l’origine de toutes les (400 ) idées se trouvent nettement indiquées dès le début du traité de l'intelligence, et que, de la distinction des divers modes d’exer- cice de cette faculté active , suit nécessairement la distinction des différentes espèces d'idées. On jugera par comparaison combien est insuffisante la subdivision vulgaire en memoire, jugement et :magination; et l'on apercevra facilement d’un autre côté combien une division plus compliquée serait superflue : celle-ci nous paraît tenir compte de tous les phénomènes observés (1): I] était surtout important de reconnaitre l'existence de la Jaculté des signes. Cette simple observation jette le jour le plus éclatant et le plus vrai sur quelques points eulminans de la grammaire générale, auparavant fort obscurs. Du moment que l’on admet, conformément à l'expérience, qu'il existe dans l'homme une puissance naturelle complètement refusée aux autres animaux, puissance en vertu de laquelle il considère une idée concrète, celle d’un son, d’un geste, non pas en elle- même, mais comme signe, comme moyen de rappel d’une autre idée , quelque abstraite qu’elle soit ; du moment que l’on recon- naît que l’homme n’a point fait sa langue ou son système de signes, pas plus que son système d'idées abstraites, d’un seul jet, mais au contraire progressivement, pas à pas, et en faisant marcher de front ces deux perfectionnemens de son intelli- gence ; de ce moment, disons-nous, il ne peut rester les moindres ténèbres sur la solution du grand problème de l'invention du langage et de tous ceux qui ne sont que des corollaires du premier. 14. En traitant séparément les trois branches de l’idéologie (1) La généralisation et la classification des idées s'opèrent par l’abstraction et le jugement. Leur association dépend de la mémoire, du jugement, de la faculté des signes et surtout de l'influence de l'habitude, qui n'est pas moindre sur l'exercice des facultés intellectuelles que sur tous nos autres actes. J1 aurait été difficile d'indiquer ces liaisons sur le tableau synoptique. (doi générale, à savoir : lidéologie speciale, la logique et la gram- maire générale , on rend à cette dernière science Île rang et l'im- portance qui lui avaient été assignés dans le plan d’études si lar- gement tracé pour les écoles centrales. À l’aide d'observations méthodiques sur l'influence réciproque des signes et des idées, sur la possibilité et l'utilité d’unelangue vraiment philosophique, sur les divers systèmes d’écriture ou de langages durables, et enfin sur tout ce qu'il y a de général et ce qui est seulement par- ticulier dans les règles des différens idiômes, on peut espérer de parvenir à rectifier les erreurs que les jeunes gens ont dû emprunter, durant le cours de leurs études , aux traités élémen- taires fautifs et incomplets qui ont été remis entre leurs mains. On leur facilite l'emploi de l'instrument à l’aide duquel l'homme pense (parce qu’il faut parler pour penser) ; on leur facilite aussi l'acquisition des autres idiômes modernes, dont la connaissance doit aujourd’hui compléter les études classiques. La logique qui, dans la philosophie scholastique, occupait une si grande place, est réduite à quelques préceptes généraux. $ 25. La distribution des études philosophiques présentée dans le tableau synoptique a des avantages incontestables sur l’an- cienne division en logique, melaphysique et morale. I] est nécessaire, disait-on , de commencer par la logique, parce que, pour raisonner juste , il faut posséder les règles du raisonnement. Mais ces règles, sur quoi les fondait-on , n'ayant point analysé préalablement les opérations de l’esprit et ne connaissant ni la vraie génération des idées ni la marche de leurs combinaisons ? Qu'était-ce ensuite que la métaphysique ? un recueil informe de réveries ontologiques réunies sous ce titre grotesque par un commentateur d'Aristote, qui, lisant en tête de quelques ouvrages du stagÿrique : Mer rnv quouxrv ( après la physique ), avait formé de ces mots une dénomination scientifique : gros- sière bévue sur le contenant, bien digne au reste du contenu ! Que pouvait être enfin la morale ? Faute d'autre base préalable- 51 (42) ment établie, elle ne pouvait reposer que sur le cercle vicieux théologique : le bien était bien , parce que telle était la volonté de Dieu, et la volonté de Dieu était telle, parce que le bien était bien. Ç 16. En suivant notre division nouvelle, il nous est permis de rester fidèles à notre pensée première d'eclectisme. Tout ce qui se rattache à la sensibilité, à la volonté et aux généralités sur l'intelligence, peut être compris dans notre système sous le titre de psychologie générale, et le reste, c’est-à-dire l’idéo- logie particulière , la grammaire générale et la logique, peut se confondre sous celui d’déologie generale. Notre philosophie se diviserait donc en psychologie , qui est la philosophie interne, et ideologie ou philosophie externe, philosophie des idées. L'une part du "207, du sens interne, pour étudier les différentes forces et les opérations de cette puissance, occulte dans son essence, manifeste par ses effets , et pour descendre de ces opé- rations à leurs résultats. L'autre examine les résultats en eux- mêmes, et remonte à leur formation, à leur origine. On voit que ces deux branches de la philosophie partent de points diamétralement opposés et convergent l’une vers l’autre , quoiqu'elles ne se confondent jamais. Si elles pouvaient se ren- contrer, le grand problème de l'esprit humain serait résolu : on connaîtrait le nœud qui joint l'âme à la matière. Ç 17. En étudiant séparément la psychologie et l'idéologie, nous nous réservons la faculté, précieuse pour qui fait cas d'un sage eclectisme, de nous approprier sans confusion le fruit des re- cherches des deux écoles opposées, du spiritualisme et du sensua- lisme, sans négliger en outre les travaux de l’'empirisme écossais. D'une part donc, les Cousin, les Kératry les Ballanche , et sur- tout , ce dont on s’étonnera peut-être , Bernardin-de-Saint-Pierre , le seul écrivain, selon nous, qui ait bien compris l'importance des sentimensinternes; de l’autre Locke, Condillae, Destutt de Tracy, Laromiguière, nous fournissent les matériaux de notre encyclopé- EE INTELLIGENCI # Fee de linteltigenc “à sur pe void, : ‘ Luaginat Ji | Al à + { dico. Aiftuf à iieux olenté bien ermis ont ce ralités le ( 403 bis. ) PLAN SENOPPIOUE D'UN COURS DE PHILOSOPHIE. Une capacité passive, la SENSIBILITÉ , qui est double EE — _ LA SENSIBILITÉ EXTERNE. Les produits de cette capacité sont : Des SENSATIONS, qui, au moyen de l'ATTENTION, deviennent des PFRCEPTIONS Les sensations ont pour objet les corps extérieurs qui font sur nos nerfs une impression mécanique; cœux-ci communiquent celle impression au cerveau, et l'ame la perçoit 1 y a six SENS ou moyens d'obtenir des sensations et des perceplions ; ce sont QUATRE SENS SPÉCIAUX, DONT | PRÉ CE pres rarsiques, mésurs. | oecx emiques, munéoirs = — — | ——_— — Sens | organique. | Toucher Vue Ouie Goût Odorat Leurs organes respectifs sont Tous les nerfs | Les extrémités L'œil L'oreille, Le palais Les fosses des nerfs | le nerf optique. | le nerf audiuf nasales on les papilles letle nerf olfactif perveuses | ons qu'ils font éprouver s'appellent Contact c s , bruits. Goûts Odeurs auouchemens. |formes | chaud, froid, ete Pour désigner l'attention par laquelle on fait de chacune de ces cinq dernières ensations une perception, on emploie les verbes : Palper | Regarder Écouter Déguster Flairer L'étude des six sens constitue la Physiologie des fonctions de relation. L perceptions acquises, c'est-à-dire modifiées par l'habitude, constitue la Psycho- nde des perceptions que l'ame obtient par leur moyen, et sur-tout des | logie de ces fonctions L'ESPRIT HUMAIN POS LA SENSIBILITÉ INTERNE. Les produits de cette capacité sont : Des ÉMOTIONS, qui, au moyen de l'aTrENTION, deviennent des SENTIMENS. Les senlimens ont pour objet des rapports immatériels qui font sur l'ame une impression agréable ou désagréable. Il y a cinq modifications de la sensibilité interne ou cinq points de vue différens sous lesquels on peut l'étudier Sensibilité Sensibilité Sensibilité Sensibilité Sensibilité du moi religieuse morale sociale esthétique. Elles ont pour objets respect La liberté , Ja digaité et l'uulité sociales Dieu nos facultés LA PHILOSOPHIE EST LA CONNAISSANCE DE L'ESPRIT HUMAIN. ÉDE DEUX ATTRIBU Une faculté, l'ACTIV oo ee oo" LA FORCE. Les produits de celte faculté sont : Des EFFOnTS, qui produisent des MOUVEMENS. Les efforts ont pour but des changemens dans l'étendue, dans la dis- position des corps extérieurs et du corps humain lui-même, ou dans l'exercice des facultés et des capacités : dirigés sur la sensibilité, ils pro- duisent l'attention ; sur l'intelligence, la réflexion La force se présente sous deux aspects A —— — Force organique. Volonté libre Elle manifeste par les phénomènes Elle produit des volitions et des actes libres ane È DE phases sont : la suspension de acte auparavant organique, ln délibérai à De l'instinet, P rganique ls délibération, 1 De l'habitude, Des rèves détermination et l'action, La délibération examine des motifs fournis pur Du somnam La sensibilité externe. | La sensibilité interne. De l'extase, De l'inspiration Ce sont par conséquent Du délire, ete., ete Des besoins physiques. | Des besoins moraux La volonté conditionnelle que l'on aurait de-JLa connaissance les satisfaire si tel ou tel obstacle venait À dis- paraitre constitue Le désir physique Le désir moral. Le désir habituel constitue Le penchant physique | Le penchant moral Le désir continu, exalté, exclusif, constitue La passion phys toujours cou] parce qu'elle La passion morale, qui doit être contenue dans les bornes ITÉ, qui comprend L'INTELLIGENCE. Les produits de cette faculté sont : Des 1DÉES et des JUGEMENS, dont l’ensemble forme nos CONNAISSANCES. Les élémens des idées sont fournis par la sensibilité interne ou externe. L'activité de l'intelligence transforme les perceptions ou les sentimens en idées physiques ou morales Il y a six modes d'exercice de l'intelligence ; à savoir : Faculté Conception. | Mémoire. | Abstraction. | Jugement. | Imagination PA Leurs produits respectifs sont : Des idées SE à Des images | Des sons au abstraites , CNE: formées des gestes, moment même simples, 2 > pris où l'on sent, générales 5 TC | comme moyen des de rappel idées concrètes , des idées composées | même les plus individuelles. abstraites. Prychologie Cette science Elles servent respectivement de base à la Ja la Théodicée. Morale. Politique. Cette science Cette science Cette science l'Esthétique Cette science Ces phénomènes , encore peu connus, donneront tôt on tard naissance à une Nouvelle branche de la Psychologie et de la Physiologie humaine du droit esttoujours intéressée. Au traité de la volonté se rattache l'Economie politique , parce que les désirs de l'esprit humain donnent senls aux choses cette qualité abstraite que Différentes sciences se rapportent à l'étudi le de ces divers exercices de l'intelligence, traite traite traite traite de l'ame. Elle fait voir comprend les preuves de l'existence de Dieu | | | — et l'étude ET Zi MC se de ses attributs 5 à = ED 11 qe CN S Er © PL & £ ê CS 2 + 2 & = ÊS E = Cr ge à r È = $ $ + 8 È 5 3 —— 5 8 » 3 £ ge ge FE SIENS FA sie Es € À É2RES £ 2 E LS ER E 4 à Ë eo Ô 8 4 5 — CRE … È 5 Ta € F35 É SES r 5 [nlel se TE SE CE 1 NT DE] RE m, € 225 g 4 5 Frs Ê 52 É & à Pr ERA CR a ê SRE - cl RE Ë ÉTE l'on appelle la valeur, et qui en fait des richesses. Cette science doit reconnailre des ri- chesses morales et des richesses phy- siques. Elle s'oceup ë ë ë Ë El Ë 5 ë À È Ë 5 è cé sanonpord È Ë Ë -wo> 3p suaKou sp 12 uonnqinsmq ce sont : La L'Idéologie La Logique. » Grammaire générale. (403 ) die philosophique. C’est comme un rendez-vous général que nous assignons à toutes les sectes, nous réservant de jouer entre elles le rôle d'arbitre et de conciliateur. Quiconque ouvrirait ainsi les dé- bats de ce grand procès porterait comme nous, nous n’en saurions douter, cette sentence générale : que toutes les écoles de philoso-. phie, quoiqu'on en dise, ont bien mérité de l'espèce humaine. TT ms (404 ) PROJET D'UNE NOMENCLATURE PHILOSOPHIQUE, Aperçu de la marche que l’on pourrait suivre pour fixer inva- riablement le sens des termes employés dans l'analyse de l'esprit humain et pour indiquer, par la formation étymologi- que de ces termes, la génération mème des phénomènes intellectuels. Tu pensas : la parole acheva ta pensée. Lamartine, méditation 8.° Par M. Banné. 2 Noveusre 1833. PREMIÈRE PARTIE. $ 1. l’art de raïsonner se réduit à une langue bien faite. Cet axiôme de Condillac a été longuement interprété, commenté, développé ou restreint , par les disciples ou les antagonistes du chef de l'école sensualiste. Mais il ne me semble pas que de ce principe, reconnu dans toute sa rigueur ou admis avec quelques modifications, on ait tiré les immenses conséquences qu'il ren- ferme. M. de Gérando et M. l'abbé Sicard en ont à la vérité dé- duit quelques corollaires qu'ils ont immédiatement appliqués à l'éducation des sourds et muets. Mais ce n’est là qu’une fraction imperceptible des travaux d'application qui restent encore à faire. La proposition de Condillac est comme la pomme de Newton, comme la théière de Watt : il fallait faire sortir de la pomme toute la mécanique céleste , de la théière la construc- tion des rail-roads et des voitures à vapeur qui y était ren- fermée tout entière. (405) $ 2. En effet, je ne trouve rien de moins, sous cet axiôme, que la réforme complète du langage humain. Il serait facile de le prouver , s'il fut des époques où la langue a devancé la civilisa- tion et accéléré sa marche en la trainant à la remorque, il en est d’autres où l'instrument de l'esprit humain se trouve de- venu (rop grossier pour les opérations délicates qui sont pressen— ties et presque accomplies mentalement, et où , par conséquent , les progrès des idées sont arrêtés parce que la langue leur fait défaut. Ces opérations délicates constituent les abstractions qui, comme le dit aussi Condillac , ze sont que des dénominations , ou plutôt n’ont de soutien dans notre esprit que les dénomina- tions , et ne sont faites, par conséquent, que si la langue les constate. Pour peu que l’on y songe , on trouvera qu'un bon système de dénominations étant donné à des esprits encore grossiers , ils s'éléveront bientôt à des abstractions aussi parfaites ; qu’au contraire, un système de signes vicieux, ou vieilli si l’on veut, continuant d’être imposé à des intelligences plus avancées, celles-ci se trouveront contraintes à rester stationnaires dans la voie des généralisations scientifiques. Une époque de l’espèce de la première fut, sans contredit, celle où nos ayeux puisèrent large- ment dans les idiômes riches et corrects de l’antiquité : on pourrait démontrer, au besoin , que ce qui vient d’être dit en sc- cond lieu s’appliquerait sans injustice au temps où nous vivons, $ 3. Mais il ne s’agit pas encore pour le moment d'une ré- forme complète de la langue ou de l’invention d’une nomencla- ture universelle. Je veux me borner à examiner de quel avan- tage est pour une science l'invention d'une nomenclature régu- lière, appropriée à la diversité des faits qu'elle contient et à l’ordre de synthèse que l’on est parvenu à établir entre ces faits. Sans cette nomenclature la science n'exisle pas , oserai-je dire. Il y a des faits plus ou moins nombreux , bien ou mal observés , ran- gés, si l'on veut, par ordre alphabétique ou placés arbitrairement par chapitres, paragraphes et articles : il n’y a point système, il n’y a point science. Qu'élait, par exemple, la chimie avant Ia ( 406 ) création de Foureroy? un assemblage de recettes puériles, rendues plus incertaines par l’incorrection même des signes à l’aide desquels on les avait écrites ; un art borné à quelques curiosités de cabinet, sans lien commun, sans méthode; quelques traités informes et dont le véritable type se trouve dans les secrets du grand et du petit Albert. À la voix du créateur de l’idiôme chi- mique, la science semble sortir du néant, et chacun des faits qu'elle embrasse existe, devient palpable, du moment qu'il a reçu son nom. On croirait voir le premier homme devant lequel chaque être de la création vient surgir à son tour pour recevoir un nom en même temps que la vie, et comme si la seconde de ces choses ne pouvait se trouver sans la première. $ 4 Combien il est à regretter que toutes les branches des connaissances humaines n'aient pas trouvé leur Fourcroy ! Les progrès immenses que la botanique a faits, grace à Linnée et à ses successeurs , sont résultés, il est vrai, de la réforme de la nomenclature végétale par le premier et du soin qu'ont mis les autres à la compléter successivement, Néanmoins, l’un des hommes qui paraissent le plus particulièrement appelés à faire faire à cette science des progrès remarquables, votre ex-président, messieurs, Im'avouait un jour qu'une langue botanique était encore à créer, langue dans laquelle tous les noms propres et arbitraires fussent remplacés par des dénominations étymologi- quement signilcatives. Puissent les difficultés qu'il trouvait dans la mise à exécution de cette grande idée ne point l'arrêter lung temps! Parmi les sciences, relatives à la matière, qui restent pour ainsi dire muettes et sourdes , qui ne peuvent, faute de signes vocaux, se mettre en communication avec les masses in- telligentes , je signalerai encore la mécanique, qui , avec tant de peine , supplée par de froides figures à l’énergie des expressions systématiques qui lui manquent. Mais je me hate de m'excuser auprès des mathémaliciens et des naturalistes de ces incursions téméraires sur leur domaine , et je reviens à celui dans lequel me renferment mes études journalières. (407) $ 5. Plus que toutes les autres encore, les sciences philoz sophiques et morales, celles qui ont pour objet l'analyse de l'esprit humain et la synthèse réciproque à cette analyse, les sciences philosophiques, dis-je, ont souffert de l'absence d'une nomenclature régulière et invariable. Jusqu'ici, du moins chez les modernes et en France, la philosophie n’a employé, pour dé- signer les facultés premières ou dérivées de l'esprit, les opéra- tions faites en vertu de ces facultés et les résultats de ces opé- rations, que des mots de la langue usuelle et vulgaire , mots admis sous deux ou trois acceptions quelquefois contradictoires, ou dont la signification lâche et confuse est tellement élastique qu'elle se prête à tout. Grâce à ces ambiguités du langage, on peut dire qu'en philosophie rien ne ressemble à une absurdité comme une pensée de génie; et réciproquement, ce qui ne laisse pas d’être heureux pour le plus grand nombre. De cet emploi des mots vulgaires est résulié un double inconvénient. En pre- mier lieu , les hommes d’études et de découvertes n'ont pu s'en- tendre entre eux, et tous les travaux sont restés isolés. Chacun d'eux, s’attachant à l'expression déjà usitée , a voulu Jui donner l'empreinte de la vérité qu'il croyait avoir surprise : il l’a employée dans un sens au moins emphatique ou restreint. Mais chaque homme n'a point le pouvoir d'’attacher ce qu'il veut à un mot; ou plutôt, cette substitution , qui s'opère dans un seul esprit,n'est point acceptée par les masses. L'idée nouvelle trouvée, il faut créer le mot nouveau pour la rendre. Quiconque a pré- tendu faire autrement est mort à la peine et son idée avec lui. Autre inconvénient des fermes vulgaires dans les discussions philosophiques : c'est que le premier venu, connaissant les termes, croit connaître les faits, et intervient étourdiment dans la première discussion qu'il trouve ouverte, et cela avec tant d’a- plomb, d'apparente compétence, qu'on se range pour lui faire place ctqu'on sc tait pour l'écouter. Je vous laisse à penser, ou à vous rappeler plutôt, quelle confusion s'ensuit. ( 408 ) Cela est au point que les discussions sur les sujets qui, à vrai dire , importent le plus à l'homme sont maintenant abandonnées comme oiseuses par beaucoup de bons esprits , et que, des deux inconvéniens que je viens de citer , on tire contre l'étude de la philosophie deux objections contradictoires : 1.0 les philosophes mêmes ne s'entendent pas entr’eux ; 2.° tout homme sait la phi- losophie sans en avoir rien appris : on vient au monde comme cela. $ 6. Et comment n’en serait-il pas ainsi, quand , en parcou- rant les ouvrages mêmes qui ont fait époque dans l'histoire de la science, on n’y trouve qu’un langage confus, indéterminé, tantôt rampant terre-à-terre, tantôt perdu dans les nuages et le vide: quand les maîtres de la science semblent pro- fiter de cette confusion pour étayer leurs systèmes sur de misérables ambiguités, arguties dignes de la scholastique du moyen âge! Peut-être ici m'avancé-je beaucoup : mais je ne m'avance point sans preuve. Les sensations, dit Condillac, se transforment en idées. Avec tout le respect dù à cet illustre analyste , je demanderai ce qu'il entend par cette expression: se transforment? Le verbe est-il simplement réfléchi, personnel ? Veut:il dire que les sensations se transforment elles-mêmes et par leur propre force ? Ce serait-là un étrange phénomène, qu’une affection toute passive devint un être susceptible d’engendrer, et d'engendrer, contre toutes les lois de l'univers tant moral que physique , autre chose que son semblable, d’engendrer une acti- vité réelle? — Ou bien, le verbe se trouve-t-il à cette forme étrange, incertaine, que notre langue a empruntée à l'italien et qui n’est pas un de ses larcins les plus heureux; cst-ce, pour parler le langage des grammairiens , un verbe pronominal passif, et Condillac veut-il dire : les sensations sont transfor- mées en idées? Par quel pouvoir , en ce cas, s'opère une {rans- formation aussi merveilleuse ? Sans doute par une activité de l'âme ? I fallait alors reconnaître cette activité: mais si Condillac ( 40ÿ ) l'avait reconnue , que devenait le sensualisme ? Voilà tout le se- cret de cette ténébreuse inanité dans laquelle on s’égare dès la première exposition d’un système si long-temps prôné comme exclusivement clair ; ce secret git dans l'obscurité de la langue elle-même, obseurité dont tant de gens ne s’apercoivent pas, précisément parcequ'ils s’en servent à chaque instant et qu'ils croient rendre à leur gré leurs idées, lesquelles au fond ne sont guères plus claires que leur facon de parler. Combien d'hommes sur cent, sur mille, d'hommes même qui ont tra- vaillé plus ou moins activement à leur perfectionnement in- tellectnel , combien , dis-je, en trouverez vous qui ne se trompent jamais dans la démarcation à établir entre ce qu’ils comprennent et ce qu'ils ne comprennent point? 6 7. Maintenant multiplierai-je les exemples ? Il ne tiendrait qu'à moi d'appuyer sur l'incertitude de la signification de tous les termes qu’emploie exclusivement l’école de Condillac. La sensalion, est-ce la faculté ou l'acte de sentir? N'y a-t-il point d’autres sensations que celles que nous donnent les objets extérieurs ? Ne dit-on pas que l'on éprouve une sensation dé- licieuse à la vue du beau ou du bien? qu'une nouvelle heureuse ou malheureuse , l'arrivée d'une personne dans un salon a causé une vive sensation, a fait sensation ? — Et puis qu'est-ce que sen- sible ? Un homme est sensible , c'est-à-dire sentant ; une chose est sensible, c’est-à-dire sentie ? — Et le sens ? c’est la faculté d’être impressionné ; mais c’est aussi la faculté de penser car vous dites : à mon sens, il n’y a dans l’homine que des sens. — L'intelligence, c'est une faculté, disent les psychologistes : et puis ils appellent l’homme une intelligence. — Le jugement estu ne faculté, et tel jagement c'est l'affirmation que telle idée cemprend telle autre.— Dans un syllogisme, la mineure renferme le petit terme ou sujet el la majeure renferme le grand terme ou attribut ; mais voilà qu'il se trouve démontré que lattribut, exprimant une idée plus simple, est contenu dans le sujet, el que, comme Île conte- 52 (40 ) nant est plus grand que le contenu, c'est en conséquence le sujet qui devrait être appelé le grand terme. — Enfin , s'entend- on et s’entendra-t-on jamais sur ce que c’est qu’ane Zdee : car enfin c'est à s'entendre là-dessus qu'il faut viser avant de décider si les idées peuvent ou ne peuvent pas être innées. Et comment s'entendre sur le sens d’un mot qui, par son étymologie, ne si- gnifie qu'image, et que l'on veut appliquer à une foule de choses qui ne peuvent produire d'image; d'un mot enfin qui, dans la langue philosophique, a eu mille définitions, et dans l'usage ordinaire, mille acceplions plus ou moins triviales, comme: prendre une idée d’une chose , avoir une grande idée de.…., avoir l’idée que telle chose arrivera , ete, ete. — Je puiserais une sura- bondance de preuves dans l'examen des mots passion, faculté , volonté, imagination, ete., et surtout dans les dénominations par lesquelles on désigne les diverses branches de la philosophie, telles que métaphysique, logique, esthétique , grammaire, etc. Si quelqu'un enfin voulait pousser un peu plus loin ces recher- ches sur les vices des dénominations philosophiques , je ne crois pas qu'il fit une exception en faveur de celles qui ont été créées par les écoles allemandes ou par l’école transcendentale fran- çaise : les noumènes, la causalité et la modalité ne trouveraient pas plus d’indulgence auprès d’un esprit impartial que les caté- gories d’Arisiote et la quiddité des scholastiques: $ 8. Que l’on ose donc faire table rase en philosophie comme en chimie; que l’on relègue les entités métaphysiques créées jusqu'ici sous toutes ces dénominations également suspectes dans le grenier où l’on a relégué l'huile de vitriol et le beurre d'an- timoine ! — Mais il se présente ici une nouvelle question. Avant de détruire, il importe de bien savoir par quoi l'on remplacera les constructions anciennes ; avant de briser les vieux outils, avec quels instrumens plus parfaits, plus dociles, on travaillera dé- sormais. Les temps sont-ils mûrs pour une foi nouvelle; et en appelant le réformateur , ne risquons nous pas de n’attirer qu'un (ir) niveleur brutal ? — J'avoue qu'il faut remplacer immédiatement l'ancienne langue, ou plutôt la Babel que l’on propose de dé- truire, par une nomenclature méthodique, riche et simple, claire et profonde tout à la fois, et l’entreprise me parait difficile, N'exagérons rien cependant , il n’est point nécessaire de créer en même temps un système philosophique tout nouveau : les ma- tériaux existent , offerts par les systèmes anciens qui tous ont payé leur tribut à la vérité, choisis et classés, en partie, par l’eclectisme ; il ne reste plus, pour ainsi dire, qu’à les étiqueter pour que la classification reste permanente. La distinction, si bien posée par les spiritualistes modernes , entre la passivité et l'acti- vité de l'âme ; la reconnaissance des différentes espèces de sen- timent et l'explication de l’origine des idées tant morales que physique, par M. de Laromiguière ; l'analyse du jugement et du raisonnement par M. Destutt de Tracy, et enfin une foule de travaux fragmentaires et de découvertes partielles , ont produit des résultats sur lesquels les bons esprits commencent à s’en- tendre, et sur lesquels tout le monde tombera d'accord quand la langue philosophique sera tellement fixée et rendue faeile, qu'il sufhra de connaître la formation d’une vingtaine de termes pour graver dans sa tête tonte la génération des facultés et des actes intellectuels. Alors tout le monde pourra parler philoso- phie, et tout le monde se comprendra, parceque, comme en chimie; savoir la langue sera posséder la science même. $ 9- Ces considérations m'ont encouragé à esquisser un plan du travail dont je viens de faire ressortir l'utilité. Je ne me flatte pas de présenter une nomenclature philosophique qui puisse être adoptée dès l’abord par les personnes qui s'occupent de l'étude l'esprit humain ; mais j'aurai peut-être réussi à faire voir que l’ancienne nomenclature serait remplacée avec avantage par une autre appropriée au système que l’on voudrait suivre. Comme beaucoup de théories sont maintenant incontestables et incontestées, on changera peu de chose à la partie de mon (412) projet qui s'y rapporte. Quoi que fassent des théoriciens plus pro- fonds ou de plus habiles praticiens, car c'est ici une mise en pratique de principes depuis long-temps reçus, je me flatte qu'ils admettront comme moi certaines règles générales sur lesquelles j'ai basé toutes mes combinaisons : 1.0 Il faut pour chaque faculté ou sous-faculté, pour chaque opération et pour chaque résultat d'opération, un nom différent : un seul mot pour chaque idée, une seule idée pour chaque mot. 2.0 Il est impor- tant de donner une terminaison commune à tous les mots qui expriment des facultés, une autre commune à tous les actes, une troisième pour tous les résultats de ces actes, une qua- trième enfin pour les sciences particulières qui s'en occupent; quatre terminaisons, dis-je, et plus même si l’on trouve encore d’autres classes, afin de bien indiquer ces diverses analogies. 3.0 Les noms des sous-facultés ou des facultés composées doivent être dérivés de telle sorte que l'on aperçoive toujours, dans leurs syllabes, les élémens des noms des facultés principales d’où celles-ci dérivent, et qu'enfin les noms se forment et s’engendrent comme les idées même. 4.° Tous ees noms doivent être dérivés de la même langue sans aucune confusion adultère : les mots hybrides sont des monstres inaptes à féconder la pensée. — Et la langue de choix doit-être l'idiôme hellénique, les racines sonores qu'il peut nous fournir n'étant point encore usées ni vulgarisées par une trop grande ressemblance avec notre lan- gue populaire. ÿ $ 10. J'en viens à mon essai de nomenclature, excellent s'il était adopté, ce que je n’espère pas, utile si seulement quel- ques véritables anis de Ja science concoivent d’après lui quelque chose de plus parfait, Je ne demande pas, il s’en faut, que mon projet soit jugé sur cet essai d'exécution. Je réclame seu- lement quelqu’indulgence pour l’étrangeté des termes que je vais proposer. Gelte bisarrerie apparente ne doit point rebuter: on sait avec quelle facilité nous nous familiarisons avec des expressions scientifiques qui commencent par nous paraitre rudes et barba- (8) res. Tous les termes introduits dans les sciences depuis un demi siècle ont eu la même épreuve à subir avant de recevoir leurs lettres de naturalisation. $ 11. Pour trancher dansle vif, j'ai dù renoncer, au moins pour la nomenclature dont il forme la clef, au mot par lequel on a exprimé jusqu'ici la substance même de l'esprit humain. Ni le mot Ame, formé du latin anima, qui veut ‘dire souflle , ni Psychie , de quyn qui veut dire également soufile , ou papillon, image charmante d'ailleurs, toute pleine de fraicheur et de poésie, ni l’un ni l’autre de ces termes, dis-je, ne pouvait conve- nir au début de ma réforme. D'un autre côté , le mot est déjà gâlé par un pédantisme vulgaire. Cependant l’idée que ce mot exprime est juste, puisque la faculté d’avoir conscience de nous- mêmes est encore celle qui caractérise le plus particulièrement notre être intime: cette idée semble d’aileurs se retremper en revêtant la forme grecque dérivée du pronom épavrod. Je me suis donc arrêté à cette expression, Émautie, pour exprimer ce je ne sais quoi qui, en l’homme, sent , veut et connaît. Au lieu de s'appeler psychologie ou idéologie, la science qui a pour objet l'étude du 107 humain s’appellera donc l'Émautologie. J'exposerai progressivement, dans la suite de ce mémoire, tout l’ensemble de la nomenclature Émautologique, et je présenterai, comme je viens le faire pour cette première expression , à l’appui de chacun des choix que j'ai dû faire, les raisons qui m'ont déterminé à bannir l’ancienne expression, à écarter quelques dénominations nouvelles qui semblaient avoir des droits à ma préférence et à me décider enfin en faveur de celle qui me paraissait la plus exacte, la plus intelligible et la plus commode quand il s’agit de la lier systématiquement avec les autres parties du système. ( 414) DEUXIÈME PARTIE. $ 12.Je me suis arrêté au mot Emautie pour représenter la per- sonnalité humaine. Ce n'est point cependant que l’on puisse borner à cette seule qualité les attributs de la substance indéfi- nissable que les anciennes nomenclatures appellent ame, anima, psychie ou Quyn, c’est-à-dire souffle, fraicheur, papillon. Je l'ai dénommée par un de jses attributs primitifs, je pourrais égale- ment le faire au moyen d’un des attributs secondaires qui lui sont généralement assignés. Mais je dois prévenir que, selon moi, sous peine de tomber dans le plus absurde ontologisine, ces expressions ne doivent s’employer comme représentant un être réellement existant que sous la condition de comprendre en même temps la réunion de tous les autres pouvoirs, l'âme, la psychie, l'émautie tout entière. J'éclaircirai ceci par un exemple tiré de la nomenclature ancienne. Pour employer convenable- ment le mot #naginalion, on ne peut désigner par là que deux choses : 1.0 on entend le pouvoir que nous possédons de former de nos idées des associations autres que celles qui nous ont été offertes, ou de nous montrer les objets comme présens, bien qu'ils soient éloignés par l’espace ou la durée, etc., pouvoir que l'on considère abstraitement , bien qu’en réalité il ne puisse être séparé de l'être qui le possède et des autres facultés avec les- quelles il est associé : ou bien 2.0 on veut indiquer l'être humain tout entier qui possède toutes les facultés mentales, mais en- visagé plus particulièrement sous le rapport de celle-ci. Toutefois il serait philosophiquement absurde de vouloir parler de l'ima- gination comme d’un être à part, qui vit et agit par lui même : cette personnification n’est permise qu'aux poètes. Pour peu que l’on daigne réfléchir, on verra que l’ontologisme a nui autant aux progrès des sciences philosophiques, ou pour mieux parler des sciences émautiques , qu’à ceux des sciences médicales dans lesquelles on en a si vigoureusement et si heureusement signalé l'abus. Et combien la nomenclature que je propose d'oublier, (415) ne prétait-elle pas aux méprises de ce genre ? Pour les éviter dans la nouvelle, j’avertis, une fois pour toutes, que PEmautie est l'être méme revêtu de toutes les facultés ou attributs que nous Jui reconnaitrons; que les autres substantifs employés pour dési- gner abstraitement des facultés ne le seront jamais pour indiquer des êtres purement imaginaires ; que, par exemple, la noërgie vou- dra toujours dire la faculté de connaître , et non point un être, un fragment d'être, revêtu de cette faculté ou la donnant, la formant , par quelque mystérieux pouvoir ; que si je voulais désigner l'être humain, envisagé sous ce rapport, je dirais l'Émautie noergique. 13. Revenons à l'analyse des pouvoirs de notre Émautie. Nous nous sentons alternativement comme passifs et actifs, comme affectés et comme affectant , comme éprouvant l'impression d’une cause ou comme cause nous-mêmes. On pourrait désigner ces deux états, ou plutôt la double aptitude à l’un et à l’autre, sous les noms de aitiesthéste, aitiergie, puissance de sentir les causes, puissance d'être cause. Mais ici les cercles vicieux sont à craindre. Qu'est-ce que cause, qu'est-ce que effet ? Comment ces idées viennent-elles à l’homme? évidemment parce qu'il s’est senti agissant et qu'il a senti une action sur lui : cette action sur lui était quelquefois produite par lui, quelquefois non-pro- duite par lui, et de ce dernier cas il a conclu qu'il existait des agents hors de lui, ces agents il les a appelés causes { rie). Mais se servir de ce mot de cause pour définir ou dénommer la faculté primitive d’être affecté ou d’affecter, ce serait évidem- ment définir ces facultés par elles-mêmes. Il n’y a point ici lieu de chercher deux mots composés pour représenter deux phéno- mènes indécomposables : adoptons en conséquence les termes esthésie (äo0noue de ichévou, je sens ) et énergie ( évépyerz , de ey, dans, intérieurement , é-ov , travail, de #9 où fete , je fais ). Ainsi notre Emautie nous apparaît comme douée de cette capacité de sentir que nous appelons esthésie et de cette faculté d’agir que nous appelons énergie : elle est esthétique et énergique tout (416) àla fois en principe, et on peut la désigner comme émautte esthétique, ou comme eémnaulie énergique, quand on l’envisage plus particulièrement dans le premier ou dans le second de ces deux modes, sans jamais pouvoir , je le répète , attacher à l’un de ces deux termes une entité qui exclue l’autre. C’est là le point capital qui sépare notre nomenclature et nos doctrines du con- dillacisme comme de l'idéalisme. Nous observons l’homme complet, et nous l’analysonssans faire de l’un de ses pouvoirs une entité qui absorbe toutes les autres , soit une sensation mère des idées et des actes, soit une idéalisation qui produit et le monde extérieur et Dieu peut-être, et qui enfin se pose elle-même ce qu’elle est : car les réveries de l’idéalisme vont jusques-là. $ 14. Analysons d’abord la capacité esthétique, nous nous occuperons plus tard de l’énergic. L'homme sent, en premier lieu ( j’en reviens toujours à une distinction fondamentale ), des impressions dont il ne trouve pas la cause en lui, et dont la cause finit par lui devenir apparente dans des êtres autres que lui lorsque l'expérience ct la comparaison lui ont révélé ce qu'il appelle le monde extérieur. Ce mode de sentir, cette nuance de la capacité esthétique, appelons-la exothesthésie ( 2£o6e , du dehors ) ou, par abréviation, exesthésie : ce qui veut dire, non point précisément, sensibilité extérieure , car la faculté de sentir est toute intérieure comme les autres, mais mieux sensibilité dont la cause excitante vient de l'extérieur. L’exesthésie répond d’abord aux cinq sens vulgairement reconnus , toucher, vue, ouie, goût, odorat, bien que nous ne puissions Ja considérer comme résidant dans les organes ou appareils physiologiques destinés à recevoir les impressions matérielles, mais bien dans notre émautie elle-même qui recoit l'impression sui generts , l'impression psychique ou émautique. Pour régulariser notre no- menclature et pour éviter, comme on le verra plus loin, cer- taines erreurs qui prennent leur origine dans le langage, nous proposons pour les cinq modes de l’exesthésie les cinq déno- (417) minations (*) :haptesthésie(ärroux, je touche), acouesthésie (44600, j'entends), optesthésie (ärroum, je vois), gueuesthésie ( y:0- aux, je goûte) , osphresthésie ( écepzivoux, je flaire ), ou, par abréviation : kaphésie, optésie, acoësie , gueuésie , osphréste. 6 15. Ce n’est point toutefois à ces cinq modes esthétiques que se bornent les impressions que l'homme recoit du monde exté- rieur. Quelques physiologistes l'ont si bien senti qu'ils ont eru devoir compter un sens de la génération, de la faim et de la soif, etc. D’autres ont compris toutes ces facultés affectives sous le nom de sensations internes. La vraie philosophie ne peut accepter une pareille dénomination ; le corps , intermédiaire entre ’émautie et le monde matériel, ne peut être considéré que comme extérieur à la première , autre qu’elle, étranger à elle sous une foule de rapports, et l'expression de sensibilité interne, si nous l’em- ployons, doit-être réservée pour quelque chose de plus intime à notre être que ce qui se passe dans quelques viscères. Le caractère commun de toutes les impressions dont il s’agit , c’est , parait-il, de nous informer de l’état normal où anormal de toutes les par- ties du corps que traversent des nerfs : éprouvons-nous une lésion, une douleur soudaine nous avertit de la rupture ou de Ja com- pression des nerfs; ceux-ci s’épanouissent-ils sous l'impression d'une chaleur bienfaisante, nous en ressentons un plaisir , etc., ete. Ce qui paraît distinguer cette classe de phénomènes , dont l'origine peut se trouver dans toutes les parties du corps, du sens également général appelé toucher ou haphésie, c'est que le toucher appartient seulement aux papilles nerveuses qui se ramilient à la surface cutanée , tandis que la faculté de donner les avertissemens dont nous parlons est répandue dans toute la substance nerveuse, dans tous les tissus intérieurs. C’est pour- quoi il nous paraît qu’on pourrait la désigner convenablement (*) Elles pourraient aussi se tirer des racines qui signifient solidité, lu- mière , etc. cr 2 29 (418) sous le nom de panneurésie, nom sous lequel on comprendrait la capacité de sentir la soif, la faim, le froid, le chaud, la douleur , le plaisir, les titillations , les pressions et même ce malaise, ou ce bien-être intérieurs qui ne constituent ni une peine ni une jouissance précise , et qui dépendent probablement de centres nerveux autres que le cerveau. Ces derniers phéno- mènes ont sans doute quelqu’imfluence sur le moral de l’homme; mais il faut bien se garder de tomber à leur sujet dans la même erreur que Cabanis, qui y reconnaît l’origine de tous nos actes moraux. 16. L'origine des actes moraux réside en effet dans l’esthésie, mais ce n’est point dans ces relations tout extérieures avec des corps, ou avec le corps, que notre émautie trouve, pour parler l’an- cienne langue psychologique , les matériaux de ses idées morales, les motifs de ses actes moraux ; c'est d'elle-même qu’en jaillitla source profonde. Hätons-nous de nommer le mode esthétique auquel nous rapportons tous les phénomènes de cet ordre, c’est l’endonesthésie (#9: , en dedans }, ou , par abréviation , endes- thesie. Qu'il ÿ ait une capacité esthétique qui doit, sous peine d'absurdité, être rapportée à l'intimité de notre être , à savoir cette capacité qui nous rend compte de nous-mêmes et de tout ce qui se passe en nous, capacité qui semble comme la clef de voûte de toutes nos autres modifications tant actives que passives, c’est ce que personne ne songe à contester aujourd'hui, et cette capa- cité est généralement reconnue sous le nom de sentiment interne, sentiment du moi, sens intime ou conscience méta- physique. Mais ce n’est là pour nous qu'une face, importante à la vérité, de ce que nous appelons l’endesthésie. Si en matière de culte, de rapports d'homme à homme, de rapports sociaux ét de créations d'art , il ne s'agissait que d'apprécier ce qui est mathématiquement raisonnable, ce qui est réciprocité, régu- larité, ordre, harmonie, symétrie, on pourrait encore s’en re- mettre aux sens et à la raison, ou mieux expliquer par l’ex- esthésie et ce que nous appellerons plus loin la noergte, comment (419) nous parvenons à nous dire : Puisqu'un seul triangle équilatéral ne saurait être le produit du hazard , à plus forte raison , le monde a du être créé par une intelligence; comment nous ajoutons : Répondre à la jouissance reçue par une jouissance offerte est une conduite juste, c'est-à-dire égale; comment enfin nous établissons une infinité de propositions mathématiques d’une nature analogue à celles-ci. Mais de l’état de vérités mathé- matiques à l’état de vérités morales, du pensé au senti, du raisonnable au saint, quelle distance à franchir! n'est-elle pas énorme, incommensurable? Car enfin, un dépôt m'est confié : à la vérité, il est mathématiquement juste que je le rende ; c'est là une action réciproque, égale à la confiance que l’on a eue en moi, égale à l'avantage que je puis trouver à mon tour dans la probité des autres. Soit, mais le dépôt est in- connu; le dépositaire , mort; mes besoins physiques réclament cet argent ; après m'en être emparé je n’en jouirai pas moins et de la considération publique et de tous les avantages même que je retire des vertus sociales, de la moralité des autres hommes. Qui m'arrête sur le penchant de l’injuste , qui me pousse dans la voie droite ?—Ce qui m'arrête ? la crainte d’une douleur morale; ce qui me pousse ? la certitude d’une satisfaction intérieure. Souffrance, jouissance , et par conséquent faculté esthétique , faculté primitive, d'une nature supérieure à celle qui nous met en rapport avec la matière, faculté plus noble que la volonté qu’elle seule doit gouverner , que la raison qu’elle seule peut sanctifier ! Grace à elle, l’idée de Dieu n’est plus celle de l'architecte et de l’horloger, c'est la vénération et l'amour ; l’idée du bien n’est plus une équation algébrique, c’est la pureté, c’est le calme et la douce satisfaction de soi-même ; l’idée de l’ordre dans la li— berté politique, ce n’est plus une froide convention, un pacte social abstrait, hypothétique, c’est la sociabilité et l'indépen- dance naturelle solennellement reconnues et indissolublement unies; le beau dans les actes enfin , ce n’est plus la variété dans l'unité, la symétrie, que sais-je, et mille autres conditions (420) accessoires et presque puériles; non, c’est la force de la nature imitée , l'inspiration de l'artiste imitateur , la sympathie de l’au- ditoire ou des spectateurs devant qui l'on imite. $ 17. Proclamer ainsi l'extension du sentiment interne, de l’endesthésie , c'était nécessairement énumérer tous les objets de la nature morale avec lesquels elle seule peut nous mettre en rapport, à savoir : nous-mêmes, les choses divines , le bien moral, le bien politique, le beau dans la nature et dans l’art. Nous re- connaîtrons en conséquence cinq nuances diverses de l’endes- thésie, à savoir : émautesthésie , sébastesthésie (5=£orée , divin), agathesthésie ( àyxô, bon), politesthésie ( rue, cité), eallis- testhésie ( x#i5rac, très-beau ); ou, par abréviation , émnautésie , sébastésie, agathésie, politésie, callistésie. Des subdivisions plus étendues seraient superflues : celle-là suffit pour indiquer la base des diverses sciences dont nous parlerons plus loin. Une foule de questions restent à traiter relativement à tous ces mo- des de l'endesthésie, et entr’autres celles-ci: Si les idées mo- rales ne nous viennent qu'après que nos sens extérieurs ont été frappés, après que nos facultés actives, notre énergie s'est déployée, comment se fait-il que la conscience morale ait un caractère si primitif, si spontané ? Toute intime, secrète , cette endesthésie a nécessairement quelque chose de peu précis, d'in déterminé, de flottant ; elle imprime une tendance, et n’éclaire point sur les détails: comment donc la connaissance des devoirs et des droits arrive-t-elle en nous pour ainsi dire à l’état de science exacte et expérimentale? Si nous faisons le bien et évi- tons le mal en vue du calme de la cunscience, faut-il considérer notre moralité comme désintéressée? et si ellene l’est pas, comment deviendra-t-elle méritoire?— Ce n’est point ici le lieu de résoudre ces grandes et difliciles questions. Notre tache sera remplie si la nomenclature que nous proposons peut écarter du langage que l’on emploie pour les débattre toutes les ambiguités . les obscurités qui, d'ordinaire, rendent la discussion interminable, C'est ce (41) à quoi nous allons tacher de pourvoir, quant à la seconde di- vision des facultés émautiques. Ç 18. L'énergie dont est douée notre émautie est d’une dou- ble nature, Elle se porte au dehors ou réagit sur l’émautie elle- même ou plutôt sur les impressions reçues en vertu de l’esthésie. Oceupons-nous d’abord des phénomènes de la première catégorie. Ils comprennent tous les mouvemens du corps : d’où l’on pour- rait appeler la faculté de les produire la cinésergie ou cinésie (de xvnou, mouvement ). Parmi ces mouvemens, un grand nombre s’opérent à l'insu de nous-mêmes, sans que notre émautie en ait conscience; mais il serait difficile de croire que ce soit sans sa participation aveugle, et qu'il faille, à limitation des anciens, admettre une ame animale, un principe organique différent de celui qui sent, veut et pense. Une force dont nous avons conscience étant reconnue, il est naturel d'attribuer à cette force , s’ignorant elle-même en ce cas, tous les effets qui se manifestent en nous. Cette force ainsi envisagée mériterait le nom d’aboulergie (à privatif, fBourr, volonté, délibération ). À elle appartiendraient tous les phénomènes des mouvemens orga- niques, des poumons, du cœur, des intestins, etc.; à elle les rèves , le somnambulisme, les actions de l’insensé, de l’homme tombé dans un délire passager ou permanent , et enfin les phéno- mènes plus mystérieux encore de l'inspiration, du fanatisme et de l’extase. Dans beaucoup de ces cas, il faudrait reconnaître, en se prosternant et en adorant, les voies secrètes que s’est réservées la Providence pour intervenir et peser dans les affaires humaines , sans blesser , dans son essence, la liberté de l’homme. $ 19. Maintenant, en effet , que nous avons fait la part de la fatalité où d’une puissance supérieure , reconnaissons que Îles actions de l’homme ont souvent un caractère qui manque à celles dont nous venons de parler, caractère qui en constitue la mo- ralité , l'imputabilité. Elles sont libres , elles proviennent d’une délibération, d’un conseil intérieur, elles ne sont autre chose (422) qu'une détermination de notre émautie à déployer son énergie par elle-même, en vertu de motifs tous puisés en elle-même : c’est pourquoi nous l’appellerons boulergie. Nous ne croyons pas avoir de raisons pour dire toujours éleuthéro-boulergie ( éneipepos ; libre ), car du point de vue où nous nous sommes placés la li- berté ne fait plus question. On pourrait néanmoins se servir de cette expression éleuthéro-boulergie, pour mieux distinguer l'espèce d'énergie dont nous parlons, de cette autre puissance aveugle que nous avons appelée aboulergie. $ 20. Une application de l’éleuthéro-boulergie qui a besoin d’être signalée et de recevoir une dénomination, c’est la déter- mination que nous prenons très-souvent d'employer toutes nos capacités esthétiques pour obtenir des impressions fortes et dis- tinctes; cet emploi, que l’on appelle vulgairement l'attention, nous le nommerons esthé-boulergie. Cette dénomination complète l’ordre par lequel nous cherehons à jeter toute la clarté possible sur la théorie de ce que l’on appelle les sensations. Au lieu de ce mot vague qui s'entend de la faculté, d’un de ses exercices, du résultat, et même quelquefois d'un sentiment, nous aurons les dénominations exestheéste, faculté des sensations, exesthèse, exercice de cette faculté, exesthème, une sensation ou impression reçue en vertu de cette faculté; exesthe-boulergie, attention extérieure , éveil des sens; houlexesthème , sensation demandée, reendu distinete par l'attention , ou perception, etc. Et cette série de désinences, ce système de composition, nous pourrons l’appli- quer aux autres désignations de capacités esthétiques, de manière à éviter toute espèce d’obseurité ou d'équivoque dans les ter- mes: avantage que depuis si long-temps la philosophie envie à des sciences qui doivent en grande partie à cela leur qualité de sciences exactes et positives. $ 21. Notre nomenclature ne se trouvera point davantage en défaut quand il s’agira de désigner toutes les nuances des phé- nomèênes boulergiques. Si la volonté est la boulergie, une volonté, ( 423) une volition , seront une boulesie , un boulergème; les motifs de la volonté seront des bouléties ( ärw , cause ); les besoins, des déontesthèmes ( +4 devir ); les désirs, des hypothético-bouler- gèmes , des volontés conditionnelles ; les passions , des esthémo- manies : et il sera très-facile, par l'addition des initiales ex et end, de marquer à propos s’il s’agit des besoins, des désirs, des passions extérieures ou intérieures, physiques ou morales. On parviendrait enfin à imposer des noms également clairs et significatifs , aux penchans , à l’aversion, à la crainte , à l'espoir, à l'amour , toutes nuances morales sur lesquelles on s'entend or- dinairement si mal , faute de termes bien convenus. $ 22. On éclaircirait sans doute la question épineuse de l'habitude et de la différence qui existe entre les habitudes actives et passives, en les désignant par les deux noms différens de éthoboulergie ( ide, coutume), éthoësthéste. En outre , comme il est essentiel de se rappeler qu'en vertu des habitudes dites actives , des actes , accomplis d’abord librement , redeviennent soumis à une espèce de fatalité et perdent leur noble qualité d’actes libres, peut-être un mot composé de ru , de nouveau, indiquerait-il invariablement cette condition. Ç 23. Outre ces efforts extérieurs de l'énergie humaine , on la voit se replier sur elle-même pour produire en nous ces modifica- tions que l’on appelle idées : sous ce point de vue je l’appellerai noergre ( vs ; intelligence, de ;wücxo ; je connais ). Souvent cet exercice est volontaire, c’est l’application de l’éleuthéro- boulergie à l'instrument noergique ; cet exercice, que l’on appelle réflexion , je l’appellerai zoéboulergre. La faculté noergique se présente, dans son exercice, sous diverses nuances qu’il importe d'examiner à part. Elle opère d’abord ce que l’on a quelquefois appelé la compréhension ou la conception de l’idée; elle appro- prie à notre émautie le résultat d’une esthèse quelconque ; j’ap- pellerai ceci l’ennoergte. Je reconnaîtrai en outre, comme modes différens de la nocrgie, la mnémergie ( uviun , mémoire ), (424) qui conserve les idées ou noergèmes ; l'aphérésergie ( ägaignou abstraction ), qui dégage un ennocrgème d’un autre dans lequel le premier est contenu ; la parabolergie ( rapaon , comparaison ), qui compare un.ennoergème à un autre, et pro- nonce que le premier renferme le second; la phantasiergie ( guvracia, imagination }, qui de plusieurs ennoergèmes donnés en compose un nouveau, lequel n’a aucune réalité dans la nature des choses, et enfin la sématergie (säuara , signes ) qui à un noergème en attache un autre, lequel n'a d’autre usage que de servir à rappeler le premier. $ 24. Ces bases de nomenclature posées, on sent qu'il sera facile de désigner les différentes espèces de noergèmes ou d'idées et de créer pour cela des dénominations régulières qui, mieux que celles de concrètes, abstraites, particulières, générales, ete., exprimeront le véritable caractère qui distingue l'une de l’autre ces modifications diverses. Ilne manquera point de mots si- gnilicatifs et propres à éviter toute fausse interprétation pour désigner les diverses nuances de la mnémergie qui consistent à conserver sans interruption le noème ou l’idée , à le reconnaître quand il se représente fortuitement, à le rappeler à l’aide d’une association, quand il a disparu, et enfin à le retrouver quelque- fois involontairement , soit en sachant que c’est un effet de la mnémergie , soit même en l’ignorant, deux cas tout différens que l’on comprend vulgairement sous le nom commun de réminis- cenee. Jose me flatter même que l'appréciation des moyens de certitude et lartifice du raisonnement tireraient de la méthode que je propose, sinon des lumières certaines, du moins un instru- ment commode. $ 25. En me livrant à ces recherches, je ne me suis point pro- mis et je n'ai pu promettre d'offrir une nomenclature philoso- phique, ou, pour parler mon langage, émautique, qui fût suscepti- ble d’être prochainement et généralement adoptée. I] faudrait, pour cela, d'abord , que l’auteur d'un pareil projet possédât “ Vis | [I L | “A A æ L: LA ’ æ À : ! 0 “ LL: ( 425 dis.) ÊMAUTOL ; " - { \ L'É ESTHÉSIE. EE à | ENDESTHÉSIE. EXESTHESIE TT — | ABOULERGIE £ [ae S Nic & IE ù Autocinergic = Ed || | | Ethoergic LE a en | Onér = | | | Hypnergic Extatergie. s analogues à ceux de la première colonne Enth Maniergie Lear étade fournit les bases des sciences dites OLA VRy MES 5" EXESTI JULERGIE -LND2q / Le . ) ni 1H Voyez Le plan syuophe ue d'un Cour de philoso be, Le _ a — MAUTIE humaine possède deux attributs ES ENERGIE. CINÉSERGIE, SR — ELEUTHEROBOULERGIE — ET Exoboulétie (motifs) cendoboulétie, besoins) endodéonte Exépithymie (désirs) endépithymic Exéthothymie (penchants) endéthothymie endesthémo- inanie Excsthémo- (passions) A l'étude de la volonté se rattache la Cunésarorocie (économie politique ). af D —— a È 5 È ë n CE d Li] 2 & Produisant des : 5 $ 8 Ê . 3 - S a NooLocrr. bs rJ o1%10) | rorocie ( 425 ) une autorité et des lumières qui me manquent. Il faudrait, en outre, que l’on fût encore moins éloigné de s'entendre sur les bases même du système psychologique qui doivent préexister à la nomenclature, Cependant l'instrument que je présente sera souple et commode entre des inains plus vigoureuses et plus adroites: il aidera ceux qui voudront bien m’en emprunter l'idée à chercher ce que l’on ferait si un rapprochement s’opé- rait entre les diverses sectes philosophiques. Peut-être même pourront-ils hâter ce rapprochement en mettant ces écoles à même de se comprendre. Peut-être sur un terrain nouveau les vieux partis se donneraient-ils la main. Si tous ceux qui différent par les mots ou plutôt par la manière de les entendre voulaient seulement convenir d’un système de formation étymologique des termes techniques , tel que leur pensée fût toujours à découvert, sans autre réforme ou innovation , je crois que la science aurait fait un grand pas. 4 (426) EE ———————_——_."—"—_—"_—_—"—"—————————"— —— LÉGISLATION. LETTRES Extraites d'un ouvrage inédit sur la justice militaire. Suite (tr). Par Pierre Lecrann, avocat. 2 Aour 1833. LETTRE..... De la procédure. La base de toute procédure militaire , c’est la plainte. Lorsque le délit est purement militaire, elle est transmise hiérarchiquement au colonel du régiment ou à l'officier, quel que soit son grade, qui commande en chef, et cet officier la transmet à son tour au général commandant la division, lequel décide s’7! y a lieu à informer. Lorsque le délit est de l’ordre commun, la plainte est le plus souvent adressée à un magistrat qui envoie l'affaire devant l'au- torité militaire, et c'est toujours le général qui donne l’ordre d'informer. (1) Voir la 3,° partie du volume de 1831 et 1832. (427) « Îlest revêtu , par conséquent, disait, en 1829, M. de Bro- glie, dans son excellent rapportsur la loi de juridiction militaire ; il est revêtu par conséquent du pouvoir de décider s’il y a lieu, dans l'intérêt du bon ordre, ou de fermer les yeux sur le fait, ou de donner suite à la plainte, à la dénonciation, à la rumeur publique. » Institué au profit des accusés, humain et paternel , juste au fond lorsque l’on réfléchit que l'extrême sévérité des peines militaires n'est en rapport qu'avec les besoins de la disci- pline, besoins variables , et qui ne sont ni toujours ni partout également impérieux , ce pouvoir a eu jusqu'ici quelque chose d’intolérable. » Il s’appliquait aux délits de l’ordre commun comme aux délits militaires, la vindicte sociale demeuraït ainsi à discré- tion entre les mains d’une autorité extra-judiciaire; cette anomalie va cesser. » Les délits de l’ordre commun seront poursuivis à la dili- gence des magistrats du droit commun, sous la seule condi- tion que le prévenu militaire ne sera jamais arrêté que de l’ordre de son chef, lequel en étant requis régulièrement ne pourra s’y refuser. Si l’autorité militaire a pris les devans, le prévenu sera livré par elle entre les mains du magistrat civil. » On a même été plus loin : un délit purement militaire peut avoir causé quelque dommage à des tiers. S'il y a plainte de la part de ces tiers, l’ordre d'informer devient obliga- toire, et le général ne peut s’y refuser. » Certes, en annonçant de telles dispositions , la commission dont M. de Broglie était l'éloquent organe prouvait qu’en s’oc- cupant à améliorer le sort des militaires, elle n’oubliait pas l'intérêt non moins sacré des citoyens, mais nous ne jouissons pas encore de ce code que l'on discutait en 1829, et prenons garde qu'on ne tire des paroles de M. de Broglie, promettant qu'à l'avenir le général serait obligé de donner l'ordre d'in- (428) former , la conséquence que, sous le régime actuel, 11 puisse le refuser. Rien dans les lois militaires n'autorise un général à reluser de poursuivre même un délit militaire. S'il est des cas où le scandale d’un jugement ou d'une abso- lation peut être plus préjudiciable au bon ordre et à la discipline que l'impunité, et si d'avance, dans ces cas, la raison absout l’autorité de son inaction, il n'en est point où il puisse être permis à cette même autorité de dénier justice au citoyen ou- tragé dans son honneur ou blessé dans ses droits et dans sa for- tune et demandant réparation de l'injure qu'il a soufferte. L'art. 12 de la loi du 13 brumaire an 5 est formel. L'officier supérieur, dit cet article, commandant sur les lieux, qui, par voie de plainte, notoriété publique ou aatre- ment, aura connaissance cerlaine d'un délit commis par un militaire ou autre justiciable du conseil de guerre, ordonnera sur-le-champ au capitaine-rapporteur de recevoir la plainte, s’il en est fait une , de faire sur-le-champ l'information, ete. ; et, à défaut de plainte , il sera également procédé à l'information ; ordonnera, sera, il n'y a rien dans cet article qui ne soit impératif. “Je sais bien que l'arrêté du 19 vendémiaire an 12, titre 3, art. 25, autorisait le commandant d'armes ou le général de brigade à refuser l'information, sauf à déduire ses raisons au ministre, mais c'était seulement pour le cas de désertion, l'unique délit que cet arrèté eût en vue, et d’ailleurs cet article el toutes les dispositions de cet arrèté relatives à la procédure des tribunaux spéciaux en cas de désertion, sont abrogés par l'ordonnance du 21 février 1816 , qui renvoie aux conseils per- manens et conséquemment à leur procédure la connaissance des délits en matière de désertion. Je persiste donc à penser que , sous le régime actuel , le général qui refuserait de poursuivre un délit sur la plainte d’un citoyen ( 429 ) pourrait être à son tour poursuivi comme coupable de deni de justice. Soit informé ainsi qu'il est requis , telle est la formule de l'ordre que le lieutenant-général commandant la division dépose au bas de la plainte qu’il envoie au capitaine rapporteur. Il ÿ joint les pièces à l'appui; La plainte indique les témoins du délit; Les pièces à l’appui sont les rapports des ofliciers de semaine sur le délit ; Les procès-verbaux d’arrestation ; Les ordres de conduite ; Les certificats des chirurgiens ; Enfin les relevés des punitions, tablettes fatales où sont inscrites, jour par jour toutes les fautes de discipline, depuis l'entrée au service jusqu’à la traduction devant le conseil. Armé de ces documens, le capitaine-rapporteur commence l'information, durant laquelle, aux termes de la loi de bru- maire, il doit être assisté d’un greflier nommé par lui, et auquel il a préalablement fait prêter le serment d’en bien et fidèle- ment remplir les fonctions. Arrètons-nous un instant sur ces deux personnages, qui sont les chevilles ouvrières de la procédure militaire. Le rapporteur est un capitaine choisi par le général entre les officiers des régimens qui se trouvent dans la ville où siége le conseil, Aujourd’hui militaire, livré aux études spéciales de son état, ou habitué au doux farniente de la vice de garnison, il sera demain, sur l’ordre de son supérieur , enlevé à ses travaux ou à ses loisirs , et transformé en magistrat. Et quelle difficile magistrature ! Les formalités multipliées de l'instruction , dont la marche, à peine indiquée dans le code, exige un recours fréquent aux lois de l'instruction criminelle civile ; (430 ) Le travail des réquisitoires, toujours pénible pour qui n’a pas l'habitude d'écrire ; La lutte de l’audience avec des avocats expérimentés ; Enfin le triste office d'assister à l'exécution , de lire au condamné sa sentence. Eh bien! jamais les sujets ne manqueront à cette magistra- ture; il se rencontrera toujours des ofliciers capables de la remplir, un grand nombre avec talent, tous avec zèle, conscience et humanité. Et qu’on n'aille pas croire qu'ils soient stimulés par un motif d'intérêt personnel! Non, toujours chargés de la comptabilité et de la surveillance de leur compagnie , ils n’ont d'autre dédom- magement que le droit stérile de porter un habit bourgeois, d’autre perspective que la certitude de voir s’éloigner d'eux l'attention supérieure et l’avancement. Puisse le gouvernement, quand il organisera la justice militaire sur les bases posées par la nouvelle loi, ne pas oublier les anciens rapporteurs des con- seils permanens, et récompenser leurs vieux services en les appelant aux places d’auditeurs et de rapporteurs ! Le greffier est choisi ou plutôt confirmé par le capitaine- rapporteur, c’est le plus souvent un citoyen, ancien em-— ployé des administrations militaires ; le greflier voit, avec tous les régimens, passer successivement tous les rappor- teurs de l’armée, lui seul est inamovible : c’est qu'il est indispensable. Dépositaire des archives, conservateur de la jurisprudence et des circulaires ministérielles , code militaire incarné, le gref- fier souflle le rapporteur inexpérimenté , trace au nouveau pré- sident la marche des débats, formule les questions sur lesquelles les juges prononcent , et quelquefois, à défaut d'avocat, des-— cend dans l'arène pour lutter contre l’accusalion qu’il a si puis- samment aidé à dresser. La première opération de l'instruction, c’est l’audition des témoins, (431) La plainte les désigne et le rapporteur les fait citer en envoyant les cédules au colonel du régiment. Ces témoins sont ordinairement très-nombreux ; c'est le plus souvent au milieu d’une caserne, dans un corps-de-garde, de- vant le front d'une compagnie que les délits militaires se com- mettent, et dans ce cas les chefs de corps ne manquent jamais d'envoyer avec la plainte le nom de tous les hommes présens ; le rapporteur se croit obligé de les entendre tous , et il en résulte des déplacemens nuisibles au service, une grande perte de temps, et des frais, tous inconvéniens qu'on éviterait si tous les colonels faisaient, ce que pratiquent quelques-uns, une enquête sommaire pour apprécier la valeur de chacune des dépositions. Nous avons ensuite les témoins indiqués par l'accusé, soit pour prouver sa moralité, soit pour établir son innocence, soit enfin pour cette seule fin d’avoir des témoins à décharge en nombre égal à ceux de l'accusation , quand même ils n’auraient rien vu ni connu de l'affaire ; mais ce sont des amis, pensent les accusés, et ils ne peuvent jamais faire de mal, Les témoins , à leur arrivée, sont entendus par le rapporteur, et selon qu'il doit s’écouler un laps de temps plus ou moins long avant le jugement , renvoyés à leur corps, ou laissés en subsis- tance dans un des régimens de leur arme qui se trouve dans la ville ou siége le conseil. Si, dans l'intervalle qui s'écoule depnis le délit jusqu’à l'instruction, le régiment auquel appartiennent les témoins quitie la division, le rapporteur formule une série de ques- tions qu'il communique à l'accusé, et envoie son procès verbal à l'un des rapporteurs du conseil de guerre, si le régiment tient garnison dans un chef-lieu de division, ou à un officier de gen- darmerie, ou à un juge de paix, et ces magistrats, après avoir interrogé les témoins qui ne peuvent se déplacer, retournent leurs procès verbaux au rapporteur ; c'est ce qu'on appelle en droit des commissions rogatoires. (432) Ce mode d'entendre les témoins est assez usité en matière de procédure militaire; il épargne des frais et des déplacemens ; toutefois l'intérêt de la vérité et de la défense devrait le borner expressément aux cas d’impossibilité matérielle, tels que l'éloignement trop considérable ou la maladie. Nous verrons, en examinant le délit de faux témoignage, qu'un ordre supérieur prescrit aux rapporteurs de la 16.e divi- sion d'entendre sans déplacement les témoins des compagnies de discipline : Les fusiliers et pionniers, parce. qu'on suspecte leur témoi- gnage, et que d'ailleurs leur turbulence rend le soin de leur garde trop pénible; Les supérieurs, parce que la fréquence des délits contre la subordination enleverait aux cadres tous les sous-officiers. Quelque raisonnable que soit le motif qui a dicté cet ordre, nous ne saurions l'approuver en principe, et nous n’aurions point hésité à le blâmer, comme tendant à enlever aux soldats le bénéfice de la publicité, si nous n'étions certains que, dans plus d’un cas , l'absence des supérieurs a été plus profitable que nuisible aux accusés. Après chaque déposition, qu’elle ait été reçue oralement ou par commission rogatoire , le rapporteur la communique à l’ac- cusé, qui fait ses observations , et lorsque toutes les dépositions ont été recueillies, le rapporteur clot le procès-verbal d’infor- mation et procède à l'interrogatoire. Il fait au prévenu les questions d'usage, lui demande ses nom, âge, profession avant d'entrer au service, lieu de nais- sance; s'il sait pour quel motif il est détenu, ce qu'il a à dire pour sa défense ; si déjà il a été repris de justice, s’il connaît la rigueur des lois contre ceux qui se rendent coupables du délit qui lui est reproché. La loi de brumaire an 5 ne prescrit pas au rapporteur de faire au prévenu cette question ; il n’en est pas moins vrai qu'elle est de style, qu’elle se trouve sur toutes ( 433 ) les formules imprimées officielles dont se servent les rappor- teurs. ..... Ce qui prouve que déjà depuis long-temps on sait apprécier la maxime banale zemo censetur, etc., ete., appliquée aux délits militaires. Après avoir clos l'interrogatoire, le rappor- teur dira au prévenu de faire choix d’un mi pour défenseur. « Le prévenu, dit le législateur de brumaire an 5, aura la » faculté de choisir ce défenseur dans toutes les classes de » citoyens présens sur les lieux ; s’il déclare qu'il ne peut faire » ce choix, le rapporteur le fera pour lui. » Dans aucun cas, le défenseur ne pourra retarder la convo- » cation du conseil de guerre. » Voilà bien la justice de l’époque! On est en guerre; la justice siége dans une tente : où trouver un avocat? D'ailleurs ses chi- canes pourraient entraver la marche du jugement. — Pas de retard. — Prenez un ami..... Voyez-vous d'ici un pauvre soldat sous le coup d’une accusa- tion bien grave, et cherchant des yeux, parini ses pairs, lui, misérable et sans appui, un défenseur dont la parole hardic et indépendante puisse le protéger contre la prévention igno- rante ou haineuse ? Encore, en lui permettant de prendre cet am dans toutes les classes de citoyens présens sur les lieux , la loi de brumaire se montrait-elle plus favorable à la défense que la loi du 2.e jour complémentaire de l'an 3. D'après cette loi, le droit qu'avait le prévenu de se donner un défenseur, se bornait à le prendre parmi les militaires , s’il était militaire ; parmi les employés, s’il était employé de l’armée. Aujourd'hui , bien que la loi de brumaire continue de régir l’armée , l’établissement des conseils de guerre dans les villes importantes où siégent des cours et tribunaux offre aux malheu_ reux soldats des moyens de défense plus étendus. Lorsque l’accusé n'a pas le moyen de payer un défenseur, ce qui n’est pas rare , le rapporteur lui nomme d'office un des jeunes 59 (434) avocats du tribunal, et ce mandat de confiance est toujours honorablement rempli. Pour moi, je me rappellerai toujours avec émotion que c'est devant les tribunaux militaires que j'ai fait mon apprentissage du barreau. Les encouragemens des juges, l'accueil fraternel des rapporteurs, ont adouci ce qu'il y avait de pénible dans le début de la carrière. Oh! si mes efforts ont quelquefois été vains, si les reconnais- sans adieux de quelques malheureux marchant à la mort ont laissé dans mon cœur des souvenirs déchirans, combien de larmes n’ai-je pas séchées , avec quel sentiment d’orgueil n'ai-je pas pu me dire souvent : encore un brave que je conserve au pays ! Je parlais tout à l'heure du zèle des jeunes avocats; il est d'autant plus louable qu'il est désintéressé, qu'il est purement volontaire, aucune loi ne faisant de cette défense oflicieuse une des obligations de leur état. C’est ce qui a été jugé par la cour de eassation en 1825, à propos du refus d’un avocat de cette ville, chargé d’oflice de la défense d'un militaire , et qui , je me hâte de le dire, s’obstina dans sa controverse, non par défaut de zèle ou d'humanité, mais pour l'honneur du principe. Lorsque, pour un motif quelconque , un prévenu se présente sans défenseur, le président demande s’il est quelqu'un dans l'auditoire qui veuille se charger de le défendre, et lorsque aucun Cicéron improvisé ne répond à cet appel, on passe outre, le vœu de la loi est rempli. J'ai vu des présidens se montrer plus scrupuleux observateurs de la forme ; à défaut de défenseur tiré de l’auditoire, ils faisaient tout bonnement asseoir à la barre un des hommes de garde, lequel se contentait de se lever et de se rasseoir au plus vite quand on lui accordait la parole. Disons, pour nous soulager le cœur , que, dans ces cas, soit par l’évidence du crime , soit par l'évidence de l'innocence, le ( 435 ) ministère de l'avocat eût été inutile, et que d'ailleurs le Capi- taine suppléait par l’iupartialité de son rapport à l'absence du défenseur. Lorsque l'information est terminée, le rapporteur en donne avis au général, qui convoque aussitôt le conseil. ES D np" { 436) LETTRE ..., De l’insubordination. Il ne suffit pas de retenir sous les drapeaux par les peines les plus sévères les soldats brusquement arrachés à leurs foyers par la loi de recrutement , il faut encore tirer de leur présence tout le parti possible ; il faut les former, les instruire , les plier au métier de la guerre par de nombreux exercices , il faut les habituer surtout à l’obéissance, condition sire qu non de leur état, et qui le distingue de tous les autres. Quel que soit en effet le poste que nous occupions dans la société, nul ne peut nous forcer à faire ce qui nous déplaît , nul ne peut nous forcer à rester là où nous ne voulons pas demeurer; notre engage- ment se résout de fait et de droit par notre démission, sauf dommages- intérêts, Il n'en est pas de même du soldat : rester sous son drapeau, obéir au chef qu'on lui à fait reconnaître, et le respecter, voilà les deux principaux devoirs qu'il est tenu de remplir. Nous avons vu quelles peines étaient attachées à l'infraction du premier , c'est-à-dire à la désertion ; voyons par quels châti- mens Ja loi militaire a voulu prévenir l'infraction au second de ces devoirs, c’est-à-dire l’insubordination. L’insubordination est le délit du soldat qui méconnaît l’au- torité de ses chefs. I] la méconnait : 1.0 Par la désobéissance ; 2.0 Par l’injure et la menace ; 3.0 Par les voies de fait. La désob£issance est prévue par l’art. 10 de la section IV du décret de la Convention nationale du 12 mai 1793, ainsi conçu : « Tout militaire qui sera convaincu de ne s’être pas conformé n À ( 437 ) » aux ordres de son supérieur relatifs au service sera destilué , » mis pour un an en prison, et déclaré incapable de servir dans » les armées de la république, et si c’est dans une affaire, en » présence de l'ennemi, il sera puni de mort. » La destitution, l'incapacité de servir pour un simple soldat , voilà de ces mots qui peignent admirablement une époque ! En 1793, le gouvernement était soumis aux plus cruelles néces- sités ; la France était couverte d'échafauds qui se baignaient du sang le plus pur; mais la frontière était envahie par d’insolens étrangers, et de toutes parts on accourait pour la défendre. Au moment du danger, lorsque la patrie avait besoin de son bras, être déclaré incapable de combattre, être destitué de l'honneur de mourir pour elle, c'était pour le volontaire un châtiment affreux; la crainte de l’encourir suffisait pour le rete- nir dans le devoir. L'année d'emprisonnement n'était rien pour lui, où aurait-il osé montrer son front marqué du sceau de la réprobation ? Les temps ont bien changé. La pacifique période de la restauration a modifié l'esprit de nos soldats. Depuis long-temps cet article, si redoutable pour les volontaires de Valmy, n'était plus qu'un bienfait pour la plupart des militaires. Combien n'ai-je pas entendu de ces braves qui comptent leurs services par jours de cachot, d’hô- pital ou de salle de police, me demander avant le jugement, non de protéger leur innocence , mais de les faire juger inca- pables. #. Les conseils de guerre avaient senti que la loi n’était plus en harmonie avec l’époque , et ils avaient trouvé le moyen de réta- blir l'équilibre. Ils scindaient de leur propre volonté les dispo- sitions de l’art. 10, et n'appliquaient à la désobéissance que la peine de la prison sans incapacité. Cette scission était raisonnable au fond ; elle prouvait que les juges connaissaient parfaitement la nature des choses, mais elle (438 ) était illégale. Siné ut sunt aut non sint, disaient les jésuites de leurs statuts : cette devise doit être celle des lois; il faut les appliquer telles qu’elles sont ou éviter de les appliquer lorsque la condamnation d'un prévenu peut être plus préjudiciable au bon ordre que son acquittement. Les circulaires ministérielles ont toujours blâämé cette ma- nière de juger qui blessait l'honneur des soldats en supposant qu'ils pussent désobéir exprès pour acheter leur liberté au prix d’une année de prison. .... Cette susceptibilité est louable ; s’il faut avouer qu’en temps de paix, lorsque le service n’est point relevé par la gloire et les dangers, bien des jeunes soldats pré- féreraient passer un an en prison que huit ans sous les dra- peaux, ce n'est point une raison pour sanctionner par une loi cette disposition honteuse des esprits. Si le législateur doit dans certains cas faire les lois pour les mœurs, c'est aussi pour lui un devoir important de rehausser les mœurs par les lois, et c’est une loi qui ne peut manquer d'exercer l'influence la plus salutaire que celle qui considère le droit de servir le pays comme tellement glorieux qu’elle en prive à titre de pcine grave le soldat insubordonné. La loi de brumaire an 5 , art. 6, prévoit un autre genre de désobéissance que je signale ici, parce qu’à une époque funeste elle honora un illustre général. En conformité de cet article, et par ordonnance en date du 29 août 1919, le maréchal Moncey fut destitué et condamné à atrois mois de prison pour avoir refusé de présider le conseil de guerre chargé de juger le maréchal Ney. Pour parvenir à obtenir du soldat cette obéissance aux ordres d’un supérieur, il faut l’habituer à le respecter; il faut punir tout acte menaçant pour la personne d’un chef, ou injurieux pour son caractère. D'après le Code de 93, la menace par parole ou par geste était punie , outre la destitution de rigueur , de deux ans de prison; plus tard elle fut punie de ( 439 ) 5 ans de fers par l'article 15 du titre VIII de la loi du 21 bru- maire an 5. Tout militaire , dit cet article, convaincu d’avoir insulte ou menacé son supérieur de propos ou de geste sera puni de 5 ans de fers. Certes, il faut le dire, cette disposition qui inflige un châti- ment semblable pour un geste qu’un soldat grossier se permet dans un moment d’oubli, pour un propos que l'ivresse fait aisément sortir de sa bouche impure, cette disposition est plus que cruelle , elle est absurde ; elle fait regretter que l'appli- cation de la peine de mort ne soit pas plus fréquente. En effet, lorsque ce châtiment terrible , irréparable, vient frapper l’auteur d’un attentat à la subordination, injure ou voie de fait, l'intérêt de la discipline explique la sévérité da législateur, cet attentat deviendrait contagieux s’il n'était ré- primé ; on sent qu'un exemple prompt est nécessaire , le cou- pable lui-même se le persuade, et, victime résignéc , il marche à la mort pour le salut de tous. D'ailleurs aucune idée de honte et de déshonneur ne vient flétrir les sentimens de compassion qu'il inspire; il n’est pas ignominieusement chassé de ses dra- peaux ; l’habit qui le couvre, le tambour qui guide le cortège funèbre , le fatal peloton devant lequel il se place, tout, jusqu'à la balle qui le frappe , lui rappelle qu'il est soldat, qu'il meurt en soldat. Mais pour un délit qui n’accuse que la vivacité de celui qui le commet, pour un délit dont les plus honnètes gens peuvent se, rendre coupables, délit que nos lois civiles punissent d'une légère amende ou de quelques jours de prison, dégrader un soldat, le chasser de son régiment , l'envoyer pourrir dans des bagnes infects, l’accoupler à des faussaires, à des assassins, voilà un châtiment affreux , voilà une peine gratuite, absurde en ce qu’elle est perdue pour l’exemple , puisqu'elle s’expie dans les bagnes , et a pour témoins, non des soldats de cœur qu'elle (440) pourrait corriger de leur brutalité, mais d'infâmes scélérats , qui , voyant le même châtiment punir une faute légère et un crime odieux, s'applaudissent sans doute d’avoir été assez criminels pour mériter leur sort. Il est juste d’ajouter que ce blâme que j'épanche ici ne tombe que sur la législation dont l'administration n'a pas tardé à adoucir, par une mesure sage et bienveillante, l’incon- cevable sévérité, Dépouillés de la fatale casaque rouge, les con- damnés pour insubordination furent d’abord séparés des galé- riens ordinaires et enfermés à Lorient dans un bagne spécial ; mais il n’en est pas moins vrai que toutes les conséquences de la peine infamante des fers, surveillance et aggravation en cas de récidive , continuaient de peser sur eux. Aujourd'hui les insubordonnés sont toujours punis de 5 ans de fer, mais le bagne est fermé et défense apportée par une cir- culaire ministérielle de procéder à leur dégradation qui était un commencement d'exécution de leur peine. Les condamnés attendent en prison la décision royale qui commue cette peine en plusieurs années de boulet. Toujours de l'arbitraire, comme si une fois qu'il est bien reconnu que les fers ne peuvent plus frapper des délits d’insu- bordination , il était bien diflicile de changer la loi; comme si, sans entrer dans la vaste discussion d’un code tout entier, on ne pouvait extraire du code discuté par la chambre des pairs, les dispositions relatives à l’insubordination, dispositions fort “sages, et qui établissent enfin, après quarante ans, quelque harmonie entre le délit et la peine. Ce que le ministre Decaux a fait pour le vol entre cama- rades et la vente d’eflets, le ministre Soult , qui apprécie aussi bien les besoins de l’armée, ne pourrait-il pas le faire pour l'in subordination ? S’il s’est permis des voies de fait ; ajoute le même art. 15, il sera puni de mort. ( 441) Quel laconisme ! l'infamie et la mort dans un seul artiele , et cela sans distinguer envers quel supérieur il a commis le délit, s'il a méconnu les étoiles du général ou les galons du brigadier, s'il a frappé étant de service , sous Les armes ou dans le badinage de la chambrée, dans la familiarité de la cantine ou de la gamelle. La mort, toujours la mort. Aussi devant ce texte inflexible de la loi que rien ne pouvait briser, combien de sophismes généreux inventés par la défense pour en détourner l'application! Tantôt de ce que le mot se trouve au pluriel dans l’article, il fallait répétition de la voie de fait ; tantôt de ce que le même article comprenait et l'injure et la voie de fait, il fallait réunion de ces deux délits. Ou bien, heureux soldat, quand il avait frappé non-seule- ment le caporal ou le sergent , mais encore tous les hommes de garde appelés pour le conduire, le chef se fondant dans son escorte, ce n’était plus lui individu , supérieur, c’était la garde, être collectif, qu'il avait outragée, et l’on appliquait l’art. 212 du Code pénal ordinaire. Et, quand les besoins de la discipline n’exigeaient pas impé- rieusement un exemple, les juges se prêtaient à ces sophismes de la défense, d'autant plus volontiers qu'eux, personnelle- ment, protégés par le prestige de leur grade, n'étaient point exposés à ces insultes, qui atteignent le plus souvent les capo- raux et sous-officiers. La même loi de brumaire range encore au titre de l’insubor- dination , et punit de la mort ou des fers les délits suivans : La révolte ou désobéissance combinée ; L’attroupement qui ne se dissipe pas à la voix du chef; L’abandon par une troupe en masse du poste où elle est de service ; La fuite devant l’ennemi ; Le sommeil près de l'ennemi ; Enfin le manque d'exécution de la consigne. ou [ep] (442) Au reste ce que j'écris ici est déjà de l'histoire ; il en est de la peine de mort pour insubordination comme de celle des fers ; elle est aujourd’hui assez fréquemment prononcée , mais toujours commuée en 10 ans de boulet. Encore une fois, un pareil état de choses est intolérable et tend à relâcher tous les liens de la discipline. ( 443) LETTRE ..:. Du faux témoignage. Ilest un crime qui, sans doute, est purement commun et n’a rien de militaire, mais que pourtant l'extrême sévérité du code de l'armée fait naître trop fréquemment , je veux parler du faux témoignage. Un soldat traduit devant un conseil de guerre pour insubordi- nation a toujours à opposer aux témoins de l'accusation ce qu'il appelle ses témoins. Ce sont des camarades, amateurs de changemens, et qui, pour le plaisir de vivre quelques jours en subsistance dans une grande ville, se déclarent prêts à attester la moralité ordinaire du prévenu. Ce sont des habitués de salle de police qui , justes apprécia- teurs de l’ivresse, déposeront qu'il était ivre-mort au moment où il a commis le délit, Ce sont enfin, plus rarement sans doute , des amis dévoués qui , pour sauver un pays de la mort ou de l’infamie, viennent dire hardiment qu'ils n'ont pas vu frapper, qu'ils n’ont pas entendu insulter le supérieur , et osent démentir les allégations de ce dernier. Ce sont enfin, pour me servir de l'expression du greffier, alors que, dans la lecture des pièces, il arrive à leur catégorie, ce sont des témoins à décharge. Cette expression résume la moralité des témoins et le mérite de leur déposition, à tel point que j'ai entendu un jour un président demander sérieusement s'ils devaient prêter serment. Si l’on ne peut trop s'élever en thèse générale contre les fausses dépositions qui égarent la justice , il faut dire aussi que la rigueur des peines inspire de la compassion pour celui qui va ( 444 ) en être la victime, que des rapports de tous les jours établissent entre les soldats une grande amitié et une haine commune contre les supérieurs trop sévères ; qu'enfin ils ne mesurent pas la portée de l’action qu'ils commettent, et le plus souvent se rétractent lorsque le commissaire du roi, d'une voix solennelle, leur donne lecture de l’art. 36: du Code pénal. Telle était l'espèce de tolérance que l’on avait pour ce délit dans la 16.e division militaire que, pour le renûre plus rare sans recourir à la sévérité de la loi, on se contentait, sur l'ordre du lieutenant-général, de faire entendre par commissions roga- toires les témoins à décharge appartenant aux pionniers et fusi- liers de discipline, corps dans lesquels la camaraderie est plus intime par suite de l'espèce de réclusion dans laquelle ils vivent ; et si par hasard ils réussissaient à faire le voyage de Lille, le capitaine-rapporteur æsait d’un moyen bien fait pour les dégoù- ter à l'avenir des fonctions officieuses qu'ils venaient remplir. Pour le moindre sujet de désordre, et les disciplinaires sont gens à en fournir plus d'un, il les faisait détenir dans les prisons de la citadelle. Tout cela n’élait pout-être pas très-légal, mais au moins on enlevait à de malheureux ét ignorans soldats l'occasion d’en- courir une peine que n'aurait pas manqué d'appeler sur leur tête leur déposition de complaisance. Malgré tontes ces précautions, un jour, dans l'affaire du nommé Cordier, disciplinaire + en opposition avec tous les témoins à charge qui déposèrent que Cordier avait mis le poing sous le menton du caporai Anus, deux témoins à décharge, les nommés Gineste et Charve, s'obstinèrent à prétendre que le prévenu n'avait point menacé Anus, et que le geste reproché avait été adressé à Gineste. Le conseil, sans s'arrêter à ces dernières dépositions , con- damne Cordier à 5 ans de fers, et le président , séance tenante, fait arrêter les deux témoins comme suspects de faux témoignage; (445) procès-verbal fut dressé selon la loi et envoyé au général com- mandant la division, lequel donna ordre d'informer. Jusque-là tout était régulier, Gineste et Charve n'étaient que prévenus, une information impartiale allait établir leur culpa- bilité, des juges sans prévention allaient prononcer sur leur SOrL. +»... Par une fausse interprétation du décret du 3 germinal an 2, les nommés Gineste et Charve furent renvoyés devant le conseil de guerre qui avait requis leur mise en accusation. Les seuls témoins entendus furent les témoins à charge qui avaient déposé dans l’affaire Cordier, et, dénouement facile à prévoir, les prévenus furent condamnés à cinq ans de travaux forcés. Pouvait-il en être autrement? En condamnant Cordier, les juges du conseil n'avaient-ils pas également condamné les témoins qui déposaient en sa faveur. Acquitter ces derniers, n'était-ce pas casser implicitement le premier jugement ? Ils furent done condamnés; leur pourvoi fut rejeté par le conseil de révision. Peut-être ces malheureux étaient-ils coupables ? peut-être méritaient-ils une peine ? mais la procédure qu’on a suivie contre eux offrait-elle toutes les garanties? était-elle bien régulière? La raison dit non; voyons si la loi sera d'accord avee la raison. L’accusation s’est appuyée sur l’art. 3 du décret du 3 ger- minal an 2, qui prescrit la manière de procéder à l'égard des faux témoins devant les tribunaux eriminels militaires. Si le prévenu est militaire ou s’il est employé ou attaché à la suite de l’armée , il sera, en vertu du mandat d'arrêt, et sans autre formalité, traduit au tribunal criminel mure DEVANT LEQUEL IN À DÉPOSÉ, ed l'acte d'accusation sera dans ce cas dressé par le président. Or, disait l'accusation , il n’y a plus maintenant de tribunaux criminels militaires , ils sont remplacés par les conseils de guerre permanens, le vœu de la loi a donc été suivi, quand on (446) a traduit les prévenus au conseil devant lequel ils avaient déposé. Si tel est le vœu de la loi, il n’y a rien à répondre; il faut de- mander qu’on la change, car elle est mauvaise. Autant vaut en effet envoyer ceux qu'on soupçonne de faux témoignage aux galères sans jugement , que de les renvoyer devant des juges qui d'avance les ont condamnés ; il y aurait économie de temps et de frais. Mais ou je me trompe étrangement, ou cette interprétation de la loi de germinal est fausse; il n’y a pas la moindre ana- logie entre les tribunaux criminels militaires et les conseils de guerre. Sous l’empire de la loi du 3 pluviose an 2, organisatrice des tribunaux criminels militaires , il y avait un jury d’accusa- tion, et un jury de jugement qui était renouvelé à chaque affaire. On concoit tout de suite la différence. Au même tribunal où il était traduit pour faux témoignage, l'accusé ne rencontrait plus les mêmes juges, tout au plus y rencontrait-il le même président, dont la mission se bornait à appliquer la peine. Les inconvéniens graves que je signalais tout-à-l'heure n'’exis- taient done pas pour les tribunaux criminels militaires. Devait- on, maintenant que ces tribunaux n'existent plus, suivre la même procédure pour les conseils permanens qui jugent sans le concours du jury ? Non, certes. Et l'intérêt de l’accusé, autant que la raison, autant que la justice, exigeait que l'autorité supérieure remit la connais- sance des affaires de faux témoignage à celui des deux conseils qui n'avait pas connu de l'affaire principale. C'est un droit que la loi lui donne de choisir, et jamais elle ne pouvait user plus raisonnablement de ce droit. Il paraît au reste que la monstruosité de la procédure dont j'ai parlé a frappé l'autorité militaire ; car depuis d’autres accusés ont été renvoyés devant le conseil qui n'avait pas connu de la première affaire. — C'est fort bien! mais Gineste et Charve, où sont-ils? (447) LETTRE... De La révision des jugemens. ] La condamnation n’enlève point toute chance de salut aux malheureux qu’elle frappe, il reste encore au condamné le pourvoi en révision et le recours en grâce. Le pourvoi peut-être formé par l'accusé, par le défenseur et par le procureur du roi. Le délai pour les premiers est de 24 heures à partir de la lecture du jugement faite par le rapporteur; le procureur du roi a de plus 24 heures pour former le sien en cas de non- pourvoi du condamné. Si l'accusé a été acquitté, le délai n’est que de 24 heures pour la partie publique. Le pourvoi doit être notifié au greffe. De la part du con- damné , le plus souvent il consiste dans une croix apposée au bas d’une formule de pourvoi, croix que le concierge de la pri- son certifie être la signature du condamné, L'intervention du défenseur dars une mesure toute person- nelle contre le vœu quelquefois de celui qu’elle intéresse le plus, peut paraître singulière ; au fond elle est nécessaire ; elle ne peut qu'être utile au condamné qu'elle protège en même temps contre une obstination mal entendue ou contre un oubli funeste des formes. Cet avantage ne domine pas dans le pourvoi du ministère public, puisqu'il n’est exercé que dans le cas d’acquittement du prévenu , ou de condamnation à une peine trop douce. C’est au moment où l'accusé vient d’entendre proclamer son innocence au nom du Roi , que la voix d'un magistrat amovible l'arrête sur le seuil du cachot pour l'exposer de nouveau aux (448) délais d’unc longue instruction, aux angoïsses de l'attente, à la crainte d’une condamnation. Un tel pouvoir laissé au ministère public n'est pas seulement cruel, ilest injuste, en ce qu'il rend l'accusé responsable des vices d'une procédure à laquelle il n’a contribué que d’une ma- nière toute passive ; il est dérisoire, en ce qu'il tourne contreun accusé les garanties promises par la loi, et fait r'sulter sa perte des précautions prises pour son salut, Et qu'on ne dise pas que l'intérêt de la loi guide seul le commissaire du Roi. L'intérêt de la loi permet aussi, dans notre droit criminel civil , de faire annuler l'ordonnance d’acquittement rendue par les présidens en dernier ressort ou sur la déclaration d’un jury; mais sans jamais préjudicier à la partie acquitlee , ce sont les termes de l’article 409 du code d'instruction criminelle, sans jamais ravir à l'accusé reconnu innocent le bénéfice d’un droit acquis. N'est-il pas à craindre, qu’en matière militaire, le commis- saire du roi ne soit conduit à exercer son droit par le caprice, ou, suivant les circonstances , par le besoin d’une condamnation ? Dans les 24 heures de la notification du pourvoi, le conseil de guerre envoie les pièces de la procédure avec copie du juge- ment au président du conseil de révision qui est tenu de convo- quer aussitôt le conseil. Aussitôt, dit l'article 13 de la loi du 18 vendémiaire an VI, constitutive des conseils permanens de révision. Ce mot ne veut pas dire probablement dans les deux heures, ni même dans les vingt-quatre heures, car, à ma connaissance, il s’est toujours écoulé au moins trois jours entre le jugement et l’assemblée du conseil de révision, et quelquefois un temps plus long encore. On ne peut qu'applaudir à cette latitude que le défaut de précision dans le délai semble donner au conseil de révision, ( 449 ) Aux termes de l’article 38 de la loi de brumaire an V , les ju- gemens définitifs des conseils de guerre doivent être exécutés sur-le-champ à Ja diligence du rapporteur. Or cette dernière expression paraissant plus précise et plus claire, le moyen , dans les divisions éloignées de la capitale, de laisser au condamné le temps d’implorer d'avance la clémence royale quand il s’agit de la mort, c’est de retarder l'assemblée du conseil de révision... Et les commandans de division, nous devons le dire, ne se re- fusent jamais à seconder les condamnés, heureux qu'ils sont de ravir une victime à la sévérité des lois militaires. Le conseil de révision est composé de cinq membres. Savoir : Un officier général , président. Un colonel ou lieutenant-colonel. Un chef de bataillon , d’escadron ou major. Deux capitaines. Le grefher est choisi par le président. Le rapporteur est choisi parmi les membres du conseil. Enfin , un intendant ou sous-intendant militaire remplit les fonctions de commissaire du Roi. Tous les juges dont nous venons de parler doivent avoir trente ans accomplis et avoir fait au moins trois campagnes ou compter six années de service effectif dans l’armée, ce qui peut prouver on ne peut mieux leur bravoure , mais ce qui n’est en aucune manière une garantie suffisante de leurs connaissances légales. L'examen du conseil de révision porte sur l'instruction écrite qui a formé déjà la base du jugement du conseil de guerre, et sur le jugement qui, à défaut d’un procès-verbal d'audience , est la reproduction très-imparfaite de l'instruction orale. Le greffier lit toutes les pièces. Le rapporteur fait son rapport et donne son opinion motivée, Le défenseur présente ses observations, attaque ou défend le 97 ( 450 ) jagement selon que le pourvoi est formé par le condamné ou par le ministère public. M ; Enfin le commissaire du Roi fait ses réquisitions. L'auditoire se retire et rentre bientôt rappelé par la sonnette du président. L'auditoire, c’est l’avocat, car les séances des conseils de ré— vision n'offrant pas cet intérêt dramatique que l'on recherche aujourd’hui avec tant d’empressement, peu de curieux y aflluent, et je doute fort que depuis l'an VI le président ait eu l’occasion de réduire le nombre des spectateurs au triple de celui des juges, en vertu du droit qu'il partage avec les présidens des conseils de guerre. Il est rare qu’un pourvoi soutenu par un avocat ne soit pas accueilli. Le conseil de révision, dit la loi du 18 ventose an VI, pro- nonce à la majorité des voix l'annulation des jugemens dans les cas suivans , savoir : 1.0 Lorsque le conseil de guerre n'a pas été formé de la ma- nière prescrite par la loi. 2.0 Lorsqu'il a outrepassé sa compétence , soit à l'égard des prévenus, soit à l'égard des délits dont la loi lui attribue la connaissance. 3.0 Lorsqu'il s'est déclaré incompétent pour juger un prévenu soumis a sa juridiction. 4.0 Et c’est ici le cas le plus élastique ; lorsqu'une des formes prescrites par la loi n’a point été observée , soit dans l’informa- tion , soit dans l'instruction. 5.0 Enfin, lorsque le jugement n'est pas conforme à la loi dans l'application de la peine. Or il est à remarquer que la loi de brumaire ne presérit point ses formes à peine de nullité comme le code d'instruction criminelle ; il s'ensuit, que toutes les fois que la loi est violée dans les formalités les plus indifférentes , comme dans les pre- (451) scriptions les plus graves, le conseil de révision peut casser le jugement , et il use fréquemment de cette faculté en faveur des condamnés que recommande soit une bonne conduite, soit quelquefois un puissant patronage. C'est ainsi que l’omission, au bas de la déposition d’un té- moin, d’une signature de rapporteur ou de greflier a souvent vicié de longues procédures. Dix jugemens, à ma connaissance , ont été cassés pour dispa- rilé entre le nombre de voix prononçant la culpabilité et le nombre de voix appliquant la peine. Il y avait faux ou erreur matérielle dans la mention qu'un accusé déclaré coupable à la majorité de quatre voix, par exemple, avait été condamné à l’una- nimité à telle ou telle peine. CRC D'autres fois l'incompétence du magistrat chargé de recevoir les commissions rogatoires , l’omission , depuis le nouveau code, de la part des juges, de poser la question de circonstances atténuantes, lorsqu'il s'agissait d’un délit commun, entrainaient également l'annulation des jugemens. J'ai vu casser des décisions de conseils de guerre, lesquelles en condamnant, pour délit commun, un militaire aux travaux forcés, peine civile, prononcçaient en même temps la dégrada- tion, peine militaire, au lieu du carcan ; il est vrai que j'ai vu les mêmes conseils casser des décisions pour un motif contraire, parce qu'elles appliquaient le carcan au lieu de la dégradation. C'est depuis la circulaire ministérielle qui a suivi un arrêt de cassation , rendu dans le dernier sens, que la jurisprudence des conseils de révision a varié sur ce point, et, ici je dois le dire, bien que dans l’intérèt des accusés j’aie dû quelquefois attaquer les jagemens des conseils de guerre, qui prononçaient avec les travaux forcés à temps la peine du carcan, malgré l'avis du ministre de la guerre, malgré l’inposante autorité de la cour de cassation , je n'en persiste pas moins à penser que la dégradation, peine toute militaire, ne doit-être prononcée que lorsque la loi (452) militaire en fait expressément une conséquence de la peine des fers , mais que lorsqu'il s’agit d’un délit commun , prévu par la loi commune, les juges militaires ne peuvent appliquer que cette loi dans son entier; qu'ils ne peuvent la scinder pour aller éher- cher, par exemple, les travaux forcés dans le code pénal et la dégradation dans la loi de 93, au mépris de l’article 22 du code de 1810, qui fait de l'exposition au carcan une conséquence forcée de la condamnation aux travaux forcés. Depuis les modifications au nouveau code pénal, les juges militaires ont un moyen de sortir de cette difficulté , c’est d’user de la latitude, laissée par le nouvel article 26 , de ne pas ajouter la peine de l'exposition si le condamné n'est pas en état de Quels que soient au reste les motifs qui ont déterminé les juges, le jugement est-il annulé par le conseil de révision, copie de cette décision ainsi que les pièces du procès sont renvoyées de- vant le conseil de guerre qui n'a pas connu de l'affaire; si tous les deux en ont connu, elles sont renvoyées devant le premier conseil de la division la plus voisine. Le jugement est-il confirmé, aucun sursis n’a-t-il été d'avance accordé, un capitaine de place court en donner avis au con- cierge de la prison ou au condamné lui-même, et tout se pré- pare pour l'exécution. (453) —————_—_—_——————— LES TRESSES. TRADUCTION DE L'ITALIEN DE VITTORELLI (*). Par Mouras. 4 Ocronne 1833. + Frs. s Virroneuut, poète italien fort connu , est proposé dans les ou- vrages élémentaires qui traitent de cette langue, comme un des modèles qu'il faut étudier, quand on veut connaître toute la délicatesse du Toscan. Ses pièces anacréontiques sont de petits chefs-d'œuvre. Le plaisir seul que j'ai trouvé à les lire peut me déterminer à en traduire quelque chose, aussi convaincu du mérite de l'original que de la faiblesse de la copie, j'ai cru devoir faire cet aveu afin d’obtenir quelque indulgence pour, mon travail. Jeune épouse aux traits gracieux, Suis pour guide un léger caprice : Roule en anneaux tes blonds cheveux ; Que ce doux travail t'embellisse! 2 2 1 © eo rm rite Émirats APS (*) Ce sujet s’offrit à l’auteur en 1785, dans un recueil de vers composés pour des noces, intitulé ZeWoleur ; quand au fait lui-même , qui a fourni la matière des vers suivans , il arriva à Venise, en 1981, à l'épouse du résident d'Angleterre, JL est inutile de dire qu’alors les tresses et nœuds de cheveux étaient fort en usage. Note du traducteur. (454) Mais de l’épingle fuis l'emploi ; Crains pour ta belle chevelure, Métilde en dira plus que moi : Écoute sa triste aventure. Métilde avait un doux regard , Ce regard peignait la tendresse : L'amour s'y cachait avec art, Et des cœurs se jouait sans cesse. Des amis délicats, choisis, Jaloux d'obtenir son suffrage, ” Le soir, chez elle réunis, - M ‘De leur culte apportaient l'hommage. L'été régnait ; un voile affreux Des cieux vient obseurcir la face; D'Éole enfant impétueux , L’aquilon rugit et menace. Des mers les flots se sont émus; k Les élémens semblent en guerre. Dans l'air se pressent confondus L'éclair, la grêle et le tonnerre. Métilde, en des salons rians , Toutefois oubliait les heures, Et ses adorateurs brillans Chassaient l'ennui de ces demeures. Leur esprit pétille en bons mots Dont la gaîté se communique Tandis que circule à longs flots La liqueur du golfe arabique. (455) O Venise, fille des mers Sous mille aspects que tu sais plaire ! Quel rendez-vous d'êtres divers Dans ton enceinte hospitalière ! Je vois, dans un doux entretien Où chacun d'eux librement cause, Auprès du gai Parisien D’Albion l'habitant morose. Séduit par un espoir flatteur D’autres à l'écart se retirent, Et se fiant au jeu trompeur, Poursuivent un sort qu'ils désirent. Plusieurs , compulsant les journaux, Aux lieux qu'habite le silence, Sur la foi de quelques bruits faux, Pèsent l'Europe en leur balance. Cependant au sein de la nuit Retentit la voix de l’orage, La foudre déchire à grand bruit Les flancs embrâsés du nuage. À travers le riche plafond Elle pénètre étincelante, Et frappe d'un effroi profond La foule immobile et tremblante. Une triple langue de feu Aux murs a collé son empreinte; Et la fumée en chaque lieu Promène sa hideuse teinte. ( 456) De la flamme sur ses cheveux Métilde sent le vol agile; La flamme , gènée en leurs nœuds, À brisé sa prison fragile. Comme on voit du subtil aimant Le fer suivre l’ordre magique; Ainsi l’épingle promptement Guide la matière électrique , Qui satisfaite d’éloigner Le métal, cause de l'injure, Force la flamme d’épargner Les tresses de la chevelure. Déjà la sinistre lueur À fui, de la troupe éperdue Emportant la vaine terreur : Leur âme à l'espoir est rendue. Chacun regarde autour de soi. Que voit-on? Métilde effrayée , Pile victime, par l’effroi À sa place paraît liée. Son œil est farouche, égaré, Ainsi que la prêtresse antique, Debout sur le trépied sacré , Interrogeant le sort magique; Au moment où le dieu forcé La remplissait de sa présence , Terrible, le poil hérissé, Rendait hommage à sa puissance. (487) Qu'à ce récit tu prêtes foi Ton trouble est la preuve fidèle; Belle Aglaé, rassure toi ; Bannis cette frayeur mortelle. Le ciel sourit à tes beaux jours. Il te ménage un sort prospère; Près de toi veillent les amours Avec l'hymen , dieu tutélaire. ( 458 ) ODES ANACRÉONTIQUES. TRADUITES DU MÊME. Au feu de ton regard divin Si tu vois s’empresser d’éclore La rose ou le pâle jasmin En des lieux dédaignés de Flore ; Si zéphire aime à se jouer Beile Irène, sur ton visage, Et plus hardi veut dénouer Tes cheveux par son badinage ; D'un frais gazon à chaque pas Si tu vois briller la pelouse, De toacher tes pieds délicats Si l'herbe se montre jalouse, Apprends, nymphe, qu'un dieu charmant Qui sait que pour toi je respire, M'a changé par enchantement En fleur, en gazon, en zéphire. ( 459 ) Mai vient ranimer la nature; Tout rit, tout répond à sa voix : Il peint d’une riche verdure Les prés rajeunis et les bois. En vierge , l’humble primevère Voile à demi son doux trésor ; Et la tulipe, reine altière, Découvre un front de pourpre et d’or (*) De fruits les épines sauvages Etalent la vive couleur : Zéphyr embhaumant les bocages Sème la vie et la fraîcheur. Tout naît en la saison nouvelle Pour l’embellir de mille appas : Et cependant, beauté cruelle, Dans ton cœur l’amour ne naît pas. ——— 29 3 E—— (*) On pourrait s'étonner de voir fleurir en même temps la primevère et la tulipe, sil’on ne savait qu’en Italie, où l'auteur paraît avoir pris ses tableaux , il n'est pas rare de voir Ja fleur à côté du fruit. ( Note du traducteur. ) ( 460 ) HOMMAGE A LA MÉMOIRE DE M. LATREILLE, DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Membre correspondant, Par M. Macquanr, membre résidant. 15 Févrien 1833. Messieurs , Peu de mois se sont écoulés depuis que la mort, au milieu des ravages qu’elle a exercés sur tant d’homines chers aux sciences et aux lettres , a frappé M. Cuvier, dont la perte immense a privé la France de l’une des lumières les plus éclatantes de son auréole de gloire, et plongé dans le deuil toute l’Europe savante. Fallait-il que notre douleur fût sitôt renouvelée par une mort non moins fatale aux sciences naturelles, et qui, pour n'être pas un évènement qui passe également de bouche en bouche, ne mérite pas moins d’exciter les regrets les plus vifs de tout ce qui s'intéresse aux progrès des connaissances hu- maines. M. Latreille, de l’Académie des sciences , professeur et administrateur du Muséum d'histoire naturelle, correspondant de notre société comme de la plupart de celles de l’Europe, a terminé le six de ce mois sa longue et laborieuse carrière. Mes- sieurs , je n’entreprendrai pas l'éloge de cet homme célèbre; il appartient aux sommités scientifiques ; mais il m'est impossible de ne pas rendre un homimage , tout faible qu'il soit, à la mé- moire de celui qui fut pour moi un ami, un maitre affectionné » (461) un guide encourageant dans l'étude attrayante , mais difficile , de l’entomologie. Gette science qui a pour objet la connaissance des insectes, ces petits êtres qui, à la vérité, ezcitent les dé- dains de l'ignorance, mais dont l’organisation est admirable par le degré de composition et les modifications infinies qu'elle offre à nos yeux; dont l’industrie fournit à l'industrie humaine les produits les plus précieux ; dont l'instinct, développé au-delà de toute expression, étonne notre orgueilleuse raison; cette science, dis-je, doit à M. Latreille la très-grande partie de l’es- sor qu'elle a pris, et qui l'ont placée au rang des parties les plus approfondies de la zoologie. Lorsque ce grand naturaliste commença à se manifester, l'entomologie, fondée depuis peu de temps sur ses véritables bases par le génie de Linnée, mais n’of- frant encore qu’une légère esquisse du vaste tableau qui se dé- roule maintenant à nos yeux , s'était déjà naturalisée en France par les travaux de Réaumur, de Geoffroy, d'Olivier ; et, en Alle- magne, Fabricius s'était emparé du sceptre de la science par ses ouvrages empreints des plus profondes connaissances. Ce der- nier, en substituant au système de classification de Linnée, fondé sur les modifications des ailes , une méthode basée sur les organes de la bouche , avait contribué puissamment aux progrès de l’entomologie, en faisant connaître les insectes sous un rap- port nouveau et essentiel ; mais en excluant trop de son système les autres organes, il n'avait formé qu'une méthode artificielle , trés-ingénieuse à la vérité, mais qui, outre le défaut de com- prendre dans la même classe des insectes appartenant réellement à des divisions très-différentes , rendait l'étude de l’entomologie pénible et décourageante par la difficulté souvent excessive de reconnaître les caractères. Cependant elle avait tout le succès que la célébrité de son auteur devait lui donner, lorsque M. La- treille , convaincu des inconvéniens qu'elle présentait, entreprit de replacer la science sur sa base linnéenne, de former des familles dont les caractères , ainsi que ceux des genres, fussent ( 462 ) empruntés de tous les organes, enfin de faire pour l’entomo- logie ce que Jussieu avait fait pour la botanique, une méthode naturelle. La plupart de ses ouvrages, depuis le Précis des caractères génériques des insectes, publié en 1796, jusqu’à sa mort, tendirent à ce but; il l’atteignit, et, grace à l'impor- tance de ses travaux et à l'impulsion qu'il sut donner à cette science, elle est devenue l’une des branches de l'histoire natu- relle les plus avancées, quoiqu'elle présentât plus de difficultés qu'aucune autre, L'attrait qu'il ÿy répandit , l'accueil qu'il fit à tous les hommes qui s’y sentaient portés, fut la principale cause de la faveur dont elle jouit, du grand nombre d’adeptes qui y sont initiés, des explorations qui se font sur toutes les parties du globe et du nombre infini des espèces qu’elles ont fait connaitre. L'heureuse influence que M. Latreille a exercée sur l’entomo- logie fut le fruit d’une longue existence consacrée tout entière à la science. Je n’entreprendrai pas d'énumérer toutes ses produc- tions. Il suffit de citer l’histoire naturelle des crustacées et des insectes, le Genera crustaceorum et insectorum, les familles naturelles, sa part dans le règne animal publié conjointement avec M. Cuvier, et son Cours d'entomologie , le dernier de ses travaux, pour démontrer combien il a mérité la célébrité dont il a joui pendant sa vie, et qui transmettra son nom à la posté- rité , entre ceux de Jussieu et de Lamarck, son prédécesseur au professorat du Muséum d'histoire naturelle. Parmi les droits que M. Latreille s’est acquis à la gratitude de la science, nous ne pouvons omettre le patronage qu'il a exercé sur la plupart des entomologistes vivans qui le considéraient comme leur maitre, et dont il avait acquis la tendre affection par la bienveillance avec laquelle il leur donnait des conseils, des encouragemens , leur facilitait leurs travaux, mettait à leur disposition tout ce qui était en son pouvoir. C’est ainsi que la science lui doit en quelque sorte, indépendamment des étran- gers qui se déclaraient également ses élèves, nos Audinet Ser- (463) ville, Audouin, Dejean, Bois-Duval, Lepelletier de Saint-Fargeau, Milne Edwards et tant d’autres que nous voudrions pouvoir citer, et dont les travaux approfondissent les diverses spécia + lités de la science qu’il est dorénavant impossible d’embrasser dans toute son étendue. M. Latreille était en même temps l'ami de la plupart des grands zoologistes de notre époque, et particulièrement de M. Geoffroy-Saint-Hilaire , Duméril , Léon Dufour, dont les tra- vaux sur l'anatomie des insectes sont si précieux, et surtout de M. Cuvier, qui l’avait associé à l’un de ses plus grands ouvrages, le règne animal, et dont la mort a précédé de si près, et peut- être avancé la sienne. Ces deux hommes étaient si bien faits pour s’apprécier, pour s’estimer! Cuvier aimait l’entomologie comme Latreille, et il avait commencé par elle la carrière dans laquelle il a trouvé tant d'illustration; Latreille connaissait comme Cuvier toute l'importance de l’anatomie, et il a établi sur elle autant que sur l’organisation extérieure la base de ses classifications; enfin ils s’accordaient par une qualité qui, à peu d’exceptions près, caractérise les hommes supérieurs; ils étaient religieux : la connaissance approfondie des lois de la nature les avait pénétrés d’admiration pour son auteur, les avait éclai- rés sur la grande pensée de l’immortalité de l’ame, et ils aspi- raient par l’exercice des vertus à une immortalité plus digne de la grandeur de notre nature que celle dont ils jouiront dans la mémoire des hommes. ( 464 ) PROGRAMME Des Prix proposes en faveur de l'économie rurale pour étre décernés au mois de juillet 1834. La Société, dans sa séance publique qui aura lieu dans une des salles de l'Hôtel-de-Ville, le 29 juillet 1834 , décernera les prix suivans : I. Houblon. — Garance. 1.0 Une médaille ou des instrumens aratoires de la valeur de 150 francs, au propriétaire de la houblonnière la mieux eul- cultivée, d’une étendue de 40 ares au moins, et qui, en 1834, fournira les meilleurs et les plus abondans produits. 2.0 Une médaille ou des instrumens aratoires de la valeur de 7 francs, au cultivateur possédant la plus belle houblonnière après la précédente, 3.0 Une médaille de la valeur de 50 francs , au propriétaire de la plus belle houblonnière d'au moin$ 40 ares, établie en 1834. 4.0 Deux médailles de la valeur de 5o francs chacune, aux cultivateurs des deux plus belles houblonnières établies en 1833, et deGa contenance de 20 à 40 ares. Les houblonnières plantées exclusivement en houblon à tiges blanches seront seules admises au concours. 5.0 Une prime de 150 francs, au cultivateur qui aura, dans le courant de l’année 1834, cultivé 10 ares de garance. 6.0 Une autre prime de 100 francs, au cultivateur qui aura, dans le courant de l'année 1834, établi une garancière de la contenance de 5 ares. ( 465 ) 11; Expériences agronomiques. Une médaille de la valeur de 100 francs, à l’auteur des meil- leures expériences comparatives sur l’action fertilisante du plâtre, de la chaux , des cendres et de la suie , appliqués comme amen- demens sur les prairies artificielles de {uzerne , de sainfoin et de trèfle. La Société désire que le plâtre (1), la chaux , les cendres, etc. soient employés dans les expériences , sur des surfaces égales de chacune des prairies artificielles citées; qu'une même étendue de prairie soit cultivée sans engrais, pour servir de terme de comparaison; que le poids de toutes les coupes fourragères, recueillies sur ces surfaces diversement amendées , soit noté avec exactitude, et que les concurrens en déduisent le mérite respectif des amendemens, sous les deux rapports principaux de l'intensité d'action et de l'économie. III. Instrumens aratotres. 1.0 Une médaille de la valeur de 100 francs, à celui qui aura inventé ou importé dans l’arrondissement de Lille un instrument aratoire propre aux grandes cultures, et dont l'introduction dans l'arrondissement paraîtra la plus avantageuse. Si on ne présente pas au concours un instrument agndelle: ment inventé ou importé, la médaille sera accordée à celui qui aura perfectionné l’un des instrumens aratoires déjà en usage dans l'arrondissement. (2) Le plàtre doit être semé sur les prairies artificielles lorsque les tiges ont déja quelques pouces d'élévation; on doit choisir un temps humide. La proportion employée est de deux à quatre hectolitres par hectare. 59 (466 ) 2.0 Une médaille de la valeur de 50 francs, à l'inventeur d'un instrument propre à déplanter les perches des houblon- nières. Les concurrens seront tenus de déposer leurs machines ou instrumens dans l’une des salles des séances de la Société, avant le 1.er juillet 1834. La Société décernera en 1835 une médaille d’or de la valeur de 300 francs à celui qui établira dans une exploitation rurale de l'arrondissement de Lille un manège ou tout autre moteur destiné à faire fonctionner un bat-beurre , un hache-paille, un coupe-légumes, un moulin à écraser les tourteaux , une machine à vanner, une machine à élever l’eau, et, si cela est possible, une meule à broyer les graines. IV. Bergers. — Garçons de charrue. 1.0 Une houlette d'argent de la valeur de 5o franes , à celui des bergers de l'arrondissement de Lille qui présentera un cer- üficat constatant 1.0 Qu'il demeure depuis cinq ans, au moins, chez le propriétaire du troupeau ; 2.0 Que sa conduite est irréprochable ; 3.0 Qu'il n’a jamais commis de délits ruraux. Le certificat énoncera le nombre des brebis qui composent le troupeau et celui des agneaux mis bas pendant l'année. À mérite égal, la Société donnera la préférence au berger qui aura con- servé le plus d'agneaux proportionnellement au nombre des brebis confiées à ses soins. 2.0 Une gerbe d'argent de la valeur de 50 francs au maïtre- valet de l'arrondissement de Lille qui présentera un certificat constatant 1.0 Qu'il demeure depuis cinq ans, au moins, chez le même fermier ; ( 467 ) 2.0 Qu'il est de bonnes vie et mœurs, d’une conduite et d'une probité irréprochables ; 3.0 Qu'il soigne bien les chevaux et économise les four- rages ; 4-° Qu'il trace bien un sillon et se fait remarquer par son habileté à exécuter les différens travaux dont il est chargé. Les concurrens enverront , avant le 1.er mai 1834 , au secré— taire de la commission d'agriculture, les certificats signés par trois des principaux cultivateurs de la commune, et visés par le maire. Les maîtres-valets seront réunis dans le courant du mois de mai pour tracer des sillons avec les diverses charrues qui leur seront présentées. Une commission nommée par la Société pré- sidera ce concours. V. Taureaux. — Geénisses. 1.0 Un prix de la valeur de 100 francs, au cultivateur qui aura introduit ou élevé dans l'arrondissement le plus beau tau- reau de race hollandaise, de race flamande, ou métis de ces deux races. 2.0 Un prix de la valeur de 50 francs, au propriétaire du taureau le plus beau après le précédent. 3.0 Des primes seront accordées aux cultivateurs qui feront saillir leurs vaches ou génisses par les taureaux qui ont obtenu les prix au concours de 1833 (1). Les primes seront de 3 francs pour chacune des trente premières vaches ou génisses habitant (x) Le taureau de M. Henri Masquelier, de Sainghin, a eu le premier prix. Le taureau de M. Delecourt-Béghin , de Roubaix, a eu le second prix. (468 ) au-delà d'une demi-lieue de la résidence du taureau ; elles seront payées par le trésorier de la Société, sur le certificat du pro- priétaire du taureau et le visa du secrétaire de la commission d'agriculture. 4.0 Un prix de la valeur do 50 francs au cultivateur qui aura élevé la plus belle génisse de race hollandaise pure, ou de race croisée hollandäise flamande. 5.0 Un prix de la valeur de 25 francs, au cultivateur qui aura élevé la plus belle génisse après la précédente. Les taureaux devront être âgés d’un an à deux ans, et être destinés à faire, pendant un an, le service de la monte. Les prix seront mis en dépôt jusqu'à l’accomplissement de cette dernière condition. L'âge exigé pour les génisses est d'un à deux ans. La Société désire qu’on les destine à la reproduction, et qu'elles ne soient saillies qu'après l’âge de trois ans accomplis. Des certificats en due forme devront constater que les élèves sont nés chez le cultivateur qui les présente au concours. VIT Béliers. 1.0 Une médaille d'argent , au propriétaire du troupeau fai- sant des élèves, qui introduira dans l'arrondissement le plus beau bélier à longue laine, de pure race anglaise, destiné, par lé croisement , à améliorer la race ovine indigène. Les lauréats de l’année précédente ne pourront obtenir qu’une wention honorable; ils sont mis hors de concours pour un an. 2.0 Une médaille d'argent, au propriétaire qui, remplissant les conditions précitées, introduira dans l’arrondissement, et pour le même usage , le plus beau bélier à laine longue, de pure race hollandaise. 3.0 Des primes seront accordées aux propriétaires des trou- peaux qui feront saillir leurs brebis par les béliers qui ont obtenu ( 469 ) des prix aux concours de 1833 (x). Les primes seront d’un franc pour chacune des quarante premières brebis habitant au-delà d’une demi-lieue de la résidence du bélier. Chaque propriétaire n'aura droit qu'à cinq primes. P 1.0 Pour les bêtes bovines et à laine, le jour, l'heure et le lieu qui seront indiqués par le préfet pour la distribution des primes pour l’amélioration des chevaux. 2.0 Pour les boublonnières, dans la dernière quinzaine du mois d’août, à l’époque de la récolte du houblon. 3.0 Pour les expériences comparatives sur les amendemens, dans la dernière quinzaine de Juillet. Conditions generales. Il ne sera admis au concours que les cultivateurs domiciliés dans l’arrondissement de Lille. Les personnes qui désirent concourir devront faire connaître leur intention avant le 1.er mai 1834 , par une lettre d’avis au secrétaire de la section d'agriculture. Des commissaires délégués par la Société seront appelés à constater, en se transportant sur les lieux, l’état des cultures admises au concours , et désigneront les bêtes bovines et ovines qui mériteront les prix. La Société se réserve le droit de donner, pour la valeur des (x) Le premier prix a été mérité par M. Champon-Dubois etmadame veuve Demarbaix, à Bondues, pour avoir présenté le plus beau bélier de pure race anglaise. Le second prix a été accordé à M. Benjamin Masquelier, de Sainghin, pour avoir présenté un très-beau bélier de race hollandaise. ( 470 ) primes méritées , les instrumens aratoires dont elle veut propa- ger l'usage, Le President de la Société, Macquarr. Le Secrétaire de la Commission d'agriculture, À. Hanrriwe, D. M. P. ( 4749 SÉANCE PUBLIQUE DU 28 JUILLET 1833. Le 28 juillet 1833, la société royale des sciences, de l'agri- culture et des arts, à Lille, réunie extraordinairement à Ja Société d’horticulture du département du Nord, a procédé à la distribution des prix accordés par ces deux sociétés. M. le préfet, M. le général Corbineau, commandant la 16e divi- sion militaire, M. Lethierrÿy, maire de Lille, et un grand nombre de fonctionnaires civils et militaires assistaient à cette solennité. M. le préfet ouvre la séance en prononçant le discours sui- vant : Messieurs , Les honneurs décernés à l’agriculture dans les solennités de juillet portent avec eux une heureuse signification et un haut en- seignement. Après avoir répandu des fleurs et des larmes sur les tombes fraternelles et renouvelé les lauriers que la patrie recon- naissante appendit à nos drapeaux civiques, vous venez offrir aux hommes laborieux qui fertilisent nos champs des éloges et des couronnes. Il convenait qu’au jour anniversaire de la mémorable époque à laquelle nous devons la sanction de la grande révolution de 1789, vous accomplissiez l'une de ses plus précieuses promesses, en élevant le mérite modeste et en payant un tribut d'hommages publics au premier, au plus noble, au plus utile des arts. Sous l’humble toit de nos agriculteurs, auprès des armes dont ils aiment à léguer le trophée à leurs failles, nous voyons avec émotion placée la couronne rurale méritée par leur intelligence et leurs fatigues. Ces insignes apprennent à leurs fils que le travail est ami de la (472) liberté, parce que le travail est père des bonnes mœurs, parce qu'il commande le bon ordre et rend plus douces et plus vives tout à la fois les affections domestiques ; ils lui disent que. braves dans la guerre , ils doivent être, dans la paix , citoyens dévoués au prince et soumis aux lois que la propriété, conquête du travail de l’homme, transmission et produit légitimes des tra- vaux paternels, doit être respectée comme la base de l’ordre social, comme la source de cette civilisation progressive dont le premier bienfait fut de substituer le droit à la force, et qui réunit ensuite les hommes dans les mêmes cités, les protégea par les mêmes remparts, leur apprit à joindre leurs toits, comme pour s'appuyer les uns sur les autres et se prêter, au besoin , un mutuel secours. Liberté et propriété! telle est la devise inscrite sur leurs dra- peaux par les peuples les plus libres des régions transatlantiques du Nord, et que les jours dont nous célébrons le retour ont fait briller sur nos bannières. Ce champ, qui nourrit la famille autour duquel elle se per- pétue , dont les fruits vont chercher le possesseur partout où ses destinées l’entrainent, que ce champ soit sacré! Les anciens l'avaient placé sous la protection des Dieux ; nous l'avons mis sous la sauve-garde des lois. Bons ct honorables cultivateurs, vivez en sécurité sur cette terre que vos sueurs arrosent ; ses épis nourriciers se reprodui- ront pour vos enfans ; la terre est encore plus infatigable que la fécondité qui perpétue votre race. Ainsi Dieu l’a voulu; ainsi les siècles ont maintenu comme inviolable la tradition de la pro- priété avec celle du sang, et depuis que, dans notre France, elle a cessé d'être corrompue par les injustes lois de l'inégalité, rien ne vicie celte tradition constitutive des associations hu- maines, Je ne crois pas, Messieurs , m'être écarté de mon sujet, car les bons esprits reconnaïtront la nécessité de se rallier autour des ( 478 ) des principes vrais trop souvent attaqués, soit par les passions envieuses , soit par l’inexpérience présumant trop d'elle-même, soit par des vertus et des sentimens généreux mal dirigés et qui s’égarent,. Ne me faites pas, Messieurs , l'injustice de croire que je com- prenne la propriété dans un sens restreint. Par la propriété, j'entends toute possession qui attache l’homme à son pays et lui permet d’apporter à la communauté un gage de son dévoüment et de sa capacité. Des intérêts industriels sont des liens aussi puissans que des intérêts agricoles. Les professions libérales savent aussi doter les hommes studieux et ceux que, par un ineffable privilège , anime la flamme du génie , car c’est en effet une grande, une inestimable propriété que ces trésors de science, amoncelés par de pénibles veillées, ces chefs-d'œuvre litté- raires, ces merveilles des arts qui ornent la patrie, et procurent aux hommes tant de nobles jouissances. Je m'arrêle ,….. je suis sur une limite que je ne dois ni ne veux franchir. Ce n’est pas dans cette assemblée que les théories et les doctrines politiques doivent se heurter. Elles ont d’ailleurs plus d’un champ clos. Vous entendrez les rapports de Messieurs les secrétaires des Sociétés royales d'Agriculture, Sciences et Arts, et d'Horti- culture. Ces exposés excileront votre attention et provoqueront un vifintérêt. Honneur aux hommes éclairés que l'amour du bien réunit et qui trouvent dans leurs savantes élucubrations du soir le délassement des travaux du jour. Sur cette terre classique de l’agriculture modèle, beaucoup de mérites , beaucoup de succès sont à récompenser, mais beau- coup ne se révèlent pas au juge du concours champêtre, et dans l'impossibilité de les honorer tous, il faut se borner à les cou— ronner là ou leur manifestation est la plus apparente et le plus solennelle. Les lauréats, dans cette lutte, sont vainqueurs pour eux et pour ceux que des succès égaux auraient associés, Go (474) s'ils eussent élé connus, au même iriomphe; la paline décer- née n'est pas sans prix même pour qui ne la reçoit pas; elle est le bien commun de tous ceux qui peuvent y avoir des droits, bien qu'ils soient absens. Oserai-je, Messieurs, déposer aussi au milieu de vous la part de l’administration de ce beau département dans les prix décernés à l’agriculture, car c'est la récompenser et l'honorer, que de lui ouvrir de nouvelles voies de prospérité. Grâce au concours éclairé autant qu'eflicace du conseil gé- néral, aux vœux sages et patriotiques des conseils d'arrondisse- ment, à la bienveillance du gouvernement, j'ai eu la satisfac- tion de voir presque tout à la fois doter le pays de travaux d’une haute utilité et de communications importantes. Ainsi, dans ce moment, se poursuit et s'achève la route de Lille à Saint-Omer, par Hazebrouck, route qui traverse un pays si éminemment agricole; la route du Catteau à Valenciennes et celle de Cambrai à Guise sont commencées et se poursuivent; tous les travaux de la restauration de la Scarpe et du dessèche- ment de sa vallée sont adoptés et seront exécutés; la navigation de l'Escaut va être débarrassée de tous les obstacles dont on se plaint depuis si long-temps ; on n’est pas sans espérer que les intérêts opposés se concilieront et s’entendront enfin pour l’achè- vement du canal de Roubaix. Sur quelque point que les loca- lités aient entrepris des choses utiles, le conseil général y a porté des secours; pendant ce temps, ici, au milieu de vous, le Palais-de Justice, dont j'ai, à pareil jour, il y a un an, posé la première pierre , s'élève et déjà annonce que la ville de Lille va être dotée d’un superbe monument. J'aurais à vous parler en- core d'une foule de projets arrêtés , dont les fonds sont assurés : la Sambre va se joindre à l'Oise, et, aux premiers jours d’Août, cette grande entreprise sera adjugée dans le département de l'Aisne. Enfin , Messieurs , les travaux exécutés et ceux qui sont ordonnés, dont les moyens d'exécution sont certains, et qui (475) doivent s'achever au compte du gouvernement, du départe- ment , des communes ou de concessionnaires particuliers, dé- passent , j'ai eu moi-même de la peine à le croire , la somme de 21 millions. Avant peu d'années, le département du Nord n’aura plus à envier de nouvelles faveurs, et l'homme, dans les limites de sa puissance, aura dignement secondé la munilicence du ciel, qui a placé sur la terre la plus féconde la population la plus laborieuse. Le grand poète du siècle d’Auguste, l'immortel chantre de Mantoue, se félicitait d’avoir écrit sur les champs, les vergers, les troupeaux , les abeilles, pendant que César tonnait sur l’Eu- phrate. Nous, Messieurs, tandis qu'ailleurs les cris de sédition retentissaient sur les places publiques, et que des vœux témé- raires appelaient à grands cris la guerre du dehors, nous, sur ces champs qu'il est si doux de célébrer et si facile d'aimer, nous maintenions la sécurité et l'espérance ; occupés sans cesse, d’une part, à couvrir du bouclier des lois une si belle contrée, nous rassemblions , de l’autre, les germes et préparions les dé- veloppemens d’une richesse agricole et industrielle qui, aujour- d'hui , éclate de toutes parts. Ces élémens de bonheur publie , nous les possédions; mais les. efforts de nos colons, les vôtres, ceux de l'administration , pour les rendre productifs, eussent été superflus, si une haute sagesse n’eût , d’une main ferme, contenu des impatiences pé-, rilleuses et repoussé l'invasion de systèmes funestes. La recon- naissance doit remonter à la source du bienfait. Chaque année viendra ajouter à nos prog'és agricoles, et chaque année verra près d’eux et par eux s'ouvrir de nouvelles sources d'abondance. Les céréales, dans toutes leurs variétés, le houblon, cette vigne du Nord, la betterave, qui défie de plus en plus ses rivales des Antilles, les oléagineux , les textiles , les fourrages , Les tuber- cules, les plantes légumineuses de tou'es les sortes, nous sont ( 476 ) prodiguées par un sol d'autant plus fécond qu'on lui demande davantage, tandis que nous arrachons de son sein ce combus- tible précieux, moteur indispensable de presque toutes les industries. Redoublons de courage : que d’objets offerts à nos études , quel vaste champ pour l’amour du bien public, quelle - carrière ouverte au travail aidé par la science ! C'est par les leçons successives de l'expérience que l’homme est parvenu à tant de créations que la crédulité de nos pères eût attribuées à une puissance mystérieuse et surhumaine; il y a deux siècles, nous avions à peine quelques chemins mal ébau- chés ; aujourd’hui de belles chaussées se multiplient , les chemins de fer vont ajouter au système de communications un nouveau perfectionnement , et nous verrons éclore sous nos yeux les mer- veilles de Liverpool et de Manchester. Il en est des progrès dans les sciences morales comme de ceux dans les sciences physiques et dans les arts; malheur à qui, dédaigneux du passé , a la pré- somption de s’élancer d’un seul bond bien au-delà des routes connues, et qui, méprisant des avertissemens salutaires , met trop de confiance en ses propres inspirations. Après les travaux graves de l’agriculture, une science pleine - de charmes vient épancher à nos pieds ses corbeilles de fleurs et de fruits ; l'horticulture a aujourd'hui ses préceptes posés et ses règles écrites; c’est dans les régions boréales que les jardins . ont Jes amateurs les plus dévoués et les plus habiles; ils ont voulu que l’art et l’application les dédommageassent des rigueurs du climat. La nature, long-temps rebelle, s’est laissé fléchir, et ces luttes entre les fleurs, ces combats où le prix reste à la plus belle , ces bourses pleines d’or qui deviennent le prix de la fleur victorieuse, appartiennent à ces contrées envers qui le soleil est avare de ses rayons vivifians. Il serait injuste de regarder comme futiles ces fêtes où l’horticulture appelle ses élus et les invite à jeter le gant du combat. L'étude des fleurs est féconde ; leur forme, leurs couleurs , leur symétrie ; les richesses ( 477 ) de leur calice, l'élégance de leurs pétales, sont autant.de mo- dèles admirables pour une foule d'artistes divers. » L'horticulture réclame, comme étant encore de son domaine, ces fruits savoureux, les délices de nos tables , et ces légumes perfectionnés qui ont une si grande et si agréable part parmi les prodigalités de la nature pour notre alimentation. 4 Quand l’agriculture récompense le simple berger, le valet de charrue, l’horticulture aime aussi à décerner des prix au fleu- riste habile, au. jardinier intelligent. La présence de ces hommes utiles dans nos fêtes agricoles et horticoles n’en est point l'épisode le moins intéressant. Pour moi, Messieurs , que votre vœu et la mission que je rem- plis au nom du roi, ont appelé à présider cette séance, je vous dois des remercimens et des excuses. J'ai trop prolongé, sans doute, une allocution que vous désiriez' plus courte, plus concise. Il n’est pas facile de s'arrêter sur un plan incliné et d’abréger une excursion où l’on se complait. Hommes des champs, amis des jardins, venez recevoir des mains de vos concitoyens des témoignages flatteurs de leur estime ; jouissez des applaudissemens d’une assemblée pour qui ce jour est une fête, et que la date de votre triomphe vous rap= pelle toujours qu’elle est aussi celle d’une victoire d'autant plus belle, qu’elle fit briller la modération des vainqueurs au milieu même du combat. ' " M. Borelly, secrétaire général de la Société d’horticulture , prononce un discours au nom de cette soeiété. Après M. Borelly, M. Macquart, président de la Société royale des sciences, prend la parole et s’exprime ainsi : Messreurs , La Société royale des sciences, de l'agriculture et des arts, dont les diverses attributions se réduisent en dernière analyse à travailler au bonheur des hommes par les moyens les plus (478) dignes de leur nature, met au premier rang de ses devoirs d'é- clairer, de guider, d'encourager le plus utile des arts. Quel que soit l’état de perfectionnement auquel l’agriculture se soit élevée dans l'arrondissement de Lille, la science agronomi- que a encore quelques améliorations à indiquer, quelques “expériences utiles à proposer ; et tels sont le zèle , l'intelligence de nos cultivateurs , que chaque année cet appel est entendu ; une noble émulation anime de nombreux concurrens, et les prix que la munificence de l'Administration nous permet de décerner vont produire de nouveaux efforts et mériter denou- velles couronnes. L'introduction de cultures étrangères diversitie les produits et perfectionne les assolemens ; l’action fertilisante, jusqu'ici ignorée de diverses substances donne un nouvelessor à la végétation ; les instrumens aratoires , heurensement modifiés, exécutent mieux et plus vite les travaux du labourage ; les races de nos bestiaux auxiliaires de l’agriculture, s’embellissent par l’importalion de races supérieures. C’est ainsi que les encoura- gemens accordés à cette profession si recommandable accroissent les richesses de notre sol, et contribuent au bonheur de la. classe la plus nombreuse de nos semblables. Leurs sillons sont , il est vrai, péniblement tracés à la sueur de leurs fronts; mais ils sont fécondés par le courage et bénis de Dieu. Ce que la culture de la terre est au bien-être matériel de J'homme, celle des sciences, des lettres et des beaux arts l’est à son bonheur intellectuel. Elle couvre de fleurs le champ de son esprit et de son imagination; elle produit les fruits de la sagesse, l'olivier de la paix, les palmes de la gloire, elle tend sans resse à perfectionner les facultés de l'ame, à propager la vérité, à déraciner l'erreur. Messieurs , la Société, dont j'ai l'honneur d’être l'interprète, s’est vouée à cette mission avec tout le zèle que lui inspire une si noble cause; elle a la conscience d’avoir récolté quelques pro- ductions utiles, et croit devoir mettre sous vos yeux, par l'or- ( 479 ) gane de M. le secrétaire général, à qui je me hâte de céder la parole , le compte rendu de ses travaux depuis l’année dernière, espérant justifier ainsi l'estime de ses concitoyens, dont elle a reçu tant d'honorables témoignages. Compte rendu des travaux de la Société royale des sciences ; " présenté par M. Dourlen fils, secrétaire-général. Messieurs , Avant d'exposer en présence de vos concitoyens les nouveaux efforts que vous avez faits pour acquérir des droits à leur estime et à leur reconnaissance, qu'il me soit permis, messieurs , de vous féliciter de l’active persévérance qui préside au cours de vos travaux. À peine votre dernière publication est-elle terminée, et déjà d'utiles matériaux sont rassemblés pour une prochaine impression. Ni les agitations politiques , ni l'invasion d’un fléau qui semait le deuil sur notre belle patrie, n'ont pu ralentir votre zèle incessant à propager les découvertes scientifiques ou les heureuses applications qui en découlent. Mais ce zèle n'est pas resté sans récompense, Nous pouvons le dire avec orgueil, messieurs, l’'empressement flatteur qui accueille vos mémoires devient pour vous un précieux encouragement , en même temps qu'il atteste que, par son dévoûment à poursuivre la mission qui lui est confiée, la Société royale des sciences, de l’agriculture et des arts, de Lille , occupe aujourd’hui un rang honorable pari les compagnies savantes des départemens, et qu’elle a su justifier ainsi le bienveïllant intérêt dont l'administration éclairée qui nous régit ne cesse pas de lui donner des preuves multi. pliées. La trop rapide analyse que je vais avoir l’honneur de vous présenter est peu digne, sans doute, de l'importance de vos der nières productions , mais le temps qui m'est accordé dans cette ( 480 ) solemnité, m'imposait l'obligation de la restreindre dans d’é- troites limites. SCIENCES MATHÉMATIQUES ET PHYSIQUES. La théorie des fonctions exponentielles et logarithmiques pré- sentait une lacune importante que les plus savans mathémati- ciens n'avaient pas remplie. M. Vincent, membre correspondant, a repris cette branche d’analyse et l’a complétée dans un mé- moire fort remarquable, dont nous ne pourrions rendre compte qu'en entrant dans des développemens que nous interdisent à la fois leur nature et le court espace qu'il nous est permis de lui consacrer. GÉOMÉTRIE. Avant que M. Vincent n’eût publié son traité de géométrie, on n'avait point encore introduit dans les livres élémentaires la solution complète des problèmes sur les contacts qui se termi- nent par le plus compliqué et qui ont pour objet de tracer un cercle tangent à {rois autres. Dans l'intention d'atteindre ce ré- sultat, et d’une manière simple et facile, M. Barré , officier d'ar- tillerie, à Valenciennes, membre correspondant , arrive à la solution de ce problème sans passer par tous les précédens. Si la géométrie élémentaire ne peut conduire à la solution du problème célèbre de la trisection de l'angle, cette solution s'obtient aisément par une géométrie plus relevée. Néanmoins il était à désirer que des procédés simples, suffisamment exacts et d’une facile application , fussent offerts aux artisans qui ont souvent besoin de diviser avec quelque précision un arc ou un angle en trois parties égales. Ce sont ces procédés, fondés sur des préceptes rigoureux, que M. Barré a consignés dans un mé- moire. PHYSIQUE. M. Delzenne, membre résidant, avait présenté une théorie nouvelle , rigoureuse et complète de la charge électrique par (481) cascade. Il ÿ avait joint les formules successives qui représen- tent les états variables des faces qui se succèdent dans les carreaux empilés; mais il n’avait donné ni la loi qui lie entre elles toutes ces formules, ni l'expression analytique de leur somme. M. Vincent, dans une note adressée à la Société, remplit cette double lacune, Dès l’origine des machines à vapeur on avait senti le besoin de connaître la relation compliquée qui existe nécessairement entre la température et la pression de la vapeur. M. de Prony, membre de l'Institut, l'un de vos correspondans , est le premier géomètre qui ait fourni une formule représentative de cette re. lation. Après lui d’autres physiciens ont proposé des formules plus simples qui offraient une approximation suflisante entre les limites des observations faites jusqu'alors. L'Académie des sciences , sur la demande du gouvernement, a entrepris une série d'expériences hardies et qui ont porté à vingt-quatre atmosphères les limites des observations , jusques là restreintes à huit atmosphères. De plus , les commissaires de cette Académie ont donné une formule très-simple et qui représente fort bien, dans les hautes pressions, la relation si utile entre les pressions et les températures correspondantes, inais qui ne s'applique qu'imparfaitemeut aux basses pressions. M. Delzenne a voulu s'assurer si parini les formules connues il ne s’en trouverait pas qui, convenablement modifiées, pussent servir dans tous les cas et avec exactitude. Il résulte de son travail et de la compa- raison qu'il a faite de ces formules que celles de M. Roche s'ap- pliquent très-bien à toutes les expériences connues , en y adaptant toutefois le coefficient que M. Delzenne a déterminé. M. Théodore Barrois, membre résidant , vous a présenté un mémoire sur la puissance du mécanisme employé dans les machines à vapeur pour régulariser la vitesse de ce moteur. Ce mécanisme est principalement composé de deux boulets , tour- nant autour d'un arbre vertical et s’écartant plus ou moins par Gt (482) la force centrifuge suivant la vitesse. Après avoir donné la théorie de ce régulateur , M. Théodore Barrois a calculé des tables au moyen desquelles les praticiens trouveront facilement les lon- gueurs des tiges et les poids des boulets, propres à produire des effets voulus, pour une variation donnée dans la force du moleur. M. Théodore Barrois a aussi fourni un mémoire sur les routes et les voitures. IL a démontré que, pour toutes les routes en gravier , et, en général, pour celles qui ne font éprouver au- cune secousse , la force de traction diminue quand le diamètre des roues augmente, et cela en raison inverse de la racine carrée du diamètre des roues. Il démontre encore que, dans tous les cas , lorsque sur une même roule de gravier, les forces nécessaires pour traîner deux voitures dont les roues ont une égale hauteur, sont égales entr’elles, les roues s'enfoncent à une même profondeur , quel que soit leur diamètre. Ainsi des roues plus grandes diminuent dans la même proportion la fa- tigue des routes et celle des chevaux. Pour les routes pavées, M. Théodore Barrois considère les voitures qui les parcourent dans leur état de mouvement. Il re- marque que ce sont les chocs qui détruisent les routes et non le poids des voitures; c’est donc l'intensité da choc qu'il calcule. Il trouve que sur les routes pavées, comme sur les autres, les forces de traction sont en raison inverse de la racine carrée du. diamètre des roues , et que là aussi, la fatigue de la route est proportionnelle à celle des chevaux. Il ÿ a donc un double in- térêt à ce qu'on emploie de grandes roues, qu’on suspende convenablement les chargemens, etc. De ces principes il résulte que, dans les lois sur la police du roulage , c’est la force de traction des attelages qu'il faudrait limiter et non le poids des voitures, comme on l'a proposé dernièrement. Dans la pratique on pourrait se contenter de li- miter ou le nombre des chevaux, ou le poids des attelages , (483) suivant la largeur des jantes. Par ce système d'une exécution si facile , on éviterait de fixer des poids beaucoup trop faibles pour de belles routes ou par le beau temps, et beaucoup trop consi- dérables pour les routes dégradées ou ramollies par des pluies prolongées , le dégel , etc., et, dans la plupart des circonstances, le public jouirait de tous les avantages compatibles avec la con- servation des routes. M. Vincent vous a adressé une formule de modulation mu- sicale , propre à passer, au moyen d’un seul accord de transi- tion , d'un ton quelconque , majeur ou mineur , dans un autre ton aussi quelconque, majeur ou mineur. La modulation commence par l’accord parfait du ton de sortie et se termine par l'accord parfait du ton de rentrée, pré- paré par son accord de septième dominante. Il ya pour lier l'accord parfait du ton de sortie avec celui de septième domi- nante , un accord de transition qu'on trouve parfaitement et qui convient à tous les cas possibles. Toujours il se compose d’une des notes de l’accord parfait du ton de sortie et de la seconde et de la quarte du ton de rentrée. La méthode de M. Vincent est digne d'intérêt, non seulement par la promptitude avec laquelle elle fait apercevoir l’ensemble des accords qui doivent composer une modulation quelconque , mais encore par la facilité d'exécution qu'on est sûr d’y ren- contrer, CHIMIE. Par des recherches antérieures sur la théorie de la fabrication du pain, M. Kuhlmann, membre résidant, a été conduit à examiner , d'une manière plus approfondie, les phénomènes de la fermentation alcoolique dont l'explication reste encore impar- faite dans l’état actuel de la science. Il a consigné dans un mé- moire les résultats obtenus par de nouvelles recherches aux- quelles il s’est livré avec M. Pelouze, alors membre résidant. ( 484 ) Après avoir porté leur attention sur les propriétés ct sur la composition intime de la levure, ces chimistes ont examiné l’action de ce corps dans la fermentation. Ils combattent l’opi- nion, généralement reçue, qu'il suflit d’un effet initial pour provoquer la réaction de proche en proche dans la masse sucrée. Ils démontrent la nécessité de l’action incessante du ferment sur le sucre, et considèrent la présence de l'azote comme indis- pensable à la formation d’une nouvelle quantité de ferment au milieu d’un liquide en fermentation. Désirant suppléer aux renseignemens peu satisfaisans qui sont parvenus à la Société royale des sciences, sur la question si importante pour nos contrées de la conservation de la levure de bière sans altération, question que depuis quelques années , messieurs, vous aviez proposée comme sujet de prix, MM. Kuhlmann et Pelouze se sont efforcés de signaler toutes les causes qui facilitent la décomposition du ferment. Ils ont fait voir que tous les procédés qui tendent à la dessiccation de la levure, ont pour résultat, alors même que cette dessiccation s'est opérée dans les circonstances les plus favorables, de re- tarder la fermentation des molécules sucrées; que si la levure desséchée peut encore développer la fermentation des liquides sucrés, jamais elle ne pourrait trouver d'emploi dans la fabrica- tion du pain, où il faut une action vive et immédiate. M. Kuhlmann vous a fait connaitre aussi les résultats de l’a- nalyse de deux pierres calcaires qui fournissent la chaux employée dans l'arrondissement de Lille : la craie ou pierre blanche de Lezennes et le calcaire fétide ou pierre bleue de Tournai. Ces résultats sont suivis de plusieurs considérations chimiques sur la préparation des mortiers et dans lesquelles M. Kuhlmann fait ressortir l'inconvénient que présente l'usage, si général dans ce pays, de ne pas substituer le sable à l’argile, même pour les constructions qui doivent avoir quelque durée. (455 ) HISTOIRE NATURELLE. Les écrivains suédois , allemands ou anglais qui ont entrepris l’histoire de Linné et de ses immenses travaux , l'avaient laissée incomplète. M. Fée, alors membre résidant , après de labo- rieuses recherches, a donné une Wie de Linné d'autant plus intéressante qu'elle est rédigée sur des documens autogra- phes de ce grand homme. Pour ne pas sortir des étroites limites qui nous sont iinpo- sées, nous nous hornerons à tracer un rapide sommaire des di- visions principales que l’auteur a établies dans son livre. La première partie mériterait seule le nom de vie de Linné , puisqu'elle renferme, dans leur ordre chronologique, les évé- nemens les plus saillans de la longue carrière du naturaliste suédois ; la seconde est consacrée à l'examen de sa correspon- dance avec les hommes éminens de son siècle, et du jugement qu'il portait sur chacun d'eux; la troisième est purement anecdotique ; enfin la quatrième comprend la bibliographie. Cette dernière partie atteste de nouveau que Linné a embrassé , avec un succès presque toujours égal, l’universalité des sciences naturelles. L'ouvrage de votre collègue a été accueilli avec distinction par le roi de Suède, et la médaille en or que ce souverain a accordée à M. Fée prouve que le nom de Linné est toujours en honneur dans le pays qu'il a illustré. Quoique l'étude des cryptogames soit aujourd’hui très-avancée, la véritable organisation et la physiologie de quelques uns de ces végétaux ont échappé aux investigations des naturalistes. Aussi, faute d’une description exacte, rigoureuse , les trouve-t-on souvent classés dans des ordres bien différens, selon l'esprit systématique des auteurs. L'Ulva granulata est de ce nombre. La plupart des algologues n'ont point observé, ni décrit le globule ou la vésicule, si remarquable, de cette petite plante. ( 486 ) M. Desmazieres, membre résidant , est parvenu , par une suile d'expériences longues et minutieuses , à lever tous les doutes qui régnaient encore sur les phénomènes les plus intéressans de ce végétal dont il a fait un genre particulier. Sous le nom de Flore de Théocrite , M. Fée a réuni ses recher- ches sur la concordance qui peut exister entre les noms et les usages des plantes décrites par l’auteur grec , et ceux que sou- vent ses {traducteurs leur ont faussement attribués. Ce genre de travail, que M. Fée avait précédemment appliqué aux OEuvres de Virgile , peut contribuer à rendre plus correctes les traductions ct à rectifier ou à compléter les dictionnaires. Il peut être, en outre, d’une grande utilité aux botanistes , curieux de connaître la synonymie des plantes de la Sicile dans les langues hébraïque, arabe , grecque , ancienne ou moderne. Ce mémoire , lu dans le sein de la Société, a été depuis pré- senté par l’auteur à l'Académie des sciences. MÉDECINE. M. Dourlen fils, membre résidant, vous a communiqué deux observations qu'il a recueillies à Lille, le 28 avril 1832, et qui tendent à prouver que la première apparition du choléra- morbus , dans cette ville, remonte à cette époque. SALUBRITÉ. Vous devez à M. Th. Lestiboudois, membre résidant, un important travail sur les moyens d’assainir les canaux de la ville de Lille, L'auteur fait connaître d’abord le système si compliqué de nos canaux; puis il recherche les causes de leur insalubrité, qu'il trouve naturellement dans l'envasement de leur lit et dans la stagnation des eaux, Il attribue cette stagnation des eaux à la direction de la ligne de navigation , à la facilité de détourner les caux , à la difficulté de leurs entrées , aux barrages nécessités par ( 487 ) la différence de niveau, à la multiplicité des canaux et à leur vicieuse conformation ; enfin à la mauvaise position des mou- lins. M. Th. Lestiboudois indique successivement la manière dont agissent les causes qu'il signale et passe bientôt à l'examen des moyens propres à assainir nos canaux ; il expose tous les systèmes qui ont élé proposés ou employés, soit pour enlever la vase le plus économiquement possible , soit pour assurer une meilleure distribution des eaux. Il termine en demandant que l’Adminis- tration fasse des expériences précises à ce sujet. Nous sommes heureux de savoir que l'Administration muni- cipale a accordé au travail de M. Th. Lestiboudois, l'attention spéciale qu'il mérite, et qu’elle s'occupe d’une manière eflicace d'un objet qui intéresse si éminemment notre cité. ARTS ÉCONOMIQUES. RAFFINAGE DU SUCRE. Tous les rafineurs savent depuis long-temps que la cuite des sirops à feu nu donne lieu à la transformation en mélasse d’une quantité de sucre d’autant plus grande que la cuite est moins activement surveillée. Cette perte réelle a été considérablement réduite par l'emploi de la vapeur, substituée au feu nu; mais comme il faut encore élever la température à 110 ou 1120 pour obtenir l'évaporation de l’eau dans les derniers momens de la cuite, il se forme encore une quantité notable de mélasse. Pour empêcher cette formation, il faudrait opérer la cuite complète, ou, en d’autres termes, expulser l’eau des sirops sans élever la température au-delà de 99 à 1000. C’est à quoi M. Derosnes avait essayé de parvenir par une méthode d’insufla- tion, sur laquelle il avait donné à M. Peuvion , membre résidant, de trop vagues renseignemens pour qu'ils pussent guider celui- ci dans les essais qu'il était intéressé à entreprendre. Ainsi ré duit à ses propres ressources, M. Peuvion est arrivé, après plusieurs expériences, à une combinaison de moyens qui l'ont (488 ) conduit au but qu'il se proposait. Cette méthode d'insuflla- tion, dont M. Peuvion n’a fait un secret à personne , va être exploitée en grand par une compagnie qui a pris un brevet d’in- vention. ANTIQUITÉS. M. Verly fils, membre résidant, vous a fait connaître en détail des vases antiques et des médailles en bronze, trouvés dans les fouilles de Famars. Nous devons regretter que le cabinet de cette ville n’en renferme que la plus minime partie. LÉGISLATION. — ÉCONOMIE POLITIQUE. Dans trois lettres extraites d’un ouvrage inédit sur la justice militaire, M. Legrand, membre résidant, examine les points capitaux de cette législation exceptionnelle. Après le tableau dramatique d’une exécution par les armes , il traite la question si ardue de la peine de mort, même en matière criminelle ordi- naire ; et tout en déplorant que l'exercice en soit si fréquent, il n'hésite pas, contre l'opinion de Beccaria, qu'il combat avec une vigueur de logique très-remarquable, à reconnaitre à la société le droit de l'infliger, et ce droit, selon M. Legrand, appartient d'une manière moins contestable encore à cette autre société qu'on appelle l'armée et qui , plus que l’autre, a besoin de peines graves et exemplaires. Pour M. Legrand, las sassinat west point un crime militaire ; aussi demande-t-il qu'il soit puni par la loi civile, avec les formes judiciaires qu'elle revêt, et par le châtiment ignominieux qu'elle réserve aux meurtriers. Plus loin, il s'attache à prouver que la plupart des jeunes soldats sont journellement punis pour des délits qu'ils ne croient pas tels, et que si l’axiôme nemo censetur ignorare legem doit être nécessairement admis de tous, il serait du moins à désirer qu'on suppléât à l'insuffisance bien reconnue de l’in- ( 489 ) særtion de quelques articles du Code sur les livrets des mili- taires, par un petit cours de droit criminel que les sous-officiers répèteraient aux soldats dans l’idiome qui leur est propre. « Car, » ajoute M. Legrand, les Bretons, les Alsaciens, les Flamands, » les Basques, etc., entendent le français jusqu'à concurrence » de leurs besoins ou de leurs devoirs journaliers; mais ils sont C2 » incapables d'apprécier sans commentaire la valeur des expres- » sions légales. » Impôt du sel. M. le ministre du commerce vous ayant adressé une série de questions relatives à l'impôt du sel, vous avez chargé une com- mission d'étudier ce grave sujet. Cette commission fut formée de MM. Kuhlmann, Hautrive, Dambricourt, Borelly et Th. Les- tiboudois, auteur du rapport dont je vais essayer de reproduire les principales idées. Après quelques considérations fort remarquables sur l’impôt en général, M. Th. Lestiboudois fait connaître l’importance de la consommation du sel par la ville et l'arrondissement de Lille. Il constate qu’en raison de l'élévation de son prix, ce condiment ne peut être donné aux animaux entretenus dans les exploitations agricoles. Il établit ensuite, sur des expériences précises , l’action fertilisante du sel sur les prairies et les autres cultures ; je n’entrerai pas ici dans les diverses applications de ce produit comme engrais, ce soin appartient au secrétaire de votre commission d'agriculture et fait partie de son compte- rendu. Recherchant bientôt s'il ne serait pas possible d’altérer le sel , afin de l’accorder en franchise à l’agriculture, comme à certaines industries, M. Th. Lestiboudois pense qu'on pourrait sans doute altérer le sel destiné à être répandu sur les terres, mais que l’altération actuellement en usage en éleverait le prix de 5 fr. 5o cent. à 8 fr., et qu'elle exigerait d’ailleurs la présence des douanes, ce qui rend ce procédé tout-à-fait impra- 62 ( 490 ) ticable. Quant au sel employé à la nourriture des bestiaux , il ne peut subir aucune altération, et il serait impossible de le distri- buer en assurant les droits du fisc. M. le rapporteur déclare donc, au nom de la commission , que le problème pro- posé par le gouvernement , qui demande à trouver un moyen de livrer le sel, en franchise de droits, à l’agriculture, en conservant le droit actuel, est un problème insoluble. M. Th. Lestiboudois ajoute qu'il est cependant un moyen, mais un seul, de conserver le revenu du gouvernement , en accordant à l’agri- culture une substance dont elle ne peut se passer, c’est de ré- duire le droit au dixième du taux actuel. Dans ce système l'état recouvrerait évidemment une somme égale, car s'il est vrai que la consommation pour les usages ordinaires n’augmen- terait que très-faiblement, toujours est-il qu’elle augmenterait, et que la fraude, si active sur nos frontières , cesserait immédia- tement ; l’éducation des bestiaux amènerait une immense con- sommation , la culture des terres une consommation plus grande encore. Ge n’est pas tout : on pourrait soumettre au droit légal les masses de sel marin qu’on convertit en soude, parce que les fabricans auraient plus de bénéfice à payer le droit qu’à suppor- ter les frais de l’altération préalable à laquelle est soumise leur matière première ; les verreries emploieraient directement le sel pour former leurs produits ; de nouvelles fabriques consomme- raient celte substance, aujourd'hui à un prix trop élevé pour elles. Il est donc certain que, si le droit était dix fois moindre, la consommation serait plus de dix fois plus considérable et que l'impôt serait loin d'être moins productif. Cependant on ne peut dissimuler que cette vaste consommation ne pourrait être immédiate , et qu'ainsi le trésor aurait à subir , dans les premiers temps, une diminution de recette; que, par conséquent, le gouvernement ne saurait entrer dans les voies indiquées avant que ses finances ne soient dans un état florissant. Le gouvernement , pensant à refaire la loi sur les brevets d’in- ( 491) vention, vous a aussi adressé une série de questions. M. Th. Bar rois y a répondu par un Mémoire qui n’a point été publié dans votre recueil, parce qu’il était imprimé à Paris par ordre du ministre de l’intérieur, sans pour cela avoir cessé de vous appartenir. M. Barrois pense que le privilège que la loi accorde aux inventeurs et qui consisie à exploiter seuls, pendant un cer- tain temps, leur découverte, est contraire aux véritables inté- rêts de la société et plus encore à ceux des véritables inventeurs. On sait que le gouvernement accorde les brevets sans examen préalable, et c’est là un mal inévitable. En classant par catégories les inventions nombreuses consignées dans les brevets publics , l'auteur a trouvé que les brevets qui avaient été profitables étaient ceux qui avaient été pris par des charlatans pour trom- per le public, tandis que ceux demandés pour des découvertes importantes que l'État doit encourager ont souvent ruiné leurs auteurs. M. Barrois indique les bases d’une loi qui lui paraît remédier aux inconvéniens du système qui régit les inventions indus- trielles. Son projet consiste à remplacer le privilège actuel par un droit de patente extraordinaire , qui serait perçu par le gou- vernement au profit de l'inventeur , sur ceux qui feraient usage de son procédé. La durée de ce droit serait réglée suivant la nature des découvertes. LITTÉRATURE. Une erreur assez généralement répandue en France, consiste à croire qu'après l’inimitable roman de Cervantes et quelques œuvres dramatiques de Lopez de Vega où de Calderon, la litté- rature espagnole ne possède aucun ouvrage qui mérite d’être signalé. Cependant Moratin, Arriazza, Jovellanos, Melendez , Cienfuegos , Quintana, etc., comme écrivains ou poètes, jouissent parmi leurs compatriotes d'une réputation justement établie et ( 492 ) qui peut-être ne tarderait pas à s'étendre, si leurs productions trouvaient un interprète digne d’elles, ou plutôt si l'indifférence, en matière littéraire, qui règne aujourd'hui , n’était pas propre à interdire toute tentative de ce genre. M. Moulas, membre résidant , vous a lu deux pièces de vers de Quintana, qu'il a transportées dans notre langue avec une concision et une exactitude remarquables. De ces morceaux, l'un, sur l'étude de la poésie, montre les avantages, les charmes et la puissance du talent poétique heureusement appli- qué; dans l’autre, intitulé /4 Fuite de la jeunesse, on trouve peu d'idées neuves, il est vrai, mais une expression gracieuse et mélancolique , un charme d’élégance et d'harmonie, bien difhcile à faire passer dans notre idiôme, moins riche et moins sonore que le castillan. Quintana , que M. Moulas a choisi, n’est point un poète ordi- naire, L'intérêt qu'un ardent amour de la patrie verse sur plu- sieurs de ses compositions , et les inspirations fortes et géné- reuses qui fécondent sa poésie, ont été pour lui une source de triomphes, en même temps qu’ils ont causé son malheur. Après avoir prêté à la cause de l'indépendance de l'Espagne , non-seu- lement l'appui de ses hymnes étincelans du plus pur patriotisme, mais encore celui de son bras et de sa fortune , Quintana fut exilé par le gouvernement qu'il avait contribué à rétablir, et vint mourir en France dans un état voisin de la misère. Pour tout poète qui chérit le tepos, il vaut mieux imiter Anacréon que Tyrtce. . M. Moulas n’a pas eu moins de succès dans l'imitation gra- cieuse qu'il vous a donnée d’un sonnet de Matos, poète portugais très-estimé et très-fécond dans ce genre de productions. Enfin MM. Moulas et Dourlen fils ont fourni en commun la traduction d’un opuscule espagnol, très-rare à Madrid , intitulé Du Pain et des Taureaux. Ce tableau de mœurs est plein de ( 493 ) vérité et de verve satyrique; mais la copie doit naturellement en avoir affaibli l'intérêt et terni les couleurs. Ici, Messieurs, se termine l'obligation qui m'était imposée. Pour compléter ce précis analytique, il me resterait à vous en- tretenir de vos travaux en agriculture, mais le soin de vous les faire connaître est confié à M. le secrétaire de votre commission permanente, auquel je m'empresse de céder la parole. M. Hautrive, secrétaire de la Commission d’agriculture , lit le compte rendu des travaux de cette Commission. DISCOURS DE M, HAUTRIVE. Messieuns , Vous m'avez chargé de vous présenter l'analyse des princi- paux travaux de la Commission d'agriculture pendant l’année ‘qui vient de s’écouler. En acceptant cette tâche honorable , j'ai moins consulté mes forces que mon zèle pour tout ce qui peut contribuer à la prospérité de la chose publique; j'ose espérer que mes efforts seront soutenus par votre indulgence , et que les travaux de la Commission d'agriculture , dont je suis l’organe, auront des droits à votre approbation et à celle du public éclairé qui contribue par sa présence à l'éclat de nos solennités. CONCOURS DES CIHARRUES. L'essai d’un concours de charrues n'a point réussi cette année; il faut peut-être en accuser l’insouciance des maires des communes de l'arrondissement de Lille, qui n’ont point fait connaître à leurs administrés l’époque et les formalités de ce concours. Votre Commission prendra des mesures plus eflicaces pour qu’il ait lieu au mois de mai prochain. Le bien qu'il doit produire nous impose l'obligation de ne rien négliger pour offrir aux cultivateurs les moyens de comparer et d'améliorer les in- strumens aratoires que l’agriculture emploie. Nous soumettrons à des expériences directes et comparatives toutes les charrues qui ( 494 ) nous seront présentées ; dès-lors il nous sera facile d'apprécier à leur juste valeur les divers perfectionnemens qu'on y a appor- tés dans ces derniers temps, et d'indiquer aux agriculteurs les charrues qui résolvent le mieux ce problème diflicile, qui est de produire le meilleur labour en employant le moins de force de traction. CONSERVATOIRE DES INSTRUMENS DE LABOURAGE La Commission d'agriculture a manifesté le désir de former une collection des meilleurs instrumens aratoires en usage dans les différentes contrées de la France, de la Belgique et de l’An- gleterre, et de les offrir comme modèles aux cultivateurs de l'arrondissement. Vous avez reconnu les avantages qui résulte- raient de l'exécution de ce projet, et déjà, messieurs, vous avez voté les fonds nécessaires pour l'acquisition d’un araire de M. Mathieu de Dombasle, d’une charrue à deux versans et d'un extirpateur à cinq socs. Sila charrue Grangé n'a point mérité la distinction sollicitée par la Société d'agriculture de Nancy, si vous n'avez point souscrit à son achat, c’est que vous ne partagez point l'espèce d'enthousiasme dont elle est l’objet. M. Barrois , rapporteur d’une commission chargée de vous faire connaître les avantages de cette charrue et la convenance qu'il y aurait de souscrire pour l’une d'elles , n’a point contesté le mérite d’une découverte due au génie d’un simple garcon de labour; mais la bonté des per- fectionnemens de la charrue Grangé est relative à la charrue à avant-train en usage dans les Vosges et la Lorraine , et ne pla- cent pas encore cette charrue au niveau de la charrue-brabant , dont l’admirable simplicité est due aux améliorations successives qu'y ont apportées nos habiles laboureurs. En effet, M. le rap- porteur vous a dit que dans la charrue à avant-train ordinaire la force de traction n'étant point appliquée à l'age, ni au point ni dans une direction convenables, cet age se relèverait en ( 495 ) tournant autour du soc, si le laboureur n’exerçait sur le man- cheron une pression de haut en bas souvent très-considérable. Dans la charrue mal construite de la Lorraine, ce travail du la- boureur est tel qu'un homme fort ne peut le continuer , et qu’il faut deux hommes pour conduire une charrue , qui souvent est tirée par six chevaux. Diminuer ou plutôt rendre nulle la fati- gue du laboureur , tel a été probablement le but des essais de M. Grangé, et il a obtenu plus qu'il n’espérait. Cette charrue jouit bien, ainsi qu’on l’a annoncé , des avantages suivans : 1.0 Elle exige un sixième de moins de force de traction que les charrues à avant-train ordinaires ; 2.° Elle n’a pas besoin de l’action du laboureur ; 3.0 Elle se relève d'elle-même lorsque la résistance augmente, et repique ensuite lorsque cette résistance redevient la même qu'auparavant; 4.0 Elle peut fonctionner seule ; 5.0 Elle s'applique particulièrement bien aux terrains en pente. Mais comme le dit aussi M. Barrois, si la charrue Grangé est un grand perfectionnement pour les agriculteurs qui se servent encore de charrues à avant-train, nous aurions mauvaise grâce à la présenter comme modèle à nos cultivateurs, puisqu'elle est beaucoup plus compliquée que la leur, et qu'elle exige une plus grande force de traction. INSTRUMENS ARATOIRES. Vous avez souvent récompensé les travaux ingénieux de M. Prouvost, de Wazemmes : c'est à lui que l'on doit un instru- ment à hacher la paille, et qui en coupe 2 kilogrammes par mi- nute ; un moulin à bras, à l'aide duquel trois personnes peuvent moudre 3,000 kilogrammes de tourteaux par jour ; une machine à battre le beurre , qui dépouille mieux le lait de toute sa partie butireuse, et qui donne un avantage de 10 pour 100 dans les ( 496 ) résultats; un moulin à vanner , qui n’exige que la force d'an en- fant de quinze ans pour être mis en mouvement ;enfin, deux brabants perfectionnés. Cet habile constructeur a soumis à votre examen une charrue à versoir mobile et à avant-train. Moins heureux dans cette nouvelle conception que dans les autres, M. Prouvost s’empressera sans doute de faire subir à sa charrue les modifications indiquées par plusieurs membres de la Société, et il la représentera probablement au prochain concours avec tout le succès auquel il est habitué par la perfection ordinaire de ses instrumens. M. Julien Lefebvre, d'Hem, a appliqué avec beaucoup de bonheur ses connaissances mécaniques au perfectionnement du binoir , dont l’usage est si généralement répandu parmi les pe- tits cultivateurs, Les ailes du binoir de M. Lefebvre sont mobiles; une cré- maillière les rapproche ou les éloigne suivant le besoin ; une roue pleine, qui sert d’avant-train, remplace le patin et diminue beaucoup le frottement qui exigeait l'emploi d’une force assez considérable pour être surmonté. Un coutre placé en avant et à peu de distance de la pointe du soc facilite son enterrage , que l’on peut graduer à volonté; enfin , le point de tirage étant rap- proché de celui de la résistance , il devient encore plus facile de faire fonctionner ce binoir, dont les avantages ont tellement frappé les voisins de M. Lefebvre , que les plus riches se sont empressés d’en faire construire de semblables , et que les plus pauvres viennent le lui emprunter, tant il est vrai , messieurs , que pour convaincre et populariser les innovations utiles, l'exemple est bien plus puissant que les simples conseils de la théorie. Aussi, vous avez décidé que deux binoirs perfectionnés seraient donnés cette année aux agriculteurs qui ont mérité les plus fortes primes, Vous devez encore au zèle éclairé de M. Julien Lefebvre l'in- troduction d’une charrue-herse anglaise dans l'arrondissement ( 497 ) de Lille. Cette charrue-herse, qui a beaucoup de rapports avec l’extirpateur , est formée d’un châssis triangulaire mobile qui re- Pose sur trois roues : les traverses du châssis sont armés de cinq socs qui tracent des sillons parallèles, dont la profondeur est dé- terminée par une crémaillière qui élève ou abaisse le châssis au degré qui convient à la nature du sol et à la préparation qu'on veut lui faire subir. Cet instrument aratoire , indispensable aux grandes exploitations, est infiniment supérieur à la herse du pays. Il convient spécialement à ceux qui cultivent la betterave et la plupart des plantes que l’on sème en lignes droites. INPÔT DU SEL. Les questions relatives à l'impôt du sel touchaient de trop près les intérêts de l’agriculture pour que votre Commission ne cherchât point à connaître quels seraient les avantages qui ré- sulteraient de l'emploi du sel marin comme engrais , si la taxe qui le frappe était diminuée où même supprimée. Les cultiva- teurs de l'arrondissement de Lille n’ayant jamais employé le sel pour l’amendement des terres , il nous eût été impossible d'ap- précier immédiatement son action fertilisante, si les expériences faites par M. Lecocq, professeur d'histoire naturelle à Clermont- Ferrand , ne nous eussent convaincus de l'énergique activité qu'il donne à la végétation. Le sel convient à la nature de la plupart des terres de notre pays; cependant, à doses égales, son action est plus marquée sur les terrains exposés à toute l'intensité des rayons du soleil, que sur ceux qui sont bas, humides et marécageux. La dose la plus convenable parait être de six livres par are ou d'une once par mètre carré; au-dessous de cette dose, la végétation des plantes ne paraît pas éprouver d'amélioration bien marquée ; une quantité plus forte est souvent inutile et quelquefois nuisible, si ce n'est dans les prés humides ou sur un sol tourbeux. Pour le lin, il suffit de cinq livres de sel par arc. Si cet engrais 63 ( 498 ) n’augmente pas la quantité des graines, il rend du moins les tiges du lin plus fortes, plus serrées et plus élevées. Les fanes des pommes de terre sont plus vertes et plus touffues; l'herbe des prairies est plus sapide, les bestiaux la recherchent et la man- gent avec plus de plaisir. Les engrais salins doivent étre réduits en poussière et jetés à la volée comme les graines; l'époque la plus favorable pour les répandre sur les végétaux paraît être celle où les feuilles com- mencent à prendre un certain développement. Les heureux effets du sel marin employé comme engrais sont donc prouvés par l’expérience , et sans l’'énormité du droit, qui représente près de trente fois la valeur intrinsèque de ce produit , il aurait, par son bas prix et son action fertilisante , de grands avantages sur les engrais ordinaires. La Commission d'agriculture se propose de répéter au prin- temps prochain quelques-unes des expériences de M. Lecocq : elles seront sans doute confirmées par les mêmes résultats. CHEMINS COMMUNAUX. M. Lecomte, de Bousbecques a exprimé un vœu que vous parta- gez; ce serait que l'arrêté de M. le préfet, qui autorise la réunion des conseils municipaux pour voter le nombre de journées de travail pour la réparation des chemins vicinaux, füt exécuté dans toutes les communes de l'arrondissement , et à l’époque la plus convenable pour entreprendre les travaux de réparation. II n'est pas douteux que si des moyens généraux élaient pris pour assurer une exécution prompte et instantanée des travaux dont il s'agit, les difficultés qu'éprouvent aujourd'hui les cultivateurs dans le transport des produits de leur industrie agricole seraient aplanies , et ne s'opposeraient plus, pendant la saison des pluies, à l’arrivée des céréales sur notre marché. TAUREAUX. Pendant plusieurs années, le concours des taureaux, des gé- ( 499 ) nisses et des béliers a été l'objet d’une spéculation de la part de quelques marchands avides et peu intéressés à la propagation des belles races. À peine les animaux présentés au concours étaient- ils sortis de l'arène où leur vigueur et la beauté de leurs formes venaient d'obtenir la palme, qu'ils étaient mis à mort! Les me- sures que vous avez prises pour remédier à un abus aussi frau- duleux ont produit cette année d’excellens résultats ; la propaga- tion des métis provenant des taureaux de race hollandaise pure a été rapide. GARANCIÈRES. Votre Commission éprouve un sentiment pénible en déclarant que ses efforts pour réintroduire la culture de la garance dans l'arrondissement ont été inutiles. Les essais tentés il y a plusieurs années n'ont manqué, pour être couronnés d’un plein succès que de la persévérance nécessaire dans toutes les entreprises qui exigent , pour réussir, du temps et de la patience. Le petit culti- vateur qui ne possède que de faibles ressources se détermine, dans l'espoir d'améliorer sa position et d'augmenter sa fortune, à tenter les essais indiqués dans votre programme ; mais ses espé- rances tardent-elles à se réaliser, ilse rebute, cesse des tentatives qu'il croit inutiles, et cherche à faire fructifier autrement ses soins et ses sacrifices. C’est aux grands propriétaires à prouver , en consacrant une portion de leur terrain à la culture de la garance, que cette culture est productive quand elle n’est point trop tôt abandonnée par ignorance ou par avidité du gain ; leur exemple produira à la longue d’excellens effets : ils trouveront de nombreux imitateurs, et la garance, anciennement cultivée dans Ja châtellenie de Lille, deviendra encore la source de nou- velles richesses pour notre pays. HOUBLONNIÈRES, C'est ainsi, messieurs, que la culture du houblon s'est pro- pagée chez nous. Vos encouragemens , mais surtout la persévé- ( 500 ) rance de quelques hommes éclairés et généreux , ont surmonté tous les obstacles, et, je puis le dire, tous les préjugés qui s’opposaient à l'établissement des houblonnières. Leurs pre- miers pas dans une carrière nouvelle pour eux ont été pénibles; mais vous avez soutenu leurs efforts, ils recueillent aujourd’hui le fruit de leurs travaux et de leurs sacrifices. Les houblons de Lille ont un arôme conservateur de la bière, qui est peut-être supérieur à celui des houbions étrangers : bientôt ils leur seront préférés; déjà les débouchés sont nombreux , leur vente est facile ét avantageuse , et un fait important, qui confirme mieux que ne le feraient de vaines paroles la réalité des avantages que pro- cure chez nous la culture du houblon, c'est que l’on compte six brasseurs parmi les propriétaires des houblonnières établies dans notre arrondissement. CANNE A SUCRE. : M. Lestiboudois vous a communiqué une note fort intéressante sur les essais qu'il a faits pour acclimater la canne à sucre dansle nord dela France. Au mois de juin 1831 , il a planté dans le jar- din botanique de Lille plusieurs boutures de canne à sucre pro- venant d’un pied de cette plante qui végétait dans la serre de l'établissement. Quelques mois après, ces boutures avaient acquis près d’un pouce de diamètre ; elles offraient une vigueur de vé- gétalion d'autant plus remarquable, que la température de l'été de 18314ut moins élevée que celle des années ordinaires. Il serait done possible d’acclimater en France la canne à sucre, l’expé- rience faite par M. Lestiboudois le prouve ; mais la culture en grand de cette plante, qui fait la richesse des colonies , serait- elle chez nous aussi productive que sous le ciel des Antilles ? N'y aurait-il pas, après quelques années de culture de la canne à sucre dans notre climat tempéré, une dégénérescence de cette plante, qui rendrait nuls ses produits, ou du moins les dimi- nuerait de telle sorte qu'ils seraient inférieurs à ceux que nous p+ ( 5or } tirons de la betterave? M. Lestiboudois se charge de répondre à ces questions lorsqu'il aura obtenu du ministre de la marine quelques centaines de boutures des variétés de cannes cultivées dans nos colonies. Si l'expérience vient confirmer ses prévisions , c’est à lui que nous devrons d'avoir doté notre pays d’une culture qui fait la prospérité du Nouveau-Monde. BERGERS, — MAÎTRES-VALETS. Un des membres de la Commission d'agriculture vous a pro- posé de distribuer annuellement des récompenses aux bergers et aux maïtres-valets qui rempliraient le mieux les conditions d’ un article du programme qui vous a été soumis et que vous avez adopté. Vous avez pensé que le perfectionnement des mœurs des habitans de la campagne devait être encouragé comme le perfec- tionnement des pratiques de l’économie rurale, et vous avez voulu donner une marque publique d'estime et de considération à ceux d’entr'eux qui ont conservé quelque chose des mœurs patriarchales qui faisaient l'honneur de leurs ancêtres. Une fois déjà, messieurs , vos vœux ont été remplis, et dans cette séance même , vous aurez encore la satisfaction de couronner les vertus d’un vieillard dont la vie sans tache est l'exemple de son canton. Espérons que cet hommage touchant aura souvent lieu de se re- nouveler, et sera brigué avec empressement par les bons habi- tans de nos campagnes. Tel est, messieurs, l'exposé rapide des principaux travaux de la Commission d'agriculture : concourir de tout son pouvoir aux progrès des sciences agronomiques; favoriser les découvertes utiles et indiquer les perfectionnemens dont elles sont suscepti- bles ; rechercher les grandes améliorations dont peut encore s'enrichir l’agricultue de la plus riche partie de la France, les considérer surtout dans leurs rapports avec les intérêts locaux ; proclamer les gloires modestes de la contrée, voilà le cercle , ( 502 ) assez vaste sans doute, dans lequel se renferment les attributions de votre commission, Elle s’estimera heureuse si vous accordez votre suffrage au désir qu’elle a eu de faire quelque bien. Honorables cultivateurs, Je ne saurais trop me féliciter d'être l'organe d’une Société qui va signaler vos noms à la reconnaissance publique. Les pal- mes qu'elle décerne aujourd’hui sont la récompense due à vos utiles travaux; continuez à vous en rendre dignes. La patrie réclame encore vos bras et vos génies, non pour conquérir de lointaines contrées, mais pour fertiliser celles qui lui appartien- nent; augmentez sa prospérité par de nouvelles découvertes ; que vos mains généreuses l'affranchissent des tributs qu'elle paie encore aux nations étrangères ; couvrez le sol français d'abon- dantes moissons; votre gloire sera la première de toutes les gloires, et vos paisibles conquêtes, plus durables que celles des héros , seront à l’abri des revers, et assureront votre bonheur et celui de notre chère patrie. On procède enfin à la distribution des prix qui a lieu dans l’ordre suivant : HOUBLONNIÈRES. Premier prix. — M. Fr. Desurmont, brasseur , à Tourcoing. La Société, s'étant réservé le droit de donner, pour la valeur des primes méritées , les instrumens aratoires dont elle désire propager l'usage, accorde à M. Desurmont le binoir perfectionné par M. Julien Lefebvre, et une médaille d'argent grand module, représentant ensemble une valeur de 150 francs. Deuxième prix. — Une médaille de 75 francs à M. Descamps, de Croix. Troisième prix. — Une médaille de 50 francs à M. Charlet, d'Houplines, propriétaire d’une nouvelle houblonnière établie en 1831. ( 503 ) Quatrième prix. — Une médaille de 50 francs à M. Picavet, brasseur, à Linselles, pour l'établissement d’une houblonnière de la contenance de 20 ares, plantée en 1832. Une médaille d'encouragement est décernée à M. Leclercq, brasseur, à Hem , pour la plantation, en 1833, de 28 ares de houblon à tiges blanches. GARANCIÈRES. Les primes proposées par la Société pour la culture de la garance sont mises en réssrve pour être décernées lorsque les conditions du programme seront remplies. EXPÉRIENCES AGRONOMIQUES, Aucun mémoire n'étant parvenu à la Société sur l'action ferti- lisante du plâtre, de la chaux, des cendres et de la suie, appli- qués comme amendemens sur les prairies artificielles de luzerne, de sainfoin et de trèfle, la médaille d'argent de la valeur de 100 francs ne peut être décernée cette année. INSTRUMENS ARATOIRES, Une médaille de la valeur de 100 francs à M. Julien Lefebvre, d'Hem , pour avoir importé une charrue-herse dans l'arrondisse- ment de Lille, et avoir perfectionné le binoir. Une médaille d'encouragement à M. Prouvost, de Wazemmes, qui a présenté à la Société une charrue à avant-train et à versoir mobile , de son invention. La Société, voulant récompenser le zèle, l'intelligence et la bonne conduite des bergers et des maitres-valets de l’arrondisse- ment de Lille, a fondé différens prix pour être décernés dans la séance publique de ce jour. BERGERS. 1.0 Le sieur Pierre-Francois Facq, berger, ayant conduit pendant cinquante-huit ans le troupeau de M. Rose, propriétaire, à Mons-en-Pévèle , et depuis cinq an scelui de M. Lefebvre, fer- ( 504 ) mier dans la même commune , a mérité la récompense due à ses bons et loyaux services : une houlette d’argent lui est accordée. 2.0 Une médaille d'encouragement est décernée au sieur Antoine Guilbert, berger , conduisant depuis trente-six ans le troupeau de madame veuve Cogez, propriétaire , à Thameries. MAÎTRES-VALETS, 1.0 Les épis d'argent proposés en prix au maiïtre-valet de l'arrondissement de Lille le plus habile à tracer un sillon et à exécuter les différens travaux agricoles ont été mérités par le sieur Jean-Baptiste Plaisant, maître-valet, demeurant depuis trente-cinq ans chez M. Gruyelle, fermier, à Mons-en-Pévèle. 2,0 Une médaille d'encouragement est décernée au sieur Louis-Joseph Bassement, depuis vingt-six ans maître-valet chez M. Lefebvre, cultivateur, à Mons-en-Pévèle. 3.0 Une seconde médaille d'encouragement est donnée extra- ordinairement au sieur Charles Buriez, depuis vingt-trois ans maître-valet chez M. Verdier , cultivateur, à Lompret. TAUREAUX. —GÉNISSES. 1.0 M. Louis Carrette, de Wattrelos, propriétaire du plus beau taureau présenté au concours, a mérilé le premier prix, consistant en une médaille et le binoir perfectionné par M. Julien Lefebvre, représentant ensemble une valeur de 100 fr. 2.0 M. Henri Masquelier, de Sainghin-en-Mélantois , a mérité une médaille de 50 francs, pour avoir présenté le plus beau taureau après le précédent. 3.0 La plus belle génisse de race hollandaise pure ayant été présen ée par M. Jean-Baptiste Lelong, cultivateur, à Esquermes, le premier prix, de la valeur de 50 francs, lui a été décerné. 4.9 Le second prix, de la valeur de 25 francs, est accordé à M. Henri Masquelier, de Sainghin-en-Mélantois , qui a élevé la plus belle génisse après la précédente. 5.0 Une médaille d'encouragement est donnée à M. Vincent ( 505 ) Brulois, de Croix, poûr avoir présenté au concours une génisse qui rivalisait avec celle de M. Henri Masquelier. 6. Une médaille d'encouragement est également accordée au sieur Champon-Dubois et à madame veuve Demarbaix, à Bondues , pour avoir présenté au concours une belle génisse de race croisée hollandaise-flamande. BÉLIERS. Les beaux béliers à longue laine , de pure race anglaise New- Leicester et Soutown, importés par M. Champon-Dubois et madame veuve Demarbaix , ayant obtenu la grande médaille en 1832, sont mis hors de concours. La Société mentionne honora- blement leurs propriétaires. 1.° Une grande médaille d’argent , premier prix, est décernée à M. Alexis Lefebvre, de Lezennes , qui a introduit dans l’arron- dissement le plus beau bélier à longuelaine , de pure race hollan- daise , destiné par le croisement à l’amélioration de la race ovine indigène. 2.0 Une médaille, second prix, est donnée à M. Benjamin Masquelier , de Sainghin-en-Mélantois , qui a présenté au con- cours le plus beau bélier après le précédent. ( 506 } OUVRAGES ENVOYÉS A LA SOCIÉTÉ PENDANT LE DEUXIÈME SEMESTRE DE 1832 ET L'ANNÉE 1833. 10 OUVRAGES IMPRIMÉS, COMPOSES PAR LES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. BONAFOUS. Mémoire sur la fabrication du fromage de Mont- Cenis. — De l'écorce du robinier et de ses usages dans les arts et l’économie domestique; traduit de l'italien. BOURDON. Application de l'algèbre à la géométrie; 1 vol. — Élémens d'algèbre; 6.e édition. 183r. — Elémens d’arithmétique ; 10.e édition. 1833. BRÉBISSON. Mousses de la Normandie; 5.e fascicule, 1831. COCHART. Esquisse de la fabrication du sucre de betteraves. DECANDOLLE. Essai sur la théorie des assolemens. DEGEORGE ( Frépenic), Les femmes poètes françaises du 19.e siècle ; brochure in-8.0 Arras, 1832. DEKIRCKHOFF. Considérations sur la nature et le traitement du choléra-morbus ; un vol. Anvers, 1833. DESMAZIERES. Plantes cryptogames du Nord de la France ; 13.° fascicule. DUFRUNFAUT. L'agriculteur manufacturier, journal men- suel. Paris. FÉE. Monographie du genre trypethelium. ( 507 ) » — Carol Linnœæi Suæci, doctoris medicine , systema na- turæ. 1830. — Pélage, tragédie en 5 actes. — La Maçonnerie; ode. Paris, 1819. — Méthode lichénographique et genera; in-4.0, planches. 1824. — Essai sur les cryptogames des écorces exotiques oflici- nales ; in-4.0, planches. — Monographie du genre chivdecton ; broch. Lille. — Essai historique et critique sur la phytonymie ou nomen- clature végétale ; broch. — Cours d'histoire naturelle pharmaceutique; 2 vol. — Examen de la théorie des rapports botanico-chimiques ; dissertation. — De la reproduction des végétaux ; thèse. Strasbourg. GUILLEMIN. Description du dombeya ameliæ. GAILLON. Aperçu d'histoire naturelle, GRAR. Examen critique de l'organisation et de la compétence des tribunaux de commerce. Valenciennes. GRAVIS. Dissertation sur les causes de Dystocie et sur les indications qu’elles présentent ; thèse. HÉCART. Catalogue des coquilles terrestres et fluviatiles des environs de Valenciennes; broch. 1833. — Serventois et sottes chansons. Valenciennes, 1833. HUOT. Notice sur la vie et les écrits de Malte-Brun. — Notice géologique — De l'atmosphère primitive de la terre. — Rapport sur la question de l'importation des laines en France. JOBARD. L'Angleterre en 1833 ; fragment inédit. KUHLMANN. Mémoire en réponse aux questions à faire ré- soudre par l'enquête sur les houilles. LAISNÉ. Discours prononcé le 21 août 1832. ( 508 ) — Programme détaillé du cours de mathématiques élémen- taires. Paris, 1832. -LEGAY. Les historiens grecs ; choix de morceaux. LESTIBOUDOIS. Rapport général sur l'épidémie du choléra qui a régné à Lille en 1832. LELEWEL (Joacum). Analyse et parallèle des trois constitu- tions polonaises, de 1791, 1807, 1815. — Slatuts du comité national polonais. » — Les Polonais, les Lithuaniens et les Russes, célébrant en France les premiers anniversaires de leur révolution nationale du 29 novembre 1830 et du 25 mars 1831 ; broch. in-8.o Paris. — La Pologne et l'Angleterre. Paris, 1832. — Poloni ad Hungaros. MALLET. Discours prononcé à la distribution des prix du collège royal de Limoges. MAIZIÈRES. Développemens sur les nombres. MOREAU ( Césan). Journal des travaux de l'académie de Findustrie agricole, manufacturière et commerciale. PELOUZE. Sur l'acide lactique ; broch. in-8.0 PRONY. Rapport sur la nouvelle et l’ancienne machines à vapeur ; broch. Paris. — Note sur les inflexions qu'avaient subies , après un laps de vingt années , des lignes droites tracées sur le plan des têtes de l'arche du milieu du pont de Louis XVI avant son décintre- trement, etc., elc. — Instruction élémentaire sur les moyens de calculer les intervalles musicaux. — Notice historique sur Jean Perronet. — Examen relatif aux projets de barrage de la Seine dans le voisinage du Havre. — Formules et tables pour calouler l'effet d’une machine à vapeur. — Mémoire sur les variations de la pente totale de la Seine dans la traversée de Paris. ( 509 ) — Note relative à un renseignement inexact fourni à M. le comte de Rambuteau. RODEMBACH. Épisodes de la révolution dans les Flandres. Bruxelles, 1833. VINCENT. Programme du cours d’arithmétique et d'intro- duction à l'algèbre , fait aux élèves de philosophie du cours royal de Saint-Louis. 1832. 2.0 OUVRAGES MANUSCRITS, . COMPOSÉS PAR LES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. Notice sur un empoisonnement par l'acide sulfurique, par M. le docteur Degland , Membre résidant. Concordance de la nomenclature de Linné appliquée aux figures des plantes publiées par les anciens botanistes, avec une notice sur la vie et les ouvrages de ces auteurs; par M. J.-T.-M. Poiret, Membre correspondant. Nouveau procédé pour diviser les manches des instrumens à son fixe, quelle que soit la longueur de ces manches, par M. Delzenne , Membre résidant. Note sur l'extraction d’un calcul salivaire développé dans le conduit de Warthon, par M. le docteur Dourlen fils, membre résidant. Gastrite aiguës; tubercules développés dans l'œsophage ; per- foration établissant communication entre ce conduit et la tra- chée-artère; carie de deux vertèbres dorsales ; observation re- eueillie par M. le docteur Gravis , médecin de l’hospice civil de Calais, membre correspondant. ( 510 }) AUTRES OUVRAGES L. ENVOYÉS A LA SOCIÉTÉ PAR DES ÉTRANGERS. 1.0 OUVRAGES IMPRIMÉS. BARRY. Dissertatio philosophica de anitii boethit consola- tionts philosophicæ libro. D'HOMBRES. Nivellement barométrique des Cévennes. DUPONT. Traité de taxidermie, Paris, 1823. DUBUC et GIRARDIN. Rapport sur la culture de la bette- rave à sucre. Rouen, 1832. DUPONT. Topographie historique, statistique ct médicale de l'arrondissement de Lille ; un vol. Paris, 1833. HÉRICART DE THURY. Rapport sur le concours pour le percement des puits forés. 1831. — Du Dessèchement des terres cultivables sujettes à être inondées. 1831. RASPAIL, Cours élémentaire d’agriculture et d'économie rurale à l’usage des écoles primaires ; 5 vol. in-12. Paris, 1832. THIÉBAUT-DE-BERNEAUD. Éloge historique de F. Rozier. TRACHEZ. Renseignemens sur le cholera-morbus. 1832. 20 OUVRAGES MANUSCRITS De l'emploi du chlorure d'oxide de calcium dans le chaulage du blé, par M. Bidard, médecin, à Pas, Pas-de-Calais. Sur quelques idées médicales et thérapeutiques, par M. Plou- viez, docteur en médecine, à Saint-Omer. ( 518) ENVOIS DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES Pendant le 2 semestre de l’année 1832 et l'année 1833. ANGERS. Mémoires de la Société d’agriculture, sciences et arts; 2.€ et 3.e livraisons du 1.er volume. ANGOULÈME. Annales de la Société d'agriculture, arts et commerce du département de la Charente. BESANCON. Académie des sciences, belles-lettres et arts; séances publiques des 28 janvier et 24 août 1833. BORDEAUX. Académie royale des sciences , belles-lettres et arts ; séance publique du 5 juillet 1832 et 8 août 1833. — AÂctes de la Société Linnéenne. BOULOGNE-SUR-MER. Procès verbal de la séance publique de la Société d’agriculture, du commerce et des arts, tenue le 19 septembre 1832. BOURGES. Bulletin de la Société d'agriculture du départe- ment du Cher; n.% 16 et 17. CAMBRAI. Mémoires de la Société d'émulation. CHARLEVILLE. Annales du conseil départemental d'agri- culture et de la Société centrale d'agriculture, sciences, arts et commerce du département des Ardennes; n.0 2. CHATEAUROUX. Éphémérides de la Société d'agriculiure du département de l'Indre, pour l'an 1332. DIJON. Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles- lettres. 1832. DOUAT. Mémoires de la Société royale et centrale d'agricul- ture , sciences ct arts du département du Nord. ÉVREUX. Bulletin de l'Académie Ebroïcienne, suivant les ( 512 ) réglemens de l'ancienne Société d'agriculture , sciences, arts et belles-lettres du département de l'Eure; n.0s 1 et 2. 1833. — Recueil de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l'Eure, tome 3 et n.0 13 du tome 4. LILLE. Annales de la Société d’horticulture, LONS-LE-SAULNIER. Séance publique de la Société d'ému- lation du Jura du 7 décembre 1832. LYON. Mémoires de la Société royale d'agriculture , histoire naturelle et arts uliles. — Séance publique du 3 septembre 1832. MANS. Bulletin de la Société royale d'agriculture , sciences et arts. METZ. Mémoires de l’Académie royale. 1829, 1830 , 1831, 1832 et 1833. MULHAUSEN. Bulletin de la Société industrielle. NANTES. Annales de la Société académique ; 13.e, 15., 16. et 18. livraisons du 3.e volume; 19.€, 20. et 21.e livraisons du 4.e volume. — Journal de la section de médecine de la Société acadé- nique du département de la Loire-Inférieure ; 29.€, 30€, 32.e livraisons du 8.e volume ; 33.e et 34.e livraisons du 9.e volume. NANCY. Le bon cultivateur, recueil agronomique publié par la Société centrale d'agriculture ; n.0s 11 et 12 ; 13.° année. NIMES. Académie royale du Gard, 1832. PARIS. Annales de la Société d’horticulture. — Journal de la Société de la morale chrétienne. — Bulletin de la Société géologique de France. — Nouveau bulletin des sciences, par la Société philoma- tique. | ; — Annales des jardiniers amateurs, publiées par la Société d'agronomie pratique. — Société libre des beaux arts ; séances publiques dn 25 dé- cembre 1831 et 30 décembre 1832. ( 513 — Bulletin de la Société de géographie. — Âthénée des arts ; 99.° séance publique. SAINT-ÉTIENNE. Bulletin industriel, publié par la Société d'agriculture, sciences et arts. SAINT - QUENTIN. Annales agricoles du département de l'Aisne , publiées par la Société des sciences, arts, belles-lettres et agriculture; 1.re, 2.e et 3.° livraisons. STRASBOURG. Nouveaux Mémoires de la Société des sciences, agriculture et arts du département du Bas-Rhin ; tome 1.er 1832. TOULOUSE, Recueil de l’Académie des jeux floraux. 1832. — Séance publique de la Société royale d'agriculture du département de la Haute-Garonne , tenue le 24 juin 1829. — Journal des propriétaires ruraux pour le midi de la France. TOURS. Annales d'agriculture , publiées par la Société d’agri- culture, des sciences, arts et belles-lettres du département d’Indre-et-Loire. “° TROYES. Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l’Aube. VERSAILLES, Mémoires de la Société royale d'agriculture et des arts du département de Seine-et-Oise. La Société des sciences et arts de Lille, désirant étendre ses LE relations, accueillera avec empressement toutes les demandes qui lui seront faites par les Sociétés académiques, pour l'échange des Mémoires qu’elle publie. 65 (514) [2 OUVRAGES ENVOYÉES PAR LE GOUVERNEMENT. Description des machines et procédés spécifiés dans les bre- vets d'invention , de perfectionnement et d'importation dont la durée est expirée; pubiiée d'après les ordres du ministre de l'intérieur, par M. Christian, directeur du Conservatoire des arts et métiers ; 3 volumes in-4.0, avec planches; tomes 21 et 22. Septième supplément du catalogue de spécifications des prin- cipaux moyens et procédés pour lesquels il a été pris des brevets “d'invention ; brochure in-8.0 Paris, 1832. Huitième supplément du catalogue , etc. , ete. 1833. Mémoires d'agriculture, d'économie rurale et domestique, publiés par la Société royale et centrale d'agriculture; 1 volume in-8.0 Paris, année 1832. Annales de l'industrie nationale, recueil industriel , manufac- turier , agricole et commercial de la salubrité publique et des beaux-arts , renfermant la description des expositions publiques faites en France et à l'étranger, par Moléon. 6 volumes. Deuxième semestre de 1832 et année 1833. LA SOCIÉTÉ RECOIT PAR ABONNEMENT : 1.0 Annales de chimie et de physique, par MM. Gay-Lussac et Arago. 2.0 Annales des sciences naturelles, par MM. Audouin, Ad. Brongniart et Dumas. 3.° La revue encyclopédique, par H. Carnot et P. Leroux. ( 515 ) 4 La bibliothèque universelle des sciences , belles-lettres et arts , rédigée à Genève. 5.0 Journal universel et hebdomadaire de médecine et de chirurgie pratiques, et des institutions médicales , par MM. Bé- gin, Boisseau, Bouillaud , etc., ete. 6.0 Journal des connaissances usuelles et pratiques, publié par MM. Gillet de Grandmont et le comte de Lasteyrie y faisant suite à la bibliothèque physicc-économique. 7-0 Journal des connaissances utiles. 8.0 L'annuaire statistique du département du Nord. 9.0 Archives de botanique, par Guillemin. 10. Revue du Nord. 11.0 Journal de la Société phrénologique de Paris. Par décision de M. le maire de Lille, le bibliothécaire de la ville met, pendant une année, à la disposition de la Sociététdes sciences, de l’agriculture et des arts 1gles ouvrages dont les litres suivent : Mémoires du Muséum d'histoire naturelle. Le journal des voyages , découvertes , navigation. Le journal d'agriculture et d'économie rurale du royaume des Pays-Bas. Annales de mathématiques, par M. Gergonne. Bulletin des sciences naturelles et de géologie, ® Id, des sciences historiques, antiquités, etc., Id. des sciences agricoles et économiques, Id. des sciences technologiques, de M Id. des sciences mathématiques, Férussac. Id. des sciences médicales, Id. des sciences géographiques, Id. des sciences militaires, ( 516 ) E———_— — — …—…—… … …"…"…"……_ _— _….…"…"…"…"….…"… …"."…"_"_——.———— ————— ———_—"——_—— —— LISTE DES MEMBRES “ DE LA. SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES, DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS, DE LILLE. 1833. L" MEMBRES HONORAIRES. MM. le préfet du département du Nord. Le maire de Lille. LAMBERT, ancien cominissaire en chef des poudres et s salpêtres ; admis le 17 nivose an 11. : GODIN, docteur en médecine ; admis le 3 février 1822. MEMBRES TITULAIRES. DUREAU, PÉÉCAIeNES Sd 0 M. DESMAZIERES, naturaliste; admis le 22 août 1817. Vice-président... M. DELEZENNE, professeur de physique; admis le 12 septembre 1806. Secrélaire-général. M. DOURLEN fils, docteur en médecine ; admis le 3 décembre 1830. (517) Secrétaire de cor- respondance.... M. LEGRAND , avocat; admis le 3 février 1832. Trésorier: :. «hote. M. VERLY fils, architecte; admis le 18 avril 1823. Bibliothécaire .... M. HAUTRIVE, docteur en médecine; admis le 7 novembre 1828. MM. PEUVION fils, négociant; admis le 17 nivose an 11. CHARPENTIER, pharmacien en chef; admis le 15 plu- viose an 11. MACQUART , propriétaire ; admis le 27 messidor an 11. DEGLAND , docteur en médecine ; admis en 1811. LIÉNARD, professeur de dessin; admis le 5 septembre 1817. LESTIBOUDOIS (Thém.), docteur en médecine ; admis le 17 août 1021. MUSIAS, notaire ; admis le 3 janvier 1822. KUHLMANN, professeur de chimie; admis le 20 mars 1024. MURVILLE, docteur en médecine ; admis le 18 février 1825. BAILLY, docteur en médecine ; admis le 2 octobre 1825. HEEGMANN, négociant; admis le 2 décembre 1825. BARROIS , négociant ; admis le 16 décembre 1825. LACARTERIE, pharmacien-major ; admis le 13 janvier 1826. LESTIBOUDOIS ( J.-B.te ), docteur en médecine ; admis le 2Q janvier 1826. DAMBRICOURT , négociant; admis le 17 février 1826. DELATTRE ; admis le 3 mars 1826. LEFEBURE,, docteur en médecine ; admis le 5 septembre 1828. (F516 3 MM. DECOURCELLES, propriétaire; admis le 21 novembre 1828. DANEL , imprimeur ; admis le 5 décembre 1828. VAILLANT, docteur en médecine: admis le 6 avril 1831. MOULAS, propriétaire ; admis le 29 avril 1831. MARQUET-VASSELOT, directeur de la maison centrale de détention de Loos ; admis le 2 mars 1832. BORELLY , inspecteur des douanes ; admis le 2 mars 1832. MULLIÉ, chef d'institution ; adinis le 20 avril 1832. DAVAINE, ingénieur des ponts-et-chaussées ; admis le 3 août 1832, BARRE, professeur au collège de Lille; admis le 7 sep- tembre 1832. ( 519 ) MEMBRES RÉSIDANS AGRICULTEURS. MM. LECOMTE, cultiv. et propriét. à Bousbecques. DESCAMPS, id. , à Croix. DELOBEL, id. , à Sailly-lez-Lann. HEDDEBAULT , dt à Faches. LORIDAN, Lx: à Flers. BÉGHIN , id. à Faches. ADAM, 14 à Aubers. WATTELLE, id. , à Radinghem. POTTIER , id. , à Hallennes-lez-H. DELECOURT (Louws) id., à Lomme. DELECOURT (J.Bte) id. à Lomme. LEPERS (François), id. , à Flers. BRULOIS (Vincent), id., à Croix. DEBUCHY (François), id., à Noyelles. CORDONNIER , id. , à Anstaing. LEFEBVRE, 10 à Lezennes. CHUFFART (Jean-Bte) id., à Ascq. HOCHART fils aîné, id. , à Loos, DESPATURES, id. , à Marcq en-Barœul, MASQUILLIER , id. , à Willems. LIÉNARD , id. , à Annappes. BONTE, ide, à Flers. LEFEBVRE (Julien), id., à Hem. CHARLET, ide à Houplines. DUHAYON, notaire, à Ronchin. HAVEZ, cultiv. et propriét. à Ascq. » COLLETTE (Louis), id., à Baisieux. DESURMONT (Fr.), brasseur, à Tourcoing. MASQUELIER (N.), cultivateur, à Sainghin en-Mél. D'HALLUIN (J.-B.), briq. et cultiv., à Marcq-en-Barœul. #8 ( 520 ) MEMBRES CORRESPONDANS. MM. AJASSON DE GRANDSAGNE, naturaliste et homme de lettres, à Paris. ALAVOINE , propriétaire , à La Bassée. ARCADE BURGOS, officier d'administration à l'hôpital militaire de Lyon. ARTAUD , inspecteur de l’Université , à Paris. AUDOUIN , naturaliste, à Paris. AMPÈRE, membre de l’Institut , à Paris. BECQUET DE MÉGILLE,, à Douai. BOTTIN, rédacteur de l’Almanach du commerce, à Paris. BEAUDET-LAFARGE , naturaliste, à Maringue. BOINVILLIERS , correspondant de l'Institut, à Paris. BARRÉ, chef d’escadron d'artillerie , à Valenciennes. BOSSON , pharmacien , à Mantes. BAILLY DE MERLIEUX, directeur de l’Union encyclopé- dique , à Paris. BÉGIN , docteur en médecine , à Strasbourg, BOUILLET , naturaliste, à Clermont-Ferrand. BONAFOUS, directeur du jardin royal d’agrieulture ; à Turin. BRONGNIART , agrégé à la Faculté de médecine de Paris. BONARD , chirurgien-major au 5.e régiment de dragons, à Aire. BURETTE-MARTEL, propriétaire, à Haubourdin. BLOUET , professeur d’hydrographie , à Dieppe. BRA , statuaire , à Paris. à à BOURDON, inspecteur de l’Académie de Paris. COUPRANT , officier de santé , à Houplines. COCO, commissaire des poudres et salpêtres , à Paris. (. 535) MM. CHAUVENET , capitaine du génie , à Arras. CLERE, ingénieur en chef au corps royal des mines, à Douai COMHAIRE, littérateur, à Liége. COGET ainé, député du Nord , à Thumeries. CHARPENTIER , docteur en médecine, à Valenciennes CARETTE,, chef de bataillon du génie , à Paris. COLLADON fils, à Genève. CORNE, président du tribunal de 1.re instance , à Douai. CLÉMENT (Mme veuve ), née Hemery , à Cambrai. COCHARD , pharmacien, à Sedan. DRAPIER , inspecteur divisionnaire des ponts-et-chaussées, à Paris. fs DEQUEUX-SAINT-HILAIRE , propriétaire, à Dunkerque . DARGELAS , naturaliste, à Bordeaux. DEBAZOCHES, naturaliste, à Scez. DUHAMEL , inspecteur général des mines, à Paris. DESMARQUOY , médecin, à Saint-Omer. DUBUISSON , ingénieur des mines, à Paris. DUCELLIER , ingénieur , à Paris. DUTHILLOEUL , propriétaire , à Douai. DASSONNEVILLE , docteur en médecine , à Aire. DESAYVE, à Paris. DESRUELLES , docteur en médecine , au Val-de-Grûce , à Paris. DESSALINES-D'ORBIGNY, professeur d'histoire naturelle, à La Rochelle. DELALANDE, directeur des domaines , à Poitiers. DEPRONVILLE,, bibliothécaire , à Versailles. DESMYTTÈRE, docteur en médecine, à Cassel. DUMORTIER , directeur du jardin botanique de Tournai. DERODE (Julien), à Loos. DUBRUNFAUT, professeur de chimie, à Paris. DUMÉRIL, membre de l'Institut, à Paris. 66 (227 MM. DE LENZ (le baron), conseiller-d’état, à Téna. DE KIRCHOFF (le chevalier), docteur en médecine , à Anvers. DE CAMBERLYN-D’AMOUGIES (le chevalier }, à Gand. DE BREBISSON fils, naturaliste, à Falaise. DE GESLIN, professeur de musique, à Paris. DUCHASTEL (le comte } , à Versailles. DERHEIMS , pharmacien, à Saint-Omer. DE VILLENEUVE-BARGEMONT (le vicomte }), proprié- taire , à Nancy. DE VILLENEUVE (le comte Alban), ancien préfet du Nord , à Paris. DE MEUNYNCK, docteur en médecine, à Bourbourg. DE CANDOLLE, professeur, naturaliste , à Genève. DE WAPERS, peintre du roi, à Bruxelles. DE CONTENCIN, secrétaire du préfet de la Gironde, à Bordeaux. DESBRIÈRES, pharmacien-major , à Alger. DELARUE,, secrétaire perpétuel de la Société d'agriculture du département de l'Eure , à Évreux. DE PRONY , membre de l'Institut, à Paris. DESPRETZ, professeur de physique au collège royal de Henri IV, à Paris. DEGEORGE (Frédéric }, homme de lettres, à Arras. ELIAS FRIFS , naturaliste, à Lund (Suède ). FAQUET , pharmacien , à Amiens. FLAVIER , à Strasbourg. FONTEMOING , avocat, à Dunkerque. FAREZ, procureur-général à la cour royale de Douai. FLE, pharmacien-major à l'hôpital militaire d'instruction de Strasbourg. GILLET DE LAUMONT , inspecteur général des mines , à Paris. ( 523 ) MM. GUILMOT , bibliothécaire, à Douai. GAILLON, naturaliste, à Abbeville. GARNIER , professeur de mathématiques à l'Université de Gand. J GUILLOT,, lieutenant-colonel d'artillerie , à Strasbourg. GEOFFROY DE SAINT-HILAIRE fils, naturaliste au jardin du Roi, à Paris. ® GIRARDIN , professeur de chimie , à Rouen. GUÉRIN , membre de la Société d'histoire naturelle, à Paris. GUILLEMIN , naturaliste, à Paris. GUERRIER DE DUMAST fils, homme de lettres, à Nancy. GILGENCRANTZ, docteur en médecine, chirurgien-aide- major au 43.e régiment d'infanterie de Ligne , à Lorient. GRAVIS, docteur en médecine , à Calais. GRAR , avocat, à Valenciennes. HÉCART , secrétaire de la mairie de Valenciennes. HURTREL-D'ARBOVAL, médecin vétérinaire, à Montreuil. HÈRÉ, professeur de mathématiques ; à Saint-Quentin. HUOT , à Versailles. JULLIEN, ancien rédacteur de la Revue encyclopédique , à Paris. JAUFFRET , bibliothécaire en chef, à Marseille. JACQUEMYNS , docteur en médecine , à Louvain. JOBARD , directeur de l’Industriel , à Bruxelles. JUDAS , docteur en médecine, à Aire. KUHLMANN , architecte, à Schelestadt. KUNZE,, professeur, à Leipsick. LAPOSTOLLE, pharmacien , à Amiens. ds LEMAISTRE , ancien inspecteur-général des poudres et sal- pêtres , à La Fère. LAIR , à Caen. LEJEUNE, docteur en médecine, à Liége. LEROY ( Onésime}, homme de lettres , à Senlis. ( 524 ) MM. LOISELEUR DES LONGCHAMPS , docteur en médecine, à Paris. LA ROCHEFOUCAULT (le vicomte de), à Paris. LABARRAQUE , pharmacien, à Paris. LEGLAY , docteur en médecine, à Cambrai. LEBONDIDIER, chimiste, à Béthune. LEMAIRE , agrégé de l’Université au collège Saint-Louis , à Paris. LECOO, professeur de minéralogie , à Clermont-Ferrand. LEGAY, professeur, à Paris. LIBERT ( M.lle Marie-Aimée }, naturaliste, à Malmédy, en Prusse. LIÉBIG, chimiste, à Hiessen, grand-duché de Hesse. LEBLEU fils , docteur en médecine, à Dunkerque. LAGARDE (le baron }, ancien préfet, à Paris. LONGER , inspecteur des domaines et de l’enregistrement , à Saint-Omer. LAINÉ, professeur de mathématiques au collège de la ville de Paris. LELEWEL (Joachim), professeur d'histoire à l'Université de Wilna , à Bruxelles. MARCEL DE SERRE, naturaliste, à Montpellier. MASQUELEZ, ex-capitaine d'artillerie légère, à Loos. MOURONVAL, docteur en médecine, à Bapaume. MARCHANT DE LA RIBELLERIE, sous-intendant. mili- taire, à Tours. MATHIEU DE DOMBASLE , agronome , à Roville. ‘MÉRAT, membre de l'Académie de médecine, à Paris. MIONNET , conservateur au cabinet des antiques , à Paris. MARTIN-SAINT-ANGE , docteur en médecine, à Paris. MILNE-EDWARDS, naturaliste, à Paris. MARMIN , ex-inspecteur des postes, à Boulogne-sur-Mer. MEIGEN, naturaliste , à Stolberg. ( 525 ) MM. MEIZIÈRES , docteur ès-sciences, à Paris. MALLET, professeur de philosophie au collège royal d'Amiens, NOEL , officier de l’Université, à Paris. NICHOLSON , ingénieur-mécanicien , à Londres, NOUEL-MALINGIÉ, chimiste, à Eppe-Sauvage, départe- ment du Nord. OZANEAUX , recteur de l’Université, à Toulouse. POTTIER , directeur du jardin des plantes, à Douai. POIRET , naturaliste , à Paris. PIHOREL, docteur en médecine, à Rouen. PEYRE neveu, architecte, à Paris. PALLAS, médecin, à Saint-Omer. POIRIER SAINT-BRICE, ingénieur des mines, à Paris. PERSOON, naturaliste, à Paris. PELOUZE, répétiteur de chimie à l'École polytechnique. REINARD , pharmacien, à Amiens. RODENBACH (Alexandre), membre de la Chambre des représentans belges , à Bruxelles. RODENBACH ( Constantin }, membre de la Chambre des représentans belges , à Bruxelles. RODET, vétérinaire en chef, à Toulouse. REGNAULT, colonel du 66.c régiment d'infanterie de ligne, à Ancône. SCHREIBER , naturaliste, à Vienne (Autriche). SINCLAIR (John), agronome, à Londres. SCOUTTETEN , docteur en médecine , à Metz. SOUDAN , docteur en médecine , professeur à l'hôpital mi- litaire d'instruction de Metz. TESSIER , membre de l’Institut, à Paris. TORDEUX , pharmacien, à Cambrai. TASSAERT , chimiste, à Anvers. TIMMERMANS , capitaine du génie, à Tournai. ( 526 ) MM. TANCHOU, docteur en médecine, à Paris: TARANGET , docteur en médecine , à Douai. VANMONS , professeur de chimie à l’université de Louvain. VITALIS, ancien professeur de chimie, curé de Saint- Sulpice, à Paris. VILLERMÉ, membre de l'Académie de médecine , à Paris. VILLENEUVE, membre de l’Académie de médecine, à Paris. VINCENT, professeur de mathématiques , à Paris. YVART , membre de l'Institut, à Paris. LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES. ABBEVILLE. Société royale d'Émulation. ALBY. Société d'agriculture du département du Tarn. ANGERS. Société d'agriculture , sciences et arts. ANGOULÈME. Société d'agriculture , des arts et du com- merce du département de la Charente. ARRAS. Société royale pour l’encouragement des sciences, des lettres et des arts. AVESNES. Société d'agriculture. BESANCON. Société libre d’agriculture, arts et commerce du département du Doubs. BESANCON. Académie des sciences, belles-lettres et arts. BESANCON. Société d'agriculture, des arts et du commerce. BORDEAUX. Académie royale des sciences , belles-lettres et arts, | BORDEAUX. Société linnéenne. BORDEAUX. Société philomathique. BOULOGNE-SUR-MER. Société d'agriculture, du commerce et des arts. BOURGES. Société d'agriculture du département du Cher, BRUXELLES. Société de Flore. BRUXELLES. Société des sciences médicales et naturelles, BRUXELLES, Société agricole de Bruxelles. ( 528 ) CAEN. Société royale d'agriculture et de commerce, CAMBRAT. Société d'émulation , agriculture, sciences et arts. CHALONS-SUR-MARNE, Société d'agriculture , arts et com- merce de la Marne. CHARLEVILLE. Société centrale d'agriculture, sciences et arts et commerce du département des Ardennes. CHARTRES. Société d'agriculture d’Eure-et-Loire. CHATEAUROUX. Société d'agriculture du département de l'Indre. CHAUMONT. Société d’agriculture , arts et commerce du département de la Haute-Marne. DIEPPE. Société archéologique. DIJON. Académie des sciences et belles-lettres. DOUAI. Société centrale d'agriculture, sciences et arts. DOUAI. Société des amis des arts. DOUAI. Société médicale. DUNKERQUE. Société d'agriculture. EVREUX. Société de médecine, chirurgie, chimie et phar- macie. ÉVREUX. Société d'agriculture, de médecine, sciences et arts du département de l'Eure. FOIX. Société d'agriculture et des arts du département de l'Ariège. GAND. Société royale des beaux-arts, belles-lettres , agricul- ture et botanique. IÉNA. Suciété de minéralogie. LIÈGE. Société libre d’émulation et d'encouragement pour les sciences et arts. LILLE. Société d’horticulture. LONS-LE-SAULNIER. Société d'émulation du département du Jura. LYON. Académie royale des sciences, belles-lettres et arts. LYON. Société de médecine. (529) MACON. Société d'agriculture, des sciences, arts et belles- lettres. MANS (LE). Société royale d'agriculture , sciences et arts. MARSEILLE. Académie des sciences, belles-lettres et arts. METZ. Société d'agriculture, des lettres, sciences et arts du département de la Moselle. METZ. Société des sciences médicales du département de la Moselle. MÉZIÈRES. Société libre d'agriculture , arts et commerce du département des Ardennes. MONTAUBAN. Société des sciences, agriculture et belles- lettres du département de Tarn-et-Garonne. MULHAUSEN. Société industrielle. NANCY. Société des sciences , lettres , arts et agriculture. NANCY. Société royale des sciences, lettres et arts. NANTES. Société académique du département de la Loire- Inférieure. NANTES. Société nantaise d’horticulture. PARIS. Société d’agriculture du département de la Seine. PARIS. Société des inventions et découvertes. PARIS. Athénée des arts. PARIS. Société royale d'agriculture. PARIS. Société d'encouragement et de l'industrie nationale. PARIS. Société médicale d’émulation. PARIS. Société d'encouragement pour l’industrie nationale, PARIS. Société de géographie. PARIS. Société de la morale chrétienne. PARIS. Société d'histoire naturelle. PARIS. Société d’horticulture. PARIS. Société pour l'amélioration de l’enseignement élé- mentaire. PARIS. Société d’agronomie pratique. PARIS. Société géologique de France. és ( 530 ) PARIS. Société philomathique. PARIS. Société linnéenne. PARIS. Société libre des beaux-arts. POITIERS. Société d'agriculture, belles-lettres, sciences et arts du département de la Vienne. RIS. Institut horticole de Fromont. RHODEZ. Société d'agriculture et de négocians du dépar- tement de l'Aveyron. ROUEN. Société libre d’émulation. ROUEN. Académie royale des sciences, belles-lettres et arts. SAINT-ÉTIENNE. Société d'agriculture , arts et commerce de la Loire-Inférieure. SAINT-ÉTIENNE. Société industrielle. SAINT QUENTIN. Société des sciences, arts et belles-léttres. STRASBOURG. Société d'’agricullure, sciences et arts du Bas-Rhin. TOULOUSE. Académie des jeux floraux. TOULOUSE. Société royale d'agriculture. TOULOUSE. Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres. TOURS. Société d'agriculture , sciences et arts et belles- lettres du département d’Indre-et-Loire. TOURS. Société d'agriculture du département d’Indre-et- Loire. TROYES. Société d'agricullure, sciences et arts du dépar- tement de l’Aube. À VALENCIENNES. Société des sciences et arts de commerce. VERSAILLES. Société d'agriculture et des arts du départe- ment de Seine-et-Oise. ( 531 ) NÉCROLOGIE. La Société vient de faire une grande perte en la personne de J.-B. Wicar, mort à Rome le 27 Février. Wicar était né à Lille; mais, depuis près de quarante ans , il avait quitté sa ville natale, avide qu'il était d’aller faire éclore sous le ciel inspirateur d'Italie le germe du talent qu'il avait puisé dans nos écoles publiques. En mars 1833, la Société l'admit au nombre de ses membres correspondans , et elle joignit à l'envoi du diplôme qu’elle lui décernait la collection complète de ses Mémoires. Wicar fut touché de cette marque de souvenir qui le ratta- chait, par les doux liens d’une confraternité académique , à la ville qui l'avait vu naître, et, le 20 mai suivant, il répondit en ces termes au Secrétaire de correspondance qui lui avait annoncé sa nomination : « Rome, ce 20 mai 1833. » Monsieur le Secrétaire, » C’est avec l'enthousiasme le plus patriotique que j'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser au nom de la Société des sciences, lettres et arts de la ville de Lille, ma chère patrie ; je ne sais comment lui exprimer de quels sen- timens de gratitude je suis pénétré pour une si haute faveur que je suis loin de mériter, mais cette honorable et inusitée distinc- tion est la plus grande preuve de votre extrême indulgence pour moi , qui n'ai d'autre mérite réel que celui d’avoir incessamment consacré mes veilles à l'honneur de mon pays : vous priant et vous conjurant anème de croire que ce {rop légitime sentiment ne finira qu'avec moi. (552) » Mais que dirai-je du précieux et magnifique cadeau qui a accompagné votre lettre! j'en ai déjà parcouru les volumes avec un délicieux intérêt, et vous pouvez croire qu'ils formeront l’utile ornement de ma bibliothèque. » Veuillez donc bien, Monsieur, me continuer votre bien- veillance, et assurer en mon nom l'illustre Société des senti- mens de la plus intime reconnaissance dont je suis pénétré, et du désir constant et immuable que j'ai de cultiver une corres- pondance qui est si chère à mon cœur. » Agréez, Monsieur , les sentimens les plus respectueux, avec lesquels je suis votre très-dévoué serviteur , » Le chevalier J.-B. Wicar, » Conseiller el censeur de l'insigne académie romaine de Saint-Luc , membre des prin- c'pales académies d'Italie, ainsi que de celle des Arcades de Rome. » Une année n’était pas écoulée que Wicar était mort. L'hom- mage mérité qui Jui avait été décerné par la Société avait con- tribué à répandre quelque douceur sur ses derniers jours, du moins on doit le eroire en voyant les dispositions qu'il fit en faveur de la ville de Lille, sa chère patrie, et qu’annonce la lettre suivante adressée à M. le maire de Lille, par le sieur Carattoli, son héritier fiduciaire : « Monsieur le maire de Lille, » Votre concitoyen, le célèbre peintre d'histoire, le cheva- lier Jean-Baptiste Wicar, après une longue maladie produite par une hydropisie de poitrine, vient de mourir dans notre ville, le 27 du déchu mois de février. » Ïl a fait son testament dans lequel il m'a appelé son héri- tier universel fiduciaire. En bon citoyen, il s’est bien rappelé de sa ville natale, et il a fait bien des dispositions en sa faveur, que je m'empresserai de vous communiquer plus particulière- ( 533) ; ment lorsque, après la confection de l'inventaire , je procèderai à l'explication de la fiducie du défunt. » Entre autres choses, vous pouvez être sûr qu'il a légué à la ville et aux académies des beaux-arts de la ville, son chef- d'œuvre, le tableau représentant la résurrection de l'enfant de la veuve de Naïm, son portrait et une superbe collection des dessins de Zioko, Raphaël, Michel-Ange, et autres peintres célèbres. » La confiance que mon ancien maître, mon ami, m'a dé- montrée, ne sera pas trahie , et je soignerai les intérêts de votre ville de la même manière que le soigneriez, vous , M. le maire. L'ambassade française à Rome, encore sur ma requête, inter- vient à l'inventaire légal que je fais confectionner, voulant que tout soit dans la règle et l’ordre plus parfait. » Je profite, Monsieur le maire, pour vous offrir les hom- mages de ma considération. » Joseph Cararrour. » Rome, ce 15 mars 1834. » Le désir de faire connaître ce que la ville doit à Wicar a engagé la Société à ajonter à la hâte au volume déjà imprimé de ses Mémoires les deux pièces que l’on vient de lire. Toutefois elle se réserve, dans une prochaine publication, et lorsqu'elle aura recueilli tous les renseignemens qui lui sont nécessaires, de consacrer une notice biographique plus étendue au célèbre peintre. C’est un dernier hommage que les membres de la Société royale de Lille s'empresseront de rendre à leur collègue et à l'enfant de la cité. : (534) TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME. PHYSIQUE ET MATHÉMATIQUES. Développemens sur les nombres , les rapports et les propor- tions en géométrie, par M. Maizières, G. (1)........ Note sur la trisection de l'angle, par M. Barre, C....... Analyse de l'ouvrage de M. de Prony , C., sur le caleul des intervalles musicaux... .........o...osso.sssocse Note de M. Delezenne, R., sur le même sujet........... Calcul du frottement des roues d’engrenage coniques, par Me Davarne ni: ile site diele side 'eletels is lele lois SONT Te Notice sur un effet de la neige, par M. Macquart,R.... CHIMIE. Considérations sur l'influence de l'oxigène dans la colora- tion des produits organiques, et sur l’action de l’acide sul- fureux comme agent décolorant , par M. F. Kuhlmann, R. Notice sur l'établissement thermal d'eaux et boues miné- rales de Saint-Amand , par M. F. Kuhlmann, R....... HISTOIRE NATURELLE. Notice sur les algues marines et la manière de les préparer pour les collections, par M. PA. Gilgencrantz, C..... Pages. I #+ 5t 65 72 87 90 107 129 (1) C. signifie membre correspondant , R. membre résidant. (535 ) Pages Insectes diptères du nord de la France, par M. J. Mac- quart, Rudi eclnecs Tee en ee eee eee 137 Notice sur une carrière antique située près Bavay ( Nord), par M. J.-F. Clere, G ...... 00.0... .0: 369 ANTIQUITÉS. Antiquités trouvées dans le département du Nord par M. Verly fils , R.d..suainr cuir. at. une 4 374 MÉDECINE. Observation d’une extroversion de la vessie, par M. 4. Judas , R ste. verre trousses use 376 Sur le mécanisme de l’excrétion de la bile, par le même, .. 379 . ARTS INDUSTRIELS. Note sur la fabrication du sucre de betteraves, par M. MukiRaRR ll eireetasemes does À ANNE 385 Note sur la fabrication du suereindigène, par M. Pewvion,R. 390 PHILOSOPHIE. Système d'études philosophiques, par M. L. Barré,R.... 392 Projet d’une nomenclature philosophique, par le même... 404 LÉGISLATION. Lettres extraites d’un ouvrage inédit sur la justice mili- ‘ faire , suite (1), par M. Pierre Legrand,R......... 426 (1) Voir la troisième partie du volume de 1831 et 1832. ( 536 ) LITTÉRATURE. Pages, Les tresses, traduction de Vittorelli, par M. Moulas,R... 453 Odes anacréontiques , traduites du même, .........e.. 4D8 NÉCROLOGIE. -Hommage à la mémoire de M. Latreille, de l’Académie des Sciences, membre correspondant, par M.J. Macquart,R. 46o Notice sur M. J.-B. Wicar, peintre, à Rome, membre COFFCAOBAANE ne... 5e mets set ONU: Programme des prix proposés en faveur de l’économie ru rale pour être décernés au mois de Juillet 1834...... 464 Séance publique du 28 juillet 1833.....,.....:..,... 471 Discours de Mile Prélels Je nas aie nsc s.cs cc ce Ie Discours de M. Macquart , Président de la société. ....... 477 Compte-rendu des travaux de la Société, par M. Dourlen Compte-rendu des travaux de la Commission d'Agriculture, par A. Hanirites 02. 4e ni: Mes eee ss 408 Distribution des PNR. sisi oinee eee » ciao sp OS Ouvrages envoyés à la Société pendant le deuxième semestre de 1032.et l’année 1033.,.....1, cs 1e sida 506 Envois des Sociétés correspondantes pendant le deuxième semestre de 1832 et l’année 1833.,....... RTE SCALE Ouvrages envoyés par le Gouvernement....,.,......... 514 Ouvrages recus par abonnement.....,......... ess « DIE Liste des membres de la Société Royale des Sciences , etc.. 516 Liste des Sociétés correspondantes. ,,..,,.,, secs 927 (537 ) ERRA'TA. Page 2, ligne 17, deux mètres, Zsez : deux cent quarante- sept centièmes de mètre. Page 5, ligne 1 , de la même fraction, Zsez : de la fraction inverse. Ibid., ligne 3, ajoutez : de la fraction +. Ibid., ligne 24 , 2.°, lisez : 1.re Page 6, ligne 6 du bas, or, 1m = les $- de fm et, /rsez : or, (n.0 6, page 4), 1m— les # de Em, et Page 12, ligne 5 du bas, EB — 4 fois 3 GB+ GB, Zsez : EB — 4 FD + GB — 4 fois 3 GB + GB — 13 GB. Page 14, lignes 6 et 7. dans la figure EB est trop grand, lisez : E G B ni F 2 b ne] E= c':a D Ibid. ligne 13, CB; CB, Zsez: cb; cb. Ibid. ligne 3 du bas, approchans, lisez : approchant Page 15, ligne 7 du bas, sur AB; Zsez: sur AB, opération qu’on abrégera au moyen des multiples connus 2, 4, 8, 16, de la petite ligne — 5 CD. Page 18, ligne 7, grande, /isez: petite Ibid. ligne 8 , petite, Lisez : grande. Page 26, ligne 17, décrits, Zsez:-décrits de leurs sommets pour centres avec le même rayon, Page 27, ligne 2 du bas, a, b,c,d, base a, üseza,b,c,d, base a (prononcez : a romain). 09 JUN 1885 68 ( 538 ) Page 28, ligne 4, m — m fois a, lisez: M— mn fois À. Page 28, ligne 5, la petite lettre, Zsez: la petite lettre cursive , ou italique. Ibid., ligne 8, À — : de D, lisez : À — - de D Ibid. ligne 10, a — - d, lisez: a — d Ibid., ligne 11, FD lisez: > D Ibid., ligne 12, Jdiisez: 2 d Ibid., ligne 17 ; M— > a. A —* de D, Pl ER SE * lisez : M—=> de a. À — a de D. Ibid. ligne 18, a — d fois d, lisez : a — d fois d Ibid. ligne 19, D — d fois À, lisez : D — d fois A 1 Ibid. ligne 20 , d — 1 de a,4sez : d — sde a. 1 d m de D, Lisez: M — i de D. Ibid. ligne 21, M — 7» fois -de a, lisez: M—m fois de D. mt Ibid., ligne 21, M. — d Ibid., ligne 22 , M — L ded fois d'äsez: M= de d fois d. m m Ibid., ligne 22, nm — FS d, lisez: m ei. de d. m m Page 29, ligne 9, proposition , Lisez : proportion. Page 30, ligne 3 et suivantes , an lien des lignes 3, 4, 5et6, (d’après le n.0 4 page27 ), 5m à 12m — 10%, à 249; lisez: 4 les conséquens 12m, 24°, qui sont conjugués, pouvant être considérés comme nouvelles bases des deux séries. Page 30, ligne 17, 18, 19, 20, 21 et 22, on a les... (539) ( : ln — 8 fois -m (N.0 4, page 28) donc on a remplacer ù par) 2 + de 1671 égaux le 1.er rapport En à Em, et l'inverse 163 à 2":3, du 2.€ rapport ou. Page 30 , ligne 6 du bas, rationnelle, lisez : naturelle Page 33, lignes 22 et 23, la véritable où , Zsez : la quantité demandée est l'aire de R,, ou son expression en quarré unitaire Q ; mais la véritable inconnue est le nombre r.. Page 54, ligne 5 du bas, a, lisez : a. Page 35, ligne 6, a, lisez: a. Ibid. ligne 10, a, , lisez : a,. Ibid., ligne 11, @, , lisez : a. Ibid., ligne 5 du bas, 4, , lisez:a. Ibid#igne 4 du bas, a, , lisez : a. Page 41, ligne 13, de deux lignes bientôt inappréciables par, lisez : de deux lignes , bientôt inappréciables. Page 43, ligne 9, conjugués correspondans, lisez : conjugués ou correspondans. - Ibid. ligne 11, entr’elles, /isez: entr'elles. Ibid. ligne 12, la, /rsez : La. ri Ibid., ligne 2 du bas, des, lisez: Des. = ———— à 39,1 ee | 3 — 5 . 4 Ê vatternenl. ae A Gyne lance dd. Cage rech rrerrlatie Dre icparroe PRÉ Re 4, SE Éhccce - cerpe. 4 : ar 2 Ferre.