« Le RP + Ve EN ÉTERUAN ‘DE LA 5" #4 |socréré ROYALE DES SCIENCES, re à es L'AGRICULTURE ET DES ARTS, “be it, ARENA ms : KE : à me Y | 7 année 1838, — DEUXIÈME PARTIE. UE 8 > & 74 \N | 1° 7 Le 4 v À " À Es ME É de: ere Re « se . + La * + s és L 2 r a < L D. * Li (à LAS Vs ; à RAR ARE k + =. * SR © #. SR RTS ere ARE Lx e > 3 DE CES 5 ; 45% PRET 2222 A LILLE, | DE L'IMPAIMERIE DE L. DANEL GRANDE. PLACE. Rte dr 6 NL X “LP ges ce 2e *; x Q Bi ! s} DEL. Vÿ RS Jr x Le A A - "RAA. 4 h E é | <4528 | D: à HE AA Lr Q ) IN? 2h, > OL Dee La ps À fe PS: |É KE | ei # CE ! lab agte | 1e hi | NP IP 2 : VR ds. nn, + “&. ÿ ITS Me H' 28 À IR ASS H us Pr | A. LA 2 IE JA 1R0' | (3 2 ! é CAS 14 go mg DE LA SOCIÈTEÉ ROYALE des Gricnces, DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS, DE LILLE, JATON PPAIDOË g COUT ER TL TOULT MEET aidé ss. - 00 des Getences, DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS, DE LILELE. —_—_—_———_— ANNÉE 1838, — DEUXIÈME PARTIE, DE L'IMPRIMERIE DE £L. DANEL, GRANDE PLACE, 1838. je ' A er. BA TE HAUT ITOINDA X 4 | 5— _ FE MES M «4 PHYSIQUE. NOTE SUR LE PHÉNOMÈNE D'OPTIQUE MÉTÉOROLOGIQUE pu 13 mars 1838, Par M. DELEZENNE, membre résidant. LUE LE 36 mars 1838. Le 13 mars, à huit heures et demie , les ombres portées par les corps étaient peu intenses et très-mal terminées; le ciel, couvert d’un voile léger de vapeur , avait un aspect indéfinis- sable : tout annonçait enfin quelque phénomène extraordinaire. Je montai au plus haut de ma maison pour observer le soleil à travers un stéphanoscope , persuadé que j'allais voir une belle couronne multiple. Je vis l’astre au milieu d’une plage rouge qui s’étendait à une distance de 1 à 29, et en même temps une croix rouge sombre, d’une lumière faible et dont les branches horizontales et verticales avaient une largeur égale à celle de l’astre. Les toits des maisons voisines m'empéchaient d'en voir toute la branche verticale inférieure. A l'extrémité supérieure de l’autre branche verticale , je vis deux arcs rouges qui se présentaient leur convexité; ils étaient confondus, à leur jonction, avec l'extrémité de la branche verticale, et leurs centres étaient dans un plan passant par le soleil et le zénith. L’arc qui tournait sa convexité au soleil était d’un plus petit rayon et ne s’étendait guère que de 6 à 8° de chaque côté du même plan. Cet arc était suivi d’un are semblable d’un bleu pâle fort vif. Le rouge était lui-même plus intense que celui de Fare (6) qui tournait sa concavité au soleil. Ce dernier arc appartenait à un cercle dont la teinte rouge assez faible devenait très-vive à sa rencontre avec les branches horizontales de la croix. Le phénomène était donc un halos avec deux parhélies. Ces images du soleil n'étaient pas rondes : elles étaient un peu amplifiées et surtout fort alongées dans la direction de la circonférence du balos. Les branches horizontales de la croix se prolongeaient en dehors du halos jusqu’à #0° du soleil, et formaient une por- tion du cercle parhélique d’un bleu vif. Le tout vu à travers le stéphanoscope. Le halos et les branches de la croix n'étaient visibles qu'à l’aide de cet instrument. Le soleil, les deux parhélies, l'arc supérieur en forme de croissant ét même un croissant opposé faisant partie du halos, étaient visibles à l'œil nu ; mais à huit heures et demie le voile nuageux était trop peu épais , et par suite la lumière trop vive, pour qu'on püt sans danger fixer la vue sur le soleil et même sur les parhélies. Depuis huit heures trois quarts jusqu’à neuf heures un quart, le voile de vapeur s’est continuellement épaissi, ce qui a permis d'observer à l'œil nu les deux parhélies, ainsi que le croissant supérieur. Les parhélies étaient fort amplifiées , surtout dans le sens vertical ; elles avaient le rouge en dedans; mais de toutes les nuances du spectre on ne reconnaissait guère que le rouge, l'orangé et le jaune; venaient ensuite les deux parhélies blanches , éclatantes, suivies du cercle parhélique blanc , dont l'intensité décroissait avec la distance. À neuf heures, le croissant supérieur s’est effacé pour ne plus reparaître ; les autres parties de l'image totale ont déeru d'intensité , et à neuf heures vingt minutes on ne voyait plus qu'une seule parhélie qui, en s’effaçant, à terminé la scène. Ayant adapté le stéphanoscope à la pinnule d’un octant, j'ai voulu mesurer le demi-diamètre vertical supérieur du hales ; cela n'a pas été possible dans la position que j'occupais , la seule (7) qui pût me laisser voir le phénomène. Par trois mesures con- cordantes de la distance angulaire horisontale du soleil au halos rouge , j'ai trouvé 220 44’, ce qui donne 1,321 pour l'indice de réfraction des rayons rouges dans les prismes de glace ; tandis que Wollaston a trouvé directement 1,310 pour les rayons rouges. Si l'indice 1,310 est exact, et si l’on ne tient pas compte de la réfraction atmosphérique horizontale, l'angle devait être de 21° 50! 20” au lieu de 220 44’. La différence est de 50’ 40”. Elle est beaucoup plus grande que l'erreur possible de l'observation. Le phénomène que je voyais pour la première fois me préoccupait fortement ; j'ai perdu du temps à le contempler et particulièrement à vouloir mesurer le demi-diamètre vertical du halos. Je regrette donc bien vivement d’avoir pensé trop tard à vérifier la polarisation par réfraction, découverte par M. Araco dans la lumière du halos, et la polarisation par réflexion, prévue par M. Baginer, dans la lumière du cercle parhélique. Le stéphanoscope convient parfaitement à l'exploration de ce phénomène; il permet de prendre les mesures avec exacti- tude et sur des couleurs bien définies, puisqu'il en donne les longueurs d'ondulation. C’est par son intervention que de tous les habitants de Lille et des environs je crois être le seul qui ait vu la croix et le premier halos, bien que j'eusse commencé à observer au moment où le phénomène avait déjà beaucoup perdu de sa splendeur première. Plusieurs personnes plus heureuses et mieux placées que moi ont pu observer dès huit heures dix minutes. Les unes ont vu presque la moitié supérieure du halos de 220 et du halos de 46°, avec les portions d’arc en contact et tournées en sens con- traires. Les autres n’ont vu du halos intérieur que les ares voi- sins des parhélies. Aucune n’a dit avoir vu la croix , bien qu'on ait interrogé leurs souvenirs. Il paraît donc qu'à Lille les deux halos n’ont été en partie visibles à l'œil nu que de huit heures dix minutes à huit heures et demie au plus tard. (8) Le phénomène a été vu plus ou moins complet à Gand, à Dunkerque, à St.-Omer, à Valenciennes, à Cambrai, à St.-Quentin, à Landrecies. Aux environs de cette dernière ville, le cercle parhélique horizontal a été vu entier ; plus de la moitié supé- rieure du second halos était visible, ainsi que les deux parhélies. On avait donc quatre faux soleils. Il était huit heures et demie. Le 12 mars, à neuf heures et demie du soir, notre collègue M. Peuvion a eu le spectacle de deux parasélènes. La lune vraie était derrière la partie la plus épaisse du nuage , car elle était moins brillante que ses deux images. La constitution atmosphé- rique propre à ce genre de phénomène était donc établie à cette heure à Lille; elle se sera probablement maintenue et com- plétée et se propageant pendant toute la nuit , puisque le lende- main 13 elle s'étendait sur un espace de plus de trente lieues du Nord au Sud , et de plus de vingt lieues de l'Est à l'Ouest. D’après les renseignements recueillis jusqu’à ce jour, on peut conjecturer que le nuage de vapeur formait une sorte de triangle dont la base joignait Dunkerque avec Gand , et dont le sommet était à St.-Quentin, ou peut-être à Soissons ; mais ce nuage ne s’étendait probablement pas jusqu’à Paris ; ear les journaux arrivés hier el ceux arrivés ce soir ne font aucune mention de phénomène météorologique extraordinaire. Thermomètre exposé au midi, + 3°, 5 le 13, à neuf heures dix minutes. Baromètre , 770 millimètres. Depuis midi jusqu'à une heure , j'ai vu alternativement des couronnes simples et doubles ; mais toujours d’un petit diamètre. Il a plu le soir. Si dans les voyages scientifiques on faisait usage du stépha- noscope pour observer et mesurer les couronnes, on obtiendrait des données certaines sur la grosseur comparative et même sur la grosseur absolue des globules d’eau qui constituent les nuages aux diverses latitudes , et l'on mesurerait avec précision tous les détails des phénomènes semblables à celui qui fait l'objet de celle note. HISTOIRE NATURELLE. DIPTÈRES EXOTIQUES NOUVEAUX OU PEU CONNUS, Per M. J. Macquart , Membre résidant. 11 DÉCEMBRE 1837 L’oroRE des insectes Diptères, quoique l’un des plus nom- breux, a toujours inspiré moins d’intérét que les autres, sans doute à cause du peu de grandeur et de beauté de ces petits êtres; il figure peu dans les collections entomologiques; il est moins l’objet des travaux scientifiques, et cependant, seul encore, il présente dans un seul ouvrage , celui de Meigen pour les Diptères d'Europe, continué par Wiedemann pour les Exo- tiques, un spéciès général tel qu'on devait l’attendre de ces deux grands naturalistes, illustrations actuelles de l'Allemagne entomologique. Nés dans la terre classique, aidés des travaux des Fallèn, des Megerle, des Baumhauer, placés à portée de célèbres collections et doués du génie observateur , ils ont élevé l'un des monuments les plus remarquables de la science. À la vérité, comme le premier n’a étendu ses propres recherches que sur les Diptères d’une partie de l'Allemagne, et qu'il n’a obtenu sur ceux du reste de l'Europe que des matériaux fort (10) incomplets; comme le second n’a observé les espèces exo- tiques que dans une partie des collections allemandes et hollandaises et dans les ouvrages qui ont paru avant le sien ; et comme, depuis la publication, quoique récente encore, de leur double ouvrage, les nouvelles découvertes se sont multi- pliées, particulièrement par l'attrait qu'ils ont donné à la Dip- térologie , il en résulte que de nouveaux travaux sont devenus nécessaires. L'ouvrage important de M. Robineau-Desvoidy sur les Myodaires (Muscides) et ceux que nous avons publiés sur les Diptères en général dans les Suites à Buffon, et sur ceux du nord de la France, ont rempli une partie des lacunes. Main- tenant nous désirons en combler de nouvelles en faisant con- naître les espèces exotiques non décrites, contenues dans les collections françaises et particulièrement dans celle du muséum de Paris, fruit des explorations récentes de nos naturalistes voyageurs ; mais, avant de présenter le tableau de leurs décou- vertes, il convient d’esquisser l’histoire de la Diptérologie exotique , antérieure à leurs recherches, afin de mieux appré- cier ce qu'ils ont fait d’après ce qui avait été fait avant eux. Linnée , le fondateur de cet ordre, comme de la science entière, ne décrivit qu'un très-petit nombre d'espèces étran- gères à l'Europe dans le Systema naturæ (1), dans les Amæni- lates academicæ (2), et dans le muséum de la princesse Louise Ulrique (3) qui les contenait. Plusieurs d’entr’elles étaient dues aux recherches de Tulbagh. (4). Drury, Forster et surtout (1) La r.re édition date de 1735, la 12.e de 1766— 1768. Nous ne parlons pas de la 13.2 donnée par Gmelin. (2) Le rer volume parut en 1749, le 7. en 1769. (3) En 1764. (4) Les premiers Diptères exotiques que Linnée à décrits sont l’Asilus æsluans, dans les Amœn. acacl. 6. 413; puis les 7'abanus (Pangonia) rostratus et bar- batus, du cap, et le Bombylius capensis, dans le Mus. Eud. utr., et le Musca (hermelia) illucens , de l'Amérique méridionale dans le Syst. nat. (12) Degeer en firent connaître de nouveaux , et bientôt après, Fabricius, qui fit avancer si rapidement la science, même en lui faisant faire fausse route (1), décrivit successivement, dans le Systema entomologica (2), ceux dus à Kænig et découverts à Tranquebar, ceux rapportés de l’Australasie par Bancks, ceux de Cayenne , par Rohr, ceux d'Alger , par Stubb et par Reh- binder , et quelques autres dus à Lewin et à la collection de Tott; — dans le Genera insectorum (3), quelques-uns tirés de celle de Yeats et provenant de la Caroline; — dans le Species insectorum (4), ceux de l'Amérique méridionale dus au docteur Walh et à Blomfield, de l’ Amérique septentrionale, de Blackburn; — dans le Mantissa insectorum (5), ceux de Sierra-Leone fournis par Pflug, de Tranquebar par Hybner , de la Chine par Sehestedt ; puis, dans l'intervalle qui s’écoula entre cet ouvrage et le Systema antliatorum (6), Bosc fit connaître ceux qu’il recueillit dans l Amérique septentrionale et à Cayenne, Palissot de Beauvois, ceux qu'il découvrit dans ces mêmes régions et dans les royaumes d’Oware et de Benin en Afrique. Peu aprés, Latreille , qui devait fonder la science entomologique sur ses véritables bases, et Meigen, qui devait remplir la même mission pour la Diptérologie en particulier, commencèrent leurs tra- vaux ; mais ils s’occupèrent peu des Diptères exotiques. Ensuite Fabricius publia son Systema antliatorum, dans lequel il décrivit un grand nombre d'espèces nouvelles : — celles de Desfontaines (1) Fabricius en prenant un seul organe , la bouche , pour caractère, s'écarta de la méthode naturelle ; mais il apprit à approfondir l'étude et à découvrir les plus légères modifications organiques. (2) Publié en 1795. (3) En 178. (4) En 1787. (5) En 1805. (6) En 1805. (12) trouvées dans la Barbarie ; de Schousboe à Maroc, à Tanger, à Mogador ; de Duméril dans l'Afrique ; de Thonning, Krieger , Meyer, Isert dans la Guinée ; du professeur Brynniche au Cap ; de Daldorf à l'Ile-de-France, au Bengale , à Sumatra, à Java; d’Abildgaard aux Indes-Orientales ; de Labillardière dans les îles de l'Océan pacifique; de Smidt dans l Amérique méridionale ; de Richard à Cayenne; de Francillon dans la Géorgie ; de Smith Barton dans l'Amérique boréale. Une grande partie de ces Diptères étaient réunis dans les collections de MM. Lund et Sehestedt. Peu de temps après, Pallas, qui, dès 1781, commençait son bel ouvrage, fruit de ses voyages scientifiques, fit connaître les Diptères qu'il avait découverts dans la Russie méridionale , la Perse , les déserts de la Grande-Tartarie , les bords du Volga, du Tanais. Fischer, qui depuis près d’un demi-siècle a publié une foule d'ouvrages sur l’'Entomologie, décrivit, dans les actes de la société impériale de Moscou, les Diptères recueillis sur le Caucase et dans la Chersonèse taurique. À cette époque les musées se mulliplièrent, surtout en Allemagne. À ceux de Vienne, de Munich , de Francfort, de Leyde ; à celui de Copen- bague, formé des cabinets de Lund, Sehestedt, Schousboe, Hesse , Krieger et Meyer; à celui de Berlin, accru des richesses entomologiques du comte de Hoffmansegg, de MM. Virmond et Goudot, se joignirent les collections de Westermann, si riches en insectes de Java, de Gyllenhall, de Megerle, de Klug, de Germar, de Vonwinthem, de l’université de Kiel (à laquelle a été réunie celle de Fabricius), de Schonherr, de Wiedemann surtout, qui commença à s'occuper spécialement des Diptères exotiques dont il devait plus tard faire connaître un si grand nombre d'espèces. Il préluda dans le Magasin zoologique et dans le Nova Dipterorum genera ; en 1821, il publia le premier volume de ses Diptères exotiques en latin, qu'il refit en alle- mand, en 1828 , pour le lier par la langue comme par la forme (13) à celui de Meiïgen, et en 1830 parut le second et dernier volume de cet important ouvrage, pour lequel l’auteur trouva de nouveaux et nombreux matériaux dans l'accroissement successif de toutes les sources ci-dessus indiquées , où il avait déjà puisé, et de plus dans les découvertes plus récentes de Rüppel en Égypte et en Nubie; d'Ehrenberg, accompagnant Humboldt au Caucase; d’'Escholt à l'ile de Lucon et à Una- laschka ; de Kuhl et de Reinwardt à Java ; de Trentepohl à la Chine; de Humboldt et Bonpland dans l'Amérique méridionale et au Mexique; de Th. Say et d’Abbot aux États-Unis. Il {rouva encore à puiser dans les écrits et dans les collections de Thunberg , du docteur Forstroem , de Donovan , de Forskal et Niebubr, de Schüppel, du docteur Wahl, d'Olfers, d'Oken , de Dalman, d’Afzelius, de Hornbeck, d'Illiger, du prince Christian, d'Hotthuysen , de Lehman, de Gyllenhall, de Schon- herr. Enfin il fit quelques emprunts aux naturalistes anglaïs et particulièrement à Leach, à Curtis, à P, King, à Hardwick, à Macleay, à Fothergill. Quant à l’'Entomologie française, il n’ajouta aux Diptères qu'il avait précédemment décrits d’après nos auteurs que quelques espèces découvertes dans le voyage du capitaine Baudin. Cette longue énumératien prouve combien Wiedemann a eu de matériaux à sa disposition pour son ouvrage , e{ dans com- bien de parties du globe, indépendamment de l'Europe, il avait déjà été recueilli de Diptères. Aussi, le nombre des espèces qu'il a décrites s’élève-t-il à plus de 2,400. Cependant, si l'on considère les nombreuses collections de France, d'Angleterre et quelques-unes de l'Allemagne même, qu’il n’a pas visitées; les contrées, telles que le Sénégal, l'intérieur et la côte orientale de l'Afrique, Madagascar, l'ile de France, le Chili, le Mexique et plusieurs autres dont iln’a connu aucune espèce ; la longue in- différence que les naturalistes voyageurs ont mise à recueillir les Diptères , et surtout les espèces qui n’attiraient leurs regards (14) ni par leur grandeur ni par leur éelat , le peu de résultat d'ex- plorations qui se bornaient trop souvent à quelques chasses pendant de courtes relâches le long de grèves inhospitalières , l'on pourra juger combien l'ouvrage de Wiedemann , malgré son importance , est incomplet, combien d'espèces déjà décou- vertes lui ont été inconnues , et surtout combien il en reste à découvrir. Depuis la publication en 1830 du dernier volume de cet ouvrage, qui fera époque dans cette partie de la science , l’Alle- magne a produit le bel ouvrage de Perty, Delectus animalium , dans lequel se trouvent décrits un assez grand nombre de Diptères exotiques découverts au Brésil par Spix et Martius pendant leur voyage scientifique avec le prince Maximilien de Bavière. Nitzsch en a fait connaitre aussi quelques-uns. En Angleterre , où l'Entomologie a pris un essor très-remar- quable , graces aux travaux si connus de Kirby, de Spencer, de Leach dont la perte récente! afflige les sciences naturelles, Curtis, Gray, Forster, Drury, Haliday, Griffith, Templeton, Montagu, Walker, Jenyns, Waterhouse et surtout Westwood, se sont occupés plus ou moins de Diptères exotiques dans leurs écrits (1). Un grand nombre d'espèces nouvelles ont été recueil- lies dans les Indes-Orientales par Horsfeld , Royle, le colonel Sykes, et déposées avec une multitude d'autres dans le musée britannique , dans ceux de la société Linnéenne et de la société Entomologique de Londres, et dans les belles collections de MM. Hope , Stephens, Gray, Curtis (2) et quelques autres. Dans la Belgique, le riche cabinet de M. Robyns, à Bruxelles, si obligeamment ouvert à tous les naturalistes, contient de belles espèces, la plupart de Java. (1) Les monographies des Diopsis et des Nyctéribies de M. Westwood sont des modèles dans ce genre. (2) Cette dernière est formée en partie de celle de Linnée. (45) En France , les Diptères exotiques, apportés depuis un petit nombre d'années, et que Wiedemann n'a pas vus, sont dus aux recherches de la plupart de nos voyageurs que l'amour des sciences naturelles a arrachés à leur patrie. 1 n’a pas même connu ceux qu'Olivier a rapportés de son voyage déjà ancien dans le Levant. MM. Waga au Caucase ; Brullé en Morée; Boué en Servie; Joannis, Bové, Al. Lefebvre en Égypte; Botta en Nubie et au mont Sinaï; Gérard, Barthélémi et Saint-Fargeau fils en Barbarie; Goudot à Tanger; Maugé, Webb et Ber- thelot aux iles Canaries; Eydoux et Robert au Sénégal et à l'ile Gorée; Delalande et Verreaux fils au Cap ; Desjardins à l'ile de France ; Bréon à l'ile Bourbon ; Riche, Bernier, Goudot à Madagascar ; Roux, Marc, facquemont, Fontanier, dans l'Inde; Bellanger, Dussumier, Macé, Diard, Duvaucel, Pérottet, au Bengale; Godefroy, Desjardins à la Chine et à Manille ; Rey- naud au pays des Birmans; Péron , Quoy , Gaimard dans l’Aus- tralasie pendant leurs voyages avec MM. Freycinet et Dumont d'Urville; Gay et Fontaine au Chili et au Pérou; Sylveira, Gaudichaud , Wauthier au Brésil ; Leprieur , Leschenault , Dou- merc, Mme Rivoire à la Guyane; Lebas dans la Colombie ; Richard, Lacordaire et Banon à Cayenne ; Plée aux Antilles ; De La Sagra , Poey à Cuba; Hogard à Saint-Domingue ; Beau- pertuis à la Guadeloupe ; L’herminier à la Caroline ; Delarue de Villeret à la Géorgie ; Peck, Milbert, Lesueur, Bastard, Noisette dans J'Amérique du nord; Lapilaye, LéguiHon à la Terre-Neuve ; tous ces naturalistes voyageurs ; qui ont si puis- samment contribué aux progrès des seiences naturelles, ont recueilli des Diptères et les ont répandus dans toutes les collec- tions françaises, mais plus particulièrement dans celles du muséum de Paris, qui en contient la plus grande partie et qui, de plus, en a reçu du musée de Philadelphie, de MM. Léon Dufour , Solier , Boyer, Defonscolombe et de nous. Parmi les collections particulières > nous citerons celles de Latreille, (16) maintenant à M. le comte Dejean , MM. Serville, qui les met si généreusement à notre disposition, Viard, Percheron, Gory, le comte de Saint-Fargeau, le comte de Castelnau, Guérin , à Paris , M. le comte de Jousselin, à Versailles, possesseur d’une partie de la collection d'Olivier; enfin notre propre cabinet. Une petite partie des espèces renfermées dans ces collections et inconnues à Wiedemann , ont été décrites par M. Robineau- Desvoidy, dans son ouvrage sur les Myodaires; par M. Brullé, dans l'ouvrage sur l'expédition de Morée ; par M. Bois-Duval, dans le voyage des découvertes de l’Astrolabe ; par M. Guérin, dans celui de la Coguille ; par nous dans les Suites à Buffon. Un grand nombre restent à décrire et nous l’entreprenons grâce à l'obligeance à laquelle nous en devons les moyens et particu- lièrement à celle de M. Audouin, qui non seulement attire à l'étude des sciences naturelles par ses cours publics, par son zèle à accroître et à classer les immenses collections qui lui sont confiées, par les excellents ouvrages qu'il a publiés, mais encore en excitant et en favorisant le travail des autres. Les Diptères exotiques, considérés en général et comparés à ceux de l'Europe, ne présentent pas de types extraordinaires, constituant des familles et même des tribus qui leur soient propres, si l’on excepte les Acanthomérides, Nob., et les Diopsides, de Wiedemann, en admettant toutefois que ces tribus récemment établies soient adoptées. La plupart des conforma- tions les plus remarquables de cet ordre appartiennent à des Diptères indigènes et nous dispensent d'aller les admirer au- delà des océans. Les Mydasiens, si voisins de l’anomalie par l’ensemble de leur organisation; les Némestrinides , par la réti- culation de leurs ailes; les Vésiculeux, par la presque nullité de leur tête ; les OEstrides , par l'absence de cavité buccale ; les Nyctéribies, par la nature étrange de tout leur être, ont des représentants en Europe. Cependant, plusieurs types géné- riques fort singuliers attirent nos regards, excilent notre éton- (17) nement. Chaque partie du corps offre à son tour quelques modi- fications remarquables. La tête se prolonge latéralement en longs tubes oculiféres dans les Achias et les Diopsis. Le front est muni de chaque côté d’une saillie portant une soie terminée par une lamelle rhomboïdale dans les Pétalophores (Téphri- tides). La trompe des Glossines (Muscies) (1) ne permet qu'a un examen approfondi d’en reconnaître l’organisation normale. Les antennes des Polymères (Tipulaires) par la multiplicité de leurs articles, des Mægistocères (Tipulaires) et des Longines (Leptopodites) par leur longueur, de la Dicrania cervus (Taba- niens) par la forme pectinée de la dernière partie de cet organe, des Diopsis par leur insertion , des Herméties, deg Eudmètes, des Phyllophorés (Notacanthes), du Psilopus crint- cornis (Dolichopodes) par le développement du style antennaire, signalent des bizarreries plus ou moins étrangères à l'Europe et qui nous étonneraient si nous n’étions habitués à rencontrer toutes les formes jusqu'aux dernières limites du possible dans cet organe qui rajeunit la fable de Protée. Le thorax, dans les Diopsis, est armé d’épines sous les ailes, indépendamment de celles de l’écusson. Celui-ci, parmi les modifications des pointes dont il est généralement muni dans la famille des Nota- canthes, n’en présente qu’une seule dans les Platyna; il y en a deux placées à l'extrémité d’un long pétiole, dans les Dicra- nophores. Il se montre plus extraordinaire encore dans les Célyphes (Lauxanides) où il se dilate de manière à couvrir tout l'abdomen et les aîles, comme celui des punaises scutellères. L’abdomen se singularise par sa largeur fort supérieure à sa longueur , dans les Platyna; il se garnit, vers l'extrémité, de longs flocons de poils dans les Mégarhines (Culicides). Les (x) Quelques-unes des tribus que nous mentionnons ont été formées par nous dans les Suites à Buffon, 2 ( 18 ) pieds, rarement remarquables, paraissent contournés d’une manière anomale dans les Systropes (Bombyliers); leur longueur et leur ténuité ordinaires dans la famille des Némocères s’ac- croissent encore, s’il est possible, dans les Polymères; les jambes postérieures se hérissent de longs cils dans quelques Culex et dans les Trichopodes (Phasiennes). Enfin les ailes pré- sentent d’abord quelques modifications dans leurs formes : elles sont dilatées au bord extérieur dans les Ptérodonties (Lauxa- nides) et dans plusieurs Asiliques; elles sont découpées en plusieurs échancrures, dans l'Achias lobularis ; ensuite elles montrent dans leurs nervures quelques dispositions singulières parmi lesquelles nous citerons celles de la Limnobia Trente- pohlii (Tipulaires), des Panops, des Philopotes (Vésiculeux), de l’amicta heteroptera (Bombyliers), des Ciénocères (Leptides), des Colax (OEstrides) ; des Strebla (Coriacées). Indépendamment de ces modifications organiques qui distin- guent les Diptères exotiques de ceux d'Europe, ils se montrent généralement supérieurs en grandeur et en beauté, ceux au moins qui appartiennent aux zônes méridionales. Voyez ces redoutables Tabaviens du Cap, du Brésil, poursuivre les tigres, les jaguars des déserts et les terrifier de leurs piqûres cruelles. Voyez les riches couleurs des Lucilia splendida, leonina (Mus- cies) de l'Inde , rivalisant d'éclat ayec les émeraudes et les saphirs des mêmes régions si brillantes de l'Orient. Quant à ceux des climats tempérés et septentrionaux, et surtout de l'Amérique du nord, ils ont généralement beaucoup de rap- ports avec les nôtres, et la cause en est sans doute dans la ressemblance des températures respectives; mais il faut dire cependant que les mêmes rapports existent assez souvent entre des Diptères exotiques des régions méridionales et des espèces de l’Europe septentrionale. La loi d’analogie d’après laquelle la nature semble se répéter et dont elle donne d'assez fréquents exemples, recoit autant d'applications dans eet ordre d’in- (19) sectes que dans les autres (1). Il y à aussi des espèces qué nous retrouvons identiques dans différentes parties du globe : le Syr- phus corollæ d'Europe habite également la Chine, le Musca corvina, la Nouvelle - Orléans, le Seatophaga stercoraria, le Cap. (x). Voici les noms d’un certain nombre de Diptères exotiques qui offrent cette analogie, et qui sont pour ainsi dire les représentants des espèces d'Europe. T'ipula soror Wied. du Cap, représente 7°. oleracea. Limnophila humeralis, de Pensylvanie, L. discicollis. Limnobia argus, de Pensylvanie, L. picta. Leia ventralis, de Pensylvanie, L. bimaculata. Bibio albipennis, de Pensylvanie, B. penosus. , T'abanus cinereus , de l'Amérique méridionale, 7°, scalaris. Hæmatopota javana, de Java, H, pluvialis. Cœnomyia pallida, de Pensylvanie, C, ferruginea. Stratyomis Meigeniü, de Savannah, S. furcata. 8. virgo, de Savannah, et 8. virens, du Brésil, S. viridula. Sargus æanthopus, de Pensylvanie, S, flavipes. Laphria lasipes, du Kentucky, L, Flava. Anthrax fulviana, de Pensylvanie, À. Flaya. A. Hyalina, de Java, A. circumdata. Thereva lateralis, de l'ile Lucon, 7”. plebeia. Porphirops amictus, de Guinée, P, diaphanus. Eristalis incisus, du Cap, sinensis, de la Chine, Æ. tenax. Æ. saxorum, de Savannah, Æ. rupium. Æ. cuprovittatus , de l'Amérique septentrionale, Æ, æneus. ÆE. distinguendus, de Monte-Video, ee CEE ÆE. taphicus, de l'Égypte, Ÿ is Xylota indica, des Indes-Orientales, X, pipiens. ÆEumerus macrocerus, de la Chine, Æ. grandicornis, Rhingia nasica, de l'Amérique septentrionale, 2. rostrata. Syrphus confrater, de la Chine en s Fe des États-Unis, : asie S. lunatus, de la Chine, $. pyrastri. S. bucephalus, du Brésil, S. hyalinatus. (2) La plupart des genres nombreux présentent des espèces dans toutes les parties de la terre : les Tipules, les Taons, les Asiles, les Bombyles, les Anthrax , les Syrphes, les Mouches se ren- contrent partout, et cette diffusion des mêmes types se mani- este même souvent dans des groupes très-peu considérables. Le genre Rhamphidie, par exemple, remarquable entre les Tipulaires par l'extrême prolongement du museau, ne contient encore que quatre espèces, dont l’une, appartient à l'Europe septentrionale, la deuxième aux États-Unis, la troisième au Brésil et la quatrième à l’île de Sumatra. Les genres entière- ment étrangers à l'Europe sont presque tous peu nombreux en EEE none S. tibicen, du Brésil, S. musicus. S. orientalis , des Indes, S. scalaris. Dexia pica, de l'Amérique méridionale, D. inanis. D. macropus, de Java, D. nigripes. Sarcophaga africa, du Cap, É S. georgina, de Savannah, Sssernurie -$. tænionota, de Java et de Trangucbar, S. striata. Stomoxys flavipennis, de Java, S. siberita. Musca obscœna, de l'ile Unalaschka, M. carnivoru. M. lusoria, du Cap, M. ludifica. M. hortensia, de Java, M. hortorum. Anthomyia quadrata, de Java, 4. pallida. A. tonitrui, des Indes-Orientales, 4. pluvialis. A. calens, de Sumatra, 4. cornpuncla. A. diversa, de Monte-Video, 4. radicum. Cæœnosia inversa, du Cap, C. tigrina. Scatophaga soror, du Cap, $. scybalaria. S. exotica, de la Nouvelle-Orléans, S. Zittorea. Ortalis fasciata, de Monte-Vidco, ©. urticæ. T'ephritis fucata, de l'Amérique méridionale, 7. leontodontis. T. daphne, de Monte-Video, 7°. radiata. T'. sororcula , de Ténériffe, 7. absinthü. T. duplicata, de Monte-Video, 2. terminalis. (21) espèces. Nous ne connaissons que les Diopsis qui en comptent actuellement une trentaine ; les Herméties, les Cyphomyies, les Plécies, les Ommaties, les Nerius, les Cutérèbres, les _ Trichopodes en contiennent à peine dix ; les Acanthomères, les Corsomyzes , les Xestomyzes, les Lasia, les Amictes, les Toxophores, les Damalis, les Panops, les Acrochætes, les Acanthines et beaucoup d’autres n’en renferment que d’une à quatre. Parmi les genres exotiques composés de plusieurs espèces, il y en à peu qui appartiennent exclusivement à la même partie du globe. Nous ne pouvons mentionner que les Acantho- mères, les Herméties, les Cyphomyies etles Trichopodes qui sont de l'Amérique, et les Graptomyzes qui sont de Java. La plupart de ces genres sont propres aux régions méridionales, ainsi que plusieurs autres qui ne sont pas entièrement exotiques , tels que les Pangonies, les Mydas, les Dacus. Au surplus, les Diptères subissent, commé les autres ordres entomologiques, la loi d’après laquelle les mêmes espèces occupent généralement sur le globe un espace compris entre vingt-quatre degrés environ de latitude et soixante de longitude , sauf les nombreuses ex- ceptions qu'apportlent à cette règle les accidents du sol qui modifient la température et la végétation, tels que les mers et les chaines de montagnes (1). Nous citerons à ce sujet les Dip- tères du Chili, dont les espèces sont pour la plupart différentes de celles de la partie de l'Amérique qui n’en est séparée que par les Andes, et ceux des iles Canaries, rapportés en grand nombre par M. Webb, et qui ont les plus grands rapports avec ceux de la Barbarie et même de l'Europe méridionale , tandis qu'ils n’en ont presque pas avec ceux du Sénégal, bien plus voisine de ces îles. (1) Voyez le mémoire de Latreille sur la géographie des insectes, (22) Nous devons signaler encore l’extension de l'habitat de quel- ques espèces intertropicales de l'Amérique, qui parviennent au nord jusqu’à la hauteur de Philadelphie : telles sont le Mydas filatus, le Tabanus abdominalis, Y Asilus œæstuans. Cette déro- gation à la loi qui régit l’ancien continent, où les espèces sont renfermées dans des limites plus étroites, s'explique particu- lièrement par la température relativement plus élevée et dont les extrêmes présentent moins de différences dans le Nouveau- Monde que dans l'Ancien. Le nombre des espèces de Diptères exotiques connues s'élève approximativement à 3,000 (1) tandis que celles de l’Europe est d'environ 4,600 (2). La proportion entre les unes et les autres est bien différente de celle qu'il doit y avoir entre les espèces existantes dont les exotiques doivent dépasser de beau- coup en nombre les européennes. Cette différence s'explique par le peu de soins que l’on a pris encore pour recueillir les Diptères exotiques et particulièrement les petites espèces. En admettant qu’il y ait la même proportion entre les Diptères et les Coléoptères , qui sont beaucoup plus recherchés, on arrive à l'évaluation suivante. Les Coléoptères européens connus étant approximativement de 12,000 et les exotiques de 28,000 , nous devrions connaître 10,000 Diptères exotiques , proportionnelle- ment aux 4,600 de l Europe. Nous arrivons à un chiffre encore plus élevé si nous prenons pour point de comparaison une des familles de Diptères dont on a le plus recueilli les espèces en (1) Nous ne comptons que les espèces qui ont été décrites et nous comprénons dans ce nombre celles qui l’ont été par nous, bien quenous ne les ayons pas encore publiées ; nous passons sous silence celles qui existent dans les collections sans être déterminées. (2) Ce nombre eût été plus élevé si nous y avions compris toutes les espèces décrites par M. Robineau-Desvoidy, dans son essai sur les Myodaires ; mais nous avons cru devoir les réduire considérablement parce que nous croyons qu'il les a beaucoup trop multipliées. (23) raison de la grandeur de ces insertes, à savoir , les Tabaniens. Nous en connaissons 80 en Europe et 300 exotiques, de sorte que si toutes les familles étaient connues et réparties dans la même proportion, les 4,600 Diptères d'Europe devraient en faire admettre 17,000 exotiques; et comme d’une part nous sommes loin de connaître toutes les espèces d'Europe, et que, de l’autre, cette proportion de 80 à 300 est plus éloignée encore d’être celle qui existe réellement, puisqu'il est hors de doute que l'on trouvera bien plus d'espèces de Diptères exotiques nouvelles à proportion que d’européennes, il en résulte que le nombre des espèces à connaître est bien plus grand encore , et nous croyons que l’on ne s’éloignerait peut-être pas beaucoup de la vérité en admettant que le nombre des espèces euro- péennes est au moins de la moitié en sus de celles qui sont connues, c’est-à-dire que de 4,600 on peut les porter à 7,000, et que la proportion entr’elles et les exotiques est celle de un à dix , ce qui élève le nombre total des Diptères à 77,000. (1). La loi d’après laquelle le nombre des espèces d'insectes est d'autant plus considérable que l’on avance des pôles à l'équateur se manifeste parmi les Diptères comme elle l'a été parmi les Coléoptères. (2) En prenant encore la famille des Tabaniens pour exemple, nous trouvons deux espèces connues en Laponie , 11 en Suède, #0 dans l'Europe tempérée , 60 dans l'Europe méri- dionale , 110 dans le Brésil. 11 est vrai que l'étendue de cette dernière région, les nombreuses rivières qui l’arrosent et son admirable végétation , donnent la raison de cette supériorité de nombre, indépendamment de la latitude intertropicale ; mais, (1) M. Lacordaire, dans sa savante introduction à l'Entomologie, admet également que les Diptères connus sont le dixième de eeux à connaître; mais il avance que le nombre des premiers est de 10,000 et nous ne le portons. qu'à 7,000. (2) Voyez le même ouvrage. (24) si l’on considère que la connaissance des espèces y est bien moins avancée qu'en Europe , il restera prouvé qu'elles y sont relativement plus nombreuses. La division des insectes, sous le rapport des aliments, en créophages et phytophages, a fait reconnaitre une autre loi (1) parmi les Coléoptères, d’après laquelle les premiers, toujours inférieurs en nombre aux derniers , le sont dans une proportion plus forte au midi qu’au nord, de sorte que les Carabiques, par exemple, éminemment carnassiers, sont près d’une fois plus nombreux en Europe qu'au Brésil, tandis que les Chrysomélines, qui se nourrissent de substances végétales, le sont trois fois moins. Les Diptères ne présentent pas ce dernier résultat, et nous voyons les Culicides, les Tabaniens, les Asiliques, si avides de sang, pulluler sous les tropiques plus qu’en Europe, et aû moins autant que les autres familles. Il nous reste à parler des mœurs des Diptères exotiques, et nous ayons peu de choses à dire sur ce sujet. Très-peu d’obser- vations ont été faites, ou au moins publiées ; d’ailleurs, comme la grande majorité de ces insectes appartient à des genres connus en Europe, on ne peut pas douter que leurs habitudes, conformes à leur organisation, ne soient semblables à celles de leurs congénères indigènes; et en effet nous savons combien les Culicides exotiques ressemblent aux nôtres par leur instinct malfaisant, et à quel point, sous le nom de Moustiques, de Mosquites, de Piums, de Zancudos, ils infestent le voisinage des eaux où ils prennent naissance. Nous savons que les Tabaniens , les OEstrides, dans toutes les parties de la terre, s’attaquent aux grands animaux, par exemple, le Tabanus molestus, que Thomas Say a vu au Missouri, sous le nom de Mouche des prairies, et qui tourmente tellement les bestiaux que, pour échapper à ses poursuites, ils s’élancent (1) Voyez le même ouvrage. (25 | dans les forêts voisines et s’enfoncent dans les endroits les plus fourrés. Le même observateur a décrit avec beaucoup de détails les habitudes de la Cecidomyia destructor (1) dont la larve fait tant de ravages aux États-Unis en rongeant la tige du blé, ravages qui seraient encore bien plus funestes, si un Hyménoptère du genre Céraphron ne détruisait une grande partie de ces larves. Une observation intéressante sur les Dip- tères exotiques à été faite récemment à Paris par le célèbre Lépidoptériste Bois Duval. Une Chrysalide du Cerocampa regalis qui lui avait été envoyée du Brésil lui donna, au lieu du Papillon, la Tachinaire que nous avons décrite sous le nom de Senometopia bicincta, dans les Suites à Buffon, et dont la mère, fidèle aux mœurs parasites de toute sa tribu , avait déposé ses œufs sur la chenille du Lépidoptère , afin que les larves , à leur naissance , pussent s’introduire dans son corps et se nourrir de sa substance. Les Diopsis ont aussi donné lieu à des observations sur leurs habitudes. Le D. Sykesii, Gray, a été découvert par le colonel Syke , aux Indes-Orientales, dans le Dekkan, sur une colline entourée de bois. CesDiptères se tiennent dans lesravins, Lorsque les rayons du soleiltraversent l'épaisseur du feuillage et tombent sur quelque roc isolé, on les voit planer à l’entour, ou s'y reposer par myriades. Un autre ; D. brevicornis , Th. Say, le seul qui habite l'Amérique septentrionale, a été trouvé par ce célèbre Entomologiste sur une feuille de Pothos fœtida, près de la baie de Wissahickon, voisine de Philadelphie , et ensuite dans les crevasses des rochers, aux bords du Missouri. M. Westwood fait observer à ce sujet la sagacité avec laquelle Dalman avait avancé que les Diopsis devaient vivre sur le sable (x) Ce Diptère porte le nom vulgaire de hessian fly, mouche de Hesse, parce que l’on a cru faussement qu'il avait été apporté en Amérique dans de la paille par les troupes hessoises pendant la guerre de la révolution. Il est probable que c'est vers cette époque que cet insecte a commencé à se propager de manière à se faire connaitre par ses rayages. (26 ) ou sur le rivage comme les autres insectes dont les yeux sont proéminents , tels que les Cicindèles, les Elaphres , les Omo- phrons, les Stènes, parmi les Coléoptères , les Saldes et les Alydes , parmi les Hémiptères. Il avait dit aussi que ces insectes aux yeux saillants vivaient de proie, et en effet les cuisses anté- rieures des Diopsis, épaisses et denticulées, indiquent aussi cette manière de vivre. Le tableau que nous venons de tracer de l’état actuel de nos connaissances sur les Diptères exotiques nous présente ces insectes, répandus sur toutes les parties du globe, déjà nombreux en espèces, quoique les explorations n’en aient encore fait connaître que la moindre partie, mais moins diffé- rents de ceux de l'Europe que l’on serait porté à le croire. Sur les 3,000 environ qui sont maintenant connues, en y compre- nant celles que nous décrivons, il n’y en a guères que 180 appartenant à des genres étrangers à l'Europe, c'est-à-dire, un seizième. Quelle que soit la partie de la terre où nous portions nos pas scrutateurs, dans. les forêts vierges de l'Amérique méridionale , dont la végétation luxuriante des tropiques nous offre si peu de rapports avec celle de l'Europe, dans la Nouvelle-Hollande où les masses immenses d'Eucalyptus , de Casuarina et de tant d’autres végétaux étonnent encore plus nos regards par leurs formes étranges, les Diptères, quoique la plupart, sous la forme adulte ou de larves, doivent leur subsistance aux plantes, présentent très-souvent les mêmes types organiques que les nôtres; et si l'Européen, jeté par la tempête sur des plages lointaines, s’attriste de ne point voir l'arbre de son pays, qu'il jette les yeux sur ces insectes, et à l'aspect de leurs formes connues, il se croira moins exilé, l'espoir de la patrie renaitra dans son cœur, et il se livrera avec plus d'abandon aux soins de la Providence (1). (1) Comme notre travail est uniquement relatif aux Diptères exotiques, nous avons eru devoir ranger les espèces de chaque genre d’après leur patrie et dan l’ordre suivant : l'Afrique, l'Asie, l'Australasie et l'Amérique. (27) Antennes de six articles au moins. Palpes de quatre ou cinq articles............... 1. NÉMOCÈRES. Antennes paraissant être de trois articles. Palpes d’un ou deux articles. ............ 2, BRACHOCÈRES. (28) ‘SAGINOIAIT ‘8 ‘SAGIONATVHA ‘À ‘SAGIHdANY 9 ‘SHUXNOGIDA)N SG *SAGTTIHAOLHIOAN ‘Ÿ ‘SHQTINAIL ‘€ ‘'SACINONOUIHI © ‘'SHOI9ITNN 7! ‘N[?A-S911 ‘jmoo sdror) “saqeu -Ipuyisuor SOIMAIU XI(T “AJUPLONSIP ap] SUvS SaIY oubsord aSuo/[e sdaor) "afepr00 -SIp 9pnff00 x SafLY + +: "SoO0jS Sol 10 S9AIUT ‘SO[UUIprS ‘sapeu -IPRHSUOT saimAou € op sujd v SoltV Q SainAau € no & t Sa[IY esesesesee-sopon fun} SOATUT ‘sorurod Xn9p ad sogumuxo saquue( ‘ sopsuope TOY SAHDUBEL ‘S9/[200 € NO & JUILWOTTEUIPA PUBS PDO Tempo sens se ses: +: + SOxSardo SOAICT (S01[000,P AS MO “HNOIpaur MansUOT 2P \ Spard'SONIE Fp SUTOU AUOUOIEUIPAO { S291I0F | 104 no sanuoi$ ‘ stungx XEIOH} 2] n0 2191 € anb sojanoo snjd souuoruy ‘539 Suorpe uou ‘S2[[900 \ SauouuFf Sap quaanos ‘uvosntu | sus . l qua ITEU sl -1p40 919 L | | “sosnoumqd \ uou | Souuaquy aurod ‘nvosnur un avd ogBuoçoad 9397 / 7. 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Ces Diptères, recherchant surtout les sites humides et ombra- gés, se rencontrent dans toutes les latitudes où ils trouvent ces deux conditions de leur existence; c’est ainsi que les espèces d'Amérique se répartissent presque également entre la partie septentrionale et la méridionale. Quelques genres paraissent appartenir exclusivement à une seule contrée; mais le plus souvent les espèces dont ils se composent se disséminent dans les différentes parties du globe. Les Rhamphidies, ainsi que nous l'avons dit, sont même remarquables sous ce rapport, non moins que par le prolongement démesuré de leur tête. La plupart des types organiques que présentent les Némo- cères de l'Europe se reproduisent parmi les exotiques. Quel- ques-uns seulement ne paraissent pas en dépasser les limites (1); mais aussi quelques autres nous sont entièrement étrangers. Tel est le genre Mægistocère, dont le nom indique la longueur fantastique des antennes ; le genre Polymère où ces organes se divisent en un si grand nombre d’articles terminés en aigrettes. Quelquefois des types connus en Europe se retrouvent diverse- ment modifiés parmi des genres exotiques. (x) Les principaux genres qui ne contiennent pas encore d'espèces exotiques sont : Ceratopogon, Trichocera, Dixa, Anisomera, Boletophila, Macrocera. (30 ) Les Gynoplisties, les Cténogynes , de l'Océanie représentent nos élégantes Cténophores, comme les Ptylogynes , les Ozodi- cères, de l'Amérique nous rappellent nos Tipules. Les caractères qui distinguent les espèces exotiques des euro- péennes n’ont pas plus d'importance relative que ceux qui dis- tinguent les genres. Cependant les Cousins des régions tropi- cales, connus sous le nom odieux de Moustiques, sont souvent de grande taille et ornés de couleurs brillantes qui contrastent avec la sombre livrée des nôtres. Les mœurs des Némocères exotiques, qui ne doivent pas dif- férer de celles des nôtres plus que l’organisation, sont pres- qu’entièrement inconnues. Une seule espèce a donné lieu à des observations intéressantes : Cecidomyia destructor de Y Amé- rique septentrionale, que Thom. Say a très-bien décrite dans les différents périodes de sa vie. Les premières Némocères exotiques qui ont été décrites l'ont été par Fabricius dans l’Entomologie systématique (1), d’après des individus des collections de Rohr , de Yeats, d’'Abildgaard, de Lund et de Banks. Ensuite le même auteur en fit connaître de nouvelles dans le Systema antliatorum (2). Plus tard, Thom. Say, dont les explorations ont eu le plus de résultats , en décou- vrit un grand nombre aux États-Unis, et en donna les descrip- tions dans les Actes de l’Académie de Philadelphie et dans l'Expédition de Long à la rivière de Saint-Pierre (3). Plus récemment, M. Wiedemann, qui en avait déjà décrit de nou- velles dans ses premiers travaux, en ajouta d’autres dans son (x) Ce sont : Culex (Megarhina) hæmorrhoidulis, Ptychoptera (Bittaco- morpha) clavipes, Ctenophora læta, hirtea (Bibio) ruficollis et brunnipes. (2) Environ trente tirées des mêmes collections et de celles de Bose, de Sehestedt , de Lewin. (3) Plus de soixante, (31 ) dernier ouvrage (4). Depuis, M. Westwood en a encore aug- menté le nombre, et nous en avons fait connaitre quelques- unes dans les Suites à Buffon. Maintenant nous en publions de nouvelles (2) qui proviennent des collections françaises et par- ticulièrement du Muséum de Paris ; et qui sont dues aux explo- rations de nos entomologistes voyageurs (3). Nous croyons devoir apporter quelques changements dans la classification des Némocères : le premier est seulement relatif à la nomenclature. Lorsque Latreille institua la famille sous le nom de Tipulaires, il la divisa, non en tribus, mais en simples sections qu'il distingua entre elles en les nommant Tipulaires aquatiques , terricoles , gallicoles , ete. Ces dénominations com- posées furent adoptées. Cependant, depuis que ces sections, par leur importance toujours croissante , ont éte élevées au rang de tribus, il convient de leur donner des noms simples , ana- logues à ceux qui sont généralement adoptés pour cette espèce de division, c’est-à-dire , tirés du genre le plus considérable qu'elle renferme. Nous les nommons donc Chironomides , Mycé- tophilides , Bibionides , etc. En second lieu, Latreille, dans ses familles naturelles que nous avons adoptées dans les Suites à Buffon , en a formé deux de la division des Némocères, les Culicides et les Tipulaires, distinguées entre elles par les caractères fournis par la trompe et les palpes. Nous pensons, surtout depuis plusieurs découvertes récentes, qu'en formant ces deux familles on accorde trop (1) En tout soixante tirées des musées de Berlin, de Francfort, de Copen- hague , de Leyde, de Philadelphie et des collections de Westermann, de Von- winthem, de Trentepohl (ces dernières sont de la Chine) et de Wiedemann même. (2) Environ quarante. (3) Bové, Leprieur, Gaudichaud, Delalande, Gay, Bréon, Sylveira, Diard, Duvaucel, Barmès, Lesueur. (32) d'importance aux différences qui les distinguent, et qu'elles n’en constituent naturellement qu’une, dont les Culicides forment la première tribu. D'abord, il y a trop d'unité dans l’ensemble de l’organisation pour motiver l'établissement de deux familles, et il suffit de voir l'extrême ressemblance qui existe , sauf l'organe buccal, entre les Cousins et les Corèthres, pour juger qu'ils appartiennent à la même famille naturelle. Ensuite, la longueur et la composition de la trompe des Culicides ont long-temps établi une grande distinction entre ce groupe et les autres Némocères ; mais ce caractère si tranchant s’est affaibli depuis la découverte d’une longue trompe dans notre genre Aporose, et de soies maxillaires dans celle des Giochines et des Bolétophiles; et il nous semble que les différences entre les Culicides et les autres Némocères n’ont plus qu'une impor- tance secondaire , analogue à celle des caractères distinctifs des différentes tribus entre elles. Suit le tableau synoptique. (33 ) Première tribu, — CULICIDES, cuzrcipes. Palpes longs dans les deux sexes. Trompe droite. Dernier article des palpes court et obtus de Prothorax peusaillant. Abdomen non cilié vers l'extrémité. Ailes à première cellule marginale as- SEZ Brand... ee 7e EN Trompe recourbée en-dessous, vers le milieu de sa longueur. Dernier article des palpes long, menu, pointu et recourbé en-dessus. Antennes à panache touffu. Prothorax saillant de cha- que côté, en forme d’écaille, Ab- domen : les trois derniers seg- ments bordés latéralement de soies . Ailes à première cellule marginale très-petite. ...,.:.. Palpes longs dans les mâles seulement......, 1. ANOPHÈLE. 2, MÉGARHINE. 3. Cousin. (34) Les Culicides exotiques, dont nous ne connaissons jusqu'ici qu'un petit nombre d'espèces, reproduisent les mêmes types génériques que celles de l'Europe, à l'exception du genre Ædeés, qui n’a encore été observé que dans le nord de l'Allemagne , et, de plus, elles nous présentent plusieurs modifications orga- niques, peu importantes à la vérité. Dans quelques espèces, la trompe se recourbe en-dessous; dans d’autres, le prothorax se dilate de chaque côté en forme d’écaille membraneuse ; quelque- fois l'abdomen est bordé de longs cils vers l'extrémité; enfin, dans plusieurs autres , les pieds, parfois démesurément longs, se hérissent partiellement de longs poils touffus dont la desti- nation est peut-être d'augmenter la légèreté spécifique de ces petits êtres. Ces diverses modifications ont déterminé M. Robineau-Des- voidy, dans son Essai sur les Culicides, à former les genres Megarhina, Psorophora et Sabethes, d’après les caractères qu'elles lui présentaient; mais, à l'exception du premier, dont la plupart des organes offrent quelque particularité qui lui est propre, les autres nous paraissent fondés sur des différences trop légères. Sous le rapport des couleurs, les Culicides exotiques sont quelquefois plus remarquables que sous celui de l’organisation. Quoique la livrée brune des espèces européennes se retrouve le plus souvent et dans tous les climats, même les plus brülés du soleil, une partie des espèces tropicales sont ornées d’écailles brillantes : l'acier, l'or, l'émeraude étincellent sur toutes les par- ties du corps. Le Megarhina hæmorrhoidalis, de Cayenne, les Culex ferox, violaceus, cilipes, du Brésil, splendens, de Java, rivalisent d'éclat avec la multitude des autres insectes aux riches couleurs de ces beaux climats. Si les Culicides exotiques nous charment quelquefois par un éclat étranger aux espèces de l’Europe, elles se rendent bien plus hostiles envers les hommes, surtout dans les contrées (35) à la fois chaudes et aquatiques. Sous le nom de Moustiques, le long des fleuves des Amazones et de l’Orénoque , sous celui de Piums aux bords de l’Iapura, suivant l’observation de Spix et Martius , elles sont insupportables et inévitables au point de se jeter dans les narines, les oreilles , la bouche , les yeux , et elles rendent l'existence des pauvres Indiens si douloureuse que les délices de l’autre vie que leur annoncent nos bons missionnaires les touchent surtout comme la délivrance de ce fléau. MM. De Humboldt et Lacordaire ont observé, dans l'Amérique méri- dionale, que les diverses espèces restaient isolées les unes des autres, habitant des cantons différents, quoique souvent très- voisins. Les Culicides exotiques connus appartiennent en grande par- tie au nouveau continent, et un petit nombre d’autres à l'Asie et à l'Afrique. Les espèces les plus remarquables sont de l’'Amé- rique méridionale.Déposées depuis long-temps dans les anciennes collections de Rohr et de Bosc, le Megarhina hæmorrhoidalis et le Culex ciliatus sont les premières qui ont été décrites dès 1775 par Fabricius dans l'Entomologie systématique. 1. G. ANOPHÈLE, ANOPHELES. Les Anophèles exotiques appartiennent en majeure partie à l'Amérique septentrionale , les uns aux bords du Misissipi, où ils paraissent en troupes innombrables et se rendent redoutables par leurs piqüres ; d’autres aux rivages de la rivière de Saint- Pierre, en Pensylvanie; un autre encore à la Nouvelle-Orléans. C’est M. Thomas Say qui les a fait connaître, et après lui M. Wiedemann. Le docteur Trentepohlen a trouvé aussi une espèce en Chine, et nous en avons décrit une du Sénégal dans les Suites à Buffon. Parmi ces Anophèles, l’organisation se modifie légèrement dans l'A. ferruginosus, Wied., de la Nouvelle-Orléans, qui a les pieds assez courts, et dans l'A. sinensis ®, Wied., dont les palpes sont plus épais que la trompe. ( 36 ) 9, G. MEGARHINE, MEGARHINA. M. Robineau-Desvoidy , en formant ce genre dont le (ype est le culex hœæmorrhoidalis Fab., n’a fait connaitre qu’une partie des caractères qui le distinguent, ce qui nous a déter- miné à ne pas l’adopter dans les Suites à Buffon. Depuis, nous avons pu observer cette espèce dans les deux sexes, et ces caractères nous ont paru trop considérables pour ne pas le conserver. Outre ceux que nous avons donnés dans le tableau en tête de la famille, nous avons observé ceux-ci : Trompe presque de la longueur du corps , un peu plus courte Q. Palpes Z un peu plus longs que la trompe; 1.er article court; 2.e, 3e et 4. alongés, cylindriques, d’égale longueur, excepté le 2.e, qui est un peu plus court; @ un peu moins longs que la trompe, de cinq articles (1) cylindriques, à peu près d’égale longueur. Antennes Z à 2.° article un peu alongé; Q articles alongés, à longs poils peu nombreux, à la base. Prothorax bordé de soies 7 , nu @. Organe copulateur Z accompagné de deux appendices terminés en pointe. Ailes : nervures trans- versales fort éloignées des cellules pétiolées. 14. Mecarmina Hæmworrnoinauis, pl 1, fig., 1. Rob.-D. — © Culex id. Fab., Wied., Macq. S. à B. Wiedemann a décrit le mâle. Femelle : 4 L. ® semblable au mâle. Tarses postérieures longs: 2. article à large anneau d'un blanc argenté, à la base. De la Guyane, rapporté par M. Leprieur au Muséum d'histoire naturelle. D'autres individus , de Cayenne. (r) Un mdividu © du muséum d'histoire naturelle a le 5.€ article des palpes brisé , de sorte qu’il n’est pas possible d’en déterminer la longueur. (37) 3. G. COUSIN, Curex. Les Cousins exotiques comptent environ 30 espèces connues, dont la moitié appartient à l'Amérique méridionale , un quart aux États-Unis, et le reste à Java, à Sumatra, à la Chine ;,à la Nubie. L'organisation de ces Diptères varie dans plusieurs de ses parties : les palpes de la femelle s’alongent dans le C. Zaniger Wied., et atteignent les deux tiers de la longueur de la trompe ; l’article intermédiaire est le plus long, et le dernier le plus court. Cette espèce de Java se distingue encore par les flocons laineux dont le corps est couvert. Le prothorax est muni de chaque côté d’un appendice écailleux dans le C. ciliatus, de la Géorgie. (G. Psorophora, Rob.-D.). Les pieds sont ciliés dans cette espèce, ainsi que dans plusieurs autres ; les tarses postérieurs sont fort alongés dans le C. ferox, Wied.; les jambes et tarses intermédiaires sont dilatés et ciliés dans le C. longipes Fab. (Sabethes locuples Rob.-D.) Ces modifications organiques w’affectent qu'un petit nombre d'espèces ; la combinaison des couleurs les distinguent géné- ralement. Les Cousins de l'Amérique méridionale, ces terribles Moustiques, sont souvent parés de couleurs brillantes. La trompe est marquée d’une bande blanche dans le C. tæniorhynchus, Wied., du Mexique et de la Pensylvanie ; les tarses sont annelés de blanc dans quelques autres, comme dans plusieurs espèces européennes. 1. Cucex Pazures, Nob. Fuscanus ;: Thorace squamis rufis; lateribus pectoreque pallidis; abdomine incisuris pallidis. Alis cellulà submarginali primä longiore quam postica secunda. Long. 1 / Fi Trompe noire, Abdomen brun; ventre d'un jaune päle. Pieds anté- (38 ) : ARE TOP rieurs, hanches et cuisses d’un jaune pâle; jambes et tarses bruns; intermédiaires et postérieurs jaunes, à tarses bruns. Ailes un peu jaunûtres. D'Égypte, rapporté par M. Bové. Muséum. 9. Cuzex LONGIAREOLATUS, Macq., Histoire naturelle des Cana- ries, Webb et Berthelot. Fuscus; palpis nigris; articulo ultimo postico parüm albo; alis cellulis submarginali prima et postica secunda æqualiter longis. Long. 3 1. © (individu en mauvais état). Palpes noirs; yeux d’un vert un peu bronzé. Les pieds manquent. Ailes : première cellule sous-marginale et deuxième postérieure d’égale longueur (la base à la même hauteur), et plus longues qu'à l'ordinaire; les deux petites nervures transversales presque sur Îa même ligne. Cette espèce ressemble au C. cantans ; mais les nervures des ailes différent un peu. L'absence des pieds nous prive d’un point de comparaison. Des îles Canaries. 3. Cucex Loncrwes, pl. 1, f.2; Wied., Macq. — Sabethes locuples, Rob. D. Cette espèce a été décrite inexactement. Suivant Fabricius S, À., ce sont les jambes postérieures, au lieu des intermédiaires, qui sont ciliées. Suivant Wiedemann, ce sont les tarses postérieurs; suivant M. Robineau-Desvoidy, ce sont les jambes et les tarses intermé- diaires. Les individus décrits par Fabricius et Wiedemann étaient des mâles ; celui que nous figurons est une femelle. Les tarses n'ont pas l'extrémité blanchâtre comme le dit Fabricius; la base des cuisses et celle des 4. et 5.e articles des tarses antérieurs ne sont pas jaunâtres et celle des postérieures n’est pas d’un blanc de neige, (39) ainsi que le décrit Wiedemann. Les ailes sont fort étroites et ne dépas- sent pas l'abdomen. L'individu du Muséum est de la Guyane, et a été rapporté par M. Leprieur. k. CULEX ALBIFASCIATUS, Nob. Brunneus ; proboscide suprà incurvd; abdomine fascià dor- sali albä; pedibus flavicantibus. Long. 2 3/4 1 ©. Trompe noire. Tête et thorax revêtus d’écailles d’un fauve vif, foncé; ce dernier à ligne dorsale plus claire; côtés à duvet blan- châtre, Abdomen d'un brun noirâtre; bande dorsale formée de taches triangulaires, contiguës, sur chaque segment. Tarses bruns ; pieds postérieurs manquent. Balanciers brunâtres. Ailes grisätres, à écailles brunes. Du Brésil. Muséum. Cette espèce se rapproche du C. nemorosus: 5. Cucex FLavires, Nob. Fuscus ; capite thoraceque squamis auratis ; alis flavican- tibus, squamis flavis. Long. 2 ‘/, 1. Q. Trompe brunâtre. Abdomen jaune (privé d'écailles) , pieds d’un fauve pâle. Du Chili (Conception), rapporté par M. Durville. Muséum. Cet individu, presqu'entièrement privé de ses écailles, se rapproche du C. pipiens. 6. Cuzex ToxornyNcaus, Nob. Fuscus ; proboscide arcuatà ; palpis articulo ultimo argenteo; facie puncto albo; tarsis annulis albis. Long. 2 1. Q. Trompe concave (vue de côté). Pieds antérieurs manquent; les (40 ) autres à hanches et base des cuisses vertes ; intermédiaires : un peu de blanc à la base des 1.er et 2. articles des tarses; postérieurs: 1er et 2.0 articles des tarses à large anneau blanc; 3.e entièrement blanc. Les autres manquent. Ailes irisées, à écailles brunes. Du Brésil ou du Chili, rapporté par M. Gaudichaud. Muséum. Voisin du C. tæniatus. 2.e TRIBU. Camonomipes , CHIRONOMIDES , Nob. Tipulariæ culicides, Meig. Macq. Antennes plumeuses d. Antennes non plu- meuses d + Pieds PO très- ongs. Ailes à cel- lule marginale simple et trois postérieures, . . . Les deux derniers articles des an- tennes un peu plus longs que les autres. Poitrine eu préominente. Pieds insérés à égale distance. Ailes à deux cel- lules sous-margi- nales et quatre postérieures. . . . Poitrine proëmi- nente. Pieds an- térieurs insérés loin des autres. Ailes à cellule sous - marginale Simple et trois postérieures. Dernier article des antennes très- long d'. Ailes sans cellule stig- matique;basilaire interne confondue avec la 2,° posté- RIEUTE.-. meme» Avant dernier ar- ticle des anten- nes très-long ©. Ailes à cellule stigmatique basi- laire interne dis- tincte de la 2. postérieure . . .. 1. CORÈTHRE. 2, CHIRONOME. 3. TANYPE. “eo... 4. MACROPÈZE, (4) Les Chironomides exotiques ont été bien peu recueillies jusqu'ici, quoiqu'il ne soit guères douteux qu’elles ne soient nombreuses dans toutes les contrées abondantes en eaux douces, où elles passent leur premier âge. Les États-Unis, malgré les savantes explorations de Say, n’en présentent en- core qu'un petit nombre, peu supérieur à celles de l'Amérique méridionale ; l'Asie n’en compte encore que trois : une Tanype de l'Orient , une Chironome de la Chine et une Macropèze de Java. Aucune espèce n’a encore été signalée en Afrique et en Océanie. Nous ne connaissons pas encore de Cératopogon exotique. 1. G. CORÈTHRE, CoRETHRA. La seule espèce connue de Corèthre exotique est la €. punc- tipennis , Say, Wied., de Pensylvanie. Elle ressemble fort à la C. pallida, mais elle en diffère par les ailes ponctuées. 2. G. CHIRONOME, CarroNomus. Les Chironomes exotiques , encore peu nombreuses , sont de l'Amérique , à l'exception d’une seule que M. Trentepohl a rap- portée de la Chine. La plupart ont été découvertes en Pensyl- vanie par M. Say, et quelques-unes au Brésil. La seule qui soit un peu remarquable est le C. lobifer, dont l'abdomen pér te sur chaque segment une petite protubérance ovale. 1. Caimonomus TRIMACULATUS, Nob. Thorace viride, fasciis ferrugineis et tribus maculis nigris. £ Long. 2 ‘/, 1 Tête ferrugineuse. Face verte. Antennes brunes, à panache d'un brunâtre pâle. La première tache du thorax alongée , antérieure, élar- gie postérieurement, sur la bande intermédiaire; les deux autres arrondies à l'extrémité antérieure des bandes latérales: côtés verts; poitrine ferrugincuse. Abdomen (manque). Pieds d'un vert jaunâtre , (42) un peu velus; tarses antérieurs fort alongés, branâtres. Ailes claires ; bord extérieur verdâtre. Du Brésil, à l'ouest de la Capitainerie des mines. Muséum. 2. CHiRONOMUS FERRUGINEUS, Nob. Ferrugineus ; Abdomine fusco ; tarsis elongatis. 3 Long. 1 °/; 1 Q. Tête et palpes jaunâtres. Antennes ferrugineuses: renflement de chaque article noir. Thorax ferrugineux. Pieds ferrugineux , presque nus; tarses brunâtres; premier article une fois plus long que les jambes. Ailes claires; un point brun, peu distinct, à la base de la première cellule postérieure. Du Brésil, au nord de la Capitainerie de Saint-Paul. Muséum. 3. G. TANYPE, Tanypus. Ce genre ne comprend encore qu’un petit nombre d'espèces exotiques qui appartiennent à l'Amérique , à l'exception d’une seule, qui est des Indes orientales. Les mâles seuls sont connus. Ils ne présentent rien de remarquable. 4. G. MACROPÈZE, MACROPEZA. La seule espèce européenne est représentée dans les Indes orientales par la M. Gibbosa, Wied., dont le thorax avance au- dessus de la tête comme dans plusieurs Chironomes. 3€ TRIBU. Tunes, Trruznæ , Nob.; Tipulariæ terricolæ, Latr., Macq.; T. rostratæ , Meig. Palpes à dernier article long, flexible. ...... 1. LONGIPALPES. Palpes à dernier article semblable aux autres. 2. BRÉVIPALPES. (43) Les Tipulides exotiques , en faveur de la grande taille de la plupart d’entre elles, ont été recueillies plus que les autres Némocères. Elles présentent, non-seulement les principales formes des espèces européennes, à quelques exceptions près, mais encore quelques modifications importantes. Deux types principaux et le nombre des genres, devenu considérable, nous déterminent à diviser ces Némocères en deux sous-tribus : les Longipalpes et les Brévipalpes , distinguées entre elles par plu- sieurs caractères importants. Suit le tableau synoptique. (#4) 1re SOUS-TRIBU. TPuLipEs LONGIPALPES , Tipulidæ longipalpes, Nob. CaracrÈèRes. Corps ordinairement grand, Dernier article des palpes très-long, flexible et paraissant articulé. Rostre ordinairement long. Antennes souvent de 13 ou 14 articles. Ailes écartées ; ordinairement 5 cellules postérieures: Point de cellule discoï- dale aux ailes; quatre DOstérIeUTes.e 0. ect Jambes termi- minées par des ergots. alon- gés. Une cellule discoïdale ; cinq posté- ieures. Jambes à er- gots petits et | peu distincts. Antennes pec- tinées des 2 côtés; de 13 articles. Antennes pec- tinées en-des- susseulement, de 18 articles d,der7O.. Antennes pec- tinées. Antennes fili- formes , peu alongées , de treize articles. Antennes séta- cées , très-lon- gues, de 10 ar- ticles.. Antennes pec- tinées dans les mâles seule- MEND- se. 2. Antennes pec- tinées dans les deux sexes.. 3. émettant deux branches de la base de cha- que article, et une du milieu. 5. Antennes ': émettant seu- lement deux branches de la base de cha- que article... 6. Rostre épais, peu alongé. Deuxième cel- lule postérieu- re des ailes ordinairement SESSUE -.- - 7. Rostre assez long et étroit. Deuxième cel- lule postérieu- re pétiolée,.. 8. 9 . PTYCHOPTÈRE. CTÉNOPHORE. CTÉNOGYNE. . GYNOPLISTIE. PTILOGYNE. OZODICÈRE. PACHYRHINE, TIPULE. MÉGISTOCÈRE. (45) Les Tipulides longipalpes présentent quatre types principaux, qui se subdivisent plus ou moins à leur tour : les Ptychoptères caractérisées par les nervures des ailes; les Cténophores , par les antennes pectinées et les ergots à l'extrémité des jambes ; les Tipules, par les antennes ordinairement filiformes et l'absence des ergots; les Mégistocères, par les antennes séta- cées. Le type des Cténophores se modifie dans la conformation des antennes , de manière à motiver l’établissement de plusieurs genres composés d'espèces exotiques, la plupart de l'Austra- lasie. Dans celui des Tipules, nous comprenons les genres Ptilogyne, Ozodicère, dont les antennes sont pectinées comme dans les Cténophores, mais qui sont dénués d’er- gots et qui ont tous les autres caractères des Tipules propre- ment dites. Quant à celui des Mégistocères, il ne présente qu'un seul genre, mais extrêmement remarquable par la longueur des antennes. Les Longipalpes exotiques, qui comprennent des espèces de tous les genres à l'exception des Néphrotomes et des Pédicies , n'en comptent cependant qu'un petit nombre réparties dans les différentes parties du globe. Les Tipules et les Pachyrhines sont les plus nombreuses et habitent particulièrement l Amérique. 1. G. PTYCHOPTÈRE, PTYCHOPTERA. Ce genre ne présente encore qu’une seule espèce exotique, le P. quadrifasciata, Say, de la Pensylvanie. Fabricius et M. Wiedemann ÿ ont aussi compris la Tipula clavipes, de Gmelin; mais M. Westwood, ayant mieux observé ce Diptère, lui a trouvé des caractères qui exigeaient la séparation, et il en a formé le genre Bittacomorpha qui, par la conformation des palpes, appartient à la sous-tribu suivante. 2. G. CTÉNOPHORE, CTENOPHORA. Le beau genre Cténophore, dans lequel l’organisation des Tipulaires est Ja plus développée, n’est pas riche en espèces (46) exotiques. Nous n’en connaissons encore que trois de l'Asie, et deux de l'Amérique septentrionale, dont l’une, le €. abdomi- nalis, Say, se fait remarquer par sa grande taille et ses vives couleurs. 1. Crexornora LæTA, Fab., Wied. PI. 2, f. 1. Le panache des antennes diffère de celui des espèces européennes. Chaque article a quatre branches d'égale longueur, deux à la base et deux vers l'extrémité. Ces branches sont menues , longues et cou- vertes de poils très-fins. Le dernier article est un peu épaissi à l'extré- mité. Ce panache ne diffère de celui des C. flaveolata, festiva, elegans, ornata , que par l'inégalité de longueur des branches dans ceux-ci, dont la branche supérieure est plus courte que l'inférieure. 3. G. CTÉNOGYNE, Crenocyna, Nob. Car. gén. semblables à ceux des Cténophores. Museau court, convexe. Antennes Q assez courtes, de la moitié de la longueur du thorax, de 14 articles ; 1.er alongé, cylindrique ; 2.° cyathi- forme; 3.e—10.€ courts, garnis de chaque côté d’une dent courte et épaisse ; les quatre derniers simples, ovales. Abdomen @ assez court, une fois plus long que le thorax , rétréci à la base, ensuite élargi et déprimé; de neuf segments distincts; oviducte accompagné de deux pièces filiformes, plus longues que lui. Pieds finement velus; jambes terminées par deux pointes. Ailes : 2.e cellule postérieure pétiolée. Nous croyons devoir former ce nouveau genre pour une Tipulaire femelle très-voisine des Cténophores, mais qui en diffère par plusieurs des caractères que nous venons d'énoncer. Elle ressemble aussi aux Ptilogynes de M. Westwood, par les antennes composées du même nombre d'articles et pectinées dans les deux sexes; mais elle s’en distingue par les cellules des ailes et par la présence des ergots à l'extrémité des jambes. (AT ) Le nom générique dérive de #revc, peigne , el de uw, femelle. 1. CTrENoGyNa BIcoLOR, Nob. Antennis fuscis, basi rufà. Thorace rufo. Abdomine nigro ; basi anoque rufis; pedibus rufis; alis fuscanis, tab. 2, £. 2. Long. 5 1. ©. Face, museau et palpes d’un fauve brunâtre. Front d’un brun noi- râtre: derrière de la tête fauve. Antennes : les deux premiers articles fauves: les autres d'un brun noirâtre. Yeux noirs. Thorax fauve. Abdomen : les deux premiers segments fauves ; les autres d’un noir de poix mat; oviducte fauve. Pieds fauves; extrémité des cuisses noires extrémité des jambes et tarses bruns. Balanciers brunâtres. Ailes brunâtres. Patrie inconnue, mais vraisemblablement de l'Australasie. Muséum. À G. GYNOPLISTIE , GynopzisriaA, Westw., Macq.S. à B. Car. gén. semblables à ceux des Cténophores. Tête nue ; museau court. Les trois premiers articles des palpes un peu en massue. Antennes pectinées @ ; 7 de 18 articles; 1.er peu alongé , assez épais, cylindrique; 2.2 cyathiforme , assez épais ; 3.—1/. assez courts, à un seul rang de longs rameaux, en- dessus; les deux premiers rameaux tournés en-dessous ; 15.6 —18.° articles simples, ovales; ® de 17 articles, 3.e—11.e courts, à un seul rang de rameaux assez courts, en-dessus ; les deux premiers rameaux tournés en-dessous; 12.e—17.e articles simples , assez courts; le dernier ovale , un peu renflé. Abdomen peu alongé; 3 les trois premiers segments menus, cylindriques ; les autres assez larges, déprimés ; organe sexuel recouvert d’une espèce d’opercule membraneux , un peu échan- cré au milieu; sous cet opercule, deux pièces épaisses munies (48) chacune d’un crochet corné, menu, arqué , alongé , pointu; ovi- ducte © semblable à celui des Cténophores. Jambes terminées par deux pointes. Aïles: deuxième cellule postérieure à pétiole alongé ; discoïdale pentagonale ; nervure axillaire sinueuse. Aux caractères de ce genre donnés par son fondateur, M. Westwood, et que nous avons reproduits dans les Suites à Buffon (1), nous en joignons quelques autres que nous avons observés dans les deux espèces, de sexe différent, que nous décrivons. Ces Diptères appartiennent à l’Australasie. 4. Gynorzisria virinis, Westw., Macq. S. à B. (PI. 53, fig. 2.) Long. 3 /, 1. ©. D'un vert métallique, brillant. Antennes, palpes et yeux d’un brun noirâtre. Côtés du thorax à duvet gris. Abdomen d’un fauve luisant ; sixième et septième segments et bords latéraux des autres d’un cui- vreux foncé et brillant; oviducte fauve. Pieds fauves ; hanches, extré- mité des cuisses et des jambes, et tarses, noirs. Balanciers fauves. Ailes un peu jaunâtres; base jaune; trois demi - bandes ou taches semblables à celles du G.variegata; mais moins grandes et moins foncées ; extrémité de l’aile brunûtre. C’est peut-être la femelle du G.variegata ; mais la couleur brillante de la tête et du thorax, celle des deux premiers articles des antennes et quelques autres différences, nous déterminent à admettre les deux espèces. D, GYNOPLISTIA VARIEGATA , Westiw. undescribes insects. Telle est la description d’un individu du Muséum, X 7 Long. 3 */, L d. D'un noir mat. Les deux premiers articles des antennes fauves. oo (1) L s’est glissé une faute à cet article, page 649, ligne 21; lisez palpes au lieu de tarses. (19) Côtés du thorax à duvet gris. Abdomen d’un fauve clair : premier segment brun; cinquième, sixième et septième noirs; ce dernier fort court ; organe sexuel fauve. Pieds fauves ; hanches et extrémité des cuisses noires ; jambes et tarses bruns ; jambes postérieures à milieu fauve. Balanciers bruns.Ailes un peu jaunâtres; base fauve; trois demi- bandes transversales d'un brun foncé; la première à la base des cel- lules basilaires ; la seconde à la base de la cellule marginale; la troi- sième à la base de la cellule sous-marginale; extrémité de l'aile d’un brun moins foncé. (PI. 3, fig. 1.) De l’Australasie. Muséum. 5. G. PTILOGYNE, Pricogyna, Westwood. Car. gén. des Tipules. Rostre (museau) de la longueur de latéte. Antennes Z de treize articles; troisième émettant une seule branche de la base; quatrième-neuvième émettant deux branches longues, de la base, et une autre du milieu, un peu plus courte; dixième long, à deux branches basilaires et une autre courte, presque apicale; onzième -— treizième courtes, simples; Q. Quatorze articles , à peine de la longueur du thorax, gréles: premier épais; troisième à saillie terminale, en-dessous: quatrième-dixième émettant chacun deux branches à la base, dont l’extérieure est un peu plus longue que l’article même , et l'intérieure plus courte ; les quatre articles terminaux simples. Jambes non terminées par des pointes. Ailes à cellule discoïdale subapicale , septangulaire. Ce genre (1), formé par M. Westwood, est intermédiaire entre les Cténophores et les Tipules; avec les antennes rameuses des premières il ressemble beaucoup plus aux secondes, et par- ———_—_—————— (G) M. Westwood a formé ce genre sur une espèce de lAustralasie, qu'il a nommée P. marginalis. Les observations que nous donnons ici, nous les avons faites sur le Ctenophora fuliginosa, Say, qui appartient au même genre, et qui lui ressemble même beaucoup sous Le rapport des couleurs. 4 (50 ) ticulièrement par l'absence des pointes à l'extrémité des jambes. Cependant il présente des caractères qui le distingnent des uns et des autres. Les antennes différent de celles des Ciéno- phores, d’abord en ce qu’elles sont rameuses dans les deux sexes. Celles des mâles ont les rameaux très-longs; celles des femelles les ont courts. Les différences qui distinguent les Ptilogynes des Tipules (Nob.), indépendamment de la confor- mation des antennes , consistent dans la forme du museau qui n’est pas terminé par une pointe et qui est nu. L’abdomen du mâle n’est pas terminé en massue, et l'organe sexuel paraît plus simple, et n’est pas plus épais que l'abdomen. Les ailes ont la deuxième cellule postérieure sessile, comme dans les Pachy- rbines. 14. Prinogyna FuLiGNosA, pl. 3, fig. 2; Ctenophora id., Say, Wied. Long. 7 ‘/, 1. d, 9—11 Q. D'un ferrugineux terne, un peu brunâtre. Tête d’un fauve clair. Museau assez menu, cylindrique , de la longuear de la tête; eôtés et dessous bruns. Palpes bruns. Antennes fauves; les quatre derniers auticles et tous les rameaux bruns. Thorax antérieurement brun. Abdomen Z assez menu, cylindrique, à ligne dorsale d’un brun noi- râtre, élargie vers l'extrémité de chaque segment; une bande égale- ment noirâtre de chaque côté; bord postérieur de chaque segment noir ; premier segment et organe sexuel entièrement fauves ; ce der- nier présentant deux pièces coniques; Q la bande dorsale plus large, égale et regnant aussi sur le premier segment; oviducte comme. dans les Tipules. Pieds fanves ; extrémité des cuisses noire; extrémité des jambes et tarses bruns. Balanciers fauves, à tête brunâtre. Ailes claires; cellule costale fauve; médiastine, marginale, sous-marginale et basilaire externe brunes , à quatre petites taches hyalines : la pre- mière à la base de la cellule basilaire externe; la deuxieme à celle de la marginale: la troisième à celle de la première sous-marginale, et L< où (51) la quatrième à l'extrémité de la deuxième sous-marginale; les autres nervures bordées de brun, à l'exception de l’anale et de l'axillaire ; la deuxième cellule postérieure sessile. De l'Amérique septentrionale. Au Muséum d'histoire natu- relle. MM. Say et Wiedemann n’ont décrit que la femelle. 6. G. OZODICÈRE, Ozonicera, Nob. S. à B.; HemicreINA , Westw., Zool. journ. Car. gén. semblables à ceux des Tipules. Rostre au moins de la longueur de la tête. Antennes de treize articles : Z premier alongé, cylindrique; deuxième cyathiforme ; troisième simple, cylindrique , une fois moins long que le premier; quatrième- neuvième un peu plus longs que le troisième, cylindriques, émettant de la base deux branches un peu plus longues que l'article même; dixième-treizième grêles, alongés, cylin- driques, villeux. Abdomen 4 grêle, un peu comprimé, un peu renflé à l'extrémité; organe sexuel accompagné de deux appen- dices obtus. Pieds longs. Aïles : deuxième cellule postérieure sessile; discoïdale hexagonale. Je tire ces caractères génériques de l'O apicalis, Nob., dont je donne la description et que je erois congénère de l'O. pecti- nata (Tipula pict, Wied.). Cependant , suivant la description de cette dernière espèce par cet auteur, il semble que les articles rameux des antennes n’ont qu’une seule branche , et, par eette raison, M. Westwood la considère comme faisant partie de ce même genre, auquel il a donné le nom d’hémieteine. H est à remarquer que l'O. apicalis ressemble beaucoup pour la dispo- sition des couleurs à l'O. gracilis, W.; mais il en diffère par une taille fort inférieure. Du reste, ils appartiennent l’un et l'autre au Brésil. H est encore remarquable que l'O. apicalis & a les antennes entièrement conformées comme celles du Prilogyna marginalis ® , Westwood. (52) 4. OzopicErRA APICALIS , Nob. Ferruginea; antennis fuscis, basi rufà ; thorace viltis fuscis Abdomine segmento septimo nigro; pedibus ferrugineis.( PI. k, fig. 1.) Long. 7 1. 4. Antennes , à l'exception des trois premiers articles, d’un brun noï- râtre. Thorax à bandes brunes ; l'intermédiaire divisée longitudinale- ment en deux. Abdomen : extrémité du sixième segment et septième noirs; une ligne dorsale brune, interrompue, et une bande latérale noirâtre , non interrompue. Pieds ferrugineux ; tarses bruns. Aïles un peu jaunätres ; stigmate jaune. Du Brésil, Ouest de la capitainerie des mines. Muséum. 7. G. PACHYRHINE, PACHYRHINA. Ce genre, que nous avons formé dans les Suites à Buffon pour les Tipules caractérisées par l'épaisseur et la brièveté du rostre, comprend plusieurs espèces exotiques plus ou moins semblables à nos P. cornicina et histrio. L'une d'elles, la Tipula antennata, Wied., du Cap, diffère des autres par la longueur des antennes, VElongata, Nob., par celle de l'abdomen. Les Ferruginea, Fab., Analis, Petiolata et Punctifrons, Nob., ont la 2.e cellule postérieure des ailes pétiolée comme dans les Tipules, mais elles conservent les autres caractères des Pachyrhines. A. PACHYRHINA AURANTIACA, Nob. Aurantiaca; antennis nigris, basi rufà; abdomine maculis parvis nigris; pedibus rufis. Long. 6 1. Q. D'un ferrugineux orangé. Occiput à tache triangulaire brune, luisante. Museau à ligne et pointe noires. Trompe ferrugineuse. Palpes noirâtres. Les deux premiers articles des antennes fauves. (53 ) Yeux noirs. Prothorax ferrugineux, à bande noire de chaque côté, descendant jusqu'aux hanches antérieures. Thorax à trois bandes noires, luisantes, jusqu'à la suture, ensuite deux taches noires; côtés sans tache; métathorax à point dorsal et extrémité noirâtres. Abdomen : troisième - sixième segments à petite tache noire, oblongue de chaque côté. Pieds fauves; extrémité des cuisses noi- râtre. Balanciers brunâtres. Ailes un peu jaunâtres ; stigmate pâle. Du Cap, M. Delalande. Voisine du T. antennata, de Wiedemann qui a décrit le mâle. Ïl est même possible que ce soit la même espèce. Les antennes ne sont pas alongées dans celle-ci. 2. PACHYRHINA PETIOLATA, Nob. Rufa; Thorace vittis nigris: abdomine maculis dorsalibus nigris ; pedibus rufis. Alis cellulà posticä secundä petiolatà. Long. 7 1. ©. La tête manque. Thorax à trois bandes noires. Côtés, écusson et métathorax sans taches. Abdomen : chaque segment, à l'exception du premier, à tache noire, transversale, un peu rhomboïdale, vers le milieu; aux deuxième et troisième , la tache est près du bord extérieur. Pieds fauves; extrémité des cuisses et des tarses noire. Balanciers fauves, à tête brune. Ailes un peu roussätres ; deuxième cellule postérieure pétiolée ; stigmate d’un fauve brunâtre. Du Cap. Muséum. 3. PACHYRHINA PUNCTIFRONS , Nob. Rufa; antennis fuscis, basi rufà ; fronte maculà rhomboïdali punctisque duobus nigris ; pedibus fuscis; alis cellulà posticd secundä petiolatd. Long. 7 1. Fauve. Front orangé; une grande tache rhomboïdale, noire au sommet, et un point noir de chaque côté, au bord des yeux. Museau ( 54) fauve. Trompe brunâtre ; palpes fauves; extrémité du dernier article brunâtre. Antennes brunes; premier artiele fauve. Thorax fauve, à trois bandes noires; côtés du prothorax noirs ; flancs tachés de noir comme dans le P. maculosa; écusson et métathorax noirs, à côtés fauves. Abdomen manque. Pieds bruns; base des cuisses fauve. Balanciers brunâtres. Ailes jaunâtres; deuxième cellule postérieure à pétiole court ; stigmate brunâtre. Du Brésil; de Campos geraës , partie méridionale. Muséum. %. PACHYRHINA QUADRILINEATA, NVob. Rufa. Thorace quadrilineato; abdomine maculis dorsalibus nigris J, vittà dorsali nigrä ®. Stigmate pallido. Long. Z 5.1. © 6.1. Tête orangée. Palpes d’un fauve brunâtre ÿ . d'un brun noi- râtre ®. Antennes noires ; les deux premiers ar ticles orangés. Thorax fauve, à bandes latérales noires; l'intermédiaire testacée. bordée latéralement d’une bande noire, étroite ; derrière la suture, les deux taches sont brunâtres, ainsi que l'écusson; en avant de l'insertion des ailes, une petite tache noire, longitudinale; côtés d’un jaune citron, à tache fauve sous l'insertion des ailes. Abdomen fauve; bordé latéralement d'une ligne noirâtre; g' taches dorsales noirâtres, au bord postérieur des segments; ® bande dorsale noirâtre; armure copulatrice S accompagnée de longs filaments. Hanches et cuisses fauves; jambes et tarses bruns. Ailes jaunâtres; deuxième cellule postérieure à base assez large : stigmate brunâtre pâle. Du Mexique. Je la dois à l'amitié de M. Al. Lefebvre. 5. PACHYRHINA ELONGATA, Nob. Rufo-pallida. Antennis fuscis, basi rufà. Abdomine elongato. PI. 4, fig. 2. Long. 7 1. Y. ’ D'un fauve pâle. Front sans saillie, ferrugineux, à ligne noirâtre. (55 ) Trompe et palpes brunätres. Antennes brunes; premier article assez court ; les deux premiers fauves. Thorax à trois bandes noires avant la suture et deux taches brunâtres après ; côtés sans tache; écusson fauve; métathorax à petite bande brunâtre. Abdomen dépassant un peu les ailes, cylindrique, terminé en massue, fauve; chaque seg- ment alongé, à l'exception des derniers, premier - cinquième à ligne longitudinale brune n’atteignant pas les extrémités; organe sexuel accompagné de deux crochets larges à leur base, terminés en pointe. Pieds fauves; les quatre derniers articles des tarses obscurs ; tarses postérieurs beaucoup plus longs que les jambes. Balanciers brunâtres. Ailes jaunâtres; stigmate jaune pâle, peu distinct. Je crois cette espèce exotique, quoiqu'elle soit sans indica- tion de patrie. Muséum. 6. PACHYRHINA ANALIS, Nob. Rufo-pallida; antennis nigris, basi rufà. Ano nigro. Alis cellulà postica& secundä petiolatà. Long. 5 ‘/, L D'un fauve assez pâle. Front à bande longitudinale noire, terminée en pointe avant la base des antennes. Museau à tache brunâtre en- dessus. Trompe et palpes brunâtres. Antennes noires ; premier artiele fauve; troisième et suivants échancrés en-dessous au-delà de la base qui est renflée. Thorax à trois bandes noires; côtés à bords des sutures noirs; une tache noire entre les hanches antérieures et inter- médiaires et entre ces dernières et les postérieures. Une tache brune de chaque côté du métathorax, et une tache noire sous cette dernière ; métathorax à tache brunâtre , triangulaire au milieu et grande tache noire en-dessous. Abdomen à bande dorsale, noirâtre, étroite, inter- rompuc aux extrémités de chaque segment; et ne s'étendant que sur les quatre premiers; septième et huitième noirs; une autre bande longitudinale de chaque côté de l'abdomen; organe sexuel fauve. Pieds manquent, à l'exception des hanches, qui sont fauves. Balanciers (56 ) jaunes, à tête brunâtre. Ailes jaunâtres ; deuxième cellule postérieure à pétiole court; stigmate brun. M. Audouin l’a rapportée du midi de la France, mais avec des espèces exotiques. Je la crois du nombre de ces dernières. 8. G. TIPULE, Trrura. Ce genre, tel que nous l’avons réduit aux espèces caracté- risées par la forme alongée du rostre et par la deuxième cellule postérieure pétiolée des ailes, en contient jusqu’à présent en- viron trente exotiques, réparties dans les différentes parties de la terre, excepté la Nouvelle-Hollande et l'Océanie. Une espèce du Brésil, T. longipes, Fab., se fait remarquer par le corps très-grèle , par l'abdomen tellement alongé que les ailes n’en atteignent que la moitié de la longueur , et par les pieds trois fois aussi longs que le corps. Les T. nudicornis, rufistigmosa et trimaculata, Nob., également brésiliennes, différent des autres par les antennes dénuées de soïes. La T. longipennis, rapportée de l'ile de Cuba par M. De la Sagra, est remarquable par les ailes longues et étroites; la T. longicornis, trouvée aux Canaries par M. Webb, l’est par la longueur des antennes. 4, Trpuca LONGIcORNIS, Macq. Hist. nat. des Canaries de Webh et Berthelot. Ferruginea. Antennis elongatissimis. (Tab. 5, fig. 2.) Long 5 L 4. Tête d'un jaune grisâtre. Antennes ferrugineuses , fort alongées , de trois lignes et demie. Troisième article et suivants une fois plus longs que le premier , cylindriques , tomenteux, à base brunâtre et garnis des petites soies ordinaires. Thorax ferrugineux, cendré en-dessus, avec quatre petites bandes brunes. Abdomen ferrugineux, à bande dorsale et lignes latérales brunes. Pieds ferrugineux , un peu de bru- 57 ) nâtre à l'extrémité des TN. À claires , un peu jaunâtres; stig- mate peu distinct. Cette espèce est aussi remarquable par la longueur des Antennes que la Pachyrhina antennata du Cap. Des îles Canaries. Muséum. 2. TrruLA CONSANGUINEA , Macq. Hist. nat. des îles Canaries, de Webb et Berthelot. Capite ferrugineo. Palpis fuscis. Thorace cinerascente, vittis tribus fuscis. Abdomine ferrugineo. Alis griseis, albo-marmora- tis. Stigmate fusco. Long. 5 ‘/, 1 Y. Voisine de la T, hortensis. Tête à partie postérieure brunâtre. Antennes assez courtes, d’un brun noirâtre ; les deux premiers articles ferrugineux ; troisième article de la longueur du premier ; les suivants un peu moins longs. Thorax d’un jaune grisâtre, à trois bandes brunes; l'intermédiaire divisée par une ligne grisâtre. Prothorax fer- rugineux. Abdomen assez luisant. Pieds brunâtres; cuisses ferrugi- neuses , à extrémité brune. Long. G 1. Q@. Tête brunâtre clair. Quatrième article des antennes et suivants plus courts que dans le mâle et ovalaires. Les bandes du thorax plus brunes ; prothorax brunâtre. Bord postérieur des segments ferrugineux. Cette Tipule diffère particulièrement des T. hortensis, mar- morata, hortulana, par les antennes moins alongées. 3. TIPULA ALBOVITTATA , Nob. Griseo-rufa ; thorace utrinque vittà albidd. Alis fuscanis. Long. 8 1: . Palpes bruns. Antennes assez courtes, ferrugineuses ; les cinq pre- miers articles nus; les autres à très-petites soies. Thorax à bandes ( 58 ) brunâtres, peu distinctes , entourées de brun; une bande latérale, d’un blanc jaunâtre, s'étendant de l'insertion des ailes jusqu'au pro- thorax ; une bande brune, étroite, sous la première. Abdomen peu renflé à l'extrémité ; armure copulatrice jaunâtre. Pieds longs , fauves ; cuisse à extrémité brune; base des jambes pâle. Balanciers brunätres. Ailes d'un brun roussâtre, pâle; quelques taches plus pâles , peu distinctes ; bord extérieur fauve , ainsi que les nervures; la quatrième nervure postérieure s’anastomosant à la nervure interne de la discoïdale assez loin de sa base; stigmate brunâtre. De l’île de France. M. Desjardins. Muséum. La disposition de la quatrième nervure postérieure est la seule que nous ayons observée dans ce genre. 4. TIPULA CASTANEA, Nob. Castanea ; thorace utrinque lined fuscä. Alis fuscanis, stig- mate fusco. Long. 7 1. 7. Rostre alongé, d’un testacé foncé. Palpes brunâtres. Tête d'un testacé brunâtre. Antennes assez courtes; les deux premiers articles jaunes; premier peu alongé; deuxième cyathiforme ; les autres bruns; droits en-dessus, convexes en-dessous, à soies très-courtes. Thorax d’un roux un peu brunâtre , à lignes moins foncées, peu distinctes; côtés d’un fauve clair, à léger duvet blanchâtre; une bande étroite, brune , partant du cou et s'étendant jusqu'à la base de l'aile; méta- thorax d'un roux clair. Abdomen d’un roux uniforme , plus brun que le thorax; armure copulatrice fauve, peu épaisse. Pieds fauves, trois fois aussi longs que le corps. Balanciers bruns. Ailes un peu bru- nâtres ; stigmate brun. De Java. Cette espèce a des rapports avec la T. umbrina, Wied., qui est de Java , et dont elle n’est peut-être qu’une variété ; mais la T. umbrina en diffère par le métathorax marqué d’une ligne brune , et par une ligne hyaline oblique aux ailes. (59) 5. TrruLa NUDICORNIS , Nob. Fusco-rufa ; antennis nudis ; alis nervo interno medio fusco- limbato. Long. 7 L Q. Palpes fauves : premier article assez court, cylindrique; deuxieme alongé, velu, un peu renflé à l'extrémité; troisième cylindrique, velu, de la longueur du second ; quatrième long et flexible. Tête et antennes d’un fauve vif. Prolongement de la tête assez court, moins long quela tête, étroit à sa base. Antennes : premier article peu alongé, de la longueur du troisième; celui-ci et les suivants nus, cylindriques, mais arrondis aux extrémités (l'on ne distingue que douze articles ; s’il y en a un treizième, il est très-peu distinct du douzième); yeux bruns. Thorax à trois larges bandes brunes; l'intermédiaire divisée longitudinalement par une ligne fauve. Ailes légèrement brunâtres ; tache stigmatique , une bande le long de la nervure interno-médiaire du côté extérieur , plus brunes. De Buénos-Ayres. Du cabinet de M. Serville. Cette espèce se rapproche des Pachyrhines par le museau et par le premier article des antennes , peu alongés. 6. TiPULA TRIMACULATA , Nob. Ferruginea; antennis nudis, fuscis, basi fulvo. Alis fuscanis tribus maculis fuscis. Long. 6 1. 4. Ferrugineux testacé. Trompe brune. Palpes : les trois premiers articles brunâtres ; le quatrième blanchâtre, fort alongé et menu. Museau peu alongé, à pointe assez longne. Antennes nues : premier article un peu alongé, cylindrique ; deuxième cyathiforme; ces deux premiers fauves ; les autres un peu plus longs que les premiers, égaux, cylindriques, bruns, à articulation pâle. Yeux noirs. Thorax à bandes ( 60 ) peu distinctes; métathorax à bande brune, oblique, de chaque côté. Abdomen d’un testacé brunâtre; organe sexuel tronqué obliquement, ferrugineux, muni de deux pointes droites, coniques. Pieds ferrugi- neux ; extrémité des cuisses, des jambes , et les tarses, bruns. Balan- ciers brunâtres. Ailes brunâtres; cellule costale et stigmate bruns; trois taches brunes : la première, à la base de la cellule basilaire externe et contiguë au bord extérieur; la seconde carrée, au bord interne de la cellule basilaire intérieure , vers le milieu ; la troisième à la base de la cellule marginale. Du Brésil ou du Chili. M. Gaudichaud. Muséum. Dans l'individu que nous décrivons, les pieds antérieurs ont été collés, et nous croyons sans certitude qu'ils lui appar- liennent. 8. TiPuLA RUFISTIGMOSA , Nob. Antennis fuscis ; abdomine rufo, basi apiceque nigris. Pedibus fuscanis ; alarum stigmate rufo. Long. 10 1. Y. Téte ferrugineuse. Palpes noirs. Museau long, à pointe alongée, brune. Front à léger renflement à la base des antennes. Celles-ci d’un brun noirâtre , nues (1); premier article un peu alongé; deuxième cyathiforme ; troisième au moins de la longueur du premier, cylin- drique ; quatrième et cinquième un peu plus courts, cylindriques; sixième et dixième de la même longueur que le précédent, mais un peu ovalaires ; onzième et treizième au moins aussi longs que les pré- cédents , mais plus menus; treizième terminé en pointe. Thorax d’un ferrugineux brunâtre, à trois larges bandes d’un brun foncé jusqu'à (1) I est possible que les soies ordinaires aient été enlevées par le frottement; mais dans les deux individus observés, les antennes étaient également nues. ( 61 ) la suture; l'intermédiaire divisée longitudinalement en deux; après la suture deux grandes taches latérales, branâtres, et une ligne dor- sale se prolongeant sur l’écusson et le métathorax ; une bande d’un jaune blanchätre, depuis l'insertion des ailes jusqu’au prothorax. Abdomen de huit segments distincts; premier un peu élargi, plan, testacé, à base jaune et ligne dorsale brune ; deuxième assez étroit, cylindrique, à moitié antérieure, testacée , et posterieure fauve; troi- sième à large bande dorsale testacée, et côtés noirs; quatrième noir, à bords antérieur et postérieur fauves, prolongé sur le dos en triangle; cinquième - huitième noirs, à bord postérieur fauve ou testacé; organe sexuel 3 fauve. Pieds brunâtres ; jambes postérieures terminées par deux petites pointes. Balanciers jaunes, à tête brune. Ailes à fond clair, un peu jaunâtre, extrémité et toutes les nervures bordées de brunâtre ; cellule costale d’un jaune pâle; stigmate fauve ; première cellule marginale blanche. Du Chili. M. Gay. Muséum. Long. 11 1 ©. Elle diffère du mâle : le premier segment de l'abdomen grisâtre, à bande dorsale noirâtre, prolongée sur le deuxième; deuxième fauve à base grisâtre ; troisième fauve, une tache de chaque côté et une ligne dorsale noirâtres; quatrième fauve, une tache noirâtre de chaque côté , se réunissant en-dessus ; cinquième-huitième, comme dans le mâle; tarière fauve, assez courte. Ailes : extrémité grisâtre Du Chili. M. Gay. Muséum. 9. TIPULA LONGIPENNIS, IVob. Rufo-cinerascens; antennis nigris, basi rufa. Alis elongatis, angustis. (Tab. 5, fig. 1.) Long. 6 I. ©. Tête d’un fauve terne. Palpes d'un brun noirâtre; front étroit. (6) : Antennes assez courtes, nues, grêles ; premier article moins alongé que dans les autres espèces ; deuxième cyathiforme ; les autres un peu plus longs que le premier, cylindriques ; les deux premiers fauves : les autres noirs, à articulations blanches. Thorax à bandes brunâtres. Abdomen : une bande brune de chaque côté; les quatre premiers segments à bande dorsale et bord postérieur bruns ; dernier entièrement brun. Pieds manquent. Balanciers brunâtres. Aïles une fois plus longues que l'abdomen , claires, un peu jaunâtres ; stigmate brun. De Cuba. M. de la Sagra. Muséum. Les antennes de l'individu observé ne présentent chacune que huit articles. Les einq autres ont probablement été brisés ; cependant elles semblent entières, et le huitième est terminé par deux petites pointes divergentes. Si elles n'étaient réelle- ment composées que de huit articles, l’insecte devrait être regardé comme le type d’un nouveau genre dont les caractères seraient fournis par cet organe, par la conformation des ailes et la disposition de leurs nervures. 10. TræuLA ALBIFASCIATA , Nob. Flavicans; Antennis fuscis, basi flavä; abdomine vittà dorsali fuscä; alis fuscanis, tribus maculis fuscis fasciäque alba. Long. 7 1 . D'un jaune grisâtre. Palpes brunâtres. Prolongement de la tête brunâtre en-dessus. Front garni de petites soies, cendré, antérieu- rement jaunâtre; une ligne longitudinale noire. Antennes brunes; deuxième artiele et base du troisième d'un jaune pâle. Dos du thorax d'un gris brunâtre, à deux bandes brunes, étroites , jusqu'à la suture; côtés cendrés; écusson jaune, à bande longitudinale noire se prolon- geant sur le métathorax cendré. Abdomen à bande dorsale brune qui ne s'étend que jusqu'au cinquième segment inelusivement; une autre (63) bande brune de chaque côté, près de la suture , plus étroite que la dorsale, interrompue aux bords des derniers segments ; septième brun. Pieds jaunâtres; trochanters antérieurs nos en-dessous; um anneau brun à l'extrémité des cuisses. Balanciers brunâtres. Aïles un peu brunâtres ; un point brun sur la nervure médiastine, au milieu de la longueur de l’aile; une petite tache à la base de la cellule margi- nale; tache stigmatique brune s'étendant sur la base des cellules sous-marginales et première postérieure; un point brun à l'extrémité des nervures, qui atteignent le bord de l'aile; une bande blanche s'étendant du bord extérieur jusques sur la cellefe discoïdale; un point blane à la base de la tache stigmatique. Du Chili. M. Gay. Muséum. 9. G. MÉGISTOCÈRE , MecisrocerA , Wied., Macq., S. à B. La Tipula filipes, Fab., de la Guinée, si remarquable par les antennes quatre à cinq fois plus longues que le corps, est le type de ce genre formé par Wiedemann, qui ÿ a joint deux espèces de Java. Nous y ajoutons une quatrième espèce. Parmi les caractères génériques, cet auteur donne à ces Diptères des palpes de quatre articles presqu'égaux ; cependant, dans l'espèce nouvelle que nous décrivons, le dernier de ces articles est long et flexible comme dans les Tipules. Nous pen- sons donc que les individus que Wiedemann a observés avaient le dernier article des palpes mutilé. Nous le croyons d’autant plus que, par la longueur du museau et les nervures des ailes, l'espèce nouvelle a les plus grands rapports avec les Tipules , et que Wiedemann dit que les Mégistocères en ont le faciès; mais il n’en est que plus extraordinaire que ces Diptères, si semblables aux Tipulaires longipalpes, s’en dis- tinguent par une si grande différence dans la conformation des antennes. { 6%.) 1. MEGISTOCERA LIMBIPENNIS , Nob. Ferruginea; Alis fusco-limbatis. (Tab. G.) Long. 3 L. Depuis l'extrémité du museau jusqu'à la base de l'abdomen. Trompe et les deux derniers articles des palpes d’un brun noi- râtre. Antennes : les deux premiers articles ferrugineux ; les deux suivants bruns; les autres manquent. Pieds ferrugineux ; extrémité des cuisses et des jambes noire. Balanciers brunâtres. Ailes claires, un peu jaunâtres, bord extérieur ferrugineux , un peu brunâtre. Patrie inconnue. Muséum. De] æ ‘AJADOHOINL + MORE ES pneait esere Le » as ere DOUADS satuouy “AMALAOIY OL" EN CE AE En ‘2 SIPPIDOSIPAoTNI s3"29150d 7 -[29 SUES JUOUOMEUTPIO * SANJ9A SJLY sapn][00 on) “AN4901V3 6 *sonbupurfo 5910 *SaTUIOJIT “enb sorry -n18 R ‘ sonpoA SOUUAUY sauuaiuy e “0: 20 1218 PI09SIp -snJd ne sayonue SIQTHARVEN 8 "200 } ho no ? 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Nous devons le plus grand nombre à l'Amérique et quelques-unes à l'Asie. L'un des genres les plus remarquables par la longueur du prolongement de la tête, les Rhamphidies, se singularisent encore par la manière dont elles se répartissent sur le globe : des quatre espèces connues , l'une est d'Europe, une autre du Brésil, une troi- sième des États-Unis et une quatrième de Sumatra. Parmi les genres qui composent cette sous-tribu , plusieurs ne comptent pas encore d'espèces exotiques (1). 1. G. APOROSE, Arorosa, Macq. Histoire naturelle des Cana- ries, dé Webb et Berthelot. Car. gén. Facies des Limnobies. Tête presque sphérique. Rostre un peu plus long que la tête, cylindrique , terminé de chaque côté par un petit tubercule; trompe sortant presque horizontalement du rostre, trois fois plus longue que la tête, menue, s’effilant vers l'extrémité et se terminant en deux petits lobes divergents; une soie dépassant un peu Ja trompe. Antennes filiformes, de quatorze articles; les deux premiers assez épais; le premier assez court, un peu conique ; deuxième eyathiforme; troisième cylindrique, à peine aussi long que le premier; les autres oyalaires. Aïles : une cellule oo 1) Ce sont les genres Rhipidin, Symplecta, Dolichopeza, Dixa, Ani- (1) g ? y] somera, Chione. (67 ) marginale ;‘ une sous-marginale ; une discoidale ; quatre posté- rieures. Nous avons formé ce genre pour une Tipulaire de l'ile Bour- bon, déposée au Muséum. Plus tard, une autre espèce, des îles Canaries, que nous avons décrite dans l'ouvrage de Webb et Berthelot, nous a présenté la même conformation. Nous sommes porté à croire que les palpes sont soudés le long du rostre, et que le petit tubercule que l’on distingue de chaque côté, à l'extrémité , en est le dernier article. Par cette conformation de la trompe, les Aporoses se rappro- chent des Culicides; mais par le reste de l’organisation elles appartiennent aux Tipulides et sont voisines des Limnobies. Le nom générique exprime notre incertitude sur la place qu'occupe ce genre dans l’ordre naturel. 1. APOROSA MACULIPENNIS, Macq. Hist. nat. des Canaries, de Webb et Berthelot. Long. 3 1. Q. Tête d’un brun grisâtre. Trompe et antennes noires. Thorax ferru-- gineux ; dos quelquefois brun. Abdomen tantôt ferrugineux , tantôt brun;tarière ferrugineuse. Pieds bruns; cuisses ferrugineuses, à extré- mité brune. Ailes claires, un peu jaunâtres; bord extérieur à cinq taches brunes, à peu près carrées et également espacées ; les nervures transversales légèrement bordées de brunâtre; un point brunâtre à l'extrémité des deux dernières nervures longitudinales. 2, APOROSA FUSCANA. Nob. Fuscana. Antennis rufis. (Tab. T7, f. 1.) Long. 2 I. Tête d'un noir luisant. Trompe fauve. Antennes fauves ; les trois premiers articles d'un brun noirâtre. Thorax d'un brun luisant. (68) Abdomen d'un gris brunâtre; les derniers segments manquent. Pieds: hanches jaunâtres ; le reste manque. Balanciers d’un jaune pâle. Ailes un peu jaunâtres. De l'ile Bourbon. M. Bréon. Muséum. 2, G. BITTACOMORPHE , BirracomorrHa. Westvood, Macq., S. à B. Ce genre, ormé par M. Westwood pour le Ptychoptera cla- vipes, Fab., Wied., est fort remarquable par la longueur de l'abdomen, par la conformation des pieds et par les nervures des ailes. Ce Diptère est de l'Amérique boréale. 3. G. POLYMÈRE, Poryuera. Wied., Macq., S. à B. Car. gén. Tête transversale. Museau très - court ou nul. Trompe peu distincte. Palpes à articles d’égale longueur; le quatrième menu, pointu. Antennes plus longues que le corps, verticillées, de vingt -huit articles; premier court, épais, presque globuleux; deuxième cyathiforme ; troisième alongé, trois fois aussi long que la tête, cylindrique, velu dans toute sa longueur ; tous les autres au moins de la longueur de la tête, renflés et velus à leur base, très-menus et nus ensuite ; les der- niers presque sans renflement. Prothorax non distinct. Abdo- men æ déprimé. Organe copulateur accompagné de deux pinces alongées. Pieds fort menus; jambes armées d’ergots (Wied.) ; tarses plus longs que les jambes. Aïles à nervures velues ; point de cellule discoïdale ; cinq postérieures. Wiedemann a formé ce genre du Chironomus hirticornis , Fab., caractérisé par le grand nombre d'articles dont les antennes sont composées, et il y a joint une seconde espèce, P. fusca. L'une et l’autre sont de l'Amérique méridionale. Ce genre, remarquable par la longueur des antennes et par le nombre d'articles dont elles sont composées , manque de l’un des caractères propres aux Tipulides, le prolongement de 69 ) la téte en museau, et il est difficile d’assigner la place qu'il occupe dans l’ordre naturel. Par les antennes, c’est avec les Gallicoles et particulièrement les Cécidomyies qu'il à le plus de rapports. Par les nervures des ailes , c'est avec les Ptychop- tères. Il a aussi quelque analogie avec les Chironomides. 1. PozymerA ogscurA , P. fusca. Wied. Voici la description d’un individu du Muséum. (Tab. 8.) Long. 3 LL. 7. D'un brun grisâtre. Antennes : base des articles noire; le reste jaune. Pieds fauves; cuisses et jambes à extrémité noire; tarses pos- térieurs blancs ; les autres jaunes. Aïles d’un gris jaunâtre: base des uervures brunâtre ; interno-médiaire bordée de brunâtre. Du Brésil. — Sylveira. — Muséum. Wiedemann a décrit la femelle d'après un individu altéré. Il n’a pas fait mention des taches des ailes. k. G. CÉROZODIE, CErozopra, Westvood, Macq. S. à B. M. Westwood a formé ce genre pour une Tipulaire de ’Aus- tralasie , dont les antennes pectinées sont composées de trente- deux articles. Elle habite les bords de la rivière des Cygnes. 5. G LIMNOPHILE, Limxormira, Nob. Ce genre, que nous avons détaché des Limnobies de Meigen, comprend quelques espèces exotiques qui n’ont encore été décrites que sous ce dernier nom générique ou sous celui de Tipule. Ce sont les Limnobia punctatissima, decasbila, ads- perga, Wied., et les Tipula armillaris et maculata, Fab. ; toutes cinq du Brésil ; les L. humeralis, Say, Gracilis et Fas- cipennis, Wied., de l'Amérique septentrionale ; la Basilaris, Wied., de Java: L'organisation de ces Tipulaires se modifie dans la L. gracilis, dont l'abdomen dépasse de beaucoup (T0) les ailes. Le premier segment y est le plus long et les suivants sont très-étroits aux incisions. Plusieurs espèces , telles que les L. armillaris, basilaris, sont assez remarquables par leur grandeur ; la plupart ont les ailes agréablement tachetées; quelques-unes sont voisines d'espèces européennes : la L. punc- tatissima est l’analogue de la punctata, l'humeralis, de la discicollis. 4. LimnopuiLa picocor, Nob. Thorace cinereo, fusco maculato; abdomine parte anticà fulvd posticä nigrà. Alis fuscis; basi, margine externo fasciâque luteis. (Tab. 7, f. 2.) Long. 5 1. ©. Tête grise. Trompe brunâtre ; palpes noirâtres ; premier article menu; les autres assez épais. Antennes : premier article un peu alongé , brunâtre; deuxième cyathiforme:; les autres manquent. Thorax d’un gris brunâtre , à trois bandes noires , presque contiguës; une petite tache noire, ronde, devant ces bandes. Abdomen : les trois premiers segments de l'abdomen d’un fauve orangé; les autres noirs; oviducte fauve, alongé. Pieds : hanches fauves, à duvet cendré; le reste manque. Balanciers bruns. Ailes : les deux cellules marginales séparées par une nervure transversale; deux sous-marginales séparées par une nervure longitudinale; l’extérieure moins longue que l’inté- rieure; la deuxième postérieure assez petite, à long pétiole; base de l'aile, le bord extérieur et une large bande transversale, en arrière de la cellule discoïdale, jaunes; le reste brun. Du Bengale. MM. Diard et Duvaucel. Muséum. 2. LImMNOPHILA CARBONARIA. Tipula id. Bosc. Thorace nigro. Alis fuscis, maculis fasciisque hyahinis. Tête festacée; partie postérieure du front brune. Museau court. Trompe et palpes bruns. Antennes : les premiers articles d’un fauve (7) brunâtre ; les autres brunätres; premier assez court; troisième el stu- vants oblongs ; ovales ; les derniers manquent. Thorax d'un noix luisant; côtés d'un brun luisant. Abdomen manque. Pieds : hanches fauves ainsi que les cuisses antérieures : le reste manque. Balanciers bruns. Ailes brunes ; un. point blanc à la base des cellules basilaires; une tache hyaline avant la base de la marginale ; une bande hyaline avant la base de la sous-marginale; l'intérieur de la discoidale et des postérieures hyalin; deux marginales, deux sous-marginales ; deuxième postérieure assez petite, à long pétiole. De la Caroline ; étiquetée sous le nom de Tipula carbonaria , par M. Bosc. Muséum. 6. G. CYLINDROTOME, CYLINDROTOMA. Ce genre, que nous avons détaché des Limnobies dans les Suites à Buffon pour les espèces dont les articles des antennes sont cylindriques, en contient plusieurs exotiques, telles que la L. erythrocephala, Fab., de l'Amérique méridionale, la L. acrostacta, Wied., de Java, la L. macrocera, Say, de la Flo- ride. Celle-ci est remarquable par la longueur de ces organes el les poils dont ils sont couverts. 4. CYLINDROTOMA ERYTHROGEPHALA. Limnobia, id: Wied. Cette espèce, que Wiedemann a placée parmi les Limnobies, appartient à notre genre Cylindrotome. Cet auteur a décrit le mâle. Nous donnons la description de la femelle. Long. 8 1. @. (sans la tarière.) Frontsaillant, obtus. Museau court, brun. Trompe brune: Ièvres terminales larges, écartées. Palpes à articles cylindriques; premier alongé, fauve; les autres bruns ; deuxième assez court. Yeux noirs: Antennes : les quatre premiers articles fauves, cylindriques ; premier assez alongé; deuxième cyathiforme; troisième trois fois aussi long que le premier; quatrième, cinquième et sixième de la longueur du (72) premier; cinquième et sixième bruns; les autres manquent. Thorax noir; une bande d’un jaune blanchâtre, de chaque côté. Flanes ridés. Abdomen noir: bord antérieur des segments d’un blanc jau- nâtre; septième brun; oviducte fauve. Pieds bruns; tarses assez courts. Balanciers bruns. Ailes : base et bande transversale, vers les deux tiers de la longueur , blanches; deux cellules marginales, divisées par une nervure transversale ; deux sous-marginales divisées par une nervure longitudinale. Du Brésil. M. Gäudichaud. Muséum. Une variété femelle de cette espèce a un large anneau jaune aux cuisses, et les ailes n’ont pas de bande blanche, mais l'intérieur des cellules marginale et basilaire externe est blan- châtre. 2. CYLINDROTOMA ACROSTACTA, Limnobia id. Wied. (Tab. 9, f. 1.) Les antennes de cette espèce diffèrent fort de celles des Limnobies parmi lesquelles Wiedemann l’a placée, et même de celles des Cylin- drotomes, et elles pourraient autoriser l'établissement d'un nouveau genre. Dans deux individus que j'ai observés et qui avaient conservé chacun une antenne, qui , sans doute mutilée, n’était composée que de huit articles; le premier était assez alongé, (de la longueur du rostre), épais, cylindrique, un peu velu en-dessus, brun, à duvet cendré; deuxième cyathiforme, cendré; les autres brièvement velus, cylindriques, fauves; troisième un peu plus long que le premier ; quatrième un peu moins long que le troisième et ainsi des autres. La tête antérieurement à petite saillie; le prothorax moins alongé que dans les autres espèces. Les ailes n'ont pas les nervures disposées comme dans la pl. 6,f. 4, de Meigen, ainsi que le dit Wiedemann, c'est-à-dire, à cinq cellules postérieures, mais à quatre seulement. La cellule marginale n'est pas coupée par une nervure transversale. La tache blanche la plus rapprochée de la base est dans l’intérieur de l'aile et non au bord extérieur. Ces deux individus sont de Java et du cabinet de M. Serville. (73) 7. G. LIMNOBIE , Limnogra. Les Limnobies exotiques appartiennent la plupart à l'Amé rique et particulièrement au Brésil. Elles reproduisent les diffé- rentes modifications que présentent les espèces européennes, surtout dans les nervures des ailes. Quelques-unes ont même une analogie particulière avec plusieurs des nôtres. C’est ainsi que la L. cinctipes, Say, des bords du Missouri, s'allie à la L. 4. notata, Meig., la L. capensis, Nob., à la L. fimbriata, Meig. Parmi les Limnobies exotiques de M. Wiedemann, plusieurs appartiennent aux genres Limnophile, Rhamphidie et Cylin- drotome. La L. Trentepohlii, de la Chine, dont nous figurons l'aile tab. 9 d’après M. Wiedemann, présente une disposition de nervures extraordinaire. La cellule sous-marginale parait se confondre avec la première postérieure; il n’y a pas de discoïdale, et l’anale est fermée. La description que nous en avons donnée dans les Suites à Buffon mentionne à tort cette dernière sous le nom de cinquième postérieure, ce qui nous a fait comprendre également à tort cette espèce parmi les Limnophiles. 14. Limnogia HiIRSUTIPES , Macq. Histoire naturelle des Canaries, de Webb et Berthelot. Fusca. Antennis basi rufd. Pedibus hirsutis. Alis cellulis marginalibus , submarginalibusque duabus. Long. 2 3, L 7. Tète d'un fauve grisätre, à ligne frontale brune. Palpes bruns. Antennes noires; les deux premiers articles fauves; premier assez court, cylindrique ; troisième ovale ; les suivants globuleux , un peu pédicellés, à petites soies; les quatorzième, quinzième et seizième (74) subitement très-menus. Thorax brunâtre, à. trois larges. bandes brunes. Abdomen brun, à poils blanchâtres ; armure copulatrice à deux lobes épais, ferrugineux. Pieds velus , fauves ; un anneau bru- nâtre près de l'extrémité des cuisses. Ailes un peu roussâtres. (Ner- vures comme la pl 5, f. 6, Meigen.) Deux cellules marginales et deux longues sous-marginales; stigmate non distinct. Cette espèce ressemble à la L. fimbriata, Meig. Des iles Canaries. Muséum. 2. Lrunogia viciNa, Macq. Histoire naturelle des Canaries, Webb et Berthelot. Fuscana. Alis tribus punctis fuscis ; duabus cellulis mar- ginalibus ; und submarginali. ones 2 "230. Rostre un peu alongé. Palpes et antennes noirâtres. Thorax à trois. bandes brunes, séparées par des lignes pâles. Abdomen brun. Pieds ferrugineux: extrémité des cuisses et des jambes brunâtre. Ailes un peu grisâtres: trois petites taches brunâtres au bord extérieur : la première entre la base de l’aile et celle de la première cellule margi- nale ; la seconde sur cette dernière base, et la troisième sur la base de la deuxième marginale. Cette espèce ressemble à la L. dumetorum. Meig. Des îles Canaries. Muséum. 3. LimxoBia PYGMEA, Nob. Thorace ferrugineo ; abdomine fuscano ; alis fusco punctatis. I Long. 1 "/, L Ÿ. Tète brune. Trompe, palpes et antennes noirâtres. Thorax ferru- gineux. Abdomen brunätre ; pieds manquent. Balanciers fauves. Ailes claires, pointillées de noirâtre à la jonction des nervures; celles-ci. (75) jaunâtres, à l'exception des transversales, qui sont noirâtres:; plusieurs points noirs sur la nervure externo-médiaire ; deuxieme cellule posté- rieure beaucoup plus longue que la troisième. Du Sénégal , donnée par M. Guérin. Muséum. k. LimNoBia carensis, Nob. Cinerea; thorace vittis nigris ; oviducto ferrugineo ; femoribus rufis ; alis nervis transversalibus fusco marginatis. Long. 2 I. CE D'un cendré jaunâtre. Palpes noirâtres; premier article d’un fauve pâle. Museau et trompe d’un fauve pâle. Front cendré, à ex- trémité fauve; une ligne enfoncée, longitudinale. Antennes : les deux premiers articles fauves; les autres bruns. Yeux noirs. Thorax à trois bandes noirâtres ; l'intermédiaire linéaire postérieurement ; côtés ferrugineux. Abdomen déprimé, brunâtre; ventre jaunâtre; oviducte ferrugineux, bifide, menu, pointu , relevé en arc, à extré- mité brune. Hanches et cuisses fauves; jambes et tarses manquent. Balanciers alongés, ferrugineux. Ailes claires; nervures brunes ; transversales un peu bordées de brunätre pâle; cellule marginale divisée par une nervure transversale ; sous-marginale divisée par une nervure longitudinale. Du Cap. Muséum. 5. LImNoBIA ALBIPENNIS , Nob. Capite fusco; thorace cinereo ; abdomine fusco ; alis hyalinis, nervis pallidis. Long. 2 !/, L d. Tête d'un brun rougeâtre clair. Museau un peu alongé. Trompe et palpes brunâtres. Yeux contigus. Antennes : il n’en reste que l’article basilaire inséré immédiatement au-dessus du museau. Thorax d’un gris rougeâtre clair, à trois bandes d’un brun rougeätre. Abdomen d'un brun noirâtre: Les derniers segments manquent, Pieds : hanches (76) jaunâtres ; le reste manque. Balanciers blanchätres , à tête jaunâtre. Ailes très-hyalines , à nervures pâles; cellule médiastine à trois taches brunâtres, alongées, qui ne s'étendent pas hors de cette cellule; base de la marginale et de la quatrième postérieure brunâtre; le reste manque. De l'ile Bourbon. M. Bréon. Muséum. Quoique le sommet de l'aile manque, je crois, d’après la partie qui reste, qu’il y a une cellule discoïdale. 6. Limnopra PpaLLiIDA, Nob. Ferruginea, pallida. Antennis fuscis, basi ferruginea. Abdo- mine fuscano. Alis hyalinis, cellulà discoidaliappendiculata. Poue. à ‘7, | ©. Trompe, palpes, face et front brunâtres. Yeux noirs. Antennes brunes; les deux premiers articles ferrugineux; les autres oblongs, munis de petites soies. Abdomen d'un gris brunâtre. Tarière jaune, pieds ferrugineux; les deux derniers articles des tarses bruns. Balan- ciers bruns. Ailes hyalines; base et bord extérieur d'un jaunâtre pâle; nervures pâles ; cellule marginale divisée en deux par une nervure transversale ; sous-marginale divisée en deux par une ner- vure longitudinale ; cellule discoïdale alongée , triangulaire, à base pointue, à petit appendice à l'extrémité de la deuxième postérieure ; basilaire interne dépassant la base de la discoïdale. Du Chili. M. Gay. Muséum. 7. LiMNOBIA BITUBERCULATA , Nob. Nigra ; fronte bituberculatà. Thorace aurantiaco, nigro mar- ginato. Alis fulvis apice fusco. (Tab. 9, f. 2.) Long. 7 1. ©. (sans la tarière.) Front saillant, à deux tubercules. Museau court. Palpes : les trois premiers articles cylindriques; le quatrième menu à sa base, renflé et arrondi à l'extrémité. Antennes : premier article assez alongé, (7) épais, cylindrique ; deuxième petit, cyathiforme: les autres man- quent. Thorax d'un fauve orangé en-dessus; le reste noir, même l’écusson et le métathorax. Abdomen d’un noir mat: bord antérieur des segments luisant. Pieds noirs, un peu velus; tarses assez courts. Balanciers noirs. Ailes : deux cellules marginales divisées par une nervure transversale ; deux sous-marginales divisées par une nervure longitudinale. Exotique. Patrie inconnue. Muséum. 8. G. RHAMPHIDIE, Raampnipra. Les Limnobia rostrata, Say, des États-Unis , Sorbillans , Wied., de Sumatra, et scapularis Nob., du Brésil, appar- tiennent au genre Rhamphidie, établi pour la Z. longirostris, Meig. , et reproduisent le singulier prolongement de la tête, qui la caractérise; de sorte que ce type, malgré sa bizarrerie, se retrouve sur quatre points du globe extrêmement éloignés. Suivant Thom. Say, le R. rostrala se trouve sur les fleurs dans la Pensylvanie et le Maryland. 1. RHAMPHIDIA SCAPULARIS, Nob. Thorace nigro, scapulis rufis. Abdomine pedibusque fuscis. (Tab. 10, f. 1.) Long. 4 1 . Tête brune. Museau un peu moins long que dans la R. longiros- tris. Trompe, palpes et antennes noirs; celles-ci à premier article un peu alongé; deuxième conique; l’un et l’autre épais; les autres assez menus, oblongs. Thorax noir, à trois bandes contiguës et deux taches fauves en avant; prothorax alongé. Abdomen brun ; organe copulateur accompagné de deux pinces et de deux appendices velus. Pieds bruns; cuisses antérieures jaunâtres , à deux anneaux bruns ; postérieures brunes, à anneau jaune, près de l’extrémité. Tarses moins longs que les jambes. Balanciers bruns. Ailes claires; stigmate (78) bæun: deux cellules marginales; discoidale à extrémité antérieure pointue. Du Brésil. Sylveira. Muséum. 9. G. ÉRIOCÈRE, EriocerA, Nob. Caractères des Limnobies. Palpes à articles d’égale longueur, cylindriques. Front s’élevant obliquement depuis le vertex jusqu'à l'extrémité, puis s’abaissant presque verticalement jusqu’à la base des antennes (cette saillie présente à son som- met un sillon profond qui la rend bilobée). Dessous de la tête muni d’une touffe de petits poils. Antennes filiformes , n’éga- lant pas la longueur de la tête et du thorax réunis; premier article assez épais, un peu alongé, cylindrique, presque nu; deuxième très-court, cyathiforme, nu; les autres finement velus, cylindriques; troisième une fois plus long que le premier et que les suivants ; les quatrième, cinquième et sixième à peu près d'égale longueur ; les septième, huitième et suivants assez courts et peu distincts. Jambes terminées par deux petites pointes. Ailes : deux cellules marginales; deux sous-margi- pales, dont la première à long pétiole ; quatre postérieures; une discoïdale. Nous formons ce genre pour une Tipulaire qui parait être la Limnobia nigra, Wied., mais dont cet auteur n’aurait pas vu les antennes. L'organisation présente plusieurs caractères qui ne permettent pas de la laisser dans ce genre. Les antennes paraissent être de onze articles, mais les derniers sont très- peu distincts les uns des autres; la longueur du troisième article lui donne quelque rapport avec les Anisomères, dont il a aussi la sombre livrée; mais les autres caractères et particulièrement les nervures des ailes l’en éloignent. Cette Tipulaire est du Brésil et se trouve dans la collection de M. Serville. Le nom générique fait allusion aux antennes velues. (79) 4. Errocera niGra. Limnobia nigra ? Wied. auss. Zweif. N.0 6, Picea. Alis fuseis. (Tab. 10, fig. 2.) Long. 8 1. ©. Du Brésil. La Limnobia nigra décrite par Wiedemann est un mâle. Les ailes ont la base un peu ferrugineuse. 10. G. ÉRIOPTÈRE, ERIOPTERA. Ce genre ne compte encore qu’une seule espèce exotique, VE. caloptera, Say, Wied., qui est de la Pensylvanie, et dont les ailes, agréablement arrosées de gouttes blanches sur un fond rembruni, rappelle , par le contraste, notre jolie E. maculata, dont les taches sont brunes sur un fond blanc. 11. G. TRICHOCÈRE, TRICHOCERA. Le T. scutellata, Say, est la seule espèce exotique qui soit encore connue. Elle est voisine du Z. parva , Meig. La Pensyl- vanie est sa patrie. (80) he TRIBU. Mycérormzipes, MyceropmininE , Nob. Tipulariæ fungicole, Latr., Macq.— T. fungivore , Meig. Deuxocelles au Jambes posté- \Une cellule margi- ) bord des yeux. I. MYCÉTOPHILE. rièures garnies de) jale aux ailes. deux rangs de Trois ocelles.. 2. LEIA. poinies. Deux cellules marginales. . ....... 3. SCIOPHILE. Palpes d’un A seul article dis- es LIT 0 fnseE 4. CÉROPLATE. comprimées. Palpes de qua- tre articles.. 5. PLATYURE. Jambes termi- nées par des Antennes cylin- pointes. .... 6. SCIARE. driques. Jambes non terminées par des pointes.. 7. CAMPYLOMYZE. Jambes posté- rieures nues. Cette tribu ne présente jusqu'ici qu'environ trente espèces exotiques appartenant à moins de la moitié des genres connus en Europe (1) sans qu’il se manifeste aucune modification orga- nique nouvelle. A l'exception d’une seule espèce, Sciara thoracica, Nob., que M. Barmès a découverte à Madagascar, toutes appartiennent à l'Amérique, et la plupart aux États-Unis, où Th. Say en a trouvé le plus grand nombre sur les bords de la rivière de Saint- Pierre pendant l’expédition du capitaine Long ; il en a décou- vert quelques autres dans l’état du Missouri, et entr’autres le Campylomyza scutellata, l'un des insectes sur lesquels tombent le plus difficilement les regards par sa petitesse. Les genres qui ne contiennent pas encore d'espèces exotiques sont : Boleto- phila, Macrocera, Gnorista, Asindula, Pachypalpus, Synapha, Mycetobia, Macroneyra , Cordyla, Chenesia. ( 81 ) 4. G. MYCÉTOPHILE, Myceropmira. M. Say a fait connaître trois espèces de Mycétophiles qui habitent les bords de la rivière de Saint-Pierre , en Pensylvanie. Elles différent peu des nôtres. 2. G. LEIA, Lena. Ce genre ne compte encore que deux espèces exotiques, l'une L. bilunula, Wied., du Brésil ; l’autre, L. ventralis, Say, de la Pensylvanie. Cette dernière est très-voisine du L. bima- culata , Meig. 3. G SCIOPHILE, ScropiLA. Six espèces de Sciophiles découvertes par M. Say, aux États- Unis, et déposées au Musée de Philadelphie , ressemblent aux européennes; une seule, S. littoralis, en diffère un peu par les nervures des ailes. 4. G. CÉROPLATE, CEroPLATUS, Bosc. Le C, carbonarius , Bosc., Fab., Platyura id., Wied., est la seule espèce exotique de ce genre. Nous en donnons la des- eription, qui n'a encore élé faite qu'imparfaitement. 1. CEROPLATUS CARBONARIUS , Bosc. , Fab. — Platyura id. Wied. Niger. Abdomine incisuris albis. Pedibus flavis. Alis maculd fuscä. (Tab. 11, fig. 1.) Long. 5 1 . D'un noir mat. Palpes d'un jaune blanchâtre , ainsi que les quatre derniers articles des antennes. Thorax à bande longitudinale jaune pâle, de chaque côté, entre les ailes et les épaules; écusson noir, bordé de blanchäâtre. Abdomen : segments à bord postérieur blanc, étroit, presque nul au milieu. Pieds d’un jaune blanchâtre; derniers articles des tarses brunâtres. Balanciers jaunes ,; à tête noire. Ailes un peu jaunâtres; une grande tache brune vers l'extrémité du bord 6 (&) extérieur, gagnant, en s’affaiblissant, le bord intérieur: une tache brunâtre à la base de la cellule marginale, et une autre au bord intériear ; nervures postérieures n’atteignant pas le bord de l’aile. De la Caroline. 5. G. PLATYURE, PLATyYURA. Le P. rubens, Wied, du Brésil, et le P. fascipennis, Say, de Pensylvanie, sont jusqu'ici les seules espèces exotiques de ce genre. 6. G. SCIARE, Scrara. Les Sciares exotiques connues jusqu'ici sont toutes de | Amé- rique , à l'exception d’une seule, qui est de Madagascar. 1. SciaRA THoRACICA, Nob. Nigra. Thorace fulvo. Alis fuscanis. Long. 3 1. Q. Trompe et palpes noirs. Face noire, à duvet blanchâtre. Front noirâtre. Antennes : les deux premiers articles d'un testacé brunâtre ; les autres manquent. Thorax entièrement d’un fauve luisant. Abdo- men d’un noir mat. Pieds : hanches fauves, ainsi que Les cuisses antérieures: le reste noir. Balanciers bruns. Aïles brunâtres. De Madagascar. M. Barmès. Muséum. 9. ScrARA ATRA, Nob. Atra. Palporum articulo primo crasso. Alis nigricantibus. Long. 3 1. Q. D'un noir mat. Face un peu saillante, prolongée par une espèce de chaperon alongé; trompe assez épaisse. Pieds et ailes noirs. Du Brésil. M. Chevrolat. Mon cabinet. 7. G. CAMPYLOMYZE, CampyLoMyz4. Th. Say a trouvé la C. scutellata dans l'état de Missouri. ( 83) ot TRIBU. Cécinomypes, Cecidomidæ , Nob.; Tipulariæ Gallicole, Meig., Latr., Macq. Aiïles à trois nervures longitudinales. ...,..... CÉcIDOMYIE. ABS GAS NETUILES e 6 == 5 08 se à où ture sh vo ete LASIOPTÈRE, Cette tribu ne comprend jusqu'ici que deux Cécidomyies et une Lasioptère exotiques, découvertes par Th. Say dans les États-Unis. L'une d’elles est la C. destructor, ainsi nommée à cause des dégats que la larve fait dans les blés. Les Américains l’appellent mouche de Hesse, parce qu'ils croient faussement que les troupes hessoises l’ont apportée avec la paille de leurs chevaux pendant la guerre de l'indépendance. La femelle dépose environ huit œufs sur une plante de blé, en introduisant son oviducte entre la gaine formée par la feuille la plus interne et la partie du chaume la plus près de la racine. Les larves y passent l'hiver , et les insectes adultes paraissent au mois de juin. Les ravages qu'ils causent par leur multitude seraient bien plus grands encore sans un petit Hyménoptère du G. Céra- phron, dont la larve parasite vit aux dépens de celle de la Cécidomyie. 6e TRIBU. Ravraipes, Rhyphidæ, Nob.; Tipulariæ Xylophagiformes, Macq., Dipt. du Nord. 1. G. RHYPHE,, Ravraus. Ce genre présente un ensemble de caractères qui ne lui donne de rapports naturels avec aucune tribu des Némocères , et qui nous a déterminé, dans l'ouvrage sur les Diptères du Nord, à en former une particulière pour lui. Deux espèces découvertes par Say en Pensylvanie , et celle ( 84 ) que nous décrivons du même pays, sont jusqu'ici les seules exotiques connues. 4. Ravraus FuscIPENNIS, Nob. Lividus. Abdomine incisuris nigris apiceque fusco. Pedibus rufis. Alis fuscanis, tribus maculis hyalinis unäque flavä. (Tab. 11, fig. 2.) Long. 3 1 #. Palpes fauves, dernier article noir. Face d’un gris brunâtre. Front et antennes noirs. Yeux bruns. Thorax livide; à trois larges bandes noires, presque contiguës ; côtés et poitrine bruns; éeusson noi- râtre ; métathorax livide. Abdomen livide; incisions noires ; sixième et septième segments bruns. Pieds d’un fauve pâle ; articulations noires. Balanciers livides. Ailes brunâtres ; une grande tache hyaline s'étendant depuis la base de l’aile jusqu'à l'extrémité des cellules basilaires , et n’atteignant pas le bord intérieur; une autre tache hyaline au-delà de la première ; une troisième plus petite, au bord extérieur , au-delà du stigmate; celui-ci brun, une tache jaune au milieu ; une tache brune à la base des cellules marginales; une autre à l'extrémité de la discoïdale; deuxième cellule postérieure pointue à la base. Du Chili. M. Gay. Muséum. 7e TRIBU. PHaLéNommes, Phalænoidæ, Nob.; Tipulariæ noctuwformes, Meig. Dernier article des tarses assez court. Antennes peu alongées, de quatorze ou quinze articles pédicellés. Ailes : les cinquième et sixième nervures réunies près de Ja base........... PSyCHODE. Dernier article des tarses fort long. Antennes d’un nombre indéterminé d'articles longs et cylindriques. Aïles : cinquième et sixième nervures réunies assez loin de la base....... NÉMAPALPE. (85) Nous rétablissons cette tribu, parce qu'elle n'appartient naturellement à aucune autre, tant par l'organisation que par les mœurs, et nous y ajoutons le G. Mégapalpe que nous avons formé dans l'Histoire naturelle des iles Canaries, de MM. Webb et Berthelot. 1. G. PSYCHODE, Psycnopa. Nous ne connaissons encore que deux espèces exotiques : l’une de la Pensylvanie, décrite par Th. Say et Wiedemann ; l’autre du Cap, que nous décrivons d’après un individu du cabi- net de M. Serville. 1. PsyYcHODA TRIPUNCTATA, Nob. Grisea; antennis pedibusque flavis ; alis tribus punctis fuscis. (Tab. 12, fig. 1.) Long. 3—4 I. D'un gris jaunâtre. Antennes et pieds jaunes, Ailes à poils d’un gris jaunâtre ; quelques nébulosités au bord antérieur et trois points bruns au postérieur : la première à l'extrémité de la sixième ner- vure ; la deuxième de la huitième, et Ja troisième de la dixième. Du Cap. Cabinet de M. Serville. 2, G. NÉMAPALPE, Newarazus, Macg., Histoire naturelle des Canaries de Webb et Berthelot. Cat. gén. Faciès des Psychodes. Corps velu. Tête petite, basse; rostre assez alongé, velu ; trompe peu distincte. Palpes très-longs, un peu velus; premier article court, à extrémité renflée; les autres formant ensemble un long filament qui semble inarticulé , mais flexible comme dans les Tipules. Face saillante. Antennes presqu'’aussi longues que le corps , finement velues, filiformes : premier article court, assez épais; les autres indistincts (vus à la plus forte loupe), paraissant d'au ( 86) moins vingt articles longs et cylindriques, à la base desquels il semble y avoir une ou plusieurs soies un peu alongées, ou d’un très-grand nombre d'articles courts. Thorax fort élevé. Abdo- men cylindrique, de sept segments distincts ; armure copula- trice 4 , composée d’une pièce supérieure , étroite, abaissée à l'extrémité, et de deux pièces inférieures, renflées et relevées à l'extrémité. Les pieds manquent, à l'exception des hanches, qui sont assez alongées. Balanciers ovales. Ailes un peu plus alon- gées que dans les Psychodes , également velues; les cinquième et sixième nervures réunies assez loin de la base de laile. Ces caractères distinguent des Psychodes une petite Tipulaire des îles Canaries , de manière à nécessiter l'établissement de ce genre , dont le nom fait allusion aux palpes filiformes. 4. NeMapALPUuS FLAVUS, Macq., Histoire naturelle des îles Canaries de Webb et Berthelot. Flavus. Abdomine ultimis segmentis maculä dorsali nigri- cante. (Tab. 12 fig. 2.) Long. 1 “/3 1 ©. D'un ferrugineux pâle, à poils roussâtres, päles. Rostre brun. Antennes fauves. Les deux derniers segments de l'abdomen à tache dorsale noirâtre. Balanciers ferrugineux. Ailes claires, un peu jau- nâtres, à poils brunâtres. (ST ) “onbrouy je 1mednqd ep mod juounonedde say ‘souuoodomo so9dso p sed juourioquoi au mb “Lay J 9p 19 ouQp NE} 9p ‘Saafq Sop uordooxo j & * soxuo8 souqur sof suep soad nod e sanredoa 9 souo$ipur sop Mfo9 & moroyur nod sonbnoxo s099dso,p o1quou un puoidwo9 nq1u 97797) ASIOMNIE SE SA Tee: TR. 100E AD Poe MER cesse MONS 2JPNIE [N2S UN,P sodyeg “JHdOTIG ‘£ ‘°°° "ounod xeromorg ‘sasnoutde sequep AMALUN ‘9 à 2 “ans | ‘oyeurgxeu on] ; -SEUL u9 Saut | j90 ou “oqurod +200 sodra -19} SOUUSJUY )oun ad sogu ATEN À q “NOIGIY G °° ‘Sonbrpur MM Sexnen stunt en -{o souuaquy "7108 soquep -sasnaurd d “TIDATA ‘Ÿ ‘??me0rpd ox LOUER LE 1 1e -norasod oqny "Sajeuis ‘S2[[990 S2(F 100 amgrxno (| -xeur sopnfo0 6 ‘ ce e-e-onssas ox P ‘S2TÉUS soanort *sapon AINALIAdNT € Re op À Fu soquue -xe but no an -100 auaIxno(T -enb op sodyeg "AIVLAHINAA ‘© ‘°° °""sopnuæ amyenb op sodfeq ‘sanopod xnop ap stunu sosae y, “ATTANIS ‘{ nesesrssesesesesssesseerereressestetesss ts @8tef SOI ‘S2II000D AUX “SION “s2w40/Dsnu y — “horxy “net ‘s22040/ ADN dIg S'EON ‘HPIU0IQT ‘SAGINONMIG ‘AAIUL °'8 ( 8 ) 1. G. SIMULIE, Srmuiium. Le peu de Simulies exotiques connues ressemblent fort aux nôtres, et l'on ne peut guères les accuser, ainsi qu’on l’a fait, d’être nuisibles comme les Cousins, d’après les légères piqûres que nous font celles de nos climats. 4. SImuLIUM RUFICORNE , Nob. Nigrum. Antennis fulvis. Long. 1 1 @. Cuisses noirâtres:; jambes brunâtres ; tarses fauves ; premier article des intermédiaires et postérieures blanc, à extrémité fauve. Ailes blanches. De l’ile Bourbon. M. Bréon. Muséum. 2. SIMULIUM NIGRIMANA, Nob. Nigrum ; femoribus fulvis. Long. 1 ‘/, L Y. Pieds : cuisses fauves; jambes et tarses noirâtres: ‘premier article des tarses intermédiaires et postérieurs blanc, à extrémité noire; deuxième noir , à base blanche. Ailes blanches. Du Brésil , au nord de la Capitainerie de Saint-Paul. 2. G. PENTHÈTRIE, PENTuETRIA. Ce genre, dans lequel les nervures des ailes diffèrent dans les deux sexes, est aussi pauvre en espèces exotiques qu’en euro- péennes. 3. G. EUPÉITÈNE, Evrerrents , Serville. Caractère des Bibions. 4. Antennes finement velues. Yeux nus. Ocelles situées sur une protubérance assez élevée. Abdo- men terminé par deux crochets recourbés en-dedans et formant ( 89) deux anneaux. Pieds très-finement velus; cuisses antérieures de longueur médiocre, un peu renflées à l'extrémité; posté- rieures de la même longueur que les antérieures; jambes anté- rieures au moins aussi longues que les cuisses, cylindriques , non sillonnées , non terminées par une pointe ; postérieures sil- lonnées, renflées à l'extrémité; premier article des tarses dilaté , ovalaire. Ailes : deux cellules marginales Z ; deuxième postérieure non pétiolée ; les deux basilaires d’égale longueur. Nous donnons ces caractères génériques à une Tipulaire florale que M. Serville a étiquetée sous ce nom dans sa belle collection entomologique, et que nous avons décrite dans les Suites à Buffon sous le nom de Penthetria atra. La confor- mation des pieds et la disposition des nervures des ailes justi- fient l'établissement de ce genre. Les deux nervures marginales m'avaient fait croire que ce Diptère était une Penthétrie femelle; mais un examen plus rigoureux et particulièrement les deux crochets singuliers de l'extrémité de l'abdomen m'ont convaincu qu'il était mâle. Cette Tipulaire est de l'Amérique septentrionale. Le nom générique. 1. EuPEITENUS ATER , Penthetria atra, Macq., S. à B. N.0 2. Nigra. Alis fuscis. (Tab. 12, f. 2.) Long. 35 1 . D'un noir mat. Ailes d’un brun noirâtre, un peu plus foncé au bord extérieur. De Philadelphie. Cabinet de M. Serville. 4. G. PLÉCIE, Precra, Hoffm. Ce genre ressemble aux Bibions par la conformation de la tête et des palpes. Il a aussi des rapports avec les Penthétries, mais les antennes ne sont composées que de dix articles au lieu de onze et les nervures des ailes sont égales dans les deux sexes, (90) et semblables à celles de la Penthetria holosericea femelle. Il ne contient que des espèces exotiques , toutes de l'Amérique méridionale , à l'exception d’une première , qui est de Java et de Sumatra, et d’une seconde , qui est du Cap. 2, PLecra porsazis, Nob. Nigra. Thorace rufo. Long. 2 ‘/, 1. Q. D'un noir mat. Dessus du thorax et écusson fauves; côtés et poi- trine noirs. Pieds noirs, même les hanches. Balanciers et ailes bruns : le milieu des cellules moins foncé. Du Cap. Rapportée par Lalande. Muséum. 3. PLECIA FEMORATA , Nob. Nigra ; thorace femoribusque rufis. (Tab. 12, £. 3.) Long. 2 */, 1 Q. D'un noir mat. Dessus du thorax et écusson fauves: côtés et poi- trine noirs. Hanches et cuisses fauves; extrémité de ces dernières noire, ainsi que les jambes et les tarses. Balanciers bruns. Ailes d'un brun roussätre assez clair. Du Brésil, à l’ouest de la Capitainerie des mines. Muséum. A4. PLECIA PLAGIATA, Wied. Wiedemann n'a connu que la femelle ; le mâle est plus petit. Dans les deux sexes la tête n’a pas de rostre comme dans la P. funebris. 5. PLecra FuxEsRIS, Wied. Æirtea id. Fab. Fabricins n'a pas spécifié le sexe; Wiedemann n'a décrit que le mâle. La femelle a quatre lignes de longueur. Les deux sexes ont la tête prolongée en-dessous par un rostre alongé, au milieu de la longueur duquel les palpes sont insérés. Les ocelles sont insérées sur une éminence. Du Brésil, M. Sylveira. Muséum. (91) 5. G. BIBION, Bimro. A l'exception des B. melanogaster, Wied., et longifrons , Nob., qui sont du Cap, les espèces exotiques, en assez grand nombre , sont de l'Amérique septentrionale. Dans le B. heterop- tera, Say, du Maryland, la nervure anale des ailes se courbe en avant à l'extrémité. 4. Brmro LonGtrroNs, Nob. Niger; capite elongato. (Tab. 13, f. 1.) Long. 1 %/, 1 d'Q. D'un noir luisant. Tête alongée Q@. Thorax et abdomen à poils blancs; ce dernier assez court. Pieds noirs 7; d'un fauve päle, à articulations noires, ®. Balanciers bruns. Aïles hyalines, un peu jaunâtres ; bord extérieur brunâtre ; stigmate brun; nervures blan- ches ; extérieures brunes. Du Cap; Delalande. Muséum. Deux individus, de sexe diffé- rent, piqués ensemble. Nous rapportons à la même deux individus © rapportés également d'Afrique par Delalande , étiquetés de même , et qui différent de l’autre par les pieds noirs. 2. Bisio HORTULANUS, Meig. Un individu ÿ rapporté de l'ile Bourbon par M. Bréon ne diffère point de ceux de l'Europe. Sa longueur est de 3 "/, 1. 8. BIBlO FUSCIPENNIS, Mob. Niger ; femoribus rufis ; alis fuscis. Long. 4 1 Q Noir. Cuisses fauves. Ailes brunâtres ; toutes les nervures noires ; celle qui termine la cellule basilaire interne oblique et émettant un petit appendice en-dehors. De l'Amérique du Nord. Lesueur. Muséum. Cette espèce ne diffère du Z. Pomonæ que par les ailes. (9) h. Bipio XANTHOPUS, Wired. Wiedemann n’a décrit que la femelle. Le mâle n’est long que de 3 1. Les hanches sont noires. Les ailes sont entièrement d'un blanc jaunâtre, avec le stigmate noir, et les nervures brunâtres, claires. De l'Amérique du Nord. Lesueur. Muséum. 5. BiBlo ALBIPENNIS, Wied. Cette espèce ressemble fort au B. venosus. Elle n’en diffère que par la forme de la cellule basilaire externe que nous figurons ; les deux petites nervures qui la terminent so nt fort inégales de longueur tandis qu'elles sont égales dans le B. venosus. De l'Amérique boréale. 6. G. ARTHRIE, ArrTaria, Æirby. M. Kirby, dans sa Faune de l'Amérique boréale, a formé ce genre voisin des Aspistes pour une seule espèce, À. Analis. 7. G. DILOPHE,, Dicorxus. Les Dilophes exotiques appartiennent à l'Amérique septen- trionale, à l'exception des D. pectoralis et bicolor, Wied., dont le premier est du Brésil et le second du Cap. Le D. spi- nipes, Say, des bords du Missouri, se distingue des autres par les jambes antérieures garnies de trois rangs d’épines. Dans le D. orbatus, Say, de Pensylvanie, le thorax est plus élevé au milieu que sur les côtés, ce qui lui donne une forme orbiculaire, et les ailes ne présentent pas la nervure transversale qui ferme postérieurement la cellule basilaire interne. 1. Dicopaus rrisuzcarTus, Nob. Niger. Thorace sulcato. Long. 3 1. Q. D'un noir luisant. Tête un peu plus alongée que dans le D. vul- (93) garis. Thorax à trois sillons longitudinaux. Abdomen peu luisant. Ailes brunes ; stigmate noir; deuxième cellule postérieure sessile. Du Brésil. Sylveira. 9, Dicopnus BICOLOR, Wed. Un individu du Muséum , tout semblable à ceux du Cap, est étiqueté comme venant de Montevideo. 8. G. SCATHOPSE, ScATHOPSE. Le S. atrata, Say, de la Pensylvanie , la seule espèce con- nue , diffère de la S. notata par la longueur de la nervure mar- ginale , qui n’atteint guères que la moitié du bord extérieur, 2.e DIVISION. BRACHOCÈRES , BrACHOcERA. Première subdivision. Dernier article des antennes divisé en seg- ments. Trois pelottes aux tarses. Ailes à deux cellules sous-marginales ; quatre ou cinq pos- térieures; anale grande .:..:2..:..:.:....... ENTOMOCÈREs. Deuxième subdivision, Dernier article des antennes simple ; ordinai- rement deux pelottes aux tarses......,,..... APLOGCÈRES. Dans l'ouvrage sur les Diptères faisant partie des Suites à Buffon, nous avons divisé les Brachocères en trois subdivisions : les Hexachœtes, les Tétrachœtes et les Dichœtes, prenant pour caractère essentiel le nombre de soies du suçoir. Cette division forme une série décroissante , entièrement conforme à l'ordre naturel. Cependant , en conservant cet ordre, nous croyons devoir modifier la classification. Les Hexachætes, qui (9%) ne comprennent que la famille des Tabaniens , se lient si natu- rellement à celle des Notachantes par le caractère singulier que présente le dernier article des antennes , évidemment composé de plusieurs segments , qu’il nous paraît nécessaire de les réu- nir à cette dernière famille sous une même dénomination. Ce groupe est une transition remarquable entre les Némocères et les autres Diptères ; il compose une série secondaire qui par- court divers degrés de l'échelle organique , et, quoique moins nombreux que les autres , nous le considérons comme l’un des plus importants des Brachocères , que nous divisons ainsi : les Entomocères, c’est-à-dire à antennes incisées, et qui forment la série dont nous venons de parler, et les Aplocères à antennes simples , comprenant tous les autres. 4.re SUBDIVISION,. ENTOMOCÈRES, Entomocera, Nob. Première famille. Trompe renfermant six soies @ , 4 g'....... TABANIENS. Deuxième famille. Trompe ne renfermant que deux soies dis- ACIER. Rec eee ennui, NurAcranEs La série des Entomocères, quoique peu considérable en la comparant aux Aplocères , montre l’organisation subissant une dégradation très-prononcée depuis les premiers Tabaniens jus- qu'aux derniers Notachantes ; mais les deux extrémités en sont seules riches en genres et en espèces. Suit le tableau des genres, Dernier tennes Jambe termin gots. 1] souver pes éga à deu sous-m nairem culée e! térieur fermée Dernier a suisses ess iorserse se qeis a nus ee diese 6 ae res d' Q. Face con- \ dent alongée. Ailes ides d'; coniques Q. es à dent ordinaire- lront assez étroit Le : Antennes couchées. Palpes © subulés. lront large @ Palpes tennes À? ovales, obtus sions. P{ Corps revêtu d'é- rement d, cailles..:...,., .. les deux ttrémité du thorax. ne, à base prolongée. aale appendiculée. . ! des antennes courts. les des antennes al- ités. Nervure exté- lellule sous-marginale anale ordinairement . PANGONIE. . DICRANIE. . RHINOMYZE. . ERODIORHYNQUE. ECTÉNOPSIDE. . DICHÉLACÈRE. . TAON. . DIABASE. . LÉPISÉLAGE. . ACANTHOCÈRE. . SILVIUS. . CHRYSOPS. . HÆMATOPOTE. 6 * LTTES que osé éu- Co set ar= ins des les Dernier article des an / lennes à 8 divisions. Jambes postérieures terminées par des er gots. Trompe le plus uxd Q Ailes à deuxiè cellule is-margiuale ordi ent appendi- ulée et première pos Wérieure ordinaire fermée tennes à 6-4 divi ions. Palpe rement différer ( 94 bie. ) 17e FamiLre. — TABANI Dernier article des antennes sans dent Dernier article des , TABaANIT. antennes muni d'une dent Trompe relevée Deuxième cellule sous- Trompe alongée. {r, L marginale sans nppen- vmpe couchée. Ÿ MA Antennes à 3.*ar | qi LR NEE [paume cellule sous iarginale append | { Trompe menue, Palpes presque cylindriques 'Q. Face con Dernier article vexe. Dernier article des antennes à dent a e. Ailes antennes À cinq{ [Dernier article des | ordinairement à bande obscure division: |! antenne €chan=( ré ou muni d'une }Trompo ordinairement épaisse. Palpes ovoides se. Palpes ovoïdes d, coniques dent Face plane. Dernier article des antennes à dent onlinase. {ment courte {Front assex étroit © 1 | eunes médiocre \ Antennes couchée Tronpa cure insérées plus bas que } Palpes © subulé les yeux Face con (Frontlarge Q Palpes e C ame anté ovale obtus D Point d'ocelle Hate CEC Corps revètu dé- iles Dernier article de Dernier article fusiforme, à base prolongée | antennes simple 1.1 cellule sous-marginale sppendiculée L Lx premiers arlicles des antennes court \ F Des ocelles, /Les deux roms articles des antennes al longés ice À callontés. Nervure ext Derntur article de rieure de la deuxième cellule sous-marginale ntennes à à di ordinairement droite ; anale ordinairement ini Point entr'ouverte PANGONIE DICRANIE RHINOMYZF ERODIORHYNQUE ECTÉNOPSIDE DICHÉLACÉRE TAON DIABASE LÉPISÉLAGE ACANTHOCÈRE SILVIUS. CHRYSOPS HÆMATOPOTE 6* (95) Les Tabaniens, connus dans tous les temps et dans tous les lieux, doivent cette espèce d’universalité à leur appétit sangui- naire, qui les a toujours signalés parmi les animaux nuisibles, et qui , les attachant comme parasites à toutes les races mammi- fères , les rend la terreur du Léopard sous la Ligne, comme du Renne dans les régions polaires, comme du Kanguroo dans la Nouvelle-Hollande. 11 n’y a pas de point habitable sur le globe où les Tabaniens n’exercent leurs hostilités. Les espèces exo- - tiques, fort nombreuses, ont été recueillies avec plus de soin que la plupart des autres Diptères, en faveur de leur grande taille ; cependant, outre qu’une grande partie de la terre n’a pas encore été explorée, une circonstance s’oppose à la connais- sance complète des espèces; c’est que l’un des sexes est beau- coup plus rare que l’autre dans les collections. Les mâles, peu avides de nourriture et ne recherchant que le suc des fleurs, restent souvent cachés ; les femelles, au contraire , se mettent fort en évidence, et il en résulte que sur dix individus recueil- lis il ne se trouve guère qu'un mâle, et que, parmi les Taba- niens exotiques, dont peu d'individus de la même espèce ont été observés , les deux sexes ne sont connus que dans la même pro- portion. Les Tabaniens exotiques se répartissent ainsi qu'il suit : kk en Afrique, 20 en Asie, 47 à Java et dans les autres îles de l'Océan indien , 10 dans la Nouvelle-Hollande , 127 dans l'Amé- rique méridionale, et 53 dans la septentrionale. L'on voit que les régions intertropicales conviennent aux Tabaniens plus que les autres, et que le nouveau continent est leur station favorite. Cependant, la plupart des genres se dissé- minent dans les différentes parties du monde, mais dans des proportions souvent très-inégales. Les Pangonies, par exemple, présentent 17 espèces en Afrique, 20 en Asie, 17 dans l'Océa- nie, en y comprenant Java, 10 dans la Nouvelle-Hollande, 29 dans l'Amérique du sud, et une seule dans celle du nord. (96 ) D'autres genres sont propres à une seule région : les Diabases appartiennent exclusivement à l'Amérique méridionale ; il en est de même des Dichélacères, à l'exception d’une seule espèce africaine. Les Tabaniens exotiques présentent la plupart des modifica- tions organiques de ceux de l’Europe (1), et, de plus, quelques autres parmi lesquelles nous en avons trouvé d’assez impor- tantes pour en faire les caractères de nouveaux genres. Le corps se revêt d’écailles brillantes dans les Lépisélages; la trompe se raccourcit dans plusieurs Pangonies ; elle s’alonge dans quelques Taons, dans les genres Erodiorhynque et Ecté- nopside ; elle se relève daus les Rhinomyzes. Les antennes sont de la longueur de la tête et du thorax dans l Acanthocera lon- gicornis ; la première division du dernier article se bifurque assez souvent dans les Taons, et ce caractère se joint à plu- sieurs autres dans les Dichélacères ; elles offrent , dans la Dicra- nia cervus, les huit divisions du dernier article dentées en scie, conformation bien propre à démontrer, s’il en était encore besoin, que ces divisions dans les antennes des Tabaniens et des Notacanthes en général, ne sont pas des anneaux empreints dans le troisième article, ainsi qu'elles ont été considérées, mais qu'elles sont autant d'articles particuliers et que l'ensemble forme cette troisième et dernière partie de toutes les antennes des insectes , que Kirby, en la signalant, a nommée Clavola, et qui se modifie d'une manière si prodigieuse. Les jambes antérieures se dilatent dans quelques espèces. Quant aux ailes, les nervures ne présentent guère que les modifications que nous trouvons dans les Tabaniens d'Europe. Les mœurs des espèces exotiques ne nous ont offert aucune particularité qui leur soit propre. (x) Le genre Hexatome est le seul qui ne comprenne pas d'espèces exotiques. (97) Cette famille contient un grand nombre d'espèces dont Wiede- mann a fait connaître la plus grande partie. Le naturaliste voya- geur qui à le plus recueilli ces Diptères et qui les a le mieux décrits et figurés, c’est Palissot de Beauvois, de Lille, qui, dans son bel ouvrage sur les insectes et les plantes de l'Amérique et des royaumes d’Oware et de Benin, en Afrique, s’est fait un nom si recommandable dans les sciences naturelles. Parmi les espèces nouvelles que nous décrivons, nous devons celles du Cap à M. Delalande, de l'ile de France à M. Desjardins, de Madagascar à M. Barmès, du Bengale à MM. Diard et Duvaucel, de l'Océanie à M. Durville , de l Amérique méridionale à MM. Sylveira, Gay, Leschenaalt, Saint-Hilaire , Gaudichaud, Vautier; des États- Unis à M. Bose et à M. Bastard. 4. G PANGONIE, PANGONrA. Les nombreuses espèces de Pangonies exotiques que nous avons eu l’occasion d'observer nous ont montré une multitude de modifications dans leurs organes, de sorte que, des différents caractères qui ont été assignés au genre , les huit divisions du dernier article des antennes et les ergots à l'extrémité des jambes postérieures sont les seuls invariables. La trompe est tantôt plus longue que le corps (1); tantôt elle n’atteint que la longueur du thorax (2); quelquefois elle n’égale que la hau- teur de la tête (3). Dans les espèces où elle est alongée, les soies qu’elle renferme n’ont guère que le tiers de sa longueur; Dans les autres, elles sont aussi longues qu’elle. Extrémément (1) P. rostrata, Linn.; longirostris, Wied., appendiculata, eriomera, Nob (2) P. crassipalpis, albifrons, fasciata, flavipes, macroporum, Nob. (3) P. chrysostigma, fuscipennis, Wied,, bifasciata, testacea, aurat4, rafa, Nob. Z [98 ) menue et effilée lorsqu'elle est longue , elle épaissit ordinaire- ment en proportion de sa brièveté. Les lèvres qui la terminent, le plus souvent fort petites et peu distinctes, se renflent lorsque la trompe est courte (1). Les palpes, quoique variés d’une manière moins sensible, présentent plusieurs modifications dans la forme du dernier article. Dissemblable dans les deux sexes, il est dans les mâles généralement droit et terminé par une pointe mousse ; dans les femelles, il est le plus souvent alongé , très-déprimé, large à sa base, longuement pointu. Dans quelques espèces, il est demi-cylindrique jusques près de l'extrémité (2); dans d’autres, il est épais et renflé au milieu (3). Quelquefois il est long, arqué, étroit, terminé en pointe (4) ou tronqué obliquement (5). La face est plus ou moins saillante et ordinairement suivant la longueur de la trompe. Le front ne varie que sous le rapport de la largeur. Les antennes ont le dernier article plus ou moins alongé. Les yeux sont tantôt nus, tantôt velus. Ceux des mâles ont souvent les cornées de la partie supérieure plus grandes que celles de l'inférieure, comme dans les Taons; elles sont quelquefois égales (6). Les ocelles, distinctes dans les uns, sont nulles dans les autres ; quelquefois elles paraissent à l’état rudimentaire. L’abdomen se modifie d’une manière remarquable dans sa forme : il s’alonge dans les uns (7); il s’élargit et prend la (1) P. margaritifera, Wied., albithorax, depressa, macroporum, jacksonti; aurata, clavata, testacea, rufa, Nob. (2) P. rostrata, Linn. (3) P. crassipalpis, flavipes, Nob., melanopyga, Wied. (4) P. fuscipennis, Wied., fasciata, Nob. (5) P. lugubris, Nob. (6) P. lingens, angulata, Wied., dorsalis, Nob. (7) P. fuscipennis, Wied., fasciata, lugubris, Nob. (99) figure orbiculaire dans d'autres (1); quelquefois il est fort con- vexe (2) ; d’autres fois il s’aplatit (3). Les pieds ne présentent d’autres modifications que les villo- sités plus ou moins denses des cuisses et des jambes posté- rieures. Enfin, les ailes varient fréquemment dans la forme de la deuxième cellule sous-marginale et de la première postérieure. La sous-marginale , ordinairement coudée et appendiculée , à sa base, est quelquefois arrondie et sans appendice (4). La pos- térieure , le plus souvent fermée avant le bord de l'aile, l’est au bord même dans quelques - uns (5); elle est entr’ouverte dans plusieurs autres (6), ou entièrement ouverte (7). Outre la nervure qui dépasse cette cellule et qui s'étend jusqu’au bord de l'aile , il y en a quelquefois une autre fort courte à l'extrémité supérieure (8). Enfin un appendice de nervure se présente encore à l’intérieur de la cellule discoïdale dans le P. longirostris, Wied. D’après ces nombreuses modifications organiques, il semble que les Pangonies doivent être divisées en plusieurs genres , et que, par exemple, les espèces dont la trompe est longue, menue et à lèvres terminales peu distinctes, devraient être séparées de celles qui ont cet organe court, épais et à lèvres repflées; mais, outre que cette différence n’est accompagnée d'aucune autre qui soit constante , il y a tant de modifications intermédiaires entre ces deux extrêmes, qu'il ne nous parait (x) P. fulvithorax, melanopyga, Wied. (2) 2. fulvithorax, melanopyga, chrysostigma, Wied. (3) P. depressa. (4) P. tabanipennis, aurata, albifrons, rufa, Nob. (5) P. flavipes, eriomera, rufa, Nob. (6) P. longirostris, varicolor, Wied., testacea, Nob. (7) P. barbata, dorsalis, Wied., aurata, tabanipennis, appendiculata. (3) P. angulata. ( 100 } pas possible d'y trouver les caractères tranchés de deux genres, Le comte de Hoffmansegg a cru devoir détacher des Pangonies les espèces dépourvues d’ocelles sous le nom de Philoliche ; mais il faut convenir que ce caractère est bien faible et même quelquefois douteux, par l’état rudimentaire dans lequel il paraît dans quelques espèces. Nous avons établi dans les Suites à Buffon le genre Dicranie pour les P. cervus et furcata, Wied., distingués des autres par la dent que présentent les antennes. Cependant on peut aussi contester l'importance suffi sante de ce caractère. Toutes les différences organiques que présentent entre elles les Pangonies sont isolées, indépendantes les unes des autres et très-souvent unies par des transitions. Les Pangonies exotiques, comme celles de l Europe, habitent les contrées méridionales (4). C’est vers le trentième degré de latitude septentrionale et australe qu’elles trouvent leur tempé- rature favorite dans toutes les parties du globe. La Barbarie, le Cap, le Brésil et la Nouvelle-Hollande , en offrent les plus nom- breuses espèces. À peine quelques-unes se sont-elles trouvées plus près de la ligne, à Amboïime , à la Nouvelle-Guinée , au Pérou, à la Guyane. Les espèces barbaresques sont quelquefois les mêmes que les provençales. C’est au Cap, dont la Faune et la Flore sont si prodigues, que nous devons la P: rostrata, décrite la première par Linnée; le beau P. chrysostigma et beaucoup d’autres. Le Brésil , où la vie se manifeste si féconde , si variée, si brillante , produit les plus grandes du genre (2). La Nouvelle-Hollande nous présente plusieurs espèces (3) qui (1) Une seule espèce, P. incisa, Wied., a été découverte aux États-Unis d'Amérique par Th. Say, sur les bords sauvages de l’Arkansas, Fun des affluents du Missipipi. (2) P. venosa, lingens, fuscipennis, Wied. (3) P. margarit fera, Wiïed., aurata, dorsalis, clavata, jacksonii, macroporum. Cette dernière est dé l'ile des Kanguroos, que Flinders, en y abordant le premier, ne Lrouva habitée que pax ces bestiaux paisibles et par les phoques de ses rivages. (101) toutes ont la trompe terminée par des lèvres plus ou moins épaisses. Nous avons eu l’occasion de décrire vingt Pangonies nou- elles qui sont dues aux explorations de MM. Vautier au Brésil, Gay au Chili, Delalande au Cap, Leschenault à la Guyane, Dur- ville aux terres australes. 4. PANGONIA APPENDICULATA, Nob. Antennis fulois. Thorace fusco. Abdomine fulvo, maculis dor- salibus nigricantibus. Pedibus fulvis. Alis fuscanis; cellulà posticä primä semi-apertà ; margine postico discoidalis appen- diculato. (Tab 13, fig. 2.) Long. 8 L Q@. Trompe longue de dix lignes. Palpes fauves. Face fauve, à duvet blanchätre. Front antérieurement fauve , postérieurement brunâtre : des ocelles. Antennes d’un fauve brunâtre. Thorax à bande longi- tudinale ; côtés et poitrine d’un blane jaunâtre. Les quatre premiers segments de l'abdomen à tache dorsale noirâtre ; les trois autres noi- râtres , à tache dorsale blanchâtre ; les quatrième, sixième et sep- tième à petite tache de poils blanchâtres de chaque côté du bord pos- térieur; ventre fauve. Tarses postérieurs bruns. Ailes assez brunes, surtout à la base et au bord extérieur: le centre des cellules et le bord intérieur d’un clair jaunûtre. Du Cap. Delalande. Muséum. Cette espèce ressemble à la P. rostrata; maïs. outre les cou- leurs, elle en diffère par la cellule postérieure entr’ouverte et par le petit appendice de la cellule discoïdale. 2. PANGONIA MELANOPYGA, Wired. Wiedemann a décrit le mâle. Long. 8 ‘/, 1. ©. Corps et surtout abdomen fort larges. Trompe longue de deux lignes seulement. Palpes longs d’une ligne, épais et obtus. Face peu saillante. Front à plusieurs petits sillons longitudinaux, un peu obliques dans la moitié supérieure, et à plusieurs petits sillons trans- versaux, dans la moitié inférieure, outre les deux enfoncements trans- versaux. Les ailes normales. Du Cap. Dalalande. 3. PANGONIA crassipazpis, Nob. Nigra. Palpis crassis. Antennis testaceis. Pedibus rufis; femoribus fuscis. Alis fuscanis. (Tab. 14, fig. 1.) Long. 7 1 d. Corps d’un noir assez luisant. Trompe longue de deux lignes, à lèvres terminales un peu épaissies. Palpes un peu alongés , épaissis, pointus , velus. Face peu saillante, d'un testacé brunâtre, luisant. Front à base d’un gris obscur, Antennes testacées. Ocelles non dis- tinctes. Thorax à petits poils noirs. Abdomen nu, luisant., Pieds fauves ; hanches et cuisses d’un brun foncé. Cuillerons et balanciers bruns. Ailes d’un jaune brunûtre ; bord extérieur et extrémité bruns; nervures normales. Du Cap. Delalande. Muséum. Cette espèce ressemble au P. melanopyga par l'épaisseur des palpes. 4. PANGONIA FLAVIPES, Nob. Nigra. Antennis testaceis. Thorace quinque vittis griseis. Abdomine fusco, incisuris fuscanis. Pedibus rufis. Alis nervis fusco marginatis; primd cellulä postica clausd. (103) Long. 6 1. ©. Trompe noire , longue de 1 d}! 1., à lèvres terminales un peu renflées. Palpes noirs, larges, un peu velus, terminés en pointe obtuse. Barbe d’un jaune blanchâtre. Face convexe, brune , nue et luisante. Front peu élargi, d'un gris jaunâtre, à bande brune, luisante, s'étendant depuis à peu près le milieu, où elle s’arrondit, jusqu'au vertex. Point d’ocelles. Antennes d'un testacé brunâtre. Thorax noir, à cinq bandes étroites d’un gris jaunâtre , peu distinctes; côtés gris. Abdomen d’un brun noirâtre ; segments à bord postérieur brunâtre clair, garni de poils d’un gris jaunâtre ; celui du troisième nu. Pieds fauves ; cuisses brunâtres; jambes à partie antérieure d’un jaune pâle. Balanciers bruns. Aïles grisâtres ; toutes les nervures bor- dées de brun roussâtre pâle, se fondant avec le gris. Du Cap. Delalande. Muséum. Cette espèce a des rapports avec la P. barbata ; mais elle s’en distingue par la forme des palpes, par le peu de largeur du front , par les nervures des ailes. 5. PANGONIA TESTACEA, Nob. Testacea. Antennis rufis. Oculis hirsutis. Pedibus rufis. Alis cellul& submarginali secundä inappendiculatà; posticà prim& semiapertà. Long. 6 1. ©. Trompe noire, longue d’une ligne et demie, un peu épaisse et à lèvres terminales renflées. Palpes fauves , de forme normale. Faee non saillante, d’un gris jaunâtre, Front d'un fauve brunâtre, sans callo- sité. Antennes d'un fauve vif. Des ocelles. Thorax fauve ; à bandes brunes ; côtés à poils d’un gris jaunâtre. Abdomen d’un rouge tes- tacé, uniforme ; ventre d'un gris jaunâtre clair, un peu verdâtre. Pieds fauves. Ailes grisâtres , à base jaunâtre ; deuxieme cellule sous- marginale sans appendice; première postérieure entr'ouverte. De Ja Nouvelle-Hollande. M. Durville, Muséum. ( 104 ) 6. PANGONIA porsais, Nob, Thorace castaneo. Abdomine nigro, maculis dorsalibus late- ralibusque albis. Pedibus nigris. Alis cellulà posticà primé apertà. Long. 6 L 4. Trompe longue de deux lignes, noire, ainsi que les palpes. Barbe d'un blane jaunâtre. Face noire, à duvet blanchâtre. Front blan- châtre, Antennes : les deux premiers articles ferrugineux; le troi- sième manque. Point d'ocelles. Thorax à lignes blanchâtres et poils noirs; une bande blanche longitudinale au-dessus des ailes; côtés blanchâtres. Abdomen à tache dorsale, blanche, arrondie, à chaque segment, à l'exception du premier; une autre tache blanchâtre de chaque côté, au bord postérieur des segments. Pieds noirs. Aïles un peu roussâtres. Nouvelle-Hollande. Muséum. T.PANGONIA AURATA, Nob. Nigra. Antennis rufis, apice fusco. Oculis hirsutis. Abdomine maculis dorsalibus incisurisque flavis; tribus ultimis segmentis auratis. Pedibus rufis ; tibiis posticis fuscis. Alis fcellul& sub- marginali inappendiculatà ; primä posticà aperta. (Tah.15, f. 1.) Long. 5—5/ 1. Q. Trompe longue d'une ligne; lèvres terminales épaisses. Palpes fauves. Barbe presque nulle, blanchâtre. Face peu saillante, d'un gris jaunûtre , ainsi que la partie antérieure du front; extrémité brunâtre. Yeux brièvement velus. Des ocelles. Thorax noir, à bandes et côtés d’un jaune grisàtre. Abdomen d'un brun noirâtre; ventre d'un gris brunâtre clair. Pieds : tous les tarses bruns. Ailes assez claires ,un peu jaunâtres. De l’Australasie. Muséum. ( 105 ) 8. PANGONIA MACROPORUM, Nob. Brunnea. Antennis testaceis. Oculis hirsutis. Pedibus fuscis. (Tab. 15. fig. 2.) Long. 5 1. ©. Trompe longue de deux lignes et demie, menue, à lévres termi- nales épaisses. Palpes bruns, assez grands, larges, comprimés, arqués en-dessus, droits en-dessous. Face d’un brun rougeâtre. Front du même brun , à léger duvet gris. Antennes d'un rouge testacé foncé. Yeux bruns. Des ocelles. Dessous de la tête à poils d'un jaune blanchâtre. Thorax d’un brun vineux ; deux bandes dorsales séparées et bordées par trois lignes blanchâtres; une bande de chaque côté d'un brun noirâtre; ensuite une bande brune, à duvet blanchâtre, en avant de l'insertion des ailes, et renfermant une petite tache noirâtre, ovale, au-dessus des ailes; écusson testacé, brun de chaque côté ; poitrine brunâtre, à poils jaunâtres. Abdomen nu, d’un brun luisant, uniforme. Pieds assez grêles, bruns : genoux pâles ; cuisses velues en- dessous. Ailes grises ; nervures d’un brun pâle, bordées de blanchâtre; une tache d’un brun noirâtre à l'extrémité de la cellule stigmatique. Cellules normales. De l’île des Kanguroos. Muséum. 9. PANGONIA cLAvATA, Nobis. Nigra. Antennis nigris. Oculis hirsutis. Alis cellulé submar- ginali inappendiçulatà ; postica primä semi-apertd. Long. 6 1. Y. Trompe longue de 2 "/à lignes, très ménue, à lèvres épaisses. Palpes d'un testacé brunâtre, assez grands , larges, comprimés, arqués en-dessus, droits en-dessous. Barbe d’un blanc jaunâtre. Face peu saillante , brune , à duvet gris. Front noïrâtre , à poils noirs: base d'un gris jaunâtre. Yeux à poils bruns. Des ocelles. Thorax noir, à lignes ( 106 | blanchätres peu distinctes; côtés à poils gris. Abdomen d'an noir bleuâtre lisant; segments à tache blanche de chaque côté du bord postérieur; une tache dorsale aux derniers segments. Pieds noirs; jambes antérieures et intermédiaires d’un testacé brun; postérieures brièvement ciliées. Ailes grises; bord extérieur jaunâtre. De la Nouvelle-Hollande. M. Durville. Muséum. 10. PanGonra sacksonir, Nob. Antennis rufis. Oculis hirsutis. Thorace nigro. Abdomine rufo, maculis dorsalibus nigris. Pedibus rufis. Long. 5 1. Trompe longue de 2 ‘/, lignes, menue, à lèvres terminales épais- ses. Palpes fauves, assez grands, larges, comprimés, arqués en-dessus, droits en-dessous. Face brune, à duvet gris, Front noir, un peu con- vexe , à légère carène. Thorax et écusson d’un noir luisant; poitrine à duvet gris. Abdomen d'un fauve luisant ; premier segment à bord an- térieur noir; deuxième, troisième et quatrième à tache dorsale noire, s'étendant du bord antérieur jusques près du postérieur ; les autres à bord antérieur noir; ventre entièrement fauve. Pieds nus. Ailes mu- tilées. Bord extérieur jaune. Du port Jackson. Muséum. 11. PANGONIA LINGENS, Wied. Wiedemann n'a décrit que la femelle. Le mâle en diffère ainsi : Barbe d'an roux brunâtre , ainsi que le dessous et les côtés du thorax. Les poils qui bordent les segments de l'abdomen d'un fauve orange. Dans cette espèce les yeux sont légèrement velus; la deuxième cel- lule sous-marginale n’est pas appendiculée à sa base ou l’est très-peu. 12. PaNGoNIA FuscIPENNIS, Wied. Deux individus Q, du Muséum, ont des ocelles très distinctes, (107) quoique Wiedemann place cette espèce parmi les Philoliches. Nervures des ailes normales. 43. PANGONIA ARDENS, Nob. Antennis testaceis, apice nigro. Oculis hirsutis. Thorace rufes- cente. Abdomine quatuor primis segmentis pilis rufis, alteris nigris. Pedibus rufis. Alis fuscanis. Long. 8 1. Q@. Tête assez épaisse. Trompe noire, longue de quatre lignes. Palpes noirs. Face avancée, alongée, conique, d'un testacé luisant, à tache noirâtre au milieu; base à duvet jaunâtre. Front à duvet brun Q. Thorax noir, à duvet roussâtre, terne ; dessous à poils gris. Abdomen : les quatre premiers segments à fond d’un brunûtre clair, à poils d’un fauve ardent et tache dorsale noire, à poils noirs; troisième et qua- trième à poils noirs au bord extérieur; cinquième, sixième et sep— tième noirs , à bord postérieur testacé, couvert de poils d’un fauve ardent sur les côtés et de poils blancs au bord extérieur; ventre bru- nâtre. Pieds d'un fauve brunâtre; hanches grises. Ailes brunâtres, plus foncées à la base et au bord extérieur. Nervures normales. De Saint-Léopold. Cabinet de M. Serville. 14. PANGONIA FASCIATA, Nob. Brunnea. Antennis nigris. Abdomine fasciis flavicantibus. Pedibus nigris. Alis parte anticä flavicante, posticà fusca. Long. 5-9 1. ©. ï I s te , Ye Trompe noire, longue de 1 ‘/3,1 /£ ligne. Lèvres un peu épaissies. Palpes bruns. Face et front d’un gris jaunâtre; ce dernier à bande longitudinale noire, quelquefois recouverte de duvet gris. Des ocelles Thorax brun, sans lignes distinctes; côtés d’un brun rougeâtre. Abdo- men peu élargi, d’un brun noirâtre; chaque segment, à l'exception ( 108 |) des deux derniers, à large bord postérieur, d’un jaune blanchâtre, devenant d’un blanc argenté à l’incision ; ventre semblable à l'abdo men. Ailes d’un jaune pâle de la base à celle de la cellule discoïdale, ensuite brunes. Nervures normales. Du Brésil. 15. PanGonrA Lucugris, Nob. Nigra. Antennis nigris. Pedibus nigris. Alis nigricantibus. (Tab. 14, fig. 2.) Long. 7 ‘/, L'Q. Corps peu élargi, d’un noir luisant, un peu verdätre. Trompe noire, longue de 1 ‘/, ligne, à lèvres terminales distinctes. Palpes noirs, alongés, déprimés, arqués, tronqués à l'extrémité. Barbe courte, grisätre. Face peu convexe, d’un gris obscur. Front assez étroit, gris, à bande longitudinale noire, élargie vers la base qu'elle n’atteint pas. Ocelles distinctes. Antennes : troisième article à dent obtuse. Thorax à poils blanchâtres, clair-semés. Abdomen à poils blancs de chaque côté du bord postérieur des segments. Ailes: une petite tache claire au milieu des cellules basilaire interne, discoidale, qua- trième et cinquième postérieures ; un point blane à la base de la basi- laire externe et de la discoïdale: une petite bande blanche, longitudi- nale, à la base de la marginale ; nervures normales. Du Brésil. Sylveira. Muséum. 16. PANGONIA TABANIPENNIS, Nob. Fulva. Antennis rufis. Oculis hirsutis. Pedibus rufis. Alis fuscanis ; cellulà submarginali secunda inappendiculatä; pos- ticä primà aperta. Long. 7 1. ©. Trompe brune, longue de quatre lignes. Palpes fauves, assez larges 1 aplatis, pointus. Barbe fauve. Face très-saillante, fauve, Front fauve, { 109 } peu large. Ocelles distinetes.Thorax à lignes blanchätres,pen distinctes. Abdomen et ventre de couleur fauve uniforme, Pieds d’un fauve clair. Ailes d'un brunûtre clair. Du Brésil. Muséum. Cette espèce ressemble au Leucopogon, Wied.; mais la trompe de celle-ci n’a que 1 ‘/, ligne, et l'auteur ne parle pas de la forme de la deuxième cellule sous-marginale des ailes. Un autre individu Q de Lamana. La trompe n’a que deux lignes et demie. 47. PANGONIA AURIMACULATA, Nob. Antennis nigris. Oculis hirsutis. Thorace nigro. Abdomine ferrugineo, maculis dorsalibus auratis. Pedibus fuscis. Long. 6 1. ©. Trompe noire, longue de 3 */, lignes. Palpes gris. Barbe blanche. Face et front d’un brun mat. Antennes noires : troisième artiele à base d’un testacé brunâtre. Des ocelles. Thorax à duvet brun; lignes peu distinctes : une bande longitudinale au-dessus des ailes, d’un fauve vif; une autre semblable sous l'insertion des ailes et séparée de la première par une bande étroite de poils noirs. Abdomen ferrugineux ; une tache dorsale de poils dorés sur les deuxième-cinquième seg- ments. À compter du quatrième exclusivement la couleur des segments devient de plus en plus brune ; des poils dorés de chaque côté du bord extérieur des segments. Pieds d'un brun noirâtre. Ailes grises, un-peu brunâtres à la base et au bord extérieur. Nervures normales. Du Brésil. Muséum. 18. PaNGoNIA ERIOMERA, Nob. Nigra. Antennis rufis. Oculis hirsutis. Abdomine maculis dor- salibus albis. Femoribus nigris, hirsutis ; libiis tarsisque flavis. Alis flavicantibus, basi nigrä. (Tab. 14, fig. 3.) ( 140 ) Long. 5 :/,0h. d'- Trompe d’un fauve brunûtre, à extrémité noire. Soies et palpes fauves. Barbe noire. Face testacée, assez saillante. Front noir. Des ocelles. Thorax noir, à poils noirs ; des poils blancs aux épaules. Abdo- mén d’un noir luisant; une petite tache dorsale de poils blancs au bord postérieur des segments, et une de chaque côté des derniers segments. Pieds: hanches noires: cuisses noires, velues, surtout en- dessus ; postérieures d'un testacé obscur; jambes ef tarses d'un jaune pâle; jambes postérieures nues et menues. Aïles d'un jaunâtre très- clair ; bord extérieur jaune ; base, jusqu à celle des cellules basilaires, brune, avec un point blanc ; nervures formant la base des cellules sous-marginale, première postérieure et discoïdale, brunes ; deuxième sous-marginale à appendice très-court: première postérieure à pétiole court. Du Brésil. M. Vautier. Muséum. 49. PanGonra RurFA, Nob. Rufa. Antennis nigris. Oculis hirsutis. Pedibus nigris. Alis cellulà submarginali secundä inappendiculatä; primé quartä- que posticis apertis. Long. 8 L Q. Trompe longue d'une ligne. Palpes noirâtres. Face peu saillante, noire , à duvet d'un gris obscur, Barbe noire. Front d'un gris brun ; deux lignes noires, longitudinales, s'étendant depuis le milieu de la hauteur jusqu'au vertex. Yeux bruns. Thorax et abdomen d’un noir luisant , recouverts de poils d’un fauve rouge vif; ce dernier déprimé, plus large que le thorax : ventre noir à poils noirs ; côtés et extrémité à poils fauves. Ailes un peu grisâtres ; base et bord extérieur brunâtres. De Lima. Collection de M. Serville. 90. PANGONIA FASCIPENNIS, Nob. Alis: tribus fasciis transversalibus obliquis , fuscis: (111) Long. 7 ‘/, 1 Trompe courte, épaisse. Palpes grêles , arqués, velus, d’un fauve brunâtre. Face nullement saillante ; d’un gris jaunâtre. Front jaunätre. Des ocelles. Antennes : les deux premiers articles fauves ; le troisième manque. Thorax à duvet d’un gris olivâtre ; une ligne dorsale et deux taches postérieures brunes ; une touffe de poils blancs devant et sous les ailes ; écusson brun. Abdomen fauve, à poils jaunes; bord anté- rieur des premiers segments brun; bande dorsale d’un gris brunâtre; véntre uniformément fauve. Pieds fauves. Ailes claires; bord exté- rieur et trois bandes transversales, obliques, brunes; le centre des cellules qu'elles traversent assez clair; nervures normales. Du Chili. M. Gay. Muséum. 21. PANGONIA DEPRESSA , Nob. Nigra. Antennis nigris. Oculis hirsutis. Thorace vittis laterali- bus aurantiacis. Abdomine duobus ultimis segmentis rufis. Pedi- bus nigris. Alis cellulà submarginali secundà inappendiculatà ; primi quartäque posticis semi-aperlis. Long. 7 pu 1. ©. Trompe longue de 1 ‘/4 ligne. Palpes noirs. Face noire, à duvet ardoisé. Front noir, à base et côtés ardoisés. Yeux bruns. Thorax noir; côtés et partie antérieure en-dessous d'un rouge orangé. Abdomen noir; côtés à touffes de poils noirs; sixième et septième segments fauves, à poils fauves. Ventre noir. Ailes grises ; base et bord extérieur brunâtres. Cette espèce ressemble à la P. fulvithorax, Wied. Du Chili. M. Gay. Muséum. 22. PANGONTA ALBITHORAX, Nob. Nigra. Antennis nigris. Oculis hirsutis. Thorace albipiloso. ( 112 ) Abdomine duobus ullimis segmentis aurato - pilosis. Pedibus nigris. Alis celluläsubmarginali secundä inappendiculatä; primd quartäque posticis semi-apertis, | Long. 6 3/, TEA Corps large , d’un noir luisant. Tête fort déprimée. Trompe longue P ? 1 d’une ligne. Face peu saillante, à duvet d’un gris obscur, ainsi que 5 P ? ? q la base du front. Front noirâtre , bordé de cendré. Abdomen déprimé, plus large; sixième et septième segments courts, ordinairement à poils dorés. Jambes postérieures brièvement ciliées. Ailes claires; pre- mière cellule postérieure quelquefois fermée. Du Chili. Au Muséum et à la collection de M. Serville. Cette espèce ressemble à la P. thoracica, Wied., du Cap ; mais elle en diffère par la brièveté de la trompe et par les ailes claires. 93. PANGONIA VIRIDIVENTRIS, Nob. Antennis rufis. Oculis hirsutis. Thorace testaceo. Abdomine viridi. Pedibus rufis. Alis cellulà submarginali secundä inappen- diculatà ; posticä primä apertà. Long. 6 L Q. Trompe noire , longue de deux lignes, à lèvres terminales un peu renflées: Palpes fauves. Barbe jaunâtre. Face saillante, fauve mat. Front d’un fauve grisätre. Des ocelles. Yeux à poils blanchâtres. Tho- rax d’un testacé branâtre, à duvet fauve, dense. Abdomen à fond d'un vert pomme, à auvet fanve; ventre vert, presque nul. Pieds d’un fauve clair. Ailes claires. Du Chili. M. Gay. Muséum. 24. PANGONIA ALBIFRONS, Nob. Nigra. Antennis nigris. Fronte albä. Oculis hirsutis. Thorace vittis quinque albicantibus. Pedibus nigris. Alis cellulä submar- ginali secundä inappendiculatà ; posticä primd clausd. (143) Long. 5 La @ : Trompe noire , longue de deux lignes. Palpes bruns, larges à la base, pointus à l'extrémité. Barbe blanche. Face convexe, à duvet blanchâtre. Front à duvet blanc et poils noirs , plus longs au vertex. Des ocelles. Yeux à poils blancs. Thorax à bandes blanchâtres, un peu ardoisées ; une bande de longs poils blancs au-dessus des ailes ; côtés à poils blancs. Abdomen noir; bord postérieur à poils blanchâtres. Pieds noirs; cuisses brunes, à longs poils en-dessous. Ailes assez claires, à base grisätre. Du Chili. M. Gay. Muséum. 25. PANGONIA FULVIVENTRIS, Nob. Antennis testaceis. Thorace nigro. Abdomine testaceo , maculis dorsalibus flavicantibus. Pedibus testaceis. Alis basi flavicante. Long. 8 1. Z. Trompe noire, longue de 2 /, lignes. Lèvre supérieure et palpes testacés. Barbe jaunâtre pâle. Face médioerement saillante, d’un tes- tacé brunäâtre ; luisant , à côtés jaunâtres. Front à base d’un gris jau- nâtre; sommet noir, Des ocelles. Antennes d’un rouge testacé vif. Yeux nus. Thorax à poils jaunâtres, sans lignes distinctes. Abdomen à poils jaunes sur les côtés et aux incisions : des vestiges de taches dor- sales de poils d'un jaune blanchätre : ventre testacé. Pieds d’un testacé vif; hanches noires. Balanciers à tête brune. Cuillerons jaunes. Aïles à moitié antérieure jaunâtre et postérieure un peu brunâtre:; centre des cellules plus clair ; nervures nurmales. Muséum. Point de patrie indiquée. 2. G. DICRANIE, Dicrania, Macq., S. à B., Pangonia, Wied. Les Pangonia furcata et cervus, Wied., pour lesquels nous avons formé ce genre , sont remarquables par la fourche que 8 ( 11% ) présentent les antennes; celte dernière espèce l'est surtout par la dent dont est munie chacune des huit divisions du dernier article. Elle diffère encore des autres par la forme de la pre- mière cellule postérieure des aïles, fermée bien loin du bord intérieur. Ces Tabaniens sont de l'Amérique méridionale. 4. DicRaNIA CERVUS, Pangonia id., Wied. (Tab. 15, f. 3.) Nous donnons la description d’un individu du Muséum. Long 0 "y EL Q: Corps large et déprimé, d’un brun rougeâtre. Trompe longue de trois lignes. Labre et soies presqu'aussi longs que la trompe. Face très saillante, à impression transversale et profonde. Antennes et pieds fauves; jambes postérieures terminées par des pointes courtes. Ailes brunâtres: première cellule postérieure à long pétiole. De la Guyane. M. Leschenault. Muséum. 3. G. ERODIORHYNQUE, ERODIORHYNCHUS , Serville. Car. gén. des Tabanus. Trompe menue, effilée, abaissée , plus longue que la hauteur de la tête ; lèvres terminales petites et peu distinctes. Palpes @ assez menus, terminés en pointe alongée. Face convexe. Front 9 assez large. Trois ocelles très- distinctes. Antennes : premier article assez court; deuxième cyathiforme ; troisième élargi et arrondi à sa base , sans pointe. Thorax assez velu. Jambes postérieures un peu plus épaisses que les autres. Ce genre, formé et nommé par M. Serville dans sa collection, a, comme les Pangonies, la trompe menue et effilée, mais moins longue et abaïissée perpendiculairement. Par les autres caractères et le faciès , il se rapproche fort des Taons; cepen- dant les antennes ne sont pas munies d’une dent, et le front est pourvu d'ocelles, (145) La seule espèce connue est du Cap ; le nom générique signifie bec de héron et fait allusion à la forme de la trompe. 1. ERODIORHYNCHUS ERISTALOIDES , Nob. Niger. Antennis nigris. Thorace cinereo-piloso. Abdomine lateribus duorum primorum segmentorum rufis. Pedibus nigris ; tibiis rufis. (Tab. 16, fig. 1.) Done /atl @ Trompe de la longueur de la tête et du thorax réunis. Palpes fauves, à extrémité noire. Face noire, à poils d'un gris jaunâtre pâle. Front noir ; base et côtés à duvet blanchâtre. Antennes noires. Thorax à poils d’un gris jaunâtre pâle. Abdomen d'un noir luisant ; premier et deuxième segments à côtés d’un fauve jaune; troisième à bord postérieur fauve, étroit et garni de poils d’un jaune pâle; bord postérieur des autres segments noir, mais à poils d'un jaune pâle; ventre d’un fauve clair. Pieds noirs; jambes fauves , à extrémité noire. Balanciers noirs. Cuillerons jaunâtres. Ailes claires ; base et bord exté- rieur jaunâtres. Du Cap. Deux autres individus @, que nous rapportons à la même espèce, n’ont que quatre lignes de longueur, et la trompe paraît moins longue ; mais elle est peut-être rentrée en partie dans la cavité buccale. Du reste , point de différence sensible. k. G. ECTÉNOPSIDE, Ecreorsis, Nob.; Chrysops, Wied. Caractères génériques des Chrysops. Corps un peu alongé. Trompe alongée. Face avancée, entièrement mate. Callosité frontale non convexe, rétrécie postérieurement ; cavité près de la callosité. Antennes peu alongées. Première cellule sous- marginale des ailes appendiculée. M. Wiedemann a compris parmi les Chrysops une espèce ( 116 ) exotique, €. vulpecula, qu'il considère comme intermédiaire entre ce genre et les Silvius. 11 nous semble qu'elle n’appar- tient ni à l’un ni à l’autre, et qu’elle constitue un genre parti- culier. Elle se distingue des premiers par les caractères assignés, et plus encore des seconds. Le prolongement de la face est le trait le plus saillant de sa conformation. Le nom GRR que nous Jui donnons y fait allusion. Ce Tabanien, dont la patrie est inconnue, se trouve au Muséum de Berlin. 1. Ecrenopsis vuLPECULA. — Chrysops id, Wied., N° 1. Ferruginea. Antennis ferrugineis. Pedibus nigris. Long..5 ’/, 1. ©. Palpes d’un brun ferrugineux. Balanciers d’un brun noirâtre. Aïles d'un gris enfamé , à base ferrugineuse. Nervures noires Q. Patrie inconnue. 5. G. DICHÉLACÈRE, Dicuecacera, Nob.; Tapanus, Fab. Wied., Macq., S. à B. Caractères génériques des Taons. Corps peu élargi. Trompe assez menue, plus longue que la hauteur de la tête, à lèvres terminales peu épaisses. Palpes presque cylindriques, assez menus et alongés. Face convexe. Front à callosité saïllante. 7, @ . Antennes : troisième article un peu alongé et assez menu, muni à sa base d’une pointe assez alongée ; la dernière obtuse. Ailes alongées. Plusieurs Tabaniens exotiques, compris jusqu'ici dans le genre Taon , se distinguent par ces caractères qui nous parais- sent réclamer la séparation. Hs forment un groupe de plusieurs espèces, telles que les T. cervicornis, damicornis, T. nigrum, Fab., qui ont toutes à peu près la même grandeur, généralement (427) inférieure à celle des Taons, les mêmes couleurs et une bande oblique et irrégulière aux ailes. Enfin elles appartiennent toutes au Brésil, à l'exception d’une seule, qui est du Cap. Plusieurs Taons, comme les T. morio, atratus, castaneus, ont, ainsi que les Dichélacères, le troisième article des antennes muni d’une dent saillante ; mais leurs autres caractères ne per- mettent pas de les comprendre dans ce nouveau genre. Le genre Dicrania, que nous avons établi dans les Suites à Buffon en faveur des Pangonia cervus et furcata, Wied., pré- sente aussi ce caractère. Cependant , la forme de la trompe et la disposition des nervures des ailes les distinguent nettement des Dichélacères. 1. DicneLacERA BINOTATA, Nob. Rufa. Antennis rufis. Abdomine segmento secundo maculis duabus nigris. Pedibus rufis. Alis basi, fascià transversà macu- lâque posticà fuscis. Long. GA. d ©. Tête terminée en pointe obtuse. Trompe horizontale , assez menue, noire, à base fauve. Palpes d'un jaune pâle, alongés, conico-cylin- driques , couchés sur la trompe comme dans les femelles. Face fauve, sans convexité , inclinée en-dessous. Bords de l'ouverture buccale très- saillants. Front linéaire ; base petite , triangulaire , fauve: vertex fort petit , paraissant porter trois oeelles. Antennes fauves ; derniere divi- sion du troisième article noirâtre. Yeux bruns ; partie inférieure noire, à facettes beæmucoup plus petites que la supérieure. Thorax d'un fauve testacé, à lignes brunes peu distinetes ; écusson à grande tache cen- trale noire. Abdomen fauve: deuxième segment à deux petites taches noires longitudinales, atteignant à peu près les bords antérieur et postérieur, un peu plus large et arrondie à l'extrémité antérieure ; côtés des segments à bande noirâtre, étroite , interrompue à chaque segment. Pieds fauves , assez menus ; extrémité de chaque article des ( 118 ) tarses noirâtre. Cuillerons fauves. Balanciers bruns. Ailes claires, un peu jaunâtres ; bord extérieur brun jusques vers l'extrémité de la cel- lule marginale; base de l'aile brune; une petite tache contiguë au bord extérieur sur la base de la cellule sous-marginale ; une bande transversale oblique, passant sur la partie postérieure de la discoïdale ; une tache triangulaire au bord extérieur, près de l'extrémité de l'aile: une tache brunâtre à l'extrémité de l’anale,. Du Cap. Delalande. Muséum d'histoire naturelle et collection de M. Serville. 2. DicHELACERA LONGICORNIS , Nob. Nigra. Antennis capite longioribus, rufis. Abdomine incisuris flavis. Pedibus nigris, tibiis flavicantibus. Alis margine externo fasciäque obliquà fuscis. (Tab. 16, fig. 2.) Long. 6 1. Q. Trompe et palpes noirs. Face très-convexe , d’un noir luisant. Front d’un noir assez mat. Antennes a peu près une fois plus longues que la tête, un peu velues, fauves; premier article alongé, un peu épaissi vers l’extrémité; deuxième un peu alongé, mais n’égalant que le tiers du premier; troisième alongé, à longue pointe arquée, velue , qui atteint la moitié de la longueur de l'article; la moitié postérieure de cet article noirâtre. Yeux bruns. Thorax d’un noir brunâtre, à deux lignes longitudinales de duvet jaune ; écusson noir, à poils d’un jaune doré. Abdomen assez étroit, fort convexe , noir , à ineisions jaunâtres. Pieds : hanches ct cuisses noires ; jambes d’un blanc jaunâtre, à extré- milé brunâtre ; tarses antérieurs moirs ; les autres fauves. Cuillerons bruns. Ailes claires; bord extérieur d’un fauve brunâtre jusqu'à l’ex- trémité de la cellule médiastine; une grande bande brune, arquée, partant du milieu du bord intérieur, passant dans la cellule discoï- dale et atteignant le bord extérieur à l'extrémité de la cellule médias- tine, d'où elle continue jusqu’à l'extrémité de l'aile: une autre bande \ (“#49 ) plus étroite partant de la base de l'aileet remplissant la cellule anale jusqu'au bord intérieur, où elle rejointla première ; cette seconde bande est d’un jaune brunâtre à la base , brune à l'extrémité. Du Brésil. Collection de M. Serville. Cette espèce diffère particulièrement des D. cervicornis, etc., par la longueur des antennes. 2. DICHELACERA UNIFASCIATA, Nob. Antennis ferrugineis. Thorace albicante. Abdomine flavicante, fasciis fuscis. Femoribus flavis; tibiis fuscis. Alis margine externà fasciäque obliquà fuscis. Longs, 5 07.1. Q Semblable au D. alcicornis. Ailes jaunâtres , à une seule bande brune , oblique , s'étendant depuis le bord extérieur , près de l'extré- mité, jusqu’assez près de la base de l'aile, et parallèlement au bord interne , en passant sur la nervure sous-marginale externe ; les nervures terminales de la cellule discoïdale et au-delà de la basilaire interne; bord externe brun jusqu'à l'extrémité de la médiastine; les nervures généralement bordées de brunûtre, Du Brésil. Muséum. k. DiCHELACERA IMMACULATA , Nob. Antennis rufis. Thorace fusco. Abdomine rufo. Pedibus rufis. Alis immaculatis. Le Long. 6 ‘/, 1. ® Palpes jaunes terminés d’un peu de brun. Face et base du front d’un jaune grisätre; le reste du front brunâtre, à partie saillante brune, en forme de massue. Antennes fauves; un peu de noirâtre à l'extrémité des deux premiers articles ; dernier à dent longue, menue, s'étendant jusqu'à l'extrémité de la deuxième division de cet article ; ( 120 ) les quatre dernières d'un brun noirâtre. Thorax brun, à poils dorés; côtés d’un gris jaunâtre. Abdomen d'un fauve brunâtre ; des taches ‘Jorsales triangulaires de poils jaunes sur les segments ; ventre jaune. pieds fauves; moitié antérieure des jambes antérieures blanchâtre; postérieure noire; jambes postérieures brunes ; tous les tarses noirs. Cuillerons d'un jaune blanchâtre. Balanciers bruns. Ailes à base jau- nâtre et extrémité brunâtre. Du Brésil. Sylveira. Muséam. Cette espèce ressemble au T. flavus, de Montevideo. 6. G. TAON, Tapanus. Le type organique que présentent les Taons et dans lequel la nature semble se complaire , tant elle le multiplie, se diversifie, quoique légèrement, en nombreuses modifications dont la plu- part affectent les espèces exotiques. Le corps est tantôt large, tantôt étroit, convexe ou déprimé. La tête s’épaissit dans le T. atratus, Fab., mâle, de l'Amérique septentrionale , comme dans le fulvus de l'Europe. La trompe s’alonge un peu dans les T. posticus, acupalpus, Nob., de la Nouvelle-Hollande. Les palpes , dans ces mêmes espèces , sont subitement atténués vers le milieu de leur longueur; ils sont très-velus dans l’aleæandri- nus. Le front, assez large dans quelques espèces @ (1), est très- étroit dans d’autres (2). Les antennes , qui, par les cinq divisions du dernier article et par la dent dont la première est munie, fournissent le principal caractère du genre , se modifient assez souvent : elles sont fort épaisses dans quelques-uns (3); d’autres ont les deux premiers articles hérissés de poils (4); la dent du ES En (1) T. fasciatus, CE + Fab. , latipes, ochraceus, ditæniatus , ®, Nob. (2) T. aurora, Nob. (3) T. tibialis, Fab., crassicornis, Wied. (4) T. villosus, carolinensis, ÿ', Nob. ( 1421 ) troisième s’alonge dans plusieurs espèces (1), comme dans le genre Dichélacère. Quelquefois les yeux se couvrent de poils dans les deux sexes (2), et parfois ils ne sont velus que dans les mâles (3). Tantôt les jambes antérieures sont remarquables par leur forme épaisse et arrondie en avant (4); tantôt les posté- rieures sont ciliées (5). Enfin les modifications des nervures des ailes consistent dans la deuxième cellule sous-marginale, appen- diculée comme dans la plupart des Pangonies, et les Hæmato- potes (6); dans la première cellule postérieure fermée (7) ou simplement entr'ouverte (8). Sous le rapport des couleurs, la diversité n’est pas moins grande, et ce sont elles qui distinguent le plus grand nombre des espècesen se combinant de manière à former divers groupes différant entre eux par la livrée.Tels sont les Taons, dont l’abdo- men porte une seule bande dorsale de taches blanches, triangu- laires (9); ceux qui sont marqués de trois rangs de taches (10), ou "oo (1) T. lineola, Fab., impressus, planiventris, ruficornis, megerler, crassicor- nis, fulvohirtus , theotænia, Wied., ochraceus, viridiventris, luctuosus, lativen- tris,rufipennis, cingulatus, Nob. (2) T°. capensis, Wied., regis Georgü, acupalpus, eriophthalma, incertus, lasiophthalma, testaceo-maculatus, albilateralis, tenuicornis, Nob. (3) T. fulvus, alexandrinus, Meig., lineola, Fab., carolinensis, Nob. (4) T.. fasciatus, Fab., latipes, fenestratus, Nob. (5) T°. tibialis, Fab. , cilipes, Nob. (6) 7. mexicanus, Fab., vestitus, miles, maculipennis , sorbillans, apicalis, rubripes, posticus, Wied., Auricinctus, acupalpus, regis-Georgü, bonariensis, obliquemaculatus, tenuicornis, et quelquefois le ditæniatus, Nob. (7) T. notabilis, Nob., abdominalis, impressus , monochroma , albibarbis , Wied. (8) T°: atratus, Fab., maculatissimus , Nob. (9) 7°. molestus, Say, turbidus, melanocerus, elongatus, cinerarius, Wied., regis Georgii, Nob., etc. (10) 7°. albibarbis, rubidus, guttatus, Wied., trifarius, Nob., ete, » À 422 ) de trois bandes blanches (1); ceux qui n'offrent qu’une cou- leur uniforme, le noir (2), le ferrugineux , etc. (3). Les dif- férences , souvent très-légères, qui distinguent les espèces de chaque groupe , rendent la détermination spécifique minutieuse et quelquefois incertaine , d'autant plus que la couleur et les taches du corps sont formées par le duvet qui le couvre et qui est plus ou moins enlevé par le frottement; de sorte que ce n’est souvent que par l'inspection de plusieurs individus de la même espèce qu'il est possible d’en faire une description exacte, et ce moyen manque fréquemment pour les Taons exotiques. Parmi les caractères considérés comme spécifiques , la forme de la callosité du front des femelles est aussi un guide peu sûr. Comme elle n’est autre chose qu'une petite saillie qui, plus exposée à perdre son duvet que la partie plane du front, est plus ou moins dénudée par le frottement , il en résulte qu’elle est plus ou moins grande: qu’elle varie de forme , particulière- ment suivant l’âge de l'individu, et qu’elle disparait même entiè- rement. Les bandes irisées et plus ou moins nombreuses des yeux ont aussi été employées pour caractériser les espèces ; mais comme elles ne sont appréciables que dans l’état de vie, elles sont d'un bien faible secours pour remplir cette destination. Ces causes, jointes à ce que trop souvent les femelles seules sont connues, expliquent comment la détermination des espèces laisse encore beaucoup à désirer. Les Taons exotiques sont répartis dans les différentes par- ties du monde de la manière suivante : L'Afrique en possède (1) TZ’. indicus, trivittatus, Fab., lineola, Palissot B., occidentalis, Linn., trilineatus, Latr., dorsiger, costalis, Wied., consanguineus, Nob. (2) T° atratus, Fab. ater, nigriscens, Pal. B., alexandrinus, Meig. (3) TZ’. unicolor, Wied., lativentris, aurora, ochraceus, Nob., etc. ( 123 ). environ 20 espèces connues, l’Asie 12, l’Archipel indien 12, la Nouvelle-Hollande 2, l'Amérique méridionale 74 , la septentrio- nale 40. L'on voit que le nombre des espèces du nouveau conti- nent est bien supérieur à celles de l’ancien, même en comptant celles de l'Europe, au nombre de 45. L'on peut donc considérer l'Amérique méridionale et particulièrement le Brésil comme la station centrale des Taons , d’où ils s'étendent, en diminuant de nombre, sur les autres régions, non seulement en avançant du midi au nord, mais encore d’occident en orient. La Nouvelle- Hollande paraît être à l'extrémité de leur domaine ; mais s'ils lui font en quelque sorte défaut, elle est en revanche plus riche en Pangonies. Nous avons eu l’occasion, en décrivant les Diptères assez nombreux des iles Canaries rapportés par MM. Webb et Berthelot, d'observer avec quelque surprise l'absence com- plète de ce genre et même des autres Tabaniens, quoique toutes les autres familles y fussent représentées. Quelques espèces étendent fort loin leur station : le Tabanus abdominalis de l'Amérique septentrionale a été trouvé à la Guyane par M. Leprieur. Le T. meæicanus se rencontre dans une grande partie des États-Unis et à la Guadeloupe. 4. TaBanus LATIPES, Nob. Antennis nigris. Thorace flavo. Abdomine rufo. Tibiis anticis dilatatis. Alis fuscis, duabus maculis et apice hyalinis. Long. 7 1. Q. Trompe noire (1). Palpes noirs, à duvet gris. Face et front d'un jaune pâle ; ce dernier assez large Q®, à petite bande transversale d'un brun luisant, contiguë et au-delà de la suture. Yeux bruns. Thorax d’un jaune.verdâtre assez pâle ; un point blanc à l'insertion des ailes; (1) Tous les Taons ayant la trompe noire, nous ne la mentionnerons plus. ( 124 ) une petite tache de poils blancs un peu derrière ce point. Abdomen d’un fauve vif; tous les segments, à l'exception du premier, à bord postérieur blane sur les côtés ; troisième et suivants noirs sur les côtés jusqu'au bord postérieur ; septième entièrement noir; ventre livide; bord postérieur des segments blanc ; deuxième et suivants à tache noire de chaque côté; les trois derniers noirâtres. Jambes antérieures dilatées, droites en arrière, arrondies en avant: postérieures légère- ment ciliées. Balanciers blancs. Ailes brunes depuis labase jusqu'aux deux tiers de la longueur; une petite tache hyaline à la base des cel- lules basilaires; une plus grande à l'extrémité des mêmes cellules: bord intérieur entièrement hyalin Q. Cette espèce a de grands rapports avec le 7. fasciatus, Fab. , surtout par la dilatation des jambes antérieures, et peut-être n'en est-elle qu'une variété. Cependant elle en diffère tant par la couleur des antennes, par l'absence des taches du thorax et de l’abdomen , par la couleur des cuisses et des ailes , que nous croyons devoir la considérer comme distincte. Du Sénégal. | 2. Tapanus ces, Nob. Niger. Abdomine tertio quartoque segmentis maculà alba. Tibiis posticis ciliatis. Alis nigricantibus, apice grised. Long. 9 1 #. D'un noir de poix. Face et partie antérieure du front brunâtres, à poils noirs. Antennes noires, menues, à pointe alongée et dent fort petite. Yeux frès-grands; partie supérieure à grandes facettes, l’infé- rieure à facettes très-petites. Thorax antérieurement d’un brun noirä- tre. Abdomen d'un noir lisant; troisième segment à petite tache alongée, d’un blanc jaunâtre, formée de poils; quatrième à tache plus grande, rhomboïdale , de la même couleur. Du Cap. Muséum. Collection de M. Serville. (125 } Plusieurs mdividus 7 du Sénégal et du Muséum ont le thorax couvert d’un duvet blanchâtre avec des poils noirs et quatre lignes blanchâtres peu distinctes. Taches de l'abdomen un peu plus grandes et d’un blanc pur; le corps et les ailes sont d’un noir moins foncé. Nous rapportons à cette espèce un individu $ du Muséum, rapporté d'Afrique par Lalande. Il ressemble au mâle, excepté : Face d’un fauve clair; front assez large , noir, à base et bande transversale , étroite vers le milieu , d’un fauve pâle. L’abdomen n'a pas de taches blanches, probablement parce qu’il n’a pas conservé de poils. Le thorax est revêtu de poils jaunâtres ; mais, comme il a été couvert d’une couche de pommade arsenicale, nous ne pouvons déterminer exactement sa couleur. Les ailes ont l’intérieur des cellules assez clair. Un autre individu ©, de la collection de M. Serville , et sans patrie connue , se rapporte au précédent, mais en diffère par la couleur plus brune que noire du corps et des ailes. Les palpes sont blanchâtres. La face et le front sont d'un gris jaunâtre ; ce dernier a une tache triangulaire et le vertex bruns. Le thorax est d’un brun rougeâtre. Cette espèce a quelques rapports avec le 7, trimaculatus de Palissot B., qui est de l'Amérique. 3. TABANUS MACULATISSIMUS , Nob. Niger. Antennis rufis, apice fusco. Oculis maculatis. Thorace albo maculato. Abdomine albo maculato , apice rufo. Pedibus albicantibus. Alis nigricantibus albo maculatis; basi apiceque albis nigro maculatis. (Tab. 17 , f. 4.) Long. .b) 7. 1 49° Trompe brune. Palpes , face et front d'un blanc jaunâtre ; ce der- nier à petite tache presque ronde , d’un noir luisant ; moitié supérieure du front d'un brun marron mat, avec une petite tache de duvet blane ( 126 ) au milieu. Antennes d'un fauve clair; premier article blanchätre : troisième à dent très-courte : les quatre dernières divisions d’un brun noirâtre. Yeux bruns , marqués d’un grand nombre de petites taches d'un brun plus foncé. Thorax noir, à petites taches de duvet blanc: quatre au bord antérieur , quatre placées en carré sur le disque , quatre au bord postérieur et une de chaque côté, en avant de la base des ailes ; côtés fauves , à poils jaunâtres, pâles ; écusson marron, luisant ; une tache de duvet blanc de chaque côté du bord postérieur. Abdo- men d’un noir mat (le fond est d’un noir vert brillant quand il est dépouillé de duvet) ; premier segment à tache blanche de chaque côté et petite tache dorsale d’un blanc jaunâtre ; deuxième à bord antérieur blanc, interrompu au milieu ; une tache blanche de chaque côté, n’atteignant ni le bord antérieur ni le postérieur , et tache dorsale blanchâtre ; troisième et quatrième à petite tache blanche peu distincte de chaque côté, et tache dorsale triangulaire au bord postérieur , à base d’un brun marron et pointe blanche; cinquième, sixième et septième à bord postérieur d’un fauve rougeître , bordé de poils d’un jaune doré, et petite tache dorsale blanchâtre. Ventre: les quatre premiers segments d’un blanc grisâtre, à grande tache noire , trans- versale au milieu ; deuxième, troisième et quatrième à petite tache noire, arrondie, de chaque côté ; cinquième, sixième et septième d'un fauve vif; cinquième et sixième à tache blanchâtre de chaque côté. Pieds d'un blanc jaunûtre; “hanches intermédiaires et postérieures noires ; deuxième article des antérieures noir: jambes à anneau noir à l'extrémité; antérieures un peu épaissies ; postérieures à petit anneau à la base; tarses noirs; premier article des intermédiaires et posté- rieurs blanc, à extrémité noire. Cuillerons obscurs. Aïles hyalines à base, jusques vers le milieu, tachetée de noir ; ensuite une large bande transversale noire , à nombreuses petites taches hyalines ; enfin l'extré- mité hyaline a trois petites taches noires ; deuxième cellule sous-mar- ginale à long appendice à la base. Du Cap. Collection de M. Serville et de M. Guérin. ( 127.) k. TABANUS OBLIQUEMACULATUS , Nob. Niger. Antennis nigris. Abdomine maculis lateralibus albis , obliquitis ; basi lateribus rufis. Pedibus nigris ; tibiis flavis. Alis cellulà submarginali appendiculatd. Long. 6 ‘/, 1. Q. Palpes et face d’un blanc jaunâtre. Front à quatre callosités sur un fond de duvet blanchâtre ; première à la base des antennes, saillante, brune, transversale ; deuxième contiguë à la première , tes- tacée, transversale, en forme d’écusson ; troisième testacée , pres- que mate, large, transversale; quatrième configuë à la troisième et occupant le vertex, mate, testacée, un peu blanchätre. Antennes d'un noir grisâtre. Yeux bruns. Thorax noir, à lignes blanchâtres ; tache rougeâtre en avant des ailes ; côtés à poils blanchâtres. Abdomen noir; segments à bord postérieur fauve, étroit, et taches dorsales triangulaires, petites, de poils fauves ; premier et deuxième à côtés d'un fauve testacé ; les quatre premiers à tache blanchâtre, ovale, oblique , de chaque côté; ventre noirâtre ; bord postérieur des seg- ments fauve. Pieds noirs; jambes d'un jaune blanchäâtre , à extrémité noire. Cuillerons blanchâtres. Ailes assez claires ; nervures légèrement bordées de roussâtre pâle ; tache stigmatique brune; deuxième cellule sous-marginale appendiculée à la base. Du Cap. Collection de M. Serville. 5. TABANUS SAGITTARIUS, Nob. Antennis nigris. Thorace nigro. Abdomine lateralibus testa- ceis, sinqulo segmento maculé dorsali nigricante. Pedibus rufis. Long. 6 1. ©. Palpes, face et front d'un gris jaunâtre pâle: ce dernier à callosité carrée, brune , prolongée d'une ligne, à l'extrémité de laquelle il y a ( 128 ) une tache brune, ovale, imitant l'extrémité d'une flèche, de chaque côté. Vertex brun. Antennes noires ; premier article rongeâtre. Thorax noir , à léger duvet blanchâtre, et quatre bandes d'un rougeâtre pâle, larges postérieurement, linéaires et presque nulles antérieurement ; épaules rougeâtres ; côtés gris ; écusson noir. Abdomen d’un fauve tes- tacé sur les côtés, une grande tache dorsale noirâtre sur chaque seg- ment, sur laquelle il y a une tache triangulaire de duvet grisâtre; une autre tache semblable sur le fauve des côtés ; incisions jaunâtres; ventre d’un gris jaunâtre. Pieds d’un fauve päle, à poils blancs ; tarses noi- râtres, ainsi que l'extrémité des jambes antérieures. Balanciers brunä- tres. Ailes claires ; bord extérieur un peu jaunûâtre. Du Cap. Delalande. Muséum. 6. TABANUS RUFIPES, Nob. Antennis rufis. Thorace cinerco. Abdomine pedibusque rufis. Lans. 0,7, 0 Palpes , face et front d'un jaune ferrugineux ; ce dernier à petite callosité alongée, luisante, de la même couleur. Antennes d'un fauve rougeâtre ; dent peu saillante. Thorax d'un gris jaunâtre. Cu illerons jaunâtres. Balanciers fauves. Ailes claires ; base et bord extérieur jau- nâtres: nervures fauves. (Nervures normales.) Du Cap. Delalande. Muséum. 7. TABANUS TENUICORNIS , Nob. Niger. Antennis tenuibus, rufis, apice migro. Oculis hirsutis Abdomine incisuris albis. Pedibus rufis. Alis cellulà submargi- nali secundä inappendiculatà. Long. 4 ‘/, 1. ©. Palpes jaune pâle, un peu plus longs , plus grêles et plus pointus qu'à l'ordinaire. Face d’un gris blanchâtre. Front & plus large qu'a l'ordinaire . noirâtre. nu . luisant : une tache jaune, transversale, an ( 429 ) peu saillante, à la base des antennes : celles-ci à premier, deuxième et base du troisième article fauves ; ce dernier à base peu épaisse, à dent peu distincte; les quatre dernières divisions noires. Yeux velus, bruns. Thorax d’un noir luisant , à poils d’un gris blanchâtre , rares ; côtés à poils gris. Abdomen d'un noir luisant ; bord postérieur des segments d’un blanc grisâtre, assez large ; une petite tache fauve de chaque côté du deuxième, au bord postérieur. Pieds entièrement fau- ves. Ailes assez claires; tache stigmatique brune; deuxième cellule sous-marginale appendiculée. Du Cap. Collection de M. Serville. Cette espèce ressemble au T. capensis, Wied., mais elle n’a pas de poils jaunâtres sur le thorax, ni de fauves sur les inci- sions de l’abdomen, et les cuisses ne sont pas noires. Un autre individu ®, également du Cap, ne diffère de celui- ci que par la grandeur (trois lignes) et par la deuxième cellule sous-marginale des ailes , qui n’est pas appendiculée. 8. TABANUS ALBITIBIALIS, Nob. Fuscus. Antennis ferrugineis, apice fusco. Abdomine maculis dorsalibus, incisuris fasciisque duabus lateralibus albicantibus. Pedibus rufis ; anticis nigris ; tibiis parte anticé albidä, posticä nigré. Long. 7 ‘/, |. Q. Palpes livides , pâles. Face d’un blanc grisätre. Front à base d’un fauve grisâtre ; ensuite une tache luisante, à peu près carrée, d’un rouge brunâtre; puis, jusqu'au vertex, un duvet blanchâtre, au milieu duquel une tache de duvet brun et une ligne luisante brune: vertex brunâtre. Antennes d’un ferrugineux brunâtre ; un peu de noir à l'extrémité du premier article en-dessus : lés quatre dernières divi- sions du dernier brunes. Thorax d'un brun rougeâtre, à bandes brunes et reflets blanchâtres. Abdomen d’un rouge brunâtre , à taches dorsales triangulaires, blanchâtres; incisions jaunâtres; deux bandes 9 ( 430 ) latérales de duvet blanchätre, presque effacées. Pieds d'un fauve rou- geâtre: antérieurs noirs, à moitié antérieure des jambes blanchâtre et postérieure noire ; tarses intermédiaires et postérieurs bruns. Balan- ciers brunâtres. Cuillerons grisätres. Ailes assez claires. De Madagascar. M. Barmès. Muséum. 9. TABANUS DITOENIATUS , Nob. Niger. Antennis rufis. Abdomine fasciis duabus longitudina- libus rufis. Pedibus rufis. Long 5—61. 7 Q. Palpes, face, barbe et front d’un blanc jaunâtre:; ce dernier à deux petites taches arrondies, d’un noir luisant ; vertex roussâtre. Antennes d'un fauve clair; premier article grisâtre ; thorax noir, à duvet gris et lignes blanchâtres. Abdomen noir, à duvet gris peu distinct ; deux bandes longitudinales , étroites, fauves , couvertes de poils grisätres ; côtés de l'abdomen bordés d'une semblable bande; bord postérieur des segments d’un testacé brunâtre; quelquefois une ligne dorsale blanchâtre , peu distincte; ventre d’un testacé brunâtre. Cuisses fauves ; jambes jaunes ; tarses bruns ; extrémité des jambes et tarses antérieurs noirâtres. Balanciers blanchâtres. Cuillerons jaunâtres. Ailes claires ; stigmate jaunâtre : deuxième cellule sous-marginale quelque- fois légèrement appendiculée. De l'ile de France. M. Desjardins. Un mâle rapporté de l'ile Bourbon par M. Bréon a 5 lignes et demie de longueur. Il est semblable à la femelle. 10. TABANUS BASALIS, Nob. Niger. Scutello, segmentisque abdominis basi ferrugineis. A lis basi flavidä; apice fusco. Long. 8 1. Q. Face et front bruns; ce dernier étroit, surtout en avant , à ligne ( 131 ) élevee et petite callosité antérieure, noirâtres. Antennes d’un testacé brunâtre ; troisième article alongé , à dent fort courte: dernières divi- sions brunes. Thorax brun; côtés, extrémité et écusson d’un ferrugi- neux pâle. Abdomen : les deux premiers segments d’un ferrugineux pâle, transparent, à légers reflets blanes ; les autres d’un noir luisant. Pieds noirâtres ; jambes jaunâtres, à extrémité noire, Ailes à moitié antérieure jaunâtre et postérieure d'un brun elair. Des Indes orientales. M. Mare. Muséum. 11. TABANUS CONSANGUINEUS , Nob. Niger. Abdomine fasciis tribus albis, lateralibus énterruptis ante apicem. Pedibus rufis. Long. 5 FAT PNOR Palpes d’un blanc jaunâtre, terminés en pointe alongée. Face et front d’un gris jaunâtre pâle; ce dernier à callosité alongée , brune , surmontée par une bande assez large. Antennes : les deux premiers articles ferrugineux ; le troisième manque. Thorax brun, à duvet et lignes blanchâtres ; côtés cendrés. Abdomen noir ; une bande dorsale d'un blanc un peu jaunâtre, étroite , nettement marquée , s'étendant jusqu'à l'extrémité du sixième segment et prolongée sur le septième par une ligne grisâtre : une semblable bande de chaque côté, mais ne s'étendant que sur les trois premiers segments, et faiblement prolon- gée sur le quatrième par une petite tache oblongue ; bords latéraux blanchâtres; ventre fauve pâle , à duvet blane. Pieds à duvet blanc Balanciers ferrugineux. Cuillerons et ailes clairs; stigmate fauve. De la côte du Malabar. Rapporté par M. Dussumier. Muséum Cette espèce ressemble aux T. guineensis , indicus, trilinea- tus, lineola , occidentalis, trivittatus , dorsiger , quinquevittatus, costalis, obsoletus, mais elle nous parait distincte de toutes. 12. Taganus PusILLUS , Nob. Niger. Antennis rufis. Abdomine pilis flavis. Pedibus rufis. (132 ) Long. 4 "/, 1. Q. Palpes d'un jaune pâle. Face et front d'un gris brunätre : ce dernier à callosité noire, arrondie. Antennes fauves. Thorax noir, dénudé ; une tache brunâtre de chaque côté. Abdomen noir, à poils jaunes ; incisions fauves. Pieds fauves. Balanciers jaunes. Ailes un peu jau- nätres , à base et bord extérieur d’un jaune päle. De la Chine. Muséum. 13. TABANUS SERVILLEI , Nob. Antennis nigris. Thorace fulvo. Abdomine nigro; incisuris albis. Pedibus nigris. Alis rufis ; cellulé posticà primé clausà. Long. La ‘1. 10: Palpes noirs, larges à la base. Face et front d’un fauve grisâtre ; ce dernier étroit, à ligne noire , un peu élevée antérieurement. Thorax à duvet d’un fauve grisätre. Abdomen noir: les quatre premiers segments à bordure postérieure étroite , d’un blanc jaunâtre. Cuillerons noirä- tres, bordés de blanc. Des Indes orientales. M. Marc. Muséum. Un individu de Java se trouve dans la collection de M. Serville- 1%. TABANUS CÆRULESCENS, Nob. Niger. Antennis testaceis. Thorace vittis lateralibus testaceis. Abdomine cœrulescente. Pedibus nigris. Alis fuscis. Long. 8 1. Q@. Palpes et face noirs, à léger duvet gris. Front à base ridée trans- versalement , d’un gris roussâtre , ensuite noirâtre , à tache d'un noir luisant , en forme de massue. Antennes d’un testacé brunätre. Thorax noir, à léger duvet gris ; une bande latérale d’un testacé obscur, au- dessus et en avant des ailes. Abdomen noir, à reflets bleus. Pieds ( 133 ) noirs; cuisses antérieures velues en-dessus: jambes antérieures et intermédiaires d’un brun noirâtre, à léger duvet blanchâtre. Cuille- rons et balanciers bruns. Ailes brunes , moins obscures au bord inté- rieur, le centre des plus grandes cellules clair. Nervures normales. De Java. Muséum. 15. TABANUS BRUNNEUS, Nob. Fuscus. Antennis nigris. Abdomine maculis trigonis albis Pedibus nigris. Alis fuscanis. Long. 8 1. ©. Palpes brunâtres. Face et front d’un jaune grisâtre ; ecallosité fron- tale étroite et peu distincte de la ligne qui la prolonge. Antennes noires. Thorax noir, à duvet brun. Abdomen noir ; une tache dorsale, triangulaire, d'un blanc jaunâtre , ainsi qu'une tache au bord exté- rieur sur chaque segment; ventre d'un gris jaunâtre; une grande tache noire au milieu de chaque segment. Pieds noirs , à duvet jau- nâtre. Ailes brunâtres. Des Indes orientales. M. Marc. Muséum. Un individu semblable, de ma collection, vient de Java. 16. TABANUS ARDENS, Wied. Wiedemann n’a décrit que la femelle. Nous rapportons à cette espèce un individu mâle de la collection de M. Serville. Il diffère de la femelle par les antennes, dont le troisième article est noirâtre, à base fauve. La face et la base du front sont d’un jaune clair, sale. Le thorax est brun sans lignes distinctes. De Java. 17. TABANUS ALBILATERALIS, Nob. Niger. Oculis hirsutis. Thorace lineis lateribusque albis. Abdomine maculis dorsalibus incisurisque auratis; segmentis duobus primis lateribus testaceis. Pedibus rufis. (134) Long. 5 1. Q. Palpes d'un jaune blanchâtre, alongés , aigus , l'extrémité parais- sant former un article particulier. Face et front fauves , à duvet blan- châtre; ce dernier assez large , à callosité large , d’un fauve brunâtre, postérieurement à trois pointes. Les antennes manquent. Yeux velus. Thorax noir, à poils bruns , alongés , et lignes blanchâtres ; une bande longitudinale de longs poils blancs , bordés supérieurement de jaunes au-dessus des ailes ; côtés à longs poils blanes. Abdomen large; les deux premiers segments testacés, à tache dorsale noire; les autres noirs, à tache dorsale triangulaire; bord postérieur testacé, couvert de poils dorés ; ventre d’un fauve sale. Pieds fauves : les antérieurs manquent. Balanciers fauves. Cuillerons brunätres. Aïles un peu brunâtres, plus foncées à la base et au bord extérieur; première cellule postérieure un peu rétrécie. De Java. 48. Tapanus aAuRIcINCTUS, Nob. Niger. Thorace rufopubescente. Abdomine segmentis latere postico aurato. Pedibus rufis. ( Tab. 17, fig. 2.) Long. 10 1. Q. Palpes fauves. Face noire, à léger duvet gris et poils noirs ; côtés fauves à poils fauves. Front à base d’un jaune doré mat, ensuite fauve; une tache d’un noir peu luisant , s'étendant depuis le haut de la base et se rétrécissant graduellement jusqu'au vertex également noir. Antennes : les deux premiers articles fauves ; le troisième manque. Thorax noir, à duvet ponceau; côtés et poitrine noirs , à poils noirs, et tache de poils ponceau sous l'insertion des ailes. Abdomen assez convexe, noir, à poils noirs ; chaque segment à large bord postérieur doré, élargi et arrondi au milieu: ventre à bord postérieur des segments doré, moins large et non élargi. Pieds fauves ; cuisses postérieures, à poils noirs à la base ; hanches brunes, Cuillerons (135 ) fauves. Balanciers bruns. Ailes assez claires, à base et large bord extérieur fauves , un peu brunâtres vers l'extrémité ; deuxième cellule sous-marginale appendiculée. Des îles de l'Océan indien. Muséum. 19. TABANUS RUBRIVENTRIS, Nob. Antennis rufis. Thorace nigro, rufo mubescente. Abdomine testaceo. Pedibus rufis. Alis nervis rufo marginatis. Long. 8 ‘/, 1. Q. Palpes jaunes. Face d'un gris jaunâtre. Front d'un fauve grisâtre ; callosité noire. formant une tache élargie vers la base, prolongée en ligne vers le haut. Antennes fauves; les quatre dernières divi- sions du dernier article noires. Thorax couvert d'un duvet d'un roux grisâtre sur un fond noirâtre; côtés cendrés. Abdomen d’un rouge testacé sans mélange. Pieds d'un fauve rougeâtre ; extrémité des jambes postérieures noirâtre, ainsi que les tarses postérieurs et les derniers articles des autres. Balanciers fauves. Cuillerons brunâtres. Ailes à base roussätre; nervures bordées de roussâtre. D'Offak, dans la terre des Papoux , Nouvelle-Guinée, rap- portée par M. Durville. Muséum. 20. TABANUS ACUTIPALPIS, Nob. Niger. Palpis elongatis. Oculis hirsutis. Antennis nigris, basi testaceis. Abdomine fasciis testaceis. Pedibus fuscis ; tibiis rufis. Alis cellulà submarginali secundà appendiculata. Long. 5 ‘/, 1. ©. Trompe un peu alongée et atténuée. Palpes jaunâtres, à poils blancs , alongés ; atténués vers les deux tiers de la longueur. Face et front d’un testacé brun, à duvet gris: ce dernier à callosité testacée, surmontée d'une tache de poils bruns, Antennes : les deux premiers (136 ) artieles d'un testacé brun ; dernier noir. Thorax noir, à lignes et léger duvet blanchâtres. Abdomen à petits poils noirs; moitié antérieure des segments noirâtre ; postérieure d’un fauve testacé; ventre brunâtre. Cuisses et tarses d'un brun noirâtre; jambes d’un fauve brunâtre. Balanciers et cuillerons brunâtres, Ailes assez claires; stigmate brunâtre. De l'ile King , dans l'Océanie. M. Durville. Muséum. 21. TABANUS RFGIS GEORGII, Nob. Niger. Oculis hirsutis. Abdomine maculis dorsalibus incisu= risque albidis ; lateribus primorum segmentorum rufis. Alis cellulä submarginali secundä appendiculataà. Long. 4 "/, 1 ©. Trompe et palpes mutilés. Face et front d’un gris cendré ; ce dernier à callosité noire, triangulaire. Les antennes manquent. Thorax noir à lignes et léger duvet blanchâtres. Abdomen d'un brun noirâtre; une tache dorsale d'un blanc grisâtre , triangulaire, sur chaque segment ; premier, deuxième et troisième d’un fauve pâle sur les côtés ; incisions blanchâtres : ventre d’un fauve pâle ; derniers segments noirâtres. Pieds manquent. Balanciers bruns. Cuillerons et ailes clairs; stigmate brunâtre. Du port du roi Georges, dans la Nouvelle-Hollande. 99, TABANUS SURINAMENSIS, Nob. Antennis rufis ; apice nigro. Thorace fusco. Abdomine rufo; maculis dorsalibus flavescentibus , lateralibusque rufis. Pedibus rufis. Alis cellulà submarginali secundä appendiculata. Long. 8 ‘/, 1. Q@. Trompe noire. Palpes d'un livide pâle. Face et front d'un gris jaunâtre pâle : ce dernier à bande étroite ; longitudinale, d'un brun (137) luisant. Antennes d’un fauve rougeâtre; troisième article à extrémité noire. Yeux bruns. Thorax brun , à lignes blanchâtres. Abdomen d’un fauve foncé; tous les segments à taches latérales arrondies , d’un fauve plus clair, à reflets jaunâtres , et petites taches dorsales , triangulaires, jaunûtres ; le fond des derniers segments brunit ; ventre fauve , sans tache. Pieds fauves; hanches antérieures blanchâtres ; cuisses anté- rieures noirâtres ; jambes antérieures à extrémité noirâtre ; tarses noirâtres. Ailes grisâtres ; la plupart des nervures légèrement bordées de brunâtre; tache stigmatique fauve. De Surinam. Collection de M. Serville. 23. TABANUS TESTACEUS, Nob. Testaceus. Fronte angustà. Alis fuscanis. Long. 8 1. ©. Dénudé. Palpes jaunes. Face et front testacés ; ce dernier étroit, à callosité étroite et lignes testacées. Antennes fauves. Thorax, abdomen et pieds testacés. Ailes brunätres. De Cayenne. Muséum. C’est peut-être une variété du T. fuscus. 24. TABANUS FULVILATERALIS , Nob. Niger. Antennis nigris. Abdomine segmentis rufo marginatis ; prémis lateribus rufis. Pedibus nigris ; tibiis rufis. Alis nervis fusco marginatis. Long. 7 ‘/, 1. Q. Palpes d’un jaune pâle. Face noire, à duvet gris. Front d'un gris jaunâtre ; base dénudée , à deux taches d’un noir luisant ; ensuite une callosité large , surmontée d'une bande étroite, noire ; vertex à pro- tubérance d’un noir luisant, semblant offrir des ocelles. Antennes à duvet gris. Thorax à duvet gris : callosité testacée en avant des ailes ; côtés d’un gris obscur. Abdomen à bord postérieur des segments fauve ( 138 ) à liseré blanchâtre: les quatre premiers fauves sur les côtés. Pieds d’un noir brunâtre ; jambes antérieures à base testacée ; jambes et tarses intermédiaires et postérieurs d’un fauve brunâtre; jambes postérieures à poils jaunes en dedans et cils noirs en dehors. Balan- ciers et cuillerons brunâtres. Ailes grisâtres; nervures bordées de brunâtre pâle; bord extérieur et stigmate d'un brun roussâtre. De Cayenne. Muséum. Il a des rapports avec le T. tropieus. 23. TABANUS RUBRIPES, Nob. Antennis testaceis; apice fusco. Thorace fusco. Abdomine rubescente. Pedibus rubris. Alis fuscanis ; cellulä submargi- nali secundä appendiculatd. Long. 7 ‘/, 1. Q@. Palpes d'un jaune blanchâtre. Face cendrée. Front à base d'un fauve grisâtre, ensuite brunâtre ; callosité rouge foncé, formant une tache élargie vers la base prolongée en ligne vers le haut. Antennes rougeâtres , à duvet gris ; les quatre dernières divisions du dernier article obscures. Thorax brun, à duvet grisätre et lignes peu distinetes. Abdomen d'un rougeâtre un peuviolet; derniers segments brunâtres. (Cette partie a été altérée par un liquide.) ; ventre semblable. Pieds d’un rouge testacé; tarses noirâtres. Balanciers jaunes. Cuillerons gris, bordés de brun. Ailes brunâtres. De Cayenne. M. Sylveira. Muséum. 26. TABANUS RUFIPENNIS , Nob. Testaceus. Antennis fuscis, dente elongalo. Pedibus nigris. A lis rufescentibus. Long. FPE Ç- Palpes testacés , noirs en-dessus. Face d'un gris roussätre ; callo- (139 ) sité de ce dernier noire, en forme de massue. Troisième article des antennes à dent alongée. Thorax d'un testacé brunâtre, à lignes peu distinctes; côtés bruns à poils noirs. Abdomen de la même couleur; côtés bruns ; ventre noirâtre. Pieds noirs ; jambes brunes. Cuillerons roussâtres. Balanciers brunâtres. Ailes : fond jaunûtre ; bord extérieur et celui des nervures fauves; nervures normales. Du Brésil. Muséum. Cette espèce ressemble au Dichelacera immaculata ; mais, outre que les palpes n’ont pas la même forme, il ÿ a quelques différences dans les couleurs. 97. Tapanus Lucruosus, Nob. Antennis nigris, dente elongato. Thorace testaceo. Abdomine, pedibus , alisque nigris. Long. 7 1 Q. Trompe et palpes noirs. Face noire, à duvet gris. Front assez étroit ®, noir, à duvet gris ; callosité oblongue , rétrécie , prolongée et terminée en pointe. Antennes noires ; troisième article à pointe alongée, atteignant la moitié de la longueur de l'article. Thorax d'un testacé brun, à trois bandes brunes. Abdomen d’un noir un peu bleuâtre. Pieds noirs. Cuillerons et ailes noirs. Le centre des cellules assez clair. Du Brésil. Collection de M. Serville. Un autre individu ®, du Muséum, et rapporté de Surinam par M. Leschenault , diffère de la description par la longueur , qui n’est que de 5 '/, I. Les bandes du thorax sont peu dis- tüinctes. Les ailes ont l'extrémité assez claire. 28. TABANUS FENESTRATUS , Nob. Testaceus. Antennis rufis. Pedibus nigris ; tibiis anticis dila- tatis. Alis fuscis, maculà apiceque hyalinis. ( Tab. 15, fig. 3.) ( 140 ) Long. 6 */, 1. Q@. Palpes fauves. Face et base du front d'un fauve jaunâtre ; partie supérieure de ce dernier brunâtre , à bande calleuse brune. Antennes fauves. Thorax violâtre, à poils et bandes noires, peu marquées et léger duvet blanc ; côtés fauves. Abdomen testacé ; les trois derniers segments bruns; ventre fauve. Pieds noirs ; jambes antérieures élargies et arquées antérieurement ; jambes et farses intermédiaires et posté- rieurs fauves. Balanciers fauves , à extrémité brune. Cuillerons bruns. Ailes d’un brun noirâtre depuis la base jusqu'un peu au-delà de la cellule discoïdale; le reste clair ; une petite tache hyaline à la base de la discoïdale. Du Brésil. 29. TABANUS ANGUSTUS , Nob. Antennis rufis. Thorace testaceo. Abdomine elongato, nigri- cante , tribus fasciis albidis. Pedibus rufis. (Tab. 17, fig. 3.) Long. 6 1. Q@. Corps assez étroit. Palpes d’un jaune pâle. Face et front d'un gris jaunâtre pâle; ce dernier à callosité et ligne fauve. Thorax d’un tes- tacé brunâtre, à bandes brunes et à duvet blanchâtre. Abdomen étroit, noirâtre, à duvet blanchâtre et trois bandes blanchätres ; côtés d’un fauve brunâtre. Jambes antérieures a base jaune. Balan- ciers blanchâtres. Cuillerons et ailes clairs ; stigmate fauve. De Monte-Video. Cette espèce diffère des T. modestus, trivittatus, elc., par les pieds antérieurs fauves. 30. TABANUS FUSCOFASCIATUS, Nob. Antennis rufis, apice nigro. Thorace testaceo. Abdomine rufo, fascià dorsali fuscä. Pedibus rufis. (1M) Long. 6 1. Q. Palpes d'un jaune blanchâtre. Face et front d'un gris jaunâtre ; ce dernier à ligne d’un brun noirâtre luisant , un peu élargi antérieu- rement. Antennes d’un fauve testacé ; troisième article, tantôt à der- nières divisions noirâtres, tantôt entièrement noirâtre. Thorax à duvet gris; côtés noirs, à duvet gris. Abdomen fauve, à bande dorsale brune. Pieds fauves ; antérieurs à cuisses et tarses d’un brun noirâtre, et jambes fauves terminées de brun; intermédiaires et pos- térieures à tarses bruns. Balanciers fauves. Ailes un peu grisâtres , à base et bord extérieur roussâtres : nervures normales. Du Brésil. Au nord de la capitainerie de Saint-Paul et de Rio-Janeiro. Saint-Hilaire. 31. TABANUS VIRIDIVENTRIS, LVob. Antennis rufis, dente elongato. Thorace testaceo. Abdomine rufo ; segmentis secundo tertioque viridibus. Pedibus rufis. Long. 6 1. Q. Palpes fauves , à léger duvet blanc. Face et base du front d'un blanc jaunâtre ; le reste du front d’un testacé luisant, légèrement bordé de duvet blanc. Antennes à dent du dernier article alongée , atteignant les trois quarts de la longueur de cet article. Thorax testacé, à léger duvet blanchâtre ; écusson bordé de verdâtre. Abdomen à poils noirs; premier segment fauve ; deuxième et troisième d’un vert pomme ; les autres fauves; ventre : les trois premiers segments verts ; les autres fauves. Pieds fauves ; tarses bruns ; jambes antérieures à moitié antérieure blanchâtre , à poils blancs, et postérieure brunâtre , à poils noirs ; jambes intermédiaires d’un blanc verdâtre, à poils blanes et extrémité brunâtre ; jambes postérieures à cils noirs en- dessous. Balanciers verts. Cuillerons brunâtres. Ailes jaunâtres ; base et bord extérieur fauves; nervures normales. De Rio-Janeiro. Saint-Hilaire. Muséum. (142) 32. TABANUS AURORA, Nob. Antennis rufis. Thoracc testaceo. Abdomine pedibusque rufis. Alis rufescentibus. Long. 8 1. ®. Palpes fauves, à duvet blanc. Face et front d’un gris fauve; ce dernier très-étroit, à longue ligne élevée, testacée, un peu élargie antérieurement. Thorax d’un rouge testacé, à duvet d’un blanc bleuâtre et poils jaunes; écusson et abdomen d'un fauve rougeâtre , à léger duvet blanchâtre. Tarses antérieurs bruns. Balanciers blan- châtres. Cuillerons jaunes. Ailes un peu roussâtres. Du Brésil. Museum. 33. TABANUS BONARIENSIS , Nob. Niger. Thorace vittis duabus maculisque duabus rufis. Abdo- mine secundo , tertio, quartoque segmentis lateribus rufis. Pe- dibus rufis. Alis cellulà submarginali secundä subappendiculatd. Long. 5 1. ©. Trompe noire. Palpes d’un jaune päle. Face testacée au milieu , noire , à longs poils blanchâtres sur les côtés. Front assez large Q, à base testacée ; ensuite une callosité arrondie, d’un noir luisant; le reste d’un testacé brunâtre, bordé de noir. Antennes :les deux premiers articles fauves ; le troisième manque. Thorax noir; une bande d’un fauve vif en avant des ailes et une ligne longitudinale de la même couleur, très-voisine de cette bande ; une tache fauve sous la base des ailes. Abdomen noir, à poils jaunâtres; deuxième , troisième et qua- trième segments fauves de chaque côté ; ventre d'un fauve pâle. Pieds fauves; hanches noirâtres ; cuisses antérieures à côté intérieur obscur ; jambes antérieures à base d'un jaune pâle et extrémité obscure : tarses noirâtres. Cuillerons jaunâtres. Ailes grisâtres : base et bord extérieur ( 143 ) jaunâtres ; nervures transversalés légèrement bordées de noirâtre : tache stigmatique brunâtre. De Buénos-Ayres. Collection de M. Serville. Cette espèce diffère peu du 7. Vicinus, Nob. 34. TABANUS RUBESCENS , Nob. Antennis nigris, basi testaceä. Abdomine rubescente, maculis dorsalibus nigris. Pedibus rufis. Long. 4 "/, 1. Q. Palpes fauves , à duvet blanc. Face et base du front d’un blanc grisâtre ; partie postérieure grise ; callosité et ligne d’un brun testacé. Antennes : les deux premiers articles testacés ; le dernier noir. Thorax noir, à duvet et lignes blanchâtres ; côtés testacés, à duvet blan- châtre. Abdomen d’un rouge lilas terne , à poils noirs et duvet blan- châtre ; bande dorsale noirâtre, large, sur les deux premiers segments, ensuite étroite et formée de taches triangulaires; incisions pâles- Tarses antérieurs bruns. Balanciers bruns. Ailes claires : stigmate jaunûtre. De Monte-Video. 39. TABANUS RUBRITHORAX , Nob. Antennis testaceis, apice nigro. Thorace testaceo. Abdomine nigricante, maculis dorsalibus flavescentibus. Pedibus rufis. Alis cellulà submarginali secundäà appendiculatà. Long. 4 1. ©. Palpes d'un fauve pâle. Face et front d'un gris jaunâtre ; ce der- nier à callosité d’un testacé brunâtre en forme de massue. Antennes : les deux premiers articles fauves, à duvet gris ; le dernier testacé ; les dernières divisions noires. Thorax d’un rouge testacé, à lignes et léger duvet gris. Abdomen noirâtre ; tache dorsale , triangulaire , (14) d'un jaune grisatre ; à poils jaunes sur chaque segment ; une tache fauve sur les côtés des deux premiers; incisions jaunâtres ; ventre grisâtre. Pieds fauves; tarses bruns ; base des jambes antérieures d'un jaune blanchâtre. Balanciers brunâtres. Cuillerons et ailes clairs ; stigmate fauve ; nervures transversales bordées de brunâtre peu dis- tinct ; deuxième cellule sous-marginale appendiculée. Du Brésil, à l’ouest de la capitainerie des Mines. 36. TABANUS TESTACEOMACULATUS, Nob. Niger. Antennis nigris , basi testaceä. Oculis hirsutis. Abdo- mine maculis lateralibus testaceis, incisurisque albidis. Pedibus rufis. Long. 5 ‘/, 1. ©. Palpes jaunes, à duvet blanc et petits poils noirs. Face et front testacés, à duvet et poils blancs; ce dernier assez large, à callosité d’un testacé brunâtre , large et arrondie. Antennes : les deux premiers articles testacés; le troisième noir. Thorax à lignes blanchâtres ; côtés livides , à duvet et poils blanchâtres ; une petite ligne noire au- dessus de l'insertion des ailes. Abdomen noir ; incisions blanchâtres ; une tache d’un testacé obscur , arrondie de chaque côté de tous les segments; ventre blanchâtre; une large bande longitudinale grise, Pieds à duvet et poils blancs; tarses noirâtres. Balanciers bruns. Aïles claires ; stigmate brunätre. Du Chili. Rapporté par M. Gay. Muséum. 37. TABANUS TRIFARIUS , Nob. Niger. Antennis nigris, basi testaceä. Oculis hirsutis. Abdo- mine trifariam maculis albidis. Pedibus testaceis. Long. 5 1. Q. Trompe noire. Palpes d’un jaune pâle. Face jaunâtre, à duvet et poils blancs. Front assez large ® ; base blanchâtre; le reste d’un (445 ) testacé brunâtre, luisant, à tache de duvet blanchâtre , traversée par une ligne longitudinale lisse. Antennes : premier article testacé; les deux autres noirs ; troisième assez menu, à dent peu distincte. Yeux cuivreux, velus. Thorax noir, à lignes blanchâtres ; côtés testacés, à duvet blanchâtre ; poitrine noire. Abdomen noir , à trois bandes lon- gitudinales de taches de duvet gris pâle, un peu jaunâtre; les dorsales un peu triangulaires ; les latérales un peu carrées, plus ou moins fauves sous le duvet: bord postérieur des segments blanchâtre; ventre brunâtre pâle. Pieds testacés ; hanches et tarses noirâtres. Cuillerons blanchâtres. Ailes assez claires ; stigmate pâle. Du Chili. Rapporté par M Gay. Collection de M. Serville. 38. TABANUS CHILENSIS, Nob. Niger. Antennis nigris, basi testacea. Abdomine fasciis rufis. Pedibus rufis. Long. 51. Q. Corps assez large. Palpes fauves, à duvet blanchâtre. Face fauve, couverte de duvet gris. Front assez large, d’un brun rougeûtre ; une assez grande callosité d’un noir brun, luisante, antérieure, au- dessus de la suture. Antennes à premier article testacé. Thorax à bande en avant des ailes et une tache sur les flancs, fauves; écusson noir. Abdomen à bord postérieur des segments fauve. Extrémité des jambes et tarses noirs. Ailes grisâtres. Du Chili. M. Gay. Muséum. 39. TABANUS RUFIVENTRIS, IVob. Antennis testaceis, apice nigro. Thorace fuscano. Abdomine rufo. Pedibus testaceis. Long. 61. 4. Palpes d'un jaune pâle. Face et front d’un gris jaunâtre ; ce dernier à callosité brune, sans ligne. Thorax (dépouillé} d'un brun rou- 10 (146 } geâtre ; côtés cendrés. Abdomen : vestiges de taches dorsales blanches, Cuillerons grisâtres. Balanciers jaunes. Ailes grisâtres. De Cuba. M. de La Sagra. Muséum. Ce Taon est voisin du Posticus, mais il a les nervures des ailes sans appendice. 40. TABANUS PARVIDENTATUS, Nob. Rufus. Fronte maculis duabus. Antennis dente minutissimd. Long. 5 1. ©. Palpes fauves, à duvet blanchätre. Face et front d'un jaune gri- sâtre; ce dernier à callosité testacée, ovale, et une autre au-dessus plus petite et noire. Antennes testacées ; troisième à dent peu dis- tincte. Thorax et abdomen sans duvet. Ailes un peu roussâtres. Des Antilles. M. Plée. Muséum. 41. TABANUS ATRATUS, Fab., Wied. — Tabanus niger, Pal., Beauv. ins. (Page 5%, tab. 1, fig. 1.) Le front est plus large Q@ à proportion que dans les autres espèces. La première cellule postérieure des ailes est fort rétrécie à l’extrémité, comme dans le T. latus. Fabricius lui donne pour patrie les îles de l'Amérique , c'est à-dire les Antilles; Wiedemann, l'Amérique du Nord. L’individu du Muséum est du Mexique; celui de ma collection, de la Géorgie. h2. TABANUS TRIMACULATUS, Palissot-Beauvois, Wied. De l'Amérique septentrionale. C’est probablement par erreur que Wiedemann lui donne l'Amérique méridionale pour patrie. Un individu du Muséum est de la Caroline. Bosc lui a donné le nom de T. Æstuum. h3, TABANUS MEXICANUS, Lina., Fab., Wied. Quelles que soient les différences que présentent les ailes , tantôt ponctuées de noir sur toutes les anostomoses et à pre- mière cellule postérieure appendiculée, tantôt entièrement sans tache et sans appendice, nous ne pouvons douter que ces diffé- rences n'appartiennent à la même espèce, ayant observé une foule d'individus remplissant tous les degrés entre les deux extrêmes. | kh. TaApaNuSs vicinus, Nob. Niger. Antennis nigris; articulo tertio rufo , apice nigro. Abdomine incisuris rufis; segmentis tribus primis lateribus rufis. Femoribus nigris , tibiis testaceis. Sem blable au 7. luridus. Long. 6 1. 9. Front brunâtre ; callosité d’un noir luisant ovale, presque ronde, prolongée par une ligne. Les taches latérales des trois premiers seg- ments de l'abdomen d’un fauve rougeâtre vif, sans reflets blanes ; bord postérieur des segments fauve ; point de taches dorsales dis- tinctes ; ventre : les trois premiers segments fauves, à bande longitu- dinale noire; les autres noirs, à bord postérieur fauve. Pieds anté- rieurs noirs, à moitié antérieure des jambes fauve; jambes posté- rieures non frangées. De la Caroline. Collection de M. Serville. 45. TABANUS LASIOPHTHALMUS, Nob. Oculis hirsutis. Thorace nigro. Abdomine rufo, fascia dorsali nigrà. Pedibus rufis. Long. 6 1. ® Corps assez large. Trompe noirâtre. Palpes d'un jaune livide pâle. ( 148 ) Faccet front à duvet d'un gris blanchâtre; ce dernier à quatre callosités d’un noir brunâtre luisant ; la première un peu saillante à la base des antennes ; la deuxième contiguë à la première, un peu transversale : la troisième ovalaire , entourée de poils bruns; la quatrième à l’occi- put renfermant les ocelles. Antennes : les deux premiers articles brunâtres ; le troisième manque. Yeux à deux ou trois bandes irisées. Thorax noirâtre , à lignes grisâtres ; côtés d’un rougeâtre assez pâle , à tache noirâtre. Abdomen fauve ; bande dorsale noirâtre, contenant à chaque segment une petite tache jaunâtre au bord postérieur ; inci- sions jaunes; ventre d’un fauve pâle. Pieds fauves ; tarses noirâtres. Ailes grisâtres; tache stigmatique brune ; cellule costale jaunâtre ; nervures transversales à la base des première, deuxième et quatrième cellules postérieures et deuxième sous-marginale bordées de brunâtre. De la Caroline. Muséum. Cette espèce a les ailes marquées comme les T. molestus et turbidus, Wied., mais elle en est très-distincte par les autres caractères. hG. TABANUS CINGULATUS , Nob. Antennis rufis, apice nigro denteque elongato. Thorace rufo. Abdomine fusco flavo fasciato. Pedibus rufis. Long. 6 1. Q. Corps large. Trompe noire. Palpes d'un jaune blanchâtre. Face et front d'un gris blanc jaunâtre; ce dernier à deux eallosités : inférieure d'un fauve brunâtre à peu près carrée, échancrée en- dessus; supérieure noire, alongée, arrondie au milieu, s'étendant en pointe jusqu'à l’inférieure. Antennes aux quatre dernières divi- sions du troisième article noires. Thorax d'un fauve assez pâle; à trois bandes noires, dont l'intermédiaire est large et les latérales sont étroites, interrompues à la suture; côtés d’un gris blanc jaunâtre; écusson brun. Abdomen brun ; segments à bord postérieur jaune, assez large; ventre d’un gris blanc jaunâtre. Pieds fauves ; ( 149 ) tarses noirâtres. Cuillerons brunâtres. Ailes assez claires; tache stig- matique brunâtre; cellules costale et médiastine fauves: toutes les nervures et particulièrement les sous-marginale et interno-médiaire plus ou moins bordées de fauve. De Philadelphie. De la collection de M. Serville. 47. TABANUS CAROLINENSIS, Nob. Niger. Antennis rufis, basi cinerea. Abdomine maculis dor- salibus , incisurisque albidis. Abdomine segmentis quatuor late- ribus rufis. Pedibus nigris ; tibiis rufis. Long. 6 1. #. Palpes d'un blanc jaunâtre. Face et front d'un blanc grisätre Antennes : les deux premiers articles gris, à longs poils noirs; le troisième d'un fauve vif; les quatre dernières divisions noires. Yeux velus. Thorax noir, à léger duvet gris; lobe triangulaire testacé, avant les ailes; côtés à poils gris. Abdomen noirâtre, à incisions blanchâtres; une tache dorsale, triangulaire, blanchâtre à chaque segment, quelquefois peu distincte; les quatre premiers fauves sur les côtés ; ventre fauve, à duvet blanc. Pieds noirs; jambes fauves. Balanciers bruns. Cuillerons brunâtres. Ailes claires; base et bord extérieur jaunâtres; stigmate brun. La femelle a le front marqué d’une callosité carrée, et une autre petite tache ovale alongée, noires. Les yeux sont nus. Les deux pre- miers articles des antennes sont nus. L’abdomen a les côtés fauves sur tous les segments. De la Caroline. Muséum. Bosc ? h8. TABANUS LuGuBRIS, Nob. Niger. Alis migris. Long ©7717. Palpes noirs, à léger duvet gris. Face et front d'un noir luisant; ({ 450 ) ce dernier à deux taches grises, triangulaires , latérales, au-dessus de la callosité. Antennes : les deux premiers articles noirs ; le troisième manque. Thorax et abdomen dénudés , d’un noir luisant. Pieds noirs. Balanciers bruns. Ailes d’un noir brunâtre uniforme. De la Caroline. Muséum. 49. TABANUS LINEOLA , Fab., Wied. Wiedemann n'a décrit que la femelle. Dans cette espèce, les yeux des mâles sont velus, ceux des femelles nus. Troisième article des antennes fauve: les quatre der- nières divisions noires. Dent assez prolongée. Amérique du nord. 50. Tapanus cosrazis, Wied. Wiedemann n’a connu que le mâle. Le Muséum possède les deux sexes. Le front de la femelle est d’un jaune grisâtre, à callosité presque carrée et petite ligne qui en est un peu sé- parée , d’un noir luisant. De l'Amérique du nord. Donné au Muséum de Paris par celui de Philadelphie. 51. Tapanus PuMILUS, Nob. Niger. Antennis rufis, basi apiceque fuscis. Abdomine trifa- riam maculis albidis. Pedibus rufis. Alis cellulä submarginali secundà sæpè appendiculata. Long. 4 1. ©. Palpes d’un jaune pâle. Face à duvet d’un gris blanchâtre. Front d'un gris brunâtre ; deux callosités à peu près carrées, noires, ainsi que le vertex. Antennes : les deux premiers articles brunâtres; troi- . sième fauve, à dernière division brune: dent peu distincte. Thorax à léger duvet et lignes gris; cotés d’un testacé brunâtre à duvet gris. Abdomen à trois rangs de taches blanchätres ; les dorsales trian- ( 151 ) gulaires ; les latérales ovalaires , transversales ; incisions blanchâtres ; ventre brunâtre, à duvet et incisions blanchâtres. Pieds d'un fauve branâtre; extrémité des jambes et tarses antérieurs noirs. Ailes claires; deuxième cellule sous-marginale ordinairement appendi- culée ; stigmate d'un jaune pâle. De la Caroline. Muséum. Voisin du 7. bromius. D2. TABANUS FUSCONERVOSUS, Mob. Brunneus. Antennis rufis. Abdomine maculis dorsalibus albidis. Pedibus rufis. Alis nervis fusco marginatis. Long. 11 À Q. Palpes d’un fauve vif. Face et barbe d'un gris jaunâtre, ainsi que la' partie antérieure du front; partie postérieure brunâtre ; callosité surmontée d'une ligne d'un brun luisant. Thorax (dépouillé) d’un brun rougeûtre ; côtés et poitrine d’un gris jaunâtre. Abdomen d'un brun noirâtre; une bande dorsale d’un blanc gris formée de taches un peu triangulaires sur chaque segment; incisions blanchâtres, peu distinctes; ventre à incisions plus marquées. Pieds à tarses bru- nâtres. Cuillerons brunâtres. Balanciers fauves. Ailes un peu rous- sâtres ; bord extérieur brunâtre. Patrie inconnue. Muséum. Cette espèce est voisine du 7. lineatus, mais elle en diffère par la bande dorsale de l'abdomen et la bordure brune des ner- vures alaires. 53. TABANUS INCERTUS, Nob. Brunneus. Antennis nigris. Abdomine maculis dorsalibus albidis. Pedibus rufis. Long. 9 1. ©. Palpes d'un jaune blanchâtre. Face ct front d'un gris jaunätre; ce (152 ) dernier à callosité brune, en massue. Antennes à premier article livide, noir en-dessus. Thorax brun, sans poils, à duvet gris et lignes blan- châtres:; côtés gris. Abdomen tantôt brun, tantôt d’un brunâtre testacé; taches dorsales blanchâtres, triangulaires, peu marquées ; taches latérales blanchâtres, arrondies; ventre tantôt d'un brun grisâtre, tantôt fauve à duvet grisâtre. Pieds d’un fauve brunâtre ; tarses bruns. Balanciers blanchâtres. Cuillerons et ailes grisâtres ; nervures bordées de brunâtre pâle ; stigmate brun. Du Muséum. Rapporté du midi de la France par M. Audouin avec des insectes indigènes et quelques exotiques , au nombre desquels nous pensons qu’il faut compter cette espèce. D4. TABANUS LAGENAFERUS, Nob. Antennis testaceis, apice nigro. Thorace testaceo, vittis nigri- cantibus. Abdomine rufo. Pedibus rufis. Long. 7/1. 0. Palpes jaunes, à duvet blanc. Face et front d'un gris jaunâtre pâle; ce dernier à callosité testacée, en forme de flacon. Antennes testacées ; les quatre dernières divisions du troisième article brunes. Thorax testacé, à duvet blanchâtre et larges bandes noirâtres. Abdo- men d'un fauve grisâtre (dénudé) , à duvet blanchâtre. Pieds fauves ; tarses antérieurs et extrémité des jambes, bruns. Balanciers fauves. Cuillerons et ailes clairs; stigmate jaunâtre. Exotique. Muséum. Abdomen mutilé. D9. TABANUS CASTANEOVENTRIS, Mob. Thorace rubescente. Abdomine castaneo ; maculis dorsalibus albidis ; basi rubescente. Pedibus rufis. Long. 7 73 | RC Palpes fauves , à duvet blanc. Face blanche, à poils blancs. Front blane, callosité large, d'un testacé brunâtre, luisante, s'étendant ( 153 ) jusqu'aux deux tiers de la hauteur; vertex d’un testacé luisant. Antennes : les deux premiers articles fauves, à duvet blanchâtre ; le dernier manque. Thorax d’un rouge un peu lilas, à bandes bru- nâtres et duvet blanc. Abdomen à taches dorsales triangulaires de duvet blanc, ainsi que les incisions; les deux premiers segments d'un rouge livide; les autres d’un brun châtain; ventre rougeñtre à duvet et incisions blancs; bande longitudinale brune. Cuisses fauves; jambes d’un jaune blanchâtre; tarses bruns. Balantiers jaunes. Cuillerons et ailes clairs ; stigmate jaunâtre. Du Muséum. Patrie inconnue. Nous le croyons exotique. 96. TABANUS OCHRACEUS, Nob. Ochraceus. Antennis dente elongato. Alis flavescentibus. Long. 6 ‘/, L Q. Tout le corps ferrugineux. Trompe seule noire ; front assez large, à ligne élevée, également ferrugineuse. Dernier article des antennes à dent assez alongée. Thorax d’un ferrugineux brunâtre. Ailes jau— nâtres , à base et bord extérieur ferrugineux. Patrie inconnue. Muséum. Cette espèce ressemble fort au T. unicolor, Wied., du Brésil ; mais le corps n’est pas comprimé; le dernier article des antennes manquait à l'individu décrit par cet auteur. Elle res- semble aussi au 7. aurora, Nob. Mais le front de celui-ci est fort étroit, et le dernier article des antennes n’a pas la dent prolongée. D7. TAPBANUS LATIVENTRIS, Nob. Antennis rufis, dente elongato. Thorace testaceo. Abdomine lato, ferrugineo. Pedibus rufis. Alis flavescentibus. (Tab. 18, f. 1.) Long 5 '/, 1 Q. Palpes fauves. Face d'un grisjaunâtre. Front d'un fauve brunâtre, ( 154 ) assez convexe dans sa largeur ct entièrement lisse. Antennes fauves; dernier article à dent alongée. Thorax d’un rouge testacé. Abdomen large, déprimé, d’un jaune ferrugineux. Pieds fauves ; moitié anté- rieure des jambes jaune; jambes antérieures un peu renflées. Cuille- rons roussäfres. Balanciers d'un blanc jaunâtre. Ailes jaunâtres ; bord extérieur jaune. Exotique. Patrie inconnue. 58. Tapanus puBius, Nob. Niger. Antennis nigris; articulo tertio basi testaceà. Oculis hirsutis. Abdomine maculis dorsalibus cinereis. Pedibus nigris ; tibiis rufis. Long. 5 ‘/, 1. Q. Palpes jaunes, à duvet blanc. Face et front d'un gris blanchâtre: ce dernier à deux callosités à peu près carrées et vertex noirs. Thorax à vestiges de poils jaunes; côtés gris. Abdomen à taches dorsales grises, triangulaires, et une bande latérale grise de chaque côté; un peu de fauve de chaque côté du deuxième segment; ventre noir, à duvet gris, incisions blanchâtres et une bande longitudinale de reflets noirâtres. Cuisses noires, à duvet gris ; jambes fauves ; anté- rieures à extrémité noire ; tarses antérieurs noirs; intermédiaires et postérieurs bruns, à premier article fauve. Ailes claires ; stigmate fauve. Patrie inconnue. Muséum. 8. G. DIABASE, Drapasis, Macq., S. à B. Car. gén. Palpes © alongés, subulés. Face courte, convexe, nue; point de fossettes; joues velues. Front assez étroit Q, à callosité un peu convexe. Antennes couchées, alongées, insé-— rées plus bas que la moitié de la hauteur de la tête; premier article un peu alongé, cylindrique, conique ; deuxième court, cyathiforme ; troisième triple du premier, conique, arqué, de ( 155 ) cinq divisions, dont la première plus longue et plus épaisse à la base. Veux ronds. Point d’ocelles. Jambes antérieures un peu arquées et élargies. Ailes écartées ; deuxième cellule sous-mar- ginale sans appendice, à nervure extérieure ordinairement presque droite. Nous décrivons et nous figurons trois nouvelles espèces de Diabases, genre que nous avons établi dans les Suites à Buffon et dont nous donnons les caractères avec plus de développement. Ce genre réclame aussi le T. bivittatus, Wied., que nous avons décrit dans cet ouvrage sous le nom d'Hæmatopota bivittata, et nous croyons que les Æ. crassipes el podagrica, Fab. et Wied., doivent également y être compris. Les espèces connues sont de l'Amérique méridionale. 1. Drapasis SCUTELLATA , Nob. Nigra. Antennis scutelloque rufis. Pedibus nigris; tibiis posticis albis. Alis nervis transversalibus fusco marginatis. (Tab. 18,f.2.) Long, 3 1 Q. D'an noir luisant. Front à léger duvet grisâtre et callosité luisante. Thorax à tache triangulaire, jaune, de chaque côté, en avant des ailes ; épaules brunes; bord postérieur fauve , à poils jaunes ; éeusson fauve. Abdomen d’un noir luisant. Pieds noirs ; intermédiaires à jambes et premier article des tarses blancs; postérieurs : jambes blanches, à extrémité noirâtre , premier article des tarses blanc. Balanciers jaunes. Ailes claires ; bord extérieur jaunâtre; stigmate brun ; nérvures trans- versales terminant les cellules basilaires bordées de brun ; une bande transversale étroite , brune, passant sur la base de la deuxième cellule sous-marginale. k De Cayenne. Muséum. Il est probable que l'individu que nous décrivons avait quel- que duvet dont il a été dépouillé. (156) Il ressemble au Bicincta ; mais, outre que l'abdomen n’a pas de bandes, le premier article des antennes est plus court. 2. Drapasis FUSCIPENNIS , Nob. Thorace testaceo. Abdomine flavescente. Femoribus fuscis ; tibiis albidis. Alis fuscanis. Long. 4 1. Q. Palpes d’un fauve brunâtre. Face et front d’un gris brunâtre; ce dernier à callosité noire, grande, surmontée d'une ligne. Antennes : les deux premiers articles fauves; le troisième manque. Thorax d’un testacé brunâtre; côtés et écusson de la même couleur. Abdomen transparent, d’un jaune brunâtre. Cuisses brunes; jambes d’un blanc jaunâtre, à extrémité brunâtre ; tarses antérieurs noirs; intermédiaires et postérieurs bruns, à premier article jaune. Balanciers bruns. Cuil- lerons bruns. Ailes brunâtres; bord intérieur jaunâtre. Du Brésil, 3. Drapasis ATÆNIA , Nob. Flavida. Tibiis tarsisque anticis nigris. Alis apice [usco. Long. 4-4 */, 1. Palpes d'un fauve clair. Face et front à eallosité brune. Antennes fauves ; les dernières divisions du troisième article brunâtres. Thorax à fond brun , duvet d’un gris jaunâtre et petits poils jaunes. Abdomen fauve à duvet jaune. Pieds fauves. Aïles un peu jaunâtres ; stigmate quelquefois brun. Cette espèce a été trouvée à la Caroline et au Brésil, aux en- virons de Para. Muséum. k. DiABASIS INTERRUPTA , Nob. Antennis fulvis. Thorace cinereo-flavicante. Abdomine rufo , fasciis tribus nigris, interruptis. Pedibus rufis ; tibiis fuscis. Long. 3 D'eM ESR Palpes fauves , épais , à extrémité pointue. Face luisante + Jaune; à tache brune au milieu ; côtés mats. Front d’un fauve grisâtre, à callo- sité noire , cordiforme. Antennes fauves ; les quatre dernières divisions du troisième article un peu brunâtres. Thorax noir , à duvet jaunûtre. Abdomen d’un fauve luisant; quatrième, cinquième et sixième seg- ments à bord antérieur noir, interrompu au milieu. Pieds fauves ; jambes brunes, épaisses, arquées; tarses antérieurs bruns. Ailes claires ; stigmate et petite tache , au bord extérieur près de l'extrémité, brunâtres ; deuxième cellule sous-marginale à nervure extérieure un peu arquée. Du Brésil, à l’ouest de la Capitainerie des mines. 9. G. LÉPISÉLAGE, LepisecaGa, Nob.; TaBanus, Wied. Car. gén. des Taons. Corps revêtu d’écailles. Palpes Q alon- gés, ovales ,‘obtus. Face courte, saillante , nue. Front alongé, un peu plus large que dans les Taons. Antennes insérées plus bas que les yeux sur une petite élévation antérieure ; troisième article non échancré, rétréci, mais sans pointe à l'extrémité. Jambes élargies,’ surtout les antérieures, droites en-dedans, arquées en-devant. Aïles à demi ouvertes. Le Tabanus lepidotus, Wied., diffère des autres Taons par ces divers caractères et nous paraît constituer un genre particu- lier voisin des Diabases. Le port écarté des aïles et leur colora- tion le font ressembler aux Chrysops et trompent d’abord sur son compte; mais l'erreur se dissipe au premier examen. La forme du front , de la face, des antennes diffère également de celle des Chrysops et des Taons, et en joignant à ces caractères différen- tiels la dilatation des jambes et les écailles qui revêtent le corps, il ne reste aucun doute sur la nécessité de considérer ce Taba- nien comme type d’un nouveau genre, auquel nous don- ( 158 ) nons le nom de Lépisélage , de derés et de oshayéo, écailles bril- lantes. Ce joli Diptère appartient à l'Amérique méridionale. M. Wiede- mann a décrit des individus venant du Brésil. Celui dont je donne la figure et la description en diffère par les pieds; il a été rapporté de la Guyane par M. Leprieur et se trouve au Muséum d'histoire naturelle de Paris. 4. LEPISELAGA LEPIDOTA. Tabanus lepidotus, Wied., N.° 193. Viride auratus. (Tab. 18, f. 3.) Long. 3 1. Noir , à écailles d’un vert doré. Palpes, face et joues d’un noir lui- sant. Front à écailles vertes , à partie antérieure et callosité noires. An- tennes fauves. Pieds noirs ; premier article des tarses antérieurs à ligne longitudinale blanche du côté antérieur; premier article des autres entièrement blanc Q. De la Guyane et du Brésil. 10. G. ACANTHOCÈRE, Acanrnocera , Macq., S. à B. Le Tabanus longicornis, Fab., hæmatopota id., Wied., pour lequel nous avons formé ce genre dans les Suites à Buffon, pré- sente un ensemble de caractères qui le distinguent de tous les Tabaniens et qui exigent de l’isoler. Le Brésil est sa patrie. 11. G. SILVIUS, Srcvius. Des quatre Tabaniens exotiques que le savant Wiedemann a compris dans le genre Silvius , trois présentent des caractères étrangers à l'espèce européenne. Les S. vulpes et esenbeckit ont les nervures des ailes disposées comme dans les Pangonies, c’est-à-dire la première cellule postérieure fermée. Dans le ( 459 ) S. denticornis les antennes sont munies d'une dent, ce qui les rapproche fort des Taons, n’en différant plus que par la pré- sence des ocelles et par la conformation des palpes dans les mâles, si toutefois le deuxième article en est cylindrique comme dans le Sélvius de l'Europe, ce dont Wiedemann ne fait pas mention. Le peu d'unité que présente ce genre dans sa conformation se montre également dans son habitat. Trois espèces se trouvent au Brésil; une dans l'Amérique du Nord, une en Europe et une dernière est comme égarée au cap de Bonne-Espérance. 1. Srzvius syzvetRn, Noë. Niger. Abdomine lineis tribus transversalibus albis. Pedibus nigris ; tibiis albis. Alis limbo externo fusco. (Tab. 19, fig. 1.) Long. 6 1. ©. Corps étroit. Palpes épais, obtusément pointus, noirs. Face noire, à léger duvet gris. Barbe blanchâtre. Front noir; callosité carrée alongée. Antennes noires. Thorax à tache brunâtre, à duvet blanc en avant et au-dessus des ailes. Abdomen étroit, convexe , d’un noir luisant; premier, deuxième et quatrième segments à bord postérieur blanchâtre , à poils blancs. Jambes blanches, à extrémité noire. Balanciers bruns. Cuillerons brunâtres. Ailes claires; bord extérieur d’un noir brunâtre. Du Brésil. M. Sylveira. Muséum. 12. G. CRHYSOPS, Carysops. Les espèces exotiques, maintenant au nombre de trente et plus, présentent quelques légères modifications aux carac- tères génériques. Les palpes sont courts et le front s’élargit dans le C. frontalis 4, Nob.; la face se produit en avant dans le bifasciata, Nob.; les antennes s’alongent dans le longicornis , ( 460 ) et le deuxième article égale les deux autres. L'abdomen est étroit et convexe dans la même espèce. Les ailes, toujours ornées de bandes diversement disposées , ont la nervure exté- rieure de la deuxième cellule sous-marginale tantôt droite, tantôt arquée, et la cellule anale quelquefois fermée comme dans les autres Tabaniens. Les Chrysops exotiques, bien moins nombreux que les Taons, sont cependant très-répandus. L'Amérique en possède la plus grande partie. Le Bengale, Tranquebar, le Japon, Java, les connaissent. Deux de nos espèces nouvelles sont de l’Afrique, qui n’en comptait pas. Il n’y a que la Nouvelle-Hollande et les îles de l'Océanie qui n’en offrent pas encore. 1. CHrysops LONGIcORNIS, Nob. Antennis elongatis, nigris, basi rufà. Thorace nigro. Abdo- mine rufo, maculà nigrä, cordiformi. Femoribus flavis ; tibiis luscis. Alis margine externo fasciâque fuscis. (Tab. 19, fig. 2.) Long. 3 “1. sn Palpes jaunâtres. Face fort saillante, d'un jaune pâle, à deux taches noires. Front un peu rétréci postérieurement , ardoisé , à cal- losité et vertex noir. Antennes longues d'une ligne et demie; les trois articles d’égale longueur; premier d’un fauve pèle; deuxième brun; troisième noir. Thorax noir; des poils d'un jaune d’or sous les épaules , en avant des ailes et au bord postérieur. Abdomen étroit, convexe, un peu arqué, fauve ; premier artiele noir ; une fache trian- gulaire noire, s'étendant depuis la base du deuxième segment jusques près du bord postérieur du troisième; sixième à extrémité et côtés bruns; ventre jaune, à premier, troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième segments bruns; troisième et quatrième à côtés jaunes ; hanches brunes ; cuisses jaunes ; jambes brunes ; antérieures dilatées et arquées en avant ; tarses antérieurs bruns; intermédiaires et postérieurs jaunes , à dernier article brun. Balanciers bruns. Ailes (161 ) très-claires 3 bord extérieur brun , étroit, élargi à la base; une bande brune transversale, atteignant le bord intérieur en s’affaiblissant ; cellule anale entr'ouverte. Du Sénégal. Muséum. M. Guérin. 2. CHRYSOPS OBLIQUEFASCIATA, Nob. Nigra. Antenns nigris. Pedibus rufis. Alis limbo externo fasciâque obliqué fuscis. Long. 4 ‘/, L ©. Palpes bruns. Face à duvet d'un jaune päle; callosités de la même couleur; une tache noire de chaque côté de l’insertion de la trompe. Front gris cendré; callosité et vertex noirs. Antennes noires; articles d’égale longueur. Thorax noir, à lignes blanchâtres; une tache de duvet jaune en avant des ailes, se prolongeant en-dessous. Abdomen noir, à duvet gris et incisions blanchâtres. Tarses antérieurs noirs. Balanciers bruns. Ailes jaunâtres ; bord extérieur brun , ainsi qu'une large bande oblique, droite du côté postérieur, en zig-zag à l’anté- rieur ;bord intérieur des ailes brunâtre. Du Cap. Delalande. Muséum. 3. CHRYSOPS BIFASCIATA, Nob. Antennis nigris, basi rufà. Thorace nigro. Abdomine rufo; Fasciis duabus longitrorsium nigris. Pedibus rufis. Alis limbo externo fasciâque fuscis. Long. 4 1. ©. Palpes et face fauves ; cette dernière fort convexe. Front d'un gris jaunâtre, à callosité et vertex noirs. Antennes : les trois articles d’égale longueur ; le premier fauve; les deux autres noirâtres. Thorax à large bande dorsale de duvet gris ; une tache de duvet jaune en avant des ailes, prolongée en-dessous ; écusson d’un fauve testacé. 11 ( 162 ) Abdomen à deux bandes longitudinales noires, commençant près de la base du deuxième segment ; ventre noir, à deux bandes longitudi- nales fauves, qui ne dépassent pas le cinquième segment. Pieds d’un fauve testacé. Balanciers bruns. Ailes claires, à bord extérieur ct bande transversale bruns, s’affaiblissant vers le bord intérieur. Du Bengale, rapporté par MM. Diard et Duvaucel. Muséum. L. CHRYSOPS TRANSLUCENS, Nob. Niger. Abdomine segmentis primo secundoque basi albo-pel- lucidis. Femoribus fuscis, infrà rufis; tarsis rufis. Alis fasciä nigrà, ad marginem internum excisi. Long. 4 1. Palpes brunätres. Face d'un fauve pâle, luisant:; côtés et joues d'un noir luisant, à tache de duvet gris an bord des yeux. Front dénudé, entièrement d’un noir luisant. Antennes : premier article nu , d'un fauve pâle, de longueur ordinaire; deuxième nu, de lalon- gueur du premier, d'un fauve brunâtre; troisième manque. Thorax dénudé, d’un noir luisant; une tache triangulaire de poils dorés en avant des ailes. Abdomen : premier segment d’un blanc transparent, à bord postérieur noir, un peu rétréci au milieu, réduit à rien aux bords extérieurs ; deuxième d’un blanc argenté, à grande tache dor- sale triangulaire noire au bord postérieur , au milieu de laquelle il se trouve une pelite tache dorsale blanche, transparente , triangulaire; troisième d’un noir luisant, à petite bande dorsale blanche, faisant suite à celle du deuxième; les autres d'un noir luisant ; ventre : les deux premiers segments d'un blanc transparent: deuxième à bords extérieurs noirs. Guisses d'un brun noirâtre en-dessus: postérieures noires; jambes brunes, assez épaisses; tarses antérieurs bruns; base du premier arliele fauve; intermédiaires et postérieurs fauves ; der- niers articles bruns Balanciers noirs. Ailes hyalines : bordure exté- rieure étroite, s'étendant jusqu'à l'extrémité ; une petite tache près (163) de la base et une bande transversale brunes : la bande échancrée dans le milieu de la cinquième cellule postérieure. De Java. Collection de M. Serville. : Ce Chrysops a de grands rapports avec le C. pellucidus, Fab. et Wied., dont il n’est peut-être qu’une variété, mais qui en diffère particulièrement par les antennes longues d’une ligne et demie (quoique le troisième article manque au C. trans- lucens, elles ne peuvent pas atteindre cette longueur); fpar l'abdomen et par les pieds noirs. 5. Carysors pispar, Fab., Wied. Un individu @, de Java et de la collection de M. Serville, diffère de la description de Wied. par la face d’un noir luisant, à tache grise de chaque côté; par le front gris, avec les deux callosités noires ; par le bord postérieur du thorax à poils dorés ; par l’écusson noir; par les pieds fauves à hanches noires, ainsi que les cuisses postérieures. 6. Carysops TRiFARIA, Nob. Nigra. Antennis nigris, basi rufa. Thorace lineis quinque flavis. Abdomine trifariam maculis flavis. Pedibus rufis. Alis basi, limbo externo fasciäque fuscis. Long. 3 1. Palpes fauves. Face fauve, à callosités noires. Front grisâtre, à callosités et vertex noirs. Antennes : articles d'égale longueur; pre- mier fauve; les autres noirs. Thorax à quatre lignées jaunes; chaque segment de l’abdomen à tache dorsale triangulaire et deux latérales moins grandes , d’un jaune pâle; de plus une tache semblable au bord antérieur du deuxième; hanches et genoux noirs; tarses noirs; les deux premiers articles des intermédiaires et des postérieurs fauves ; ( 164 ) cuisses postérieures à base noire. Balanciers noirs. Ailes : base et bord extérieur bruns, ainsi qu'une bande transversale en zig-zag du côté postérieur. î Du Chili. M. Gay. Muséum. 7. CurysoPps FRONTALIS, Nob. Nigra. Antennis nigris. Femoribus nigris; tibiis anticis fus- cis ; posticis rufis. Alis fuscis, maculis quatuor albidis. Long. 3 Ÿ/, 1. d' Palpes courts , bruns. Face peu saillante, à duvet d'un gris jau- nâtre, à callosités d'un jaune brunâtre. Front étroit, mais non linéaire , noir. Articles des antennes d'égale longueur. Thorax dénudé ; des vestiges de poils jaunes sur les côtés. Abdomen dénudé ; incisions un peu jaunâtres. Cuisses noires ; jambes fauves; antérieures brunes ; tarses fauves: antérieurs noirs. Balanciers noirs. Aiïles brunes; un espace clair à l’extrémité du bord intérieur ; une tache claire à l’extré- mité des cellules basilaires et au milieu de la quatrième postérieure. De Saint-Domingue. Les dimensions du front rendent le sexe douteux ; il est plus étroit que celui des femelles et plus large que celui des mâles ordinaires; mais la sombre livrée des ailes est semblable à celle des mâles. 8. Curysors cosrarTAa, F'ab., Wied. La femelle seule a été décrite. Le mâle a la face entièrement jaune. Les antennes sont plus longues : les deux premiers articles jaunes; le troisième brun. Thorax d'un jaune soyeux ; à bandes très-peu dis- tinctes. De Cuba. Ma collection. ( 165 ) 9. CHRYSOPS TRINOTATA, Nob. Nigra. Antennis rufis. Abdomine maculis tribus flavis. Pedi- bus rufis. Alis fuscis, limbo interno lineäque transversalr arcuatà hyalinis. : Long. 3'/, 1 ©. Trompe et palpes noirs. Face fauve; les deux callosités latérales noires. Front noir ; un peu de fauve à la base. Antennes : les deux pre- miers articles fauves; troisième manque. Thorax à bande fauve au- dessus et au-dessous des ailes ; une autre entre les pieds antérieurs et les intermédiaires. Deuxième segment de l'abdomen à trois taches longitudinales, assez étroites, d’un jaune päle, n'atteignant pas le bord antérieur, quelquefois peu distinctes ; les autres à liseré fauve, peu distinct. Cuisses à base brune; jambes et tarses antérieurs noi- râtres ; jambes et tarses postérieurs à extrémité brunâtre. Balanciers bruns. De Philadelphie. Collection de M. Serville. 10. Carysors niGra, Noë. Nigra. Antennis basi rufa. Alis hyalinis, limbo externo fus- ciäque trigonä, fuscis. Long. 5 1. Q. Palpes bruns. Face fauve; côtés à duvet d'un gris jaunâtre: callo- sités noires. Front ardoisé , à callosité et vertex noirs. Antennes : pre- mier article fauve; deuxième plus court, d’un fauve brunâtre; troi- sième noir. Thorax dénudé, à lignes peu distinctes ; côtés à poils jaunes. Abdomen dénudé. Guisses noires ; jambes un peu renflées, noires, à base fauve; postérieures entiérement noires ; tarses anté- rieurs noirs; intermédiaires et postérieurs jaunes: les trois derniers articles noirs. Balanciers bruns. Ailes claires: bord extérieur brun ( 166 } jusqu'à la bande seulement, un peu élargi avant de l’atteindre ; bande transversale terminée en pointe au bord intérieur. De l'Amérique du Nord. Bastard. Muséum. Dans un autre individu les antennes sont entièrement brunes. 11. Carysors pALLIDA , Nob. Antennis rufis. Thorace rufo, vittis duabus fuscis. Abdomine fulvo, incisuris fuscis. Pedibus rufis. Alis basi, limbo externo, fasciä transversà, apiceque fuscanis. Long. 3 ‘/, 1. ©. Palpes et face d’un fauve luisant, bordé de duvet blanchâtre. Front à duvet blanchâtre; callosité assez proéminente, d’un jaune luisant; vertex noir. Antennes : les deux premiers articles presque nus, un peu plus épais que dans le C. cæcutiens et un peu ovalaires ; deuxième un peu moins alongé que le premier; troisième noir , à première division fauve. Abdomen d'un fauve brunâtre; bord postérieur des segments jaune. Pieds fauves. Ailes à cellule anale ouverte. Un autre individu, sans tête, diffère de celui là en ce que l'extrémité de l'aile est claire, à l'exception du bord extérieur. Cette espèce est voisine du C. marmoratus, qui a également la cellule anale ouverte; mais, indépendamment de quelques différences dans les couleurs, la conformation des antennes est différente et la cellule discoïdale n’a pas de tache claire. Patrie inconnue, peut-être la France. G. HÆMATOPOTE, HÆMaATOPOTA. Le type singulier de notre A. pluvialis s'est retrouvé, avec de légères modifications, en Afrique, dans l'Inde, à la Chine, à Java et dans l'Amérique méridionale , mais en un petit nombre d'espèces. M. Wicdemann a compris parmi les Hæmatopotes le Tabanus ( 167 ) longicorms, Fab., dont nous avons formé le G. Acanthocère. Nous en distrayons aussi les H. podagrica et crassipes, Fab., pour les transporter dans le G. Diabase. 4. HÆMATOPOTA IRRORATA, ob. Rufa. Antemmws articulo primo elongato, cylindrico. Pedibus rufis; tibiis albo annulatis. Alis rufis, albo punctatis.(Tab.19,f.3.) Long. 4 |. Q. Palpes fauves. Face d’un gris jaunâtre. Front d’un brun grisätre ; base d’un noir luisant ; une tache ovale, oblique, d’un noir mat, de chaque côté du front, au bord des yeux et contiguë à la tache noire de la base. Antennes : les deux premiers articles fauves ; le premier long , cylindrique ; le troisième manque. Thorax fauve ; côtés à léger duvet gris. Abdomen fauve. Pieds fauves ; tarses bruns ; jambes antérieures à anneau blanchâtre à la base ; jambes intermédiaires et postérieures à deux anneaux d’un blane jaunâtre et extrémité brunâtre. Balanciers bruns. Ailes d’un brun roussâtre assez clair, parsemées de points blan- châtres ; un cercle blanchâtre vers le milieu de la cellule marginale. De Java. Muséum. 2. HÆMATOPOTA PUNCTULATA, Nob. Nigrä. Abdomine vncisuris albis. Pedibus nigris; tibüs albo annulatis. Alis fuscis, albo punctatis. Long. 3 ‘/, l. ©. Abdomen à incisions blanchâtres. Pieds noirs; jambes dilatées, à deux petits anneaux blancs; premier article des tarses à base blan- che. Ailes d’un brun assez clair ; pointillées de blanc ; une petite bande blanche près du bord postérieur , extrémité des cellules postérieures à petite raie blanche; les taches près de la base sont en croissant , étroites 5 stigmate brun. De Ja Caroline, Muséum. Étiqueté Chrysops oculata, Bosc. Le ( 168 ) seul individu connu est mutilé. Une tête étrangère , appartenant à un Chrysops (ce qui a sans doute occasioné l'erreur), a été substituée à celle qui manquait. Outre la disposition des nervures et les taches des ailes, qui indiquent que c’est une Hæmatopote , la conformation et les anneaux des jambes en fournissent encore une preuve. Palpes cylindriques. Dernier article des an- tennes de huit divi- sions. Ailes à nervures fortes ; cellules margi- nale, sous-marginale et discoïdale de gran- deur ordinaire. Palpes à dernier arti- cle rond ou ovale. Der- nier article des anten- nes ordinairement de quatre ou cinq divi- sions. Ailes ordinaire- ment à nervures fai- bles; cellules margi- nale, sous-marginale et discoïdale ordinai- rement petites. 2e FAMILLE. NOTACANTHES, Notachanta. Palpes plus longs que la trompe. Dernier article des antennes aplati. Ecusson mutique. Jambes postérieu- res sans ergots. Quatrième cellule postérieure des ailes fermée. Corps grandi Janet. PES. DST. Palpes ne dépassant pas latrompe. Dernier article des antennes coni- que. Ecusson à pointes, Jambes pos- térieures terminées par des ergots. Quatrième cellule postérieure des ailes ouverte. Corps médiocre... .. Dernier article des antennes à huit divisions. Yeux séparés d. Abdo- men étroit, de sept segments dis- tincts. Ailes à nervures fortes ; cel- lules marginale, sous-marginales et discoïdale de grandeur ordinaire. Dernier article des antennes ordi- nairement de 4 ou 5 divisions. ...... Yeux ordinairement contigus d'. Abdomen de cinq segments distincts. Ailes à nervures faibles; cellules marginale, sous-marginales et dis- coïdale petites. ...........:..... 1. ACANTHOMÉRIDES. 2. SICAIRES. 3. X YLOPHAGIDES. 4. STRATIOMYDES, Les Notachantes exotiques, riches en modifications organi- ques, sont répandus sur toutes les parties du globe. Cependant l'Amérique méridionale en possède la plus grande partie, actuel- lement au nombre d'environ soixante. C’est au Brésil que nous devons la tribu des Acanthomérides et, parmi les Stratiomydes, ( 169 ) les genres Hermétie, Cyphomyie, Acanthine, Acrochæte , Ho- pliste, Dicranophore, Rhaphiocère, Basentidème. L'Afrique pro- duit les genres Platyne et Phyllophore; l'Asie orientale, les genres Ptilocère et Eudmète. Un assez grand nombre d'espèces exoti- ques appartiennent aussi aux genres connus en Europe et parti- culièrement aux Odontomyies et aux Sargus. ire TRIBU. ACANTHOMÉRIDES, Acanthomeridæ, Nob. Car. Corps large. Tête ordinairement épaisse. 7 $ Trompe peu ou point saillante. Palpes beaucoup plus longs que la trompe logée entr’eux; de deux articles alongés, cylindriques ; le pre- mier velu, ridé; lèvres terminales épaisses, alongées; labre moins alongé que la trompe, obtusément pointu; soies cour— tes, sétiformes, paraissant au nombre de quatre, Q, mais peu distinctes. Face à proéminence dans les femelles et quelquefois dans les mâles. Front sillonné longitudinalement 9. Des ocelles. Antennes : les deux premiers articles courts; le dernier alongé , comprimé, conique, arrondi à la base , de huit divisions, dont la dernière longue et pointue ; quelquefois un style terminal une fois plus long que l’article. Yeux très-grands 4. Thorax con- vexe ; écusson mutique. Abdomen large , déprimé; celui du mâle ovale, de sept segments; celui de la femelle large , de quatre segments formant à peu près un carré alongé , et de trois autres étroits, ridés transversalement , rentrant les uns dans les autres et servant de gaine à un oviducte alongé, déprimé, ridé trans- versalement et terminé par deux petits erochets velus, obtus. Pieds : cuisses postérieures alongées, terminées par une petite pointe au côté extérieur; quelquefois une épine en-dessous ; jambes intermédiaires terminées par deux fort petits ergots ; tarses grêles. Ailes assez étroites; cellule marginale distincte ; (170 ) deuxième sous-marginale médiocre; deuxième postérieure quelquefois fermée, et quatrième presque toujours fermée. Tête ordinair.! épaisse, aussi large que le thorax. Palpes à premier article aussi long que le deuxième ; deuxième cylindrique. Face à petite proéminence arrondie ©. Ailes à première cellule post.'e ouverte... {. ACANTHOMÈRE. Tête déprimée, moins large que le tho- rax. Palpes à premier article une fois moins long que le second qui est conique. Face à proéminence subulée 7 ©. Cuisses posté rieures munies d'une pointe en-dessous, vers les trois quarts de la longueur. Aïles à première cellule postérieure rétrécie -ou fermée. 20e PROC IRON APR 2 RTA PHIORHYNOUE, Les genres Acanthomère et Rhaphiorhynque, entièrement composés d'espèces américaines, présentent quelques rapports de faciès et de conformation avec les Tabaniens. Cependant, un examen attentif nous a démontré qu’ils n’en présentent pas les caractères essentiels. La trompe , au lieu des quatre lancettes acérées qu’elle renferme dans les femelles de cette famille, indépendamment du labre et de la langue, nous a offert dans l'un et l’autre sexe deux soies courtes et menues. Les diffé- rences ne sont pas moins grandes dans la conformation des palpes. La plupart de ces caractères les rapprochent au contraire des Notacanthes ; et, comme ils présentent d’ailleurs ceux qui appartiennent aux deux familles des Entomocères, c’est-à-dire les antennes divisées en segments et les tarses munis de trois pelottes , il devient indispensable de les comprendre parmi la dernière de ces familles. Cependant nous ne pensons pas qu'il soit possible de les ranger dans l’une des tribus précédemment ( #78 ) établies pour les Notacanthes : le faciès, la conformation des palpes, l'absence des pointes de l’écusson et les nervures des ailes s’y refusent. Il nous paraît donc nécessaire de former pour eux une tribu particulière que nous plaçons à Ja tête de la famille, comme servant de transition pour arriver aux Tabaniens. 1. G. ACANTHOMÈRE, ACANTHOMERA. L'organisation des Acanthomères se modifie singulièrement dans la forme des antennes. Dans les unes, le troisième article est simplement terminé en pointe effilée; dans l'A. seticornis il l'est par un style très-menu, très-distinct, une fois plus long que l’article , et non de la longueur de l’article comme le dit Wiedemann. Suivant cet auteur , ce troisième article , au moins dans l'A. vittata, est beaucoup plus court et moins distincte- ment annelé dans le mâle que dans la femelle. L'existence de ce style , qui ne se manifeste dans aucun autre Tabanien, parait être encore un indice que les Acanthomères n’appartiennent pas à cette famille, mais à celle des Notacanthes , dans laquelle les antennes sont assez souvent accompagnées d’un style. Le nom générique que leur a donné M. Wiedemann parait l'avoir été d’après un caractère que cet auteur a assigné à ce genre, en le confondant avec les Rhaphiorhynques, qui ont une épine sous les cuisses postérieures, tandis que les Acanthomères en sont dépourvues. Ces grands Diptères n’ont encore été observés qu’au Brésil et à Cayenne. 1. ACANTHOMERA picra, Wied. Wiedemann a décrit le mâle. Une femelle du Muséum en diffère ainsi : long. 17 lignes, sans compter les trois derniers segments de l'abdomen formant l’oviducte. Palpes noirs. Face à duvet d'un gris roussâtre ; un petit tubercule arrondi au-dessus de l'ouverture bue- ( 172 ) cale. Front d’un jaune grisätre, ridé longitudinalement, à vertex noir. Thorax à épaules blanches. Abdomen de quatre segments larges et de trois autres formant l'oviducte. Cuisses noires ; jambes d’un brun noir; tarses de la même couleur; premier article des postérieurs fauve. Ailes noires, à extrémité moins foncée et bord des nervures transversales d’un blanc jaunûtre. Du Brésil. M. Sylveira. Muséum. 2. ACANTHOMERA VITTATA. Wed. Un individu ® qui m'a été donné par M. le comte Dejean, diffère de la description de Wiedemann par les antennes noires, par une bande transversale , étroite, noire, sur le troisième segment avant le bord postérieur, par le ventre noir; les tarses postérieurs seuls ont le premier article jaune. Un individu @, du Muséum, diffère de la description par les antennes brunes et par tous les tarses d’un jaune fauve. 3. ACANTHOMERA SETICORNIS, Wied.N.° 1. (Tab. 20, f. 1.) Long. 131. ©, jusqu'à l'extrémité du quatrième segment de l’abdomen. Trompe et palpes noirs. Face et front à duvet d'un gris brunâtre pâle ; côtés du front et derrière de la tête blanchâtres, tubercule de la face arrondi, brun , nu. Ocelles insérées sur une petite saillie brune. Antennes noires, de la longueur de la tête ; divisions du troisième ar- ticle très-distinctes ; dernière conique, formant le tiers de la longueur de l’article; extrémité de la pointe fauve. Yeux bruns. Thorax d’un brun noirâtre ; une large bande d’un gris brunâtre , antérieurement à reflets blanchâtres, divisée par une ligne longitudinale fauve, et bordée extérieurement de noir : tubercules des épaules d’un brun blan- chätre; éeusson brun. Abdomen d’un fauve vif, mat, bordé irrégu- lièrement de noir; un point blanc de chaque côté des deuxième et ( 173 ) troisième segments, au bord postérieur; deuxième à ligne transver sale brune, près du bord postérieur; troisième à bande transversale noire, étroite, également près du bord postérieur: les cinquième, sixième, septième et huitième noirs, striés latéralement; huitième prolongé par un petit oviducte bifide à l'extrémité; ventre noir. Pieds noirs; Cuisses postérieures garnies en-dessous de poils denses assez courts; pas de pointe en-dessous ; tarses postérieurs 1 premier et cinquième articles fauves; les deuxième, troisième et quatrième bruns. Balanciers bruns : ailes brunes, plus foncées à la base ; la plupart des nervures bordées de blanc jaunâtre. Cette description diffère de celle du mâle, donnée par M. Wiedemann, par la brièveté relative de la dernière division du troisième article des antennes, par la couleur de la face et des palpes, par celle des côtés du thorax, du ventre et des pieds. Du Brésil. 2. G. RHAPHIORHYNQUE, RHAPHIORHYNCHUS. Wiedemann assigne pour caractères à ce genre, pour le dis- tinguer des Acanthomères, le premier article des palpes quatre fois moins long que le deuxième et la face munie d’une proé- minence subulée. C’est d’après un individu femelle (1) qu'il établit ces marques distinctives. Deux mâles appartenant au Muséum nous ont donné l’occasion de comparer et peut-être de rectifier le caractère tiré des palpes et d’en indiquer de nouveaux. Dans ces deux individus, le deuxième article des palpes est à peine double du premier. La tête est moins large que le thorax et déprimée. Les cuisses postérieures "8 0 DE salt (1) M. Wiedemann , dans le supplément du deuxième volume de son ouvrage, dit que depuis la publication du dernier il a vu deux mâles dans le Muséum de Berlin ; mais il ne change rien aux caractères génériques. ( 174) sont plus longues et atteignent l'extrémité de l'abdomen. Quant à l’épine dont elles sont armées en-dessous, Wiedemann n’en fait pas mention dans le texte et les représente dans la figure, tandis que parmi les caractères des Acanthomères, il porte cette épine et ne la représente pas. Cette confusion paraît exister aussi dans le nom générique. Les ailes ont la deuxième cellule postérieure plus rétrécie à l'extrémité, et même, dans l’un des individus du Muséun , elle est entière- ment fermée et est suivie d’une petite nervure. 1. RHAPHIORHYNCHUS PLANIVENTRIS, Wied. (Tab. 20, f. 2.) Long. 11-12. 1. ©. Palpes fauves. Thorax d’un brun bleuâtre clair, à cinq bandes étroites d’un brun noirâtre; les deux intermédiaires bifides ; écusson brun , à ligne longitudinale bleuâtre. Jambes intermédiaires et posté- rieures brunes; antérieures jaunes, ainsi que tous les tarses. Ailes à tache brunâtre au bord extérieur. Du Brésil. Muséum. 2.e TRIBU. SICAIRES , Sicarii. 1. G. COENOMYIE, CoENoMy14. Cette tribu, qui ne comprend que deux genres, Cænomyia et Pachystomus , formés chacun d’une seule espèce européenne , n’est pas plus riche en exotiques. Trois ont été décrites : le C. pallida , Say, de Pensylvanie , le C. (Sicus) testaceus , Fab., de l'Amérique méridionale , et le C. (Sicus) crucis, Fab., des An- tilles. Mais M. Wiedemann, qui a confronté cette dernière avec notre C. ferruginea, la regarde comme identique avec elle. Quant au S. testaceus , il soupconne que c’est la même espèce que la C. pallida , tant les descriptions se ressemblent. (175) 32 TRIBU. XYLOPHAGIDES , Xylophagii. 1er article des Écusson mutique. Ailes ] antennes alongé. 1. XYLOPHAGE. à 5 cellules postérieures. 1er article des antennes court.. 2. SUBULE. Front large . Palpes terminés Écusson à pointes. Ailes ) en massue... ... 3. DIPHYSE. à k cellules postérieures. Front linéaire . Palpes peu ren- fléars. te alnhiose h. BÉris, Les Xylophagiens exotiques, comme ceux de l’Europe , se bornent à un petit nombre d'espèces d'Asie et d'Amérique. Deux d’entr’elles nous ont déterminé à former le genre Diphyse. 1. G. XYLOPHAGE, XyLoPnaGus. Le X. brunneus, Wied., des Indes-Orientales, est la seule espèce exotique de ce genre, tel que nous l'avons réduit depuis que nous avons détaché celles à antennes courtes dont nous avons formé le genre Subule. 2. G. SUBULE, Suguza, Macq. Xylophagus, Meig,, Wied. Le Xylophagus americanus , Wied., et vraisemblablement le X. triangularis, Say, des États-Unis, appartiennent au genre Subule que nous avons détaché des Xylophages. Nous décri- vons une troisième espèce que MM. Webb et Berthelot ont trouvée aux iles Canaries. 1. SUBULA NIGRITIBIALIS, Macq. Histoire naturelle des Canaries, de Webb et Berthelot. Ater. Abdomine incisuris pallidis. Pedibus flavis ; femoribus posticis, tibiis tarsisque posticis nigris. (176 ) Long. 3: Lx ‘Z, 1 ©. Semblable à la S. marginata, Macq. Cuisses postérieures non renflées , non terminées de noir ; jambes et tarses postérieurs noirs. Nous considérons comme femelles de cette espèce des individus qui diffèrent des mâles par une grande tache testacée, dorsale , sur les cinq premiers segments de l'abdomen. Elles ont 4 */, 1. de longueur- Des îles Canaries. 3. G. DIPHYSE, Dipaysa, Nob. Caractères des Xylophages. Écusson à quatre pointes. Ailes à petite cellule discoïdale et quatre cellules postérieures. Nous formons ce genre de deux espèces exotiques qui, par leurs caractères, se placent entre les Xylophages et les Béris, ainsi que l’a observé Wiedemann, qui les a compris parmi ies premiers; ce sont les X. spiniger, Wied., du Port-Jackson dans la Nouvelle-Hollande, et le X. rufipalpis, Wied., du Mexique. Le nom que nous lui donnons exprime cette double nature. h. G. BÉRIS, Bems, Latr. Nous ne connaissons encore que trois espèces exotiques : les B. tricolor, Wied., du Brésil, et viridis, Say, de Pensylvanie, et le B. Servillei, Nob. que nous décrivons. Ils ontl’écusson armé de quatre pointes. 1. BERIS SERVILLEI, Nob. Thorace nigro. Abdomine cœruleo. Metatarsis albis; apice nigro ; puncto albo. (Tab. 21, f. 1.) Long. 6 I. Tête hémisphérique, déprimée ÿ @. Palpes noirâtres: dernier 7e Nr L 1 1x ) % . d Det pt L'EST N QUES PU PA ù A + i LAC Î + di U 2. PNFRE ( 4 lénmrs rateuset. too à quiire pales LA OC CE CEE PET ES Écgsen k décx Pr tes - Abdenre «- Hrge: - CT TE MrsNr RAS Wa sLabs ar DCE EEE EEE EE RE “slomialié Kg” , | Ç - # quätre pouttes. mof osé PPT Lo FE 2e ETES re en .Pisiq ñ es mai La * reine about / lg suis stéis “See À aoypotttrr Ou 41-8009 ohites : : NT CEE GE PRE ssaieu clesiprail 2 | 0 sa è | 4 obuozhas : hr epe taie nee rh ennta mous r ASUS = * Abdwmen srientañre, Stsk 3: . dus anenses bad : pau ñ Ve I rares Ds nr de nes se qe PEPPE PT LME D. #4 erusoend | MR Les DS TOCTEN CRETE TE |. Boisoltte pe: Dies RE ae AR me ram. ae) | Dernier aft} LIT ob al 4 BLMIOH Or rouge leagenlaire . RE pe j fe gouts nn | A1 { = Lars mad ele vus ts dans ee ur Le “ ‘ amlrinate ARE LASER ni pit mnt rss vom a À + Pre MOT AUD ll CAR | Cr f 2e nie D + AC lon ‘Mtromst &g Dernier article dl 177 bis TRIBU, STRATIOMYDES , SrnaTionyn#, Front non Abilomen alongé n-) le Ja large ler division Thorax alongé Antennes distinct F | ur de et biartic [e à une seule pointe Abdomen largeiet transver | TT sen CR RS Lune terminal. Écu PTILOCÉNE CYPHOMYIE HERMÉTIF THORASENT PHYLLOPHORE ACANTHINE STRATIOMYIE ODONTOMYIE EPHIPPIF PLATYNF CYCLOGASTHE XENOMORPHE EUDMÈÊTF ACROCHOETF OXYCÈRE HOPLISTE DICRANOPHORE RHAPIIOCÉRE BASENTIDEME CHRYSOCHLORE SARGUE CHRYSOMYIE NÉMOTÈLE 12 la fa poils blar noir, ant testacé; 1 noires. Ye d'un ble côtés à po velues, n sous ces p septièmen un peu ré jambes postériet Balancieré res vers L bord ext cellules pe n'atteigna Cette palpes, I non renil Patrie Un dé jaunes aù ( 427 } article formant un coude avec le premier, saillant, perpendiculaire à la face, large, obtusément pointu , menu @. Face à duvet et poils blancs. Front égal g®, moins large que dans le B. vallata, noir, antérieurement à poils blanes; le reste nu. Antennes d'un fauve testacé; base du premier article et dernières divisions du troisième noires. Yeux nus j'®. Thorax noir, à léger duvet blanc ou jaunâtre ; écusson à quatre pointes longues, jaunes, à base noirâtre. Abdomen d'un bleu noirâtre, à reflets violets; incisions à léger duvet blanc; côtés à poils blancs; tarière @ accompagnée de deux petites pointes velues, noires , et de deux autres pièces plus courtes et plus larges, sous ces pointe ;armure copulatrice 4 peu développée, sortant d’un septième segment carré. Cuisses noires, à base blanche ; postérieures un peu renflées vers l'extrémité; jambes et tarses antérieurs et in- termédiaires d’un fauve pâle; intermédiaires noïrâtres en-dessous ; jambes postérieures assez épaisses, noires, à base blanche; tarses postérieurs à premier article blanc, non renflé 4; les autres noirs. Balanciers blanchâtres. Ailes : moitié postérieure brunâtre , plus clai- res vers l'extrémité; stigmate brun; une petite tache hyaline, au bord extérieur, près de la base de la cellule sons-marginale ; cinq cellules postérieures (la nervure qui sépare les troisième et quatrième n'atteignant pas le bord de l'aile). Cette espèce diffère des autres par la conformation des palpes, par la nudité des yeux, par les tarses postérieurs non renflés et par les cinq cellules postérieures des ailes. Patrie inconnue. Muséum. Un des individus @ observés a le thorax couvert de poils Jaunes au lieu de blancs. (Suit le tableau synoptique de la 4° tribu.) ( 178 ) Les Stratiomydes exotiques présentent, non seulement les types génériques connus en Europe, à l'exception de celui des Pachygastres, mais encore beaucoup d’autres qui montrent une grande diversité dans les modifications organiques. Les Ptilo- cères dont les antennes sont pectinées, les Cyphomyies et les Herméties, ont pour caractère principal les huit divisions du dernier article des antennes. Le nombre de ces divisions est de six dans les Rhaphiocères , de quatre ou de cinq dans les autres. Dans les Chrysochlores cet artiele est fort alongé dans les femelles, assez court dans les mâles, différence sexuelle qui contraste avec l’ordre ordinaire. Dans les Phyllophores, les Herméties, les Acrochætes et les Eudmètes, le style est dilaté ou velu. L’écusson est armé de quatre pointes dans les Acan- thines, les Ptilocères et les Phyllophores; de deux dans les Hoplistes et les Rhaphiocères ; d'une seule, bifurquée, dans les Dicranophores , simple dans les Platynes ; il est mutique dans les Chrysochlores , les Eudmètes, les Acrochætes. L'abdomen est plus large que long dans les Platynes, orbiculaire dans les Cyphomyies, rétréci à sa base dans les Acrochætes, alongé dans les Hoplistes, les Basentidèmes ; enfin les pieds intermédiaires sont munis de pointes dans les Dicranophores. Aucun de ces genres n’est riche en espèces exotiques, à l'ex- ception des Odontomyies, qui en comptent environ trente-cinq et dont le type, ainsi que celui des Sargus, est répandu sur toutes les parties de la terre, tandis que plusieurs autres sont propres à une seule, tels que les Cyphomyies, les Acanthines, les Herméties, qui appartiennent à l'Amérique méridionale. 1. G. PTILOCÈRE, Prinocera, Wied. La conformation rameuse des antennes et les quatre pointes de l’écusson distinguent ce genre des autres Stratiomydes. La seule espèce connue est de Java et de Sumatra. 2. G. CYPHOMYIE, CypnomyrA. Ces jolis Diptères appartiennent à l'Amérique méridionale et particulièrement au Brésil, à Cayenne et à la Guyane; une espèce se trouve au Mexique ; ils sont assez communs. L'organisation se modifie dans le C. inermis, Wied., par l'ab- sence de pointes à l'écusson. Ces pointes, ordinairement aiguës, sont obtuses dans le C. auriflamma. Fabricius et Wiedemann considèrent comme caractères spé- cifiques les bandes et taches de duvet blanc du thorax et de l'abdomen. Cependant, comme nous avons plusieurs fois exa- miné des individus, évidemment de la même espèce, dont les uns avaient et les autres n'avaient pas ces marques, nous croyons qu’elles appartiennent à tous les individus nouvellement éclos et qu’elles s’effacent ensuite. 1. CypnoMyra LEUcOcEPHALA, Wired. Nous rapportons à cette espèce des individus @ dont la face est jaune comme le front; mais ils ne présentent point les carac- tères suivants , mentionnés dans la description de Wiedemann : « ouverture buccale et moitié du derrière de la tête noires. Tho- rax à trois bandes antérieures et une postérieure blanches ; extrémité de l’écusson blanc. Abdomen à taches de duvet blanc. » Ils ressemblent entièrement à la C. auriflamma, à l'exception de la face jaunâtre , des antennes un peu moins longues et des pointes de l’écusson, qui sont aiguës au lieu d’être obtuses dans les femelles. 2. CYPHOMYIA ALBITARSIS, Wed. ; Stratiomys, id., Fab. Le seul individu © que nous ayons observé n'a que trois lignes de longueur ; il ressemble entièrement au C. leucocephala, à { 180 ) l'exception des pointes d'un jaune blanchâtre de l’écusson. Ces pointes sont aiguës et la face est jaune. De Lamana. Un individu mâle (Wiedemann n’a décrit que la femelle) du Muséum a trois lignes et demie. La face est brunâtre , à poils blancs. Le petit front triangulaire est à duvet blanc. Les deux premiers articles des tarses antérieurs et intermédiaires sont blancs; le premier seul l’est aux postérieurs. 3. G. HERMÉTIE, HerMETIA, Latr. Nous transportons parmi les Stratiomydes ce genre, qu'à l'exemple de Latreille nous avons, dans les Suites à Buffon, placé parmi les Xylophagiens. Quoiqu'il ait quelques rapports avec cette dernière tribu par la forme du corps et par le front élargi dans les deux sexes, il en a de plus grands encore avec les Stratiomydes par la forme arrondie des palpes , par le nom- bre des segments distincts de l'abdomen, qui est de cinq au lieu de sept, par l’absence de pointes à l'extrémité des jambes et par les nervures des ailes. I] se rapproche particulièrement de quel- ques genres de cette tribu par l’alongement de la dernière divi- sion des antennes et par la forme de la face, qui fait une saillie obtusément pointue au-dessus de la trompe. La distinction des sexes se manifeste peu dans les Herméties, et les auteurs ne s’en sont pas encore occupés. Le front, qui ordi- nairement est si différent dans sa largeur, ne donne ici aucun moyen de les reconnaître , mais les organes de la génération, quoique peu développés , les distinguent suffisamment. Dans les mâles, un sixième segment de l'abdomen se détache du cin- quième vers le milieu , en-dessous, et il en sort : 1.° une pièce large à sa base, terminée en pointe, paraissant membraneuse, et sur laquelle est insérée , de chaque côté, une espèce de palpe biarticulé, velu, également membraneux ; 2.° deux pièces cor- { 181) nées, en forme de valves ovales, unidentées en-dessous et recevant ordinairement entr’elles l'extrémité de la première. Dans les femelles l’'oviducte a pour base un sixième et un septième segments de l'abdomen , rentrants dans le cinquième, et il se montre sous la forme d’une pièce triangulaire paraissant bifide et qui est accompagnée, de chaque côté, d’un petit appen- dice filiforme, de deux articles distincts. Outre ces différences, les mâles me paraissent avoir l'abdomen moins convexe et plus plat que les femelles ; enfin il me semble que le deuxième article des antennes est garni de soies dans les mâles et qu'il est presque nu dans les femelles. Les Herméties appartiennent à l'Amérique méridionale. . 4. HERMETIA ILEUCENS, Latr. (Tab. 21, f. 2.) Cette espèce varie de longueur depuis six jusqu'à huit lignes. Outre le deuxième segment de l'abdomen , qui est plus ou moins trans- parent, le premier l’est quelquefois aussi en partie. 4. G. THORASÈNE, rHorasena, Nob.; Hermetia, Wied. Caractères génériques des Herméties. Front enfoncé au milieu, à ligne transversale encore plus profonde, et un tubercule peu élevé, rétréci antérieurement. Thorax beaucoup plus étroit que la tête. L'Hermetia pectoralis, Wied., type de ce nouveau genre, ne se distingue pas seulement de ses anciens congénères par ces caractères et surtout par celui tiré du thorax, qui lui donne un faciès particulier, mais l'abdomen ne présente pas cette partie transparente qui est encore une des particularités propres à ces singuliers Diptères ; enfin cette espèce est de l'Afrique, tandis que toutes les Herméties appartiennent à l Amérique méridionale. Le nom que nous donnons à ce genre exprime les dimensions étroites du thorax. ( 182 ) 1. THORASENA PECTORALIS, Hermetia id., Wied. Nigra. Pectore pedibusque rubidis: tarsis nigris, basi albis. (Tab. 21 , f. 3.) Long. 4 I. De Guinée. 5. G. PHYLLOPHORE, Payzcopnora, Nob. Caractères génériques : Corps oblong. Tête hémisphérique , déprimée. Trompe un peu saillante. Antennes insérées à la partie inférieure de la tête, près de l'ouverture buccale, plus longues que la tête ; premier article un peu alongé, eylin- drique , dirigé horizontalement; deuxième court, conique, un peu velu, peu distinct du troisième, se dirigeant en-dehors perpendiculairement au premier; troisième formé de cinq divisions distinctes dont les quatre premières courtes et cylin- driques et la cinquième une fois plus longue que les quatre autres réunies, comprimée, terminée en pointe. Yeux à facettes assez grandes, égales 7. Thorax un peu alongé; écusson à quatre pointes. Abdomen ovale, de cinq segments distincts. Ailes à quatre cellules postérieures. Étymologie. Le nom de Phyllophore fait allusion à la forme de feuille que prend la dernière division des antennes. 1. PHyLLoPHORA NiGRA, Nob, (Tab. 22, f. 1.) Long. 4 ‘/, 1. Noire. Premier artiele des antennes jaune: les autres bruns. Thorax mat; pointes de l'écusson jaunes. Abdomen luisant. Pieds fauves. Ailes à bord extérieur brunâtre jusqu'à la cellule sous-marginale D’Afrique. Nous avons pris cette description d’après un indi- vidu qu'a bien voulu nous communiquer M. Viard, de Paris. (183) 6, G. ACANTHINE, AcanTHiNa, Wed. Les Acanthines , dont l’écusson porte quatre pointes comme les Ptilocères, et qui sont assez remarquables par la longueur du thorax, appartiennent à l'Amérique méridionale. M. Wiede- mann en a fait connaitre trois espèces. 7. G. STRATIOMYIE, STRATIOMYIA. Les Stratiomyies exotiques connues jusqu'ici sont de l'Amé- rique, à l'exception de la S. anubis, Wied., qui a été dé- couverte en Égypte. La plus commune est la S. mutabilis, Wied., du Brésil, qui diffère des autres par le troisième article des antennes plus large, par la forme de l'abdomen plus court et arrondi, et par la tête de la femelle, plus déprimée et sans bord postérieur. La S. intermedia, Wied., des États-Unis, se fait reconnaître au premier article des antennes, qui n’égale en longueur que la moitié du troisième, se rapprochant ainsi du genre Odontomyie. La S. ruficornis mâle se distingue par le bord postérieur saillant de la tête, comme dans la plupart des femelles. 1. STRATIOMYIA FLAVIFRONS, Nob. Nigra. Abdomine segmento secundo maculis lateralibus flavis; tertio quartoque fascià flavà, angustà, posticà , interruptä. Long: 57/7, L. ©: Face jaune, à poils blancs et large bande longitudinale noire. Front à moitié antérieure jaune, échancrée au milieu , et postérieure noire ; occiput jaune, noir au milieu ; bord postérieur de la tête noir, non saillant. Antennes noires. Thorax à poils d’un blanc jaunâtre ; écusson noir, à bord postérieur et pointes jauncs. Abdomen : troi- Ï ( (184) sième, quatrième et cinquième segments à ligne dorsale et bord jaunes; ventre noir; segments à bord postérieur jaune , assez large, excepté au cinquième, où il est étroit. Pieds fauves ; cuisses noires, ainsi que . les jambes postérieures. Aïles d’un jaune brunâtre pâle. De la Mésopotamie. Olivier. Muséum. 2. STRATIOMYIA RUFICORNIS , Mob. Nigra. Antennis rufis. Abdomine maculis lateralibus flavis. Long. 7 1. w. Face jaune, à poils d’un jaune blanchâtre ; une bande longitudi- nale noire, se rétrécissant en-dessous. Front linéaire , noir; derrière de la tête jaune, dépassant les yeux (comme dans les Str. femelles). Antennes d’un fauve testacé ; premier article un peu moins long que le troisième. Thorax à duvet noir (sans poils ou à poils enlevés); écusson entièrement jaune. Abdomen noir, bordé extérieurement de jaune : deuxième segment à large tache jaune, de chaque côté, comprenant presque toute la largeur du segment, et arrondie intérieurement ; troisième et quatrième à semblable tache , mais rétrécie au bord exte- rieur; Cinquième à grande tache terminale, triangulaire; ventre noir ; les deuxième et troisième segments à large bande jaune, entière, laissant les bords antérieur et extérieur noirs, excepté sur les côtés ; quatrième à bande fauve (probablement jaune dans l'état de vie), interrompue au milieu et contenant une grande tache noire, frian- gulaire , de chaque côté; cinquième à bord postérieur et côtés fauves. Pieds fauves: cuisses noires , à extrémité fauve. Balanciers fauves. Ailes d’un fauve pâle un peu brunâtre; nervures testacées. De Bagdad. Rapporté par Olivier. Muséum. 3. STRATIOMYIA PULCHELLA , Nob. Nigra. Antennis nigris, basi rufà. Abdomine segmentis se- cundo , tertio, quarto , fascià posticà viridi. (Tab. 22, €. 2.) (185) Long. 4 1. G. Face proéminente, d'un vert jaunâtre ; une bande antérieure trans- versale, noire, n'atteignant pas les côtés, et sur laquelle les an- tennes sont insérées ; une petite tache noire, triangulaire , de chaque côté et au bord dela cavité buccale. Front noir, à cinq taches triangu- laires ; trois près du bord postérieur et deux près de l’antérieur ; bord postérieur de la tête saillant, fauve. Antennes : les deux premiers articles fauves; premier de la longueur du troisième; deuxième conique, un peu alongé; troisième noir. Thorax noir, côtés fauves ; poitrine noire : écusson fauve; pointes petites, noires. Abdomen noir; les bandes vertes, interrompues au milieu ; celle du deuxième large et triangulaire ; cinquième bordé de vert; ventre vert. Pieds fauves ; cuisses noires. Balanciers verts. Ailes jaunûtres. Cette espèce, par ses taches vertés, a des rapports avec les Odontomyies. De la Géorgie. M. Delarue de Villeret. Muséum. 4. STRATIOMYIA VICINA, Nob. Nigra. Antennis articulo primo breviore tertio. Abdomine segmentis secundo , tertio et quarto maculis lateralibus, rufis, trigonis. Long. 4 1 æ. Face à saillie, noire; une bande transversale d’un blanc jaunûtre, au-dessus de la cavité buccale, interrompue au milieu ; une tache du même blanc de chaque côté de la cavité buccale. Front linéaire, noir. Les deux premiers articles des antennes fauves. Thorax noir ; une bande jaune en avant des ailes ; une tache jaune, longitudinale, de chaque côté sur la poitrine, entre les pieds antérieurs et intermé- diaires; écusson noir, légèrement bordé de jaune (les pointes man- quent, sans doute parce que l’écusson est mutilé). Abdomen légère- ment bordé de fauve ; les taches latérales bordant les bords extérieur ( 186 ) ct postérieur ; ventre d’un fauve pâle , à ligne longitudinale et les trois derniers segments bruns. Pieds fauves; hanches et cuisses noires ; extrémité de ces dernières noire. Ailes hyalines, à base et bord extérieur jaunâtres. | Je soupçonne que c’est le mâle de la S$. flaviceps. Nob. S à B. De Philadelphie. Cette espèce ressemble à la S. intermedia et elle est du même pays. 8.G. ODONTOMYIE, OpoNrouyirA. Ce genre est assez riche en espèces exotiques ; chaque partie du globe en possède quelques-unes ; mais le plus grand nombre appartient au Brésil. Nous trouvons dans la plupart des analo- gies avec nos 0. furcata, argentata , tigrina et viridula. D'au- tres présentent quelques modifications organiques. La face est diversement saillante ; elle l'est d’une manière remarquable dans les O. rostrata, Wied., et fuscipennis, Nob. Le front est prolongé en avant, dans les O. pulchra ©, rostrata, Wied., et conica , Fab., de l'Amérique méridionale. L’écusson est sans pointes dans les ©. edentula, du Cap, inermis, de Monte- video. L'O. pusilla (Nemotelus pus., Fab.), de Tranquebar, à tous les caractères des Odontomyies avec les couleurs de la Némotèle uligineuse. Si la S. quadrilineata, Fab., dont les antennes n’ont pas élé décrites, appartenait aux Odontomyies, les quatre pointes de l'écusson seraient encore une modification importante dans ce genre, mais cette Stratiomyie est probablement une Cypho- myie ou une Ptilocère. Les nervures des ailes se modifient par leur nombre. Dans les grandes espèces, il y en a ordinairement cinq posté- rieures; dans les petites il ne s’en trouve que quatre , el c’est l'avant-dernière qui manque; cependant dans l'O. heteroncvra , c’est la première. Dans les ©. dispar, albipennis et rubrithoraæx, (187 ) Nob., les plus petites du genre, la cellule discoidale est d’une petitesse extrême , les nervures postérieures ne sont pas dis- tinctes, même au microscope, et il en est de même de la petite uervure qui dans les autres Stratiomyies forme la cellule sous- marginale. 4. OponTomviA GuERINI, Nob. Nigra. Thorace flavo pubescente. Abdomine viridi, fascià latä dorsali nigrä. Pedibus rufis. Long. 4 "/, L ÿ. Face un peu saillante, arrondie, d'un testacé brunâtre, à petits poils blancs ; bords de la cavité buccale jaunes. Front linéaire: espace triangulaire au-dessus des antennes à poils blancs; vertex noir. An- tennes d’un fauve testacé; moitié postérieure du troisième article brune. Côtés du thorax à poils blanes ; écusson noir , à large bord d’un jaune verdâtre ; pointes assez longues , jaunes , à extrémité brune. La bande de l'abdomen sinueuse , noire, formée de taches contiguës, échan- erées , sur chaque segment, au bord postérieur ; la dernière n’atteignant pas le bord postérieur. Balanciers verts. Aïles claires ; quatre cellules postérieures. Du Sénégal. M. Guérin. Muséum. Cette espèce ressemble fort à l'O. hydropota, mais les antennes et les pointes de l’écusson sont un peu plus longues. 2, ODoNTOMYIA pisPAR, Nob. Nigra. Abdomine albido, maculis dorsalibus nigris, d’, fasciis nigris Q. 3 Long. 2 °/, 1 d. Face un peu saillante, fauve, à duvet blanchâtre; saillie tantôt fauve, tantôt noire. Front antérieurement à duvet blane. Antennes : les deux premiers articles fauves; le troisième noir. Thorax noir, à ( 188 ) duvet d'un jaune verdâtre; côtés à duvet blanc et tache fauve ; écussoir jaune, à base noire ; pointes jaunes. Abdomen d'un jaune blanchâtre (en état de mort) ; deuxième, troisième , quatrième et cinquième seg- ments à tache noire, dorsale, tantôt arrondie , tantôt triangulaire , au bord antérieur. Pieds jaunes ; cuisses à large anneau noir au milieu; jambes postérieures à semblable anneau noir. Balanciers blancs. Ailes blanches; cellule sous-marginale paraissant nulle; discoïdale très- etite; nervures postérieures peu distinctes. 2 Nous rapportons à cette espèce des femelles qui diffèrent des mâles ainsi qu'il suit : Tête d’un jaune blanchâtre. Face à deux points noirs sur les côtés , près du bord des yeux. Front à bande postérieure noire , avançant antérieurement en pointe ; quelque- fois deux petites taches noires s’unissant à la bande par une pointe ; derrière de la tête jaune, saillant. Abdomen : deuxième segment à trois taches noires au bord antérieur ; les trois sui- vants à bande noire, entière , au bord antérieur; ventre vert pâle. Les deux sexes du Sénégal. M. Guérin. Muséum. 3. ODONTOMYIA ALBIPENNIS, Nob. Nigra. Abdomine albido. Lons.. à,%/, Lg Face un peu saillante, noire , luisante, à petits poils blancs sur les côtés. Front linéaire, noir. Antennes : les deux premiers articles fauves ; troisième noir. Thorax noir, à duvet jaune ; écusson noir; pointes fauves, assez longues, Abdomen vert pâle, jaunâtre dans l’état de mort. Pieds d'un jaune pâle ; cuisses antérieures et intermédiaires noires , à genoux jaunes. Balanciers verts. Ailes blanches ; cellule sous-marginale parais- sant nulle ; discoïdale très-petite, peu distincte ; nervures postérieures paraissant nulles. Du Sénégal. M. Guérin. Muséum. ( 189 ) ù %. ODONTOMYIA FRONTALIS, Nob. Nigra. Fronte rufà, maculà nigrä. Antennis rufis ; articulo tertio suprà nigro. Abdomine viridi, fascià latà, nigrä, ferè rectà. Long. 4-4 ‘/, 1. Q. Trompe noire. Face d’un jaune un peu fauve, à duvet jaune; une carène obtuse, nue, saillante et arrondie sous la base des antennes. Front à ligne longitudinale enfoncée ; deux grandes taches noires, garnies de duvet jaune, contiguës entr’elles et la ligne enfoncée, en forme d’X, large et irrégulière; une petite tache noirâtre de chaque côté, à la hauteur des antennes et au bord des yeux. Vertex noir. Thorax noir, couvert de duvet jaune; côtés à large bande jaune; poitrine noire , à poils blanchâtres ; écusson à large bord jaune; pointes jaunes. La bande de l'abdomen un peu rétrécie postérieurement ; ventre d’un vert mêlé de fauve. Pieds fauves. Balanciers d'un vert pomme. Ailes claires . bord extérieur jaune. Du Cap. Un autre individu est étiqueté Indes. Collection de M. Serville. 5. ODONTOMYIA RUBRITHORAX , JVob. Nigra. Thorace cupreo pubescente. Abdomine albido. Long. 2 ‘/, L ©. Semblable à l'O. albipennis, Nob. Troisième article des anten- nes manque. Thorax à duvet d'un rouge cuivreux; côtes à duvet blanc; pointes de l’écusson petites. Cuisses jaunes, antérieures et intermédiaires à tache noire en-dessous ; hanches noires à l'exception des postérieures. Du Bengale. Rapporté par M. Reynaud. Muséum. Cette espèce ressemble au Sfratiomys cuprina, Wied.; mais outre la différence de grandeur , cette dernière est du Brésil. (190 ) 6. ODONTOMYIA REGIS GEORGII, Nob. Nigra. Scutello nigro. Abdomine viridi, fascià dorsali nigrä, angustà. Long. 4 | @. La tête manque. Corps semblable à l'O. viridula ; pointes nulles (à moins qu'elles n'aient été détruites). Abdomen : la bande noire assez étroite, peu anguleuse. Du port du roi Georges dans l’Australasie. Muséum. 7. G. OpoNTOMYyIA PULCHRA, Wied. Un individu © du Muséum à le front très-saillant ; un autre, de la collection de M. Serville, l’a beaucoup moins, mais sans autre différence. 7. ODONTOMYIA HETERONEVRA, Nob. Nigra. Antennis rufis. Abdomine viridi. (Tab. 22, f. 3) Long. 35 ‘/, L ©. Corps assez large. Face un peu saillante, luisante. Front linéaire, Juisant. Thorax d'un noir mat, à petits poils jaunâtres; écusson noir; pointes fauves, assez courtes. Pieds : antérieurs et intermé- diaires noirs; premier article des tarses fauve, les autres brunâtres. Pieds postérieurs fauves; extrémité des jambes brunâtre; ainsi que les derniers articles des tarses. Ailes claires; nervures extérieures fauves ; quatre postérieures , dont la première rudimentaire. Du Brésil. Muséum. 8. ODONTOMYIA ROSTRATA, Stratiomyia id., Wied. (Tab. 22, f. k a. b.) Wiedemann à décrit la femelle ; un mâle du Muséum n’en o (1491) différe que par les caractères sexuels. Dans cette espèce, le premier article des antennes est à peu près double du deuxième, mais à peine de la moitié du troisième; ce dernier a les trois premières divisions chacune de la longueur du pre- mier article; les deux derniers sont courts et forment une pointe conique assez obtuse. Du Brésil. 9, OpoNToMyIA ELEGANS, Nob. Nigra. Abdomine segmentis quatuor primis maculis viridibus aut rufis lateralibus. Long. 4 7 LANTA Tête d’an vert pomme. Face proéminente; an petit tubereule à l'extrémité de la cavité buccale; une petite tache brune au-dessus de ce tubercule. Front un peu saillant ; une bande noire , large , au haut du front, échancrée et anguleuse au bord antérieur ; derrière de la tête à bord assez large. Antennes : premier article testacé , un peu plus long que le second ; celui-ci assez court, testacé ; à extrémité noire; troisième noir. Thorax à léger duvet jaune ; deux lignes longitudinales vertes, un peu élargies postérieurement, n’atteignant pas l'écusson ; épaules, côtés, poitrine et écusson verts ; pointes fauves. Abdomen : les taches latérales des premier et deuxième segments contiguës ; cinquième bordé latéralement et postérieurement de vert; les seg- ments formant l’oviducte et le ventré verts. l'ieds jaunes; derniers articles des tarses bruns. Balanciers fauves. Ailes un peu jaunâtres; base et bord extérieur jaunes ; cinq cellules postérieures. Du Chili. M. Gay. Muséum. Nous rapportons à la même espèce un autre individu ®, dans lequel tout ce qui est vert dans l’autre est d’un jaune fauve. De plus, le front a une bande noire, étroite, transversale , au- dessus de l'insertion des antennes et n’atteignant pas le bord des yeux ; une autre petite bande noire de chaque côté, un peu { 192 } . arquée , voisine de la précédente , partant du bord des yeux et n'atteignant que le quart de la largeur du front. 10. OponNToMyra cRUCIATA, Nob. Nigra. Abdomine flavo aut viridi; fascià dorsali cruciatà. Long. 4 ‘/3 C4 1. Trompe noire; base et palpes jaunes. Face saillante, d’un jaune verdâtre. Front linéaire; base et vertex noirs. Ocelles jaunâtres. Antennes brunes ; premier article à base fauve. Yeux velus. Thorax noir, à poils alongés, jaunâtres ; une petite tache longitudinale jau- nâtre de chaque côté, sur la suture ; côtés d’un jaune verditre , à petite tache noire entre les pieds antérieurs et intermédiaires ; poitrine noire; écusson jaune, à petite tache triangulaire noire à la base; pointes fauves. Abdomen jaune (probablement vert en vie) ; bande dorsale noire, élargie sur le premier segment et à la base du deuxième, rétrécie vers l'extrémité du deuxième et sur le troisième, élargie et atteignant le bord extérieur sur la base du quatrième et du cin- quième ; une petite tache noire peu distincte au bord extérieur et antérieur du troisième ; ventre jaunâtre. Pieds fauves ; derniers articles des tarses brunâtres. Balanciers verts. Ailes à base et bord extérieur jaunes; cinq cellules postérieures. Du Chili. Rapportée par M. Gay. Collection de M. Serville. 11. OnoNToMyIA viciNA, Nob. Nigra. Abdomine viridi, fascià dorsal nigrä, angustä, apice dilatato. Long. 3 1. Q. Semblable à l'O. viridis. Les deux premiers articles des antennes d'un testacé brunâtre ; le troisième manque. La bande noire de l’ab- domen étroite sur les trois premiers segments , large sur le quatrième. De Cuba. Collection de M. Serville. e ( 193 ) 12. ODONTOMYIA ALBOMACULATA, Nob. Thorace nigro ; seutello rufo. Abdomine cærulescente, albido maculato. Pedibus nigris ; tarsis articulo primo albido. Long. 4 ‘/, 1. ©. Face plane , inclinée, fauve, à duvet blanchâtre. Front assez étroit, fauve; derrière de la tête fauve. Antennes fauves; premier article brun , ainsi que les dernières divisions du troisième. Thorax noir, à lignes de duvet blanchâtre; pointes de l’écusson jaunes. Abdomen d’un bleu noirâtre; chaque segment à tache latérale de duvet blan- châtre; dessous du corps à duvet blanchâtre. Pieds noirs; genoux fauves. Balanciers blancs. Ailes grisâtres ; nervures brunes; cinq cel- lules postérieures. De Saint-Domingue, au Port-au-Prince, Muséum. 13. OnonTomyraA LErFEBvREr, Nob. Viridis. Thorace supra nigro. Abdomine vittà latä punctisque duobus lateralibus nigris. Long. 5 ‘/, |. . Face verte, un peu carénée, à pctits poils blancs. Antennes : les deux premiers articles verdâtres, troisième noir , à premiére division jaunâtre, et les suivantes également jaunâtres en-dessous seulement. Thorax noir , à poils jaunâtres ; côtés et poitrine verts, à poils blancs; écusson vert, à base noire; pointes vertes , à extrémité noire. Abdo- men vert, à large bande dorsale noire , légèrement crénelée à chaque segment ; un point noir de chaque côté des troisième et quatrième, au bord antérieur ; ventre vert. Pieds verts ; cuisses antérieures à extré- mité noire; intermédiaires et postérieures également terminées de noir en-dessus seulement ; jambes d’un vert jaunâtre , à moitié posté- rieure noire ; tarses noirs; premier article des postérieurs à base jau- 13 (19%) e uâtre. Balanciers verts. Ailes claires , à bord extérieur jaunâtre ; cinq cellules postérieures. Du Mexique. Je la dois à M. AL. Lefebvre. 1%. ODONTOMYIA EMARGINATA, Nob. Nigra. Abdomine flavo vittä latà, bis emarginatä nigrd. Le Lops. 4, 2/1: Face un peu proéminente, noire, à petits poils blancs. Front anté- rieurement blane. Antennes noires. Thorax entièrement noir , à petits poils jaunâtres ; écusson à bord postérieur et pointes jaunes. Abdo- men jaune (peut-être vert en état de vie), à large bande dorsale noire profondément échancrée au bord postérieur des deuxième et troisième segments; ventre d’un jaune verdâtre. Pieds d’un fauve brunûtre;: cuisses plus ou moins noires en-dessus; tarses bruns. Balanciers blancs. Ailes claires ; bord extérieur un peu jaunâtre: cinq cellules postérieures. Du Mexique. Je la dois à M. AI. Lefebvre. 15. OpoNTOMYIA FUSCIPENNIS, Nob. Nigra. Abdomine viridi, fascià nigrà, latä, paul sinuatd. Pedibus nigris. Alis fascià longitrorsum fusca. Long. 4 ‘/ 1 Y. Face un peu saillante, à petits poils blancs ; épistome saillant. Front linéaire , antérieurement à poils blancs. Antennes noires; troi- sième article manque. Thorax à poils gris, elair-semés et alongés ; écusson noir; pointes brunes. Abdomen vert (d’un jaune fauve dans l'état de mort). Balanciers d'un blanc jaunâtre. La bande longitudi- nale des ailes s'étendant de la base à l'extrémité de la cellule dis- coidale. Patrie inconnue , peut-être la France. Muséum. ( 195 ) 16. OpoNTOMYIA RECTIFASCIATA, Nob. Abdomine viridi. Scutello spinis elongatis. Abdomine fascià ferè rectà. ous Sr, 2 70 Q Semblable à l'O. hydropota. Pointes de l’écusson moins courtes. Bande de l'abdomen presque droite ou a sinuosités peu distinctes. Du Cap. Muséum. 9. G. EPHIPPIE, Epmiepium, Latr. Macq. — Clitellaria, Meig., Wied. Ce genre ne contient qu'un petit nombre d'espèces exo— tiques, telles que le Stratiomys bilineata, Fab., de Sumatra, le Clitellaria heminopla, Wied., de Tranquebar, le C. chali- bœa, Wied., de l’ile St.-Thomas. L'organisation se modifie un peu dans l'E. angustum , Nob., de Java, et dans le Stratiomys flavipes, Fab. , d'Alger, dont les antennes sont renflées. 4. Erpiprium FLAVIPES, Clitellaria flavipes, Wied. N.0 2. — Stratiomys id. Fab. N.0 2. Les individus que j'ai observés différent assez de la descrip- tion de Wiedemann. Je les décris. Long. 5 ‘/, 1. Q. Noire. Face, front et derrière de la tête couverts de poils d’un fauve vif. Les deux premiers articles des antennes presque nus ; Le troisième manque. Yeux à poils d’un jaune blanchâtre, rares; partie supérieure paraissant nue. Thorax et écusson couverts d'un duvet dense d’un fauve rougeâtre vif; pas de pointes sur les côtés ; celles de l’écusson d’un fauve brunâtre; noirâtre à l'extrémité, à longs poils fauves. Segments de l'abdomen à large bord postérieur d’un duvet fauve rougeâtre vif, de la largeur de la moitié du segment; cinquième presque entièrement du même fauve; ventre presque nu, à léger ( 196 ) duvet fauve. Cuisses et jambes noires, à duvet fauve; tarses fauves. Balanciers jaunes. Ailes brunâtres ; base et bord extérieur jaunes, à nervures fauves. C'est peut-être la femelle de l'E. rufitarse, el probablement aussi le Clitellaria flavipes, Wied. D'Oran en Afrique. M. de St.-Fargeau fils. 9, EPHiIPPIUM RUFITARSE, Nob. Nigrum, pilis flavis. Genubus tarsisque rufis. (Tab. 22, f. 5.) Long. 5 1. Y. Face et yeux couverts de poils d’un jaune grisätre, mêlés de noirs au haut de la tête; premier ct deuxième articles des antennes égale- ment revêtus de poils jaunâtres. Thorax à poils également jaunes, mais un peu plus foncés; pointes de l'écusson fauves , couverts de longs poils jaunes. Abdomen presque nu, bordé de poils jaunes ; chaque segment bordé postérieurement de poils jaunes; dans les trois premiers segments, les poils ne s'étendent de chaque côté que jusqu'au tiers de la largeur de l'abdomen ; dans le quatrième, ils revêtent le bord entier, et ils sont fauves ; le cinquième présente une grande tache centrale de poils d'un fauve vif; ventre presque nu. Pieds couverts de poils jaunes. Balanciers fauves. Ailes grisätres; base et bord extérieur jaunâtres, à nervures fauves; cinq cellules postérieures. D'Oran, en Afrique. C’est M. de Saint-Fargeau fils qui l’a découverte. Cette Ephippie est peut-être le mâle du Cltellaria flavipes, Wied. (Stratiomys flavip. Fab.), qui est d'Alger. 10. G. PLATYNE, Pcaryna, Wied., Latr., Macq., S. à B. L'écusson armé d’une seule pointe distingue entre tous les autres Notacanthes le Stratiomys hastata, Fab., dont M. Wiede- mann a fait le type de ce genre. Ce diptère est de la Guinée. (197) 11. G. CYCLOGASTRE, Cyccocasrer, Macq., S. à B. Clitel- laria, Meig., Wied. Ephippium, Latr. Ce genre , que nous avons formé dans les Suites à Buffon pour les Ephippies (Clitellaria, Meig.) à écusson mutique , ne contient qu’une espèce exotique, Stratiomys atrata,Fab., Clitellaria id., Wied. De l'Amérique méridionale. 12. G. XÉNOMORPHE, XEnomorprA, Nob. Car. gén. Tête petite, hémisphérique. Trompe courte, épaisse, non saillante. Face inclinée. Front large 9, à sillon longitudinal. Antennes assez courtes; les deux premiers articles courts; deuxième épais ; dernier menu, brièvement velu, de cinq divi- sions cylindriques; la dernière obtusément pointue. Des ocelles. Abdomen long, étroit, eonique ©, à tarière alongée. Pieds alongés, nus; tarses longs. Aïles grandes ; une seule cellule sous- marginale; quatre postérieures; une cinquième ébauchée par un rudiment de nervure quelquefois nul. Nous formous ce genre pour un Notacanthe du Brésil dont le faciès l’éloigne fort des autres membres de cette famille et lui donne de la ressemblance avec les Leptis. Quant aux organes en particulier, les antennes présentent une conformation assez sin- gulière, mais normale, et les cellules des ailes présentent un ensemble également normal, quoiqu’elles manquent de la petite nervure qui forme, dans toute cette famille, la seconde sous- marginale. 1. XENOMORPHA LEPTIFORMIS, Nob. Ferruginea. (Tab. 23, fig. 1.) Long. 5-6 1. ©. Antennes fauves; les trois dernicres divisions noirätres. Thorax ( 198 ) d'un testacé brunâtre, à bandes brunes, quelquefois peu distinctes. Ailes roussâtres. Du Brésil. Rio - Janeiro. MM. Saint - Hilaire et Sylveira. Muséum. 13. G. EUDMÈTE , Eupuera, Wied., Macg., S. à B. Her- metia, Fab. M. Wiedemann a formé ce genre pour l'Hermetia marginata , Fab. , dont le caractère principal consiste dans la conformation des antennes, pourvues d’un style long , épais et velu. Ce Nota- canthe est de Java et de Sumatra. 1%. G. ACROCHOETE , AcrocnoeTA, Wied., Macq., S. à B. L’A. fasciata, Wied., type de ce genre , est remarquable par la conformation des antennes, dont le troisième article est en forme de gourde et terminé par un style épais et pubescent. Elle est du Brésil. ” 15. G. OXYCÈRE, OxycEra. L’O. metallica, Wied., de l'ile Saint-Thomas, est jusqu'ici la seule espèce exotique qui soit connue. Ses couleurs brillantes la rendent très-différente de celles de l'Europe. 16. G. HOPLISTE, Horusres, Macq., S. à B. Car. gén. Corps étroit, alongé et de largeur égale. Trompe épaisse. Tête arrondie antérieurement , à bord postérieur assez large. Face plane. Front assez large ÿ Q. Antennes assez petites, insérées au milieu de la hauteur de la tête ; les deux premiers articles d’égale longueur; premier conique ; deuxième cyathi- forme , formant un cône avec le premier ; troisième un peu plus alongé, ovalaire, de quatre divisions dont la dernière est ter- minée en pointe ; style terminal. Thorax alongé ; prothorax un peu alongé; épaules distincies; écusson assez grand, à deux (199 ) pointes. Abdomen de la longueur du thorax ; organe sexuel @ terminé en pointe, ÿ obtus. Pieds alongés, menus; intermé- diaires un peu plus longs que les autres; cuisses intermédiaires denticulées en-dessous ; jambes postérieures un peu élargies au milieu. Ailes à cinq cellules postérieures. Plusieurs Sargus exotiques de M. Wiedemann , dont l'écusson est armé de pointes, comme dans les Rhaphiocères, nous ont déterminé à former ce genre dans les Suites à Buffon. Il se distingue particulièrement de ces derniers par la forme presque linéaire du corps. En lui donnant, parmi les caractères, une seule cellule sous-marginale aux ailes, nous avons été trompé par la figure que donne M. Wiedemann du S. bispinosus. Les espèces connues sont du Brésil. 1. Hopuisres pispiNosus, Macq. Sargus id. Wied. (Tab. 23, f. 2.) Un individu du Muséum dont nous donnons la figure , diffère de la description de Wiedemann par l'abdomen jaune. 17. G. DICRANOPHORE, Dicranopnora, Macq. S. à B. Le Sargus furcifer, Wied., du Brésil, est le type de ce genre que nous avons formé dans les Suites à Buffon. Il est très-remarquable par la forme fourchue de l'écusson. 1. DicraNopHorAa FuRCIFER, Sargus id. Wied. Un individu du Muséum diffère ainsi qu'il suit de la description de Wiedemann. L'écusson est d’un vert jaunâtre, sans base noire, et le prolongement est d'un fauve brunâtre. Abdomen : le bord jaune extérieur est interrompu au deuxième segment; les premier, deuxième et troisième ont chacun une tache dorsale jaune, diminuant graduel- lement; première à peu près carrée, sans les deux points noirs mentionnés par Wied.; deuxième et troisième triangulaires ; ein- ( 200 ) quième jaune, à base noire; anus fauve. Pieds fauves; ce sont les cuisses intermédiaires et non les postérieures qui sont armées de grandes pointes, un peu crochues , au nombre de trois , dont deux insérées sur une même base un peu saillante et située vers le milieu de la longueur des cuisses, en-dessous, un peu en-dehors, et la troisième près de l'extrémité; ces cuisses sont denticulées de la base aux premières pointes; tarses intermédiaires et postérieurs d’un jaune pâle ; dernier article noirâtre. L'individu est sans tête ; mais l’anus indique qu'il est mâle. De Rio-Janeiro. A St.-Hilaire. Muséum. 2, Dicranornora picTA, Nob. S. à B. (Tab. 24, f. 1.) Long. 3 ‘/, 1. Q. Cuisses intermédiaires armées d'une longue dent en-dessous; jambes intermédiaires paraissant arquées et échancrées, Un individu de la collection de M. Serville est de Lamana. Rapporté par M. Doumerc. 18. G. RHAPHIOCÈRE , Raarniocera , Macq. S. à B. Sargus, Wied. Ce genre, que nous avons formé dans les Suites à Buffon, a pour type le Sargus armatus, Wied., du Brésil, caractérisé particulièrement par les pointes de l’écusson et le troisième article subulé des antennes. Ce Diptère est remarquable par le vert pomme qui se combine agréablement avec le noir sur les diverses parties du corps. 2, G. RHAPHIOCERA ARMATA, Nob. Sargus armatus, Wied. (Tab. 24, . 2.) Du Brésil. ( 201 ) 49. G. BASENTIDÈME, Basenrinema, Nob. Caractères génériques. Corps étroit et de largeur égale. Trompe assez épaisse. Tête @ droite antérieurement, à bord postérieur large. Face un peu convexe. Front assez large @. Antennes petites, insérées plus bas que la moitié de la hauteur de la tête ; les trois articles d’égale longueur ; premier conique ; deuxième cyathiforme, formant un cône avec le premier ; troi- sième rond, de quatre divisions peu distinctes; style terminal, inséré au haut de la dernière division. Thorax alongé; épaules saillantes; écusson à deux fort petits tubercules au lieu de pointes. Abdomen concave @ ; organe sexuel obtus, terminé par deux petits tubercules. Pieds peu alongés; jambes posté- rieures un échancrées. Ailes à cinq cellules postérieures. Nous formons ce genre pour une Stratiomyde du Brésil, qui a d’assez grands rapports avec les Hoplistes, mais qui en diffère particulièrement par l'insertion des antennes, par l'ab- sence des pointes de l’écusson et par la longueur moins grande des pieds. Le nom que nous donnons à ce genre exprime l'insertion basse des antennes. 1. BASENTIDEMA SYRPHOIDES, Nob. Nigra. Abdomine maculis lateralibus rufis. (Tab. 24, f. 3.) Long. 2 ‘/; 1 Q. Face d'un jaune luisant (ce jaune montant un peu de chaque côté sur le front et formant un fer à cheval). Front luisant; une bande transversale fauve, échancrée au milieu, sur le vertex; derrière de la tête à bord large, fauve , noir au milieu. Antennes : les deux premiers articles fauves; le troisième noir. Thorax à deux bandes fauves, dorsales, longitudinales, n’atteignant ni le bord antérieur, ? ? ( 202 ) ni le postérieur: épaules et ligne latérale de chaque côté fauves , ainsi qu'une tache de chaque côté du bord postérieur ; une autre de chaque côté sur les flancs , près des hanches intermédiaires, et une autre en- core, de chaque côté du métathorax, près de l’écusson ; celui-ci fauve. Abdomen légèrement bordé de fauve; premier segment à bande fauve au bord postérieur, n'atteignant pas les côtés ; les quatre autres à tache transversale fauve, de chaque côté du bord postérieur; organe sexuel fauve. Pieds et balanciers fauves. Ailes un peu jaunâtres. Du Brésil. Capitainerie des mines. Muséum. 20. G. CHRYSOCHLORE , CarysocuLorA, Latr., Macq. Sar- gus, Fab., Wied. Ce genre, qui ne contient que des espèces exotiques, a été détaché par Latreille pour les Sargus dont le troisième article des antennes est alongé, fusiforme dans les femelles, assez court et conique dans les mâles, composé de six divisions. La principale espèce, le beau C. amethystina, Fab., est de l'ile de France et des Indes-Orientales; les autres sont du Brésil. 1. CHRYSOCHLORA AMETHYSTINA , Sargus id. Fab., Wied. Wiedemann n’a décrit que la femelle, qui est plus commune que le mâle. Celui-ci a la face et la partie antérieure du front noires, cou- vertes de poils noirs, assez longs. Yeux contigus. Vertex bleu foncé, à longs poils noirs. Antennes beaucoup moins longues que celles &e la femelle, mais conique. Thorax d'un vert bleuâtre, à poils jaunâtres. Abdomen d'un cuivreux violet, De l'ile de France. 1. CHRYSOCHLORA CASTANEA, Nob. Thorace flavo, vittis quinque nigris. Abdomine castanco, fas- ciis tribus rufis. (Tab, 25, f. 1.) { 203 | Pong. De, INT. Trompe brune. Palpes jaunes. Face jaune, à légère saillie au milieu. Front assez large, à légère saillie oblongue, brunâtre. Antennes longues , d'un jaune brunâtre; les deux bandes extérieures du thorax situées en avant des ailes et réunies antérieurement à leur voisine ; côtés à tache noirâtre , oblongue , en avant et en arrière de l'insertion des ailes : écusson jaune. Abdomen d'un brun châtain ; les trois pre- miers segments à bord postérieur fauve; ventre fauve. Pieds fauves. Balanciers jaunes. Ailes brunâtres au bord extérieur , claires dans le reste. De la Guyane. M. Leprieur. Muséum. Cette espèce a des rapports avec le C. vespertilio ; mais entre plusieurs différences, les antennes beaucoup plus longues ne permettent pas de les réunir. 21. G. SARGUS, SarGus, Fab. Les Stratiomydes, qui ont été successivement rapportées à ce genre, présentent tant de modifications organiques que ce type est plutôt celui d’une sous-tribu que d’un genre unique ; et la nécessité de le subdiviser est devenue indispensable. Parmi les espèces européennes, nous avons, dans les Suites à Buffon, détaché les espèces à abdomen court, sous le nom générique de Chry- somyia. Parmi les exotiques, nous en avons extrait les genres Rhaphiocère, Hopliste et Dicranophore, dont l’écusson est armé de pointes; et Latreille en avait précédemment tiré les Chry- sochlores, dont le troisième article des antennes est alongé. Nous formons encore le genre Basentidème pour une espèce nouvelle dont les caractères nous paraissent exiger cette distinction. Outre les modifications qui ont déterminé tous ces démen- brements , il en reste encore un grand nombre dans les espèces que nous laissons dans le genre primitif, et dont plusieurs pourraient également en être retranchées. La plupart des par- ( 204 ) ties du corps se modifient plus ou moins. La tête perd la forme hémisphérique du S. cuprarius, et devient transversale dans les S. testaceus, Fab., pallidus, limbatus, Nob. la face est saillante dans le pallidus. Le front, plus ou moins étroit dans les mâles, plus ou moins large dans les femelles, porte anté- rieurement une {tumeur transparente dans les S. petiolatus et coarctatus, Nob. Les antennes dont l'insertion est ordinai- rement au milieu de la hauteur de la tête, l'ont plus basse dans les S. analis, Nob., pallidus. Le troisième article, le plus souvent patelliforme, devient ovalaire dans le S. Zimbatus ; il est tronqué en avant dans le petiolatus. L'abdomen varie égale- ment dans sa forme. Large dès sa base dans les S. metallinus, Wied., analis, testaceus, pallidus, limbatus, les premiers segments se rétrécissent en menu pédicule dans les S. fasciatus, Fab., coarctatus, petiolatus. Enfin les ailes, assez constantes dans la disposition de leurs cellules, ont la dernière nervure postérieure insérée tantôt à l’angle de la cellule discoïdale, comme les S. pallidus, limbatus , tantôt sur la basilaire in- terne , comme les S. petiolatus et coarctatus. La diversité qui règne dans l’organisation se manifeste aussi dans les couleurs. L’éclat métallique des espèces européennes ne se retrouve que dans une partie des exotiques ; les autres sont ferrugineuses, comme les S. testaceus, Fab., posticus , tœniatus, Wied., pallidus, Nob.; quelques-unes sont noires, variées de fauve, comme les inermis, obscurus, Wied., palli- pes, Say, petiolatus, Nob. Les Sargus exotiques connus jusqu'à ce jour se trouvent assez nombreux au Brésil ; plusieurs espèces appartiennent aux États-Unis. Dans l'ancien continent, quelques-unes sont du Cap, de Madagascar, du Bengale et de Java. 1. SARGUS FLAVIPENNIS, Nob. Ferrugineus. Alis flavis. { 205 ) Long 8 1. Y. Tête grande, transversale. Front linéaire; un (rès-petit espace triangulaire antérieurement ; vertex en triangle, fort étroit et alongé. De Madagascar. Rapporté par M. Barmès. 2. SARGUS LIMBATUS, Mob. Violaceus. Abdomine albo limbato. Long. 6 1. ©. Tête transversale. Face courte, noire. Ouverture buccale grande. Front un peu rétréci postérieurement, un peu concave; une bande longitudinale, étroite, un peu élevée; une npression transversale à peu de distance de la base des antennes ; une tache jaunâtre, luisante, transparente, transversale, au-delà de cette impression. Antennes insérées plus bas que la moitié de la hauteur de la tête; premier et deuxième articles d’un vert brillant; premier un peu alongé; deuxième court; cyathiforme ; troisième d'un noir grisàtre, ovale, assez alongé, de cinq divisions ; style terminal, Thorax à ligne testacee, de chaque côté, s'étendant depuis l'insertion des ailes jusqu'aux épaules. Abdomen bordé d'un liseré blanc jusqu'au cinquième segment exclusivement, s’élargissant un peu aux articulations. Pieds de la couleur du corps; antérieurs : hanches d’un jaune blanchâtre; le reste manque; intermé- diaires : hanches jaunâtres ; jambes à moitié postérieure brunâtre; les trois premiers articles des tarses d'un jaune sale ; les deux derniers noirâtres; postérieurs : premier article des hanches noir; trochanter et base des cuisses d'un jaune blanchâtre: le reste des cuisses noir ; jambes et tarses manquent. Balanciers d’un fauve brunâtre. Ailes d'un noir brunâtre, à base assez claire. De Madagascar. M. Goudot. Muséum. Cette espèce se rapproche du Chrysochlora amethystina par les couleurs ; mais la forme du troisième article des antennes le retient parmi les Sargus. ( 206 ) 3. SARGUS PALLIDUS, Nob. Pallidè flavus. Thorace maculd nigrd. Long. 5 ‘/, L 7 Q. Tête transversale , déprimée. Trompe noirâtre. Palpes fauves, bean- coup plus courts que la trompe; dernier article ovale, oblong. Face assez courte , nue, un peu saillante. Front sans saillie, ÿ assez étroit depuis le sommet jusqu'au milieu et d’un noir luisant, s’élargissant ensuite subitement jusqu'au bas, d’un ferrugineux brunâtre ; Z assez large dans toute sa longueur et ferrugineux. Ocelles noirâtres. An- tennes fauves ; les deux premiers articles un peu alongés. Yeux bruns. Thorax à tache noire, à reflets bleus, longitudinale, un peu élargie antérieurement , s'étendant depuis l’écusson jusques un peu au-delà de la suture. Abdomen ÿ assez étroit, droit , un peu convexe ; chaque segment à tache peu distincte de reflets violâtres sur la moitié anté- rieure du segment; Q® déprimé, élargi, couvert d'un duvet jaune ; chaque segment à tache assez distincte, noirâtre, dorsale, ovalaire. Oviducte noirâtre. Pieds ferrugineux; tarses postérieurs d’un brun noirâtre. Balanciers d’un fauve vif. Ailes jaunâtres ; stigmate jaune. De Madagascar. Muséum. Cette espèce est voisine des S. testaceus et obscurus, Wied. k. SARGUS PETIOLATUS, Nob. Niger. Abdomine petiolato, fasciis rufis. Long, 6.7 1,0 Tète un peu plus large que longue. Trompe fauve. Face courte, jaune. Front à partie supérieure noire, assez étroite, et inférieure saillante , transparente, jaunâtre , à reflets blanchâtres. Antennes d’un fauve vif; troisième patelliforme , tronquée carrément à l'extrémité. Thorax à deux lignes dorsales et deux latérales jaunes, ainsi qu’une ( 207 ) bande transversale sur la suture ; écusson à moitié antérieure noire et l'autre jaune ; métathorax brunâtre, à côtés jaunes ; flancs jaunes, à grande tache noire ; plaque pectorale noire, bordée de jaune; une ligne enfoncte , bordée de jaune, au milieu. Abdomen convexe: pre- mier segment étroit, fauve, à trois taches noires, l’une dorsale, les autres latérales ; deuxième segment étroit, un peu élargi vers l’extré- mité, à bord postérieur fauve, ainsi que les segments suivants, qui sont plus larges; bord fauve du cinquième fort étroit. Pieds fauves ; hanches postérieures noires; cuisses postérieures noires en-dessous. Balanciers brunâtres. Aïles jaunâtres: bord extérieur et bords de la nervure interno-médiaire fauves. De Rio-Janeiro. Rapporté par M. Saint-Hilaire. Muséum. 5. SARGUS TESTACEUS, Fab., Wied. Wiedemann n'a décrit que le mâle ; la femelle est plus grande. Le front est assez étroit, d’un noir bleuâtre, antérieurement blanc. Les bandes noires de l'abdomen atteignent presque les côtés ; celles des deuxième et troisième segments sont interrom- pues au milieu. J'ai observé un mâle qui n'avait pas de bande noire sur l'abdomen. Du Brésil et de la Guyane. 6. SARGUS COARCTATUS, Nob. Viridis, nitens. Abdomine petiolato, maculis albis. (Tab. 25, f. 2.) Long. 4 1. ©. Tête comme dans le S. cuprartus. Front à saillie antéricure blan- che. Antennes fauves. Ecusson légèrement bordé de testacé. Abdomen pédiculé ; les deux premiers segments étroits; premier court, noir, à bord postérieur blanc ; deuxième un peu alongé, blanc ; une tache ( 208 ) noire, alongee, ovalaire, de chaque côte ; les autres noirs, à reflets violets; bord postérieur testacé, à duvet blanc. Pieds : antérieurs fauves ; les autres noirs; premier article des tarses blanchâtre ; jambes postérieures à moitié antérieure couverte de duvet blanc en-dessus ; ailes un peu brunäâtres; stigmate brun. Du Brésil ou du Chili. Rapporté par M. Gaudichaud. Muséum. 7. SARGUS ANALIS, Nob. Violaceus. Abdomine apice fulvo. Long. 7 1. ©. Téte un peu alongée. Trompe fauve. Face courte, testacée. Front assez étroit, noir, à base testacée et deux lignes longitudinales enfon- cées. Antennes insérées plus bas que la moitié de la hauteur de la tête; les deux premiers articles noirs; premier un peu alongé, conique ; deuxième court, cyathiforme, terminé par des soies ; troi- sième presque patelliforme , assez grand, d’un brun grisâtre. Thorax à duvet brunâtre; côtés et poitrine d’un fauve pâle, à reflets violä- tres ; écusson bordé de jaune. Abdomen brillant, finement bordé de fauve; ventre fauve ; cinquième segment et oviducte fauves; deux petits appendices filiformes, biarticulés, noirs, velus. Balanciers fauves. Pieds : antérieurs et intermédiaires fauves ; extrémité des cuisses noirâtre ; postérieurs noirs; extrémité des hanches et base des cuisses fauves. Aïles claires , un peu grisâtres; nervures un peu bordées de brun ; stigmate jaunâtre. Patrie inconnue. Muséum. 22. G. CHRYSOMYIE, Curysomyia, Macq., S. à B. Ce genre, que nous avons détaché des Sargus dans Îles Suites à Buffon , présente un petit nombre d'espèces exotiques, telles que les Sarqus flaviventris et affinis, Wied., des Indes ( 209 ) orientales, dont l'analogie avec notre C. polita est assez grande, et S. bicolor, Wied., qui a été trouvé au Brésil et à Porto-Rico. 23. G. NÉMOTÈLE, NemoreLus, Geo/ff. Nous ne connaissons encore que deux Nemotèles exotiques , le longirostris, Wied., et le barbarus, remarquable par la lon- gueur du museau et de la trompe, et la N. pallipes, Say, de la Pensylvanie. 1. NEMOTELUS NiLoTIcus. Niger ; abdomine albido. (Tab. 25 , fig. 3.) Long. 2 "/ 1 #. Rostre un peu plus long que dans la N. Pantherinus, noir, ainsi que la face et le front : vertex plus alongé sur le front. Antennes insé- rées sur la moitié de la longueur du rostre, noires ; troisième artiele un peu plus long que dans le pantherinus (le style paraît avoir été détruit). Thorax noir. Abdomen d’un blanc jaunâtre ; premier segment à tache dorsale noire. Pieds d'un fauve clair ; base des cuisses noire. Balanciers fauves. Ailes hyalines. De l'Égypte. Étiqueté par Olivier sous le nom de Nitoricus. 14 (210) TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. A. Pages. ACANTHINA no de el) nhiin antoine an L'an æ- 4 en Pom # D: Fire. 0 : ll h. Le er | | 2 | san 4 anal RE ee D guat d Fos MATMSr 4 DUR | ci rs Eu & L se c se “. d F- s ANJOU ré Le og ré S rest s ei | *e : “ k: L ee L > » { ; (231 ) ANALECTES HISTORIQUES OU DOCUMENTS INÉDITS POUR SERVIR À L'HISTOIRE DES FAITS, DES MOEURS ET DE LA LITTÉRATURE. Les documents que l’on met ici au jour, sous le titre d’ANALECTES HISTORIQUES, sont divisés en trois catégories. La première comprend un certain nombre de lettres et autres titres qui ont semblé intéressants pour l’histoire littéraire de la France et des Pays-Bas. Dans la seconde se trouvent divers actes relatifs à certains droits municipaux et à quelques usages sin- guliers. La troisième catégorie renferme une quantité de lettres ou chartes propres à éclaircir divers points de l'histoire proprement dite. Des documents sans nombre qui me passent par les mains , j'extrais tout ce qui me semble propre à révéler un fait nouveau de quelque importance, à répandre du jour sur un point obscur, ou enfin à recüfier une erreur accréditée. On trouvera, si je ne n’abuse, ce genre de mérite à la plupart des pièces qui composent ces ANALECTES. Dans les quatre premieres lettres écrites en 1511 et (232 ) 1512, sont consignées quelques notions curieuses et nouvelles sur le fameux Jehan Lemaire, poète, historien, romancier, théologien, et sur quelques-uns des beaux monuments qui décorent la célèbre église de Brou. Il me semble que l’un de ces actes est surtout précieux pour l’histoire de la statuaire et de l’architecture. Viennent ensuite quelques lettres de Jacob Le Duchat, imperturbable éditeur de toutes les singularités qui tom- baient sous sa main, critique plein de savoir et de saga- cité, dont Bayle ne manquait pas de publier les lettres , quand il le pouvait (1). Celles qui suivent sont du P. André, jésuite ; auteur de l’Æssai sur le beau, qui parle de ses relations avec Malebranche et des matériaux qu'il a recueillis pour l'histoire de ce philosophe. Après les lettres du P. André, j'en ai placé quelques- unes de Denis Secousse , qui a succédé à de Laurière dans la publication du Recueil des Ordonnances de nos rois ; de dom Carpentier, digne continuateur de Du Cange pour le Glossaire de la latinité du mo yen-âge ; de Foppens, à qui l’on doit la Bibliotheca Belgica, ainsi que d’autres ouvrages estimés sur l’histoire ecclésiastique des Pa ys- Bas ; de Bréquigny, l’un de nos plus habiles diploma- ustes; et du ministre Berün , sizélé protecteur des travaux historiques. Toutes ces dernières lettres sont adressées (r) V. Bayle , Œuvres diverses , in-fol. IV, 818, (933) aux Godetroy, et contribuent à faire apprécier les ser- vices qu’ils ont rendus à la science diplomatique. Voilà pour l’histoire littéraire. La partie relative aux droits, mœurs et usages offrira des actes sur les duels judiciaires et gages de bataille à Cambrai, sur le droit d’abattis de maisons dans la même ville, sur deux faits d'armes à outrance et le privilége de l'arsin à Lille, sur le royaume des Estimaux, et enfin sur la singulière réparation infligée par sentence capitu- laire à un seigneur qui avait outragé un paysan. En ce qui concerne l’histoire civile proprement dite, je crois que cette publication présente quelques docu- ments assez neufs sur les rapports de la Flandre au 14° et au 15.° siècle avec la France, l'Angleterre et d’autres États , sur la mort de Charles-le-Téméraire, sur Margue- rite d'Autriche, sur la captivité de François 1.+r, et enfin sur l’assassinat de Henri IV. y insère en outre une révé- lation pleine d'intérêt concernant un fils de la célèbre Inès de Castro. Je crois bien n’avoir fait entrer dans cette petite collection que des pièces vraiment inédites ; mais comme il se pourrait qu'à mon inscu, quelques-unes d’entr’elles eussent été déjà publiées, le lecteur voudra bien, le cas échéant, user d’indulgence, et considérer qu’à l'époque où nous sommes parvenus, il est fort diflicile de se tenir au courant de tout ce que l'imprimerie a fait éclore en fait de travaux historiques. Du reste, j'indiquerai toujours la source où chaque document a été puisé. ( 234 Mais il ne suflit pas que ces divers titres soient iné- dits; il faut encore, il faut surtout qu'ils offrent un in- térêt quelconque. Le public studieux ne demande pas qu'on lui révèle indistinctement tout ce qui gît ignoré dans les limbes de nos bibliothèques et de nos archives; ce public, que déjà préoccupent tant d'affaires et que tant de livres embarrassent, nous a imposé, à nous autres compilateurs, outre l'obligation d'explorer et de découvrir, celle de choisir et de mettre à part ce qui, dans nos investigations , est de nature à lui plaire. À l'esprit de recherche il veut que nous unissions l'esprit de discernement. Il faudrait, pour lui agréer, que nous fussions tout-à-la-fois hommes de patience et hommes de goût ; alliance dificile! On n’est pas aussi rigoureux pour le mineur du Potose; on n’exige pas de lui qu'après avoir arraché l’or aux filons qui le recèlent, il le purifie des substances hétérogènes dont il est mélangé. Si ces matériaux historiques obtiennent l'accueil dont ils me paraissent dignes, j’en publierai d’autres qui ne présentent pas moins d'intérêt. CDR baute ETS [œe enh- prmeffé/ CH ma fuef fou fe Same au Line bénoit de ; FU / que bons Dour fapésma dé ct nn ea + à a vw av Dm Ju de ? e + dé ee AS . Te m£ "RATS dame, le me recon D Madam Anne refhumble id hefe LA “ffont Fcymiteur RË [l mare /. Je Ë 19 C9 (2.4 — PREMIÈRE PARTIE. DOCUMENTX SUR L'HINTOIRE LITTÉRAIRE, 4511. 22 nov., à Tours. — LETTRE DE JEAN LEMAIRE (1), historiographe et indiciaire de Bourgogne, à MARGUERITE D'AUTRICHE (2). 11 lui accuse réception de diverses sommes payées par elle, et entr'autres de 142 florins d'or pour Michel Colombe, statuaire, qui avait dressé les plans des édifices projetés à Brou. Il l'entretient des talents de ce tailleur d'images et des soins qu'il met à faire la sépul- ture du duc Philibert de Savoie. Très haulte, très excellente princesse et ma très redoubtée dame, le plus humblement que faire puis , à votre bonne grâce me recommande. Madame , j'ay receu deux lettres qu'il a pleu à votre haul- (x) Jean Lemaire, né vers 1493, à Bavai, selon l'opinion de plusieurs bio- graphes, fut indiciaire et historiographe de Marguerite d'Autriche , auprès de laquelle il avait été placé par Jean Molinet, son parent. A l’époque où il écrivit eette lettre, il occupait le même poste auprès de la reine Anne de Bretagne. On trouve un article assez étendu sur Jean Lemaire dans Paquot, éd. in-18, II, r, et un autre dans les Mémoires de l'Académie des Inscriptions, XII, 593. (2) Marguerite d'Autriche , fille de l'empereur Maximilien Le et de Marie de Bourgogne, fut une des femmes les plus remarquables de son siècle, Fiancée ( 236 ) tesse m'escripre, l'une par mon serviteur, auquel de votre grace avez fait donner dix philippus d’or, et l’autre, depuis, par le ser- viteur du maître des postes, par lequel serviteur nommé Gilles Moreau, lequel a fait grande et féalle diligence de me venir trouver à Tours et a bien desservi d’estre recompensé, j'ay reçeu la somme de cent quarante-deux florins d’or et X XIII sols de monnoye. Mais par deca il y aura perte pour le moins de V deniers par pièce. Et reviennent lesdicts florins, selon la cal- culation de par delà , à la somme de Ile livres de XV gros. Laquelle somme , Madame, il vous a pleu ordonner pour con- tenter maistre Michel Coulombe, tailleur d’ymaiges, touchant l’ouvraige des patrons de vos édifices. Et vous a pleu me faire cest honneur que de vous fyer de ma petitesse et n’aviez volu envoyer autre contrerolie. Ce que toutes voies j'eusse bien désiré pour estre présent à la distribution dudit argent et satisfaction de vos ouvriers, chascun pour sa ratte (1); car vous en avez par deça quatre; c’est assavoir le très bon ouvrier maistre Michiel Coulombe et trois de ses nepveux. Ledit Coulombe est fort ancien et pesant: c’est assavoir environ de HIESX ans, et est goutteux et maladif, à cause des travaulx passez, par quoy il fault que je le gaigne par doulceur et longanimité ; ce que je fais et feray jusques a parfaire. Le bonhomme rajouenist pour l'honneur de vous, Madame, et a le cuer à votre besoigne , autant ou plus dès son bas âge au dauphin, qui fut depuis roi de France, sous le nom de Charles VIIT, elle épousa plus tard Jean, infant d'Espagne, qui mourut peu de temps après. Philibert-le-Beau , à qui elle avait été mariée en 1508 , lui fut aussi ravi après trois mois d’une heureuse union. Restée veuve sans enfants, elle devint gouvernante des Pays-Bas et s’y concilia l'affection générale. Mar- guerite aimait les lettres et les arts ; elle les récompensait et les encourageait avec munificence. Cette princesse était âgée de 50 ans, quand elle mourut à Malines, le 1.er septembre 1530. (1) Chacun ce qui lui revient , pro raté suä. Le mot rate où ratte a disparu de la Jangue , et on y a substitué l'expression barbare prorata. ( 237 ) qu'il eust oncques à autre. Et quand je pourray avoir tiré receu de ses mains , je vous asseure , Madame , que vous aurez un des plus grands chiefs d'œuvre qu'il fit oncques en sa vie. Car vous verrez la sépulture de feu Monseigneur en toute perfection, comme elle sera. Se gisant aura ung pié et demy de longueur, les vertuz demy pié ; et toutes les autres imaiges à la correspon- dance ; et la massonnerie qui sera grand chose en toute perfec- tion, comme se vous la voyiez en grand volume. Tellement que les ouvriers qui besoigneront après seront tenus de l’ensuivre à toute righeur, en réduisant le petit pié au grand. Et vous asseure , Madame , que vous trouverez que je n’auray pas mal employé votre argent; car vous estes servie de cuer de toutes parts; et certainement l'argent est venu à point à mon grand besoïing ; car j'estois au bout de mon rolle et craignoie beaucop d’avoir honte et disette ; ce que votre très noble cuer ne pourtroit souffrir. 7 Madame, le bonhomme Coulombe demandoit terme jusques à Pasques, à cause de la pesanteur de l’euvre et aussi pour l’indis- position de sa personne et du temps; mais je feray tant que je réduiray le tout à trois mois. Et cependant, je vous yray faire la révérence et vous porte- ray de beaux présentz et bien agréables, au plaisir de Dieu ; mais ce ne sera point que je n'aye veu le besoigne en train et donné ordre qu'elle se parface, et que l’un ou deux des neveux dudit bonhomme Coulombe, la vous porte par delà, affin que vous l’entendez par le menu. Madame, lesdicts deux nepveux sont ouvriers en perfection comme héritiers de leur oncle, l'un en taille d'ymaigerie, l’autre en architecture et massonnerie, et n’y à gens nulle part, que je sache, qui mieulx reduisent une besoigne en grand volume que eulx deux. Et je les ay gaignez. Touchant votre albastre, Madame, ce présent porteur en a bon mis en œuvre et poly en grand volume. Et vous en dira ce (238% qui en est. Aussi je vous en porteray une piece mise en œuvre du bonhomme Coulombe. De vous en escripre plus avant ,ilsembleroït que je le feisse à ma louenge, pour ce que j'ay retrouvé la perrière; mais tant y a que c’est le plus bel albastre du monde et le plus approuvé. Ny en Espaigne, ny en ltalie, ny en Engleterre, n’en y à point qui laproche en bonté, beauté et polissement. Madame, tout le monde vous bényt et loue, et esmerveille d'avoir entreprins une si grande euvre, là où une trés haulte magnanimité se montre et se déclaire. J'ay le tout monstré à Y'em- bassadeur de l'empereur ,et est le tout parvenu aux oreilles du roy et de la royne. Et vous asseure , Madame , par le serment que j'ay par trois fois à votre haultesse que on ne l'estime point autrement que le plus grand chief d'euvre qu'on faira és parties par deça. Madame , je prie à notre Seigneur qu'il vous doint très bone vie et longue. Escript à Tours le X XIIe jour de novembre Y'an mil Ve et onze. Votre très humble indiciaire, esclave et serf, Lemarme. (1) Au dos est écrit : À ma trèés-redoublée et souveraine dame Modame Marquerite, archiduchesse, duchesse et comtesse d'Austriche et de Bourgogne. (Original autographe de la Chambre des Comptes à Lille.) (r) Cette signature ne forme qu'an seul mot , contrairemem à l'usage adopté par tous les bibliographes qui ont parlé de notre mdiciaire. ” ( 239) 1511, 3 décembre. — Écrir par lequel Micner CoLowe , tailleur d'images du roi, reconnait, tant pour lui que pour Guillaume Regnault , tailleur d'images, Bastien François, architecte de l'église St.-Martin de Tours, et François Colombe, enlumineur, tous trois ses neveux, avoir reçu de Jean Lemaire, indiciaire et solliciteur des édifices de Marguerite, duchesse de Bourgogne, la somme de 94 florins d'or, pour faire, en petit, la sépul- ture de feu le duc Philibert de Savoie, mari de ladite dame , selon le dessin de Jean Perréal, peintre et valet- de-chambre du roi. Michel déclare que Jean Lemaire lui a remis une pièce de marbre d'albâtre dont la carrière a été découverte par lui à St.-Lothain lez-Poligny. Ledit Michel en à taillé une fiqure de Ste. Marguerite dont il fait présent à la duchesse. Je, Michiel Coulombe, habitant de Tours et tailleur d'ymaiges du roy nostre sire, tant en mon propre et privé nom, comme ès noms de Guillaume Regnault, tailleur d'ymaiges, Bastyen Fran- gois, maistre masson de l'église de Sainet Martin de Tours, et François Coulombe, enlumineur, tous trois mes nepveux, con- fesse, promectz, affirme, et certiffie, en foy de loyal preud- homme, les choses qui s'ensuivent estre véritables, tant pour le présent et passé que pour l'advenir, et ce, pour la descharge et acquit de Jan Lemaire , indiciaire et solliciteur des édiffices de très haulte et très excellente princesse, Madame Marguerite, archiduchesse d'Austriche et de Bourgoigne , duchesse douai- riere de Savoye et contesse palatine de Bourgoigne. C'est assavoir (out premièrement je confesse, ès noms que dessus, avoir eu et receu de ma dicte dame, par les mains de son diet indiciaire, Jan Lemaire, la somme de quatre vingtz ( 240 ) quatorze florins d'or d'Allemaigne à ving{z sept solz six deniers tournois pièce, qui reviennent à la somme de six vingtz huyt livres treize sols (tournois, monnoïe de roy, présentement cou- rant. Et ce pour noz peines, labeurs et salaires de faire la sépul- ture en petit volume de feu de bonne mémoire , Monseigneur le duc Philibert de Savoye, mary de ma dicte dame, selon le pour- traict et très belle ordonnance faicte de la main de maistre Jehan Perreal de Paris, painctre et varlet de chambre ordinaire du roy, nostre ditseigneur ; de laquelle somme de quatre-vingt- quatorze florins d’or d’Allemaigne revenans à ladite somme de six- vingt huitlivres XIIT sols, je me tiens pour content et bien payé eten présence, ès noms que dessus, les dis Jan Lemaire, solliciteur pour Madame, et tous autres à qui il appartiendra. Et de laquelle sépulture je, Michel Coulombe, dessus nommé, feray de ma propre manufacture, sans ce que autre y touche que moy, les patrons de terre cuitte, selon la grandeur et volume dont j'envoie à ma dite dame deux pourtraic{z, l’un en platte forme pour le gisant, l’autre en élévation; faiz les diz patrons de la main desdis François Coulombe, enlumineur, et Bastyen François, masson, mes nepveux. Et ledis Bastyen fera de pierre de taille toute la massonnerie servant à ladicte sépulture en petit volume par vrayz fraic{z et mesures, tellement que en réduisant le petit pié au grand, Madame pourra veoir toute la sepulture de mondit feu seigneur de Savoye , dedans le terme de Pasques, pourveu que aucun inconvénient ou fortune ne surviengne audit Coulombe durant le dit temps ; et iceulx patrons je prometz loyaument, à laide de Dieu, faire pour ung chief deuvre ; selon la possibilité de mon art et industrie. Oultre plus, pour ce que ledit solliciteur Jan Lemaire nous a affermé que Madame désire d’estre servye en ses édiffices de gens meurs, graves, savan{s, seurs, certains, expérimentez, bien condicionnez et observans leur promesse, comme bien raison le veult, mesmement de ceulx que je dessus nommez, assureray à (24) pers madicte dame estre telz; d'icy; et desja j'asseure et afferme que Guillaume Regnault, tailleur d'ymaiges, mon nepveu, est souffi- sant et bien expérimenté pour réduire en grant volume la taille des ymaiges servant à la dite sépulture, en ensuivant mes patrons; car il m’a servy et aidé l’espace de quarante ans ou environ, en tel affaire, en toutes grands besoignes, petites et moyennes que par la grâce de Dieu, j'ay eues en main jusques aujourd'huy et auray encoires et {ant qu'il plaira a Dieu. Mesmementil m’a très bien servy et aidé en la derrenière euvre que j'ay achevée ; c’est assavoir la sépulture du duc François de Bretaigne , père de la royne (1); de laquelle sépulture j'envoye ung portrait à Madame. D'autre part, ledit Bastyen François, gendre de mondit nepveu, s'afferme estre souffisant pour exploicter et dresser en grand volume les patrons de la dicte sépulture, quant à l'art de masson- nerie et architecture. Lesquelz patrons seront faitz en petit volume de sa main propre. En après lesdiz patrons achevez, dedens le terme de pasques dessus diz, et iceulx estoffez de paincture blanche et noire, selon ce que la nature du marbre le requiert, par le dit Françoys Coulombe, enlumineur, la taulette de bronce dorée et les lisières, armes fourries d'ermines, carnations de visaiges et de mains, escriptures et toutes autres choses à ce pertinentes fournies, selon que le devoir le requiert; je dessoulz signé prometz envoier lesdis Guillaume Regnault, mon nepveu, et Bastyen Françoys, son gendre, porter la dite sépulture en petit volume à Madame, quelque part qu'elle soit, dedans le terme de la puri- fication de Notre-Dame. Le, (1) François 11, duc de Bretagne, mourut le ÿ septembre 1488. Anne, sa fille, qui fut depuis reine de France, lui fit ériger en 1507 un magnifique tombeau dans léglise des Carmes, à Nantes. Dom Lobineau a inséré dans son Histoire de Bretagne, in-fol, 1, 790, deux beaux dessins de ce mausolée ; mais il parait n'avoir pas su quel en est l’auteur, qui est ici révélé. 16 (242 ) Ensemble l'élévation de la platte forme de son église, mesme- ment touchant la sépulture des deux princesses, dont nous avons les portraitz et (ableaux , faitz de la main de Jehan de Paris; et aussi ledit Bastyen Françoys portera la montée de l’élévation da portal et des arez boutans par dehors; pour lesquelles choses estre faictes par lesditz Bastien François, j'ay retenu le double de la plate forme de la dite église du couvent de Saint-Nicolas de Tolentin lez Bourg en Bresse, icelle platte forme faite et très bien ordonnée sur le lieu, mesurés de la main de maiïstre Jehan de Paris, avec l’advis, en présence de maistre Henriet et maistre Jehan de Lorraine, tous deux très grans ouvriers en l’art de massonnerie. Et quant lesdits Guillaume et Bastyen, mes nepveux, auront présenté ladite sépulture en petit volume à ma dicte dame et icelle dressée en sa présence et déclairé toutes les circonstances et dependances d’icelle, s'il plait à Madame, j'entreprendray volontiers la charge et marche d’icelle faire réduire en grant volume par ledit Guillaume, tailleur d’ymaiges et Bastyen, mas- son. Lesquelz j'envoiray sur le lieu dudit couvent lez-Bourg en Bresse , avecques Jehan de Chartes, mon disciple et serviteur , lequel m'a servy l'espace de dix huit ou vingt ans et maintenant est tailleur d’ymaiges de madame de Bourbon, et aussi autres mes serviteurs dont je respondray de leur science et preud- hommie , et dont je ne penseray avoir honte ne dommaige. Et ce, pour autant que à cause de mon aige et pesanteur, je ne me puis transporter sur ledit lieu personnellement; ce que autre- ment j'eusse fait voulentiers pour l'honneur, excellence et bonté de la dicte très noble princesse. Etpour ce faire, si le cas advient que Madame soit conseillée d'exécuter sa bonne intencion par le labeur de moy et des miens, d'icy et desja j'advoue, ratiffie et tiens à bons, fermes et approuvez tous les marchez que lesdiz Guillaume , tailleur d'ymaiges et son gendre, masson, feront avec ma dicte dame en (243 ) mon nom el au leur, touchant ladicte sépulture et autres choses concernans notre art d'ymaigerie et architecture, comme se moy- mêmes y estoie présent, et à leur partement leur en feray pro- curation expresse , se besoing fait, ce que je faiz desja. Et affin que le voiaige du pays de Flandres encoires incon- gneu à mesdis nepveux leur soit plus seur et plus certain, est moyenné que Jan Lemaire nous laisse ou envoie icy ung solli- citeur et guide pour conduire jusques là mesdis nepveux ; c’est assavoir son nepveu, Jehan Demaroilles ou son serviteur Jehan Poupart. Et avons convenu avec ledit Jehan Lemaire que chacun de mesdits nepveux aura par jour, compté depuis leur partement de ceste cité de Tours, dont je feray certifficacion par mes lectres jusques à leur retour, la somme de cinq philippus d’or, vallant vingt-ung solz tournois, sauf ce qu’il plaira mieulx tauxer à Madame et recognoistre leurs labeurs et diligences, comme moy et les miens avous parfaite confiance en Son Excellence très renommée, laquelle nous tous désirons servir de bon cueur, s’il lui vient à plaisir. Au surplus , ledit Jan Lemaire nous a apporté une pièce de marbre d’albastre de Sainct-Lothain lez Poligny, en la conté de Bourgoigne, dont il a nouvellement descouverte la carrière ou perrière. Laquelle , comme nous avons entendu par certaine renommée , a autreffois esté en grant bruit et estimation, eten ont esté faictes aux Chartreux de Dijon aucunes des sépultures de feuz messeigneurs les ducz de Bourgoigne, mesmement par maïistre Claux et maistre Anthoniet, souverains tailleurs d'ymaiges, dont je Michiel Coulombe ay autreffois eu la congnois- sance ; et à la requeste dudit Jan Lemaire, ay taillé de ma propre main ung visaige de saincte Marguerite, et mon nepveu Guil- laume l’a poly et mis en euvre dont je faitz ung petit présent à madicte dame et luy prye qu’il luy plaise le recevoir en gré. Certiffiant et affermant que, pourveu que ladicte pierre soit tirée en bonne saison, et les ancyens banez descouvertz avec ( 2k4 ) grand et ample descombre fait sur le bon endroit, c’est très bon et très certain marbre d'albastre , très liche et très bien polis- sable en toute perfection et ung trésor trouvé au pays de ma dicte dame, sans aller quérir autre marbre en Ytalie ny ailleurs; car les autres ne se polissent point si bien et ne gardent point leur blancheur; ains se jaulnissent et ternissent à la longue. Toutes lesquelles choses dessus dictes je confesse, prometz, afferme et certiffie estre vrayes et ainsi que dessus promises, asseurées et conventées entre ledit Jan Lemaire, solliciteur pour Madame, et moy tesmoing; mon seing manuelcy mis le troisième jour de décembre l'an mil cinq cens et unze. Et pour nostre seurté d’un costé et d'autre, ay requis à saige et discret homme Mace Formon, notaire roiïal et personne publicque, cytoien de Tours, soubz scripre et soubz signer avec moy. Pareillement ledit Jan Lemaire, notaire impérial et solliciteur pour ma dicte dame, a soubz script et soubz signé , en tesmoi- gnaige de vérité et soubz les obligacions et soubzmissions né- cessaires d'une part et d'autre, mesmement de la part dudit Lemaire, touchant la promesse et asseurance du paiement du voiaige de mesdis nepveux, et entant que enlui est, de adresser, les marchez à l'honneur et prauffit de madicte dame et de moy son très humble et très obéissant serviteur. (Suivent les signa- tures.) M. Colombe (1), Formon, Lemaire, indiciaire, de Belges. {Original en parchemin. Ch. des Comptes de Lille.) (1) Michel Colombe, qui paraît avoir eu une grande part aux travaux de sculpture qui ont été exécutés pour l'église de Brou, n'est nommé nulle part dans l'ouvrage du P. Rousselet, intitulé : Histoire et description de l’église royale de Brou, 3.° édition in-8.°, Bourg, 1856. Il existe dans les Lettres de Louis XII, publiées par J. Godefroy, in-19, 1792, HI, 180, un passage qui se rapporte à cette convention. Du reste, je suis heureux de disputer à Poubli le nom d'un statuaire dont les œuvres sont encore si justement admirées de nos jours. LEUR 1511. 28 mars, à Blois. — Jean Lemaire à Loys BARAN- GIER, maître des requêtes et secrétaire de Marguerite d'Autriche. Ilse justifie d'avoir écrit contre cette princesse. Mon très honnouré seigneur, humblement à votre bonne grâce me recommande. Ce jourd’huy dymanche XXVIILe de mars, j'ai receu vos lettres par les mains du secrétaire Jehan Veau (1) desquelles je vous mercye de tout mon cuer; c’est assavoir de l’advertissement et aussi de l’excuse. Monsieur , touchant ce qu’il vous plait m’advertir de ce qu'il a esté rapporté à Madame que j'ay deu avoir escript quelque chose contre elle, et que à Paris l’en le treuve publicquement par escript, de ce je n’en suis guieres esbahy; car ce n’est pas la premiere coquille que on m’a dressée devers Son Excellence. Sur le point que j'ay receu vosdictes lettres, je les ay monstrées à Monsieur le contrerolleur , maistre Jehan de Paris (2) lequel en riant a respondu ung mot vrayement philosophal; c’est assa- voir que quand les chiens ne pevent mordre, ils se saoulent à abayer. Je remercye en toute humilité Madame, de ce que vous m'escrivez qu'elle n’adjouste nulle foy à mes détracteurs, laquelle chose procède de sa très noble et très bénigne nature. A la mesme heure que j'ay receu vos lettres, je délibéroie lui escripre (1) André de Burgo, ambassadeur de l'empereur Maximilien [er à la cour de France, avait deux secrétaires: Paule de Laude pour les lettres latines et ita- liennes , et Jean Le Veau pour les lettres francaises. Jean Godefroy fait de ces deux personnages un portrait peu flatteur dans sa préface des Lettres de Louis XIL. (2) Ce Jehan de Paris , nommé aussi Jehan Préau, pourrait bien être le même que Jean Perréal, peintre et valet de chambre de Louis XII, par les soins duquel Jean Lemaire fut placé à la cour d'Anne de Bretagne. (246 ) des marchiez convenus entre maistre Jehan de Paris et maisire Michiel Coulombe, entre lesquels j’ay esté moyenneur et sollici- teur; mais après avoir veu vos lettres, je m’en suis déporté, crai- gnant offenser madicte dame et qu’elle ne print pas bien en gré mes lettres. Ledit seigneur, maitre Jehan de Paris, lui escript au long de ses affaires de par deça.Mon très honnouré seigneur, après avoir remercyé Madame, de ce qu’elle ne croit aucune chose sinistre contre moy procurée par mes enemis, je vour remer- cye aussi du meilleur de mon cuer de ce que avez deffendu ma querelle. Et vous asseure sur ma foy que toute ma vie vous en seray tenu; car, en toute la maison de Madame, je n’ay trouvé si grant amy que vous, ne qui mieulx aidast à soubstenir la vé- rité en mes affaires. Si ne me viendroit-il point bien à point pourtant que, soubs umbre de ces calumpnies faulses et détestables, madicte dame laissast de faire veoir mon compte, et me faire rembourser, se c’est sen plaisir, de ce qui m'est deu pour mondit compte, s’il ne lui plait faire mieulx; et ne feroient pas bien les gens de ses finances, se par ceste cautelle et cavillation très malicieuse, ils me cuidoient frustrer de ce qui m'est deu : parquoy je vous prie en adviser Madame. Se j'ay offensé Madame, en faisant imprimer quelque chose à Paris, ce a esté en ceci, c’est assavoir que j'ay fait imprimer, à grand requeste de plusieurs nobles hommes de France et de Picardie, Les [llustrations de Gaule et sinqularités de Troye (1), lesquelles ont premièrement esté imprimées à Lyon, soubs le nom , le tiltre et les armes de Madame, et ne les ay point volu bailler ausdits imprimeurs de Paris, synon sous tel condition que les armes de Madame y seroient, pour ce que le livre estoit (1) Voyez sur cet ouvrage le Manuel du Libraire, de M. Brunet, 3.° édit, I, 410, et Nourelles Recherches , du même, IL, 354. (247) dédié à elle. Se j'ay mespris en faisant ce, je n'en demande point de mercy; car je ne l’ay pas cuidé faire pour mal, et si en ay eu ung bon pot de vin depuis. Lesdits imprimeurs m'ont requis d’ouvrer les Concilles et la Légende des Vénitiens, les- quels je leur ay permis imprimer ; car {out est à l'honneur de Madame. Et en ay desja bien fait en tout six mille volumes qui sont divulgués par tout le monde. : Velà tout ce que je pense avoir meffait à Madame; mais par delà ne fault-il ja cercher occasion de frustrer le poyre Jan Lemaire de ce qu'il lui est deu de sen service justement. Car Madame n’en sera pas plus riche, et je l'ay bien gaigné à la sueur de mon corps, et mieulx avec, se je l’eusse peu avoir ; pourquoy il me semble que ce sont occasions bien frivolles et bien ex- traordinaires que de me mettre sus d’avoir mal dict ou escript de Madame. Et prie à Dieu que quand je le penseray de faire, je puisse morir subitement et sans confession. Car se je ne l'eusse tant aymée, je n’eusse’ pas tant escript de bonnes ppDppQQ————————————.———_—…"—"—————…—…——————…—"———————————_—_ __—__— —— __———— SECONDE PARTIE. DOCUMENTS RELATIFS À L'HINTOIRE DES MŒURX, L. Vers 1230.— Ordonnance sur les gages et appels de bataille et sur la manière de procéder dans les duels judiciaires, à Cambrai. Cette ordonnance, fort curieuse, a été rédigée pour servir de quide dans l'application de quelques arti- cles de la loi Godefroi, espèce de charte de commune donnée à la ville de Cambrai en l'an 1227. C’est li ordenance et li usaiges des apiaus de bataille, campel et de campions de le cité de Cambray. Tout premiers quant li clains et li arries est fais de nombre et de catel, et dou plus, et sour chou, jours assenés de le justice, en tiesmoins d’eskievins, li justice le doit faire savoir au prouvost et as eskievins ; et les doit li justice bien warder si comme pour lui-meismes. Et quant ce vient à le journée ki assise leur est, on doit amener les parties en le cambre de le maison de le pais (1) par-devant (1) Dans plusieurs villes, et notamment à Cambrai et à Mons, l’hôtel-de- ville se nommait la »aison où la chambre de paix, domus, camera pacis. Les chartes des communes sont souvent désignées sous le nom de paix, et les éche- vins sous celui de paiseurs , hommes de la paix. (315) le prouvost et les eskievins ; et, à le requeste de le justice, li prouvos et li eskievin les doivent aler querre en le maison le justice ; et les amaine li justice sous le fiance dou prevost, des eskievins et des siergians.: Et quant il sont venu en le cambre de le maison de le pais, devant le prouvost et devant les eskievins, li justice se fait quiter de le somme del argent et dou plus dont on se tenoit devant à le justice. Et dont commence sen apiel, cil ki apieler veut, et met avant ses amparliers les cas, et le vilain fait dont il veut apeler, et toutes ses raisons , si comme il set que bein est. Et li autre partie respont et met avant ses raisons , si comme boin leur samlle. Et doit li prouvos faire avoer adiès le partie pour cui li amparliers parole. Et quant les raisons de cascune partie sont ensi mises avant à celi journée, li prouvos et li eskievin font passer les parties outre deviers le court et bien warder. Et li eskievin rewardent et remirent se par les raisons dites, à celi journée il pueent et doivent l’apel jugier. Et s'il voient ke à celi journée li apiaus face a jugier par les raisons dites des parties, Li eskievin font revenir les parties devant iaus , et jugent l'apiel et assieent jour as parties pour iaus remoustrer en le cambre de le maison de le pais, à le quinsaine. Et s’il avient ke, par les raisons des parties, li eskievin voient ke apiaus ne face mie bien à jugier à le première journée, il font rassir le jour as parties à le quinzaine; et ke s’il vuellent liesmoignages conduire k’il les amainent et conduisent devant eskievins là endevens. Et dont les remaine li prouvos et li eskievin etli siergiant en ( 316 ) le maison le justice, et des recommandent li prouvos et li eskie- vins, à le justice pour les cors. Et quant ce vient à le quinsaine , on les ramaine en le maison de le pais, en le cambre, si come à le première journée. Et anchois k’il issent de le maison le justice , li justice se fait quiter dou péril, deci adont k’on les a ramenés et k’on li a rekierkiés. Et quant il sont venu en le cambre de le maison de le pais, à celi quinzaine, devant le prouvos et les eskievins , les parties recordent leurs raisons et se prousentent comme il doivent. Et se li apiaus avoit esté jugiés à le première journée, on leur rassiet jour à le quinsaine pour revenir devant le prouvost et les eskievins, ensi armés et warnis, comme ils doivent estre ou camp de le bataille , fors ke d’enoindre et de roeignier , et ensi se doivent monstrer et présenter en leurs armes. Et doivent li eskievin retenir les bastons pour faire apointier d’une longhece. Et se li apiaus n’est jugiés à le première journée, li eskievin doivent jugier à le première quinzaine après, selon les raisons dictes des parties et selonc les tiesmoignages ke il ont oïis, se li apiaus vaut u non vaut. Et se il jugent l’apiel come boin, il leur font rassir jour por iaus moustrer armes, si comme dit est à le quinzaine. Et se li apiaus ne vaut riens, cil ki apele le doit amender enviers le signeur de cent sols de Cambray pour le laitdit ; et celui cui il avoit apelé desdamagier du c’au dit d’eskievins, soit ke li juge- mens soit fais à le première journée u à le quinsaine. Et quant li apiaus est jugiés, et il se sont monstré armé à le quinzaine, li prouvos, par enseignements d’eskievins, leur rassiel jour à le quinzaine pour faire à le journée chou ke il doi- vent, se pais ne se fait anchois kil soient malet et kil aient crokiet. ( 317 ) Et dont les remainent li prouvos et li eskevin en le maison le justice, et les recommandent à le justice pour les cors à rendre, et metent li eskievin, les armures et les bastons par deviers iaus, et metent les armures en sas et les bullent, par coi on ne les puist cangier. Et doivent li prouvos et li eskievin, là endevens aler veir les campions par pluiseurs fies et demander se riens leur faut et faire gieter iaus à leurs bretons par-devant eskievins, et au partir li eskievin, les dorier deivent enorter et p pais faire. Et se li une des parties u toutes deux demandent avoir le despens de le vile souffisamment, par-devantle prouvost et les eskievins , anchois ke li apiaus soit jugiés, li prouvos leur doit livrer souffisamment, tel comme il est estaulis et leur armures, selonc chou kil est ordené, se il sont tel k’il naïent pooir de finer ne del avoir par iaus. Et se il ne le demandent devant chou ke li apiaus soit jugiés, il n’en doivent point avoir. Et dou jour mouvant ke li bataille est jugié, il doivent avoir le despens duskes au jour de le bataille, s’il l'ont demandet, si comme il doivent , ensi comme il est ordené et estauli. Et si tos comme li apiaus est jugiés, li prouvos doit faire férir la première estake dou parc, et en doit avoir li prouvos lib. de Cambrisiens, se on fait pais, et se on ne fait pas pais, cil ki vaint en va delivrés, et cil ki apele paie les wans et les verghes des eskievins. Et quant vient au jour de le bataille, li prouvos et li eskievin doivent estre tempre apparilliet à le maison le jus- tice, pour iaus faire armer et apparillier, et warder k’on ne mèce es armures chose ki iestre n’i doivent. Et quant il sont armé et roegniet et enoint, li prouvos, li eskievin et li siergiant doivent aler premiers pour celui ki a apelet, et le doivent amener en le cambre de le maison de le pais , et le doit-on mettre au lés deviers le buffet, et reva on pour l'autre {out ensi et le met on a l’autre lés. ( 318 ) Et quant il sont ensi venu, li amparlier (1) les présentent devant li prouvost et devant les eskievins pour faire chou kil doivent ; et quant il sont ensi présenté, li prouvos, par enseignement d’eskievins, et li eskievin les mainent ou parc, celui ki apelet a premiers et celui ki est apelés après. Quant li prouvos et li eskievin ont menés ensi les campions en camp, et bataille doit i estre, on doit bien warder les campions k’il n'aient pooir d’aprochier li un l’autre, deci adonc k’on leur a commandet à aler ensamlle; et doivent li prouvost et tout li sergiant bien estre warni et armé. Et premiers quant on est venu ou camp, li prouvos et li eskie- vin mainent les campions un tour entour le parc pour faire prier as boinnes gens pour iaus ; et doit aler cius ki a apelet devant, etavec lui li prouvos et une partie des eskievins ; et sesbretons (2) porte sen escu devant lui, et après cius ki est apelés et li autre partie des eskievins auvec lui; et ses bretons ki porte sen escu devant lui. Et quant il sont revenu à leur tour, on prend celui ki a fait l’apiel et l'amaine on devant les sains ou pare, aussi comme à trois agambées où à quatre près de l'entrée , et la tient uns des maistres siergians les sains, et uns des eskievins prent le baston de celui ki a apelet et le tient en sa main, deci adonc k’il a fait sairement: et au faire le sairement, uns eskievins, enle présence dou prouvost et des eskievins , prent le main de celui ki a apelet. et li met sor les sains et dont li devise on et escarist sen saire- ment, en le veue eten l’oïie de son adversaire, ki près est, sauf (1) Amparlier, avant-parlier, conseiller, avocat, celui qui aide le campion de ses conseils, de sa parole et de ses démarches. V. Ordonnance des rois de France, 1., °6t. (2) D. Carpentier, au mot britones, a mal interprété cette expression en la traduisant par conseillers et la confondant ainsi avec amparliers. Les bretons étaient des espèces de spadassins ou plutôt de batonistes, qui enseignaient aux champions à breter ou à s’escrimer avec le bâton et l'écu. (319) chou kil ne puet mie a lui avenir et k'on l'en warde bien (1). Et quant cil ki apelet à a fait sen sairement , liquels doit estre au lés devers le cauchie, dont li remet on sen baston et sen escn en ses mains et le maine on un petit ariere si ke il puist vir l'autre jurer , et le doit on bien warder. Et tout en autele manière doit on faire à celui ki est apelés, ki doit i estre deviers le maison de le pais. Et quant li uns et li autres a fait sairement, et il ont leur escus et leur bastons en leurs mains, on les doit amener l’un près de l’autre et bien warder et tenir les bastons par le koron deseure, et dont doit on faire metre celui ki est apelés sen escus seur sen kief, aussi comme àcouvreture et bien tenir sen baston par le debout par deseure l'espaule, et doit un eskievins prendre le baston de celui ki a apelet parmi le moien, sauf chou ke li cam- pions en soit adiès tenans; et doit dire li eskievins, trois fies en crokant dou bastons trois fies sor l’escu del apelet : prorr re QUIERS, et en autre tel manière doit on faire al apelet, ki est deviers le maison de le pais , et dire : ToRT ME QUIERS, trois fies. Et quant tout chou est fait, on doit celui ki a apelet, mener d'une part a sen lés, deviers le cauchie et l’autre d'autre part ; et leur doit on partir bien et à droit le soilleil, si ke li uns en ait autant comme li autres, et dont doivent li prouvos et doi li eskievin aler del un à l’autre par trois fies et demander se riens leur faut. Et quant tout chou est fait, li prouvost ou ties- moins d’eskievins, et par jugement, leur dist k’il voissent en samlle, de par Diu, et facent chou kil doivent, et dont tantos li prouvos et li eskievin issent dou parc et passent outre le cordic et les laissent convenir et vont tout eptour ; ne ne doit nus demourer entre le cordic et le roillic, fors ke li prouvos RE (1) Ce paragraphe est cité dans le Glossarium novum de D. Carpentier , v.o duellum. West probable qu’il lui aura été communiqué par l'abbé Mutte, doyen de Cambrai, qui posséda long-temps le Livre de Le Loy, d'où j'ai extrait l'ordon- nance entière, ainsi qu'une autre pièce insérée ci-après. ( 320 ) et li eskievin. Et doivent li eskievm warder et oreillier et en- tendre sogneusement ke nus ni mefface ne mesdie sour le ban k’on en a fait. Et quant li bataille est faite, li prouvos doit avoir apparilliet et porveut au coust mon signeur, keval, goheriaus et trais souffisamment pour celui faire trainer ki vaincus est, C’est li ordenance estaulie des frais des campions. Li prouvost de par mon signeur doit faire faire tout le pare à sen coust. Après, se li campion demandent le despens de le vile et li eskievin dient k’avoir le doivent, Li prouvos de par mon signeur leur doit livrer, Por 11 bretons, à cascun XL s. de tornois. Por leur armures, à cascun LX 5. de tornois. Por 11 amparliers, à cascun XL s. de tornois. Pour le feure XL s. de tornois. Pour leur despens mouvant dou jour ke bataille est jugié, V s. de parisis cascun , cascun jour. Pour le justice pour cascune couple XX VIT d. tornois cascun jour, puis le bataille jugié. Et est à entendre ke cascuns campions en ces despens, ne puet avoir ke 1 breton et 1 amparlier. C’est li seremens de celui qui a apielet. « Ce oé li pais et li eskievin, ke tel clain, tel apiel et tele » arramie ke jou ai fait sour N, si comme de men N. ke mau- » vaisement il me mourdri, à droit l'ai fait comme cius ki i fui » et le vi et oï el senti et m'en convint partir, ne pour péril ("321 ) de mort, je ne li oisai aidier, se dius m'ait et cil saint et lout li autre. » (1). 4 LA C'est li seremens de celui ki est apielés. « Ce oé li pais et li eskievin, ke tel clain, tel apiel et tele arramie ke N. A fait sour ini, si comme de sen N. Kil dist ke » mauvaisement je mourdri, à tort l’a fait, et à tort m’en a » apiélé, car je n’y fui, ne ne le fis, se dius m’ait et cil saint et tout li autre. » > 4 ÿ (Livre Bleu où Livre de le loy, manuscrit du XIIIe siècle que je tiens de l'amitié de feu M. le baron Albert de Carondelet.) om (1) Ce serment a été aussi rapporté par Carpentier, loco citato. ( 822 | [LR Sans date. — Coment on doit user de l’arsin el des cierconstances qui s'em puent ensiuwir. _ Lois est et franchise as bourgois de cheste ville et a esté de si lonc temps dont il n'est mémore, de trois cens ans et de plus, et a esté li ville maintenue et li bourgois wardet en tel fran- chize et en tel manière, que se aucuns deforains, mapans hors de cheste ville, qui maison ait dedens la castelerie de Lille, bat, laidenge , ou navre ou cueche, à tort sans raison, bourgois de ceste ville, c’est à sçavoir dou tort del hôme de- forain, et plainte en vient au rewart et à eschevins de celui qui batus ou laidengiés seroit ou de hôme de par le navret ou de par le mort, li rewart, se li bourgois batus ne set ou ne puet moustrer se plainte , li doit de son offisce moustrer à eschevins et apriés le plainte moustrer à eschevins et au consel, on doit prendre eschevins deux, au mains, et deux voirs jurés au mains ou deux jurez, lequel que eschevins vorront, qui yront pour oyÿr et pour enquerre le vérité dou bourgois, qui batus, leddengiés ou navrés ou mors aroit estèt. Et apriés chou, eschevins le feront savoir au bailliu que li bourgois est batus, laidengiés, pavrés ou ochis et qu'il viegne, si qu'il doit ou envoit avoec eschevins suffissamment personne, ou personnes qui soit en son liu pour le vèrité faire oir et enquerre dou fait. Et doit on le vérité oir et enquerre as liesmoins , par lours siermens et exa- miner deligamment pour le franchize de le ville warder. Et se bourgois ou bourgoise de ceste ville, ou manans de ceste ville seuent parler dou fait, on les puet bien oir et doit. Et sour le dépossistion de leur tiesmoignage, faire le venjanche pour le franchize de le ville, proec que li fais soit prouvés par eiaus;, ( 323 ) jusques à le souffissanche d'esche vins et de chiaus qui le véritet oront ; et quant on va pour le vérité prendre dou fait, li baïlli qui est ou lieu le signeur de le tiere ou chius ou chil que il met en son liu, tant comme à chou va avæc eschevins et chiaus dou consel pour le verité faire enquerre, et doit faire les tiesmoi- gnages à eschevins et à chiaus qui la soront venir, teuls que on leur nommera et les doivent aler pruec ou chil qui ou liu dou baïlli seroient; et apriès le vérité enquise on le doit raporter en plain consel et liute là doit y estre. Et se li deforains est trouvés coupaules et en son tort par le vérité que li eschevin et chil dou consel aront oïe et entendue, on prenit quatre banieres par commun assens et mettent les banieres de le ville desployés cascuns hors à son hostel. Et puis quant li banier sont fait, on crie le ban apriès le congiet pris au prouvost ou au baiïlli que tout li bourgois et li manants de le ville voisent avec le rewart et le consel de le ville pour faire le venjanche de le ville tout en- sy qu’il est contenut au ban. Et doit li bancloque et li escalette, anchois que on s’en voist, sonner par trois fies et cascune fie longement , si que dedans ie darraine fie les darraines banieres doivent y estre hors de le ville. Et ainschoïis que on se muesche, li rewart ou autres dou consel de le ville doivent aler au bailli ou à chelui qui en son liu seroit et luy dire et requerre qu’il en fache le franchise de le ville et le loy de le ville et qu'il en fache chou qu'il doit et qu'il viegne ou envoit avæc le rewart et le commune de le ville, souffisamment pour faire le venjanche de le ville; et se li baïllis ni peust aler par loyal ex- cusance, il y doit envoier homme souffissant pour chou faire. Et dont apriès le second cop sonnet, li bailli ou chius quil envoie- roit en sen liu doit monter et y estre apparilliés, et hi rewars et li banier ausy et doivent aler de rue en rue pour les conestables et le comugne faire assanler et süner ou marchiet. Et quant li tiers cops a grand pièche sonnet, les prumieres banieres doivent mouvoir et li rewars et tous li comuns à armes doivent siuwir (324) apriès si que li darrain soient hors de le ville, ainschois que li darrains apiaus soit sonnés si que devant est dit, Et doivent tous aler paisiblement li un avoec les autres et tout le chemin ensi que les premieres banieres yront et sans demorer derriere les banieres darraines de le ville. Et quant li baïlliu ou chius qu'il envoie en ceste besoigne en son liu et li rewars et li banier, et li comugne de le ville à armes et à banieres desployés sicome aller doivent, sunt venut jusques à le maison del homme de- forain malfaiteur qui meffait et entrepris ara contre le fran chise de le ville, en corps de bourgois, li baillius, par ensi- gnement d’'eschevins ou chius qui en son liu seroit là envoyés doit faire faire ban à haute vois et appieller le malfaiteur par non et par sournon, une fie et autre et tierche, qu'il viegne avant pour amender le fourfait qu'il a fait et chou qu'il a entrepris viers le franchise de le ville , et si haut on le doit appieller que on le puist oir parmi toute le maison et del huis derriere jusques al huis devant ; et s’il vient avant al apiel, on le doit rechevoir à amende , parsi que eschevin le doivent en amende selonc son meffait, jugier soit de tison aporter au cange ou de pélerinage faire ou d'aucune autre amende ensi que raison sanlera à esche- vins et au consel] de le ville ; et doit li rewars et tous hi comuns à tout chelui qui ensy sera venus là à amende reparier arriere sans arsin faire, et chelui qui à amende sera ensy là venus maitre en fiers à le maison le rewart et se gens jusques à le souffissanche d’eschevins, apriés chou vienant pour lui raple- gier de faire l'amende jusques au dit d’eschevins et dou consel, on doit rechevoir le plegerie sour tant que boin sanlera à esche- vins et au consel de le ville. Et dont doit-on chelui maitre jour de revenir au prumerain jour de siège pour oir chou que eschevins Juy vorront enjoindre et maitre tout avant hors des fiers et dire ausi à ses pleges qui raplegiet l’aront, qu'il le ramaignent à che jour sour enkeir en le plegerie qu'il ont fait sour eiaus. Et à ce jour qui assis le sera on li doit kiequier (sic) amende selonc le grandeur dou meffai(. 10325 ) Et se chius qui ensi sera appiellés ne vient avant dedens le tiere appiel, pour amende faire de chou qu'il a entrepris viers le franchise de le ville , li baillius, le signeur de le tiere ou chius qui en sen liu seroit en cesti choze pour le despit que chius a fait au signeur et à le ville et pour l'empresure qu'il a entrepris viers le franchize de le ville en corps de bourgois et qu’il ne vient mie avant al appiel dou signeur pour amende faire de chou dont-il est là appiellés, si que dit est, doit bouter ou faire bouter le fu en le maison de chelui par ensignement d’esche- vins et en quanques il a dedens sen pourpris, au rez de capielle, et tout ardoir, avant que li rewarsne li comuns s’emparche et tout sarter quanques il ara dedens le pourpris. ” Et apriès chou ensi fait, on doit faire le ban que cascuns ysse dou manoir et dou liu , sans rien emporter et suichent les pru- mieres banieres tout le chemin, ensi que elles vont et sans demorer derriere les darraines banieres et qu’ils voisent paisi- blement , li un avoec les autres et sans tollir et sans reuber es viliaus ne à nullui sour le chemin sour tel fourfait que bon sam- biera à eschevins. Et est assavoir que li castelains de Lille, en toutes les chozes devant dites, est tenus de aller avoec le rewart et le consel de le ville, se il en est requis de par le ville ou de personne souffissant envoier en son liu, soit as vérités enquerre dou bourgois lai- dengiet, navret ou ochis, soit à l’arsin faire, se li baïllius estoit en defaute del aler ou de personne envoyer en son liu. Et ja fust-il ensi que li baillius y allast ou envoiast persone en sen liu, si est li castelains tenus d’aller avoec le rewart et le consel de le ville, se bon sanle au consel, ou de persone envoyer en son liu souffissant à le requeste de le ville qui voist et mueve avoec le ville. Et se li baillius de Lille va avoec le rewart et le comugne de le ville en chesti besoigne ou envoie persone en son liu, si est li bailliu, ou chius que il envoie en sen liu, tenus de le ville conduire { 326 ) et mener {ant que li besoigne soit faite el accomplie. Et apriès li besoigne faite ramener le comune en le ville sauvement. Et tout en tel maniere doit faire li castelains de Lille ou chius qu’il envoieroit en sen liu avoec le ville en tele besoigne qu'il est dit devant dou bailliu et de chelui qu’il envoieroïit en sen liu, que il ou chius qu'il envoieroit en son liu doit le ville conduire et mener tant que li besoigne soit faite et accomplie. Et apriès le besoigne faite ramener le comugne en le ville sauvement. Et se li baillius n’allast on n’envoiast persone pour lui avoec le rewart et le comugne de le ville, ou li castellains ni allast ou envoiast li rewars de son offisce, et pour le franchise de le ville et tout li comuns à armes doit aller au liu de chelui qui entre- pris ara viers le franchize de le ville. Et doit faire tout ensy que devant est dit si comme de luy faire apieller et huchier, et dou fu bouter ou pourpris et de sarter s’ilne venoit al apiel, et de lui rechevoir à amende se il venoit avant dedens l’apiel et dou comun faire yssir hors dou pourpris que on ara ars sour le meffaisant. (Extrait du manuscrit intitulé: ROISIN contenant les lois, coutumes , franchises et priviléges de la ville de Lille, commu- niqué par M. Brun-Lavainne, qui va publier ce recueil important. Nora. Le droit singulier d’arsin n’est mentionné ni dans Du Cange, ni dans Carpentier. On ne connaît pas l'acte en vertu duquel il a été établi à Lille, et la pièce que nous venons de produire se borne à dire que le droit existe depuis plus de 300 ans. Or, d’après les formes du langage, on peut regarder ce règlement comme écrit au commencement du XIV.e siècle. Les actes qui suivent prouvent du reste que le droit dont il s'agit était exercé et contesté dans le XITEe siècle. Si la charte qui l’a institué à Lille n'est pas connue , nous pouvons indiquer celle qui le consacre pour la ville de Bourbours ; elle est datée de juillet 1249 et porte un article ainsi concu : Qui bannitum receptaverit in domo su&, et super hoc con- victus fuerit per coratores vel liberam veritatem, domus sua comburetur. L'abattis de maisons était beaucoup plus usité que larsin. On trouve aussi dans le cartu- laire de Saint-Amand une lettre de septembre 125r, par laquelle Marguerite, comtesse de Flandre , déclare que Parsin exécuté par son bailli, à Saint-Amand, ne portera pas préjudice aux privilèges de l’abbaye. (327 ) III. 1250, avril, à Lyon. — BREF DU PAPE INNOCENT qui maunde à l'évêque de Tournai qu'il ait à conseiller aux magis- trats de Lille de s'abstenir de ce prétendu droit d'Ar- sin, et surtout de leur enjoindre de ne pas l'exercer sur les terres de Saint-Pierre, sous peine des censures ecclésiastiques. W. Dei gracià Tornacensis episcopus universis presentes lit- teras inspecturis salutem in Domino : Noveritis nos anno Domini millesimo ducentesimo quinquagesimo, ferià tertià post festum beati Barnabe apostoli, litteras domini Pape nobis presentatas ex parte ecclesie beati Petri insulensis recepisse in hec verba : Innocentius, episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri Episcopo Tornacensi salutem et apostolicam benedictionem : Querelam dilectorum filiorum Decani et Capituli ecclesie insu- lensis recepimus continentem, quod cùm interdüm contingat nonnullos ex hominibus ejusdem ecclesie in quos ipsi jurisdic- tionem obtinent temporalem, cum aliquibus ipsius ville burgen- sibus aliquam rixam habere, scabini, et communitas ejusdem ville, tornacensis dyocesis, de ipsorum excessibus hominum, non requisito judicio vel assensu predictorum decani et capituli, temere inquirentes, si secundum eorum judicium culpabiles reputentur , ipsi domos et bona hominum incendere , ac alias devastare, contrà justiciam, pretextu temerarie usurpationis quam ipsi appellant consuetudinem , pro suâ voluntate , presu- munt in ecclesie predicte prejudicium et jacturam , quamquam dicti decanus et capitulum, prout spectat ad ipsos, sint parati querelantibus de hiis justitie plenitudinem exhibere. Ceterùm licet nos dilectam in Christo filiam , nobilem mulierem, comitis- ( 328 ) sam Flandrie, per litteras nostras rogandam duxerimus et mo- nendam ut à scabinis et commuuitate predictis in dispendium ecclesie prefate ac libertatis ipsius talia non permitteret attemp- tari , quin im ipsos sicut ad eam cujus ditioni subesse dicun- tur pertinet debitä coactione compesceret, à premissis tamen idem decanus et capitulum quorum nullum de hujusmodi pre- cibus et monitis commodum reportârunt, duxerunt iterato ad apostolice sedis providentiam recurrendum. Nos itaque ipsis in suo jure deesse nolentes, qui sumus omnibus in justicià debi- tores, fraternitati tue per apostolica scripta mandamus, quati- nus dictos scabinos et communitatem ut super premissis ab indebità decani et capituli eorumdem molestatione desistant, moneas attentius et inducas eos ab hiis, si necesse fuerit, per censuram ecclesiasticam appellatione postpositâ, compescendo. Datum Lugduni XIII kalendas maii , pontificatüs nostri anno septimo. (Original. Archives du département du Nord. Fonds de Saint-Pierre de Lille.) Nora. L'évêque désigné par la lettre W , en tête de ce pidimus , est Gautier ou Watier de Marvis, élu en 1219, mort en 1201. ( 329 ) 1% 1280 , 1.er mai. — RÉPARATION D'UN ARSIN commis peu de temps auparavant à Esquermes sur la maison qu'habi- tait Gilles Mantiaus, hôte de Saint-Pierre, et dont Le fils Hugues avait tué Paskème Mantiele, bourgeoise de Lille. Nous Jebans, Rewars del amisté de Lille, eskevin et tous li communs , faisons asavoir à tous cheaus ki ces lectres veront pour l’ocoison de l’arsin, ke le diemence devant le quarmiel des prestres, l’an quatre ving , Jehans de la Pilaterie adonc Rewars, Jehans de Courtray prevos, Jaquemes li eskevins, Jehans li borgnes, Hubers li fissaus, et Nicholes Bekes, Jehans dou four , Jehans Flokes , Jehans Raitiniers, Willaumes li apotecares , et Nicholes li feures, Franques li bolenghiers, Jehans de Fine- boke et Jaquemes li cordiers, adonc eskevin, fisent à Skermes, sour le tiere Saint-Piere de Lille, en ardant le maison en lequel Gilles Mantiaus manoit qui hostes estoit Saint-Piere de Lille, pour cou ke Hues fius Gillion devant dit avoit ocis Paskem Man- tiele, borgoise de Lille ; n’avons nous nul droit aquis par quoi nous, sour le tiere Saint-Piere de Lille, puissiemes faire arsin ; ains sommes nous et li église Saint-Piere de Lille en autel estat et en autel point demorant d’endroit arsin que nous estiemes le jour devant cou ke cies arsins fust fais ne si ne poons aleghier ne calengier ke nous pour l’ocoison de cel arsin puissiemes faire arsin sour le tiere Saint-Pierre de Lille ; ains somes nous et li eglise Saint-Piere demorant en autel estat et en autel point ke deseure est dit; ce fu saielé l’an de l’incarnacion nostre Signeur mil CC quatre vins et un, le jour de mai. (Original en parchemin. Scellé du scel de la ville , à la fleur de lys. Archives du département du Nord. Fonds de Saint-Pierre de Lille.) ( 330 } à 1282, 16 novembre. — BEaATRiIx, veuve de Guillaume de Dampierre, comte de Flandres, dame de Courtrai, déclare que douxe personnes de ladite ville de Courtrai sont allées en pélérinage à N.-D. de Boulogne, en réparation d’un arsin que le prévot et les échevins de Courtrai avaient © fait sur la terre de Saint-Pierre, et qu'en outre le dom- mage avait été réparé. À tous ceulx qui ces présentes letres verront ou orront, esche- vin de la ville de Lille, salut. Sacent tout que nous le XXIL:e jour du mois de novembre , l’an mil trois cens soixante six, veismes unes letres seellees du scel de haulte et noble dame ma dame Beatrix, jadis feme à hault et noble monsigneur Willaume de Flandres, dame de Courtray, si comme il nous apparut par l'inspection et en prime faiche desdictes letres saines et en- üieres desquelles la teneur sensuit. Nous Beatris, jadis femme à noble homme Guillaume, comte de Flandres, dame de Courtray , faisons savoir à tous chiaulx qui ces notres presentes letres verront et orront, que douse per- sonnes dou commun de no ville de Courtray sunt alé en peleri- naige à Nostre Dame, à Bouloingne, et ont raporté letres k’il ont fait leur pelerinaige en non d'amende, pour l’occoison d’un arsin ke li prevost et li eskevin et li communs de Courtray fisent en ardant une maison sour le tiere St.-Piere, de Lille, en l'an mil deux cens quatre vins et un, et ont restabli et restoret le lieu et le maison bien et souffissaument et rendu tous cous, tous damaiges el tous despens que li doyens et li capitles de Lille ont fais pour loccoison del arsin devant dit. En tiesmoingnage de laquelle chose nous avons ces présentes (331) letres scellées de no scel ki furent faites l'an del’incarnacion notre Seigneur mil deux cens quatre vins et deux, le lundi après le St. Martin en yvier. En tesmoing desquelles letres avoir veues saines et entieres et scellées comme dit est, nous avons mis à cest present transcript le scel aux causes de la dicte ville de Lille, l'an k, le jour dessus premiers dis. (Original en parchemin. Archives du département du Nord. Fonds de Saint-Pierre de Lille.) Nora. Nous avons aussi l'original scellé du scel un peu mutilé de la dame de Courtrai. J’aurais pu produire encore ici d’autres actes sur l'exercice et la répression de ce droit; mais ils ne seraient guère que la répétition de ceux qu’on vient de lire. On en trouvera d’ailleurs une analyse suffisante dans les Chastelains de Lille, par Vanderhaer, in-4.0, Lille, 1611, p. 141 et suivantes. Cet écrivain est, à ma connaissance, celui qui a donné le plus de détails sur l’arsin. Voyez aussi Atlas de Lille, par M. Brun-Lavainne. (332) VI. 1348. — Ordonnance du Chapitre de Saint-Pierre, portant que Robert, seigneur d'Englos, qui a outragé le meunier de Lomme, sujet dudit Chapitre, réparera cette injure en faisant fabriquer un moulin de cire du poids de dix livres et qu'il le déposera lui-mëème en l'église Saint- Pierre, le dimanche avant Pâques fleuries, à l'heure où l'on fait l’eau bénite et la procession. Chest li dis et ordenance faite par le doyen et capitle del église Saint-Pierre de Lille sur l'amende que Robiers d'Englos, escuiiers, doit faire as dis doyen et capitle, en tant qu’il puet touchier à yaulz et a leur église, tant seulement et sauf le droit du roy nossire, pour le injure que li dis Robiers leur a fait, en tant que il a batut et villenet le varlet de leur molin à Lomme, sans cause et sans raison, en faisant son office et en servant lez dis doyen et capitle. Premièrement, li dis Robiers amendera et wagera l’amende au dit varlet et li fera satisfaction tant del injure et le bature comme des frais, cous et despens et damages que li dis varlet a fait tant as mues comme en autres manières, s’aucuns en ya, et en fera tant li dis Robiers que li dis varlet du molin s’en loera et venra loer as dis doyen et capitle. Item , paira et rendera li dis Robiers tous frais , tous cous et tous despens que li dis doyens et capitle ont fais et encourus en poursuiwant et pourcachant l'amende et le dicte injure dedans XV jours prochain venans, li quel frait sig à le summe de cent et dix sols parisis. Item, fera faire li dis Robiers un molin de chire , en fourme de molin à vent, du pois de X livres de chire; et y ara au dit ( 333 ) molin degrès pour monter, el ou plus haut degrès dudit molin sera mis un chevaus de chire qui ara sur sen dos, en manière d’un sac de blet, et un varlet de chire séant sur le dit sac ; et après ou premier dégret tant dessous, ara le fourme d’un home de chire qui tenra en sa main en manière d’un want, ou d’un capron , ou d’un pau de ce cote de chire et le tendera par-devers le varlet séant sur le dit cheval, ensi comme en faisant signe de wagier l'amende. Item. Le dimenche devant Pasques flories, entre l’eure que on fait l'yauwe benoite et l’eure que on fait le procession enl’église Saint-Pierre de Lille, li dis Robiers fera apporter le dit molin ensi atournet que dit est, et venra avec jusques sur le suel del huis del église dessus dicte où les candellières ont acoustumé asir et la présentera le dit molin au doyen de le dicte église ou àcelli qui y sera députés de par capitle; et s’on li demande pourquoy il présente ensi le dit molin, il respondera et dira si haut que on le puist oir, que c’est en nom d'amende que il fait as dis doyen et capitle pour le injure que il leur a fait, spécialement en le per- sonne du varlet de leur molin de Lomme, lequel varlet li dis Robiers avoit batut et villenet, sans cause et sans raison, en faisant son office et en servant au dit molin de Lomme, et demorra li dis molin de chire à le dicte église. Cette pièce porte au dos l’annotation suivante. Horû capitulari, videlicet, hord tertià vel quartà, pærsente dicto Roberto d'Englos, actum in capitulo die XVI marti, anno XLVIIT, presentibus dominis Johanne Dumesnil, Desra- met de Baufremes, militibus, Anth. Dumolinel, Gavaro de Langelée; Jacobo Leplay et G. de Laude, Wallerando ‘Raymer et Johanne Long, clericis. (Archives du département du Nord. Fonds de Saint-Pierre de Lille. Copie simple, en parchemin; écriture du temps.) VIL. 1376. 20 novembre. — Abattis de maison à Cambrai. — Sentence du prévôt et des échevins de Cambrai, portant que l’on abattra la maison d'Allemand Aspers, reconnu coupable d’avoir homicidé, dans la cité, Jehan de Fayt, dit Kieret de Béthencourt, le tout en vertu de l'article VIII de la lor Godefroy. L'an de grâce mil CCC LXXVI, le XXE jour du moiz de novembre fu uns jugemens (1) déterminez et publyés à le bre- tesque solempnelement, adonc estant prevost Hue de Wanquetin, et comme esquevin Estevenes Le Fouquet, Alart de Saint- Martin, Jakes de Graincourt , Desret de Blécourt, Andriu, dit ro (1) Ce jugement est conforme au texte de l’article 8 de la loi Godefroy , dont voici la teneur en latin et en roman : VIIL Ædificia domorum quæ prop- ter homicidia diruentur publicentur. Mobilia vero et areæ erunt episcopi; nec infra annum ab aliquo poterunt reædificari vel claudi. Elapso vero anno, dare vel vendere poterit episco- pus reædificandas quibuscumque volue- rit, exceptis illis qui personam ho- micidæ, usque ad quartum gradum consanguinitatis attingent, propter odium homicidii ; ita quod qui ædifica- verit debitos redditus persolvet. Et do- mus in eodem statu in quo antefuerat, remanebit, videlicet vel libera, vel ad onera civitalis. VIII. Li edifise des maisons ki pour omecide seront abatues, seront publüés. Mais li meuble et li aire seront le veske : ne devens l'an ne poront d’aucunui estre rédefiiés u closes. Mais, l’an passet, don ner u vendre les pora li éveskes à rééde- fier à queconkes il vaura, fors à chiaus ki le persone del homecide apartenroient duskes ou quart degret de lynage pour le haine del omecide ; en tel maniere ke cil ki edifiera , les deues rentes paiera ; et li maisons en autel estat come elle avoit esté devant remanra, si come franke u as kierke de le Citet. ( 335 ) Noiseux de le Cognet; Pierre, dit le Moisne d'Orsoy ; Colart de Ramillies, Grard Cordelois , Jehan de Vaucelles, Mikie] d'Es- truen, Jakes des Castelles, Regnault de Dury, Estevenes de Courp et Ernoul Flandrois ; duquel jugement le teneur s'ensuit : Li maisons Alemand Aspers (1), pour l’omicide fait en le cité, en le personne de Jehan de Fayt, autrement dit Kieret de Béthencourt, sera abatue et mise ahanot après le mort de le feme dudit Ale- mand, qui devant les espousailles en fu souffisament doée , et en nom de doaire advestie. Et li aire et li meuble seront aquis à Mons. de Cambray présentement; mais le aire ne pora vendre ne doner en préjudice doudit doaire, ne à persone qui à l’omicide appar- tiegne, jusques en quart degré de lignie, pour le hayne de l’omi- cide. Item : ledicte maison abatue après le mort de ledicte femme doée, ycelle maisons ne pora estre close ne réédifiée dedens l'an ensuivant. Et en signe et mémore que li exécutions du jugement présent se devera faire en tamps avenir après le fin doudit doaire , deux pières dou mur devant seront présente- ment ostées. Si deffendons qu’il ne soit si hardis que durant le doaire dessus dit, et sans auctorité de loy, y mespregne, meffache , ne emporche rien, et sur le hart. (Livre Bleu, folio 15, verso.) OS DA) (1) Les Aspers ou Aspiers formaient une branche de l'ilustre maison de St.- Aubert. Ce même Alemand ; dont la maison est abattue pour crime d’homicide , est qualifié noble, franc-fieévé, et homme de l’évêque de Cambrai, dans des titres de 1374 et 1380. Voyez Carpentier. Æstat de la noblesse du Cambrésis, 105, el Preuves, 199. (336 ) VINE. 1377. 8 septembre, à Gand. — Priviléges accordés par Louis, comte de Flandre, à la ville de Lille, pour le droit d'arsin, le jugement des bourgeois, femmes et enfans de bourgeois, et leurs cateux dans la ville et la chatellenie, avec pouvoir de faire bans et statuts sur les pairies situées en la ville et sa banlieue. Loys, contes de Flandres, ducs de Brabant, contes de Nevers et de Rethel, et sires de Malines, à tous ceulx qui ces lettres verront ou orront, salut. Comme nos amez reward (1), esche- vins et conseil de nostre ville de Lille , nous aient fait moustrer que d’anchienneté ils ont esté et sont prévilegié etfranchi par nos prédécesseurs de bonne mémoire, contes et contesses de Flan- dres, de plusieurs franchises et libertez, desquelles franchises et libertez, tant par vertu des chartres et prévilége qu'ils ont de nos dis prédécesseurs, comme par leurs coustumes et usaiges, il ont possessé, joy, et usé paisiblement ou temps passé et que nouvellement noz gouverneur , baïlly , prevos, sergens et officiers et aultres subjés de nostre ville et chastellenie les ont empeché et s’efforchent d'empeschier de fait en leurs dictes (1) Le Reward était, en Flandre, le chef du magistrat dans les fonctions d’ordre extérieur , telles que la police, la voirie , les travaux publics , etc. Il ne faut pas confondre cette dignité avec celle de mayeur ; celui-ci était le chef de l'échevinage, dans l'administration de la justice et des deniers publics. Le mot de reward ou regard a recu quelquefois de l'extension pour signifier gouverneur. Ainsi Phi- lippe Van Artewelde a pris le titre Reward de Flandre , et le seigneur de Ghis- telles l'a recu du roi Charles VI. (337) franchises, libertez, coustumes et usaiges , maintenus par eulx, comme dit est, supplians à nous, Smme à leur droit seigneur et prinche sans moien que, en ones, franchises, bonnes coustumes et usaiges, nous les volsissiens tenir et garder, en OSlant tous empeschemens faiz contre iceulx. Et nous, inclinant à leur dicte supplication et requeste raisonnables, voellans nos bonnes gens de notre dicte ville estre gardées en leurs droits , fesimes rechevoir leur complainctes par escript, et appellé notre Procureur, en notre nom et, luy oy, en ce qu'il voloit dire, ou mon de nous, faire bonne et deue information Par n07 gens de notre conseil ad ce commis par noz lettres, sur les poinctz dont cy après est faicte mention, scavoir faisons que, veue ladicte in- fourmation , et diligamment examinée avecques les chartres et prévilèges, bailliès oultre par noz dictes bonnes gens de notre dicte ville de Lille, en manière de Preuve, par grande délibéra- tion et meur conseil, avons dict , prononchié , disons et pronon- chons pour droict , et avecques ce, se mestier est, considéré le bon port et obéissance qu'il ont fait et font à nous, et adfin qu'il soient plus tenus de servir nous et noz successeurs contes et contesses de Flandres, bien et loyaument, comme leur droit seigneur, donnons de nouvel, par droit, prévilége et franchise à user par noz bonnes gens bourgois de notre dicte ville de Lille, des points cy dessoulz escrip{z, toute en la fourme et manière que chi après s'ensuit : Premiers que noz eschevins de notre dicte ville ont ou aront et doibvent avoir à jugier leur bour- gois, femmes et enffans de bourgois et leur cateuls en nostre ville de Lille et par toute la chastellenie d'icelle, tout en la fourme et manière qu'il en ont usé par vertu d’un prévilége à eux donné en temps passé par la contesse Marguerite de Flan- dres de bonne mémoire, lequel nous avons veu , réservé à nous et à n0z hoirs contes et contesses de Flandre » la congnoissance et adrechement des faiz appertenant à nosire seignourie, si comme ci-après est déclairé, Item que noz dis eschevins ont eu 22 (338) et aront d'oresnavant la première congnoissance de leurs bour- gois, femmes et enffans de bourgois, as quelz en voedra à mectre aucun meffait dont noz officiers volront dire la congnoissance et punition appertenir à notre seigneurie ou souveraineté, est à entendre se fait y a advenu ou non, et s’il treuvent que fait il a plus avant, ne s’en devront meller nos dis eschevins pour en connoistre. Mais en arons et demourera à rous et à noz successeurs contes et contesses de Flandres ou à noz offi- ciers,-en notre nom, la congnoissance et punition. Et telz meffai- teurs poront estre .pris.et tenus prisonniers par noz officiers, devant la première congnoïissance que noz dis eschevins en devront avoir, comme dit est ci après. Item que tous prisonniers qui seront pris ou arrestez , dores en avant en nostre dicte ville, pour quelconque fait ou occasion que ce soit, criminel ou civil, devront estre menés pardevant noz diz eschevins et par ensei- gnement de nos dis eschevins, mis et tenus en prison; et que en cas criminel ou aultre délict aiant regard à detencion de corps, iceulx prisonniers seront et devront estre amenés par- devant noz dis eschevins, au prochain jour de halle enssui- vant ladite prise, pour-procéder contre eulx -par la manière accoustumée, soit à condempnation ou absolulion, selonc ee que les cas désirent et que noz officiers ne pourront ne devront iceulx prisonniers délivrer de prison, sans le sceu de noz dis eschevins. Item que touteflois que une personne sera prise ou arrestée par noz officiers dedens notre dicte ville ;pour cas civil, pour debte ou aucune fourfaiture d'amende civile, que noz diz officiers ne poront, ne devront ycelles personnes ainsy arrestées mener, ne mectre en prison, ou cas qu'il offeront et pourront faire présentement caution suffisante par le dit de nos diz es- chevins pour attendre loy sur le poursieulte, clain demandè ou aultre fourfaicture que noz officiers ou aultres personnes vol- ront faire contre eux, exceptés de nos amendes jugiés par nos dis eschevins, dont ils n'auront fait satisfaction. Item, que ( 339 ) nos dis eschevins, ou nom des bourgois de notre dicte ville, useront d’oresnavant dou fait de l’arsin (1) sur les forains qui aront meffaict ou mefferont sur les bourgois ou enffans de bourgois de notre dicte ville par ceste manière; c’est assçavoir que toutes fois que aucuns forains demorans dedens nostre chas- tellenie de Lille et en quelque juridition que ce soit, qui hors du lieu de son manoir ara mis main par mal talent à bour- gois ou enffans de bourgois de notre dicte ville, et le dis bour- gois ara fait son clain pardevant noz eschevins de l’injure que le forain le ara fait, que nostre baïlly de Lille ou son lieutenant devra aller ou envoyer pour lui, avecq aucuns de noz dis esche- vins, au lieu ou li dis ara esté injuriés ou vilenés, quant requis en sera pour constraindre les tesmoings , tant dou bourgois comme dou forain, s’il voldra aucuns produire, pour prouver s’entention, adfin qu’il en dieut leur tesmoingnaige et vérité; et là sera cryé de par nous, de par le chastellain et nos baïllui et eschevins de Lille, que le forains qui le bourgois ara injuriet viengne ct compere devant eulx. Et s’il vient et compere, il sera oys en ses raisons et deffense et sera receus à amende s’il veult ; et ce fait, ou cas que ledit forain ne compara devant eulx, nos dis csche- vins feront de ce enqueste sur lui, et enquerront la vérité si avant qu’il pourront, tant sur le bourgois comme sur le forain, laquelle enqueste parfaite sera portée en la halle de Lille as dis eschevins qui en jugeront et aront la congnoissanche; et ou cas qu'il sera trouvé par ladite enqueste que ledit bourgois ara esté injuriés par sa coulpe, nos dis eschevins le puniront et condempneront à paier les cous et frais de ladite enqueste; et li forains en sera quittes et délivrés. Et s’il est trouvé que ledit bourgois ara esté injuriez sans cause raisonnable et non mie (x) Voilà la première disposition légale, ayant date certaine , que nous ayons trouvée sur le droit d'arsin, à Lille, ( 340 ) par sa coulpe, et que le forain ne compara point, il sera cryé publicquement que tous les bourgois de nostre dicte ville soient prest et appareilliet tant à piet comme à cheval, chas- cun selon son estat, pour aller avec noz bailly, reward et eschevins, quand on sonnera le ban clozque et l’escalette. Et tantost après seront mises les bannières dou chastellain de nostre ville as feniestres de la halle et y seront par pleuseurs jours, à ceste fin ou cas que ledit forain, qui ara fait injure, ne venra avant, on procedera contre luy à la vengeance cy après déclairée. Et sera li forains qui vendra à l'amende punis par nos dis esche- vins, non mie par amende pécuniaire, mais en pélérinaiges , à l'ordonnance de nos eschevins. Et se ledit forain ne venroit, on sonnera la banclocque pour assambler le peuple, et cryera on publiquement de par nous, de par le chastellain et de nos bailliu et eschevins de Lille , que cescuns voise et reviengne pai- siblement avecques nosdis bailliu, reward et eschevins sans faire uommaige à aultrui et sur certaine paine. Et lors, pour prendre la vengeance, yront nos dis bailli, reward et eschevins de Lille avec les dictes bannières et gens à la maison dou dit forain qui l'injure aroît faicte ; et là sera encoires cryé, ou cas que li forains y sera qu'il compere; et sera receus à amande et s’il ne vient, lors sera Ja maison dudiz forain arse et destruite ; et les arbres dou pourpris de ladite maison seront couppet, extirpés, ja fus ce que la maison on tenist en douaire, par ainsi toutevoyes que la pro- priété de ladite maison appartiengne audit forain, et nostre dit bailliu boutera premiers le feu en ladite maison et fera le premier cop ès arbres. Et s’aucune chose demeure de ladite maison ou des arbres dessus dis , les deux pars seront à nous et le tierch au chastellain de Lille; et toudis sera li injuriant forain receu à amende, s’amender le veult jusques à tant que le feu sera mis en sa maisou. Et se li forains n’a point de maison en nostre dicte chatellenie , il sera bannis par nostre dit bailliu , par le chastellain et le conseil de nostre dite ville jusques à tant ( 341 ) qu'il voldra venir à amende. Item que dores en avant on tenra toutes ordonnances , bans, cris et deffenses qui se feront par noz eschevins de nostre dicte ville de Lille pour le pourfit et gouvernement d’icelle, tant sur les pairies et habitans sur ycelles dedens notre ville de Lille et pourchainte, qui sont ou seront acquises et applicquies à notre domaine, comme sur les aultres pairies qui ne seroient mie en mostre main, en la manière qu'on en usoit ayant qu’elles fussent ou seront acquises à nous et non aulirement. I{em s’aucuns bourgois ou enffans de bourgois de Lille seroient appellez par aucuns de noz officiers à noz droits ou par aultres justiciers, dedens nostre ville ou chastellenie de Lille, pour la seuspection d'aucun fait dont la congnoiïssance doit appertenir à nos dis eschevins, nos dis officiers et tous autres justiciers de notre dicte ville et chas- tellenie de Lille, se cesseront et devront cesser et déporter desdiz appeaulx, aussy tost que par noz prevost et escheyins de notre dicte ville leur sera certiffyet que de cely fait par eulx loy est entamée. Lesquels poins dessus escrits, nous avons dit et declairé par notre sentence et , se mestier est , donné et don- nons de nouvel à nos dictes bonnes gens les bourgois de nostre dite ville de Lille à user et maintenir perpetuelment par euls et leurs successeurs , par nous et noz successeurs conles el con- tesses de Flandres , saulf et reservé à nous nos hoirs et succes- seurs contes et contesses de Flandres tous cas regardans à nostre seignourie et souveraineté, en tous les poins dessus dis et cescun d’euls. Et se des poins dessus dis ou aulcuns diceulx avenist aucun débat question ou obscureté que nous en rete- nons Ja déclaration, terminacion et ordenance pardevers nous, nos hoirs et successeurs contes et contesses de Flandres, pour en faire , quand requis en serons, toul ce que raison devra. Sy donnons en mandement à noz gouverneur , baïllu , prevost, ser- gans, officiers et tous nos aulires subgés que les poins et articles dessus dis ils (iengnent et gardent, fachent tenir et garder , sans (342) faire, ou souffrir estre fait aucune chose au contraire , sur quan- quels ils se pevent meffaire vers nous ; quar ainsy le voulons et ordonnons estre fait par nous et nos dis hoirs et successeurs. À che faire et ordonner furent présent de nostre conseil le chastellain de Dicquemue , messire Guillaume de Remghers- vliet, le prevost de Harlebecke, messire Gerard de Raïissi- ghem, messire Philippe de Masmines, le doyen de Saint-Donas, le prevost de Notre-Dame de Bruges, messire Colart de le Clite, messire Guillaume de Staule, le prevost de Sainte-Pharahaud de Gand , maistre Testard de le Wastine , Guillaume de le Has- selt et aultres. Et avons, en tesmoignage de ce , et pour ce que ce soit ferme chose et estable et bien tenue à tousjours, fait appendre notre grand seel à ces lettres, données à Gand, le witime jour du mois de septembre, l'an de grace mil trois cens soixante-dix et sept. Ainsy soubs-script, sur le ploy, par mon- seigneur, présents ceulx de son conseil dessus nommez, et signé du secrétaire , R. WAGne. (Cahier de quatre rôles de papier, arch. du départemeut du Nord.) 1409. 2 décembre. — Ordonnance de plusieurs faits d'armes à outrance qui se doivent faire à Lille. Chy après sensieut les ordonnances que M. de Nevers (4) a faic- tes pourle fait des armes à oultrance qui se doivent faire devant luy, comme lieutenant de Monsigneur de Bourgogne , son frère, en sa ville de Lille; c’est assavoir entre Mess. Anthoine de Craon (2) et le seigneur de Bouhan, le Ile de décembre mil CCCC et IX. Primo. Mondit seigneur de Nevers aura en son conseil Mess. Jehan de Ghiselle (3), Mons. du Quesnoit (4) , Mons. de Neuville, Mons. du Bois, Mess. Henry d’Espière , Mons. de Beauverger, Mons. de Longue val (5), le seigneur d’Applaincourt, Mess. Alain (1) Philippe de Bourgogne, troisième fils de Philippe-le-Hardi et de Mar- guerite de Flandre, devint comte de Nevers en 1404, à la mort de son père et en vertu du testament de ce dernier. Il fut tué le 25 octobre 1415, à la bataille d'Azincourt, où il commandait un corps de 15,000 hommes d’armes. (2) Ce même Antoine de Craon figure comme témoin dans un acte du 27 no- vembre 1412, par lequel Charles V , roi de France, assigne à son fils le duc de Touraine et à son cousin le comte de Hainaut, 18,000 livres à prendre sur la composition de Tournai. (3) Chambellan du roi de France , mort en 1430, dans la guerre contre les Liégeois. (4) Sans doute Robert du Quesnoy, qui se distingua en 1439 à l'attaque de a forteresse du Crotoy. G) Charles de Longueval , qui fut pris par les Anglais en 1424, à la bataille de Verneuil , et décapité pour être passé l'année précédente au service du roi de France. (344) de Longueval, le sire de Herbaumez, Mess. Bonnel le Viconte, le seigneur de Romboiïs, le sire de Montenay, le seigneur d’'Am- villiers, Mons. de Rout, Mons. du Gué , Mess. Robert d’Anye et plusieurs autres, tant de son hostel comme de dehors. Item. Mondit seigneur a ordonné en son conseil que chacune partie aura deux chevaliers, deux escuyers pour elles conseiller ; c’est assavoir : Mess. Anthoine de Craos axxa le senescal de Haynau, le sire de Longueval, chevalier, Acam d'Avelus et Saint-Aubin, escuiers. Et l’Englois aura le sire de Hallewin, Mess. Therris de Beau- fremez, chevaliers; Jehan d'Estames et Gobert de Villiers, escuiers. Item. À ordonné que le sire d'Antoing, qui est connestable de son héritaige (1), fera le fait de connétable. Et pour ce qu'il est mal disposé et ne se peut pas bien aidier, il aura avec lui le sire de Wawvrin pour lui aïdier à faire ledit fait de connestable ; et le sire de Bailleul (2) et le sire de la Vische , lesquelz sont mares- chaulx de leurs héritaiges, feront l'office de mareschal. Item. À ordonné que le sire de Landas et le sire d'Ave Rou- gier du Mez et Flondas reprendront ou champ l’Anglois, et le seigneur de Royelle et Mess. Jehan Eudart, Pierre de Rosanbos et Atis de Bonneul reprendront aussi oudit champ Mess. Anthoine. Et mondit seigneur l’ordonne et commande, etc. (1) La connétablie de Flandre est entrée au treizième siècle dans la maison d'Anthoing, par le mariage de Hugues, sire d’Anthoing, IV.e du nom, avec Philippe , fille et héritière de Michel de Harnes. (2) Bauduin de Bailleul, qui était huissier héréditaire de Flandre, obtint de la comtesse Marguerite d'échanger sa charge contre celle de maréchal. Gui de Dampierre confirme cet échange par un acte du mois de septembre 1282. Ce fief était mouvant de Furnes ; les seigneurs de la Vichte, qui occupaient le second office de maréchal héréditaire, tenaient leur fief du perron d'Audenarde. (345 ) Item. À ordonné que le connétable ou son commis à l'entrée des lices recevra les sermens des dessus dis, lesquelz sermens sont telz : que les dessus diz nommez n’auront sur eulx pierres, sors, parolles escriptes, rasoirs, poinctes, aloines, herbes, croz, ne autres choses quelsconques, en quoy ilz se confortent, fors en la puissance de Dieu et en la force de leurs corps et de leurs harnoïis et chevaulx ; lesquelz sermens, veu qu'’ilz ne se com- batent que de voulenté, se feront à la porte des lices. Item. À ordonné que Mess. Baudoin de la Berste et Monnoier garderont la porte devers l’Anglois et prendront avec eulx huit hommes bien armez, telz qu'ilz vouldront eslire en la dicte ville de Lille, et Mess. Robinet Siecel et Colart de Rosanbos garde- ront l’autre porte devers Mess. Anthoine , et prendront aussi avec eulx VIIT hommes, telz que semblablement ilz vouldront eslire en ladite ville. Item. A ordonné que Pierre le neveu, Canard, Pierre de la Vacquerie et Jehan Vyart garderont les lices et seront entre les bailles; et aura chacun deulx un quartier desdites bailles , et prendront avec eulx XII** hommes les mieulx arméz et des ‘plus notables quil pouront finer en la dicte ville, et par ainsi chacun d’eulx aura pour garder son quartier XL hommes, Item. À ordonné que le roy de Flandres fera le cry tel comme il appartient , qui est tel: Orez, orez , orex. Je vous fays assa- voir , de par monseigneur le duc de Bourgogne, conte de Flan- dres, d'Artois et de Bourgogne, et de par monseigneur le conte de Nevers, son frère, son lieutenant en ceste place, qu'il ne soit nul, de quelque estat qu’il soit, qu'il face signe, moustre et enseigne en quelque manière que ce soit, sur paine d’estre en lin- dignacion de nosdis seigneurs; et que chacun se taise tout quoy, et qu'ilne soit nul qu'ilface noise où rumeur, sur paine de la hard; et de rechief qu'il ne soit homme si hardi qui entre dedens les baïlles , ne monte sur ycelle, sur paine d’estre mis en prison un mois au pain et à l'eaue E{se feront les criz par HE fois. ( 346 ) Item. À ordonné que maistre Thierry Gherbode (1) sera dedens les lices pour deviser audit roy ledit cry, et les sermens aussi qui seront fais par les dessus dis devant lesdis connétables, qui les recevra d’eulx, comme il est accoustumé. Item. À ordonné mondit seigneur que les criz fais, chacun vuide des lices , excepté XIT personnes de chacun costé; c’est assavoir: pour un chacun les quatre qui lui sont baillé pour con- seil et VIIT autres telz qu'ilz vouldront choisir, les connétable , mareschal et recepveur et héraulx ; lesquelz héraulx se retrai- ront au premiez encontre les lices chacun du costé de sa part, Item. Que chacun jour ceulx qui auront fait les armes soppe- ront avec luy. Item. À ordonné que les dons ou présens se donneront à ceulx qui auront faictes lesdites armes à l’yssue du sopper, quant on aura servy d’oublies, et a commis pour ce faire Girard de Bour- bon et Atis de Bonnoeu. Item. Pour les autres armes nommées qui se doivent faire entre Mons. de La Trémoille et Onfremille, sera audit lieu, le IIIe dudit mois , gardé le champ comme dessus , et aura conseil chacun, comme dessus et recepveurs comme dessus, et ne feront nul sermens, et fera le hérault ung cry et non plus, et ne demourra esdites lices que le connétable, mareschal et gens du conseil et autres gens dessus exprimez, les héraulx retrais emprès les bailles, chacun de son costé, en la manière que dessus est dit ; et seront gardées les lices et baïlles par la manière que dessus. Et semblablement des armes qui se doivent faire entre Mess. Jaques de Montenay et un autre Anglois, le IIIe dudit mois, et fut appointié par mondit seigneur et le conseil, du con- (1) Thierry Gherbode , nommé garde des chartes de Flandre, Artois, elc., par ordonnance de Philippele-Hardi, en date du 30 novembre 1309, fut confirmé lans-cette charge par J'ean-sans-Peur , le 9 août 1405. ( 347 ) sentement des parties qui estoient présentes, que, pour ce qu’il estoit contenu par leur scelle qu'ils se devoient combattre de tous leurs bastons, plus à plain exprimez en leurs dictes scellées, jusques ilz les eussent perduz ou que l’un feust porté à terre; que on ne tenroit point que l’un feust de tout point cheut à terre, non obstant qu’il chust d’un genoil et d’une main ou de deux genoulx et d’une main, s’il ne cheoit de tout point à terre ou à tout le moins des deux genoulx et des deux mains, et sopperont et auront dons comme dessus. Item. À ordonné mondit seigneur que au derrain jour après sopper , sitost que on aura fait les dons , on donra aux héraulx du costé d’Engleterre IIP% frans, et aux héraulx de France L frans d’autre part, et aux menestreux du corps du roy d’En- gleterre XX frans. (Chambre des Comptes de Lille. Reg. des Chartes, coté 5, f. 88, recto.) Nora. Cet acte , outre les faits auxquels il se rattache, m’a paru intéressant comme document réglementaire des tournois et pas d'armes. ( 348 ) IX. NOTICE SUR LE ROYAUME DES ESTIMAUX DANS LA CHATELLENIE DE LILLE. Par le docteur LE Gray. Il est des mots qui, avec le temps, perdent de leur valeur ; il en est d’autres, en plus petit nombre, dont la signification s'élève à mesure qu'ils traversent les siècles. Je ne sais si les mots roi et royauté sont aujourd'hui à l'apogée de leur gran- deur ; mais il est certain que dans le moyen-âge on décorait de ce beau nom des personnages et des offices qui n'avaient guère de rapport avec la majesté souveraine. Il y avait un roi des ribauds, qui, suivant des statuts donnés par le roi Philippe en 1317, ne mangeoit point à cour, mès avoit six denrées de pain . et estoit monté par l'escuerie et se devoit tenir tousjours hors la porte, et garder illec qu'il n'y entre que ceus qui à doivent entrer. Le même roi des ribauds finissait quelquefois fort, mal comme il arriva en 1388 à Guillet, qui fut mis au pilori avec le Picar- diau , son prévôt. Il y avait plus d'honneur à être roi des archers , ou des arba- létriers, ou roi d'église , autrement dit bedeau; ces rois-là du moins n'élaient pas chargés, comme le roi des Ribauds, des exéculions criminelles et de la surveillance des lieux infames. Mais il existait encore d’autres royautés plus glorieuses. Le roi d'armes de France, d'Angleterre ou de Bourgogne, n'était pas un homme à dédaigner; c'était le chef des hérauts, il se nommait Montjoye, Toison d'or ou Nottingham. C'était aussi une belle dignité que celle du roi de l'Epinette, pour laquelle sou- tenir les plus riches familles lilloises vendaient leur patrimoine. Enfin tout le monde sait combien était respectable et respecté le roy d'Yvetot, ( 349 ) : Nous avions aux environs de Lille une espèce de royaume d'Yvetot, royaume peu célèbre dans l'histore et dont il est temps de révéler l'existence; je ne promets pas d'offrir ici aux lecteurs les annales complètes de cette puissance trop peu connue jusqu'ici : les historiens qui viendront après moi feront mieux sans doute. Qu'il me suffise de leur avoir ouvert la carrière. En partant de Lille pour aller à Douai, quand on a fait une forte lieue de chemin, on aperçoit , sur la droite de la route, le village de Faches, que le P. Buzelin n’a pas daigné nommer dans sa Gallo-Flandria, où il nomme tant d’autres choses. Là était situé le Royaume des Éstimaux, ou , si l'on veut, la pre- mière des cinq pairies tenues du chatelain de Lille ; c'était un bel et bon fief comprenant 288 bonniers (1), six cent une verges de terre. Le gentilhomme qui le possédait se qualifiait Seigneur de Fasches, Roy des Estimaux et de tous les francs- alleux tenus du chastel et de la salle de Lille. Or, on appelait Estimaux, Stimaux* ou Thimaux les six principaux alleux de la chatellenie de Lille. Par suite on a donné ce même nom aux propriétaires desdits alleux, qui, en cette qualité, avaient droit de recevoir la dessaisine et de donner la saisine de tous les autres alleux en général. Les redevances qui formaient le revenu féodal du royaume des Estimaux consis- {aient en trente rasières, (2) et deux havots de froment, deux gelines, un coq, neuf sols, dix-huit hommages, etc., et dans l'exercice de la justice viscomtière ; liste civile modeste , mais qui suffisait à l'ambition du monarque. RE —— —— — —] —"— (:) Le bonnier vaut 1 hectare 41 àres 87 centiares. La verge vaut g cen- tiares. (2) La rasière de Lille équivaut à 70 litres 14 centilitres ; le havot à 17 litres 53 centilitres. Du Cange, ordinairement si exact, s’est trompé celte fois , lors- qu'il à fait du havot un augmentatif de la rasière et un équivalent du muid. ( 350 ) Le roi des Estimaux tenait les plaids, assisté de ses échevins, qui devaient toujours être de maison noble et chevaliers : on trouve en effet parmi les échevins des Estimaux , les seigneurs de Roubaix, de Bercu, de Tourmignies, de Lannoy, de Beau- fremez, de Comines, de Rosimbos, etc. Les plus anciens gentilshommes connus qui aient pris le titre de roi des Estimaux étaient de la maison de La Haye. J’ai entre les mains un titre de l’abbaye de Loos, du 2 juillet 1338 où Jehan de La Haye figure comme roy des Estimaux, ayant pour échevins , Gilles, seigneur de Tourmignies, Jehan, seigneur de Fretin, et Robert, seigneur de le Warewane. Un autre Jehan de La Haye paraît encore en cette qualité dans un rapport de 1372. Au commencement du 15: siècle, le roi des Estimaux était Nicolas de La Haye. Catherine de La Haye, fille et unique héritière de Nicolas, porta la seigneurie de Fasches et la royauté des Estimaux à Jean le Bonnoycr, dit d'Hérimez, son mari. A Jean le Monnoyer, succéda son fils Antoine, dont le fils Jean fut roi des Estimaux. Ce dernier n'eut qu’une fille nommée Jeanne, dame de Fasches et reine des Estimaux. Par le mariage de Jeanne avec Anthoine d'Hocron, celui-ci occupe le trône, mais ledit Antoine étant mort sans enfants, Jeanne se remaria à François d'Haynin. — Jeanne d'Haynin, fille de François, épousa Lambert Adornes, seigneur de Mar- quillies, qui , en 1631, fit rapport et dénombrement de la terre de Fasches et du royaume des Estimaux. Geneviève Adornes, sœur ou proche parente de Lambert, hérita de ses biens et épousa Michel de Wignacourt, comte de Flêtre. Après Michel , Denis-François, son fils, régna sur les Estimaux ; il vivait en 1697. Puis vint Denis-François-Jacques, puis Balthazar-Pierre- Félix, puis enfin Balthazar-Philippe-Emmanuel de Wignacourt, qui fut, ce me semble, le dernier possesseur de cette royauté. Ainsi nous pourrions établir comme il suit la chronologie provisoire des rois el reines des Estimaux. CHRONOLOGIE DES ROIS ET REINES DES ESTIMAUX. Première branche. LA HAYE. La maison de La Haye tire son nom du fief de La Haye, situé à Roubaix. Elle porte ou plutôt elle portait de sable, à trois étoiles d'or, timbrant les cornes d’un bœuf, sortant d'un tortin de querre. I. WizLaAuME DE La Haye. Au siècle dernier, on voyait dans l'église de Roubaix un monument funèbre , dont l’épitaphe, en partie effacée, laissait lire encore ces mots : Cy gist Willaume, sire de li Haye, chevalier roys qui trespassa....... Voilà, sans doute, le plus ancien roi des Estimaux qui soit connu jusqu’à ce jour. On ne sait au juste ni quandil a vécu, ni quand il est mort. C’est le Pharamond des Estimaux. IL. Jean I ne La Haye figure comme roi des Estimaux dans un titre de l’abbaye de Loos, du 2 juillet 1338. XI. Jean I pe La Have fait, en 1372, rapport des terres de La Haye, de Fasches et du royaume des Estimaux. IV. Nicocas pe La Haye, dont l’histoire ne dit rien. Roi fainéant. V. CATHERINE DE La HAYE, fille de Nicolas et de Marguerite Artus, sa femme, épousa JEAN LE Monnoyer, dit d'HÉRIMEZ , écuyer d’écurie du duc de Bourgogne, roi de l'Épinette en 4452. Ce règne de Catherine et de son mari occupe tout au moins l’espace compris entre les années 1#40 et 1462. Deuxième branche. Le MoNNOYER. Cette famille portait écartelé de sable, au lion d’or, armé et lampassé de queules. VE ANTOINE LE MonnoyER, licencié en lois, vivait en 1499. ( 352 ) Il épousa Jeanne Savary, fille du seigneur de Warcoing. Ils ne laissèrent pas, à ce qu'il paraît, d'héritiers directs. VIT. Jean II LE Monxoyer, neveu d'Antoine, eut pour femme Jeanne de Corenthuse. VIII. JEanxe LE Monxoyer, épousa en premières noces AN- TOINE D Hocrow, de qui elle n’eut pas d'enfants, et en secondes noces, Francois D'Haynin. De cette dernière union naquit : Troisième branche. D'Haynin. Les D'Haynin portaient d’or à la croix dentelée de queules. IX. JEANNE IE »'Ha vis donpa sa main et son trône à LAMBERT Aporxes, seigneur de Nieuvenhove et de Marquillies, qui fit rapport de la terre de Fasches et du royaume des Estimaux, le 17 mars 1631. Quatrième branche. ADORNES. Armes inconnues. Noble famille génoise qui donna un doge à la république en 1522, dans la personne d’Antoniotto Adornes. (1) X. GENEVIÈVE ADORNES, sœur ou proche parente de Lam- bert qui précède, épousa Micez DE WiGnAcOURT, comte de Flêtre (Vleteren), seigneur de Marquillies. Cinquième et dernière branche. WiGNAcOURT. Cette famille, qui a donné deux grands-maitres à l’ordre de Malte , tire son nom de la terre de Wignacourt, en Picardie, laquelle a passé depuis, par vente ou par alliance, à la maison de Chaulnes. Suivant Carpentier, ses armes sont d'argent à trois fleurs de lys de queules, au pied coupé. (x) À cette même famille appartient Tertius-Anselmus-Opilius ADORNES , qui cultiva avec succès les lettres latines sur la fin du 76 € siècle, fut l’ami de Juste Lipse et de Jean Lernout (Lernutius.) Il mourut en 1610. La bibliothèque de Lille possède un ouvrage inédit de cet écrivain; il a pour titre: Ztinerarium terræ sanctæ, manuscrit sur papier, in-4.° de 163 pages, érciture du 16. siècle, à deux colonnes. ( 353 | NI. Denis À Francois pe WiGxacOURT, qui épousa en 1684 Marie-Philippe-Aldegonde de Croix d'Heuchin. XIL Denis Il Francois-Josepx DE WiGNAcOURT. XIEL BacrHasar £ Prerre-FÉLix DE WiGNacourr. XIV. BazrHasar IT Prerre-Paicippe-EMMANUEL DE Wicna- COURT. Pour donner une idée complète du royaume des Estimaux et des prérogatives qui s'y trouvaient attachées, nous allons transcrire le dénombrement le plus récent qui ait été rendu de ce fief. Il porte la date du 15 juin 1765. « Raport et dénombrement que à très haut, très excellent et très puissant prince Louis quinze du nom, roy de France et de Navarre, fait et rend Balthazar Pierre Félix de Wigna- court , fils et héritier universel de Denis François Jacques, comte de Flettre, seigneur du comté d'Herlies, de la ville de La Bassée, Marquillies, Transloy, Marcq, Nieuwenhove, Pienhove, Faches et royaume des Estimaux, etc. Grand baïlly héréditaire des ville et chatellenie de Cassel, de tout un fief et pairie a luy escheu par le trespas de dame Jenne- vieve Adorne , sa mère-grande , et que je tiens du roy notre sire, à cause de sa cour et halle de Phalempin. Ledit fief et pairie, nommé Faches et royaume des Estimaux, et qui consiste premièrement en un village à clocher et hamel appelé Thumesnil, en la paroise dudit Faches, avec toute justice et seigneurie viscomtière, et encore sur et allencontre de tous mes hotes et sur hotes tenans et sujets d’iceluy fief, tant contre ceux et celles qui tiennent mit à mit dudit fief et domaine comme par moien ou autrement deuement soient- ils de mes hommes de fiefs, vasseaux en sujets, fiefs ou arrières fiefs, et pour laquelle maintenir et garder, j'ai baïlly, lieutenant et hommes de fiefs, comme aussy deux ser- gens , l'un à cheval et l'autre à pied. » Auquel mon dit fief, seigneurie, pairie et royaume des 23 Y % (354) Estimaux , et si avant qu'ils se comprennent et extendent, tous chemins , rues, flots, flégards, varesqueaux, rejets et tous les plantis, bois et marieux sur tous iceux, et pour le tout comme entretenement du gros dudit fief en toutes les » villes, paroisses et hameaux avec ledit fief s’extend et com-— » prend en toutes dépendances et apartenances, gisans et ÿ sextendant iceluy fief ensemble, tous les francqs allæux et villes et paroisses cy après déclairées, a sçavoir audit Faches, à Fretin, Ennevelin, Marcq en Pevele , Nomaing lez Orchies, Templeuve en Pevele, Avelin, Tourmignies, Ronchin, à Lezenne, à Lesquin, Annappe, Fretin, à La Magdelaine lez Lille, Radinghem, Beaucamp , au Maisnil lez Bethune, à Emmerin , Marquillies, Herlies, La Bassée, à Moncheau , de lez Mons en Pevele , a Bersé, Herchin, Noyelles lez Seclin, Noyelles à Wavrin et ailleurs et en la ville de Lille est tenu dudit fief de Faches et royaume des Estimaux , une pairie sur laquelle y a deux maisons sur et allencontre de la place St. Martin, apartenantes à l'hopital comtesse audit Lille, l’une nommée l'hotel Delsaux es fait le coin de ladite place à l'église de St. Pierre, avec le batiment sur le derrière dudit hotel; et étant sur le même fond d’iceluy hostel allant vers le rivage, et doit l'héritier de ladite maison et hostel livrer place à moy, mon bailly, lieutenant pour tenir les plaids dudit fief, pairie et royaume en ladite maison et hostel Del- saux, et recevoir werp, raports, transports, deshéritements et donner adhéritements toutes les fois que besoin sera, et que le cas y escheera, et au surplus toutes les fois qu’il me plaira et à mes ayans causes, notre baïlly ou lieutenant et nos hommes de fiefs et juges, à disner audit hostel Delsaux , au jour que l’on tiendra les plaids ou autres quelconques offices de loy à faire cause dudit fief et tenement d’icelluy , ledit hostel Delsaulx , ceux ou celles qui causes auront eus et audit hostel doivent et sont tenus de livrer bancs, selle, ( 355 ) » tables, hestaux, blanches nappes , pots, payelles, écuelleset » hanap pour la journée, le tout à leurs cousts, frais et dépens ; » et ne peuvent, ne doivént le bailly de Lille, prevost d'icelle » ville, ny le baïlly de Sa Majesté, à cause de sa cour et halle » de Phalempin, ny aucuns officiers et sergens desdites juris- » dictions faire prise, n'arrester sur lesdits fiefs et pairie, si ce » n’est pour cas criminel, ou par l’octroy de nous, nos ayans » causes, bailly ou lieutenant. Et s’il arrivoit que l’on fit » cas mortel (1) en ladite ville de Lille, je dois, à cause de » mondit fief et royaume , mener l’appellant en camp, et dois » porter les bastons de l’apellant et du deffendant audit camp ; » et s'ils se bataillent, ils me doivent donner et payer dix » livres; et s'ils ne se bataillent point, ils ne me doivent que » mes frais et dépens pour la journée, tant pour moy que pour » mes gens. De plus, s’il advenoit que Sa Majesté, comme » chatelain dudit Lille, me mandast pour aller en l’host avec » Sadite Majesté à cause de sadite chatellenie, elle me doit » defrayer moi et mes hommes de fiefs que je menerois avec » moi, par le commandement de ladite majesté, pour lui servir » et dois loger en sa chambre, ou en sa tente en l’host, tant » que je sois revenu en mon hostel dans ladite ville de Lille. » La royauté des Estimaux n’a pas résisté à la révolution de 1789. Son obscurité ne l’a point sauvée. Il existe dans la charte de 181% et même dans celle de 1830 un article qui rend ses titres à l'ancienne noblesse. Je ne sais si le roi des Estimaux a repris le sien. EE (1) Allusion au duel judiciaire , comme si cette manière de terminer les dif- férends était encore usitée en 1765, époque où Balthasar de Wignacourt fit le dénombrement ci-dessus. TROISIÈME PARTIE. DOCUMENTS RELATIFS À L'HINTOIRE CIVILE, I. 1356. 28 mai, à Cherbourg. — Parcippe DE NAVARRE, frère du roi Charles-le-Mauvais, (1) reproche à JEAN, roi de France, l'arrestation dudit Charles et la mort de plu- sieurs seigneurs qui l’accompagnaient ; il déclare qu'il renonce désormais à toute foi, service et hommage envers lui, et Lui annonce qu'il poursuivra de tout son pouvoir la vengeance de cette trahison et la délivrance de son frère. À vous roy de France, je Phelippe de Navarre, fais savoir que , par avant la prinse de mon très cher seigneur et frère , je estoie votre bien vueillent et prest et appareillié de vous servir si avant comme je peusse faire du monde quele que elle fust. Or est ainsi que après ladite prinse, j'ai envoié devers vous, et vous ay supplié, requis et sommé tierce fois que mon dit sei- gneur et frère , le quel je say certainement avoir tous jours esté (x) Charles IT, dit le Mauvais, roi de Navarre, après avoir fait assassiner Charles d'Espagne , comte d'Angoulême , connétable de France, et s'être ligué avec les Anglais, venait de tramer une conspiration dans laquelle il avait entrainé le dauphin, depuis Charles V. Celui-ci, bientôt repentant, découvre le complot ( 357 } bon, vray et loyal envers vous et la couronne de France , il vous pleut délivrer. Et se ne fust ma loyauté que j'ay tous jours volu et vueil garder et monstrer, et que je cuidoie que vous vous deussiés mettre à raison envers mon dit seigneur et frère et user de bonne équité en son fait, Dieu scet que je n'eusse pas attendu jusques à maintenant à vous ouvrir plus avant mon courage; et sans doubte je avoie bien cause de plus faire, sans tant attendre ; mès puis que je voy et congnois humi- lité, raison et équité non avoir lieu envers vous, et que après si grant félonie et inniquité commise par ceuls qui vous ont con- seillé en la prinse de mon dit seigneur et frère, laquele fu faite au lieu où il estoit venus pour emprendre, de votre comman- dement et comme votre lieutenant, la garde du pays de Nor- mandie , et, après tant de convenances, traictiés, accordées et rateffiées par grans seremens et semblans de grans amistiés que vous li avies monstrés, vous et ceuls par vous créés en ceste partie, ne voulés congnoistre l'erreur en quoi vous estes en- cheus, mès y persévérés tous jours de mal en pis, laquele chose est trop à douloir pour les grans mauls et inconvéniens qui sont tailliés à euls ensuivre dont pluseurs qui n’y ont coulpe seront destruis de corps et de chevances , en grant vitupère de tous ceuls qui sont cause de un tel meschief, je ne puis plus ne ne doy moy reffraindre que, par toutes les voies que bon frère peut et doit, je ne poursuie le fait de la dite prinse et la mort des gens de mon dit seigneur et frère, qui, par tirannie cruelle, ee à son père. Le roi, suivi de cent hommes d'armes , se rend le 3 avril 1355 au chà- teau de Rouen, où Charles donnait un grand repas; il le saisit lui-même, fait décapiter sur-le-champ cinq des principaux complices, emmène le roi de Navarre, qui est détenu d’abord à Château-Gaillard , puis au Châtelet de Paris et enfin dans Ja forteresse d’Arleux en Cambrésis, où il demeura jusqu’à ce que des chevaliers navarrais , déguisés en tourbiers, vinrent, le 8 novembre 1337, surprendre le château d’Arleux et délivrer leur maître. ( 358 ) ont esté décolés, sans aucune accusation ou condempnation juste, mais contre Dieu et contre raison. Et pour ce, dès main- tenant je vous rens et quitte toute foy, féauté, service et hommage que je vous devoie ou peusse devoir, et tout ce pour quoi je povoie estre tenus à vous pour quelconque cause que ce fust. Et dores en avant je vous porteray domage de toute ma puissance comme à celui en cui je treuve raison et justice deffaillir et qui a enfraint toute paix, amour, convenances, traités et seremens fais, promis, jurés et acordés par vous à mon dit seigneur et frère. Donné à Cherboure, le XXVIILe jour de may lan mil CCC LVI soubs le seel de mon secret en absence de mon grant seel. mt Suit une déclaration par laquelle quatre chevaliers et six écuyers, sujets du roi de Navarre, renoncent, pour la même cause, à toute obéissance et à tout service envers le roi de France. Au roy de France, Tres grans et puissans sires, je Regnaut de Braquemont, je Guillaume , sire de Buveraus; je Jehan, sire de Varsailles; je Henry, sire de Troussiauville, chevaliers ; je Robert Porteclere, je Jehan du Chesne, je Robert de Chartres, je Guillemont de Bracquenmont , je Henry de Peremont et je Colleton de Ricey, escuiers, qui, pour doubte de votre grant puissance, ne voulons nous soubsmettre à demourer soubs icelle, meesmement que nous veons et appercevons que vous et les votres monsirés très dure volenté contre ceuls qui sont bien vueillans du roy de Navarre, notre chier seigneur , du quel nous sommes et voulons estre serviteurs, vous rendons et quittons féaulté et nous mettons hors de tout service que nous vous devions, ou poons devoir, ou en quoi nous peussions estre tenus à vous par quelconque ( 359 ) manière ou pour quelconque cause que ce soit. En tesmoing de ces choses nous avons fait mettre nos seaulx à ces présentes, données à Cherbourg, le XXVILLe jour de may, l'an de grâce mil CCC LVI. (Copie du temps sur papier. Chambre des Comptes de Lille.) Nota. N'ayant pas à ma portée les Mémoires sur La captivité de Charles- le-Mauvais, par Secousse , je n'ai pu vérifier si l’auteur a eu connaissance de ce document curieux. IT. 1370, 26 avril. — État des joyaux mis en gage par Yolende , comtesse de Bar, pour contribuer à la rancon de son fils. Ce sont les joyauls que Madame la comtesse de Bar envoya en guage à Bruges ès mains de Thoumas Boudemen et Brunet Carbon, lombars, l'an mil CCCLXX , le venredi XXVIe jour d'avril, pour la finanche qu’elle emprunta au dessus dis lombars pour la délivrance de Monsieur le duc de Bar, son fils (1). Premiers. Sa bonne couronne d’or, sans ce qu’il y faille aucune choïise; en la quelle a VI grans flourons et six petis ; et avoit une carniere roumpuc tant seulement ; et aulcun autre deffaut n’y avoit. Item. Un bon chapel d’or à demy losenghe, ouquel a six euvres de perles, six euvres de baïllais et six euvres de saphirs, ouquel il falloit IT grandes esmeraudes et une petite; et aucun autre deffaut n’y avoit. Item. Ung autre chappel que on dit le chappel de losenghes, ou quel a dix treches et y faut IT balais, IT esmeraudes et une trece de trois perles ; et aucun autre deffaut n'y avoit. Item. Un treschon d’or esmailliet d'inde ouquel à entre deux bailais une perle et y a sur surtout HP et VI ballais et y fault (x) Robert, comte de Bar , fils d'Yolende, dame de Cassel, fut fait prison - nier, en avril 1368, dans un combat contre les Messins , près de Ligny, en Barrois. Détenu à Metz jusqu'au 9 août 1370, il ne sortit que moyennant une grosse rançon. Les historiens fixent au 4 avril le combat où Robert fut fait prisonnier ; mais , selon la manière de compter d'alors , il n’y eut point de 4 avril en 1368, attendu que cette année a commencé le jour de Pâques 9 avril, et qu'elle a fini le 31 mars suivant. ( 361 ) deux baillais et un anelet à l’un de beiots et y a IEP VI perles. Item. Un aultre tresson d’or ouquel a VF* XIIIE, que esme- raudes que rubis d’Alixandre, et VI**XIIIT perles. Item. Le piet d’un hanap couvert à perles et à perrière qui est de cristal et un bon homme aveucque le dit piet. Lesdits joyauls furent delivré à Willaume Rampoude, le ven- redi XX VIe jour d'avril, l'an LXX, qui les rechuit au nom des lombars caursins cauersins de Bruges. (Copie du temps. Chambre des Comptes de Lille). Nora. Les archives de la Chambre des Comptes de Lille possèdent d’autres pièces relatives à la rancon du duc de Bar. Nous citerons : 1,9 1369, 10 novembre, à Paris. Lettre du roi de France (Charles V) au pape (Urbain V), par laquelle il le prie d’autoriser la levée des dîmes sur les églises des diocèses de Cambrai, de Liége et du pays de Flandre , pour la rancon de son très-amé frère le duc de Bar. 2.0 1370, 20 avril. Obligation de 6,000 florins d’or au coin du roi de Hongrie, et de 5,000 florins d’or de France, souscrite par Yolende de Flandre, comtesse de Bar, dame de Cassel, divers chevaliers , écuyers et les échevins des villes de Dunkerque et Gravelines, au profit des deux lombards désignés dans l'acte ci-dessus. 3.9 1370, 22 avril, au château de Nieppe. Lettres par lesquelle Yolende de Flandre promet d’indemniser les garants ci-dessus de tous les dommages qu'ils pourraient souffrir en se rendant cautions des sommes qu'elle a empruntées pour la rancon de son fils le duc de Bar. (362 ) LLLR Vers 1376. Le 20 août , à Bruges. — LETTRE DU COMTE DE SAARBRUCK, bouteillier de France, à LA COMTESSE DE Bar, dame de Cassel. Il y est question, entre autres choses, d'un enfant qui se prétendait fils du roi Charles V et qui, après avoir été présenté à ce prince, fut reconnu fou et montré comme tel au peuple de Paris. Ma chiere et redoubtée dame, je moy recommande à vous. Et quant à ce que autrefoix vous ay escript que je avoie envoié par devers le roy Mon Signeur un mien message, pour savoir la cause pourquoy il estoit retornez de aler devers le pape et ausy pour savoir novelles de l’anfant qui se dit estre filz du roy Mon Seigneur. Plaise vous assavoir que mon message n’est encore point retornez, mais un amy de monsigneur l’évesque de Baieux li a envoié unes lettres de Paris qui contienent en sustance la forme qui s’ensuit : Premiers, la cause pour quoy le roy n’est alez devers le pape est telle : le roy Mon Signeur aloit devers le pape especialment, sur toutes autres choses, pour li faire demorer de non aler à Rome (1); si a senti par aucun de ses bons amis que pour chose du monde li pape ne demouroit, se li semble que il ne seroit mie son honeur, se il aloit là pour li faire demorer et ilne demorroit à sa prière. La seconde cause si est que nostre saint père le pape vouloit estre à Lyon VIIT jours plus tost que le roy mon Signeur ne povoitestre. Et quant à l'enfant dessusdit, quant (1) Le roi Charles V, informé que le pape Grégoire XI, voulait quitter Avi- gnon et reporter le saint siége à Rome, avait essayé en effet de le détourner de ce projet. Grégoire, malgré ses instances, quitta Avignon le 13 septembre 1376 et fit son entrée à Rome le 17 janvier suivant. ( 363 ) le roy vint à Paris, y fit mander ledit anfant pardevant bi, et parla à li moult longuement et li interrogat et examinat diligemment ; et quant il out tout ce fait, il le trouva vray foubz naïix ; si la on fait tondre à la guise d’un fou, et la on chargié à IT cergens qui le moinnent chascun jour par la ville de Paris, monstrant au peuple commant que c’est uns foubz. Etquant ad ce, ma chière et redoubtée dame, que vous m'avez escript que je vous face savoir commant que le roy Mon Seigneur a receu les chevaliers qui vindrent avecques ledit enfant à Paris, plaise vous asavoir que il n’est nulles novelles que à la compaignie dudit enfant, il venist aucuns chevaliers ne autre personne notable, fors tant seulement queil vint à Paris, ainsy comme maints foubz y viennent parmi an. Quant aus novelles de pardessa, sus le fait des traitiers, véritablement je ne vous say ancor que escripre. Nous avons eu et avons de jour en jour tout plain de paroles avecques les légas, maix encores n’iat-il chose là où on se puisse grammant atendre de finable conclusion. Ma chière et redoubtée dame, vous m'avez escript que je vous envoie de trois manières d’erbes que j'ay dit à Colinet, votre clerc, qui sont bones contre la gravelle ; c’est assavoir , brise pierre , violettes et racines de presin , et que je vous veille pleinement escripre par quelle manière on doit faire l'iaue et quelle porcion on y doit mestre de chascun erbe. Si vous plaise , ma redoubtée dame , assavoir que ledit Colinet ne vous a mie nommey tout ce que il faut mettre ; car avecques les erbes devant dites , il y faut mettre de la vesce ; et y a certaine orde- nance de governement qui faut faire. Si doubteroie bien à escripre toutes les choses, pour doubte que on ne failit à faire les choses, ainsi comme elles se doient faire, et que ce ne fust plus de domages que de profit à ceaux qui buveroient de l’yaue. Mais plaise vous à moy envoïier un de voz gens qui sache atendre telle chosse; je li feray apanre à cognoistre l’erbe et li feray faire l’yaue devant li et li moustreray tout ce que il y faut, tant en faire l’iaue comme ou governement de la chose, et avecques ( 364) celay je li baïleray tout par escript. Ma chiere et redoubtée dame, nostre seigneur par sa sainte grace soil {ousjours garde de vous. Escript à Bruges, le XX£ jour d’aoust, à hore de vespres. Le Conte DE SAIREBRUCHE , Boutillier de France (1). Pour suscripiion : À ma chiere et redoubtée dame, madame la contesse de Bar et dame de Cassel. (2) (Original sur papier. Chambre des Comptes de Lille.) 22 0000 DO (1) Le comte de Saarbruck, seigneur de Commerey, fut créé bouteïller de France, par lettres du roi datées du 6 mai 1364. (2), Yolende de Flandre, fille de Robert de Flandre, seigneur de Cassel, et de Jeanne de Bretagne, avait épousé en premières noces Henri, comte de Bar, et en secondes, Philippe de Navarre, duc de Longseville, dont on a lu ci- dessus la lettre hautaine au roi de France, p. 356. Devenue veuve de Philippe, en 1363, elle mourut à Metz, le 12 décembre 1395. LL. Sans date. Fin du XIVe siècle. — Instruction de Jean, duc de Berry, à un envoyé nommé Gontier qu'il dépéche vers le duc de Bourgogne pour l’informer comment le roi Charles VI se laissait gouverner par le connétable et autres, à l'exclusion de ces deux ducs. C’est ce que Gontier à à dire à M. le duc de Bourgoingne de par M. de Berry, ct premièrement. Comment M. de Berry a envoié Messire Estienne d’Avantoys et lui devers le duc de Lencastre, avec Messire Richart d’Alber- bery, son chambellan , qui estoit venu devers le roy et devers M. de Berry, pour avoir sauf conduit pour ledit duc et pour II C chevaux de sa compaingnie, lequel li a esté plainement refusé, et la response sur ce faire audit duc chargiée à M. de Berry , si comme il appert par les instructions sur ce faictes par le roy , et envoiées audit M. de Berry par Messire Gaucher de Passac : lesquelles instructions ledit Gontier portera avec lui et les mons- trera à M. de Bourgoingne, s’il li plaist à les veoir. Item. Comment, quant ledit Messire Richard et Guillaume de Nades, que Monsieur li avoit baïllié pour le guider et conduire devers le roy, furent à Molins, où le roy estoit , le connétable, le sire de La Rivière et le Bègue de Villaumes vindrent à eulx et leur dirent que le roy leur avoit commis et enchargié de oir la cause de leur venue et recevoir les lettres qu'ils apportoient et que au roy ne parleroient point ; et ainsi le firent , et puis après IL jours il leur dirent qu'il venissent pranre congié du roy, et que la response , telle que le roy vouloit estre faicte au duc de Len- castre, M. de Berry la lui feroit et que le roy l’escrivoit audit M. de Berry. ( 366 ) Item.Comment le connétable (1)prist ledit Messire Richard et le Ura à part el lui dist : « Que vous semble il de nostre roy? Le véés » vous”? Certes, Je tout seul l’ay fait roy et seigneur de son » royaume et mis hors du gouvernement et des mains de ses » oncles, et vous jure et promet par ma foy que quant il ot son » gouvernement de nouvel, il n’avoit de toutes les monnoyes du » monde que deux frans; et maintenant il est riche et comblé » et en a grant foison, et si en a donné un milion depuis ; et tout » a esté par mon pourchas el par moy; car ancores fust-il en » tel estat comme il a esté se je ne fusse, » et telles ou semblables paroles il dist à Clambour, quant il fu devers le roy pour lui veoir jurer les triéves. Item. Comment ledit duc de Lencastre a sceu ces choses par ledit Messire Richard et comment la cour est gouvernée par les dessus diz ; et nos seigneurs reculéz et mis loing du roy, dont il se donne grant merveille et ancores plus grant de ce qu'il n'y meltent remède et n’y pourvoient aucunement. Item. Comment ledit duc a sceu que l’entençon de ceulx qui sont entour le roy et le gouvernent, comme dit est, si est qu'il facent assembler les deux roys et parler ensemble et qu'il facent paix, s’il peuent, sens appeller nulz de nos seigneurs ses oncles de Berry et de Bourgoingne ; mais quant est de lui, il scet bien que de leur costé on ne procédera en aucune manière sens sa prière et promist et jura à Messires Estienne et Gontier que il ne souffrera point que en aucune manière on procède ou traitte, que noz diz seigneurs n’y soient ou l’un deulx , et que pour homme qui vive les deux roys ne verront, ne parleront l'un avec l’autre jusqu'à ce que toute la paix soit accordée et parfaicte senz nul sy. (x) Ce connétable était Olivier de Clisson , que les dues de Berry et de Bour- gogne dépouillèrent de sa charge en 1392; c’est donc antérieurement à cette année qu’il faut placer la date de l'instruction donnée à Gontier. ( 367 | Item. De lui dire comment Harpedamme est alé devers le due de Lencastre et d’illec devers le conte de Foix ; et li ont trouvé les diz Messires Estiennes et Gontier et est retourné devers M. de Berry avec eulx ; et quant il a veu que mondit seigneur de Berry ne faisoit pas grant semblant de lui il a pris congié ; et au congié pranre lui a dit qu’il avoit grant désir de parler à lui à part et lui dire plusieurs choses qu'il savoit, mais (1) qu’il ne desplust à Monseigneur, et Mons. lui respondi qu'il déist ce qu'il voudroit et qu'il le orroit volentiers. Et lors ledit Harpe- damme lui dist: « Monseigneur, je suis vostre homme et vous » doy foy des terres que je tieng en vostre pays de Poittou, et » je voy que par le maltalent que vous et Mons. de Bourgoingne » avez à M. mon oncle, je suis en l’indignation de vous et de » mondit seigneur de Bourgoingne, qui est le seigneur du » monde , après le roy, qui plus m'a fait de bien et d'onneur ; » toutevoyes, Monseigneur, n’en suis-je de riens en coulpe, ne ny » ay que comparer ; mais je sçay bien de vray et de certain que » lui et ceulx de sa bende ont de très longs temps machiné que » vous et Mons. de Bourgoingne fussiez deschargiez du gouver- » nement du roy et du royaume , et leur en ay oy aucune foiz » tenir leur consaulz et dire au roy : Sire , vous n’avez mais à » languir que VI ans, et l’autre foiz que V ans et ainsi chascune » année, si comme le temps s’aprochoit ; et qu’il scet certaine- » ment que son oncle et ceulx de sa bende , lesquelz il dit que » M. de Berry scet bien, ont tout ce fait. » Item. Comment M. de Berry prie très-affectueusement et de cuer à M. de Bourgoingne , son frère , et requiert que sur toutes ces choses, desquelles il se peut bien tenir pour asseuré et acertené , il veuille avoir bon avis et délibération, pour y remé- dier, et surtout li escrire ou faire savoir sa volenté et ordenance. (Original signé Jemax. Chambre des Comptes de Lille.) (x) Il faudrait sans doute ajouter ici (qu’il craignoit). ( 368 ) V. 1477. 15 janvier , à Gand. — MArGUERITE D'YORCK, femme de Charles-le-Téméraire, et MARIE bE BOURGOGNE, sa fille unique, mandent aux GENS DES coMPrEs, à Malines, qu'elles espèrent encore que ce prince, qui a disparu le 5 du même mois, à la bataille de Nancy, n’est pas mort et qu'il se sera sauvé en lieu sûr. — Cette lettre tend à contredire l'opinion des historiens, qui prétendent que le corps du duc de Bourgogne a été retrouvé sur le champ de bataille dès le T janvier. Très chiers et bien amez, vous savez assez la dure fortune nagaires advenue à monseigneur, dont nous somes en si grant regret et desplaisance que plus ne pourrions comme raison est et que bien estre de nous. Et combien que par pluseurs nou- velles que avons de divers costez, nous entendons et espérons que, graces à Dieu, il est en vie et santé, et qu'il est plus apparant qu'il soit hors des mains de ses ennemis, en lieu seur, que autrement , dont nous rendons loenge à Dieu, lui supplians de tout nostre ceur que ainsi puisse estre. Touttefois, pour ce que, à cause de l’incertaineté du lieu où est sa très noble per- sonne , dont esperons brief estre acertenées , aucuns murmures se pourroyent ensuir, il nous a semblé estre nécessaire d’en- tretenir tout le fait de la justice entre les pays et subjets bien et doulcement , et ainsi que l’on a accoustumé de faire , que la chambre des comptes, et toutes autres choses, chacun en sa qualité. Et pour ce, nous escripvons devers vous et vous prions et requérons que veuillez entendre et vacquer soigneusement chascun à son regard, a l’entretenement de la dicte chambre, et y faire les audicions des comptes des receveurs particuliers ( 369 ) el toutes autres choses, ainsi que avez fait jusques à ores. En quoy faisant, nous sommes certains que Îy ferez très grant service; car Je plus grant désir qu'il ait, c’est d'entretenir le fait de sa dite justice, sa dite Chambre des Comptes et autres estas en l’estat qu’elles sont en vigheur. A quoy aussi de nostre part nous tiendrons la main de nostre pouoir et: en tous évène- mens. Si vous y vueilliez employer, comme en vous avons la parfaite fiance. Très chiers et bien amez, nostre seigneur soit garde de vous. Escript à Gand, le XV.eme de janvier. Nous désirons que vous, président des Comptes, venez devers nous en ceste ville de Gand, et que y soyez en dedans le der- rain jour de ce mois, en délaissant les autres besognes de ladite Chambre sur le fait d'icelle, Jusques à votre retour. MARGUERITE, MARIE. La suscription portait : À nos très chiers et bien amez les pré- sident et gens de Comptes de Mons, à Malines. {Registre des chartes ; coté 15, fol. 173.) [ha] — ( 370 ) VI. Sans date d'anuée (vers 1486),.3 janvier, St.-Omer, — LETTRE pu ROLCHARLES VIII au puc pE SAXE, par laquelle ail le prie deveiller à la conservation de la ville de St Omer, que quelques malveillants voulaient remettre entre les mains des Anglais, au préjudice du duc d'Autriche. Charles par la grace de Dieu , roy de France : Très cher et très honoré cousin, nous escripvons présente- ment à tres hault, très puissant et très excellent prince, notre très cher et très amé frère et beau père le roy des Romains, comment nous avons esté advertiz que aucuns, estans dedans la ville de St.-Omer, adhérans avecques ung nommé Fafelin, Bur- grave dudit St.-Omer, et Lebouc de la Haye, tiennent pra- tiques en Angleterre pour mectre les Anglois dedens ladicte ville. Et pour ce que cette matière touche grandement nostre dit frère et beau père et nous aussi, à cause du mariage de nostre très chère et très amée compaigne la royne, et que, pour la grant distance du chemyn, le chevaucheur de nostre escurie, que envoyons expressément pour ceste cause devers nostre dit frère et beau père, ne pourroit estre si tost devers lui, ainsi qu'il seroit bien requis , au moyen de quoy cependant pourroit avenir quelque inconvénient. Nous avons advisé vous en escripre et advertir afin d’y faire donner la plus prompte provision que faire se pourra. Si vous prions tres affectueusement que inconti- nent, à toute diligence, en actendant nouvelles de nostre dit frère et beau père, vous vueillez pourveoir sur icelles entreprinses, en manière que lesdites pratiques ne puissent avoir lieu. Car autre- trement ilest apparent qu’ils en adviendront de très grans incon- ( 371) véniens et difficilles à réparer, ainsi que pareillement l'escrip- vons à nostre cher et féal cousin le conte de Nassou, pour y donner aussi de sa part le plus prompt remède qu'il pourra. Très cher et très amé cousin, nostre Seigneur vous ait en sa saincte garde. Donné à Orléans, le HL.e jour de janvier. CHARLES. Et plus bas : PETIT, La suscription porte : À notre très-cher et amé cousin le duc de Zassen. (Original. Ch. des comptes de Lille.) Nora. Aux termes de l’art. 9 du traité conclu le 23 décembre 1482 en la ville d'Arras , nommée alors Franchise, entre Louis XI , roi de France, et Maximi- lien, duc d'Autriche , la ville de Saint-Omer était comprise dans la dot de Mar- guerite d'Autriche , qui devait épouser le dauphin, depuis Charles VIII. Mais il était stipulé en même temps que cette ville ayee ces dépendances serait livrée aux jeunes époux après leur mariage parfait et consommé et non devant. C’est durant cette neutralité qu’a été écrite la lettre ci-dessus. Quoi qu’il en soit, Charles VII, parvenu à la couronne le 30 août 1483, et jouissant du comté d'Artois en vertu du traité sus-mentionné , voyait avec peine la ville importante de Saint-Omer sous- traite jusque-là à son obéissance. Il y entretenait des intelligences qui lui apprirent les prétendus projets des Anglais : de là les craintes fondées ou non et les recom- mandations qui sont exprimées dans cette lettre. Plus tard Charles trouva que les habitans de Saint-Omer, peu fidèles aux dispositions du traité, se montraient trop favorables au roi des Romains et aux Flamands ; il donna en conséquence ses ordres au maréchal d'Esquerdes, qui se trouvait alors dans ces parages. Le maréchal s'empara de la ville par surprise dans lanuit du 28 au 29 avril 1485: ( 372 ) VE 1493. — Liste des présents faits par Marguerite d'Autriche à ceux qui l'avaient ramenée de France. Dons fais par ma très redoubtée dame, Madame Marguerite d'Austrice, en la ville de Valenciennes , le samedi XVe jour de juing , l'an HP treize, à pluseurs dames, damoiselles, chevaliers, escuiers, officiers, serviteurs, tant du roy de France comme d'elle , qui l'ont ramenée de France jusques audit Valenciennes, en la manière qui s'ensuit : PREMIERS. A Monsieur et Madame de Segret, deux grans bassins pesans XXII, demie douzaine de tasses dorées, à tout le cou- vercle, pesans XX"IIIL, deux pots-dorez pesans XIX® et un dragoir pesant XV, font LXX ViIwICCC® qui valent au pris de XVEflorins d’or le marc.............. Et deux verges à chacune une grosse pointe de dyamant , qui paillement leur ont esté. donnez. . mule suce mois me nue o eleve À madamoiselle de Tarente , ung bras- selet, à tout une grosse pointe de dya- Le grani escuyer, une potente de trois rubins, et deux dyamans à tout une perle. Madamoiselle de Chassey, une roze de diamant à tout une perle............. XIICX XIII flor. d’or. VIC florins d'or. VILC flor. d'or. III flor. d’or. IE flor. d'or. (373 ) Madamoiselle de la Gertiere, une croix à cinq dyamans et.trois perles pendans.- IE flor. d’or. Madamoiselle de la Saulvytre sa fille, une petite croix à cinq dyamans et trois perlespéndansl svt sos 2000 C flor. d'or. Madamoiselle de Fuellet, ung Y de dyamansb 10 444 0 02 0086 99,59 IE flor. d’or. LES FILLES DE MADITE DAME: Trignat, une croix de dyamant...... ICE flor. d’or: Marence Du fau , une M de dyamans.: CLXXIHLE flor. d'or. Charlote d’Asnyeres, une verge de dya- mat... ns ue re LE CUOÉS À EXX flor. d'or. Roubille , ung rubis en roche et une. . C flor. d’or. Martenay, une pensée de rubis et de dyamans , et trois perles y pendans. ... ITFX flor. d’or: Monlitart , une treffle d’une perle d’un rubin et ung dyamant...:.......4.2: LXX flor. d’or: Ghenande , une roze de dyamant , gar- nie déldixpérles. IL4 ....:60 20. 00 XXX flor. d’or. FEMMES DE CHAMBRE. Chierete qui s’en va la mariée , une: croix de dyamant et de rubis, à trois perles pendans..:,,2.%421132@Rlit sonde XXX flor. d'or. Jehenne des filles, une verge de dya- mans CRU. die LR. ob ALU XIX flor. d'or VE s. Françoise Ceurte, une verge de dya- ns ce ANS de ee MNT SN XIX flor. d’or VI s. Catherine Desbarres, une croix de Creme OS AO C flor. d’or. (L3T4 ) POUR LE TRAIN DE MADAMOISELLE DE TARENTE. Madame de la Vevriere, lui a esté baillé XX aulnes de damas............ XL flor, d'or. Et une verge de dyamans de........ XIV fl d'or et VI s. La nourice XX aulnes de satin...,., XXX flor. d’or. Perrette , seur de la nourice, XX aul- nes de satin: . ours. 2h ac tin XXX flor. d'or. La femme du maistre d’ostel Nico, XX aunes'de satin. it. do Jaceteve XXX flor. d’or. La fille de Catherine d'Ynchy, ung croissant d’un rubin garni de trois perles, pour Lachaul et Picart, à chacun XX aulnes de satin font, XL aulnes pour les deux, -valent. .. .. ob.la tds ob .aù II flor, d'or. Pour Monsieur de Moyencourt, XX aulnes de velours pour une robe. . :. ... LX flor. d’or. Pour huit aulnes de drap rouge, pour faire deux robes à deux chartons, au pris de XXXII s. l’aulne............. VIT flo. d’or IIE s A Philippe de Belle Fouvrieu, en don pour avoir conduit, à tous ses gens de guerre , madicte dame Marguerite et ra- conduit monseur et madame de Segret et leur train jusques à Saint-Quentin... ... CVIIT flor. d’or. Some des parties cy dessus IHMITIE florins de Rin, d’or et XXI patars qui valent au pris de XXVI s. pièce, selon le cours present Vin Ie XVI IIS de XL gros. Autres dons fais par madite dame, le jour que dessus, en deniers comptans aux officiers, serviteurs, tant du roy de France’, qui l’ont accompaignée jusques audit Valenciennes , comme d’elle en la manière qui s’en suit : MaISTRES D'OSTEL. Georget le prevost........ dons si :C'livres: Montre. 0 5... C liv. Neon Lharons: dents li ounneimtere C liv Evitrésoriere:.. sc." MAIRONAR EX liv Le controlleur........ Se CS 2 C liv Le médecin maistre Bernard. .... C liv GENTILS HOMMES PANETIERS. Philippe de Saveuse, pour ce qu'il de- ONE PO Lun de hace 2e oo at La je .. Néant. Anthoine Gutem...... PT Pete L liv. ESCHANCONS. Festaminillesif fn! dunes ner. . Liv: Hanibal de Poitiers............. se Na liY: VARLETS TRENCHANS. Artus Doliner #2." rm ,. Lliv. Monplaet......... SCAN EL 0 L liv. Predonault. 24%... aaneralLiliT: ESCUIERS D’ESCUIRIE. ils dm Verel MX... LR RE CE de cal hy: Joachim de Aube. mes ue LU: Le mareschal des logis............. L liv. Charlot le fourriet.............. .. XXX li. SOMMEEBIERS DE PANETERIE. Sugnet Loriot.. "5 4 dire mo 'eiars XXX liv. DEL ARE RO PP CERN or XXX liv. JehatrBreffets . 5 ti cena a zXXX liv. Sealonr, 20e 90.14, DRE NU XXX liv. Pierre, ayde, pour ce qw'ildemeure par decasr Smne CNRS RSR ne Néant. ESCHANÇONNERIE. Coustin du Mons.......... LA. hu XXX liv. Jehennet, ayde, pour ce qu’il demeure PM C0: 0 neo er: né EN qe Néant. PERDUE: ee cobeoi Heures XXX liv. Morice Bryant, de l'argenterie.....! XL liv. CLERCS D'OFFICE. D'ETAT IS AUNIIL eee se ue oc ee eee XL liv. PICITO IC PF EUTORR EE cn emocamue ns XL liv. CUISINE. Jehan Poirier, escuyer de cuisine. ... XL liv. Montoni ques fs, ces ELA EEE XXX liv. NMenceneau, hATENE.: 4: He NS He se XXX hv. Guillaume Ymain, saulsier. . :.::.... XX liv. AMATIOU 6 As «te Re EX NES Pierre Larcher , ayde de see + XV iv: Pierre Gouget ; huissier ............ XV liv. Le porte-vin.w#ld,..........1 X liv. (377 ) Coulon , enfant de cuisine... ........ X liv. Gros Jehan, porteur... ..,,,...... X liv. Le,patissier. aa... XX liv. Lamagot Hmdieli 2. on. XX liv Loÿs-dos-honpruthesg. eÉAUAAUON X liv Phelipon, porteur... ........,..... X liv CHAPPELLE. L'aumonier, pour ce qu'il demeure par CNE Néant. Maistre Leurens... 14.34.2144: XL liv Pierre le Royer, sommelier... ..... XXX liv Mesure Claude, Le. XXX liv Le chappellain du commun... ..... XX liv arab. ee ON X iv SOMMELIERS. Lannot, mingnon.....:..,....:... XXX liv. Guillaume , ae si 12 Ste AT XX liv. VARLETS DE CHAMBRE. Haguinet, pour ce qu'il demeure par EC NE TS Néant. nil "ont née XL liv RU ur Sepi Re nn males XL liv Léapotieare PA MES RE Hg hs XL liv. Bshienne {ganfier : ui c0". XXX liv. ESREIONEn NL ie MONTE LE), di XXX liv. AT M RES XL liv. Huissiers. Josquin, pour ce qu'il demeure par LLTTAEQMRS : À. 1 + elite Néant. ( 378 ) Janet, Hubelin sil. Z. dia XXX iv. Colinet , tambourin , pour ce qu'il de- meure par decatF 2 ee. Néant. FOURRIERS. Hughet Magnar, varlet............ XX liv. Cartonnet., portier. 5772 422-244 x: XXX liv. Gui Jehan, pour ce qu'il demeure par deca...-.zestsese eo PATIO MONUNP Néant. VARLETZ DE PIET. Haquin, pour ce qu'il demeure par ER cer tr en LR R Re Re en Néant. Haïnn, pour ce qu’il demeure par deca. Néant. LC. CNRS PE TEEN CT XX liv. Petit Jehan du Mas. : : :sspspuemece » e XX liv. ESCUYERS CHARTIERS. Jehan Gasmier , premier chartier.... L liv. Gerbault.........samans. so. êra #1KX liv. RE ET CNRS PRE XX liv. Marc Balengier.. sen ne ses eee XX liv. TT ORNE APE RP EIRE XX liv. He Don. . an nat XX liv. Hague orgie MS INR 0. À X liv SOMMIERS. JORAN BUFON ,:4- p. so 10 0 e'ele ne tolete ce XX liv Jehan Preudomme................ XX liv. PALFERNIERS. Gibault Roman. nan XXV liv. Gaslemant .uodolqut. :..oi0 , saut XXV liv. Denis de la Litière .::4....4.12 2: XX liv. Unglaydésdaudanainen soulle We a X liv. Jehan de Bryode............ ss. XX iv. Les deux lavendiers......,........ XL liv. Griete, en avancement de son mariage. C liv. Le cellier de madame de Bourbon ... XX liv. Pour ung cheval de douze esus d’or pour l’eschançonnerie font, ........:. XXI liv. VARLETZ DE CHAMBRE DE LADITE DAMOISELLE DE TARENTE. Géôrpe 2% ROIS olloupes.l .so01tr) XX liv. Jehan de La Grange. .............. XX iv. Guille........ 02 SOSEOOUIO J9 XX iv. EST OR NDS SUN duc ac X liv. Les deux femmes de chambre de ma- damoïselle. ................ FER Se XX liv. L’ayde du patissier. .......:..... :. XX liv. Mathelin le farseur............. NET Le garde de l’ours................. X liv Eustace des Ysles. ............. TER L'orfèvre de Madame... .... PT ET XOENMIE Jehanne des filles... ....... ....... X liv Francoise Seurtte ....:............ X liv. Somme toute, IXm LVI Liv. Il s. de XL de gros. Nous, Marguerite d'Angleterre (1), duchesse de Bourgogne, de TS (1) Nommée aussi Marguerite d'Yorck, sœur d'Édouard IV , roi d'Angleterre, mariée le 3 juillet 1468 à Charles-le-Hardi, due de Bourgogne, veuve le 5 jan- vier 1477 (1478), morte à Malines en 1503. Marguerite d'Autriche n'était pas la petite fille de cette princesse, mais bien d'Isabelle de Bourbon , seconde femme de Charles, morte en 1465. ( 380 ) Brabant , contesse de Flandres, etc.; Englebert , conte de Nas- sou (1), seigneur de Breda, premier chambellan du roy, Jehan de Berghes(2), seigneur de Walhain, premier chambellan de mon- signeur l’archiduc d’Austrice , duc de Bourgogne, etc., et Thibaut Barradot, conseiller-trésorier commun sur le fait des domaine et finances desdits. seigneurs , certiffions à tous qu’il appartiendra que Simon Longin, aussi conseillier et receveur général de toutes les finances d’iceulx seigneurs , a, par leur exprès commandement et ordonnance, et de nostre sceu et con- sentement , acheté, de plusieurs marchands joyeliers et autres, les baghes, joyaulx , parties de vaisselle d'argent et de draps de soye cy dessus spécifiées. Lesquelles parties de vaisselle, baghes , joyaulx et draps de soye, ledit receveur général a par nostre commandement et ordonnance délivrées ès mains de ma dicte dame Marguerite d’Austrice ; laquelle en nostre présence les a par ses propres mains distribuéeset données aux serviteurs, dames, damoiselle, femmes de chambres et autres cy devant dénommées. Et avec ce, a encoires ce jourd’hui, en la ville de Valenciennes, ledit receveur général, par nostre dite ordon- nance, baillée et délivrée comptant en don à pleiseurs chevaliers, gentilz hommes, officiers et serviteurs, tant du roy de France , de ma dicte dame Marguerite d’Austrice ; que de madamoiï- selle de Tarente cy devant dénommée et à chacun en son regart, la some de deux mil huit cent quarante une livres du prix de XL gros monnoie de Franche la livre. (1) Englebert de Nassau, gouverneur du Brabant, lieutenant-général des Pays-Bas sous Philippe-le-Bel , mourut à Breda, en 1504, après avoir servi glorieu- sement l’empereur Maximilien. Son mausolée, monument fameux , auquel Michel- Ange a eu la plus grande part, doit se trouver encore dans la grande église de celte ville, Les calvinistes , qui en ont détruit tant d'autres, ont respecté celui-là. (2) Jean de Berghes, gouverneur du duché de Luxembourg et du comté de Namur, avait épousé Anne, fille du célèbre Gui de Brimeu, seigneur de Hum- bercourt; décapité par les Gantois en 1477 ,avec le chancelier Hugonet. ( 381 ) Le lout selon que en ce quayer de papier, contenant cinq feuilles et demie d'escripture est ey dessus vlus à plain déclaré. Et dont lesdis denommez et chacun d'eulx pour sa part et por- cion se sont en notre dicte présence tenus Pour contens et bien paiez. Et en ont quité le roy, mondit seigneur l’archiduc ; leur dit receveur général et tous autres receveurs , ensemble toutes lesdites parties à ladite somme de neuf mille cinquante six livres deuz sols dudit pris de XL gros monnoie de Franche la livre. Tesmoings nos seings manuelz cy mis le XVIe jour de juing, l'an mil He quatre vingt et treize. MARGUERITE. C. DE :Nassou. JEHAN DE BERGHES. BARRADOT. (Original de quatre feuilles de papier. Chambre des comptes de Lille.) À ‘celte pièce est joint un acte original sur parchemin dont la teneur suit : Maximilien , par la grace de Dieu roy des Romains, toujours Auguste, de Hongrie, de Croacie, etc., et Philippe, par la meisme grace archiduc d’Austrice, duez de Bourgoingne , de Lothier, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg. et de Gheldres, conte de Flandre » de Thirol, d'Artois, de. Bour- goigne, palatin de Haynnau, de Hollande, de Zellande,, .de Namur et de Zuyitphen, marquis du Saint Empire, seigneur de Frise , de Salins et de Malines ; à noz amez et féaulx les commis sur le fait de nos domaine et finances, salut et.dillection. Nous, eu sur ce vostre advis, voulons et vous mandons par ces présentes quant en la despence de nostre amé et féal conseiller et receveur général de toutes nos dictes finances » Simon Lon- gin, vous consentez passer, allouer et rabattre de sa receple la ( 382 ) somme de neuf mil cinquante six livres deux sols de quarante gros de nostre monnoie de Flandres la livre, que par nostre ex- pres commmandement et ordonnance , aussi en presence et du sceu de nostre très chière dame et belle mère la duchesse de Bourgongne, douagiere, etc. de nos amez et féaulx cousin Je conte de Nassou, seigneur de Breda, premier chambellan de nous roy, du seigneur de Walhain, premier chambelllan de nous, archiduc et de nostre amé et féal conseiller et trésorier comis sur le fait de nosdites finances, maistre Thibaut Barra- dot; de par nous commis aves ausdits pour recevoir de la main des François la personne de nostre très chière et très amée fille de nous roy, et seur de nous archiduc, Marguerite d'Austrice ; il a payée et déboursée aïnsi qui s'ensuit : assavoir la somme de six mil deux cents quinze livres deux sols dudit pris qu'il a payé à pluseurs marchans joueliers et autres, pour achat de pluseurs parties de vaisselle d'argent, baghes, joyaulx, draps de soye et autres, par l'ordonnance des dessus dis. Il a le XVIe jour de ce présent mois de juing , mis et délivré es mains de notre dicte fille de nous roy et seur de nous , archiduc, qui en présence des dessus dis, les a par ses propres mains déli- vrées en don, en nostre ville de Valenciennes, à pluseurs sei- gneurs , dames , damoiselles , femme de chambre du royaulme de France et autres. Et la somme de deux mil huit cens qua- rante unes livres , dicte monnoïe, que par notre dit commande- ment et ordonnance , il a payée et délivrée comptant aussi en don de par nous, en nostre dicte ville de Vallenciennes et en présence que dessus, à pluseurs chevaliers gentils hommes, officiers et serviteurs, tant du roy de France, de nostre dite fille de nous roy, et seur de nous , archiduc, que de la damoiselle de Tarente. Comme de tout appert plus au long par la décla- ration des parties spécifiées et déclairées en ung petit quayer contenant einq feuillets et demi de papier d’escripture, à Ja fin duquel est la certiffication de nostre dite belle mère, de nos ( 383 ) dis cousin seigneur de Walhain et dudit maistre Thibault Barra- dot, en date dudit XVI jour de cedit présent mois de juing. Et par rapportant avec cesdites présentes, ladicte déclaration desdites parties, certiffiée comme dit est tant seulement. Nous voulons ladite somme de IXmLVI liv. IT sols, des pris et monnoie que dessus estre passer et allouer en la despence des comptes et rabatue de la recepte de nostre dit receveur général par nos amez et féaulx les président et gens de la chambre de nos comptes à Lille. Ausquels mandons par cesdites présentes que ainsi le fassent sans aucun contredit ou difficulté, car ainsi nous plaist-il et voulons estre fait nonobstant que notre dit receveur général ne rapporte quitan des marchans joveliers et autres, desquels ont esté achetées lesdites parties de vaisselle , draps de soie, baghes, joyaulx et autres, et aussi des per- sonnes, particuliers auxquels a esté donnnée comptant ladite somme de HeVIIT liv. XLI liv., dont , en tant que mestier est, avons le dessus dis Simon Lorquin, nostre receveur général, relevé et relevons de grace especiale par cesdites présentes, non obstant aussi quelzconques ordonnances, restrictions , man- demens ou deffenses à ce contraires. Donné en nostre ville de Malines, le XXITIIe jour du mois de juing , l'an de grace mil CCCC quatre vins et treize, et des regnes de nous roy, assa- voir de celui des romains le huitième , et desdits de Hongrie, etc., le IIE.eme Par le roy , le comte de Nassau, premier chambellan du roy et lieutenant général en Flandres. Je sire de Waelliam, pre- mier chambellan de monseigneur, Maistre Thiébault Barradot, Hues du Mont , et autres présens. ( 384 ) VIII. 1509. 25 avril, à Londres. — Hevri VIII, roi d'Angleterre, à MaRGUERITE d'Autriche, lui annonce la mort de son père, Henri VIT, arrivée le 22 avril 1509. Très-haulte et excellente princesse, notre très-chère et très- amée bonne cousine, à vous nous recommandons-très-affectueu- sement et de fort bon cueur. Et vous plaise savoir que le XXL:£° jour de ce présent mois d'avril, environ unze heures de nuyt, à notre très-grant dueil, regret et desplaisir, si aultrement eust peu estre, Dieu a prins hors de ceste vie transsitoire et incer- taine feu prince de bonne mémoire , le roy monsieur et père, à l'ame duquel Dieu, par sa saincte grace , face mercy, en vous advertissant, qu'il est trespassé, comme ung bon et vrai catholicque , et qu'il a receu en très-grand honneur, révérence et dévocion, tous ses saints sacremens et qu'il a ordonné et disposé toutes choses nécessaires et requises pour le salut de son ame , ainsi que tout bon chrétien doit faire ; car jusques à l'heure qu'il devoit rendre son esprit , il a toujours contynué.en son bon sens et mémoire ; de quoy avons loué et rendrons jour- nellement grace à Dieu notre Créateur; car c'est la chose qui plus singulièrement nous a reconforté. Pareillement, nous con- sidérons bien que c’est le devoir et tribut de nature humaine, qu'il nous convyent tous rendre, quant il plaira à notre rédemp- teur nous prendre hors de ceste dite vie transsitoire’ et incer- taine. D’aultre part, très-haulte et excellente princesse, notre très-chère et très-amée bonne cousine, pour ce que nous congnoissons certainement, que vous estiez la dame en ce monde à laquelle il portoit plus d'amour et cordialle affection, et que sur toutes aultres, il avoit mis et donné son cueur ( 385) vous, nous donne occasion de vous aymer etporter tout honneur et révérence et vous avoir désoremais en notre bonne souve- nance et mémoire; et ne doublons point que , pour la bonne amour qu'il portoit tant à notre très-honnouré frère et cousin l'empereur votre père, à notre cousin et beau-frère votre nepveu, le prince d’'Espaigne que à vous, ne soiez envers nous de pareil vouloir et disposition qu’estiez envers luy; ce que vous prions de très-bon cueur vouloir estre. En vous advisant que, de notre part, nous suysmes entière- ment resoluz et bien delibéréz d'entretenir la bonne alliance, amylié et confédération, qui est entre notredit très-honnouré frère et cousin, l’empereur , notredit cousin et beau-frère votre nepveu, et nous, et d’entiérement fourmer et accomplir toutes choses promises, conclutes et accordées, sans mutacion ne varia- cion quelconque ; et ainsi l’escripvons à l’empereur votre père , espérans que de la part de delà, riens ne sera fait au contraire, mais toutes choses semblablement fourmées, selon que le traicté le porte. Si vous pryons au demeurant, très-haulte et excellente prin- cesse, notre très-chère et trés-amée bonne cousine, que nous veuillez faire cest honneur et plaisir de temps en aultre nous advertir de voz bonnes nouvelles, santé, estat et bonne pros- périté; à quoy certainement nous ferez très-singulier et très- agréable plaisir. Avec, s’il y a aucune chose par deca que puissions faire pour vous, nous le ferons de fort bon vouloir et couraige, ainsi que scayt notre seigneur, qui vous doint bonne vie et longue, avec l’accomplissement de voz désirs. Escript en notre chasteau de Londres, le XXV.e jour d'avril, l'an 1509. Votre bon et loyal cousin, Henry, roy, et plus bas, MEauris, avec paraphe. Au dos est écrit : à très-haulte et excellente princesse, notre 25 ( 386 ) très-chère et très-amée bonne cousine, la duchesse douagiere de Savoye. (Ch. des comptes. Archives du dép. du Nord. Portefeuilles.) Nora. Je publie la lettre ci-dessus non assurément comme la plus curieuse, mais comme la première en date de toutes celles qu'Henri VIII adressa à Mar- guerite d'Autriche , et dont nous possédons la collection. Pour donner au lecteur une idée du nombre et de l'importance des documents historiques que renferment les Archivés du département du Nord, j'offre ici comme spécimen l’Inventaire chronologique des principales lettres de la correspondance de ce prince avec Mar- guerite d'Autriche. On remarquera que je ne comprends pas dans ce catalogue une foule d’autres titres relatifs a la même période de l’histoire d'Angleterre, souscrits par des tiers ou provenant de chancelleries étrangères. INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE De la correspondance de Henri VIII, roi d'Angleterre, avec Marguerite d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas (1). ——_— 1509. — CETTE ANNÉE À COMMENCÉ LE JOUR DE Paques, 8 AVRIL. 1509, 25 avril, à Londres. — Henri VIIX fait part à Marguerite d'Autriche de la mort de son père Henri VIT, arrivée le 22 avril 1509. 1509, 8 août, au manoir de Oking. — Henri VIIL, roi d'Angle- terre, remercie Marguerite d'Autriche des lettres affec tueuses qu'elle lui a adressées à l’occasion de la mort de son père Henri VII, et s'excuse de n’avoir pas envoyé d’ambas- sadeur auprès d’elle. 1509, 11 octobre, en l'hôtel des frères Carmélites, près Oxford. — Lettre d'Henri VII, roi d'Angleterre, à Marguerite d’Au- triche. Il lui mande qu'il a reçu les lettres de Henri Wen- luve qu'elle envoyait par devers lui pour les affaires du commerce de France et d'Angleterre. ——————_—_—]_ (1) Cet inventaire fait partie d’une Diplomatique anglo-francaise, extraite de nos archives , que je me propose de publier avec mon fils Edward Le Glay, qui en est le principal rédacteur, Toutes les pièces ici inventoriées se trouvent où en original, ou en copie authentique. Il en est quelques-unes qui ne sont pas de la correspondance directe ; mais elles s’y rattachent tellement qu’on a cru ne pas devoir les en séparer. (388 ) 1510. — Paques, 31 mars. 1510, 2 septembre, à Wirtsbourg. — Maximilien avertit le roi d'Angleterre de ne point croire ce que le pape lui avait écrit de ses liaisons avec le roi d'Aragon, pour rompre la ligue de Cambrai, entreprendre sur l'église et faire la guerre à la France. (1mp. dans les Lettres de Louis XII, WE, 5.) 1510, 18 octobre, à Windsor. — Henri VIIT, roi d'Angleterre, à Marguerite d'Autriche. Il la remercie du bon accueil qu’elle a fait à Thomas Spinelli, son ambassadeur; l’assure de son dévouement et l’informe qu’à sa recommandation il a retenu Jehan Ducerf pour être au service de sa sœur la princesse de Castille. 1510, 22 novembre, au manoir de Richemond. — Menri VIII remercie Marguerite du bon traitement qu’elle a fait à Jehan Peche , capitaine de la tour de Risbane , près Calais, ainsi que des lettres qu'elle a écrites au bourgmestre de Nieuport pour punir un receveur du tonlieu, coupable de malversations. 1510 ,7 décembre, au manoir de Richemond. — Henri VII prie Marguerite d'accorder sa protection à Guyot de Neul, l'an des cent gentilshommes de sa maison, qu’il envoie dans les Pays- Bas afin de faire diverses provisions elachats de harnais pour cette compagnie de gentilshommes. 1510, janvier, Malines. — Marguerite d'Autriche se plaint au roi Henri VIII des pratiques de son ambassadeur à Rome avec ceux des Vénitiens, et le prie d’ordonner à cet ambassa- deur de se trouver à une assemblée qui devait se tenir à Man- toue pour y traiter de la paix. (/mp. dans les lettres de Louis XII, 1, 96.) { 389 ) 1511. — Paques, 20 AvRIL. 1511, 12 juillet. — Diégo Iwrez confesse avoir reçu de Jean Micault , receveur général des finances de l’empereur et de l’archiduc d'Autriche, la somme de 421 livres 16 sols, montant du prix de deux chevaux achetés par lui pour être offerts en présent au roi d'Angleterre. (Suit le certificat de délivrance de ladite somme.) 1511, 7 septembre, château de Warrevick.— Henri VIIT à Mar- guerite. Il l'entretient de diverses plaintes formées par des marchands anglais établis aux Pays-Bas , la remercie de la bonne volonté qu’elle montre à l'égard desdits marchands , et la prie de leur continuer sa bienveillance. 1511, 12 octobre, au chateau de Hamsfeld. — Lettres de créance de l’empereur Maximilien et de Charles, son petit- fils, à Gérard de Plaine, seigneur de la Rochefort , président du conseil, qui se rend auprès du roi d'Angleterre Henri VIN, pour affaires importantes. 1511, 12 octobre, au château de Windsor. — Henri VII, roi d'Angleterre , recommande à Marguerite d'Autriche Pierre d'Opicys , marchand anglais , ainsi que ses enfants. 1511, 15 décembre, à Greenwick. — Lettre de Henri VIIE à Marguerite d'Autriche ; il lui annonce qu’il a contremandé la marche de son armée, commandée par messire Edward Ponynges ; il l’entretient en outre des affaires de son beau- frère, neveu de la princesse. 1511 ,17 décembre, à Greenwick. — Lettre de Henri VII à Marguerite d'Autriche ; il regrette de ne pouvoir lui laisser plus long-temps son artillerie, étant obligé de la faire revenir, à cause de son expédition contre les Écossais. ( 390 ) 1511, 20 décembre. — Plein pouvoir de Henri VII à Edward Ponynges , Jean Yong , Thomas Boleyn et Richard Vyngfeld, pour traiter d'une alliance avec le pape Jules IT, l'empereur Maximilien , etc. 1511,26 décembre, à Greenwick. — Henri VIII promet à Margue- rite d'Autriche son assistance contre Charles de Gheldres. 1511,8 janvier, à Richemond. — Catherine d'Aragon, femme de Henri VIIL, roi d'Angleterre , mande à Marguerite d'Autriche qu'il lui est né un fils le premier jour de l'an; qu’il a été bap- tisé et a eu pour marraine ladite Marguerite, représentée par la comtesse de Surrey. 1512. — Paques, 11 AVRIL. 4512, 16 mai, à Greenwick. — Henri VIE, roi d'Angleterre, à Marguerite d'Autriche. Ilenvoie pour ambassadeurs à l’em- pereur Maximilien Jean Yong, Thomas Boleyn, et messire Richard Wyngfeld. 1512, 28 mai, à Greenwick. — Henri VII accuse réception de la lettre par laquelle Marguerite l'informe que, pour soutenir la guerre projetée par les villes de Lubeck, Hambourg et leurs adhérents, contre le prince de Castille , elle a envoyé ses députés en Bretagne, avec charge d’acheter 24 bateaux chargés de sel, propres à la guerre. Il lui promet de donner toute protection auxdits députés et à leurs opérations. 1512, 28 janvier, au manoir de Greenwich. — Henri VIII envoie vers Marguerite messire Jehan Wilcher , chevalier et contrôleur de sa ville de Calaïs ; il la prie de lui donner audience et de le croire en tout ce qu'il lui dira de sa part. (391) 1512. — Lettre du roi d'Angleterre Henri VIII à Marguerite, par laquelle il lui recommande Pierre Gryphus, qui s’en retour- nait par la Flandre à Rome, après être demeuré trois ans en Angleterre, comme receveur des droits appartenant à la cour de Rome. 1512 (environ). — Traité de ligue entre l’empereur, le roi d'Angleterre et le roi d'Aragon, contre la France. Nora. Le préambule de ce traité est rédigé de la manière la plus injurieuse pour la France. 1513. — Paques, 27 mars. 1513, 30 mars, après Päques, à Greenwick. — Henri VIII prie Marguerite d'Autriche de s’employer, avec les ambassa- deurs d'Angleterre, pour obtenir meilleure composition des hommes d’armes qu’il fait recruter aux Pays-Bas et qui doi- vent être employés à la guerre contre les Français, qu’il appelle ses anciens ennemis et adversaires. Il demande en outre qu’elle autorise le maître de l'artillerie du roi de Castille à venir le servir en cette qualité. 1513, 5 avril, après Pâques. — Projet d'un traité de ligue entre Henri VIIT et l'empereur Maximilien, contre Louis XII. (Minute sur papier). Nora. Ce projet a été passé en forme, à la réserve de l’ar- ticle par lequel le pape devait faire la guerre en Provence et en Aquitaine , provinces dont ces princes ne pouvaient disposer. (Voyez Dumont, Corps diplom., IV, 17e partie, 173.) 1513, 9 juillet, Calais. — Henri VIIT témoigne à Jacques de Luxembourg, seigneur de Fiennes, chevalier de la Toison- (392 ) d'Or, gouverneur-général de Flandre et d'Artois, les incon- vénients qu'il y aurait à publier la défense qu'il avait dessein de faire aux habitants d'Artois de porter des vivres à son armée. (Imp. dans les lettres de L. XII, IV. 17h). 1518, 2 août. — Philippe de Brégilles mande à Marguerite d'Autriche l'entretien qu’il avait eu avec le roi d'Angleterre, qui était arrivé devant Térouanne. 1513, 15 août. — Paul Armestorff mande à Marguerite d’Au- triche l’entrevue de l'empereur et du roi d'Angleterre , l’as- surance donnée par les Suisses d'entrer en France, le défi du roi d'Écosse au roi d'Angleterre, et l'espérance de prendre bientôt la ville de Térouanne. (mp. dans les lettres de L. XIE, IV,192.) 1513, le 16 août, à Aire. — Baptiste de Tossis, maître des postes, mande à Marguerite d'Autriche la victoire remportée par l’empereur et le roy d'Angleterre sur l’armée de France, près Térouanne. (7mp. dans les lettres, etc. IV, 195. 1513, 17 août. Au camp lez Guinegate, devant Thérouanne. — Henri VIE, roi d'Angleterre , mande à Marguerite d'Au- triche que l’empereur Maximilien et Jui ont gagné une bataille à Guinegate, sur les Français, qui voulaient ravitailler Térouanne. Le due de Longueville est prisonnier. 1513, 27 août, au camp lez Guinegate, devant Térouanne. — Philippe de Brégilles, témoigne à Marguerite d'Autriche , son déplaisir de ne s'être pas trouvé à Guinegate , la prise du duc de Longueville qu'il plaignait beaucoup , les instances du roi d'Angleterre vers l'empereur pour le faire revenir à l'armée, et les offres de service que lui faisait milord L'Isle, grand écuyer d'Angleterre, dont il était le second roi, (Imp. dans les lettres de L. XII, IV, 196. ( 393 ) 1513, 30 août, au camp lez Guinegate, près Thérouanne. — Henri VIE déclare à Marguerite d'Autriche qu’il veut bien, pour la tranquillité des états de Charles, prince de Castille, que les fortifications de Térouanne soient démolies. 1513, 31 août, au camp près Térouanne. — Menri VIII recommande à Marguerite d'Autriche un espagnol nommé Petro de Berecedo, qui désire être employé auprès du prince de Castille. 1513. — 5 septembre, au camp de Thérouanne. — Henri VIII remercie Marguerite de lui avoir envoyé le seigneur de Berghes. Il est fort content des services de ce seigneur et le renvoie vers la princesse. 1513, 3 décembre, à Windsor. — Henri VIII recommande à Marguerite d'Autriche messire Guillaume Sydney, qui se rend au Pays-Bas pour passer son temps et apprendre la langue. 1513, décembre, à Malines. — Marguerite d'Autriche rend comple au roi d'Angleterre, Henri VII, de lemploi de son argent et du nombre de ses troupes, des mesures prises pour empécher les Français de faire des progrès au Pays-Bas, des désordres commis par l'infanterie de ce roi » de l'attente de la réponse d'un envoyé qu’elle avait en France, au sujet de la prise de plusieurs navires par ceux de Brouage, de la nécessité d'envoyer quelqu'un faire entendre de sa part aux Vénitiens qu'il se déclarerait leur ennemi, s’ils ne s’enten- daient avec l'empereur, de la reddition du château de Milan, el.de l'espoir d'avoir bientôt celui de Crémone. Imp. dans les lettres de L. XII, IV, 216. (394 ) 1513, janvier, Bruxelles. — Marguerite , archiduchesse d'Au- triche, reconnait avoir reçu en prêt d'Henri, roi d’Angle- terre, la somme de 30,000 écus d'or, qu’elle promet de lui rendre dans le terme de trois mois. (Nous avons une minute en papier.) 1513, 16 février, Westminster. — Henri VIIL informe Mar- guerite que plusieurs capitaines allemands qui l’ont servi, se plaignent d’avoir été congédiés soudainement et sans avoir reçu un mois de gages comme ils en avaient le droit. Il prie donc la princesse de faire un accord avec eux et de les satisfaire de manière qu'ils n'aient plus de réclamations à former. 1513, 19 février, au palais de Westminster. — Henri VIIE, roi d’Angleterrre, à Marguerite d'Autriche : il lui envoie des am- bassadeurs , savoir : messire Richard Wingefelde , chevalier; Guillaume Knyghe , protonotaire du saint-siége apostolique, Thomas Spinelli. 1513, 4 mars. — Henri VIII demande à Marguerite d'Autriche ce qu'il doit penser du bruit répandu au sujet de son mariage avec le duc de Suffolk. 1513, 20 mars, à Greenwick. — Henri VIII dépêche vers Mar- guerite son serviteur Guillaume Browe , et la prie de donner à cet envoyé toutes facilités pour se procurer des wagons et autres voitures d'artillerie nécessaires au service. 1513. — Promesse de ne point faire de paix avec la France sans le consentement de....... (Ce billet est de la main de Marguerite d'Autriche , écrit, on le croit, en 1513, lors de l’entrevue de cette princesse avec le roi d'Angleterre, Henri VIEIL. ( 395 }) 151%, — Paques, 16 Avi. 1514, 24 avril, à Malines. — Marguerite se justifie près du roi d'Angleterre, par son ambassadeur, de la trève avec la France, espère que le roi d'Angleterre ne nuira ni à elle, ni au prince, qu'il fera rendre à cette dame, en cas qu’il traite avec la France, les greniers à sel de Bourgogne, qui lui ont été pris parce qu'elle s'était déclarée bonne anglaise, et espère aussi que le mariage de Charles d'Autriche avec Marie d’Angle- terre se fera, vu que la chose est trop avancée pour reculer. (Minute). 1514, 5 mai. — Le roi d'Angleterre , Henri VITE, fait connaître à Marguerite d'Autriche les tromperies du roi d'Aragon, les instances de l'empereur pour l’acceptation de la trève avec le roi Louis XIE, son dessein de continuer seul la guerre avec le secours du Pays-Bas, sa confiance en elle, son étonnement du retard du mariage de sa sœur avec le prince de Castille, et les préparatifs qu'il faisait pour le secours de Guines, assiégée par la France. (Imp. dans les lettres de Louis XII, IV, 312.) 1514, 12 mai, à Malines. — Marguerite prie Henri VIIL de consentir à une rançon raisonnable pour le sieur de Clermont, prisonnier français en Angleterre, neveu de la dame de Segret, qui a servi de dame d'honneur à elle Marguerite, lors de son renvoi de France. 151%, 25 mai, à Eltham. — Menri VII se plaint à Marguerite de ce qu’elle a délégué des commissaires pour faire la revue des gens d'armes à la solde d'Angleterre , qui sont dans les Pays-Bas. Il la prie de remercier ces commissaires, attendu que son gouverneur de Tournai doit y pourvoir. ( 396 ) 1514, 4 juin, à Eltham. — Le roi d'Angleterre témoigne à Marguerite d'Autriche son déplaisir du délai apporté au mariage de sa sœur avec le prince de Castille. (/mp. dans les lettres de Louis XII, IV, 319.) 1514, 12 juin, à Eltham. — Le roi d'Angleterre prie Mar- guerite de ne pas trouver mauvais le refus qu'il faisait de . donner l'argent qu'il avait promis à l'empereur, ce prince s'étant dédit de l'offre qu'il lui avait faite de la couronne impériale ou du vicariat perpétuel de l'empire, qu'il avait comparé à un coffre d’or. (Orig. Imp. dans les lettres de Louis XII, IV, 320. 151%, le 1er juin, à Londres. — Gérard de Pleine mande à Marguerite d'Autriche le mécontentement du roi d'Angle- terre de la trève du roi d'Aragon avec Louis XIE, la néces- sité d'achever le mariage de Charles, prince de Castille, avec la princesse d'Angleterre, dont il lui envoie le portrait ; il lui annonce en outre la gressesse apparente de la reine d'Angleterre, qui est d'une humeur bien plus agréable que la reine de Castille, sa sœur. (/mp. dans les lettres de Louis XII, IV, 335.) 151%, 4 juillet, au manoir d'Eltham. — Henri VIT déclare à Marguerite qu’il ne veut plus payer les troupes des Pays-Bas. 1514, 12 juillet, à Eltham. — Henri VIIE mande à Marguerite que le sieur de la Roche et Jehan Colle, députés vers lui par l'empereur et par elle, se sont bien acquittés de leur tâche. 1514, 13 juillet, à Eltham. — Menri VIT informe Marguerite qu'après s'être emparé de la ville de Tournai, il a confié l'administration de cet évêché à l'évêque de Lincoln , attendu (307 ) que l’évêque de Tournai ne s'est pas présenté pour lui prêter foi et hommage. — Il la prie d'aider ledit évêque à percevoir les revenus de ce diocèse et à en diriger l'administration, conformément à la bulle du Pape obtenue pour cet objet. 1514, 43 juillet, à Eltham.— Henri VII annonce à Marguerite que la reine sa femme est enceinte. 1514, 23 juillet, à Eliham. — Henri VII rassure Marguerite sur les craintes qu’elle éprouve d’un refroidissement entre lui et l'empereur. Il convient qu'il y a quelques préliminaires de traité entre le roi de France et lui; mais il proteste qu'il ne s’y fera rien contre elle ni contre les siens. 1514, 23 octobre, à Eltham. — Henri VIII prie Louis XIE, roi de France, de rendre et restituer à Marguerite d'Autriche le comté de Charolois, les seigneuries de Chäteau-Chinon, Chaulein, La Perrière , etc. , par suite du traité dernièrement conclu. 1514, 17 février, à Lambeith. — Le roi d'Angleterre, Henri VIH, témoigne à N.... (probablement Thomas Spinelli) les soup- çons qu’il avait au sujet des demandes du roi d'Aragon, des intrigues qu'il avait en France et avec l'empereur, et du mystère qu'on lui faisait d’une négociation qui ne pouvait tendre qu’à faire la paix à son insçu avec le roi Louis XII ; il lui ordonne de presser Marguerite d'écrire fortement à ces princes , afin de les engager à entretenir le traité conclu entre eux , et de n’entrer en aucune négociation sans sa par- ticipation , lui enjoignant de retirer six petits canons qu'il avait envoyés aux Pays-Bas. (Original. Amp. dans les lettres de Louis XIL, etc., IV, 253. ( 398 ) 151%, février. — Mémoire envoyé de la part du roi d'Angleterre à N...., pour faire connaitre à Marguerite d'Autriche l’inu- tilité d'entretenir toutes les troupes que ce prince payait, son dessein de faire mener à Anvers six canons qu’il a envoyés en Gheldres, ses poursuites pour presser les Vénitiens de traiter avec l’empereur , la demande qu'il faisait d’un sauf- conduit pour ses sujets habitantles Pays-Bas, l'ordre qu'il avait donné pour la rançon du vice-amiral de France , ete. (Copie. Imp. dans les lettres, IV, 257.) 1514, 1er avril, avant Pâques, à Greenwich. — Henri VIII mande à Marguerite qu'il a fait faire enquête sur la prise d’Adrien de Bailleul par le sieur de Darey, capitaine de la ville de Barrewick. Il lui envoie le double de la réponse faite par ledit capitaine. 1514. ..... — Réponse de l’empereur à l'ambassadeur du roi d'Angleterre, au sujet du mariage de Charles, prince de Cas- tille , avec Marie , princesse d'Angleterre. (Cop. pap.) Cet acte doit être de 1514, après le mariage de la princesse Marie d'Angleterre avec Louis XII. 1514, Moroton. — Marguerite , soupconnée par le roi d'Angle- terre de savoir les négociations de la trève avec la France, s'excuse de travailler aux affaires de l'empereur, en Angle- terre. (Minute.) 1514, sans date de mois. — Marguerite d'Autriche prie Henri VU de faire délivrer'Adrien de Bailleul, prisonnier en Angle- terre , sujet de Charles, son neveu, et pris contre les lois par le sieur de Darcy, Anglais. (Minute.) À la suite de cette lettre s’en trouvent deux autres qui ont rap- port au même sujet et qui sont adressées à sir Lincoln et à lord Wincester. ( 399 ) 1515. — Paques, 8 AvRIL. 1515, 27 mai, à Greenwich. — Menri VIIL recommande à Mar- guerite messire Edward Guilford , l'un des chevaliers de son corps, qu'il envoie vers elle pour faire finance. 1515, 8 octobre, à Windsor. — Henri VIII remercie Marguerite des nouvelles qu’elle lui a données par Thomas Spinelli, et la prie de vouloir de temps à autre l’informer de l’état de sa santé et de ses bonnes dispositions. 1515, 24 janvier, Bruxelles. — (En latin.) Traité de commerce entre Henri VIII et Charles, archiduc d'Autriche, par lequel les traités de 1495 et 1506 sont confirmés. ( Copie auth., papier. Imp. dans Rymer et dans Dumont.) 1515, 24 janvier, Bruxelles. — Renouvellement entre Henri VII et Charles d'Autriche , roi d'Espagne, de l'alliance con- tractée entre Henri VIT et Philippe L.er, archiduc d'Autriche, leurs pères. (Orig., parch. scellé.) Mémes date et lieu.— Instrument du serment fait par l'archiduc Charles et les ambassadeurs du roi d'Angleterre d'entretenir le traité ci-dessus. 1516. — Paques , 23 mars. 1516 , 18 mai, à Greenvick. — Lettre de Henri VIII, roi d'An- gléterre , à...44% ,» Sieur de Berghes, chevalier de la Toison d'Or; il lui envoie les lettres de procuration et les noms de ceux qu'il estime devoir être élus chevaliers au chapitre qui doit se tenir le 8 juin de cette année. ( 400 ) 1516, 29 octobre, Londres. — Traité de ligue entre le roi d'An- gleterre Henri VIE, l'empereur Maximilien et le roi de Cas- tille. 1518. — Paques, 4 AVRIL. 1518, 2 octobre. — Traité de ligue contre les Tures entre Henri VIIT et François Le, et quelques articles du traité de Londres du 4 octobre 1518. 1518, 27 octobre, à Greenwick. — Henri VII prie Marguerite d'autoriser le prince de Ligne à se rendre vers lui pour une communication importante que le roi veut lui faire. 1518, 2 novembre, à Greenwich. — Henri VIIL mande à Mar- guerite d'Autriche et aux gens du conseil privé du roi d'Es- pagne qu’il envoie vers eux Guillaume Knyght, docteur ès- droit, son ambassadeur, pour traiter d’affaires importantes. 1518, 23 mars, à Richemond. — Henri VIII recommande de nouveau Edward Guilleford, qui est allé dans les Pays-Bas pour apprendre les gestes, manières et belles façons de faire, ainsi que le langage, et qui voudrait occuper un poste au ser- vice du roi d'Espagne. 1518, 26 mars, à Richemond. — Henri VIII mande à Margue- rite qu'il a reçu avec joie ses lettres remises par le comte de Hornes et maitre Jehan Jonglet, lesquels lui ont apporté aussi la ratification du traité de ligue fait avec François L.er, roi de France. F 1518, 27 mars, à Richemond.— Henri VIII mande à Marguerite qu'il a reçu ses lettres au sujet d'un Anglais nommé Nicholas Terry, détenu dans les prisons de Berghes, comme criminel (401 ) de lèse-majesté envers lui, roi d'Angleterre. Il la remercie d’avoir bien voulu, nonobstant les priviléges de la ville de Berghes, le faire retenir plus long-temps que de droit. Il la prie en même temps de donner des ordres afin que ledit Terry soit remis au porteur de cette lettre pour être conduit en Angleterre. 1518, 5 février, à Greenwich. — Lettre de condoléance d'Henri VIII à Marguerite , au sujet de la mort de l'empereur Maxi- milien , décédé le 15 janvier précédent. 1520. — PAQUES, 8 AVRIL. 1520, 11 avril. — Traité de commerce entre Henri VII et l'empereur Charles-Quint, par lequel les traités de commerce de 1495 et 1506 sont confirmés. 1520 , mai. — Instruction à révérend père en Dieu notre très- cher et bon ami l'évêque de Luc, ambassadeur du roi en Angleterre, de ce qu’il y a à dire et remontrer au roi d'An- gleterre et au cardinal d’York. 1521. — Paques, 31 Mars. 1521 , 24 novembre. — Traité de ligue fait entre le pape Léon X, l’empereur Charles-Quint et le roi d'Angleterre Henri VIT, contre la France. 1592. — Paques, 20 Avriz. 1522, 17 janvier, à Calais. — (En latin.) Traité de commerce entre Henri VIII et Charles-Quint. 26 ( #02 ) 1528. — PAQUES, 12 avis. 1958; 14 juin, à Greenwich. — Henri VHI annonce à Margue- rite d'Autriche que les députés ont conclu avec l'empereur et le roi de France un traité de commerce pour la restitution des vaisseaux , effets et prisonniers. 1528, 15 juin. — Promesse de Catbert, évêque de Londres, et Brian Tuke, trésorier de la chambre, députés da roi Henri VII, pour traiter de la {rève avec ceux de Charles- Quint et de Francois Ier, restituer les prisonniers, vaisseaux et effets pris. 1528, 15 juin, à Hamptoncourt. — Traité de la trève faite pour huit mois entre les rois Henri VIIL, Francois Ler et l'empereur Charles-Quint , pour les Pays-Bas. 1528, 24 septembre, Oking. — Reconnaissance de Henri VITE d'avoir reçu l'acte de la ratification par l'empereur Charles- Quint du traité de la trève ci-dessus. 1529. — Paques , 28 aAvrir. 1529, mai. — Instruction à l’évêque d'Elne , ambassadeur du roi en Angleterre , et à Guillaume des Barres, secrétaire dudit siear roi et de nous (Marguerite), de ce qu'ils auront à dire et remontrer au roi d'Angleterre et au cardinal. 1529, 5 août, Cambrai. — Traité conclu entre l'empereur Charles V et Henri VIIF, roi d'Angleterre. 1531. — Paques, 9 Avrir. 1531, 13 mars. — Commission donnée par un auditeur de ( 403 ) de la Rota , dépulé du pape, pour entendre à la cour de l'em- pereur Charles V les témoins que la reine d'Angleterre vou- drait produire afin de certifier la validité de son mariage avec le roi d'Angleterre Henri VIH. 1531, 5 janvier, Rome. — Copie du bref du pape Clément VIT donné en faveur de Catherine d'Aragon contre le roi d'Angle- terre Henri VIT, qui voulait la répudier; et de plus l'acte de la publication qui été faite à Dunkerque. 1531. — Rôle contenant les raisons que Catherine d'Aragon alléguait devant le commissaire du pape, à Rome, pour la validité de son mariage avec le roi d'Angleterre Henri VIII; lequel rôle fut envoyé au patriarche des Indes, à l'évêque de Palencia, pour en informer et ouir les témoins en la cour de l'empereur Charles V. 1532. — Paques, 31 mars. 1532, après Pâques. — Projet d'un traité de commerce entre Henri VIE et Charles-Quint , lequel projet a été formulé par les députés des deux souverains, à l'assemblée de Bourbourg. 1532, 25 janvier (pour le premier bref), 15 novembre (pour le second). — Procès-verbal de la publication faite à Dunkerque et à Bruges du bref du pape Clément VII à Henri VIE, roi d'Angleterre, par lequel il Favertit de reprendre la reine Catherine d'Aragon pour sa femme et renvoyer Anne dans un temps limité, sous peine d’excommunication, avec la copie jointe de ce bref, contenant aussi un premier bref par lequel ce pape exhorte le même roi à recevoir pour sa femme la même Catherine d'Aragon. 1533. — Paques, 13 Avrir. 1533, 8 août, à Rome. — Sentence par défaut, rendue contre , » (404 ) Henri, roi d'Angleterre, en faveur de Catherine d'Aragon, sa femme , qu'il avait répudiée. 1533, 13 août, à Rome. — Bulle du pape Clément VIE, contenant la sentence rendue contre le roi d'Angleterre Henri VII, au sujet de sa séparation d'avec Catherine d'Aragon et son mariage avec Anne de Boleyn, avec ordre audit roi de reprendre ladite Catherine sous peine d'excommunication. 1533, 19 octobre. — Procès-verbaux de deux publications faites à Dunkerque, de la bulle du pape Clément VIT, contenant la sentence rendue contre le roi d'Angleterre Henri VIT, au sujet de son divorce avec Catherine d'Aragon et son mariage avec Anne de Boleyn. La bulle à Rome, le 13 août 1533. Sa publication à Dun- kerque , le 19 novembre 1533. 4535. — Paques, 28 Mars. 1535, 1. avril, à Richemond.— Lettre de Henri VITE à Marie, reine de Hongrie, gouvernante des Pays-Bas, en faveur de Thomas Thurmubal, marchand anglais à qui l’on retenait un navire. Sans date d'année, 11 octobre, en l'hôtel des frères carmélites, près Oxford. — Henri VIII à Marguerite d'Autriche. Il lui mande qu'il a recu les lettres de créance de Henri Ufenhove, qu’elle envoyait par deverslui, pour les affaires du commerce de la Flandre et de l'Angleterre. (405 ) X. 1513, 22 août, au camp devant Thérouanne. PuiLiPPE DE BRÉGILLES (1) à MARGUERITE D'AUTRICHE. L! lui apprend la reddition de Thérouanne; mais il la prie de tenir cette nouvelle secrète jusqu'à ce que le roi l’en informe plus pleinement. \ Ma dame, tant et si humblement que possible m'est, à votre bonne grace me recommande (2). Ma dame, le roy m’a chargié vous escrire que la ville de Terouanne s’est rendu à lui ce lundy après diner ; mais il vous prie que le veuliez tenir secret, tant qu'en serez avertie plus à plain. Je ne lui ay point voulu demander en quelle fason ; mais je tiens fermemant que est à notre honneur; dont je loue Dieu; car il m’eust fallu montrer bon ceur pour recouvrer mon honneur de ce que je ne m'étoye trouvé à la bataille. Ma dame, monsieur le gouverneur et moy avons receu de vos letres escriptes à l’apétit de nos fames ; mais vous sçavez que sommes gens d'honneur et que pour riens ne fussions par- {ys sans la fin de cette ville ; et croy que si autremant l’eussions fait, ne nous eussiés point faly pour la première; ce sçait Dieu, madame, qui vous doint ce que plus désirez. Au camp devant Térouanne , lundi au soir. Votre très humble et obéissant esclave, Pa. DE BRÉGILLES. (Arch. du dép. du Nord. Ch. des Comptes. Portefeuilles.) (:) Philippe de Brégilles était maître-d'hôtel de Charles, archiduc d'Autriche, et son envoyé auprès du roi d'Angleterre. C’est à ce titre qu’il se trouvait au siége de Térouanne. On lit quelques lettres de lui sur le mème sujet dans les Lettres de Louis XII, publiées par J. Godefroy , t 1V, pages 189, 196 et 308 ; mais celles-ci n’y ont pas été insérées ; elles complètent les documents donnés par les premières. (2) J'ai été obligé de rectifier un peu l'orthographe de Philippe de Brégilles, ( 406 ) X£ 1513. 30 août. Au camp devant St.-Omer. PHILIPPE DE BRÉGILLES donne à MARGUERITE p'AUTRICHE des nouvelles de l'armée qui est devant St.-Omer. Madame, tant et sy humblement que pousible m'est, à votre bonne grace me recommande. Madame, vendredy XXVIHI de ce mois, le roy a renvoié quérir deulx ou trois pièces de grosse artilerie qui estoient de- mourées enraquées envers Tournehem , qui estoit bien à quatre lieues de lui; et, pour ce faire , fit marcher le comte d’Est avec mille chevaulx anglois et environ Ve yrlandois, chevaulx légiers, ensemble le sieur de Valain et de Lyne XV£ allemans, et autant de piétons anglois, et en dépit de XVC hommes d’ar- mes et bien dix mylle piétons, ont nos gens ramené une grosse pièce d'artillerie; et n'eut esté faute de roues , il l’eus- sent tout amené, qui eust bien fait aus nostres et par trop grant mechante aux ennemis. Et vous asseure que le roy estoit en une estreme douleur, quant il seut que ses gens estoient au conbat avecque ses annemis sans sa personne ; ne au moins, à ce que j'ay pu entendre, n’y à eu perte de trente hommes ;, que d'un côté que d'autre; et croy que ledict seigneur roy ne con- sentira plus aler ses gens à si petit nombre si loin de lui. Madame, incontinant que le roy eut parlé à mesire Simon de Ferete, il m'en vint faire la fete, de ce qu'il plais dire à la magesté de l'empereur de le venir trouver au camp....,...... et me dit qu’il espéroit avant qu'il fût long (emps de vous veoir aussy. comme Godefroy l'avait fait dans les Lettres de Louis XII. Sans cette précaution, le bon maitre-d'hôtel eût été tout-à-fait inintelligible, Voyez, sur ce siège, His- toine de T'hérouanne, par M. Piexs , page 33. ( 407 ) Ma dame, si propos ne change, le roy déloge ce jourd'uy XXX: de ce mois, pour aler au gile en son camp de Teroiane , bien délibéré, quoi qu'il couste, de l'emporter ; et vous asseure que je voudrois croire que n’y voudroit espargner sa personne propre, et croy fermement qu’on trouvera toute autre chose en luy que beaucoup de gens ne pensent. Au seur plus, Madame, me semble que feriez bien d'écrire une bonne letre au duc de Boucinghem, du bon vouloir qu’il a de faire service à Monsieur et à vous, et le me montrer en paroles et en faits; et avecque ce, est ung très saige gentillome et vertueulx. Ce sait Dieu, Ma dame, qui vous doint accomplissement de voz bons dézirs. Au camp entre Teroiane et Saint-Omer. XXX° de ce mois. Votre très humble et obéissant esclave, Ph.e DE BREGILLES. (Arch. du dép. du Nord. Ch. des Comptes. Portefeuilles.) XIL 1517, 10 janvier, à Naples. — JEANNE, reine de Naples, veuve de Ferdinand IT, informe MARGUERITE D'AUTRICHE du décès de la reine Jeanne sa mère, veuve de Ferdi- nand Æ.° et fille de Jean IT, roi d'Aragon. Ilustrissima Domina , consanguinea et soror nostra càrissima. Per relatione de Don Fernando Castriota (1), nostro amato creato et ambassadore, vostra illustrissima signoria intenderà parti cularmente in quanta mestitia et amaratitudine ce retrovamo per causa de la morte de la serenissima signora Regina nostra matre et signora, de immortal memoria; la quale invasa d’al- cuni accidenti de febre acuta, poi de havere tutti li sacramenti de la Ecclesia, con summa devotione, facto testamento, et adimplito , quanio se poteva sperare de regina christianissima , como essa è stata, a li VIT del presente, a la prima hora de nocte , rendio l’anima al creatore, lassando Noiï sua unica figlia, vidua et horfana in acerbo dolore et afflictione, et solo a la speranza de Dio et de sua Alteza. Et perchè ce persuadimo che per vostra virlü et per la conjunctione del sangue che havimo insieme, de tanta nostra jactura pigliarite despiacere , maxime che dicta immortal memoria non meno amava vostra illustris- sima signoria da verdadera figlia ; che Noi ce è parso significarli tanta nostra disaventura, pregandola strectamente che voglia bavere compassione de la disgracia nostra, et recommandare ce al serenissimo et catholico signore re, commune nepote, supplicando Sua Alteza voglia havere pietà del nostro infortunio, (1) Fernand de Castriota, marquis de Saint-Ange, fut tué de la propre main de Francois Ler , le 24 février 1525, à la bataille de Pavie. allargomdoes pri fn Lego Store de Le Los ahyia form fre Bec - m Le conhrwamente, Al CE cube » € am æolrne fe À Jpsom An £a mb $1 Alien. hparlafiemno È sc Fupol, sp .° ferien NOSTCMC CCC a | AE pulse ( #09 ) el tractarce con amore et charità paterna , abragciando le cose nostre como de obedientissima figlia che li simo, et pigliandoce in sua protectione , sforzandose fare tale opera che li negotii ha procurato et procura Don Fernando Castriota, nostro amato creato et ambassadore , vengano ad expedirse bene, et Noi habeamo causa restare con perpetua obligatione ad Essa et a la prefata Maestà catholica. Et considerato ce sentimo mancare allargandoce più in longo scrivere de questa materia , farimo fine recomendandoce continuamente a la Illustrissima Signoria Vostra , et pregandola done fede ad ipso nostro ambassadore , como si à bocca li parlassemo. Dat. Neapoli X° januarii Me CCCCC XVII. (Original. Chambre des Comptes de Lille.) Nora. Cette lettre est intéressante à double titre : 1.0 elle se rattache à l'une des époques les plus mémorables de l’histoire de Naples. Ferdinand L.er était mort en 1494, par suite des chagrins et des fatigues que lui causèrent les préparatifs d’invasion de la part de Charles VIIT, roi de France. Il eut pour successeur Alphonse , son fils d’un premier lit , qui abdiqua au bout d’un an ; Ferdinand IT, fils d'Alphonse, monta sur le trône et mourut sans enfans en 1496, après avoir vu ses états envahis par les Francais. La couronne échoit à Frédéric IIT, oncle du dernier roi, qui, à son tour dépossédé par Louis XIT et Ferdinand-le-Catholique, vient mourir en France dans les bras de Saint Francois de Paule et du poète San- nazar. Durant tous ces désastres , la veuve de Ferdinand I.er, Jeanne d'Aragon, trainait la plus pénible existence ; elle fut réduite aux besoins de la pauvreté, aussi bien que sa fille, veuve de Ferdinand IT, celle même qui écrit la lettre ci-dessus. 9.0 On remarquera dans cette lettre l'emploi de divers mots qui conservent toute la formelatine: Matre, Domina, facto, vidua, et, ecclesia, maximè, janua- ri, etc. Il semble que la princesse napolitaine, en employant ce langage quasi- macaronique, ait voulu se faire mieux entendre de Marguerite, qui sans doute était plus familière avec le latin qu'avec l’idiome italien. Du reste, la lettre de Sixte V, insérée ci-après, offre bien aussi quelques latinismes. XIL 1525.25 mars, à Madrid. — Lettre de Charles-Quint à Louise de Savoie, régente de France, mère de François Le, au sujet de La captivité de ce monarque. Il lui mande qu'il est aise que le roi soit en bonne santé, qu’il a donné ordre de le traiter comme sa naissance et son rang le méritent. Il sera heureux d'apprendre souvent de ses nouvelles et d'en donner à madame la régente. IL est disposé à faire une bonne paix ; et finalement il prie la régente de lui renvoyer le prince d'Orange et autres gentilshommes faits prisonniers à Pavie, promettant de payer leur rançon. Madame la régente, j'ay receu votre lettre par le commandeur Penalosa ; lequel m'a dit des nouvelles du roy votre filz, et ay esté et suis fort joyeulx qu'il est en bonne santé et sa personne présentement libre de plus grans inconvéniens qui ensuivent de la guerre. Car non seullement le feray traicter comme l’hon- nesteté et grandeur avec l'affinité de sang d’entre luy et moy le requiert ; mais d'avantage, comme vous dira mon cousin et second chambellan, le sieur de Rœux, présent pourteur, que Jj'envoye devers luy pour le visiter de ma part. J'ay aussi donné ordre qu’il n’ayt faulte de chose quelconque touchant sa santé , (out ainsi que vouldroye estre fait à moy mesmes. Et aussi ay pourveu vers mon beau frère et lieutenant général en Ytalie, le duc de Bourbonnoys et le comte d'Entremont , mon vice-roy de Naples , afin que vous, pour votre consolacion, et moy, pour austant qui touche aux affaires d’entre ledit seigneur roy votre filz et moy et mezalliez, ayons souvent de ses nouvelles, comme le me requerez par vos dictes lettres, en suivant le contenu (414) esquelles, et principalement pour le grant bien que peut venir à l'universelle chretienté par l’unyon et amytié de nous deux avec mesditz alliez , que tousjours avons désiré et encoires désirons une bonne paix. Nonobstant la bonne fortune qu'il a pleu à Dieu m'envoyer, si ne vouldroye-je procéder à continuer de guerroyer que premiers ne me soye mis en tout devoir pour ladicte paix. Jay à ceste cause fait mectre, tant en mon nom que de mesdicts alliez, ma résolucion par escript, de ce qu'est mon intencion avoir et recouvrer, comme chose que justement m'appartient ; lequel escript mondit cousin du Roeulx vous monstrera. Et après le présentera audict sieur roy votre filz, espérant que y penserez et ne refuserez chose tant juste et rai- sonnable pour le bien et repos de l’universelle chrétienté. Au surplus, Madame la régente, puisque la prison de mon cousin le prince d'Oranges et d'autres gentilz hommes qui furent prins avec luy, ne vous peut maintenant de guères ayder ne prouffiter, espérant que me vouldrezcomplaire en chose tant juste ethonneste qu'est la libéracion dudict prince, je vous prie bien affectueuse- ment que le me vuillez envoyer par deca, avec les autres gentilz hommes de sa compaignie. Et je vous prometz, par ceste signée de ma main, que soit par eschange d’autres parsonnes équivallentes ou autrement, je vous ferai faire la raison de leur prison; de sorte que vous ou autres qui y peuvent avoir droit soyez bien contents et satisfaits, Et si me ferez plaisir très aggréable. À tant, Madame la régente, Notre Seigneur vous ayt en sa garde. Escript à Madril, le XXV.e jour de mars MVc XX. CHARLES , et plus bas LALLEMAND. Suscription : À Madame la régente en France. (Copie du temps où minute originale. Chambre des comptes.) ( 412 } XIE. 1525. 26 mars, à Madrid. — Lerrre DE CHARLES-Quinr AU SIEUR DE PRAET , son ambassadeur en Angleterre. Il lui mande la prise du roi François 1 à la bataille de Pavie; lui donne la liste des autres prisonniers et lui dit comment il doit négocier en cette circonstance avec le roi d'Angleterre. De par l'empereur. Chier et féal. Depuis ce que vous avons escript par Cilly , nous avons eu les bonnes nouvelles de la victoire qu’il a pleu à Dieu nous donner contre le roi de France et son armée. Et pour ce que nous faisons doubte que le roy notre bon frère , monsieur le légat et vous aussi, estes desja perticullerement et bien au long adverty de tout; a ceste cause n’en ferons yci redictes. Mais pourtant ne laisserons vous envoyer l'extrait des noms de ceulx que jusques à maintenant avons peu scavoir qui sont esté mors et prins à ceste bataille (1), afiu que monstrez ledit extrait ausdits sieurs roy et cardinal , et qu’ils congnoissent tant mieulx le grant bien qu’il a plu à Dieu envoyer à nous et à lui et à nos commungs affaires. Et n’oblierez leur faire l’extimation qu'il appertient de la deffaicte de la blanche roze, comme bien le saurez faire, et semblablement du grant dangier en quoy est le duc d’Albanie, et que sommes bien tenus à Dieu de si belle victoire, principalement ayant eu si peu d’ayde de nos amys en ceste entreprinse. Nous vous envoyons avec cestes la copie d’une lettre que la dame régente de France nous a escript. Nous ne faisons nulle (1) Cette liste ne se trouve pas jointe à la lettre. (M3) doubte qu'elle desire maintenant la paix plus qu'elle ne feit jamais et non sans cause, considérant que autrement ne pourra-ele ravoir ledit roy son fils. Vous savez que avions tousjours désiré ladite paix; et certes cest le meilleur remède, si plaisoit à Dieu l'envoyer. Et à nous ne tiendra, moyennant que l’on nous resti- tuie ce que justement nous appertient. Et semblablement soit fete la raison audit sieur roy notre frère , au duc de Bourbon, qui si bien et grandement nous a servy, et à autres nos alliés. Car il sera beaucop plus honneste l'avoir par doulceur, s’il est possible que par plus grand force et rigueur , faisant la guerre à ung prisonnier qui ne se peut deffendre, que sembleroït sonner mal. À ceste cause nous avons advisé de commencer par cestui moyen de paix, pour nous mectre en tout devoir et user de la vertu de magnanimité et clémence, sans user de plus grand rigueur , si à ce ne sommes contrainct et provoqué par le reflus de ladite paix , pour laquelle avons envoyé nos demandes, tant pour nous que lesdits sieurs roy d'Angleterre , duc de Bourbon et autres nos alliés et subjects ; et espérons savoir bien tost la resolution dudit roy de France et de ladite dame sa mère. Car à cest effect et pour nous appourter responce, envoyons présente- ment le sire de Beaurains devers ladite régente et aussi devers ledit roy de France , lequel il visitera de notre part pour toute honesteté, veu qu'il est notre prisonnier. Et advertirons ledit sieur roy d'Angleterre de tout ce que aura fait et besoingné ledit Beaurain. Et luy avons ordonné que dès qu’il sera arrivé verslesdits sieurs de Bourbon et viceroy, ils vous escripvent ce que devrez dire et faire; vous les croyrez et leur obéyrez comme à nous-mesmes. Et cependent direz gracieusement ce que dessus ausdits sieurs roy et légat, afin qu'ilz congnoissent notre bon vouloir envers eulx et qu'ils prendent le tout de bonne part. Vous leur direz aussi que notre intencion n'est point de nous désarmer aucunement ny en aucung quartier de pays, ny aussi entendons (‘444 ) que ledit sieur roy notre frère se désarme ; ains plustost désirons et luy requerrons qu'il face faire toutes ses apprestes nécessaires à la guerre, pour en faire l'exécution au reffuz de ladiete paix ; duquelreffuz ou de ce qu’en sera fait serez adverty par lesdit sieur de Bourbon et vice-roy, comme dit est. Car ce ne seroit fait sagement de se laisser abuser et passer ceste bonne fortune, soubz fiance des belles et doulces parolles des Francoys, lesquels, ne faisons doubte, nous entretiendront en délay le plus qu’ils pour- ront,espérans cependant reprandre alaygne et gaingner temps. Et si lesdits Anglois vouloient dès maintenant faire la guerre, nonobstant que seullement par une maniere d’honesteté , nous faisons ce peu d'attente, joinct aussi pour mectre d’austant plus le bon droit devers nous, et que chacun congnoisse que nous serons deuement acquicté envers Dieu et le monde, nous le remectons à eulx et escripvons à madite dame notre tante que si l’on lui demande ayde, tant de gens que de vivres, aux despens desdits Anglois, qu'elle leur accourde incontinent ; si toutesfois ne lui sembloit meilleur de dissimuler ouquel cas elle pourront monstrer vouloir premier consulté avec nous de ce qu’elle aura à faire. Et pour ce, vous pourrez, quant lon vous parlera de tel propos, remectre la chose à madicte dame notre tante, disant que lui escriprez pour en savoir notre bon plaisir. Bien entendons nous que vous condui- sez de sorte que n’y ait inconvénient pour l’advenir, tant d'avoir leur assistence, si et quant seroit besoing, comme de hazarder de perdre leur amytié ; ce que ne vouldrions ny nous seroit propice. Aïins nous entendons entretenir , tant que en nous est, l'amytié et alliance que avons avec ledit seigneur roy notre bon oncle. Et ainsi le pourrez tousjours dire , asseurer et cer- tifier gracieusement de notre part (1). (x) Toute la cauteleuse duplicité de Charles-Quint se révèle dans cette partie de sa lettre. ( 415 ) Et en cas que par delà l'on vous voulsist mectre en quelque pratique de guerre, soit de bailler assistence du consté de Flandres, comme vous avons escript et mesmes dernièrement par Cilly, ou autrement à notre charge et despence, vous savez que n'avez nul pouvoir de nous pour traicter ; et sur ce pouvez prendre juste excuse et bien entendre ce qu’ilz vous diront , et leur respondre comme de vous même , qu'ilz voyent que main- tenant, par la grace de Dieu, nos affaires sont fort différentes de ce qu'ils souloient, quant despechames ledit Cilly; et ne vous ayons escript aucune chose sur tels propoz ; mais que volentiers nous en escriprez et advertirez, et que pour briefyement avoir fait, vous semble qu'ils pourront envoyer pardeça leur pouvoir et instruetion à leur ambasssadeur pour traicter yci vers nous et faire l'exécution tant plustost et en saison. Et cecy est notre intention quant ausdites affaires d'Angleterre, actendant que ayez nouvelles desdits sieurs de Bourbon, vice roy et Beaurain, comme dit est. Au surplus, nous avons bien entendu ce que par l’homme de l'abbé de Mydelbourg nous avez fait advertyr, touchant la prinse de vos lettres et combien qu'il nous en ayt grandement despleu et non sans cause, pour la honte et injure que en ce nous ait faicte, ce néantmoins nous semble estre bon de le dissimuler gra- cieusement , jusques ayons quelque lectre de vous sur cestui affaires ; car alors aurons juste occasion d’en escripre audit sieur roy notre frere et nous plaindre dudit cardinal; et ne faisons doubte que sondit ambassadeur lui en escripra et audit cardi- nal; car nous le lui avons dit, et n’entendons que cecy demeure en oblyt, puis que Dieu nous a donné si bonne fortune que de pouvoir conserver notre réputation. Et pour ce, s’il y avoit apparance par delà de pouvoir faire chastier ledit cardinal par quelque bon moyen, sans faire inconvénient en nos affaires, vouldrions bien en avoir votre advis et de la manière comme nous escripvons à madame notre tante que si le sieur de ( 416 ) Bevres et autres ambassadeurs de Flandres sont encoires par- delà qu'elle les face retirer ; et si Cilly n’estoit encoires party qu'il appourte response tant à cestes que à ce que escripvons présentement à madite dame notre tante. Et puisqu'il est en notre service lui communiquerez le contenu en ceste lettre. Et sur ce, attendant de vos nouvelles faisons fin atant. Donné en notre ville de Madril , le XX VI.me de mars MoX VCXX V. CHARLES. En post-scriptum. Depuis ce que dessus escript, avons receu lettres du roy et cardinal sur la prinse de vos lettres, et en ferons la responce convenable à votre descharge de laquelle vous adver- tirons. Nous avons aussi receu ce jourdhuy un paquet du XIe de mars, auquel vous respondrons par celluy quils nous a apporté qui partira tost. Et semblablement a notre cousin de Bevres, président, et autres vos collegues. Et pour que nous entendons que ledit sieur roy doit icy envoyer ung gentilhomme pour traicter remectrons la résolution jusques lors, afin que tout se conclue icy. (Original avec signature autographe. Chambre des Comptes.) Nora. Cette lettre et la précédente me paraissent d’un haut intérêt ; elles auraient mérité, ce me semble, d’être citées dans la belle et patriotique Histoire de la captivité de Francois Ler que vient de publier M. Rey. XV. 1546, 15 juillet. — Relation d'un combat à outrance en champ-clos entre Julian Romero, assaillant, et Antonio Moro , défendant , livré à Fontainebleau en présence du roi François I‘ (1). L'ORDRE DU COMBAT. Dès le matin sera crié par le herault estant dans le camp, comme le Roy ce jourd’huy, quinzième jour de juillet l'an mil cinq cent quarante-six, a accordè aux dessusdits Romero et More, combatans, le camp en ce présent lieu seur et libre, à toute oultrance, pour mettre fin au différent et querelle d’hon- neur d’entre eulx; et est défendu à toute personne de quelque estat, qualité ou grandeur qu’elle soit, d'empescher de fait ny de parolle ledit combat , ne donner aulcun destourbier en ceste affaire, en quelque manière que ce soit. Aprez ladite cryee, qui sera faicte à l'heure un peu devant que lesdits combatans entrent dedans le camp, l’assaillant premier, accompagnié de son parrain et aultres de sa compaignye, après avoir honoré ledit camp en la manière accoustumée, qui est de faire ung tour par dehors icelluy avec sons de tambourins, phiffres et trompettes, entrera en son pavillon. Aprez , le défendant entrera en pareil ordre en son pavillon. 0 (1) Des extraits de ce récit ont été, sur ma communication , publiés par M. de Campigneulles dans son excellente Histoire des duels anciens et modernes, in-80, 2 vol., 1835, IT. 89. Ouvrage digne d’un véritable succès, et qui sans doute serait beaucoup plus connu si l’époque de la publication n’avait coïncidé avec la mort funeste de l’auteur. 27 ( 418 ) Durant qu’ilz seront en leurs pavillons s’accorderont des armes deffensives. Aprez entreront dedans le camp et les mettra lors au lieu qu'il leur sera ordonné, duquel lieu aprez ilz partiront pour aller faire les sermens accoustumez. FORME DU SERMENT DE L'ASSAILLANT. 4 «Moy Julian de Romero, jure sur les saintes reliques et évan- gilles de Dieu et sur la foy et baptesme que je tiens de luy, que à bonne et juste cause je suis venu en ce camp pour combatre Anthonio Moro, lequel a mauvaise et injuste cause de se défen- dre contre moy, et en oultre que je n’ay sur moy, ny en mes armes, parolles, charmes, ny incantations desquelles j'aye espérance de prendre mon ennemy et desquelles je me veuille ayder contre luyÿ, mais seullement en Dieu, mon bon droit et en la force de mon corps et de mes armes. » FORME DU SERMENT DU DEFFENDANT. «Moy Anthonio More, jure sur les saintes reliques et évan- gilles de Dieu et sur la foy et baptesme que je tiens de lui , que jay bonne et juste cause de me deffendre contre Julian de Romero, et en oultre que je n’ay sur moy, ny en mes armes, parolles, charmes, ny incantations desquelles j'ay espérance de prendre mon ennemy , mais seullement en Dieu, mon bon droit et en la force de mon corps et de mes armes. » Aprez lesdits sermens faiz, on leur mettra en main les armes offensives. Et cela fait, sera cryé par le hérault, lorsque lesdits combatans seront tous au lieu dont ilz seront partiz pour faire lesdits ser mens à haulte voix et cry publicq; et aprez que les trompettes auront sonné, que chacun ait à faire silence, et que tantost que ( 419 ) lesdits combatans seront entrez au combat, aulcun n'ay{ à lusser, cracher, parler, ne faire signe de pied ny de main ou de l’ocil qui puisse nuyre ou préjudicier à l’ung ny à l’aultre desdits combatans, et ce sur paine de la vie. Et ladicte cryée faite, sera ledit hérault adverti par Monsei- gneur le mareschal, deslors que lesdits combatans seront prestz de combatre pour cryer à haulte voix: « Laissez aller les bons combatans! » Aprez lequel combat fait, sera le vaincqueur ramené en grand triumphe à son lodgis, accompaignié des héraulx d'armes du Roy, lesquelz ne veullent point assister à aller quérir lesdits combatans, ne les mettre audit camp, pour ce que le desploy de leurs cottes d'armes sera réservé à celluy qui sera vaincqueur. RÉcrr. Le huytième de juillet, le combat des deux espaignolz avoit esté ordonné à Fontainebleau ; mais pour ce que ledit jour le parrain de l’espaignol, qui estoit assisté du roy d'Angleterre, ne se peult trouver audit combat, ledit combat fut remis au XV. dudit mois, à la requeste du roy d'Angleterre, qui en escripvit à ceste fin au Roy très chretien, avec asseurance que ledit parrain anglios, qui se nome Millort Ganivet, se trouve- roit ledit XV.e jour au lieu destiné. Auquel jour les deux combatans se trouvérent sur la place preparée pour ledit combat, qui fut environ les six heures du matin, et y comparut le premier Julian l'espaignol, qui estoit l’assaillant , accompagnié de plusieurs de sa nation. Et comme tous deux furent au camp, chacun en son pavillon, messei- gneurs de Guyse, admiral de France, Brissac et de Theez, comme représen{ans la personne des quatre mareschaulx de France et dudit camp, comparurent en la place dudit combat ( 420 ) marchans {ous ensemble et accompaignez de la pluspart de la principalle noblesse de France ; entre lesquelz estoyent messei- gneurs de Nevers, Laval, Aumale, la Trémolle, estant lesdits seigneurs mareschaulx habillez de casaques de drap d’or frizé, toutes décoppées par le menu; et de mesmes estoit l’acoustre- ment de leurs chevaulx; et en la pluspart des descoppures il avoit ung bouton de fil d’or. Les aultres princes et seigneurs, qui estoyent en nombre de plus de trante, pourtoient ung habit de toille d'argent décoppé avec perfillures semblables, et har- noys des chevaux tels. D'un autre rencq estoit. ......... Paulin et pluisieurs autres tous vestuz de velours cramoisy et le har- noys du cheval tel, avec décoppemens et pourfillures, tous montez sur beaulx chevaulx d’Espaigne, lesquels estoyent de ceulx du Roy et de monseigneur le Daulphin; et avec lesdits équipaiges les seigneurs quatre mareschaulx se tindrent au camp, dois le matin jusques à ce que ledit combat fut escheus. Aussi se trouva ledit seigneur Daulphin, seulement pour veoir l'ordre, et sans ce qu’il s’empescha du fait des cérémonies, lesquelles furent gardées de point à autre, selon l’ordre du billet allant avec cestes. Et dois le matin dudit combat, jusques environ le midi, l’on advisa à la distribution des armes, sur l’équalité desquelles se retrouva quelques difficultés ; car celuy qui les donna, qui se nomoit Mauro, choisit le combat à cheval, par où l’on tomba en dispute sur la disparité des chevaulx, lesquelz l’on disoit n’estre semblableset que peult-estre l’ung seroit plus ou moins vuif et audacieux que Faultre ; en façon que l’on soustenoit que les armes n’estoyent souffisantes ny telles qu'il convenoit au combat. Toutesfois enfin, le capitaine Julian fut content d'accepter le chevalque lon luy présenta, avec pro- pos que combien qu’il fust peu exercé, à cheval, si estoit, ce qu'il tenoit sa querelle tant juste qu’il esperoit , avec l’ayde de Dieu, supprimer son enemy. Et estoient les deux chevaulx couverts de mailleslégières , tous deux courtaux , l'ung francoys, qui es- ( 421 ) toit celluy dudit Julian; Pautre espaignol, lequel l’on fit passer pour courtault, combien qu'il exceda la mesure ; à quoi ledit Julian ne voulut s’arrester comme ne fit à pluiseurs autres menutiz par lesquelles l'on advantagea, en ce coustel, son adversaire. Les surplus des armes furent que tous deux eurent ung harnoïz avec tassettes, l’armet en teste, une espée d'armes peu tranchant, une autre espée assez longue bien coppant et une petite espée nue qui leur fut mise de long de la jambe, selon que la botte servoit à cela. Environ une heure après le midi, le Roy comparnt , et plus de quatre cens dames, sur ung eschaulfault, lequel avoit esté dressé pour doiz iceluy veoir ledit combat ; et comme ledit sei- gneur Roy fut celle part, l'on mena pardevers luy les combatans pour faire les sermens en ses mains: et tenoit monseigneur l'admiral, le livre des évangilles sur lequel lesdits combatans jurarent, duquel serment la forme fut telle comme elle est descripte au susdit billet. Lesdits sermens escheuez, les quatre mareschaulx se retiournarent eulz au camp, et avec eulx les combatans ;etau mesme instant qu'ils vouslurent monter à cheval pour le combat, survint icelle part par voye de poste millort Ganivet, l'anglois, parrain dudit Julian, au lieu duquel en avoit esté choisir ung autre, parce que l'on doubtoit de sa venue. Et fut ledit millort incontinant receu par monseigneur l’admiral, qui se partit du camp et le mena promptement vers le Roy, lequel se retira vers son eschaulfault en une prochaine chambre met avec luy monseigneur le Daulphin, et parla assez longuement audit millort qui lui présenta, comme il se dit, lettres du TOY d'Angleterre. Tout cecy ainsi passé, ledit millort fit venir Julian, et après avoir entendu tout ce qw’estoit entrevenu audit jour, il lexhorta le mieulx qu'il peult à bien vivement soustenir sa querelle ; et comme fut environ deux heures apres le midy , lesdits comba- ( 422 ) tans mon{arent à cheval munis de leurs armes, et estant à cheval ilz furent pour quelque temps sans se hurter ny appro- cher, attendant l’ung l’autre qui comenceroit le premier. Toutes fois enfin, Julian donna le premier cop, et fut le conflict tel que en peu de temps Mauro blessa fort le cheval dudit Julian à la teste; et si perdit ledit Julian ses deux espées principalles, desquelles il rompit la première , qui estoit celle qui tranchoit, en frappant sur ledit Mauro; l’autre lui tomba de la main en destournant ung cop. Et pour lors ung chacun estimoit que ledit Mauro seroit victorieux, d'autant plus que ledit Julian, sentant son cheval fort blessé, et qu'il se veoit destitué de ses deux principalles armes, il se mit à pied, par où l’on tenoit que ledit Mauro le deferoit incontinent, avec l’avantage si grand qu’il avoit sur luy. Et fault en cecy noter que ledit Julian desmonta fort dextrement de dessus son cheval et d'autre coustel que n’estoit son adversaire, tellement que en cela il ne luy sceut nuyre. Estant ledit Julian à pied, il print la corte espée qui luy estoit seullement restée et somma ledit Mauro de se mettre à pied comme luy, offrant de le combattre avec ladite espée, où il avoit toules ses armes entières ; mais enfin ledit Mauro ne le voulust pas ; duquel reffuz ledit Julian fut tellement fasché qu'il se enhardist tant plus d'aller resercher ledit Mauro; et de fait par deulx heures entieres , l’assaillit souvent, quelquefoiz à sa personne et d'autre foiz tiroit contre son cheval, lequel il blessa emprès de l'œil, mais il étoit tellement maillé qu’il ne le pouvoit adamagier. Et se veant ledit Mauro ainsi poursuyvy, il se mit à contorner alentour du camp, galoupant son cheval, affin quil ne füt attaint dudit Julian, lequel lui escrioit souvent qu'il se deust arrester, luy respondant ledit Mauro qu'il ne le cerchoit pas, fuyant tousjours devant luy ; et se dit que ledit Mauro le faisoit à une fin qui estoit qu'il désiroit de prolonguer ledit combat jusques après le soleil retiré, auquel cas il fût demeuré ( 423 ) viclorieulx, puisqu'il avoit desmonté Julian de son cheval et fait perdre ses principalles armes, de laquelle chose ledit Julian s’aperceut bien. Par où sentant les quatre heures sonnées et doubtant de tomber en tel inconvéniant, il print de rechef cueur pour aller resercher ledit Mauro, combien que jà il fust longuement traveillé à le povoir rencontrer , et pourtant plus l'anime à le devoir attaindre. Il se mit au millieu du camp à ung genoil et ayant sa courte espée, qu’il tenoit en sa main, escria ledit Mauro de venir versluy, si las et affoibly qu'il estoit. Toutes foiz ce fut en vain, toujours repétant ledit Mauro en espaignol: « No te quiere; » sur quoy ledit Julian dit à haulte voix : (Et io te quiere.» Et de ce pas il poursuyvit ledit Mauro avec si grande diligence et à longues passées, que jamais il ne cessa qu’il ne l’eust attaint , et en le poursuyvant il releva son espée d'armes qui luy estoit tombée en terre du commancement, laquelle estoit entiere, et avec icelle et sa courte dague pressa tellement le cheval dudit Mauro qu’il le blessa sur les jarretz, dont ledit Mauro s’estonna grandement , ruant quelques cops au contor ; et sentant ledit Mauro son cheval affoiblir, il voulust descendre de dessus , et fut si peu advisé que il desmonta du coustel où estoit ledit Julian, lequel sceut très-bien recuillier l'occasion qui se offroit de adoumager son adversaire, auquel il courut sus sitost qu'il fut en terre et le poussa roidement soubz luy et luy traversa les jambes des siennes, et quant et quant luy osta son gorgelin, lui mettant et affutant au col sa corte espée, après lui avoir mis quelque peu de sable sur les yeux et en la bouche, qui fut pour l’aveugler. Et en le tenant soubz luy, ledit Mauro commencea à cryer qu'il se rendoit à luy, recognoissant son meffait, et qu'il avoit mal fait d’avoir délaissé le service d'Angleterre pour entrer en celluy de France. En ces entrefailes arriva vers eulx monseigneur l'admiral auquel ledit Julian demanda s’il tueroit ledit Mauro, à quoy ledit sieur admiral répondit que non. Et en présence dudit ( 424 ) sieur admiral ledit Mauro se rendit de rechief et confessa son tort ; sur quoy ledit Julian se leva et alla au millieu dudit camp où il crya par plusieurs foiz: « Victoire.» Et cela fait, se rangea avec ledit sieur admiral afin que l’on ne luy fist aucu tort, lequel le receut soubz la protection du Roy, qui lors escrya à haulte voix que l’on ne luy fist tori sur paine de la hart. Que fut à cause que aucuns françoys se vouslurent esmouvoir véans ladite victoire et que le leur demeuroit deshonté. Lors les aucuns parens dudit Julian entrarent au camp et vindrent trouver Mauro , lequel ils désarmarent de son harnois. Et dit alors ledit sieur admiral audit Julian qu’il failloit qu’il admena son prisonnier au Roy; à quoy ledit Julian satisfaisant, vint trouver ledit Mauro, lequel seul se pourmenoit par le camp ayant encoires , ledit Mauro, ses trois espées; et sans ce qu’il se tint en aucune deffence , ledit Julian lui osta sesdites espées et le mena audit seigneur Roy auquel il le presenta. Puis adressa son propoz à madamoiselle de Traves, usant de ces motz: «Madamoiselle, vous avez ce matin envoyé une chaine dor à Mauro, affin qu'il fit bon debvoir contre moy; et il vous avoit promis vous livrer ma teste avant qu'il fust vingt-quatre heures ; et en contre change je vous donne la sienne et son corps parce qu'il ne vault rien. » Et respondit ledit seigneur Roy audit Julian qu'il avoit fait honneur à sa patrie par le bon debvoir qu'il avoit fait, dont il luy savoit très bon gré et l’en extimoit homme de bien jusques au boult. Cela fait, ledit Julian, avec millort Ganinet et les quatre mareschaulx, retourna au camp victorieulx, faisant traîner après luy les armes de Mauro. Et fut avec trompettes , tambours et pluiseurs autres instrumens conduit victorieulx en son logis, auquel le Roy fit depuis donner une chaine de trois cens escuz, Et le soir meisme Mauro fut pillé et saccagé de ses suisses et autres qui le suyvoyent, en facon qu’il demeura désuni de tous biens , auquel, comme il se dit, monseigneur le cardinal de ( 495 ) Lorraine envoya vingt-cinq eseuz, avec lesquelz il s’est honteu- sement retiré de nuyt, sans ce que jamais l’on luy ait fait faveur depuis de ce coustel, où l’on blasme fort sa pusillanimité et qu'il se soit si mal porté comme il fit, sans recueillir la fortune qui tant luy ryoit du commancement. Et à la vérité tous ceulx d'icy ont esté merveilleusement troublez de son reboutement ; car le combat avoit esté qualifié qu’il fut question de l'honneur de France et d'Angleterre, tellement que Mauro s’appeloit le Françoys et Julian l'Angloys. Et à ceste cause ledit Mauro qu’il se confessa tousjours aux siens plus foible à pied que ledit Julian, fut conseillé de prandre armes à cheval, avec lesquelles lon le fit exercer plus de quinze jours continuez en la forest de Fontainebleau , au millieu de ladite forest, sans ce que beaucop le sceussent ; mais il se sceut si mal habille de ses armes que à fin en fut honteuse pour luy; et ainsi print ledit combat son yssue. (1). (Arch. du dép. du Nord. Ch. des comptes. Copie moderne.) (1) D’Audiguier fait mention de ce combat dans son livre intitulé: Le vrai et l’ancien usage des duels, in-8.9 Paris. 1617. XVIIL. 1570. 29 août, à Montigny. — L’AmiRAL DE CHASTILLON (Coz16nx), mande à la reine CATHERINE DE Méoicis qu’il lui envoie le sire de la Roque pour lui expliquer les diffi- cultés survenues dans l'affaire des reitres, qui exigeaient deux mois de solde. Madame je pensois bien que votre majesté ne seroit plus im- portunée pour le faict de nos reystres; mais elle entendra par le sieur de la Roque, s’il lui plait, l'instance qu'ils ont faite pour l’entier paiement des deux mois et les remonstrances que nous avons faictes la-dessus de notre impossibilité. Toutefois on n’a peu tant gaigner sur eulx que nous ne vous ayons encore fait ceste despesche pour requérir très-humblement vos majestés de nous ayder en ce que nous reste pour les pouvoir licentier, ce que je veulx espérer qu’elles prendront de tant meilleure part que quand elles considéreront les personnes à qui nous avons affaire , elles trouveront plustost estrange que nous les ayons peu réduire à la raison que nous avons faict, que d’avoir opinion que nous n’ayons faict tout devoir possible de les contenter de ce qu’il vous avoit desja pleu nous accorder pour leur licenci- ment; me remettant donc du tout sur la suffisance dudit sieur de la Roque. Je feray fin en suppliant le Créateur de vous donner, Madame, en très-parfaite santé, très - heureuse et très- longue vie. De Montigny, ce XXIXe jour d'août 1570. (1) Madame, je supply votre majesté croire que quant il (1) Ce qui suit est entièrement de la main de Coligny. ( #27 ) seroit question de rachepter ma vie, je ne scaurois faire que ce que je faicts pour licentier nos reistres et les faire contenter de ce que le roy nous amande. Vray est que, pour sortir hors de ce royaulme, ils se contantent d’ung mois et demy pour lesreystres, aux conditions que vous dira le sieur de la Roque; mais la difficulté est de leur faire fournir à Francfort ce qu’ils deman- dent; et par faulte de cela, il est à craindre qu'ils ne fassent quelques nouvelles querelles et qu’il ny aye de maulvaises mouches parmy eux; car celon le language qu’ils tenoient hier, je creignois bien que nous n’en deussions pas sortir à si bon marché. Je vous supply très-humblement , ma dame , que pour éviter {ous inconvéniens, votre majesté face trouver moien que nous puissions trouver de quoy satisfaire à ces deulx mois et que ce soit à nos despends, comme plus amplement vous pourrés attendre de ce porteur. Votre très-humble et très-obéissant subject et serviteur, CHASTILLON (1). (Original. Arch. du dép. du Nord. Ch. des comptes) = (x) Gasparde Coligny, seigneur de Chätillon-sur-Loing, amiral de France , fut VPun des plus habiles capitaines de son temps et l’un des chefs de parti les plus redoutables. Né en 1517, il estmortle 34 août 1572, dans l’exécrable nuit de la St.- Barthélemi. La lettre qu’il écrit ici à la reine-mère est un témoignage de la récon- ciliation qui venait de s'opérer entre la cour et les insurgés protestants. Le traité conclu le 15 août portait que les reitres allemands seraient congédiés. VIX. 1588. 13 janvier, à Rome. Le pape SixTE-QuiNT au roë de France Henrx LL. Z/ lui mande qu'il n'a pu admettre comme archevêque de Narbonne, François de Joyeuse, attendu l'illégitimité de sa naissance. (1): Il invite le roi à faire un autre choix, en lui rappelant combien il est nécessaire d'avoir, pour les hautes fonctions du sacerdoce, des sujets sans tache, doués de science et de vertus. SixTus PP. V.s Charissime in Christo fili noster, salutem et apostolicanr benedictionem. Non si meravigliera la Maestà Vostra, che non habbiamo admesso à l’arcivescovato di Narbona Francesco di Gioiosa, ch’ella nominava ne le sue lettere, perche essendo nato illegi- timo, per la dispositione de sacri canoni non è habile à la degnità episcopale. Nè ci è parso bene dispensarlo, perche havendo denegato simili dispensationi ad altri rè, ci persuademo che là Maestà Vostrà pigliera in buona parte, che a lei ancora non si —— (1) Francois de Joyeuse naquit en 1562 de Guillaume de Joyeuse, maréchal de France, et de Marie de Batarnay, sa femme. Cette prétendue illégitimité , alléguée par le pape, tenait sans doute à un degré de parenté entre le père et la mère de François de Joyeuse, Le Gallia Christiana, à l'article de Farchevêché de Narbonne ; ne fait aueune mention de cette opposition du saint-siége. On y remarque ;, au contraire , que Joyeuse recut ses bulles du pape Grégoire XIII en 1582, et qu'il prit possession le 14 mars de la même année, Quoi qu'il en soit, nous voyons qu'il fut promu en 1589 à l’archevèché de Toulouse ; qu’en 1605, il prit possession du siége de Rouen, et qu'enfin il mourut à Avignon en 16:15, NES oz vu À) PTE FE 71C | * NI 7 PATES Li WPF 7 LEA pnarronoife * or ST] QU TU CASE" 7441 711079] par mp uaefrur ol ons 204 24 D 0,7 pol y ou EN MP: ps “lp 4 rmjlusph 3 sd D Ÿ 2 us CEA À Pine ES vs of1ÿ aJUv} . 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Intorno à che le vogliamo paternamente ricordare che quelle persone, che si dedicano al servitio de la Chiesa, tanto sono più grate à la divina Maestà , quanto sono più nette d’ogni macula, et più ornate di virtu. Onde confidiamo che, in tanto bisogno di buoni sacerdoti et di prelati essemplari, che al presente hà il regno di Francia, la Maestà Vostra et per honor suo, et per satisfat- tione nostra, farà una elettione irreprehensibile, come ne la essortiamo affetuosamente ; et le diamo la nostra paterna bene- dittione. Di Roma, à li XIIT di Gennaro 1588. La suscription porte : Charissimo in Christo filio nostro Hen- rico, Galliarum regi christianissimo. Original portant en tête la signature autographe de Sixte- Quint. — Arch. du dép. du Nord. Chambre des Comptes de Lille. ( Portefeuilles.) (430 ) ILL. 1595, 14 janvier, à Heidelberg. — FrÉDÉRIC, électeur , comte palatin, félicite Henri IV de ce qu'il a échappé à l'attentat de Jean Châtel ; il l’exhorte à se prémunir contre les dangers qui peuvent le menacer. Monseigneur et très-honoré cousin. J'estois après à faire responce sur ce qu'il a pleu à vostre dignité royalle m’escrire le 25 de novembre dernier passé, pour vous bien humblement remercier de la bonne affection qu'il vous plaist continuer en mon endroit et vous asseurer de tout ce qui dépend de moy , quand le sieur de Soboles, vostre lieutenant et gouverneur à Metz, m'a fait entendre le très- exécrable acte commis sur vostre personne le 27 décembre, lequel advis, comme il m'a au commencement fort estonné et contristé, doutant de quelque plus grand désastre. Ainsi ayant par après entendu que le coup non-seulement n’est mortel, mais aussi qu'il ne vous sauroit empescher en vos louables entreprises, je m’en suis extremement resjoui et loue Dieu de ce qu’il vous a de rechef si miraculeusement préservé; ce n’est dès ceste heure, Monseigneur, que voyez que nos ennemis, comme désespérez de pouvoir par autre moyen venir à bout de leurs malheureux complots, tachent d'y parvenir par toutes sortes de meschancetez, assassinats, parricides et autres crimes diaboliques; les exemples n’en sont que trop récents. Or encores qu'il soit très-certain que rien n’avient sans la pro- vidence divine et que Dieu assistera toujours aux siens, si est- ce que ce seroit le tenter, si on n’usoit des moyens qu'il nous a donnez pour nous garder, comme vostre dignité royalle saura ( 431 } très-bien faire, prévenant ceux qui pourroient entreprendre d'imiter ce malheureux, et punissant sévèrement ses complices et ceux principalement qui, sous prétexte de religion, donnent à leurs disciples de si abominables instructions. Quant à moy, Monseigneur, je ne lairray jamais de prier le Tout-Puissant pour vostre prospérité et continuation de longue vie en bonne santé, pour le bien et repos non-seulement de vostre royaume, mais aussi de toute la chrestienté. Et si ainsi est qu’en brief, comme on dit, soyez pour faire le voyage de Lion, je le prie aussi qu’il vous y conduise et reconduise sous sa sauvegarde. N’estant la présente pour autre, je feray fin, vous priant très-humblement de vous asseurer de mon humble affection et de croire que je désire demeurer tout le tems de ma vie, Monseigneur et très-honnoré cousin, vostre très-humble et plus affectionné cousin, FRIDERIC, Comte Palatin, Électeur (x). A Heïdelberg , ce 14 de janvier 1595. Au dos est écrit: Au Roy. (Orig. Arch. du dép. du Nord. Ch. des Comptes. Portefeuille.) ————————_——_——————_—— 0, (x) Frédéric IV, comte palatin du Rhin, succéda à Louis VI, son père , en 1583 , et mourut en 1610. Ce prince professa le calvinisme, que son père avait abandonné pour embrasser la religion luthérienne. (432 ) XX. 1616. Novembre, à Bruxelles. — Jnterrogatoire et révéla- tion d'un nommé SERVAIS Ounor, bourguignon, qui déclare avoir été complice de Ravaillac, lors de l'assassinat de Henri IV (1). Déclaration et confession faicte par Servais Oudot, natif de la Vergenne, seigneurie de Gonhenan, bailliage de Vesoul, au conté de Bourgogne, au mois de novembre 1616, lors pri- sonnier en la Steenporte de ceste ville de Bruxelles et pre- sentement détenu au chasteau de Namur; et ce par devant Messire Guillaume de Stenhuys et Francois de Groote, respec- : (x) Si les aveux consignés par Servais Oudot dans ce curieux interrogatoire sont conformes à la vérité, il en résulte que Ravaillac a eu en lui un complice dont il n’est fait mention nulle part, que je sache. Il faut, du reste, convenir qu’il y a dans les révélations de cet homme quelques circonstances qui semblent peu compatibles avec des faits bien constatés. Comment croire en effet que Ravaillac ne soit pas le vrai nom de l’assassin de Henri IV , lorsque tous les historiens et les biographes le font si bien connaitre comme fils d’un praticien d’Angoulème, et le suivent dans les détails de sa vie jusqu’au moment où il consomma son par- ricide ? Peut-être Servais Oudot ne fut-il qu'un imposteur , un fanfaron d’assas- sinats. Sans prendre parti dans cette question délicate , je livre le document tel qu'il est; et j'ajoute que nous possédons ici une lettre originale écrite de Venise à Henri IV en l’année 1600 , le 13 mai, par son ambassadeur Settiner, qui l’in- forme qu'un capucin italien, homme grave, sensé, était venu lui dire qu’un bourguignon avait formé le complot d’aller tôt ou tard assassiner le roi jusques dans le Louvre. On trouvera certainement une singulière coïncidence entre cette révélation de Settiner et celle que fait seize ans plus tard le bourguignon Servais Oudot. Il est une autre remarque à faire ; c’est que dans les aveux de Servais Oudot, comme dans la lettre de Settiner , il n’est nullement question que le régicide ait été mu par le fanatisme religieux. (433) tivement conseillier et secrétaire au conseil privé des sérénis- simes archiducqz , commis par Leurs Aïtesses à l'examination dudit prisonnier. En la prison de la Steenpoort , du 16 de novembre 1616, Servais Oudot , natif de Ja Vergenne , seigneurie de Gouhe- nan, bailliage de Vesoul, au conté de Bourgogne et âgé d'en- viron 45 ans, examiné par nous sur le serement par lui presté entre nos mains, a dit, sur tout enquis, que à son domicile audit lieu de la Vergenne, et y aiant sa femme » en esloit sorti passées cinq sepmaines pour venir déclairer les desseings de deux laboureurs dudit lieu, l'un nommé Nicolas Chardin et l’autre Thiebault Bailly, nous disant que lesdits deux personnaiges l'ont par trois fois requis de vouloir tuer ou le roy d'Espaigne ou l'archidue de Brabant ; et que la première fois que il luy en parlèrent fut à Strasbourg en Allemaigne, lui présentant lors un cousteau à cet effet , à quoy le déposant ne voulut entendre , ains respondit que s’il avoit leur ceur il en mangeroit. La deuxième fois advint quelques mois après en Espaigne, où il s’estoil transporté avec de la marchandise à vendre, et estant en la ville de Madrid, lesdis deux Personnaiges s’adressèrent de rechef à luy déposant et luy moustrant leur cousteau luy dirent «: Tuez en le roy; » mais le respondant ne le leur voulut accorder ni prendre leur cousteau ; et la troisième fois a esté, passé trois mois, en sa maison audit lieu de Vergenne, où lesdis deux personnaiges luy présentèrent autrefois un cousleau, luy disant « T enez, faites ce que nous avons envie de faire, » et sur ce il leur respondit qu'ils ne sçavoit ce qu'ils vouloient faire, ils répliquèrent : « C’est de tuer Le roy ou le duc de Brabant. » Enquis s’il leur a demandé Pour ce de l'argent, dit qu'oy, mais que lesdis deux personnaiges Jui dirent : tu sais bien où 28 ( 43k ) il y en a, prends-en; el sur ce ledit déposant leur promit qu’il le feroit, combien que son intention n’étoit point telle ; maïs ce qu'il en disoit estoit pour se deffaire d'eux et ne voulut accepter ledit cousteau. Interrogé si lui déposant ne leur a dit qu'il n’avoit que faire du cousteau et qu'il feroit bien le coup sans ce cousteau là, dit que non. Enquis si lors que lesdis personnaiges lui ont tenu lesdis pro- pos, il n’y avoit personne de présent, dit que non; mais que peu auparavant le fils dudit Thiebault Bailly, et à tout homme, tenoit le mesme propos. Examiné s’il ne sçait point à quelle occasion lesdis personnaiges désirent tant la mort desdis princes, dit que non : bien que, nous a-t-il déclairé, le père dudit Thié- bault a esté exécuté par le feu, à Dole, passés dix huit ans, pour crime de sourcelerie, et que ledit Thiebault son fils en est aussi suspecté, et pareïllement le fils d’iceluy Thiébault : ne sachant si Nicolas Chardin, qui est maieur de la Vergenne, est entaché du mesme mal, bien qu'une sienne seur en est fort suspectée. Enquis pourquoy lesdis personnaiges se sont plus tost adressés à lui qu'à un autre, dit ne le sçavoir, sinon peult-estre pour avoir voiagé en Espaigne, France, Allemaigne et en ces Pays-Bas. D'advantaige ledit déposant nous a dit qu'au mesme temps que lesdis deux personnaiges et luy déposant se trouvèrent à Madrid, ils tuèrent un archer du roy, lorain de nation, nommé Jehan Louys, etestime qu'ils le prinrent pour lui déposant , qui resembloit audit archer, et qu'ils pensèrent l'avoir entre leurs mains, nous déclairant, sur ce enquis, avoir entendu du curé de Mouffans , qui est la paroiche dudit lieu de la Vergenne, qu’ils avoient tué ledit archer en la maison où il logeoït et avoient desrobbé au maitre de la mesme maison un bahus où il y avoit plusieurs comodités, et avoient rapporté le manteau et casaque | (435) dudit archer de la livrée du roy, estant la casaque de velours orange avec un passement blanc et rouge et le manteau à l'ad- venan(, laquelle casaque il déposant a veu porter par ledit Chardin, et le manteau par l’un des... de Gohenan, qu'il a fort bien recogneu estre de ladite livrée du roy, adjoutant que une fois il reprocha audit Chardin que ladite casaque n’avoit esté faiste pour luy; à quoy iceluy Chardin lui respondit qu'il ne le craignoit point, et fit semblant de le vouloir tuer de son arque- buse ; de quoy ledit déposant ne fit point d’estat, disant qu'il ne vouloit estre crainct. Et après lecture a persisté ne sachant escrire. Du 17 de novembre 1616. Continuant l'examen dudit Servais, prisonnier, l'avons in- terrogé en quel temps il est venu en ceste ville; dict passé environ trois sepmaines. Enquis à qui il s’est adressé le premier pour faire entendre à Son Altesse l’occasion de sa venue par deca, dit quil estoit in- tentionné d’en parler au confesseur de Son Altesse ; mais comme il estoit parti vers Espaigne , s’est depuis adressé à Bertran de Lettre et Jehan Louys, avec lesquels il est allé à la Veue où ils ont parlé au marquis de Marnoy. Interrogé s’il a pensé à ce que hier nous lui dismes de nous déclarer ce dont il se souviendroit d’advantage, a respondu s’estre souvenu que le fils dudit Thié- bault Baïlly lui a dit que ledit Thiébault son père, avec ledit Nicolas Chardin, retournant ensemble de la cour d'Espaigne par Bourgos, s’estoient adressés à un homme d'église, aiant charge de l’hospital et parlant toutes langues, et l’avoient tué, ne sachant à quelle occasion, et adjoustant qne ledit homme de l'église avoit un sien frére qui fut archer du roi. | 436 ) Du 17 jour dudit mois de novembre. Interrogé si lesdits Thiébaull et Nicolas ne se sont adressez à luy à Fontaine-Bleau en France, et ce qu'ilz lui ont lors dit, respond que passez six ou sept ans, ainsi qu'il estoit audit Fon- taine-Bleau, ledit Thiébault se vint adresser à Iny, et lui pre- sentant un cousteau , le voulut induire à tuer le roy de France, qui estoit bien proche d’iceulx. Enquis ce qu'il faisoit lors audit Fontaine-Bleau , dit qu'il y passoit, aiant porté en France quelque petite marchandise, adjoustant, sur ce enquis, qu'il ne voulut faire ledit coup. Examiné s’il n'a demeuré à vingt-deux lieues de Paris, dit avoir demeuré à Verneuil-au-Perce par l’espace d'environ un an, et qu’il en est sorty passez environ six mois, estant depuis allé par le pays pour gaigner sa vie à faire des cueillieres et autres mesnaiges d’estein, et que passez environ six semaines , il estoit à la Vergenne, où lesdits Thiébault et Chardin parlè- rent à luy. Interrogé pourquoy il s’est parti de sa demeure audit Ver- neuil, dit que pour ce que lesdis deux personnaiges le tour- mentoient toujours à exécuter leur mauvais desseing , l’estant venu trouver à cest effect au village de Normandel au Perce. Interrogé pourquoy il ne vint de là droit en ce lieu pour ad- vertir S. A. du dessing desdis deux hommes, dit qu'il lui sem-— blait qu'il estoit comme charmé et qu’il ne pouvait sortir, bien que par après il vint à ladite Vergenne. Examiné ou il s’est marié, dit audit Verneuil-au-Perce. Enquis si lesdits Thiébault et Nicolas n’ont eu quelque com- plot avec sa femme pour le tuer, a dit ne le sçavoir. Examiné s’il n’a pas faict audit Verneuil ou Normandel quelque chose pour laquelle l'on avoit pris information contre luy, dit que non, du moins qu’il scache. (431) Interrogé si lors qu’il demeuroit à la Vergenne, lesdits Thié- bault et Nicolas ne lui ont fait aucun tort, dit que non, sinon qu'ilz l'ont tousjours recerché à faire cest acte malheureux, et croit que s’ilz leussent trouvé, ils n’eussent failly de le tuer, s'ils eussent peu. Depuis, ledit déposant nous a dit qu'il ne sçait point si lesdits Thiébault et Nicolas l’estoient allé cercher audit Normandel ; bien dit-il, que comme il travailloit de son mestier à Plouvier en Gatinois, illes vit passer deux ou trois fois par devant le lieu où il estoit, sans qu'ilz luy aient lors tenu aucuns propos, sinon entre les dents, nous déclairant que depuis il n’a parlé à eux. Sur quoy luy estant représenté qu'il a lantost dit qu’il avoit parlé à eux, à la Vergenne, passez six semaines et que hier il a déposé que , pour la troisiesme fois, il leur avoit parlé passés trois mois, a dit qu’il ne sçauroit que dire, sinon que la dernière fois qu'il a parlé à eux, ça esté audit Plouvier en Gatinois, et que s’il ne se fust arresté en ladite ville, il croit fermement qu'ilz l’eussent tué. Depuis nous a dit que ledit Nicolas Chardin et le fils dudit Thiebault vindrent une fois audit Normandel avec une compagnie de soldats et que lors ledit Chardin avoit vestu la casaque de l’archer du roy d’Espaigne dont il a ci devant parlé et que ce fut lors qu’il lui dit que ceste casaque n’estoit faite pour luy. D'advantaige ledit déposant nous a dit que le curé de Mouffan en Bourgogne scçait bien à parler des actions desdis Thiébault et Nicolas, mesme du meurtre tant dudit archer que de l’homme de l’église de Bourgos, (qui est tout ce quil sçait), et après lecture a persisté. Aïnsi que nous relisions ceste responce à ce prisonnier , il a monstré quelque mescontentement que nous sçavions à parler qu’il avoit demeuré à vingt-deux lieues de Paris, disant que Bertram le nous devoit avoir rapporté, et après ladite lecture achévée, nous a demandé quand il pourroit sortir de ceste prison. (438) Du 19 novembre 1616, Sur ce que ledit Servais Oudot nous avoit fait dire par la cépière de la prison qu'il avoit oublié quelque chose qu’il désiroit de nous déclairer, nous y sommes retournés ; et après avoir oy ledit Sevais sur le mesme serment par luy presté, il a dit et déposé qu'au temps qu'il estoit à Madrid, passez sont environ cincq à six ans, il hantoit la maison d’un serrurier nommé Marc Salasar, qui avoit à femme Ignès de la Peigné , et que lors et environ le mesme temps que l’archer et homme d'église (dont il a ci devant parlé) furent tuez, aussi fut ladite Ignès de la Peigne tuée et sa maison pillée; et lorsque ledit Nicolas Chardin vint trouver le déposant à Normandel en France, selon qu'il a dit en ses dépositions précédentes, iceluy Chardiu lui tint quelques propos par lesquelz il a assez recogneu que le meurdre de ladite femme et le vol de sa maison furent faicts par lesdits Chardin et Thiébault Bailly. D'advantaige ledit déposant nous a dit que combien que par ci devant il pourroit avoir déclaré qu’il demeuroit à la Vergenne ; toutesfois la vérité estoit qu’il n’y avoit pas eu son domicile, bien en estoit-il natif; et qu'après son voiage d’Espaigne, dont il a ci-devant parlé, aucuns de ses parens (à présens trespassez) l'induirent d'entreprendre de tuer ou faire tuer le feu roy de France , à quoi il s’accorda pour les grands maux qu'il voioit advenir par le moyen dudit ray et s’estant accosté en Espaigne, d’un savoiard nommé Jehan Joffroy , avec lequel il s’avoit tous- jours fait camerade, ils complotarent par ensemble de faire ledit coup, et à cest effect se transportarent à Paris; et y aians esté trois jours, l'occasion s’en présenta par le moyen que le caroche du roy fut arresté par quelques charrettes; et ledit Jehan Joffroy, d'un cousteau qu'il avoit à cest effet, lui donna deux coups en la poitrine; et, du premier coup, le sang saulta sur ( #39 ) le manteau d’iceluy Joffroy, qui fut cause que s’estant retiré en une petite rue près de là, il fut recogneu, arresté et depuis exécuté. Et combien que l’on luy ait donné nom de François Ravaillart, néantmoins, il avoit vraiement nom de Jehan Joffroy ; lequel nom de Ravaillart il avait prins, afin qu'il fût tant mieux réputé pour François, et ce, par l’advis du deposant ; et avoit ledit cousteau, dont le coup fut donné, esté achapté au bourg de Grange, au pays de Bourgogne ; et déclare ledit déposant que lorsque ledit coup fut donné, il en estoit bien proche ; mais on ne print point garde à luy et eut bon moyen de se retirer, et depuis alla de place en place gaigner sa vie, et lui sembloit qu'il estoit charmé, parce qu'il ne sçavoit sortir de France. Enfin arrivant au village de Normandel, il y print femme; et le curé du lieu avec quelques autres entrèrent en soupçon que le déposant avoit part à la mort du roy de France et lui en firent quelque reproche, lui aians quelques fois dit qu'il en fist autant au roy d’Espaigne ou aux archiducqs ou qu’il le fist faire par un autre. Et quelque temps après le déposant se transporta à Plouvier en Gatinois, et y travailloit de son petit mestier , où lesdits Thiébault et Chardin le vindrent trouver , et lui présenterent un cousteau, pour tuer ou le roy d'Espaigne, ou l’archiduc , comme il a dit ci-devant. Il dès lors print réso- lution de se transporter par decça, pour advertir S. A., tant de ce qu’estoit passé au regard du roy de France (ce qu’il avoit fait pour le service de Dieu et de sadicte Alteze), que pour l'advi- ser du desseing desdits Thiébault Bailly et Nicolas Chardin; mais qu'il se trouva encore comme charmé, en sorte qu’il n’en sçavoit sortir, jusques à ce qu’il print un homme auquel il donna une pièce d'argent, qui le convoya jusques en deça Mazières. À dit de plus qu'il a esté en ceste ville cincq à six sepmaines, cerchant toujours moyen de faire sçavoir à Son Altesse ce que cy dessus est dit, mais qu’il n’en a pas trouvé l’occasion, sinon depuis quelques jours en ça, selon qu’il nous a ci devant déclaré. ( 440 ) Qui est tout ce qu'il nous scauroil dire, et après lecture a persisté. Du 24 novembre 16716. Nous estans de rechef transportez en la prison de Stcenporte, et aians mandé par devers nous ledit Servais Oudot, l'avons enquis s’il avoit oncques parlé au prince de Condé, a dit que environ cincq ou six mois auparavant la mort du roy de France , comme il estoit en la cour du Louvre à Paris, le roy y rentra en caroche avec le prince de Condé et autres; et ayant fait arrester, ledit prince de Condé appella ledit déclarant et luy demanda qui l’avoit envoié là : et sur ce qu’il respondit que per- sonne , ledit prince de Condé lui fit quelque signe par lequel il lui donnoit à cognoistre que ce debvoit estre par charge, ou du roy d'Espaigne ou de l’archiduc; et ledit respondant persista {ousjours que non; par après le prince de Condé dit qu'ilz (en faisant quelque signe sur le Pays-Bas) cognoissoient bien son espée, et qu’il vouloit estre aussi bien maitre qu'eux et tenir l'empire comme eux; plus luy dit que s’il advenoit quelque faulte de quelqu'un d'eux, on s’en prendroit à luy respondant , et finalement luy dit : vat’en travailler pour nous; comme il fit depuis aux bastimens du duc de Sully, audit lieu de Sully, où il demeura jnsques à ce qu’il alla trouver ledit Joffroy en Bour— gogne pour faire le coup dont il a ci devant parlé; lequel fut exécuté en sa présence, selon qu'il a ei devant dit. Interrogé s’il a fait ce que dessus par charge dudit prince de Condé , dit que non, et qu'il ne luy en a jamais parlé. Et ce qu'il en faict a esté pour le service du roy d’Espaigne et de Son Altesse. Interrogé si quelqu'un l’a incité de tuer le roy de France moderne ou la reyne sa mère, dit que non; et qu'à Dieu ne plaise qu'il eüt entreprins chose semblable. Et après lecture a persisté. Original. Arch. du dép. du Nord. ( 4M ) ADDITIONS DOCUMENTS POUR L'HISTOIRE LITTÉRAIRE. 1545, 8 février, à Saint-Germain-en-Laye. — François invite Michel-Ange à lui céder quelques-uns de ses meil- leurs ouvrages, promettant de les payer libéralement. Sieur Michel-Angelo, pour ce que j'aÿ grant désir d’avoir quelque besogne de vostre ouvraige, j'ay donné charge à l'abbé de Saint-Martin de Troyes (1), présent porteur, que j'envoie par- delà d’en recouvrer, vous priant, si vous avez quelques choses excellentes faites à son arrivée, les luy vouloir baïller en les vous bien payant; ainsy que je luy ay donné charge et d’avantaige voulloir estre contant pour l'amour de moy qu'il molle le Christ de la Minerve et la Nostre-Dame de la Febre, affin que j'en (1) Cet abbé, sur lequel le Gallia Christiana ne donne aucun détail, se con- tentant de le nommer Francesco de Prima Diei, n’est autre que le Primatice, fameux peintre et architecte, appelé d'Italie en France par François r.*, qui lui confia les embellissements de Fontainebleau et d'autres travaux importants, (442) puisse aorner l’une de mes chapelles, comme de chose que l’on m'a asseuré estre des plus exquises et excellentes en vostre art. Priant Dieu, sieur Michel-Ango, qu'il vous ayt en sa garde. Escrit à Saint-Germain-en-Laye, le VIIIe jour de février, l'an M Ve XLV. FRançoys. Et plus bas : DE LAUBESPINE. (Original trouvé dans la magnifique collection de dessins léquée par le peintre Wicart à la Société royale des Sciences de Lille.) Nora. Je viens de m'apercevoir que cette lettre se trouve dans les notes de la vie de Michel-Ange Buonaroti, par Vasari, où elle porte mal à propos la date de 1546, et dans l'Histoire de la vie et des ouvruges de Michel-Ange, par M. Quatremère de Quincy. hbr 7 ZA He ee REC CE AE NT LR nes EE eg PER, cer Le C ml 1C Ur) 4 11 (474474 (6 # le Lomé 1561. 27 janvier, à Vic. — Lettres du CARDINAL DE Lor- RAINE (1) à CLauDE D'Espence, docteur de la faculté de Paris. Il l'exhorte à se livrer à ses trañux accoutumés, exprime son regret de n'avoir pu le faire élire évêque de Troyes, et promet de saisir toutes les occasions de lui être utile. Monsieur d’Espense (2), j'ay receu les lettres que vous m'avez escriptes avec les mémoyres et cahiers que m’avez envoyez, dont suis esté très aise et vous en remercye bien fort, vous (:) Charles, fils de Claude, premier duc de Guise, archevêque de Rheims, de Narbonne , en outre, possesseur de six évêchés et d'autant d'abbayes , fut du reste un des personnages les plus distingués et les plus habiles du seizième siècle. Chénier l'a calomnié dans satragédie de Charles IX en lui faisant jouer un rôle à la Saint-Barthélemi. Le cardinal de Lorraine fut totalement étranger à cette horrible catastrophe ; il n’était même pas alors en France. Il était doué de qualités qu’on regrette de ne pas rencontrer toujours dans le haut clergé de cette époque. Le portrait suivant qu’en ont fait les frères Sainte-Marthe n’a rien d’exa- géré : In victu frugalis, in societate urbanus, in moribus honestus, in colloquio grandia sapiens, omnes sut admiratione commovit; etviros litteratos non tantüm fovebat, sed eorum consuetudine delectabatur qui omni genere scientiurum erant excultissimi. ; (2) Claude d’Espence, docteur de Sorbonne et recteur de l’Université de Paris, avait été précepteur du cardinal de Lorraine, qui l'employa depuis dans diverses négociations importantes. Judicieux et modéré, il travailla utilement en ces temps de troubles à la défense de l’unité catholiqne. Tous ses ouvrages sont encore recherchés et consultés avec fruit. L'évêché de Troyes, que le cardinal aurait voulu faire avoir à son ancien précepleur, venait en effet d’être vacant par la défection d'Antoine Caraccioli , qui s'était fait calviniste. Ce fut Claude de Beau- fremont qui lobtint. (444 ) priant me faire ordinairement part de ce que vous apprendrez de nouveau et surtout me faire participant de vos labeurs où je prendray toujours très grand plaisir, m’asseurant que vous n'oublierez rien de ce qui touche et concerne l'honneur de Dieu et la conservation de notre religion catholicque , selon que vous voyez et cognoissez le besoing et nécessité de la malice du temps où noé'asommes le requérir, et comme vous m'avez tousjours promis et que j'en ay de vous une parfaite fiance et asseurance. Et croyez que pour votre particulier j'en ay plus de soing que vous mesmes , et ne se présentera bonne occasion pour votre advancement qui dépende de mon moyen et disposi- tion que je ne vous face par effect bien cognoistre que je n’ay moins de désir de vous voir contant et satisfait que vous mesmes le sçauriez souhaiter et désirer. Et vous prie que ce soucy ne vous interrompe aucunement vos estudes et entre- prinses, et vous en reposez et remettez sur moi, qui ne laisseray passer nul bon moyen qui se présente pour vous, sans vous en rendre le contantement que désirez. Au surplus, je veulx bien vous advertir comme je suisicy en ce lieu depuis quinze jours ou troys semaines avec Messieurs mes frères (1), faisant très-bonne chère. Nous y receusmes hier nouvelles de la venue des princes d'Allemaigne à Saverne , lesquels nous avons resolu, monsieur mon frère et moy, aller visiter audit lieu, et nous y achemynons dedans quatre ou cinq jours, espérans nous entrevoir dedans le XV° de ce mois; et ne fauldray après cette veue vous faire part des occurences et vous mander des nouvelles de Brancius (2), lequel se doibt trouver dont je suis merveilleusement aise, (1) Les frères dn cardinal de Lorraine étaient Francois , duc de Guise , assas- siné par Poltrot en 1563; Claude , duc d’Aumale ; Louis , archevèque de Sens; Francois , grand-prieur de France, et Réné, marquis d’Elbœuf. (2) Ce Brancius est sans doute Jean Brentzen (Brentius), disciple de Luther eL chef de la secte des Ubiquitaires. Il assista au concile de Trente en qualité d’en- voyé du duc de Wurtemberg. ( 445) faisant mon compte de le bien gouverner et entretenir, tandis que nous serons ensemble. Au partir de cette compaignie, je me retire à Reims pour y passer le reste du caresme, où j'auray moyen d'avoir plus souvent de vos nouvelles et vous des miennes, vous priant que ce soit le plus souvent que vous pourrez; et donnez vos paquets à Hotman, mon trésorier, qui aura tousjours moyen et commodité de les me faire tenir seu rement , qui est l’endroict où je prie Dieu, Monsieur d'Espense, vous donner entièrement ce que mieux désyrez. De Vy, le XXVII jour de janvier 1561. (1) Monsieur d'Espansse , j'ay grant regret à Troyes, et s’ils eussent eu élection (2) je y eusse faict mon devoir pour vous, comme je fits incontinant d’en escrire au chancelier, Mais nous perdons tans. Croyez sij'avois chose en ma puissansse qui vous fust propre, vous ne seriez oblié, comme vous connoistrez par effet: Si non tibi grati sunt homines, non erit ingratus Deus. Quantum hoc tempore possis in retinendäà pace et unitate Ecclesie satis scio. Vide ne talentum tibi creditum otiosum sit. Ego quantum possum laboro et satis hic feliciter, où par ung peu de nos sermons je cuide avoir retenu totam hanc-diocesim. Je n’ay point esté à Metz et pour bonne cause. Adieu, et me ut soles ama. Votre meilleur amy, LE CARDINAL DE LORRAINE. Au dos est écrit : à Monsieur d'Espense. Orig. (Arch. du dép. du Nord. Chambre des Comptes.) (x) Tout ce dernier paragraphe est de la main même du cardinal. (2) Le cardinal fait ici allusion à une décision prise durant la tenue des états d'Orléans ; on y avait résolu de rétablir le mode d’élection pour les évéchés et les abbayes ; mais on ne donna pas suite à cette résolution. ( 446 ) IL. 1569. 30 avril, à Paris. Le puc D'ALENCON mande au rot son frère, Henri III, qu’Angelo Vergesio, grec, un de ses secrétaires, est mort sans enfants et sans héritiers, qu'ainsi le droit d'aubaine étant acquis au roi, il le Lui demande pour Dorat (1), professeur en grec, qui désire avoir les livres dudit Vergesio. Monseigneur. Depuis quelques jours, Angelo Vergesio, un de vos escrivins, seroit allé de vie à trépas sans avoir laissé au- cuns enfans ou héritiers, vous estant par ce moyen tous et chascuns ses biens acquis par droict d’aubeyne. Et d’autant que ledit Vergesio estoit grec de nation , ayant laissé plusieurs livres de la langue grecque, monsieur Dorat, votre lecteur en grec, m'auroit requis vous supplier, en sa faveur et en recognoissance des services qu’il vous a faictz et fait journellement , luy vouloir faire don dudit droict d’aubeyne, non tant pour le prouffict qu'il espère tirer des biens délaissez par ledit Vergesio, mais pour les livres en langue grecque, en laquelle il vous faict service, desquelz il pourra cognoistre quelque chose pour l’ins- truction de ses disciples et auditeurs; qui est cause, Monsei- gneur, que je vous supplie très-humblement lui vouloir accorder ledict droict, et attendant sur ce vostre volunté, je prieray le Créateur vous donner, (1) Jean Dorat, Auratus, professeur royal en langue grecque, a composé, sui- vant Scaliger ; plus de cinquante mille vers grecs et latins. On le nomma en son temps le Pindare moderne; et Charles IX créa pour lui la place de poète royal. Dorat mourut octogénaire en 1588, ( 447 ) Monseigneur, en parfaicte santé, très-bonne , très-Jongue et très heureuse vie. Paris, ce dernier jour de avril 1569. Vostre très humble et très obéissant frère et serviteur, Francoys. En note ces mots d’une autre main: 1 « plu au roy de le accorder pour le bien du service. (Original. Chambre des Comptes de Lille. Portefeuilles.) ( 448 ) NOTICE SUR DON DENIS DE PORTUGAL, FILS DE PIERRE LE JUSTICIER ET D'INÈS DE CASTRO, Par le docteur LE GLay. Il est dans la vie malheureuse et agitée de ce prince deux circonstances que l’histoire jusqu'iei a méconnues ou dénaturées. J'ai en main des documents qui me permettent de rétablir les faits; mais je ne puis les employer utilement pour le lecteur qu’en les plaçant dans une notice un peu détaillée sur le per- sonnage qu'ils concernent. Don Pèdre, infant de Portugal, devenu veuf en 1345 de Constance de Castille, épousa secrètement Inès de Castro. Cet hymen ne resta pas tellement caché que les courtisans ne le découvrirent bientôt et n’en concurent de la jalousie, à cause de l'influence qu'il allait donner aux deux frères d’'Inès, d’ailleurs appelés par leur naissance aux plus hautes dignités. Tout fut révélé au roi Alphonse IV. Celui-ci, outré de colère, se rend à Coimbre, où la malheureuse princesse vivait solitaire avec les deux enfants nés de son mariage. D'abord désarmé par la beauté et les larmes de cette femme, par la vue des deux enfants, il allait se retirer sans accomplir son funeste dessein; mais les trois courtisans qui avaient excité son courroux et qui l’accompagnaïient , firent taire la pitié chez ce père faible et cruel, et se chargèrent eux-mêmes de poi- gnarder Inès. C’étaient Alvarez Gonzalez, Pèdre Coelho et Diepo Lopez Pacheco, anciens et implacables ennemis de la maison de Castro. Don Pèdre, qui au retour de la chasse visi- tait tous les jours sa femme et ses enfants, apprend le meurtre ; ( 449 ) il lève l’étendard de la révolte contre son père et ravage les provinces où étaient situés les fiefs des assassins. Les larmes de la reine Béatrix de Castille fléchirent enfin ce fils rebelle. Alphonse meurt en 1357, avec le surnom de brave et de fier, qu’il avait conquis par ses exploits contre les Maures, mais flétri dans l’histoire par son atroce conduite envers la femme de son fils. Don Pèdre , monté sur le trône, ordonne d’exhumer le corps de son épouse, lui fait faire des obsèques royales et lui élève un monument où elle est représentée la tête couverte d’un diadème: puis il tire une horrible vengeance de Gonzalez et Coelho, meurtriers d’'Inès; Pacheco était mort en France. Les autres subissent les plus cruelles tortures; leurs corps sont brûlés et leurs cendres jetées au vent. Le roi assemble ensuite les états du royaume, et là, en pré- sence dn nonce du pape, déclare que les enfants d’Inès sont légitimes. On connait le bel épisode consacré par Camoens à la mémoire d'Inès, ainsi que le drame de Calderon sur le même sujet : Reynar despues de morir. Nous avons en France deux tragédies dent Inès de Castro a fourni le sujet, l’une par Lamotte, et l'autre par M. Firmin Didot. Les enfants d’Inès étaient au nombre de quatre: 1.0 Don Alphonse , mort jeune ; 2.0 Don Denis, qui fait l'objet de cette notice ; 3.° Don Juan, duc de Valencia; 4.0 Béatrice, mariée à Sanche , fils naturel du roi de Castille. Comme il existait un fils nommé Ferdinand, issu du mariage du roi Don Pèdre avec Constance , sa première femme, c'est à lui que dut écheoir la couronne , lorsqu'en 1367, Don Pèdre mourut âgé de 47 ans. Denis n'avait donc rien à pré- tendre. Il vivait paisiblement à la cour de son frère, quand celui-ci épousa Léonore Tellez, femme de Laurent d’Acunha, 29 ( 450 ) dont le mariage fut cassé. Cette alliance singulière était pro- fondément impolitique, puisqu'elle violait un traité en vertu duquel Ferdinand devait épouser une fille du roi de Castille. Don Denis ne put cacher son mécontentement. Dans une audience d’apparat où les grands étaient admis à baiser la main de la nouvelle reine, le fils d’'Inès ne voulut point rendre cet hommage à sa belle-sœur. Le roi, qui était présent, entra dans un violent accès de colère; et il aurait poignardé Don Denis, si un seigneur, nommé Ayrez Gomez de Silva, n’avait retenu son bras. Denis alors quitta la cour et se rendit en Castille, où se tenait aussi, avec d’autres mécontents, Laurent d’Acunha, mari répudié de Léonore Tellez. Henri, roi de Castille, profitant des instructions que Denis lui donna sur la situation du Portugal, y fit une invasion et s’'empara même de Lisbonne. Ceci se passait en 1373. Ferdinand étant mort en 1383 sans enfants, le fils aîné d’Inès de Castro devenait l'héritier légitime de la couronne: mais son droit fut méconnu. Jehan de Begras, orateur et juriconsulte célèbre , prononça, dans une assemblée des états, une harangue pour soutenir que ni Don Denis, ni Don Juan, son frère, n’é- taient légitimes, attendu qu'Inès, leur mère, avait contracté avec Don Pèdre une alliance spirituelle, en tenant sur les fonts baptismaux le fils ainé du même Don Pédre, et qu’ainsi, d’après les canons, elle n'avait pu épouser son compère sans dispense. Le harangueur ajouta que, quand même ces princes seraient légitimes, leur conduite les rendait indignes de régner, puisqu'ils avaient quitté le pays pour se réfugier en terre ennemie et fomenter la guerre contre leur roi. Jehan de Begras finit par proposer de décerner la couronne à Jehan, fils naturel de Don Pèdre et de Thérèse Lorenzo, né deux ans après la mort d’Inès. Cette opinion prévalut; Jehan régna depuis 1383 jusqu’en 1433. On a dit vaguement que Denis avait des intelligences en ( 454 ) Portugal pour s'emparer de la couronne, usurpée, selon lui, par son frère naturel. On l’a dit, mais on n’a point apporté de preuves à l'appui de cette assertion. Voici une lettre qui la confirme et qui en outre fait voir que le roi régnant , d’ailleurs loué par l’histoire comme un grand prince, n’a pas laissé que de commettre des actes de cruauté pour s’affermir sur le trône. Je donne cette lettre telle qu’elle a été alors traduite du latin original, pour accompagner une requête présentée par Denis à Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne, dans une circonstance qui sera expliquée tout-à-l'heure : « Très-hault seigneur. Nous, voz vrais vassaulz et serviteurs, » au baisier de piés et de mains, sommes prest de adhérer fer- » mement à votre obéissance comme à nostre vrai et naturek » seigneur. — Seigneur, plaise savoir à vostre très-noble sei- » gneurie que un vostre serviteur nous a parlé de vostre part. » Et Dieu scet que nous sommes bien prest de faire tout ce que » appartient à vostre service et honneur. » Mais si jusques à ores nous n’avons point fait ce que nous » sommes tenuz de faire pour nostre vrai et naturel seigneur, » nous n’en sommes pas à blasmer; et est la cause que nous ne > osons, pour le roy vostre frère; quar il nous tient si oppressez .» et soubgès qu’il n’est aucun en ce roiaulme qui vous ose nommer. » Très-hault seigneur, sachiez que de nouvel est advenu en » ceste cité que aucuns de noz voisins bourgois parlèrent » secrètement à vostre neveu, messire Pierre, filz de vostre » frère messire Jehan, duc de Valence, qu'il feist savoir à son » père qu'il venist par mer à tous gens d'armes et qu'ilz lui » entendoient à donner ceste cité. Et ceste chose secrète fu » sceue et tellement révélée que le roy le sceut. Et fist aucuns » de ces bourgois ardoir et aucuns estrangler, et enchassa du » roïiaulme le dit messire Pierre, vostre neveu. » Seigneur, toutes ces choses non obstans, nous dessus ( 452 ) » nommez, comme voz vrais et loiaulz vassaulz, sommes appa- » reilliez en tout temps du monde, quand à vostre honeur » serez en vostre franche puissance, à tout Lant de gens d'armes » que vous nous puissiez deffendre; et vous promettons, comme » à nostre seigneur naturel et au quel nous faisons hommage, » que nous recevrons en ceste cité vous et voz gens, et vous » serons obéissans. Et afin que ceste chose vous aiez pour » ferme , nous dessus diz vous envoions ceste letre fermée de » noz noms et scellée du scel secré de la cité, » Très-haut seigneur, nous vous prions, entre autres choses, » que cecy soit secré entre vous et nous; quar s’il estoit sceu » et descouvert, nous serions mors, et porrions pérdre tous » nos biens. Pour ce que nous amons tant à vous servir , si » nous gardez. Escrit en la cité de Lisbonne, le merquedi XIIL.e jour du mois de novembre. » - Cette lettre ne porte pas de millésime; mais l'indication simultanée du quantième du mois et du jour de la semaine permet d’en fixer la date. L'année 1386 est, durant le règne de Jehan, la seule où le14 novembre soit tombé un mercredi. C’est donc à cette année là qu'il faut rapporter la lettre que nous venons de citer. Elle démontre que Don Denis avait à Lisbonne un parti puissant et dévoué; et il est remarquable que le scel secret de la cité se trouvait entre les mains de ce parti, en tête duquel figuraient , sans doute, les magistrats municipaux de la ville. Il résulte en outre de ce document que le frère germain de Denis agissait également auprès des habitants de la capitale ; mais il est difficile de juger, d’après le passage ci-dessus; si c'était pour son propre comple ou dans les intérêts de son frère. Quoi qu'il en soit, Don Denis revint plus tard en Portugal avec l'agrément du roi, qui le reçut à Porto et lui rendit les honneurs dus à sa naissance. ( 453 ) La Clède, dans son Histoire générale du Portugal, 1, 377, parle de cette réception et ajoute : « Toutefois, considérant que » le peuple étoit persuadé que la couronne appartenoit à Don » Denis et craignant que sa présence n’autorisât ses ennemis à » fomenter de nouveaux troubles, il le fit partir pour l’Angle- » terre en qualité d’ambassadeur. Le prince s’embarqua, mais » lorsqu'il fut en pleine mer, il s’imagina qu'on lenvoyoit en » Angleterre pour l'y faire périr. Cette idée le frappa si vive- » ment qu'il résolut de s’en retourner en Espagne. Il prenoit » déjà cette route lorsqu'il fut pris par des corsaires bretons. » Ceux-ci espérèrent d'en retirer une grosse rançon; mais le » roi de Portugal refusa de la payer, parce que son frère refusa » de son côté de se rendre en Angleterre. Alors les corsaires, se » confiant à la promesse que l'infant leur fit de leur payer sa » rançon, le remirent en liberté, dont le prince profita pour » s’en retourner en Castille. » Lequien de La Neuville s'exprime à peu près dans les mêmes termes, Histoire de Portugal, IL, 337 et 338. Ces deux historiens se sont trompés ou plutôt ont été induits enerreur par les chroniqueurs portugais eux-mêmes. Ce ne sont point des corsaires bretons qui ont capturé le fils d’Inès. de Castro. Cette prise est le fait de pêcheurs flamands, parmi lesquels figure le fameux Guillaume Buckel, inventeur du procédé pour encaquer et conserver la morue. Il n’est pas vrai non plus que Don Denis ait été relâché sur parole par ceux qui s'étaient emparés de lui: nous allons voir que ce malheureux prince, détenu dans la petite ville de Bier- vliet, y a souffert tous les genres de privations et qu’il n’a obtenu un adoucissement à son sort que moyennant une rançon préalable de trois mille francs d’or, avancée par le duc de Bourgogne. On va lire la supplique dans laquelle l’infant conjure le duc de Bourgogne de tempérer les rigueurs de sa captivité, en le faisant {x ansférer soit à Bruges, soit à Lécluse , où résident des mar- ( 454 ) chands portugais qui pourront l'aider dans sa détresse. L’ori- ginal de cette lettre remarquable existe dans nos archives du département du Nord: je le crois tout entier de la main du prince et j'en conserve scrupuleusement les termes et l'orthographe : » « Illustrissimo principi, ac serenissimo duxci Burgundie , ac comity Flandrie et Artesii. Supplicat vester orator Dionisius , » infans, filius legitimus Domini Domini Petri bone memorie, » quondam regis Portugalie et Algarbï, vestre realissime majes- taty quo circa dominacionem vestram precibus duxit humil- limè exorandum quatinus, Deum pro oculis habentes, ipsi captivo ope caritativà subvenire dignemini, eidem locum competentem deputando, ne huic qui innocens in hanc aspe- ram decidit fortunam, tam luctuosà morte dies suos sub potestate tanti principis finire cogatur. Domine mi, cordis amaritudo pluribus acta doloribus me graciossissime vestre ac nobilissime gentilitaty scribere cogit lacrimabiliter quéd, prout fide dignorum relacione eadem majestas percipere poterit, proh dolor ! tantam hic in isto oppido sustinui mise- riam , penuriam et famem quôd nullo tempore vivere potero, nisi benignissima pietas vestra subitum mihi prebeat suc- cursum. » Cum presupponam vos meas tribulaciones satis perfect distinctèque nescire, tamen nolo vestrum sagacissimum intellectum molestare ; sed, narrando cum magnäâ humilitate, dico : scitis vos quandiù corpus humanum tam debile et tam caducum , absque cibi et potûs administratione , stare possit in vità. Placeat ergo vestre dulcissime ac gloriosissime majes- taty mihi concedere licentiam manendy in oppido vestro de Brugis, vel Esclusa , sub fide mea. Et sicut hic in oppido » de Brevelt fui per annum et plus, ita ero in aliquo alio loco ; » » et sie servabo fidem, si placuerit dominacioni vestre ; et quia in istis duobus locis mercatores de Portugalià faciunt resi- denciam cum suis mercimoniis, ob islam causam credo ab heis habere sustentamentum. ( 455 ) » Et, Domine mi, placeat eidem nobilitati mihi concedere » tempus certum et determinatum per vos in quo debeam sol- » vere redempeionem , scilieet summam XX milia francorum ; » Et gentilitas vestra ac nobilitas poterit considerare condi- » cionem ac potestatem et quêd habeam locum mitendy, » per alicos dominos mundy, familiares meos quos vester bali- ». vus superior de Flandriä Seluse carceribus mancipari jussit. » Et sic ego promitto vobis insuper, ut filius regis, quod » solvam pro eisdem quascunque expensas licitas et oppor- » tunas, et alia que de jure aut consuetudine occurrrerunt , » et si has expensas questumque gentes istius oppidi pro me » fecerunt. Et in hïis...... dignemini expeditionem celerem » exhibere. Altissimus vos conservet, acmentet, et exaltet, » Amen. Domine mi, placeat eidem dominationi quod resti- » tuatur mihi navis mea, et sic melius et perfectius potero de presenti solvere. » Y Dronisius, énfans , filius legitimus serenissimi principis ac Domini Domini Petri bone me- morie, quondam regis Portugalie et Algar- bii. Cum reverencid et honore ac humilitate. Il est probable que cette lettre aura déterminé le duc de Bourgogne à rendre moins dure la captivité du prisonnier ; mais le document qui suit prouve qu’en 1389 Don Denis et ses gens étaient encore détenus à Biervliet. Par cet acte, Philippe-le- Hardi mande à Nicolas de Fontenai, gouverneur de ses finances, de payer à divers pêcheurs flamands qu’il nomme, 3,000 francs d’or, en exécution du traité conclu avec eux, à effet d’avoir en sa main l’infant de Portugal et sa suite. » Philippe, etc., à notre amé et féal chevalier , conseiller » ( 456 ) gouverneur de nos finances, messire Nicolas de Fontenay, salut et dilection. Comme Pierre, fils Jacques de Honde, Will.e Buckel, Jehan Canelaert et Jehan Detukaert le jone, avec plusieurs autres compaignons, pescheurs d'Ostende et d'au- tres lieux de notre pays de Flandre eussent pieca ‘prins sur mer Don Denys de Portugal, frère du roy de Portugal, et avecque lui plusieurs de ses gens ennemis de mons. le roy et de nous; lesquels Don Denys et ses gens, ou la grigneur partie d’iceulx, mesmement icelluy Don Denys ont esté toudis depuis et sont encore détenu prisonniers à Biervliet ; et 1l soit ainsi que, après plusieurs traitiés tenus et eus de par nous, par aucuns de nos gens avecques lesdis pescheurs, pour avoir lesdis Don Denys et ses gens en postre main; finablement soiens accordées sur ce avecques euls pour la somme de trois mil frans d’or que, pour ledit Don Denys et ses gens, nous leur devons faire franchement payer oultre la nef et tous autres........... et autres biens meubles, qui furent pris avecques euls, et aussi le dixième denier qui à nous compète , à cause de la dicte prise, à trois termes qui s’ensieuvent: c'est assavoir mil frans au jour du Noël prochain venant lan mil CCCIIIEK et X; les autres mille frans au jour de Noël prochain, après ensuivant l’an IILESX et onze et les autres mille frans à l’autre Noël subséquent, l'an IIEP* et douze. Si voulons et vous mandons que, par nostre receveur général des finances qui est de présent ou sera pour le temps avenir, vous faictes payer , baïllier et délivrer auxdis pescheurs ou à leur certain comandement ladite some de trois mille frans ou leur valeur aux termes dessus déclairez, et par rapportant au premier paiement copie ou vidimus de cestes, soubs seel autentique ou colla- cioné par ung de nos secrétaires, et au derrain paiement, ces présentes avec quittance des dis pescheurs pour euls et tous leurs compaignons, nous voulons ladite some ainsi leur ( 457 ) » paiée estre allouée ès comptes et rabatue de la recepte dudit » receveur par nos améz ot féaulx les gens de nos comptes à » Lille, sans contredit ne difficulté, nonobstant quelconques » ordonnances, mandement ou deffense à ce contraires. Donné » à Gand, le VILE jour de janvier l'an de grace mil CCCIHIE*X » et nuef. « Par mons. le duc, GHERBODE. » Le 11 avril suivant il intervint un traité par lequel Don Denis, alors transféré à Bruges ;, s'obligeait à payer pour sa rançon dix mille nobles d'or, monnaie de Flandre, exigibles pour moitié dans la quinzaine de l’annonciation de la Vierge prochainement venant, c’est-à-dire dans un an après la date du traité: l’autre moitié était payable dans la quinzaine après la nativité de Saint- Jean 1391. Il y est stipulé, en outre, que Don Denis, ne pouvant four- nir de caution, devra garder prison jusqu'à parfait paiement de la somme convenue. Je regrette que l'étendue de l'acte latin dans lequel cet accord est consigné ne me permette pas de l’insérer ici. C’est un original sur parchemin portant la signature de Don Denis et muni de son sceau avec ceux des quatre principaux témoins. L'infant de Portugal a-t-il pu satisfaire aux conditions un peu exorbitantes que lui fit le duc de Bourgogne ? C'est ce qui n’est dit nulle part ; mais on sait que les Castillans, alarmés des progrès que les armes du roi de Portugal faisaient en Espagne, et voyant avec quelle vigueur il venait d'investir la ville de Tuy, firent prendre le titre de roi à l’infant Denis qui, pour opérer une diversion, se jeta avec des troupes sur la province de Beira. Le connétable de Portugal, informé à temps de cette inva- sion, partit de Monte-Mayor où il se trouvait, et parvint à ( 458 ) repousser celte agression. Telle est à peu près la dernière mention qui soit faite de notre héros par Lequien de la Neuville et La Clède, son devancier. Là se borne aussi ce que nous savons sur ce royal et malheureux personnage. Des documents dont je viens de révéler l'existence , résultent les faits suivants : 1.0 Les principaux habitants de Lisbonne et même les magis- trats de cette capitale furent dévoués à la cause de Don Denis et se sont prononcés en sa faveur. 2.0 Ce ne sont point des corsaires bretons qui ont capturé Don Denis, mais bien des pécheurs flamands, qui ont cédé au duc de Bourgogne, comte de Flandre , leurs droits sur ce prisonnier , moyennant 3,000 francs d'or; et Philippe, habile calculateur, a exigé pour la rançon définitive de l’infant une somme beau- coup plus considérable. ( 459 ) TABLE DES PIÈCES CONTENUES DANS LES ANALECTES HISTORIQUES. a PREMIÈRE PARTIE. — HISTOIRE LITTÉRAIRE. 1911, 22 n0v., à Tours. — Lettre de Jean Lemaire, historio- graphe de Bourgogne, à Marguerite d'Autriche. Il lui aecuse réception de diverses sommes payées par elle, pour Michel Co- lombe , statuaire, qui avait dressé les plans des édifices projetés à Brou. Il l’entretient des talents de ce tailleur d'images et des soins qu'il met à faire la sépulture du duc Philibert de Savoie. sense sense eessesesseeseeseesse se Page 235 1911, 3 décembre. — Ecrit par lequel Michel Colombe, tailleur d'images du roi, reconnaît, tant pour lui que pour Guillaume Regnault, Bastien François et François Colombe, tous trois ses neveux, avoir reçu de Jean Lemaire, solliciteur des édifices de Marguerite , duchesse de Bourgogne, la somme de 94 florins d’or, pour faire , en petit, la sépulture de feu le duc Philibert de Savoie, mari de ladite dame, selon le dessin de Jean Perréal, peintre du roi. Michel déclare que Jean lui a remis une pièce de marbre d’al- bâtre dont la carrière a été découverte par lui à St-Lothain lez- Poligny. Ledit Michel en a taillé une figure de Ste. Marguerite dont il fait présent à la duchesse... ......:............ 239 1511,28 mars, à Blois. — Jean Lemaire à Loys Barangier , maitre des requêtes et secrétaire de Marguerite d'Autriche. Il se justifie d'avoir écrit contre cette princesse,. . .....,,.,.,, 245 ( 460 ) 1512. 14 mai, à Blois. — Le même Jean Lemaire remercie Mar- guerite d'Autriche de ce qu'elle n'a pas ajouté foi aux calomnies de ses ennemis. Après avoir parlé des recherches qu'il fait pour rédiger les chroniques de la maison de Bretagne, il l’entre- tient de divers ouvrages de peinture et de sculpture commandés par elle , ainsi que des payements à faire aux artistes. ..... 249 1714, Le 2 mai, Berlin. — Jacob Le Duchat à Foppens. In- struction pour l'impression de divers ouvrages. Quiproquo des DUVÉIGES DADFMIEMRe sers eume use ses sue s + PS0 ee 20 1714. 29 mai, à Berlin. — Jacob Le Duchat à Foppens, libraire, à Bruxelles. Détails sur une édition du Baron de Feneste , sur la comédie de l’Avocat Patelin, la Satire Ménippée, le Journal d'Henre III, les Lettres de Bayle, etc. .............. 255 1714, le 18 septembre, à Berlin. — Lettre de Le Duchat à Fop- pens. Instructions etremarques sur l'impression de divers ouvrages. Un mot sur les relieurs de Berlin. Question au sujet de Mathana- AU nes nn 5 class pspuis Dino 2510156 10h ea din ce d'u en à sono ne DEA) 1715. 19 février, Berlin. — Le Duchat à P. Foppens. Félicita- tions au sujet de la publication des Mémoires de Comines. — Proposition concernant ceux de Castelnau, les Additions de Naudé à l'Histoire de Louis XI, la Satire Ménippée. Note impor- tante, pour le Nouveau Sanci, au sujet de la demoiselle d’Ayelle, » Cypriote, présumée sœur de l'historien d'Awila.........,. 261 1715. 16 août, Alençon. Lettre du P. André, jésuite, auteur de l'Essai sur le beau,àV'abbé de Marbeuf. Regrets et inquiétudes au sujet de la maladie qui mettait les jours de Malebranche en 1 et Lo ir er: © 1719. 13 novembre, Alençon. — Lettre du P. André à l'abbé ( 461 } l'Archevéque. Demande de quelques livres. Critique d'un livre écrit contre Malebranche par le P. du Tertre..,.....,,... 269 1716. 20 avril, Alençon.— Lettre du P. André à l'abbé de Mar- beuf. Demande de renseignements pour écrire la vie de Male branche. Détails curieux et piquants au sujet de ce philosophe. 272 1716. Alençon, 27 avril. — Le P. André à l'abbé de Marbeuf. Nouvelles explications sur la vie de Malebranche. ..,.,... 275 1716, 3 juin, Alençon. — Le P. André à l'abbé de Marbeuf. 1 le félicite sur sa promotion à la prêtrise, et l’entretient, avec de nouveaux détails, de son projet d'écrire la vie de Malebranche. 277 1734, le 26 novembre, à Paris. — Lettre de Secousse, célèbre diplomatiste, éditeur de la collection des Ordonnances du Louvre, à J.-B. Godefroy, garde des archives de la Chambre des Comptes de Lille. Remerciments pour les pièces fugitives envoyées par ce dernier. Achats de livres. Proposition pour l'inventaire des chartes de la Chambre des Comptes. Suspension des travaux d’érudition Pen HesDÉREdICRS. cos sons ms ns sac da dacds AO 1734, 24 mars, à Paris. — Lettre du même au méme. Nouveaux remerciments et détails de librairie: Projet de donner une notice sur le baron de Vuoerden dans les Mémoires de Niceron. Secousse désire voir l'inventaire de la Chambre des Comptes. Ilse fie peu à la chronologie de Mézeray ; il préfère celle de P. Lelong et sur- tout l'abrègé de P. Labbe. Il annonce la prochaine publication de la Notice des mss. de toutes les bibliothèques d'Europe, par Manilicon. ARE He CR Sn TT 503 1737, 19 juin , à Paris.— Le même au même. Envoi du 5.e vol. des Ordonnances. Demandes de chartes sur Saint-Omer. Nouvelles politiques et littéraires. Le chancelier favorise la nouvelle collec- (462 ) tion des Æistoriens de France. Assemblées des commissaires à ce sujet. Demande de deux ouvrages nouveaux imprimés en Hol- Tandé. denis chine ep ie Ce Ce. cioie cel GE 20 1736. 30 décembre , à Paris. — Dom Carpentier , auteur du Sup- plément au Glessaire de Da Cange, à J.-B.-A. Godefroy. Détails de hbrarie. Objéts-divers:. . 0 2.0 + « ses 0 0 0 00.0 0 PÈRE ques 289 1737. 8 avril, Paris — Le même au méme. Demande de tables généalogiques pour la duchesse d'Humières. Prix vénal de divers ouvrages. Réclamation du concours de Godefroy pour le Glos- STE nn non rose soneneseseneenseeeseesecseiée 201 1740.25 novembre, Malines. — Lettre de J.-F. Foppens, archi- diacre de Malines , à Godefroy. Remerciments de pièces envoyées pour la nouvelle édition des diplômes belgiques d’Aubert Le Mire. Demande de chartes sur Cambrai. Affaire du baron de Sottelet. Communication d'un manuscrit sur la révolte des Gantois. 293 1741. 14 avril, Malines. — Le même au même. Renseignements à communiquer au Chapitre Saint-Pierre de Lille sur certains usages pratiqués dans le chapitre de Malines. Oraison funèbre de Charles VI. Suite du manuscrit sur les troubles de Gand par l’archiprêtre Hoynck. sect ose modif dise ein otste ae sioniste 20 1779. 27 décembre, à Paris. — Bréquigny à Denis-Joseph Go- defroy. Titres sur Bruges. Recueil des ordonnances. Projet de publication d’un recueil des chartes de communes. .,..... 298 1780. 11 juin, à Paris. — Le même au méme. Retraite du mi- nistre Bertin. Le département des chartes et diplômes transféré au gardes-des-sceaux. Inventaire de la Chambre des Comptes de Lille. Re DIBIQRIQUE 1 4... 300 1782. 26 aoùût,au château de Montbrard, près Chatellerault. — ( 463 ) Le même au méme. WU le console des déboires qu'on lui fait éprou- ver et encourage ses travaux diplomatiques. ............ 303 1784. 29 mai, à Paris. — Le méme au méme. Travaux diploma- tiques. Le garde-des-sceaux et le ministre Bertin. L'historiographe Moreau. Mort de Bignon , bibliothécaire du roi. La Caroline. 305 1791. 19 janvier , à Paris. — Le même au même. Troubles révo- lutionnaires. Suspension des travaux littéraires et historiques. Pro- AC Ne. 1783.28 juin , à Chatou. — Bertin , ministre d'état, à Denis- Joseph Godefroy. X le félicite sur ses travaux. Distinction à faire entre les concessions et les confirmations de chartes de com- MM ass de à ae ed (00) a ouole eV aa a c'e ie PS RU LOTO SECONDE PARTIE. — HISTOIRE DES MOEURS. Vers 1230.— Ordonnance sur les gages et appels de bataille et sur la manière de procéder dans les duels judiciaires , à Cambrai. 314 Sans date. — Coment on doit user de l’arsin et des circonstances DANS EUR DHENE ÉRBIUWIT. seen cos = mule ne ue en ne de 1250, avril, à Lyon. — Bref du pape Innocent qui mande à l'evèque de Tournai qu'il ait à consciller aux magistrats de Lille de s'abstenir du droit d’arsin, et surtout de leur enjoindre de ne pas l'exercer sur les terres de Saint Pierre, sous peine de censures PÉDICN TN S DSeh e so ae de amine mme DU a 327 1280, 1. mai. — Réparation d’un arsin commis peu de temps auparavant à Esquermes sur la maison qu'habite Gilles Mantiaus, hôte de Saint-Pierre, et dont le fils Hugues avait tué Paskène Mantiele , bourgeoise de Lille. .............:..,...... 329 1282 , 16 novembre. — Béatrix, veuve du comte de Flandres, dame de Courtrai , déclare que douze personnes de ladite ville de (464 ) Courtrai sont allées en pélerinage à N.-D. de Boulogne , en répara- tion d’un arsin que le prévot et les échevins de Courtrai avaient fait sur la terre de Saint-Pierre, et qu en outre le dommage a été TE RP nn er er fa 1348. — Ordonnance du Chapitre de Saint-Pierre , portant que Ro- bert , seigneur d’Englos, qui a outragé le meunier de Lomme, réparera cette injure en faisant fabriquer un moulin de cire du poids de dix livres et qu'il le déposera lui-même en l’église de Saint-Pierre, le dimanche avant Pâques fleuries , à l'heure où l’on fait l'eau.bénite et la procession. .... ss... ssesees. 332 1376, 20 novembre. — Abattis de maison à Cambrai. — Sen- tence du prévôt et des échevins de Cambrai, portant que l’on abattra la maison d’Allemand Aspers, reconnu coupable d’avoir homicidé , dans la cité, Jehan de Fayt..........,,.,... 334 1377. 8 septembre, Gand.— Priviléges accordés par Louis, comte de Flandre , à la ville de Lille, pour le droit d’arsin , le jugement des bourgeois, femmes et enfans de bourgeois, et leurs cateux dans la ville:et la chatellenie :.......4. ssh se. st 1336 140. 2 décembre. — Ordonnance de plusieurs faits d'armes à ou- trance qui se doivent faire à Lille. ....,............... 343 Notice sur le Royaume des Estimaux dans la chatellenie de Lille............. ses ssssersssssesseresseseses 348 TROISIÈME PARTIE. — HISTOIRE CIVILE. 1356. 28 mai, à Cherbourg. — Philippe de Navarre , frère du roi Charles-le-Mauvais , reproche à Jean , roi de France, l'arrestation dudit Charles et la mort de plusieurs seigneurs qui l’accompa- gnaient; il déclare qu'il renonce désormais à toute foi, service et hommage envers lui, et lui annonce qu'il poursuivra de tout son pouvoir la vengeance de cette trahison et la délivrance de son ES CO SE 0 © RS le. ( 465 ) 1370, 26 avril. — Etat des joyaux mis en gage par Yolende , com- tesse de Bar, pour contribuer à la rançon de son fils..,... 36o Vers 1376. Le 20 août, à Bruges. — Lettre du comte de Saar- bruck , bouteiller de France, à la comtesse de Bar , dame de Cassel. Il y est question entre autres choses, d’un enfant qui se prétendait Hls du roi Charles V.. 14 14 uote o éisisese oise 362 Sans date. Fin du XIVe siècle. — Instruction de Jean, due de Berry, à un envoyé nommé Gontier qu'il dépêche vers le duc de Bourgogne pour l’informer comment le roi Charles VI se laissait gonverner par le connétable et autres, à l'exclusion de ces deux OUEST Ets rss AS ea ge de due SUIS su ent RAT + ID 1477. 19 janvier, à Gand.— Marguerite d'Yorck, femme de Charles-le-Téméraire , et Marie de Bourgogne, sa fille unique, mandent aux gens des comptes, à Malines, qu'elles espèrent en- core que ce prince, qui a disparu le 5 du même mois, à la ba- taille de Nancy , n'est pas mort et qu'il se sera sauvé en lieu sûr. — Cette lettre tend à contredire l'opinion des historiens , qui pré- tendent que le corps du duc de Bourgogne a été retrouvé sur le champ de bataille dés le 7 janvier... .-...........:.... 368 Sans date d'année {vers 1496), 3 janvier, Saint-Omer. — Lettre du roi Charles VIII au duc de Saxe , par laquelle il le prie de veiller à la conservation de la ville de Saint-Omer, que quelques malveillants voulaient remettre entre les mains des Anglais , au préjudice du duecd'Autuichesna. sh trntineseng nrreff di aus + 370 1493. — Liste des présents faits par Marguerite d'Autriche à ceux qui l'avaient ramenée de France. ...... PS PO M VE 1509. 25 avril, à Londres. — Henri VIII, roi, d'Angleterre à Marquerite d'Autriche. Il lui annonce la mort de son père , arri . méele22avril1500. ... : . : 0080 AUS A 384 ( 466 ) Inventaire chronologique de la correspondance de Henri VIT, roi d'Angleterre, avec Marguerite d'Autriche, gouvernante des Pays- a se saone nee dei « - à » 1513, 22 août, au camp devant Térouanne. — Philippe de Brégilles à Marguerite d'Autriche. I lui appprend la reddition de Térouanne ; mais il la prie de tenir cette nouvelle secrète jus- qu'à ce que le roi l'en informe plus pleinement .......... 405 1513. 30 août, au camp devant Saint-Omer. — Philippe de Brégilles donne à Marquerite d'Autriche des nouvelles de l'armée qui est devant Saint-Omer. .....,............. 406 1517, 10 janvier , à Naples. — Jeanne , reine de Naples, veuve de Ferdinand IT, informe Marguerite d'Autriche du décès de la reine Jeanne, sa mère, veuve de Ferdinand L.er et fille de Jean II, Foi d'AEARON en den eofe ones oder » se Na on CD 1525. 25 mars, à Madrid. — Lettre de Charles-Quint à Louise de Savoie, régente de France , mère de François Ler, au sujet de la captivité de ce monarque. Il lui mande qu'il est aise que le roi soit en bonne santé, qu'il a donné ordre de le traiter comme sa nais- ‘ sance et son rang le méritent. Il sera-heureux d'apprendre souvent de ses nouvelles et d'en donner à madame la régente. Il est dis- posé à faire une bonne paix; et finalement il prie la régente de lui renvoyer le prince d'Orange et autres gentilshommes faits pri- sonniers à Pavie , promettant de payer leur rançon 1525. 26 mars, àMadrid. — Lettre de Charles-Quint au sieur de Praet, son ambassadeur en Angleterre. Il lui mande la prise du roi Francois L.er à la bataille de Pavie ; lui donne la liste des autres prisonniers et lui dit comment il doit négocier en cette cir- constance ayec le roi d'Angleterre, ..,.,.,....,...:.....1412 (467) 1546, 15 juillet. — Relation d'un combat à putrance en champ- clos entre Julian Roméro, assaillant, et Antonio Moro, défendant , livré à Fontainebleau en présence du roi François Ier, .,... 417 1570. 29 août, à Montigny. — L'amiral de Chastillon (Coligny) mande à la reine Catherine de Médicis qu'il lui envoie le sire de la Roque pour lui expliquer le difficultés survenues dans l’af- faire des reitres , qui exigeaient deux mois de solde.,.,...... 426 1588. 13 janvier , à Rome.— Le pape Sixte-Quint au roi de France Henri III. 11 lui mande qu'il n'a pu admettre comme archevêque de Narbonne Francois de Joyeuse , attendu l'illégiti- mité de sa naissance. Il invite le roi à faire un autre choix , en lui rappelant combien il est nécessaire d’avoir, pour les hautes fonc- tions du sacerdoce , des sujets sans tache , doués de science et de RE RE RET 1495, 14 janvier , à Heidelberg. — Fréderic, électeur, comte palatin , félicite Henri IV de ce qu'il a échappé à l'attentat de Jean Châtel ; il l’exhorte à se prémunir contre les dangers qui PPHNENL Ie CNE. 1... un 0: 2 ua 10) 1616. Novembre, à Bruxelles. — Interrogatoire et révélation d'un nommé Servais Oudot , bourguignon , qui déclare avoir été com- plice de Ravaillac lors de l'assassinat de Henri IV..,.,,,, 432 ADDITIONS. 1545 , 8 février, à Saint-Germain-en-Laye. — François Ier invite Michel-Ange à lui céder quelques-uns de ses meilleurs ouvrages, promettant de les payer libéralement (1).....,. 441 (x) Cette lettre a déja été imprimée, mais avec une fausse date; elle est prise ici sur l'original. ( 468 ) 1561, 27 janvier, à Vic. — Lettre du cardinal de Lorraine à Claude d'Espense, docteur de la faculté de Paris, Il l'exhorte à se livrer à ses travaux accoutumés , exprime son regret de n’avoir pu le faire élire évêque de Troyes, et promet de saisir toutes les OPINION AMEAUT CRE BL ss eelele e so 18 98058 do o à ne 01010 10e MARS 1569, 30 avril, à Paris. — Le duc d'Alençon mande au roi son frère, Henri III, qu'Angelo Vergesio, grec , un de ses secrétaires, est mort sans enfants et sans héritiers ; qu'ainsi le droit d’aubaine étant acquis au roi , il le lui demande pour Dorat, professeur en grec, qui désire avoir les livres dudit Vergesio .......,... 446 Notice sur don Denis de Portugal . fils de Pierre-le-Tusticier et d'Enèsdé Câstros. less Sovaamoe dé Hi, gaine et 48 ( 469 ) ÉCONOMIE PUBLIQUE. RAPPORT Sur l'utilité de l'établissement des chambres consultatives d’agri- culture, présenté à la Société royale des Sciences, de l’Agri- culture et des Arts de Lille, par M. Thém. Lestiboudois, aw nom d'une commission composée de MM. Macquart, Borelly, Desmazières, Verly, Hautrive et Thém. Lestiboudois. Messieurs, Par sa circulaire du.26 juillet 1837, M. le ministre des travaux publics, de l'agriculture et du commerce, consulte MM. les préfets sur la question de savoir s’il ne serait pas utile d’éta- blir des chambres consultatives d'agriculture. « Lorsque les Puy sociétés et les comices agricoles se multiplient de jour en jour, et que leurs rapports. avec l'administration deviennent plus difficiles à mesure qu'ils sont plus nombreux, il a paru utile à quelques personnes qu’il existât dans chaque département une réunion centrale qui, correspondant à la fois, et avec les diverses localités, et avec l'administration , pût lui transmettre l'expression de leurs vœux et de leurs besoins. Mais est-il nécessaire d'organiser une institution spéciale pour cet objet, et le but qu’elle aurait en vue n'est-il pas atteint, d’un côté par l'institution même des conseils-généraux, représentans naturels de Ja propriété agricole , et de l’autre, par la position ( 470 ) » des préfets, placés comme intermédiaires entre l’administra- » tion supérieure et les comices. » Vous avez pensé qu’il était utile que votre commission d’agri- culture étudiât ces questions posées par M. le ministre. Elle m'a chargé de vous faire connaître le résultat de son examen. Elle croit que s’il ne s’agit que de servir d’intermé- diaire entre les sociétés d'agriculture et l'administration supé- rieure; s’il ne s’agit que d’avoir un centre où les demandes des sociétés diverses puissent arriver , les préfets et les conseils généraux sont en position de remplir le but qu'on se propose , et qu'il faut d'autant plus choisir ce mode de communication qu'il sera toujours fort difficile de faire correspondre des sociétes libres avec des sociétés centrales, qui pourraient avoir des in- térêts rivaux, et auxquelles on refuserait souvent de recon- naître quelque supériorité. Mais votre commission a pensé qu'il fallait envisager la ques- tion sous une autre face. Le commerce et l’industrie ont des chambres consultatives qui s'occupent d'étudier , sous le point de vue de l’économie politique , les intérêts du commerce et des manufactures. Elles sont consultées lorsque le gouvernement prépare des change- ments aux lois fiscales, toutes les fois qu’elles peuvent toucher en quelques points la prospérité manufacturière et commerciale. Une pareille institution manque à l’agriculture. Votre com- mission est profondément convaincue de la nécessité d'appeler les intérêts agricoles à se faire eutendre régulièrement dans toutes les discussions préparatoires qui précèdent les mesures législatives intéressant la production générale du pays. Puisque les chambres de commerce veillent sans cesse sur les intérêts industriels, puisqu'elles sont toujours consultées quand on songe à modifier l'importalion des produits exotiques, ou l'exportation des produits nationaux , qu’elles sont, en un mot, l'organe {oujours entendu de l'industrie proprement dite , et le ( 471 ) représentant vigilant des intérêts commerciaux de toute nature, pourquoi l'intérêt agricole n’aurait-il pas une représentation analogue ? Il est remarquable que l’agriculture, cette vaste manufacture, dont l'atelier est le sol tout entier, dont les ouvriers sont plus des deux tiers de la population, il est, disons-nous , remar— quable qu’elle soit restée complètement oubliée. Il est indispen- sable que des corps régulièrement constitués comme les cham- bres de commerce soient en mesure de répondre, pour l'agriculture, à toutes les questions qu’on leur propose, et qu'à l'iustar des chambres de commerce aussi, ils reçoivent toutes les communications par lesquelles le gouvernement an- nonce les projets qu'il médite et en facilite une étude appro- fondie ; qu'ils soient appelés à formuler leurs vœux, en circon- stance utile, ou qu’ils les motivent spontänément dans leurs réunions périodiques; qu’ils soient le centre reconnu où puissent s'adresser les réclamations des agriculteurs; et qu’ils puissent enfin lutter en leur nom dans tous les débats où des intérêts rivaux font des efforts pour établir leur prédominance sous ce point de vue. La commission d'agriculture résout donc d’une manière affir- mative cette question : Faut-il des chambres consultatives d'agriculture ? Leur utilité ainsi comprise étant admise , on se demande si l'on doit investir des attributions que nous venons d'énumérer les! sociétés d'agriculture, les comices agricoles, les conseils généraux des départements, ou si Fon doit créer une institution particulière , ou si l’on doit réunir et mettre en présence dans une même assemblée les intérêts agricoles et commerciaux. Les sociétés et les comices agricoles ont pour mission spéciale d'étudier les procédés d'agriculture, de les perfectionner , de faire connaitre les bonnes pratiques, de rendre familiéres les théories de la science, de répandre l'instruction agronomique ( 472 ) dans les campagnes, d'accorder des encouragements de toute nature aux améliorations des cultures anciennes , à l'introduction des cultures nouvelles, au perfectionnement des races d’ani- maux utiles, au zèle et au savoir des lahoureurs. Elles n’ont pas pour but particulier d'étudier l’économie sociale dans ses rap- ports avec l’agriculture, et de défendre ses intérêts lorsqu'ils sont compromis par les réclamations du commerce et de l’in- dustrie ou les nécessités fiscales. Elles ont souvent fait des efforts pour arriver à ce résultat, mais peut-être ne sont-elles pas bien placées pour espérer l’atteindre, peut-être leur organisation s'oppose-t-elle à ce qu’elles s’avancent utilement dans cette voie, et sûrement elles ne sont pas suffisamment et assez à temps informées pour agir avec efficacité et en connaissance de cause; trop nombreuses, trop disséminées , elles se mettraient diffici- lement en rapport avec le gouvernement et les chambres de commerce, et la vérité ne pourrait sortir de leurs travaux morcelés. Les conseils généraux représentent spécialement la propriété foncière , et ont grandement à cœur les intérêts agricoles, mais ils doivent être spécialement préoccupés de l'intérêt direct de la propriété : la quotité, la répartition de l'impôt , ouverture des voies de communication ; toutes ces choses qui peuvent très-bien toucher la propriété intéressent moins l'agriculture, qui prend le sol à un taux plus ou moins élevé selon qu’il est plus ou moins grevé. Les conseils généraux ne possèdent pas nécessairement les connaissances agronomiques indispensables ; ils n’ont donc pas absolument le caractère qu’on doit désirer aux chambres con- sultatives d'agriculture. Mais il est une raison qui empêche virtuellement qu'ils soient chargés de la mission qu’on pourrait vouloir leur confier : ils ne sont pas permanents, et, à l'instar des chambres de commerce à les chambres consultatives d'agriculture doivent être en position d'étudier toujours les questions qui les intéressent , et d’ex- ( 473 ) primer leur pensée aussitôt que les circonstances le réclament. Il paraît donc que ni les instituts agricoles, ni les conseils généraux ne doivent être appelés à combler la lacune qu’on re- marque dans la représentation de l’agriculture : il faut un choix spécial de membres qui seront chargés de cette mission. Il ne reste donc plus à examiner que les points suivants : Les chambres consultatives formeront-elles des corpsdistincts, Ou la représentation de l’agriculture sera-t-elle introduite dans les chambres de commerce ? Au premier aperçu , il semble qu’il serait plus avantageux à l'agriculture d’avoir des corps tout-à-fait indépendants pour défendre ses intérêts, et qu'il est nécessaire, par conséquent , d'établir des chambres consultatives d'agriculture sans liaison avec les chambres de commerce. Mais lorsqu'on examine les moyens d'organisation, on rencontre de nombreusesdifficultés, et l’on ne peut s'empêcher d'observer que ce mode présentera des inconvénients. D'abord l'établissement et l'entretien de ces chambres d’agri- culture occasioneront des dépenses, et peut-être les fonds dont elles auront besoin ne pourront s’obtenir. Les chambres de com- merce couvrent les frais qu’elles occasionent par un prélèvement établi sur les patentes. Les agriculteurs ne sont pas patentables : faudra-t-il charger la contribution foncière de fournir aux besoins- des chambres d'agriculture ? Mais toute la contribution foncière n'a pas de liaison avec cette dernière : il faudra distinguer la pro- priété agricole de celle qui ne l’est pas. On rencontrera , certes, des difficultés grandes, et en résultat, une dépense nouvelle. L'organisation de ces chambres agricoles amènera des em- barras qu’il ne sera pas facile d'éviter, car les intérêts de l’agri- culture ne sont pas concentrés comme ceux du commerce et de l'industrie. Dès l'instant que les chambres d'agriculture ne sont pas liées aux chambres de commerce, il n’y a plus aucune raison pour les placer dans un arrondissement plutôt que dans un autre , ( 474 ) et chaque localité voudra que le siége lui en appartienne. Ces inconvénients sont faibles encore. En voici de plus graves. Un fait qui domine la question est celui-ci : Il faut que les repré- sentants de l’agriculture soient toujours instruits de toutes les mesuresqui peuvent avoir des rapports directs ou indirects avec l'agriculture : or, c'est souvent dans la discussion seulement qu'on s'aperçoit des perturbations que peuvent amener telles dispositions législatives qu’on médite. Il arrive que les agriculteurs seuls devinent les lésions qu’elles vont leur causer ; il faudra donc consulter les chambres d’agri- culture sur toutes les questions commerciales de crainte qu’elles n'aient quelque liaison inconnue avec la prospérité agricole. Cela est vraiment impraticable : il est bien plus utile que les délégués de l’agriculture , industrie spéciale, assistent à tous les débats qui s'élèvent au sujet des intérêts industriels, pour qu'ils fassent entendre leur voix aussitôt qu’ils sentent que leurs mandataires ont besoin de protection. Enfin, et ce dernier motif nous semble d’une grande valeur : en ce temps où les discussions sont souvent si divergentes, les chambres de commerce et d'agriculture auront des opinions absolues presque toujours opposées ; de sorte que leurs délibé- rations, loin d'éclairer l'administration, ne feront qu'augmenter son indécision. Si, au contraire , les deux chambres avaient dé- libéré en commun, si les intérêts opposés s'étaient rencontrés ; si les uns avaient pu montrer aux autres ce qu'ils avaient de trop exclusif, ils se seraient modifiés: ils auraient transigé, ils seraient parvenus à un résultat acceptable par tous les partis. Et dans le cas peu probable où ils n'auraient pu se mettre d'accord, la mi- norilé ne serait pas sacrifiée pour cela à la majorité, car le droit de réclamer ne lui serait pas enlevé; seulement elle se serait dé- pouillée forcément de ses prétentions {trop exagérées, comme la majorité aurait perdu par la discussion ce qu'elle a de trop tranchant, de sorte que le juge définitif n’aurait plus à choisir entre des demandes si profondément antagonistes. ( 475 ) Nous pensons donc qu’introduire les défenseurs des intérêts agricoles dans les chambres de commerce serait plus avanta- geux que créer des chambres d'agriculture distinctes. Il ne nous reste plus qu'à examiner le mode de nomination des membres qui devraient être adjoints aux chambres de com- merce, pour y représenter l’agriculture. Les chambres de commerce sont nommées par les notables commerçants et par le tribunal de commerce du lieu où elles résident. Il n’y a point de notables agriculteurs, il n’y a point de chefs- lieux agricoles, point de tribunaux d’agriculture. Le mode employé pour désigner les membres agricoles ne peut done être identique avec celui mis en usage pour composer les chambres de commerce. Évidemment on ne peut réunir les agriculteurs en assemblées électorales, à l'effet de choisir les membres de la section d'agriculture des chambres de commerce ; il est permis de croire que les choix faits par des hommes exclusivement occupés des travaux des champs ne seraient pas toujours ce qu'il serait à désirer qu'ils fussent; ils apprécieraient certaine- ment avec difficulté les connaissances d'économie publique nécessaires aux hommes chargés de discuter les questions délicates qui s'élèvent chaque jour au sujet des intérêts com- pliqués du commerce et de l’agriculture ; d’ailleurs les agricul- teurs de nos campagnes mettraient certainement peu de zèle à nommer les délégués dont ils ne comprendraient peut-être pas nettement les fonctions, et il arriverait sans doute que les délé- gués seraient désignés par un nombre de voix bien peu con- sidérable. Nous pensons donc qu'il serait peu fructueux de recourir à une élection directe. Il y aurait plus d'avantages, ce nous semble , à conférer le droit d'élection à des corps constituës. Les conseils généraux, composés, en général, de grands ( 476 ) propriétaires, élus par leurs concitoyens dans les cantons ruraux, comme dans les villes, sont en position de choisir un certain nombre de membres de la section d'agriculture des chambres de commerce. Les sociétés d'agriculture ont des rapports avec les hommes que la spécialité de leurs connaissances appellent à siéger dans les chambres, et pourraient être chargées d’en désigner quelques-uns. Tout au moins, les sociétés des arrondissements dans lesquels siégent les chambres de commerce devraient avoir quelques choix à faire. On serait peut-être forcé de n’accorder l'élection qu’à ces sociétés, parce que les autres ne pourraient point choisir de délégués loin du lieu où doivent se réunir les chambres consultatives : et parce qu'il arrive qu’un département comme celui du Nord a plusieurs chambres con- sultatives, chaque société d'agriculture ne peut évidemment concourir à la formation-de plusieurs chambres. Les conseils généraux et les sociétés d'agriculture auraient, d’après ce sys- tème , relativement aux agriculteurs, les attributions qu'ont, par rapport aux commerçants et aux manufacturiers, les notables commerçants et les tribunaux de commerce. Peut-être faudrait-il indiquer le nombre des membres agri- culteurs qu’il faudrait adjoindre aux chambres de commerce, mais il nous semble qu'il suffit de dire, d’une manière générale, que l’agriculture ne doit pas rester inférieure, soit au com- merce , soit à l'industrie. Nous terminons en disant que votre commission pense : 1.0 Qu'il y a lieu de signaler à M. le ministre du commerce les avantages à faire représenter les intérêts agricoles dans toutes les discussions qui sont du ressort des chambres de com- merce. 2.0 Que le moyen le plus convenable d'arriver à ce résultat, c'est d’adjoindre une section d'agriculture aux chambres de commerce. (477) 3. Que les corps qui paraissent les plus propres à nommer les membres qui composeront les sections d'agriculture , sont les conseils généraux et les sociétés d'agriculture légalement instituées, établies dans l'arrondissement des chambres de commerce. (478 ) RAPPORT Sur une réclamation des distillateurs d'eau-de-vie de pommes de terre, présenté à la Socièté royale des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille, par M. Thém. Lestibou- dois, au nom d'une commission composée de MM. Macquart, Borelly, Desmazières, Verly, Hautrive et Thém. Lestiboudois. Messieurs , Vous avez chargé votre commission d'agriculture, dont je suis en ce moment l'organe, d'examiner les réclamations que vous ont adressées les agriculteurs qui exploitent les distilleries de pommes de terre ; et dont les intérêts sont lésés par la loi des recettes pour l’année 1838 (Moniteur du 1.27 juillet). La disposition qui les concerne est ainsi conçue : « La déclaration que feront les distillateurs d’eau-de-vie de grains, de pommes de terre et autres substances farineuses , énoncera la quantité de matière macérée qui devra être em - ployée pendant la durée de la fabrication, et la quantité d'alcool qui devra en provenir. « La quantité de matière macérée sera évaluée, en comptant pour chaque cuve au moins les 6/7 de la capacité brute. « Le rendement en alcool ne pourra être déclaré en-dessous de deux litres et demi d'alcool par hectolitre de matière macérée. » Les agriculteurs de notre arrondissement, qui distillent direc- tement la pomme de terrre , se plaignent de cette disposition, qui est passée inaperçue dans la discussion du budget des recettes, et quicompromet à {el point leurs intérêts, qu'ils seront dans l’absolue nécessité d'arrêter leurs travaux. Pour concevoir comment on a pu exiger de la distillation de (419 ) la pomme de terre les mêmes conditions que celles qui ont été imposées à la distillation des grains, il a fallu probablement qu'on l'ait confondue avec la distillation du sirop de fécule de pomme de terre. Cependant les deux opérations sont entière- ment distinctes. Il est nécessaire d'entrer dans quelques détails à ce sujet. Il existe deux méthodes de fabriquer de l’alcool avec la pomme de terre. Dans l’une, la pomme de terre est réduite en fécule; la fécule , traitée par l’acide sulfurique, est convertie en sirop; le sirop , soumis à la fermentation , fournit de l'alcool qu’on sépare ensuite par la distillation, comme celui du vin. Dans l’autre méthode , exclusivement adoptée par les cultiva- teurs, la pomme de terre est simplement cuite à la vapeur, écrasée, mélangée à une certaine quantité d’eau, et soumise immédiatement à la fermentation. On conçoit que ces procédés si dissemblables amènent des résultats fort différents. Les résultats de la distillation du sirop de fécule peuvent être comparés à ceux de la distillation des grains, mais il n’en est aucunement de même de la distillation de la pomme de terre. Le mélange épais formé par ce tubercule cuit, écrasé, et mélé à une certaine quantité d’eau, a une fermentation beau- coup plus agitée; les gaz, produits par la fermentation se déga- gent difficilement à travers la masse pâteuse qui les engendre, et qu'ils font gonfler et monter considérablement. Enfin, le procédé dont il s’agit, et que les agriculteurs nont adopté que parce qu’il leur laisse un précieux aliment pour leurs bestiaux, fournit une quantité d'alcool singulièrement moindre que celle qui est obtenue des grains. Rien n’est donc comparable dans les deux opérations; ni la capacité des cuves nécessaires pour mettre en fermentation une même quantité de matières, puisque les unes, montant plus ( 480 ) que les autres, exigent des cuves plus grandes pour une même quantité de matières, ni la quantité d'alcool obtenue, d’une même quantité de matières fermentiscibles. En effet, les renseignements que nous avons recueillis, et les témoignages dignes de foi, témoignages qu'il serait du reste facile de contrôler par des expériences directes, nous ont appris que 100 kilogrammes de pommes de terre ne peuvent fournir que 6 à 7 litres d'alcool; tandis que 100 kilogrammes de farine d'orge et de seigle mélangée peuvent en fournir jusqu’à 25 litres. Cependant, la loi a assimilé deux choses si distinctes; elle a dit : que les cuves d’une même capacité, destinées à la fermen- tation des farines ou des pommes de terre , seraient considérées comme contenant la même quantité de matières, bien qu'il soit obligatoire de laisser plus de vide à celles contenant les pommes de terre, pour donner l’espace nécessaire au jeu de la fermentation. La loi a dit ensuite que cette matière, moindre en quantité, et de plus beaucoup moins riche en alcool, aurait cependant un même rendement. Il est évident que c’est décréter la destruction des distilleries de pommes de terre. Cette loi, dont la rigueur est excessive, a cependant des motifs: nous n'avons aucun désir de le cacher, car l'intérêt du fisc est aussi l'intérêt général; seulement il faut qu'il soit ren- fermé dans des bornes équitables. Le motif de la disposition qui fait le sujet de la plainte de nos cultivateurs, c’est de rendre la fraude plus difficile. En effet , en fixant un minimum d’alcool à obtenir, et en portant ce minimum aussi haut que possible, le trésor est certain de percevoir la plus grande partie des droits; on ne peut soustraire à ses impositions que des quantités extré- mement faibles. Dans le cas dont il s’agit ici, la fraude doit d'autant plus préoccuper les agens du fisc que, si elle est avantageuse , une ( 481 } -_ surveillance grande sera nécessaire pour l'empêcher. En effet , si on n'exige pas la même quantité d'alcool de la distillation de la pomme de terre que de celle des grains, on déclarera qu’on va se livrer à la première distillation, mais on opérera sur l'orge et sur le seigle, et on soustraira le surplus d'alcool obtenu; ou mieux encore, on introduira une certaine quantité de farine dans la pâte de pomme de terre. Or, dans ce cas, l'attention la plus rigoureuse des employés sera indispensable, et ce cas, c’est précisément la réalité : le mélange dont nous parlons a lieu, et a lieu nécessairement; car pour obtenir de bons résultats on ne peut le négliger. Voici le procédé mis en pratique dans nos distilleries agri- coles : Dans une cuve de la capacité de 23 hectolitres, on met 200 kilogrammes de pommes de terre, et on ajoute 50 kilogrammes de farine ; on obtient alors 24 litres 1/2 à 26 litres d'alcool. Si on n’ajoutait pas de farine, ilserait presque impossible de faire marcher convenablement l'opération, et elle produirait à peine 12 à 14 litres d’alcool. La distillation de 200 kilogr. de farine donnerait 50 litres d'alcool. Ces faits, qui nous ont élé fournis par des personnes dont nous ne devons pas suspecter la loyauté, prouvent combien grande est la différence du rendement en alcool des grains et de la pomme de terre, et l'impossibilité d'exiger le même pro- duit de ces diverses substances; la ruine des distilleries de pommes de terre suivrait inévitablement cette exigence. L'opération que nous venons d'indiquer montre, ilest vrai, que la fraude est possible , puisqu’on pourrait déclarer menson- gèrement les quantités de farine introduites. . Mais la régie a le droit d'exercer les fabriques ; et le droit d'exercice lui a été uniquement donné pour empécher les fraudes que la fabrication pourrait permettre. 31 (482) La régie doit donc prendre des mesures sévères pour qu'au- cune quantité d'alcool ne soit soustraite à l'impôt ; elle doit multiplier les visites, suivre avec attention toutes les opéra- tions ; mais elle ne peut aller, pour rendre la surveillance plus commode, jusqu'à exiger qu'une substance rende plus que sa nature ne le comporte ; elle ne peut , pour faciliter les fonctions de ses employés, tuer -une industrie utile; elle doit chercher par tous les moyens à constater les quantités: c’est là la seule chose tolérable , et la loi ne lui a pas refusé les moyens d’arriver à ce but. Le fisc compte si bien sur son action pour l’atteindre que, s’il exige un minimum, il ne renonce pourtant pas à constater et imposer le maximum. Si donc il peut arriver à la découverte des augmentations de produits, il a les moyens d'apprécier les quantités manquant; ces moyens, il doit les employer, quel- que assujétissants qu'ils puissent être, car les mesures qu'il propose, ou plutôt qu'il a fait adopter, pour s’en affranchir, amènent la ruine nécessaire , totale, d’une industrie précieuse pour nos campagnes. On est d'autant plus en droit de réclamer contre le système qu’on vient d'établir que la fraude qu’on veut éviter n’est ni probable, ni facile , ni bien funeste aux recettes de l'Etat. Les distilleries de pommes de terre sont placées dans les campagnes; c’est là surtout qu’elles sont utiles ; et la loi laisse la faculté de les expulser des villes si elles voulaient s’y installer. Or, le droit de fabrication n’est que de 0,15 c. par litre d'alcool; c'est à l'entrée des villes soumises à l’octroi que le droit devient considérable ; il devient alors trois fois plus grand. Ce serait donc pour frauder le droit le plus minime , pour soustraire au fisc quelques centimes qu’il faudrait partager avec celui qui trans- porte la fraude et le débitant , que le fabricant s’exposerait aux amendes ,.aux confiscations, au déshonneur, à la fermeture de sa distillerie! Nous ne pouvons admettre une telle pensée si ( 483 ) nous analysons sa position. Le fabricant n'a pas établi sa dis- tillerie pour faire le commerce de ses produits ; elle n’est qu'un accessoire de sa ferme. Son but principal n’est pas d'obtenir ni de vendre de l'alcool, mais bien d'obtenir les moyens d’alimen- ter ses bestiaux , et de créer les engrais que réclame sa ferme. Comment supposer alors qu’il va compromettre ses plus grands intérêts, pour faire quelques bénéfices frauduleux sur la plus minime portion de ses produits ? Cela n’est guère admissible , et si la fraude était réelle , elle serait évidemment si faible , qu’elle ne pourrait servir de pré- texte à la destruction d’une industrie qui rend les services les plus signalés à l’agriculture. On ne peut effectivement contester les avantages des distille- ries; elles réunissent tous les caractères des établissements qui sont propres à assurer la prospérité des campagnes. En agriculture le problème cherché est d'obtenir des récoltes qui, loin d’épuiser le sol, lui rendent avec usure les principes qu'elles ont puisés dans le sein de la terre et assurent ainsi sa fécondité. Toutes les récoltes sont loin, sous ce rapport, d’avoir le même mérite : les unes ne rendent rien à la terre, elles ne lui laissent que la partie d'engrais qui excédait leurs besoins ; le tabac, par exemple , est dans ce cas. Les autres donnent des résidus plus ou moins abondants, qui peuvent servir à fertiliser le sol qui les a produits. Ainsi le colza fournit des tourteaux; le lin, mais dans une proportion plus petite, en donne aussi ; la vigne ne donne que le marc du raisin. Enfin, il en est d’autres encore qui rendent largement à la terre ce qu'ils en ont reçu. Les plantes qui composent les prai- ries artificielles, et qui, formant la base de la nourriture des bestjaux , servent à créer une grande quantité d'engrais, ont ce précieux avantage. Mais cultiver les champs de la plupart de nos provinces, ( 484.) exclusivement pour nourrir des bestiaux , est impossible, parce que le produit qu’on obtiendrait en définitive serait trop faible pour indemniser des dépenses que le cultivateur aurait faites, et lui procurer le juste prix de ses labeurs. On ne peut arriver utilement à élever des quantités de bétail nécessaires à la culture de nos terres, et aux perfectionnements de l’agriculture , que si on trouve des plantes qui fournissent un principe utile à l’homme , tout en laissant des aliments savou- reux pour les troupeaux , un principe qui paye une partie des frais de culture, tout en laissant des matières nutritives qui puissent servir à rendre les cultures plus productives. La betterave présente ( puissions-nous ne pas dire bientôt présentait) cette précieuse réunion d'avantages, puisque le sucre enlevé à cette racine nutritive n’égale que 5 pour 0/0 de son poids, et que le reste est un aliment convenable. La pomme de terre est dans le même cas, puisque, après avoir fourni de alcool, elle devient plus nutritive que si elle était consommée à l’état de crudité dans les étables. Ces cultures, qui réunissent des conditions si heureuses, se- ront surtout la cause d’une prospérité agricole toujours crois- sante, si elles perfectionnent le système des assolements, si surtout elles exigent des sarclages indispensables pour nettoyer la terre, et si elles peuvent les payer; si elles fournissent aux populations des champs un travail d'hiver qui leur manque presque toujours ; si enfin elles attirent dans les campagnes les capitaux qui leur manquent , et les lumières des industries les plus avancées. Tous ces bienfaits sont inhérents à la culture de la betterave à sucre, et de la pomme de terre destinée à la distillation. C’est aux sucreries qu'on devait l'incroyable élan de l’agriculture de nos départements du Nord, élan qui allait se communiquer à toutes les parties de la France , qui au moins leur aurait été utile, en leur enlevant les plus redoutables concurrences pour ( 485 ) les denrées qu'elles produisent. C’est aux distilleries qu'est due en partie la richesse agricole de l’ancienne Flandre. Une inexplicable fatalité nous privera-t-elle tout à la fois de la culture de la betterave actuellement compromise, et de celle de la pomme de terre, déjà frappée à mort par un article de loi qui est venu se placer dans le budget sans éveiller l’attention des intéressés ? On conçoit la loi sur les sucres; on comprend que, négligeant les avantages indirects de la culture de la betterave , et ne les faisant pas entrer en ligne de compte, malgré leur immensité, on comprend, disons-nous , qu’on ait dit aux fabricans de sucre : vous n'arrivez à créer vos produits qu’à la faveur d’un droit énorme ; votre production est donc trop chère; elle va priver le trésor d'un revenu nécessaire, il faut donc l'arrêter ; s’il n’y apas dans cette résolution avantage réel, si la perte définitive est plus grande que celle qu'on redoutait, au moins elle est dans le droit, elle n’est point destructive des principes les plus simples. Mais dans la question qui nous occupe, tous les principes sont renversés; on détruit une industrie précieuse , qui ne de- mande aucune protection spéciale, qui vit d'elle-même, et qui a droit de vivre , parce qu’elle ne nuit pas , et qu’elle porte , au contraire , la fertilité dans nos campagnes. On la tue , unique- ment parce qu'on ne tire pas autant de produits de la pomme de terre que d’une autre masse de matière, et qu’on a besoin pour la facilité de la perception que des masses égales de ma- tières hétérogènes rendent la même quantité d’alcool ; on la tue, bien que l'exercice puisse facilement empêcher la fraude, bien que le fisc déclare avoir les moyens de constater les quantités produites, puisqu'il se réserve de rechercher et d'imposer les excédants , bien que la fraude enfin, par ses dangers et les faibles profits qu’elle présente, doive être repoussée par des industriels dont les distilleries ne peuvent être qu'une annexe ( 486 ) d’une industrie plus vaste, qu'ils compromettraient, en se déshonorant par des opérations illicites. Nous devons espérer qu’un tel état de choses ne sera pas con- sacré. Nous devons croire que la religion du gouvernement n’a pas été assez éclairée , et qu'aussitôt qu’il reconnaîtra les effets nuisibles de la mesure contre laquelle nous réclamons, il s’'em- pressera de la modifier ; il se hâtera d'autant plus que la loi sur les distilleries a réellement un effet rétroactif, car elle doit être mise en vigueur au 1. janvier 1838 : tous les cultivateurs ont préparé leurs récoltes ordinaires de pommes de terre ; ils vont bientôt les renfermer et ils ne pourront les soumettre à la distil- lation avant le mois de janvier prochain : ils éprouveront par conséquent de grandes pertes, car ils ne pourront vendre leurs pommes de terre, puisque l’espèce qu'ils cultivent n’est pas propre à la nourriture de l’homme, et que d’ailleurs les quan- tités qui seraient offertes seraient fort supérieures aux besoins. La mesure quiatteint les distilleries de pomme de terre com- promettrait aussi les distilleries de mélasse de betteraves, qui fournissent peu d’alcool. En raison des faits qui viennent de vous être présentés, votre commission d'agriculture pense qu'il y a lieu : 1.0 De solliciter M. le ministre du commerce et de l’agriculture d'intervenir auprès de son collègue le ministre des finances, à l'effet de faire abroger l’article de la loi du budget des recettes qui exige un minimum de rendement égal pour toutes les distil- leries de substances farineuses. 2.0 De demander l’abrogation la plus prompte de cet article, parce que les distillateurs se trouvent dans la situation la plus fâcheuse. ( 487 ) —_—_ELELELELELEL SÉANCE PUBLIQUE DU 29 JUILLET 1838. Le 29 juillet 1838 la Société royale des sciences, de l'agri- culture et des arts de Lille, réunie extraordinairement à la Société d’horticulture du département du Nord, a procédé, en séance solennelle , à la distribution des prix accordés par ces deux sociétés. M. le préfet, qui présidait la séance, l’a ouverte par le dis- cours suivant : « Messieurs, » Je ne vous adresserai que peu de paroles, parce que vous avez à entendre mieux que ce que je pourrais vous dire. » Appelé à l'honneur de présider cette séance, je ne veux qu'apporter au premier des arts, en votre nom, le tribut pério- dique d’hommages que nous aimons. à lui payer. » C'est pour la huitième fois qu'il m'est donné de venir au milieu de vous orner la charrue de- couronnes et appendre à - la houlette du berger quelques-unes de ces fleurs brillantes dont l’aimable sœur de l'agriculture se complaît à remplir nos corbeilles. » Sur les autels où fumait l’encens des anciens ; Sur ceux où s’accomplissent les grands mystères de la religion révélée, les fruits de la terre sont des offrandes agréables au créateur de toutes choses, et nous aimons à lui reporter ses propres bienfaits. ( 488 ) » Qui de nous, Messieurs, dans un de ces beaux jours où le ciel sourit à la terre, au milieu d’une campagne fertile, n’a pas senti battre son cœur et naître en lui-même ce désir qui ins- pirait Homère quand il s’écriait en des vers que le traducteur moderne a trop faiblement rendus : € O champs ! quand vous verrai-je? quand me sera-t-il permis, » tantôt dans la lecture des livres des anciens , tantôt dans un » doux sommeil, tantôt daus la volupté d'heures paresseuses, » de noyer délicieusement les souvenirs d'une vie agitée, » oublieux de tous et de tous oublié ? » » C’est ainsi que les champs étaient chers à ces grands per- sonnages de l’antiquité, passant du char de triomphe dans le char que des bœufs trainaient d’un pas lent, à travers les guérets. » Tels encore on a vu nest ministre d'Henri IV, à Rosny; l’illustre d’Aguesseau, à Fresnes, et ce grand citoyen qui, écarté de la cour, n’y reparut qu'auprès du monarque dans les chaînes, pour le défendre et mourir sur le même échafaud. » Je l'ai vu, Messieurs, et c'est un des souvenirs les plus chers de ma jeunesse, ce noble fils des Lamoïignon, ce chan- celier de France , ami de son prince autant que de la libérté de son pays, je l'ai vu passant des jours entiers dans ses planta- tions de Malesherbes, convertissant en un domaine productif des terres long-temps ingrates, et répandant l’aisance au milieu d’une population qui l’aimait et le bénissait. « Le plus bel éloge qu'on puisse faire d'un homme, dit « Caton, est de l'appeler bon laboureur. » » Un jeune écrivain breton (M. Richelot) nous rappelle que, dès les premiers temps de Rome, la sagesse agricole se formule dans plusieurs proverbes qne Pline a consacrés. Je vais en copier quelques-uns : « Mauvais cultivateur celui qui achète ce que sa ferme peut » Jui fournir. » ( 489 ) « Mauvais père de famille celui qui fait le jour ce qu'il peut » faire la nuit, à moins que le temps ne s'y oppose. » « Plus mauvais encore celui qui fait aux jours ouvrables ce » qu'il pourrait remettre aux jours fériés. » « Et le pire, celui qui travaille sous son toit au lieu d’être » aux champs. » » Les vérités, vous le voyez, sont au-dessus des atteintes des siècles. Loin de vieillir, elles croissent en vigueur à raison de leur âge. Contre la vérité, il n’y a pas à innover. C’est une limite définitive , au-delà de laquelle il n’y a que le néant; ces axiomes agricoles sont de notre époque tout aussi bien que da temps de Pline. » Pline établit en prineipe que les grands domaines sont nuisibles , et qu’ils ont perdu l'Italie et les provinces. + » Cette question des grands et des petits domaines est encore aujourd’hui soumise à la controverse, et ce n’est pas le moment de la discuter. » Mais les autres maximes anciennes que je viens de citer sont fécondes en applications actuelles. » La première conseille au cultivateur de varier ses travaux, de demander à son exploitation tout ce qu’elle peut donner, et de ne pas s'endormir dans la routine. Des essais modestes et persévérants conduisent presque toujours à d’utiles résultats. Des essais ambitieux mènent souvent à la ruine. Beaucoup d’hésita- lions ont dû retarder l’époque où le colza, le tabac, le lin, la betterave, la pomme de terre sont entrés en rivalité avec les céréales et la vigne; mais le sol, opiniâtrément interrogé, a répondu avec usure aux soins et aux dépenses du laboureur. N’avons-nous plus rien à dérober à d’autres climats? Le mürier, qui paraissait n’appartenir qu'à nos provinces du Midi, s’accli- mate même dans les régions de l'Est et du Nord de la France. Les magnaneries se multiplient; la race des chevaux flamands n’obliendrait-elle pas une grande amélioration par son croise- ( 490 ) ment avec les races de pur sang ? On pense que nous pourrions obtenir ainsi une très-belle génération de chevaux carrosssiers. Il m'a été remis à ce sujet un mémoire très-intéressant par un officier des haras. J'espère pouvoir bientôt l'imprimer. Songez-y bien, cultivateurs, suivez le conseil de Pline : « N’achetez pas ce que votre ferme peut vous fournir, » » Il ne reconnaît pour bon père de famille que celui qui ne fait pas le jour ce qu'il peut faire la nuit. Le philosophe veut dire que les rudes travaux des champs ne doivent pas usurper sur les nuits, sur les longues soirées, sur les veillées, les tra- vaux plus légers qui leur appartiennent. Il veut que chaque chose soit faite en son temps. » Son animadversion est encore plus forte à l'égard de ceux qui font aux jours ouvrables ce qui doit être renvoyé aux jours fériés. Messieurs , c'est avec une sorte d’embarras que j'essaie de développer cette maxime. Magistrat, je dois être sévère : homme , j'aime à être indulgent. Rome avait aussi ses ducasses et ses kermesses. Il est à croire que, comme chez nous, elles se prolongeaient jusques dans les jours de travail, et que les am- barvales ne se terminaient pas avec la cérémonie sacrée. Ces rogations des temps antérieurs au christianisme avaient leur lundi, leur mardi, souvent , hélas! encore leur mercredi. » Homme des champs, je respecte vos jours de délassement ; certes ils vous sont bien dus. Jouissez-en, mais sans en abuser. Auprès de vous, vous avez une terre qui demande vos sueurs et vos économies. Vous avez une femme, des enfants, une famille que cette terre doit faire vivre. Vous avez une patrie qui compte sur vous. » L'absence du travail unie à la dépense superflue est une double source de pertes et de misères. » Le pire de tous, selon notre vieux Pline, est celui qui reste sous son toit au lieu d’être aux champs. La rude invective va droit à celui qui s’engourdit dans la paresse et ne prend point en souci l'infécondité des champs qu’il néglige. ( 491 ) » Aux hommes actifs et vigilants, la paix de l'ame, l’aisance , la fortune... » Aux hommes indolents, le mécontentement de soi-même, le remords, la pauvreté... Allez donc aux champs dès que poind l'aurore, pour goûter ensuite avec joie, au milieu du jour , le repas domestique, et vous endormir le soir, au milieu de la re- connaissance et des embrassements de votre famille. Encore un mot de ce vieux Caton qui cultivait la terre comme Cincinnatus et qui était frugal comme Fabricius et Curius Dentatus, inexo- rable comme les Appius. « Courage, mon fils, disait-il, l’une » des œuvres les plus belles et les plus méritoires , c’est de » savoir accroître son patrimoine. » » En effet, celui-là a droit aux bénédictions de sa postérité, comme les fondateurs des villes et des empires. L’aisance des enfants est un monument que les pères élèvent à leur propre mémoire. La dissipation du patrimoine constitué est une sorte de faillite, au moins morale, vis-à-vis de la famille à qui le patrimoine doit revenir intact, sinon accru. » Je ne comprends pas, vous le sentez, dans ces reproches, le père de famille ou les enfants victimes d’une cruelle fatalité. » Près de la chaumière du laboureur, comme autour du chi- teau, j'aime à voir de beaux arbres et de beaux ombrages. J'aime à admirer des groupes de fleurs coupant des gazons toujours verts. J'aime à me dire : Les mains du laboureur qui creuse ces sillons savent aussi manier la bêche et la serpette, cultiver des légumes et des fruits savoureux. lei l'horticulture a fait pénétrer ses préceptes et multiplié ses dons. Ces plaisirs qui délassent le cultivateur déposent de la pureté de ses goûts et de la régularité de ses mœurs. » L’horticulture porte aussi avec elle son influence et ses leçons. Ce n’est pas sans motif qu’auprès de l’épi jaunissant , la nature a placé ces pétales si brillantes, ces calices si riches, si réguliers. Tout nous dit que Dieu a voulu que les sueurs qui font ( 492 ) naitre le blé pour la nourriture de l’homme fissent aussi éclore des fleurs pour charmer sa vue et flatter son odorat, lui ensei- gnant par là que sa bonté infinie s’est occupée tout à-la-fois de toutes ses nécessités, de toutes ses jouissances. » Il est pourtant, plaignez-les , des cœurs froids et corrompus qui dédaignent les jardins et traitent de futile le travail qui les féconde. « Eh! quoi! leur répond leur chantre élégant, dans » une préface dont la prose est elle-même une sorte de poésie, » cet art charmant, le plus doux, le plus naturel, le plus ver- » tueux de tous, cet art que j'ai appelé ailleurs le luxe de » l’agriculture, que les poètes ont peint comme le premier » plaisir des premiers hommes; ce doux et brillant emploi de la » richesse des saisons et de la fécondité de la terre, qui charme » la solitude vertueuse, qui amuse la vieillesse détrompée, qui » présente les beautés agrestes avec des couleurs plus sédui- » santes, des combinaisons plus heureuses, et change en » tableaux enchanteurs les scènes de la nature sauvage et » négligée. Cet art des jardins serait sans intérêt !... » Milton, le Tasse, Homère ne pensaient pas ainsi, lorsque, » dans leurs poèmes immortels, ils épuisaient sur ce sujet les » trésors de leur imagination. » » C’est donc à bon droit, Messieurs, que, dans la même solennité, nous confondons les champs, les bergeries et les jardins. » C’est dans ces produits divers que nous honorons la terre infatigable, notre mère commune; c’est dans les hommes qui développent, par leur sueur, ces germes féconds et inépuisables que nous récompensons le travail modeste et la science acquise. » Et si, sans craindre les dévastations de l'invasion , les con- traintes rigoureuses de la guerre et les spoliations des ennemis de l’ordre social, chacun jouit dans une sécurité profonde de ses biens et de ses loisirs, n’en devons-nous pas aussi, dans ces jours si propres à nous le rappeler, si nous avions pu l'oublier, ( 493 ) quelque reconnaissance à la royale et courageuse sagesse qui tient le timon de l'Etat ? » M. Lestiboudois (Thém.), président de la Société royale des sciences, a prononcé ensuite le discours ci-après : « Messieurs et honorables collègues, » C’est une pensée grave et solennelle qui nous assemble. » Au jour où, luttant contre les dernières prétentions du pri- vilége , l'esprit d'industrie obtint son plus illustre triomphe, la Société royale des Sciences vient glorifier le travail et encou- rager le zèle des travailleurs, elle vient s’associer aux efforts de nos agriculteurs et couronner les heureux perfectionnements qu'ils ont obtenus. » Nous, livrés aux occupations scientifiques et aux études abstraites, nous donnons la main aux praticiens expérimentés qui ont passé leur vie dans de longs labeurs; nous, habitants des villes, nous nous mêlons aux hommes des champs ; nous mettons en commun nos théories et leurs observations, nos méditations et leur judicieuse pratique. C’est accomplir, dans notre sphère, les devoirs imposés à notre cité; c’est satisfaire, pour notre part, aux obligations d’une ville qui, à juste titre, est réputée la métropole du Nord, et qui doit rendre, par tous les moyens, au riche pays qui l'entoure , la prospérité qu’elle en reçoit. » À chaque ville, comme à chaque homme, sa tâche et sa fortune ; efforcons-nous de suffire à la nôtre. » Il faut à nos agriculteurs un point central où ils puissent apprendre ce qu’on fait en d’autres régions, où chaque jour on leur dise quelles sont les nouvelles découvertes, quels sont les besoins de l'industrie, quelles sont les applications des arts et des sciences à la culture des champs; il leur faut un lieu de ( 494) réunion où on leur offre des modèles des instruments perfec- tionnés et des grands appareils qui économisent le temps et la main-d'œuvre, où ils trouvent les secours et les encourage- ments qui leur permettent de tenter des expériences coûteuses, el les enseignements qui les font réussir; il leur faut un foyer commun, qui soit comme la maison paternelle, où tous les enfants soient bien reçus et où ils puissent venir deviser sur leurs intérêts , exposer leurs idées sur les lois économiques qu’on impose à la société et demander les moyens de soutenir leurs droits à la protection commune; il leur faut, enfin, un centre d'action et de pensée : ce centre est inévitablement la ville de Lille ; c’est cette grande cité qui étend au loin ses nombreuses relations, qui connaît les exigences de l’industrie moderne , qui attire en son sein des représentants de toutes les sciences, qui s'empare de tous les produits agricoles pour les façonner, leur donner du prix par son travail et les exporter, et qui, par échange, répand dans un vaste rayon tous les objets que la consommation réclame. » Lille, le grand marché du Nord, le lieu habituel de rendez- vous , la ville aux affaires, Lille doit servir de lien aux choses et aux hommes ; elle doit présider aux relations industrielles et en même temps au commerce des intelligences ; elle doit con- centrer toutes les pensées du pays, les combiner , les unir, les confondre, pour leur donner une plus grande énergie. » Tel est son partage. Sa mission est haute , mais elle ne la répudie pas. Sans égoisme et sans jalousie , distinguée par ces vues larges et généreuses qui sont le caractère de la puissance réelle , elle désire le bien-être de toute la région qu’elle domine et qui fait sa splendeur. » Loin de nous, bien loin donc les calculs étroits, les combi- naisons de l'intérêt personnel ! Notre ville n’oubliera jamais qu’il est des sacrifices qu'elle doit s'imposer. Elle sera bien pénétrée de cette idée , qu’elle a reçu un dépôt et qu’elle en doit compte ; ( 495 ) qu’on l’a ornée et rendue forte pour le bien de tous, et qu'elle doit travailler pour tous; elle a une dette à payer, elle voudra la solder avec largesse et munificence. À elle les grandes insti- tutions d'enseignement public ; à elle le sanctuaire des sciences et des arts; à elle les instructions données par l'industrie per- fectionnée ; à elle les monuments qui élévent la pensée et excitent l'admiration des peuples; à elle aussi les grands et nobles spectacles et même les pompes et les fêtes qui jettent de l'éclat sur une cité et y attirent le concours des populations. » Cette pensée, Messieurs, est la vôtre et la nôtre. La Société royale des Sciences, en toute circonstance, s'efforce de s'acquitter des devoirs qui sont imposés à chacun de nos conci- toyens ; elle essaie, par des études opiniâtres et la publication de ses travaux, de soutenir le flambeau des sciences. Les beaux- arts la trouvent fidèle à leur culte ; elle a rappelé la cité natale à Wicar et a consacré son legs à la cité. Les divers genres d'industrie n’ont jamais réclamé son concours en vain : elle est heureuse d'en favoriser les progrès ; l'exploitation agricole enfin est l’objet de toute sa sollicitude , parce que les champs qui ont apporté leurs trésors à la ville peuvent exiger d’elle la rémuné- ration méritée. Toutes les lumières empruntées aux sciences physiques et chimiques, à l’histoire naturelle et à la physiologie, à l’économie publique et à l’industrie, la campagne les attend de nous. Toutes les connaissances que nous pouvons demander aux autres contrées , nous les lui avons promises; nous n’épar- gnons ni soins ni veilles pour qu’elle n’ait aucun reproche à nous faire. » Par les efforts de tous, la grande ville du Nord deviendra plus belle encore, plus riche et plus digne du rang qu’elle occupe. Elle méritera l'estime de ses voisins, tout en travaillant à sa prospérité même; car c’est encore travailler pour elle que de faire prospérer les campagnes fécondes qui l'entourent et les villes brillantes qui gravitent dans son orbite. ( 49% ) » Et, dans le vrai, l'isolement aujourd'hui est un anachro- nisme. » L'association est le besoin le plus urgent de cette époque où nous ne rencontrons plus que des individualités isolées, sans liens, sans rapports, toutes en concurrence, et presque en hostilité les unes contre les autres. On a détruit , on a dû détruire toutes les agrégations, toutes les corporations des anciens temps, devenues exclusives, embarrassantes, oppressives, ennemies de toutes innovations et de tous progrès, instruments de tyrannie, elles qui avaient servi à l’affranchissement et à la résistance, pesant sur l'esprit de l’homme comme un obstacle, elles qui avaient servi à préparer et à abriter les progrès des arts et l’in- dépendance intellectuelle. La destruction fut le besoin et le salut de nos pères; elle fut leur destinée. » Sans doute il fallait que la société fût en dissolution pour que les éléments créés par le cours des âges pussent obéir à leur affinité et former des agrégations nouvelles ; ainsi lorsque la période romaine dut finir , pour entrer dans une voie nouvelle L l'humanité dut traverser un temps de longs déchirements, de barbarie absolue , d’effroyable tourmente; le grand empire dut être détruit, mis en lambeaux et chaque pièce dut être dévorée comme les feuilles d’un arbre données en pâture aux insectes. » Aujourd’hui le monde s’apaise pour réédifier. » Mais grande serait l'erreur de ceux qui, reconnaissant les tristes effets du fractionnement de la société, croiraient qu'il n’y a qu'à reprendre les corporations antiques ; tout cela est mort et bien mort. » Tout est changé dans les conditions de l'humanité; les siècles qui nous ont précédés avaient formé une organisation avec des masses pauvres, ignorantes, sans communications pour les personnes et les idées, usant leurs forces dans un tra- vail inintelligent; nous, nous avons les richesses accumulées par nos pères et nous-mêmes; nous avons les penséès de mille ( 497 ) générations réunies et classées dans les sciences diverses comme en un trésor ; nous avons une force immense qui remplace nos bras et laisse agir notre esprit ; en un instant nous portons nos pensées aux extrémités du monde et nous Courons nous-mêmes avec la rapidité de nos pensées. Tout sera donc nouveau en cette période de régénération. » L'association était fondée sur la sujétion; l'ère moderne veut l’établir sur la liberté; les institutions politiques avaient pour base le privilége , nous voulons qu'elles puisent leurs forces dans l'égalité. L'autorité descendait de degré en degré jusqu'au bas de l'échelle sociale ; aujourd’hui la volonté se formule pres- que vers la base et, remontant tous les échelons, va s'imposer aux sommités de la société. La hiérarchie des temps féodaux apparaît comme une pyramide où tout pèse sur les assises infé- rieures ; notre constitution sera Comme une voûte hardie dont toutes les parties se soutiennent réciproquement, et si dans l’une la pierre culminante imposée à la masse n’est qu’un poids ajouté aux autres poids, la clef , dans l’autre nécessité suprême , maintient tout l'édifice, tant qu’elle-même est soutenue au plus haut point par l’universalité du cintre. » On doute encore, cela est vrai » de la possibilité de résou- dre le probléme social qui est donné à notre siècle ; quelques hommes persistent à croire qu'on w’arrivera pas à unir étroite ment des individualités libres, fortes, innombrables, qui exi- gent le plein exercice de leurs facultés. » Mais, soyez sans crainte, le génie de l'homme qui n’a point défailli au moment où, pleine d’anxiété, la civilisation atten— dait ; le jour où l’on a posé un rail, l'ère moderne a obtenu la consécration de sa vie et de sa durée ; elle a trouvé ; au moment voulu , l'instrument de son développement futur ; comme si à chaque époque était réservé, pour ainsi dire à point nommé, le grand levier qui fera triompher son principe. » J'ignore à quelle heure de la vie d’un homme les nouvelles 32 ( 198 ) voies seront données : tout ce que je sais, c'est qu’elles s'exécu- teront tout aussi sûrement que le voyage de Colomb; ce que je sais, c’est qu'un jour va venir où toutes les villes s’uniront par des liens étroits et se préteront un mutuel secours: ce que je sais, c’est que les heureuses positions que Dieu a créées sur la terre , au lieu d’appartenir à quelques hommes, seront la pro- priété de tous; les lieux les plus reculés seront appelés à jouir de la vie des centres, les centres iront s'emparer des avantages dévolus aux extrémités. Soyez-en sûrs, il se prépare une réno- vation immense, inouie, inconnue, qui modifiera notre civili- sation, nos usages, notre existence. L'esprit de localité à fini son règne , l'esprit de division doit s’éteindre. » C'est une pensée bien fausse aujourd'hui de combattre la centralisation, de porter envie à la capitale, de vouloir vivre indépendant d'elle , de séparer les provinces, de prétendre faire apparaître au milieu d'elles ces grandes clartés qui ne peuvent jaillir que des foyers les plus actifs de la civilisation ; de penser qu’on peut distribuer entre chaque ville ces esprits d'élite qui font la gloire d’une nation, quand ces esprits ne s'élèvent, ne s’échauffent , ne s’exaltent qu'au contact de leurs pareils. Non! vous ne lacérerez pas les grandes associations artistiques et scientifiques pour en donner à chaque canton un lambeau. Vous n’enlèverez pas à la cité dominatrice son immense et utile pré- pondérance, ce n’est pas là notre avenir ; notre avenir , c’est de faire partie de la capitale même et d'être capitale à notre tours c’est de former un quartier de la grande ville et de nous agran- dir nous-mêmes de tout le riche et florissant pays qui nous envi- ronne ; c’est de jouir des vives lumières qui étincèlent au centre du royaume aussi bien que si elles étaient à nous et de les refléter dans la sphère d'action qui nous a été donnée. Notre avenir, notre espoir, notre besoin, c'est d’être étroitement uni au centre, de respirer en quelque sorte avec lui, de participer à son énergique action, à sa vie intime , si complètement, si ( 499 absolument, que le battement du cœur retentisse en nous comme une artère; que ses émolions fassent tressaillir notre fibre et qu'en retour nos impressions l’agitent soudainement, comme si nos nerfs étaient ses nerfs, comme si son ame était notre ame. Tout cela peut être , tout cela sera! » Eh bien! commençons à remplir les devoirs que nous imposera notre nouvelle situation. L'agriculture, parmi toutes les industries, est certainement celle qui attend le plus im- patiemment les bienfaits de l'association. C’est elle qui profite le plus de la grande révolution qui brisa les entraves féodales, car sur elle pesaient encore et le servage, et la corvée , et les dimes, et les droits seigneuriaux. Elle était stérilisée par l'indi- visibilité et l'inaliénabilité des terres; mais ce fait même annonce que les populations agricoles n'étaient point encore préparées pour une vie indépendante, et l'extrême morcellement des propriétés, réaction naturelle contre l’ancienne constitution, vient rendre plus nécessaire encore l'association des efforts individuels. » Resserrons donc intimement l'alliance que nous devons former avec nos voisins des campagnes ; prenons part à leurs travaux ; félicitons-les de leurs succès; encourageons leurs ten- tatives , et disons-leur ce que nos études, nos méditations, nos relations nous ont appris. » Si les animaux qui amènent la fertilité dans les champs sont inférieurs aux races étrangères, transplantons dans nos exploitations rurales les brillants étalons qui doivent améliorer les troupeaux indigènes ; si la science mécanique a construit des appareils qui diminuent la peine de l’homme et augmentent sa richesse, mettons-les dans les mains qui ont façonné la plus simple et la meilleure des charrues. Si nous constatons qu’une riche culture, comme celle du houblon, peut prospérer dans nos plaines, hâtons-nous d’en instruire nos cultivateurs et de faciliter d'heureux essais; si notre industrie , toujours en pro- ( 500 ) grès, veut mettre en œuvre la soie qu'elle envie au Midi , disons à nos agriculteurs comment le mürier peut s’acclimater dans une froide région, comment il faut le cultiver et le multiplier , et distribuons des graines et des plantes de l'arbre précieux qui peut-être un jour remplacera nos haies stériles. » En tout temps, unissons les hommes qui fécondent notre sol; dirigeons-les , avertissons-les ; publions régulièrement les instructions qui nous paraissent leur convenir spécialement ; défendons leurs intérêts quand ils sont compromis par la légis- lation économique de l'État, mais disons-leur , au besoin, qu'il est des sacrifices à faire aux intérêts généraux ; donnons des applaudissements et des encouragements à ceux qui, par leurs travaux , ont concouru à développer la richesse publique, et, distribuons des couronnes à ceux que leurs vertus ont distingués entre les vertueux habitants des champs. » Faisons plus: annonçons au loin ce que valent nos bons horticulteurs qui se contentent d’être utiles sans savoir tirer parti de ce qu'ils font ; disons quels sont leur savoir pratique, leurs méthodes ingénieuses, quels sont leurs soins assidus et intelligents, et quand une contrée éloignée sentira bien que Yexemple de nos modestes campagnards vaut mieux que nos préceptes, allons l'annoncer à ces hommes laborieux qui, dans leur simplicité naïve , ne se doutent pas qu'ils excellent dans le premier des arts; à notre voix, ces dignes travailleurs sorti ront de leurs rustiques demeures, ils iront enseigner à la France et aux étrangers l’art précieux de faire les moissons. Aïnsi les compagnons de ces villageois qui, tout-à-l'heure, viendront recevoir les récompenses d’une vie pure et sans reproches, s’en allaient naguères, armés de leur sape flamande, donner des lecons aux agriculteurs de l'Écosse, distingués entre tous ceux de l'Europe; ainsi, il y a peu de jours encore, ces simples ouvriers devaient partir pour montrer aux bords de la Loire la supériorité des moissonneurs de notre industrieux pays. Ab! si (501) dans les temps poétiques ces nobles travailleurs arrivaient dans les régions lointaines avec leurs instruments inconnus, s'ils venaient iostruire les peuples , encore inhabiles à récolter les dons de la terre, comme leurs. savantes pratiques seraient célébrées, comme les bienfaits répandus autour d’eux seraient appréciés et exaltés, comme le merveilleux et les plus char- mantes fictions en rehausseraient l'éclat, comme ils seraient divinisés |... » O champs de l’Attique et de la Sicile » Vous m'êtes témoins que la gloire et l’adoration des peuples eussent été la récom- pense de celui qui serait venu éclairer vos laboureurs. Aujour- d'hui, qui sait si l’on apprendra qu'un homme est parti de la campagne de Lille pour montrer au loin comment il faut abattre les gerbes et sauver les épis ? Mais nous, nous consacrerons au moins le précieux souvenir du bien qu'ont fait les habitants de nos champs. Ce sera la plus douce partie de notre tâche, et lorsque les habiles et honnètes vartets de nos fermes monteront sur celte estrade pour recevoir des couronnes, nous les applau- dirons avec une émotion que vous partagerez, car nous nous dirons que ces hommes ignorés, et parfois dédaignés, sont pour- tant assez puissants pour changer la fortune d’une province et répandre l'abondance et le bonheur là où régnaient la stérilité et la misère. » Après M. Lestiboudois, M. Borelly, vice - président de la Société d’horticulture, a prononcé un discours au nom de cette société. Enfin, M. le docteur Hautrive, secrétaire de la Commission d'agriculture , a proclamé les noms des cultivateurs de l’arron- dissement de Lille qui ont mérité les récompenses promises. Houblonnières. 1° Une prime de 200 francs est accordée à M. Béhague- ( 502 | Charlet, brasseur , à Fournes , pour avoir planté , en 1836, 40 ares 96 centiares de houblon à tige blanche. 2,0 Une prime de 200 francs à M. Isidore Fry, brasseur, à Tressin, pour avoir établi, en 1838, une houblonnière de 40 ares. Expériences agronomiques. 1.0 Une prime de 75 francs à M. Alexis D'Halluin, fermier , à Marcq-en-Barœul, pour avoir planté en lignes 80 ares de blé de mars et 15 ares de blé de la Trinité et de seigle multicaule. 2.0 Une prime de 75 francs à M. Taffin-Peuvion , fabricant de sucre de betteraves, à Lesquin , pour avoir semé en lignes, à l'aide du Semoir-Hugues, 140 ares de colza et 168 ares d’avoine, de cameline , de fèves et de blé de mars. 3.0 Une prime de 75 francs à M. Leroy, cultivateur, à Aubers, pour avoir semé en lignes, avec la Herse-Semoir de son inven- tion, { hectare d'avoine et de froment d'avril. _ Culture du mürier blanc. La Société accorde à titre d'encouragement : 1.0 Une prime de 100 francs à M. Dumortier , fabricant , à Tourcoing, pour ses essais de culture du mürier blanc et d’édu- cation de vers-à-soie. 2.0 Une prime de 100 francs à M. Deroulers, pépiniériste , à Lomme, pour la plantation en haie de 400 mètres de müriers blancs de l’espèce italienne. 3.0 Une prime de 100 francs à M. Taffin-Peuvion, fabricant de sucre de betteraves, à Lesquin, pour la culture en haie de 300 mètres de müriers à basse tige. Instruments araloires. Une médaille d'encouragement est accordée à M. Pierre Phi- (03 ) lippo, charron, à Marcq-en-Barœul, pour avoir présenté à la Société un modèle de Sarcloir de son invention. Statistique agricole. La Société, persuadée qu’un exposé fidèle de l'état actuel de l'économie rurale dans l'arrondissement de Lille contribucrait à généraliser les meilleures méthodes de culture et pourrait exercer une influence puissante sur la prospérité du pays, a décidé qu’une médaille de la valeur de 300 francs serait offerte à l'auteur du mémoire le plus complet et le plus exact sur la statistique agricole de l'arrondissement de Lille. Un seul mémoire a été adressé à la Société, qui a jugé que l’auteur n'avait pas pleinement atteint le but proposé ; cepen- dant, voulant récompenser les efforts de M. Wéry-Cogez, fabri- cant de sucre de betteraves, à Hellemmes, elle lui accorde une médaille d'encouragement. Pour récompenser le zèle, l'intelligence et la bonne conduite des bergers et des maitres-valets de l'arrondissement de Lille : la Société a fondé différents prix pour être distribués le jour de sa séance publique annuelle. Bergers. La houlette d'argent est accordée : 1° Au sieur Louis Blanquart, de Lomme, qui, pendant 91 ans, a rendu de bons et loyaux services aux trois fermiers chez lesquels il a demeuré. 2.9 Une médaille d'argent au sieur Théodore Rouzé, berger depuis 30 ans chez M. Pollet , fermier , à Sainghin-en-Mélan- tois. 3.° Une médaille d'argent au sieur Auguste Vendeville , ber- ger depuis 30 ans chez M. Lamblin, fermier , à Lesquin. ( 504 ) 4.” Une médaille d'argent au sieur Joseph Trédez, berger depuis 26 ans chez madame veuve Crépaux, fermière, à Bauvin. Maitres-valets. 1.0 Les épis d'argent proposés en prix au maïître-valet de l'arrondissement de Lille le plus habile à tracer un sillon et à exécuter les travaux agricoles, ont été mérités par le sieur Alexis Charlet , maître-valet pendant 25 ans chez M. Duhamel, fermier , à Englos , et depuis 33 ans chez M. Becquart, fermier, dans la même commune. 2.0 Une fourche d'argent est accordée au sieur Philippe Buisine , depuis 42 ans maitre-valet chez M. Cuvelier, fermier, à Allennes-lez-Marais. 3.0 Une médaille d'argent au sieur François Delerue , depuis 40 ans maïtre-valet chez M. Wicart, fermier , à Quesnoy-sur- Deüle, 4.0 Une médaille d’argent au sieur Joseph Desplanques, depuis 40 ans fermier chez M. Deligne, fermier , à Houplin. 9.0 Une médaille d'argent au sieur Augustin Werquin , maître- valet pendant 14 ans chez M. Lutun, cultivateur, à la Chapelle- d'Armentières, et depuis 26 ans chez M. Villers , fermier , dans la même commune. 6.° Une médaille d'argent au sieur Philippe Desprez , depuis 36 ans maitre-valet chez M. Cogez , cultivateur , à Mons-en- Pévèle. 7.° Une médaille d'argent au sieur François Maller, depuis 36 ans maitre-valet chez M. Castelain , fermier , à Sainghin-en- Mélantois. 8.0 Une médaille d'argent au sieur Francois Obin, depuis 35 ans maître-valet chez MM. Lelong frères, cultivateurs, à Ennetières-en- Weppes. 9.0 Une médaille d'argent au sieur Jean Moutier, depuis 35 ( 505 ) ans maître-valet chez M. Souplet , cultivateur , à Sainghin-en- Mélantois. La Société, s'étant réservé de décerner des médailles et des primes aux auteurs de quelque découverte ou de quelque per- fectionnement non compris dans son programme, accorde 1.0 une médaille d'argent grand modèle, à M. Baudon-Porchez, serrurier- mécanicien, rue Esquermoise , à Lille , pour ses succès dans l'art de couler des ornements en fer. 2.0 Une médaille d'encouragement à M. Charlet , ferblantier, rue Doudin , à Lille , pour avoir apporté des perfectionnements à la machine de Savery et lui avoir donné une application avan- tageuse. 3.0 Une médaille d'encouragement au sieur Maximilien Lalou, âgé de 19 ans, apprenti bourrelier, à Carvin , pour une machine à faire des cordes, supérieure à celle dont on fait habituelle- ment usage. OUVRAGES ENVOYÉS A LA SOCIÉTÉ PENDANT LE 1.07 SEMESTRE 1838. 1.0 OUVRAGES OFFERTS PAR DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. BAUDET-LAFARGE. Entomologie du département du Puy-de- Dôme. — Monographie des Carabiques. GARNIER. Traité de météorologie, ou physique du globe. GRATELOUP. Conchyliologie fossile du bassin de l’Adour. — Notice sur la famille des Bulléens. — Discours sur les sciences et les arts , et sur l'influence qu'ils exercent sur les progrès de la civilisation. GIRARDIN. Notice historique sur la vie et les travaux de Dam- bourney, de Rouen. KUHLMANN. Rapport sur les chemins de fer du Nord. LEFEBVRE. Description de l’Argynnis selenis. LEGR AND. Consultation sur un point de droit. MALLET. Leçons élémentaires de chimie appliquée aux arts et à l'industrie. MARQUET-VASSELOT. Ecole des condamnés , conférences sur la moralité des lois pénales. MUTEL. Cours de Cosmographie. REIFFENBERG. Introduction à la chronique de Philippe Mouskes. VILLENEU VE. Notice sur la tapisserie de Charles-le-Téméraire, conservée à la Cour royale de Nancy. VINCENT. Note sur Ja résolution des équations numériques. ( 507 ) 2.0 OUVRAGES OFFERTS PAR DES ÉTRANGERS. DELCROIX. Une Promenade dans le Cambrésis. DE CHAMBRAY. Lettre écrite de la campagne sur la protection et les encouragements pécuniaires que le gouvernement accorde à l'agriculture. DE VERONE. Mémoire sur les Voconces. D'HOMBRES (le baron Firmas). Recherches sur les baromètres vivants. MARCHANT. Fénélon. — Poème. MOREL-VINDÉ. Statistique de la commune de La Celle-lez-Saint- Cloud. — Lettre sur la mendicité. — Destruction des bruyères. — Deuxième notice sur la pomme de terre Rohan. — Silo anglais. — Moyen facile de préserver du ver blanc les racines du fraisier, — Instruction sommaire sur la culture du fraisier des Alpes. PÉPIN. Notes horticulturales. 3.0 OUVRAGES ENVOYÉS PAR DES SOCIÉTÉS NON CORRESPONDANTES, CAEN. Mémoires de la Société vétérinaire des départements du Calvados et de la Manche. CHATEAUROUX. Éphémérides de la Société d'agriculture du dé- partement de l'Indre. MONTÉLIMAR. Bulletins de la Société de statistique du départe- ment de la Drôme. ROUEN. Bulletins de la Société d'horticulture. (508) ENVOIS DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES PENDANT LE PREMIER SEMESTRE 1838. ANGERS. Bulletins de la Société industrielle. — Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts. BORDEAUX. Actes de la Société linnéenne. BOURGES. Bulletins de la Société d'agriculture du département du Cher. BRUXELLES. Bulletins de l'Académie royale des sciences et belles-lettres. — Annuaire de l’Académie royale des sciences et belles-lettres pour 1837. — Mémoires couronnés par l'Académie royale de Bruxelles, tome 12. 1837. CHALONS. Séance publique de la Société d'agriculture commerce, sciences et arts du département de la Marne. 1837. EVREUX. Recueil de la Société libre d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts du département de l'Eure. — Bulletins de l’Académie ébroïcienne. FOIX. Annales agricoles du département de l’Arriège. FALAISE. Recueil publié par la Société d'agriculture de l’arron- rondissement. GENÈVE. Mémoires de la Société de physique et d'histoire na- turelle. LILLE. Annales de la Société d’horticulture. ( 509 ) MULHAUSEN. Bulletins de la Société industrielle. NANCY. Précis des travaux de la Société royale des sciences, lettres et arts de Nancy. NANTES. Journal de la section de médecine de la Société acadé- mique du département de la Loire-Inférieure. PARIS. Bulletins de la Société géologique de France. — Annales de la Société royale d’horticulture. — Bulletins de la Société de géographie. — Athénée des arts. 104.€ séance. ROUEN. Précis analytique des travaux de l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts. — Bulletin de la Société libre d’émulation. — Bulletin de la Société d’horticulture. SAINT-ÉTIENNE. Bulletins de la Société industrielle. SAINT-QUENTIN. Annales agricoles du département de l'Aisne, 8.e et 9€ livraison. : TROYES. Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube. VERSAILLES, Mémoires de la Société royale d'agriculture et des arts. 37.€ année. (510 ) OUVRAGES ENVOYÉS PAR LE GOUVERNEMENT. — Description des machines et procédés spécifiés dans les brevets d'invention , de perfectionnement et d'importation dont la durée est expirée, publiée d’après les ordres du ministre de l'intérieur, par M. Christian, directeur du conservatoire des arts et métiers. Tomes 31 et 32. — Treizième supplément du catalogue des spécifications, des bre- vets d'invention, de perfectionnement et d'importation ; année 1837. — Mémoires d'agriculture , d'économie rurale et domestique pu- bliés par la Société royale et centrale d'agriculture ; 1836 et 1837. — Annales de l'industrie nationale, recueil industriel, manufac- turier, agricole et commercial de la salubrité publique et des beaux- arts, renfermant la description des expositions publiques faites en France et à l'étranger , par M. de Moléon. — Statistique de la France — Commerce extérieur. DONS FAITS À LA SOCIÉTÉ PENDANT LE 1. SEMESTRE 1838. M. BERKELEY. Coquillages. M. HAUTRIVE. Fac-simile en plâtre d’un calcul vésical très- volumineux. M. VILLENEUVE. Une médaille représentant l'empereur Fran- cois Ler, Marie-Thérèse, sa femme ; Joseph IT, empereur d'Allemagne, et Joséphine sa femme. { 511 ) ABONNEMENTS DE LA SOCIÉTÉ, 1.0 Annuaire statistique du département du Nord. 2.0 Annales de chimie et de physique, par MM. Gay-Lussac et Arago. 3.0 Annales des sciences naturelles, par MM. Audouin, Ad. Bron- gniart et Dumas. 4.0 Bibliothèque universelle de Genève. 5.0 Journal des Savants. 6.0 L'Institut, journal général des sociétés et travaux scientifiques de la France et de l'étranger, 1.re et 2.e section. 7.0 Revue du Nord de la France. : 8.0 La Flandre agricole et manufacturière. 9-° Journal des connaissances usuelles et pratiques. 10.0 Journal des connaissances utiles. 11.0 Maison rustique du 19. siècle, journal d'agriculture pratique, 12.0 Moniteur de la propriété et de l’agriculture. 13.0 Le propagateur de l’industrie de la soie en France. 14.0 La Phrénologie, journal du perfectionnement individuel et social par l’application de la physiologie. 15.0 Archives médicales. 16.0 Plantes cryptogames du Nord de la France, par M. Desmazieres. (512) TRE TE EE DA A A D TR GE AC nt à ct RSA DÉCOR DOS AE LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES, DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS DE LILLE. 1858. MEMBRES HONORAIRES. MM. le préfet du département du Nord. Le maire de Lille. PEUVION, négociant , admis le 17 nivôse an XL GODIN , docteur en médecine, admis le 3 février 1832. MEMBRES TITULAIRES. COMPOSITION DU BUREAU EN 1838. Président. M. LESTIBOUDOIS (Thém.), docteur en médecine, admis le 17 août 1827. Vice-président. M. DAVAINE, ingénieur des ponts et chaussées, admis le 7 septembre 1832. Secrétaire-général. M. MILLOT , professeur à l'hôpital militaire , admis le r.er septembre 1837. Secrétaire de correspondance. M. LEGRAND, avocat, admis le 3 février 1832. Trésorier. M. BORELLY, inspecteur des douanes, admis le 2 mars 1832. (513 ) Bibliothécaire. M. HAUTRIVE , docteur en médecine , admis le 7 novembre 1828: MM. MACQUART , propriétaire , admis le 27 messidor an XI. DELEZENNE , professeur de physique, admis le 12 septembre 1806. DEGLAND, docteur en médecine , admis en 1811. DESMAZIERES , naturaliste, admis le 22 août 1817. LIÉNARD, professeur de dessin , admis le 5 septembre 1817. MUSIAS , propriétaire , admis le 3 janvier 1822. VERLY fils, architecte, admis le 18 avril 1823. KUHLMANN , professeur de chimie , admis le 20 mars 1824. MURVILLE , docteur en médecine , admis le 18 février 1825. BAILLY, docteur en médecine , admis le 2 octobre 1825. HEEGMANN , négociant , admis le 2 décembre 1825. BARROIS (Théod.), négociant , admis le 16 décembre 1825. LESTIBOUDOIS (J.-B.), docteur en médecine , admis le 20 jan- vier 1826. DELATTRE , négociant, admis le 3 mars 1826. DECOURCELLES , propriétaire, admis le 21 novembre 1828. DANEL , imprimeur , admis le 5 décembre 1828. DOURLEN fils, decteur en médecine, admisle 3 décembre 1830. VAILLANT , docteur en médecine, admis le 6 avril 183r. MOULAS , propriétaire, admis le 27 avril 1831. MULLIÉ, chef d'institution, admis le 20 avril 1832. LEGLAY , archiviste du département du Nord, admis le 19 juin 1535. BENVIGNAT , architecte , admis le 1.er juillet 1836. DUJARDIN , docteur en médecine, admis le 4 novembre 1836. POGGIALE, docteur en médecine, admis le 1.er décembre 1837. 33 (514) MM. MOUNIER , docteur en médecine , admis le 5 janvier 1838. DERODE (Victor) , chef d'institution , admis le 5 janvier 1838. MEMBRES ASSOCIÉS AGRICULTEURS. MM. ADAM, cultiv. et propriét., à Aubers. BONTE, id,, à Flers. BRULOIS (Vincent), id., à Croix. BUTIN, id., à Prémesques. CHARLET, id., à Houplines. CHUFFART (J.-B.te), id., à Ascq. COLLETTE (Louis), id., à Baisieux. CORDONNIER, id., à Anstaing. DEBUCHY (François), id., à Noyelles. DELANGLE ({A.), id., à Englos. DELECOURT (J.-B.te), id., à Lomme. DESURMONT (Fr.), bfasseur, à Tourcoing. D'HALLUIN (A.), cultivat. et propriét., à Marcq-en-Barœul. D'HESPEL , propriétaire , à Haubourdin. DUHAYON, notaire , à Ronchin. HAVEZ, cultiv. et propriét., à Ascq. HEDDEBAULT , id., à Faches. HOCHART, id., à Hallennes-lez-H. LECOMTE, id., … à Bousbecques. LEFEBVRE, id., à Lezennes. LEFEBVRE (Julien), id., à Hem. LIENARD, id. à Annappes. LORIDAN, id., à Flers. MASQUELIER (N.) id., à Sainghin-en-Mél). MASQUELIER (F.), id., à Willems. MULLE, id., à Camphin-en-Pévèle. MM. MM. (515) POTTIER , cultivateur et propriétaire, à Hallennes-lez-H. TAFFIN-PEUVION, id., à Lesquin. WATTELLE, id., à Radinghem. MEMBRES CORRESPONDANTS. AJASSON DE GRANDSAGNE , naturaliste et homme de lettres, à Paris. ALAVOINE , propriétaire, à La Bassée. ARAGO , membre de l'Institut et de la Chambre des députés. ARTAUD , inspecteur-général de l'Université , à Paris. AUDOUIN, professeur au jardin du roi, à Paris. BABINET , professeur au collège Saint-Louis , examinateur à l'École polytechnique. BAILLY DE MERLIEUX, directeur du Mémorial encyclopé- dique , à Paris. BARRÉ, chef d’escadron d'artillerie en retraite , à Valenciennes BECQUET DE MÉGILLE , à Douai. BÉGIN, chirurgien en chef, à l'hôpital militaire d'instruction de Strasbourg. BERKELEY , naturaliste, à King's Cliffe, en Angleterre. BIDARD , médecin, à Pas (Pas-de-Calais). BLOUET, professeur d’hydrographie , à Quimper. BONAFOUS, directeur du jardin royal d'agriculture, à Turin. BONARD , chirurgien-major, à l'hôpital militaire de Calais. BOSSON, pharmacien , à Mantes. BOTTIN, rédacteur de l'Almanach du commerce, à Paris. BOUILLET, naturaliste , à Clermont-Ferrand. BOURDON, inspecteur-général de l'Université, à Paris. BOURDON (Henri) , ancien élève de l'École polytechnique. BIASOLETTO , pharmacien , à Trieste. ( 516) MM. BRA. statuaire, à Paris. BRONGNIART ( Adolphe), membre de l'Institut, à Paris. CARETTE, chef de bataillon du Génie, à Paris. CHARPENTIER, docteur en médecine , à Valenciennes. CHARPENTIER , pharmacien en chef en retraite, à Paris. CHAUVENET , capitaine du Génie, à Boulogne. CHOLLET (F.), docteur en médecine, à Beaune-la-Rolande , (Loiret). CLÉMENT (Mme veuve), née HÉMERY, à Cambrai. COCHARD , pharmacien , à Sedan. COGET aîné, propriétaire , à Thumeries. COLLADON fils , à Genève. COMHAIRE , littérateur , à Liége. CORNE, président du tribunal de première instance , à Douai. CORNILLE (Henri), littérateur, à Paris. COUPRANT , officier de santé, à Houplines. DA CRUX JOBIM, professeur de médecine légale, à Rio-Janeiro. DARGELAS , directeur du jardin botanique et du cabinet d'his- toire naturelle, à Bordeaux. DASSONNEVILLE, docteur en médecine , à Aire. DEBAZOCHES, naturaliste, à Scez. DE BRÉBISSON fils, naturaliste, à Falaise. DE CANDOLLE,, professeur , naturaliste , à Genève. DE CHAMBERET , ingénieur des ponts et chaussées, à Lons- le-Saulnier. DE CONTENCIN, secrétaire-général de la préfecture, à Bor- deaux. DEGEORGE (Frédéric), homme de lettres ; à Arras. DE KIRCHOFF (le chevalier), docteur en médecine , à Anvers. DELARIVE (Auguste), professeur de physique , à Genève. DELARUE, secrétaire perpétuel de la société d'Agriculture du département de l'Eure, à Evreux. DE LENZ (le baron), conseiller-d’état , à Iéna. ( 517 ) MM. DE MEUNYNCK , docteur en médecine, à Bourbourg. DE MOLÉON, ancien élève de l’école polytechnique, membre de la société philotechnique, à Paris. DE PRON VILLE, propriétaire, à Versailles. DE PRONY, membre de l'Institut, à Paris. DEQUEUX SAINT-HILAIRE, sous-préfet , à Hazebrouck. DERHEIMS , pharmacien , à Saint-Omer. DESAYVE, à Paris. DESBRIÈRES, pharmacien-major à l'hôpital militaire de Bour- bonne-les-Bains. DESMYTTÈRE , docteur en médecine, à Paris. DESPRETZ, professeur de physique, au collège royal de Henri IV , à Paris. DESRUELLES , docteur en médecine, professeur au Val-de- Grâce, à Paris. DESSALINES D'ORBIGNY, professeur d'histoire naturelle , à La Rochelle. DE VILLENEUVE-BARGEMONT (le marquis), membre corres- pondant de l'Institut, à Nancy (Meurthe). DE VILLENEUVE (le comte Alban), ancien préfet du’ Nord, à Paris. DE WAPERS , peintre du roi, à Bruxelles. DRAPIEZ , naturaliste, à Bruxelles. DUBRUNFAUT , professeur de chimie , à Paris. DUBUISSON , ingénieur des mines , à Paris. DUCELLIER, ingénieur , à Paris. DUCHASTEL (le comte), à Versailles. DUFOUR (Léon), naturaliste, à St.-Sever (Landes) DUHAMEL , inspecteur général des mines, à Paris. DUMÉRIL, membre de l’Institut , à Paris. DUMORTIER , directeur du jardin botanique de Tournai ct membre de la chambre des représentants belges. DUSAUSSOY, colonel d'artillerie, à Douai. ( 518 MM. DUTHILLOEUL , A hr à Douai. DUVERNOY, professeur au collège de France. ELIAS FRIES , professeur , à Upsal (Suède). FAREZ , président de chambre à la cour royale, à Douai. FÉE, professeur à la faculté de médecine de Strasbourg. FLAVIER , à Strasbourg. FRANCOEUR, officier de l'Université, membre de la société philomathique, à Paris. FONTEMOING, greffier du tribunal de commerce, à Dun- kerque. GAILLON, naturaliste , à Boulogne. GARNIER , professeur en retraite , à Bruxelles. GAY-LUSSAC, membre de l'Institut, à Paris. GEOFFROI SAINT-HILAIRE fils, naturaliste, au jardin du roi, à Paris. GILGENKRANTZ, chirurgien-aide-major au 3.me régiment du Génie. GILLET DE LAUMONT , inspecteur-général des mines , à Paris. GIRARDIN , professeur de chimie , à Rouen. GRAR (Numa), avocat, à Valenciennes. GRATELOUP, naturaliste, à Bordeaux. GRAVIS, docteur en médecine, à Calais. GUÉRARD, agrégé à la faculté de médecine, à Paris. GUERIN , membre de la société d'histoire naturelle , à Paris. GUERRIER DE DUMAST fils, homme de lettres, à Naney. GUILLEMIN, naturaliste, à Paris. GUILLOT, lieutenant-colonel d'artillerie , à Douai. HÉCART , naturaliste, à Valenciennes. HÉRÉ, professeur de mathématiques, à Saint-Quentin. HUOT , à Versailles. HURTREL D’ARBOVAL, médecin-vétérinaire, à Montreuil-s.-M. JACQUEMYNS , professeur de chimie, à Gand. JACQUERYE, professeur de dessin et de mathématiques , à Ar- mentières. ( 519 ) MM. JAUFFRET, bibliothécaire , à Marseille. JOBARD), directeur de l'Industriel, à Bruxelles. JUDAS, docteur en médecine à l’hôpital militaire du Gros- Caillou, à Paris. JULLIEN, ancien rédacteur de la Revue encyclopédique, à Paris. RUHLMANN . architecte, à Schelestadt. KUNZE, professeur , à Leipsick. LABARRAQUE, pharmacien, à Paris. LACARTERIE, pharmacien en chef à l'hôpital militaire d’ins- truction de Metz. LAGARDE (le baron), ancien préfet, à Paris. LAINÉ, professeur de mathématiques au collège de la ville de Paris. LAIR , chevalier de la Légion-d'Honneur, conseiller de préfec- ture du Calvados, secrétaire de la société royale d'agriculture et commerciale de Caen. LA ROCHEFOUCAULT (le vicomte de), à Paris, LECOCQ, commissaire en chef des poudres et salpètres , à l’ar- senal de Paris. LECOCQ, professeur de minéralogie, à Clermont-Ferrand. LEBLEU fils, docteur en médecine , à Dunkerque. LEBONDIDIER , chimiste, à Béthune. LEFEBVRE (Alexandre), secrétaire de la société entomologique de France, à Paris. LEGAY, professeur, à Paris. LEJEUNE, docteur en médecine, à Verviers. LELEWEL (Joachim), professeur d'histoire à l’université de Wilna, à Bruxelles. LEMAIRE, professeur de rhétorique, au collège Bourbon, à Paris. LEROY (Onésime), homme de lettres, à Passy. LHÉRIC, graveur , à Anvers. ( 320 ) MM. LIBERT (Mie Marie-Aimée), naturalis te, à Malmédi (Prusse). LIEBIG, chimiste, à Giessen ; grand-duché de Hesse. LOISELEUR DE LONGCHAMPS , docteur en médecine, à Paris. LONGER, inspecteur des domaines et de l'enregistrement , à Saint-Omer. MALLET , professeur de philosophie au collège royal de Gre- noble. MANGON DE LA LANDE, directeur des domaines , à Poitiers. MARCEL DE SERRES , professeur à la faculté des sciences de Montpellier. MARCHANT DE LA RIBELLERIE, sous-intendant militaire, à Tours. MARMIN , ex-inspecteur des postes, à Boulogne-sur-Mer. MARQUET-VASSELOT , directeur de la maison centrale de dé- tention de Loos. MARTIN-SAINT-ANGE, doctear en médecine, à Paris. MAIZIÈRES , docteur ès-sciences , à Paris. MATHIEU, membre de l'Institut et du bareau des longitudes, à Paris. MATHIEU DE DOMBASLE, directeur de l'établissement agri- cole de Roville (Meurthe). MEIGEN , naturaliste, secrétaire de la chambre de commerce » à Stolberg, près d'Aix-la-Chapelle. : MICHAUD, naturaliste, lieutenant au 10.° régiment d'infan- terie de ligne. MILNE-EDW ARDS. naturaliste, à Paris. MIONNET, membre de l'Institut, à Paris. MOURONVAL, docteur en médecine , à Bapaume. MOREAU (César) , fondateur de la société de statistique univer- selle ; à Paris. MUTEL , capitaine d'artillerie, à Douai. NOEL , inspecteur-général honoraire des études , à Paris. NOUEL-MALINGIÉ, professeur de physique , à Pont-Levoi. OZANEAUX , inspecteur général de l'Université, à Paris. ( 521 ) MM. PALLAS , médecin , à Saint-Omer. PELOUZE , membre de l'Institut, à Paris. PHILIPPAR , professeur de culture à l'école royale de Grignon. PICARD (Casimir), naturaliste , à Abbeville. PIHOREL, docteur en médecine, à Rouen. . PLOUVIEZ, docteur en médecine , à Saint-Omer. POIRET , naturaliste, à Paris. POIRIER SAINT-BRICE, inspecteur des mines , à Paris. QUETELET, directeur de l'Observatoire , à Bruxelles. REGNAULT, colonel du 66e régiment d'infanterie de ligne, à Ancône. r REIFFENBERG (le baron de), correspondant de l'Institut, professeur à l’Université de Liége. REINARD , pharmacien , à Amiens. RIBES, docteur en médecine, à Montpellier. RODENBACH (Constantin ), membre de la Chambre des repré- sentants belges , à Bruxelles. RODENBACH (Alexandre), membre de la Chambre des repré- sentants belges, à Bruxelles. RODET , professeur à l’école royale vétérinaire , à Toulouse. SCHREIBER, conseiller et directeur des cabinets d'histoire naturelle de S. M. l'empereur d'Autriche , à Vienne. SINCLAIR (John), agronome, à Londres. SCHOUTETTEN, professeur à l'hôpital militaire d'instruction de Metz. SOUDAN, docteur en médecine, professeur au Val-de-Grâce, à Paris. TANCHOU, docteur en médecine, à Paris. TASSAERT , chimiste , à Anvers. THIERS , membre de la chambre des députés et de l'Institut, à Paris. TIMMERMANS , capitaine du génie, à Tournai. TORDEUX , pharmacien, à Cambrai. (522) MM. VANDERMAELEN, fondateur de l'établissement géographique de Bruxelles. VASSE DE SAINT-OUEN, inspecteur de l’Académie de Douai. VILLENEUVE, membre de l'académie royale de médecine, à Paris. VILLERMÉ , membre de l'Institut, à Paris. VINCENT, professeur de mathématiques , à Paris. WARNKOENIG, docteur en droit , professeur de jurisprudence, à l'université de Fribourg (Baden). WESTWOOD, naturaliste, secrétaire de la Société entomolo- gique, à Londres. (523 ) | RSS 2 DC SR | SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES. ABBEVILLE. Société royale d'émulation. ALBY. Société d'agriculture du département du Tarn. ANGERS. Société d'agriculture, sciences et arts. ANGERS. Société industrielle. ANGOULÈME. Société d'agriculture, des arts et du commerce du département de la Charente. ARRAS. Société royale pour l’encouragement des sciences, lettres et arts. BAYEUX. Société vétérinaire des départements du Calvados et de la Manche. BESANCON. Académie des sciences , belles-lettres et arts. BESANÇON. Société d'agriculture , sciences naturelles et arts du Doubs. BORDEAUX. Académie royale des sciences, belles-lettres et arts. BORDEAUX. Société linnéenne. BOULOGNE-SUR-MER. Société d'agriculture , du commerce et des arts. BOURGES, Société d'agriculture du département du Cher. BRUXELLES. Académie royale des sciences et belles-lettres. — Société de Flore. CAEN. Société royale d'agriculture et de commerce. CAMBRAI. Société d’émulation. CHALONS-SUR-MARNE. Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne. (524 ) CHARLEVILLE. Société centrale d'agriculture, sciences, arts et commerce du département des Ardennes. CHARTRES. Société d'agriculture du département d'Eure-et- Loire. CHATEAUROUX. Société d'agriculture du département de l’Indre- CHAUMONT. Société d'agriculture, arts et commerce du départe- ment de la Haute-Marne. DIJON. Académie des sciences, arts et belles-lettres. DOUAI. Société centrale d'agriculture, sciences et arts. ÉVREUX. Académie ébroïcienne. EVREUX. Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l'Eure. FALAISE. Société d'agriculture de l'arrondissement. FOIX. Société d'agriculture et des arts. GAND. Société royale des beaux-arts , belles-lettres , agriculture et botanique. GENÈVE. Société de physique et d'histoire naturelle. IÉNA. Société de minéralogie. LE MANS. Société d'agriculture , sciences et arts. LIÉGE. Société libre d'émulation. LILLE. Société d'horticulture. LONDRES. Société entomologique. LONS-LE-SAULNIER. Société d'émulation du département du Jura. LYON. Société royale d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles. MACON. Société d'agriculture , sciences et belles-lettres. MARSEILLE. Académie des sciences, belles-lettres et arts. METZ. Académie royale. MÉZIÈRES. Société libre d'agriculture, arts ét commerce du. département des Ardennes. MONTAUBAN. Société des sciences , agriculture et belles-lettres du département de Tarn-et-Garonne. (525) MULHAUSEN. Société industrielle. NANCY. Société royale des sciences, lettres et arts. NANCY. Société centrale d'agriculture. NANTES. Société royale académique du département de la Loire- Inférieure. NANTES. Société nantaise d’horticulture. PARIS. Athénée des arts. Société royale et centrale d'agriculture. Société d'encouragement pour l’industrie nationale. Société médicale d'émulation. Société de géographie. Société de la morale chrétienne. Société géologique de France. Société philomathique. — Société francaise de statistique universelle. Société linnéenne. Société libre des beaux-arts. Société d’agronomie pratique. Société d'horticulture. POITIERS. Société académique d'agriculture, belles - lettres, sciences et arts. RHODEZ. Société d'agriculture et de négociants du département de l'Aveyron. ROCHEFORT. Société d'agriculture , sciences et belles-lettres. ROUEN. Académie royale des sciences , belles-lettres et arts. ROUEN Société libre d'émulation. SAINT-ÉTIENNE. Société d'agriculture , arts et commerce. SAINT-ÉTIENNE. Société industrielle. SAINT QUENTIN. Société académique. STRASBOURG. Société des sciences , agriculture et arts du Bas- Rhin. TOULOUSE. Académie royale des sciences , inscriptions et belles- lettres. TOULOUSE. Société royale d'agriculture. ( 526 ) TOULOUSE. Académie des jeux floraux. TOURS. Société d'agriculture , sciences , arts et belles-lettres du département d’Indre et-Loire. TROYES. Société d'agriculture, sciences et sait du département de l’Aube. VALENCE. Société de statistique , des arts utiles et des sciences naturelles du département de la Drôme. VALENCIENNES. Société des sciences , arts et commerce. VERSAILLES. Société d'agriculture et des arts du département de Seine-et-Oise. ( 527 } TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME. PHYSIQUE. Pages. Note sur le phénomène d'optique météorologique du 13 mars 1050, par NP Delezenne ,R. (1)... 5... Page, 5 HISTOIRE NATURELLE. Diptères exotiques nouveaux ou peu connus, par M. J. Mac- quart , LR RO NC NSP RTE 9 Corps étranger trouvé dans un œuf, par M. Bailly, R........ 226 HISTOIRE. Analectes historiques , ou documents inédits pour servir à l’his- toire des faits, des mœurs et de la littérature, recueillis et annotés parle docteur eglay,R..............,.. 3.4. 229 ÉCONOMIE PUBLIQUE. Rapport sur l'utilité de l'établissement des chambres consulta- tives d'agriculture, présenté à la Société par M. Thém. Lesti- sc rese ec sesase Jécr or svoooocsec.e 469 (n) R signifie membre résidant ; C membre correspondant. ( 528 ) Rapport sur une réclamation des distillateurs d’eau-de-vie de pommes de terre, présenté à la Société par M. Thém. Lesti- DORMI RS PORN ERNRS . . s0 Séance publique du 29 juillet 1838........,............ 486 Distribution des prix... 2e snscoeteeuosss ocsessosse DOI Ouvrages envoyés à la Société. ......................... 506 Envois des sociétés correspondantes. .................... 508 Ouvrages envoyés par le gouvernement. ......,........... 510 Abonnements de la Société, . .......esssssosseeeceosecsé DL Dons faits à la Société pendant le 1.er semestre de 1838...... 510 Liste des membres de la Suciété. . 4. ss ssosssssesesséess D12 Liste des Sociétés correspondantes. ,......se.ssssesssres 923 ERRATA. Page 446, ligne 2, Henri IE, Zisez : Charles IX. Au bas de la même page ajoutez la note suivante : Angelo Vergesio, Vergecio ou Vergèce, né dans l’île de Crète, fut appelé en France par François I.er. Habile dans la littérature ancienne , il excellait surtout à tracer les caractères grecs. On conserve à la Bibliothèque du roi une magnifique copie du Cynegeticon d'Oppien, que Henri II l’avait chargé d'exécuter pour Diane de Poitiers. Casaubon lui attribue aussi un très-beau manuscrit d'Æneas Tacticus , également conservé à la Bibliothèque royale. Henri Estienne, si versé lui-même dans la ealligraphie grecque , s’avoue le disciple de Vergesio. 11 résulte de la letire ci-dessus qu'Angelo Vergèce est mort en avril 1569, date ignorée jusqu'ici de tous les bibliographes. Si, comme le porte cette lettre, il n’a laissé ni enfants ni héritiers, il faut en conclure de plus qu'il avait survécu à sa fille, laquelle, suivant Jean Daillé, a peint les belles figures d'animaux qui se trouvent sur les marges du Cynegeticon , écrit par son père. D’après cette même assertion de la lettre , Nicolas Vergèce, mort à Coutances en 1570 , ne serait ni le fils ni le neveu d'Angelo, quoi qu'en aient dit de Thou, Lacroix du Maine et Prosper Marchand. Il s’est glissé en outre, dans les Analectes, quelques fautes typographiques que le lecteur voudra bien excuser et qui se trouvent d’ailleurs rectifiées dans une seconde édition. 29 JUN 1885 dE RS Pet Dre 2 pétiends 6 URE, prié :biaoss K: “rs Abe Des LE: . SACS + 1. LPACRAE y rue cases 20 it sm oi ma same rome e:t la Soerdté,. 735% : -286q. ‘embi AÏ ue. Ils fi PS ae ra V dlope | * ' sr rl eusb slideH : %, eu cioganti snart - * | re AE APRES aider iQ À mandat ai | olsb 0% Dirt asso 129 60 V ologéigh euprb-is FR OU RE UT «tal otiso sitoq af mms , 1e. todqsigoildid 291 eut 8h EME à Eu ds D'RRRE fiers gran sh oubaos ds sont li vraie [1 ip Mnias'h eur elle el misq « e5llieQ not nr dr à FOR, CEE TTL TEE sq nge 20q H83: rorisognn(() arf eogaitt ef Te of és of is ou, oqr 09 énusluo) £Mout , sig welosi «autel eleb L 50 onieM b ziomel ,10dT ob 1 toi œ'P à ra Pin Le FPE Érah +7 Se FA OR à nt mr on comen nr