MEMOIRES MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE NOUVELLE SÉRIE Série A, Zoologie TOME X. FASCICULE 1. Erwin H. ACKERKNECHT et Henri V. VALLOIS. FRANÇOIS JOSEPH GALL ET SA COLLECTION PARIS EDITIONS DU MUSÉUM 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire (V') 1955 Source : MNHN, Paris U Oc U : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE Série A, Zoologie. TOME X PARIS ÉDITIONS DU MUSÉUM 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire (V e ) 1955 Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris TABLE DES MATIÈRES Fascicule 1. E. H. Ackerknecht et H. V. Vallois, François Joseph Gall et sa collection . 1-92 Fascicule 2. P. Dispon'S, Les Réduviidés de l’Afrique Nord-Occidentale. 93-240 Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris L Ubo^ MÉMOIRES DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE Série A. Zoologie. Tome X, fascicule I. — p. 1 à 92. FRANÇOIS JOSEPH GALL ET SA COLLECTION par Erwin H. Ackf.rknecht, Professeur (l'Histoire de la Médecine à l’Université Madison, U.S.A. et Henri V. Vallois, Professeur au Muséum national d’Histoire naturelle, Directeur du Musée de l'Homme, Membre de l’Académie de Médecine. SOMMAIRE. Chapitre I. — La vie et le caractère de Gau . 3 » II. — Les découvertes et les idées de Gall . 9 I : Son œuvre anatomique . 9 II : La psycho-physiologie de Gai.l. 12 III : L’anthropologie de Gall . 24 IV : Gall réformateur social . 25 » III. — Le mouvement fondé par Gall et ses adversaires.. 28 » IV. — La collection de Gall . 33 V. — Catalogue de la collection de Gall au Musée de l’Homme . VI. — Etude spéciale de quelques pièces. I : Les représentations de Gall . II : Têtes et crânes . III : Modèles phrénologiques . Mémoires du Muséum. — Zoologie, t. X. Source : MNHN, Paris ERWIN H. ACKERKNECHT ET HENRI V. VALLOIS. Au début de 1941, deux officiers allemands se présentaient au Musée de l’Homme en demandant à voir la collection de Gall. Ils met¬ taient les scellés sur les armoires qui la contenaient, déclarant qu’ayant été faite par un Allemand, elle appartenait à l’Allemagne. Ils emportaient le catalogue analytique de la collection. On appréciera à sa valeur ce procédé si on note, comme on le verra plus loin, que Gall, dont le père était Italien, avait commencé ses études en France puis, voyant ses recherches interdites dans son pays, était revenu pendant les vingt dernières années de sa vie en France et s’y était fait natu¬ raliser ; ses collections avaient été régulièrement achetées par le Gou¬ vernement français. De toute façon, on ne devait plus revoir les visi¬ teurs de 1941. Les scellés ont été enlevés en 1944. Le catalogue, impor¬ tant manuscrit dû, disent les archives du Musée de l’Homme, à la main même de Gall et par suite pièce historique de grande valeur, est demeuré introuvable. On ne peut nier que ceux qui, 112 ans après la mort de Gall et l’acquisition de sa collection par le Muséum d’Histoire Naturelle, se souvenaient — d’une manière un peu spéciale, il est vrai — de l’homme et des matériaux recueillis par lui, faisaient preuve de discer¬ nement. Le créateur de la collection, bien que tombé dans l’oubli, et objet quelquefois d’un mépris dédaigneux à cause de certaines erreurs, à cause surtout des abus que les « phrénologistes » avaient fait de ses conceptions, était et reste un homme de science intéressant ; il a été à l’origine d’un renouvellement des idées sur le système nerveux et de découvertes importantes dans ce domaine. Sa collection a un intérêt scientifique incontestable ; c’est un document historique de grande valeur. Nous nous sommes donc permis de retracer dans les pages suivantes la vie et les idées de Gall, avec le mouvement scientifique et littéraire qui en résulta, de donner l’histoire de la collection et surtout de reconstituer son catalogue (1). Nous osons espérer qu’une telle reconstruction historique et critique contribuera à la compréhension de certaines méthodes contemporaines qui, plus qu’on ne s’en doute, sont la continuation d’une œuvre créée il y a 150 ans et presqu’oubliée aujourd’hui. (1) Nous devons vivement remercier la Fondation Wenner-Gren de New York qui, en donnant une bourse à l’un de nous (E. A.) pour un séjour h Paris, nous a permis de finir cette étude, commencée depuis fort longtemps. Source : MNHN, Paris FRANÇOIS JOSEPH GALE ET SA COLLECTION. CHAPITRE I. LA VIE ET LE CARACTÈRE DE GALL (1). François Joseph Gai.l naquit le 9 mars 1758 à Tiefenbronn, près de Pforzheim, dans le Grand-Duché de Bade. Il était fils d’un petit commerçant d’origine italienne (il s’appelait Gallo). Un de ses cousins finit évêque. Gall vit le jour dans la même décade que Goethe, Vicq-d’Azyr, Cabanis, Corvisart, Pinel, Hahnemann, Georges Forstkr et Blumenbach. Ayant reçu son éducation primaire d’un oncle prêtre, et aux écoles de Baden et Bruchsal, il commença ses études de médecine dans la ville française de Strasbourg, en 1777. Il y subit particulièrement l’influence du professeur Jean Hermann (1738-1800) qui lui donna le goût de la recherche, surtout en anatomie comparée. A Strasbourg, Gall se maria, en premières noces, avec une Alsacienne M"* Leisler, jeune femme qui l’avait soigné au cours d’un typhus et qui mourut en 1825. Les Gall n’eurent pas d’enfant. Une nièce de M m * Gall, Rosalie Leisler, vivait avec eux à Vienne. A Paris, Gall était entouré de ses neveux. Le couple était très désuni, et on peut se demander si le départ de Gall de Vienne n’a pas été partielle¬ ment dû à ses ennuis matrimoniaux. L’opinion des contemporains sur le caractère de M m ' Gali. est unanimement défavorable. Même les Streicher, éminents fabricants de piano de Vienne, qui s’occupaient des affaires de Gall après son départ et défendaient la femme auprès du mari, écrivaient à d’autres qu’elle et sa nièce étaient « stupides et méchantes » (2). Il faut cependant reconnaître que Gall, lui non plus, n’était pas un mari idéal. Aucune de ses trois passions : la science (en dehors de ses collections anthropologiques, il avait toujours une ménagerie (1) Comme tous ceux qui ont écrit sur Galt. antérieurement, nous nous sommes servis (le la notice biographique du Dr G. A.C. Fossati (1786-1874). ann et disciple de Gall et de Rasohi, dans la Xoui’elle Biographie Générale du I)r Hoefer, Paris. 1857, vol. XIX. pp. 271-288. Nous avons encore tiré beaucoup d’informations des excellentes séries de lettres publiées par Max Neuburger (Briefe Galls an Andréas und Nanette Streicher, Archio fiir Geschichte * 280, 281, 282 et 284). 291. (5715 — 35-4-2) Calotte. Aliéné mélancolique qui se croyait poursuivi par la police et qui était extrêmement craintif et soupçonneux. Sui¬ cide. 292. (5716 — 4-1-2) Crâne. Sujet scrophuleux légèrement hydrocéphale ; il sentait sa tête entraînée par derrière. La plus légère application et le moindre effort le fatiguaient au point de l’étourdir. 293. (5717 — 35-4-2) Calotte de crâne d’une personne devenue aliénée dans un âge avancé et parvenue promptement à la démence. 294. (5718 — 35-4-2) Calotte de crâne. Blessure à l’os frontal. Guérison com¬ plète. L’individu était pourtant sujet à une céphalalgie très douloureuse lorsqu’il exposait sa tête nue quand la température était très élevée ou très froide. Source : MNHN, Paris 62 ERWIN H. AGKERKNECHT ET HENRI V. VALLOIS. 295. (5719 — 35-4-2) Calotte de crâne. Aliéné qui a succombé dans la pre¬ mière période de sa maladie. Il était naturellement orgueilleux. L’or¬ gueil était le caractère dominant de son aliénation. Il voulait toujours commander. 296. (5720 — 35-3-5) Plâtre du cerveau de la Veuve Lecouffe (voir n os 20 et 117). 297. (5721 — 35-4-2) Calotte de crâne. Aliéné qui répétait sans cesse qu’il suffirait plutôt d’être buté que de changer d’opinion. Son caractère na¬ turel avant d’être aliéné se faisait remarquer par un entêtement ex¬ traordinaire. 298. (5722 — 35-4-2) Calotte de crâne. Aliéné. Gall montrait cette calotte. Sur laquelle est une saillie osseuse, pour faire voir la différence qu’il y avait entre ces excroissances osseuses et les protubérances détermi¬ nées par le développement d’une partie du cerveau. 299. (5723 — 35-4-2) Calotte de crâne. Individu scrophuleux et hydrocé¬ phale. Aliéné. 300. (5724 — 35-4-2) Calotte de crâne d’un aliéné, mort promptement. Affec¬ tion au cerveau. 301. (5725 — 35-4-2) Calotte de crâne d’un aliéné. 302. (5726) Copie en plâtre d’un cerveau de femme couvert de ses mem¬ branes. 303. (5727 — 35-4-2) Léger Ant. Supplicié pour avoir en 1824 commis le meurtre d’une très jeune fille, avec des circonstances épouvantables. Il avait bu son sang et l’avait violée (véritable aliéné). Voir aussi Coll. Anthr. II. 304. (5728 — 35-4-2) Os frontal d’un jeune garçon mort phthisique. 305. (5729 — 4-2-3) Os frontal d’un jeune hydrocéphale (9 ans). Os wor- mien considéré développé à l’endroit qui correspond à la fontanelle. 306. (5730 — 4-2-5) Crâne d’un acéphale imparfait dont le cerveau se trou¬ vait enfermé dans un espèce de poche pendante à l’occiput. 11 est mort en naissant. 307. (5731 — 4-2-5) Crâne d’un acéphale complet. 308. (5732) Portion de crâne d’un très jeune enfant dont le péricrâne était injecté. 309. (5733 — 4-1-6) Copie en plâtre d’un cerveau couvert de ses ménin¬ ges. Le cerveau original est celui d’une femme aliénée avec exaltation du sentiment de la progéniture. Crâne scaphocéphalique de Spurzheim. 310. (5734 — 35-3-5) Copie en plâtre du cerveau de Lecouffe fils (voir n-» 8, 107 et 119). 311. (5735) Copie en plâtre d’un cerveau. 312. (5736 -- 35-3-5) Copie en plâtre du cerveau d’une fille imbécile. Source : MNHN, Paris FRANÇOIS JOSEPH GALL ET SA COLLECTION. 63 313. (5737 — 35-3-5) Abbé Delille, poète. Copie en plâtre de l’hémisphère droit du cerveau de l’abbé Delille, moulé par Gall sur nature. Rousseau 129. Gall V, 248. 314. (5738) Copie en plâtre du cerveau d’un aliéné, paralysé de tout le côté gauche. 315. (5739 — 4-3-1) Copie en plâtre du cerveau . On conçoit que, dans ces conditions, les différentes têtes phréno- logiques ne soient pas toutes identiques. Les collections du Musée de l’Homme en possèdent trois. L’une réalisée sur le buste même de Gall vivant (pl. 1) et qui correspond fidèlement à la doctrine de celui-ci. Bien que non mentionnée sur le catalogue, elle provient sans doute de la collection Gall. Les deux autres ont été ajoutées plus tard et leur origine exacte n’a pu être retrouvée. La première correspond à la classification de Spurzheim. Représentant à gauche les localisa¬ tions sur la face externe du crâne (fig. 6 et 7), elle les montre à droite sur les circonvolutions cérébrales (fig. 8). La seconde (fig. 9 et 10), qui porte la date de 1840, indique les localisations d’après un autre phré- nologiste, Barthel. Les figurations reproduites ici étant suffisamment démonstratives, nous nous contenterons d’indiquer brièvement les noms donnés par les auteurs à leurs « organes » et leurs différences d’avec la conception primitive de Gall. Gall avait admis 27 qualités (Cf. chap. II, p. 00), dont 8 étaient propres à l’Homme. Spurzheim (11) en admettait 35, qu’il classait en (11) Spurzheim (G.). Observations sur la phraenologie, ou la connaissance de l'Homme moral et intellectuel. Paris, T reut toi et Würtz, 1818. Source : MNHN, Paris ERWIN H. ACKERKNECHT ET HENRI V. VALLOIS. deux grands ordres : facultés alTectives et facultés intellectuelles. Chacun de ceux-ci était à son tour divisé en deux genres. Les facultés propres à l’Homme se rencontraient dans les 2', 3' et 4' genres mais, sauf pour ce dernier, elles y voisinaient avec d’autres facultés, com¬ munes à l’Homme et aux animaux, de sorte que la distinction fonda¬ mentale admise par Gali., et qui donnait aux facultés strictement humaines une place à part, devenait secondaire dans la classification de Spurzheim. C’était une sérieuse différence d’avec celui qui avait été si longtemps son maître. Les facultés de Spurzheim étaient les suivantes, les numéros pla¬ cés entre parenthèses indiquant les facultés correspondantes de la classification de Gale. Le signe + s’applique aux organes communs à l’Homme et aux animaux ; les autres, spécifie Spurzheim, sont pro¬ pres à l’Homme sauf quelques-uns qui sont douteux. Un certain nom¬ bre des appellations de Spurzheim sont des néologismes peu heureux, tentative sans doute pour créer des termes français sur le même prin¬ cipe que ceux utilisés par l’auteur dans un livre antérieur en anglais. Dans l’histoire de la phrénologie, cette classification de Spurzheim a eu très vite un grand succès. Adoptée par G. Comiie, c’est elle qui a prédominé dans le monde anglo-saxon. 1. Amitié (Gall, n° 1) + amour physique 2. Philogénétivité (n u 2) + amour de la génération 3. Habitativité (n° 8, pars) + amour de l’habitation 4. Affectionivité (n° 3) + attachement 5. Combativité (n° 4) + courage G. Destructivité (n° 5) + penchant à détruire 7. Constructivité (n“ 19) + penchant à construire. 8. Convoitivité (acquisivité) (n" 7) -f désir d’avoir 9. Secrétivité (n° 6) + penchant à cacher 1». Amour-propre (n" 8) ? 11. Amour de l’approbation (n" 9) + 12. Circonspection (n° 10) + 13. Bienveillance ou amour du prochain (n” 24) + S I 4. Vénération (n° 2G, pars) 15. Persévérance (n“ 27) ? IG. Justice (n° 26, pars) 17. Espérance (n° 26, pars) 18. Surnaturalité (n° 26, pars) 19. Esprit de saillie, causticité (n° 22) 20. Idéalité (n” 23) 1 21. Imitativité (n° 25) Source : MNHN, Paris FRANÇOIS JOSEPH GALL ET SA COLLECTION. Individualité (n° 11, pars) + Configuration (n13) + Etendue (n" 12, pars) ? Pesanteur (12) (n" 11, pars) ? Coloris (n° l(i) w I 27. Localité (n” 12, pars) + sel 28. Numération (n" 18, pars) ? •2.2 I 29. Ordre (n" 18. pars) ? / 30. Faculté des phénomènes (n" 11, pars) + ë g \ 31. Temps (n" 18, pars) -f O « 32. Mélodie (n" 17) + ^.2 I 33. Faculté du langage artificiel (philologie) I (n 0 » 14 et 15) + 34. Comparativité (n“ 20) 35. Causalité (n" 21) Spurzhf.im avait augmenté de 8 les facultés fondamentales de Gall. Vimont (1835) devait les porter à 42. Allant plus loin encore, un phrénologiste belge, Barthel, quelques années plus tard (13), n’en comptait pas moins de 46. On en arrivait ainsi à pousser à l’absurde un système que son fondateur s’était efforcé de maintenir dans les limites de ce qu’il croyait être une observation scientifique. Les figures 9 et 10 représentent le «prototype» établi par Barthel. Le crâne y est divisé en six régions, pour chacune desquelles l’auteur donne une description sommaire. Voici ce qu’il écrit à ce sujet : « I. Région frontale. — C’est ici la région des organes des facultés morales du genre l or , ordre 1", qui ont pour but la conservation ou le bien-être de l’individu. J’appelle ces organes produits d’une certaine émotion (sentiment accompagné de mouvement), qu’il faut sentir pour connaître. Tous s’exercent aveuglément et ont besoin d’être aidés et guidés par les organes des arts et des sciences et de respecter les autres organes du moral pour agir normalement. 1, respirer ; 2, s’alimenter ; 3, rejeter le superflu de la nutrition ; 4, prendre de l’exercice ; 5, détruire les choses indispensables à la vie ; fi, combattre les obstacles ; 7, dissimuler ses sentiments et ses inten¬ tions si le cas l’exige ; 8, être prudent et toujours se tenir sur ses gardes ; et enfin 9, s’approprier les corps, êtres ou substances néces- (12) Non figuré sur la planche de Spirzheim (fig.), i) serait situé d’après cet auteur au-dessus de la racine du nez et des orbites, à côté des centres 24, 26 et 27. (13) Barthel (N. A.). De la phrénologie perfectionnée. Bruxelles, 1840. L’auteur, suivant les cas. parle d’ailleurs tantôt de 45, tantôt de 46 facultés. Source : MNHN, Paris ERWIN H. ACKERKNECHT ET HENRI V. VALLOIS. 90 saires à sa conservation ; tels sont en détail les penchants moraux auxquels ces facultés, normalement acquises, donnent lieu. « //. Région occipitale. — Dans cet espace sont renfermées les facultés morales du genre 2', ordre 1", qui ont pour but la conserva¬ tion ou le bien-être de l’espèce. Elles produisent aussi une émotion aveugle (sentiment avec mouvement), qu’il faut sentir pour compren¬ dre et ont besoin d’être aidées et guidées par les organes des sciences et des arts, et de respecter les autres organes moraux, pour bien remplir leur fonction. 10, aimer l’acte de la reproduction ; 11, affectionner le lien con¬ jugal ; 12, aimer les enfants sans les gâter ; 13, tenir à une habitation convenable ; 14, se plaire en société avec son prochain ; voilà les diverses affections morales qui résultent de la bonne activité des orga¬ nes de ce genre. « III. Région pariétale. —- Ici sont placées les facultés morales du genre 3', ordre 1", qui ont pour but la conservation ou le bien-être général. Leur action fait naître une émotion (sentiment avec mouve¬ ment) dont on ne peut juger sans l’avoir éprouvée. Etant aveugle et Source : MNHN, Paris FRANÇOIS JOSEPH GALE ET SA COLLECTION. impuissante par elle-même à rien produire de moral, ces organes ont besoin d’être aidés et guidés par les facultés artistiques et scientifi¬ ques, et de respecter les autres organes du moral, pour agir confor¬ mément à leur but. 15, compter sur sa valeur personnelle ; 16, respecter la valeur des autres ; 17, persévérer dans ses bonnes résolutions ou montrer un caractère ferme ; 18, être juste dans toutes choses ; 19, espérer dans l’adversité ; 20, avoir foi ou croire dans la possibilité physique des choses ; 21, vénérer ce qui de par Dieu et les Hommes est digne de respect ; 22, et enfin se montrer bienveillant envers tous les êtres. Fig. 10. — Système phrénologique de Barthei, : vue de face. Pour la signification des numéros, voir le texte. compatir dans la position de son prochain, l’aider en frère ou le traiter comme soi-même ; tels sont les sentiments moraux auxquels les orga¬ nes de ce genre donnent lieu, lorsqu’ils sont normalement actifs. « IV. Région pariéto-frontale. — Cette région est occupée par les organes des facultés artistiques, ordre 3', genre unique, dont le but est d’agir sur le inonde extérieur, dans l’intérêt général, qui comprend la triple vie morale de l’Homme. Leur action produit une tendance artistique (mouvement créateur) aveugle et impuissante par elle-même à rien produire de normal. Les facultés du moral et des sciences leur Source : MNHN, Paris 92 ER WIN H. ACKERKN ECHT ET HENRI V. VALLOIS. sont necessaires, les premières comme impulsions, règle ou but, et les dernières comme fournisseurs et guides de leur activité. La pièce porte les trois facultés suivantes : 23, imitativité ; 24, modificativité : 25, constructivité. «F et VI. Région frontale. — A la partie inférieure de cette région se trouvent les organes des facultés scientifiques du genre 1", ordre 3 e , dites les facultés perceptives simples, et à la partie supérieure les organes des facultés scientifiques du genre 2% même ordre 3”, nommés les organes perceptifs réflectifs. Leur but est de sentir, de connaître et de remémorer, d’une part les besoins de la vie morale, artistique et scientifique de l’Homme, et de l’autre le monde extérieur ou la nature qui fournissent les motifs et les objets de satisfaction de tous les besoins. L’action des organes de cet ordre donne lieu à une sensation (perception sans mouvement) qui est toujours de la nature des choses impressionnantes et perçues. Pour agir normalement, il faut qu’ils connaissent et respectent les besoins moraux, artistiques et scienti¬ fiques de l’Homme (le Moi), et les objets du monde extérieur (le non Moi), qui sont destinés à satisfaire ces divers besoins. Les indications portées sur la pièce correspondent aux facultés suivantes, groupées sous 4 chefs : a) 26, analogie, ressemblance ou généralité ; 27, normalité, détermination ou unité ; 28, contraste, dissemblance, particularité ; — b) 29, action ; 30, mouvement ; 31, durée ; 32, sonorité ; 33, lieu ; — c) 34, corps ; 35, odeur ; 36, forme ; 37, dimension ; 38, distance ; 39, consistance ; 40, pesanteur ; 41, tem¬ pérature ; 42, couleur ; 43, symétrie ; 44, nombre ; 45, saveur ; — d) 46, langage ». A la suite de ces explications dont le ton affirmatif et la préten¬ tion philosophique sont bien loin des paroles prudentes et mesurées de Gall, l’auteur ajoute en parlant des facultés de chacune de ces différentes régions : « Leur activité trop faible ou trop intense, ainsi « que leur mauvais emploi, donnent lieu à une foule de vices que l’on « trouve décrits dans la phrénologie perfectionnée ». On comprend que, poussée à un tel degré, la phrénologie ait fini par provoquer une réaction. Achevé d’imprimer le 10 octobre 1955. Imprimé en France. Le Directeur-Gérant : René Jeannel. Imprimerie Maurice DeclUmb, Lons-de-Saunier. — 189-55-460. Octobre 1955 « Dépôt légal 4' trimestre 1955 — n“ 4477 ». | Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM. Série A. Tome X. PI. I Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM. Série A. Tome X. PI. II Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris