h Ho < MÉMOIRES DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE NOUVELLE SÉRIE Série A, Zoologie TOME XV FASCICULE 2 Pierre REBILLARD CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES RIODINIDAE SUD-AMERICAINS PARIS ÉDITIONS DU MUSÉUM 36, rue GeotTroy-Saint-Hilaire (V°) 1958 Source : AI/JH/ J, Paris ■. Source : MNHN, Paris K iCo ” Source : MNHN, Paris AIMÉE FOURNIER DE HORRACK Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE Série A. Zoologie. Tome XV, Fascicule 2. Pages 135 à 216 CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES RIODINIDAE SUD-AMERICAINS (Insectes Lépidoptères) le Dr Pierre REBILT.ARD Associé du Muséum PREFACE La Contribution a l’étude des Riodinidés que nous présentons ci-dessous a été rédigée avant et pendant la dernière guerre. Elle est due à trois auteurs qui ont successivement apporté leur savoir et leurs dons d’observation afin de perfectionner la connaissance d’une famille dont les représentants sont dif¬ ficiles à étudier. Ce sont Percy J. Lathy, Ferdinand Le Cerf et M. le Dr Pierre Rebillard. Les éléments étudiés proviennent en grande partie de la collection formée par M uie Aimée Fournier de Horrack. Les documents (peut-être disparates) qui forment cette contribution sont le reflet des préoccupations scientifiques des trois savants dont je viens de citer les noms. Tek qu’ik se présentaient ces documents m’ont paru offrir suffisamment d’intérêt pour ne pas les laisser dormir dans un tiroir où ik se seraient lentement détruits. Plusieurs des pages qui suivent représentent 1’ « état-civil » d’espèces intéressantes, soit au point de vue zoologique, soit au point de vue iconographique. M. le Dr P. Rebillard a réussi à compléter et à ordonner ces notes de manière à former un ensemble homogène. C’était un travail difficile et c’est tout à son honneur de l’avoir mené à bien. Les planches qui éclairent cet ouvrage reproduisent fidèlement les magni¬ fiques aquarelles dues à M"“ Odette du Puigaudeau. Le talent qui s’y montre est comparable à celui des premiers peintres naturalistes qui ont illustré le Jardin du Roi. On devait sauver par tous les moyens ces belles images, con¬ tribution à la connaissance des merveilles lépidoptériques fournies par des contrées, malgré tout peu connues, de l’Amérique méridionale. Les phototypies qui accompagnent les planches coloriées représentent des détails de morphologie dus au crayon de F. Le Cerf. Ces dessins anatomi¬ ques sont reproduits tek que Le Cerf les a laissés. Il ne pouvait être question de compléter ou d’interpréter un tel travail. La pensée de l'auteur aurait été immédiatement trahie. Je me suis donc résolu à publier intégralement tous les dessins qui accompagnaient le manuscrit dit des Erycinides, appelés main¬ tenant Riodinidés. l,es spécialistes pourront facilement les interpréter — et les utiliser. Ils auront, dans le travail que nous leur présentons, un point de départ pour ajouter — s’ik les jugent utiles — les compléments nécessaires. Mémoires do Moséom. — Zoologie t. XV. 10 Source : MNHN, Paris ]36 P. REBILLARD On remarquera que les espèces décrites ci-dessous — ou faisant l’objet d’an¬ notations — sont numérotées. Pour faciliter la reproduction des aquarelles les insectes ont été groupés sur les planches dans un ordre chromatique qui ne suit pas la systématique zoologique. Les dénominations, placées en regard des images, portent le numéro qui renvoie au texte correspondant de l’ouvrage. Par suite des circonstances tragiques de la période 1939-45 (encore présen¬ tes à toutes les mémoires), génératrices de catastrophes et de désordres infi¬ nis, les « types » se rapportant aux numéros 11, 12, 17, 35, 37, 38, 41, 65 et 66 n’ont pas été retrouvés au moment de l'impression de ce mémoire. Cepen¬ dant les descriptions ou les figures colorées qui se rapportent à ces « types » sont suffisamment précises pour permettre d’identifier les espèces lorsqu’on les trouvera dans leur pays d’origine. Tel qu’il se présente, ce fascicule des Mémoires du Muséum assurera la pérennité de minutieuses observations et en même temps fera connaître une petite partie des merveilles d’une célèbre collection. Nous voulons également que ce travail soit un hommage rendu à Madame Aimée Fournier de Horrack, dont la patience et la ténacité ont permis la formation du magnifique instrument de recherches qui illustre maintenant son nom. Il m’est aussi agréable de remercier tous ceux qui ont contribué à augmen¬ ter considérablement les collections du Muséum national d’Histoire naturelle et de leur exprimer la reconnaissancè des entomologistes. D’abord les proprié¬ taires de la collection : M. Bernard Chavanon, M. Henri Marot et M. le Dr Pierre Rebillard n’ont pas hésité à faire don de cet ensemble dont la valeur est appréciée comme il convient. Le parfait désintéressement et la générosité de nos mécènes fait le plus grand honneur à leur modestie. Ils permettent d’ins¬ crire leurs noms parmi ceux des bienfaiteurs insignes du Muséum et de la science lépidoptérologique. Je n’oublie pas non plus tout ce que nous devons à la généreuse action d’un illustre Associé du Muséum : M. le Dr Georges Duhamel, de l’Académie française et de M" 8 Elvire Choureau, Présidente de la Chambre syndicale des Libraires de France. L’amitié constante et agissante qu’ils manifestent en toute occasion à notre grand Etablissement national suggère notre vive gra¬ titude. Je terminerai cette Préface par le souhait déjà formulé par Pline le Jeune, dans une circonstance identique : Quod superest, Deos precor ut animo isti tempus quam longissimum tribuant. Eugène Séguy Professeur au Muséum Directeur du Laboratoire d'Entomologie Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 137 INTRODUCTION Il y a longtemps déjà que Percy J. Lathy fit exécuter par M lle O. du Pui- gaudeau les aquarelles des quatres planches de Riodinidae qui illustrent ce mémoire. A l’époque, une partie des descriptions des espèces avait été publiée ou devait l’être dans la suite, par P. Lathy lui-même. Quelques spécimens étaient des « Types » décrits par d’autres auteurs, notamment par Stichel et par Roeber. Beaucoup d’exemplaires provenaient de la célèbre collection Larsen, actuellement intégrée dans celle de Madame G. Fournier de Horrack, et l’ensemble devait former une étude que P. Lathy n’a pas terminée. Quand P. Lathy quitta ses fonctions, il ne laissa aucune note relative à ces Lépidoptères qu’il fallut rechercher un à un dans les cadres où ils avaient été reclassés après l’exécution des aquarelles, mais sans qu’ils aient été pour¬ vus d’une étiquette d’identification spéciale. Cependant, comme il s’agissait dans la majorité des cas d’individus uniques ou présentant des caractères par¬ ticuliers, il fut possible de les retrouver tous et d’en justifier la figuration. Ultérieurement F. Le Cerf entreprit l’étude des individus qui avaient servi de modèles. Il voulait préciser les descriptions par l’étude et la figuration des « genitalia », dont les dissections étaient déjà très avancées quand il dut s’aliter en novembre 1944. Son dessein était en effet de dépasser le cadre étroit des descriptions des seules formes figurées sur les planches et d’entreprendre la révision de petits groupes peu ou mal connus à propos desquels les données des ouvrages classiques appellent une mise au point. Ce sont ces études que nous publions aujourd’hui, et dont l’intérêt n’offre probablement pas l’avantage des grandes monographies embrassant et condensant d’une manière homogène les con¬ naissances relatives à l’ensemble d’une famille ou d’une sous-famille, mais cependant préparant d’une part par d’utiles confirmations ou par l’apport de faits nouveaux, d’autre part par la correction d’imperfections ou d’erreurs, les matériaux à un travail futur. Certaines formes ont été nommées soit par P. Lathy, soit par F. Le Cerf soit par moi-même. D’autres formes n’ont été que rapprochées, sans désignation nouvelle, d’espèces ou sous-espèces morpho¬ logiquement voisines, sans qu’il soit possible sur un spécimen souvent unique d’établir sa validité spécifique ou sa place exacte dans la nomenclature. Dans le doute il vaut mieux, à notre avis, laisser une forme nouvelle non nommée que risquer de créer (par un nom spécifiquement non valable) une confusion dans la nomenclature que, par la suite, et cette erreur reconnue, les lois de priorité ne permettent plus de rectifier. Cette prudence est on ne peut plus justifiée dans l’étude d’une famille de Lépidoptères telle que celle des Riodinidae, quand on sait les difficultés ren¬ contrées par les spécialistes les plus avertis. Cependant, si dans certains cas des lacunes ou des descriptions trop som¬ maires pourront prêter à critiques, ces faiblesses nous paraissent devoir être compensées par la qualité des figures. Source : MNHN, Paris 138 P. KEB1LLAKD La partie iconographique qui accompagne ce travail n’a pas été en effet sans soulever quelques difficultés techniques dans l’exécution des planches qui nécessita une mise au point particulièrement soignée. Telle nous donnons cette étude à laquelle nous avons personnellement appor¬ té un souci d’exactitude en la transcrivant et la complétant en mémoire de ses auteurs et en témoignage de la respectueuse et profonde affection que nous eûmes pour Madame Aimée Fournier de Horrack. Dr Pierre Rebiu.ard Associé du Muséum national d'Histoire naturelle Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 139 NOTICE HISTORIQUE SUR LA COLLECTION ENTOMOLOGIQUE AIMEE FOURNIER DE HORRACK C'est en 1916, au quelque peu avant, que fut commencée la Collection de papillons exotiques de M'" 0 Gaston Fournier de Horrack. Durant vingt-cinq années, à la mesure de ses goûts, de ses possibilités, elle parvint à construire ce monument scientifique d’une incomparable richesse. Elle sut s’adjoindre des collaborateurs d’élite, maintenir des relations constantes avec des chasseurs spécialisés, des naturalistes, qui tendirent un vaste réseau. Celui-ci — comme le filet de gaze retient l’insecte prisonnier - fit converger vers M 0 " - Fournier les captures les plus rares du globe. Pour mieux comprendre et apprécier à sa juste valeur cette collection, il convient de suivre depuis son origine les étapes de sa formation et de connaî¬ tre la personnalité de celle qui la conduisit au terme où elle est présentée actuellement. Cette personnalité portait en elle le goût inné de l’Histoire naturelle. Amie compréhensive des bêtes, délicatement attentive aux fleurs, passionnément cu¬ rieuse des manifestations de la vie dans tous ses domaines, c’est vers le monde des insectes qu’elle se sentait plus particulièrement attirée. On la comparerait volontiers à Marie-Sybille Mérian, naturaliste allemande du début du XVIII e siècle, fille du graveur de Francfort qui, au cours d’un séjour en Hollande et àl la vue des collections privées des notables d’Amster¬ dam, n’eut d’autre désir que de partir en Guyane d’où elle rapporta des col¬ lections qui firent la matière d’un livre, merveilleusement gravé et enluminé par elle. Comme elle, M"° de Horrack, devenue plus tard par son mariage M mc Gas¬ ton Fournier, fut intéressée par l’Entomologie en visitant une collection de papillons exotiques à Bayreuth, où son amour de la musique wagnérienne l’attirait chaque année. La vue d’un monde insoupçonné de formes et de couleurs l’éblouit et força son admiration. Elle décida aussitôt d’acquérir cette collection et sans doute, au début, n’eut-elle d’autre intention que de réunir quelques cadres contenant les espèces les plus décoratives. Elle acheta chez les Naturalistes ce qui séduit toujours le collectionneur débutant : les Morplios bleus, les grands Ornithoptères indo-malais, les Piéri¬ des bariolées. Les cadres-tiroirs, assemblés en deux meubles, voisinaient dans son appartement avec des aquariums merveilleusement peuplés et des vitrines de minéraux aux tons chatoyants. Mais bientôt les acquisitions de papillons sans cesse plus importantes néces¬ sitèrent l’aménagement d’un vaste local, qui fut meublé d’armoires pouvant contenir un millier de cadres vitrés. C’est là que se trouvait la Collection, classée Monument historique en 1947 par le Ministère de la Jeunesse, des Arts et des Lettres. Dès ce jour M"° de Horrack ne pouvait plus être considérée comme un simple amateur. L’ampleur de ses vues appela très vite d’autres nécessités, car il fallait non seulement protéger, mais recevoir, préparer, classer les acquisi- Source : MNHN, Paris 140 P. REBILLARD tions. Cinq spécimens ne suffisaient pas pour réaliser à eux seuls les varia¬ tions possibles d’une espèce ; il en fallait 15, 30... Des offres commençaient à venir d’Angleterre, d’Allemagne. C’est alors que M m0 Gaston Fournier choisit comme préparateur et conservateur de sa Col¬ lection Percy J. Lathy. Le rôle de cet entomologiste anglais, ancien « curator » de la Collection Adams, Correspondant du British Muséum, membre de plu¬ sieurs Sociétés savantes, fut considérable. Il avait à son actif de nombreuses publications dans des périodiques anglais et son nom faisait autorité dans la connaissance de certains groupes de Lépidoptères exotiques. C’est donc à Percy Lathy que fut confié le soin de développer et d’entrenir la collection. Mais tel était le travail et l’ampleur de ses vues qu’il lui fallut bientôt s’adjoindre un préparateur occupé exclusivement à étaler les spéci¬ mens qui arrivaient de toutes parts, cependant que lui-même ralliait les chas¬ seurs, achetait, classait, échangeait, correspondait avec les Musées étrangers et les grands collectionneurs. Le flegme légendaire de Lathy n’était ébranlé que devant une capture inédite : encore fallait-il que le sujet fût de choix. Il n’hésitait pas à payer fort cher un lot entier de chasse provenant d’une région jusqu’alors non prospectée, et il n’avait pas d’égal pour repérer d’un coup d’œil rapide la pièce inédite, dans un cadre de cinquante Lycènes. Mal¬ gré l’installation et les ressources mises à sa disposition, Lathy comprit qu’il ne pouvait enrichir la collection en dispersant son activité dans toutes les familles. M m ° Gaston Fournier s’attachait surtout aux genres qui comprenaient les espèces les plus rares, les coloris les plus éclatants, les dessins les plus déli¬ cats. Il fallait s’orienter vers la réunion et l’étude approfondie de familles bien limitées. Ainsi pourrait être constitué un ensemble scientifique de valeur. Deux moyens d’action s’offraient à Lathy : d’une part ses relations en Angleterre avec des collectionneurs recevant des envois d’Afrique du Sud, de chasseurs réputés comme Barnes et Hopkins, lui permettaient de s’inté¬ resser aux Nymphalides de ce continent tels que les Charaxes ; d’autre part il pouvait parallèlement poursuivre l’étude des Nymphalides du Nouveau Monde appartenant au genre Agrias — jusqu’alors fort peu connu et dont les exemplaires ne parvenaient qu’en échantillons isolés du Bas Amazone, capturés par quelques chasseurs tels que Fassl, Strympl, Hugo Boy — et profiter de ces mêmes territoires de chasse pour développer les collections de Morphos, Erycinides et Lycénides déjà existantes. Il fut décidé de limiter la collection à cinq groupes : Charaxes, Agrias, Morpko, Erycinides, Catagramma ; mais, pour l’enrichir, des sacrifices s’im¬ posèrent ; c’est ainsi que partirent en Angleterre, comme monnaie d’échange, les rares Ornilhoptères de la Nouvelle-Guinée, les splendides séries de Délias qui prirent place au Hill Muséum, les Hépiales géantes du Queensland aus¬ tralien qui furent acquises par Rosenberg, de Londres. En revanche Watkins, qui chassait les Morpho au Rio Inambari, au Pérou méridional, sachant que M" 1 " Fournier achetait à prix élevé certaines espèces rares, partagea ses envois entre elle et Joicey, propriétaire du Hill Muséum. La seule femelle connue du très rare Morpho Zephiritis fut convoyée en avion, de Londres, par G. Talbot, curateur du « Hill Muséum », au grand Source : MNHM, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 141 émoi de Lathy qui estimait l’avion trop peu sûr pour le transport de cette pièce unique. Ce fut entre 1920 et 1935 que la collection acquit l’importance qu’elle conserve actuellement. Fassl, le grand chasseur <¥Agrias, mort en 1923, à Mauès, de dysenterie contractée dans la jungle brésilienne, fut remplacé par Otto Michael, qui envoyait ses chasses à une firme étrangère. Celle-ci réservait les pièces les plus rares à M""“ Fournier. Lathy se rendait à Dresde, comme à Londres, pour les commandes importantes, et à Paris il avait toujours priorité pour ses achats chez certains naturalistes. C’est ainsi que, des premiers spécimens connus de Charaxes Fournierae, le plus beau appartient à la collection de M m0 Fournier ; le second, en moins bon état, est au British Muséum. Ces quinze années furent les plus fécondes pour la collection. Elles virent l’achèvement du grand ouvrage de Seitz sur les papillons exotiques — com¬ mencé en 1906 —, la parution des travaux superbement illustrés de Ch. Oberthür, de Lord Rothschild, de R. Biedermann-Mantel, sur leurs propres collections, de la revue « Lepidoptera », dirigée par F. Le Cerf, du Laboratoire d’Entomologie du Muséum, des publications de Lathy, en par¬ ticulier ses « Thèses entomologiques » illustrées et coloriées à la main par M"' Odette du Puigaudeau. Indépendamment des chasseurs déjà cités, Miss Wallsch, à Java, Lamber- TON à Madagascar, Dodd en Australie, apportaient leur contribution à la connaissance des Lycènes et des Charaxes indo-malais. Au cours de cette même période trouvèrent place, dans ce qui constitue aujourd’hui la collection Four¬ nier, des parties importantes de collections célèbres telles que : Carvailho Montero de Lisbonne, Grose Smith de Londres, Larsen de Suède, Dicksee, Fruhstorfer et Charles Oberthür de Rennes... En même temps se consti¬ tuait une bibliothèque composée des grandes publications françaises et étran¬ gères, et d’ouvrages spécialisés. Quand M 1 '"® Fournier dut se séparer de Lathy, en 1935, la collection était pratiquement achevée, si tant est qu’une collection puisse l’être jamais ; cepen¬ dant, comme nous le disions plus haut, elle se trouvait déjà, à peu de chose près, dans son état actuel. Iæs apports qui vinrent encore l’enrichir dans les quatre années qui précé¬ dèrent la guerre furent, pour la faune américaine, les chasses de Klug sur le Rio Huallaga et en Colombie méridionale, celles de Wucherpfennig sur le Bas et le Moyen Amazone. M mo Fournier, après le départ de Lathy, avait conservé son préparateur- adjoint, V. Paskevsky. Celui-ci entretint la collection jusqu’au début de l’occu¬ pation allemande. Il fut remplacé par F. Le Cerf, sous-directeur honoraire du Labortoire d’Entomologie du Muséum. Le Cerf entreprit en 1943 une révi¬ sion systématique des Erycinides entraînant la manipulation de milliers d’exemplaires que lui seul, grâce à ses connaissances approfondies, pouvait mener à bien. Ce travail, déjà commencé par Lathy une dizaine d’années auparavant, devait être complété par une publication dont la partie iconographique com¬ prenait quatre planches magnifiquement exécutées par M lle DU Puigaudeau. Source : MNHN, Paris 142 P. REBILLARD Les dissections et le montage des « genitalia », faits au laboratoire dépen¬ dant de la collection, étaient en cours d’exécution quand Le Cerf fut emporté par une penumonie, en janvier 1945. Cette brusque disparition laissa M™° Fournier désemparée. Il s’agissait de continuer le travail de reclassement soudain abandonné dans un désordre heureusement plus apparent que réel. Les loisirs forcés de la guerre nous avaient amené, en qualité d’ami de Le Cerf, à le suivre d’assez près dans ses travaux. Nous proposâmes à M n ' e Fournier d’achever l’œuvre entreprise, et en une année les séries d ’Erycinides, de Catagramma et d ’Agrias retrouvèrent leurs places respectives. Nous apprîmes ainsi à mieux connaître, puis à aimer celle que ses intimes appelaient « Twinka ». Malgré la fatigue provoquée par les longues stations debout devant les tables chargées de casiers, les traits crispés et les mains serrées sur les poignées de ses cannes, elle tenait à suivre elle-même notre travail. Parfois cependant, après un long classement qui ne concernait que des espèces monochromes, je sentais son espiit s’évader. Je disposais alors devant elle les cadres préférés, ceux qui contenaient les espèces les plus brillantes, afin de rappeler son atten¬ tion. Certains papillons, ceux même qui étaient parés des plus belles livrées, la laissaient parfois indifférente ; son visage, qui s’éclairait à la vue d’une espèce rare, se fermait tout aussi bien, avec un sourire de convenance polie, devant ce qui ne l’intéressait pas. Lorsqu’elle disait simplement : « c’est ravissant », ce ravissement ne trompait pas ses proches. Ceux-ci, par contre, savaient qu’une phrase qui semblait de peu d’importance marquait la ferme volonté et le désir le plus tenace du collectionneur. Le monde étincelant, multicolore, des minéraux avait aussi sa prédilection, et elle fut séduite par la pureté des cristaux et des gemmes, les veines capri¬ cieuses des agates, la coulée dense des malachites et la féerie surnaturelle des pierres luminescentes. Hormis sa culture musicale, qui était grande, et l’égyptologie dont elle tenait de son père des connaissances et un goût marqués, l’esprit de M" ,e Fournier était principalement ouvert à tout ce qui se rapportait à l’Histoire naturelle. Heureuse de connaître et plus encore de faire connaître, elle jouissait de l’étonnement de certains visiteurs à la vue d’un comportement naturel insoup¬ çonné, qu’il s’agît d’un poisson, d’un insecte, d’une diatomée... Cette curiosité scientifique était à la base de ses lectures : elle s’étendait aux phénomènes de mimétisme, d’hérédité, d’adaptation au milieu dont elle aimait la figuration. Botaniste, elle se plaisait à nommer, au cours de ses promenades en Ile- de-France ou en Bretagne, les fleurs, les herbes odorantes, les arbres ; elle passait de longues heures dans les allées et les serres de son parc de Louve- ciennes, parmi les cactées, les roses... Elle avait un attachement particulier pour son jardin japonais. Dans les dernières années de sa vie, M ,U9 Fournier s’intéressa à la pré¬ histoire ; elle parlait avec passion des découvertes les plus récentes concernant la filiation de l’espèce humaine. Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 143 Mais depuis longtemps déjà sa vie physique tenait chaque jour aux efforts extraordinaires provoqués par une marche de plus en plus difficile et par la lutte contre la douleur qu’elle supportait sans se plaindre. Quand vint l’heure où les ombres de la mort figèrent ses traits, ce fut d’une pression de la main qu'elle exprima son dernier désir à l’amie fidèle penchée vers elle et lui confia le soin de préserver l’œuvre de sa vie. Cette ultime pensée a guidé et animé M" c Elvire Choureau, à qui nous devons la présentation dans son état actuel de cette collection. Elle nous per¬ met ainsi d’apprécier l’effort accompli par M'"° Gaston Fournier, à présent que toutes les grandes collections cntomologiques ont été dispersées en ventes publiques, ou intégrées dans des Musées nationaux. Notre souhait eût été de voir demeurer en son intégrité, dans le rez-de- chaussée du Boulevard Malesherbes, cette collection exceptionnelle, afin de lui conserver sa personnalité. Devant certaines séries, les plus belles qui soient au monde et choisies parmi les quarante mille spécimens enfermés dans les armoires, les visiteurs n’auraient pu dissocier de leur contemplation celle qui sut former un ensemble aussi précieux et qui, malgré sa modestie, en était si fière. Nous avons dû nous séparer du monument scientifique qui nous avait été confié, mais nous avons la satisfaction de le voir recueilli par le Muséum d’Histoire naturelle, seul établissement scientifique de France qualifié poul¬ ie conserver intégralement tel que M""' Fournier l’a formé, pour l’entretenir, le faire apprécier... l’honorer. Ad perpétuant rei memoriam. Docteur Pierre Rebillard Source : MNHN, Paris 144 P. REBILLARD DESCRIPTION DES ESPECES Genre EUSELASIA Huebner 1. Euselasia euoras Hewitson (PI. I, fig. 1) Cet exemplaire n’a pu être déterminé de façon exacte, il se pourrait que nous soyions en présence soit du mâle d’£«s. hygenius Stoll, soit de celui à’E. anica H. Sch., dont les femelles seules ont été décrites. Dans le doute nous ne pouvons que placer ce spécimen parmi les formes décrites d ’E. arbas Cr., dont euoras Hew. se rapproche le plus par la colora¬ tion de la face supérieure et la ligne médiane noduleuse en son milieu du dessous des ailes postérieures. Au sujet d ’E. arbas, Seitz concluait en écrivant : « Certaines formes appar¬ tenant à cette espèce doivent avoir des droits spécifiques, mais il convient d’être très prudent dans l’attribution de ces droits chez les Riodinidés ». 1 cf Pérou (sans indication de localité) (colL G. Fournier). 2. Euselasia Psammathe hypocala ssp. n., Le Cerf (PI. I, fig. 2) Voisine de la f. parmata Stichel, que cet auteur rattache à la ssp. venezo- lana Seitz, mais dont elle se différencie comme suit : Fond des ailes brun rougeâtre plus foncé ; tache moins grande des ailes antérieures fauve orangé plus soutenu et plus homogène, sa partie cellulaire en trait étroit, égal, diffus antérieurement, son expansion discale en parallélo¬ gramme court, limité par les nervures 2 et 4, et moins large que l’espace de fond qui la sépare de la marge. Dessous des deux paires blanc sale, traversé par une ligne discale commune brun rougeâtre, droite de la côte à la nervure 2, au delà de laquelle elle s’in¬ curve en dehors et s’arrête avant d’atteindre la nervure 1, aux antérieures ; aux postérieures elle est un peu sineuse à son origine, puis s’amincit et forme un angle sur lb, d’où elle se dirige vers la. Aux antérieures, le champ compris entre la ligne discale et la marge est gris brunâtre, à' l’exception d’une bande de fond blanc qui suit le côté externe de la ligne en question, s’étend sur tout l’angle anal et remonte en crochet entre lb-2 ; une tache subterminale noi¬ râtre, vaguement anguleuse, se trouve entre lb-2, elle est surmontée d’un obscurcissement qui se prolonge, en s’atténuant, de 2 à 6, et qui précède une rangée de six traits submarginaux noirâtres entre les nervures lb-7. Aux pos¬ térieures le champ terminal est délimité, du côté interne, par une rangée de petites macules internervurales brun noirâtre naissant à la côte, très près de la ligne discale, puis s’en écartant brusquement à la nervure 6, et de là descen¬ dant parallèlement au bord externe jusqu’à la nervure la, après s’être for¬ tement atténuées à partir de la nervure 3. L’espace compris entre cette rangée maculaire et la marge est lavé de gris jaunâtre jusque vers la nervure 3 ; une ombre brunâtre, coupée par les nervures, précède la marge et porte, dans Source : MNHN, Paris RI0DIN1DAE SUD-AMÉRICAINS 145 chaque intervalle, une petite tache noire en chevron éclairée de blanc extérieu¬ rement, celle de l’intervalle 3-4 étant beaucoup plus grosse que les autres ; enfin, une fine ligne marginale blanche borde l’aile, de l’angle anal jusqu’au- dessus de la nervure 4. Franges des deux paires brun rougeâtre. Tête à capuchon noir avec la pointe brun rougeâtre (fig. 1) ; palpes, poils péricéphaliques et front blanc pur, ce dernier avec une tache médiane triangu¬ laire étroite noire. Corps brunâtre en-dessus, blanc en-dessous ; tibias anté¬ rieurs blanc roussâtre ; pattes médianes et postérieures à fémurs blancs, tein¬ tés de roussâtre en-dessus ; tibias et tarses roussâtres (F. Le Cerf). Envergure : 29 mm. ; longueur de l’aile antérieure : 16,5 mm. Holotype : ] cf, U. Putumayo, SE-Colombia (IV, 1932). Fig. 1. — Tête vue de face de YEuselasia Psammathe. — 2. de l'A/esa neagra (dessins de F. Le Cerf). Euselasia Psammathe Seitz a une histoire assez embrouillée et est fort mal connue. Cette espèce a été décrite, en une ligne, et non figurée par Seitz (Ma- crolép. du Globe, V, p. 628, 1919) d’après un mâle unique du Muséum de Paris, provenant de la Guyane française, origine qu’il omet d’ailleurs d’indi¬ quer. C’est une forme avec le dessus des ailes brun roussâtre et quatre taches fauves, une à chaque aile, et la face inférieure blanc sale. Seitz faisait de Psammathe une ssp. de Crotopus Cr., à laquelle il rapportait toute une série de formes de provenances diverses, l’une d’elles, entre autres, portant une légère éclaircie roussâtre diffuse aux antérieures, qu’il baptisait venezolana. Source : MNHN, Paris 146 P. REBILLARD En 1928, Stichel (Tierreich, 51, p. 264) rétablit pour Crotopus Cr. le nom de Midas F., gui a la priorité, et sépare de celle-ci Psammathe Seitz comme espèce distincte. Dans cette dernière il distingue deux sous-espèces : P sam- mathe-Psammathe Seitz et Psammathe-venezolana Seitz, puis il divise à son tour cette dernière en deux formes : princi\)alis, qui correspond à la forme décrite et figurée par Seitz {l.c., pi. 121), provenant du Venezuela, et parmata f.n., qu'il décrit et nomme d’après une illustration de Hewitson lExot. Butt., I, Eryc., Eurygona, IV, fig. 37, 1854). Cette figure représente la face supérieure d’un spécimen de la collection Bâtes, dont la patrie n’est pas indiquée, et que Hewitson considère comme une variété d’£. Crotopus Cr., en spécifiant toutefois que la face inférieure est presque blanche (almost white). Stichel n’a vu en nature aucun de ces trois « types ». On peut en trouver des preuves dans les faits suivants : 1" Il attribue, comme patrie, à la sous-espèce typique Psammathe la Guyane hollandaise, alors que le « type » de la collection du Muséum de Paris, éti¬ queté par Seitz, provient de la Guyane française, indication que Seitz avait omise, comme nous l’avons vu. 11 se peut que ce renseignement se rapporte à VE. Crotopus var. signalé par Hopffer, mentionné dans le « Tierreich » et identifié à Psammathe. 2" Sa description de venezolana Seitz, faite d’après la figure donnée par cet auteur, ne dit rien de la face inférieure parce que, écrit-il : « la descrip¬ tion manque », ce qui est une erreur. La description de Seitz est sommaire, cependant il mentionne que ■> le fond est brun rouge », caractère qui ne se rap¬ porte pas au dessus (figuré), mais est mis là en opposition avec celui de la forme immmédiatement précédente dans son ouvrage, c’est-à-dire Psammathe dont « le fond du dessous est gris blanc ». 3° Pour parmata, Stichel spécifie bien que sa description est faite d’après la figure Hewitson {l.c.), mais là encore il omet de parler du dessous, ce qui montre bien qu’il n’en a vu aucun exemplaire et n’a même pas lu le texte de Hewitson. 4° Il donne à parmata les lieux d’origine suivants : « Venezuela, ? Amazo- nas ». Puisque Stichel n’a pas « vu » en nature sa propre parmata on se demande d’où il a pu tirer l’indication précise — sans point de doute — « Venezuela ». D’autre part, puisque son « type » est la figure de Hewitson, représentant un exemplaire de Bâtes, il n’y a pour ainsi dire aucun doute que ce Papillon provenait de l’Amazone, bien que Hewitson ne l’ait pas spécifié. En tout cas il doit encore exister au British Muséum et être muni, comme tous les exemplaires de la collection Hewitson, de son étiquette d’origine. Stichel a eu parfaitement raison de démembrer VE. Crotopus de Seitz dont cet auteur avait fait un ensemble de formes disparates. A priori les premières à écarter étaient celles dont le fond du dessous des ailes est blanc, c’est-à-dire Psammathe et parmata, tandis qu’il est toujours foncé, variant du gris sombre au brun, chez toutes les autres. Venezolana Seitz fait partie de celles-ci, et la méconnaissance du renseignement, très bref mais suffisant, donné par l’auteur, a induit Stichel en erreur, venezolana n’est pas une for¬ me de Psammathe et c’est parmata qui doit être élevée au rang de sous- espèce. Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 147 Après la description A'hypocala la systématique A’Euselasia Psammathe Seitz s’établit comme suit : E. Psammathe-Psammathe Seitz, 1919, Guyane française. Type: 1 cf (Muséum de Paris). ssp. parmata Stichel, 1928, Amazone. Type : 1 cf (British Muséum), ssp. hypocala nova, 1939, S-E. Colombie. Type : 1 cf (coll. G. Fournier). 3. Euselasia violacea Lathy (PI. 1, fig. 3) Décrit, mais non figuré dans les Annals and Magazine of Natural History (9), vol. XIV, p. 283, (1924), d’après un holotype mâle appartenant au Muséum de Paris. Le spécimen figuré ici, en tous points semblable, provient également de Colombie (Bogota). 1 cf (coll. Fournier). 4. Euselasia leucorrhoa aethiops f. nova, Rebillard (PI. I, fig. 13) Diffère de la forme typique par la coloration plus foncée de la face supé¬ rieure et l'accentuation plus marquée de la ligne noire médiane, en-dessous aux deux paires. 1 cf Colombie (coll. Fournier). 5. Euselasia Euryone apheliotes f. ind. nov., Rebillard (PI. I, fig. 14) 11 s’agit ici d’une forme présentant un reflet bleu dans la partie dorsale de l’aile antérieure et la partie distale de l’aile postérieure. Le dessous est celui de Euryone Hew. qui typiquement est brun foncé en-dessous. 2 cf, Colombie (Coll. Fournier). 6. Euselasia Foumierae Lathy (PI. I, fig. 15) L’exemplaire figuré est celui qui fut décrit en même temps que Eus. viola¬ cea, loc. c., Cf. ante n° 3. Holotype : 1 cf (coll. Fournier). 7. Euselasia Dione n.sp., Lathy (PI. IL fig. 1) cf. Voisin par sa taille, sa coloration noir et rouge en-dessus et les dessins du dessous des E. Zena Hew. et E. coccinea Bâtes. Le rouge remplit le tiers de la cellule des ailes antérieures ainsi que la moitié de l’intervalle 5-6 et toute la région comprise entre 6 et le milieu du bord dorsal, à l’exception d’une mince bordure noire. L’ensemble forme une grande macule presque régulièrement ovalaire. Les ailes postérieures ont le bord externe et le champ costal gris brun légè¬ rement festonnés ; elles portent une macule subterminale rouge, à peu près quadangulaire, longue d'environ 5 millimètres et large de 4, dans l’intervalle 2-3 qu’elle déborde d’environ 1 mm de chaque côté. Source : MNHN, Paris 148 P. REBILLARD La face inférieure des ailes a la même coloration et les mêmes dessins que chez E.cocdnea Bâtes, mais avec les différences de détail suivantes : les bandes blanches des ailes antérieures sont presque parallèles, aux postérieures la première bande blanche descend en ligne droite de l’extrémité de 8 sur lb, le dessin jaune orangé qui orne l’angle anal, de l’extrémité de la nervure anale la jusqu’à la nervure 3, est plus marqué. Tête noire à palpes blancs, thorax et abdomen noirs en dessus, gris clair en dessous ainsi que les pattes (P. Lathy). Envergure : 27 mm, longueur de l’aile antérieure : 17 mm. Holotype : 1 cf, Rio Putumayo, Colombie. Paratypes : 11 cf, Rio Putumayo, Colombie. 1 d 1 , Umbria, Colombie. 5 cf, Iquitos, Amazone. 1 cf, Mishuyacu, N.E. Pérou. (Coll. Fournier de Horrack). 8. Euselasia Gelisae n. sp., Le Cerf (PI. II, fig. 14). cf. Voisin par sa taille, sa coloration noire et rouge en dessus et les dessins du dessous des E. mira Stichel, coccinea Bâtes et Zena Hevv. Ailes anté¬ rieures avec une grande aire rouge remplissant la cellule, la base de l’inter¬ valle 34, où elle est un peu entaillée en haut, et toute la région comprise entre la base de l’aile, la nervure 3 et le bord dorsal, à l’exception d’une mince bordure noire. Nervures cubitales et lb finement écaillées de noir. Ailes postérieures à bord externe festonné, ornées près de la marge d’une petite tache rouge, longue de 3 mm et large de 1,5 mm, entre la nervure 3 et le milieu de l’intervalle 3-lb ; champ costal gris brunâtre. Dessous des ailes gris sombre un peu verdâtre, traversé au-delà du milieu par deux lignes blanches extramédianes communes aux deux ailes. Aux anté¬ rieures ces deux lignes sont presque parallèles, l’externe, un peu convexe à sa partie antérieure et concave vers le milieu, rejoint l’interne sur la nervure lb. Ces deux lignes ne commencent pas tout-à-fait à la côte, la première part de la nervure 10, la seconde de la nervure 8. Entre celle-ci et la marge, un mince trait jaune orangé part de la nervure lb et remonte jusqu’à la nervure 3. Entre les deux lignes blanches et sur une faible largeur en dehors, le fond est plus foncé, noirâtre, et on voit encore un trait blanc d’environ 4 mm de long sur la base de la côte. Aux postérieures la première bande est un peu moins large que son homologue des antérieures, elle descend en droite ligne de l’extrémité de 8 sur lb qu’elle atteint aux 4/5' de sa longueur, puis re¬ monte en formant un angle aigu vers le bord abdominal ; la seconde est très irrrégulière, elle commence sur l’extrémité de 7, descend en formant d’abord trois festons jusqu’à la nervure 4, puis dans l’intervalle 34 se dilate en une saillie arrivant presque au bord externe, reprend ensuite sa place entre 2-3, s’écarte à nouveau en une saillie, plus courte que la précédente entre 2-lb, s’amincit ensuite et remonte vers le bord abdominal parallèlement à la pre¬ mière après avoir formé un petit angle aigu au-dessus de l’angle anal. Une ligne blanche borde la marge, de la nervure la à la nervure 3, au-delà de la- Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 149 quelle elle s’efface. Des écailles jaunes orangé forment deux petites taches diffuses un peu avant l’extrémité des nervures lb et 2. Le fond est, comme aux antérieures, obscurci autour et entre les lignes blanches, et passe au noirâtre entre la seconde ligne et la marge. Tête, avec le front, les palpes et les poils péricéphaliques jaune d’or ; thorax et abdomen noirs en dessus, gris clair en dessous, ainsi que les pattes (F. Le Cerf). Envergure : 28,5 mm ; longueur de l’aile antérieure : 16,5 mm. Holotype : 1 cf, Rio Curva, Amazone (coll. Fournier). 9. Euselasia pellos lineata n.ssp., Rebillard (PI. III, fig. 1) Il s’agit ici d’une sous-espèce nouvelle, intermédiaire entre pellos Stichel et Charitis Bâtes. Face supérieure des ailes brun foncé avec un reflet légèrement violacé à la partie baso-discale des postérieures. En dessous le dessin est voisin de celui de pellos. 3 cf, Rio Mauès (Amazone), capturés par Fassl en 1920 (coll. Fournier). 10. Euselasia Albuma Stichel (PI. III, fig. 2) L’exemplaire figuré ici est le type décrit par Stichel dans le Zts. Wiss. Insect. Biologie, V, 23, p. 45, 1928. Il appartenait à la collection Larsen, actuellement dans celle de M""’ G. Fournier de Horrack. Holotype : 1 cf, Colombie, 14-XI-1925. 1 cf, Colombie (Muzo). 11. Euselasia Orion sp. nov., Le Cerf (PI. III, fig. 14) Face supérieure d’un noir légèrement violacé en lumière incidente, plus clair, presque grisâtre, sur la côte et le bord abdominal. En-dessous le fond est gris jaunâtre à reflet soyeux. Face inférieure. L’aire discale des antérieures est traversée par deux ban¬ des brun noir. La plus étroite et la plus foncée part de la costale près de la nervure 11, s’incurve sur les intervalles 9-4, et descend jusqu’à lb. La bande externe, plus large et plus floue, part de la nervure 8, parallèlement à la pré¬ cédente, et se rétrécit progressivement pour aboutir à la nervure lb. Postérieures avec une bande de même coloration sinueuse, descendant de la côte, en s’épaississant aux intervalles 7-5, incurvée en demi-cercle sur les intervalles 2-lb, et le, pour se terminer au bord abdominal. Une seconde bande descendant également de la côte traverse la région discale en s’incur¬ vant en dedans sur les intervalles 7-4. Sur les intervalles 4-3 une grande tache noire oblongue, cernée de blanc brillant, pupillée de bleu. Suivent, en allant vers le bord abdominal, 4 petites taches triangulaires noires cernées de blanc. Frange du bord externe gris foncé. Tête, thorax, abdomen noirs en-dessus, d’un gris jaunâtre en-dessous (F. Le Cerf). Envergure : 26 mm., longueur de l’aile antérieure : 17 mm. Holotype : 1 cf, Rio Miçay, Colombie, avril 1928 (ex coll. Fournier : le type n’a pas été retrouvé). Source : MNHN, Paris PLANCHE I Les chiffres entre parenthèses correspondent aux numéros des espèces dans le texte. 1. Euselasia euoras Hewitson, cf. Pérou (1). 2. Euselasia Psammathe hypocala Le Cerf, Hololype. S. E. Colombie (2). 3. Euselasia violacea Lathy, rf Holotype. Colombie (3). 4. Pachytone lateritia radiata Rebillard, 9 Holotype. Amazone : Uypi- ranga (40). \ 5. Echenais pulcherrima felicis Lathy, 9 Holotype. Colombie (61). 6. Calydna lusca Huebner, 9. Pérou (51). 7. Nymphidium Clearista Butler, 9. Panama (63). 8. Orimba tapaja Batesi Le Cerf, 9. Holotype. Brésil : Sanlarem (72). 9. Orimba tapaja Batesi Le Cerf, 9 Paralype. Brésil : Santarem (72). 10. Orimba tapaja atavus Le Cerf, 9 Hololype. Amazone (72). 11. Orimba tapaja tapaja Saunders, 9 Neallotype. Amazone : Rio Purrus (72). 12. Orimba tapaja heterolypa Le Cerf, 9 Holotype. Amazone : Téffé (72). 13. Euselasia leucorrhoa uethiops Rebillard, tf. Colombie (4). 14. Euselasia Euryone aphelioles Rebillard, . Colombie (5). 15. Euselasia Fournierae Lathy, çf Holotype. Amazone : Manaos (6). 16. Comphotis delicia Lathy, 9 Holotype. Amazone : Rio Umary (38). 17. Symmachia tricolor pulchra Rebillard, (f. Pérou : Dquitos (42). 18. Calliona siaka-Lalona separala Lathy, Holotype. Colombie (62). 19. Pheles Heliconides rufotincta Bâtes, Brésil : Mundurucus ; Ilaitu- ba, Tapajoz (26). Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 151 12. Euselasia amblypodia Lathy (PI. III, fig. 15) C’est le mâle holotype décrit par Lathy dans The Entornologist, V, 59, p. 146, 1926. Cette espèce fut décrite à nouveau par Stichel, sous le même nom dans Dns Tierreicli, 51, p. 263, 1928. Holotype : 1 d , San Ramon, Pérou central, 6 à 8.000 pieds, oct. 1921 (ex coll. Fournier : le type n’a pas été retrouvé). 13. Euselasia Zena Hewitson, Exot. Butt., II, fig. 74-76, 1859 (Eurygona Bsd.) Hewitson a décrit et figuré les deux sexes de cette espèce d’après des indi¬ vidus de sa collection et de la collection de Saunders, avec l’indication d’ori¬ gine : « Amazonas ». Le catalogue de sa collection, publié en 1879 par W. F. Kirby, nous apprend qu’il n’y avait dans celle-ci que « deux » spécimens d’£. Zena originaires de : « Ecuador, Amazonas », c’est-à-dire de deux loca¬ lités distinctes, ce qui semble indiquer que ces « types », et par conséquent ceux de la collection Saunders, auraient été reçus de sources différentes. Rien ne permet de savoir à quel sexe se réfère l’une ou l'autre localité. En 1868, H. \V. Bâtes décrivit de Tonantins et de Sao-Paulo un Eurygona coccinella en lui attribuant pour allotyj>e la femelle représentée par Hewitson, (Exotic Butt. Il, fig. 75). En 1886, O. Staudinger (Exot. Tagf., p. 188) se borne à signaler E. Zena Hew. du Ha ut-Amazone. Dans son grand ouvrage : « Les Macrolépidoptères du globe » (V, pl. 121 a, 1916), A. Seitz donne une description sommaire et la figure des deux sexes, en-dessus, d’£. Zena Hew., en même temps qu’il en précise, pour la première fois, l’habitat : « Vallée de l’Amazone, près d’Iquitos ». Il rapporte à E. Ery- thraea Bâtes ÏE. coccinella Bâtes et ajoute à l’Equateur, localité originale d'Erythraea, la Colombie, disant au surplus que cette espèce est très variable pour le développement du rouge. Jusque là, et en se bornant à signaler au passage les catalogues de Kirby et de Lewis Mencel, parus dans l’intervalle et qui n’ont rien ajouté à ce que l’on savait alors, la connaissance d'E. Zena est restée des plus sommaires. Ses progrès sont entièrement dus à H. Stichel qui a traité à plusieurs reprises de l’espèce en question. Cette espèce, qui semble aujourd’hui bien connue, pose d’intéressants pro¬ blèmes d’évolution et mérite d’être étudiée en détail. Stichel la place dans sa « section » des Oligocladii » et en fait la dernière espèce de sa cohorte des « geloniijormes » qui, en dehors de YE. Zena , comprend : E. Charitis Bâtes, c’est-à-dire une espèce à dessin bleu en-dessus et trois espèces à dessin rouge. Or, la cohorte précédant immédiatement celle-ci, celle des « euritiijor- mes », est constituée par quatre espèces à dessin bleu : E. Euriteus Cr., E. gration Seitz, E. uzita Hew., E. corduena Hewitson. Or, les espèces de ces deux cohortes ont la face inférieure des ailes ornée de dessins composés des mêmes éléments, et si homogènes qu'on en suit, sans hiatus, la modification d’une espèce à l’autre, preuve évidente de leur proche parenté phylétique. i Muséum. — Zoologie t. XV. Source : MNHN, Paris 152 P. REBILI.ARD Cet exemple d’un phyllum divisé en deux « cohortes », montre une des faiblesses qu’on relève çà et là dans le système de classification adopté par Stichel. A l’intérieur des grandes coupes que sont les « sections » le mor¬ cellement y est excessif et les cohortes présentées sur un pied d’égale valeur font perdre de vue la réalité de phyllums bien distincts dont l’enchaînement ne se suit plus. Le groupe à établir parmi ces Euselasia devrait remonter plus haut si l’on veut vraiment reconstituer une série phylétique. On doit réunir, dans une seule cohorte, les espèces dont l’ornementation de la face inférieure est cons¬ tituée par deux ou trois lignes transversales claires parallèles, communes aux deux paires ; la dernière présente, aux ailes postérieures, un décrochement en arc dans l’intervalle 3-4, un parcours en W dans sa partie terminale ; elle est suivie extérieurement d’un dessin submarginal orangé en forme de trian¬ gle ou de bande dentée. A la face supérieure les mâles diffèrent beaucoup entre eux, comme on l’a vu plus haut, montrant que la segrégation qui les a écartés du type primitif commun s’est exercée, pour cette face des ailes, dans des directions divergentes. Tous ont le dessus d’un noir profond, mat, avec un seul dessin simple : bande ou tache bleue ou rouge. Chez toutes les espè¬ ces le dimorphisme sexuel est très accentué, les femelles ne ressemblent jamais aux mâles en-dessus, elles sont semblables à ceux-ci pour l’essentiel, et parfois le détail du dessin de la face inférieure, avec un fond de même couleur ou de coloration généralement différente, mais à l’inverse des mâles elles se ressemblent à tel point entre elles, dans certains cas, qu’il est difficile de les apparier à leur propre mâle. On y parvient, (sans certitude d’ailleurs) par l’utilisation de détails minimes. En 1919 ( Dsch. ent. Zeits., p. 1641, Stichel écrit : « Les exemplaires typi¬ ques de cette espèce ne possèdent qu’une bande noire étroite qui se détache sur le rouge éclatant de l’aile antérieure, et une petite tache sur l’aile posté¬ rieure qui est noire. La collection Staudinger, au Musée zoologique de Ber¬ lin, conserve deux exemplaires de Fonteboa chez lesquels le rouge de l’aile antérieure est notablement réduit par du noir, en partant de l’apex, et un peu entaillé par les nervures. Chez un autre exemplaire de Pachitea (Pérou), la tache rouge de l’aile inférieure est d’une taille double de la normale, et chez un autre, de Manicoré, elle est aussi plus large et plus allongée vers l’avant. Ce genre de variation atteint son extrême dans un exemplaire, éga¬ lement de Pachitea, chez lequel le rouge, à l’aile antérieure, est en régression depuis l’apex et également depuis la base. Cela forme un triangle à peu près équilatéral dont la pointe se trouve presque à l’extrémité de la cellule. Le rouge de l’aile inférieure est étendu à une large zone allongée atteignant en avant la nervure radiale postérieure. Le champ anal du dessous est plus inten¬ sément et plus largement rouge. Je nomme cette magnifique variété : Zena f. bellis ». « Du fait de cette variation considérable du rouge aux deux ailes, qui est indépendante des localités, la supposition suivante est fondée que coccinella Bâtes n’est également qu’une forme femelle de Zena, d’autant plus que dans le matériel que j’ai eu à ma disposition je n’ai trouvé aucun mâle qui cor¬ responde à cette espèce supposée. Quelques femelles correspondant bien à Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 153 la figure de Hewitson (Eurygona [8,75] = coccinella Bâtes) varient égale¬ ment pour la taille des taches rouges. « La collection Staudinger contient en outre un vieil exemplaire très abî¬ mé d’ Herrich-Schaeffer que je considère aussi comme une forme femelle de Zena. Je la nomme : Zena f. frivola. Ailes antérieures toutes brunes, champ anal de l'aile postérieure jaune d’ocre (peut-être tourné au jaune mais pri¬ mitivement rouge). Dessous comme Zena d* (= coccinella Bâtes), mais à l’aile postérieure la seconde bande brune, en partant de la base, est décolorée en jaune et forme entre la médiane moyenne et la médiane antérieure une saillie obtuse et en forme de dent contre le bord distal ; les taches brunes submarginales sont placées plus près du bord et sont plus largement sépa¬ rées par du blanc de la bande transversale jaune ». C’est la première fois que E. Zena se trouve étudiée sur de nombreux exemplaires et qu’on y relève une variabilité jusqu’alors inconnue, « consi¬ dérable » et indépendante des localités. Mais Stichel n’indiquant des loca¬ lités précises (Fonteboa, Manicore et Pachitea) que pour les cinq mâles qu’il considère comme différents de la forme typique, on ignore si d’autres lieux de capture de celle-ci figuraient parmi son matériel. On notera que Stichel englobe dans sa f. bellis l’individu de Manicore et les deux de Pachitea dont un, celui qui est décrit le dernier et en détail, est évidemment le « type ». Mentionnons ici que dans le même travail Stichel écrit que E. erythraea Bâtes est une bonne espèce, certainement distincte de Zena — outre la colo¬ ration — « par des différences dans l’appareil génital ». Mais il ne précise pas ces différences. Etudiant des Riodinidae récoltés par Hugo C. Boy (Zts. 1ns. Biologie, 19, p. 249, 1924) Stichel traite à nouveau d’E. Zena d’après des échantillons provenant tous de Manicore et capturés d’août à octobre, en même temps qu’E. eulaea Hew. Il rappelle que, comme il l’a dit en 1919 (l.c.) les mâles sont très variables pour le développement du rouge sur chaque aile. Dans la quantité d’exemplaires qu’il connaît la tache rouge des ailes antérieures est plus ou moins réduite en partant de l'apex et la grandeur de la tache des ailes postérieures atteint son maximum dans la f. bellis. Cette dernière tache peut manquer complètement, et il nomme cette nouvelle variété f. mira. Les femel¬ les de l’espèce ont, en-dessous, le champ proximal jaune d’ocre, la grandeur des taches rouges du dessus est variable. Une des femelles qu’il a sous les yeux a les taches plus petites que sur la figure qui représente l’original — de Hewitson — que Bâtes tenait pour une espèce différente ( coccinella). Et il ajoute : « ...aussi coccinella d 1 ne peut rester que seulement comme une forme secondaire d'E. Zena avec les taches des ailes antérieures réduites ». Les travaux précédents n’étaient que des préliminaires à la Monographie des « Nemeobiinae », parue en 1928 (Das Tierreich, Lief., 51), œuvre magistrale et la plus récente dans laquelle est traitée E. Zena. Confirmant ses travaux antérieurs Stichel distingue dans celle-ci quatre formes individuelles du mâle : principalis (c’est-à-dire Zena typique), coccinella Bâtes, bellis Stichel, mira Stichel, et deux de la femelle : principalis ( = coccinella Bâtes), fri¬ vola Stichel, toutes sous l’indication commune d’origine : « Amazonas ». L’espèce est dite très variable pour le développement du rouge, avec toutes les transitions entre les extrêmes. Source : MNHN, Paris 154 >. REBILLARD J’ai en mains, outre ceux que j’ai examinés ailleurs, une longue série d’exemplaires des deux sexes, dont une partie a la même origine que ceux étudiés en 1924 par Stichel : Manicore V1II-X, ex Hugo C. Boy. D’autres proviennent de A. H. Fassl et des chasseurs qui, à sa suite, ont exploré l’Ama¬ zone : Strympl, Klug, Kruger, etc., quelques-uns sont d’origine diverse. D’abord il semble aisé de retrouver dans cet ensemble toutes les formes distinguées par Stichel d'après le développement du rouge, mais un examen attentif révèle qu'à ces différences en apparence si frappantes s’en ajoutent de moins visibles et plus constantes ne concordant pas souvent avec elles. On a d’ailleurs pu remarquer qu’à l’exception de la f. bellis, Stichel n’a fait état d’aucun détail de la face inférieure des ailes, ni même de la coupe de celles-ci pour les formes qu’il a distinguées par des noms. En ce qui con¬ cerne la femelle, et en dehors de la f. jrivola, il n’a relevé aucune particu¬ larité autre que la variabilité dans la grandeur des taches rouges en- dessus, et n’a pas donné d’autre renseignement sur la face inférieure que la coloration jaune d’ocre de l’aire proximale, déjà mentionnée par Hewitson et Seitz. Après avoir fait de coccinella Bâtes un synonyme de Zena femelle typique, qui est la forme de ce sexe avec les dessins rouges du dessus les plus développés, il lui rapporte comme mâle une forme où l’aire rouge des ailes antérieures est la plus réduite (un tiers de la surface de l’aile). Enfin, à aucun moment il n’a fixé les limites de répartition de cet Euselasia. L’analyse détaillée des caractères étudiés sur notre matériel ou tirés des publications des auteurs précédents conduit à distinguer, dans l’ensemble « F.. Zena », les formes suivantes, dont nous étudierons successivement sépa¬ rément, pour plus de commodité, les mâles d’abord, puis ensuite les femelles. a) Zena Zena f. typ., Hewitson, Exot. Butt., II, fig. 74, 76 (1859). D’après les figures originales ce « type » a les ailes antérieures triangu¬ laires, un peu tronquées, arrondies à l’apex, avec le bord externe rectiligne de la nervure 5 à l’angle dorsal, les postérieures ovalaires, à bord externe régulièrement convexe et portant trois festons légers, mais nets à l’extrémité des nervures 2, 3 et 4. Aux ailes antérieures le rouge ne laisse qu’une bordure périphérique noire large d’environ 1,5 mm au milieu de la côte, de 5 mm à l’apex, et de 1,5 à 2 mm au bord externe. A la base de l’aile le rouge est rétréci par un élargisse¬ ment du noir de la côte, qui rejoint un triangle de même couleur finissant en pointe le long du bord dorsal. La base même de l’aile paraît noire et l’angle que forme le rouge entre la base des nervures principales ombré, ou sablé de noir. L’ensemble du rouge affecte donc la forme d’un grand triangle sui¬ vant antérieurement la radiale, postérieurement le bord dorsal, et réguliè¬ rement arrondi extérieurement avec, toutefois, une très mince et courte entaille qui paraît produite par un écaillement noir sur la nervure. Les ailes postérieures portent une tache arrondie, longue de 4 mm et large de 3,5 mm, placée à 4 mm du bord externe. Le dessous des ailes est gris foncé (Hewitson dit « grey brown ») de la base au milieu, noir ensuite jusqu’au bord terminal. Sur ce fond se détachent: à la base un court trait costal longitudinal blanc : sur le noir du disque Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRIC/ 155 deux lignes blanc pur, égales, larges d’environ 1 mm, presque parallèles, coupées antérieurement de noir par les nervures, commençant un peu au- dessous de la côte et se rejoignant en courbe régulière près de l’angle anal. L’espace entre ces deux lignes — 1,5 mm — est à peu près égal à celui qui sépare la seconde du bord externe ; l’espace terminal, un peu éclairci anté¬ rieurement, est divisé dans sa moitié inférieure par une ligne orange. Les postérieures portent deux lignes blanches ; la première, qui correspond à la proximale des antérieures, est un [jeu plus mince que celle-ci, coupée de noir par les nervures, rectiligne de la côte à la nervure 2 où elle s’amincit, puis se recourbe vers l’intérieur en un crochet simple et court ; la seconde, de même largeur, écartée d’environ 2 mm à sa partie antérieure de la précédente, vers laquelle elle converge en arrière, se divise en un tronçon rectiligne divisé en trois par les nervures, d’un arc placé en dehors de l’alignement et dont le sommet arrive très près du bord de l’aile. Il est à cheval sur la nervure 5 et à moitié en-dessous de la troisième tache du tronçon antérieur ; enfin le dernier tronçon, de largeur inégale, sinué, d’abord incurvé en dedans entre 34, coupé par la nervure 2 au-dessous de laquelle il dessine un étroit S parallèle au crochet terminal de la première ligne. Entre cette seconde ligne et la marge on voit deux triangles oranges, à cheval sur les nervures 2 et 3, reliés étroitement par leurs bases, et enfin, parallèlement au bord, une mince ligne marginale jaune d’ocre entre l’angle anal et la nervure 3. Les franges des deux paires sont entièrement noires. La caractéristique principale de cette face des ailes est le vif contraste entre la coloration très sombre du fond et les dessins blancs d’une part, et de l’autre le développement modéré des triangles submarginaux oranges. On notera que la fig. 76 de Hewitson présente des anomalies qui ne sont, bien certainement, que des erreurs de pinceau des coloristes. Ce sont, aux ailes postérieures, l’achèvement en crochet court de la première ligne blanche qui, en réalité, doit remonter droit entre lb-la, l’arc décalé de la seconde ligne et la coloration jaune d’ocre de la ligne marginale, qu’il y a tout lieu de croire blanche. Envergure : 37 mm environ, longueur de l’aile antérieure : 18 mm. Type : 1 d 1 « Amazon » (coll. Hewitson). Je n’ai jamais vu d’exemplaire concordant avec ce « type », surtout pour le développement du rouge à la face supérieure. La forme qui s’en rappro¬ cherait le plus serait celle figurée par A. Seitz (l.c.,) quoique le rouge y soit moins largement développé aux deux paires, et qui proviendrait de la région d’Iquitos, au Pérou. Il est à remarquer que cette localité, située sur la rive nord de l’Amazone, est la plus orientale de celles, placées sur le grand fleuve, d’où nous sont venus des représentants d ’E. Zena. C’est aussi la plus rap¬ prochée du Rio Napo (Equateur) d’où le Muséum de Paris possède une femelle semblable à la figure originale de ce sexe, dont il sera question plus loin. Armure génitale. — Un peu comprimée transversalement. Tégumen deux fois et demie plus large que long, avec les côtés dilatés en lobe arrondi dans leur moitié proximale. Uncus un peu plus large que long, profondément entaillé en angle au bord distal et divisé ainsi en deux lobes triangulaires Source : MNHN, Paris 156 I». REBILLARD arrondis portant, dessus et dessous, une pilosité assez fine et longue ; subunci en crochet à branche libre graduellement amincie, terminée en pointe mousse, branche articulaire plus courte, plus épaisse, arrondie à la base, la courbure réunissant ces deux branches un peu anguleuse extérieurement. Connectifs latéraux fortement chitinisés, en lame presque égale, très écartés à leur inser¬ tion sur le tégumen, en arrière et un peu en dedans des expansions latérales de celui-ci ; vers le bas ils se rapprochent et se soudent au saccus, qui a la forme d'un simple bouclier semi-ovalaire, sans prolongement proximal. Valves obliques, à côté subparallèles, bord supérieur court, bord inférieur deux fois un quart plus long que le précédent, légèrement renflé vers le milieu, bord Fig. 3-6. — Valves de l’appareil génital de : 3. Euselasia Zena bellis. — 4. Zena Zena. — 5. E. Zena coccinella. — 6. Zena coccinea. (dessins de F. Le Cerf). terminal étroit, tronqué arrondi, avec l’angle inférieur prolongé en pointe mousse, l’ensemble figurant une tête d’oiseau. Bord proximal articulaire très long, courbe, renforcé à sa partie inférieure interne par un cordon chitineux maintenant les valves très rapprochées et par lequel elles sont soudées à leur angle inférieur ; pilosité peu abondante, formée de longs poils sur le tiers terminal externe et le long du bord interne et d’autres, plus courts, à la face interne sous le bord supérieur. Fultura supérieure représentée par un épais¬ sissement chitineux lancéolé, surmonté d’une petite saillie en bouton. Fultura inférieure réduite à un simple renforcement lamelleux de la membrane. Pénis volumineux et long, cylindrique, un peu comprimé transversalement vers l’ex¬ trémité, portant un léger renflement médian, un autre, asymétrique, à gauche, près de la base ; fortement chitinisé distalement il devient graduellement mem¬ braneux du côté proximal et cette région se plisse irrégulièrement, et plus fortement à gauche qu’à droite, ce qui lui donne un aspect oblique ; coecum entièrement membraneux, largement ouvert, surmonté d’une légère saillie en- dessus, près de la base. Méat très particulier, constitué par une longue fente rectiligne coupant en-dessus et presque jusqu’au milieu la partie chitinisée Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 157 et dans un enroulement de celle-ci en dedans ; vesica volumineuse, fortement plissée et portant une longue plaque chitineuse creusée de sillons obliques et garnie de spinules (fig. 3 à 7) (F. Le Cerf). b ) Zena ictina. f.n., Rebillard Ailes ayant la même forme que chez le « type ». Antérieures, en-dessus, avec le rouge plus développé ; il comble entièrement la cellule et remplit l’intervalle 5-6, sauf à sa partie supérieure, jusqu’à 3 mm du bord externe, puis descend en courbe régulière, légèrement festonnée, sur les nervures, jusqu’à l’angle dorsal où il s’arrête net ; entre les nervures 3 et lb la bor¬ dure noire est très mince, n’atteignant qu’environ 0,75 mm ; sa largeur ma- xima, à l'apex, ne dépasse pas 4 mm ; une faible expansion du noir de la côte entaille légèrement le rouge dans la base de l’intervalle 5-6. Pas de dessin basal noir, cette couleur n’apparaissant qu’au dessous de la racine de lb, sur 1 à 1,5 mm de long, de sorte que le rouge arrive en pointe fine jusque dans l’angle formé à leur base par la radiale et la cubitale. Les ailes pos¬ térieures portent une petite tache rouge en rectangle irrégulier, longue de 1,5 mm et large de 2,5 mm, placée obliquement de la nervure 3 au delà de la nervure 2, point où elle est rapprochée de moins d’un millimètre de la marge ; elle n’est pas coupée de noir par la nervure 2. Dessous très voisin, dans l’ensemble, de celui du « type » avec les diffé¬ rences suivantes : fond moins foncé et moitié distale moins noire ; lignes blanches des antérieures semblables, la première un peu moins large que la seconde à sa partie antérieure ; ligne submarginale orange plus fine et moins longue. Aux postérieures la première ligne blanche se termine par un trait récurrent rectiligne, s’arrêtant sur la nervure lb ; le premier segment de la seconde ligne blanche semblable à celui du « type », c’est-à-dire compris entre les nervures 7-4, est divisé en trois par le noir écaillant les nervures 5-6, l’arc — exactement compris entre les nervures 4-3 — finement relié par ses extrémités aux deux autres secteurs ; troisième secteur constitué par une partie élargie et un peu incurvée entre 3-2, un arc court, dilaté vers son som¬ met, entre 2-lb, et un trait récurrent semblable et parallèle à celui de la première ligne. Triangles subterminaux oranges comme chez le « type », c'est-à-dire de même dimension modérée, reliés à la base par une ligne mince qui ne se prolonge ni en avant ni en arrière ; ligne submarginale blanche, nette depuis la jusqu’à 2, atténuée et obsolète au delà, où elle est simplement prolongée par un éclaircissement grisâtre du fond. Franges des deux paires entièrement noires (P. Rebillard). Envergure : 30 mm ; longueur de l’aile antérieure : 17 mm. Holotype : 1 cf, U (pper) Amazone, ex coll. Leeman. En dehors du « type » d’E. Zena de la coll. Hewitson, que je ne connais pas en nature, cette forme est la seule dont je n’ai vu qu’un seul individu. Il est regrettable qu’il ne soit pas pourvu d’une localité précise car il est peu probable qu'il provienne de la même région que le véritable Zena, dont il se distingue si nettement par la forme et l’extension du rouge. Source : MNHN, Paris 158 P. REBILLARD c) Zena libanochra f. nov.. Rebillard Semblable à la précédente pour la forme des ailes, mais les festons des ailes postérieures si réduits qu’ils sont à peine indiqués. Caractérisée par l’extension, aux ailes antérieures, du noir qui atteint 2,25 mm à la côte, 5, 5-6 mm à l’apex, 2,25 mm au bord externe, et couvre la base sur 3 mm de large, d’où il descend obliquement jusqu’au milieu du bord dorsal ; il comble la partie antérieure de la cellule, suit la nervure 5 jusqu'au milieu et descend en courbe régulière jusqu’à l’angle dorsal où il s’élargit un peu en se recourbant. En outre il s’allonge en ligne continue sur la cubitale et la nervure 4, entaille extérieurement le rouge par des pointes allongées sur les nervures lb, 3 et 4. Aux ailes postérieures, la tache rouge, placée à plus de 1 mm de la bordure, est divisée par la nervure 2 écaillée de noir. La tache principale, entre 2-3, est à peu près carrée, un peu excavée du côté distal et convexe proximalement, elle mesure 2-2,25 mm de long sur 1-75-2 mm de large ; la tache accessoire n’est qu’un court trait de 2 mm de long sur 0,5 mm de large. Dessous presque aussi sombre que chez Zena « type », les lignes blanches moitié moins larges, celles des antérieures atténuées antérieurement et ne se réunissant pas sur la nervure lb mais au-dessous de celle-ci ; trait orangé subterminal des antérieures absent ou faiblement indiqué par quelques écail¬ les au milieu de l’intervalle lb-2 ; traits récurrents, triangles orangés et lignes blanches des postérieures comme chez la f. précédente. Franges des deux paires toutes noires (P. Rebillard). Envergure : 33-34 mm ; longueur de l’aile antérieure : 18-19 mm. Holotype : 1 d 1 , Téffé, Amazone ; Paratype : 1 cf, Haut Amazone, ex O. Staudinger et A. Bang-Haas, 1907 (coll. E. Boullet < Muséum de Paris). Les deux exemplaires ci-dessus sont si semblables entre eux qu’il est pro¬ bable que celui qui a été vendu à E. Boullet provient, comme le spécimen de la collection Fournier, de Téffé, localité d’où Staudinger a pendant long¬ temps reçu des envois considérables et réguliers. On j>eut admettre égale¬ ment que les deux mâles de Fonteboa, de la coll. Staudinger, signalés par Stichel en 1919, chez lesquels le rouge est réduit et entaillé par les nervu¬ res, se rapiwrte à la même forme, Fonteboa se trouvant dans la même région que Téffé, aussi sur la rive sud de l’Amazone et à peu de distance de cette ville. d) Zena meconites f. nov., Rebillard Même forme d’ailes que les précédentes, toutefois les postérieures ont les festons mieux marqués. Aux antérieures le rouge remplit complètement la cellule, ou empiète légèrement sur son bord antérieur ; au-delà il est fortement réduit par l’extension du noir de l’apex qui le coupe brusquement, en formant un cran ou une marche — au niveau des discocellulaires, puis il rejoint la nervure 5 à une distance qui varie du tiers à la moitié de sa longueur ; il continue obliquement, presque en ligne droite jusqu’au milieu ou aux 4/5' de la nervure 3, et ne laisse de celle-ci au bord dorsal qu’une mince bordure Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 159 large environ de 1 mm ; il y a un peu de noir sous la base de la nervure lb, et un léger obscurcissement entre les bases de la cubitale et de la radiale ; largeur maxima du noir, de l’apex aux discocellulaires : 9-9,5 mm. Tache rouge des ailes postérieures petite, étroite, rectangulaire, longue de 1-1,25 mm et large de 2,5 mm, en partie à cheval sur la nervure 2 comme chez les formes précédentes. En dessous même tonalité générale que dans la f. décrite, lignes blanches des deux paires un peu plus minces, trait submarginal orange des antérieures présent, mais un peu variable en longueur ; triangles subterminaux oranges des postérieures réunis par une ligne ordinairement un peu plus forte et qui tend à se prolonger en avant et en arrière (P. Rebillard). Envergure : 29-34 mm ; longueur de l’aile antérieure : 16-19 mm. Holotype : 1 G*, Manicore, Rio Madeira, Brésil, f. sec. Paratypes : 3 cf, même localité. Un mâle du Rio Curua (original de la fig. 14 pl. II), diffère de ceux de Manicore par les ailes antérieures à bord externe un peu incurvé, les posté¬ rieures à bord externe moins convexe et à festons plus fortement marqués. En dessous les lignes blanches des ailes antérieures sont plus larges, la seconde distinctement incurvée ; aux postérieures les triangles subterminaux oranges séparés et presque effacés. Envergure : 28,5 mm ; longueur de l’aile antérieure : 16,5 mm. Il n’est pas douteux que c’est cette forme que Stichel a rapportée, d’après les spécimens de Manicore recueillis par Hugo Boy, à Zena typique. C’est une erreur. Pas plus que les précédentes elle ne se réfère à la forme originale de Hewitson, comme il est facile de s’en assurer. Elle est constante, j’en ai vu beaucoup d’individus, tous de Manicore, sur lesquels on ne relevait aucune différence appréciable. L’exemplaire du Rio Curua appartient sans conteste à cette race, mais comme il est unique on ne peut savoir s’il représente autre chose qu’une forme individuelle. Sa provenance exacte est actuellement impossible à fixer, car il y a sur la rive nord de l’Amazone un Rio Curua. entre Santarem et Obidos, un autre Rio Curua sur la rive sud de l’Amazone, près le Rio Jurua, qui est aussi dénommé Curua sur une partie de son cours. C’est cet exemplaire qui a reçu le nom de Gelisae (pl. Il, fig. 14) (vide supra, n° 8). e) Zena mira Stichel Ailes antérieures de même forme que chez les précédentes, postérieures à bord externe un peu plus arrondi et festons peu accentués. En dessus les anté¬ rieures ont la base étroitement noire, cette couleur descendant obliquement au bord dorsal sur une longueur d’environ 2 mm ; antérieurement le noir couvre le tiers supérieur de la cellule jusqu’à l’angle, d’où il se dirige obliquement sur la nervure 4. qu’il coupe au 1/6' environ de sa longueur, et de là descend en arc un peu irrégulier jusqu’à l’angle dorsal en laissant une bordure noire terminale, large de 1-1,3 mm, du milieu de l’intervalle 3-2 à l’angle. Posté¬ rieures uniformément noires, sans trace de rouge. Dessous des antérieures nettement plus foncé sur le champ distal ainsi que Source : MNHN, Paris 160 P. REBILLARD les postérieures, où cette partie de l’aile est presque noire. Lignes blanches des antérieures plus larges que chez toutes les formes précédentes, inégales, la première deux fois plus large que la seconde : elles ne s’unissent pas infé¬ rieurement, mais restent séparées jusqu’au bord dorsal ou tout près, la pre¬ mière se fondant dans une éclaircie blanchâtre qui se diffuse jusqu’au dessus de lb ; trait subterminal orangé net, allant de l’angle à la nervure 3. Posté¬ rieures avec les lignes moins larges qu’aux antérieures, le trait récurrent qui les termine très oblique, celui de la première ligne prolongé au-delà de la nervure la ; triangles subterminaux oranges d’un ton moins vif que chez les autres formes, apparaissant comme des saillies d’une bande de même couleur, assez large, formant aussi une pointe sur la nervure 3 et remontant au-delà de la nervure la jusqu’au milieu du bord abdominal qui est bordé de blan¬ châtre sur toute sa longueur. Franges des deux paires entièrement noires. Envergure : 27 mm ; longueur de l’aile antérieure : 15-16 mm. 1 cf, Manicoré, Rio Madeira, Brésil, VIII-X ; 1 cf, Pirahyba, Rio Madei- ra, Brésil, X. Aucun doute que ces exemplaires correspondent exactement à la f. mira Stichel, puisque l’un d’eux provient des récoltes du même chasseur, de la même localité et de la même date que le « type » de Stichel. Pirahyba est situé sur le Rio Madeira, à environ 230 kilomètres au sud-est de Manicoré, à plus de 400 kilomètres de la frontière du Pérou. L’individu de cette localité est semblable à celui de Manicoré. /) Zena coccinella Bâtes Ailes nettement plus arrondies que chez toutes les autres formes ; anté¬ rieures à bord externe légèrement convexe de l'apex à la nervure 2 et oblique au dessous de celle-ci ; postérieures à angle anal également plus arrondi et festons peu accentués. Aux antérieures le noir occupe une large surface à la base de l’aile, atteignant 4-4,5 mm sur la radiale où il forme une pointe attei¬ gnant la base de la nervure 2, et se raccordant au bord dorsal par une large courbe arrivant plus ou moins près du milieu de ce bord ; antérieurement il couvre obliquement plus de la moitié de la cellule, puis se rétrécit au-delà jusqu’à la neryure 6 ; à l’apex sa plus grande largeur ne dépasse pas 4 à 5 mm ; de la nervure 6 il redescend en courbe régulière jusqu’à l’angle anal, où il s’élargit un peu et au delà duquel il se prolonge sur le bord dorsal en pointe graduellement atténuée, de sorte qu'il n’est nulle part parallèle au bord externe, où sa plus faible largeur, dans l’intervalle 3-2, est d’au moins 1 mm. Le résultat de ce développement particulier du noir c’est de donner à la plage rouge un aspect oblique, et plus ovalaire que triangulaire, avec un arron¬ dissement caractéristique devant l’apex et un autre au bord dorsal, sous la nervure lb. Postérieures avec une tache rouge carrée, un peu arrondie à sa partie antérieure, longue de 1,5-3 mm et large de 2,75 mm, placée à 0,5 mm de la bordure de l’aile. Dessous gris, seulement un peu plus foncé sur la région distale aux ailes antérieures, plus contrasté aux postérieures. Lignes blanches des deux paires assez fortes, égales, celles des antérieures presque parallèles, à peine convergentes en arrière où elles se perdent dans un lavis blanchâtre Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 161 sans s’unir nettement ; trait orangé antéterminal plus ou moins mince, attei¬ gnant la nervure 3. Aux postérieures les lignes blanches sont aussi larges que celles des antérieures. Le trait récurrent qui les termine remonte plus obliquement sur lb et est parfois surmonté d’un court trait orange entre lb- la ; triangles submargiuaux oranges grands, unis par une large bande basale atteignant en avant la nervure 3 et prolongée postérieurement en ligne mince jusqu’à la nervure la ; une ligne supplémentaire de même couleur, continue ou interrompue, existe aussi entre les nervures 4-5 ; bord abdominal nette¬ ment bordé de blanchâtre ou de blanc pur presque jusqu’à la base, cette cou¬ leur atteignant, en avant, au moins la nervure 3. Franges des deux paires entièrement noires. Envergure : 25 mm ; longueur de l’aile antérieure : 15 mm. Appareil génital (fig. 5). Types : British Muséum. Fig. 7. — Euselasia Zena coccinea Baies. Appareil génital : pénis. — Manicoré : Iquilos N° 13 g. (dessin de F. Le Cerf) g) Zena coccinea Bâtes Caractérisée par l’extension considérable du noir aux ailes antérieures où le rouge ne forme plus qu’une tache arrondie. Ce mâle correspond bien à la description originale de Bâtes, non seule¬ ment pour le dessin, mais aussi pour la faible taille et la provenance. Comme le pensait Stichel ce n’est qu’une forme individuelle de coccinella et non de Zena. La collection Fournier contient des exemplaires de transition, reliant graduellement la f. coccinella à la f. coccinea, plus commune, plus constante et qui est certainement le type normal. 11 est très remarquable que coccinella soit la seule des formes du complexe Zena dont l’habitat s’étende sur une aire considérable : du Rio Madeira moyen — loin au sud de l’Amazone — jusqu’au Rio Putumayo supérieur, sur les contreforts de la Cordillère orientale en Colombie, sans donner, sur cette vaste étendue, de races distinctes. C’est cependant la plus instable, car on peut y relever une variation légère dans le développement de la tache rouge des ailes postérieures qui peut être un peu réduite en longueur (Sao Paulo d’Olivença) ou un peu agrandie, avec tendance à dépasser la nervure 3 (Putumayo supérieur) ; pour l’écartement des lignes blanches du dessous des antérieures, dont la deuxième peut être un peu plus rapprochée du bord Source : MNHN, Paris 162 P. REBILLARD externe en même temps que disparaît le trait subterminal jaune orangé et que s’atténuent les triangles submarginaux orangés des postérieures (Putu- mayo supérieur) ; par la présence, indépendante ou simultanée, d’une ligne supplémentaire orangée entre 4-5 ou d’un trait de même couleur — qui ne se rencontre chez aucune autre forme — au-dessus du trait récurrent termi¬ nal de la première ligne (Manicore, Iquitos) ; enfin et surtout par les diffé¬ rences considérables de développement du rouge à la face supérieure des ailes antérieures. Appareil génital (fig. 6 et 7). h) Zena conspicua f. nov., Lathy Ailes antérieures de même forme que chez Zena Stichel, les postérieures à bord externe moins convexe que chez toutes les formes précédentes, pres¬ que rectiligne entre 6-3 et avec tous les festons distincts. Aux ailes anté¬ rieures le rouge comble entièrement la cellule ; de l’angle antérieur de celle-ci il décrit une courbe régulière, un peu festonnée, coupant la nervure 4 à 2 mm environ de sa base, et aboutit à l’angle dorsal en laissant une bordure noire rectiligne entre les nervures 2-lb. La largeur du noir, entre l’apex et la limite du rouge sur la nervure 4 est de 7-7,5 mm ; à la base de l’aile le noir forme une courte tache estompée, oblique, de la cubitale au bord dorsal où elle mesure environ 4 mm. Postérieures noires avec une bande rouge irrégulière¬ ment ovalaire, longue de 6,5 à 7,5 mm et large d’environ 4 mm, descendant du milieu de l’intervalle jusqu’auprès de la nervure lb, ne laissant au bord externe, entre lb-3, qu’une très fine ligne marginale noire. Face inférieure plus claire et lignes blanches des deux paires plus larges que chez toutes les autres formes. Aux antérieures la première ligne est de près d’un quart plus large que la seconde, qui est elle-même un peu atténuée antérieurement ; ces deux lignes sont distinctement convergentes vers l’arrière et ne se réunissent pas à leur partie inférieure, mais se prolongent confusé¬ ment au-dessous de lb et disparaissent dans l’éclaircissement blanchâtre du champ dorsal. Trait orangé fin, net, de lb à 3. Postérieures à lignes blanches fortement rapprochées en arrière, sur lb ; l’arc blanc, entre 4-3, anguleux, allongé en fer de lance dont la pointe vient se tronquer juste sur la marge de l’aile ; saillies de la même ligne, entre 2-lb et lb-la, fortement pronon¬ cées et formant par leur contour externe un W très anguleux ; trait terminal récurrent de chacune des lignes prolongé par dessus la nervure la, au delà de laquelle ils se confondent en une ligne blanche unique, plus ou moins nette, remontant loin vers la base de l’aile ; triangles oranges grands, portés par une large bande de même couleur relevée en pointe sur la nervure 3 — jusqu’à toucher l’arc blanc — et prolongée postérieurement sur plus d’un tiers du bord abdominal ; antérieurement, l’orangé forme une autre ligne marginale, relevée en pointe à chaque extrémité, de la nervure 4 au delà de la nervure 5 ; ligne marginale blanche nette de la base de l’aile jusqu’au delà de la nervure 3. Franges des deux paires entièrement noires (P. Lathy). Envergure : 28,5-30 mm ; longueur de l’aile antérieure : 15,5-18 mm. Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 163 Holotype : 1 cf, Manicore, Rio Madeira, Amazone (Brésil) ; paratypes : 6 cf, même provenance et 1 cf, Santarem, Amazone (Brésil). Cette forme est constante, j’en ai vu de nombreux exemplaires, tous con¬ formes à la description ci-dessus. C’est elle que, dans son Mémoire de 1924 (Le.), Stichel rapporte à son Euselasia Zena bel lis. dont il a été question plus haut. Genre HELICOPIS Fabricius 14. Helicopis Coria sulphurea f. indiv., Lathy (PI. II, fig. 8) Caractérisée par la teinte jaune soufre de toutes les parties normalement blanches, en-dessus et en-dessous des ailes. Ce jaunissement est seulement atténué dans la région antéro-externe de l’aire discale des ailes antérieures. Envergure : 32 mm ; longueur de l'aile antérieure : 21 mm. Holotype : 1 cf, Amazone : Para (T. T. Dyer) (coll. Fournier de Hor- rack). Ce spécimen fait partie d’une petite série de douze mâles et de cinq femel¬ les. Il nous a paru nécessaire de lui donner un nom, car c’est la première fois que nous constatons un cas de variation de cette nature dans le genre Heli¬ copis. Il nous est passé des centaines d’individus de ces insectes sous les yeux et jamais nous n’avons trouvé parmi eux d’exemple de jaunissement des régions claires. 15. Helicopis Acis Fabricius (PI. III, fig. 8 cf, 9 9 ) Les exemplaires figurés de cette espèce n’ont pas été nommés par P. Lathy. Nous pensions qu’ils pouvaient être rapportés à medialis Sch. et Cock, mais un examen comparatif nous les ferait plutôt ranger parmi Lesoudierae Le Moult f. Poleti, décrit dans la Révision du genre Helicopis, l re note ( Novi - tâtes entomolog., fasc. 12, p. 91). Genre EURYBIA Huebner 16. Eurybia latifasciata Hewitson (PI. III, fig. 10) Cette femelle provenant de Banos (Equateur) diffère de la forme typique par l’absence de la bande médiane blanche aux ailes postérieures qui n’est qu’à peine indiquée par un éclaircissement de la coloration du fond. A cette femelle correspond exactement un mâle de la même localité. Il s'agit vraisemblablement de la sous-espèce silaceana Stichel décrite égale¬ ment de l’Equateur. 1 cf, 1 9 (coll. Fournier). Source : MNHN, Paris 164 P. REBILLARD Genre MESOSEMIA Huebner 17. Mesosemia phelina Calliops ssp. nova. Le Cerf (PI. III, fig. 5) Se distingue de la forme typique décrite et figurée par Felder (Reise « Novara », Zool. II, Abt. 2, p. 298, pl. 38, fig. 9 et 10, 1865) par les carac¬ tères suivants : Aux quatre ailes toutes les parties claires notablement agrandies et pres¬ que transparentes. Antérieures avec trois taches apicales blanches, la troisiè¬ me entre 8-9 ; la bande discale blanchâtre, oblique, plus large, nettement convexe du côté externe et presque rectiligne du côté interne, ne formant pas de cran sur la nervure 4 ; le champ compris entre la nervure 3 et l’ombre noirâtre — très amincie — qui longe lb est transparent jusqu’à la base de l'aile, il n’est traversé que par les deux traits noirâtres divergents descen¬ dant, en-dessous du trait transcellulaire, entre la cubitale et lb ; le troisième trait qui, chez le « type », descend de la base de 2 sur lb manque complète¬ ment ; la bande terminale noirâtre est plus étroite, marquée d’éclaircies blanchâtres entre les nervures, et diffuse du côté interne, au-dessous de la nervure 2 elle est interrompue par l’extension du champ hyalin qui se pro¬ longe jusqu’à l’angle dorsal. Ailes postérieures à cellule seulement échancrée de brun noirâtre à sa partie antérieure ; trait discocellulaire noirâtre aminci, n’atteignant pas l’angle inférieur de la cellule ; bande terminale noirâtre plus étroite, un j>eu diffuse du côté interne qui est légèrement teinté de roussâ- tre. En-dessous les dessins sont les mêmes. Aux antérieures, la ligne subter¬ minale fauve du type est remplacée par une ligne blanchâtre coupée de fauve sur les nervures. Aux postérieures la ligne subterminale fauve (trop faible¬ ment indiquée sur la pl. III, fig. 5) est à peine bordée de noir au côté interne. Envergure : 22 mm ; longueur de l’aile antérieure : 16 mm. Holotype : 1 }, Guyane française (ex coll. Fournier, le type n’a pas été retrouvé). Bien que cet exemplaire soit défraîchi, ses caractères restent nets comme on peut s’en rendre compte sur la fig. 5, pl. III. Ce que dit Seitz (V, p. 640) à propos de T. phelina : « ...la bordure des ailes postérieures ni anguleuse, ni saillante en son milieu... » n’est pas exact, ces ailes sont festonnées et un peu saillantes à l’extrémité de la nervure 4, tout comme chez M. marsenna Hew. En outre, la forme, très chargée de noir et portant, en-dessus, une ligne subterminale rouge fauve commune aux deux paires, représentée (l.c., pl. 125 a) comme phelina typique, ne correspond pas à la description et à la figure originales (l.c. supra ) d’après lesquelles est faite la description comparative de calliops. Celle-ci est, d’ailleurs, encore plus différente des deux autres sous-espèces : analoga et minima, nommées par Seitz (l.c.) d’après des exemplaires provenant, comme phelina « type », de Colombie. L’espèce n’avait pas été signalée jusqu’ici de Guyane. Elle existe aussi dans l’Equateur, sous une forme particulière que je nomme : Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 165 18. Mesosemia phelina simulans ssp. nova, Le Cerf Ressemble beaucoup à la ssp. calliops, dont elle a la taille et le dévelop¬ pement des parties claires. Elle s’en distingue par la présence en-dessus des ailes d’une ligne subterminale rouge fauve commune aux deux paires, où elle divise la bande terminale noirâtre. Aux ailes antérieures elle s’arrête à la première des trois taches blanches subapicales (entre 6 et 7). En-dessous, cette bande est un peu tachée de blanc entre les nervures, et un peu plus large, ainsi que les autres dessins de même couleur. Envergure : 22 mm ; longueur de l’aile antérieure : 16 mm. Holotype : 1 c f, Rio Napo, Equateur (R. P. Pozzi (1878), coll. Muséum de Paris). Par la disposition générale des couleurs, principalement par sa ligne sub¬ terminale rouge fauve, arrêtée aux taches subapicales blanches des ailes anté¬ rieures, cette nouvelle sous-espèce rappelle beaucoup Ithomiola floralis Fel- DER, elle-même mimétique d’un Néotropide. Pas plus que la Guyane l’Equa¬ teur n’était compris dans l’habitat de M. phelina Felder. De ce pays on ne signalait que M. marsenna Hew., espèce voisine qui paraît constamment dis¬ tincte de la précédente, que nous avons vue aussi de la Colombie orientale et occidentale, des chasses de A. H. Fassl, ex coll. E. Boullet (Muséum de Paris) (F. Le Cerf). 19. Mesosemia Mayi Lathy, n.sp. (PI. II, fig. 2) cf. — Face supérieure des ailes bleu noir, changeant en vert sous la lu¬ mière incidente. Antérieures avec une grosse tache discocellulaire ronde, noire, au centre de laquelle se trouvent trois minuscules points blancs et qui est encadrée par deux bandes noires : la première commence près de la radiale, traverse la cellule en son milieu et aboutit au bord dorsal ; la seconde part de la côte, traverse le disque en s’excurvant, puis descend au bord dorsal. Le bord externe est précédé d’une bande vert luisant. Postérieures n’ayant qu’une petite ombre plus foncée en arrière des discocellulaires, et une bande sub¬ marginale d'un vert luisant, comme aux antérieures. A la face inférieure le fond est beige grisâtre à dessins brun noirâtre se rapprochant un peu de M. jriburgensis Sens. Les antérieures ont la même tache discocellulaire qu’en dessus, mais cerclée de gris jaunâtre et de bru¬ nâtre ; elle est précédée d’une bande brunâtre partant de la radiale, qui descend en s’incurvant vers le milieu de la cellule, fait un angle sur la cubi¬ tale et se prolonge jusque sur la nervure lb. Le disque est traversé, derrière la cellule, par une bande brunâtre sinueuse commençant à la côte et finissant sur la nervure lb. Entre ces deux bandes, au-dessous de la tache discocellu¬ laire noire, une tache triangulaire brune est inscrite dans l’angle formé par la cubitale et la nervure 2 ; trois autres taches brunes sont placées dans l’intervalle lb-2. Le disque est traversé par une bande brune, en arc plat, commençant à la côte et qui va finir, en se rétrécissant, sur la nervure lb. Enfin, une ligne subterminale de festons brunâtres, ouverts en dehors, descend de la nervure 9 à la nervure lb. Source : MNHN, Paris PLANCHE 11 Les chiffres entre parenthèses correspondent mit numéros des espèces dans le texte. 1. Euselasia Dione Lathy, Holotype. Colombie : Rio Putumayo (7). 2. Mesosemia Mayi Lathy, Holotype. Brésil : Rio-de-Janeiro (19). 3. Themone inornala Lathy, $ Hololvpe. Brésil : Barreiras, Rio Tapajoz (24). 4. Rarbicornis Mona perfectissima Stichei., Q Holotype. Paraguay (27). 5. Zelotaea Lyu Lathy, Ç Holotype. Amazone (35). 6. Antlieros gentilis Rebiixari», Holotype. Pérou : Pichis (46). 7. Dysmathia Grosngi Le Cerf, Hololvpe. Brésil : Barreiras, Rio Tapa¬ joz (66). 8. Helicopis Coria sulphurea Lathy, Hololype. Amazone : Para (14). 9. Alésa neagra Roeber, ç? Hololype. Amazone (21). 10. Alésa Prema sappliirina Biedermann, $. Amazone : tJvpiranga (20). 11. Ancyluris Lais Boisduval, cf. Amazone : Manaos (30). 12. Cyrenia Martia Thémis Le Cerf, Hololype. Colombie : Muzo (32). 13. Necyria 11 hyteliana Druce, Ç Allolvpe. Pérou (34). 14. Euselasia Gelisae Le Cerf, Hololype. Amazone : Rio Curua (8). 15. Alésa Fournierae Lathy, Hololype. Amazone : Uypiranga (23). 16. Themone inornala Lathy. Allolvpe. Brésil : Conceicflo, Rio Tapajoz (24). 17. Rarbicornis Mona monela Stichei., çf. Santa-Calharina (27). 18. Antlieros bipunctus Zikan, Brésil : Minas-Geraes (45). 19. Ematurgina albovata candida Le Cf.rf, Ç Hololype. Colombie méri¬ dionale : Umbria (55). 20. Dysmathia Juno Le Cerf, O Holotvpe. Colombie : Rio Putumayo (65). Source : MNHN, Paris RIODINIDAE Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS Postérieures à région basale éclaircie, sans tache discocellulaire et portant — de la base au bord externe — les dessins transversaux suivants : une ligne brune, traversant la cellule de la radiale à la nervure la ; une courte ligne brune partant de la cubitale ; une bande claire, semée d’écailles brunes et large d’environ 3 mm, naissant à la côte, traversant la cellule et aboutissant au bord abdominal ; une ligne de même couleur, parallèle et rapprochée de la précédente qu’elle suit dans tout son parcours ; une bande discale plus foncée, bien marquée, allant en se rétrécissant de la côte au bord abdominal ; une rangée de festons ouverts en dehors descendant, en s’amincissant, de la côte à l’angle anal ; une rangée subterminale de 7 ocelles internervuraux entre 7 et lb. Ces ocelles sont de forme irrégulière, inégaux, noirs, finement cerclés de gris clair ; le plus gros est celui de l’intervalle 3-4, les deux ocelles entre lb-2 sont géminés et ont un contour commun. Franges des deux paires brun foncé. Tête et corps noirs en-dessus, gris clair en-dessous ainsi que les pattes (P. Lathy). Holotype : 1 cf, Rio de Janeiro, Brésil (E. May, coll. Fournier). Genre ALESA Doubleday 20. Alésa Prema sapphirina f. nov., Biedermann (PI. II, fig. 10) M. R. Biedermann a décrit et figuré (en noir) sous ce nom dans le Bul¬ letin de la Soc. ent. de France, 1936, p. 256, un Riodinidae de l’Amazone. La collection Fournier renferme une femelle provenant de Uypiranga (Brésil) dont l’aquarelle est reproduite ici. On remarquera que cet exemplaire présente, avec celui de R. Biedermann, les différences suivantes : ailes antérieures plus régulièrement arrondies, es¬ pace terminal un peu plus obscur sur lequel la ligne antéterminale d’arcs jaunes internervuraux paraît plus mince, ligne discale brune des ailes pos¬ térieures un peu moins large, nettement anguleuse entre 4-5 et plus rappro¬ chée des ocelles sur tout son parcours ; en-dessous cette même ligne n'est pas anguleuse entre 4-5. Pour être précis nous signalons ces petites différences qui nous paraissent d’ordre individuel. Comme à R. Biedermann, le mâle de cet Alésa nous est inconnu. Une note manuscrite de F. Le Cerf dit que ce sapphirina se rap¬ porte probablement à l’espèce suivante. 21. Alésa neagra Roeber (PL II, fig. 9 et pl. V) L’exemplaire figuré est l’holotype mâle décrit par Roeber. actuellement dans la collection A. Fournier (Voyez aussi fig. 2, tête vue de face). 22. Alésa Telephae Boisduval (Pl. IV, fig. 14) Il s’agit ici de la femelle allotype d 'Alésa Telephae décrite par Latiiy (Ann. Mag. of Nat. Hist., (10) IX, 1932, p. 484) dont le mâle a été figuré Mémoires du Muséum. — Zoologie t. XV. 12 Source : MNHN, Paris i68 P. REBILLARD et non décrit par Boisduval (Sp. Général des Lépidopt., Atlas, pl. 20, fig. 2, 1858) et qui avait été considéré comme femelle type. Nous donnons la description de l’armure génitale mâle de cette espèce d’après les dissections de F. Le Cerf (pl. V). Appareil génital. — L’organe est comprimé dans le sens dorso-ventral et très oblique dans sa position naturelle. Tegumen peu convexe en-dessus, plus large que long, en forme de bande anguleuse, concave du côté basal et à côtés arrondis ; uncus environ deux fois et demie plus large que long, en forme de trapèze excavé distalement et à côté arrondis. A la base il est soudé aux angles du tegumen, dont il est en partie séparé par des aires membraneuses allongées, irrégulières ; subunci volumineux, très fortement chitinisés, assez aplatis, à courbure semi-ovalaire, articulés par une aire membraneuse allon- Fig. 8. — Alésa Telephae Boisduval, appareil génilal, pénis (dessin de F. I.e C.erf). gée à la base de l’uncus sous lequel ils sont couchés ; connectifs latéraux en lanière inégale, assez étroite, remontant très haut sur le tegumen où ils se soudent sur la partie excavée en demi-cercle du bord proximal. Inférieu¬ rement ils s’élargissent et se raccordent par une large courbe au saccus, qui est court, large, tronqué, irrégulièrement comprimé dans le sens dorso-ventral et légèrement relevé ; valves de structure complexe, très fortement conca¬ ves ; bord basal oblique, bord supérieur court, formant une saillie chitinisée creusée en dedans ; bord inférieur bisinué, élargi en serpette portant une saillie en dent obtuse. Entre les bandes chitinisées continues constituées par ces bords, s’encadre une vaste aire membraneuse convexe, saillante, munie avant l’extrémité d’une longue et forte soie implantée dans un anneau chi- tineux et doublée, en dedans, d’une autre plus faible et plus courte. A cette partie membraneuse fait suite, un peu en dedans, une longue lame chitineuse à base triangulaire large, un |»eu incurvée, s’allongeant en un fouet graduel¬ lement épaissi, courbé en dedans au sommet. Avant le milieu de sa longueur, sa tranche externe porte une touffe de poils serrés. A leur partie supérieure interne les valves sont réunies transversalement par une fultura supérieure en bande continue, à bord libre convexe et portant de chaque côté du milieu quatre petits poils. La fultura inférieure a la forme d’une très large et longue Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 169 lame, creusée en gouttière et courbée longitudinalement, complètement sou¬ dée au pénis sur toute sa largeur, du côté distal, prolongée du côté proximal par une chitinisation plus étroite et plus mince, graduellement rétrécie, abou¬ tissant au-dessus de la base du saccus ; entre celui-ci et la pièce précédente s’intercale un filet chitineux transversal dont les extrémités remontent paral¬ lèlement à l’angle inférieur des valves avant de devenir obsolètes. Pénis volumineux, cylindrique, courbé sagittalement, terminé par un méat longuement tronqué obliquement, finissant en pointe aiguë et dont le bord droit est renforcé d’un cordon chitineux. Du côté proximal la chitinisation s’arrête net, se raccordant sans transition à un coecum entièrement membra¬ neux, également cylindrique, dans lequel s’engage, par un large orifice obli¬ que, le canal déférent qui, dans les deux tiers terminaux de la partie chiti- nisée, se dilate en une vesica à membrane plus épaisse, couverte de plis sinueux très serrés, mais complètement inerme. Aux trois cinquièmes, envi¬ ron, de la longueur de la même partie du pénis, sur la face ventrale qu’elle épouse en demi-cercle, se trouve l’insertion de la fultura inférieure dont la chitine se soude sans solution de continuité avec celle du pénis (fig. 8) (F. Le Cerf). 23. Alésa Foumierae n.sp., Lathy (PI. II, fig. 15) d*. Les ailes sont en-dessus d’un noir brun, éclairci obliquement en brun grisâtre dans la moitié distale des antérieures, et elles sont ornées sur l’es¬ pace terminal d’un reflet bleu chatoyant très vif en lumière incidente. Aux ailes antérieures l’aire éclaircie commence un peu avant le milieu de la côte et sa limite interne se dirige vers l’angle anal. Elle est coupée de noir par les nervures et c’est sur elle que se développe le reflet bleu qui ne forme pas une bande continue mais une série de traits et de taches dont la disposition est la suivante : un trait minuscule entre 7-8, trois traits inégaux sur le pli des intervalles 74, une grande aire triangulaire entre 4 et le bord dorsal divisée en taches par les nervures, chacune amincie du côté interne. Les ailes postérieures ont le champ costal et le champ abdominal brun grisâtre. Le reflet bleu forme six taches triangulaires lancéolées inégales, basées sur la marge ; quatre sont grandes et nettement délimitées, ce sont celles comprises entre 74, la plus longue étant celle de l’intervalle 54 qui atteint presque le milieu du disque ; les deux dernières, entre 3-lb, sont beaucoup plus petites et à contour diffus. En-dessous le fond des deux paires est brun grisâtre. Les antérieures sont éclaircies dans la base de la cellule ; de la nervure 9 à lb elles sont travei sées, au milieu du disque, par une bande claire à bords diffus, à peu près parallèle au bord externe, large d’environ un millimètre et demi, ombrée de brunâtre du côté interne ; entre les nervures 74 cette bande est coupée par trois traits bruns linéaires placés sur les plis internervuraux correspondants, et par deux traits moins nets entre 4-2. De part et d’autre de cette bande se trouvent des taches brunâtres allongées : une proximale, une distale, celle-ci allongée jusqu’à la marge ; les taches distales et proximales de l’intervalle lb-2 sont les plus fortes, elles sont doubles et divisées par le pli de le. Toutes Source : MNHN, Paris 170 P. REBILLARD ces taches, sauf celles de l’intervalle lb-2, sont reliées deux à deux par les traits internervuraux signalés plus haut. Dans la base de l’intervalle lb-2, sous la cellule, se trouvent deux points bruns, près de la base de la nervure 2. Les ailes postérieures sont un peu variées de grisâtre dans la moitié infé¬ rieure de la cellule et au dessous de celle-ci, et de jaunâtre dans sa partie supérieure et vers la côte. Il y a cinq points bruns inégaux dans la cellule, un au dessous près de la nervure 2, et trois plus ou moins allongés en traits dans l’intervalle 6-7 ; un trait de même couleur couvre les disco-cellulaires ; le disque est traversé par une bande blanchâtre courbe, large de 1,5 mm à 2 mm, entre les nervures lb-6 ; cette bande est nette, coupée par les nervures, un peu dentée sur ses bords et largement ombrée de brun de chaque côté. L’espace terminal porte 7 ocelles inégaux, ovalaires, entourés de jaunâtre pâle ; ceux entre lb-2 et entre 4-6 sont noirs à centre bleu, géminés, et ont un contour commun, celui entre 6-7 est noir, sans centre bleu, les deux isolés entre 2-4 uniformément bruns et triangulaires. Franges des deux paires brun grisâtre. Tête à front, palpes et poils péricéphaliques jaunes d’or ; thorax et abdo¬ men noirs en dessus, gris jaunâtre en dessous ; pattes gris jaunâtre (P. Lathy). Envergure : 32 mm ; longueur de l’aile antérieure : 17 mm. Holotvpe : 1 rf, Uypiranga, Amazone, XI-1929. (coll. Fournier de Hor- rack). Cette jolie espèce est intermédiaire entre Alésa amesis Cr. et A. lipara Bâtes. Genre THEMONE Westwood 24. Themone inornata n. sp., Lathy (PL II, fig. 3 $. 16 cf). Ç. En dessus le fond des ailes est noir brunâtre. Les antérieures portent une tache discale oblique, jaune citron, irrégulièrement ovalaire, qui descend en s’élargissant de la radiale sur la nervure 2 en s’appuyant sur les disco- cellulaires. Les postérieures ont une tache jaune basilaire sur le champ anal, entre le bord et lb, et leur région basale est plus obscure jusqu’au delà de la cellule, le champ costal est jaune, cette couleur pénétrant en bande très étroite dans la base de la cellule. En dessous le fond est un j>eu plus clair, la tache discale des antérieures, un peu plus pâle et élargie du côté externe, se pro¬ longe au-dessus de la nervure 2 jusqu’au pli de le. Une seconde tache jaune, en trapèze oblique, commence dans la cellule, au milieu de sa longueur, au- dessous du pli médian et s’étend en s’élargissant jusqu’au bord dorsal. La marge porte 5 taches blanches minuscules dans les intervalles 1-2, 2-3, 3-4, 5-6 et 6-7, cette dernière, placée à l’apex, est plus grande. Les ailes posté¬ rieures ont deux bandes transversales jaunes, l’une près de la base et l’autre sur le disque. La première traverse entièrement l’aile du bord costal au bord abdominal ; élargie à sa partie antérieure elle mesure environ 5 mm dans le champ costal et pénètre légèrement dans l’angle des nervures 6-7, entre la radiale et le pli de le sa largeur est d’environ 5 mm, puis son bord distal Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 171 s’incurve avant de rejoindre en pointe fine le bord abdominal. La marge porte six taches blanches minuscules dans les intervalles lc-7, la première et la der¬ nière étant un peu plus allongées. Franges des deux paires noir brunâtre, coupées de blanc aux taches marginales. Antennes, tête, palpes, corps et pattes noir brunâtre, à l’exception des côtés de l’abdomen qui sont jaunes. èce est celle qui a été décrite et figurée par Westwood (in : Gen. of Diurn. Lepid., p. 434, pl. 72, fig. 2 (1852) ), d’après un mâle de l’Amazone conservé dans la collection Bâtes. C’est une forme Source : MNHN, Paris 176 P. REBILLARD de taille moyenne, avec les découpures des ailes peu accentuées et la tache discale blanche des antérieures régulièrement ovale et plutôt large. On n’a jusqu’ici décrit qu’une seule espèce pyrippe G. et S., de Panama, mais dans tout le reste de l’habitat spécifique, c'est-à-dire de la Colombie à la Bolivie, on ne rencontrerait que Martia-Marlia avec une forme individuelle sans tache blanche aux ailes postérieures : androgyna Stichel. Pourtant, tout en conservant le même habitus, l’espèce est un peu variable et nous avons remarqué des différences assez nettes entre des individus de diverses provenances, sans pouvoir toutefois préciser actuellement s’il s’agit de formes individuelles ou de races géographiques. Nous avons fait figurer un mâle d’une grande forme de Colombie, à laquelle nous donnons le nom de Thémis, et dont M mo Fournier a reçu autrefois qua¬ tre exemplaires identiques ; cette forme diffère de Martia typique de l’Ama¬ zone par une plus grande taille, une coloration plus vive, la découpure un [jeu plus prononcée des ailes, la tache blanche des ailes antérieures plus longue, plus étroite, rectiligne du côté interne, les deux taches rouges des ailes postérieures plus grandes. En-dessous les différences sont de même ordre. Holotype : I d, Muzo ; paratypes : 1 cf Muzo, 1 d“ Bogota, 1 cf Colom¬ bie. Appareil génital : PI. VI et VII. Genre NIRODIA Westwood 33. Nirodia Belphegor Westwood (PI. III, fig. 13 et pl. VIII et IX) C’est dans le « Généra of Diurnal Lepidoptera » (II, p. 430, pl. LXX, fig. I 11852) ), que Westwood a décrit et représenté cette « Erycine », d’après une femelle de la coll. Saunders, avec l’indication d’origine : « River Ama¬ zon ». Lorsqu'on 1871 Kirby publia son « Catalog of Diurnal Lepidoptera », les affinités génériques de Belphegor restaient incertaines et c’est avec doute qu’il la place dans le genre Cyrenia établi par Westwood lui-même pour Martia, espèce nouvelle également décrite et figurée dans l’ouvrage précité (p. 434, pl. LXXII, fig. 2). O. Staudinger, qui ne l’avait pas vue, se borne à la citer dans ses « Exo- tische Tagfalter », (1, p. 247, 18881, sous le nom erroné de « Belphegos » et en la plaçant, à l’exemple de Kirby, dans le genre Cyrenia Westw. Toute¬ fois, et jugeant évidemment d’après la figure originale, il observe qu’elle est plus grande que Martia et que ses ailes postérieures ont une autre forme rap¬ pelant celles des Ancyluris. Dans le matériel considérable qu’eut à sa disposition, H. Stichel le spé¬ cialiste des Erycinides. ne se trouvait aucun exemplaire de Belphegor , si bien que, dans son travail magistral du » Généra Insectorum » (1911), il en est réduit à la placer, comme « incertae seilis », à la suite de Cyrenia Martia et de ses formes. Stichel a continué, jusqu’à sa mort, à compléter et à cor¬ riger ses connaissances sur une famille qu’il affectionnait particulièrement. II n’a rien écrit sur Belphegor. on |»eut en déduire à coup sûr qu’il n’a jamais vu l’espèce de Westwood. Source : MNHN, Paris RIODIMDAE SUD-AMÉRICAINS 177 A. Seitz, qui a traité des Erycinides dans son grand ouvrage : « Die Gross- schmetterlinge der Erde », (vol. V, 1917), ne fut pas mieux partagé que ses prédécesseurs et n’a pas connu, en nature, l’espèce en question. Il se borne, (Le., p. 669), à cette simple constatation, et elle ne figure pas dans les Cor¬ rections et Additions qui terminent le cinquième volume paru en 1916. Ainsi donc jusqu’à cette date, et même jusqu’à la mort de Stichel, on pouvait penser que 1’ « Erycina » Belphegor n’était connue que par l’unique femelle de la coll. Saunders, « type » de la description et de la figure de Westwood. Le mâle demeurait inconnu et on n’attribuait pas d’autre pro¬ venance à l'espèce que l’Amazone, où cependant des chasseurs de premier ordre, tels que Bâtes, Hahnel, MiCHAëL, et plus récemment Fassl et Boy, ne l’ont jamais capturée. En réalité il y a fort longtemps que Belphegor a été retrouvée mais dans une toute autre région, et on peut tenir pour assuré maintenant qu’elle n’ha¬ bite pas l’Amazonie et que cette indication d’origine du type de Westwood est erronée, comme cela résulte des précisions que je suis en mesure d’ap¬ porter. Dès 1885 E. Boullet avait acquis de E. Gounelle une femelle cap¬ turée dans l’Etat de Minas-Geraës, et en 1886 un mâle recueilli à Diaman- tina par B. Sipolis. De son côté le P. J. de Joannis possédait un autre mâle pris à Panama, dans la vallée du Rio Panema. Ces localités très précises mon¬ trent que Belphegor est une espèce du Brésil central et méridional, vaste région faunistique bien différente de la vallée de l’Amazone. Ainsi, il y a longtemps que le mâle de Belphegor aurait pu être décrit. Plus récemment (cette note a été rédigée en 1943), deux mâles et une fe¬ melle sont entrés dans la collection Fournier, mais sans autre indication de provenance que « Brésil ». Ils sont tout à fait semblables aux exemplaires du Muséum de Paris, et cette petite série de six individus des deux sexes me permet aujourd’hui de faire mieux connaître cette rare espèce. En premier lieu il est nécessaire de retirer Belphegor du genre Cyrenia où elle n'est pas à sa place. Ce genre a été établi par Westwood pour la seule C. Marlia Westw. et il lui attribue expressément, comme caractère gé¬ nérique : « eyes densely clothed with hairs » ce qui n’est nullement le cas pour Belphegor qu’il classait dans le genre « Erycina » auquel il attribuait : « eyes naked ». Westwood était un observateur trop précis pour négliger un caractère aussi net et s’il a placé dans deux genres ses deux espèces, c'est évidemment qu’il avait constaté que leurs caractères génériques ne s’accordaient pas. II est curieux que ce détail important n’ait pas retenu l’attention des auteurs. Que le genre Erycina, tel qu’il l’a composé, ne soit qu’une réunion hétéroclite c’est un fait, mais à l’époque et dans l’état des connaissances sur la valeur des différences de structure en apparence mini¬ mes, il était difficile de procéder autrement. Westwood, d’ailleurs, a bien senti que cet ensemble n’était pas homogène puisqu’il l’a divisé en sections et en sous-genres qu’on a depuis érigés en genres. Pour Belphegor il a créé le sous-genre Nirodia (p. 430, l.c.) avec, comme caractères distinctifs des autres « Erycina » : Wings very broad. Tails very short ». Si brève qu’elle soit, cette diagnose suffit à valider la coupe établie par l'auteur britannique, et si celle-ci n’a pas été érigée jusqu'ici en genre propre c’est parce que Source : MNHN, Paris 178 P. REBILLARD Staudinger, Stichel et Seitz n’ont pu étudier cette espèce, lacune que l’ana¬ lyse détaillée ci-dessous va désormais combler. Diagnose. — Tête de largeur moyenne, à front couvert d’une courte pilo¬ sité dressée ; antennes longues, graduellement renflées en massue ; yeux nus ; palpes atteignant le milieu du front, non poilus, à second article long, troi¬ sième assez long, grêle, cylindrique, oblique. Corps robuste. Ailes triangu¬ laires, festonnées entre les nervures, les postérieures un peu saillantes à la nervure 6, incurvées au-dessous de celle-ci, avec une dent — ou queue rudi¬ mentaire — à la nervure 4. Fig. 9. — Nirodia Belphegor Westwood. l.a nervation diffère de celle des Ancyluris par la forme de l’éperon précostal des ailes postérieures et par les nervures 2. 3. 4. aboutissant à la marge, non incluses dans la queue (dessin de F. Le Cerf). Nervation. — Ailes antérieures : nervure 5 plus près de 6 que de 4,6, très brièvement tigée avec 7 qui part de l’angle supérieur de la cellule, 7-8-9 tigées. Ailes postérieures : 3 naissant avant l’angle inférieur de la cellule et séparée de 4 ; 5 du milieu des discocellulaires qui sont presque égales, 6 de l'angle supérieur de la cellule, 7 un peu au-delà (fig. 9). Espèce type du genre : Erycina Belphegor Westwood. d*. Diffère de la femelle par les ailes moins larges, notamment les anté¬ rieures dont le bord externe est moins convexe, et par la coloration bleu foncé satiné, reflétant en bleu paon, qui couvre la majeure partie de leur surface. Aux antérieures cette couleur couvre tout l’espace compris entre la base, la radiale et le bord dorsal ; sa limite externe est convexe et elle englobe, en les dépassant un peu, les trois petites taches discales blanches comprises entre les Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 179 nervures 4-7. Seuls restent noirs la côte et un champ terminal, rétréci d’avant en arrière, large de 7 mm à l'apex et de 2,5 mm à l'angle dorsal. Aux postérieures le bleu occupe un champ triangulaire allongé partant de la base, limité en haut par la radiale et la nervure 6, en bas par le pli de le ; sa limite externe est légèrement concave. Tout le champ costal jusqu’à la ner¬ vure 6 et l’espace terminal, sur une largeur qui varie de 3 mm à la nervure 6, 1,5 mm à 3, et 3,5 mm au pli de le, sont noirs de même que le champ abdo¬ minal. Comme chez la femelle il y a un gros point subterminal jaune d’ocre dans l’espace internervural 6-7 et un point triangulaire rouge carmin trans¬ versal sur la nervure lb, au-dessus de l’angle anal. Un second point du même rouge, un plus petit, se trouve à 3 mm au-dessus du précédent. Il manque chez la femelle. Dessous semblable à celui de la femelle, mais les points sub¬ terminaux des intervalles lc-3 sont un peu plus gros, jaunâtres, surmontés chez certains individus de deux autres points estompés, rudimentaires entre 3-5. On peut encore noter que les palpes ont une grande tache jaune d’ocre sur la face externe où elle arrive presque à l’extrémité du second article, alors que la femelle ne porte qu’une petite tache ne dépassant pas la base du second article. Envergure : 34-35 mm ; longueur de l’aile antérieure : 21-23 mm. 2 d (1 d 1 Allotype), 1 9 Brésil, (coll. Fournier de Horrack) ; 1 d*, Dia- mantina, 1886, ex B. Sipolis (coll. E. Boullet) et 1 cf, Panema, vallée du Rio Parana (coll. L. et J. de Joannis, Muséum de Paris). Armure génitale (PI. VIII et IX). — Tégumen très large, à bord proximal en angle très ouvert, à côtés convexes, échancré au milieu en carré arrondi avec, en dessous, un repli très élargi aux angles proximaux qui sont saillants et forment une explanation triangulaire ; aire membraneuse en ovale allongé assez étroit. Uncus en trapèze large et court, soudé au tegumen sur plus du tiers de son bord proximal, ses bords latéraux presque droits, à saillie arti¬ culaire forte ; bord distal échancré en angle presque droit. Il est recouvert sur la majeure partie de sa surface d’une pilosité qui, en dessus, est mêlée de longs poils espacés. Anus en gouttière prismatique membraneuse avec l’angle libre portant une bande chitineuse étroite. Subunci en V arrondi, à branches plates, inégales ; proximale plus courte, très large, soudée par le milieu de son bord proximal, sa base libre, arrondie ; courbure ovalaire, très large ; branche distale plus longue d’un tiers que la précédente, mince, droite, re¬ levée dans son quart terminal et finissant en pointe mousse. Connectifs laté¬ raux en lanière bisinuée, étroite, amincie à la partie supérieure, portant une expansion en triangle arrondie vers le milieu de leur longueur et se soudant en rectangle à leur partie inférieure sans former de saccus. Valves épaisses, renflées, en forme de cuiller tronquée et profondément échancrée. Chacune se trouve ainsi divisée en deux parties : une supérieure, étroite, en bande irré¬ gulière, avec un renflement tuberculeux à la base, le bord supérieur sinueux et toute la partie distale (processus supérieur) en lame plate, irrégulièrement coudée, terminée en angle arrondi portant une douzaine de soies raides. La partie inférieure, beaucoup plus grande, triangulaire, à bords proximal et in¬ férieur anguleux, terminée par un processus pointu, vu de côté, épaissi en lame Source : MNHN, Paris P. REBILLARD du côté interne et portant avant l’extrémité huit à dix soies raides. A la face interne les valves sont réunies et immobilisées par une vaste fultura supé¬ rieure en plaque subquadrangulaire, largement excavée en cercle au milieu du bord proximal, à bord distal profondément incurvé en croissant de chaque côté du milieu, ces incurvations renforcées d’un large rebord chitineux, le sommet en triangle entaillé et divisé par une mince ligne, plus faiblement chitinisée, qui coupe, en dessus, la fultura sur toute sa longeur. En dessous les valves sont également réunies et immobilisées par une grande pièce mé¬ diane, impaire, ayant à peu près la forme d’un croissant triangulaire, à sommet arrondi, à cornes larges et recourbées, avec une saillie arrondie au milieu du bord proximal. Les côtés de cette pièce sont un peu diffus, ils sont séparés du bord interne des valves par une étroite bande amincie (? membra¬ neuse! mais se soudent assez largement aux valves du côté proximal et, en un point seulement, du côté distal. Cette pièce impaire constitue apparemment une modification du bord inférieur des valves qui se serait étalé et soudé sur la ligne médiane, et nullement un prolongement de la fultura inférieure comme chez d’autres Riodinidae, puisqu’elle porte, à ses angles proximaux, le condyle articulaire des valves. Fultura inférieure entourant, en manchon étroitement appliqué, la base du pénis, puis se rétrécissant graduellement en lame étroite, recourbée seulement à son extrémité qui s’insère sur la membrane périphallique, un peu avant l’extrémité du pénis. Pénis cylindroconique, peu courbé, très aminci dans sa partie terminale qui, s’achève en une courte pointe précédée, en-dessus, d’un méat en fente longue. A sa partie proximale brusque¬ ment tronquée se raccorde un « coecum pénis » en sac membraneux, irrégu¬ lièrement ovalaire, très vaste, comprimé transversalement. Vesica entièrement membraneuse, inerme. Par sa nervulation le genre Nirodia Westw. est voisin des Ancyluris et plus encore des Rhetus du ty|>e Periander. Comme dans ces deux genres ses ailes antérieures ont la nervure 6 très brièvement tigée avec 7 + 8 + 9 et la nervure 5 plus près de 6 que de 4. Chez Cyrenia elle est à égale distance des deux autres, les discocellulaires étant à peu près de même longueur tandis que l’an¬ térieure est au moins de moitié plus courte que la postérieure dans les trois premiers genres. La nervure 11 (RI), notablement écartée de l’angle supérieur de la cellule, est un caractère qui se retrouve chez les Ancyluris et les Cy renia, mais pas chez les Rlietus où cette nervure part de l’angle en question ou tout près. Les ailes postérieures ont la même grande cellule que chez Rhetus, avec des discocellulaires égales, disposées en ligne droite oblique, situant la ner¬ vure 5 à égale distance de 4 et de 6, comme aussi chez les Cyrenia mais pas chez les Ancyluris où cette nervure est plus près de 4. Une autre différence avec ce genre est montrée par la nervure 7, qui naît avant l’angle supérieur de la cellule, ainsi que chez Rhetus et Cyrenia, et non de l’angle même. Ainsi que chez Rhetus et Ancyluris la nervure 3 naît avant l’angle inférieur de la cel¬ lule et pas de cet angle comme chez Cyrenia. D’autre part Nirodia diffère des trois genres auxquels elle est comparée par les festons plus accusés de ses ailes, les franges plus longues et alternées de blanc et de noir sur toute leur longueur, la dent, ou queue rudimentaire, de ses ailes postérieures où ne pénètre que la seule nervure 3 et non les nervures 2 et 3 comme chez les Ancyluris et chez le Rhetus Periander. Cyrenia est complètement acaude. Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 181 La tête et ses appendices sont très voisins de ceux du Rhetus Periander, avec les mêmes yeux nus, les palpes non poilus, longs, à troisième article grêle et long. Chez les Cyrenia les yeux sont pubescents, les palpes plus courts et poi¬ lus. Le corps a le même habitus et les pattes des deux sexes sont analogues à celles de Rhetus Periander. Une différence minime, mais importante, existe aux pattes antérieures du mâle qui possèdent un second article rudimentaire faisant complètement défaut aux Rhetus (pl. IX). L’armure génitale, bien dif¬ férente de celle du Cyrenia Martia, est exactement du même type que celle de Rhetus Periander qui s’en distingue seulement par un plus grand développe¬ ment du processus supérieur de la valve, en forme de lame large armée des mêmes épines que chez Belphegor, mais plus fortes et plus nombreuses, et par la présence sur la vesica d’un revêtement de fines spinules faisant défaut chez Belphegor. En résumé, les affinités du genre Nirodia sont multiples et le rattachent tou¬ tes au même phyllum que les Cyrenia, les Ancyluris et les Rhetus. Toutefois, les similitudes que nous avons relevées (en dehors de la nervulation et des palpes), les pattes et surtout l’armure génitale montrent que c’est avec celui-ci qu’il a certainement la parenté la plus étroite. On peut même penser qu’il en représente un degré moins évolué si l’on tient compte de son faible dimorphis¬ me sexuel, limité à la présence de plages bleues et à une forme des ailes un peu moins arrondies chez le mâle, et à l’existence d’un second article, rudi¬ mentaire, aux pattes antérieures de ce sexe. Genre NECYRIA Westwood 34. Necyria Whyteliana Druce (Pl. II, fig. 13) Dans les « Macrolépidoptères du globe », Seitz a fait de Whyleliana une race de A'. Bellona Westw., mais bien qu elle soit publiée depuis longtemps il n’en était venu jusqu’ici que des mâles et la femelle demeurait inconnue. Nous pouvons combler cette lacune, un très bel exemplaire se trouvant dans la collection Fournier. Ç. — En-dessus le fond des ailes est noirâtre pourpré, avec çà et là une trace de reflet lilacé. Les antérieures sont traversées par une bande rouge feu oblique, commençant au delà de la cellule sur la nervure 11 et aboutissant près du bord externe dans l’intervalle 2-3. Large à sa partie antérieure de 5 mm environ, dans l’intervalle 5-6, cette bande se rétrécit brusquement au- dessous de la nervure 4 et se réduit à un trait au-dessous de 3 ; sa couleur s’éclaircit légèrement d’avant en arrière, son bord externe est convexe entre les nervures, son bord interne concave et de ce côté le rouge se prolonge en pointes le long des nervures. Ailes postérieures uniformes, sans dessin. En-dessous la bande des ailes postérieures est plus claire, lavée d’orangé, élargie du côté interne jusqu’à toucher l’angle supérieur de la cellule ; elle compte une petite tache supplémentaire entre l’extrémité de 12 et la côte, et se prolonge inférieurement en pointe sur la nervure 2. Le fond est gris noi¬ râtre glacé de vert bronzé sur la côte, l’espace terminal et la partie du disque avoisinant la bande rouge d’un ton un peu plus foncé dans la cellule, et passe Source : MNHN, Paris PI ANCHE 111 Les chiffres entre parenthèses correspondent aux numéros des espèces dans le texte. 1. Euselasia pellos lineata Rebillard, tf. Amazone : Rio Maues (9). 2. Euselasia Alburna Stichel, çf Hololype. Colombie (10). 3. A '.ynias lilacina I.athy, Holotype. Pérou central (37). 4. Barbicornis Mona albatu Stichel, $. Paraguay (29). ycb. Mesosemia phelina Calliops I.e Cerf, 9 Holotype. Guyane (17). 6. Xenandra pulcherrirna H. S., çf. Brésil : Rio Tapajoz (54). 7. Ancyluris Gelisae I.athy, çf Hololype. Amazone : Téffé (31). 8. Helicopis Acis Poleti Lf. Moult, Amazone : Uypiranga (15). 9. Helicopis Acis Poleti Le Moult, 9. Amazone : Uypiranga (15). 10. Eurybia latifasciata silaceana Stichel, 9 • Equateur (16). 11. Charis Chelonis virido Lathy, cf Holotype. Bolivie : Rio Songo (50). 12. Stalachtis funereus albulus Lathy, 9 Holotvpe. Brésil : Sao Paulo (67). 13. Nirodia Belpliegor Westwood, . Brésil (33). 14. Euselasia Orion Le Cerf, çf Holotype. Colombie (11). 15. Euselasia aniblypodia Lathy, çf Holotype. Pérou central (12) 16. Argyrogrammana Caesarion Lathy, c? Hololype. Brésil (44). 17. Barbicornis Mona marginata Seitz. rf. Amazone (28). 18. Thisbe fcneslrella I.athy, çf Hololype. Equateur (64). 19. Esthemopsis poliolactis Stichel, 9 Allotype. Pérou : Tarapoto (36). 20. Ancyluris Gelisae I.athy, 9 Allotype. Amazone : Téffé (31). Source : MNHN, Paris 0U PUIOAUOEAU DEL. A PINX RIODINIDAE : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 183 au violacé pourpré plus ou moins éclairci, entre la nervure 2 et le bord dorsal. Les nervures sont noires, excepté dans la moitié proximale de la bande trans¬ versale où elles sont rouge vif. Les postérieures sont uniformément gris ardoisé glacé de vert bronzé avec les nervures noires. Franges des deux paires conco- lores. Tête, corps et pattes noirs, abdomen avec une ligne pleurale rouge (P. Rebillard). Envergure : 38 mm ; longueur de l’aile antérieure : 26 mm. Allotype : 1 9. Rio Unini, Brésil (coll. Fournier). Genre ZELOTAEA Bâtes 35. Zelotaea Lya n.sp., Lathy (PI. II, fig. 5) 9- — Fond des ailes gris jaunâtre en-dessus. Antérieures arrondies, à bord externe convexe et fortement proéminent entre 4-2. Elles sont jaunâtres à la base et portent une grande tache irrégulièrement ovalaire, oblique, commen¬ çant au-dessus de la nervure 7, vers l’apex, descendant jusqu’à la nervure 4 et finement coupée de noir par les nervures. Une tache blanche est placée obli¬ quement dans l'intervalle 3-4, près du bord externe ; dans l’intervalle 2-3 une seconde tache blanche, plus petite, se prolonge en ligne blanchâtre jus¬ qu’à la cubitale. Le fond entre ces taches et le bord externe est plus sombre et un trait, également plus foncé, couvre les discocellulaires. Ailes postérieures avec les discocellulaires marquées par un mince trait noir, le bord abdominal blanc grisâtre et trois traits estompés de même couleur dans toute la longueur des intervalles 2-5. En-dessous le fond est blanchâtre aux deux paires. Antérieures à base jau¬ nâtre, côte gris foncé excepté dans le tiers basal qui est blanc, la limite entre ces deux couleurs étant marquée par un arc gris ouvert du côté interne ; tache discale avec les mêmes caractères de forme et de couleur qu’en dessus ; espaces internervuraux lc-3 et cellule blancs ; trait discocellulaire gris plus foncé ; espace internervural 3-2 traversé par un arc grisâtre ouvert. Aux pos¬ térieures toutes les nervures sont nettes et bien accentuées. Tête et corps gris en-dessus, blanchâtres en-dessous, ainsi que les pattes (P. Lathy). Envergure : 32 mm ; longueur de l’aile antérieure : 20 mm. Holotype : 1 9 ? Amazone. (Le type n’a pas été retrouvé dans la collection Fournier). Espèce bien caractérisée et différente par sa taille et ses dessins des deux autres espèces du genre. Genre ESTHEMOPSIS Felder 36. Esthemopsis poliotactis Stichel (PI. III, fig. 19) Stichel a décrit cette espèce, sans la figurer, dans le « Généra Insecto- rum » (1911), d’après un unique mâle d’Iquitos de la collection Staudinger. Seitz (l.c., V, p. 673, 191) en donne à son tour une description sommaire et une figure médiocre, un peu plus grande que nature (pl. 142, k). D’après Mémoires du Muséum. — Zoologie t. XV. 13 Source : MNHN, Paris 184 P. REBILLARD la description originale, les taches cunéiformes du dessus des ailes sont grises aux deux paires et obsolètes aux antérieures. En-dessous elles sont plus dis¬ tinctes qu’en dessus, et blanc bleuâtre aux postérieures. A en juger par les trois exemplaires de la collection Fournier cette espè¬ ce est quelque peu instable. Un mâle de Jumbato, Haut Putumayo (Colombie méridionale, 14-IX-1932), a le fond des ailes noir bleu pourpré avec les stries cunéiformes assez courtes, à peine plus claires que le fond aux ailes anté¬ rieures et gris bleuâtre sombre aux postérieures. En-dessous ces dessins sont un peu plus clairs et à peine marqués de blanchâtre près de la marge aux ailes postérieures. L’aile antérieure n’a que 15 mm de long, au lieu de 19 chez le « type ». Une femelle d’iquitos (Pérou), 29-111-1932, a aussi le fond noir bleu pour¬ pré, mais les stries cunéiformes des deux paires d’ailes sont gris clair, passant au blanc dans toute la partie apicale des antérieures. En-dessous elles sont toutes blanc bleuâtre. Longueur de l’aile antérieure : 18 mm. Une seconde femelle de Tarapoto (Pérou), moins fraîche que les exem¬ plaires précédents, est d’un noir brunâtre légèrement pourpré, avec les stries cunéiformes grises aux deux paires, s’éclaircissant en blanchâtre vers l'apex des antérieures. A la face inférieure elles sont plus claires qu’en dessus, et plus blanchâtres aux antérieures. Longueur de l’aile : 18 mm. C’est ce dernier individu, reçu avant les autres, qui a servi de modèle à la figure 19 de notre planche III. La femelle de cet Esthemopsis était demeu¬ rée jusqu’ici inconnue et ce que je viens d’en dire montre qu’elle est sans doute assez variable, de même que le mâle. L’exemplaire figuré étant im¬ parfait je choisis, pour « Allotype » A'Esthemopsis poliotactis Stichel, la femelle d’iquitos citée plus haut, qui est intacte et provient de la même loca¬ lité que le mâle « Holotype » de Stichel. Genre XYNIAS Hewitson 37. Xynias lilacina Lathy (PI. III, fig. 3) L’exemplaire figuré est le mâle décrit par Latiiy dans les Annals and Mag. Nat. Hist. ((10) vol. XI, p. 65, 1932). Holotype cf, Pérou, San Remon, 6 à 8.000 pieds, aout-oct. 1921 (ex coll. Fournier : le type n’a pas été retrouvé). Genre COMPHOTIS Stichel 38. Comphotis delicia n.sp., Lathy (PI. I, fig. 16) 9. — Dessus des ailes à fond vert très foncé luisant, à reflets satinés plus clairs sur la moitié distale, portant des dessins linéaires jaunes peu nom¬ breux. Antérieures avec trois traits transversaux près de la base, les deux extrê¬ mes reliés sur la côte et au bord dorsal ; la nervure sous costale et les pre- Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 185 mières radiales longées de jaune, avec des anastomoses qui, avant l’apex, s’interrompent, en formant deux petites taches ovalaires ; bord externe pré¬ cédé, sur toute sa longueur, d’une bande jaune étroite, égale, divisée par une ligne de points internervuraux allongés, noirs, recouverts d’écailles métal¬ liques. Postérieures avec deux traits basilaires jaunes, suivis de deux autres, minuscules, dans et à l’extrémité de la cellule ; sur le disque une mince ligne jaune fait trois festons inégaux entre les nervures 3-7 ; bord externe pré¬ cédé, comme aux antérieures, par une étroite bande jaune divisée par une ligne noire continue, légèrement élargie antérieurement. Dessous des ailes à fond jaune clair, plus pâle vers la base, disparaissant en majeure partie sous des dessins noirs compliqués où l’on distingue prin¬ cipalement : aux antérieures, de la base vers le bord externe, deux larges traits transcellulaires dont le second est coudé, un troisième, plus mince et plus court, sur la discocellulaire partiellement uni à une très large bande discale, finement coupée par les nervures, et dont le bord externe forme deux saillies proéminentes dans les intervalles lb-2 et 5-6, une bande antétermi- nale, extrêmement irrégulière, dont le bord externe est parallèle à la marge et le bord interne parallèle au bord externe de la bande discale ; bande jaune terminale un peu plus large qu'en dessus, avec les points noirs mats. Posté¬ rieures avec un dessin analogue au précédent et composé des mêmes éléments; la bande jaune terminale remonte le long du bord abdominal et la ligne noire qui la divise est formée de points plus ou moins séparés. Franges des deux paires noires iP. Lathy). Envergure : 16 mm ; longueur de l’aile antérieure : 9 mm. Holotype : 1 9* Brésil, Rio Umary, Amazone (ex coll. Fournier. Le type n’a pas été retrouvé). Seitz n’a pas admis le genre Comphotis établi par Stichel (Généra Insect.) pour Cricosoma hippea H.-S., en prenant pour base l’anastomose, en un point, des nervures sc et RI aux ailes antérieures. Ce caractère est évidemment faible, mais dans une famille où tant de genres ne se différencient que par des détails minimes nous pensons que Stichel a eu raison. Compholis delicia est très différent d’aspect <ïhippea, seule espèce du genre, par son dessus vert foncé luisant et sa pauvreté en dessins. Cependant son dessous, quoique plus chargé de noir, est bien du même type et composé des mêmes éléments que celui d 'hippea. 39. Comphotis Phaedra Bâtes (PI. IV, fig. 18) Nous rapportons la femelle de grande taille figurée ici à Comphotis Phae¬ dra. 1 9, Conceicao, Rio Tapajoz (coll. Fournier). Source : MNHN, Paris J 86 P. REBILLARD Genre PACHYTONE Bâtes 40. Pachytone lateritia radiata f. ind. nova, Rebillard (PI. I, fig. 4) Diffère de la forme typique par les caractères suivants : Ailes antérieures à côte entièrement noirâtre jusqu’à l’apex ; points basi¬ laires et cellulaires normaux ; trois points discaux minuscules ; points sub¬ terminaux dilatés en chevrons qui se touchent et forment une ligne continue, festonnée, reliée à la côte par un fort élargissement commençant à la nervure 5. Ailes postérieures avec les quatre points basilaires et le point discocellu¬ laire normaux ; toute la moitié distale de l’aile d’un ton noirâtre sur lequel les nervures se détachent en fines lignes rouge orangé ainsi que la ligne sub¬ marginale. En-dessous les ailes antérieures sont d’un noir fuligineux sur lequel les points basilaires et discaux s’aperçoivent confusément ; une aire médiane jaune pâle descend de la cubitale au bord dorsal le long duquel elle se pro¬ longe jusqu’à l’angle dorsal, et forme en outre trois prolongements linéaires sur les nervures 2, 3, 4. Aux postérieures le dessin est à peu près le même qu’en-dessus, mais le champ proximal est jaune rougeâtre clair avec les ner¬ vures plus pâles, le noir remonte plus loin sur la côte et l’ensemble forme un angle net ; le point discocellulaire manque et la ligne submarginale, aussi claire que les nervures, est découpée en arcs. Envergure : 20 mm ; longueur de l’aile antérieure : 12 mm. Holotype : 1 $, Brésil, Uypiranga, Haut Amazone (coll. Fournier de Horrack). C’est une forme individuelle du type « radié », fréquent chez beaucoup de lépidoptères, et particulièrement chez les Lycaenidae, mais qui paraît rare dans la famille des Riodinidae. Genre SYMMACH1A Huebner 41. Symmachia Nemesis n.sp.. Le Cerf (PI. IV, fig. 16) cf. — Fond des ailes brun rougeâtre uniforme. Antérieures à côte à peine renflée avant le milieu et portant, jusqu’auprès de l’apex, de très fines strio- les noires. Dessin composé de petits points noirs, la plupart ayant plus ou moins la forme de traits transversaux : on en compte cinq dans la cellule, dont deux près de la base et deux avant l’extrémité, qui sont précédés d’un court trait en croissant, deux sur la discocellulaire, une douzaine sur le dis¬ que disposés en deux rangées parallèles et en zigzags, correspondant à une postmédiane et une subterminale ; cinq autres points, un peu plus gros, se trouvent près de la base, sous la cellule ; pas de points submarginaux. Ailes postérieures triangulaires, à bord externe rectiligne et angle anal aigu ; leur ornementation est formée des mêmes éléments qu’aux antérieures, mais les points basilaires sont réunis en une courte ligne transversale, ceux du milieu et du dessous de la cellule également ; une ébauche de troisième ligne inter¬ rompue est constituée par un trait sur la discocellulaire suivi d’un point entre Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 187 les nervuers 2-3 et d’un autre trait entre la-lb ; les deux rangées discales sont plus rapprochées et en lignes plus brisées qu’aux antérieures, elles comp¬ tent une quinzaine de points et forment un angle fortement rentrant entre les nervures 2-3 ; le bord de l’aile est précédé d’une rangée rectiligne de huit petits points noirs égaux. Dessous des ailes gris ardoisé, plutôt violacé aux antérieures et bleuâtre aux postérieures. Dessins comme en-dessus mais tous les points et traits plus gros et plus nets ; en outre, les antérieures portent une rangée de huit points submarginaux comme les postérieures et ont le champ dorsal blanchâtre. Franges des deux paires gris noirâtre (F. Le Cerf). Envergure : 26 mm ; longueur de l’aile antérieure : 15 mm. Holotype : 1 d 1 , Santa-Catharina, Brésil (ex coll. Carvalho Monteiro, puis coll. Fournier : le type n’a pas été retrouvé). 42. Symmachia tricolor pulchra f. ind. nov., Rebillard (PI. I, fig. 17) Décrit de Colombie, l’exemplaire figuré ici provient d’Iquitos et diffère de la forme typique par l’extension de la coloration jaune aux quatre ailes, particulièrement aux ailes postérieures où elle forme une grande tache baso- discale. Holotype : 1 c f, Iquitos (coll. Fournier). 43. Symmachia tigrina virgatula Stichel (PI. IV, fig. 17) Nous pensons que cet exemplaire appartient à la forme virgatula Stichel, caractérisée par la confluence des traits transversaux de la partie apicale de l’aile supérieure. 1 cf, Guyane française (coll. Fournier). Genre ARGYROGRAMMANA Strand 44. Argyrogrammana Caesarion n.sp., Lathy (PI. III, fig. 16) cf. — Dessus des ailes rouge cinabre. Antérieures avec une étroite bor¬ dure noire à la côte ; sous celle-ci six à sept points noirs, en forme de traits courts, irrégulièrement espacés, deux points noirs minuscules dans la base des intervalles 4-6, deux dans l’intervalle lb-2, un trait transversal noir, près de l’angle dorsal, un plus petit entre 4-5. Ligne submarginale composée de six taches allongées vert bleuâtre métallique finement entourées de noir, les deux antérieures plus grosses que les autres et disposées en angle rentrant. Ailes postérieures avec deux traits noirs dans le champ sous-costal (entre 7-8), quatre alignées sur la radiale et la nervure 7, deux près de la base, dans l’in¬ tervalle lc-2, sur le disque une rangée de sept points subterminaux entre lb-7, ceux des intervalles lb-lc et 2-3 décalés vers l’intérieur ; ligne sub¬ marginale métallique comme aux antérieures. Dessous des deux paires gris ardoisé foncé. Antérieures avec quatre points noirâtres dans la cellule, un trait discocellulaire et deux rangées discales cour- Source : MNHN, Paris P. REBILLARD bes de points de même couleur, un peu diffus, et deux autres sous la cellule et la nervure 2 près de la base, tous ces points entourés d’un léger éclaircis¬ sement du fond ; ligne submarginale comme en-dessus. Postérieures ayant la même disposition générale du dessin que les antérieures, mais les points des deux rangées discales moins alignés et plus fortement décalés, surtout sur le champ abdominal ; une série de cinq arcs bleuâtres, ombrés de noirâtre du côté interne et appuyés extérieurement sur des points diffus de même couleur, précède la ligne métallique submarginale réduite à des traits minces. Tête et corps rouge cinabre en-dessus. Franges des deux paires noires, un peu coupées de clair, aux antérieures, entre la nervure 4 et l’apex (P. Lathy). Envergure : 26 mm ; longueur de l'aile antérieure : 14 mm. Holotype : 1 cf, et Paratypc : 1 cf, Brésil, Gavea (E. May, coll. Four¬ nier). Genre ANTHEROS Huebner 45. Antheros bipunctus Zikan (PI. II, fig. 18) Cette grande et belle espèce a été seulement nommée, mais non décrite par M. Zikan in : Entomol. Rundschau, 45, p. 19, 1928. Nous figurons ici un mâle provenant de Minas-Geraes, Brésil (coll. Fournier). 46. Antheros gentilis n.sp.. Rebillard (PI. II, fig. 6) cf. — Dessus des ailes noir brunâtre. Antérieures arrondies, à bord exter¬ ne convexe et un peu proéminent entre 3-4. Elles portent une grande tache médiane blanche, un peu lavée de bleuâtre inférieurement, commençant au- dessus de lb, s’élevant jusqu’à la nervure 4 et pénétrant en rectangle dans le quart inférieur de la cellule. Large de 6 mm et haute de 4, elle serait régu¬ lièrement arrondie si son bord supérieur n'était échancré deux fois : au- dessus de 4, et dans l'angle entre 3 et 4 ; elle est finement coupée de noir par les nervures. Les postérieures sont acaudes, un peu festonnées entre les ner¬ vures et ont tout le champ costal blanc jusqu'à la nervure 6. Dessous des deux paires jaune confusément teinté de brunâtre clair dans la cellule et sur le disque. Les antérieures ont la même tache qu’en-dessus mais blanc pur et prolongée vers la base et le bord dorsal. L’ornementation des deux paires comprend des dessins punctiformes noirs et nacrés verdâtres. Aux antérieu¬ res leur disposition est la suivante : un point noir dans la base de la cellule, un trait noir vertical au-dessous de la cubitale, un peu avant la naissance de 2, deux grosses taches noires allongées, géminées, avant l’angle dorsal entre lb et 2, un petit trait noir en crochet à la côte sur l’extrémité de 12, quatre petits points noirs antéterminaux dans les intervalles 2 à 6. Les points nacrés verdâtres sont au nombre de 15, tous finement bordés de noir : un gros et long en travers du milieu de la cellule, un autre sur les discocellulaires et quatre au delà, dans la base des intervalles 4-6, un au milieu de l’intervalle 3-4, un au même endroit entre 6-7, deux entre la base des nervures 9-11 ; les cinq derniers forment une rangée subterminale entre 2-7. Les postérieu- Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 189 res ont une décoration analogue : deux points noirs basilaires, dont un dans la base de la cellule et l’autre entre la et le bord abdominal, une rangée de sept points antéterminaux entre la et 7 — les deux entre lb-2 étant géminés en chevron ; il y a vingt points nacrés verdâtres dont la disposition géné¬ rale correspond à ceux des antérieures, quatorze sont finement entourés de noir et répartis à peu près en quatre rangées transversales de la base à l’ex¬ trémité du disque, la dernière étant composée de cinq éléments alignés en arc ouvert en dehors ; les six autres sont dépourvus d’entourage noir et cons¬ tituent une rangée subterminale parallèle au bord externe. Les franges des deux paires sont noir brunâtre en-dessus, en-dessous grisâtres aux antérieu¬ res, jaunes aux postérieures où elles forment de petites pointes à l’extrémité des nervures 2 à 5 et sont plus abondantes et plus longues à l’angle anal. Tête noire, à front et palpes oranges, corps noirâtre, pattes jaunes (P. Rf.billard). Envergure : 24 mm ; longueur de l’aile antérieure : 14 mm. Holotype : 1 cf, Pérou, Pichis, 4.800, XII-1919 (ex coll. Fournier le type n'a pas été retrouvé). Par la taille, la forme des ailes, la disposition des tons et des dessins cette nouvelle espèce se rapproche d'A. Otho Westwood près de laquelle elle doit se placer. Genre CHARIS Huebner 47. Charis Theodora calligramma f. ind. nova, Lathy (PI. IV, fig. 19) Caractérisée par les modifications suivantes du dessin sur les deux faces des ailes : Aux antérieures la ligne transversale interne est courbée vers l’extérieur à sa partie supérieure et elle n’atteint pas tout à fait la côte ; la ligne externe, écartée de la précédente et incurvée vers le dedans, rejoindrait la ligne interne si elle n’était interrompue sous la nervure 6. Au bord dorsal ces deux lignes sont confluentes. Aux postérieures les deux lignes habituelles sont confon¬ dues en une seule, large et rectiligne. En-dessous il ne reste, aux deux paires, que les points du champ basal, le fond est gris brunâtre foncé avec, aux antérieures, une bande postmédiane transversale, noirâtre, mal limitée. Aux postérieures, de lb à 1 6, l’espace ter¬ minal est occupé par une large bande grise, égale, un peu festonnée entre les nervures (P. Lathy). Envergure : 20 mm. Holotype : 1 cf, Rio Grande do Sul, Brésil, (coll. Fournier). On peut ajouter à ce qui précède que les lignes transversales de la face supérieure sont d’un bleu gris particulier, bien différent de la teinte vert doré normale de la forme typique. 48. Charis pyritos Stichel (PI. IV, fig. 3) Un seul exemplaire mâle dans la collection Fournier de Horrack, pro¬ venant de Cuyaba, Matto-Grosso (Brésil). Source : MNHN, Paris 190 P. REBILLARD 49. Charis Chelonis Hewitson (PL IV, cf, fig. 1, $, fig. 2) Cette espèce, à laquelle P. Lathy n’a pas donné de nom, se situe morpholo¬ giquement entre chaonitis Hew. et epijessa Prittw. 1 cf, 1 9, Petropolis (Brésil) (coll. Fournier). 50. Charis Chelonis virido s.sp. nov., Lathy (PI. III, fig. 11) cf. — Voisin du Chaonitis Hew., mais en diffère par la coloration géné¬ rale du fond de la face supérieure d’un vert jaunâtre. Les deux paires parse¬ mées par des rangées de traits noirs légèrement bleutés, de forme sinueuse. En-desssous le fond des deux paires est mauve clair. Envergure : 22 mm ; longueur de l’aile antérieure : 15 mm. Holotype : 1 cf, Rio Songo, Bolivie, 750 m, V-1924 (coll. Fournier). Genre CALYDNA Doubleday 51. Calydna lusca Huebner (PI. IV, cf, fig- 4 ; PI. I, 9* fig- 6) Les exemplaires figurés ne semblent pas différer de la forme typique. 2 cf, Itaituba, Rio Tapajoz, Mundurucus, Brésil ; 1 9, Pérou (coll. Four¬ nier). Genre EMESIS Fabricius 52. Emesis Adelpha n.sp. Le Cerf (PI. IV, fig. 9) cf. — Brun noirâtre. Ailes antérieures avec une large bande fauve des¬ cendant de la côte à l’angle dorsal, très nette du côté interne jusqu’au-dessous de la nervure 3 où elle se diffuse un peu et se rétrécit fortement avant de finir en pointe sur l’extrémité de lb ; entre la côte et la nervure 3 son bord interne est assez fortement sinué, présentant notamment une excurva- tion très nette entre 4-5. Son bord externe, un peu diffus, est légèrement con¬ vexe, et il est relié, dans les intervalles 2-4, à deux points noirâtres subter¬ minaux noyés dans le brun du fond. Entre la base de l’aile et cette bande on distingue trois bandes inégales et irrégulières un peu plus obscures que le fond, et que limitent des lignes légèrement plus foncées ; la dernière forme, entre le milieu de l’intervalle 2-3 et la nervure lb, un angle rentrant dirigé obliquement de l’extérieur vers la base. Ailes postérieures ayant, entre la base et le milieu, trois bandes transversales presque rectilignes, analogues à celles des ailes antérieures ; le bord externe de la troisième descend sur la nervure 2, où il forme un angle au delà duquel il se relève et se dirige pres¬ que horizontalement vers le bord abdominal, qu’il n’atteint pas, s’arrêtant sur le pli de le. Le milieu du disque est divisé par une quatrième bande, plus étroite, non définie sur ses bords, légèrement convexe, précédant une rangée subterminale de six points internervuraux un peu diffus, bien isolés. En-dessous les antérieures ont le fond brun roux, éclairci de fauve dans et sous la cellule ; les bandes du dessus sont maculaires, éclaircies au milieu, Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 191 divisées par les nervures et fortement bordées de brun, en particulier le bord externe de la troisième atteint la nervure 2 sur laquelle il forme un angle assez aigu ; bande fauve légèrement élargie extérieurement et à sa partie inférieure ; les deux points des intervalles 2-4 plus petits qu’en-dessus, l’in¬ férieur bien détaché. Postérieures brun fauve de la base jusqu’au delà du milieu, puis brun sombre jusqu’à la marge qui est très finement bordée de brun roux ; la limite interne de ce champ sombre, sur lequel ne se distingue aucun dessin, correspond à la quatrième bande, dont la naissance, à la côte, est seule nette. Les trois premières bandes ne sont indiquées que par les traits noirâtres qui les encadrent, le parcours caractéristique du bord externe de la troisième étant particulièrement net. Franges des deux paires conco- lores (F. Le Cerf', Envergure : 37 mm ; longueur de l’aile antérieure : 23 mm. Holotype : 1 cf, Bolivie, Rio Songo, Pebas, 750 m ait. (A. H. Fassl, ex coll. C. S. Larsen ruine coll. Fournier). Cet exemplaire était nommé « Emesis keterochroa Hopff. », espèce à propos de laquelle règne une certaine confusion. Ce que A. Seitz décrit et figure sous ce nom (GrossSchm. Erde, V, p. 697, pl. 136, i, 1917), en indi¬ quant, comme origine, « Pérou, Bolivie », n’est pas l’espèce de Hopffer, H. Stichel s’en était déjà aperçu, et il a décrit sous le nom d , E. heteroclita n.sp. un Emesis à laquelle il rapporte dubitativement la femelle de la pseudo keterochroa Seitz, nec Hopffer. La véritable keterochroa Hpffr. a été cor¬ rectement figurée par O. Staudinger (Exot. Schmett., I, p. 90, 1888), en même temps que cet auteur indiquait que la femelle ressemble au mâle. E. heterochroa Hopffer se distingue d’£. Adelpka n.sp. par le fond des ailes plus uniforme et dépourvu des trois premières bandes sombres dont cependant l’emplacement est indiqué par les traits noirs qui les limiteraient si elles existaient. Celui qui borde le côté interne de la bande fauve est rec¬ tiligne de la côte à la nervure 3, où il se décroche vers l’intérieur et repart directement jusqu’à la nervure lb. La bande fauve, en outre de cette coupe droite, est plus étroite, son bord externe est parallèle au précédent, et sa partie inférieure, au-dessous de la nervure 3, diffuse et divisée, comme le dit Hopffer, par un trait noir remontant obliquement de la nervure lb jusqu’à la nervure 3 (2* médiane d’HoPFFER). Aux postérieures la ligne noire cor¬ respondant à la limite externe de la quatrième bande ne forme qu’un bref décrochement anguleux sur la nervure 3, au delà de laquelle elle se poursuit avec la même direction générale, c’est-à-dire qu’elle descend à peu près vers l’angle anal, s’arrêtant, comme chez Adelpka, sur le pli de le, mais nota¬ blement plus bas. Cette disposition caractéristique se retrouve très nettement à la face inférieure, et l’on note aussi aux mêmes ailes que l’ombre, ou bande discale diffuse, qui lui fait suite, est plus régulièrement courbée et plus rap¬ prochée du bord que chez Adelpka, et que les points subterminaux sont allon¬ gés verticalement et se touchent de façon à former une ligne continue. Aux deux paires tout le fond est, en-dessous et jusqu’au bord, d’un roux bru¬ nâtre clair sur lequel tous les dessins se détachent nettement, y compris la rangée subterminale de points internervuraux diffus commune aux deux pai res (F. Le Cerf). Source : MNHN, Paris 192 P. REBILLARD Nous possédons un autre Emesis, de l’Amazone, se rattachant spécifique¬ ment à Adelpha et que nous nommons : 53. Emesis Adelpha vicaria ssp. nova, Le Cerf. Se distingue de la forme typique, décrite et figurée ici, par la bande fauve des ailes antérieures raccourcie inférieurement, arrêtée sur la nervure 2 ou la dépassant à peine, et divisée sur toute sa longueur par une série d’arc noi¬ râtres internervuraux précédant son bord externe. Dessous des ailes plus obscur, notamment aux ailes postérieures où le roussâtre n’existe plus que vers la base, le reste de l’aile étant presque uniformément brun. Holotype : 1 d 1 et 1 paratype, Amazone supérieur (O. Staudinger et A. Banc-Haas, coll. E. Boullet, 1907, Muséum de Paris, mine coll. Fournier). En décrivant E. heteroclita Stichel lui attribue, en-dessus : « ...trois ban¬ des en forme de taches brun noir... » et en-dessous : « ...une éclaircie rou¬ geâtre entre les bandes de taches dans les champs proximal et médian, le champ distal d'un brun noir diffus » aux postérieures. Ces caractères cor¬ respondant à ceux A'adelpha et vicaria aux mêmes endroits et on pourrait y voir l’indication d’une parenté des trois formes si d’autres détails importants ne s’opposaient à ce rapprochement. Convexe extérieurement et arrêtée sur la nervure 2, la bande fauve des ailes antérieures est suivie, en dehors, « par une série de petites taches isolées de même couleur », disposition qui pour¬ rait résulter d’un excès de développement des arcs qui divisent la bande de vicaria. Mais en dehors de ces taches il y en a une troisième rangée d’in¬ distinctes, brunâtres, dont on ne voit nulle trace chez nos deux formes. En outre il est spécifié que cette même bande fauve est « droite » du côté pro¬ ximal. Heteroclita est comparée à lieterochroa dont elle aurait le « faciès et la taille » : Adelpha et vicaria n’ont pas ce faciès et sont plus grands, l'apex de leurs ailes antérieures est plus aigu et légèrement falqué, l’angle anal de leurs ailes antérieures postérieures nettement anguleux et non arrondi. D’au¬ tre part, en supposant que la femelle figurée dans le « Seitz », (V, pl. 136, i) sous le nom A'lieterochroa pourrait appartenir à heteroclita, Stichel ajoute un élément de trouble car, si elle a effectivement trois rangées de fauve aux ailes antérieures, ses dessins et lignes noirâtres correspondent plutôt à ceux $heterochroa, notamment la quatrième bande des ailes postérieures qui a le même parcours. La localité d’origine A'heteroclita : « Pebas » laisse néanmoins planer un doute qui ne pourrait être résolu que par l’examen du « type » unique de Stichel. L’étude de l’armure génitale montre qu’ lieterochroa et Adelpha ne sont pas aussi voisines que leur similitude de coloration et la proximité de leurs habi¬ tats porteraient à le croire. A mon avis elles appartiennent à des sections différentes du genre Emesis, comme on le verra par les descriptions ci-dessous. Armure génitale mâle de Y Emesis lieterochroa Hpff., de Chanchamayo, Pérou central (fig. 10). — Tegumen en triangle large, à bord proximal concave, sommet soudé à l’uncus ; dans l’angle compris entre ces deux pièces, et réunissant leurs angles latéraux, se trouve une aire membraneuse, partiel- Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SlID-AMÉRICAINS 193 lement et légèrement chitinisée, contre laquelle s’articule les subunci en forme de grands crochets, fortement chitinisés, courbés en U, décroissant régu¬ lièrement de largeur et à sommet mousse ; leurs branches sont inégales, la branche basale est la plus grosse et la plus courte, et son talon, en partie Fig. 10. — Appareil copulaleur de VEmesis heterochroa HOplïer de Chanchamayo. (dessin de F. Le Cerf). libre, est arrondi. Uncus en trapèze excavé antérieurement avec les angles largement arrondis, les côtés un peu renflés et un peu repliés en-dessous. Con¬ nectifs latéraux deux fois sinués, en lame de largeur très inégale ; leur partie supérieure s’amincit et remonte le long du bord proximal du tegumen pres¬ que jusque sur la ligne médiane, leur partie inférieure, étroite se soude au Source : MNHM, Paris 194 P. REBILLARD saccus ; entre les deux précédentes la partie médiane s’élargit fortement en fuseau et porte, au bord distal, une large expansion quadrangulaire, libre, en forme de hache qui cache en partie la région basale supérieure de la valve. Saccus large, en demi-losange arrondi. Valve petite, courte, à peine concave, irrégulière, d’une forme générale triangulaire à sommet profondément échan- cré et inégalement bifide ; bord basal légèrement convexe, sans angle arti¬ culaire supérieur distinct, portant vers le milieu de sa longueur un sillon ver¬ tical et horizontal membraneux isolant la partie supérieure distale de la valve qui se prolonge en une longue pointe aiguë, creusée en gouttière en- dessus ; la partie inférieure de la valve se termine par un processus digiti- forme à sommet arrondi, plus court que la pointe précédente et, comme elle, porte des poils ; dans le creux de l’échancrure qui les réunit la chitine est fortement épaissie. A la face interne les valves sont reliées et immobilisées par une fultura supérieure très chitinisée, formant un arc, irrégulier en-dessous, et dont le bord se replie en-dessus vers la base ; le vallum pénis que cette pièce surmonte est encadré inférieurement par la fultura inférieure, en longue lame chitineuse, plate et fortement incurvée à sa partie distale qui s’attache tout près du saccus, rectiligne, amincie et rétrécie du côté qui se soude complète¬ ment au pénis, avant la moitié de la longueur de celui-ci. Pénis cylindro- conique, décroissant régulièrement de la base au sommet, un peu tordu en S, fortement courbé avant le milieu de sa longueur et se terminant en pointe légèrement relevée ; méat asymétrique, antéterminal, s’ouvrant en fente allongée sur le côté droit de l’organe ; vesica garnie d’un semis assez dense de sensili en forme de petites épines courtes. Caecum pénis membraneux, assez long, en sac arrondi, ouvert en-dessus dans une légère dilatation en retrait sur le fond (F. Le Cerf) (fig. 10). Armure génitale mâle de VEmesis Adelplia Le Cerf « Holotype » du Rio Songo, Bolivie (fig. 11). — Tégumen plus large, moins triangulaire, convexe en- dessus avec une légère dépression au milieu du bord proximal, ses angles latéraux excurvés avec un cordon chitineux épaissi et un peu relevé ; aire membraneuse plus étroite, plus faiblement chitinisée, sauf un renflement globuleux à l’angle distal, portant une lame chitineuse linéaire, amincie aux extrémités, s’articulant tout près de la base de l’uncus. Subunci en U plus ouvert, à branches inégales, la proximale large, plate, soudée par sa partie médiane de sorte que la base arrondie du crochet est assez longuement libre ; branche libre réunie à la précédente par une courbure régulière, moins large, plate, presque droite, décroissant régulièrement de largeur et se terminant en pointe légèrement recourbée. Uncus en forme de bande, étroite au centre, élargie latéralement, soudé au tegumen par le milieu du bord proximal qui est fortement concave et dont les angles latéraux viennent s’articuler dans le renflement correspondant de l’aire membraneuse latérale du tegumen ; côtés sinués, non repliés en-dessous, bord distal incurvé, à angles très arrondis. Connectifs latéraux faiblement bisinués vers le milieu, fortement incurvés inférieurement, amincis à leur partie antérieure qui s’articule au tegumen, re¬ montant sur la face dorsale, tout près de la ligne médiane ; inférieurement ils se soudent au saccus qui a la forme d’un écusson court, triangulaire, ar¬ rondi. Vers le milieu de leur longueur les connectifs latéraux portent une Source : MNHN, Paris RI0D1NIDAE SUD-AMÉRICAINS 195 expansion lamellaire en triangle irrégulier. Valve haute et courte, en trian¬ gle tronqué et irrégulier, sans angles articulaires différenciés ; elle est divi¬ sée longitudinalement par un sillon irrégulier, convexe proximalement, con¬ cave distalement ; sa partie supérieure est elle-même coupée verticalement par un autre sillon médian, en S, isolant une portion proximale en forme de casque et une distale en trapèze arrondi dont l’angle distal supérieur est en forme de dent large, plate, retroussée transversalement ; la partie inférieure, irrégulière, est étroite et arrondie du côté proximal, son bord supérieur est incurvé à l’extrémité qui est étroite et tronquée obliquement ; le bord infé¬ rieur, fortement concave près de son origine, se prolonge en une lame mince, tronquée au sommet ; le bord externe forme, entre les précédents, une large incurvation (F. Le Cerf) (fig. 11). Fig. 11. — Emesis Adelpha Le Cerf. Appareil génital. Pénis. — Rio Songo (dessin de F. Le Cerf). — Comparer avec les figures de la pl. IX ci-après. On y voit le schéma de l'appareil génital d’un Emesis alrius Sldgr., in lill., également dessiné par F. Le Cerf. Genre XENANDRA Felder 54. Xenandra pulcherrima Herrich-Schaeffer (Pl. III, fig. 6) Figuré par H. Schaeffer et décrit et figuré à nouveau par Seitz (Macrolé- pidopt. du Globe, t. V, p. 663, pl. 128 a), qui donne comme provenance Surinam, mais déclare n’avoir jamais vu d’exemplaire en nature. 1 cT, Barreiras, Rio Tapajoz, IX-X-1924, Brésil (coll. Fournier). Genre EMATURGINA Roeber 55. Ematurgina albovata candida ff. nova. Le Cerf (Pl. II, fig. 19) 9- — Ailes antérieures brun noirâtre avec un trait longitudinal blanc lilacé, mince et diffus, dans la cellule, partant de la base et s’effaçant avant d’atteindre les discocellulaires ; un second trait blanc lilacé très large et à bords peu nets s’étend au-dessous de la cellule, dans l’intervalle lb-2, de la base jusqu’aux deux tiers de l’aile où il finit en pointe sur le pli de le ; entre Source : MNHN, Paris 196 P. REBILLARD son extrémité et la marge se trouve une petite tache arrondie de même couleur, mal définie, à cheval sur le pli ; une grande tache ovale, blanche, à contours bien nets, longue de 6 mm et large de 3 mm, traverse le milieu du disque entre les nervures 2-6, son bord interne longe les discocellulaires et coupe la base de l’intervalle 3-4. Ailes postérieures blanches, avec une bande marginale brun noirâtre large de 2 mm environ, continue, parallèle à la marge de la base à l’apex. De l’angle anal à la nervure 7 elle porte des taches internervurales violet pâle, inégales, dont les plus grandes sont entre les nervures 4-6 et la plus petite entre 3-4, de sorte que le brun noirâtre paraît former une pointe sur la ner¬ vure 4. L’espace internervural 6-7 est rempli de brun noirâtre jusqu’à la base. Dessous des deux paires avec les mêmes dessins. Antérieures à fond plus clair, gris brunâtre largement lavé de gris lilacé pâle à la côte, et dans la cellule où le trait du dessus ne se distingue plus ; le large trait sous-cellulaire n’est indiqué que par un vague éclaircissement, plus court qu’en dessus, ne dépassant pas la moitié de l’aile et largement séparé de la tache blanc violacé subterminale qui est, elle aussi, moins nette qu’en dessus mais plus grande. Espace terminal divisé par un léger éclaircissement diffus, à peu près paral¬ lèle au contour externe de la grande tache discale blanche qui ressort ainsi sur un entourage foncé. Postérieures avec la bordure brun noirâtre un peu plus large qu’en dessus et ne portant que des traces légères de taches violet pâle le long du bord abdominal, à l'angle anal, et dans les intervalles 4-7 ; quelques écailles blanches pénètrent, au-dessus de la nervure 6, dans la base de l’intervalle 6-7. Tête noire, avec le front et les palpes jaune clair. Corps noirâtre en-dessus, blanc en-dessous (F. Le Cerf). Envergure : 32 mm ; longueur de l’aile antérieure : 18 mm. Holotype : 1 Ç, Umbria, Colombie mér. or., 350 m. Outre sa provenance : Colombie, E. candida se distingue d 'albovata Sti- CHEL telle qu’elle est décrite in : Mi U. zoolog. Mus. Berlin, XV, 1, p. 22, 1929, — d’après le « type $ », seul connu jusqu’ici du Rio Suapi, en Bolivie, — par sa taille notablement plus grande, l’absence complète sur le dessus des ailes antérieures de taches submarginales blanches, la coloration violet pâle de celles des ailes postérieures, le dessous plus foncé à dessins distincts. Genre HAMEARIS Huebner 56. Hamearis cinericia Stichel (PI. IV, fig. 20 ç}, fig. 21 $ ) H. cinericia Stichel, décrit sur une seule femelle provenant de l’Argentine, n’a été ni figuré, ni comparé à une forme connue. Les exemplaires repré¬ sentés ici ont été isolés par P. Lathy avec la mention dubitative cinericia ? sub. sp. nova. 1 cf, 1 9> Paraguay (coll. Fournier). 57. Hamearis Aurinia gauchoana Stichel (PI. IV, fig. 22 cf, fig- 23 9 ) Décrits par Stichel de l’Uruguay, ces deux exemplaires semblent se rap¬ porter à gauchoana, forme claire avec rangée de taches submarginales aux Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 197 postérieures. Seitz ajoute à la description qu’il donne (l.c., t. V, p. 702) : « Des formes de transition se trouvent dans le Rio Grande do Sul ». Les exemplaires figu¬ rés viennent de Belgrano, Argentine. 1 cf, 1 9 Ml. Fournier). Genre METACHAR1S Butler 58. Metacharis Melusina Staudinger (PI. IV, fig. 5) Cet exemplaire provenant de la collection Larsen porte de sa main sur l’étiquette : Metacharis melusina. 1 d, Manicore, Amazone, VIII-23 (H. C. Boy). Cette identification devra être précisée, notamment en ce qui concerne le dessous des deux paires qui ne coïncide pas avec la figure donnée par Seitz ( t. V, pl. 137 d). 59. Metacharis Melusina Elinas Rebillard (Pl. IV, fig. 6) Forme voisine de la précédente, mais avec extension de l'aire baso-discale jaune ocré des postérieures en-dessus. Le fond des postérieures en-dessous, jaunâtre au lieu de gris bleuté, montre peu de différence dans le dessin, mais les ailes antérieures portent deux bandes blanches incurvées en dedans, des¬ cendant de la côte au bord dorsal. 1 d, Uypiranga, Amazone. 60. Metacharis erotylus Stichel (Pl. IV, fig. 7 9’ %• 8 cf) L’exemplaire femelle étiqueté par Larsen provient de Buenavista, Bolivie, 450 m, le mâle vient de Chanchamayo, Pérou. Genre ECHENAIS Huebner 61. Echenais pulcherrima felicis f. an. ssp. nova, Lathy (Pl. I, fig. 5) Diffère de la femelle typique par les caractères suivants : Ailes antérieures à champ basal noirâtre plus large, ses petites stries trans¬ versales, dans et sous la cellule, fauve orangé ; bande transversale claire divisée en deux parties inégales et de couleur différente, l’une, petite, trian¬ gulaire, blanche, montant du bord dorsal à la nervure 3, l’autre, très large, égale, et un peu sinuée extérieurement, fauve orangé, va de la nervure 3 à la côte ; ligne antéterminale et tache submarginale carrée de l’intervalle lb-2 fauve orangé. Ailes postérieures avant également le champ basal noi¬ râtre un peu élargi ; bande transversale blanche rétrécie à sa partie anté¬ rieure, entre la côte et la nervure 6 ; champ terminal noirâtre, élargi anté¬ rieurement ; points submarginaux noirs fusionnés en une ligne continue, de sorte que leur entourage clair se réduit à une série interne d’arcs fauve orangé et à une série externe de très minces arcs blanc bleuâtre. Source : MNHN, Paris PLANCHE IV Les chiffres entre parenthèses correspondent aux numéros des espèces dans le texte. 1. Charis Chelonis Hewitson, tf. Brésil : Petropolis (49). 2. Charis Chelonis Hewitson, Ç. Brésil : Petropolis (49). 3. Charis pyritos Stichel, tf. Brésil : Cuyaba, Matto-Grosso (48). 4. Calydna lusca Huebneb, Brésil : Mundurucus, Itaituba, Tapajoz (51). 5. Metacharis Melusina Stgb., $. Amazone : Manicore (58). 6. Metacharis Melusina Elinas Rebili.abd, rf. Amazone : Uypiranga (59). 7. Metacharis erotylus Stichel, $ . Bolivie : Buenavista (60). 8. Metacharis erotylus Stichel, rf. Pérou : Chanchamayo (60). 9. Emesis Adelpha Le Cebf, ç f Holotype. Bolivie : Pebas, Rio Songo (52). 10. Aricoris cruentata Butleb, Amazone : Rio Umary (68). 11. Aricoris cruentata succina Rebillabd, . Amazone : Manicore (69). 12. Aricoris cruentata Heliodora Stgb., Ç. Amazone : Rio Umary (70). 13. Aricoris Heliodora amanita Rebillabd. Ç. Amazone : Maues (71). 14. Alésa Telephae Boisduval, 9 Allotype. Amazone : Uypiranga (22). 15. Pheles Heliconides H. S., Amazone : Manaos (25). 16. Symmachia Nemesis Le Cebf, Holotype. Brésil : Santa-Catharina (41). 17. Symmachia tigrina virgatula Stichel, . Guyane (43). 18. Comphotis Phaedra Bâtes, Ç. Brésil : Rio Tapajoz (39). 19. Charis Theodora calligramma I.athy, Holotype. Brésil : Rio Grande do Sul (47). 20. Hamearis cinericia Stichel, Paraguay (56). 21. Hamearis cinericia Stichel, Ç. Paraguay (56). 22. Hamearis Aurinia gauchoana Stichel, (f. Argentine : Belgrano (57). 23. Hamearis Aurinia gauchoana Stichel, Ç . Argentine : Buenos-Ayres (57). Source : MNHN, Paris RIODINIDAE Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 199 En-dessous, aux ailes antérieures, les stries du" champ basal sont blan¬ châtres, la partie antérieure de la bande claire transversale est jaunâtre, cette couleur se diffusant en s’atténuant jusqu’à l’angle anal. Aux postérieures les dessins sont partiellement morcelés, comme dans le type, ceux de la rangée interne plus fortement dilatés vers la côte, les arcs internes élargis, jaunâtres, presque confluents. Envergure : 24 mm ; longueur de l’aile antérieure : 15 mm. Holotype : 1 Ç, U. Putumayo, (Colombie, sud-est). L’espèce n’était connue que de l’Amazone et des Guyanes, sous sa forme typique puleherrima, et du Pérou par la sous-espèce comparata STICH. qui, à l’inverse de felicis, est notablement plus claire que le type. Etant donnée sa provenance il se pourrait que notre nouvelle forme soit une sous-espèce vala¬ ble. Genre CALLIONA Bâtes 62. Calliona siaka-Latona separata SSp. nov., Lathy (PI. I, fig. 18) Décrit par P. Lathy dans les Ann. and Magaz. Nat. Hist. ( (10) XI, p. 71, 1932). Holotype : 1 cf, Cuyaba, Matto-Grosso, Brésil (coll. Joicey). L’exemplaire figuré ici correspond exactement à la description originale. 1 d 1 , Colombie (coll. Fournier). Genre NYMPHIDIUM Fabricius 63. Nymphidium Clearista Butler (PI. I, fig. 7) Doubleday a fait connaître cette espèce dans les termes suivants, in : List specim. Lepidopt. Ins. in coll. B. M., part II, p. 456, (1847) : Emesis ? Clearista - a. Honduras. From Mr Dyson’s collection. C’est tout. Aucune description n’accompagne cette simple mention, tout au plus suffisante à révéler l’existence de cette espèce, mais faisant de Clea¬ rista un « nomen nudum ». Son entrée dans la systématique est due à G. A. Butler qui publie, dans les Ann. Mag. Nat. Hist., (4), VIII, p. 283 (1871), la description du même et unique spécimen de la collection du British Muséum, en lui conservant le nom donné par Doubleday. Il précise que c’est une fe¬ melle, maintient le point de doute, déjà placé par Doubleday après le nom de genre « Emesis » et termine par cette remarque : « Allied to no other species, and somewhat ressembling the species of Nymphidium in the cha- racters of its markings ». Dans la « Biol. cent. Americ., Lepid. Rhopal. » (I, p. 472, (1886) I, God- MAN et Salvin placent Clearista parmi les Nymphidium. O. Staudinger a ignoré cette espèce qui n’est pas citée dans ses « Exot. Schmet. » (I, 1886), et Lewis Mengel se borne à l’inclure parmi les Emesis dans son « Catalog of Erycinidae » (1905). Mémoires du Muséum. Source : MNHN, Paris 200 P. REBILLARD H. Stichel, qui fut incontestablement le meilleur spécialiste des Riodinidae et dont le magistral travail du « Généra Insectorum » (fasc. 112, 1912) reste la base des études sur cette famille, ne connaissait pas Clearista en nature. Il la laisse dans le genre Nymphidium, mais seulement au titre d’ « incertae sedis » (p. 385) et, bien que donnant, la bibliographie ci-dessus, ajoute : « heimat unbekannt », ce qui est surprenant puisque la patrie de Clearista est connue depuis 1847. A. Seitz a traité lui-même les Riodinidae dans le tome V de son grand ouvrage, « Les Macrolépidoptères du Globe ». Il ne fait nulle part mention de Clearista. La dernière citation de cette espèce se rencontre dans le « Cata- logus Ixpidopterorum ». En résumé peu d’auteurs ont écrit sur Clearista, rares sont ceux qui l’ont vue en nature et aucun n’a cru devoir lui assigner une place bien définie dans la systématique. Elle n’a non plus jamais été figurée, on ne connaît que la femelle. La collection Fournier contient un individu provenant de la coll. Larsen et capturé par A. H. Fassl à Lino (Panama), à 800 m d’altitude. Son éti¬ quette porte la détermination suivante : « Nymphidium nur calyce Ç Feld. ». Cette identification est certainement inexacte. Nymphidium calyce est un des nombreux noms créés par Doubleday (Z. c.) pour des espèces qu’il a simple¬ ment cataloguées et baptisées sans les décrire, et parmi lesquelles se trouvait précisément Clearista. Comme Butler l’avait fait pour celle-ci, Felder a conservé le nom de Doubleday et publié la description du « Nymphidium calyce Dbd., i. 1. » in : Wien. eut. Monats., V, p. 72, 1862, qu’à son tour Bâtes a de nouveau décrit sous le nom de Nymphidium mesoleucum in : Journ. Lin. Soc., Zool., 9, p. 401, 451 (1868). Stichel, suivi par Seitz, a fait du Nymphidium Mycone Hew. une sous espèce de Nymula (= Nymphidium ) calyce Feld. Il y aurait sans doute lieu de vérifier jusqu’à quel point ce rapprochement est fondé. Nous avons l’impression que Mycone se placerait mieux au voisinage de N. Orestes Cr. qui a aussi des points en-dessous des ailes, et bien que la femelle marque une tendance à se rapprocher des Emesis. Il serait peut-être encore plus pro¬ che de N. Titia Cr. qui possède, comme elle, un point subapical blanc en- dessus des ailes antérieures, et dont la femelle montre déjà des éléments du dessin caractéristique des vrais Nymphidium. N. calyce Felder est une espèce largement répandue dans les collections. On lui attribue un habitat très vaste, allant du sud du Brésil au Mexique. Elle n’a sûrement rien de commun avec Clearista dont l’aire géographique, dans l’état actuel de nos connaissances, se limite à l’isthme de l’Amérique centrale. Il est évident qu’elle n’est pas proche parente des Emesis et que c’est dans la série des genres gravitant autour des Nymphidium que se trouvent ses affinités réelles. Malheureusement c’est un des groupes où les distinctions génériques sont les moins nettes : Echenais, Peplia, Nymula, Nymphidium, Polystichtis (= Lemonias) ont une structure analogue et ne différeraient que par des détails de l’armure sexuelle des mâles du moins d’après les espèces que Stichel a étudiées. Un examen de ces organes, étendu à toutes les espè¬ ces du groupe, conduirait probablement à des remaniements. Si par sa taille, Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 201 son aspect général et sa coloration, Clearista rappelle les Nymphidium du type le plus banal, la présence à la face inférieure des ailes de points noirs dans et autour de la cellule rend ce rapprochement suspect. Cette ponctuation manque en effet chez les Nymphidium et les Nymula — que Stichel en a séparés génériquement — mais se retrouve aux mêmes emplacements et avec la même disposition chez beaucoup de Polystichtis (= Lemonias ) ou d’Eche- nais tels que Penthea Cr. Parmi les caractères structuraux les palpes, à troisième article long, grêle, terminé en massue, et les tarses antérieurs, à cinq articles bien développés, sont analogues à ceux des femelles des genres précités et n’offrent, par con¬ séquent, aucune ressource. Par contre, en examinant la nervulation nous nous sommes aperçus qu’aux ailes antérieures les nervures 6, 7 et 8 (= M1+R5 + R4) sont tigées. Or, ce caractère, habituellement important, n’est indiqué pour aucun des genres en question où la nervure 6 reste toujours indépen¬ dante de 7, dont elle est seulement très rapprochée à la base. En vérifiant ce fait sur la plupart de leurs espèces nous avons cependant rencontré une ex¬ ception : la femelle de Nymphidium Ethelinde Cr. a aussi la nervure 6 tigée avec 7 et 8, aussi longuement que la femelle de Clearista, mais pas le mâle qui a la nervulation normale des Nymphidium. Cette particularité rend encore plus désirable la connaissance du mâle Clearista, qui permettrait certainement de savoir dans quel genre placer cette espèce que nous devons, en attendant, laisser provisoirement parmi les Nymphidium. Genre THISBE Huebner 64. Thisbe fenestrella Lathy (PI. III, fig. 18) Lathy a décrit cette espèce dans les Ann. and Mag. of N'ai. Hist., (10), XI, p. 71, 1932. La figure représente l’holotype mâle provenant de l’Equateur (coll. Four¬ nier). Genre DYSMATHIA Bâtes 65. Dysmathia Juno n.sp., Le Cerf (PI. II, fig. 20) 9 ■ — En-dessus le fond des ailes est beige grisâtre, avec un peu de roux noirâtre à l’angle anal, des lignes transversales et des ocelles antéterminaux. Aux antérieures la cellule est traversée par deux bandes noirâtres, la pre¬ mière près de la base, la seconde au milieu, toutes deux se prolongeant jusqu’à la nervure lb ; une troisième ligne de même couleur couvre les discoscellulai- res. Le disque est traversé par deux rangées de festons ouverts vers l’extérieur, la première, faiblement indiquée, commence sur la nervure 7, descend en s’in¬ curvant dans l’intervalle 5-4, au-dessous duquel elle se dessine plus nettement, et aboutit sur le pli de le ; la seconde, plus claire, commence sur la nervure 8, court parallèlement à la précédente et se termine sur lb. Cinq ocelles brun Source : MNHN, Paris 202 P. KEBILLAKD foncé, inégaux et de forme trapézoïdale oblongue, sont alignés près du bord externe dans les intervalles lb-6, les deux plus gros se trouvant entre lb-3. Postérieures un peu teintées de rosâtre sur le disque et portant également trois bandes transversales noirâtres, dont deux partent de la côte et traversent la cellule, la première près de la base, la seconde au milieu, celle-ci déviée sur la cubitale, toutes deux aboutissant sur la nervure 1b ; la troisième, plus courte, est placée sur les discocellulaires. Une bande, de la même couleur que les précédentes, traverse le disque, elle commence à la côte, descend directement sur la nervure 3, où elle fait un angle, puis se prolonge jusqu’à la nervure lb en festons ouverts en dehors. Une seconde rangée de festons ouverts extérieu¬ rement part de la côte, avant l’apex, et se termine également sur lb ; les cinq premiers festons, entre 7-3, sont brun clair, ceux entre 3-lb brun roux et plus grands. La marge est précédée, entre les nervures 7-lb, de six ocelles de même forme et de même couleur qu’aux antérieures, mais un peu plus grands et les deux compris entre 2-lb sont noirs. Marge brun foncé. La face inférieure des ailes a la même coloration générale et le même décor que la face supérieure. Le fond est plus clair, plus mat, les ocelles sont plus foncés, plus arrondis et bordés de blanchâtre du côté interne. Franges des deux paires gris beige. Tête et thorax beige grisâtre, abdomen un peu plus foncé en-dessus et plus clair en-dessous ; pattes de la couleur du corps (F. Le Cerf). Envergure : 41 mm ; longueur de l’aile antérieure : 23 mm. Holotype : 1 $, Colombie, Rio Putumayo, 10-III-1931 (ex coll. Fournier. Le type n’a pas été retrouvé). 66. Dysmathia Grosnyi n.sp.. Le Cerf (PI. II, fig. 7) $. — Ailes à fond brun en-dessus, avec des dessins transversaux plus foncés. Antérieures arrondies, avec l’apex proéminent, aigu et falqué. De la base au bord externe elles portent : un trait marron traversant la cellule dans son milieu et descendant jusqu’à la nervure lb, deux taches peu marquées, dif¬ fuses, de même couleur, entre 3-2 et deux autres entre 2-lb ; cinq traits mar¬ rons, alignés en rangée droite, parallèle au bord externe, sont placés dans les intervalles lb-6. Le bord externe est noirâtre. Ailes postérieures à fond brunâtre du côté distal et grisâtre du centre à la base. Cellule divisée par un trait transversal médian qui descend dans l’in¬ tervalle lb-2 et par un autre trait plus court, tout près des discocellulaires, précédé d’une tâche de même couleur dans l’angle inférieur de la cellule ; disque parcouru par trois bandes marron ; la première, plus foncée, descend en arc plat de la nervure 7 au milieu du bord abdominal ; la seconde, un peu plus claire, parallèle à la précédente, aboutit sur la nervure lb près de l’angle anal ; la troisième, plus étroite et plus foncée que la seconde qu’elle suit dans son parcours, commence à l’apex et se termine dans l’angle anal. Espace terminal éclairci mais devenant plus foncé vers la côte. Bord externe noirâtre. En-dessous des deux paires le fond est mauve grisâtre, à l’exception du bord externe, des bandes et des traits qui sont marron foncé. Les antérieures Source : MNHM, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 203 portent, dans la cellule, deux taches marrons : une médiane, triangulaire, et une autre, arrondie, dans l’angle inférieur. De la nervure 9 paît une rangée de traits bruns, excurvée dans les intervalles 8-6 et descendant jus¬ qu’au milieu de l’intervalle lb-2. En arrière, dans le même intervalle il y a deux chevrons marrons, le supérieur ouvert du côté interne, l’inférieur ouvert du côté externe. Une ligne de festons marrons précède le bord externe, de 9 à lb. Les postérieures sont traversées par trois rangées de traits presque paral¬ lèles ; la première commence à la côte, coupe la cellule dans son milieu et aboutit sur la nervure la ; la seconde part également de la côte, passe un jieu au delà des disco-cellulaires et s’arrête sur la nervure 3 ; la dernière naît au milieu de l’intervalle 7-6 et arrive à la nervure lb. Une rangée de festons ouverts du côté externe de la nervure 7 à le ; elle précède sept ocelles sub¬ terminaux presque triangulaires, marrons, placés dans les mêmes intervalles et dont les deux derniers sont géminés et seulement séparés par le pli de le. Franges des deux paires gris clair. Tête et corps marron grisâtre en-dessus, un peu plus clairs en-dessous : pattes grisâtres (F. Le Cerf). Envergure : 39 mm ; longueur de l’aile antérieure : 23 mm. Holotype, 1 9; Barreiros, Rio Tapajoz, Brésil (ex coll. Fournier : le type n’a pas été retrouvé). Genre STALACHTIS Huebner 67. Stalachtis funereus albulus s.sp. nov., Lathy (PI. III. fig. 12) Spécimen unique étiqueté par Lathy, sans description. 1 9- Sao-Paulo, Brésil, VII-1913 (coll. Fournier). Genre ARICORIS Boisduval 68. Aricoris cruentata Butler (PI. IV', fig. 10) Forme typique mâle provenant du Rio Umary, Amazone (coll. Fournier). 69. Aricoris cruentata succina f. nova, Rebillard (PI. IV, fig. 11) Forme voisine de la précédente, dont elle diffère surtout par la disparition de la bande apicale noire à l’aile antérieure en-dessus, et un éclaircissement du fond de coloration aux deux paires. Holotype : 1 cf, Manicore, Amazone, X-1923 (H. C. Boy, ex coll. Larsen mine coll. Fournier). 70. Aricoris cruentata Heliodora Staudinger (PI. IV, fig. 12) Cette femelle correspond à la description publiée par Staudinger et à la figure donnée par Seitz (t. V, pl. 142 k). Rio Umaiv, Amazone (coll. Fournier I. Source : MNHM, Paris 201 P. REBILLARD 71. Aricoris Heliodora amanita f. nova. Rebillard (PI. IV, fig. 13) Cette femelle est la mutation rouge d 'Heliodora. Maues, Amazone (coll. Larsen mine col!. Fournier). Genre ORIMBA Boisduvàl 72. Orimba tapaja Saunders (PI. 1, fig. 8 à 12) Lorsque Saunders décrivit cette espèce il ne connaissait que des mâles capturés par H. W. Bâtes sui le Rio Tapajoz (Tr. ent. Soc. L., p. 108, pl. XI, fig. 17, 18, 1858). Les figures accompagnant sa description, bien qu’exécutées par Hewitson, laissent à désirer. C’est ainsi que les six points blancs subterminaux des ailes antérieures sont à peu près indistincts, les dessins rouges sont asymétriques et le dessous n’est pas représenté. Par le texte cependant on sait que l’indi¬ vidu pourvu d’une tache rouge aux ailes postérieures (fig. 17) est dépourvu de rouge en-dessous aux deux paires d’ailes, et que celui chez qui la tache rouge manque en-dessus des ailes postérieures (fig. 18) a, au contraire du précédent, une grande tache rouge en-dessous des ailes antérieures. C’est à celui-ci que Kirby (Handb. Lep., II, p. 42, 1896) a attribué le nom de « var ». Hewitsoni, le premier restant la forme typique de l'espèce. La femelle ne fut connue que dix ans plus tard, quand H. W. Bâtes créa, pour l’espèce qu’il avait découverte, le genre Catagrammina (Journ. linn. Soc., Zool., p. 411. 453, 1868). Il énumère ainsi ses caractères : « ...basal half of fore wing carmine-red or orange-yellow, with a black patch near the middle of hind border, separated into two by the post-median nervure and sometimes extending to the base of wing. In the black apical half of the wing there is a short belt of red or orange-yellow, ist lower end connected with a submarginal row of white spots. Hind wing black brown, with a submarginal row of white spots. Wing lappets orange-yellow. Beneath the same, but paler, and the hind wing having a patch of orange-yellow at the base. Tapajoz and Ega ». Si ce schéma du dessin et de la coloration reste fondamentalement le même, on note cependant, sur une série suffisante d’exemplaires, des différences de détail assez nombreuses. Nous les étudierons plus loin. Notons dès maintenant que Bâtes n’a représenté aucune des deux formes qu’il a décrites, et qu’on n’a donné jusqu’ici qu’une seule figure originale de la femelle A'Orimba tapa¬ ja. Elle est due à O. Staudinger qui, dans ses « Exot. Schmett », pl. 92, 1886, reproduit l’unique individu, en mauvais état, capturé à Téffé par le Dr Hahnel et appartenant à la forme jaune. La figure du « Seitz (Macrolépid. du Globe, V, pl. 143) n’est qu’une copie de la précédente. A l’inverse du mâle, qui n’offre pas de ressemblance marquée avec d’autres groupes de Lépidoptères, et dont le dessin reste toujours rouge, la femelle copie, en taille, forme, dessin général et couleurs, des femelles de Catagram- ma du groupe Cynosura Hew. C’est ce qu’évoquait le nom générique de « Catagrammina créé par Bâtes pour l’espèce qu’il avait découverte et qui Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 205 n’a pas été conservée. Sans être aussi parfait que d'autres ce mimétisme est cependant évident, et assez effectif pour que l’imitateur suive ses modèles dans un de leurs caractères principaux, c’est-à-dire dans la mutation du rouge en jaune. Les « types » mâles de Saunders différant entre eux, Kirby avait distin¬ gué l’une des deux formes figurées par un nom, adopté par tous les auteurs depuis lors. 11 est singulier de constater que ces mêmes auteurs, Kirby com¬ pris, bien que connaissant parfaitement le dichroïsme de la femelle, signalé dès l’origine, n’aient point nommé aussi ces deux formes, ne fût-ce que pour préciser laquelle des deux doit être considérée comme forme femelle « typi¬ que « : tapaja-tapaja. La raison en est sans doute que peu d’entre eux ont eu l’occasion de voir des femelles de cette Riodinidae, qu’on ne reçoit d’or¬ dinaire que par individus isolés, mais c’est une lacune qu’il importe de combler. Puisque Bâtes a mêlé, sans distinction aucune, dans sa description, les femelles « carminé red or orange yellow », et que ni l’une ni l’autre n’a été désignée comme « Allotype » par aucun auteur, le choix de celui-ci reste libre. Toutefois, avant d’y procéder, il est nécessaire d’examiner avec quel¬ que détail la variabilité individuelle de la femelle d’Orimba lapaja, qui ne porte pas seulement sur la coloration foncière mais aussi sur des détails de dessins, où l’on ])eut distinguer des éléments constants et des éléments spo¬ radiques. En faisant abstraction de la coloration rouge ou jaune le dessin fondamental est constant peut être résumé ainsi : Aux ailes antérieures : une grande plage claire, coupée obliquement, étendue de la base jusque sur le disque, une bande subapicale claire, une macule noire longitudinale sur lb, les points submarginaux blancs entre l’angle dorsal et l’extrémité de la bande subapicale. Aux ailes postérieures : des points submarginaux blancs. Aux deux paires le dessous reproduit le dessus, mais les postérieures ont une tache baso-costale claire, le fond étant noir brun sur les deux faces. Sur la série d’individus conservés dans la collection Fournier on note les fluctuations suivantes : L’aire claire des ailes antérieures est plus ou moins grande suivant que sa limite externe est coupée presque droit (pl. I, fig. 11) ou convexe (pl. I, fig. 12), son point de départ, à la côte, et son arrivée, près de l’angle anal restant à peu près stables ; elle peut s’appuyer sur la discocellulaire (fig. 9), ou s’en trouver fort écartée (fig. 12). La séparation de la teinte claire et du fond noir peut être nette, ou bien érodée ou striolée (fig. 10). La macule noire, à cheval sur la nervure lb, s’étend de la base au voisinage du champ terminal noir (fig. 10), est homogène (fig. 8) ou divisée longitudinalement (fig. 11, 12), ou se réduit en petites taches diffuses (fig. 12). La bande suba¬ picale, claire, commence toujours à la nervure 11 (RI) et descend sur la ner¬ vure 4 ou la nervure 3 ; rétrécie d’avant en arrière elle varie dans sa cour¬ bure et ses contours. Les points subterminaux blancs sont au nombre de quatre ou de trois suivant la longueur de la bande subapicale. Aux ailes postérieures il y a de quatre (fig. 12) à huit points subterminaux (fig. 11), la diminution de nombre s’effectuant par les extrémités de la rangée, les quatre compris entre les nervures 2 et 6 étant les plus constants. En-dessous Source : MNHN, Paris 206 -P. REBILLARD la côte des ailes antérieures peut être longée, jusqu’à la base, par un filet de la couleur du fond (PI. I, fig. 8, 10), ou entièrement claire, et la tache baso-costale des postérieures courte (fig. 10) ou longuement prolongée en pointe jusqu’au voisinage de l’apex (fig. 8). Sous le nom de dessins sporadiques nous grouperons maintenant tous ceux qui apparaissent en dehors des précédents. C’est surtout aux ailes postérieu¬ res qu’ils apparaissent, et le plus fréquent consiste en une ébauche, plus ou moins nette, de bande discale claire, que Bâtes ne semble pas avoir vue sur ses spécimens, mais qui existait déjà sur la figure donnée par Staudinger (l.c.) où elle descend de la nervure 6 à la nervure 3, ce qui est aussi le cas de la femelle figurée ici (PI. I, fig. 10). Chez celle-ci le développement de ce dessin supplémentaire est particulièrement accusé par une tache géminée à cheval sur la nervure 3, et il se réduit à deux petites taches, sur 2 et 3, chez la femelle figurée (PI. I, fig. 8). Ce dessin a une certaine importance car il constitue assurément un vestige de la grande tache rouge qui orne, au même endroit, le disque dans le mâle de la forme typique. C’est aussi au même type de dessin sporadique qu’il faut rattacher les trois traits clairs que porte sur les nervures 2, 3 et 4 la femelle figurée (PI. I, fig. 12). Une parti¬ cularité de ces ornements c’est qu'à l’inverse des dessins fondamentaux, qui se reproduisent semblables sur les deux faces, leur présence en-dessus des ailes n’entraîne nullement leur existence à la face inférieure où ils peuvent manquer totalement (PI. I, fig. 8 et 12) ou bien n’exister qu’en partie et sous une autre forme (fig. 10), ou encore être présents sur cette face et faire défaut en-dessus (fig. 11), tous cas venant confirmer une fois de plus l’indé¬ pendance individuelle du dessus et du dessous des ailes. A cette même face inférieure on trouve souvent une tache claire de dimension variable entre les nervures 8 et 7 (PI. I, fig. 8, 9, 10 et 11), dans laquelle il faut peut-être voir l’amorce, plus persistante qu’en-dessus, de la bande discale maculaire dont nous venons de parler. Il est plus rare de rencontrer des traces claires le long du bord abdominal (fig. 12) et surtout de les voir s’amplifier par une extension extraordinaire des deux derniers points subterminaux blancs, com¬ me on l’observe sur la femelle (fig. 10). Un dessin exceptionnel, et qui jus¬ qu’ici paraît propre à la face supérieure, consiste en un trait clair placé sur la nervure lb, partant de la base de l’aile, de longueur variable, pouvant être simple (fig. 8) ou constituer l’axe d’une tache diffuse (fig. 11) susceptible de s’étendre dans la cellule (fig. 12). Le mâle ne montre jamais rien de pareil et ce commencement d’éclaircie basale n’est sans doute pas autre chose qu’un degré de plus dans la convergence qui fait ressembler les femelles de tapaja à celles de certains Catagramma, chez lesquelles précisément la base des ailes postérieures est claire en-dessus. C’est peut-être à quelque chose d’analogue qu’il faut rattacher l’oblitération partielle des points subterminaux blancs des ailes antérieures de la femelle (PI. I, fig. 9), les Catagramma n’ayant pas de ces points blancs. On observera qu’à l’exception de ce dernier cas, et malgré leur diversité apparente, compliquée par l’indépendance des faces supérieure et inférieure, les dessins sporadiques n’affectent que les ailes postérieures. Les plus signi¬ ficatifs se localisent en deux régions bien définies : le milieu du disque et la Source : MNHN, Paris RIODIN1DAE SUD-AMÉRICAINS 207 base du champ abdominal. Leur apparition n'est donc pas désordonnée et nous avons dit plus haut comment il nous paraît logique de les interpréter. Pour la commodité de l’exposition nous avons désigné jusqu’ici par le mot « claire » la couleur autre que celle du fond et des points subterminaux, mais nous savons que le terme en question s’appliquait, en réalité, à deux tons bien distincts : le rouge et le jaune orange, chacun caractérisant une des formes chromatiques principales de la femelle. A lire ce qu’en a dit Bâtes dans sa description originale, que les auteurs subséquents n’ont pas modifiée, on devrait croire que chez l’une comme chez l’autre les dessins en question sont de la même couleur à la face inférieure des ailes qu’à la face supérieure : « beneath the same but paler ». Il est loin d’en être ainsi sur les échantillons que nous avons en main et qui présentent, à cet égard, les particularités sui¬ vantes : Aire claire des ailes antérieures rouge carmin dessus et dessous, bande subapicale jaune sur les deux faces (PI. I. fig. 8 et 9). Aire claire et bande subapicale des ailes antérieures jaunes sur les deux faces (PI. I, fig. 10 et 11). Aire claire et bande subapicale des ailes antérieures rouge carmin en- dessus, jaunes en-dessous (fig. 12). La bande baso-costalc du dessous des ailes postérieures, ordinairement de la même couleur que l’aire claire des antérieures sur la même face (PI. I, fig. 8. 10 et 11), peut aussi être rouge quand l’aile antérieure est jaune (fig. 12 ). Chez un exemplaire l’aire rouge du dessous de l’aile antérieure est réduite par un champ costal jaune, et la bande costale des postérieures est jaune, à peine lavée de rougeâtre tout à la hase (fig. 9). La femelle (figurée pi. I, fig. 10), chez laquelle la bande discale spora¬ dique des ailes postérieures est la plus développée, a cette bande rougeâtre en-dessus et jaune en-dessous, alors que l’aire et la bande subapicale des ailes antérieures et la tache baso-costale du dessous des postérieures sont jaunes sur les deux faces. On remarquera qu’aucun de nos spécimens n’a tous les dessins rouges sur les deux faces. L’existence d’une telle forme paraît probable, mais Bâtes ne semble pas l’avoir connue. Parlant de la bande baso-costale des ailes posté¬ rieures il la qualifie uniquement de : « orange yellow », tandis que pour les dessins des ailes antérieures il spécifie toujours : « carminé red or orange yellow ». Un autre détail troublant dans la description est celui par lequel il attribue aux franges une coloration « orange yellow ». Chez tous nos spécimens les franges sont uniformément noires. Ces constatations établissent que la prédominance du rouge ou du jaune ne vaut que pour l’ensemble et reste soumise, au moins pour les détails secondaires, à une instabilité individuelle étendue. Comme aucune forme réel¬ lement intermédiaire aux deux couleurs — rose saumoné par exemple — n’est connue, elles laissent subsister la division en deux séries parallèles des formes d 'Orimba tapaja femelle, qu’il y a lieu de différencier pour les intro¬ duire dans la systématique. Nous en donnons ci-dessous le tableau dicho- Source : MNHN, Paris 208 P. REBILLARD fornique, basé sur la dominante chromatique, après élimination des détails auxquels l’instabilité individuelle ôte toute valeur réelle, mais en y introdui¬ sant le seul caractère secondaire représentant un degré évolutif suffisamment accusé. Formes femelles d’Orimba tapaja Sound. A. Ailes antérieures à aire basale jaune orange et bande subapicale jaune sur les deux faces (pl. I, fig. 10 et 11). a. Pas de bande discale sur le dessus des ailes postérieures (fig. 11) . . . f. tapaja tapaja Saund. b. Une bande discale sur le dessus des ailes postérieures (fig. 10) . f. atavus nova B. Ailes antérieures à aire basale rouge carminé (pl. I, fig. 8, 9, 12). a. Aire basale rouge carminé sur les deux faces, bande subapicale jaune sur les deux faces . f. Batesi nova (fig. 8, 9) b. Aire basale et bande subapicale rouge carminé en-dessus, jaunes en- dessous (fig. 12) . f. heteropyga nova Types et origine des formes ci-dessus : tapaja Saunders. En l’absence de désignation par Bâtes, et Staudinger (l.c.) ayant le premier figuré, sous le nom spécifique la forme jaune, c’est à celle-ci que nous conserverons le nom de f. tapaja (pl. I, fig. 11). Cette déci¬ sion trouve une justification complémentaire dans le fait que la forme en question est bien une de celles qu’a décrites Bâtes. L’ « allotype » doit donc être choisi parmi les spécimens de « Tapajoz et Ega » qui ont servi à cet auteur et font partie des collections du British Muséum. Neallotype. — 1 : Florencio, Rio Purrus (fig. 11), (coll. Fournier). 2 : Potaro, Guyane anglaise, 1908 (coll. E. Boullet Muséum de Paris). atavus nova Le Cerf, holotype (Pl. I, fig. 10). Santarem, 12-III-1925 (ex coll. Larsen). Batesi nova Le Cerf, holotype (Pl. I, 8 et 9). Santarem, 12-III-1925 (ex coll. Larsen). Paratype : Santarem. heteropyga nova Le Cerf, holotype (Pl. I, fig. 12). Téffé, Rio Solimôes, 1-1925. Ces trois derniers types dans la coll. Fournier de Horrack. Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 209 De cette étude, limitée à un trop petit nombre d’individus, on peut cepen¬ dant tirer quelques conclusions. Elle apporte la preuve que la femelle d 'Orimba tapaja Saunders n’est pas seulement affectée de dimorphisme sexuel et de mimétisme, mais aussi d’un polymorphisme individuel bien plus étendu qu’on le croyait jusqu’ici, au moins à en juger par ce qu’en ont dit les auteurs qui ont traité de l’espèce. C’est un point sur lequel nous voudrions attirer l’at¬ tention, car nous considérons l’instabilité individuelle de cette femelle comme une conséquence de l’imperfection de son mimétisme. L’observation de cas nombreux nous a en effet montré que, chez les formes dans lesquelles l’imi¬ tation du modèle n’atteint pas un degré de ressemblance suffisamment appro¬ ché, les caractères qui n’ont pas d’homologues chez l’espèce mimée devien¬ nent flottants, multipliant ainsi les variations individuelles. Au contraire, la stabilité devient la règle chez les formes dans lesquelles l’évolution miméti¬ que, arrivée à son terme, se traduit par une ressemblance exacte. Chez tapaja l’évolution des deux processus habituels : graphique et chroma¬ tique, est inégale. La ressemblance chromatique est acquise pour les carac¬ tères principaux, assurant la convergence effective du modèle et du mime. Elle suit, avec une approximation suffisante, les deux mutations de ses mo¬ dèles, qui sont des femelles de Catagramma jaunes ou rouges. La ressemblance graphique, bien que réelle déjà, est en retard sur la pré¬ cédente, ce qui s’accorde avec les faits connus, l’homochromie précédant la modification du dessin. Ce retard se traduit, dans notre cas, par la persis¬ tance sans altération de dessins qu’on pourrait dire « résistants », tels que les points blancs subterminaux, qui manquent toujours aux modèles, et de dessins évanescents. C’est le cas de la tache noire allongée sur la nervure lb, aux ailes antérieures, et surtout de la bande discale des ailes postérieures. Complètement absente chez certains individus, vestigiale chez d’autres, rare¬ ment assez nette, mais alors fragmentée, elle accuse dans tous les cas une régression évidente. L’apparition d’une aire claire basale en-dessus des ailes postérieures amé¬ liorant la ressemblance avec les modèles qui en sont toujours pourvus, ne se rencontre qu’exceptionnellement et simplement à l’état d’ébauche, indica¬ tion probable d’une acquisition récente. En résumé la femelle d’Orimba tapaja constitue un exemple intéressant de mimétisme en cours d’évolution, la disparité avec le mâle étant réalisée alors que l’imitation du modèle laisse encore à désirer. Source : MNHN, Paris 210 P. REBILLARD INDEX DES NOMS DE GENRES ET D’ESPECES L'astérisque' désigne les espèces ou les formes nouvelles. Acis (Helicopis), p. 163, pl. III. fig. 8 el 9. "adelpha (Emesis), p. 190, pl. IV, fig. 9 ; p. 195, fig. 11. "adelpha vicaria (Emesis), p. 192. aethiops (Euselesia leucorrhoa*, p. 147, pl. I, fig. 13. alhata (Barbicornis Mona), p. 172, pl. III, fig. 4. *albovata candida (Ematurgina), p. 195, pl. II, fig. 19. albulus (Stalachtis funereus), p. 203, pl. III, fig. 12. alburna (Euselasia), p. 149, pl. III, fig. 2. Alésa, p. 167. amanita (Aricoris Heliodora), p. 204, pl. IV, fig. 13. aniblypodia (Euselasia), p. 151, pl. III, fig. 15. Ancyluris, p. 173 et 178. Antheros, p. 188. apheliotes (Euselasia Euryone), p. 147, pl. I, fig. 14. Argyrogranimana, p. 187. Aricoris, p. 203. "atavus lOrimba tapaja), p. 208. atrius lEmesis), p. 195. aurinia gauchoana (Hamearis), p. 196, pl. IV, fig. 22 et 23. Barbicornis, p. 172. "batesi lOrimba tapajai, p. 208. liellis (Euselasia Zena), p. 156, fig. 3. belphegor (Nirodia), p. 176, pl. III, fig. 13 ; p. 178. fig. 9. bipunctus (Antheros), p. 188, pl. II, fig. 18. "caesarion (Argyrogrammana), p. 187, pl. III, fig. 16. calligramma (Charis Theodora), p. 189, pl. IV, fig. 19. Calliona, p. 199. calliops (Mesosemia phelina), p. 164, pl. III, fig. 5. Calydna, p. 190. candida (Ematurgina albovata), p. 195, pl. II, fig. 19. Charis, p. 189. "chelonis (Charis), p. 190, pl. IV, fig. 1 et 2. chelonis virido (Charis), p. 190, pl. III, fig. 11. cinericia (Hamearis), p. 196, pl. IV, fig. 20 et 21. clearista (Nymphidium), p. 199, pl. I, fig. 7. coccinea (Euselasia Zena), p. 156, fig. 6, p. 161, fig. 7. coccinella (Euselasia Zena), p. 156 et 160. Comphotis, p. 184. conspicua (Euselasia Zena), p. 162. coria sulphurea (Helicopis), p. 163, pl. II, fig. 8. Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 211 cruentata (Aricoris), p. 203, pl. IV, fig. 10. cruentata Heliodora (Aricoris), p. 203, pl. IV, fig. 12. 'cruentata succina (Aricoris), p. 203, pl. IV, fig. 11. Cyrenia, p. 175. 'delicia (Comphotis), p. 184, pl. I, fig. 16. 'dione (Euselasia), p. 147, pl. II, fig. 1. Dysmathia, p. 201. Echenais, p. 197. elinas (metacharis melusina), p. 197, pl. IV, fig. 6. Ematurgina, p. 195. Emesis, p. 190. erotylus (Metacharis), p. 197, pl. IV, fig. 7 et 8. Esthemopsis, p. 183. euoras (Euselasia), p. 144', pl. I, fig. 1. Eurybia, p. 163. 'euryone apheliotes (Euselasia), p. 147, pl. 1, fig. 14. Euselasia, p. 144. felicis (Echenais pulcherrima), p. 197, pl. I, fig. 5. fenestrella (Thisbe), p. 201. 'fournierae (Alésa), p. 169, pl. II, fig. 15. fournierae (Euselasia), p. 147, pl. I, fig. 15. 'funereus albulus (Stalachtis), p. 203, pl. III, fig. 12. gauchoana (Hamearis Aurinia), p. 196, pl. IV, fig. 22 et 23. 'gelisae (Ancyluris), p. 173, pl. III, fig. 7 et 20. 'gelisae (Euselasia), p. 148, pl. II, fig. 14. 'gentilis (Antheros), p. 188, pl. II fig. 6. 'grosnyi (Dymathia), p. 202, pl. II, fig. 7. Hamearis, p. 196. heliconides (Pheles), p. 171, pl. IV. fig. 15. heliconides rufotincta (Pheles), p. 172, pl. I, fig. 19. Helicopis, p. 163. 'heliodora amanita (Aricoris), p. 204, pl. IV, fig. 13. heliodora (Aricoris cruenta), p. 203, pl. IV, fig. 12. heterochroa (Emesis), p. 193, fig. 10. 'heteropyga (Orimba tapaja), p. 208. hypocala (Euselasia Psammathe), p. 144, pl. I, fig. 2. ictina (Euselasia Zena), p. 157. 'inornata (Themone), p. 170, pl. II, fig. 3 et 16. ‘juno (Dysmathia), p. 201, pl. II, fig. 20. lais (Ancyluris), p. 173, pl. II, fig. 11. 'lateritia radiata (Pachytone), p. 186, pl. I, fig. 4. Source : MNHN, Paris 212 P. REBILLARD latifasciata silaceana (Eurybia), p. 163, pl. III, fig. 10. lesoudierae Poleti (Helicopis), p. 163. *leucorrhoa aethiops (Euselasia), p. 147, pl. I, fig. 13. lihanocra (Euselasia Zena), p. 158. lilacina (Xynias), p. 184, pl. III, fig. 3. lineata (Euselasia pelles), p. 149, pl. III, fig. 1. lusca (Calydna), p. 190, pl. IV, fig. 4 ; pl. I, fig. 6. *lya (Zelotaea). p. 183, pl. II, fig. 5. marginata (Barbicornis Mona), p. 172, pl. III, fig. 17. *martia Thémis (Cyrenia), p. 175, pl. 11, fig. 12. *mayi (Mesosemia), p. 165, pl. Il, fig. 2. meconites (Euselasia Zena), p. 158. melusina (Metacharis), p. 197, pl. IV, fig. 5. melusina Elinas (Metacharis), p. 197, pl. IV, fig. 6. Mesosemia, p. 164. Metacharis, p. 197. mira (Euselasia Zena), p. 159. mona albata (Barbicornis), p. 172, pl. III, fig. 4. mona marginata (Barbicornis), p. 172, pl. III, fig. 17. mona Moneta (Barbicornis), p. 172, pl. II, fig. 4 et 17. mona perfectissima (Barbicornis), p. 172, pl. II, fig. 4 et 17. moneta (Barbicornis mona), p. 172, pl. II, fig. 4 et 17. neagra (Alésa), p. 144, fig. 2 ; p. 167, pl. II, fig. 9. Necyria, p. 181. *nemesis (Symmachia), p. 186, pl. IV, fig. 16. Nirodia, p. 176. Nymphidium, p. 199. Orimba, p. 204. *orion (Euselasia), p. 149, pl. III, fig. 14. Pachytone, p. 186. *pellos lineata (Euselasia), p. 149, pl. III, fig.l. perfectissima (Barbicornis mona), p. 172, pl. II, fig. 4 et 17. phaedra (Comphotis), p. 185, pl. IV, fig. 18. Pheles, p. 171. “phelina Calliops (Mesosemia), p. 164, pl. III, fig. 5. *phelina simulans (Mesosemia), p. 165. Poleti (Helicopis Acis), p. 163. poliotactis (Esthemopsis), p. 183, pl. III, fig. 19. *prema sapphirina (Alésa), p. 167, pl. II, fig. 10. *psammathe hypocala (Euselasia), p. 144, pl. I, fig. 2 ; p. 145, fig. 1. pulcherrima (Xenandra), p. 195, pl. III, fig. 6. "pulcherrima felicis (Echenais), p. 197, pl. I, fig. 5. Source : MNHN, Paris RIODIMDAF. SUD-AMÉRICAINS 213 pulchra (Symmachia tricolor), p. 187, pl. I, fig. 17. pyritos (Charis), p. 189, pl. IV, fig. 3. radiata (Pachytone lateritia), p. 186, pl. 1, fig. 4. Riodinidae, p. 135. sapphirina (Alésa prema), p. 167, pl. II, fig. 10. *siaka-I.atona separata (Calliona), p. 199, pl. I. fig. 18. separata Calliona siaka), p. 199, pl. I, fig. 18. silaceana (Eurybia latifasciata), p. 163. simulans (Mesosemia phelina), p. 165. Stalachtis, p. 203. succina (Aricoris cruentata), p. 203, pl. IV, fig. 11. sulphurea (Helicopis Coria), p. 163, pl. II, fig. 8. Symmachia, p. 186. tapaja (Orimha), p. 204, pl. I, fig. 8 à 12 ; p. 208. tapaja tapaja (Orimba), p. 208. telephae (Alésa), p. 167, pl. IV, fig. 14 ; p. 168, fig. 8. themis (Cyrenia Martial, p. 175, pl. II, fig. 12. Themone, p. 170. "theodora calligramma (Charis), p. 189, pl. IV, fig. 19. Thisbe, p. 201. tigrina virgatula (Symmachia), p. 187. *tricolor pulchra (Symmachia), p. 187, pl. I, fig. 17. vicaria (Emesis Adelpha), p. 192. violacea (Euselasia), p. 147, pl. I, fig. 3. virgatula (Symmachia tigrina), p. 187, pl. III, fig. 17. virido (Charis Chelonis), p. 190, pl. III, fig. 11. whyteliana (Necyria), p. 181. Xenandra, p. 185. Xynias, p. 184. zelotaea, p. 183. zena (Euselasia), p. 151. zena bellis (Euselasia), p. 156, fig. 3. zena coccinea (Euselasia), p. 156, fig. 6 ; p. 161, fig. 7. zena coccinella (Euselasia), p. 156, fig. 5 ; p. 160. *zena conspicua (Euselasia), p. 162. "zena ictina (Euselasia), p. 157. "zena libanochra (Euselasia), p. 158. "zena meconites (Euselasia), p. 158. zena mira (Euselasia), p. 159. zena (Euselasia zena), p. 154 ; p. 156, fig. 4. Source : MNHN, Paris P. REBILLARD EXPLICATION DES PLANCHES Planche V Alésa T elephae-negra Roeber Appareil génital, face et profil, du paratype mâle Uypiranga (Coll. Fournier) (Dessins de F. Le Cerf) Planche VI Cyrenia Martia Westwood Appareil génital, face et profil, de la forme typique Haut-Amazone (Dessins de F. Le Cerf) Planche VII Cyrenia Martia Westwood Appareil génital comme Planche VI (Dessins de F. Le Cerf) Planche VIII Nirodia Belphegor Westwood Appareil génital, face et profil, de la forme typique Brésil Voir explication dans le texte page 179 Planche IX Nirodia Belphegor Westwood Au milieu, appareil génital, vu de face En haut, à droite : extrémité du tarse antérieur mâle (v. p. 1811 En bas, à droite : appareil sensoriel du palpe mâle (v. p. 181, ? I l Emesis atrius Staudinger Schéma de l'appareil génital. Comparer avec la fig. 11, p. 195 (Dessins de F. Le Cerf) Planche X Emesis heterochroa Hopffer Schéma de l’appareil génital. Comparer avec la fig. 10, p. 193 (Dessins de F. Le Cerf) Source : MNHN, Paris RIODINIDAE SUD-AMÉRICAINS 215 TABLE DES MATIERES Préface.135 Introduction.137 Notice historique sur la collection Aimée Fournier de Horrack . 139 Description des espèces.144 Genre Euselasia Hbnr.144 Genre Helicopis F.163 Genre Eurybia Hbnr.163 Genre Mesosemia Hbnr.164 Genre Alésa Dbd.167 Genre Themone Wstw.170 Genre Pheles Bsdv.171 Genre Barbicornis Gd.172 Genre Ancyluris Hbnr. 173 Genre Cyrenia Wstw.175 Genre Nirodia Wstw.176 Genre Necyria Wstw.181 Genre Zelotaea Bâtes.183 Genre Esthemopsis Fld.183 Genre Xynias Hwts.184 Genre Comphotis Stch.184 Genre Pachytone Bâtes.186 Genre Symmachia Hbnr.186 Genre Argyrogrammana Strd.187 Genre Antheros Hbnr.188 Genre Charis Hbnr.189 Genre Calydna Dbd.190 Genre Emesis F.190 Genre Xenandra Fld.195 Genre Ematurgina Rbr.195 Genre Hamearis Hbnr. 196 Genre Metacharis Btlr.197 Genre Echenais Hbnr.197 Genre Calliona Bâtes.199 Genre Nymphidium F.199 Genre Thisbe Hbnr.201, Genre Dysmathia Bâtes.201 Genre Stalachtis Hbnr.203 Genre Aricoris Bsdvl.203 Genre Orimba Bsdvl.204 Index des noms de genres et d’espèces.210 Explication des planches.214 Source : MNHN, Paris Achevé d'imprimer le 19 Mai 1958 Le Directeur-Gérant : Prof. Eugène SÉGUY Pierre André. Impr., 244. boulevard Raspail. Paris Dépôt légal : 2" trimestre 1958 Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM. Série A. Tome XV PI. V Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM. Série A. Tome XV PL Vf Source : MNHN, Paris CYRENIA MARTIA WESTWOOD Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM. Série A. Tome XV PI. VIIIJ NIRODIA BELPHEGOR WESTWOOD Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM. Série A. Tome XV PI. IX F. Le Ctrl dcl. NIRODIA BELPHEGOR WESTWOOD Source : MNHM, Paris Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM. Série A. Tome XV PI. X jiAVvh ■•ijx, 'A- /><”'■- £.(*'— À,t> - /* ' V A- <^u- • l j * EMESIS HETEROCHROA HPFF. Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris Les Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle paraissent sans périodicité fixe. Chaque volume est formé d’un nombre variable de fas¬ cicules, publiés isolément et ne contenant qu’un seul mémoire. Les auteurs reçoivent 50 tirages à part de leurs travaux, brochés et sous couverture. Ils s’engagent à ne pas les mettre dans le commerce. Les demandes de fascicules et leur montant doivent être adressés à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’Histoire naturelle, 36, rue Geofïroy-Saint-Hilaire, Paris (5 e ). Compte chèque postal : PARIS 9062-62. ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). Un volume in-4» par an. Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895). Un volume in-8° Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série (commencée en 1936). In ■B", sans périodicité fixe. Publications du Muséum national d'Histoire naturelle (sans périodicité fixe). Parait par faslcules ln-8°. Revue française d'Entomologie (Directeur : Dr R. Jeannel, laboratoire d'Entomologie). Paraît depuis 1934. in-8°. Notulae systematicae (Directeur : M. H. Humbert, laboratoire de Phanérogamie). Paraît depuis 1909 ; in-8°, sans périodicité fixe. Index seminum Musei parisiensis (Laboratoire de Culture). Paraît depuis 1822. Echange. Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, anciennement Revue de Botanique appliquée et d’Agriculture Coloniale (Secrétaires : MM. J.-F. Leroy et J. Carayon). Paraît depuis 1954. Revue Algologique (Directeur : M. R. Lami. laboratoire de Cryptogamie). Paraît depuis 1924. in-8°. Revue Bryologique et IAchénologique (Directeur : M» Allorge, laboratoire de Crypto¬ gamie). Paraît depuis 1874 ; in-8°. Revue de Mycologie, anciennement Annales de Cryptogamie exotique (Directeur : M. R/.Helm). Paraît depuis 1928 ; in-8». Mammalia (Directeur : M. E. Bourdelle, laboratoire de Mammalogie). Paraît depuis 1936 ; in-8». Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle, d Dinard (Directeur : M. R. Heim. laboratoire maritime de Dinard). Paraît depuis 1928 ; in-8». Travaux du Laboratoire de « La Jaysinia » (Directeur : M. H. Humbert, laboratoire de ■ Phanérogamie). Paraît par fascicule in-8°. Source : MNHN, Pciri Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris