MEMOIRES DU MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE NOUVELLE SÉRIE Série A, Zoologie TOME XVII FASCICULE 3 D r R. JEANNEL REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE (COLEOPTERA TRECHIDAE) PARIS ÉDITIONS DU MUSÉUM 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire (V*) 1960 Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE Série A. Zoologie. Tome XVII, fascicule 3. — Pages 155 à 216. REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE [COLEOPTERA TRECHIDAE], par le D r René Jeannel. SOMMAIRE Introduction . Trib. Perileptini Jeann. Trib. Trechodini Jeann. Trib. Trechini Jeann. Gen. Trechus Clairv. (p. 158). — Phylogénie des espèces du Caucase (p. 159 . — Tableau des groupes d’espèces (p. 159). — 1. Groupe du quadristriatxis (p. 160). — 2. Groupe de l'infuscatus (p. 161). — 3. Groupe du liopleurus (p. 162). — 4. Groupe du maculicornis (p. 172). —5. Groupe de subnolatus (p. 175). — 6. Groupe du caucasiens (p. 1751. — 7. Groupe du grandiceps (p. 181). — 8. Groupe du gravidus (p. 183). — Groupe du Lederi (p. 186). Série phyl. d ’Aphaenops (p. 196). — Gen. Meganophthalmus Kurn. (p. 196). Série phyl. de Neotrechus (p. 198). — Gen. Nannotrechus (Winkl.) (p. 199). — Gen. Cimmerites Jeann. (p. 200). — Gen. Jeannelius Kurn. (p. 204). Série phyl. de Duvahus (p. 207). — Gen. Duvalius Del. (p. 207). Species incertae sedis . Conclusions biogéographiques. Index alphabétique . 210 211 215 Mémoires du Muséum. — Zoologie, t. XVII. 156 H. JEANNE!.. INTRODUCTION. M. V. N. Kurnakov, qui réside à Goudaouta, en Abkhazie, a eu l’amabilité de me confier tous les Trechini qu’il a récoltés au cours de ses randonnées dans le Caucase. L’étude de cet important matériel, accompagné de renseignements précis sur les conditions de capture, m’a incité à reviser nos connaissances sur les Trechini du Caucase. Il faut reconnaître que ceux-ci étaient fort mal connus. La plu¬ part des espèces figurant dans les collections provenaient des chasses de H. Leder et avaient été diffusées par Reitter sans autre indica¬ tion d’origine que « Circassie », « Svanétie », « Ossétie » ou encore « Meskischen Geb. ». Et lorsque j’ai rédigé ma Monographie des Trechinae, il m’avait été impossible d’identifier ces espèces décrites par Reitter, en les comparant aux types de Chaudoir et de Putzeys. se trouvant dans la possession de R. Oberthur. Ajourd’hui, alors que les collections de R. Oberthur et particu¬ lièrement la précieuse collection de Chaudoir sont entrées au Mu¬ séum, il m’est possible de procéder à une révision générale des Tre¬ chini du Caucase. On verra qu’elle était nécessaire. Elle va me per¬ mettre de corriger bien des erreurs d’identification commises par E. Reitter et la plupart malheureusement reproduites dans ma Mono¬ graphie. Mais il faut bien le dire, la responsabilité de ces erreurs in¬ combe à R. Oberthur, qui pour une raison futile, à refusé, en 1926, de me laisser examiner les collections dont il était détenteur. Il était alors brouillé avec son frère Charles et m’a tenu rigueur d’avoir con¬ servé de bonnes relations avec celui-ci. Avant d’entrer dans le vif de cette Révision, je tiens à remercier M. V. Kurnakov non seulement de m’avoir confié ses riches collec¬ tions de Trechini, mais aussi d’avoir mis toute son obligeance à pré¬ ciser pour moi la répartition géographique et les conditions de vie des espèces. On connaît fort mal, en Occident, la géographie du Caucase. J’ai cherché en vain, à Paris, une carte un peu détaillée de la chaîne et les ouvrages des géographes soviétiques ne nous sont guère directe¬ ment accessibles. Mais voici, d’après les informations que j’ai reçues de M. V. Kurnakov, comment les auteurs modernes interprètent la structure du Caucase. Le Caucase s’étend sur quelque 600 kilomètres de l’WNW à l’ESE, entre le détroit de Kertch et la mer Caspienne. On le décrit souvent, de façon trop simple, comme une chaîne ayant deux versants : au nord la Circaucasie, au sud la Transcaucasie. Mais cette dernière est en réalité une région complexe et les géographes modernes décrivent le Caucase comme formé de quatre régions distinctes qui sont du nord au sud : Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 157 1° La Ciscaucasie, région montagneuse entre la dépression de Kouma-Manitch au nord et le pied du versant septentrional du Cau¬ case majeur au sud. Cette vaste région s’étend sur les territoires du Kouban, de Stavropol, du Terek et du Daghestan. 2° Le Caucase majeur, ou chaîne principale qui se développe depuis le détroit de Kertch jusqu’à la mer Caspienne. On le subdivise en trois parties : Le Caucase central, partie la plus élevée, entre l’Elbrouz et le Kazbek. Le Caucase occidental, à l’ouest de l’Elbrouz. Ses pentes méri¬ dionales dominent les rives de la mer Noire où le climat est particu¬ lièrement doux, avec Sotchi, le « Nice de l’Orient » et la République autonome de l’Abkhazie. Le Caucase oriental, à l’est du Kazbek, s’abaissant peu à peu vers la Caspienne. 3° Le Caucase mineur, ou chaîne Adjaro-lmérétienne. Détachée du Caucase majeur, cette chaîne s’étend vers le SSW jusque dans l’ar¬ rière-pays de Batoum, dans la République autonome de l’Adjarie, et est séparée du Caucase occidental par la dépression de Rien-Koura. Les monts Meskiss ou monts Souram font partie de cette chaîne. 4° Les monts de l'Arménie, vaste région montagneuse dont la partie soviétique est limitée au sud par la vallée de l’Araxe. On verra que ces régions définies par les géographes sont inégale¬ ment peuplées par des Trechini. Le Caucase occidental et central, ainsi que le Caucase mineur ont été reliés au vieux massif de l’Egéide sep¬ tentrionale et sont les plus riches en Trechini. Les espèces y sont loca¬ lisées, les unes à basse altitude, d’autres dans les forêts subalpines, d’autres encore dans la zone alpine et même au voisinage des neiges fondantes. D’autre part, comme dans les Pyrénées, la chaîne axiale du Cau¬ case majeur, formée de roches cristallines, est flanquée par des chaî¬ nes calcaires où les phénomènes karstiques ont atteint un plein déve¬ loppement. Les grottes y sont peuplées de troglobies et les premières recherches de V. Kurnakov font connaître déjà de vieux cavernicoles, restes de la faune montienne de la Mésogéide. Source : MNHN, Paris 158 R. JEANNEL. Trib. PERILEPTINI Jeannel. Gen. PER1LEPTUS Sehaum. 1. Perileptus aieolatus Creutzer, 1779 ; type : Autriche. — Jeannel, 1926, Mon. Trech., L’Ab. XXXII, p. 409, fig. 148 à 156. Caucase occidental. Abkhazie : Otkhara, district de Goudaouta (V. Kurnakov). Commun sur les plages de la rivière. Trib. TRECHODINI Jeannel. Gen. THALASSOPH1LUS Wollaston. 1. Thalassophilus longicoinis Sturm, 1825 ; tvpe : Autriche. — Jean¬ nel. 1926, Mon. Trech.. L’Ab. XXXIL p. 515, fig. 295-300. Caucase occidental. Abkhazie : Otkhara, district de Goudaouta, sur les plages de sable de la rivière, où il est bien plus rare que le Perileptus (F. Kurnakov). Caucase mineur. Géorgie méridionale : station climatique de Saïr- mé, versant N de la chaîne Adjaro-Imérétienne, à 900 m. d’alt., un exemplaire sous une pierre d’une plage de graviers de la rivière Khanis-Tskhali (V. Kurnakov, VI-1957). Trib. TRECHINI, s. str. Gen. TRECHUS Clairville. Ce grand genre est représenté par de nombreuses espèces dans le Caucase occidental et central ; la révision de ces espèces conduit à les grouper dans quatre grandes lignées naturelles. Deux espèces ailées, d’ailleurs très largement répandues dans les plaines, occupent le pied de la chaîne et s’enfoncent plus ou moins haut dans les vallées. Un bon nombre d’espèces vivant dans les forêts subal¬ pines forment des groupes systématiques qui se rattachent à l’une ou à l’autre de ces deux espèces ailées. Le T. quadristriatus Schrank, espèce ailée, a un édéage muni de deux pièces copulatrices et d’autre part des élytres à stries externes très effacées. A sa lignée se rattachent les groupes de Yinfuscatus, du liopleurus, du maculicornis, qui peuplent les forêts. Le T. quadrimaculatus Motsch. est l’autre espèce ailée du Cau¬ case. Elle appartient à la grande lignée du T. subnotatus Dej., à pièce copulatrice unique et stries externes des élytres visibles quoique su¬ perficielles. Il faut sans aucun doute rattacher à cette lignée du sub- Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » Dl' CAUCASE. 159 notatus deux groupes orophiles formés d’espèces aptères ; le groupe du caucasicus, subalpin, et le groupe du grandiceps, celui-ci constitué par des espèces nivicoles, occupant la zone alpine de la Svanétie. Tous les Trechus du Caucase ne se rattachent pas à ces deux lignées des T. quadristriatus et T. subnotatus. Certains seront clas¬ sés ici dans deux lignées différentes. La lignée du T. gravidus caractérisée par une disposition insolite des stries à l’apex des élytres, n’est représentée que par deux espèces localisées dans la zone subalpine des montagnes bordant la mer Noire en Transcaucasie occidentale. L’édéage de ces Trechus n’a quTine seule pièce copulatrice comme dans le groupe du caucasicus. Enfin la quatrième lignée de Trechus du Caucase est constituée par le groupe du Lederi, paraissant assez nombreux et strictement loca¬ lisé dans la zone alpine. Ce groupe du Lederi s’étend d’ailleurs en Asie sur les montagnes du Tian-Shan et sans doute bien d’autres hauts massifs de la Sibérie (T. almonius Reitt. des monts Sajan, source de l’Irkut) et de la Chine septentrionale (T. Swensoni Jeann., T. Tuxeni Jeann.). Sans aucun doute s’agit-il ici d’une très vieille lignée angarienne actuellement refoulée à haute altitude. Dans le Caucase, ses représen¬ tants doivent être considérés comme l’élément le plus ancien du peu¬ plement de la haute chaîne. Tableau des groupes d’espèces dit Caucase. A. Lignée du T. quadristriatus. — Edéage à deux pièces copula- trices généralement allongées. Stries externes des élytres tout à fait effacées, la crosse apicale de la 2" strie présente. 1. Pronotum avec un sillon prébasal transverse continu, les fos¬ settes basales réduites. Strie récurrente de l’élytre brusquement interrompue en avant . 2. — Pronotum sans sillon prébasal, les fossettes basales larges. Strie récurrente peu à peu atténuée en avant. 4. 2. Tibias antérieurs longs, sillonnés sur la face externe. Espece ailée à angles postérieurs du pronotum largement arrondis . . . 1. Groupe du quadristriatus. — Tibias antérieurs courts et épais, faiblement sillonnés ou tout au plus avec un méplat externe . 3. 3. Stries internes de l’élytre très fines et superficielles. Espèces ailées ou aptères. 2. Groupe de l’ infuscatus. — Stries internes de l’élytre profondes et vaguement ponctuées. Espèces le plus souvent aptères. 3. Groupe du liopleurus. 4. Stries internes de l’élytre profondes. Tibias antérieurs non sil¬ lonnés. Edéage très long et plus ou moins tordu en S. .. 4. Groupe du maculicornis. Source : MNHN, Paris R. JEANNE!.. B. Lignée du T. subnotatus. — Edéage à une seule pièce copula- trice en position anisotope. Stries externes des élytres visibles quoique souvent superficielles, la crosse de la 2* strie présente. Pronotum toujours sans sillon prébasal. 1. Tibias antérieurs longs et sillonnés sur la face externe. Stries externes fortes. Pièce copulatrice de forme particulière « en- sellée». Espèce de grande taille, généralement ailée. . 5. Groupe du subnotatus. — Tibias antérieurs courts et épais, non sillonnés. Stries exter¬ nes généralement plus superficielles. Pièce copulatrice courte, non ensellée. Petite taille . 2. 2. Tête de grosseur normale, les yeux sensiblement aussi longs que les tempes. Espèces aptères, subalpines . . 6. Groupe du caucasicus. — Tête très grosse, arrondie, les yeux bien plus courts que les tempes qui sont bombées. Première soie discale de l’élytre très loin de la base, après le niveau du 4” fouet. Espèces aptères, alpines. 7. Groupe du grandiceps. C. Lignée du T. gravidus. — Edéage à une seule pièce copulatrice anisotope, non ensellée. Stries fortes et ponctuées, les externes superficielles, la 2' strie sans trace de crosse apicale. Tibias antérieurs longs et sillonnés. Première soie discale de l’élytre près de la base, bien avant le niveau du 4* fouet. Tête allongée, étroite. Elytres très convexes, renflées, ovoïdes. Espèces aptères, subalpines . 8. Groupe du gravidus. D. Lignée du T. Lederi. — Edéage à sac interne écailleux, la pièce copulatrice le plus souvent absente et remplacée par des chaî¬ nes de dents. Angles postérieurs du pronotum toujours très émoussés. Tibias antérieurs non sillonnés. Stries externes des élytres ponctuées et bien visibles, quoi¬ que superficielles (chez les espècs du Caucase). Espèces aptè¬ res, alpines, plus ou moins dépigmentées, la plupart de très petite taille . 9. Groupe du Lederi. 1. Groupe du quadristriatus. 1. Trechus (s. str.) quadristriatus Schrank. 1781 ; tvpe ; Autriche. — Jeannel. 1927, Mon. Trech.. L’Ab. XXXIIÎ, p. 295, fig. 719- 805. Caucase oriental. Géorgie orientale : mont Khotchal-Dagh, près de Lagodekhi, en forêt de Hêtres, sous les feuilles mortes (V. Kurna- kov, VII-1952). Azerbaïdjan : env. du village Kamervan, district de Koutkachène, dans les mêmes conditions (V. Kurnakov, VI-1958). Obs. — Il est curieux que M. V. Kurnakov n’ait pas recueilli cette espèce, dans le Caucase occidental, alors qu’elle est généralement très commune dans toute l’Europe. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI.» DU CAUCASE. 161 2. Groupe de l’infuscatus. 1. Espèce aptère, testacée brunâtre, avec la tête concolore. Prono- tum rétréci à la base. Elytres oblongs. Long. 3,5 mm. . 4. fischtensis Reitt. — Espèces ailées ou brachyptères, brunâtres avec la tête noir⬠tre. Pronotum non rétréci à la base, ses angles postérieurs émoussés. Elytres longs . 2. 2. Antennes noirâtres à base testacée. Apex de l’édéage crochu. Long. 3,5 mm. 2. melanocephalus Kol. — Antennes rougeâtres. Apex de l’édéage simple. Long. 3,5 mm. . 3. infuscatus Chaud. Le T. Korbi Reitt., que je ne connais pas, serait voisin de 1 ’infus- catus, mais avec le pronotum plus petit, à angles postérieurs plus saillants, et les stries élytrales plus profondes. 2. Trechus (s. str.) melanocephalus Kolenati, 1845 ; type ; Arménie (Mus. Leningrad). Jeannel. 1927, Mon. Trech., L’Ab. XXXIII, p. 323, fig. 848. —• vicinus Putzeys. 1870 ; type ; Arménie (coll. Chaudoir, Mus. Paris). — picticornis Flf.is- cher, 1898 ; type ; vallée de l’Araxe (Mus. Budapest). — magniceps Reitter. 1898 ; type ; vallée de l’Araxe (Mus. Budapest). Monts de l’Arménie. République autonome de Nakhitchcvan ; montagnes au N. d’Ordubad (H. Leder). 3. Trechus (s. str.) infuscatus Chaudoir, 1850 ; tvpe ; Arménie (Mus. Paris). — Jeannel. 1927, Mon. Trech., L’Ab. XXXIII, p. 324, fig. 849 et 850. Caucase oriental. Daghestan méridional mont Kourouch (.Faust). Monts de l’Arménie : mont Aragatz, le plus élevé de l’Arménie Soviétique, situé à mi-dislance entre Zrevan et Leninekan (H. Leder). 4. Trechus (s. str.) fischtensis Reitter, 1888, Wiener ent. Ztg., Vil, p. 83 ; type ; mont Ficht (Mus. Budapest). — Jeannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab. XXXIII, p. 330, fig. 857 et 858. Fig. 1 et 2. — Long. 3,5 à 3,8 mm. Aptère. Voisin de Vinfuscatus, même coloration et même fine striation des élytres, mais avec le pro¬ notum rétréci à la base. Tête arrondie, à sillons frontaux superficiels et yeux à peine deux fois plus longs que les tempes. Pronotum à peine plus large que long, à base étroite et saillante, les côtés à peine sinués avant les angles postérieurs qui sont obtus et émoussés ; fossettes basales petites. Elytres oblongs, à épaules effacées et stries très fines. Tibias antérieurs non sillonnés. Source : MNHN, Paris 162 R. JEANNEL. Edéage (fig. 2) volumineux, allongé, coudé à angle droit au tiers basal, sa partie apicale rectiligne, l’apex allongé et crochu. Pièces copu- latrices allongées. Cette espèce n’appartient pas au groupe du liopleurus. Ses stries élytrales très fines et la forme de son édéage la rapprochent nettement de 1 ’infuscatus. Elle est ainsi très isolée sur une montagne située dans la partie du Caucase occidental peuplée par les espèces du groupe du liopleurus. Caucase occidental : mont Ficht, nombreux exemplaires dans la zone forestière (H. Leder). 5. Tiechus (s. str.) Korbi Reitter. 1903 ; type : Perli Dagh (Mus. Budapest). — Jeannel, 1927, Mon' Trech.. L’Ab. XXXIII, p. 325. Arménie : Perli Dagh, à l’W du mont Ararat, sur la frontière de l’Erivan (M. Korb). 3. Groupe du liopleurus. 1. Base du pronotum avec des fossettes basales plus ou moins pro¬ fondes . 2. — Base du pronotum sans fossettes basales. Edéage toujours très grand, avec le sac interne tapissé d’écailles ou d’épines qui cachent les pièces copulatrices . 7. 2. Pièces copulatrices allongées . 3. — Pièces copulatrices courtes, la droite en forme de large cuille- ron, la gauche atrophiée. 6. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 163 3. Angles postérieurs du pronotum émoussés, la base plus ou moins saillante, avec ses parties latérales généralement très obliques. Elytres oblongs, les stries internes profondes et vague¬ ment ponctuées. Ordinairement ailé, de coloration rougeâtre. Edéage très petit et arqué (fig. 6-8). Long. 3,5 à 3,8 mm. . 6. liopleurus Chaud. a. Plus petits, les antennes plus courtes. Ailé ou bra- chyptère . var. liopleurus s. str. b. Plus grands, les antennes plus longues. Toujours ai¬ lés. (Crimée). var. jailensis Winld. — Angles postérieurs du pronotum vifs, la base rectiligne. 4. 4. Rougeâtre. Côtés du pronotum sans sinuosité avant les angles postérieurs qui sont obtus mais vifs. Elytres amples et longs, les stries profondes. Edéage de même forme arquée que chez liopleurus mais bien plus volumineux (fig. 10). Long. 4 mm. . 7. utschderensis Reitt. — Noir de poix avec les pattes rougeâtres. Côtés du pronotum avec une brève sinuosité avant les angles postérieurs qui sont droits ou aigus. Elytres plus courts. Apex de l’édéage non infléchi, allongé . 5. 5. Côtés du pronotum très arrondis en avant, la sinuosité posté¬ rieure profonde, les angles postérieurs aigus et saillants en dehors. Edéage petit (fig. 11). Long 3,5 mm.. 8. Kumakovi, n. sp. — Côtés du pronotum moins arrondis, la sinuosité postérieure plus faible, les angles postérieurs droits. Edéage bien plus grand (fig. 12). Long. 3,5 mm. 9. abkhazicus. n. sp. 6. Angles postérieurs du pronotum obtus et émoussés, les côtés sans sinuosité postérieure, la base un peu saillante. Première soie discale de l’élytre plus rapprochée de la base, avant le ni¬ veau du 4° fouet. Tcstacé rougeâtre. Edéage (fig. 13) petit, à bec apical long et infléchi. Long. 3,5 mm. ... 10. gagrensis Jeann. — Angles postérieurs du pronotum vifs, précédés par une courte sinuosité des côtés, la base rectiligne. Première soie discale de Pélytre plus éloignée de la base. Noir ou brun de poix, avec les pattes rougeâtres. Edéage (fig. 15) bien plus grand, le bec api¬ cal long et non infléchi. Long. 3,5 à 3,8 mm. ... 11. Hoppi Jeann. a. Côtés du pronotum faiblement arrondis en avant. Edéage à bec apical parfaitement rectiligne. Taille plus faible. subsp. Hoppi, s. str. b. Côtés du pronotum plus largement arrondis. Edéage à bec apical rectiligne mais retroussé du côté dorsal Taille plus grande. subsp. conspicuus, nov. 7. Pronotum plus petit et moins convexe. Elytres 1res amples. Edéage (fig. 16) très grand, très long, non étranglé à sa cou- dure, la partie apicale subcylindrique, l’apex mousse. Long. 4 mm... 12. lucidus, n. sp. —- Pronotum plus grand et très convexe. Elytres oblongs et allon¬ gés . 8. Source : MNHN, Paris 164 R. JEANNEL. 8. Brun de poix luisant, les pattes pâles. Angles postérieurs du pronotum obtus et émoussés, la base un peu saillante. Edéage (fig. 20) très grand, très long, étranglé dans sa partie coudée, la partie apicale fusiforme, l’apex crochu. Long. 3,8 mm. . 13. bradycelloides Reitt. — Rougeâtre. Angles postérieurs du pronotum obtus mais vifs, la base rectiligne. Long 4,2 mm. 14. alpigradus Reitt. 6. Tiechus (s. str.) liopleurus Chaudoik, 1850, Bull. Soc. Nat. Moscou, XXIII, p. 165 ; type : « Géorgie russe » (Mus. Paris). — Jeannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab., XXXIII, p. 327, fig. 831- 834. —- Var. jailensis Winkler. 1911, Col. Rundsch., I, p. 3 ; type : monts Jaïla (Mus. Paris). Fig. 3 à 9. — Long. 3,5 à 3,8 mm. Ailé ou brachyptère. Brunâtre luisant, épais. Tête souvent noirâtre, arrondie, les sillons frontaux superficiels, les yeux très grands, trois fois aussi longs que les tempes. Antennes longues et grêles. Pronotum ample, un peu transverse, à Fig. 3 a 3. Gen. Trechus Clairv. — Fig. 3. T. (s. str.) liopleurus Chaud., de Martkopi, X 18. -— Fig. 4. Edéage, de profil, du même, X 80. — Fig. 5. Pièces copulatrices, plus grossies. base large et côtés régulièrement arqués, sans sinuosité avant les an¬ gles postérieurs qui sont obtus et émoussés, la base plus ou moins sail¬ lante ; fossettes basales présentes. Elytres oblongs, à épaules saillan¬ tes et bord préhuméral perpendiculaire à la ligne médiane ; les trois premières stries profondes et vaguement ponctuées, les stries externes totalement effacées. Tibias antérieurs faiblement sillonnés. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 165 Première soie discale de l’élytre au quart antérieur, au niveau du 4* fouet. Edéage (fig. 4 à 9) petit, court et très arqué, sans trace de cou- dure à la base, l’apex mousse. Pièces copulatrices très inégales, la gau¬ che courte, la droite longue, en forme de spatule (fig. 5). Il n’existe pas de différence fondamentale entre la var. jailensis de la Crimée et les liopleurus du Caucase, sauf que le premier est un peu plus grand, toujours ailé. Dans le Caucase, l’édéage varie légèrement de forme suivant la région (fig. 6 à 8) sans que cela puisse justifier la distinction de races locales. D’autre part on rencontre, çà et là des individus brachyptères ou aptères, dont la base du pronotum est à peu près rectiligne. Les types de Chaudoir (3 exemplaires) sont dans ce cas. Les matériaux manquent pour décider si ces individus brachyptères constituent une race d’altitude. Ce Tréchus est répandu sur les deux versants du Caucase, et en Crimée, toujours, semble-t-il, à basse altitude. Crimée. Monts Jaïla, vers 1.200 m (E. Moczarski et A. Winkler). Caucase occidental. Sotchi ; Adler (D r Lgocki). Abkhazie ; Ga- gra (D r Lgocki) ; Otkhara, district de Goudaouta, en forêt de Hêtres, sous les feuilles mortes, vers 1.200 m d’alt. (V. Kurnakov). Caucase mineur. Géorgie méridionale : Abastouman, versant S de la chaîne Adjaro-Imérétienne ( H. Leder). Caucase oriental. Daghestan (H. Leder). Azerbaïdjan ; Lenkoran (H. Leder) ; monts Talych, Lirik (H. Leder). 7. Trechus (s. str.) utschderensis Rkittf.r, 1890, D. ent. Zs„ p. 105 ; type : Utch-Déré (Mus. Budapest) (nec utschderensis Jeannel, 1927). Un examen plus attentif de la description de cette espèce qui signale la présence de fossettes basales sur le pronotum, me montre que le véritable utschderensis n’est pas l’espèce que j’ai eue en vue dans ma monographie. Fig. 10. — Long. 4 mm. Aptère. Testacé rougeâtre, très épais. Voisin du liopleurus mais plus grand et plus épais. Tête petite, à sillons frontaux peu profonds, les yeux deux fois aussi longs que les tempes. Antennes robustes, dépassant un peu la base des élytres. Pronotum grand, un peu transverse, de même forme générale que chez liopleurus mais avec la base rectiligne, les angles postérieurs petits mais droits et vifs : fossettes basales larges et profondes. Elv- tres oblongs, à épaules effacées, le bord préhuméral oblique ; disque convexe, les trois premières stries profondes, comme chez liopleurus. Tibias antérieurs à peine sillonnés. Mêmes caractères chétotaxiques que chez liopleurus. Source : MNHN, Paris 166 R. JEANNEL. Edéage (fig. 10) à peu près de même forme que celui du lio pleur us mais bien plus volumineux, l’apex court et simple ; pièces copulatri- ces toutes deux allongées. Caucase occidental : Utch-Déré (A. Starck ) ; Sotchi ; Adler (V. Lutshnik). — Abkhazie : monts d’Arabika, au NNE de Gagra (E. Hopp) ; env. de Soukhoumi, à 790 m d’alt. (/)' Lgocki). Fig. 6 à 12. Gen. Trechus Clairv., édéages, de profil, x 80. — Fig. 6. T. (s. str.) lio- pleurus Chaud., type de la Géorgie. — Fig. 7. Même espèce, de Lirik (Azerbaïd¬ jan). — Fig. 8. Même espèce, du Daghestan. — Fig. 9. Pièces copulatrices du T. tiopleurus Chaud. — Fig. 10. Edéage du T. (s. str.) utschderensis Reitt., de Adler. — Fig. 11. Edéage et pièces copulatrices du T. (s. str.) Kurnakovi, n. sp., type, des monts d’Amtkel. — Fig. 12. Edéage et pièces copulatrices du T. (s. str.) abkhazicus, n. sp., type de Kopchara. 8. Trechus (s. str.) Kurnakovi, n. sp. ; type : monts près d’Amtkel (coll. V. Kurnakov) ; paratype au Mus. Paris. Fig. 11. — Long. 3,5 mm. Aptère. Noir de poix, très luisant, avec les pattes rougeâtres et les antennes rembrunies, à base rougeâtre. Large et peu convexe. Tête petite, à sillons frontaux réguliers, les yeux deux fois aussi longs que les tempes. Antennes robustes, attei¬ gnant presque le quart antérieur des élytres. Pronotum grand, trans¬ verse, à base large et rectiligne, les côtés très arrondis en avant, sinués avant les angles postérieurs qui sont aigus, un peu saillants en dehors, fossettes basales peu profondes. Elvtres peu convexes, am¬ ples, à bord préhuméral perpendiculaire à la ligne médiane, les trois premières stries fines mais superficiellement ponctuées. Tibias anté¬ rieurs à peine sillonnés. Source : MNHN, Paris REVISION DES c TRECHINI » DI’ CAUCASE. 167 Première soie discale de l’élytre un peu avant le niveau du 4' fouet. Edéage (fig. 11) petit, coudé en angle obtus à la base, sa partie apicale rectiligne, l’apex allongé et simple. Pièces copulatrices lon¬ gues et rectilignes. Caucase occidental. Abkhazie : monts près du village Aintkel, en forêt de Hêtres, ait. 1.000 à 1.200 m, 3 exemplaires sous des feuil¬ les mortes dans un endroit relativement sec (V. Kurnakov, VIII, 1958). 9. Trechus (s. str.) abkhazicus, n. sp. ; type ; Kopchara (Mus. Paris). Fig. 12. — Long. 3,5 mm. Aptère. Brun de poix luisant, avec la marge des élytres roussâtre, les pattes et les antennes rougeâtres. Moins large et plus convexe que le précédent, plus allongé. Tête et antennes semblables. Pronotum moins large et un peu plus rétréci à la base qui est rectiligne ; côtés moins arrondis en avant, sinués avant les angles postérieurs qui sont droits et vifs, non saillants en dehors ; fossettes basales plus profondes. Elytres oblongs, plus longs, à épau¬ les arrondies et bord préhuméral oblique ; même striation. Tibias antérieurs faiblement sillonnés. Mêmes caractères chétotaxiques. Edéage (fig .12) de même forme que celui de Kurnakovi mais beaucoup plus grand, la coudure basale plus brusque, l’apex plus allon¬ gé et un peu crochu. Pièces copulatrices toutes deux allongées. Caucase occidental. Abkhazie : rivière Kopchara, affluent du Kodor, à 2.200 m d’alt., 3 exemplaires (D r Lgocki). 10. Tiechus (s. str.) gagrensis .Teannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab. XXXIII, p. 327, fig. 855-856 ; type ; Utch-Déré (Mus. Paris). Fig. 13 et 14. — Long. 3,5 mm. Aptère. Testacé rougeâtre, avec la tête foncée, les antennes rougeâtres. Tête petite, les yeux deux fois aussi longs que les tempes. Pronotum plus étroit que chez liopleurus, plus rétréci à la base qui est un peu saillante, presque rectiligne ; côtés sans sinuosité avant les angles postérieurs qui sont obtus et Source : MNHN, Paris R. JEANNEL. émoussés ; fossettes basales peu profondes. Elytres oblongs, à épaules arrondies et bord préhuméral oblique ; même striation que chez le lio- pleurus. Tibias antérieurs à peine sillonnés. Première soie discale de l’élytre rapprochée de la hase, à peu près au niveau du 3° fouet. Edéage (fig. 13) petit, arqué, avec l’apex très long et infléchi. Pièce copulatrice (fig. 14) gauche atrophiée, la droite large, en forme de cuilleron. Caucase occidental : Utch-Déré (A. Starck) ; Sotchi ; Adler (V. Lutshnik) ; Matzesta ; Bzugou, dans la banlieue de Sotchi (D r Lgocki). Toujours à basse altitude. 10. Tiechus (s. str.) Hoppi Jeannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab. XXXIII, p. 334, fig. 864 bis ; type : mont Arabika (Mus. Paris). Subsp. conspiciius. nov. ; type ; monts près d’Amtkel (coll. V. Kurnakov) ; paratype au Muséum. Fig. 15. — Long. 3,5 à 3,8 mm. Aptère. Brun de poix foncé, les pattes rougeâtres, les antennes rembrunies. Tête petite, arrondie, les yeux de moitié plus longs que les tempes. Antennes grêles, atteignant le premier quart des élytres. Pronotum peu transverse, à base presque aussi large que le bord antérieur, les côtés sinués avant les angles postérieurs qui sont vifs et droits ; base rectiligne, les fossettes basales petites mais profondes. Elytres oblongs, à épaules peu saillantes et bord préhuméral oblique. Stries internes profondes et ponctuées. Tibias antérieurs fortement sillonnés. Première soie discale relativement éloignée de la base, au niveau du 4” fouet. Edéage (fig. 15) très grand, coudé à la base en large courbe for¬ mant un angle obtus, la partie apicale longue et atténuée, l’apex sim¬ ple. Pièce copulatrice gauche large et courte, avec deux trabécules transverses à la base, la pièce droite longue et étroite ; parois du sac interne avec un paquet d’épines. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. Chez la sous-espèce conspicuus, de plus grande taille, les côtés du pronotum sont plus largement arrondis que chez le Hoppi typique et les élytres sont plus allongés avec une striation plus fine et plus superficielle. Malgré cette assez grande différence d’aspect, l’édéage est semblable sauf que l’apex est un peu relevé, alors qu’il est parfaite¬ ment rectiligne chez la forme typique. Caucase occidental. Abkhazie. Subsp. Hoppi, s. str. — Monts Arabika, au NNE de Gagra (E. Hopp) ; chaîne du Bzyb, au sud du fleuve Bzyb, nombreux exemplaires en forêt de hêtres, vers 1.000 à 1.200 m, sous les feuilles mortes (V., Kurnakov, V-1958) ; environs d’Otkhara, vers 800 m, dans la chênaie, quelques exemplaires (V. Kurnakov, IV-1956). Subsp. conspicuus. nov. — Monts près d’Amtkel, 3 exemplaires en forêt de Hêtres, vers 1.000 à 1.200 m, sous les feuilles mortes (V. Kurnakov. V1II-1958). 12. Trechus (s. str.) lucidus, n. sp. ; type : monts près de Gagra (Mus. Paris). — utschderensis Jeannel, 1927, Mom. Trech., L’Ab. XXXIII, p. 332, fig. 863-864 (nec utschderensis Reitter, 1890). Fig. 16 et 17. — Long. 4 mm. Aptère. Brunâtre foncé ; épais. Tête petite, les sillons frontaux profonds et anguleux, les yeux deux fois aussi longs que les tempes. Antennes grêles, atteignant presque le pre- Fig. 16 et 17. Gen. Trechus Clairv. — Fig. 16. Edéage, de profil, du T. (s. str.) luci¬ dus, n. sp., type, des monts de Gagra, X 140. — Fig. 17. Pièces copulatrices. mier quart des élytres. Pronotum à peine transverse, assez convexe, la base rectiligne, aussi large que le bord antérieur ; côtés peu arqués, sinués avant les angles postérieurs qui sont droits mais émoussés ;pas de fossettes basales. Elytres larges, oblongs, à épaules arrondies et peu saillantes, les trois premières stries profondes. Tibias antérieurs fai¬ blement sillonnés. Première soie discale de l’élytre au niveau du 4' fouet. Source : MNHN, Paris 170 R. JEANNEL. Edéage (fig. 16) très grand, coudé à angle presque droit, non étran¬ glé dans la coudure, la partie apicale subcylindrique et rectiligne, l’apex court et simple. Sac interne (fig. 17) avec les pièces copulatrices larges et courtes, cachées sous un revêtement pariétal d’écailles. Même aspect que Vutschderensis Reitt. cité ci-dessus, mais diffé¬ rent par l’absence de fossettes basales sur le pronotum dont les parties postéro-externes du disque sont régulièrement convexes. Le lucidus est plus voisin du bradycelloides Reitt. que du liopleurus. Caucase occidental. Abkhazie : monts près de Gagra, un mâle (A. Zolotarev). 13. Tiechus (s. str.l bradycelloides Reitter 1903, Wiener ent. Ztg., XXII, p. 8 ; type ; Caucase central (Mus. Mudapest). — Jean- nel, 1927, Mon. Trech.. L’Ab., XXXIII, p. 331, fig. 859-862. Fig. 18 à 21. — Long. 3,8 à 4 mm. Aptère. Brun de poix luisant, parfois rougeâtre, les pattes rougeâtres, les antennes rembrunies. Large. Tête arrondie, petite, à sillons frontaux profonds et anguleux, Fig. 18 à 21. Gen. Trechus Clairv. — Fig. 18. T. (s. str.) bradycelloides Reitt., du mont Kreztovaia, X 18. — Fig. 19. Le même de profil. — Fig. 20. Edéage, de profil, x 140. — Fig. 21. Pièces copulatrices, plus grossies. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI > DU CAUCASE. 171 les yeux environ deux fois aussi longs que les tempes. Antennes grêles. Pronotum très grand, ample et convexe, à base un peu moins large que le bord antérieur, les côtés arrondis en avant, à peine sinués avant les angles postérieurs qui sont petits, obtus et émoussés ; base recti¬ ligne, pas trace de fossettes basales. Elytres oblongs, peu larges, les épaules peu saillantes, les trois premières stries fines, les interstries plans. Tibias antérieurs faiblement sillonnés. Mêmes caractères chétotaxiques que chez le précédent. Edéage (fig. 20) très grand, moins longuement coudé que chez le lucidus et surtout étranglé dans la coudure, la partie apicale longue et droite, fusiforme, l’apex court et crochu. Sac interne avec la même armature que chez le lucidus. mais avec des épines pariétales plutôt que des écailles (fig. 21). Caucase central : mont Krestovaia (de la croix) et monts près de Goudaour et de Kobi (A. Zolotnrev') ; mont Kazbek (V. Kurnakov). Ossétie : col Kalassan (V. Kurnakov ) ; défilé Troussovskoié, cours supérieur du Terek (V. Kurnnkov). Kaburdino-Balkarie : chaîne Ska- listy (F. Kurnakov ) ; monts Chit.Getmaz et Kanjal, sous les pierres en prairie (V. Kurnakov). Espèce subalpine, se trouvant entre 2.000 et 2.500 m d’altitude. 14. Trechus (s. str.) alpigradus Reitter, 1888, Wiener ent. Ztg., VII, p. 84 ; type : mont Ficht (Mus. Budapest). — Jeannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab., XXXIII, p. 334. Long. 4,2 mm. Aptère. Rougeâtre luisant avec les pattes et les antennes concolores. Aspect du précédent mais plus allongé. Tête médiocre, à sillons frontaux peu profonds, les yeux à peine plus longs que les tempes. Antennes fines mais courtes. Pronotum très grand et convexe comme celui du bradycelloides mais avec les côtés moins arrondis, la base presque aussi large que le bord antérieur, les angles postérieurs aussi petits mais vifs ; base rectiligne, pas de fossettes basales. Elytres plus allongés que chez le bradycelloides et le lucidus, de peu plus larges que le pronotum, les épaules aussi peu saillantes. Même striation fine que chez le brndijcelloides. Tibias antérieurs fai¬ blement sillonnés. Mêmes caractères chétotaxiques. Je n’ai pas vu le mâle. Il semble bien toutefois que cette espèce se place près du lucidus et du bradycelloides. Caucase occidental : mont Ficht (H. Leder). E. Reitter dit dans la description de l’espèce que M. Leder a recueilli deux douzaines d’exemplaires avec de nombreux fischtensis, c’est-à-dire dans les forêts supérieures du mont Ficht. Mémoires du Muséum. — Zoologie, t. XVII. 11 Source : MNHN, Paris 172 R. JEANNEL. 4. Groupe du maculicornis. 1. Côtés du pronotum sans sinuosité avant les angles postérieurs qui sont obtus et émoussés. Antennes grêles et fortement rem¬ brunies. Edéage (fig. 25) long, à partie apieale légèrement si- nuée . 15. maculicornis Chaud. a. Plus petit (3 mm) et moins convexe, les yeux moins grands, la base du pronotum presque rectiligne. . subsp. maculicornis, s. str. — Plus grand (3,5 mm) et plus convexe, les yeux plus grands, la base du pronotum un peu saillante. . subsp. dubitans Reitt. — Côtés du pronotum sinués avant les angles postérieurs qui sont vifs. Antennes rougeâtres. Edéage à partie apicale longue et tordue en S . 2. 2. Moins grand, le pronotum ample et transverse, à côtés très ar¬ rondis et angles postérieurs droits. Edéage à coudure basale arrondie et partie distale progressivement relevée (fig. 23). Long. 3,5 mm. 16. nivicola Chaud. — Plus grand, le pronotum moins transverse, à côtés moins arron¬ dis et angles postérieurs aigus et saillants en dehors. Edéage (fig. 26) à coudure basale brusque, en angle aigu, et partie apicale retroussée par une coudure. Long. 4 mm. . 17. elongatulus Putz. 15. Trechus (s. str.l maculicornis Chaudoir. 1846. En. Col. Caucase, Carab., p. 191 ; type : monts de la Ratcha (Mus. Paris). — Putzeys, 1870, Stett. ent. Ztg., XXXI, p. 157 ; nec maculicor¬ nis Jeannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab., XXXIII, p. 476, fig. 1116 à 1118. Subsp. dubitans Reitter, 1903, Wiener ent. Ztg., XXII, p. 5 ; type : Svanétie (Mus. Budapest). — Jeannel. 1927, 1. c., p. 402, fig. 1087 à 1089. Fig. 25. — Long 3 à 3,5 mm. Aptère. Brun de poix luisant avec la marge et la suture des élytres roussâtre, les pattes rougeâtres, les an¬ tennes brunes, à base pâle. Tête petite, arrondie, les sillons frontaux peu profonds, les yeux un peu plus longs que les tempes. Antennes fines. Pronotum transverse, à base à peine moins large que le bord antérieur, les côtés très arrondis en avant, sans sinuosité avant les angles postérieurs qui sont obtus et émoussés ; fossettes basales pro¬ fondes et larges. Elytres oblongs, courts, à épaules arrondies, les stries externes effacées. Tibias antérieurs non sillonnés. Edéage (fig. 25) grêle et allongé, coudé à angle droit au quart basal, la partie apicale longue et presque droite, l’apex à peine re¬ troussé. Deux pièces copulatrices, la gauche plus courte que la droite. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 173 Je ne connaissais pas le véritable maculicornis lorsque j’ai écrit ma monographie. L’espèce que j’ai décrite sous ce nom (p. 476, fig. 1116 à 1118) est probablement nouvelle, mais ne connaissant pas la provenance précise du type, je préfère ne pas lui donner un nom. Caucase central. Imérétie orientale ; monts de la Ratcha (1). 2 femelles (coll. Chaudoir) ; monts près de Kobi, ait. 2.200 à 2.500 ni, une dizaine d’exemplaires (A. Zolotnrev). La sous-espèce dabitans est décrite comme occupant la Svanétie. 16. Trecbus (s. str.) nivicola Chaudoir, 1846, En. Col. Caucase, Carab., p. 191 ; type : monts de la Ratcha (Mus. Paris) (nec nivicola Jeannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab., XXXIII, p. 478, fig. 1119 à 1121). — subcordatus Jeannel, 1927, 1. c., p. 340, fig. 867 à 871 (nec subcordatus Chaudoir). — osseticus Jeannel, 1927, Le., p. 341, fig. 872 à 875 ; type : monts de Tbatani (Mus. Paris). Fig. 22 à 24. — Long. 3,5 mm. Aptère. Testacé rougeâtre, parfois avec les élytres foncés. Voisin du précédent, mais plus grand, plus allongé. Tête semblable, avec les yeux plus grands, deux fois aussi longs que les tempes, les antennes rougeâtres, plus courtes. Pronotum aussi ample, transverse, mais à base plus rétrécie, les côtés très arron¬ dis, brièvement sinués avant les angles postérieurs qui sont droits et vifs ; base rectiligne, les fossettes basales profondes. Elytres oblongs, plus longs que chez maculicornis, les épaules plus effacées, les stries fines et vaguement ponctuées. Tibias antérieurs non sillonnés. (1) Plusieurs chaînes distinctes se trouvent dans la contrée dite « Ratcha ». on ignore sur quelle chaîne Chaudoir a recueilli ses Trechus. Source : MNHN, Paris 174 R. JEANNEL. Edéage (fig. 23). Tics grand, tordu en S, la partie basale incurvée en demi-cercle, la partie apicale longue et recourbée du côté dorsal, l’apex terminé par un renflement transverse. Deux pièces copulatrices ovalaires et inégales (fig. 24). Caucase central. Imérétie orientale ; monts de la Ratcha (coll. Chaudoir) ; monts de Tbatani (//. Leder). Caucase mineur. Géorgie méridionale : mont Lomis-Mta et défilé Banis-Khévi, près de Borjam, dans la chaîne Adjaro-Imérétienne (1) entre 1.000 et 1.200 m., quelques exemplaires en forêt de Hêtres, sous les feuilles mortes (V. Kurnnkov, VI. 1958) ; monts Meskiss, ou monts Souram, partie de la chaîne Adjaro-Imérétienne dans la Géorgie méri¬ dionale (H. Leder). Contrairement au nom que lui a donné Chaudoir, cette espèce occupe la zone subalpine. 17. Trechus (s. str.) elongatulus Putzeys, Stett. ent. Ztg., XXXI, p. 148 ; type : monts de la Ratcha (coll. Chaudoir, in Mus. Paris), (nec elongatulus Jeannel, 1927, l.c., p. 464). Fig. 26. — Long. 4 mm. Aptère. Voisin du nivicola mais plus grand ; même forme générale. Tête semblable, les yeux deux fois aussi Fig. 25 et 26. Gen. Trechus Clairv., édéages. de profil, x 80. — Fig. 25. T. (s. str.) maculicornis Chaud., des environs de Kobi. — Fig. 26 T. (s. str.) elongatulus Putz., type, de la Ratcha. longs que les tempes, les antennes plus longues. Pronotum moins transverse, moins rétréci à la base, les côtés aussi arrondis, sinués avant les angles postérieurs qui sont vifs, presque aigus, saillants en Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 175 dehors ; base rectiligne. Elytres oblongs, à épaules plus saillantes que chez le nivicola ; même fine striation. Tibias antérieurs non sil¬ lonnés. Edéage (fig .26) de même type que celui du nivicola, mais plus brusquement coudé à la base, en angle aigu, et avec une coudure de la partie apicale relevée. Pièces copulatrices plus allongées. Caucase central. Imérétie orientale ; monts de la Ratcha, un mâle (type coll. Chaudoir). 5. Groupe du subnotatus. 18. Trechus (s. str.) quadrimaculatus Motschoulsky, 1850, Kâf. Russl., p. 7 ; tvpe : Caucase central. — Jeannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab., XXXIII, p. 447, fig. 1064 et 1065. Espèce très variable ; tous les intermédiaires existent entre les individus à élytres tachés et allongés (var. quadrimaculatus), ceux à élytres tachés et courts ( inornatus Tschils.) et ceux à élytres unicolo- res ( dorsiger Reitt.). Répandu en Transcaucasie, en Svanétie, Imérétie et Ossétie. Aussi dans les monts Meskiss, et dans la plaine de Rien-Koura. 6. Groupe du caucasicus. 1. Stries externes des élytres bien visibles quoique plus superfi¬ cielles que les stries internes. Pronotum peu transverse, à côtés fortement sinués avant les angles postérieurs. Edéage petit, sans coudure de sa partie basale (fig. 29). Long. 3,5 à 4 mm. . 19. caucasicus Chaud. a. Elytres plus longs, pronotum plus rétréci à la base. Apex de î’édéage simple (fig. 29). subsp. mingrelicus Reitt. — Elytres courts, pronotum moins rétréci à la base.... b. b. Apex de l’édéage simple, non crochu comme celui de la forme précédente. subsp. caucasicus, s. str. — Apex de l’édéage épais et crochu.... subsp. Ithae Reitt. — Stries externes des élytres à peine visibles. 2. 2. Base du pronotum à peu près aussi large que le bord anté¬ rieur. Première soie discale de l’élytre plus près de la base, avant le niveau du 4° fouet. 3. — Base du pronotum nettement plus étroite que le bord antérieur. 4. 3. Très petit. Brun de poix luisant, les pattes et les antennes rou¬ geâtres. Pronotum transverse. Elytres courts et convexes. Long. 2,6 mm . 20. subcordatus Chaud. — Taille grande. Même coloration. Pronotum transverse. Elytres longs et amples. Tête aplanie. Long. 4 mm. 21. beatus Reitt. 4. Tête courte et large, les yeux plus longs que les tempes. Pre¬ mière soie discale de l’élytre moins près de la base, avant le niveau du 4' fouet. Long. 3,5 à 3,8 mm. 22. luteolus, n. sp. Source : MNHN, Paris 176 R. JEANNEL. o. Angles postérieurs du pronotum obtus et émoussés, les parties latérales de la base obliques. Edéage (fig. 34) à partie apicale droite, à bord ventral rectiligne. Long. 3,8 mm. subsp. luteolus, s. str. — Angles postérieurs du pronotum presque droits et vifs, la base rectiligne. Edéage à partie apicale un peu in¬ curvée. Long. 3,5 mm. subsp. vagans, nov. — Tète allongée. Soie discale antérieure de l’élytre plus près de la base, bien avant le niveau du 4' fouet . 5. 5. Brun de poix luisant, assez convexe. Yeux bien plus courts que les tempes. Elvtres courts et ovales, à épaules très effacées. Long. 3,5 mm. 23. concinnus Tschits. — Testacé, déprimé. Yeux aussi longs que les tempes. Elytres allongés, à épaules accusées. Edcage court et épais. Long. 3,5 à 4 mm. 24. Angelicae Reitt. 19. Trechus (s. str.) ccruccrsicus Chaudoir. 1846, En. Col. Caucase, Carab., p. 190 ; type ; monts de la Ratcha (Mus. Paris). — Jeannei.. 1927, Mon. Trech.. L’Ab., XXXIII, p. 466. fig. 1094, 1095, 1107 et 1108. Sbsp. mingrelicus Reitter, 1885, D. ent. Zg., XXIX, p. 355 ; type : Mingrélie (Mus. Budapest). Subsp. Ithae Reitter, 1888, Wiener ent. Ztg., VII, p. 83 : tvpe : Circassie (Mus. Budapest). — elongatiilus Jeannel. 1927, Mon. Trech.. L’Ab., XXXIII, p. 464 (nec elongatiilus PUTZEYS, 1870). Fig. 27 à 30. — Long. 3,5 à 4 mm. Aptère. Brun de poix ou noir luisant, les pattes testacées, les antennes rougeâtres ou rembrunies. Large et convexe. Tête petite, arrondie, les yeux un peu plus longs que les tempes, les sillons frontaux régulièrement arqués. Antennes robustes. Pronotum un peu transverse, avec la base un peu moins large que le bord antérieur, les côtés très arrondis en avant, forte¬ ment sinués avant les angles postérieurs qui sont grands et vifs ; base rectiligne, les fossettes basales grandes et profondes. Elytres oblongs, amples et convexes, les épaules saillantes, les premières stries pro¬ fondes et nettement ponctuées, les stries externes devenant superfi¬ cielles mais bien visibles jusqu’à la 7' ; crosse de la 2’ strie bien tra¬ cée. Tibias antérieurs non sillonnés. Première soie discale de l’élytre bien avant le niveau du 4" fouet. Edéage (fig. 29) petit, sans la moindre coudure, le bulbe basal très peu renflé ; partie apicale atténuée, infléchie, l’apex long et épais. Pièce copulatrice unique, placée de champ, large, avec une courte apophyse distale du bord dorsal. La forme typique, de coloration brune, a les élytres courts à forte striation. L’apex de l’édéage est infléchi, à peine crochu. La forme Ithae est de coloration noire très luisante ; les élytres ont la même forme courte et la même forte striation que la forme typique : mais Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 177 l’apex de l’édéage est fortement crochu. Quant à la race mingrelicus, de coloration brunâtre, parfois rougeâtre, elle a les élytres nettement plus longs et à striation moins profonde. Son édéage est semblable à celui de la forme typique. Fig. 27 à 30. Gen. Trechus Clairv., T. caucasicus Chaud. — Fig. 27. Mâle, type, de la Ratcha, X 18. — Fig. 28. I.e même de profil. — Fig. 29. Edéage, de pro¬ fil, de la forme typique, X 80. — Fig. 30. Pièce copulatrice, plus grossie. Les trois sous-espèces ont des répartitions particulières dans les forêts. Subsp. caucasicus s. str. — Caucase central Imérétie orientale : monts de la Ratcha, à 2.400 m, dans les forêts (coll. Chaudoir). Subsp. Ithae Reitt. — Caucase occidental. Chaîne Atcliiehtko, au N de Kraznaja Polana (A. Zolotarev) ; mont Djémarouk et vallée de l’Ourouchtène (V. Kurnakov). Caucase central. Col Tskhalmadjera, chaîne Letchghoum, dans la Ratcha (V. Kurnakov). Subsp. mingrelicus Reitt. — Caucase mineur. Géorgie méridio¬ nale : mont Lamis-Mta, près de Gorjam dans la chaîne Adjaro-Iméré- tienne, plusieurs exemplaires (V. Kurnakov) ; monts Meskiss, plu¬ sieurs exemplaires (H. Leder). 20. Trechus (s. str.) subcordatus Chaudoir. 1846, En. Col. Caucase, Carab., p. 192 ; type : monts de la Ratcha (Mus. Paris) (nec subcordatus Jeannel, 1927). Le type unique de cette espèce, qui se trouve dans la collection de Chaudoir, n’a rien de commun avec les Trechus cités sous ce nom par les divers auteurs et par moi-même. Source : MNHN, Paris 178 R. JEANNEL. Fig. 35. — Long. 2,6 mm. Aptère. Court et trapu, brun de poix luisant, les antennes et les pattes rougeâtres. Tête petite, arrondie et convexe, les yeux un peu plus longs que les tempes, les sillons fron¬ taux régulièrement arqués. Antennes longues, atteignant presque le premier quart des élytres. Pronotum large, transverse, à base presque aussi large que le bord antérieur, les côtés peu arqués, sans sinuosité avant les angles postérieurs qui sont obtus mais vifs ; base rectiligne, les fossettes basales petites. Elytres courts et convexes, les épaules effacées, les stries internes profondes mais presque lisses, les stries externes tout à fait effacées. Tibias antérieurs non sillonnés. Première soie discale de l’élytre bien avant le niveau du 4* fouet. Edéage (fig. 35) court et épais, coudé en angle droit au tiers basal, sa partie apicale droite, à bord ventral rectiligne, l’apex court et sim¬ ple. Une pièce copulatrice courte, en cuilleron, placée de champ. Caucase central. Imérétie orientale : monts de la Ratcha, vers 2.400 m., un seul mâle (coll. Chaudoir). 21. Tiechus (s. str.) beatus Reitter, 1903, Wiener ent. Ztg., XXII, p. 3 ; type : « Circassie » (Mus. Budapest). — Jeannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab., XXXIII, p. 463, fig. 1090-1091. Fig. 31 à 33. — Long. 4 mm. Aptère. Large et peu convexe, Noir de poix, les antennes et les pattes rougeâtres. Tête large, aplanie, les Fig. 31 à 33. Gen. T rechus Clairv., T. (s. str.) beatus Reitt. — Fig. 31. Mâle, para- type de la Svanétie, X 18. — Fig. 32. Edéage, de profil, X 80. — Fig. 33. Pièce copulatrice, plus grossie. sillons frontaux peu profonds et arqués, les yeux un peu plus longs que les tempes. Antennes grêles. Pronotum ample, un peu moins large Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 179 à la base qu’au bord antérieur, les côtés peu arqués, à peine sinués avant les angles postérieurs qui sont droits ; base rectiligne, les fos¬ settes basales grandes et profondes. Elvtres amples et peu convexes, à épaules un peu saillantes et bord préhuméral perpendiculaire à la ligne médiane, les stries internes superficielles et à peine ponctuées, les externes effacées. Tibias antérieurs non sillonnés. Première soie discale de l’élytre un peu avant le niveau du 4” fouet. Edéage (fig. 32) assez grand fortement coudé au tiers basal, sa partie apicale épaisse puis effilée et atténuée, l’apex un peu retroussé. Pièce copulatrice unique, placée de champ, avec le bord dorsal pro¬ longé par une apophyse légèrement tordue (fig. 33). Caucase occidental « Kouban », un mâle ( C. Rost). 22. Trechus (s. str.) luteolus, n. sp. ; type : chaîne Aïbga (coll. V. Kurnakov). Subsp. vagans, nov. ; type : mont Abago (coll. V. Kurnakov). Fig. 34. — Long. 3,5 mm. Aptère. Noir de poix, les antennes et les pattes rougeâtres. Déprimé, l’avant-corps étroit. Tête à sillons fron¬ taux régulièrement arqués, les yeux un peu plus longs que les tempes. Fie. 34 et 35. Gen. Trechus Clairv., édéages de profil, x 80. — Fig. 34. T. (s. str.) luteolus, n. sp., type, de la chaîne Aïbga, X 18. — Fig. 35. T. (s. str.) suh- cordatus Chaud., type, de la Ratcha. Antennes robustes, dépassant un peu la base des élytres. Pronotum petit, rétréci à la base qui est bien moins large que le bord antérieur ; côtés modérément arqués, sinués ou non avant les angles postérieurs qui sont toujours un peu obtus et émoussés ; base rectiligne. Gouttière latérale assez large, les fossettes basales profondes. Elytres assez larges, à épaules effacées et bord préhuméral oblique, les stries inter¬ nes profondes et ponctuées, les externes effacées. Tibias antérieurs non sillonnés. Source : MNHN, Paris 180 n. JEANNEL. Première soie discale de l’élytre au niveau du 4” fouet. Edéage (fig. 34) grêle et allongé, arqué à la base plutôt que coudé, sa partie apicale longue et cylindrique, avec l’apex allongé et simple. Pièce copulatrice réduite à sa partie dorsale : une lamelle chitineuse occupe la paroi dorsale et les parois latérales sont tapissées d’écailles. Les deux races ne diffèrent guère que par la forme de l’édéage, rigoureusement droit dans sa partie apicale chez le hiteolus, au con¬ traire régulièrement arqué sur toute sa longueur chez la sous-espèce vagans. Caucase occidental : zone subalpine, sous les pierres en forêt de Hêtres. Subsp. luteolus, s. str. — Chaîne Aïbga, au S du fleuve Mzymta, vers 1.000 à 1.300 m, quelques exemplaires (V. Kurnakov). Subsp. vagans. nov. — Mont Abago, dans un vallon assez humide, ait. 2.200 m, une douzaine d’exemplaires (V. Kurnakov). 23. Tiechus (s. str.) concinnus Tschitscherine, 1904, Rev. Russe d’Ent., p. 148 ; type : Kouban (Mus. Leningrad). — Jeannel, 1927, Mon. Trech.. L’Ab., XXXIII, p. 470, fig. 1104-1106. — poljancnsis Roubal, 1916, Cas. Cesk. Spol. ent., XIII, p. 22 ; type : Krasnaja Polana. — Jeannel, 1928, l.c., XXXV, p. 792. Fig. 36 à 38. — Long. 3 mm. Aptère. Brun de poix très luisant et irisé, les antennes et les pattes rougeâtres. Tête allongée, étroite, à sillons frontaux régulièrement arqués, les yeux petits, plus courts que les tempes. Antennes grêles, à articles moyens deux fois plus longs Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 181 que larges. Pronotuin petit, très rétréci à la base qui est bien plus étroite que le bord antérieur ; côtés très arrondis en avant, sans courte sinuosité avant les angles postérieurs qui sont obtus et émoussés ; base saillante, la gouttière marginale étroite, les fossettes basales pro¬ fondes. Elytres ovales, assez convexes, à bord préhuméral oblique et épaules effacées ; stries internes profondes et ponctuées, les externes effacées quoique encore visibles. Pattes grêles, les tibias antérieurs grêles mais non sillonnés. Première soie discale de l’élytre rapprochée de la base, au niveau du 3' fouet, ou même en avant. Edéage (fig. 37) très grêle, allongé et régulièrement arqué, le bulbe basal renflé, la partie apicale cylindrique, l’apex crochu, dorsa- lement retroussé. Pièce copulatrice unique, très petite, en gouttière placée de champ, dont le bord dorsal est prolongé par une longue apo¬ physe (fig. 38). Caucase occidental, Kouban (C. Rost. in Mus. Vienne). Deux femelles étiquetées « Krasnaja Polana » (./. Roubal) proviennent sans doute du versant nord du mont Atchichtko, situé au N de Krasnaja Poljana, sur la frontière du Kouban. 24. Tiechus (s. str.) Angelicae Reitter, 1892 ; type : Han Dagh (Mus. Budapest). - Jeannel, 1927, Mon. Trech.. I/Ab., XXXIII, p. 472, fig. 1109 à 1112. Monts de l’Arménie. République autonome de Nakhitchevan : Ilan Dagh, montagne au N. d’Ordubad et de la vallée de l’Araxe, nom¬ breux exemplaires sous les grosses pierres enfoncées (H. Leder). 7. Groupe du giandiceps. Sans connaître le mâle, j’avais cru devoir placer l’espèce grandi- ceps dans le genre Diivalius (1928, Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 563). Une espèce très voisine, découverte par V. Kurnakov, montre au¬ jourd’hui qu’il s’agit en réalité d’espèces du genre Trechus. 1. Pronotum peu rétréci à la base (fig. 39). Elytres plus réguliè¬ rement ovales, déprimés. Long. 3,8 à 4 mm. 23. cephalotes, n. sp. a. Elytres plus amples et plus déprimés, à épaules larges. Tête moins grosse. Long. 4 mm . . subsp. platypterus, nov. — Elytres plus étroits, plus longs, à épaules plus effacées. Tête plus grosse, la base du pronotum plus étroite. Long. 3,8 mm . subsp. cephalotes, s. str. — Pronotum très rétréci à la base (fig. 41). Elytres oblongs, assez courts, leur plus grande largeur après le milieu. Tête très grosse. Long. 4,5 mm. 26. grandiceps Reitt. Source : MNHN, Paris 182 R. JEANNEL. 25. Tzechus (s. str.) cephalotes, n. sp. ; type : col Zagor (coll. V. Kurnakov) ; paratype au Muséum. Subsp. platijpterus, nov. ; type : col Betcho (coll. V. Kur¬ nakov) ; paratype au Muséum. Fig. 39 et 40. — Long. 3,8 à 4 mm. Aptère. Déprimé, brunâtre lui¬ sant, lisse, avec les tempes glabres. Tête très grande, arrondie, à man¬ dibules courtes et obtuses, les sillons frontaux régulièrement arqués ; yeux petits, pigmentés, un peu moins longs que la moitié des tempes qui sont bombées. Antennes grêles, atteignant le premier tiers des élytres. Pronotum presque aussi long que large, rétréci à la base, les côtés très arrondis et brusquement sinués avant les angles postérieurs qui sont droits et vifs, saillants en dehors ; base rectiligne. Elytres Fig. 39 et 40. Gen. Trechus Clairv. — Fig. 39. T. (s. str.) cephalotes, n. sp., type, du col Zagor, X 18. — Fig. 40. Edéage, de profil (X 75) et pièce copulatrice plus grossie. longs et déprimés, les épaules très arrondies ; stries internes vague¬ ment ponctuées, les externes effacées mais visibles. Pattes longues et grêles, les tibias antérieurs non sillonnés. Première soie discale de l’élytre loin de la base, après le niveau du 4' fouet. Edéage de la forme typique (fîg. 40) grêle et long, le bulbe basal coudé en angle obtus, la partie apicale un peu sinuée, comme chez les espèces du groupe de maculicornis. Une seule pièce copulatrice, aniso- tope, petite, quadrangulaire. Le mâle de la sous-espèce plntijpterus est inconnu. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 183 Caucase central. Svanétic supérieure : col Zagor, deux mâles et une femelle (subsp. cephaloles s. str.ï ; col Betcho, 4 femelles (subsp. platypterus, nov.). Tous à 2.800 m d’alt., sous les pierres, près de la neige fondante (V. Kurnnkov). 26. Trechus (s. str.i qtandiceps Reitter, 1885, D. ent. Zs., XXIX, p. 355 ; type : Svanétie (Mus. Budapest). — Jeannel, 1928, Mon. Trech.. L’Ab., XXXV, p. 563, fig. 1961 ( Duvalius ). Fig. 41. — Long. 4,5 mm. Aptère. Même aspect et même colora¬ tion brunâtre que chez le cephalotes. Tête très grosse, le pronotum beaucoup plus rétréci à la base, les élytres plus amples, élargis après le milieu. Mâle inconnu. Fig. 41. Gen. Trechus Clairv, T. (s. str.) grandiceps Reitt., type, de la Svanétie, X 76. Je n’ai plus sous les yeux l’exemplaire figuré dans ma Monogra- hpie, mais il n’est pas exclu que le cephalotes et le grandiceps devront peut-être être réunis comme races d’une seule espèce lorsque le mâle de ce dernier sera connu. La grande différence de taille et la forme du pronotum permettent pour l’instant de les tenir séparés. Caucase central. Svanétie, une femelle (H. Leder). 8. Groupe du gravidus. Petit groupe endémique, localisé sur la bordure de la mer Noire, en Transcaucasie. Remarquable par la forte convexité des élytres ainsi Source : MNHN, Paris 184 R. JEANNEL. que par l’absence de crosse apicale de la 2° strie (fig. 44), il représente une lignée particulière. 1. Pronotum peu transverse, rétréci à la base qui est plus étroite que le bord antérieur. Stries des élytrcs à ponctuation moyenne, les interstries plans. Long. 4 à 4,5 mm. 27. gravidus Putz. — Pronotum plus transverse, à base aussi large que le bord anté¬ rieur. Stries des élytres à grosse ponctuation, les interstries convexes. Long. 4,5 mm . 28. tumidus Jeann. 27. Trechus (s. str.) gravidus Putzeys, 1870, Stett. ent. Ztg., XXXI, p. 44 ; type : Gouriel (coll. Chaudoir, in Mus. Paris). — Jeannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab., XXXIII, p. 467, fig. 1098 à 1100. — latipennis Chaudoir, 1844, Bull. Soc. Nat. Moscou, XVII, p. 451 ; type : Gouriel (1) (Mus. Paris) (nec latipennis Sturm, 1835). Fig. 42 à 46. — Long. 4 à 4,5 mm. Aptère. Epais et très convexe. Brun de poix luisant, avec les pattes testacées. Tète étroite, allongée, Fig. 42 à 46. Gen. Trechus Clairv. — Fig. 42. T. (s. str.) gravidus Putz., des monts Aïbga, X 18. — Fig. 43. Le même, de profil. — Fig. 44. Apex de l’élytre gau¬ che. — Fig. 45. Edeage, de profil, x 80. •— Fig. 46. Pièce copulatrice, plus grossie. (1) M. V. Kuhnakov me dit ignorer cette localité qui serait, d’après Chaudoik, en Géorgie méridionale. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 185 les sillons frontaux anguleux, les yeux deux fois aussi longs que les tempes. Antennes grêles. Pronotum étroit, rétréci à la base, ses côtés sans sinuosité postérieure, les angles postérieurs obtus et vifs, la base rectiligne. Elvtres ovoïdes, très convexes et larges, le bord préhuméral perpendiculaire à la ligne médiane ; stries superficielles, modérément ponctuées, interslries plans, les stries externes très superficielles mais encore visibles. Tibias antérieurs sillonnés. Edéage (fig. 45) très grêle, longuement arqué, la coudure basale arrondie, l’apex simple. Sac interne avec une pièce copulatrice en cuilleron, placé de champ (fig. 46). Caucase occidental. Transcaucasie occidentale : Utch-Déré ( Starck ) ; chaîne Atchichtko et monts Aïbga, au N et au S de Krasnaja Polana, vallée de la Mzymta (J. Koubal ; V. Kurnakov) ; monts près de Psebaï, plusieurs exemplaires (V. Kurnakov). — Abkhazie : chaîne de Martzychkha au-dessus de Gagra, nombreux exemplaires (E. Hopp, V. Kurnakov ) ; chaîne de Bzyb, au-dessus d’Otkhara, très nombreux exemplaires dans la forêt de Hêtres, à 1.200 m (V. Kurnakov ) ; monts près de Amtkel, en forêt de Hêtres (V. Kurnakov, VIII-1958). Mont Choukhor, un exemplaire (V. Kurnakov ). Comme on le voit, espèce commune dans la zone des forêts sub¬ alpines, sur les montagnes de toute la bordure de la Mer Noire. 28. Trechus (s. str.) tumidus Jkannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab., XXXIII, p. 469, fig. 1101 à 1103 ; type : monts Meskiss (Mus. Paris). Fig. 47 à 49. — Long. 4,5 mm. Ailé. Voisin du précédent, même coloration et même aspect général, mais plus grand, avec les antennes Fig. 47 à 49. Gen. Trechus Clairv. — Fig. 47. T. (s. str.) tumidus Jeann., type, des monts Meskiss, X 18. — Fig. 48. Edéage, de profil, X 80. — Fig. 49. Pièce copulatrice, plus grossie. Source : MNHN, Paris R. JEANNEL. plus grêles, le pronotum plus large et non rétréci à la base qui est aussi large que le bord antérieur, avec des angles postérieurs droits et vifs. Elytres aussi renflés, mais avec les stries plus fortes, plus grosse¬ ment ponctuées, les interstries convexes. Edéage (fig. 48 et 49) semblable. Caucase mineur. Géorgie méridionale : Monts Meskiss, une di¬ zaines d’exemplaires (H. Leder ) ; chaîne Adjaro-Imérétienne, 3 exem¬ plaires (V. Kurnakov). Ces derniers exemplaires pris par M. V. Kur- nakov ont le même pronotum large que ceux des monts Meskiss, mais la ponctuation striale des élytres est beaucoup moins grosse. 9. Groupe du Lederi. 1. Grande taille. Avant-corps étroit, élytres largement arrondis et très déprimés. Angles postérieurs du pronotum droits. Long. 4 mm . 29. Ronchettii Reitt. — Petite taille. Elytres étroits, guère plus larges que l’avant-corps. Angles postérieurs du pronotum obtus ou effacés. 2. 2. Angles postérieurs du pronotum obtus, la base rectiligne. 3. — Angles postérieurs du pronotum largement arrondis, les par¬ ties latérales du bord basal obliques . 5. 3. Pronotum à peine transverse, un peu plus rétréci à la base. Elytres ovales, larges en avant, les stries externes superficiel¬ les mais bien visibles. Testacé. Long. 3 à 3,5 mm. . 30. concolor, n. sp. — Pronotum fortement transverse, à base plus large. Elytres à stries externes tout à fait effacées. 4. 4. Côtés du pronotum très arrondis, sinués avant les angles posté¬ rieurs qui sont émoussés. Brunâtre, à pronotum rougeâtre. Sac interne avec une pièce copulatrice. Long. 3,5 mm. 31. irrifus, n. sp. — Côtés du pronotum moins arrondis, à peine sinués avant les angles postérieurs qui sont vifs, quoique obtus. Brunâtre lui¬ sant, le pronotum et les membres rougeâtres. Sac interne sans pièce copulatrice. Long. 3,5 mm. 32. innus, n. sp. a. Elytres plus longs ; antennes plus grêles et plus lon¬ gues. Plus grand. subsp. innus , s. str. — Elytres plus courts; antennes plus courtes. Taille plus faible . subsp. tychus, nov. 5. Stries des élytres fines et superficielles, presque lisses .... 6. — Stries des élytres profondes et fortement ponctuées. 7. 6. Côtés du pronotum moins arqués en avant. Elytres plus étroits dans la partie antérieure. Testacé. Edéage (fig. 55) épais et très arqué, épaissi dans sa partie apicale, l’apex sim¬ ple. Long. 3 mm. 33. amblygonus, n. sp. — Côtés du pronotum plus arqués en avant. Elytres plus lar¬ ges dans la partie antérieure. Testacé. Edéage (fig. 54) aussi épais et arqué, mais plus grand, avec l’apex armé d’un écus¬ son oblique. Long. 3,2 mm. 34. badius, n. sp. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 187 7. Pronotum large, presque aussi large à la base que long sur la ligne médiane. Angles huméraux des élytres arrondis mais plus saillants. Testacé brunâtre. Edéage (fig. 66) avec une forte dent dorsale sur la partie apicale. Long. 3,2 min . . 35. fortimanus Reitt. — Pronotum étroit, moins large à la base que long sur la ligne médiane. Angles huméraux des élytres très effacés. 8. 8. Pronotum moins rétréci à la base, celle-ci aussi large que les quatre cinquièmes du bord antérieur . 9. — Pronotum plus rétréci à la base, celle-ci pas plus large que les trois quarts du bord antérieur. 11 . 9. Testacé, plus grêle, les élytres plus étroits, deux fois aussi longs que larges. Edéage grêle, avec l’apex retroussé, un peu crochu. Long. 3 mm . 36. Lederi Put/. — Brunâtre, les pattes et les antennes rougeâtres, les élytres plus larges, pas deux fois aussi longs que larges. Apex de l’édéage simple . 10. 10. Côtés du pronotum légèrement sinués avant les angles posté¬ rieurs. Elytres très peu convexes. Edéage relativement épais (fig. 59). Long. 2,8 à 3 mm. 37. nothus. n. sp. — Côtés du pronotum encore un peu convexes en arrière, avant les angles postérieurs. Elytres aplatis sur le disque. Edéage (fig. 62) plus long, plus grêle. Long. 2,8 à 3 mm. 39. sagax, n. sp. 11. Yeux plans, nettement plus courts que les tempes. Plus grêle, les angles postérieurs du pronotum plus largement arrondis. Testacé. Edéage (fig. 61) grêle, long et arqué, l’apex infléchi, avec un épaississement oblique. Long. 2,8 mm. . 41. teberdanus. n. sp. — Yeux aussi longs que les tempes et plus saillants. Angles postérieurs du pronotum moins largement arrondis. 12. 12. Parties latérales du bord basal du pronotum obliques. Stria¬ tion des élytres plus profonde. Brunâtre avec les membres rougeâtres. Edéage (fig. 63) à partie apicale droite, atténuée, l’apex simple ; pas de pièce copulatrice. Long. 3 mm. . 38. scitus. n. sp. — Parties latérales du bord basal du pronotum perpendiculaires à la ligne médiane. Striation des élytres moins forte. Tes¬ tacé, plus parallèle et déprimé. Edéage (fig. 56) plus épais, l’apex plus court, le sac interne avec une pièce copulatrice. Long. 2,8 à 3 mm. 40. sodalis, n. sp. Mémoires du Muséum. — Zoologie, t. XVII. Source : MNHN, Paris 188 R. JEANNEL. 29. Trechus (s. str.) Ronchettii Reitter, 1911, Wiener ent. Ztg., XXX, p. 48 ; type : « Kürtuk Pass » (Mus. Budapest et Mus. Paris). — JEANNEL, 1927. Mon. Trech.. L’Ab., XXXIII, p. 483, fig. 1126-1128. Fig. 50 et 51. — Long. 4 mm. Aptère. Très déprimé, avec l’avant- corps étroit, l’arrière-corps très large. Brun de poix avec le pronotum, les pièces buccales et les pattes rougeâtres, les antennes rembrunies à partir du 3' article. Tête robuste, à sillons frontaux anguleux, très rapprochés l’un de l’autre sur le vertex, les yeux un peu saillants et plus longs que les tempes, qui sont obliques et non convexes. Anten¬ nes grêles. Pronotum petit, guère plus large que la tête, les côtés peu arqués et faiblement sinués en arrière, les angles postérieurs droits et vifs ; disque déprimé, pas de sillon prébasal, les fossettes basales déprimant toute la surface basale du disque. Elytres très amples et Fio. 50 et 51. Gen. Trechus Clairv. — Fig. 50. T. (s. str.) Ronchettii Reitt., paratype, du col Kyrtik-Aouch, X 18. — Fig. 51. Edéage, de profil, X 80. déprimés, à bord préhuméral oblique, la gouttière marginale étroite. Stries fortes, ponctuées, toutes visibles même les externes qui sont plus superficielles. Pattes grêles et longues, les tibias antérieurs non sillonnés. Edéage (fig. 51) grand et épais, peu arqué, le bord ventral de la partie apicale rectiligne, l’apex simple. Sac interne tapissé d’écailles, sans pièce copulatrice. Espèce bien différente d’aspect de ses congénères. Elle paraît loca¬ lisée. Caucase central. Kabardino-Balkarie : col Kyrtik-Aouch (Kür¬ tuk Pass) à l’E. de l’Elbrouz, dans la zone alpine, ait. 3.000 m (V. Ronchettï). Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 30. Tiechus (s. str.) concolor, n. sp. ; type : Teberda (Mus. Paris). Fig. 53. — Long. 3 à 3,5 mm. Aptère. Déprimé. Testacé, les pattes et les antennes concolores, les élytres parfois brunâtres. Tète arrondie, à sillons frontaux régulièrement arqués et assez écartés l’un de l’autre, les yeux plus longs que les tempes, les mandibules très courtes. Anten¬ nes courtes. Pronotum de dimension normale, ses côtés largement arrondis en avant, non sinués en arrière, les angles postérieurs obtus et vifs, la base rectiligne ; disque peu convexe, le sillon prébasal pré¬ sent, les fossettes basales étroites. Elytres assez larges et déprimés, à Fig. 52 à 56. Gen. Trechus Clairv., édéages, X 80. — Fig. 52. T. (s. str.) inuus, n. sp., type, du col Oumpyr. — Fig. 53. T. (s. str.) concolor, n. sp., type, des monts de Teberda. — Fig. 54. T. (s. str.) badius, n. sp., type, du mont Tchoura. — Fig. 55. T. (s. str.) amblygonus, n. sp., type, de Tchiptchira. — Fig. 56. T. (s. str.) sodalis, n. sp, type, du mont Ficht. bord préhuméral oblique, les épaules arrondies comme chez Ron- chettii mais plus étroites, les quatre premières stries nettes et ponc¬ tuées, les autres effacées. Tibias antérieurs non sillonnés. Edéage (fig. 53) semblable à celui du Ronchetlii, sauf que la faible coudure du bord ventral près de la base de ce dernier n’existe pas. Même absence de pièce copulatrice. La ressemblance très grande entre les édéages du Ronchettii et du concolor montre que malgré les divergences de leur morphologie externe les deux espèces sont de même souche. Source : MNHN, Paris R. JEANNEL. Caucase occidental. Terr. de Stavropol ; montagnes au desssus de Teberda, dans la zone alpine, 2 mâles ( E. Hopp). 31. Tiechus (s. str.) irritus n. sp. ; type : Svanétie (Mus. Paris). -- nivicola Jeannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab., XXXIII, p. 478, fig. 1119-1121 (nec nivicola Chaudoir). Fig. 57 et 58. — Long. 3,5 mm. Aptère. Brunâtre, avec le prono- tum les antennes et les pattes rougeâtres. Tête et antennes comme chez inuus. Pronotum de peu plus large que long, très rétréci à la base, les côtés fortement arqués, brusquement sinués avant les angles posté¬ rieurs qui sont droits et un peu émoussés, la base rectiligne, les fos¬ settes basales très larges. Elytres ovales, peu convexes, à épaules effacées, les stries superficielles, presque lisses. Tibias antérieurs non sillonnés. Mêmes caractères chétotaxiques. Edéage (fig. 58) court et à peine arqué, l’apex retroussé. Sac interne avec une pièce copulatrice. Caucase central. Svanétie, 2 mâles ( H. Leder). 32. Tiechus (s. str.) inuus. n. sp. ; type : col Oumpyr (Coll. V. Kurna- kov) ; paratype au Mus. de Paris. Subsp. lychus. nov. ; type : col Pseachkho (coll. V. Kur- nakov). Fig. 52. — Long. 3,5 mm. Aptère. Brun de poix luisant, le pro¬ notum rougeâtre les pattes testacées, les antennes testacées à la base mais rembrunies. Déprimé. Tête arrondie, les mandibules courtes ; sillons frontaux arqués et aussi écartés l’un de l’autre sur le vertex que chacun d’eux de l’œil ; Yeux pas plus longs que les tempes. An¬ tennes robustes, dépassant de peu la base du pronotum. Celui-ci presque aussi long que large, ses côtés peu arqués en avant, à peine sinués avant les angles postérieurs qui sont obtus mais vifs ; base rectiligne. Elytres amples, déprimés, à épaules arrondies mais sail¬ lantes, le bord préhuméral oblique ; stries très peu profondes mais nettement ponctuées. Tibias antérieurs non sillonnés. Mêmes caractères chétotaxiques que chez le précédent. Edéage (fig. 52) long et arqué, sans coudure à la base, le bulbe basal peu renflé, l’apex atténué, droit et simple, à peine retroussé au sommet. Sac interne tapissé d’écailles ; pas de pièce copulatrice. La subsp. tychns a les élytres plus courts, une fois et demie aussi longs que larges au lieu de deux fois, et ses antennes ne sont pas rem¬ brunies ; l’édéage est identique à celui de Yinnus typique. Caucase occidental, dans la zone alpine. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 191 Subsp. inuiis, s. str. — Col Oumpyr, entre la Laba majeure et la Laba mineure, ait. 2.500 m, une vingtaine d’exemplaires sous les pier¬ res (V. Kurnakov). Abkhazie : col Santchar, un exemplaire sous une pierre (V. Kurnakov). Subsp. tychus, nov. — Col Pseachkho, ait. 2.600 m, un exemplaire sous une pierre près de la neige fondante (V. Kurnakov). Fig. 57 et 58. Gen. Trechus Clairv. — Fig. 57. T. (s. str.) irritus, n. sp., type, de la Sranétie, X 18. — Fig. 58. Edéage, de profil (X 80) et pièce copulatrice pins grossie. 33. Trechus (s. str.) amblygonus. n. sp. ; type : Tchipchira (Mus. Paris). Fig. 55. — Long. 3 mm. Aptère. Testacé rougeâtre, la tête fon¬ cée. Délié et déprimé. Tête et antennes comme chez le précédent. Pro- notum un peu transverse, à base plus étroite que le bord antérieur, les côtés peu arqués, en avant, sans sinuosité avant les angles posté¬ rieurs qui sont largement arrondis ; base rectiligne. Elytres oblongs, deux fois aussi longs que larges, étroits en avant, les épaules effacées ; stries superficielles, presque lisses. Tibias antérieurs non sillonnés. Edéage (fig. 55) arqué, coudé tout près de la base, peu à peu épaissi dans sa partie apicale, l’apex mousse ; sac interne à parois écailleuses, avec une pièce copulatrice lamelleuse, aussi longue que large, placée de champ. Mêmes caractères chétotaxiques. Caucase occidental : Abkhazie ; mont Tchipchira, un mâle (F.. Hopp). Source : MNHN, Paris 192 R. JEANNEL. 34. Trechus (s. str.) badius, n. sp. ; type : mont Tchoura majeur (coll. V. Kurnakov). Fig. 54. — Long. 3,5 mm. Aptère. Testacé rougeâtre. Déprimé. Tête et antennes comme chez le précédent. Pronotum presque aussi long que large, très rétréci à la base, les côtés arqués en avant, à peu près rectilignes en arrière, sans sinuosité avant les angles postérieurs qui sont obtus mais largement arrondis, base rectiligne. Elytres oblongs, à épaules arrondies, un peu saillantes, les stries superficielles et presque lisses. Tibias antérieurs non sillonnés. Fig. 59 à 64. Gen. Trechus Clairv., édéage, x 80. — Fig. 59. T. (s. str.) nothus, n. sp., type du mont Djouga. - - Fig. 60. T. (s. str.) Lederi Putz., de l’Ossetie. — Fig. 6i. T. (s. str.) leherdanus, n. sp., type ; des monts de Teberda. — Fig. 62. T. (s. str.) sagax, n. sp. type, du col Kloukhor. — Fig. 63. T. (s. str.) scilus, n. sp., de la source du Guiseldon. — Fig. 64. T. (s. str.) scitus, n. sp., du col Eptcnik. Mêmes caractères chétotaxiques. Edéage (fig. 54) très grand, très arqué, sans coudure à la base, l’apex court, infléchi, terminé par une surface transverse, un peu oblique et plane. Caucase occidental. Mont Tchoura majeur, un seul mâle sous une pierre, à 2.500 in d’altitude (V. Kurnakov). Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 193 35. Trechus (s. str.) fortimanus Reittek. 1903, Wiener ent. Ztg., XXII, p. 2 ; type : Kouban (Mus. Budapest). — hamatus Jeannel, 1927, Mon. Trech., L’Ab. XXXIII, p. 473, fig. 1113 à 1115. Dans sa diagnose, Reitter dit : « Forceps vor der Spitze auf die Oberseiie mit scharfem zuriickgezogenen Hacken ». Cela suffit pour montrer qu’il s’agit bien de l’espèce que j’ai redécrite sous le nom de hamatus. Fig. 65 à 67. — Long. 3,2 mm. Aptère. Testacé brunâtre, la su¬ ture des élytres, les antennes et les pattes rougeâtres. Déprimé. Tête comme chez les précédents. Pronotuin de même forme que celui du badins mais un peu moins rétréci à la base. Elytres de même contour mais avec les stries plus profondes et fortement ponctuées. Tibias an¬ térieurs sans sillon. Mêmes caractères chétotaxiques. Edéage (fig. 66) grand, peu arqué, sans coudure à la base, l’apex surmonté par deux fortes dents très saillantes. Sac interne écailleux, avec une grande pièce copulatrice lamelleuse et quadrangulaire, placée de champ. Les écailles de la paroi ventrale se transforment en grosses dents alignées (fig. 67). Caucase occidental. Mont Tchoura majeur, vers 2.500 m d’alt., une femelle sous une pierre (F. Kurnakov). Kouban : monts au-dessus de la rivière Laba, un mâle. Abkhazie : mont Tchipchira, plusieurs exemplaires (£. Hopp). Source : MNHN, Paris 194 R. JEANNEL. 86. Tiechus (s. str.) Lederi Putzeys, 1878, Verh. Naturf. Ver. Brunn, XVI, p. 82 ; type : mont B. Barbalo (Mus. Bruxelles). — Jeannel, 1927,'Mon. Trech., L’Ab., XXXIII, p. 424, fig. 1124. Fig. 60. — Long. 3 mm. Aptère. Testacé rougeâtre. Etroit et dé¬ primé. Tête et antennes comme chez les précédents. Pronotum un peu plus large que long, ses côtés très arrondis en avant, à peu près recti¬ lignes en arrière, sans sinuosité avant les angles postérieurs qui sont largement arrondis, la base rectiligne. Elytres allongés et déprimés, ovales, les épaules très effacées : stries fortes et ponctuées. Tibias antérieurs sans sillon. Mêmes caractères chétotaxiques. Edéage (fig. 60) assez grêle, coudé en angle obtus au tiers basal, la partie apicale cylindrique, l’apex long et crochu au sommet. Sac in¬ terne écailleux, sans pièce copulatrice. Caucase central. Kabardino-Balkarie : col Rtsywachki, dans la chaîne de Sougan, ait. 3.000 m (V. Ronchetti) ; mont Kazbek (H. Ledef). Caucase oriental. Touchétie : massif du Barhalo majeur, vers 3.200 m (H. Leder). 37. Trechus (s. str.) nothus, n. sp. ; type : mont Djouga (coll. V. Kur- nakov) ; paratype au Muséum. Fig. 59. — Long. 3,2 mm. Aptère. Testacé brunâtre luisant, la suture et la marge des élvtres roussâtre, les antennes et les pattes tes- tacées rougeâtres. Allongé et déprimé. Tête et antennes comme chez les précédents, le dessus de la tête aplani. Pronotum un peu plus large que long, à base peu rétrécie, un peu moins large que le bord anté¬ rieur, les côtés peu arrondis en avant, sinués en arrière, les angles pos¬ térieurs largement arrondis, les parties latérales du bord basal obli¬ ques. Elytres longuement ovales, les épaules effacées ; stries fortes et ponctuées. Tibias antérieurs sans sillon. Mêmes caractères chétotaxiques. Edéage (fig. 59) peu arqué, sans brusque coudure à la base, la partie apicale presque droite, l’apex simple. Sac interne écailleux, sans pièce copulatrice. Caucase occidental : mont Djoura, à 2.800 m d’alt., une dizaine d’exemplaires (V. Kurnakov). 38. Trechus (s. str.) scitus. n. sp. ; type : mont Kanjal (coll. V. Kurna¬ kov). Fig. 63 et 64. — Long. 3 mm. Aptère. Rougeâtre sombre, avec la suture des élytres roussâtre, les antennes et les pattes testacées rou¬ geâtres. Très semblable au précédent sauf que le pronotum est plus rétréci à la base, qui n’est pas plus large que les trois quarts du bord Source : MNHN, Paris REVISION DES * TRECHINI » DU CAUCASE. 195 antérieur, et que les épaules des élvtres sont plus effacés, de sorte que les élytres sont aussi longs mais moins régulièrement ovales. Mêmes caractères chétotaxiques. Edéage (fig. 63 et 64) plus grand que celui du nothus, brusquement coudé au tiers basal, la partie apicale presque droite mais plus épaisse, l’apex simple ; sac interne écailleux avec deux rangées de dents, l’une dorsale, l’autre ventrale, de développement variable. Caucase occidental : col Eptchik, à l’E. de la Teberda, ait. 3.000 m, 5 exemplaires sous les pierres ( V. Kurnakov). Kabardino Bal- karie : mont Kanjal, un ex. sous une pierre vers 2.800 m d’alt. (V. Kurnakov). Ossétie septentrionale : source de Guiseldon, 7 ex. sous les pierres, à 2.800 m d’alt. (V 7 . Kurnakov). 39. Trechus (s. str.) sagax. n. sp. ; type : col Kloukhor (coll. V. Kur¬ nakov) ; paratype au Muséum. Fig. 62. — Long. 3 mm. Aptère. Testacé rougeâtre. Peu allongé et déprimé. Tête aplanie, les sillons frontaux superficiels, les yeux un peu plus grands que chez les espèces précédentes, nettement plus longs que les tempes. Antennes courtes. Pronotum un peu plus large que long, peu rétréci à la base qui n’est pas plus large que les quatre cinquièmes du bord antérieur, les côtés arqués sur toute leur longueur, les angles postérieurs largement arrondis, la base à peu près rectiligne. Elytres ovales, assez courts et déprimés, les épaules effacées ; stries fortes et ponctuées. Tibias antérieurs sans sillon. Mêmes caractères chétotaxiques. Edéage (fig. 62) long et grêle, régulièrement arqué, à peine coudé près de la base, l’apex simple. Sac interne sans pièce copulatrice. Caucase occidental. Col Pseachko, ait. 2.600 m, un mâle (V. Kur¬ nakov) : Abkhazie : col Kloukhor, ait. 2.800 m, 9 exemplaires sous les pierres (V. Kurnakov). 40. Trechus (s. str.) sodalis. n. sp. ; type : mont Ficht (coll. V. Kurna¬ kov) ; paratype au Muséum. Fig. 56. — Long. 2,8 à 3 mm. Aptère. Testacé. Allongé et déprimé. Tête aplanie, les yeux nettement plus longs que les tempes. Antennes robustes et longues, atteignant presque le premier quart des élytres. Pronotum un peu plus large que long, ses côtés arrondis en avant mais rectilignes en arrière, sans sinuosité avant les angles postérieurs qui sont arrondis, la base rectiligne, pas plus large que les quatre cin¬ quièmes du bord antérieur. Elytres étroits et déprimés, longs, aussi arrondis en avant qu’en arrière, les stries fortes et ponctuées. Tibias antérieurs sans sillon. Mêmes caractères chétotaxiques. Edéage (fig. 56) court et épais, peu arqué, sans coudure à la base. Sac interne avec une pièce copulatrice. Source : MNHN, Paris 196 R. JEANNEL. Caucase occidental : Mont Ficht, à 2.800 ni d’alt., 12 exem¬ plaires ( V. Kurnakov). On a vu que deux autres espèces, fischtensis Reitt. et alpigradus Reitt. vivent sur la même montagne mais à alti¬ tude plus basse. 41. Trechus (s. str.) teberdanus, n. sp. ; type : Teberda (Mus. Paris). Fig. 61. —- Long. 2,8 mm. Aptère. Testacé. Allongé. Tête à sillons frontaux superficiels, les yeux plus petits que chez toutes les espèces qui précèdent, plus courts que les tempes. Antennes robustes et lon¬ gues. Pronotum un peu plus large que long, à côtés longuement ar¬ qués, mais légèrement sinués en arrière, les angles postérieurs arron¬ dis, la base rectiligne. Elytres ovales et un peu convexes, les épaules effacées, les stries fortes et ponctuées. Tibias antérieurs non sillonnés. Mêmes caractères chétotaxiques. Edéage (fig. 61) régulièrement arqué, sans coudure à la base, l’apex infléchi, avec un épaississement oblique à l’extrémité. Sac in¬ terne sans pièce copulatrice. Caucase occidental. Terr. de Stavropol : monts de Teberda, 2 mâles (Mus. Paris). Série phvlétiques u’Aphaenops. Gen. MEGANOPHTHALMUS Kurnakov. Megnnophthalmus Kurnakov. 1959, Rev. fr. d’Ent., XXVI, p. 234 ; type : mirabilis Kurnakov. Genre étroitement apparenté à Pseudaphaenops Winkler, dont les deux espèces connues occupent des grottes dans la Crimée. Tous les caractères particuliers des Pseudaphaenops : aspect général, allonge¬ ment de l’avant-corps et forme ovoïde des élytres, longueur exception¬ nelle de l’avant-dernier article des palpes maxillaires, disposition par¬ ticulière des stries sur la partie apicale des élytres, se retrouvent chez le genre caucasien, mais les sillons frontaux de celui-ci sont complets, alors qu’ils sont écourtés comme chez les Aphaenops chez les Pseuda¬ phaenops. La série ombiliquée du Meganophthalmus est au même stade de non agrégation que chez Pseudaphaenops. L’édéage est absolument de même type, mais sans pièce copulatrice. La seule espèce actuellement connue du genre Meganophthalmus vit dans les grottes de l’Abkhazie, avec le Jeannelius. On verra plus loin que le « Duvalius » kutaissianus Zaitzev, qui occupe une grotte des environs de Koutaissi, pourrait bien appartenir au même genre. En tous cas il est fort probable que les cavernes du Caucase occiden¬ tal, qui n’ont guère été explorées et sont nombreuses, fèront connaître Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 197 d’autres espèces de ce genre Meganophthalmus, qui se présenterait alors, dans le Caucase, comme comparable au genre Aphaenops dans les Pyrénées. 1. Meganophthalmus mirabilis Kurnakov, 1959. Rev. fr. d’Ent., XXVI, p. 235, fig. 2 à 6 ; type : grotte de Tscbelda (coll. V. Kurna¬ kov), paratype au Muséum. Fig. 69 à 73. — Long. 7 mm. — Aptère et anophthalme. Testacé rougeâtre luisant. Glabre. Tête allongée, à sillons frontaux entiers et régulièrement arqués, les yeux réduits à une petite cicatricule blan¬ châtre, les tempes non renflées, glabres. Mandibules saillantes ; palpes maxillaires à avant-dernier article presque deux fois plus long que le dernier. Antennes longues, dépassant le milieu des élytres. Pronotum étroit, bien plus long que large, aussi long que la tête, ses côtés peu arqués, sans sinuosité postérieure, les angles postérieurs obtus et émoussés, la base à peine plus étroite que le bord antérieur ; disque convexe, la gouttière marginale assez large, l’impression et les fos¬ settes basales obsolètes. Elytres ovoïdes, convexes, à épaules effacées et partie apicale très atténuée ; Stries toutes visibles, les stries in- Source : MNHN, Paris 198 R. JEANNEL. ternes plus profondes que les stries externes ; toutes s’effacent sur l’apex sauf la 7° ; carène apicale présente (fig. 70). Pattes longues et grêle ; deux articles dilatés aux tarses antérieurs du mâle. Groupe huméral de la série ombiliquée non agrégé (fig. 69), le pre¬ mier fouet sur la 7' strie peu après le niveau du 2', la 8° strie écartée de la gouttière marginale, avec le 4' fouet plus écarté du 3* que celui-ci du 2'. Soies pronotales présentes ; première soie discale avant le niveau du 4" fouet. Edéage (fig. 71) absolument de même forme grêle que celui du Pseudaphaenops tauricus Winkler (Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 249, fig. 1586), mais il n’existe pas de pièce copulatrice. Le sac interne (fig. 72) renferme deux tractus chitineux représentant les deux bords d’une pièce anisotope. Caucase occidental. Abkhazie : grotte de Tsebelda, un mâle er¬ rant sur la stalagmite (type! (V. Kurnakou, 10-VI-1959) ; grotte supé¬ rieure de Chagouran, à 7 km de Tsebelda, un mâle dans une fissure de l’argile (paratype) (V. Kurnnkov, 30-VIII-1959). Série phylétique de Neotrechus. Genres de l’Egéide septentrionale, à pièce copulatrice (lorsqu’elle existe) anisotope. Chez eux les tarses antérieurs des mâles n’ont qu’un seul article dilaté ou bien sont simples, semblables à ceux des femel¬ les ; les yeux sont toujours totalement atrophiés. La série phylétique est constituée par deux genres de la péninsule balkanique et des Alpes méridionales ( Neotrechus J. Miill. et Orotre- chus J. Millier) et d’autres de la région pontique et du Caucase (Koss- wigin Jeann. et Nannotrechus Winkler). Nannotrechus, tel qu’il était compris jusqu’ici, groupait des espèces assez disparates, les unes ca¬ vernicoles, les autres endogées, qui seront revisées et réparties plus loin dans trois genres. De plus, on verra que le nouveau genre Jeanne- lius Kurn., récemment décrit de l’Abkhazie, doit se placer près des Cimmerites caucasiens, malgré sa très grande taille. Le genre Nannotrechus avait été subdivisé en trois sous-genres (Jeannel, 1928, Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 264). Les nouveaux ma¬ tériaux recueillis par M. V. Kurnakov montrent que ces subdivisions méritent d’être considérées comme des genres bien distincts. 1. Elytres pubescents, à bord huméral crénelé. Tarses antérieurs des mâles simples, sans dilatation du premier article. Labium libre, à dent bifide. Pas de pièce copulatrice. Gen. Cimmerites Jeann. — Elytres glabres, à bord huméral lisse. Tarses antérieurs mâles à premier article dilaté et denté. Pièce copulatrice présente. ... 2. 2. Labium libre, à dent bifide (Turquie d’Europe, Bithynie et Tau- rus de Pisidie) . Gen. Anillidius Jeann. — Labium soudé, à dent simple (Caucase) Gen. Nannotrechus Winkl. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 199 Gen. NANNOTRECHUS Winkler. Nannotrechus Winkler, 1926, type : Hoppi Winkler. — Jeannel, 1928, Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 264 ( Nannotrechus s. str.). Le genre présente certainement des affinités avec le Kosswigia insularis Jeann., d’une grotte du Taurus de Risidie. Il ne comporte qu’une seule espèce. 1. Nannotrechus Hoppi Winkler, 1926. Kol. Rundschau, XII. p. 171, fig. 2 ; type : mont Arabika (coll. Winkler) ; paratype au Muséum. — Jeannel, 1928, Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 268, fig. 1958 à 1604. — Kurnakov, 1959, Rev. fr. d’Ent., XXVI, p. 235. Subsp. brevicollis, nov. ; type : chaîne du Bzyb (coll. V. Kurnakov) ; paratype au Muséum. Fig. 73 à 76. — Long. 2,6 à 2,8 mm. Testacé rougeâtre, glabre. Facile à reconnaître à son pronotum sans sinuosité des côtés (fig. 74), ses élytres oblongs et glabres, à bord huméral sans serrulation, enfin Fig 73 à 76. Gen. Nannotrechus Winkl. — Fig. 73. -V. Hoppi Winkl., para- type, du mont Arabika, X 18. — Fig. 77. Côté gauche du pronotum. — Fig. 75. Edéage, de profil, X 80. — Fig. 75. Sac interne, plus grossi. à son tarse antérieur présentant le premier article dilaté et denté chez le mâle. Edéage (fig. 75) très petit, grêle, très arqué à la base plutôt que coudé, l’apex simple et retroussé, le sac interne (fig. 76) sans pièce copulatrice différenciée. Source : MNHN, Paris 200 R. JEANNEL. La sous-espèce brevicollis diffère de la forme typique par la brièveté du pronotum qui n’est pas plus long que large. L’édéage est identique à celui des Hoppi typique. Caucase occidental. Abkhazie. Subsp,. Hoppi s. str. — Mont Arabika, au NNE de Gagra, 3 ex. sous de grosses pierres (E. Hopp). Subsp. brevicollis, nov. — Chaîne du Bzyb, au N d’Otkhara, une vingtaine d’exemplaires pris sous de grosses pierres enfoncées en forêt de Hêtres, vers 1.200 à 1.400 m d’alt. (V. Kurnakov). Gen. CIMMER1TES Jeannel. Cimmerites Jeannel, 1928, Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 265 (sous- genre) ; type : serrulatus Winkler. 1. Epaules des élytres très saillantes, anguleuses, à serrulation forte, le bord préhuméral perpendiculaire à la ligne médiane. Premier fouet de la série ombiliquée écarté de la gouttière mar¬ ginale, le 5* fouet guère plus éloigné du 4' que du 6 e . Long. 2,6 à 3 mm. 1. Kurnakovi, n. — Epaules des élytres moins saillantes, plus arrondies, à serru¬ lation moins forte, le bord préhuméral oblique. 2. Les deux fouets du groupe moyen en position normale, le 5° plus rapproché du 6° que du 4" ; premier fouet accolé à la gout¬ tière marginale. Pronotum à côtés très arrondis en avant. Ely- tres oblongs, élargis en arrière. Long. 2,6 à 2,8 mm. . 2. serrulatus Winkler — Les deux fouets du groupe moyen très écartés l’un de l’autre, le 5* à peu près à égale distance du 4' et du 6*. Pronotum à côtés peu arrondis, moins brusquement sinués en arrière. ... 3. 3. Premier fouet de la série ombiliquée non accolé à la gouttière marginale. Epaules des élytres plus effacées. Long 3 mm. . 5. nakeralae Reitt. — Premier fouet accolé à la gouttière marginale. Epaules des ély¬ tres plus saillantes. 4. 4. Tête de forme normale, arrondie, les tempes convexes. Base du pronotum un peu plus étroite que le bord antérieur. Long. 2,8 mm. 3. c ircassicus Reitt. — Tête petite, rétrécie en avant, les tempes aplanies. Base du pro¬ notum aussi large que le bord antérieur. Long. 3 mm. . 4. svaneticus Reitt. sp. 2 . Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI > DU CAUCASE. 201 1. Cimmerites Kurnakovi, nov. ; type : chaîne du Bzyb (coll. V. Kurna- kov) ; paratypes au Muséum de Paris. — serrulatus Kur- nakov, 1959 (nec Winkler). Fig. 77 et 78. — Long. 2,6 à 3 mm. Epais et trapu ; testacé rou¬ geâtre foncé, les tempes le pronotum et surtout les élytres couverts de poils dorés dressés. Tête arrondie, les sillons frontaux entiers, les yeux oblitérés. Antennes dépassant un peu la base des élytres. Prono¬ tum à peu près aussi long que large, à base à peine moins large que le bord antérieur, les côtés bien arrondis, avec les angles antérieurs saillants, la sinuosité postérieure brusque et profonde, laissant envi¬ ron un quart des côtés parallèles ; angles postérieurs droits et vifs ; disque convexe, la dépression basale très courte. Elytres épais, à épau- Fic. 77 et 78. Gen. Cimmerites Jeann. — Eig. 77. C. Kurnakovi, n. sp., type, de la chaîne du Bzyb, X 18. — Fig. 78. Edéage de profil, x 80. les très saillantes, formant un angle presque droit, le bord fortement denticulé. Striation superficielle, le tégument alutacé. Tibias antérieurs mâles à premier article non dilaté Première soie discale assez loin de la base. Premier fouet accolé à la gouttière marginale, le 5' fouet à peu près aussi écarté du 4" que du 6°. Edéage (lig. 78) très petit, grêle et peu coudé à la base, l’apex infléchi et terminé par un petit renflement oblique. Pas de pièce copu- latrice. Styles avec quatre soies. Espèce distincte du serrnlatus Winkler des environs de Gagra. Elle diffère non seulement par ses caractères généraux et chétotaxi- ques que par la structure de l’édéage. Caucase occidental. Abkhazie : chaîne du Bzyb, près d’Otkhara, sous les pierres enfoncées, vers 500 à 800 m et aux entrées des grot- Source : MNHN, Paris 202 R. JEANNEL. tes, une quarantaine d’exemplaires (V. Kurnatouk) ; grotte de Garp et grotte de Batcha, dans la zone obscure, sous de petites pierres, quelques exemplaires (V. Kurnakov). Les deux exemplaires pris dans la grotte de Batcha sont plus grands (3 mm) et plus robustes que ceux recueillis à l’extérieur sous les pierres enfoncées. Malgré cela les caractères sont les mêmes, les édéages sont identiques. 2. Cimmerites serrulatus Winkler, 1926, Kol Rundschau, XII, p. 169 ; type : mont Arabika (coll. Winkler), paratype au Muséum de Paris. — Jeannel, 1928, Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 270. fig. 1605 à 1607. Fig. 79 et 80. — Long. 2,6 à 2,8 mm. Plus grêle et plus délié que le précédent, les côtés du pronotum plus arrondis, les angles anté¬ rieurs moins saillants, les angles huméraux des élytres plus arrondis, à denticulalion moins forte. Edéage (fig. 80) plus long et plus grêle que celui du Kurnakovi, la partie basale coudée plus grande, l’apex effilé et un peu retroussé, sans épaississement. Styles très larges, avec six soies. Caucase occidental. Abkhazie : mont Arabika, au NNE de Gagra, 4 exemplaires (E. Hopp). A. Winkler a pris ces quatre exemplaires pour des femelles. Il s’est trouvé que celui qu’il a bien voulu m’aban¬ donner est un mâle. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 203 3. Cimmerites circassicus Reitter, Wiener ent. Ztg., VII, p. 84 ; type : « Circassie » (Mus. Budapest). — Jeannel, 1928, l.c., p. 271, fig. 1608 et 1609. Fig. 83 et 84. — Long. 2,8 min. Allongé, la tête arrondie, presque aussi large que le pronotum. Mâle inconnu. Fig. 81 à 84. Gen. Cimmerites Jeann. — Fig. 81. C. svaneticus Reitt., paratype, du Letchgoum, X 18. — Fig. 82. Edéage, de profil, x 80. — Fig. 83. T. (s. str.) circassicus Reitt., type. — Fig. 87. Base de l’élytre gauche. Caucase occidental. Montagnes entre Tuapse et Sotchi [sans doute le mont Ficht], un exemplaire pris en tamisant des feuilles mortes (H. Leder). 4. Cimmerites svaneticus Rf.itter, 1877 D. ent. Zs., XXI, p. 289 ; type : Letchgoum (Mus. Budapest). — Jeannel, 1928, l.c., p. 272, fig. 1610 et 1611. Fig. 81 et 82. — Long. 3 mm. Allongé, la tête nettement plus étroite que le pronotum. Edéage (fig. 82) de même type que chez le serrulatus, mais plus grand, plus arqué, avec la partie apicale très élargie. Mémoires du Muséum. — Zoologie, t. XVII. 13 Source : MNHN, Paris 204 R. JEANNEL. Caucase central. Svanétie : haute vallée du Tskeui-Tskali, affl. du Rion, chaîne du Letchgoum dans la Ratcha, ait. 1.000 m, 2 exem¬ plaires sous de grosses pierres enfoncées (H. Leder). Fig. 85 à 87. Gen. Cimmerites Jeann. — Fig. 85. C. nakeralae Reitt., paratype, de la Ratcha, x 18. — Fig. 86. Base de rélytre gauche. — Fig. 87. Sommet de l’élytre gauche. 5. Cimmerites nakeralae Reitter, 1883, Rev. mens. d’Ent., Saint- Petersbourg, p. 71 ; type : mont Nakerala (coll. Roeschke). — Jeannei.. 1928, l.c., p. 275, fig. 1612 à 1614. Fig. 85 à 87. — Le groupe huméral de la série ombiliquée de cette espèce est incomplètement agrégé, le premier fouet étant écarté de la gouttière préhumérale. Caucase central. Imérétie orientale ; mont Nakerala, chaîne de la Ratcha, 2 ex. (H. Leder). Gen. JEANNELIUS Kurnakov. Jeannelius Kurnakov, 1959, Rev. fr. d’Ent., XXVI, p. 232 ; type : magnifions Kurnakov. Lorsque M. V. Kurnakov a décrit ce remarquable cavernicole, le mâle était inconnu. Il m’avait soumis une des trois femelles qu’il avait récoltées et c’est à mon instigation qu’il a considéré le genre Jeanne- lins comme voisin d ’Allegretia des Alpes Brescianes et l’a ainsi placé dans la série phylétique d ’Aphaenops. Ce. fut là une erreur et j’en revendique en entier la responsabilité. M. V. Kurnakov vient de découvrir un mâle qu’il m’a aussitôt envoyé. Je constate ainsi, sans aucune hésitation, que le genre Jean- Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 205 nelius fait partie de la série phylétique de Neotrechus et présente indubitablement des rapports de parenté avec le genre endogé Cim- merites. Chez le mâle du Jeannelius, les tarses antérieurs sont simples, sans articles dilatés, comme chez les mâles de Cimmerites. D’autre part l’édéage du Jeannelius (fig. 89 à 91) est armé d’une grosse pièce copulatrice anisotope et difforme, comme celle des grands Neotrechus balkaniques de l’espèce Hilfi Reitt. (Mon. Trech.. L’Ab., XXXV, p. 323, fig. 1675-1678). Ainsi les caractères édéagiens du Jeannelius le rapprochent du Neotrechus Hilfi, et cela d’autant mieux qu’il existe une série de sous-espèces du N. Hilfi, découvertes depuis la publication de ma Mo¬ nographie et dont certains, comme convexipennis Winkl. ou Schuleri Winkl. atteignent une taille de 12 mm, c’est-à-dire encore supérieure à celle du Jeannelius magnificus. Mais chez ces grands Neotrechus le premier article du tarse antérieur des mâles est dilaté. D’autre part les sillons frontaux des Neotrechus sont complets, alors que ceux du Jeannelius sont de type aphénopsien. Et le groupe huméral de la série ombiliquée a le 4" fouet très écarté du 3' chez les Neotrechus, tandis qu’il se trouve en position agrégée, c’est-à-dire aussi rapproché du 3 e fouet que celui-ci l’est du 2 e chez le Jeannelius comme chez les Cimmeritus. En somme, il apparaît clairement que le genre Jeannelius se place bien dans la série phylétique de Neotrechus mais n’a qu’une parenté assez lointaine avec le genre Neotrechus lui-même, qui occupe la péninsule balkanique. Par contre plusieurs des caractères du Jeanne¬ lius se retrouvent chez les Cimmerites, petites espèces endogées vivant dans la même région du Caucase occidental que lui : dent labiale libre et bilobée, même état agrégé de la série ombiliquée, absence de dilata¬ tion des tarses antérieurs des mâles. Malgré les énormes différences d’aspect qui distinguent les deux genres Cimmerites et Jeannelius. on ne peut s’empêcher de croire que tous deux descendent d’une même souche. J’ajouterai enfin que le « Duoalius Zhicharevi » Lutshnik que je ne connais pas, mais dont on trouvera plus loin la diagnose, pour¬ rait bien appartenir lui-aussi au genre Jeannelius. 1. Jeannelius magnificus Kurnakov, 1959, Rev. fr. d’Ent., XXVI, p. 233, fig. 1 ; type : grotte de Tsebelda (coll. V. Kurnakov) ; paratype au Muséum. Fig. 88 à 91. — Long. 10 mm. Aptère et anophtalme. Testacé rou¬ geâtre, glabre, les tempes glabres. Tête grande, plus longue que large, plus longue (sans les mandibules) que le pronotum, les joues con¬ vexes ; sillons frontaux incomplets, parallèles sur le vertex, les yeux réduits à une petite cicatricule blanchâtre. Palpes grêles, le dernier article aussi long que l’avant-dernier. Antennes atteignant le milieu des élytres. Pronotum petit, un peu plus long que large, peu élargi Source : MNHN, Paris 206 R. JEANNEL. en avant, ses côtés peu arqués, longuement sinués en arrière, les angles postérieurs aigus et saillants en dehors, la gouttière marginale fine. Elytres oblongs, très allongés et subparallèles, les épaules très arron¬ dies, les stries toutes bien visibles, ponctuées, les externes moins pro¬ fondes ; la 2' strie avec une longue crosse apicale. Pattes longues et grêles. Tarses du mâle semblables à ceux des femelles. Pas de soie pronotale postérieure ; deux soies discales sur la 3' strie, une soie apicale. Série ombiliquée agrégée mais avec le premier fouet un peu reporté en arrière sur la racine de la 7' strie. Edéage (fig. 89 à 91) volumineux, court, très peu sclérifié alors que la pièce copulatrice est au contraire foncée et très chitineuse. Bulbe basal de l’édéage nullement renflé, non coudé ; l’apex mousse, brusquement recourbé. Pièce copulatrice très grande, fortement colo¬ rée, en forme de gouttière dont le côté convexe s’appuie contre la paroi droite du sac interne, atténuée et incurvée dans sa partie distale Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 207 puis terminée par un renflement arrondi. Styles très grêles, avec quatre soies. Cette difformité de la pièce copulatrice en forme de gouttière ne reposant pas sur la paroi ventrale du sac est caractéristique du genre Neotrechus, (Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 278). Il est intéressant de la retrouver chez le genre Jeannelius. Caucase occidental. Abkhazie ; grotte de Tsebelda (V. Kurna- kov). Trois femelles étaient connues lorsque M. Kurnakov a enfin trouvé un mâle en octobre 1959, trop tard pour que cette capture ait pu être signalée dans la description de l’espèce. SÉRIE PHYLÉTIQUE DE Duvalius. Jeannel, 1928, Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 54. — Trechini à pièce copulatrice « isotope » (Les fossiles vivants des cavernes, p. 164). Gen. DUVALIUS Delarouzée. Duvalius Delarouzée, 1859 ; type : Raymondi Delarouzée. — Jean¬ nel, 1928, Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 377. Ce grand genre a été subdivisé en plusieurs sous-genres d’après la structure de la pièce copulatrice. L’un d’eux, Duvalius s. str., ori¬ ginaire de l’Egéide méridionale, s’est répandu dans l’Europe méditer¬ ranéenne pendant le Pontien. Tous les autres sous-genres sont formés de lignées qui peuplaient la région méditerranéenne avant que se répande la migration pontienne des Duvalius s. str. Des deux espèces citées ici, l’un doit être rattachée au sous- genre Duvalidius connu des Carpathes, et représente ainsi dans le Cau¬ case occidental une lignée ayant fait partie de la faune de l’Egéide septentrionale. L’autre espèce, par contre, Antoniae Reitt., qui vit sous les pierre dans l’Arménie est un Duvalius s. str., c’est-à-dire un représentant d’une lignée de l’Egéide méridionale. Subgen. Duvalidius Jeannel. Duvalidius Jeannel, 1928, Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 390 ; type : procerus Putzeys. Sous-genre répandu dans les Carpathes, caractérisé par la forme de la pièce copulatrice qui est isotope mais plane ou convexe, non excavée en gouttière, souvent avec une pièce dorsale surajoutée. Un groupe de ces Duvalidius, le groupe du procerus est formé d’espèces oculées et microphtalmes, non dépigmentées, vivant dans les forêts des Carpathes. L’espèce suivante présente exactement tous ces caractères. Source : MNHN, Paris 208 R. JEANNEL. 1. Duvalius (Duvalidius) Kumakovi, n. sp. ; type : défilé Baniss-Khévi (coll. V. Kurnakov), paratype au Muséum. Fig. 92. — Long. 6 nnn. Aptère. Allongé et déprimé. Brunâtre luisant, avec la marge du pronotum et des élytres roussâtre, les an¬ tennes et les pattes testacées. Glabre, les tempes glabres. Tête volu¬ mineuse, arrondie, à mandibules courtes, les sillons frontaux non an¬ guleux, les yeux pigmentés, aussi longs que la moitié des tempes. Antennes atteignant le premier tiers des élytres. Pronotum aussi long que large, peu rétréci à la base, les côtés arrondis, profondément sinués Fig. 92. Gen. Duvalius Delar., D. (.Duvalidius) Kurnakovi, n. sp., mâle, type, du défilé Baniss-Khevi (X 13) et édéage, de profil (x 50). — Pièces copulatrices ; a. vue de haut ; b. vue de profil (X 50). avant les angles postérieurs qui sont aigus et saillants en dehors, la base rectiligne, les fossettes basales profondes et arrondies. Elytres longs et déprimés, environ deux fois et demie aussi longs que le pro¬ notum ; stries internes profondes et vaguement ponctuées, les stries externes superficielles, la 2' strie sans crosse apicale (comme chez le Trechus gravidus Putz.l ; strie récurrente apicale courte. Pattes robustes, les tibias antérieurs longs et sillonnés. Groupe huméral de la série ombiliquée parfaitement agrégé. Pre¬ mière soie discale de l’élytre au cinquième antérieur de la 3* strie. Edéage (fig. 92) épais, large et aplati, rectiligne, sans coudure basale, l’apex fortement incurvé du côté ventral. Pièce copulatrice ffig. 92 a et b) allongée, lamelleuse et appliquée sur la face ventrale du sac interne, sa partie proximale surmontée par une pièce accessoire Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 209 incurvée sur le bord droit du sac interne. Styles avec quatre soies jumelées. Caucase mineur. Imérélie méridionale : défilé Baniss-Khevi, près de Gorjam, dans la chaîne Adjaro-Imérétienne, vers 1.000 à 1.200 m, 2 exemplaires sous les feuilles mortes, dans un bois de Hêtres (V. Kurnakov, VI-1956). Subgen. Duvalius s. str. 2. Duvalius (s. str.) Antoniae Reitter. 1892, Wiener ent. Ztg., XI, p. 60 ; type : Akdagh (Mus. Budapest). — Jeannel, 1928, Mon. Trech., L’Ab., XXXV, p. 562, fig. 1957 à 1960. Fig. 93 à 96. — Long. 3 à 3,5 mm. Testacé pâle. Déprimé, les tégu¬ ments glabres. Tête arrondie, à tempes convexes, les yeux réduits à une petite tache blanchâtre cernée de pigment. Antennes longues. Pronotum petit, à peine plus large que la tête, rétréci à la base, les côtés longuement sinués avant les angles postérieurs qui sont obtus et émoussés. Elytres oblongs, allongés et déprimés, les épaules peu saillantes ; stries très superficielles, à ponctuation très vague, les ex¬ ternes tout à fait effacées. Tibias antérieurs sillonnés. Edéage (fig. 95) long et grêle, arqué, le bulbe basal allongé. Pièce copulatrice isotope, en gouttière, avec l’extrémité distale bifide (fig. 96). Monts de l’Arménie. République autonome de Nakhitchevan : Ilan-Dagh et Ak Dagh, montagnes au N d’Ordubad et de la vallée de l’Araxe, nombreux exemplaires pris sous les pierres enfoncées, avec le Trechus Angelicae Reitt. (Antonio Kubischtek, H. Leder). Source : MNHN, Paris 210 R. JEANNEL. Comme on le voit, cette espèce qui vit en Arménie, n’a aucune parenté directe avec le Duoalius Kumakovi occupant le Caucase mi¬ neur. SPECIES INCERTAE SEDIS. Les deux espèces suivantes ont été décrites en russe, dans des périodiques russes qui m’ont été inaccessibles. Je remercie M. V. Kur- nakov d’avoir bien voulu faire pour moi des traductions françaises de ces descriptions. Trechus (Duvalius) Zhicharevi Lutshnik, 1915, Ent. Vjestnik, E, n° 2, p. 111 ; type : mont Atchichtko (coll. V. Lutshnik) (1). « Rufo-brunneus. nitidus, cnpite thorace angustiore, sulcis fron- « talibus profundis et magnis, prothorace coleopteris angustiore, cor- « dato. elytris cglindricis. convexis. punctato-striatis, omnibus pro- « fondis. Long. 7,9 mm. « Hab. Caucasus occidentalis mt. Atchichtko, VII, 5, 1904, P. A. « Zhicharev, specimen unicum (.in coll. m.). « D’un roux foncé brillant. Tête presque pas plus étroite que le « pronotum, à cavités frontales profondes et non raccourcies ; deux « pores sétigères supraorbitaires. Antennes égalant à peu près la moi- « tié du corps. Pronotum presque aussi long que large, ses bords lnté- « raux fortement relevés, la soie des angles postérieurs présente. Elv- « très presque cylindriques, assez convexes, considérablement plus « larges que le pronotum, les stries grossement pointillées, les inter- « valles assez convexes ; le 3' intervalle avec trois fossettes profondes. « Caucase occidental : mont Atchichtko, VII-5-1904, un exem- « plaire (P. J. Zhicharev). « Cette espèce se distingue des autres représentants du groupe •.< Duvalius, principalement par sa taille, son pronotum relativement « plus étroit et ses élvtres dont toutes les stries sont également pro- « fondes ». [Traduit du russe par M. V. Kurnakov], Il ressort de cette trop brève description que bien des caractères de cette espèce rappellent ceux du Jeannelius magnificus Kurn. La grande taille, la grosseur de la tête, la forme des élytres que l’auteur dit « subcylindriques », ce qui peut s’interpréter comme longs et parallèles, les stries toutes profondes, feraient penser à un Jeanne¬ lius s’il n’y avait pas les « cavités frontales profondes et non raccour¬ cies », ce qui signifie des sillons frontaux entiers. (1) Cité dans ma Monographie des Trechinae (L’Ab. XXXV, 1928, p. 794). Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 211 Duralius (s. str. ?) kutaissianus Zaitzev, 1941, Comm. Ac. Sc. Géorgie, E, n 0 ' 1-2, p. 134, fig. ; type : caverne Tsiteli-tchkaro (coll. de la Section Zoologique de l’Académie des Sciences de la Géorgie, filiale de l’Académie de l’U.R.S.S.). « Long. 7 à 7,25 mm. Entièrement testacé, assez large et déprimé, « avec la tête et le pronotum étroits. Tête allongée, plus longue que « large, les tempes très convexes, les yeux petits et dépigmentés, les « antennes longues et grêles, atteignant l’apex des élytres, leurs ar- « ticles apicaux subcylindriques. Pronotum petit, à peu près aussi « long que large et un peu plus large que la tête, la base rétrécie, les « côtés bien arrondis en avant, un peu sinués en arrière, les angles « postérieurs accentués, la base à peine plus étroite que le bord anté- « rieur ; fossettes basales larges et profondes. Elytres très amples, « présentant leur plus grande largeur un peu après le milieu, les « épaules peu saillantes, arrondies, l’apex aussi arrondi. Disque peu « convexe, les stries très fines, les externes plus ou moins effacées. « Pattes longues et grêles. « Soies discales au nombre de trois, l’antérieure assez rapprochée « de la base, située avant le quart basal de la 3* strie. « Mâle inconnu. « Hab. — Géorgie (Transcaucasie) ; caverne Tsiteli-tshkaro, près « de Koutaissi, 3 exemplaires (prof. Sadevski et A. Osterloff ) ». [Traduit du russe par M. V. Kurnakov]. M. V. Kurnakov a naturellement vu la figure qui accompagne le texte de Zaitzev. Il m’écrit que l’aspect général de l’Insecte sur cette figure est tout à fait celui d’un Anophthnlmus. avec les épaules des élytres très effacées. Le premier fouet de la série ombiliquée est figuré accolé à la gouttière marginale. Le texte russe ne parle pas des sillons frontaux. La ressemblance avec un Anophthalmus, exprimée par la figure de Zaitzev, ne permet- elle pas de penser qu’il pourrait s’agir d’un Meganophthalmus ? CONCLUSIONS BIOGÉOGRAPHIQUES. I. — Aucune espèce endémique de Trechini n’est connue des mon¬ tagnes de la Ciscaucasie ni du Caucase oriental à l’est du massif du Barbalo. Tous les endémiques sont concentrés dans le Caucase occi¬ dental et central, ainsi que dans le Caucase mineur. IL — L’abondance et la diversité des Trechini dans la partie occidentale du Caucase s’explique parce que cette partie a été l’extré¬ mité orientale de la Mésogéide montienne puis de l’Egéide septentrio¬ nale. Les lignées anciennes de la Mésogéide ont pu s’y conserver. Puis, lorsque le vieux massif hercynien du Caucase a été rajeuni par les Source : MNHN, Paris 2 n H. JEANNEL. plissements alpins et la surrection des voicanls (Elbourz, Kazbek) de la région centrale, des lignées nouvelles ont colonisé les jeunes mon¬ tagnes. III. — L’absence de Trechini endémiques sur le Caucase oriental est sans doute la conséquence des transgressions des mers Paléocas- piennes pendant le Tertiaire. IV. — Ainsi, les Trechini du Caucase se rangent dans deux caté¬ gories : les lignées anciennes, restes de la faune nuinmulitique de la Mésogéide, et les lignées récentes, qui ont peuplé les montagnes pen¬ dant le Néogène. V. — Les lignées anciennes sont diverses, les unes formées d’es¬ pèces du genre Trechus, d’autres de « vieux cavernicoles » de la série phvlétique d’Aphaenops ou de celle de Neotrechns, d’autres enlin sont des Duvalius, ceux-ci à pièce copulatrice isotope. La lignée du T. grnvidus est un endémique ancien qui subsiste dans les forêts du Caucase occidental et du Caucase mineur. La lignée du T. Lcderi par contre est formée de nombreuses espèces refoulées dans la zone alpine. Cette lignée comprend aussi des espèces sur divers hauts massifs montagneux de l’Asie centrale. Les espèces caucasien¬ nes se présentent donc comme la descendance de souches angariennes qui ont atteint la Mésogéide au Montien. Elles ont été chassées dans la zone alpine par l’irruption des lignées récentes, lorsque celles-ci ont peuplé les montagnes surélevées au Néogène. Le genre Meganophthalmus Kurn. se range parmi les « vieux ca¬ vernicoles » de la série phylétique d’Aphaenops, qui jalonnent la Mé¬ sogéide montienne (1928, Mon. Tech.. L’Ab., XXXV, p. 4fi). D’autre part les deux genres endogés Nannotrechus Winkl. et Cimmerites Jeann,. ainsi que le genre cavernicole Jeannelius Kurn. sont des élé¬ ments caucasiens d’une lignée nord-égéidienne, celle de Neotrechus. Enfin le genre Duvalius, à pièce copulatrice isotope, est représenté dans le Caucase par une espèce du sous-genre Duvalidius, c’est-à-dire dont la souche ancienne a aussi fait partie de la faune de l’Egéide sep¬ tentrionale (1928, l.c., p. 55). VI. — Les lignées récentes, néogènes, sont toutes des lignées du genre Trechus. Il y a dans le Caucase trois espèces de Trechus qui occupent les régions basses sur les deux versants de la chaîne, ce sont deux espèces ailées : T. quadrislriatus Schrank et T. quadrimaculatns Motsch., et une espèce le plus souvent aptère : T. liopleurus Chaud. Des deux espèces ailées, la première a deux pièces copulatrices dans le sac in¬ terne de l’édéage, la seconde n’a qu’une pièce copulatrice unique. Toutes deux se présentent comme les formes ailées de deux lignées dis¬ tinctes qui ont simultanément peuplé le Caucase au Néogène : lignée du quadrislriatus et lignée du subnotatus. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 213 A la lignée du quadristriatus se rattachent trois groupes dont les espèces peuplent les forêts. Le groupe de 1 ’infuscatus, surtout répandu dans l’Arménie, a toutefois un représentant isolé sur le mont Ficht, dans le Caucase occidental. Le groupe du liopleurus occupe les forêts de Hêtres principalement dans le Caucase occidental et central. Le groupe du maculicornis enfin les forêts supérieures du Caucase cen¬ tral. A la lignée du subnotatus d’autre part se rattachent les deux groupes du caucasicus et du grandiceps. Le premier est encore formé d’espèces subalpines, vivant dans les forêts ; mais le groupe du gran¬ diceps réunit deux espèces microphtalmes qui se tiennent à une haute altitude sous les pierres en bordure des névés dans la Svanétie supé¬ rieure. VIL — Les géologues, avec N. Andrussov, considèrent le détroit de Kerteh comme très ancien, ayant séparé la Crimée du Caucase pen¬ dant toute la durée du Néogène, jusqu’à une période géocratique ré¬ cente. Il n’était pas surprenant de trouver en Crimée le T. liopleurus Chaud., répandu sur les deux versants du Caucase, puisque cette espèce a pu franchir le détroit de Kerteh asséché pendant une période récente. Mais les étroites affinités des deux vieux cavernicoles Pseu- daphaenops de la Crimée et Meganophthalmus Kurn., du Caucase, im¬ pliquent qu’au Tertiaire ancien la Crimée et le Caucase ont été englo¬ bés dans l’extrémité orientale de la Mésogéide. Les monts Jaïla, de la Crimée, ont été le prolongement du Caucase occidental pendant le Nummulitique. Pendant cette période d’ailleurs tout le bassin de la mer Noire s’est trouvé sous un régime continental (1). VIII. —- C’est la configuration géographique de ce continent pon- tique étendu sur l’emplacement de la mer Noire pendant le Tertiaire ancien qui doit permettre d’expliquer les affinités de plusieurs vieilles lignées du Caucase. La chaîne Cimmérienne, qui a relié le Petit Balkan à la Crimée pendant le Secondaire, a persisté au Nummulitique, prolongée jus¬ qu’au Caucase, et formait en quelque sorte la bordure septentrionale de l’Egéide. Les affinités étroites du D. (Duvalidius) Knrnakovi Jeann. du Caucase mineur avec les Duvalidius carpathiques en apportent une confirmation. D’autre part la parenté qui semble bien exister entre le Kosswigia insularis Jeann., cavernicole du Taurus de Pisidie, et le Xannotrecbus Hoppi Winkl. du Caucase occidental, s’accorde avec l’idée d’un conti¬ nent pontique ayant occupé l’emplacement de la mer Noire, en conti¬ nuité avec le bloc de l’Anatolie et prolongé vers l’E jusqu’au Caucase. E. Wulff (2) pense que la Crimée a été rattachée au bloc de l’Anatolie pendant le Néogène, jusqu’au début du Quaternaire par un continent (1) E. Haug, Traité de Géologie, II, fasc. 3, p. 1560, Og. 430. (2) E. Wulff, Entwicklungsgeschichte der Flora der Krim ( F.nglers Rot. Jahrb-, LX, 1926, p. 408-438, pl. XV et XVI). Source : MNHN, Paris 214 H. JEANNEL. pontique, lui-même prolongé jusqu’au Caucase. Cette configuration rend compte des affinités du Nannot rechus caucasien avec le Kosswi- gia de la Pisidie. Elle explique aussi la répartition du genre Anillidius occupant la forêt de Belgrad en Turquie d’Europe, les grottes de la Bithynie {A. Coiffaiti Jeann.) et celles du Taurus de Pisidie. On aurait pu s’attendre à trouver encore ce genre représenté en Crimée. Mais sans doute, sur le vaste continent pontique de Wuj.ff, la Crimée, reste de la chaîne Cimmérienne a-t-elle fait partie d’un système monta¬ gneux séparé de ceux qui étaient situés plus au sud. IX. — Malgré de très grandes différences d’aspect extéiûeur, les deux genres Cimmerites et Jeannelius présentent une parenté assez étroite. On retrouve chez eux certains caractères de filiation communs : dent labiale bilobée, même état d’agrégation de la série ombiliquée, absence de dilatation tarsale chez les mâles. Ces deux genres, mani¬ festement alliés au Neotrechus de la péninsule balkanique sont sur¬ tout différenciés par deux orthogénèses déterminées par deux modes d’existence différents. Le couple constitué dans le Caucase occidental par les Cimmerites endogés et le Jeannelius cavernicole est un peu comparable au couple réalisé par les Geotrechus et les Aphaenops dans les Pyrénées, c’est-à-dire à l’autre extrémité de la Mésogéide. X. — Enfin il semble que la grande migration pontienne des Duvalius s. str., qui a déferlé sur la région méditerranéenne occidentale après l’assèchement du Sillon Transégéen et a couvert les chaînes dinariques, n’a pas atteint le Caucase proprement dit. Un Duvalius (s. str.) Antoniae Reitt. occupe les monts de l’Arménie ; mais le seul Du¬ valius connu du Caucase ( D. Kurnakovi Jeann.) appartient au sous- genre Duvalidius qui est un reste de la faune nummulitique de l’Egéide septentrionale. La carte bien connue des mers de la région pontique au Sarma- tien, donnée par N. Andrussov et reproduite par E. Haug dans son traité de Géologie (1) confirme qu’une barrière marine a persisté entre les monts de l’Arménie, partie de l’Egéide méridionale, et le Caucase, partie de l’Egéide septentrionale. (1) E. Haug, Traité de Géologie, II. fasc. 3, p. 1659, (Ig. 444. Source : MNHN, Paris REVISION DES « TRECHINI » DU CAUCASE. 215 INDEX ALPHABÉTIQUE. abkhazicus (Trechus), n.sp., 167. alpigradus (Trechus) Reitter, 171. amblygonus (Trechus), n.sp., 191. Angelicae (Trechus) Reitter, 181. Anillidius (genre) Jeannel, 193. Antoniae (Duvalius) Reitter, 209. areolotus (Perileptus) Creutzer, 198. badius (Trechus), n. sp., 192. beatus (Trechus) Reitter, 173. bradvcelloides (Trechus) Reitter, 170. brevicollis (N. Hoppi), n. subsp., 199. caucasicus (Trechus) Chaudoir, 176. cephalotes (Trechus), n. sp. 182. Cimmerites (genre) Jeannel, 200. circassicus (Cimmerites) Reitter, 203. concinnus (Trechus) Tschitschérine, 180. concolor (Trechus), n. sp., 189. conspicuus (T. Hoppi), n. subsp., 168. dorsiger (Trechus) Reitter. 175. dubitans (T. maculicornis) Reitter, 172. Duvalidius (sous-genre) Jeannel, 207. Duvalius (genre) Delarouzée, 207. elongatulus (Trechus) Jeannel, 176. elongatulus (Trechus) Putzeys, 174. fischtensis (Trechus) Reitter, 161. fortimanus (Trechus) Reitter, 193. gagrensis (Trechus) Jeannel, 167. grandiceps (Trechus) Reitter, 183. gravidus (Trechus) Putzeys, 184. hamalus (Trechus) Jeannel, 193. Hoppi (Nannotrechus) Winkler, 199. Hoppi (Trechus) Jeannel, 168. infuscatus (Trechus) Chaudoir, 161. inornatus (Trechus) Tschitschérine, 175. inuus (Trechus), n. sp., 190. irritus (Trechus), n. sp., 190. Ithae (T. caucasicus) Reitter. 176. jailensis (T. liopleurus) Winkler, 164. Jeannelius (genre) Kurnakov, 204. Korbi (Trechus) Reitter, 162. Kurnakovi (Cimmerites), n. sp. 201. Kurnakovi (Duvalius), n. sp., 208. Kurnakovi (Trechus), n. sp., 166. kutaissianus (? Trechus) Zaitzev, 211. latipennis (Trechus) Chaudoir, 184. Lederi (Trechus) Putzeys, 194. liopleurus (Trechus) Chaudoir, 164. longicornis (Thalassophilus) Sturm, lucidus (Trechus), n. sp., 169. luteolus (Trechus), n. sp., 179. maculicornis (Trechus) Chaudoir, 172. magniceps (Trechus) Reitter, 161. magnificus (Jeannelius) Kurnakov, 161, 205. Meganophthalmus (genre) Kurna¬ kov, 196. melanocephalus (Trechus) Kolenati, 161. mingrelicus (T. caucasicus) Reitter, 176. mirabilis (Meganophthalmus) Kur¬ nakov, 197. nakeralae (Cimmerites) Reitter,204. Nannotrechus (genre) Winkler, 199. nivicola (Trechus) Chaudoir, 173. nivicola (Trechus) Jeannel, 190. nothus (Trechus), n. sp., 194. osselicus (Trechus) Jeannel, 173. Perileptus (genre) Schaum, 158. picticornis (Trechus) Flesscher, 161. platypterus (T. cephalotes), n. subsp., 182. poljanensïs (Trechus) Roubal, 180. Source : MNHN, Paris 216 R. JEANNEL. quadrimaculatus (Trechus) Motsch., 175. quadristriatus (Trechus) Schrank, 160. Ronchettii (Trechus) Reitter, 188. sagax (Trechus), n. sp., 195. scitus (Trechus), n. sp., 194. serrulalus (Cimmerites) Kurnakov, 201 . serrulatus (Cimmerites) Winkler, 202 . sodalis (Trechus), n. sp., 195. subcordatus (Trechus) Chaudoir, 177. subcordatus (Trechus) Jeannel, 173. svaneticus (Cimmerites) Reitter, 203. teberdanus (Trechus), n. sp., 196. Thalassophilus (genre) Wollaston, 158. Trechus (genre) Clairville, 158. tumidus (Trechus) Jeannel, 185. tychus (T. inuus), n. subsp., 190. utschderensis (Trechus) Jeannel, 169. utschderensis (Trechus) Reitter, 165. vagans (T. luteolus), n. subsp., 179. vicinus (Trechus) Putzeys, 161 Zikharevi (? Duvalius) Lutshnik, 210. Achevé d’imprimer le 28 février 1960. Printed in France. Le Directeur-Gérant : Eugène Séguy. Maurice Declume, Imprimeur, Lons-le-Saunier. — 11-60-360. Février 1960 «Dépôt légal, 1" trimestre 1960 — N° 5024 ». Source : MNHN, Paris Source : MNHN, Paris * • 3 81. oui Source : MNHN, Paris