MEMOIRES
MUSEUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
NOUVELLE SÉRIE
Série A, Zoologie
TOME XXVIII
FASCICULE 2
D r R. JEANNEL
MONOGRAPHIE DES «ANILLINI»,
BEMBIDIIDES ENDOGÉS
(COLEOPTERA TRECHIDAE)
PARIS
ÉDITIONS DU MUSÉUM
36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire (V*)
Source : MNHN, Paris
MÉMOIRES DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
Série A. Zoologie. Tome XXVIII. fascicule 2. — Pages 33 à 204.
MONOGRAPHIE DES «ANILLINI»,
BEMBIDIIDES ENDOGÉS
[COLEOPTERA TRKGHIDAE],
par le D' René JEANNEL.
SOMMAIRE.
Pages
Avant-propos .
Ecologie .
Le sol, milieu vital .
Microclimat (lu sol (p. 3/).
L’humus .
Caractères de la microfaune humicole (p. 39).
Le domaine endogé.
Conditions physiques du domaine endogé (p. 4(1). — Conditions
biologiques dans le domaine endogé (p. 42). — Evolution du
domaine endogé (p. 42).
Taxinomie .
Position systématique de la tribu .
Caractères chétotaxiques des Anillini .
La spécialisation des fouets de la série ombiliquée (p. 44). —
Evolution delà série ombiliquée des Anillini (p. 45); la serre
ombiliquée anillicnne (p. 45) ; la série ombiliquée scotodip-
nienne (p. 46).
Subdivision de la tribu .
Division des l’hanérodontes (p. 47); division des Aphaenodon-
tes (p. 48).
Systématique .
36
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39
44
44
44
DIVISION DES PHANÉRODONTES.
I. SÉRIE PHYI.ÉTIQUF. I )'Anillus . **•’
1. - tien. Xuthanillus Jeann. (p. 51). — 2. Gen. Anillodes. nov.
(p. 54). - 3. tien. Micranillodes, nov. (p. 57). - 4. Gen. Corcy-
ranillus Jeann. (p. 58). — 5. Gen. Turkanillus Coi IL (p. 59). —
— 6. Gen. Prionionws Jeann. (p. 60). — 7. Gen. Anillus J. Duv.
(p. 61).
Mémoires nu Muséum. Zooi.ooik, t. XXVIII. 3
Source : MNHN, Paris
34
H. JEANNKL.
n. SÉRIE PHYLÉTIQUE n’Anillinus . 7 Q
8. Gen. Anillinus Cas. (p. 71).
III. Série phylétique D ' Anillnspis . 77
9. Gen. Anillaspis Cas. (p. 77).
IV. SÉRIE PHYLÉTIQUE DE Tt/pldocharix . 8(|
10. Gen. Typhlocharis Dieck (p. 81).
V. SÉRIE PHYLÉTIQUE DE Paraniltus .
11. Gen. Paranillus Jeann. (p. 85).
VI. SÉRIE PHYLÉTIQUE DE Zeanillus . PO
12. Gen. Nesamblyops .leann. (p. 91). — 13. Gen. Zeanillus Jeann.
(p. 93). — 14. Gen. Pelodiaclus Jeann. (p. 94).
VII. Série phylétique de Caecoparvus . g,-
15. Gen. Caecoparvus Jeann. (p. 97). — 16. Gen. Typhlomicrus,
nov. (p. 99). — 17. Gen. Dicroplerns Ehl. (p. 101).
VIII. Série phylétique de Geocharis . ig.j
18. Gen. Geocharis Ehl. (p. 105). — 19. Gen. Geocharidius. nov.
(p. 107). — 20. Gen. Rheymatobius Jeann. (p. 108).
IX. Série phylétique d’ Argiloborus . I ( .,
21. Gen. Pelocharis Jeann. (p. 113). — 22. Gen. Argilobius nov.
(p. 115). — 23. Gen. Argiloborus Jeann. (p. 118). — 24. Gen. Neo-
(lipnus Jeann. (p. 135).
DIVISION DES APHAENODONTES.
X. Série phylétique de Stylulus .
25. Gen. Slylulus Schauf. (p. 138). — 26. Gen. Stylulites. nov. (p.
139). — 27. Gen. Pseudanillus Bed. (p. 140). — 28. Gen. Aniltopsis
Jeann. (p. 143). — 29. Gen. Typhlonesioles Jeann. (p. 145).
XI. Série phylétique de Microtyphlus .
30. Gen Illaphanus Macl. (p. 150).—31. Gen. Microdipnus Jeann.
(p. 152). - 32. Gen. Hypodipnites, nov. (p. 156). —33. Gen. C.ae-
conannus. nov. (p. 157). —34. Gen. Cryptorites Jeann. (p. 159). —
35. Gen. Microdipnites Jeann. (p. 160). — 36. Gen. Microdipnodes
Bas. (p. 162). — 37. Gen. Selenodipnus, nov. (p. 164). — 38. Gen
Pelonomus Jeann. (p. 167). — 39. Gen. Microtyphlus Lind. (p. 169)
40. Gen Scotodipnus Schaum (p. 172). - 41. Gen. Hupoluphlus
Jeann. (p. 181). — 42. Gen. Winklerites Jeann. (p. 185).
Les souches lucicoles des Anillini .
L’évolution anillienne .
L’évolution scotodipnienne .
Evolution souterraine.
Evolution souterraine des Anillini dans les régions tropicales
(p. 194). — Evolution souterraine des Anillini dans la région
méditerranéenne (p. 195). — Les variations œdimères (p. 196).
136
146
189
189
191
192
193
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILMNI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
35
Géonémie . 198
Lignées paléantarctiques . 198
Lignées imabrésiennes . 199
Les lignées inabrésiennes des Aphaenodontes . 200
La série phylétique de Stylulus (p. 200)- — La série phyléti-
que de Microli/phlus (p. 2Ô0).
Les lignées inabrésiennes des Phanérodontes. 202
Les lignées bético-rifaines (p. 202). — La lignée mésogéidien-
ne de Caecoparous (p. 202). — Les lignées lémuriennes de
Paranillus el d ’Argilobonis (p. 203).
Source : MNHN, Paris
R. JF.ANNKb.
AVANT-PROPOS.
On sera peut-être surpris qu’après mes deux ouvrages de 1937 et
de 1957 sur les Bembidiides endogés (1 ' j’entreprenne aujourd’hui
une troisième révision de ces petits Coléoptères. C’est que leur étude
est difficile, au point qu’on n’arrive à une connaissance parfaite de leur
organisation et de leur histoire que par approximations successives.
D’abord, la découverte des espèces endogées ne peut être faite
que par des chercheurs expérimentés et on est fort loin du jour où des
explorations auront été faites dans toutes les parties du monde. Les
matériaux d’étude sont donc rares.
D’autre part, l’étude efficace des Anillini n’est possible qu’en met¬
tant des exemplaires en pièces détachées que l’on doit monter entre
lame et lamelle pour être examinées au microscope. Et cette nécessité
rend l’étude des exemplaires uniques pratiquement impossible ; le
simple examen des caractères chétotaxiques à la loupe binoculaire
expose à de graves erreurs.
Pour ces raisons les recherches sur la morphologie des espèces
et sur leur phylogénie n’avance qu’avec de fréquentes hypothèses dont
le bien-fondé ne peut apparaître qu’avec le temps, à mesure que de
nouvelles découvertes s’accumulent.
Comme on le voit, si j’espère que cette nouvelle monographie des
Anillini va réaliser un grand progrès sur les deux premières, je reste
en même temps convaincu qu’elle laissera encore bien des problèmes
en suspens.
Je ne reviendrai pas ici sur la morphologie générale des Anillini
que j’ai déjà traitée de façon complète dans mon ouvrage de 1937.
Mais avant d’entreprendre une étude systématique toute nouvelle de
la tribu, j’ai pense qu’il serait utile d’entrer dans quelques détails sur
le sol, considéré en tant que milieu vital, et plus particulièrement sili¬
ce que nous appelons le domaine endogé.
Enfin comme conclusion de cet ouvrage, un chapitre sur l’évolu¬
tion des Anillini me permettra d’exposer d’une façon toute nouvelle
d’une part la genèse des caractères morphologiques des espèces, d’autre
part l’origine et la géonomie des lignées.
(Il 1937. Les Bembidiides endogés. Monographie d’une lignée gondwanienn.-
(Ken. fr. il'Enl., 111. p. 341 à 394. avec 245 flg.).
1957. Révision des Bembidiides endogés d’Afrique el de Madagascar (Ann \
Congo Belge, sér. in-8°. Zool.. 52. 88 p. avec 91 flg.l.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
37
ÉCOLOGIE
LE SOL, MILIEU VITAL.
L’existence de Coléoptères endogés est connue depuis le milieu
du siècle dernier. Mais le peuplement du sol n’est guère exploré sérieu¬
sement que depuis quelques dizaines d’années. Cette exploration a
d’ailleurs été menée avec une telle activité qu’on peut dire aujourd’hui
que la connaissance de la l'aune terricole est devenue une branche
importante de la zoologie.
Lorsqu’on s’enfonce sous la surface du sol, les conditions phy¬
siques auxquelles sont soumis les petits animaux terrestres s’écartent
progressivement des conditions d’existence du domaine épigé et se
rapprochent peu à peu de celles du milieu des cavernes.
Ainsi les conditions d’existence dans le sol font-elles qu’il faut
distinguer deux étages souterrains, à savoir l’humus et le domaine en-
dogé
L’humus superficiel est un milieu vivant, en perpétuel métabo¬
lisme sous l’action conjuguée d’une microfaune particulière et d une
flore cryptogamique et bactérienne. L’humus est indispensable à la vie
des végétaux supérieurs et il est aussi le laboratoire naturel où se
déroulent les premiers stades de l’évolution souterraine de toutes les
lignées troglobies.
Le domaine endogé par contre, loin d’avoir la même généralité que
l’humus, n’est développé que dans les régions du globe où l’humus
recouvre un sous-sol qui présente des caractères particuliers. Tout
comme le domaine cavernicole, il est une partie limitée de ce qu’on
est accoutumé d’appeler le domaine souterrain.
Microclimat du sol. - Avant d’entrer dans le détail des conditions
d’existence dans l’humus et les régions profondes du domaine endogé,
il ne sera pas inutile de rappeler les caractéristiques principales du
microclimat du sol.
En terrain découvert, la surface du sol présente des variations
d'éclairement très considérables, mais les variations thermométriques
et hygrométriques, tant diurnes que saisonnières, s’atténuent rapide¬
ment lorsqu’on s’enfonce dans le sol, de sorte que la température du
sous-sol tend à s’équilibrer, se rapprochant de la moyenne annuelle
à la surfaee du lieu considéré.
En forêt, le microclimat du sol présente, comme l’a montré Cl.
Dklvmake Debouttkvii.k, une disjonction entre le sol effectif situé à
la couronne des arbres, et le sol réel situé au sol.
Source : MNHN, Paris
38
R. JEANNEL.
Dans le sous-bois, cl cela en pays tempéré comme en pays tropi¬
cal, le microclimat ressemble à celui du sous-sol en terrain découvert.
Mais dans le sol forestier on constate une absence quasi totale de va¬
riations thermiques et un degré hygrométrique qui atteint la satura¬
tion.
L'HUMUS
L’humus normal, formé dans les conditions moyennes de chaleur
et d’humidité, est un sol où les éléments organiques, à l’état colloïdal,
sont intimement mélangés aux éléments minéraux. Il offre aux plan¬
tes un aliment directement assimilable. D’autre part son influence
physique est importante, car il augmente la capacité d’absorption
d’eau du sol et rend les sols argileux plus perméables.
L’humus se forme aux dépens des débris végétaux morts qui tom¬
bent sur le sol. Dans les contrées tempérées, les feuilles mortes s’accu¬
mulent en niasse à l’automne ; dans les régions chaudes le dépôt de
feuilles mortes s’entretient d’une façon constante en toute saison et
cette différence a une répercussion sur le développement de la micro¬
faune du sol.
Placées dans des conditions de température et d’humidité conve¬
nables, ces accumulations de feuilles mortes sont décomposées par les
Bactéries et des Champignons saprophytes, sans pour cela perdre leur
structure cellulaire. Puis, dans un deuxième temps les débris végétaux
sont émiettés, fragmentés et brassés avec les éléments minéraux par
la microfaune du sol et aussi par les Oligochètes qui entraînent l’hu¬
mus en élaboration dans leurs galeries profondes. Enfin, dans un troi¬
sième stade la structure cellulaire disparaît cl l’humus passe à l’état
colloïdal : il est alors devenu un terreau, mélange intime de matière
organique à l’état colloïdal et de matière minérale dont les particules
laissent entre elles des espaces où circulent les petits animaux formant
les biocoenoses extrêmement populeuses de la faune humicole.
Les trois étapes de la formation de l’humus, à savoir : décomposi¬
tion par les Bactéries et Champignons, émiettement par la microfaune,
disparition de la structure cellulaire, ne peuvent s’accomplir que dans
des conditions définies de température el d’humidité, de sorte que la
présence d’humus véritable est loin d’être générale à la surface de la
terre.
Bien entendu toute formation d’humus est exclue dans les pays
désertiques. Le second stade, qui suppose la présence d’une faune terri-
rôle abondante, ne peut pas se réaliser dans les régions à sol gelé. Dans
la toundra le premier stade n’est pas dépassé el il se produit des terres
noires acides (terre de Bruyère) qui ressemblent à la tourbe. Il en est
de même à haute altitude sur les montagnes.
Ainsi, c’est surtout dans les forêts intertropicales que la formation
de l’humus est la plus active. Il V constitue sur le sol une couche donl
l’épaisseur varie selon les endroits entre quelques centimètres et
quatre à cinq décimètres.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES * ANILLIN! ». BEMB1DIIDES ENDOGÉS.
39
Caractères de la microiaune humicole. Dans les forêts des ré¬
gions tempérées, la chute des feuilles est saisonnière, de sorte que la
belle saison est celle où la microfaune du sol est la moins riche, ayant
été décimée pendant l’hiver. Par contre, dans la forêt ombrophile tro¬
picale, où la chute des feuilles est continue, il semblerait à priori que
la température élevée et la forte humidité dussent créer des conditions
particulièrement favorables à la pullulation «les animaux du sol. Il ne
semble pas cependant <|uc la microfaune humicole y soit quantitative¬
ment plus riche <[uc dans les forêts des régions tempérées. Sans doute,
comme l’a dit Cl. Dixamark, cela tient-il à la décomposition plus ra¬
pide des débris végétaux et à leur lessivage intense par les pluies tro¬
picales.
Cl. Dki.amark, adoptant la définition des formes biologiques de
Gisin, répartit la population humicole en deux catégories, les « hémié¬
daphiques » et les « euédaphiques ».
Les euédaphiques sont étroitement adaptés à la vie dans le sol.
et Cl. Dki.amam-:, ayant surtout en vue les Collemboles, les définit ainsi :
« Dépigmentés, anophtalmes, allongés, de petite taille, à segments
« du corps équivalents et munis de muscles permettant des mouve-
« ment s de torsion latérale facilitant la progression dans les espaces
« du sol, à membres courts, à antennes courtes, à chétotaxie unifor-
« misée, à organes postantennaires développés, à caractères sensoriels
« antennaires accrus, à furca regressée ou absente, à l’autohémorrliée
« se produisant par des pores spécialisés, ù respiration cutanée et a
« métabolisme amoindri, à chitine mince favorisant la respiration
« cutanée ».
On trouve dans cette énumération des caractères des Collemboles
euédaphiques toutes les manifestations de ce que j’ai appelé « évolu¬
tion souterraine » ainsi que des adaptations à la vie dans d’étroites
fissures, en rapport avec un stéréotactisme très développé chez tous
les humicoles.
L’humus el la faune humicole sont ainsi répandus dans le monde,
autant dans les forêts des régions tempérées que dans celles des con¬
trées intcrtropicales, el cela quelle que soit la nature du sous-sol. Les
seules conditions qui déterminent l'abondance ou l’absence d’une faune
humicole, ce sont d’abord les conditions climatiques puis la présence
des arbres.
LE DOMAINE ENDOGÉ.
Le domaine vital que nous appelons endogé s’étend, quand il
existe, en dessous de la couche d’humus. Aucune démarcation ne le sé¬
pare de l’humus superficiel. Les Oligochètes s’enfoncent «lans le sous-
sol, creusant leurs galeries plus ou moins verticales dans lesquelles ils
se déplacent, opérant un brassage constant entre l’humus et le sous-
sol profond.
L’existence d’un domaine endogé est avant tout conditionnée par
la nature minéralogique «lu sol.
Source : MNHN, Paris
». JEAN N EL.
40
Aucune faune endogée terrestre ne peut exister dans les sables,
dans les arènes de roches siliceuses beaucoup trop perméables. Dans
ces sols sableux à gros grains, de remarquables aquatiques vivent par¬
fois dans la profondeur, mais les strates supérieures lavées par les
pluies ne peuvent conserver ni humidité ni matière organique.
Les sols favorables à l’installation d’une faune endogée sont les
sols éluviaux (formés sur place) de nature argileuse. Dans les argiles,
à grain toujours fin, l'eau est retenue par capillarité et entretient dans
les interstices une atmosphère saturée d’eau. Ces sols favorables, ce
sont les sols bruns forestiers du midi de l’Europe, les sols rouges médi¬
terranéens (argiles de décalcification ou lerru rossa), les sols argilo-
marneux, les arènes argileuses des roches éruptives à feldspath. Dans
les pays chauds ce sont encore les argiles latéritiques et d’une façon
générale tous les sols éluviaux argileux qui gardent l’humidité tout en
restant parcourus de fissures et de microcavités habitables.
Ces sols, toujours mêlés de corps étrangers et en place depuis les
âges les plus reculés, sont parcourus par les galeries des Vers de
Terre et par une infinité de canaux laissés par la décomposition des ra¬
cines des plantes, dans lesquels les eaux d’infiltration entraînent à la
fois de l’humus et les petits animaux humicoles. Ces sortes de micro-
cavernes jouent un rôle essentiel dans la biologie des êtres endogés.
Elles entretiennent et régularisent les conditions physiques, microcli¬
matiques et biologiques dans le réseau des fissures profondes où se
tient la faune.
Le domaine endogé ne se prolonge pas au delà du niveau le plus
bas atteint par les Vers de Terre. Il est aussi bien loin d’être universel
puisque son existence dépend de deux conditions, d’abord de l’existence
d’une faune humicole, ensuite de la nature argileuse du sous-sol.
Malgré cela, l’étendue du domaine endogé est considérable. On
peut estimer que l’immense réseau de fissures exiguës qui constituent
le domaine endogé dans le monde doit avoir, en tant qu’espace vital, à
peu près la même importance que le domaine cavernicole.
Il faut d’ailleurs remarquer que le domaine endogé confine au
domaine cavernicole. Surtout développé dans les argiles des régions
calcaires, il débouche par ses fissures dans les fentes de la roche cal¬
caire et on sait que par cette voie bien des lignées issues de la faune
humicole ont passé pour devenir troglobies.
Conditions physiques du domaine endogé. Compte tenu de la
grande différence de volume des cavités souterraines habitées par les
endogés ou par les cavernicoles, les conditions physiques sont les
mêmes dans les fissures des terrains argileux et dans les vastes cavités
des grottes.
L’obscurité est totale. La température est basse et constante. A
30 cm de profondeur dans l’humus de la forêt ombrophile de montagne
dans le Kivu, la température du sol est de 8" à 12 C, sans variations
saisonnières sensibles. A la même profondeur dans les forêts des ré¬
gions tempérées à hivers rigoureux, la température du sol est à peu
près constamment la même, ne s’abaissant que très peu en hiver. El
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES * ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
41
on peul dire <|u’à 50 cm de profondeur en lorrain découverl dans les
régions tempérées la température montre la même stabilité. On admet
qu’elle correspond sensiblement à la moyenne annuelle de température
de l'air dans la région considérée.
l/humidité est assurémenl variable dans le domaine endogé, non
seulement d’un moment à l’autre, mais aussi d’un endroit à un autre.
En tous cas les êtres ondogés se tiennent toujours aux endroits où le
degré hygrométrique est proche de la saturation. Circulant dans les
fissures intimes du sol et surtout dans les galeries des Oligochètes ou
les canaux laissés par les racines mortes, les endogés se déplacent
constamment, s’enfonçant dans la profondeur ou se rapprochant de la
surface selon qu’à l’extérieur la sécheresse augmente ou que les pluies
gorgent d’eau l’humus superficiel.
Pendant les périodes de sécheresse les endogés se font rares ou
même disparaissent dans les tamisages ou les lavages de terre ; ils se
sont enfoncés dans les couches profondes où subsiste encore de l’humi¬
dité. En période de pluies prolongées, par contre, ils remontent vers
la surface. A. Banyuls, dans les oliveraies après les pluies d’automne,
les Microtyphlus Schaumi et Anillus convexus se prennent à quelques
centimètres de profondeur ; et il m’est arrivé de les trouver au pied
des Oliviers, errant entre les très petits cailloux à la surface du sol.
Il existe depuis peu un microhygromètre imaginé par M. Andrieux,
qui est en train de l’expérimenter au laboratoire souterrain du Moulis.
Cet appareil permettra de mesurer le degré hygrométrique dans les
fissures du sol et confirmera qu’il y règne un état hygrométrique pro¬
che de la saturation et qu’ainsi les Anillini tels que les Microtyphlus
ou les Scotodipnus sont des sténhygrobies aussi exigeants que les
A phnenops.
Une condition physique très particulière au milieu endogé est
l'exiguité des fissures où évoluent ses hôtes. L’extrême petitesse des
animaux endogés fait qu’on a tendance à s’illusionner sur les dimen¬
sions de leur espace vital. Les endogés ne sont pas des fouisseurs ; ils
évoluent dans les espaces libres où ils sont dirigés par un sens sté-
réotactique développé dans des organes sensoriels particuliers.
On est surpris, lorsqu’on examine les fouets des élvtres des
Anillini, que des organes aussi délicats puissent exercer leur fonction
sensorielle dans les fissures du sol, sans éprouver aucun dommage des
agressions constantes résultant du contact avec les parois. Ce ne sont
pas seulement les soies dressées sur tout le corps qui paraissent mal
adaptée à la reptation dans les étroitures, mais ce sont surtout les
fouets de l’élvtre des Anillini dont la longueur dépasse la moitié de la
longueur totale du corps chez beaucoup d’espèces. De tels organes
hyperléliqucs sont comparables à l’appendice caudal en forme de prêle
que les Koenenia tiennent verticalement dressé pendant leur course.
Sans aucun doute faut-il croire que les fissures habitées par les
endogés, loin d’avoir partout leurs parois presque en contact, forment
en réalité un véritable labyrinthe de cavités dont les dimensions sont
suffisantes pour que leurs habitants y évoluent aisément.
Source : MNHN, Paris
42
IS. .1 KAN Nia.
Conditions biologiques dans le domaine endogé. L’humus super¬
ficiel est la source permanente de nourriture pour les endogés. L’eau
des pluies lessive Phumus superficiel et entraîne dans la profondur des
débris organiques en abondance, et d’autre part d’innombrables petits
animaux humicoles, microphages ou saprophagcs descendent le long
des galeries des Oligochètes. Ainsi, dans tout le domaine endogé, les
saprophages comme les Balhysciiles trouvent-ils leur nourriture, les
Anillini qui sont des carnassiers ne manquent pas de proies à pour¬
chasser.
Cet apport à peu près constant toute l’année, de matières alimen¬
taires provenant de la couverture d’humus permet d’affirmer que dans
leurs fissures profondes, froides et nues, où le biologiste les décou¬
vre à grand peine, les petits endogés solitaires ne souffrent nullement
de la famine.
Aucune recherche expérimentale n’a etc faite jusqu’ici en ce qui
concerne la ponte et la reproduction des Anillini dont les premiers
états se déroulent certainement dans les fissures profondes. Aucune
larve n’a encore été signalée.
Evolution du domaine endogé. Comme on vient de le voir l’exis¬
tence d’un domaine endogé est intimement liée à celle d’une couver¬
ture d’humus et par conséquent à la forêt. Il ne peut pas exister de
domaine endogé dans les pays désertiques où l’humus fait totalement
défaut à la surface du sol. 11 y a aussi dans le monde des forêts sans
humus. C’est par exemple le cas de la forêt magellanienne de l'Amé¬
rique australe dont le sol recouvert de Mousses et de Lichens ne peut
nourrir aucune faune humicole.
Le fait que la formation d’une faune endogée est conditionnée par
l’existence d’une forêt conduit à rechercher si les peuplements endogés
dépendent de leur situation géographique de la même façon que le
peuplement des cavernes (Jeannki., 1959, Ann. Spéléol., Paris, XIV,
p. 3331.
Dans l’Afrique tropicale, toute la faune endogée est rassemblée
dans les forêts de montagne de l’Afrique centrale et de l’Afrique aus¬
trale. Dans toutes ces forêts il existe toujours sur le sol une épaisse
couche d’humus et la faune humicole y pullule, présentant tous les
caractères que Cl. Delamare assigne aux espèces euédaphiques, carac¬
tères qui sont pour une bonne part les manifestations de l’évolution
souterraine (voir ci-dessus, p. 39).
Or on sait que dans les contrées tropicales, où de très nombreux
fossiles vivants peuplent les eaux souterraines, il n’existe dans les
cavernes aucune espèce qui puisse être dite troglobie. De très nom¬
breuses espèces ont subi une évolution souterraine dans l’humus des
forêts ; mais en l’absence de tout changement profond du climat au
cours du Tertiaire, pas une seule de ces espèces n’a eu à se réfugier
dans les cavernes.
Peut-on dire aussi qu’aucune de ces espèces humicoles avant
atteint le terme de leur évolution souterraine en devenant sténhygro-
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES AMI,I.INI ... BKMBIDIIDKS ENDOGÉS.
43
bies, ne s’est aventurée dans le domaine endogé ? Certainement non,
car les fissures de la zone endogée sont en continuité avec celles de
l’humus, de sorte que les deux zones sont également peuplées d’espèces
biologiquement humicolcs.
Il en va tout autrement dans les régions tempérées que j’ai appe¬
lées anisolhermiques. Au cours du Tertiaire, dans la région méditerra¬
néenne, le climat d’abord tropical à PEocène, s’est peu à peu refroidi
et asséché jusqu’au Glaciaire. Les forêts de climat chaud du début de
Père ont été peu à peu détruites et quelques lignées de leur faune
humieole, slénhygrobies, ont trouvé un asile dans les cavernes, donnant
naissance à de très nombreux troglobies.
Si certaines lignées humicolcs, en particulier celles des Trevhini
ont ainsi trouvé refuge dans les grottes, d’autres lignées humicolcs,
comme les Anillini, ont échappé à la destruction plus simplement en
s’enfonçant dans la zone endogée. Cette émigration verticale des humi-
coles s’est produite dès l’Oligocène et le Miocène, fixant définitivement
les espèces dans leurs biotopes endogés. Il en résulte que les forêts
actuelles de la région méditerranéenne, forêts récentes, ont une faune
humieole formée de lignées nouvelles où prédominent des formes
hémiédaphiques (Gisin), sans rapports de parenté avec les endogées.
On voit donc que du fait de l’évolution du climat du Tertiaire
différente dans les diverses parties du monde, le peuplement du do¬
maine endogé se présente de deux façons.
Dans les régions tropicales, et aussi sans doute dans les régions
tempérées isothermiques, dont le climat des forêts n’a guère varié
pendant le Tertiaire, c’est la faune humieole ancienne qui peuple à la
fois l'humus et le domaine endogé. Aucune discrimination ne peut
être faite entre les hôtes des deux domaines, humieole et endogé. En
présence des Anillini des forêts tropicales on ne peut que dire qu’ils
sont biologiquement des humicoles.
Au contraire dans les régions tempérées anisothermiques, comme
la région méditerranéenne qui s’étend sur la bordure des anciens gla¬
ciers pléistocènes tant en Europe qu’en Amérique «lu Nord, le domaine
endogé est peuplé d’espèces slénhygrobies dont les ancêtres ont vécu
dans l'humus d'anciennes forêts chaudes du début du Tertiaire avant
qu’elles soient détruites sous les climats secs de l’Oligocène et du
Miocène : mais ces espèces sont aujourd’hui strictement endogées.
L’humus des forêts méditerranéennes actuelles a pu reprendre au
domaine endogé certaines formes euédaphiques qui figurent mainte¬
nant dans la microfaune humieole. Mais en ce qui concerne les Anillini
et sans dont ■ aussi bien d’autres groupes, les lignées sont restées confi¬
nées dans la profondeur du domaine endogé.
Source : MNHN, Paris
TAXINOMIE.
POSITION SYSTÉMATIQUE DE LA TRIBU.
Mes recherches sur les Bembidiides endogés poursuivies depuis
une trentaine d’années conduisent à en Caire une tribu particulière
dans la sous-famille des Bemhidiitne qui doit être subdivisée en quatre
tribus de la façon suivante :
A. Elytres sans strie récurrente an sommet. Série ombiliquée for¬
mée normalement de neuf fouets.
1. Groupe huméral de la série ombiliquée formé de quatre fouets
dont les trois premiers sont groupés à l’épaule, le quatrième
très écarté en arrière du 3' fouet. Orifice basal de l’édéage en
fente sagittale entre deux lobes subégaux. Insectes endogés. ..
. Trib. Aniîlini Jeann.
2. Groupe huméral de la série ombiliquée formé de quatre fouets
dont les 2" et 3* sont très rapprochés l’un de l’autre, mais très
écartés du 1 OT et du 4\ Orifice basal de l’édéage faisant face du
côté droit, son lobe droit totalement atrophié. Insectes géné¬
ralement oculés et ailés. Trib. Limnastini Jeann.
B. Elytres avec une strie récurrente apicale plus ou moins déve¬
loppée. Série ombiliquée formée de huit fouets seulement, sauf
rares exceptions.
1. Strie récurrente apicale en forme de trait gravé recourbé en
crosse. Pas de striole juxta-scutellairc. Tibias antérieurs obli¬
quement tronqués en dehors dans leur partie distale. Orifice
basal de l’édéage encadré par deux lobes inégaux, le droit plus
court que le gauche. Insectes oculés. Trib. Tachyini Jeann.
2. Strie récurrente apicale non gravée, peu à peu atténuée en di¬
rection de la T ou de la 5* strie. Striole juxta-scutellaire géné¬
ralement présente. Tibias antérieurs sans troncature externe de
l’extrémité distale. Orifice basal de l’édéage ouvert entre deux
lobes inégaux, le droit toujours plus court que le gauche. In¬
sectes oculés . Trib. Bembidiini Jeann.
CARACTÈRES CHÉTOTAXIQUES DES ANIILINI.
La spécialisation des fouets de la série ombiliquée. Il est bien
évident que les changements de taille et de position des fouets sont en
rapport avec des modalités de leur fonctionnement en tant qu’organes
sensoriels. On ignore tout de leur fonction, mais l’analyse de leurs
déplacements apporte d’utiles indications sur l’histoire des lignées.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGfcS.
45
Dans mes travaux sur les Trechini cavernicoles j’ai toujours con¬
sidéré que la série omhiHquée d’un Trechus, avec tous scs fouets ali¬
gnés le long de la gouttière marginale, se trouvait au terme ultime
d’une évolution par laquelle les fouets épars sur le champ radial de
Félytre s'étaient « agrégés » dans la gouttière marginale, et par consé¬
quent que la série ombiliquée d’un Aphaenops, dont les grands fouets
seuls sont fixés dans la gouttière et les petits fouets épars en dedans
sur le disque, était à un stade primitif, « non agrégée ».
Aujourd’hui, les Anillini font connaître des séries ombiliquées
sans aucun doute à un stade primitif de l’évolution chétotaxique.
Et celles-ci obligent à considérer tout autrement la marche de cette
évolution. C’est le cas particulièrement de la série ombiliquée du
Pelochnris Remyi Jeann. dont il sera question plus loin. Celles-ci
apportent la preuve que la série ombiliquée agrégée du Trechus est
bien l’aboutissement d’une évolution achevée, mais que la série ombi¬
liquée aphénopsienne n’est pas « non agrégée », mais est en réalité
secondairement « désagrégée ».
L’agrégation de la série ombiliquée, c’est-à-dire l’alignement des
fouets dans la gouttière marginale est un stade évolutif qui a été
atteint bien avant que les lignées subissent une évolution souterraine.
Mais au cours de celle-ci la série ombiliquée se « désagrège » : les
petits fouets se déplacent en dedans sur le disque de l’élytre ; ils se
« dissocient » et la cause de cette dissociation doit être une réaction
à certains facteurs du milieu souterrain. On peut en effet imaginer que
les grands fouets (ixés sur la bordure externe des élytres exercent leur
fonction sensorielle réceptrice aussi bien sous terre que pendant la vie
libre à l’extérieur, mais que les petits fouets, différemment spécialisés,
n’aient plus aucun rôle à jouer dans le milieu souterrain. Leur disso¬
ciation ne serait-elle pas alors simplement l’effet de la suppression de
toute activité fonctionnelle ?
Evolution de la série ombiliquée chez les Anillini. On connaît chez
certains Anillini des séries ombiliquées agrégées qu’on est en droit de
tenir pour primitives, ("est par exemple celle du Turkanillus Strinalii
CoilL, de Turquie, celle du Pelochnris Remyi Jeann., de Ceylan. Chez
ces espèces tous les fouets, grands et petits sont alignés dans la gout¬
tière marginale, plus ou moins écartés les uns des autres.
Chez le Pelochnris Remyi, la série ombiliquée est formée de dix
fouets (lig. 139). Les grands fouets, reconnaissables à leur taille sont
le 2", le fi' et le 9’ ou avant-dernier. Les trois groupes de fouets sont
peu tranchés, le 4" fouet du groupe antérieur n’est guère écarté du
3" fouet. Dans les séries ombiliquées évoluées de la tribu on verra les
trois groupes de fouets se séparer les uns des autres et le 4" fouet
s’écarter considérablement du 3* ; mais c’est dans le groupe postérieur,
ou apical, que s’opèrent des changements qui s’orientent dans deux
directions orthogénétiques qui seront désignées « nnilliennc » et « sco-
lodipnienne ».
La série ombiliquée anillienne. Chez un Anillus (fig. 35), la série
ombiliquée est formée de neuf fouets, le grand fouet du groupe apical
Source : MNHN, Paris
40
R. JEANNEL.
étant le 8', l’avant-dernier, tandis que le 9' situé tout près du 8% un peu
en arrière et en dedans, forme avec lui ce que j’ai appelé la « paire
géminée » (fig. 35). Dans la partie systématique de cet ouvrage on
désignera comme « type A » cette série ombiliquée anillienne, où les
trois grands fouets sont le 2', le fi' et le 8' (avant-dernier), les deux
derniers fouets formant une paire géminée.
Ce type A est celui qui est réalisé dans toutes les lignées chez
lesquelles le sommet des élytres ne subit aucune atrophie. Il dérive
tout directement du type primitif Pelocliaris par la disparition du petit
fouet situé en avant du grand fouet apical.
Si l'hypothèse émise ci-dessus que la dissociation des petits fouets
serait l’effet de la perte de toute activité fonctionnelle est vraie, il ne
serait pas surprenant que l’un d’eux disparût. En tous cas cette dis¬
parition fait passer le grand fouet apical au huitième rang et la per¬
sistance du 10' fouet réalise une paire géminée.
La série ombiliquée scotodipnienne. Celle-ci est encore formée
de neuf fouets, mais parfois seulement de huit fouets dans certains
cas. Elle dérive elle aussi du type primitif représenté par le Pelo-
charis Rcmiji, et cela simplement par la disparition du 10' fouet de ce
dernier. Il n’est pas surprenant d’ailleurs que ce 10' fouet du Pelo-
charis disparaisse, car l’évolution de la série ombiliquée scotodipnienne
est celle de toutes les lignées chez lesquelles le sommet des élytres
s’atrophie. La supposition faite ici que les petits fouets entrent en
régression expliquerait non seulement leur dissociation mais aussi une
perte de résistance à l’atrophie de leur support. Les petits fouets des
Anillini perdraient ainsi cette résistance aux involutions qu’ont géné¬
ralement les macrochêtes, et que la soie apicale du sommet de l’élytre
conserve intégralement.
Dans cette série ombiliquée scotodipnienne, la disparition du 10*
fouet primitif empêche toute formation d’une paire géminée ; le grand
fouet du groupe apical est devenu le dernier. Ces séries ombiliquées
de neuf fouets dont les grands fouets fixes sont les 2*. fi' et 9', seront
appelés ici « type B » (fig. 322 à 326).
L’évolution scotodipnienne ne s’arrête pas toujours là. Il arrive
parfois que dans une lignée scotodipnienne une espèce perde le petit
fouet précédant le grand fouet apical, c’est-à-dire le même petit fouet
que celui qui disparait dans les séries ombiliquées du type .4. Et cela
sans doute pour la même raison.
Ces espèces réalisent alors ce que j’appellerai le « type C » (fig.
277). La série ombiliquée réduite à huit fouets seulement a ses trois
grands fouets qui occupent les 2', fi' et 8' rang.
Alors que la série ombiliquée de type .4 s’observe non seulement
chez les Anillini, mais aussi chez les Limnastini, et certaines espèces
(Polydrris ) des Tachi/ini. on ne connaît aucune série ombiliquée du
type B ou C hors de la tribu des Anillini. C’est pour cette raison sans
doute que cette dernière est la seule chez qui l’aptérisme de certaines
lignées entraîne l’atrophie du sommet des élytres.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILUNI ». HEMRIDIIDES ENDOGÊS.
47
SUBDIVISIONS DE LA TRIBU.
Il huit abandonner l’idée à laquelle je m'étais arrêté jusqu’ici, que
les deux types de séries ombiliquées des Anillini devaient caractériser
deux grandes lignées principales, deux sous-tribus : l’une à série ombi¬
liquée de type .4 (sous-tribu des Anillinn), l’autre à série ombiliquée de
type R (sous-tribu des Scotodipnina). Les nombreux matériaux nou¬
veaux qui me sont parvenus de diverses parties du monde, m’ont fait
constater que ces deux sous-tribus, telles que je les avais imaginées, ne
constituaient nullement des groupements naturels.
Les deux types de série ombiliquée sont les aboutissants de deux
évolutions chétotnxiques qui se sont déroulées indépendamment dans
les diverses lignées. Le type .1 s’est réalisé chez les lignées dont l’apté-
risme n’a été accompagné d'aucune tendance à l’atrophie du sommet
des élytres. Le type R d’autre part résulte de l’évolution chétotnxique
chez les lignées formées d’espèces où la perte des ailes membraneuses
se complique de l'atrophie du sommet des élytres. Et on peut constater
que ce type R se trouve réalisé aussi bien chez des espèces dont l’atro¬
phie du sommet de l’élytre est très prononcée que chez d’autres dont
le sommet des élytres n’a pas encore subi la moindre modification
(Geocharis).
Ayant ainsi constaté que les deux types chétotaxiques n’ont pas
une valeur taxinomique suffisante pour définir deux catégories natu¬
relles, on verra que les genres (l’Anillini connus se répartiront dans
onze séries phylétiques ayant chacune une répartition géographique
particulière.
Ces onze séries phylétiques dont les caractères vont être définis ci-
après seront groupées dans deux divisions principales d’après la pré¬
sence ou l’absence d’une dent labiale. On sait que ce caractère tiré de
la structure du labium revêt une haute valeur taxinomique chez tous
les Carahiques et tout particulièrement chez les Tréchides.
Division des PHANÉRODONTES.
(Labium avec une dent médiane dans l’échancrure).
A. Série ombiliquée de type .4 (le grand fouet apical est le 8' et les
deux derniers fouets (8" et 9') forment une paire géminée).
1. Elytres toujours avec trois soies discales. 2.
Elytres sans soies discales ou parfois avec la soie postérieure
seule . 4.
2. Tête avec des sillons frontaux profonds, rectilignes et subpa¬
rallèles, un peu convergents en arrière. Pas de carène latérale
du front. Elytres à gouttière marginale largement explanée dans
les deux tiers antérieurs, étroite dans le tiers postérieur. Insectes
cavernicoles (Californie) . III. Série phyl. d’ Anillaspis.
- Tête sans sillons frontaux, les carènes latérales du front bien
saillantes . 3 ,
Source : MNHN, Paris
48
R. .JEANNF.L.
3. Edéage de structure normale, les styles grêles et sétifures (Chili,
Californie, Europe centrale, Egéide méridionale).
. I. Sér. phyl. d’Anil/us.
— Edéage aberrant, le tegmen réduit à un seul style, le gauche, en
forme de lame ovale très mince et translucide (Appalaches) . .
. U. Sér. phyl. d'Anillinus.
4. Forme générale allongée, linéaire. Série ombiliquée aberrante,
le dernier fouet (9") faisant défaut (Massif bético-rifain).
. IV. Sér. phyl. de Typhlocharis.
-Forme générale du type habituel. Série ombiliquée normale, le
9' fouet présent dans la paire géminée (Madagascar).
. V. Sér. phyl. de Paranillus.
B. Série ombiliquée de type R (le grand fouet apical est le 9" ; pas
de paire géminée).
1. Elytres avec trois soies discales. Labium avec deux soies sur le
milieu du disque et non sur la dent . 2.
_Elytres sans soies discales ou avec une seule soie discale, la
postérieure. Labium avec deux soies insérées sur la dent. 3.
2. Elvtres entiers ou tout au plus avec les sommets un peu
déhiscents, mais cachant toujours le pygidium. Labium toujours
articulé, la languette avec des paraglosses distincts (Nouvelle-
Zélande) . VI. Sér. phyl. de Zeanillus.
_Elvtres très raccourcis, les sommets lobés laissant plusieurs ter-
gites abdominaux à découvert. Labium soudé ou non, la lan¬
guette membraneuse, sans paraglosses (Europe) .
. Nil. Sér. phyl. de Cctecoparvus.
3. Languette à paraglosses distincts. Elytres entiers ou raccour¬
cis (Massif bético-rifain) . VIII. Sér. phyl. de Geocharis.
— Languette entièrement membraneuse, son bord libre arrondi,
sans paraglosses. Elytres entiers mais à angles suturaux effacés,
le pygidium caché (Madagascar el Inde) .
. IX. •'ér. phyl. il Argiloborus.
Division des APHAENODONTES.
(Labium sans dent dans son échancrure).
A. Série ombiliquée de type .1 (les deux derniers touets en paire
géminée (Inabrésie africano-brésilienne). X. Sér. phyl. de Stylulus.
B. Série ombiliquée de type B ou C (pas de paire géminée) (Afri¬
que et Europe) . XI. Sér. phyl. de Microtyphlus.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES «AN1LI.INI». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
4!t
SYSTÉMATIQUE.
DIVISION DES PHANÉRODONTES.
A. PHANÉRODONTES DE TYPE A.
I. Série phylétique d 'Anillus.
Les genres qui forment cette grande série phylétique sont épars
dans la région méditerranéenne sur les restes de la Tyrrhénite et ceux
de l’Egeide méridionale, et d’autre part au Chili et en Californie 'lig. 1 ».
J’avais cru tout d’abord (1937) que cette lignée A'Anillus était
venue de l'Indo-Malaisie, comme la lignée des Perileptns ou encore
celle des Limnastis, pendant le Montien. Je pensais que les souches de
la lignée s’étaient propagées vers l’ouest sur la région méditerranéenne,
peuplant d’abord la Mésogéide, puis l’Amérique du Nord par les terres
nord-atlantiques.
Plusieurs raisons me font aujourd’hui tenir cette hypothèse
comme improbable. D’abord aucun Anillus n’existe en Asie ni sur les
restes de l’Egéide septentrionale. Puis les genres américains se trou¬
vent en Californie et au Chili.
Mémoires du Muséum. — Zooi.oc.ie. t. XXVIII. 4
Source : MNHN, Paris
50
R. .IKANNK1..
Ce fait que la série phylétique ait des représentants dans l’Amé¬
rique australe et en Californie montre qu’elle doit être le reste de la
pulsation vers le nord, par l’Archigalénis, d’une lignée paléantarctique
occidentale comparable à celles que j’ai mises en évidence dans mon
ouvrage « La Gondwanie et le peuplement de l’Afrique (Ann. Mus. Afr.
centr., sér. in-8", Zool., n 102, 19111. p. 48). Et on remarquera en outre
que là répartition générale de la série phylétique se superpose avec
exactitude à celle des Leptolyphlites de la tribu des Neotyphlini établie
par H. Coiffait (1963, Biol. Amer, austr.. Il, sous presse). Les Xeoty-
phlini (Chili, Californie, Slovénie) sont à n’en pas douter une lignée
d’origine paléantarctique dont la pulsation a gagné la Californie par
l’Archigalénis à la fin du Crétacé et a dû peupler toute l’Amérique du
Nord avant de passer dans l’Europe par les terres nord-atlantiques
(.Jkannki., 1963, Biol. Amer, austr.. Il, sous presse).
En Europe la lignée des Anillus a peuplé la chaîne pyrénéo-pro-
vencale de la Tyrrhénide oligocène, où les espèces du genre Anillus
J.-Duv, ont subi d'étranges variations œdimères affectant l’avant-corps
et principalement les mandibules. Il est évident que de telles variations
œdimères ont été incompatibles avec une évolution souterraine. Les
troubles du métabolisme causés par le milieu souterrain, qui détermi¬
nent un ralentissement de la formation de la chitine ont été arrêtés,
peut-être même compensés par l’œdimerie des Anillus. Ainsi s’explique
que les espèces du genre Anillus soient restées épigées pendant tout le
Tertiaire. Parties de la chaîne pyrénéo-provcnçale, elles ont étendu
leurs aires géographiques sur tout l’ouest et le nord de la France
jusqu’à la Belgique, d’autre part sur le nord de la péninsule italienne
el la Slovénie (Jf.annel, 1937. Le., p. 374. fig. 234). Ce n’est qu’après
le Glaciaire ou pendant les périodes interglaciaires que les espèces du
genre Anillus doivent avoir pénétré dans le domaine endogé et s’y être
définitivement fixées.
Les caractères généraux des genres de la série phylétique d 'Anillus
sont d’abord la présence d’une dent labiale qui porte deux soies près de
son sommet, ensuite celle d’une série ombiliquée de type A et de soies
discales toujours présentes sur les élytres. Enfin la languette est
toujours constituée par un nodule portant deux soies et flanqué de
deux paraglosses membraneux et larges, bien individualisés.
Les élytres sont entiers, sans atrophie du sommet, comme cela est
de règle chez toutes les espèces à série ombiliquée de type A. Il existe
cependant une exception dans l’Amérique du Nord, celle du petit genre
Micranillodes nov., dont les élytres sont en voie d’atrophie, malgré une
série ombiliquée de type A, mais les fouets apicaux de celle-ci ont été
anormalement dissociés.
La structure de l’édéage n’est bien connue que chez les genres
européens. Particulièrement long et tubuleux, il est toujours fortement
incurvé dans sa partie basale. Les styles portent des soies et le sac
interne renferme une pièce copulatriee bien développée, d’un type par¬
ticulier.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANII.LINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
Tableau des genres.
1. Tibias antérieurs droits non infléchis dans la partie distale, sans
troncature de l’angle apical externe. Très grande taille (3,5 mm),
(Chili). 1. Gen. Nothanillus Jeann.
— Tibias antérieurs il extrémité distale infléchie et avec l’angle
apical externe tronqué (comme chez les Tnchyini) . 2.
2. Mandibules avec l’arête dorsale surmontée de crêtes hyperpla¬
siques variables, plus développées du côté gauche que du côté
droit, surtout chez les femelles. Elytres à stries ponctuées.
Tarses antérieurs de cinq articles, avec les deux premiers arti¬
cles dilatés chez les mâles. (Europe). 7. Gen. Anillus J.-Duv.
— Mandibules simples dans les deux sexes, sans variations œdi-
mères. Tarses avec un seul article dilaté chez les mâles. 3.
3. Mandibules longues et effilées, saillantes. Elytres déprimés, à
gouttière marginale largement explanée dans toute sa longueur.
Tarses antérieurs de cinq article. (Corfou) .
. 6. Gen. Prioniomus Jeann.
— Mandibules courtes et obtuses. Elytres plus ou moins convexes,
à gouttière marginale étroite. 4.
4. Tarses antérieurs de quatre articles chez les mâles, le premier
article sans phanères adhésives. (Corfou, Rhodes) .
-. 4. Gen. CoTcyianillus Jeann.
— Tarses antérieurs de cinq articles dans les deux sexes. 5.
5. Série ombiliquée archaïque, non dissociée, tous les fouets ali¬
gnés le long de la gouttière marginale. (Turquie) .
. 5. Gen. Turkanillus Coilf.
— Série ombiliquée dissociée, les petits fouets reportés en dedans
hors de la gouttière marginale . 6 -
(1. Elytres entiers, sans atrophie de la partie apicale, la série ombi¬
liquée de type .4 normal, le grand fouet apical (8') dans la gout¬
tière marginale, la paire géminée normale (Californie et Texas).
. 2. Gen. Anillodes, nov.
— Elytres en voie d’atrophie, leurs sommets lobés et raccourcis, le
groupe apical de la série ombiliquée dissocié, le grand fouet
apical (8") refoulé en dedans sur le disque comme les autres.
(Texas i . 3. Gen. Micranillodes, nov.
1. Gen. NOTHANILLUS Jeannel.
Nothanillus Jeannel, 1962, Biol. Amer, austr., I, p. 609 ; type : Ger¬
mai ni Jeannel.
Très grande taille (3,5 mm). Allongé mais robuste, subparallèle,
les élytres entiers, sans atrophie. Brun rougeâtre luisant, le tégument
Source : MNHN, Paris
52
R. .IEANNRI..
lisse sur la tète et le pronotum, vaguement alutacé sur les élytres, la
pubescence extrêmement courte et rare.
Tête petite, allongée, sans trace d’yeux, les carènes latérales du
front longues, atteignant le bord postérieur des tempes qui sont effa¬
cées. Antennes moniliformes, mais longues, dépassant la base du pro¬
notum, les articles moyens oblongs. Mandibules courtes et simples.
Massette palpaire (fig. 3) étroite et allongée, non renflée. Labium
(fig. 5) transverse et articulé, l’échancrure peu profonde, avec une
forte dent médiane portant deux soies à sa base. Languette formée d’un
petit sclérite portant deux soies et flanqué de deux paraglosses mem¬
braneux, larges et arrondis, très peu saillants en avant.
Pronotum ample, subcordiforme, à base plus étroite que le bord
antérieur et côtés très arrondis dans les trois quarts antérieurs, brus¬
quement sinués et portant un gros denticule marginal avant les angles
postérieurs qui sont droits, bord basal rectiligne. Disque convexe la
gouttière marginale fine. Elytres longs et parallèles, convexes, les épau¬
les arrondies et saillantes, la gouttière humérale étroite et régulière,
à bord serrulé, chaque dent portant un long poil dans sa partie abrupte!
Disque de l’élytre avec une vague côte saillante sur les parties laté-
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « AN1LL1NI ». BEMBIOIIDES ENDOGÊS.
53
raies ; entre la côte et la suture, la surface porte des rangées striales
de points très peu apparents. Sommet de Pélytre entier, recouvrant le
pygidium, l’angle suturai vif et saillant. Il existe sur le bord apical
(fig. 7) une très petite strie récurrente comparable à celle des Pnlij-
deris.
Pattes assez longues, les tibias intermédiaires et postérieurs droits
et épaissis dans la partie distale. Tibias antérieurs à extrémité distale
longue, ni infléchie, ni obliquement tronquée à l’angle externe (fig. 4),
bien différents en cela des tibias de tous les autres Anillini. Tarses
antérieurs mâles (fig. 4) avec un seul article dilaté et muni de pha-
nères adhésives.
Edéage (fig. 6) à partie basale coudée et orifice basal ouvert entre
deux lobes égaux, l’apex atténué et moussu. Styles larges à la base,
très atténués au sommet qui porte deux soies apicales dans l’axe et
deux soies marginales. Sac interne écailleux, sans pièce copulatrice
apparente.
Chétotaxie. Soies frontales et pronotales présentes ; trois soies
discales sur remplacement de la 3' strie. Elytres avec un fouet basal
et une série ombiliquée de type d très particulière (fig. 7). Tous les
fouets sont alignés dans la gouttière marginale, sans aucune tendance
à une dissociation des petits fouets. Enfin et surtout les deux fouets
de la paire géminée apicale (fouets 8 et 9) sont séparés par la strie
récurrente, dont la crosse entoure le fouet 9 qui se trouve ainsi occu¬
per la place de la soie apicale externe du triangle apical du Trechus.
1. Nothanillus Germaini Jkannki,, 1962, Biol. Amer, auslr., I, p. 999.
(fig. 178 à 1831 ; type Quillota (Mus. de Santiago) (Paratype
au Mus. de Paris).
Fig. 2 à 7. Long. 3,5 mm. Aptère et anophtalme. Tète allongée,
à tempes effacées. Pronotum à peu près aussi long que large, à base à
peine moins large que le bord antérieur, les côtés fortement arrondis,
parallèles dans le quart postérieur, les angles postérieurs rigoureuse¬
ment droits. Elytres un peu plus larges que le pronotum, deux fois
aussi longs que larges, les côtés presque parallèles dans la partie
moyenne.
Edéage : fig. 6.
Chili. Prov. de Valparaiso : La Cru* f32*50’ lat. S.' (Ph. Germain :
Quillota (32"54’ lat. Si (Pli. Germain). La collection Germain, au Mu¬
sée de Santiago, renferme une série d’exemplaires sans précision de
provenance.
Obs. L’espèce parait localisée dans la zone de l’espinal, c’est-a-
dire dans la partie du Chili central qui se trouve au nord de la forêt
valdivicnnc et dont le climat chaud rappelle celui de la région médi¬
terranéenne de l’Europe.
Source : MNHN, Paris
54
R. .IEANNEI..
2. Gcn. AN1LLODES. nov.
Type : debilis Leconte.
Genre voisin d’Anillus, ou mieux encore de Corcyranillus Jeann.,
car il ne présente pas trace d’œdiinérie céphalique ou inandibulaire
comme ce dernier.
Allongés, assez convexes, la pubescence fine et rare. Testacé rou¬
geâtre toujours luisant sur la tète et le pronolum dont les téguments
sont lisses. Chez certaines espèces (nffabilis Brues, sinuatus n. sp.)
les élytrcs sont mats, fortement alutacés, avec le réseau isodiamétral.
i. 8 à 12. Gcn. Anillodes, nov. — Fig. 8. Pièces labiales de IM. Walkeri, n. sn_
Fig. 9. Palpe maxillaire «lu même. Fig. 10. Sommet de l’élytre gauche du
même. Fig. II. Kdèagc de IM. Walkeri, n. sp. de Dcer Creek Grove, x 85
Fig. 12. Edéage de IM. debilis Lee. de Bulkaap Camp Ground, x 85.'
Tête petite, arrondie, avec deux petites fossettes sur le vertex, la
carène latérale du front bien saillante, les tempes peu renflées. Pas
trace des yeux. Mandibules courtes et obtuses, simples. Palpes maxil¬
laires à massette allongée, nullement renflée, atténuée au sommet, l’ar¬
ticle distal assez grand, un peu conique, à base aussi large que le som¬
met de la massette (fig. 9'. Labium (fig. 8) articulé, transverse, sa dent
très saillante et portant deux soies sur son sommet. Languette à nodule
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES » AMU.INI ... HEMBID1IDKS ENDOGÉS.
55
médian petit, portant deux soies, et paraglosses membraneux, larges
et arrondis, un peu divergents. Antennes dépassant la base du pro-
notum.
Pronolum plus ou moins ample, toujours plus large que long,
sa base large, aussi large que le bord antérieur, les côtes, peu arqués
dans leur partie antérieure, crénelés dans le liers postérieur, les angles
postérieurs généralement obtus mais vifs, la base rectiligne. Disque
peu convexe, la gouttière marginale très line, la surface basale dépri¬
mée.
Elytres oblongs, subparallèles, à gouttière marginale étroite et
régulière, les épaules arrondies et saillantes, le bord subhuméral non
serrulé. Sommet entier, les angles suluraux vifs, non déhiscents. Dis¬
que assez convexe, avec des traces de stries superficielles mais le plus
souvent bien visibles.
Pattes courtes et robustes. Tarses antérieurs de cinq articles, avec
le premier un peu dilaté chez les mâles, mais sans phanères adhésives.
Edéage (fig. 11 et 12) de forme variable, les styles normaux, por¬
tant deux soies divergentes au sommet, le style droit bien plus petit
que le gauche. Pièce d'union des styles en forme d’uncus plus ou
moins long, recourbé et pointu.
Chétotaxie. Soies frontales cl pronotales normales ; trois soies
discales. Série ombiliquée du type A (fig. 10).
Le genre réunira sans doute un certain nombre d’espèces de la
Californie el du Texas. La plupart des espèces décrites ci-après me
sont connues par quelques vieux exemplaires en fort mauvais état pro¬
venant des collections de la Smithsoninn Institution, à Washington. Il
serait souhaitable que leur étude puisse être complétée sur des exem¬
plaires frais.
TaUIJÎAP UES ESPÈCES.
1. Elytres luisants, à peu près lisses. Côtés du pronolum sans
sinuosité postérieure .
— Elytres mats, très fortement alulaeés, le réseau isodiamétral.. 3.
2. Pronolum ample, bien plus large que long. Stries des élytres
plus apparentes. Edéage (fig. Il) grêle et long, arqué à la base,
un peu comme chez les Anillus auropéens. Long. 2 à 2,1 min.
[Fig. 8 à 11 et 13] . 2. Walkeri. n. sp.
— Pronolum étroit, à peine plus large que long. Stries des élytres
peu visibles. Edéage (fig. 12) court et épais. Long. 1,8 mm [Fig.
12] ... L debilis Lee.
3. Côtés du pronolum rectilignes en arrière, les angles postérieurs
obtus el vifs, non saillants en dehors. Long. 1,8 mm (Fig. 14
et 15] . 3. aüabilis Brues
— Côtés du pronolum longuement sinués dans la moitié postérieu¬
re, les angles postérieurs presque droits, nettement saillants en
dehors. Long. 1,8 mm. 4. sinuatus. n. sp.
Source : MNHN, Paris
R. JEANNEL.
1. Anillodes debilis Lecontk, 1853. Trans. Amer. phil. Soc., X, p. 397 ;
type : Californie. — Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 352.
U. S. America. California : San José, Alameda co, une femelle por¬
tant la mention « type loc., Koebele » (coll. Koebele, in Smithsonian
Inst. Mus.). Santa Cru/, mountains, 3 ex. (coll. Koebele, in Smithso¬
nian Inst. Mus.). — Bulkaap Camp Ground, aux environs de Spring-
ville, au S de la Sierra Nevada, 2 ex. (Neil A. Walker).
2. Anillodes Walkeri. n. sp. ; type : Deer Creck Grove (Mus. de Paris).
Edéage (fig. 11 ) long et grêle, incurvé au tiers basal comme chez
les Anillus européens, le bord ventral de la partie apicale rectiligne,
l’apex atténué en pointe légèrement infléchie. Style gauche très long,
le droit très petit : pièce basale du tegmcn en long crochet. Sac interne
avec une grande pièce copulatrice placée de champ et munie d’un cro¬
chet apical.
U. S. America. California. Deer Creek Grove, 4 ex. ; Rulkaap Camp
Ground, 2 ex., localités aux environs de Springville, au S de la Sierra
Nevada (.Neil. .4. Walker ).
3. Anillodes allabilis Bri'ks, 1902, Amer. Nat., XXXVI, p. 300, (jg. j .
type : Austin (Smithsonian Inst. Mus.). Jeannei 1937 Rev
fr. d’Ent., III, p. 353. ''
X. America. Texas : Austin, un exemplaire portant la mention
«type, F., coecum : Anillus affabilis ». Cet exemplaire, conservé au
Smithsonian Insl. Mus., à Washington, est évidemment un des deux
Source : MNHN, Paris
ANILUNI », REMBIDIIDES ENDOGÉS.
MONOGRAPHIE DES ■
57
exeinpalircs recueillis dans un nid souterrain d ’Eciton coecum Latr,
cités par Butes dans sa description de l’A. nffabilis. Un troisième
exemplaire aurait été pris dans un nid de Solenopsis geminntn F. Il va
de soi que ces A. nffabilis ne sont nullement tnyrmécophiles et que leur
présence dans des fourmilières est accidentelle.
4. Anillodes sinuatus, n. sp. ; type Bexar co (Smithsonian Inst. Mus.).
Bien différent de l 'nffabilis par la forme du pronotum, presque
aussi long que large, à base large, aussi large que le bord antérieur,
et côtés arqués dans la partie antérieure et assez profondément sinués
dans le tiers postérieur ; les angles postérieurs sont presque droits,
vifs et nettement saillants en dehors.
Mâle inconnu.
U. S. America. Texas : Bexar co, un ex. dans le sol d’un verger
planté de pêchers (XI 1936) (Smithsonian Inst. Mus.).
3. Gen. MlCR ANILLODES. nov.
Type : depressus, n. sp.
Allongé et déprimé. Testacé rougeâtre pâle, la pubescence fine
et rare. Tégument lisse sur la tête et le pronotum, alutacé sur les ély-
tres, le réseau superficiel, étiré en travers.
Tête arrondie, avec deux fossettes sur le vertex et les tempes peu
renflées, la carène latérale du Iront saillante. Pas trace des yeux. Man¬
dibules courtes et obtuses. Palpes maxillaires à massette non renflée.
Labium non transverse, soudé, non séparé du prébasilaire par une
suture, la dent peu saillante, paraissant tronquée. Languette non exa¬
minée, faute d'avoir pu faire une préparation des pièces labiales. An¬
tennes dépassant la base du pronotum.
Source : MNHN, Paris
li. .!ICANN Kl..
58
Pronotum grand, aussi long que large, un peu rétréci à la base,
les côtés sans sinuosité postérieure, à peine crénelés avant les angles
postérieurs qui sont droits et vils : disque déprimé. Elytres subpa¬
rallèles, déprimés, les épaules saillantes, la gouttière marginale étroite,
à bord subhuméral non serrulé. Sommets des elytres séparément arron¬
dis, la suture déhiscente, le lobe apical légèrement tronqué, laissant le
pygidium à découvert. Disque avec îles traces de stries.
Pattes courtes, les tarses antérieurs de cinq articles.
Mâle inconnu.
Chétotaxie. — Soies pronotales présentes. Trois soies discales.
Série ombiliquée de type .1. mais avec les derniers fouets, 8 et 9, aussi
refoulés sur le disque que le 7 (lig. 17). Il résulte de ce refoulement
que la paire géminée est entièrement dissociée ; le 8' fouet, anormale¬
ment écarté du bord, est resté petit, pas plus grand que le 7 et le 8.
Ce petit genre est le seul de toute la tribu des Anillini chez lequel
le sommet de l'élytre est en voie d’atrophie quoique la série ombiliquée
soit du type .4.
1. Micranillodes depressus. n. sp. ; type : Travis co (Smithsonian Inst.
Mus.).
Fig. 16 et 17. Long. 1,6 mm. Allongé et déprimé. Pronotum aussi
long que large, sa base presque aussi large que les quatre cinquièmes
du bord antérieur, les côtés très légèrement sinués avant les angles pos¬
térieurs, la base un peu saillante, les angles postérieurs obtus et vifs.
Elytres un peu plus de deux fois aussi longs que larges, les traces de
stries très apparentes.
Chétotaxie : fig. 17.
(/. 8. America. Texas : Travis co, une femelle (Smithsonian Inst.
Mus.).
4. Gen. CORCYRANILLUS Jeannel.
Corcyranillus Jeannel, 1987. Rev. fr. d’Ent., III, p. 846 ; type : abnor-
mis .1. Sahlberg.
Chez ce genre dont la série ombiliquée est de type A. bien évoluée,
et tous les caractères généraux les mêmes que chez Anillus, il n’existe
pas de variants sexuels sur les mandibules et les larses antérieurs sont
de quatre articles seulement dans les deux sexes, par suite de la fusion
des deux derniers en un seul (lig. 19).
L’édéage a tout à fait la même structure que celui des Anillus.
mais il renferme une pièce copulatriee très insolite en forme de gousse
d’ail (fig. 22).
Tablkav des espèces.
I. Allongé, le pronotum presque aussi long que large, son bord
basal rectiligne. Long. 1,8 mm fFig. 18 à 221. 1 abnormis J. Sahlb.
— Plus grêle, le pronotum nettement plus long que large, son bord
basal saillant. Long. 2 mm. 2. Menozzi Schatzm.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
59
1. Corcyranillus abnoimis .1. Sahi.hehg, 1900, Verli. z. b. Ges. Wicn, I,
p. 137 ( Anillus) ; type : Corfou (Mus. Helsingfors). — Jkan-
m;i-, 1937, Rev. fr. d’Ent., p. 347, lig. 295 à 209.
Corfou : Val di Ropa Œ. Moczarski).
Fie.. 18 à 22. Gcn. Corcyranillus Jeann. Fig. 18. C. ubnormis .1. Sahlb.. de Corfou.
X. 35. - Fig. 19. Tarse antérieur gauche du mâle. — Fig. 20. Elytre gauche.
Fig. 21. Edéage, x 160. — Fig. 22. Pièces copulatrices.
2. Corcyranillus Menozzii Schatzmayh, 1930, Publ. Mus. eut. Pietro
Rossi, Duino, I, p. 5 ( Scotodipnus ) ; type : mont Attairo (coll.
Menozzi. - Jeannf.i., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 318, fig. 245.
Ile de Rhodes : mont Altairo, un ex. ( C . Menozzi).
5. Gen. TURCANILLUS Coiffait.
Turknnilliis Coiffait, 1956, Rev. fr. d'Ent., XXIII. p. 82 ; type : Stri-
nutii Coiffait.
D’après H. Coiffait, l’unique espèce connue a l’aspect d’un Lorcij-
ranillus. une coloration rougeâtre et le tégument alutacé. Pas de va¬
riants sexuels sur les mandibules qui sont petites et obtuses. Même
conformation des pièces labiales qui portent aussi une paire «le soies
sur la dent. Palpes à massette renflée. Pronotum et élytres comme chez
Corcyranillus. Tarses antérieurs de cinq articles. L’édéage et les carac¬
tères sexuels des tarses antérieurs sont inconnus.
Source : MNHN, Paris
60
R. .1K AN N Kl..
Le caractère essentiel du Turkanillux réside dans le fait que les
neuf fouets de la série ombiliquée sont alignés dans la gouttière margi¬
nale. inégalement écartés les uns des autres. Le fait que le grand fouet
apical est le fouet « indique que cette série ombiliquée à fouets tous
alignés dans la gouttière est bien du type A.
Toutes les soies sont présentes ; trois soies discales sur l’empla¬
cement de la 5" strie.
1. Turkanillus Strinatii Coiffait, 1956, Rev. l'r. d’Ent., XXIII n ««
lig. 19 à 22 ; type : Silé (coll. H. Coiffait).
Long. 2,3 mm. Allongé, parallèle et convexe, rougeâtre, le réseau
alutacé des élytres à mailles isodiamétrales. Pronotuin transverse ré¬
tréci à la base, ses côtés sinués en arrière. Mâle inconnu.
Turquie. Villayet d’Istambul : Silé. à lit) km à l’W d’Istambul, en
lavant la terre sur un coteau calcaire couvert de garrigue, au bord de
la iner (H. Coiffai! et S. Strinati).
6. Gen. PRIONIOMUS Jeannel.
Prioniomus Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 348 ; type : Moczars-
kii Jeannel.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES * AMI.UNI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
Mêmes caractères chêtotaxiques que chez Cnrcyrnnillus, mais bien
différent d’aspect ; les mandibules sont saillantes et effilées, la gout¬
tière marginale des élvtres très largement explanée (fig. 26), les tarses
antérieurs ont cinq articles (fig. 25).
Même forme de l'édéagc que chez Anillus et Corcyranillus, mais
la pièce copulatricc, bien différente de la « gousse d’ail » de ce dernier,
est tout à fait de même type que celle des Anillus (fig. 27 et 28).
Tarses antérieurs des mâles simples.
La seule espèce connue ressemble étrangement aux Anillaspis de
la Californie, non seulement par sa forme générale et sa gouttière mar¬
ginale explanée que par l’effilement de ses mandibules. Mais il s’agit
là seulement d'une convergence, comme on le verra plus loin.
1. Prioniomus Moczarskii Jkannei., 19.37, Rev. fr. d’Ent., III, p. 349 :
type : Corfou (Mus. Wien).
Long. 2,4 mm. Large et déprimé, les mandibules très saillantes.
Pronolum à peine plus large que long, ses côtés sinués en arrière,
parallèles et denticulés dans le quart basal. Elytres larges, pas deux
fois aussi longs que larges.
Corfou : Gasturi, 2 ex. (/î. Moczarski) ; Hagbias Mathias, un ex.
(E. Moczarski).
7. Gen. ANILLUS J.-Duval.
Anillus J .-Du vae, 1851, Ann. Soc. eut., Fr., Bull., p. 73 ; type : cæcus
J.-Duval. Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent, III, p 335.
Les caractères généraux et chêtotaxiques sont exactement les
mêmes que ceux des Corcyranillus. mais chez les Anillus. qui sont
massés sur les restes de la cbaine pyrénéo-provençale de l’Oligocène,
quelques uns ayant essaimé en dehors, il est apparu des caractères
secondaires variables sur les mandibules, portant surtout sur la man¬
dibule gauche, sous la forme de crêtes sclérifiées, colorées et dentées
dont le développement varie considérablement en corrélation avec la
taille des individus et avec le sexe.
Les tarses antérieurs ont les deux premiers articles dilatés et mu¬
nis de pbanères adhésives en petit nombre. L’édéage se montre d’un
type particulièrement constant, mais avec des caractères très particu¬
liers dans chaque espèce.
Le genre est très homogène et ses espèces sont parfois très diffi¬
ciles à distinguer les unes des autres sans examen des caractères
édéagiens. Elles se trouvent réparties sur les restes de la chaîne pyré¬
néo-provençale de l’Oligocène, c’est-à-dire les Pyrénées-Orientales,
l’Hérault, la Provence et les Alpes-Maritimes, enfin la Corse et l’extrê¬
me nord de la Sardaigne. Sur cette aire, la distribution des Anillus se
superpose exactement à celle des Hypolyphlus. Mais à l’encontre de
ceux-ci qui se sont fixés au sol dès l’Oligocène, les Anillus. qui sont
Source : MNHN, Paris
62
R. JEANNE!..
restés lucicoles sans doute jusqu’au Pliocène, ont essaimé hors de leur
aire primitive (fig. 29).
Il est facile de constater qu’au Pliocène (Jf.annel, 1937, l.c.,
fig. 242), les quatre golfes de la mer plaisancienne (catalan, languedo¬
cien, rhodanien et génois) ont découpé la chaîne pyrénéo-provençale en
quatre massifs : Pyrénées orientales, Hérault, Provence et Corse. Des
espèces particulières ont été isolées sur chacun d’eux. Or on sait qu’au
Pliocène un pont continental unissait la Corse à la Toscane. Ce pont
corso-toscan a été utilisé par IM. florentin us et ce fait démontre bien
que les Anillus étaient alors encore capables d’étendre leurs aires
géographiques et ne doivent être entrés en évolution souterraines
qu’après le Pliocène.
On retiendra ici seulement sept especes, dont plusieurs sont repré¬
sentées par des races géographiques localisées. Et ces sept espèces
relèvent de deux lignées distinctes par la structure de la pièce copula-
trice : la lignée du frâler est constituée par une seule espèce, celle du
caecus comprend les six autres espèces.
Tableau des espèces.
1. Une seule pièce copulatrice, la droite, dont la base est divisée
en deux branches tordues, la partie distale effilée en pointe.
Espèce déprimée, d’un testacé pâle, les articles apicaux des
antennes globuleux (Lignée du f rater) . 2
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINi ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
— Deux pièces copululrices, la droite allongée et mousse, la gauche
en forme de lame généralement ovale. Espèces convexes, d’un
brun rougeâtre, les articles apicaux des antennes allongés
(Lignée du caecus) .
Lignée du frnter.
2. Tête petite, le pronotum à peine transverse, sans dépression de
la surface basale ni interruption du sillon transverse prébasal.
Long. 1,2 à 1,5 mm. 1. {rater Aubé.
Lignée du caecus.
3. Espèces de taille inférieure à 2 mm. 4.
— Espèces de taille supérieure à 2 mm. 6.
4. Sillon transverse prébasal du pronotum non interrompu au mi¬
lieu. Angles huméraux des élvtres très arrondis et peu saillants.
Long. 1,5 à 1,8 mm.'. 4. loiirei Dev.
— Sillon transverse prébasal du pronotum interrompu au milieu.
Angles huméraux des élytres plus saillants. 5.
Source : MNHN, Paris
K. JEANNEL.
5. Pronotum sensiblement aussi long que large. Styles de l’édéage
munis de trois soies. 2. florentinus Dieck.
— Pronotum transverse, forme plus large. Styles de l’édéage armés
de deux soies seulement. 3. Sekerai Reitt.
6. Carènes dorsales des mandibules régulières et à peu près paral¬
lèles entre elles. Déprimé, les élytres peu convexes, à sommet
peu déclive, la striation forte. Une seule soie discale, la posté¬
rieure. Côtés du pronotum faiblement sinués en arrière, la base
large. Long. 2 à 2,5 mm. 5. hypogaeus Aubé.
-Carènes dorsales des mandibules non parallèles, divergentes en
avant. Très convexe ; élytres à sommet très déclive. Trois soies
discales . 7.
7. Côtés du pronotum moins arrondis en avant, à peine sinués en
arrière, la base presque aussi large que le bord antérieur. Posté-
pistome avec un tubercule médian. Long. 2,2 à 2,5 mm.
. <>■ convexus Saulcy.
— Côtés du pronotum très arrondis en avant, brusquement et pro¬
fondément sinués en arrière, la base à peine aussi large que les
quatre cinquièmes du bord antérieur. Postépistome inerme.
Long. 2 à 2,5 mm . 7. caecus J.-Duv.
Lignée du frôler.
1. Anillus Irater Aubé, 1863, up. Grenier, Cal. Col. Fr., Mat., p. 4 ;
type : Fréjus (Mus. Paris). -Ikannix, 1937, Rev. fr. d’Ent.,
III, p. 342. — 1941, Fne Fr., 39, p. 415.
Subsp. genuensis Ganglbauer, 1900, Verh. z. b. Ges. Wien,
L, p. 178 ; type : Gênes (Mus. Wien).
Subsp. corsions Pcrris, 1869, L'Ah. VII, p. 5 ; type : Corse
(Mus. Paris).
Subsp. sardonius Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 342 ;
type : Sardaigne (Mus. Paris).
Long. 1,2 à 1,5 mm. Edéage très régulièrement arqué, plus ou
moins épaissi dans sa partie apicale, les styles grêles, avec deux soies
apicales et deux soies marginales, l’une dorsale, l’autre ventrale. Pièce
copulatrice effilée en pointe aiguë, sans lame de recouvrement à la base
(lig. 36 et 39).
a. Pièce copulatrice fortement incurvée du côté dorsal. Pro¬
notum peu rétréci à la base. subsp. frater s. str.
— Pièce copulatrice rectiligne.
b. Côtés du pronotum à sinuosité très longue, presque recti¬
lignes dans la moitié postérieure subsp. snrdonius Jeann.
— Côtés du pronotum plus brièvement sinués. c
c. Sinuosité des côtés du pronotum profonde.
. subsp. genuensis Ganglb.
— Sinuosité di s côtés «lu pronotum bien moins accusée.
. subsp. corsicus Perris.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
65
C'est la transgression burdigalienne qui a coupé en deux la chaîne
pyrénéo-provençale, séparant les Pyrénées orientales du massif corso-
provençal. L’A. frater a été isolé sur le massif corso-provençal,
puis découpé en quatre races géographiques au Pliocène : la race
genuensis s’est détachée du frater des Alpes maritimes et la forme
corse primitive a donné naissance aux races corsions et sardonius.
Subsp. frater s. str. France. Répandu dans le Var (Hyères, Fré¬
jus, Saint-Raphaël) et toutes les Alpes-Maritimes. Aussi connu des
Alpes maritimes italiennes (San Reino).
FIG. 36 à 41. Gen. À ni II us J.-Duv. édéages (X 160) et pièces copulatriecs (X 320). -
Fig. 36. .4. frater Aubé, de Nice. — Fig. 37. A. frater genuensis Gangll)., du
monte Fasce. — Fig. 38. A. frater corsicus Perris. de Corse. — Fig. 39. A. frater
sardonius Jcann., de Sardaigne. — Fig. 40. A. Florent inus Dieck, de Florence. -
Fig. 41. A. florentinus latistilus Jcann.. de Corse.
Subsp. genuensis Ganglb. Ligurie : Ruta (A. Dodero ) ; Gênes (A.
Dode.ro) ; La Spezzia (/*. Solarr).
Subsp. corsicus Perris. — Corse : Porto-Vecchio, Bastia ( Ray-
mond).
Subsp. sardonius Jeann. — Sardaigne, plusieurs exemplaires des
collections Saulcy, Abeille de Perrin, Fairmaire. — Les seuls exem-
Mémoihes du Muséum. — Zoologie, t. XXVIII. î>
Source : MNHN, Paris
66
I. JEANN Kl..
plaires connus se trouvaient dans ces anciennes collections et ont été
recueillis par les entomologistes corses, qui n’ont exploré de la Sar¬
daigne que l’extrême Nord (massif Gallura). Aucun Anillus n’a jamais
été rencontré dans le centre de la Sardaigne où vivent les Rhegma-
tobius.
Lignée du caecus.
2. Anillus Uorentinus Dieck, 1869, Diagn. neuer blind. Kaf., p. 4 ; type :
Pratolino. — Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 343.
Subsp. Andreinii Jeannel, 1937, I. c., p. 343 ; type : Poggio
Cavallo (Mus. Paris).
Subsp. lalislilus Jeannel, 1937, I. c., p. 343 ; type : Corse
(Mus. Paris).
Long. 1,3 à 1,8 mm. Edéage (lig. 40 à 43) coudé plus ou moins
brusquement au tiers basal, la partie basale courte. Pièces copulatrices
courtes, la pièce droite dépassant de peu la pièce gauche.
Berici. — Fig. 45. A. Sekerai latialis jeann., de Filcttino.
a. Edéage grand et arqué, les styles larges, avec les soies très
développées, très longues el épaisses (1). Pronotum plus
large à la base, élytres courts. subsp. latistilus Jeann.
— Edéage moins grand cl moins arqué, les styles normalement
développés. Pronotum plus rétréci ù la base. ^
(1) Il semble que chez cette forme du florentinus les variations œdimêres a„
la tête (mandibules, dent labiale) soient en corrélation avec celle, des styles.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANIIXINI ». BKMBIDIIDES ENDOGÉS. 67
/>. Plus robuste, rougeâtre. Sommet de lu pièce copulatrice très
court. subsp. florentinus s. str.
— Plus grêle, tcstacé, aspect «lu frâler. Sommet de la pièce
copulatrice plus saillant . subsp. Andreinii Jeann.
Cet Anillus a dû s’isoler tout d’abord en Corse, dont il s’est
échappé au Pliocène pour donner naissance à deux races localisées sur
l’Italie centrale.
Subsp. latistilus Jeann. Corse : plusieurs exemplaires des col¬
lections Saulcy, Fairniairc et Abeille de Perrin.
Subsp. florentinus s. str. - Italie. Répandu dans l'Italie centrale
depuis Pintra Gavina (prov. di Pavia) au nord jusqu’à Maccarese (prov.
de Rome) dans le sud. (Jkannel, 1937, l.c., p. 345).
Subsp. Andrcini Jeann. Italie : Littoral toscan : Monte Argen-
tario (/v. Holdhaus) ; Poggio CavalTo, prov. de Grosseto (.4. Andreini).
3. Anillus Sekerai Rkittkr, 1906, 1). ent. Zs., p. 449 ; type : Bazano
(Mus. Budapest). Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 344.
Subsp. latialis Jkannkl, 1937, l.c. p. 344 ; type : Filettino
(Mus. Paris).
Long. 1,5 à 1,8 mm. Edéage (fig. 43 et 44) bien plus régulièrement
et longuement arqué dans sa partie basale ; les styles n’ont que deux
soies apicales.
a. Partie basale crénelée des côtés du pronolum légèrement
sinuée. Edéage plus long et moins incurvé.
. subsp. Sekerai s. str.
— Partie basale crénelée du pronotum nullement sinuée.
Edéage plus court et plus fortement incurvé.
. subsp. latialis Jeann.
Les deux sous-espèces occupent deux aires séparées l'une de
l'autre, d’une pari le Lazio sur la côte tyrrhénienne de l’Italie centrale.
D’autre part la Vénétie et le pourtour du fond de l’Adriatique. Il
est probable que la souche de IM. Sekerai soit originaire de la Corse,
comme celle du florentinus. et qu’après avoir franchi le pont corso-
toscan, au Pliocène, cet Anillus ail gardé un pouvoir d'émigration plus
grand que celui de son congénère et ait rapidement gagné le nord-est
de la péninsule italienne. Sans laisser de traces en Corse, il aurait
laissé la race latialis en arrière et colonisé la Vénétie el tout le nord de
la région dinarique.
Subsp. Sekerai s. str. Italie, Prov. di Padova : Colli Euganei
(/v. Holdhaus). Prov. di Venezia : Fusina (/•-’. (îridelli). — Prov. di
Udina : Roccabcrnarda (A. Andreini). - Prov. di Gorizia : Bitez (.S/r/i-
pii ; bouche de l'Isonzo (G. Springer). — Yougoslavie. Env. de Trieste
(G. Millier). Istrie : Materia (A. Andreini). Dalmatie : Zamonico,
près de Zara (P. Xovak).
Subsp. lalialis Jeann. Italie. Prov. de Rome : Filettino (.1. Do-
deri) ; Sermoncta ( Rost ).
Source : MNHN, Paris
R. JEANNE!..
4. Anillus /offrei Sri; Claihi; Deville, 1925, Bull. Soc. ent. Fr., p. 255 ;
lypc : Espiro de l’Agly (Mus. Paris). Jeannel, 1937, Rev.
fr. d’Ent., III, p. 344.'
Subsp. mineruae Coiffait. 1956, Rev. fr. d’Ent., XXIII,
p. 80 ; type : Minerve (col!. A. Coiffait).
Long. 1,7 à 1,8 mm. L'édéage était inconnu en 1937. Il a été décrit
et figuré par Coiffait à l’occasion de sa description du minervnp qu’il
a donné comme espèce indépendante mais qu’il me parait préférable
de ramener au rang de sous-espèce. Long et légèrement incurvé dans
sa moitié basale, il a des styles assez larges, munis de quatre soies dont
trois apicales et une marginale sur le bord ventral. La pièce copula-
trice droite, à pointe longue et aiguë, bien plus longue que la pièce
gauche, est de même type que chez les A. caecus et convexus.
a. Tête relativement étroite et allongée. Stries des élytres à
forte ponctuation superficielle. subsp. Joffrei s. str.
— Tête plus large et moins allongée. Stries des élytres mar¬
quées de points espacés beaucoup plus gros.
. subsp. minervae Coiff.
LM. Joffrei s’est différencié sur la partie pyrénéenne de la chaîne
pyrénéo-provençale où les deux races ont été séparées par le golfe
languedocien de la mer plaisancienne, au Pliocène.
Subsp. Joffrei s. str. France. Pyrénées-Orientales : Mas Joly,
à Espira de l’Agly, dans les Corbières, une femelle (P. Joffre), mâles
et femelles (H. Coiffait).
Subsp. minervae Coiff. France. Hérault : Minerve, plusieurs ex.
en lavant la terre d’un ravin au bord de la route allant à La Caunette
(H. Coiffait).
5. Anillus hypogaeus Aubé, 1861, Ann. Soc. ent. Fr., (4) I, p. 197 •
type : Saint-Raphaël (Mus. Paris). — Jeannel, 1937, Rev fr
d’Ent., III, p. 344.
Long. 2 à 2,5 mm. Edéage grêle et très incurvé ; les styles avec
trois soies dont une sur le bord ventral (fig. 46).
Espèce alliée au convexus Saulcy des Pyrénées-Orientales ; elle est
localisée en Provence, sans franchir la vallée du Var vers l’Est.
France. Var : montagne de la Sainte-Baume (Abeille) ; Brignoles
(ff. Caillai ) ; Hyères ( Abeille > ; Fréjus, Saint-Raphaël ( Raymond) _
Alpes-maritimes : Cannes (Pli. Grouvelle) ; Magagnose (J. Ste-Cfaire
Deville ) ; Gourdon (./. Ochs).
6. Anillus convexus Saui.cy. 1864, Ann. Soc. ent. Fr., (4) IV, p. 255 •
type : Banyuls (Mus. Paris). — Jf.annel, 1937, Rev. fr d’Ênt
III, p. 345.
Long. 2 ù 2,5 mm. Edéage identique à celui de Vhypogaeus,
avec trois soies seulement aux styles, une seule sur le bord ventral
(fig. 49).
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
69
L’avancée du golfe plaisancien sur la vallée du Rhône et le bas
Languedoc a scindé la chaîne pyrénéo-provençale et isolé l’un de
l’autre les deux Anillus convexus et hypogaeus. Le convexus s’est
trouvé isolé sur les Pyrénées-Orientales el les Albères.
France. Pyrénées-Orientales : Bnnyuls, Port-Vendres, Collioures,
forêt de Sorède (R. Jeannel), forêt de la Massanc (V. Maijet) ; col de
Perthus (V. Maijel) ; Ainélie-les-Bains (F. de Saulcy). Aude : Ville-
dubert (L. Gavoy). Haute-Garonne : Ronssens (Abeille).
Kiu. 46 à 49. Gen. Anillus J.-Duv., édéages (X 160) et pièces copulatrices (X 420).
Fig. 46. A. caecus J.-Duv., de Castres. — Fig. 47. .4. hypogaeus Aube, de Can¬
nes. — Fig. 48. A. conoexus Saulcv, de Banvuls. — Fig. 49. .4. caecus subsp.
Mayeli Ch. Bris., d’Agdc.
7. Anillus caecus J.-Ddval, 1851, Ann. Soc. eut. Fr., (3) IV, Bull.,
p. 73, pl. 13, lig. 25 ; type : Bordeaux (Mus. Paris). — Jeannel,
1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 345.
Subsp. Mayeli Ch. Brisout, 1878, Ann. Soc. ent. Fr., (5)
VIII, Bull. p. 62 ; type : Agde (Mus. Paris).
Long. 2 à 2,5 mm. Edéage (lig. 46 et 49) arqué connue chez les pré¬
cédents, les styles armés de trois ou quatre soies disposées comme chez
hypogaeus. La pièce copulalricc gauche longue et sinuée, la droite sub¬
carrée.
a. Elytres alutacés, mats. Edéage plus allongé.
. subsp. caecus s. str.
— Elytres lisses entre les points, d’aspect brillant. Edéage
plus court. subsp. Mayetti Ch. Bris.
Source : MNHN, Paris
70
». JEANNE».
L’espèce est originaire de la chaîne pyrénéo-provençale cl est issue
de la même souche que le conoexus. Mais l’espèce caecus s’est séparée
sur le versant septentrional des Pyrénées au delà de la partie orientale
de cette chaîne où le convcxus s’est différencié. Le caecus s’est ainsi
propagé le long de la bordure calcaire des Pyrénées jusque dans les
Landes et tout le bassin île la Garonne. Au Miocène, il a suivi la mi¬
gration des espèces atlantiques (comme le T. fulvus) qui ont atteint
les contrées septentrionales.
Le golfe languedocien du Plaisancien a séparé la sous-espèce
Mayeti de la forme typique.
Subsp. caecus s. str. France. Pyrénées. Ariège : répandu dans
les sols argileux et aux entrées des grottes. - Gers : inondations de
la Save et du Gers. — Hautes-Pyrénées : Bagnères-de-Bigorre (H. de
Boniwuloir). — Landes : Montforl ( Mascaraux ).
Bassin de la Garonne. Haute-Garonne : Toulouse {Ch. Lespes). —
Tarn-et-Garonne : Castres, dans les racines de plantes (G. de Brunier.
H. Galiherl). — Lot-et-Garonne : Sos (P. Bauducr). — Gironde : Bor¬
deaux ( J.-Duval).
Touraine el Anjou. Vienne : Mortheiner (./. Mesmin). - Indre-et-
Loire : Grand-Pressigny (P/i. François) ; Saint-Epain iChahanaud). —
Maine-et-Loire : Montreuil-Belfroy, près d’Angers (d’après Fauvel).
Belgique : Wemmel, à quelques km au nord de Bruxelles, un ex.
(G. Fagel. IV, 1945) ; Anderlecht, faubourg de Bruxelles ( Calelin , IV,
1945).
G. Fagel, 1945, Bull. Ann. Soc. enl. Bely., LXXXI, p. 147) a pris
cet Anillus en tamisant la terre noire sous les détritus de battage de
froment, à une profondeur de 15 à 20 centimètres.
II. Série phylétique d'Anillinus.
Il faut placer ici un genre nord-américain très insolite, dont les
espèces occupent la chaîne montagneuse des Appalaches (fig. 50). Ces
espèces résultent d’une crise évolutive qui a fait perdre à leurs édéages
les caractères fondamentaux de la famille des Trechidae. On peut
même dire que ces édéages, avec leur lame ovale à la place du style
gauche s’écartent du type général de la division des Stylifera et évo¬
quent l’édéage à style gauche conchoïle des Conchifera (fig. 59 à 64).
Il n’est pas douteux toutefois (pie le genre Anillinus soit bien à
sa place parmi les Anillini ; mais on ne peut pas affirmer qu’il se rat¬
tache à la série phylétique d 'Anillus, car il s'écarte de tous les genres
de cette série phylétique par la position des soies labiales, insérées
sur le disque du labium et non sur la dent.
Les origines de la souche des Anillinus restent donc problémati¬
ques.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES «ANILLINI», BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
8. (len. ANILLINUS Casey.
Anillinus Casey, 1918, Mein. Coleopt., VIII, p. 1 C>7 (subgen.) ; type :
carnlinae Casey. Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 349.
Genre localisé dans les Appalaches. Ses espèces présentent des
caractères édéagiens très aberrants. Alors que chez tous les Trechidae,
comme d’ailleurs chez toutes les familles de la division des Stylifera,
Fu:. 50. — Répartition des genres Anillinus Cac. et Anillaspis Cas.
Gen. Anillinus Cas., dans la chaîne des Aphalaches (T. Tennessee ; V'., Virginie :
C., Nortli Carolina et South Carolina ; G., Georgia.
Gen. An il lus psi s Cas. en Californie, sans doute venu de la Paléantarctide occi¬
dentale par l'Archigalénis.
Source : MNHN, Paris
72
R. JEANNEL.
le leginen est représenté par une paire de styles toujours grêles et séti-
fères, de structure très constante, on trouve chez les Anillinus un
édéage (fig. 59 à 04) dont le tegmen est constitue par une pièce ven¬
trale qui porte une large lame ovale très mince, appliquée sur la face
gauche du lohe médian. Cette lame ovale, occupant la place du style
gauche, fait penser au style conchoïde des Conchifera, et par là même
à l’ébauche conchoïde du style gauche des Plataphus (1).
Et cette anomalie s’accompagne d’une part d'une hypertrophie
extraordinaire de ce qui représente la pièce d’union ventrale des styles
sur les édéages normaux, d’autre part d’étranges délabrements du lobe
médian chez certaines espèces ( Dunavani , n. sp., fortis G.-H. Horn),
délabrements qui évoquent ceux qui ont survenu au cours de la crise
évolutive des Catopides sudaméricains du genre Adelopsis (Jeannel,
1055, L'Edéage, p. 93).
Taille de 1,8 à 2 mm. Ovalaires et très convexes, la tête petite,
le pronotum ample, les élytres plus ou moins ovoïdes, atténués au
sommet. Testacé rougeâtre, la pubescence fine et rare, le tégument
lisse sur la tête et le pronotum, fortement alutacé, le réseau non étiré
en travers, sur les élytres.
Tête petite, plus étroite que le pronotum, les tempes peu renflées,
la carène latérale du front saillante et relativement longue ; pas trace
d’yeux. Pas de sillons frontaux. Antennes assez longues, dépassant la
base du pronotum. Mandibules courtes et obtuses. Palpes maxillaires
à massette allongée, non renflée, atténuée au sommet, l’article distal
relativement grand (fig. 53). Labium articulé, transverse, à dent large
et saillante (fig. 52), les soies du labium insérées sur le disque et non
sur la dent. Palpes labiaux à troisième article un peu renflé et portant
un plus grand nombre de soies que chez les Anilliix européens. Lan¬
guette (fig. 52) formée par un écusson marginal portant deux soies, et
des paraglosses courts et larges, arrondis, bien individualisés.
Pronotum toujours ample, un peu transverse, avec la base large,
aussi large que le bord antérieur ; côtés faiblement arrondis en avant,
sans sinuosité postérieure, avec quelques denticules avant les angles
postérieurs qui sont droits et vifs ; bord basal rectiligne. Disque con¬
vexe, la ligne médiane superficielle, la surface basale peu déprimée.
Gouttière marginale très fine.
Elytres plus ou moins ovoïdes, convexes, les épaules arrondies,
saillantes, la gouttière marginale étroite, le bord subhuméral à peine
crénelé. Sommet de l’élylre atténué, mais entier, l’angle suturai vif.
Pattes épaisses, les fémurs antérieurs renflés chez les mâles. Tar¬
ses antérieurs mâles de cinq articles, avec le premier fortement dilaté
et muni de phanères adhésives assez nombreuses.
Edéage (fig. 58 à 04) épais et peu arqué, très différent d’une espèce
à l’autre. Tegmen avec la pièce d’union des styles généralement hyper¬
trophiée (sauf chez Dohrnî Ehl.i. Extrémité apicale du lobe médian
(1) R. Jeannel, 1941, Fne de France, 39, p. 532.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES a ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
73
largement dilatée dans le plan horizontal et mousse chez les deux es¬
pèces Dohrni Ehl. et T urne ri n. sp. ; par contre l’orifice apical du
lobe médian est béant, délabré, chez le Dunavani n. sp., et aussi chez
le fortis (i.-H. Horn (fig. 58). Enfin le style gauche a pris la forme
d’une lame ovale chez la plupart «les espèces connues. Toutefois, chez
Dohrni, le style est encore solide à la base et sc termine en lame ovale
munie de quel«|ues soies sur les bords. Chez cette espèce, dont la pièce
ventrale est d’ailleurs peu hypertrophiée, l’évolution des styles se pré¬
sente comme incomplètement réalisée.
Il n'est pas douteux que ces édéages des Anillinus, si divers et
apparemment dysharmoniques, représentent des essais divers au cours
d’une crise évolutive. Les espèces différent d’ailleurs très peu par leurs
caractères morphologiques externes.
Chétotaxie. — Soies pronotales présentes. Trois soies discales.
Série ombiliquée du type .1., la paire géminée bien apparente (fig. 55).
Tableau des espèces.
1. Elytres avec des traces très nettes des stries. 2.
— Elytres sans aucune trace de stries, toujours ovoïdes. 3.
2. Elytres longs, subparallèles, un peu plus de deux fois aussi longs
«pie larges. Pronotum ample, de peu plus large que long.
Source : MNHN, Paris
74
K. .1 KAN N KL.
Apex du lobe médian de l’édéage (fig. 58) terminé en pointe
grêle et retroussée. Long. 2 mm. I. fortis Horn.
— Elytres ovoïdes, 1res renflés, deux fois aussi longs que larges.
Pronotum ample, de peu plus large que long. Edéage (fig. 61)
avec l’orifice apical largement ouvert, béant, l’apex terminé par
une lame arrondie placée dans le plan sagittal, et surmontée par
une petite apophyse. Très robuste. Long. 2 mm. 2. Dunavani, n. sp.
3. Edéage robuste mais atténué dans sa partie apicale, l’apex étroit.
Pronotum nettement transverse . 4
— Edéage très élargi dans sa partie apicale qui est transverse et
mousse vue par sa face dorsale (fig. 63) . 5
Fig. 56 à 58. Gen. Anillinus Cas. — Fig. 56. A. /
X 28. — Fig. 57. Sommet de Pélytre gauet
gauche.
G.-H. Horn, mâle, de Nashville
*8. Apex de l’édéage, face
4. Plus robuste. Edéage plus grand, l’apex atténué en pointe (fig
60) ; lame ovale représentant le style gauche très mince mais
entière, son bord distal simple. Long. 1,7 à 1,8 mm...
. carolinae Cas.
- Plus petit et moins robuste. Edéage plus épais et plus court (fig
59), l’apex terminé par une dilatation sagittale en forme d’épe¬
ron de navire ; extrémité de la lame ovale sans contours nets
formée par une nappe de cils. Long. 1,7 mm.. . 4. Virginia®, n. S p.
5. Très robuste, large, rougeâtre sombre. Pronotum à base aussi
large que le bord antérieur. Edéage (fig. 64) très grand coudé
dans sa partie basale, la partie apicale aussi transversalement
dilatée que chez le Tnrneri (fig. 63) mais avec l’apex infléchi
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÊS.
75
puis retroussé à l’extrémité. Tegmen à pièce basale crochue
mais non hypertrophiée, le style épais à la base, devenant dans
sa partie distale une laine ovale étroite et bordée de quelques
petites soies. Long. 1,8 à 1,9 nini. 5. Dohrni Ehl.
Bien plus grêle et plus étroit, testacé rougeâtre pâle. Pronotum
un peu plus rétréci à la base. Edéage (fig. 62) moins grand, non
coudé dans sa partie basale, transversalement dilaté dans sa
partie apicale, l’apex épais, mousse, nullement infléchi. Lame
ovale du tegmen entière, très mince. Long. 1,7 mm. 6. Turneri, n. sp.
Fui. 59 à 64. Gen. Anillinus Cas., édéages (X 185). — Fig. 59. A. uirginiae, n. sp,
de Skyland. — Fig. GO. A. carolinae. Cas, des Black mountains. — Fig. bl.
A. Dunaoani, n. sp. des Sassafras mountains. — Fig. 62. A. Turneri, n. sp, du
Pcach co. Georgia. Fig. 63. Partie apicale du même vue par la face dor¬
sale. — Fig. 64. A. Dohrni Eltl, de Clayton, Georgia.
L Anillinus fortis . 27) il faut identifier à l’espèce Dohrni Ehl. les exemplaires
du Smithsonian Inst. Mus. pris à Clayton dans la Géorgie.
Edéage d’un exemplaire de Clayton (fig. 64), très grand, coudé à
la base, transversalement très dilaté dans sa partie apicale, mais en
même temps infléchi, l'apex retroussé à l’extrémité. Pièce ventrale du
tegmen non hypertrophiée, portant un style unique, épais, qui s’élargit
en spatule elliptique, mince et portant quelques petites soies sur les
bords.
U. S. America. Georgia : Clayton, ait. 1.500 m env., 2 ex. ; Rabun
co, 2 ex. (Smithsonian Inst. Mus).
6. Anillinur, Turneri, n. sp. ; type : Peach co (Smithsonian Inst. Mus.).
Edéage (fig. f>2) bien différent de celui du Dohrni, plus petit, sans
coudure basale, ni inflexion de la partie apicale, mais avec la même
forte dilatation transverse de celle-ci. Apex mousse. Tegmen à pièce
basale hypertrophiée el lame ovale bien développée, mince et translu¬
cide. Pas de style droit.
f. S. America. Georgia : Peach co, 2 ex. (W. R. Turner. XI, 1941).
III. Série phylétique d’Anillaspis.
Un genre formé de deux espèces cavernicoles en Californie repré¬
sente celle série phylétique, très probablement issue de la Paléantarc-
tide occidentale comme la série phylétique d’Anillus, mais bien dif¬
férente «le celle-ci.
Alors que tous les autres genres de l’Amérique du Nord se ratta¬
chent plus ou moins directement d’une part au Nolhanillus chilien,
d’autre part aux genres européens de la série d’Anillus, les Anillaspis
relèvent sans aucun doute d’une lignée toute différente, avec leur tète
munie de sillons frontaux presque équivalents à ceux des Trechus.
Il est curieux que la forme effilée des pointes mandibulaires et
la dilatation de la gouttière marginale des élytres fassent ressembler
les Anillaspis californiens au Prioniomus de Corfou. Mais il s'agit ici
d’une simple convergence, les deux genres n’ayant en réalité aucune
parenté directe.
9. Gcn. ANILLASPIS Casey.
Anillaspis Casey, 1918, Mem. Coleopt., VIII, p. 168 (subgcn.) type :
erplanatus G.-H. Horn. Jkannki., 1937, Rev. fr. d’Ent., III,
p. 354.
Genre formé de deux espèces qui présentent des caractères évo¬
lutifs qui sont les mêmes que chez les Trechini cavernicoles. La forme
de la tête est particulièrement remarquable à cet égard.
Long. 2,2 à 2,4 mm. Large et déprimé, testacé rougeâtre pâle, la
pubescence réduite 5 quelques poils sur les tempes et les côtés des ély-
Source : MNHN, Paris
78
R. JEANNE!..
1res. Tégument lisse
élytres.
Tête grande, allongée
res, larges, un peu conver
la longueur de la tête, l’a
la tête et le prou
, à peine a lu lacé sur les
le fre
ents e
deux sillons frontaux linéai-
rrière et occupant les deux tiers de
< latérales du front, les joues ré-
gulicrement convexes, peu renflées. Pus trace des yeux. Labre qua-
drongulaire, à bord antérieur un peu echancre. Mandibules très lon¬
gues grêles et droites, effilées, la gauche avec un rétinacle, la droite
sans rétinacle. Palpes maxillaires à massette non renflée, non atténuée
dans sa partie distale (fig. «5 p >, l’article distal subulé, très petit. La¬
bium articulé. Iransvcrsc, la dent peu saillante, paraissant tronquée ;
languette non examinée (sans prépar
impossible d’en préciser les caractèr
la base du pronotum.
Pronotum petit, guère plus large qu> „
(iue large, la gouttière marginale très line, les côtés à peine crénelés
en arrière avant les angles postérieurs qui sont droits, la base rectili-
gne. Disque déprimé, la ligne médiane fine, la surface basale déprimée.
” Elytres courts et très amples, déprimés, la gouttière marginale
très largement explanée dans les deux tiers antérieurs, étroite dans le
tiers postérieur, le bord subhuinéral très fortement serrulé. Sommet
de l’élytre entier, l’angle suturai vif. Disque avec des traces superficiel¬
les des stries.
Pattes peu longues, mais très grêles. Tarses antérieurs de cinq
articles.
Mâle inconnu.
Chétotaxie. Soies frontales insérées très en dehors. Soies pro-
notales présentes ; trois soies discales. Série ombiliquée de type A, les
fouets 8 et 9 de la paire géminée très rapprochés l’un de l’autre (fig.
67).
labiales, il a été
. Antennes longues dépassant
> la tête, à peu près aussi long
Les An illas pi s de la Californie ressemblent beaucoup au Prionio-
mus Moczarskii .leann. de file de Corfou (p. 60. fig. 23). Mais il s’agit
là d’une convergence produite par la même conformation des mandi¬
bules et de la gouttière marginale des élytres. On remarquera toutefois
que la gouttière marginale du Prinniomiis est dilatée dans toute sa
longueur tandis que celle des Anillnspis ne l’est que dans les deux tiers
En réalité de nombreuses différences montrent qu’il n’existe au¬
cune parenté directe entre les deux genres. Anillnspis se présente
comme une lignée très isolée qui a acquis des caractères évolutifs
particuliers par le fait que ses espèces sont cavernicoles, alors que
tous les autres Anillini connus sont humicoles ou endogés. L’absence
de carène latérale du front, la présence de sillons frontaux bien déve¬
loppés, la forme des mandibules et celle de la massette palpaire mon¬
trent bien qu’on se trouve en présence d'une lignée tout à fait inso¬
lite.
Les deux seuls exemplaires connus représentent sans aucun doute
deux espèces distinctes.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANIIXINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
79
Taiii.kai' l)ES espèces.
1. Sillons frontaux prolongés en arrière et en dehors sur les côtés
de la tète, comme chez les Trechus. Pronotuin aussi long que
large, à côtés nullement sinués en arrière. Elytres plus courts
et plus ovales (lig. 65). Long. 2,2 mm.. . 1. explanatus G.-H. Horn.
— Sillons frontaux sans prolongation postérieure sur les côtés de
la tête. Pronotuin plus long que large, ses côtés longuement si¬
nués dans la partie postérieure, les angles postérieurs plus vifs.
Elytres plus longs et moins ovales (fig. 66). Long. 2,4 mm. .. .
. 2. Caseyi, n. sp.
G. H. Horn.
I. Anillaspis explanatus G.-H. Horn, 1888, Trans. Am. ent. Soc. XV,
p. 26 ( Anillus ) ; type : Californie (Mus. Ac. nat. Se., Phila¬
delphia). Jean n ei., 11)37, Rev. fr. d’Ent.. III, p. 352.
Le type, qui m’a clé très aimablement communiqué par M. Harold
J. Grant Jr, curator du Musée de l’Académie de Philadelphie, est une
femelle qui ne porte pas d’autre indication de provenance que « Cali¬
fornie ».
D’après la description de G.-H. Horn. il proviendrait de la loca¬
lité suivante :
Source : MNHN, Paris
R. JEANNEI..
U. S. America, California : Alabaster cave, Eldorado co. (G.-H.
Horn, 25 févr. 1885).
2. Anillaspis Caseyi. n. sp. : type in coll. Casey (Smithsonian Inst
Mus.).
L’unique exemplaire figurant dans la collection Casey est une
femelle qui porte l’indication « Alabaster cave », Cal., type du sous-
genre Anillaspis. Or dans sa description du sous-genre Anillaspis,
Th. Casey déclare que le seul exemplaire qu’il ait vu provient du Pla¬
cer co. California.
Il semble donc que l’étiquette de l’exemplaire de la coll. Casey
soit apocryphe et que la provenance de PA. Casei/i, ici décrit, doive
être rectifiée de la façon suivante :
U. S. America. California : Placer co, une femelle de provenance
exacte inconnue (Th. Casey).
IV. Série phylétique de Typlilocharis.
Lignée bético-rifaine qui s’est propagée par les rivages méridio¬
naux de la Tyrrhénide jusque dans la Berbérie orientale (fig. 68).
Il est probable que la lignée dérive de souches venues de l’Ina
brisie africano-brésilienne vers la fin du Crétacé. Elle serait alors con
teinporaine de la lignée des Geocharis et de celle de Stylulus dont il
sera question plus loin.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
81
10. Gen. Typhlocharis Dieck.
Typhlocharis I)ii:c.k, 1809, Diagn. neucr blinder Kiifer, p. 0 ; type :
silvanoïdes Dieck. Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p.
331.
Espèces «le petite taille, très étroites et déprimées, allongées et
parallèles, ayant assez bien l’aspect de très petits Laemophloeus dans
la famille des Cncujidae. E. Abeille de Perkin, en 1875, a le premier
assigné sa place auprès des Anillus à ce genre très insolite.
Téguments alutacés, la pubescence très courte et clairsemée. Tête
petite, orbiculaire el aplatie, sans yeux ni carènes temporales. Mandi¬
bules courtes, la massette des palpes peu épaisse ; labium articulé, à
échancrure étroite, la dent simple, la paire de soies sur le disque plus
en arrière que la base de la dente (fig. 71). Antennes longues et moni-
liformes, les articles distaux globuleux augmentant progressivement
de grosseur à partir du quatrième.
Mf-Momes mi Muséum. Zoologie, t. XXVIII. 6
Source : MNHN, Paris
n. JEANNE!..
82
sa partie médiane, ses parties latérales repliées sur la gouttière mar¬
ginale ; sommet de l’élytre entier. Pattes courtes.
Tarses antérieurs de cinq articles, sans phanères adhésives chez
les mâles (fig. 72).
Edéage (fig. 74) tout â l'ait de même type que celui des Anillus,
grêle et tubuleux, incurvé fortement dans sa partie proximale. Styles
avec deux soies apicales seulement.
Chétotaxie. — Comme chez les Anillus les soies frontales et pro-
notales sont présentes, mais félytre n’a pas de soies discales ni apicale.
Série ombiliquée (lig. 73) anormale par l'absence du 9 r fouet. Les
quatre fouets du groupe huméral sont alignés dans la gouttière, le 4
peu écarté du 3 ; les fouets 5, (i, 7, 8 â peu près équidistants, les fi et
8 (grands fouets) dans la gouttière, les f> et 7 déplacés en dedans. Pas
de paire géminée.
Le dernier fouet (8*) se trouve très en avant de l’extrémité apicale
de l’élytre, vers le second tiers de la longueur, alors qu’il devrait être
sur le bord apical. Il semble que l'allongement extraordinaire du corps
de ces petits Carabiques, adaptation fréquente chez les petits animaux
qui s’insinuent dans des trous, ait été déterminé par l’étirement du
sommet de l’arrière-corps.
Les quatre espèces connues sont réparties sur les restes du massif
bético-rifain tel qu’il existait pendant le Montien.
TABI.EAU UES ESPÈCES.
1. Elytres avec le bord apical armé de trois ou quatre grosses
dents près de l’angle suturai. Testacé. Forme générale du silvn-
noïdes, mais plus convexe. Pronotum nettement rétréci à la base,
ses angles postérieurs très obtus. Elytres à bord subhuméral
fortement serrulé, le disque convexe, l’apex très déclive. Long.
1,4 à 1,5 mm. 3. baeticus Ehl.
- Elytres à bord apical non denté. 2.
2. Pronotum presque deux fois aussi long que large, rigoureuse¬
ment aussi large à la base qu’en avant. Insecte très allongé, pa¬
rallèle et déprimé ; la tète, le pronotum et les élytres ont la
même largeur, les côtés des élytres nullement arqués. Testacé
pâle. Long. 1,4 à 1,5 mm. 4. Santschii Norm.
— Pronotum au plus une fois et demie aussi long que large, ses
côtés et ceux des élytres toujours un peu arqués. Forme moins
allongée et moins parallèle. Brun rougeâtre. 3
3. Plus grand, plus allongé et déprimé. Côtés du pronotum plus
arqués en avant, la base toujours un peu plus étroite que le bord
antérieur. Long 1.8 â 2 mm. [Fig. fi9 à 74j. 1. silvanoïdes Dieck.
— Plus court, moins allongé et plus convexe. Côtés du pronotum
moins arqués en avant, la hase aussi large que le bord antérieur.
Long. 1,5 mm. 2. Diecki Ehl.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI». BEMBIDJIDES ENDOGÉS.
83
1. Typhlocharis silvanoides Dif.ck, 1869, Diagn. neuer blinder Kàf., p.
6 ; Berl. ent. Zs., XIII, p. 352 ; type : Tanger. — Jeannkl,
1937, Rev. fr. d’Enl., 111, p. 333.
Maroc. Tanger, nombreux exmplaires dans les anciennes collec¬
tions.
Se prend sous les pierres profondément enfoncées, en terrain
argilo-sableux et se lient de préférence sur la face inférieure de la
pierre, alors que le Geocharis Massinissa Dieck vivant sous les mêmes
pierres déambule dans la terre sous-jacente.
2. Typhlocharis Diecki Eiii.kks, 1883, I). ent. Zs., XXVII, p. 32 ; type :
Cascanlc. Jeannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 334. —
Sinwni Ganglbauer, 1900, Verh. z. b. Ges. Wien, L, p. 188 ;
lype : Carthagène (Mus. Budapest).
Espagne. Sierra Morcna : env. de Cordoue (W. Ehlers ). — Chaîne
Bétique : Carthagène (E. Simon). — Sierra de Moncayo : Cascante,
près de Tudela . (PuranitIodes) longulus Jeann., de Permet,
X 305. — Fig. 79. Edéage du /’. (s. str.) Pauliani Jeann., de Nosy Kombn,
Edéage (fig. 77 à 79) peu arqué, la partie apicale parfois tordue
et aplatie. Styles armés de deux soies apicales divergentes. Sac interne
avec une pièce copulatrice allongée.
Chétotaxie. — Soies pronotales toutes deux présentes, pas de soies
discales, ou parfois une soie discale, la postérieure (.Pauliani, longulus ).
Série ombiliquée de type .1, avec les petits fouets dissociés, les deux
groupes moyens et apical bien séparés l’un de l’autre.
Tableau df.s espèces.
1. Plus épais, plus robustes, les élytres au plus deux fois aussi
longs que larges, à épaules saillantes, mais très arrondies, le T
fouet très écarté du 8'. Subgen. Paranillus s. str.
Source : MNHN, Paris
R. JEANNEL.
86
— Elruils et allongés, parallèles, les élytres plus de deux fois aussi
longs que larges, à épaules très saillantes, anguleuses, le 7"
fouet très rapproché du 8" fouet. Pronotum rétréci à la base.
. Subgen. Paranillodes, nov.
Subgcn. Paranillus s. str.
1. Très robuste. Tète et pronotum lisses et luisants, les élytres alu-
lacés, unis, sans vestiges de striation. Pronotum à base large,
ses côtés faiblement arqués, non sinués, sans denticules margi¬
naux avant les angles postérieurs qui sont droits et vifs. Pas de
soie discale postérieure. Styles de l’édéage (fig. 77) avec deux
soies marginales en plus des deux apicales. Long. 1,7 mm [Fig.
77] . 1- Milloti Jeann.
— Généralement moins robuste. Tète et pronotum alutacés, avec
réseau plus ou moins étiré en travers, élytres plus fortement
alutacés, à réseau isodiamétral. Pronotum avec quelques créne-
lures marginales avant les angles postérieurs. Elytres avec des
vestiges de stries constitués par des lignes de points superficiels
plus ou moins visibles. 2.
2. Pronotum non rétréci à la base, ses côtés non sinués en arrière. 3.
— Pronotum rétréci à la base, subcordiforme, avec ses côtés sinués
dans la partie posléricurc. Elytres relativement courts et larges,
sans soie discale postérieure. 5,
3. Plus court et plus convexe, le pronotum aussi long que large,
à côtés faiblement arqués en avant. Elytres deux fois aussi
longs que le pronotum, à ponctuation striale effacée, la soie
discale postérieure présente. Long. 1,4 mm [fig. 79 et 83].
. 2. Pauliani Jeann.
— Plus allongé et moins convexe. Côtés du pronotum plus arqués
en avant. Elytres plus de deux fois aussi longs que le prono¬
tum, la ponctuation striale bien visible. 4
4. Plus grand, le pronotum nettement plus long que large. Elytres
à bord subhuméral très fortement scrrulé, la soie discale posté¬
rieure présente. Long. 1,8 mm. 3. So gai. n. sp.
— Moins grand, le pronotum pas plus long que large. Elytres à
bord subhumcral moins fortement scrrulé, la soie discale posté¬
rieure absente. Long. 1,5 à 1,6 mm. 4. scapularis Jeann.
5. Pronotum ample, aussi long que large et rétréci à la base.
Elytres à bord subhuméral fortement scrrulé, la ponctuation
striale bien visible comme chez les précédents ; pas de soie dis¬
cale postérieure. Long. 1,4 mm [Fig. 80], 5. punctatostriatus. n. sp.
— Pronotum plus court, moins long que large. Elytres à bord sub¬
huméral à peine scrrulé, la ponctuation striale très effacée.
Edéage (lig. 82) coudé à la base et aminci dans la coudure,
styles armés de deux soies. Long. 1,5 mm [Fig. 81 et 82]
. latipennis Jeann.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 87
Subgen. Paranillodes. nov.
1. Pronotum plus long que large, les angles postérieurs droits.
Elytres deux fois aussi longs que le pronotum. Long. 1 à 1,2 min
[Fig. 73, 84 et 85] . 7. lonqulus Jcann.
— Pronotum pas plus long que large, les angles postérieurs obtus.
Elytres très longs, plus de deux fois aussi longs que le prono¬
tum. Long. 1,4 mm. 8. elongatus, n. sp.
Subgen. Paranillus, s. tr.
1. Paranillus (s. str.) Milloti Jkannkl, 1949, Col. Car. Reg. Malg., III,
p. 1123 (in Fne Emp. français XI) ; type : col de Tsiafajavona
(Mus. Paris). 1957, Ann. Mus. Congo Belge, scr. in-8", Zool.,
52, p. 48, fig. 77.
Edéage : fig. 77.
Madagascar. Domaine du Centre, Massif de FAnkaratra : col de
Tsiafajavona, ait. 2.500 ni, près du sommet, un seul mâle, sous une
pierre (L. MiUot).
2. Paranillus (s. str.) Pauliani Jkannkl, 1957, Ann. Mus. Congo Belge
sér. in-8", Zool., 52, p. 49, fig. 78 et 79 ; type : Nosy Komba
(Mus. Paris).
Edéage : fig. 79.
Source : MNHN, Paris
R. JBAKXEL.
Madagascar. Domaine du Sambirano : Iloi Nosy Koinba, près de
Nosy Hé, 3 ex .en lavanl la terre (It. Paulian, VIII, 1932). Dans les
mêmes biotopes que les Argiloborus (s. str.) insultais et A. ( Neodipnel-
las) alutaceus, mais plus rare.
3. Paranillus (s. str.) Sogai, n. sp. : type : Marojejy Ksi (Mus. de Paris).
Long 1,8 min. Etroit et très allongé, parallèle, très peu convexe.
Testacé rougeâtre sombre, le tégument alutacé. plus finement sur la
tête et le pronotum que sur les élytres. Tète relativement grande,
presque aussi large que le pronotum, les tempes peu renflées, la carène
latérale du front saillante. Pronotum nettement plus long que large,
sa base presque aussi large que le bord antérieur, les côtés peu arqués
en avant, rectilignes en arrière, les angles postérieurs presque droits,
vifs, le bord basal rectiligne. Disque peu convexe, couvert de points
assez gros et épars, superficiels. Elytres déprimés, plus de deux fois
aussi longs que larges, les épaules peu saillantes, le bord subhuméral
très fortement serrulé : ponctuation striale moins apparente que chez
le scapularis auquel il ressemble beaucoup. Pattes peu longues.
Mâle inconnu.
Chétotaxie. — Soies pronotales présentes ; une discale, la posté¬
rieure, d’ailleurs très petite.
Madagascar. Domaine de l'Est. Maroajejy Est, réserve naturelle
XII, district de Sambava, une femelle prise à 2.090 m d’alt. (P. Soga,
XII, p. 1958).
4. Paranillus (s. str.) scapularis Jkannki., 1957, Ann. Mus. Congo Belge,
sér. in-8", Zool., 52, p. f>7 ; type : Fanopanambo (Mus. Paris)
(paratype au Mus. Afr. centr.).
Madagascar. Domaine de l’Est : Fanopanambo, aux environs de
Marosantselro, fond de la baie d’Antongil, une vingtaine d’ex. (J. Va-
don).
5. Paranillus (s. str.) punctatostriatus. n. sp. : type : Analamerana
(Mus. Paris).
Fig. 80. Long. 1,4 mm. Large et peu convexe, la pubescence fine
et courte, le tégument très finement alutacé, presque lisse sur la tète
et le pronotum, plus fortement sur les élytres. Tête petite, courte, bien
moins large que le pronotum et à peu près aussi longue que large, le
front déprimé, les tempes convexes et saillantes. Antennes longues,
dépassant la base du pronotum ; les deux premiers articles seuls sclé-
rifiés. Pronotum grand, aussi long que large, à hase presque aussi large
que le bord antérieur, les côtés très arrondis dans la moitié antérieure
longuement sinués en arrière, denticulés avant les angles postérieurs
qui sont droits et vifs ; disque peu convexe, la gouttière marginale très
fine, le sillon médian bien tracé, les fossettes basales superficielles.
Elytres moins de deux fois aussi longs que larges, â côtés très peu
arqués ; les épaules arrondies et saillantes, la gouttière marginale un
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES < AN11.1.1 NI ». BEMBIDllDES ENDOGÉS.
89
peu élargie dans la région humérale, avec son bord fortement serrulé.
Pas de stries proprement dites, mais des alignements assez réguliers
de points superficiels el nombreux sur remplacement des stries.
Sommet de Pélytrc entier, l’angle suturai vif. Pattes courtes et grêles.
Le sexe de l’unique exemplaire connu n’a pas été déterminé.
Soies pronotaies présentes, pas de discales. Série ombiliquée appa¬
remment comme chez le Pauliani (fig. 83).
Madagascar. Domaine du Nord : Analamerana, à 50 km au sud-est
de Diégo-Suarez, ait. 80 ni env., dans la région calcaire de la monta¬
gne des Français, un seul ex. (H. Andria, I, 1959). Dans la même loca¬
lité R. Andria a recueilli une demi-douzaine d’espèces du genre Argi-
lohorus qui seront décrites plus loin. J’ignore si tous ces Argilo-
borns et le Pnranillus vivent mêlés dans les mêmes biotopes.
0. Paranillus is. sir. > latipennis Jeannki., 1958, Rev. fr. d’Ent., XX\ .
p. 107, fig. 13 el 14 ; type : forêt de Vacoana (Mus. Paris).
Madagascar. Domaine du Centre, massif de l’Andringitra : forêt
de Vacoana, ait. 2.000 m, 9 ex. pris avec P Argiloborus (s. str.i brevi-
collis en lavant la terré i R. Paulian, I. 1958).
Source : MNHN, Paris
90
Subgen. Paranillodes. nov.
7. Paranillus (Paranillodes) longulus. 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér.
in-8", Zool., 52, p. 50, lig. 74, 75 et 80 ; type : Périnet (Mus.
Paris).
Edcage : fig. 78.
Madagascar. Domaine de l’Est : forêt de Périnet, ait. 800 m env.,
3 ex. en lavant la terre (R. Paulian, VU, 1955).
8 . Paranillus (Paranillodes) elongatus. n. sp. ; type : forêt de Manja-
katempo (Mus. Paris).
Long. 1,4 mm. Même forme étroite et parallèle que chez le longu¬
lus, mais encore plus allongé. Testacé pâle, la pubescence à peu près
nulle, le tégument très finement alutacé. Tête petite, arrondie, les
tempes effacées, le cou très épais, sans sillon transverse à la face dor¬
sale, le séparant de la partie occipitale du front, alors que ce sillon est
bien accusé chez le longulus. Antennes fines et longues, dépassant la
base du pronotum. Pronotum un peu plus long que large, à base
presque aussi large que le bord antérieur, les côtés très faiblement
arqués, non sinués en arrière et sans denticules avant les angles posté¬
rieurs qui sont obtus et vifs ; base saillante, avec une petite encoche
de chaque côté près des angles postérieurs. Elytres plus de deux fois
aussi longs que le pronotum, les épaules saillantes et anguleuses,
leur bord crénelé plutôt que serrulé : disque uni, sans trace de stries,
le réseau alutacé plus fin que chez le longulus. Pattes courtes et grêles.
Mâle inconnu.
Mêmes caractères chélotaxiques que chez le longulus.
Madagascar. Domaine du Centre, massif de l’Ankaratra : forêt de
Manjakatempo, au pied de l’Ankaratra, une femelle (R. Paulian. VU,
1957).
B. PHANÊRODONTES DE TYPE B.
VI. Série phylétique de Zeanillus.
Groupe spécial à la Nouvelle-Zélande, sans doute reste de la faune
autochtone de la Paléantarctide orientale «lu Crétacé.
Le labium, transverse cl articulé, est denté et porte «leux soies
médianes sur le disque, en arrière de la dent. La languette est évoluée,
constituée par un sclérite portant deux soies et flanqué de deux para-
glosses larges cl membraneux, mais individualisés. Série ombiliquée de
l’élytre de type R. les petits fouets non dissociés, presefue tous dans la
gouttière marginale ; soies discales présentes.
La présence d’yeux fonctionnels chez l'un des genres (Nesam-
blyops) de cette série phylétique, la structure des paraglosscs, et sur-
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES ANILLINl ». BEMBID11DES ENDOGÉS. 91
loul l’état archaïque de la série ombiliquée montrent qu’il s’agit d’un
groupe très ancien et resté primitif à certains égards.
Trois genres sont connus.
Tableau des genres.
1. Massette palpairc courte et renflée. Elytres ovales, assez con¬
vexes, à sommets atrophiés, lobés et déhiscents, laissant le pygi-
dium à découvert ; une seule soie discale, la postérieure.
. 14. Gen. Pelodiaetus Jeann.
— Massette palpaire allongée et peu épaisse. Elytres longs et larges,
ovales, régulièrement convexes, leurs sommets sans atrophie
notable. Trois soies discales . 2.
2. Des veux petits mais fonctionnels. Elytres à bords sutureux
accolés l’un à l'autre jusqu’à l’angle suturai, qui est vif ; le pygi-
dium entièrement caché sous l’extrémité des élytres.
. 12. Gen. Nesamblyops Jeann.
— Pas trace d’yeux. Elytres à sommet lobé, les bords sutureux
déhiscents, l’angle suturai effacé ; pygidium débordant un peu
le sommet des élytres.. 13. Gen. Zeanillus Jeann.
12. Gen. NESAMBLYOPS Jeannel.
Nesamblyops Jeannel, 15)37, Rev. fr. d’Ent., III, p. 279 ; type : sub-
caecus Sharp.
Espèces encore oculées et sans trace d’atrophie du sommet des
élytres.
Taille moyenne (1,5 à 2 mm). Oblongs et convexes, larges. Testa-
cés rougeâtres, le tégument lisse, non alutacé, la pubescence courte et
rare. Tète petite, allongée, les carènes latérales du front courtes et
encerclant des yeux réduits mais pigmentés, arrondis, bien limités et
formés de quatre à cinq ommatidies. Mandibules courtes, simples.
Massette palpairc allongée, deux fois aussi longue que large. Labium
(fig. 88i transverse, articulé, denté. Languette à sclérite médian petit.
Pronoluin ample, rétréci à la base, ses côtés arqués sur toute leur
longueur, sans denticulation, les angles postérieurs très obtus, émous¬
sés, la base saillante. Elytres ovales et larges, les épaules très effacées,
la gouttière humérale étroite, régulière, à bord finement crénelé ;
disque uni, sans trace de stries, le sommet entier, sans atrophie, recou¬
vrant entièrement le pygidium ; angle suturai vif.
Pattes courtes. Tarses antérieurs des mâles avec deux articles
dilatés.
Edéage non examiné, faute de matériel suffisant.
Chélotaxie. Toutes les soies pronotalcs et discales présentes.
Série ombiliquée (fig. 85) i île type R bien caractérisé, mais avec les petits
fouets peu dissociés, le 7' fouet seul un peu refoulé en dedans sur le
disque.
Source : MNHN, Paris
92 R. JÉANNEL.
Tableau des ESPÈCES.
1 . Plus grand (long. 1.8 à 2 mm) el plus robuste, le pronolum
transverse, sa base à peine moins large que le bord antérieur.
Elytres plus renflés, très convexes, pas deux fois aussi longs
que larges [Fig. 80 à 89] . I. oreobius Broun.
— Plus petit (long. 1,8 mm), le pronolum non transverse et plus
rétréci à la base. Elytres plus allongés, deux fois aussi longs
que larges. 2. subcaecus Sharp.
1. Nesamblyops oreobius Broun, 1898, Man. X. Zeal. Col. VII, p. 1400
( Taclujs) ; type : monts Pirongia (Brit. Mus.). — monticola
Broun, 1910, Bull. N. Zeal. Inst., I, p. 10 ( Anillus) ; type ;
monts Pirongia (Brit. Mus).
Nouvelle-Zélande. Ile du Nord : monts Pirongia, près de Port
Waikato, sur la côte occidentale, comté d'Auckland (.4. T. Urquart in
Mus. de Paris).
2. Nesamblyops subcaecus Sharp, 1880, Trans, R. Dublin Soc., (2) III
p. 395 ( Cillenus ) ; type : Greymouth (Brit. Mus.). — Broun
1893, Man. N. Zeal. Col., V, p. 1010 ; VII, p. 1400 (.Anillus)’.
Nouvelle-Zélande. Ile du Sud : Greymouth, sur la côte occidentale
comté de Nelson ( Heinis, in Brit. Mus).
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
13. Gen. ZEANILLUS Jeannel.
Zeaniltus Jeannei-, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 277, fig. 58 à 62 ; type :
phijllobius Broun.
Aspect du Nesamblyops, même forme générale oblongue et con¬
vexe, les élytres moins largement ovales. Testacé rougeâtre pâle, la
pubescence courte et très rare, le tégument alutacé, le réseau à grandes
mailles un peu étirées en travers.
Tète petite comme chez Nesamblyops mais sans trace d’yeux
Antennes plus courtes, moniliformes et épaisses. Pronotum rétréci à la
base, de même forme générale que celui des Nesamblyops, mais avec
les côtés rectilignes dans la partie postérieure, les angles postérieurs
obtus mais vifs, la base rectiligne. Elytres ovales, à épaules effacées, la
gouttière humérale étroite, à bord serrulé ; sommet de l’élytre lobé,
laissant la pointe du pygidium à découvert, l’angle suturai effacé.
Pattes courtes, les tarses antérieurs des mâles avec deux articles
dilatés et armés de phanères adhésives à la face ventrale.
Edéage (fig. 94) allongé, brièvement coudé à la base, l'apex atténué,
mousse. Styles avec deux soies apicales dans l’axe. Sac interne avec une
longue pièce copulatrice tordue en S.
Source : MNHN, Paris
94
H. JEANNKI-.
Chétotaxie. Soies frontales et pronotales présentes, deux soies
discales, l'une très en avant, l’autre très en arrière. Série ombiliquée
(fig. 93) de type H, comme celle des Nesnmhlyops, mais avec le fouet 7
plus rejeté en dedans sur le disque.
Tableau des espèces.
1. Angles postérieurs du pronotum obtus et bien marqués ; sur¬
face basale du pronotum déprimée. Long. 2 ni ni f fig. 90 à 94].
. 1. phyllobius Broun.
— Angles postérieurs du pronotum effacés, très arrondis, la sur¬
race basale déprimée plus courte. Long. 1,5 mm.
. 2. pallidus Broun.
1. Zeanillus phyllobius Broun, 1893, Ann. Mag. nat. Hist., (6) XII,
p. 104 (Anillus) ; type : Riccarton Bush. (Brit. Mus.).
Nouvelle-Zélande. Ile du Sud. Riccarton Bush, près de Christ-
church, sur la côte orientale, comté de Cantcrbury (H. Suter). — Comté
d’Orago, dans le sud de l’île (G. Lewis , 1901).
2. Zeanillus pallidus Broun, 1884, New. Zeal. Journ. Sc., II, p. 228
( Anillus ) ; type : Taieri (Brit. Mus.). — 1880, Man. N Zeal.
Col., IV, p. 918.
Nouvelle-Zélande. Ile du Sud : Taieri, au sud de Dunedin, sur la
côte orientale, comté d’Otago (.S. W. Fnllon) : Mooraki, sur la côte
orientale, dans le sud du comté de Canterbury (G. Lewis, 1901).
11. Gen. PELODIAETUS Jeanne!.
Pelodiaeliis Jeannki., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 275 ; type : sulcati-
pennis Jeannel.
Plus petits que chez les deux genres précédents, les élytres pro¬
portionnellement plus courts. Testacés pâles, la pubescence courte et
rare. Tête médiocre, arrondie, sans trace d’yeux ; carène latérale du
front bien saillante. Antennes courtes et épaisses, les articles moyens
globuleux. Mandibules courtes et simples. Massette palpaire (fig. 97)
courte et très renflée, piriforme. Labium (lig. 90) transverse, articulé
et denté, les deux soies labiales très écartées sur le disque ; languette
comme chez les précédents.
Pronotum aussi long que large, rétréci à la base, les côtés arrondis
en avant, sans denticulations avant les angles postérieurs qui sont
obtus ; base rectiligne. Elytres ovales mais courts et peu larges, con¬
vexes ; épaules très effacées, la gouttière marginale line, le bord humé¬
ral tranchant et finement crénelé ; disque avec un profond sillon
longitudinal médian, un peu oblique. Sommet de l’élytre lobé, laissant
le sommet du pygidium à découvert, l’angle suturai effacé.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « A N U.UNI ». BEMBIDI1DES ENDOGÈS.
Pattes grêles et courtes. Tarses antérieurs des mâles avec deux
articles dilatés et munis de phanères adhésives.
Edéage (fig. 99) allongé, de même forme que celui des Zeanillus ;
styles avec deux soies apicales dans l’axe. Sac interne sans doute armé
d’une pièce copulatrice.
Chétotaxie. — Soies pronotales présentes ; une seule soie discale,
la postérieure. Série ombiliquée de type li, comme celle des Xesam-
blyops et Zeanillus, avec les fouets 7 et 8 refoulés en dedans (fig. 98).
Tableau des espèces.
1 . Pronotum moins rétréci à la base, ses côtés arqués dans toute
leur longueur. Elytres plus courts el ovales. Forme générale
plus robuste. Long. 1,5 à 1,0 mm. [Fig. 95 à 99] .
. 1. sulcatipennis Jeann.
— Pronotum plus rétréci à la base, ses côtés rectilignes dans leur
partie postérieure. Elytres plus allongés. Forme générale plus
grêle. Long. 1,2 à 1,5 mm. 2 Lewisi Jeann.
1. Pelodiaetus sulcatipennis Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent.. III. p. 277 ;
type : Dunodin (Brit. Mus.) (paratype au Mus. Paris).
Nouvelle-Zélande. Ile du Sud : Otago harbour, à Dunedin, comté
d’Otago, sur la côte sud-esl (G. Lewis).
Source : MNHN, Paris
9G
R. JEANNEL.
2. Peladiaetus Lewisi Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Enl., III, p. 277 ; type :
Dunodin (Brit. Muséum) (paratype au Mus. Paris).
Nouvelle-Zélande. Ile du Sud : Otago harbour, à Dunedin, comté
d’Otago (G. Lewis, 1901 ) ; Wedderburn, sans doute dans la même ré¬
gion (G. Lewis).
VII. Série phylétique de Caecoparvus.
Jusqu’à ce jour, Caecoparvus Jeann. était tenu pour un sous-
genre de Winkleriles. Il faut dorénavant le considérer comme apparte¬
nant à un groupe très différent et le prendre comme chef de file d’une
série phylétique particulière. Cette série phylétique sera représentée
par trois genres méditerranéens (fig. 100) de type chétotaxique B,
dont les élytres raccourcis se terminent par un large lobe aminci très
arrondi, laissant plusieurs tergites abdominaux à découvert, et sont
bien différents des élytres des Winkleriles, dont les lobes apicaux sont
échancrés.
Fig. 100. Répartition de la série phylétique de Caecoparous. — 1. Gen. Caeconamn*
Jeann. - 2. Gen. Typlilomirrus, nov. 3. Gen. Dicroplerus Ehl.
Dans cette série de Caecoparvus, on placera un genre de grande
taille, Dicroplerus Ehl., présentant une hyperplasie mandibulaire et des
variations cedimères aussi prononcées que celles des Scolodipnus. On
a cru longtemps que Scolodipnus et Dicroplerus étaient deux genres
voisins. On voit aujourd’hui qu’il n’en est rien et que Dicroplerus
dérive de la souche phanérodonte de Caecoparvus alors que Scoto-
dipnus est issu de la souche aphaenodonte de Microtyphlus.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBJDIIDES ENDOGÉS. 07
En ce qui concerne l’origine de la série phylétique de Caecopnrims,
il ne parait plus du tout possible que sa lignée soit issue d’une migra¬
tion venue de la Gondwanie orientale vers l’Egéide méridionale. Une
telle hypothèse le ferait arriver dans la région méditerranéenne seule¬
ment au Ponlien. Il est probable qu’en réalité son histoire ait été la
même que celle de la série phylétique de Microdipnns et qu’elle soit
comme eelle-ci originaire de l’inabrésie occidentale.
Tableau des genres.
1. Mandibules simples, courtes ; pas de variations œdimères.... 2.
- Mandibules à arête dorsale surmontée par une crête mamelonnée
et fortement colorée, plus saillante sur la mandibule gauche que
sur la droite. Tête de grosseur variable. 3.
2. Tarses antérieurs des mâles avec les deux premiers articles
dilatés et munis de phanères adhésives (lig. 104). Labium soudé,
la languette échancrée. 15. Gen. Caecoparvus Jeann.
— Tarses antérieurs des mâles avec un seul article dilaté et garni
de phanères adhésives. Labium articulé : languette à bord
antérieur membraneux non écbancré. 16. Gen. Typhlomicrus nov.
5. Tarses antérieurs des mâles avec les deux premiers articles
dilatés et munis de phanères adhésives. Labium soudé, languette
â paraglosses bien séparés. 17. Gen. Dicioplerus Ehl.
15. Gen. CAECOPARVUS Jcannel.
Caecoparvus JkaNNEL, 1987, Rev. fr. d’Enl., III, p. 285 ; type : Müllcri
Ganglbauer.
Genre localisé sur les restes de l’Egéidc méridionale.
Très petite taille. Allongés et grêles, déprimés, les élytres rac¬
courcis et déhiscents, mais avec le lobe apical largement arrondi. Tes-
tacés pâles, la pubescence courte et rare, le tégument alutacé.
Tète petite, à tempes peu renflées, les carènes latérales du front
courtes et fines ; pas trace des yeux. Antennes moniliformes. dépas¬
sant la base du pronotum. Mandibules petites, courtes et simples.
Palpes maxillaires à massette piriforme, très renflée (fig. 108'. Labium
non transverse, entièrement soudé au prébasilaire (fig. 102), l'échan¬
crure étroite, avec une forte dent, les deux soies médianes sur le dis¬
que et non sur la dent. Languette à nodule chilineux sétifère attei¬
gnant le bord libre, celui-ci large et membraneux, un peu écbancré
(fig. 102).
Pronotum petit, déprimé, rétréci à la base, les angles postérieurs
obtus. Elytres déprimés, â épaules effacées et gouttière marginale fine,
non serrulée. Sommets des élytres, très amincis et raccourcis, laissant
Mémoires nu Muséum. — Zooi.ocjik, t. XXVIII. 7
Source : MNHN, Paris
R. JEANNE!-.
plusieurs tergites abdominaux à découvert, leur bord apical largement
arrondi.
Pattes courtes et grêles, les tarses antérieurs des mâles avec les
deux premiers articles dilatés et garnis de phanères adhésives.
Edéage (fig. 10(i) assez grand, à partie apicale élargie, à bord ven¬
tral concave, l’apex pointu. Styles armés de deux soies dirigées obli¬
quement vers le bas et parallèles.
Chétotaxie. — Soies frontales et pronotales présentes ; trois soies
discales. Série ombiliquée (fig. 105) de type B, avec les petits fouets
dissociés.
1 . Pronotum aussi long que large, rétréci à la base. 2.
— Pronotum transverse, peu rétréci à la base, les angles posté¬
rieurs toujours très émoussés . 3
2. Côtés du pronotum longuement et faiblement sinués en arrière,
les angles postérieurs obtus mais vifs, les extrémités latérales
du bord basal échancrées près des angles postérieurs. Long.
1 à 1,2 mm [Fig. 106]. 1. Mülleii Ganglb.
— Côtés du pronotum non sinués, arqués jusqu’aux angles posté¬
rieurs qui sont effacés, arrondis. Long. 1 à 1,2 mm. [Fig. 101
à 105] . 2. parnassicus Breit.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 99
3. Allonge, guère plus large que les précédents. Côtés du prono-
tum relativement plus rétrécis à la hase. Robuste. Long. 1,3 à
1,4 mm. arcadicus J. Müll.
— Plus large el moins convexe, le pronotum plus ample, très peu
rétréci à la hase. Réseau alutacé plus accentué sur le front.
Long. 1,5 mm. 4. Meschniggi Winkl.
1. Caecoparvus Mülleri Gangluauer, 1900, Verh. zool. bot. Ges. Wien,
L, p. 108 ( Microtijphlus ); type: mont Taygète (Mus. Wien). —
Jeannel, 1937, I.' c„ p. 287'.
Gréer. Péloponèse : mont Taygète (CI. Millier, in Mus. Wien : 3
ex. in colI. Fairmaire (Mus. Paris).
2. Caecoparvus parnassicus Breit, 1923, Col. Rundschau, X, p. 143,
( Microtijphlus ) ; type : mont Parnasse (coll. Breit).
Gréer. Attiquc : mont Parnasse, pierres enfoncées dans les forêts
supérieures (./. Breit, G. Paganelti).
3. Caecoparvus arcadicus .1. Muller, 1935, Atti. Mus. civ. St. nat.
Trieste, XII (1934), p. 170 ( Microtijphlus ); type: mont Maena-
lon (Mus. Trieste).
Gréer Péloponèse : mont Maenalon, en Arcadie ( L. Weirzather).
4. Caecoparvus Meschniggi Winklkr, 1930, Kol. Rundschau, XXI. p.
232 ( Microtijphlus ) ; type : mont Chelmos (Mus. Paris).
Gréer. Péloponèse : mont Chelmos, dans le nord de la péninsule
(J. Meschniggi.
10. Gen. TYPHLOM1CBUS. nov.
Type : M. Zariquieyi C. Bolivar.
Il faut grouper ici quelques espèces catalanes ayant une dent
labiale, qui étaient jusqu’ici placées dans le genre Microhjphlus au
sens large, mais qui se rapprochent bien davantage des Caecoparvus.
Espèces de petite taille, allongées mais relativement convexes, le
sommet des élylrcs plus ou moins raccourci. Testacés, le tégument
finement alutacé.
Télé petite, sans trace d’yeux, la carène latérale du front courte.
Antennes moniliformes, longues. Mandibules courtes et simples, com¬
me chez Caecoparvus. la massette palpaire renflée, ovoïde. Labium
peu transverse, articulé, avec une dent médiane dans l’échancrure,
comme chez les Caecoparvus : languette à bord libre membraneux,
transverse, non échancré.
Pronotum à côtés arrondis et très brièvement sindés avant les
angles postérieurs qui sont petits et saillants en dehors. Elytres à
épaules elfacées cl sommet aminci et largement arrondi, comme chez
les Caecoparvus, laissant l’extrémité de l’abdomen à découvert, la su¬
ture peu déhiscente.
Source : MNHN, Paris
100
H. JEANNËL.
Tarses antérieurs des mâles avec un seul article dilaté et muni
de phanères adhésivcs.
Edéage petit, épais, la pièce copulatrice allongée et grêle.
Chétotaxie. — Soies frontales et pronotales présentes, trois dis¬
cales. Série ombiliquée du type H, à petits fouets dissociés.
Tableau des espèces.
1. Robuste. Pronotuin à côtés plus régulièrement arrondis, encore
arqués dans la partie postérieure. Elytres longs, ne laissant
qu’une partie du pygidium à découvert, leurs côtés plus arqués.
Dent labiale relativement peu saillante. Pièce copulatrice tordue
en S. Long. 1,7 mm. 1 . seiratensis CoilT.
— Plus grêles. Pronotuin plus cordiforme, à côtés presque rectili¬
gnes en arrière. Dent labiale plus saillante. 2.
2. Pronotuin à peu près aussi long que large, un peu plus rétréci
à la base. Elytres longs, subparallèles, laissant le pygidium par¬
tiellement à découvert. Pièce copulatrice non tordue en S. Lon»
1,3 à 1,5 mm. [Fig. 107 et 108] . 2. Zariquieyi CBol.
- Pronotum transverse et très peu rétréci à la base. Elytres courts
laissant les deux derniers tergites â découvert, la soie discale
antérieure manque. Pièee copulatrice tordue en S. Long 1 5 à
1,8 mm. [Fig. 109 et 110] . 3 . Xayàrsi Zar.
1. Typhlomicrus serratensis Coiffait, 1958, Rev. fr. d’Ent. XXV
74, fig. 6 à 9 C Microtijphlus) ; type : Montserrat (colL Coiffait)'
Espagne. Catalogne. Massif de Monserrat, une série d’ex, en lavant
la terre en divers points entre Monistrol et les abords du monàst'èJ
(H. Coiffait ). mastere
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES * ANILLINI ». BEMB1DIIDKS ENDOGÉS. 101
2. Typhlomicrus Zariquieyi C. Bolivar, 191(5, Bol. Soc. esp. Hist. nat.,
XVI, p. 498 ( Microtyphlus l ; type : sierra de Montseny (Mus.
Madrid). Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III. p. 293. — par-
vicollis Dodero, 191(5, Ann. Mus. civ. SI. Nal. Genova, XLVII,
p. 339 ( Microtyphlus ) ; type : sierra do Montseny (coll. Do¬
dero).
Edéage : fig. 107 cl 108 .
Espagne. Catalogne. Prov. de Gerona : Sanluari La Salut, à San
Feliu Pallarols (/•'. Espafiol) : Ripoll ; Cainprodon : Rihas de Freser
(H. Coiffait). - Prov. de Barcelone : Montesquiu (F. Espafiol ; Font
Rajol, San Salurni, part, de Vich (Vilarubia). Prov. de Tarragona :
San Magi Brulaganva, à Santa Perpétua, pari, de Montblanc II'. Espa-
nol).
2. Typhlomicrus Xaxarsi Zariqpiky, 1919, Buttl. Inst. Calai. Hist. nat.
p. 125 ( Microtyphlus ) ; type : Roccalaura (Mus. Barcelone).
Jeannel, 1937, I. c., p. 293.
Edéage : fig. 109 et 110.
Espagne. Catalogne. Prov. de Lerida : Villanova Meia, dans la
sierra de Montsech (F. Espafiol) : Roccalaura, part de Cervera (Al. de
Xaxars). Prov. de Barcelone : San Quinti Mediona, part, de Villa-
franca Panades (F. Espafiol) ; Espinalet, ait. 1.(500 ni, part de Berga
(R. Zariquieg). Prov. de Tarragona : Santa Coloma Queralt., part
de Montblanc (F. Espafiol).
17. Gen. DICROPTERUS Ehlers.
Dicroptenis Ehlers, 1883, D. eut. Zs. XXVII, p. 32 ; type : hrevipen-
nis, Frivaldsky. Jeannel. 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 310.
Genre dérivé de la souche des Caecoparnns, et qui s’est différencie
tardivement dans les Carpathes méridionales, de même que le genre
Scolodipnus s’est détaché, tardivement lui aussi, de la souche des Mi¬
crotyphlus.
Faciès des Scotodipnus. grande taille, avec les mandibules sur¬
montées de crêtes colorées et les élytres encore plus atrophiés. Mais
les pièces labiales ont la même structure que chez les Caecoparnns.
Coloration toujours pâle.
Tête volumineuse, arrondie, le verlex lisse et bombé, les tempes
saillantes, la carène latérale du front courte : pas trace d’yeux. An¬
tennes grêles, assez courtes. Mandibules hypertrophiées, avec l’arête
dorsale surmontée d’une crête colorée multitubercuiéc, plus développée
sur la mandibule gauche que sur la droite. Massette palpaire renflée,
ovoïde. Labium (lig. 112) transverse et totalement soudé au prébasi¬
laire. avec une forte dent médiane dans l’échancrure, les épilobes peu
saillants, les lobes très développés, sans doute en corrélation avec
Source : MNHN, Paris
102
H. JEANNE!..
l’hypertrophie céphalique, les deux soies labiales sur le disque en
arrière de la base de la dent ; languette avec deux paraglosses mem¬
braneux, larges et bien individualisés, un peu arqués.
Pronotum court, transverse et très rétréci à la base, les angles
postérieurs obtus, petits et vifs, le bord basal rectiligne, sans petites
échancrures latérales. Elylres courts, à épaules peu saillantes, non ser-
ridées, le sommet atrophié, aminci, échancré après le 6" fouet et for¬
mant un lobe arrondi qui laisse les trois derniers tergites abdominaux
à découvert.
Dicropterus Elil. - Fig. 111. I). brevipennis Friv Ho u -,
rig. 115. Pièce copulatrice, plus grossie
circula ne, x .lu. — rig. iiü. l'ieces
ventrale. — Eig. 114. Edéagc. X 160.
Pattes grêles, les tarses antérieurs des mâles avec les deux nre-
iniers articles dilatés el munis de phanères adhésives.
Edéagc (fig. 114 et 115) de même type que chez les Caecoparvus
les styles armés de deux soies ; pièce copulatrice non tordue en S
Chétotaxie. Soies frontales et pronotales présentes, deux soies
discales. Série ombiliquée de type B. à petits fouets dissociés et «r-mds
fouets exceptionnellement longs. ** ‘ U!
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE UES * ANILMNI ». HKMBIDIIDKS 1ÎNDOGÉS.
103
1- Dicropferus brevipennis KiiivaldsKY. 1879, Termcsz, Füz., III, p. 4
(Seotodipnus) ; type : Hcrkulcsbad (Mus. Budapest). — Jican-
NEL, 1937, I. c„ p. 312. fi;'. 131 à 134.
Subs]). tismanae Winkeer, 1936, Kol. Rundsch., XXI, p.
232 ; type : Tisinanu (Mus. Paris).
Subsp. serbicus (Ianui.iiu kk, 1900, Verh. zool. bot. (les.
Wien, L, p. 159 ; type : Serbie (Mus. Wien).
L’espèce est représentée par trois races distinctes.
1. Pronotum moins rétréci à la base qui est presque aussi large
que les quatre cinquièmes du bord antérieur. Long. 2 mm.
. subsp. serbicus Ganglb.
— Pronotum très rétréci à la base qui n’est pas plus large que les
deux tiers du bord antérieur. 2.
2. Côtés du pronotum Faiblement sinués en arrière, modérément
arrondis en avant. Long. 2,2 à 2,7 mm. . subsp. brevipennis, s. str.
— Côtés du pronotum plus longuement sinués en arrière et plus
largement arrondis en avant, les angles postérieurs plus grands
et droits. Long. 2,7 mm. . subsp. tismanae Winkl.
Subsp. brevipennis, s. str. Roumanie, Banat : mont Domogled
au dessus de Baile Ereulane (Herkulesbad), sous les grosses pierres
en forêt de hêtres (L. Ganglbauer. A. Winkler).
Subsp. tismanae Winkler. — Roumanie. Ollénie : env. du monas¬
tère de Tismana, jud. Gorj, versant sud des Carpathes (P. .4. Cbappuis
et A. Winkler). Valachie : Coinana Vlasca, versant sud des Carpa¬
thes, un exemplaire (.4. Mont and on, in coll. Dodero).
Subsp. serbicus Ganglb. — Serbie : mâle et femelle, sans préci¬
sion de provenance (F. Merkl, in Mus. Wien).
VIII. Série phylétique de Geocharis.
Lignée paraissant avoir pris naissance sur l’Inabrésie africano-
hrésilienne et actuellement représentée par trois genres : deux ont les
élytres entiers : Geocharis sur les restes du massif bético-rifain.
Geocharidius au Guatemala ; le troisième a des élytres en voie d’atro¬
phie et occupe sur la Tyrrhénide la région sardo-pontinc (Sardaigne et
Italie centrale) (|ui fut émergée pendant le Miocène (fig. 116).
Chez les trois genres le labium est transverse, articulé, muni d’une
forte dent qui porte près de sa pointe une paire de petites soies, tout
comme chez les Anillus. D’autre part, l’élytre ne porte qu’une soie
discale, la postérieure, et la série ombiliquée est de type B, avec les
petits fouets dissociés.
Par ces caractères les genres de la série phylétique de Geocharis
ont des points communs avec ceux de la Nouvelle-Zélande mais ils
sont plus évolués et n’ont aucune parenté directe avec eux.
Source : MNHN, Paris
104
R. JEANNEL.
La souche crétacée des Ge.ocharis a vécu sur l'Iuabrésie africano-
brésilienne avant de se localiser sur le massif bético-rifain du début
du Tertiaire. Le genre Geocharidius actuellement isolé au Guatemala
se présente comme une relique de l’élément brésilien de la lignée cré¬
tacé primitive.
D’autre part le genre Rhegmatobius, plus évoluée et plus récent,
résulte de la propagation bético-sarde d’une lignée de Ge.ocharis qui
a suivi la bordure méridionale de la Tyrrhénide oligocène jusqu’en
Sardaigne et a passé de là dans l’Italie moyenne au Miocène par le pont
sardo-pontin (Jeannel, 1937, I. c„ p. 3(58). L’origine bétique des Rheg-
matobius est comparable à celle des Ovobathysciola et Palriziella (Ba-
thysciites cavernicoles de la Sardaigne), issus de la lignée bétique des
Anillochlamys (Jeannel, 1961, Le peuplement de la Corse et de la Sar¬
daigne (Colloque intern. du C.N.R.S., Banyuls, 21 sept. 1959, p. 35).
Tableau des genres.
1. Elytres à sommet atrophié, aplani et lobé, la suture déhiscente,
le dernier lergite abdominal à découvert. Surface des élytres iné¬
gale, avec des traces de grosses ponctuations sur la partie ba¬
sale. Soie discale postérieure présente 20. Gen. Rhegmatobius Jeann
Elytres entiers, convexes, la suture non déhiscente au sommet
l’angle suturai vif, le bord apical recouvrant le pygidium. .. . ’ 2
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », UEMBIDIIDES ENDOGÉS.
105
2. Elylres à stries ponctuées, superficielles mais bien visibles.
Soie discale postérieure présente. 18. Gen. Geocharis Ehl.
■- Elylres à surface unie, sans trace de stries, l’apex atténué, pas
de soie discale postérieure. 19. Gen. Geocharidius, nov.
18. Gen. GEOCHARIS Elilers.
Geocharis Ehlkrs, 1888, I). ont. Z., XXVII, p. 31 ; type : cordubensis
Dieck. — Jeannkl, 1937, Rev. fr. d'Ent., III, p. 313.
Genre localisé dans la région bético-rifaine.
Robuste, subcylindrique, les élylres entiers, les pattes relative¬
ment longues ; lestacé rougeâtre, le tégument bien chitinisé, alutacé
mais brillant, la pubescence fine et rare.
Tête petite, arrondie, à carènes latérales du front longues, prolon¬
gées jusqu’à la partie postérieure des tempes ; pas trace d’yeux. Anten¬
nes longues, les articles moyens ovalaires. Mandibules courtes et sim¬
ples. Palpes à massette fusiforme, peu renflée, et article apical anor¬
malement long (fig. 119). Labium transverse, articulé, l’échancrure
peu profonde avec une dent médiane portant deux soies juxtaposées
sur sa face ventrale. Languette avec deux paraglosses membraneux
arrondis, larges et courts (fig. 118).
Pronotum cordiforme, à côtés sinués et base étroite, la gouttière
marginale fine, les angles postérieurs vifs ; surface basale déprimée
par un sillon transverse arqué, bord basal lobé et saillant dans sa par¬
tie médiane. Elylres allongés et convexes, Sjubcylindriques, la surface
apicale brusquement déclive, recouvrant le pygidium. Gouttière margi¬
nale étroite et régulière ; angles huméraux saillants et bord subhumé¬
ral serrulé. Disque de l’élytre avec des stries superficielles ponctuées.
Tarse antérieur des mâles avec un seul article dilaté et muni de
phanères adhesives.
Edéage (fig. 120) bien différent de celui des Anillns, très petit et
court, peu arqué, grêle à la base, épaissi dans la partie apicale, l’apex
obtus, en lame transverse. Styles avec deux soies apicales. Pièce copu-
latrice (lig. 121) vaguement triangulaire, placée de champ et munie
d’une sorte d’uncus avant l’apex, sur la face gauche.
Chétotaxie. Soies frontales et pronotales normales, une seule
discale, la postérieure. Série ombiliquée de type H, mais avec les petits
fouets à peine dissociés, très rapprochés de la gouttière marginale.
Tableau hks espèces.
1. Plus grand (long. 1,8 à 2,2 mm) et plus convexe. Tête bien plus
étroite que le pronotum. celui-ci plus long que large, à côtés très
arrondis en avant et longuement sinués en arrière. Elytres à
ponctuation striale bien visible fFig. 117 à 121].
. 1. Massinissa Dieck.
Source : MNHN, Paris
106
K. .1 ICA N N ICI-
u. Antennes plus courtes. Elytres env. «leux fois et demie
aussi longs que larges. Long. 1,8 à 2 min.
. subsp. Massinissa s. str.
— Antennes plus longues. Elytres plus longs et plus étroits,
plus parallèles. Long. 2,2 mm. subsp. Korbi Ganglb.
— Plus petits, moins convexes. Elytres à ponctuation slriale peu
distincte . 2.
2. Tête plus volumineuse, aussi large que le pronotum, celui-ci pas
plus long que large, ses côtés plus brièvement sinués. Long. 1,4
à 1,5 mm. 2. cordubensis Dieck.
— Tête moins grosse, un peu plus étroite cjue le pronotum ; celui-
ci plus long cpie large, à c<">tés plus longuement sinués. Long.
1,5 à 1,7 mm. 3. olisipennis Schatzm.
1. Geocharis Massinissa Diixk, 1869, Diagn. nouer blinder Kàfer, p.
4 ( Anillus ) ; type : Tanger. Jicannel, 1937, 1. c„ p. 315.
Subsp. Korbi Gangi.baukr, 1900, Verh. zool.-bot. Ges. Wien
I, p. 180 ; type Ciolana (Mus. Budapest).
Subsp. Massinissa, s. str. Maroc. Tanger, nombreux ex. ( Dieclc
Vaucher).
Source : MNHN, Paris
MONOGHAI'HIK DES AMU.INI ». HEMB1DIIDES ENDOGÉS. >07
Subsp. Korbi (ianglb. Espagne. Andalousie : Ciolana, un seul
ex. GW. Korb. in eoll. Reitter).
2. Geoc haris co rdubensis Dikck, 1869, Diagn. neuer blinder Kafer, ]).
4 ( Anillus) : type : Curdoue. Jkannel, 1937, 1. c. p. 316.
Espagne. Andalousie : Gordoue ( Dicck ).
3. Geocharis olisipennis Schatzmayk, 1936, Publ. Mus. ent. Pietro
Rossi, Duino, I, p. 5 ( Anillus ) ; type : Lisbonne (Mus. Turin).
- Jkannel, 1937, 1 . c., p. 393.
Portugal. Env. de Lisbonne, deux ex. en criblant la terre au pied
d’un Olivier (A. Schatzmayr).
19. (Jeu. GEOCHAR1DIUS, nov.
Type : Anillus integripennis Bâtes.
Allongé, oblong, plus convexe, plus court cl moins parallèle que
les Geocharis. Testacé rougeâtre, le tégument lisse et luisant sur le pro-
notuin et les élytres, fortement alutacc sur la tclc, avec les mailles
isodiamétrales. Pubescence courte et rare.
Fio. 122 à 125. Gen. Geocharidius, nov. — Fig. 122. G. integripennis Bâtes, de
Totonicapam, x 30. Fig. 123. Pièces labiales. — Fig. 124. Palpe maxillaire
gauche. - Fig. 125. Elytre gauche.
Tête petite, arrondie, le front déprimé, avec deux vagues sillons
parallèles sur le disque. Carène latérale du front prolongée en arrière
jusqu'à la partie postérieure des tempes, comme chez les Geocharis,
mais très saillante en avant et formant comme un sourcil tranchant
Source : MNHN, Paris
108
U. JKANNKI..-
et arrondi au dessus de l’insertion des antennes. Pas trace d’yeux. An¬
tennes longues. Mandibules courtes et obtuses, simples. Massette pal-
paire (fig. 124) très allongée. Labium (lig. 123) transverse, articulé,
l’échancrure très large avec une forte dent médiane qui porte à sa base
une paire de petites soies. Languette membraneuse à bord libre à peine
bilobé.
Pronotuin ample, plus large que long, à base à peine moins large
que le bord antérieur, les côtés faiblement arqués, sans sinuosité pos¬
térieure. non crénelés avant les angles postérieurs qui sont obtus el
émoussés, la base un peu saillante ; gouttière marginale très fine.
Elytres oblongs, moins de deux fois aussi longs que larges, les épaules
arrondies avec le bord prébuméral perpendiculaire à la ligne médiane,
la gouttière bumérale étroite, non serrulée. Disque uni et lisse ; som¬
met des élytres entier, recouvrant entièrement le pygidium, les bords
suturaux non déhiscents. Pattes robustes, assez longues.
Mâle inconnu.
Chétotaxie. - Soies frontales el pronotales présentes ; pas de
discales. Série ombiliquée (fig. 125) de type II. avec les petits fouets
très dissociés.
Comme on le voit Y Anillus inlegripennis de Bâtes n’a pas d’autre
caractère commun avec les Anillus que celui d’avoir des élytres entiers
sans atrophie. En réalité ses caractères chétotaxiques le rapprochent
bien davantage des Geocharis.
Une seule espèce connue de l’Amérique centrale.
1. Geocharidius integripennis Bâtes. 1882, Biol, eentr. amer., Col. I,
p. 145, tab. K, fig. 5 ( Anillus ) ; type : Totonicapam (Mus.
Paris).
Guatemala : Totonicapam, 4 femelles (Champion).
20. Gcn. RHEGMATOBWS Jeanne!.
Rhegmatobius Jkannki., 1937, Rev. l'r. d’Ent., III, p. 21(5 ; type : qua-
dricollis Ehlers.
Genre très voisin de Geocharis. mais en différant par une atro¬
phie du sommet des élytres témoignant d’une évolution souterraine
plus avancée. Localisé en Sardaigne et en Italie centrale.
Allongés, parallèles et déprimés, les élytres atrophiés au sommet
comme chez les Microlyphlus auxquels ils ressemblent. Testacés rou¬
geâtres, le tégument alütacé, la pubescence rare.
Tête petite, à carène latérale du front longue et prolongée jusque
sur la partie postérieure des tempes, comme chez Geocharis ; pas trace
d’yeux. Antennes longues. Mandibules assez saillantes mais inermes
simples. Palpes à massette peu renflée, et article apical court, de di¬
mension normale. Labium (fig. 127) tout à fait semblable à celui des
Geocharis. Languette avec les paraglosses moins individualisés que
chez les Geocharis.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « AN ILLIN I », BEMB1DIIDES ENDOGÉS.
109
Pronotum déprimé, non cordiforme, peu rétréci à la base, géné¬
ralement plus long que large, avec la partie médiane du bord basai
saillante comme chez Geocharis, les côtés fortement denticulés avant
les angles postérieurs. Elytres longs et parallèles, déprimés, les épaules
saillantes, le bord subhùméral, serrulé, le sommet atrophié et lobé,
laissant le pygidium en partie découvert, la suture déhiscente avec
les angles suturaux arrondis. Disque inégal, sans striation mais avec
de grosses ponctuations éparses et des traces de côtes chez certaines
espèces (quadricollis , stricins, Agostini).
primé, peu chitinisé, la partie basale petite et peu coudée, la partie api¬
cale très élargie, avec un lobe membraneux arrondi, recouvrant l’ori¬
fice apical ; l’apex est bilobé. Son lobe principal obtus porte sur le
flanc gauche une sorte de tubercule garni de sensilli. Pas de pièce
copulatrice. Styles très inégaux, le gauche long, brusquement aminci
et armé de deux soies apicales.
Chétotaxie. — Soies frontales et pronotales présentes, une discale,
la postérieure. Série ombiliquée (fig. 129) de type B, comme celle des
Geocharis, mais avec les fouets 7 et 8 plus refoulés sur le disque.
Source : MNHN, Paris
110
U. JEANNE1..
Tableau des espèces.
1. Elytres plus courts et plus convexes, moins parallèles, sans
forte ponctuation sur la moitié antérieure, les angles huméraux
peu saillants, arrondis, le bord faiblement serrulé. Pronotum
plus large que long, rétréci à la base, les côtés sinués. Long.
1,8 mm [Fig. 133] . 1. Fiorii Ganglb.
— Elytres plus longs, subparallèles et déprimés, avec des traces de
côtes entre lesquelles la surface est couverte d'une ponctuation
striale superficielle, bien visible sur les deux tiers antérieurs.
Angles huméraux des élytres très saillants et fortement serru-
lés, le bord préhuméral perpendiculaire à la ligne médiane. ... 2.
2. Pronotum à peu près aussi long que large, nettement rétréci
à la base, les côtés arrondis en avant, fortement sinués en ar¬
rière. Tête et pronotum à réseau alutacé étiré en travers, très
effacé . 3_
— Pronotum plus long que large, à peine rétréci à la base, les côtés
peu arqués en avant, longuement et faiblement sinués en arriè¬
re. Ponctuation de l’élytre très grosse et irrégulière. 4
3. Pronotum moins rétréci à la base. Ponctuation de l'élytre moins
grosse et plus dense, très régulière. Petite taille. Long. 1.7 :
1,8 mm [Fig. 130]. 2. sfrîcfus Raudi.
— Pronotum très rétréci à la base, les côtés bien arrondis dans les
deux tiers antérieurs, profondément sinués en arrière. Ponctua¬
tion des élytres aussi lorte que chez le (ituidricolUs et l'Agostini.
Grande taille, long. 2,5 mm. 3. gigàs Kraûsse
4. Plus robuste, testacé rougeâtre plus pâle, le réseau alutacé de la
tête et du pronotum à mailles étirées en travers bien visibles.
Pronotum de peu plus long que large. Long. 2,5 à 2,6 mm r Fig
126 à 129 et 132] t. ,uadricoIH,Ehl.
— Aussi long mais plus étroit, plus grêle, testacé rougeâtre très
brillant, l’avant-corps absolument lisse. Long. 2,5 à 2,8 mni
[Fig. 131 ] . 5. Agostini Jeann.
1. Rhegmatobius Fiorii Ganc.i.bai kh. 1900, Yerli. zool.-bot. Ges. Wien
L, p. 171 (MicroUjphlus) ; type : Logo Pozolo (Mus. Wien) --
Jeannf.l, 1937, I. c„ p. 319.
Italie. Abruzz.es, prov. di Campobasso : pierres enfoncées sur le
monte Pagano Paganetti). - Basilicata : Lago Pozolo (A. Fiori)
2. Rhegmatobius strictus Rai di. 1871, Nalur. Sicil., X, p. 77 ( Dicrople-
rus) ; type : Arilzo (Fiori). Jeanne!.. 1937, I. c„ p. 349
Iioderoi Bai.iii, 1902, Boll. Soc. Rom. Stud. Zool., I, p 197
(Microti/phlus) ; type : monte Ferru (Mus. Budapest’).'
Localisé dans la région moyenne de la Sardaigne ; il n’existe
ni dans le nord au delà du sillon de Terranova. ni dans le sud au d»r
du golfe d’Oristano. " ‘ ue,d
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
111
Sardaigne. Pays Logoduro au nord de la Catena Marghine : Ozieri
(A. Dodero ) ; Banari, à l’ouest d’Ozieri (A. Dodero). - Massif de la
Catena Marghine : Campeda ; Macomer (A. Dodero). — Monte Ferru,
côte ouest (,4. Dodero). Massif du monte Albo, côte est : Lula (.4.
Dodero). — Monti del Gennargèntu, dans le centre de Pile : Dorgali,
Aritzo, Asuri, Laconi, Gina, Seui (<4. Dodero).
3. Rhegmatobius gigas Krausse, 1911, Intcrn. ent Zs., V, p. 265 : type a :
Aritzo (coll. Krausse).
Décrit comme variété du strict us, mais certainement espèce dis¬
tincte.
Sardaigne. Monti del Gennargentu : pierres enfoncées dans un
bois de Châtaigniers au-dessus d’Aritzo (ait. 960 m.) (Krausse).
4. Rhegmatobius quadricollis Ehlers, 1883, D. ent. Zs., XX\ II, p. 32
(Geocharis) ; type : Subiaco. — Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent.,
III, p. 319.
Italie. Prov. de Rome : Filettino, nombreux exemplaires sous les
pierres enfoncées (A. Dodero) ; Subiaco, 5 l’est de Rome (F. Baudi) ;
monte Viglio (P. Luigioni) ; monte Sealambra, ait. 1.400 m (L. Straneo).
— Prov. di Aquila : monte Terminillo (A. Raffraij) ; monte Arazecca,
près de Castel di Sangro (G. Paganetti).
Source : MNHN, Paris
112
R. JEANNEI..
5. Rhegmalobius Agostini JeaNNF.l, 1937. Rev. fr. d’Ent., 111, p. 319) ;
type : monte Alb<> (Mus. Paris).
Espèce voisine «le qiimiricollis, le remplaçant en Sardaigne.
Sardaigne. Lula, à l’entrée d’une grotte dans le monte Albo, côte
orientale (A. Dodero).
Obs. L’espèce sérail cavernicole, tandis que le strictus, endogé,
se trouverait aux alentours sous les pierres enfoncées.
IX. Série phylétique A'Argiloborus.
Lignée typiquement léinurienne, occupant Madagascar, l’île Mau¬
rice, les Séchelles, Ceylan et l'Inde péninsulaire (fig. 134).
Comme on le verra plus loin il semble bien que cette lignée d ’Argi-
loborus soit une lignée gondvanicnne orientale n’ayant laissé aucune
trace dans l’Indo-Malaisie.
Fig. 134. Répartition de la série phylétique (l'Argiloborus.
1 et 2, gcn. Argilobiu * ; 3 k 6. gen. Argiloborus.
On remarquera que Ceylan a conservé une relique remarquable,
le Pelocharis Hemyi .leann. dont la série ombiliquée de l’élytre est res¬
tée à un état tout à fait primitif, antérieur à la divergence évolutive
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES < ANIL1.INI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 113
vers le type .1 el le type R. Pur sa série ombiliquée, ce Pelocharis pour-
’ail aussi bien se placer dans l'ascendance des Pnrnnillus que dans
celle des Argiloborus.
Taiu.kai' des genres.
I. Série ombiliquée de 10 fouets, tous alignés régulièrement dans
la gouttière marginale. Elylres alutacés, les mailles du réseau
étirées en travers (Ceylan)'. 21. Gen. Pelocharis .leann.
Série ombiliquée de il fouets, les petits fouets dissociés. 2.
2. Elytres courts, toujours alutacés, à pubescence fine et rare. ... 3.
Elytres longs, presque lisses et à peu près glabres. 4.
•. I.abimn sans soies sur la dent médiane. Tarses antérieurs des
males sans articles dilatés, sans phanères adhésives.
. 22. Gen. Argilobius, nov.
Labium avec deux petites soies insérées sur la dent. Tarses anté¬
rieurs des mâles avec deux articles dilatés et munis de quelques
phanères adhésives. 23. Gen. Argiloborus .leann.
J-al'inm avec deux petites soies insérées sur la dent. Tarses an¬
térieurs des mâles avec le premier article épais, dilaté et denté,
muni ,l '' phanères adhésives nombreuses 24. Gen. Neodipnus .leann.
21. Gen. PELOCHARIS Jeanne).
Pelocharis Jeannei.. 196(1, Rev. Ir. d'Ent., XXVII. p. 22 ; type : Remyi
Jeanne!.
Genre a série ombiliquée de l'élytre très primitive.
Aspect des Paranillus et Argiloborus, évoquant toutefois davan-
age les premiers. Robuste, testacé rougeâtre, le tégument vaguement
alutacé, les mailles étirées en travers ; pubescence rare, formée par de
petites soies dorées dressées sur les elytres.
lele médiocre allongée et atténuée en avant, le front convexe,
avec deux petits sillons courts et profonds, les carènes latérales du
'"ni longues, atteignant la partie postérieure îles tempes qui sont très
peu convexes. Pas trace d'yeux. Mandibules courtes et obtuses. Mas-
selle pal paire modérément renflée. Labium transverse, articulé, son
échancrure large el peu profonde, avec une dent médiane très peu sail-
ante. les deux petites soies labiales un peu en retrait de la base de la
«lent (lîg. 137) ; épilobes peu saillants. Languette avec un nodule mé-
< 'an triangulaire portant les soies et situé sur le bord libres entre deux
°bes membraneux. Antennes longues, à articles moyens cylindriques.
I , ronotum grand, non transverse, à base presque aussi large que le
jord antérieur, les côtés peu arrondis en avant, non sinués, avec un
«cuticule marginal en avant des angles postérieurs (fig. 138' qui sont
«"•"ils ; bord basal rectiligne. Disque peu convexe. Elytres oblongs,
Mémoihks ait Mi'kAuh. Zoolooib, 1. XXVIII. K
Source : MNHN, Paris
». JEANNEL.
sans atrophie, soudés par leurs bords suturaux, l’extrémité cachant le
pygidium. Epaules' arrondies, peu saillantes, la gouttière élargie et
fortement serrulée. Pas trace de stries.
Pattes courtes. Tarses antérieurs des mâles à premier article plus
gros que le deuxième, mais non dilaté et sans phanères adhésives.
Edéage (fig. 140) non arqué, très peu sclérifié.
Chétotaxie. — Pas de soie pronotale postérieure, pas de soies dis¬
cales. Série ombiliquée (fig. 139) très remarquable par son état primi¬
tif.
Les fouets sont au nombre de dix, tous allignés dans la gouttière
marginale, le 4' fouet écarté du 3", les deux fouets du groupe moyen
rapprochés l’un de l’autre, le groupe apical formé de quatre fouets.
Les grands fouets sont les 2'. (V et 9'.
135 à 140. Gcn. Peloeharis Jcann. Fig. 135. P. Remyi Jeann., de Cevlan
30. — Fig. 136. Tarse antérieur droit du mâle. — Fig. 137. Pièces labiales’
Fig. 138. Angla postérieur gauche du pronotum. — Fig. 139. Elytre gauche'
Il est clair que celle série ombiliquée du Peloeharis fait connaître
un état primitif susceptible de se différencier par une évolution ortho-
génétique orientée soit vers le mode B des Argiloborus. soit vers le
mode .4 des Paranillus.
1. Peloeharis Remyi Jeannkl, 1960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 22, fi».
13 à 15 ; type : Nmvara Ellya (Mus. Paris).
Ceylan. Nuwara Ellya, dans des lavages de terre : 4 ex. à Torrent-
ton Ouest House, ait. 2.400 m ; un ex. dans le ravin du réservoir ait
2.400 m ; un ex. dans la forêt du Lover’s Leap, ait. 2.200 m (P Reinii
1959).
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
22. Gen. ARG1LOBIUS. nov.
Type : Argiloborus ceylnnicus Jeanne).
Genre connu seulement de Ceylan et des environs de Pondichéry,
mais certainement plus largement répandu dans l'Inde péninsulaire.
Très petite taille. Allongés, avec les élytres relativement courts
à sommets entiers. Testacés pales, le tégument finement alutacé, la
pubescence fine et rare.
Tête assez grande, arrondie, à tempes en général un peu convexes,
les carènes latérales du front courtes et fines ; pas trace des yeux.
Km. 141 à 145. Gen. Argilobius, nov. — Fig. 141. .4. ceylanicns Jeann., de Galle,
X 42. Fig. 142. Pièces labiales. — Fig. 143. Tarse antérieur droit du mâle.
Fig. 144. lilytre gauche. X 18(1. Fig. 145. Edéage.
Antennes moniliformes mais fines et longues, dépassant la base du
pronotum. Palpes maxillaires à massette courte et renflée. Labium
(fig. 142) très transverse, articulé, l’échancrure peu profonde, la dent
peu saillante, les soies labiales sur le disque et non sur la dent ; lan¬
guette membraneuse, à bord libre arrondi ou faiblement échancré.
Pronotum un peu plus large que la tête, peu rétréci à la base,
à côtés non ou peu sinués en arrière, les angles postérieurs obtus.
Elytres oblongs et courts, à épaules arrondies et saillantes, la gouttière
marginale assez large, à bord serrulé dans la partie subhumérale. Som¬
met des élytres entier, cachant le pygidium, les bords suturaux accolés
l’un à l’autre jusqu’à l’extrémité, l’angle suturai non effacé.
Pattes courtes. Tarses antérieurs des mâles simples, sans articles
dilatés.
Edéage petit et peu sclérifié. Styles à nodule basal toujours peu
développé.
Source : MNHN, Paris
116
t. JEANNE!,.
Chétotaxie. — Pas de soie pronotale postérieure ; pas de soies
discales. Série ombiliquée de type B, avec les groupes moyen et apical
peu séparés l’un de l’autre, le 7" fouet à peine plus éloigné du fi' fouet
que du 8' fouet (fig. 144).
Tableau des espèces.
1. Larges et peu convexes, les élytres ovales, moins de deux fois
aussi longs que larges. 2.
— Etroits et allongés, parallèles et plus convexes, les élytres pa¬
rallèles. plus de deux fois aussi longs que larges. 5.
2. Pronotum plus long que large, à peine plus étroit à la base
qu’au bord antérieur, les côtés très faiblement arqués en avant,
nullement sinués et sans crénelures avant les angles postérieurs
qui sont presque droits mais émoussés [Fig. 141 à 145].
. 1- ceylanicus Jeann.
— Pronotum pas plus long que large, rétréci à la base. 3.
3. Côtés du pronotum bien arrondis en avant, brusquement et
brièvement sinués avant les angles postérieurs qui sont vifs et
saillants en dehors ; pas de crénulations, la base un peu sail¬
lante. Elytres à gouttière marginale élargie en avant, son bord
non serrulé. Long. 0,9 mm. 2. monticola Jeann.
— Côtés du pronotum peu arrondis en avant, longuement et faible¬
ment sinués en arrière, les angles postérieurs non saillants en
dehors, la base rectiligne. 4
4. Pronotum à peine rétréci à la base, subcarré, les côtés non si¬
nués, denticulés avant les angles postérieurs qui sont un peu
obtus et vifs. Elytres à gouttière marginale étroite, le bord fine¬
ment serrulé. Long. 1 mm [Fig. 146 à 149]. 3. curtus Jeann.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILUNI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. H7
— Pronotum plus rétréci à la base, les angles postérieurs très obtus
et émoussés. Elytres à gouttière marginale étroite et régulière,
son bord non scrrulé. Long. 1 mm [Fig. 150] 4. amblygonus Jeann.
5. Avant-corps relativement grand, presque aussi long que les ély-
tres, la tète très grosse, plus large que les élytres, le pronotum
aussi long que large et li és rétréci à la base, ses côtés peu arqués
en avant, à peine sinués en arrière, non denticulés avant les an¬
gles postérieurs qui sont obtus et vifs. Elvlres très étroits et pa¬
rallèles. Testacé pâle. Long. 0,8 mm. gracilis Jeann.
— Avant-corps proportionnellement moins grand, bien plus court
que les élytres. Pronotum rétréci à la base, avec les côtés nette¬
ment sinués en arrière, denticulés avant les angles postérieurs
qui sont presque droits. Elytres moins étroits. 6.
152
Kio. 151 à 152. Gen. Argilobius, nov. - Fig. 151. .4. indicus Jeann., de Pondichéry,
X -Kl. — Fig. 152. .4. slriclicollis Jeann., de Alutyanui, Ceylan, X 40.
(i. Côtés du pronotum peu arrondis en avant, faiblement et longue¬
ment sinués en arrière. Elytres à épaules saillantes et gouttière
marginale élargie en avant, son bord scrrulé. Long. 1 mm [Fig.
151] . 0. indicus Jeann.
— Côtés du pronotum plus arrondis dans les deux tiers antérieurs,
plus profondément sinués en arrière. Elytres à gouttière mar¬
ginale étroite et régulière, son bord lisse non scrrulé. Long. 1
mm [Fig. 152] . 5. stricticollis Jeann.
L Argilobius ceylanicus Jeanxkl, 1960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 18 ;
type : Galle (Mus. Paris).
Edéage : fig. 145.
Ceylan. Côte sud-ouest : Galle, 4 ex. dans un jardin de la Church
Street (P. Remy, IX, 1959). Benlota, un ex. sous les cocotiers (P.
Remij, IX, 1959).
Source : MNHN, Paris
118
H. JKANNËL.
2. Argilobius monticola Jeannel, I960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 21 ;
type : Nuwara Ellya (Mus. Paris).
Ceylan. Nuwara Ellya, ravin des Réservoirs, ait. 2.400 m, un ex.
(P. Rem;/, VIII, 1959). — Jardin botanique de Hakgata, ait. env. 2.000
m, une femelle (P. Remy, VIII, 1959).
3. Argilobius curtus Jeannel, 1900, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 20 ;
type : Bentota (Mus. Paris).
Edéage : fig. 149.
Ceylan : Hikkadawa, une femelle dans la cocoteraie de Pannam-
gola (P. Remy, IX, 1959). Bentota, un mâle dans la cocoteraie (P.
Remy, IX, 1959).
4. Argilobius amblygonus Jkannki., I960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 21 ;
type : Kandy (Mus. Paris).
Ceylan. Kandy, forêt du King’s Pavillon, ait. 000 m, une femelle
(P. Remy, VIII, 1959).
5. Argilobius stricticollis Jkannki.. 1900, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 20 ;
type : Alutgama (Mus. Paris).
Ceylan. Alutgama, dans la cocoteraie, un seul ex. (P Remy IX
1959).
6. Argilobius indicus Jeannki., 1960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 19 ;
type : Pondichéry (Mus. Paris).
Inde : Pondichéry, dans le jardin botanique et près de la station
de Dupleix, plusieurs ex. (P. Remy, VIII, 1959).
7. Argilobius gracilis Jkannki., I960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 22 ;
type : Pondichéry (Mus. Paris).
Inde : Pondichéry, dans le jardin botanique, 4 ex. (P. Remy VIII
1959).
23. Gen. ARGILOBORUS Jeannel.
Argiloborus Jkannki., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 274 ; type : Scotti
Jeannel (Ile Félicité des Sécheltcs). 1957. Ann. Mus! Congo
Belge, sér. in-8", Zool. 52, p,. 10. 1958, Rev. fr. d’Ent., XXV
p. 104 (espèces de Madagascar) et p. 108 (espèce de l’Ilè Mau¬
rice).
Snbgen. Neodipncllus Jeannel, 1957, I. c., p. 29 ; tvue ■
taceus Jeannel (Madagascar).
Genre répandu à Madagascar ainsi que dans les îles Séchelles et
Maurice.
Taille petite. Allongés, avec les élytres entiers, sans atrophie de la
partie apicale, leur sommet cachant le pygidium. Testacés, le tégument
alutacé, la pubescence fine et rare, très courte.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBID1IDES ENDOGÉS. 1,9
Tête grosse, arrondie, à carène latérale du front courte, n’attei¬
gnant pas la partie postérieure des tempes qui sont plus ou moins bom¬
bées. Pas trace d’yeux. Antennes courtes et moniliformes. Mandibules
courtes et obtuses, simples. Palpes à massette oblongue et peu renflée.
Labium (fig. 153) transverse, articulé, l’échancrure arrondie et peu
profonde, avec une dent médiane portant une paire de petites soies
sur sa face ventrale ; languette membraneuse à bord libre arrondi.
Pronotum ample, peu rétréci à la base, les angles postérieurs
obtus, la gouttière marginale très fine. Elytres oblongs, à épaules arron¬
dies et peu saillantes, le bord subhuméral très finement crénelé, rare¬
ment serrulé. Angle suturai vif, les bords suturaux accolés l’un à l’au¬
tre jusqu'au sommet.
Fm. 153 et 154. (Jen. Argiloboi'iw Jeann., .4. insularis Jeann.. de Nosy Bé. Fifi-
153. Pièces labiales. — Fig. 154. Tibia et tarse antérieurs gauches du male.
Pattes courtes, les tarses antérieurs des mâles avec deux articles
plus ou moins dilatés mais toujours munis de quelques phanères adhé-
sives sur leur face ventrale (lig. 154).
Edéage (fig. 168 à 174) court et peu arqué, épais, les styles armés
de deux soies ; sac interne avec une pièce copulatrice ou sans pièce
copulatrice.
Chétotaxie. Soie pronotale postérieure généralement absente ;
lias de soies discales ou exceptionnellement la soie discale postérieure
présente. Série ombiliquée «le type li, les deux groupes «le fouets, moyen
et apical, toujours bien séparés l’un de l’autre (fig. 157 et 175 à 177».
Tablkaf des espèces.
1. Elytres convexes, à épaules généralement arrondies et peu
saillantes, leur surface finement alutacée.
. Subgen. Argiloborus. s. str.
Source : MNHN, Paris
120
K. JEANNEL.
— Elytres déprimés, à épaules très saillantes et toujours serru-
lées, leur surface, comme celle du pronotum, très fortement
alutacée, d’aspect mat. Subgen. Neodipnellus Jeann.
Subgen. Argiloborus. s. str.
1. Bord subhuméral des élytres à peine crénelé ou lisse, les épau¬
les bien arrondies. Côtés du pronotum sans crénelures avant
les angles postérieurs . 2.
- Bord subhuméral des élytres nettement serrulé. 11.
2. Avant-dernier fouet de la série ombiliquée (S") à peu près à
égale distance du 7" et du 9'. 3.
— Avant-dernier fouet de la série ombiliquée (8') bien plus rap¬
proché du 9' que du 7", situé un peu en avant et en dedans du
9 " . 10 .
3. Côtés du pronotum fortement sinués en arrière, la base rétré¬
cie, moins large que la base du cou, les angles postérieurs
presque droits et vifs. Long. 1,1 mm [Fig. 162]. . 1. Sogai. n. sp.
— Côtés du pronotum sans sinuosité postérieure. 4
4. Côtés du pronotum arqués dans toute leur longueur, les an¬
gles postérieurs obtus et émoussés. Très large et convexe, le
pronotum ample et transverse, à base aussi large que le cou
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
121
Elytres larges, moins de deux fois aussi longs que larges.
Long. 1,1 à 1,2 mm. [fig. 155 à 158]. 2. laticollis., n. sp.
Côtés du pronotum rectilignes ou 1res légèrement sinués
dans la moitié postérieure, les angles postérieurs petits mais
vifs . 5.
3 . Pronotum aussi long que large, rétréci à la base qui est moins
large que la base du cou. Etroit, un peu convexe, les élytres un
peu plus de deux lois aussi longs que larges. Long. 0,8 mm
[Fig. 159 à 161] . 8, angustus. n. sp.
Pronotum un peu transverse, moins long que large, à base peu
rétrécie . 6.
6 . Côtés du pronotum sinués dans la moitié postérieure.... 7.
Cotés du pronotum rectilignes dans la partie postérieure. ... 9.
/. Iète volumineuse, aussi large que le pronotum ; côtés du pro¬
notum à peine arqués dans la partie antérieure ; angles posté¬
rieurs obtus et vifs. Gouttière marginale des élytres un peu
élargie en avant. Long. (1,8 mm [Fig. 163 à 167], 4. Remyi Jeann.
Iète moins grosse, moins large que le pronotum ; côtés du
pronotum bien arrondis dans la moitié antérieure. 8.
8 . Base du pronotum aussi large que la base du cou. Elytres
oblongs, deux fois aussi longs que larges. Long. 1 mm [Fig.
. 5. ankaiatrae Jeann.
Base du pronotum moins large que la base du cou, les élytres
un peu moins longs. Long. 0,8 à 1 mm [Fig. 172 et 183]'_
. 6. Vadoni Jeann.
Source : MNHN, Paris
122
R. JEANNEI,.
9. Elytres oblongs, deux fois aussi longs que larges. Assez épais
et peu convexe. Long. 1 mm [Fig. 108 et 175]. . 7. insularis Jeann.
_ Elytres oblongs mais courts, moins de deux fois aussi longs
cjue larges. Pronotum plus court. Large et peu convexe. Long.
0,7 mm . 8. brevis, n. sp.
10. Pronotum plus court, sa base aussi large que la base du cou,
les côtés bien arrondis en avant, sans toutefois dépasser la lar¬
geur des elytres, non sinués en arrière. Elytres ovales niais
longs. Long. 1,1 mm [Fig. 170 et 176]. 9. imerinae Jeann.
— Pronotum plus grand, plus rétréci à la base, ses côtés large¬
ment arrondis en avant, rendant le pronotum plus large que
les élytres ; pas de sinuosité postérieure. Elytres à côtés paral¬
lèles. Long. 0,8 mm [Fig. 171 et 177]. 10. thoracicus Jeann.
11. Elytres avec des traces de stries sous forme d'alignements de
points très superficiels. 12,
— Elytres parfaitement lisses, sans trace de stries. 15
12. Côtés du pronotum avec une crénelure en avant des angles
postérieurs . 13.
— Côtés du pronotum sans crénelure. 14
13. Côtés du pronotum nettement sinués avant les angles posté¬
rieurs. Robuste, coloration rougeâtre. Long. 1,2 mm [Fig. 173
et 185] . 11. Pauliani Jeann.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
Colés du pronotuni rectilignes
Moins épais, testacé. Long. 1,1
s la partie postérieure.
[Fig. 186 à 190].
. 12. Andriai, n. sp.
Pronotuni ample et uni, sans ponctuation. Large et peu con¬
vexe, la tète grande et allongée, le pronotuni un peu moins
long que large, à côtés très faiblement sinués en arrière, les
angles postérieurs presque droits. Elytres longs. Long. 1,2
mm [Fig. 191 et 192] . 13. ambreanus. n. sp.
Pronotuni avec une vingtaine de points gros et superficiels,
epars sur le disque. Large, le pronotuni moins long que large,
avec les côtés arrondis sur toute leur longueur, les angles pos¬
térieurs obtus et très émoussés, comme chez le lalicollis. Long.
* Inni . 14. punctaticollis. n. sp.
ISS à 174. Gen. Argiloborus Jeann. : édéages, x 240. — Fig. 168. .4. (s. sir.)
insulitris .leann., de Nosy Bé. - Fig. 169. .4. (s. str.) ankaratrae, de Manjaka-
lenipo. Fig. 170. .4." (s. str.) imerinae Jeann.. d'Ambohitantely. - - Fig.
J 71 - J- (s. str.) thoracicus Jeann., de Périnet. — Fig. 172. .4. (s. str.) Vadoni
Jeann., d’Anibodivoangv. — Fig. 173. A. (s. str.) Pauliani Jeann., d'Ambodi-
voangy. — Fig. 174. A. (Xeodipnellus) tennis Jeann.. d’Ambodivoangv.
Soie pronotale postérieure et soie discale postérieure présen¬
tes. Robuste. Pronotuni presque aussi long que large, à côtés
légèrement sinués en arrière, les angles postérieurs obtus. Ely¬
tres convexes. Long. 1,5 min [Fig. 178 à 182] . . 17. Scotti Jeann.
Soie pronotale postérieure et soie discale postérieure absentes.
Côtés du pronotuni non sinués en arrière. 16.
Source : MNHN, Paris
124
t. JEANNEL.
16. Pronotum court, bien moins long que large, sa base aussi lar¬
ge que la base du cou. Elytres deux lois aussi longs que lar¬
ges. Long. 1,4 mm [Fig. 193 à 194]. 15. brevicollis Jeann.
— Pronotum moins court, à peine moins long que large, la base
aussi rétrécie. Elytres plus courts que ceux du précédent.
Long. 1,2 mm [Fig. 195 et 196]. 16. pusillus Jeann.
Subgen. Neodipnellus Jeannel.
1. Pronotum très rétréci à la base qui est moins large que la base
du cou . 2.
— Pronotum non rétréci à la base qui est aussi large que la base
du cou. Espèces très déprimées. 3_
2. Angles postérieurs du pronotum presque droits et vifs, les côtés
du pronotum longuement sinués et crénelés avant l’angle posté¬
rieur. Elytres très déprimés. Long. 1,1 mm [Fig. 197 à 200]
. 18. p lanatus. n. sp.
— Angles postérieurs du pronotum obtus et très émoussés, les côtés
à peine sinués, sans crénelure avant les angles postérieurs.
Elytres un peu convexes. Long. 0,8 mm [Fig. 174 et 184]
. 19- tenuis Jeann.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBJDIIDES ENDOGÉS. 125
3. Plus étroit, le pronotum aussi long que large, à côtés plus arqués
en avant, rectilignes en arrière, les angles postérieurs obtus et
vifs. Elylres longs et parallèles. Long. 1,2 mm [Fig. 201 à 204],
. 20. alutaceus Jeann.
Plus large, le pronotum moins long que large, à côtés moins
arrondis en avant, la base plus large. Elytres longs et parallèles.
Long. 1,5 mm. 21. quadraticollis Jeann.
1''8- 178 à 182. Gen. Argiloborus Jeann. — Fig. 178. A. (s. str.) Scotti Jeann.. femelle
de l'ile Félicité, Séchelles, x 32. — Fig. 179. Pièces labiales. — Fig. 180. Palpe
"'axillaire gauche. — Fig. 181. Angle postérieur droit du pronotum. Fig.
182. Elytre gauche.
Subgen. Argiloborus. s. str.
1. Argiloborus (s. str.) Sog ai. n. sp. : type : Andasy II (Mus. Paris).
Fig. 162. — Long. 1,1 mm. Convexe, avant-corps lisse, élytres
alutacés, les mailles isodiamétrales. Tète assez grande, arrondie et un
peu aplatie. Pronotum aussi long que large, cordiforme, à base moins
large que le cou ; côtés régulièrement arqués dans les deux tiers anté¬
rieurs, brièvement sinués avant les angles postérieurs qui sont vifs, un
peu saillants en dehors et retroussés ; pas de denticule marginal ;
base un peu saillante. Elytres deux fois aussi longs que larges, ellipti-
Source : MNHN, Paris
H. JEANNKI..
126
qucs, les épaules arrondies, peu saillantes, à bord non serrulé, la gout¬
tière humérale un peu explanée.
Chétotaxie. — Pas de soie pronota le postérieure ni de soie discale
postérieure.
Mâle inconnu.
Madagascar. Domaine de l’Est. Marojejy : Andasy 11, dans la XII'
réserve naturelle, district de Sainbava, un seul ex. (P. Soga, VII, 1957).
Fig. 183 à 185. Gen. Argiloborus Jeann.. élvtres gauches. — Fig. 183. A. (s. str.)
Vitiloni Jeann.., d’Ambodivoangy. Fig. 184. .4. ( Xeodipnellus) tenuis Jeann.,
d’Ambodivoangy. — Fig. 185. à. (s. str.) Pauliani Jeann., d’Ambodivoangy.
2. Argiloborus (s. str.) laticollis, n. sp. ; type : Ambadoka (Mus. Paris).
Fig. 155 à 158. — Long. 1,1 à 1,2 mm. Epais et convexe, mais
d’épaisseur assez variable, le tégument lisse sur l’avant-corps, faible¬
ment alutacé sur les élytres, la pubescence line el rare. Tête petite,
arrondie et déprimée. Pronolum ample, à base presque aussi large que
le bord antérieur, les côtés régulièrement arqués jusqu’aux angles pos¬
térieurs, sans sinuosité ni (lenticule marginal, les angles postérieurs
obtus et émoussés (lig. 156), la base rectiligne ; gouttière marginale
extrêmement fine. Elytres épais el convexes, environ deux fois plus
longs que larges, les épaules arrondies, peu saillantes, la gouttière
humérale explanée, son bord non serrulé.
Mâles plus grands el plus épais que les femelles, leurs fémurs
antérieurs renflés, leurs tarses antérieurs avec les deux premiers arti¬
cles non dilaté mais munis de quelques phanères adhésives.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILL1NI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
127
Edéage (fig. 158) petit, arqué et peu épais. Styles allongés. Pas de
pièce copulatrice visible.
Pas de soie pronotale postérieure ni de soie discale postérieure.
Madagascar. Domaine de l’Est ; XV réserve naturelle. Ambadoka,
route de Lakato, 2 mâles et une femelle ( Randimbg , XII, 1956. —
Marojejy, XII' réserve naturelle : Andasy II, district de Sambava (P.
Soga, VI, 1957).
3. Arqiloborius (s. str.) angustus. n. sp. ; type : Analamerana (Mus.
Paris).
Fig. 159 à 161. - Long. 0,8 mm. Etroit, un peu convexe, le tégu¬
ment lisse, la pubescence fine et rare. Tète relativement grande, arron¬
die, un peu déprimée, les sillons frontaux courts, le cou épais. Massette
palpaire assez renflée. Antennes très peu sclérifiées, atteignant à peine
la base du pronotum. Pronotum aussi long que large, très rétréci à la
base qui est moins large (pie le cou ; côtés peu arqués en avant, recti¬
lignes et sans denticules avant les angles postérieurs qui sont obtus
et vifs ; bord basal un peu saillant, la gouttière marginale extrêmement
fine. Elytres étroits, elliptiques, un peu plus de deux fois aussi longs
que larges, les épaules arrondies et peu saillantes, la gouttière humé¬
rale étroite, non explanée, à bord serrulé ; disque uni, peu convexe.
Pattes courtes, grêles, les tarses antérieurs des mâles avec les
deux premiers articles non dilatés mais munis de quelques phanères
adhésives.
Edéage (fig. 161) très petit et peu arqué, les styles avec deux très
petites soies ; pas de pièce copulatrice visible.
Madagascar. Domaine du Nord : Analamerana, à 50 km au sud-est
de Diégo-Suarez, ait. 80 m env., en région calcaire, une vingtaine d’ex.
(/?. Andria, I, 1959).
4. Argiloborus (s. str.) Remyi Jeannel. 1958, Rev. fr. d’Ent., XXV,
p. 168, fig. 17 à 21 ; type : Montagne longue (Mus. Paris).
Edéage : fig. 167.
Ile Maurice. Le Vallon, ait. 100 m, une femelle ; Réunion, près de
Vacoas, ait. 1.500 m, une femelle à la lisière d’un champ de Canne à
sucre ; Le Réduit, ait. 950 m, un mâle dans la gorge de la Rivière Pro¬
fonde ; Montagne Longue, ail. 350 m, un mâle au bord d’un ruisseau ;
Rivière du Rempart, ait. 50 m, un mâle en aval du pont de Haute Rive
(P. Renui, IX, et X, 1957).
5. Agiloborus (s. str.) ankaratrae Jeannel, 1957, Ann. Mus. Congo
Belge, sér. in-8 ". Zool., 52, p. 22, fig. 18 ; type : forêt de Man-
jakatempo (Mus. Paris) (paratype au Musée de l’Afrique cen¬
trale).
Edéage : fig. 169.
Madagascar. Domaine du Centre : forêt de Manjakatempo, au pied
de l’Ankaratra, 12 ex. dans des lavages de terre (R. Paulian, VII, 1955).
Source : MNHN, Paris
128
R. JEANNE!...
fi. Argiloborus (s. sir.» Vadoni Jeannei., 1952, Rev. fr. d’Ent., XIX,
p. 135 ( Anillopsis ) ; type : Ambodivoangy (Mus. Paris) (para-
type au Mus. Afr. centr.). 1957, Ann. Mus. Congo Belge,
sér. in-8“, Zool., 52, p. 22.
Edéage : fig. 172.
Madagascar. Domaine de l’Est : Ambodivoangy, près de Maroan-
tsetra, ait. 20(1 ni env., dans l'humus et sous les amas de feuilles mortes,
10 ex. (R. Paulian et J. Vadon, III et XII, 1952).
7. Argiloborus (s. str.) insularis Jeannei.. 1957, Ann. Mus. Congo Belge,
sér. in-8", Zool., 52, p. 21 ; type : Nosy-Be (Mus. Paris) (para-
type au Mus. Afr. centr.).
Edéage : fig. 108.
Madagascar. Domaine du Sambirano. Nosy-Be ; forêt de Lokobé,
7 ex. ; Djalbolle, 2 ex. ; pointe de la Fièvre, 25 ex. Ui. Paulian, VIII,
1955). Tous pris en lavant la terre.
8. Argiloborus (s. str.) brevis, n. sp. ; type : Analamerana (Mus. Paris).
Long. 0,8 mm. Plus court que Yangustus et plus épais, peu con¬
vexe. Testacé rougeâtre. Pronotum un peu plus large que long, mais de
même structure que chez Vangnstus. les angles postérieurs aussi obtus
mais très émoussés. Elylres moins de deux fois aussi longs que larges.
Mâle inconnu.
Très différent de Yangustus avec lequel il a été trouvé. Il faudrait
connaître le mâle pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un angustus anor¬
mal.
Madagascar. Domaine du Nord : Analamerana, à 50 km au sud-est
de Diégo-Suarcz, un seul ex. (R. Andria, I, 1959).
9. Argiloborus (s. str.) imerinae Jeannei., 1957, Ann. Mus. Congo Belge,
sér. in-8", Zool., 52. p. 23 ; type : Ambohitantely (Mus. Paris)
(paralvpe au Mus. Afr. centr.).
Edéage : fig. 170.
Madagascar. Domaine du Centre : forêt d'Ambohitantely, près
d’Ankazobe, sur le plateau de l’Imerina, au nord-ouest de Tananarive,
15 ex. dans des lavages de terre (II. Paulian. VII, 1955).
10. Argiloborus (s. str.) thoracicus Jeannei., 1957, Ann. Mus. Congo
Belge, sér. in-8". Zool., 52, p. 25 ; type : Périnet (Mus. Paris)
(paratype au Mus. Afr. centr.).
Madagascar. Domaine de l’Est : Périnet, forêt vers 800 m d’alti¬
tude, fi ex. en lavant la terre UI. Paulian. VII, 1955).
11. Argiloborus (s. str.) Pauliani Jeannei., 1952, Rev. fr. d’Ent., XIX,
p. 137 ( Anillopsis i ; type : Ambodivoangy (Mus. Paris). —
1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8”, Zool., 52, p 20
fig. 13 et 24.
Edéage : fig. 173.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
12!»
Madagascar. Domaine de l’Est : Ambodivoangy, ait. 200 m env.,
près de Maroanlsetra, fond de la baie d’Antongil, 3 ex. dans des lavages
de terre (Ii. Paulian et./. Vadon, XII, 1952).
12. Argiloborus (s. sir. i Andriai. n. sp. ; type : Analamerana (Mus.
Paris).
Fig. 180 à 190. Long. 1,1 mm. Epais et convexe. Testacé rou¬
geâtre, la tête et le pronotum presque lisses, les élytres alutacés ; pu¬
bescence courte et rare. Tête médiocre, courte, la carène latérale du
front bien saillante, le cou épais. Antennes relativement courtes, peu
sclérifiées. Pronotum plus large que long, à base plus large que le cou,
un peu moins large que le bord antérieur ; côtés très arrondis en avant.
faiblement sinués en arrière, les angles postérieurs presque droits, pré¬
cédés par un petit dcnticule marginal. Elytres épais et convexes, envi¬
ron deux fois aussi longs que larges, les épaules arrondies et peu
saillantes, la gouttière humérale explanée, avec le bord serrulé. Pas
trace de stries.
Pattes courtes et grêles. Chez les mâles les fémurs antérieurs sont
très renflés et les tarses antérieurs ont les deux premiers articles munis
de quelques phanères adhésives, mais non dilatés.
Mémoires ne Muséum. Zooi.oc.ib, t. XXVIII. !>
Source : MNHN, Paris
130
II. JEANNEL.
Edéage (fig. 190) court et épais, arqué, avec l’apex long et retrous¬
sé. Pas de pièce copulatrice visible.
Pas de soie pronotale postérieure, pas de soies discales. Série
ombiliquée à fouet 8 très écarté du 9 (fig. 180).
Madagascar. Domaine du Nord : Analanierana, à 50 km au sud-
est de Diégo-Suarez, ait. 80 ni env„ dans la région calcaire, une
quinzaine d’ex. (Ii. Andria, I, 1959).
13. Argiloborus (s. str.) ambreanus. n. sp. ; type : Les Roussettes (Mus.
Paris).
Fig. 191 et 192. — Long. 1,2 mm. Large et peu convexe. Testacé
rougeâtre, les téguments presque lisses, sans microsculpture, la pubes¬
cence courte et rare. Tête relativement grande, la carène latérale du
front saillante, les tempes peu saillantes, le cou très épais. Antennes
Fig. 191 et 192. Gen. Argiloborus Jean». —- Fig. 191. A. (s. str.) ambreanus, n. sp.
de la Montagne d’Ambre, x 32. — Fig. 192. Elytre gauche.
peu longues, n’atteignant pas la base du pronotum. Massette palpaire
peu renllée. Pronotum un peu moins long que large, pas plus large que
la tète, ses côtés peu arrondis en avant, très faiblement sinués en
arrière, et sans denticule avant les angles postérieurs qui sont un peu
obtus, presque droits et vifs, bord basal saillant. Disque peu convexe,
la gouttière marginale très fine. Elytres à peu près deux fois aussi
longs que larges, les épaules arrondies et saillantes, le bord préhuméral
pas tout à fait perpendiculaire à la ligne médiane, le bord huméral un
peu explané et serrulé. Disque un peu aplani le long de la suture, avec
des traces de stries constituées par des vestiges de rangées de points
très superficiels.
Mâle inconnu.
Source : MNHN, Paris
MON'OGIt APHIE I)ES « AXIIXJNI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
131
Pas do soie pronota le postérieure ni de soies discales Série ombi¬
liquée comme chez les précédents.
Madagascar. Domaine du Nord : Montagne d’Ambre, 2 femelles
en lavant la terre au lieu-dit « Les Roussettes », ait. 1.100 m (P. Soga,
V, 1959).
H. Arqiloborus (s. str.) punctaticoliis. n. sp. ; type : Ambadoka (Mus.
Paris).
Long. 1 mm. Etroit et peu convexe, allongé. Testacé rougeâtre, le
tégument lisse sur la tête et le pronotum, faiblement alutacé sur les
élytres : pubescence fine et courte. Tête médiocre, allongée et déprimée.
Antennes fines, dépassant un peu la base du pronotum. Pronotum
aussi long que large, un peu rétréci à la base qui est nettement moins
large que le bord antérieur ; côtés arqués sur toute leur longueur,
moins arqués toutefois en arrière qu’en avant, sans denticule avant les
angles postérieurs qui sont très émoussés (comme chez le lalicollis,
hg. 150) ; base à peu près rectiligne. Disque du pronotum peu convexe,
lisse, mais avec une vingtaine de gros points superficiels épars : pas de
fossettes basales, la gouttière marginale très fine. Elytres longs el
étroits, un peu plus de deux fois aussi longs que larges, les épaules
arrondies, à bord tranchant, non explané, sans serrulation ; disque
alutacé, un peu cabossé par les traces de quelques gros points super¬
ficiels semblables à ceux du pronotum.
Edéage non examiné.
Comme chez les précédents, pas de soie pronotale postérieure ni
de soies discales. Même série ombiliquée.
Madagascar. Domaine de l’Est : XV' réserve naturelle, Ambadoka,
route de Lakalo, un ex. en apparence mâle, pris avec les A. lalicollis
( Randimby.XU , 1956).
15. Arqiloborus (s. str.) brevicollis Jeannel, 1858, Rev. fr. d’Ent.,
XXV, p. 165 ; fig. 11 et 12 ; type : forêt d’Imaitso (Mus. Paris).
Long. 1,4 mm. Pronotum court et transverse, à peu près d’un quart
plus large que long, rétréci à la base qui est encore aussi large que le
cou, les côtés sans sinuosité, les angles postérieurs obtus, émoussés.
Edéage (fig. 194) peu renflé, à bord ventral rectiligne, l’apex grand
el retroussé.
Madagascar. Domaine du Centre. Massif de l’Andringitra : forêt
d’Imailso, ail. 2.000 m, une dizaine d’ex, en lavant la terre (R. Paulian,
I, 1958).
16. Arqiloborus (s. str.) pusillus Jeannel, 1958, Rev. fr. d’Ent., XXV,
p. 166, fig. 13 et 14 ; type : plateau intérieur de l’Andringitra
(Mus. Paris).
Long. 1,2 mm. Pronotum moins court et à peine plus large que
long, les côtés et les angles postérieurs semblables.
Source : MNHN, Paris
R. JEANNIÏL.
Edéage (fig. 196) très renflé, à bord ventral très convexe, l’apex
petit.
Madagascar. Domaine du Centre, Massif de l’Andringitra : plateau
intérieur, ait. 2.000 ni, 8 ex. en lavant la terre ( R. Paulian, I, 1958).
17. Argiloborus (s. str.) Scotti Jkannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 275 ;
type : île Félicité (Brit. Mus.). — 1957, Ann. Mus. Congo
Belge, sér. in-8°, Zool., 52, p. 19.
Iles Séchelles. Ile Félicité, un seul exemplaire pris en forêt (H.
Scotl, 1908).
dringitra.
Subgcn. Neodipnellus Jeanne).
18. Argiloborus (Neodipnellus) planatus. n. sp. ; type : Analamerana
(Mus. Paris).
Fig. 197 à 200. - - Long. 1,1 mm. Etroit et subparallèle, très dé¬
primé. Testacé rougeâtre, le tégument faiblement alutacé sur la tête
et le pronotum, fortement sur les élytres où le réseau isodiamétral pro¬
duit un aspect mal, la pubescence bien visible. Tête médiocre, courte
le cou épais, la carène latérale courte et saillante ; deux fossettes enca¬
drant Faire pharyngienne. Massette palpaire peu renflée. Antenne lon¬
gues, atteignant amplement la base du pronotum, le pédicelle non sclé-
rifié comme tous les articles du flagelle. Pronotum aussi long que large,
à base étroite, moins large que le cou ; côtés peu arqués en avant
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BKMBIDIIDES ENDOGÉS.
133
longuement sinués en arrière avant les angles postérieurs qui sont
droits ; bord basal rectiligne. Disque déprimé, le sillon médian à peine
visible, la surface basale déprimée, sans fossettes. Elytres étroits et
déprimés, les épaules anguleuses, saillantes, avec le bord préhuméral
perpendiculaire à la ligne médiane, la gouttière marginale explanée
son bord fortement serrulé ; pas de stries, mais quelques points super¬
ficiels alignés à leur place. Pattes courtes, les fémurs antérieurs des
mâles plus ou moins renflés, les tarses antérieurs avec les deux pre¬
miers articles munis chacun de deux ou trois phanères adhésives, mais
non dilatés.
Edéage (fig. 200) petit, épais et peu arqué, l’apex court et mousse,
non retroussé.
Pas de soie pronotale postérieure ni de soies discales. Fouets api¬
caux de la série ombiliquée équidistants (fig. 199).
Madagascar. Domaine du Nord : Analamerana, à 50 km au sud-est
de Diégo-Suarez, ait. 80 m env., en région calcaire, une quinzaine d’ex,
(/î. Andria, I, 1959).
19. Argiloborus (Neodipnellus) tenuis Jdannkl, 1952, Rev. fr. d’Ent..
XIX, p. 136 ( Anillopsis) ; type : Ambodivoangy (Mus. Paris).
— 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 25.
Considéré à tort comme de incme souche que PA. Vadoni qui se
trouve dans la même localité, mais dans des biotopes plus superficiels
et diffère par la microsculpture.
Edéage : fig. 174.
Source : MNHN, Paris
R. JEANNKL.
134
Madagascar. Domaine de l’Esl : Ambodivoangy, ait. 200 in env.,
près de Maroantsetra, fond de la baie d’Antongil, 6 ex. dans les fentes
profondes du sol (R. Paulian et J. Vadon, III et XII. 1952).
20. Agiloborus (Neodipnellus) alutaceus Jeannkl, 1957, Ann. Mus.
Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52, p. 29, fig. 34 à 37 ( Neodip-
nellus) ; type : Nosy Komba (Mus. Paris) (paratype au Mus.
Afr. Ccntr.).
Edéage : fig. 204.
Madagascar. Domaine du Sambirano : îlot Nosy Komba, près de
Nosy Bé, 10 ex. dans des lavages de terre, cohabitant avec l’A. (s. str.)
insularis et le Paranillus Pauliani.
21. Argiloborus (Neodipnellus) quadralicollis Jeannkl, 1957, Ann Mus
Congo Belge, sér. in-8", Zoll., 52, p. 31 (Neodipnellus) • tvne •
Amboliitantely (Mus. Paris). 1
Madagascar. Domaine du Centre : forci d'Ambohitantely, près
d’Ankazobé, sur le plateau de l’Imérina, au nord-ouest de Tananarive
une seule femelle prise en lavant la terre, en même temps que les a'
(s. str.) imerinae (R. Paulian, VII, 1955).
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
135
24. Gen. NEODIPNUS Jeannel.
Neodipnus Jeannel, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52,
p. 27 ; type : oblongus Jeannel.
Genre voisin d’Argiloborus, différant par la structure des tarses
des mâles.
Aspect général des Argiloborus, mais avec les élytres plus allon¬
gés. Testacés, le tégument très finement alutacé, presque lisse, pubes¬
cence extrêmement courte, visible seulement à un fort grossissement
(X 360). Tête médiocre, arrondie, les carènes latérales du front longues,
atteignant la partie postérieure des tempes, le front convexe ; pas trace
d’yeux. Mandibules, palpes maxillaires et pièces labiales comme chez
Argiloborus, le labium avec une paire de petites soies sur la face ven¬
trale de la dent ; la languette membraneuse, à bord libre arrondi.
Fig. 205 à 207. Gen. Neodipnus Jeann. ; N. oblongus Jeann., d’Ambohitantcly. —
Fig. 205. Elytre gauche. — Fig. 206. Tarse antérieur droit du mâle. — Fig.
20?. Edéage, x 185.
Pronotum ample, peu rétréci à la base, à côtés bien arrondis en
avant, non sinués, sans denticulation avant les angles postérieurs.
Elytres elliptiques, convexes, les épaules arrondies, effacées, leur bord
subhuméral fortement serrulé. Sommet entier, sans trace d’atrophie,
cachant le pygidium, l’angle suturai vif.
Tarses antérieurs des mâles (fig. 206) avec le premier article bien
plus grand que le deuxième, dilaté et portant un rang de phanères
adliésives nombreuses (environ une dizaine).
Source : MNHN, Paris
R. JEANNEI..
136
Edéage (lig. 207) grand, allongé, peu arqué, l’apcx petit, les styles
armés de deux soies minuscules. Sac interne avec une pièce copulatrice
rectiligne et très longue.
Chétotaxie. — Soies pronotales toutes deux présentes ; pas de dis¬
cales. Série ombiliquée (fig. 205) de même type B que celle des Argilo-
borus. le fouel 8 très rapproché du 9 comme chez les .4. (s. str.) imeri-
nac et thoracicus.
Tableau des espèces.
1. Pronolum moins long que large, peu rétréci à la base qui est un
peu plus large que la base du cou, les côtés plus fortement
arqués en avant qu’en arrière, les angles postérieurs obtus et
vifs. Elytres longs, un peu plus de deux fois aussi longs que
larges. Long. 1,5 mm [Fig. 205 à 207) . 1. oblongus Jeann.
— Pronotum aussi long que large, peu rétréci à la base qui est un
peu plus large que la base du cou, les côtés faiblement arqués
en avant, rectilignes avant les angles postérieurs qui sont obtus
et vifs. Elytres courts, à peine deux fois aussi longs que larges.
Long. 1,3 mm. 2. longicollis, n. sp.
I- Neodipnus oblongus Jeannel, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér.
in-8", Zool., 52, p. 27, (ig. 31 à 33 ; type : Ambohitantely (Mus.
Paris) (paratype au Mus. Afr. Centr.i.
Edéage : lig. 207.
Madagascar. Domaine du centre : forêt d’Ambohitantely, près
d’Ankazoblé. sur le plateau de l’Imérina, au nord-ouest de Tananarive
10 ex. en lavant la terre, dans les mêmes biotopes que P .4. (s. str.)
imerinae cl l’A. iNeodipnellus) quadricollis (li. Paalian, VII, 1959).
2. Neodipnus longicollis, n. sp. ; type : Ambatovosilra (Mus. Paris).
Madagascar. Domaine du Centre : IIP réserve naturelle, entre
Ambatovosilra et Andranomalana, 4 ex. (P. Soga. III, 1957).
DIVISION DES APHAENODONTES.
X. Série phvlétique de Stglulus.
Il faut grouper ici cinq petits genres (pii présentent de nombreux
caractères communs et dont l’aire géographique, très disjointe, jalonne
les restes de l’inabrésie africano-brésilienne de l’ère secondaire. Deux
genres occupent l’un le Brésil, l’autre Pile Saint-Thomas, aux Antilles •
deux autres genres se trouvent l’un en Tunisie, l’autre au Cap ; enfin
le cinquième genre est isolé dans Plie Oahu, des Hawaï, mais on sait
qu’au Jurassique l’archipel havaïen était en connexion avec le vieux
massif malais et par conséquent avec I’Inabrésie orientale.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES < ANILL1NI », BEMBID1IDES ENDOGÉS.
137
On retrouve chez ces cinq genres les caractères suivants :
Très petite taille, forme étroite et allongée. Tète allongée, sans
yeux. Labium transverse, articulé, sans dent dans l’échancrure, la lan¬
guette membraneuse.
Elytres sans soies discales, la série ombiliquée de type A., le
sommet des élylrcs entier, sans aucune atrophie.
1. Tarses antérieurs de quatre articles dans les deux sexes. 2.
— Tarses antérieurs de cinq articles dans les deux sexes. 4.
2. Tête volumineuse, arrondie, au moins aussi large que le prono¬
tum, les carènes latérales du front courtes, les tempes convexes.
Massette palpaire allongée, étroite. Long. (1,8 à 1,4 mm.
. 27. Gen. Pseudanillus Bedel.
— Tète étroite, atténuée en avant, moins large que le pronotum,
les carènes latérales du front longues, atteignant la partie posté¬
rieure des tempes. Massettes palpaire renflée. 3.
3. Très fortement alutacé, aspect mat, le réseau isodiamétral.
Etroit et parallèle, allongé et déprimé, le pronotum à gouttière
marginale bien distincte. Elytres presque trois fois aussi longs
que larges. Long. 1,1 mm. 25. Gen. Stylulus Schauf.
— Avant-corps lisse, élytres très finement alutacés. Moins étroit,
un peu convexe. Pronotum sans gouttière marginale. Elytres
moins longs. Long. 1,1 mm. 26. Gen. Stylulites. nov.
4. Elytres longs, parallèles, plus de deux fois aussi longs que
larges. Pronotum court, moins long que large. Avant-corps bien
moins long que l’arrière-corps. Long. 1 à 1,1 mm.
. 28. Gen. Anillopsis Jeann.
Source : MNHN, Paris
138
H. JKANNIX.
— Elytres courts, ovales, moins de deux fois aussi longs que lar¬
ges. Pronotum aussi long que large. Avant-corps aussi long que
l’arrière-corps. Long. 0,8 min. 29. Gen. Typhlonesiotes Jeann.
25. Gen. STYLULUS L. W. Schaufuss.
Stijlulus L. W. Schaufuss. 1882, Ann. Soc. ent. Fr., (6) II, p. 46 ; type :
nasutus Schaufuss. Jeannki,, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p.
325 Petrocharis Ehlcrs, 1884. Trans. Ain. ent. Soc., XI,
p. 36 ; type : Eggersi Ehlers.
Décrit par L. W. Schaufuss comme un Colydien, dont il a d’ail¬
leurs un peu le faciès.
Très petite taille (long. 1,1 mm). Etroit et allongé, parallèle et
déprimé. Entièrement alutacé, les mailles du réseau isodiamétrales
et fortement tracées. Coloration pâle, l’aspect mat.
Tête petite, étroite, très atténuée en avant, les carènes latérales du
front longues, prolongées jusqu’à la partie postérieure des tempes
Pas trace d’yeux. Front déprimé. Antennes courtes, moniliforincs. Man¬
dibules courtes, inermes. Palpes à massette très renflée (fig. 210) et
article distal conique. Labium transverse, articulé et peu profondé-
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES i ANII-.LINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 139
ment écliancré, sans dent ; épilobes très réduits ; pas de soies médianes
sur le labium.
Pronolum plus long que large, sa base rétrécie, les cotés non
sinués, les angles postérieurs obtus. Elytres très longs, presque trois
fois aussi longs que larges, les épaules saillantes, les côtés parallèles,
le sommet entier, avec les deux bords suturaux soudés jusqu’à l'angle
suturai. Pas trace de stries. Pattes très courtes, les tarses antérieurs de
quatre articles seulement dans les deux sexes (lig. 212).
Edéage inconnu.
Chétotaxie. — Pas de soies pronotales ni de soies discales et api¬
cale sur Félytre. Série ombiliquée de type A, les petits fouets presque
tous alignés dans la gouttière, le fouet 7 seul un peu dissocié (fig. 213).
1. Stylulus nasutus L. W. Schaupuss, 1882, Ann. Soc. ent. Fr., (6) II,
p. 46 ; type : île Saint-Thomas (Mus. Paris). — hggersi
Ehlers, 1884, Trans. Amer. ent. Loc., XI, p. 36 ; type : île
Saint-Thomas (coll. Bâtes, in Mus. Paris).
Grandes Antilles : Ile Saint-Thomas, dans l’archipel des Iles Vier¬
ges, plusieurs ex. (//. Eggers).
26. Gen. STYLULITES. nov.
Type : Plaumanni, n. sp.
Très petite taille (long. 1,1 min). Allongé et subparallèle, un peu
convexe. Avant-corps lisse et luisant, les élytres très finement aluta-
cés. Pubescence courte et très rare. Testacé rougeâtre.
Fig. 214 à 217. Gen. Stuhilites , nov. ; S. Plaumanni, n. sp.. de Chapeeo. — Fig. 214.
Femelle, x 40. — Fig. 215. Palpe maxillaire. — Fig. 216. Pièces labiales. —
Fig. 217. Elytre gauche.
Source : MNHN, Paris
Tête petite, étroite, très atténuée en avant, les carénés latérales du
front très longues, prolongées en arrière jusqu'à la partie postérieure
des tempes ; pas trace d’yeux. Front convexe, vaguement fossulé.
Antennes longues, dépassant la base du pronotum assez épaisses. Man¬
dibules courtes et inerines. Massette pal paire oblongue, peu renflée (fig.
215). Labium (fig. 216) transverse, articulé, sans dent.
Pronotum nettement plus long que large, peu rétréci à la base, les
côtés longuement et faiblement sinués en arrière, les angles postérieurs
presque droits el vifs ; pas de gouttière marginale, la bordure des côtés
mousse. Elylres longs, deux fois aussi longs que larges, un peu con¬
vexes, les épaules saillantes mais arrondies, scrrulées, le sommet en¬
tier, sans atrophie, les angles suturnux vifs. Pattes courtes el grêles ;
tarses antérieurs de quatre articles.
Le sexe du seul exemplaire connu n’a pas pu être déterminé.
Chétotaxie. — Soies pronotales paraissant faire défaut. Pas de
soies discales ni de soie apicale. Série ombiliquée de type A. comme
chez Stylulus (fig. 217).
Genre certainement voisin du Stylulus, mais bien différent par
l’aspect lisse el luisant, la convexité du corps et surtout par l’absence
de gouttière marginale au pronotum.
1. Stylulites Plaumanni, n. sp. ; type : Chapeco (Mus. Paris).
Brésil. Etat de Santa Catarina : Chapeco, un ex. (P. Plnumann,
Vil, 1960), donné au Muséum par M. .1. Neo.uk.
27. Gen. PSEUDAN1LLUS Bedel.
Pseudanillus Bedel, Cal. rais. Col. Afr. du Nord, 1, p. 80 ; type : Mag-
dalenae Abeille. .Jeannkl. 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 325
(sous-genre).
Certainement très voisin de Stylulus. au point que j’avais cru
devoir le considérer comme simple sous-genre de ce dernier. Il me
parait préférable de laisser à Pseudanillus la place d’un genre à cause
de différences dans la forme de la carène latérale du front et de la
massette palpaire, dont la valeur taxinomique m’apparait plus impor¬
tante aujourd’hui. D’ailleurs, par son aspect lisse et luisant et sa forme
convexe, le nouveau genre Stylulites ressemble encore plus à Pseuda¬
nillus que le genre Stylulus.
Petite taille, d’ailleurs variable selon les espèces (long, de 0,7 à
1,5 mm). Testacé rougeâtre, subparallèle el un peu convexe, le tégu¬
ment lisse sur l’avant-corps, très finement alutacé sur les élylres • pu¬
bescence courte et rare.
Tête grande, arrondie el déprimée, plus large que le pronotum
mais variant de grandeur et devenant même énorme chez certaines
espèces (fig. 229). On remarquera que la grosseur de la tête est la plus
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES < ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
141
grande chez le P. elegantiilus (fig. 229) dont l’édéage est le moins épais
(lig. 225). L’agrandissement de la tête, considérable chez certains exem¬
plaires, ne présente jamais d’asymétrie. Pas trace d'yeux, la carène
latérale du front courte, formant un simple rebord sus-antennaire et
n’atteignant pas les tempes qui sont très bombées. Antennes longues.
Mandibules courtes et inerincs. Massette palpaire (fig. 220) fusiforme,
allongée, bien différente de celle subglobuleuse du Styluliis. Labium
(fig. 219) comme chez Stijlnliis, encore plus transverse, libre et sans
dent, la languette semblable.
F,. Magdalenae Al>., «le Saint-
Charles, x 45. — Fig. 21!). Pièces labiales. — Fig. 220. Maxille, face ventrale. —
rig. 221. Mandibules. — Fig. 222. Tibia et tarse antérieurs du mâle. — Fig. 223.
Elytre gauche. — Fig. 224. Edéagc, X 160.
Pronotum comme chez Stijlulus, mais lisse cl luisant ; peu rétréci
à la base, la gouttière marginale fine, régulière. Elytres longs et paral¬
lèles, les épaules saillantes et non serrulées, le sommet entier, sans
atrophie, les bords suturaux accolés l'un à l’autre jusqu’aux angles
suturaux qui sont vifs. Pattes courtes et grêles. Tarses de quatre arti¬
cles seulement, les deux premiers dilatés et dentés chez les mâles (fig.
Edéage (fig. 225 à 228) de forme très particulière, court et très
épais, avec un étranglement isolant un bulbe basal très petit ; l’orifice
Source : MNHN, Paris
142
II. JEANNEI..
apical, très vaste, est rempli par de gros sclérites très colorés. Styles
armés de deux soies.
Chétotaxie. — Soies pronotales présentes ; pas de soies discales,
ni de soie apicale. Série ombiliquée (lig. 223) de type A, avec tous les
fouets dans la gouttière marginale.
Tableau des espèces.
1. Testacé pâle, très petit (long. 0,7 à 0,8 mm). Tête très grande
(fig. 229) ; le pronotum transversc, à côtés régulièrement arqués
dans toute leur longueur, les angles postérieurs petits ; élytres
très étroits, parallèles, bien moins larges que le pronotum.
Edéage relativement peu épais [lig. 225 et 229].
. 3. eleqantulus Norm.
— Bruns rougeâtres, plus grands. Tète moins dilatée, le pronotum
à peine transv^rse, ses côtés arqués en avant, sinués dans la par¬
tie postérieure, les angles postérieurs plus grands, précédés par
un denticule. Elytres subparallèles, aussi larges que le pronotum. 2-
2. Long. 0,9 à 1,2 mm. Edéage volumineux, à étranglement basal
très prononcé [fig. 218 à 224, 226 et 228].... I. Magdaleaae Ab
— Long. 1,5 mm. Edéage bien plus volumineux, la bosse basale
très développée, l’étranglement basal moins étroit [Fig. 227]
. 2 laiieeps Norm.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 143
1- Pseudanillus Magdalenae Abeille de Perrin, 1894, L’Echange, X,
P- 91 (Anillus) ; type : Saint-Charles (Mus. Paris). — Jeannel,
Rev. fr. d’Ent., III, p. 329. — Theryi Guillebeau, 1897, Bull.
Soc. ent. Fr., p. 222 ( Microtyphlus) ; type : Saint-Charles.
nitidulus Normand, 1915, Bull. Soc. ent. Fr., p. 306 ( Pseudanil-
lus), type : Sousse (coll. H. Normand) (paratypes au Mu¬
séum de Paris).
Algérie. Alger : Cap Cherchel (H. Normand). — Bône : Saint-Char¬
les, près de Philippeville (.4. Théry) ; environs de Bône ( H. Normand).
Tunisie. Montagne du Ryr, près du Kef (H. Normand) ; Kairouan
(H. Normand) ; Sousse, au pied des Oliviers (H. Normand).
Sous les pierres enfoncées ou en lavant la terre au pied des plantes
bulbeuses (Asphodèles, Scilles), pendant les périodes humides (H.
Normand).
Fig. 229. Gen. Pseudanillus Bed., P. elegantulus Norm., de Sousse, X 36.
2. Pseudanillus laticeps Normand, 1911, Bull. Soc. ent. Fr., p. 381 ;
type : Le Kef (coll. Normand) (paratypes au Muséum de Pa¬
ris). — Jeannel, 1937, 1. c., p. 330.
Tunisie : Montagne du Dyr, près du Kef, assez rare et à plus
haute altitude que le Magdalenae.
3- Pseudanillus elegantulus Normand, 1915, Bull. Soc. ent. Fr., p. 306 :
type : Sousse (coll. H. Normand) (paratypes au Muséum de
Paris).
Tunisie. Sousse, très commun dans toute la région, au pied des
Oliviers ( H. Normand).
28. Gen. ANILLOPS1S Jeannel.
Anillopsis Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 328 ; type : capensis
Péringuey. — 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool.,
52, p. 50'
Source : MNHN, Paris
144
R. JEANNE!..
Très petite taille (long. 1 à 1,1 mm). Testacé pâle. Etroit et allongé,
subparallèle et un peu convexe. Avant-corps lisse et luisant, les élytres
finement alutacés, la pubescence très courte et rare.
Tête médiocre, un peu allongée, les carènes latérales du front
courtes, les tempes peu convexes ; pas trace d’yeux. Antennes assez
longues. Mandibules courtes et obtuses, inermes. Massette palpaire
renflée comme chez le Styluliis. Labium (lig. 2311 peu transverse, arti¬
culé et sans dent, les épilobes peu saillants, l’échancrure arrondie. Lan¬
guette comme chez le Stylulus, membraneuse, à bord convexe.
Pronotum aussi long que large, peu rétréci à la base, ses côtés
non sinués en arrière, non denticulés avant les angles postérieurs qui
sont obtus et vifs ; gouttière marginale fine et régulière. Elytres sub¬
parallèles, les épaules saillantes, non serrulées, le sommet entier, sans
atrophie, les bords suturaux soudés l’un & l’autre, mais l’angle sutu¬
rai arrondi. Pattes très courtes, les tarses antérieurs de cinq articles
dans les deux sexes, les deux premiers dilatés et munis de phanères
adhésives chez les mâles.
Edéage (fig. 23fi) présentant un peu le même aspect que celui des
Pseudanilliis, aussi court mais moins épais, un peu arqué et bien moins
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 145
brusquement étranglé à la base. Styles armés de deux soies très diver¬
gentes.
Chétotuxic. Soies pronotales toutes deux présentes ; pas de soies
discales. Série ombiliquée (fig. 235) de type A. avec les fouets presque
tous alignés dans la gouttière marginale, comme chez les Pseudanillus.
1. Anillopsis capensis Peringi'EY, 1896, Trans. S. Afr. Mus., VI, p. 600,
pl. X, fig. 11 ( Scotodipnus ) ; type : Capetown (S. Afr. Mus). —
Jeannel, 1937, Rev. l'r. d’Ent.. III. |>. 323, fig. 148 à 154. —
1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 51. fig.
81 à 88.
Afrique du Sud. Copland : Montagne de la Table, près de Cape-
lown, sous les pierres enfoncées (.4. Rnffmij, Ch. Peringuetj ).
Obs. Parait localisé sur la Montagne de la Table. N. Lelf.iîp
ne l’a rencontré dans aucune des forêts qu'il a explorées et où il a
recueilli des espèces des genres Microdipnus et Caeconannus relevant
d’une tout autre série phylélique.
28. Gcn. TYPHLONESIOTES Jeannel.
Typhlonesiotes Jeannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III. p. 323 ; type : Swa-
luwenbergi Jeannel.
Voisin du genre Anillopsis, de l’Afrique australe. Plus petit (0.8
mml, avec les élylres moins longs et moins parallèles, un peu ovales.
eslace rougeâtre, les téguments finement alutacés sur les élytres ; la
pubescence courte et fine.
Tête petite, peu atténuée en avant, les carènes latérales du front
longues, atteignant la partie postérieure des tempes qui sont peu con¬
vexes ; pas trace d’yeux. Antennes assez longues. Mandibules courtes
et obtuses, à dent prémolaire bien visible, comme chez Anillopsis. Mas-
sellc pal paire renflée, mais plus longue que large et atténuée dans sa
partie distale. Labium semblable à celui des genres précédents, trans¬
verse, articulé, sans dent, les épilobes peu saillants, l’échancrure arron¬
die ; languette comme chez les Anillopsis.
Pronotum un peu plus long que large, rétréci à la base, avec les
cotes très légèrement sinués avant les angles postérieurs qui sont obtus
et vils ; disque uni, un peu convexe, la gouttière marginale très fine
Elytres oblongs et aussi longs que l’avant-corps, les épaules arrondies
et peu saillantes, le sommet entier, les bords suturaux soudés jusqu'à
I angle suturai qui est vif. Pas trace de stries. Pattes très courtes et
greles, les tarses antérieurs de cinq articles, dont les deux premiers
sont dilatés et munis de phanères adhésives chez les mâles.
Edéagc (fig. 244) court et épais, de forme rappelant celle des
édéages de Pseudanillus, le bulbe basal aussi petit mais non séparé par
un étranglement.
Mi'moiiip.s i:
Muséum. — Zooi.oi
Source : MNHN, Paris
146
JEANNKI..
Chélotaxie. — Mêmes caractères que chez Anillopsis. Soies prono-
tales toutes deux présentes ; pas de soies discales. Série ombiliquée
(fig. 243) de type A, avec tous les fouets alignés dans la gouttière mar¬
ginale.
1. Typhlonesiotes Swaluwenberqi Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III,
p. 325 ; type : île Oahu (Mus. Paris).
Iles Hawaï. Ile Oahu, nombreux exemplaires recueillis sur des
piquets enfoncés dans le sol (/t. H. van Swalnwenberg).
Fig. 237 à 244. Gen. Typhlonesiotes Jeann.
nie Oahu, x_45. 1
ventrale.
„. Fig. 237. T. Swaluwenbergi Jeann. de
Oahu, X 45. — Fig. 238. Pièces labiales. Fig. 239. Maxille gauche, face
traie. - Fig. 240. Sommet de l’antenne. Fig. 241. Tarse antérieur gauche
niftle. Fig. 242. Mandibules. — Fig. 243. Elytre gauche. — Fig 244
Obs. — Trouvé dans le même biotope que le Limnatis (Paralim-
naslis ) Swaluwenbergi Jeann. Il est curieux que ces deux espèces, ano-
phtalmes et souterraines, de l’ile Oahu n’aient aucune parenté avec les
nombreux autres Bembidiides microphtalmes ou anophtalmes décrits
par D. Sharp de l’île Kauï.
XI. Série phylétique de Microtyphlus.
Grande lignée répandue dans l'Afrique australe et intertropicale
ainsi que dans l’Europe méditerranéenne. D’autre part il faut lui rat¬
tacher le genre Illaphanus Macl. du sud-est de l’Australie.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
147
Celle lignée d'Anillini Apliaenodontes a la même répartition que
les Scarilides endogés de la sous-tribu des Reicheina et aussi que les
Leptotyphlides de la tribu des Leptotyphlini étudiés par H. Coiffait.
J’avais cru, en 1957 (p. 63) que ce groupe auropéo-africain d’Anil-
lini devait être constitué par une lignée gondwanienne orientale ayant
peuplé le Mésogéite montienne et l'Afrique intertropicale. Je ne con¬
naissais pas encore en 1957 les espèces de l’Afrique australe qui seront
décrites ici et prouvent que la série phylétique, telle qu’elle est présen¬
tée dans les pages suivantes, doit être originaire de la Sudamadie.
C, est d’ailleurs la même origine que H. Coiffait (1963) assigne à ses
Leptotyphlini.
Les Anillini de la série phylétique de Microtyphlus présentent les
caractères suivants :
Labium sans dent dans son échancrure qui est toujours très peu
profonde, généralement articulé, mais parfois soudé au prébasilaire.
Languette membraneuse, avec un nodule central portant deux soies.
Source : MNHN, Paris
148
». JEANNE!..
le bord libre membraneux arrondi ou transverse. Tarses antérieurs de
cinq articles.
Chétotaxie. - Soies discales variables, la soie apicale toujours
présente. Série ombiliquée de type H, avec les groupes moyen et apical
non séparés nettement l’un de l’autre.
Edéage court, non tubuleux, ù partie apicale souvent déversée ;
styles grêles, armés de deux soies apicales. Sac interne avec une petite
pièce copulatrice en forme de cuilleron parfois replié.
Tableau des genres.
1. Elytres sans soies discales ou tout au plus avec une soie dis¬
cale . 2.
— Elytres avec trois soies discales sur l’emplacement de la 5’
strie. 7.
2. Elytres allongés, à épaules saillantes et sommet cachant le
dernier tergile abdominal. Angles postérieurs du pronotum
presque toujours vifs. 3
Elytres courts, les épaules étroites et effacées, les sommets
lobés, raccourcis, laissant plusieurs tergites abdominaux à dé¬
couvert. Angles postérieurs du pronotum très petits ou arron¬
dis, effacés. 5.
3. Elytres à une seule soie discale, située au milieu de la longueur
de l’élytre. Palpes à massette renflée, presque sphérique. Sé¬
rie ombiliquée de type B (tous les fouets présents) (Australie)
. 30. Gen. Illaphanus Macl.
— Elytres sans soies discales ou avec la soie postérieure seule¬
ment .
4. Série ombiliquée de type B. Labium libre, articulé.
. 31. Gen. Microdipnus Jeann.
— Série ombiliquée de type C. Labium entièrement soudé au
prébasilaire. 32. Gen. Hypodipnites, nov.
5. Série ombiliquée de type B, le 7" fouet présent, pas trace des
yeux. Sommets des élytres séparément et largement arrondis
. 33. Gen. Caeconannus, nov.
— Série ombiliquée de type C, le 7' fouet absent. g
fi. Côtés de la tète avec une petite tache pigmentée à la place des
yeux (fig. 282). Sommets des élytres séparément et largement
arrondis. 34. Gen. Cryptorites Jeann.
— Pas trace des yeux. Sommets des élytres atténués en lobes
allongés et étroits, sinués sur le bord externe.
. 35. Gen. Microdipnites Jeann.
7. Labium transverse, articulé et libre. 8
— Labium étroit, soudé au prébasillaire. U
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « AN'ILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
149
8. Mandibules simples, sans saillies colorées sur l’arête dorsale. 9.
— Mandibules, surtout la gauche avec une haute crête dentée ou
tuberculée, colorée, sur l’arête dorsale. 10.
9. Pronotum fortement alutacé, sans sillon médian, mais avec
une bande longitudinale lisse sur la ligne médiane.
. 37. Gen. Selenodipnus, nov.
— Pronotum finement alutacé, sillonné sur la ligne médiane,
sans bande longitudinale et médiane lisse.
. 39. Gen. Microtyphlus Lind.
10. Avant-corps étroit, sans variations cedimères, la tête toujours
petite et courte. Deux articles dilatés aux tarses antérieurs des
mâles. 36. Gen. Pelonomus Jeann.
— Même avant-corps avec fortes variations œdimères, la tète plus
ou moins grosse. Un ou deux articles dilatés aux tarses anté¬
rieurs des mâles. 40. Gen Scotodipnus Schaum.
11. Des yeux fonctionnels, formés d’une quarantaine d’ommati-
dies (fig. 293). 36. Gen. Microdipnodes Bas.
— Pas trace d’yeux . 12.
12. Tarses antérieurs des mâles avec un seul article dilaté et muni
de phanères adhésives. 41. Gen. Hypotyphlus Jeann.
— Tarses antérieurs des mâles avec les deux articles plus ou
moins dilatés et munis de phanères adhésives.
. 42. Gen. Winklerites Jeann.
Source : MNHN, Paris
R. JEANNEL.
150
30. Gen. 1LLAPHANUS Maceay.
Illapluinus MaCleay, 18(55, Trans. ent. Soc. N. S. Wales, I, p. 155 ;
type : Stephensi Macleay. — Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent.,
III, p. 269.
Genre localisé dans les montagnes du sud-est de l’Australie.
Taille de 1,4 à 2 mm. Grcle et allongé, déprimé, les membres
courts. Dépigmenté et anopthalme.
Tète assez volumineuse, les tempes peu renflées, la carène latérale
du front très saillante. Pas trace des yeux.
Vertex avec deux sillons courts et parallèles. Antennes courtes,
moniliformes, les articles moyens suhglobuleux, le dernier article plus
grand que l’avant-dernier. Mandibules courtes et simples, la dent pré¬
molaire bien développée. Palpes maxillaires à massette ovoïde, très
renflée. Labium transverse, articulé, l’échancrure très peu profonde,
sans dent, les épilobes très petits (fig. 248) • languette entièrement
membraneuse, hyaline, à bord libre semicirculaire.
Pronotum subcordiforme, non transverse, rétréci à la base, à côtés
faiblement ou non sinués en arrière, les angles postérieurs obtus et
vifs ; pas de crénelures des côtés en avant des angles postérieurs ; pas
de fossettes basales, la gouttière marginale très fine. Elytres déprimés,
les épaules saillantes, arrondies, la gouttière marginale peu large et
régulière, très finement serrulée ; sommets amincis, séparément arron¬
dis, la suture déhiscente, le bord postérieur du pygidium à découvert.
Pattes grêles et courtes, les larses antérieurs des mâles avec deux
articles dilatés et munis de phanères adhésives (fig. 2501.
Edéage (fig. 252) allongé, coudé et étranglé au sixième basal, la
partie apicale rectiligne et symétrique, l’apex obtus. Styles très longs.
Pas de pièce copulatrice visible.
Chétotaxie. Pas de soie pronotale postérieure. Une seule soie
discale située au milieu de la longueur de l’élytre, la soie apicale pré¬
sente. Série ombiliquée de type B : le 7' fouet plus rapproché du bord
externe que le 8' fouet (fig. 251 ).
Genre très voisin de Microdipnns qui est répandu dans toute
l'Afrique australe et intertropicale, n’en différant guère que par la
position de la soie discale de l’élytre.
La parenté des deux genres lllnphnmis et Microdipnns suggère
qu’une liaison continentale a dû exister entre l’Afrique du Sud et l’Aus¬
tralie à une époque ancienne (peut-être au Crétacé), comme d’ailleurs
la répartition des Peripnlopsidnc semble le faire croire.
Tableau des espèces.
1. Plus petit (1.4 à 1,5 mm). Elytres avec un fort sillon longitudi¬
nal et médian sur chacun d’eux. Pronotum à peine plus large
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILUNI », BEMBIDIIDES KNDOGÉS.
151
que la tête, bien rétréci à la base, ses côtés nullement sinués
avant les angles postérieurs [Fig. 247 à 252] . . 1. Stephensi Macl.
— Plus grand (1,5 à 1,8 mm). Elytres sans sillons longitudinaux.
Pronotuin nettement plus large que la tête, moins rétréci à la
base, ses côtés plus arrondis en avant, légèrement sinués en
arrière avant les angles postérieurs. 2. Macleayi Lea.
1. Illaphanus Stephensi Macleay, 1865, Trans. ent. Soc. N. S. Wales,
I, p. 156, pl. XV ; type : Wollagong (Brit. Mus.). — Jeannel,
1937, Rev. fr. d’Ent., IM, p. 272.
Edéage (fig 252) coudé à angle droit et étranglé dans son sixième
basal, la partie apicale rectiligne, non déversée, l'apex mousse.
Fig. 247 à 252. Gcn. Illaphanus Macl. — Fig. 247. /. Stephensi Macl., mâle, de
Ferntree Gully, Australie, X 45. — Fig. 248. Pièces labiales. — Fig. 249. Maxille
gauche, face ventrale. - Fig. 250. Tarse antérieur gauche du mâle. — Fig.
251. Elytre gauche. — Fig. 252. Edéage, X 185.
Australie. New South Wales. Environs de Sydney : Watron’s bay,
à Port Jackson (A. M. Leu) ; Lane Cove river (H. W. Co. r) ; Parra Matla
Ui. L. Kin). — Camden co : Wollagong (Macleay) ; Ferntree Gally
( Spry ).
D’après A. M. Lea, se prend sous les très grosses pierres enfoncées
dans le sol.
Source : MNHN, Paris
152
R. JEANNEL.
2 Illaphanus Macleayi Lea, 1905, Trans. ent. Suc. London, p. 366 ;
type : Otford (Brit. Mus.). - Je ANNEE, 1937, Rev. fr. d’Ent.,
III, p. 372.
Australie. New South Wales : Otford, sous les petites pierres
enfoncées près de la station de chemin de fer (W. ./. Cartes et A. M.
Lea).
31. Gen. MICRODIPNUS Jeannel.
Microdipnus Jeannel, 1937, Rev. fr. d'Ent., 111, p. 272 ; type : Jeanneli
Alluaud. — 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool.,
52, |). 32. Microdipnidius Jeannel, 1957, 1. c.. i>. 25 ; type .
medeeassus Jeannel.
J’avais d’abord considéré Microdipnidius (avec une unique espèce
de l’extrême sud de Madagascar) comme voisin d'Argiloborus Jeann.
répandu dans toute la Grande Ile. En réalité, l’absence de dent labiale
chez le Microdipnidius l’écarte du genre Argiloborus et impose sa ré¬
union à Microdipnus.
Petite taille (de 1,4 à 2 mm). Allongés cl dépigmentés, toujours
assez convexes, la pubescence très courte et rare, les téguments lisses
ou faiblement alutacés.
Tête médiocre, le vertex avec deux fossettes, les carènes latérales
du front très saillantes. Pas trace des yeux. Mandibules courtes et sim¬
ples. Palpes maxillaires à massette plus ou moins renflée. Labium
transverse, articulé, l’échancrure très peu profonde et sans dent mé¬
diane, les épilobes très peu saillants ; languette entièrement membra¬
neuse et hyaline, à bord libre arrondi. Les pièces buccales du M. Jean-
neli Ail. (fig. 254 et 255) sont absolument semblables 5 celles de VIllu-
phanus Stephensi Macl. (lig. 248 et 249).
Pronotum rétréci à la base, ses côtés arrondis en avant, plus ou
moins sinués avant les angles postérieurs qui sont toujours vifs. Pas
de crénulalions des côtés avant les angles postérieurs. Elytres con¬
vexe, à épaules arrondies et gouttière marginale étroite et régulière, le
bord subhuméral non ou faiblement serrulé. Sommets des élytres en¬
tiers, recouvrant le pygidium, les bords suturaux un peu déhiscents
dans la partie terminale.
Pattes courtes et grêles. Tarses antérieurs des mâles avec deux
articles dilatés et munis de phanères adhésives.
Edéage (fig. 259) allongé comme celui des Illaphanus, coudé brus¬
quement dans sa partie basale. Styles longs, armés de deux soies api¬
cales. Pas de pièce copulatrice visible.
Chétolaxie, Soies pronotales postérieures présentes. Pas de
soies discales sur Pélytrc ou bien une seule soie discale, la postérieure.
Série ombiliquée de type B. différente de celle des Illaphanus en ce
que le 7" fouet est toujours très écarté du bord externe, plus écarté de
lui que le 8' fouet (fig. 258).
Source : MNHN, Paris
153
MONOGRAPHIE DES « ANILiLINI », BKMBIDIIDES ENDOGÉS.
Le genre occupe les restes de la Sudamadie (Capland et Mada¬
gascar) ainsi (jue les hautes montagnes de la Ritï Valley : Kilima¬
ndjaro, Kenya et Gughé (ce dernier en Abyssinie).
Tableau des espèces.
L Pronolum peu rétréci à la base, ses angles postérieurs grands
et saillants, vifs, le bord basal rectiligne. Elytres à sommets en¬
tiers, les bords suturaux légèrement déhiscents à leur terminai¬
son. Forme générale plus robuste. Téguments lisses et luisants. 2.
— Pronotum plus rétréci à la base, les angles postérieurs très petits
ou effacés, la base saillante. Plus étroits, les élytres alutacés.... 3.
Pic. 253 à 259. Gen. Microdipnus Jeann., M. Jeanneli AU-, du mont Kenya. — Fig.
253. Antennes. Fig. 254. Pièces labiales. —- Fig. 255. Maxille gauche, face
ventrale. Fig. 256. Tarse antérieur gauche du mâle. — Fig. 257. Mandibules.
— Fig. 258. Elytre gauche. — Fig. 259. — Iîdéage, x 185.
2. Pronolum aussi long que large, ses côtés arqués sur presque
toute leur longueur, brièvement sinués avant les angles posté¬
rieurs qui sont droits et vils. Allongé et convexe, la soie discale
postérieure présente. Long. 1,5 à 1,6 mm [Fig. 253 à 259] ....
. 1. Jeanneli Ail.
- Pronotum transverse, ses côtés peu arqués en avant, non sinués,
rectilignes en arrière, les angles postérieurs obtus et émoussés.
Source : MNHN, Paris
lî. JEANNE!..
Très large et peu convexe. Pas de soie discale postérieure. Long.
1,5 à 1,6 mm. [Fig. 26(1 à 264]. 2. latus, n. sp.
3. Bords suturaux des élytres accolés l’un à l’autre jusqu’à l’an¬
gle suturai qui est vif. Pronotum à peu près aussi long que large,
très rétréci à la base, les côtés sans sinuosité avant les angles
postérieurs. Soie discale postérieure présente. Long. 0,9 à 1
mm [Fig. 265 à 269] . 3. madecassus Jeann.
— Bords suturaux des élytres déhiscents à leur terminaison, les
angles suturaux arrondis. Pas de soie discale postérieure. 4.
4. Angles postérieurs du pronotum très petits niais vifs et sail¬
lants en dehors, précédés par une petite sinuosité des côtés.
Pronotum aussi long que large. Long, 1.1 mm [Fig. 270 à 273]
. 4. gugheensis Jeann.
— Angles postérieurs du pronotum tout à fait effacés, les côtés
sans aucune sinuosité. Pronotum un peu moins long que large.
Long. 1 mm. 5. kilimanus Jeann.
1. Microdipnus Jeanneli Ai.i.r.w i>. 1917, Ann. Soc. ent. Fr., LXXXV
p. 90 ( Scolndipnus ) : type : mont Kénya (Mus. Paris). ’
Jeannkl, 1937, Rev. fr. d’Enl., III, p. 274! 1957, Ann. Mus.
Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 34.
Edéage (fig 259) à partie basale coudées à angle droit, l’apex atté¬
nué, symétrique. Styles longs, terminés par deux petites soies apicales
peu divergentes.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILI.INI », BlîMBIDIlDES ENDOGÉS.
155
Kenya Colony. Mont Kenya : forêt de Bambous du versant occi¬
dental, ait. 2.600 à 2.800 m, une douzaine d’ex, pris dans le sol au
pied d’un Podocarpus, ou sous de grosses pierres enfoncées dans une
clairière (Ch. Alluaud et H. Jeannel, II, 1912).
2. Microdipnus laïus, n. sp. ; type : Ingogo (Transvaal Mus.) (paratype
au Musée de l’Afrique centrale, à Tervuren).
Afrique du Sud. Capland. Réserve forestière de Ingogo, près de
Port St. John, dans le Pondoland, 13 ex. dans l’humus (A'. Leleup,
XII, 1961).
Fio. "265 à 2(ü). Gcn. Microdipnus Jeann. — Fig. 265. M. madecassus Jeann., de
l'Andohahelo, x 32. — Fig. 266. Pièces labiales. — Fig. 267. Palpe maxillaire
droit. - Fig. 268. Elytre gauche. — Fig. 269. Edéage, x 240.
3. Microdipnus madecassus Jeannel, 1954, Rev. fr. d’Ent., XXI, p. 85
(Microdipnus> ; type : Andohahelo (Mus. Paris). — 1957, Ann.
Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zoo!., 52, p. 26 (Microdipnidius ).
Edéage (lig. 269) allongé, à bulbe basal incurvé mais non coudé,
la partie apicale rectiligne, déprimée sur sa face dorsale. Styles avec
deux soies apicales très divergentes ; l’uncus basal des styles très
crochu.
Madagascar. Domaine du Sud : massif de l’Andohahelo, au sud
de Fort-Dauphin, 8 ex. en lavant la terre à 1.900 m d'altitude Œ. Pau-
lian I, 1954).
4. Microdipnus gugheensis Jeannel, 1950, Rev. fr. d’Ent., XVII, p. 179 ;
type : mont Tola (Brit. Mus.) (paratype au Mus. de Paris). —
1957. Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52, p. 35.
Source : MNHN, Paris
I. JKANNKL.
Edéage (lig. 273) court, sans coudure à la base, la partie apicale
déversée, lamelleuse, à bord arrondi. Styles très effilés, armés de deux
soies apicales peu divergentes ; l’uncus basal très réduit.
Abyssinie. Prov. de Gamo : mont Tola dans le massif du Gughé,
6 ex. dans l’humus de la forêt de Bambous, à 3.400 m d’altitude (H.
Scott, XII, 1048).
Fiu. 270 à 273. Gen. Microdipnus Jcunn.. M. yuyheensis Je ami., du mont Gughe. —
Fig. 270. Antenne. Fig. 271. Pièces labiales. Fig. 272. Elvtre cauehe
Fig. 273. Edéage, x 185. *
5. Microdipnus kilimanus Ji:anm:i., 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér.
in- 8 ", Zool., 52, p. 37 ; type : Marangu (Mus. Air. centr., Ter-
vuren).
Tanganyika. Mont Kilimandjaro : forêt à Podocarpus au-dessus de
Marangu, versant SE, ait. 2.700 m, une quarantaine d’exemplaires dans
l’humus (A'. Leleup, II, 1956).
32. Gen. HYPOD1PNITES. nov.
Type : Kochi, n. sp.
Mêmes caractères généraux que chez Microdipnus. mais avec le
labium soudé et la série ombiliquée de type C. Petite taille (long. 1 4
mm). Testacé rougeâtre, la pubescence courte et rare, la tête finement
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
157
alutacée, à mailles étirées en travers, le pronotum lisse et luisant.
Allongé, un peu convexe.
Tète plus longue que large, atténuée en avant, bien plus étroite
que le pronotum, les tempes peu bombées ; carène latérale du front
fine. Pas trace des yeux. Vertex avec deux fossettes. Mandibules courtes
et simples. Massette palpaire très peu renflée. Labium transverse mais
soudé au prébasilaire, sans dent (languette non examinée).
Pronotum ample, presque aussi long que large, ses côtés arqués
dans les quatre cinquièmes antérieurs, sinués en arrière et sans cré-
nulations avant les angles postérieurs qui sont presque droits et vifs,
la base rectiligne, à peine moins large que le bord antérieur. Elytres
oblongs, convexes, à épaules saillantes et arrondies, la gouttière margi¬
nale régulière, à bord fortement serrulé dans sa partie subhumérale.
Sommets des élytres entiers, mais avec la suture un peu déhiscente à
l’extrémité, l’angle suturai effacé. Pygidiuin presque totalement caché.
Mâle inconnu.
Chétotaxie. — Soies pronotales toutes deux présentes : pas de
soies discales. Série ombiliquée de type C, les petits fouets bien dis¬
sociés. mais l’avant-dernier fait défaut (fig. 274).
1. Hypodipnites Kochi. n. sp. : type : foret de Mariepskop (Transvaal
Muséum).
Dédié à M. le D' C. Koch, directeur de la section entomologique
du Transvaal Muséum, à Pretoria.
Transvaal. District de Pilgrim’s Rest : forêt de Mariepskop, ait.
1.400 m, une femelle prise dans l’humus (.Y. Lelenp. VIII, 19fift).
33. Gen. CAECONANNUS. nov.
Type : rolundicollis, n. sp.
Genre voisin de Microdipnus, présentant les mêmes caractères ché-
totaxiques, mais remarquable par la forme discoïde du pronotum et
l’atrophie plus prononcée du sommet des élytres.
Petite taille (1,3 mm). Grêle et délié, peu convexe. Testacé pâle
le tégument lisse et luisant, la pubescence très courte, fine et rare.
Tète médiocre, arrondie, plus étroite que le pronotum, la carène
latérale du front saillante mais courte, les tempes peu convexes. Pas
trace des yeux. Antennes fines et courtes. Mandibules courtes et sim¬
ples. Palpes maxillaires à massette courte et peu renflée (fig. 277).
Labium transverse (fig. 27(5), articulé, son échancrure peu profonde,
sans dent, les épilobcs bien saillants. Languette non examinée.
Pronotum à peu près aussi long que large, ample et très rétréci
a la base, les côtés fortement et régulièrement arrondis dans toute leur
longueur, sans sinuosité ni crénulation ; angles postérieurs tout à fait
effacés et base saillante. Disque uni, un peu convexe, sans sillon mé-
Source : MNHN, Paris
15X
R. JE ANNEE.
dian ni fossettes basales, la gouttière marginale très fine. Elytres
oblongs, peu convexes, étroits à la base et élargis en arrière, les épaules
effacées, la gouttière marginale fine, sans serrulation. Sommets des
élytres largement et régulièrement arrondis, le bord apical transverse
laissant les derniers lergites abdominaux à découvert.
Pattes grêles et courtes. Tarses antérieurs des mâles avec les deux
premiers articles à peine dilatés, sans phanères adhésives.
Fig. 275 à 280. Gcn. Cueconannus, nov. ; rolundicollis,
X 40. — Fig. 276. Pièces labiales.
Fig. 278. Tarse antérieur droit du
280. Edéage, X 185.
sp., du Grootvater bus,
big. 277. Palpe maxillaire gauche. _
le. — Fig. 279. Elytre gauche. — Fig.
Edéage (fig. 28») extrêmement petit, large et très peu sclérifié,
hyalin. Styles armés de trois soies apicales.
Chétotaxie. Soies pronotales toutes présentes, une seule soie dis¬
cale, la postérieure. Série ombiliquée de type II, les petits fouets bien
dissociés, les deux groupes postérieurs de fouets, moyen et apical, nul¬
lement séparés l’un de l’autre (fig. 279).
1 . Caeconannus rotundicollis, n. sp. ; type : Grootvaterbus (Transvaal
Muséum) (paratype au Musée de l’Afrique centrale, Tervu-
ren).
Afrique ilu Su ; mont Tola dans le massif du Gughé,
forêt de Bambous, ail. 3.4(111 m. 0 ex. dans l'humus (//. Scott, XII, 1948).
35. Gon. M1CRODIPNITES Jcannel.
Microdipnites Jeannel. 1957. Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool.,
52, p. 42 ; type : kahiizianus Basilewsky.
Genre â élytres très atrophiés, rappelant par son aspect général
les Winklerites Jeann. et Hypotyphlns Jeann. de l’Europe méditer¬
ranéenne.
Très petite taille. Grêles et déprimés, allongés, lestacés pâles, le
tégument alutacé sur les élytres, la pubescence courte et très rare.
Tête médiocre, arrondie, la carène latérale du front longue et sail¬
lante, les tempes peu convexes. Pas trace des yeux. Mandibules courtes
et simples. Palpes maxillaires à massette allongée et peu renflée. La¬
bium (fig. 287) transverse, soudé au prébasilaire mais avec la trace
d’une suture, sans dent dans l’échancrure ; épilobes bien distincts, sail¬
lants ; languette membraneuse, entière, son bord libre très arrondi.
Pronotum petit, un peu moins long que large, très rétréci à la
base, les côtés peu arqués en avant, non sinués en arrière, la base
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DF.S « ANILLINI », BF.MBIDIIDES ENDOGÉS.
saillante. Disque uni, peu convexe ; pas de fossettes basales, la gout¬
tière marginale très fine. Elytres déprimés, à épaules étroites et effa¬
cées, le bord posthuméral non serrulé. Sommets des élytres très
amincis, formant deux lobes très déhiscents qui laissent déborder une
bonne partie des tergites abdominaux.
Pattes courtes et très grêles. Tarses antérieurs des mâles (fig. 288)
avec un seul article fortement dilaté et denté, muni de phanères adhé-
sives nombreuses.
Edéage (fig. 291 et 292) allongé, non arqué, sans étranglement ba¬
sal. Styles très inégaux, armés de deux soies apicales divergentes.
Fio. 286 à 200. Gen. Microdlpnites Jeann. -— Fig. 286. M. kahuzianus Bas., du
mont Kahuzi, x 35. — Fig. 287. Pièces labiales. — Fig. 288. Tarse antérieur
droit du mâle. Fig. 289. Elytre gauche du M. kahuzianus Bas. — Fig. 290.
Elytrc gauche du M. minulissimus Bas., de Ndagala.
('.hétotaxie. - Toutes les soies pronotales présentes, une seule
soie discale, la postérieure. Série ombiliquée (fig. 289 et 290) de type C,
les petits fouets non refoulés en dedans.
Tableau des espèces.
1. Angles postérieurs du pronotum tout à fait arrondis. Elytres
profondément échancrés après le 6" fouet, le lobe apical long et
étroit. Réseau alutacé à mailles étirées en travers. Long. 1,1 à
1,3 mm [Fig. 286 à 289 et 291]. 1. kahuzianus Basil.
Mémoires i>u Muséum. Zoologie, t. XXVIII. 11
Source : MNHN, Paris
U. JEANNEL.
162
— Angles postérieurs du pronotum petits mais vifs, précédés par
une crénelure qui porte la soie postérieure. Elytres sans échan¬
crure du bord externe, le lobe apical peu à peu rétréci. Réseau
alulacé de Félytre :i mailles isodiamétrales. Long. 1 mm.
[Fig. 290 el 292 | . 2. minutissimus Basil.
1. Microdipnites kahuzianus Basilkwsky, 1951, Rev. Zool. Bot. Afr.,
XLV, p. 86 ( Microdipnns) ; type : Kahuzi (Mus. Afr. centre).
Jeannel, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52,
p. 44.
Edéage (fig. 291) allongé, la partie basale coudée et courte, la
partie apicale fusiforme, avec l’apex déversé, tordu sur son axe el
replié. Soies des styles très divergentes.
Congo. Kiwi. Terr. de Kabaré : savane à Hagenia du versant SE
du Kahuzi. ait. 2.050 m, plusieurs centaines d’ex, dans l’humus (pris
au Berlese) (N. Leleup, VII, 1951).
2. Microdipnites minutissimus Basii.kwsky, 1954, Rev. Zool. Bot. Afr.
XLIX, p. 205 ( Microdipnus ) ; type : forêt entre les lacs Ndgala
et Lukubi (Mus. Afr. centr.). Jeannel, 1957, l.c. p. 45.
Edéage (fig. 292) plus petit et plus court que celui du kahuzianus.
l’apex non tordu. Soies des styles toutes deux incurvées du côté ventral
non divergentes.
Congo. Kiwi. Terr. de Masisi : forêt de transition entre les lacs
Ndgala et Lukubi, ait. 1.750 m, à l’W du Kahuzi, 25 ex. dans l’humus
(pris au Berlese) (A'. Leleup. III, 1954).
36. Gen. MICRODIPNODES Basilewsky.
Microdipnodes Basilewsky, 1960, Rev. Zool. Bot. Afr., LXI, p. 69 •
type : tshuapanus Basilewsky.
Extrêmement voisin de Microdipnites Jeann., présentant absolu¬
ment les mêmes caractères des pièces labiales mais différant par la
présence d’yeux fonctionnels très développés (fig. 293), alors que les
espèces du genre Microdipnites n’ont aucune trace des organes visuels
Taille aussi petite que celle du Microdipnites kahuzianus Bas!
même forme générale. Dépigmenté, la pubescence fine et rare.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANII.LINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
1G3
Tète assez grosse, la carène latérale du front saillante, les yeux
pigmentés, presque aussi longs que les tempes, saillants et constitués
par une quarantaine d’ommatidies (fig. 293). Mandibules courtes et
obtuses ; palpes maxillaires à massette plus renflée que celle des
Microdipnites. Pièces labiales identiques à celles des Microdipnites
(fig. 295).
Promitum de même forme générale, mais avec les angles posté¬
rieurs moins effacés, vifs et saillants. Elytres, à partie apicale amincie
et lobée, mais sans échancrure du bord externe dans sa partie distale.
Pattes courtes, les tarses antérieurs des mâles (fig. 29f>) avec le
premier article fortement dilaté et denté, muni de quelques phanères
adhésives.
Edéage (lig. 298) allongé, tout à fait de même type que celui des
Microdipnites. l’apex simple.
Chétotaxie. Soies pronotales présentes ; trois soies discales.
Série ombiliquée ((ig. 297) de type B avec les fouets des groupes moyen
et apical tous dissociés ; même les grands fouets (6' et 9') sont écartés
de la gouttière. En cela le genre Microdipnodes diffère de Microdipnites,
la série ombiliquée de celui-ci étant de type C, c’est-à-dire sans 8 r fouet
et de plus remarquable par l’absence de refoulement des petits fouets.
I. Microdipnodes tshuapanus Basilewsky, 1960, Rev. Zool. Bot. Afr.,
LXI, p. 71, fig. 1 ; type : Mabali (Mus. Afr. centr.).
Long. 1,1 mm. Testacé pâle. Antennes épaisses, atteignant la base
du pronotum, moniliformes. Pronotum bien plus large que long, assez.
Source : MNHN, Paris
164
R. JEAXNEL.
convexe, à largeur maximale près des angles antérieurs, les côtés très
faiblement arqués, la base peu rétrécie et saillante, les angles posté¬
rieurs vifs et saillants. Elylres étroits, à épaules arrondies et sommets
déhiscents.
Congo, liguaient-, district de la Tshuapa : Mabali, sur le lac
Tumba, terr. de Bikoro, ait. liai) m, 2 ex. dans les graviers latéritiques
et le sable de la rive du lac (.V. Lelenp, X, 1955).
Obs. — Comme le remarque 1*. Basilf.wsky dans sa description
de cette étrange espèce, il est surprenant de trouver ainsi une espèce
d’Anillini en plein centre de la vaste cuvette congolaise qui était encore
submergée par les eaux du grand fleuve à une époque récente.
D'ailleurs, l’habitat de ce Microdipnodes Ishtiaptinus est tout à fait
insolite, puisqu’il a été trouvé dans les sables au bord d'un lac, alors
que tous les Anillini connus habitent soit l'humus soit les argiles sous-
jacentes. Et comme cette anomalie écologique coïncide avec un carac¬
tère non moins insolite, celui d’avoir des yeux fonctionnels, on est con¬
duit à croire qu'il ne s’agit pas d’une espèce primitivement monta¬
gnarde accidentellement entraînée dans la cuvette congolaise, mais
qu’en réalité ce Microdipnodes est bien en place.
On serait donc ici en présence d’une lignée d ’Anillini restée épigée
et vivant dans les sables du bord des eaux, tout comme les Perileplus.
Les téguments se sont dépigmentés, de même que chez beaucoup de
petits ('.arabiques vivant en milieu chaud et très humide ; mais ce
Microdipnodes semble bien n’avoir subi aucune des modifications cau¬
sées par l’évolution souterraine ; il est resté épigé et oculé. En cela, il
diffère entièrement du Crgptorites Scotti, du mont Gughé qui a bien
conservé un vestige des yeux mais qui est une espèce endogée très
évoluée.
37. Gen. SELENODIPNUS. nov.
Type : Microdipnus humerosus Jeannel.
Alors que les soies discales de l’élytre manquent ou ne sont repré¬
sentées que par la postérieure chez les genres africains humicoles qui
précèdent, les trois soies discales sont présentes chez ce genre Scleno-
dipnus comme chez tous ceux de l’Europe méditerranéenne.
Petite taille (1 à 1,5 mm). Allongés et convexes. Testacés rou¬
geâtres assez foncés la pubescence courte et rare, le tégument alutacé,
surtout sur le pronotum.
Tête médiocre, le vertex avec deux fossettes, la carène latérale du
front saillante. Pas trace des yeux. Mandibules courtes avec l’arête
dorsale simple. Palpes maxillaires à massette peu rendée. Labium
transverse, présentant les mêmes caractères que chez Microdipnus,
articulé, sans dent dans l’échancrure, la languette membraneuse,
entière, à bord libre arrondi.
Pronotum ample, alutacé, avec une bande longitudinale et médiane
lisse, éparsément ponctué sur la partie alutacée ; angles postérieurs
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BKMBIDIIDES ENDOGÉS.
165
vifs, précédés par quelques crénelures. Elytres oblongs, convexes, à
épaules saillantes et arrondies, la gouttière marginale régulière, son
bord fortement serrulé dans sa partie subhumérale. Sommets des ély-
tres entiers, recouvrant le pygidium, les bords suturaux déhiscents à
leur extrémité.
Pattes courtes et grêles. Tarses antérieurs des mâles avec deux
articles dilatés et munis de phanères adhésives.
Edéage (fig. .‘102 à 304) arqué, à lobes de la base égaux et allongés.
Styles inégaux, armés de deux soies apicales très petites.
Chétotaxie. — Soies pronotales toutes deux présentes, trois soies
discales, certaines pouvant d’ailleurs manquer (fig. 300), sur rempla¬
cement de la 5* strie. Série ombiliquée de type B (fig. 299 à 301 ), le 8"
fouet très près du 9' fouet.
Tableau des espèces.
1 . Relativement épais, le pronotum cordiforme, aussi long que
large, à côtés arqués en avant, sinués en arrière avant les angles
postérieurs qui sont vifs et saillants en dehors, les points du
Source : MNHN, Paris
166
H. JEANNKL.
disque épars sur la partie latérale alutacée et disposés sans
ordre. Long. 1.4 à 1.5 mm. [Fig. 300. 301. 303, 304] .
. 1 humerosus Jeann.
El roi l et parallèle, allongé, le pronotum presque trapézoïdal,
plus long que large, les points (les parties latérales alutacées
alignés longitudinalement de part et d’autre (1e la bande lisse
médiane. Long. 1,1 mm [Fig. 299 et 3021 2. parallelus Jeann.
1. Selenodipnus humerosus Jkannki., 1957, Ann. Mus. Congo Belge,
sér. in-8", Zool., 52, p. 37 (Microdipnus) ; type : Kalonge
(Mus. Air. centr.). (paratype au Muséum de Paris).
Edéage (lig. 303 et 3041 court et arqué, la partie basale coudée à
angle obtus, l’apex atténué, le bord ventral concave. Uncus basal des
styles assez longuement crochu.
Congo. Kim. Monts Ruwcnzori, dans le Parc National Albert :
Kalonge, ail. 2.200 ni, une quinzaine d’ex, dans le terreau près d’une
tète de source {Miss, tir W’iltr, IX, 1952) ; Riv. Nyamwamba, nfll. du
Butabu, près de Kalonge {Miss. île Witte, IX, 1952). Forêt de Bam¬
bous, à Ihongero, vallée de la Nyamwamba, ail. 2.450 m, une dizaine
d’ex, dans le terreau {Miss, tir Witte, VIII, 1952).
2. Selenodipnus parallelus .Ikannkl, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér.
in-8', Zool., 52, p. 38 ( Microdipnus ) ; type : Kalonge (Mus.
Air. centr.) (paratype au Muséum de Paris).
Edéage (lig. 302) allongé et peu arqué, la partie basale nullement
coudée. Styles comme chez Ylmmernsus, mais avec l’uncus basal moins
développé.
Congo. Kivu. Monts Ruwcnzori. Parc National Albert : Kalonge
(ail. 2.100 m). 2 ex. dans le terreau près d’une tête de source {Miss, de
Witte. IX, 1952).
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILMNI », BEMBIDI1DES ENDOGÉS.
167
38. Gen. PELONOMUS Jeanne!.
Pclononuis Jdannki., 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52,
p. 39 ; type : Leleupi Basilewsky.
Genre voisin de Selenodipnus, mais remarquable par la présence
d’hyperplasies mandibulaires de même nature que celle des Scolo-
dipnus de l’Europe centrale quoique moins développées.
Espèces robustes, à téguments fortement chitinisés et de coloration
ioncée, mais sans œdimérie de la lête. Allongés et convexes, la pubes¬
cence courte et rare, le tégument alutacé sur tout le corps.
Tête médiocre, arrondie, le front aplani, les tempes peu bombées,
la carène latérale du front saillante. Pas trace des yeux. Antennes fines,
non moniliformes, atteignant la base du pronotum, les articles moyens
allongés. Mandibules courtes avec une crête mamelonnée et colorée sur
l’arête dorsale, cette crête plus développée sur la mandibule gauche
que sur la droite, présente dans les deux sexes. Palpes maxillaires à
massette peu épaisse, allongée. Labium (fig. 305) transverse, articulé,
sans dent médiane dans l’échancrure, les épilobes saillants. Languette
membraneuse, entière, à bord libre arrondi.
Pronotum à peu près aussi long que large, peu rétréci à la base,
les côtés faiblement sinués en arrière et crénelés avant les angles posté¬
rieurs qui sont obtus mais vifs. Elylres oblongs, à épaules saillantes,
la gouttière marginale régulière, fortement serrulée dans la partie
subhumérale. Sommets des élytres amincis mais non raccourcis
quoique laissant une partie du pygidium à découvert, l’angle suturai
effacé.
Pattes courtes, les tarses antérieurs des mâles avec deux articles
dilatés et munis de phanères adhésives nombreuses (fig. 306).
Edéagc (fig. 308 et 309) épais, étranglé à la base, la partie basale
courte, peu coudée. Styles effilés, inégaux, terminés par une seule soie.
Lhélolaxie. Soies pronolales présentes, trois soies discales la
deuxième pouvant manquer. Série ombiliquée de type B (fig. 307), avec
le 8" fouet très rapproché du 9', comme chez les Selenodipnus.
Tari,kak des espèces.
L Pronotum très peu rétréci à la base, les côtés avec deux crénu-
lations avant les angles postérieurs : disque alutacé, avec une
bande longitudinale et médiane lisse. Antennes atteignant à
peine le bord postérieur du pronotum. Long. 1,8 à 2 mm [Fig.
305 à 308] . I. Leleupi Basil.
— Pronotum plus rétréci à la base, ses côtés avec quatre crénula-
tions avant les angles postérieurs. Le disque entièrement alu¬
tacé sans bande lisse médiane. Antennes plus longues. Long.
Ln à 1,6 mm [Fig. 3091 . Celisi Basil.
Source : MNHN, Paris
168
R. JEANNEL.
1. Pelonomus Leleupi Basilewsky, 1953, Rev. Zool. Bot. Afr., XLV11,
p. 175 iMicrodipniis) ; type : forêt de Katondi (Mus. Afr.
centr.) (paratype au Muséum de Paris). - Jeannel, 1957,
Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 41.
Edéage (lig. 308) épais, à partie apicale bossue, son bord ventral
un peu convexe, l’apex non infléchi. Sac interne avec une petite pièce
copulatrice en forme de cuilleron pointu.
Congo. Kivu. Dorsale de Lubero : forêt de Katondi, ait. 2.200 m,
25 ex. dans l’humus de la forêt, de Bambous (N. Lelenp, XI, 1951). —
Ilambula, ait. 2.500 m, un ex. dans l’humus (/{. P. Bergmans, 1953).
2. Pelonomus Celisi Basilewsky, 1954, Rev. Zool. Bot. Afr., XL1X
p. 205 ( Microdipnus ) ; type : mont Kikura (Mus. Afr. centr.)!
Jeannel, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool
52, p. 42.
Edéage (lig. 309) peu épais, allongé, sa partie basale très petite,
la partie apicale à bord ventral incurvé, l’apex fortement infléchi. Pièce
copulatrice de même forme que celle du Leleupi mais encore plus
petite.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDUDES ENDOGÉS. 169
Congo. Kinu. Mont Kikura à l'extrémité septentrionale de la chaîne
du Ruwenzori, ail. 2.250 ni, une femelle dans l'humus de la forêt de
Bambous Ui. P. Celis, Collard cl Massaux, I, 1950).
Uganda. Versant oriental du Ruwenzori : Murusege, ait. 2.275 m,
un mâle dans l’humus en forêt UI. P. Celis, Collard et Massaux, I,
1950).
39. Gen. MICROTYPHLUS Linder.
Microtyphlus Lixdkh, 1863, Ann. Soc. eut. Fr., (4) III, p. 483 ; type :
Schanmi Saulcy. Jeannkl, 1937, Rev. fr. d'Ent., III. p. 287.
Genre localisé sur les restes de la chaîne catalane. Alors que le
genre Hypotyphlus, du nord de la Tyrrhénide, est très peu distinct du
genre nord-égéidien Winklerites, les Microtyphlus constituent un genre
bien différent et se rapprochent davantage des Selenodipnus Jeann. du
Ruwenzori.
Petite taille. Grêles et allongés, déprimés, les élytres raccourcis,
laissant le dernier segment abdominal à découvert. Testacés pâles, les
téguments alutacés.
Tête petite, le disque peu convexe, les carènes latérales du front
courtes ; pas trace d’yeux. Antennes atteignant la base des élytres.
Mandibules courtes et obtuses, simples. Massette palpaire renflée
(fig. 3111, ovoïde. Labium articulé et sans dent, mais bien différent de
celui des Hypotyphlus et Winklerites par sa forme transverse et la
largeur de l’échancrure ; languette membraneuse, à bord distal arrondi
(fig. 311).
Pronotum allongé, aplani, la gouttière marginale fine. Elytres gé¬
néralement longs, avec le sommet atrophié, aminci en lobe largement
arrondi, sans échancrure du bord externe. Pattes courtes et grêles.
Tarses des mâles avec un seul article dilaté et muni de phanères adhé-
sives (fig. 312'.
Edéage (fig. 314, 315 et 318) assez grêle et asymétrique, la partie
basale coudée, la partie apicale déversée ; pièce copulatrice allongée,
souvent repliée ou sinuée.
Chétotaxie. — Soies frontales et pronotales normales, trois soies
discales. Série ombiliquée de type /?. à petits fouets dissociés (fig. 313
et 316).
Tableau des espèces.
1- Elytres presque entiers ne laissant à découvert qu’une partie du
pygidium, les bords suturaux accolés l’un à l’autre jusqu’à
l’angle suturai. Angles huméraux des élytres arrondis, non
effacés.'. 2
Elytres à sommet atrophié, lobé, laissant plusieurs tergites à
découvert, les bords suturaux déhiscents au sommet. Angles
huméraux moins saillants . 3.
Source : MNHN, Paris
170
H. JEANN'EL.
2. Elytres longs, subparallèles. Pronotum peu rétréci à la base, à
côtés sans sinuosité avant les angles postérieurs qui sont émous¬
sés, non saillants en dehors. Long. 1,5 à 1,7 mm. [Fig. 310 à
315] . 1. Schaumi Saulcy.
— Elytres plus courts, à peine d’un tiers plus longs que larges.
Pronotum plus rétréci à la base, à côtés légèrement sinués en
arrière avant les angles postérieurs qui sont un peu saillants en
dehors. Surface de l’élytre avec de vagues traces de stries. Long.
1,6 mm. 2. Tories Salai CoifT.
Fio. 310 à 315. Gen. Mierotgphlus l.indcr. Fig. 310. M. Schaumi Saulcy, de Ba-
nyuls, X 45. Fig. 311. Pièces labiales et maxille gauche. Fig. 312. Sommet
du tibia antérieur et tarse gauches du mâle. Fig. 313. Elytrc gauche. _ Fig
314. Kdéage, face latérale gauche, X 165. Fig. 315, le même, face droite.
3. Pronotum très peu rétréci à la base. Sommet de l’élytre en lobe
arrondi. Fémurs postérieurs du mâle avec une dent pointue au
tiers distal du bord ventral. Long. 1,2 à 1,3 mm. [Fig. 317 et
318] . 3. Ganglbaueri Breit.
— Pronotum plus rétréci à la base. Sommet de Pélytre en lobe
anguleux. Pattes postérieures des mâles inermes. Long. 1,3 à
1,5 mm. [Fig. 316] 4. quadarramus Ehl.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». UEMB1DIIDES ENDOGÉS.
171
1- Microtyphlus Schaumi S.m i.cy, 1863, Cat. Col. France, Mater., p. 5
(Scolodipnus) : type : Port-Vendres (Mus. Paris). — Jeannel,
1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 294.
Edéage (fig. 314 et 315) grêle, à partie apicale déversée et aplatie,
l’apex anguleux. Pièce copulatrice étroite et rectiligne.
Espèce localisée dans les Albères.
France. Pyrénées-Orientales : Collioures (H. Normand) ; Port-
Vendres (V. Mayet) ; Banyuls, au Col de Céris (Ph. Granvelle ; H.
Jeannel) ; forêt de Sorède (Ch. Fagniez) ; forêt de la Massane (V.
Mayet) ; Amélie-les-Bains (V. Mayet).
Espagne. Prov. de Gerona : San Pedro de Roda, partito de Figue-
ras, un ex. sous une grosse pierre enfoncée, à 600 m d’alt. (R. Zari-
quiey).
Imci. 311) à 318._Gen. Microtyphlus I.inder. - Fig. 316. Elytrc gauche du M. gua-
durranuis Khi. Fig. 317. Fémur et tibia intermédiaires du M. Ciwglbnueri
Breit, du Tibidabo. — Fig. 318. Edéage du même, X 240.
2. Microtyphlus Torres-Salai Coiffait, 1958, Rev. fr. d’Ent., XXV',
p. 73 ; type : Pago (coll. Coiffait) (paratype au Muséum de
Paris).
Edéage de l'exemplaire examine trop immature pour être décrit.
Fspagi.e. Prov. d’Alicante : source San Juan, près de la Heradad
San Juan, à Pago, dans l’extrême sud de la province, quelques exem¬
plaires en lavant la terre au bord du fossé recevant l’eau de la source
(H. Coiffait, V, 1956).
Source : MNHN, Paris
172
K AN N Kl..
3. Microdipnus Ganglbaueri Bkkit. 191)8, Verh. zool. bul. (les. Wien,
LVIII, p. (i.> ; type : Tibidabo (coll. Breit). Jkannei., 1937,
Rev. fr. d’Ent., III, p. 294.
Edéage (lig. 318) allongé, à partie apicale déversée et déprimée,
comme chez le Schaumi. mais avec l'apex arrondi.
Espagne. Prov. de Barcelone : mont Tibidabo, à Barcelone, 1res
abondant sous les pierres enfoncées et en lavant la terre (J. Breit,
H. Zariquieg, H. Coiffait) : Tiana, partido «le Malaro (/•’. Espanol) ;
Turi de Montcada, partido de Sabadell (/•’. Espanol) ; San Miguel del
Fay, partido de Granollers IB. Zariquieg).
Localisé entre les rios Llobregel et Besos.
4. Microtyphlus quadarramus Ehi.kks, 1883, I). eut. Zs., XXVII, p. 30 ;
type : Navacerrada (Mus. Paris). Jkannei., 1937, Rev. fr.
d’Ent., III, p. 294.
Espagne. Prov. de Madrid : Navacerrada, sur la Sierra de Guadar-
rama (W. Ehlers, C. Bolivar. B. Zariquieg).
40. Gcn. SCOTODIPNUS Schaum.
Scolodipnus Schaum, 1800, Xaturg. Ins. Deutschl. Col., I, p. 007 ; type :
glaber Baudi. Jeannki., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 290.
Subgen. Binaghites Jkannei., 1937, l.c., p. 290 ; type :
subalpinus Baudi.
Genre certainement dérivé «le la souche «les Microtgphlus et qui
s'esl différencié tardivement sur les Alpes occidentales et maritimes et
sur l’Apennin.
Aspect extérieur très divers en raison des variations œdimères ;
on trouve dans le même biotope de petits individus avant l’apparence
de Microtgphlus et tous les intermédiaires entre eux et les gros exem¬
plaires (généralement des femelles) à tète hypertrophiée et mandibules
surmontées de crêtes mamelonnées, plus développées sur la mandibule
gauche que sur la droite. L'allongement des antennes et des palpes
varie en corrélation avec l’hypertrophie de la tête. Coloration toujours
pâle.
Tête à vertex fossulé et carènes latérales du front courtes mais
très saillantes ; pas trace d’yeux. Mandibules plus «ni moins hypertro¬
phiées. Massette palpaire fusiforme, peu renflée. Labium transverse
comme celui des Microtgphlus. articulé, sans dent dans l’échancrure
(fig. 320) : languette entière bordée par une large membrane hyaline
ne formant pas de lobes.
Pronolum court, déprimé, très rétréci à la base, plus ou moins
transverse, la gouttière marginale toujours large, le bord basal légère¬
ment échancré en dehors contre les angles postérieurs. Elvtres courts
ovales, l’angle huméral effacé, le bord non serrulé : sommet de forme
variable, toujours atrophié et laissant les derniers tergites abdominaux
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOOfiS. 173
à découvert, l’angle suturai encore saillant chez les Binaghiles (fig. 322
à 324), très arrondi chez les Scotodipnus s. str. (fig. 325 et 326).
Pattes longues et grêles. Le tarse antérieur des mâles n’a qu’un
article dilaté chez les Scotodipnus s. str. comme chez les Microdipnns ;
mais les deux premiers articles sont dilatés chez les Binaghiles.
Edéage assez court, peu arqué dans la partie basale, les lobes de
l’orifice basai assez inégaux : partie distale souvent tordue et asymé¬
trique. Sac interne avec une pièce copulatrice de même type que celle
des Microtijphliis. rectiligne ou tordue en S. Styles avec deux soies api¬
cales.
Pl °- .il!) il 321. Gen. Scotodipnus Schaum. — Fig. 319. S. alpinus Baudi, de Crissolo,
X 30. - Fig. 320. Pièces labiales et maxille gauche. — Fig. 321. Edéage, X 110,
cl pièce copulatrice plus grossie.
Chétotaxie. Mêmes caractères que chez les Microtijphlus, les
soies pronotules présentes, trois soies discales ; série ombiliquée de
type /}, avec les petits fouets dissociés.
•le me suis étendu ailleurs (1937, p. 299 à 303) sur l’identification
des espèces et il n'y a pas lieu de revenir ici à ce sujet. En accord avec
(». Rinaghi qui a donné une bonne révision du genre, j’ai subdivisé le
genre Scotodipnus en deux sous-genres dont la différenciation date cer¬
tainement de l'époque glaciaire.
Tableau des espèces.
1. Un seul article dilaté aux tarses antérieurs des mâles. Bords
suluraux des élytres fortement déhiscents, l’angle suturai tout
Source : MNHN, Paris
174
R. JEANNRI..
à fait efface, les deux lobes apicaux largement arrondis, avec la
soie apicale située au sommet de chaque lobe (fig. 325 et 326) . .
. Subgen. Scotodipnus, s. str.
Deux articles dilatés aux tarses antérieurs des mâles, le
deuxième toutefois moins dilaté que le premier. Bords suturaux
des élytres à peine déhiscents, l’angle suturai accusé, le bord
apical arrondi, avec la soie apicale située très en dehors de
l’angle suturai, c’est-à-dire bien avant le sommet de Pélytre
(fig. 322 à 324) . Subgen. Binaqhites Jeann.
Subgen. Scotodipnus s. str.
1. Lobe apical de Pélytre largement arrondi (fig. 325). Apophyse
dorsale de la mandibule en forme de dent triangulaire, infléchie
en dedans mais jamais absolument appliquée sur le labre. Bord
membraneux de la languette rigoureusement rectiligne. Angles
postérieurs du pronotum aigus et saillants en dehors. Edéage
(fig. 321) très petit, peu arqué, à partie apicale tordue ; pièce
copulatrice faiblement sinuée. Long. 2 à 2,3 mm. Fig. 319 à321
et 325 . 1, alpinus Baudi.
Race à fortes variations «-dimères .... suhsp. Argodi Ganglb.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE I)KS « ANILUNI », BEMBIDIIDES ENDOGfiS.
175
— Lobe apical de l’élytre anguleux (fig. 326). Apophyse dorsale
de la mandibule des grands individus nullement infléchie en
dedans. Bord membraneux de la languette un peu sinué. Edéage
plus grand, l'apex mousse. 2.
2 . Apophyse dorsale de la mandibule gauche des grands exemplai¬
res avec une plage dorsale surélevée elliptique et rebordée .... 3.
l” 10 ' * 334. Gen. Scoloilipnus Schaum., saillies mandibulaires et édéages (X
' .*■’**• 327. S. (s. str.) Mageti Ab. — Fig. 328. S. (s. str.) Fagniezi Jcann.
'1' S- <». sir.) hirtus Dieck. — Fig. 330. S. (s. str.) glaber Baudi. — Fig.
331. .S. (s. str.) Mageti Ab., de Grasse. — Fig. 332 S. (s. str.) hirtus Dieck, de
Suint-Martin Vésubie. Fig. 333. S. (s. str.) Fagniezi Jeann., du Traou de
Ouille. Fig. 334. S. (s. str.) glaber Baudi, du monte Fasce.
Apophyse dorsale de la mandibule gauche des grands individus
en forme de crête mince sans plage dorsale. Angles postérieurs
du pronotum toujours aigus, spiniformes. 4.
3. Angles postérieurs du pronotum droits ou obtus, non saillants
en dehors. Edéage (fig. 332) petit, peu arqué, la pièce copula-
trice non sinuéc. Long. 2.3 mm. [Fig. 332J . 4. hirtus Dieck.
Source : MNHN, Paris
H. JEANS ICI.
176
Angles postérieurs du pronotum aigus, spiniformes, très sail¬
lants. Edéage (fig. 330» plus grand et plus épais, la pièce copu-
latrice fortement repliée. Long. 2,3 à 3 mm [Fig. 326, 330 et
334] . -• Qlaber Baudi.
Race de petite taille, sans oedimérie .... subsp. hypocrita Bin.
Race à très forte oedimérie, les angles postérieurs du pro¬
notum très saillants. subsp. Saulcyi Dieck.
4. Apophyse dorsale de la mandibule gauche en forme de dent
triangulaire très large, à surface lisse. Antennes très longues.
Edéage (fig. 331 ) grand, épais, à partie basale courte, partie
apicale asymétrique, apex petit et court, la pièce eopulatrice
repliée comme chez le glaber. Long. 2,4 à 2,8 mm [Fig. 327 et
331] . 3. Mayeti Ab.
Apophyse dorsale de la mandibule gauche en forme de crête
godronnée, sinueuse, très colorée. Elytres plus longs que chez
Mayeti, avec les angles huméraux très saillants. Edéage (fig. 333)
grand et asymétrique, à partie basale épaisse, partie apicale non
tordue, avec l’apex plus long et un peu infléchi ; pièce copula-
trice non repliée. Long. 2,6 à 2,8 mm. [Fig. 333] .
. ■*>. Fagniezi Jeann.
Subgen. Binaghites Jeannel.
1. Antennes courtes, les articles moyens globuleux. Court et épais,
la tête volumineuse, le pronotum très transverse, très rétréci à
la base, ses côtés peu sinués en arrière ; élytres courts, à bord
externe sinué entre le 6' et le 9' fouet. Mandibules, surtout la
gauche, avec une crête dorsale arquée, à concavité externe, oc¬
cupant la moitié basale ; la moitié distale épaissie mais sans
crête saillante, de sorte que la mandibule parait étranglée.
Edéage petit, grêle et asymétrique. Long. 1,8 à 2 mm [Fig. 322]
. 6. Armellinae Ganglb.
— Antennes plus longues, atteignant le milieu des élytres, les arti¬
cles moyens plus longs que larges. Plus sveltes, le pronotum
moins transverse ; élytres sans sinuosité du bord externe. Man¬
dibule avec une carène dorsale non arquée, la gauche prolongée
en avant par une apophyse rabattue en dedans chez les grands
individus . 2.
2. Angles postérieurs du pronotum obtus, non saillants en dehors,
les côtés obliques jusqu'à la base. Elytres plus longs, la suture
plus déhiscente. Edéage (fig. 338) très grand, sa partie apicale
tordue et asymétrique, l’apex droit, la pièce eopulatrice non
sinuée. Long. 2,4 à 2,6 min rFig. 338]. 7. grajus Jeann.
— Angles postérieurs du pronotum droits, plus ou moins saillants
en dehors, les côtés parallèles dans leur partie basale. Elytres
plus courts. Edéage (fig. 335 à 337) plus grand, à partie apicale
Source : MNHN, Paris
MONOGHAI'HIE DES < ANILLINI ». HKMBIÜIIDES ENDOGÉS. 177
non tordue, non aplatie, la pièce copulatrice non sinuée. Long.
2,2 a 2.(1 ni ni [ Fig. :i2CJ et 324 et 335-337]... 8. subalpinus Baudi
a. Angle suturai de l'élytre arrondi, les bords suturaux
un peu déhiscents. Côtés du pronotum brusquement
sinués en arrière. subsp. subalpinus s. str.
Angle suturai aigu, vif, les bords suturaux non déhis¬
cents. Côtés du pronotum moins nettement sinués b.
b. Elylres courts et ovales, moins de deux fois aussi longs
que larges. subsp. oualipennis Ganglb.
hlylres longs, subparallèles, deux fois aussi longs que
larges ensemble, l'angle suturai très saillant, presque
^ en h‘. subsp. affinis Baudi.
»"* H,, l V di> ,lu lnolll ‘' t’enna. i-ig. 337. S. (Binaghites) subalpinus ovu-
; Saint-Barnabé, près de Cour-
segoules, exemplaires de grande taille (J. Ochs).
4. Scolodipnus (s. str.i hirtus Dieck, 1869, Berl. enl. Zs., XIII, pr.
846 ; type : col de Tende. JEANNEL, 1937, l.c., p. 308.
Localisé à haute altitude.
Fmncc. Alpes-Maritimes : I.imone, versant sud du col de Tende,
en haut de la vallée de la Vermenagna (A. Dodero) ; Saint-Martin-Vésu-
bie, vallon de la Madone (Ch. Fagniez).
Italie. Alpes maritimes : Madona di Fenestre, au dessus de Saint-
Martin-Vésubie, ait. 2.000 m (./. Ochs).
ô. Scolodipnus (s. sir. i Fagniezi Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p.
308 ; type : Trami de Ouille (Mus. Paris). — Mayeti Peyerim-
hoff. 1908, Ann. Soc. eut. Fr., LXXVII, |). 208 (nec Abeille
ue Perrin).
France. Basses-Alpes : Traou de Ouille, au Péoure d’Esdangon,
envnrons de Digne, ait. 850 in (Ch. Fagniez).
Subgn. Binaqhites Jeannel.
6. Scolodipnus (Binaqhites) Armellinae Ganglbauer, 1900, Verli. zool.
bol. Oes. Wien, L, p. 164 (subsp.) ; type : Streve (Mus. Wien).
Jeannel, 1937, Rev. fr. d'Ent., III, p. 308.
Alpes méridionales, localisé à l’est de la vallée de l’Adige.
Italie. Prov. di Trento : piano délia Fugazza, dans les monti Les-
sini (/.. Ganglbauer) ; monte Pasubio (K. Holdhaus) ; Lavaronc, val
Suganu il.. Ganglbauer) . Prov. di V icenze : monte Barco, altipiano
di Sette Coin mu ni (G. Binaghi ).
7. Scolodipnus (Binaqhites) grajus Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III,
p. 309 ; type : Ronco Canavese (Mus. Paris).
Très localisé et rare.
Italie. Alpes Oraies : Ronco Canavese, au pied du Gran Paradiso
i.l. Dodero) ; I.ocana Canavese, au nord du Val Orco, dans le Valsava-
ranche (A. Dodero).
8 . Scolodipnus (Binaqhites) subalpinus Baudi, 1871, Boll. Soc. eut. Ital.,
III. p. 31 ; type : Varallo. — Jeannel, 1937, l.c., p. 309. —
penninus Ganglbauer, 1900, Verh. Zool. bot. Ges. Wien, L,
|>. 165. Binaghi. 1936, Boll. Soc. eut. Ital. LXVIII, p. 87.
Subsp. ovalipennis Ganglbauer, 1900, l.c., p. 165 ; type :
Locana Canavese (Mus. Wien.).
Subsp. affinis Baudi, 1871, l.c., p. 33 ; type : monte Lesima
(paratvpe au Muséum de Paris).
Largement réparti sur la bordure intérieure des Alpes depuis le
lac Majeur jusqu’à l'Apennin Etrusque, mais faisant défaut dans les
Alpes Cottiennes et Maritimes.
Source : MNHN, Paris
H. JEANNE!..
180
Subsp. subitIpinus s. str. — Italie. Alpes Lépontiennes : monte
Mollareno et monte Zoli, près (le Ravenne, entre les lacs Majeur et
d’Orta, ait. 380 m (coll. J. Oehs) : Varallo, dans le Valscsia (/•’. Baudi) ;
Riva Valdobbio, dans le haut Valsesia iKerimi ; Borgo Sesia, en aval
de Varallo (G. Binaghi) ; Alagna. versant oriental du monte Rosa (A.
Argod). — Alpes Pennines : Piedicavallo, dans le Biellese (K. Daniel) ;
santuario di Oropa (A. Dodero) ; sanluario de Graglia, dans le Biellese
(A. Dodero) : monte Mojnbarone (A. Dodero ) ; très abondant dans le
Biellese.
Subsp. ovalipennis Ganglb. Italie. Alpes Graies : Ronco Cana-
vese et Locana Canavese, dans le val Orco, au pied du Gran Paradiso,
avec le .S', grajus mais beaucoup plus commun (A. Dodero) ; Ala, val
di Stura (F. Baudi) ; Travers, dans le val di I.an/.o (/,. Stranco) ; San
Gincomo, dans le val di Lanzo (/„. Rocca).
Subsp. a (finis Baudi. Italie. Apennin I.igure : monte Lesimn,
à Bobbio, prov. di Pavia (F. Baudi) ; Voltaggio, prov. di Alessandria
(A. Dodero) ; Busnlla. près de Gênes : monte Penna, monte Antola,
San Stefano d’Aveto ; monte Misurasca (A. Dodero) ; piatra Gavina.
près de Varsi, prov. di Pavia (A. Solari) ; monte di Santa Franca, prov.
di Piaccnza ( Mainardi). Apennin Etrusque : monte Molinatico, à
Borgolaro, prov. di Parma U.. Slraneo) ; Gabellina, près de Collagna,
prov. de Reggio d’Emilia (A. Solari).
Obs. - Pendant que le genre Microtgphlus Lind. se différenciait
sur la chaîne catalane depuis les Albères jusqu’à la province d’Ali-
eante ainsi que sur le Guadarrame, et se fixait dans les biotopes sou¬
terrains sans doute dès l’Oligocène, des espèces de la meme souche
occupaient la partie provençale de la Tyrrhénide et en peuplaient les
forêts sans subir d’évolution souterraine et sans perdre la faculté de
se déplacer.
On peut imaginer que les espèces parties de la Provence ou des
Alpes maritimes ont été attirés par les forêts des Alpes dès que celles-
ci ont offert aux espèces humicoles de vastes territoires nouveaux. Sans
doute s’est-il différencié ainsi, dès le Miocène, une espèce particulière¬
ment vigoureuse chez laquelle l’hypertrophie céphalique accompagnée
de la production de crêtes colorées sur les mandibules a déterminé un
net accroissement de la taille.
Ces Scotodipnus humicoles, dont les variations œdimères s’oppo¬
saient à toute évolution souterraine ont gardé longtemps la faculté
d’étendre leurs aires de répartition par propagation progressive dans
l’humus. Au Pliocène deux espèces ou groupes d’espèces étaient dif¬
férenciées : les Scotodipnus s. str. dans la forêt étendue depuis les
Alpes maritimes françaises jusqu'à l'Apennin Etrusque ; les Binaghi -
tes dans la forêt du versant cisalpin des Alpes méridionales dans toute
la partie des bassins lacustres.
La période glaciaire n’a probablement guère modifié l’aire géogra¬
phique occupée par les Scotodipnus s. str. Tout au plus a-t-elle déter¬
miné l’isolement du S. alpinus sur les Alpes Cottiennes de la même
Source : MNHN, Paris
MONOOHAl'Hli: uns •axii.i.ini». bembidiides endogés.
181
façon qu'elle a morcelé l'aire primitive du Binaghitcs subalpinus dont
il va être question.
Au Pliocène les Binaghiles occupaient les forêts couvrant le pied
du versant intérieur des Alpes : le H. subalpinus depuis les Alpes
firaîes jusqu'au lac de Garde, le H. Armellinae dans le Trentin à l’est
du lac de Garde. Les périodes glaciaires n’ont vraisemblablement pas
modifié l'aire du li. Armellinae qui survit aujourd’hui dans son habi¬
tat pliocène ; niais elles ont profondément influencé l’aire du B. sub-
alpinus.
Chassé des bassins lacustres envahis par les glaciers, le B. subal-
pinus a descendu dans la plaine du Piémont, sans que la mobilité de
ses colonies ait été suffisante pour leur permettre de peupler les mas¬
sifs de refuge par le mécanisme que j'ai défini (1928, p. 132) en étu¬
diant la répartition des Duoalius des Alpes méridionales.
Après le Glaciaire, les montagnes ont été repeuplées par les espè¬
ces qui en avaient été chassées. Certains massifs se sont alors offerts
comme plus habitables ou plus facilement accessibles que d’autres et
ont été de véritables centres d’attraction postglaciaires. Le B. subalpi-
nus refoulé sur la plaine piémontaise a été de la sorte « attiré » vers
le nord sur les Alpes I.éponticnnes et Pennincs (subalpinus s. sir.),
vers l’ouest sur les Alpes Graies ( oimlipennis Gangl.), vers le sud sur
tout l’Apennin Ligure et étrusque ( uffinis Baudi). Ainsi s’explique par
une telle migration centrifuge, à la fois la distribution étrangement
discontinue du B. subalpinus actuel et son absence sur toute la partie
du versant cisalpin occupé par les bassins lacustres.
41. Gen. HYPOTYPHLUS Jeanne).
Ilypali/phlus .1 kannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 291 (sous-genre) ;
type : Pandellai Saulcy.
Genre peuplant les restes de la chaîne pyrénée-provençale de la
ryrrhénide et certainement apparenté à Microlyphliles de la Dorsale
congolaise. Il en diffère en ce qu’il a conservé ses soies discales de
l’élytre, cl la totalité des fouets.
Petite taille (1,2 à 1,8 mm). Allongés et grêles, déprimés, lestacés
pales, ayant la même apparence que les Winklerites. Téguments alu-
lacés, la pubescence très clairsemée.
Tête petite, arrondie, à carènes latérales du front courtes et tempes
convexes ; pas trace d’yeux. Antennes atteignant la base des élytres.
Mandibules courtes cl obtuses, simples. Massette palpaire renflée,
ovoïde. Labium étroit, entièrement soudé au prébasilaire, avec l’échan¬
crure profonde et sans dent : languette à bord distal membraneux
arrondi et non transverse.
Pronotum aussi long que large ou plus long que large, rétréci à
la base, les angles postérieurs vifs, précédés par des crénelures du côté,
le disque uni, plan. Elytres subparallèles, à épaules saillantes et faible¬
ment serrulées, le sommet atrophié, échancré en dehors, laissant le
Source : MNHN, Paris
182
R. JEANNKL.
pygidium à découvert. l’allés courtes el grêles, les tarses antérieurs
des mâles avec un seul article muni de phanères adhésives sur sa face
ventrale.
Edéage (lig. 340 à 340) petit et court, de même type que celui des
Winklerites ; la pièce copulatrice sans apophyse basale, allongée et
souvent tordue en S.
Chétotaxie. — Mêmes caractères que chez Winklerites (fig. 339).
Km. 339 à 340. Gen. Ilppotpphlus Jean». Fig. 339. Elytre gauche de VH. rialensis
(iuil)., de Ria. Fig. 340 à 346. Edéage (x 240) et pièces copulatrices plus
grossies. Fig. 340 et 341. II. rialensis Guill., de Ria. — Fig. 342 et 343. //. liene-
lieri Perr. de Corse.— Fig. 344. H. Anbei Saulcy, de Fréjus. — Fig. 343 et 346.
H. surdons Jcann., de Sardaigne.
Tableau des espèces.
1. Elytres à angles huméraux très saillants et déprimés, leur bord
antérieur perpendiculaire à la ligne médiane. Sommet des élv-
tres à bord externe fortement échancré après le 6" fouet (fxg.
339). (Groupe du Pandellei . 2.
— Elytres à angles huméraux arrondis et peu saillants. Sommet
des élytres arrondi, sans échancrure du bord externe. (Groupe
de VAubei) . 4
Groupe du Pandellei.
2. Elytres plus longs, chacun trois fois aussi long que large, le som¬
met arrondi, avec une profonde échancrure du hord externe.. . 3.
Elytres plus courts, chacun deux fois aussi long que large, le
sommet arrondi, moins échancré sur son bord externe. Réseau
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES < ANILMNI ». UEMBIDIIDES ENDOGÉS.
183
alulacé de la tête très apparent, produisant un aspect chagriné
. 3. ribagorzanus C. Bol.
3. La première soie discale présente. Denliculation des angles pos¬
térieurs du pronotum plus forte. Edéage non tordu dans sa par¬
tie distale, la pièce copulatrice sinuée. Très variable de taille,
les petits exemplaires tostacés, les grands robustes et rougeâ¬
tres. Long. I ,6 â 2,3 min. 1. Pandellei Saulcy
— La première soie discale manque. Denliculation des angles posté¬
rieurs du pronotum moins accentuée. Edéage (fig. 340 et 341)
â partie distale tordue â gauche et aplanie, asymétrique et partie
proximale plus étranglée ; la pièce copulatrice fortement re¬
pliée. Long. 1,6 à 1,8 mm [Fig. 339 à 341].... 2. rialensis Guill.
Groupe de VAubei.
4. Plus court el plus épais, les tempes moins renflées. Pronotum
nettement lransver.se, peu rétréci à la base, les angles postérieurs
petits et obtus, non saillants en dehors : Elytres courts, ovales,
à épaules très effacées. Edéage (lig. 344) court et épais, peu ar¬
qué, la pièce copulatrice très petite. Long. 1,2 à 1,4 mm. [Fig.
344] . 4. Aubei Saulcy
— Plus allongés et plus grêles, déprimés, les tempes très renflées.
Pronotum moins transverse, plus rétréci à la base, les angles
postérieurs vifs et saillants en dehors. Elytres plus longs, sub¬
parallèles, à épaules saillantes . 5.
a. Massette palpaire peu épaisse, fusiforme. Côtés du pronotum
presque rectilignes en arrière. Tégument plus fortement aluta-
cé. Edéage (fig. 342) allongé, tordu et aplati dans sa partie dis¬
tale, longuement coudé dans sa partie proximale, la pièce copu¬
latrice en forme de palette â contour arrondi. Long. 1,5 â 1,6
mm. [Fig. 342 et 343] . 5. Revelierei Perris.
— Massette palpaire renflée et ovoïde, de type normal. Côtés du
pronotum régulièrement arqués jusqu’aux angles postérieurs.
Téguments presque lisses. Edéage (fig. 345 et 346) court el
épais, non tordu, rappelant davantage celui de VAubei; pièce
copulatrice semblable à celle du Revelierei. Long. 1,5 à 1,6 mm
[Fig. 345 et 346] . 6. sardous Jeann.
Groupe du Pnndellei.
L Hypotyphlus Pandellei S.wu.y. 1867, ap. Grenier, Cat. Col. Fr., Ma¬
ter., p. 162 ( Scnlodipnus) ; type : vallée d’Aure (coll. Fauvel,
in Mus. Bruxelles). Jeannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p.
294.
i rance. Pyrénées centrales, entre 500 et 1.000 m d’altitude, sous
les pierres enfoncées ou dans les talus argileux humides, dans les ter¬
rains schisteux ou calcaires ; surtout en forêt.
Source : MNHN, Paris
184
R. JEANNEL.
Hautes-Pyrénées : vallée d’Aure (/-. Pandelli). Haute-Garonne :
hospice de France en dessus de Bagnères-dc-Luchon (F. de Saulcy) ;
grotte de Gourgue, près d’Arbas [Biosp. 431 | (B. Jeanne!). — Ariège :
env. de Foix (//. Normand) ; entrée de la grotte de Leslelas [Biosp.
875] ; grotte de Peyorl [Biosp. 664 ; grotte d’Aubert, talus de l’en¬
trée [Biosp. 15)7] ; grotte de Lherin [Biosp. 67] ; col de Port (Ch.
Fagniez).
Obs. - Vers l’ouest l’espèce n’atteint certainement pas la région
du Bigorre ; vers l'est il est probable qu'elle atteigne la forêt de Bclesta
dans le département de l’Aude.
2. Hypotyphlus rialensis Ghillebeaii, 185)0, Ann. Soc. ent. Fr., Bull., p.
15 ; type : Ria (Xainbeu). Jeannf.i., 15)37, l.c., p. 295.
Edéage lig. 340.
France. Pyrénées-Orientales : environs de Ria, sous les pierres en¬
foncées des pentes du Canigou, au lieu-dit « La Coste » ( Xarnhen ) ;
Bouleternère, au débouché des gorges (H. Coiffait).
3. Hypotyphlus ribagorzanus G. Boi.ivaii. 15)15), Bol. Soc. Esp. Hisl. nat.,
XIX. p. 109 ; type : Bonnnsa (Mus. Madrid). - Jkannel, 1937,
I. c., p. 295. -- navaricus Coiffait, 1958, Rev. fr. d’Ent., XXV,
p. 76 ; type : Aoiz (coll. Coiffait).
L'H. navaricus est décrit par Coiffait comme espèce nouvelle,
mais il n’apparail pas dans sa description qu’il soit vraiment différent
du ribagorzanus. Les mâles des deux espèces sont d'ailleurs inconnus.
La microsculpture serait plus accentuée chez le navaricus.
Pyrénées espagnoles. Aragon : Bonansa, un exemplaire pris sous
une grosse pierre enfoncée (B. Jeanne!). Navarre : Vallée du rio
Urobi, affluent de l’Iraty, deux femelles prises l’une à Aoiz, ait. 450 m,
l’autre à Arrieta, vers 800 m.
Groupe de VAubei.
4. Hupotyphlus Aubei Saiu.oy, 1863, ap. Grenier, Cat. Col. Fr., Mater.
p. 5 t Scolodipnus) ; type : Fréjus (Mus. Paris). — Jeannei
1937, Rev. fr. d’Ent., III. p. 295.
Edéage : fig. 344.
Répandu en Provence et dans les Alpes maritimes, depuis le mont
Ventoux jusqu'à San Remo. Très ahdondant sous les pierres enfoncées
ou en lavant la terre au pied des Oliviers, soit encore à la surface du
sol après les pluies. Depuis le bord de la mer jusqu’à 1.500 m d’alti¬
tude.
France. Vaucluse : mont Ventoux, versant nord, à Contrat et à
Branles (A. Chobaut) ; mont Luberon (Ch. Fagniez). _ Bouches-du-
Rhône : Simiane (Clair). Var : Brignoles (H. Caillai) ; Lorgucs
(F. Abeille de Perrin) ; Fréjus (Raymond ) ; Hyères (K. Abeille de Per¬
rin). Basses-Alpes : Digne (P. île Peyerimhoff). Alpes-Maritimes :
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. >85
Magagnosc, près de Grasse (V. May et) ; Sainl-Barnabé (./. Sainte-Claire
Deville) ; Villeneuve-Loubet (./. Sainte-Claire Deville) ; Cannaux, près
de Thorenc (J. Ochs) ; Nice, à Ci niiez et au mont Boron (.4. Argad) ; La
Turhie : mont Cheyron ; Sospel ; Monaco ( J. Sainte-Claire Deville).
Italie. Alpes maritimes : San Rcmo ; Bussana (.4. Dodero).
5. Hypotyphlus Revelieri Pkiikis, 1865, Ann. Soc. eut. Fr., (4) V,
p. 505 (Scotodipnus) ; type : Corse (Ecole d’Agrie. de Mont¬
pellier). - Jeannel, 1937, l.c., p. 296.
Edéage : lig. 342.
Came ( Ile volière, Raymond) ; Porto-Vecchio ( liieck ) ; Bastia (Ray¬
mond). Sans doute largement répandu.
R- Hypotyphlus sardous Jeannel, 1937, Rev. l'r. d’Ent., III, p. 296 :
type : golfo Aranci (Mus. Paris).
Edéage : (ig. 345.
Sardaigne. Golfo Aranci, dans le nord-est de Pile (.4. Dodero). De
nombreux exemplaires dans les anciennes collections sont étiquetés
« Sardaigne ».
Obs. — L’espèce semble localisée dans l’extrême nord de l’île
autour de Sassari et dans le massif Gallura. Aucun Hypotyphlus n’a
jamais été rencontré dans le centre de la Sardaigne, où le Rhegmalo-
hius strict ns est largement répandu.
48. Gen. W1NKLERITES Jeannel.
Winklerites Jeannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 282 ; type : Paga-
neltii J. Millier.
Subgen. Parvocaecus Coiffait, 1956, Rev. fr. d’Ent., XXIII,
p. 77 ; type : turcicus Coiffait.
Genre occupant les restes de I’Egéide septentrionale, qui a été
unie à l’Anatolie par un vaste continent politique pendant le Néogène
(Jeannel, I960). Révision des Trechini du Caucase, p. 213. paragra¬
phe VIII.
Petite taille, dépassant parfois 2 mm. Allongés et grêles, déprimés,
les membres courts, les élytres atrophiés, laissant les derniers segments
abdominaux à découvert. Coloration pâle, le tégument alutacé, la pu¬
bescence courte et rare.
Tête petite, arrondie et aplanie, les carènes latérales du front
courtes, les tempes peu convexes : pas trace d’yeux. Antennes assez
longues. Mandibules courtes et simples. Massette palpaire renflée,
elliptique (lig. 350). Labium étroit, entièrement soudé au prébasilaire,
l’échancrure étroite et profonde, sans dent ; languette membraneuse,
à bord distal transverse, formant deux lobes anguleux et peu saillants.
Pronotum relativement court, rétréci à la base, les angles posté¬
rieurs obtus, vifs et précédés de crénelures. Elytres raccourcis, à
Source : MNHN, Paris
1K6
H. J KAN N Kl..
épaules saillantes et non serrulées, le sommet soit lobé avec le bord
externe échancré entre les deux grands fouets postérieurs, soit entier
et arrondi ; deux ou trois tergites abdominaux à découvert. Pattes
courtes, les tarses antérieurs des mâles avec les deux premiers articles
plus ou moins dilatés et munis de phanères adhésives.
Edéage (lig. 348 et 352) toujours petit et court, à bulbe basal limité
par un étranglement, le sac interne avec une pièce copulatrice de forme
compliquée, ayant une saillie recourbée à la base et la partie distale
tordue. Styles armés de deux soies.
Chétotaxie. Soies frontales et pronolalcs normales, trois soies
discales. Série ombiliquée de type B, à petits fouets dissociés.
Tauleai 1 des espèces.
1. Sommet des ëlytres échancré sur le bord externe (lig. 347 et
351) après le fouet C> et formant un lobe anguleux. Angles posté¬
rieurs du pronotum précédés de quelques crénelures .
. Subgen. Winklerites. s. str.
— Sommet des élytres arrondi, sans échancrure externe. Angles
postérieurs du pronotum reportés légèrement en avant par une
petite échancrure de l’extrémité externe du bord basal.
. Subgen. Parvocaecus Coiff.
Subgen. Winklerites. s. str.
1. Très petite taille (0.8 à 1 mm). Pronotum aussi long que large,
très rétréci à la base qui est à peine plus large que la moitié du
bord antérieur ; angles postérieurs très émoussés. Elytres à
angles huméraux effacés (lig. 347). Télé très grosse, à tempes
convexes et cou épais. [Fig. 347 et 348] .
I- perpusillus Rott.
— Taille plus grande . 2
2. Pronotum peu rétréci à la base, les côtés avec une petite sinuo¬
sité avant les angles postérieurs qui sont aigus et vifs, saillants
en dehors, comme retroussés, les côtés du bord basal étant
arrondis. Elytres subparallèles. Long. 2,2 à 2,3 mm.
. 2. Weiratheri .1. Miill.
— Pronotum à base plus rétrécie, aussi large que les deux tiers du
bord antérieur, les angles postérieurs obtus, vifs, précédés par
quelques denticules. Elytres ù épaules saillantes et lobe apical
aigu . 3.
3. Tète plus volumineuse. Pronotum à côtés très arrondis dans la
moitié antérieure, longuement sinués en arrière. Elytres plus
ovales. Long. 2 mm . 3. Paganettii J. Miill.
Tète plus petite. Pronotum il côtés peu arrondis en avant, faible¬
ment sinués en arrière. Elytres subparallèles. Long. 1,6 à
1,8 mm [Fig. 349 à 353] 4. hercegovinensis Winkl.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « ANILLIN1 », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
187
Subgen. Parvocaecus Coiffait.
1. Pronotuin un peu transverse, à côtés arqués sur toute la
longueur, même en arrière. Elytres à épaules effacées, leur bord
avec quelques dentelures. Long. 2 mm. 5. turcicus Coiff.
— Pronotuin moins transverse. A côtés arqués en avant, rectilignes
dans la partie postérieure. Elytres à épaules plus saillantes, leur
bord à peine crénelé. Long. 2 mm. 6. anatolicus CoifT.
Subgen. Winklerites , s. str
1. Winklerites (s. str.) perpusillus RottenbERC., 1874, Berl. ont. Zs.,
XVIII. p. 829 (Microltjphlns) ; type : Salonique. Jeannel,
1937, Rev. fr. d’Ent., ill, p. 286. *
Edéage (fig. 348) très petit.
Macédoine : environs de Salonique, plusieurs exemplaires (Ray¬
mond, in coll. Saulcy). Sans doute pris sur le mont Kortatch, à l’est de
Salonique (d’après À. Winkler).
2. Winklerites (s. str.) Weiratheri -I. Müi.i.er, 1935, Atti Mus. civ. St.
natur. Trieste, XII (1934). p. 76 ( Microtyphlus ) ; type : Bos
dagh (Mus. Trieste). — Jeannel, 1937, l.c., p. 286.
Source : MNHN, Paris
188
U. .IICA.V MCI..
Macédoine : monts Bos dagli, pris de Draina, plusieurs exemplai¬
res sous des pierres enfoncées (/,. Weiralher).
3. Winklerites 's. sir.) Paganettii .1. Mi i.i.i n, 1911, Soc. enloin., XXIX,
p. (51 ( Microtyphlus ! ; type : mont Dobrostica (coll. J. Müller)
— Jeannel, 1937, l.c., p. 286.
Dalmatic : mont Dobrostica, dans le Krivosije, sur la frontière de
■'Herzégovine (Paganetti) ; monl Radostak, dans le centre du Krivosije
( Paganetli ).
4. Winklerites (s. sir.) hercegovinensis Winki.kr, 1925, Col. Rundschau,
XI, p. 139, fig. 1 ( Murohjphlns) ; type : Tuhalska Rielina
(Mus. Paris). Jeannel, 1937, l.c., p. 286.
Edéage : fi g. 352.
Herzégovine : Tuhalska Bjelina (ou Bjelasika), montagne au nord
de Trebinje, sur le bord oriental de Popovo polje, 2 mâles sous une
grosse pierre enfoncée, en forci, vers 1.300 m d’altitude (.4. Winkler).
— Monténégro : Komovi, ail. 1.800 in (Xonneiller).
Subgen. Parvocaecus CoilTail.
5. Winklerites (Parvocaecus) turcicus Coiffait, 1956, Rev. fr. d’Ent.
XXIII, p. 78, fig. 1 à 7 ; type : Silé (coll. Coiffait).
Edéage très petit (Coiffait, 1958, l.c., fig. 6).
Turgnie. Villavel d'Islamlioul : Silé, à 60 km à l’ouest d'Istamboul
plusieurs ex. en lavant la terre du maquis d’un coteau calcaire à pro-
ximité de la mer (H. Coiffait et Strinati).
6. Winklerites (Parvocaecus) anatolicus Coiffait, 1956, Rev. fr. d’Ent.
XXIII, p. 79 ; lype : Antalya (coll. Coiffait).
Edéage (Coiffait, 1956, l.c., fig. 9).
Turquie. Anatolie : environs d’Antalya, trouvé en lavant la terre
dans un ravin humide, au pied des premières montagnes à une vingtai¬
ne de kilomètres au nord de la ville (Coiffait et Strinati).
Source : MNHN, Paris
ANILMNI ». BEMBIDI1DES ENDOGÉS.
189
MONOGRAPHIE DES «
EVOLUTION.
Les caractères corporels des Anillini et surtout leur chétotaxie
établisscnl clairement que l’évolution générale de ces petits ('arabiques
ne s’esl pas toujours déroulée de la même manière dans les diverses
lignées. Deux directions orlhogénéliques se sont présentées, l’une
aboutissant à la formation d’une série ombiliquée de type .1 (anillien),
l’autre à la formation d’une série ombiliquée de type B (scotodipnien) ;
Et il est arrivé que les lignées de l’un ou l’autre type chétotaxique, qui
vivaient au début du Tertiaire dans l’humus des forêts sous des climats
chauds, ont subi toutes sortes de changements tant physiologiques que
morphologiques qui ont déterminé la fixation des espèces dans le do¬
maine endogé à des périodes géologiques diverses du Tertiaire.
Dans mon premier travail (1937, p. 265) j’avais considéré comme
d’importance majeure la divergence des deux types chétotaxiques et
j’en avais déduit qu’elle devait servir à caractériser deux sous-tribus :
Anillinn et Scolodipnina.
Les progrès accomplis depuis vingt-cinq ans dans la connaissance
des Anillini font constater aujourd’hui que les deux sous-tribus ainsi
définies n’étaienl pas des groupements naturels. Les véritables unités
systématiques fondées sur la phylogénie des espèces, ee sont les onze
lignées ou séries phyléliques qui ont été décrites ci-dessus. Et c’est la
présence ou l’absence d’une dent médiane au labium qui permet de les
grouper dans deux Divisions principales, celle des Phnnérndnnles et
celle des Aphaenodontes, qui sont en quelque sorte deux sous-tribus.
Dans l’une et l’autre de ces Divisions principales on a réuni des lignées
de types chétotaxiques différents, les unes du type A, les autres du
type B.
LES SOUCHES LUCICOLES DES ANILLINI.
On peut, sans grandes chances d’erreur, imaginer ce qu’ont été
les ancêtres lucicoles des Anillini qui ont peuplé l’humus des grandes
forêts pendant le Crétacé.
Ce furent de petits Carabiques ayant l’aspect des Limnnstis actuel¬
lement nombreux au voisinage des eaux douces dans l’Afrique inter¬
tropicale, la région Orientale et l’Europe méditerranéenne. Les Anillini
du Crét acé ont formé un groupe systématique voisin des Limnnstis.
mais vivant dans des biotopes tout différents. Les espèces avaient la
même apparence, elles étaient dépigmentées, ailées et oculées, capa¬
bles de se déplacer au vol à grandes distances.
Source : MNHN, Paris
190
U. JE ANN EL.
Sans doute les espèces primitives des deux tribus Limnastini et
Anillini devaient-elles se ressembler ; mais l’évolution divergente des
deux groupes a développé des différences. Et celles-ci tiennent avant
tout à ce que les Limnastis sont restés lueicoles, attachés à leur bioto¬
pes palustres jusqu’à l’époque actuelle, de sorte que leur évolution
s’est déroulée dans une direction constante, tandis que les Anillini,
ayant peuplé l’Iuimus des forêts, y ont été exposés aux vicissitudes de
leur milieu par lesquelles ils ont finalement été relégués dans le do¬
maine souterain.
Fin. 354 à 358. Gcn. Limnastis Motsch., !.. . 100, (ig. 51) ou les Limnastis (1. c., p. 101, lig. 52). Qoique aucune
espèce d'Anillini n’ait jamais été signalée dans toute l’Indo-Malaisie,
je supposais que la lignée devait en être originaire et qu’elle s’était
propagée vers l’ouest au Monticn, d’une part sur la région méditerra¬
néenne el l’est de l’Amérique du Nord, d’autre part vers l’Afrique in¬
ter propica le.
La révision générale qui vient d’être exposée dans les pages précé¬
dentes bouleverse totalement cette conception de la géonémie des Anil-
lini. L’immense quantité de matériaux nouveaux dont j’ai pu disposer
m’a permis d’interpréter différemment la phylogénie des espèces et de
rassembler celles-ci dans onze lignées principales dont les origines et
l’histoire au cours des périodes géologiques pourront être reconsti¬
tuées. On verra que presque toutes ces onze lignées principales sem¬
blent bien avoir pris naissance dans la faune autochtone de la Gond-
wanie de Père Secondaire, les unes sur la Paléantarctide, les autres
sur l’Inabrésie. El l’histoire des lignées Inabrésienncs se montrera tout-
à-fait comparable à celle des petits Scaritidcs endogés de la tribu des
Heicliiini (2). On remarquera aussi que dans son ensemble la réparti¬
tion géographique des lignées des Anillini cadre d’une façon parfaite
avec celle des diverses tribus des minuscules Staphylinides endogés de
la famille des Leptotyphlitae qu’H. Coiffait (1963, Biol. Aniér. austr.,
II, sons presse ) vient de présenter dans ses grandes lignes à propos de
nouvelles découvertes faites récemment au Chili.
LIGNÉES PALÉANTARCTIQUES.
Il n'existe pas chez les Anillini une lignée paléanlarctique com¬
plète, c’est-à-dire représentée à la fois sur la Paléantarctide orientale
et l'Amérique australe, comme celle «les Hnmnloderini en fournit un
exemple (R. .Jkannkl, 1961,1. c., p. 53, fig. 21 ). Mais la lignée «le Zennil-
Iiis occupe la Nouvelle-Zélande, le genre Nothnnillus. de la lignée
(1) fl. Jkannki., 1961. En Gondwanic et le peuplement «le l’Afrique (Ann. Mus.
Afr. eenlr., Tervuren. sér. in-8“, Zool., n" 102. p. 101.
(2) fl. Jf.annp.i., 1957, Révision «les petits Scaritidcs endogés voisins des Reicheia
Saulcy (Rev. fr. d'Enl., Paris, XXIV, p. 129 à 212.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES ANJLUNI ». BKMH1ÜIIDKS ENDÜGÊS.
199
d'Anillus, vil au Chili, de sorte que l’on peut en déduire que des Anil-
lini vivaient sur la Paléantarctide lorsque son extrémité orientale
aboutissait à la Nouvelle-Zélande, c’est-à-dire au Crétacé, en même
temps que les souches des Arpini dont les descendants actuels sont
devenus suhiuarins (R. Jean Nia., 1963, Biol. Amér. austr., II, sous
presse).
La grande série phylétique d'Anillus (p. 49, lig. 1) se présente
connue les restes actuels d’une vaste pulsation (R. Jeannel, 1961, I. c.,
p. 421 issue de la Paléantarctide occidentale (où vit encore le Xothanil-
lus Germaini Jeann.i et développée par VArchigalenis sur l’Amérique
du Nord puis, au delà, sur l’Europe.
Il est remarquable que les Anillodes, n. g., de la Californie ressem-
bent beaucoup aux Corcijranillus Jcann. se trouvant à Corfou et à
Rhodes. Quant aux Anillus J.-Duv. qui ont survécu en nombre sur les
restes de la Tyrrhénide et les dépendances de cette aire continentale,
on est bien tenté de croire que leurs variations œdimères, les mainte¬
nant dans le domaine épigé, à l’abri de l’évolution souterraine, les a de
ce fait sauvés de l’extinction qui a été la destinée finale de tant de
lignées européennes venues de l’Amérique du Nord.
Si l’on fait abstraction de ce genre Anillus J.-Duv qui a survécu
en Europe pour des raisons particulières, on sera frappé de la simi¬
litude absolue de la répartition des restes de la série phylétique d'Anil¬
lus avec celle de la tribu des Xeotyphlini de la famille des Leptoty-
phlites. H. Coiffait (1963, l.c., II, sons presse) signale en effet que trois
genres des Xeotyphlini habitent le Chili, sept genres sont connus de
Californie, un genre de la Slovénie en Europe. C’est bien là une lignée
venue de la Paléantarctide occidentale, tout comme celle d'Anillus que
nous voyons conservée elle aussi au Chili, en Californie et en Europe
centrale.
D’où viennent les Anillnspis ('.as. qui sont cavernicoles en Califor¬
nie (p. 77) ? Sans doute eux aussi de la Paléantarctide occidentale.
Quant aux Anillinns Cas. des Appalaches, il n’est pas possible de déter¬
miner avec certitude leur origine. On a vu quelle étrange crise évolu¬
tive a affecté la structure de leurs édéages (p. 75). La seule supposi-
lion vraisemblable qu’on puisse faire à leur sujet, c’est que leur sou¬
che, tout comme celle des Anillnspis, ait fait partie d’un complexe de
formes anciennes ayant vécu sur la Paléantarctide occidentale à la fin
du Crétacé.
LIGNÉES INABRÉSIENNES.
Sur les onze lignées principales des Anillini, on en compte six
qui sont des restes de la faune autochtone de l’Inabrésie africano-brési¬
lienne, plusieurs d’entre elles se présentant nettement comme ayant
pris naissance sur la Sudamadie. El on sait que la Sudamadie est
restée en connexion avec la Paléantarctide jusque vers la fin du Crétacé
(Jeannel, 1961, I. c., p. 19 ; 1963, Biol. Amér. austr., II. sous presse).
Source : MNHN, Paris
20 »
H. J ICANN KL.
Les mieux conservées de ces lignées inahrésiennes des Anillini
sont sans aucune doute celles de la Division des Aphaenodontes. On
les examinera donc tout d’abord, car certains faits mis en évidence
par leur répartition actuelle jetteront quelque lumière sur des pro¬
blèmes posés par les Plumérodontes.
Les lignées des Aphaenodontes.
La série phylétique de Stylulus. Quelques genres, presque tous
monospécifiques sont épars dans des stations très éloignées les unes
des autres sur les restes de l'Inabrédie africano-brésilienne. Les espèces
sont de taille minuscule cl ont une série ombiliquée de mode A.
L’élément brésilien «le la série phylétique est représenté par le
Sti/luUtcs Plnumnnni, n. sp„ de l’Ktat de Santa Calarina, au Brésil,
et par le Stylnlus nnsutns Schauf. «le Plie Saint-Thomas de l’archipel
des îles Vierges dans les Antilles. D’autre part, l’élément africain est
constitué par le genre Psriulanillus Bed„ avec trois espèces en Berbérie
orientale et VAnillopsis cape nsi s Pér., étroitement localisé sur la Mon¬
tagne de la Table.
A ces quatre genres il faut enfin ajouter un cinquième, le Ttjphlo-
nesiotes Smatuwenbertji Jeann. de Pile Qnliu dans l’archipel des Hawaï.
Il est bien difficile de croire que celte espèce endogée ail pu être intro¬
duite accidentellement dans Pile Oaliu. Il semble bien plus vraisem¬
blable que tout comme le Limnnstis Smalnwenbergi Jeann. «pii vit avec
lui, le Typhlonesiates soit en place aux Hawaï depuis le Jurassique
(Jkannel, 1937, /. <•., p. 361), lorsque l’archipel hawaiien englobé dans
les terres nord-pacifiques était rattaché il la Gondwanie par le vieux
massif malais.
Car il n’est pas douteux «pie la série phylétique «ie Sh/lnlns soit le
reste d’une lignée inabrésienne très ancienne. I.’A nillopsis capensis
Pér. fait partie d’une faune endogée étroitement localisée sur la mon¬
tagne de la Table et constituée par des groupes divers et très particu¬
liers (1). Il y a tout lieu «le croire «pie cette l'annule souterraine de la
montagne de la Table nous montre la trace d’un épisode évolutif très
ancien, remontant probablement au Jurassique.
La série phylétique de Microtyphlus. ('.cite grande lignée est cer¬
tainement moins ancienne «pie la précédente. Elle est constituée par
une douzaine de genres répartis sur l'extrême sud de Madagascar et
les régions montagneuses de l’Afrique australe et intertropicale, d’au¬
tre part sur l’Europe méditerranéenne (fig. 245 et 246).
On ne peut mainpicr d'être frappé par la similitude «le celte aire
de répartition avec celle «les Scarilidcs endogés «le la lignée des Iteichein
(JlîANNEl,, 1961, /. r.. p. 122. lig. 711. De même, l’exposé fait par H.
(1) R. Jeannei., 1955, Les Psélaphidi's de l'Afrique australe (Mém. Mus. nul Hisl
nul.. Paris. Zool.. IX. p. I!». '
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES « AXIU.INl ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
201
Coiffait île la répartition des diverses tribus de Leptotyphlitae, fait
apparaître que la tribu des Leptotyphlini présente la même distribu¬
tion en Afrique et en Europe que la lignée des Microtyphlus.
Un fait assez surprenant au premier abord est que cette lignée de
Microtyphlus est aussi représentée en Australie par le genre lllaphnnus
Mail., vivant dans les montagnes de la Nouvelle Galle du Sud (p. 151,
lig. 247). Tous les caractères de ces lllaphnnus montrent que ce genre
australien est très proche de Microdipnus dont une espèce vit dans le
Capland. Faut-il rappeler que dans la famille des Peripatopsidae (Ony-
chophores) (Jkankki., 1963, Biol. Amer, aitslr.. II, sous presse) le genre
Parapcripatus de l’Est australien est étroitement allié au genre Peripa-
topsis du Cap. Sans doute a-t’il existé au Crétacé une liaison continen¬
tale entre l’Australie et la Sudainadie par l’Antarctide orientale.
I.a carte de la répartition actuelle de la lignée en Afrique (fig. 245)
montre que les souches crétacées ont vécu sur la Sudamadie avant sa
rupture, puisque le genre .Microdipnus Jeann. occupe encore l’extrême
sud de Madagascar par lequel la Grande-Ile a été rattachée au Natal
(JEANNE!,. 1961, /. <•.. p. 19). Partie de la Sudamadie, la lignée s’est
répandue dans l’Afrique inlertropicale, les espèces peuplant l’humus
des forêts dans les régions montagneuses.
On a vu (p. 163) que l’une d’elles, faisant exception, est restée
épigée dans les terrains sableux du fond de la cuvette congolaise et n’a
subi aucune évolution souterraine. Au contraire toutes les autres espè¬
ces ont perdu leurs yeux dans l’humus forestier ; mais il faut croire
qu’elles sont restées capables de se déplacer jusqu’aux dernières pério¬
des du Tertiaire, car le peuplement des forêts élevées des grands vol¬
cans de la H if t Valley (Kénya, Kilimandjaro) n’a été possible qu’au
Pliocène.
A quelle période géologique et par quelle voie la lignée de Micro-
typhlus a-t’elle passé sur les massifs méditerranéens de l’Europe ?
Très certainement à la même époque et par la même voie que la lignée
des Reicheia, c’est-à-dire à la fin du Crétacé par le massif hético-rifain.
La Mésogéide montienne a été peuplée de l’ouest vers l’est et on trouve
aujourd’hui le genre Microtyphlus Lind. sur les restes de la chaîne
catalane, le genre Hypotyphtus Jeann. sur ceux de la chaîne pyrénéo-
provençale, le genre Winklerites Jeann. enfin sur ceux de l’Egéidc
septentrionale. L’évolution souterraine des espèces a été précoce en
Europe et il apparait que le peuplement des argiles profondes du
domaine endogé était chose faite dès la fin de l’Oligocène, comme il a
été dit ci-dessus.
Mais il s’est aussi produit dans cette lignée de Microtyphlus le
même incident évolutif que celui qui a survenu dans la lignée d’An/7-
tus. Le genre Scotodipnns Schaum, de même souche que le genre Mi¬
crotyphlus Lind. a été affecté de variations œdimères aussi considéra¬
bles que celles des Anillus et n’a pas subi d’évolution souterraine, com¬
me ce dernier. Les Scotodipnns ont peuplé les Alpes occidentales dès
le Miocène et leurs espèces ont effectué les migrations que l’on sait
pendant les périodes glaciaires (1937, /. c.. p. 377).
Source : MNHN, Paris
202
R. JKANNF.L.
Les lignées des Phanérodontes.
Ces lignées, qui restent a examiner, ont toutes des répartitions
géographiques très restreintes, les unes dans la région méditerranéen¬
ne, les autres à Madagascar, de sorte que leur histoire n’apparaît pas
d’emblée aussi clairement «pie celle des lignées dont on vient de retracer
la géonémie.
Les lignées bético-rifaines. Deux lignées se placent dans cette
catégorie, ce sont la lignée des Typhlocharis et celle des Geocharis.
Les Typhlocharis sont «les insectes endogés d’un type morpholo¬
gique très particulier (p. KO. lig. fit)) et sont strictement localisés sur
les restes du massif l»étie«i-rifain. Avec leurs caractères chétolaxiques
très insolites, les Typhlochnris ont un édéage tout à fait «le même type
que celui «les .1 villas, au point «pi'on est tenté d’y voir la preuve d’une
parenté étroite. Mais on ne comprend guère comment la lignée d 'Anil-
lus. de souches paléantarcliques et avant franchi le nord de l’Atlan¬
tique au début du Tertiaire, aurait atteint le massif hético-rifain.
L’origine et l’histoire de la lignée des Geocharis sont plus faciles
à découvrir. Les trois genres qui la représentent ont tous trois une
série ombiliquée de mode B. Le genre Geocharidius, nov., vit au Guate¬
mala, le genre Geocharis Khi. occupe les restes du massif hético-rifain,
le genre Rheymalohiiis Jeann. est réparti dans le centre de la Sardai¬
gne et toute la partie moyenne de la péninsule italienne (p. 104, fig.
11 fi ).
La présence de Geocharidius dans l’Amérique centrale implique
que la lignée a pris naissance sur l’Inabrésie africano-brésilienne pen¬
dant le Crétacé. Puis, le genre Geocharis s’est fixé sur le massif bético-
rifain sans manifester la moindre tendance à l’atrophie du sommet des
élytres, malgré sa série ombiliquée de type 11 comme d'ailleurs le genre
guatémaltèque. Plus tard, sans doute à l’Oligocène, le genre Rhegmato-
bius Jeann. est issu de Geocharis. s’avançant sur la bordure méridio¬
nale de la Tyrrhénide jusqu’en Sardaigne et différant de Geocharis
par l’atrophie progressive du sommet des élytres. Rhegmalobins a
peuplé le massif central de la Sardaigne, puis le pont sardo-pontin du
Ponticn lui a permis «le passer dans l'Italie moyenne et de s'y répandre
de la Toscane jusque dans le Hasilicata (Jiîannkl. 1937, /. c., p. 369).
La lignée mésogéidienne de Caecoparvus. - La répartition des
genres de cette lignée est semblable à celle des genres européens de la
lignée des Microtyphlns. Mais il s'agit sans aucun doute de deux lignées
bien différentes.
Il est infiniment probable que la lignée de Caecoparvus, comme
celle de Microtyphlns soit originaire de la Sudainadie mais elle n’a
laissé aucune trace en Afrique. Le genre Typhlomicrus nov. est localisé
en Catalogne, le genre Caecoparvus se trouve en Grèce sur les restes
de l’Egéide méridionale, et le genre Dicoplerus Khi., occupant les Car-
pathes du Banal, présente «les variations «rdimères semblables h celles
des Scotodipnas alpins.
Source : MNHN, Paris
MONOGRAPHIE DES * ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS.
203
La comparaison des répartitions des deux lignées sur la Méso-
géidc, <|ni sont analogues mais non identiques, suggère qu’il se pour¬
rait que la lignée des Caecoparuus ait passé en Europe par l’Egéide
méridionale, alors que la voie suivie par la lignée de Microtyphlus a
très vraisemblablement été celle de l’ouest par le massif bético-rifain.
Les lignées lémuriennes de Paranillus et d'Argiloborus. Toutes
deux sont des Phanérodontes, mais la lignée de Paranillus a une série
ombiliquée de mode ,4, celle d'Argiloborus une série ombiliquée de
mode B. Malgré cela les deux lignées sont très voisines, apparemment
de même souche. Ni l’une ni l’autre ne manifeste de tendance à l’atro¬
phie du sommet des élytres.
La lignée de Paranillus est localisée dans les forêts de Madagascar
(domaines de l’Est, du Nord, du Sambirano) ; la lignée d'Argiloborus,
bien plus nombreuse, occupe les mêmes forêts de Madagascar mais
aussi Plie Maurice, l’île Félicité aux Séchelles, l’île de Ceylan et le sud
de la péninsule indienne.
On a vu qu’il existe dans les forêts d’altitude élevée, à Ceylan, un
genre de la série phylélique d'Argiloborus, le Pelocharis Remyi Jeann.
dont la série ombiliquée est restée h un état très primitif qui fait com¬
prendre la marche des deux orthogénèses par lesquelles se sont consti¬
tués le mode .1 et le mode B. Ce Peloclutris Remyi aurait pu être placé
systématiquement aussi bien à l’origine de la lignée de Paranillus
qu’à l’origine de celle d'Argiloborus. Si j’ai choisi cette deuxième alter¬
native, c’est parce qu’aucun Paranillus n’est connu de Ceylan ni de
l’Inde.
Quoi qu'il en soit, la parenté étroite des deux lignées de Paranil¬
lus et d'Argiloborus confirme pleinement que la divergence chétotaxi-
que des modes A et H n’a pas la valeur taxinomique que j’avais cru
pouvoir lui reconnaître quand je m’en suis servi pour définir deux
tribus. La présence du Pelocharis auprès des Argiloborus et des Para¬
nillus donne même «à croire que la divergence chétotaxique de ces deux
genres a été un événement relativement récent au cours de l’évolution
des lignées.
La répartition léinurienne de la lignée d'Argiloborus pose un pro¬
blème. D’où la lignée est-elle venue ?
Ni la lignée d'Argiloborus ni celle de Paranillus ne sont repré¬
sentées dans l’Afrique australe. On ne peut donc pas les tenir pour des
lignées sudaïuadiennes. D’autre part les deux lignées d’Argiloborus et
de Paranillus sont totalement isolées du continent africain sur lequel
s’est répandue la lignée de Microtyphlus qui relève des Aphaenodontes.
En réalité les lignées d'Argiloborus et Paranillus ont évolué pen¬
dant le Crétacé sur un territoire émergé qui unissait Madagascar à
l’Inde le long du golfe de Mozambique qui a isolé la côte orientale du
continent africain depuis le Trias (Jkannf.i., 1961, /. c. t p. 21). Ces terres
lémuriennes n’ont sans doute jamais été un vaste continent couvrant
touk l’étendue de l’océan indien. Elles ont suffit toutefois pour donner
Source : MNHN, Paris
204
H. JEANNKI-.
passage à toutes les liguées originaires de l'Indo-Malaisie qui forment
un élément très important de la faune actuelle de Madagascar.
Les lignées lémuriennes d’Argiloborus et Paranillus font-elles
aussi partie de cet élément indo-malais de la faune malgache ? Cela
parait fort probable. La découverte des Argilobius et Pelocharis de
Cevlan et de Pondichéry par P. Rkmy en 1959 fait espérer que les
recherches futures dans la région Orientale feront connaître d’autres
Anillini des mêmes lignées.
Il apparaît ainsi que si la majorité des lignées d’Anillini sont ori¬
ginaires de la Paléantarctide et de la Sudamatie. il en existe au moins
une, celle d'Argiloborus. qui doit être une véritable lignée gondwa-
nienne orientale. Et il faut ajouter que par cela la géonémie des Anil¬
lini se montre différente de celle des Leptolyphlitae, car il semble bien
que ces petits Staphylinides fassent complètement défaut à Madagas¬
car.
Achevé d'imprimer le 30 avril 1963.
Prinled in France.
l.e Directeur-Gérant : Eugène Séguy.
Maurice Dbci.ume, Imprimeur. l.ons-lc-Saunier. — 200-63-380.
Avril 1963 « Dépôt légal 2- trimestre 1963 — N» 5407 ».
Source : MNHN, Paris