MEMOIRES MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE NOUVELLE SÉRIE Série A, Zoologie TOME XXVIII FASCICULE 2 D r R. JEANNEL MONOGRAPHIE DES «ANILLINI», BEMBIDIIDES ENDOGÉS (COLEOPTERA TRECHIDAE) PARIS ÉDITIONS DU MUSÉUM 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire (V*) Source : MNHN, Paris MÉMOIRES DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE Série A. Zoologie. Tome XXVIII. fascicule 2. — Pages 33 à 204. MONOGRAPHIE DES «ANILLINI», BEMBIDIIDES ENDOGÉS [COLEOPTERA TRKGHIDAE], par le D' René JEANNEL. SOMMAIRE. Pages Avant-propos . Ecologie . Le sol, milieu vital . Microclimat (lu sol (p. 3/). L’humus . Caractères de la microfaune humicole (p. 39). Le domaine endogé. Conditions physiques du domaine endogé (p. 4(1). — Conditions biologiques dans le domaine endogé (p. 42). — Evolution du domaine endogé (p. 42). Taxinomie . Position systématique de la tribu . Caractères chétotaxiques des Anillini . La spécialisation des fouets de la série ombiliquée (p. 44). — Evolution delà série ombiliquée des Anillini (p. 45); la serre ombiliquée anillicnne (p. 45) ; la série ombiliquée scotodip- nienne (p. 46). Subdivision de la tribu . Division des l’hanérodontes (p. 47); division des Aphaenodon- tes (p. 48). Systématique . 36 37 37 38 39 44 44 44 DIVISION DES PHANÉRODONTES. I. SÉRIE PHYI.ÉTIQUF. I )'Anillus . **•’ 1. - tien. Xuthanillus Jeann. (p. 51). — 2. Gen. Anillodes. nov. (p. 54). - 3. tien. Micranillodes, nov. (p. 57). - 4. Gen. Corcy- ranillus Jeann. (p. 58). — 5. Gen. Turkanillus Coi IL (p. 59). — — 6. Gen. Prionionws Jeann. (p. 60). — 7. Gen. Anillus J. Duv. (p. 61). Mémoires nu Muséum. Zooi.ooik, t. XXVIII. 3 Source : MNHN, Paris 34 H. JEANNKL. n. SÉRIE PHYLÉTIQUE n’Anillinus . 7 Q 8. Gen. Anillinus Cas. (p. 71). III. Série phylétique D ' Anillnspis . 77 9. Gen. Anillaspis Cas. (p. 77). IV. SÉRIE PHYLÉTIQUE DE Tt/pldocharix . 8(| 10. Gen. Typhlocharis Dieck (p. 81). V. SÉRIE PHYLÉTIQUE DE Paraniltus . 11. Gen. Paranillus Jeann. (p. 85). VI. SÉRIE PHYLÉTIQUE DE Zeanillus . PO 12. Gen. Nesamblyops .leann. (p. 91). — 13. Gen. Zeanillus Jeann. (p. 93). — 14. Gen. Pelodiaclus Jeann. (p. 94). VII. Série phylétique de Caecoparvus . g,- 15. Gen. Caecoparvus Jeann. (p. 97). — 16. Gen. Typhlomicrus, nov. (p. 99). — 17. Gen. Dicroplerns Ehl. (p. 101). VIII. Série phylétique de Geocharis . ig.j 18. Gen. Geocharis Ehl. (p. 105). — 19. Gen. Geocharidius. nov. (p. 107). — 20. Gen. Rheymatobius Jeann. (p. 108). IX. Série phylétique d’ Argiloborus . I ( ., 21. Gen. Pelocharis Jeann. (p. 113). — 22. Gen. Argilobius nov. (p. 115). — 23. Gen. Argiloborus Jeann. (p. 118). — 24. Gen. Neo- (lipnus Jeann. (p. 135). DIVISION DES APHAENODONTES. X. Série phylétique de Stylulus . 25. Gen. Slylulus Schauf. (p. 138). — 26. Gen. Stylulites. nov. (p. 139). — 27. Gen. Pseudanillus Bed. (p. 140). — 28. Gen. Aniltopsis Jeann. (p. 143). — 29. Gen. Typhlonesioles Jeann. (p. 145). XI. Série phylétique de Microtyphlus . 30. Gen Illaphanus Macl. (p. 150).—31. Gen. Microdipnus Jeann. (p. 152). - 32. Gen. Hypodipnites, nov. (p. 156). —33. Gen. C.ae- conannus. nov. (p. 157). —34. Gen. Cryptorites Jeann. (p. 159). — 35. Gen. Microdipnites Jeann. (p. 160). — 36. Gen. Microdipnodes Bas. (p. 162). — 37. Gen. Selenodipnus, nov. (p. 164). — 38. Gen Pelonomus Jeann. (p. 167). — 39. Gen. Microtyphlus Lind. (p. 169) 40. Gen Scotodipnus Schaum (p. 172). - 41. Gen. Hupoluphlus Jeann. (p. 181). — 42. Gen. Winklerites Jeann. (p. 185). Les souches lucicoles des Anillini . L’évolution anillienne . L’évolution scotodipnienne . Evolution souterraine. Evolution souterraine des Anillini dans les régions tropicales (p. 194). — Evolution souterraine des Anillini dans la région méditerranéenne (p. 195). — Les variations œdimères (p. 196). 136 146 189 189 191 192 193 Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILMNI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 35 Géonémie . 198 Lignées paléantarctiques . 198 Lignées imabrésiennes . 199 Les lignées inabrésiennes des Aphaenodontes . 200 La série phylétique de Stylulus (p. 200)- — La série phyléti- que de Microli/phlus (p. 2Ô0). Les lignées inabrésiennes des Phanérodontes. 202 Les lignées bético-rifaines (p. 202). — La lignée mésogéidien- ne de Caecoparous (p. 202). — Les lignées lémuriennes de Paranillus el d ’Argilobonis (p. 203). Source : MNHN, Paris R. JF.ANNKb. AVANT-PROPOS. On sera peut-être surpris qu’après mes deux ouvrages de 1937 et de 1957 sur les Bembidiides endogés (1 ' j’entreprenne aujourd’hui une troisième révision de ces petits Coléoptères. C’est que leur étude est difficile, au point qu’on n’arrive à une connaissance parfaite de leur organisation et de leur histoire que par approximations successives. D’abord, la découverte des espèces endogées ne peut être faite que par des chercheurs expérimentés et on est fort loin du jour où des explorations auront été faites dans toutes les parties du monde. Les matériaux d’étude sont donc rares. D’autre part, l’étude efficace des Anillini n’est possible qu’en met¬ tant des exemplaires en pièces détachées que l’on doit monter entre lame et lamelle pour être examinées au microscope. Et cette nécessité rend l’étude des exemplaires uniques pratiquement impossible ; le simple examen des caractères chétotaxiques à la loupe binoculaire expose à de graves erreurs. Pour ces raisons les recherches sur la morphologie des espèces et sur leur phylogénie n’avance qu’avec de fréquentes hypothèses dont le bien-fondé ne peut apparaître qu’avec le temps, à mesure que de nouvelles découvertes s’accumulent. Comme on le voit, si j’espère que cette nouvelle monographie des Anillini va réaliser un grand progrès sur les deux premières, je reste en même temps convaincu qu’elle laissera encore bien des problèmes en suspens. Je ne reviendrai pas ici sur la morphologie générale des Anillini que j’ai déjà traitée de façon complète dans mon ouvrage de 1937. Mais avant d’entreprendre une étude systématique toute nouvelle de la tribu, j’ai pense qu’il serait utile d’entrer dans quelques détails sur le sol, considéré en tant que milieu vital, et plus particulièrement sili¬ ce que nous appelons le domaine endogé. Enfin comme conclusion de cet ouvrage, un chapitre sur l’évolu¬ tion des Anillini me permettra d’exposer d’une façon toute nouvelle d’une part la genèse des caractères morphologiques des espèces, d’autre part l’origine et la géonomie des lignées. (Il 1937. Les Bembidiides endogés. Monographie d’une lignée gondwanienn.- (Ken. fr. il'Enl., 111. p. 341 à 394. avec 245 flg.). 1957. Révision des Bembidiides endogés d’Afrique el de Madagascar (Ann \ Congo Belge, sér. in-8°. Zool.. 52. 88 p. avec 91 flg.l. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 37 ÉCOLOGIE LE SOL, MILIEU VITAL. L’existence de Coléoptères endogés est connue depuis le milieu du siècle dernier. Mais le peuplement du sol n’est guère exploré sérieu¬ sement que depuis quelques dizaines d’années. Cette exploration a d’ailleurs été menée avec une telle activité qu’on peut dire aujourd’hui que la connaissance de la l'aune terricole est devenue une branche importante de la zoologie. Lorsqu’on s’enfonce sous la surface du sol, les conditions phy¬ siques auxquelles sont soumis les petits animaux terrestres s’écartent progressivement des conditions d’existence du domaine épigé et se rapprochent peu à peu de celles du milieu des cavernes. Ainsi les conditions d’existence dans le sol font-elles qu’il faut distinguer deux étages souterrains, à savoir l’humus et le domaine en- dogé L’humus superficiel est un milieu vivant, en perpétuel métabo¬ lisme sous l’action conjuguée d’une microfaune particulière et d une flore cryptogamique et bactérienne. L’humus est indispensable à la vie des végétaux supérieurs et il est aussi le laboratoire naturel où se déroulent les premiers stades de l’évolution souterraine de toutes les lignées troglobies. Le domaine endogé par contre, loin d’avoir la même généralité que l’humus, n’est développé que dans les régions du globe où l’humus recouvre un sous-sol qui présente des caractères particuliers. Tout comme le domaine cavernicole, il est une partie limitée de ce qu’on est accoutumé d’appeler le domaine souterrain. Microclimat du sol. - Avant d’entrer dans le détail des conditions d’existence dans l’humus et les régions profondes du domaine endogé, il ne sera pas inutile de rappeler les caractéristiques principales du microclimat du sol. En terrain découvert, la surface du sol présente des variations d'éclairement très considérables, mais les variations thermométriques et hygrométriques, tant diurnes que saisonnières, s’atténuent rapide¬ ment lorsqu’on s’enfonce dans le sol, de sorte que la température du sous-sol tend à s’équilibrer, se rapprochant de la moyenne annuelle à la surfaee du lieu considéré. En forêt, le microclimat du sol présente, comme l’a montré Cl. Dklvmake Debouttkvii.k, une disjonction entre le sol effectif situé à la couronne des arbres, et le sol réel situé au sol. Source : MNHN, Paris 38 R. JEANNEL. Dans le sous-bois, cl cela en pays tempéré comme en pays tropi¬ cal, le microclimat ressemble à celui du sous-sol en terrain découvert. Mais dans le sol forestier on constate une absence quasi totale de va¬ riations thermiques et un degré hygrométrique qui atteint la satura¬ tion. L'HUMUS L’humus normal, formé dans les conditions moyennes de chaleur et d’humidité, est un sol où les éléments organiques, à l’état colloïdal, sont intimement mélangés aux éléments minéraux. Il offre aux plan¬ tes un aliment directement assimilable. D’autre part son influence physique est importante, car il augmente la capacité d’absorption d’eau du sol et rend les sols argileux plus perméables. L’humus se forme aux dépens des débris végétaux morts qui tom¬ bent sur le sol. Dans les contrées tempérées, les feuilles mortes s’accu¬ mulent en niasse à l’automne ; dans les régions chaudes le dépôt de feuilles mortes s’entretient d’une façon constante en toute saison et cette différence a une répercussion sur le développement de la micro¬ faune du sol. Placées dans des conditions de température et d’humidité conve¬ nables, ces accumulations de feuilles mortes sont décomposées par les Bactéries et des Champignons saprophytes, sans pour cela perdre leur structure cellulaire. Puis, dans un deuxième temps les débris végétaux sont émiettés, fragmentés et brassés avec les éléments minéraux par la microfaune du sol et aussi par les Oligochètes qui entraînent l’hu¬ mus en élaboration dans leurs galeries profondes. Enfin, dans un troi¬ sième stade la structure cellulaire disparaît cl l’humus passe à l’état colloïdal : il est alors devenu un terreau, mélange intime de matière organique à l’état colloïdal et de matière minérale dont les particules laissent entre elles des espaces où circulent les petits animaux formant les biocoenoses extrêmement populeuses de la faune humicole. Les trois étapes de la formation de l’humus, à savoir : décomposi¬ tion par les Bactéries et Champignons, émiettement par la microfaune, disparition de la structure cellulaire, ne peuvent s’accomplir que dans des conditions définies de température el d’humidité, de sorte que la présence d’humus véritable est loin d’être générale à la surface de la terre. Bien entendu toute formation d’humus est exclue dans les pays désertiques. Le second stade, qui suppose la présence d’une faune terri- rôle abondante, ne peut pas se réaliser dans les régions à sol gelé. Dans la toundra le premier stade n’est pas dépassé el il se produit des terres noires acides (terre de Bruyère) qui ressemblent à la tourbe. Il en est de même à haute altitude sur les montagnes. Ainsi, c’est surtout dans les forêts intertropicales que la formation de l’humus est la plus active. Il V constitue sur le sol une couche donl l’épaisseur varie selon les endroits entre quelques centimètres et quatre à cinq décimètres. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES * ANILLIN! ». BEMB1DIIDES ENDOGÉS. 39 Caractères de la microiaune humicole. Dans les forêts des ré¬ gions tempérées, la chute des feuilles est saisonnière, de sorte que la belle saison est celle où la microfaune du sol est la moins riche, ayant été décimée pendant l’hiver. Par contre, dans la forêt ombrophile tro¬ picale, où la chute des feuilles est continue, il semblerait à priori que la température élevée et la forte humidité dussent créer des conditions particulièrement favorables à la pullulation «les animaux du sol. Il ne semble pas cependant <|uc la microfaune humicole y soit quantitative¬ ment plus riche <[uc dans les forêts des régions tempérées. Sans doute, comme l’a dit Cl. Dixamark, cela tient-il à la décomposition plus ra¬ pide des débris végétaux et à leur lessivage intense par les pluies tro¬ picales. Cl. Dki.amark, adoptant la définition des formes biologiques de Gisin, répartit la population humicole en deux catégories, les « hémié¬ daphiques » et les « euédaphiques ». Les euédaphiques sont étroitement adaptés à la vie dans le sol. et Cl. Dki.amam-:, ayant surtout en vue les Collemboles, les définit ainsi : « Dépigmentés, anophtalmes, allongés, de petite taille, à segments « du corps équivalents et munis de muscles permettant des mouve- « ment s de torsion latérale facilitant la progression dans les espaces « du sol, à membres courts, à antennes courtes, à chétotaxie unifor- « misée, à organes postantennaires développés, à caractères sensoriels « antennaires accrus, à furca regressée ou absente, à l’autohémorrliée « se produisant par des pores spécialisés, ù respiration cutanée et a « métabolisme amoindri, à chitine mince favorisant la respiration « cutanée ». On trouve dans cette énumération des caractères des Collemboles euédaphiques toutes les manifestations de ce que j’ai appelé « évolu¬ tion souterraine » ainsi que des adaptations à la vie dans d’étroites fissures, en rapport avec un stéréotactisme très développé chez tous les humicoles. L’humus el la faune humicole sont ainsi répandus dans le monde, autant dans les forêts des régions tempérées que dans celles des con¬ trées intcrtropicales, el cela quelle que soit la nature du sous-sol. Les seules conditions qui déterminent l'abondance ou l’absence d’une faune humicole, ce sont d’abord les conditions climatiques puis la présence des arbres. LE DOMAINE ENDOGÉ. Le domaine vital que nous appelons endogé s’étend, quand il existe, en dessous de la couche d’humus. Aucune démarcation ne le sé¬ pare de l’humus superficiel. Les Oligochètes s’enfoncent «lans le sous- sol, creusant leurs galeries plus ou moins verticales dans lesquelles ils se déplacent, opérant un brassage constant entre l’humus et le sous- sol profond. L’existence d’un domaine endogé est avant tout conditionnée par la nature minéralogique «lu sol. Source : MNHN, Paris ». JEAN N EL. 40 Aucune faune endogée terrestre ne peut exister dans les sables, dans les arènes de roches siliceuses beaucoup trop perméables. Dans ces sols sableux à gros grains, de remarquables aquatiques vivent par¬ fois dans la profondeur, mais les strates supérieures lavées par les pluies ne peuvent conserver ni humidité ni matière organique. Les sols favorables à l’installation d’une faune endogée sont les sols éluviaux (formés sur place) de nature argileuse. Dans les argiles, à grain toujours fin, l'eau est retenue par capillarité et entretient dans les interstices une atmosphère saturée d’eau. Ces sols favorables, ce sont les sols bruns forestiers du midi de l’Europe, les sols rouges médi¬ terranéens (argiles de décalcification ou lerru rossa), les sols argilo- marneux, les arènes argileuses des roches éruptives à feldspath. Dans les pays chauds ce sont encore les argiles latéritiques et d’une façon générale tous les sols éluviaux argileux qui gardent l’humidité tout en restant parcourus de fissures et de microcavités habitables. Ces sols, toujours mêlés de corps étrangers et en place depuis les âges les plus reculés, sont parcourus par les galeries des Vers de Terre et par une infinité de canaux laissés par la décomposition des ra¬ cines des plantes, dans lesquels les eaux d’infiltration entraînent à la fois de l’humus et les petits animaux humicoles. Ces sortes de micro- cavernes jouent un rôle essentiel dans la biologie des êtres endogés. Elles entretiennent et régularisent les conditions physiques, microcli¬ matiques et biologiques dans le réseau des fissures profondes où se tient la faune. Le domaine endogé ne se prolonge pas au delà du niveau le plus bas atteint par les Vers de Terre. Il est aussi bien loin d’être universel puisque son existence dépend de deux conditions, d’abord de l’existence d’une faune humicole, ensuite de la nature argileuse du sous-sol. Malgré cela, l’étendue du domaine endogé est considérable. On peut estimer que l’immense réseau de fissures exiguës qui constituent le domaine endogé dans le monde doit avoir, en tant qu’espace vital, à peu près la même importance que le domaine cavernicole. Il faut d’ailleurs remarquer que le domaine endogé confine au domaine cavernicole. Surtout développé dans les argiles des régions calcaires, il débouche par ses fissures dans les fentes de la roche cal¬ caire et on sait que par cette voie bien des lignées issues de la faune humicole ont passé pour devenir troglobies. Conditions physiques du domaine endogé. Compte tenu de la grande différence de volume des cavités souterraines habitées par les endogés ou par les cavernicoles, les conditions physiques sont les mêmes dans les fissures des terrains argileux et dans les vastes cavités des grottes. L’obscurité est totale. La température est basse et constante. A 30 cm de profondeur dans l’humus de la forêt ombrophile de montagne dans le Kivu, la température du sol est de 8" à 12 C, sans variations saisonnières sensibles. A la même profondeur dans les forêts des ré¬ gions tempérées à hivers rigoureux, la température du sol est à peu près constamment la même, ne s’abaissant que très peu en hiver. El Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES * ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 41 on peul dire <|u’à 50 cm de profondeur en lorrain découverl dans les régions tempérées la température montre la même stabilité. On admet qu’elle correspond sensiblement à la moyenne annuelle de température de l'air dans la région considérée. l/humidité est assurémenl variable dans le domaine endogé, non seulement d’un moment à l’autre, mais aussi d’un endroit à un autre. En tous cas les êtres ondogés se tiennent toujours aux endroits où le degré hygrométrique est proche de la saturation. Circulant dans les fissures intimes du sol et surtout dans les galeries des Oligochètes ou les canaux laissés par les racines mortes, les endogés se déplacent constamment, s’enfonçant dans la profondeur ou se rapprochant de la surface selon qu’à l’extérieur la sécheresse augmente ou que les pluies gorgent d’eau l’humus superficiel. Pendant les périodes de sécheresse les endogés se font rares ou même disparaissent dans les tamisages ou les lavages de terre ; ils se sont enfoncés dans les couches profondes où subsiste encore de l’humi¬ dité. En période de pluies prolongées, par contre, ils remontent vers la surface. A. Banyuls, dans les oliveraies après les pluies d’automne, les Microtyphlus Schaumi et Anillus convexus se prennent à quelques centimètres de profondeur ; et il m’est arrivé de les trouver au pied des Oliviers, errant entre les très petits cailloux à la surface du sol. Il existe depuis peu un microhygromètre imaginé par M. Andrieux, qui est en train de l’expérimenter au laboratoire souterrain du Moulis. Cet appareil permettra de mesurer le degré hygrométrique dans les fissures du sol et confirmera qu’il y règne un état hygrométrique pro¬ che de la saturation et qu’ainsi les Anillini tels que les Microtyphlus ou les Scotodipnus sont des sténhygrobies aussi exigeants que les A phnenops. Une condition physique très particulière au milieu endogé est l'exiguité des fissures où évoluent ses hôtes. L’extrême petitesse des animaux endogés fait qu’on a tendance à s’illusionner sur les dimen¬ sions de leur espace vital. Les endogés ne sont pas des fouisseurs ; ils évoluent dans les espaces libres où ils sont dirigés par un sens sté- réotactique développé dans des organes sensoriels particuliers. On est surpris, lorsqu’on examine les fouets des élvtres des Anillini, que des organes aussi délicats puissent exercer leur fonction sensorielle dans les fissures du sol, sans éprouver aucun dommage des agressions constantes résultant du contact avec les parois. Ce ne sont pas seulement les soies dressées sur tout le corps qui paraissent mal adaptée à la reptation dans les étroitures, mais ce sont surtout les fouets de l’élvtre des Anillini dont la longueur dépasse la moitié de la longueur totale du corps chez beaucoup d’espèces. De tels organes hyperléliqucs sont comparables à l’appendice caudal en forme de prêle que les Koenenia tiennent verticalement dressé pendant leur course. Sans aucun doute faut-il croire que les fissures habitées par les endogés, loin d’avoir partout leurs parois presque en contact, forment en réalité un véritable labyrinthe de cavités dont les dimensions sont suffisantes pour que leurs habitants y évoluent aisément. Source : MNHN, Paris 42 IS. .1 KAN Nia. Conditions biologiques dans le domaine endogé. L’humus super¬ ficiel est la source permanente de nourriture pour les endogés. L’eau des pluies lessive Phumus superficiel et entraîne dans la profondur des débris organiques en abondance, et d’autre part d’innombrables petits animaux humicoles, microphages ou saprophagcs descendent le long des galeries des Oligochètes. Ainsi, dans tout le domaine endogé, les saprophages comme les Balhysciiles trouvent-ils leur nourriture, les Anillini qui sont des carnassiers ne manquent pas de proies à pour¬ chasser. Cet apport à peu près constant toute l’année, de matières alimen¬ taires provenant de la couverture d’humus permet d’affirmer que dans leurs fissures profondes, froides et nues, où le biologiste les décou¬ vre à grand peine, les petits endogés solitaires ne souffrent nullement de la famine. Aucune recherche expérimentale n’a etc faite jusqu’ici en ce qui concerne la ponte et la reproduction des Anillini dont les premiers états se déroulent certainement dans les fissures profondes. Aucune larve n’a encore été signalée. Evolution du domaine endogé. Comme on vient de le voir l’exis¬ tence d’un domaine endogé est intimement liée à celle d’une couver¬ ture d’humus et par conséquent à la forêt. Il ne peut pas exister de domaine endogé dans les pays désertiques où l’humus fait totalement défaut à la surface du sol. 11 y a aussi dans le monde des forêts sans humus. C’est par exemple le cas de la forêt magellanienne de l'Amé¬ rique australe dont le sol recouvert de Mousses et de Lichens ne peut nourrir aucune faune humicole. Le fait que la formation d’une faune endogée est conditionnée par l’existence d’une forêt conduit à rechercher si les peuplements endogés dépendent de leur situation géographique de la même façon que le peuplement des cavernes (Jeannki., 1959, Ann. Spéléol., Paris, XIV, p. 3331. Dans l’Afrique tropicale, toute la faune endogée est rassemblée dans les forêts de montagne de l’Afrique centrale et de l’Afrique aus¬ trale. Dans toutes ces forêts il existe toujours sur le sol une épaisse couche d’humus et la faune humicole y pullule, présentant tous les caractères que Cl. Delamare assigne aux espèces euédaphiques, carac¬ tères qui sont pour une bonne part les manifestations de l’évolution souterraine (voir ci-dessus, p. 39). Or on sait que dans les contrées tropicales, où de très nombreux fossiles vivants peuplent les eaux souterraines, il n’existe dans les cavernes aucune espèce qui puisse être dite troglobie. De très nom¬ breuses espèces ont subi une évolution souterraine dans l’humus des forêts ; mais en l’absence de tout changement profond du climat au cours du Tertiaire, pas une seule de ces espèces n’a eu à se réfugier dans les cavernes. Peut-on dire aussi qu’aucune de ces espèces humicoles avant atteint le terme de leur évolution souterraine en devenant sténhygro- Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES AMI,I.INI ... BKMBIDIIDKS ENDOGÉS. 43 bies, ne s’est aventurée dans le domaine endogé ? Certainement non, car les fissures de la zone endogée sont en continuité avec celles de l’humus, de sorte que les deux zones sont également peuplées d’espèces biologiquement humicolcs. Il en va tout autrement dans les régions tempérées que j’ai appe¬ lées anisolhermiques. Au cours du Tertiaire, dans la région méditerra¬ néenne, le climat d’abord tropical à PEocène, s’est peu à peu refroidi et asséché jusqu’au Glaciaire. Les forêts de climat chaud du début de Père ont été peu à peu détruites et quelques lignées de leur faune humieole, slénhygrobies, ont trouvé un asile dans les cavernes, donnant naissance à de très nombreux troglobies. Si certaines lignées humicolcs, en particulier celles des Trevhini ont ainsi trouvé refuge dans les grottes, d’autres lignées humicolcs, comme les Anillini, ont échappé à la destruction plus simplement en s’enfonçant dans la zone endogée. Cette émigration verticale des humi- coles s’est produite dès l’Oligocène et le Miocène, fixant définitivement les espèces dans leurs biotopes endogés. Il en résulte que les forêts actuelles de la région méditerranéenne, forêts récentes, ont une faune humieole formée de lignées nouvelles où prédominent des formes hémiédaphiques (Gisin), sans rapports de parenté avec les endogées. On voit donc que du fait de l’évolution du climat du Tertiaire différente dans les diverses parties du monde, le peuplement du do¬ maine endogé se présente de deux façons. Dans les régions tropicales, et aussi sans doute dans les régions tempérées isothermiques, dont le climat des forêts n’a guère varié pendant le Tertiaire, c’est la faune humieole ancienne qui peuple à la fois l'humus et le domaine endogé. Aucune discrimination ne peut être faite entre les hôtes des deux domaines, humieole et endogé. En présence des Anillini des forêts tropicales on ne peut que dire qu’ils sont biologiquement des humicoles. Au contraire dans les régions tempérées anisothermiques, comme la région méditerranéenne qui s’étend sur la bordure des anciens gla¬ ciers pléistocènes tant en Europe qu’en Amérique «lu Nord, le domaine endogé est peuplé d’espèces slénhygrobies dont les ancêtres ont vécu dans l'humus d'anciennes forêts chaudes du début du Tertiaire avant qu’elles soient détruites sous les climats secs de l’Oligocène et du Miocène : mais ces espèces sont aujourd’hui strictement endogées. L’humus des forêts méditerranéennes actuelles a pu reprendre au domaine endogé certaines formes euédaphiques qui figurent mainte¬ nant dans la microfaune humieole. Mais en ce qui concerne les Anillini et sans dont ■ aussi bien d’autres groupes, les lignées sont restées confi¬ nées dans la profondeur du domaine endogé. Source : MNHN, Paris TAXINOMIE. POSITION SYSTÉMATIQUE DE LA TRIBU. Mes recherches sur les Bembidiides endogés poursuivies depuis une trentaine d’années conduisent à en Caire une tribu particulière dans la sous-famille des Bemhidiitne qui doit être subdivisée en quatre tribus de la façon suivante : A. Elytres sans strie récurrente an sommet. Série ombiliquée for¬ mée normalement de neuf fouets. 1. Groupe huméral de la série ombiliquée formé de quatre fouets dont les trois premiers sont groupés à l’épaule, le quatrième très écarté en arrière du 3' fouet. Orifice basal de l’édéage en fente sagittale entre deux lobes subégaux. Insectes endogés. .. . Trib. Aniîlini Jeann. 2. Groupe huméral de la série ombiliquée formé de quatre fouets dont les 2" et 3* sont très rapprochés l’un de l’autre, mais très écartés du 1 OT et du 4\ Orifice basal de l’édéage faisant face du côté droit, son lobe droit totalement atrophié. Insectes géné¬ ralement oculés et ailés. Trib. Limnastini Jeann. B. Elytres avec une strie récurrente apicale plus ou moins déve¬ loppée. Série ombiliquée formée de huit fouets seulement, sauf rares exceptions. 1. Strie récurrente apicale en forme de trait gravé recourbé en crosse. Pas de striole juxta-scutellairc. Tibias antérieurs obli¬ quement tronqués en dehors dans leur partie distale. Orifice basal de l’édéage encadré par deux lobes inégaux, le droit plus court que le gauche. Insectes oculés. Trib. Tachyini Jeann. 2. Strie récurrente apicale non gravée, peu à peu atténuée en di¬ rection de la T ou de la 5* strie. Striole juxta-scutellaire géné¬ ralement présente. Tibias antérieurs sans troncature externe de l’extrémité distale. Orifice basal de l’édéage ouvert entre deux lobes inégaux, le droit toujours plus court que le gauche. In¬ sectes oculés . Trib. Bembidiini Jeann. CARACTÈRES CHÉTOTAXIQUES DES ANIILINI. La spécialisation des fouets de la série ombiliquée. Il est bien évident que les changements de taille et de position des fouets sont en rapport avec des modalités de leur fonctionnement en tant qu’organes sensoriels. On ignore tout de leur fonction, mais l’analyse de leurs déplacements apporte d’utiles indications sur l’histoire des lignées. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGfcS. 45 Dans mes travaux sur les Trechini cavernicoles j’ai toujours con¬ sidéré que la série omhiHquée d’un Trechus, avec tous scs fouets ali¬ gnés le long de la gouttière marginale, se trouvait au terme ultime d’une évolution par laquelle les fouets épars sur le champ radial de Félytre s'étaient « agrégés » dans la gouttière marginale, et par consé¬ quent que la série ombiliquée d’un Aphaenops, dont les grands fouets seuls sont fixés dans la gouttière et les petits fouets épars en dedans sur le disque, était à un stade primitif, « non agrégée ». Aujourd’hui, les Anillini font connaître des séries ombiliquées sans aucun doute à un stade primitif de l’évolution chétotaxique. Et celles-ci obligent à considérer tout autrement la marche de cette évolution. C’est le cas particulièrement de la série ombiliquée du Pelochnris Remyi Jeann. dont il sera question plus loin. Celles-ci apportent la preuve que la série ombiliquée agrégée du Trechus est bien l’aboutissement d’une évolution achevée, mais que la série ombi¬ liquée aphénopsienne n’est pas « non agrégée », mais est en réalité secondairement « désagrégée ». L’agrégation de la série ombiliquée, c’est-à-dire l’alignement des fouets dans la gouttière marginale est un stade évolutif qui a été atteint bien avant que les lignées subissent une évolution souterraine. Mais au cours de celle-ci la série ombiliquée se « désagrège » : les petits fouets se déplacent en dedans sur le disque de l’élytre ; ils se « dissocient » et la cause de cette dissociation doit être une réaction à certains facteurs du milieu souterrain. On peut en effet imaginer que les grands fouets (ixés sur la bordure externe des élytres exercent leur fonction sensorielle réceptrice aussi bien sous terre que pendant la vie libre à l’extérieur, mais que les petits fouets, différemment spécialisés, n’aient plus aucun rôle à jouer dans le milieu souterrain. Leur disso¬ ciation ne serait-elle pas alors simplement l’effet de la suppression de toute activité fonctionnelle ? Evolution de la série ombiliquée chez les Anillini. On connaît chez certains Anillini des séries ombiliquées agrégées qu’on est en droit de tenir pour primitives, ("est par exemple celle du Turkanillus Strinalii CoilL, de Turquie, celle du Pelochnris Remyi Jeann., de Ceylan. Chez ces espèces tous les fouets, grands et petits sont alignés dans la gout¬ tière marginale, plus ou moins écartés les uns des autres. Chez le Pelochnris Remyi, la série ombiliquée est formée de dix fouets (lig. 139). Les grands fouets, reconnaissables à leur taille sont le 2", le fi' et le 9’ ou avant-dernier. Les trois groupes de fouets sont peu tranchés, le 4" fouet du groupe antérieur n’est guère écarté du 3" fouet. Dans les séries ombiliquées évoluées de la tribu on verra les trois groupes de fouets se séparer les uns des autres et le 4" fouet s’écarter considérablement du 3* ; mais c’est dans le groupe postérieur, ou apical, que s’opèrent des changements qui s’orientent dans deux directions orthogénétiques qui seront désignées « nnilliennc » et « sco- lodipnienne ». La série ombiliquée anillienne. Chez un Anillus (fig. 35), la série ombiliquée est formée de neuf fouets, le grand fouet du groupe apical Source : MNHN, Paris 40 R. JEANNEL. étant le 8', l’avant-dernier, tandis que le 9' situé tout près du 8% un peu en arrière et en dedans, forme avec lui ce que j’ai appelé la « paire géminée » (fig. 35). Dans la partie systématique de cet ouvrage on désignera comme « type A » cette série ombiliquée anillienne, où les trois grands fouets sont le 2', le fi' et le 8' (avant-dernier), les deux derniers fouets formant une paire géminée. Ce type A est celui qui est réalisé dans toutes les lignées chez lesquelles le sommet des élytres ne subit aucune atrophie. Il dérive tout directement du type primitif Pelocliaris par la disparition du petit fouet situé en avant du grand fouet apical. Si l'hypothèse émise ci-dessus que la dissociation des petits fouets serait l’effet de la perte de toute activité fonctionnelle est vraie, il ne serait pas surprenant que l’un d’eux disparût. En tous cas cette dis¬ parition fait passer le grand fouet apical au huitième rang et la per¬ sistance du 10' fouet réalise une paire géminée. La série ombiliquée scotodipnienne. Celle-ci est encore formée de neuf fouets, mais parfois seulement de huit fouets dans certains cas. Elle dérive elle aussi du type primitif représenté par le Pelo- charis Rcmiji, et cela simplement par la disparition du 10' fouet de ce dernier. Il n’est pas surprenant d’ailleurs que ce 10' fouet du Pelo- charis disparaisse, car l’évolution de la série ombiliquée scotodipnienne est celle de toutes les lignées chez lesquelles le sommet des élytres s’atrophie. La supposition faite ici que les petits fouets entrent en régression expliquerait non seulement leur dissociation mais aussi une perte de résistance à l’atrophie de leur support. Les petits fouets des Anillini perdraient ainsi cette résistance aux involutions qu’ont géné¬ ralement les macrochêtes, et que la soie apicale du sommet de l’élytre conserve intégralement. Dans cette série ombiliquée scotodipnienne, la disparition du 10* fouet primitif empêche toute formation d’une paire géminée ; le grand fouet du groupe apical est devenu le dernier. Ces séries ombiliquées de neuf fouets dont les grands fouets fixes sont les 2*. fi' et 9', seront appelés ici « type B » (fig. 322 à 326). L’évolution scotodipnienne ne s’arrête pas toujours là. Il arrive parfois que dans une lignée scotodipnienne une espèce perde le petit fouet précédant le grand fouet apical, c’est-à-dire le même petit fouet que celui qui disparait dans les séries ombiliquées du type .4. Et cela sans doute pour la même raison. Ces espèces réalisent alors ce que j’appellerai le « type C » (fig. 277). La série ombiliquée réduite à huit fouets seulement a ses trois grands fouets qui occupent les 2', fi' et 8' rang. Alors que la série ombiliquée de type .4 s’observe non seulement chez les Anillini, mais aussi chez les Limnastini, et certaines espèces (Polydrris ) des Tachi/ini. on ne connaît aucune série ombiliquée du type B ou C hors de la tribu des Anillini. C’est pour cette raison sans doute que cette dernière est la seule chez qui l’aptérisme de certaines lignées entraîne l’atrophie du sommet des élytres. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILUNI ». HEMRIDIIDES ENDOGÊS. 47 SUBDIVISIONS DE LA TRIBU. Il huit abandonner l’idée à laquelle je m'étais arrêté jusqu’ici, que les deux types de séries ombiliquées des Anillini devaient caractériser deux grandes lignées principales, deux sous-tribus : l’une à série ombi¬ liquée de type .4 (sous-tribu des Anillinn), l’autre à série ombiliquée de type R (sous-tribu des Scotodipnina). Les nombreux matériaux nou¬ veaux qui me sont parvenus de diverses parties du monde, m’ont fait constater que ces deux sous-tribus, telles que je les avais imaginées, ne constituaient nullement des groupements naturels. Les deux types de série ombiliquée sont les aboutissants de deux évolutions chétotnxiques qui se sont déroulées indépendamment dans les diverses lignées. Le type .1 s’est réalisé chez les lignées dont l’apté- risme n’a été accompagné d'aucune tendance à l’atrophie du sommet des élytres. Le type R d’autre part résulte de l’évolution chétotnxique chez les lignées formées d’espèces où la perte des ailes membraneuses se complique de l'atrophie du sommet des élytres. Et on peut constater que ce type R se trouve réalisé aussi bien chez des espèces dont l’atro¬ phie du sommet de l’élytre est très prononcée que chez d’autres dont le sommet des élytres n’a pas encore subi la moindre modification (Geocharis). Ayant ainsi constaté que les deux types chétotaxiques n’ont pas une valeur taxinomique suffisante pour définir deux catégories natu¬ relles, on verra que les genres (l’Anillini connus se répartiront dans onze séries phylétiques ayant chacune une répartition géographique particulière. Ces onze séries phylétiques dont les caractères vont être définis ci- après seront groupées dans deux divisions principales d’après la pré¬ sence ou l’absence d’une dent labiale. On sait que ce caractère tiré de la structure du labium revêt une haute valeur taxinomique chez tous les Carahiques et tout particulièrement chez les Tréchides. Division des PHANÉRODONTES. (Labium avec une dent médiane dans l’échancrure). A. Série ombiliquée de type .4 (le grand fouet apical est le 8' et les deux derniers fouets (8" et 9') forment une paire géminée). 1. Elytres toujours avec trois soies discales. 2. Elytres sans soies discales ou parfois avec la soie postérieure seule . 4. 2. Tête avec des sillons frontaux profonds, rectilignes et subpa¬ rallèles, un peu convergents en arrière. Pas de carène latérale du front. Elytres à gouttière marginale largement explanée dans les deux tiers antérieurs, étroite dans le tiers postérieur. Insectes cavernicoles (Californie) . III. Série phyl. d’ Anillaspis. - Tête sans sillons frontaux, les carènes latérales du front bien saillantes . 3 , Source : MNHN, Paris 48 R. .JEANNF.L. 3. Edéage de structure normale, les styles grêles et sétifures (Chili, Californie, Europe centrale, Egéide méridionale). . I. Sér. phyl. d’Anil/us. — Edéage aberrant, le tegmen réduit à un seul style, le gauche, en forme de lame ovale très mince et translucide (Appalaches) . . . U. Sér. phyl. d'Anillinus. 4. Forme générale allongée, linéaire. Série ombiliquée aberrante, le dernier fouet (9") faisant défaut (Massif bético-rifain). . IV. Sér. phyl. de Typhlocharis. -Forme générale du type habituel. Série ombiliquée normale, le 9' fouet présent dans la paire géminée (Madagascar). . V. Sér. phyl. de Paranillus. B. Série ombiliquée de type R (le grand fouet apical est le 9" ; pas de paire géminée). 1. Elytres avec trois soies discales. Labium avec deux soies sur le milieu du disque et non sur la dent . 2. _Elytres sans soies discales ou avec une seule soie discale, la postérieure. Labium avec deux soies insérées sur la dent. 3. 2. Elvtres entiers ou tout au plus avec les sommets un peu déhiscents, mais cachant toujours le pygidium. Labium toujours articulé, la languette avec des paraglosses distincts (Nouvelle- Zélande) . VI. Sér. phyl. de Zeanillus. _Elvtres très raccourcis, les sommets lobés laissant plusieurs ter- gites abdominaux à découvert. Labium soudé ou non, la lan¬ guette membraneuse, sans paraglosses (Europe) . . Nil. Sér. phyl. de Cctecoparvus. 3. Languette à paraglosses distincts. Elytres entiers ou raccour¬ cis (Massif bético-rifain) . VIII. Sér. phyl. de Geocharis. — Languette entièrement membraneuse, son bord libre arrondi, sans paraglosses. Elytres entiers mais à angles suturaux effacés, le pygidium caché (Madagascar el Inde) . . IX. •'ér. phyl. il Argiloborus. Division des APHAENODONTES. (Labium sans dent dans son échancrure). A. Série ombiliquée de type .1 (les deux derniers touets en paire géminée (Inabrésie africano-brésilienne). X. Sér. phyl. de Stylulus. B. Série ombiliquée de type B ou C (pas de paire géminée) (Afri¬ que et Europe) . XI. Sér. phyl. de Microtyphlus. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES «AN1LI.INI». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 4!t SYSTÉMATIQUE. DIVISION DES PHANÉRODONTES. A. PHANÉRODONTES DE TYPE A. I. Série phylétique d 'Anillus. Les genres qui forment cette grande série phylétique sont épars dans la région méditerranéenne sur les restes de la Tyrrhénite et ceux de l’Egeide méridionale, et d’autre part au Chili et en Californie 'lig. 1 ». J’avais cru tout d’abord (1937) que cette lignée A'Anillus était venue de l'Indo-Malaisie, comme la lignée des Perileptns ou encore celle des Limnastis, pendant le Montien. Je pensais que les souches de la lignée s’étaient propagées vers l’ouest sur la région méditerranéenne, peuplant d’abord la Mésogéide, puis l’Amérique du Nord par les terres nord-atlantiques. Plusieurs raisons me font aujourd’hui tenir cette hypothèse comme improbable. D’abord aucun Anillus n’existe en Asie ni sur les restes de l’Egéide septentrionale. Puis les genres américains se trou¬ vent en Californie et au Chili. Mémoires du Muséum. — Zooi.oc.ie. t. XXVIII. 4 Source : MNHN, Paris 50 R. .IKANNK1.. Ce fait que la série phylétique ait des représentants dans l’Amé¬ rique australe et en Californie montre qu’elle doit être le reste de la pulsation vers le nord, par l’Archigalénis, d’une lignée paléantarctique occidentale comparable à celles que j’ai mises en évidence dans mon ouvrage « La Gondwanie et le peuplement de l’Afrique (Ann. Mus. Afr. centr., sér. in-8", Zool., n 102, 19111. p. 48). Et on remarquera en outre que là répartition générale de la série phylétique se superpose avec exactitude à celle des Leptolyphlites de la tribu des Neotyphlini établie par H. Coiffait (1963, Biol. Amer, austr.. Il, sous presse). Les Xeoty- phlini (Chili, Californie, Slovénie) sont à n’en pas douter une lignée d’origine paléantarctique dont la pulsation a gagné la Californie par l’Archigalénis à la fin du Crétacé et a dû peupler toute l’Amérique du Nord avant de passer dans l’Europe par les terres nord-atlantiques (.Jkannki., 1963, Biol. Amer, austr.. Il, sous presse). En Europe la lignée des Anillus a peuplé la chaîne pyrénéo-pro- vencale de la Tyrrhénide oligocène, où les espèces du genre Anillus J.-Duv, ont subi d'étranges variations œdimères affectant l’avant-corps et principalement les mandibules. Il est évident que de telles variations œdimères ont été incompatibles avec une évolution souterraine. Les troubles du métabolisme causés par le milieu souterrain, qui détermi¬ nent un ralentissement de la formation de la chitine ont été arrêtés, peut-être même compensés par l’œdimerie des Anillus. Ainsi s’explique que les espèces du genre Anillus soient restées épigées pendant tout le Tertiaire. Parties de la chaîne pyrénéo-provcnçale, elles ont étendu leurs aires géographiques sur tout l’ouest et le nord de la France jusqu’à la Belgique, d’autre part sur le nord de la péninsule italienne el la Slovénie (Jf.annel, 1937. Le., p. 374. fig. 234). Ce n’est qu’après le Glaciaire ou pendant les périodes interglaciaires que les espèces du genre Anillus doivent avoir pénétré dans le domaine endogé et s’y être définitivement fixées. Les caractères généraux des genres de la série phylétique d 'Anillus sont d’abord la présence d’une dent labiale qui porte deux soies près de son sommet, ensuite celle d’une série ombiliquée de type A et de soies discales toujours présentes sur les élytres. Enfin la languette est toujours constituée par un nodule portant deux soies et flanqué de deux paraglosses membraneux et larges, bien individualisés. Les élytres sont entiers, sans atrophie du sommet, comme cela est de règle chez toutes les espèces à série ombiliquée de type A. Il existe cependant une exception dans l’Amérique du Nord, celle du petit genre Micranillodes nov., dont les élytres sont en voie d’atrophie, malgré une série ombiliquée de type A, mais les fouets apicaux de celle-ci ont été anormalement dissociés. La structure de l’édéage n’est bien connue que chez les genres européens. Particulièrement long et tubuleux, il est toujours fortement incurvé dans sa partie basale. Les styles portent des soies et le sac interne renferme une pièce copulatriee bien développée, d’un type par¬ ticulier. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANII.LINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. Tableau des genres. 1. Tibias antérieurs droits non infléchis dans la partie distale, sans troncature de l’angle apical externe. Très grande taille (3,5 mm), (Chili). 1. Gen. Nothanillus Jeann. — Tibias antérieurs il extrémité distale infléchie et avec l’angle apical externe tronqué (comme chez les Tnchyini) . 2. 2. Mandibules avec l’arête dorsale surmontée de crêtes hyperpla¬ siques variables, plus développées du côté gauche que du côté droit, surtout chez les femelles. Elytres à stries ponctuées. Tarses antérieurs de cinq articles, avec les deux premiers arti¬ cles dilatés chez les mâles. (Europe). 7. Gen. Anillus J.-Duv. — Mandibules simples dans les deux sexes, sans variations œdi- mères. Tarses avec un seul article dilaté chez les mâles. 3. 3. Mandibules longues et effilées, saillantes. Elytres déprimés, à gouttière marginale largement explanée dans toute sa longueur. Tarses antérieurs de cinq article. (Corfou) . . 6. Gen. Prioniomus Jeann. — Mandibules courtes et obtuses. Elytres plus ou moins convexes, à gouttière marginale étroite. 4. 4. Tarses antérieurs de quatre articles chez les mâles, le premier article sans phanères adhésives. (Corfou, Rhodes) . -. 4. Gen. CoTcyianillus Jeann. — Tarses antérieurs de cinq articles dans les deux sexes. 5. 5. Série ombiliquée archaïque, non dissociée, tous les fouets ali¬ gnés le long de la gouttière marginale. (Turquie) . . 5. Gen. Turkanillus Coilf. — Série ombiliquée dissociée, les petits fouets reportés en dedans hors de la gouttière marginale . 6 - (1. Elytres entiers, sans atrophie de la partie apicale, la série ombi¬ liquée de type .4 normal, le grand fouet apical (8') dans la gout¬ tière marginale, la paire géminée normale (Californie et Texas). . 2. Gen. Anillodes, nov. — Elytres en voie d’atrophie, leurs sommets lobés et raccourcis, le groupe apical de la série ombiliquée dissocié, le grand fouet apical (8") refoulé en dedans sur le disque comme les autres. (Texas i . 3. Gen. Micranillodes, nov. 1. Gen. NOTHANILLUS Jeannel. Nothanillus Jeannel, 1962, Biol. Amer, austr., I, p. 609 ; type : Ger¬ mai ni Jeannel. Très grande taille (3,5 mm). Allongé mais robuste, subparallèle, les élytres entiers, sans atrophie. Brun rougeâtre luisant, le tégument Source : MNHN, Paris 52 R. .IEANNRI.. lisse sur la tète et le pronotum, vaguement alutacé sur les élytres, la pubescence extrêmement courte et rare. Tête petite, allongée, sans trace d’yeux, les carènes latérales du front longues, atteignant le bord postérieur des tempes qui sont effa¬ cées. Antennes moniliformes, mais longues, dépassant la base du pro¬ notum, les articles moyens oblongs. Mandibules courtes et simples. Massette palpaire (fig. 3) étroite et allongée, non renflée. Labium (fig. 5) transverse et articulé, l’échancrure peu profonde, avec une forte dent médiane portant deux soies à sa base. Languette formée d’un petit sclérite portant deux soies et flanqué de deux paraglosses mem¬ braneux, larges et arrondis, très peu saillants en avant. Pronotum ample, subcordiforme, à base plus étroite que le bord antérieur et côtés très arrondis dans les trois quarts antérieurs, brus¬ quement sinués et portant un gros denticule marginal avant les angles postérieurs qui sont droits, bord basal rectiligne. Disque convexe la gouttière marginale fine. Elytres longs et parallèles, convexes, les épau¬ les arrondies et saillantes, la gouttière humérale étroite et régulière, à bord serrulé, chaque dent portant un long poil dans sa partie abrupte! Disque de l’élytre avec une vague côte saillante sur les parties laté- Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « AN1LL1NI ». BEMBIOIIDES ENDOGÊS. 53 raies ; entre la côte et la suture, la surface porte des rangées striales de points très peu apparents. Sommet de Pélytre entier, recouvrant le pygidium, l’angle suturai vif et saillant. Il existe sur le bord apical (fig. 7) une très petite strie récurrente comparable à celle des Pnlij- deris. Pattes assez longues, les tibias intermédiaires et postérieurs droits et épaissis dans la partie distale. Tibias antérieurs à extrémité distale longue, ni infléchie, ni obliquement tronquée à l’angle externe (fig. 4), bien différents en cela des tibias de tous les autres Anillini. Tarses antérieurs mâles (fig. 4) avec un seul article dilaté et muni de pha- nères adhésives. Edéage (fig. 6) à partie basale coudée et orifice basal ouvert entre deux lobes égaux, l’apex atténué et moussu. Styles larges à la base, très atténués au sommet qui porte deux soies apicales dans l’axe et deux soies marginales. Sac interne écailleux, sans pièce copulatrice apparente. Chétotaxie. Soies frontales et pronotales présentes ; trois soies discales sur remplacement de la 3' strie. Elytres avec un fouet basal et une série ombiliquée de type d très particulière (fig. 7). Tous les fouets sont alignés dans la gouttière marginale, sans aucune tendance à une dissociation des petits fouets. Enfin et surtout les deux fouets de la paire géminée apicale (fouets 8 et 9) sont séparés par la strie récurrente, dont la crosse entoure le fouet 9 qui se trouve ainsi occu¬ per la place de la soie apicale externe du triangle apical du Trechus. 1. Nothanillus Germaini Jkannki,, 1962, Biol. Amer, auslr., I, p. 999. (fig. 178 à 1831 ; type Quillota (Mus. de Santiago) (Paratype au Mus. de Paris). Fig. 2 à 7. Long. 3,5 mm. Aptère et anophtalme. Tète allongée, à tempes effacées. Pronotum à peu près aussi long que large, à base à peine moins large que le bord antérieur, les côtés fortement arrondis, parallèles dans le quart postérieur, les angles postérieurs rigoureuse¬ ment droits. Elytres un peu plus larges que le pronotum, deux fois aussi longs que larges, les côtés presque parallèles dans la partie moyenne. Edéage : fig. 6. Chili. Prov. de Valparaiso : La Cru* f32*50’ lat. S.' (Ph. Germain : Quillota (32"54’ lat. Si (Pli. Germain). La collection Germain, au Mu¬ sée de Santiago, renferme une série d’exemplaires sans précision de provenance. Obs. L’espèce parait localisée dans la zone de l’espinal, c’est-a- dire dans la partie du Chili central qui se trouve au nord de la forêt valdivicnnc et dont le climat chaud rappelle celui de la région médi¬ terranéenne de l’Europe. Source : MNHN, Paris 54 R. .IEANNEI.. 2. Gcn. AN1LLODES. nov. Type : debilis Leconte. Genre voisin d’Anillus, ou mieux encore de Corcyranillus Jeann., car il ne présente pas trace d’œdiinérie céphalique ou inandibulaire comme ce dernier. Allongés, assez convexes, la pubescence fine et rare. Testacé rou¬ geâtre toujours luisant sur la tète et le pronolum dont les téguments sont lisses. Chez certaines espèces (nffabilis Brues, sinuatus n. sp.) les élytrcs sont mats, fortement alutacés, avec le réseau isodiamétral. i. 8 à 12. Gcn. Anillodes, nov. — Fig. 8. Pièces labiales de IM. Walkeri, n. sn_ Fig. 9. Palpe maxillaire «lu même. Fig. 10. Sommet de l’élytre gauche du même. Fig. II. Kdèagc de IM. Walkeri, n. sp. de Dcer Creek Grove, x 85 Fig. 12. Edéage de IM. debilis Lee. de Bulkaap Camp Ground, x 85.' Tête petite, arrondie, avec deux petites fossettes sur le vertex, la carène latérale du front bien saillante, les tempes peu renflées. Pas trace des yeux. Mandibules courtes et obtuses, simples. Palpes maxil¬ laires à massette allongée, nullement renflée, atténuée au sommet, l’ar¬ ticle distal assez grand, un peu conique, à base aussi large que le som¬ met de la massette (fig. 9'. Labium (fig. 8) articulé, transverse, sa dent très saillante et portant deux soies sur son sommet. Languette à nodule Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES » AMU.INI ... HEMBID1IDKS ENDOGÉS. 55 médian petit, portant deux soies, et paraglosses membraneux, larges et arrondis, un peu divergents. Antennes dépassant la base du pro- notum. Pronolum plus ou moins ample, toujours plus large que long, sa base large, aussi large que le bord antérieur, les côtes, peu arqués dans leur partie antérieure, crénelés dans le liers postérieur, les angles postérieurs généralement obtus mais vifs, la base rectiligne. Disque peu convexe, la gouttière marginale très line, la surface basale dépri¬ mée. Elytres oblongs, subparallèles, à gouttière marginale étroite et régulière, les épaules arrondies et saillantes, le bord subhuméral non serrulé. Sommet entier, les angles suluraux vifs, non déhiscents. Dis¬ que assez convexe, avec des traces de stries superficielles mais le plus souvent bien visibles. Pattes courtes et robustes. Tarses antérieurs de cinq articles, avec le premier un peu dilaté chez les mâles, mais sans phanères adhésives. Edéage (fig. 11 et 12) de forme variable, les styles normaux, por¬ tant deux soies divergentes au sommet, le style droit bien plus petit que le gauche. Pièce d'union des styles en forme d’uncus plus ou moins long, recourbé et pointu. Chétotaxie. Soies frontales cl pronotales normales ; trois soies discales. Série ombiliquée du type A (fig. 10). Le genre réunira sans doute un certain nombre d’espèces de la Californie el du Texas. La plupart des espèces décrites ci-après me sont connues par quelques vieux exemplaires en fort mauvais état pro¬ venant des collections de la Smithsoninn Institution, à Washington. Il serait souhaitable que leur étude puisse être complétée sur des exem¬ plaires frais. TaUIJÎAP UES ESPÈCES. 1. Elytres luisants, à peu près lisses. Côtés du pronolum sans sinuosité postérieure . — Elytres mats, très fortement alulaeés, le réseau isodiamétral.. 3. 2. Pronolum ample, bien plus large que long. Stries des élytres plus apparentes. Edéage (fig. Il) grêle et long, arqué à la base, un peu comme chez les Anillus auropéens. Long. 2 à 2,1 min. [Fig. 8 à 11 et 13] . 2. Walkeri. n. sp. — Pronolum étroit, à peine plus large que long. Stries des élytres peu visibles. Edéage (fig. 12) court et épais. Long. 1,8 mm [Fig. 12] ... L debilis Lee. 3. Côtés du pronolum rectilignes en arrière, les angles postérieurs obtus el vifs, non saillants en dehors. Long. 1,8 mm (Fig. 14 et 15] . 3. aüabilis Brues — Côtés du pronolum longuement sinués dans la moitié postérieu¬ re, les angles postérieurs presque droits, nettement saillants en dehors. Long. 1,8 mm. 4. sinuatus. n. sp. Source : MNHN, Paris R. JEANNEL. 1. Anillodes debilis Lecontk, 1853. Trans. Amer. phil. Soc., X, p. 397 ; type : Californie. — Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 352. U. S. America. California : San José, Alameda co, une femelle por¬ tant la mention « type loc., Koebele » (coll. Koebele, in Smithsonian Inst. Mus.). Santa Cru/, mountains, 3 ex. (coll. Koebele, in Smithso¬ nian Inst. Mus.). — Bulkaap Camp Ground, aux environs de Spring- ville, au S de la Sierra Nevada, 2 ex. (Neil A. Walker). 2. Anillodes Walkeri. n. sp. ; type : Deer Creck Grove (Mus. de Paris). Edéage (fig. 11 ) long et grêle, incurvé au tiers basal comme chez les Anillus européens, le bord ventral de la partie apicale rectiligne, l’apex atténué en pointe légèrement infléchie. Style gauche très long, le droit très petit : pièce basale du tegmcn en long crochet. Sac interne avec une grande pièce copulatrice placée de champ et munie d’un cro¬ chet apical. U. S. America. California. Deer Creek Grove, 4 ex. ; Rulkaap Camp Ground, 2 ex., localités aux environs de Springville, au S de la Sierra Nevada (.Neil. .4. Walker ). 3. Anillodes allabilis Bri'ks, 1902, Amer. Nat., XXXVI, p. 300, (jg. j . type : Austin (Smithsonian Inst. Mus.). Jeannei 1937 Rev fr. d’Ent., III, p. 353. '' X. America. Texas : Austin, un exemplaire portant la mention «type, F., coecum : Anillus affabilis ». Cet exemplaire, conservé au Smithsonian Insl. Mus., à Washington, est évidemment un des deux Source : MNHN, Paris ANILUNI », REMBIDIIDES ENDOGÉS. MONOGRAPHIE DES ■ 57 exeinpalircs recueillis dans un nid souterrain d ’Eciton coecum Latr, cités par Butes dans sa description de l’A. nffabilis. Un troisième exemplaire aurait été pris dans un nid de Solenopsis geminntn F. Il va de soi que ces A. nffabilis ne sont nullement tnyrmécophiles et que leur présence dans des fourmilières est accidentelle. 4. Anillodes sinuatus, n. sp. ; type Bexar co (Smithsonian Inst. Mus.). Bien différent de l 'nffabilis par la forme du pronotum, presque aussi long que large, à base large, aussi large que le bord antérieur, et côtés arqués dans la partie antérieure et assez profondément sinués dans le tiers postérieur ; les angles postérieurs sont presque droits, vifs et nettement saillants en dehors. Mâle inconnu. U. S. America. Texas : Bexar co, un ex. dans le sol d’un verger planté de pêchers (XI 1936) (Smithsonian Inst. Mus.). 3. Gen. MlCR ANILLODES. nov. Type : depressus, n. sp. Allongé et déprimé. Testacé rougeâtre pâle, la pubescence fine et rare. Tégument lisse sur la tête et le pronotum, alutacé sur les ély- tres, le réseau superficiel, étiré en travers. Tête arrondie, avec deux fossettes sur le vertex et les tempes peu renflées, la carène latérale du Iront saillante. Pas trace des yeux. Man¬ dibules courtes et obtuses. Palpes maxillaires à massette non renflée. Labium non transverse, soudé, non séparé du prébasilaire par une suture, la dent peu saillante, paraissant tronquée. Languette non exa¬ minée, faute d'avoir pu faire une préparation des pièces labiales. An¬ tennes dépassant la base du pronotum. Source : MNHN, Paris li. .!ICANN Kl.. 58 Pronotum grand, aussi long que large, un peu rétréci à la base, les côtés sans sinuosité postérieure, à peine crénelés avant les angles postérieurs qui sont droits et vils : disque déprimé. Elytres subpa¬ rallèles, déprimés, les épaules saillantes, la gouttière marginale étroite, à bord subhuméral non serrulé. Sommets des elytres séparément arron¬ dis, la suture déhiscente, le lobe apical légèrement tronqué, laissant le pygidium à découvert. Disque avec îles traces de stries. Pattes courtes, les tarses antérieurs de cinq articles. Mâle inconnu. Chétotaxie. — Soies pronotales présentes. Trois soies discales. Série ombiliquée de type .1. mais avec les derniers fouets, 8 et 9, aussi refoulés sur le disque que le 7 (lig. 17). Il résulte de ce refoulement que la paire géminée est entièrement dissociée ; le 8' fouet, anormale¬ ment écarté du bord, est resté petit, pas plus grand que le 7 et le 8. Ce petit genre est le seul de toute la tribu des Anillini chez lequel le sommet de l'élytre est en voie d’atrophie quoique la série ombiliquée soit du type .4. 1. Micranillodes depressus. n. sp. ; type : Travis co (Smithsonian Inst. Mus.). Fig. 16 et 17. Long. 1,6 mm. Allongé et déprimé. Pronotum aussi long que large, sa base presque aussi large que les quatre cinquièmes du bord antérieur, les côtés très légèrement sinués avant les angles pos¬ térieurs, la base un peu saillante, les angles postérieurs obtus et vifs. Elytres un peu plus de deux fois aussi longs que larges, les traces de stries très apparentes. Chétotaxie : fig. 17. (/. 8. America. Texas : Travis co, une femelle (Smithsonian Inst. Mus.). 4. Gen. CORCYRANILLUS Jeannel. Corcyranillus Jeannel, 1987. Rev. fr. d’Ent., III, p. 846 ; type : abnor- mis .1. Sahlberg. Chez ce genre dont la série ombiliquée est de type A. bien évoluée, et tous les caractères généraux les mêmes que chez Anillus, il n’existe pas de variants sexuels sur les mandibules et les larses antérieurs sont de quatre articles seulement dans les deux sexes, par suite de la fusion des deux derniers en un seul (lig. 19). L’édéage a tout à fait la même structure que celui des Anillus. mais il renferme une pièce copulatriee très insolite en forme de gousse d’ail (fig. 22). Tablkav des espèces. I. Allongé, le pronotum presque aussi long que large, son bord basal rectiligne. Long. 1,8 mm fFig. 18 à 221. 1 abnormis J. Sahlb. — Plus grêle, le pronotum nettement plus long que large, son bord basal saillant. Long. 2 mm. 2. Menozzi Schatzm. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 59 1. Corcyranillus abnoimis .1. Sahi.hehg, 1900, Verli. z. b. Ges. Wicn, I, p. 137 ( Anillus) ; type : Corfou (Mus. Helsingfors). — Jkan- m;i-, 1937, Rev. fr. d’Ent., p. 347, lig. 295 à 209. Corfou : Val di Ropa Œ. Moczarski). Fie.. 18 à 22. Gcn. Corcyranillus Jeann. Fig. 18. C. ubnormis .1. Sahlb.. de Corfou. X. 35. - Fig. 19. Tarse antérieur gauche du mâle. — Fig. 20. Elytre gauche. Fig. 21. Edéage, x 160. — Fig. 22. Pièces copulatrices. 2. Corcyranillus Menozzii Schatzmayh, 1930, Publ. Mus. eut. Pietro Rossi, Duino, I, p. 5 ( Scotodipnus ) ; type : mont Attairo (coll. Menozzi. - Jeannf.i., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 318, fig. 245. Ile de Rhodes : mont Altairo, un ex. ( C . Menozzi). 5. Gen. TURCANILLUS Coiffait. Turknnilliis Coiffait, 1956, Rev. fr. d'Ent., XXIII. p. 82 ; type : Stri- nutii Coiffait. D’après H. Coiffait, l’unique espèce connue a l’aspect d’un Lorcij- ranillus. une coloration rougeâtre et le tégument alutacé. Pas de va¬ riants sexuels sur les mandibules qui sont petites et obtuses. Même conformation des pièces labiales qui portent aussi une paire «le soies sur la dent. Palpes à massette renflée. Pronotum et élytres comme chez Corcyranillus. Tarses antérieurs de cinq articles. L’édéage et les carac¬ tères sexuels des tarses antérieurs sont inconnus. Source : MNHN, Paris 60 R. .1K AN N Kl.. Le caractère essentiel du Turkanillux réside dans le fait que les neuf fouets de la série ombiliquée sont alignés dans la gouttière margi¬ nale. inégalement écartés les uns des autres. Le fait que le grand fouet apical est le fouet « indique que cette série ombiliquée à fouets tous alignés dans la gouttière est bien du type A. Toutes les soies sont présentes ; trois soies discales sur l’empla¬ cement de la 5" strie. 1. Turkanillus Strinatii Coiffait, 1956, Rev. l'r. d’Ent., XXIII n «« lig. 19 à 22 ; type : Silé (coll. H. Coiffait). Long. 2,3 mm. Allongé, parallèle et convexe, rougeâtre, le réseau alutacé des élytres à mailles isodiamétrales. Pronotuin transverse ré¬ tréci à la base, ses côtés sinués en arrière. Mâle inconnu. Turquie. Villayet d’Istambul : Silé. à lit) km à l’W d’Istambul, en lavant la terre sur un coteau calcaire couvert de garrigue, au bord de la iner (H. Coiffai! et S. Strinati). 6. Gen. PRIONIOMUS Jeannel. Prioniomus Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 348 ; type : Moczars- kii Jeannel. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES * AMI.UNI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. Mêmes caractères chêtotaxiques que chez Cnrcyrnnillus, mais bien différent d’aspect ; les mandibules sont saillantes et effilées, la gout¬ tière marginale des élvtres très largement explanée (fig. 26), les tarses antérieurs ont cinq articles (fig. 25). Même forme de l'édéagc que chez Anillus et Corcyranillus, mais la pièce copulatricc, bien différente de la « gousse d’ail » de ce dernier, est tout à fait de même type que celle des Anillus (fig. 27 et 28). Tarses antérieurs des mâles simples. La seule espèce connue ressemble étrangement aux Anillaspis de la Californie, non seulement par sa forme générale et sa gouttière mar¬ ginale explanée que par l’effilement de ses mandibules. Mais il s’agit là seulement d'une convergence, comme on le verra plus loin. 1. Prioniomus Moczarskii Jkannei., 19.37, Rev. fr. d’Ent., III, p. 349 : type : Corfou (Mus. Wien). Long. 2,4 mm. Large et déprimé, les mandibules très saillantes. Pronolum à peine plus large que long, ses côtés sinués en arrière, parallèles et denticulés dans le quart basal. Elytres larges, pas deux fois aussi longs que larges. Corfou : Gasturi, 2 ex. (/î. Moczarski) ; Hagbias Mathias, un ex. (E. Moczarski). 7. Gen. ANILLUS J.-Duval. Anillus J .-Du vae, 1851, Ann. Soc. eut., Fr., Bull., p. 73 ; type : cæcus J.-Duval. Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent, III, p 335. Les caractères généraux et chêtotaxiques sont exactement les mêmes que ceux des Corcyranillus. mais chez les Anillus. qui sont massés sur les restes de la cbaine pyrénéo-provençale de l’Oligocène, quelques uns ayant essaimé en dehors, il est apparu des caractères secondaires variables sur les mandibules, portant surtout sur la man¬ dibule gauche, sous la forme de crêtes sclérifiées, colorées et dentées dont le développement varie considérablement en corrélation avec la taille des individus et avec le sexe. Les tarses antérieurs ont les deux premiers articles dilatés et mu¬ nis de pbanères adhésives en petit nombre. L’édéage se montre d’un type particulièrement constant, mais avec des caractères très particu¬ liers dans chaque espèce. Le genre est très homogène et ses espèces sont parfois très diffi¬ ciles à distinguer les unes des autres sans examen des caractères édéagiens. Elles se trouvent réparties sur les restes de la chaîne pyré¬ néo-provençale de l’Oligocène, c’est-à-dire les Pyrénées-Orientales, l’Hérault, la Provence et les Alpes-Maritimes, enfin la Corse et l’extrê¬ me nord de la Sardaigne. Sur cette aire, la distribution des Anillus se superpose exactement à celle des Hypolyphlus. Mais à l’encontre de ceux-ci qui se sont fixés au sol dès l’Oligocène, les Anillus. qui sont Source : MNHN, Paris 62 R. JEANNE!.. restés lucicoles sans doute jusqu’au Pliocène, ont essaimé hors de leur aire primitive (fig. 29). Il est facile de constater qu’au Pliocène (Jf.annel, 1937, l.c., fig. 242), les quatre golfes de la mer plaisancienne (catalan, languedo¬ cien, rhodanien et génois) ont découpé la chaîne pyrénéo-provençale en quatre massifs : Pyrénées orientales, Hérault, Provence et Corse. Des espèces particulières ont été isolées sur chacun d’eux. Or on sait qu’au Pliocène un pont continental unissait la Corse à la Toscane. Ce pont corso-toscan a été utilisé par IM. florentin us et ce fait démontre bien que les Anillus étaient alors encore capables d’étendre leurs aires géographiques et ne doivent être entrés en évolution souterraines qu’après le Pliocène. On retiendra ici seulement sept especes, dont plusieurs sont repré¬ sentées par des races géographiques localisées. Et ces sept espèces relèvent de deux lignées distinctes par la structure de la pièce copula- trice : la lignée du frâler est constituée par une seule espèce, celle du caecus comprend les six autres espèces. Tableau des espèces. 1. Une seule pièce copulatrice, la droite, dont la base est divisée en deux branches tordues, la partie distale effilée en pointe. Espèce déprimée, d’un testacé pâle, les articles apicaux des antennes globuleux (Lignée du f rater) . 2 Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINi ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. — Deux pièces copululrices, la droite allongée et mousse, la gauche en forme de lame généralement ovale. Espèces convexes, d’un brun rougeâtre, les articles apicaux des antennes allongés (Lignée du caecus) . Lignée du frnter. 2. Tête petite, le pronotum à peine transverse, sans dépression de la surface basale ni interruption du sillon transverse prébasal. Long. 1,2 à 1,5 mm. 1. {rater Aubé. Lignée du caecus. 3. Espèces de taille inférieure à 2 mm. 4. — Espèces de taille supérieure à 2 mm. 6. 4. Sillon transverse prébasal du pronotum non interrompu au mi¬ lieu. Angles huméraux des élvtres très arrondis et peu saillants. Long. 1,5 à 1,8 mm.'. 4. loiirei Dev. — Sillon transverse prébasal du pronotum interrompu au milieu. Angles huméraux des élytres plus saillants. 5. Source : MNHN, Paris K. JEANNEL. 5. Pronotum sensiblement aussi long que large. Styles de l’édéage munis de trois soies. 2. florentinus Dieck. — Pronotum transverse, forme plus large. Styles de l’édéage armés de deux soies seulement. 3. Sekerai Reitt. 6. Carènes dorsales des mandibules régulières et à peu près paral¬ lèles entre elles. Déprimé, les élytres peu convexes, à sommet peu déclive, la striation forte. Une seule soie discale, la posté¬ rieure. Côtés du pronotum faiblement sinués en arrière, la base large. Long. 2 à 2,5 mm. 5. hypogaeus Aubé. -Carènes dorsales des mandibules non parallèles, divergentes en avant. Très convexe ; élytres à sommet très déclive. Trois soies discales . 7. 7. Côtés du pronotum moins arrondis en avant, à peine sinués en arrière, la base presque aussi large que le bord antérieur. Posté- pistome avec un tubercule médian. Long. 2,2 à 2,5 mm. . <>■ convexus Saulcy. — Côtés du pronotum très arrondis en avant, brusquement et pro¬ fondément sinués en arrière, la base à peine aussi large que les quatre cinquièmes du bord antérieur. Postépistome inerme. Long. 2 à 2,5 mm . 7. caecus J.-Duv. Lignée du frôler. 1. Anillus Irater Aubé, 1863, up. Grenier, Cal. Col. Fr., Mat., p. 4 ; type : Fréjus (Mus. Paris). -Ikannix, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 342. — 1941, Fne Fr., 39, p. 415. Subsp. genuensis Ganglbauer, 1900, Verh. z. b. Ges. Wien, L, p. 178 ; type : Gênes (Mus. Wien). Subsp. corsions Pcrris, 1869, L'Ah. VII, p. 5 ; type : Corse (Mus. Paris). Subsp. sardonius Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 342 ; type : Sardaigne (Mus. Paris). Long. 1,2 à 1,5 mm. Edéage très régulièrement arqué, plus ou moins épaissi dans sa partie apicale, les styles grêles, avec deux soies apicales et deux soies marginales, l’une dorsale, l’autre ventrale. Pièce copulatrice effilée en pointe aiguë, sans lame de recouvrement à la base (lig. 36 et 39). a. Pièce copulatrice fortement incurvée du côté dorsal. Pro¬ notum peu rétréci à la base. subsp. frater s. str. — Pièce copulatrice rectiligne. b. Côtés du pronotum à sinuosité très longue, presque recti¬ lignes dans la moitié postérieure subsp. snrdonius Jeann. — Côtés du pronotum plus brièvement sinués. c c. Sinuosité des côtés du pronotum profonde. . subsp. genuensis Ganglb. — Sinuosité di s côtés «lu pronotum bien moins accusée. . subsp. corsicus Perris. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 65 C'est la transgression burdigalienne qui a coupé en deux la chaîne pyrénéo-provençale, séparant les Pyrénées orientales du massif corso- provençal. L’A. frater a été isolé sur le massif corso-provençal, puis découpé en quatre races géographiques au Pliocène : la race genuensis s’est détachée du frater des Alpes maritimes et la forme corse primitive a donné naissance aux races corsions et sardonius. Subsp. frater s. str. France. Répandu dans le Var (Hyères, Fré¬ jus, Saint-Raphaël) et toutes les Alpes-Maritimes. Aussi connu des Alpes maritimes italiennes (San Reino). FIG. 36 à 41. Gen. À ni II us J.-Duv. édéages (X 160) et pièces copulatriecs (X 320). - Fig. 36. .4. frater Aubé, de Nice. — Fig. 37. A. frater genuensis Gangll)., du monte Fasce. — Fig. 38. A. frater corsicus Perris. de Corse. — Fig. 39. A. frater sardonius Jcann., de Sardaigne. — Fig. 40. A. Florent inus Dieck, de Florence. - Fig. 41. A. florentinus latistilus Jcann.. de Corse. Subsp. genuensis Ganglb. Ligurie : Ruta (A. Dodero ) ; Gênes (A. Dode.ro) ; La Spezzia (/*. Solarr). Subsp. corsicus Perris. — Corse : Porto-Vecchio, Bastia ( Ray- mond). Subsp. sardonius Jeann. — Sardaigne, plusieurs exemplaires des collections Saulcy, Abeille de Perrin, Fairmaire. — Les seuls exem- Mémoihes du Muséum. — Zoologie, t. XXVIII. î> Source : MNHN, Paris 66 I. JEANN Kl.. plaires connus se trouvaient dans ces anciennes collections et ont été recueillis par les entomologistes corses, qui n’ont exploré de la Sar¬ daigne que l’extrême Nord (massif Gallura). Aucun Anillus n’a jamais été rencontré dans le centre de la Sardaigne où vivent les Rhegma- tobius. Lignée du caecus. 2. Anillus Uorentinus Dieck, 1869, Diagn. neuer blind. Kaf., p. 4 ; type : Pratolino. — Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 343. Subsp. Andreinii Jeannel, 1937, I. c., p. 343 ; type : Poggio Cavallo (Mus. Paris). Subsp. lalislilus Jeannel, 1937, I. c., p. 343 ; type : Corse (Mus. Paris). Long. 1,3 à 1,8 mm. Edéage (lig. 40 à 43) coudé plus ou moins brusquement au tiers basal, la partie basale courte. Pièces copulatrices courtes, la pièce droite dépassant de peu la pièce gauche. Berici. — Fig. 45. A. Sekerai latialis jeann., de Filcttino. a. Edéage grand et arqué, les styles larges, avec les soies très développées, très longues el épaisses (1). Pronotum plus large à la base, élytres courts. subsp. latistilus Jeann. — Edéage moins grand cl moins arqué, les styles normalement développés. Pronotum plus rétréci ù la base. ^ (1) Il semble que chez cette forme du florentinus les variations œdimêres a„ la tête (mandibules, dent labiale) soient en corrélation avec celle, des styles. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANIIXINI ». BKMBIDIIDES ENDOGÉS. 67 />. Plus robuste, rougeâtre. Sommet de lu pièce copulatrice très court. subsp. florentinus s. str. — Plus grêle, tcstacé, aspect «lu frâler. Sommet de la pièce copulatrice plus saillant . subsp. Andreinii Jeann. Cet Anillus a dû s’isoler tout d’abord en Corse, dont il s’est échappé au Pliocène pour donner naissance à deux races localisées sur l’Italie centrale. Subsp. latistilus Jeann. Corse : plusieurs exemplaires des col¬ lections Saulcy, Fairniairc et Abeille de Perrin. Subsp. florentinus s. str. - Italie. Répandu dans l'Italie centrale depuis Pintra Gavina (prov. di Pavia) au nord jusqu’à Maccarese (prov. de Rome) dans le sud. (Jkannel, 1937, l.c., p. 345). Subsp. Andrcini Jeann. Italie : Littoral toscan : Monte Argen- tario (/v. Holdhaus) ; Poggio CavalTo, prov. de Grosseto (.4. Andreini). 3. Anillus Sekerai Rkittkr, 1906, 1). ent. Zs., p. 449 ; type : Bazano (Mus. Budapest). Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 344. Subsp. latialis Jkannkl, 1937, l.c. p. 344 ; type : Filettino (Mus. Paris). Long. 1,5 à 1,8 mm. Edéage (fig. 43 et 44) bien plus régulièrement et longuement arqué dans sa partie basale ; les styles n’ont que deux soies apicales. a. Partie basale crénelée des côtés du pronolum légèrement sinuée. Edéage plus long et moins incurvé. . subsp. Sekerai s. str. — Partie basale crénelée du pronotum nullement sinuée. Edéage plus court et plus fortement incurvé. . subsp. latialis Jeann. Les deux sous-espèces occupent deux aires séparées l'une de l'autre, d’une pari le Lazio sur la côte tyrrhénienne de l’Italie centrale. D’autre part la Vénétie et le pourtour du fond de l’Adriatique. Il est probable que la souche de IM. Sekerai soit originaire de la Corse, comme celle du florentinus. et qu’après avoir franchi le pont corso- toscan, au Pliocène, cet Anillus ail gardé un pouvoir d'émigration plus grand que celui de son congénère et ait rapidement gagné le nord-est de la péninsule italienne. Sans laisser de traces en Corse, il aurait laissé la race latialis en arrière et colonisé la Vénétie el tout le nord de la région dinarique. Subsp. Sekerai s. str. Italie, Prov. di Padova : Colli Euganei (/v. Holdhaus). Prov. di Venezia : Fusina (/•-’. (îridelli). — Prov. di Udina : Roccabcrnarda (A. Andreini). - Prov. di Gorizia : Bitez (.S/r/i- pii ; bouche de l'Isonzo (G. Springer). — Yougoslavie. Env. de Trieste (G. Millier). Istrie : Materia (A. Andreini). Dalmatie : Zamonico, près de Zara (P. Xovak). Subsp. lalialis Jeann. Italie. Prov. de Rome : Filettino (.1. Do- deri) ; Sermoncta ( Rost ). Source : MNHN, Paris R. JEANNE!.. 4. Anillus /offrei Sri; Claihi; Deville, 1925, Bull. Soc. ent. Fr., p. 255 ; lypc : Espiro de l’Agly (Mus. Paris). Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 344.' Subsp. mineruae Coiffait. 1956, Rev. fr. d’Ent., XXIII, p. 80 ; type : Minerve (col!. A. Coiffait). Long. 1,7 à 1,8 mm. L'édéage était inconnu en 1937. Il a été décrit et figuré par Coiffait à l’occasion de sa description du minervnp qu’il a donné comme espèce indépendante mais qu’il me parait préférable de ramener au rang de sous-espèce. Long et légèrement incurvé dans sa moitié basale, il a des styles assez larges, munis de quatre soies dont trois apicales et une marginale sur le bord ventral. La pièce copula- trice droite, à pointe longue et aiguë, bien plus longue que la pièce gauche, est de même type que chez les A. caecus et convexus. a. Tête relativement étroite et allongée. Stries des élytres à forte ponctuation superficielle. subsp. Joffrei s. str. — Tête plus large et moins allongée. Stries des élytres mar¬ quées de points espacés beaucoup plus gros. . subsp. minervae Coiff. LM. Joffrei s’est différencié sur la partie pyrénéenne de la chaîne pyrénéo-provençale où les deux races ont été séparées par le golfe languedocien de la mer plaisancienne, au Pliocène. Subsp. Joffrei s. str. France. Pyrénées-Orientales : Mas Joly, à Espira de l’Agly, dans les Corbières, une femelle (P. Joffre), mâles et femelles (H. Coiffait). Subsp. minervae Coiff. France. Hérault : Minerve, plusieurs ex. en lavant la terre d’un ravin au bord de la route allant à La Caunette (H. Coiffait). 5. Anillus hypogaeus Aubé, 1861, Ann. Soc. ent. Fr., (4) I, p. 197 • type : Saint-Raphaël (Mus. Paris). — Jeannel, 1937, Rev fr d’Ent., III, p. 344. Long. 2 à 2,5 mm. Edéage grêle et très incurvé ; les styles avec trois soies dont une sur le bord ventral (fig. 46). Espèce alliée au convexus Saulcy des Pyrénées-Orientales ; elle est localisée en Provence, sans franchir la vallée du Var vers l’Est. France. Var : montagne de la Sainte-Baume (Abeille) ; Brignoles (ff. Caillai ) ; Hyères ( Abeille > ; Fréjus, Saint-Raphaël ( Raymond) _ Alpes-maritimes : Cannes (Pli. Grouvelle) ; Magagnose (J. Ste-Cfaire Deville ) ; Gourdon (./. Ochs). 6. Anillus convexus Saui.cy. 1864, Ann. Soc. ent. Fr., (4) IV, p. 255 • type : Banyuls (Mus. Paris). — Jf.annel, 1937, Rev. fr d’Ênt III, p. 345. Long. 2 ù 2,5 mm. Edéage identique à celui de Vhypogaeus, avec trois soies seulement aux styles, une seule sur le bord ventral (fig. 49). Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 69 L’avancée du golfe plaisancien sur la vallée du Rhône et le bas Languedoc a scindé la chaîne pyrénéo-provençale et isolé l’un de l’autre les deux Anillus convexus et hypogaeus. Le convexus s’est trouvé isolé sur les Pyrénées-Orientales el les Albères. France. Pyrénées-Orientales : Bnnyuls, Port-Vendres, Collioures, forêt de Sorède (R. Jeannel), forêt de la Massanc (V. Maijet) ; col de Perthus (V. Maijel) ; Ainélie-les-Bains (F. de Saulcy). Aude : Ville- dubert (L. Gavoy). Haute-Garonne : Ronssens (Abeille). Kiu. 46 à 49. Gen. Anillus J.-Duv., édéages (X 160) et pièces copulatrices (X 420). Fig. 46. A. caecus J.-Duv., de Castres. — Fig. 47. .4. hypogaeus Aube, de Can¬ nes. — Fig. 48. A. conoexus Saulcv, de Banvuls. — Fig. 49. .4. caecus subsp. Mayeli Ch. Bris., d’Agdc. 7. Anillus caecus J.-Ddval, 1851, Ann. Soc. eut. Fr., (3) IV, Bull., p. 73, pl. 13, lig. 25 ; type : Bordeaux (Mus. Paris). — Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 345. Subsp. Mayeli Ch. Brisout, 1878, Ann. Soc. ent. Fr., (5) VIII, Bull. p. 62 ; type : Agde (Mus. Paris). Long. 2 à 2,5 mm. Edéage (lig. 46 et 49) arqué connue chez les pré¬ cédents, les styles armés de trois ou quatre soies disposées comme chez hypogaeus. La pièce copulalricc gauche longue et sinuée, la droite sub¬ carrée. a. Elytres alutacés, mats. Edéage plus allongé. . subsp. caecus s. str. — Elytres lisses entre les points, d’aspect brillant. Edéage plus court. subsp. Mayetti Ch. Bris. Source : MNHN, Paris 70 ». JEANNE». L’espèce est originaire de la chaîne pyrénéo-provençale cl est issue de la même souche que le conoexus. Mais l’espèce caecus s’est séparée sur le versant septentrional des Pyrénées au delà de la partie orientale de cette chaîne où le convcxus s’est différencié. Le caecus s’est ainsi propagé le long de la bordure calcaire des Pyrénées jusque dans les Landes et tout le bassin île la Garonne. Au Miocène, il a suivi la mi¬ gration des espèces atlantiques (comme le T. fulvus) qui ont atteint les contrées septentrionales. Le golfe languedocien du Plaisancien a séparé la sous-espèce Mayeti de la forme typique. Subsp. caecus s. str. France. Pyrénées. Ariège : répandu dans les sols argileux et aux entrées des grottes. - Gers : inondations de la Save et du Gers. — Hautes-Pyrénées : Bagnères-de-Bigorre (H. de Boniwuloir). — Landes : Montforl ( Mascaraux ). Bassin de la Garonne. Haute-Garonne : Toulouse {Ch. Lespes). — Tarn-et-Garonne : Castres, dans les racines de plantes (G. de Brunier. H. Galiherl). — Lot-et-Garonne : Sos (P. Bauducr). — Gironde : Bor¬ deaux ( J.-Duval). Touraine el Anjou. Vienne : Mortheiner (./. Mesmin). - Indre-et- Loire : Grand-Pressigny (P/i. François) ; Saint-Epain iChahanaud). — Maine-et-Loire : Montreuil-Belfroy, près d’Angers (d’après Fauvel). Belgique : Wemmel, à quelques km au nord de Bruxelles, un ex. (G. Fagel. IV, 1945) ; Anderlecht, faubourg de Bruxelles ( Calelin , IV, 1945). G. Fagel, 1945, Bull. Ann. Soc. enl. Bely., LXXXI, p. 147) a pris cet Anillus en tamisant la terre noire sous les détritus de battage de froment, à une profondeur de 15 à 20 centimètres. II. Série phylétique d'Anillinus. Il faut placer ici un genre nord-américain très insolite, dont les espèces occupent la chaîne montagneuse des Appalaches (fig. 50). Ces espèces résultent d’une crise évolutive qui a fait perdre à leurs édéages les caractères fondamentaux de la famille des Trechidae. On peut même dire que ces édéages, avec leur lame ovale à la place du style gauche s’écartent du type général de la division des Stylifera et évo¬ quent l’édéage à style gauche conchoïle des Conchifera (fig. 59 à 64). Il n’est pas douteux toutefois (pie le genre Anillinus soit bien à sa place parmi les Anillini ; mais on ne peut pas affirmer qu’il se rat¬ tache à la série phylétique d 'Anillus, car il s'écarte de tous les genres de cette série phylétique par la position des soies labiales, insérées sur le disque du labium et non sur la dent. Les origines de la souche des Anillinus restent donc problémati¬ ques. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES «ANILLINI», BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 8. (len. ANILLINUS Casey. Anillinus Casey, 1918, Mein. Coleopt., VIII, p. 1 C>7 (subgen.) ; type : carnlinae Casey. Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 349. Genre localisé dans les Appalaches. Ses espèces présentent des caractères édéagiens très aberrants. Alors que chez tous les Trechidae, comme d’ailleurs chez toutes les familles de la division des Stylifera, Fu:. 50. — Répartition des genres Anillinus Cac. et Anillaspis Cas. Gen. Anillinus Cas., dans la chaîne des Aphalaches (T. Tennessee ; V'., Virginie : C., Nortli Carolina et South Carolina ; G., Georgia. Gen. An il lus psi s Cas. en Californie, sans doute venu de la Paléantarctide occi¬ dentale par l'Archigalénis. Source : MNHN, Paris 72 R. JEANNEL. le leginen est représenté par une paire de styles toujours grêles et séti- fères, de structure très constante, on trouve chez les Anillinus un édéage (fig. 59 à 04) dont le tegmen est constitue par une pièce ven¬ trale qui porte une large lame ovale très mince, appliquée sur la face gauche du lohe médian. Cette lame ovale, occupant la place du style gauche, fait penser au style conchoïde des Conchifera, et par là même à l’ébauche conchoïde du style gauche des Plataphus (1). Et cette anomalie s’accompagne d’une part d'une hypertrophie extraordinaire de ce qui représente la pièce d’union ventrale des styles sur les édéages normaux, d’autre part d’étranges délabrements du lobe médian chez certaines espèces ( Dunavani , n. sp., fortis G.-H. Horn), délabrements qui évoquent ceux qui ont survenu au cours de la crise évolutive des Catopides sudaméricains du genre Adelopsis (Jeannel, 1055, L'Edéage, p. 93). Taille de 1,8 à 2 mm. Ovalaires et très convexes, la tête petite, le pronotum ample, les élytres plus ou moins ovoïdes, atténués au sommet. Testacé rougeâtre, la pubescence fine et rare, le tégument lisse sur la tête et le pronotum, fortement alutacé, le réseau non étiré en travers, sur les élytres. Tête petite, plus étroite que le pronotum, les tempes peu renflées, la carène latérale du front saillante et relativement longue ; pas trace d’yeux. Pas de sillons frontaux. Antennes assez longues, dépassant la base du pronotum. Mandibules courtes et obtuses. Palpes maxillaires à massette allongée, non renflée, atténuée au sommet, l’article distal relativement grand (fig. 53). Labium articulé, transverse, à dent large et saillante (fig. 52), les soies du labium insérées sur le disque et non sur la dent. Palpes labiaux à troisième article un peu renflé et portant un plus grand nombre de soies que chez les Anilliix européens. Lan¬ guette (fig. 52) formée par un écusson marginal portant deux soies, et des paraglosses courts et larges, arrondis, bien individualisés. Pronotum toujours ample, un peu transverse, avec la base large, aussi large que le bord antérieur ; côtés faiblement arrondis en avant, sans sinuosité postérieure, avec quelques denticules avant les angles postérieurs qui sont droits et vifs ; bord basal rectiligne. Disque con¬ vexe, la ligne médiane superficielle, la surface basale peu déprimée. Gouttière marginale très fine. Elytres plus ou moins ovoïdes, convexes, les épaules arrondies, saillantes, la gouttière marginale étroite, le bord subhuméral à peine crénelé. Sommet de l’élylre atténué, mais entier, l’angle suturai vif. Pattes épaisses, les fémurs antérieurs renflés chez les mâles. Tar¬ ses antérieurs mâles de cinq articles, avec le premier fortement dilaté et muni de phanères adhésives assez nombreuses. Edéage (fig. 58 à 04) épais et peu arqué, très différent d’une espèce à l’autre. Tegmen avec la pièce d’union des styles généralement hyper¬ trophiée (sauf chez Dohrnî Ehl.i. Extrémité apicale du lobe médian (1) R. Jeannel, 1941, Fne de France, 39, p. 532. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES a ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 73 largement dilatée dans le plan horizontal et mousse chez les deux es¬ pèces Dohrni Ehl. et T urne ri n. sp. ; par contre l’orifice apical du lobe médian est béant, délabré, chez le Dunavani n. sp., et aussi chez le fortis (i.-H. Horn (fig. 58). Enfin le style gauche a pris la forme d’une lame ovale chez la plupart «les espèces connues. Toutefois, chez Dohrni, le style est encore solide à la base et sc termine en lame ovale munie de quel«|ues soies sur les bords. Chez cette espèce, dont la pièce ventrale est d’ailleurs peu hypertrophiée, l’évolution des styles se pré¬ sente comme incomplètement réalisée. Il n'est pas douteux que ces édéages des Anillinus, si divers et apparemment dysharmoniques, représentent des essais divers au cours d’une crise évolutive. Les espèces différent d’ailleurs très peu par leurs caractères morphologiques externes. Chétotaxie. — Soies pronotales présentes. Trois soies discales. Série ombiliquée du type .1., la paire géminée bien apparente (fig. 55). Tableau des espèces. 1. Elytres avec des traces très nettes des stries. 2. — Elytres sans aucune trace de stries, toujours ovoïdes. 3. 2. Elytres longs, subparallèles, un peu plus de deux fois aussi longs «pie larges. Pronotum ample, de peu plus large que long. Source : MNHN, Paris 74 K. .1 KAN N KL. Apex du lobe médian de l’édéage (fig. 58) terminé en pointe grêle et retroussée. Long. 2 mm. I. fortis Horn. — Elytres ovoïdes, 1res renflés, deux fois aussi longs que larges. Pronotum ample, de peu plus large que long. Edéage (fig. 61) avec l’orifice apical largement ouvert, béant, l’apex terminé par une lame arrondie placée dans le plan sagittal, et surmontée par une petite apophyse. Très robuste. Long. 2 mm. 2. Dunavani, n. sp. 3. Edéage robuste mais atténué dans sa partie apicale, l’apex étroit. Pronotum nettement transverse . 4 — Edéage très élargi dans sa partie apicale qui est transverse et mousse vue par sa face dorsale (fig. 63) . 5 Fig. 56 à 58. Gen. Anillinus Cas. — Fig. 56. A. / X 28. — Fig. 57. Sommet de Pélytre gauet gauche. G.-H. Horn, mâle, de Nashville *8. Apex de l’édéage, face 4. Plus robuste. Edéage plus grand, l’apex atténué en pointe (fig 60) ; lame ovale représentant le style gauche très mince mais entière, son bord distal simple. Long. 1,7 à 1,8 mm... . carolinae Cas. - Plus petit et moins robuste. Edéage plus épais et plus court (fig 59), l’apex terminé par une dilatation sagittale en forme d’épe¬ ron de navire ; extrémité de la lame ovale sans contours nets formée par une nappe de cils. Long. 1,7 mm.. . 4. Virginia®, n. S p. 5. Très robuste, large, rougeâtre sombre. Pronotum à base aussi large que le bord antérieur. Edéage (fig. 64) très grand coudé dans sa partie basale, la partie apicale aussi transversalement dilatée que chez le Tnrneri (fig. 63) mais avec l’apex infléchi Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÊS. 75 puis retroussé à l’extrémité. Tegmen à pièce basale crochue mais non hypertrophiée, le style épais à la base, devenant dans sa partie distale une laine ovale étroite et bordée de quelques petites soies. Long. 1,8 à 1,9 nini. 5. Dohrni Ehl. Bien plus grêle et plus étroit, testacé rougeâtre pâle. Pronotum un peu plus rétréci à la base. Edéage (fig. 62) moins grand, non coudé dans sa partie basale, transversalement dilaté dans sa partie apicale, l’apex épais, mousse, nullement infléchi. Lame ovale du tegmen entière, très mince. Long. 1,7 mm. 6. Turneri, n. sp. Fui. 59 à 64. Gen. Anillinus Cas., édéages (X 185). — Fig. 59. A. uirginiae, n. sp, de Skyland. — Fig. GO. A. carolinae. Cas, des Black mountains. — Fig. bl. A. Dunaoani, n. sp. des Sassafras mountains. — Fig. 62. A. Turneri, n. sp, du Pcach co. Georgia. Fig. 63. Partie apicale du même vue par la face dor¬ sale. — Fig. 64. A. Dohrni Eltl, de Clayton, Georgia. L Anillinus fortis . 27) il faut identifier à l’espèce Dohrni Ehl. les exemplaires du Smithsonian Inst. Mus. pris à Clayton dans la Géorgie. Edéage d’un exemplaire de Clayton (fig. 64), très grand, coudé à la base, transversalement très dilaté dans sa partie apicale, mais en même temps infléchi, l'apex retroussé à l’extrémité. Pièce ventrale du tegmen non hypertrophiée, portant un style unique, épais, qui s’élargit en spatule elliptique, mince et portant quelques petites soies sur les bords. U. S. America. Georgia : Clayton, ait. 1.500 m env., 2 ex. ; Rabun co, 2 ex. (Smithsonian Inst. Mus). 6. Anillinur, Turneri, n. sp. ; type : Peach co (Smithsonian Inst. Mus.). Edéage (fig. f>2) bien différent de celui du Dohrni, plus petit, sans coudure basale, ni inflexion de la partie apicale, mais avec la même forte dilatation transverse de celle-ci. Apex mousse. Tegmen à pièce basale hypertrophiée el lame ovale bien développée, mince et translu¬ cide. Pas de style droit. f. S. America. Georgia : Peach co, 2 ex. (W. R. Turner. XI, 1941). III. Série phylétique d’Anillaspis. Un genre formé de deux espèces cavernicoles en Californie repré¬ sente celle série phylétique, très probablement issue de la Paléantarc- tide occidentale comme la série phylétique d’Anillus, mais bien dif¬ férente «le celle-ci. Alors que tous les autres genres de l’Amérique du Nord se ratta¬ chent plus ou moins directement d’une part au Nolhanillus chilien, d’autre part aux genres européens de la série d’Anillus, les Anillaspis relèvent sans aucun doute d’une lignée toute différente, avec leur tète munie de sillons frontaux presque équivalents à ceux des Trechus. Il est curieux que la forme effilée des pointes mandibulaires et la dilatation de la gouttière marginale des élytres fassent ressembler les Anillaspis californiens au Prioniomus de Corfou. Mais il s'agit ici d’une simple convergence, les deux genres n’ayant en réalité aucune parenté directe. 9. Gcn. ANILLASPIS Casey. Anillaspis Casey, 1918, Mem. Coleopt., VIII, p. 168 (subgcn.) type : erplanatus G.-H. Horn. Jkannki., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 354. Genre formé de deux espèces qui présentent des caractères évo¬ lutifs qui sont les mêmes que chez les Trechini cavernicoles. La forme de la tête est particulièrement remarquable à cet égard. Long. 2,2 à 2,4 mm. Large et déprimé, testacé rougeâtre pâle, la pubescence réduite 5 quelques poils sur les tempes et les côtés des ély- Source : MNHN, Paris 78 R. JEANNE!.. 1res. Tégument lisse élytres. Tête grande, allongée res, larges, un peu conver la longueur de la tête, l’a la tête et le prou , à peine a lu lacé sur les le fre ents e deux sillons frontaux linéai- rrière et occupant les deux tiers de < latérales du front, les joues ré- gulicrement convexes, peu renflées. Pus trace des yeux. Labre qua- drongulaire, à bord antérieur un peu echancre. Mandibules très lon¬ gues grêles et droites, effilées, la gauche avec un rétinacle, la droite sans rétinacle. Palpes maxillaires à massette non renflée, non atténuée dans sa partie distale (fig. «5 p >, l’article distal subulé, très petit. La¬ bium articulé. Iransvcrsc, la dent peu saillante, paraissant tronquée ; languette non examinée (sans prépar impossible d’en préciser les caractèr la base du pronotum. Pronotum petit, guère plus large qu> „ (iue large, la gouttière marginale très line, les côtés à peine crénelés en arrière avant les angles postérieurs qui sont droits, la base rectili- gne. Disque déprimé, la ligne médiane fine, la surface basale déprimée. ” Elytres courts et très amples, déprimés, la gouttière marginale très largement explanée dans les deux tiers antérieurs, étroite dans le tiers postérieur, le bord subhuinéral très fortement serrulé. Sommet de l’élytre entier, l’angle suturai vif. Disque avec des traces superficiel¬ les des stries. Pattes peu longues, mais très grêles. Tarses antérieurs de cinq articles. Mâle inconnu. Chétotaxie. Soies frontales insérées très en dehors. Soies pro- notales présentes ; trois soies discales. Série ombiliquée de type A, les fouets 8 et 9 de la paire géminée très rapprochés l’un de l’autre (fig. 67). labiales, il a été . Antennes longues dépassant > la tête, à peu près aussi long Les An illas pi s de la Californie ressemblent beaucoup au Prionio- mus Moczarskii .leann. de file de Corfou (p. 60. fig. 23). Mais il s’agit là d’une convergence produite par la même conformation des mandi¬ bules et de la gouttière marginale des élytres. On remarquera toutefois que la gouttière marginale du Prinniomiis est dilatée dans toute sa longueur tandis que celle des Anillnspis ne l’est que dans les deux tiers En réalité de nombreuses différences montrent qu’il n’existe au¬ cune parenté directe entre les deux genres. Anillnspis se présente comme une lignée très isolée qui a acquis des caractères évolutifs particuliers par le fait que ses espèces sont cavernicoles, alors que tous les autres Anillini connus sont humicoles ou endogés. L’absence de carène latérale du front, la présence de sillons frontaux bien déve¬ loppés, la forme des mandibules et celle de la massette palpaire mon¬ trent bien qu’on se trouve en présence d'une lignée tout à fait inso¬ lite. Les deux seuls exemplaires connus représentent sans aucun doute deux espèces distinctes. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANIIXINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 79 Taiii.kai' l)ES espèces. 1. Sillons frontaux prolongés en arrière et en dehors sur les côtés de la tète, comme chez les Trechus. Pronotuin aussi long que large, à côtés nullement sinués en arrière. Elytres plus courts et plus ovales (lig. 65). Long. 2,2 mm.. . 1. explanatus G.-H. Horn. — Sillons frontaux sans prolongation postérieure sur les côtés de la tête. Pronotuin plus long que large, ses côtés longuement si¬ nués dans la partie postérieure, les angles postérieurs plus vifs. Elytres plus longs et moins ovales (fig. 66). Long. 2,4 mm. .. . . 2. Caseyi, n. sp. G. H. Horn. I. Anillaspis explanatus G.-H. Horn, 1888, Trans. Am. ent. Soc. XV, p. 26 ( Anillus ) ; type : Californie (Mus. Ac. nat. Se., Phila¬ delphia). Jean n ei., 11)37, Rev. fr. d’Ent.. III, p. 352. Le type, qui m’a clé très aimablement communiqué par M. Harold J. Grant Jr, curator du Musée de l’Académie de Philadelphie, est une femelle qui ne porte pas d’autre indication de provenance que « Cali¬ fornie ». D’après la description de G.-H. Horn. il proviendrait de la loca¬ lité suivante : Source : MNHN, Paris R. JEANNEI.. U. S. America, California : Alabaster cave, Eldorado co. (G.-H. Horn, 25 févr. 1885). 2. Anillaspis Caseyi. n. sp. : type in coll. Casey (Smithsonian Inst Mus.). L’unique exemplaire figurant dans la collection Casey est une femelle qui porte l’indication « Alabaster cave », Cal., type du sous- genre Anillaspis. Or dans sa description du sous-genre Anillaspis, Th. Casey déclare que le seul exemplaire qu’il ait vu provient du Pla¬ cer co. California. Il semble donc que l’étiquette de l’exemplaire de la coll. Casey soit apocryphe et que la provenance de PA. Casei/i, ici décrit, doive être rectifiée de la façon suivante : U. S. America. California : Placer co, une femelle de provenance exacte inconnue (Th. Casey). IV. Série phylétique de Typlilocharis. Lignée bético-rifaine qui s’est propagée par les rivages méridio¬ naux de la Tyrrhénide jusque dans la Berbérie orientale (fig. 68). Il est probable que la lignée dérive de souches venues de l’Ina brisie africano-brésilienne vers la fin du Crétacé. Elle serait alors con teinporaine de la lignée des Geocharis et de celle de Stylulus dont il sera question plus loin. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 81 10. Gen. Typhlocharis Dieck. Typhlocharis I)ii:c.k, 1809, Diagn. neucr blinder Kiifer, p. 0 ; type : silvanoïdes Dieck. Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 331. Espèces «le petite taille, très étroites et déprimées, allongées et parallèles, ayant assez bien l’aspect de très petits Laemophloeus dans la famille des Cncujidae. E. Abeille de Perkin, en 1875, a le premier assigné sa place auprès des Anillus à ce genre très insolite. Téguments alutacés, la pubescence très courte et clairsemée. Tête petite, orbiculaire el aplatie, sans yeux ni carènes temporales. Mandi¬ bules courtes, la massette des palpes peu épaisse ; labium articulé, à échancrure étroite, la dent simple, la paire de soies sur le disque plus en arrière que la base de la dente (fig. 71). Antennes longues et moni- liformes, les articles distaux globuleux augmentant progressivement de grosseur à partir du quatrième. Mf-Momes mi Muséum. Zoologie, t. XXVIII. 6 Source : MNHN, Paris n. JEANNE!.. 82 sa partie médiane, ses parties latérales repliées sur la gouttière mar¬ ginale ; sommet de l’élytre entier. Pattes courtes. Tarses antérieurs de cinq articles, sans phanères adhésives chez les mâles (fig. 72). Edéage (fig. 74) tout â l'ait de même type que celui des Anillus, grêle et tubuleux, incurvé fortement dans sa partie proximale. Styles avec deux soies apicales seulement. Chétotaxie. — Comme chez les Anillus les soies frontales et pro- notales sont présentes, mais félytre n’a pas de soies discales ni apicale. Série ombiliquée (lig. 73) anormale par l'absence du 9 r fouet. Les quatre fouets du groupe huméral sont alignés dans la gouttière, le 4 peu écarté du 3 ; les fouets 5, (i, 7, 8 â peu près équidistants, les fi et 8 (grands fouets) dans la gouttière, les f> et 7 déplacés en dedans. Pas de paire géminée. Le dernier fouet (8*) se trouve très en avant de l’extrémité apicale de l’élytre, vers le second tiers de la longueur, alors qu’il devrait être sur le bord apical. Il semble que l'allongement extraordinaire du corps de ces petits Carabiques, adaptation fréquente chez les petits animaux qui s’insinuent dans des trous, ait été déterminé par l’étirement du sommet de l’arrière-corps. Les quatre espèces connues sont réparties sur les restes du massif bético-rifain tel qu’il existait pendant le Montien. TABI.EAU UES ESPÈCES. 1. Elytres avec le bord apical armé de trois ou quatre grosses dents près de l’angle suturai. Testacé. Forme générale du silvn- noïdes, mais plus convexe. Pronotum nettement rétréci à la base, ses angles postérieurs très obtus. Elytres à bord subhuméral fortement serrulé, le disque convexe, l’apex très déclive. Long. 1,4 à 1,5 mm. 3. baeticus Ehl. - Elytres à bord apical non denté. 2. 2. Pronotum presque deux fois aussi long que large, rigoureuse¬ ment aussi large à la base qu’en avant. Insecte très allongé, pa¬ rallèle et déprimé ; la tète, le pronotum et les élytres ont la même largeur, les côtés des élytres nullement arqués. Testacé pâle. Long. 1,4 à 1,5 mm. 4. Santschii Norm. — Pronotum au plus une fois et demie aussi long que large, ses côtés et ceux des élytres toujours un peu arqués. Forme moins allongée et moins parallèle. Brun rougeâtre. 3 3. Plus grand, plus allongé et déprimé. Côtés du pronotum plus arqués en avant, la base toujours un peu plus étroite que le bord antérieur. Long 1.8 â 2 mm. [Fig. fi9 à 74j. 1. silvanoïdes Dieck. — Plus court, moins allongé et plus convexe. Côtés du pronotum moins arqués en avant, la hase aussi large que le bord antérieur. Long. 1,5 mm. 2. Diecki Ehl. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI». BEMBIDJIDES ENDOGÉS. 83 1. Typhlocharis silvanoides Dif.ck, 1869, Diagn. neuer blinder Kàf., p. 6 ; Berl. ent. Zs., XIII, p. 352 ; type : Tanger. — Jeannkl, 1937, Rev. fr. d’Enl., 111, p. 333. Maroc. Tanger, nombreux exmplaires dans les anciennes collec¬ tions. Se prend sous les pierres profondément enfoncées, en terrain argilo-sableux et se lient de préférence sur la face inférieure de la pierre, alors que le Geocharis Massinissa Dieck vivant sous les mêmes pierres déambule dans la terre sous-jacente. 2. Typhlocharis Diecki Eiii.kks, 1883, I). ent. Zs., XXVII, p. 32 ; type : Cascanlc. Jeannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 334. — Sinwni Ganglbauer, 1900, Verh. z. b. Ges. Wien, L, p. 188 ; lype : Carthagène (Mus. Budapest). Espagne. Sierra Morcna : env. de Cordoue (W. Ehlers ). — Chaîne Bétique : Carthagène (E. Simon). — Sierra de Moncayo : Cascante, près de Tudela . (PuranitIodes) longulus Jeann., de Permet, X 305. — Fig. 79. Edéage du /’. (s. str.) Pauliani Jeann., de Nosy Kombn, Edéage (fig. 77 à 79) peu arqué, la partie apicale parfois tordue et aplatie. Styles armés de deux soies apicales divergentes. Sac interne avec une pièce copulatrice allongée. Chétotaxie. — Soies pronotales toutes deux présentes, pas de soies discales, ou parfois une soie discale, la postérieure (.Pauliani, longulus ). Série ombiliquée de type .1, avec les petits fouets dissociés, les deux groupes moyens et apical bien séparés l’un de l’autre. Tableau df.s espèces. 1. Plus épais, plus robustes, les élytres au plus deux fois aussi longs que larges, à épaules saillantes, mais très arrondies, le T fouet très écarté du 8'. Subgen. Paranillus s. str. Source : MNHN, Paris R. JEANNEL. 86 — Elruils et allongés, parallèles, les élytres plus de deux fois aussi longs que larges, à épaules très saillantes, anguleuses, le 7" fouet très rapproché du 8" fouet. Pronotum rétréci à la base. . Subgen. Paranillodes, nov. Subgcn. Paranillus s. str. 1. Très robuste. Tète et pronotum lisses et luisants, les élytres alu- lacés, unis, sans vestiges de striation. Pronotum à base large, ses côtés faiblement arqués, non sinués, sans denticules margi¬ naux avant les angles postérieurs qui sont droits et vifs. Pas de soie discale postérieure. Styles de l’édéage (fig. 77) avec deux soies marginales en plus des deux apicales. Long. 1,7 mm [Fig. 77] . 1- Milloti Jeann. — Généralement moins robuste. Tète et pronotum alutacés, avec réseau plus ou moins étiré en travers, élytres plus fortement alutacés, à réseau isodiamétral. Pronotum avec quelques créne- lures marginales avant les angles postérieurs. Elytres avec des vestiges de stries constitués par des lignes de points superficiels plus ou moins visibles. 2. 2. Pronotum non rétréci à la base, ses côtés non sinués en arrière. 3. — Pronotum rétréci à la base, subcordiforme, avec ses côtés sinués dans la partie posléricurc. Elytres relativement courts et larges, sans soie discale postérieure. 5, 3. Plus court et plus convexe, le pronotum aussi long que large, à côtés faiblement arqués en avant. Elytres deux fois aussi longs que le pronotum, à ponctuation striale effacée, la soie discale postérieure présente. Long. 1,4 mm [fig. 79 et 83]. . 2. Pauliani Jeann. — Plus allongé et moins convexe. Côtés du pronotum plus arqués en avant. Elytres plus de deux fois aussi longs que le prono¬ tum, la ponctuation striale bien visible. 4 4. Plus grand, le pronotum nettement plus long que large. Elytres à bord subhuméral très fortement scrrulé, la soie discale posté¬ rieure présente. Long. 1,8 mm. 3. So gai. n. sp. — Moins grand, le pronotum pas plus long que large. Elytres à bord subhumcral moins fortement scrrulé, la soie discale posté¬ rieure absente. Long. 1,5 à 1,6 mm. 4. scapularis Jeann. 5. Pronotum ample, aussi long que large et rétréci à la base. Elytres à bord subhuméral fortement scrrulé, la ponctuation striale bien visible comme chez les précédents ; pas de soie dis¬ cale postérieure. Long. 1,4 mm [Fig. 80], 5. punctatostriatus. n. sp. — Pronotum plus court, moins long que large. Elytres à bord sub¬ huméral à peine scrrulé, la ponctuation striale très effacée. Edéage (lig. 82) coudé à la base et aminci dans la coudure, styles armés de deux soies. Long. 1,5 mm [Fig. 81 et 82] . latipennis Jeann. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 87 Subgen. Paranillodes. nov. 1. Pronotum plus long que large, les angles postérieurs droits. Elytres deux fois aussi longs que le pronotum. Long. 1 à 1,2 min [Fig. 73, 84 et 85] . 7. lonqulus Jcann. — Pronotum pas plus long que large, les angles postérieurs obtus. Elytres très longs, plus de deux fois aussi longs que le prono¬ tum. Long. 1,4 mm. 8. elongatus, n. sp. Subgen. Paranillus, s. tr. 1. Paranillus (s. str.) Milloti Jkannkl, 1949, Col. Car. Reg. Malg., III, p. 1123 (in Fne Emp. français XI) ; type : col de Tsiafajavona (Mus. Paris). 1957, Ann. Mus. Congo Belge, scr. in-8", Zool., 52, p. 48, fig. 77. Edéage : fig. 77. Madagascar. Domaine du Centre, Massif de FAnkaratra : col de Tsiafajavona, ait. 2.500 ni, près du sommet, un seul mâle, sous une pierre (L. MiUot). 2. Paranillus (s. str.) Pauliani Jkannkl, 1957, Ann. Mus. Congo Belge sér. in-8", Zool., 52, p. 49, fig. 78 et 79 ; type : Nosy Komba (Mus. Paris). Edéage : fig. 79. Source : MNHN, Paris R. JBAKXEL. Madagascar. Domaine du Sambirano : Iloi Nosy Koinba, près de Nosy Hé, 3 ex .en lavanl la terre (It. Paulian, VIII, 1932). Dans les mêmes biotopes que les Argiloborus (s. str.) insultais et A. ( Neodipnel- las) alutaceus, mais plus rare. 3. Paranillus (s. str.) Sogai, n. sp. : type : Marojejy Ksi (Mus. de Paris). Long 1,8 min. Etroit et très allongé, parallèle, très peu convexe. Testacé rougeâtre sombre, le tégument alutacé. plus finement sur la tête et le pronotum que sur les élytres. Tète relativement grande, presque aussi large que le pronotum, les tempes peu renflées, la carène latérale du front saillante. Pronotum nettement plus long que large, sa base presque aussi large que le bord antérieur, les côtés peu arqués en avant, rectilignes en arrière, les angles postérieurs presque droits, vifs, le bord basal rectiligne. Disque peu convexe, couvert de points assez gros et épars, superficiels. Elytres déprimés, plus de deux fois aussi longs que larges, les épaules peu saillantes, le bord subhuméral très fortement serrulé : ponctuation striale moins apparente que chez le scapularis auquel il ressemble beaucoup. Pattes peu longues. Mâle inconnu. Chétotaxie. — Soies pronotales présentes ; une discale, la posté¬ rieure, d’ailleurs très petite. Madagascar. Domaine de l'Est. Maroajejy Est, réserve naturelle XII, district de Sambava, une femelle prise à 2.090 m d’alt. (P. Soga, XII, p. 1958). 4. Paranillus (s. str.) scapularis Jkannki., 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. f>7 ; type : Fanopanambo (Mus. Paris) (paratype au Mus. Afr. centr.). Madagascar. Domaine de l’Est : Fanopanambo, aux environs de Marosantselro, fond de la baie d’Antongil, une vingtaine d’ex. (J. Va- don). 5. Paranillus (s. str.) punctatostriatus. n. sp. : type : Analamerana (Mus. Paris). Fig. 80. Long. 1,4 mm. Large et peu convexe, la pubescence fine et courte, le tégument très finement alutacé, presque lisse sur la tète et le pronotum, plus fortement sur les élytres. Tête petite, courte, bien moins large que le pronotum et à peu près aussi longue que large, le front déprimé, les tempes convexes et saillantes. Antennes longues, dépassant la base du pronotum ; les deux premiers articles seuls sclé- rifiés. Pronotum grand, aussi long que large, à hase presque aussi large que le bord antérieur, les côtés très arrondis dans la moitié antérieure longuement sinués en arrière, denticulés avant les angles postérieurs qui sont droits et vifs ; disque peu convexe, la gouttière marginale très fine, le sillon médian bien tracé, les fossettes basales superficielles. Elytres moins de deux fois aussi longs que larges, â côtés très peu arqués ; les épaules arrondies et saillantes, la gouttière marginale un Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES < AN11.1.1 NI ». BEMBIDllDES ENDOGÉS. 89 peu élargie dans la région humérale, avec son bord fortement serrulé. Pas de stries proprement dites, mais des alignements assez réguliers de points superficiels el nombreux sur remplacement des stries. Sommet de Pélytrc entier, l’angle suturai vif. Pattes courtes et grêles. Le sexe de l’unique exemplaire connu n’a pas été déterminé. Soies pronotaies présentes, pas de discales. Série ombiliquée appa¬ remment comme chez le Pauliani (fig. 83). Madagascar. Domaine du Nord : Analamerana, à 50 km au sud-est de Diégo-Suarez, ait. 80 ni env., dans la région calcaire de la monta¬ gne des Français, un seul ex. (H. Andria, I, 1959). Dans la même loca¬ lité R. Andria a recueilli une demi-douzaine d’espèces du genre Argi- lohorus qui seront décrites plus loin. J’ignore si tous ces Argilo- borns et le Pnranillus vivent mêlés dans les mêmes biotopes. 0. Paranillus is. sir. > latipennis Jeannki., 1958, Rev. fr. d’Ent., XX\ . p. 107, fig. 13 el 14 ; type : forêt de Vacoana (Mus. Paris). Madagascar. Domaine du Centre, massif de l’Andringitra : forêt de Vacoana, ait. 2.000 m, 9 ex. pris avec P Argiloborus (s. str.i brevi- collis en lavant la terré i R. Paulian, I. 1958). Source : MNHN, Paris 90 Subgen. Paranillodes. nov. 7. Paranillus (Paranillodes) longulus. 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 50, lig. 74, 75 et 80 ; type : Périnet (Mus. Paris). Edcage : fig. 78. Madagascar. Domaine de l’Est : forêt de Périnet, ait. 800 m env., 3 ex. en lavant la terre (R. Paulian, VU, 1955). 8 . Paranillus (Paranillodes) elongatus. n. sp. ; type : forêt de Manja- katempo (Mus. Paris). Long. 1,4 mm. Même forme étroite et parallèle que chez le longu¬ lus, mais encore plus allongé. Testacé pâle, la pubescence à peu près nulle, le tégument très finement alutacé. Tête petite, arrondie, les tempes effacées, le cou très épais, sans sillon transverse à la face dor¬ sale, le séparant de la partie occipitale du front, alors que ce sillon est bien accusé chez le longulus. Antennes fines et longues, dépassant la base du pronotum. Pronotum un peu plus long que large, à base presque aussi large que le bord antérieur, les côtés très faiblement arqués, non sinués en arrière et sans denticules avant les angles posté¬ rieurs qui sont obtus et vifs ; base saillante, avec une petite encoche de chaque côté près des angles postérieurs. Elytres plus de deux fois aussi longs que le pronotum, les épaules saillantes et anguleuses, leur bord crénelé plutôt que serrulé : disque uni, sans trace de stries, le réseau alutacé plus fin que chez le longulus. Pattes courtes et grêles. Mâle inconnu. Mêmes caractères chélotaxiques que chez le longulus. Madagascar. Domaine du Centre, massif de l’Ankaratra : forêt de Manjakatempo, au pied de l’Ankaratra, une femelle (R. Paulian. VU, 1957). B. PHANÊRODONTES DE TYPE B. VI. Série phylétique de Zeanillus. Groupe spécial à la Nouvelle-Zélande, sans doute reste de la faune autochtone de la Paléantarctide orientale «lu Crétacé. Le labium, transverse cl articulé, est denté et porte «leux soies médianes sur le disque, en arrière de la dent. La languette est évoluée, constituée par un sclérite portant deux soies et flanqué de deux para- glosses larges cl membraneux, mais individualisés. Série ombiliquée de l’élytre de type R. les petits fouets non dissociés, presefue tous dans la gouttière marginale ; soies discales présentes. La présence d’yeux fonctionnels chez l'un des genres (Nesam- blyops) de cette série phylétique, la structure des paraglosscs, et sur- Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES ANILLINl ». BEMBID11DES ENDOGÉS. 91 loul l’état archaïque de la série ombiliquée montrent qu’il s’agit d’un groupe très ancien et resté primitif à certains égards. Trois genres sont connus. Tableau des genres. 1. Massette palpairc courte et renflée. Elytres ovales, assez con¬ vexes, à sommets atrophiés, lobés et déhiscents, laissant le pygi- dium à découvert ; une seule soie discale, la postérieure. . 14. Gen. Pelodiaetus Jeann. — Massette palpaire allongée et peu épaisse. Elytres longs et larges, ovales, régulièrement convexes, leurs sommets sans atrophie notable. Trois soies discales . 2. 2. Des veux petits mais fonctionnels. Elytres à bords sutureux accolés l’un à l'autre jusqu’à l’angle suturai, qui est vif ; le pygi- dium entièrement caché sous l’extrémité des élytres. . 12. Gen. Nesamblyops Jeann. — Pas trace d’yeux. Elytres à sommet lobé, les bords sutureux déhiscents, l’angle suturai effacé ; pygidium débordant un peu le sommet des élytres.. 13. Gen. Zeanillus Jeann. 12. Gen. NESAMBLYOPS Jeannel. Nesamblyops Jeannel, 15)37, Rev. fr. d’Ent., III, p. 279 ; type : sub- caecus Sharp. Espèces encore oculées et sans trace d’atrophie du sommet des élytres. Taille moyenne (1,5 à 2 mm). Oblongs et convexes, larges. Testa- cés rougeâtres, le tégument lisse, non alutacé, la pubescence courte et rare. Tète petite, allongée, les carènes latérales du front courtes et encerclant des yeux réduits mais pigmentés, arrondis, bien limités et formés de quatre à cinq ommatidies. Mandibules courtes, simples. Massette palpairc allongée, deux fois aussi longue que large. Labium (fig. 88i transverse, articulé, denté. Languette à sclérite médian petit. Pronoluin ample, rétréci à la base, ses côtés arqués sur toute leur longueur, sans denticulation, les angles postérieurs très obtus, émous¬ sés, la base saillante. Elytres ovales et larges, les épaules très effacées, la gouttière humérale étroite, régulière, à bord finement crénelé ; disque uni, sans trace de stries, le sommet entier, sans atrophie, recou¬ vrant entièrement le pygidium ; angle suturai vif. Pattes courtes. Tarses antérieurs des mâles avec deux articles dilatés. Edéage non examiné, faute de matériel suffisant. Chélotaxie. Toutes les soies pronotalcs et discales présentes. Série ombiliquée (fig. 85) i île type R bien caractérisé, mais avec les petits fouets peu dissociés, le 7' fouet seul un peu refoulé en dedans sur le disque. Source : MNHN, Paris 92 R. JÉANNEL. Tableau des ESPÈCES. 1 . Plus grand (long. 1.8 à 2 mm) el plus robuste, le pronolum transverse, sa base à peine moins large que le bord antérieur. Elytres plus renflés, très convexes, pas deux fois aussi longs que larges [Fig. 80 à 89] . I. oreobius Broun. — Plus petit (long. 1,8 mm), le pronolum non transverse et plus rétréci à la base. Elytres plus allongés, deux fois aussi longs que larges. 2. subcaecus Sharp. 1. Nesamblyops oreobius Broun, 1898, Man. X. Zeal. Col. VII, p. 1400 ( Taclujs) ; type : monts Pirongia (Brit. Mus.). — monticola Broun, 1910, Bull. N. Zeal. Inst., I, p. 10 ( Anillus) ; type ; monts Pirongia (Brit. Mus). Nouvelle-Zélande. Ile du Nord : monts Pirongia, près de Port Waikato, sur la côte occidentale, comté d'Auckland (.4. T. Urquart in Mus. de Paris). 2. Nesamblyops subcaecus Sharp, 1880, Trans, R. Dublin Soc., (2) III p. 395 ( Cillenus ) ; type : Greymouth (Brit. Mus.). — Broun 1893, Man. N. Zeal. Col., V, p. 1010 ; VII, p. 1400 (.Anillus)’. Nouvelle-Zélande. Ile du Sud : Greymouth, sur la côte occidentale comté de Nelson ( Heinis, in Brit. Mus). Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 13. Gen. ZEANILLUS Jeannel. Zeaniltus Jeannei-, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 277, fig. 58 à 62 ; type : phijllobius Broun. Aspect du Nesamblyops, même forme générale oblongue et con¬ vexe, les élytres moins largement ovales. Testacé rougeâtre pâle, la pubescence courte et très rare, le tégument alutacé, le réseau à grandes mailles un peu étirées en travers. Tète petite comme chez Nesamblyops mais sans trace d’yeux Antennes plus courtes, moniliformes et épaisses. Pronotum rétréci à la base, de même forme générale que celui des Nesamblyops, mais avec les côtés rectilignes dans la partie postérieure, les angles postérieurs obtus mais vifs, la base rectiligne. Elytres ovales, à épaules effacées, la gouttière humérale étroite, à bord serrulé ; sommet de l’élytre lobé, laissant la pointe du pygidium à découvert, l’angle suturai effacé. Pattes courtes, les tarses antérieurs des mâles avec deux articles dilatés et armés de phanères adhésives à la face ventrale. Edéage (fig. 94) allongé, brièvement coudé à la base, l'apex atténué, mousse. Styles avec deux soies apicales dans l’axe. Sac interne avec une longue pièce copulatrice tordue en S. Source : MNHN, Paris 94 H. JEANNKI-. Chétotaxie. Soies frontales et pronotales présentes, deux soies discales, l'une très en avant, l’autre très en arrière. Série ombiliquée (fig. 93) de type H, comme celle des Nesnmhlyops, mais avec le fouet 7 plus rejeté en dedans sur le disque. Tableau des espèces. 1. Angles postérieurs du pronotum obtus et bien marqués ; sur¬ face basale du pronotum déprimée. Long. 2 ni ni f fig. 90 à 94]. . 1. phyllobius Broun. — Angles postérieurs du pronotum effacés, très arrondis, la sur¬ race basale déprimée plus courte. Long. 1,5 mm. . 2. pallidus Broun. 1. Zeanillus phyllobius Broun, 1893, Ann. Mag. nat. Hist., (6) XII, p. 104 (Anillus) ; type : Riccarton Bush. (Brit. Mus.). Nouvelle-Zélande. Ile du Sud. Riccarton Bush, près de Christ- church, sur la côte orientale, comté de Cantcrbury (H. Suter). — Comté d’Orago, dans le sud de l’île (G. Lewis , 1901). 2. Zeanillus pallidus Broun, 1884, New. Zeal. Journ. Sc., II, p. 228 ( Anillus ) ; type : Taieri (Brit. Mus.). — 1880, Man. N Zeal. Col., IV, p. 918. Nouvelle-Zélande. Ile du Sud : Taieri, au sud de Dunedin, sur la côte orientale, comté d’Otago (.S. W. Fnllon) : Mooraki, sur la côte orientale, dans le sud du comté de Canterbury (G. Lewis, 1901). 11. Gen. PELODIAETUS Jeanne!. Pelodiaeliis Jeannki., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 275 ; type : sulcati- pennis Jeannel. Plus petits que chez les deux genres précédents, les élytres pro¬ portionnellement plus courts. Testacés pâles, la pubescence courte et rare. Tête médiocre, arrondie, sans trace d’yeux ; carène latérale du front bien saillante. Antennes courtes et épaisses, les articles moyens globuleux. Mandibules courtes et simples. Massette palpaire (fig. 97) courte et très renflée, piriforme. Labium (lig. 90) transverse, articulé et denté, les deux soies labiales très écartées sur le disque ; languette comme chez les précédents. Pronotum aussi long que large, rétréci à la base, les côtés arrondis en avant, sans denticulations avant les angles postérieurs qui sont obtus ; base rectiligne. Elytres ovales mais courts et peu larges, con¬ vexes ; épaules très effacées, la gouttière marginale line, le bord humé¬ ral tranchant et finement crénelé ; disque avec un profond sillon longitudinal médian, un peu oblique. Sommet de l’élytre lobé, laissant le sommet du pygidium à découvert, l’angle suturai effacé. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « A N U.UNI ». BEMBIDI1DES ENDOGÈS. Pattes grêles et courtes. Tarses antérieurs des mâles avec deux articles dilatés et munis de phanères adhésives. Edéage (fig. 99) allongé, de même forme que celui des Zeanillus ; styles avec deux soies apicales dans l’axe. Sac interne sans doute armé d’une pièce copulatrice. Chétotaxie. — Soies pronotales présentes ; une seule soie discale, la postérieure. Série ombiliquée de type li, comme celle des Xesam- blyops et Zeanillus, avec les fouets 7 et 8 refoulés en dedans (fig. 98). Tableau des espèces. 1 . Pronotum moins rétréci à la base, ses côtés arqués dans toute leur longueur. Elytres plus courts el ovales. Forme générale plus robuste. Long. 1,5 à 1,0 mm. [Fig. 95 à 99] . . 1. sulcatipennis Jeann. — Pronotum plus rétréci à la base, ses côtés rectilignes dans leur partie postérieure. Elytres plus allongés. Forme générale plus grêle. Long. 1,2 à 1,5 mm. 2 Lewisi Jeann. 1. Pelodiaetus sulcatipennis Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent.. III. p. 277 ; type : Dunodin (Brit. Mus.) (paratype au Mus. Paris). Nouvelle-Zélande. Ile du Sud : Otago harbour, à Dunedin, comté d’Otago, sur la côte sud-esl (G. Lewis). Source : MNHN, Paris 9G R. JEANNEL. 2. Peladiaetus Lewisi Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Enl., III, p. 277 ; type : Dunodin (Brit. Muséum) (paratype au Mus. Paris). Nouvelle-Zélande. Ile du Sud : Otago harbour, à Dunedin, comté d’Otago (G. Lewis, 1901 ) ; Wedderburn, sans doute dans la même ré¬ gion (G. Lewis). VII. Série phylétique de Caecoparvus. Jusqu’à ce jour, Caecoparvus Jeann. était tenu pour un sous- genre de Winkleriles. Il faut dorénavant le considérer comme apparte¬ nant à un groupe très différent et le prendre comme chef de file d’une série phylétique particulière. Cette série phylétique sera représentée par trois genres méditerranéens (fig. 100) de type chétotaxique B, dont les élytres raccourcis se terminent par un large lobe aminci très arrondi, laissant plusieurs tergites abdominaux à découvert, et sont bien différents des élytres des Winkleriles, dont les lobes apicaux sont échancrés. Fig. 100. Répartition de la série phylétique de Caecoparous. — 1. Gen. Caeconamn* Jeann. - 2. Gen. Typlilomirrus, nov. 3. Gen. Dicroplerus Ehl. Dans cette série de Caecoparvus, on placera un genre de grande taille, Dicroplerus Ehl., présentant une hyperplasie mandibulaire et des variations cedimères aussi prononcées que celles des Scolodipnus. On a cru longtemps que Scolodipnus et Dicroplerus étaient deux genres voisins. On voit aujourd’hui qu’il n’en est rien et que Dicroplerus dérive de la souche phanérodonte de Caecoparvus alors que Scoto- dipnus est issu de la souche aphaenodonte de Microtyphlus. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBJDIIDES ENDOGÉS. 07 En ce qui concerne l’origine de la série phylétique de Caecopnrims, il ne parait plus du tout possible que sa lignée soit issue d’une migra¬ tion venue de la Gondwanie orientale vers l’Egéide méridionale. Une telle hypothèse le ferait arriver dans la région méditerranéenne seule¬ ment au Ponlien. Il est probable qu’en réalité son histoire ait été la même que celle de la série phylétique de Microdipnns et qu’elle soit comme eelle-ci originaire de l’inabrésie occidentale. Tableau des genres. 1. Mandibules simples, courtes ; pas de variations œdimères.... 2. - Mandibules à arête dorsale surmontée par une crête mamelonnée et fortement colorée, plus saillante sur la mandibule gauche que sur la droite. Tête de grosseur variable. 3. 2. Tarses antérieurs des mâles avec les deux premiers articles dilatés et munis de phanères adhésives (lig. 104). Labium soudé, la languette échancrée. 15. Gen. Caecoparvus Jeann. — Tarses antérieurs des mâles avec un seul article dilaté et garni de phanères adhésives. Labium articulé : languette à bord antérieur membraneux non écbancré. 16. Gen. Typhlomicrus nov. 5. Tarses antérieurs des mâles avec les deux premiers articles dilatés et munis de phanères adhésives. Labium soudé, languette â paraglosses bien séparés. 17. Gen. Dicioplerus Ehl. 15. Gen. CAECOPARVUS Jcannel. Caecoparvus JkaNNEL, 1987, Rev. fr. d’Enl., III, p. 285 ; type : Müllcri Ganglbauer. Genre localisé sur les restes de l’Egéidc méridionale. Très petite taille. Allongés et grêles, déprimés, les élytres rac¬ courcis et déhiscents, mais avec le lobe apical largement arrondi. Tes- tacés pâles, la pubescence courte et rare, le tégument alutacé. Tète petite, à tempes peu renflées, les carènes latérales du front courtes et fines ; pas trace des yeux. Antennes moniliformes. dépas¬ sant la base du pronotum. Mandibules petites, courtes et simples. Palpes maxillaires à massette piriforme, très renflée (fig. 108'. Labium non transverse, entièrement soudé au prébasilaire (fig. 102), l'échan¬ crure étroite, avec une forte dent, les deux soies médianes sur le dis¬ que et non sur la dent. Languette à nodule chilineux sétifère attei¬ gnant le bord libre, celui-ci large et membraneux, un peu écbancré (fig. 102). Pronotum petit, déprimé, rétréci à la base, les angles postérieurs obtus. Elytres déprimés, â épaules effacées et gouttière marginale fine, non serrulée. Sommets des élytres, très amincis et raccourcis, laissant Mémoires nu Muséum. — Zooi.ocjik, t. XXVIII. 7 Source : MNHN, Paris R. JEANNE!-. plusieurs tergites abdominaux à découvert, leur bord apical largement arrondi. Pattes courtes et grêles, les tarses antérieurs des mâles avec les deux premiers articles dilatés et garnis de phanères adhésives. Edéage (fig. 10(i) assez grand, à partie apicale élargie, à bord ven¬ tral concave, l’apex pointu. Styles armés de deux soies dirigées obli¬ quement vers le bas et parallèles. Chétotaxie. — Soies frontales et pronotales présentes ; trois soies discales. Série ombiliquée (fig. 105) de type B, avec les petits fouets dissociés. 1 . Pronotum aussi long que large, rétréci à la base. 2. — Pronotum transverse, peu rétréci à la base, les angles posté¬ rieurs toujours très émoussés . 3 2. Côtés du pronotum longuement et faiblement sinués en arrière, les angles postérieurs obtus mais vifs, les extrémités latérales du bord basal échancrées près des angles postérieurs. Long. 1 à 1,2 mm [Fig. 106]. 1. Mülleii Ganglb. — Côtés du pronotum non sinués, arqués jusqu’aux angles posté¬ rieurs qui sont effacés, arrondis. Long. 1 à 1,2 mm. [Fig. 101 à 105] . 2. parnassicus Breit. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 99 3. Allonge, guère plus large que les précédents. Côtés du prono- tum relativement plus rétrécis à la hase. Robuste. Long. 1,3 à 1,4 mm. arcadicus J. Müll. — Plus large el moins convexe, le pronotum plus ample, très peu rétréci à la hase. Réseau alutacé plus accentué sur le front. Long. 1,5 mm. 4. Meschniggi Winkl. 1. Caecoparvus Mülleri Gangluauer, 1900, Verh. zool. bot. Ges. Wien, L, p. 108 ( Microtijphlus ); type: mont Taygète (Mus. Wien). — Jeannel, 1937, I.' c„ p. 287'. Gréer. Péloponèse : mont Taygète (CI. Millier, in Mus. Wien : 3 ex. in colI. Fairmaire (Mus. Paris). 2. Caecoparvus parnassicus Breit, 1923, Col. Rundschau, X, p. 143, ( Microtijphlus ) ; type : mont Parnasse (coll. Breit). Gréer. Attiquc : mont Parnasse, pierres enfoncées dans les forêts supérieures (./. Breit, G. Paganelti). 3. Caecoparvus arcadicus .1. Muller, 1935, Atti. Mus. civ. St. nat. Trieste, XII (1934), p. 170 ( Microtijphlus ); type: mont Maena- lon (Mus. Trieste). Gréer Péloponèse : mont Maenalon, en Arcadie ( L. Weirzather). 4. Caecoparvus Meschniggi Winklkr, 1930, Kol. Rundschau, XXI. p. 232 ( Microtijphlus ) ; type : mont Chelmos (Mus. Paris). Gréer. Péloponèse : mont Chelmos, dans le nord de la péninsule (J. Meschniggi. 10. Gen. TYPHLOM1CBUS. nov. Type : M. Zariquieyi C. Bolivar. Il faut grouper ici quelques espèces catalanes ayant une dent labiale, qui étaient jusqu’ici placées dans le genre Microhjphlus au sens large, mais qui se rapprochent bien davantage des Caecoparvus. Espèces de petite taille, allongées mais relativement convexes, le sommet des élylrcs plus ou moins raccourci. Testacés, le tégument finement alutacé. Télé petite, sans trace d’yeux, la carène latérale du front courte. Antennes moniliformes, longues. Mandibules courtes et simples, com¬ me chez Caecoparvus. la massette palpaire renflée, ovoïde. Labium peu transverse, articulé, avec une dent médiane dans l’échancrure, comme chez les Caecoparvus : languette à bord libre membraneux, transverse, non échancré. Pronotum à côtés arrondis et très brièvement sindés avant les angles postérieurs qui sont petits et saillants en dehors. Elytres à épaules elfacées cl sommet aminci et largement arrondi, comme chez les Caecoparvus, laissant l’extrémité de l’abdomen à découvert, la su¬ ture peu déhiscente. Source : MNHN, Paris 100 H. JEANNËL. Tarses antérieurs des mâles avec un seul article dilaté et muni de phanères adhésivcs. Edéage petit, épais, la pièce copulatrice allongée et grêle. Chétotaxie. — Soies frontales et pronotales présentes, trois dis¬ cales. Série ombiliquée du type H, à petits fouets dissociés. Tableau des espèces. 1. Robuste. Pronotuin à côtés plus régulièrement arrondis, encore arqués dans la partie postérieure. Elytres longs, ne laissant qu’une partie du pygidium à découvert, leurs côtés plus arqués. Dent labiale relativement peu saillante. Pièce copulatrice tordue en S. Long. 1,7 mm. 1 . seiratensis CoilT. — Plus grêles. Pronotuin plus cordiforme, à côtés presque rectili¬ gnes en arrière. Dent labiale plus saillante. 2. 2. Pronotuin à peu près aussi long que large, un peu plus rétréci à la base. Elytres longs, subparallèles, laissant le pygidium par¬ tiellement à découvert. Pièce copulatrice non tordue en S. Lon» 1,3 à 1,5 mm. [Fig. 107 et 108] . 2. Zariquieyi CBol. - Pronotum transverse et très peu rétréci à la base. Elytres courts laissant les deux derniers tergites â découvert, la soie discale antérieure manque. Pièee copulatrice tordue en S. Long 1 5 à 1,8 mm. [Fig. 109 et 110] . 3 . Xayàrsi Zar. 1. Typhlomicrus serratensis Coiffait, 1958, Rev. fr. d’Ent. XXV 74, fig. 6 à 9 C Microtijphlus) ; type : Montserrat (colL Coiffait)' Espagne. Catalogne. Massif de Monserrat, une série d’ex, en lavant la terre en divers points entre Monistrol et les abords du monàst'èJ (H. Coiffait ). mastere Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES * ANILLINI ». BEMB1DIIDKS ENDOGÉS. 101 2. Typhlomicrus Zariquieyi C. Bolivar, 191(5, Bol. Soc. esp. Hist. nat., XVI, p. 498 ( Microtyphlus l ; type : sierra de Montseny (Mus. Madrid). Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III. p. 293. — par- vicollis Dodero, 191(5, Ann. Mus. civ. SI. Nal. Genova, XLVII, p. 339 ( Microtyphlus ) ; type : sierra do Montseny (coll. Do¬ dero). Edéage : fig. 107 cl 108 . Espagne. Catalogne. Prov. de Gerona : Sanluari La Salut, à San Feliu Pallarols (/•'. Espafiol) : Ripoll ; Cainprodon : Rihas de Freser (H. Coiffait). - Prov. de Barcelone : Montesquiu (F. Espafiol ; Font Rajol, San Salurni, part, de Vich (Vilarubia). Prov. de Tarragona : San Magi Brulaganva, à Santa Perpétua, pari, de Montblanc II'. Espa- nol). 2. Typhlomicrus Xaxarsi Zariqpiky, 1919, Buttl. Inst. Calai. Hist. nat. p. 125 ( Microtyphlus ) ; type : Roccalaura (Mus. Barcelone). Jeannel, 1937, I. c., p. 293. Edéage : fig. 109 et 110. Espagne. Catalogne. Prov. de Lerida : Villanova Meia, dans la sierra de Montsech (F. Espafiol) : Roccalaura, part de Cervera (Al. de Xaxars). Prov. de Barcelone : San Quinti Mediona, part, de Villa- franca Panades (F. Espafiol) ; Espinalet, ait. 1.(500 ni, part de Berga (R. Zariquieg). Prov. de Tarragona : Santa Coloma Queralt., part de Montblanc (F. Espafiol). 17. Gen. DICROPTERUS Ehlers. Dicroptenis Ehlers, 1883, D. eut. Zs. XXVII, p. 32 ; type : hrevipen- nis, Frivaldsky. Jeannel. 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 310. Genre dérivé de la souche des Caecoparnns, et qui s’est différencie tardivement dans les Carpathes méridionales, de même que le genre Scolodipnus s’est détaché, tardivement lui aussi, de la souche des Mi¬ crotyphlus. Faciès des Scotodipnus. grande taille, avec les mandibules sur¬ montées de crêtes colorées et les élytres encore plus atrophiés. Mais les pièces labiales ont la même structure que chez les Caecoparnns. Coloration toujours pâle. Tête volumineuse, arrondie, le verlex lisse et bombé, les tempes saillantes, la carène latérale du front courte : pas trace d’yeux. An¬ tennes grêles, assez courtes. Mandibules hypertrophiées, avec l’arête dorsale surmontée d’une crête colorée multitubercuiéc, plus développée sur la mandibule gauche que sur la droite. Massette palpaire renflée, ovoïde. Labium (lig. 112) transverse et totalement soudé au prébasi¬ laire. avec une forte dent médiane dans l’échancrure, les épilobes peu saillants, les lobes très développés, sans doute en corrélation avec Source : MNHN, Paris 102 H. JEANNE!.. l’hypertrophie céphalique, les deux soies labiales sur le disque en arrière de la base de la dent ; languette avec deux paraglosses mem¬ braneux, larges et bien individualisés, un peu arqués. Pronotum court, transverse et très rétréci à la base, les angles postérieurs obtus, petits et vifs, le bord basal rectiligne, sans petites échancrures latérales. Elylres courts, à épaules peu saillantes, non ser- ridées, le sommet atrophié, aminci, échancré après le 6" fouet et for¬ mant un lobe arrondi qui laisse les trois derniers tergites abdominaux à découvert. Dicropterus Elil. - Fig. 111. I). brevipennis Friv Ho u -, rig. 115. Pièce copulatrice, plus grossie circula ne, x .lu. — rig. iiü. l'ieces ventrale. — Eig. 114. Edéagc. X 160. Pattes grêles, les tarses antérieurs des mâles avec les deux nre- iniers articles dilatés el munis de phanères adhésives. Edéagc (fig. 114 et 115) de même type que chez les Caecoparvus les styles armés de deux soies ; pièce copulatrice non tordue en S Chétotaxie. Soies frontales et pronotales présentes, deux soies discales. Série ombiliquée de type B. à petits fouets dissociés et «r-mds fouets exceptionnellement longs. ** ‘ U! Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE UES * ANILMNI ». HKMBIDIIDKS 1ÎNDOGÉS. 103 1- Dicropferus brevipennis KiiivaldsKY. 1879, Termcsz, Füz., III, p. 4 (Seotodipnus) ; type : Hcrkulcsbad (Mus. Budapest). — Jican- NEL, 1937, I. c„ p. 312. fi;'. 131 à 134. Subs]). tismanae Winkeer, 1936, Kol. Rundsch., XXI, p. 232 ; type : Tisinanu (Mus. Paris). Subsp. serbicus (Ianui.iiu kk, 1900, Verh. zool. bot. (les. Wien, L, p. 159 ; type : Serbie (Mus. Wien). L’espèce est représentée par trois races distinctes. 1. Pronotum moins rétréci à la base qui est presque aussi large que les quatre cinquièmes du bord antérieur. Long. 2 mm. . subsp. serbicus Ganglb. — Pronotum très rétréci à la base qui n’est pas plus large que les deux tiers du bord antérieur. 2. 2. Côtés du pronotum Faiblement sinués en arrière, modérément arrondis en avant. Long. 2,2 à 2,7 mm. . subsp. brevipennis, s. str. — Côtés du pronotum plus longuement sinués en arrière et plus largement arrondis en avant, les angles postérieurs plus grands et droits. Long. 2,7 mm. . subsp. tismanae Winkl. Subsp. brevipennis, s. str. Roumanie, Banat : mont Domogled au dessus de Baile Ereulane (Herkulesbad), sous les grosses pierres en forêt de hêtres (L. Ganglbauer. A. Winkler). Subsp. tismanae Winkler. — Roumanie. Ollénie : env. du monas¬ tère de Tismana, jud. Gorj, versant sud des Carpathes (P. .4. Cbappuis et A. Winkler). Valachie : Coinana Vlasca, versant sud des Carpa¬ thes, un exemplaire (.4. Mont and on, in coll. Dodero). Subsp. serbicus Ganglb. — Serbie : mâle et femelle, sans préci¬ sion de provenance (F. Merkl, in Mus. Wien). VIII. Série phylétique de Geocharis. Lignée paraissant avoir pris naissance sur l’Inabrésie africano- hrésilienne et actuellement représentée par trois genres : deux ont les élytres entiers : Geocharis sur les restes du massif bético-rifain. Geocharidius au Guatemala ; le troisième a des élytres en voie d’atro¬ phie et occupe sur la Tyrrhénide la région sardo-pontinc (Sardaigne et Italie centrale) (|ui fut émergée pendant le Miocène (fig. 116). Chez les trois genres le labium est transverse, articulé, muni d’une forte dent qui porte près de sa pointe une paire de petites soies, tout comme chez les Anillus. D’autre part, l’élytre ne porte qu’une soie discale, la postérieure, et la série ombiliquée est de type B, avec les petits fouets dissociés. Par ces caractères les genres de la série phylétique de Geocharis ont des points communs avec ceux de la Nouvelle-Zélande mais ils sont plus évolués et n’ont aucune parenté directe avec eux. Source : MNHN, Paris 104 R. JEANNEL. La souche crétacée des Ge.ocharis a vécu sur l'Iuabrésie africano- brésilienne avant de se localiser sur le massif bético-rifain du début du Tertiaire. Le genre Geocharidius actuellement isolé au Guatemala se présente comme une relique de l’élément brésilien de la lignée cré¬ tacé primitive. D’autre part le genre Rhegmatobius, plus évoluée et plus récent, résulte de la propagation bético-sarde d’une lignée de Ge.ocharis qui a suivi la bordure méridionale de la Tyrrhénide oligocène jusqu’en Sardaigne et a passé de là dans l’Italie moyenne au Miocène par le pont sardo-pontin (Jeannel, 1937, I. c„ p. 3(58). L’origine bétique des Rheg- matobius est comparable à celle des Ovobathysciola et Palriziella (Ba- thysciites cavernicoles de la Sardaigne), issus de la lignée bétique des Anillochlamys (Jeannel, 1961, Le peuplement de la Corse et de la Sar¬ daigne (Colloque intern. du C.N.R.S., Banyuls, 21 sept. 1959, p. 35). Tableau des genres. 1. Elytres à sommet atrophié, aplani et lobé, la suture déhiscente, le dernier lergite abdominal à découvert. Surface des élytres iné¬ gale, avec des traces de grosses ponctuations sur la partie ba¬ sale. Soie discale postérieure présente 20. Gen. Rhegmatobius Jeann Elytres entiers, convexes, la suture non déhiscente au sommet l’angle suturai vif, le bord apical recouvrant le pygidium. .. . ’ 2 Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », UEMBIDIIDES ENDOGÉS. 105 2. Elylres à stries ponctuées, superficielles mais bien visibles. Soie discale postérieure présente. 18. Gen. Geocharis Ehl. ■- Elylres à surface unie, sans trace de stries, l’apex atténué, pas de soie discale postérieure. 19. Gen. Geocharidius, nov. 18. Gen. GEOCHARIS Elilers. Geocharis Ehlkrs, 1888, I). ont. Z., XXVII, p. 31 ; type : cordubensis Dieck. — Jeannkl, 1937, Rev. fr. d'Ent., III, p. 313. Genre localisé dans la région bético-rifaine. Robuste, subcylindrique, les élylres entiers, les pattes relative¬ ment longues ; lestacé rougeâtre, le tégument bien chitinisé, alutacé mais brillant, la pubescence fine et rare. Tête petite, arrondie, à carènes latérales du front longues, prolon¬ gées jusqu’à la partie postérieure des tempes ; pas trace d’yeux. Anten¬ nes longues, les articles moyens ovalaires. Mandibules courtes et sim¬ ples. Palpes à massette fusiforme, peu renflée, et article apical anor¬ malement long (fig. 119). Labium transverse, articulé, l’échancrure peu profonde avec une dent médiane portant deux soies juxtaposées sur sa face ventrale. Languette avec deux paraglosses membraneux arrondis, larges et courts (fig. 118). Pronotum cordiforme, à côtés sinués et base étroite, la gouttière marginale fine, les angles postérieurs vifs ; surface basale déprimée par un sillon transverse arqué, bord basal lobé et saillant dans sa par¬ tie médiane. Elylres allongés et convexes, Sjubcylindriques, la surface apicale brusquement déclive, recouvrant le pygidium. Gouttière margi¬ nale étroite et régulière ; angles huméraux saillants et bord subhumé¬ ral serrulé. Disque de l’élytre avec des stries superficielles ponctuées. Tarse antérieur des mâles avec un seul article dilaté et muni de phanères adhesives. Edéage (fig. 120) bien différent de celui des Anillns, très petit et court, peu arqué, grêle à la base, épaissi dans la partie apicale, l’apex obtus, en lame transverse. Styles avec deux soies apicales. Pièce copu- latrice (lig. 121) vaguement triangulaire, placée de champ et munie d’une sorte d’uncus avant l’apex, sur la face gauche. Chétotaxie. Soies frontales et pronotales normales, une seule discale, la postérieure. Série ombiliquée de type H, mais avec les petits fouets à peine dissociés, très rapprochés de la gouttière marginale. Tableau hks espèces. 1. Plus grand (long. 1,8 à 2,2 mm) et plus convexe. Tête bien plus étroite que le pronotum. celui-ci plus long que large, à côtés très arrondis en avant et longuement sinués en arrière. Elytres à ponctuation striale bien visible fFig. 117 à 121]. . 1. Massinissa Dieck. Source : MNHN, Paris 106 K. .1 ICA N N ICI- u. Antennes plus courtes. Elytres env. «leux fois et demie aussi longs que larges. Long. 1,8 à 2 min. . subsp. Massinissa s. str. — Antennes plus longues. Elytres plus longs et plus étroits, plus parallèles. Long. 2,2 mm. subsp. Korbi Ganglb. — Plus petits, moins convexes. Elytres à ponctuation slriale peu distincte . 2. 2. Tête plus volumineuse, aussi large que le pronotum, celui-ci pas plus long que large, ses côtés plus brièvement sinués. Long. 1,4 à 1,5 mm. 2. cordubensis Dieck. — Tête moins grosse, un peu plus étroite cjue le pronotum ; celui- ci plus long cpie large, à c<">tés plus longuement sinués. Long. 1,5 à 1,7 mm. 3. olisipennis Schatzm. 1. Geocharis Massinissa Diixk, 1869, Diagn. nouer blinder Kàfer, p. 4 ( Anillus ) ; type : Tanger. Jicannel, 1937, 1. c„ p. 315. Subsp. Korbi Gangi.baukr, 1900, Verh. zool.-bot. Ges. Wien I, p. 180 ; type Ciolana (Mus. Budapest). Subsp. Massinissa, s. str. Maroc. Tanger, nombreux ex. ( Dieclc Vaucher). Source : MNHN, Paris MONOGHAI'HIK DES AMU.INI ». HEMB1DIIDES ENDOGÉS. >07 Subsp. Korbi (ianglb. Espagne. Andalousie : Ciolana, un seul ex. GW. Korb. in eoll. Reitter). 2. Geoc haris co rdubensis Dikck, 1869, Diagn. neuer blinder Kafer, ]). 4 ( Anillus) : type : Curdoue. Jkannel, 1937, 1. c. p. 316. Espagne. Andalousie : Gordoue ( Dicck ). 3. Geocharis olisipennis Schatzmayk, 1936, Publ. Mus. ent. Pietro Rossi, Duino, I, p. 5 ( Anillus ) ; type : Lisbonne (Mus. Turin). - Jkannel, 1937, 1 . c., p. 393. Portugal. Env. de Lisbonne, deux ex. en criblant la terre au pied d’un Olivier (A. Schatzmayr). 19. (Jeu. GEOCHAR1DIUS, nov. Type : Anillus integripennis Bâtes. Allongé, oblong, plus convexe, plus court cl moins parallèle que les Geocharis. Testacé rougeâtre, le tégument lisse et luisant sur le pro- notuin et les élytres, fortement alutacc sur la tclc, avec les mailles isodiamétrales. Pubescence courte et rare. Fio. 122 à 125. Gen. Geocharidius, nov. — Fig. 122. G. integripennis Bâtes, de Totonicapam, x 30. Fig. 123. Pièces labiales. — Fig. 124. Palpe maxillaire gauche. - Fig. 125. Elytre gauche. Tête petite, arrondie, le front déprimé, avec deux vagues sillons parallèles sur le disque. Carène latérale du front prolongée en arrière jusqu'à la partie postérieure des tempes, comme chez les Geocharis, mais très saillante en avant et formant comme un sourcil tranchant Source : MNHN, Paris 108 U. JKANNKI..- et arrondi au dessus de l’insertion des antennes. Pas trace d’yeux. An¬ tennes longues. Mandibules courtes et obtuses, simples. Massette pal- paire (fig. 124) très allongée. Labium (lig. 123) transverse, articulé, l’échancrure très large avec une forte dent médiane qui porte à sa base une paire de petites soies. Languette membraneuse à bord libre à peine bilobé. Pronotuin ample, plus large que long, à base à peine moins large que le bord antérieur, les côtés faiblement arqués, sans sinuosité pos¬ térieure. non crénelés avant les angles postérieurs qui sont obtus el émoussés, la base un peu saillante ; gouttière marginale très fine. Elytres oblongs, moins de deux fois aussi longs que larges, les épaules arrondies avec le bord prébuméral perpendiculaire à la ligne médiane, la gouttière bumérale étroite, non serrulée. Disque uni et lisse ; som¬ met des élytres entier, recouvrant entièrement le pygidium, les bords suturaux non déhiscents. Pattes robustes, assez longues. Mâle inconnu. Chétotaxie. - Soies frontales el pronotales présentes ; pas de discales. Série ombiliquée (fig. 125) de type II. avec les petits fouets très dissociés. Comme on le voit Y Anillus inlegripennis de Bâtes n’a pas d’autre caractère commun avec les Anillus que celui d’avoir des élytres entiers sans atrophie. En réalité ses caractères chétotaxiques le rapprochent bien davantage des Geocharis. Une seule espèce connue de l’Amérique centrale. 1. Geocharidius integripennis Bâtes. 1882, Biol, eentr. amer., Col. I, p. 145, tab. K, fig. 5 ( Anillus ) ; type : Totonicapam (Mus. Paris). Guatemala : Totonicapam, 4 femelles (Champion). 20. Gcn. RHEGMATOBWS Jeanne!. Rhegmatobius Jkannki., 1937, Rev. l'r. d’Ent., III, p. 21(5 ; type : qua- dricollis Ehlers. Genre très voisin de Geocharis. mais en différant par une atro¬ phie du sommet des élytres témoignant d’une évolution souterraine plus avancée. Localisé en Sardaigne et en Italie centrale. Allongés, parallèles et déprimés, les élytres atrophiés au sommet comme chez les Microlyphlus auxquels ils ressemblent. Testacés rou¬ geâtres, le tégument alütacé, la pubescence rare. Tête petite, à carène latérale du front longue et prolongée jusque sur la partie postérieure des tempes, comme chez Geocharis ; pas trace d’yeux. Antennes longues. Mandibules assez saillantes mais inermes simples. Palpes à massette peu renflée, et article apical court, de di¬ mension normale. Labium (fig. 127) tout à fait semblable à celui des Geocharis. Languette avec les paraglosses moins individualisés que chez les Geocharis. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « AN ILLIN I », BEMB1DIIDES ENDOGÉS. 109 Pronotum déprimé, non cordiforme, peu rétréci à la base, géné¬ ralement plus long que large, avec la partie médiane du bord basai saillante comme chez Geocharis, les côtés fortement denticulés avant les angles postérieurs. Elytres longs et parallèles, déprimés, les épaules saillantes, le bord subhùméral, serrulé, le sommet atrophié et lobé, laissant le pygidium en partie découvert, la suture déhiscente avec les angles suturaux arrondis. Disque inégal, sans striation mais avec de grosses ponctuations éparses et des traces de côtes chez certaines espèces (quadricollis , stricins, Agostini). primé, peu chitinisé, la partie basale petite et peu coudée, la partie api¬ cale très élargie, avec un lobe membraneux arrondi, recouvrant l’ori¬ fice apical ; l’apex est bilobé. Son lobe principal obtus porte sur le flanc gauche une sorte de tubercule garni de sensilli. Pas de pièce copulatrice. Styles très inégaux, le gauche long, brusquement aminci et armé de deux soies apicales. Chétotaxie. — Soies frontales et pronotales présentes, une discale, la postérieure. Série ombiliquée (fig. 129) de type B, comme celle des Geocharis, mais avec les fouets 7 et 8 plus refoulés sur le disque. Source : MNHN, Paris 110 U. JEANNE1.. Tableau des espèces. 1. Elytres plus courts et plus convexes, moins parallèles, sans forte ponctuation sur la moitié antérieure, les angles huméraux peu saillants, arrondis, le bord faiblement serrulé. Pronotum plus large que long, rétréci à la base, les côtés sinués. Long. 1,8 mm [Fig. 133] . 1. Fiorii Ganglb. — Elytres plus longs, subparallèles et déprimés, avec des traces de côtes entre lesquelles la surface est couverte d'une ponctuation striale superficielle, bien visible sur les deux tiers antérieurs. Angles huméraux des élytres très saillants et fortement serru- lés, le bord préhuméral perpendiculaire à la ligne médiane. ... 2. 2. Pronotum à peu près aussi long que large, nettement rétréci à la base, les côtés arrondis en avant, fortement sinués en ar¬ rière. Tête et pronotum à réseau alutacé étiré en travers, très effacé . 3_ — Pronotum plus long que large, à peine rétréci à la base, les côtés peu arqués en avant, longuement et faiblement sinués en arriè¬ re. Ponctuation de l’élytre très grosse et irrégulière. 4 3. Pronotum moins rétréci à la base. Ponctuation de l'élytre moins grosse et plus dense, très régulière. Petite taille. Long. 1.7 : 1,8 mm [Fig. 130]. 2. sfrîcfus Raudi. — Pronotum très rétréci à la base, les côtés bien arrondis dans les deux tiers antérieurs, profondément sinués en arrière. Ponctua¬ tion des élytres aussi lorte que chez le (ituidricolUs et l'Agostini. Grande taille, long. 2,5 mm. 3. gigàs Kraûsse 4. Plus robuste, testacé rougeâtre plus pâle, le réseau alutacé de la tête et du pronotum à mailles étirées en travers bien visibles. Pronotum de peu plus long que large. Long. 2,5 à 2,6 mm r Fig 126 à 129 et 132] t. ,uadricoIH,Ehl. — Aussi long mais plus étroit, plus grêle, testacé rougeâtre très brillant, l’avant-corps absolument lisse. Long. 2,5 à 2,8 mni [Fig. 131 ] . 5. Agostini Jeann. 1. Rhegmatobius Fiorii Ganc.i.bai kh. 1900, Yerli. zool.-bot. Ges. Wien L, p. 171 (MicroUjphlus) ; type : Logo Pozolo (Mus. Wien) -- Jeannf.l, 1937, I. c„ p. 319. Italie. Abruzz.es, prov. di Campobasso : pierres enfoncées sur le monte Pagano Paganetti). - Basilicata : Lago Pozolo (A. Fiori) 2. Rhegmatobius strictus Rai di. 1871, Nalur. Sicil., X, p. 77 ( Dicrople- rus) ; type : Arilzo (Fiori). Jeanne!.. 1937, I. c„ p. 349 Iioderoi Bai.iii, 1902, Boll. Soc. Rom. Stud. Zool., I, p 197 (Microti/phlus) ; type : monte Ferru (Mus. Budapest’).' Localisé dans la région moyenne de la Sardaigne ; il n’existe ni dans le nord au delà du sillon de Terranova. ni dans le sud au d»r du golfe d’Oristano. " ‘ ue,d Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 111 Sardaigne. Pays Logoduro au nord de la Catena Marghine : Ozieri (A. Dodero ) ; Banari, à l’ouest d’Ozieri (A. Dodero). - Massif de la Catena Marghine : Campeda ; Macomer (A. Dodero). — Monte Ferru, côte ouest (,4. Dodero). Massif du monte Albo, côte est : Lula (.4. Dodero). — Monti del Gennargèntu, dans le centre de Pile : Dorgali, Aritzo, Asuri, Laconi, Gina, Seui (<4. Dodero). 3. Rhegmatobius gigas Krausse, 1911, Intcrn. ent Zs., V, p. 265 : type a : Aritzo (coll. Krausse). Décrit comme variété du strict us, mais certainement espèce dis¬ tincte. Sardaigne. Monti del Gennargentu : pierres enfoncées dans un bois de Châtaigniers au-dessus d’Aritzo (ait. 960 m.) (Krausse). 4. Rhegmatobius quadricollis Ehlers, 1883, D. ent. Zs., XX\ II, p. 32 (Geocharis) ; type : Subiaco. — Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 319. Italie. Prov. de Rome : Filettino, nombreux exemplaires sous les pierres enfoncées (A. Dodero) ; Subiaco, 5 l’est de Rome (F. Baudi) ; monte Viglio (P. Luigioni) ; monte Sealambra, ait. 1.400 m (L. Straneo). — Prov. di Aquila : monte Terminillo (A. Raffraij) ; monte Arazecca, près de Castel di Sangro (G. Paganetti). Source : MNHN, Paris 112 R. JEANNEI.. 5. Rhegmalobius Agostini JeaNNF.l, 1937. Rev. fr. d’Ent., 111, p. 319) ; type : monte Alb<> (Mus. Paris). Espèce voisine «le qiimiricollis, le remplaçant en Sardaigne. Sardaigne. Lula, à l’entrée d’une grotte dans le monte Albo, côte orientale (A. Dodero). Obs. L’espèce sérail cavernicole, tandis que le strictus, endogé, se trouverait aux alentours sous les pierres enfoncées. IX. Série phylétique A'Argiloborus. Lignée typiquement léinurienne, occupant Madagascar, l’île Mau¬ rice, les Séchelles, Ceylan et l'Inde péninsulaire (fig. 134). Comme on le verra plus loin il semble bien que cette lignée d ’Argi- loborus soit une lignée gondvanicnne orientale n’ayant laissé aucune trace dans l’Indo-Malaisie. Fig. 134. Répartition de la série phylétique (l'Argiloborus. 1 et 2, gcn. Argilobiu * ; 3 k 6. gen. Argiloborus. On remarquera que Ceylan a conservé une relique remarquable, le Pelocharis Hemyi .leann. dont la série ombiliquée de l’élytre est res¬ tée à un état tout à fait primitif, antérieur à la divergence évolutive Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES < ANIL1.INI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 113 vers le type .1 el le type R. Pur sa série ombiliquée, ce Pelocharis pour- ’ail aussi bien se placer dans l'ascendance des Pnrnnillus que dans celle des Argiloborus. Taiu.kai' des genres. I. Série ombiliquée de 10 fouets, tous alignés régulièrement dans la gouttière marginale. Elylres alutacés, les mailles du réseau étirées en travers (Ceylan)'. 21. Gen. Pelocharis .leann. Série ombiliquée de il fouets, les petits fouets dissociés. 2. 2. Elytres courts, toujours alutacés, à pubescence fine et rare. ... 3. Elytres longs, presque lisses et à peu près glabres. 4. •. I.abimn sans soies sur la dent médiane. Tarses antérieurs des males sans articles dilatés, sans phanères adhésives. . 22. Gen. Argilobius, nov. Labium avec deux petites soies insérées sur la dent. Tarses anté¬ rieurs des mâles avec deux articles dilatés et munis de quelques phanères adhésives. 23. Gen. Argiloborus .leann. J-al'inm avec deux petites soies insérées sur la dent. Tarses an¬ térieurs des mâles avec le premier article épais, dilaté et denté, muni ,l '' phanères adhésives nombreuses 24. Gen. Neodipnus .leann. 21. Gen. PELOCHARIS Jeanne). Pelocharis Jeannei.. 196(1, Rev. Ir. d'Ent., XXVII. p. 22 ; type : Remyi Jeanne!. Genre a série ombiliquée de l'élytre très primitive. Aspect des Paranillus et Argiloborus, évoquant toutefois davan- age les premiers. Robuste, testacé rougeâtre, le tégument vaguement alutacé, les mailles étirées en travers ; pubescence rare, formée par de petites soies dorées dressées sur les elytres. lele médiocre allongée et atténuée en avant, le front convexe, avec deux petits sillons courts et profonds, les carènes latérales du '"ni longues, atteignant la partie postérieure îles tempes qui sont très peu convexes. Pas trace d'yeux. Mandibules courtes et obtuses. Mas- selle pal paire modérément renflée. Labium transverse, articulé, son échancrure large el peu profonde, avec une dent médiane très peu sail- ante. les deux petites soies labiales un peu en retrait de la base de la «lent (lîg. 137) ; épilobes peu saillants. Languette avec un nodule mé- < 'an triangulaire portant les soies et situé sur le bord libres entre deux °bes membraneux. Antennes longues, à articles moyens cylindriques. I , ronotum grand, non transverse, à base presque aussi large que le jord antérieur, les côtés peu arrondis en avant, non sinués, avec un «cuticule marginal en avant des angles postérieurs (fig. 138' qui sont «"•"ils ; bord basal rectiligne. Disque peu convexe. Elytres oblongs, Mémoihks ait Mi'kAuh. Zoolooib, 1. XXVIII. K Source : MNHN, Paris ». JEANNEL. sans atrophie, soudés par leurs bords suturaux, l’extrémité cachant le pygidium. Epaules' arrondies, peu saillantes, la gouttière élargie et fortement serrulée. Pas trace de stries. Pattes courtes. Tarses antérieurs des mâles à premier article plus gros que le deuxième, mais non dilaté et sans phanères adhésives. Edéage (fig. 140) non arqué, très peu sclérifié. Chétotaxie. — Pas de soie pronotale postérieure, pas de soies dis¬ cales. Série ombiliquée (fig. 139) très remarquable par son état primi¬ tif. Les fouets sont au nombre de dix, tous allignés dans la gouttière marginale, le 4' fouet écarté du 3", les deux fouets du groupe moyen rapprochés l’un de l’autre, le groupe apical formé de quatre fouets. Les grands fouets sont les 2'. (V et 9'. 135 à 140. Gcn. Peloeharis Jcann. Fig. 135. P. Remyi Jeann., de Cevlan 30. — Fig. 136. Tarse antérieur droit du mâle. — Fig. 137. Pièces labiales’ Fig. 138. Angla postérieur gauche du pronotum. — Fig. 139. Elytre gauche' Il est clair que celle série ombiliquée du Peloeharis fait connaître un état primitif susceptible de se différencier par une évolution ortho- génétique orientée soit vers le mode B des Argiloborus. soit vers le mode .4 des Paranillus. 1. Peloeharis Remyi Jeannkl, 1960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 22, fi». 13 à 15 ; type : Nmvara Ellya (Mus. Paris). Ceylan. Nuwara Ellya, dans des lavages de terre : 4 ex. à Torrent- ton Ouest House, ait. 2.400 m ; un ex. dans le ravin du réservoir ait 2.400 m ; un ex. dans la forêt du Lover’s Leap, ait. 2.200 m (P Reinii 1959). Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 22. Gen. ARG1LOBIUS. nov. Type : Argiloborus ceylnnicus Jeanne). Genre connu seulement de Ceylan et des environs de Pondichéry, mais certainement plus largement répandu dans l'Inde péninsulaire. Très petite taille. Allongés, avec les élytres relativement courts à sommets entiers. Testacés pales, le tégument finement alutacé, la pubescence fine et rare. Tête assez grande, arrondie, à tempes en général un peu convexes, les carènes latérales du front courtes et fines ; pas trace des yeux. Km. 141 à 145. Gen. Argilobius, nov. — Fig. 141. .4. ceylanicns Jeann., de Galle, X 42. Fig. 142. Pièces labiales. — Fig. 143. Tarse antérieur droit du mâle. Fig. 144. lilytre gauche. X 18(1. Fig. 145. Edéage. Antennes moniliformes mais fines et longues, dépassant la base du pronotum. Palpes maxillaires à massette courte et renflée. Labium (fig. 142) très transverse, articulé, l’échancrure peu profonde, la dent peu saillante, les soies labiales sur le disque et non sur la dent ; lan¬ guette membraneuse, à bord libre arrondi ou faiblement échancré. Pronotum un peu plus large que la tête, peu rétréci à la base, à côtés non ou peu sinués en arrière, les angles postérieurs obtus. Elytres oblongs et courts, à épaules arrondies et saillantes, la gouttière marginale assez large, à bord serrulé dans la partie subhumérale. Som¬ met des élytres entier, cachant le pygidium, les bords suturaux accolés l’un à l’autre jusqu’à l’extrémité, l’angle suturai non effacé. Pattes courtes. Tarses antérieurs des mâles simples, sans articles dilatés. Edéage petit et peu sclérifié. Styles à nodule basal toujours peu développé. Source : MNHN, Paris 116 t. JEANNE!,. Chétotaxie. — Pas de soie pronotale postérieure ; pas de soies discales. Série ombiliquée de type B, avec les groupes moyen et apical peu séparés l’un de l’autre, le 7" fouet à peine plus éloigné du fi' fouet que du 8' fouet (fig. 144). Tableau des espèces. 1. Larges et peu convexes, les élytres ovales, moins de deux fois aussi longs que larges. 2. — Etroits et allongés, parallèles et plus convexes, les élytres pa¬ rallèles. plus de deux fois aussi longs que larges. 5. 2. Pronotum plus long que large, à peine plus étroit à la base qu’au bord antérieur, les côtés très faiblement arqués en avant, nullement sinués et sans crénelures avant les angles postérieurs qui sont presque droits mais émoussés [Fig. 141 à 145]. . 1- ceylanicus Jeann. — Pronotum pas plus long que large, rétréci à la base. 3. 3. Côtés du pronotum bien arrondis en avant, brusquement et brièvement sinués avant les angles postérieurs qui sont vifs et saillants en dehors ; pas de crénulations, la base un peu sail¬ lante. Elytres à gouttière marginale élargie en avant, son bord non serrulé. Long. 0,9 mm. 2. monticola Jeann. — Côtés du pronotum peu arrondis en avant, longuement et faible¬ ment sinués en arrière, les angles postérieurs non saillants en dehors, la base rectiligne. 4 4. Pronotum à peine rétréci à la base, subcarré, les côtés non si¬ nués, denticulés avant les angles postérieurs qui sont un peu obtus et vifs. Elytres à gouttière marginale étroite, le bord fine¬ ment serrulé. Long. 1 mm [Fig. 146 à 149]. 3. curtus Jeann. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILUNI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. H7 — Pronotum plus rétréci à la base, les angles postérieurs très obtus et émoussés. Elytres à gouttière marginale étroite et régulière, son bord non scrrulé. Long. 1 mm [Fig. 150] 4. amblygonus Jeann. 5. Avant-corps relativement grand, presque aussi long que les ély- tres, la tète très grosse, plus large que les élytres, le pronotum aussi long que large et li és rétréci à la base, ses côtés peu arqués en avant, à peine sinués en arrière, non denticulés avant les an¬ gles postérieurs qui sont obtus et vifs. Elvlres très étroits et pa¬ rallèles. Testacé pâle. Long. 0,8 mm. gracilis Jeann. — Avant-corps proportionnellement moins grand, bien plus court que les élytres. Pronotum rétréci à la base, avec les côtés nette¬ ment sinués en arrière, denticulés avant les angles postérieurs qui sont presque droits. Elytres moins étroits. 6. 152 Kio. 151 à 152. Gen. Argilobius, nov. - Fig. 151. .4. indicus Jeann., de Pondichéry, X -Kl. — Fig. 152. .4. slriclicollis Jeann., de Alutyanui, Ceylan, X 40. (i. Côtés du pronotum peu arrondis en avant, faiblement et longue¬ ment sinués en arrière. Elytres à épaules saillantes et gouttière marginale élargie en avant, son bord scrrulé. Long. 1 mm [Fig. 151] . 0. indicus Jeann. — Côtés du pronotum plus arrondis dans les deux tiers antérieurs, plus profondément sinués en arrière. Elytres à gouttière mar¬ ginale étroite et régulière, son bord lisse non scrrulé. Long. 1 mm [Fig. 152] . 5. stricticollis Jeann. L Argilobius ceylanicus Jeanxkl, 1960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 18 ; type : Galle (Mus. Paris). Edéage : fig. 145. Ceylan. Côte sud-ouest : Galle, 4 ex. dans un jardin de la Church Street (P. Remy, IX, 1959). Benlota, un ex. sous les cocotiers (P. Remij, IX, 1959). Source : MNHN, Paris 118 H. JKANNËL. 2. Argilobius monticola Jeannel, I960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 21 ; type : Nuwara Ellya (Mus. Paris). Ceylan. Nuwara Ellya, ravin des Réservoirs, ait. 2.400 m, un ex. (P. Rem;/, VIII, 1959). — Jardin botanique de Hakgata, ait. env. 2.000 m, une femelle (P. Remy, VIII, 1959). 3. Argilobius curtus Jeannel, 1900, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 20 ; type : Bentota (Mus. Paris). Edéage : fig. 149. Ceylan : Hikkadawa, une femelle dans la cocoteraie de Pannam- gola (P. Remy, IX, 1959). Bentota, un mâle dans la cocoteraie (P. Remy, IX, 1959). 4. Argilobius amblygonus Jkannki., I960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 21 ; type : Kandy (Mus. Paris). Ceylan. Kandy, forêt du King’s Pavillon, ait. 000 m, une femelle (P. Remy, VIII, 1959). 5. Argilobius stricticollis Jkannki.. 1900, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 20 ; type : Alutgama (Mus. Paris). Ceylan. Alutgama, dans la cocoteraie, un seul ex. (P Remy IX 1959). 6. Argilobius indicus Jeannki., 1960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 19 ; type : Pondichéry (Mus. Paris). Inde : Pondichéry, dans le jardin botanique et près de la station de Dupleix, plusieurs ex. (P. Remy, VIII, 1959). 7. Argilobius gracilis Jkannki., I960, Rev. fr. d’Ent., XXVII, p. 22 ; type : Pondichéry (Mus. Paris). Inde : Pondichéry, dans le jardin botanique, 4 ex. (P. Remy VIII 1959). 23. Gen. ARGILOBORUS Jeannel. Argiloborus Jkannki., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 274 ; type : Scotti Jeannel (Ile Félicité des Sécheltcs). 1957. Ann. Mus! Congo Belge, sér. in-8", Zool. 52, p,. 10. 1958, Rev. fr. d’Ent., XXV p. 104 (espèces de Madagascar) et p. 108 (espèce de l’Ilè Mau¬ rice). Snbgen. Neodipncllus Jeannel, 1957, I. c., p. 29 ; tvue ■ taceus Jeannel (Madagascar). Genre répandu à Madagascar ainsi que dans les îles Séchelles et Maurice. Taille petite. Allongés, avec les élytres entiers, sans atrophie de la partie apicale, leur sommet cachant le pygidium. Testacés, le tégument alutacé, la pubescence fine et rare, très courte. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBID1IDES ENDOGÉS. 1,9 Tête grosse, arrondie, à carène latérale du front courte, n’attei¬ gnant pas la partie postérieure des tempes qui sont plus ou moins bom¬ bées. Pas trace d’yeux. Antennes courtes et moniliformes. Mandibules courtes et obtuses, simples. Palpes à massette oblongue et peu renflée. Labium (fig. 153) transverse, articulé, l’échancrure arrondie et peu profonde, avec une dent médiane portant une paire de petites soies sur sa face ventrale ; languette membraneuse à bord libre arrondi. Pronotum ample, peu rétréci à la base, les angles postérieurs obtus, la gouttière marginale très fine. Elytres oblongs, à épaules arron¬ dies et peu saillantes, le bord subhuméral très finement crénelé, rare¬ ment serrulé. Angle suturai vif, les bords suturaux accolés l’un à l’au¬ tre jusqu'au sommet. Fm. 153 et 154. (Jen. Argiloboi'iw Jeann., .4. insularis Jeann.. de Nosy Bé. Fifi- 153. Pièces labiales. — Fig. 154. Tibia et tarse antérieurs gauches du male. Pattes courtes, les tarses antérieurs des mâles avec deux articles plus ou moins dilatés mais toujours munis de quelques phanères adhé- sives sur leur face ventrale (lig. 154). Edéage (fig. 168 à 174) court et peu arqué, épais, les styles armés de deux soies ; sac interne avec une pièce copulatrice ou sans pièce copulatrice. Chétotaxie. Soie pronotale postérieure généralement absente ; lias de soies discales ou exceptionnellement la soie discale postérieure présente. Série ombiliquée «le type li, les deux groupes «le fouets, moyen et apical, toujours bien séparés l’un de l’autre (fig. 157 et 175 à 177». Tablkaf des espèces. 1. Elytres convexes, à épaules généralement arrondies et peu saillantes, leur surface finement alutacée. . Subgen. Argiloborus. s. str. Source : MNHN, Paris 120 K. JEANNEL. — Elytres déprimés, à épaules très saillantes et toujours serru- lées, leur surface, comme celle du pronotum, très fortement alutacée, d’aspect mat. Subgen. Neodipnellus Jeann. Subgen. Argiloborus. s. str. 1. Bord subhuméral des élytres à peine crénelé ou lisse, les épau¬ les bien arrondies. Côtés du pronotum sans crénelures avant les angles postérieurs . 2. - Bord subhuméral des élytres nettement serrulé. 11. 2. Avant-dernier fouet de la série ombiliquée (S") à peu près à égale distance du 7" et du 9'. 3. — Avant-dernier fouet de la série ombiliquée (8') bien plus rap¬ proché du 9' que du 7", situé un peu en avant et en dedans du 9 " . 10 . 3. Côtés du pronotum fortement sinués en arrière, la base rétré¬ cie, moins large que la base du cou, les angles postérieurs presque droits et vifs. Long. 1,1 mm [Fig. 162]. . 1. Sogai. n. sp. — Côtés du pronotum sans sinuosité postérieure. 4 4. Côtés du pronotum arqués dans toute leur longueur, les an¬ gles postérieurs obtus et émoussés. Très large et convexe, le pronotum ample et transverse, à base aussi large que le cou Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 121 Elytres larges, moins de deux fois aussi longs que larges. Long. 1,1 à 1,2 mm. [fig. 155 à 158]. 2. laticollis., n. sp. Côtés du pronotum rectilignes ou 1res légèrement sinués dans la moitié postérieure, les angles postérieurs petits mais vifs . 5. 3 . Pronotum aussi long que large, rétréci à la base qui est moins large que la base du cou. Etroit, un peu convexe, les élytres un peu plus de deux lois aussi longs que larges. Long. 0,8 mm [Fig. 159 à 161] . 8, angustus. n. sp. Pronotum un peu transverse, moins long que large, à base peu rétrécie . 6. 6 . Côtés du pronotum sinués dans la moitié postérieure.... 7. Cotés du pronotum rectilignes dans la partie postérieure. ... 9. /. Iète volumineuse, aussi large que le pronotum ; côtés du pro¬ notum à peine arqués dans la partie antérieure ; angles posté¬ rieurs obtus et vifs. Gouttière marginale des élytres un peu élargie en avant. Long. (1,8 mm [Fig. 163 à 167], 4. Remyi Jeann. Iète moins grosse, moins large que le pronotum ; côtés du pronotum bien arrondis dans la moitié antérieure. 8. 8 . Base du pronotum aussi large que la base du cou. Elytres oblongs, deux fois aussi longs que larges. Long. 1 mm [Fig. . 5. ankaiatrae Jeann. Base du pronotum moins large que la base du cou, les élytres un peu moins longs. Long. 0,8 à 1 mm [Fig. 172 et 183]'_ . 6. Vadoni Jeann. Source : MNHN, Paris 122 R. JEANNEI,. 9. Elytres oblongs, deux fois aussi longs que larges. Assez épais et peu convexe. Long. 1 mm [Fig. 108 et 175]. . 7. insularis Jeann. _ Elytres oblongs mais courts, moins de deux fois aussi longs cjue larges. Pronotum plus court. Large et peu convexe. Long. 0,7 mm . 8. brevis, n. sp. 10. Pronotum plus court, sa base aussi large que la base du cou, les côtés bien arrondis en avant, sans toutefois dépasser la lar¬ geur des elytres, non sinués en arrière. Elytres ovales niais longs. Long. 1,1 mm [Fig. 170 et 176]. 9. imerinae Jeann. — Pronotum plus grand, plus rétréci à la base, ses côtés large¬ ment arrondis en avant, rendant le pronotum plus large que les élytres ; pas de sinuosité postérieure. Elytres à côtés paral¬ lèles. Long. 0,8 mm [Fig. 171 et 177]. 10. thoracicus Jeann. 11. Elytres avec des traces de stries sous forme d'alignements de points très superficiels. 12, — Elytres parfaitement lisses, sans trace de stries. 15 12. Côtés du pronotum avec une crénelure en avant des angles postérieurs . 13. — Côtés du pronotum sans crénelure. 14 13. Côtés du pronotum nettement sinués avant les angles posté¬ rieurs. Robuste, coloration rougeâtre. Long. 1,2 mm [Fig. 173 et 185] . 11. Pauliani Jeann. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. Colés du pronotuni rectilignes Moins épais, testacé. Long. 1,1 s la partie postérieure. [Fig. 186 à 190]. . 12. Andriai, n. sp. Pronotuni ample et uni, sans ponctuation. Large et peu con¬ vexe, la tète grande et allongée, le pronotuni un peu moins long que large, à côtés très faiblement sinués en arrière, les angles postérieurs presque droits. Elytres longs. Long. 1,2 mm [Fig. 191 et 192] . 13. ambreanus. n. sp. Pronotuni avec une vingtaine de points gros et superficiels, epars sur le disque. Large, le pronotuni moins long que large, avec les côtés arrondis sur toute leur longueur, les angles pos¬ térieurs obtus et très émoussés, comme chez le lalicollis. Long. * Inni . 14. punctaticollis. n. sp. ISS à 174. Gen. Argiloborus Jeann. : édéages, x 240. — Fig. 168. .4. (s. sir.) insulitris .leann., de Nosy Bé. - Fig. 169. .4. (s. str.) ankaratrae, de Manjaka- lenipo. Fig. 170. .4." (s. str.) imerinae Jeann.. d'Ambohitantely. - - Fig. J 71 - J- (s. str.) thoracicus Jeann., de Périnet. — Fig. 172. .4. (s. str.) Vadoni Jeann., d’Anibodivoangv. — Fig. 173. A. (s. str.) Pauliani Jeann., d'Ambodi- voangy. — Fig. 174. A. (Xeodipnellus) tennis Jeann.. d’Ambodivoangv. Soie pronotale postérieure et soie discale postérieure présen¬ tes. Robuste. Pronotuni presque aussi long que large, à côtés légèrement sinués en arrière, les angles postérieurs obtus. Ely¬ tres convexes. Long. 1,5 min [Fig. 178 à 182] . . 17. Scotti Jeann. Soie pronotale postérieure et soie discale postérieure absentes. Côtés du pronotuni non sinués en arrière. 16. Source : MNHN, Paris 124 t. JEANNEL. 16. Pronotum court, bien moins long que large, sa base aussi lar¬ ge que la base du cou. Elytres deux lois aussi longs que lar¬ ges. Long. 1,4 mm [Fig. 193 à 194]. 15. brevicollis Jeann. — Pronotum moins court, à peine moins long que large, la base aussi rétrécie. Elytres plus courts que ceux du précédent. Long. 1,2 mm [Fig. 195 et 196]. 16. pusillus Jeann. Subgen. Neodipnellus Jeannel. 1. Pronotum très rétréci à la base qui est moins large que la base du cou . 2. — Pronotum non rétréci à la base qui est aussi large que la base du cou. Espèces très déprimées. 3_ 2. Angles postérieurs du pronotum presque droits et vifs, les côtés du pronotum longuement sinués et crénelés avant l’angle posté¬ rieur. Elytres très déprimés. Long. 1,1 mm [Fig. 197 à 200] . 18. p lanatus. n. sp. — Angles postérieurs du pronotum obtus et très émoussés, les côtés à peine sinués, sans crénelure avant les angles postérieurs. Elytres un peu convexes. Long. 0,8 mm [Fig. 174 et 184] . 19- tenuis Jeann. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBJDIIDES ENDOGÉS. 125 3. Plus étroit, le pronotum aussi long que large, à côtés plus arqués en avant, rectilignes en arrière, les angles postérieurs obtus et vifs. Elylres longs et parallèles. Long. 1,2 mm [Fig. 201 à 204], . 20. alutaceus Jeann. Plus large, le pronotum moins long que large, à côtés moins arrondis en avant, la base plus large. Elytres longs et parallèles. Long. 1,5 mm. 21. quadraticollis Jeann. 1''8- 178 à 182. Gen. Argiloborus Jeann. — Fig. 178. A. (s. str.) Scotti Jeann.. femelle de l'ile Félicité, Séchelles, x 32. — Fig. 179. Pièces labiales. — Fig. 180. Palpe "'axillaire gauche. — Fig. 181. Angle postérieur droit du pronotum. Fig. 182. Elytre gauche. Subgen. Argiloborus. s. str. 1. Argiloborus (s. str.) Sog ai. n. sp. : type : Andasy II (Mus. Paris). Fig. 162. — Long. 1,1 mm. Convexe, avant-corps lisse, élytres alutacés, les mailles isodiamétrales. Tète assez grande, arrondie et un peu aplatie. Pronotum aussi long que large, cordiforme, à base moins large que le cou ; côtés régulièrement arqués dans les deux tiers anté¬ rieurs, brièvement sinués avant les angles postérieurs qui sont vifs, un peu saillants en dehors et retroussés ; pas de denticule marginal ; base un peu saillante. Elytres deux fois aussi longs que larges, ellipti- Source : MNHN, Paris H. JEANNKI.. 126 qucs, les épaules arrondies, peu saillantes, à bord non serrulé, la gout¬ tière humérale un peu explanée. Chétotaxie. — Pas de soie pronota le postérieure ni de soie discale postérieure. Mâle inconnu. Madagascar. Domaine de l’Est. Marojejy : Andasy 11, dans la XII' réserve naturelle, district de Sainbava, un seul ex. (P. Soga, VII, 1957). Fig. 183 à 185. Gen. Argiloborus Jeann.. élvtres gauches. — Fig. 183. A. (s. str.) Vitiloni Jeann.., d’Ambodivoangy. Fig. 184. .4. ( Xeodipnellus) tenuis Jeann., d’Ambodivoangy. — Fig. 185. à. (s. str.) Pauliani Jeann., d’Ambodivoangy. 2. Argiloborus (s. str.) laticollis, n. sp. ; type : Ambadoka (Mus. Paris). Fig. 155 à 158. — Long. 1,1 à 1,2 mm. Epais et convexe, mais d’épaisseur assez variable, le tégument lisse sur l’avant-corps, faible¬ ment alutacé sur les élytres, la pubescence line el rare. Tête petite, arrondie et déprimée. Pronolum ample, à base presque aussi large que le bord antérieur, les côtés régulièrement arqués jusqu’aux angles pos¬ térieurs, sans sinuosité ni (lenticule marginal, les angles postérieurs obtus et émoussés (lig. 156), la base rectiligne ; gouttière marginale extrêmement fine. Elytres épais el convexes, environ deux fois plus longs que larges, les épaules arrondies, peu saillantes, la gouttière humérale explanée, son bord non serrulé. Mâles plus grands el plus épais que les femelles, leurs fémurs antérieurs renflés, leurs tarses antérieurs avec les deux premiers arti¬ cles non dilaté mais munis de quelques phanères adhésives. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILL1NI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 127 Edéage (fig. 158) petit, arqué et peu épais. Styles allongés. Pas de pièce copulatrice visible. Pas de soie pronotale postérieure ni de soie discale postérieure. Madagascar. Domaine de l’Est ; XV réserve naturelle. Ambadoka, route de Lakato, 2 mâles et une femelle ( Randimbg , XII, 1956. — Marojejy, XII' réserve naturelle : Andasy II, district de Sambava (P. Soga, VI, 1957). 3. Arqiloborius (s. str.) angustus. n. sp. ; type : Analamerana (Mus. Paris). Fig. 159 à 161. - Long. 0,8 mm. Etroit, un peu convexe, le tégu¬ ment lisse, la pubescence fine et rare. Tète relativement grande, arron¬ die, un peu déprimée, les sillons frontaux courts, le cou épais. Massette palpaire assez renflée. Antennes très peu sclérifiées, atteignant à peine la base du pronotum. Pronotum aussi long que large, très rétréci à la base qui est moins large (pie le cou ; côtés peu arqués en avant, recti¬ lignes et sans denticules avant les angles postérieurs qui sont obtus et vifs ; bord basal un peu saillant, la gouttière marginale extrêmement fine. Elytres étroits, elliptiques, un peu plus de deux fois aussi longs que larges, les épaules arrondies et peu saillantes, la gouttière humé¬ rale étroite, non explanée, à bord serrulé ; disque uni, peu convexe. Pattes courtes, grêles, les tarses antérieurs des mâles avec les deux premiers articles non dilatés mais munis de quelques phanères adhésives. Edéage (fig. 161) très petit et peu arqué, les styles avec deux très petites soies ; pas de pièce copulatrice visible. Madagascar. Domaine du Nord : Analamerana, à 50 km au sud-est de Diégo-Suarez, ait. 80 m env., en région calcaire, une vingtaine d’ex. (/?. Andria, I, 1959). 4. Argiloborus (s. str.) Remyi Jeannel. 1958, Rev. fr. d’Ent., XXV, p. 168, fig. 17 à 21 ; type : Montagne longue (Mus. Paris). Edéage : fig. 167. Ile Maurice. Le Vallon, ait. 100 m, une femelle ; Réunion, près de Vacoas, ait. 1.500 m, une femelle à la lisière d’un champ de Canne à sucre ; Le Réduit, ait. 950 m, un mâle dans la gorge de la Rivière Pro¬ fonde ; Montagne Longue, ail. 350 m, un mâle au bord d’un ruisseau ; Rivière du Rempart, ait. 50 m, un mâle en aval du pont de Haute Rive (P. Renui, IX, et X, 1957). 5. Agiloborus (s. str.) ankaratrae Jeannel, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8 ". Zool., 52, p. 22, fig. 18 ; type : forêt de Man- jakatempo (Mus. Paris) (paratype au Musée de l’Afrique cen¬ trale). Edéage : fig. 169. Madagascar. Domaine du Centre : forêt de Manjakatempo, au pied de l’Ankaratra, 12 ex. dans des lavages de terre (R. Paulian, VII, 1955). Source : MNHN, Paris 128 R. JEANNE!... fi. Argiloborus (s. sir.» Vadoni Jeannei., 1952, Rev. fr. d’Ent., XIX, p. 135 ( Anillopsis ) ; type : Ambodivoangy (Mus. Paris) (para- type au Mus. Afr. centr.). 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8“, Zool., 52, p. 22. Edéage : fig. 172. Madagascar. Domaine de l’Est : Ambodivoangy, près de Maroan- tsetra, ait. 20(1 ni env., dans l'humus et sous les amas de feuilles mortes, 10 ex. (R. Paulian et J. Vadon, III et XII, 1952). 7. Argiloborus (s. str.) insularis Jeannei.. 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 21 ; type : Nosy-Be (Mus. Paris) (para- type au Mus. Afr. centr.). Edéage : fig. 108. Madagascar. Domaine du Sambirano. Nosy-Be ; forêt de Lokobé, 7 ex. ; Djalbolle, 2 ex. ; pointe de la Fièvre, 25 ex. Ui. Paulian, VIII, 1955). Tous pris en lavant la terre. 8. Argiloborus (s. str.) brevis, n. sp. ; type : Analamerana (Mus. Paris). Long. 0,8 mm. Plus court que Yangustus et plus épais, peu con¬ vexe. Testacé rougeâtre. Pronotum un peu plus large que long, mais de même structure que chez Vangnstus. les angles postérieurs aussi obtus mais très émoussés. Elylres moins de deux fois aussi longs que larges. Mâle inconnu. Très différent de Yangustus avec lequel il a été trouvé. Il faudrait connaître le mâle pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un angustus anor¬ mal. Madagascar. Domaine du Nord : Analamerana, à 50 km au sud-est de Diégo-Suarcz, un seul ex. (R. Andria, I, 1959). 9. Argiloborus (s. str.) imerinae Jeannei., 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52. p. 23 ; type : Ambohitantely (Mus. Paris) (paralvpe au Mus. Afr. centr.). Edéage : fig. 170. Madagascar. Domaine du Centre : forêt d'Ambohitantely, près d’Ankazobe, sur le plateau de l’Imerina, au nord-ouest de Tananarive, 15 ex. dans des lavages de terre (II. Paulian. VII, 1955). 10. Argiloborus (s. str.) thoracicus Jeannei., 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8". Zool., 52, p. 25 ; type : Périnet (Mus. Paris) (paratype au Mus. Afr. centr.). Madagascar. Domaine de l’Est : Périnet, forêt vers 800 m d’alti¬ tude, fi ex. en lavant la terre UI. Paulian. VII, 1955). 11. Argiloborus (s. str.) Pauliani Jeannei., 1952, Rev. fr. d’Ent., XIX, p. 137 ( Anillopsis i ; type : Ambodivoangy (Mus. Paris). — 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8”, Zool., 52, p 20 fig. 13 et 24. Edéage : fig. 173. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 12!» Madagascar. Domaine de l’Est : Ambodivoangy, ait. 200 m env., près de Maroanlsetra, fond de la baie d’Antongil, 3 ex. dans des lavages de terre (Ii. Paulian et./. Vadon, XII, 1952). 12. Argiloborus (s. sir. i Andriai. n. sp. ; type : Analamerana (Mus. Paris). Fig. 180 à 190. Long. 1,1 mm. Epais et convexe. Testacé rou¬ geâtre, la tête et le pronotum presque lisses, les élytres alutacés ; pu¬ bescence courte et rare. Tête médiocre, courte, la carène latérale du front bien saillante, le cou épais. Antennes relativement courtes, peu sclérifiées. Pronotum plus large que long, à base plus large que le cou, un peu moins large que le bord antérieur ; côtés très arrondis en avant. faiblement sinués en arrière, les angles postérieurs presque droits, pré¬ cédés par un petit dcnticule marginal. Elytres épais et convexes, envi¬ ron deux fois aussi longs que larges, les épaules arrondies et peu saillantes, la gouttière humérale explanée, avec le bord serrulé. Pas trace de stries. Pattes courtes et grêles. Chez les mâles les fémurs antérieurs sont très renflés et les tarses antérieurs ont les deux premiers articles munis de quelques phanères adhésives, mais non dilatés. Mémoires ne Muséum. Zooi.oc.ib, t. XXVIII. !> Source : MNHN, Paris 130 II. JEANNEL. Edéage (fig. 190) court et épais, arqué, avec l’apex long et retrous¬ sé. Pas de pièce copulatrice visible. Pas de soie pronotale postérieure, pas de soies discales. Série ombiliquée à fouet 8 très écarté du 9 (fig. 180). Madagascar. Domaine du Nord : Analanierana, à 50 km au sud- est de Diégo-Suarez, ait. 80 ni env„ dans la région calcaire, une quinzaine d’ex. (Ii. Andria, I, 1959). 13. Argiloborus (s. str.) ambreanus. n. sp. ; type : Les Roussettes (Mus. Paris). Fig. 191 et 192. — Long. 1,2 mm. Large et peu convexe. Testacé rougeâtre, les téguments presque lisses, sans microsculpture, la pubes¬ cence courte et rare. Tête relativement grande, la carène latérale du front saillante, les tempes peu saillantes, le cou très épais. Antennes Fig. 191 et 192. Gen. Argiloborus Jean». —- Fig. 191. A. (s. str.) ambreanus, n. sp. de la Montagne d’Ambre, x 32. — Fig. 192. Elytre gauche. peu longues, n’atteignant pas la base du pronotum. Massette palpaire peu renllée. Pronotum un peu moins long que large, pas plus large que la tète, ses côtés peu arrondis en avant, très faiblement sinués en arrière, et sans denticule avant les angles postérieurs qui sont un peu obtus, presque droits et vifs, bord basal saillant. Disque peu convexe, la gouttière marginale très fine. Elytres à peu près deux fois aussi longs que larges, les épaules arrondies et saillantes, le bord préhuméral pas tout à fait perpendiculaire à la ligne médiane, le bord huméral un peu explané et serrulé. Disque un peu aplani le long de la suture, avec des traces de stries constituées par des vestiges de rangées de points très superficiels. Mâle inconnu. Source : MNHN, Paris MON'OGIt APHIE I)ES « AXIIXJNI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 131 Pas do soie pronota le postérieure ni de soies discales Série ombi¬ liquée comme chez les précédents. Madagascar. Domaine du Nord : Montagne d’Ambre, 2 femelles en lavant la terre au lieu-dit « Les Roussettes », ait. 1.100 m (P. Soga, V, 1959). H. Arqiloborus (s. str.) punctaticoliis. n. sp. ; type : Ambadoka (Mus. Paris). Long. 1 mm. Etroit et peu convexe, allongé. Testacé rougeâtre, le tégument lisse sur la tête et le pronotum, faiblement alutacé sur les élytres : pubescence fine et courte. Tête médiocre, allongée et déprimée. Antennes fines, dépassant un peu la base du pronotum. Pronotum aussi long que large, un peu rétréci à la base qui est nettement moins large que le bord antérieur ; côtés arqués sur toute leur longueur, moins arqués toutefois en arrière qu’en avant, sans denticule avant les angles postérieurs qui sont très émoussés (comme chez le lalicollis, hg. 150) ; base à peu près rectiligne. Disque du pronotum peu convexe, lisse, mais avec une vingtaine de gros points superficiels épars : pas de fossettes basales, la gouttière marginale très fine. Elytres longs el étroits, un peu plus de deux fois aussi longs que larges, les épaules arrondies, à bord tranchant, non explané, sans serrulation ; disque alutacé, un peu cabossé par les traces de quelques gros points super¬ ficiels semblables à ceux du pronotum. Edéage non examiné. Comme chez les précédents, pas de soie pronotale postérieure ni de soies discales. Même série ombiliquée. Madagascar. Domaine de l’Est : XV' réserve naturelle, Ambadoka, route de Lakalo, un ex. en apparence mâle, pris avec les A. lalicollis ( Randimby.XU , 1956). 15. Arqiloborus (s. str.) brevicollis Jeannel, 1858, Rev. fr. d’Ent., XXV, p. 165 ; fig. 11 et 12 ; type : forêt d’Imaitso (Mus. Paris). Long. 1,4 mm. Pronotum court et transverse, à peu près d’un quart plus large que long, rétréci à la base qui est encore aussi large que le cou, les côtés sans sinuosité, les angles postérieurs obtus, émoussés. Edéage (fig. 194) peu renflé, à bord ventral rectiligne, l’apex grand el retroussé. Madagascar. Domaine du Centre. Massif de l’Andringitra : forêt d’Imailso, ail. 2.000 m, une dizaine d’ex, en lavant la terre (R. Paulian, I, 1958). 16. Arqiloborus (s. str.) pusillus Jeannel, 1958, Rev. fr. d’Ent., XXV, p. 166, fig. 13 et 14 ; type : plateau intérieur de l’Andringitra (Mus. Paris). Long. 1,2 mm. Pronotum moins court et à peine plus large que long, les côtés et les angles postérieurs semblables. Source : MNHN, Paris R. JEANNIÏL. Edéage (fig. 196) très renflé, à bord ventral très convexe, l’apex petit. Madagascar. Domaine du Centre, Massif de l’Andringitra : plateau intérieur, ait. 2.000 ni, 8 ex. en lavant la terre ( R. Paulian, I, 1958). 17. Argiloborus (s. str.) Scotti Jkannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 275 ; type : île Félicité (Brit. Mus.). — 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52, p. 19. Iles Séchelles. Ile Félicité, un seul exemplaire pris en forêt (H. Scotl, 1908). dringitra. Subgcn. Neodipnellus Jeanne). 18. Argiloborus (Neodipnellus) planatus. n. sp. ; type : Analamerana (Mus. Paris). Fig. 197 à 200. - - Long. 1,1 mm. Etroit et subparallèle, très dé¬ primé. Testacé rougeâtre, le tégument faiblement alutacé sur la tête et le pronotum, fortement sur les élytres où le réseau isodiamétral pro¬ duit un aspect mal, la pubescence bien visible. Tête médiocre, courte le cou épais, la carène latérale courte et saillante ; deux fossettes enca¬ drant Faire pharyngienne. Massette palpaire peu renflée. Antenne lon¬ gues, atteignant amplement la base du pronotum, le pédicelle non sclé- rifié comme tous les articles du flagelle. Pronotum aussi long que large, à base étroite, moins large que le cou ; côtés peu arqués en avant Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BKMBIDIIDES ENDOGÉS. 133 longuement sinués en arrière avant les angles postérieurs qui sont droits ; bord basal rectiligne. Disque déprimé, le sillon médian à peine visible, la surface basale déprimée, sans fossettes. Elytres étroits et déprimés, les épaules anguleuses, saillantes, avec le bord préhuméral perpendiculaire à la ligne médiane, la gouttière marginale explanée son bord fortement serrulé ; pas de stries, mais quelques points super¬ ficiels alignés à leur place. Pattes courtes, les fémurs antérieurs des mâles plus ou moins renflés, les tarses antérieurs avec les deux pre¬ miers articles munis chacun de deux ou trois phanères adhésives, mais non dilatés. Edéage (fig. 200) petit, épais et peu arqué, l’apex court et mousse, non retroussé. Pas de soie pronotale postérieure ni de soies discales. Fouets api¬ caux de la série ombiliquée équidistants (fig. 199). Madagascar. Domaine du Nord : Analamerana, à 50 km au sud-est de Diégo-Suarez, ait. 80 m env., en région calcaire, une quinzaine d’ex, (/î. Andria, I, 1959). 19. Argiloborus (Neodipnellus) tenuis Jdannkl, 1952, Rev. fr. d’Ent.. XIX, p. 136 ( Anillopsis) ; type : Ambodivoangy (Mus. Paris). — 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 25. Considéré à tort comme de incme souche que PA. Vadoni qui se trouve dans la même localité, mais dans des biotopes plus superficiels et diffère par la microsculpture. Edéage : fig. 174. Source : MNHN, Paris R. JEANNKL. 134 Madagascar. Domaine de l’Esl : Ambodivoangy, ait. 200 in env., près de Maroantsetra, fond de la baie d’Antongil, 6 ex. dans les fentes profondes du sol (R. Paulian et J. Vadon, III et XII. 1952). 20. Agiloborus (Neodipnellus) alutaceus Jeannkl, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52, p. 29, fig. 34 à 37 ( Neodip- nellus) ; type : Nosy Komba (Mus. Paris) (paratype au Mus. Afr. Ccntr.). Edéage : fig. 204. Madagascar. Domaine du Sambirano : îlot Nosy Komba, près de Nosy Bé, 10 ex. dans des lavages de terre, cohabitant avec l’A. (s. str.) insularis et le Paranillus Pauliani. 21. Argiloborus (Neodipnellus) quadralicollis Jeannkl, 1957, Ann Mus Congo Belge, sér. in-8", Zoll., 52, p. 31 (Neodipnellus) • tvne • Amboliitantely (Mus. Paris). 1 Madagascar. Domaine du Centre : forci d'Ambohitantely, près d’Ankazobé, sur le plateau de l’Imérina, au nord-ouest de Tananarive une seule femelle prise en lavant la terre, en même temps que les a' (s. str.) imerinae (R. Paulian, VII, 1955). Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 135 24. Gen. NEODIPNUS Jeannel. Neodipnus Jeannel, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52, p. 27 ; type : oblongus Jeannel. Genre voisin d’Argiloborus, différant par la structure des tarses des mâles. Aspect général des Argiloborus, mais avec les élytres plus allon¬ gés. Testacés, le tégument très finement alutacé, presque lisse, pubes¬ cence extrêmement courte, visible seulement à un fort grossissement (X 360). Tête médiocre, arrondie, les carènes latérales du front longues, atteignant la partie postérieure des tempes, le front convexe ; pas trace d’yeux. Mandibules, palpes maxillaires et pièces labiales comme chez Argiloborus, le labium avec une paire de petites soies sur la face ven¬ trale de la dent ; la languette membraneuse, à bord libre arrondi. Fig. 205 à 207. Gen. Neodipnus Jeann. ; N. oblongus Jeann., d’Ambohitantcly. — Fig. 205. Elytre gauche. — Fig. 206. Tarse antérieur droit du mâle. — Fig. 20?. Edéage, x 185. Pronotum ample, peu rétréci à la base, à côtés bien arrondis en avant, non sinués, sans denticulation avant les angles postérieurs. Elytres elliptiques, convexes, les épaules arrondies, effacées, leur bord subhuméral fortement serrulé. Sommet entier, sans trace d’atrophie, cachant le pygidium, l’angle suturai vif. Tarses antérieurs des mâles (fig. 206) avec le premier article bien plus grand que le deuxième, dilaté et portant un rang de phanères adliésives nombreuses (environ une dizaine). Source : MNHN, Paris R. JEANNEI.. 136 Edéage (lig. 207) grand, allongé, peu arqué, l’apcx petit, les styles armés de deux soies minuscules. Sac interne avec une pièce copulatrice rectiligne et très longue. Chétotaxie. — Soies pronotales toutes deux présentes ; pas de dis¬ cales. Série ombiliquée (fig. 205) de même type B que celle des Argilo- borus. le fouel 8 très rapproché du 9 comme chez les .4. (s. str.) imeri- nac et thoracicus. Tableau des espèces. 1. Pronolum moins long que large, peu rétréci à la base qui est un peu plus large que la base du cou, les côtés plus fortement arqués en avant qu’en arrière, les angles postérieurs obtus et vifs. Elytres longs, un peu plus de deux fois aussi longs que larges. Long. 1,5 mm [Fig. 205 à 207) . 1. oblongus Jeann. — Pronotum aussi long que large, peu rétréci à la base qui est un peu plus large que la base du cou, les côtés faiblement arqués en avant, rectilignes avant les angles postérieurs qui sont obtus et vifs. Elytres courts, à peine deux fois aussi longs que larges. Long. 1,3 mm. 2. longicollis, n. sp. I- Neodipnus oblongus Jeannel, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 27, (ig. 31 à 33 ; type : Ambohitantely (Mus. Paris) (paratype au Mus. Afr. Centr.i. Edéage : lig. 207. Madagascar. Domaine du centre : forêt d’Ambohitantely, près d’Ankazoblé. sur le plateau de l’Imérina, au nord-ouest de Tananarive 10 ex. en lavant la terre, dans les mêmes biotopes que P .4. (s. str.) imerinae cl l’A. iNeodipnellus) quadricollis (li. Paalian, VII, 1959). 2. Neodipnus longicollis, n. sp. ; type : Ambatovosilra (Mus. Paris). Madagascar. Domaine du Centre : IIP réserve naturelle, entre Ambatovosilra et Andranomalana, 4 ex. (P. Soga. III, 1957). DIVISION DES APHAENODONTES. X. Série phvlétique de Stglulus. Il faut grouper ici cinq petits genres (pii présentent de nombreux caractères communs et dont l’aire géographique, très disjointe, jalonne les restes de l’inabrésie africano-brésilienne de l’ère secondaire. Deux genres occupent l’un le Brésil, l’autre Pile Saint-Thomas, aux Antilles • deux autres genres se trouvent l’un en Tunisie, l’autre au Cap ; enfin le cinquième genre est isolé dans Plie Oahu, des Hawaï, mais on sait qu’au Jurassique l’archipel havaïen était en connexion avec le vieux massif malais et par conséquent avec I’Inabrésie orientale. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES < ANILL1NI », BEMBID1IDES ENDOGÉS. 137 On retrouve chez ces cinq genres les caractères suivants : Très petite taille, forme étroite et allongée. Tète allongée, sans yeux. Labium transverse, articulé, sans dent dans l’échancrure, la lan¬ guette membraneuse. Elytres sans soies discales, la série ombiliquée de type A., le sommet des élylrcs entier, sans aucune atrophie. 1. Tarses antérieurs de quatre articles dans les deux sexes. 2. — Tarses antérieurs de cinq articles dans les deux sexes. 4. 2. Tête volumineuse, arrondie, au moins aussi large que le prono¬ tum, les carènes latérales du front courtes, les tempes convexes. Massette palpaire allongée, étroite. Long. (1,8 à 1,4 mm. . 27. Gen. Pseudanillus Bedel. — Tète étroite, atténuée en avant, moins large que le pronotum, les carènes latérales du front longues, atteignant la partie posté¬ rieure des tempes. Massettes palpaire renflée. 3. 3. Très fortement alutacé, aspect mat, le réseau isodiamétral. Etroit et parallèle, allongé et déprimé, le pronotum à gouttière marginale bien distincte. Elytres presque trois fois aussi longs que larges. Long. 1,1 mm. 25. Gen. Stylulus Schauf. — Avant-corps lisse, élytres très finement alutacés. Moins étroit, un peu convexe. Pronotum sans gouttière marginale. Elytres moins longs. Long. 1,1 mm. 26. Gen. Stylulites. nov. 4. Elytres longs, parallèles, plus de deux fois aussi longs que larges. Pronotum court, moins long que large. Avant-corps bien moins long que l’arrière-corps. Long. 1 à 1,1 mm. . 28. Gen. Anillopsis Jeann. Source : MNHN, Paris 138 H. JKANNIX. — Elytres courts, ovales, moins de deux fois aussi longs que lar¬ ges. Pronotum aussi long que large. Avant-corps aussi long que l’arrière-corps. Long. 0,8 min. 29. Gen. Typhlonesiotes Jeann. 25. Gen. STYLULUS L. W. Schaufuss. Stijlulus L. W. Schaufuss. 1882, Ann. Soc. ent. Fr., (6) II, p. 46 ; type : nasutus Schaufuss. Jeannki,, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 325 Petrocharis Ehlcrs, 1884. Trans. Ain. ent. Soc., XI, p. 36 ; type : Eggersi Ehlers. Décrit par L. W. Schaufuss comme un Colydien, dont il a d’ail¬ leurs un peu le faciès. Très petite taille (long. 1,1 mm). Etroit et allongé, parallèle et déprimé. Entièrement alutacé, les mailles du réseau isodiamétrales et fortement tracées. Coloration pâle, l’aspect mat. Tête petite, étroite, très atténuée en avant, les carènes latérales du front longues, prolongées jusqu’à la partie postérieure des tempes Pas trace d’yeux. Front déprimé. Antennes courtes, moniliforincs. Man¬ dibules courtes, inermes. Palpes à massette très renflée (fig. 210) et article distal conique. Labium transverse, articulé et peu profondé- Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES i ANII-.LINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 139 ment écliancré, sans dent ; épilobes très réduits ; pas de soies médianes sur le labium. Pronolum plus long que large, sa base rétrécie, les cotés non sinués, les angles postérieurs obtus. Elytres très longs, presque trois fois aussi longs que larges, les épaules saillantes, les côtés parallèles, le sommet entier, avec les deux bords suturaux soudés jusqu’à l'angle suturai. Pas trace de stries. Pattes très courtes, les tarses antérieurs de quatre articles seulement dans les deux sexes (lig. 212). Edéage inconnu. Chétotaxie. — Pas de soies pronotales ni de soies discales et api¬ cale sur Félytre. Série ombiliquée de type A, les petits fouets presque tous alignés dans la gouttière, le fouet 7 seul un peu dissocié (fig. 213). 1. Stylulus nasutus L. W. Schaupuss, 1882, Ann. Soc. ent. Fr., (6) II, p. 46 ; type : île Saint-Thomas (Mus. Paris). — hggersi Ehlers, 1884, Trans. Amer. ent. Loc., XI, p. 36 ; type : île Saint-Thomas (coll. Bâtes, in Mus. Paris). Grandes Antilles : Ile Saint-Thomas, dans l’archipel des Iles Vier¬ ges, plusieurs ex. (//. Eggers). 26. Gen. STYLULITES. nov. Type : Plaumanni, n. sp. Très petite taille (long. 1,1 min). Allongé et subparallèle, un peu convexe. Avant-corps lisse et luisant, les élytres très finement aluta- cés. Pubescence courte et très rare. Testacé rougeâtre. Fig. 214 à 217. Gen. Stuhilites , nov. ; S. Plaumanni, n. sp.. de Chapeeo. — Fig. 214. Femelle, x 40. — Fig. 215. Palpe maxillaire. — Fig. 216. Pièces labiales. — Fig. 217. Elytre gauche. Source : MNHN, Paris Tête petite, étroite, très atténuée en avant, les carénés latérales du front très longues, prolongées en arrière jusqu'à la partie postérieure des tempes ; pas trace d’yeux. Front convexe, vaguement fossulé. Antennes longues, dépassant la base du pronotum assez épaisses. Man¬ dibules courtes et inerines. Massette pal paire oblongue, peu renflée (fig. 215). Labium (fig. 216) transverse, articulé, sans dent. Pronotum nettement plus long que large, peu rétréci à la base, les côtés longuement et faiblement sinués en arrière, les angles postérieurs presque droits el vifs ; pas de gouttière marginale, la bordure des côtés mousse. Elylres longs, deux fois aussi longs que larges, un peu con¬ vexes, les épaules saillantes mais arrondies, scrrulées, le sommet en¬ tier, sans atrophie, les angles suturnux vifs. Pattes courtes el grêles ; tarses antérieurs de quatre articles. Le sexe du seul exemplaire connu n’a pas pu être déterminé. Chétotaxie. — Soies pronotales paraissant faire défaut. Pas de soies discales ni de soie apicale. Série ombiliquée de type A. comme chez Stylulus (fig. 217). Genre certainement voisin du Stylulus, mais bien différent par l’aspect lisse el luisant, la convexité du corps et surtout par l’absence de gouttière marginale au pronotum. 1. Stylulites Plaumanni, n. sp. ; type : Chapeco (Mus. Paris). Brésil. Etat de Santa Catarina : Chapeco, un ex. (P. Plnumann, Vil, 1960), donné au Muséum par M. .1. Neo.uk. 27. Gen. PSEUDAN1LLUS Bedel. Pseudanillus Bedel, Cal. rais. Col. Afr. du Nord, 1, p. 80 ; type : Mag- dalenae Abeille. .Jeannkl. 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 325 (sous-genre). Certainement très voisin de Stylulus. au point que j’avais cru devoir le considérer comme simple sous-genre de ce dernier. Il me parait préférable de laisser à Pseudanillus la place d’un genre à cause de différences dans la forme de la carène latérale du front et de la massette palpaire, dont la valeur taxinomique m’apparait plus impor¬ tante aujourd’hui. D’ailleurs, par son aspect lisse et luisant et sa forme convexe, le nouveau genre Stylulites ressemble encore plus à Pseuda¬ nillus que le genre Stylulus. Petite taille, d’ailleurs variable selon les espèces (long, de 0,7 à 1,5 mm). Testacé rougeâtre, subparallèle el un peu convexe, le tégu¬ ment lisse sur l’avant-corps, très finement alutacé sur les élylres • pu¬ bescence courte et rare. Tête grande, arrondie el déprimée, plus large que le pronotum mais variant de grandeur et devenant même énorme chez certaines espèces (fig. 229). On remarquera que la grosseur de la tête est la plus Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES < ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 141 grande chez le P. elegantiilus (fig. 229) dont l’édéage est le moins épais (lig. 225). L’agrandissement de la tête, considérable chez certains exem¬ plaires, ne présente jamais d’asymétrie. Pas trace d'yeux, la carène latérale du front courte, formant un simple rebord sus-antennaire et n’atteignant pas les tempes qui sont très bombées. Antennes longues. Mandibules courtes et inerincs. Massette palpaire (fig. 220) fusiforme, allongée, bien différente de celle subglobuleuse du Styluliis. Labium (fig. 219) comme chez Stijlnliis, encore plus transverse, libre et sans dent, la languette semblable. F,. Magdalenae Al>., «le Saint- Charles, x 45. — Fig. 21!). Pièces labiales. — Fig. 220. Maxille, face ventrale. — rig. 221. Mandibules. — Fig. 222. Tibia et tarse antérieurs du mâle. — Fig. 223. Elytre gauche. — Fig. 224. Edéagc, X 160. Pronotum comme chez Stijlulus, mais lisse cl luisant ; peu rétréci à la base, la gouttière marginale fine, régulière. Elytres longs et paral¬ lèles, les épaules saillantes et non serrulées, le sommet entier, sans atrophie, les bords suturaux accolés l'un à l’autre jusqu’aux angles suturaux qui sont vifs. Pattes courtes et grêles. Tarses de quatre arti¬ cles seulement, les deux premiers dilatés et dentés chez les mâles (fig. Edéage (fig. 225 à 228) de forme très particulière, court et très épais, avec un étranglement isolant un bulbe basal très petit ; l’orifice Source : MNHN, Paris 142 II. JEANNEI.. apical, très vaste, est rempli par de gros sclérites très colorés. Styles armés de deux soies. Chétotaxie. — Soies pronotales présentes ; pas de soies discales, ni de soie apicale. Série ombiliquée (lig. 223) de type A, avec tous les fouets dans la gouttière marginale. Tableau des espèces. 1. Testacé pâle, très petit (long. 0,7 à 0,8 mm). Tête très grande (fig. 229) ; le pronotum transversc, à côtés régulièrement arqués dans toute leur longueur, les angles postérieurs petits ; élytres très étroits, parallèles, bien moins larges que le pronotum. Edéage relativement peu épais [lig. 225 et 229]. . 3. eleqantulus Norm. — Bruns rougeâtres, plus grands. Tète moins dilatée, le pronotum à peine transv^rse, ses côtés arqués en avant, sinués dans la par¬ tie postérieure, les angles postérieurs plus grands, précédés par un denticule. Elytres subparallèles, aussi larges que le pronotum. 2- 2. Long. 0,9 à 1,2 mm. Edéage volumineux, à étranglement basal très prononcé [fig. 218 à 224, 226 et 228].... I. Magdaleaae Ab — Long. 1,5 mm. Edéage bien plus volumineux, la bosse basale très développée, l’étranglement basal moins étroit [Fig. 227] . 2 laiieeps Norm. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 143 1- Pseudanillus Magdalenae Abeille de Perrin, 1894, L’Echange, X, P- 91 (Anillus) ; type : Saint-Charles (Mus. Paris). — Jeannel, Rev. fr. d’Ent., III, p. 329. — Theryi Guillebeau, 1897, Bull. Soc. ent. Fr., p. 222 ( Microtyphlus) ; type : Saint-Charles. nitidulus Normand, 1915, Bull. Soc. ent. Fr., p. 306 ( Pseudanil- lus), type : Sousse (coll. H. Normand) (paratypes au Mu¬ séum de Paris). Algérie. Alger : Cap Cherchel (H. Normand). — Bône : Saint-Char¬ les, près de Philippeville (.4. Théry) ; environs de Bône ( H. Normand). Tunisie. Montagne du Ryr, près du Kef (H. Normand) ; Kairouan (H. Normand) ; Sousse, au pied des Oliviers (H. Normand). Sous les pierres enfoncées ou en lavant la terre au pied des plantes bulbeuses (Asphodèles, Scilles), pendant les périodes humides (H. Normand). Fig. 229. Gen. Pseudanillus Bed., P. elegantulus Norm., de Sousse, X 36. 2. Pseudanillus laticeps Normand, 1911, Bull. Soc. ent. Fr., p. 381 ; type : Le Kef (coll. Normand) (paratypes au Muséum de Pa¬ ris). — Jeannel, 1937, 1. c., p. 330. Tunisie : Montagne du Dyr, près du Kef, assez rare et à plus haute altitude que le Magdalenae. 3- Pseudanillus elegantulus Normand, 1915, Bull. Soc. ent. Fr., p. 306 : type : Sousse (coll. H. Normand) (paratypes au Muséum de Paris). Tunisie. Sousse, très commun dans toute la région, au pied des Oliviers ( H. Normand). 28. Gen. ANILLOPS1S Jeannel. Anillopsis Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 328 ; type : capensis Péringuey. — 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52, p. 50' Source : MNHN, Paris 144 R. JEANNE!.. Très petite taille (long. 1 à 1,1 mm). Testacé pâle. Etroit et allongé, subparallèle et un peu convexe. Avant-corps lisse et luisant, les élytres finement alutacés, la pubescence très courte et rare. Tête médiocre, un peu allongée, les carènes latérales du front courtes, les tempes peu convexes ; pas trace d’yeux. Antennes assez longues. Mandibules courtes et obtuses, inermes. Massette palpaire renflée comme chez le Styluliis. Labium (lig. 2311 peu transverse, arti¬ culé et sans dent, les épilobes peu saillants, l’échancrure arrondie. Lan¬ guette comme chez le Stylulus, membraneuse, à bord convexe. Pronotum aussi long que large, peu rétréci à la base, ses côtés non sinués en arrière, non denticulés avant les angles postérieurs qui sont obtus et vifs ; gouttière marginale fine et régulière. Elytres sub¬ parallèles, les épaules saillantes, non serrulées, le sommet entier, sans atrophie, les bords suturaux soudés l’un & l’autre, mais l’angle sutu¬ rai arrondi. Pattes très courtes, les tarses antérieurs de cinq articles dans les deux sexes, les deux premiers dilatés et munis de phanères adhésives chez les mâles. Edéage (fig. 23fi) présentant un peu le même aspect que celui des Pseudanilliis, aussi court mais moins épais, un peu arqué et bien moins Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 145 brusquement étranglé à la base. Styles armés de deux soies très diver¬ gentes. Chétotuxic. Soies pronotales toutes deux présentes ; pas de soies discales. Série ombiliquée (fig. 235) de type A. avec les fouets presque tous alignés dans la gouttière marginale, comme chez les Pseudanillus. 1. Anillopsis capensis Peringi'EY, 1896, Trans. S. Afr. Mus., VI, p. 600, pl. X, fig. 11 ( Scotodipnus ) ; type : Capetown (S. Afr. Mus). — Jeannel, 1937, Rev. l'r. d’Ent.. III. |>. 323, fig. 148 à 154. — 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 51. fig. 81 à 88. Afrique du Sud. Copland : Montagne de la Table, près de Cape- lown, sous les pierres enfoncées (.4. Rnffmij, Ch. Peringuetj ). Obs. Parait localisé sur la Montagne de la Table. N. Lelf.iîp ne l’a rencontré dans aucune des forêts qu'il a explorées et où il a recueilli des espèces des genres Microdipnus et Caeconannus relevant d’une tout autre série phylélique. 28. Gcn. TYPHLONESIOTES Jeannel. Typhlonesiotes Jeannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III. p. 323 ; type : Swa- luwenbergi Jeannel. Voisin du genre Anillopsis, de l’Afrique australe. Plus petit (0.8 mml, avec les élylres moins longs et moins parallèles, un peu ovales. eslace rougeâtre, les téguments finement alutacés sur les élytres ; la pubescence courte et fine. Tête petite, peu atténuée en avant, les carènes latérales du front longues, atteignant la partie postérieure des tempes qui sont peu con¬ vexes ; pas trace d’yeux. Antennes assez longues. Mandibules courtes et obtuses, à dent prémolaire bien visible, comme chez Anillopsis. Mas- sellc pal paire renflée, mais plus longue que large et atténuée dans sa partie distale. Labium semblable à celui des genres précédents, trans¬ verse, articulé, sans dent, les épilobes peu saillants, l’échancrure arron¬ die ; languette comme chez les Anillopsis. Pronotum un peu plus long que large, rétréci à la base, avec les cotes très légèrement sinués avant les angles postérieurs qui sont obtus et vils ; disque uni, un peu convexe, la gouttière marginale très fine Elytres oblongs et aussi longs que l’avant-corps, les épaules arrondies et peu saillantes, le sommet entier, les bords suturaux soudés jusqu'à I angle suturai qui est vif. Pas trace de stries. Pattes très courtes et greles, les tarses antérieurs de cinq articles, dont les deux premiers sont dilatés et munis de phanères adhésives chez les mâles. Edéagc (fig. 244) court et épais, de forme rappelant celle des édéages de Pseudanillus, le bulbe basal aussi petit mais non séparé par un étranglement. Mi'moiiip.s i: Muséum. — Zooi.oi Source : MNHN, Paris 146 JEANNKI.. Chélotaxie. — Mêmes caractères que chez Anillopsis. Soies prono- tales toutes deux présentes ; pas de soies discales. Série ombiliquée (fig. 243) de type A, avec tous les fouets alignés dans la gouttière mar¬ ginale. 1. Typhlonesiotes Swaluwenberqi Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 325 ; type : île Oahu (Mus. Paris). Iles Hawaï. Ile Oahu, nombreux exemplaires recueillis sur des piquets enfoncés dans le sol (/t. H. van Swalnwenberg). Fig. 237 à 244. Gen. Typhlonesiotes Jeann. nie Oahu, x_45. 1 ventrale. „. Fig. 237. T. Swaluwenbergi Jeann. de Oahu, X 45. — Fig. 238. Pièces labiales. Fig. 239. Maxille gauche, face traie. - Fig. 240. Sommet de l’antenne. Fig. 241. Tarse antérieur gauche niftle. Fig. 242. Mandibules. — Fig. 243. Elytre gauche. — Fig 244 Obs. — Trouvé dans le même biotope que le Limnatis (Paralim- naslis ) Swaluwenbergi Jeann. Il est curieux que ces deux espèces, ano- phtalmes et souterraines, de l’ile Oahu n’aient aucune parenté avec les nombreux autres Bembidiides microphtalmes ou anophtalmes décrits par D. Sharp de l’île Kauï. XI. Série phylétique de Microtyphlus. Grande lignée répandue dans l'Afrique australe et intertropicale ainsi que dans l’Europe méditerranéenne. D’autre part il faut lui rat¬ tacher le genre Illaphanus Macl. du sud-est de l’Australie. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 147 Celle lignée d'Anillini Apliaenodontes a la même répartition que les Scarilides endogés de la sous-tribu des Reicheina et aussi que les Leptotyphlides de la tribu des Leptotyphlini étudiés par H. Coiffait. J’avais cru, en 1957 (p. 63) que ce groupe auropéo-africain d’Anil- lini devait être constitué par une lignée gondwanienne orientale ayant peuplé le Mésogéite montienne et l'Afrique intertropicale. Je ne con¬ naissais pas encore en 1957 les espèces de l’Afrique australe qui seront décrites ici et prouvent que la série phylétique, telle qu’elle est présen¬ tée dans les pages suivantes, doit être originaire de la Sudamadie. C, est d’ailleurs la même origine que H. Coiffait (1963) assigne à ses Leptotyphlini. Les Anillini de la série phylétique de Microtyphlus présentent les caractères suivants : Labium sans dent dans son échancrure qui est toujours très peu profonde, généralement articulé, mais parfois soudé au prébasilaire. Languette membraneuse, avec un nodule central portant deux soies. Source : MNHN, Paris 148 ». JEANNE!.. le bord libre membraneux arrondi ou transverse. Tarses antérieurs de cinq articles. Chétotaxie. - Soies discales variables, la soie apicale toujours présente. Série ombiliquée de type H, avec les groupes moyen et apical non séparés nettement l’un de l’autre. Edéage court, non tubuleux, ù partie apicale souvent déversée ; styles grêles, armés de deux soies apicales. Sac interne avec une petite pièce copulatrice en forme de cuilleron parfois replié. Tableau des genres. 1. Elytres sans soies discales ou tout au plus avec une soie dis¬ cale . 2. — Elytres avec trois soies discales sur l’emplacement de la 5’ strie. 7. 2. Elytres allongés, à épaules saillantes et sommet cachant le dernier tergile abdominal. Angles postérieurs du pronotum presque toujours vifs. 3 Elytres courts, les épaules étroites et effacées, les sommets lobés, raccourcis, laissant plusieurs tergites abdominaux à dé¬ couvert. Angles postérieurs du pronotum très petits ou arron¬ dis, effacés. 5. 3. Elytres à une seule soie discale, située au milieu de la longueur de l’élytre. Palpes à massette renflée, presque sphérique. Sé¬ rie ombiliquée de type B (tous les fouets présents) (Australie) . 30. Gen. Illaphanus Macl. — Elytres sans soies discales ou avec la soie postérieure seule¬ ment . 4. Série ombiliquée de type B. Labium libre, articulé. . 31. Gen. Microdipnus Jeann. — Série ombiliquée de type C. Labium entièrement soudé au prébasilaire. 32. Gen. Hypodipnites, nov. 5. Série ombiliquée de type B, le 7" fouet présent, pas trace des yeux. Sommets des élytres séparément et largement arrondis . 33. Gen. Caeconannus, nov. — Série ombiliquée de type C, le 7' fouet absent. g fi. Côtés de la tète avec une petite tache pigmentée à la place des yeux (fig. 282). Sommets des élytres séparément et largement arrondis. 34. Gen. Cryptorites Jeann. — Pas trace des yeux. Sommets des élytres atténués en lobes allongés et étroits, sinués sur le bord externe. . 35. Gen. Microdipnites Jeann. 7. Labium transverse, articulé et libre. 8 — Labium étroit, soudé au prébasillaire. U Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « AN'ILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 149 8. Mandibules simples, sans saillies colorées sur l’arête dorsale. 9. — Mandibules, surtout la gauche avec une haute crête dentée ou tuberculée, colorée, sur l’arête dorsale. 10. 9. Pronotum fortement alutacé, sans sillon médian, mais avec une bande longitudinale lisse sur la ligne médiane. . 37. Gen. Selenodipnus, nov. — Pronotum finement alutacé, sillonné sur la ligne médiane, sans bande longitudinale et médiane lisse. . 39. Gen. Microtyphlus Lind. 10. Avant-corps étroit, sans variations cedimères, la tête toujours petite et courte. Deux articles dilatés aux tarses antérieurs des mâles. 36. Gen. Pelonomus Jeann. — Même avant-corps avec fortes variations œdimères, la tète plus ou moins grosse. Un ou deux articles dilatés aux tarses anté¬ rieurs des mâles. 40. Gen Scotodipnus Schaum. 11. Des yeux fonctionnels, formés d’une quarantaine d’ommati- dies (fig. 293). 36. Gen. Microdipnodes Bas. — Pas trace d’yeux . 12. 12. Tarses antérieurs des mâles avec un seul article dilaté et muni de phanères adhésives. 41. Gen. Hypotyphlus Jeann. — Tarses antérieurs des mâles avec les deux articles plus ou moins dilatés et munis de phanères adhésives. . 42. Gen. Winklerites Jeann. Source : MNHN, Paris R. JEANNEL. 150 30. Gen. 1LLAPHANUS Maceay. Illapluinus MaCleay, 18(55, Trans. ent. Soc. N. S. Wales, I, p. 155 ; type : Stephensi Macleay. — Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 269. Genre localisé dans les montagnes du sud-est de l’Australie. Taille de 1,4 à 2 mm. Grcle et allongé, déprimé, les membres courts. Dépigmenté et anopthalme. Tète assez volumineuse, les tempes peu renflées, la carène latérale du front très saillante. Pas trace des yeux. Vertex avec deux sillons courts et parallèles. Antennes courtes, moniliformes, les articles moyens suhglobuleux, le dernier article plus grand que l’avant-dernier. Mandibules courtes et simples, la dent pré¬ molaire bien développée. Palpes maxillaires à massette ovoïde, très renflée. Labium transverse, articulé, l’échancrure très peu profonde, sans dent, les épilobes très petits (fig. 248) • languette entièrement membraneuse, hyaline, à bord libre semicirculaire. Pronotum subcordiforme, non transverse, rétréci à la base, à côtés faiblement ou non sinués en arrière, les angles postérieurs obtus et vifs ; pas de crénelures des côtés en avant des angles postérieurs ; pas de fossettes basales, la gouttière marginale très fine. Elytres déprimés, les épaules saillantes, arrondies, la gouttière marginale peu large et régulière, très finement serrulée ; sommets amincis, séparément arron¬ dis, la suture déhiscente, le bord postérieur du pygidium à découvert. Pattes grêles et courtes, les larses antérieurs des mâles avec deux articles dilatés et munis de phanères adhésives (fig. 2501. Edéage (fig. 252) allongé, coudé et étranglé au sixième basal, la partie apicale rectiligne et symétrique, l’apex obtus. Styles très longs. Pas de pièce copulatrice visible. Chétotaxie. Pas de soie pronotale postérieure. Une seule soie discale située au milieu de la longueur de l’élytre, la soie apicale pré¬ sente. Série ombiliquée de type B : le 7' fouet plus rapproché du bord externe que le 8' fouet (fig. 251 ). Genre très voisin de Microdipnns qui est répandu dans toute l'Afrique australe et intertropicale, n’en différant guère que par la position de la soie discale de l’élytre. La parenté des deux genres lllnphnmis et Microdipnns suggère qu’une liaison continentale a dû exister entre l’Afrique du Sud et l’Aus¬ tralie à une époque ancienne (peut-être au Crétacé), comme d’ailleurs la répartition des Peripnlopsidnc semble le faire croire. Tableau des espèces. 1. Plus petit (1.4 à 1,5 mm). Elytres avec un fort sillon longitudi¬ nal et médian sur chacun d’eux. Pronotum à peine plus large Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILUNI », BEMBIDIIDES KNDOGÉS. 151 que la tête, bien rétréci à la base, ses côtés nullement sinués avant les angles postérieurs [Fig. 247 à 252] . . 1. Stephensi Macl. — Plus grand (1,5 à 1,8 mm). Elytres sans sillons longitudinaux. Pronotuin nettement plus large que la tête, moins rétréci à la base, ses côtés plus arrondis en avant, légèrement sinués en arrière avant les angles postérieurs. 2. Macleayi Lea. 1. Illaphanus Stephensi Macleay, 1865, Trans. ent. Soc. N. S. Wales, I, p. 156, pl. XV ; type : Wollagong (Brit. Mus.). — Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., IM, p. 272. Edéage (fig 252) coudé à angle droit et étranglé dans son sixième basal, la partie apicale rectiligne, non déversée, l'apex mousse. Fig. 247 à 252. Gcn. Illaphanus Macl. — Fig. 247. /. Stephensi Macl., mâle, de Ferntree Gully, Australie, X 45. — Fig. 248. Pièces labiales. — Fig. 249. Maxille gauche, face ventrale. - Fig. 250. Tarse antérieur gauche du mâle. — Fig. 251. Elytre gauche. — Fig. 252. Edéage, X 185. Australie. New South Wales. Environs de Sydney : Watron’s bay, à Port Jackson (A. M. Leu) ; Lane Cove river (H. W. Co. r) ; Parra Matla Ui. L. Kin). — Camden co : Wollagong (Macleay) ; Ferntree Gally ( Spry ). D’après A. M. Lea, se prend sous les très grosses pierres enfoncées dans le sol. Source : MNHN, Paris 152 R. JEANNEL. 2 Illaphanus Macleayi Lea, 1905, Trans. ent. Suc. London, p. 366 ; type : Otford (Brit. Mus.). - Je ANNEE, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 372. Australie. New South Wales : Otford, sous les petites pierres enfoncées près de la station de chemin de fer (W. ./. Cartes et A. M. Lea). 31. Gen. MICRODIPNUS Jeannel. Microdipnus Jeannel, 1937, Rev. fr. d'Ent., 111, p. 272 ; type : Jeanneli Alluaud. — 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52, |). 32. Microdipnidius Jeannel, 1957, 1. c.. i>. 25 ; type . medeeassus Jeannel. J’avais d’abord considéré Microdipnidius (avec une unique espèce de l’extrême sud de Madagascar) comme voisin d'Argiloborus Jeann. répandu dans toute la Grande Ile. En réalité, l’absence de dent labiale chez le Microdipnidius l’écarte du genre Argiloborus et impose sa ré¬ union à Microdipnus. Petite taille (de 1,4 à 2 mm). Allongés cl dépigmentés, toujours assez convexes, la pubescence très courte et rare, les téguments lisses ou faiblement alutacés. Tête médiocre, le vertex avec deux fossettes, les carènes latérales du front très saillantes. Pas trace des yeux. Mandibules courtes et sim¬ ples. Palpes maxillaires à massette plus ou moins renflée. Labium transverse, articulé, l’échancrure très peu profonde et sans dent mé¬ diane, les épilobes très peu saillants ; languette entièrement membra¬ neuse et hyaline, à bord libre arrondi. Les pièces buccales du M. Jean- neli Ail. (fig. 254 et 255) sont absolument semblables 5 celles de VIllu- phanus Stephensi Macl. (lig. 248 et 249). Pronotum rétréci à la base, ses côtés arrondis en avant, plus ou moins sinués avant les angles postérieurs qui sont toujours vifs. Pas de crénulalions des côtés avant les angles postérieurs. Elytres con¬ vexe, à épaules arrondies et gouttière marginale étroite et régulière, le bord subhuméral non ou faiblement serrulé. Sommets des élytres en¬ tiers, recouvrant le pygidium, les bords suturaux un peu déhiscents dans la partie terminale. Pattes courtes et grêles. Tarses antérieurs des mâles avec deux articles dilatés et munis de phanères adhésives. Edéage (fig. 259) allongé comme celui des Illaphanus, coudé brus¬ quement dans sa partie basale. Styles longs, armés de deux soies api¬ cales. Pas de pièce copulatrice visible. Chétolaxie, Soies pronotales postérieures présentes. Pas de soies discales sur Pélytrc ou bien une seule soie discale, la postérieure. Série ombiliquée de type B. différente de celle des Illaphanus en ce que le 7" fouet est toujours très écarté du bord externe, plus écarté de lui que le 8' fouet (fig. 258). Source : MNHN, Paris 153 MONOGRAPHIE DES « ANILiLINI », BKMBIDIIDES ENDOGÉS. Le genre occupe les restes de la Sudamadie (Capland et Mada¬ gascar) ainsi (jue les hautes montagnes de la Ritï Valley : Kilima¬ ndjaro, Kenya et Gughé (ce dernier en Abyssinie). Tableau des espèces. L Pronolum peu rétréci à la base, ses angles postérieurs grands et saillants, vifs, le bord basal rectiligne. Elytres à sommets en¬ tiers, les bords suturaux légèrement déhiscents à leur terminai¬ son. Forme générale plus robuste. Téguments lisses et luisants. 2. — Pronotum plus rétréci à la base, les angles postérieurs très petits ou effacés, la base saillante. Plus étroits, les élytres alutacés.... 3. Pic. 253 à 259. Gen. Microdipnus Jeann., M. Jeanneli AU-, du mont Kenya. — Fig. 253. Antennes. Fig. 254. Pièces labiales. —- Fig. 255. Maxille gauche, face ventrale. Fig. 256. Tarse antérieur gauche du mâle. — Fig. 257. Mandibules. — Fig. 258. Elytre gauche. — Fig. 259. — Iîdéage, x 185. 2. Pronolum aussi long que large, ses côtés arqués sur presque toute leur longueur, brièvement sinués avant les angles posté¬ rieurs qui sont droits et vils. Allongé et convexe, la soie discale postérieure présente. Long. 1,5 à 1,6 mm [Fig. 253 à 259] .... . 1. Jeanneli Ail. - Pronotum transverse, ses côtés peu arqués en avant, non sinués, rectilignes en arrière, les angles postérieurs obtus et émoussés. Source : MNHN, Paris lî. JEANNE!.. Très large et peu convexe. Pas de soie discale postérieure. Long. 1,5 à 1,6 mm. [Fig. 26(1 à 264]. 2. latus, n. sp. 3. Bords suturaux des élytres accolés l’un à l’autre jusqu’à l’an¬ gle suturai qui est vif. Pronotum à peu près aussi long que large, très rétréci à la base, les côtés sans sinuosité avant les angles postérieurs. Soie discale postérieure présente. Long. 0,9 à 1 mm [Fig. 265 à 269] . 3. madecassus Jeann. — Bords suturaux des élytres déhiscents à leur terminaison, les angles suturaux arrondis. Pas de soie discale postérieure. 4. 4. Angles postérieurs du pronotum très petits niais vifs et sail¬ lants en dehors, précédés par une petite sinuosité des côtés. Pronotum aussi long que large. Long, 1.1 mm [Fig. 270 à 273] . 4. gugheensis Jeann. — Angles postérieurs du pronotum tout à fait effacés, les côtés sans aucune sinuosité. Pronotum un peu moins long que large. Long. 1 mm. 5. kilimanus Jeann. 1. Microdipnus Jeanneli Ai.i.r.w i>. 1917, Ann. Soc. ent. Fr., LXXXV p. 90 ( Scolndipnus ) : type : mont Kénya (Mus. Paris). ’ Jeannkl, 1937, Rev. fr. d’Enl., III, p. 274! 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 34. Edéage (fig 259) à partie basale coudées à angle droit, l’apex atté¬ nué, symétrique. Styles longs, terminés par deux petites soies apicales peu divergentes. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILI.INI », BlîMBIDIlDES ENDOGÉS. 155 Kenya Colony. Mont Kenya : forêt de Bambous du versant occi¬ dental, ait. 2.600 à 2.800 m, une douzaine d’ex, pris dans le sol au pied d’un Podocarpus, ou sous de grosses pierres enfoncées dans une clairière (Ch. Alluaud et H. Jeannel, II, 1912). 2. Microdipnus laïus, n. sp. ; type : Ingogo (Transvaal Mus.) (paratype au Musée de l’Afrique centrale, à Tervuren). Afrique du Sud. Capland. Réserve forestière de Ingogo, près de Port St. John, dans le Pondoland, 13 ex. dans l’humus (A'. Leleup, XII, 1961). Fio. "265 à 2(ü). Gcn. Microdipnus Jeann. — Fig. 265. M. madecassus Jeann., de l'Andohahelo, x 32. — Fig. 266. Pièces labiales. — Fig. 267. Palpe maxillaire droit. - Fig. 268. Elytre gauche. — Fig. 269. Edéage, x 240. 3. Microdipnus madecassus Jeannel, 1954, Rev. fr. d’Ent., XXI, p. 85 (Microdipnus> ; type : Andohahelo (Mus. Paris). — 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zoo!., 52, p. 26 (Microdipnidius ). Edéage (lig. 269) allongé, à bulbe basal incurvé mais non coudé, la partie apicale rectiligne, déprimée sur sa face dorsale. Styles avec deux soies apicales très divergentes ; l’uncus basal des styles très crochu. Madagascar. Domaine du Sud : massif de l’Andohahelo, au sud de Fort-Dauphin, 8 ex. en lavant la terre à 1.900 m d'altitude Œ. Pau- lian I, 1954). 4. Microdipnus gugheensis Jeannel, 1950, Rev. fr. d’Ent., XVII, p. 179 ; type : mont Tola (Brit. Mus.) (paratype au Mus. de Paris). — 1957. Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52, p. 35. Source : MNHN, Paris I. JKANNKL. Edéage (lig. 273) court, sans coudure à la base, la partie apicale déversée, lamelleuse, à bord arrondi. Styles très effilés, armés de deux soies apicales peu divergentes ; l’uncus basal très réduit. Abyssinie. Prov. de Gamo : mont Tola dans le massif du Gughé, 6 ex. dans l’humus de la forêt de Bambous, à 3.400 m d’altitude (H. Scott, XII, 1048). Fiu. 270 à 273. Gen. Microdipnus Jcunn.. M. yuyheensis Je ami., du mont Gughe. — Fig. 270. Antenne. Fig. 271. Pièces labiales. Fig. 272. Elvtre cauehe Fig. 273. Edéage, x 185. * 5. Microdipnus kilimanus Ji:anm:i., 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in- 8 ", Zool., 52, p. 37 ; type : Marangu (Mus. Air. centr., Ter- vuren). Tanganyika. Mont Kilimandjaro : forêt à Podocarpus au-dessus de Marangu, versant SE, ait. 2.700 m, une quarantaine d’exemplaires dans l’humus (A'. Leleup, II, 1956). 32. Gen. HYPOD1PNITES. nov. Type : Kochi, n. sp. Mêmes caractères généraux que chez Microdipnus. mais avec le labium soudé et la série ombiliquée de type C. Petite taille (long. 1 4 mm). Testacé rougeâtre, la pubescence courte et rare, la tête finement Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 157 alutacée, à mailles étirées en travers, le pronotum lisse et luisant. Allongé, un peu convexe. Tète plus longue que large, atténuée en avant, bien plus étroite que le pronotum, les tempes peu bombées ; carène latérale du front fine. Pas trace des yeux. Vertex avec deux fossettes. Mandibules courtes et simples. Massette palpaire très peu renflée. Labium transverse mais soudé au prébasilaire, sans dent (languette non examinée). Pronotum ample, presque aussi long que large, ses côtés arqués dans les quatre cinquièmes antérieurs, sinués en arrière et sans cré- nulations avant les angles postérieurs qui sont presque droits et vifs, la base rectiligne, à peine moins large que le bord antérieur. Elytres oblongs, convexes, à épaules saillantes et arrondies, la gouttière margi¬ nale régulière, à bord fortement serrulé dans sa partie subhumérale. Sommets des élytres entiers, mais avec la suture un peu déhiscente à l’extrémité, l’angle suturai effacé. Pygidiuin presque totalement caché. Mâle inconnu. Chétotaxie. — Soies pronotales toutes deux présentes : pas de soies discales. Série ombiliquée de type C, les petits fouets bien dis¬ sociés. mais l’avant-dernier fait défaut (fig. 274). 1. Hypodipnites Kochi. n. sp. : type : foret de Mariepskop (Transvaal Muséum). Dédié à M. le D' C. Koch, directeur de la section entomologique du Transvaal Muséum, à Pretoria. Transvaal. District de Pilgrim’s Rest : forêt de Mariepskop, ait. 1.400 m, une femelle prise dans l’humus (.Y. Lelenp. VIII, 19fift). 33. Gen. CAECONANNUS. nov. Type : rolundicollis, n. sp. Genre voisin de Microdipnus, présentant les mêmes caractères ché- totaxiques, mais remarquable par la forme discoïde du pronotum et l’atrophie plus prononcée du sommet des élytres. Petite taille (1,3 mm). Grêle et délié, peu convexe. Testacé pâle le tégument lisse et luisant, la pubescence très courte, fine et rare. Tète médiocre, arrondie, plus étroite que le pronotum, la carène latérale du front saillante mais courte, les tempes peu convexes. Pas trace des yeux. Antennes fines et courtes. Mandibules courtes et sim¬ ples. Palpes maxillaires à massette courte et peu renflée (fig. 277). Labium transverse (fig. 27(5), articulé, son échancrure peu profonde, sans dent, les épilobcs bien saillants. Languette non examinée. Pronotum à peu près aussi long que large, ample et très rétréci a la base, les côtés fortement et régulièrement arrondis dans toute leur longueur, sans sinuosité ni crénulation ; angles postérieurs tout à fait effacés et base saillante. Disque uni, un peu convexe, sans sillon mé- Source : MNHN, Paris 15X R. JE ANNEE. dian ni fossettes basales, la gouttière marginale très fine. Elytres oblongs, peu convexes, étroits à la base et élargis en arrière, les épaules effacées, la gouttière marginale fine, sans serrulation. Sommets des élytres largement et régulièrement arrondis, le bord apical transverse laissant les derniers lergites abdominaux à découvert. Pattes grêles et courtes. Tarses antérieurs des mâles avec les deux premiers articles à peine dilatés, sans phanères adhésives. Fig. 275 à 280. Gcn. Cueconannus, nov. ; rolundicollis, X 40. — Fig. 276. Pièces labiales. Fig. 278. Tarse antérieur droit du 280. Edéage, X 185. sp., du Grootvater bus, big. 277. Palpe maxillaire gauche. _ le. — Fig. 279. Elytre gauche. — Fig. Edéage (fig. 28») extrêmement petit, large et très peu sclérifié, hyalin. Styles armés de trois soies apicales. Chétotaxie. Soies pronotales toutes présentes, une seule soie dis¬ cale, la postérieure. Série ombiliquée de type II, les petits fouets bien dissociés, les deux groupes postérieurs de fouets, moyen et apical, nul¬ lement séparés l’un de l’autre (fig. 279). 1 . Caeconannus rotundicollis, n. sp. ; type : Grootvaterbus (Transvaal Muséum) (paratype au Musée de l’Afrique centrale, Tervu- ren). Afrique ilu Su ; mont Tola dans le massif du Gughé, forêt de Bambous, ail. 3.4(111 m. 0 ex. dans l'humus (//. Scott, XII, 1948). 35. Gon. M1CRODIPNITES Jcannel. Microdipnites Jeannel. 1957. Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 42 ; type : kahiizianus Basilewsky. Genre â élytres très atrophiés, rappelant par son aspect général les Winklerites Jeann. et Hypotyphlns Jeann. de l’Europe méditer¬ ranéenne. Très petite taille. Grêles et déprimés, allongés, lestacés pâles, le tégument alutacé sur les élytres, la pubescence courte et très rare. Tête médiocre, arrondie, la carène latérale du front longue et sail¬ lante, les tempes peu convexes. Pas trace des yeux. Mandibules courtes et simples. Palpes maxillaires à massette allongée et peu renflée. La¬ bium (fig. 287) transverse, soudé au prébasilaire mais avec la trace d’une suture, sans dent dans l’échancrure ; épilobes bien distincts, sail¬ lants ; languette membraneuse, entière, son bord libre très arrondi. Pronotum petit, un peu moins long que large, très rétréci à la base, les côtés peu arqués en avant, non sinués en arrière, la base Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DF.S « ANILLINI », BF.MBIDIIDES ENDOGÉS. saillante. Disque uni, peu convexe ; pas de fossettes basales, la gout¬ tière marginale très fine. Elytres déprimés, à épaules étroites et effa¬ cées, le bord posthuméral non serrulé. Sommets des élytres très amincis, formant deux lobes très déhiscents qui laissent déborder une bonne partie des tergites abdominaux. Pattes courtes et très grêles. Tarses antérieurs des mâles (fig. 288) avec un seul article fortement dilaté et denté, muni de phanères adhé- sives nombreuses. Edéage (fig. 291 et 292) allongé, non arqué, sans étranglement ba¬ sal. Styles très inégaux, armés de deux soies apicales divergentes. Fio. 286 à 200. Gen. Microdlpnites Jeann. -— Fig. 286. M. kahuzianus Bas., du mont Kahuzi, x 35. — Fig. 287. Pièces labiales. — Fig. 288. Tarse antérieur droit du mâle. Fig. 289. Elytre gauche du M. kahuzianus Bas. — Fig. 290. Elytrc gauche du M. minulissimus Bas., de Ndagala. ('.hétotaxie. - Toutes les soies pronotales présentes, une seule soie discale, la postérieure. Série ombiliquée (fig. 289 et 290) de type C, les petits fouets non refoulés en dedans. Tableau des espèces. 1. Angles postérieurs du pronotum tout à fait arrondis. Elytres profondément échancrés après le 6" fouet, le lobe apical long et étroit. Réseau alutacé à mailles étirées en travers. Long. 1,1 à 1,3 mm [Fig. 286 à 289 et 291]. 1. kahuzianus Basil. Mémoires i>u Muséum. Zoologie, t. XXVIII. 11 Source : MNHN, Paris U. JEANNEL. 162 — Angles postérieurs du pronotum petits mais vifs, précédés par une crénelure qui porte la soie postérieure. Elytres sans échan¬ crure du bord externe, le lobe apical peu à peu rétréci. Réseau alulacé de Félytre :i mailles isodiamétrales. Long. 1 mm. [Fig. 290 el 292 | . 2. minutissimus Basil. 1. Microdipnites kahuzianus Basilkwsky, 1951, Rev. Zool. Bot. Afr., XLV, p. 86 ( Microdipnns) ; type : Kahuzi (Mus. Afr. centre). Jeannel, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52, p. 44. Edéage (fig. 291) allongé, la partie basale coudée et courte, la partie apicale fusiforme, avec l’apex déversé, tordu sur son axe el replié. Soies des styles très divergentes. Congo. Kiwi. Terr. de Kabaré : savane à Hagenia du versant SE du Kahuzi. ait. 2.050 m, plusieurs centaines d’ex, dans l’humus (pris au Berlese) (N. Leleup, VII, 1951). 2. Microdipnites minutissimus Basii.kwsky, 1954, Rev. Zool. Bot. Afr. XLIX, p. 205 ( Microdipnus ) ; type : forêt entre les lacs Ndgala et Lukubi (Mus. Afr. centr.). Jeannel, 1957, l.c. p. 45. Edéage (fig. 292) plus petit et plus court que celui du kahuzianus. l’apex non tordu. Soies des styles toutes deux incurvées du côté ventral non divergentes. Congo. Kiwi. Terr. de Masisi : forêt de transition entre les lacs Ndgala et Lukubi, ait. 1.750 m, à l’W du Kahuzi, 25 ex. dans l’humus (pris au Berlese) (A'. Leleup. III, 1954). 36. Gen. MICRODIPNODES Basilewsky. Microdipnodes Basilewsky, 1960, Rev. Zool. Bot. Afr., LXI, p. 69 • type : tshuapanus Basilewsky. Extrêmement voisin de Microdipnites Jeann., présentant absolu¬ ment les mêmes caractères des pièces labiales mais différant par la présence d’yeux fonctionnels très développés (fig. 293), alors que les espèces du genre Microdipnites n’ont aucune trace des organes visuels Taille aussi petite que celle du Microdipnites kahuzianus Bas! même forme générale. Dépigmenté, la pubescence fine et rare. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANII.LINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 1G3 Tète assez grosse, la carène latérale du front saillante, les yeux pigmentés, presque aussi longs que les tempes, saillants et constitués par une quarantaine d’ommatidies (fig. 293). Mandibules courtes et obtuses ; palpes maxillaires à massette plus renflée que celle des Microdipnites. Pièces labiales identiques à celles des Microdipnites (fig. 295). Promitum de même forme générale, mais avec les angles posté¬ rieurs moins effacés, vifs et saillants. Elytres, à partie apicale amincie et lobée, mais sans échancrure du bord externe dans sa partie distale. Pattes courtes, les tarses antérieurs des mâles (fig. 29f>) avec le premier article fortement dilaté et denté, muni de quelques phanères adhésives. Edéage (lig. 298) allongé, tout à fait de même type que celui des Microdipnites. l’apex simple. Chétotaxie. Soies pronotales présentes ; trois soies discales. Série ombiliquée ((ig. 297) de type B avec les fouets des groupes moyen et apical tous dissociés ; même les grands fouets (6' et 9') sont écartés de la gouttière. En cela le genre Microdipnodes diffère de Microdipnites, la série ombiliquée de celui-ci étant de type C, c’est-à-dire sans 8 r fouet et de plus remarquable par l’absence de refoulement des petits fouets. I. Microdipnodes tshuapanus Basilewsky, 1960, Rev. Zool. Bot. Afr., LXI, p. 71, fig. 1 ; type : Mabali (Mus. Afr. centr.). Long. 1,1 mm. Testacé pâle. Antennes épaisses, atteignant la base du pronotum, moniliformes. Pronotum bien plus large que long, assez. Source : MNHN, Paris 164 R. JEAXNEL. convexe, à largeur maximale près des angles antérieurs, les côtés très faiblement arqués, la base peu rétrécie et saillante, les angles posté¬ rieurs vifs et saillants. Elylres étroits, à épaules arrondies et sommets déhiscents. Congo, liguaient-, district de la Tshuapa : Mabali, sur le lac Tumba, terr. de Bikoro, ait. liai) m, 2 ex. dans les graviers latéritiques et le sable de la rive du lac (.V. Lelenp, X, 1955). Obs. — Comme le remarque 1*. Basilf.wsky dans sa description de cette étrange espèce, il est surprenant de trouver ainsi une espèce d’Anillini en plein centre de la vaste cuvette congolaise qui était encore submergée par les eaux du grand fleuve à une époque récente. D'ailleurs, l’habitat de ce Microdipnodes Ishtiaptinus est tout à fait insolite, puisqu’il a été trouvé dans les sables au bord d'un lac, alors que tous les Anillini connus habitent soit l'humus soit les argiles sous- jacentes. Et comme cette anomalie écologique coïncide avec un carac¬ tère non moins insolite, celui d’avoir des yeux fonctionnels, on est con¬ duit à croire qu'il ne s’agit pas d’une espèce primitivement monta¬ gnarde accidentellement entraînée dans la cuvette congolaise, mais qu’en réalité ce Microdipnodes est bien en place. On serait donc ici en présence d’une lignée d ’Anillini restée épigée et vivant dans les sables du bord des eaux, tout comme les Perileplus. Les téguments se sont dépigmentés, de même que chez beaucoup de petits ('.arabiques vivant en milieu chaud et très humide ; mais ce Microdipnodes semble bien n’avoir subi aucune des modifications cau¬ sées par l’évolution souterraine ; il est resté épigé et oculé. En cela, il diffère entièrement du Crgptorites Scotti, du mont Gughé qui a bien conservé un vestige des yeux mais qui est une espèce endogée très évoluée. 37. Gen. SELENODIPNUS. nov. Type : Microdipnus humerosus Jeannel. Alors que les soies discales de l’élytre manquent ou ne sont repré¬ sentées que par la postérieure chez les genres africains humicoles qui précèdent, les trois soies discales sont présentes chez ce genre Scleno- dipnus comme chez tous ceux de l’Europe méditerranéenne. Petite taille (1 à 1,5 mm). Allongés et convexes. Testacés rou¬ geâtres assez foncés la pubescence courte et rare, le tégument alutacé, surtout sur le pronotum. Tête médiocre, le vertex avec deux fossettes, la carène latérale du front saillante. Pas trace des yeux. Mandibules courtes avec l’arête dorsale simple. Palpes maxillaires à massette peu rendée. Labium transverse, présentant les mêmes caractères que chez Microdipnus, articulé, sans dent dans l’échancrure, la languette membraneuse, entière, à bord libre arrondi. Pronotum ample, alutacé, avec une bande longitudinale et médiane lisse, éparsément ponctué sur la partie alutacée ; angles postérieurs Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BKMBIDIIDES ENDOGÉS. 165 vifs, précédés par quelques crénelures. Elytres oblongs, convexes, à épaules saillantes et arrondies, la gouttière marginale régulière, son bord fortement serrulé dans sa partie subhumérale. Sommets des ély- tres entiers, recouvrant le pygidium, les bords suturaux déhiscents à leur extrémité. Pattes courtes et grêles. Tarses antérieurs des mâles avec deux articles dilatés et munis de phanères adhésives. Edéage (fig. .‘102 à 304) arqué, à lobes de la base égaux et allongés. Styles inégaux, armés de deux soies apicales très petites. Chétotaxie. — Soies pronotales toutes deux présentes, trois soies discales, certaines pouvant d’ailleurs manquer (fig. 300), sur rempla¬ cement de la 5* strie. Série ombiliquée de type B (fig. 299 à 301 ), le 8" fouet très près du 9' fouet. Tableau des espèces. 1 . Relativement épais, le pronotum cordiforme, aussi long que large, à côtés arqués en avant, sinués en arrière avant les angles postérieurs qui sont vifs et saillants en dehors, les points du Source : MNHN, Paris 166 H. JEANNKL. disque épars sur la partie latérale alutacée et disposés sans ordre. Long. 1.4 à 1.5 mm. [Fig. 300. 301. 303, 304] . . 1 humerosus Jeann. El roi l et parallèle, allongé, le pronotum presque trapézoïdal, plus long que large, les points (les parties latérales alutacées alignés longitudinalement de part et d’autre (1e la bande lisse médiane. Long. 1,1 mm [Fig. 299 et 3021 2. parallelus Jeann. 1. Selenodipnus humerosus Jkannki., 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 37 (Microdipnus) ; type : Kalonge (Mus. Air. centr.). (paratype au Muséum de Paris). Edéage (lig. 303 et 3041 court et arqué, la partie basale coudée à angle obtus, l’apex atténué, le bord ventral concave. Uncus basal des styles assez longuement crochu. Congo. Kim. Monts Ruwcnzori, dans le Parc National Albert : Kalonge, ail. 2.200 ni, une quinzaine d’ex, dans le terreau près d’une tète de source {Miss, tir W’iltr, IX, 1952) ; Riv. Nyamwamba, nfll. du Butabu, près de Kalonge {Miss. île Witte, IX, 1952). Forêt de Bam¬ bous, à Ihongero, vallée de la Nyamwamba, ail. 2.450 m, une dizaine d’ex, dans le terreau {Miss, tir Witte, VIII, 1952). 2. Selenodipnus parallelus .Ikannkl, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8', Zool., 52, p. 38 ( Microdipnus ) ; type : Kalonge (Mus. Air. centr.) (paratype au Muséum de Paris). Edéage (lig. 302) allongé et peu arqué, la partie basale nullement coudée. Styles comme chez Ylmmernsus, mais avec l’uncus basal moins développé. Congo. Kivu. Monts Ruwcnzori. Parc National Albert : Kalonge (ail. 2.100 m). 2 ex. dans le terreau près d’une tête de source {Miss, de Witte. IX, 1952). Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILMNI », BEMBIDI1DES ENDOGÉS. 167 38. Gen. PELONOMUS Jeanne!. Pclononuis Jdannki., 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8°, Zool., 52, p. 39 ; type : Leleupi Basilewsky. Genre voisin de Selenodipnus, mais remarquable par la présence d’hyperplasies mandibulaires de même nature que celle des Scolo- dipnus de l’Europe centrale quoique moins développées. Espèces robustes, à téguments fortement chitinisés et de coloration ioncée, mais sans œdimérie de la lête. Allongés et convexes, la pubes¬ cence courte et rare, le tégument alutacé sur tout le corps. Tête médiocre, arrondie, le front aplani, les tempes peu bombées, la carène latérale du front saillante. Pas trace des yeux. Antennes fines, non moniliformes, atteignant la base du pronotum, les articles moyens allongés. Mandibules courtes avec une crête mamelonnée et colorée sur l’arête dorsale, cette crête plus développée sur la mandibule gauche que sur la droite, présente dans les deux sexes. Palpes maxillaires à massette peu épaisse, allongée. Labium (fig. 305) transverse, articulé, sans dent médiane dans l’échancrure, les épilobes saillants. Languette membraneuse, entière, à bord libre arrondi. Pronotum à peu près aussi long que large, peu rétréci à la base, les côtés faiblement sinués en arrière et crénelés avant les angles posté¬ rieurs qui sont obtus mais vifs. Elylres oblongs, à épaules saillantes, la gouttière marginale régulière, fortement serrulée dans la partie subhumérale. Sommets des élytres amincis mais non raccourcis quoique laissant une partie du pygidium à découvert, l’angle suturai effacé. Pattes courtes, les tarses antérieurs des mâles avec deux articles dilatés et munis de phanères adhésives nombreuses (fig. 306). Edéagc (fig. 308 et 309) épais, étranglé à la base, la partie basale courte, peu coudée. Styles effilés, inégaux, terminés par une seule soie. Lhélolaxie. Soies pronolales présentes, trois soies discales la deuxième pouvant manquer. Série ombiliquée de type B (fig. 307), avec le 8" fouet très rapproché du 9', comme chez les Selenodipnus. Tari,kak des espèces. L Pronotum très peu rétréci à la base, les côtés avec deux crénu- lations avant les angles postérieurs : disque alutacé, avec une bande longitudinale et médiane lisse. Antennes atteignant à peine le bord postérieur du pronotum. Long. 1,8 à 2 mm [Fig. 305 à 308] . I. Leleupi Basil. — Pronotum plus rétréci à la base, ses côtés avec quatre crénula- tions avant les angles postérieurs. Le disque entièrement alu¬ tacé sans bande lisse médiane. Antennes plus longues. Long. Ln à 1,6 mm [Fig. 3091 . Celisi Basil. Source : MNHN, Paris 168 R. JEANNEL. 1. Pelonomus Leleupi Basilewsky, 1953, Rev. Zool. Bot. Afr., XLV11, p. 175 iMicrodipniis) ; type : forêt de Katondi (Mus. Afr. centr.) (paratype au Muséum de Paris). - Jeannel, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool., 52, p. 41. Edéage (lig. 308) épais, à partie apicale bossue, son bord ventral un peu convexe, l’apex non infléchi. Sac interne avec une petite pièce copulatrice en forme de cuilleron pointu. Congo. Kivu. Dorsale de Lubero : forêt de Katondi, ait. 2.200 m, 25 ex. dans l’humus de la forêt, de Bambous (N. Lelenp, XI, 1951). — Ilambula, ait. 2.500 m, un ex. dans l’humus (/{. P. Bergmans, 1953). 2. Pelonomus Celisi Basilewsky, 1954, Rev. Zool. Bot. Afr., XL1X p. 205 ( Microdipnus ) ; type : mont Kikura (Mus. Afr. centr.)! Jeannel, 1957, Ann. Mus. Congo Belge, sér. in-8", Zool 52, p. 42. Edéage (lig. 309) peu épais, allongé, sa partie basale très petite, la partie apicale à bord ventral incurvé, l’apex fortement infléchi. Pièce copulatrice de même forme que celle du Leleupi mais encore plus petite. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI », BEMBIDUDES ENDOGÉS. 169 Congo. Kinu. Mont Kikura à l'extrémité septentrionale de la chaîne du Ruwenzori, ail. 2.250 ni, une femelle dans l'humus de la forêt de Bambous Ui. P. Celis, Collard cl Massaux, I, 1950). Uganda. Versant oriental du Ruwenzori : Murusege, ait. 2.275 m, un mâle dans l’humus en forêt UI. P. Celis, Collard et Massaux, I, 1950). 39. Gen. MICROTYPHLUS Linder. Microtyphlus Lixdkh, 1863, Ann. Soc. eut. Fr., (4) III, p. 483 ; type : Schanmi Saulcy. Jeannkl, 1937, Rev. fr. d'Ent., III. p. 287. Genre localisé sur les restes de la chaîne catalane. Alors que le genre Hypotyphlus, du nord de la Tyrrhénide, est très peu distinct du genre nord-égéidien Winklerites, les Microtyphlus constituent un genre bien différent et se rapprochent davantage des Selenodipnus Jeann. du Ruwenzori. Petite taille. Grêles et allongés, déprimés, les élytres raccourcis, laissant le dernier segment abdominal à découvert. Testacés pâles, les téguments alutacés. Tête petite, le disque peu convexe, les carènes latérales du front courtes ; pas trace d’yeux. Antennes atteignant la base des élytres. Mandibules courtes et obtuses, simples. Massette palpaire renflée (fig. 3111, ovoïde. Labium articulé et sans dent, mais bien différent de celui des Hypotyphlus et Winklerites par sa forme transverse et la largeur de l’échancrure ; languette membraneuse, à bord distal arrondi (fig. 311). Pronotum allongé, aplani, la gouttière marginale fine. Elytres gé¬ néralement longs, avec le sommet atrophié, aminci en lobe largement arrondi, sans échancrure du bord externe. Pattes courtes et grêles. Tarses des mâles avec un seul article dilaté et muni de phanères adhé- sives (fig. 312'. Edéage (fig. 314, 315 et 318) assez grêle et asymétrique, la partie basale coudée, la partie apicale déversée ; pièce copulatrice allongée, souvent repliée ou sinuée. Chétotaxie. — Soies frontales et pronotales normales, trois soies discales. Série ombiliquée de type /?. à petits fouets dissociés (fig. 313 et 316). Tableau des espèces. 1- Elytres presque entiers ne laissant à découvert qu’une partie du pygidium, les bords suturaux accolés l’un à l’autre jusqu’à l’angle suturai. Angles huméraux des élytres arrondis, non effacés.'. 2 Elytres à sommet atrophié, lobé, laissant plusieurs tergites à découvert, les bords suturaux déhiscents au sommet. Angles huméraux moins saillants . 3. Source : MNHN, Paris 170 H. JEANN'EL. 2. Elytres longs, subparallèles. Pronotum peu rétréci à la base, à côtés sans sinuosité avant les angles postérieurs qui sont émous¬ sés, non saillants en dehors. Long. 1,5 à 1,7 mm. [Fig. 310 à 315] . 1. Schaumi Saulcy. — Elytres plus courts, à peine d’un tiers plus longs que larges. Pronotum plus rétréci à la base, à côtés légèrement sinués en arrière avant les angles postérieurs qui sont un peu saillants en dehors. Surface de l’élytre avec de vagues traces de stries. Long. 1,6 mm. 2. Tories Salai CoifT. Fio. 310 à 315. Gen. Mierotgphlus l.indcr. Fig. 310. M. Schaumi Saulcy, de Ba- nyuls, X 45. Fig. 311. Pièces labiales et maxille gauche. Fig. 312. Sommet du tibia antérieur et tarse gauches du mâle. Fig. 313. Elytrc gauche. _ Fig 314. Kdéage, face latérale gauche, X 165. Fig. 315, le même, face droite. 3. Pronotum très peu rétréci à la base. Sommet de l’élytre en lobe arrondi. Fémurs postérieurs du mâle avec une dent pointue au tiers distal du bord ventral. Long. 1,2 à 1,3 mm. [Fig. 317 et 318] . 3. Ganglbaueri Breit. — Pronotum plus rétréci à la base. Sommet de Pélytre en lobe anguleux. Pattes postérieures des mâles inermes. Long. 1,3 à 1,5 mm. [Fig. 316] 4. quadarramus Ehl. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». UEMB1DIIDES ENDOGÉS. 171 1- Microtyphlus Schaumi S.m i.cy, 1863, Cat. Col. France, Mater., p. 5 (Scolodipnus) : type : Port-Vendres (Mus. Paris). — Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 294. Edéage (fig. 314 et 315) grêle, à partie apicale déversée et aplatie, l’apex anguleux. Pièce copulatrice étroite et rectiligne. Espèce localisée dans les Albères. France. Pyrénées-Orientales : Collioures (H. Normand) ; Port- Vendres (V. Mayet) ; Banyuls, au Col de Céris (Ph. Granvelle ; H. Jeannel) ; forêt de Sorède (Ch. Fagniez) ; forêt de la Massane (V. Mayet) ; Amélie-les-Bains (V. Mayet). Espagne. Prov. de Gerona : San Pedro de Roda, partito de Figue- ras, un ex. sous une grosse pierre enfoncée, à 600 m d’alt. (R. Zari- quiey). Imci. 311) à 318._Gen. Microtyphlus I.inder. - Fig. 316. Elytrc gauche du M. gua- durranuis Khi. Fig. 317. Fémur et tibia intermédiaires du M. Ciwglbnueri Breit, du Tibidabo. — Fig. 318. Edéage du même, X 240. 2. Microtyphlus Torres-Salai Coiffait, 1958, Rev. fr. d’Ent., XXV', p. 73 ; type : Pago (coll. Coiffait) (paratype au Muséum de Paris). Edéage de l'exemplaire examine trop immature pour être décrit. Fspagi.e. Prov. d’Alicante : source San Juan, près de la Heradad San Juan, à Pago, dans l’extrême sud de la province, quelques exem¬ plaires en lavant la terre au bord du fossé recevant l’eau de la source (H. Coiffait, V, 1956). Source : MNHN, Paris 172 K AN N Kl.. 3. Microdipnus Ganglbaueri Bkkit. 191)8, Verh. zool. bul. (les. Wien, LVIII, p. (i.> ; type : Tibidabo (coll. Breit). Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 294. Edéage (lig. 318) allongé, à partie apicale déversée et déprimée, comme chez le Schaumi. mais avec l'apex arrondi. Espagne. Prov. de Barcelone : mont Tibidabo, à Barcelone, 1res abondant sous les pierres enfoncées et en lavant la terre (J. Breit, H. Zariquieg, H. Coiffait) : Tiana, partido «le Malaro (/•’. Espanol) ; Turi de Montcada, partido de Sabadell (/•’. Espanol) ; San Miguel del Fay, partido de Granollers IB. Zariquieg). Localisé entre les rios Llobregel et Besos. 4. Microtyphlus quadarramus Ehi.kks, 1883, I). eut. Zs., XXVII, p. 30 ; type : Navacerrada (Mus. Paris). Jkannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 294. Espagne. Prov. de Madrid : Navacerrada, sur la Sierra de Guadar- rama (W. Ehlers, C. Bolivar. B. Zariquieg). 40. Gcn. SCOTODIPNUS Schaum. Scolodipnus Schaum, 1800, Xaturg. Ins. Deutschl. Col., I, p. 007 ; type : glaber Baudi. Jeannki., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 290. Subgen. Binaghites Jkannei., 1937, l.c., p. 290 ; type : subalpinus Baudi. Genre certainement dérivé «le la souche «les Microtgphlus et qui s'esl différencié tardivement sur les Alpes occidentales et maritimes et sur l’Apennin. Aspect extérieur très divers en raison des variations œdimères ; on trouve dans le même biotope de petits individus avant l’apparence de Microtgphlus et tous les intermédiaires entre eux et les gros exem¬ plaires (généralement des femelles) à tète hypertrophiée et mandibules surmontées de crêtes mamelonnées, plus développées sur la mandibule gauche que sur la droite. L'allongement des antennes et des palpes varie en corrélation avec l’hypertrophie de la tête. Coloration toujours pâle. Tête à vertex fossulé et carènes latérales du front courtes mais très saillantes ; pas trace d’yeux. Mandibules plus «ni moins hypertro¬ phiées. Massette palpaire fusiforme, peu renflée. Labium transverse comme celui des Microtgphlus. articulé, sans dent dans l’échancrure (fig. 320) : languette entière bordée par une large membrane hyaline ne formant pas de lobes. Pronolum court, déprimé, très rétréci à la base, plus ou moins transverse, la gouttière marginale toujours large, le bord basal légère¬ ment échancré en dehors contre les angles postérieurs. Elvtres courts ovales, l’angle huméral effacé, le bord non serrulé : sommet de forme variable, toujours atrophié et laissant les derniers tergites abdominaux Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOOfiS. 173 à découvert, l’angle suturai encore saillant chez les Binaghiles (fig. 322 à 324), très arrondi chez les Scotodipnus s. str. (fig. 325 et 326). Pattes longues et grêles. Le tarse antérieur des mâles n’a qu’un article dilaté chez les Scotodipnus s. str. comme chez les Microdipnns ; mais les deux premiers articles sont dilatés chez les Binaghiles. Edéage assez court, peu arqué dans la partie basale, les lobes de l’orifice basai assez inégaux : partie distale souvent tordue et asymé¬ trique. Sac interne avec une pièce copulatrice de même type que celle des Microtijphliis. rectiligne ou tordue en S. Styles avec deux soies api¬ cales. Pl °- .il!) il 321. Gen. Scotodipnus Schaum. — Fig. 319. S. alpinus Baudi, de Crissolo, X 30. - Fig. 320. Pièces labiales et maxille gauche. — Fig. 321. Edéage, X 110, cl pièce copulatrice plus grossie. Chétotaxie. Mêmes caractères que chez les Microtijphlus, les soies pronotules présentes, trois soies discales ; série ombiliquée de type /}, avec les petits fouets dissociés. •le me suis étendu ailleurs (1937, p. 299 à 303) sur l’identification des espèces et il n'y a pas lieu de revenir ici à ce sujet. En accord avec (». Rinaghi qui a donné une bonne révision du genre, j’ai subdivisé le genre Scotodipnus en deux sous-genres dont la différenciation date cer¬ tainement de l'époque glaciaire. Tableau des espèces. 1. Un seul article dilaté aux tarses antérieurs des mâles. Bords suluraux des élytres fortement déhiscents, l’angle suturai tout Source : MNHN, Paris 174 R. JEANNRI.. à fait efface, les deux lobes apicaux largement arrondis, avec la soie apicale située au sommet de chaque lobe (fig. 325 et 326) . . . Subgen. Scotodipnus, s. str. Deux articles dilatés aux tarses antérieurs des mâles, le deuxième toutefois moins dilaté que le premier. Bords suturaux des élytres à peine déhiscents, l’angle suturai accusé, le bord apical arrondi, avec la soie apicale située très en dehors de l’angle suturai, c’est-à-dire bien avant le sommet de Pélytre (fig. 322 à 324) . Subgen. Binaqhites Jeann. Subgen. Scotodipnus s. str. 1. Lobe apical de Pélytre largement arrondi (fig. 325). Apophyse dorsale de la mandibule en forme de dent triangulaire, infléchie en dedans mais jamais absolument appliquée sur le labre. Bord membraneux de la languette rigoureusement rectiligne. Angles postérieurs du pronotum aigus et saillants en dehors. Edéage (fig. 321) très petit, peu arqué, à partie apicale tordue ; pièce copulatrice faiblement sinuée. Long. 2 à 2,3 mm. Fig. 319 à321 et 325 . 1, alpinus Baudi. Race à fortes variations «-dimères .... suhsp. Argodi Ganglb. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE I)KS « ANILUNI », BEMBIDIIDES ENDOGfiS. 175 — Lobe apical de l’élytre anguleux (fig. 326). Apophyse dorsale de la mandibule des grands individus nullement infléchie en dedans. Bord membraneux de la languette un peu sinué. Edéage plus grand, l'apex mousse. 2. 2 . Apophyse dorsale de la mandibule gauche des grands exemplai¬ res avec une plage dorsale surélevée elliptique et rebordée .... 3. l” 10 ' * 334. Gen. Scoloilipnus Schaum., saillies mandibulaires et édéages (X ' .*■’**• 327. S. (s. str.) Mageti Ab. — Fig. 328. S. (s. str.) Fagniezi Jcann. '1' S- <». sir.) hirtus Dieck. — Fig. 330. S. (s. str.) glaber Baudi. — Fig. 331. .S. (s. str.) Mageti Ab., de Grasse. — Fig. 332 S. (s. str.) hirtus Dieck, de Suint-Martin Vésubie. Fig. 333. S. (s. str.) Fagniezi Jeann., du Traou de Ouille. Fig. 334. S. (s. str.) glaber Baudi, du monte Fasce. Apophyse dorsale de la mandibule gauche des grands individus en forme de crête mince sans plage dorsale. Angles postérieurs du pronotum toujours aigus, spiniformes. 4. 3. Angles postérieurs du pronotum droits ou obtus, non saillants en dehors. Edéage (fig. 332) petit, peu arqué, la pièce copula- trice non sinuéc. Long. 2.3 mm. [Fig. 332J . 4. hirtus Dieck. Source : MNHN, Paris H. JEANS ICI. 176 Angles postérieurs du pronotum aigus, spiniformes, très sail¬ lants. Edéage (fig. 330» plus grand et plus épais, la pièce copu- latrice fortement repliée. Long. 2,3 à 3 mm [Fig. 326, 330 et 334] . -• Qlaber Baudi. Race de petite taille, sans oedimérie .... subsp. hypocrita Bin. Race à très forte oedimérie, les angles postérieurs du pro¬ notum très saillants. subsp. Saulcyi Dieck. 4. Apophyse dorsale de la mandibule gauche en forme de dent triangulaire très large, à surface lisse. Antennes très longues. Edéage (fig. 331 ) grand, épais, à partie basale courte, partie apicale asymétrique, apex petit et court, la pièce eopulatrice repliée comme chez le glaber. Long. 2,4 à 2,8 mm [Fig. 327 et 331] . 3. Mayeti Ab. Apophyse dorsale de la mandibule gauche en forme de crête godronnée, sinueuse, très colorée. Elytres plus longs que chez Mayeti, avec les angles huméraux très saillants. Edéage (fig. 333) grand et asymétrique, à partie basale épaisse, partie apicale non tordue, avec l’apex plus long et un peu infléchi ; pièce copula- trice non repliée. Long. 2,6 à 2,8 mm. [Fig. 333] . . ■*>. Fagniezi Jeann. Subgen. Binaghites Jeannel. 1. Antennes courtes, les articles moyens globuleux. Court et épais, la tête volumineuse, le pronotum très transverse, très rétréci à la base, ses côtés peu sinués en arrière ; élytres courts, à bord externe sinué entre le 6' et le 9' fouet. Mandibules, surtout la gauche, avec une crête dorsale arquée, à concavité externe, oc¬ cupant la moitié basale ; la moitié distale épaissie mais sans crête saillante, de sorte que la mandibule parait étranglée. Edéage petit, grêle et asymétrique. Long. 1,8 à 2 mm [Fig. 322] . 6. Armellinae Ganglb. — Antennes plus longues, atteignant le milieu des élytres, les arti¬ cles moyens plus longs que larges. Plus sveltes, le pronotum moins transverse ; élytres sans sinuosité du bord externe. Man¬ dibule avec une carène dorsale non arquée, la gauche prolongée en avant par une apophyse rabattue en dedans chez les grands individus . 2. 2. Angles postérieurs du pronotum obtus, non saillants en dehors, les côtés obliques jusqu'à la base. Elytres plus longs, la suture plus déhiscente. Edéage (fig. 338) très grand, sa partie apicale tordue et asymétrique, l’apex droit, la pièce eopulatrice non sinuée. Long. 2,4 à 2,6 min rFig. 338]. 7. grajus Jeann. — Angles postérieurs du pronotum droits, plus ou moins saillants en dehors, les côtés parallèles dans leur partie basale. Elytres plus courts. Edéage (fig. 335 à 337) plus grand, à partie apicale Source : MNHN, Paris MONOGHAI'HIE DES < ANILLINI ». HKMBIÜIIDES ENDOGÉS. 177 non tordue, non aplatie, la pièce copulatrice non sinuée. Long. 2,2 a 2.(1 ni ni [ Fig. :i2CJ et 324 et 335-337]... 8. subalpinus Baudi a. Angle suturai de l'élytre arrondi, les bords suturaux un peu déhiscents. Côtés du pronotum brusquement sinués en arrière. subsp. subalpinus s. str. Angle suturai aigu, vif, les bords suturaux non déhis¬ cents. Côtés du pronotum moins nettement sinués b. b. Elylres courts et ovales, moins de deux fois aussi longs que larges. subsp. oualipennis Ganglb. hlylres longs, subparallèles, deux fois aussi longs que larges ensemble, l'angle suturai très saillant, presque ^ en h‘. subsp. affinis Baudi. »"* H,, l V di> ,lu lnolll ‘' t’enna. i-ig. 337. S. (Binaghites) subalpinus ovu- ; Saint-Barnabé, près de Cour- segoules, exemplaires de grande taille (J. Ochs). 4. Scolodipnus (s. str.i hirtus Dieck, 1869, Berl. enl. Zs., XIII, pr. 846 ; type : col de Tende. JEANNEL, 1937, l.c., p. 308. Localisé à haute altitude. Fmncc. Alpes-Maritimes : I.imone, versant sud du col de Tende, en haut de la vallée de la Vermenagna (A. Dodero) ; Saint-Martin-Vésu- bie, vallon de la Madone (Ch. Fagniez). Italie. Alpes maritimes : Madona di Fenestre, au dessus de Saint- Martin-Vésubie, ait. 2.000 m (./. Ochs). ô. Scolodipnus (s. sir. i Fagniezi Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 308 ; type : Trami de Ouille (Mus. Paris). — Mayeti Peyerim- hoff. 1908, Ann. Soc. eut. Fr., LXXVII, |). 208 (nec Abeille ue Perrin). France. Basses-Alpes : Traou de Ouille, au Péoure d’Esdangon, envnrons de Digne, ait. 850 in (Ch. Fagniez). Subgn. Binaqhites Jeannel. 6. Scolodipnus (Binaqhites) Armellinae Ganglbauer, 1900, Verli. zool. bol. Oes. Wien, L, p. 164 (subsp.) ; type : Streve (Mus. Wien). Jeannel, 1937, Rev. fr. d'Ent., III, p. 308. Alpes méridionales, localisé à l’est de la vallée de l’Adige. Italie. Prov. di Trento : piano délia Fugazza, dans les monti Les- sini (/.. Ganglbauer) ; monte Pasubio (K. Holdhaus) ; Lavaronc, val Suganu il.. Ganglbauer) . Prov. di V icenze : monte Barco, altipiano di Sette Coin mu ni (G. Binaghi ). 7. Scolodipnus (Binaqhites) grajus Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 309 ; type : Ronco Canavese (Mus. Paris). Très localisé et rare. Italie. Alpes Oraies : Ronco Canavese, au pied du Gran Paradiso i.l. Dodero) ; I.ocana Canavese, au nord du Val Orco, dans le Valsava- ranche (A. Dodero). 8 . Scolodipnus (Binaqhites) subalpinus Baudi, 1871, Boll. Soc. eut. Ital., III. p. 31 ; type : Varallo. — Jeannel, 1937, l.c., p. 309. — penninus Ganglbauer, 1900, Verh. Zool. bot. Ges. Wien, L, |>. 165. Binaghi. 1936, Boll. Soc. eut. Ital. LXVIII, p. 87. Subsp. ovalipennis Ganglbauer, 1900, l.c., p. 165 ; type : Locana Canavese (Mus. Wien.). Subsp. affinis Baudi, 1871, l.c., p. 33 ; type : monte Lesima (paratvpe au Muséum de Paris). Largement réparti sur la bordure intérieure des Alpes depuis le lac Majeur jusqu’à l'Apennin Etrusque, mais faisant défaut dans les Alpes Cottiennes et Maritimes. Source : MNHN, Paris H. JEANNE!.. 180 Subsp. subitIpinus s. str. — Italie. Alpes Lépontiennes : monte Mollareno et monte Zoli, près (le Ravenne, entre les lacs Majeur et d’Orta, ait. 380 m (coll. J. Oehs) : Varallo, dans le Valscsia (/•’. Baudi) ; Riva Valdobbio, dans le haut Valsesia iKerimi ; Borgo Sesia, en aval de Varallo (G. Binaghi) ; Alagna. versant oriental du monte Rosa (A. Argod). — Alpes Pennines : Piedicavallo, dans le Biellese (K. Daniel) ; santuario di Oropa (A. Dodero) ; sanluario de Graglia, dans le Biellese (A. Dodero) : monte Mojnbarone (A. Dodero ) ; très abondant dans le Biellese. Subsp. ovalipennis Ganglb. Italie. Alpes Graies : Ronco Cana- vese et Locana Canavese, dans le val Orco, au pied du Gran Paradiso, avec le .S', grajus mais beaucoup plus commun (A. Dodero) ; Ala, val di Stura (F. Baudi) ; Travers, dans le val di I.an/.o (/,. Stranco) ; San Gincomo, dans le val di Lanzo (/„. Rocca). Subsp. a (finis Baudi. Italie. Apennin I.igure : monte Lesimn, à Bobbio, prov. di Pavia (F. Baudi) ; Voltaggio, prov. di Alessandria (A. Dodero) ; Busnlla. près de Gênes : monte Penna, monte Antola, San Stefano d’Aveto ; monte Misurasca (A. Dodero) ; piatra Gavina. près de Varsi, prov. di Pavia (A. Solari) ; monte di Santa Franca, prov. di Piaccnza ( Mainardi). Apennin Etrusque : monte Molinatico, à Borgolaro, prov. di Parma U.. Slraneo) ; Gabellina, près de Collagna, prov. de Reggio d’Emilia (A. Solari). Obs. - Pendant que le genre Microtgphlus Lind. se différenciait sur la chaîne catalane depuis les Albères jusqu’à la province d’Ali- eante ainsi que sur le Guadarrame, et se fixait dans les biotopes sou¬ terrains sans doute dès l’Oligocène, des espèces de la meme souche occupaient la partie provençale de la Tyrrhénide et en peuplaient les forêts sans subir d’évolution souterraine et sans perdre la faculté de se déplacer. On peut imaginer que les espèces parties de la Provence ou des Alpes maritimes ont été attirés par les forêts des Alpes dès que celles- ci ont offert aux espèces humicoles de vastes territoires nouveaux. Sans doute s’est-il différencié ainsi, dès le Miocène, une espèce particulière¬ ment vigoureuse chez laquelle l’hypertrophie céphalique accompagnée de la production de crêtes colorées sur les mandibules a déterminé un net accroissement de la taille. Ces Scotodipnus humicoles, dont les variations œdimères s’oppo¬ saient à toute évolution souterraine ont gardé longtemps la faculté d’étendre leurs aires de répartition par propagation progressive dans l’humus. Au Pliocène deux espèces ou groupes d’espèces étaient dif¬ férenciées : les Scotodipnus s. str. dans la forêt étendue depuis les Alpes maritimes françaises jusqu'à l'Apennin Etrusque ; les Binaghi - tes dans la forêt du versant cisalpin des Alpes méridionales dans toute la partie des bassins lacustres. La période glaciaire n’a probablement guère modifié l’aire géogra¬ phique occupée par les Scotodipnus s. str. Tout au plus a-t-elle déter¬ miné l’isolement du S. alpinus sur les Alpes Cottiennes de la même Source : MNHN, Paris MONOOHAl'Hli: uns •axii.i.ini». bembidiides endogés. 181 façon qu'elle a morcelé l'aire primitive du Binaghitcs subalpinus dont il va être question. Au Pliocène les Binaghiles occupaient les forêts couvrant le pied du versant intérieur des Alpes : le H. subalpinus depuis les Alpes firaîes jusqu'au lac de Garde, le H. Armellinae dans le Trentin à l’est du lac de Garde. Les périodes glaciaires n’ont vraisemblablement pas modifié l'aire du li. Armellinae qui survit aujourd’hui dans son habi¬ tat pliocène ; niais elles ont profondément influencé l’aire du B. sub- alpinus. Chassé des bassins lacustres envahis par les glaciers, le B. subal- pinus a descendu dans la plaine du Piémont, sans que la mobilité de ses colonies ait été suffisante pour leur permettre de peupler les mas¬ sifs de refuge par le mécanisme que j'ai défini (1928, p. 132) en étu¬ diant la répartition des Duoalius des Alpes méridionales. Après le Glaciaire, les montagnes ont été repeuplées par les espè¬ ces qui en avaient été chassées. Certains massifs se sont alors offerts comme plus habitables ou plus facilement accessibles que d’autres et ont été de véritables centres d’attraction postglaciaires. Le B. subalpi- nus refoulé sur la plaine piémontaise a été de la sorte « attiré » vers le nord sur les Alpes I.éponticnnes et Pennincs (subalpinus s. sir.), vers l’ouest sur les Alpes Graies ( oimlipennis Gangl.), vers le sud sur tout l’Apennin Ligure et étrusque ( uffinis Baudi). Ainsi s’explique par une telle migration centrifuge, à la fois la distribution étrangement discontinue du B. subalpinus actuel et son absence sur toute la partie du versant cisalpin occupé par les bassins lacustres. 41. Gen. HYPOTYPHLUS Jeanne). Ilypali/phlus .1 kannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 291 (sous-genre) ; type : Pandellai Saulcy. Genre peuplant les restes de la chaîne pyrénée-provençale de la ryrrhénide et certainement apparenté à Microlyphliles de la Dorsale congolaise. Il en diffère en ce qu’il a conservé ses soies discales de l’élytre, cl la totalité des fouets. Petite taille (1,2 à 1,8 mm). Allongés et grêles, déprimés, lestacés pales, ayant la même apparence que les Winklerites. Téguments alu- lacés, la pubescence très clairsemée. Tête petite, arrondie, à carènes latérales du front courtes et tempes convexes ; pas trace d’yeux. Antennes atteignant la base des élytres. Mandibules courtes cl obtuses, simples. Massette palpaire renflée, ovoïde. Labium étroit, entièrement soudé au prébasilaire, avec l’échan¬ crure profonde et sans dent : languette à bord distal membraneux arrondi et non transverse. Pronotum aussi long que large ou plus long que large, rétréci à la base, les angles postérieurs vifs, précédés par des crénelures du côté, le disque uni, plan. Elytres subparallèles, à épaules saillantes et faible¬ ment serrulées, le sommet atrophié, échancré en dehors, laissant le Source : MNHN, Paris 182 R. JEANNKL. pygidium à découvert. l’allés courtes el grêles, les tarses antérieurs des mâles avec un seul article muni de phanères adhésives sur sa face ventrale. Edéage (lig. 340 à 340) petit et court, de même type que celui des Winklerites ; la pièce copulatrice sans apophyse basale, allongée et souvent tordue en S. Chétotaxie. — Mêmes caractères que chez Winklerites (fig. 339). Km. 339 à 340. Gen. Ilppotpphlus Jean». Fig. 339. Elytre gauche de VH. rialensis (iuil)., de Ria. Fig. 340 à 346. Edéage (x 240) et pièces copulatrices plus grossies. Fig. 340 et 341. II. rialensis Guill., de Ria. — Fig. 342 et 343. //. liene- lieri Perr. de Corse.— Fig. 344. H. Anbei Saulcy, de Fréjus. — Fig. 343 et 346. H. surdons Jcann., de Sardaigne. Tableau des espèces. 1. Elytres à angles huméraux très saillants et déprimés, leur bord antérieur perpendiculaire à la ligne médiane. Sommet des élv- tres à bord externe fortement échancré après le 6" fouet (fxg. 339). (Groupe du Pandellei . 2. — Elytres à angles huméraux arrondis et peu saillants. Sommet des élytres arrondi, sans échancrure du bord externe. (Groupe de VAubei) . 4 Groupe du Pandellei. 2. Elytres plus longs, chacun trois fois aussi long que large, le som¬ met arrondi, avec une profonde échancrure du hord externe.. . 3. Elytres plus courts, chacun deux fois aussi long que large, le sommet arrondi, moins échancré sur son bord externe. Réseau Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES < ANILMNI ». UEMBIDIIDES ENDOGÉS. 183 alulacé de la tête très apparent, produisant un aspect chagriné . 3. ribagorzanus C. Bol. 3. La première soie discale présente. Denliculation des angles pos¬ térieurs du pronotum plus forte. Edéage non tordu dans sa par¬ tie distale, la pièce copulatrice sinuée. Très variable de taille, les petits exemplaires tostacés, les grands robustes et rouge⬠tres. Long. I ,6 â 2,3 min. 1. Pandellei Saulcy — La première soie discale manque. Denliculation des angles posté¬ rieurs du pronotum moins accentuée. Edéage (fig. 340 et 341) â partie distale tordue â gauche et aplanie, asymétrique et partie proximale plus étranglée ; la pièce copulatrice fortement re¬ pliée. Long. 1,6 à 1,8 mm [Fig. 339 à 341].... 2. rialensis Guill. Groupe de VAubei. 4. Plus court el plus épais, les tempes moins renflées. Pronotum nettement lransver.se, peu rétréci à la base, les angles postérieurs petits et obtus, non saillants en dehors : Elytres courts, ovales, à épaules très effacées. Edéage (lig. 344) court et épais, peu ar¬ qué, la pièce copulatrice très petite. Long. 1,2 à 1,4 mm. [Fig. 344] . 4. Aubei Saulcy — Plus allongés et plus grêles, déprimés, les tempes très renflées. Pronotum moins transverse, plus rétréci à la base, les angles postérieurs vifs et saillants en dehors. Elytres plus longs, sub¬ parallèles, à épaules saillantes . 5. a. Massette palpaire peu épaisse, fusiforme. Côtés du pronotum presque rectilignes en arrière. Tégument plus fortement aluta- cé. Edéage (fig. 342) allongé, tordu et aplati dans sa partie dis¬ tale, longuement coudé dans sa partie proximale, la pièce copu¬ latrice en forme de palette â contour arrondi. Long. 1,5 â 1,6 mm. [Fig. 342 et 343] . 5. Revelierei Perris. — Massette palpaire renflée et ovoïde, de type normal. Côtés du pronotum régulièrement arqués jusqu’aux angles postérieurs. Téguments presque lisses. Edéage (fig. 345 et 346) court el épais, non tordu, rappelant davantage celui de VAubei; pièce copulatrice semblable à celle du Revelierei. Long. 1,5 à 1,6 mm [Fig. 345 et 346] . 6. sardous Jeann. Groupe du Pnndellei. L Hypotyphlus Pandellei S.wu.y. 1867, ap. Grenier, Cat. Col. Fr., Ma¬ ter., p. 162 ( Scnlodipnus) ; type : vallée d’Aure (coll. Fauvel, in Mus. Bruxelles). Jeannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 294. i rance. Pyrénées centrales, entre 500 et 1.000 m d’altitude, sous les pierres enfoncées ou dans les talus argileux humides, dans les ter¬ rains schisteux ou calcaires ; surtout en forêt. Source : MNHN, Paris 184 R. JEANNEL. Hautes-Pyrénées : vallée d’Aure (/-. Pandelli). Haute-Garonne : hospice de France en dessus de Bagnères-dc-Luchon (F. de Saulcy) ; grotte de Gourgue, près d’Arbas [Biosp. 431 | (B. Jeanne!). — Ariège : env. de Foix (//. Normand) ; entrée de la grotte de Leslelas [Biosp. 875] ; grotte de Peyorl [Biosp. 664 ; grotte d’Aubert, talus de l’en¬ trée [Biosp. 15)7] ; grotte de Lherin [Biosp. 67] ; col de Port (Ch. Fagniez). Obs. - Vers l’ouest l’espèce n’atteint certainement pas la région du Bigorre ; vers l'est il est probable qu'elle atteigne la forêt de Bclesta dans le département de l’Aude. 2. Hypotyphlus rialensis Ghillebeaii, 185)0, Ann. Soc. ent. Fr., Bull., p. 15 ; type : Ria (Xainbeu). Jeannf.i., 15)37, l.c., p. 295. Edéage lig. 340. France. Pyrénées-Orientales : environs de Ria, sous les pierres en¬ foncées des pentes du Canigou, au lieu-dit « La Coste » ( Xarnhen ) ; Bouleternère, au débouché des gorges (H. Coiffait). 3. Hypotyphlus ribagorzanus G. Boi.ivaii. 15)15), Bol. Soc. Esp. Hisl. nat., XIX. p. 109 ; type : Bonnnsa (Mus. Madrid). - Jkannel, 1937, I. c., p. 295. -- navaricus Coiffait, 1958, Rev. fr. d’Ent., XXV, p. 76 ; type : Aoiz (coll. Coiffait). L'H. navaricus est décrit par Coiffait comme espèce nouvelle, mais il n’apparail pas dans sa description qu’il soit vraiment différent du ribagorzanus. Les mâles des deux espèces sont d'ailleurs inconnus. La microsculpture serait plus accentuée chez le navaricus. Pyrénées espagnoles. Aragon : Bonansa, un exemplaire pris sous une grosse pierre enfoncée (B. Jeanne!). Navarre : Vallée du rio Urobi, affluent de l’Iraty, deux femelles prises l’une à Aoiz, ait. 450 m, l’autre à Arrieta, vers 800 m. Groupe de VAubei. 4. Hupotyphlus Aubei Saiu.oy, 1863, ap. Grenier, Cat. Col. Fr., Mater. p. 5 t Scolodipnus) ; type : Fréjus (Mus. Paris). — Jeannei 1937, Rev. fr. d’Ent., III. p. 295. Edéage : fig. 344. Répandu en Provence et dans les Alpes maritimes, depuis le mont Ventoux jusqu'à San Remo. Très ahdondant sous les pierres enfoncées ou en lavant la terre au pied des Oliviers, soit encore à la surface du sol après les pluies. Depuis le bord de la mer jusqu’à 1.500 m d’alti¬ tude. France. Vaucluse : mont Ventoux, versant nord, à Contrat et à Branles (A. Chobaut) ; mont Luberon (Ch. Fagniez). _ Bouches-du- Rhône : Simiane (Clair). Var : Brignoles (H. Caillai) ; Lorgucs (F. Abeille de Perrin) ; Fréjus (Raymond ) ; Hyères (K. Abeille de Per¬ rin). Basses-Alpes : Digne (P. île Peyerimhoff). Alpes-Maritimes : Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLINI ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. >85 Magagnosc, près de Grasse (V. May et) ; Sainl-Barnabé (./. Sainte-Claire Deville) ; Villeneuve-Loubet (./. Sainte-Claire Deville) ; Cannaux, près de Thorenc (J. Ochs) ; Nice, à Ci niiez et au mont Boron (.4. Argad) ; La Turhie : mont Cheyron ; Sospel ; Monaco ( J. Sainte-Claire Deville). Italie. Alpes maritimes : San Rcmo ; Bussana (.4. Dodero). 5. Hypotyphlus Revelieri Pkiikis, 1865, Ann. Soc. eut. Fr., (4) V, p. 505 (Scotodipnus) ; type : Corse (Ecole d’Agrie. de Mont¬ pellier). - Jeannel, 1937, l.c., p. 296. Edéage : lig. 342. Came ( Ile volière, Raymond) ; Porto-Vecchio ( liieck ) ; Bastia (Ray¬ mond). Sans doute largement répandu. R- Hypotyphlus sardous Jeannel, 1937, Rev. l'r. d’Ent., III, p. 296 : type : golfo Aranci (Mus. Paris). Edéage : (ig. 345. Sardaigne. Golfo Aranci, dans le nord-est de Pile (.4. Dodero). De nombreux exemplaires dans les anciennes collections sont étiquetés « Sardaigne ». Obs. — L’espèce semble localisée dans l’extrême nord de l’île autour de Sassari et dans le massif Gallura. Aucun Hypotyphlus n’a jamais été rencontré dans le centre de la Sardaigne, où le Rhegmalo- hius strict ns est largement répandu. 48. Gen. W1NKLERITES Jeannel. Winklerites Jeannei., 1937, Rev. fr. d’Ent., III, p. 282 ; type : Paga- neltii J. Millier. Subgen. Parvocaecus Coiffait, 1956, Rev. fr. d’Ent., XXIII, p. 77 ; type : turcicus Coiffait. Genre occupant les restes de I’Egéide septentrionale, qui a été unie à l’Anatolie par un vaste continent politique pendant le Néogène (Jeannel, I960). Révision des Trechini du Caucase, p. 213. paragra¬ phe VIII. Petite taille, dépassant parfois 2 mm. Allongés et grêles, déprimés, les membres courts, les élytres atrophiés, laissant les derniers segments abdominaux à découvert. Coloration pâle, le tégument alutacé, la pu¬ bescence courte et rare. Tête petite, arrondie et aplanie, les carènes latérales du front courtes, les tempes peu convexes : pas trace d’yeux. Antennes assez longues. Mandibules courtes et simples. Massette palpaire renflée, elliptique (lig. 350). Labium étroit, entièrement soudé au prébasilaire, l’échancrure étroite et profonde, sans dent ; languette membraneuse, à bord distal transverse, formant deux lobes anguleux et peu saillants. Pronotum relativement court, rétréci à la base, les angles posté¬ rieurs obtus, vifs et précédés de crénelures. Elytres raccourcis, à Source : MNHN, Paris 1K6 H. J KAN N Kl.. épaules saillantes et non serrulées, le sommet soit lobé avec le bord externe échancré entre les deux grands fouets postérieurs, soit entier et arrondi ; deux ou trois tergites abdominaux à découvert. Pattes courtes, les tarses antérieurs des mâles avec les deux premiers articles plus ou moins dilatés et munis de phanères adhésives. Edéage (lig. 348 et 352) toujours petit et court, à bulbe basal limité par un étranglement, le sac interne avec une pièce copulatrice de forme compliquée, ayant une saillie recourbée à la base et la partie distale tordue. Styles armés de deux soies. Chétotaxie. Soies frontales et pronolalcs normales, trois soies discales. Série ombiliquée de type B, à petits fouets dissociés. Tauleai 1 des espèces. 1. Sommet des ëlytres échancré sur le bord externe (lig. 347 et 351) après le fouet C> et formant un lobe anguleux. Angles posté¬ rieurs du pronotum précédés de quelques crénelures . . Subgen. Winklerites. s. str. — Sommet des élytres arrondi, sans échancrure externe. Angles postérieurs du pronotum reportés légèrement en avant par une petite échancrure de l’extrémité externe du bord basal. . Subgen. Parvocaecus Coiff. Subgen. Winklerites. s. str. 1. Très petite taille (0.8 à 1 mm). Pronotum aussi long que large, très rétréci à la base qui est à peine plus large que la moitié du bord antérieur ; angles postérieurs très émoussés. Elytres à angles huméraux effacés (lig. 347). Télé très grosse, à tempes convexes et cou épais. [Fig. 347 et 348] . I- perpusillus Rott. — Taille plus grande . 2 2. Pronotum peu rétréci à la base, les côtés avec une petite sinuo¬ sité avant les angles postérieurs qui sont aigus et vifs, saillants en dehors, comme retroussés, les côtés du bord basal étant arrondis. Elytres subparallèles. Long. 2,2 à 2,3 mm. . 2. Weiratheri .1. Miill. — Pronotum à base plus rétrécie, aussi large que les deux tiers du bord antérieur, les angles postérieurs obtus, vifs, précédés par quelques denticules. Elytres ù épaules saillantes et lobe apical aigu . 3. 3. Tète plus volumineuse. Pronotum à côtés très arrondis dans la moitié antérieure, longuement sinués en arrière. Elytres plus ovales. Long. 2 mm . 3. Paganettii J. Miill. Tète plus petite. Pronotum il côtés peu arrondis en avant, faible¬ ment sinués en arrière. Elytres subparallèles. Long. 1,6 à 1,8 mm [Fig. 349 à 353] 4. hercegovinensis Winkl. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « ANILLIN1 », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 187 Subgen. Parvocaecus Coiffait. 1. Pronotuin un peu transverse, à côtés arqués sur toute la longueur, même en arrière. Elytres à épaules effacées, leur bord avec quelques dentelures. Long. 2 mm. 5. turcicus Coiff. — Pronotuin moins transverse. A côtés arqués en avant, rectilignes dans la partie postérieure. Elytres à épaules plus saillantes, leur bord à peine crénelé. Long. 2 mm. 6. anatolicus CoifT. Subgen. Winklerites , s. str 1. Winklerites (s. str.) perpusillus RottenbERC., 1874, Berl. ont. Zs., XVIII. p. 829 (Microltjphlns) ; type : Salonique. Jeannel, 1937, Rev. fr. d’Ent., ill, p. 286. * Edéage (fig. 348) très petit. Macédoine : environs de Salonique, plusieurs exemplaires (Ray¬ mond, in coll. Saulcy). Sans doute pris sur le mont Kortatch, à l’est de Salonique (d’après À. Winkler). 2. Winklerites (s. str.) Weiratheri -I. Müi.i.er, 1935, Atti Mus. civ. St. natur. Trieste, XII (1934). p. 76 ( Microtyphlus ) ; type : Bos dagh (Mus. Trieste). — Jeannel, 1937, l.c., p. 286. Source : MNHN, Paris 188 U. .IICA.V MCI.. Macédoine : monts Bos dagli, pris de Draina, plusieurs exemplai¬ res sous des pierres enfoncées (/,. Weiralher). 3. Winklerites 's. sir.) Paganettii .1. Mi i.i.i n, 1911, Soc. enloin., XXIX, p. (51 ( Microtyphlus ! ; type : mont Dobrostica (coll. J. Müller) — Jeannel, 1937, l.c., p. 286. Dalmatic : mont Dobrostica, dans le Krivosije, sur la frontière de ■'Herzégovine (Paganetti) ; monl Radostak, dans le centre du Krivosije ( Paganetli ). 4. Winklerites (s. sir.) hercegovinensis Winki.kr, 1925, Col. Rundschau, XI, p. 139, fig. 1 ( Murohjphlns) ; type : Tuhalska Rielina (Mus. Paris). Jeannel, 1937, l.c., p. 286. Edéage : fi g. 352. Herzégovine : Tuhalska Bjelina (ou Bjelasika), montagne au nord de Trebinje, sur le bord oriental de Popovo polje, 2 mâles sous une grosse pierre enfoncée, en forci, vers 1.300 m d’altitude (.4. Winkler). — Monténégro : Komovi, ail. 1.800 in (Xonneiller). Subgen. Parvocaecus CoilTail. 5. Winklerites (Parvocaecus) turcicus Coiffait, 1956, Rev. fr. d’Ent. XXIII, p. 78, fig. 1 à 7 ; type : Silé (coll. Coiffait). Edéage très petit (Coiffait, 1958, l.c., fig. 6). Turgnie. Villavel d'Islamlioul : Silé, à 60 km à l’ouest d'Istamboul plusieurs ex. en lavant la terre du maquis d’un coteau calcaire à pro- ximité de la mer (H. Coiffait et Strinati). 6. Winklerites (Parvocaecus) anatolicus Coiffait, 1956, Rev. fr. d’Ent. XXIII, p. 79 ; lype : Antalya (coll. Coiffait). Edéage (Coiffait, 1956, l.c., fig. 9). Turquie. Anatolie : environs d’Antalya, trouvé en lavant la terre dans un ravin humide, au pied des premières montagnes à une vingtai¬ ne de kilomètres au nord de la ville (Coiffait et Strinati). Source : MNHN, Paris ANILMNI ». BEMBIDI1DES ENDOGÉS. 189 MONOGRAPHIE DES « EVOLUTION. Les caractères corporels des Anillini et surtout leur chétotaxie établisscnl clairement que l’évolution générale de ces petits ('arabiques ne s’esl pas toujours déroulée de la même manière dans les diverses lignées. Deux directions orlhogénéliques se sont présentées, l’une aboutissant à la formation d’une série ombiliquée de type .1 (anillien), l’autre à la formation d’une série ombiliquée de type B (scotodipnien) ; Et il est arrivé que les lignées de l’un ou l’autre type chétotaxique, qui vivaient au début du Tertiaire dans l’humus des forêts sous des climats chauds, ont subi toutes sortes de changements tant physiologiques que morphologiques qui ont déterminé la fixation des espèces dans le do¬ maine endogé à des périodes géologiques diverses du Tertiaire. Dans mon premier travail (1937, p. 265) j’avais considéré comme d’importance majeure la divergence des deux types chétotaxiques et j’en avais déduit qu’elle devait servir à caractériser deux sous-tribus : Anillinn et Scolodipnina. Les progrès accomplis depuis vingt-cinq ans dans la connaissance des Anillini font constater aujourd’hui que les deux sous-tribus ainsi définies n’étaienl pas des groupements naturels. Les véritables unités systématiques fondées sur la phylogénie des espèces, ee sont les onze lignées ou séries phyléliques qui ont été décrites ci-dessus. Et c’est la présence ou l’absence d’une dent médiane au labium qui permet de les grouper dans deux Divisions principales, celle des Phnnérndnnles et celle des Aphaenodontes, qui sont en quelque sorte deux sous-tribus. Dans l’une et l’autre de ces Divisions principales on a réuni des lignées de types chétotaxiques différents, les unes du type A, les autres du type B. LES SOUCHES LUCICOLES DES ANILLINI. On peut, sans grandes chances d’erreur, imaginer ce qu’ont été les ancêtres lucicoles des Anillini qui ont peuplé l’humus des grandes forêts pendant le Crétacé. Ce furent de petits Carabiques ayant l’aspect des Limnnstis actuel¬ lement nombreux au voisinage des eaux douces dans l’Afrique inter¬ tropicale, la région Orientale et l’Europe méditerranéenne. Les Anillini du Crét acé ont formé un groupe systématique voisin des Limnnstis. mais vivant dans des biotopes tout différents. Les espèces avaient la même apparence, elles étaient dépigmentées, ailées et oculées, capa¬ bles de se déplacer au vol à grandes distances. Source : MNHN, Paris 190 U. JE ANN EL. Sans doute les espèces primitives des deux tribus Limnastini et Anillini devaient-elles se ressembler ; mais l’évolution divergente des deux groupes a développé des différences. Et celles-ci tiennent avant tout à ce que les Limnastis sont restés lueicoles, attachés à leur bioto¬ pes palustres jusqu’à l’époque actuelle, de sorte que leur évolution s’est déroulée dans une direction constante, tandis que les Anillini, ayant peuplé l’Iuimus des forêts, y ont été exposés aux vicissitudes de leur milieu par lesquelles ils ont finalement été relégués dans le do¬ maine souterain. Fin. 354 à 358. Gcn. Limnastis Motsch., !.. . 100, (ig. 51) ou les Limnastis (1. c., p. 101, lig. 52). Qoique aucune espèce d'Anillini n’ait jamais été signalée dans toute l’Indo-Malaisie, je supposais que la lignée devait en être originaire et qu’elle s’était propagée vers l’ouest au Monticn, d’une part sur la région méditerra¬ néenne el l’est de l’Amérique du Nord, d’autre part vers l’Afrique in¬ ter propica le. La révision générale qui vient d’être exposée dans les pages précé¬ dentes bouleverse totalement cette conception de la géonémie des Anil- lini. L’immense quantité de matériaux nouveaux dont j’ai pu disposer m’a permis d’interpréter différemment la phylogénie des espèces et de rassembler celles-ci dans onze lignées principales dont les origines et l’histoire au cours des périodes géologiques pourront être reconsti¬ tuées. On verra que presque toutes ces onze lignées principales sem¬ blent bien avoir pris naissance dans la faune autochtone de la Gond- wanie de Père Secondaire, les unes sur la Paléantarctide, les autres sur l’Inabrésie. El l’histoire des lignées Inabrésienncs se montrera tout- à-fait comparable à celle des petits Scaritidcs endogés de la tribu des Heicliiini (2). On remarquera aussi que dans son ensemble la réparti¬ tion géographique des lignées des Anillini cadre d’une façon parfaite avec celle des diverses tribus des minuscules Staphylinides endogés de la famille des Leptotyphlitae qu’H. Coiffait (1963, Biol. Aniér. austr., II, sons presse ) vient de présenter dans ses grandes lignes à propos de nouvelles découvertes faites récemment au Chili. LIGNÉES PALÉANTARCTIQUES. Il n'existe pas chez les Anillini une lignée paléanlarctique com¬ plète, c’est-à-dire représentée à la fois sur la Paléantarctide orientale et l'Amérique australe, comme celle «les Hnmnloderini en fournit un exemple (R. .Jkannkl, 1961,1. c., p. 53, fig. 21 ). Mais la lignée «le Zennil- Iiis occupe la Nouvelle-Zélande, le genre Nothnnillus. de la lignée (1) fl. Jkannki., 1961. En Gondwanic et le peuplement «le l’Afrique (Ann. Mus. Afr. eenlr., Tervuren. sér. in-8“, Zool., n" 102. p. 101. (2) fl. Jf.annp.i., 1957, Révision «les petits Scaritidcs endogés voisins des Reicheia Saulcy (Rev. fr. d'Enl., Paris, XXIV, p. 129 à 212. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES ANJLUNI ». BKMH1ÜIIDKS ENDÜGÊS. 199 d'Anillus, vil au Chili, de sorte que l’on peut en déduire que des Anil- lini vivaient sur la Paléantarctide lorsque son extrémité orientale aboutissait à la Nouvelle-Zélande, c’est-à-dire au Crétacé, en même temps que les souches des Arpini dont les descendants actuels sont devenus suhiuarins (R. Jean Nia., 1963, Biol. Amér. austr., II, sous presse). La grande série phylétique d'Anillus (p. 49, lig. 1) se présente connue les restes actuels d’une vaste pulsation (R. Jeannel, 1961, I. c., p. 421 issue de la Paléantarctide occidentale (où vit encore le Xothanil- lus Germaini Jeann.i et développée par VArchigalenis sur l’Amérique du Nord puis, au delà, sur l’Europe. Il est remarquable que les Anillodes, n. g., de la Californie ressem- bent beaucoup aux Corcijranillus Jcann. se trouvant à Corfou et à Rhodes. Quant aux Anillus J.-Duv. qui ont survécu en nombre sur les restes de la Tyrrhénide et les dépendances de cette aire continentale, on est bien tenté de croire que leurs variations œdimères, les mainte¬ nant dans le domaine épigé, à l’abri de l’évolution souterraine, les a de ce fait sauvés de l’extinction qui a été la destinée finale de tant de lignées européennes venues de l’Amérique du Nord. Si l’on fait abstraction de ce genre Anillus J.-Duv qui a survécu en Europe pour des raisons particulières, on sera frappé de la simi¬ litude absolue de la répartition des restes de la série phylétique d'Anil¬ lus avec celle de la tribu des Xeotyphlini de la famille des Leptoty- phlites. H. Coiffait (1963, l.c., II, sons presse) signale en effet que trois genres des Xeotyphlini habitent le Chili, sept genres sont connus de Californie, un genre de la Slovénie en Europe. C’est bien là une lignée venue de la Paléantarctide occidentale, tout comme celle d'Anillus que nous voyons conservée elle aussi au Chili, en Californie et en Europe centrale. D’où viennent les Anillnspis ('.as. qui sont cavernicoles en Califor¬ nie (p. 77) ? Sans doute eux aussi de la Paléantarctide occidentale. Quant aux Anillinns Cas. des Appalaches, il n’est pas possible de déter¬ miner avec certitude leur origine. On a vu quelle étrange crise évolu¬ tive a affecté la structure de leurs édéages (p. 75). La seule supposi- lion vraisemblable qu’on puisse faire à leur sujet, c’est que leur sou¬ che, tout comme celle des Anillnspis, ait fait partie d’un complexe de formes anciennes ayant vécu sur la Paléantarctide occidentale à la fin du Crétacé. LIGNÉES INABRÉSIENNES. Sur les onze lignées principales des Anillini, on en compte six qui sont des restes de la faune autochtone de l’Inabrésie africano-brési¬ lienne, plusieurs d’entre elles se présentant nettement comme ayant pris naissance sur la Sudamadie. El on sait que la Sudamadie est restée en connexion avec la Paléantarctide jusque vers la fin du Crétacé (Jeannel, 1961, I. c., p. 19 ; 1963, Biol. Amér. austr., II. sous presse). Source : MNHN, Paris 20 » H. J ICANN KL. Les mieux conservées de ces lignées inahrésiennes des Anillini sont sans aucune doute celles de la Division des Aphaenodontes. On les examinera donc tout d’abord, car certains faits mis en évidence par leur répartition actuelle jetteront quelque lumière sur des pro¬ blèmes posés par les Plumérodontes. Les lignées des Aphaenodontes. La série phylétique de Stylulus. Quelques genres, presque tous monospécifiques sont épars dans des stations très éloignées les unes des autres sur les restes de l'Inabrédie africano-brésilienne. Les espèces sont de taille minuscule cl ont une série ombiliquée de mode A. L’élément brésilien «le la série phylétique est représenté par le Sti/luUtcs Plnumnnni, n. sp„ de l’Ktat de Santa Calarina, au Brésil, et par le Stylnlus nnsutns Schauf. «le Plie Saint-Thomas de l’archipel des îles Vierges dans les Antilles. D’autre part, l’élément africain est constitué par le genre Psriulanillus Bed„ avec trois espèces en Berbérie orientale et VAnillopsis cape nsi s Pér., étroitement localisé sur la Mon¬ tagne de la Table. A ces quatre genres il faut enfin ajouter un cinquième, le Ttjphlo- nesiotes Smatuwenbertji Jeann. de Pile Qnliu dans l’archipel des Hawaï. Il est bien difficile de croire que celte espèce endogée ail pu être intro¬ duite accidentellement dans Pile Oaliu. Il semble bien plus vraisem¬ blable que tout comme le Limnnstis Smalnwenbergi Jeann. «pii vit avec lui, le Typhlonesiates soit en place aux Hawaï depuis le Jurassique (Jkannel, 1937, /. <•., p. 361), lorsque l’archipel hawaiien englobé dans les terres nord-pacifiques était rattaché il la Gondwanie par le vieux massif malais. Car il n’est pas douteux «pie la série phylétique «ie Sh/lnlns soit le reste d’une lignée inabrésienne très ancienne. I.’A nillopsis capensis Pér. fait partie d’une faune endogée étroitement localisée sur la mon¬ tagne de la Table et constituée par des groupes divers et très particu¬ liers (1). Il y a tout lieu «le croire «pie cette l'annule souterraine de la montagne de la Table nous montre la trace d’un épisode évolutif très ancien, remontant probablement au Jurassique. La série phylétique de Microtyphlus. ('.cite grande lignée est cer¬ tainement moins ancienne «pie la précédente. Elle est constituée par une douzaine de genres répartis sur l'extrême sud de Madagascar et les régions montagneuses de l’Afrique australe et intertropicale, d’au¬ tre part sur l’Europe méditerranéenne (fig. 245 et 246). On ne peut mainpicr d'être frappé par la similitude «le celte aire de répartition avec celle «les Scarilidcs endogés «le la lignée des Iteichein (JlîANNEl,, 1961, /. r.. p. 122. lig. 711. De même, l’exposé fait par H. (1) R. Jeannei., 1955, Les Psélaphidi's de l'Afrique australe (Mém. Mus. nul Hisl nul.. Paris. Zool.. IX. p. I!». ' Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES « AXIU.INl ». BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 201 Coiffait île la répartition des diverses tribus de Leptotyphlitae, fait apparaître que la tribu des Leptotyphlini présente la même distribu¬ tion en Afrique et en Europe que la lignée des Microtyphlus. Un fait assez surprenant au premier abord est que cette lignée de Microtyphlus est aussi représentée en Australie par le genre lllaphnnus Mail., vivant dans les montagnes de la Nouvelle Galle du Sud (p. 151, lig. 247). Tous les caractères de ces lllaphnnus montrent que ce genre australien est très proche de Microdipnus dont une espèce vit dans le Capland. Faut-il rappeler que dans la famille des Peripatopsidae (Ony- chophores) (Jkankki., 1963, Biol. Amer, aitslr.. II, sous presse) le genre Parapcripatus de l’Est australien est étroitement allié au genre Peripa- topsis du Cap. Sans doute a-t’il existé au Crétacé une liaison continen¬ tale entre l’Australie et la Sudainadie par l’Antarctide orientale. I.a carte de la répartition actuelle de la lignée en Afrique (fig. 245) montre que les souches crétacées ont vécu sur la Sudamadie avant sa rupture, puisque le genre .Microdipnus Jeann. occupe encore l’extrême sud de Madagascar par lequel la Grande-Ile a été rattachée au Natal (JEANNE!,. 1961, /. <•.. p. 19). Partie de la Sudamadie, la lignée s’est répandue dans l’Afrique inlertropicale, les espèces peuplant l’humus des forêts dans les régions montagneuses. On a vu (p. 163) que l’une d’elles, faisant exception, est restée épigée dans les terrains sableux du fond de la cuvette congolaise et n’a subi aucune évolution souterraine. Au contraire toutes les autres espè¬ ces ont perdu leurs yeux dans l’humus forestier ; mais il faut croire qu’elles sont restées capables de se déplacer jusqu’aux dernières pério¬ des du Tertiaire, car le peuplement des forêts élevées des grands vol¬ cans de la H if t Valley (Kénya, Kilimandjaro) n’a été possible qu’au Pliocène. A quelle période géologique et par quelle voie la lignée de Micro- typhlus a-t’elle passé sur les massifs méditerranéens de l’Europe ? Très certainement à la même époque et par la même voie que la lignée des Reicheia, c’est-à-dire à la fin du Crétacé par le massif hético-rifain. La Mésogéide montienne a été peuplée de l’ouest vers l’est et on trouve aujourd’hui le genre Microtyphlus Lind. sur les restes de la chaîne catalane, le genre Hypotyphtus Jeann. sur ceux de la chaîne pyrénéo- provençale, le genre Winklerites Jeann. enfin sur ceux de l’Egéidc septentrionale. L’évolution souterraine des espèces a été précoce en Europe et il apparait que le peuplement des argiles profondes du domaine endogé était chose faite dès la fin de l’Oligocène, comme il a été dit ci-dessus. Mais il s’est aussi produit dans cette lignée de Microtyphlus le même incident évolutif que celui qui a survenu dans la lignée d’An/7- tus. Le genre Scotodipnns Schaum, de même souche que le genre Mi¬ crotyphlus Lind. a été affecté de variations œdimères aussi considéra¬ bles que celles des Anillus et n’a pas subi d’évolution souterraine, com¬ me ce dernier. Les Scotodipnns ont peuplé les Alpes occidentales dès le Miocène et leurs espèces ont effectué les migrations que l’on sait pendant les périodes glaciaires (1937, /. c.. p. 377). Source : MNHN, Paris 202 R. JKANNF.L. Les lignées des Phanérodontes. Ces lignées, qui restent a examiner, ont toutes des répartitions géographiques très restreintes, les unes dans la région méditerranéen¬ ne, les autres à Madagascar, de sorte que leur histoire n’apparaît pas d’emblée aussi clairement «pie celle des lignées dont on vient de retracer la géonémie. Les lignées bético-rifaines. Deux lignées se placent dans cette catégorie, ce sont la lignée des Typhlocharis et celle des Geocharis. Les Typhlocharis sont «les insectes endogés d’un type morpholo¬ gique très particulier (p. KO. lig. fit)) et sont strictement localisés sur les restes du massif l»étie«i-rifain. Avec leurs caractères chétolaxiques très insolites, les Typhlochnris ont un édéage tout à fait «le même type que celui «les .1 villas, au point «pi'on est tenté d’y voir la preuve d’une parenté étroite. Mais on ne comprend guère comment la lignée d 'Anil- lus. de souches paléantarcliques et avant franchi le nord de l’Atlan¬ tique au début du Tertiaire, aurait atteint le massif hético-rifain. L’origine et l’histoire de la lignée des Geocharis sont plus faciles à découvrir. Les trois genres qui la représentent ont tous trois une série ombiliquée de mode B. Le genre Geocharidius, nov., vit au Guate¬ mala, le genre Geocharis Khi. occupe les restes du massif hético-rifain, le genre Rheymalohiiis Jeann. est réparti dans le centre de la Sardai¬ gne et toute la partie moyenne de la péninsule italienne (p. 104, fig. 11 fi ). La présence de Geocharidius dans l’Amérique centrale implique que la lignée a pris naissance sur l’Inabrésie africano-brésilienne pen¬ dant le Crétacé. Puis, le genre Geocharis s’est fixé sur le massif bético- rifain sans manifester la moindre tendance à l’atrophie du sommet des élytres, malgré sa série ombiliquée de type 11 comme d'ailleurs le genre guatémaltèque. Plus tard, sans doute à l’Oligocène, le genre Rhegmato- bius Jeann. est issu de Geocharis. s’avançant sur la bordure méridio¬ nale de la Tyrrhénide jusqu’en Sardaigne et différant de Geocharis par l’atrophie progressive du sommet des élytres. Rhegmalobins a peuplé le massif central de la Sardaigne, puis le pont sardo-pontin du Ponticn lui a permis «le passer dans l'Italie moyenne et de s'y répandre de la Toscane jusque dans le Hasilicata (Jiîannkl. 1937, /. c., p. 369). La lignée mésogéidienne de Caecoparvus. - La répartition des genres de cette lignée est semblable à celle des genres européens de la lignée des Microtyphlns. Mais il s'agit sans aucun doute de deux lignées bien différentes. Il est infiniment probable que la lignée de Caecoparvus, comme celle de Microtyphlns soit originaire de la Sudainadie mais elle n’a laissé aucune trace en Afrique. Le genre Typhlomicrus nov. est localisé en Catalogne, le genre Caecoparvus se trouve en Grèce sur les restes de l’Egéide méridionale, et le genre Dicoplerus Khi., occupant les Car- pathes du Banal, présente «les variations «rdimères semblables h celles des Scotodipnas alpins. Source : MNHN, Paris MONOGRAPHIE DES * ANILLINI », BEMBIDIIDES ENDOGÉS. 203 La comparaison des répartitions des deux lignées sur la Méso- géidc, <|ni sont analogues mais non identiques, suggère qu’il se pour¬ rait que la lignée des Caecoparuus ait passé en Europe par l’Egéide méridionale, alors que la voie suivie par la lignée de Microtyphlus a très vraisemblablement été celle de l’ouest par le massif bético-rifain. Les lignées lémuriennes de Paranillus et d'Argiloborus. Toutes deux sont des Phanérodontes, mais la lignée de Paranillus a une série ombiliquée de mode ,4, celle d'Argiloborus une série ombiliquée de mode B. Malgré cela les deux lignées sont très voisines, apparemment de même souche. Ni l’une ni l’autre ne manifeste de tendance à l’atro¬ phie du sommet des élytres. La lignée de Paranillus est localisée dans les forêts de Madagascar (domaines de l’Est, du Nord, du Sambirano) ; la lignée d'Argiloborus, bien plus nombreuse, occupe les mêmes forêts de Madagascar mais aussi Plie Maurice, l’île Félicité aux Séchelles, l’île de Ceylan et le sud de la péninsule indienne. On a vu qu’il existe dans les forêts d’altitude élevée, à Ceylan, un genre de la série phylélique d'Argiloborus, le Pelocharis Remyi Jeann. dont la série ombiliquée est restée h un état très primitif qui fait com¬ prendre la marche des deux orthogénèses par lesquelles se sont consti¬ tués le mode .1 et le mode B. Ce Peloclutris Remyi aurait pu être placé systématiquement aussi bien à l’origine de la lignée de Paranillus qu’à l’origine de celle d'Argiloborus. Si j’ai choisi cette deuxième alter¬ native, c’est parce qu’aucun Paranillus n’est connu de Ceylan ni de l’Inde. Quoi qu'il en soit, la parenté étroite des deux lignées de Paranil¬ lus et d'Argiloborus confirme pleinement que la divergence chétotaxi- que des modes A et H n’a pas la valeur taxinomique que j’avais cru pouvoir lui reconnaître quand je m’en suis servi pour définir deux tribus. La présence du Pelocharis auprès des Argiloborus et des Para¬ nillus donne même «à croire que la divergence chétotaxique de ces deux genres a été un événement relativement récent au cours de l’évolution des lignées. La répartition léinurienne de la lignée d'Argiloborus pose un pro¬ blème. D’où la lignée est-elle venue ? Ni la lignée d'Argiloborus ni celle de Paranillus ne sont repré¬ sentées dans l’Afrique australe. On ne peut donc pas les tenir pour des lignées sudaïuadiennes. D’autre part les deux lignées d’Argiloborus et de Paranillus sont totalement isolées du continent africain sur lequel s’est répandue la lignée de Microtyphlus qui relève des Aphaenodontes. En réalité les lignées d'Argiloborus et Paranillus ont évolué pen¬ dant le Crétacé sur un territoire émergé qui unissait Madagascar à l’Inde le long du golfe de Mozambique qui a isolé la côte orientale du continent africain depuis le Trias (Jkannf.i., 1961, /. c. t p. 21). Ces terres lémuriennes n’ont sans doute jamais été un vaste continent couvrant touk l’étendue de l’océan indien. Elles ont suffit toutefois pour donner Source : MNHN, Paris 204 H. JEANNKI-. passage à toutes les liguées originaires de l'Indo-Malaisie qui forment un élément très important de la faune actuelle de Madagascar. Les lignées lémuriennes d’Argiloborus et Paranillus font-elles aussi partie de cet élément indo-malais de la faune malgache ? Cela parait fort probable. La découverte des Argilobius et Pelocharis de Cevlan et de Pondichéry par P. Rkmy en 1959 fait espérer que les recherches futures dans la région Orientale feront connaître d’autres Anillini des mêmes lignées. Il apparaît ainsi que si la majorité des lignées d’Anillini sont ori¬ ginaires de la Paléantarctide et de la Sudamatie. il en existe au moins une, celle d'Argiloborus. qui doit être une véritable lignée gondwa- nienne orientale. Et il faut ajouter que par cela la géonémie des Anil¬ lini se montre différente de celle des Leptolyphlitae, car il semble bien que ces petits Staphylinides fassent complètement défaut à Madagas¬ car. Achevé d'imprimer le 30 avril 1963. Prinled in France. l.e Directeur-Gérant : Eugène Séguy. Maurice Dbci.ume, Imprimeur. l.ons-lc-Saunier. — 200-63-380. Avril 1963 « Dépôt légal 2- trimestre 1963 — N» 5407 ». Source : MNHN, Paris