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FOR THE PEOPLE

FOR EDVCATION

FOR SCIENCE

LIBRARY

OF

THE AMERICAN MUSEUM

OF

NATURAL HISTORY

MEMOIRES

,1 DE LA

SOCIETE IMPERIALE

DES NATURALISTES

DE MOSCOU

Tome Quatrième.

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MOSCOU,

DE L'IMPRIMERIE DE L'UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.

l(îl2 l8l5. RKlMpniMÉS EW iô3o.

ÏIeïIATATB n03B0.i;iETC/I

Cl» mtMT) , «imoGùi no omne'iamanin npe,;cmaBjeiiH Ctijiii bt» I^cHcypiiuS KoMHmcniii rnpii sKaeMn^ijrpa. MocKca , Main 27 ahi i83o roAa.

llencop-b , CmamcKiîi Coetmmm n Iïaea.tejJh Ilaaiih /1,6m} 6ciii!i.

]\IÉ:\IOirtES CONTENUS DANS CE IV VOLUME.

I. Supplément au tableau des genres Salsola , Ana-

basis et Polycnemuni contenu dans le premier volume des IMémoires de la Société, par le Baron Marsciiall de Bieberstein. p. 3.

II. Catalogue alpbabétiqne des plantes et autres ob-

jets d'iiistoire naturelle en usage en Cbine, obser- vés par le Père d'iKCAnviLLE. ( Continuation ) p. 2G.

III. Stirpes rariores in itinere Caucasico A. 1810 lectae

a C. SïEVEN. p. 89.

IV. Observationcs in Saxifragas Taurico - Caiicasicas ,

auctore C. Steven. p. 113.

V. Classification des substances végétales et animales , selon leurs propriétés chimiques, par le Prof. GlESE. 123.

VI. Observations sur quekpies di[)tères de la llussic ,

par le Directeur et Professeur G. Fischer, p. 169.

VII. rieniarfjucs sur l'Emploi de l'électi icité dans les

maladies du c()r[)s humain suivies d'mie observa- tion , par le Dr. Jean- Cleaude Renard, p. 181.

VIII. Kolicc sur les chiens d'Orient, par le Dr. IMazaro- VITCH. p. 191.

IV

IX. Notice sur les Steppes de la Russie en général et particulièrement sur celles qui s'étendent entre le yolga et l'Oural, par A. M. Tauscher p. 213.

X. Le même sur le lac Inderskoë. p. 229.

XI. Recherches Zoologiques par G. Fischer, p. 237.

I. Sur le Sym du Caucase, p. 240.

II. Sur le Jeltopusick. p. 2^^.

III. Sur le Navaga. p. 252.

IV. Notices sur l'anatomie des poissons :

A. Sur l'ouie der poissons, p. 265.

B. Sur une articulation propre aux pois-

sons. Articulation annulaire, p. 272.

M E l\ï O I R E s

DE LA

SOCIÉTÉ IMPÉRIALE

DES NATURALISTES DE MOSCOU

Tome Quatrième.

I.

Supplément au tableau des genres Salsola, Anahasis et Polycne»

muni contenu dans le premier Volume des Me'moires de la

Société ;, par le Baron Marschall da Bieherstein.

Lorsqu'cn 1806 je présentai à la Socie'té le tableau des gen- res Salsola , Anabasis et Polycnemum , je n'avois pas vu l'ou- vrage de Pallas sur les Halophytes. L'e'tude de cet ouvrage classique , que j'ai fait depuis à l'aide de la collection complète des plantes salines de l'auteur , dont je me trouve possesseur ^ et ayant fort souvent sous les yeux les individus mêmes d'après lesquels les descriptions de l'auteur et les dessins qu'il a pu- bliés ont été dressés j m'a fourni un fond de remarques qui , jointes à mes propres observations faites depuis cinq ans , m'ont paru dignes d'être communiquées aux botanistes : d'au- tant plus que ces genres , quoique récemment traités par plu- sieurs savants , n'en paroissent pas moins offrir encore beaucoup de difficultés.

Les caractères des genres établis par Pallas , ne s'accordent guère avec ceux , que nous avons proposés dans le tableau de ces genres, présenté à la Société. D'abord Pallas établit les deux genres Salsola et Suaeda , en posant pour'diagnose du premier un calice à cinq folioles paléacées , et pour diagnose du second un calice raonopliylle à cinq découpures. 11 joint à ces carac-

IV. I *

(4)

ihiCb , pour le Salsola des lanières pctaliformes , doiiL les folio- les caliciuales se trouvent pourvues vers la maturité des grai- nes , et pour le Suacda des excrescences analoguesj formant ou des épines , ou un renflement général des découpures du cali- ce en forme de corpuscules épais et succulents. Or nous voy- ons des Salsoles à calice monopliylle , telles que le Salsola pro- strata , dasyantlia, scoparia etc. dont les calices s'élargissent en lanières pétaliformes , comme ceux des Salsoles à calice à cinq folioles, d'un autre côté on trouve plusieurs Cliénopodes à feuil- les planes , dont le calice se gonfle beaucoup et devient très succulent vers la maturité des graines. Il est donc évident , que les caractères distinclifs du Salsola et du Suaeda , tels- que l'ouvrage de Pallas les présente , ne sont pas tranchants , et ne sauroient par conséquent être généralement adoptés. Le genre Kochia , établi par Roili et comprenant toutes les Salso- les à calice monopliylle et à appendice calicinal quelconque, et qui en exclue les Salsoles ou Ghénopodes à feuilles oblongues et carneuses , et dont les calices fructifères ne sont pas pourvus d'excrescences évidentes , ce genre dis-je , me paroit être mieux conçu , et si jamais on est porté à diviser le Salsola , genre d'ailleurs très naturel , ce sera le genre Kocliia , que selon moi , il faudra adopter.

Quant au genre Anabase , Pallas n'y comprend que les deux espèces anciennement connues , à tige articulée et dépourvue de feuilles, en posant pour caractère cinq folioles calicinalcs, dont trois seulement s'élargissent en lanières scarieuses. Comme né- anmoins les Salsoles sont presque généralement sujettes à vari- er à cet éf^ard , et à présenter souvent des calices fructifères à appendices inégales , et dont quelquefois une ou plusieurs

(5)

manquent entièrement ; puis , comme le Salsola monandra de Pallas n'a communément que trois folioles de son calice appen- dicuk'es ; enfin comme l'Anabasis florida , espèce inconnue à Pallas et que j'ai découverte dans l'Arménie Géorgienne , ayant tout le port des Anabases à tige articulée , n'en a pas moins toutes les folioles de son calice munies de lanières pétalifor- mes ; je trouve le caractère tiré de la forme du fruit , dépi'i- dans les Salsoles et comprimé dans les Anabases , de beau- coup préférable pour servir de diagnose entre ces genres. Il est vrai, que Pallas a aussi adoplé ce dernier caractère^ mais il l'a tellement subordonné au caractère pris sur le nombre des appendices du cajice , qu'il a rangé sous le genre du Salsola plusieurs espèces, telles que le Salsola spinifex (Anabasis spino- sissima L ) ^ le Salsola opposiliflora ( Anabasis opposiliflora Act. Mosq. ) , le Salsola monandra ( Anabasis monandra Act. jMosq. ), qui ayant leurs fruits comprimés ou l'embrion posé velricale- racnt , appartiennent au genre Anabase.

Je n'ai rien à remarquer sur le genre Polycnème , dont les caractères donnés par Pallas , sont à peu près les mêmes que ceux que nous avons établis.

J'ai trouvé des difficultés très graves par rapport à la syno- nymie des plantes dont nous parlons ici ; c est pourquoi , ainsi que pour présenter une série complète des espèces que je con- nois assez , pour ne plus être en doute sur leur diagnose , que j'ai crû devoir faire mention ici des ecpèces mêmes sur lesquels je n'ai rien d'essentiel ù ajouter à ce que j'en ai dit dans mon premier Mémoire. D'ailleurs les synonymes que l'on trou- vera ici , sont tant ceux qui manquent dans mon premier Mé-

(G)

moire, que ceux qui ont paru exiger des reclifications ou des éclaircisseraents.

S A L S O L A.

Sodae : calycibus bibractealis pentapliyllis , seminis corculo spirali.

1. SALSOLA Kali. Jet. Mosq. 1. n. 1. MarscJi. Jlor. taur. cauc. n. 460, Hahl. taur. p. 142. Smilh. brit. 1. p. 280. Lamarck et Decand. Jlor. franc. 3. n. 2275.

S. ( Kali ) annua , foliis Iriquctris subulatis mucronalis linea- tis alternis. var. x. rosacea. P allas illustr. 2. p. 36. t. 28. 29. S. (rosacea) caule erecto ramoso, foliis alternis conico-subula- tis mucronatis , membranis corolliuis purpureis. Cavan. hisp. 3. p. 44. t. 28G- Kali Tragus. Scop. carn. éd. 2. 7î. 234.

Ohs, Excludatur icon Gtnel. Sih. 3. t. 17. fig. 1. in Act. Mosq. lac. cit. a me iiuc relata et ad Polycnemum monan- drum spectans. 2. SALSOLA Tragus. Jet. Mosq. i. n. 2. Marsch. taur. cauc. n. 461. Lamarck et Decand. Jl. franc. 2274. S. Kali var. /î. pontica. Pallas illustr. 2. p. 37. Tragon. Tabern. Kraeulerh. p. 1081. Ohs. In indice plantarum Tauriac Pallasius banc tantnm no- minavit , praecedentem sub bac tanquam varietatem coni- preliendens.

(7)

3. SALSOLA tamariscina. j4ct. Mosq. i. iu 3. Marsch. taur.

cauc. 11. 462.

S. annua erecta ramosa , foliis incanis slriatis carinalîs niuti- cis floribusque alternis , caljclbus bracleatis. Pall. illicstr, 2. p. 33. t. 25.

Obs. 1. De Gmelini icône Flor. Sib. 3. t. 17. f. 1 olim ia- certus fui , qiiam hujus oniniuo esse , Pallasio quoque con- senliente , nunc existinio,

Obs. 2. S. {collinci) annuu creclo-patula, foliis alternis mucro» natis caiinatis striatisque , calycibus frucliferis snbmargina- tis j Pall. illustr. 2. p. 34. t. 26 est species , me quidem judice^ adliuc inccrtaj ciijus bina tantum specimina in her- bario Pallasiano reperio, quae quidem facile pro S. Kali aut S. tamariscinae varietate anoraalà calycum appendicibus de- stitutâ reputari possunt.

4, SALSOLA rosacea. Jet. mosq. 1. n. 4.

S. annua ramosissima glauca glabra , foliis earnosis terctibu3 ternalis , antheris petalophoris , calycibus fructus maxiniis. Pall. illustr. 2. p. 26. t. 18.

Obs. 1. AfTinem huic S. crassam {Act. mosq. n. 5.) non di- slin^uit Pallasius , quamvis intcr plantas ejus siccas quam- plura ejus specimina rcperiam ; quura aulem pro diagnosi S. rosaceae glabriliem colorcmque urgcat glaucum , Syno- nvnion eins S. rosaceae potissimum adscribendum esse pu» tavi. Gmelini quoquc Salsola n. 75. ( Flor. Sib. 3. p. 96. ) rosaceam crassamque compreliendcrc videtur , qnippe tam ex tcansbaicalensibus speciminibus , quara ex Lerchianis ad rlvum Gorkam dcserli Cumaui lectis ab auctorc rccensita j

(8)

quorum priera S. rosaceae, posteriora vero S. crassae fuisse verosiraile est. Obs. 2. Anlherae petalophorae sunt Pallasio antherae latéra- les , pro superemiiietite fîlamenti apiculo latiusculo scarioso. Talcs pro diagiiosi ab afFinibus tribuuntur Sais, rosaceae , lanatae et pilosae Pall. ( quae Polycnemum raalacophyl- lum. ^ct. mosq. n. 4. ). Similem starainura conformationeru equidem ia aliis e. g. in Anabasi spinosissima , Polycnemo sclerospermo eliam observavi.

5. SALSOLA crassa. Act. mosq. i. n. 5. Marsch. taur cauc. n. 463.

S. an frutescens ? Pall. it. 1. app. p. 408. n, 104.

Obs. Synonymon Buxbaumii cent. i. p. 9. t. 14. J". 2. Palla- sius ad S. rosaceani trahit, ego hue refero. Porro S. frute- scentem? Pall. it. ob folia obtusa hujus quoque esse censeo.

6. SALSOLA lanata.

S. herbacea hirsuta : pilis confertis patulis , ramis alternis elongatis , foliis semiteretibus obtusis inermibus , calycibus solitariis pubescentibus : appendicibus explanatis abbreviatis coloratis.

S. annua erecta tomentoso-lanata , foliis teretibus lanatis , antberis pelalophoris. Pall. illustr. 2. p. 29. t. 21 et it, 2. app. p. 736. n. 104. t. P.

S. ( lanijlora ) foliis obtusis carnosis , anthçris coloratis. Lirai, Suppl. p. 172. (exclusâ descriptione et Synonymo Gmelini, quae ad S. dasyantham spectant ).

(9)

Habitat iii transvolgensibus et ad Rhyranum , praeccdente ra- rior. 0

Obs. Aflinis maxime S. crassae , sed distincta hirsutie junio- ris molli multo copiosiore j ne in adultâ quidem penitus evanesccnte^ calycibus pubescentibus, qui glabii in S. cras- , deuique calycis fructiferi appendicibns brevibus , qui in S. crassà sicut in S. rosaceâ amplissimi sunt. Ilaec in Tauriâ et in regionibus Caucasi nondum observata est.

". SALSOLA brachiata. Act. mosq. 1. n. 6. Marsch. taur. cauc. ■n. 464.

S. annua erecta , ramis subfastigiatis ramulisque opposilis, fo- liis carnosis terelibus glaucis pilosis muticis. Paîl. illuslr. 2. p. 30. t. 22.

8. SALSOLA Arbuscula.

S. fruticosa glaberrima , foliis semîteretibus muticis : basi cal- losâ persislente , calycibus solitariis obtusis : appendicibns explanatis coloiatis.

S. subarborescens erecto-palula glabra , cotulis gemmascenti- bus ligneis , foliis teretibus carnosis floribusque sparsis. Pall. iîlustr. 2. p. 25. t. 17 et itin. 1. app. p. 487 n. 102. t, G. f. 1. Linn. éd. Wllld. 1. p. 1315. (ex Pallasio ). Habitat in saisis ad laciini Inderiensem deserti transvolgen- sis , ncc alibi, "f)

Ohs. Huic S. arborescens Linn. ex speciminibus Sibiricis iu supplemento planlarum recensita videtiir admodum aflinis vix nisi foliis inferioribus opposttis distinguenda , quum iu

IV. 3

(lO)

nostrâ eadem approximata quidem sint , neque tanien vcre opposita. Aliqua affiiiiUis ellaiu inter hanc et S. glaucam intercedit , quae tamen , praeter alias notas , calycis foliolis acutioribus haud aegre digiioscitur.

9. SALSOLA glauca. Jet. Mosq. 1. n. 7. Marsch. taur. cauc.

n. 465.

S. ( sptcata ) fruticosa ramosissima , foliis semitcretibus carnos

sis , ramis extremis spicatis , calycibus rosaceis. Pall. il- lustr. 2. p. 27. t. 19.

10. SALSOLA Soda. Act. Mosq. 1. n. 8. Marsch. taur. cauc. n. 466 Lamarch et Decand. fior. franc. 3. «. 2273.

S. annua difl'usa sparsim ramosa, foliis triquctris carnosis mu- ticis , calycibus fructiferis turbiiiatis ebractealis. Pall. illustr- 2. p. 38. t. 30. et ind. plant, taur. ( excluso synonyino Buxh. cent. 1. p. 7. t. 12, forte ad S. Tragiim referendo.)

Kali Soda. Scop. carn, éd. 2. n. 285.

11. SALSOLA vermiculata. Act. Mosq. 1. n. 9. Marsch. taur. cauc. n. 467.

S. (laricina) fruticosa erecta rigida ramosissima, foliis fdifor- mibus subpubescentibus seiiîpervircntibus , calycum bra- cteis inaequalibus. Pall. illustr. 2. p. 21. t. 13. et ind, plant, taur.

Obs. Synonymia hujus speciei , ob summam ejus cum qua- tuor subsequcntibus afliuitatem j dilRcilis est atque confu- sa. Ex Synonymis hue a nobis adductis Pallasius S. ver- miculatam Linnaei et Loejl. it. p. 219 S. rigidae suac proximc reccasendae adscribit ; S. vero orientalem Gniel,

jun. iti/i. 4- t- 5 clubîe ad S. spissam (nitrariam Pall.) tra- hit , idem synonymoii forlassis ad S. verrucosam ( S. gem- mascentem Pall. ) polius speclare asserens. Salsola Gmel. Jl. Sih. 3. n. 71. t. 18. /. 2 bis a Pallasio cilatur, scilicet et ad hanc vcrnilculatam nostram , et cum Linnaco ad. S. \ prostratam. Contra icon Qmel. Sih. 3. t. 19. f. \ , quae mihi S. ericoiden ( S. dcndroiden Pall. ) referre vidctur , a Pallasio ad S. verniiculatam nostram addiicitur. Denique Kali Biixh. cent. \. p. 7. t. 11. y. 2, tam a Pallasio quam a me ad eandem S. vermiculatam relatum , a Linnaeo ad S. prostratam cxcitatur.

12. SALSOLA rigida.

S, sufFrulicosa tomentosa , ramis alternis elongatis , foliis cy- lindricis acutinsculis : floralibus brevissimis , calycibus so- litariis liirsulis : appendicibus explanatis.

S. fruticans fragilis tomentosa , foliis carnosis cylindraceis la- nuginosis. Pall. illustr. 2. p. 20. t. 12.

S, vermiculata Pall. it. 1. app. p. 488. n. 103.

Habitat in salsuginosis ad lacura Inderiensem j nec alibi, h

Ohs, 1. Spccies S. vermiculatae quam maxime alïinis. Difïert caulis basi ligncscente validiore magisque distorlà , ramis annotinis minus subdivisis ^ pube omnium parlium mullo copiosiore , foliis magis succulentis et floribus duplo majo- ribus. Calyces fructiferi demum in amplas appendices co- loratas expanduntur.

Obs. 2. Pallasius hanc cum S. vermiculata Linn. specic con- vcnire perhibet , quod mihi vix verosimile \idetur , lanlo

2 *

(12)

quidern magis , quod S. rigida arctis lacus Inderiensîs limi- tibus circumscribatur , duni praecedens species , quain pro verâ Linnaei S. vermiculatà liabeo , campis saisis Rossiae meridionalibus tantum non omnibus maxime familiaris est. Ad S. rigidam Pallasius refert S. vermiculatam iu iti- neribus suis ( 1. app. p. 488. n. 103. ^ commemoratam , quera equidem secutus , dictum synoiiymon bue allegavi , sub S. spissâ expuugendum. Ex Buxbaumianis Pallasius Kali fruclicosum Ericae folio ( cent. 1. p. 8. t. 14, J'. 1. ) hue referl, quod ego ad S. ericoidem (S. dendroidem PalJ.) excito.

13. SALSOLA. spissa. Act. mosq, 1. n. 10. Mursch. taur. cauc. n. 468.

S. ( nitraria ) annua erecta alterne ramosa glabra , foliîs cy- lindraceis carnosis , floribus creberrirais calyeulatis. Pall. illuslr. 1. p. 23. t. 15.

14. SALSOLA verrucosa. Act, mosq. 1. n, 11. Marsch. taur, cauc. n. 469.

S. ( geminascens ) frulieulosa erecta alterne ramosa , fasciculis foliorum altérais , fruetificationibus solitariis sparsis. Pall. illuslr. 2. p. 24. t. 16.

Ohs. 1. Salsolae Gmelini n. 77 [Jl. Sib. 3. p. 99. ) varicta- tem II granulosara t. 21. f. 2 ad insequentem refert Pal- lasius. Scd in herbario Pallasiano exstat ipsissimum spéci- men , ad quod citata icon dclineata fuit , quodque ad S. verrucosam pertinere nuUus dubito.

Ohs. 2. In subalpinis provinciao Scliirvanensis , a mari dissitis occurrit similis planta caule humiliorc magis dislorto atquc

(i5)

ramoso et adulta quoque undiqiie tenui pube incanesccns. An liaec varietas sil, an species distiiicta non niilii constat. Misi olim ad Pallasiura , qui varietatem esse renunciavit.

15. SALSOLA ericoides. Act. mosq. 1. n. 12. Marsch. taiiv. cauc. n, 470.

S. C dendroides ) subarborescens erecta tomenlosa ramosissimaj foliis brevissimis clavato-carnosis pubescenlibus , ramis siib- oppositis. Pall, illuslr. 2. p. 22. t. 14.

Kali fruticosum Ericae folio. Buxh. cent. 1. p. S. t. 14.

Obs. Supra monui Pallasium Salsolam Gnielini n. 72. t. 11), y. 1 , a me bue relatam , ad S. verniiculatam rclulissc , pro S. ericoidis ( dcndroidis Pall. ) Synonynio ponens Gmel. t. 21. J". 2 j ad piaccedcntem speciem spectanlem. Bux- baumii supra adductum synonymon citatur a Pallasio ad S. rigidam , a Liunaeo vero ad S. verniiculatam dubitauter.

Chenopodoideae : calycibus ebracteatis,

a. Calycibus pentapbyllis , seminis corculo spirali.

16. SALSOLA cla7>ifolia. Act. mosq. i. n. l3. Marsch. taui't^ cauc. n. 471. S. (haccifera) ramis conferlis simplicibus, foliis solitariis sub- clavatis , pericarpiis succulentis. Pidl. illuslr. 2. p. 31. t. 23. h. Kochiae : calycibus monopbyllis quinqucfidis , seminis cor- culo conduplicato.

(H)

17. SALSOLA prostrata.

S. suffrutlcosa piloso-cana, follis linearibns plauis , calycihus

subternis piloso - toraentosis : appendicibus explanalis obo-

vatis. S. suffrulicosa liirsuta , foliis linearibus planis , calycibiis

glomeralis : appendicibus explanatis. Act. Mosq. 1. n. 14.

Marsch. taur. cauc, n, 472. Hahl. taur. p. 143. Lamarck

et Decand. Jl. franc. 3. n. 227 i. S. sufTrulesccns assurgens , foliis lineari - lanccolatis villosis ,

caulibus subspicatis , floribus glomeratis. Pall. illuslv, 1. p.

17. t. 10. Clienopodium augustanum. million, pcdem. n. 2020. t. 38.

/• 4.

Kali fruticosum incanum foliis exsiiccis. Buxh. cent. 1. p. 9. t. 15. ( lioc ex plirasi Buxbaiimiana liuc adduco , qnara- vis icon liabilum insequentis speciei polius exprimere vi- deatur.

Ohs, Quoad synonymiam sequentia sunt monenda : c Gmeli- nianis bue cilantur a Pallasio n. 71. t. 18. f. 2. et n. y A t. 20. f. i, quarum utraque ab auctore iteruni adducitur et qnideni ad eas species, ad quas et ego traho , scilicet prier ad S. vermiculatanij et posterior ad S. sedoidem. Kali Biixb, cent. 3. p. 10. t. 16 olim liuc a me relatum nunc refero ad S. scopariam.

18. SALSOLA dasjantha.

S. herbacea pilosa , foliis subulalo - filiformibus elongato - cilia- tis , calycibus subgcniinis hirsutissimis : appendicibus planis oblongis disco multo longioribus.

(i5)

a. Major, ercctior , paniculato-raraosa ; pilosissima.

S. ( dasfuntha ) annua crccla ramosa , foliis altcrnis filiformi- bus puljcsccnlibus , floribus lanugiiiosis. Pull, illuslr. 1. p. 19. t. 11.

S. ( lenuifolia ) herbaceaj birsuta , foliis subidato - filiforraibus elongalo-ciliatis , calycibus subgeminis laniiginosis : appen- dicibus planis oblongis. Marsch. fl. tenir, cane. n. 473.

S. arenaria. Marsch. Act. Mosq. i. n 15. (exckisis synonymis praeter Gmelini ).

S. lanijlora, S. G. Gmcl. itin. i. p. 160. t. 37. Linn. suppl. p. 172. ( descriptio et synonymon Gmelini, exclusà diagno- si et syiiouymo Pallasii ^ quae ad S. lanatam spectant. )

/?. Gracilis , crecta , superne elongato - ramosa ^ pilis caulis fo- liorumque rarioribus.

S. dasyantbae varietas temiissima et pêne glabra. Pallas il-

lustr. 1. p. 19. in nota. S. (^arenaria') berbacea, foliis linearibus subcarnosis iDubescen-

libus , floribus axillaribus subternis , calycum appendiculis

obtusis. ÏFaldst. et Kitaib. rar. hung.i.p. 80. t. 78. PFilld.

enum. hort. berol. a. 1809. p. 292. Persoon enchirid. l.p.

296. Rolh. germ. 2. app. p. 575. Kocbia arenaria. Roth. nov. catalect. p. i7 5 et apud Sclirader

ephem. a. 1800. 1. 2. p. 307. t. 2. Campborosma monspeliaca. Poil, palat. 1. p. 165. ( exclusis

synonymis. ) y, Dcpressa , basi elongato-ramosa , foliis brevibus subpilosis.

(i6)

s. arenaria. Marsch. taiiv. cauc. 1. p. 188 in nota ad n, 473. Laniarck et Decand. Jl. franc. 3. n. 2272 ( quoad descrip- tionein ).

Obs. i. Planta polymorplia. Qiiae in australlorlbus argillosis salsugineis ad Volgam et ultra nascuntur majores sunt , ra- mosiores , pilis plurimis longissimis riifesceiitibus praeser- tim ad foliorum siiperiorum marginem praeditae , pilis ca- lycura copiosis rutilis lotura florem abscondenlibus ; quae in arenosis ad Borysthcnem circa Kiew occurrunt graciles sunt, foliis tenuissiniis : pilis elongatis etiam sed parcis , calycuni pube copiosâ albicante; denique quae in arena rao- bili circa Cbarkow reperiuntur , hurailiores, depressae , basi tanlum ranios elongatos terrae incumbentes apice adscen- dentes fundunt , purpureos pêne glabros , foliis instruun- tur brevibus : pilis brevibus parvis , floralibus tantuni pas- sim. elongato-cilialis , calycuni pube tamen copiosâ albidà. In sibiricis vero staturâ convenientibus , calyces rutilis pi- lis vestiti reperiuntur, Nullos inter bas varietates limites invenio et cum Pallasio conjungo omnes.

■Obs. 2. Salsola caule fruticoso , foliis subulatis birsutis , flo- rilnis médium versus villosis Gmel. sib. 3. p. 89. t. 18. f. 1 dubia mibi species est , et ex Gmelino tantum mibi no- ta. Icon sane nostrae S. dasyanthae var. /3. refertj sed de- scriptio auctoris nimis videtur aliéna.

19. SALSOLA eriophora.

S. herbacea diffusa undique pilosissima , foliis subcylindricis obtusis , calycibus subgeminis pilosiusculis : appendicibus planis oblongis disco sublongioribus.

(17)

S. eriophora. Stephan Plant, rar. Sibir. Manuscr. Habitat in Sibiria ulteriore. © .

Obs. Species elegantissima , undiqiic pilis confeilis longis pa* tulis moUibus albidis obtccta. Flores , antequam calyces fnictifcri in laminas expandantur , omnium niinimi , gérai» ni , alterutro vulgo abortientc. Calyces pilis exilibus ad» prcssis pubescentes , deniiim in forraam stellulae regularis roseae excrescunt , tune cjuoquc vix S, sedoidis calycibus majores.

20. SALSOLA Scoparia. Ad. mosq. 1. n. 16.

Chenopodiura Scoparia. Pall. il. 3. p. 594. Lamarck et De-

cand. Jl. franc. 3. n. 2267. Kali foliis Linariae tomentosum. Buxh. cent. 1. p, iO. t. i6. Linaria Scoparia. C. Bauli. pin. 212.

Ohs. 1. Synonyraon Buxbaumii a Pallasio ad S. hyssopifoliam refertur , cujus tamea esse necjnit , quum calyces niembra- nulis subviridibus cingi a Buxbaumio praedicentur.

Obs. 2. Hujus varietas niacilenta esse videtur S. (Siversiana) annua erecta subramosa foliis lanceolatis margine setosis Pall. illustr. 3. p. /^b. t. 38. Talis etiam in tectis circa Tiflin occurrit et fortassis est Camphorata tectorum foliis Polygoni birsutis. Buxb. cent. \. p. 19. t. 29. Suam Palla- sius ex speciminibus songaricis descripsit.

21. SALSOLA hjrssopifolia. Act. mosq. 1. n. 17. Marsch. taiir, caiic. n. 474.

IV. 5

(i8)

Suaeda (^hfssopifolia) annua pubescens , follis lanceolatisj ca- lycibus aristis quinque apice uncinatis radiatis. Pall. il- lustr. 3. p. 44. t. 36< 37.

22. SALSOLA sedoides. Jet. mosq. 1. n. 18. Marsch. tenir, cane. n. 475. Habl. taur. p. 143.

Suaeda ( sedifolia ) annua villosa , foliis cjlindraceis oblusis ,

calycibus spinis regularibus stellatis. Pall. illustr. 3. p. 41.

t. 32. 33. 34. Salsola miuicata. Pall. ind. plant, taur. Salsola foliis linearibus alternis j caule lannginoso , ranils pa-

rallelis. Ginel. sib. 3. p. 95. n. 74. t. 20. /. 1. Absynthium insipidum , foliis singularibus anguslis , pilosum

Gmelini. Amin. ruth. n. 200.

23. SALSOLA muricata.

S. herbacea pilosa , ramis patenlîbiis , calycibus glomeratis :

spinis dorsalibus rectis disco longioribus. Jet. Mosq. 1. in

nota ad «.18. S. fruticosa palula , ramulis Lirsutis , calycibus spinosis. Linn.

niant. 54. 512. ed Willd. 1. p. 1317. Vahl Symh. 1.

p. 24. S. ( monohraclea ) diffusa frutescens ; foliis linearibus pilosis

inermibus , calycis setà in spinam transeunte. Forsk aeg.

arah. p. 55. n. 85. Suaeda ( muricata ) annua tomentosa , calycibus quînquangu-

lis quinquesaristalis , foliis lanceolatis planis. Pall, illustr,

3. p. 43. t. 35.

(19)

Habitat in Arabfa. ©.

A N A E A S I S.

* Legilimae : ebracteatae , caule articnlato.

1. ANABASIS aphjlla. Ad. mosq. 1. n. 1. Marsch. taur. caicc.

n. 476. Habl. taur. p. 146.

A. ( tatarica ) frutescens , surculis annuis articulatis raniosis extremo floriferis subspicatis. Pall, illustr. 1. p. 13. t. 8.

Salsola ( articulala ) caule fruticoso , ramis oppositis , foliis rninimis connatis , floiibus axillaribus solitariis. Cavan, hisp. 3. p. 43. t. 284.

2. ANABASIS crelacea. Ad. mosq. 1, n. 2.

A. perennis , surculis annuis simplicissimis , floribus solitari- is lateralibus, Pall. illustr. 1. p. 15. t. 9.

3. ANABASIS JlorUla. Ad. mosq. 1. n. 3. Marsch. taur, cauc.

n. 477 et Centur. icon. rar. rulh. n. 17. t. 17.

** Adscititiae : bibracteatae , caule aequali.

4. ANABASIS glomerata. Ad mosq. 1. n. 4.

5. ANABASIS opposiliflora Ad. mosq. 1. /î, 5.

Salsola ( opposiliflora ) hcrhacea raniis foliis floribiisqne oppo- sitis , calycibus fruclus tri!)racteatis. Pall. illustr. 2. p. 35. t. 27.

6. ANABASIS spinosissima. Ad. mosq. i. n. 6. Marsch. taur. cauc. n. 478.

5 *

(20)

Salsola (spinifex) frulescens ^ raniis herbaceis spinescentibus , calycibus fruclifcris subtribracteatis. Pall. illuslr. 2, p. 32. L 24.

7. ANABASIS monandra. Act. mosq. 1. n. 7.

Salsola {monandra) spicis filiformibus imbricatis, floribus mon- andris, Pall. illuslr. 2. p. 40. f. 31.

POLYGNEMUM

Légitima : seniine lenticulari solido.

1. POLYCJN'EMUM arvense. Jet. mosq. 1. ?i. 1. Marsch. taur.

cauc. n. 4^9- Pall. ind. plant, taur. Lamarck et Decand. fl. franc. 3. n. 2280. Schrader germ. 1. p. 97. .facq. austr. 3. t. 365. P. ( znalicuni ) Iriaudrum opposite ramosum procumbens , fo- liis prisraalicis apice spinosis. Pall. illustr- 4. p. 58.

Adscititia : serainis coi'culo spirali , niembrana tecto.

2. POLYGNEMUM crassifoUum.

P. pentandruni dipetalum subpubescens , foliis semiteretibus

obtusis : floralibus sumrais ovalis calycera glabriusculum

subaequantibus. P. peulandrum annum raniosissimum assurgens glabriim ,

foliis carnosis cylindricis : floralibus ovatis. Pall. illustr. 4.

p. 64. t. 55. P. ( oppositifolium ) pentandrura dipetalum pubescens , foliis

semiteretibus obtusis : imis opposilis. Act, mosq. 1. n.

Marsch. taur. cauc. n, 480.

(-.1)

p. alteniifolium. Pall. ind. plant, taur.

Obs. 1. Chenopodium Buxb. cent. 1. p. 21. ^ 31. y. 1. a rac hue relatum , Pallasius ad Suaedara suam crassifoliam , Lin- naeus ad Salsolam salsara trahit , equidem Polyciiemi hu- jus esse perhibeo.

Ohs. 2. Monogynura tripetalum esse Pallasius habet; ego, repe- tito examine , stylos duos et petala duo vidi. Sed et in citata icône t. 55 petala tantum duo delineata invenies.

3. POLYCPsEMUM glaucum.

P. pentandrura dipetalum piloso-canum , foliis semileretibus aculiusculis : floralibus summis oblongis recurvis calyce pi- loso longioribus.

P. pentandrum prostratum ramosissimum glaucum , foliis cre- berriniis tereti-compressis. Pall. illustr. 4. p. 63. t. 53. 54. Habitat ad Volgam et Ehymnum. 0 .

Obs. 1. De P. crassifolii et glauci discrimine serioribus de- nium observationibus sibi constitisse Pallasius scribit , et neutrum in itineiibus suis esse rccensitum ; oui tamen ad- versatur desciiptio et icon P. oppositifolii itinerura ( 1. p. 484. n. 96. t. E. y. 2.) quacj quidquid postmodum di- xerit auctor , ad P. crassifolium , nec ut ipse vult , ad P. brachiatum sunt referendae.

Obs. 2. Petala quinque numerat Pallas : ego , repetito exami- ne , tantum duo , et quoad nuraerum reliquai'um fructifi- cationis partium nullum inter hanc et praecedenlem spe- ciem discrimen video. Nec cum Pallasio a pube et cre-

scencll modo sufïïcientem utriusque diagnosla repetl posse £tatuo ; quamvis enim P. glaucuni magis pubescat atque procumbat , tanieii et P. crassifoh'ura , praesertim junius , minime glabrum est , forte provccta aetate demum calve- scit ; porro ititer plura P. crassifolii specimina adscendea- tia , alia conspiciuntur P. glauci instar humistrata. Hinc ex calycum pube , eorumqae ad folia floralia proporlione diagnosin rcpctendam esse consui.

4. POLYCNEMUM scleroxpermum.

P. subtetrandrum , subtetrapetakxm glabrum , foliis semitere- tibus mucronalis , perigonio fructus iodurato.

P. pentandrum penlapetalura glabrum , foliis semiteretibus

mucronatis, fructibus indura tis. ^ct. mosq, n. 3. Marsh.

taur, cauc. n. 481. P. triandrura annuum ramosissimum patulum , foliis carnosis

crassis cylindricis subulato - mucronatis. Pall. illustr. 4. p. 65. t. 56.

Circa Astraclian etiam passim occurrit , uude et Buxbau- mius olim habuit. Obs. 1. Hoc petalorum et staminum numéro magis congene- ribus variare videtur , repetitum tamen examen quaterna- riura numerum plerumque nobis exliibuit. Gaelerum foli- orum mucronc liaec species ab afllniljus facile dignoscilur.

Ohs. 2. Pallasius Synonymon Buxbaumii a nobis hue relatura oroittens , adducit ejus Kali Cent. 1. p. 11. t. 17./. 2, procul dubio ad sequenlem speciem sjiectans , conveniente etiam loco natali a Buxbaumio commemoralo.

f23)

5. POLYCNEMUM malacophjllum. Act. mosq. 1. n. 4. Marscli. taur. cane. n. 482.

Salsola (pilosa) frulicosa ? ramosissima divaricata', foliis elon- galis cyllndraceis obtiisis sparsim piliferis ^ anthei'is petalo- phoris. Pal/, illustr. 2. p. 28. t. 20.

Specimina maxime végéta ex postremo itinei-e Gaucasico letulit amicissiraus Sleven.

Ohs. Specimina inler Pallasianas prostant pauca et mutila ex itinere Gmeliniano , quae ab auctore pro Salsolae specie jur veiie habita sunt , antetjuam scilicet calyces incrementum Salsolis faniiliare cepissent,

G. POLYCNEMUM hvachialum.

P. triandrum j pentapetalum ^ pubescentl-glaucum , ramiflcati- onibus foliisque semileretibus , omnibus oppositis , corol- lis glabris. Act. mosq. 1. n. 5. Mavsch. taur. cauc. n. 483.

P. annuum pentandrura opposite ramosum glaucum , foliis scmicylindraceis carnosisj floribus axillaribus confertis. Pall. illustr. 4. p. 62. t. 52.

P. triandrum. Pall. ind. plant, taur.

Ohs. i. Variât quandoque staminibus tantum duobus ; pen-

tandium nunquara vidi , sed petala duo inleriora angusta-

ta slamina castrata referunt. Ohs, 2. Quum P. triandrum sibi in Tauria non occurrissc

perhibet Pallas, hauc speciem pro P. triandro in indice plan-

tarum Tauriae recensuissc vidctui'.

(24)

7. POLYCNEMUM sihiricum.

V. pentandrum pentapetalum piloso - tomentosuni , ramifi- cationibus foliisque semiteretibus omnibus oppositis , corol- lis pilosis.

P. 'amiuum pentandrum tomentoso-glaucum , foliis amplexicau- libus ramisque oppositis apice confertim florif'eris , foliis elongatis. Pall. illustr. 4. p. 61. t. 51.

Campliorata caulibus distortis raniosis foliis longissimis. Gmel. sib. 3. p. 118, n. 93. t. 23. f. 1. (ex auctoritate Pallasii liuc refero , excludatur igitur sub P. triandro ). Habitat ad Irtin et iu Sibiiia ulteriore. Q.

Obs. Statura habitusque omnis P. brachiati. Dignoscitur au- tem , [praeter petala et staraina numéro diversa , pube om- nium partium , praeserlim vero florum , copiosiore magis- que elongata subrufà. A Salsola brachiata juniore , cui etiani simile est , dignoscitur pilis conferlioribus multo bre- vioribus.

8. POLYCNEMUM Folvox.

P. triandrum annuum erecto - divaricatum , ramis oppositis alterne ramulosis ^ foliis elongatis liliformibus rauticis. Pâli, illustr. 4. p. 60. t. 50.

P. salsum. .-^ct. mosq. 1. n. 6. Marsch. taur. cauc. n. 484.

Obs. 1. Hoc in Tauria non occurrere perhibet Pallas. Ego circa Karasubasar et Asamat in subsaisis frequens vidi.

Obs. 2. Nomon triviale Pallasianum adoptandum esse censui , habitura spcciei exprimens , magisque quam P. Iriandri et

(25)

saisi nomea adaeqnatum , quura nonnullae species extenl ti'iandrae , plurimae vero locîs saisis adscriptae siat.

9. POLYCNEMUM monandrum Ad, mosq. 1. n. 7.

P. monandrum annuura crcctum incamim , rarais alternis , fo- liis filiformibus muticis. Pall. illustr. 4. p. 59. t. 49.

Salsola. Gmel. Sib. 3. t. 17. f. 2. ( icon , uec descriptio nec Synonyraa. )

10. POLYCNEMUM juniperinum Jet. mosq. 1. n. 8.

P. ( erinaceum ) perenne cespitosura sempervirens , foliis ter- flatis carinatis subspinosis , floiibus terniiaalibus. Pall. il' luslr. 3. p. 53. t. 48.

ir.

IL

Catalogue alphabétique des plantes et autres objets d'histoire

naturelle en usage en Chine , observe's par le Père D'In-

carville. ( Continuation F. Vol. III. p. 103 128. )

C lier me s. L'Empereur Kang hi l'a fait chercher inutilement eu Chine , ce n'est pas à dire qu'il n'y en ait pas. On le cherchoit comme un fruit , on ne savoit pas que c'étoit un insecte. Chêne On trouve à Peking quelques chênes à grandes feuil- Sian outin- Jcs. L'espèce sur lequel on nourrit les vers sau- ize chou, yages du Kien tcheon a les feuilles assez semblables aux feuilles du châtaignier. Ces mêmes chenilles man- gent aussi les feuilles de l'autre espèce. Le papillon de celle chenille est celui , dont les ailes sont jaunâ- tres. L'autre espèce se nourrit des feuilles d'une es- pèce de frêne , que les Chinois nomment tcheon tchun. Elles mangent aussi des feuilles d'orme , et de fagara > qui est le poivrier de Chine.

C^''"e y^>[l ai yu à Macao.

de mer

Cher al ^^^ chevaux de Chine ne sont pas beaux , mai»

ma. bons. 11» sont de la moyenne taille. Ils ne portent

* j Quertui,

(27)

point la têle hante , comme les nôtres on ne le veut pas , cela niiiroit à tirer de la flèche. La province de see tchouen en fournit de petits excellens , on particu- lier dans les pays de montaj^nes.

Cheval m.T jg jj'en ai pas vu de si gros en Europe qu'en

fin insecte ' ^

hai ma. Chine.

Cheveux ^" ^^^^ ^" ^^^ '^^^ chcveux brulcs , qui entre dans

tcon /a i^ médecine.

Chfvre II y en a peu du cote de Peking.

f/ianyanff

Chèvrefeuille* ^^ ^^^ comiTiun à Pcking. J'ai vu faire , et cnsui- Ain }u so^ le fait moi même , une jolie cliasse aux papillons bourdons ou éperviers avec les fleurs de clicvrcfeiiil- le. Le papillon épervier est friand du suc de ces fleurs. On prend entre le pouce et l'indice une fleur la tenant par la gaine , sans serrer , pour ne pas aplatir le tuyau , par doit passer la trompe du papillon. Ou attend proche d'un chèvre - feuille en fleur les papillons ; c'est surtout le soir , à la brune , qu'il y fait bon. Quand il en vient quelqu'un , on lui présente doucement l'ouverture de la fleur. Sur la quantité il y en a quelques - uns qui y enfoncent leur trompe ; pour lors on serre les doigts , et le papillon est pris. Il y a des papillons éperviers fort gros , dont la poupée a plus de trois pouces de long.

•) I.oniecra caprifoliutn.

Cliewette squillit. nia

(28) On en pèclie de fort belles en Cliine , et en quan"

lilé.

Chevreuil. C'en est une espèce * ) qui donne le musc. C'est

ye c lati ^^xx:lou.l dans la province de chan si se trouve ce chevreuil.

Cliicori'e **

Chien Keon.

Chien de

cha yu

Il n'y a en Chine que celle qui est venue d'Euro- pe tout récemment.

Ceux de Chine ne sont pas beaux. Les Eunuques du palais en élèvent de très petits , en leur donnant peu à manger , et point à boire la première année. Le ris qu'ils leur donnent à manger est presque sec. Les Chinois estiment nos chiens d'Europe. L'Empe- reur en a de fort beaux , dont la race est venue de Moscovie j en particulier des barbets , des lévriers , des bassets, et des bichons. On les élève , pour la plupart dans le palais. Quelques - fois aussi ^ quand quelque garde de l'Empereur a fait une faute légè- re ; pour le punir , on lui donne à nourrir deux ou quatre lévriers. Il en a bien soin ; car s'ils venoient à mourir , il courreroit risque d'être cassé , et de recevoir une centaine de coups de bâton. Le moins qu'il pourroit lui en arriver , ce sei-oit d'en fournir d'autres à ses dépens.

On en couvre en Chine le pommeau des selles.

) Moschus Dioschiferus, •* ) Cichorium intybus. •") rhoca.

(29)

C liendfnt * II y en a différentes espèces , dont je parle de cha- cune en son litu.

ve tsai Ceux de Chine sont phis délicats que les nôtres,

11 s'en mange beaucoup plus à proportion qu'en Eu- rope. Ils ne sont Lien hons qu'à la fin de l'autom- ne et en hiver. 11 y a aussi des choux-raves,

Qiouette Elle est absolument semblable aux nôtres.

ye inao

Cicogue II y en a d'extraordinairement grandes chez l'Em»

tien hao

pereur.

^^"^ On en voit peu en Chine.

tien ngo '■

Ciguë. ;*« Je n'en ai point trouvé.

Cinabre H paroit assez beau. J'ai vu des Chinois en pren-

*^ "" dre habituellement par le nez , comme nous prenons Je tabac.

Cinabre mi- Les peintres à l'eau s'en servent. On en fait pren- tchon cha dre aux petits enfans nouveaux nés , pour leur faire rejeter le sang qu'ils ont pu avaler , aux premiers cris qu'ils ont fait , au sortir du ventre de la mère ; s'ils ne le rejettent pas , disent les Chinois , sûrement il leur causera quelque maladie.

Gre II ne se fait pas une grande consommation de cire

hoang la. d'abcilles en Ghiue ; elle ne sert guère que dans les

* ) LcontodoD. ** ) Bratsica. ••? ) Cicuta.

emplâtres. Le peu tic bougies qui se font , sont d'u- ne autre cire , que donnent <.les ^allinscctes , qui se nourrissent sur le troène. J'en envoyé un échantil- lon. Cette cire a un avantage sur celle d'abeilles , quelle ne donne point de fumée et ne coule jamais; d'où vient que les chandelles de suif de Chine , quoi- que faites de mauvais suif, ne coulent point , par ce qu'elles ont une légère couche de cette cire en dehors , qui contient le suif. Lorsque Jes chandelles ont la grosseur qu'pn veut leur donner , on les plon- ge dans un bain de la dite cire. Dans Jes provinces méridionales on fait beaucoup de chandelles d'une espèce de graisse que l'on tire de dessus les graines d'un arbre. * ) Cette graisse est plus molle que le suif; mais elle est retenue pereillenient par une cou- che de cire. J'ai vu des fruits de l'arbre du suif, ils viennent en graine. Si j'avois vu de ses fleurs , peut - être l'aurois je rapproché. J'ai envoyé un mé- moire sur la cire des gallinsectes du troène.

r-^ Il V en a à Macao. Les médecins chinois prétcn-

Hyansynen jgj^{^ q^g Jg mêler do la poudre d'écorce de citron ,

une partie sur quatre de rhubarbe , la rhubarbe en &

beaucoup plus d'effet. Ci«rouille. •" J'aimerois mieux les nôtres que celles de Chine.

Long Koua,

) Stillingia sebifer». *• ) Citrus rncdica. *'•) Cucurbita.

(3i)

Clfm*tite * J'en ai vu trois espèces dans les montagnes proche de Pcking. Nous n'avons plus la liberté dy aller. J'ai offert de l'argent et autres choses à nos Chrétiens des montagnes pour m'apporter indifférement des grai- nes de toutes sortes de plantes , ils n'en ont x-ien fait. Le génie Chinois est particulier.

Cloportes. Je ne sache pas que les Chinois en fassent aucun

usage.

Clou de Ce sont les Hallandois de Batavie qui en apportent

girofle. *" ^, . T-

en Chine , comme en JL,urope.

Coclienille. Les Chinois ne la connoisent pas. J'ai de la peine

à croire qu'il n'y en ait pas en Chine. La raquette , sur la quelle se nourrit la Cochenille , n'y nianque pas.

Coclion La viande de cochon est la plus estimée en Chine.

tchou

Le cochon de Canlong vaut beaucoup mieu,\ , que ce- lui de Peking. Les coclious de Canlong ont le poil ras , couleur de souris.

Cognas- Il y en a de deux espèces : l'un donne de très

mon^koua S*"*** fruits , l'autre fort petits , mais ceux - ci ont

chou Ijeaucoup plus d'odeur que les gros. Coicotiiar On s'en sert en peinture , pour les couleurs ^vos-

hoiis ton .,

* ) Ciematis.

** ) CaryophylliiJ aroiiialius,

*** ) Pynij cydonia.

(32)

Coleuvr^c. * Il y en a plusieurs sortes , dont le mechoucan blanc est la principale. 11 s en trouve a Peking , dont le fruit est d'un beau rouge. Il entre dans la méde- cine , aussi bien que le fruit du mechoucan.

Coite déçois- Elle est commune en Chine. On dit qu'elle est *ru piao tire'e de l'esturgeon. Je sais que l'esturgeon en a deux morceaux , mais je ne repondrais pas que tou- te celle qui s'employe en Chine en fût ; ou bien il faudroit qu'il y eut une grande quantité de ce pois- son dans les endroits d'où vient cstte colle.

Colle forte. La nôtre paroit meilleure que celle de Chine. Les

*""' Chinois ne se servent point de gomme , ils ont une

espèce de colle transparente , qui leur en tient lieu,

Cûloquin- J'ai été surpris de n'en pas trouver en Chine.

te. ** Coucom- Outre les nôtres, il y en a deux espèces, l'une trè»

bre ***

hoan'e longue , l'autre remplie de filets , qui quand le fruifc

^""'^ est sec font une espèce de filasse. Conise **** On en élève dans les jardins à Peking.

Léon gîte

^'" ...»

Consoude Les Chmois estiment fort cette plante ; ils savent

^7,".r que c'est un très bon vulnéraire. On vend dans le« micoupans. boutiques des droguistes ses feuilles , et ses graines. Coutrayer- Il en vient beaucoup de la province du Se tchç-

tlho.en hi. 'i^en qui paroit fort bon.

) Bi-yonia.

** ) Gucuinis colocynthis ,

*•* ) Cucuiiiis , différentes espèceii

'*** ) Coiiyza.

•«*•• ^ Syiiipliytum,

"•'••• j Dorstenia.

( 55 )

Convolvu- Il y en a à fleur bleue ^ et à fleur blanche. Les

lus. *

Kien nicon femmes en ornent leurs cheveux. Les graines entrent dans la médecine.

Coq Outre l'espèce commune en Europe , il y en a à

Kong Kt, pgjjing une espèce très grande , dont-on se sert pour

la joute. Coquelicoc, ^n en sème dans les jardins. Il y en a de bien

. ., des couleurs et fort jolis. Les doubles ressemblent

•fu mci jitt '

assez , pour le port , à nos anémones.

Coquelour- Les montagnes proche de Peking en sont remplis

^^ *'* au printems d'une espèce à fleur violellc , qui font ye mou tan

un bel efiet. On diroit de tulipes. La racine est une drogue de médecine.

Coquo L'arbre croit à Macao ; mais il n'y donne pas de

fruit. On dit qu'il y en a dans l'isle de Hai nan.

ngai tze

Corail Les chinois en font cas , pour faire des joyaux.

rouge. . 111

Chan hou Ils estiment peu le blanc.

Corbeau ^^^ ^^^^^ *""'' semblables aux nôtres.

Lao Koun i. i m i . i

Coriandre LHc tient licu de persil aux chinois , c est - à - dire

. nous melterions du persil , il mettent de la co- riandre. La racine réduite eu poudre entre dans leurs ragoûts.

*) Convolvu! us et Ipomoea.

•* ) Papavcir Rliocas.

*** ) Ancmonc.

**** ) Cocos uucifcra.

***** ) Coriaiidrutn sativuni.

IV

(34;

Cormoran. Les chinois s'en servent pour la pèclie. Ils les ap- clioiii lao privoisent , et ensuite les conduisent clans les en- ^ona jj,Qjjg Qy jis savent qu'il y a du poisson. Ils leur lient le cou avec un cordon , pour qu'ils ne puis- sent avaler le poisson qu'ils prennent. Un pécheur aura quelque-fois j sur un petit radeau de baniboux , 8 ou 10 cormorans. 11 se promène sur l'eau ; lorsque les cormorans appercoivent du poisson , ils se plongent , et le poursuivent. Sans même en apper- cevoir , ils se plongent de tems en teras , et en vont chercher. Quand ils en ont pris , ils reviennent à leur radeau. Le pêcheur leur prend leur capture ; aussi- tôt il desserre le cordon du cou , et leur donne un morceau de poisson. Lorsqu'il l'ont avalé , on leur l'eraet le cordon comme auparavant , pour aller cher- cher d'autre poisson. Corne de be- Les Chinois entendent mieux que nous à en faire î?///" A"?io des lanternes de diflérentes formes. On trouvera un mémoire sur ce travail , dans les mémoires des corrés- de pondans de l'Académie des sciences de Paris. cerf Llle se vend cher en Cliine. Ou en fait des an-

LOU Xi kiO ^ .lin.,

neaux pour le pouce , quand on tu-e de la ileche. Corne d'élan. Lllc sert au même usage que celle de cerf; mais

elle est plus chère. Corneille. Celles de Peking ont le jabot et le dessous du ven-

chnn lao

kuria tie Ijlanr. Elles sont plus petites que les nôtres. * ) Pelecanus Carbo. L.

(35)

^TiL La I^ y ^" ^ beaucoup en Cliinc. Le colouier de Chine est une plante annuelle. Presque toutes les toiles de cet empire sont de coton , et assez grossières. Les soyeriès suppléent aux toiles fines. On trouvera peut- être dans la suite , dans les mémoires ci dessus indi- qués , un mémoire sur le coton.

^°7ou kou ^" ^" ^"^^"^ P^" ^ Peking; j'en ai cependant vu heaucoup à une journée de cette ville.

Coudrier "* On en trouve dans les niontaa;ncs proche de Pckin^ , Voy. Avchnes.

^°'tsaT\ou ■'^^^ enfans les apprivoisent , ils badinent avecj ces

che animaux semblent les caresser. Couperose. „,,

Kouangki- ^^^^ "^ vaut pas la notre.

en

Courge *" Elles sont plus longues que les nôtres , et ont la

kuua, -, . . . TA 1

cJiair moui jaune. Les nôtres valent mieux. Courtiiière Elle entre dans la médecine. On s'en sert d'annas

tou keou pour prendre les oiseaux.

Cousin II y en a beaucoup dans Peking même. Chez nous

il y en a peu dans les villes. Les chinois en font commerce. Ils ^cs vendent , lorsqu'ils sont encore en vers. On en nourrit les poissons dorés , qu'on élève dans des vases de porcelaine.

***«»

* ) Gossypium. ** ) Corylus. ) Cucuibita. *** ) La larve du haiieton, ) Culex.

(56) '

Craprmd II y en a de très gros en Chine. De leur cervel-

ha ]g ^ mêlée avec de la farine , on compose un remède très violent , qu'on fait prendre à ceux qni sont tom- bés en apoplexie. J'en avois envoyé à Mr. Geoffroy parmi d'autres échantillons de drogues , sans savoir ce que c'étoit. Mr. Geoffroy , qui vit une espèce de gomme , fut curieux d'en poser un morceau sur sa langue , pour juger par sa saveur , ce que ce pouvoit être. Mr. de Jussieu , qui éloit présent , voulût aus- si faire la même épreuve l'un et l'autre ne lardè- rent pas à s'en repentir. Un instant après il leur sembla avoir la langue brûlée , ce qui dura long tenis. Mr. Geoffroy m'écrivit pour savoir ce que c'étoit ; je m'en informai , et le lui mandai. Les chinois qni veulent attraper quelqu'un de leur sorte percent la tète d'un crapaud au dessus de l'oeil ; il en sort une matière blanche , dont ils frottent un coin de la bas- que de leur habit en dessous. La politesse chinoise , quand on offre à fumer à quelqu'un , est , après qu'on a allumé la pipe , d'en essuyer le bout qui a tou- ché les lèvres , à la basque de son habit , avant de la présenter. On fait cette cérémonie à celui qu'on veut attraper , frottant le bout de la pipe à l'endroit on a mis de la cervelle de crapaud. Dans le mo- ment que la pipe a touché les lèvres , il s'y sent brûlé : comme si la pipe eut été brûlante.

Cftpâud II y en a une espèce à Macao assez petite, qui a lo

»lMu^hTm». ^'^ *ussi fort ç[uc celui d'un taureau.

(î7)

Cfime j)(i cùlô de la tartarie on fait une espèce de crème

mai pi tie, , . . ,

excellente; pour le moins anssi bonne que celle d un

village pioche de Rouen , nommé Sotville , dont oa

fait grand cas à Paris. Elle se fait sur un feu de

cendres chaudes.

Cristii. Il est nouveau en Chine. On y en fait présenle-

^" * ment de beau. La composition n'est pas si simple

que la nôtre. La raaganèse y manque.

Cristal de II n est pas rare en Chine. J'en ai vu au Palais

roche-. . V 1 /-, _ ,.

choui tsiiig '^'" morceau brut qui pesé bien b a 7 cens livres.

Crocodile Ils ne sont pas grand en Chine.

Lai to y une Les chinois font cas de celle des chiens qu'ils ont Crotte de , ., ,

chien trouve manger Jes os de quelque cadavre ; ils les ren- eori fen fgpp^g,^t ^ pour profiter de leur fiente. La fiente de la plupart des animaux, même d'homme j entre dans leur médecine. Cubebfs. * Elles sont à bon compte à Peking , et fort bonnes pi Uns '^'^ Si elles venoient du dehors , elles seroient plus chè- res. Cuivre , Quoi'quil y en ait beaucoup , il est cependant plus *"^^ cher qu'en Europe. La menue monnoie en consom- me une très grande quantité. Cuscute ** Il y en a plusieurs espèces à Peking. Une de ces

tOH see tte ^ ,, . .

espèces est plus grande que toutes celles que j ai tu en Europe. Elle entre dans la médecine.

* } Piper cubeba. ••) Cuscuta.

(58)

Cyprès. * Il s'en trouve dans les sépultures.

Dattes. ** il y Ê" ^ psu en Chine J'y en ai mangé de fort

, , bonnes. Dent de Celte lierbe croit assez par tout.

lion. ***

po po sins Celles qu'on apporte ici de Moscovie se vendent

Dent de , ... j*

poiison. li'ùs cher. Je n'en ai pas vu j ainsi je ne puis dir'e ce que c'est. Peut - être sont ce des dents de vache marine. Dépouille Elles ne sont pas rares chez les droguistes. Non

e serpen . ^-^^^ ^^^ celles de Cigale. Diamant H n'est pas moins estimé ici qu'en Europe. On le

j ^ ""^ taille en Chine avec une pierre j dont j'envoie un morceau. On la réduit avant en sable. Digitale Outre le sésame : il v en a ici une à fleur rou-

ti iwans geâtre,

E. Eau de vie Les chinois n'en ont que de grain. Celle de Peking est faite d'un gros mil , dit kao leang. J'en envoie de la graine. Celle des provinces méridionales est faite d'une espèce de ris , dit kiang mi. Il est gluant. Ces deux, sortes d'eau de vie sont violentes. Il en vient quelque peu de Tartarie j qu'on dit être tirée de lait de jument.

* } Cupressus, ** ) Pboenix dactylifera. '* ) LeontoJon taraxaciim. •***) Digitalis.

(39)

Eaux miné- Il v 3 proclie de PekiiicT des bains d'eanx rainéra-

ralcs. ^ r ^ ,. , .

tani' tsirunles cliaudes. Je ne donte pas qu'il ny en ait dans

Lien d'autres endroits de Chine. Ebèiic. * Elle n'est pas clière en Chine. J'aurois voulu voir

Ou mon. , , . . . , . ,

comment les chinois percent si droit les petits trous

de leurs longs tuyaux de pipes , faits de ce bois. Je

n'ai pas eu occasion. Ils viennent à Peking tout

percés.

Ecaille de Elle est à bon marché à Cantong , on en fait

quantité de difïérens ouvrages.

tortue. tai ming

Ecaille d'hui- Les chinois la réduisent en poudre , et s'en scr- ^-^ ^^ vent comme nous des yeux d'écrevisse. Proche de Cantong on pèche une espèce d'huitre dont l'écaille , quand elle est polie , sert à faire des vitres. Celles de notre église de Pckiug en sont. Ecrevisse. Je doute qu'il y en ait en Chine , il n'en est point

parlé dans leurs livres ; ils traitent des diUércns poissons crustacés.

L'Empereur seul en a quelques uns. On dit qu'il

Eiepliaiit. *■

siit/i^' y en a dans la province de J'un nan. La peau , et

la fiente d'éléphant entrent dans la médecine.

_ ., Le rouce de chine est plus beau que le nôtre ;

Email. ° r ^ >

fa lan peut-être cela vient il de ce que les chinois mettent d'abord une couche de jaune , avant de mettre le rou- ge. On sait en peinture que le jaune relève le rou« ge. Il paroit que les chinois ont perdu le secret de

*) Diospyros ebenum.

f4o)

leur beau bleu ancien. On a essayé du teras de kang In de l'imiter , on n'a pu en venir a bout.

Encfns Celui de Chine est beau , mais cher.

ton hiang

Eperlaii. " H en vient une espèce à Peking , qui ne vaut pas celui de la Seine.

Epi d'eau. Lcs étangs en sont remplis.

yn yu.

E inards. ** Il y en a beaucoup en Chine. Ils ne valent pas

po tsài jgg nôtres. Les chinois les arrachent au lieu de les

couper , pour les vendre. On en a tout l'hiver à

Peking , malgré le froid qu'il y fait. On dresse du

côté du nord une pallissade de grand mil, qui a biea

8 à 10 pieds de haut , ce qui suffit pour garantir du

vent de nord une planche d'épinards de 3 à 4 pieds

de large.

Kpine viiie- On en trouve dans les montagnes proche de Pe- Ktou nai king. Les Chinois n'en font point de cas. Les Tar- "'' tares en mettent dans leur crème.

Eponge. Je n'en sache pas en Chine.

Les Chinois ont beaucoup d'espèces d'oiseaux do

Ipervier

yng. proie , et de fort beaux. Ils en ont de petits et do très gros. Us les instruisent liicilenicnt à voler l'oi-

) Gadus.

••) Spinacia olcracia,

••• ) Berberis,

(40

seau. Un oiseau de proie tout instruit ne coûtera quelque-fois qu'une denii-pistule.

Erable. On en apporte du bois de Tartarie. Il v en a peu

jihantchay . J V

tchou. a"x environs de Peking. On ne sait pas en Chine en tirer du sucre , comme on fait au Canada.

Ernilne Les pcaux d'crmiue viennent de Moscovie et de

yn chou .

lartarie.

Escarbot. H '"^ Semble que ceux d'Europe ne sont pas si gros que ceux que j'ai vus à Peking.

Esc rgot. On ne trouve point à Peking ceux qui sont si com- muns dans nos jardins en Europe. Je n'en ai vu qu'une petite espèce à coque blanche , qui ne fait pas grand tort aux fruits.

Eruieuil. Il y a ici les petits rouges d'Europe , et une autre

*ons chou

espèce bariolée, qu au Canada on appelle suisse.**)

Je n'ai pas entendu parler quil y en eût de noirs ,

comme il s'en trouve au Canada,

Étan Celui de Cantong vaut bien , je crois , l'étain de

Cornouaille.

Étotriifau II y en a deux sortes dans les provinces me'ri- '"' '" dionales différentes des nôtres. Une de ces deux espè- ces a des oreilles d'un beau jaune.

•) Acer.

•• ) Sciurus Palmaritm L,

IV.

(4^)

Esturgeon j] gn vient de très gros de Tartarie à Peking rhi-

isin hoang

yu ver.

Xe ki

Faisan H v Cil a Beaucoup en Tartarie , et pas mal aux

environs de Peking. Les nôtres sont plus beaux , meilleurs à mantrer.

Fau Je n'en ai pas vu en Cliine.

Faucon Oa en vend de fort beaux à Peking;

hoang yng

Faux acacia j)eg jjoutons de fleurs d'une espèce , commune à fioni choit Peking , on tire une belle teinture jaune. Ses grai- nes et ses fleurs entrent dans la médecine. D'une autre espèce on fait des berceaux , on diroit que cet arbre a été planté la racine en haut. Le lo lioa seng en est une espèce très particulière. Le pistil , quand la fleur est déssecbée , entre en terre ^ et y devient fruit» J'envoye de ces fruits.

Fèces d'iiu- j^^^ Chinois prennent de celle de sésame pour la- yoou icha- cher le ventre. C'est un bon remède. Ils s'en ser- vent aussi pour fumer les terres ; c'est-à dire qu'ils en mêlent un peu parmi l'autre fumier.

Fenouil. " jj gg^ ^iiQz commun ici.. Sa graine entre dans Ja,

Siao hoci

hiang médecine.^

* ) Robinia.

** ) Anetkum Foeniculumi

(45)

Fer. ^ Le fer de Chine est bon. Il n'y en a par tant d'es-

elié ^ .j

pèces qu en France. Fève de II y en a peu en Chine , et petites.

marais. * J ^ i

tsan teon.

Fève de St. Nous cn faisons venir de Manille. On nous en gnace. demande souvent. Elles ont des effets surprenans en

^t'O' Chine , non seulement sur les hommes , mais aussi

sur les animaux brutes. On s'en sert dans beaucoup de maladies , en particulier contre la fièvre , la mor- sure des bètes venimeuses etc. Une personne qui -étouffe de chaleur , ce qui n'est pas rare à Peking dans l'été , est guérie sur le champ , en en prenant un peu dauf. de l'eau. On verse dans une assiette , dont le fond est un peu rude , un demi verre d'eau fit on frotte dedans ime fève de St. Ignace , jusqu'à ce que l'eau soit tant soit peu amère. Il seroit dan- gereux d'en prendre deux fois dans un jonr ; des per- sonnes en ont pensé mourir. Cela glace le sang. Figue *•* Il y en a peu. Elles sont passablement bonnes.

On hon kiio /-v HT 1 m r> n

Figue ca- Vii<3 -^f- ^^ iournetort appelle guayacana , et

que *"* Llnnaeus diospyros. C'est un fruit très commun en clie tze

Chine. Il est beau , et très rafraîchissant.

Figuier _,

d'Inde. ^oy'^z raquette.

Fleur du so- Voyez tournesol. ti fan lien

•) Vicia Faba. ** ) Ignatia amarft. *** ) Ficus Carica. **•* ) Diospyros Raki.

(44)

Fleur de la II y en a à Pekiug , qui viennent des provinces

passion. *

méridionales.

Fleur de Les Chinois ne la connoissent pas.

muscade. **

Follicules de jjg ne sont pas connus non plus en Chine.

séné.

Foueère ^" ^" trouve dans les montagnes proche de Peking.

mâle ^ **** Q,^ g,^ {^[i sécher les jeunes tiges , et on en mange

dans les ragoûts. On en apporte de Tartarie. Fouine II ne laisssc pas que d'y en avoir à Peking ; et

hoang chou /-v i

/^„„ aux environs. Un en teint Jes peaux en noir, pour faire des bonnets.

Foulon. Il y en a de bien gros à Peking.

hoang fong . . i i v ,

Fourmi Outre les ordinaires , qui sont ici plus multipliées

^ qu'en Europe , il y en a une espèce de grosses , noi- res , très voraces.

Fourmis Elles font bien du mal à Macao. Elles endomma-

gent tellement les poutres des maisons , qu'elles me- nacent quelquefois ruine. Les choses les plus dures ne sont pas à l'épreuve de dents des cet insecte.

Frais de Les Chinois n'en font pas usage.

grenouille.

Fraise. ,,,,. Celles de Chine , à l'extérieur , ressemblent fort

fou pen tze . . Il » . r

aux nôtres; mais elles nont aucun goût.

) Passiflora. ** ) Myristica inoschata. *** ) Cassia Scnna. **** ) rolypoilium. *****) Fragaria.

(45)

Framboise. * Oïl dit qu'il y en a en Chine , j'en doute.

Fresiie. ** Il y en a une espèce à Peking , dont on fait des

ichron n,eui3]es Qn élevé sur cet arbre une des espèces de schun

vers à soye sauvages , qui donnent la soye du Kien

tcheou. Voyez clicne. Fromage. On ne fait en Cliine que du fromage mou , qu'il

nai tze ping p . i . a >-\ ,. c 'i

^ ^ laut manger le jour même qu il est lait.

Froment ^«yez blé.

Fumeterre. I^ J cn a à Peking à fleur \iolette , et à fleur

tsee hoa ti j^une. Les Chinois estiment cette plante , comme Img, gjjg jg mérite.

Fusain.

Fustel.

ming haiye ho

Galanga.

leanghiang

Galles.

Il est rare à Peking.

J'en ai vu dans les montagnes proche de Peking.

G.

On en trouve à Peking de beau , et à bon marché.

Celles dont nous nous servons en Europe pour l'encre , et la teinture noire sont fort chères à Peking. On ne s'en sert pas en teinture , mais en médecine. Les Chinois y subtiluent une autre galle , qu'ils ap« pellent ou poi tze.

* ) Rubus.

) Fraxinus; on appelle quelquefois rAilanlhus glandulosa fiéne de la CLJne. '** ) Fiiniaria. **'* ) Evonymus. ) lUius. «.«• ^ Racmpferia Galanga, ^Ipiiiia.

(46)

Gant iic'.tre j'(3jj g^[ trouvé dans les montagnes.

Dame. mi pei Iz

Garance. * Les Chinois l'cmployent comme nous pour teindre

tzicn tsao ^^^ j.^^gg_

^^*y- Cet oiseau est ici comme en Europe. Je n'y ai

song y a ^

remarque aucune dilierence.

Genévrier . jg ^^'g^ ^i point VU en Chine.

Gentiane J'en ai trouvé deux espèces dans les montagnes. Les

Chinois n'en font point usage.

^'"I«**^' Il y en a beaucoup , et de fort bon en Chine.

Gironée. Cette fleur , et bien d'autres manquent en Chine.

Gisier de La peau intérieure est une drogue de médecine,

poule

Gomme gut- Elle nest pas chère. Les Chinois s'en servent

iong koang comuiG nous dans la médecine , et la peinture.

Gomme la- Elle entre dans la médecine. Je n'en sais pas ici

que en bilon. ^

tstf tsâo d autre usage.

juiig

Goudron Les Chinois n'en font point.

Grenade. Il n'en manque pas en Chine. C'est aussi une dror che lichen gue de médecine.

* ) Rubia ? tinctorum,

** ) Juniperus.

*** ) Gcnliana.

**** ) Amoinum Zingiber.

***** ) Chciraiillius annuus et incanus.

****** ) l'uiiica Granatum,

(47)

Grenouille, Qn en manffG beaucoup en Chine.

tien ki °

Grillon. Les Cliinois les font battre ensemble \ comme les

tsin tsin «i. ^, i ,,, , i . J^

eal cailles. Il y a tel grillon qui se vend jusqua une

demi- pislole, à cause de sa force , et de son courage. On en donne ici 5 ou 6 par jour à manger aux merles dans le tcms de leur mue. On prétend que cela leur aide à muer. On en trouve à acheter. Grivcr Je n^en ai pas vu en Chine.

Gros bec. Il y en a beaucoup à Peking au printems. Les Chinois leur apprennent à voler la balle j ou à rece- voir plusieurs petites balles en l'air d'un seul vol.

Groseilles * H î^'j ^n a point en Chine.

Guêpe. ^ y ^" ^ ^^ ^ ^^ ^ espèces à Peking. Elles sont

via Joug pour le moins aussi voraces que les nôtres.

Gui «* Je n'en ai vu que sur le mûrier. Il entre dans la

.<tns U médecine.

sons

F.

Hannetons. Je n'ai pas VU en Chine l'espèce si commune chez

nous. Hannebane Je n'en ai trouvé qu'un pied depuis que je suis en Chine.

) Ribes.

** ) ViscuTii.

*** ) Ilyoscyamus niger.

(48)

Hareng }[ n'y en a pas en Chine.

Haricot. * ^ y ^^^ ^ différentes espèces à Peking ; mais les

toon tze pg^j{g blancs ne s'y trouvent pas. Heliotiope j'cii ai VU à Macao.

Hérisson. j^^ peau est une drogue de médecine.

kiti tau r o

Hérisson de C'est aussi Une drogue de médecine, mer. lou see

Héron Outre les gris ordinaires , il y en a de tout blancs.

Hibou Je n'y ai rien remarqué de particulier.

ye mao

Hirondelle. H en a à Peking de deux sortes , outre les mar-

tinets. Les Chinois les mangent. Les hirondelles sont ici plus familières , et plus jaseuses que chez nous. Elles font quelques-fois leurs nids dans les cham- bres habitées. Elles y chantent , surtout lorsque plu- sieurs personnes assemblées y causent. Il semble qu' elles voudroient se mêler de la conversation. Le» Chinois se gardent bien de faire du mal à celles qui viennent ainsi nicher dans leurs chambres ; ils regar- dent cela comme un présage de bonheur.

Houme II y en a à Peking deux espèces. Je n'y ai pas

no kiong , , , > , --i J i

piao v^ '^ grande espèce du Canada , que nous appelons

attrappe mouche ; parceque les mouches qui se posent sur ces fleurs , ou y demeurent prises , ou empor- tent des sabots à leurs pieds.

* ) Pliaseolus.

•* ) Heliotropiutn.

(49)

VouUen. Qn jjj q,,'jj y en a, à quelques journées de Peking ^

du côté de la Tartarie. Nous n'en manquerons pas dorénovant , vos Mrs. de la caravane nous en ont don- né bonne provision de graines. "*' Je n'en ai pas trouvé.

**'^''*' Celle de Sésame est la plus commune en Chine. On

kian yeou

fait en Cliine de l'iiuile de bien des sortes de graines , comme de rolon , de ricin , de navette , de poivre Chine , de haricots , de lin , de chanvre etc.

Huitre. 21 n€n vient point à Peking. On y apporte seule-

ment de leurs écailles , que les droguii.tes réduisent en poudre , pour s'eu servir comme nous des yeux d'écre- visses.

Hupe. Cet oiseau n'est pas rare à Peking.

.ha chang

tion 1. *

Jacée J'en ai trouvé dans les montagnes. Les diinois n'ea

r tchi hao "

iont pas usage, JaUp. Voyex Belle de nuit.

/cA^C II y en a à Peking une espèce à fleur jaune. ( Pro-

tchun. bablement Jasniinwn revoluluni ),

If. Il n'y en a point en Chine.

Jin chin. Celui de Canada est absolument le même que celui de Tartarie. Si les Canadiens y savoicat donner le même apprêt que les Chinois , on ne pourroit le dis- tinguer. Le beau jin chin vaut en Chine jusqu'à trois fois son poids d'or. Il est certain que celte racine a des eflels surprcnans , quand elle est donnés à pro-

IV. 7

(5o)

pos. Les sauvages de Canada s'en servent pour répa- rer leurs forces, quand elles sont épuisées en voyageant. *)

Immortelle. Il y en a une espèce en bouton à Peking. Uienjehong •'

Indipo. Oi^ trouve dans les provinces méridionales Tanil, dont

'''"• on tire l'indigo. A Peking , l'anil ne peut venir

on y supplée avec une persicaire , ** ) qu'on prépare

de même que l'anil.

Le bleu en est assez beau. J'en envoyé de la graine.

J'en ai vu de 3 ou 4 sortes aux environs de Peking. Joubarbe,

ona tong Les Chinois eraployent dans la médecine celle qui croit sur les maisons. Iris. Il y en a en Chine de 3 ou 4 esqèces. J'en ai

Lan hoa ^^^ espèce à Macao , qui suspendue à l'air dans un petit panier , sans aucune terre , malgré les grandes chaleurs du pays , s'y conserva très bien , et y donna ses fleurs. Elles sont jaunes facetées de roux. La fraîcheur et l'humidité de la nuit suffisent pour entre- tenir la plante en vigueur. bes *** Il y en a grande quantité. On eu mange de fraîche»,

hao eul ^^ ^jj gj^ fjjjj géchcF.

Jvaiene. II n'y en a point en Chine.

K. Kali. Il en croit de tous cotés aux environs de Peking.

AUn pcng ^^^ ^^^ ^^j^.^ ^^ ^^j ^ ^^^^^ blanchir le linge.

*) Panai quinqucfolium. Ginseng. *' ) rolygoiium tinctoriuni. *** ) ZizypLus «inenjis. Lant..

(5i)

Laine. yang mac.

Laif. nai ize.

Laitue. seng tsai.

Laizard. hit h on tze

Lamproye.

Langue de cerf. cTie onei

Lapin. ye mao.

Lard. feitchon io

Larme de lob.

tsao tchon

tsee

Lavande. king kiai

Lauréole. Laurier.

Lentille. sinii pieu teon.

LenflUe d'eau.

feon ping

Uam

L.

On fait peu d'etofles de laine en Chine. La plus grande partie de la laine s'emploie à faite des feutres.

Le lait est rare à Peking , et presque par toute la Cliine. Voyez boeuf.

Elle ne pomme point à Peking.

II y en a une petite espèce à Peking à cinq ongles, qui donne la chasse aux scorpions et les saisit de maniè- re , que le scorpion voulant piquer le laizard, se pique lui même.

Je n'en sçache pas en Chine.

Je n'ai trouvé parmi les drogues de médecine que le lingua cevvina scandens.

Il y en a peu en Chine. J'en ai vu à Peking com- me chez nous de tout blancs à yeux rouges.

On n'est pas dans l'usage en Chine de le saler.

Je crois que ce sont les Européens qui ont apporté de la graine en Chine.

Il y en a une espèce sauvage dans les montagnes.

Les montagnes en sont remplies.

Il y a beaucoup de laurier rose à Peking.

Je n'ai pas vil le laurier cerise , ni le laurier franc.

On en sème à quelques journées de Peking. Il s'en

Ycnd peu.

Les marais ca sont couverts. On en nourrit les poia" sons dorés.

7 *

(52) Léopard. jj gjj pg^ connu des Chinois.'

pao ^

Letton. On en trouve de bien des sortes , mais pas tant

tons sec tx.t ,

quen Jiiurope,

Levain. Les chinois s'en servent peu. Presque tout leuf

fei . , .

pam est sans levain.

Liège. Il n'y en a point en Chine.

Lierre. Je n'ai vu en Chine ni le lierre qui s'attache aux

n)urs , ni le lierre terrestre.

Lièvr». Il y en a peu en Chine. L'hiver on en apporte de

Tartarie à Peking assez bonne quantité ; mais ils sont gelés , c'est un pauvre manger, ils sont moins roux que les nôtres. On en apporte aussi de blancs. Ceux de Canada l'hiver sont tout blancs ; l'été ils sont roux comme les nôtres.

Ils ont les doigts des pieds plus longs que ceux d'Europe ; cela leur sert de raquettes pour marcher sur la neige. Ils ne vont alors que par sauts , rassem- blans leurs quatres pieds ensemble _, desorte que leurs traces ont bien 4 à 5 pouces de diamètre.

Limaçon. Voyez Escargot.

Limonier. Il y en a dans les provinces méridionales.

liia/ij; yiien

''"• Les Chinois en ont de fort beau ; ils ne savent pas

hvm mm

en faire usage pour la toile. Us tirent seulement de

l'huile de la graine. Us préfèrent cette huile à celle

qui ne sent rien.

Lin siuvaRe. J'en ai trouvé dans les montagnes. C'est une drogue

de médecine.

(55)

Liiiairc Celle de Chine à fleur jaune a une odeur 1res suavei.

Uao konti

hoa Ou la cullive dans les jardins.

Linotc. Cet oiseau n'est point en Chine.

lion. Les Cliinois ne le connoissent que par en avoir en-

tendu parler. On dit qu'il y en a eu. autre-fois dans le palais.

Il y en a plusieurs espèces en Chine , qui n'ont rien de particulier. lis de vallée» Jg ne crois pas qu'il y en ait en Chine.

Liseron. Je ne lui sache d'autre usage en Chine , sinon que

les femmes ornent leurs cheveux de ses fleures.

Litarge. On purifie beaucoup d'or et d'argent en Chine; ainsi

mi tun sen^, ,. ,

la litarge ny est pas rare.

Lorioi. Cet oiseau est assez commun à Peking. hoang li

Loter. Il y en a plusieurs espèces à Macao.

l,oup. Je crois qu'ils sont moins commun qu'en Europe.

lang.

loup cervier, L^j peaux de loup cervier qui 5e vendent à Peking, viennent de Moscovie et de Tartarie.

toup marin, Les pcaux de loup marin servent à faire des bonnets de pnnteras et cl automne. Les Lhmois donnent le nom de hai long à différentes pelleteries. J'ai reconnu celle de loup marin , parce que j'en ai vu des bonnets non teints. Je cunnois cet animal pour avoir aidé à en prendre en Canada, t.ouire. Il g„ vient de Tartarie , et peut - être de Moscovin

à Peking.

Luseriie. "mon siu.

Machf.

Madrépore. Manganai;*.

Marbre. hoti che

Marguerite * Jiiang si la

Marjolaine.

Maroiis. si tze

Maroquin.

Marsouin. ?>ai tchou

Marnes. tiao chou

(54)

Il y en a peu en Chine. M.

Je n en ai pas vu en Chine.

II y en a à Macao.

On en a cherché du teins de Rang hi , s;ins eu liou- ver. Ce n'est pas une conséquence qu'il n'y en ait pas. On l'a cherchée dans les mines de cuivre : si on l'eût cherchée dans les mines de plomb et d'étain, peut - être en eût - on trouvé.

Il y en a de très beau du coté de Macao ; les Chi- nois ne savent pas en profiter.

Celle que nous nommons en France la reine margue- rite de Chine est commune à Peking.

J'en ai vu à Macao , qui probablement étoit venu» de graine apportée d'Europe.

J'en ai vu de très beaux en venant de Macao à Peking.

Les Chinois ne savent pas le faire.

Il y en a beaucoup dans le fleuve Kinng : ils sont tout blancs , comme ceux de Canada. On se sert de sa graisse, réduite en huile, pour donner le lustre aux soieries. On en frotte la chaîne.

Il y a des fouines en Chine, comme en Europe. Pour les zibelines elles viennent de Moscovic et de Tar- tarie. Il s'en consomme beaucoup pour les garnitures

* ) Aiter chiocnaii.

(55)

d'habits d'hiver. Les noires en Canada valent jusqu à dix écus la pièce; au lieu que les rousses, qu'on prend au Sud, ne valent que 35s. jg jj'jjj p^g q^j ^jj^.g ^^y il y en eût de blanches en Canada. Masse d'eau. II y en a beaucoup à Peking et aux environs.

pou tz.e.

Matricaire. * Je doutc que nulle autre part il y en ait d'aussi bel- les et a aussi variées pour les couleurs, et les espèces qu'à Peking. C'est dommage qu'elles n'y donnent point de graines. Elles fleurissent au commencement de l'hiver. On les cultive avec grand soin. Pour les faire venir très grosses , on ne laisse sur un pied que 4 ou 5 liges , et à chnquc tige un bouton. Jusqu'à ce que les boutons parolssent , ou les arrose d'eau pure ; mais sitôt que les boutons sortent , on les arrose d'eau de fumier , il entre du slercus humanum des haricots noirs cuits, et des fèces d'huile de Sésame. Cette com- position exposée au soleil sent Lieu mauvais. J'ai vu des fleurs de malricaires , dont les pieds avoient été ainsi arrosés , larges de 5 pouces. On en grefl'e en fente au printems sur des pieds d'aurone , dans le fort de la pousse. Sur chaque tige du même piei on grefl^e (les niali icaircs de difiéreulcs couleurs , ce qui fait un fort bel cfl'et. Mauve. Il y a à Peking beaucoup de mauves trémiaires , et

chon ki hoa , i

bien variées pour les couleurs.

* ) Chrfsantheniiiin indiciim ( Anthemii graiiJiflora L, )

(56)

La grande mauve d'Inde à fleur jaune s'y trouve aussi.

* A Macao il y a bien des espèces de petites mauves

sauvages. Je n'en connois que 5 ou 6 espèces à Pe-

king.

Hayenue, * On en mange beaucoup à Peking , même crues. Il

y en a de violettes et de blanches. Les violettes sont

rondes , les blanches longues.

Mechoacan II y en a de fort beau dans les monlaenes proche

blaiie. -^ , ,

koa fen de Peking. J'en ai dans mon petit jardin. C'est une couleuvrée à fleur blanche découpée profondement.

Melilot. Il n'est pas rare à Peking. Les Chinois n'en font

pas d'usage dans la médecine.

Je ne connois ici que l'espèce qui sent mauvais. J'en ai envoyée des graines. On en nourrit les tarins.

Mélisse. Son tze.

Melon. Il y a dans les provinces de Chan Si des melons ,

comme les ntjtres d'Europe. On en apporte ù Peking , mais peu. Ceux d'Amy valent beaucoup mieux. L'em- pereur nous en fait quelque-fois présent. Il est sur» prenant qu'on puisse les conserver bons pendant un si long voyage. On a dans ce pays une manière de les faire sécher au soleil. On les coupe par côtes » dont on ôte exactement tout jusqu'à la chair , dont oa «nlève au«si la plus grosse écorce , quand ils sont «

* Solanum esculentum.

(5?)

demi sec on en forme des tresses, qu'on expose encore au soleil. Si le melon avoit beaucoup de chair , ces tresses conservent bien le goût de melon frais. Mente. Les Chinois ne s'en servent pas dans les sauc€s ,

mais seulement en médecine, Mereure. On l'emploie en Chine aux mêmes usages qu'en Eu-

' rope. Les Chinois le subliment mieux que nous , selon le jugement qu'en a porté Mr. Astruc.

Mercuriale. "J® ^'^^ ^' P^s VU en Chine.

Merle. Ceux de Chine chantent mieux que les nôtres, il

hua met. j i i .

y en a de plus de vuigt espèces.

On en trouve de tout blancs. Nous en avons aussi

du côté de Nevers.

Mésange. J'ai vu ici à peu près les mêmes espèces que chez nou«.

Meures. Les nôtres sont plus grosses et ont meilleur goût.

Sang fin tie

Meurier 11 y en a à fruit noir , et à fruit blanc.

A'ang thon

On nourrit ordinairement les vers à soie des feuilles

de meurier à fruit noir. Ces raeuriers ne sont point greflfés. Leurs feuilles sont assez grandes , mais min- ces j et n'ont presque point d'odeur. Nos feuilles de meurier greffés valent, ce me semble , beaucoup mieux. Elles ont bien plus de suc. J'ai élevé de vers à soie en Europe et à Peking. Je prépare sur cela un më- moire , que Mr. Trudaioe m'a demandé.

IV 8

Moineau, kia tsiao

(5S)

'^'^'- Celui de Peking ne le cède pas , ie crois , à celai

/on g mi '

de Narbonne. ^''- Il V en a ici de 4 ou 5 espèces . dont i'envoie des

kon ize '' ir ' I

graines. Millefeuille. jg jj'g^ ^j p^g ti'Ouvé en Chine. Millepertuis. Je n'en ai pu trouver. S'il y en a , on n'en fait

pas usage en médecine.

Millepieds. 11 y en a de troif. espèces à Peking. Par bonlieur > on kong ^ .

les plus a craindre n'y sont pas fort communs. Ils

entrent dans la médecine.

Ils sont plus petits que les nôtres. Le mâle et la

femelle sont si semblables, qu'on ne peut les distinguer.

On en vend quelquefois à Peking , que les Européens

appellent moineaux, de Batavie : ils sont fort jolis.

Ils ressemblent pour le plumage à l'ortolan ; mais ils

ont le bec et les pieds rouges. Ils sont cbarmans pour

la propreté , et l'arrangement des plumes.

ftforue; On apporte à Peking un poisson de mer qui lui res-

semble fort.

Morelle. * Elle est commune à Peking. Les Chinois ne connois-

) e kie tze

sent pas assez les vertus de cette plante.

Morille. Je ne crois pas qu'il y en ait en Chine : on en ap-

porteroit à Peking , les Chinois étant grands mangeurs de champignons , quels qu'ils soient.

•) Sol

anurit uicrum.

(-3)

Mouclif. Celles des maisons sont ici en grnncî rornhrc. Je ny ai pas vu 1 espèce grise, qui tourmente tant nos chevaux en été.

Mouche à Les Chinois n'en prennent pas tant de soin que nous.

miel. -,r ^.

„,.• .„, o. voyez Cire. Mouche lui- Il y en a à Peking , mais peu,

santé. io tchoiig.

Mouron. Jfi XiÇ.Vi ai poiut trouvé.

Mousse. La mousse d'arbre ordinaire ne croit point à Peking.

men pe l[ y a une grosse mousse, qui croit par toufles sur le» montagnes. Mousïeron, Je n'en ai pas vu en Chine.

Moutarde. On en fait de bonne à Peking. Les Chinois on» Aiai ma /- -, ^ . ^ r . , , ,

lait une espèce très forte , en mêlant ensemble deux

espèces de radis , l'un violet , l'autre blanc ; le violet ratissé , le blanc par tranches : séparés ils n'ont aucun- goût de moutarde , joints ensemble c'est une moutard* très piquante.

Mouton. Le mouton de Chine n'est pas un trop bon manger.

yang . . ira

Celui de Tartarie vaut mieux.

On mange celui avec sa peau , comme j'ai vu maa- gcr l'anguille en Canada.

Mulet. 11 y en a beaucoup , et de bons à Peking.

Lo tt.e

Les meilleurs viennent de la province de chan si.

On en voit quelque-fois de petits provenus dune vache

et d'un âne , dont la tête tient plus de la vache que

8 *

(6o)

de Ykne. Or dit qu'ils sont méchans: ils en ont Taiiv

Ils sont vilains à voir. Mme. Il ne manque pas en Chine j mais les Chinois y

che hiang

mêlent du sang de la bêle qui le donne.

Muscade. £ile ne sort ici qu'en médecine. On n'en met point

jo te au ke-

dans les sauces.

ou

Myrabolaiis. Il y en a de 3 ou 4 espèces chez les droguistes.

Ho tze

Myrrhe. Elle est chère ici , et pas trop belle.

mo yo -K

Narcisse. j^gg Chinois en élèvent beaucoup l'hiver , qu'ils font

chent sien ^ *

hoa fleurir dans les chambres par le moyen de serres , ils

font fleurir assez bon nombre de plantes dans le teras

des plus grands froids. Ils ont en décembre et en

janvier différentes espèces de petits pêchers à fleurs

doubles , qui sont très jolis à voir tout couverts de

fleursj des jasmins d'Espagne, des anémones magnifiques,

différentes des nôtres ; et plusieurs autres sortes de

fleurs , que je n'ai vu qu'ici. Comme elles sont doubles,

il n'est pas aisé de les connaître.

Nacre. Lgg vaisseaux de Manille en apportent beaucoup à

tchou mou M V ,

ke Cantong; aussi les ouvrages de nacre y sont ils a grand

marché.

Navet. Je n'en connois qu'une espèce en Chine.

man hing ^ , . ,

Elle est assez bonne. On nen semé pas beaucoup.

Les Chinois mangent différentes espèces des radis peu

piquant au goût , qui leur tiennent lieu de navets ; ils

les préparent de même.

(6i)

Navette. Q^ fa|t ;,^| j^ l'huile de sa graine , comme en

Europe. Cette huile est du goût Giiinois , parce qu'elle sent.

Néflier. Il n'y en a point en Chine.

Neige. Il n'en tombe pas, a beaucoup près, tant en Feking

quen lartarie. >eniiphar. * Ceux de Chine sont très beaux. Leurs fleurs sont

Lien hua ^

doubles , couleur de rose, d environ 5 à 6 pouces de diamètre. Leurs grandes feuilles d'un pied et demi et deux pieds de large , qui couvrent les étangs parsemés de leurs fleurs, font un bel eflfet. Il y a une chose particulière à remarquer , c'est que les feuilles , qui sont d'un beau verd , quand il a plu , jaunissent faute de pluie.

L'eau des étangs , quelque profonde qu'elle soit » ne sufiit pas pour qu'ils prospèrent»

Ou mange beaucoup de racines de Nénuphar en Chine , non par remède , mais par régal.

On les mange cuites , et crues. Elles ont bien

deux pouces de grosseur , et deux à trois pieds

de long. Nous ne laissons pas que d'en manger aussi

dans la saison.

Kidt a Oise- Leg Chinois en sont friands. Il n'y en a pas en Chine.

aux. J s

ytn 4>no Ils s'y vendent très cher ; ainsi il n'y a que les riches qui en mangent.

.* {felumbiuro ipecioium;

Nitfï. 11 y en a beaucoup en Chine , et d'excellent. Le P.

ho iiao > 7

GauhiL ma dit ^ qu'on avoit en Moscovie les difît'rens artifices Chinois , en particuliers les fleurs et les rai- sins ; c'est ce qu'il y a de meilleur. Du sable de fonte de fer donne les fleurs , et une pâte de soufre les raisins. Ce que j'ai envoyé sur cette matière à Mr. Machault , Garde des Sceaux , a fait grand plaisir. La réussite a répondu à l'attente^ Voyez Avelines.

Poiseiier.

tehiu tze

chon

Noix. Elles sont communes en Chine. On en fait peu

d nulle.

Noi» de galle. ^oy^Z GallcS.

tiiO che tz.a Q

Ocre, Celui de Chine ne vaut pas , a beaucoup près , le

pao kin ton

nôtre. Oeillet. * Les Chinois n'ont point nos beauic oeillets doubles. che tchoit jj^ i:^QXï\. que la petite espèce , que nous appelions

oeillets de Chine. Oeillet d'iii- Les nôtres sont plus beaux ; peut - être cela vient - , ^"^ il du climat ; car les Chinois les élèvent avec soin.

Jou long '

Oignon. Le oignons de Chine ne donnent point de tète ; du

'"""^ vei'te ils sont assez bons. Je préfererois cependant les nôtres pour le goût.

Qi;y„, 11 uj en a point cq Chine.

* ) Oiacthui chinensi*.

Opium; ya pien.

Or.

h in

Or en coquil'

le.

ni kiii.

Orange. kiti tze

Orcanetle tsce tsao Orge. ta mai

Orgue mari- ne. ngo koitan che Orme. yu chon

(63)

Les Chinois ne le connoissent guère. Il est défendu d'en vendre. La raison est que souvent on cherche à s'empoisonner : or , si au lieu d'arsenic , qui cause des douleurs aflVcuses , on trouvoit une drogue qui les fit mourir , sans tant souffrir , on succoraberoit plus sou- vent à la tentation. On n'en vend qu'aux personnes connus,

La Chine possède bien des mines d'or , et plusieun rivières qui en cliarlent du sable. Par politique on n'ouvre de raines d'or qu'autant qu'il est nécessaire. Le commerce d'or hors de Chine est défendu. Nos marchands l'achètent en fraude.

Les Chinois le font , ce me semble , avec moins de façon que nous. J'ai donné la manière de le faire dans le mémoire sur le vernis de Chine.

Il y en a beaucoup dans les provinces méridionales- On en fait sécher , comme nous faisons les figues en Provence.

Je l'ai trouvé parmi les drogues de médecine.

On en sème peu en Chine. On la mange ici pres- que indifiéremment comme le blé. On en vend chez les droguistes.

Il y en a beaucoop en Chine. Il sert au charonnagc comme chez nous. L'eau dans laquelle on a fait bouillir de l'écorce de ses racines sert de colle pour lier la pâle que l'on fait de moulure de bois , dont on forme

(64)

les baguettes des veilles , si commodes pour conserver du feu a très peu de frais. J'ai envoya un écrit la dessus ; on n'en a pas fait de cas. Il y a d'autres choses en Chine que nous méprisons à tort , comme la machine à charger les bêtes de charge. Les Chinois se moqueroient de nous avec raison, s'ils nous voyoient charger une somme. Orpiment. U est rare en Chine,

hiong ho- auff

Orpin (oubar- On le cultive dans les jardins , pour ses feuilles et

be. hittcheisao &es fleurs.

Ortie. J'en ai trouvé une espèce à une journée de Peking

hùe tse tsao , ^•

extraordmairement piquante.

Dans les provinces méridionales on sème une espèce

de grande ortie morte , qui poar son prt ressemble au

framboisier. On en fait de la toile. J'ai vu cette plante

au jardin royal des plantes à Paris.

Os de sèche. C'est une drogue de médecine.

fiai piao

siao

Ours. Il y en a différentes espèces en Chine , de trè«

hiong 11-

grands , de moyenne grandeur et de petits.

On nomme les plus grands ours cheval , les moyens ours cochons , les petits ours chien.

L'ours cochon passe pour le plus méchant.

Les pattes d'ours sont ici un mets délicat. Outarde. On en élève à Peking , comme des oies ordinaires.

Au commencement du printems et en automne il en passe beaucoup.

(■65)

OjfretniT }] en vlcnt de Tartarie. Il n'est euèrc •moins cLcr

ta tsing j

quen Europe. Oxyct-di-e. On en trouve clans les sépultures.

Isit SOIlg

Oie Outre les ordinaires , il y en a ici une espèce plut

grande , qui porte une bosse sur le haut du Lee.

Oseille. Cette plante manque en Chine. Je n'y ai pas nicnip

trouvé la petite ronde sauvage.

P.

P;Miais. *) Nous en avons à Peking depuis 5 ou 6 ans. Nous /'«»; /() pou . _

en avons obligation au vénérable Archimandrite qui re- tourne ; c'est lui qui nous en a donné la graine , qui a fort bien réussi, comme celles de persil^ et de cres- son alenois. Paon. L'Empereur et les grands en ont. J'en ai vu de tout

blancs ciicz 1 Empereur. Papayes.**) Ce fruit cst il Macao. Je crois que ce sont les Portugais qui en ont apporté du plant. Papier. Les Chinois en font de bien des sortes.

Tout ce qui est filasseux est bon pour faire du pa- pier. On en fait beaucoup de différentes écorces ; mais non pas de soie , comme on se l'étoit imaginé en France. Pour le papier blanc on choisit des écorces , dont l'intérieur est blanc. Il y a dans le kian^ nan un arbre que les Chinois appellent tan chou , dont la seconde écorce est assez blanche. ( Je n'ai pas vu l'ar-

(* Pastinaca sativa. (** Carria i)apaya.

IV. Q

(66)

bre , on doit m'en apporter des feuilles , des fleurs et des fruits: Je pourrai peut-être alors le counoitrc , ou le rapprocher. ) C'est de l'écorce de cet arbre qu'on fait le papier blanc. On en fait aussi avec de jeunes tij^cs de bambou ; mais il n'est pas si bon. Pour ùter à ces ccorces, et aux jeunes tiges de bambou, un coup d'oeil un peu jaune , qu'elles ont , et les dépouiller de la pellicule extérieure , on les fait rouir dans des fosses remplies d'eau de chaux.

Du papier qui a servi n'est pas perdu , on s en sert pour faire d'autre papier, moins bon à la vérité, mais qui a son usage. Tel papier est fait d'une matièie qui a peut-être été employée vingt fois à faire dilTérens papiers. Les Chinois font du papier de chanvre ex- cellent pour envelopper. Il y auroit bien à dire sur les diflérens papiers de Chine. Je compte donner dans la suite , si le Seigneur me donne des jours , un mé- moire détaillé sur cette matière. J'^attends que j'aie quelques éclaircissemens , qui me manquent.

On verra la manière dont on s'y prend pour lever les grands cliassis de dix à douze pieds de long , sur 4 à 5 de large.

On a voulu essayer en France ces années passées ^ on n'y a pas réussi. Le fameux Mr. Vaucanson lui même n'a pu en venir à bout. Papillon. Voyez Chenille. Pariétaire. ^^'^ ^i ^"-^ ^ Macao.

Pîiiierage.

Pastel.

Patte d'oie.'

hoei tsai

Patience.

nicon clie

tf/n isao

Pavot. ono kiu lien.

Parot cornu .

hoang yu

TTiei fin

Perce-oreille.

yeou yen.

Perdrix. cka Ai

(67)

On en trouve aux environs Je Peîving. II ne parois pas que les Cliinois en fassent usage. Je n'en sache pas en Chine. Les Chinois la mangent connue la blete.

Il y en a beaucoup en Chine. On s'en sert au dt!- fant de rhubarbe.

On en cultive peu dans les jardins. On n'en sème point en pleine terre , comme chez nous , pour faire de l'huile de sa graine.

On en cultive dans les jardins.

Cet animal est rare en Cliine.

Il y en a deux sortes de grises à Peking , qui ne valent pas grand chose. Il y a en Canada des perdrix noires , de blanches , de mouchetées et de grises. J'en ai vu prendre avec un collet , ou lacet au bout d'une perche. On leur présente le lacet de crin devant la tète , et on l'approche doucement , la perdrix qui le voit approcher, passe elle même sa tête dedans, comme voulant passer au travers , pour se délivrer d'une cho- se qui Tufliisque , on lire d;uis ce moment la perche , et la perdrix demeure suspendue au lacet. Mes écoli- ers me donnèrent le plaisir de cette chasse. Nous en primes trois ou quatre en un moment. Une qui s'étoit c'chappée du lacet , fut reprise un moment après.

9 *

(68)

Perles. C'est une chose précieuse ea Chine comme ailleurs.

tenon tze

L'Empereur en a une à son bonnet de la grosseur d'un

petit oeuf de pigeon.

Elle n'est pas bien ronde.

Perroquet. Ceux qu'on vend à Peking n'ont rien de particulier ,

ing ko , 1 A ., . -n T ri

ce sont Jes mêmes que ] ai vus en Europe, Les Lni- nois 11 ont point la petite espèce des Indesj et de Guir uée , pas plus grosse qu'un moineau. Cet oiseau dort suspendu par les pieds , le corps renversé.

Le mâle a sous la gorge une marque rouge , comme l'oiseau mouche ; le reste du plumage est verd. On les apprivoise facilement.

JXous en avions plusieurs sur notre vaisseau , qu'on avoit achetés à Malague. Ils n'y sont pas plus chers que chez nous les moineaux. Persicaire. La persicaire maculée et non maculée sont très

tien hoa. . i •!> i

communes aux enviions de Peking.

Il y a outre cela la persicaire , dont on fait une espèce d'indigo , * ) et une autre très grande persi- caire.

Persil. Nous l'avons depuis 5 ou 6 ans , comme l'ai dit

au mot Panais.

Peisiidemoii- j] y gn a dans les montagnes proche de Peking.

tagne. fans fong.

Pêche. La provtMice de Pe tche li en produit beaucoup.

tno.

* ) PolygODum tinctoriuiiT.

(69)

La plupart ne valent pas grande chose. Us s'en trou- ve quelquefois d'assez bonnes. Ptchenr. Cet oiseau n'est pas rare en Chine. Peuplier. On en entoure les sépultures.

ynng chou

Pje amasse. Elles sont fort communes aux environs de Peking , et toutes semblables aux nôtres. Les oiseaux que je tronve ici ressemblent fort à ceux de la même espèce d'Europe ; en Canada , c'est tout différent.

Fié d'alou- On cultive cette plante dans les jardins.

ette. Lao ising hoa

Pié de veau.' I' ^'en trouve à Macao

Pierre. On tvouve ici comme en Europe toutes les pierres

précieuses à acheter. Les Chinois sont curieux- de

bijoux de pierres , qu'ils estiment précieuses , à raison

de leur dureté. Elles n'ont aucun éclat ; le travail en

fait tout le mérite.

Pigeon. Il y en a beaucoup plus à proportion en Europe

" ■''■ qu'en Chine. Ils n'ont ici rien de remarquable. Je

n'y ai vu que des pigeons de fuie , et des colombeaux

ordinaires.

Pignons de Les Chinois les aimeut fort ; ils en mettent dans

Pin

song tsee, presque toutes leurs pâtisseries. Pignons d' On en fait de l'huile très bonne à brûler.

Inde. ta ma tze, ..

Piment. Il y en a grande quantité eu Chine.

tsing tsiao.

(7o)

Les Chinois en mangent , comme nous mangerious de raves. Ils en mettent aussi dans lears sauces. Pimpreiielle. On en trouve une grande espèce dans les montagnes " ^"' proche de Peking. Elle entre dans la médecine. Pi"- C'est un arbre fort commun en Chine et en Tartarie:

Sans chou. . .

presque toutes les maisons en sont balies.

Pistaches. Il y en a de très grands arbres à Peking.

^•c se no.

Pivert, Cet oiseau n'est pas rare à Peking.

tsan 711011 . iciiong.

Pivoine. £,^5 fleurs de cette plante sont fort belles , et assez

variées pour les couleurs. Elles ont bon odeur ; bien différentes en cela des nôtres.

Plantain. 11 y en a beaucoup en Chine , a feuille étroite et

iche isien . 1 r- mi

tsao. à feuille large. La graine et les feuules sont drogues de médecine.

Plantain J'en ai trouvé aux environs de Peking , mais peu.

d'eau.

Plâtre. Si la pierre à plâtre est en Chine , les Chinois ne

savent pas s'en servir.

Plomb. Il y en a moins en Chine que d'étain.

kien

Plongeon. J'en ai VU dans les étangs de l'Empereur.

choui ya

Poire. Il y en a peu d'espèces en Chine , et le peu qa'il

Li

y en a n'est que passable.

Pois. On en sêmo peu en Chine. Il n'y a point de pois

onan teu.

verds.

(71)

Pois do mer- H n'est pas rare à Macao.

veille.

tchi îiuo

te ou

Poissons do- Beaucoup dn personnes en elôvent dans des vases Kin yu de porcelaine^ Ils deviennent familiers à venir prendre à la main ce qu'on leur donne. J'en ai eu , qui , dès qu'ils voyoient quelqu'un , élevoient leurs tètes au- dessus de l'eau , pour demander » manger. Il y en a de bien des sortes. On dit qu'on en a transporté A l'isle Maurice , et qu'ils y sont devenus plus gros ({u' ils ne sont ordinairement eu Gliine. Je crois que , si on le vouloit bien , on pourroit en transporter à Mos- covie. Peut - être y en a - t - il déjà.

Poivre. Lgg HoUandois de Batavie en apportent beaucoup

non tsirto

en Chine. Il n'y est pas cher. Les Chinois se ser- vent aussi du leur. C'est le fruit du fugara, 11 se trouve aussi en Canada.

Poivre long. jj ^^ laisse pas que d'être cher à Peking. pi po ^ °

Poix. Les Chinois n'en ont pas l'usage. Ils zi'ont que de

la résine sèche , point de térébenthine.

Politric. On le trouve à Macao,

Pomme. \\ j,'y g^ -j qu'une bonne espèce en Chine : Elle se

ping Kuo

conserve longtems. Je n'en sache qu'une autre espèce,

laquelle ne vaut rien.

Pomme d'à- On en Cultive pour l'ornement des jardins.

mour. Si Jnn chc

Pomme épi- Il y en a à Peking une ésffèce fort grande , qui

neuse. . ,

h

(72)

Pore-cpic. Je ne crois pas qu'il 5'' en ait en Chine. Porcelaine. Lg porcelaine de Chine est présentement plus fine que l'ancienne. Gn a perdu le secret du beau bleu. Le P. Dcntrecnlles a bien écrit sur cette matière. Potiron. Ceux de Chine sont meilleurs que les nôtres. Les

oj/o l.uiia

sauvages de Canada ont la même espèce.

Pou. Je doute qu'il y ait pays au inonde il y en ait

cite tZe 1 y r^^ r\ i i i-

plus qii en Lnine. Un y change rarement de Jinge. Les pins grands Seigneurs ne sont pas exempts de cet- te vermine. Ce n'est point une honte ici de voir cou- rir de ces vils insectes sur une personne. Les Chinois les mangent : ils y trouvent un goût qui leur revient 5 tant il est vrai qu'ils ne faut pas disputer des gouls.

Poule. La volaille de Chine est assez semblable à celle d'

Europe. J'ai seulement remarqué ici deux espèce par- ticulières de poules: L'une très grande, l'autre très petite. Ces deux espèces sont rares à Peking, La poule dorée est un très bel oiseau ; mais qu'on ne peut apprivoiser. On en trouve quelque - fois à ache- ter à Peking. La poule argentée au contraire s'appri- voise facilement. Je n'en ai pas vu à Peking. On en trouve à Cantong. Elle est toute semblable à la poule dorée , excepté que ce qui est jaune dans celle - ci . est blanc dans l'autre. Pour ier ^" "^ trouvc pas . ici le pourpier doré; pour le pour-

mti tchitsai pjgj, commun , tout en est rempli. On en nourrit les cochons. Il entre aussi dans la médecine.

Prék mou tsei

Primevère.

Pro polis.

Prune. Li tz.e

Puce. ke tsao

Pulmonaire.

Punaise. tcheon tchons.

75

Elle ne manque pas on Chine. Elle serl , comme chez nous à polir le bois.

Je n'en ai point vu en Chine.

Les Chinois n'en font pas d'usage.

Il y en a peu d'espèces en Chine. Quelques unes sont assez bonnes.

On n'en est pas fort incommodé à Peking. Macao en est rempli.

J'en ai vu une petite espèce à Peking. Pour celle terre n'y manque pas.

Il y en a une quantité extraordinaire ici.

La propreté dans les chambres est le meilleur secret^ comme chez nous , de s'en préserver.

0

QuenedeChe- On trouve cette plante dans les montagnes , proche de Peking. C'est une drogue de médecine.

Queue de Sou- ris. kon yeon, ize tsao Quinquina.

Quinte-feuille Racine.

Elle est très commune à Peking.

Il n'y a que celui que les Missionnaires apportent.

Il y en a très peu à Peking.

Je coimois peu les drogues. 11 y a beaucoup de racines chez les droguistes , qui me sont inconnues. J'en ai envoyé des échantillons en Europe , avec les autres drogues que je ne connois pas: mais Mr. Geoffroy à qui j'adressois ces échantillons est mort ; ainsi je ne sais si je recevrai les éclaircissemens que je souhaitais avoir pour me mettre en état de traduire un herbier

10

74

Raifort.

Lo pou

Baisiji.

pou tao

Raisin sec.

Kan pou

tao

Raquette."

Sien ]in

tchang

Rai: Tiao ize

Raves. choni la pou Raye.

Chinois , fait par un de nos missionnaires , fameux ^ médecin de Florence , avant qu'il se fit Jésuite , noni' le P. Terence. Cet herbier l'ut fait par ordre de l'Empereur , et on fournit au- dit père toutes les facili- tés , qt^i'il souhaita. Cet herbier me paroit en bien meilleur ordre que tous les autres héritiers Chinois. 11 n'a pas été imprimé. 11 n'y a à Pcking que trois exemplaires de ce livre , dont j'en ai un , que j'ai fait copier. H m'a coûté bonne. 11 est en 16 tomes. Les plantes y sont dessinées avec les couleurs; 11 y en a beaucoup à Peking et assez bon.

\\ n'est pas fort ancien en Chine. Les danois n'en font point de vin , ils le mangent en grappe , et le conservent longtems. 11 y en a de 4 ou 5 espèces. Le noir , et celui d'Amy sont bons.

On en apporte de la province de Chan Si , qui sont assez bons.

On l'élève à Peliing par curiosité , comme en Fran- ce. 11 y en a beaucoup à Canlong, dans le See Tcho- ueii et le Yun nan. La Cochenille pourroit bien y être j sans que les Chinois la connaissent.

Ils sont les mêmes qu'en Europe, et aussi communs. Les Chinois les mangent.

Elles ne sont pas si délicates que les uùtres.

Je nen ai pas vu en Chine.

75

Réalgar. Ji y en a de très beau , dont on fait des hlioiix.

hiong ho- '

ang

Rrgiissc Je doute que la nôtre soit meilleure.

knn tsao.

Renard. j^gg belles pcaux de renard viennent de Moscovic

hun 11 *■

et de Tartarie. Les renards blancs , qui sont fort chers à Peking , ne content pas plus en Canada que les roux : on les teint en noir en France , Les renards gris j ou argenle's valent 40 à 50 fr. à Québec: Les noirs valent jusqu'à cent cens. Renoncules. Je ne Eie souviens pas d'en avoir vu aucune espèce

en Chine. Requin. Les Chinois en mangent les ailerons par régal.

Résine. Elle tient lieu aux Chinois de poix j de goudron ^

Sons hiang ,

lie tercbentlnne.

Rhinocéros. Les Chinois en ont quelque idée.

Si nie on.

Ricin. On en sème pour faire de 1 huile à brûler.

t a ma tz^

Les Chinois prétendent que la lumière que donne cette huile est plus vive que celle des autres huiles.

Ris. 11 y en a grande quantité en Chine , mais assez,

mauvais: il ne renfle point en cuisant ^ comme celui du Levant. Il tient lieu de pain aux Chinois.

oniarin. Il y en a à Macao , qui est venu de graines d'Eu-

rope.

Ronce. ^^ n'en ai point vu en Chine.

lO *

76

JRosc. Celles d'ici ne valent pas les nôtres. Elles ont

mei^ Jeonci

hoa assez bonne odeur ; mais elles sont petites et ont peu

de pétales. Il y en a de jaunes qui n'ont point d'o- deur. Je n'en ai point vu de blanches. Roseau. Outre le bambou , il y a les roseaux ordinaires.

Lon tsao

Rossignol. 11 ne paroit pas qu'il y en ait en Chine.

Rubarbe. La bonne vieut de la province de See Tchouen,

tzi hoang . .11 1 i -r. 1

Il en croit aussi dans les montagaes proche de Pekiug.

J'en ai élevé de graines que j'y avois ramassées.

Rue. Il y en a fort peu. Ce n'est que par hazard qu'on

en trouve à acheter.

S.

Safran. H "'y en a point en Cliine. Il en vient du beau

fan hong j^^ Thibet , mais en petite quantité et qui est très

hoa ' '■ '■ ^

cher. Safran bâtard. "^oyez Cartame.

long hoa

Salpêtre. Voyez uitre. Sandarac ^" ^" trouve de fort beau à Peking. Il n'y est pas

\un hiang c\^q^.

Sang debou- Les Chinois s'en servent comme nous.

quetin. chan ya/ig hi/ie

c T II V en a d'assez beau , mais cher.

Sang-dragon. ■*■' J » ^

/; iiic le

Sanglier. J'cu ai VU à Peking de beaux, qui venoit de

ye tclicjt ,„

lartiirie.

Sangsue. Ou en vend des sèches chez les droguistes

ma pi Sanicle

ma pic , -Il j ' I

Je n'en ai pas trouve parmi les drogues de nicdecine.

77

Santal. inn hiang.

Sapin.

cha mon

chon

Sateelle. Sinoyeyaize Sarce-pareile.

Sardine.

Sarraziii. kiao mai

Sarriette.

Sauge.

Saule. I.ieon chon.

Saumure. hiiii choni

Savon. .V ne

On brûle le citrin comme ub parfum. Du rouge on en fait des meubles précieux.

Il n'est pas si commun en Chine que le pin. Un vieux mat de grande barque vaut à Pekiiig jusqu'à 80 taels , qui valent 600 monnoie de France. On en fait des cercueils.

Il y en a peu à Peking.

Je n'en ai pas vii parmi les drogues de médecine. Je n'en sache pas en Chine. Voyez blé.

J'en ai vu à Macao , qui probablement venoit de graines d'Europe.

J'en ai vu aussi à Macao provenue de graiuc d' Europe.

Aux environs de Peking les chemins en sont bordés. Sur le bord des eaux on plante quelque - fois l'espèce , dont les branches pendent presque jusqu'à terre. Il fait un bel effet.

Les Chinois en font boire quelques gorgées à ceux qui sont pris de la vapeur du charbon de terre ; ce qui arrive assez souvent.

Il n'y en a point en Chine , que je sache.

Celui (le Chine ne vaut rien. Les Chinois estiment fort celui de Rloscovic.

Sjuterclle. Les Chinois en mangent. C'est assez souvent un

fléau en Chine : Elles ruinent entièrement la récolte.

7-8

«cabieuse. Il y en a une espèce en automne dans les montag-

nes de Peking. On ne l'employé pas dans la médecine.

Soolopendic; Q[-, q^ trouve à Macao. Scorpion. Il v en a beaucoup en Chine. Les droguistes en conservent de vivans , qu'ils vendent l'hiver , comme l'été,

Sciupbulaire. Je n'en ai pas tix)uvc.

Seau de Sa- H n'est pas rare dans les montagnes proche de

lomoii. T^ , . Ti . 1 1 ' I

honii" 1 eking. 11 entre dans la médecine.

tain g

Seciic. On en mange à Macao. L'os est une drogue de

médecine.

Seigle. Je n'en sache pas en Chine.

Sd. Les salines sont d'un grand revenu à l'Empereur ,

comme en Europe à nos monarques. On dit que dans la province de Chausi il y a des salines , le sel se fait en faisant entrer l'eau d'une rivière dans des ter- res qui sont salées. S'il vient à pleuvoir , lorsque le sel se forme , il est perdu ; il faut faire écouler l'eau de pluie , et en faire entrer de nouvelle de rivière. C'est un Mandarin de nos amis , qui a eu l'intendance de ses salines , qui nous a dit ce fait. Il y a aussi beaucoup de sel fossile en Chine.

Sel armoiiiac. Il y en a de gris comme le nôtre ; mais les Chinois

nao clin ^^^ l'estiment pas tant qu'une espèce de rouge qu'ils

ont. Ils prétendent que celui-ci a plus de force. Il

se vend bien cher à Peking. Les gens d'Amy nous en

79

Semence,

Séneçon.

Sciiiié.

Siiisirive.

Serpent. clie

Serpolet. ii isicio

Sesanic. tchi ma

Singe.

beau cul

Soleil ou

tournesol.

ouang je

lien

Soucliet.

hinng fuit

tze

Souci.

Ain tsa lia a

ont fait présent de naturel , nu'k; de beaucoup de pe- tites pierres , au.xquelles il est attaclié.

Parmi les drogues de médecine , il y a dilléieatci semences que je ne connois pas.

Je n'en ai point vu en Chine.

Il n'est pas connu des Chinois.

J'en ai présenté il y a deux ans deux pieds à TErn- pereur , qui lui firent grand plaisir. Ils étoient venus de graines , que Mv. de Jussieu nîavoil envoyées.

Il y en a de fort grands en Chine. Le plus dan- gereu.x. est celui à chaperon : On en trouve à RIacao. Les dépouilles de serpent entrent dans la médecine.

J'en ai trouvé dans les montagnes proche de Peking.

On en sème beaucoup , pour faire de l'huile , très estimée des Chinois. Elle a de l'odeur, c'est ce qui leur faut.

On en voit peu en Chine.

Il y en a de trw gi-ands à Peking..

«

Celte plante est très commune ici.

Les nôtres sont plus beaux.

Il n'est pas cher en Chine. Il y en a qui a une

Soufre.

'^ ans- couleur rougcâtre , il a moins de Ibrcc que celui qui

Souris. hao tze.

Soie. See

80

est d'un jaune pâle. Celui-ci sent bien plus mauvais , quand on le brûle.

Elles sont aussi communes en Chine qu'en Europe.

C'est un très grand commerce en Chine. Les deux seules provinces de Tche Kiaug et de Kiang nan eu fournissent une quantité prodigieuse : c'est la meilleure de Chine, Le mémoire que je prépare sur cette mati- ère , pourra avoir son utilité en Europe,

H est à bon marché à Peking.

11 n'y en a pas en Chine.

Voyez ambre.

Voyez Canne de sucre.

On en fait beaucoup en Chine.

Les chandelles de Chine ne sont pas si propres que les nôtres ; mais elles ont un avantage , qui est de ne jamais couler. Voyez Cire.

Sumac. Je n'en ai pas vu en Chine.

Spica nard.

Art« S071

hiang

Storax.

Succin. Sucre.

Sucre candi.

ping tang

Suif.

\eon

Sureau.

Kong iao

ko

Il sert de borne dans les champs. Je ne sache pas que les Chinois en fassent usage dans la médecine.

T.

Tabac. yen

Les Chinois sont grands fumeurs , liommes , femmes et enfans. Les Européens leur ont appris à prendre

(8i)

le tabac par le nez : beaucoup présentement en pren- nent : mais ils estiment surtout le tabac de Portugal, Ils tachent de l'imiter ; ils ne peuvent y parvenir; leur tabac n est pas de même qualit(i.

Taon. I] incommode fort ici les chevaux, comme en Europe.

hia morig ^

Taie. Celui de Chine n'est pas comparable à celui de

y un mon

,.^a Moscovie. Tamaris. Le Tamaris d'Allemagne est ici fort commun.

chan tcho- uen li eon

Tariii. Il gn passe une grande quantité deux fois l'année

hoang tsi- *■ o a

au eul en Chine. Au printems ils viennent , en automne ils

repassent. On en prend tant dans les provinces mé- ridionales , qu on ne peut fournir à les consommer dans le tems : on en sale sa provision,

Tati- oiseau On ne le connoit pas en Chine, J'ai eu occasion de l'examiner en Canada. Il ressemble fort au papil- lon bourdon en volant , et on en approche aussi faci- lement. Le mâle a sous la gorge une marque de rou- ge de feu j qui , quand l'oiseau est posé en jour favo- rable , brille comme un rubis. Ce petit oiseau est d'une grande vivacité. 11 fait son nid comme le loriot suspendu à des branches d'arbre : il n'est pas plus grand qu'une coque de noix , séparée en deux par la moitié.

Taupe. Elles ne sont pas si noires en Chine qu'en Europe.

ti pai tv

lY. II

(82) Thé- Je ne suis pas a portée d'en avoir de la graine : il

clin y e

croit dans les provinces méridionales. Linnaens l'a décrit assez exactement. Il n'y en a point dans les jardins de l'Empereur. Nos vaisseaux d'Europe ont sou- vent tenté d'en transporter des pieds ; je n'ai pas oui dire qu'ils ayent réussi. Il y a bien des sortes de thé, qui quelque - fois ne diffèrent qu'en ce que les feuilles ont été cueillies plus tôt ou plus tard , ou a raison de la province et du Canton d'où elles viennent. Le plus estimé est celui qu'on cueille lorsque les feuilles sont encore petites et tendres. C'est de ce thé que l'Empereur et les grands prennent. Je n'y trouve pas meilleur goût , au contraire : les feuilles étant cueillies plus grandes , ont naturellement plus de saveur. Le bon thé ordinaire nous coûte à Peking à peu près aus- si cher qu'en Europe. Nous l'achetons 45^ la livre ; il ne vaut guère que 60s à Paris.

Tciiche. Je n'ai pas vu ce poisson en Chine.

Téitbendne. 11 n'y en a point en Chine ; tout €st réduit en résine.

tu 11.

Terre. Il y a en Chine des terres admirables pour la pote-

rie et les creusets. On recueille ordinairement deux récoltes chaque année. Tous les ans an fume la terre, et on lui donne à chaque récolte deux labours ; quel- que fois trois à la première. La manière de cultiver les terres en Chine , en particulier dans la province de

(83)

Pe tchc li, revient fort à la nouvelle melhode que Mr. Tull anglais a donnée depuis peu aie public , et que Mr. Duhamel a perfectionée. J'en dirai quelque chose dans le mémoire sur le Coton. Tliim; Je n'en sache pas en Chine.

Tlilaspl. Tout en est plein à Peking. On en mange quelque

La la kuu-

an. peu en Salade.

Thon. Ce paisson n'est pas connu en Chine.

Tigre. Il y en a beaucoup , qui souvent font ravage. Pour

les écarter des habitations dans les montagnes , on est

obligé de mettre le feu aux broussailles. Tilleul. jp u'gjj aj pas vu en Chine ; mais on apporte à

Peking une espèce de bois^ ' qui ressemble fort au bois

de tilleul : peut - être en est ce.

Titim;ile. j'^^^ connois de 4 ou 5 espèces à Peking , rrui n'ont

mao etil yen * a > x

rien de particulier.

Toile. Presque toutes les toiles de Chine sont de coton :

pon , , - \ 1 A 1 T

elles ne valent pas a beaucoup près les nôtres de lin.

Elles sont grossières et étroites. Voyez coton et lin.

Toie. La notre vaut mieux; celle de Chine est trop mince.

tie pien tze

Topinam- L'cspèce que les Portugais appellent patattes : * ) fan fou est tios commune dans les provinces méridionales. Il y en a de rouges et de grises. Tormemiiic. Je n'en ai point trouvé en Chine.

•) Convolvuhis Batatas.

II

Tortue. ouang pa

Tournesol,

Tourterelle

ye ko ize

Trèfle.

Tribule. *) tsi H

Tribule aqua- tique. ** ) Ling Mo

Tripoli.

Troëne.

kou H ize

chou

Truffe,

Truîtc.

Tubéreuse.

ouan hiang

yu

Tuile oua

(84)

Les petites de terre sont communes en Chine. Eu ragoût elles ne sont pas mauvaises. Voyez Soleil.

Il n'y en a pas beaucoup du coté de Peking. Je n'en ai point trouve.

Il y en a beaucoup à Pekiug, surtout à fleur jaune.

Le tribule à fleur blanche y est rare. La graine est

une drogue de médecine.

On en plante dans les étangs. Les Chinois en man- gent les fruits cuits.

Il n'est pas connu en Chine,

II y en a de deux espèces dans les montagnes près de Peking : un qui est un grand arbre ; l'autre ne vient qu'en buisson et a les feuilles bien plus petites. C'est sur ces arbres qu'on élève les gallinsectes qui donne la cire particulière à la Chine,

Je ne sache pas qu'il y en ait en Chine.

Je n'en ai point encore vu ici.

Le P, Paronnin en a apporté les premiers oignons. Ils ont extraordinairement multiplié.

Toutes celles de Chine, que j'ai vues , sont convexes; je n'y en ai point vu de plates.

' ) Tribulus terrestris. *) Tribulus Trapa.

Valériane.

Veau.

nieon ton

tze

(85)

Tulipe. Cette fleur seroit très bien venue pour l'Empereur >,

les jaunes en particulier.

Turbot. jg jj'gj^ sache pas en Chine.

TurqueHe. Je ne l'ai pas trouvée.

V.

Je n'en ai point vu en Chine.

Les Chinois n'ent tuent point, non plus que d'agneaux;

ils disent que c'est dommage.

Ver luisant. jj g'gjj ti'ouve quelques uns à Pekins;. ho tchong -11 t>

Ver de gris. Les Chinois le font aussi entrer dans leurs onguens. iong ht . ^

Ils ne sont pas au fait de la peinture a 1 huile.

Verdet. Qn en fait pour donner la couleur verte au verre.

Verjus. j_^gg chinois n'en font point.

Vermichcllj. Lgg Chinois en sont grands mangeurs. Ils ne le font mien

que passer dans l'eau bouillante , et le mangent sur le

champ : ils y versent seulement un filet de vinaigre.

Vermillon. On s'en sert beaucoup pour peindre les meubles.

yn tchou q^ l'emploie aussi dans la peinture. H y a des Chi- nois qui en prennent par le nez, comme nous le tabac.

Vernis. Le vcrnis de Chine est une résine qui coule de l'ar-

tsi

bre du vernis par des incisions , qu'on y fait. Ce ver- nis demande de la préparation avant d'être employé. J'ai envoyé en France un mémoire sur cette matière.

Véronique. J^ n'ai Irouvé que celle en épi , dans les montagnes.

Verre. Licou H

Vers à soie, Vesce.

Vesce de

loup. ma pu Vif - argent. choui yii

Vigne.

pon tau

chou

Vin. tsicou

Vinaigre. isoii

Violette. joti y tsao

Violier jaune.

Viorne.

Sieou Ki-

eou pou

(86)

Celui de Chine , dit licou U , n'est point fait de cendre de ris , comme l'ont dit quelques auteurs. Il est composé de cailloux , de salpêtre et de tsee che.

Voyez Mûrier.

Je n en sache point en Chine.

Elle entre dans la médecine Chinoise.

Il n'est pas fort cher en Chine. V°y. mercure. Voyez raisin.

Voyez raisin. Je décrirai à la suite de ce Catalogue la manière dont les Chinois font le leur ; c'est plutôt une espèce de bierre blanche , à qui les Chinois don- nent le nom de vin.

Il y en a de bon, fait de grain. On trouvera aussi ci après la manière de le faire.

Elle n'a point d'odeur à Peking. Elle fleurit au prin- tenis et quelque - fois en automne. Elle pousse conti- nuellement des graines en été , sans apparence de fleurs. J'ai ouvert le calice qui contient ces graines, en difîérens lems , encore tout petit , un peu plus grand , enfin ayaot toute sa grandeur, jamais je n'y ai apperçu de pétales.

Toute espèce de giroflée manque en Chine.

On eu cultive pour l'ornement des jardins.

(87) Vipère. jg jjg sais s'il y en a en Chine : du moins on n'en

fait pas usage en médecine.

Vipérine. J'en ai trouvé aux environs de Peking.

Vitriol. Il y en a beaucoup de verd , ou Romain. Le vitriol

tsao Jan , ^ t i i

bleu ou de Cypre est rare. Le blanc ou couperose ne vaut pas grande chose.

Y. Yeux de jjg ^^^^^ ^^q drogue de médecine.

peuplier. yaiig keuH

Yvoire. Il n'est pas absolument cher en Chine. On y fait

Sians ya ^^ .^^^.^ ouvrages de cette matière. Les Chinois de Cantong surtout le travaillent bien. Z. Zédoaire. q^^^^ racine est à bon marché à Peking.

Snn nai

Zibeline. Voyez Martre

iir.

Siirpes rarlores in ittnere Caucastco A. 1810 îeclae a C, Steven.

( Conlinuatio a T. III. p. 270. )

cErodiam fumarioides.

E. pedunculis multiflorîs folîisque înterruple - pinnalîs pu- bescentibus : pinnis pînnatlfîdis laciniis incisis obtusis , petalis eniarginatis , calyce villoso sabiuutico duplo longioribus , cau- le simplici prostrato.

Ad rîvulos alpinos monlls Schahdagh. Florct Junio. ^

Simile E. anthemifolio sed abunde diversura caule siruplïcî ( nec dicholorao ) ; foliis longe petiolatis ( nec infimis pinnis cauli approxiraatis ) : laciniis obtusis; pedunculis longis, saepe radicalibus , pedicellis paucioribus quadruple brevioribus ( nec pedunculum aequantibus ) ; calycibus villosis , reliqua planta minus canescente. E. absinthoidi magis videtur afline , sed colore sordide viridi ( nec cano Absinthii ) , calyccquc villoso petalis duplo saltem breviore dislinctus. Petala violacea obscurius striata. Arilli hirsuti. Folia supra parcius pubc> scentia.

IV la

(9o)

Géranium sibiricum. Marscliall tauv. caiic. n. 1339.

In ripa piaerupta fluvii Terek circa Yladicaucas , Seplenibii florenlem leg^i.

Géranium cristaUim,

G. (perenne, pedunculis bifloris ) foliis rciiiformibus seplem- lobis : lobis trifidis laciniis tridenlatis , caule flaccido sim- plici , arillis cristatis.

In subalpiuis ad rivum Jucharibascb. Junio. ^

Foliorum forma G. pja-enaici , caelerum diversissimuni. Gaules 2-3-pcdales hispidi sicut tota planta. Folia superiora internodiis niullolies breviora unde habitus valde elongatus. Pedunculi opposilifolii : pedicellus aller brevior deflexus. Petala magna emarginata. Arilli compressi rugis transversis elevatis hispidis , singula exeunte in raucronem viridem bar- batum , unde crista ut in Hedysaro Grista galli j sed brevior. Orobus birsutus. Mavschall taur. caiic. n. 1385.

Frequens per totam Iberîam praesertim occidenlalem ; nec in provincia Kubensi exulat. Orobus formosus. Mém. de le Soc. de Gorenki (ined.) ciini icône.

0. foliis conjugatis petiolatis glaberrimis , pedunculis uni- floris.

Versus fontes torrentis Chodjal sub alpe Tyfendagh inter fragmina scliistosa ubi nulla fere alia planta crescit , banc i-arissimam pulcberrimamque spcciem legi. Floret Junio. ^

Radix perennis. Gaules decumbentes fdiformes ut tota planta glaberrimi. Foliola fere Platylobii forniosi ovata oblique sub- cordata obtusiuscula glaucesceutia venis prominulis. Cirrus

(90

brevissinius. Stipulac parvae dentibus tribus aut quatuor brevibus. Pedunculi axillares folio longiores erecti , sub flore aiistati. Gorolla amoeue purpurea , magnitudine O. ver- ni , tubo calycem aequantc. Legumen lanceolatum glabrnni polyspermum.

Orobus cyaneus.

O. foliis quaternis «nsiformilnrs , calyce tubo corollae , ca- rina alis breviore.

In subalpinis Gaucasi orientalis ; in moutibus Iberiae trans Suramum ; circa acidulani Narlsana. Floret Juuio. ^.

Simillimus O. digitato et aegre distinguendus. Folia et sti- pulae laliora nervis magis distinclis. Pedunculi foliis plerum- qae niulto longiores (nec subaequantes). Vexilli unguis caly- ce duplo longior ( in O. digitato aequans ) , ipse vero calyx major et basi magis retusus. Carina minus acuminata. Color floris intensius coeruleus minus in purpureum vergens. Spe- cimina iberica foliis longioribus et angustioribus ( neque ta- men lineari - subulatis ) magis ad O. digitatum acccdunt , sed corollae tubo longiore diversa. Variât pubescens et glaberri- ma , O. digitatum vero nunquam vidi glabrum. IIujus dia- gnosis erit :

O. ( digitatus ) foliis quaternis lineari - subulatis calyce tu- bura corollae , carina alas subaequante.

Synonyraon Buxhaiimii. Cent. 2. p. 38. t. 38 ad O. cya- neum tralio , ob folia latiora floresque pauciores , qui in O. digitato plerumque 5 7.

12*

(9^)

Lattyrus hirsutus. Marschall taur. cauc, n, 1395..

In Caucaso ortentali versus mare CaspLum..

Lathyrus roseus^

L., pedunculis subbLfloris , cirris diphylKs brevissiniis , fo- liolis ovato - subrotundis , internodiis midis.

In Iberm rarius occurrit. FI. lulio. Ç^.

Tota planta glaberrima. Petalbrum ungues calyce ihuUq Ibngiores ut in uonnuliis Orobis. CoroIIa pulchre rosea.

ïiathyrus incurvus. Marschall tauv. cauc. ru 1400.

In Caucaso orientali circa Kubani , et in Iberia bine inde..

Vicia variegata. Sp, pi. éd. Willd. 111 p. 1096. n. 7.

Frequens in nionlosis circa pagum alpinum Cbinalug. Junio. Sat bene convenit cum descriptione 1. c. Càulis basi ramo- sissimus difiusus. Folia interiora baud emarginata , superiora saepe mucronata. Cirrus brevis , plerumqiie simplex. Sti- pulas semihastalae foliis angustiorcs , rarius aequantes , inter- diim aeque lalae ac longae. Racemi suboctoflori foliis paullo longiores , floribus superioribus approximatis neque tamen imbricatis , infimis distinctis subsessilibus.. Calyx villosus laci» niis subulatis , superioribus diiplo fera niinoribus. Leguraen immaturum levissime pubescens. Gorolla magna , tubo caly- ce duplo longiore. Vexillum emarginatum purpureura venis obscurioribus pulchre pictum. Alae pallidae venis tribus coe- ruleis. Carina duplo brevior , pallida basi apiceque obscurior.

Vicia» purpurea.

V. pednnculis folio triplo longioriBus suboeloflorîs , foliolis ovalibus mucronatis pubescenlibus , slipulis reflexis semiha- slalis foliis duplo minoribus , cirris brevissimis subsimplicibus,

Cum priore sed rai-ior. ^.

Admod'ura afilHÎs praecedïnlî sed differt pube leviore haud kicana , calyee minore dentibus superioribus mininiis , coroUa tola purpurea tubo adhuc longiore , leguminibus oligospermis.

Huic vaîde similem stirpem iegi ad ipsam nivem in alpe. Schabdagh, floribus paulk» minoribus roseis, foliis magis incanis, cïrris vix uUis ; sed cum haec forsan aetate excrescant , il- la glabriora évadant j nec legumina videriiBj specie dislingue- i'Q non audeo.

Vicia alpestris,

V. peduneulis elongatis subsexfloris , foliolis obovalis mu- cronatîs , cirro subtrifido contorto , slipulis semibastatis.

In pasculis alpestribus montis Schahdagb rarior. Floret Ju- nio, ?^.

A binis praecedenlibus , quiBus habitu similis j distincta foliis lalioribus obtusis , cirris longioribus bi-lrifidis , caly» cum laciniis brevioribus. GoroUa praecedentis tota purpurea. Ticia narbonensis. Marschall taur. cauc. n, 2416.

Circa Derbentura hjnc inde. î*liaca bracliylropis.

Pb. caulescens adsceudens glabrluscula , Horibus racemosis , cariua alis breviore.

(94j

In alpe ScliahJagli. Junio. %.

DifTert a Ph. astragalina ( Astragalo alpino L.) lapponica et sibirica, foliolis fere glabris (nec incanis) evidentius petiolatis ohtusioribus ; calycis dentibus minoiibus , carina alis brcviore ( nec longiore ) , germine hirsnto brevius pedicellalo. In Ph. alpina et frigida caiina alas longitudine aequat. Oxjlropis montana. Decand. Astrag. p. 66. n. 1,

Astragalus montanus. Marschall tauv. cane. n. 1486.

In alpe Scliahdagb haud infrequens. Floret Junio.

Nostra planta difFert a specirnine austriaco quod coram ha- Léo , scapo foliis diiplo longiore , floribus duplo majoribus , bracteis pedicellum superantibus , carina longius mucronata , vcxillo emarginato , pube scapi et calycis adpressa. Legunii- num vero forma oinnino eadeni. Oxytropis albana.

O. acaulis subsericea , scapis declinatis folio longioribus , bracteis calyce minoribus , leguniinibus ovatis inflalis pube- scentibus.

In alpibus circa Gbinalug rarius occurrit. Floret Junio. *^.

Proxima O. coeruleae Decand. (Astrag. baicalensi Pall.) a qua praesertim leguniinibus pubescentibus difTert. Flores coerulei. Oxytropis uralensis. Decand. Astrag^ p. 69. n. 5.

Astragalus uralensis. Sp. pi. éd. TFilld. III. p. 1312. w. 122,

In alpibus versus fontes rivi Chodial bine inde. Floret Junio.

Corolla pallide cocrulea, Scapus multo brevior quam in speciminibus sibiricis et faciès nonnihil aliéna , taraen eadera \idetur esse species.

(95)

Astragalus tumidus. Marschall taiir. cauc. n. 148^.

In Iberiae collibus apricis inler fluvios Alget et Kziam frcquens. Floret Apn'Ii.

Nomen triviale mutari débet , ne confuudatur ciini A. lii- mido Sp. pi. éd. inild. II p. 1329. n. 161.

Astragalus monspessulanus. Marschall taur. cauc. n. 1493* Hiijas quatuor observavi varietates : 1 ) In ritonte Beschtait et circa acidulam NarLsana. Cespites denai rainosissimi. Folia digitalia raro palmaria , supra viridia subtus incana foliolis obtusis vix eraarginatis. Scapi foliis plerumque bre- viores. Bracteae ovatae acutae pedicellum aequantes. 2 ). Circa acidulam Narlsana. Folia et scapi spillianiaea , foliola oblonga baud emarginata subtus pilosiuscula , ulrinque viri- dia. Bracteae subulatae ut in sequentibus. 3 ) In Osselia. Folia et scapi spitbaraaea , foliola subrotuude - ovata retusa et emarginata , subtus pilosiuscula pallidiora. Racemi basi laxi. 4 ) In alpeslrihus Caucasi orientalis. Eadera cum praeceden- le , praeter foliola niagis emarginata fere obcordata ^ et race- mum conipactuin forsan ob aetatenx minus provectam. Om- nibus flores ochroleuci vel dilute carnei , carinae apice purpu- rco , et scapi foliis nequaquam longiores. Sed et in specimi- ne gallico Astr. monspessulani quod possideo , scapus folia vix superat , ncc praeter colorem floris , qnem in caucasicis nun- quam vidi , purpureuni , uUam invenio diflereoliam. Alae utrique acute eraarginatae.

Astragalus sanguinolentus. Marschall taur, cauc. n. 1493.

(96)

■Rarîorem slîrpera nonnisi in summis montibus inter Bu- duch et Chinalug inveni.

Simillima praecedenti praeter omnium partium parvitatem , leguminumque formam. f lorum color , scapi(jue erga folia proportio omnino eadeni. Astragalus nummularius. Marschall taur. cauc. n. 1499. Frucliferum legi ia monlibus altis circa Buduch , Junio. Folia in lueis speciminibus glabra, margine tantum nervoque niedio ciliatis. Petiolus commuais magis pilosus , spithamaeus et ultra. Leguminura forma eadem ac in A. tumido et utrigero quamvis minora , cnm quibus etiam floribus pedun- culatis convenit , atque juxta illos et A. longiflorum est col- locandus. Astragalus Pseudotragacantha. Pallas Àstrag. p. 3. n. 3. t. 3.

In rupibus Caucasi orientalis subalpini inter Dshymi et Sôy- gyb baud rarus; in Iberia ad rivum Dsegam in monte Tschar- dachli; cis Caucasura in monte BescLtau et alio a serpentibus noraen ferente. Floret Junio.

Folia 8-9 iuga saepe canesceutia , pedicelli floribus septera vel octo ( ncc quatuor ) flavis ( nec albis ). Forsan diversa ab A. aristato l' Héritier , cujus nec speciraina nec iconem vidi. Astragalus caspicus. Marschall taur. cauc. n. 1500- In collibus aridis dilionis Scbekensis. Julio. Habilus omnino A. caucasici a quo differt calycibus quin- quedentatis , denlibus patentibus subpungentibus , nec ad mé- dium quinquefidis laciniis erectis innocuis. Flores duplo fere minores. Legumina in ulroque lanata.

(97)

Astragaliis pycnapliyllus.

A. ( frutescens petiolis spinescentîbiis) foliis subqiiinquejiigis foliolis ovalis coiuluplicatis mucionalo - spinosis albo - tomenlo- sis 3 calyce pentapliyHo lanato.

In Iberiae provincia Kasacli. Augusto. t^

Ab A. Aruacantha differt praeter indicata, corolla Iota alba, foliolisque duplo niinoribus , bis tomento denso inciinibente uec laxo. Calyx in bis et in sequente pentaphylkis corolla dim'idio niinor. Specimina a- 1804 in Iberia circa Signach le- eta conveniunt niagniludine eorollae, «ed discrepant foliis sep- temjiigis , foliolis duplo majoribus fere ut in A. Arnacantha An diversa species ? Astragalus denudatus.

A. ( frutescens petiolis spînescentîbus ) foliis septemjugis , foliolis lanceolatis acutiusculis spinoso - mucronatis utrinqus riridibus pubescentibus , ealyce pentaphyllo lanato.

In Caucasi oiLentalis montibus altioribus cirea Budueli. Ju- nio. fi

Siraillimus A. caucasico praeter calycem. Folia majora quam in praecedente , jiiniora levissime toraentosa. Flores parti praecedenlis vexillo striato. Trifoliura hamosum. Marschall taiir. caiic, n, 1507. In apricis circa Kubam, Junio.

Specimina e Cancaso orientali et Iberia differuut a tanrici* eaulc niulto longiore , floribus paliide flavis , slipidis longio- ribus , leguminibus raagis viliosis acnmine rellexo adpresso , nec tantuiH patente angulo recto ; forsan specie diversi.

IV i3

(98)

Tiùfolium trichocephalum. Marschall taur, cauc. n. 1518.

Trifolium armenium. Willd. enum. H. Berol. p. 793.

In alpe Tyfendagh.

Nostra planta duplo major ibeiica, caule in medio folio in- sti'iicto , foliolis emarginatis. Speciniina circa Nartsana lecta adliuc majora bipedalia polyphylla, neque vero specie distincte.

Trifolium lappaceum. Marschall taur. cauc. ii. 1521. Circa Kiibara. Junio.

Planta taurico - caucasica dilTert a culta in hortis calycinis denlibus duplo longioribus minus rigidis , corollam evidenler superantibus. Doryciiium latifolium. Marschall taur. cauc. n. 1539.

In lapidosis provinciae Sclietteuris inter arbusta. Julio. Caulis herbaceus. Dentés calycini duo superiores saepe ova- ti : leguraiuum vero forma cylindrica optiraam praebet dia- gnosin. Floret plerumque ante D. monspeliense. Trigonella gladiata. Marschall taur. cauc. n. 1542.

In Caucasi oricntalis collibus ad Mare caspium inter rudera munimenti Buinaki. Medicago denticulala. Sp. pi. éd. Willd. III. p. 1414. ti. 26. In apricis circa Derbentum. Majo.

Convenit cum planta sub hoc nomine in hortis culta prae- ter quod aculei leguminum in nostra minus divergant. Lc- gumina matura flava valde reticulata anfractibus duobns aut tiibus. Foliola obovata , eniarginata cum mucronc , denticu- lala. Stipulae in spontanea ciliato-dentalae , in culta fere pin- natifidae.

(99)

Tragopogon oiientalis. Sp. pi. éd. JVilld. III. p. 1493. /i. 4 ?

In coUIbus Iberiae australis ad livum Dsegara,

Diibic admoduni hanc speciein propono. Planta enim sub noniine Tr. oiienlalis in bortis culta quae cum sibiricis speci- niinibiis bene congruil , omnino alla. Nostra vix spitbamaea angnstifolia , corollae radii subtus fusco striatae , antherae fiiscae ; illa vero pedalis et ultra , foliis quam in reliquis speciebiis plerisque lalioribus , radio corollae subtus antheris- que luteis. His ullimis notis convenit cum descriptione Lin- naei 1. c. sed synonyraon Tournefortii expresse requirit folia angusla, Hortum upsaliensem ad nianus non habeo ut diju- dicare queam. Scorzonera lanata. Marschall taur. caiic. n. 1574.

Circa Derbentum. Junio, Sonchus albanus.

S. pedunculis squanialis calycibusque glabris , floribus co- rymbosis , foliis ovatis subulato-dentatis, snperioribus basi cor- dalis subsagiltatis j infunis lyratis.

Ad rivulos Caucasi orientalis sub alpe Schahdagh. Junio ^

A S. sibirico qui in Sibiria et circa Pelropolin nascitur ( caucasicum enim et tauricum non vidi ) differt floribus du- plo majoribus , calycis foliolis obtusiusculis viridibus ( nec su- bulatis purpurascentibus ) , foliis ovalis crebre denticulatis ( nec lanceolatis subinlegerrimis ). Flores pallide coerulei. Prenanlhes luberosa.

Prenanlhes bispida. Marschall taur. cauc. n. 1592.

In silvis Iberiae australis versus fontes fluvii Akstafa. Floret Aprili.

i5*

( loo)

Radix tuberosa. Noraen erat niutandura alia enini jam exstat Pr. hispida a nostra diversissima. Lfiontodon alpinus.

L. calyce exteriore ereclo : squauiis lanceolalis , scapo uni- floro , fuliis lanceolalis oblusis subdentalis glabris. In summa alpe Schahdaglr. Junio. '^.

Simillimus L. livido, sed distinctus flore majore ^ calyce ex- teriore multo angustiore vix marginato , foliorum dentibus raris brevibus ( nec longiusculis ) extrorsum hamalis. Pappus in scmine immature brevissime slipitatus. Leonlodon caucasicus.

L. calyce exteriore laxo , squaniis ovatis marginalis , foliis- uncinato-pinnatifîdis laciniis retrorsura subimbricatis. V In promontorio Caucasico ad fluvium Terek superiorem'

circa Tatartup. Floret primo vere. ^.

Foliorum forma valdè variât praecipue qiioad magnîtudinem

laciniae extimae, semper tamen distinctus a L. Taraxaco oui

laciiiiae patentes distantes et calycis foliola exteriora lanceolata.

Hedypnois rhagadioloides.. Sp. pi. éd. JFilld. III. p. 1617. 7z, 3.

Circa Derbenlum. Majo.

Caulis erectus vel saltem adscendens. Folia basi anguslio- ra cordata amplexieaulia. Pedunculi sub flore valde incras' sali. Hypochaeris canescens.

H. foliis sinuato-dentatis glabris , caule ramoso folioso , pedunculis subsquamosis calycibusqne pubcscenli-canis.

In ripa fluvii Terek sub fortalilio Vladicaucas. Floret Sep- tiembri. ^.

(lOl)

Habitus H. radicatae , sed notis indicatis abunde distincla. Flores majores. Pappiis catididus nec riifescens. Folia cau- lina pauca radicalibiis multo minora. Pudunciili parum squa- niosi.

Serratula depressa. Mdni. de la Soc. de Gorenki (Jned.) ctini icône.

S. subacaulis foliis bipinnatiûdis canis subtus tomentosis , calycibus subglobosis squamis Iaxis lauccolatis obtusiusculis villosis.

In summis montibus Caucasi oricnlalis inter foules lorreu- tiiim Chodial et Kussartschai. Junio. ^.

Summa affinitas cura S. humili et S. molli , praesertira eum priore a qua tamen difFerre vidctur foliis bipinnatifidis infra loraento vago nec niveo tectis , caule vix uUo , pappo setoso scabro admodum fiagili , receptaculi paleis subulatis simplicibus. Flores albi vcl carnei, S. molli (Caïd, molli L.) majores , anlheris coeruleis. Serratula elegans. Métn, de la Soc. de Goreiiki (Jned,^ cum icône.

S. foliis linearibus margine revolutis imis pinnatifulis , cau- le basi ramoso raniis simplicissimis unifluris calycis squamis subspinosis , extimis mucrone patulo.

Occurrit rarius iii glarcosis Caucasi orientalis u])i amnis Goglscliaje promontorio medio exit , sub pago Dshanacbulac. Junio. ^.

Ilahilus quodamraodo S. stoecliadifoliae. Radix nuilticeps hybernaculis deusissiuio lomento tcclis. Flores magnitudine Si coronalae rosei. Calyx pubesccnti - canus squamis intimis

(I02)

longe acuminalis purpuveis. Pappus scaber inaeqaalis persi- slens. Carduus cinereus. Marschall taiir. cauc. n. 1649.

In Caucaso oiientali circa Bujnaki. Mnjo. Cnious strigosus. Marschall tauv. cauc. n, 1664.

Ad. fl. Aragvi in vicinia veteris urbis Suzchet , nec alibi niibi obvia facta.

Setae paginae superioris foliorum rigidae pungentes. Cnicur. lappaceus. Marschall laur. cauc. n. 1665.

In Iberia ad Cyrura inter Soganlug et flaviam Alget occur- rit variotas floribus nonnihil majoribus flavis. Hujus syno- nymon est Carduus Kosmelii Adam apud Weber et Mohr Ca- tal. 1. p. 66. n. 35. nec Carduus horridus. ibid. n. 36 qui ad Cnicum munilura. Marschall taur. cauc. n. 1667 perti-

net. Carlbanius oxyacanlha. Marschall taur. cauc. n. 1677.

Ad Cyrum inferiorem versus ostia Araxis haud infrequens. Canthamus cynaroides. Marschall taur. cauc. n. 1680.

In districtu Kubensi versus Scbirvanura , nec non in mon- tibus supra Gandsham. Artemisia procera. Marschall taur. cauc. n. i688.

Frequens in dumetis provinciae Schirvan circa oslia riri Goglschai. Julio.

Artemisia chamaemelifolia. Marschall taur. cauc. u. 1698.

lu lapidosis ad fl, Terek inter Casbek et Kobi.

(io5)

Absinthium pedunculare

A. caule Lerbaceo simplicissinio , foliis alboserîceis acutis , înferioiibus palniato niultiiîdis summis simplieibus , pcduncii- Ls axillaiibus unifloris nudis folio longioribus.

In saxis Caucasi orientalis subalpin! versus fontes torrcu- tis Chodjal. Junio. ^.

Ab aflinibus distinctuni pedunculis folio inlerdura quadruple longioribus. Flores raox erecti niox mitantes A. alpino ma- jores cui caeterum babitu similis. Calyx et flosciili villosi. Conyza squarrosa. Marschall taur. cauc. n. 1715. la Caucaso orientali et iberico bine inde.

Nostrae slirpi flores minores quam Germanicae , calyccsque pallidiores , vix tanien diversa.

Erigeron caucasicum.

E. foliis integerrimis obtuse raucronalis radicalibus , caule paucifloro. In alpe Kaiscbaur Septeœbri defloratum legî.

Ab omnibus distiuctum foliis caulinis basi latioribus subam- plexicaulibus. Tola planta hispida pilis albis band glandulo- sis. Flores E. acri majores ; coroUulis purpureis. Calyx valde birtus apice coloratus. Semina pallida hispida lungitudine pappi sordide albi. Erigeron acre. Marschall taur. cauc. n. 1718.

In provincia Scbirvan et in Iberia australi occurrit varietas caule paniculato-corymboso , foliis pluribus latioribus , floribus duplo fere majoribus , forsan specie diversa.

Cio4)

Aster roseus,

A. suffrutlcosns basi raniosissinius , fuliis linearibus sessili- bus inlegerrimis impunctatis glabriusculis , pedunculis termi- iialibus unifloris , calycibus discum aeqiianlibus.

In saxis circa pagum dislrictus Kubensis Sudur alpi Schah» dagb subjectuni. Junîo. "^

Ab europaeis omnibus distincliis caulc basi perennante. Ra- ml spitbamaei uniflori ramulis nonnullis sterilibus. Folia ses- quunciam longa lineas fere duas lata. Flosculi radii amocn^ rosei lineam latî. Aster alpiniis. Sp. pi. ed JVilld. III. p. 2018. n. 15. In alplbus Caucasi orientalis. Junio.

Duplo fere allior planta europaea , caelerum non diversus. Aster pulchcllus. Marschall taur. cauc. n. 1728.

In alpe Schahdagh. Junio. Aster caucasiens. Marschall taur. cauc. n. 1729.

Iiï alpe Kaiscbaur. Septembri. Cincraria fui va.

C. ( floribus flosculosis ) foliis dentalis: radicalibus spatlmla- tis caulinis oblongo-linearibus, floribus terniinalibus aggrcgati*. In pascuis alpinis circa Cbinalug. Junio. ^ Simillima C. aurantiacae babitu , foliis et colore florum aurantio , sed diversa floribus pluribns brevius i>edunculatiï , radio conslanter nulio. Inula grandiflora. Marschall taur. cauc. n. 1748.

In alpe Kaiscbaur. Septembri. Inula glandulosa. Marschall taur. cauc. n. 1749. In Caucasi orientalis alpe Scbabdah. Juuio.

(io5)

Anlheniis Marsclialliana. Marschall taur. cauc. n. 177G.

In alpibus Caucasi orientalis Schahdagh et Tyfendagh Junio. Centaurea moschala. Marschall taur. cauc. n. 1795.

In glariosis ad Cyrum versus pagiim Aresch dilionis Sclie- keusis. Augusto. Centaurea alata. Marschall taur. cauc. n. 1796.

Copiosa in collibus supra novam Schamachîam. Centaurea ochroleuca. Marschall taur. cauc. n. 1801. In alpe Schahdagh. Junio.

CoroIIa alba sine ulla linctura flava , quam exsiccata modo induit. Variât rarius floribus purpureis. Centaurea cineraria. Sp. pi. éd. TVilld. 111. p. 2294. n. 41. In collibus ad mare Caspium circa Tarku Majo legi non- dura florentem.

Exacte convenit cura meo speciraime sicco C. cinerariae , ex horto upsaliensi, cui caulis ex omnibus axiliis ramos emit- lens , folia etiam sumraa pinnatifida , calyx basi foliosus sub- rolundus squamis admodura latis ; sed valde diversa a C cineraria Marschall taur. cauc. n. 1807. Sub hac duae la-, tcnt specîes ; una e Caucaso cisalpino calycibus ovalis caule suberecto ; pedunculo elongato ; altéra ex X^m'ia calycibus hemisphaericis , caule decumbente , pendunculis brevibus , flo- ribus duplo majoribus.

Centaurea dcalbata. Marschall taur. cauc. n. 1809.

Varietales ab illustr, Marschallio 1. c. indicatae species sunt forsan distinctae. Specimina e monte Beschtau et Cau- caso horeali exacte quadrant cum descriptiune Sp. pi. ed

IV. i4

(io6)

Willd. p. 2295. Hîs caulis adscendens simpHcissiraus , folia pinnatifida laciiiii9 lanceolatis acutis integerriinis vel grosse dentalis. Quae in Caucaso orientali circa Sudur legi , folia gerunt minora bipionalifida laciniis incisis , flores minores , calyce fusco sphacelalo. Ibericis denique ( quae var. a Mar^ schalt 1. c. ) caulis erectus raraosus , folia ut in praecedenle, calyx vero pallidior.

Centaurea cichoracea. Sp. pL éd. Ffilld, III. p. 23. 5. n. 114,

In agris quiescentibus circa pagura dislrictus Kubensis sub- alpinum Soygyb frequens ; etiam in alpibus supra Chinalug. Floret Junio. '^.

Cura diagnosi specifica 1. c. bene convenit , sed ulteriorem descriptionena iconeraque Tillii conferre non licuit. Caulis vix spithamaeus simplicissimus. Folia lanceolata spinoso-ser* rata valde decurrentia ulrinque glabra, palmaria , scsquiunciam lata. Flos terminalis purpureus magnitudine Cent, benedi- ctae. Calycis foliola lanceolata , spina terminait longa setacea patente.

Orcliis formosa. Mêni. de la Soc. de Gorenkt Cined.) cwn icône.

O. bulbis tcsiiculatis, labello amplo trilobo: lobis laterali» bus brevissimis undulatis , medio elongato lineare apice bifi- do , periantbio foliolis conniventibus : interioribus erosis.

In silvis Caucasi orientalis inter Derbentum et Kubara roi- nus frequens. Junio. ^.

Planta speciosa bipedalis. Racemus dimidium caulem oc- cupât. Flores sparsi raagni purpurei labello denium viridi. CoroUa forma ad 0. bircinam accedil. Calcar germinc paullo brevius.

Oi'chis mîlitaris. Marschall taur. cauc. n. 1839,

In Caucaso oriental! demissiore liinc inde.

Labelli forma valde inconslans , lacîniae inlerraediae lobis mox angustioribus mox latioribus , ita ut inter O. tephrosan- them et O. fuscara ambigat, Bracteae nunquam desunt , sae~ pe lineam et ultra longae.

Epipactis microphylla. S p. pi. éd. fVilld. IF. p. 84. n. 3. Circa Kubara. Junio.

Foliorum parvitate , bracteis pro longîtudîne latioribus , erectis nec patenlibus , ab E. latifolia diversa.

Carex curvula. Sp. pi. éd. Willd. IV. p. 218. n, 23.

In alpe Schahdagh. Junio.

Nostra nonnihil diversa ab Europaea spica lineari nec ova- ta. Singiila spicula composita e ûosculo baseos foemineo , tribusque niasculis. Carex atrofusca.

C. spica androgyna terminali basi niascula , foemineis ter- nis ovatis sessilibus congestis , stigmatibus tribus , fructibus subrotundis compresso-triquetris roslro brevissime biCdo squamain lanceolatani acutiusculani aequanlibus.

In suraraa alpe Tyfendagh inter Ghinalug et Wandam. Ju- nio. ^.

Simillima C. nigrae , sed praeter spicam sumraam androgy- nam diffcrt adliuc squamis acutioribus , fructusque forma. Culrntis vix spitbamaeus. Proxima videlur esse C. parviflo- rac Ilost.

»4*

(io8)

Carex caucasîca.

C. spica androgyna solitaria terminali basi mascula , ferai- neis quaternis pedunculatis infima reraota, stigmatibus tribus , fruclibus ellipticis compressis rostro bifido squaruani lanceo- latam acuminatam longitudiiie aequantibus , triplo latioribus.

In alpe Scbahdagb. Spécimen iii Ossetia iberica circa Tscha- la ab Gueldenstaedio lectum in Herbario illustriss. Com. Ra- zumovii Gorenki servatur. Floret Junio. ^.

C. atratae habitu et colore similis sed multo major. Cap- sulae adliuc immaturae virides rostello nigro , squama triplo latiores. Carex ferruginea. Sp. pi. éd. TVilld. IV. p. 247. n. 137. In subalpinis Caucasi orientalis circa Buduch. Junio. Spiculae foemineae in nostra lanceolata breviores magis approximatae , taraen non diversae. IIujus varietatcra in alpe Schahdagb legi culmo brevi spicula mascula fusca nec pallida- Carex chlorostachys.

C. spica mascula solitaria , foemineis ternis exserte pedun- culatis f stigmatibus tribus , fructibus lanceolato triquetris apice membranaceo subbilobo squama ovata obtusissima mem- branaceo-marginata longioribus.

In subalpinis ad torrentem Jucliaribasch. Junio. ?^ Pcdunculis tenuissimis Iaxis , spiculis viridibus , squama- rum margine lato membranaceo ab omnibus distincta. A. C. bracliystaclii praeterca differt foliis planis ; a. C. Milchho- feri fructibus nec ovatis nec inllatis. Spicula summa foemi- nea quandoque approximata sessilis. Fructus versus apicem subserrulatus.

(io9)

Carex panicea. Marschall taur. cauc, n. 1887.

In montosis ad torrentera Chochal. Junio. Carex nitida. Marschall taur. cauc. n. 1889.

Circa Kuban hinc inde. Carex cespitosa. Sp. pi. éd. Willd. IV. p. 2 87. n. 166.

In alpe Tyfendagh.

Carex diluta. Marschall. taur. cauc. n. 1883. In subalpinis circa Chinalug. Junio.

Siraillima C. pallescenle , sed diiïert spiculis longioribus remolioriljiis , sumnia bractea basi haud corrugata ( quod sem- per in C. pallescente observavi ) et praecipue capsula trique- Ira multinervia , roslello nnquaquani brevissimo. Quandoque occurrit spicis brevioribus , brevius pedunculalis, ternis ( nec quaternis ) sumraa subremota. Carex Dryracja. Marschall taur. cauc. n. 1890.

Frequens in silvis diiionis Kubensis. Carex plumbea. Sp. pi. éd. TFilld. IV. p. 308 n. n. 205. Ad rivum Bugam inter Tarkie et Derbenturo. Junio. Maxime quidem aflinis C. ripariae quacum conjunxit il- histr. Marschall. FI. taur. cauc, n. 1893. lamen diflcrre vi- detur spicis foemineis crassioribus longius pedunculatis , cap- sulis majoribns roslello vix uUo. A C. vesicaria abunde di- stincta , capsularura forma. Myrinphyllura verticillatum. Sp. pi. éd. Willd. IV. p. 407 n. 2. la udis circa oppidum Kislar , Majo.

(IIO) Quercus pyreaaica. Sp. pi. éd. WMd. IF. p. 451. n. 67. In silvis Caucasi orientalis transalpini versus Cyruin.

Arbor excelsa foliorura forma maxime varians , mox enim profunde pinnalifida mox tantum slauata. Neque peduncu- lorum longitude vel glandlum forma constans. Fructus ta- nien sessiles minquam vidi. Quercus iberica. Marschall taur. caiic, n. 1913.

In silvis montanis supra Gandsliam. Juglans plerocarpa. Sp. pi. pd. FFillà.. IF. p. 455. n. 2.

Rhus obscurum. Marschall taur. cauc. n. 606.

In Caucasi orientalis demissioris sylvis districtus Sclickensis minus frequens. Junio fructibus onustam inveni.

Arbor mediocris ; amenta mascula non vidi ; foeminea spi- thamaea pendula , fructibus sessilibus nuce avellana minoribus. Platanus orientalis. Marschall taur. cauc. n. 1922.

Pcr totum fcre Caucasum orientalem in hortis et praecipue juxta templa occurrit , vix tamen liaruni regionura vere in- digena. Omnium quas unquam vidi arborum speciosissimae , templum cingunt antiquura pagi Lesgici Hasra ad fluvium Samur amoenissirae siti. '

Ciicumis Melo, Sp. pi. éd. Willd. IF. p. 613. n. 8.

In campo slerilissimo ad Cyrum inferiorem in ditione ScLir- vensi procul ab omni habitalione liinc inde nascentem vidi , sed quod maxime dolco specimina inter chartas siccare ne- glexi, unde nunc dubiae banc patriae plantam Caucasi iudige- nam esse , pro certa asserere nequeo. Sallera in Rossia nie- ridionali ubi copiosissime colitur , uunquam extra agros oc- currit.

(m)

Viscum Oxycedri. Marschall Taiir, cauc. n. 1942.

Raziiraovia. Hoffmann Index Horti Mosquensis. 1810. cum icône. Circa Tiflia et in montosis supra Gandsham admodum frs-

qaens.

Non sine jure Clar. Hoffmam novum ex hac specie con* stituit genus , scd parles fructificationis praesertim foemineae aliter se habent ac ille descripsit. Flores masculi circa arti- culos subsessiles solitarii bini vel terni. Calyx nionophyllu* urceolatus ultra médium bifidus laciniis carinatis obtusiuscu- lis. CoroIIa patens tribus scaphoideis supra concavis subtus convexis apice inflexo. Anthera ia medio petalo sessilis , ro- tunda depressa, impubera membrana tecta , efl'oeta vacua cum receptaculo medio pollinis. Foemliiei flores in apice ramulo- rum subterni pedicellati , lateralibus duobus aut sterilibus aut serius florentibus. Pedicellus brevissimus ex articule haud prorainens , apice dilatatus. Calyx ovatiis monophyllus inferne tenuissimus gerraini adnatus , supra médium earnosus , ( quod Cel. Iloffmam pro stylo surapsit ) ita ut semisuperus dici (jueat : claususj apice rima transversa pro emissione slig- matis. Corolla nuUa. Germen ultra médium cum calyce connatura. Stylus brevissimus , terminatus stigmate subcapi- tato in rima calycis , nec extra illam prorainente. Semea uni- cum ovatum tunica propria inclusum viride , apice obtusius , basi bilo (?) prominulo.

Populus bybrida. Marschall taur. cauc. n. 1951. In nemoribus ad fluvium Kojsu.

Flores observare non licuit , sed folia maxime variant , ita ut vix propriam coustituere queat speciem. Sed popu-

(112)

lus alba Smitli ( P. nivea Willd. ) amentis ovatis ( nec cylin- draceis ) distiucta, in nostris regionibus niihi non obvia facta. Andropogon Gryllus. Sp. pi. éd. Willd IV. p. 913.

In ditione Schekensi Caucasi orientalis transalpini inter ar- busta rarius occurrit. Julio. Acacia Stephaniana. Marschall ts.ur. caiic. n. 1997.

Tofschandrnaq (unguis leporis). Corn, le Brujn voyage T. I. icou.

A mari Caspio usque ad rivuni Gogtschai plus minus fre- «juens , nec ultra ia occidentem procedit.

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ir.

Observationes in Saxifragas Taurico Caucasicas Auclovc G. Sleven.

Inler plura plantarum gênera quorum numerosas fovent spe- cic5 iinperii Rossici vaslissimi fuies , niilhim fortasse Saxifragis minus est notuni atque exlricatuni. Latent in herbariis bota- nîcorum Rossicornm liaud paucac adhuc species nonduni descri- ptae , praescrtim in ditissimo niusaco II. Corn. Rasumovii , ubi non modo bcne multae nuper ex Sibiria missae , sed et omnes fere olim a Stellero , Gnielino et Mcrkio Çxn intinere Billingsii) lectae servantur, quas ut publici jnris faciat, Glariss. F. Fischer, Horti gorinkensis praefectus dignîssiraus , veheraenter desidera- raus. Rossîae nieridionalis indigenas quotquot hue usque in- notuere, ill. L. B. Marschall a Bieberstcin Flora taurico -cauca- sica enumerat , ncc postrenuim nieum iler Gaucasicura A. 1810 quanivis 1er variis locis sumnias alpes adivi , unicam mihi no- vam praebuit spcciem ubi pUirimas expectassem. Nullum lamen interest dubium Caucasum multas adhuc alere Saxifragas , cum altiora ejus cacumina vel easdem omnino cum alpibus Europaeis , vel salteni siniillimas atque alTiiies proférât plantas. Prias vero observatas denuo in ill(j ilinere accuralius examinare licuit , et inpriniis agnovi quam pro loco natali variani iuduant faciem. Pauca tamen super his monenda haberem , nisi exspectata diu , quam nupcrrime tanlum visere licuit , splendida Monographia

lY i5

("4)

Saxifi-agarum illaslr. Comitis a Sleruberg milii ansani praebuisset gonus hoc denuo perlustrandi. Multae enim Caucasi Tauiiae- que Saxifiagae ibi pro novis speciebus ventilanlur , qnae curu gravissima Willdenovii auctorilate nitanlur, non abs i-e fore duxi observatlones et nieas qualescunqiie in has species bolanophilis proponere. In récentes ut plmùnium sunt institutae plantas ^ et dein cum Europaeis , quotqnot continet herbariolum nieum , speciminibus sedulo comparalae, Igitur ex Sternbergianis Saxif- ragam caitilagineam cuin S. Aizoo conjunxi ; S. repandain cum S. rotundifolia ; S. grand ijlovitni cl iS", cjmbalariam cum S. granulata j S. rcliculatam et S. hedeiaceam cum S. orientali ; S. controversam cum S. tridaclylite. Ex Marchallianis vero S. hederaceani ad S. orienlalem , S. asperani ad S. flagellarem , S. muscoidem ad S. pubescenlem (quae S. mixla FI. taui\ cauc), S. cespilosam ad S. muscoidem reluli. De quibud fusiui sequen» les pagellae.

I. Saxifraga Aizoon. Slernberg Mon. Sax, n. III. Mat^ schall laur. cauc. n. 775. (S. Cotylédon ).

Pluies hujus speciei varietates in Caucase observavi qnarui» uulla exacte cum iis ab ill. Slernbergio indicatis convenit.

a ) Major , racemo composito , foliis acutiuscnlis patentl-

bus , floribus albis niox punctatis niox immaculalis.

Occurrit in montosis Imeretiae et Caucasi medii.

Diflert a varietate a Sternherg 1. c. foliis lanceolatfs aculî-

usculis , radicalibus intimis lantum erectis , caule miuor vcl

diphyllo , paniculac ramis iuferioribus elongalis a.pice bi-lrinuri*.

Poslrema hac nota quamvis a vulgari S. Aizoidi recédât , lameti

S- longifoliae adnumcrari iiequil ob Iblîoruni foiniam margi-.

(ii5)

ncmqne evidenter crenatum ; nec S. pyramidah ob folia acu- tiuscula , canlem subnudum , paniciilae ramos apice lantum flo- riferos , unde habitus omniiio diversus , anlheras flavas etc , nec denique S. intaclae W. ( ciù folia etiam lanceolalo-obovata ) ob caiilcm infcrne glabruni fuliaqiie laliora. Neque vero propriam eouslituit speciem , folia enini in speciniinibas liciveticis quas coi'am habeo , passim acutiiiscula racemus etiam in ipsa icône UI. Sternbergii ( t. III ) compositus.

b J Major , racemo subsiiiiplici , foliis lanceolalis acutis stii- ctis , floribus rnbellis.

S. cartilaginea. fVilldenow in Sternb. Mon. Sax, p. 5. n. IF. T. IH. c.

Habitat in alpe Gasbek. Simillima vaiietati a ) praeler folia quae erecta acutiora , at- qne paniculae ramos inferiores minus elongatos. Speciminibus intermediis jungitur cum praecedente et gemina S. Aizoo. Calyx nequaqnam glaber sed glandidoso pilosus , neque folia obtusio- Ta quam in reliqnis.

c ) Minor , foliis lignlatis aculiusculis erectis floribus roseis , racemo snbsiniplicî.

Frequens in alpibus circa fontes Aragwi. Exacte convenit cum speciminibus austiiacis exceptis foliis aculioiibus florumque colore. Pedunculi calycesque plus mi- nus glandnloso-pilosi.

d ) Minor , foliis lignlatis obtusis patulis , floribus albis , pedunculis calycibiisque mox glabris mox glanduloso-pi- losis , racemo subsimplici. Rarior in alpe Caucasi orientalis Schahdagh.

i5 *

(ii6)

e) Minor 3 follis spathulalis obtusis , racenio paucifloro , pe- dunculis calyci busqué glanduloso-pilosis , Qoribus albis.

DifFert a var /?. Sternherg. l. c. calycibus haud glabris. Icon vero Floi-ae lappouicae t. 2. f^ 2. optime conveait, nec Linnaeus aliquid de glabritie calycis liabet.

f) Miuima , vix digilalis , foliis obovatis subpatentibtis , ra- cemo paucifloro simplici , floiibus mox albis tuox roseis.

In alpe Casbek.

Omncs hae varieLates indivîduis mlermediis inter se et cum S. Aizoo Europaea junguntur, nec ulla specie separarî potest li- cet extremae maxime diilorant habîtu, Nunquara lanien vidi calycem gtabrum sicut in planta belvetîca et auslriaca saepiiis occurrit , nec omnia folia eiecta nisi in varielale h) ( S. carli- laginea Wllld. ) quae bac ipsa nota minus reliqais a genuina S. Aizoo diflert. Sed et Europaeam-. slirpem quam maxime variare notissimum est ; immo S. pyramidatis vLx specie , est distîncta, Cbir. eaim Lapeyrouse icône FL Lapp. t. 2. y. 2. quae S. Ai- zoon Caucasicam et Europaeam quam optime exbibet , ad suam S, pyramidalem tiabit.

2. Saxifraga rotundifolia. Sternherg Mon. Sax, p. 17. n. XXV. Marschall. FI. taur. cauc. n. 779.

S. repanda. Sternbarg L c. n.XXlf^. t. V.

Pulchiara banc stirpem iu montibus Iraereliae saepius inve- ni ; specimina ex alpibus Ciucasi medii communicavit Clar. Adams ; sed nuUam plane dilTerentiam inlei- baec et Europaea video. Folia , ut optime obscrvavit illustr. Corn. Stcrnberg , variant , vel potius dentés nonnisi in foliis radicalibus , obtusi caulinorum semper acuti , imo saepe acutiores quam in speci mi- nibus Europaeis quae possideo. Gaulis nequaquara vitrosior :

("7)

versus basin interdum magis solito villosus , sed neque coiistan- ler , neque sola haec nota ad distînguendam speciem sulficiL Icon denique 1. e. eadem esse denionstrat.

3. Saxifiaga gi-anulata. Sternherg Mon. Sax. p. 16, n. XXllI. Marschïill taur. cauc. n. 780. Diu haesilavi specimina Caucasica ad hanc speciem ref'erre qnae in Svecla et Germania facicm omnino gerit diversam , sed frustra caractères quaesitus constantes quibus distingui valeanl , nequeo non pro varietatibus habere. Ferlasse tamea ileratae în planta viva observationes atque cultura suae speciei esse pro- babunt. Duplici in Caucaso provenit forma :

a ) caule elongato laxo subunifloro , foliis remolis teneris laetc viridibus.

la cryplis et sub saxoram umbra in Caucasi orientalis alpibus Schabdagh et Tyfendagb. Primo inlLiitu videtur potius esse varietas S. cernuae quam S. granulatae a qua habftus prorsus aliénas , praesertiura cura flos interdum sit nutans ; sed nec axilli bulbes gerunt , neque summa folia lînearia. Radix vero granulata , forma foliorum et structura coroUae eadem ac in sequenie , spreto babitu bue re- ferre jubent.

h ) Caule digitali vol palmari firmo bi-trifloro , polypbylle. S. cymbaluiia Linn. Sp. pi. 579 Tourn. Cor. et ilifi. cuin icône.

Haud infrequens l'n saxis alpium Caucasicarum circa Kobi et Kaischaur juxta viam ibericam. Variai foliorum dentibus lanceolatis aculis , et retundatis ob- tusis. Folia iu caule quinque vel sex , inferiora peliolata loba-

(ii8)

ta , deiii intégra subrotunda vel ovata , sunima sessilia oblon- S3. Si dislinctam constitiiit speciem ex foliorum forma sunt petendi caractères scilicet in S. granulata Europaea folia cauli- na pauca , superiora sessilia basi cuneata (neqiie vero peliolata) profundius lobata , lobis lanceolatis vel linearibiis ( nec ovatis ) summa longiora liuearia ( nec oblonga ). Sed fateor taies notas niihi band suflicere , praesertini cum speeimina possideam Sve- cica statura humili foliisqiie cauUnis pluribus plantae Caucasi- cae perquam similia , exacte qualis prostat depicta .S", grandi- jîora Mon. Sax. t. XIL f- 4. K^que plantam sibiricam sub hoc nomine 1. c. descriplam a vuJgari S. granulata diversam es- se credo, folia enim caulina, in icône citata, sunt cuneata. Hue etiatn refero .S", sibiricam Slernherg l. c. 57. t. XXF. f. 2. quam ex dono ipsius Clar Slepbani possideo^ plantam Bergiî ibidem t. XXF. f. 1, delineatam quam ex itiuere sibirico at- tulit niihique communicavit amie. Adanis , pro vera S. sibirica Liunaei habens.

4. Saxifraga orientalis. Sternberg. Mon. Sax. p. 21, n. XXXI.

S., reticula. Ibid. p. 21. n. XXXII. t. XIII.

S. bederacea. Ibid. p. 22. n. XXXIF. Marschall

taur. cauc. n. 785.

Onniia haec nomina unam eandemque plantam designare ,

descripliones et icônes auctorum , atque synonyma veterum al*

legata , -clare demonstrant. S. reliculata Willd. minime dilFert

a S. orienlali Jacq. caulis enira nequaquam erectus ut clarissi-

raus vir specimine sicco seductus perhibel ; folia superiora evi-

denler cuneata et lobata ( nec repando-denlata ) in ipsa icône 1.

c. t. XllI. S, hederacea Florae taurico - caucasicae nullo

("9)

modo disciepat ah icône S. orîenlalis in Jacq. observ. 2. t. 34, Sed forlassis ^S". hederacea Linn. sp. pi. 579 species est peculia- jis : citât enini Saxifragam creticam aonuam minimam hedera- ceo folio Toiirn. Cor. 18. Nostra vero nequit esse Saxifraga Tour- ncfoilii ( oui calyx siiperus ^ ; nec miniraa praedicari , quippe quae saepe pedem longa. Synonyraoti Buxbaumii : S. exigiià foliis Cymbalaviae Cent. 2. p. 43. t. 45. f. 1. ob flores luteos nostrae videtur esse quamvis icon pessima nuUam habeat sinii- litudinem. Saltem non pertinet ad S. cynibalariam ad quam trahunt Willdenoviiis et Sternbergias. Nostrae valde similem ex Sibiria possideo indescriptara speclem floribiis duplo niinori- hus foliisque ciliatis distinctara.

5. Saxifiaga flagellaris. Sternberg. Mon. Sax. p. 25. n. 39. t. ri.

S. aspera Marschall taiir. cauc. n. 776. ( excbisis sy- nonyniis ). Specimina Caucasica in montis Casbek regione nivali Iccla , non dillcrunt a planta Sibirica e jugo Altajensi, Sayanskov Chre- bet dicto , qiiae in opère 111. Com. Sternberg. 1. c. nitidc depicta, 6. Saxifraga lac vis. Marschall taur. cauc. n. 777. Num baec species rêvera diversa sit a S. antunuiali , de quo dubitat III. C. Sternberg dijudicare nequeo ciiai specimina sicca quae possidcbani deperdita siut , nec vivani observare licuit. Memini tantum habitu simillimam esse.

7. Saxifraga juniperina Sternberg. Mon. Sax. p. 31. «,. XLf^IlI. t. X. f. med. Marschall taur. cauc. n. 778.

Practer loca in FI. laur. cauc. indicata occiirrit adhue in Caucasi orientalis alpe Scliahdagh.

(I20)

Caraclei' specitlciis in Mon. Sax. datus cura planta non cou- eruit. Folia non sunt verticillata sed alterna et in inferiore caulis parte densissime imbricata , ut in plerisque aliis hujus gcneris specielnis. Margo foliornm neqiiit serratus dici ; sunt enini ciliae bene conspicuae in margine foliorum superiorurn , sed quae in inferioribus multo breviores et rariores , et dé- muni vix ad ipsam foliorum basin apparent. Flores haud ses- siles sed brevitcr pedicellati , ita ut inflorascentia polius race- nius spicntus qtiam spica capitata appellari debeat , praesertim cum saepe iincia sit longior. Sub quovis flore praeter folioliim adhuc duae bracleae niiniraae suljulatae. Styli adnioduni longi , nempe petalis longiores , slamina aequantcs. Galyx infertis.

8. Saxifraga muscoides. Slernberg Mon. Sax. p. 39. n. LVLII. t. XL f. 2.

S. cespilosa Marschall laur. cauc. II. p, 460. n. 2006. ( cxckisis synonymis ).

Copiosa in alpibus Caucasici orientalis SchaliJagli et Tyfendagh.

A. S. cespitosa Linnaci salis distincta petalis brevioribus et angustioribus sordide albis. Sed oplime convenit cum icône S. cespitosae in splendidissimo opère Lapeyrousii t. 34 , quae ea- dem est cum S. muscoide Wulff. Calices saepe purpurei , pe- lala plerunique breviora , rarius tantillum longiora , neque vero duplo ut in S. cespitosa L. Hanc Cl. Lapeyrouse pcrperam cum S. muscoide coujungit , quae inlra Sveciae fuies haud occurrit ; specimina vero lapponica S. cespitosae exacte conveniunt cum icône S. groenlandicae hujus auctoris , ita ut non sine jure Gunnerus alquc Retzius utramque junxerint. Clar. Willdeno- vius ia Sp. pi. H, p. 656. n, 43. recle enumerat hanc stirpem

sub antiquo nomiiie Irivîali Linnaei , nuilata tantum definitione specifica Florae Svecicae; Persoon Lepeyrousium seculus cum S. niuscoide confundit ; ill. Com. Slernborg vero plantam Florae Svecicae inde a Linnaeo nolissiniam , de qua nullum esse po- test diibium , plane omisit.

9. Saxifraga pubesccns. Sternberg Mon. Sax. 53. k. LXXFin.

s. mixta Marschd/l lanv. cane. Il p. 4G0. n. 2005. S. muscoides. Maischidl taur. cane. I. p. 3IG. n. 783. Specimiiiibus siccis in ipso herljario illustr. Marscliallii com- paratis , perspeclurn habco ulramqiie in Flora taurico - cauca- sica memoiatam specietn unam eandemque esse. S. muscoi- des /. c. 1. n. 783. dcscripta ad specimina juniora maie sic» cata , in quibus pctala nondum crant evoluta. Adulta vero exacte convenit cum icône S. mixtae in opère. Lapeyrousii.

10. Saxifraga nervosa. Slernbcrg Mon, Sax. p. 52. n. LXXVII. Marschall taur. cauc. I. p. 316. n. 782. Nostra planta perlinet ad varietatem /S Sternberg l. c. se- cundum synonymon citatum S. intricatae Lam. et Dccand. Jl franc, oui pctala ovata ( ncc oblonga ) atque pedunculi diva- vicati. Ilabitu admodum similis S. hypnoidi , sed divcrsa de- fectu gemmarum et calycis laciniis obtusioribns. PeduncuU inferiores elongati saepius biflori.

11. Saxifraga tridactylites. Marschall taur. cauc. n. 781.

a) S. tridactylites Sternberg Mon. Sax. p. 44. n. LXIf^. t. Xyil, fig. média.

IV. i6

/ff) s. controversa. Stevnherg Mon. Sax. p. 43. n. LXllI t. XVL et XFIL fig. latérales. Maxime solet variare haec species , et frustra quaesieris caractères pro distinguenda S. petraea auctoruin. Utraraque junxit suramus Liiinaeus ; illustr. Sternberg S. tridactjlitem petalis iiitegris calyce pauUo majoribus defiaire conatur. Sed in ipsa icône 1. c. petala non secus ac in S. petraea calyce duplo lon- giora , atqiie eraarginata quamvis levius. Quae in rupibus irriguis et umbrosis circa Tiflin et in Tauria nascuntur in- dividua , majora sunt et luagis ramosa , atqiie referunt S, tridactylitem Sveciae et Germaniae , petalis etiam calyce mi- noribus ; in arenosis vero ad fl. Terek occurrit minuta vix ramosa , petalis taraen calyce duplo longioribus.

12. Saxifraga irrigua. Steniherg Mon. Sax. p. GO. Marschall taur. cauc. 11. p. 460. n. 784. S. aqualica Marschall taur. cauc. l. p. 317. n. 784. Ab aiîînibus S. Ponae et S, aqualica difiert primo intuiti» petalis oblongis ( nec subrotundo ovatis ) ; a S. decipiente ca- lycis laciniis longis linearibus , foliis magis dissectis.

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Classification des substances végétales et animales , selon leurs propriétés chimiques par le Professeur GlESE.

Parmi les objets qui peuvent intéresser particulièrement le Cliimisle, nous devons compter sans doute les diflérentes substances rfui sont produites dans les végétaux et les animaux. Ces su])stances ont été examinées par plusieurs Cliiraistes, sans qu'aucun ait pensé à les mettre dans un ordre qui s'ac- corde avec les principes chimiques adoptés. On les a plutôt totalement dispersées et traitées d'une manière qui indiqueroit qu'il n existe entre eux aucune aflinité. Cela m'a engagé à «ntreprendre un travail pour mettre les différentes substan- ces végétales et animales dans un ordre systématique , c'est à-dire fondé sur la réaction chimique ou sur le principe de la science même. J'espère que ce travail répandra quelques lumiè- res sur la relation chimique , qui a lieu entre hes diff'érentes substances organiques ; et je forai voir , que celles qui font la partie constituante des végétaux et celles qui sont reconnues comme telles dans les animaux , forment une chaîne bien liée. J'indiquerai en même tems quelques matières qui n'ont pas été découvertes.

La première classification d'un grand nombre de corps , dont même les caractères chimiques les plus tranchants sont peu. examinés , ne peut pas être regardée comme parfaite , mais il

i6*

(1.24)

est facile , l'ouvrage une fois fondé , de le perfectionner , et voilà mon seul désir. J'espère qu'on reconnaitra dans la réac- tion , que j'ai indiquée , de diflérentes substances organiques , le principe particulier, qui les anime et de qui dépendent leurs eflets distinclifs en contact avec d'autres. C'est par cela qu'on peut préparer un second travail qui met non seulement les corps organiques dans un meilleur ordre , mais qui montre «ussi avec clarté et exactitude la liaison intime de touts les objets , que traite la chimie.

PREMIÈRE CLASSE.

Coniiin - oxji^ciic. Caractères. 1 ) dissout dan5 l'eau , soit seul , soit combiné avec des corps lermcnlcsciblcs , n'éprouve point de dcconiposilion ; 2 ) insolu- ble dans l'alcoliol pur; 3) formant en partie de l'acide nuiqueux par l'action de l'acide nitrique. Remarque 1.

G e n r e s. l. Le mucilage. 1 ) se gonfle dans l'eau en formant une bouil- lie épaisse visqueuse et prenant la consislaLce de syrop , quand elle s'y trouve dissoute dans une quantité égale à G4 fois son poids ; 2 ) les acides concentrés , sulfurique et plios- phoriquc , se précipitent de la dissolution aqueuse sous la forme d'une masse gélatineuse ; 3 ) le même phénomène a lieu avec les nitrates d'argent et de mercure , avec le mu- riate de fer sublimé, avec l'acétate de plomb neutralisé et avec excès de base ( sucre de saturnc et extrait de saturne ) ; 4 ) prenant la consistance da gomme ^ lorsqu'on ajoute de l'acide muriatique oxygéné.

(I25)

II. La gomme. 1. ) fournit avec un peu d'eau une masse très gluante et filante et prend une consistance de syrop quand elle est dissoute dans 8 fois sou poids d'eau. 2 ) Les acides et sels employés pour le nmcilage ne le prëcipitent point de sa dissolution aqueuse, à l'cxccplion de l'acetile de plomb avec excès de base et du muriate de fer subi?:ué ( par dernier en peu de temps ). 3 ). La dissolution étant combi- née avec l'acide miiriuLiquc oxygéné et ensuite évaporé<; , fournit une substance élastique , qui n'a plus la propriété se durcir complètement. Remarque. 2.

III. Le sucre de lait 1 ) sa dissolution aqueuse n'est ni trou- blée, ni précipitéee par les acides, les alcalis, les corps alcalins et les sels métalliques. 2) il cristallise eu feuillets durs , recouverts de cristaux plus ou moins irréguliers.

rV. La substance de la manne. 1 ) quoique plus solublc dans l'eau , elle se comporte de la même manière que le sucr« de lait ( sur la langue elle devient liquide et lui imprime une saveur douce et agréable , tandis que celle du sucre lait, est terreuse et à peine douce). 2) Elle cristallise en feuil- lets longs et brillants , très déliés , et en grouppes formées d'aiguilles s'arrangeant autour d'un point central. 2 ) Elle est soluble à chaud dans de l'esprit de vin dès qu'il contient une petite quantité d'eau ; en général sa solubilité dans l'es- prit de vin est en raison de la quantité d'eau. Remarque 3.

1. Remarque. Le nom de cette classe (comme on le verra facile- ment est fondé sur la propriété , qu'ont les corps qui la composent , de se changer en acide muqueux. Il dérive des mots grecs ho/xjàs ( gomme au lieu de mucilage pour lequel il q'j a point de mot correspondant dans la langue grèc({ue ^

(126)

c. à. (1. pour celle espèce de mucilage. Pour mucus , elle a plus crime de'nominalion) ohts (acide) yrjvo/.iat (engendrer). 2. Kem. Un des caractères distinctil's entre le mucilage et la gomme consiste en ce que le mucilage emploie 64 fois son poids d'eau pour former une dissolution de la même den- sité que c»lle de la gomme , et que celle - ci n'a besoin que de la huitième partie. Sous le nom de gomme on entend ici la gomme arabique ou du Se'négal ( gomme fournie par le mimose ou plutôt l'acacia ) car pour les autres espèces de gommes , elles présentent des diflérences chimiques , qui les séparent de ces deux-ci. Nous aurons occasion de le remar- quer en comparant la gomme arabique ( proprement gomme du mimose ) avec celle du cerisier. On sait, que celte der- nière espèce est souvent employée pour sophistiquer la gom- me arabique et que même on en mêle avec la myrrhe , mais jusqu'ici on a ignoré les caractères distinctifs de la gom- me du cerisier et il est nécessaire de les connaître.

Caractères chimiques. De la gomme du cerisier. De la gomme du mimose.

1 1

Au commencement elle se Parlies égales d'eau et de

gonfle dans l'eau comme le mu- gomme pulvérisée fournissent

cilage et mêlée avec 2 parties un nmcilage épais homogène

elle forme à peu près, comme qui prend la consistance du

lui une bouillie épaisse et gon- syrop en ajoutant deux fois

flée. Quand on la dissout dans autant d'eau. 12 parties d'eau 8 parties d'eau , elle forme une avec une de gomme donnent

masse liquide épaisse et dans une liqueur qu'on peut filtrer

12 parlies une dissolution sy- à travers un papier brouillard, ropeuse.

(I27)

2 ^ 2

L'ace tatc de plomb avec ex- L'addilion de ce sel forme ces de base forme ime masse promptement de petits gru- gélatineuse dans la dissolution meaux blancLàtres de l'apparence

aqueuse, du beurre.

3 3

Le muriate de fer sublimé Après un certain temps il donne à la dissolution une cou- produit une couleur rouge , leur un peu verdàtre. , qui passe petit à petit au jau-

ne tandis qu'il se forme un précipité blanchâtre boursouflé»

4 4

Le nitrate de mercure don- La dissolution ne change ne à la dissolution une couleur point au commencement mais rouge approchant de celle du après plusieurs heures , elle syrop de fraise. prend une couleur rouge de

fleurs de pêcher , qui augmen- te de jour en jour en beauté et en intensité.

5 5

Le nitrate d'argent produit une La dissolution prend un«

couleur semblable au bout de quel- belle couleur de cerise qui se

ques minutes qui passa d'abord à change peu à peu en brun foncé, la couleur de la pulmonaire.

6 6

La solution de la potasse Longtems après on apper- silicée ne forme aucun préci- çoit une petite quantité de pilé dans la dissolution de gom- silice qui se précipite , ce qui me du cerisier. confirme la présence déjà re»

connue d'un acide Iibr« dan» cette gomme.

2. Rem. La belle crystallisation en forme de plumes^ qui se for- me quelquefois dans le syrop de manne , m'avoit tellement frappé , que je fis des expériences plus suivies , il y a deux ans. A cette époque , j'eus connoissance des observations , que Depuylren et Thenard publièrent sur la manne dans un traité sur le diabète sucré. (Gehlen's Journ. fiir d. Chemie u. Pliysik. B. 2 S. 216 18). D'après leurs expériences la mau- ne dissoute dans de l'eau , fermente quand on y ajoute un ferment , la liqueur exhale une forte odeur vineuse , sans perdre sa saveur douce ni en prendre une spiritueuse ; aprè» l'évaporation et le refroidissement de la liqueur , on retrou- ve sous forme de cristaux presque la quantité entière de manne , qu'on avoit mise en fermentation , mais qui ensuite n'en est plus susceptible. Cette substance cristallisable de la manne et incapable de fermentation, fut obtenue facilement par ces chimistes en la dissolvant dans de l'esprit de vin chauffé , et en laissant refroidir la dissolution , elle cristallise presque entièrement, A ces caractères distinctifs particuliers qui distinguent la manne de tout ce qui a un« quaUté sucrée , ces chimistes en ajoutèrent un troisième , qui consiste en ce que la manne traitée avec 1 acide nitrique leur donna presque la moitié d'acide rauqneux , ou nommé acide sacho-lactique. Mes expériences sur la manne ," uie donnent , en général , les résultats suivants : 1 ) Ell« consiste , presque entièrement en une substance douce , tout à fait différente du sucre ; 2 ) la petite portion restante ana- lysée présente une matière gommeuse , sucrée et végéto-anî» raale et la feule dans la manne qui ait la propriété de fer-

menter ; 3 ) la substance même de la manne traite'e avec l'a- cide nitrique fournit peu d'acide ranqueux ou acide sacho- lactiqiie , et la grande quantité que Dupuytren et Tlienard ont obtenue provenoit on partie de la substance gommeuse qui s'y trouvoit ; 4 ) il fut presque impossible de la dissoudre dans ralkohol parfaitement pur. (Giese's Lelirbuch d. Pharmacie Th. 3. § 509-9). J'ai lu , il y a quelque tems , un traité de Fourcroy et de Vauquelin sur l'analyse chimique des oignons (Gehien's Jour. f. d. Chemie, Physik, u. Miner. B. 5. S. 357 65. ) ils parlent de la formation de la manne par la fer- mentation du suc d'oignons et de melons. Ils supposent que les composans Ae la manne naturelle consistent : 1 ) en un principe crystallisable semblable à celui que l'on peut obte- nir du suc d oignons fermenté; 2) en une petite quantité de sucre fermentascible et un peu de matière jaune d'une saveur et d'une odeur nauséabondes que la fermentation ne dé- truit pas et à la quelle on doit attribuer la propriété purgative de la manne , enfin un peu de muqueux qui seul se change en acide sacho-lactique quand on traite la manne à chaud avec l'acide nitrique. Ce dernier fait , fondé sur les expériences de Fourcroy et de Vauquelin , avoit déjà été attaqué par celles de Dupuytren et Thenard qui ont trouvé que la manne traitée avec l'acide nitrique fournit la moitié de son poids d'acide muqueux ou sacho - lactique ; et depuis ce tems ma propre expérience l'a refusé complètement ; car j'ai trouvé que la manne parfaitement pure peut très bien produire cet acide. La substance de la manne prend donc place dans la classe des corps que j'apelie générateurs de l'acide mu- queux. Quant à la matière jaune trouvée par Fourcroy et

IV 17

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Vauquelin, j'ai tout lieu de croire qu'elle ne se rencontre point dans la manne parfaitement pure.

SECONDE CLASSE. Saccharaceum. Du sucré [Zuckeriges), Caractère s.

ï. La dissolution aqueuse du sucre avec addition de ferment exposée â une température convenable éprouve une altéra- tion totale et distincte qui la change en une liqueur vineu- se et enivrante. 2 ) sous le rapport chimique , traité avec les alkalis et les corps alkalins , elle présente des phénomènes particuliers. Remarque 1.

Genres de cette Classe.

I. Mucoso - sucré (sucre liquide et non crystallisable). 1) Expo- sé à une chaleur continue j soit avec de l'eau soit sans eau , une petite portion se change en acide et toute la masse prend plus ou moins la couleur brune foncée. 2 ) La dissolution aqueuse à l'aide de la chaleur , se combine avec la chaux en écumant, en se colorant fortement en brun et en perdant entièrement sa saveur douce. 3 ). La combinaison de chaux ne se précipite point par l'acide carbonique ni même par l'acide sulphurique , mais plutôt par l'acide oxalique , qui en sépare la chaux sous forme d'oxalale de chaux insoluble. 4 ) Le mucoso - sucré séparé de la chaux a perdu toutes ses propriétés précédentes et forme une substance noire d'une saveur acide et amère. 5 ) l'acide nitrique convertit la ma- jeure partie de cette espèce de sucre en acide acétique et malique et produit moins d'acide oxalique que dans les autres. Remarque 2.

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II. Sucre de raisin ( sucre mère , crystallisable ). 1 ) moins so- lubie dans l'esprit de vin rectifié que le sucre non crystalli- sable, et celui 2) de cette dissolution comme aussi celui d'u- ne dissolution aqueuse, crystallise sous une forme molle, opaque, peu adhérente , grenue , comme le chou-fleur. 3 ) traité avec la cliaux il se comporte comme le précédent et avec l'acide nitrique comme l'espèce de sucre suivante.

m. Sacre de la canne h sucre, (sucre dure crystallisable) , for- me avec la chaux une combinaison d'une saveur amère et brûlante ; on peut en séparer la chaux par l'acide carboni- que et alors on retrouve le sucre avec toutes ses propriétés,

1. Remarque. Chaque espèce de sucré se dislingue encore, particulièrement des autres substances d'une saveur douce en ce que la dissolution dans l'eau seule n'éprouve aucun changement ou vinification , acétification , putréfaction. Ce n'est seulement qu'en ajoutant un corps fermentascible ; alors l'action chimique s'exerce sur les composans et donne les ré- sultats dont il a été question.

2. Remarque. Selon Proust (Annales de chimie T. LVII p. 246- 255 ) le sucre liquide ou non crystallisable ( improprement appelle mucoso - sucré ) mélangé avec une certaine quantité d'eau et exposé à une température convenable , peut par lui même éprouver une fermentation vineuse. Nous devons donc faire une exception en supposant justes les observations de Proust. Cela est d'autant plus important pour la science , qu'il tend à rendre douteux ce que nous adoptons comme un principe certain , ainsi que nous le verrons dans la suite. Le petit nombre de ceux qui se sont occupés de la décou- verte des circonstances et des conditions nécessaires à la fer-

17

nientation vineuse , reconnurent que le sucré en étoil la seu- le base ; mais qu'il ëloit nécessaire d'aider son action par cel- le d'une substance végéto - animale avant son changement de combinaison. Cette substance que Ion peut appeller avec raison le germe de la fermentation , se trouve dans le su- cré , en général , par tout on le rencontre dans les sucs de végétaux. Il se Ir.ouve en bien plus grande quantité dans lés sucs doux et sucrés et û s en sépare par le repos sous forme de fécule. La portion de celte substance végéto- animale qui reste en combinaison chimiqe avec le sucré , est en moindre quantité. Nous cboisirons pour exemple le suc de raisin , qui est précisément celui qui Proust a sou- mis à différentes expériences qui l'ont conduit à l'observa- tion que je viens de citer. »La fécule ou la substance végé- to - animale qui est mêlée au sucre de raisin peut en être sé- parée proniptement par la chaleur; il n'en est pas pour celle qui s'est combinée chimiquement. Selon Proust on ne peut l'en séparer complètement , qu'après avoir saturé le sucre avee de la craie et clarifié ensuite avec le blanc d'oeuf; ce qui semble lui prouver qu'elle est tenue en dissolution dans le suc par l'intermède d'un acide. Fabroni et Thenard ( dit Proust à l'endroit cité ) ont considéré cette fécule comme ua ferment indispensable au changement de la matière sucrée ; quand le suc de raisin en a été soigneusement débarassé , la fermentation s'y établit pourtant, avec autant de vigueur que dans un moût non clarifié et on la voit parcourir dans le même temps toutes ces périodes sans déposer autie chose que du tartrite de chaux. La véritable cause de la fermen- tation dans les sucs clarifiés et non clarifiés ne réside donc point dans cette fécule , mais bien dans le sucre liquide ,

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l'unique principe des fruits qui soient véritablement fermen- tascibles per se et qui puissent faire partager son mouvement au sucre solide.

Mais le moût le mieux clarifié conservera sans doute un reste de fécule , et ce sera celle - ci , dira-t-on , qui imprime au sucre le mouvement de fermentation. Dans ce cas re- pond Proust , ce mouvement devroit s'afFoiblir à proportion de la perte que la clarification fait éprouver au moût et ce- pendant l'on n apperçoit nullement que le moût clarifié res- te en arrière de celui qui est pourvu de toute sa fécule.

L'année dernière , je pris du suc de raisin et de groseille clarifié et non clarifié et je le mis fermenter seul et ensui- te avec du sucre à une température convenable; mais la dif- férence relativement à l'époque de la fermentation , fut très frappante. Le suc clarifié fermenta beaucoup plus tard que celui qui ne l'etoit pas ; la fermentation s'établit très lente- ment et dura longtems. La formation de la lie ou plutôt la séparation de cette matière que Tbenard a décrite l'en- droit cité plus bas) s'opéra très distinctement mais naturelle- ment en moins grande quantité que dans le suc non clari- fié. Le même cas eut lieu avec de la moscovade faite avec des raisins secs et mise en fermentation avec de Teau. 11 étoit nécessaire d'examiner avec soins le syrop de raisin, dont l'aci- de avoit été neutralisé par la craie : ensuite clarifié avec le blanc d'oeuf et filtré. Le dépôt de lie qu'un tel syrop fournit après une fermentation tardive et terminée , me fit absolu- ment soupçonner la présence de quelque substance végéto- animale et croire , contre l'opinion de Proust , Fabroni et d' autres , que cette fermentation est due seulement à l'action de celte dernière. Cette opinion se confirme par le résultat

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suivant : le syrop parfaitement clair et purifié fut étendu d' eau et s'y versoit de la teinture de noix de galle , de la dis- solution de rauriate d'étain et de l'acétite de plomb; ces dif- férents réactifs produisirent des précipités et prouvèrent 1' existence d'une matière étrangère. Ces difiérens réactifs n'agissent point sur le sucre non crystallisable ( syrop ). On n'obtient un tel sucre , que quand ou prend du syrop de raisin préparé de la manière indiquée plus haut et mêlé avec de l'eauj qu'on y verse goutte à goutte, de l'acétate de plomb par excès de base , aussi long tems qu il se forme un pré- cipité. Ce qui reste , est séparé du précipité par le filtrage et évaporé à une douce chaleur , ensuite lavé soigneusement à alchol , qui à froid dissout très peu de syrop. Un tel sucre non crystallisable pur , d'une saveur agréable , dissous dans l'eau , n'est pas par lui même susceptible d'une fermen- tation vineuse.

Est ce que la substance qui imprime au sucré le mouve- ment de fermentation est toujours de la nature du gluten ? De plus , le sucré est-il seul propre à se changer en une li- queur vineuse ? je crois pouvoir répondre à ces questions , en y joignant cette observation : lorsque , comme de coutu- me , nous considérons le gluten du froment bien lavé , com- me le type tous les autres , et que nous cherchons i apprécier sa valeur comme celle de toutes les autres espèces , sous le rapport de sa faculté de produire la fermentation vineuse , il se trouve précisément , qu'elle est très médiocre. J'avoue que dans 8 à 9 expériences , j'ai pris du gluten de froment avec quatre fois son poids de sucre dissous , en y joignant du tartre ^ des acides végétaux et d'autres corps

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qui opèrent sa dissolution , je n'ai jamais pu produire une fermentation vineuse régulière , comme cela a lieu avec la lie et la simple fécule du suc de groseille. Ce qui pro- duit la fermentation dans le sucré n'est pas tout-à fait de la nature du gluten de forment , et ce qui en approche le plus comme les fécules , paroit à la vérité dans tous les cas accélérer cet acte chimique et le conduire à sa fin , mais il n'y est pas absolument nécessaire. Il existe encore une au- tre substance dans le règne végétal qui, non seulement, chan- ge en liqueur vineuse le sucré dissous en général , mais qui est aussi elle même susceptible de cette modification remar- quable. Les chimistes ne pouvoient tarder à remarquer , que la quantité d'esprit de vin que l'on retire des végétaux ex- posés à la fermentation vineuse , comme les céréales , est toujours plus grande , qu'elle ne peut l'être d'après la por- tion de sucre contenu. Les pommes de terre passent à la fer- mentation vineuse , sans contenir la moindre trace de sucre, La substance végétale dont je parle et qu'on avoit négligée , diffère à peine sous le rapport physique de la gomme , (non du nmqueux ) et elle fut par différents chimistes reconnue comme telle , ce qui ne s'accorde point avec la faculté de fermenter. La matière sucrée contenue dans les graines cé- réales , dans les fruits à gousses et farineux , dans les racines etc. paroit être une simple modification de celle , cepen- dant il seroit bien aussi possible , que la matière douce des végétaux représentât l'union intime des substances fermen- tascibles et du sucre non crystallisable , la quelle n'est pas facile à détruire par l'art. Mais la dissolution complète de cet- te substance douce dans l'esprit de vin étendu d'eau prouve

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le contraire , puisque la matière susceptible de femientatioa u'y est pas soluble , et qu'elle se comporte comme la gom- me et qu'ensuite la manière d'agir de certains sels métalliques et d'autres encore , la précipitent presque entièrement ; je serois donc porté à distinguer la substance fermentascible , dont j'ai parlé , en gommeuse et en sucrée , et outre ses ca- ractères physiques distinctifs j à y ajouter les chimiques , qui seroient , la solubilité ou son indissolubilité dans l'esprit do vin étendu d'eau. La teinture de noix de galle , la dissolu- tion d'alun , le muriate d'étain et l'acétate de plomb, réagis- sent fortement sur ces deux espèces en les précipitant. Nous Ycrrons le même phénomène avec la matière extractive et nous remarquerons que celle en question , en est une espè- ce. Pour le moment , je ne m'étendrai pas d'avantage sur cette substance particulière qui , comme il a été dit plus haut, dispute au sucré la propriété unique de se former en liqueur vineuse, me proposant d'en traiter plus complète- luent dans ma chimie végétale et animale. D'ailleurs on peut soi - même , tirer de ces observations aphoristiques , quelques conséquences assez importantes , en consultant les ouvrages cités plus haut.

TROISIÈME CLASSE. Crocinon. Caractères. 1 ) Il est insoluble dans l'alcohol pur et dans l'éther. 2) l'alun , le muriate d'étain , l'acide nmriatique oxygéné et d'autres acides , les alcalis et l'eau de chaux ne forment point de précipités dans sa dissolution aqueuse. 3 ) La dissolution

aqueuse ne forme pendant l'évaporation de pellicule insoluble •que lorsqu'elle est mêlée à l'eau de chaux.

Obs. Cette courte caractéristique se rapporte au prétendu principe savonneuK -et prouve clairement , que Ton n'a pas encore connu sa vraie «lanière de se comporter chimique- ment. De vie«i.t qu'on l'a même comparé au principe ex- tractif et qu'on les confandit tous deux. Voy. à ce sujet ma Chimie de substances vég^itales et animales.

QUATRIÈME CLASSE G l j c i 0 n.

Caractères.

1 ) Mêlé a"vec une petite quantité d'eau , il s'épaissit peu à peu et présente une vraie masse gélatineuse , qui se desséche en un corps transparent , qui ne reprend sa forme liquide qu'avec une grande ^^uantité d'eau. 2 ) La dissolution aqueuse est précipitée par la colle (non par la teinture noix de gal- le) par les acides concentrés , par les sels acides , par l'alun et les sels métalliques , les sels à base d'étain, de plomb, d'argent, de mercure et d'autres semblables (excepté le tartre émétique). 3 ) Le glycion précipité de sa dissolution aqueuse par un sel métallique , en est séparé de nouveau en partie à chaud par l'esprit de vin étendu d'eau. 4 ) Les alcalis changent seulement la couleur de la dissolution aqueuse. 5) l'acide nitrique à chaud convertit le glycion en une substance jaunâtre ; feuilletée , de saveur amère , seulement soluble dans beaucoup d'eau.

Remarque. La substance , que je désigne sous le nom

de glycion est la partie constituante de la réglisse d'où de-

IV. i8

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pend sa saveur douce et désagréable et nous la trouvons pres- que pure dans le sarcocoUe. Le glycion extrait de la réglis- se forme presque toujours , en se gélatinaut avec l'eau , une gelée , d'apparence grenue , qui se couvre bientôt de moisis- sure. Celui de la sarcocolle fournit une gélatine homogène , blanchâtre, opaque qui ne s'altère pas autant à l'air et ne moissit pas aussi facilement. Aussi le glycion de îa sarcocol- le est - il plus soluble dans l'alcohol pur y que celui de la réglisse. Voy. en détails plus amples dans mon ouvrage in- diqué.

CINQUIÈME CLASSE Siderochlorainon, Caractères. 1 ) La dissolution aqueuse exposée à l'air à l'évaporation à chaud se couvre plus ou moins d'une pellicule insoluble. 2 ) Les dissolutions de muriate de fer la colorent en veit et four- nissent un précipite de la même couleur. 3) Les sels métalliques d'argent ,, de mercure ;, d'étain ^ de cuivre , de plomb et autres donnent dans la dissolution aqueuse des précipités abondants, qui disparoissent avec les acides (ce qui n'arrive pas avec le glycion.) La teinture de noix de galle ajoutée à la dissolution en questi- on , forme un précipité adhérant au fond du vase. 5 ) Les al- calis ne changent que la couleur de la dissolution aqueuse mais d'une manière sensible ^ cependant l'ammoniaque produit à la longue un petit précipité.

GEJNRES DE CETTE CLASSE. I. L'exlractif anière 1 ) plus dissoluble dans l'eau que dans l'alcohol à moins que celui - ci ne contienne une petite quantité d'eau ; 2 ) L'alun et les acides.

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1 ) On obtient une quantité considérable de matière grasse , quand on la traite avec l'acide nitrique en observant certaines circonstances j 2 ) en contact avec l'air et avec une humidité suffisante j il change son état de combinaison d'une manière particulière ; il se forme de l'acide nitrique de Tammoniaque , de l'acide carbonique , ainsi ^ue du gaz hydrogène fétide , et il reste enfin , après un long intervalle de temps , un résidu gras; 3) traité à chaud avec l'alcali liquide, il forme de l'ammo- niaque plus on moins et fournit un mélange savonneux ; 4 ) les liquides , qui contiennent du tannin ( excepté une espèce ) le précipitent de sa dissolution , et le dépôt n'est pas en géné- ral aussi soluble dans l'eau et dans les acides affuiblis que ce- lui , qui est produit par le réactif indiqué dans la dissolution de l'amidon , du siderochlorainon et de la matière extraetive en général.

ESPÈCES.

I. Mucus ( muqueux animal ). 1 ) dans son état gélatineux , raou et visqueux , il est peu soluble dans l'eau et nullement lorsque il est desséché : 2 ) Les acides le dissolvent facilement et facilitent son union avec l'eau , 3 ) La teinture de noix de galle et la colle ne le précipitent point ; 4 ) l'acétate de plomb ( extrait de saturne ) le sépare de sa dissolution aqueuse de la même manière , que le mucilage végétal. Remarque I4

IL La gélatine ( gelée , colle ) 1 ) se gonfle dans l'eau froi- de et se dissout facilement dans la chaude et lui communique la propriété de prendre en se refroidissant la consistencc de gelée; 1 ) L'esprit de vin afloibli , la dissout à chaud ; 3 ) sa dissolu- tion dans les alcalis liquides n'est point précipitée par les aci- des , et réciproquement , celles dans les acides ne l'est point par les alcalis. Remarque 2.

18 *

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III. Zoophjton ( substance végéto-aniniale , le glutîneux ) 1 ) celte substance par elle-même est à peine- soluble dans l'eau j 2) elle se dissout à chaud dans l'alcohol et l'acide acétique, dont elle est précipite'e sans alléralion par les alcalis ; 3. ) méle'e " avec un peu d'acide végétal ( pour opérer sa dissolution ) ella peut mettre eu fermentation la dis&olution aqueuse du sucré.

IV. albumine ( blanc d'oeuf. ) 1 ) Le muriate de mercure la précipite de sa dissolution aqueuse ; 2 ) elle se coagule par la chaleur , comme aussi, eu ajoutant des acides-, des sels acides et de l'alcohol , 3 ) L'acide nitrique aiîbibli la i>eduit en. partie à l'état de gélatine. Remarque 3.

V. La Fibrine ( matière fibreuse , fibre animale ) 1 ) elle est- insoluble dans l'eau et l'alcohol ; 2 ) exposée à l'humidité de l'air , elle exhale bientôt une odeur putride et mise ensuite dans l'eau chaude elle donne un peu de gélatine , 3 ) miss dans de l'eau souvent renouvelée , elle se change en adipocire.

1. Remarque. Le mucilage animal se distingue facilement du végétal. On le distingue encore en ce que lorsqu'on l'ex- pose à la chaleur, il répand une odeur fétide de corne brûlée et dans des vaisseaux clos il fournit de l'ammoniaque et une huile très fétide. Il en est de même des autres espèces d'adé- pogèncs et des corps , qui composent la classe suivante.

2. Rem. Parmi les parties constituantes des végétaux , on a aussi trouvé un principe gélatineux , qu'on a designé sous le nom de gélatine végétale. La masse coagulée et gélatineuse , qui se trouve dans le suc acide des baies, p. ex,, dans celui de groseilles qui a reposé pendant quelque tems , est produite par cette substance. En faisant bouillir longtems ces sucs , on leur ôte sa propriété en gelée par le refroidissement. Les ex-

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périences , que j'ai faites jusqu'à présent ne su (lisent pas pour caractériser cette substance , comme faisant un corps particulier et ce que Vauquelin^ qui l'a fait observer le premier, en a dit, ne sufl'it pas pour cela.

3.. Hem. La substance du blanc d'oeuf peut étrs distinguée en végétale et animale, et nous pouvons aussi présenter les dif- férences cliiniiques de la substance végéto-animal ( Zoophyton ) Voy. au sujet de ces deux articles mon ouvrage cité.

NEUVIÈME CLASSE Indigo, Gara c t è r e s. 1) Quand on le chauffe, une portion se volatilise en vapeurs, d un rouge pourpre, qui, parvenues à la partie froide du vase, se crystallisent en forme d'aiguilles fines ; l'autre se change en une masse charbonnée en répandant une odeur de corne brû- lée ; et enfin une autre portion, intacte se pose sur la surface de celle qui est décomposée sous la forme d'aiguilles fines , pe- tites et brillantes d'un beau violet (au commencement rouge- pourpre); 2) dans cet état il se dissout facilement, surtout à chaud , dans l'acide sullurique concentré , en prenant au com- mencement une couleur jaune verdàtre , ensuite verte foncée qui passe d'abord au bleu foncé ; 3 ) L'acide niuriatique oxygé- né détruit complètement la belle couleur bleue de la dissolu- tion ; 4 ) Les corps susceptibles d'oxygc-nation enlèvent l'oxygè- ne à l'indigo , qui perd alors sa couleur bleue , mais qui ac- quiert par la propriété de se combiner avec les alcalis liqui- des et les corps alcalins ; de plus dans l'état de dissolution il a beaucoup de tendance à reprendre l'oxygène qu il avoit perdu et recouvre par sa couleur bleue ; 5 ) il se combine seule-

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ment, étant un peu désoxygéné , avec son dissolvant particulier, l'acide sulfurique , et cela en raison de l'oxygène qu'il lui cède corame cela arrive avec l'acide sulfurique fumant ; de plus avec celui qui a été noirci par l'action de substances organi- ques , ou qui a «té -chauffé peu -de Xems aveo une petite quan- tité de soufre. Remarque.

Rem. Ce <jui caractérise particulièrement i'indigo , c'est sa grande facilité à se désoxygéner -et à se réoxygéner et, ce qui est étonnant , sans presque changer de nature. Ces deux phénomènes se montrent surtout dans J'expérienœ suivante : Mettez dans un verre <le Toxydule d'étain humide , préci- pité de l'acide muriatique par l'alcali , avec une quantité presque égale d'indigo Lien pulvérisé , -versez .«nsuite une dis- solution <:oncentrée de l'alcali .«austique dans Teau ^ bouchez de suite le verre , placez îe dans un endroit chaud , en l'agi- tant souvent. Le tout prend bientôt une couleur verte foncée , ensuite jaune verdâtre et une demi - heure après jaune foncée. Cette dissolution d'un jaune foncé, •contient de l'indigo désoxygéné au plus haut degré possible, et les cou- leurs que l'on remarque avant cette <lernière , indiquent la gradation -de sa désoxygénation j qui «st opérée dans ce cas par l'oxydule d'étain. Si on donne accès à l'air , la nuance verte paroit promptement; il se forme un précipité verdâtre, qui passe ensuite au bleu , et l'on apperçoit en même tems une pellicule d'un Lrillant métallique couleur de cuivre. Si on incline le verre pour exposer la dissolution au contact de l'air contre les parois , la portion , qui y adhère passe à l'instant du jaune au verd et plus vite encore du verd au bleu. On obtient une couleur bleue sur le champ , si on verse quel- ques gouttes de la dissolution , dans de l'eau qui n'a pas

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bouillie et qui est encore imprégnée d'air atmosphérique. Il n'en est pas de même avec de l'eau chaude qui a bouilli et qui est privée d'air : elle reste incolorée c. à. d. aussi longtems, qu'elle est chaude;, une étoffe blanche qu'on y plonge paroît déjà teinte en bleu dès que sa surface est en contact avec l'air atmosphérique, ( voy. les expériences de Proust dans le journ i Je iliysique T. LXI. p, 348. et celles de Che- vreuil sur l'indigo T. LXV. p. 309 ). J'ajouterai encore quel- que chose à ce sujet : la substance propre de l'indigo , *) cet oxyde d'hydrogène carboné ^.^lï contient beaucoup d'azote , est en général susceptible de deux degrés de désoxydation et de réox5'dation» Dans le premier degré il passe par la réac- tion des corps , qui s'emparent facilement de l'oxygène , com- me l'oxydule d'étain , l'arsénin et autres , sa couleur bleue se change en verd ; dans le second degré ,. il arrive pres- que immédiatement par l'effet des mêmes corps,, la couleur ver- te se convertit en jaune. Si ensuite l'on donne accès à l'oxygène , il en resuite une oxygénation de l'indigo , com- me il a été dit auparavant , et comme dans le changement de couleur pendant sa désoxygénation l'on a remarqué deux gradations , la même chose se remarque dans sa réoxygéna- tion : au commencement il passe au verd et ensuite au bleu ou violet. Si la couleur de l'indigo paroit bleue , violette OU! cuivrée , cela provient sans doute de son état de cohé- sion..

^^ L'indigo du commerce n'est jamais une substance pure, degage'e de touto matière hete'rogène> et il est connu, qu'il contient plus ou moins de corp* étrangers.

DIXIÈME CLASSE. S u b e r (Liège). C a r a c t è r e s. 1 ) Soluble à chaud seulement dans les alcalis purs liquides ; 2 ) l'air , l'eau et l'alcohol n'agissent point sur lui ; 3 ) en em- ployant beaucoup d'acide niti^ique à chaud , on en relire une matière jaune amère fulminante, une matière résineuse et analogue à la cire et un acide particulier volatil, qui ^e sublime. Remarque. Rem. L'on demontroit un jour . que l'acide subéri- que n'est rien autre chose que l'acide benzoîque combiné avec une matière étrangère , comme cela peut avoir lieu avec l'aci- de sébacique et le campborique , alors nous pourrions établir ua caractère générique fondé sur l'action de se comporter avec l'acide nitrique, commun aux corps des trois classe.? précédentes et peut être encore à celle qui suit immédiatement. Les sub- stances de ces classes, mises en réaction avec cet acide forment l'acide bençoique , la matière jaune amère fulminante et la sub- stance analogue à la cire.

ONZIÈME CLASSE.

■Caoutchouc.

Caractères

1 ) Dans son état primitif liquide , il absorbe l'oxygène de

l'atmosphère et se change en une matière élastique , analogue

au cuir ; 2 ) l'élher le plus pur , le pétrole rectifié et l'huile

de thérébentine ( et d'autres huiles volatiles ) le dissolvent sans

le décomposer , de façon que par l'évaporation il reprend son

premier état ; 3 ) Les alcalis liquides disolvent le caoutchouc

peu à peu et les acides le précipitent ea une matière privée

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de son élaslicilc ; 4 ) Les acides , qui agissent sur lui , allêrenl entièrement sa composition , comme cela a lieu avec le liège ; l'acide sulfurique en charbonne une partie en répandant une odeur de soufre , tandis que la plus grande portion reste com- me une matière blanche , très cassante , peu soluble dans l'al- cohol et fournissant à la distillation sèche , une huile Manche ressemblant à du beurre.

Rem. Dans mon ouvrage déjà souvent cité , on trouvera des éclaircissemens sur les différences, que le caoutchouc pré- sente.

DOUZIÈME CLASSE. Graisse.

Caractères. . 1 ) La graisse forme avec les alcalis des savons solubles dans l'eau et peu solubles avec les corps alcalins ; 2 ) L'action de l'oxygène la modifie d'une manière qui lui est particulière et lui communique ensuite une saveur et une odeur rances et acres et la propriété de teindre comme les acides le bleu en rouge.

GENRES. L Graisse oléagineuse. 1 ) se dissout en très petite quantité dans l'alcohol et il semble quand on y fait bien attention que CCS deux corps ne se combinent pas ; 2 ) à l'air elle s'épaissit , se raffermit ou se desséche entièrement ; 3 ) mise en digestion avec l'acide nitrique affoibli j elle fournit une matière analogue à la cire. Remarque 1. IL Graisse concrète 1 ) Plus soluble que la précédente dans l'alcohol chauffé , et en plus grande quantité dans l'ctlier éga-

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lement chauffé et se préeipite en grande parUe par îe léfioî- dissement ; 2 ) Les acides sulfurique et nitrique n'agissent pas autant sur elle, que sur la graisse huileuse liquide; 3) expo- sée, pendant longtems à la chaleur, à l'action de l'acide nitri- que , elle se change en une matière jaune , ensuite brune , onctueuse très acide et soluble en partie dans l'eau ; 4 ) distillée à une grande chaleur , une portion passe liquide , et se solidifie en partie , en fournissant une graisse complè- tement altérée et combinée avec l'aeide benTsoïque. Remarque 2. Rem. 1. Les huiles onctueuses , ou par expression, appar- tiennent à cette classe , sous le rapport de leur incapacité de se dissoudre en quantité sensible dans l'alcohol; l'huile de ricin fait exception en ce qu'elle se mêle à l'esprit de vin en toute proportion lorsqu' elle est pure , et c'est un mo- yen de distinguer si elle n'est pas mêlée avec d'autres huiles onctueuses. La partie onctueuse de l'huile de moutarde se dissout aussi en grande quantité , et fait également exception. Rem. 2. Les graisses solides peuvent être distinguées en crystallisables et non crystallisables. La première espèce , a la quelle on peut joindre ïa partie solide de l'huile de mou- tarde , la moelle , le blanc de baleine et l'adipocire , se dis- sout en plus grande abondance dans l'alcohol et l'éther chauf- fés , que la seconde espèce , et se sépare ensuite par le re- froidissement en cristaux brillants. On range dans la secon- de classe tout ce qui porte le nom de beurre , suif ou sain- doux.

(Hi)

TREIZIÈME CLASSE.

Le gras. Gara ctèrcs. 1 ) Il ne s'altère et ne rancit point à l'air ; 2 ) Les acides sulfurifjiie , nitrique et muriatitjue oxygéné ne modifient pas rensiblement sa composition ; 3 ) il se mêle facilement avec lei graisses proprement dites et l'huile de térébenthine ; 4 ) dans sa décomposition à ^a chaleur , il fournit des produits parti- culiers.

E N R E S.

I. La cire. 1 ) Elle se combine à chaud avec les alcalis purs liquides , en formant un savon , peu soluble dans l'eau ; 2 ) l'esprit de vin et l'éthar n'en disolvent que lorsqu'ils sont chautTés , c'est la cause qui fait qu'elle se précipite en refroi- dissant.

II. La substance analogue à la cire. 1 ) se dissout plus facilement et plus abondamment dans l'alcohol et l'éther, que la cire elle-mê- me ; 2 ) mais elle se combine bien plus difficilement avec les huiles grasses que celle-ci , 3 ) L'action, de l'acide mnriatique oxygéné lui donne une consistance plus solide et la rend plus analogue à la cire,

III. Ambre 1 ) Soluble en plus grande quantité dans l'éther et l'alcohol , que la cire , sur tout le premier; 2 ) sa dissolution spiritucuse faite à chaud et saturée , laisse au fond en refroi- dissant , une partie de ce qui éloit dissout , sous la forme d'une masse épaisse onctueuse ; 3 ) Les acides sulfurique et nitrique le dissolvent à une douce chaleur , et l'eau le pré- cipite de ces acides , sans être altéré 5 4 ) il ne s'unit point aux alcalis purs liquides, même en prolongeant lébullition;

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5 ) à la distillation sèche il fournit une matière huileuse dont l'odeur tient le milieu entre celle de la cire et celle du succin. Remarque.

Kenj. L'ambre , suivant sa nature , devroit être proprement placé entre la cire et la réjiine , mais de rigueur , il ne doit pas y être , en considérant la classification des produits per- m,anens de l'organisme , parceqail ne reçoit la propriété qu'on lui attribue, la quelle il faut joindre celle de répandre une odeur agréable ) seulement , lorsqu'il est sorti du corps de l'animal, dans le quel il est formé par le concours de cer- itaines cipconstances. Sous ce rapport on pourroit aussi faire une objection , au sujet de l'indigo , comme produit végétal naturel^ puisqu'on l'obtient par le moyen d'une espèce de fer- mentation. J'observe seulement , qu'une pareille objection est moins admissible que pour l'ambre.

QUATORZIÈME CLASSE.

Résineux. Caraet ères, 1) Très soluble dans l'alcohol pur^ dont il est parfaitemnt pré- cipité par l'eau ; 2 ) à chaud il se combine avec les alcalis li- quides en formant un mélange savonneux ; 3 ) l'acide nitrique à chaud le change eu une matière jaune amère , pas tout à fait insoluble dans l'eau ; 4 ) il se dissout dans les acides acétique et sulfurique , mais ce dernier le réduit en une matière char- bonnée , dont on sépare très souvent encore une autre , qui se précipite de sa dissolution par la colle.

Remarque. Le résineu;i présente en général plusieurs caractères chimiques à l'aide des quels on peut distinguer plusieurs espèces particulières , comme ;

f'49)

1 ) Résine , insoluble à la température ordinaire dans l'élher , riiuiie de térébenthine et les graisses liquides ; La résine de jalap par exemple.

2 ) Résine , insoluble dans l'huile de térébenthine et les grais- ses liquides comme la copale , la laque etc.

3 ) Résine soluble , en général , dans l'éther , les huiles grasses et volatiles ; comme la résine commune , etc.

4 ) Résine , qui à chaud , ne forme point de mélange savon- neux avec les alcalis liquides comme les autres résines p. ex. la résine de l'euphorbe et d'autres.

QUINZIÈME CLASSE.

Substance r e s i n if o r m e. Caractères.

1 ) Insoluble dans l'alcohol qui le précipite de l'élher , son dissolvant ; 2 ) Les acides nitrique et sulfurique la changent dans certains cas en résine proprement dite ; 3 ) approchée de la flamme d'une bougie , elle prend feu et brûle comme la résine avec une flamme vive , qui répand beaucoup de fumée , mais elle laisse un résidu , presque pas charbonneux.

Bemarque. L'usage fréquent que je fis, il y a huit ans, de la sanda- raque pour les vernis brillants, me conduisit à la découverte d'un dépôt particulier, que j'appellerai substance résiniforme. Il ni'ar- riva plusieurs fois de ne pas réussir dans la confection d'un bon vernis , quoique la sandaraque employée eût les qualités requises : étant sèche elle ne formoit point sur le bois une couche brillante et transparente , et la surface peinte paroissoit enduite de chaux. Désirant en trouver la cause je ne tardai pas ù remarquer que la sandaraque , outre la résine conlenoit

( i5o )

encore une matière particulière , qui ne dissout pas seule dans l'alcohol , mais bien à la chaleur et en commua avec une grande masse de r(^sine. Une plus petite proportion d'alcohol pour la sandaraque , une dissolution sans la pulvériser et opérer sans l'intermède de la chaleu-r , furent pour moi un moy«o d'obtenir un vernis brillant sans défauts et de découvrir que la blancheur qu'il contractoit en l'appliquant , prov^noit de la substance particulière en question. Karsten , alors rédacteur du journal de chimie de Scherer , en publia une natice , insérée dans le huitième volume , et la suite de mes recherches , pa- rut dans le 9ème vol. pag. 536 41. Le chimiste Karsten (et auparavant le pharmacien 'Lichtcnberg ) s'en occupèrent particu- lièrement , afin de s'assurer , si la substance , que j'avois trou- vée dans la sandaraque , n'exisloit pas aussi dans d'autres rési- lies. 11 en trouva un peu dans l'uliban et dans la gomme de panais et son existence fut confirmée. ( Yoy. Karsten's Beytrâge zur Begriindung einer wissenschaftlicheu Chemie, B. I. S. 54) Lich- tenberg m'avoit déjà dit à Berlin «n 1803 , qu'il n'avoit point trouvé cette substance particulière dans la sandaraque , qu'il avoit analysée , qu'elle avoit été euliôrement dissoute dans l'es- prit de vin. J'eus le même résultat dans une expérience à ce sujet. Je me crus donc obligé , d'insérer cette observation dans le 3me vol. de mon Manuel de Pharmacie à l'article de substance résiniforme et de dire : qu'on ne la trouvoit pas dans chaque espèce de sandaraque du commerce ; qu'elle était entièrement soluble dans l'alcohol et non dans l'huile de tér«- benthine ; cependant on trouve dans le commerce une espèce de sandaraque qui ne se dissout pas complètement dans l'alcohol / «t qui dépose une substance particulière, En recevant , il y a

TiD mois r les quatre premiers volumes du dicliouHaire de chi- mie de "VVolfj j'y lus (4rae vol. pag. 539) l'article suivant: ,,Giesej qui prétend avoir trouvé clans la sandaraque , une sub- stance particulière insoluble dans l'alcohol ,. a été , sans doute induit en erreur , en ce que le résidu resté insoluble en prépa» rant du vernis , qu'il avoit examiné , venoit très probablemenS d'une sandaraque mêlée avec du mastic. Ce principe particulier qui doit se trouver clans la sandaraque et que Thomson consi- dère conune tel dans son système de chimie j est impossible à. admettre. "■ Cette remarque à laquelle le respectable et érudit coéditeur, Klaproth, n'aura certainem-ent point pris part, m'obli- ge à insérer ici les objections suivantes ;

On ne trouve point la sandaraque mêlée avec du mastic, mai» on a à craindre la falsifLcatiou de ce dernier par l'autre. II y a quelques années , on trouva ridicule le moyen que quelqu un proposa pmir connoître , si la craie n'avoit pas été mêlée avec de la céruse ; le mélange supposé de la sandaraque du commer- ce avec le mastic présente le même cas. Si la sandaraque que i'avois soumise à l'analyse a été , par méprise , mêlée avec du mastic, je n'aurois pu dire, dans mon ouvrage en question , que le résidu d'une dissolution à chaud , étoit d'un blanc grisâtre ,, cassant et très friable ; de plus ( u la fin ) que dans la dissolu- tion , à chaud , de la sandaraque , nue partie de la matière étrangère , qui s'y trouvoif, étoit dissoute dans l'alcohol par l'in- termède de la résine. Je suis très charmé d'avoir encore en mains mes noies sur l'analyse de la sandaraque , faite il y a 8 ao« , et de pouvoir donner en même tcmy, les caractères du ré- sidu du mastic dissout d'ans l'esprit de vin , cherchant alors l'a- nalogie entre ce dernier et la sandaraque. La matière insoluble- provenaut du mastic dissout dans l'esprit de vin est claire, trans-

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parente, molle, de la consistance d'un baume, très-gluante, fi- lante (si l'on serre rextrémité des doigts , et qu'ensuite on les écarte lentement , il se forme une infinité de fils très - fins , brillants comme la soie , qui en se brisant se retirent prorapte- nient ) se séchant très difficilement et montrant encore , après une légère fusion , un certain degré d'élasticité. Elle n est point dissoute dans l'alcohol par l'intermède de la résine (consultez Ber- liner Jahrbuch f. d. Pharra. a. d. T. 1795 pag. 49 ). D'après cet exposé on peut juger que je ne me suis point trompé quant à l'existence de cette matière résiniforme ; l'erreur que je peux avoir commise , consiste à avoir dit, que la sandaraque en géné- ral , contenoit cette substance particulière , tandis qu'on ne la trouva que dans certaines espèces.

SEIZIÈME CLASSE.

Baume.

Caractères. 1 ) Le baume perd à l'air sa consistance liquide , son odeur d'huile volatile et se change eu résine concrète ; 2 ) traité avec l'eau bouillante il se décompose en huile volatile et en résine on obtient le même résultat, si l'on l'expose seul à une tem- pérature supérieure de celle de l'eau bouillante ; 3 ) dans son état naturel il ne s'unit point aux alcalis. GENRES. I. Baume résineux 1 ) se mêle parfaitement avec l'éther , les huiles volatiles et les graisses liquides ; 2 ) les alcalis liqui- des n'agissent point sur lui, à la température ordinaire.

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II. Baume acidulé 1 ) L'éllier , les huiles volatiles et les graîs* SBs liquides ne le dissolvent pas coraplètement , et 2 ) la ré- action de l'alcali pui* dissout dans l'eau , le de'corapose en hnilc , résine et acide benzoïqiie. Remarque. Rem. A cette espèce de bannie , il faut encore ajouter ceux qui fournissent l'acide benzoïque , qui en général , présentent un état de combinaison tout autre , que celui des résineux. Ces derniers ne fournissent point d'acide benzoïque , p. e. le baume de capahu , les différentes espèces de térébenthine. C est à tort , que l'on continue à les regarder comme un mé- lange de résines et d'huiles volatiles. Voy. mon ouvrage sur la chimie des corps végétales et animales.

DIX-SEPTIÈME CLASSE

Essence ( huile essentielle , volatile J, Caractères. 1 ) Elle se mêle en toute proportion avec l'éthcr et l'alcohol. 2 ) Proportion gardée , elle ne se dissout pas dans l'eau , qu'en très petite quantité , et lui communique sa saveur acre et son odeur , et l'acide muriatiquc oxygéné la précipite en résine ; 3 ) Distillée avec de l'eau , une portion se convertit en une sub- stance , qui n'est plus volatile , tandis que l'autre acquiert un plus grand degré de volatilité , une nature plus étljérée ; 4 ) L'acide nitrique lui donne promptement la consistance de baume en occasionnant un bouillonnement considérable et souvent une inflammation , et ensuite la résinific ; 5 ) en général elle ne se combine ni avec les acides ni avec les alcalis sans changer de nature.

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GENRES. ? V\i.» --.rv - -,— f^ !T

I. Huile acidifiante. 1 ) en contact avec Tair atmosphérique , elle ne se volatilise pas complètement , et l'action de l'oxy- gène en convertit une grande partie en une substance analo- gue au baume , qui réagit fortement comme l'acide. ( La for- mation de l'acide a déjà lieu , avant que l'huile prenne une consistance plus épaisse et analogue au baume. ) Rem. 1.

II. Huile cawphorigène 1 ) le gaz d'acide muriatique la décom- pose et fournit alors une quantité considéi'able d'une sub- stance très analogue au camplire ; 2 ) Elle se comporte tout autrement , que la première espèce , à l'égard des résines , du caout-chouc. Rem. 2.

III. Huile analogue au camphre 1 ) Un peu soluble dans l'eau chaude, elle se précipite ensuite après un repos plus ou moins long , en paillettes brillantes , nacrées comme l'acide boraci- que ; 2 ) Parfaitement fluide à une doiice chaleur , et se vo- latilisant complètement à une plus forte , sans laisser de ré- sidu comme les autres espèces d'huiles ; 3 ) l'alcoliol en dis- sout une quantité considérable ; une addition d'eau rend la dissolution laiteuse , sans précipiter l'huile analogue au cam- phre ; 4 ) soumise à la distillation dans cet état , elle se dis- tille en fluide laiteux , qui s éclaircit bientôt , et dont il se sépare une huile épaisse , claire , qui , lorsqu'on l'ùle de la liqueur pour l'exposer au contact de l'air , reprend de nou- veau une forme crystalline; 5) L'alcali par liquide paroît s'em- parer d'une partie , on rendant l'aulrc fluide , mais à fair , le tout reprend sa forme crystalline particulière. Rom. 3.

IV. Huile liydrothionée i ) exposée à l'air, celte huile se vola- tilise pins promplement , que toutes les autres , et ne laisse

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point de résidu d'une huile altérée ; 2 ) Elle se sépare faci- lement de ses combinaisons naturelles et de celle avec l'eau et y est déterminée par un degré considérable d'cxpansibili- , (on reconnoît facilement sa volatilisation par les larmes qu'elle excite en l'approchant des yeux et par l'inflammation qu'elle y excite , la peau même quand elle en est touchée devient rouge et enflammée ) ; 3 ) Elle réagit sensiblement sur les métaux et sur les dissolutions métalliques , comme celle du plomb , du fer , du cuivre et autres , de la même manière que le gaz hydrothionique , ou hydrogène sulfuré. Rem. 4-

1 ) Rem. On range dans cette espèce d'huiles volatiles pres- que toutes les officinales et encore beaucoup d'autres. J'indi- querai les exceptions dans les remarques suivantes. Je ferai encore remarquer leurs variétés d'après lesquelles on peut les subdiviser. Une partie s'enflamme par le contact de l'acide nitrique fumant , ce qui n'arrive pas avec l'autre. Quelques unes fournissent du camphre en les évaporant lentement , tan- disque la majeure partie n'en donne point. Quelques unes de ces dernières , traitées à chaud à plusieurs reprises avec de l'acide nitrique médiocrement concentré , fournissent un acide volatile et susceptible de se sublimer , qu'on peut retirer en plus grande abondance dans celles qui fournissent du camphre.

2. Rem. L'huile de térébenthine est , jusqu'à présent celle que nous connoissons comme la plus propre à former du cani- phrc. Il reste à examiner ; si ce ne seroit pas une propriété commune à toutes les huiles produites par la distillation des baumes résineux avec l'eau. On trouvera difficilement cette

20 *

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propriété , si pour les expériences , on emploie des huiles tî* rées des autres parties végétales.

3. Rem. L'huile analogue au camphre existe en commun avec l'huile acidifiante , dans la semence du fenouil et du persil , et en est extraite par la distillation avec l'eau. L'huile acidifiante ( fluide ) qui se trouve en plus grande quantité , en produisant, pendant la distillation , mie plus grande dissolution d'huile analogue au camphre (crystallinc) dans l'eau , ne peut se pré- cipiter , qu'à une température très hasse , en augmentant par le degré de force de crystallisation. Pour la séparer et l'oli- tenir plus facilement , il faut distiller , ces semences désignées , en très petite quantité et avec une plus grande quanlilé d'eau. Je doute , que cette huile existe eu etiit de cryslaux dans ces vé- gétaux , il semble plutôt, que cette qualité ne lui est propre, qu'après la réaction de l'eau et de l'air athmisphérique , ce qui d'ailleurs , ne doit pas nous empêcher , de la considérer com- me une espèce particulière d'huile. Voy. mon ouvrage cité.

4. Rem. De la présence de cette huile volatile particulière et de sa grande tendance à s évaporer et à se volatiliser , dérive cet efiet connu^ que l'oignon (Allium Cepa) l'ail (Allium sativum) le raifort sauvage (Cochlearia armoracia) le Cochléaria (Cochlearia oiîicinalis ) exercent sur les organes de l'odorat et de la vue. Elle forme une espèce de principe acre ( principium acre ) dont il sera parlé plus au long dans la classe suivante. Ou ne trou- vera pas hors de propos de placer ici cette partie constituante du végétal , comme n'étant pas parfaitement exempte de mé- lange.

DIX-HUITIÈME CLASSE.

Olèo-volatil.

Caractères.

1 ) 11 i'allèrc en se volatilisant à la chaleur ( ce qui n'arrive pas avec les huiles volatiles et le camphre ) , passe diincilcmeut à la distillation avec l'eau , et lui communique une àcreté bru- Jante , 2 ) L'eau le précipite en crystaux de sa dissolution par l'alcohol, 3) l'alcali par liquide en dissout une partie et présente une dissolution brunâtre.

GENRES. I. HelUhorinum. 1 ) Il se dissout facilement dans l'alcohol , mais ne se volatilise pas avec lui encore moins avec l'eau , et reste comme une substance concrète , en partie sous forme de crystaux ; 2 ) très liquide à la chaleur , qui , lorsqti'elle surpasse celle de l'eau bouillante , le volatilise et allèic un peu sa nature ( il possède une très grande àcreté ). IL Ancmonéum 1 ) Dans sa combinaison naturelle , il est d'une nature volatile , se dégage sous forme élastique , et produit , comme l'huile hydrothionée une irritation dans les yeux et le nez et sur d'autres parties , qui sont en contact a\ ec elle; 2) il se dissout dans l'eau et passe à la distillation en changeant tout à fait de nature ; 3 ) L'eau étant parfaitement reposée , laquelle con» Iracle une àcreté considérable , il se précipite des crystaux blancs , opaques , qui ne se volatilisent plus à la températu- re ordinaire , et passent très difficilemeat à la distillation avec l'eau ^ seuls ils ne se liquiûent point à la chaleur , mais donnent une fumée blanche acre , dont une partie , dans des vaisseaux clos , fournit une liqueur d'une saveur

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acre , et l'autre un sublimé jaunâtre , qui de plus , se dis- solvent difficilement dans l'alcohol chaufïé , dans les huiles ci-asses et volatiles et se crystallisent cependant par le refroi- dissement du premier dissolvant. Rem.

Remarque. Le principe volatile et acre des différentes espè- ces d'anémone, comme A. pratensis , A. pulsalilla , A. nemorosa et de certaines autres plantes n'est pas seulement modifié dans sa propre nature , par la réaction de l'eau ; lorsqu'elle est sé- parée par la distillation , mais encore par l'action de l'air at- mosphérique, pendant le dessèchement complet de ces végétaux. Cela n'a heu , que pour cette portion du principe volatil , dont la volatilisation est retenue par Taflinité de l'une ou de l'autre ou de plusieurs parties constituantes. Il acquiert par un état résineux , dans lequel son âcreté est moindre. On peut s'en assurer , en goûtant ces végétaux , tels que l'Anemone pul- satilla, la Scilla maritima et autres, dans leur état de fraicheur, et lorsqu'ils sont parfaitement secs , surtout en les traitant avec l'esprit de vin , et les distillant avec de l'eau. Cela éta- blit encore une différence entre cette espèce de principe végé- tal acre , proprement dite, et celle de l'huile hydrothionée. Cet- te dernière espèce se volatilise entièrement en se desséchant - comme dans le Cochlearia , ou quand une portion dans celte circonstance , est retenue par les autres parties constituantes , comme dans le raifort , alors il y reste presque intact. Comme on peut encore distinguer une troisième espèce de principe vé- gétal acre , que Vauquelin a découvert dans rHelleborus hye- malis et que j'ai nommé Helleborinum , en le comparant avec les deux autres on peut facilement assigner son caractère. Eu présentant ici trois espèces particulières de principe acre j'ai in-

cliqué par que leur identité n'est nullement admissible. Il reste encore aux chimistes à déterminer plus exactement , à la- quelle de ces espèces appartient lacrcté oléo-volatile de plusieurs végétaux , qui n'ont pas encore été examinés et on trouvera peut être encore des différences particulières. Chacun pourra facilement déterminer d'avance , si un corps , qui annonce la présence du principe acre ^ est de nature oleo - volatile , ou si bon action connue sur nos organes j ne provient point d'une partie constituante résineuse p. e. le poivre d'Espagne, la Came- sée, l'Euphorbe et cependant cela n'est pas bien applicable à 1 hel- leborinum. Le principe acre nommé anemoneum , que quelques uns peut - être , trouveront plus convenable de placer dans la classe des huiles volatiles propres , éprouve non seulement le changement ; indiqué ci-dessus , par l'action de l'eau , mais aussi il se l'orme encore une seconde substance pulvérulente sans Hcrelé , insoluble dans l'alcohol et les huiles , qui s'unit en partie aux alcalis. Voy. les expériences intéressantes et peu considérées , (luoiquc souvent citées , faites par Heyen dans Crell's chem. Jour. 1779 St. 2. S. 102 7. de plus encore, die Neucsl. Entdeckung. in der Chem. St. 4. S. 42 5G.

DIX- NEUVIÈME CLASSE

, Camphre^ ,

Genres. 1 ) Solublc , sans altération , dans les acides sulfurique , phos- phoriquc , acétique et nitrique ; 2 ) ce dernier forme une com- binaison parfaitement ressemblante à l'huile grasse , dont l'eau précipite le camphre ; 3 ) Eb le distillant plusieurs fois avec •jn ma w#*it>i èitrijk ,i09lW

(iGo)

ce même acide, il se forme un acide ci-jslailisé qui se subli- me. Rem.

Rem. Le corps , appelle camphre , est le seul qui apparlicat à cette classe. Jusqu'à présent on n'est pas encore parvenu à décider, si la matière volatile et capable de se sublimer et de pro- duire du camphre traité avec l'acide nitrique , est un acide particulier, ou l'acide benzoïque. Sous ce rapport on trouvera peut - être quelqne intérêt à lire ce qne j'ai inséré sur cet ob- jet dans mon ouvrage sur la chimie des corps végétales tt ani- males. L'acide formé avec le camphre , fut déjà considéré com- me acide particulier par Kosegartcn ( Dan. Aug. loh. Fr. Kose- garten. Diss. de Camphora et partibus , quae eam constituunt. Goettingae 1785). Après de nombreuses expériences Doerfurt trouva , que l'acide appelle acide camphorique , n'étoit pas un acide particulier ( mais tout - à - fait analogue à l'acide benzoïque ( Doerfurt's Abhandl. tiber den Campher. Wittenb. u.Zerbstl793 §. 51 53). Les expériences , qne Bouillon la Grange fit en- suite , prouvèrent le contraire de Doerfurt , et confirmèrent , que l'acide produit avec le camphre par le moyen de i'acide nitrique, etoit un acide particulier. (Anu. de chim. T. XXVII"). Je vais essayer d'examiner de quel côté se trouve la raison la mieux fondée. Huit parties de camphre et 48 d'acide nitrique, de 1 , 30 , furent soumises à la distillation dans une cornue avec uu récipient tubulé ; il passa premièrement un liquide huileux , qui se condensa dans le récipient , et il y eut en même tems une forte volatilisation du camphre. Quelque tcms après , celui - ci fut entièrement dissout dans la liqueur acide , qui passa ensuite , formant une huile d'un beau verd , qui couvroit la surface de l'acide également colore en verd , qui se trouvoil dans le récipient. Aiors toute la cornue se

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remplit de vapeurs rougeâtres et il y eut un dégagement régu- lier de gaz. Les vapeurs se colorèrent en rouge foncé et dis- parurent lout-à-coup. Elles furent remplacées par de blanches , qui tapissèrent le haut de la cornue , d'une couche un peu crystallisée. Lorsqu'elles cessèrent , il se trouva au fond de la cornue ( refroidie ) un résidu analogue à la poix , d'une saveur amère et aromatique. Je versai sur ce dernier une grande quan- tité d'eau bouillante à plusieurs reprises, et je ne pus en dissou- dre que la moindre partie. La dissolution aqueuse , claire , fournit après l'évaporation , une matière claire , jaunâtre , d'une saveur amère , réagissant fortement comme l'acide , et de con- sistance sirupeuse , qui me parut une combinaison d'acide ma- lique avec un autre corps fourni par le camphre. La majeu- re partie de ce résidu poisseux resté insoluble dans l'eau , for- ma avec l'alcoliol , une liqueur d'un brun foncé ^ qui après une évaporalion ménagée déposa des paillettes d'un brun noirâtre et resta crystallisée à la surface. L'alcali liquide en dissolvoit une petite quantité ; qui fut précipitée par l'acide muriatique , sous la forme d'une matière résineuse , clai- re j rougeâlre. Après ces expériences je rédistillai le produit de la précédente distillation , qui se trouvoit dans le récipient et qui étoit couvert d'une huile de camphre verdàtre. Les mêmes phénomènes eurent lieu , comme la première fois. L'o- pe'ration fut continuée, jusqu'à ce qu'il ne resta plus dans la cornue, qu'une masse poisseuse, j'y '■^èWtei le résidu de la première distillation , que j'avois dissout ( après l'avoir traité avec l'eau ) dans 1 alcohol , et continuai la distillation. Lorsque l'alcohol eut passé ; il y eut daus la voûte de la cornue une forte sublimation de crystaux blancs , brillants , aiguillés , qui

IV ai

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ëloit de l'acide camphorique. Le résidu poisseux fut de nou- veau traité avec l'acide nitrique , pour retirer une plus grande quantité d'acide camphorique.

Propriétés chimiques de l'acide camphorique: 1) cet acide étoit d'une saveur aromatique , forte et brûlante ; 2 ) il se volatilî- soit dans des vaisseaux clos , sans laisser de résidu charbon- neux considérable , et dans la partie supérieure du vase il for- moit des crystaux en partie aiguillés et touffus , et d'autres feuilletés ; 3 ) l'eau froide paroissoit agir foiblement , et lors- qu'elle éloit sur le point de bouillir, 1000 p. n'absorboient qu'une partie d'acide ; 4 ) cette dissolution rougissoit à peine le papier de tournesol et l'acide en refroidissant , crystallisoit en forme de dendrites très fins et très larges ; 5 ) l'alcoliol en dissolvoit plus que l'eau dans la proportion de 80 parties sur une d'acide ; 6 ) l'eau le précîpitoit , mais lentement de sa dis- solution alcoholique , comme l'acide benzoïque ; en ajoutant encore un peu d'eau , il se forma de petits points , qui s'at- liroient réciproquement et formèrent de petits crystaux aiguil- lés , qui se réunirent ensuite comme un tissu fort léger , ( ay- ant une fois versé une certaine quantité d'acide muriatique , dans l'urine de cheval un peu évaporée , qui contenoit de l'a. cide benzoïque , j'eus occasion de voir ce phénomène d'une manière plus Irappante et je pus observer exactement la for- mation des crystaux et leur entrelacement ) après une addition d'eau considérable et quelque repos , l'acide se forma en cry- staux fort beaux , beaucoup plus grands , qui formoient un tissu d'aiguilles en partie réunies en toufics ; 7 ) Les alcalis et les corps alcalins dans leur état pur et des carbonates s'unis- soient à peine avec cet acide , même dans une plus grande proportion.

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Les propriétés , que j'ai remarquées dans l'acide extrait du camphre , doivent le faire considérer comme un acide particulier et différent de l'acide benzoïque. Les nombreuses expériences , par lesquelles l'exact Doerfurt nous a démontré l'identité de l'acide campborique et benzoïque , seroient-elles fausses ? Non certainement. Quiconque examinera et appréciera le traité eu question sera du même avis. On pourrait donc admettre , que Ion peut extraire du camphre ou un acide propre, ou un aci- de analogue au benzoïque , selon la plus ou moins grande quantité d'acide nitrique , employé avec une chaleur plus ou moins longue ? Mais à cette supposition , on peut en opposer une autre , en vertu de laquelle , l'acide tiré du camphre par le moyen de l'acide nitrique , et différent de tous les au- tres , ne peut être considéré comme pur , mais comme un aci- de , dont le vrai caractère est enveloppé par un autre corps étranger , qui est comme l'acide produit pendant l'opération. J'ai des raisons pour admettre cette supposition et je cherche- rai à la confirmer dans la suite.

Suivant ce qui a été rapporté ci-dessus , Bouillon Lagrange chercha à confirmer , que l'acide du camphre est un acide particulier. Suivant ces expériences , l'acide camphorique avoit des propriétés chimiques bien différentes de celui , que j'avois obtenu : il avoit une saveur acide , une once d'eau chaude en dissolvait 48 grains ; l'eau ne le précipitoit point de sa dis- solution spiritueuse ; de plus il formoit des sels avec les alca- lis et les terres et ce qui est remarquable , ses combinaisons avec la chaux, la baryte, la magnésie et l'argile, étoient décom* posées par l'esprit de vin et celui-ci leur enlevoit les acides combinés avec eux. Suivant les expériences de Doerfurt , de

ai *

(i64)

Bouillon Lagrange et les miennes , il y auroit donc trois aci- des différents retirés du camphre , qui ne se ressemblent , que par leur manière de se comporter à la chaleur , et par leur cristallisation , ce qui approche déjà en quelque sorte de la na- ture de ces acides.

On sait que l'acide benzoïque pur , n'est point altéré à la chaleur, dans son état chimique, par l'acide nitrique; Ion ne remarque qu'une réaction réciproque , quand l'acide benzoïque est encore combiné avec un corps étranger ; comme avec la résine , tel que l'acide de la résine de benzoïn , qui a une odeur agréable. Dans ce cas la matière étrangère est détruite par l'acide nitrique , et il sort lui même pur et sans altéra- tion. En suivant mon principe , je chauffois l'acide camphori- que avec un peu d'acide nitrique : il y eut d'abord de fortes vapeurs d'un rouge de sang , la majeure partie de l'acide em- ployé et différent de l'acide benzoïque se sublima et cette por- tion sublimée avoit toutes les propriétés de l'acide benzoïque. Bouillon Lagrange auroit eu immanquablement le même résul- tat , et se seroit convaincu que l'acide benzoïque est la base principale de son acide camphorique. Déjà sa différence en- tre son acide camphorique et le mien , contribue beaucoup , par des raisons faciles à deviner , à confirmer mon opinion. Pour éviter la prolixité je passerai sous silence plusieurs choses , qui pourroient répandre du doute sur l'exactitude du travail de Lagrange.

(i65) VINGTIÈME CLASSE

P a p a V e r i n II m.

Caractères.

1 ) Il est solublc dans 400 parties d'eau cliaiulc ; 2 ) dans 100 de froide; et 3 ) dans 20 d'alcohol cliaufTt'; 4) pendant le refroidissement de sa dissolution spiritueuse à cliaiid , il forme de petits cristaux prismatiques , l'eau le précipite sous la for- me d'une poudre blanche ; 5 ) il se combine à chaud avec l'e'- iher et les huiles volatiles , mais pendant le refroidissement de son dissolvant , il se sépare en ressemblant au commencement à une matière huileuse et cristallise ensuite ^ 5 ) Les acides s'en emparent facilement et les alcalis le précipitent Insensible- ment sous forme cristalline.

Remarque. Le caractère spécifique de cette classe , qui porte le nom de papavevinwn ne peut , jusqu'à présent , s'appliquer qu'à ce seul corps. Il forme la partie constituante énergique de l'opium extrait du papaver somniferum , et peut s'appeller la substance de Vopium. Desrosne et Sertûrner trouvèrent cet-> le substance dans l'opium et reconnurent , qu'elle possédoit seule des propriétés énergiques. Ce dernier la nomma principe somnifère ( principium somniferum ). Voy. les recherches do Desrosne dans les Annales de chimie T. XLV pag. 257 285. Et de Sertiiner dans Tromsdorff's Journal der Pharmacie B. 14. St. i. S. 47 93. J'ai trouvé les expériences de ces deux chi- mistes , parfaitement conformes , mais outre la substance pro- ppe énergique de l'opium , je trouvois encore un acide particu- lier , que Sertûner , a fait connoltre en même tems et qu'il ap- pelle acide de pavot ( acidum papavericum ). J'ai remarqué dans

(i66)

cet acide particulier qu'il se distingue surtout en ce qu'il co- lore et précipite sur le champs en beau rouge foncé la disso- lution de muriate de fer et d'autres sels de fer dissous , et qu'en outre il peut cristalliser par le concours de certaines cir- constances ; ses cristaux consistent en paillettes blanches et en petites écailles d'un brillant superbe.

VINGT-UNIÈME CLASSE

Urée. Cette substance qui forme une classe particulière , se trouve dans l'urine , et parceque plusieurs de ses propriétés en dé* rivent , Fourcroy et Vauquelin qui la découvrirent , l'appellè- rent Urée ( principe de l'urine , plutôt substance de l'urine ). Les caractères chimiques distinctifs de la substance de l'urine sont faciles à trouver dans plusieurs oeuvres , je me contente- rai seulement de quelques observations : 1 ) on l'obtient , cri- stallisée en lames quarrées , dans ses dissolutions aqueuse et spiritueuse ; 2 ) l'addition d'acide nitrique dans une dissolution concentrée la précipite en masse brillante , feuilletée ; 3 ) à la chaleur il se forme de l'ammoniaque combiné avec l'acide car- bonique , et en plus grande quantité , que dans toutes les au- tres parties constituantes connues et propres à cela , des corps organisés ; de plus une huile fétide et de l'acide urique.

VINGT- DEUXIÈME CLASSE

Ligneux. La fibre du bois dégagée de toute matière étrangère , appar- tient à cette classe. Celte substance diffère presque seulement de l'amidon fibreux et de Tamidon même , dont elle peut se

(i67)

former par l'action de l'oxygène : 1 ) par son immutabilité tlans l'eau chaude, 2 ) par une combustibilité plus facile et 3) par la formation d'une plus grande quantité de charbon en se décom- posant à la chaleur. Dans ce cas elle fournit en même tems une petite quantité d'acide combiné avec l'ammoniaque; j'obserre encore , que la même chose arrive à la dislilation sèche de l'amidon , et qu'on reconnoit dans tous les deux une petite

portion d'azote.

CONCLUSION.

Dans ce mémoire , j'ai signalé et caractérisé d'une manière abrégée, 44 espèces particulières de parties constituantes, qui se rencontrent dans les êtres organiques ; savoir :

1) Mucilage, 2. Gomme, 3. Sucre de lait, 4. Substance de la manne, 5. Mucoso-sucre ( Sucre liquide ) , 6. Sucre de raisin (sucre cristallisable), 7) Sucre de la canne à sucre ^sucre dur et cristallisable ), 8. Crocinon , 9. Glycion , 10. Matière extractive amère , 11. Cinchonin , 12. Substance du rachou , 13. Taimin du chêne, 14. Tannin du kino , 15. Amidon, 16. Amidon fi- l)reux , 17. Matière analogue à l'amidon, 18. Mucus, 19. Gé- latine, 20. Zoophyton , 21. Albumine, 22. Fibrine, 23. IndigOj 24. Liège ( suber ) , 25. Caoutchouc , 26. Graisse huileuse , 27. Graisse concrète , 28. Cire, 29. Matière analogue à la cire, 30. Ambre, 31. Résine, 32. Substance résiniforme, 33. Baume l'ési- neux , 34. Baume acide , huile volatile , 35. Huile acidifiante , 36. Camphorigène ,37. Analogue au camphre et 38. Hydrothio- nique , 39. Helléborinum , 40. Anémonéum , 41. Camphre, 42. Papaverinura , 43. Urée, 44. Fibre ligneuse (ligneux).

Ces espèces désignées sont réunies dans 22 classes particuliè- res , dont celles qui n'ont qu'une seule espèce , portent pour la plus part le même nom. Les noms de ces classes sont :

(i68)

1. Konimi oxygène, 2. sucré, 3. crocinoii , 4. glyclon , 5. sy- clcroclilorainon , 6. scytogenon , 7. arailon , 8. adipogène , 9. indigo^ 10. suber , 11. caoulchouc , 12. graisse, 13. gras, 13. résine, 15. résineux, 16. baume, 17. huile volatile; 18. oleo-volatil , 19. camphre, 20. papaverinum , 21. urée, 22.

ligneux.

o

On aura peut-être quelques objections à faire sur le travail que je présente. Les uns regarderons comme inutile la dis- tinction de certaines espèces , d'autres n'approuveront pas la sé- rie et la nomenclature des classes. Quant aux premiers , je puis leur alléguer de bonnes raisons , et quant aux derniers , ils peuvent émettre leur opinion. Mais il ne faut pas croire qu'il y ait la moindre utilité à changer seulement l'ordre des classes et des genres.

Note. L'auteur se croit obligé d'averlir ses lecteurs , que dans le même tems qu'il écrivoit ce mémoire ( 1800 ) il croyoit également livrer à l'impression le 3 me volume de son ma- nuel de pharmacie; mais difiérentes circonstances 1 en ont em- pêché , en obligeant à de nombreuses recherches sur plusi- eurs objets. Ces recherches plus suivies ont apporté plus d'ordre et de perfection , de façon que ceux , qui liront ce mémoire pourront avoir recours au volume indiqué et sur le point de paroitre. Le volume a été publié en même tems qu'un ouvrage à part , intitulé : Chemie der Pflanzen und Thierkorper in Pharmazeutischer Rùcksicht , mehrentheils nach eigenen Erfahrungen bearbeitet und in einer naturge- massen Ordnung abgehandelt , von Ferdinand Giese. Riga bey Hartmann 1811. 8.

YI.

Observations sur quelques Diptères de la Russie, par le Directeur et Professeur G. FISCHER.

I . Notice sur la larve du culex claviger de Fahricius ^ regardée par Mr, Lichlpnslein comme un nouvel insecte aquatique .

Ce fut au mois de mai de l'aonée 1810 que Mr. Remheld , un de mes élèves à l'Académie Impériale médico - chirurgicale , m apporta un animal desséché dont il désiroit connoître le nom. Après l'avoir ramolli dans de l'esprit de vin , je reconnus tout de suite le chaoborus anlisepticus, décrit^ il y a dix ans, comme un nouveau genre, par Monsieur Lichtenstein, Conseiller de Con-^ sistoirc à Helmstâdt. * )

L'examen des caractères extérieurs de cet animal , ne permet- tant pas de le placer dans aucune classe d'animaux connus , me porta à croire que c'étoit plutôt une larve qu'un animal par- fait.

Mais Mr. Lichtenstein ayant rais trop d'importance dans l'an- nonce de cet animal , je crois nécessaire de la rapporter ici ,

) Besclireibung eines neu cnldeckten Wasserinsects, von A. A. H. LICH- TENSTEIN. Voyez WIEDEMANN'S Archiv fur Zoologie und Zootomic Vol. 1. p. 168 1Ô5, avec une figure.

lY 22

(lyo)

pour prouver que l'anîmal que j'ai observé est le même dont parle Mr. Lichtenstein , et pour empêcher qu'une notice donnée par un homme aussi célèbre j confirmée par Fabricius lui-même ne soit trop accréditée parmi ceux qui n'ont pas assez de for- ce pour l'approfondir. )

,,Je recueillis " dit Mr. Lichtenstein '' ,, au mois d'Avril de l'an 1798 , d'un marais près du cliemin de Hambourg à Epen- dorf, qui, à la grande chaleur des premiers jours de Juin^ com- mence ordinairement à se dessécher , et qui contient une quan- tité d'insectes aquatiques et entre autres aussi le Cancer stagna- lis de Linné ( Gammarus stagnalis de Fabricius ) une provision de monocles ( Entomoslraca Miill. ) pour en nourrir des polypes. Ayant un jour négligé un vase dans lequel un million de ces animaux étoient morts et pourris , et voulant jeter cette eau trouble et puante , j'y apperçus , à mon grand étonnement , quelques petits insectes , qui étoient longs , minces et tout - à - fait transparens ; si l'on excepte deux paires de petits globules gris. Ils eurent dans l'espace de deux jours la longueur d'ua demi - pouce. Le corps consistoit en onze sections , dont la première formoit la tête et la dernière la queue ; les neuf in- termédiaires diminuoient en grosseur et en longueur. On apper- cevoit distinctement à la tête deux yeux et deux palpes. Les antennes raanquoient et les mâchoires étoient difficiles à con- uoître , elles se trouvoient au dessous des yeux derrière les pal- pes , qui , par un mouvement très - vif surtout très - perceptible dans les antérieures et plus longues , amenoient à la bouche

* ) 11 y a plus de dix aus que j'ai déclaré ce cliaohorus de Lichtenstein la larve d'ua insecte j ce me'tuoire confirmera pleinement mon opinion.

(170

les petits animaux infusoires , qui font sa nourriture. Les or- ganes de manducation ou les mâchoires étoient dans un mou- vement continuel et difficile à connoître , voici pourquoi elles ne sont pas distinctes dans le dessin , d'ailleurs très exact , de Monsieur le Professeur Suhr. Auprès de la bouche de cet animal, dont les parties intérieures sont aussi visibles que les extéri- eures, l'animal étant parfaitement transparent, commence tout de suite l'ésaphage assez large, qui représente, au moins à la partie inférieure, 1 estomac. On voit très distinctement avancer et re- culer la nourriture avalée , qui est plus foncée que le corps crystallin de l'animal lui - même ; elle ne recule cependant pas au - delà des globules antérieures , gris de mercure. Ces parties très - belles de couleur et d'éclat , mais opaques , ont beaucoup de ressemblance avec les yeux , vulgairement nommés ainsi , de quelques monocles ( Monoculus piscinus , Mon. Argulus , etc. ) et paroisscnt être dans un nexe très - intime et immédiat et avec l'ésophagc , et avec les artères remplaçant le coeur de ces animaux, et avec les poumons (??). Si un jour un naturaliste plus ingénieux observoit cet insecte remarquable sous un microscope plus composé , il pourra donner des éclarsissemens inattendus sur l'anatomie et la physiologie des insectes. La transparence parfaite de tout le corps , comme le cryslal le plus pur , lui permettra de reconnoître la structure de toutes les parties inté- rieures et leur conjonction avec ces deux paires de globules gris. Il en déduira des résultats fertiles pour tout le niéchanisme du corps de tous les insectes. Je ne veux pas croire que cet animal que je viens de décrire se trouve uniquement dans ce marais de Hambourg, il est au contraire probable qu'il se trou- ve dans chaque eau remplie de corps pourris et qu'il paroîtra

22 *

(172)

surtout , si l'on laisse pourrir les monocles ( Monoculus Pidex ) et autres animaux semblables dans de l'eau stagnante. Je re- tourne cependant à ma description. Un intestin mince se pro- longe des globules antérieures jusqu'au troisième segment du corps , et fait la continuation du canal intestinal qui s'élargit au dessous de ces globules dans une espèce d'estomac. Dans cet- te troisième articulation les intestins s'élargissent et se prolon- gent , à ce qu'il paroit , jusqu' à l'ouverture de l'anus , en ligne droite. La continuation au de là, c'est à dire , jusqu'à la queue, garnie de soies , n'est qu'un défaut du dessin. Au dessus de l'anus se trouvent les deux globules , couleur de mer- cure , qui sont en même tems plus petits , et qui paroissent être des ovaires , si nous suivons l'analogie des autres insectes aquatiques. Si ces corps sont réellement les ovaires et dans un état aussi développé , comme on les trouve aussi dans les femelles du Gammarus stagnaiis , et de la plupart des mono- cles ; notre insecte ne pourroit être une larve , mais un insecte complet et parfait , qui seroit unique dans son genre , et pas encore observé par aucun naturaliste. Je ne puis décider si c'est une larve , parceque j'ai perdu les deux individus trop tôt les deux fois que j'ai pu les observer. ( Il est inutile de di- re comment l'auteur les a perdus , ou comment il présume de pouvoir s'en procurer par une eau corrompue. Il termine son mémoire par les mots suivans ) ,, Comme ce petit animal emploie à sa nourriture les petits vers infusoires ovales qui appartiennent au genre de Linné , à la vérité très peu précis , de Chaos , je propose le nom générique chaoborus , à moins qu'une histoire plus exacte de cet animal ne nous montre , que l'aniaial connu s'en développe. Le nom d'antisepticus seroit peut être conforme à l'espèce , parceque l'eau aussitôt que

ces animaux s y montrent en quanlitc; et mangent les vers infu- soires , perd à vue d'oeil sa putridité cl redevient fraiclie et propre à la boisson. Je désire qu'un IVaturaliste _, qui au Lord d'un vaisseau fait un long voyage par mer, cherche dans l'eau putride , qui par elle - même redevient susceptible d'être bue , mon insecte , qui à cause de sa petitesse et de sa transparence ne peut être vu à la vérité que par des yeux bien armés. Si cet animal s'y trouvoit , comme je n'en doute pas , et si l'eau en recevoit la propriété dètre bue, ma découverte ne seroit point à mépriser , soit pour la léléologie , soit pour l'économie de la nature , quoiqu'elle ne concerne qu'un animal presqu'in- visible , échappé aux yeux pénétrans des naturalistes , et vivant dans la puanteur. Le chimiste lui - même pourroit - être con- duit à ce point d'expliquer plus parfaitement l'origine de la putridité de l'eau et la manière comment elle en disparoit. Le tems cependant nous apprendra ce qui est vrai de ces hypothèses. J'atteste seulement l'existence de la vérité de la description rude de mon insecte, appelle Chaoborus antisepticus. Si je le revois un jour, je m en ferai un devoir d'en donner une notice plus détaillée , dans ces mêmes archives pour la zoo- logie. Il est possible que quelques incrédules nient même l'exi- stence de mon petit animal , même si Fabricius en atteste la vérité. Je me consolerai par les mois de Ciccron : opiiiiotiutii cominenla iinminuil (lies ; vcrilalis judicia confirmât."

J'ai beaucoup d'égard pour le grand homme qui est l'auteur de celle oliservation , mais il me pardonnera si je dis avec franchise que j'ai eu toute la peine possible pour transcrire ses idées , parceque presque toutes sont imaginaires et dénuées de fondement; ce ne sont que les autorités de Fabricius et de Wik- DEMANN, qui m'ont excité à placer ici la notice de Mr. Lichten-

(174)

sTEix avec ses propres mots. J'ai omis plusieurs lignes qui ne contenoient que des répétitions ou des idées difficiles à rendre dans une autre langue.

Tout ce qui est vrai dans les observations de Mr. Lichten- STEIN , c'est qu'il y a dans les eaux stagnantes au printenis , un animal de 5 à 6 lignes de longueur , à corps annelé , à tète munie d'yeux, et de mâchoires , portant des palpes longs en forme de cheveux allongés. Des bulbes transparents sur le dos (^ à une certaine époque ). La queue garnie de soies roides.

Mais cette définition ne cadre avec aucun animal d'aucune classe. Il falloit donc croire qu'il existe encore des animaux de classes inconnues et Mr. Lichtenstein , établissant un genre nouveau , auroit du former aussi une nouvelle classe d'ani- maux , ou penser que l'animal en question étoit dans un état imparfait. Et à la vérité , Mr. Lichtenstein a observé une larve , dont il a fait un animal complet et nouveau. Son ima- gination l'a fait naître de l'eau corrompue , dans l'espérance , qu'il pourroit devenir un moyen de rendre potable 1 eau pu- tride , de son nom bizarre de chaohorus antiseplicus.

L'animal en question sort d'un oeuf comme la plus grande partie des êtres vivans ; cet oeuf est placé dans le sable ou au- tour des graminés qui se trouvent auprès des eaux stagnantes. Lorsqu'au printems les neiges se fondent , ces eaux s'étendent plus qu'à l'ordinaire, chose connue, et ces sables ou ces plantes se trouvent aussi submergés. Les premiers rayons du soleil un peu plus pénétrant font naitre les larves.

(175)

C'étoit le quatre de Mai 1810 que je reçus une larve sembla- ble à celle de Mr. Lichtenstein , mais on les avoit déjà observé dans les mêmes eaux buit jours auparavant. J observai dans un vase ouvert , ses mouvemens , que j'ai admire'. L'animal se sert des soies de la queue (Tab. I. f. 5. e) comme d'un ressort pour s'élancer d'un endroit ù l'autre ou pour s'élever à la rurface de l'eau. Pour descendre il se courbe tellement que les deux bulbes (r. d. de la fig. 5) se touchent. Les mouvemens se font avec la plus grande vitesse , qui , l'animal étant tout à fait transparent , paroisscnt imiter l'éclair. Dans cet état de larvo, l'animal est très vorace et ses mâchoires sont dans un mouvement continuel. Mais on ne sauroit dire qu'ils porsuivent leur proie , au con- traire ils trouvent au fond une quantité de petits animaux aqua- tiques , qui se développent et se multiplient facilement , et en- trent d'eux - mêmes dans sa bouche béante. Ce sont des bino- cles , surtout des cj dopes , quadricornes et rougeàtres , qui leur servent de nourriture. Tous les mouvemens peuvent être fa- cilement observés d-ns une assiette pas trop profonde^ pour que 1 oeil armé d'une bonne loupe puisse atteindre l'animal. C'est ainsi que j'ai vu les mouvemens réguliers des mâchoires , et les promenades très vites des cyclopes qui se perdoient souvent dans la gueule de notre larve.

Sixième mai , au matin.

La larve paroît un peu plus raccourcie, mais des 'changemens considérables se montrent derrière la Icle à l'endroit se trou- voient les bulbes antérieures. Voyez fig. 7.

Les yeux se sont rétrécis , deux nouveaux bulbes allongés paroissent de côté , k. k. , acompagnés de làclies en demi - lu-

(176)

ïte, des deux cotés, i. i. les bulbes existant auparavant f. parois- sent affaisés et portent à présent des points noirs. Toute rarticu» lation qui formera le thorax paroît plus large et plus longue* La queue porte encore ses soies.

Le 7 Mai.

Les mâchoires , les bulbes , les ressorts de la queue ont disparu. Voy. f. 8.

La tète est plus courbée, on reconnoit le thorax, ni., dont les bulbes antérieurs sont devenues des cornes ou des oreilles 1. Les corps que nous avons comparés avec des bulbes ( fig. 5. c. d) sont rentrés au milieu du thorax, comme faisant partie des intestins n. Les bulbes postérieurs sont encore visibles, d. (f. 8) Les soies de la queue au nombre de 22 ont disparu ; on ob- serve une addition particulière à la dernière articulation de la queue auprès de g., munie extérieurement de 6 soies très roides et courbées.

Le 9 Mai.

Le corps se raccourcit d'avantage , mais les changemens que i'ai pu saisir sont exprimés dans la figure 9.

Les yeux sont devenus plus petits , la tète s'est allongée , les oreilles sont plus pétiolées , et tout le thorax a gagné une direction plus oblique.

Le 10 MaL

Les globules grisâtres des articulations de la queue ont aus- si disparu et sont rentrés dans le corps; ils se prolongent par des pétioles (fig. 11. 0.) moyennant desquels ils communiquent avec les

(^77)

înlesUns. La dernière articulation de la queive est garnie de soies courtes et roides.

La tète ( fig. 10 ) paroît plus formée ou plutôt dans un état qui fait deviner un changement.

Tonte la peau extérieure est aussi plus tendue , comme si elle alloit se rompre.

Le 11 Mai.

La ttte et le thorax sont plus réunis , plus rétractés , qua- tre traits noires paroissent très distinctement sur le thorax ,

( f . 12 ) auprès duquel on observe en arrière un bourrelet di- ■visé en trois parties.

Les mouvemeas convulsifs diminuent ou paroissent dans plus grands intervalles.

Le 12 Mai,

Toutes les articulations du corps paroissent plus distinctes , lo bourrelet du thorax s'est changé en un seul appendix, ^Gg. 13. p.) qui annonce l'endroit futur de lécusson. (^ scutellum.^

Les mouveraens sont plus lents ; et ce ne sont plus des con- tractions , mais des fibrations.

Le 13 Mai.

La chrjsalide s'est entièrement formée , quoiqu'elle mérite déjà ce nom depuis le moment les mâchoires ont disparu et que la larve ne mangeoit plus , c'est à dire depuis le 7 mai.

Le thorax , la tête sont plus étendus , les articulations de la queue bien marquées. La chrysalide se tient à présent tranquil-

IV. a5

lement à la surface de l'eau , dans ua état courbé , comme je l'ai représentée dans la figure 14. Sa couleur est brunâtre , d'un brun foncé. De tenas à autre elle cherche à gagner le fond par des nioiivernens convulsifs , mais elle remonte très lente- ment comme quelque chose qni , par son poid léger , ne peut pas être submergé.

J'ai prévu que j'aurais une mouche en partage , de sorte que je transvasais l'eau avec la chrysalide, et que je bouchais l'ouver- ture plus étroite avec un morceau de gaze.

Après une ocpnce de huit jours je trouvai la chrysalide éten- due sur l'eau , uigeant sur le dos , et le cousin , l'insecte par- fait ( CuleK claviger F. et Meigen ) voltigeoit sur les parois du vase. fig. 15 et 16.

Cette métamorphose a ceci de particulier: 1. qu'un animal parfait destiné à s'élever dans les airs , passe les premières é-» poques de sa vie dans les eaux ; 2.. que tous les dégrés de sa métamorphose s'établissent devant nos yeux ; chaque partie est employée , la peau extérieure reste et se change elle - munie jusqu'à la dernière époque , l'insecte parfait quitte son en- veloppe membraneuse.

3. Les larves qui se font une coque de leur propre peau ,. éprouvent une métamorphose de plus que les chenilles qui deviennent papillons , ou dont résultent des hyménoptères.

4. La grande vivacité de la larve , les mouvemens convulsifs de la chrysalide ne sont propres qu'à ces larves qui demeurent dans l'eau, apparemment pour en empêcher la corruption, qui,

(179)

pour un corps mou et imraobile , seroit inévitable dans les eaux stagnantes. 5, Il devient clair enfin pourquoi les cousins se trouvent en si grande quantité dans des endroits humides et marécageux; c'est ils sortent de leurs chrysalides, c'est ils cherchent à placer de nouveau leur progéniture.

Nous devons à Réaunmr d'excellens mémoires , sur cette matière , mais il faut citer ici le treizième , contenant riiisloire des cousins dans son histoire des insectes. Vol. 4. p 573 - 636. avec 6 planches.

11 résulte de ce mémoire , comme de mes observations , que plusieurs espèces se trouvent cachées sous le nom de ciilex claviger , car j'ai observé des chrysalides nues, d'autres étoient munies des soies auprès les articulations , d'autres enfin étoient tout à fait velues. EÉAUMUR les a figurées , avec l'insecte qui en est résulté, mais je n'ai pu obtenir 1 insecte parfait de ces larves, desorte que je veux suspendre encore mon jugement sur la diflférence de ces espèces.

ScHELLENBERG, (Genres des mouches diptères. Zuric. 1803. 8.) a connu la métamorphos du culex pipiens L. ( Tab. XLI ) et Jean GOEDAERDT ( Melamoiphosis naturalis of te historiche Be- sclirjvinge van den oirspronck , aerd , cygenscJwppen cnde vre- emde veranderingen der fFonnen , etc. tôt Middelhurgh. s. a. 8 ) a déjà longtems avant Réaumur rendu attentifs à la singu- lière forme des larves de plusieurs mouches. On peut compa- rer les planches II. LUI. LIV. LY. LXX. LXXl.

îi5 *

(iSo)

Explication de la planche ï. F. 1. 2. 3. Les oeufs, que les cousins, les hirtées, etc. placent auprès des eaux , ou sur les sables , ou comme un cordon en cha- pelet autour des feuilles de giaminés , qui voisinent ces eaux stagnantes.

4. La larve de grandeur naturelle.

5. La même vue sous la loupe. a les palpes fibreuses.

b. Les mâchoires.

c. Les bulbes ou globules antérieurs.

d. Les postérieurs , qui sont liés par un rubau en forme

de V.

6-13. Les différentes formes que la larve présente à diflef en- tes époques , décrites dans le Mémoire.

14. La chrysalide se tenant à la surface ou à fleur des

eaux.

15. L'insecte parfait de grandeur naturelle^ 16« Le même agcaudû

VIL

REMARQUES

Sur PEniploi de Vêlectricitê dans les Maladies du Corps humain suivies d'une Observation.

Présentées à la Société des Naturalistes h Moscou ,

PAR

Jean-Claude-Renaiu) , Docteur en Médecine et en Chirurgie , Médecin des Bureaux de Bienfaisance de la Ville de Mayence ,' Membre non résident de la Société Impériale des Naturalistes à Moscou , Membre Correspondant de l'Académie de Médecine de Paris , de la Société de Médecine Bruxelles, de celle de Mé- decine , Chirurgie et Pharmacie à Toulouse et Membre ordinaire de la Société des Sciences et Arts à Mayence.

(\ décédé, le -^^ Décembre , 1827, âgé de 49 ans. J

IVE M ARQUES

Sur l'emploi de l'électricité dans les maladies du Corps humain, suivies d'une observation.

Au LIEU de faire usage des anciennes découvertes consacrées par les expériences réitérées des Savans les plus distingués de toutes les nations , on aime ordinairement la nouveauté , et on donne une préférence générale à tout ce qui vient d'être ré- cemment décotivert. On regarde souvent de mauvais oeil ceux qui, pour atteindre leur but ont recours à des moyens autrefois usités. On tâche même de les décrier près des personnes moins éclairées , qui aiment mieux admirer les phénomènes inconnus , que réfléchir sur des choses connues.

Dans cet état de cause on ne devrait négliger aucune occasion de fixer l'attention des hommes de l'art, au tribunal desquels res- sortent naturellement certaines observations et de leur fournir de nouvelles preuves , que les voies usitées depuis longtems mènent aussi vers le même but.

Mais à quel art , à quelle science , pourrait on appliquer ces réflexions avec plus de raison, qu'à la Médecine? JN'est ce point en effet cette science sublime , qui nous apprend à prolonger la vie humaine , à la préserver de sa dissolution par un traitement scientifique et à guérir le corps humain des maux qui viennent Taffliger ?

Considérons le grand nombre d'influences nuisibles auxquelles nous expose seulement la vie sociale ! Entraîné de jour en jour

vers le bonheur, tantôt à pas lent, tantôt avec une niarohe ra- pide , par (les chemins et des détours multipliés , il arrive trop

souvent que nous le che»T;l)r>n« c-^nc jnraais lï» trniiTran 5 il oon

sistc à jouir d'une satisfaction constante. Très peu de mortels sont en état d'y parvenir. Notre corps éprouve en faisant ces efforts plus ou moins de dérangement , se détruit de plus eu plus. Il est donc incontestable , que la Médecine , l'art de gué- rir , les artistes médecins ( je me sers de cette expression suivant le langage de plusieurs auteurs allemands qui appellent ainsi les personnes qui se livrent à la pratique médicinale } ; sont un besoin de l'humanité et que par conséquent chaque amé- lioration de cette science lui est avantageuse.

Aucune science , aucun art , n'a éprouvé autant de contradic- tions que l'art de guérir. On n'a vu , nulle part , tant de systèmes élevés et renversés , tant d'expériences contradictoires qu'en médecine. Par tout on tâclie de découvrir de nouvelles méthodes de guérison , de nouveaux moyens curatifs et assez souvent leurs inventeurs ne connaissent pas les plus anciennes découvertes. D'un autre coté on tombait dans une erreur enco- re plus dangereuse. Dans chaque âge beaucoup de Médecins , méprisant les nouveautés de leur art, se contentaient de suivre dans le traitement des maladies la méthode usitée , lors même , que par elle , ils faisaient périr plus de malades que les mala- dies elles mêmes n'en auraient fait succomber.

Tâchons donc de profiter des anciennes et des nouvelles découvertes , tâchons d'augmenter l'étendue de nos connaissances par tous les moyens licites , pour en former enfin un ensemble scientifique et salutaire !

ÏÏc ne vais point alléguer ici plusieurs exemples de ce que je viens de dire plus haut ; chaque médecin qui connaît les tra- vaux litléiaires de ses collègues et les progrès de la science en pourrait fournir un assez grand nombre. Je ne rappellerai que le Galvanisme. Sa découverte est sûrement une des plus inté- ressantes de nos jours. TNous devons beaucoup aux savans il- lustres , qui dans tous les pays se sont livrés avec tant de zèle et de dévouement , à jetler quelque lumière sur ce point , aux Galvani , f^olta , Humholdt , Fischer, Aldini , Riller, Tennanl-, Dcwj' etc. Les sciences naturelles , et la médecine en retireront également beaucoup d'avantages. Le Galvanisme a déjà donné lieu à une quantité très considérable d'essais de guérison ; il a même rendu la santé à plusieurs malades. Néanmoins il me pa- rait, qu'il nous a conduit insensiblement ù nous faire perdre de vue un autre moyen curatif très éfllcace : je veux parler de 1 électricité. Elle n'est déjà plus aussi souvent employée qu'el- le 1 était lorsqu'on ne «connaissait point encore le Galvanisme.

J'ai eu l'occasion de traiter plusieurs malades par l'élecLricité -, les uns avec succès , les autres sans succès. La machine élec- trique que je possède, a rendu, il y a cinq ans, le sentiment et le mouvement à un jeune homme , dont le bras gauche avait été paralysé à la suite d'un accès d'apoplexie. Il est marié de- puis et occupe la place de Contiôleur des Contributions dans notre Département.

Quelque tems après je m'en suis servi sans succès pour deux militaires^ qui se trouvèrent en pareil ca.tj mais je ne les ai élec- trisé que quelques jours , parcequ'ils préférèrent de rentrer dans l'intérieur pour y faire usage des eaux thermales. Une des

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gaérisoas les plus récentes , que j'ai opérées par l'électricité fera l'objet principal de ce Mémoire. Je crois devoir mettre cette ob- servation au jour, elle fixera peut-être plus particulièrement l'at- tention des médecins sur ce moyen si salutaire au rétablisse- ment d'uu grand nombre de malades.

Beaucoup de machines électriques , dont on faisait autrefois usage pour des essais de guérison , ne sont plus en activité sans cire remplacées jusqu'ici par une pile de Volta. La machine électrique^ que je possède, est d un eflèt correspondant à sa gran- deur; elle est construite d'après celle du Muséum du feu Teyler van der Ilulst à Haarlem. Elle est décrite en langue hollandaise dans un ouvrage de M. van Marum intitulé : Description d'une très grande machine électrique , qui se trouve dans le Muséum du feu Teyler à Haarlem *). La mienne a deux plateaux de verre, l'un de trente trois et l'autre de trente pouces de diamètre. La pratique médicale , ne me laissant pas trop de loisir , je ne me suis pas encore procuré de pile galvanique. Si je n'avois pa« eu mon appareil électrique , je ne serai pas parvenu à réta- blir ni par l'électricité, ni par le Galvanisme, quelques personnes qui jouissent depuis , l'une du mouvement libre de son bras et l'autre la faculté d'entendre. Je passe de suiLe à l'histoire de dernière maladie*

, Observation.

Catherine Axt , Aubergiste à Werrstadt , canton du même nom , arrondissement de Mayence , n'entendoit pas trop bien de

) On en a une traduction allemande, qui a le titre.: Beschreibung einer UDgemein giosscn Electrisirmaschine Ton Van Marum Leipzig. 1786 il 4; avec cinq planches.

l'oreille gauche dès son enfance, sans en coniiaitrc la cause. Le printcms de l'an 1803 , elle commença successivement à perdre aussi l'ouie de l'oreille droite , de sorte qu'elle entendait très difl'lcilement quiuze jours après. La suppression souvent réitérée de la transpiration insensible paraît avoir été la cause de cet accident. Le métier de la malade l'exposait journellement aux plus forts courants d'air et à l'influence des vicissitudes les plus multipliées de la température. Du reste cette femme , mère de plusieurs enfans, avait trente six ans et un tel embonpoint, qu'el- le pesait plus de 200 livres ; elle se portait parfaitement bien , toutes les fonctions de son corps se faisaient avec la plus gran- de régularité. On ne pouvait pas non plus chercher la cause de cette surdité dans quelque maladie précédente. Depuis l'hi- ver dernier la malade n'avait pas observé du cérumen dans ses oreilles. Souvent elle sentait un bourdonnement et même de tems en teras des sons bruissants dans l'organe de l'ouie.

L'emploi des vésicaloires , des injections et des frictions ir- ritantes sur les parties voisines des oreilles ne changèrent point le mal. La malade se rendit au mois de Juillet aux eaux de Wisbaden. L'usage des bains thermales de cet endroit, l'emploi du Yin d'antimoine d'Huxham et l'application d'un emplâtre irritant sur le processus mastoïde du côté droit , lui procurèrent quelque soulagement, mais, ces succès n'étant que très passagers, elle quitta bientôt "Wisbaden.

' Avant que la malade se fut rendu à cet endroit , je lui avais conseillé de se faire électriscr; de retour de ce lieu elle me pria donc de lui administrer ce remède , ce que je ûs de la zna- aière suivante.

a4 *

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Le 19 Juillet pour la première fois je fis, usage du baîn électrique et je soustirai, à l'aide d'une pointe,, l'électricité de la partie extérieure de l'oreille droite et du méatus; auditorius. Une chaîne conduisit chaque fois; la, matière- électrique- à l'oreille op- posée à celle que j'électrisait. L'électrisation, dura au commen- cement un quart d'heure , j'employai- en, mème^ lems le vin d'an- timoine d'Huxham en dose toujours plus forte,, jusqu'à ce que ce réméde occasionna des nausées, et j'ordonnai, l'emplâtre suivant ;. Rec. Emplastn de galbano, crocati, Une* semj Camphor. Tetrolei , Alcali volât., crystall.. aà. Drachm. unam et dimidiam Ms.. exactiss.. f, emplastr. L,. pour en mettre tous les joui's, un, emplâtre sur. le processus mastoide de deux cotés..

Le tuyau de verre que j'ai coutume d'employer pour électriser méatus auditorius. est très fin et renferme un fil de métal très mince, qui se termine d'un côté par une pointe très délicate et peu saillante et de l'autre par un crochet , auquel on attache la. chaîne, qui ramène l'électricité au réservoir commun.. Néan- moins je me sers ordinairement de mon propre corps pour ce dernier efiet. Je tiens le crochet avec la main et je parviens par à pouvoir donner en même tems au tuyau la direction la plus convenable*

Chaque jour j'employai l'électricité en dose plus forte, soît re- Ijitivcment à la durée du tems de son emploi , que relativement à. son intensité.. Cette opération durait quinze ,. vingt et trente minutes , et quelque fois, une heure entière..

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Après la. première ulectrisatioa la malade sentit un bourdon- nement très considérable dans les oreilles, et la nuit suivante elle éprouva des. bruissements assez, vifs..

Le second; jbun le baïUi électrique fut employé un peu plus longtems ;. le troisième ,. deux fois. Le quatrième ,. j'ai tiré à la fin. de l'électrisation. de petites, étincelles du crochet du fil , dont la pointe fut introduite dan& le méatus. auditorius. Ces étincel- les- piquèrent la-, malade- très- sensiblement..

Le cinquième jour je tirai, des- étincelles moyennant un bouton de la partie extérieure de l'oreille , ce que j'effectuai le sixième aussi dans l'intérieur, de l'oreille par un tuyau de verre , dans la cavité du quel se trouva, également un petit bouton.

J'ai observé après cela du cérumen' dans les deux oreilles ; le bourdonnement diminua.. La malade me fit remarquer que dans- ce même teras ,. où. ces changemens s'opéraient, elle enten- dait mieux.. L'emploi de l'éleclricilé' continuée- encore pendant deux jours lui rendit la faculté d'entendre; Des affaires domes- ti(iues la rappellèrent enfin chez elle ; elle y retourna et y per- dit subitement l'ouie de nouveau , par une frayeur violente

Huit' jours après j'ai recommencé à lelectriser ; l'électricité fut' employé quatre fois par jour ;. je fis des injections- avec du lait tiède pour faciliter l'excrétion du cérumen.. Le- -second jour la- malade entendit déjài mieux. L'ouie s'améliora, à mesure que la sécrétion! du' cérumen, commençait à se faire régulièrement. La malade observa' souvent nuit des bruissemens très violens dans les oreilles. Je lui donnai trois jours consécutifs, trois à six commotions par une petite bouteille de Leyde , en dirigeant le fluide électrique d'une oreille à l'autre; Après six< jours de- cette nouvelle élcctrisation la malade entendait beaucoup mieux^.

que lorsqu'elle m'avait quîUc la première foi?: Des affaires de ménage la rappellèient une seconde fois , mais elle ne perdit plus la faculté d'entendre.

Je lui ai fait continuer encore pendant quelque teras le vin d'antimoine d'Huxliam et les injections de lait. Dix jours après son départ de chez moi , son ouie était tellement augmentée et rétablie, que, de ce moment jusqu'ici elle entend sans interrupti- on beaucoup mieux que cela ne lui était arrivé depuis quinze ans , et sa guérisoa s'est soutenue depuis jusqu'à ce jours.

VIII.

NOTICE SUPi LES CHIENS D'ORIENT

par le Docteur Mazarowich.

PRÉFACE.

Les notions que je présente ici sur les chiens , sont le por- trait le plus fidèle que quatre années d'observations continuelles permettent de faire.

Il n'est pas idéal , je l'ai peint comme il est en efîet^ et non comme je voudrois qu'il fut , enfin il est tel à peu près que les voyageurs en Turquie le connoisscnt. D'ailleurs la nature ayant arrangé tous les ressorts du sentiment dans cet animal tels qu'on les observe dans l'homme , il seroit bien injuste de supposer qu'il ne sente pas , ou qu'il soit impassible. Le chien est bien plus qu'une machine , et nos chasseurs s'en apperçoivent tous les jours par la discipline dont il est susceptible et par les le- çons qu'ils donnent eux - mûmes au fidèle compagnon de leurs courses.

Il est doué de sentiment , de mémoire , et d'un certain nom- bre d'idées , que les trois besoins irrésistibles du monde anima- le forcent à développer. Ces dons lui sont accordés par celui

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qui , neuf mois de l'année , donne à Constantinople presque toujours beau tems , et à nôtre superbe Babylone des frimats , et des s^Iacons éternels.

Je décrirai les chiens tels qu'ils existent et tels qu'ils sont à Bysance,

St. Pétersbourg. i8i3.

SUR LES CHIENS D' ORIENT.

Canis omnibus terris , omnibus seculis notissimus , descriptione

non eget.

Ray, Synopsis quadrup. p. 175.

Le monde animal , éprouve irrésistiblement , trois espèces de besoins. Celui de s'alimenter , celui d'assurer son existence, con- tre les dangers qui l'entourent dans l'état de nature, et celui de la reproduire par la possession exclusive des femelles. Ces be- soins sont si absolus pour tous ces individus . qui composent la cliaiue merveilleuse et immense des êtres , qu'ils sont obligés de tout risquer , de tout entreprendre , et de se jeter au milieu des plus grands dangers , afin de les satisfaire. 11 est donc de toute nécessité jîour le naturaliste , d<; pousser ses recherches vers ces trois points ; particulièrement , lorsque le désir d'enri- chir le code de l'entendement humain , l'oblige à devenir l'ob- servateur des êtres que le créatetir souverain a doué de la vie.

En effet , commençant par l'homme , et descendant jusqu'au plus vil des insectes , il n'y a point d'animal , qui ne mette ea usage toutes ses facultés , afin de se procurer ce qu'il lui faut pour sa nourriture ; une femelle qui lui serve à perpétuer soq

25 *

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espèce j et un eiulroit quelconque qui puisse le garantir tics injures de la saison j des circonstances j et de tout ce qui peut s'opposer à sa tranquilité. C'est dans ce cas qu'il étale autant d'activité , de force , de ruse , et de persévérance , qu'on lui fait naître d'obstacles , et d'entraves. L'observateur profite de ces moments, que le besoin reproduit journellement à ses yeux, et détermine ainsi l'étendue des facultés de l'animal; il juge de la capacité dont il est doué , il découvre les pouvoirs qu'il a , et le surprend même dans ses opérations les plus secrètes, en nous annonçant des prodiges , qui, sans celte nature des besoins, nous auroicnt été inconnus j et cachés à jamais.

„Le chien''' , 5,dit Buflon" , ,,esl parmi les animaux celui qui indépendamment de la beauté de sa forme, de la vivacité, de la force , de la légèreté, a, par excellence, toutes les qualités inté- rieures qui peuvent lui attirer les regards de riiomme. Un na- turel ardent , colère , même féroce et sanguinaire, rend le chien sauvage redoutable à tous les animaux ; et cède dans le chien domestique aux sentimens les plus doux, au plaisir de s'attacher, et au plaisir de plaire ; il vient en rampant mettre aux pieds de son maître , son courage , sa force , ses talens ; il attend ses ordres pour en faire usage ; il le consulte , il l'interroge , il le supplie ; un coup d'oeil suffit , il entend les signes de sa vo- lonté sans avoir , comme l'homme , la lumière de la pensée , il a toute la chaleur du sentiment , il a de plus que lui la fidé- lité , la constance dans les alleclions ; nulle ambition , nul inté- rêt , nul désir de vengeance, nulle crainte que celle de déplaire; il est tout zèle , tout ardeur cl tout obéissance ; plus sen-

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sible au souvenir cles bienfaits qu' ù celui des outrages , il ne se rebute pas , par les mauvais traitemens : il les subit , les oublie , ou ne s'en souvient que pour s'attacher davantage ; loin de s'irriter , ou de fuir , il s'expose de lui même à de nouvel- les épreuves ; il lécbe cette niaiu , instrument de douleur qui vient de le frapper ; il ne lui oppose que la plainte , et la dé- sarme enfin par la patience et la soumission."

Ce sont à peu près les lalens naturels , et les qualités acqui- ses du cliicn , que depuis Aristole , le confident , et l'interprète de la nature jusqu'à nos jours , nous trouvons consignés dans le dépôt immense des connoissanccs de tous les pays , et de tous les temps. Cependant je ne vois pas que nous ayons étudié autant qu'il est nécessaire le talent naturel de cet animal et pour le faire exactement, il falloit se trouver à même de l'examiner aussi il vit en société , et pour ainsi dire en république. C'est dans cet état d'indépendance , que les facultés ont tout l'accroissement dont il est susceptible , et c'est dans ce cas , que , conjointement à ces attributs que les auteurs d'un génie , et d'un goût supérieur lui accordent , nous ne pourrons lui ré- fuser celte gloire , et ces hommages que lui méritent l'institu- tion , et la sagesse des lois , qu'il observe. Quelle pilié , quelle pauvreté , d'avoir la croyance que les bêles sont des machines , privées de connoissance et de sentiment , qui font toujours leurs opérations de la même manière , qui n'apprennent rien , et ne perfectionnent rien. etc. !

Mais laissons de côté pour le moment toute réflexion , et transportons nous sur les rives délicieuses du Bosphore. C'est

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ici que les institLilions religieuses des Turcs , rendent facile aux. chiens tous leurs moyens de se reproduire librement ; nous les verrons établis en sujets très zélés d'une république puissante , régis par des principes , de l'observance desquels dépen- dent leur salut , leur plaisir , et leur tranquilité. Il n'y a pas de voyageur qui n'aye vu à Constantinople , dans toutes les places publiques , dans les rues , sur les quais , à côté des au- berges , des tavernes , près des Mosquées , des échelles on charge les vaisseaux , enfin partout , des compagnies de chiens, II y en a une quantité si prodigieuse j que souvent l'on ne sait de quelle manière se défendre de leurs attaques. La nuit parti- culièrement , l'air ne retentit que de leurs aboiemens. Eh

bien ! ces hôtes si incommodes et détestables offrent à

l'homme des observations très curieuses. Suivons les dans leurs besoins cindessus énoncés , et je suis très persuadé que notre ame sera pénétrée d'admiration et d'étonnement.

Commençons par celui de s'alimenter.

Les Turcs honorent et respectent toute espèce d'animal, et c'est par un effet de piété , de bonté de caractère , et de dé- licatesse de sentimens qu'ils secourent , de leur superflu , ceux qui manquent du nécessaire. Chez eux la charité ne sauroit être ni plus attentive , ni plus secourante , et les exemples de l'exercice de ce sentiment sont poussés au point qu'ils nous en ont laissés même après le trépas. Telle est le pouvoir de la religion. Un chien , un chat , le gibier j la punaise^ la puce etc. sont pour les Mahométans des êtres pour ainsi dire sacrés.

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Aussi il u'y a pas de pays au monde on trouve ces animaux, et ces insectes en plus grande quantité qu'en Turquie. Le Musulman fait tout ce qu'il peut pour se garantir de leur société incommode , et lorsqu'il en a trop , il borne ses soins à les éloigner autant que possible , mais jamais ù les tuer. J'ai vu souvent des pacbas > au camp par exemple, ou en tout autre endroit , il ne se trouve point de bains , se faire tenir par deux domestiques les bras et les jambes en l'air , tandis qu'un troisième avec les mains , ou avec une cuillère de bois , ou d' ivoire, cinq à six fois par jour, leur grattoit les épaules, les bras etc. Nous devons donc faire dépendre de cette observance plutôt que de toute autre cause l'existence des colonies énormes de chiens à Constantinople et ailleurs. Mais comme à de cer- taines époques on a pu remarquer que faute de subsistance les rues dévoient être couvertes de charognes , et par rendre malsain et infecte l'air le plus pur de notre hémisphère. Aus- si le prophète Alahomet a promis de garder une pla- ce très spacieuse dans le paradis pour tous ceux de ses sectai- res qui combleront de leurs bienfaits tout être vivant. C'est à ce précepte que les chiens doivent les institutions , qui forment l'objet principal de leurs ressources pour ne pas crever de faim.

Presque chaque seigneur turc fait nourrir dans sa basse-cour des colonies de chiens , et leur donne tout ce que l'hospitalité exige. 11 est si scrupuleux sur cet article , qu'au moment de sa mort , et ce cas n'est pas rare , il leur lègue des sommes considérables pour l'entretien journalier. L'argent est administre

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par les régisseurs des biens fonds de la mosquée le seigneur en mourant a confié les sommes données. La volonté du défunt est si religieusement observée par ces administrateurs , que tous les matins on voit les gens destinés à acheter la quantité énor- me de foies , de poumons , de rates de moutons etc. qu'il faut, pour nourrir l'immense colonie de chiens qui s'est établie près de cette Mosquée.

Heureux les chrétiens , s'ils respectoient avec la même exactitude les dernières volontés et administroient avec la môme piété les sommesj que l'amour paternel a amassées à de pauvres orphelins , ou qus la tendresse d'un époux donne à la fidèle compagne de ses soucis , ou enfin la somme destinée par un ami pour recompenser les assiduités , les peines , et les veilles de ceux qui l'ont soigné patiemment jusqu'à son dernier soupir i Continuons notre sujet. Il n'est ni nouveau ni surprenant pour nous de voir que le chien a l'idée du tems ^ de le voir tous les jours prêt à la même heure accourir à la mosquée , à la cour, à l'auberge elc on lui distribue sa portion de vivres etc. Mais il est toujours très curieux à oljserver dans ce cas la prévoyance , et la libéralité dont il fait usage. Les hommes qui , à Constantinople, sont destinés à distribuer le repas à ces quadrupèdes apportent le malin dans la cour toutes les entrail- les de moutons qu'ils achètent ; ils les attachent à des clous qui sont fixés à des endroits exprès , et ^ tandis qu'ils par- tagent le viscère , on voit accourir de tous côtés les heureux

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bénéficiers. (*) Chacun cl eux s'empresse, comme de raison, à témoigner . par des cajoleries sans fin , le plaisir qu'il a de re- voir ceux qui sont chargés de pourvoir à sa subsistance , et il attend dans la joie la plus vive , et dans un ordre étonnant la ration qu'on va lui destiner.

11 y en a un, (ou le plus ancien ou peut-être le plus fort de la colonie ) qui est toujours le premier à se servir, en- suite le second, le troisième etc. Jamais un exemple de querel- le n'accompagne cette scène , et ce qu'il y a de plus surprenant encore , c'est que si l'un des colons , rassassié par d'autres moyens , étoit absent , celui des chiens , qui doit manger après celui - ci j court , le cherche , le retrouve , et par des sauts et des aboiements le reveille , s'il est endormi , et l'oblige en quel- que sorte ù venir prendre sa nourriture ordinaire. Ce chien alors j quoiqu'il n'ait pas d'appétit , se précipite à l'endroit oii est le fournisseur. Tout le monde se range de coté , lui fait place , il s'empare du morceau qui lui est accordé , et vite il s'en va l'enterrer dans une espèce de carré qui semble être des- tiné par la colonie à servir de cave commune. ( ** ) C'est dans

^* ) Les indiens qui composoient la mission de Saint - Charles , ou de Montcreg , agissoient ainsi à l'heure qu'on leur servoient Patole , c'est une espèce de bouillie qui est compose'c de farine d'orge, dont le grain a e'te' rôti avant d'être moulu; elle n'est assaisonnée ni de beurre ni de jel , et seroit pour nous un mets fort insipide,

(**) Ce penchant du chien à garder l'excédant des produits sur les con- sommations ne prouve t-il pas que la volontu de s^'cnrLchir es.t un in* stinct ? C'est un attribut donc , qui u'eat poiiji exclusif à Vhoninic ^ et qu'on retrouve même chez qu«lques autres classes de i'espccc animale»

IV. 26

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cet endroit qu'il arrive souvent des spectacles dignes de touÈ observateur. Ce qui est fourni par la charité , devant servir pour vingt quatre heures , on voit à certaines heures du jouf plusieurs de ces pauvres animaux , force's par la faim , roder autour de la cave, et par des grimaces, et des remuements de queu& singuliers , espier si le chien propriétaire de ce qu'il v a de caché , ne vouloit pas leur permettre le partage d'un os , d'un morceau de rate , de foie, etc. Dans ce cas , si reslomac de celui, qui a caché quelque chose, l'avertit du besoin qu'il pour- roit en avoir après , toute prière est inutile, et ce qu'il y a de drôle , c'est que tout cela se fait sans la moindre guerre ; si au contraire celui qui possède dans le réservoir son petit trésor, voit qu'il peut s'en passer, la manière , dont il ouvre les yeux à l'égard de son camarade aft'araé , donne à celui-ci assez de con- fiance pour le déterminer à se rendre maître du morceau cachent, et ù le dévorer.

J'ai vu plusieurs fois exercer cet acte de libcrahlé par ua chien borgne, à la belle fontaine de Tophana: car depuis quel- ques années, il atlendoit tous les matins, près d'un boulanger à l'endroit qu'on descend de Péra , mon respectable amî Mr. Lau- rent Noccioli, Médecin de plusieurs Sultans , et Docteur très il- lustre , qui avoit l'usage de lui faire donner un gros pain tous^ les jours , il mettoit par mon borgne en état de se passer très souvent de ce qu'il recevoit régulièrement à la Mosquée» Est-il possible , qu'un chien borgne puisse donner l'exemple de la générosité , et de la libéralité à tant de nos grands seigneurs?" Combien n'y-a-t-il pas de veuves , d'enfans , de vieillards mea-

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<lian,s r|Tii expirent par une suite inévitable de la misère sans <{ii'on puisse trouver des coeurs sensibles à leurs maux ! Mais j'oubliois que détendre les affections sur le genre humain ■est un reproche , et qu'il n'est plus en usage d'être touché du speclaole des infirmités humaines. Les bonnes actions ne res- t-ent pas oubliées. Si ou cite celles des chiens , et d'un chien borgne^ à plus forte raison on tiendra compte de celles que fera l'homme. Craignons la rénommée. Elle est inexorable dans ses arrêts , et disons avec Thomas : qu'elle dicte les actions ; This- tœre les «cr.it , et la postérité les lira.

Quoique nous ayons vu les Seigneurs turcs pourvoir abondam- ment à la république des chiens, cependant il n'est pas rare d'ob- server que , par la multiplication , les chiens , nés depuis peu , sont contrains , plutôt que <le crever de faim , de tenter par une prompte émigration de changer de fortune , et de tâcher de se domicilier ailleurs.

Quelquefois avant d'y réussir , on les rencontre maigres , se tenant à peine debout , tout courbés , et ayant les vertèbres de leur dos réduites à la manière des embrassures; on les entend pousser des cris tels que la misère en arrache à tout l'animal.

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ARTICLE IL

Celui d'assurer son existence, etc.

L'Animal n'a pas de plus grand trésor à désirer que celui de la surelé. Les hommes pour l'obtenir ont sacrifié avec plaisir autant de leur liberté , que les lois leur assurèrent de repos. Les animaux, inférieurs de beaucoup à l'homme^ se contentèrent ( inutilement ) d'aller la chercher dans les bois , dans les déserts les plus affreux , et les plus éloignés de l'Afrique , près des ri- vières , ou dans les abimes de la terre, etc.

Le chien qui , par son instinct , et sa timidité pour ses pro- pres intérêts , doit réclamer sans cesse un appui , a trouvé plus avantageux de se fixer parmi les hommes , et dans tous les lieux de la Turquie j nous avons vu qu'il est nourri et pro- tégé. Cependant , instruit par l'expérience que sa manière de vivre est précaire , il ne s'abandonne avec facilité aux modifica- tions de ses habitudes , que lorsqu'il y trouve sa sûreté. Les chiens d'une colonie quelconque ne veulent point avoir de rela- tions avec les colonies voisines. Ils se détestent , et se détestent en chien. C'est pourquoi on les croit placés de manière à faire connoître à l'observateur l'étendue naturelle des limites , que leurs Solons et leurs Lycurgues choisirent pour leur habitation. Gare qu'un chien étranger essaye de les franchir.

Les colons ne peuvent se placer que dans leurs territoires respectifs. Un d'entre eux fait l'avant-garde, et un l'arrière-garde:

( 2o5 )

tout le reste est pèle - mêle , ou couché en cercle plus ou mo- ins concentrique , d'après les circonstances , les heures . ou les saisons.

Un homme passe. ..... les chiens ouvrent les yeux , s'ils

dorment , ils lèvent la tête , et le silence le plus parfait honore son passage; c'est un hienfaiteur, c'est un Musulman. Un homme

passe Aux armes crie leur sentinelle , et vous

voyez des chiens s'élancer contre lui avec un fracas et un tintamare inouï , c'est un pauvre étranger habillé à la fran- çoise.

Jamais ils ne dirigent leurs attaques de front : ils le feignent cependant , et dans ce cas , sans un bâton à la main , qu'il faut même avoir l'adresse d'alonger derrière soi , on court le risque d'être dévoréj ou, pour le moins, d'être bien mordu. Que d'officiers étrangers qui , à cause de leur costume , ne pouvoit faire usage de cette recette , se trouvèrent embarassés dans de pareilles circonstances. Quoiqu'ils eussent le sabre à la main ! il falloit seulement le porter derrière soi , et encore au risque , en s'en servant , d'être insulté par la populace.

Cet assaut de la part du chien a cependant ses exceptions.

Un françois passe ; si le chien , sentinelle de la Colonie qu'il rencontre , est un de ceux que les habillés à la françoise ont quelquefois régalé d'un morceau de pain etc. il ne lui dit mot , et la colonie entière ce conforme à sa volonté. C'est par qu'un bienfait, dont un seul individu a été comblé, fait

naître la reconnoissance dans toute la colonie. Cette conven- tion cependant n'ayant aucun rapport avec les autres colonies qu'on doit traverser, le pauvre François, peu de moments a,près, est assailli par les autres bandes de chiens, qui se trouvent sur ses pas. Si le bienfait du François regarde le chien qui forme l'arrière - garde , celui - ci s'empresse d'accourir à sa défense, commençant à aboyer de loin , d'une manière très particulière , qui d'après mes observations , et T'habitude de mon oreille , est une espèce de langage propre à appaiser les camarades. J'ai vu le calme presque toujours succéder à l'instant môme que le son de la voix sortoit de la gueule de ce chien reconnoissant.

Malheur à ceux de ses compagnons , qui , par jeunesse , ou, par caprice, ne veulent pas se rendre à sa volonté. Il se préci- pite avec le plus grand courage au milieu d'eux , et par ses dents aiguës , punit les rebelles , et finit par se faire obéir.

Tout le iiionde étant instruit des dégrés du sentiment de la reconnoissance chez les chiens , je crois pouvoir me dispenser de citer d'autres exemples. Mais en faveur de mon borgne , je demande la permission d'en citer encore un sur cette page. Mr. Noccioli , comme tant d'autres habitans de Péra , descend tous les jours pour s'embarquer à l'échelle de Tophana , et pas- ser d'un endroit à l'autre du canal et de la ville , afin de visi- ter ses malades. Mon borgne est aussi attentif d'aller le soir à la rencontre de Mr. Noccioli , qu'il l'étoit le matin , et cepen- dant plusieurs années d'expérience lui ont prouvé qu'à cette Ixeure il n'avoit rien à espérer de mon ami. N'importe. Il veut té-

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moigner sa joie , el sa reconnoissance tous les soirs par la mê- me douceur de ses cris , par ses sauts , et par ses caresses.

Un chien aboyé. Ce n'est plus le même aboiement qu'on «ntend Jors du passage d'un homme ; c'est tout-à-fait une autre chose ;

il aboyé plus fort, je redouble mes pas, je m'approche ,

et, à mon étonnenient, je trouve un chien de ceux qui veulent éraigrer : il s'attache à mes pas , il me cajole , et il veut ab- solument, sous ma protection et sous la sauve-garde de ma canne, traverser autant de chemin , que ma direction lui permettra de faire. Vite je porte ma canne en arrière, je m'écrie: Isch isch, à la manière des Turcs , quand ils veulent empêcher que les chiens ne fassent aucun mal aux Européens , et me voila avec mon protégé hors de danger, et en pleine sûreté. Il arrive quel- que fois que , pour défendre le pauvre émigré , d'une manière un peu plus eflicace , on décharge des coups de bâtons contre les assaillans , presque toujours les chiens savent adroitement les éviter. Mais si le hasard fait que quelqu'un d'eux en soit atteint, tous les autres tombent sur celui qui a été frappé , et le mal- traitent d'une manière incroyable;, le punissent - ils pour sa mal- adresse , ou pour les malheurs que son acharnement pouvoit attirer à la colonie entière ? Certes , si nous devons en juger d'après les habitudes et les règles de nos duélistes , c'est une punition qu'ils infligent au chien qui s'est laissé attraper: mais ce châtiment n'étant ni naturel , ni juste , il faut supposer plutôt que c'est à cause du danger général que le manque de prudence de sa part pouvoit causer à la république.

b

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Silence on aboyé encore c'est une troisième

espèce d'aboiement Ah! je m'apperçois : c'est un chien

d'une colonie étrangère sûrement qui , à la faveur de l'obscurité, tâche de s'approcher très adroitement du carré, oii réside la cave.

Aux armes a crié la sentinelle i et voilà le drôle obligé à la rétraite. Tant que les chiens , accourus pour la défense du territoire j bornent leurs opérations à chasser l'ennemi, aucun de ceux qui sont limitrophes ne bouge de sa place et quoiqu'on soit allarmé de l'approche d'une armée ennemie , aucun cri er- core ne se fait entendre î mais aussitôt que les chiens , par une suite de leur emportement , sont entraînés jusque dans le terri- toire de la colonie voisine, aux armes, crie-t-on de l'autre côté , et c'est ici qu'il se donne souvent les batailles les plus terribles. Elles finissent toujours cependant par une glorieuse retraite dans leurs limites respectives. L'avant-garde, qui se laisseroit surpren- dre a des coups de dents jusqu'au sang , et elle est changée sur le champs.

On aboyé de nouveau, c'est encore une nouvelle espèce d'aboie- ment : je me mets à la fenêtre , et je vois assis près du cafFé un Turc , qui , ayant de la déférence pour un des chiens de la colonie lui donne bien à manger, et avec son, isch isch ordinaire, éloigne les autres.

L'envie du bien de son semblable est la cause qui pousse les colons à crier autant que possible. On seroit tenté de prendre ces aboiemens pour ces diatribes que les hommes ont l'habitude de lancer fréquemment contre ceux que la fortune se plait à élever sans que par nous eussions perdu quelque cho- se. Ce n'est que le goût , et le désir du mal.

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ARTICLE III.

Celui de la possession exclusive , etc.

Le but de la nature ^ en nous donnant îes sens , a été, qu'ils nous instruissent de l'existence des êtres , et nous servissent de guides dans la vie animale. Les cris lamentables (jvje les chiens poussent alors , et dont mes oreilles retentissent encore m'annoncent que ce mécanisme dans un cas pareil, quoique très naturel , est bien violent.

Voyez ces deux chiens , ils doivent attirer votre allcn- lîon , ils s'aiment , mais ils sont de deux colonies diffé rentes l jugez de leurs peines.

L'amour successivement les attire , et les repousse par la crainte qu'ils ont de manquer aux loix établies dans leurs republi- ques. — Leur cerveau est dans une oscillation perpétuelle. à la vue de l'objet chéri , l'animal suit les premières impulsions ; mais parmi les bêtes même les circonstances peu favorables , en anéantissant ces impulsions , et en empêchant de les faire agir , il tarde à libérer jusqu'à ce que l'objet qui l'entraine plus forte- ment le tire de celte suspension, et l'oblige à sacrifier enfin ses devoirs à l'amour. C'est ainsi que je me plais à expliquer l'irré- gularité , l'inconséquence, l'inconstance de mes pensées, et je me rends raison même de tout ce qu'il peut y avoir d'inexplicable dans ma conduite. Chacun modifie ses idées à sa manière , et particulièrement celles qui naissent des notions peu fixes d'un être quelconque. Nous autres hommes nous les créons d'après

IV 27

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noire propre tempérament, nos dispositions naturelles, notre ima- gination plus ou moins exallée , nos circonstances individuelles , nos préjugés reçus , et les manières dont nous sommes afleclés

dans des lenis dillérenls. Mais je vois nôtre

couple entre les deux frontières ! Législateurs, dites tout ce qu'il vous plaît : il est déjà heureux , et les plaisirs , que l'amour vient de lui accorder, ont porté une empreinte inef- façable dans son coeur. Les chiens colonisles respectent ces transports de l'aveugle instinct , les aboiements assurent le coiq)le heureux du conscntenienl , et de l'approbalioa qu'ils donnent à leur choix. O pères , et mères. Ap- prenez à respecter les voeux de vos enfans , jmisque vous n'avez pas eu l'adresse , ou le savoir de diriger Iciirs sensations , la sympathie a fait refléchir sur leur ame par miroir merveilleux dans lequel la nature se plait à se peindre dans lout son éclat. Les chiens doivent -ils être plus indulgens que nos parents ? La philosophie me prouve que non , et par maliieur riiistoire de tous les temps m'instruit du contraire.

En attendant mes chiens amans sont au comble du bonheur. Le mâle aime toujours à prolonger dans le repos cette espèce de jouissance , et la femelle la prolonge dans les caresses qu'elle prodigue au compagnon de ses plaisirs.

Le mâle est couché paisiblement au soleil , aussi fier de son bonheur quon peut l'être , et recevant de la part de sa cotnpa- gne les signes d'une tendresse vive et sincère. Enfin je le vois aussi content , que peut l'êtro un pauvre , à qui l'on vieuj

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de faire l'anraonc. Kciif semaines secoulcnl à peu près depuis celle observalion , cl je rcUouvc dans mes courses le couple fortuné réuni avec ses pélits.

La paire a le droit de se visiter mutuellement , elle est son* tenue du crédit que leurs dents assurent au milieu d'une répu- blique très - raisonnable quoique de chiens.

C'est d'ici que j'ai fait voile pour découvrir le trésor dont l'histoire naturelle m'a donné le droit de l'enrichir sur co point. 11 n'est pas grand à la vérité , niais je l'offre tel que la nature m'a promis de l'enlever. J'assure que dans cet exposé mon ame a chéri la vérité , car elle s'est occupée à trouver l'état naturel de la chose , sou origine , ses nuances , son objet , et que par- ticulièrement j'ai suivi la raison qui nous conduit à comparer l'opinion d'autrui avec la nôtre , à mettre de la bonne fui dans l'aveu de nos erreurs, et faire céder l'amour - propre ridicule à l'aniour-propre raisonnable, qui aime à s'applaudir intérieurement du parti qui le détermine ù préférer la lumière aux ténèbres.

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NOTICE

sur les Steppes de la Russie en ge'ne'ral, et particulièrement sur celles qui s'étendent entre le Volga et l'Oural ,

par A. M. Tausciier.

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NOTICE

sur les Steppes de la Russie en général , cl parliculièrement sur celles qui s'étendent entre le f-^olga et l'Oural , par A. M, Tauscher^

Les steppes étendues que l'on rencontre dans le sud de la Rus- sie , sont tellement remarquables , et sous le rapport physique se distinguent des autres régions du monde connu d'une manière si transcendante , que j'ai cru pouvoir exciter votre intérêt , cq vous olî'rant quelques observations sur leurs aspects originels et sur les produits qui leur sont particuliers.

L'on a généralement donné le nom de steppes aux plaines im- menses , et dépourvues de bois et d'eau , qui se trouvent dans le sud de la Russie d'Europe et d'Asie, entre les 60° et 50° de latitude septentrion le , si ces plaines unies qui sont rarement interrompues par des montagnes ou des fleuves , dans lesquelles l'agiiculture et la culture en général ne peuvent être introduites que dilliciiement , et plusieurs peuplades nomades de race nrongole et tiitare campent avec leurs troiqieaux. Le voyjigeur qui les rencontr« doit les traverser cumine un vjsle océan , et il doit s'être muni à 1 avance non sculenieut de pi-ovisious et de tous les objets qui lui sont nécessaires , mais même d'eau pour abreuver ses bêtes tle somme.

Je ne parlerai ici que des giandcs st«'ppes situées entre les fleuves Oural et Volga , bornées au noid par les ri ièrcs Orguis et Samara et par la chaiuc deî monts Ohtsclie-sirt , et au nord

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par la mer Caspienne. Ayant parconru ces steppes dans diver- ses directions, j'ai été à même de les examiner et d'y observer tout ce qu'elles présentent de particulier et de remarquable.

Il est à peu près hors de doute, qu'il fut un tems la mer Caspienne était plus étendue qu'elle ne Tétait de nos jours , et qu'à cette époque ses eaux devaient couvrir toute cette plaine. Maintenant encore l'on découvre avec quelque vraisemblance les anciennes limites de cette mer , et dans son tems le célèbre Pallas en traça la carte qu'il ajoute à ses voyages.

De l'Ouest à l'Est , à partir du pied du Caucase , s'étend , à travers les steppes de Kouman, une chaîne de collines, ou plutôt un exhaussement en gradins d'élévations diverses du sol des steppes qui, après s'être approchées du Volga dans les environs de Sarepta, se prolonge en sinuosités plus ou moins grandes le long de la rive droite de ce fleuve , en le remontant , se trouve en suite coupé par lui, entre les villes de SaratofF et Tsaritsine, se réunit bientôt dans les steppes opposées, non loin des sources des fleuves Orguis et Samara , avec la chaîne de l'Obstchei-sirt qui n'est qu'une branche de la grande chaîne de l'Oural se dirigeant au Sud, et enfin traverse l'Oural au dessous d'Orenbourg , en se prolongeant dans les steppes opposées des Kirguises, il se perd dans des régions que n'a point encore foulé le pied d'un voyageur observateur, ou peut-être se réunit aux grandes chaînes de l'Asio mitoyenne , qui font partie des chaînes méridionales de l'Altaï. Cette limite naturelle a , sans contredit , former l'ancien rivage de la mer Caspienne. L'on peut facilement se convaincre que le terroir des steppes intérieures était un sol maritime , ù

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l'on considère qu'outre le sel gemrae que l'on rencontre dans ses montagnes^ le sel s'y présente également partout dans les lacs et les sources , et que dans les bandes sablonneuses l'on trouve des coquilles à peine décomposées et appartenant aux espèces que renferme la mer Caspienne. EnGn , 1 aspect même de celte chaîne de collines remplie de promontoires et d'anses prouve qu'- elle a former autrefois un rivage maritime. La rareté de la végétation et la différence que présente le sol de cette plaine basse avec la région voisine plus élevée , semblent témoigner que la formation de cette steppe est récente et que les eaux l'ont abandonnée à une époque encore peu reculée. La plaine plus élevée qui se trouve au delà de la chaîne dont nous avons parlé, et dont se composent les gouverneraens de Tamboff , Penza , Simbirsk etc , présente une terre végétale qui dans beaucoup d'endroits la couvre sur une épaisseur de deux pieds. Comme il est très présumable que cette terre est le produit des débris des végétaux, sa formation doit remonter à une époque beaucoup plus reculée que celle de la steppe précédente. Quel laps de lems n'a-t-il point fallu pour former cette terre végétale en une quantité aussi prodigieuse.

La steppe tatare proprement dite , dont il est ici particuliè- xement question, et qui se trouve entre l'Oural et le Volga, présente un niveau qui s'élève fort peu au dessus de la mer Caspienne ; ce dont on s'aperçoit facilement à la lenteur du -cours du Volga et de l'Oural , et en outre par plusieurs autres ■observations que l'on est à même dy faire.

L'aspect de la steppe varie dans les différentes saisons de l'année. Souvent dès la moitié du mois d'avril, ou au comnienr

IV 28

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cément du mois de mai , après la fonte des neiges , elle se couvre , beaucoup plus rapidement que partout ailleurs , de la verdure la plus éclatante. Il suffit de l'espace de quelques jours pour produire ce changement; et alors on y voit croître une foule d'espèces différentes d'Astragales , d'Iris , de Scorsonères , et particulièrement de magnifiques plantes à oignons , comme la tulipe , le Bulbocodium , la Fi'itillaire et la belle Scilla araoe- na , si remarquable par le bleu azuré de sa fleur. Vers le milieu du mois de juin^ une chaleur ardente arrête la végétation; les plantes se flétrissent , et bientôt la steppe ne ressemble plus qu'à une bruyère aride. Quelques végétaux seulement parvien- nent à braver la chaleur du soleil , et parmi elles on distingue quelques Artémisies , le Hedysarura Alhagi , et l'Eryngiura.

C'est à cette époque de l'année qu'éclatent fréquemment ces embrasemens des steppes , dont l'aspect est à la fois si étrange et si redoutable. Pendant la nuit tout le ciel réfléchit les vapeurs rougêatres de l'incendie^ et l'atmosphère se pénètre d'un nuage épais de fumée. Ces embrasemens, soit qu'ils soient l'ef- fet du hasard ou qu'ils aient été produits à dessein , étendent leurs ravages avec une rapidité extraordinaire en dévorant les- graminées desséchées de la steppe. Quand ils s'approchent des régions cultivées, il n'est pas rare qu'elles consument entièrement les céréales des champs cultivés , et détruisent ainsi en un mo- ment tout le fruit du travail et jusqu'à l'espérance du cultiva- teur. 11 est rare que les efforts réunis de la population de plusieurs villages, puisse parvenir à éteindre ce fléau destructeur. Ces embrasemens ne s'arrêtent que lorsqu'ils rencontrent le bord d'un fleuve . ou une grande route un peu large.

(219) Le désert sablonneux de Naryn ou Rynpesly, qui, commençant près des lacs Kamisch et Samara, dans les steppes situées au de- là du Volga, et s'étend en suite, sur une étendue plus ou moins large, jusqu'au rivage de la mer Caspienne, forme une exception

remarquable par la différence que son sol présente avec celui des steppes ordinaires. Quoique dans la saison chaude le sable

s'y échauffe au point de faire supposer qu'il s'oppose à toute espèce de végétation ; il est cependant avéré que c'est préci- sément cette région qui forme la partie la plus fertile et qui , dans la saison le reste de la steppe est desséché et dépouil- lé de verdure , offre un refuge et un riche patui'age aux peu- plades nomades qui viennent s'y retirer avec leurs troupeaux.

A la simple vue , cette région sablonneuse paraît être dans une situation beaucoup plus élevée , que ne le sont les steppes argileuses environnantes, qui descendent vers l'Oural et le Volga, et cependant elles présentent assez généralement, à une profondeur d'un petit nombre d'archines, une eau limpide et potable, tandis qu'ailleurs les steppes manquent totalement d'eau , ou n'en pré- sentent que d'une nature saumâtre et qui ne peut être employée. La plupart des plantes qu'on y voit croître , se distinguent en ce que leurs racines pivolent à une grande profondeur , ou el- les vont chercher dans un sable humide et rafraîchi , la nour- riture qu'elles ne pourraient trouver à la surface aride et brû- lante du sol.

C'est à la fin de l'automne ,' au moment la végétation languit et meurt , que s'épanouissent les magnifiques plantes sa- lines dont la plupart sont particulières au sud de la Russie , Le gazon épais et verdoyant qui, pendant lété, pare les prai-

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ries situées plus au nord, manque entièrement dans les steppes^ chaque plante semble croître isolement , et de manière que partout on découvre le sol.

Dans ces steppes le froid s'élève à un degré dlnteiis^ité beau- coup plus considérable qu'on ne pourrait le supposer d'après la latitude sous laquelle elles se trouvent ; et il en est de mê- me de la chaleur solaire qui, en été, monte à un degré extra- ordinairement élevé. D'après les observations qui ont été faites à Sarepla, il résulte que pendant plusieurs années on y a éprou- vé des chaleurs de plus de 30° et un froid de 11 28° , différence de température peu ordinaire dans les autres régions.

Dans les contrées du Volga inférieur , de midi vers les 5 heures , s'élève assez régulièrement , pendant l'été , un vent d'est qui rafraîchit Fatmosphère , et tempère Tardeuc insuppor- table du soleil.

Une autre particularité remarquable que présentent les step- pes , c'est qu'il n'y a jamais de rosée , et il serait difficile de rendre compte de ce phénomène en l'attribuant simplement à la grande nudité du sol. Il y pleut très rarement , et tes orages n'y sont pas non plus très abondans.

Les fleuves des steppes présentent un caractère parti- culier, qui les dislingue d'une manière transcendante àiQs rivières des autres contrées. Ce n'est qu'au printeras , quand leurs eaux se sont grossies par la fonte des neiges , qu'on peut leur don» ner le nom de fleuves ou de rivières. Ordinairement , pendant Tété , ces rivières sont arrêtées dans leur cours par la chaleur

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qui les dessèche y. et bientôt il n.*ea reste plus qu'une série de lacs plus ou moins considérables , et isoles les uns des autres. Quelquefois à une dislanc-e asses considérable les uns des autres, ils n'^ont point entre eux de communication apparente ; et sont très poissonneux. Au nombre des rivières des steppes, de ce genre , on peut mettre le Touckoul , qui se jette dans le lac Kamysch-Samara. Il faut néanmoins en excepter les deux rivières Ousa, qui prennent leur source sur la pente méridionale de l'Ob- tschéi-Sirt. La grande 0-usa> au moment j'en visitai les bords près de son emboucliure dans le lac Kamyseh , ressemblait, par l'étendue et la quantité de ses eaux , à la Moskva ; mais l'eau en était fortement salée , circonstance que je n'ai j^amais eu oc- casion de remarquer dans une autre rivière.

Les lacs Kamisch - Samara dont nous avons déjà parlé , se trouvent à une distance à peu près égale de l'Qural et du Vol- ga, et forment l'un des objets les plus remarquables de la steppe tatare. Leur circonférence qui est de 150 à 200 verstes , em- brasse au printems un seul lac d'une grande étendue , qui, plus tard se couvre de roseaux, et finit par former une muJtitude de petits lacs dont la circonférence n'est plus alors que de 15 à 20 verstes. A la fonte des neiges ,^ entre les deux Ousa, le Tou- ekoul et d'autres petites rivières de ces steppes apportant dans ce lac une masse considérable d'eau , et comme il n'a aucune communication visible avec la mer Caspienne ,. il devient difficile de se rendre compte de la manière dont ces eaux se perdent^ Il n'est guère probable qu'on puisse attribuer leur grande dimi- nution à la seule évaporation pendant les chaleurs de l'été. Il C6t plus vraisemblable , qu'elles servent à alimenter les riche»

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sources de la fertile région sablonneuse de Rynpesky. Le bord- méridional du lac se compose de dunes sablonneuses qui attirent les eaux et les distribuent ainsi dans le reste du désert sablon- neux.

Il n y a point de doute que la culture des céréales peut être introduite dans plusieurs endroits de la steppe, et particulièrement auprès des bassins que forment les rivières. L'on en trouve une preuve convainquante dans l'état florissant dans lequel se trouve la culture du bled et du tabac des cTolonies allemandes du gou- vernement de SaratoiT , quoique à la vérité ces établisseniens ne puissent être considérés comme formant partie intégrante avec la steppe. La culture des céréales ces^e près de Kamiscliine (sous îe 50° de 1.^ et un peu plus au sud, près de Dmitrovka, même qu'au fleuve Oural. Après avoir fait pendant dix an- nées consécutives des essais en grand , les frères Moraves de Sarepta ont acquis la conviction que la culture des cé- réales ne présentait point d'avantages dans la région qu'ils habitent. Ils se sont conséquemment bornés à la culture plus lucrative du tabac , et à l'exploitation des potagers , des vergers et des vignobles ; et ce n'est pas sans avoir à surmonter de grandes difficultés , puisque ces divers genres de culture doivent être entrepris à la proximité des rivières et des sources , afin que pendant la saison ardente ils puissent avoir recours a l'arrosement. Même à la culture de la vigne qui sous des latitudes tempérées réussit le mieux sur le sol le plus escarpé et le plus aride , demande , dans les vignobles de Sarepta et d'Astrakhan , à être continuellement arrosée. D'après la grandeur des ruines des villes des anciens habitans des steppes , il est

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évident qu'ils ont être beaucoup plus avances en civilisation qu« ne le sont aujourd'hui les tribus nomades qui traversent la steppe avec leurs troupeaux , et qu'ils ont employer tous leurs soins pour cultiver leur sol ingrat. De même que les habltans de l'Egypte^ ils mettaient à profit les inondations pério- diques du Yolga et de l'Oural , et construisaient partout le permettait la situation du sol , des canaux pour l'irrigation de leurs champs , ainsi qu'on peut s'en convaincre par les restes nombreux qu'on en retrouve encore aujourd'hui. Maintenant encore les cosaques de l'Oural mettent à profit le limon que laisse l'Oural après ses débordemens , et l'eraployent pour la culture de leurs plantes potagères. Quoique les inondations du Volga 3 qui arrivent plus tard et durent plus longtems , ne pré- sentent pas les mêmes avantages à la culture j ses eaux produi- sent dans les îles inondées et dans les terres abaissées^ une riche végétation en plantes graminées , dont profitent les habitans riverains du Volga qui ne trouvent dans la steppe qu'un foin maigre et rare.

Je me bornerai maintenant à donner un aperçu rapide de quelques endroits remarquables de l'intérieur de la steppe , et pommémcnt des deux lacs salés Elton et Vaskountchatskoï du mont Bogdo , et du sel gemme du Tchaptchatchi.

De tous les lacs salés qui se trouvent dans la steppe de Tata- rie , le lac Elton est le plus considérable et le mieux connu. Il se trouve , en ligne directe^ à 50 verstes du bord du Volga^ et peut avoir environ 60 verstes de circonférence. Ce lac fournit une grande partie du sel qui se consomme dans le mi- di et dans le centre de la Russie. Le fond s'en compose d'une

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couche épaisse et solide d'un sel pur, sur laquelle se dépose annuellement une nouvelle couche , de façon que ce lac présen- te un approvisionnement inépuisable. Pendant les mois de l'été, plusieurs centaines d'ouvriers sont occupés à l'exploitation de ce sel , dont ils traînent et amassent sur la rive les niasses qu'ils ont détachées. De des voituriers de la petite Russie trans- portent le sel plus loin dans les divers magasins du Volga, d'oii on le conduit ensuite sur des barques dans les divers lieux il doit entrer dans la consommation. L eau de ce lac est d'un rouge violet , et vu à quelque distance quand il est éclairé par le soleil, il paraît coloré du pourpre magnifique de l*aurore. Au printems , à l'époque il est grossi par la fonte des nei- ges , il ne présente ordinairemertt nulle part une profondeur de plus de deux archines. Je n'ai pas pu me procurer de rensei- gnemens exacts pour savoir si l'on y avait découvert des sources salées. Il doit sans contredit en exister , puisque comme il n'existe pas d'affluens extérieurs , l'on ne peut expliquer la for- mation du sel que par le dépôt qae forment des sources souter- raines. Quelques batimens qui ont été bâtis sur le bord du lac sont destinés aux employés des salines, et les ouvriers se logent dans des baraques.

À environ 70 à 80 verstes plus au sud , et à une distance semblable du Volga , se trouve le lac Voskountchatskoï ou JBog- do. Son étendue est à-peu près la même que celle du lac Eltoa, avec lequel il présente d'ailleurs des différences remarquables. L'un est situé dans une vaste plaine , son bassin ne forcie point un abaissement considérable du sol ; tandis que les rives çscarpées de l'autre s'élèvent en ondulations , varient dans leur

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profondeurj présentent de fréquentes anfracluosités , et louclient à l'Ouest , au mont Bogdo qui est le point le plus exhaussé de toute cette région. Quoique pendant l'été les eaux du lac Elton diminuent, elles ne se dessèchent cependant jamais totalement aussi son sel contient-il une quantité plus ou moins considéiable de sel de Glauber et de sel amer.

Xa superficie du lac Bogdo se trouve au contraire , ainsi que j'ai pu m'en assurer en le visitant vers le milieu du mois de juin , entièrement dénué d'eau , et semble couvert d'une neige fraîchement tombée. Son sel est très pur , et ne paraît point contenir de mélange appréciable.

11 est <ligae de remarque que dans l'une des cavernes que paraît avoir creusées l'envahissement progressif des débordemens du printems, et qui s'étendent en formant divers eribranchemens jusqu'au bord même du lac , l'on trouve très prodhes l'une de l'autre., deux sources , dont l'une est d'une eau douce et ex- cellente, tandis que l'autre ne donne qu'une eau saumâtre et qui n'est point potable. Sur le fond même du lac se trouvent plu- sieurs sources qui forment , à travers les couches du sel , des ouvertures d'une profondeur assez considérable. Autrefois le sel du lac Bogdo j qui en pureté et «n bonté surpasse celui d' £kon , s'exploitait de même que celui de ce dernier lac; mais ja couronne a abandonné cette exploitation en raison des frais considérables qu'occasionne le transport.

Le mont Bogdo situé immédiatement sur le bord du lac peut être considéré , sous plusieurs rapports , comme l'une des mon- tagnes les plus remarquables que l'on rencontre dans la steppe. 11 s'en distingue non seulement par son élévation ^ ^ui paraît

IV 29

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^Irg (3e 5 600 toises an dessus du niveau du lac, mais en- core par sa conformation. Il a la forme d'un cône tronqué , dont l'un des côtés présente , sur un escarpement presque perpendiculaire d'épouvantables fissures et abymes , tandis que le côté sud - ouest , qui est opposé , s'abaissa en une série de collines , qui s'abaissent granduellement jusqu'à ce qu'elles se trouvent au niveau de la plaine du côté du lac. La base découverte de la montagne se compose de débris énormes de granité, qui sont d'autant plus remarquables qu'ils paraissent ofl'rir une preuve irréctfsable de l'existence de la mer qui a couvrir autrefois toute la steppe. A la hauteur d'environ 20 toises au dessus du niveau de la steppe et du lac, on remarque, dans ces masses de granité , une ligne horizontale d'excavations qui paraissent avoir été formées par le choc ondulé des va- gues de la mer.

Immédiatement sur le granité repose une énorme couche d'ar- gile et de bolus de couleur variée , dont on retrouve le profil dans les profondes anfractuosités qui, du côté d'Est, mettent en quelque sorte l'intérieur de la montagne à découvert. Cette couche forme presque la moitié ou le tiers de la montagne , s'étend en décrivant un angle obtus vers le Sud et le Sud - est , et consiste en plusieurs bandes de différentes largeurs , dont leff couleurs varient du vert clair au Lieu , et du rouge pâle à uq lougc obscur de brique.

La partie supérieure de la montagne est couverte de mor- ceaux arrondis, composés d'une argile durcie ou schiste marneux, qui se trouve superposée sur la couche argileuse dont nous avons parlé, et peut former près du tiers de la montagne. Au pied.

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bn trouve souvent des morceaux d'albâtre très beau et très pur, et il est probable que le sein de cette montagne contient éga- lement du sel gemme , qui , après s*èlre dissout dans des sour- ces souterraines , donne naissance au lac et l'entretient. Il serait à désirer que celte montagne si importante sous le rapport de la géognosie , fut examinée par un minéralogiste instruit, et que la description en fut faite avec plus d'exactitude et d'une mani- ère plus circonstancielle que je u'ai été moi-même eu état de le faire.

Les montagnes de sel gemme , qui ont été visitées par Pal- las et Gnielin à Tchatcbatchi , au Sud de Bogdo , à une dis- tance à peu près égale du Volga , présentent un aspect tout à. - fait diflérent. C'est une cbaîiic circulaire de collines et de rocbers qui s'étendent sur une circonférence d'environ buit ver- stes, et dont les sommets les plus bauts ne s'élèvent pas à plus de 150 ^200 toises au dessus du niveau de la steppe. Au cen- tre de cette cbaine se trouve un enfoncement , en forme d'en- tonnoir , ayant plusieurs verstes de circonférence , et qui au priulems se remplit d'eau. Quand cette eau s'évapore pendant l'été , elle dépose une croûte peu épaisse d'un sel mêlé de par- ticules bétérogènes. Les collines elles-mêmes sont composées de blocs d'un sel gemme excellent , qui , en bonté , ne le cède aucunement à celui d'ilelsk. Dans quelques endroits '1 se mon- tre en masses découvertes ; mais dans d'autres il est assez ordi- nairement recouvert , à une bauteur de quelques pieds , d'une terre glaise , sèche et aride.

La cbaine d'Arsagar , qui a été visitée par Pallas , parait , nuoiqu'elle soit beaucoup plus considérable , avoir une grande

MA * 29

( aa8 )

ressemblance avec groupe de collines isolées dont nous ve* nons de parler ; et je regrette qu'il m'ait été impossible de m'y rendre ; et d'y voir ks raretés botaniques dont il est qufisliou dans la description que Pallas fait de cet endroit.

Malgré les bornes étroites dans lesquelles nous avons ren- fermé cette notice , ce que nous avons dit suffît pour prouver que sur ce point unique de la steppe , qui est bien insignifiant comparativement à son immense étendue , la Russie possède ea sel préparé par la nature des richesses tellement inépuisables, qu'elles pourraient peut-être suffire à la consommation de toute l'Europe , si la position géographique eût permis de les trans- porter f en même teras que d'autres circonstances en eussent favorisé le débit..

i; r N D i: ii s iv o ï e.

csmnmniqué le 15 Mars. 1810.

Le lae sale d'Iiiderskoïe ^ qui se trouve au de de l'Oural., dans la steppe des Kirguises , par les 48 et le 49° , est , iiiiisi' que la chaîne de coHiiies dont il est entoure , sous le rapport de l'histoire naturelle, sans aucun doute l'un des points les plus re- marquable de la Russie. Dès son tems , l'académicien Pallas qui visita celte région avec beaucoup de soin , et donne la descrip- tion d'un grand, nombre de plantes nouvelles qu'il y découvrit , excita rattention des naturalistes et le désir de tenter de nouvelles entreprises , à l'effet d'y exploiter les trésors qu'y récè- le la nataire. Néanmoins , autant que j'ai pu m'en convaincre , pendant la longue série des années qui se sont écoulées depuis l'expédition du savant académicien^ aucun naturaliste russe n'a trou- vé l'occasion de visiter de nouveau cette contrée, et de con)plé- ter ou de continuer les premières découvertes.

Le lac se trouve à environ 25 verstes^ au Sud-Est du petit fort dlnderskoïc, qu' habitent 50 Cosaques sur la rive droite de l'Ou- ral. A trois vcrslcs du bord gauche de l'Oural, l'on arrive à une pente dont la crête forme un très vaste plateau élevé, qui porte le nom de monts Indre ou Inderskoë. Cette plaine élevée dont l'étendue , n'a pas encore été mesurée , surtout dans sa partie orientale , est couverte d'une multitude de crêtes rocailleuses iso- lées et anfraclneuscs , ainsi que de concavités profondes ressem- blant aux excavations des raines.

(23o)

Au milieu se trouve le lac qui, selon le dire des Cosaques peut avoir environ soixante verstes de circonférence , et son ni- veau paroit être considérablement plus élevé que celui de l'Oural,

Ainsi que j'ai déjà pu m'en convaincre en visitant d'autres lacs de même nature , celui - ci est également très peu profond , et l'on peut le traverser en entier , à gué , sans que l'on ait de l'eau au dessus du genou. Le fond se compose d une couche du sel le plus pur et le plus beau qui, s'augmentant d'année en an- née , a déjà acquis une épaisseur très considérable. Au milieu du lac se trouvent , dans la masse saline , quelques trous perpendi- culaires et profonds , qui vraisemblablement ont été creusés par des sources souterraines. Ayant essuyé d'en mesurer la profondeur avec une sonde, je ne trouvai point encore le fond à 4o arcbi- nes. Des montagnes qui entourent le lac, descendent de tous cô- tés des ruisseaux salés , qui à la vérité sont ordinairement des- séchés pendant les chaleurs des mois de juillet et d'aôut. Quel- quefois le lac même se dessèche ; l'eau se trouve alors vaporisée par la chaleur solaire , et toute la superficie ressemble à une plaine couverte d'une neige fraichement tombée. La masse de sel que produit ce lac est immense , et pourrait peut être suffire à la consommation de toute la Russie, si le lac ne se trouvait point placé à l'extrême limite de l'Empire , et loin d'un fleuve navi- gable , car l'Oural ne peut pas porter de grandes barques II n'y a que les Cosaques de l'Oural qui viennent s'y approvisionner du sel dont ils ont besoin d'une quantité assez considérable pour saler le poisson des pèches de l'Oural.

Le sol de la plaine qui entoure le lac se compose d'une cou- che de terre argilleuse fécondée par du salpêtre , sur une épaia<>

seul" de 1|^ à 2 archines , cl qui repose sur un fond calcaire. Ob peut s'en assurer ostensiblement par l'aspect de concavités profondes , qui souvent s'enfoncent entre les rochers à une pro- fondeur très considérable , et que l'on dirait avoir été creusée par la main des hommes , par la ressemblance qu'elles ont avec des mines abandonnées.

Il est sans doute digne de remarquer que partout oii la na- ture a placé de grands dépôts salins , Ton rencontre en méoie tems de la pierre calcaire. Cest ainsi que j'ai trouvé une monta- gne isolée d'albâtre, près de la remarquable mine de sel gemme d'Iletsk, dans les environs d'Orenbourg, et que j'ai découvert des dépôts calcaires dans le mont Bogdo, près du lac salé de Voskunts- cbatskoï dans la steppe de Tatarie; et l'enveloppe du mont Tchap- tchatchi dans la même steppe, dont le.noyau est formé d'une mas- se de sel gemme , consiste également en albâtre. La coïncidence de ces observations avec plusieurs autres , fait supposer avec assez de vraisemblance qu'ici également l'on doit trouver sous les roches de gypse, une masse considérable de sel gemme formant la véritable base du mont Inderskoïe, et alimentant par des sources souterraines le lac lui - même.

La formation particulière et bigarrée des éboulemens formant des cavernes et des concavités d'une profondeur verticale très cou- fiidéi'able , peut s'expliquer par la supposition que les eaux sou- terraines, en dissolvant dans plusieurs endroits le sel gemme , ont insensiblement miné le terrain et formé des excavations qui ont ensuite donner lieu à réhouleiucat des couches calcaires de la «uperûcie.

( 2''2 )

Quoiqu'il ne m'ait pas été possible de faire des recherches con- sidérables, j'ai cependant pu m'assurcr que sous les rapports bo- tanique et zoologique , cette région est également intéressante.

Sur un espace très limité , la nature y a accumulé un grand nombre de plantes nouvelles et parliculièi'es à cette région. Le sol argileux, de la plaine , les collines calcaires , des pentes , des éboulemens produisent des végétaux difFérens ; mais c'est sur ces pentes dont nous venons de parler que la végétation est la plus riche et la plus active, parce que les plantes y rencontrent plus d'humidité et s'y trouvent en partie abritées contre les rayons ar- dents du soleil; ce qui n est point le cas avec celles qui croissent dans la plaine aride.

Parmi plusieurs autres, fy ai remarqué les ^slragalus alpinuSj d'une grandeur extraordinaire^ plusiears espèces de Scorzonères , entr'autres la purpiirea, Amaryllis Tartaiica Pall. Hedfsarum taurico. aff- an nov. sp? Ranuncul. =n. sp. Cotylédon n. sp. Zfe- speris n. sp. Dans la plaine : une espèce très bell« et nouvelle (f Orohanche avec de grandes fleurs Lieues; lîlieum Caspiuni Pall. d'une grandeur extraordinaire; Asparagus <verîicillarls; et Jspar. n. sp. plusieurs espèces d'Âllium , dont quelques unes m'ont paru nouvelles ; deux ou trois espèces de Carex , dont celle nommée Carex physodes a été décrite par Marschall dans le second volume des Mémoires de la Société des Naturali- stes de Moscou ; Bisciitella macrocarpa Marsch. Leontice incer-

1(1 pall. PALtAS , quoiqu'il eut visite cette région un mois

plutôt que je ne l'ai fait, n'y trouva pas cette plante en fleur. Moi ét^alement je n'ai pu en trouver des exemplaires qui fussent en fleurs , et j'ai me contenter d'en rapporter des graines et des racines. Une petite plante toute particulière , avec des

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fleurs jaunes, avec des feuilles aniplcjcicaides et des capsules et qui croît ici de même qu'assez fréqueiumcnl sur la rive droito do 1 Ou- ral j forme, aiusi que me l'écrit mon ami Fischer de Gorenki, une nouvelle espèce très distincte , qui appartient û la 21 classe du système de Liiuié.

Sur les collines calcaires isolées , l'on ne trouve rien de bien remarquable , à l'exception d'un magnifique Cheiranthus qui est voisin du Ch. ocloralissimus Pall. et de VAslv. reduncus Pall.

Sur la pente de la rive du lac , j'ai trouvé des espèces très belles et nouvelles d'Asphodelus, et quelques autres plantes, com- me : Allium Caspiutn , très grtmd ; Ljcium ; Nitraria ; Stalice sufflulicosa et autres.

D'après la liste que je viens de donner , qui ne comprend que les espèces les plus remarquables , l'on voit que le nombre des espèces nouvelles de cette contrée, dont s'est enrichie la Flo- re de la Russie , est très considérable.

Comme je ne suis point assez versé en connoissances botani- ques , pour croire qu'il me fut possible de définir avec une en- tière certitude toutes les plantes que j'ai trouvées , je m'en suis rapporté pour la définition de plusieurs espèces , tant nouvelles qu'anciennes , aux assertions do mou ami Fischer de Gorenki.

Quant ù l'entomologie , le nondjre des espèces d'insectes que l'on trouve dans les steppes méridionales de la Russie ne paraît point être foit considérable. Les diverses espèces qui , soit à l'état de larve , soit à celui d'insecte parfait , se nourris- sant de bois , d'écorce , et de feuilles d'arbres , manquent ici

IV 5o

(254)

presque totalement , et l'on n'y rencontre en général que les in- sectes qui trouvent leur nourriture sur les fleurs , les plantes , et dans la terre. Les espèces qui s'y trouvent en nombre plus con- sidérables , sont les coléoptères qui font partie de la famille des Pimélies , insectes qui ordinairement ne se montrent pas au delà du 52° de lat. et ne se rencontrent que dans les steppes unies et brûlantes de l'Europe méridionale, de l'Asie et de la partie sep- tentrionale de l'Afrique. Dans les environs du lac salé d'Inderskoï, j'ai trouvé plusieurs coléoptères appartenant à cette famille , en- tièrement inconnus , et qui n'avaient point été décrits.

A dire la vérité ma récolte en insectes de cette contrée eut été très pauvre, si je n'avois pas été favorisé par une circonstance dont profita également Pallas dans son tems. Pallas rassembla une foule d'insectes bien conservés , qu'il découvrit dans le sel du lac ils avaient trouvé leur tombeau, et plus tard il en dé- crivit une partie dans son Iconographie des Insectes de la Rus- sie , qui n'a point été terminée. Je me suis procuré de la même manière beaucoup de coléoptères , dont les uns ont été décrits par Pallas , et les autres étaient encore totalement inconnus.

Ceux des insectes décrits par Pallas , qui paraissent apparta- nir particulièrement à cette région , et dont quelquesuns se trouvent fréquemment dans le sel du lac , sont : Geotrupes (sca- rab.) bidens. Pall. Calandra (Curc.J picea Pall. Pimelia Cephalotes Pall. Pimelia costata Pall. Bupr. tatarica. Pall. Mylabr. calida , ocellala , crocataf 4 - niaculata, Staphylinus ta- taricus Pall. it.

Quant aux lépidoptères , je n'y ai remarqué que des espèces très ordinaires , comme le Papilio linaria et Raphani.

(235)

La terrible araignée - scorpion : Solpuga arachnoïdes , que Fallas dit avoir été trouvée par lui au nombre de plusieurs exemplaires , dans le lac , n'y a point été vue par moi ^ quoique je l'ai cherché avec beaucoup , de soins.

c»o

RECHERCHES ZOO LOGIQUES

PAR G. 1:ISCHET,.

RECIIERGIIES ZOOLOGIQUES.

par G. Fischer.

Ces recherches ont été présentées à la Société clans quelques unes des séances des années 1809 et 18iO. Mais l'auteur, les considérant comme incomplètes, attendait ime occasion favorable pour se procurer les objets y relatifs. Il fut trompé dans son attente lorsque l'incendie de 1812 consuma tout ce qu'il avait recueilli. Il fallait du temps , pour reprendre haleine et maintenant que la réimpressi- on de ce volume a été ordonée par le conseil de la So- ciété , il lui est difficile d'ajouter quelque chose à des re- cherches qui ont été commencées à une époque aussi éloignée. La difficulté de se procurer les objets qui, quoique connus, sont rares, à cause de la distance de leur séjour n'est nulle part aussi grande qu'en Russie, et cela par plusieurs raisons, que je ne veux pas développer ici, mais qu'il faut vaincre, pour ne point se voir forcé de renoncer à travailler. Un exemple frappant de ce genre est offert par une espèce de perdrix très grande du Caucase qui doit peut-être former un genre intermédiaire entre Tetrao et Pcrdix. Tous mes so- ins ont été infructueux pour me i^rocurer cet animal. Le second objet , le Jcltopusik, {Proctopus Pnllasii , ni. Lacerta apoda Pallas ) m'a été présenté une seule fois dans l'es- pace de 25 ans , et je l'ai à la bonté de Mr. de Ste- VEN. Les dessins anatomiques étant plutôt exacts que

( Ho )

beaux , parceqiie j'étais ohligé de les tracer moi-même, on pardonnera leur rudité en faveur de leur exaclilude.

I. SUR LE SYM DU CAUCASE.

Le Sym est un oiseau très intéressant, appartenant aux Gallinacés et à la famille des Tctvas et Perdrix. Il réunit les caractères des uns et des autres. Il plane , comme l'aigle , sur les plus hautes montagnes du Cauca- se 5 c'est pourcpini les chasseurs éprouvent tant - de dilfi- cultés à l'atteindre. J'appris à la connaître par un dessin que j'ai du à la bonté de feu le Baron IMarsghall de Bie- BENSTEiN. Ce dessin , quoique assez exact , laissait cepen- dant plusieurs choses à désirer , et j'ai nommé cet oiseau Perdix alj)iiia, en attendant que je visse l'animal lui-même Ce n'est que les jambes nues qui le font placer parmi les perdrix. Le port général est plutôt celui d'un Tétras , le bec est très fort et au lieu de la membrane qui couvre les narines , on y voit une caroncule très forte et très élevée , qui paraît couvrir les narines presque en entier. Les pieds sont très-forts, plus courts que dans les perdrix, et ont un éperon aussi fort et aussi long que le doigt de derrière. C'est prourquoi les Tatares du Caucase l'appel- lent Becshharmak c'est à dire pentadnctyle. Les ïcherkesses le nomment Sjin.

Pallas, dans sa Zoographie, II. p. 16, n. 225. tab. ** l'a décrit sous le uom de Tctrno cancasica , pcdibus midis calcaratis , corpore undulato fcrrugineoque undidato , capite cnno , (jida alba.

i

(24i)

Quoique ce célèbre Naturaliste ait visité les con- trées , le Sym se trouve , il ne l'a point vu , et ne l'a également connu , comme moi , que par un dessin. La de- scription en a été faite par Mr. de Steven.

Je n'ai pas fait copier mon dessin parceque Pallas en promet une gravure dans sa Zoographie. Ce qui doit me consoler , c'est que Pallas n'a pas été plus heu- reux que moi , ainsi qu'il l'avone lui même. 1. c. 0mm adhibita opéra, quuin anno 1792 ad pedem Caucasi commora- rer , ipsoju avem , proposito licet praemio , oJbtinere fortu- na negaviU

L'animal lui même appartient donc toujours aux objets les plus désirés par les Naturalistes. Reste à savoir si Mr. Ménétriés qui a séjourné dans ces contrées en 1829 a été assez heureux pour pouvoir se le procurer.

IL SUR LE JELTOPUSIK.

Proctopus Pallasii , Fischer. Lacerta apoda. Pallas.

Dès que Pallas eut reconnu dans cet animal singu- lier et sei-pentiforme la nature d'un lézard , les découver- tes principales se trouvèrent faites , et tout ce qu'on a pu y ajouter n'a rapport qu'à ses noms , ou à la jilace qu'il devrait occuper dans le système.

Cet animal se trouve en Crimée ; ( l'individu que notre Musée possède a été donné par Mr. de Steven et il a été trouvé à Symphéropol), dans les déserts sablonneux de Narjn auprès du Yolga, près du Terek et du Cou- ma , et plus rarement près de la Sarpa.

Pallas l'a décrit sous le nom de Laceta apoda dans ks Nov. Comment. Petrop. Vol. XIX. p. 435. t. 9. nom IV 5i

(242)

qu'il a conservé dans sa Zoographia Intperii Ptosso ~ Jsiatici. Vol. IL p. 33.

En communiquant à ce célèbre Naturaliste mes ta- bles synoptiques de la Zoognosie en 1805, et en rendant attentif sur ce que j'avais séparé le Jeltopusick , comme un genre distinct sous le nom Podurus, il dés approuva cet- te idée. J'ai préféré plus tard le nom de Proctopus , com- me plus caractéristique.

La vérité devait cependant triompher , et j'ai vu avec plaisir que d'autres Naturalistes l'ont également con- sidéré comme un genre distinct. Il a pour caractères :

Corpus serpentiforme , pedihus prope anum brevissimis , &quamati&, apice mhdivisis.

Dentés insisivi |^, canini f, molaires y^. La synonymie s'en réduit à ce qui suit : Lacerta Jpus , Gmel» Sysl. N. L. I. p. 1079. Chamaesaura Jpus , Schneider Hist. amph. IL p. 212. Bipes sheltopusik , Bonnaterre Eipét. p. 68. Bipes , Lacépède , Cuvier , Règne anim. 56. Bipes, Oppel Rept. p. 42 et Cloquet, dans le Dict. des se

nat. Tom. IV. Supplém. p. 104. Sheltopusik didactylus , Latreille Rept, IL 273. Seps sheltopusik, Daudin , Rept. IV. 351. VIIL 379. Pseudopus serpentinus , Merrem Ampli, p. 78'. H/sleropus Pallasii , Duméril.

Le Bipes a de véritables doigts ou du moins des rudimens, ce qui le distingue du Proctopus qui ne présente qu'une division d'écaillés à la pointe des pieds.

La découverte de Pallas était d'autant plus impor- tante alors , que les caractères qui distinguent les lézards

( '43 )

des serpens n'avalent pas encore été sufllsamment fixés. Il aurait été beaucoup plus facile aujourd'hui de reconnaître dans le Jeltopusik un Lézard , par la forme des écailles et par la présence du tympan meml)rancux extérieur, ou à fleur de tête.

Les écailles ont une forme tout à fait particulière , en ce que , au lien d'être imbriquées et séparées par an- neaux ou par lignes, elles ont une forme liexangulaire, sont carénées ou munies au milieu d'une petite crête ou d'une ligne élevée qui se prolonge sur tout le corps et dévient sur la queue si proéminente et presque tranchante, et qu' il en résulte une forme multan^ulaire.

Les écailles sous le ventre sont disposées par ban- des parallèles et transversales. La queue est beaucoup plus longue que le corps. Deux lignes latérales fortement im- primées ou de vrais sillons régnent le long du. corps, en séparant les muscles du dos de ceux du ventre , jusqu'à l'anus qui est transversal et très large. Au bout de ces deux lignes se trouvent deux pieds courts , qui sont des pieds véritables, étant soutenus par des os qui articulent avec le bassin. Ces pieds n'ont point de doigts , mais sont divisés par une petite fente, qui pénètre entre deux écail- les plus grandes , subtriangulaires et arrondies à la pointe. Ce sont sans doute ces espèces de serpens que les voyageurs m'ont assuré avoir vu érigés comme des bâ- tons et jouant avec leur langue. Par la force de leurs muscles , par les deux rudimens de pieds , par leur lon- gue queue , les Jeltopusiks peuvent facilement prendre cette position qui n'est guère naturelle aux serpens propre- ment dits.

3i*

(M4)

La couleur générale de cet animal est d'un jaune , qui , sur le dos , tire au brun.

Pallas ayant décrit cet animal très exactement , il me restera peu à y ajouter. Je commencerai par donner les dimensions de l'exemplaire de Paixas , et de celui qui se trouve dans notre Musée. Les remarques ultérieures de- manderont d'abord à être soumises à votre indulgence avant qu'elles puissent être reçues dans les mémoires.

Dimensions d'un individu mesuré par Pallàs et d'un autre de notre Musée.

Longueur du corps depuis la pointe de la mâ- choire supérieure jusqu'à l'anus . .

de la queue ......

de la tête jusqu'au trou auditoire.

de l'ouverture de la bouclie .

Circonférence de la tête près de la base du corps près de l'anus

———— de la queue près de l'anus

Distance des narines de la pointe du bec

entre elles

des yeux des narines

du tympan de l'angle postérieur

des yeux

Fente des souscils .... Hauteur de la tête »... Largeur de la tête près des oreill Longueur des pieds . . » . Distance des pieds .; . » .

(le celui

de celui

- de Pallas

dti Muse'c.

1°6"0"

1°3"0'"

2. 4. 0

2. 1. 10.

0. L 8^

0. 1. 4.

0. 1. 5.

0. 1. 2.

0. 3.10.

0. 3. 3.

0. 3. 5

0. 3. 4.

0. 3. 2.

0.2. 11.

0. 0. 1\

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O.O.lJf

0.0. lOi

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0. 0. 10.

(245)

Pallas décrit ensuite la langue, l'os hyoïde, le coeiir, les poumons , l'oesophage avec le reste des intestins.

Les organes de hv génération exigent un examen ul- térieur. Ils sont douilles dans les Reptiles , mais les ver- ges ne paraissent cependant pas être perforées. Voici ce que j'ai era voir dans le Jeltopusik , les verges sont pla- cées dans des gaines qui, par un ligament très fort , sont attachées aux vertèbres de la queue , entre la dixième et la onzième vertèbre. Les glands hérissés d'épines sortent de deux côtés près de Tanus. INi les vaisseaux déférons , ni l'urétlue ne sont en contacte avec les pénis.

L'uréthre s'ouvre au dessus de l'anus , et les vais- saux cléférens aboutissent dans le cou de la vessie très près de l'ouverture de l'uréthre. Les uréthères , en sortant des reins qui sont couchés au dessous du rectum , se re- plient en haut, remontent a côté de la vessie, qui est assez grande , jiour s'y glisser , au fond entre ses parois. Les testicules se trouvent placés au dessus des reins , col- lés contre l'éjïine du dos. Mais en ba« des reins , près du cloaque se trouvent des glandes qu'on peut comparer avec les vésicules séminales ou les prostates. C'est de ces glandes que sortent les canaux déférens, qui se replient sur eux - mêmes en haut et se dirigent vers le cou de la vessie , ils disparaissent dans un petit pli. L'accouple- ment parait donc un etï'ct mécanique , et que des musclcs> ti'ès forts semblent favoriser ; et l'éjaculation de la semen- ce se fait immédiatement par l'ouverture assez grande et très ridée de Turèthre. Voyez la Plandic , IV fig. 1 .

Il faudrait comparer les parties de la femelle, mai's malheureusement jusqu'à^ présent [e n'ai pu me la pro-

L'ostéologîe offre beaucoup de curiosités , dont je ferai remarquer les suivantes.

Les os du crâne sont très forts en général , compa- raison faite avec la grandeur de la tète. Il y a des dents dans les mâchoires et de petites parties de dents eu for- me de brosse , dans le palais.

L'os intermaxillaire s'arrondit en avant de la bou- che , et se prolonge eu haut dans une petite apophyse, qu'on peut appeler proressus nasalis , mais il ne touche point les os du nez , et ne produit que la division des narines en avant. Il contient neuf incisives coniques qui sont séparées des fausses molaires ou des canines par un petit espace.

L'os de la mâchoire supérieure est très étendu. Il est séparé des os du nez par un os assez grand, qu'on peut coniporer à l'os unguis ; il forme en bas la pa- roi principale de l'orbite^ et se joint par une apophyse qui , s'attachant à l'os zygomatique , ferme en arrière l'orbite.

Il renferme 12 dents, dont les trois antérieures sont plus coniques, plus pointues, et peuvent être nommées faus- ses molaires ou canines.

Les molaires ont une couronne plus large et leur pointe ne paraît que du côté extérieur.

Celles du milieu , c'est à dire les 4 7 , en com- mençant à les compter du fond , sont les plus grandes et les plus fortes.

L'os de la tempe (os iemporumj ne forme qu'un arc *5ui s'attache aux pariétaux pendant que l'os sphénoïde est

(247)

très étendu , que la cavité du tympan est formée par Tos^ multangulaire ( carré dans d'autres ) et que l'os basai , dans lequel se trouve à la vérité le trou de louie fméa- tus auditorius internusj qui est grand , est alongé et caclic pai' une grande apophyse.

L'os sphénoïde s'attache en avant aux os du palais, muni d'une petite brosse alongée de dents; il forme une es- pèce d'arc qui s'appuie sur Tos l)asal en arrière , et se lie par des apophyses , dont l'une intérieure plus courte et plus forte le joint à la mâchoire supérieure, et l'autre pos- térieure plus alongée et j^lus mince l'unit à l'os multan- gulaire de côté et à l'intérieur du condyle clénoide. Le corps principal porte trois séries de dents petites, pointues et dirigées en arrière , placées en ovoïde alongé.

L'os basai forme une partie du trou occipital , avec une apophyse servant d'articulation avec la première ver- tèbre du cou. De coté , et en bas , il a deux ailes au dessus desquelles se trouve le trou du meafus auditorius internus. Il soutient en avant , avec de gi-andes apophy- ses en forme d'ailes ou de patelles, l'os sphénoide. Auprès de cette réunion avec l'os sphénoïde, se trouve un osselet en forme de stylet qui monte tout droit en haut , il s'appuie sur l'os basilaire sans y être attaché. C'est \'os columnaih'e (os columnarej qui parait affermir la mastication.

L'occiput (1) couvre en haut la cavité du cer- veau , forme l'autre moitié du trou occipital en arrière et ne cohère en haut avec les os pariétaux qu'au moyen d'un arc qui , avec l'arc temporal , forme une fourchette dans

laquelle s'incapsuient les apopliyses triangulaires de l'os pariétal.

L'os pariétal forme un carré oblong, muni en liant d'un fort écusson, évasé de coté, et se prolongeant en ar- rière en apophyse triangulaire, qui entre dans une espèce de fourchette formée comme nous venons de le dire par l'arc temporal et l'arc occipital.

L'os frontal est alongé , mimî d'un fort écusson ; il fait une partie de la voûte de l'orbite et touche en avant aux os du nez avec lequel il forme un petit os trian- gulaire. ( c. ) L'os maltangulaire (h.) qui chez d'autres est carré, forme une pyramide renversée et tronquée à plusi- eurs angles , dont la base s'attache à l'occiput et à Tare temporal; la pointe tronquée, ou la partie inférieure, s'at- tache à l'apophyse de l'os sphénoïde, et offre le condyle clé- iioïde qui est transverse , plus large que long , et un peu évasé au milieu.

La mâchoire inférieure (tab. III f. 3. 4) est couchée dans le même plan. Elle est courbée un peu en haut, en avant dans la partie dentaire. Les branches portant la ca- vité articulaire très large et peu profonde forment chacune un petit arc qui est dirigé vers le milieu. Il n'y a pas de dents incisives. Les molaires avec les fausses molaix-es ou canines sont au nombre de 15. Cet arc est composé dans notre individu de plusieurs osselets dont les sutures qui forment des lignes ou des harmonies sont très visibles. Les trous pour la réceptions des nerfs et des vaisseaux, sont proportionnellement très grands et très alongés.

(^49)

L'épine du clos se divise ordinairement en cinq ré- gions ; celle du cou , cervicale ou trachélieime celle du dos ou dorsale , celle des lombes ou lombaire , celle du bassin, sacrée ou pelvienne et enfin celle de la queue , caudale ou çpccyrjienne. Dans notre animal , les lombes manquent , parceque les cotes se prolongent jusqu'au bassin, et on ne peut donc en distinguer que quatre.

La cervicale , ou celle ou cou , est composée de 3 vertèbres , dont la première ou l'atlas paraît un peu mo- bile ; les deux autres étant engrenées par des larges apo- physes , sont tout à fuit immobiles.

La dorsale , ou celle du dos , est composée de 55 vertèbres qui toutes se ressemblent en ce qu'elles ont des très fortes apophyses , à l'exception de la première et de la dernière , qui sont plus courtes et plus faibles ; et en ce que les apophyses épineuses réprésentent toutes des plaques très dilatées : des muscles très forts s'y attachent, surtout les muscles croisés, f muscidi cmciali dorsi J qui sont propres aux lézards et aux serpens , mais qui sont très jirononcés dans cet animal.

Les vertèbres du bassin sont au nombre de deux , et se distinguent par des a])ophyses très larges dont la pre- mière articule au moyen d'cm osselet alongé, en s'aj)puyant avec sa pointe sur la seconde apophyse. Cet osse- let articule avec un autre court et conique. Les apo- physes réprésentent donc le bassin , l'osselet alongé le fémur, et le conique le tibia. Voyez tab. IV. f. 6. Ces

IV 52

(aSo)

deux osselets pris ensemble ont 6 lignes de France de longueur.

Les vertèbres de la queue se distinguent par plusi- eurs caractères, i. elles manquent de côtes, 2. leurs apo- physes sont toutes très pointues ou tranchantes ; 3. elles portent , outre les apophyses ordinaires , encore des apo- physes très alongées et fourchues en bas. Les branches de la fourche sont attachées au corps des vertèbres, com- me dans les poissons.

ces apophyses se raccourcissent , il ne reste que des tubercules. Suivant cet aspect , on trouve 98 ver- tèbres avec ces apophyses fourchues et d'autres très tran- chantes , i 4 les apophyses se changent en tubercules mais assez pointues et 2 qui sont terminales, qui n'en ont pas du tout et qui forment un petit cône avec un profond sillon en bas.

Les côtes forment des arcs courts, mais ne se réunis- sent point en avant ou sous le ventre, elles vont jusqu'à la ligne latérale. La base qui en est très large , s'adapte par deux faces aux apophyses transversales.

Explication des planches

Planche II Le Jellopusick , f Proclopus Pallasii ) représenté

de coté ; on y voit le sillon latéral , et

* les petits pieds , datis l'inaclion , se rétirant dans le

bout du même sillon. Planebe III. Crâne du Jeltopusick ;

1. vu de côté ;

(250

2. vu d'en bas ;

5. vu d'en haut

3; la mâchoire inférieure , vue de la face dentaire ;

4. la même vue d'en bas.

Les lettres servent d'indication pour toutes les figures.

a. os intermaxillaire

b. os maxillaire supérieur

c. os du nez. * os unguis.

d. os frontal.

e. os pariétal. "

f. arc de los temporal.

g* arc de l'os frontal , formant la voûte de l'orbite,

h, os nmltangulaire.

i. os basai.

k. os sphénoïdaux.

1. os de l'occiput.

m. os colomnaire ; os columnare,

n. os zygomatique.

o. p. dents palatinaires et sphénoïdales.

Planche IV. Parties génitales du Jeltopusick. f. 1. aa; Musculi Psoas. bb. Testicules, ce. Reins

d. Intestinum rectum.

e. vessie urinaire.

f. vaisseaux sanguins.

g. g. uréthères.

h. h. vaisseaux dcférens.

5a*

(252)

-i. i. gaines caudales recevant lès pénis. k. musculi ischio - cavernosi. 1. ouverture de l'aiius.

ouverture ridée de Turèthre.

f. 2. Un muscle très fort qui paraît agir dans l'accouplement, pour accélëver rapprocbcment. Il est peut être à com- parer avec le levator ani.

f. 3. la partie anale couverte de ses écailles pour fairre voir les deux pieds anaux *

f. 4. l'os de la langue composé de quate osselets.

f. 5. le sternum composé de quatre paires d'osselets et d'un neuvième impaire.

f. 6. Vertèbres sacrales , aa. vues de côte articulant par les apophyses latérales, très dilatées (b. b.) avec les os du pied c. d. Les apopliyses réprésentent le bassin ^ c. est le fénmr. et d. le tibia.

f. 7. Bulbe de l'oeil avec ses muscles. La membrane cligno- tante (a.) (niembrana nicliLans) est très éleiidue et mu- nie d'un muscle très fort.

m. SUR LE NAVAGA.

ÏLEGiNUS Navaga , Fischer. . Gadus iVavrtga. Pallas.

Le Navaga , qui gelé en hiver , est transporté du port d'Arkliangel en très grande quantité à Moscou , et à St. Pétersbourg , il lait partie des mets délicats qui se consomment dans les deux capitales.' J'ai donc eu occasion de faire sa connaissance des le premier hiver de mon sé- jour à Moscou. (1804.) La forme de son squelette atti- rait mon attention, et j'ai entrepris plus d'une fois son

(255)

anatomie. Mais sachant que Mr. TiLEsrus j attaché , après son voyage autour du monde, à l'Académie Impériale des Sciences de St. Pétersbourg ^ était chargé de l'édition de la Zoographie de la llussie de Pall.vs , je n'ai pas voulu avancer des idées qui pouvaient se trouver beaucoup mi- eux développées dans un ouvrage dont le célèhre iNatura- liste s'était occupé pendant une longue suite d'années. Je me contentai donc de soumettre mes observations à notre société , et de les communiquer à JMr. Tilesius , mon ami depuis nos études communes à Leipzig. Je le priai sur- tout de donner toute son attention au Navaga , comme étant un objet digne de l'oecupcr, Mr. Tilesius me repon- dit que le Navaga n'était point inie espèce distincte, mais une simple variété du Dorsck ou Dorse ( (indus C ail arias il- ) de la mer ballique, réponse prise dans le système de

Li^.NÉ par Gmelt^/'-^ '

. .-. ... i

Mais je fus beaucoup plus étonné de voir que Mr. Tilesius ré})étât cette même opinion sur ce poisson , dans ses remarques accompagnant l'ouvrage du célèbre Pallas , à l'article (indus. Il dit , ( Pallas Zoographia rosso - asia- tica III. p. 185. „Navaga^Lepechini , ( Nov. Comment. Pc- "^ trop. XIV.^ p. 485. t. II. XVIIl' p 512. not. ) non est pe- culiaris sjjecies sed pofius varieias Gadi Cnllarias , qualis eti- am in systemate iclilhyologiae Jiluchii a Schneidcro edito as- sumta est. Arledii (indus est ( Synonym. p. 35. sq. ) idem est Callarias Linnaci ( gen. 154. sp. 1. ) quod jnm cclcherri- mus Koelreuter ( Nov. Comment. Petrop. XIV. p. 484- t. XII. ) dcmonsirnvit " Ceci paraît savant et clair, mais n'est nullement conforme à la nature du poisson en (juostion.

(254)

Mais j'étais curieux de voir ceque Pallas lui - même pensait de ce poisson , et en tournant quelques feuilles j'ai reconnu que ce grand homme l'a considéré comme espèce distincte.

Zoog. p. 1 96. n. 1 44' Gadus Navaga , trlpinnis , cirvatus , maculosus , maxilla superiore longiore, linea laterali pone anum incurvata,

Mr. TiLESius aurait du respecter l'opinion de son auteur , d'autant plus , que Pallas ajoute : In mari boreo versus hyemem magna copia capitur ; capitur etiant ad Oreani glacialis oram , usquc ad Oh fl. ostia. In halthico deest.^*^ Il aurait pu puiser encore la conviction de l'es- pèce distincte , en ce que le Navaga , n'atteignant pas le quart de la grandeur du Galiarias , est cependant mur et rempli des traces de la progéniture. Le dorse a jusqu'à quatre pieds de longueur , le Navaga ne dépasse jamais la longeeur de 10 pouces français.

Je tacherai de démontrer que le Navaga est non seulement une espèce distincte, ce que Pallas a déjà prou- vé , mais qu'il diffère même génériquement du genre Gadus.

Le genre Gadus étant très nombreux en espèces, on a déjà proposé plusieurs divisions que l'on a appelées Sous - genres.

(255)

Lacépède en a adopté cinq subdivisions d'après les nageoires anales.

\des barbillons . , '. . i, deux J

Nageoires ana-\ Lpas de barbillons . : . 2.

les <v . ^des barbillons .... 3.

trois <

C pas de barbillons ... 4.

une . 5.

Mr. le Baron Cuvier , dans son règne animal, (éd. de 1817) adopte à peu près la même marche en cara- ctérisant :

1 . les Morues , à trois nageoires dorsales , deux anales j un barbillon au bout de la mâchoire inférieure. A cette subdivision appartiennent la morue proprement dite ou le Gabeliau , Gadus Morhua. L. ; l'Egrefin , G. aeglefinns L. Le Dorsche, G. Callarias. L.; le mollet, G. barbatus Bl. ; le capillan, G. minutus. Cl. ; la Wachnia G. macrocepha-

lus , TiLESIUS.

2. Les Merlans., le nombre des nageoires est le même que dans les Morues ; mais qui manquent de barbil- lons. Il y compte : le merlan commun , G. merlnnqus. L. , le merlan noir ou le charbonnier , G. carbonarius L, ; le lieu ou le merlan jaune, G. pollachius. L. j le Sey , G. virens Ascan.

3. Les Merluches , qui n'ont que deux nageoires dorsales , une seule à Tanus et qui manquent de barbillons com- me les merlans. Une seule espèce s'y trouve , le mer- lan ordinaire , G. merlucius , L.

(256)

4. Les Lotes , qui joignent à deux nageoires dorsales et une anale , des barbillons plus ou moins nombreux. Il faut placer ici la Lingue ou morue longue , G. Molva L. et la Lote commune ou de rivière , G. Lota h.

5. Les MnsVeles , dont la dorsale antérieure est si peu éle- vée qu'on a peine à l'apercevoir. La mustcle commune, G. Mustella L. tricirratus. Bl. t. i65. G. cimhricus Sclmei- der , qiiinqac - cirratus Pennant , sont de cette division.

6. L.cs Brosincs n'ont point de première dorsale séparée , mais une seule et longue nageoire , qui s'étend jusque tout près de la queue. Ce sont des poissons du Nord , comme la Brosme commune , G. bros/ne , Gnïel. Penn. et une espèce d'Islande G. Lub , Nouv. Mém. de Stock- holm. XV. pi. 8.

Les trois subdivisions des Lotes , des Mustèles et des Brosmes ont été réunis par Schneider dans le gen- re Encheliopus , nom qui signifie ancjuiUiforme.

Artedi et après lui Schneider ont adopté le genre Phycis , pour des poissons semblables aux Gades , mais qui en diffèrent par des ventrales d'un seul rayon , sou- vent fourchu. Leur tète est grosse , leur menton porte un barbillon , et leur dos deux nageoires , dont la seconde est longue ; à ce genre appartiennent ; la molle ou tan- che de mer, Phycis incditcrrancus'^ la roche , Phycis Tin- ca Schn. Blcnnius Phycis L. le merlu barbu, Phycis hleimoidcs Schn. (^Gad. alhidus Gmel. Blcnnius fjadoidcs, llis- so, Gadus fiiscatus Pennant. )

IjC Baron Cuvier a établi les Baniçcps qui ont la tète plus déprimée que les Phycis et que tous les autres

(257)

Gades , et la dorsale antérieure si petite, qu'elle est comme perdue , dans lepaisseur de la peau.

Le genre Elegùms , ( èXeyïvo; , d'Aristote , désig- nant des poissons qui vivent en société ) auquel le INa- vaga de la mer blanche sert de type , a beaucoup de ressemblance avec la première section des Gades , ayant trois nageoires dorsales et deux anales, mais dont le barbil- lon est si petit qu'on a peine à l'apercevoir. La tête est forte , les mâchoires sont moins dentées , et le corps est plus arondi que déprimé. La ligne latérale est complète et fait une grande courbe derrière l'anus. Le squelette offre une particularité qu'on ne trouve dans aucun autre poisson , c'est que les apophyses transversales des vertè- bres du dos sont très alongées , et creusées , et se termi- nent dans un petit corps obtusement conique et évasé de sorte que toute l'apophyse ressemble assez à la forme d'u- ne pantoufle. Aussi les allemands à Moscou, à cause de cette singulière conformation de son squelette , appellent- ils ce poisson Pantoffelfisch.

Le crâne , en le comparant avec celui des Gades proprement dits p. e. le Callarias et avec celui des Lotes n'offre pas beaucoup de différence. Un coup d'oeil sur la PI. VL fera mieux connaître ces différences légères , que ne le pourrait faire la description détaillée.

Le squelette offre ces apophyses transversales sin- gulières qui forment avec leur bouts capsulés un oval , desorte que celles du milieu sont les plus longues, et cel- les du cou et de l'anus les plus courtes.

IV 3S

(258)

C'est la vessie natatoire qui remplit cet espace et tapisse même les creux de ces apophyses.

La première de ces apophyses a 5 lignes de lon- gueur , la plus longue ou celle du milieu 7 lignes , et la dernière mesure à peine une ligne de longueur. Il y a 20 de ces apophyses , nombre qu'on peut aussi adopter pour celui des vertèbres dorsales. Ce nombre des vertèbres est constant éoalement dans le Callarias et dans la Lote.

Les vertèbres de la queue , en les comptant dès la première apophyse fourchue au dessous des vertèbres , sont au nombre de 34 dans le Navaga , comme dans le Dovsch ,• mais dans la Lôte on en trouve 39. Ces apophy-* ses inférieures de la queue fourchues^ ressemblent a celles qu'on trouve dans les lézards: mais elles sont plus longues dans ces poissons. Voyez Planche VL

La cavité abdominale a une longueur de 2 pouces 2 lignes , d'un individu qui avait 9 pouces 7 lignes de longueur , et se prolonge sous les muscles de la queue et de la pinne anale. Une grande partie de cette cavité est occupée par les testicules. Ayant ouvert la cavité ab- dominale , j'ai trouvé que le foie ( t. VIL f. 1 . 1 . ) prend toute la partie supérieure , eti couvrant le ventricule et les autres intestins , de sorte qu'on ne voit que la pointe du ventricule ( 2. ) , les appendices du duodénum ( 3. ), et les derniers contours des intestins , ( 4- ) Ceux-ci couvrent les ovaires (5, 6.) et le rectiuu descend obb'queraent (7.) et sort près du premier rayon de la nageoire caudale.

(259) Tous sont couvert d'une péritoine argentée , tachetée de

nou'.

La vessie natatoire ( f. 2. 3. ) hors de la péritoine sous les testicules , communique avec les houts creux des apophyses trans verses de vertèbres du dos ^ elle est alon- gée et a deux canaux en forme de fourche arquée (5. 6.) mais qui sont clos et n'ont point d'ouverture. Les testicu- les ou les ovaires laissent une impression sur elle. Le ca- nal qui court sous la vessie aérienne et qui sépare les te- sticules ( 9. ) est le diictus excretorius des reins.

Le Duodénum a des appendices {appendices digitatae] au nombre de 36. La vessie de la bile ( cystis fellea ) est très grande et pyriforme. Le ductus excretorius passe au dessus du ventricule pour se rendre au duodénum. Les intestins n'ont que deux circonvolutions, et toute leur lon- gueur est de 6 pouces.

Près de l'anus j'ai observé un jîctit trou qui, en le pressant un peu de côté, faisait sortir un petit corps coni- que et glanduleux, (f. 2.). Ce corps glanduleux, cohère avec les testicules , et peut être comparé avec le pénis d'autres animaux. * )

* ) Aristote ( hist. animal, lib. v. c. 5, ) a d^jà observé qne l'accouple- ment des poissons consiste à se glisser le ventre l'un contre l'aulie , mais il observe des Se'laqiies , ,, qu'on prétend avoir vu les Se'laques lie's l'un à l'autre par derrière , comme les chiens." bM ôe riyee ol icùpanéyai cpadï Koà om(SSev 6vvexôfieva rdùv <5e\axù)v ïvta , ,0û1iTep TOVS Kvvas.

53 *

(26o)

La cavité pectorale est séparée dans la plupart de poissons par une membrane très mince transverse, cpi'ou peut comparer avec le diaphragme Le coeur est de forme triangulaire , muni en dessous d'un sac très large, cpii re- çoit la veine cave. L'artère branchiale est conique , et se divise bientôt en branches qui aboutissent aux branchies, La première de ces branches est la plus forte , les autres sont plus courtes , plus minces et plus arquées.

Le cerveau du Navaga ressemble a celui des autres poissons. Il ne remplit pas tout à fait la cavité cérébrale mais est couvert par cette graisse fine et globuleuse qu'on peut comparer avec le sverma ceti ou l'aciipocère.

Ayant ôté cette graisse trois divisions distinctes du cerveau paraissent , le lobe antérieur très ridé couvrant les nerfs olfactifs , les deux hémisphères de forme ovoïde qui sont tout à fait séparés et un corps impair en arrière plus grand , arrondi en arrière et pointu en avant , dila- té de côté comme en deux appophyses , qui ne donnent cependant d'origine à aucun nerf. Après avoir ôté ce lobe ridé, les deux hémisphères et ce corps alongé, le cer- veau proprement dit , paraît avec l'origine des nerfs et le cervelet en forme de cône.

Les nerfs olfactifs forment , à leur origine , un en- flem^nt digité en avant , au dessous du quel ils sortent pour se rendre tout droit aux narines.

Les nerfs optiques naissent au dessus des nerfs olfa- ctifs , ont une base très large { les tubercules des nerfs

( 26l }

optiques , thalami nervorum opticorum ) et se croissent en- suite très tîistinctemeat sans se confondre pour se rendre, celui du côté droit ù l'oeil gauche et celui du côté ii,au- clie , couché en dessus de l'autre , à Toeil droit.

Le fait de la! décussation est connu et Sômmerring en a donné une dissertation particulière. ( Noethig de de- cussatione nervorum. liecusa in Ludwigu Script, nevrologici minores. T. I. pag. 134.) Mais il est à remarquer que le nerf optique gauche est couclié sur celui du coté droit ^ le contraire en a été observé dans le Gadus Callarias par Mr. RuDOLPHi , comme dans plusieurs autres , telsque C/u- pea Harenrjus , Coltus Scorpius , Cyprinus Carpio , Blenniiis viviparus. Ce ne que dans l'Esox Bclune que se trouve le même cas. Il paraît cependant qu'on n'en peut point dé- duire une loix constante, car Mr. Rudolphi a trouvé dans ie Gastcrostcus aculeatus , et dans six individus , que le nerf gauche était couché au dessus le droit , mais dans cinq autres individus il trouvait le contraire.

( Voyez D. Karl Asmuiid Rudolphi, Einige Bemerkun- qen ilber die Durchkreutzung der Sehnerveii hei dcn Fischcn in Wiedemann's Archiv filr Zoologie und Zootomie. T. 2. p. 156. sqq. )

Dans les IHcuronectcs , suivant le même auteur , les nerfs optiques ne se croissent point , mais chacun s'appli- que de son côté.

Un grand tubercule se trouve à côté de ceux des nerfs optiques et distribue les nerfs à la lace , aux le-

( 2.62 )

vres , aux muscles latérales , aux branchies et à l'organe de l'ouie.

Le nerf branchial est très remarquable par sa for- me onduleuse. Le nerf acustique forme un grand arc et passe par la cavité que nous prenons pour la cavité de l'ouie et dont il sera question après.

Le cervelet est conique , n'a aucun tubercule et donne immédiatement naissance à la moelle épinière. Explication des planches appartenant à ce poisson.

Planche V. Le JYavaga de grandeur naturelle avec son squelette. Planche VI. Les crânes 1. de la Lote , 2. du Callarias et 3. du JYavaga,

Les lettres s'appliquent â toutes ces figures.

a. os intermaxillaire.

b. os surnuméraires et. libres de la mâchoire supérieure.

c. mâchoire supérieure composée de trois branches.

d. os nasaux. , qui ont une conformation singulière , formant un

pli en haut qui reçoit le nerf olfactif.

e. os frontal.

f. os pariétal , d'une extension très grande.

g. occiput avec la crête occipitale, h. arc zygomatique.

i. os temporal.

k. os de l'opercule.

1. mâchoire inférieure.

m. m. branches montantes.

u. arc de la membrane branchiostcge.

(263)

f. 4. première vertèbre dorsale de la Lotc.

t". 5, première vertèbre dorsale du Dorscli.

5''' vertèbre dorsale du même à apophyse transversale dilalcc.

f, 6. première vertèbre dorsale du Navaga.

f. 6. a. apophyse latérale de la vertèbre dorsale du Navaga , vu d'en haut.

f. 6. b. la même vu de 1 intérieur.

f. 7. première vertèbre caudale de la Lote.

f. 8. première vertèbre caudale du Dorsch,

f. 9. première vertèbre caudale du ISavaga.

Planche VII. f. 1. Site naturel des intestins,

1. le foie,

2. pointe du ventricule.

3. appendices du duodénum,

4. courbure des intestins.

5. 6. ovaires.

7. rectum.

f. 2. 1. 2. Testicules.

5. Vessie aérienne.

4. Vaisseaux appartenant aux testicules.

5. 6. Conduits clos de la vessie aérienne.

8. Rectum,

9. Uréthères,

■i. 2. b. Glande sortant près de Tanus, coht5i'anl avec les vai- sseaux deférens des testicules et qu'on peut comparer au pénis.

f. S. Vessie aérienne dans son site naturel.

(264)

f. 4. a. a. Reins très miaces , collés contre le dos avec les uiéthères. c. c. b. b. ouvertures des apophyses transversales des vertè- bres du dos , qui se remplissent de la membrane de la vessie aérienne.

Planche VIII. f. 5. Coeur dans son site.

b. artère branchial.

c. auricule ou cavité qui reçoit la veine cave. d.

f. 6. Cerveau dans son site naturel, f. 7. Distribution des nerfs.

a. tubercule des nerfs olfactifs. î^

b; b. nerfs olfactifs.

d. nerfs labiaux.

e. nerf facial.

f. portio mollis nervi acuslici. g nerf branchial.

h. chorda tympanî.

f. 9. Nerfs optiques se croissant sans se confondre, le gau- che passant au dessus du droit.

f. 9. Ventricule avec les intestins y cohérens.

a. ventricule.

b. duodénum avec ses appendices. c' vessie du fiel, (cjstis felîea).

d. pancréas.

e. intestins.

( '-i65 ;

IV. NOTICES SUR LANATOMIE DES POISSONS

A. Sur l'Ouïe des poissons.

L'éxisleiice de l'unie des poissons qui paraît s'an- noncer d'après plusieurs observations directes, n'est cepen- dant pas encore démontrée d'une manière convainquante dans les organes eux-mêmes.

Plusieurs ont nié tout à fait l'ouie des poissons , parceque on ne découvre à l'extérieur de la tête rien qui puisse annoncer la présence des organes de l'ouie. Il n'y a ni canal auditif extérieur , ni membrane du tympan , ni passage aboutissant à l'intérieur de la bouche , et connu sous le nom de trompe à'Euslache , ni osselets auditifs cor- réspondans à ceux que l'on a nommés enclume^ marteau ou étrier. Apjstotk avait cependant déjà attribué l'organe de l'ouie aux poissons , parceque les poissons qui se cachent sous des pierres , se jettent dans le filet , aussitôt qu'on frappe avec d'autres pierres sur celles sous lesquelles ils sont j „marque certaine" dit - il , qu'ils ont entendu le bruit et „qu'ils en ont été étourdis: ces faits montrent clai- rement , que les poissons ont le sens de l'ouie. ' )

Les pécheurs de quelques côtes d'Angleterre se ser- vent de la cloche pour attirer les poissons dans leurs fi- lets. On sait que dans quelques endroits on nourrit les

* ) Aristotelks , liist, animal. IV. f.'(T aKOvovra Ka\ KapTf/Sapovyra vno Tov ipôcpov. On filr ovv d\oûovOiv èK xoLv loiovroiv i(ix\ ipavepur.

IV 54

(266)

poissons au son de la cloclie , les chinois emploient à cet effet leur tam - tam. Segner assure avoir vu nourrir à la cloche les saunions dans le jardin de l'évèque de Salz- hourg , * ) et nous avons en occasion de voir la même chose à Kouskova , terre du Comte Tchérémétiew. Mais si quelquesuns font raconter à Pline que les poissons ac- courent , en s'entendant appeler sur leur nom , il faut rapporter ce fait uniquement à un Dauphin , qui se trou- vait in laça Lucrino , et qui aimait beaucoup un garçon de Baya , qui le nourrissait avec du pain et qui se faisait entendre et obéir par ce Dauphin , en l'appelant du nom non. j

ISicolas Stenon en 1673 a reconnu l'organe ds l'ouie et en a indiqué plusieurs parties. *** )

ç Casserius , ( de auditus organo p. 95 t. XII ) a bleu

décrit et figuré l'organe de l'ouie du brochet.

Je ne citerai que historiquement : IVilliam Akderson, de auditu piscium. in Phll. Trans. Vol.

45. n. 486. Haraburg. Magaz. B. 5.

') Georgius Segnerus , de piscium auditu; in Mise, nat ciuio». Dec. t. Ann. 4 et 5.

** ) Pumi , liist. nat. Lib. IX. c. 8. ,,Pigeret referre , ni res Maecenatis , et Flaviani et Flavii Alfii , inultorumque essel literis mandata: quocun- que diei tenipore inclamatus a pucro , quamvis occultus et abditus , ex imo advolabat : pastusque c manu praebebat asccnsuro dorsum , pinnae aculeos velut vagina condeus. etc.

**') Acta «uecica. 1673. observ. 89.

/ Joli. Basteri , Opéra subscciva , ohscrvationes miscellaneas de animalculis et plantis quibusbam eorumque ovariis et seminihus contincntia. Tomi. 2. Ilarlemi. 1762. 1765. 4- V. tab. acncis 28 nitidissimis.

il traite dans le premier volume : de piscium aiiditu^ de piscium squamis etc.

D. M. IIauttuyn , natuurlykc historié of uytvoerige be- schryving der ïhicren, Planten en Mineralien volgens het zusammcnstell von Linnaeus. 1761. 18 Voll. 8. Voy. Tom. VII. p. 64- sur l'ouie des poissons.

f Jac. Theod. Klein , Dass Fische weder stumm noch tauh sind. V. Abhandl der Danz. Nat. Gesellsch. 1 Th.

de dans Philosoph. Trans. Vol. 4^- N. 4^6 npon the soumis and heariitcj of fishes. (Richard Brocklesby.) Ce traité fit dire à Haller de Klein : Quis prae- tendit Kleinium frustra piscium capita inquisi\isse?

j Observata in capite Rajae. in Ej. hist. piscium. Geda- ni 1740. 4.

%

Mantissa ichthyologica de sono et auditu piscium Lipsiae 1716. 4-

' NoLLEX , sur l'ouie des poissons ; V. Hist. de l'Acad. des- sciences de Paris. 1750.

il a fait des observations sur la propagation du son sous l'eau.

34*

(268)

E. F. Geoffroy, Mémoire sur l'organe de l'ouïe des repti- les et de quelques poissons que l'on doit rapporter aux reptiles. Mem. de Mathém. et de Physique. Vol. IL p. i64..

Abhandlung von dem Gehor-Werkzeiig derMenschen, Ampliibien u. Fisclie. Leipzig. 1780. c. figg. Alleem. deutsche Biblioth. Vol. 4^.

Peter Camper , Tractatus de auditu piscium squmosorum. Acta harlem, Tom. 7. p. 79. ( XYII. 1762). Kleine Schriften. II. 182.

Commentar. de reb. in hist. nat. gestis. Vol. 16. p. 581.

Mémoires des savans étrangers. VI. VII. 1774.

Sur l'ouie des baleines et des poissons proprement

dits.

lohn. HuNTER , Philos. Transact. Vol. 72. p. 380.

En extrait dans Schneider's Zusàtze zu Monro's Phy- siol. der Fische. p. 71.

J, T. KoELREUTER , observationum splanchnologicarum ad Acipenseris russici et Husonis anatomen , speciatim vero ad ipsorum auditus organum , spectantium , cou- tinuatio.

Novi Commentarii Acad. scient. Petropol. Vol. XVII. (1773) p. 521. et sqq.

ViCQ - d'Azyr , sur l'ouie des oiseaux , comparé avec celui de l'homme , des quadrupèdes , des reptiles et des poissons.

Acta Parisiensia. 1778. Mercure de France. 1779. Oeuvres. Voi

Alexandre Monko , Physiologie J er Fische. Aus dem en<i- lischen A'on loh. Gottloh Schneider. LeipzUj. 1787. /j. avec des pi.

p. 53. Section seconde : de l'ouie des poissons. ^ 1 . de l'ouie des haleines ; § 2. de l'ouie ces Amphibies i 5 3. p. 55. des organes de Touic dans les poisson.s cartilagineux et osseux ; § 4- description de l'ouie di; la raie ; 4- 5. du squalus squatina ; § 6. de quelques poissons cartilagineux alongés j Chapitre. 9. p. 60. De Fouir sous l'eau \ ete.

Les additions de Schneider, sont puisées dans les ob- servations de Geoffroy, C.vmper, Vicq d'azyr , Hunter.

Pétri Artedi , renovati P. I. II. i. c. Bibliotheca et philo- sophia ichthyologica, cura loh. Julii Walb.\umii. (iry- peswaldiae. 1789. 8. II. p. 35.

Artedi nia l'organe de Fouie et la faculté d'ouir dan.«. les poissons, mais Walbaum , son éditeur, y rapporte les auteurs , dont nous avons déjà fait mention.

Anton ScARPA , anatomicae disquisitiones de auditu c\ ol- factu.

ei_ Mediolani. 1795. éd. altéra auctior. fol. c tahh. aeu. VIII.

( ^^7o ) Cap. II. p. 8. de auditu piscium cartllagineorum. Cap. III. p. "19. de anditii in piscibus squamosis.

' Ei-nsl Ihniicus Weber , de aure et auditu hominis et ani- malium 1. do aure aniinaliura aquatilium ; c. X tab acn. Lipsiae. G. Fleiscber. 1820. 134 et 34 pagg- in 4-

//. M. DucKOTAY de Bl.vinville, de l'appareil de l'ouie dans les poissons.

V. De l'organisntion des animaux ou principes d'ana- tomie comparée. Paris. 1822. 8. p. 550.

Les observations de Weber et de Blainvilt.e ne lais- sent rien ajouter , sinon que quelques détails observés dans d'autres espèces de poissons.

Le résultat de toutes ces recbercbes se rapporte à ce que l'appareil de l'ouie est fort dévélopée dans les poissons^ qu'il est situé sur les parties latérales et inférieures de la tète, ou mieux de la cavité cérébrale , dont il est quelquefois à peine séparé par une membrane ; il n'a jamais de commu- nication , soit médiate , soit immédiate , avec l'extérieur.

Les parties essentielles de l'ouie des poissons sont le vestibule , les canaux semi - circulaires et le labyrinthe.

Il paraît que le vestibule est d'autant plus étendu que les canaux semi - circulaires sont plus rétrécis , et dans les poissons ces canaux sont plus complets , le vestibule est plus petit.

Les canaux semi - circulaires, dans les poissons car- tilagineux , commiuiiqucnt à la cavité du cerveau par des ouvertures très larges, qui donnent accès aux nerfs fibreux qui les remplissent. Dans le sterlet fAcipenscr nilhcnns) deux canaux semicirculaires reçoivent leurs nerfs immédi- atement du cerveau, (t. IX f. i. c. c.) le troisième ( f . ) cou- ché dans un autre sens participe de la pulpe nerveuse des premiers. Une autre ouverture ( d. ) fait passer le nerf pour le vestibule et les Inancliics.

Ce sont les vestibules dans les poissons qui reçoi- vent 1 impression du son , parcequ'ils touchent les bran- chies. L'eau qui passe par la bouche et l'aperture Inan- cliialc , doit nécessairement touclier le vestibule , ctvpii devient très probable dans les poissons osseux.

INous eu prendrons les exemples dans le Xdiuuja cl dans le Podoust CCyprinus aspius ).

Dans le INavaga la lame osseuse du vestibule est très dilatée en boule , et tellement mince que le moindre choc extérieur peut faire effet sur l'intérieur. Ce vesti- bule contient des osselets assez grands qui nagent libi-e- nient dans la liqueur cérébrale.

Dans le Crpi-ùms aspius , je n'ai pas trouvé ces os- selets, mais la communication du cerveau fforamen ovale J y est très grande. On v trouve en avant nn enfoncenicut considérable , qui n'a cependant aucune communication avec le cerveau. Sur les parois minces de cet enfonce- ment , on trouve des arcs d'une structure plus ferme , de sorte qu'ils paraissent même extérieurement. Il est assez

(07a)

d'iiricile d'en définir l'utilité , ou de dire si 1 on doit les considérer comme des canaux semicirculaires , ou enfin si on les doit comparer avec les osselets libres , qu'on ren- contre chez d'autres animaux. ( V. Planche IX f. 2 )

Mr. Weber vient de faire voir une idée ingénieuse, com- me si la vessie aérienne puit être considérée comme organe accessoire a l'ouie. Cet objet étant de la plus grande impor- lanio pour la physiologie des poissons^ nous v reviendrons une autre fois.

B. SLR UNE ARTICULATION PROPRE UNIQUEMENT AUX POISSONS.

Articulation annulaire. Articulatio j)er annulum s. crcloidea. Planche. IX. fg. 6 9.

Olaus WuRM ( Muséum, p. 270. ) décrit un os par- liculier avec les mots suivans : Mirum quoddam os mihi cxhibitum est quod sua figura quasi mureni repraesentat , rostra habet duo mobilia, acuta, quorum minus majori in- cumbit aeque mobile ventrem crassum sphaericum, ovi fer- me oallinacei majinitudine , caudam lon^am anirustam , crassitie pennae anserinae, sub ventre est sinus profundus in extremitatem caudae excurrens , colore et duritie est osseo , ex quo animali ^ et ex qua corporis parte , ig- norare me fateor.

Le célèbre Blumenbach me fit attentif à cet os en "1797. S'en ai trouvé plus tard un tel os chez Mr. de Lacépède.

En comparant la nature avec une notice que Beli donne du squelette d'un Chaetodon , il ne me resta plu»

(^73)

de cloute que ce ne fut le premier rayon ventral d'un Chaetodun.

V. TVilliam Bell, Description of a Chaetodon called by tlie Malays Ecan bonna ; dans le Philosopb. Trans. 1793. p. 8.

J'ai énoncé cette opinion dans une lettre à Mr. Blu- MENBACH, insérée dans Reil's Archiv fiir clic Physiologie Vol. IV. p. 89. ( Uiber clcn Jctziqen Zusland dcr vcrgleichendcu Anatomie u. P/iysiologic in Frankreich, )

Blumenbacii dans son anatoniie comparée en fait mention, {Ilnndhuch der vergleiclienden Anatomie p. ii4- S 79 ) et l'attribue au Chaetodon arthriticus Schneider 5 il n'avait pas vu ma lettre qui cependant lui était adressée.

Ferrandcs Ihiperatus , I. 28 a connu cet os , et a pensé qu'il pouvait provenir d'un poisson. ( Rémora ).

La description de Worm rend cet os aussi bizarre , qu'il serait difïicile d'en deviner la nature, ou l'usage. Mais si l'on considère cette articulation particulière que l'os py- riforme a avec les petits osselets , on voit que ces parties ne peuvent être qu'un iiremier rayon de nageoire , soit dorsale, soit ventrale. Je crois qu'il faut l'attribuer à la na- geoire ventrale ou anale d'un grand Chaetodon. Les osse- lets articulent avec les apophyses inférieures de la queue du jîoisson , ou sont uniquement retenus par les mus- cles.

Ce sont des osselets triangidaires articulant avec l'os pyriforme par deux tètes , qui laissent entre eux un trou IV 55

(274)

par lequel passe une petite apophyse courbée en arc et linéaire de i'os pyriforme. Voici donc un exemple unique d'une articulation en forme d'anneau.

L'os pyriforme est grand, muni d'une épine très lon- oue , et porte à plusieurs endroits l'impression des muscles.

L'impression d'en bas , en forme de sillon, du corps et de l'apophyse , sert pourque le premier rayon puisse se coucher sur les autres rayons dans l'état de repos.

Il y a une troisième articulation qui paraît s'adap- ter H un os de forme singulière , qui manque dans mon exemplaire.

La longueur des apophyses est , de la première de 4 lignes , de la seconde , de H lignes ; Le corps de l'os pyriforme a 1 pouce 2 lignes de longueur, sur 1 pouce 1 lione de largeur ou de hauteur. L'épine qui ne paraît pas complète a 2 pouces 2 lignes de longueur.

Explication de la planche IX.

f. 1. Crâne du Sterlet , ( Acipenser ruthenus L.J ouvert d'en haut , ayant ôté la moitié du cervesu jusqu'à rouverturc des canaux semi « circulaires.

a. a. narines avec l'expansion du nerf olfactifj

b. b. yeux.

c. premier canal semi - circulaire ;

d. second canal.

e. troisième nerf acustique, qui envoie en même tems une bran*

cbe ( g. ) aux branchies, f, mcduUa oblongata.

(275)

f. 2. fragment du crâne du Podust , (Cjprmus aspius. L.J

a. premier vestibule , en forme d'entonnoir très grand et très

profond. Je n'ai point trouvé de communication avec le cerveau.

b. des eûtes élevées formant des arcs visibles des deux côtés

de l'os sur lequel ils reposent , et dont la nature et l'u- sage n'est pas encore reconnu.

c. vestibule postérieur avec le trou oval ( d. ) f. 3. lapilli du Navaga.

f. 4. Vestibule osseux dans lequel sont couchés les lapilli , 4.

vu d'en haut. 5' vu d'en bas. f. 6. Os pyriforme des Chaetodons,

a. b. apophyses articulant avec le corps de l'os par anneau.

d. corps de l'os.

e. épine.

f. 7. le même vu d'en bas.

f. 8. apophyse vue d'en bas , pour faire voir le trou ( f . ) arti- culaire et les deux condyles.

f. 9. os pyriforme tourné de côté et sans apophyses ; pour faire voir les arcs articulaires (g. h. ) qui passent par le trou articulaire. ( f. 8. f. ) c. offre une face articulaire creuse, et divisée au milieu^ mais dont l'apophyse me manque.

35*

TAELE ALPHABÉTIQUE DE MATIÈRE.

A.

Absiiithium.

pediinculare. io3. Acacia.

ctephaniana, 112. Albumine. i4o. Ambre. 147. Anabasis.

aphylla. ig,

crctacea. 19.

glomerata, ig.

inonandra. 20.

oppositiflora. ig.

spinosissima. ig. Andropogoii Gryllus. 11 2. Aiicmoneuin. i5j. Anthémis Marschalliaua. lo3. Artemisia chamatmelijolia 102.

procera. 102. Aster alpinus. lo^.

caucasiens,

pulchellus.

roseus. A«tragalus caspicuj. 9(5.

denudatuf. gj.

Astragalus nummularius. 96. Pseudotragacantha. 96. pycnophyllus. gj. sanguinoleutus, q5. tumidus. gS.

Baume. i5a.

B.

C.

Camphre. iSg. Camphorosma.

inonspeliana. t5. Cooutchouk. i44« Carduus cinereus, 102. Carex atrofusca. 107.

cespitosa, log.

cuivula. 107.

caucasica, 108.

diluta. lOg.

Dryineja. 109.

feriuginea. 108.

chlotostachys. io8,

uitida. 109.

(27S)

panicea. log.

plumbea. log. Carthamus cyiiaroides I02.

oxyacanlha, I02. Centaurea alata. io5.

Cichoracea. io6.

cineraria. io5.

(lealbata. io5.

ochroleiica. io5. Chaohorus antîsepUcus. l6g. Chermes de Chine. 26. Cliène de Chine, q6. Cheval de Chine. 26. Cheval marin. 27. Cheveux. 27. Chèvre. 27. Chèvrefeuille, aj. Chevrette. 28. Chevreuil. 28. Chicore'e 28. Chien de Chine. 28.

d'Orient, rgi. Chiendent, gg. Chore. 2g. Chouette. 29. Cicogne. 29. Cigne. 29. Ciguë 29.

Cineraria fulva. 104- Cire 29. 147. Citron. 3o« Citrouille. 3o. Clématite. 5o,

Cloporte. 3r.

Clou de girofle. 5r.

Cnicus strigosus, I02.

lappaceus. 102.

Cochenille. 3i. Cochon. 3i. Cognassier. 3i. Colcothar. 3i, Coleuvre'e. 32. Colle de poisson. Sa.

forte. 32.

Coloquinte. 32. Commi-oxygène. 124. Concombre. 32. Conise 32. Consoudc. 32. Contrayerva. J2. Convolvulus. 33. Conyza squammosat io5. Coq. 33. Coquclico. 35. Coquelourde. 33. Coquo. 35< Corail rouge. 33. Corbeau. 33. Coriandre. 33. Cormoran. 34. Corne de bélier. 54* de cerf. 34.

dV'Ian 34.

Corneille. 34. Coton. 35. Coucou, 35^

(^79)

Coudrier. 35.

Couleuvre. 35.

Courtilicre. 35.

Cousin. 35.

Crapaud. 56.

aquatique ib.

Crème. 5j.

Cristal, 5j.

de roche. 5'].

Crocinon. i56. Crocodile. Sj. Crotte de chien. Jj. Cubèbes. 3y. Cucurais Mclo. 100. Cuivre. 07. Culex claviger. 169. Cuscute. 37. Cyprès, 38.

D.

Dattes. 38.

Dent de lion 38.

de poisson. 38.

Dépouille de Scrpens. 58.

Diamant. 38.

Digitale. 38.

Dorycnium latifoliuro. g8.

E.

Eau de vie. 38. minérale. 3g. Ebène. 3g.

Ecaille de tortue. 5q,

d'huitrc, ÔQ.

Ecrcvissc. Sg.

Electricité, son emploi dans les

maladies. 187. Eléphant. 5g. Email. 3g. Encens, /(.o. Eperlan, I^o, Epcrvicr. 40- Epi d'eau 40* Epinard. 40. Ejjjnc vinête. 4o. Epipactis microphjlla, 107. Eponge. 4o» Erable. J^i. Erigeron acre. io3.

caucasicum, io3.

Ermine. /^l.

Erodion fiimaroides. ig. Escarbot. /f.i. Escargot. 4i» Ecureuil. J^i, Essence, i53. Etain. 4i. Etourneau. 41- Esturgeon. ^2.

F.

Faisan. 4q. Faucon. 4^. Faux acacia. 42; Feccs d'huile. /^2.

(i28o)

Fenouil. 42»

Fer. 43.

Fève de marais , 43-

de St. Ignace. 43.

Fibrine. i4o. Figue, ^'ô. Figuier. 43. Fleurs du soleil. 45-

de la passion. 44-

de muscade. 44»

Follicules de se'no. 44* Fougère mâle. 44- Fouine. 44- Foulon. 44- Fourinis. 44- Frais de grenouille. 44» Fraise. 44* Framboises, /^5, Frèsne. 45- Fromage. 45. Furaeterre. 45. Fusain, /^b. Fustes. 45.

Galanga. l^5. Galles. 45.

Gant notre dame, ^6. Garance, 46, Geay. /,6. Gélatine. j3q. Gene'viier, 46. Gentiane. 46.

Géranium arisfatum. go.

sibiricum. 90.

Gingembre, 46. Giroflée. 46. Gisier de poule. 46. Glycion. rSj. Gomme, laS.

gulte. 46.

laque en bâtons. 4^^-

Goudron , 46. Gras. i47' Graisse. i45. Grenade. 46. Grenouille. 47» Grillon. 47» Grive. 47* Gros - bec, 47» Grosseilles. 47« Guêpe. 47* Gui, 47*

H.

Hannebane, 47-

Hanneton. 47»:

Hareng. 48.

Haricot. 48.

Hedypnois rhagadioloides. 100.

Héliotrope. 48.

Hclleborinum. 157.

Hérisson. 43'

Héron. 48.

Hibou. 48.

Hirondelle. 48.

(28l )

Houblon. 49» Houette. 49*

Houx. 4g-

Huile. 4g*

essentiel ou volatil, i55.

Huitre. 49-

Huppe. 4g.

Hypochaeris canescens. loo.

I.

Immortelle. 5o. Inderskoë (lac d' ) 1229. Indigo. i4i. Inula grandiflora. io4> granulosa. io4. Iris. 5o.

Jacee. 49-

Jalap. 49-

Jasmin. 4g-

Jinjine. 4g-

Joubarbe, âo-

Juglans pterocarpea. lOO.

Jujubes. 5o,

Julienne. 5o.

K.

Kali. 5i.

Kochia arenaria. i5.

L.

Laine. 5l. Lait. 5t. Laitue. 5i. Lamproie. 5i. Langue de cerf. 5. Lapin. 5i. Lard. 5i. Larme de Job. 5i. Lathyrus.

hirsutus. 92.

incurvus

roseus. Lavande 5i. Laure'ole. 5r. Lentille d'eau. 5x. Leontodon alpinus, lOO.

caucasicus. lOO.

Le'opard. 52. Levain. Sa. Lézard. 5l. Liège. 52. l44« Lierre. 5a. Ligneux. 166. Limaçon. 52. Limonier. 52. Lin. 52. Linaire. 55. Linote. 53. Lion. 53. Lis. 53. Liseron. 53*

IV

56

(2Ô2)

Litharge. 53. Loriot. 53. Lotier. 53. Loup cervier. 53. marin. 53. Loutre. 53. Luserne. 54.

M.

Mâche. 54-

Madrépore. 54-

Manganèse. 54-

Manue. 125.

Marbre. 54-

Marguerite. 54-

Marjolaine. 54.

Marons. 54.

Maroquin. 54-

Marsouin. 54.

Martre. 54.

Masse d'eau. 55.

Matricaire. 55.

Mauve. 55.

Mayenne. 56.

Medicago denticulata, 98.

Melilot. 56.

Melon. 56.

Menthe. 5j.

Mercure. 5j.

Mercuriale. Sj.

McrJe. {ij.

Mésange. Sj.

Meurier. 5j,

Miel. 58. Mil. 58. Millefeuille. 58. Millepertuis. 58. Millepieds. 58. Moineau. 58. Morue. 58. Morelle. 58- Morille. 58. Mouche

à miel. 5g.

luisante. 5g- Mouron. 5g. Mousse. 59. Mousseron. 5g. Moutarde. 5g. Mouton. 59. Mucilage. 124. Mucoso - sucre'. i3o. Mucus. iSg. Mulet. 59. Musc. 60. Muscade. 60. Myrabolans, 60. Myriophyllum

verticillatuiTi. log. Myrrhe. 60.

N.

Narcisse. 60. Nacre. 60. Navet. 60, Navette. 61.

(283)

Néflier. 6l. Neige. 6i. Nénuphar. 6i. Nids d'oiseau. 6l. Nitre 6ii. Noisetier. 6a. Noix de galle. 6a.

o.

Ocre. 6a.

Oeillet d'Inde. 62.

Oignon. 62.

Ole'o-volatil. iSj.

Olives. 6a.

Or en coquilles. 63.

Orange. 63.

Orcanette 6.

Opium. 62.

Orchis formosa. 106.

militaris. 107. Orge. 63. Orgue marine. 63. Orme. 63. Orobus.

cyaneus. 91.

digitatus. 91,

formosus. 90.

hirsutus. 90. Orpiment. 64. Orpin joubarbe. 64^. Ortie. 64. Os de sèche. 64-

Ours, 64.

Outarde. 64.'

Outremer. 65.

Oxytropis albana, 94. montana. g4» uralensis. g4«

Oxycèdre. 65.

P.

Panais. 65. Paon. 65. Papaverinum. i65. Papayes. 65. Papier. 65. Parie'taire, 66. Passerage. 67. Pastel. 67. Patte d'oie. 67. Patience. 67, Pavot. 67. Pavot. 67.

cornu. 67.

Perce - oreille. 67.

Perdrix. 67.

Perles. 68.

Perroquet, 68.

Persicaria. 68.

Persil. 68.

Pèche. 68.

Pécheur (^ oiseau ) 69.

Phaca brachytropis. g3.

Pic agasse. 69.

Pie d'aliouette. 69.

36

(284)

Pie de veau, 6g. Pierre. 69. Pigeon. 6g. Pignons de pin. 6g.

d'Inde Piment. 6g. Pimprenelle. jo. Pin. 70. Pistaches. 70. Pivert, jo. Pivoine, no. Plantain. 70. Platanus orientalis. iio. Plâtre. 70. Plomb, 'jo. Plongeon. 70. Poire, 70,

Pois de merveille, 71. Poisson dore', ni. Poivre, •ji, Politric. 71. Polycnemum, 20.

altcrni/oUuin. 2 1 .

Lrachiatura, 23.

crassifoliura. 20.

erinaceiim. 25.

glaucum. ai.

juniperinum. 25.

malacophyllum, 23,

monandrum. a5.

oppositi/olium, 20.

sclerodermum. aa.

sibiricum. 24.

triandruni. 20.

Volvox, 24. Pomme d'amour. 71.

e'pineuse, 71.

Populiis hybrida. m.

Porc e'pic, 72.

Porcelaine, 72.

Potiron. 72.

Pou. 72.

Poule. 72.

Pourpier. 72.'

Prèle. 73,

Prenanthes tuberosa. 99.

Primevère. 73.

Propolis, 73.

Prune. -jS.

Puce. 73,

Pulmonaire, 73.

Punaise. 73.

Quercus iberica, iio.

pyrenaica. iio.

Queue de cheval, 73.

de souris, 73,

Quinquina. 73. Quinte-feuille. 73.

R.

Racine. 73, Raifort, 74.

(2Ô5)

Raisin, ']l^. Raquette. 74. Rat, 74. Raves. 'Jl^. Raye. 74. Razutnovia. i4- Re'algar. 75, Re'glisse. yS. Renard. 75. Renoncules. jS. Re'sine. 75. Re'sineux. i48. Rhinocéros. 75. Ricin. 75. Ris. 75. Romaine. 75. Ronce. 75. Rose. 76. Roseau. 76. Rossignol. 76. Rubai-be. 76. Rue. 76.

Saccharaceum, i3o.

Safran. 'jQ,

Salsola arbuscula. 9.

baccifera. i3.

hrachiata. g.

clavifolia. i3.

colUna. 7-

crassa. 8.

dasyanthai i4*

dendroides. i3.

ericoides. i3.

eriophora. 16.

gemmas cens, 12.

liyssopifolia. 17.

Kali. 6.

Kochiae. 1 3.

lanata. 8.

laniflora. 8.

niuricata. 18.

prostrata. i4.

rosacea. 7.

scoparia. 17.

sedoides. 18.

spissa. 12.

tamariscina. 7.

Tragus. 6.

verrucosa, 12. Sandarac. 76. Sang de bouquetin. 76. Sang-dragon. 76. Sanglier. 76. Sangsue. 76. Sanicle. 76. Santal. 77. Sapin. 77. Sanclle. 77. Sarce-pareille. 77. Sauge. 77. Saule. 77. Saumon. 77. Saumure. 77. Savon. 77. Sauterelle. 77.

(286)

Saxifraga Aizoon. ii4.

cartilaginea. 1 1 5.

cespitosa, I20.

conlroversa I93.

eymhalaria. 117.

ilagellaria. 119.

grauulata. 117.

hedcracea. 1 18.

irrigua. IQ3.

juniperina. 11 g.

mixta. 121.

niuscoides. T30. 121.

nervosa. ia4*

orientalis. 118.

pubescens. 121.

repanda, 116.

reticula. 118.

rotundifolia. 116.

tridactylites. lai» Scabieuse. 78. Scolopendre. 78. Scorpion. 78. Scorzonera lanata. 99. Scrophulaire. 78. Seau de Salomon. 78. Sèche. ^S* Seigle. 78. Sel ammoniac. 78. Séneçon. 7g. Senne'. 79. Sensitive. 79. Serpent. 79. Serpolet. 79.

Serratula depressa^ lor.

elegans. loi. Se'same. 79. Sidéroclilorainon. i38. Singe. 79.

Soleil ou tournesol. 79, Sonchus albanus. 99. Souchet. 7g. Souci. 79. Soufre. 79» Souris. 80. Soie. So. Spica-nord. 80. Steppes de la Russie ai 5. Suaeda sedijolia. 18. Suber. 144.

Substance re'siniforme. 149. Sucre de lait. ia5. de la canne à sucre. i3i. de raisin. i3i. Sucre. i3o. Suif. 80. Sureau. 80.

T.

Tabac. 80.

Taon. 81.

Tamaris. 8r.

Tarin. 81.

Taiti , oiseau mouche. 8r.

Taupe. 81.

Térébenthine. 82.

(287)

Terre. 8a.

The. Ô2.

Thlaspi. 83.

Tigre. 83.

Tilleul. 85.

Titimale. 83.

Toile. 83.

Tôle. 83.

Topinambours. 83.

Torche. 84.

Tourterelle. 84.

Tragopogon mentalis. 99,

Tribule. 84.

Trifolium hamosum. 97.

lappaceum. g8« Trigonella gladiata, 98, Troène. 84. Tube'reuse, 84. Tuile. 84.

u.

Ure'e. 166.

Veau. 85.

Ver luisant. 85.

Vcrdet. 85.

Verœichelli. 85. Vermillon. 85. Vernis. 85. Ve'ronique. 85. Vesce. 86. Vesce de loup. 86. Vicia alpcstris. gS.

narboncnsis. g3.

variegata. 92. Vin. 86. Vinaigre. 86. Violette. 86. Violier jaune. 86. Viorne. 86. Vipère, 87. Vipe'rine. 87. Viscum oxycedri. Vitriol. 87.

Y.

Yeux de peuplier, 87. Yvoire. 87.

z.

Ze'doaire. 87. Zoophytoa. i4o.

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