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SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES SCIENCES NATURELLES

DE CHERBOURG,

PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE M. AUG. LE JOLIS,

ARCHIVISTE-PERPÉTUEL DE LA SOCIÉTÉ,

——s5—————

TOME VI. 1558.

PARIS. J.-B. BAILLIÈRE, libraire, rue Hautefeuille, 19. CHERBOURG. BEDELFONTAINE ET SYFFERT, imp., rue Napoléon, 1.

1859.

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MÉMOIRE

SUR

LES BALEINES ET LES CACHALOTS,

Par M. H. JOUAN.

INTRODUCTION.

Difficulté d'observer les grands Cétacés.

GIE n’est pas, dit Cuvier (Règne animal, T. T), de famille de mammifères plus difficile à observer et dont la description soit plus incomplète et la synonymie plus variée, que celle des Gétacés. » En effet, quand la science n’ose pas se pro- noncer d'une facon absolue sur les habitudes et la classifi- cation d'animaux qui vivent sur le même sol que nous, souvent à la porte de nos demeures, quels doivent être ses doutes et ses hésitations quand il s’agit d’êtres dont l’exis- tence se passe en entier au milieu des mers, qu'on ne rencontre guère que par hasard, que par conséquent on ne peut observer d’une manière suivie, et qui souvent habitent des régions inaccessibles ? La masse énorme des grands

1

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Cétacés s'oppose à ce qu’on rapporte leurs dépouilles, que les hommes de science examineraient à loisir. Leurs observa- tions n’ont guère porté que sur des individus jetés sur les côtes, se déformant par leur poids, et souvent dans un état de décomposition avancé qui ne permet plus de juger de leur figure véritable, alors qu’ils étaient vivants. C’est donc au milieu des mers que les naturalistes devraient aller pour étudier les grands Cétacés, et encore devraient-ils s'embar- quer sur un navire baleinier ; autrement, ce ne serait que par basard qu’ils pourraient faire quelques observations. Mais, malgré la grandeur du champ ouvert à leurs investigations, et l’attrait de recherches entièrement nouvelles, la pers- pective de trois ou quatre années de privations et de misères, empêchera longtemps les hommes les plus dévoués à la science de s’exposer àtoutesles péripéties d’un voyage de pêche, d'autant plus que rien ne prouve à priori que leurspeines seraient rétribuées par un résultat bien complet; car la mobilité des Cétacés et leur habitation laisseront tou- jours une grande part au hasard.

Pauvreté des renseignements.

Nous n’avons donc, pour nous guider dans l'étude des grands Cétacés, que les faits rapportés par les rudes marins de New-Bedford, de Nantucket et du Havre, qui vont les poursuivre dans les mers les plus éloignées, et dont le métier n’est pas précisément de faire des dessins corrects ou d'écrire des descriptions méthodiques des animaux qu'ils ont tués. Le genre de vie de ces hommes développe en outre, chez eux, un amour exagéré du merveilleux dont il faut singutiérement se défivr. Cependant, dans ces dernières années, il s'en est trouvé quelques uns qui se sont contentés de rapporter ce qu'ils ont observé, et la concordance de

LES BALEINES ET LES CACHALOTS, 3

leurs récits ne permet pas de douter de l’exactitude des détails qu’ils donnent (1).

Grande quantité d'espèces établies par les naturalistes.

Les observations faites, souvent à de longues années d'intervalle, sur des Cétacés que le hasard a fait échouer sur les côtes de l’Europe, les descriptions incomplètes des pêcheurs, et les renseignements encore plus vagues que des voyageursse sont procurésauprès de peuplades sauvages, ont sans doute fait créer celte quantité d’espèces qui sont énu- mérées dans tous les livres d'histoire naturelle ; de une synonymie inextricable, qui est encore venue se compliquer des noms imposés par les baleiniers.

Espèces reconnues par les pécheurs.

Si on croitle témoignage de ceux-ci, beaucoup d’espèces classées à part doivent être ramenées à un petit nombre de types. Souvent une différence de couleur, due à l’âge, au sexe, à une maladie , un caractère décrit dans une espèce et

(1) Je citerai les capitaines américains Mackenzie, Post, Roys et Crocker, dont on trouve la correspondance dans les ouvrages du lieutenant Maury, de la marine des États-Unis (Expl. and Sail. Directions. M. F. Maury, 1854, letters from Whalemen). Un missionnaire américain, le Rd Henry Cheever, qui a long- temps séjourné aux I. Sandwich, a écrit un livre (The Whale and his Captors, N.-York, 1853) qui renferme des détails curieux sur les baleines et les cachalots, mélés à beaucoup d’anecdotes qui paraissent exagérées, pour ne pas dire plus. HI faut joindre à ces publications quelques articles insérés dans des journaux, et notamment dans le Friend, journal religieux qui s'imprime à Honolulu (iles Sandwich) et qui est tout dévoué aux intérêts des baleiniers.

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oublié dans une autre, ont suffi pour établir de nouvelles divisions. J'admets que les baleiniers ne soient pas des oracles en matière de science, qu’ils manquent de méthode, et que par suite leur opinion ne soit pas apte à faire loi en fait de classification ; mais pourtant, comme ils sont Les seuls qui puissent répondre jusqu’à présent aux questions adres- sées par la science, il me semble qu'il est bon de les con- sulter, et de tenir compte de leurs réponses, quand elles s'accordent entre elles et que cet accord ne blesse pas le bon sens. Or tous les baleiniers disent qu'ils poursuivent le cachalot et la baleine franche, dont ils reconnaissent très bien plusieurs espèces ou variétés, et que, dans leurs croi- sières, ils rencontrent des baleines qui out un aileron, ou au moins une fausse nageoire, à l'extrémité postérieure du dos : celles-là, ils ne les chassent pour ainsi dire jamais. Ce sont les Baleinoptères, dont la synonymie est la plus confuse et la plus difficile à débrouiller, et qui ne comprendraient pas moins de douze à quatorze espèces différentes. Tous les baleiniers avec lesquels j'ai été en rapport, et dans Île nombre il y en avait de très intelligents et très lucides dans leurs explications, ne m'ont jamais parlé que de deux espèces principales, le humpback ei le fin-back, auxquelles il faudrait peut-être ajouter une ou deux variétés. Toutes les descriptions qu'on m'a faites de ces Cétacés s'accordent, et toutes ont quelques uns des caractères des espèces énu- mérées dans les livres. N’esi-il pas à supposer qu’il n’y a que ces deux espèces ?

Ce n'est point une histoire de la pêche que je fais ici, pas plus que l’histoire naturelle des grands Cétacés. Mon but est d'essayer d'accorder entre elles et avec les espèces que distinguent les baleiniers, les nombreuses espèces établies par les naturalistes. Je m’appuie sur ce que m'ont appris d’heureux hazards dans mes voyages de mer, et plusieurs

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années de fréquentation avec des pêcheurs. La correspon- dance des capitaines baleiviers qu’on lit dans les ouvrages du lieutenant Maury, de la Marine des États-Unis, contient beaucoup de détails sur les habitudes de ces grands ani- maux, et, dans ces lettres, j'ai choisi et groupé les faits nouveaux qui m'ont paru le mieux s’accorder.

Jo PÊCHE. PARAGES FRÉQUENTÉS PAR LES BALEINES. Abandon de la pêche du Nord.

Les descriptions de la pêche de la baleine qu’on lit dans presque tous leslivres d'histoire naturelle, pourraient s’appli- quer à la manière dont on procédait, il y a deux cents ans, alors que la Hollande envoyait 20,000 matelots dans les mers du Nord, et que des villages de pêcheurs, dont il ne reste plus de traces, s'élevaient sur les rivages désolés du Spitzberg. Aujourd'hui les baleines ont à peu près disparu de ces régions; la pêche du Nord n'existe pour ainsi dire plus; les Hollandais n’y figurent pas, et quelques navires, partis des ports d'Écosse ei de Norwège, parcourent seuls ces tristes parages à la recherche des phoques, chassant la baleine par occasion, mais on peut dire que cette pêche n’est plus qu’un accessoire de plus en plus négligé.

Cette industrie est aujourd'hui presque tout entière aux mains des Américains du Nord, chez lesquels elle s’est développée pendant les grandes guerres du commencement du siècle qui les débarrassèrent des concurrents. Au com-

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mencement de 4856, l’Union comptait 655 navires baleiniers de toute grandeur, représentant un tonnage de 199,141 £., et montés par 20,000 hommes. Les ports du Nord de la Grande-Bretagne envoient 40 navires dans les mers Polaires; la France a une quinzaine de baleiniers, les villes Anséati- ques à peu près autant, qui suivent la fortune des Améri- cains. Les armements de ceux-ci servent de type; leur vocabulaire a fourni aux autres nations tous les termes de

pêche.

Instruments de péche.

Quoique le théâtre des opérations ait subi de grands déplacements, comme nous le verrons tout à l'heure, Îles procédés employés n’ont guère changé. L'obligation de fondre à bord le lard, que la briéveté du voyage et l’abaisse- ment de la température permettaient autrefois de rapporter en Hollande par morceaux, a causé quelques modifications dans l'aménagement du navire, mais les embarcations employées à la poursuite du cétacé sont toujours construites sur les mêmes principes, et, malgré quelques tentatives de perfectionnement, on en est toujours revenu au harpon, à la lance et au louchet (Spade). Le harpon ne sert pas, comme on le dit communément, à tuer la baleine; il peut arriver qu'il pénètre dans une partie vitale et cause la mort, mais ce cas est excessivement rare. Les harpons, qui sont toujours au nombre de deux sur la même ligne, servent à relier la baleine à l’embarcation qui la poursuit, à lamarrer suivant l'expression reçue, et ce n’est que lors- qu’elle est harassée par la douleur de sa blessure, et la résistance de la corde qu’on a soin de filer quelques fois jusqu’à 600 mètres, qu’on peut s’en approcher pour la tuer à coups de lance. Le moment de flurry— ainsi appelle-t-on

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l’agonie de la baleine est toujours dangereux. On a essayé divers procédés pour se mettre à l'abri de ce péril. Les pirogues ont été munies d'appareils, d'espèce decanons avec lesquels on pouvait lancer le harpon; mais outre le poids ajouté à l'embarcation, dont une des premières conditions est la légèreté, le mouvement de la mer ne permet aucune précision dansle tir. Depuis quelque temps, on s’est servi avec assez de succès de fusées, ou mieux de bombes envoyées avec une carabine dans le corps de la baleine une fois qu’elle est amarrée, mais on a cru remarquer que les baleines tuées ainsi coulaient plutôt que les autres. La majorité des pécheurs s’en tient, à tort ou à raison, aux instruments primitifs.

Points de croisière pour la baleine franche.

La rareté des baleines dans les mers du Nord, et la con- naissance plus complète de l’hémisphère Sud, engagèrent les armateurs à tourner leurs vues de ce côté. Les baleiniers établirent successivement leurs croisières sur la côte du Brésil, depuis l'embouchure du Rio-de-la-Plata, jusqu'aux mers du cap Horn, entre ce dernier et le cap de Bonne- Espérance, le long des côtes méridionales de l’Afrique, et dans les petits archipels qui sont au Sud de ce continent. Les voyages, presque toujours fructueux, ne duraient guère que sept ou huit mois, un an au plus. Quelques années après, il fallut pousser jusqu'aux côtes du Chili, à la Nouvelle- Zélande et en Australie. A la Nouvelle-Zélande , les pêcheurs s’établissaient dans une baie qui était leur centre d'opérations, et la pêche se faisait au moyen des embarca- tions qui exploraient le voisinage, dans un rayon peu étendu. Cette pêche dans les baies les baleines se rendaient pour mettre bas leurs petits, ne pouvait manquer d’en faire

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diminuer lenombre en peu de temps. Les Anglais, en prenant possession de cet archipel, défendirent aux étrangers de pêcher dans ses eaux; mais les établissements fondés à terre et les armements coloniaux continuèrent l’œuvre de destruction. Aujourd’hui les baleines ÿ sont très rares, soit qu'on les ait détruites à peu près toutes, soit qu'elles se soient enfuies vers d’autres parages, Plusieurs baleiniers n’admettent que la première de ces supposilions, et préten- dent que les baleines n’émigrent jamais à de grandes distan- ces. (V. plus bas, note À.)

Les pêcheurs, que l'hiver de l’hémisphère Sud chassait des côtes orageuses de la Nouvelle-Zélande, avaient poussé leurs explorations sur les côtes de Californie, au détroit de Behring, au Kamstchatka, au Japon, etc., etc., et avaient trouvé des baleines dans tous ces endroits. Cette pêche, appelée pêche du Nord-Ouest, est à peu près la seule qui se pratique aujourd'hui. En 4849, un américain, le capitaine Roys, passa le détroit de Bebring, poussa jusqu’au 70° degré de latitude, et fit tout son chargement depuis Île milieu de juillet jusqu’à la fin d'août. Encouragés par ce succès, un grand nombre de navires se rendirent dans cette mer et réussirent au-delà de toute espérance, mais au bout de trois ou quatre ans on n’y trouva plus rien.

Les navires américains quittent leurs ports d'armement vers le mois d’août, et arrivent en février dans le milieu du Pacifique, ayant quelquefois ramassé deux ou trois cents barils d'huile le long de la côte de Patagonie, dans l’archipel de Juan-Fernandez, et peut-être un cachalot ou deux, dans le trajet du “ap Horn aux îles qu’ils ont choisies comme point de relâche, pour remplacer l’eau et embarquer la grande provision de bois à brûler qui leur sont nécessaires. Toute la flotte arrive au Nord-Ouest, sur les lieux de pêche, à la fin de mars ou à la mi-avril. Presque tous les navires

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sont de retour à la fin d'octobre, à Honolulu ou à Lahaina (îles Sandwich), ils passent un mois à se refaire, puis ils s’en vont, les uns à la côte de Californie, les autres aux îles de la Societé, aux Marquises, etc., etc., cherchant de préférence les endroits les plus sauvages et les moins fré- quentés, ils puissent s’approvisionner d’eau et de bois à bon marché, au moyen d'échanges avec les naturels : de plus, pendant cette espèce de flânerie de deux ou trois mois, ils ont la chance de rencontrer des cachalots.

Ces campagnes durent ordinairement trois ans, quelque- fois quatre, et heureux le bâtiment qui peut, au bout de ce

temps , faire roule pour son port d'armement avec 5,000 barils d'huile !

Péche du cachalot.

Les croisières des cachalotiers qui ont lieu, le plus sou- vent, dans la plus belle partie de Océan Pacifique, ou dans le Nord de la mer des Indes, sont beaucoup moins düres ; mais peut-être sont-elles encore plus fatiguantes par leur monolonie el le temps passé hors des relâches. Si encore la pêche donnait, mais que de fois, après une croisière de sept à huit mois, les navires sont venus relâcher sans avoir fait un baril d'huile! Le prix élevé de lPhaile de cachalot qui est près de trois fois celui de l'huile franche, maintient seul ces armements si chanceux. En 1855, cle valait 176 francs le baril (1), et celle de baleine 71 francs.

État actuel des pêches.

Nos vieux baleiniers qui se rappellent la pêche du banc

(1) Le baril qui sert d'unité est de 20 gallons, soit 75 litres.

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du Brésil l’affluence des baleines permettait de faire un chargement en quelques mois; ceux quiont encore vu le bon temps elles soufflaient dans les baies de la Nouvelle-Zé- lande, et les cachalots se pressaient dans les canaux des îles Galapagos,se plaignent amèrement du temps présent, et s’en vont répétant qu'il n’y a plus de baleines, que c’est une industrie perdue! Il ne paraît pas qu’on pense de même aux États-Unis, dont les armements ne diminuent pas et même sont en voie de progrès : ainsi à la place des vieux navires, des lourdes hourques, qu'on achevait d’user à la pêche, l’Union commence à y envoyer de charmants petits clippers qui, grâce à leur bonne marche, gagnent un temps précieux, et que leur facilité d'évolution rend aptes à fré- quenter les détroits les plus resserrés. Les importations d'huile en Amérique, à la fin de 1855, supposent trois nulle baleines et cachalots, tués d’une manière profitable pendant la saison; des pêcheurs expérimentés prétendent que, si on compte celles qui sont perdues, le chiffre des victimes doit être porté au moins à douze mille.

Carte des baleines du Lt Maury.

Pour terminer ces renseignements sur la pêche, disons un mot de la carte des baleines (Whale-Chart), de M. Maury.

Cette carte, composée il y a environ dix ans, sur les indi- cations fournies par les journaux d’un très grand nombre de baleiniers, a pour objet, de faire voir au premier coup d'œil les endroits l’on a rencontré le plus de baleines dans un temps donné, si c’étaient des baleines franches ou des cachalots, isolés ou par bandes, etc., etc. C’est un plani- sphère sur la projection de Mercator, allant de 79° 50° de latitude N. à 68° de latitude Sud.

Ce qu’on y voit d'abord, c’est que les cachalots se tien-

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nent de préférence aux environs de l'Équateur, et les balei- nes vers les régions polaires, et qu’aux environs du tropique, il y a comme un terrain neutre, l’on trouve des indivi- dus des deux familles. La carte montre aussi qu'il y a trois endroits les cachalots quittent les régions tropicales, pour des laiitudes plus élevées; d’abord dans l'Océan Atlantique Austral entre Îles parallèles de 30 à 35°. On les a trouvés ensuite, en grandes troupes, dans le Grand Océan Austral, entre 55 et 60°, et dans le milieu du Grand Océan Boréal, par 40° de latitude.

Malheureusement les avantages pratiques de cette carte ne sont pas aussi grands qu'on étailen droit de s’y attendre; la destruction des Cétacés, ou leur fuite, y apportant sans cesse des changements, Cependant elle est loin d’être tout- à-fait inutile; il nous semble qu'il vaut encore mieux agir sur des données un peu incertaines que d’aller tout-à- fait au hasard.

Il. DIFFÉRENTES ESPÈCES DE GRANDS CÉTACÉS.

Nous avons dit que les grands Cétacés que les pêcheurs poursuivent sont la baleine franche et le cachalot, qu’ils distinguent par les noms de Right Whale et de Sperm- Whale, Whale (baleine) étant pour eux le nom générique de tous les grands Cétacés. Le nom de baleines n’est appli- qué par les naturalistes qu'aux Cétacés à grosse tête dépourvus de dents, celles-ei étant remplacées par des fanons ou lames cornées, fibreuses, eflilées à leurs bords, occupant seulement la machoire supérieure, linférieure étant nue et sans armure.

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On aperçoit tout de suite, dans les Cétacés Mysticètes, quelques différences extérieures; les uns n'ont pas de nageoire dorsale, tandis que les autres en oni une; d’autres ont la peau de la gorge et du ventre sillonnée de plis longitudi- naux: de là, trois genres principaux dans la famille : Les Baleines proprement dites; les Baleinoptères qui ont une nageoire dorsale ou au moins une fausse nageoire; les Rorquals, des mots hollandais, Rohre, Whaal, Baleinop- tères à luyaux.

14° BALEINES PROPREMENT DITES.

Balæna Mysticetus, Linné.

Les pêcheurs qui explorèrent les premiers les mers du Nord, quand les baleines, si toutefois c’étaient les animaux que nous appelons ainsi aujourd'hui, vinrent à manquer sur les côtes de l’Europe, rencontrèérent dans les parages du Groënland et dans la baie de Bafin, de grandes baleines, auxquelles furent données les noms de Baleines franches, B. du Groënland, de grande baie, etc., etc. Les premières bien connues, elles servirent naturellement de types et four- nirent l’espèce Balæna Mysticetus de Linné.

B. glacialis, KI,

Les navigateurs signalérent, dans les mers du Nord, une deuxième espèce de baleines qu'ilsappelèrent Nord-Capers, parcequ'on les trouva d’abord vers le cap Nord, entre la Norwège et le Spitzberg; mais depuis on les a rencontrées ailleurs. C’est l’espèce Balæna glacialis (KI., Lacép.). Comme les baleines franches, elles ont la tête longue et courbe, et la peau très unie et très lisse dans cette parue :

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l'endroit se trouvent les évents fait une bosse. Elles sont plus petites que la B. Mysticeitus ; leur longueur est ordi- nairement de 45 mètres, et on en retire de 50 à 60 barils d'huile. Près de la queue elles ont une petite bosse,

Cette espècese trouve par les latitudes de 59 à 62° Nord. Les baleines qu’on rencontre dans la baie de Baflin, près de l’île Discoë, par 68°, sont beaucoup plus grosses, maisles habitu- des des deux espèces paraissent être les mêmes. A la fin de juin ou au commencement de juillet, on les voit remonter rapidement vers l'Ouest, par le détroit de Lancaster, Avant que les intrépides navigateurs anglais eussent reconnu le passage au Nord de l'Amérique, les baleines avaient répondu affirmativement sur son existence. Un navire américain en prit une près du détroit de Bebring, dans laquelle on trouva un harpon qui lui avait été lancé du côté de l'Atlantique, comme le certifiaient le nom du fabricant et celui du bâti- ment auquel il avait appartenu. Les baleines ne franchissent jamais l’Équateur : celle-ci était donc venue forcément par le Nord de l'Amérique. Quelquefois, on les voit revenir de leur pérégrination vers l'Ouest; sans doute alors qu'elles ont trouvé la glace trop compacte, leur barrant le passage d’une mer à l’autre. Cependant, si on en croit le baleinier qui nous fournit ces renseignements (1), cet obstacle ne les arrélerait pas, ces baleines pouvant rester sous l’eau pendant très longtemps. Le gouverneur de l'établissement Danois de Discoë lui aurait affirmé avoir vu une baleine rester sous la glace pendant sept semaines : tous les jours il allait visi- ter lendroit, et ce ne fut qu’au bout de ce temps que animal remonta et qu’il fut pris. Ordinairement les baleines restent sous l’eau environ 4 heure 50 minutes et 25 minutes

(1) C. B. Chappell, cap. du bal. Am. le Mac-Lellan (lettre du 25 octobre 1849), (Maury's Sailing directions).

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à la surface (4). Quandelles sont dans le voisinage des glaces, on les voit rarement s'élever plus de deux fois de suite, Leur instinct et l’expérience leur ont appris probablement à s'abriter, au milieu des glaçons, du mauvais temps et de leurs ennemis: elles n’ont besoin que d'une fissure, d’un petit trou, sous lequel elles présentent leurs évents pour respirer,

Ne fréquentant que les mers au Sud de l'Équateur, les nouvelles générations de baleiniers ne connurent pas les baleines du Groënland, et donnèrent le nom de baleines franches (Right F'hales), à une variété de Nord-Caper dont Cuvier a fait l'espèce Balæna antarctica. W ne faut donc pas s'étonner si, quand il y a vingl ans commença la pêche du Nord-Ouest, on crut trouver de nouvelles espèces, Sur les côtes du Kamstchatka, au Sud du détroit de Bebring, dans la mer d’Ochotsk, on rencontra des baleines noires, très vives, fournissant de 50 à 60 barils d'huile. Les navires qui allèrent les premiers dans la mer glaciale, au Nord du détroit, chargèrent en quelques semaines avéc des baleines énormes qui étaient si peu farouches, que les embarcations s’approchaient à les toucher: elles expiraient en quelques minutes, sans résistance, sans agonie. Ces baleines donnent habituellement de 180 à 200 barils d'huile; on en a vu qui en donnaient jusqu’à 500. En 1849, 154 navires croisèrent danscette mr,et recueiilirent, pendant le court été de ces ré- gions, 266,850 barils d'huile, et 1,240,800 kil, de fanons, ce qui ferait. à 100 barils seulement par tête, 2.668 baleines tuées, en admettant qu'il n’y en ait pas eu de perdues, ce qui n'est jamais le cas. J'ai dit précédemment que cette pêche de Behring n'avait guère duré que trois ou quatre ans.

(1) Le capitaine Roys dit qu'il n'a jamais vu les baleines rester

‘sous l’eau plus de trente-cinq minutes. (Maury's Sail. direct. letters from Whalemen).

LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 45

D’après les descriptions, malheureusement très incom- plètes des baleiniers qui fréquentent le Nord du Pacifique, il est plus que probable que ces deux espèces de baleines sont les mêmes que celles qu’on rencontre auGroënland, La plus petite que les pêcheurs Américains appellent Baleine russe, B. à dos de chameau, B. du N.-0. (Russian, Camel Backed, North West Whale) ne serait autre que la B. glacialis. Quant aux autres, qu’on trouve au N. du détroit de Bebring, et qu'on nomme Bowheads, Polar Right Whales, des marins qui ont fait la pêche à Bebhring et dans la baie de Baflin, disent qu’elles sont identiquement les mêmes que celles de cette baie. Leur peau est noire, généralement très unie, et non couverte de balanes, comme on en voit sur les baleines de l’hémisphère Sud.

B. australis, KI.; B. antarctica, Cuvier.

Les baleines rencontrées dans cet hémisphère, quand on fut obligé d'aller pêcher par le travers du Rio-de-la-Plata, sur les côtes méridienales de lAfrique, au Chili, et à la Nouvelle-Zélande,appartiennent à l'espèce appelée australis par Lacépède, antarctica par Cuvier, et par les baleiniers, baleine franche ou noire (Right or Black #'hale). Elles don- nent ordinairement 50 barils d'huile. Mais elles ont pres- que disparu des endroits on les trouvaitencore en grand nombre, il y a vingt ans; les côtes du Chili et de l'Afrique méridionale sont désertes, ét à la Nouvelle-Zélande, les pêcheurs qui s'étaient établis à terre dans presque toutes les criques, abandonnent cette industrie ruinée, pour se livrer à la culture et à l'élève des bestiaux (1).

Nous ne savons pas si, par les hautes latitudes australes,

(1) New-Zealand Pilot, 1856.

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on trouverait des baleines de cette espèce qui s’y seraient réfugiées, ou de très grosses baleines comme celles de l'Océan Glacial Arctique. On n’a pas encore assez exploré ces régions. Il est bien rare que les baleiuiers aillent au- delà du 55° parallèle : les autres navires qui sont allés plus loin, ont rapporté qu'ils avaient rencontré des baleines, mais sans indiquer l'espèce d’une manière précise. Un Amé- ricain, le capitaine Crocker dit, qu’à la Nouvelle-Géorgie, il n’a vu qu'une seule baleine noire (B, australis), mais qu’il a aperçu une grande quantité de baleines comme il n’en avait jamais vu, et qui pourraient bien être des bowheads d’après la description qu’on lui avait faite de celles-ci. Il ne put en prendre, tellement elles étaient farou-

ches. (VW. plus bas note A.) B. nodosa, Lacép. B. gibbosa, Lacép.

Les trois espèces, dont nous venons de parler, consti- tuent les baleines franches des pêcheurs (Right Whales). Lacépéde établit deux espèces douteuses, Balæna nodosa et B. gibbosa.

La première, qu’on trouve désignée par quelques auteurs sous le nom de Baleine Tampon, estun fumpback (Balænop- tera Boops, Linn.; Balœna ros'rata), peut-être une baleine qu’on trouve en Californie et que les pêcheurs dési- gnent parles noms de Californian grey, Californian ranger. Ces Céiacés ont la tête allongée et sont beaucoup moins gros, proportionnellement à leur longueur, que les espèces précédentes. Le corps ne diminue pas subitement en allant vers la queue, et à la naissance de celle-ci, il y a une petite bosse. Leur longueur varie entre 12 et 20 mètres, mais la quantité d'huile qu'ils rendent, 25 ou 50 barils,

LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 47

n’est pas en rapport avec leur taille. Nous pensons qu’on doit les mettre avec les Baleinoptères. j

Ilen est sans doute de même d’une petite baleine qu’on chasse dans les mêmes parages, faute de mieux, très maigre comme l'indique son nom en anglais, Scrag-Whale, qui rend de 8 à 10 barils d'huile. C’est la Balæna gibbosa.

OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LES BALEINES.

Évents.

La forme du jet d’eau, qui sort par les évents, fait recon- naître de loin au baleinier expérimenté, si le cétacé qu'il découvre est une baleine ou un cachalot. La baleine a deux “trous à la partie arrière de la tête, l’un en avant, l’autre en arrière. Les deux jets d'eau et de respiration condensée s’élévent perpendiculairement à deux ou trois mètres, jusqu'à ce qu'ils aient perdu leur force, et retom- bent l’un en avant, l’autre en arrière; tandis que le cachalot, ayant qu'un seul évent placé presque au bout antérieur de la tête et dirigé obliquement en avant et du côté gauche,

ne lance qu’un seul jet. (VW. plus bas, note À).

Téguments, couleur, etc.

Les téguments qui recouvrent les baleines sont à peu près uniformes sur tout le corps, et consistent dans une sorte de feütre, épais de O m. 27, compris entre deux peaux dont lextérieure est fine comme du papier; l'autre est beaucoup plus forte, et entre les deux se trouve unenduitqui agglutine les poils composant ce feûtre grossier. Le tissu cellulaire graisseux, le lard (blubber), qui est au-dessous,

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varie quelquefois en épaisseur de 40 à 50 centimètres, mais il est rare qu’il en ait plus de 50.

La couleur des baleines est le plus ordinairement brun- noirâtre, quelquefois grise, avec le dessous du corps d’un blanc-argenté ; mais souvent ces couleurs se mélangent et donnent lieu à des marbrures plus ou moins multipliées.

Propulsion.

Le principal moyen de propulsion des Cétacés réside dans leur queue (flukes); leurs nageoires pectorales (fins) ne leur servent guères que pour se maintenir en équilibre et gou- verner. L'effet de la queue est lemême que celui d’un aviron quand on godille. La queue est aussi Parme la plus puis- sante de ces animaux, avec laquelle, dans leur agonie, ils cherchent à se délivrer de leurs persécuteurs; aussi, quand une baleine est amarrée et que ’embarcation peut s’en appro- cher assez près, un harponneur adroit essaie toujours de couper avec un louchet (spade) les tendons qui attachent les flukes au corps, ce qui, tout en arrêtant la fuite du Cétacé, diminue considérablement le danger. Le mouvement de l’eau sur une baleine morte, fait avancer celle-ci tout natu- rellement dans le vent.

Les baleines vivent constamment dans l’eau ; leur poids et leur volume ne leur permettent pas de se tenir sur les bancs l’eau vient à manquer tout-à-coup. Lorsque les tempêtes les chassent vers les côtes et qu’elles ne trouvent plus assez de profondeur pour se soutenir, elles font de vains efforts pour se remettre à flot et finissent, après des fatigues inutiles, par s’'échouer sur le rivage. Mais elles fré- quentent volontiers les baies dont l’eau a une profondeur moyenne, les détroits et les canaux la mer est calme, surtout les femelles à l’époque eiles mettent bas. Ces

LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 19

Cétacés n’atteignent jamais une grande vitesse de propulsion. Dans les circonstances ordinaires, lorsqu'ils sont dans des parages qui leur offrent une nourriture abondante, on les voit s’en allant nonchalamment , à raison de deux ou trois milles à l'heure. Il est rare que leur vitesse dépasse six milles, à moins qu’ils ne soient poursuivis, et cette exci- tation passagère dure peu. Aussi n'est-il pas étonnant, qu'avec des moyens de s'élever de la côte si peu énergiques, quand ils sont dans le voisinage des terres, ils cherchent les canaux el les baies abritées.

Migration.

On a dit que les baleines peuvent vivre dans toutes les mers et se faire facilement à toutes les différences de tempé- ratures et de climats. Cela peut être vrai pour quelques baleinoptères, mais iln'en est rien pour les trois espèces de baleines proprement dites que nous venons de citer, qui ne vivent que dans les régions froides et les zônes tempérées. Les baleines de l''hémisphére Sud n’ont jamais passé dans l'hémisphère Nord et réciproquement; l’Équateur est pour elles comme un cercle de flanmes qu'elles ne peuvent franchir : tous les baleiniers sont d'accord sur ce point. En pleine mer, on ne trouve pas de baleines proprement dites à moins de 25° de latitude de chaque côté de la Ligne; sur les côtes, on en prend quelquefois par 20 ou 18°; c’est qu’alors elles se sont avancées jusque par ces latitudes à la recherche d’une baie convenable pour faire leurs petits. Si on en rencontre, par hazard, sur ces parallèles à grande distance des côtes, ce sont des individus égarés, et tout porte à croire, quand ils sont nombreux, que leur présence: coïncide avec l'existence de quelque courant d’eau plus froide.

920 MÉMOIRE SUR

La nécessité de venir respirer à la surface semblerait devoir forcer lesbaleines polaires à quitterles mers Arctiques à l'approche de l'hiver, avant que l'Océan ne forme un plafond glacé; mais le froid qui chasse les navires de ces parages au mois de septembre, n’a pas permis de les observer de manière à savoir ce qu'elles deviennent : peut-être se rassembient-elles alors dans la mer libre de glaces qui est au Pôle et que le docteur Kane, et le lieutenant de Haven, de la marine des Etats-Unis, ont révélée il a quelque temps, à moins qu’elles ne puissent rester presque indéfiniment sous la glace, comme il a été dit plus baut sur le témoignage du capitaine C. B. Chappell.

Les baleiniers sont d’accord sur ce point qu'il est assez commun de voir les baleines en grand nombre, restant presque stationnaires dans les parages elles trouvent de la nourriture, puis, tout d’un coup, elles partent toutes dans une certaine direction. Le capitaine Crocker rend compte ainsi d’une de ces migrations en masse. :

« Je suis sûr que mon navire est le premier qui ail péné- » tré dans les mers du Japon, à la poursuite des baleines » franches, et comme cette année-là (1847), il n’y vint » que deux ou trois navires, nombre trop petit pour effrayer

les baleines, il est probable qu’elles se comportaient

comme elles lavaient toujours fait jusqu'alors. Je ne » sais comment les baleines étaient venues ans celte mer, » vu qu’à mon arrivée, en avril, elles y étaient déjà et fort » occupées après leur nourriture, Je n'en trouvai aucune » dans la mer Jaune, ni dans le détroit de Corée. Les » premières que je reucontrai, à environ soixante milles » dans le N.-E. du détroit, n'étaient pour ainsi dire que » par hasard, tandis que plus loin, sur la côte du Japon, » elles étaient comme chez elles, et je commençai par en » prendieun bon nombre. Nous croisâmes dans ces parages

LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 2t

» jusqu’au 10 juin, époque à laquelle je fis route au N.-O., » vers la côte de Tatarie, je croisai jusqu’au 15 juillet » et il me parut évident que toutes les baleines s’en » allaient rapidement vers le N. E., c’est-à-dire dans la » direction du détroit de La Pérouse. »

« En arrivant à ce détroit, je vis plusieurs baleines se » dirigeant toutes à l'Est, ce qui me confirma dans mon » idée qu'elles quittaient la mer de Tatarie. Je sortis du » détroit le matin, et voyant une baleine isolée se diriger à » l'Est, je.la suivis, espérant qu’elle me conduirait à quel- » que bon endroit. Toute la journée, elle fit route à l'Est » avec une vitesse de six milles à l'heure, A la nuit, je » diminuai de voiles et mis en panne à minuit pour attendre » le jour. Au matin, nous nous trouvämes au milieu d’une » flotte de navires venus du Sud, et dont quelques uns » étaient occupés à fondre .. J'ai ainsi acquis la convic- » tion que les baleines qu’on trouvait dans la mer d’Ochotsk » après le mois de juillet, y venaient de la mer du Japon. »

Gestation, accroissement; etc.

La manière dont se fait l’accouplement des baleines, le temps de la gestation, sont pour nous des mystères. Généra- lement on les rencontre par couples, le père et la mère avec un seul petit (1),-rarement deux. On ne pourrait cependant affirmer, comme on l’a avancé, que ces animaux restent mariés. Ce qui est bien reconnu, c’est la tendresse de la mère pour son nourïisson, tendresse et dévouement que les pêcheurs exploitent sans pitié.

On n’a encore fait que des conjectures sur le temps de

(1) Les baleiniers appellent le màle bull (taureau), la femelle cow (vache) et le petit calf (veau).

93 MÉMOIRE SUR

leur accroissement et la durée de leur vie. Les mille années d'existence, que leur accorde Buffon, sont réduites par les baleiniers à trente ou quarante ans: on ne sait trop sur quoi cette dernière supposition est fondée, probablement sur la rapidité apparente de leur croissance. Les meilleurs obser- vateurs s'accordent à dire que la baleine franche arrive à sa croissance parfaite en deux ou trois ans. Quelques uns pensent que les femelles portent plus d’un an ; on en ren- contre à différents degrés de grossesse à la même époque. Quand les femelles rallient les baies pour faire leurs petits, les baleiniers qui les y poursuivent, ne rencontrent d’abord que des femelles tout-à-fait adultes ayant encore leurs petits dans le ventre. Un peu plus tard, on les voit avec des nourrissons très jeunes, mais ceux-ci, avan! de se lancer en pleine mer, sont déjà grands et forts. Plus tard on les rencontre encore avec leurs mères, devenant de plus:en plus forts à mesure que la saison s’avance et à la fin de celle-ci, on peut à peine distinguer les jeunes mâles des vieux qui recommencent à s’accoupler avec les femelles.

Le capitaine Crocker rapporte que, sur les côtes du Kamt- schatka, il n'a trouvé que des baleines très jeunes, et il se demande si les jeunes baleines à un certain âge se séparent toutes des vieilles, et si cette séparation a pour but de leur procurer des aliments différents.

Alimentation.

La seule nourriture de ces grands animaux paraît con- sister en des substances que les pêcheurs appellent manger de baleine (Whale feed) et qui ressemblent à de petites graines rouges, grosses comme des graines de moutarde, qui restent prises dans les franges des fanons, quand la baleine s’en va nageant la bouche ouverte, Par le fait, cesont de petites

LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 925

chevrettes de couleur rouge, qui flottent sur l’eau en quan- tités innombrables, plus souvent mortes que vivantes : on dirait, d’un peu loin, des petits caillots de sang, mais d’une couleur un peu pâle. Quelle immense quantité n’en faut-il pas pour alimenter un animal de cette taille! (Voir plus bas, note A.) x

Dans les mers Pôlaires, on trouve, par bancs, des espèces du genre Méduse, dont la plus grande partie sont micros- copiques. On reconnaît que c’est à la présence de ces Médu- ses que les mers du Groënland doivent leur teinte verdâtre sur près d’un quart de leur étendue, et c’est dans ces endroits que les baleines sont en plus grand nombre.

La nourriture de celles de la mer de Behring n’est pas tout-à-fait la même, suivant plusieurs témoignages, mais elle est toujours composée de petits animaux analogues. On a rencontré dans les parages que fréquententles bowheads des débris de poissons, et on a supposé qu’ils avaient été vomis par des baleines, mais rien ne prouve complètement la vérité de cette supposition (1). Un des baleiniers les plus expéri- mentés des Etats-Unis, le capitaine Roys, aflirme que les baleines proprement dites, dans le Nord du Pacifique, se nourrissent de petits animaux qui meurent tous les ans, et qui ne sont bons à manger qu’à un moment donné. On trouve ces bancs de « manger de baleine » depuis 30

(1) Il paraît que le Nord-Caper (Balæna glacialis Lacép.), se nourrit de poissons qu'il avale tout entiers. Dans le T. XVIIE de l’'Hist. gén. des voyages de l'abbé Prévost, on lit à Ia page 27 (Descript. de l'Islande) :

« Parmi les ennemis du hareng, on distingue le Nord-Caper » quiest un des plus dangereux et remarquable par la ruse » dont il se sert pour en faire sa proie. Il se tient le plus sou- » vent auprès de l'extrémité septentrionale de la Norwège. Ce » poste ne peut être plus favorable à ses vues ; car ilest averti » du passage des harengs qui côtoient la Norwège, en descen-

34 MÉMOIRE SUR

jusqu’à 55° de latitude pendant le mois de février. A une latitude un peu plus élevée, il est à point pendant le mois de mars ; en août on trouve les bancs par 60°. Pendant ce temps, les petits animaux qu'on rencontrait de 30° à 40° meurent, les baleines ne peuvent plus les manger dans cet état, et par conséquent vivre à cette latitude, mais les kumpback et les fin-back s'en régalent. Les aliments des baleines Pôlaires diffèrent un peu. Les excré- ments de ces baleines sont extrêmement durs, comme si elles étaient soumises à une très forte constipation, et exhalent une odeur horriblement fétide.

On n’a pas l’idée, faute d'observations, de ce qui se passe dans les hautes latitudes de Phémisphère Austral. Une fois, par 21° de latitude Sud, sur les côtes du Brésil, nous avons vu la mer toute couverte de grandes plaques vertes et jaun4-

» dant du Nord. Lorsque toutes les troupes de harengs ont » dépassé sa demeure habituelle, son intérêt l'appelle aux envi- » rons de l'Islande. Là, quand il est pressé par la faim, ïla ». l'adresse de rassembler les harengs dispersés et de les chas- » ser devant lui vers la côte. Lorsqu'il les voit en assez grande » quantité, il les pousse le plus qu'il peut dans quelque baie et » par un coup de queue, il y excite un tourbillon très rapide et » capable mênre d'entrainer de légers canots. Cette petite tem- » pête étourdit et comprime tellement les malheureux barengs » qu'ils se précipitent par milliers dans sa gueule qu'il tient » ouverte. Il les y attire en aspirant encore avec force l'air et » l’eau, ce qui les entraîne directementdans son estomac comme » dans un gouffre...»

Id. page 31 :

« L'ardeur et l’avidité d’une baleine l'ayant un jour fait » échouer sur le sable pour s'être trop approchée des côtes, » tous les Islandaïs du canton vinrent bientôt l'assaillir et la » tuèrent. Une baleine était pour eux une prise très agréable ; » mais elle le devint bien davantage encore, lorsqu'on trouva » dans son ventre plus de six cents cabeliaux frais et vivants, » une multitude infinie de sardines et même des oiseaux.»

LES BALEINES ET LES CACHALÔTS. 25

tres : cette coloration était due à de pelits animaux, gros tout au plus comme la tête d’une épingle, dont lesuns avaient le corps rouge, fait comme celui d’un ver étranglé par le milieu : avec une loupe ordinaire on crut leur reconnaître des pattes. Les autres étaient pisciformes et se mouvaient avec une très grande rapidité. Plusieurs pêcheurs croisaient en ce moment-là dans les environs.

Baleines coulées.

Il arrive souvent que les baleines coulent une fois tuées, au grand désespoir des capteurs. On ne sait pas encore au juste à quoi attribuer cet accident. On a cru qu'il était causé par la maigreur des sujets, des femelles, par exemple, pendant qu’elles allaitent : cela arrive presque toujours aux baleinoptères. Mais on a vu des baleines très maigres rester sur Peau, tandis que d’autres, fort grasses, étaient perdues. La dissection de ces animaux fait voir qu’ils ont à l'intérieur un grand réservoir qui contient une grande quantité de sang artériel, lequel est, sans doute au besoin, mis en circulation et leur permet de rester un temps assez long sous l’eau sans qu’elles soient obligées de venir respirer. Il peut se faire que les harpons ou les lances percent les parois de ce réservoir de sang, et que cette circonstance fasse couler le cadavre.

Ennemis de la baleine.

Malgré leur énorme masse, les baleines sont, comme chacun sait, des animaux extrêmement timides : elles ne combattent absolument que pour leur défense. et si ma- ladroitement qu’on voit qu’elles n’en ont pas l’habitude, ou bien quand elles ont un petit, et rien alors ne peut surpas-

26 MÉMOIRE SUR

ser leur tendresse et leur dévouement. Leur plus grand ennemi après l'homme sans doute est le Delphinus Gladiator (4) que les baleiniers appellent Killer (le tueur). I! saisit la baleine par la lèvre inférieure avec la téna- cité d’un boule-dogue; la pauvre bête, harassée par les efforts qu’elle fait pour se débarrasser de son ennemi, expire à bout de souffrances : le Æiller lui mange alors la langue, qui est, à ce qu’il parait, le seul morceau qu’il convoite (2).

20 BALEINOPTÈRES.

Les baleinoptères sont beaucoup plus communes que les baleines proprement dites, grâce sans doute au peu d'huile qu'elles rendent, ce qui les met à l’abri des poursuites. Outre la nageoire ou la fausse nageoire sur l'extrémité du corps, à la naissance de la queue, qui constitue leur prin- cipal caractère extérieur, elles ont les nageoires pectorales beaucoup plus grandes et la tête plus applatie, à cause de la moins grande cambrure de leur mâchoire supérieure, qui fait aussi que leurs fanons sont beaucoup plus petits.

(1) Épée du Groënland, Kasatki des Kamtschadales.

(2) Au nombre des ennemis de la baleine, il faut encore compter l'Espadon et le Trasher (le fouetteur). Je ne sais pas au juste quel est ce dernier, dont je n'ai vu le nom mentionné que dans quelques livres : probablement c'est un grand dauphin, un épaulard, Delphinus Orca, Bellon. I] paraîtrait que l'attaque par l'Espadon et le Trasher est simultanée. L'Espadon passe sous la baleine, plonge dans son ventre l’arme formidable dont il est muni; la douleur fait monter la baleine à la surface, le Trasher la frappe à coups redoublés avec sa queue, jusqu’à ce qu’elle expire sous les coups de ses deux persécuteurs. Il faut avouer que cette entente de deux animaux d'espèces tout-à- fait différentes, est bien extraordinaire : je crois, jusqu'à plus complète vérification, qu’on peut reléguer toute cette histoire avec une foule d’autres contes des anciens pêcheurs.

LES BALEINES ET LES CACHALOTS, 27

Les baleiniers reconnaissent différentes espèces: le hump- back, le fin-back, le razor-back, et le sulfur-bottom.

Humpback.

On rencontre les kumpback (dos à bosse : ainsi nommés à cause de la bosse que fait la fausse nagvoire) en très grand nombre dans les mêmes parages que les cachalots et les balcines franches; mais c’est surtout sur les côtes du Chili, du Pérou etde la Californie et à la Nouvelle-Hollande, qu’on en rencontre le plus. Nous avons vu la baie de San- Carlos de Monterey, en Californie, littéralement couverte de ces grands Cétacés qui nagent comme les marsouins, en plongeant la têle la première et en élevant en Pair leur large queue. La nuit, on entendait de tous côtés le bruit de leurs évents qu’on a comparé , avec jus- tesse, à celui d’un timbre. Jusqu'ici on les a peu chassés; les baleiniers n’aménent dessus, que quand les autres pêches ne donnent pas, ou à la fin d’une campagne, lors- qu'on n’a plus à ménager les embarcations. Leurs mouve- ments sont tellement prompts et irréguliers, qu’on a de la peine à les atteindre; une fois harponnés, la rapidité de leur course est telle qu’il faut souvent couper la ligne, de peur de voir sombrer la pirogue. Un humpback de 20 mètres de longueur donne tout au plus 50 barils d'huile, ce qui ne compense pas la peine qu’on a pour le prendre. De plus, ils coulent presque toujours une fois morts; aussi il n’y a de l'avantage à les chasser que dans les baies ils coulent sur le fond : leur énorme poids empêche les courants de Îles déplacer, et quand ils reviennent à la surface, quelquefois au: bout de deux jours, on les échoue au rivage pour les. dépécer.

Le humpback doit être rapporté au genre Rorqual ou

28 MÉMOIRE SUR

Baleine à tuyaux, (Rorqualus Boops, Cuvier; Jubarte, Balæ- noptera Jubartis, Lacép.; Balænopt. Boops, Linné, Balæna rostrata, Bonn.). Nous croyons qu'on doit joindre à cette espèce le Rorqual de la Méditerranée, Balænoptera musculus, Linné, Rorqualus musculus, Cuvier.

On lit une description complète d’un humpback, baler- noptère de l'espèce à museau pointu, qui vint s’'échouer aux îles Malouines pendant le séjour qu'y firent les naufragés de la corvette l'Uranie, dans le Voy. de Freycinet, 1817-1820, Zool. p. 81 ct suiv.-

Fin-back.

2 Les fin-back ont le corps plus allongé que les hump- back; la tête est également plus longue, faisant le tiers de l'animal et déprimée, le museau pointu, le corps pisciforme sans plis sous la gorge. Les fanons sont très courts et de couleur bleuâtre. A la naissance de la queue s'élève une nageoire triangulaire (fin), haute d'environ un mètre.

On ne poursuit jamais les fin-back à cause de leur viva- cité et de leur méchanceté quand ils sont blessés. Un grand individu, long de 20 mètres, ne donne que de 15 à 25 barils d’huile et souvent rien du tout : ils sont générale- ment {rès maigres et coulent presque toujours une fois morts. On trouve ces baleinoptères dans toutes les mers, mais principalement dans Îles parages des îles Maloui- nes el sur la côte du Chili. Il paraît qu’elles peuvent vivre sous tous les climats. Nous en avons vu au cap de Bonne- Espérance par un temps très froid, sur les côtes de Mada- gascar, et dans l'archipel des Comores, au milieu de l'été. La défense de passer d’un côté à l’autre de l’Équateur ne s'étend pas à elles, si on en croit les baleiniers (1). Il en est

(1) Quelques pêcheurs sont cependant d'un avis contraire, et

SUR LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 29

venu, à différentes reprises, s’échouer sur les côtes de la Méditerranée ; il n’y a pas bien des années qu'on en a recueilli un dans le golfe de Gascogne, et en 1855,on a vu une troupe de petits fin-back remonter la Tamise jusqu’au pont de Londres. La même année, une goëlette a coulé dans la Manche, par le fait d'une forte voie d’eau qui s'était décla- rée à la suite d’un violent coup de queue d’un énorme fin-back.

Ce Cétacé est sans aucun doute, le Gibbar (Balænoptera Gibbar, Lacép.; Balæna Physalus, Linné), espèce à laquelle se rapporte peut-être le Poeskop (Balæna capensis) des Hollandais du cap de Bonne-Espérance.

Razor-back.

Je n'ai vu le Razor-back (dos en razoir) cité que dans le livre du Rd Cheever (the Whale and his Captors), qui dit que cette baleine atteint quelquefois ane longueur de 32 mètres, mais qu'elle est beaucoup plus effilée que la baleine franche. Ce doit être une exagération, comme il yena

disent que les kumpback et les fin-back de l'hémisphère Sud dif- fèrent de ceux de l'hémisphère Nord. L'expédition de Dumont d'Urville (Astrol. et Zélée) a rencontié un rorqual dont on a fait une espèce nouvelle (Balænoprera Astrolabæ, Hombr. et Jacq.), qui a pour principal caractère extérieur une série de bosses, grosses comme le poing, sur la partie antérieure de la tête et au-dessus de la lèvre supérieure. Les ailerons pectoraux sont blanes et très longs, ce qui est du reste commun à tous. Habite la mer Glaciale Antarctique.

Le nombre très grand des fin-back dans toutes les mers a engagé plusieurs baleiniers à chercher les moyens de tuer ces _ animaux à distance, mais de manière à ne pas les perdre une fois morts. On espèrerait compenser par le nombre, la faiblesse du rendement en huile. Jusqu'ici il ne parait pas qu'on soit arrivé à des procédés satisfaisants.

50 MÉMOIRE SUR

plusieurs dans ce livre; il est probable que c’est quelque grand fin-back , bien maigre, auquel on aura donné ce nom.

Sulfur-botlom.

Le Sulfur-bottom, qui donne de 15 à 50 barils d'huile, est peut-être une variété du humpback.

Une grande partie des observations générales sur les habitudes des baleines franches peuvent s'appliquer aux baleinoptères, mais comme on ne poursuit pas celles-ci, on a encore moins de données sur elles que sur les premières. Il paraîtrait qu'aux petits animaux qui font la nourriture des baleines, les baleinoptères joindraient des harengs, des sardines et d’autres petits poissons. Les côtes du Chili et de Ja Californie, l'on voit beaucoup de humpback, sont très poissonneuses , mais elles abondent aussi en méduses, galères, etc., etc.

30 CACHALOTS. (PHYSETER, CATODON,.

Cette famille est divisée par les auteurs en deux genres principaux ; les Cachalots, qui n’ont pas de nageoire dorsale, elles Physetères, qai en ont une. Ces genres renferment six ou sept espèces, établies sur des différences dans la forme ou la position des dents, différences qui résultent peut-être de l’âge et du sexe. Cuvier pense que les quatre espèces du premier genre doivent n’en faire qu'une seule, le Grand Cachalot (Physeter macrocephalus, Linné), et en cela il est d'accord avec les baleiniers, qui ne parlent du cachalot que comme d'un animal unique dans son espèce. Les Physetères ne sont-ils pas de grands Dauphins?

SUR LES BALEINES ET LES CACHALOTS. ol

Cachalot des Moluques.

Cependant un baleinier Américain, le capitaine Crocker, parle (Maury's Sail. Direct. 185) de petits cachalots, à la peau trés ridée, très vifs dans leurs mouvements, qu’il a ren- contrés dans la mer de Soulou, et dont 50 lui fournirent 400 barils d'huile, c’est-à-dire en moyenne buit barils par tête, tandis que les femelles des Cachalots ordinaires, beau- coup plus petites que les mâles, en donnent ordinairement quinze. Ges petits Cachalots ont été rencontrés dans la mer de Florès, le détroit de Macassar etdansles Moluques. On dit que celte espèce se trouve dans tout l'Océan Indien, jusqu’à la mer Rouge. Le capitaine Crocker n'en donne aucune description ; il dit seulement que dans le nombre de ceux qu'il prit, il se trouvait des femelles avec les mamelles plei- nes de lait, et des mâles parvenus en apparence à tout leur développement, mais que les individus des deux sexes étaient très petits. [ne prit qu’un mâle de grande taille, mais il était évidemment très vieux et malade, et ne produisit que 60 barils d'huile, quoique, d’après sa dimension, on eût s'attendre à en obtenir 400. Dans un autre passage de sa lettre, le capitaine Crocker parle de l'aspect raboteux de la peau des cachalots qui est couverte de rides non parallèles, mais jetées irrégulièrement ; mais il ne dit pas si cela s’appli- que à ceux de la mer de Soulou à ceux qu'on rencontre dans les autres mers, Ces rides et ces bosses s'appliquent parfaitement à la figure donnée dans l’Atlas du Voy. de lUranie (1817-1820), figure dessinée d'aprés un cioquis communiqué par un baleinier anglais qui péchait sur les côtes de Timor, dans les Moluques. D'après l'échelle de ce dessin (1/85 de la grandeur), lanimal aurait 17 mètres de longueur. MM. Quoy et Gaimard en ont fait une espèce, le Cachalot bosselé \Physeter polycyphus).

MÉMOIRE SUR

QT LS

Lieux fréquentés par les Cachalots.

En voyant le nombre de Cachalots rencontrés dans la zône torride par les premiers pêcheurs qui fréquentèrent le Pacifique à la fin du dernier siècle, on doit supposer que ces Cétacés aiment la chaleur, et cette supposition se trouve con- firmée par leur présence en troupes nombreuses dans la partie seplentrionale de cet Ocean, dont les eaux sont échauffées par un courant analogue au Gu f-Stream, qui a son origine dans la mer des Inttes et sort par la mer de Chine. Il est probable que les parages de l'Océan Austral l’on en rencontre, sont pareillement échauffés par quel- que courant dont la direction n’a pas encore été observée.

On dit qu’on trouve des Cachalots dans toutes les mers, et qu’on en a même pris dans l’Adriatique. De gros souf- fleurs(Delphinus Orca, Bellou) n’ont-ils pas donné lieu à cette croyance ? Toujours est-il qu'aujourd'hui, s'ils ont la chance d’en rencontrer quelquefois, dans été, du côté des Açores, les baleiniers ne comptent guères dessus avant d’être rendus dans les régions tropicales de l'Océan Atlantique, l’on en voit encore quelquefois, ainsi que dans l'Océan Indien. Mais c'est dans le Pacifique qu'on les trouve en plus grand nombre, L'OfF-Shore Ground (1), c'est-à-dire la partie de mer qui baigne les côtes du Pérou, les îles Galapagos qui paraissent être leur rendez-vous d’amour, le cap San-Lucar, extrémité méridionale de la presqu'île de Californie, et toute la vaste zône comprise de 15° de latitude N. à 15° de latitude S., sont les parages l’on a le plus de chances d'en rencontrer. Depuis un demi-siècle on en a détruit des quantités prodigieuses, et ceux qui restent, pourchassés de

(1) Ground, Haunt, sont fréquemment employés pour dire les endroits favoris des baleines ou des cachalots.

LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 39

tous côtés, se réfugient au milieu des îles basses, comme l'archipel des Paumotou, les îlesGilbert, le groupe de King’s- mill, ete, etc., les difficultés de la navigation les mettent plus à l'abri.

Dimensions, formes, couleur, etc., des Cachalots.

Voici les principales dimensions d’un Cachalot mâle qui a fourni 95 barils d'huile, Il est rare d’en trouver qui ren- dent davantage et soient plus grands : MÈTRES. Longueur du bout delatêteau bout de la queue 18,8 Circonférence à l'endroit le plus gros du corps. 9,7 Epngaeuride latéte in, 0 0 Te 160 Id. de la mâchoire inférieure, ayant 22 dents de Phaque Eole} ne UN state ide il quenent. Lies as diiaie 2 #i4Ne Larseurndélarqueue, Site ae ea re Hauteur de la bosse (hump) (1) ou fausse Hagen et IL ar va 86 DAME Eee LES PE Le qe lala :+0,08 Un Cachalot de cette taille doit peser au moins 60,000 kilogrammes. Les mâchoires offrent des dimensions et des proportions extrêmement variables en raison des individus. Généralement

(1) De la tête à la bosse, l'animal est presque rond : à partir de là, le corps est terminé en baut et en bas par une crête bosselée, et diminue de grosseur jusqu'à l’origine de la queue, où, sur un sujet comme celui qui nous occupe, il n’a pas plus de deux mètres de tour, et est beaucoup plus épais dans le sens vertical que dans le sens horizontal.

Quand le Cachalot nage à la surface, la bosse qu'il a sur le dos paraît élevée d'environ soixante centimètres au-dessus de l'eau.

3

54 MÉMOIRE SUR

la mâchoire inférieure est longue, très étroite, les deux bran- ches déprimées transversalement sont juxtà-posées dans les trois quarts de la longueur totale, à partir du devant. Le nombre des dents n’est pas égal dans tous les individus et leur forme diffère souvent. Quelquefois on prend des Cacha- lots qui ont la mâchoire inférieure cassée: ce sont des mâles, devenus ainsi difformes à la suite des combats qu'ils se livrent dans leurs rivalités d'amour. Les adversaires se ruent l’un sur l’autre, la tête la première, la bouche ouverte, cherchant à se prendre la mâchoire, et il leur arrive alors souvent de la briser en se retournant avec force sans lâcher prise. Il n°y pas de dents à la mâchoire supérieure, excepté chez les individus très jeunes, ct alors elles sont très petites.

On voit, plus haut, que la tête fait à peu près le tiers de la longueur totale. Cette masse, carrée par devant, pèse un poids énorme, et c’estla partie la plus riche en huile. La tête d’un petit Cachalot peut être embarquée tout d’un mor- ceau, mais il n’en est pas ainsi pour les gros. On commence par détacher les mâchoires, puis avec des apparaux ad hoc fixés au grand mât, on enlève la partie appelée junk; c’est-à-dire l’énorme masse de graisse qui recouvre la voûte crânienne, et qui pèse quelquefois plus de 5000 kilo- grammes. On embarque ensuite ce queles Américains appel- lent case et les français la fontaine, amas de matière fluide, pouvant remplir 12 à 14 barils, contenue dans un grand tube qui court dans toute la longueur de la tête. Cette substance huileuse, connue sous les noms de Sperma ceti, Cétine, blanc de baleine, et dont tout le monde sait l'emploi dans l’industrie, est recouverte par un fourreau cartilagineux excessivement dür , que les pêcheurs appellent White horse.

Les Cachalots présentent lesmêmes variétés de couleursque

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SUR LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 4

les baleines franches. Leur peau est de même composée d’un épiderme très mince, qui recouvre une sorte de feütre. Le capitaine Crocker, cité déjà plusieurs fois, dit qu'ils sont ridés et plissés, ce qui leur donne une apparence de mai- greur, Les côtes ont parfois air de percer la peau; l'épi- derme est tout déchiré. Dansles convulsions de leur agonie, ils en perdent de grands morceaux, et, après leur mort, on dirait qu’on les a frottés violemment contre quelque surface rugueuse. Cette apparence de maigreur ne doit pas décou- rager : au contraire, t'est un dicton de baleinier : que plus des rides sont profondes, plus la bête est grasse. La tête est unie et polie, et, à partir des yeux, le corps est couvert de rides non parallèles, mais jetées irrégulièrement, et profon- des de {rois à huit centimètres.

Respiration.

Les Cachalots n’ont qu’un évent dont l’orifice est long de 0" 57 quaud ïl est fermé et large de 13 à 16 centimètres quand il est ouvert. Ce n’est pas de l’eau, mais de la respi- ration condensée, qu'ils lancent; le jet se fait en avant ct s’épanouit comme une bouffée de tabac ; on ne le voit que pendant un instant très court. Sa densité est celle du brouil- lard, et quand on le reçoit sur la figure, on éprouve la même sensation d'humidité. L’évent est au côté gauche de la tête, presque à son extrémité. Quand le temps est beau et la brise modérée, on voit le jet, de la mâture, à une dis- tance de neuf milles, et il reparaît à des intervalles aussi égaux que ceux que pourrait mesurer la meilleure montre,

Quand, après avoir plongé, les Cachalots reparaissent sur Peau, ils soufflent ordinairement cinquante ou soixante fois de suite, à des intervalles de quinze secondes. Cependant, au moment de l'émersion, leur respiration est un peu plus

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pressée. Après avoir soufflé pendant un demi-quart d'heure, ils replongent pour rester sous Peau pendant une heure ou une heure et demie, mais jamais davantage (1). On a remarqué qu'ils retenaient leur respiration plus longtemps dans certaines mers que dans d’autres, peut- être parce qu’ils sont obligés de s’eufoncer davantage pour trouver des aliments.

Sens de la vision et de l’ouie.

La puissance de la vision est très limitée chez ces ani- maux. Jl ne peuvent voir droit devant eux. Quand ils sont en troupe, si quelque chose vient les alarmer, ils se jettent maladroitement les uns sur les autres; aussi, est-il probable que, quand on les attaque droit par devant ou par derrière, ils n’ont la conscience du danger que lorsque le harpon le leur révèle. Cependant il paraîtrait qu'ils ont l’ouie excessi- vement fine, malgré l’imperfection de leurs oreilles qui n’ont qu'une très petite ouverture, sans conque extérieure. Un individu est-il attaqué au milieu d’une bande (game, scool), qui couvre une étendue de plusieurs milles : tous sortent la tête hors de l’eau, paraissent écouter un moment, et si le blessé est une femelle, tous se précipitent vers elle, ignorant Je danger qu’ils courent eux-mêmes. Mais si l'attaque a

(1) Quelques pêcheurs prétendent que les Cachalots peuvent -resier sous l’eau pendant des moisentiers ! La raison qu'ils don- nent, c'est que dans les parages les plus fréquentés par ces ani- maux, croisent en même temps beaucoup de navires, on est quelquefois plusieurs semaines sans voir un Cachalot, lorsque, tout-à-coup, la mer en est couverte, comme par magie. Nous ne croyons pas qu'on puisse inférer de qu'ils éiaient sous l’eau depuis longtemps, mais qu'il y a des endroits limités ils se plaisent davantage, et dont ils ne s’écartent guères.

LES BALEINES ET LES CACHALOTS, 97

lieu sur un mâle, neuf fois sur dix, tout le troupeau s'enfuit et est bientôt hors de vue.

La cécité est assez commune chez eux: un baleinier en a pris un dont les yeux étaient remplacés par des masses fongueuses, faisant saillie ; mais il paraît que cette infirmité n'empêche pas ceux qui en sont atteints de pourvoir à leur nourriture; Car ils sont aussi gras que les autres.

Mœurs, habitudes.

- Nous avons donné plus haut les dimensions d’un grand Cachalot. Généralement les mâles rendent de 50 à 100 barils d'huile. Les femelles sont beaucoup plus petites; leur taille est le quart de celle du mâle, et il est rare qu’elles donnent plus de vingt barils d'huile, et le plus souvent elles en ren- dent beaucoup moins. On les voit par troupes depuis quinze à vingt, Jusqu'à cent et au-dessus, accompagnées par un grand mâle qui semble être le chef de la bande, et dont la tête étale les blessures qu’il a reçues en combattant ses rivaux. Les femelles sont quelquefois accompagnées d'un petit qui n’aque deux ou trois mètres de longueur.

Il est rare de voir les grands Cachalots mâles en troupe : on en trouve parfois quatre ou cinq éparpillés dans un espace de quatre à cinq milles, mais le plus souvent ils sont isolés. Pendant les premiers temps de leur accroissement, les mâles se réunissent en troupeaux dont tous les individus sont de même taille. Quand ils sont très jeunes, ils vivent dans la compagnie des jeunes femelles, mais en prenant de l’âge les deux sexes se séparent.

Les Cachalots aiment avant tout les eaux profondes : on ne les voit jamais sur les bancs, et quand ils s’approchent de terre, c’est le long des côtes acores. Pour faire leurs petits, les femelles cherchent les baies dont l’eau bleue indique la

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profondeur, ou les échancrures des récifs et des îles de corail près desquelles la sonde n’atteint pas le fond, Dans les cas ordinaires, quand ils se déplacent, soit isolément, soit par troupes, c’est probablement à la recherche de leurs aliments. On en a suivi pendant des jours entiers, sans que leur route déviât d’une pointe de la boussole. Quand on ne Jes dérange pas, leur vitesse n’est guère que de trois milles à l'heure; quand ils sont effrayés, elle atteint plus de dix milles, mais cela ne dure pas et elle retombe bientôt à cinq.

Aliments.

Le principal, sinon l’unique aliment des Cachalots, est une espèce de -Calmar ou d'Encornet que les baleiniers appellent Squid. On a dit qu’ils se nourrissaient de poissons, qu'ils attaquaient les baleines, que leur voracité égalait celle des requins, qu’ils se promenaient, en un mot, sur toutes les mers en despotes cruels, exerçant leur férocité sans pro- vocation et sans besoin. Tous les baleiniers s'accordent à dire qu’il n’y a pas d'animaux plus timides et plus faciles à effaroucher, à moins que la douleur ne les excite. Tous sont unanimes aussi pour dire que le Squid est leur unique nourriture. Quand un Cachalot est blessé à mort, il en vomit de grands morceaux, et on ne trouve dans l'estomac que des débris de cet animal. Cependant les Calmars se trouvent, le plus souvent, dans les endroits le fond n’est pas bien loin dela surface. Après cela, peut-être y en a-t-il, à de grandes profondeurs, une espèce dont les dimensions nous sont inconnues, mais qui doit être très grande, si on en juge par les morceaux, aussi gros qu’un baril, que l’estomac du Cachalot rejette. Dans quelques parages, on voit des morceaux de Squid flotter à la surface de la mer, ce qui est d’un bon augure.

LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 29

On a remarqué, on a pu observer les Cachalots prenant leur nourriture, qu’ils nagent doucement, la bouche ouverte, la mâchoire inférieure faisant un angle droit avec le reste du corps. Les encornets s'y précipitent, attirés par la blancheur éblouissante de la langue et de l’intérieur de la bouche. Sans cette ruse, les cachalots ne pourraient les prendre à cause de l'irrégularité et de la vivacité de leurs mouvements. On a cru remarquer que des courants se faisaient sentir d’une manière appréciable, les Cachalots avaient presque toujours la tête dirigée contre le courant, attendant sans doute que celui-ci leur amenât leur proie ; ainsi dans l'Océan Pacifique, au milieu du grand courant Equatorial qui porte de l’Est à l'Ouest, on les trouve souvent la tête tournée du côté de PEst.

Nous avons dit qu’ils étaient excessivement faciles à effaroucher, Un marsouin, bondissant au milieu d’un trou- peau, les met tous en déroute. Lorsqu'ils n’ont jamais été chassés, ils ne se défient pas des embarcations : avec des précautions pour ne pas les effrayer, on peut s’approcher d'eux et les tuer facilement; il n’y a à craindre que les mouvements convulsifs de leur agonie. Souvent alors, il arrive qu’un coup de queue envoie la pirogue à dix pieds en l'air, heureux les hommes quand ils peuvent éviter le coup! Leur mâchoire, avec ses 30 ou 40 dents, quelque- fois grosses comme le bras, est aussi une arme formidable pour tout ce qui vient en contact avec elle.

Cependant on rencontre de vieux mâles qui ont déjà fait connaissance avec les harpons, et les pêcheurs ont alors non seulement à craindre leur agonie, mais il arrive souvent que les animaux blessés entrent en fureur et se précipitent sur l’embarcation qu’ils brisent. Toutle monde a entendu parler du désastre de l’Æssex, de Nantucket, qui fut coulé en 1819, dans les mers du Sud, par le choc d’un Cachalot.

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Cette histoire était tombée dans l'oubli, lorsqu'un accident pareil, arrivé sur l'Of-Shore-Ground, par de latitude Sud, et 104° de longitude Ouest, est venu en raviver le sou- venir. Le 20 août 1851, le navire FAnn-Alexander, de N. Bedford, capitaine Deblois, rencontra un énorme Cacha- lot, qui débuta par briser avec sa queue et sa mâchoire, trois embarcations envoyées à sa poursuite. On le chassa alors avec le navire lui-même, et on réussit à lui jeter une lance sur la tête: quelque temps après, on le vit plonger. Debout sur un des bossoirs, le capitaine veillaii le moment il reparaîlrait, lorsque, tout-à-coup, il aperçut le monstre se ruant sur le navire avec une vitesse de peut-être 15 milles à l'heure. L’Ann-Alexander trembla dans toute sa char- pente, comme s’il avail rencontré un écueil : le Cachalot avait fait dans la carène, à un mètre au-dessus de la quille, un trou par lequel l’eau entrait abondamment. Les hommes n’eurent que le temps de quitter, sans pouvoir rien emporter, le navire qui se coucha sur le flanc, tout rempli d’eau. Heu- . reusement que deux jours après, ils furent recueillis par un autre baleinier.

Cet accident, rappelant ceux de l’Essex, du Pocahontas et d’autres navires qui avaient été plus ou moins maltraités par des Cacbalots, inspira pendant quelque temps une cer- taine terreur. Le Cachalot n’était donc plus cet animal si timide, si facile à effrayer! Il paraissait connaître sa force et en calculer les effets! Aussi, ce fut une véritable joie parmi les baleiniers, quand on apprit, au commencement de 1856, qu’on avait capluré au large du Pérou, un énorme Cacha- lot portant des traces de lésions à la tête, telles qu’on pouvait supposer que c’élait celui qui avait coulé l’Ann-Alexander. De plus, ses mouvements étaient tellement extraordinaires qu'on eût volontiers dit qu'il était atteint d’ahénation mentale.

LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 41

Nous avons dit plus haut que les mâles portent souvent des traces des combats qu’ils se livrent : on prétend que, dans ces occasions, ils poussent des mugissements et des siffle- ments aigus qu’on entend de fort loin : ceci mériterait con- firmation.

On ne sait rien sur la durée de la vie des Cachalots : on suppose qu’elle est de 40, 50 et peut-être 100 ans. Leur constitution plus solide, plus ferme, ferait croire avec assez de vraisemblance qu’ils vivent plus longtemps que les balei- nes franches. Les jeunes mettent, à ce qu’on croit, dix ans à arriver à leur croissance parfaite; mais toutes ces suppo- sitions me paraissent tout- à-fait gratuites, n'étant basées sur aucune observation sérieuse.

L'homme est probablement leur plus grand ennemi, car il paraît que le Aller et le Trasher ne les attaquent jamais.

Onnesaurait dire encore sil’ambre gris, qu’on trouve quel- quefois dans les intestins des Cachalots, est la cause ou l'effet d’une maladie, On enatrouvé des morceaux flottant sur l’eau, du poids de 50 à 60 kilogrammes.

Il est assez rare de rencontrer des Cachalots en même tempsque des baleines franches; on n’a pas remarqué, quand cela avaitlieu, que ces deux genres d'animaux eussent entre eux les moindres relations, soit amicales, soit hostiles.

On a tant chassé les Cachalots, qu'aujourd'hui il n’y a pas à établir sa croisière sur un point plutôt que sur un autre : il faut parcourir tout le Pacifique et l'Océan Indien, et les cachalotiers, pendant les trois ou quatre ans qu'ils mettent pour ramasser 2000 barils d'huile, tracent un sillon qui ferait plusieurs fois le tour du globe. Cependant on en tue encore un assez grand nombre; ainsi, en 1855, on a importé aux États-Unis 72,649 barils d'huile de Cachalot, ce qui, en supposant 50 barils par animal, ferait 1452 individus

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tués ; mais il est probable que ce chiffre est trop bas, même sans compter ceux qui ont coulé ou qui ont été perdus-et dont le nombre est toujours considérable.

DAUPHINS. Souffleur, Grampus.

On rencontre dans toutes les mers de grands Dauphins à nageoire dorsale, que les marins appellent Souffleurs, et les Anglais et les Américains Grampus. Ces derniers les comp- tent parmi les animaux auxquels ils donnent le nom géné- rique de Whale. Le golfe de Lyon, dans la Méditerranée, et le bassin qui s’étend entre les Baléares et l'Afrique, VEspagne et la Sardaigne, sont fréquentés par de grands Cétacés, qui sont peut-être de la même espèce que ceux qu'on rencontre sur les côtes de l'Europe Occidentale; sans doute le Nesarnak des Groënlandais, le Delphinus Tursio, Lacép., l’Epaulard ou D. Orca, Belon; D. Feres, Bonnaterre. Ces dauphins ont de 5 à 9 mètres de longueur, et donnent de 5 à 15 barils d'huile; on ne les chasse pas à cause de la vivacité de leurs mouvements, et ce n’est que lorsqu'ils échouent sur le rivage qu'on en profite.

Blackfish.

Les baleiniers amènent quelquefois sur le Blackfish, espèce de dauphin dont la taille égale à peu près deux fois celle d’un marsouin ordinaire, et qui donne depuis un jusqu’à cinq barils d’huile inférieure à celle du Cachalot, mais supé- rieure à celle de la baleine.

: On voit dans les observations zoologiques faites pendant le voyage de la Coquille, sous les ordres de M. Duperrey,

LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 45

de 4825 à 1825, qu’on rencontra, mais sans être à même de les observer de près, dans le grand espace de mer com- pris entre Parchipel Tonga et la Nouvelle-Hollande, un grand nombre de ces Cétacés, que les baleiniers appellent Blackfishes. Les naturalistes de l'expédition, MM. Lesson et Garnot, supposent que c’est un Physétère non encore décrit ayant une nageoire dorsale falciforme , et la tête renflée au sommet, à cause d’une protubérance remplie d’une matière semblable au Sperma-ceti.

J'ai sous les yeux un dessin de Blackfish, fait par un pêcheur Américain : il n’a pas de nageoire dorsale, mais seulement une petite éminence près de la naissance de la queue. Mes souvenirs ne me servent pas assez pour que je puisse affirmer si cette suppression de la nagcoire dorsale est juste, quoique j'aie été souvent à même de voir des Black/fishes, ou du moins des animaux que des baleiniers présents sur les lieux appelaient ainsi, pris par les naturels des îles du Pacifique dans lesquelles j'ai longtemps séjourné; mais alors, ne m’occupant point de ces questions, j'ai négligé d'écrire les observations que j'ai pu faire. Ce serait facile à vérifier, ces Cétacés étant très nombreux. Leur museau est obtus, les mâchoires sont égales avec des dents de même dimension en haut et en bas, (un des principaux caractères des dauphins). Le crâne m’avait surtout frappé. L’os frontal, au lieu d’être convexe, est concave : le creux est rempli d’une matière huileuse qui forme une bosse sur la tête. Le trou de l’évent est du côté gauche et le jet se dirige en avant de ce côté. Tous ceux que j'ai vus avaient le dos noir et le dessous du corps blanc.

Si la nageoire dorsale n'existait pas, les caractères exter- nes de ces Cétacés les rapprocheraient du Delphinaptère appelé Beluga (Delphinus albicans); seulement leur nom, qui indique qu'ils sont noirs, ne se rapporterait guëères au

44 MÉMOIRE SUR

Beluga, qui est blanchätre, Ce dernier n’a guère été observé que dans les mers Pôlaires: ne serait-il pas possible qu'ailleurs il eût une autre couleur ? Quelques auteurs par- lent d’un dauphin qu'ils appellent Peis-Mular , dont les traits se rapportent à ceux du Beluga, et rien ne dit qu’il soit blanc.

La vue des Blackfishes est de bon augure, parce qu’on a cru remarquer qu'ils indiquaient le voisinage des Cachalots.

Je crois maintenant pouvoir établir, sous toutes réserves, bien entendu, jusqu’à ce qu’on ait des renseignements plus précis, le tableau synonymique des Cétacés que les marins Américains, les pêcheurs par excellence, décorent du titre de baleines (Whales).

BALEINES PROPREMENT DITES.

Baleine franche; B. de grande Baie; B. du Groënland ; Polar right Whale; Bowhead; Balæna Mystcetus, Linné.

Nord-Caper ; Bal. franche du Nord-Ouest; B. Russe ; Camel backed Whale; Balæna glacialis, KI., Lacép.

Nord-Caper Austral; Baleine du Cap; Balæna australrs, KI.; Balæna antarctica, Cuvier.

BALEINOPTÈRES.

Humpback; Balænoptera Jubartis, Lacép.; Balænopt.

SUR LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 45

Boops, Linné; Rorqualus Boops, Cuvier; Balæna rostrata, Baleine tampon, Bonn.; Balænopt. Musculus, Linné?; Rorqualus musculus, Cuvier? . a. Rorqualus nodosus; Balænoptera Astrolabæ, Hombr. et Jacq. | b. Scrag whale ; Balæna gibbosa, Lacèp.? c. Sulfur bottom ? d. Californian ranger ?, Californian grey, Balæna nodosa, Lacép ? Finback; Balæna Physalus, Linné; Balænoptera Gibbar, Lacép.? Baleine Poeskop”?;, Balæna capensis, Lacép.? Razor-back ?

CACHALOTS.

Grand Cachalot; Physeter macrocephalus, Linné.; P. Trumpo, Bonn.

2 Cachalot Australasien ?; C. Sillonné?;, C. Bosselé; Physe- ter polycyphus, Quoy et Gaim.

DAUPHINS.

Souffleur ; Grampus; Nesarnak des Groënlandais ; Del- phinus Tursio, Lacép.?; D. Orca, Belon ?; D. Feres,

Bonn.? Blackfish ; Peis-Mular?; Delphinus beluga?, D. albi-

cans ?

Lacépède a établi une espèce de baleine très douteuse, B. Japonica, et plusieurs espèces de baleinoptères, sur des dessins chinois fort incorrects. Il en est de même des six espèces que Pallas a entendues nommer aux habitants du Kamtschatka et des îles Aléoutiennes, et dont son continua-

A6 MÉMOIRE SUR

teur, de Chamisso, avait fait faire des modèles en bois : Voici leurs noms dans ces pays: Kuliomoch, des Aléoutes. ; | très Abugulich, id. Amgolia, des Russes. grandes Mangidak, id. Magula, des Russes: probablement le

Humpbuack. Agamachtchieh, 8 mètres de longucur, Aliomoch. Tshikagluch.

Note A. Les observations suivantes, ayant trait aux baleines de l'hémisphère Austral, sont extraites du journal de M. H. Jacquinot, qui les a écrites pendant la navigation de l’Astrolabe et de la Zélée, en 1838, au milieu des glaces du Pôle Sud.

« Or, de ces trois espèces de baleines (right whale, hump- » back et fin-back), c'est à peine si pendant notre longue » exploration des régions Antarctiques, nous avons aperçu » un ou deux individus de la première, et quelques uns de la » seconde. Le grand nombre que nous apercevions chaque jour » était donc presque exclusivement composé de fin-back. »

« L'œil exercé des pêcheurs reconnaît tout de suite ces diffé- » rentes espèces à leur souffle ou jet. Celui de la baleine fran- » che est gros et court: il s'élève à une petite hauteur. Celui du » humpback s'élève plus haut et est ordinairement accompagné » d'un bruit qu'on pourrait comparer à un coup de canon qu'on » entendrait dans le lointain. Quant à celui du fin-back, » il s'élève poussé avec vigueur à une grande hauteur; de loin, » il ressemble à une épaisse colonne de fumée, et de près à un » énorme jet d'eau. Souvent nous étions entourés de fin-back » qui semblaient se jouer en faisant le tour du navire, en plon-

æ

LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 47

» geant d'un côté pour reparaître de l'autre. Quelquefois leur » jet s'élevait avec bruit très près du navire, et alors il était bien » évident pour nous tous que la matière de ce jet était bien de » l’eau lancée avec force, et non point une vapeur condensée, » ainsi que le prétendent Scoresby et d'autres naturalistes. » ..

« La cause qui fait se rassembler un grand nombre de balei- » nes sur un même point, c'est la présence de myriades de petits » crustacés qui forment presque exclusivement leur nourriture. » Nous recueillimes plusieurs de ces petits crustacés; ils sont de » la grosseur et de la forme de nos crevettes ; ils forment une » espèce nouvelle du genre Thysanopode. Is sont, comme nous » l'avons dit, extrêmement abondants dans les parages du Sud, » ils forment presque exclusivement la nourriture des pho- Dr EL des manchon ER Re anse ds Peue

........ L'opinion généralement répandue que les baleines » qu'on chasse ordinairement dans les latitudes tempérées, » finissent par se refugier dans les glaces du pôle, me parait » erronée. Leur diminution doit être attribuée, ce me semble, » à une seule cause, la destruction qu’en font les navires balei- » niers.» (Voyage Pôle Sud, Dumont d'Urville, 1838. T. 2., note de M. Jacquinot jeune.)

Nore B. Depuis que ce mémoire a été écrit, l'Académie des Sciences a entendu, le 12 juillet 1858, une communication du professeur Eschricht, de Copenhague, sur les Cétacés du Nord. Les baleines qu'on trouve dans ces régions sont selon lui : la Balæna Mysticetus, Linné, en décembre, janvier et février, par 65, 66 et 67° de latitude; la B. à bosse, humpback des marins, la plus commune à ce qu'il paraît dans toutes les gran- des mers; la grande B. à ailerons, Finwall des marins (notre fin-back) ; la B. naine, que Fabricius appelle Balæna rostrata, mais qui diffère de B. rostrata, Bonn. Ces trois espèces sont ichthyophages; on ne poursuit pas les deux derniè- res à cause du peu d'huile qu'elles rendent. Ces Cétacés auraient pour ennemis les Orcas, dauphins féroces, allant par troupes de cinq ou six, qui les attaquent et les dévorent. Des recherches sur les mœurs et les migrations de la B. Mysticetus et les témoignages tirés des vieux écrits Danois et Islandais, font croire que la baleine qu’on pêchait autrefois dans le golfe de Gascogne, différait de celle des mers Pôlaires.

48 MÉMOIRE SUR LES BALEINES ET LES CACHALOTS.

Nore C. On lit dans le T. XXVITI du Bulletin des Sciences Naturelles et de Géologie, 1831, la description d’un Cétacé du Nord, appelé par l'anteur Balænoplera boops,échoué en 1829, sur les côtes du Northumberland, qui diffère de la Balænoptera Astrola- bæ, Hombr, et Jacq., surtout en ce que la levre inférieure est garnie de bosses rondes qu'on ne voit que sur le devant de la tête et à la lèvre supérieure de celle-ci. Cette remarque vient à à l'appui des auteurs qui disent que les baleinoptères des deux hémisphères sont différentes.

Norte D. D’après quelques auteurs, le Poeskop est un hump- back.

NOTES

SUR

QUELQUES OISEAUX

HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN,

Par M. H. JOUAN.

S. À. le prince Ch. Bonaparte, dans un mémoire lu à l’Académie des Sciences (Comptes-Rendus, T. 41),adonnéle Catalogue des oiseaux rapportés en 1855 par notre collè- gue M. Jardin, en y joignant quelques observations pleines d'intérêt. La petite collection soumise au prince se compo- sait à peu près de toutes les espèces qui habitent la partie orientale de l'Océanie, comprise entre les Tropiques.

Malgré toute la témérité qu’il y a à venir après le grand naturaliste que je viens de nommer, j'ose espérer néanmoins que les notes suivantes pourront offrir quelque intérêt, en signalant, dans l’histoire de quelques uns de ces oiseaux, des points douteux ou qui, du moins, m'ont paru tels; je ne donne point mon opinion comme prépondérante; mon but est seulement d'appeler l'attention des personnes com- pétentes sur les points controversés ou controversables.

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50 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX

Les observations suivantes portent sur quinze oiseaux, savoir : deux pigeons, dont un est le type d’un genre nou- veau, quatre passereaux, un perroquet, trois échassiers ct cinq oiseaux de mer. C’est, à trois ou quatre espèces près, tout ce qu’on trouve dans les îles de la Polynésie. Disons, en passant, qu’à l'exception de ceux qui habitent les rivages et les petits îlots détachés, on n’y rencontre que très peu d'oiseaux : il n’en a pas toujours été ainsi, si l’on s’en rapporte aux récits des premiers navigateurs; on attribue cette dépopulation aux rats introduits par les navires, qui se sont prodigieusement multipliés, et qui détruisent les œufs dans les nids.

Nora. Dans tous les noms Polynésiens, l'u doit se prononcer invariablement ou, et l’e, comme un é fermé.

Serresius galeatus., Br.

Serrésie de Forster, Bp. Upe, aux I. Marquises; Rupe, aux I. de la Société.

En 1855, notre collègue, M. Jardin, rapporta des îles Marquises, la tête, les pattes, et une aile d’un grand pigeon de cet archipel. Sur ces débris caractéristiques, le prince Ch. Bonaparte établit un nouveau genre de pigeons qu'il dédia au professeur Serres, sous le nom de Serresius, au- quel il ajoata le nom spécifique de galeatus , à cause d’un organe singulier dont est muni le bec de cet oiseau.

Deux ans après, j'ai eu l'honneur d'offrir au Museum deux peaux de ce grand Carpophagien, queles naturels de” Nukuhiva appellent Upe. Malgré le grand nombre de

HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 51

navires qui ont touché depuis cinquante ans aux îles Marquises, et dont plusieurs portaient des expéditions scien- tifiques, il n'est pas étonnant qu'il ait échappé aux explora- teurs. On ne le rencontre que dans la partie occidentale de Nukuhiva, \a Henua ataha, terre déserte , privée tout- à-fait d'habitants, et l’on n'arrive qu'avec des fatigues inouies, par des chemins presque inaccessibles, Il y trouve abondamment de quoi se nourrir, suivant les saisons, avec les amandes du badamier (Terminulia mauritiana, nom indig. mai), et les petits fruits de larbre des banians (Ficus religiosa). M paraît qu'anciennement ces oiseaux élaient beaucoup plus communs, qu'ils venaient dans la baie de Taio-haë, nous avons un établissement, à l’époque les badamiers avaient leurs fruits. Je n’en ai point vu dans les autres îles de l'archipel, les quelques européens qui y sont établis ne les connaissent pas : à l’île d’O-hivaoa (la Dominique), la plus grande et la plus sau- vage, qui a été beaucoup moins visitée que les autres par les navigateurs, et les autres oiseaux, surtout les colom- bes vertes (Thouarsistreron leucocephala, Bp.), sont assez communs, les naturels ne purentles reconnaitre à la descrip- tion que nous leur en fimes._ à

C’est un gibier très délicat. Je ne saurais dire sice pigeon existe encore à Tahiti; le dictionnaire publiéen 1895 par les missionnaires anglais, et réédité en 1851, semble l'indiquer: on y trouve : Rupe, gros oiseau lerrestre, espèce de pigeon (1). Après cela, comme ce nom est évidemment une ono- matopée, dérivée du roucoulement de l'oiseau, peut-être

(1) Rupe est la même chose que upe. Dans quelques dialec- tes polynésiens, celui des Marquises, par exemple, on supprime généralement l’r et on le remplace par une petite aspiration gutturale, qu'on est convenu, dans l'orthographe adoptée, d'in- diquer par un accent aigu.

52 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX

désigne-t-il une espèce voisine; car, de même que les Ptilinopes, qui sont répandus dans toute Océanie et la Malaisie, diffèrent d'un archipel à Pautre dans la disposition de leurs couleurs, peut-être trouve-t-on des variétés de plus en plus sensibles de Carpophagiens, en suivant les diffé- rents archipels de l'Est à Ouest, jusqu'aux terres de la Malaisie qu'habitent plusieurs espèces de Muscadivores n J'ai entendu dire à des marins, que de grands pigeons comme les Upe étaient communs dans Parchipel Tonga ct aux Îles des Navigateurs, mais il est probable qu’ils auront confondu avec des espèces de Muscadivores, comme le Pigeon cuivré ferrugineux (Colomba pacifica, Lath.), le Pigeon Océanique (Col. oceanica, Less.), qui habite Ualan, etc., etc., lesquels se rapprochent du Tpe, mais en différent néanmoins par leur taille beaucoup plus petite, et d’autres caractères saillants. Ce serait du reste facile à vérifier, aujourd’hui que tous ces archipels sont fréquentés par des voyageurs de toutes les nations.

Le prince Ch. Bonaparte a donné, sur les indications de M. Jardin, une description du Upe, qu’on lit dans le tôme 41° des comptes-rendus de l'Académie des Sciences. La figure, conclue des débris qu'il avait en sa possession et qu'on trouve dans le 9 de la Æevue de Zoologie, septembre 1856, est trop petite, et les teintes en sont beaucoup trop claires. L'oiseau y est représenté en demi- grandeur, ce qui ne lui ferait que 0 m. 54 de longueur du bout du bec au bout de la queue, tandis qu’en réalité il en mesure au moins soixante. La membrane du bec n’est pas non plus correcte. C’est, en réalité, une pièce charnue, recouverte de toutes petites plumes squammiformes et très serrées, qui s'étend sur près des 3/4 de la longueur du bec, qu'elle déborde de chaque côté, blanche en dessus, noire sur les côtés, plus épaisse, de bas en haut, à lextrémité

HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 55

extérieure qu’à la naissance : le bec est noir, renflé par le bout à la mandibule inférieure ; le dos, les ailes et les douze penses de la queue, sont vert-bouteille très foncé ; le des- sus du cou et de la tête, noirâtre ; la gorge, le ventre et les cuisses, gris-ardoise ; les plumes des environs de l'anus, rouge-brique. Les pattes, grisâtres chez les uns, sont plus noires chez les autres. De même la teinte de la tête et du cou n’est pas toujours aussi foncée chez tous les individus : ces différences sont sans doute dues à l’âge ou au sexe.

Les deux exemplaires du Muséum sont jeunes et tout-à- fait pareils. C’est d’après eux que le prince Ch. Bonaparte avait dessiné une figure de grandeur naturelle, pour son grand ouvrage sur les Pigeons, travail magnifique inter- rompu par la mort prématurée de l’auteur. L’illustre orni- thologiste a cru reconnaître l'existence du Upe à Tahiti, du moins pendant le siècle dernier, à une description de Fors- ter (Dict. des Sciences Nat., article Pigeons) ; il a rendu témoignage au compagnon de Cook, en pen l'oiseau: qui nous occupe, Serrésie de Forster.

Thouarsistreron leucocephala, Bp.

Colombe de Dupetit-Thouars, Néboux (Voyage de la Vénus).

Ptilinope de Dupetit-Thouars, Néboux (Voy. au Pôle Sud, Astr. et Zélée, oiseaux, pl. 29).

Kurutreron Chrysogaster, Mus. de Leyde ? (femelle ?)

Kuuku, aux I. Marquises.

Cette jolie Colombe est une espèce du genre Ptilopus de Swainson, dont le type est la Co/. Kurukuru, trouvée dans toutes les îles de l'Océanie et de la Malaisie, et « qui, suivant M. Lesson, semblable en tous lieux par l’ensemble de ses formes et la masse des couleurs de son plumage offre

54 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX

partout de nombreuses variétés qui ont déjà torturé cent fois les naturalistes systématiques, aux descriptions précises desquels elles semblent vouloir échapper.» (Voy. de la Co- quille, Zool.T. I, p. 296).

Voici les principaux caractères du mâle adulte :

Grosseur d’un petit pigeon ; le bec couleur de corne ; le dessus de la tête blanc; le dessous de la gorge jaune avec des reflets verdâtres; le dessus du cou de la même couleur ; le dos vert-gai; les ailes vert-foncé avec des reflets indigo, bordées d’une frange jaune ; le dessous du corps pâle avec une {ache rouge-orangé; les pennes de la queue vertes avec l’extrémité jaune-pâle; les pattes couleur de chair, un peu violacées. La femelle est moinsbrillante ; elle n’a pas de tache rouge sous le ventre.

Cette espèce est la seule qu’on trouve aux îles Marquises. La figure de la Colombe Dupetit-Thouars, donnée tans VAtlas du Voyage de la Vénus, serait celle d’une femelle, mais les couleurs sont beaucoup trop vives. Le Piilinope Dupetit-Thouars représenté dans l’4t/as du Voy. au Pôle Sud, Ois. pl. 29, est tout-à-fait conforme à la description qu’on vient de lire.

Ces Colombes sont presque toujours en troupes nombreu- ses. Elles se nourrissent principalement des petits fruits de Parbre des banians (Ficus religiosa) ; aussi, comme lesdiffé- rences d'exposition font que ces arbres n’ont pasleurs fruits partout à la même époque, on les voit changer de canton, à Ja recherche de leurs aliments. Lorsqu’elles sont grasses, c’est un manger fort délicat.

L'auteur de l'article Pigeons , du Dict. universel d'Hist. Nat., publié en 1847 sous la direction de M. d’Orbigny, pense que cette espèce doit être placée avec les Muscadi- vores ; c’est une erreur qui s'explique par le peu de con- naissance qu’on avait alors de cet oiseau.

HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 55

La Col. Kurukuru (1) de Timor (Col. purpurata, Linné) qui a servi de type au genre, a encore des couleurs plus brillantes : celle de Tahiti, (Col.Kurukura, varietas T. ailensis, Less.; Aurutreron Oopa, Bp.)s'en rapproche beaucoup, mais elle est un peu plus grande. Elle est décrite Voyage de la Coquille, Zool., T. I., p.297. La Col, pokioupou, C. superba, Temminck, qu’on trouve, dit-on, à Tahiti (Temm. Hist. des Pig.) est-elle la même? Pokioupou n’est pas un mot de ce pays; les Tahitiens ne peuvent en aucune facon prononcer le Z.

D’après M. Lesson, le Æurukuru est appelé Ouba à Tahiti; Vieillot (Dict. univ. d'Hist. Nat. 1818) le nomme Oopa Oopara, qui est l’orthographe anglaise du nom indigène Uupa (pron. Oäpa), évidemment une onomatopée.

Pomarea nigra, Bp. ex Sparm.

Muscicapa Maupitensis, Garnot. M. Pomarea, Less.

M. lutea, Lath. (la femelle).

Patiotio, aux I.Marquises. Omamao, aux I. dela Société.

« Les auteurs ont décrit sous deux noms différents un gobe-mouche, que nous avons appelé Muscicapa Pomarea, en l’honneur de Pomaré, chef des îles de la Société, ... . Cette espèce de gobe-mouche se trouve décrite, le mâle, sous le nom de Muscicapa nigra (fig. pl. 93, fasc.1, Museum Carlsonianum de Sparmann), tandis que la femelle est le type du Muscicapa lutea, Lath. Cet oiseau varie sin- gulièrement dans son plumage, non seulement suivant les sexes, mais encore suivant les âges. Les Tahitiens le nom-

(1) Küruküru est le nom de cette Colombe ou des espèces voisines aux îles Sandwich (prononcer Koüroukoürou) ; ce nom est évidemment imité du roucoulement de l'oiseau, de même que Kuuku (prononcer Koû-Kou) aux Marquises.

56 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX

ment Omamao; etil a pour habitude de se tenir dans les buissons de pourao (Hibiscus tiliaceus) il trouve les moucherons, qui forment sa nourriture et qu'attirent les larges feuilles de cette malvacée. ( Voy. de la Coq., Zool. Lesson et Garnot, T. I, p. 298.)

Le male tout noir, le vieux mâle noir et blane et la femelle rousse, avec des reflets jaune pâle, sont représentés tous les trois dans 44. du Voy. de la Coquille, pl. 47.

Cette variété de couleurs dans le plumage pourrait faire croire qu'il y a ici quelque erreur, et que Latham n'aurait peut-être pas eu tort de faire une espèce à part de l'individu de couleur rousse, représenté sous le 3 comme la femelle.

L'oiseau qui nous occupe s’appelle aux îles de la Société Omamao, Omaomao; dans larchipel des Marquises, les habitants désignent sous les noms de Xomako, Omao (qui, pour les personnes familiarisées avec les dialectes polynésiens, ont la même valeur que les premiers) un autre gobe-mouche (Tatare taïiensis, Bp.), dont je parlerai tout-à- l'heure, et que les Taïtiens appellent Otatare; le Komako, ou Otatare, et le Patiotio ont, en apparence, les mêmes babitudes; ce sont des oiseaux chanteurs qui vivent sur les mêmes arbres; les naturels des Marquises accolent toujours ensemble les mots ;omako et patiotio pour désigner les bavards intarissables. On appelle à Tahiti Omamao pua fau, un gobe-mouche ayant les plumes jaunes. Est-ce bien la femelle du Pomarea nigra, ou une autre espèce? N’est-il pas possible qu'au milieu de ces appellations diverses, les savants naturalistes qui ont visité les îles du Grand Océan aient commis quelque erreur, bien excusable, dans des pays dont ils ignoraient le langage, et ils ne faisaient que passer rapidement ?

HABITANT LES ILES DU GRAND-OCÉAN. 57

Ce point douteux serait très facile à éclaircir aujour- d’hui , ces oiseaux étant très communs dans des points nous avons des établissements.

Aux Marquises, j'ai toujours entendu désigner sous le nom de patiotio des oiseaux lout noirs, ou noirs el blancs; ceux-ci m'ont paru plus communs; ils se rapportent bien au 2 dela pl. 17; seulement les taches noires des ailes sont en réalité beaucoup plus foncées.

Le Moucherolle de Luçon (Muscicapa Lucionensis, Lath.) n’est-il pas le Patiotio P

Tatare taïtensis, Bp.

Sitta Otatare, Less. (Voy. de la Coquille, Zool. pl. 23). Tatare brun, T. fuscus, Less.?

T. longirostris, Gr. ex Gould, des îles Eimeo et Yorck. T. Luscinius, des I. Mariannes.

Sylvia Syrinx, Kittl.?

Tatare rousserolle, Hombr. et Jacq.?

Komako, aux I. Marquises ; Otatare aux îles de la

Société.

Ce délicieux chanteur, dont la voix peut être comparée à celle du rossignol, est très répandu aax îles Marquises, moins commun dans l'archipel de la Société. Il se tient habituellement dans les arbres à pain, et surtout dans l’Hibiscus tiliaceus il trouve des moucherons en quantité pour se nourrir.

Voici les principaux caractères du mâle :

Longueur du bout du bec au bout de la queue: Om. 17; le bec fort et long, légèrement convexe en-dessus ; les tar- ses longs ; les trois doigts antérieurs entièrement séparés; le doigt de l'arrière long et fort avec un ongle très grand. Le plumage est gris-brun sur la tête, le cou etles ailes, avec des reflets jaunâtres; tout le dessous du corps est pâle. La femelle a beaucoup moins de jaune.

D8 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX

Les nids de ces oiseaux sont grossièrement faits avec des brins d'herbe sèche: on en trouve ordinairement cinq ou six à la fois, emboités les uns dans les autres. Doit-on en conclure que le mâle et la femelle restent constamment mariés, et qu'à chaque ponte, ils reviennent faire un nid nouveau à la même place que la ponte précédente ?

La figure donnée dans l'Atlas de la Coquille, Zool. pl. 25, est très bonne. Elle représente un mâle adulte.

Les naturels des Marquises, qui sont aussi mal organisés que possible pour la musique, ne prennent aucun goût au chant mélodieux du Æomako; is donnent même ce nom avec mépris, aux personnes .qui parlent beaucoup.

Ne serait-il pas possible que le Moucherolle jaune de Tabiti (Wuscicapa lutea, Lath., appelé par les naturels Omaomao pud fau, (Dict. univ. d'Hist. Nat. 1818), fût un jeune Talare, ou une femelle de la même espèce?

Eudynamis taïtensis, Sparm.

Cuculus taïtensis, Lath. Coucou Arevareva, de Tahiti. Kaevaeva, des I. Marquises. Cet oiseau, peu commun aux îles Marquises, se tient presque toujours sur les hauteurs.

Salangana fuciphaga, Bp. ex Thunbers.

Collocalia fuciphaga, Bp.

Hirundo taïtensis, Less.? (Voy. de la Coq. Zool. T. I). Hirondelle de Vanikoro, Quoy et Gaim.?

S. brevirostris, Michell ? ; S. Unicolor, Jerdon? Kopeka, des I. Marquises; Opea, à Tahiti.

Aux îles Marquises, cette petite hirondelle fait son nid sur les falaises et les crêtes que des rochers escarpés rendent inaccessibles. Ces nids ont grossièrement la figure d’un

HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 59

quart de sphère, appliqué par une de ses parties plates con- tre le rocher il est retenu par de la terre et un peu de matière glutineuse qui tapisse également le fond, doi- vent reposerles œufs. Des brins secs de racines de graminées composent le nid, et un peu de mousse seulement est mêlée à cette matière, dont la saveur extrémement salée happe fortement lx langue.

Au mois de juin 1857, j'ai apporté plusieurs de ces nids au Muséum d’Hist. Nat., dans un moment les ornitholo- gistes étaient partagés d'opinion à l'endroit des ingrédients entrant dans la composition de cette matière glutineuse que les uns disent être due aux Mollusques et aux Fucus dont se nourrirait l'oiseau, et que d’autres attribuent à la puissance de sécrétion de ses glandes salivaires excessivement déve- loppées. Je ne sais si ces nids ont été soumis à l’analyse. Ils me paraissent n'avoir rien de commun avec ceux de la Salangana esculenta, sirenommés dansla cuisine chinoise. Je n'ai point la prétention de trancher le différend, mais j'affirme que je n’ai jamais vu ces petites hirondelles ramas- ser des matières gluantes, du frai de poisson, par exemple, à la surface de la mer, manœuvre qu’on attribue à la Salan- gane de l’Indo-Chine, ni becqueter rien au bord de la mer. Leursnids sont le plusordinairement assez éloignés du rivage. D'un autre côté, la matière glutineuse qui tapisse le fond du nid est très salée et toujours humide. Jai essayé vaine- ment, pendant plus d'un mois, de les faire sécher, en les exposant toute la journée au soleil brûlant de ces pays; dès que l'influence de l’astre cessait, ils redevenaient tout de suite aussi humides qu'auparavant.

L’hirondelle de Vunikoro, Quoy et Gaim., représentée dans l’Atlas de l#strolabe, diffère par le bleu de ses ailes et le rouge de sa gorge de la $. fuciphaga à laquelle on avait cru devoir l’assimiler (Bp., Comptes-rendus de l' Acad: des Sciences, T. 41).

60 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX Coriphilus Dryas, Gould.

Coriphilus Goupili, Hombr. et Jacq. Psittacus taïtianus, Gmel.

Psittacus Sparmanni, Levaillant. Psittacus porphyriocephalus, Shaw. Otaheitan blue paroquet, Lath. Perruche bleue de Tahiti.

Perruche nonnette, de Commerson. Pihiti, aux îles Marquises.

Vini, aux îles de la Société.

Ce charmant petit perroquet, appelé improprement per- ruche, à cause de sa petite taille, et rangé par le prince Ch. Bonaparte dans le genre Coriphilus, Wagl., famille des Trichoglossidées (Tabl. parall. des perroquets, 1857) , est commun auxîles de la Société, etaux Marquises, principa- lement dans ce dernier archipel les naturels Île connaissent sous le nom de pihiti, imité de son cri. Aux îles de la Société, on l'appelle Fini et Haarimanu, et non ÆÀ/i-manon, comme on la imprimé par erreur dans quelques dictionnaires, ce qui n’a aucune signi- fication, tandis que les mots haari, cocotier, manu, oiseau, se rapportent parfaitement aux habitudes de ce perroquet qui se tient le plus ordinairement dans ces arbres.

Le mâle adulte a, du bout du bec au bout de la queue, O m. 17; le bec et les pattes sont rouge-orangé; le plu- mage est bleu tendre, avec des reflets verts sur le front, le cou et les ailes : l'extrémité de celles-ci est bleu-foncé ; les pennes de la queue se terminent en blanc. Le dessus de la tête, la poitrine, le bas du ventre et le dehors des cuisses, couleur d’indigo avec des reflets violets; la gorge et le ventre sont truités, bleu et blanc. La femelle est beaucoup moins chamarrée ; sa couleur est un bleu-foncé avec des reflets

HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. G1

verts ; ses pieds et son bec sont le plus souvent noirs. Les jeunes mâles sont d’une couleur uniforme, comme les femelles,

Ces petits oiseaux se tiennent ordinairement au sommet des cocotiers, on les voit courir et voleter lourdement. Ils trouvent leur nourriture dans les parties tendres des spa- dices de ces arbres, mais ils vivent aussi de bananes et de papayes : ce qu’ils aiment par dessus tout, c’est la fleur du papayer mâle. On ne peut les conserver en captivité qu’à la condition de ne pas les exposer à de trop brusques chan- gements de climat.

La figure d’un mâle adulte (Coriphile de Coupil, Hombr. et Jacq.) donnée à la planche 24 des oiseaux, (4tlas du Voy . au Pôle Sud, Dumont d'Urville,) est excellente, mais à peu près d’un tiers plus petite que nature.

La variété décrite par Sparmann, comme entièrement bleue, est une femelle ou un jeune mâle, Psitlacus pyg- mœæus, Lath., est aussi regardé a quelques auteurs comme un jeune individu.

On peut croire avec le prince Ch. Bonaparte que le Psiltacus palmarum, Forster, appartient au même genre, mais la description de Vieillot {Dict. univ. d'Hist. Nat. 1805) qui lui donne des bandes jaunes surles ailes,en ferait une espèce différente.

Herodias sacra, Bp. ex Gmel.

Ardea Herodias, Gmel.

Herodias jugularis, Forst. (Bp. Comptes-rendus de l’Ac, des Sc. T. 41).

Matuku, des îles Marquises ; Otuu, à Tahiti.

Ce héron se trouve dans toute l'Océanie et à la Nouvelle- Hollande. La description del” 4rdea Matook de la Nouvelle-

62 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX

Hollande s’y rapporte en tous points, et Malook, écrit ainsi dans le Dict. univ. d’Hist. Nat. 1818,est une corruption de Matuku, écrit avec l'orthographe anglaise(1).

Æotanus oceanicus, Less.

Gambetta glareola, Pallas.

G. undulata, Forst.

Totanus pulverulentus, Müll.

T. Polynesiæ, Peale.

T. longipes, Vieillot?; T. Griseopygus, Gould? Kivi, aux I. Marquises.

Pluvialis longipes, Temm.

PI. orientalis, Schlegel.

Pluvier fauve d'Otahiti, Charadrius fulvus, Lath.? PI. taïtensis, Less.

Keuhe, aux I. Marquises.

Phaeton.

Paille-en-queue, Tropic bird, Pylstaart, etc. Toake, aux I. Marquises.

Les îles du Grand-Océan sont habitées par deux espèces :

Le paille-en-queue à bec jaune et à brins blancs; Phaeton candidus. Briss.; Ph flavirostris, Brandt; Ph. teucurus, Linné. Quelques phaëétons ont le bec noir, et quel- ques taches noires sur les épaules, mais il est probable que ces différences sont dues à l’âge ou au sexe et ne peuvent constituer des espèces différentes ;

(1) Cet oiseau jouait un rôle dans la religion de Tahiti, lors de 4a découverte de cette île.

HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 65

Le paille-en-queue à brins rouges; Ph. phænicurus, Linné ; beaucoup moins commun que le précédent.

Nous avons une fois rencontré des phaetons par 14°-15? latitude Sud et 101°-50 longitude Ouest ; les terres les plus voisines marquées sur la carte étaient les îlots Salaz y Gomez, à 260 lieues marines.

Frégate.

Tachypetes, Iliger; Pelecanus, Linné. Man-of-war-bird, des Anglais. Otaha, à Tahiti; Mokohe, aux I. Marquises.

La synonymie de ces oiseaux est très confuse. D’après Cuvier (Règne animal, T. I, note, p. 563) on aurait un peu gratuitement élevé au rang d'espèces, le Pelecanus minor, Edw., etle P. leucocephalus, Buff., et peut-être le P. Pal- merstonii, Gmel.

On a appelé Tachypeles leucocephala (Gmel.), T. aqui- lus (Linné), les individus qui ont la tête, le cou et le ventre blancs, Tachypetes Palmerstonii (Gmel.), ceux qui ont la tête et le cou noirset quisont probablement de jeunes mâles, et T. minor (Gmel.) ceux qui ont le cou d’un roux vif, que quelques uns pensent être de jeunes femelles. M. Lesson pense néanmoins avoir trouvé une espèce de taille moitié moins grande.

J'ai toujours vu ensemble des individus appartenant aux trois espèces supposées ci-dessus, de sorte qu’il ya beaucoup de probabilités pour qu’ils appartiennent à la même. Après cela, on ne pourrait rien conclure de ce voisinage et de celte bonne harmonie, car on voit, dans maintes circons- tances, tous les oiseaux de mer, frégates, sternes, noddis, mouettes, etc., etc., vivre en parfaite intelligence; il n’y a que les malheureux /ous que les frégates maltraitent indignement.

-

64 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX

On rencontre quelquefois des frégates à 2 ou 500 lieues de terre; mais cela n'arrive que dans des cas tout-à-fait exceptionnels, quand elles ont été emportées au large par les vents. Il est rare qu’elles s’écartent beaucoup des côtes, et, loin de vouloir résister aux tempêtes, dès que le temps devient mauvais, on les voit se hâter de gagner lintérieur des baies abritées.

Fou.

Sula, Linné, etc.; Booby, des Anglais.; Kakioa, fou brun, des Marquises. Kena, fou blanc, id.

Il en est des fous comme des frégates: ce sont des oiseaux excessivement communs, connus de tous les navigateurs, et cependant on est loin d'être d'accord sur le nombre de leurs espèces et leur classification. Onen distingue, sous des noms vulgaires, huit espèces, eutre lesquelles il n’y a que deux différences bien tranchées, qui consistent dans le plumage, brun chez les uns et un blanc éclatant domine chez les autres.

Le prince Ch. Bonaparte (Tableaux parall. des Péla- giens et des Pliloptéres) répartit les Sulées (famille des Pélécanidées, sous-famille des Sulinées) en trois sous-gen- res, et ramène au nombre de onze les trente espèces dont il donne le tableau synonymique.

Certes, mon opinion a bien peu de poids auprès de celle de l’illustre ornithologiste, mais il me semble que ce nom- bre est encore trop grand, et que des caractères sur lesquels on a créé des espèces différentes, n'existent que par l'effet du sexe ou de l’âge. Ce serait facile à vérifier, car parmi les Pélagiens, les fous sont faciles à étudier à cause de leur naturel peu farouche ; on peut les observer sur les rochers ils font leur demeure; les femelles, quand elles sont à

HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 65

pondre ou à couver, ne cherchent pas à s'enfuir; au con- traire, les promeneurs ont souvent à défendre leurs jambes contre leur bec.

Les fous que j'ai vus dans les îles du Grand Océan, ils sont excessivement nombreux, sont de deux sortes: des bruns et des blancs.

Les premierssont de l’espèce du fou brun commun, Cordon- nier de Commerson, Pelecanus Sula, Linné (Dysporus fiber, Illiger, D. plotus, Forst.; fusca, Bress.; fulva, Vieill. ; Bra- siliensis, Spix., dont D. parva, Gmel.; /eucogastra, Bodd.; leucophæa, Steph.; variegata, Tshuddi, ne sont probable- ment que des variétés, sinon des individus jeunes).

Le fou blanc desiles de la Polynésie est rapporté, dans les tableaux paralléliques du prince Ch. Bonaparte, au sous- genre Piscatrix, dont il constitue lespèce Piscatrix can- dida, Steph., et dont les synonymes sont: Pelecanus pisca- tor, Linné, Piscatrix erythrorhynca, Vess., rubripes, Gould., rubripeda, Peale. Faisons observer que la cou- leur du becet des pattes ne peut pas toujours être invoquée comme un caractère spécifique dans les oiscaux pélagiens. L'âge y apporte des changements, comme j'ai pu le voir sur des oiseaux de cet ordre élevés en domesticité.

Le fou de Bassan (Sula Bassana, Linné, dont je rappro- che Sula dactylatra, Less., si ce n’est pas le même), qui habite les côtes de l'Écosse et qu’on retrouve au Cap de Bonne-Espérance, les navigateurs lui donnent le nom de Manches de velours, à cause du beau noir de ses ailes, ne paraît pas différer du fou blanc qu’on trouve très répandu dans lesiles du Grand-Océan. MM. Quoy et Gaymard disent {Voy. de l'Uranie, Zool. p.157), qu'ils ont rencontré le fou de Bassan à Timor, par une température brûlante, à Am- boine, aux îles Mariannes et dans presque toutes les terres visitées par expédition.

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66 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX Sterna Noddi, Sterna stolida, Linné.

Noddi, Cuvier ; Anoûüs, Leach.

Mégalopterus, Boïe ; Stolida, Less.

Anoûs slulidus, Leach,

Sterna cinerea, Less.?

Stolida cinerea, Néboux? (Voy. de la Vénus, Atl. ois.

DE. 92). Koioho, aux I. Marquises.

Les Noddis, vulgairement mouettes brunes de la Loui- siane, mouel es folles, hirondelles de mer à téte blanche, vivent en très grand nombre sur les petits îlots détachés, dans la compagnie des fous, des frégates, des hirondelles de mer, etc., elc.; les femelles disposent tout simplement leurs œufs, au nombre de deux, sur les pierres. Ces œufs gros comme ceux des pigeons, d’un blanc sale, bleuâtres et poin- tillés de brun, sont très bons à manger, Le jaune a une couleur orangéc très foncée, Ces oiseaux sont excessivement peu farouches : on prend les femelles sur leurs œufs sans qu’elles fassent aucun effort pour se sauver ou pour résister.

Cuvier fait erreur /Régne Animal, T. I, p.35, nole) lors- qu’il dit que l'hirondelle de mer des Philippines (S/erna Philippensis, Sonnerat), ne paraît pas différer de l'espèce Sterna stolida, Linné. L'hirondelle de mer des Philippines a le devant du corps blanc, le dessus de la tête noir, les grisâtres en dessous, brun de terre d’om- bre en-dessus (1), tandis que le Noddi a tout son plumage

ailes et la queue

brun-noir, à l'exception d'une plaque blanche, en forme de calotte, au sommet de la tête. Le Dict. d'Hist. Nat. publié sous la direction de M.

(1) On trouve aux I. Marquises un oiseau qui s'en rapproche beaucoup, si ce n'est pas le même; Fregetta tropica, Bp. ex Gould.

HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 67

d'Orbigny, en 1847, présente comme habitant l'Océan- Pacifique, l'espèce Sterna cinerea, Lesson, qui est sans doute la même que Stolida cineren, Néboux, dont la figure est donnée dans l’Atlas du Voy. de la Vénus, pl. 9. Son plumage est plus gris que celui du Noddi, que nous avons rencontré en quantités innombrables dans les îles de la mer du Sud. Cette couleur et une petite diminution dans la taille, suflisent-elles pour établir une espèce différente? Ne scrait- ce point un jeune individu ?

Gygis candida, Forst.

Gygis alba, Sparm. Sterna candida, Forst.? St. alba, Lath.? Kotake, îles Marquises.

De la grosseur d’un petit pigeon: longueur du bout du bec au bout de la queue, O m. 20; le bec long de O m, 025, légèrement convexe en dessus, noir. Les ailes, quand l'oiseau est en repos, dépassent la queue deO m.02 environ. Jambes très courtes, tarses courts; trois doigts en avant, un en arrière ; les doigts de l'avant incomplétement palmés, réunis par une membrane qui s’arrête à la phalange exté- rieure ; dix pennes à la queue.

Ces oiseaux ne paraissent pas s’écarter au large, tandis qu’on les rencontre trés souvent loin de la mer; cest-à- dire dans le milieu des îles, volant autour des crêtes et des rochers qui surplombent les vallées, et presque toujours par couples.

:

OBSER V ATIONS

SUR LE MORPHO IDOMENEUS /rarrrcivs),

Par M. Ch. EYRIËÈS.

Au nombre des plus brillants Lépidoptères dont la nature, avec sa généreuse profusion, a orné les forêts de la Guyane, on admire le Morpho Idomeneus. Ses brillantes couleurs, ses ailes immenses, relativement à son corps court mais robuste, le font remarquer au milieu de tant d’autres qui, pour être plus modestes de taille et de parure, n’en sont pas moins dignes de fixer l'attention du naturaliste et d'attirer ladmiralion, même des indiffé- rents.

C’est au sein des immenses solitudes des forêts vierges que nous avons observé le Morpho Idomeneus ; nous avons étudié ses habitudes, ses amours, ses combats, pendant que folâtre et gracieux, il jouissait insouciamment de son éphé- mère existence. Nos observations ont donc été faites d’après nature, de visu, ct nous en garantissons la scrupuleuse vérilé. |

Les classifications zoologiques sont basées sur des carac- tères spéciaux qui soumettent à l'ordre, à la famille, au

MORPHO IDOMENEUS ù 69

genre et enfin à l’espèce, les êtres qui en sont revêtus. Mais pourquoi ne pas admettre pour une part, dans les caractères qui servent à les déterminer, les mœurs de ces mêmes êtres ?

Loin de nous la téméraire et ambitieuse pensée de pré- tendre prêcher la création d’une méthode nouvelle; loin de nous l'orgueil et l’ingratitude de dire à nos maîtres: vous pouviez faire mieux! Nous voulons seulement, croyant rem- plir un devoir envers la science, signaler une anomalie qui nous a frappé chez le sujet qui nous occupe.

Que dirait-on si l’on voyait les Sphinx voler en plein jour, au lieu d’attendre le crépuscule pour accomplir leurs capri- cieuses promenades ? Le Morpho Idomeneus nous offre cette singularité en ce sens que, tout diurne qu'il soit, il a lesallures des crépusculaires. Les bois sombres, les buissons épais sont en effet ses retraites favorites; on le rencontre encore, volant au-dessus des ruisseaux ou des sentiers, mais toujours sous les ramées ténébreuses qui le garantis sent de l’éclat du jour. Nous en avons tenu plusieurs expo- sés aux rayons du soleil, et cette brillante lumière que tant d’êtres recherchent, paraissait les incommoder beaucoup ; aussitôt que la liberté leur était rendue, ils s’empressaient d'en profiter pour se réfugier dans les endroits les plus ombreux.

Le Morpho se pose rarement à plus d’un mètre au-dessus du sol, sur le tronc des arbres, ou à terre, sur les fruits tombés et, plus particulièrement, sur ceux des arbres appar- tenant aux Térébinthacées. De nombreuses troupes de Morpho se rencontrent dans les endroits ombragés par ces arbres ; ils y sont en compagnie des Peridromia et autres Nymphaliens qui puisent leur nourriture aux mêmes sources.

Nous n’avons jamais vu le Morpho se poser sur les fleurs;

70 OBSERVATIONS SUR LE

loin de rechercher, comme la plupart des lépidoptères, la délicate ambroisie que leur offre leur nectaire, il fa dédaigne et lui préfère l’énivrante liqueur qu'il puise dans la pulpe aigrie et fermentée des fruits tombés.

Sont-ce les parties alcooliques mêlées à ees sucs qui les attirent? Nous ne saurions l’affirmer, bien que l’on soit tenté de Le croire, en pensant à un moyen assez singulier que nous avons employé plusieurs fois pour avoir des sujets bien intacts. Ce moyen consiste à exposer, dans un endroit fré- quenté par les Morpho, un vase contenant un peu de vin; en peu d’instants, le vase est entouré ; les trompes sont avide- ment plongées dans le vin ; l'ivresse arrive et bientôt l’on voit les buveurs tomber pêle mêle, les uns sur les autres, autour de la coupe perfide. En vain ils cherchent à ouvrir leurs ailes devenues impuissantes; les pattes s’allongent, la trompe est pendante; les Morpho sont ivres!..….. On peut alors en prendre autant que l’on veut.

Au coucher du soleil, le Morpho quitte la terre pour s'élancer dans des régions plus élevées. Il prend alors son essor d’un vol grave, onduleux, dont les mouvements sont généralement réguliers. I parcourt ainsi, sans revenir sur la route suivie, d'assez longs espaces, jusqu'au moment la nuit le contraint à se poser sur quelque tronc d'arbre, son asile jusqu’à l’aurore suivante qui le verra reprendre sa course. Mais, bientôt les rayons du soleil l’obligent à se réfugier dans les endroits sombres il pourra prendre sa nourriture et vaquer à ses amours.

Car, comme tous les êtres de la création, le Morpho a ses amours et aussi ses jalousies, ses fureurs, leurs insépa- rables compagnes. Autour de ces fruits, manne quotidienne dispensée par le ciel, se passent des drames, se livrent des combats drames sans autres témoins que leurs acteurs ; combats ignorés des hommes, de ceux, du moins, qui se

MORPHO IDOMENEUS. 71

croient trop grands pour regarder à leurs pieds.— Les pas- sions sont cependant les mêmes, mais réduites à la taille des êtres qui les éprouvent, et comme ailleurs, le sexe fémi- nin est aussi la pomme de discorde.

La femelle, au moment fixé par la nature pour l’accom- plissement de l'acte qui doit assurer la reproduction de son espèce, est sans cesse lutinée par plusieurs mâles. Ils volent autour d'elle, se posent à ses côtés en l’effleurant amoureu- sement de leurs ailes, repartent, reviennent encore, chacun s’efforçant d'approcher la belle. Mais elle, àces mouvements indiscrets, se recule en prude offensée , souvent elle change de place, toujours suivie de sa cour empressée. Bientôt, cependant, vaincue par celle amoureuse persistance, elle étend et ferme doucement ses ailes; elle abandonne le fruit qui paraissait l’occuper si fort : fi de la nourriture! Elle est toute à l'amour...

Mais auquel, dans cette foule d’adorateurs, sera-t-il donné de profiter de ces bonnes dispositions? Chacun, sans doute, s’en croit le plus digne et s’efforce de repousser un voisin incommode qui ne veut pas céder la place; toute la troupe prend alors son essor, le combat va commencer; seule, la femelle n’a pas bougé, elle attend l'issue des évènements. Les mâles s’attaquent avec fureur ; ils entrechoquent violem- ment leurs ailes dont les lambeaux épars attestent l’ardeur de la lutte. Les Peridromna étourdis viennent souvent se jeter dans la mêlée, heureux dajouter à ce désordre le bruit de castagnettes produit par le choc de leurs ailes. Au bout de quelques instants, le champ de bataille s’éclaircit: les uns vaincus, voletant avec peine, s’éloignent et vont cacher dans les buissons voisins la honte de leur échec, ou cher- cher ailleurs une conquête plus facile; d’autres, plus philo- sophes, se remettent à sucer les fruits; quelques uns, n’ayant plus de leurs ailes que les nervures, gisent à terre, mutilés,

72 OBSERVATIONS SUR LE MORPHO IDOMENEUS.

pantelans et assez malheureux pour assister au triomphe du vainqueur, qui, libre enfin de tout souci, vient recevoir la palme qu’il a conquise. Il se pose auprès de la femelle;'après quelques mouvements rapides d’antennes et des battements d’ailes réitérés, il finit par s'établir sur elle, en l’enlaçant à l’aide de ses pattes. Elle prend alors son vol, pour aller plus loin, sous les vertes arcades, se livrer à ses mystérieuses amours.

Telles sont les observations que nous avons pu faire sur le Morpho Idomeneus ; que l’on nous pardonne leur imper- fection en faveur de leur exactitude. Nous n'avons aucune prétention scientifique, que nos faibles moyens ne sauraient nous permettre de soutenir; nous désirons seulement , comme nous l'avons dit ailleurs, à l'exemple de la patiente et laborieuse fourmi, apporter le modeste tribut de notre zèle à l'édifice commun.

ESSAI GÉOLOGIQUE

SUR LE

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE,

Par M. BONISSENT.

Un grand nombre de géologues ont visité le département de la Manche; malheureusement beaucoup d’entre eux n’ont point fait connaître le résultat de leurs recherches.

M. Duhamel, de Coutances, nous a laissé, il y a une soixantaine d'années, plusieurs mémoires (1), qui traitent de la découverte et de l’exploitation de la houille du Plessis, du minerai de fer de plusieurs localités, de la galène de Pierre- ville et de Surtainville, enfin du mercure sulfuré de la Chapelle-en-Juger, exploitations dont le souvenir existe à peine de nos jours. Elles ont été reprises, il y a quelques années, avec peu d'avantage, abandonnées ensuite, puis reprises actuellement par de nouvelles compagnies qui ont

(1) Annales des mines, tomes 2 et 8.

74 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

l'intention de les poursuivre activement. Nous doutons fort du succès : puissions-nous nous tromper ! (1)

in 4815 ou 1814, M. Hérault a écrit, sur les terrains de transition de la Normandie, un mémoire dans lequel il donne, en quelques lignes, la description des roches d’une partie du Val-de-Saire et des environs de Cherbourg (2).

M. A. Brongniart a publié, en 1814, une notice pour servir à l’histoire géognostique de la partie du département de la Manche, qu'on nomme le Cotentin. I parle du cal- caire de Pierreville, d'Hyenville, des stéachistes, des roches quartzeuses et schisteuses de Cherbourg, et des syénites de la Hague (5).

M. de la Bèche a visité, en 1821, une partie de la pres- qu'ile du Cotentin. Il a consigné ses observations dans les transactions de la société géologique de Londres.

En 1824, M. J. Desnoyers nous a laissé, sur les terrains crétacé et tertiaire du Cotentin, un mémoire très intéressant accompagné de cartes (4).

On trouve dans les Annales des sciences naturelles de Paris, en 1825, une note sur le gisement de quelques roches de la Manche, par M. C. Prévost.

Dans un volume imprimé à Namur en 1828, M. d'Omalius d’Halloy a consacré trois pages à la succession des roches, depuis Barneville jusqu'au cap de la Hague.

MM. Cordier, de Blainville, de Verneuil, ont aussi visité notre département. Nous ne connaissons point le résultat de leurs observations.

M. de Caumont a publié, de 1825 à 1829, divers mémoi-

(4) Sur plusieurs points, pour ne pas dire en général, le mi- nerai est peu abondant; sur d’autres, l'exploitation éprouve des obstacles presque insurmontables, comme à Diélette.

(2) Annales des mines, 3 série, tome 5.

(3) 35° volume des Annales des mines.

(4) 2e volume de la Société d'Histoire naturelle de Paris.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE, 715

res, accompagnés d’une carte géologique (4), sur la distribu- tion géographique des roches dans le département de la Man- che. On y trouve une assez grande exactitude dans la déli- mitation de quelques terrains. Ilest à regretter que les ter- rains cumbrien, silurien, dévonien et carboniférien soient souvent confondus, représentés à peu près par la même teinte sur la carte, et désignés dans la légende par un terme presque univoque. Ce travail, qui a demandé beaucoup de temps et de recherches à son auteur, se ressent de son épo- que et exige de sévères rectifications dans le texte et dans la carte géologique.

MM. Dufrénoy et E. de Beaumont, après avoir par- couru la France entière de 1825 à 1835, en ont dressé une belle carte géologique de six feuilles, qui, réunies, for- ment un carré d'environ deux mètres de côté.

La description géologique qui accompagne, en Pexpli- quant, la carte géologique de France, forme deux forts volu- mes in-4°, publiés en 1841. Le département dela Manche y est représenté par quelques pages sur les terrains cumbrien, silurien, dévonien, houiller, triasique et liasique. Un troi- sième volume, qui devait donver la description des terrains crélacé, tertiaire et plus récents, n’a pas paru et ne paraîtra pas. Ces savants ont parcouru le pays, c’est le mot; ils ne se sont point attachés à explorer en détail la constitution du sol, ils ont cherché à rendre la détermination exacte des dif- férents terrains, chacun d’eux étant considéré en masse, et celle des limites qui les séparent les uns des autres, etc. (2).

Les progrès faits par la géologie depuis 4841 nécessitent quelques changements dans les volumes précités.

MM. Hébert (5), Deslonchamps fils et Triger (4) ont aussi

(1) Société Linnéenne de Normandie, 1825 à 1829.

(2) Explication de la carte géologique de France, tome 1€r, p. 16. 3) Bulletin de la Soc. géol. de France, 2e série, T. 6, p. 559. (4) Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, tome 1.

76 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

étudié, le premier le crag d’Aubigny et le grès qui recouvre le lias à Sainte-Marie-du-Mont, et les deux autres le carboniférien de Régnéville. Ces géologues ont écrit quelques pages sur ces divers terrains.

D’autres savants géologues ont aussi fait des excursions dans notre presqu'île; leurs noms et leurs publications ne sont point parvenus jusqu’à nous.

Nous ne terminerons point cette page sans rendre à M. de Gerville le juste tribut d'éloges qu’il mérite. C’est à ses recherches incessantes que nous devons la connaissance de la plus grande partie des corps organisés fossiles, enveloppés comme dans un suaire, dans les divers terrains qui ont concouru à former le sol de notre presqu’ile.

Le travail que nous entreprenons pourra bien ne pasèêtre toujours d'accord avec nos maîtres dans la science. Il arri- vera inévitablement que nous changerons de position, dans leur ordre chronologique, des terrains déjà classés par eux, que des roches recevront des noms différents de ceux qui leur étaient donnés, eic.: delà des dissidences. Notre excuse est dans le droit universel au libre examen. Au reste, nous nommerons toujours les personnes avec qui nous nous croirons en désaccord: «Ne pas le faire, dit Bayle, dans une circonstance analogue, c’est en quelque façon un excès de cérémonie préjudiciable à laliberté dont on doit jouir dans la république des lettres; il suffit de s'éloigner de Pesprit d’aigreur, injurieux et malhonnèête. » Art. Pereira, note D.

Quand à nous, nous désirons, dans l'intérêt bien entendu de la science, qu’une critique sévère vienne rectifier Îles erreurs que nos faibles connaissances nous auront fait com- mettre.

RS |

1

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE.

ASPECT GÉNÉRAL DU DÉPARTEMENT.

Le département de la Manche a pour limites à l'Ouest, au Nord et à l'Est, l'Océan et les départements du Calvados et de l'Orne , au Sud, ceux de la Mayenne et de Pile-et- Vilaine.

Il tire son nom du canal qui sépare la France de PAngleterre. Il a 144 kilomètres de longueur, sur 60 de largeur.

Le Cotentin et le Bocage le divisent en deux régions phy- siques bien naturelles.

L'une est le plateau qui s'étend de Granville à Villedieu, avec une hauteur moyenne de 150 à 200 mètres, formée de roches granitoïdes, de grès et de schistes divers, qui se pro- longent jusques dans le Nord de la presqu'ile.

L'autre, beaucoup moins élevée (25 à 50 mètres), compre- nant le riche et beau pays situé entre Valognes et le Petit- Vey,est resserrée dans un espace assez circonscrit, que l’on peut appeler le golfe du Cotentin, se voient les forma- tions qui se sont succédé depuis le terrain houiller exclusi- vement jusqu'aux lerrains récents, reposant sur le sol plus bas composé de roches anciennes dont on voit percer çà et les sommets.

Au Sud est une chaîne de granit qui établit un mur de séparation entre la Normandie et la Bretagne.

Si l’on examine sa surface, on la trouve en général un peu montueuse, et l’on voit que ces irrégularités, placées à la suite les unes des autres, forment un faîte courant du Nord au Sud, divisé en deux versants, dont l’un incline à l'Ouest

78 ESSAI GÉOLUGIQUE SUR LE

et l’autre à l'Est. Le premier donne naïssance aux bassins de la Sée et de la Sélune, le second aux bassins de la Vire et de la Douve. La hauteur du point le plus élevé est à peu près de 568 mètres, à Saint-Martin-de-Chaulieu,

Cette ligne de faîte est coupée de plusieurs rides, de Est à l'Ouest à peu près, à angles plus ou moins ouverts, en rai- son de la direction que leur ont fait prendre les soulève- ments survenus pendant les diverses formations.

Les côtes, souvent basses, se perdent dansle fond des eaux par une pente insensible et sablonneuse dans le voisinage des Dunes, tandis que près des rivages escarpés, la mer atteint de plus grandes profondeurs (1).

Sur la côte de l'Ouest, on voit dans plusieurs falaises des excavalions ou cavernes miuées chaque jour par le flot de la mer. Trois de ces cavernes sont spécialement remar- quables : le trou du serpent à Carteret, le trou Baligan à Flamanville, et le trou des fées à Jobourg.

On rencontre des dunes assez considérables sur la par- tie Ouest, elles ne cessent, depuis longues années, d'occa- sionner de grands dégats surtout sur la commune de Car- teret; celles de l'Est sont très petites comparativement aux premières. ;

A l’époque des grandes marées, très loin au fond des eaux, depuis Morlaix jusqu’au cap Lézard en Angleterre, tout le littoral offre des traces d’une immense forêt sous-

(1) La profondeur variable du canal de la Manche est digne d'attention et ii résulte des sondages qu'on y a faiis réceminent que si les eaux baissaient de 25 brasses (125 pieds), l'Angleterre serait une pie:qu ile jointe à la France par une erète de coilines de Calais à Douvre, et si elles baissaient de 60 brasses(300 pieds), la France et l'Angleterre seraient unies par une vailée dont le plan serait légèrement incliné sur l'horizon en allant de l'O. à VE., et le rivage se trouverait être la ligne qui joint les Sorlin- gues et l’île d'Ouessant.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 79

marine, qui a commencé à disparaître en 709 et dont l’œu- vre de destruction totale fut achevée vers 1244.

De ce littoral dépendent quelques groupes d’îles ou d’ilots; les plus importants sont ceux de Jersey, de Guernesey, d’Au- rigny, de Saint-Marcouf, de Chausey, du Mont-Saint-Michel, etc., qui tous doivent leur origine commune à la catastro- phe qui a bouleversé et anéanti l’ancien rivage de la Neustrie. Ainsi, ce ne serait que depuis 1147 ans que Jersey serait une île, et encore l'Océan n’a-t-il pas creusé -entre Jersey _et la France un fossé bien profond; il serait au plus de 7 brasses (35 pieds), généralement de 3 ou 4 (15 ou 20 pieds), et par endroits d'une demi-brasse,

Nous reviendrons sur ces catastrophes et sur les effets qui en sont résullés, lorsque nous décrirons les terrains modernes.

Les rivières les plus remarquables sont au nombre de sept: la Vire, la Douve, la Sée, la Sélune, la Sève, la Taute: et la Madeleine.

Notre presqu'île n’a pas toujours eu la forme qu’elle offre présentement à notre vue; ses falaises, ses dunes, ses rivages, ses plaines, ses rivières, cte., ont changé à plusieurs reprises, el ce n’est que graduellement et à la suite de dépôts successifs qu’elle a pris son relief actuel,

Elle ne renferme pas tous les terrains qui composent l'écorce du globe; sa chronologie géognostique ne comprend que les faits suivants :

TERRAINS D’ALLUvION : Alluvions modernes; alluvions ancien- nes (diluvium). TERRAIN PALÉOTHÉRIEN: Formation pliocène : erag, collines subapennines,. Formation miocène. Faluns. Formation éocène : élage parisien inférieur.

80 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

TERRAIN CRÉTACÉ : Craie inférieure.

TERRAIN JURASSIQUE : Étage du lias.

Terrain Du Tri : Marnes irisées ou keuper.

TERRAIN CARBONIFÈRE : Étage houiller; calcaire anthracifère. TERRAIN DÉVONIEN : Grès pourprés (vieux grès rouge). TERRAIN SILU&IEN : Schistes, ampélite, calcaire, grès. TERRAIN CUMB&IEN : Phyllades ; grauwackes; calcaire. TERRAIN PRIMITIF : Talcites; micaschistes; gneiss.

On voit que plusieurs étages du terrain sédimentaire manquent et que le terrain pénéen n'est pas représenté du tout dans notre presqu'île.

D'après les travaux des géologues modernes, on doit admettre que la pellicule minérale de notre planète peut se diviser en trois grandes séries distinctes :

Le sol primordial ;

20 Le sol sédimentaire ou neptunien;

Les produits d’épanchement et d’éruption ou pluto- niens.

La première série comprend les terrains primitifs qui sont: le gneiss, le micaschiste et le talcite.

La deuxième renferme tous les terrains de sédiment for- més de débris plus ou moins fins, plus ou moins gros, rou- lés, triturés, de roches pré-existantes, précipités soil mécani- quement, soit chimiquement, en couches ou lits parallèles dans les divers liquides qui ont rempli à tous les âges, les bassins de l'Océan, des lacs et des fleuves.

La troisième se compose de produits plutoniques ou d’origine ignée, c’est-à-dire, de toutes les roches qui sont sorties, à diverses époques, du foyer incandescent de la terre, soit à l’état pâteux, à travers les fissures ou fractures des roches sédimenteuses, soit à l’état de lave,

Nous ad pterons la définition des roches par M. Cordier, et nous décrirons les terrains dans l’ordre de superposition indiqué précédemment.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 84

Avant de commencer la description des terrains primor- diaux et de sédiment qui constituent le sol de notre pres- qu'’ile, nous ferons connaître préalablement les terrains de fusion dont les roches ont percé, à plusieurs époques, les couches solides du globe.

Ils forment quatre terrains différents, qui sont, d’après leur ordre chronologique : + |

{4° Le terrain granttique granitoïde auquel appartien- nent le granit, la protogyne, la pegmatite, la syénite, le dierite, l'amphibolite, l'harmophanite, la fraidrouite et la serpentine ; ;

2 Le terrain porphyrique qui embrasse le pétrosilex, le porphyre pétrosiliceux, le porphyre syénitique, le porphyre dioritique et le porphyre protogynique ;

Le terrain trachyto-basaltique, représenté chez nous par le groupe pyroxénique ne comprenant que la mimo- site;

% Les terrains laviques ou volcaniques proprement dits; aucune trace de ces derniers n’existant dansnotre pays, nous

n'avons pas à en parler.

Nora : Toutes les citations de localités, autres que celles du département de la Manche, sont puisées dans le bulletin de la Société géologique de France.

Le nom d'Eurite ne figure point au nombre des roches citées dans ce mémoire. Nous suivons en cela l’exemple de savants géologues, qui rezardent cette roche comme espèce douteuse et la rapportent, les uns au pétrosilex et les autres au porphyre.

Pour nous, nous considérons comme pétrosilex, non seulement le feldspath compacte proprement dit, mais encore le feldspath compact plus ou moins quartzifère, talcifère, ou mélangé de mica, réservant le nom de porphyre au pétrosilex compacte lors- qu'il renferme dans sa pâte des cristaux de feldspath.

82 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

TERRAINS GRANITIQUES ET PORPHYRIQUES.

Ces terrains, dans l'Ouest de la France, paraissen{ près de Nautes etde la Rochelle, traversent la Bretagne, et se prolon- gent dans le département de la Manche, ils se montrent sous forme de groupes, de sillons ou de petits amas isolés.

On peut les diviser en sept groupes principaux. dontquel- ques uns ont des caractères assez particuliers pour être décrits séparément.

Trois se trouvent dans les arrondissements d’Avranches et de Mortain, un dans ceux de Coutances et de Saint-Lo, et trois dans ceux de Valognes et de Cherbourg.

Ces divers groupes ne sont que des portions très petites en comparaison de la grande masse dont ils doivent faire partie, si nous en jugeons par les différents filons semés isolément sur le sol de notre presqu'ile, filons qui n'ont aucune liaison apparente avec les groupes princi- paux. Bien plus, si nous considérons que les îles et les rochers qui peuplent la mer dans l'espace compris entre les îles Ouessant et la pointe de l'Angleterre la plus avancée à l'Ouest, sont formés de roches granitiques, que les mêmes roches constituent presque exclusivement la côte de Brest à S.-Malo, que dans la contrée de l'Angleterre que nous ve- nons de citer, le même terrain a percé sur plusieurs pointsles formations primitives, nous concevrons facilement que tous ces filons, rochers, groupes et sillons, se rattachent à une même formation granitique, en partie cachée sous les eaux.

Le granit type, composé de feldspath, de quartz et de mica à contexlure grenue, est la roche pyrogène la plus

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 85

ancienne que nous conpaissions. Cependant, elle n’a point apparu sur le globe d'un seul Jet, mais à différentes époques; de sorte qu'il y a des granits qui se sont épanchés de l’inté- rieur de la terre danslesroches primitives et dans les roches de sédiment ils forment des filons ou des amas transver- saux, depuis que notre planète est habitée par des êtres organisés: c'est ainsi que nous les trouvons dans la Manche avec les roches cumbriennes, siluriennes et dévoniennes qu'ils ont soulevées et qu'ils ont quelquefois recouvertes de leurs produits ignés.

Le granit est ou à grain fin, ou à grain moyen ou por- phyroïde.

Celui qai est à grain fin prend le nom de granit de pre- mière formation granit primitif. Il n’occupe chez nous qu'une étendue de quelques kilomètres carrés sur les communes de Saint-Vaast, de Quettehou et d’Anne- ville, tandis que les granits à grain moyen et porphyroïde forment les divers groupes que nous venons d'indiquer, et que nous allons décrire en commençant par les trois qui se montrent dans les arrondissements d’Avranches et de Mortain.

ARRONDISSEMENTS D'AVRANCHES ET DE MOREHAIN.

Les différentes zones granitiques de ces arrondissements partent de Vire pour former trois sillons différents.

Le premier se dirige directement de cette ville, de l'Est à l'Ouest, vers les communes de Saint-Michel-des-Loups, de Champeaux, de Carolles et de Bouillon, sur une longueur de plus de cinq myriamètres, avec cinq kilomètres de lar- geur moyenne.

84 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

Le second prend naissance à deux kilomètres et demi à peu près de Mortain, dans le même massif, mais sa communica- tion avecluiest cachée sous des argiles et sous des roches de sédiment; il lance de petits filons dans le grès et les schistes de cette localité, entre le Neufbourg et Mortain, et s'étend jusqu'à Avranches, parallèlement à la première zone. Sur celte ligne qui mesure plus de trois myriamètres, 1l suit presque constamment la route d'Avranches à Juvigny ; sa largeur moyenne ne va pas au-delà de trois kilomètres. Les monts Saini-Michel et Tombelaine et les îles de Chausey appartiennent à la même formation.

Quoique sa jonction avec ces zones granitiques nous soit cachée, la chaîne qui sépare la Bretagne de la Normandie nous semble faire partie du massif de Vire, parcequ’elle offre les mêmes caractères minéralogiques que les deux zones précédentes et qu’elle suit la même direction.

L'ideniité remarquable de composition que présentent ces trois zones, comme nous venons de le dire, n’exige qu'une seule et même description des roches qui les constituent.

Gramit.- Le granitest homogène, à grain moyen, riche en quartz; le feldspath y est de grosseur moyenne et de deux espèces, de l’albite ou de l’oligoclase en cristaux bémitropes offrant quelquefois des stries, et de l’orthose en lames plus largeset moinsallongées. Dans son étatde pureté, c'est-à-dire lorsqu'il n’est point altéré, il a presque toujours une teinte d’un gris bleuâtre qui est plus prononcée surles cristaux de feldspath; le quartz se rapproche du gris-clair, sans perdre toutefois la teinte gris-bleuâtre. Quelques échantillons font exception à celte règle et accusent un ton gris plus foncé ; le mica, généralement noir très brillant, est mélangé de quelques paillettes brunes, lilas et blanches vitreuses du même minéral.

+

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 85

On remarque quelques anomalies dans la couleur que nous altribuons au granit de la partie Sud, par exemple : à Saint-Nicolas-des-Bois, le granit offre à l'extérieur de ses parties élémentaires une couleur rose-foncé, quoique cepen- dant son feldspath soit blanc, son quartz griset son mica jau- ne-cuivré. Ge granit est au contact d'une pegmatite grisätre granulaire, qui ne participe en aucune manière de la teinte du granit.

Quoique à grain moyen, il arrive fréquemment que par l'adjonction de gros cristaux souvent hémitropes de feld- spatb, le granit prend la contexture porphyroïde,

Des bandes de deux à trois centimètres de largeur et de couleur plus foncée que la roche, se montrent quelquefois dans le milieu; elles sont tantôt tranchées, tantôt comme fondues par les bords, et dans la plupart des cas, intime- ment soudées à leurs épontes; tantôt enfin elles sont sujettes à se veiner par suite de la disposition du mica ; dans ce cas, le granit devient gnésiteux et finit par prendre le facies du gneiss par la disparition presque totale du quartz. Quoi- qu’il en soit, ces divers accidents ne sont point de vrais filons et tiennent à des circonstances païticulières de cris- tallisation.

Les parties accidentelles qui se mêlent au granit sont peu nombreuses et consistent en pinites, en pyrites, en tourma- line ct en amphibole.

La première lui donne une grande tenacité et se montre sous forme de petites taches d’un vert noirâtre, opaques, tendres, compactes, rarement feuilletées, disséminées entre les éléments essentiels. Le mica a quelquefois une apparence terne et plombée, que M. Cordier attribue au mélange d’une certaine quantité de pinite, qui enlève d’ailleurs au mica sa rigidité ordinaire.

Les pinites ne sont pas toujours visibles, mais elles décè-

895 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

lent leur présence par l'effet de la teinte légèrement verdà- tre qu’elles impriment quelquefois à la roche,

Des pyrites jaune-verdätre, soil compactes, soit sous for- me cubique, existent quelquefois dans les fissures du granit. C’est à leur décomposition que l’on doit rapporter la cou- leur de rouille qui le recouvre quelquefois, mais qui influe peu sur sa solidité, H n'en est pas de même de la couleur jaunàtre qui le pénètre sur de grandesétendues et à de grandes profondeurs: celle-ci a pour cause le protoxide de fer con- tenu dans le mica et dans les autres éléments constituants changé en hydrate de protoxide, alors il y a altération ct presque toujours décomposition. Cetle nuance jaune est encore souvent produile par des infiltrations ferrugi- neuses.

Nous n'avons point remarqué de syénite dans cette zone, mais nous avons observé un granit syénitique à Sourdeval- la-Barre. [l ne se voit que sur une petite étendue au contact d'un diorite à grain moyen; il a échappé partout ailleurs à nos investigations, Aussi attribuons nous l’amphibole de ce granit à l’éruption du diorite. Le granit ramolli par Peffet de la haute température de la roche en fusion qui le traver- sait, s’estapproprié une partie de son amphibole, et ces élé- ments ainsi combinés ont donné naissance à un nouveau granit appelé syénitique; ce cas se rencontre souvent sur la côte de Flamanville, où, au contact du diorite et des syé- nites, le granit contient toujours des cristaux d’amphibole. Mais comme celte amphibole ne se trouve qu'à une petite distance du contact des roches amphiboliques et n’est point répandue dans tout le massif granitique, il est permis de conclure que le granit que nous appelons syénitique, est une roche mélamorphique, et non une roche sui generis.

Les granits de plusieurs localités des arrondissements de Mortain et d’Avranches, mais particulièrement ceux des

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 87

environs de Vire et des îles de Chausey, contiennent quel- quefois des nœuds de quartz et des lambeaux de diverses roches. Les noyaux quartzeux ont pu être pris pour de véri- tables cailloux roulés, quoiqu’ils ne soient souvent que des accidents de cristallisation dus aux circonstances du refroi- dissement. Il pourrait cependant être arrivé que des frag- ments anguleux ou arrondis de différentes roches aient été englobés par le granit lorsqu'il se répandait à l’état pâteux sur des terrains se trouvaient des roches clastiques. Au Hartz, cette roche a empâté des fragments de grauwackes avec débris organiques.

En Écosse, près de Landside,où le granit paraît avoir tra- versé un terrain calcaire, il s’est formé une brèche dont les fragments sont liés entr’eux par une pâte granitique. Lemême fait se remarque dans les autres roches d’épanchement.

Du varech s’est trouvé aussi, dit-on, dans le granit de Chausey. Il n’y a rien d’extraordinaire. Cette plante peut bien être un vrai Fucus, ou n’en avoir que l'apparence; dans le premier cas, le granit en sortant de terre pour s’épan- cher sur le sol, aurait enveloppé dans sa pâte non refroidie les plantes qu’il rencontrait sur son passage et conservé ’empreinte de quelques unes; ce fait n’est pas sans exemp'e, En Islande, au cap Hofnars, près du cercle polaire, on a vu des laves avec empreintes de Zostera et d’'Equisetum. Dans le second cas, l'apparence de fucus serait due à des infiltra- tions métalliques qui laissent sur les pierres quelconques des impressions représentant soit des plantes, soit des petits arbres incrustés, comme on en voit beaucoup sur les talcites de Cherbourg, etc. Ces arborisations ont reçu le nom de dendrites.

Il résulte de ceci, que les fucus et les fragments arrondis ou anguleux de roches trouvés dans le granit, ne sont pas un moûf plausible pour lui attribuer, comme le prétendent

88 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

quelques géologues, une origine neptunienne, pas plus qu’on ne l’attribue aux matières volcaniques anciennes et mo- dernes, contenant des corps organisés d'époques antérieu- res contemporaines.

H serait trop long d'énumérer toutes les communes com- prises dans les trois zones granitiques des arrondissements de Mortain et d'Avranches; nous nous contenterons de citer les cantons d’Avranches, de Brécey, de Ducey, de la Haye- Pesnel, de Saint-James, de Sartilly et de Villedieu, pour l'arrondissement d’Avranches, et les cantons de Barenton, d'Isigny, de Juvigny, du Teilleul, de Mortain, de Saint- Hilaire-du-Harcouet, de Saint-Pois, de Sourdeval-la-Barre, pour celui de Mortain.

Le granit de ces diverses localités est associé à la pegma- tite et au diorite, et toutes ces roches sont traversées sur plusieurs points par de puissants filons de quartz en roche très varié.

Pegmatite. La pegmalite est composée de feldspath et de quartz ordinairement grenus. Celle que l’on trouve à Angey, non loin de Sartilly, est à grain fin, jaunâtre, un peu tourmalinifère, accompagnée d’un fort filon de quartz amorphe. A Bouillon, la même roche est quelquefois blan- châtre, à grain moyen lourmalinifèreavee miea blanc et mica noir vitreux. La couleur blanche ne lui est pas ordinaire, c’est le jaune-chamois qu'elle revêt babituellemeñt; elle présente dans ce cas quelques rares parcelles de mica blanc- argentin avec tourmaline. Dans le même lieu, le feldspath de cette roche devient rose-foncé en conservant quelques paillettes de mica blanc. Au pignou Butor, elle est jaune- rougeâtre, à grain fin avec mica blanc et mica verdâtre fai- blement altéré; elle contient de la tourmaline.

A Saint-Senier-sous-Avranches, la pegmaiite ressemble beaucoup à celle que nous avons déjà remarqüée à Bouillon,

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 89

etelle n’en diffère que par l'absence du mica et par la pré- sence de la tourmaline, qui se trouve ici réunie au quartz et . au feldspath dans la proportion d’un dixième. Au milieu de cette roche s’est injecté un filon de quartz blanc amorphe schorlifère. A la Chapelle-Hamelin, on remarque une pegmatite jaunâtre à grain moyen, renfermant de la pinite brunâtre à la surface, verdâtre à l'intérieur. Cette roche passe à la peg- matite granulaire gris-jaunâtre. La pegmatite à grain moyen pourrait bien être un granit pegmatoïde ?

Au Quesnoy, commune de Saint-Martin-des-Champs, près d’Avranches, la pegmatite reprend sa couleur jaune- chamois, sans mica; la tourmaline y est abondante sous forme de fragments d’aiguilles présentant des espèces de lignesavec directions opposées qui donnent un bel aspect à cette roche.

Tout près de celle-ci, on voit une roche assezrare, com- posée de quartz, de tourmaline et de feldspath. Le schorl compacte el capillaire remplace totalement le mica; le feld- spath d’un jaune-tendre offre des cristaux de grosseur moyenne avec d’autres d’un plus fort volume, le quartz est vitreux, enfin les trois éléments constituants y sont réunis en quantité égale, ce qui a fait donner à cette roche le nom de granit schorleux; elle est traversée par un filon de quartz amorphe gris-blane légèrement écailleux, renfermant de la tourmaline capillaire.

La tourmaline ne se montre pour ainsi dire que tronquée et en faible quantité dans les roches que nous venons de passer en revue, mais dans le canton de Saint-James, elle prend des formes bien différentes. Ainsi, à Saint-James, elle se trouve en faisceaux d’aiguilles dans une pegmatite jau- nâtre à grain moyen passant à la pegmatile granulaire. C'est spécialement à Ferré, à deux kilomètres de Saint- James, que la tourmaline se voit dans tout son éclat au

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milieu d’une pegmatite blanchâtre à grain plas que moyen, passant à la pegmatite grenne ; on remarque sur cette roche des cristaux de schor! noir de velours, à éclat vif, partant d’un centre commun et affectant des figures flabelliformes d’un bel effet et de toute beauté dans les grands-échan- tillons. |

Voici les localités l’on remarque plus particulièrement le quartz en filon avec ses diverses modifications :

Au Grard-Celland, le quartz blanc amorphe pyriteux for- me un filon de cinq mètres de puissance au milieu d’argiles rougeâtres, sableuses, dues à la décomposition de la roche graniloïde pyritifère. À Vains, il est quelquefois recouvert de nombreuses mouches cuivreuses; à Saint-Senier-sous- Avranches, il est compacte et renferme des aiguilles de tourmaline; à Angey, près Sartilly, à Chalandray, canton d'Isigny, il est blanc amorphe; à la carrière de Vaurigney, près de Saint-James, sa texture est compacte avec teinte un peu rosée; à Argouges et à Ferrey, il est noirâte et à tex- ture cariée.

Vers le S. O. de Saint-James, à la carrière de Cuba et dans les environs de cette ville, on voit d'énormes filons de quartz blanc compacte, quelquefois granulaire ou esquil- leux, Sur quelques points le quartz abandonne la texture compacte pour prendre la texture cariée et hachée; dans ce cas la nuance blanche disparait entièrement, pour être rem- placée par la couleur gris de fumée et plus souvent par la teinte noirâtre. Lorsque le quartz passe à la couleur grisä- tre, sa texture devient granulaire. Ces masses quartzeuses sont souvent à très petites druses de quartz hyalin prismé ou mamelonné, quelquefois jaunâtre, mais plus ordinaire- ment noirâtre gris-foncé. On remarque dans ce quartz noir carié des parties d’un quartz blanc amorphe devenant quelquefois calcédonieux, ce qui rend la roche pseudofrag-

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 91

mentaire. Le quartz en roche se montre sous un autre aspect au contact du quartz précédent; il prend la texture granu-: laire pointillée de gris-noirâtre sur un fond blanc-sale; la malière gris-noirâtre pourrait bien être du graphite? C’est un accident de la roche de quartz blanc aussi bien que le quartz carié, accidents du reste assez rares, Le plus sou- vent le quartz blanc se présente avec de petites aiguilles de tourmaline et avec des pyrites.

Le quartz n’a pas toujours la texture que nous venons de remarquer dans les gisements précédents. A Saint-Loup , ce minéral a l'aspect calcédonieux mamelonné blanchâtre; au Luot, carrière de La Guérinélle, même quartz mamelonné pyriteux; à la Godefroy, il ne diffère de ceux-ci que par sa nuance qui est légèrement bleuâtre; à Barenton, le même quartz est teinté en jaune, on le voit au milieu d’un diorite décomposé; à Coulouvray, carrière Huet-Hautpois, le quartz est Jaspoïde compacte, offrant des nuances variées ; à Saint- Sauveur-de-Chaulieu, route de Mortain à Tinchebray, on distingue à l’aide de l'acide nitrique quelques traces de carbonate de chaux dans un quartz carié rempli d'argile endurcie.

Biorite. Nous avons à signaler encore une roche d’épanchement composée essentiellement d'amphibole horn- blende et de feldspath en proportion à peu près égale, c’est un diorite, Sa pâte contient toujours du fer pyriteux, du quartz, du mica et souvent du fer oxidulé qui rend sen- sible au barreau aimanté; elle se rencontre au milieu des granits et des roches de sédiment qu’elle a percées pour arriver au jour.

Ce diorite se présente toujours dans ce pays à la surface du sol, en blocs arrondis ou oblongs, entourés de masses de terre brunâire, à saveur et à odeur argileuses, provenant de sa décomposition au contact de l'air, mais à

92 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

une plus grande profondeur, il forme des amas ou des cou- ches non stratifiées. On le voit à Sourdeval-la-Barre et dans les environs de ce bourg, à Barenton, à Saint-Cyr-du- Bailleul, au Theilleul, à Heussey, à Ferrière, près de Savi- gny-le-Vieux, à Saint-Martin-de-Landelle, à Saint-Hilaire- du-Harcouet, à la Chapelle-Hamelin, à Poilley, à Ducey, à Lolif, etc.; dans ces divers gisements il est presque à grain fin et rarement à grain moyen, sa couleur est le noir- verdâtre.

Les roches granitiques des arrondissements du Sud de notre presqu'ile sont enveloppées d’une ceinture de lepty- nolites maclifères, de phyllades et de grauwackes, roches que nous reverrons lors de la description des terrains pri- mordiaux el secondaires de notre département,

ARRONDISSEMENTS DE SAINT-LO ET DE COUTANCES.

Les roches éruptives des arrondissements du centre ne nous offrent point le granit proprement dit que nous avons remarqué dans la partie Sud. On rencontre bien, à la vérité, le long du chemin de Saint-Sauveur-Lendelin à Montcuit, une roche grénoïde qui a toute l'apparence d’un granit. Son feldspath est blanc, son quartz gris, et son mica gris de plomb noïrâtre, simulant lamphibole; mais sa position au milieu des diorites nous le fait considérer comme apparte- nant à ces roches.

Les espèces dominantes de ce groupe sont la syénite et le diorite associées à la dioritine, à l’ampbhibolite, à l’harmo- phanite, à la fraidronite, au pétrosilex, au porphyre pétro- siliceux quartzifère et aux porphyres dioritiques.

Toutes ces roches semblent présenter des passages insen- sibles les unes aux autres.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 95

Syénite. Lasyénite est une association de feldspath lamellaire dominant et d'amphibole presque toujours d’un vert-foucé ou noirâtre; souvent elle est micacéc et quartzifère.

C’est dans les environs de Coutances, à Saint-Nicolas, à Monthuchon, à Saint-Sauveur-Lendelin, à Blainville, à Saint-Malo-de-la-Lande, à Hauteville-la-Guichard, à Saint- Louet-sur-Lozon, à Montreuil, à Gouville, sur le rivage, à Tourville,etc., qu'elle a donné des produits plus abondants.

Son feldspath est en général blanchâtre, la horublende est vert-foncé, quelquefois noirâtre, le quartz gris et le mica jaune cuivré. Elle est presque toujours altérée à la surface du sol, mais à une certaine profondeur elle est très solide. Elle prend quelquefois des teintes qui ne lui sont point habi- tuelles, teintes grisätres ou noirâtres, qui colorent une grande partie des roches feldspathiques que nous étudions. Nous pensons que cette couleur accidentelle doit être attri- buée à des matières charbonneuses ; elle n’est point tenace et disparaît totalement en un clin d'œil au feu du chalu- meau. |

A Saint-Nicolas-de-Coutances, le feldspath est blanchä- tre; à la Chapelle-Lamare, il est rosâtre; à Monthuchon, il a une légère teinte rosée; à Blainville, il est grisâtre; à la lande de Dangy, il approche de la couleur rougeâtre ; à Saint-Malo-de-la- Lande et à Gouville, il est blanchâtre ct l’'amphibole est d'un vert irès tendre; à la Feuillie , au Car- refour-au-Loup, la syénite ressemble beaucoup à celle de Saint-Nicolas de- Coutances.

Nous avons observé que le feldspath de cette roche se colore quelquefois en gris ou en noirâtre, en conservant tou- tefois une certaine quantité de feldspath blanchâtre. Cette bizarrerie se voit particuliérement sur deux points, à Saint- Nicolas-de-Coutances et à Monthuchon. Lorsque le feld-

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94 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

spath prend ces couleurs, on remarque dans le corps de la roche, spécialement à Monthuchon, quelques parties quiont une tendance à prendre la texture compacte,

biorite. Le diorite que l’on voit à la Perque et à l'Hotel-ès-Gens, villages de Saint-Sauveur-Lendelin, à Mon- treuil, et à Saint-Louet-sur-Lozon, est sans contredit le plus beau du pays. 1 est à grain moyen, son feldspath est très blanc etsonamphibole presque noire, le quartz est gris-blanc et le miea tanlôt argentin, tantôt cuivré et quelquefois noir.

Dans la commune de Montreuil, il sert de lit à une petite rivière et s'élève en côteaux de plus de vingt mêtres de cha- que côté de la rive. Celui qui existe à Monthuchon, soit près du château, soit sur le bord du chemin qui conduit à Cou- lances, soil sur d’autres points de celte commune, est moins micacé. On trouve la même roche à Feugères, à Tourville, à Agon, etc. À Gratot, au lieu nommé la Cabane, le diorite est à grain moyen passant au grain fin, mais intermédiaire ment à ces deux roches, on voit une petite bande, d’un cen- timètre au plus de largeur, d’un feldspath presque compacte

jaunâtre, ampbhibolifère ; à Boisroger, ilest gris-noirâtre à- grain fin ; à Saint-Aubin-du-Perron, il a le même grain, mais il est d’une nuance moins foncée et offre une texture plus cristalline; à la Chislardière, village d'Aubigny, il est plus fin avec tendance à la texture compacte; celui de Blain- ville, village de Gouville, est absolument le même.

Les diorites à grain moyen et à grain fin perdent insensi- blement, sur-quelques points, learamphibole et forment des roches grenoïdes à feldspath compacte, esquilleux , blanc- sale et noir, avec quelques pyrites et quelques paillettes de mica blanc et verdâtre; parfois le diorite prend la texture zonée, formée de bandes paralléles et alternatives de feld- spath blanc-sale grenu et de feldspath noirètre compacte à éclat translucide sur les bords. Au milieu des textures gre-

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 95

nue ou compacte, on remarque encore quelques parcelles d’amphibole qui accusent l'origine de ces roches. Elles pré- sentent, suivant que quelquesun:s de leurs partiesintégrantes augmentent diminuent, l'aspect d’un gneiss, d’un leptynite et même d’un porphyre. Ellessuivent une ligne souvent inter- rompue, qui, partant de Montsurvent, irait à Montcuit, en passant par Saint-Sauveur-Lendeilin, et se rendrait à Mont- huchon.

Les roches dioritiques que nous venons de voir se recon- paissent aisément à leurs éléments discernables à Pœæil ; 1l men est pas de même des dioritines et des porphyres dio- ritiques avec lesquels on ne peut faire connaissance sans le secours du chalumeau, du microscope et de quelques réactifs.

Les diorites à grain moyen passent souvent à la texture compacte et prennent le nom de dioritine,

Dioritime. [a dioritine est à pâte uniforme, com- pacte, verdâtre, brunâtre, grisätre, fondant en brun-noirà- tre, présentant au microscope les mêmes éléments que le diorite,

A la Chapelle-en-Juger près de la mine et à Hébécrévon, elle est stratiforme, verdâtre ou gris-verdàtre, tandis que dans un des puits de la mine, elle est gris-noirâtre pyriti- fère avec filet d’asbeste dure. Quelques parties de cette dioritine présentent des stries de glissement imprégnées de cinabre.

A Saint-Aubin-du-Perron, dans une pièce de terre appar- partenant à M. Le Cardronnelle, la roche est verdâtre et traversée par des veinules de quartz blanc; elle fait une vive effervescence dans lacide nitrique à l'endroit frappé du marteau. 4

Au village Mauduit, commune de Gratot, est la même roche, Sur le chemin de cette dernière commune à Coutances, elle

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96 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

est schistoide. À Neufmoulin, campagne de Saint-Sauveur- Lendelin, elle prend la couleur gris-verdàtre avec petits nœuds de quartz blanc hyalin disséminés en petite quantité dans la pâte.

Elle forme des masses assez considérables sur les com- munes d’Ancteville, de Muneville-le-Bingard, de la Ronde- haye, de Saint-Sauveur -Lendelin, de Gratot, etc.

Depuis Ancteville jusqu’à Saint-Sauveur-Lendelin, on peut la suivre assez longtemps sur le chemin de grande com- municalion,

Près du presbytère d’'Ancteville, elle présente des appa- rences de stratificalion quelquefois assez prononcées pour qu’on puisse la croire divisée en couches plus moins ver- ticales, mais en l’examinant à une certaine profondeur, on reconnait que ces fissures ne se continuent pas et qu'elles sont traversées par d’autres qui déterminent des systèmes de couches coupant les premières sous différents angles.

Cette roche est quelquefois fissile, et dans cette localité elle devient même schisteuse, au point qu’on pourrait la confondre avec les phyllades cumbriens qu’elle a soulevés. Ici, comme à Saint-Aubin-du-Perron, elle fait effervescence dans les acides.

La même roche se retrouve à la Rondehaye, dans le cles Rigès, et à Montmirel, commune de Muneville-le-Bingard, maisavec une contexture différente de celle que nous avons eu occasion de voir dans les autreslocalités, Elle est verdâtre, à texture serrée, ressemblant à la wacke et offrant comme elle des cavités vides ou remplies de quartz blanc; suivant les:cas, elle prend le nom de dioritine amygdaloïde, ou de dioritine cellulaire.

Nous avons pu remarquer que le diorite granitoïde ou à grain moyen, passe d'une manière insensible, par la dimi- aulion de grosseur de ses parties constituantes, au diorite à

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 97

grain fin, ensuiteaudiorite compacte ou dioritine (Trapp de quelques géologues); de même cette dernière espèce devient un porphyre dioritique lorsqu'elle admet dans sa pâte des cristaux visibles de feldspath ou d’amphibole, soit que ces deux minéraux s’y trouvent séparément ou soient réunis.

Nous citerons, comme exemple de cette roche, celle que l’on exploite pour l’empierrement des chemins dans plu- sieurs communes. Le porphyre dioritique à pâte vert-foncé avec cristaux d’amphibole noirâtre et de feldspath blanc- verdâtre, se trouve à l'hôtel Lucet, commune de Hauteville- la-Guichard; à Moneville-le-Bingard, carrière Louis Delisle, la pâte de la roche est d'un vert plus foncé, avec cristaux de feldspath et de hornblende un peu plus petits que ceux de la roche précédente; à Mesnilbus, hôtel Jouvet, le porphyre est vert-noirâtre etrenferme de petits cristaux d’amphibole vert-foncé, avec quelques petits nœuds de quartz hyalin.

A l'hôtel Salmon, commune de Gouville, on voit un por- phyre grisätre légèrement verdâtre. La base de cette roche parait être un albite compacte intimement uni à une pro- portion plus ou moins considérable d’amphibole verte, et par conséquent, approchant plus ou moins de la pâte des porphyres dioritiques. On y distingue des cristaux d’albite de la longueur de deux ou trois millimètres, qui ont à peu prés la couleur de la pâte et sont à éclat vitreux. Nous croyons devoir ranger cette roche parmi les porphyres dioritiques.

On retrouve dans les environs de Coutances, près de Gratot, une roche stratiforme présentant la même pâte, sans cristaux de feldspath, avec mica gris-blanc entre les strates: c’est un filon de pétrosilex amphiboleux.

Le diorite à grain moyen, ou à grain fin, ou compacte, prend souvent une structure fissile. Le feldspath et l'amphi- bole, après avoir mêlé intimement leurs éléments, s’isolent

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98 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE:

l’un de l’autre, et se laissent discerner à l’œil. Ils alternent alors en petits lits à peine perceptibles d’abord, mais peu à peu le feldspath à texture granulaire devient dominant et permet à peine à l'amphibole de le veiner par quelques lignes d’une extrême finesse. Cette roche, ainsi constituée aux dépens du diorite, présente le facies d’un leptinite syé- nilique.

A Ancteville et à Montcuit, on retrouve les mêmes diorites avec les mêmes combinaisons minérales, mais ici ils renferment des amas d’épidote verte grenue ou com- pacte.

A Monthuchon, sur le bord du chemin, au haut du mont,revers Sud,on trouveles mêmes roches, mais aveccette différence que l’amphibole est vert-tendre et que le feld- spath est jaunûtre. |

Ces roches finissent par devenir schisteuses, à l'instar des micaschistes, el prennent le nom de diorites schistoïdes.

Lorsque ces derniers commencent à s’oblitérer, ils peu- vent fort bien être pris pour des phyllades amphiboli- fères.

D'après ce que nous venons de voir, les roches dioriti- ques de l'arrondissement de Coutances semblent passer quelquefois au gneiss, au micaschiste, au leptynite, au pé- trosilex, etc., selon que les éléments sont ou compactes ou grenus, réunis ou séparés; cependant on ne doit point regar- der les espèces minérales qui résultent de ces diverses modi- fications comme de véritables roches primordiales, dans l’acception du mot; ce sont des espèces à part qui doivent être considérées comme des accidents du diorite. Nous en dirons autant des roches syénitiques qui résultent des combi- naisons de la syénite.

Aimphibolite. L’amphibolite, composée de cristaux d’amphibole bornblende empâtant du mica, du feldspath,ete.,

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 99

se trouve en filon dans les diorites. C’est à Monthuchon qu’on la voit principalement; elle est tantôt à grain fin ver- dâtre avec cristaux d'hornblende noirâtre, tantôt à grain fin avec cristaux d’amphibole verdàtre, tantôt enfin elle est à grain plus fin schistoïde d’un vert très tendre, offrant dans sa pâte des cristaux d’amphibole noirâtre avec de l’actinote verte en faisceaux aciculaires.

Harmophanite. Cette roche se compose entière- ment ou presque entièrement de feldspath lamellaire, A Saint-Sauveur-Lendelin et à Montcuit, elle est à grain moyen blanchâtre d’un aspect nacré, offrant sur ses faces des parcelles de mica argentin, On la voit dans les gneiss, elle forme des amas transversaux. À Coutances, entre la pièce de terre appelée le Théâtre et l’aqueduc romain, elle est tantôt blanchàtre, grisâtre, ou noiràtre, tantôt bigarrée, contenant quelques parcelles de mica soit noirâtre, soit argentin, avec quelques grains de quartz. Le feldspath noi- râtre a jrarfois l’aspect gras du quartz, quelquefois aussi il a une parfaite ressemblance avec l’amphibole, de manière que l’on éprouve de ladifliculté à discerner lesuns des autres, le feldspath, le quartz et l’amphibole; le chalumeau lève bientôt le doute et donne à chacun sa valeur.

Fraidomite. [a fraidonite est ordinairement noi-. râtre, quelquefois verdâtre, bleuâtre, etc., à grain fin ou moyen, dont les éléments sont du mica mêlé intimement avec des parties de feldspath. Elle se trouve très près des limites de l'arrondissement de Valognes, à Doville, dans la lande de la Grinette, et à Saint-Nicolas-de-Pierrepont, à la ferme du Hot. Celle de la Grinette est de couleur bleuâtre ou verdâtre, l’autre est jaunâtre et en pleine décomposition.

Pétresilex. Roche dont la base est un feldspath compacte plus ou moins mélangé de substances étrangères également à l’état compacte (Eurite de plusieurs géologues),

400 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

couleurs passant par toutes les teintes, depuis le blanc jus- qu’au noirâtre. Entre Péglise de Saint-Aubin-du-Perron et celle de Vaudrimesnil, il est compacte, gris, traversé par une multitude de petits filets de quartz blanc, qui le ren- dent un peu réfractaire. à

En suivant le chemin qui conduit de Saiïnt-Sauveur- Lendelin à la lande des Vardes, on passe par le mont de Monteuit se voit le pétrosilex au milieu des roches amphi- boleuses et feldspathiques. 11 est à structure pseudo-schis- toïde, légèrement esquilleux, contenantune grande quantité de fer oxidulé granulaire très brillant, Au même lieu, il est blanchätre, maculé par de petites parcelles de feldspath gris- blanc; tout près de celui-ci, on en rencontre un autre dans un état d’altération avancé.

De Gratot à Coutances, chemin de Saint-Malo-de-la- Lande, le pétrosilex est grisàtre, grossier, avec lamelles de feldspath blanchâtre et quelques parcelles d’ampaibole noï- râtre. Un autre compacte, verdâtre,stratiforme, semé de quel- ques paillettes de mica entre ses fissures, se trouve dans le voisinage de ce dernier avec une roche de même espèce, grisâtre, el à texture grossière.

A Monthuchon, le pétrosilex est blanc-sale quartzifère altéré. Sur le chemin de cette commune à Saint-Sauveur- Lendelin, il est blanc-verdâtre quartzifère ; à Saint-Sau- veur-Lendelin, il est brunâtre et laisse apercevoir quelques parcelles de feldspath vitreux; à la Rondehaye, il est verdàtre.

Si nous nous transportons dans la commune du Plessis, nous trouverons près du vieux châtau une roche massive résonnant entre les doigts; elle est bleue à l'intérieur, bru- nâtre à la surface; sa cassure est largement conchoïde; enfin elle est attirable au barreau aimanté : c’est un pétrosilex amphiboleux.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 101

Le pétrosilex surpasse de beaucoup les autres roches feld- spathiques dans ses pérégrinations souterraines. Il a fait son apparition non seulement dans les communes que nous venons de citer, mais encore dans celles de Couvins et de Bérigny, distantes de huit kilomètres au moins des bords du grand massif des roches amphiboliques. Il a aussi percé le sol dans la commune de Cérisy-la-Forêt, au lieu nommé la carrière des Fresnes, éloigné de huit kilomètres du dernier point que nous venons d'indiquer,

Celui de la carrière des Fresnes est à pâte grossière, légè- rement translucide sur lesbords; sa couleur la plus ordinaire estle vert-foncé. Il contient quelquefois des cristaux micro- scopiques d'amphibole noirâtre.

Porphyre pétrosiliceux.- La dernière roche d’épan- chement que nous ayons à citer pour terminer la série des roches plutoniques du centre de notre presqu'île, est le por- pbyre pétrosiliceux quartzifère.

Ce porphyre, à base de feldspath compacte quartzifère, micacé, jaunâtre, un peu altéré, avec petits cristaux de feld- spathrougeâtre, se voitsous le terrain keupérien, à quelques mètres de distance du lieu appelé la Pomme-d’Or. Il a été mis au jour lors de la confection du chemin de Saint-Lo à Isigny.

Au Plessis, on remarque un porphyre pétrosiliceux, gris- brunâtre un peu micacé, altéré, dont les cristaux du feld- spath sont changés en kaolin. Il a servi à la construction de l'église neuve de cette commune.

Les terrains qui limitent les roches feldspathiques et amphiboliques du massif central, sont de diverses époques : ce sont au N., le dévonien et le pliocène (crag), à VE. et à l'O., les phyllades et les grauwackes, le carboniférien, ter- rains dont nous nous occuperons plus tard.

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102 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

ARRONDISSEMENTS DE CHERBOURG ET DE VALOGNES.

Le granit et les roches granitoïdes qui y sont associées, constituent une grande partie du littoral depuis Sciotot, village des Pieux, jusqu’à Saint-Vaast.

Les phares du cap de la Hague, du cap Léviet de Bar- fleur, sont établis sur des roches de cette nature.

Ce terrain peut se diviser en trois cantons différents: celui de Flamanville, celui de la Hague et celui du Val-de- Saire.

Nous retrouvons dans les arrondissements de Cherbourg et de Valognes, les mêmes roches d’épanchement que nous

‘avons déjà vues dans les autres arrondissements ; nous y ajouterons la protogyne, le granit syénitique, la serpentine, le hornfels et les porphyres protogynique, syénitique et dioritique.

MASSIF DE FLAMANVILLE.

Granit. Le granit de cette formation est générale- ment gris, composé de feldspath et de quartz hyalin gris et de mica bronzé. Il contient à la fois deux variétés de feld- spath, distinctes par leur couleur et leur état cristallin; l’une rose et blanchâtre, l’autre blanc-verdâtre; la première plus lamelleuse est le feldspath proprement dit, ou orthose, la seconde peu lamelleuse est de l’albite. L’orthose est celui quise présente en gros cristaux et donne à la roche une tex- ture particulière, qui la fait désigner sous le nom de granit porphyroïde. Ce granit gris est bien le granit dominant de celte formation; cependant, il s’en trouve quelquefois de rose à grain moyen, au contact d’une syénite rose. Cet accident de couleur est à la syénite, qui, à son point de contact

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 103

avec le granit, lui a communiqué cette nuance, mais insen- siblement il perd ce ton rose pour reprendre la couleur grise qui lui est habituelle ; ainsi il devient gris-rosâtre et enfin gris, conservant quelques cristaux d'ampbhibole qui du reste se retrouvent fréquemment dans cette roche pyrogène de Flamanville, ce qui lui a fait donner le nom de granit syénitique; il est presque toujours attirable à l’aimant. Il est tantôt à gros grain, tantôt à grain moyen, ou un mélange de l’une et de l’autre variété; ou bien, c’est un granit soit à gros grain, soit porphyroïde, ou enfin il se charge de beau- coup de mica et devient gnésiteux.

On remarque quelquefois dans le corps de cette roche à grain moyen, outre les parties constiltuantes et accidentelles, des fragments de granit à grain fin, de leptynite, de gneiss, de leptynolite, qu’elle a englobés en traversant les terrains primordiaux pour s'étendre en nappes sur le sol; elle prend dans cas le nom de granit fragmentaire.

Nous avons rencontré dans la même roche des nœuds de mica vert, à petit grain, avec quelques rares cristaux d’am- phibole, des pelotes de mica noirâtre avec-quartz gris gra- nulaire, enfin des nœuds épidotiques, micacés, dont le mica noir brillant forme une espèce d’auréole qui enveloppe l’épi- dote verte cristallisée ; ici ce ne sont point de vraisfragments étrangers au granit, mais bien des accidents occasionnés par la plus grande abondance de quelques uns des éléments soit essentiels, soit accessoires, réunis sur quelques points. Ce granit s'appelle granit pseudo-fragmentaire.

Nous avons encore remarqué une espèce de granit à grain tenant le milieu entre le granit à grain moyen et celui à grain fin : sa teinte est le gris-rose; il est presque toujours porphyroïde. 11 perd insensiblement son mica qui est géné- ralement bronzé, avec lequel cependant apparaissent quel- ques paillettes de mica blanc-argentin; la texture est serrée,

104 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

très cristalline avec tendance à passer à la texture compacte esquilleuse; il se trouve au contact d’une syénile et d’une pegmatite.

C’est probablement au voisinage des deux roches que nous venons de citer, que ce granit doit son état de haute cristallisation. Il renferme aussi du mica bronzé tirant sur le noir, aggloméré en petites masses longitudinales.

Les minéraux que l’on trouve disséminés dans le granit de Flamanville sont assez rares. L’on yremarque le fer oli- giste écailleux et spéculaire, le fer titané, les pyrites ordi- naires, les pyrites magnétiques soit cristallisées soit en pla- que, la chlorite, l’épidote écailleuse et cristallisée, lamphi- bole verte ou noirâtre en cristaux bacillaires, enfin le gre- nat. Ces minéraux sont quelquefois dispersés dans le corps de la roche, mais quelques uns se voient plus spécialement le long de la paroi des fissures survenues après le refroidis- sement, ce qui ferait penser que ces cristallisations sont dues à des vapeurs minérales sorties du sein du globe par ces fis- sures, sur lesquelles les a fixées une température trop basse pour les maintenir à l’état de vapeur.

Le granit de ce massif qui s’est fait jour à travers les roches primordiales, a été traversé lui-même et soulevé par les roches granitoïdes qui lui sont associées; elles s’y pré- sentent en veines, amas et filons si multipliés que l’on peutse procurer aisément des échantillons réunissant sur le même morceau plusieurs roches pyrogènes d’espèces différentes.

Protogyne, La protogyne est une espèce de granit composé essentiellement de tale et de feldspath, auxquels se joint souvent le quartz, formant dans le granit de Flaman- ville de petits filons isolés à peine perceptibles; elle est tan- tôt à grain moyen rosâtre, à tale verdâtre ou blanchätre, tantôt à petit grain à lalc vert, tantôt enfin elle est porphy- roïde rose verdâtre avec gros cristaux d’orthose mélés à

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 105

de plus petits du même feldspath réunis à de l’albite età de la chlorite verte,

Pegmatite. [La pegmatite se montre en filons et en amas considérables à Tréauville; elle est ou rose à grain fin avec quelques rares cristaux de tourmaline, ou jaunâtre, un peu altérée, avec fragments de fraidonite empâ- tés dans sa masse, ou enfin ‘rosàtre à grain moyen, pas- sant à la texture granulaire,

A Sciotot, village des Pieux, elle présente plusieurs varié- tés; elle est blanche à grain presque fin avec mica noir, ou jaurètre avec fragments d’un leptynolite au con‘act duquel elle se trouve ; elle est aussi blanchätre à grain moyen en con- tact avec un pétrosilex brunâtre, enfin rose à | grain moyen semée de mica vert.

Aux Pieux, sur le chemin qui conduit à Diélette, elle est rose granulaire, blanche à petit grain, grisâtre à gros grain, micacée , tourmalinifère, brun-verdâtre, enfin jauuâtre avec tourmaline.

A Saint-Germain-le-Gaillard, à l'Ouest de la lande de Caudar, près du chemin qui conduit à Fritot, elle est ou rougeâtre à grain fin porphyroïde, ou granulaire micacée gris rosé,

Harmophanite. L’harmophanite en filons a sou- levé le sol à Tréauville. Elle est rose talcifère à grain moyen; le talc est brillant argentin avec stéatite jaune-verdàtre, mélée au feldspath rose ; cette roche est fort belle Quel- quefois elle est grise à grain fin avec tale, rose à grain moyen talcifére.

A Diélette, elle est rose à grain moyen renfermant du fer oligiste. Dans la même localité, elle est grisâtre ou bru- nâtre avec parcelles de talc verdâtre. Le long du chemin des Pieux à Diélette, elle est rosâtre talcifère et cellulaire à grain moyen. Ce filon de deux décimètres de circonférence

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est de forme cylindrique dans toute sa longueur; nous l'avons suivi l’espace de trente mètres; il renferme un autre filon de la même roche et de même forme injecté dans le premier, se terminant en culot. Au contact des deux filons la roche présente la couleur de rouille,

A Flamanville, sa couleur est gris pâle à l’intérieur, jau- nâtre à la surface.

A Grosville, elle est toujours talcifère, altérée, souvent entrant en décomposition. Son grain est ou fin ou moyen; le quartz s’y trouve quelquefois disséminé en petite quan- lité, en grains de la grosseur d’un pois de senteur, et quel- ques Joints de fissures sont recouverts d’une couche épaisse de peroxide de fer sédimentaire compacte, strié longitudi- nalement. |

Au hameau du Point-du-Jour, l’harmopbhanite est d’un éclat très brillant. Elle est composée de feldspath à grain rose et à grain blanc, avec quelques rares cristaux de fer sulfuré; sa texture est un peu caverneuse, Elle doit son éclat brillant à une quantité innombrable de paillettes de talc argentin.

Le chemin qui conduit de l’église de Montaigu-la-Brisette à la Pernelle, par Sainte-Croix et Teurthéville- Bocage, nous offre plusieurs exemples de l’éruption de l’harmophanite. A Montaigu, son feldspath est blanc et rosâtre; à Sainte-Croix, sur la ferme Belfonds, elle est brun-rosâtre, et à Teurthé- ville, elle prend la teinte rose päle. Ces diverses espèces sont talcifères, à grain un peu plus petit que le grain moyen. Elles sont peu altérées ; cependant dans cette direction on voit, au milieu des phyllades et des grauwackes, l'harmo- phanite non seulement très altérée, mais encore en décom- position.

A Saint-Germain-le-Gaillard, elle est à grain fin, altérée

et en décomposition. s

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 107

Fraidonite. Lafraidonite s’est choisi un champ plus vaste pour mettre au jour ses produits d’épanchement. Nous l'avous trouvée au bas du bourg des Pieux, vers l'Ouest, à l’'embranchement de l’ancienne et de la nouvelle route de ce bourg à Diélette ; elle est altérée, rose ou violâtre.

Au Bus, à 600 mètres environ au Sud du bourg, nous avons observé dans les phyllades une roche gris-vert-pâle avec mica abondant, très avancée en décomposition; elle fond en-verre gris, avec squeleltes noirs: nous croyons devoir la rapporter à la fraidonite.

Il enest de même d’une roche grisâtre presque décompo- sée que nous avons trouvée au milieu destalcites de Viran- deville, sur le chemin des Picux à Cherbourg. On la voit au cap du Rozel; elle y est presque toujours à grain moyen bleuâtre, grisâtre, brun-violâtre ou brunâtre., Le feldspath y est quelquefois rose et le mica blanchâtre, jaune ou ver- dâtre, soit à grandes paillettes ou à parcelles plus fines. Ce minéral a une tendance à prendre l'aspect du talc sur quel- ques points. Cette roche se présente aussi avec la texture à grain fin, puis avec la texture compacte; dans ce dernier cas, elle perd son nom de fraidonite pour prendre celui de horn- fels, roche adélogène, c’est-à-dire, formée de mica et de feld- spath, dont les parties sont tellement unies qu'elles sont invisibles à l'œil.

Au Rozel, elle a quelquefois l'apparence variolitique, apparence due aux taches que forme le mica verdâtre sur le fond de la roche, dont le feldspath grisâtre constitue la plus grande partie. Par l'altération du feldspath et par le flot de la mer qui bat sur cette espèce de fraidonite, les parties feldspathiques disparaissent et laissent la roche recouverte de petits mamelons à l'instar de ceux que l’on voit sur un micaschiste de Bone (Afrique).

Les paillettes de mica qui entrent pour la moitié dans la

108 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

composition de la fraidonite, varient de dimensions; tantôt ce minéral y est disséminé en paillettes plus grandes et en moindre quantité que celles qui par leur nombre concou- rent à la formation de la roche.

En s’éloignant de 50 à 60 mètres à peu près du cap du Rozel vers le Sud-Ouest sur le rivage, on voit, au milieu des phyl- lades, des bandes de plusieurs centimètres de largeur d’une roche composée de feldspath, tantôt jaune, tantôt jaunâtre, teinté légèrement en vert, tantôt enfin gris tendre passant aurosâtre, mêlé avec du mica jaune d’or ou jaune-verdâtre talqueux.

Cette roche un peu altérée est traversée par des filons et veinules de quartz hyalin blanc et grisâtre amorphe, au- quel se joignent des infiltrations de calcaire jaune cris- tallisé.

Ilest remarquer qu’en s’éloignant davantage du cap dansla direction indiquée ci-dessus, le feldspath et le mica prennent simultanément la couleur jaune ou jaunâtre. Quelques rares macules vert-noirâtre, offrant quelque similitude avec des cristaux d’amphibole, se trouvent sur plusieurs points mêlés aux parties constituantes; l’analyse au chalumeau fait con- : naître que ces pseudo-cristaux d’hornblende ne sont que des petits amas de mica vert.

Cette roche est encore une fraidonite avec tous les carac- tères qui la distinguent, si nous en exceptons la couleur jaune, et encore pour peu que l’on examine attentivement celle qui est au pied du cap, on voit qu'elle varie de cou- leur et qu’insensiblement elle finit par prendre la nuance jaunâtre et rosâtre, par le gris plus ou moins foncé ct par les teintes intermédiaires.

Ces roches, dans la position elles se trouvent, nous offrent en petit un exemple des grandes commotions qui à différentes époques ont agité notre planèté.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 109

On est émerveillé du spectacle que l’on a sous les yeux. Il semble que l’on est témoin des phénomènes d’un soulève- ment brisant l'écorce du globe, et redressant d'immenses couches de phyllades destinées à perpétuer le souvenir de cette révolution qui sera suivie de tant d’autres. Des matiè- res minérales déposées horizontalement pendant une pé- riode de calme sous leseaux, sont soulevées, contournées en tous sens, sur un espace de plus de 600 mètres carrés, par la fraidonite vomie du sein des régions souterraines. Au milieu de ces masses de teintes vert-bleuâtre émail- lées de mille paillettes de mica blanc ou bronzé, on voit surgir du sein du globe toujours en ébullition, un filon de porphyre rose, de plusieurs mètres de puissance sur une longueur de plus de 300 mètres, renversant tous les obstacles qu'il rencontre pour #'élever à plus de 60 mètres sur le point culminant qui domine cette belle scène,

Ces deux roches présentent des filons de plus de 500 mètres de longueur, qui se prolongent dans la mer à une assez grande distance.

On voit à Siouville, près le pont Helland, dans les phyl- lades à trilobites, une fraidonite à grain presque fin, un peu altérée, verdâtre, maculée de jaune par la décomposition d’une partie du feldspath; elle forme un filon de deux mètres au plus de puissance.

La fraidouite reparaît dans la commune du Vretot, au lieu dit la Paperie, à quelques centaines de mètres de la maison P. Leliépaut, dans une pièce de terre à l'Ouest prise dans l’ancienne forêt de Bricquebec. Cette roche forme le sous- sol d’une partie des terrains circonvoisins ; sa couleur est le bleutre assez foncé, sa texture est très serrée'et très cristal- line, circonstance due à un filon de quartz qui la pénètre ; elle est à grain moyen, son mnica est argentin lalqueux, et son effet est nul sur le barreau aimanté.

410 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

:

Nous retrouvons la même roche en pleine décomposition à la Helleterie (Vretot), sur le bord du chemin de Bricque- bec à Carteret, près d’un four à chaux.

Si nous avancons vers l'Est, elle nous apparaîtra de nou- veau sur le chemin de l'église des Perques, au Val-de-Cie, à 200 mètres environ avant le pont Saint-Paul. Elle est à grain fin, bleuâtre, avec lamelles de mica brun bril- lant, plus grandes que celles qui constituent la majeure par- tie de la roche; elle est au niveau de la route à gauche. Sur le même chemin, à 500 mètres de celle-ci, elle reparait de l'autre côté du pont, sur la commune du Val-de-Cie; elle est bleuâtre à grain fin et à mica argentin, offrant des globules de la grosseur d'un grain de chenevis, L'acide azotique versé sur l'endroit frappé du marteau, fait effervescence, ce qui indique la présence du carbonate de chaux ; elle n’est point altirable à laimant. On peut l'appeler fraidonite globu- lifère.

Les rues du bourg de Bricquebec laissent apercevoir quelques traces de l’éruption de cette roche, qui se montre encore sur le chemin de grande communication de Bricque- bec à Portbail, à une quinzaine de mètres de l’embranche- mentde laroute de Carteret., Dans ces deux cas, elle est très al- térée ; on la retrouve sur le même chemin à droite, à 200 mètres environ de la Planche-aux-Vaches, sur la propriété de M. Le Durdinier; elle est gris-bleuâtre à grain moyen, ne faisant éprouver aucun mouvement au barreau aimanté. À la ferme du pré Philippe, commune de Bricquebec, elle est gris -bleuâtre à g'ain fin et à mica argentin talqueux, renfermant quelques grains de quartz enfumé. Elle fait une légère effervescence dans les acides. On laperçoit au Nord du jardin de la ferme, sur le chemin du Bigard, au milieu du calcaire dévonien. A deux kilomètres de ce lieu, dans la direction de l'Est, nous la retrouvons au Pont-aux-Bouchers

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 411

elle sert de fondement à la boulangerie de la ferme; elle est bleuâtre, altérée à la surface; dans la commune de Magneville, elle se présente dans un état très avancé de décomposition.

La fraidonite a percé le sol dans le chemin qui passe par le moulin de la Ville, en partant du pont de Négreville pour aller aux Vaux; son grain est fin, le feldspath est. tantôt bleuâtre, tantôt couleur lilas. Celle qu’on a exploitée dans la pièce voisine, présente quelques cristaux de spath calcaire. La première, à grain plusgros, n’en offre point, mais l'acide nitrique démontrè sa présence à l'endroit frappé du marteau; elle est attirable à Paimant,

Si nous cessons d'avancer vers l'Est et que nous nous diri- gions vers le Sud en partant du pont de Gonneville pour nous rendre à Saint-Jacques-de-Néhou, nous remarquerons que l’église neuve est bâtie en grande partie avec la frai- donite que l’on a extraite d’une carrière située au Sud de l'église dans la lande (carrière des Pelletiers). Elle est bleuâ- tre à mica bronzé. Lorsqu'on traverse la propriété de M. Hersent, située dans la partie E. de l'ancienne forêt de S'-Sau- veur-le-Vicomte, on voit la même roche apparaître quel- ques instants pour se coucher ensuite sous des argiles qui la laissent à découvert à l’entrée du bourg de Saint-Sau- veur-le- Vicomte, rue de Bricquebec. A la sortie du même bourg de Saint-Sauveur, sur la route de la Haye-du-Puits, elle se fait reconnaître par une quantité innombrable de paillettes de mica qui brillent au soleil sur les accotements de la route. Quand elle n’est point altérée, elle est à grain moyen bleuàtre, présentant des contours assez bizarres au milieu des roches qu’elle a soulevées,

En creusant un puits prés de l'église (puits Hébert), il y a quelques années, on mit à découvert un filon de cette roche, qui, à la contexture à grain moyen, réunissait celle à

112 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

grain fin. Le mica était bronzé, et le feldspath de lespèce albite présentait quelques cristaux de couleur blanche, qui rendaient la roche porphyroïde.

Ce n’est que dans cette localité que nous avons vu cette roche avec de tels cristaux. Nous avons bien remarqué, à la vérité, du feldspath jaunâtre ou rosàtre pour le dixième à peu près mêlé au feldspath bleudire, mais ce n’était que du felidspath compacte non cristallisé,

La commune de Besneville a été troublée sur plusieurs points par l’arrivée au jour de la fraidonite. A la Virande- rie, elle forme de gros blocs et des assises considérables, A la Renouarderie, près de la route de Saint-Sauveur-le- Vicomte à Portbail, elle est jaunâtre et décomposée. A la Guéranderie, elle est altérée à la surface, mais à quelques décimêtres de profondeur, elle est dans un état de par- faite conservation.

Eufin, pour en finir avec cette roche d’épanchement, nous dirons qu’elle se montre à la Sangsurière, village de Saint Sauveur-le-Vicomte, avec les mêmes traits caractéris- tiques qu'elle nous a offerts dans les diverses localités nous l'avons examinée, tantôt à grain moyen, tantôt à grain fin bleuâtre. Elle existe en assises et en gros blocs arrondis, Elle a son point de jonstion avec celle de Doville, à la Gri- nette, caché sous le terrain d’alluvicn.

Dans ce pays, elle est connue sous le nom de caillou de Saint-Thomas.

Syémite. Ici la syénite se présente dans son état nor- mal en masses immenses très solides, offrant des assises puis- santes coupées par une infinité de fissures qui la traversent dans toutes les directions. Elle est enclavée dans le granit de Flamanville, auquelelle a abandonné, lors de son injec- tion, quelques cristaux d’amphibole.

La texture très variable est en rapport avec le volume de

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 115

ses éléments : tantôt elle est à grain de moyenne grosseur, verdâtre à feldspath ou rose ou blanchâtre; tantôt rougeâtre à grain moyen épidotifère ; tantôt enfin elle est blanc-verdâ- tre ou blanc-jaunâtre, ou rouge verdâtre, toujours à grain ordinaire. Cette dernière a lancé un filon dans le fer oligiste de Diélette. Il est aisé de se procurer des échantillons qui réunissent les deux roches syénite et fer oligiste.

Lorsque ses principes constituants diminuent de volume, la syénite prend la texture à petit grain. Aussi trouve-t-on des syénites à grain plus ou moins fin avec les nuances, soit rosâtre, soit verdâtre, noir-verdâtre épidotifère, soit enfin bleuâtre. La syénite dans ces divers cas devient perphyroïde, lorsque des cristaux de feldspath plus gros que ceux qui forment la roche s’y trouvent disséminés.

L'espèce à grain de moyenne grosseur dont le feldspath est grisâtre et l'amphibole verte, renferme de petits cristaux de zircon rouge byacinthe.

L’amphibole d’un vert plus ou moins foncé tapisse sou- vent la paroi des fissures sous forme lamelleuse ou fibreuse à fibres soyeuses divergentes entrelacées.

On y trouve aussi l’épidote jaune-verdâtre et lépidote brunâtre en cristaux déliés aciculaires striés longitudinale ment, très brillants à leur surface. Les cristaux sont grou- pés et unis au quartz amorphe, à de gros cristaux de feld- spathrose et à de la chlorite verte grenue, au milieu desquels on remarque de petits cristaux de fluorite violette,

Ces espèces minérales ne sont que des accidents dans la syénite. Quelquefois l’épidote jaune-verdâtre remplace l’amphibole sur un très petit espace.

Diorite. Le diorite s’est fait jour à Grosville sous forme de petits boutons que l’on rencontrait sur le chemin de Bricquebec aux Pieux; ils ont éte brisés jusqu’à un mètre

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414 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

de profondeur lors de la réparation du chemin. L'un offrait du diorile à grain moyen recouvert de cristaux d'épidote verte ou gris-jaunâtre ; les autres étaient formés de diorites à grain fin jaune-verdâtre, la nuance jaune était due à l'épidote compacte mêlée au feldspath.

Celui de Diélette est à grain moyen avec feldspath gri- sâtre; il est au contact d’une syénite à grain moyen blanc- verdâtre, au pied du fort, sur le rivage, Ces deux espèces se distinguent nettement l’une de l'autre et ne présentent point de passage entre elles. Il n’y a guère qu’au point de contact que l’on peut remarquer une légère différence.

A Sciotot, village des Pieux, le feldspath du diorite est grisätre à grain moyen et l’amphibole est en gros cristaux; sur quelques points cependant la hornblende prend la for- me aciculaire.

Les syénites et les diorites de ce groupe sont presque tous attirables à l’aimant.

Pétrosilex.—Le pétrosilex, ou eurite, a percé sur plu- sieurs points les terrains qui avaient surgi avant lui.

A Grosville, ilse montre sous plusieurs aspects : il est blanchâtre altéré quartzifère avec des pyrites cristallisées, rougeâtre pseudo-fragmentaire pyriteux el quartzifére , au milieu de la teinte rougeàtre la roche prend le lon gris- verdàtre; ilest quelquefois compacte brun-rougeâtre quartzi- fère , rouge compacte grossier, rosâtre talcifére, grisâtre. Enfin on en voit une espèce gris-verdâtre épidotifère, con- tenant quelques nœuds de feldspath rosâtre, et près de celui- ci un autre aussi de même nuance renfermant dans sa pâte de pelits cristaux microscopiques d’oxidulite; ce dernier pourrait être pris de prime-abord pour une serpentine dure. Ces deux roches ont leur gisement sur le bord du chemin à la Pigeonnerie, elles sont eu assises de quelques décimè- tres d'épaisseur.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 115

A Surtainville, le pétrosilex est jaunâtre calcarifère gros- sier; il a surgi au milieu du calcaire dévonien, dans la carrière qui est au levant du cimetière de cette commune. Au contact de la roche pyrogène, le calcaire n’a éprouvé aucun métamorphisme.

Celui de Saint-Germain-le-Gaillard est altéré, rose ou jaunâtre, quartzifère ; et au cap du Rozel, au milieu de la fraidronite, il est rosâtre esquilleux sans altération.

Le pétrosilex reparaît aux Pieux et spécialement sur le

chemin de ce bourg à Diélette; tantôt il est blanc-grisätre quartzifére altéré avec quelques cristaux de feldspath blan- châtre mal caractérisés; tantôt il est gris quartzifére à pâte esquilleuse contenant une petite quantité de tale ; le plus souvent il est au contact d’un granit gnésiteux ; enfin le pétrosilex rosâtre que nous avons remarqué à Saint- Germain-le-Gaillard et au Rozel, se retrouve ici dans un état parfait de conservation à structure stratiforme. .. Dans la direction des Pieux, au village de Sciotot et à Sciotot même sur le rivage, le pétrosilex rosätre quartzi- fère se voit au milieu des roches granitoïdes ; on y rencon- tre aussi un pétrasilex jaune-verdâtre associé à un pétrosi- lex brun, qui devient pseudo fragmentaire par leffet du mélange de diverses nuances. Les couleurs jaune-verdâtre et brunâtre, sont nettement tranchées et font croire à une roche composée de fragments divers. On remarque encore un pétrosilex brun-noirâtre compacte avec fer oligiste bril- lant écailleux semé sur une de ses faces.

La commune de Flamanville offre des pétrosilex variés qui. tous ont pénétré dans les roches granitiques sous forme de filons; on en voit un exemple dans le granit pseudo-frag- mentaire, qui renferme du mica vert en pelote; il est bru- nâtre compacte. La syénite a été pareillement traversée par un pétrosilex esquilleux rosâtre amphibolifère.

116 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

Au lieu dit le Déheu, des pétrosilex de différentes espé- ces ont relévé les leptynolites ; l’un est gris stratiforme micacé sur les strates, l’autre est gris-blanc quartzifère, un troisième est vert compacte pyrileux.

Le premier est en contact avec le leptynolite et avec une pegmatite brunâtre. Un pétrosilex brun-rosàtre stratiforme se montre à quelques mètres de distance de ceux que nous venons d'indiquer. L'espèce qui est verte compacte pyriti- fère est celle que lon rencontre le plus communément; c'est sur lerivage qu’elle a spécialement fait son apparition. À une petite distance du Trou-Baligan, elle offre sur sa surface des cristaux d’épidote verte, au milieu desquels on voit de gros grenats dodécaédres brun-rosâtre. Dans le même lieu et sur plusieurs autres points, ce pétrosilex forme quel- quefois une espèce d’aggrégalavec une grenalite de couleur brun-rose. La partie verte fond en verre légèrement bru- nâtre, ce qui indiqueun pétrosilex mélangé de parties étran- gères, qui pourraient bien être de l’épidote; la partie rose brunâtre fond en verre brun-noirâtre,

La même roche esquilleuse, jaunâtre, quartzifère, faible- ment altérée, se trouve dans le même canton; enfin un pétrosilex vert-noiràtre passant au brun est en contact avec un porphyre brun syénitique au milieu des granits de cette commune.

A Diélette, on retrouve le pétrosilex vert plus ou moins compacte maculé de taches brunâtres. On y voit aussi des pétrosilex brunâtres et jaunâtres grossiers plus ou moins compactes et esquilleux.

La commune de Tréauville nous offre aussi des pétrosi- lex rose-brunâtre micacés caverneux grossiers, du pétrosi- lex rose talqueux quartzifère, que lon pourrait bien prendre pour une harmophanite, si la quantité du feldspath lamel- laire était dominante. Du pétrosilex brun compacte et du

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DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 117

pétrosilex gris micacé, forment des filons, l’une dans une pro- togyne et l’autre dans un granit. Il est aisé de se procurer des échantillons qui font voir le point de contact de la roche injectée et de la roche encaissante.

Si de Flamanville nous passons le petit ruisseau de la Diélette pour étudier cette roche à Siouville, elle nous offrira ici, comme sur plusieurs des points que nous venons de parcourir, la nuance verte, plus ou moins foncée , avec la texture compacte. C'est elle qui a soulevé les leptynolites qui constituent le mont Saint-Gilles, au sommet duquel on la voit en filons d'une certaine puis- sance, renfermant souvent dans sa pâte du fer sulfuré blanc et jaune avec de lépidote verte.

Sur le bord du rivage, ce pétrosilex vert présente sur les joints des fissures un minéral vert très luisant, affectant les formes ou figures que l’on aperçoit sur les carreaux ou vitres des croisées après une nuit d'hiver. Ces formes sont d’un bel effet.

Dans la zone que nous visitons, nous ne retrouvons plus de trace de l’apparition de cette roche de soulèvement que dans la commune du Theil, dans le bois de Barnavast et au Quesne-à-Laye. Dans ces deux localités , elle con- serve sa nuance verte, mais d'un vert beaucoup plus foncé que celle que nous avons observée jusqu'ici.

Porphyre.— Les porphyres pétrosiliceux quartzifères ne se sont point épanchés par grandes masses dans notre presqu'île ; les ilots de cette roche ne sont pour ainsi dire, suivant l'expression de M. Dufresnoy, que les bouches de dégorgement d’une grande masse intérieure de porphyre, dont la force d’éruption a été assez énergique pour soulever et fissurer les roches qui l’avaient précédé dans l’ordre chro- nologique, mais trop faible pour y ouvrir une grande et large voie d'épanchement. Les exemples de ce genre sont

115 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

très répandus dans la zone de Flamanville, zone dont l’éten- due aurait pour limite au Sud les arrondissements de Saint- Lo et de Coutances, et au Nord une ligne qui, partant de Vasteville, passerait au Theil, au Vast, et irait aboutir direc- tement à Morsalines. Nous ne comprenons point dans cette région la pegmatite et les granits de Teurthéville-Bocage et de Montaigu-la-Brisette, ni celui qui forme une partie du rocher de Baveskien, sous Quinéville; ces roches appartien- nent au massif du Val-de-Saire.

Nous prendrons pour point de départ du porphyre le cap du Rozel, d'où cette roche pyrogène, après avoir donné naissance à un sillon de plus de 600 mètres d’étendue dans la mer, projette ses ramifications dans toutes les directions sur la surface du sol que nous explorons.

Au Rozel, le porphyre est rose-jaunâtre quartzifére avec petits cristaux de feldspath rouge de brique et de blanc pas- sés au kaolin; sa pâte renferme aussi des paillettes de talc blanchâtre et verdâtre.

A Surtainville, les cristaux de feldspath rouge sont beau- coup plus gros. Cette roche a son gisement à la Décauche- rie et au Sud de l’église, elle forme le mont d'Odin et le mamelon opposé, mais comme celle de la Décaucherie, cette dernière est très altérée.

Le porphyre continue à se montrer à Saint-Germain- le-Gaillard sur les limites du Rozel. En allant versle Sud, on le voit surle haut du chemin qui conduit de la vallée de Bau- bigny à l’église de cette commune ; il y est en grosses mas- ses dans.le chemin creux de la vallée, et dans les champs voisins qui dominent ce chemin au Sud-Est. Il cesse de paraître pendant quelque temps, puis on le retrouve à Séno- ville, dans le taillis des Rogueries, il est gris-blanchâtre à la surface et très altéré ; mais à une certaine profondeur, il est très rouge, à petites parties, talqueux, quartzifère;

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 119

les cristaux de feldspath sont rouge de brique ; quelques échantillons ont l'aspect caverneux.

Au Vrétot, au lieu appelé la Croix-Morin, en creusant un puits, il y a une dizaine d'années, on à mis à découvert, par une profondeur de cinq à six mètres, une roche blanc- verdâtre avec cristaux très blancs de feldspath semés dans sa pâte. Le feldspath estentièrement passé à l’état d’hydro- silicate d’alumine blanche. Ce filon qui a pénétré dans les roches dévoniennes, sans être arrivé jusqu’à la surface du sol, n’a pas plus de trois décimêtres de puissance.

Il existe, au pont Danais, une roche de même nature plus décomposée; elle est en assises considérables et ressemble assez à des pierres qui auraient été placées pour établir un ouvrage de maçonnerie.

Au hameau Barrière, il est talcifére rougeàtre altéré; il plonge dans les terres jusque dans le chemin creux et profond qui conduit à Malassis et qui sert de limites aux communes des Perques et du Vrétot; il est tout- à-fait décomposé et réduit à l’état de désaggrégation , conservant encore intacts ses cristaux rouge de brique et ses fissures telles qu’elles étaient avant sa décompo- sition. Le même porphyre, de couleur brunâtre , très altéré et même entrant en décomposition, se voit en gros blocs sous le village de la Paperie, oùil forme le lit et les bords d’un petit ruisseau, qui va se jeter dans la Cie. On retrouve encore le porphyre pétrosiliceux quartzifére, réduit à l’état sableux, dans un jardin appartenant à M. Rihouet, tout près de l’église.

La commune de Bricquebec compte aussi au nombre de ses roches le porphyre pétrosiliceux. Il est en décomposi- tion et à l’état sableux sur le haut de Bremond ; à l’entrée de la route de Bricquebec à Porthail, et à deux ou trois mètres de la fraidronite, il est en pleine décomposition.

120 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

Dans ces deux localités, il est traversé par un filon de quartz compacte. Nous remarquerons en passant, que le quartz, soit eompacte, soit cristallisé, soit carié, joue un grand rôle dans les roches pyrogènes de notre pays.

Il est bien rare de ne point le rencontrer en filons, veines ou veinules, se ramifiant dans toutes les directions, dans le corps de ces roches. Ce cas étant à pe près général, nous n’en citerons d'exemples que lorsque nous le croirons ulile.

A la ferme des Petits-Prés, on voit, dans la pièce de terre à droite qui précède la maison d'habitation, une masse de porphyre disposée en assises dont les directions sont très variées. I est pétresiliceux quartzifère micacé à pâte grisâ- tre et gris-rose avec de très petits et nombreux cristaux de feldspath rosâtre et blanchâtre, orthose et albite, parmi les- quels on en remarque de plus volumineux kaolinisés. Quel- ques portions de celte roche sont tout-à-fait désaggrégées el ne présentent plus que des sables et des graviers feld- spathiques.

Dans la direction de PEst, à deux kilomètres au plus des Petits-Prés, le porphyre s’est fait jour sur la commune de Magneville ; on le voit entre les lits de grès qu’il a soulevés, à quarante mètres environ de l’Étang-Bertrand, en montant la rampe qui conduit à la lande de Magneville. Il est très décomposé et presque converti en une argile dure, dans laquelle on reconnaît encore les cristaux de feldspath rouge que le temps a respectés pour témoigner de l'existence de cette roche. Ce porphyre est jaunâtre el recouvert assez fré- quemment d’une couche d’oxide de fer.

En nous dirigeant vers le Sud-Est, nous avons retrouvé la même roche d'épanchement sur la commune de Sainte- Colombe, au hameau de la Croix-Fétage ; elle est grisâtre décomposée; à quelques mètres de profondeur, elle est solide,

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE, 194

à pâte grisâtre avec cristaux de feldspath verdâtre. Quel- quefois ces cristaux deviennent rougeâtres lorsque la pâte prend une nuance brunâtre.

Le même porphyre se reconnaît au hameau de l'Église, sous un jardin qui tient au cimetière, d'où on peut le suivre jusque dans la rue du haut de la Ville, en traversant un herbage dans lequel il est en gros blocs le long du chemin qui y est pratiqué.

Un porphyre rose qui a beaucoup de rapport avec ceux que nous avons vus jusqu'à présent, se rencontre non loin de Valognes, dans la lande du Catelet, il a soulevé Île grès silurien ; il est brun rosàtre quartzifère, ses cristaux sont passés au kaolin blanc-jaunàtre.

Le même porphyre rose altéré conservant quelques cris- taux rouge de brique, se voit dans un petit taillis attenant à la pièce de terre de Pierre Baudet, rue des Ludés, commune de Brix. Celui quiest venu au jour dansle bosquet du Buset à Sidevast, dans la commune de Tamerville, est absolument le même; sa teinte est cependant plus rouge, ses cristaux plus intacts et sa pâte sans altération sensible. Dans un petit chemin à l'Ouest du moulin de l'Arche, le porphyre n’est plus rose, il est brun-foncé altéré quartzifère, analogue à celui de Sainte-Colombe.

La roche qui se trouve au milieu des phyllades à un kilo- mètre de l’église de Sauxmesnil, au Sud, nous a paru être un porphyre entièrement décomposé; c’est toujours la con- tinuation de ceux que nous avons déjà remarques à peu de distance du bourg du Vast, au Sud, et à Brillevast, dans un petit chemin parallèle à la rivière de la Saire, en allant du Vast à la manufacture de Gonneville.

Le même porphyre existe aussi au Theil, dans le bois de Barnavast : ce dernier est moins altéré, il est rougeàtre et ses cristaux sont blanchâtres.

199 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

Ces diverses espèces sont talcifères ou micacées; leur degré de décomposition étant avancé, empêche de connaître lequel des deux minéraux entre comme partie accidentelle dans la pâte de ces roches.

Dans la chasse Rougrt, commune de Montaigu-la-Bri- selte, le porphyre pétrosiliceux, gris-brunâtre quartzifère décomposé, a traversé le granit dont on voit les afileure- ments dans le voisinage; on peut le suivre l’espace de. soixante-dix mètres au moins sur la gauche, et même jus- qu'à l'entrée du chemin d'intérêt collectif de Montaigu à Montebourg.

Quelques parties de cette roche et le filon de quartz qui Ja traverse, sont recouverts d’une couche d’épidote com- pacte jaune-verdâtre. Ce minéral ne peut point être pris- pour du tale, malgré les apparences extérieures qui portent à le croire ; car le tale est très difficile à fondre au chalu- meau et encore ne fond-il que sur les bords, tandis que le minéral dont il est ici question fond très facilement en se boursoufilant.

Sur la route de Valognes à Quettehou, par les chemins vicinaux ou d'intérêt collectif de Tamerville, de Montaigu et de Sainte-Croix, nous avonsreconnu, à cent mètres envi- ron d’une croix qui est dans le village de la Blanche-Mai- son, et à une distance de deux kilomètres à peu près, dans la direction du Nord-Ouest au Sud-Est, de la chasse Rouget, le même porphyre que nous venons de voir dans ce chemin même.

A Teurthéville et à Sainte-Croix-Bocage, un porphyre pyritifère peu micacé, grisâtre avec petits cristaux de feld- spath vitreux, a soulevé les grauwackes qu’il a bouleversées pour arriver au jour; il est un peu altéré et les points rou- geàtres que l’on y remarque sont dus aux cristaux décom- posés.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 193

Pour terminer la série des porphyres pétrosiliceux quartzi- féres, nous allons retourner sur nos pas et reprendre à Vasteville et dans le canton des Pieux, la description de ces roches pyrogènes.

A Vasteville, on rencontre au hameau Feudet, à peu de distance du pont des Sablons, des bancs assez considérables d’un porphyre rose renfermant de petits cristaux de feld- spath rouge de brique, et des grains de quartz; quelquefois il prend la teinte brune plus ou moins foncée.

Sur toute la ligne da chemin de Diélette aux Pieux, on voit fréquemment le porphyre enclavé dans les granits et les pegmatites. Sa pâte est rosâtre quartzifère à cristaux roses ou jaunes, ou rose pâle avec des paillettes de mica argenté, et beaucoup de petits cristaux de feldspath rose.

La plus rare et la plus curieuse de ces roches se trouve au pont neuf de Tréauville, dans une pièce de terre sur la gauche, proche de ce pont; c'est une espèce de pyromé- ride. Ce porphyre composé d’alternances de pétrosilex com- pacte brun-foncé de deux millimètres d'épaisseur, et de pétrosilex noirâtre de cinq à six millimètres aussi d'épais- seur, contenant des cristaux feldspathiques jaune-serin et blanchâtres, renferme dans son centre un petit noyau de pétrosilex noirâtre, sur lequel les deux bandes viennent se placer concentriquement de manière à former une masse sphéroïdale d’une puissance souvent indéterminable, mais quelquefois d’un volume de plusieurs mêtres cubes; il est quartzifère et faiblement micacé.

Au haut de la rampe du chemin qui conduit aux Pieux, route de Saint-Germain-le-Gaillard, on voyait, au Bus, au milieu des phyllades, un petit filet de quelques cen- timètres de largeur aa plus d’un pétrosilex ou d’un porphyre altéré à saveur saline et fondant en émail blanc; il a disparu lors de l'élargissement du chemin.

194 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

Dans les mêmes phyllades, à 400 mètres du bourg, nous avons trouvé un porphyre peu micacé, dont la pâte nuancée de rouge et de brun, assez solide quoiqu'un peu altérée, est semée de cristaux de feldspath d’un beau rouge de brique et de jaune serin, et de grains de quartz; il traverse le chemin et va se réunir à ceux de Grosville, dans la direction de l'Ouest à l'Est à peu près.

A trois kilomètres des Pieux, route de Cherbourg, com- mune de Benoistville, un porphyre en décomposition ayant beaucoup d’analogie avec celui du Bus, forme des amas transversaux dans les roches maclifères et va se confondre avec ceux qui sont déjà si abondants dans la commune de Grosville, en suivant aussi la direction de l'Ouest à l'Est.

Le sol de la commune de Grosville est en grande partie formé de roches feldspathiques, parmi lesquelles figure en première ligne le porphyre pétrosiliceux; il prend indistinc- tement les teintes rose, grise, brunâtre, grisâtre, jaunâtre, verdâtre, etc.; il est plus ou moins avancé en altération ou en décomposition. -

Au hameau des Curés, il est représenté par une grande masse d'argile kaolinique de couleurs blanche, rouge, rose, unies ou bigarrées, traversée par des filons de quartz hyalin et conservant toujours les fissures telles qu’elles étaient avant sa décomposition.

Cent mètres plus loin, cette roche, altérée seulement à la surface, devient solide à une certaine profondeur et se prolonge jusqu’à un kilomètre au-dessus du village. Après avoir disparu pendant quelque temps sous les roches phyl- ladiennes et grauwackiennes et sous des masses d’argiles du diluvium, elle reparaît près de l’église à la carrière Beau- fort, d’où on extrait pour la construction des maisons et pour lentretien des chemins. Les cristaux de feldspath implantés dans la pâte sont tantôt jaunes, tantôt roses et

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 195

tantôt rouges, à petites et à grandes parties, toujours ren- fermant des grains de quartz, soit noir, soit grisâtre ; elle est presque toujours micacifère.

Au hameau du Point-du-Jour, la pâte de cette roche est plus compacte, sans mica, peu quartzifère, avec de petits cristaux feldspathiques blanchâtres. En suivant le chemin - qui part de la Croix-des-Burons pour aller à la Croix-Morin, on marche pendant quelque temps sur le porphyre, sur le pétrosilex et sur l'harmophanite.

Nous avors trouvé au mont Saint Pierre, à Siouville, un porphyre pétrosiliceux gris-verdâtre ou gris-rosâtre à texture faiblement écailleuse, avec des petits cristaux de feldspath grisätre mal définis et des cristaux d’amphibole altérés; il s’est ouvert un large passage au milieu des phyllades.

Au mont Saint-Gilles, on remarque parmi les roches qui sont sur le rivage, un porphyre noirâtre à texture très com- pacte, qui enveloppe de petits cristaux de felds path d’un blanc- jaunâtre ou verdâtre; 1l est peu éloigné de celui que nous venons de voir au mont Saint-Pierre; c’est encore un por- phyre pétrosiliceux.

A Düélette, il est compacte pétrosiliceux, gris-verdàtre avec quelques cristaux d’amphibole et de feldspath blanc; on y aperçoit quelquefois du mica bronzé avec de petites pyrites cristallisées. La même roche se présente sous la couleur rose, tantôt avec quartz en grain, tantôl sans ce minéral avec cristaux d’amphibole et de feldspath blanc; Pamphibole est verte et ses cristaux sont de la dimension de quelques millimètres à un centimètre,

Il existe ici un porphyre pétrosiliceux amphibolifère qui a percé le sol sur plusieurs points très rapprochés, notam- ment sur le chemin de grande communication de Diélette aux Pieux, et sur celui de Diélette au même bourg par l'église de Flamanville.

126 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

Cette roche paraît être d’un jaune-brunâtre, mais ce résultat est à l'état avancé de décomposition dans lequel elle se trouve, car sur les surfaces récemment mises à jour, la décomposition n’a pénétré qu’à demi, la couleur est rouge d’un brun plus ou moins foncé, et il est probable qu'à de plus grandes profondeurs, n'ayant point été atteinte par l'influence des agents atmosphériques, elle existe avec sa couleur naturellé qui est probablement le noir plus ou moins prononcé.

Le granit de Flamanville, sous la douane de Diélette, est traversé par plusieurs filons de ce porphyre, qui courent dans différentes directions. Au point de contact de la roche encaissante et de la roche injectée, nous avons remarqué que celle-ci était très compacte el offrait une teinte presque noire, tandis qu’en s’éloignant de ce point, la nuance noire se fondait peu à peu pour être remplacée par des couleurs grisâtres, jaune-rosâtres ou rougrâtres. La texture com- pacte disparaissait alors avec la teinte noire et devenait semi-compacte, esquilleuse, grenue, etarrivait même à l'état de désaggrégation en revêtant les couleurs que nous venons d'indiquer. Dans ces divers cas, elle contient toujours des petits cristaux d’hornblende noirâtre et de feldspath albiti- que blanc ou blanc-verdâtre.

A la Croix-Bourget, sur Tréauville, le porphyre se pré- sente en dykes considérables avec tous les caractères que nous venons de lui reconnatire à Diélette ; sous le choc du marteau, il se divise en gros fragments rhomboïdaux. Sur d’autres points de cette commune, à Flamanville et aux Pieux, il se montre en blocs oblongs arrondis, d’une düreté excessive, au milieu des sables granitiques.

Lorsque le granit n'est point altéré, on peut aisément se procurer des échantillons réunissant les deux roches py- roïdes.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 197

Les portions de cette roche qui conservent la teinte noirâtre attirent à elles le barreau aimanté, tandis que les autres ne lui fontéprouver aucun effet sensible,

En suivant les falaises de Flamanville pourallerde Diélette à Sciotot, on rencontre fréquemment des porphyres avec amphibole, soit grisâtres, soit roses maculés de blanc, soit rosätres, soit verdâtres, soit enfin brunâtres, les uns à pâle compacte pétrosiliceuse, sans cristaux apparents d'amphibole, mais contenant des cristaux feldspathiques blanchâtres ou blancs rosés ; les autres avec cristaux d’amphibole implantés dans une pâte de pétrosilex avec cristaux d’albite et d’orthose réunis, ou de l’une de ces espèces seulement. L'amphibole est quelquefois noirâtre ou verdàtre en cristaux de sept à huit millimètres de longueur, tandis que d’autres sont à peine visibles et microscopiques. C’est plus spécialement au pied des falaises et à Sciotot, sur le rivage la mer bat continuellement de ses vagues les rochers presque sous-marins, que ces roches sont le plus variées.

Au hameau la Fosse, à Pierreville, le porphyre pétrosili- ceux plus ou moins altéré est de couleur violacée à texture compacte et renferme beaucoup de petits cristaux de feld- spath rougeâtre changé en kaolin; le quartz y est peu répandu, mais On y voit de très pelits cristaux d’amphibole noire. Cette roche suit la direction de l'Ouest à l'Est à peu près, traverse le chemin de Surtainville aux Pieux et va former le sous-sol d’une partie de la commune de Pierreville.

Quelquefois la nuance violacée devient pale et les cris- taux feldspathiques moins abondants. Sur quelques points, celte roche perd de sa compacité et passe à la texture sub- granulaire ou esquilleuse avec teinte gris-rosâtre.

Nous avons observé qu’en général les pétrosilex et les porphyres prennent cetté texture lorsqu'ils éprouvent un commencement d'allération et de décomposition.

198 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

Tout près de ce porphyre, on en voit un autre aussi pétrosiliceux , gris, avec des grains de quartz abondants et avec des cristaux de feldspath kaolinisés; après avoir disparu sous les roches dévoniennes, il se retrouve à quelques cen- taines de mètres à l'Est de l’église, sur le chemin rural de celte commune au Vrétot par la Croix-Morin.

La lande dela Lichette, sur Saint-Germain-le-Gaillard, nous offre un beau porphyre noir compacte pétrosiliceux, calca- rifère, parsemé de beaucoup de petits cristaux d’albite et de quelques grains de quartz; il attire le barreau aimanté et sa cassure est largement conchoïdale, Il renferme des parties noduleuses de pétrosilex noirâtre à texture compacte qui semblent avoir été enveloppées dans la pâte cristalline; cet accident le rend quelquefois fragmentaire. Ces espèces de noyaux se détachent de la roche englobante lors de la décom- position de cette dernière.

Le même porphyre, avec tous les caractères que nous venons de lui reconnaître, se voit à Grosville, dans la pièce Latête, proche de l'hôtel Veniet; on peut le suivre depuis ce lieu jusqu'au village du Point-du-Jour. Comme nous l'avons déjà dit, il est recouvért par le porphyre pétrosili- ceux. Lorsqu'il est aliéré, il devient grisâtre et les parties noduleuses conservent leur couleur noire, mais lors de la décomposition, le porphyre prend la teinte blanche et les noyaux deviennent gris. On remarque généralement que les fragments de pétrosilex sont plus durs que la pâte du por- phyre et qu’ils résistent plus longtemps aux effets des agents destructeurs.

Ce porphyre est appelé par M. Brongniart, mélaphyre demi-deuil, el mélaphyre sanguin lorsqu’aux cristaux de feldspath blanc succèdent des cristaux d’orthose.

Ilexiste encore dans la commune, de Grosville un por- phyre gris-bleuâtre pétrosiliceux, micacé, quartzifére, altéré;

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE, 129

Pamphibole est verdâtre et le feldspath rose. La carrière d’où on l’a extrait est comblée; elle se trouvait près la Croix- Morin dans deux pièces de terre, sur la droite du chemin qui va à Pierrevilte.

Tous les porphyres que nous venons de voir sont identi- quement les mêmes, quoique présentant un aspect minéra- logique un peu différent les uns des autres : ils sont souvent profondément altérés, circonstance due aux agents atmos- phériques et peut-être aux innombrables filons de quartz qui les ont pénétrés dans toutes les directions.

Les granits de Flamanville sont traversés par des roches plus ou moins verdâtres analogues à de l'euphotide et à de la serpentine. La matière verte, quoique intimement liée au quartz et au feldspath, se laisse cependant rayer par une pointe d’acier et se résout au feu du chalumeau en une boule noirâtre, ce qui nous porte à croire que ce minéral est de la chlorite verte. Le quartz et le feldspath sont blancs, souvent teintés en vert très tendre, et Îles cristaux feild- spathiques ne sont pas toujours bien prononcés. C’est surtout près du trou Baligan, au lieu dit les Corbettes, qu'ils sont mieux déterminés; au Déheu, on voit de petites écailles de fer oligiste brillant au milieu des parties constituantes.

Nous avons reconnu cette roche dans la Hague, à Gréville, sur le côteau qui regarde la mer sur le Nord, le long du che- min des douaniers; elle est en amas transversaux dans les roches granitoïdes.

Jusqu'à plus ample examen, nous classons cette espèce parmi les porphyres protogyniques, qui se composent d’une pâte adélogène formée de feldspath, de tale ou de chlorite, au milieu de laquelle sont disséminés des cristaux feld- spathiques.

Mimosite.

Nous terminerons la nomenclature des roches ignées par la mimosite, roche éruptive noirâtre

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130 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

grenue, à grain généralement très fin, composée de pyro- xène pour un cinquième à un dixième de la masse, de fer titané pour un à quatre pour cent, el pour le reste de fetd- spath vitreux teint en vert-noirâtre par le pyroxène. La seule localité nous ayons eu occasion de la reconnaître est le Vretot. Son habitat est dans un petit chemin qui con- duit du pont de Malassis à la croix du Carrefour-du-Bosq- de-la-Haye. La carrière d'où on l’a extraite pour la répara- tion du petit chemin, il y a une dizaine d'années, est placée à droite au pied d’un côteau d’une faible élévation; elle est recouverte par des broussailles. On voit en face, sur la gauche, cette roche en petites boules au milieu deses parties décomposées, Elle est à grain fin et à grain excessivement fin, traversée par des filons de quartz bleuâtre amorphe. Sa pâte renferme des cristaux visibles de pyroxène et des aman- des de calcaire spathique blanc-rosé entourés d’une pellicule de parties verdâtres, dues probablement à la décomposition des malières pyroxéniques.

MASSIF DE LA HAGUE.

Les rochesplutoniques dela Hague sont très variées et pré- sentent quelquefois de grandes difficultés dans le classement, à cause de leur oblitération.

La roche granitoïde dominante de cette contrée renferme constamment des cristaux d’amphibole souvent microsco- piques, plus ou moins bien prononcés, ou de l’amphibole très atténuée, quine permettent pas de la désigner sous le nom de granit proprement dit, ni de granit syénitique, quoi- que sur quelques points elle en offre à peu près les carac- tères. Le mica, élément indispensable du granit, s’y trouve bien, à la vérité, avec la hornblende, mais il n’y est repré- senté habicuellement que par quelques paillettes dissémi-

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 451

nées. Cette roche existe dans la partie comprise entre Her- queville et Gréville, Nous la regardons comme un accident de la syénite, accident dans lequel la hornblende et le mica sont sur que'ques points plus abondants et plus rares sur d’autres. Examinée sur des échantillons pris isolément, elle pourrait être considérée, tantôt comme un diorite, tantôt comme une espèce de granit syénilique; mais en étudiant sur le terrain les diverses modifications qu’elle subit par la présence ou par l'absence des éléments constituants ou par leur quantité plus ou moins grande, on voit qu'elle ap- partient évidemment à la syénite.

Syénite. La syénite se montre à Herqueville, immé- diatement à la suite des phyllades de Vauville. Elle forme un petit monticule que l’on gravit en appuyant sur la gau- che après le mont de Crève-Cœur. Elle est à gros grain, son feldspath est rose, son quartz grisâtre et son amphibole noi- râtre. On la suit jusques sur la commune de Jobourg elle conserve encore quelque temps sa texture à gros grain. A la pointeS.-O. de la falaise, elle se compose de feldspathgrisâtre à grain moyen etd'amphibole à grain fin disséminée dans sa pâte, au milieu de laquelle se rencontrent de plusgros cristaux héxaëdres de hornblende ; elle est au contact d'un diorite à petit grain et d’un autre à grain moyen gris-verdâtre. La matière de l’amphibole très atténuée, que cette roche contient en petite quantité, est très abondante dans le diorite ; les cristaux y sont allongés et bien déterminés. Quelquefois la syénite ne renferme que des cristaux de hornblende d’égal volume avec quelques parcelles de mica argentin.

Nous avons remarqué que depuis le moulin du Moulinet à Herqueville, jusqu'à la pointe de Jobourg, les roches étaient décidément amphiboliques ; celles que nous verrons d'ici à Jobourg ne présentent pas toujours, pour la plupart, des caractères aussi bien tranchés. Elles sont sujettes à une

152 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

oblitération en vertu de laquelle la hornblende, élément fon- damental, s’efface de telle sorte qu’il ne reste qu’un ensem- ble essentiellement granitique qui met dans l'embarras de savoir si la roche est un granit, une protogyne ou une syé- nite; mais, comme nous l'avons déjà dit, il n’y a qu’un ins- tant, l’étude sur les lieux met à même de reconnaître la vérité.

Au cap et sur la falaise de Jobourg, on a sous les yeux une syénite à grain moyen, tantôt jaunâtre, tantôt gris-blan- châtre avec quartz hyalin gris et mica brunätre unis à une grande quantité de très petits cristaux de hornblende. Quel- quefois elle perd une partie de son mica etdevient plus cris- talline : quelques mètres plus loin, le mica se réunit en petites paillettes et forme des macules de un à deux centi- mètres qui lui donnent l'apparence mouchetée. En partant de l’église de Jobourg pour se rendre à Plainvy, on trouve dans le chemin creux des syénites associées à la protogyne et aux diorites.

La syénite se continue jusqu’au petit ruisseau d'Écalgrain avec ses rochers déchirés tels que nous les retrouverons à Omonville. |

Au village de Laye et à Goury, commune d’Auderville, elle se présente avec tous les accidents de texture qui la caractérisent sur la falaise de Jobourg. Elle est rosâtre à grain moyen avec amphibole verdâtre, Tantôt le feldspath est rosâtre, tantôt blanchâtre, tantôt les deux nuances sont réunies. Quelquefois la chlorite verte y forme un enduit de quelques millimètres d'épaisseur.

En approchant et en face du phare, on voit une syénite de couleur rose à grain moyen avec quelques petits cris- taux d’amphibole ; le grain du feldspath devient insensible ment plus gros el passe à la nuance gris-blanc et l’amphibole devient pius abondaute. Elle renferme des lits de grauwacke,

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 155

de phyllades et du quartz calcédoine qu’elle a enveloppés dans sa masse pâteuse en arrivant à la surface du sol. Tout près de celle-ci, nous avons remarqué une roche à grain moyen dont le quartz est gris et le feldspath blanc-rosé, con- tenant des cristaux d’amphibole verte; c’est encore une syé- nite que l’on serait tenté de rapporter aux protogynes, à cause de la hornblende altérée, qui dans ce cas ressemble beaucoup au talc. Avec un peu d'attention, il est aisé de reconnaître que ce n’est point du tale, mais bien de l’'amphi- bole. On ne peut se lasser d'admirer, au même endroit, un bel exemple de léruption de roches pyrogènes soulevant les roches sédimentaires pour arriver au jour.

En avançant vers le cap de la Hague, sur la commune de Saint-Germain-des-Vaux, on voit une syénite qui est la continuation de celles d’Auderville. Elle est grisâtre, à grain moyen, le feldspath est blanchâtre et le quartz gris. Elle ne présente d’abord que de petits cristaux d’amphibole noi- râtre en petite quantité, mais bientôtils s’ytrouvent en assez grand nombre pour constituer une syénite dans laquelle les silicates magnésiques sont en très petits grains ; elle attire le barreau aimanté, ce qui démontre la présence du fer oxi- dulé. A celle-ci en succède une autre dans laquelle les par- ties constituantes sont plus développées, la hornblende est en cristaux plus gros, plus allongés et mieux formés, le feld- spath est blanc rosé et la roche offre en grand la teinte verdâtre,

Parmi les syénites assez bien caractérisées, nous voyons toujours quelques roches à grain moyen et à petit grain, de couleur blanchâtre ou rosâtre, faiblement micacées, dans les- quelles l’amphibole est en petite quantité. Ce sont encore les mêmes que celles qui bordent la côte depuis Jobourg jusqu’au village de Laye. On les retrouve à Saint-Germain- des-Vaux près de la petite place est l'hôtel du commerce,

134 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

et à l’extrémité du chemin qui mène de cet hôtel à la mer, dans une pièce de terre sur la gauche.

Les syénites que nous avons examinées depuis les falaises de Jobourg jusqu’à Saint-Germain-des-Vaux n’ont pas un caractère aussi bien prononcé que celles qui forment en par- tie le territoire d’Omonville-la Petite, de Digulleville, au hameau Asselin, et d'Omonville-la-Rogue. Celles-ci sont composées d’un feldspath ou brunâtre ou blanchâtre ou vio- lacé, à grain moyen, et d’amphibole à grain ordinaire soit verdâtre, soit noirâtre : au milieu de ces éléments dans les- quels le feldspath domine, on remarque de fort beaux cris- taux d’orthose très lamelleux, tantôt rosâtre, tantôt d’un rouge vif, quirendent cette roche porphyroïde. Elle renferme aussi de l’albite verdàtre, moins bien cristallisé, quelques grains de quartz incolore et un peu de mica noir. L’'albite de cette roche entre facilement en décomposition, dans ce cas, elle se laisse facilement rayer par une pointe d’acier. Cette syénite passe quelquefois à la texture à grain fin et se trouve au contact d’un diorite à grain moyen. Elle renferme des amas d’une très belle roche nommée épidotite, formée d’épidote grenue et de quartz en grain : quelquefois des cristaux de feldspath rose lui donnent la texture porphy- roïde. Ces cristaux de plusieurs centimètres de volume, de la couleur du plus beau rose, épars au milieu des éléments constituants d’un vert tendre, nous offre une des plus belles roches du département de la Manche. Elle à son gisement à Digulleville dans les syénites, et à Gréville dans les pro- togynes, le long du sentier que suivent les employés de la douane.

Protogyne, La protogyne se montre depuis Her- queville jusqu’à Cherbourg sous des formes variées. A Her- queville, elle est à grain moyen avec feldspath verdâtre et blan- châtre et tale brun-verdâtre. Tantôt le feldspath verdâtre

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 155

contient un peu de quartz grisâtre, tantôt le quartz en grain est remplacé par de petites veinules de quartz amorphe; quelquefois la roche est schistoïde brun-verdâtre. A Jobourg, elle est aussi à grain moyen gris-verdâtre. A Auderville, dans la baie d'Écalgrain, elle est à grain moyen verdâtre traversée par un filon de pegmatite rose. À Omonville, les protogynes sont, sur quelques points, uniformes,de couleur rosâtre plus ou moins foncée, à grain moyen avec tale ver- dâtre. Ailleurs, elles sont à grain moyen verdàtres ; enfin quelques unes sont glandulaires, verdâtres, les parties glan- dulaires sont composées de feldspath rose. Dans cette der- nière on rencontre quelquefois du quartz cristallisé pyrami- dal et des cristaux tabulaires de feldspath vert. Ces roches se voient jusqu'au fort d'Omonville à peu près, proche des roches clastiques qui leur font solution de continuité. Après les métaxites reparaissent les protogynes qui sont, aussi bien que les autres roches d’épanchement, sur le versant N. des côteaux qui font face à la mer. Le feldspath de ces roches devient quelquefois grenu et finit par prendre une texture presque compacte contenant du quartz et du mica ou du tale vert-noirâtre en petite quantité avec un peu de stéatite. C’est bien une protogyne à grain fin.

_ À Equervière, commune d'Éculleville, elle est verdâtre à grain moyen ; dans la même commune, elle est quelque- fois à grain fin de couleur grisâtre enclavée dans les grau- wackes; à Nacqueville, elle est ou vert-jaunâtre ou vert- rosâtre uniforme. On en voit aussi de glandulaires dont les noyaux de feldspath d’un beau rose sont entourés de tale brun-verdâtre; d’autres sont zonées, c’est-à-dire, formées de feldspath rose qui paraît alterner avec du talc verdâtre. A partir des arkoses, les protogynes sont schistoïdes en grand. Les mêmes roches se trouvent en grosses masses à Gréville, au douet Cannu; le rocher de la Loge en est for-

136 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

en grande partie. Les unes sont à grain serré presque fn et très cristallin, d’autres sont à grain moyen, le feldspath est rose-jaunâtre et la chlorite est vert-foncé. Quelques unes ont le feldspath rose et la chlorite verdâtre, comme aux tré- pieds de Survy. A Urville, la protogyne est gris-rosâtre glanduïaire, elle est en filon dans le gneiss ; quelquefois elle est uniforme el traversée par des filons de quartz amorphe.

A Querqueville, sur la route départementale de Beau- mont, elle se présente tantôt avec la texture granitoïde, le feldspath est rose et le tale vert-noirâtre ; tantôt elle est schistoïde avec feldspath rosàtre ou rougeûtre, avec tale verdâtre; tantôt enfin elle est à grain moyen très serré de couleur vert-noirâtre. A Tonnvville, sur le même chemin, en face du moulin La Roque et du moulin des Petits-Prés, le : feldspath de la protogyne est blanchâtre et le tale vert-noi- râtre. À Équeurdreville, hauteur des Couplets, et sur le côteau E. de la vallée Sainte-Anne, elle se compose de talc verdâtre qui entoure des noyaux de feldspath rosâtre eris- tallisé ; le quartz est vitreux, et le feldspath grenu est ver- dâtre et rosâtre. Cette dernière protogyne renferme une très petite quantité d’'amphibole noirâtre.

Les talcites de Cherbourg doivent, en partie, leur redres- sement à des filons de protogynes qui se montrent dans le bassin O. du grand port; le quartz et le feldspath sont à grain moyen, le premier est de couleur grise, le second est blanc-rosé et le tale est verdätre chloritique.

Nous rangeons parmi ces protogynes, mais avec doute, une roche dont le quartz et le feldspatb sont unis en quan- tité à peu près égale au tale verdâtre; elle contient des nids de galène au milieu des pyrites cristallisées. Il en est de même d'une autre roche trouvée comme la précédente dans le bassin O. du grand port. Elle est tantôt à grain moyen, tantôt à grain presque fin. Son feldspath est rosâtre;

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 157

la stéatite jaune-serin remplace le tale et le quartz est blanc. Elle est traversée par un grand nombre de filets et de veinules de quartz blanc hyalin amorphe; les joints des fissares sont tapissés de cristaux tabulaires de feldspath blanc-rosé. Quelquefois la stéatite a disparu, en laissant vides les places qu'elle occupait, ce qui lui donne Faspect caverneux. Cette dernière roche peut être considérée comme un filon de quartz et de feldspath avec matière stéa- titeuse, injecté dans les talcites. Nous reviendrons sur ces pseudo-protogynes lors de la description des talcites.

Pegmatite. La pegmatite se montre assez rarement dans le canton de la Hague. Nous ne l'avons remarquée qu’à Jobourg, à Herqueville et à Auderville, dans la baie d'Ecal- grain. Elle forme des petits filons dans les roches granitoïdes. Son feldspath est blanchâtre, le quartz grisâtre et sa tex- ture grenue.

Fraidronite. La fraidronite à grain moyen grisâtre légèrement altérée forme des filons dans les talcites près des arkoses, à Omonville.

On la voit aussi au Culeron, commune de Jobourg; elle est à grain plus fin que la précédente. C’est la même qui, au Pou du Rosel, est recouverte de petits mamclons sur la surface exposée aux agents atmosphériques et au flot de la mer.

Il existe une grande analogie entre les roches du Culeron, de Sciotot etde Diélette; nous verrons, en parlant desterrains de gneiss et de stéaschistes, les rapports qui existaient autre- fois entre ces différentes localités.

Au N.-O. de Cherbourg, sur les communes d’Équeurdre- ville et d’Octeville, au lieu dit la vallée des Entes, carrière des Fourches, on remarque de grandes dislocations dues à l’épanchement de la fraidronite qui s’y trouve en masses considérables dans un état très avancé de décomposition.

138 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

Elle a pénétré les couches des talcites qui forment les deux côtés du vallon. Elle est ou jaunâtre ou gris-verdâtre à grain fin et à grain moyen. En se rendant au chemin de fer, dans la vallée de Quincampoix, en suivant la ligne du S.-E. à peu près, on retrouve la même fraidronite au milieu des talcites; elle est gris-jaunätre tout-à-fait décomposée, ne présentant plus que des argiles parsemées d’une grande quantité de paillettes de mica.

Harmophanite. Près des roches clastiques et sur le rivage d’Omonville, avant d'arriver à Gréville, on voit un rocher dont la tête battue par le flot de la mer est usée et de couleur gris-pâle: c’est une harmophanite à grain moyen un peu altérée. Son feldspath est grisâtre et son mica blanc- argentin talqueux. Elle forme un filon dans les stéa- schistes.

Diorite. Les diorites se trouvent disséminés soit en filon, soit en masses considérables, sur une grande partie du massif de la Hague. Ils sont assez bien caractérisés et se réduisent souvent en une pâte homogène plus ou moins compacte d’un gris-noirâtre ou verdâtre et quelquefois d’un gris-blanc. La base de ces roches semble être un albite compacte intimement mélangé d’amphibole verte en plus ou moins grande quantité. La couleur est toujours foncée et nuancée en verdâtre lorsqu'il n’y a point d'altération dans la roche.

Le diorite commence à se montrer à Herqueville dans un chemin creux qui laisse à droite le moulin du Moulinet, Il est à grain moyen et presque analogue à celui de Saint- Sauveur-Lendelin. Sur cette voie on rencontre des blocs assez volumineux de cette roche recouverts par un gravier qui résulte de sa décomposition.

En approchant des falaises de Jobourg et sur les falaises même, on trouve des diorites à grain moyen, à grain fin et à

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE, 139

grain plus ou moins fin, et des diorites compactes; ils sont ou micacés ou quartziféres, tantôt le feldspath semble dominer, tantôt c’est l'amphibole qui domine. Quelquefois on remar- que de gros cristaux d’amphibole avec la hornblende qui est à grain moyen. On y rencontre la pyrite de fer et l'oxidu- lite : la première est reconnaissable au feu du chalumeau qui donne une petite boule noirâtre attirable à l’aimant, la deuxiè- me fait éprouver un mouvement au barreau aimanté lorsqu’on lui présente le diorite qui contient de ce minéral. Quelques portions grisâtres de ces roches renferment des cristaux capillaires d’une excessive finesse d’amphibole noire qui donne au diorite un aspect maculé.

Toutes ces variétés sont associées à la syénite, qu’elles ont percée pour arriver à la surface du globe.

Parmi les diorites à grain moyen, ilenest quelquesuns qui offrent de beaux cristaux d’amphibole soyeuse, radiée, et du feldspath rosâtre en grain ou lamellaire en amas; c’estau milieu du feldspath que l’on voit les cristaux de hornblende.

Le diorite se lève quelquefois par plaques de quelques centimètres, en conservant toujours la texture grenue ; il devient aussi schistoïde et forme des couches de plusieurs centimètres d'épaisseur entre lesquelles on remarque de petits lits de diorite à grain moyen. Le diorite schistoide est recouvert, spécialement depuis Herqueville jusqu’à la falaise de Jobourg, par des gneiss et par des talcites, comme nous Île verrons plus tard.

Ces diorites à grain fin, à grainmoyen,ou compacte,sem- blent alterner entre eux , quoiqu'ils ne fassent qu’un tout de même nature. Cette différence de texture provient pro- bablement de quelques uns des éléments constituants dont le refroidissement plus ou moins lent sur certains points aura occasionné une cristallisation distincte ou confuse lors de l’arrivée au jour des matières en fusion. |

440 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

Une des roches qui concourt à former la pointe de la partie S.-0. de la falaise, se compose d’un feldspath demi- compacte tendant à la texture grenoïde. Flle est blanc-gri- sâtre parsemée desæristaux d’amphibole noire qui entre pour un qüart au moins dans sa composition; on pourrait fort bien la prendre pour un pétrosilex amphibolique, mais sa position au milieu des diorites et la liaison intime qui unit ces roches par un passage insensible, nous la fait ranger minéralogiquement et géognostiquement parmi les diorites.

Au trou des Fées, sous la grande falaise, le diorite est à grain moyen, micacifère. Au Culeron, on voit une dioritine verdâtre en contact avec un diorite à grain presque fin tra- versé par une dioritine vert-noirâtre.

Si l’on descend de l’église de Jobourg par le chemin au N. pour se rendre à l’anse de Plainvy, on trouve des diori- tines altérées qui se sont ouvert un passage au travers des syéniles et des protogynes. L

Les roches dioritiques cessent de se montrer jusqu’à la baie d'Écalgrain, commune d’Auderville, à partir des falaises, pour reparaître au-delà du petit ruisseau. Elles sont sous le terrain de transport. Leur grain est fin, verdâtre, quelque- fois altéré; elles font éprouver un mouvement très sensible au barreau aimanté. Près d’elles se trouve un filon de peg- matite rose analogue à celle de Helleville.

Derrière les magasins du phare, vers le $S. à peu près, et sur le rivage, on remarque une masse considérable de dio- ritine brun-verdâtre, que l’on retrouve à peu de distance dans la mer et le long du chemin qui conduit du phare à l'église. Elle se montre encore sur la commune de Saint- Germain-des-Vaux, dans une pièce de terre, très près de l'hôtel du commerce, sur la gauche de la rue de Haut, en allant à Omonville.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 141

La diorite avec toutes ses variétés et les roches grani- toïdes ont fait leur apparition sur toute la longueur du chemin que l’on parcourt de Saint-Germain-des-Vaux à Gréville. On peut les étudier spécialement en suivant le sentier des employés de la douane, sur la pente des côteaux qui regardent la mer. À Digulleville, le diorite est à grain moyen, l’amphibole est noirâtre un peu altérée et semble former de petites écailles au lieu de cristaux parfaits; une des faces des fissures présente un enduit de hornblende noire.

A Omonville, le diorite à grain moyen est en contact avec un diorite micacé à grain moyen; le mica blanc-argen- tin lui donne un aspect brillant. On y voit encore la même roche épidotifére, à feldspath verdâtre avec une syénite aussi verdàtre, Près du petit ruisseau qui sert de limite aux communes d'Omonville et d'Éculleville, le diorite est gri- sâtre avec amphibole noire. Tout près de ce dernier, la même espèce minérale devient schistoïde, en conservant la couleur verdâtre qui tend cependant à devenir vert-noirâ- tre. Au Val-Ferrand, le diorite à grain moyen se montre au haut du côteau en se prolongeant jusqu’au bord de la mer. Un des rochers qui se trouve sur cette voie offre une roche schistoïde dont le feldspath est vert-tendre et l’amphibole noire ; elle attire très fortement le barreau aimanté. Nous la considérons comme un diorite contenant une grande quantité de fer oxidulé. Très près du Val-Ferrand, nous avons remarqué un diorite schistoïde et une roche en filon qui, à la première vue, pourrait être regardée comme un diorite, mais que nous croyons pouvoir rapporter, avec doute cependant, à lhypersthène de M. d’Omalius. Elle est phanérogène, composée de saussurite et d'hyper- sthène, à texture granitoïde, ayant souvent une apparence adélogène au milieu de la texture granitoïde. La saussurite

142 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

est compacte blanc-verdâtre, l'hypersthène est noirâtre à éclat métalloïde et fond en verre gris-verdâtre très pro- noncé.

A Gréville, le diorite à grain moyen, que nous avons remarqué à Omonville, est en contact avec un pétrosilex blanchâtre nuancé faiblement en vert. Dans la même com- mune, on voit un diorite schistoïde à mica argentin renfer- mant des bandes de quelques centimètres de feldspath blan- châtre pointillé en noïrâtre par de petits cristaux d’amphi- bole. Un diorite à grain plus fin que le grain moyen et de couleur gris-noirâtre, un peu altéré, a soulevé les proto- pynes sur un point distant d’un demi-kilomètre à peu près

à l'O. de Landmer.

Au nombre des roches LH nous avons étudiées dti le phare d’Auterville jusqu’à Urville, il s’en trouve plusieurs daus un état d’altération ou de décomposition tel que lon éprouve beaucoap de difficulté pour les dénommer. Elles sont généralement de couleur gris-cendré tirant un peu sur le verdätre. Tantôt elles ont le grain moyen, tantôt le grain est fin ou presque fin, tantôt leur texture est compacte : ce sont des pétrosilex amphiboleux, des diorites, des diori- tines, de la chlorite, des phyllades et des grauwackes, etc. Ce n’est qu’à la fusion opérée par le chalumeau que lon parvient à les rapporter chacune à leur espèce.

Pétrosilex. Nous retrouvons dans la Hague plu- sieurs variétés de pétrosilex. A Écalgrain, commune d’Au- derville, il est rose talcifère. A saint-Germain-des-Vaux,

au lieu dit Cari, on en voit un qui est gris-blanc talcifère avec pyriles très fines; à Éculleville, côteau du Moulin, et à Gréville, à la tour Feuillie, il est compacte, couleur de chair, traversé par de petits filets de quartz blanc-verdâtre. A Omonville, il se revêt des mêmes nuances, mais il est stratiforme et recouvert sur les joints des fissures par l'héma-

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 145

tite rouge. A la Cotentine, commune d'Éculleville, même pétrosilex aussi stratiforme quartzifère. D'Eculleville à Omon- ville, le pétrosilex est compacte talcifère verdatre, À Omon- ville, sous le fort et bat le flot de la mer, il est com- pacte, en masses straliformes présentant des parcelles d’am- phibole noirâtre disséminées systématiquement et à peu près parallèlement à la stratification, de manière à offrir l’aspect d'un gneiss; il renferme de l’oxidulite. A Gréville, il est compacte grisàtre talqueux à cassure largement conchoïde. On en voit encore un autre grisamphiboleux compacte péné- tré par des veinules de quartz blanchàtre amorphe.

Sur la route départementale de Cherbourg à Beaumont, le pétrosilex est brunâtre presque compacte avec quelques parties de feldspath blanc écailleux, ou rosâtre un peu altéré, ou brunâtre compacte renfermant des esquilles de calcaire spathique blanc. Ces trois espèces contiennent des points talqueux verdàtres; on les voit en face du moulin à eau de la Roque avec les protogynes au milieu desquelles ils se sontouvertun passage pour arriver à la surface du sol.

De Tonneville à Querqueville, le pétrosilex est intercalé dans les protogynes; il est légèrement écailleux talcifère, se séparant en fragments parallélipipédiques. Au-dessus du mou- lin-ès-Langlois, sur le côté droit de la route en allant de Cherbourg à Beaumont, le pétrosilex contient quelques Jamelles de feldspath vitreux qui donnent à cette roche une apparence porphyrique. Dans les trois dernières com- munes, quelques échantillons de ces roches renferment de l'oxidulite.

On voit à Cherbourg du pétrosilex rosâtre grossier en filon dans les roches de cette localité. Il est recouvert sur les faces des fissures par du fer oligiste cristallisé en rhom- boëdres et par de belles dendrites produites par la décompo- sition de l’oligiste, Son gisement est dans la rue des Ormes,

144 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

à la glacière, dans le voisinage du gazomètre et dans la rue Hélain il a été mis au jour lors du percement de cette voie. Le même pétrosilex rosâtre, mais altéré quartzifère, existe | dans les talcites en face de la redoute d’Octeville, à l’entrée : du petit chemin qui conduit à Cherbourg par les carrières.

En suivant la voie ferrée depuis Cherbourg jusqu’au premier pont, on remarque de distance en distance des pé- trosilex grossiers, roses, bruns, entièrement décomposés, n'offrant plus que des masses argileuses. Ils sont en filon dans les talcites entre le village et la Roche-qui-Pend. A cent mètres à peu près des quartzites, à l’Oraille, à la rue Mallet et près du pont du chemin de fer à Martinvast, on rencontre les mêmes filons.

Porphyre pétrosiliceux. Le porphyre pétrosili- ceux n’est pas aussi commun dans ce canton-ci que dans celui de Flamanville. Nous ne lavons reconnu que sur trois points. A Gréville, il est altéré, talcifère en petit filon dans les roches amphiboliques. Près de la redonte d'Octe- ville, nous avons déjà vu le pétrosilex, on aperçoit un porphyre grisâtre altéré offrant dans sa pâte de petits cris- taux de feldspath rougeâtre non altérés. Au nombre des roches pyroïdes de la vallée des Entes se trouve un porphyre décomposé, à petites parties dont les cristaux blancs sont encore apparents dans la pâte. Nous avons observé à Omonville un porphyre pétrosiliceux brun-verdâtre avec cristaux a longés et très fins de feldspath vitreux ayant une teinte noirâtre. C’est avec doute que nous rapportons ces cristaux au feldspath ; nous pensons qu'ils appartiennent à l'amphibole d'autant mieux que la roche dans laquelle ils sont, fond en émail gris-blanc avec petitssquelettes blancs; ce porphyre serait alors amphibolifere. A Digulleville, on voit un petit filon de porphyre argilitique lardé de cris- taux cubiques de feldspath blanc-rosâtre altérés.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 145

A Martinvast, au haut du mont Tabarin, au S. et tout près de la maison à gauche en venant de Cherbourg, le porphyre s’y reconnaît aux argiles rougeâtres qui provien- nent de sa décomposition.

Porphyre dioritique. Nous signalerons dans la contrée que nous parcourons des porphyres analogues à quel- ques uns de ceux que nous avons eu occasion de remarquer dans les environs de Coutances; ce sont des porphyres dio- riliques, qui se trouvent en amas transversaux dans les roches primordiales. Sur la falaise de Jobourg, il est gris noirâtre à petits cristaux de feldspath vitreux. À Auderville, non loin du phare, on voit cette roche dont les cristaux de feldspath sont plus gros ct aussi vitreux; à quelques centaines de mètres de celle-ci, le porphyre est ou à grain plus fin, noi- râtre pyritifère avec cristaux de feldspath verdâtre seuls, ou verdâtre avec cristaux de feldspath et d’amphibole réunis. A Denneville et à la Tour-Feuillie, sur la commune de Saint-Germain-des- Vaux, le porphyre estaltéré. A Gréville, ilest gris-verdàtre sans cristaux apparents de feldspath, mais avec cristaux d'amphibolc dans la pâte compacte, L'oxidulite ne se rencontre que dans le porphyre dioritique de Jobourg et d’Auderville,

Porphyre protogynique. Le porphyre protogy- nique composé d’une pâte adélogène de tale et de feldspath, au milieu de laquelle sont disséminés des cristaux de feld- spatb, forme des filons dansles roches qui bordent la côte en face du phare à Auderville; il est gris avec cristaux de feldspath blanc et sillonné par de nombreux filets de quartz. À Gréville, le même porphyre de couleur verte avec eris- taux de feldspath blanc altéré existe en trés petits filons dans les roches talqueuses. Dans la ruc de Gréville qui mène à l’église de cette commune, il est gris-verdâtre ; le feld- spath y est représenté par detrès petits cristaux blancs aux-

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146 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

quels se joignent des cristaux d'amphibole; ce dernier por- phyre est au contact d’une serpentine à laquelle il semble passer d’une manière insensible,

Perphyre syénitique.— Cette roche, quiseraitunesyé- nite si seséléments devenaient apparents, est composée d’une base de pétrosilex amphiboleux de couleurs variées, conte- nant des cristaux de feldspath et quelquefois d’amphibole. Nous l'avons vue au moment de l'extraction d’une carrière qui était au milieu d’un chemin en confection sur la com- mune d'Urville, très près du moulin de Landmer. Elle est souvent altérée et contient quelquefois du fer pyriteux ct de l’asbeste raide en filaments durs et cassants, mais toujours susceptibles de donner une poussière au toucher. Ce miné- ral tapisse les fissures du porphyre de ses petits filets minces, qui forment des solutions decontinuité, et occasionnent sou- vent les ruptures de grandes pièces, précisément au milieu des filets d’asbeste, comme nous avons pu l’observer sur les lieux. Cette roche est plus ou moins grise ou brune, selon qu’elle est plus ou moins avancée en décomposition. Ordi- pairement elle est gris-bleuâtre. Ce porphyre se montre aussi à Gréville aux Trépieds de Survy.

Serpentine. La serpentine est un alliage compacte, généralement verdâtre, de diallage, d’un peu de feldspath et de quelques parties talqueuses. Elle est plus ou moins dure, suivant que le feldspathou le talc sont plus abondants.

Nous avons trouvé la serpentine avec le porphyre syéni-

tique asbestifère dans le chemin qui passe près du moulin Landmer. Elle est calcarifère, sa cassure est très esquilleuse et ses teintes sont le vert foncé mêlé à un vert plus tendre formant ensemble des bigarrures luisantes, qui imitent d’une manière imparfaite la peau d’un serpent. C'est de que vient le nom de cette roche. Elle se divise, sous le choc du marteau, en fragments ayant la forme d’un prisme à base

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 447

rhombe. Nous n'avons remarqué cette roche que dans la localité précitée.

Toutes les roches ignées dont nous venons de nous occu- per, forment une ceinture de près d’un kilomètre de largeur sur quelques points de la côte O. et N. de la Hague, depuis Herqueville jusqu’à Hainneville.

MASSIF DU VAL-DE-SAIRE,.

Les roches granitoïdes forment une partie du littoral du Val-de-Saire, sans interruption, depuis Fermanville jusqu’au fort de la Hougue. On trouve encore quelques indices de leur présence sur les communes de Teurthéville-Bocage, de Montaigu-la-Brisette et de Quinéville, au rocher Baveskien.

Les granits àgrain moyen et porphyroïde de cette contrée appartiennent, comme ceux que nous avons vus jusqu’à ce moment-ci, à des formations plus récentes que le granit à petit grain. En effet, nous remarquons dans ces derniers des filons de granit à grain moyen qui les ont soulevés et traversés en leur arrachant des fragments qu’ils conservent intacts au milieu de leur pâte, comme une preuve évidente

de la priorité de formation des granits à grain fin. Granit à grain fin.

Ce granit de formation primi- tive nous a laissé des témoignages irrécusables de son appa- rition, particulièrement à Saint-Vaast et à Anneville. Dans les autres localités, il n’existe qu’en fragments empâtés dans les granits à grain moyen,

A Anneville, à la carrière qui est surle bord du côté droit du chemin allant à Barfleur , et au lieu nommé le Tourps, le granit est à petit grain et même à grain très-fin, de couleur gris-bleuâtre; le mica est noir, le quartz grisâtre el le feldspath gris-blanc. Parfois des cristaux de feldspath blanchâtre rendent certaines parties porphyriques. Toujours

148 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

associé au gneiss et au leptynite qui est ou massif ou gneis- sique, ce granit prend, suivant les circonstances, le nom de granit gneissique, ou de granit leptynoïde.

A Saint-Vaast, le granit est à grain fin et même à grain excessivement fin; ilse trouve à 150 mètres à peu près au N. de la jetée.

Tous les débris provenant du creusement du port ont été extraits, pour la plupart, de cette roche, sur toute la ligne qui longe les quais, et ceux-ci eux-mêmes sont construits presque en totalité avec cette pierre.

Sa jonction avec le même granit que nous venons de voir à Anneville est cachée sous le terrain d’alluvion, et ilest très probable qu’il règne, sans solution de continuité, sous toute l’étendue de pays compris entre Saint-Vaast, Quette- hou et Anneville.

Nous l'avons trouvé, en décomposition avec un gneiss décomposé, à l'entrée d’un petit chemin qui mène à Quet- tehou, en partant d’une ferme bâtie par M. Fontenillat, sur les limites du S.-E. du Vast.

Le granit à grain fin se lève souvent par plaques d’un à plusieurs centimètres d'épaisseur. Il est généralement gris- bleuâtre, mais parfois ilest légèrement teinté en gris-verdà- tre, ou en gris-rosàtre ; celle dernière teinte laisse soupcon- ner un commencement d’altération.

Granit à grain moyen, Les granitsà grain moyen et porphyroïde du Val-de-Saire ne sont pas toujours des granits purs, c’est-à-dire composés de feldspath, de quartz ctde mica à éléments à peu prèségalement disséminés. Sou- vent ilssontirès pauvresen mica; en ce cas là, ils prennent le nom de granit pegmaloïde. C’est ainsi que nous les trou- vons, en général, dansles communes du Val-de-Saire, depuis Maäupertus jusqu’à Gatteville. A Maupertus, au lieu nommé le Castel, il est jaunâtre ou gris-jaunâtre, à mica vert tal-

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 149

queux ; il renferme, dans ses plis onduleux, des lits de deux mètres de largeur de chlorite verte schistoïde, de quartz calcédoine et du porphyre amphibolique altéré. Le flanc N. du même mont présente des filons de pétrosilex blanc-rose straliforme.

A Fermanville, même granit de couleur grisâtre tirant sur le rose ; le quartz est en partie gris, en partie hematoïde, le mica est blanc argentin et le feldspath blanchâtre. II contient quelquefois de très petits cristaux de tourmaline. A Cosqueville, la même roche est traversée par un filon de pegmatite blanche granulaire. Sur cette commune on voit un granit pegmatoïde jaunâtre à mica argentin, qui insen- siblement se charge de mica en assez grande quantité pour constituer un vrai granit. Cette accumulation de mica sur ce point est due à un gneiss qui s’est trouvé enveloppé dans le granit.

Au moulin de la ville, surla commune de Tocqueville, le granit est recouvert par les arkoses. A l’époque de la con- struction du pont, on mit à découvert une roche qui formait des amas dans le granit. C’était un composé de quartz hyalin blanc compacte et d’un grand nombre de cristaux capillaires de tourmaline noirerayonnésdivergeant d’un centrecommun.

A Théville, route du Vast à Cherbourg, en face de la maison Deschamps et sur le bord du chemin, on voit un granit schorleux à grain moyen, le feldspath est blanc, le quartz gris et la tourmaline noire.

Le granit de Gatteville, de Barfleur et de Saint-Vaast, peut être considéré comme granit normal, soit à grain moyen, soit porphyroïde, à quelques exceptions près, l’on voit du granit pegmatoïde.

A Gatteville, il est presque toujours d’un gris plus ou moins foncé, le mica est tantôt argentin, tantôt bronzé, tan- tôt noirâtre ; le feldspath est ou rosâtre ou blanchâtre. Sur

450 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

quelques points, il renferme des rognons de granit à grain fin rosâtre, des fragments de gneiss et de leptynite gris gneissique tels que ceux que l’on voit à Anneville et au Tourps. Il est quelquefois gnésiteux à mica noir, à quartz et à feldspath blanchäâtre. Des filons de pegmatite grisâtre soit à grain très fin avec de très petits cristaux de tourmaline, soit ägrain moyen rosâtre, ou à grain fin blanchâtre tourmalini- fère, y sont injectés sur plusieurs points.

Le granit de Gatteville et de Barfleur est très riche en cristaux de tourmaline. C’est spécialement à la carrière de la Hougue et sur le bord de la mer, près le hameau de Nébou et aux environs du phare, que l’on en trouve les plus beaux échantillons.

A la carrière de la Hougue, on remarque des filons de pegmatite jaune entourés de lits d’un centimètre d’épaisseur de tourmaline capillaire presque microscopiques, et du quartz hyalin amorphe intimement uni à des cristaux aussi capillaires de tourmaline.

Près du phare de Gatteville, on voit, au milieu du granitde même espèce que celui de Barfleur, une pegmatite à grain moyen dont le feldspath est très blanc et le quartz gris. Une des faces des fissures est recouverte d’une grande quantité de mica argentin en grandes lames, et l’autre présente de volumineux cristaux de feldspath rosâtre altéré et de gros- ses baguettes de tourmaline noire enchassées dans un quartz vitreux qui semble avoir été fondu pour servir de gangue à la tourmaline.

Au même lieu la tourmaline existe tantôt en rayons de plusieurs centimètres de longueur partant d'un même centre, tantôt ce sont des cristaux groupés occupant de petits espaces d’un centimètre carré répandus uniformément dans

une pegmatite d’un blanc-rosé qui forme un filon au milieu du granit.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 451

Nous avons remarqué que les gros cristaux de (ourma- line, de quartz et de feldspath, se trouvent toujours auprès des parties du granit qui renferment des filons de peg- malile.

A Sainte-Geneviève, nous avons vu un granit que l’on peut appeler, à juste titre, granit à gros grain, d'autant mieux que son feldspath rosâtre, son quartz gris et son mica blanc-argentin sont très volumineux; parfois même le mica, qui est accidentellement palmé, offre des feuilles qui ont plusieurs centimètres carrés.

A Réville, le granit est fréquemment rosâtre. Il est à grain moyen, légèrement porphyroïde, à deux feldspaths, Pun blanc-rosé, l’autre amaranthe: c’est ce dernier qui for- me les cristaux. Son mica ou noir, ou verdâtre ou enfin gris, est presque toujours en moindre quantité que les autres éléments, ce qui le rapproche assez souvent du granit peg- maloide. Il a livré passage à des pegmatites les unes roses à grain presque fin et les autres rose-brun à grain fin semées de quelques parcelles de mica vert.

Le granit de Saint-Vaast est très varié quant à la couleur el au grain. Nous avons déjà parlé de celui quiest à grain fin.

Près de la jetée, il est grisâtre, excessivement dur, très cassant{, à grain moyen. Son feldspath est blanc vitreux teinté légèrement en bleuâtre, le quartz est limpide hyalin, et le mica noir. On voit assez fréquemment dans le Val-de- Saire un granit dont les grains paraissent comme fondus ensemble et lui donnent un aspect nacré ou lustré. Sur les limites de Réville, le granit est pegmatoïde à mica vert et à feldspath rose, Il contient des filons de pegmatite de couleur gris-blanc tourmalinifère, et des filons de pétrosilex gris- rosâtre; on y voit aussi du phorphyre gris-rosâtre.

Au fort de la Hougue, le granit est pegmatoïde jaunâtre ou grisâtre avec mica gris noirâtre. A l’île de Tatihou, il est

152 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

jaunâtre à grain moyen pegmatoïde avec quelques gros cris- taux de feldspath jaune quile rendent un peu porphyroïde.

Le granit de Saint-Vaast est traversé par de puissants filons de quartz blanc et de baryte sulfatée. Cette dernière substance se voit à un kilomètre de Saint-Vaast, à la mer, entre la côte de Réville et l’île Tatihou, mais un peu à l'Est de cette île. À Quettehou sur le chemin de cette commune au Vast, et dans une pièce de terre nommée le Mont-Pigeon,à Pamonteux Chevaley, on remarque un petit filon de granit gris.

En allant de Teurthéville-Bocage au bois de Barnavast, à l'O. de l’église, on a exploité, il y a plusieurs années, une carrière de granit à grain moyen, jaunâtre, dont le mica gris-verdâtre est en pelites paillettes altérées. Il est au con- tact d’une pegmatite rose dans laquelle se trouvent quel- ques rares parcelles de mica argentin. La carrière n'existe plus; elle a été remplie après l’extraction des pierres qui ont servi à la construction de l’école de cette commune. Avec ces mêmes roches on voit un filon d’harmophanite jaunâtre à grain moyen micacée, avec quelques grains de quartz.

Le granit se montre encore, en petitbouton, à Montaigu- la-Brisette, non loin de la chasse Rouget ; il est blanc-gri- sâtre à grain moyen.

La dernière localité nous avons trouvé le granit, se nomme Baveskien. C’est un rocher qui est sur le rivage de Quinéville; on ne peut l’explorer qu’à l’époque des plus grandes marées. Ce granit est gris bleuâtre, à grain moyen; parfois il devient porphyroïde. C’est absolument le même que celui d’Avranches et de Chausey. Il est remarquable de trouver, à une distance de plus de cent kilomètres d’Avranches, un granit parfaitement identique, pour la couleur et les parties constituantes, à celui de ces contrées, tandis qu’il n’a aucun rapport avec celui du Val-de-Saire et de Flamanville.

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 453

Protogyne, Nous n'avons reconnu la protogyne qu'à Maupertus, sur le rivage, et à Bretteville, près du rocher le Poulet, au pied de l’amonteux. Elle est à grain très fin, schistoïde, offrant quelquefois une structure ondu- ‘lée. Elle est aux protogynes ce qu'est le gneiss aux granits. Sa position se trouve parmi les roches schisteuses, taleites et phyllades grauwakiliens, entre les églises de Maupertus et de Bretteville et sur le bord de la côte (1).

Pegmatite. A Maupertus, sur le haut du Castel, on voit une pegmalite blanc-grisâtre à grain moyen, qui jette ses ramifications dans le granit qui forme le rivage au pied du mont. Le granit de Fermanville a été traversé par plusieurs filons de pegmatite rosätre à grain presque fin parsemée de mica vert.

Aux pegmalites que nous avons déjà signalées, nous devons ajouter celles qui se sont injectées dans les granits de Réville, de Barfleur et de Théville. Les premières, c’est- à-dire celles de Réville, sont à grain fin très blanches, pas- sant au rosâtre dans les parties voisines des bords du granit au milieu duquel elles sont en filon; les secondes sont à grain fin rosâtres; à Théville, sur la route du Vast à Cherbourg, à quelques mètres de l’embranchement de celle de Saint-Pierre-Église, et en face de la maison Deschamps, on trouve, sous les argiles, avec le granit schorleux, une pegmatite jaunâtre altérée, à grain plus que moyen, laissant voir quelques parcelles de mica argentin avec des fragments de granit à grain noirâtre. Nous ne connaissons point de granit noir dans ce canton. Il est probable cependant qu’il y existe et qu'il est recouvert par le terrain de transport.

(1) M. de Caumont a désigné, dans la légende de sa carte géologique de la partie N. de la Manche, ces roches sous le nom de gneiss et de micaschiste.

154 ‘ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE

La pegmatite en traversant la masse granitique a enlevé, après les avoir atténuées, des parties très fines de ce granit pour se les approprier en les admettant comme parties intégrantes autour du feldspath et du quartz quila composent.

Saint-Vaast possède aussi plusieurs filons de pegmatite. Ces roches qui ont traversé le granit, sont en général jaunâtres, rosâtres ou grisàtres. Leur grain est tantôt assez gros, lanlôt moyen, tantôt à petit grain, se levant par gran- des plaques tabulaires d’un à deux centimètres d’épaisseur ; quelques unes sont micacifères. Il en est une dont le feld- spath très blanc et le quartz gris vitreux, présentent un grand contraste avec ses congénères qui, à Saint-Vaast, offrent tou- jours la teinte rose ou grisâtre. Au surplus, lapegmatite dontil s’agit ici, ne forme qu’un nœud au milieu de ses semblables.

La plupart des roches de Saint-Vaast sont accompagnées d’une argile rouge qui s’est insinuée entre les strates des roches granitiques et entre les couches des roches phylla- diques. Nous retrouverons cette argile à Bahais, aux Pieux, au Roule près de Cherbourg, et à Montaigu-la-Brisette.

Pétrosilex. À Morsalines, au hameau Beauvin, les roches grauwakiliennes semblent alterner avec des pétrosi- lex, l’un rose micacé, altéré, coupé en tous sens par de petits filets de quartz, et l’autre grisâtre quartzifère stratiforme aussi altéré.

Au Cul-de-Loup, petite anse formée par les côtes de Grenneville et de la Hougue, le pétrosilex est gris et vert- noirâtre. Cette dernière nuance indique la présence de l’am- phibole; en effet, il fond en verre blanc sur toute la partie grisätre et en verre brunâtre et grisâätre sur l’autre. De Quettehou à Lestre, on trouve un pétrosilex quartzifère rougeûtre altéré qui, comme les précédents, se trouve avec les phyllades et les grauwakes.

Harmophanite. Elle forme des enclaves dans les

DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 455

roches &umbriennes sur le rivage de Maupertus. Sa couleur est ou grisâtre ou rouge de brique, soit à grain moyen, soit à petit grain.

Diorite. À Saint-Vaast, au Cul-de-Loup, les roches grauwakiliennes ont éprouvé de grandes dislocations par l’arrivée au jour des diorites, des dioritines et des porphyres dioritiques. Ces roches amphiboliques forment des amas transversaux au milieu des roches phylladiques.

Le diorite est à grain moyen, gris-verdâtre; il est en con- tact avec une dioritine à texture très compacte.

Le porphyre dioritique à pâte noir-verdâtre, à aspect esquilleux, contient de petits cristaux de feldspath et d’am- phibole noire. Les cristaux de feldspath disparaissent insen- siblement; dans ce cas, le porphyre devient plus compacte et prend une nuance plus foncée, en conservant toujoursdes cris- taux de hornblende de plusieurs millimètres de longueur.

Les cristaux d’amphibole du porphyre dioritique de Saint- Vaast sont plus nombreux et plus gros que ceux que nous avons remarqués sur la même roche à Mesnilbus et à Munéville-le-Bingard. L’acide nitrique fait éprouver une vive effervescence à la dioritine de Saint-Vaast, à l'endroit frappé par Île marteau, ce qui indique une certaine abondance de carbo- nate de chaux (1).

L'espace compris entre Saint-Vaast et l'embouchure de

(1) Toutes les roches amphiboliques contiennent du carbo- nate de chaux, en plus ou moins grande quantité, puisque l'am- phibole qui est un des éléments essentiels, en renferme de 10 à 13 pour cent ; toutes cependant ne font point effervescence dans les acides. Il n’y en a que quelques unts, comme nous avons pu l’observer à Saint-Aubin-du-Perron, à Ancteville et à Saint- Vaast, qui aient ce privilège, ce qui accuse une plus grande abondance de chaux sur certains points que sur d’autres.

456 * ESSAI GÉOLOGIQUE

la Saire (parc aux huîtres), renferme les mêmes roches que nous venons de voir au Cul-de-Loup. Elles se retrouvent encore sur la route de Quettehou au Vast, dans une pièce de terre nommée le mont Pigeon, située à l’amonteux Che- valey ou Chevalier.

Ici se terminent nos recherches sur les roches d’épanche- ment du département de la Manche.

Nous n’avons pas la prétention de lesavoir toutes décou- vertes, ilest plus que probable qu’il s’en trouve sur d’autres points quelques unes qui auront échappé à nos investiga- tions.

Nous laissons encore assez d’épis à glaner aux amateurs qui, comme nous, sacrifieront leurs loisirs à l'étude géologi- que de notre pays.

L'âge relatif des terrains plutoniens, les soulèvements ct affaissements, le métamorphisme, la direction etl’inclinaison des roches, trouveront chacun leur place dans la description des terrains neptuniens.

NOTE SUR DES FLEURS ANORMALES DE CYTISUS ADAMI,

Par M. AuG. LE JOLIS.

La particularité remarquable que présente le Cytisus adami de produire accidentellement des bourgeons qui offrent tantôt les feuilles et les fleurs du C.laburnum, tantôt celles du C. purpureus, est un fait maintenant bien connu, et qui a été signalé à diverses reprises, depuis que ce phéno- mène du retour partiel d’un hybride à ses parents fut observé pour la première fois en 1841 par M. Eudes- Deslonchamps, et publié dans les mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, Mais dans les cas que j'avais observés jusqu’à ce jour, ainsi que dans ceux dont j'ai lu les descriptions, tous les organes sortis d'un même bourgeon appartenaient exclusivement soit à l’un, soit à l’autre des deux types ; or, un pied de C. adami, qui s’est couvert de fleurs en 1858 dans mon jardin d'Urville-Hague, m'a pré- senté cette particularité plus curieuse, à savoir: qu’un même bourgeon a donné naissance à la fois à des organes apparte- nant à deux types différents, et que, si l’on peut s’expri- mer ainsi, la séparation de la résultante des deux forces qui ont concouru à la formation de l’hybride, s’est opérée partiellement et sur des points limités et circonscrits. Il ne me paraît donc pas sans intérêt de décrire ces organes avec quelques détails, et pour que cette description soit mieux comprise, il est peut-être utile de rappeler ici sommairement quelques uns des caractères différentiels des C. laburnum ct C. adam. |

458 SUR LE

Dans le Cytisus laburnum, les jeunes rameaux, les pétioles, la face inférieure des feuilles, les pédicelles et le calice sont garnis d’une pubescence soyeuse argentée très rase et appri- mée; dans le C.adami, ces organes sont entièrement glabres, et le calice est rougeâtre, à tube plus long que dans la pre- mière espèce. La corolle du C. laburnum est jaune, quatre à cinq fois plus longue que le calice, à étendard plus long que large ou longitudinalement ovale; la corolle du C. adami est d’un rose cuivré, petite, deux fois seulement plus longue que le calice, à étendard, plus large que long ou transversalement ovale. Voici maintenant les anomalies observées sur cinq grappes de fleurs cucillies sur un même pied de C. adami.

Une grappe présente à sa base 9 feuilles, dont 5, à fo- lioles petites et glabres, sont celles du C. adami, dont 3 autres, à folioles plus grandes et pubescentes en-dessous, sont identiques à celles du C. laburnum, et enfin dont la dernière offre dans l’une de ses moitiés longitudinales les caractères du C. laburnumet dans l’autre ceux du C. adami, c’est-à-dire que le pétiole est pubescent d’un côté dans toute sa longueur et que l’une des folioles latérales est gran- de et pubescente, que de l’autre côté le pétiole est glabre ainsi que la petite foliole latérale correspondante, et que la foliole terminale est mi-parti pubescente, mi-parti glabre, à limbe plus élargi dans sa partie pubescente. Sur l'axe de la grappe, glabre et rougeàtre dans tout le reste de son éten- due, on remarque une ligne argentée de poils ras et appri- més, occupant environ Île quart de la circonférence et s’évanouissant vers les trois quarts de la longueur de cet axe. De 41 fleurons dont se compose la grappe, 33 sont petits et roses, 6 autres sont grands et jaunes, et ces derniers sont exclusivement insérés sur la ligne pubescente de l'axe; enfin, 2 autres fleurons, insérés sur les limites de cette

CYTISUS ADAMI. 159

ligne, sont mi-parti rose et jaune, et les deux parties de ces fleurons ne différent pas seulement par la couleur, mais encore par leurs dimensions et leurs formes. Ainsi, dans l’un de ces fleurons, le tube du calice est vert et assez court du côté droit, plus allongé et rougeâtre à gauche; l’étendard est mi-parti rose et jaune, la partie jaune droite et longue située à droite, la rouge large et courte située à gauche ; une aile jaune à droite, l’aile opposée rose et plus courte; la carène divisée jusqu'à la base en deux pétales libres, le droit jaune et allongé, le gauche rose et plus court; les étamines sont inégales, les plus longues à anthères jaunes, les plus courtes à anthères rougeûtres; la fleur était donc divisée perpendiculairement en deux parties égales dont la droite appartenait au C. laburnum et la gauche au C. adami. Dans l’autre fleuron, le calice est obliquement mi-parti vert et rougeûtre, le tube étant plus allongé de ce dernier côté, auquel correspondent une aile courte et rose ct un étendard tout entier rose plus large que long; l’autre aile est longue et jaune ainsi que la carène ; toutes les étamines sont à anthères jaunes. Quant au mode de distribution sur l’axe des fleurs de couleurs différentes, les fleurons jau- nes occupent les suivants dans la série des 41 fleurons, à partir de la base de la grappe : 2, 10, 11, 14, 16, 26, et les fleurons mi-partis rose et jaune, les 9 et 22.

Une autre grappe est accompagnée de trois feuilles du C. laburnum et d’une feuille de C. adami. La moitié de l'axe de la grappe est pubescent dans toute sa longueur, l’autre moitié est glabre et rougeâtre ; sur cette dernière sont insérées {4 petites fleurs roses, sur la première 13 fleurs jaunes ; les fleurs roses occupent les positions suivantes: 4,3, 4, 6, 8, 10, 15, 14, 17, 18, 19, 22, 26, 27 ; les fleurs jaunes, qui sont identiquement celles du C. laburnum, sont les 2, 5, 7, 9, 11, 12, 15, 16, 20, 21, 25, 24, 25. Le

460 SUR LE CYTISUS ADAMI.

25 est encore en bouton, mais on voit que le tube da calice est plus développé en longueur et rougeâtre dans le tiers de son pourtour, et que de ce côté l'aile est plus courte et rosée de même que la moitié correspondante de la carène.

Une grappe est composée de nombreux fleurons tous roses, à l'exception d’un seul, situé vers le milieu de la grappe et dans lequel l’une des moitiés seulement de la carène, libre jusqu’à la base, est très allongée, arquée en dedans à l’extrémité, et jaune.

Une autre grappe, à fleurs également petites et rosées, présente un fleuron situé vers le tiers inféricur de laxe, dans lequel une des ailes est plus longue et jaune; et sur la partie du calice correspondant à cette aile, on remarque une petite ligne verte garnie de poils apprimés, tranchant distinctement sur le reste du calice qui est glabre et rougeä- tre. Il est très remarquable de voir que, dans un seul fleuron de chacune de ces deux grappes, un seul élément du verticille corollaire a revêtu les caractères du C. laburnum.

Enfin, sur une branche portant de nombreux bour- geons qui tous ont développé des feuilles et des fleurs du C. adami, un seul bourgeon a produit une rosette de feuilles du C. laburnum, du milieu desquelles sort une grappe dont l’axe est resté atrophié, et qui a pris alors la forme d’une ombelle, ou plutôt d’un sertule composé de 9 fleurons du (. laburnum, assez longuement pédicellés, présentant des degrés différents d’épanouissement, et indi- quant ainsi une évolution successive comme s’ils avaient été | portés sur un axe normalement développé.

ND RO

ESSAI SUR L'HISTOIRE NATURELLE

DE L'ARCHIPEL DE MENDANA OU DES MARQUISES,

Par M. Ed. AARDIN.

3e PARTIE : ZOOLOGIE.

Les indications que nous donnons sur la Faune de l'archipel des Marquises, ne seront pas, à beaucoup près, aussi complètes qu’elles auraient pu l'être, d’abord parceque nos recherches ne s'étaient pas portées d’une manière spéciale sur cette branche de l’histoire natu- relle, ensuite parceque quelques flacons, contenant des insectes et autres animaux des ordres inférieurs , qui avaient été envoyés à un savant zoologiste de Paris, sont restés entre ses mains, sans que nous ayons pu obte- nir les déterminations de ces animaux.

Le naturaliste Forster trace en quelques lignes le tableau des richesses du règne animal dans les archi- pels de l'Océanie. « Le nombre total des espèces des

11

162 ZOOLOGIE

grandes classes d'animaux, savoir : des quadrupèdes, des cétacés, des amphibies, des oiseaux et des pois- sons, que nous avons vus dans les mers. du Sud, monte entre 260 et 270, dont le tiers était déjà connu. Supposons que cette quantité forme les deux tiers des animaux de ces classes, qui se trouvent actuel- lement sur les terres et dans les eaux de la mer du Sud, quoique nous ayons lieu de croire que la Faune est beaucoup plus étendue, il y en aura près de 400, et en supposant la classe des insectes et des vers seulement de 150,.toute la Faune des îles de la mer du Sud sera composée au moins de 550 espèces, quantité prodigieuse comparée à celle du Flora. »

Effectivement, la Faune de l'archipel des Marquises

offre de nombreux éléments d'étude, et bien qu'elle soit pauvre relativement aux autres contrées situées sous la même latitude (1), cependant nous aurons l'oceca- sion de signaler quelques espèces et genres nouveaux, en engageant vivement les naturalistes qui visiteront cet archipel, à les rechercher particulièrement pour les faire connaître d'une manière plus complète.

IT EMBRANCHEMENT. VERTÉBRÉS. {re CLASSE. MAMMIFÈRES. BIMANES.

Nous n’irons point nous lancer dans des dissertations à

perte de vue, pour savoir comment a été peuplé l'archi-

(1) Nous n'avons remarqué dans l’île (S-Cristina), dit Cook,

3e Voyage, d’autres quadrupèdes que les cochons : les coqs et les poules sont les seuls animaux apprivoisés.

DES ILES MARQUISES. 163

pel des Marquises, eten général les groupes Polynésiens, si les habitants sont venus des côtes occidentales d'Amé- rique ou du continent Asiatique. Nous ne renouvellerons pas non plus la question d'un sceptique du siècle der- nier : « Pourquoi les hommes ne seraient-ils pas auto- chtones comme la plupart des animaux ? » Sur cette matière, il nous suffira de dire que l'opinion générale- ment adoptée maintenant, est que les archipels Polyné- siens ont été peuplés, de proche en proche, par desindi- vidus venus d'Asie, et que les différences notables que l’on rencontre maintenant dans les nombreux groupes d'îles qui s'étendent dans l'Océan Pacifique, depuis 25° Nord jusqu'à 35 ou 40° Sud, ne proviennent que des in- fluences climatériques, qui ont modifié à la longue la constitution des habitants, et l'ont rendue telle qu'elle existe aujourd'hui.

Nous renvoyons les personnes qui voudraient appro- fondir la question, aux voyageurs dans le Grand-Océan, Mindanao, Bougainville, Cook, Forster, etce., aux Mélan- ges Asiatiques, de M. Abel Rémusat, à l'Univers, de de Rienzi, partie Océanie, et principalement au Voyage au Pôle Sud et dans l'Océanie, de l Astrolabe et de la Zélée, partie zoologique, rédigée par MM. Jacquinot et Hombron (1).

M. Milne-Edwards ne craint pas d'affirmer que le naturel des Marquises, de même que celui desîles de la Société, marche en tête de sa race qui paraît être la Mongolique.

« En général, les habitants des Marquises sont la

(1) On pourra également consulter avec fruit la dissertation sur ce sujet de MM. Lesson et Garnot, dans la Zoologie du Voyage de la Coquille.

16% ZOOLOGIE

» plus belle race des habitants de cette mer, » est-il dit dans le Voyage de Cook. (1) En effet, nous avons rencontré des individus qui, par la régularité de leurs traits et le développement de l'angle facial, rappelaient la race caucasique, types Arabe et Juif. Pour donner une idée de ce peuple, nous ne pouvons mieux faire que de transcrire ici les observations de Forster sur les naturels des Marquises.

« Les habitants des Marquises, dit-il, sont les plus » beaux hommes du Grand-Océan, après ceux des iles » de la Société. En général, leur teint est plus basané » parce qu'ils vivent sous les 57° de latitude Sud, et » par conséquent plus près de la Ligne. fls sont d’ail- » leurs peu accoutumés à se couvrir le corps : on voit » cependant parmi eux des individus un peu plus blancs. » Les femmes, qui sont communément couvertes, sont » presque aussiblanches que celles desiles de la Société. » En général, les hommes sont forts, nerveux et bien » faits; mais aucun n’est aussi charnu que les Tahitiens. » Cette différence provient, je crois, de ce qu'ils ont plus » d'activité. Comme la plupart vivent sur les flancs et au » sommet des hautes montagnes, leurs habitations » ressemblent à des repaires d’aigles placés sur les » cimes inaccessibles des rochers, ils doivent avoir » nécessairement le corps grêle et mince (2), puisqu'ils

(1) « The inhabitants of these islands collectively are, without » exception, the finest race of people in this sea; for fine » shape and regular features, they surpass perbhaps all other » nations. »

(2) Ce passage de Ia description de Forster est le seul nous ne soyons pas d'accord avec le savant naturaliste. Nous n'avons pas remarqué, en effet, que le corps des Noukahiviens fût plus grêle que celui des Tahitiens, ni que leurs habitations fussent toutes situées dans les montagnes. Ce dernier fait pouvait être

DES ILES MARQUISES. 165

» gravissent souvent ces montagnes élevées, et qu'ils »-respirent un air fort vif, dans des cabanes presque » toujours enveloppées de nuages. Ils ont de la barbe » noire et de beaux cheveux. Les femmes etles jeunes » gens ont les traits agréables et réguliers, et le visage » ovale; maisles hommes faits tatouent leur corps et leur » visage, en bandes, en cercles, en lignes, en échiquier, » etils serrent ces figures si près les unes des autres » que, malgré leur régularité, elles les rendent laids. » Les jeunes gens sont pour l'ordinaire très beaux; ils » serviraient d'excellents modèles pour un Ganymède. » La physionomie des femmes est douce et intéres- » sante; tout leur corps est de la symétrie la plus » parfaite; les extrémités des doigts, des épaules et » les contours de toutes les formes sont admirables ; » leur taille égale la taille moyenne des hommes. Il y » en a très peu, et peut-être n'y en a-t-il aucune qu’on » puisse appeler petite. Ces insulaires nous ont paru » affables et hospitaliers. »

A ce tableau, il serait difficile d’ajouter quelque chose eu égard à la constitution physique des indi- gènes : nous ne ferions que reproduire ce que nous avons dit ailleurs (1): nous passons donc aux autres ordres des animaux. |

Toutes les divisions établies par les naturalistes dans la classe des Mammifères, sont loin d’être représentées

vrai de son temps, alors que le pays était continuellement en guerre; mais maintenant, et surtout s'étend la domina- tion ou l'influence française, il y a autant de cases dans les val- lées que sur les montagnes ; la cause indiquée par Forster n’existant plus, les conséquences finissent par disparaître.

(1) Voir le 3e Voy. de Cook, année 1777, et notre Notice sur l'archipel de Mendana ou des Marquises.

166 ZOOLOGIE

aux Marquises; encore les animaux qu'on y signale ont- ils été, en grande partie, importés. On n'y voit ni Qua- drumanes, ni Édentés, ni Marsupiaux, ni Solipèdes, et l'énumération des autres espèces n’est ni longue ni dif- ficile.

CARNASSIERS.

On trouve des chiens dans toutes les parties du mon- de; on en trouve par conséquent aux Marquises, et en notable quantité; mais cette espèce, qui offre des types si variés, n'est représentée que par un bassel à jambes torses, de Buffon, voisin du Canrs vertaqus, L. Chaque case présente une demi douzaine de ces ani- maux, plus laids, plus maigres et plus sales les uns que les autres. Les indigènes les désignent sous le nom de peto, etne se donnent pas la peine de leur affecter des noms comme dans les pays civilisés. Mendana, dans son voyage aux Marquises, ne fait pas mention des chiens dans cet archipel. EH paraît qu'ils furent intro- duits par des naturels venant des îles de la Société ou des îles Sandwich, ces animaux existaient lors des voyages de Cook. Le capitaine King en parle ainsi dans la relation du Voyage de ce Navigateur : « Les qua- » drupèdes de ces îles (1. Sandwich) ainsi que de tou- » tes les autres qu'on à découvertes dans les mers du » Sud, se réduisent à trois familles : les chiens , les » eochons et les rats. Les chiens sont de la même espèce » que ceux d'Otaïti; ils ont les jambes courtes et tor- » tues, le dos long et les oreilles droites. Je n'ai aper- » eu de variété que dans leurs peaux ; quelques uns » offrent de longs poils grossiers, et la robe des autres » est fort douce. lls sont à peu près de la taille du chien

DES ILES MARQUISES. 167

» appelé en Angleterre turnspit (tourne-broche) et » extrêmement paresseux. Il faut peut-être attribuer ce » défaut à la manière dont on les traite, plutôt qu’à une » disposition naturelle : en général on les nourrit et » on les laisse vivre avec les cochons, et je ne me sou- » viens pas d'en avoir vu un seul servir de camarade à » l’homme. »

Felis Catus, L. (nom ind. Potou). Cet animal a été introduit par Cook dans l’île de Tauata en 1777. De là, il s'est propagé dans les autres îles, d'autant plus rapi- dement que les naturels conservent tous les petits d’une portée, et on sait combien ces animaux sont féconds. Ils sont toujours restés à l'état de domesticité et partici- pent de la paresse de leur maîtres: car malgré leur grand nombre, ils n'empêchent pas les rats et les souris de pulluler.

RONGEURS.

Mus rattus, L. (nom ind. Kioë). On en trouve deux espèces aux Marquises. L'une, de plus petite taille que notre rat, paraît être indigène; elle devient de plus en plus rare, à cause de la guerre que lui fait continuelle- ment la grande espèce, celle d'Europe, introduite par les navires, et qui a, ainsi que la souris, Mus musculus, L., également importée, pullulé de telle facon qu'il est très difficile aux petites espèces d'animaux de se garan- tir de sa voracité. C’est à la présence de ce rongeur qu'il faut attribuer la rareté des oiseaux dans lesîles, puisqu'il faut prendre les plus grandes précautions pour l’empé- cher de détruire les œufs et les petits des volailles qu'on élève autour des habitations. « Nous remarquâ- mes, dit Cook, dans son Voyage, beaucoup de cochons, de grosses volailles et en même temps des rats. »

168 ZOOLOGIE

PACHYDERMES.

Sus scropha, L. (N. ind. Pouaka). —On ne peut affir- mer si le cochon est indigène des Marquises, mais ce qu'il ya de constant, c'est qu'il existe dans ces îles depuis plusieurs siècles, puisque Mendana, lors de la découverte du groupe Sud, en 1595, signale l'existence de ces animaux qu'il rencontra en grand nombre. De nos jours ce nombre n’a pas diminué. Le cochon est une pré- cieuse ressource pour les étrangers qui relächent aux Marquises, car lesindigènes n’en mangent que dans leurs fêtes publiques; mais alors ils en font un véritable carnage.

Le cochon des Marquises diffère de nos cochons do- mestiques par une taille moins trapue et par son museau allongé. Une différence encore plus appréciée est celle de la chair, qui, chez les cochons des Marquises, est beaucoup plus ferme, plus savoureuse et plus facile à digérer que celle de leurs congénères d'Europe. Il faut attribuer cette qualité recommandable à l'habitude qu'ils ont de se nourrir presque exclusivement de goyaves et aux nombreux accidents du terrain qu'ils parcourent pour chercher leur nourriture. Hs sont presque tous à demi- sauvages: quelques uns même le sont tout-à-fait, mais les indigènes savent bien les reconnaître, et il s'élève rarement des contestations à ce sujet. On peut dire que les cochons sont la richesse des habitants des Marquises qui s’en servent pour troquer avec les navires qui vien- nent se ravitailler dans leurs iles.

RUMINANTS.

Capra hircus, L. (nom ind. Menemene).— Les chèvres, qu'on ne trouve à Noukahiva qu'à l’état sauvage, ont été

DES ILES MARQUISES. 169

imporiées en 1813 par les Américains, et ont parfaite- ment réussi, grâce à l'interdiction du tabou dont elles ont été frappées. Elles vivent par bandes dans les mon- tagnes qui séparent la baie des Taioa de la Henua-Ataha ou Terre-Déserte. Les individus que j'ai vus m'ont paru plus trapus que nos chèvres de France.

Ovis tragelaphus, Cuv. (nom ind. Hipa, de l'anglais Sheep, ou Pouaka maneoe).— Les moutons vivent diffi- cilement aux Marquises, à cause de la grande chaleur que concentre leur toison quand elle est épaisse, et qui les fait dépérir. C’est à grande peine qu'on les conserve, en ayant soin deles tondre fréquemment. L'ile de Tauata en renferme encore un assez grand nombre, reste du troupeau que les Français avaient établi dans cette île, qui vivent maintenant à l'état sauvage. Leur chair est maigre et coriace. [larrive souvent qu'on en trouve de morts au fond des précipices les a fait tomber le poids de leur toison.

Bos taurus, L. (nom ind. Hakiouka dans le groupe N.O., Pifa, dans le groupe S.E., de l'anglais beef) a été importé par les missionnaires protestants qui en avaient amené quelques uns dans ces îles, quand ils essayèrent de s’y installer en 1836 ; mais la plus forte importation a été faite par les Français en 1842 et 1843. Les bœufs des Marquises sont les mêmes que ceux de Tahiti, et venus pareillement de la côte occidentale d'Amérique. Ils réussissent très bien dans ces deux archipels. A Tauata, on estime à 200 environ le nombre des têtes de bétail, reste du troupeau qu’on y avait formé quand nous étions établis dans la baïe de Vaitahu. Le lait des vaches est excellent, mais peu abondant. L’élévation de la tem-

pérature rend sa conversion en beurre extrêmement difficile.

170 ZOOLOGIE

Nous ne menlionnons ici que pour mémoire, le che- val et l'âne, (nom ind. haavai), qui seront longtemps inu- tilesaux Marquises, faute de chemins praticables. Cepen- dant les quelques ânes qu’on y a amenés s’accommodent très bien de l'herbe dure et sèche des montagnes; la feuille du papayer est pour eux un vrai régal. Le che- val est plus difficile. À Tahiti, la gendarmerie et quel- ques particuliers en possèdent, qu'ils ont fait venir du Chili, ont les nourrit avec des feuilles de mape (Inocar- pus edulis).

CÉTACÉS.

Pour terminer les mammifères, nous avons à parler des Cétacés (nom ind. Paoa), qui se montrent quelquefois entre les îles, mais qui n’y sont point incommodés par les naturels, privés de moyens de s’en emparer, à part toutefois le Marsouin, dont ils réussissent parfois à faire échouer des troupeaux entiers à la côte.

Le Cachalot (Physeter macrocephalus,L.), moins pour- chassé que de nos jours se montrait, il y a quelques années, plus souvént qu'aujourd'hui dans les canaux des Marquises. On y rencontre assez fréquemment un Dau- phin que les baleiniers désignent sous le nom de black- fish. Nous renvoyons pour de plus amples renseigne- ments sur le sujet, au Mémoire de M. Jouan, lieutenant de vaisseau, sur les Balerines et les Cachalots, lu à la Société impériale des Sciences naturelles de Cherbourg, dans la séance de mai 1858.

Le marsouin (Delphinus..…..).— On rencontre, autour des Marquises, deux espèces de Marsouins, l’une plus petite que le D. phocæna, L., et l'autre, longue de trois métres, sur une grosseur proportionnée, qui paraît se

DES ILES MARQUISES [71 rapprocher du D. delphis, L. Ces deux espèces auraient besoin d'être étudiées, afin de prendre place parmi leurs congénères. Il en est du genreMarsouin comme des gen- res Baleine et Cachalot : ehaque voyageur en voyant, même de loin, un de ces animaux lui paraissant différer de ceux qu'il connaissait déjà, s'est cru obligé de consti- tuer une nouvelle espèce. C’est en procédant ainsi qu'on est arrivé jusqu'à une vingtaine d'espèces pour le genre Dauphin, qui n’en comporte peut-être en réalité que sept ou huit bien constantes.

9e cLAssE. OISEAUX.

x

Étant en station à Noukahiva depuis quelques mois, et ne prévoyant pas l’époque de mon départ, j'eus l’idée de réunir les différentes espèces d'oiseaux de cette île. À mon retour, je m'adressai, pour leur détermination, à S. A. le prince Charles Bonaparte, qui accueillit avec empressement ma demande et détermina ma petite col- lection, dont je priai MM. les professeurs du Muséum de Paris d'accepter les échantillons qui pouvaient être nouveaux ou utiles pour leurs collections. À ce sujet, S. A. rédigea un Mémoire qui fut lu à l'Académie des Sciences et inséré dans ses Comptes-rendus, t. XLI. M. Jouan, lieutenant de vaisseau, du bâtiment sur lequel j'étais embarqué, étant resté aux Marquises longtemps après mon départ, a recueilli sur les oiseaux de cet archipel quelques observatiôns qui font le sujet d'une Note communiquée à la Société des Sciences naturelles de Cherbourg, le 7 juin 1858. Nous ne pouvons que renvoyer à ces deux auteurs, pour les descriptions et observations relatives aux espèces ci-après :

172 ZOOLOGIE

Coryphilus dryas, Gould, (nom ind. Pihiti).

Pomarea nigra, Bp.ex Sparm. (nom ind. Patiotio). Tatare taitensis, Bp.ex Qusy et Gaim. (nom ind. Komako). Eudynamis Taïtensis, Sparm. (nom ind. Kaevaeva). Metabolus rugensis, Bp.ex Pucheran.

Collocalia fuciphaga, Bp. ex Thumb. (nom ind. Kopeka). Hirundo 4}. 48e ? (nom ind. Kivi).

Serresius galeatus, Bp. (nom ind. Oupé). Thouarsistreron leucocephala, Bp. ex Gr. (nom ind. Koùkou). lerodias sacra, Bp.ex Gm. (nom ind. Matoûkou). Daption capensis, L. (nom ind. Kopoñütou).

Pluvialis longipes, Temm. (nom ind. Keoubhé). Totanus brevipes, Vieillot. (nom ind. Kivi).

Phaeton candidus, Briss. (nom ind. Toake).

Phaeton phænicurus, Briss.

Fregetta Ampbhitrite, Bp. Sp. nov.

Tachypetes aquila, HI. (nom ind. Mokohe).

Anoûs stolidus, Leach ex. L. (nom ind. Koiïoho). Dysporus fuseus, II. (nom ind. Kakioa).

Onychoprion fuliginosum, Wagl.

Sula piscatrix, Bp. (nom ind. Kena)

Gygis candida, Bp. (nom ind. Kotake).

M. Jouan indique dans sa Note sur quelques oiseaux habitant les iles du Grand-Occan, que les naturels des Marquises comptent trente-six espèces d'oiseaux. Je pense qu'ils font erreur en ce sens qu'ils donnent une dénomination spéciale au même oiseau, mâle ou femelle, jeune ou adulte. J’y ai été pris moi-même à l'égard du gobe-mouche Metabolus rugensis, Bp., dont le plu- mage est blanc dans le mâle, et roux chez la femelle. S. A. le prince Bonaparte signale la Fregetta Amplhitrite, comme une espèce nouvelle. Je renvoie pour la des- cription à ses Notes sur les oiseaux des Marquises, p. 1, in Compt.-rendus Acad. Sc. 1855, t. XLI, p. 110; à Ornith. foss. add. pig. p. 26, sp. k. in Compt.-rend. Acad. Sc. 1856, t. XLIII et à Rev. et Mag. Zool. Gue- ran 1855, VII, p. 593, et 186, VIIT, p. 401, pl. 18.

= + 22

DES ILES MARQUISES. il

Le Gygis candida, Bp. avait été rapporté au Muséum par la Vénus.

On m'a souvent parlé, aux Marquises, d’un oiseau extrêmement rare, rouge (te manou kiki), que les indi- gènes n'avaient pas vu eux-mêmes, mais dont ils avaient entendu parler à leurs aïeux. Cet oiseau, me dit-on, faisait son nid dans la terre et habitait les sommets les plus élevés. Je me suis adressé, pour l'avoir, à une foule de personnes, mais je n'ai pu y parvenir, d’où je sup- pose qu'il n'existe que dans l'imagination des habitants, à moins que ce ne soit quelques Cardinaux apportés par un navire et vendus ou donnés aux naturels qui font beaucoup cas de la couleur rouge.

Les oiseaux domestiques, importés par les étrangers, sont la poule (moa), et Le coq (moa vahana), le canard (hakavaa) et le dindon (kolokolo), Les poules ont assez bien réussi; ce serait une précieuse ressource pour les navires en relâche, siles rats, en détruisant les œufs et les couvées, n’en diminuaient pas le nombre. En quelques endroits, le tabou les fait respecter par les naturels. Un grand nombre se sont enfuies des habitations et vivent à l’état sauvage. Les canards, de la variété dite canards d'Inde, sont beaucoup plus rares. Il en est de même des petits dindons gris, les mêmes qui réussis- sent si bien aux iles Sandwich, mais qui ne paraissent pas s’arranger du climat et de la nature des Marquises.

cLAsse. REPTILES.

L’archipel des Marquises ne possède aucun de ces reptiles malfaisants qui pullulent dans les pays intertro- picaux. L'absence de marais, le peu détendue des îles el la grande distance qui les sépare des continents

17% ZOOLOGIE

Américain et Asialique, font que, lors même que quel- ques circonstances accidentelles ÿ apporteraient Le ger- me de quelques uns de ces Ophidiens qui désolent les plaines d'Amérique ou les marais de l'Inde, il serait impossible qu'il se développât. M. Vincendon-Dumou- lin parle d’un petit Soa, «long à peine de deux pieds, et qui doit former un genre nouveau » ; nous ne l'avons pas rencontré. Les seuls reptiles que nous ayons à signa- ler sont : un petit Scincoïde à couleurs brillantes, que les indigènes appellent Méko, et le Gecko Oceanicus, Less. (nom ind. Kakaa), qu'on trouve dans toutes les toitures et sur les vieux troncs d'arbres.

On rencontre encore quelques individus de la Tortue franche, Testudo mydas, L. (nom ind. Honou), pesant de 20 à 25 kilogr. Le menu peuple n’en mange pas, et ces reptiles remplacent les victimes humaines dans les cérémonies religieuses, les sacrifices humains n'ont plus lieu. L’écaille de la tortue est employée par les natu- rels à faire des ornements de tête, et ils travaillent cette matière avec beaucoup d'habilité, eu égard à l'imper- fection, ou pour mieux dire à l'absence totale d'instru- ments propres à ce genre de travail.

CLASSE. POISSONS.

L'archipel des Marquises offre plusieurs ‘classes de Poissons qui auraient besoin d’être étudiées; mais, en général, les voyageurs ne s’attachent pas à cette branche de l’histoire naturelle, tant à cause des difficultés que présente la recherche des poissons, qu'à l'encombrement des vases et des matières nécessaires pour les conser- ver, et la presque impossibilité, en cours de voyage, de se procurer des liqueurs alcooliques assez fortes pour en assurer la conservation.

DES ILES MARQUISES. {75

Quelques unes des espèces que nous signalons ont été

déterminées par MM. les professeurs du Muséum d'His- toire naturelle à Paris. Nous complétons cette liste par les noms des espèces qui nous ont été indiqués par M. le capitaine de vaisseau Noury, lequel ayant été com- mandant particulier des Marquises pendant un an, a étudié d’une manière spéciale cette branche de la zoologie, et possède un album de dessins, accompagnés de notes, dont la publication serait fort désirable.

Apogon Roseipinnis, Val.

. Smaris mauritiana, Quoy et Gaïm. An Pentappodus vitta,

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Quoy et Gaim., vel Mesoprion, Hombr. et Jacq.? (nom ind. Niha). Serranus nideatus, Hombr. et Jacq. Civrhites....... espèce nouvelle pour la collection ichthyo- logique du Muséum. Sparus erythrinus, L. (Vulgt. Capitaine), non Lethrinus centurio, Cuv. Sparoïde..:,..

. Chætodon bi-ocellatus, Cuv. (nom ind. Menini).

4.

©

1 ©

—— ornatissimus, Soland. Pempheris....... Squammipenne...... espèce nouvelle pour le Muséum. Scomber pelamys. L. Thynnus Vagans, Less. Bonite (nom ind. Atou). Carangus, BI. (nom ind. Aoua). Caranx, espèce douteuse ( nom ind. Aoua popoi.

. Diacope tiea, Less.; an potius Caranx pinnulatus, Eyd. et

Soul. Naucrates ductor, Cuv., Pilote.

. Rhombus macropterus, Quoy et Gaim. Turbot à aiguillons.

Zeus vomer, L., ou du moins très voisin. Cæsio bivittatus, ex Val?

. Coryphæna scomberoïdes, Lacép. Dorade.

Acanthurus zebra, Lacép. eparai, Less. triostegus, Lacép.

176 ZOOLOGIE

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. Prionurus eoume, Less. (nom ind. Oume).

Mugil cephalotus, Cuv.? (nom ind. Akouna). Salarias quadricornis, Cuv. ? Gobius aphaga, L. vel proxima? (nom ind. Haoutou). Chironecta Commersonica., Val. Periophtalmus kalolo, Less. Blennie sauteur, Comm. (nom ind. Paoko). Laruns, an Julis Borii, Less.? Chelis.s st Julis.... an margariferus, Voy. de l'Uranie, Quoy etGaim. Pæcilophis variegatus. Pisoodonophis fasciatus. Passer Marchionessarum., Val. ex Voy. de la Venus. Sphyræna picuda, Bl.; Esox becuna, Schn. Bécune (nom ind. Topâtou). Cobitis barbatula, L. (nom ind. Maiao). Esox belone, L. Orphie ou du moins très voisine de la nôtre. Exocetus volitans, L.? (nom ind. Mao'o). Engraulis..... Anchois. Echneïs remora, Lacép. Ichtyophis tigrinnus, Less (nom ind. Pouti paatete). Muræna serpens, L. anguilla, L. (nom ind. Kouee). Tetraodon reticulatus, BI. ansp. nova? Mola, ou très voisin (nom ind. Patihitihi). Ostracion eubicus, BI. Monacanthus..... Squalus carcharias, L. (nom ind. Peata). _— Maou, Less., très voisin du S.Carcharias (nom ind. Mako). Raia cephaloptera, Schn.? Devil-fish, Diable-de-Mer des marins, (nom ind. Haoua). Raia aquila, Lacép. Gen. Mylobatis de Duméril.

Observations sur Les Poissons.

1. Le poisson que les naturels appellent Nrha est très

DES ILES MARQUISES. 1477

commun au mois d'octobre. Il vient par bancs dans les baies, et son apparition en grande quantité, ainsi que sa physionomie, le font désigner par les matelots sous le nom de Sardine.

2. Ce sparoïde, appelé Ouhi par les naturels, a la tête conique, les yeux de couleur olive, les narines petites, à 0"02 au-dessus de la gueule qui est petite et située au bout du museau. Les dents sont serrées à la base, arrondies au sommet, le corps ovale, long de 0" 25; les écailles serrées, soudées ensemble, la couleur générale est gris- ardoise ; une dorsale épineuse, deux pectorales, deux thoraciques et une anale. La peau est très dure, la chaire filandreuse, verdâtre, de mauvaise odeur ; c’est un mau- vais manger. Ce poisson est peu commun.

3. Ce genre est spécial aux mers des pays chauds. Presque toutes les espèces sont ornées des plus vives couleurs, des dessins les plus variés et offrent unintéres- sant spectacle lorsque, par un temps calme, on les voit circuler entre les coraux et les madrépores. Le Menini des Noukahiviens est le Manini des iles Sandwich.

k. La Bonite se trouve principalement dans lesiles de Ua-Pou et de la Madeleine.

5. On trouve, dans l'Atlas du Voy. de la Bonite, un petit poisson rouge, semblable à l'Atou des indigènes, que les femmes pêchent à la ligne sur les HAONEeS de la baie de Taio-haë.

6. Les naturalistes du Voyage de l'Uranie ont trouvé à l'ile de Rawak (Papouasie), un Turbot désigné sous le nom de Rhombus macropterus, qui parait être le même qu'on rencontre, mais très rarement, aux Marquises.

7. Le poisson désigné sous le nom de Zeus vomer, parait être l’Argyreïiose, ou une espèce très voisine.

8. Les dorades, Coryphæna, sont nombreuses dans les

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178 ZOOLOGIE

mers voisines des tropiques; on en trouve dans la Médi- terranée une espèce qui diffère de celle des Marquises. L'espèce C. Scomberoïdes, Lacép., C.osteoglossus, Com- merson, est rare dans l'archipel.

9. M. Lesson, dans le Voy. de la Coquille, a désigné sous le nom spécifique de Eoumé, (nom tahitien), un Prionurus appelé Oume aux Marquises, et que les marins désignent ordinairement sous le nom de perro- quet, à cause de ses couleurs et deses mâchoires armées de dents tranchantes.

10. Les Périophthalmes sont des poissons de Ia mer des Indes et de l'Océan Pacifique. Ils ont la propriété de pouvoir rester quelque temps hors de l’eau, et on en voit souvent courir, ou plutôt sauter avec rapidité sur les rochers. Une espèce très voisine se trouve dans les ruis- seaux d’eau douce de Noukahiva.

11. Cette espèce, d’une belle couleur verte, est-elle la même que celle qui figure dans îe Voy. de la Coquille, sous le nom de Julis Bory, Less., ou une Vieille, ou bien un Baliste? Les naturels mangent ce poisson cru, comme la plus grande partie de ceux qu'ils pêchent.

12. J'indique ici ce poisson dont on trouve la figure dans l'Atlas du Voy. de la Venus.

13. Les Tetraodons sont très communs aux Marquises. On les trouve souvent dans les filets des pêcheurs. Le T. mola, L., dont Cuvier a fait un genre distinet d’après la forme des mâchoires, est un peu plus rare. Nous en avons préparé un dont la peau épaisse et lisse était cou- verte par bandes d’écailles argentées, offrant à l'état frais le coup-d'æil le plus agréable. Cette robe bril- lante, jointe à la forme toute particulière de ce poisson, qui a l'air d'avoir été coupé en deux, en fait un échan- tillon curieux dans les collections. Une troisièmeespèce,

DES ILES MARQUISES. 179

recueillie également aux Marquises, n'a pu être déter- minée à cause du mauvais état de conservation dans lequel elle se trouvait.

1%. Les filets des pêcheurs ramènent aussi, assez fré- quemment, l'Ostracion cubicus, BI. Nous n’en avons pas vu aux Marquises de triangulaires avec ou sans épines.

15. Le Requin se montre fréquemment dans les canaux qui séparent les différentes iles de l'archipel. Les natu- rels lui font une chasse acharnée. M. Jouan, dans une Notice sur les Marquises, décrit la manière dont ils pêchent ce poisson qu'ils disposent ensuite sur dés pieux, au soleil, pour le faire pourrir, quelquefois pen- dant trois semaines, avant de manger dans les fêtes publiques.

16. Ils font également pourrir, avant de le manger, le Diable de mer, haoua, dont ïüls sont très friands, et qu’ils ne se procurent que difficilement.

Aux espèces indiquées ci-dessus, il faut ajouter :

Le Kouavena..…., poisson de la taille d’une très petite sardine, très abondant dans les baies à certaines époques de l’année, et qu'on pêche de nuit, au moyen de flambeaux qui attirent les poissons au bord des rochers on les prend par milliers ;

2 Une autre espèce plus petite que le Kouavena, qui se trouve dans les eaux saumâtres à l'embouchure des rivières ;

Enfin un petit poisson vert, à reflets chatoyants, qu'on voit dans tous les ruisseaux.

Telle est la nomenclature bien incomplète, nous le reconnaissons, des poissons qu'on observe le plus fré- quemment dansl'archipel des Marquises. Il en existe d’au- tres qui sont plus rares ou seulement de passage. Il paraît que les naturels en comptent {#0 espèces: peut-être n’ont-

180 ZOOLOGIE

ils pas distingué suffisamment les différences de sexe et d'âge qui, dans ces animaux comme dans les autres, peuvent occasionner des erreurs par défaut d’obser- vations prolongées. Presque toutes les espèces citées se retrouvent à Tahiti, suivant les observations de M. le capitaine de vaisseau Noury.

II° EMBRANCHEMENT. ARTICULÉS.

Nul doute qu’une étude spéciale des animaux de cet embranchement n'eût fait connaître un grand nombre d'espèces, soit de mer, soit des eaux douces ou de terre, mais nous ne pouvons présenter ici que des généralités sur les différentes classes d'animaux qu'il renferme.

1e casse. ANNÉLIDES.

On en voit peu de marins, par la raison que la nature des côtes des Marquises s'oppose à leur développe- ment. Dans quelques baies seulement, on pourrait trouver des Tubicoles, et à l'embouchure des rivières qui coulent sur un fond plat, les autres genres des pays chauds qui affectionnent ces stations.

2 classe. CIRRHIPÈDES.

Quelques auteurs classent maintenant parmi les Crus- tacés, les espèces suivantes qui figuraient dans la clas- sification de Lamark parmi les Molluques Cirrhipèdes (1).

Balanus stalactiferus, Lamk.

+ PA an species nova? (nom ind. Pipi Moana). Coronula testudinaria, Lamk.

(1) V. dans le Diet. d'Hist. Nat. de d'Orbigny, article Cirrhi- phèdes, les motifs qui ont fait passer cette classe d'animaux des Mollusques parmi les Crustacés.

DES ILES MARQUISES. 181

Cette dernière espèce croît, ainsi que son nom l'indi- que, sur le test des tortues de mer. Elle est blanche, de forme ellipsoïde ; on n'en trouve point des individus agglomérés, mais isolés. Les pièces qui composent le test sont articulées entre-elles au moyen de petites dents qui se croisent, parfaitement lorsque l'animal resserre sa coquille.

cLasse. CRUSTACÉS.

On en trouve quelques espèces, surtout du genre Trapezia. MM. Hombron et Jacquinot, dans la partie zoologique du Voyage au pôle Sud, citent de ce genre les espèces ci-après, qui se trouvent parmi les coraux et sous les pierres, dans les baies de Noukahiva.

1. Trapezia rufo-punctata, Hombr. et Jacq. 2. miniata, Hombr. et Jacq.

3. hirtipes, Hombr. et Jacq.

4 fusca, Hombr. et Jacq.

5 serratifrons, Hombr. et Jacq.

Nous croyons devoir rapporter iei la description que donnent les auteurs, de ces différentes espèces. T. rufo-punctata, Hombr. et Jacq. Cette espèce que M. Lucasrapportaau Cancer rufo-punctatus, Herbst., ou à la T. rufo-punctata, Latreille, est jaune, ornée de petits points rouges, arrondis et peu serrés; la carapace plus large que longue, est moins bombée que celle de la T. dentifrons. Le front présente six dents dont les médianes sontassez grandes, triangulaires, avec l’échan- crure qui les sépare large et assez profonde. Les dents latérales sont très larges, non triangulaires et obscuré- ment denticulées. Quant à celles qui forment l'angle orbi--

182 ZOOLOGIE

taire externe, elles sont petites et arrondies. Les orbites sont dirigés 6bliquement en arrière, mais moins cepen- dant que dans la T. dentrfrons; la dent spiniforme présentée de chaque côté par la carapace, et qui est située à quelque distance derrière celle qui constitue l'angle orbitaire externe, est petite, moins prononcée que dans la 7°. dentifrons. Les orbites, les pieds-mâchoïi- res externes, ainsi que les régions ptérygosomiennes, sont jaunes et ornés de points rouges arrondis. Les pattes de la première paire sont grandes, comprimées, avecleur troisième article présentant au côté interne cinq dents spiniformes assez larges. Les articles suivants sont lisses, avee le cinquième à bord supérieur légèrement tran- chant; les doigts sont petits, jaunes, non tachés de rouge, et assez fortement denticulés à leur côté interne. Les pattes des quatre dernières paires sont grêles, allon- gées, légèrement comprimées, ornées en dessus et en dessous de taches rouges, arrondies, avec les der- niers articles hérissés de poils roussâtres clair-semés. Le plastron sternal et l'abdomen, dans les deux sexes, sont lisses et ornés de taches rouges arrondies.

2% T. miniata, Hombr. et Jacq. T. rubra, digitis nigris, testà latiore quam longiore, fronte punctatà, den- tibus mediis hujus acutis et triangularibus, tertio arti- eulo pedum primi paris quinque vel sex-spinoso, pedi- bus subsequentibus exilibus, ecompressis, ultimis articulis pilosis.

T.hirtipes, Hombr. et Jacq. T. fusca-rufescens, digitis fuscis, testà latiore quàm longiore, dentibus late- ralibus subtiliter denticulatis; tertio artieulo pedum primi paris sexdentato spinoso, dentibus posticè subti- liter denticulatis, pedibus omnind pilosis, postieis exi- Hbus elongatis, eompressis.

DES ILES MARQUISES. 183

T. fusca, Hombr. et Jacq. T. fusca, testà ferè planà, ad latera rectà, his tantm obscurè emarginatis, dentibus lateralibus et externis frontis subtiliter denti- culatis, pedibus subsequentibus brevibus, compressis.

T. serratifrons, Hombr. et Jacq. -— T. fusco-rufe- scens, subviridè tinctà, testà plan, ad latera lævigatä, fronte hirsutà, tantum denticulatà, pedibus primi paris brevibus, tertio articulo intus Iævigato, anticè tantum spinoso ; pedibus subsequentibus brevibus, compressis, sterno abdomineque lævigatis.

Dans les Décapodes Brachyures, mentionnons encore. les genres Zozymus et Ruppelia, le Cancer Ocyoze, Herbst., l'Ocypodus cordimana, Hombr. et Jacq., le Grapsus pictus, Lam“, vulgairement Crabe de corail, très commun, la Calappa cristata, Eyd. et Soul., Voy. de la Bonite.

Dans les Décapodes Anomoures, nous citerons le Remipes testudinarius, Lat., et plusieurs espèces de Pagurus, parmi lesquels le P. punctatus, Ed.

Dans les Macroures : une espèce de Palinurus, qui se loge dans les creux des rochers. On en a pris plu- sieurs fois qui s'étaient accrochés aux chaînes de la cor- vette. Les indigènes l’appellent Koüa ; c'est probable- ment le P. marginatus que MM. Quoy et Gaimard ont trouvé aux îles Sandwich. Nous y ajouterons le genre Palæmon;: dans les Stomapodes, le genre Squilla, et dans les Amphipodes, les genres Talitrus et Gammarus (nom ind. Koüa), qu'on trouve en abondance dans tous les cours d’eau.

Parmi les quelques espèces de Crabes qui se trouvent aux Marquises, il faut distinguer celle que les naturels appellent Toupa, grosse, de forme carrée et de couleur fauve, et une autre espèce singulière qui afféctionne les

184 ZOOLOGIE

profondeurs de la mer et qu’on n'obtient guères qu'avec la seine. Cette espèce, de forme obovale, à pattes courtes et palmées, parait servir de transition entre les Brachyu- res et les Macroures.

CLASSE. ARACHNIDES.

Les Araignées des Marquises, que les indigènes dési- gnent sous le nom de Poëna, n'ont rien qui les fassent remarquer d’une manière particulière; l’une des espèces atteint d’assez fortes proportions, mais elle paraît inof- fensive.

CLASSE. MYRIAPODES.

L'archipel ne paraît pas renfermer ces énormes Sco- lopendres, si dangereux dans les pays chauds. On n'en voit qu’une petite espèce, désignée par les naturels sous le nom de Ver, et qui habite les toitures faites en feuilles de cocotier ou de pandanus.

cLAsse. INSECTES.

Les Marquises ne sont pas plus riches en Insectes qu’en animaux des autres divisions des Articulés. On lit à ce sujet, dans la partie entomologique du Voyage de l'Astrolabe, relativement à l'ile de Tahiti, dont les pro- ductions sont à peu près analogues : « Plus j'avance, » dit le D' Boisduval, dans la marche de cette campa- » gne, et plus j'ai lieu de me convaincre que l'entomo- » logiste qui désire accroître ses collections, ne doit » pas perdre son temps dans les mers du Sud. En effet, » quelle terre, plus que celle de Tahiti, semblerait an-

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DES ILES MARQUISES. 185

» noncer une plus riche moisson d'insectes? Quels » ombrages, quelles forêts plus favorables au dévelop- » pement de ces petits êtres? Partout des fleurs, des » lieux humides, des troncs et des feuilles en dé- » composition : mais quel est le résultat des courses » pénibles, des recherches assidues du naturaliste ? » Une dixaine d'espèces de Lépidoptères, quelques » Hyménoptères et Hémiptères, et quatre ou cinq » Coléoptères très petits ! »

Tel est le tableau peu flatteur que trace le D'. Bois- duval de l’entomologie Tahitienne, et qu'on peut, sans se tromper, appliquer aux Marquises. Avant lui, Fors- ter, dans le Voyage de Cook, avait dit: «Il n'ya » point de terres l’on trouve moins d'espèces d’in- » sectes, que sur celles de la mer du Sud. »

Ilest inutile de citer deux insectes qui se trouvent partout il y a des hommes; le Pou, Koütou, qui pul- lule sur les naturels, et la Puce, Koomi, qui n'est pas moins abondante. Les Cancrelas, Blatta americana, L. (nom ind. Popôtou), foisonnent et atteignent des pro- portions énormes. On voit quelquefois voltiger des papil- lons des genres Sphinx, Vanesse et Polyommate. Citons encore : la Spodoptera acronycloides, Gn. et S. nubes, Gn.; le Chorocampa erotus, le Sphærophoria annulipes, Macq.; Richardia flavitarsis, Macq.; Terel- lia immaculata, Macq., et peut être l’Hesperophanes guttaticollis, Fairm., qu'on trouve à Tahiti.

Les Diptères, en général, sont peu nombreux, sauf le Sand-fly des anglais, Nono des naturels, qui est extré- ment incommode pendant le jour, et qui se tient de pré- férence dans les endroits frais et ombragés, au bord des ruisseaux, et le Moustique, Culex, L., Nonokia des indigènes. Tous deux se jettent de préférence sur les

186 ZOOLOGIE

individus récemment arrivés, trouvant sans doute une pâture plus à leur gré dans le sang riche de ces nou- veaux venus que dans le sang appauvri de ceux qui sont depuis longtemps dans la colonie. Nous ferons remarquer que, s’il faut en croire les indigènes, il y a peu de temps que ces insectes nuisibles ont envahi les iles, leurs larves ont été apportées par des navires ; toujours est-il qu'ils foisonnent à Noukahiva et à Ua-Pou, Pile voisine, tandis qu'on n’en trouve pas (le nono du moins) dans les autres îles qui ont été beaucoup moins fréquentées parles navigateurs.

On rencontre aussi quelques espèces de fourmis, mais on n'y voit point le Termite qui cause tant de ravages dans les pays chauds. Il est probable que le genre Isomerin- thus se trouve aussi aux Marquises, mais nous ne l'y avons pas observé.

ill° EMBRANCUEMENT. MOLLUSQUES.

Les côtes des îles Marquises sont beaucoup moins abondantes en Mollusques qu'on pourrait le supposer, eu égard à leur position dans la zône torride. C’est en effet dans l'Inde et dans les îles voisines de l'Océan-Indien, que l’on trouve les espèces les plus belles et les plus variées. Mais la disposition des côtes de notre archipel n’est point propice à leur développement comme dans celui des Paumoutou et de la Société, ces animaux peuvent croître à l'abri de l'agitation des flots, en dedans des récifs qui forment autour de ces îles des digues naturelles. À Noukahiva, le mouvement perpétuel de la mer, l'absence presque totale de grèves et de plages sablonneuses, en éloigne les Céphalopodes et les Ptéro- podes qui n’ont point d’enveloppe calcaire, et dont la

DES ILES MARQUISES. 187

coquille légère ne les garantirait point s'ils étaient lancés contre les rochers. On y rencontre néanmoins des Sei- ches et des Poulpes. La classe des Acéphales est repré- sentée par quelques espèces, dont deux paraissent être nouvelles. Dans celle des Gastéropodes, la plus nom- breuse, on remarque un assez grand nombre de genres, comprenant peu d'espèces, sauf les genres Conus et Cypræa, qui sont assez bien représentés. En somme, nous pouvons dire, comme pour les insectes, qu'il ne faudrait pas venir aux Marquises dans le seul but de recueillir des coquilles, parce que la plus grande partie des espèces qui peuvent y être récoltées, se trouvent également dans les autres archipels de la Polynésie, plus belles et en plus grand nombre. On jugera de la richesse conchyliologique des Marquises, par la liste ci- après :

{re cLasse. CÉPHALOPODES.

Oclopus..:. 2 espèces. Sans doute O. gracilis, Eyd. et Soul Onychia..... ? Less.

2 CLASSE. PTÉROPODES.

Hyalea..... 1. Cleodora....

CLASSE. GASTÉROPODES.

Aplysia (nom ind. Nau). An Ouahensis, Eyd. et Soul. ? Hipponix australis, Desh. Bulla cylindriea, Chenu ? (nom ind. Poukava pohoe).

2. Helix Taïis, Hombr. et Jacq.

3. Hapa, Homb. et Jacq. (nom ind, Pipii putai anoûkou.

188 ZOOLOGIE 4. HElIX 5:01 $#. Helicina Marchionessa, Hombr. et Jacq. 6." Pariulass;ere Voisine de la P. de Dumartroy, destles Sandwich. Partula fragilis, Fer. Littorina, 2 espèces. Vermeius:: 2. An Serpula ? 7. Natica Nukahivensis, Nob. Natica.... (nom ind. Pipii eva). Navicella tessellata, Lamk; N. parquetée (nom ind. Pipii hoaka). 8. Nerita atrata, Lamk. 9. Neritina auriculata. Lamk. conalis, Lamk. Corona Lamk; Néritine longue épine (nom ind. Pipii taa). Hapa, Hombr. et Jacq. Monodonta coronaria, Lamk. Turbo setosus, Gmel.; T. cannelé, Léopard ou Bouche d'argent marquetée. 10. Solarium perspectivum Lam. (nom ind. Pipii putai anou- kou). 11. Scalaria pretiosa, Lamr. Merebraïias. An crenulata, Lamk? (nom ind. Pao). Cerithium...... .. nomind. Poukava eto). FUSUS sms ee (nom ind. Poukava pao). Buccinum clathratum, Kiener ? Buccinum..... 2 autres espèces. An Arcularia, Lamk? 12. Harpa nobilis, Lamk. (nom ind. Kikohoua). gracilis. 43. Purpura persica, Lamk. Conque Persique. (nom ind. Mata

14.

kiki). madreporarum, Sowerby. flammea. violacea, Kien. fasciata ? Cassis rufa, Brüg. (nom ind. Poutoupe). Ricinula albolabris, Blainv. (nom ind. Poukava te heo). horrida, Lamk. (nom ind. Haha tiki). arachnoïdea, Lamt.

DES ILES MARQUISES. 189

Ricinula mutica, Lamk.

_idiostoma, Less,

digitata, Martini.

morus, Lamtk.; Martini.

15. Murex brevifrons, Lamk., Rocher laïitue sanguine (nom ind. Poukava taataa).

inflatus, Lamk.; M. ramosus, L. Rocher chicorée

renflée.

melanomathos, Lamk.; M. rosarium, Chemn. Ranella granifera, Lamk.

16. Triton pileare, Lamk.; Bouche sanguine. (non ind. Pou toñtou henoua).

distortum, Schub.

variegatum, Lamk.; Trompette marine. Columbella tubereulata, Lamk.; C. purpurea, Blainv. Turbinella nodosa, Desh. (nom ind. Poukava keokeo). Turbinella........ paraît être une espèce nouvelle. Pyrula........... (nom ind. Pohaita)

17. Cyrtulus serotinus, Hinds, Zool. Sulphur 1841 (nom ind. Poukava keokeu). Strombus gibberulus, L. (nom ind. Poukava vao). Pteroceria aurantia, L.; Scorpion orangé. (nom ind. Pou makamaka). 18. Conus marmoreus; L.; Cône damier.

imperialis; Cône Impérial. (nom ind. Koehi.)

minimus, L.

hebræus, Kien., C. hébraïque.

arenatus, Lamk., C. piqûre de mouche.

pulicarius, Brug., C. morsûre de puce.

Vaulieri, Kien.

tessellatus, Brug.

musicus, Lamk , Brug.

vexillum, Lamk.,C. aumusse.

Sumatrensis, Lamk., C. loup.

miles, Lamk., C. navet.

Taïitensis, Brug., C. violet.

mussatella, L., C. drap piqueté.

Terebra pertusa, Kien ? ‘(Crcuuiata, Lam. cærulescens, Lamr.

199

49:

20. 21.

27. 28.

ZOOLOGIE

Terebra strigillata, Lam, Oliva erythrostoma ? Bouche aurore. ONVara en (nom ind. Poukava tapotahi). Marginella bullata, Lamk. Cypræa Mauritiana, L. (nom ind, lipoue, Mamaitaa). arabica, LE. sordida, L. carneola, L. caput serpentis, L. exanthema, L.; Faux argus. helvola, L., Porcelaine étoilée. annulus, L. pediculus, L. Jynx, L. tigris, L. ventriculus, Lamk.; Porcelaine gésier. Patella......(nom ind. Timotimo). Chiton: 220 (nom ind. Mama). Chiton...... (nom ind. Mama toua houee).

CLASSE. ACÉPHALES.

. Ostræa mytiloïdes, Lamk, (nom ind. Pahoua).

cornucopiæ, Lamk. Ostræa..... voisine de FO. hyotis, Lamtk. Pecien pallium, Lamk. (nom ind. Kotava). Avicula physoïdes, Lam .?

. Meleagrina margaritifera, Lamk. Pintadine mère- AE . Arca.... an Sp. nov.?

Jacerata, Lamk.? Modiola lævigata, Quoy et Gaim.

lithopbaga, Lamk., Datte, Moule pholade. Lithodomus..... Pinna nigrina, Lam“.? (non ind. Pakoko).

squammosa, Lamk. Tridaena squammosa, Lamk., (nom ind. Pohoua). Cardium muricatum, Lam. (nom ind. Koata) Cytherea picta, Lamk.?

—' an sp. nov.?

DES ILES MARQUISES. {191

30. Venus corbis, Lamë.; Corbeille de l'Inde, variété. striata, Lamk. Kunthii, Lamk. (nom ind. Nihoniho peata). 31. Lingula anatina, Lamk. Bolen: ii.

Observations sur les Mollusques.

La plus grande partie des Mollusques indiqués ci-des- sus à été déterminée par M. Eudes-Deslongehamps, do- yen de la Faculté des -sciences de Caen. A nos propres remarques, nous ajouterons celles qu’il a bien voulu nous communiquer au sujet des espèces soumises à son exa- men. Les naturels des Marquises ont donné des noms particuliers aux espèces qu'ils voient et dont ils font usage le plus fréquemment. [ls désignent les autres sous le nom de Poukava, coquille ; les Bivalves portent le nom particulier de e oua vaka, et les Univalves celui de e tahr vaka, c'est-à-dire, deux valves, une valve. L'opercule s'appelle po amo, et cette couche veloutée que nous appelons drap marin, est pour eux l'e pau poukava. Ils font en général peu d'usage des coquilles, et n’en ramassent qu'accidentellement.

1. Dans la section des Ptéropodes, le genre Atlante se trouve aux îles Sandwich; nul doute qu'il existe également aux Marquises.

2. Helix taïs, Hombr. et Jacq. Coquille rousse, élevée en dessus, bombée en dessous, bouche ovale, coupée par une carène saillante non bordée; pas d'ombilic.

3. Helix hapa, Hombr. et Jacq. Coquille très éle- vée en dessus, presque plate en dessous, formée par 7 tours de spire s’élargissant régulièrement en allant vers la bouche. Chaque tour de spire est bombé; le haut de

192 ZOOLOGIE

la spire est rond et large. Toute la partie supérieure est grise et recouverte d'un duvet très fin; l’inférieure est, comme nous l'avons dit, plate et entourée circulaire- ment d’une bande rousse sur un fond blanchâtre. On voit aussi une plaque rousse et large vers le milieu. La bouche étroite est très mince ; une dent tordue, épaisse, est près de l'ombilic. 11 m/m sur 15. (Voy. au pôle Sud.)

L. Hélice dont les tours de spire sont allongés en forme de cône. Malgré l'humidité qui règne constam- ment dans certaines vallées de Noukahiva, on rencontre peu de coquilles terrestres. Cependant tout porte à croire qu'une recherche plus attentive ferait découvrir les espèces qui se trouvent à Tahiti, telles que Æ. tur- ricula, exclusa, cavernula.

5. Helicina Marchionessa, Hombr. et Jacq.— Coquille presque plate en dessous, assez élevée en dessus ; la partie supérieure séparée de l'inférieure par une carène saillante ; bouche peu large, très épaisse, étroite du côté de la carène et s’élargissant beaucoup en s’appli- quant sur le dernier tour. Pas d’ombilie, mais à la place, une callosité vitreuse s'étend tout autour de la bouche. Ce dépôt vitreux est enveloppé d'une bande rose qui entoure le dernier tour. En dessus, un même cercle de couleur rose est placé presque au bord de chaque tour. 148 mm sur 15. À Tahiti, on trouve les À. pisum et albolabris.(Voy. au pôle Sud.)

6. Le genre Partule, créé par M.'de Férussac aux dépens des Bulimes et des Agathines de Lamarck, n'est pas mentionné dans le Règne Animal de Cuvier, qui renvoie pour l'étude des Escargots à l'ouvrage de Fé- russac. Nous avons trouvé à Noukahiva une espèce de Partule à trois ou quatre bandes, d’un blanc sale sur

DES ILES MARQUISES. 193

fond bran-clair. Ce genre contient un nombre considé- rable d'espèces et de variétés. Il semble que chaque île, chaque canton, ait ses Partules propres. Tantôt elles tournent à droite, tantôt à gauche, et la même espèce Roue souvent cette diversité.

7. Natica Nukahivensis, Nob. Cette espèce n'a pas encore été décrite, que nous sachions. Coquille d’un jaune paille, orbiculaire, à tours de spire fortement accentués, à ouverture demi-ronde; le bord droit, par sa réunion au bord gauche, forme un appendice à la partie antérieure, lequel est conique et légèrement dépri- à l’intérieur. Le bord gauche s’étend en une callosité d'un blanc de porcelaine, que recouvre en partie l’ombi- lice et trace un profond sillon demi-circulaire. L’oper- eule est calcaire, demi-circulaire, à face inférieure lisse, la face supérieure profondément striée de lignes concentriques.

8. La Nerita Taïtensis est décrite par Lesson, Zool. du Voy. de la Coquaille, sous le nom de Mériptère d'Otaiti. Elle se trouve aussi aux îles Sandwich. Il est probable qu'on la trouverait également aux Marquises.

9. C’est principalement dans la baie des Taipi Vai qu'on recueille en abondance la Neritine longue épine, dans les flaques d’eau douce voisines de la rivière et de la mer. Il est difficile d'en rencontrer qui soient dans un parfait état de conservation. Les tours de spire sont sou- vent écaillés. Peut-être doit-on faire une nouvelle espèce de celle que nous désig':ons sous le nom de N. corona, à cause de sa couleur qui est brun-verdâtre, tandis qu’elle est toute noire dans la véritable N. corona.

Neritina hapa, Hombr. et Jacq. Coquille globu- leuse, à test lisse, tacheté de points blancs sur un fond noir. Spire petite, armée de deux épines sur les premiers

13

19% ZOOLOGIE

tours; bouche très grande, sans dents; bord collumel- laire jaunâtre.

10. Le. Solarium perspectivum se recueille dans la baie de Haa-0-Toupa, ou baie Collet, à l'O. de celle de Taiohae. On en trouve aussi quelques échantillons dans cette dernière baie; en général ils sont petits, mais en très bon état.

11. La Scalaire de Noukahiva, que je n’ai rencontrée que très jeune, parait être à M. Des Longchamps, la Scalaire précieuse dont les spires ne sont pas encore détachées les unes des autres.

12. Nous n’avons rencontré que de petits échantillons de Harpa nobilis, mais cette espèce est commune à Noukahiva. Il en est de même de Harpa gracilis.

13. Purpura madreporarum, Sowerby. Espèce de forme irrégulière, globuleuse à la partie supérieure, très plate à l'inférieure. Spire presque nulle, composée d'un seul tour qui envahit tout. Bouche extrêmement large, oblongue, formant à elle seule toute la partie infé- rieure. Bord gauche assez épais, un peu granuleux. Côté droittrès plat, très large, et un peu onduleux ; extrémité de la bouche terminée en pointe. Toute la partie supé- rieure d’un blanc sale, et l’inférieure ou la bouche, d’un beau violet sur le côté droit et à l'extrémité, blan- châtre vers le centre.

Cette espèce est toujours adhérente sur les Madré- pores. Elle prend un peu la forme des corps sur lesquel- les elle se trouve. L'animal, assez bien caractérisé, n’a’ pas d’opercule comme les Pourpres; il a une petite tête avec des tentacules oculés. Son pied est assez large, et difficile à décrire. 38 m/m sur 20. (Voy. au pôle Sud).

1%. On trouve dans les fentes des rochers qui for- ment les deux îlots de l'entrée de la baie de Taiohae,

DES ILES MARQUISES 195

plusieurs espèces de Ricinules. La première à bouche jaune et très irrégulière, appelée Hahakiki; la à bou- che violette, la à bouche de couleur de chocolat, plus grande que la précédente, et la enfin dont la surface est couverte de points noirs disposés régulièrement, et la bouche blanche. Toutes ces espèces sont le plus sou- vent recouvertes d'une couche épaisse de calcaire qui en masque les couleurs et la forme véritable.

15. Il en est de même des trois espèces de Murex.

16. C’est avec la grande espèce du genre Triton, T. variegatum, que les naturels font leurs conques de guerre en adaptant à un trou fait à l’un des derniers tours dela spire, du côté dela pointe, une petite calebasse creusée qui sert d'embouchure.

17. Nous avons eu l'avantage d'offrir au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, l'animal du Cyrtulus sero- tinus, qu'on ne connaissait pas avant le voyage du capi- taine Belcher, sur le Sulphur en 1842, et que Hinds a décrit dans la relation de ce voyage. L'opercule de cette coquille est corné, à stries concentriques, et non en forme d’ongle, comme l'a figuré M. Adams, dans son Manuel de Malacologie. M. Woodward signale la res- semblance du Cyrtulus avec le Fusus longævus, fossile des terrains tertiaires éocènes.

On trouve cette coquille dans plusieurs baies des Mar- quises. Elle affectionne les fonds de gravier et de vase d’une profondeur de 10 à 12 brasses. On la rencontre sous trois formes: la f"° qui est celle de la coquille à l’état jeune, a la bouche prolongée jusqu'à l'extrémité, est mince et sans bourrelet; la forme présente la coquille avec la bouche resserrée sans prolongement vers l'extrémité; la enfin offre des replis ou stries profondément accentuées et parallèles à l'ouverture de la

196 ZOOLOGIE

bouche, causées par l'addition des nouvelles couches calcaires de l’intérieur à l'extérieur. Lorsque l'animal est resserré dans sa coquille, l’'opercule le recouvre entiè- rement. Quand il se développe, il allonge, dans le eanal -6pposé à la pointe, une membrane rétractile qui s’épa- nouit ou se rétrécit à la volonté de l'animal, On voit alors deux points noirs, sans doute l'organe de la vision, pla- cés au bas du pied, et deux tentacules qui les surmon- tent, probablement pour les protéger contre tout choc extérieur.

Cette coquille était, il y a quelques années, fort rare dansles collections, mais depuis on enabeaucoup apporté.

18. Les Cônes sont assez nombreux aux Marquises ; les plus rares sont le Sumatrensis et le Mussatella. En draguant les Cyrtules, on ramasse souvent le €. puli- cartus, et surtoutle C. miles.

149. Les Porcelaines sont en général plus nombreuses encore que les Cônes. La Cypræa Mauritiana se trouve jeune et adulte dans les rochers des Sentinelles, et il n'y a pas de fente de rocher dans cette localité, lon ne trouve au moins un ou deux échantillons de la €. caput serpentis. Les naturels se servent de la première, cou- pée en deux, pour râcler le fruit de l'arbre à pain dans leurs préparations culinaires.

20. La petite Patelle qui vit sur les rochers de Nouka- hiva est voisine de notre espèce commune. Bien qu'elle soit assez abondante, les naturels n’en font pas beaucoup de cas.

21. Nous avons vu à Noukahiva deux espèces d'Osca- brions; l’une dont la coquille noirâtre est lisse et comme vernissée, et sillonnée de stries; l’autre garnie d'aspé- rités, moins fréquente que la précédente.

22, Les côtes des Marquises offrent une jolie espèce

DES ILES MARQUISES. 197

d'Ostræa, FO. mytiloïdes, Lamé., dont la forme tour- mentée vient des lieux croît cette espèce, les trones d'arbres et les racines immergées.

23. C'est principalement dans la baie de Hatiheou, dans le Nord de Noukahiva, que l’on trouve plusieurs variétés de Peignes. Il peut se faire qu'il y en ait dans les autres îles ; je n’en ai vu que dans la localité que j'indique.

24. On ne trouve que de petifs échantillons de la Pin- tadine mère-perle, assez grands cependant pour que les naturels puissenten faire des ornementsappeléspaekaha., Les grandes huîtres perlières, de 0" 30 de diamètre. viennent de l'archipel des Paumoutou, composé d'îles basses, formées par des coraux. Quoique la quantité en soit bien diminuée, il s’y fait encore un commerce impor- tant de cette production marine.

25. L’Arca, non déterminée, est voisine de l'A .magel- lanica de Chemnitz.

26. Le genre Modiole est représenté par deux espèces, dont l’une plus grande et plus rare-que Fautre, d'un brun fauve, finement striée, est la M. lœvigata. L'autre M. lithophaga, plus petite, est blanche et se trouve fréquemment dans les polypiers pierreux. Ces deux espèces ont la coquille très fragile, et il faut pren- dre de grandes précautions lorsqu'on brise le bloc de corail pour les extraire.

27. Nous n'avons point vu de grands échantillons de Tridacne ou Bénitiers, aux Marquises. C’est principa- lement dans Farchipel des Paumoutou qu'il faut cher- cher le T. gigas, qui décore les églises, et qui arrive jusqu'à 0" 50 de largeur.

28. Si ce Cardium, qu'on trouve sur la côte Nord de Noukahiva, n'est pas le C. muricatum, de Lamarck, c'est une variété ou au moins une espèce très voisine.

198 ZOOLOGIE

29. La coquille désignée sous le nom de Cytherea….. ou mieux Lucina, est voisine de la C. tigrina, Lam*.; peut-être doit-on en faire une espèce nouvelle.

30. Lamarck indique la Venus corbis comme très

rare. La coquille de Noukahiva doit faire une variété à cause de la différence de couleur dans la charnière qui est abricot foncé dans la véritable V. corbis, tandis que celle de notre Vénus est jaune-pâle. La Vénus de Kunth (3° espèce), se trouve dans plusieurs baies de l’île, mais peu abondante et de petite taille. Les plus belles ont été recueillies dans la baie Collet. Les lignes du dessin ne sont pas toujours bien accentuées. 31. Nous n'avons point vu cette coquille aux Marqui- _ ses, mais au cabinet d Hist. Nat. de l'hôpital de la marine, à Brest, elle a été donnée par M. Guibert, chirurgien de la marine, comme venant de cet archipel.

IV® EMBRANCHEMENT. RAYONNÉS.

ECHINODERMES, ACALÈPHES ET POLYPES.

Nous avons peu de chose à dire de cetembranchement du règne animal, dont l'étude est d’autant plus difficile que les êtres qui en font partie habitent dans des milieux il est souvent peu aisé, quelquefois même impossi- ble, de les saisir. Un nombre considérable d’entre eux échappe même à notre vue par leur excessive petitesse, et les travaux des plus savants micrographes, tels que Rudolphi, Müller, Bory-de-Saint-Vincent, etc., n’ont fait que soulever le voile qui cache à nos yeux leur organi- sation, leurs mœurs et même, pour beaucoup sans doute, leur existence.

Parmi les Echinodermes, on trouve, dans les baies des

DES ILES MARQUISES. 199

iles Marquises , des Astéries ou Étoiles de mer, que les indigènes appellent Makamaka ohina, des Encrines, plusieurs espèces d'Echinus, Oursins ou Hérissons de mer, dontune, Echinus margaritacea, Lamk., qui res- semble beancoup à celle de nos côtes, est désignée par les naturels sous le nom de Vanavana houetea; une seconde, Vana toa, dont les aiguillons longs, minces et noirâtres, sécrètent une liqueur corrosive qui en rend la piqûre très douloureuse ; une 3°, Hatouke, à aiguil- lons gros et courts, et dont on peut faire des crayons d'ardoise; une enfin, beaucoup plus petite et qui dépouillée de ses piquets offre des couleurs claires fort agréables. Nous n'avons jamais vu les naturels manger de ces animaux.

Il faut encore signaler les Holoturies, O1, qu'on ne voit pas fréquemment dans les baies: est-ce à dire qu’elles ont conscience du sort qui les attendrait si elles venaient à être lancées contre les rochers ? .

Parmiles Acalèphes, signalons quelques Méduses; parmi les Polypiers, des Actinies, des Sertulaires, des Polypes à cellules, des Corallines, Gorgones, Oculines, et plusieurs espèces d'Éponges, dont une qui croît sur les rochers de Taiohaë, laisse exsuder un suc d’un beau violet, et une autre espèce, qui croît au fond de l’eau, à plusieurs mètres de la surface, et affecte une forme conique. Nous n'avons pu soumettre cette dernière espèce, qui nous paraît être très curieuse, aux savants naturalistes qui s'occupent de l'étude des animaux inférieurs, et nous regrettons de ne pouvoir faire connaître ici leur avis.

Tels sont, avec la Cidarites nutularia, Lam*., et un Spatangus, à peu près tous les genres de Zoophytes que nous avons observés aux Marquises. Nous ne dou- tons nullement qu'il s'en trouve un bien plus grand

200 ZOOLOGIE DES ILES MARQUISES.

nombre que nous ayons omis; mais nous n’avous point, dans ce travail, la prétention de donner une énuméra- tion complète de toutes les richesses des Marquises, sous le rapport de l'Histoire Naturelle ; nous avons sen- lement essayé d'indiquer quelques uns des êtres qui vivent dans cet archipel, et de donner un apercu de la nature de ces îles Océaniennes.

CE Y dyv

FRAGMENTS ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES,

Peur Vi. Banc. LEAES. (1)

es Un, à,

Î. SUR LA LUMIÈRE ZODIACALE DANS LE VOISINAGE : DU SOLEIL.

Il à élé quelquefois émis l'opinion que la lumière zodiacale ne va pas jusqu’au soleil, et qu'elle est formée par un anneau qui l'entoure à une certaine distance. On s’est fondé pour cela sur ce que, dans les éclipses, on ne distingue pas la lumière zodiacale près du soleil, quoique cependant Mairan rapporteune observation ancienne qui semblerait indiquer qu'elle a été vue uné fois. Mais il est. bien établi que, dansleséclipses, l'obscurité esttrès faible, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer à la Société; Les étoi- les de grandeur ne sont que rarement visibles, et la lumière zodiacale ne paraît dans le crépuscule que long- temps après elles.

Je ferai en outre observer qu'on a généralement une idée très fausse de l’obscurité de l'atmosphère pendant les éclipses totales de soleil, vu qu’on considère que sur la ligne centrale de l’éclipse, l'atmosphère ne recoit pas

(4) Ces notes étaient simplement destinées par leur auteur, résidant maintenant au Brésil, à figurer dans l'analyse des travaux de la Société; mais celle-ci a jugé préférable de les publier à part, eu égard à leur étendue et à leur importance.

202 © FRAGMENTS

de rayons directs, mais seulement des rayons secondai- res renvoyés parles couches atmosphériques situées sous l'horizon. C'est laune erreur grave, car la bande deléclip- se totale est toujours très étroite, tellement étroite même, que l'intersection du cône d’ombre par la surface supé- rieure de l'atmosphère ne soustend, vue de lasurfaceter- restre, qu'un très petit angle. Ainsi, le 7 septembre dernier, à Paranagua, à du soleil, il y avait déjà de la lumière renvoyée directement par les couches limites de l'atmosphère, et à 45° du soleil, il y avait des rayons solaires réfléchis par les couches denses qui le soir don- nent lieu aux ares crépusculaires. Ces couches éclairées renvoyaient un peu de lumière dans la direction du soleil, mais la quantité en était petite, de sorte que au Nord près du soleil, l'atmosphère devait paraitre beaucoup plus sombre que du côté du Sud, ce qui n'avait pas lieu d'une manière-sensible, car on ne voyait pas d'étoiles plus petites du côté du soleil Régulus, étoile intermédiaire entre la 1'° et la grandeur, n'a été vue que du côté du pôle Sud on a apercu plusieurs étoiles de 1" gran- deur. Ilest vrai que la couronne solaire éclairait l'atmo- sphère plus fort au Nord qu'au Sud, mais sa lumière est si faible par rapport à celle d’un point solaire , qu'elle ne pouvait seule compenser l'effet dont il vient d'être ques- tion. Cela prouve que la région atmosphérique voisine du soleil devait se projeter sur un fond lumineux qui n’était autre alors que la lumière zodiacale qui devenait ainsi sensible.

A l'appui de la même conclusion, on peut encore faire remarquer que la surface de la lune paraissait plus som- bre que la région du ciel extérieure à la couronne, même en ayant égard aux effets de contraste, et bien que dans la direction de la surface de la lune, il y eût la

ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 203

lumière cendrée en plus de la lumière atmosphérique. Cela prouve qu'en dehors de la couronne solaire, il y avait aussi une autre lumière plus vive que la lumière cendrée et qui devait être la lumière zodiacale.

On sait que la grande comète de 1843 a été vue en plein jour dans le voisinage du soleil. Or, comme au bout de quelques jours, cette comète à une certaine distance du noyau et la lumière zodiacale étaient exactement de même intensité, un savant astronome a pensé que la même égalité aurait avoir lieu à l'époque la comète était le plus rapprochée du soleil, si la lumière zodiacale avait atteint le même degré de rapprochement. Mais il y a une confusion, car le noyau et la partie voisine de la queue ont présenté une énorme supériorité sur la lumière zodiacale ; et ce sont ees portions, et jamais les régions de la queue qui est devenue au bout de quel- ques jours égale à la lumière zodiacale, qui ontété vues en plein jour. Quand même, au reste, on admettrait la comparaison qui vient d’être citée, il résterait encore à prouver que le changement physique d'état de la comète de 1843 n'a pas pu augmenter son éclat près du soleil dans un rapport beaucoup plus grand que celui qu’aurait produit le simple rapprochement, comme cela a eu dieu, d'après mes observations, pour la comète de Donati. Sans cela même , la visibilité de la lumière zodiacale provient de son immense épaisseur; lors donc que le rayon visuel se rapproche du soleil, il n’y a pas accrois- sement d'intensité sur toute la longueur de ce rayon, mais seulement sur la petite portion de cette longueur qui passe près du soleil. L'’accroissement d'intensité résultant sera donc assez minime comparativement à celui d'une comète dont la masse entière se rapproche du soleil, et par suite recoit toute entière l’accrois-

201 FRAGMENES

ment d'éclat. Done la comparaison précédente esi entièrement inexacte , et il n'existe aucune preuve que la lumière zodiacale ne s’étende pas jusqu’au soleil, tandis que l’on trouve pour l'opinion contraire Les preu- ves qui ont été citées en premier lieu.

IL -— L'ACCÉLÉRATION DU MOUVEMENT DE LA COMÉÈTE D'ENCKE NE PEUT PROVENIR D'UN MILIEU RÉSISTANT.

S'il existait autour du soleil un milieu continu autre que l'éther, sa présence serait accusée par le polariscope. En effet, la réfraction de ce milieu devant être très petite et insensible, d’après les résultats des observa- tions sur les étoiles, son indice de réfraction serait sensi- blement égal à l'unité, et par suite ce milieu donnerait comme tous les gaz et en général tous les corps trans- parents, par suite de la réflexion régulière, un maximum ile polarisation pour l'angle de réflexion dont la tangente égale l'unité, c'est-à-dire sous l'angle de 45°.

Or il est facile de constater par des procédés tres délicats que j'ai décrits dans ma note sur la lumière zodiacale, communiquée à l’Institut en septembre 1858, que la lumière du ciel serein pendant la nuit, en l'absence de la lune et dés planètes les plus brillantes, ne renferme aucune trace de polarisation. Dans cette condition, la polarisation atmosphérique n’existe pas la nuit, parce que les points lumineux qui peuvent éclairer l'air sont distribués non plus dans une direction unique, mais dans tous les sens, ce qui donne lieu à une multitude de plans de polarisation croisés de toutes manières, de sorte que cette lumière atmosphérique se comporte comme de la lumière naturelle et n'empèche pas de faire l'observation uécessaire pour reconnaître l’existence d'une polarisa- tion hors de notre atmosphère, Done il w'existe pas dans

ASFRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 205

les espaces célestes d'autre milieu continu que l'éther, car la lumière zodiacale elle-même, n'étant pas polarisée, n’est pas:due à un milieu continu, mais provient d’une multitude de particules qui réfléchissent comme les nua- ses la lumière solaire sans la polariser, et qui cire lent dans l'espace en obéissant aux lois de la gravitation. On ne peut échapper à cette conclusion en supposant que la lumière zodiacale soit une lumière propre, car si cette lumière propre émanait d’un milieu continu, la propriété d'être Inmineux par lui-même n’empêcherait pas ce milieu de réfléchir régulièrement de la lumière solaire, et dès lors il y aurait polarisation.

Cela posé, onsait que quand un corps en traverse un autre avec une très grande vitesse, il ne lui communique pas une partie de sa vitesse comme il le ferait si cette vitesse était moindre, mais il agit seulement sur les mo- lécules qu'il rencontre, sans transmettre même la plus petite vibration au reste du corps traversé. Cest ainsi qu'une balle perce une vitre sans la briser, et cependani la vitesse d’une balle est loin d’être comparable à celle de corps circulant autour du soleil suivant les lois de la gravitation. Donc, dans la rencontre des comètes par ces corpuscules, ces derniers peuvent séparer de petites parties de la masse de la comète, mais n’offrent pas plus de résistance à cette comète, que ne le feraient sur la marche d'uu wagon les balles tirées sur les vitres de ce wagon.

La vitesse ne pourrait être modifiée que dans le cas le corpuscule perdrait la totalité de sa vitesse dans la comète avant de l'avoir traversée, ce qui n’est guère pos- sible vu la faible densité des comètes qui n’altèrent pas la marche des rayons lumineux. Il faut de plus ajouter que les corpuseules de la lumière zodiacale paraissent se

206 FRAGMENTS

mouvoir dans l'espace en tous sens, du moins autant qu’on en peut juger par les bolides qu'ils produisent en rencontrant notre atmosphère. Donc la lumière zodia- cale ne peut modifier en rien la marche des comètes, et il n'existe pas d'autre milieu résistant qu'elles puissent rencontrer, à moins que l’on ne suppose que ce milieu soit l’éther lui-même.

Je ferai observer ensuite que l’éther ne peut pas offrir de résistance à la marche des comètes. En effet, la théorie des ondulations de la lumière qui conduit à admettre l'existence de l’éther, apprend que si on prend pour unité la densité de l’éther dans le vide, cette densité dans un corps est égale au carré de l'indice de réfraction de ce corps. Or une très célèbre expérience de physique, due à M. Fizeau, prouve que dans le mouvement d’un corps une quantité d’éther égale à l'excès de la densité dans ce corps sur celle du vide est entrainée, et que le reste est immobile. Il n’y a donc d'entrainé que l’éther, pour ainsi dire, combiné à la matière. Or si l’éther libre oppo- sait une résistance, il serait nécessairement entraîné de manière à présenter en avant du corps une condensation, en arrière une dilatation, et un courant de l'avant en arrière sur les côtés du mobile. C’est ce que la physique démontre par expérience ne pas exister. Or comme une résistance sans entraînement ne peut se concevoir, puis- que c’est sur cet entrainement même qu'est fondée la théorie de la résistance, on est obligé d'admettre que l’éther n’oppose pas de résistance au mouvement des corps.

On peut encore démontrer ce fait par les considéra- tions suivantes : l’éther pénètre les corps qui, comme on l'a reconnu, présentent plus de creux que de plein. Si donc il y avait une résistance, elle ne proviendrait pas

ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 207

uniquement de la surface du corps, mais du nombre et de la surface des molécules, c'est-à-dire qu'au lieu d’être proportionnelle aux surfaces ou mieux aux sections, comme la résistance des gaz, lesquels ne pénètrent pas les corps, la résistance de l'éther serait sensiblement pro- portionnelle aux masses, et par suite son effet serait aussi appréciable sur les planètes que sur les comètes. Or comme l’action de la résistance de l’éther est insensible sur les planètes, on est forcé d'admettre qu'elle est aussi insensible sur les comètes.

Les différences de densité de l’éther sont précisé- ment la cause des réfractions. Or si l’éther opposait une résistance à la marche des corps célestes, il y aurait con- densation de l’éther en avant de ces corps, dilatation en arrière, et par suite les étoiles éprouveraient, en appro- chant de la lune, des déplacements apparents qui n’ont pas été remarqués. Ces mêmes réfractions seraient accom- pagnées de dispersion et même de divers phénomènes d'interférences et de diffraction, qui seraient trop sail- lants pour n'avoir pas été observés.

Pour pouvoir, à l’aide d’un milieu résistant, expli- quer les anomalies du moyen mouvement de la comète qui porte son nom, M. Encke admet que la densité du milieu résistant croît en raison inverse de la distance au soleil. Or un pareil changement de densité dans l’éther donnerait lieu à de fortes réfractions pour les rayons des bords du soleil qui ne traverseraient pas norma- lement les couches de niveau, et par suite les bords du soleil devraient nous paraître irisés. De plus, Mercure et Vénus passant alternativement pour nous de- vant et derrière, les couches les plus denses de ce milieu devraient nous présenter dans leur longitude apparente, par suite de cette réfraction , une inégalité périodique

208 FRAGMENTS

que les observations n'ont pas indiquée. Avec un changement de densité de l’éther aussi grand que ce- lui que suppose M. Encke, les réfractions dépasseraient beaucoup celles de notre atmosphère, et par suite les inégalités en question seraient énormes. Done il faut admettre que si l’éther oppose une résistance au mou- vement des comètes et des corps en général, cette résis- tance est inappréciable et ne peut expliquer l’accéléra- tion du mouvement moyen de la comète d’Encke.

J'ajouterai encore aux considérations qui précèdent la remarque que, le diamètre de la comète d’Encke étant variable et croissant plus vite que le cube de la distance au soleil, M. Encke aurait introduire cette condition dans ses caleuls. Il aurait vu alors que la résistance d'un milieu constitué comme ille suppose, aulieu d’être à peu près réciproque au carré de la distance au soleil (car le carré de la vitesse qui entre dans sa formule est à peu près en raison inverse de la distance au soleil), aurait été proportionnelle environ à la quatrième puissance de la distance au soleil, ce qui n'aurait pas, comme la première formule, expliqué l’'anomalie observée.

III. SUR QUELQUES CONSÉQUENCES DE LA THÉORIE DYNAMIQUE DE LA CHALEUR DU SOLEIL.

Ila été démontré qu'aucune concentration d’une chaleur primitive dans le soleil, qu'aucune combinaison chimique entre les diverses parties de sa masse entière, soit que ces combinaisons développent immédiatement de la cha- leur ou qu'elles produisent de l'électricité se trans- formant ultérieurement en chaleur, ne pourraient suffire à expliquer la perte de chaleur du soleil au taux actuel pendant seulement deux ou trois mille ans, durée infé- rieure à celle de lhistoire. Cette considération a

ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 209

L'

conduit M. Waterston à rechercher hors du soleil la

cause de sa chaleur et de sa lumière, puisque cet astre

ne peut lui-même renfermer cette cause. La théorie à

laquelle il est arrivé repose sur celle de la transforma-

üon du mouvement en chaleur, appelée théorie dynami-

que de la chaleur, et actuellement démontrée. M. Waters-

ion suppose que la chaleur solaire est développée

par la destruction dans l'atmosphère solaire des vitesses

des corpuscules qui forment la lumière zodiacale, ou

en d'autres termes par une pluie immense d'étoiles

lilantes dans cette atmosphère. J'ai déjà entretenu pré- cédemment la Société de cette ingénieuse théorie et j'ai fait voir qu’elle se concilie avec les apparences générales du soleil, en même temps qu’elle peut expliquer la pro- duction de la chaleur solaire pendant un nombre immense

de siècles sans même que le diamètre du soleil ait varié sensiblement pour nous, et sans qu'aucune perturbation

ait été introduite dans les mouvements moyens des pla- nètes. Je ferai remarquer les conséquences suivantes de

cette théorie, qui toutes s'accordent avec les faits :

La plus grande destruction des vitesses a lieu dans

la région moyenne de l'atmosphère solaire ; d’une part parceque les couches supérieures sont trop peu denses

pour donner lieu à une grande perte de vitesse, d'autre

part parceque, comme pour les bolides à la surface de

la terre, le corps se brise en fragments et se réduit en

poussière dès que par l'effet de la résistance il a atteint

la température rouge-blanc, de sorte que sa vitesse

s’annule très rapidement aussitôt que le corps rencontre

des couches d'une densité suflisante pour que la

résistance développe cette température, et sa chute

dans les couches inférieures a lieu avec une vitesse trop. petite pour maintenir la température rouge. L’atmo-

1

210 FRAGMENTS

L1

sphère solaire ainsi échauffée dans sa région moyenne devient lumineuse par leffet de sa haute température et forme la photosphère.

Par suite de l’aplatissement de la lumière zodiacale, les chutes de corpuscules sont beaucoup plus abon- dantes à l'équateur qu'aux pôles du soleil, de l'expli-

cation de la plus grande chaleur des régions équato- riales.

Les corpuscules entrant dans l'atmosphère solaire y développent par le frottement de l'électricité. Les régions supérieures de cette atmosphère doivent donc prendre une certaine électricité, tandis que ces cor- puscules prennent l'électricité contraire qu'ils transpor- tent dans les régions inférieures. De deux états élec- : triques différents de la surface solaire et de son atmo- sphère. Les recompositions qui s’opèrent sont probable- ment la cause des rayons de la couronne des éclipses de soleil, rayons dont le plus grand nombre est nor- mal à la surface solaire, sens du plus court chemin pour la recomposition, mais les conducteurs secondaires for- més dans l'atmosphère solaire par les poussières flottan- tes et peut-être des gaz non permanents peuvent eon- tourner et incliner ces rayons de toutes les manières. À la surface de la terre, les bolides doivent de même être une des causes de l'électricité atmosphérique.

Dans les régions équatoriales du soleil il y a la plus grande chute de corpuscules et par suite la plus grande production de chaleur et d'électricité, il tend à se produire des courants ascendants par suite de l'augmentation de température, et les orages doivent être plus forts par suite de la plus grande quantité d'élee- tricité. De l'explication des soulèvements et des cre- vasses qui s’opèrent dans la couche Inmineuse que l'on

ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 211

désigne sous le nom de photosphère, et qui n’ont lieu que dans les régions équatoriales, ils forment les facules et les taches.

La plus grande élévation de température de la région équatoriale donne lieu à des mouvements aériens analogues à nos vents alisés, et dont le courant supé- rieur ou contre-courant de l'Ouest à l'Est est seul sensi- ble pour nous, et se manifeste par la différence des rota- tions solaires déduites de la périodicité des températures terrestres trouvée par M. Buy Ballot, et de la durée moyenne de la rotation des taches.

Les corpuscules de la lumière zodiacale, obéissant aux lois de la gravitation, ne peuvent tomber dansle soleil que par l'effet de leurs perturbations mutuelles et des perturbations planétaires. Il doit donc exister dans leur chute des période dépendant des révolutions de toutes les planètes et surtout de la plus grosse des pla- nètes, Jupiter. Cette variation périodique des chutes donne lieu à une variation semblable de la quantité de chaleur et d'électricité produite, et par suite à une varia- tion périodique des orages ou des taches et facules. Donc les taches du soleil doivent être périodiques, et la durée de la période est à peu près celle de la révolution de la plus grosse planète, avec des anomalies dépen- dant des autres planètes. Cette conséquence est exacte- ment semblable à celle à laquelle M. Wolf est arrivé par les observations mêmes des taches solaires. I est possible au reste qu'il existe en outre d’autres anomalies qui résulteraient de courants d’astéroïdes inégalement distribués sur l'orbite de leur ensemble, tels que les astéroïdes que la terre rencontre au mois de novembre. Il est bon de noter que la variation dans la quantité de chaleur produite n'indique pas une variation propor-

212 FRAGMENTS

tionnelle dans le rayonnement, sur lequel en outre réagis- sent les conditions des couches supérieures. Toutefois les différences entre les maxima et les minima moyens de température doivent être le plus grandes dans les années à taches, conformément aux observations d’Arago.

Les corpuscules qui tombent dans le soleil et y restent, produisent dans ce corps des quantités égales d'électricité contraire et qui s'y recombinent, mais il n'en n'est pas de même de ceux qui rasent l'atmosphère solaire et qui ressortent de cette atmosphère, y ayant développé une électricité et non pas l’autre, et qui par suite des perturbations ne reviennent pas de nouveau dans l'atmosphère solaire à la révolution suivante. Done, dans la théorie dynamique de la chaleur solaire, le soleil doit être un corps électrisé. Or, la terre en tournant devant ce corps subit une actfbn par influence qui se transporte par toute sa surface, en donnant lieu à un transport d'électricité dans le sens de la rotation appa- rente du ciel. N'est-ce pas l’origine du courant de l'est à l’ouest d'Ampère. Comme il est statique, il n’est pas égal dans tout son contour et perturbe la boussole iné- galement aux diverses heures du jour: de les variations diurnes de la boussole. Cette électricité solaire se perd en rayonnant dans l'espace et se transformant probablement en chaleur, ou lumière, ou électricité, ou magnétisme.

La quantité de corpuscules qui rasent l'atmosphère solaire étant périodique comme celle de ces corpuseu- les qui restent dans le soleil, l'intensité de l'électricité solaire possède la même période que les taches et par suite les variations de la boussole doivent avoir la même période que les taches solaires.

D'après l'explication précédente, les maxima des

ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 213

taches doivent correspondre aux maxima des variations de la boussole, comme cela a lieu effectivement.

10° Les composants Nord-Sud des courants terrestres développés par l'électricité solaire, changent de signe brusquement aux deux équinoxes. De les deux systè- mes de courbes de la variation diurne de la boussole, qui passent brusquement de l’un à l’autre aux deux équinoxes et qui ont été reconnus par le colonel Sabine.

11° Les courants atmosphériques de l'Est à l'Ouest nécessaires pour expliquer l'aurore polaire, son orienta- tion perpendiculaire au méridien magnétique et son action sur la boussole, trouvent leur explication facile dans l’électricité solaire, qui explique aussi leur périodi- cité. Les orages et par suite les pluies doivent tendre aussi à être plus fréquents dans les années à taches, conformément aux observations d’Arago : de le prix du blé plus élevé d’après le même astronome, de aussi un abaissement de la température dans certains lieux, quoique la température générale du globe doive être plus élevée.

12° L’électricité solaire n’exerce qu'une action insensi- ble sur les atmosphères des planètes à cause de la masse de ces dernières, mais il n’en est pas de même des atmo- sphères des comètes qui n’ont pas de masse. Par l'effet de l'attraction solaire, la comète tend déjà à s’allonger suivant le rayon vecteur du soleil, mais le noyau ne reste pas au centre parceque, en s'échauffant sous l'action du soleil, le noyau et la nébulosité s’échauffent inégalement par suite de la diathermanéité de cette der- nière, et se constituent alors dans un état électrique dif- férent d’après les lois des courants électriques déter- minés par la chaleur. En général, d’après le signe des électricités, le novau est attiré et la nébulosité est

21% FRAGMENTS

repoussée. Alors leseffets d'électrisation par influence se joignent aux effets d’électrisation par différence de tem- pérature, et la comète s’allonge considérablement sui- vant le rayon vecteur. De l'explication des queues des comètes qui n’ont lieu que dans le voisinage du soleil, parceque l’action électrique diminue en raison inverse du carré des distances. Sur les planètes, par suite de leur masse, l’action du soleil ne peut que se joindre à celle de la gravitation pour augmenter un peu les marées.

13° Tous les phénomènes présentés par les queues des comètes sont faciles à expliquer. Ainsi la répul- sion de l'électricité sur elle-même tend, si les matières sont peu conductrices, à les faire s’écarter de manière que le centre de la queue soit vide : de lappa- rence si commune d’un paraboloïde ereux. De plus, la nature différente de l'électricité du noyau et de la queue doit faciliter, quand après le passage au périhélie la force solaire diminue, la rentrée d’une por- tion au moins de cette queue, comme cela a eu lieu pour la comète de Donati. Les forces solaires agissant en deux sens sur les deux extrémités d’une comète, peuvent expliquer sa séparation en deux parties, quand ces for- ces deviennent supérieures aux forces moléculaires qui les retiennent. Les répulsions de l’électricité de même nom expliquent les secteurs lumineux, les points noirs, et les écarts entre elles des queues multiples, dont la formation originaire peut être due à des inégalités d’échauffement, ainsi que.les queues intérieures à d’au- tres queues en forme de paraboloïde creux. Les balan- cements de la queue autour du rayon veeteur peuvent être aussi expliqués par cette force répulsive émanée du soleil et qui tend à ramener la queue vers sa position

ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 215

d'équilibre quand elle s’en est écartée. Enfin les queues dirigées vers le soleil sont faciles à concevoir quand, par des conditions particulières, une portion de la nébu- losité devenant plus chaude que le noyau, possède une plus grande quantité de l'électricité contraire au soleil que le noyau lui-même, etc.

14° La queue de la comète repoussée par le soleil, agit, d’après la théorie précédente, sur le noyau qu’elle attire, mais cette queue a dans le sens tangentiel une vitesse moindre que le noyau, de sorte qu'elle présente un retard qui la fait courber dans le sens de la marche de la comète, comme on l'observe généralement. Donc les attractions entre le noyau et la queue de la comète donnent lieu sur le noyau à deux composantes, l’une sui- vant le rayon vecteur du soleil, l’autre en sens contraire du mouvement de la comète. J'ai trouvé que l'expres- sion de la force en sens contraire du mouvement de la comète, est proportionnelle au carré de la vitesse du noyau et en raison inverse de la distance au soleil, ce qui est précisément la formule que M. Encke avait employée par erreur pour représenter l'effet d’un milieu résistant sur sa comète, et qui rendait parfaitement compte des anomalies observées dans le moyen mouve- ment de cet astre. La force suivant le rayon vecteur est en raison inverse du carré de la distance et se confond avec la gravitation. Je n'ai pas eu égard dans ce calcul à la durée de la transmission des attractions et répulsions électriques , vu qu’on ignore comment elles se produi- sent; mais si cette durée est sensible, elle ne réagirait qu’en introduisant un terme du genre de celui que M. Faye a employé pour représenter l'effet d'une radiation solaire sur le mouvement des comètes et qui explique aussi l'accélération de la comète d’'Encke : done la théo-

216 FRAGMENTS

rie dynamique de Ja chaleur du soleil rend parfaite- ment compte de ee phénomène.

Je ferai remarquer en outre que le diamètre du soleil employé dans les tables astronomiques étant celui de la photosphère qui est gazeuse, rien ne prouve que ce diamètre ne soit pas sujet à une petite variation pério- dique comme l'état de cette atmosphère qui se crevasse périodiquement, et je me propose de faire des obser- valions à ce sujet.

IV. SUR UNE ERREUR DE LA MÉCANIQUE CÉLESTE DE LAPLACE.

Laplace a commis l'erreur suivante dans sa Mécani- que céleste, relativement à la résistance des rayons solaires dans le cas de l'émission : « Si la lumière est une émanation du soleil, dit Laplace, on peut transpor- ter en sens contraire à la lumière le mouvement réel de la planète et considérer celle-ci comme immobile, ce qui ne change rien à leur action réciproque. Alors la lumière agit sur la planète suivant une direction un peu inclinée à sa direction primitive. Elle communique à son centre de gravité suivant cette direction nouvelle une force que l’on peut ensuite décomposer en deux autres, l’une suivant le rayon vecteur de la planète, l'autre en sens contraire de la direction de l'élément de courbe qu’elle décrit. Ces deux forces sont entre elles comme la vitesse de la lumière est à la vitesse de la planète. » D'après cette considération, Laplace donne les deux-expressions de ces forces qu'il regarde, l'une comme proportionnelle à la vitesse constante de la lumière, l'autre à la vitesse de la planète, et en outre comme proportionnelles à la densité de la lumière qui est en raison inverse du carré de la distance au

ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 217

soleil, et il continue ainsi : « La première de ces forces est en sens contraire de la gravitation vers le soleil, et comme elle suit la même loi, elle se confond avec elle en la diminuant un peu. La seconde force est en sens contraire du mouvement de la planète et produit une résistance à ce mouvement. »

Cette dernière partie du raisonnement de Laplace est exacte, mais non la première ; c'est-à-dire que les deux forces ne sont pas entre elles comme la vitesse de la lumière est à la vitesse de la planète, mais comme les carrés de ces vitesses. En effet, il faut non seulement tenir compte de la perte de vitesse du corps par suite de la vitesse qu'il détruit de la part de chaque molécule rencontrée el qui est déjà proportionnelle à cette vitesse, mais encore du nombre de ces molécules rencontrées dans l'unité de temps, nombre qui, à égalité de densité, est aussi proportionnel à cette vitesse, de sorte que c’est proportionnellement au carré de sa vitesse suivant la direction un peu inclinée à sa direction primitive (de la manière dont Laplace la définit ci-dessus), que la lumière agit pour retarder le mouvement de la planète. En décomposant cette résistance comme le dit Laplace, les deux forces sont entre elles comme le carré de la vitesse de la lumière est au carré de la vitesse de la planète. Elles sont d'ailleurs l’une et l’autre proportionnelles à la densité de la lumière ou en raison inverse du carré de la distance au soleil, comme le dit Laplace. La force suivant le rayon vecteur est donc proportionnelle au carré de la vitesse de la lumière, qui est une quantité constante, et en raison inverse du carré de la distance au soleil comme la gravitation, de sorte que cette force se confond avec la gravitation en la diminuant un peu, comme le dit fort bien Laplace ; la seconde force, celle

218 FRAGMENTS

qui est opposée au mouvement de la planète et qui lui fait résistance, est proportionnelle au carré de la vitesse de la planète et en raison inverse du carré de la distance au soleil, tandis que Laplace la supposait proportion- nelle à la simple vitesse de la planète et en raison inverse du carré de la distance au soleil. La résistance de la lumière dans l'hypothèse de l'émission rentre donc dans le cas général que Laplace a traité auparayant de la résistance d’un milieu, et c’est bien à tort que M. Leverrier, dans une discussion assez récente à l'Insti- tut, a insisté sur la nécessité de la distinetion de ces deux cas, en rappelant que Laplace l'avait faite, çar c'est uniquement Laplace qui a commis une erreur parfaitement évidente, en faisant cette distinction.

V. SUR LES ÉQUATIONS PERSONNELLES ET LES MOYENS DE LES FAIRE DISPARAITRE.

Dans un mémoire intitulé : De l'emploi des observa- tions azimutales pour la détermination des ascensions droites et des déclinaisons des étoiles, et publié dans le tome V des Mémoires de la Société, j'ai fait voir qu'on pouvait faire disparaître les équations personnelles dans la mesure des ascensions droites, en donnant à l’aide d’un mécanisme que j'ai déerit, un mouvement parallac- tique à la lunette de l’alt-azimut, mouvement conduit par une horloge. L'observateur pointe l’astre, qui reste alors pointé par l'effet de ce mouvement d'horlogerie, et quand le pointé est jugé bon, l'observateur frappe sur une touche, dont l'effet est d'enregistrer à la fois l'heure et la situation de l'instrument. |

Depuis la publication de mon mémoire, j'ai simplifié cette disposition, et le mouvement parallactique peut être supprimé, La lunette de l’alt-azimut est seulement

Li

19

ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 219

munie d’un micromètre dont la vis horizontale fait mar- cher un fil vertical. Une manivelle permet de faire mou- voir cette vis d’un mouvement contieu, et en outre la vis porte une tête très large divisée. À chaque division de cette tête de vis correspond une pointe en platine qui vient toucher dans le mouvement de rotation un ressort également en platine et établit un courant électrique. L’observateur pointe l’astre, en maintenant par la mani- velle cet astre pointé un certain temps. Les courants électriques établis alors par les divisions de la tête de vis passent dans une pointe de fer en contact avecune bande de papier imbibé d’une solution de nitrate d'ammoniaque et qu’un mouvement d'horlogerie fait dérouler. Ces courants tracent alors en jaune sur cette bande une série de points. A côté de la première pointe de fer traçante, il ÿ a une seconde pointe semblable qui marque sur la même bande de papier, les secondes d’une horloge électrique. Deux autres pointes placées près des premières, marquent sur la même bande, l’une le nom- bre de tours de vis, l’autre les minutes de l'horloge. La correspondance sur la bande de papier des divisions de la vis micrométrique et des secondes de l'horloge, à par- tir de la seconde l'observateur a remarqué que son pointé était bon, fait alors connaître pendant une série d'instants les angles du rayon visuel de l’astre et de la ligne de collimation de la lunette pour laquelle on con- naît la lecture du micromètre, et on n’a plus qu'à faire la lecture du limbe azimutal de l'instrument, lecture qui n'a pas varié pendant la durée de l'observation.

La disposition qui vient d'être déerite pour les angles azimutaux, peut être également prise pour les angles de hauteur. Au lieu du tracé électro-chimique dans le chro- nographe enregistreur, on pourrait employer des poin-

290 FRAGMENTS

Les comme dans le télégraphe Morse, ou même des appa- reils écrivants, mais je trouve plus simple le tracé électro-chimique du fer sur le papier imbibé de nitrate d’ammoniaque, tracé qui est très fixe et ne s’altère plus après avoir été obtenu si le papier a été lavé. Le procédé qui vient d’être décrit est applicable à la lunette méri- dienne comme à l’alt-azimut.

J'ai reconnu par expérience qu’en l'absence de chrono- graphe électrique et même de micromètre, on peut avec un simple théodolite faire à peu près complètement dis- paraître les équations personnelles en opérant de la manière suivante : à l’aide de la vis de rappel de l’ins- trument, on maintient l’astre pointé pendant un instant à la fin de chaque seconde par un mouvement saccadé réglé sur le battement de l'horloge. Le mouvement à donner alors à la vis étant chaque fois sensiblement égal, au bout de 5 à 6 secondes on réussit parfaitement dans cette opération, et de plus la coïncidence du mouve- ment avec la fin de la seconde est parfaite, car on sait qu'on peut sans aucune équation personnelle faire coïn- cider exactement un mouvement avec le battement de la mesure. Parmi les divers pointés qu'on obtient ainsi au bout d’un instant, on remarque un des meilleurs sur lesquels on s'arrête en notant le numéro de la seconde qu'on n’a cessé de compter, et on lit le limbe de l'ins- trument.

VI. SUR UN APPAREIL POUR OBTENIR DES VUES PANORAMIQUES SUR GLACE PLANE COLLODIONNÉE.

Avec une chambre photographique ordinaire, on n'ob- tient que des vues d’une quarantaine de degrés de largeur. Or il y a des cas on désire obtenir un panorama de 120 ou même de 150 degrés. On à déjà imaginé plusieurs

ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 221

appareils pour photographier un panorama sur papier roulé en cylindre. Mais ces photographies ont l'inconvé- nient de ne pouvoir être tirées à plusieurs exemplaires comme celles que l'on obtient sur glace collodionnée, et de plus on n'arrive pas au même degré de finesse ni à la même sensibilité. Mais on ne peut pas collodionner une glace cylindrique, et pour obtenir des vues panoramiques sur glace plane, il faut imaginer de nouvelles dispositions, J'airésolu ce problème, et je fais construire en cemoment un appareil pour l'obtention de vues panoramiques dans cette nouvelle condition. Le principe de cet appareil est fondé sur ce que pour de très petits angles la tangente peut être considérée comme se confondant avec son arc. La chambre noire recoit un mouvement de rotation àl’aide d'une manivelle. Cette même manivelle fait glisser dans une rainure rectiligne de la chambre noire la glace collodionnée en lui donnant un mouvement calculé et tel que, pour un très petit déplacement de cette glace, la rotation de l'ensemble de l'appareil maintienne l’image du même objet sur le même point de la glace, et un écran placé dans le fond de la chambre devant la glace et percé d’une fente verticale ne permet qu'aux objets du milieu du champ de se peindre sur la glace collodionnée. On voit alors que la durée de la pose dépend uniquement de la vitesse de rotation que l’on donne à l'appareil, et de plus la grandeur du champ que l’on peut peindre n’est limitée que par la lon- gueur de la glace collodionnée.

VII. SUR L'APPLICATION DE LA PHOTOGRAPHIE AUX TRIANGULATIONS ET AUX RELÉVEMENTS.

L'emploi de la photographie est, comme on va le voir, très avantageuse pour le relevé du détail des eartes.

222 FRAGMENTS

Si de deux points donnés dont la distance est connue, on a déterminé par les moyens ordinaires les azimuts et les hauteurs de deux autres points, et si en même temps aux deux points d'observation on a obtenu des photographies sur glace collodionnée sur lesquelles sont reproduits les deux points relevés, il est facile de déduire de ces photographies les hauteurs et les azi- muts à chaque station de tous les points qui se sont tra- cés sur les épreuves. Il faut toutefois tenir compte dans cette opération de ce que, sur la glace, les images de tous les objets ne sont pas réduites dans le même rapport, mais les grandeurs dépendent de la dis- tance au milieu du champ suivant une loi connue, et il est facile d'y avoir égard. On voit combien par ce pro- cédé on peut abréger les triangulations pour le relevé du détail des cartes. Cette méthode serait surtout utile en mer pour le relèvement des côtes dont on veut perfectionner la carte, mais les mouvements de roulis et de tangage du navire ne permettent pas de photographier, à moins de trouver des dispositions pour soustraire l'appareil à l'effet de ces mouvements.

Chargé par le gouvernement de Sa Majesté l'Empereur du Brésil de diriger les travaux d’une commission secien- tifique à laquelle est confiée la révision de la earte de la côte de l'Amérique du Sud depuisle fleuve des Amazones jusqu’à la Plata , je me suis occupé des moyens de lever la difficulté dont il vient d’être parlé, afin d'appliquer la photographie aux relèvements en mer qui seront faits dans cette opération. Pour cela, j'ai d’abord employer les moyens les plus rapides pour l'obtention des épreu- ves, et J'aireconnu la possibilité d'obtenir par un procédé très simple et très pratique une vue en une seconde et même en une fraction de seconde. Malgré la brièveté

!

ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 293

de ce temps, les mouvements du navire ne sont pas négligeables, du moins comme modifiant par le roulis et le tangage l'inclinaison de la chambre noire, car quant au mouvement de marche et à la différence de hauteur au dessus du niveau de la mer par suite des balancements, ils cessent d’être sensibles pendant cette durée dès que la côte est à un ou deux kilomètres. La difficulté se réduit donc uniquement à maintenir la chambre horizontale. Pour cela, si on pouvait pour photographier se placer au centre de gravité du navire, il suffirait d'employer la suspension Cardan, mais comme on ne peut pas se placer à ce centre, la suspension ‘Cardan ordinaire ne suffit pas, parceque hors du centre de gravité du navire, le roulis et le tangage don- nent lieu à des mouvements de transport qui re se communiquant pas à l’objet suspendu par son centre de gravité mais au dessus de ce point, entretiennent un petit balancement. Si dans la suspension Cardan, le centre de gravité setrouvait dans le plan de la suspension, le moment d'inertie suffirait à maintenir pour l’objet sus- pendu une direction constante sans le frottement des axes, mais à cause de ce frottement, il faut un excès de poids au dessous du plan de la suspension. Il résulte de cela qu'on doit réduire les frottements le plus possible, donner au corps suspendu le plus grand moment d'inertie possible, placer le centre de gravité de ce corps dans le plan de la suspension, et enfin pour vaincre le peu frottements qui restent, sus- pendre par une petite chaîne un petit poids au dessous de ce corps. Le petit pendule formé par cette chaîne et ce poids doit être court, de facon que ses oscilla- tions aient lieu en une fraction de seconde, afin que dans le mouvement du navire dont la période est rare-

22% FRAGMENTS ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES.

mentau dessous de la seconde, il n'ait pas le temps de prendre une inclinaison appréciable, mais qu'il revienne à la verticale à mesure qu'il s’en éloigne.

Pour diminuer les frottements, il est bon de faire la suspension Cardan double, c’est-à-dire de placer # axes faisant entre eux des angles de 45 degrés, au lieu de 2 axes à 90 degrés. Avec une chambre noire ainsi suspendue, on pourra photographier en mer, et on tirera une épreuve en chaque point on fixera la position du navire par les angles formés par trois points connus. Une boussole donnera l’azimut magné- tique du milieu du champ, dont l’azimut astronomique sera facile au reste à déduire de l'épreuve même, puisqu'il y aura toujours dans ces opérations la repré- sentation sur la photographie des points déterminés par les moyens ordinaires.

CON Dur

LICHENS

DES

ENVIRONS DE CHERBOURG,

Par M. Au. LE JOLES.

Les Lichens occupent un rang important dans la végé- tation des environs de Cherbourg, non pas autant peut- être par le nombre des espèces que par l'immense quan- tité des individus ; les Lichens de grande taille y domi- nent, etles Parmelia, Sticta, Physcia, Ramalina, Usnea, Cladonia, ete., abondent, les uns dans nos bruyères, les autres sur nos arbres et nos rochers.

La constitution minéralogique du nord de la presqu'ile de la Manche est presque exclusivement siliceuse; nos roches sont ou quartzeuses, ou schisteuses, ou granitoï- des ou plus rarement micacées. Les Lichenssilicicolessont donc en grande majorité dans notre pays, et, par contre, les espèces calcicoles en sont pour ainsi dire exclues. Cepen- dant on y rencontre exceptionnellement quelques unes de ces dernières, soit sur les mortiers et enduits de chaux, soit sur les pierres calcaires employées dans les con- structions; d’autres, telles queles Lecidea vesicularis, Placodium fulgens, Squamaria crassa, se trouvent seu- lement dans les sables maritimes l’élément calcaire leur est fourni en suffisante quantité par les détritus des coquilles; d’autres enfin croissent sur les stéaschistes

15

296 LICHENS DES

ou talcites légèrement calcarifères provenant des carriè- res d'Octeville et d'Équeurdreville; mais ces espèces présentent alors un état intermédiaire entre les formes silicicoles et celles du calcaire pur, c’est-à-dire que leur thalle est plus apparent que dans ces dernières, et que leurs apothèces sont plus superficielles et moins enfon- cées dans la pierre.

La situation géographique de Cherbourg y fait domi- ner les espèces occidentales, aussi bien parmi les Li- chens que dans les autres familles du règne végétal ; on remarquera, dans la liste suivante, un grand nombre d'espèces caractéristiques sous ce rapport, et je me contenterai de signaler plus particulièrement les Séicta aurata et limbata, Physcia flavicans, leucomela et spe- ciosa, Sphærophoron compressus, Pannaria rubiginosa et plumbea, Lecidea lutea, carneolutea , intermixta et incana, Graphis anguina, dendritica et inusta, Ope- grapha lentiginosa, Stigmatidium crassum et leucinum, Arthonia spadicea, Normandina Jungermanniæ, ete. Enfin, le littoral nous procure les espèces maritimes, telles que les Lichina, les Roccella, les Ramalina scopu- lorum, Verrucaria maura et halodytes, Physcia aquila. Les apothèces de ce dernier Lichen sont d'autant plus développées que la plante croît dans des endroits plus rapprochés du bord de la mer, et, sur les roches arrosées par l’écume des lames, elles deviennent très grandes, confluentes, anguleuses et difformes. Le Parmelia con- spersa présente la même particularité.

Les genres qui, dans notre contrée, sont le plus riches en espèces , comparativement au reste de la France, sont les Collema, Leptogium, Sticta, Parmelia, Physcia, Pannaria, Graphis, Opegrapha et Verrucaria ; au con- traire, nos environs sont extrêmement pauvres en indi-

2

ENVIRONS DE CHERBOURG. 297

l

vidus comme en espèces de Calicium, Squamaria, Stereo- caulon; et ilest assez remarquable que l’on n’y rencontre pas, du moins à ma connaissance, une seule espèce des genres Umbilicaria, Alectoria, Cetraria, Coniocybe, qui devraient cependant selon toute probabilité avoir des représentants dans notre pays.

En 1826, M. P.-A. Delachapelle publia à Caen un Catalogue méthodique des Lichens recueillis dans l'ar- rondissement de Cherbourg, disposé suivant la nomen- clature de la Flore française de De Candolle. Une édi- tion de ce Catalogue, portant la date 1853, a été inséré dans les Mémoires de la Société Académique de Cher- bourg (1856); dans cette dernière édition, l’auteur a adopté la nomenclature du Botanicon gallicum de M. Duby.Il est plusieurs espèces, indiquées par M. P.-A. Delachapelle, que je n'ai pas rencontrées moi-même dans nos environs ; tel est le Placodium fulgens dont il existe des échantillons dans l'herbier de l'auteur, que mon honorable collègue M. le D'. Ed. Delachapelle a bien voulu me permettre de consulter. Quant aux autres espèces, indiquées la plupart d'après des renseignements fournis par M. Bertrand-Lachènée, je regrette de n’en avoir pas vu d'échantillons et par conséquent d’avoir été obligé de les omettre dans mon énumération. J'ai été heureux d'y comprendre quelques Lichens appartenant au riche herbier de mon excellent ami M. Lenormand, qui s’est empressé de me les communiquer avec son obligeance accoutumée.

Il n'existe peut-être pas de Catalogue dans lequel l'auteur ne déclare présenter une liste incomplète des objets qui se trouvent dans la localité qu'il a explo- rée : c'est un lieu commun que je ne puis pourtant m'em- pêcher de répéter ici, tant je suis convaincu que nous

298 LICHENS DES

devons posséder encore beaucoup d'espèces intéres- santes qui ont échappé à mes recherches ; et si j'ai eu l'heureuse chance de rencontrer, dans ces dernières années, une douzaine d'espèces nouvelles, soit pour la science, soit du moins pour la flore française, il est de toute évidence que nos richesses inconnues sont loin d’être épuisées. Il est d’ailleurs plusieurs localités qui promettent des récoltes productives, récoltes que je n'ai pu faire, n'ayant pas eu toujours sous la main les outils nécessaires pour arracher à nos rochers si durs les Lichens crustacés qui les recouvrent. Les localités que j'ai explorées plus particulièrement et qui sont le plus souvent citées dans ma liste, sont, outre les environs immédiats de Cherbourg (Montagne du Roule, Faucon- nière, etc.), tout le littoral à l’ouest jusqu'aux falaises de Gréville, les environs de Montvason dont les bois sont situés en partie sur la commune de Sauxmesnil et en partie sur celle du Mesnil-au-Val, et enfin les restes de l’ancienne forêt de Bricquebec, maintenant presque entièrement détruite, et avec laquelle vont disparaître les derniers individus de Sticta aurata et Dufour, Gomphillus calicioides, Leptogium palmatum, etc.

Si la liste suivante des Lichens de Cherbourg peut offrir quelque intérêt, le mérite en est entièrement à l'obligeance du savant lichénographe M. le D'. W. Nylander, qui a bien voulu examiner mes récoltes, révi- ser ma collection tout entière, et décrire les espèces nouvelles que j'ai découvertes; c’est un gage de la valeur mes indications que je puis présenter avec confiance aux botanistes. Je suis également très redevable à M. Pelvet, qui connaît si bien les Lichens de nos contrées et qui m'a puissamment aidé dans la détermination de certaines espèces critiques.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 229

J'ai suivi l'ordre adopté dans l'Enumération générale des Lichens par M. le D'. Nylander, et j'ai cité plus particulièrement les synonymes des auteurs suivants :

HorFMANx : Deutschlands Flora, Erlangen, 1791-1804. (Horrm. F1. Germ.) AcHaRius : Methodus qu& omnes detectos Lichenes etc., Stock- holm, 1803. (Acx. Meth.). Lichenographia universalis etc., Goettingue, 1810. (Acx. Lich. univ.). j Synopsis methodica Lichenum etc., Lund, 1814. (Acx. Syn.) DE CANDOLLE : Flore française, 3e édit., Paris, 1815. (DC. Fl. fr.) Duy : Botanicon gallicum, Paris, 1828-1830. (Dus. Bot. gall.) FRIES : Systema Orbis vegetabilis, Lund, 1825. (Fr. Syst. orb. veg.) Lichenologia europæareformata, Lund, 1831.(Fr. Lich. eur.) Summa Vegetabilium Scandinaviæ, Stockholm, 1846. (Fr. Summ. Veg. Scand.). SCHÆRER : Lichenum helveticorum Spicilegium, Berne, 1823. (ScHÆR. Spicil.). Enumeratio critica Lichenum europæorum, Berne, 1850. (ScHÆr. Enum.). NYLANDER : Essai d'une nouvelle classification des Lichens, , Cherbourg, 1854-1855. (Ny. Ess. Class.). Études sur les Lichens de l'Algérie, Cherbourg, 1854. (Nyz. Ét. Lich. Alg.). Synopsis du genre Arthonia, Cherb.,1856. (Nyz. Syn. Arth.). Prodromus Lichenographiæ Galliæ et Algeriæ, Bordeaux, 1858. (NyL. Prodr.). Monographia Calicieorum, Helsingfors,1857.(N y. Mon. Cal.). Énumération générale des Lichens, avec l'indication sommaire de leur distribution géographique, Cherbourg, 1858. (NyL. Enum.). Expositio synoptica Pyrenocarpeorum, Angers, 1858. (Nyz. Exp. Pyren.). Synopsis methodica Lichenum omnium, fascic. 1, Paris, 1858. (NyL. Syn.). Fürtechning ôfver Finska Musei Växtsamling , Hel- singfors, 1859. (Nvz. Herb. Mus. Fenn.).

LICHENS DEN ENVIRONS DE CHERBOURG:

Fam. FE -— COLLEMACEL.

TRr18. 1 LICHINEIL. SIROSIPHON krz.

1.8. saxicola NAEG. in Krz. Spec. alg. p. 316; Ny1.. Herb. Mus. Fenn. p. 76.

Sur les rochers schisteux ; AC. EPHEBE Fke., Borx.

2.E. pubescens FR.Syst. orb.veg. p.356; Borx. Rech. struct. Eph. p. 14; Nyz. Prodr. p. 17, Énum. p. 88, n. {, Syn. p. 90. Cornicularia pubescens Acx. Meth. p. 305, Lich. univ. p. 616, Syn. p. 302;

Dus. Bot. gall. p. 617. Collema pubescens ScxÆr.

Enum. p.248.— Usnea intricata Horrm. F1. Germ.

Il, p. 136. Cornicularia intricata DC. F1. fr.

IL, p. 331.— Conferva atrovirens DiLzw. Brit. Conf.

t. 25. Bangia atrovirens LyNG8. Hydroph. dan.

p. 85. Siigonema atrovirens AG. Syst. alg. p. 42;

Harv. Man. brit. alg. p. 153; Krz. Spec. alg. p. 318.

Falaises de Gréville, sur les rochers du Câtel ; RR.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 231

LICHINA AG.

3. L. pygmæa C.AG. Spec. alg. p.105; Tuz. Mém. Lich.

=

p. 187; Nyz.Prodr. p.17, Énum.p. 88, n.1,Syn.p.91. —Chondrus pygmœus Lamour. Ess.Thalass. p. 128; Dus. Bot. gall. p. 948. Fucus pygmœus LicuTr. F1. scot. p. 964; DC. EL. fr. VE, p. 5.

Sur les rochers maritimes, à haute mer; C.

. L. confinis C. AG. Spec. alg. p. 105; Tuc. Mém.

Lich. p.188; Nvz. Prodr. p. 17, Énum. p. 88, n. 2, Syn. p. 92. —Zichen confinis FI. dan. t. 879, f. 2. Stereocaulon confine Acu. Meth. p. 317.— Fucus pygmœus WAHLENS. F1. Lapp. p. 502. Gelidium pygmœum LYNcs. Hydroph. dan. p. 41.— Chondrus pygmœus B minor Dus. Bot. gall. p. 948.

Sur les rochers maritimes, à très haute mer ; AC. Tri8. IL. COLLEMET.

PYRENOPSIS Nyr.

5. P. fuscatnla NyL.! Énum. p. 88, n. 2, et p. 143 (in

Mém. Soc. Sc. natur. Cherb., t. V, 1857), Syn. p. 97. Sur des rochers schisteux, à Urville-Hague.—RR.

COLLEMA Acx., Nvz.

6. C.myriococcum Acu. Lich. univ. p. 638, Syn. p.

se

316; NyL. Énum. p. 89, n.7, Syn. p. 104.—Parmelia myriococca Acx. Meth. p. 238.

Environs de Cherbourg (herb. Lenormand). C. flnccidum Acu. Lich. univ. p.647, Syn. p. 322: Dus. Bot. gall. p. 607; Nvr. Prodr. p. 21, Enum.

232 LICHENS DES

p-89, n.15,Syn.p.107.—Parm.flaccida Acu. Meth.p. 229.—Coll. rupestreu flaccidum ScHÆr.Enum.p.252.

Sur les rochers et les arbres; AC.

8. C. furvum Acu. Lich. univ. p. 650, Syn. p. 323; DC. Fl.fr.If, p.385; Dus.Bot. gall.p.609; Nyr.Prodr. p.21, Énum. p. 89,n. 16, Syn.p.107.—Parmelia furva Ac. Meth. p. 230.— Coll.rupestre£ furvum Scaær.Enum. p. 252.— Coll. granulosum Horru.Fl.Germ.It, p.99.

Sur les troncs d'arbres; R.— Montvason.

9. C. meïæmumæ Ac. Lich. univ. p. 636, Syn. p. 315; Ny£c. Prodr. p. 29, Énum. p. 89, n. 17, Syn. p. 108. Parmelia melæna Acn. Meth. p.240.— Coll. cri- spatum Horrs. F1. Germ. IE, p.100.— Coll. jacobeæ- folium DC. F1. fr. IL, p.384; Dus. Bot. gall. p. 608. Coll. multifidum Scnær. Enum. p. 254.— Lichen marginalis Engl. Bot. t. 192%.

Sur les murs du littoral ; R.

10.C. cristatum Horrm. F1. Germ. If, p. 101; DC. F1. fr. Il, p. 383; Scaær. Enum. p. 255; NyL. Énum. p. 89, n.17* Parmelia crispa & cristata Acun. Meth. p. 235. Coll. pulposum y cristatum Acu. Lich. univ. p. 632. Coll. crispum & cristatum Acu. Syn. p. 312 ; Dus. Bot. gall. p. 609 (y).

Sur les murs, parmi les mousses; R.— Cherbourg.

11.C. pulposum AcH. Lich. univ. p. 632 («), Syn. p. 311 ; Scuær. Enum. p.239; NyL. Prodr. p. 22, Énum. p. 89, n. 20, Syn. p. 109.— Coll. crispum « pulposum Dus. Bot. gall. p. 609. Coll. crispum 6 DC. F1. fr. VI, p.185.— Coll. placynthium Acn. Syn. p. 342.

Sur laterre des murs parmi les mousses; AC.

12. var, tenax Nx1. ILec, Coll. tenax Acu. Lich.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 338

univ. p.635, Syn. p. 314. Parmelia tenax Acu. Meth. p. 231.

Gatteville (herb. Lenormand).

13.C. crispum ACH. Syn. p. 311; DC. F1. fr. IL, p.383; Nyz. Prodr. p.22, Énum.p. 89, n. 21, Syn. p. 110.— Coll.pulposum 6 crispum Acu. Lich.univ. p. 632. Parmelia crispa Acu. Meth. p. 234. Coll. cri- spum, C. crenulatum et C. glaucescens Horrm. FI. Germ.Il, p. 101-105. —Coll. crispum 6 crenulatum Des. Bot.gall. p. 609.

Sur la terre des murs (herb. Lenormand).

14. C. limosum Ac. Lich. univ. p. 629, Syn. p. 309; Nyz. Prodr. p. 22, Énum. p. 89, n. 22, Syn. p. 110. —Parmelia limosa Acn. Meth. p. 232.

Sur la terre : Gatteville (herb. Lenormand).

15. C. cheileum Ac. Lich. univ. p. 630, Syn. p. 310 ; Dus. Bot. gall. p. 608; Nyc. Prodr. p. 22, Énum. p. 89, n. 23, Syn. p. 111.— Parm. cheilea Acn. Meth. p. 233.—Coll. marginale Horrs. Fl.Germ.Il, p. 101. Coll. granosum DC. F1.fr. IT, p.382.—Coll. crispum ScHÆR.Enum.p.257.— Coll. plicatile Mouc. et NEsTL. St. Voges. n. #56; Dus. Bot. gall. p.607 (non Acx.).

Sur la terre humide des murs ; C.

16. C. microphyllum Acg. Lich. univ. p. 630, Syn. p. 310 ; Dus. Bot. gall. p.608; NL. Prodr. p. 23, Énum. p-89,n.28, Syn.p.113.—Coll. nigrescens 5 microphyl- lumScaær. Enum. p. 252.— Coll. fragrans Acu. Syn. p. 311 ; Due. Bot. gall. p. 608.

Sur les vieux troncs d'arbres; R. Montvason.

17. C. nigrescens Acx. Lich. univ. p.646, Syn. p. 321; DC. FL. fr. Il, p. 38%; Dus. Bot. gall. p. 607; Nvr.

23% LICHENS DES

Prodr. p. 23, Énum. p. 90, n. 31, Syn. p: 114.—Par- melia nigrescens Acu. Meth. p. 227.—Coll. Vesper- tilio Horrm. FI. Germ. II, p. 98.— Coll. nigrescens « Vespertilio Scaxr. Enum. p. 252.

Sur les troncs d'arbres : ormes, platanes, etc. AC.

18. C. aggregatum Nyz.! Étud. Lich. Algér. p. 318, Prodr. p.23, Enum. p. 90, n. 33, Syn.p.115.—Coll. fasciculare 8 aggregatum Acu. Lich. univ. p. 640, Syn. p. 317. Coll. fasciculare Fr. Summ. veg. Scapd.—Coll. thysanœum Mouc. et NESTL.

Sur les arbres, parmi les mousses ; R. Montvason.

19.C. conglomeratum HorFs. Fl.Germ.Il, p.102; Nyz. Étud. Lich. Algér. p. 319, Prodr. p. 24, Énum. p.90, n. 38, Syn. p. 115. Parmelia fascicularis £ con- glomerata Acu. Meth. p. 240. Coll. fasciculare 4conglomeratum Acu. Lich. univ. p. 640, Syn. p. 317; ScHÆr. Enum. p. 252.— Coll. fasciculare DC. FL. fr. IE, p. 383; Dus. Bot. gall. p.610, pr. p.

Sur les troncs d'arbres ; R. Urville-Hague. LEPTOGIUM Fe., NyL.

20. L. byssinum Zwackx exs. n. 174; NyL.Prodr. p. 24, Énum. p. 90, n. 3, Syn. p.120.—Collema byssi- num HorFm. F1. Germ. IL, p.105.— Coll. tenuissi- mum Dus. Bot. gall. p. 610, pr. p.

Sur la terre des murs, AR. Octeville.

21. L. lacerum FR.Scan. p.293; Nyz.Prodr.p.25,Énum. p. 90, n. 8, Syn.p.122.— Parmelia lacera Aca.Meth. p.225. Collema lacerum (:) Acu. Lich. univ. p. 657, Syn. p. 327; DC. F1. fr.Il, p.384; Dus. Bot. gall. p. 609. Coll. atro-cœruleum * lacerum ScHÆR.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 235

Enum. p. 248. Coll. ciliatum et €. fimbriatum Horru. FI. Germ. Il, p. 10%. Sur les rochers, parmi les mousses ; C.

29, var. pulvinatum NvL. Énum. suppl. p. 333, Syn. p. 122. Coll. pulvinatum Morru. FI. Germ. IL p. 10%.— Coll. lacerum à pulvinatum Acu. Lich. univ. p- 658, Syn. p. 327 (c); Dus. I. c. (B).

Sur les murs, parmiles mousses ; AR.

23.L. microscopicum NyL.! Prodr. p. 26, Énum. p. 90, n. 8‘, Syn. p. 122.

Sur les pierres des murs (talcites); R. Les Fourches.

24.L. scotinum FR. Scan. p.293; Nyz. Prodr. p. 25, Énum. p. 90, n.9, Syn. p. 123.—Parm. scotina AcH. Meth. p. 237. Coll. scotinum Ac. Lich. univ. p. 651, Syn. p. 323; Dus. Bot. gall. p. 609. Coll. si- nuatum HorFr». FI. Germ.add.; ScHÆr. Enum.p.250.

Sur les murs et les rochers, parmi les mousses ; AR.

25.L. palmatum Mont. F1. Canar. p. 128; NyL. Prodr. p. 25, Énum. p. 90, n. 17, Syn. p.126. Parm. palmata Ac. Meth. p. 242. Coll. palmatum Acx. Lich. univ. p. 643, Syn. p. 319. C. corniculatum DC. FL fr. Il, p.384; Dus. Bot. gall. p. 609; ScHÆR. Enum. p. 249.

Sur les mousses : Bricquebec (herb. Lenormand).

26.L. Hildenbrandii NyL. Prodr. p.26, Énum. suppl. p. 333, n. 21, Syn. p. 127. Coll. Hildenbrandii Garov. Delect. IE, p. 33. Coll. saturninum var. Brebissonii DEL. Coll. saturninum Dus. Bot. gall. p. 607, pr. p. (non Acx.). Coll. myochroum » saturninum SCHÆR. Enum. p. 256.

Sur les troncs d'arbres : Bricquebec (herb. Lenormand).

236 LICHENS DES

27.L. chloromelum NyL. Énum. suppl. p. 333, n. 23, Syn. p. 128. Parmelia chloromela Acu. Meth. p. 228. Coll. chloromelum Acn. Lich. univ. p. 640, Syn. p. 321. Coll. ruginosum Dur. mscr.; SCHÆR. Enun. p.251.— Lept. ruginosum NyL. Prodr. p.25, Énum. p. 90, n. 10. Lept. Brebissonii Mont. F1. Canar. p.130, Syll. p. 378 (non DEL.).

Sur les arbres, parmi les mousses. R. Bricquebec.

28.L. muscicola FR. Scan. p.293; NyL. Prodr. p. 26, Énum. p. 91, n. 26, Syn. p. 134. Parm. muscicola Acu. Meth. p. 244. Coll. muscicola Acx. Lich. univ. p. 660, Syn. p. 328; ScHÆRr. Enum. p. 248. Cornicularia muscicola DC. F1. fr. II, p. 331; Dus. Bot. gall. p. 617.

Sur les murs de granit, au Pont de Saire (M. Pelvet).

Fam. IL. MYRIANGIACEL. Tri. 1. —MYRIANGIET. MYRIANGIUM Mont. et BERK.

29.M. Duriæi Monr. et BERK. Lond. journ. bot., 1845, p.72; Nvz. Prodr. p. 27, En. p. 91, n. 1, Syn. p. 139.

Sur l’écorce des arbres (frênes); R. —Nacqueville.

Fam. II, LICHENACEL. Ser, I. EPICONIODEI. Tri. [.— CALICIEI. SPHINCTRINA Fkr., DN.

30. Sph. turbinata Fr. Summ. veg. Scand. p. 366;

ENVIRONS DE CHERBOURG. 237

NyL. Prodr. p. 33, Monogr. Calic. p. 6, Énum. p.91, n. 4. Calicium turbinatum Pers. Tent. disp. Fung. suppl. p. 59; DC. FL. fr. IL, p. 345 ; Acn. Meth. p.89, Lich. univ. p. 232, Syn. p. 56; Fr. Lich. eur. p. 402; Scxær. Enum. p. 163. Cal. sessile & turbi- natum Dus. Bot. gall. p. 639.

Parasite sur le Pertusaria communis; AR.

31. Sph., microcephagla NyL. Prodr. p.34, Monogr. Calic. p. 6, Énum. p.91, n. 2. Calicium micro- cephalum Tur. Mém. Lich. p.78.

Sur les hêtres ; R. Bois de la Prévalerie (Octeville).

CALICIUM Acu., NyL.

32.C. trachelinum Acn. Lich. univ. p. 237 (+), Syn. p. 58; Dus. Bot. gall. p. 637; Fr. Lich. eur. p. 290 ; Nvz. Prodr. p. 32, Mon. Calic. p. 18, Énum. p. 92, n. 12. Cal. claviculare y trachelinum Aca. Meth. p. 91. Cal. clavellum DC. F1. fr. IE, p. 344.— Cal. salicinum PERS. in USTER. Ann. Bot. VII, p. 20. Cal. hyperellum e salicinum ScuÆr. Enum. p. 167.

Sur les vieux chênes ; R. Tourlaville !

33.C. quercinum PERs. Tent. disp. Fung. suppl.p.59; DC. FL. fr. IE, p. 344; Dus. Bot. gall. p. 637; Nyr. Prodr. p. 31, Mon. Calic. p. 19, Énum. p. 92, n. 13. Cal. sphærocephalum 6 quercinum Acn. Meth. p. 92. Cal. trachelinum B quercinum Acx. Lich. univ. p.237, Syn. p. 59.— Cal. lenticulare Fr. Lich. eur. p. 386, pr. p.— Cal. lenticulare « quercinum et 8 claviculare Scnær. Enum.p. 168.

Sur les chênes et le bois des vieilles barrières ; R. Sauxmesnil.

34.C. curwtum BorR. Lich. brit. p.148 ; Fr. Lich. eur.

238

39.

LICHEXS DES

p.387; NyL. Énum. p. 92, n. 13°. Cal. quercinum var. curtum NyL. Prodr. p.31, Mon. Calic. p. 19.— Cal. nigrum £ curtum ScnæÆr. Enum. p. 169. Cal. abietinum Pers. Tent. disp. Fung. suppl. p. 59.— Cal. sphærocephalum y abietinum Acu. Meth. p. 92, Syn. p.58; Dus. Bot. gall. p. 638.— Cal. lenticulare à cerviculaium Scuær. Enum. p. 168.

Sur les vieux bois de chêne; R.— Montvason.

TRACHYLIA Fr., Nyr.

T». stigomella FR. Scan. p. 282; NyL. Prodr. p. 28, Monogr. Calic. p.32, Énum. p. 93, n. 7.— Calicium stigonellum Acu.,Meth. p. 88, Lich. univ. p. 232, Syn.p.56; Fr. Lich.eur. p.401.— Cal. sessile Pers. Tent. disp. Furg. suppl. p. 59; DC. EL. Fr. IL, p. 345. Cal. sessile « stigonrellum Due. Bot. gall. p.638. —Cal. inquinans à sessile Scaær. Enum. p. 164.

Parasite sur le thalle isidioide du Pertusaria communis; R. Montvason.

Tri. I. SPHÆROPHOREI.

SPHÆROPHORON Pers.

36. Sph. coralloides PERS. in Usrer. Ann. Bot. VIE p.

23; Acu. Meth. p. 134, Lich. univ. p. 585, Syn. p. 287;

Fr. Lich.eur. p. 405; ScaÆr. Enum. p. 177; NyL.

Prodr. p.34, Énum. p. 93, n. 2. Sph. globiferus

DC. FL fr. IE, p. 327; Dus. Bot. gall. p. 618.

Stereocaulon globiferum Horru. F1. Germ. Il, p.131. Sur les rochers, dans les bruyères ; AC.

37. Sph. compressum ACH. Meth. p.135, Lich. univ.

p.586, Syvn. p. 287 ; DC. FL fr. VE p.178; Dus. Bol.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 239

gall. p.618; Fr. Lich. eur. p. 404; Nyz. Prodr. p.34, Énum. p.93, n. #.—Sph. melanocarpon DC. F1. fr.VI, p.178; ScHÆr. Enum. p. 177.

Sur la terre entre les rochers; AR. Montagne du Roule.

Ser. IL. CLADODEL. Tri8. I. BÆOMYCEI.

BÆOMVYCES Pers.

38.B. rufus WAHLENS. F1. Lapp. p. #49; DC. FL. fr. EE, p. 342; Ac. Syn. p. 280; Dus. Bot. gall. p.635 ; NyL. Prodr. p. 35, Énum. p.93, n. {.— Bæom. rupestris Pers. in Usr. Ann. Bot. VIE, p. 19 ; Acu. Lich. univ. p.573; DC. L.c.— Bratora byssoides Fr. Lich. eur. p. 257.— Bœom. byssoides ScHÆr. Enum. p. 182.

Sur la terre argileuse des fossés, C.; sur les rochers, R.

39.B. roseus PERS. in Usr. Ann. Bot, VIF, p.19 ; Ac. Lich. univ. p. 572, Syn. p. 280 ; Fr. Lich. eur. p. 246; ScaÆr. Enum. p. 182; NyL. Prodr. p. 35, Énum. p.93, n.5. Bæom. ericetorum DC. F1. fr. IT, p. 349; Dus. Bot. gali. p. 635.— (Status variolosus: Variola- ria rosea DELACHAPELLE, Cat. Lich. Cherb.).

Sur la terre argileuse des fossés; R. Montvason, Le Theil, etc.

40.B. iemadophilus Ny£. Prodr. p. 35, Énum. p. 94, n. 13, Herb. Mus. Fenn. p.79.— Lecidea icmadophila Ac. Meth. p. 58, Lich. univ. p. 191, Syn. p. 45. Bratora icmadophila Fr. Lich. eur.p.258. Bæom. œruginosus et B. elveloides DC. F1. fr. IE, p. 343.— Patellaria æruginosa Dus. Bot. gall. p. 655.— Lecr- dea æruginosa ScaÆr. Enum. p.142.

Sur la terre, au pied de la montagne du Roule; R.

210 LICHENS DES

Tri8. VI.— CLADONIEI.

CLADONIA Horrm.

41.Ci. emdiviæfolia FR. Lich. eur. p. 212; ScaÆr. Enum. p. 19%; Nyc. Prodr. p. 36, Énum. p. 94, n. 1. Bæœomyces endiviæfolius Acu. Meth. p. 351. Cenomyce endiviæfolia Acu. Lich. univ. p. 528, Syn. p.250 ; Dus. Bot. gall. p. 631.— Scyphophorus con- volutus DC. FL. fr. IE, p.338. Sur la terre sabloneuse des murs du littoral; R. Querqueville. 42.CI. alcicormis FLRK. Clad. p. 23; Fr. Lich. eur. p. 213; Scxær.Enum. p. 194; NyL.Prodr.p.36, Énum. p.94, n.2.— Bœæomyces alcicornis Acu. Meth. p.349. Cenomyce alcicornis Ac. Syn. p.282; Dus. Bot. gall. p.631. Clad. foliacea Horrx. FI. Germ. II, p. 123. Cen. damæcornis Acu. Lich. univ. p. 530.

Sur les pelouses des sables maritimes; R. —Le Rozel.

43.CL. pyxidata (Horru. FL Germ. IE, p.121); Fr.Lich. eur. p.216; ScaÆRr. Enum. p. 191 ; NyL. Prodr. p.36, Énum. p. 94, n. 6.—Bæomyces pyæidatus Ac. Meth. p. 337.— Scyphophorus pyxidatus « DC. FL. fr. I, p. 339.—Cenomyce pyxidata Acu. Lich. univ. p.534, Syn. p. 252; Dus. Bot. gall. p. 629. Sur la terre; C.

kh.— var. pocillum NyL. Prodr. p. 36, Énum. p. 94. Bœomyces pocillum Acu.Meth. p.336.— Cenomyce pyxidata : pocillum Acu. Lich. univ. p. 535.— Cen. pocillum Acu. Syn. p.253; Dus. Bot. gall. p. 630. Clad. neglectac pocillum Scaær. Enum. p. 192. Sur la terre et les murs; C.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 241

45.— var. pityrea NyL. in litt.— Cen. pityrea Acu. Syn. p- 254; Dus. Bot. gall. p. 627, pr. p.— Cen. dpgree cata Du. 1. c., pr.p.

Sur la terre, AC.

46.— var. symphycarpa Nyc. Énum. p.94.—Bæomyces symphycarpus Acu. Meth. p. 326,— Cenom. symphy- carpa Acu. Lich. univ. p.568, Syn. p. 274; Dus. Bot. gall. p. 631. Clad. neglecta var. symphycarpa SCHÆR. I. c.

Sur la terre; AR. Fauconnière, etc.

&7.— var. cariosa Ny1.. Il. cc.—Bæomyces cariosus Acx. Meth. p. 326. Cenom. cariosa Acu. Lich. univ. p.367, Syn. p.273; Dus. Bot. gall. p.632. Clad. neglecta var. cariosa ScHær. |. c.

Sur la terre ; R.

48.C1. fimbriata (Horrm. F1. Germ. IL, p.121); Fr. Lich. eur. p. 222; NyL. Prodr. p.37, Énum. p. 94, n. 7.— Bœom. fimbriatus Aca. Meth. p.341.— Scy- phophorus pyxidatus y fimbriatus DC. FL. fr. IF, .p. 339. Cenom. pyxidata y fimbriata Acx. Lich. univ. p. 535.— Clad. pyxidata tubæformis Horrm. F1. Germ. If; p.122.— Cen. fimbriata a tubæformis Acx. Syn. p. 255. Cen. pyxidata £ tubæformis et 0 fimbriata Dus. Bot. gall. p.630. Clad. fimbriata a tubæformis ScHÆR. Enum. p. 190.

Sur la terre, parmi les mousses ; C.

49.— var. radiata Fr. Lich. eur. p. 223 (c); NyL. IL. ce.— Clad. radiata Horrm. F1. Germ. Il, p. 120. Bæom. radiatus Acu.Meth. p. 342. Cenom. fimbriata b radiata et h cornuta Acx. Syn. pp. 255, 257. Scyphophorus cornutus DC. F1. fr. Il, p. 340.— Cen.

16

242 LICHENS DES

cornuta, C. insidiosa et C. coniocræa Dur. Bot. gall. pp. 628, 629. Sur la terre, dans les bruyères ; C.

50. CL. gracilis Fr. Lich. eur. p. 218; Nvyz. Prodr. p.37, Énum. p. 9%, n. 9. « gracilis (Horrm. F1. Germ. IL, p. 119) Scaær. Enum. p. 195. Bœom. gracilis Acu. Meth. p.344. Cen. gracilis DEL. in Dos. Bot. gall. p. 624. Cen. ecmocyna Acu. Lich. univ. p. 549, Syn. p. 261.

Sur la terre, parmi les mousses; R. Montagne du Roule.

51.— var. aspera (FLRK.).— Cenom. ecmocyna : aspera Ac. Syn. p. 264. Cen. gracilis £ aspera Dus. Bot. gall. p. 625. Cen.ecmocyna à subulata Acx. Lich. univ. p. 550.

Sur la terre ; K.— Le Mesnil-au-Val.

52. var. verticillata FR. 1. ©. (a); Nyz. Il. cc.—Bœom. turbinatus yverticillatus Acx. Meth. p. 340.— Cen. allotropa © verticillata Acu. Lich. univ. p. 555. Cen. verticillata Acn. Syn. p. 251; Dus. Bot. gall. p.631. Clad. cristata et CI. dilatata Horrx. FI. Germ. I, pp. 124, 126. |

Sur la terre, parmi les mousses ; AR. Fauconnière.

53.— var. cervicornis NyL1.Il. cc. Bæom. cervicor- nis Ac. Meth. p. 336. Scyphophorus cervicornis DC. F1. fr. IE, p. 338. Cen. cervicornis Acu. Lich. univ. p. 531, Syn. p. 251; Dus. Bot. gall. p. 631. Clad. cervicornis ScaæÆr. Enum. p. 195. Cen. cla- domorpha Dex. in Dus. Bot. gall. p. 634, pr. p.

Sur la terre parmi les rochers; AR.

54.CI. degenerans FLirk. Clad. p. #1; Fr. Lich. eur. p. 221 ; ScHÆr. Enum. p. 193; Nvz. Prodr. p. 27,

ENVIRONS DE CHERBOURG. 243

Énum. p. 93, n, 13. (en. degenerans Dus. Bot. gall. p. 630. Bæom. anomœæus Acn. Meth. p. 349.— Cen. gonorega Ac. Syn. p. 258. Cen. pityrea & affinis DEz. in Dus. Bot. gall. p. 627.

Sur la terre, dans les bruyères; R.—Montagne du Roule.

55.C1. squamosa HorFr. FI. Germ. If, p.125; Fr.Lich. eur. p. 231; ScHÆR. Enum. p. 198; Nvz. Prodr. p. 38, Énum. p. 95, n. 21, Cenom. squamosa DEL. in Dus. Bot. gall. p. 625. (Clad. coronata Horrx. L.e.—Bæom. sparassus Acu.Meth.p. 346.—Cen. allo- tropa 6 sparassa Acu. Lich. univ. p. 556.—Cen. spa-

rassa AcH. Syn. p. 273. Sur la terre et les troncs d'arbres, parmi les mousses; C.

56.— var. attenuata FR. Lich. eur. p. 231 (b). Clad. attenuata Horrm. F1. Germ. I, p.125. Cen. spe- ciosa Der. in Dus. Bot. gall. p. 626.

Sur la terre; R. —Le Mesnil-au-Val.

57.— var. delicata FR. Lich. eur. p.231; Nvz. IL. ce. —Bæom. delicatus Acx. Meth. p. 327.—Helopodium delicatum DC. F1. fr. IE, p. 341. Cenom. delicata Acu. Lich. univ. p. 569, Syn. p. 274; Dus. Bot. gall. p. 626.—Clad. squamosad parasitica Scaær. Enum. p. 199. \

Sur les troncs d'arbres pourris; R.

58.— var. cæspiticia NyL. Il. cc. Bæom. cæspiticius et B. epiphyllus Acu. Meth. p. 325.— Cenom. cæspi- # ticia Acu. Syn. p. 249; Dus. Bot. gall. p. 632.— Clad. fusca HorFx. F1. Germ. IL, p. 127. Cen. epiphylla Acu. Lich. univ. p. 527. Clad. squamosa < fun- giformis Scaær. Enum. p. 199. Biatora Cladonia Fr. Lich. eur. p. 256. Sur la terre, dans les bruyères ; AC.

244 LICHENS DES

59.CL. furcata HorFu. F1. Germ. If, p. 115; Fr. Lich. eur. p. 229; ScuHÆr. Enum. p. 201; NyL. Prodr. p. 39, Énum. p. 95, n. 22. Bæom. furcatus Acn. Meth. p. 357.— Cen. furcata Acu. Syn. p. 276; Dus. Bot. gall. p. 622. Clad. subulata e DC. FL. fr. IT, p. 336. Cen. muricata Dus. I. c. Sur la terre, dans les bruyères; AC.

60. —var. spadicea.—Cen.furcatas spadicea Acu. Lich. univ. p. 560.— Cen. furcata B spinulosa et y spadicea Dus. Bot. gall. p.622.

Sur la terre, dans les bruyères; AC.

61.— var. subulata ScHÆr. 1. c. (y). Clad. subulata Horrx. F1. Germ. IL, p. 118; DC. F1. fr. II, p. 3362). Bœom. subulatus Acn. Meth. p. 357. Cen. ecmocyna à subulata Acn. Lich. univ. p. 550. Cen. furcata 6 subulata Acu. Syn. p. 276 ; Dus. Bot. gall. p. 623 (b).

Sur laterre, parmi les mousses; AC.

62.—var.racemosa Fr.l.c.(c); ScxÆr.l.c.(); NyL.Il. ce. —Clad. racemosa Horr. F1. Germ.Ilf, p.114.—(Cen. racemosa AÂcx. Syn. p.275; Dus. Bot. gall. p. 623.— Clad. spinosa Horrm. 1. ce. p. 115.—Bæom. spinosus Acu. Meth. p. 358. Cen. furcata à spinosa Acu. Lich. univ. p. 562. Clad. subulata & DC. F1. à 0 PC

Sur la terre, dans les bruyères; C.

63. var. recurva SCHÆR. L. c. (6); Nyz. Il. ce.—Clad. recurva HorFm. FI. Germ. If, p.115. —Cen. furcata var. recurva Âcn. Lich. univ. p. 561.— Clad. subu- lata à DC.IL. e.— Cen. scabriuscula DEL. in Dus. Bot. gall. p. 623.

Sur la terre, dans les bruyères; AC.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 245

64.— var. pungens FR. Lich. eur. p. 230 ; NyL. Il. ce.— Bœom. pungens Acn. Meth. p.354. Cen. furcata & pungens Acu. Lich. univ. p. 362. Cen. rangife- rina à pungens AÂcx. Syn. p.278.— Cen. pungens Dec. in Dus. Bot. gall. p. 621. Clad. rangiformis Horru. F1. Germ. IL, p. 114.— Clad. furcata : ran- giformis Scuær. Enum. p. 202. Sur la terre, dans les bruyères; C.

65. var. nivea. Bæom. pungens B niveus ACH. Meth. p. 354. —Cen. furcata : nivea Acu. Lich.univ. p. 562.— Cen. gonorega 1 nivea Acu. Syn. p. 260. Cen. pungens y nivea DEL. in Dus. Bot. gall. p. 622.

Sur la terre, parmi les mousses; AC. 66. var. crispata FR. Lich. eur. p. 229.— Bæom. tur- binatus crispatus Acu. Meth. Lich. p. 341. Cen. allotropa & crispata Acu. Lich. univ. p.555.—Cen. crispata Âcx. Syn. p. 272; Dus. Bot. gall. p. 627. Clad. ceranoides Scnær. Enum. p.197. Cen. gracilis r trachyna Dex. in Dus. Bot. gall. p. 625.

Sur la terre, parmi les rochers ; R. Mont. du Roule.

67.CI. rangiferina Horrm. F1. Germ. IL, p. 114; DC.

FL. fr. Il, p. 337; Fr. Lich. eur. p. 243; ScHÆR. Enum. p. 202; Nvz. Prodr. p. 39, Éaum. p. 95, n. 24. Bœom. rangiferinus Ac. Meth. p. 355. Cen. rangiferina « Ac. Lich. univ. p. 564, Syn. p.277; Dus. Bot. gall. p. 621. Sur la terre, dans les bruyères; C.

68.— var. sylvatica (DC.I. c.8); Fr. L. c.(b); ScHÆR. 1. ce. (y); Nyz. IL. cc. Cen. rangiferina 8 sylvatica Acu. Il. ce. Cen. sylvatica Dus. Bot. gall. p. 621.

Sur la terre, parmi les mousses ; C.

286 LICHENS DES

69.— var. portentosa ScHÆr. 1. ©. (5); Nyz. IL. ce. Cen. portentosa Dur. Révis. p. 29.— Cen. sylva- tica & portentosa Dec. in Dus. Bot. gall. p. 621.

Dans les lieux humides et ombragés ; R. Montagne du Roule. | 70.— var. pumila. (en. rangiferina & pumila

Ac. Lich. univ. p. 566, Syn. p. 278 (:). Cen. sylvatica à pumila DEL. in Dus. Bot. gall. p. 621.— Cen. rangiferinay tenuior Dus. |. e.

Dans les bruyères arides ; AC.

71.CI. umcialis Horrm. F1. Germ. IH, p. 117; Fr. Lich. eur. p. 244; NyL. Prodr. p. 40, Énum. p. 95, n. 27. Bœom.uncialis Acu. Meth. p. 352.— Cen. uncia- lis « Acn. Lich. univ. p. 558, Syn. p. 276; Dus. Bot. gall. p. 620.— Clad. ceranoides DC. F1. fr. IE, p- 337. Clad. stellata « uncialis ScHæÆr. Enum. p. 200. Sur la terre, dans les bruyères; AC.

72. C1. amaurocræa FLRK.Clad. p.119; Scaær. Enum. p. 197; NyL. Prodr. p. 39, Énum. p.95, n.28.— CI. gracilis f. amaurocræa Fr. Lich. eur. p. 219.— Cen. oxyceras Acx. Lich. univ. p. 557, Syn. p.264. Cen. uncialis x oxyceras DEL. in Dus. Bot. gall. p.621.

Sur la terre, parmi les rochers; R.— Montagne du Roule.

713.C1. cornucopioides FR. Lich. eur. p. 256; NyL. Prodr. p.40, Énum. p. 96, n. 36. Clad. Apart et Clad. extensa Horrm. F1. Germ. II, p. 123. Bæom. cocciferus et B.cornucopioides Acx. Meth. pp. 331, 333. Scyphophorus cocciferus DC. FI. fr. IT, p.339, pr.p.—Cen. coccifera Acu. Lich. univ. p.537, Syn. p. 269 ; Dus. Bot. gall. p. 632. Clad. extensa SCHÆR. Enum. p. 187.

Sur la terre et les bois pourris; AC.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 2417

74.— var. pleurota Ny£. IL. cc. Cen. pleurota Acn. Syn. p. 270 ; Dus. Bot. gall. p. 633. Clad. pleu- rota ScHÆR. Enum. p. 186. Clad.incana HorFs. F1. Germ. IE, p. 121. Bæom. pyxidatus y macro- scyphus Acu. Meth. p. 338.

Sur la terre, parmi les mousses; R.

75.CI. macilenta HorrM. FI. Germ. IE, p. 126; FR. Lich. eur. p.240; ScuÆr. Enum. p. 186; NyL. Prodr. p. #1, Énum. p. 96, n. 40. Bæom. bacillaris et y Mmacilentus Acu. Meth. pp. 329, 330.— Cen. bacil- laris Acu. Lich. univ. p. 542, Syn. p. 266; Dus. Bot. gall. p.634.

Sur la terre, les rochers et les troncs d'arbres, parmi les mousses; C.

76.— var. polydactyla FLrk. Clad. p. 129; SCHÆR.

Enum. p.186 (8); Nyz. Il. cc. Mèmes stations que le type ; R.

77.— var. seductrix NvL. Énum. p.96.—Cen. digitata

à seductrix DEL. in Dus. Bot. gall. p. 634. Sur la terre et les mousses ; KR.

78.— var. clavata FR. L. c. (c).— Bæom. deformis 8 clavatus Acn. Meth. p. 334. Cen. bacillaris d clavata Acu. Syn. p.267 ; Dus. Bot. gall. p.634 (+). Clad. cornuta Horru. F1. Germ. IL, p.119.—Cen. cornuta p lumbricalis Acu. Lich. univ. p. 546.—Cen. pseudo-cornuta Der. in Dus. Bot. gall. p. 634.

Sur la terre, parmi les mousses; R.

Tri. V. STEREOCAULEI.

STEREOCAULON SCHREB.

79.St. cercolinnm ACH. Syn. p.285 ; Dus. Bot. gall.

248 LICHENS DES

p. 619, Nyz. Énum. p. 97, n. 8.— St. Cereolus Acn. Meth. p. 316, Lich. univ. p. 582.—St. condyloideum Dus. Bot. gall. p. 619.— 5%. condensatum FR. Lich. eur. p. 203, pr. p.; NyL. Prodr. p. #2.

Sur les schistes ; R.— Vallée de Quincampoix.

80. St. nanum Acu. Meth. p. 315, Lich. univ. p. 582, Syn. p. 285; DC. F1. fr. VI, p. 178; Dus. Bot. gall. p. 619; FR. Lich. eur. p. 205; Nyz. Prodr. p. 42, Énum. p.97, n. 16. St. quisquiliare Horr. Fi. Germ. Il, p. 130; ScaæÆr. Enum. p. 178.

Sur la terre, principalement entre les pierres des murs; C. ser. I. RAMALODEI. TRig. I. ROCCELLEL.

ROCCELLA Baux.

81. R. phycopsis ACx. Lich. univ. p. #40, Syn. p. 243; DC. F1. fr. VI, p.179; Dus. Bot. gall. p. 615; SCHÆR. Enum. p.7; NyL. Prodr. p. 43, Enum. p. 97, n. 3.

Sur les vieux murs et les rochers du littoral; C. Ce

Lichen croît aussi en abondance sur les troncs et les grosses branches d'arbres, dans un bouquet de chênes,

à Urville-Hague ! 82. R. fuciformis ACH. Lich. univ. p.440, Syn. p.244; DC. FL. fr. IL, p.335; Dus.Bot. gail. p. 614; Fr. Lich. eur. p. 33; SCHÆR. Enum. p. 7; NyL. Prodr. p. 43,

Énum. p. 97, n.4.—Parmelia fuciformis Acu. Meth. p. 258.

Sur les rochers des falaises maritimes de la Hague; R.— Gréville, Jobourg.

LD = Le)

ENVIRONS DE CHERBOURG. Tri8. VIIL USNEEI. USNEA HorrFs.

83. U. barbata Fr. Lich. eur. p. 18; ScHÆr. Enum. p.3; Nvz. Prodr. p.44; Énum. p.98, n.1.— « florida Fr., ScHÆR., NyL., Il. cc. U. florida Horrs. FI. Germ.p. 133; Acn. Meth. p. 307, Lich. univ. p.620, Syn. p. 304 ; DC. F1. fr. Il, p. 332 ; Dus. Bot. gall. p. 616.—U. saxicola ROUMEGUÈRE in Mém. Acad. Toulouse, 1857, p. 453.

Sur les arbres, les rochers, les vieilles barrières; C.

84. var. hirta FR.l.c.(b); Scaær., Nyc.ll.cc.—U.hirta Horrm. 1. c. U.florida B hirta Acu. Meth. p. 309; DC. FL. fr. IL, p. 332. U. plicata var. hirta Ac. Lich. univ. p. 623 (9), Syn. p. 305 (c); Dus. Bot. gall. P. 615 (y):

Sur les rochers et les arbres; C.

85. var. ceratina Fr. L. c.; ScxÆ. |. c.(8); Nyz. IL. ce. U. ceratina Acu. Lich. univ. p.619, Syn. p. 304; Dos. Bot. gall. p. 615.

Sur les arbres ; AR.— Nacqueville.

86. var. plicata FR. 1. c.; ScaæÆr. L. c. (9); Nyz. Il. ec. U. plicata Horrs.Fl.Germ. Il, p.132.; Acu. Lich. univ. p.622, Syn. p. 305; DC. El. fr.Il, p.333; Dus. Bot. gall. p. 615.

Sur les arbres; AC.

87.— var. dasypoga Fr. 1. c. (d); ScxÆr. L. €. (t); Nvc. IL ce. U. plicata y dasopoga Acn. Meth. p. 342. U. barbata B dasopoga Ac. Lich. univ. p. 624, Syn. p.306. U. barbata DC. F1. fr. IT, p. 333; Dus. Bot. gall. p.615.

Sur les arbres ; R. Montagne du Roule, Bricquebec.

_250 LICHENS DES

88.— var. articulata Ac. Meth. p. 313, Lich. univ. p. 625 (y), Syn. p. 306 (b); Dus. Bot. gall. p. 615 (); ScHÆR. 1. ©. (x); Nyz. IL. cc. U. articulata HorFs. F1. Germ. IL, p. 133; DC. FL fr. IL, p. 334.

Sur les arbres; AR. Le Mesnil; Bricquebec.

Tri8. IX. RAMALINEIL.

EVERNIA Acx., Nyz.

89. E. pranastri AH. Lich.univ. p. #42, Syn. p. 245; Fe. Lich. eur. p. 25; Nvz. Prodr. p.46, Énum. p. 99, n. #. Lobaria prunastri Horrs. F1. Germ. Il, p. 140.— Parmelia prunastri Aca. Meth. p. 257. Physcia prunastri DC. F1 fr. Il, p.397; Dus. Bot. gall. p. 611; ScHÆr. Enum. p. 11. Sur les arbres; C. R. en fruit : Bricquebec.

RAMALINA Acu., Fe.

90.R. scopulorum Ac. Lich.univ. p.604; Syn. p.297; Dos. Bot. gall. p. 614; Fr. Lich. eur. p. 32; ScaÆ. Enum. p. 9; Nvz. Prodr. p.48, Énum. p. 99, n. 4.— Parmelia scopulorum Acu. Meth. p. 261.—Physcra scopulorum DC. F1. fr. VE, p. 190.

Sur les rochers du littoral, et même assez loin du rivage; C.

91.— var. cornuata Acx. Lich. univ. L. c. (y), Syn. p.297 (ce); Du, L.e. (5). —Parmelia siliquosa Ac. Meth. p. 262.

Croît avee le type.

92. R. calicaris FRr.Lich.eur. p. 30; Ny£. Prodr. p. #7, Énum. p. 99, n. 8. « fraxinea FR., NyL., Il. ce.— Lobaria fraxinea Horrs. F1. Germ. Il, p.138. Parmelia fraxinea Acn. Meth. p. 258. Ram. fra-

ENVIRONS DE CHERBOURG. 251

æinea Acx. Lich. univ. p. 602 (4), Syn. p. 296; Dus.

Bot. gall. p.613.—Physcia fraxinea DC. F1. fr. IE, p.

398.— Ram. fraxinea « ampliata Scuær. Enunm. p.9. Sur les arbres; AR.

93.— var. fastigiata FR. I. c. (b); Nyz. IL. cc. Par- melia fastigiata Aca. Meth. p. 260. Physcria fastigiata DC. F1. fr. IL, p. 398.— Ram. fastigriata « Ac. Lich. univ. p. 603, Syn. p. 296; Dus. Bot. gall. p. 614.— Ram. fraxinea B fastigiata Scaær. Enum. p.9.—Lobaria populina Horru. F1. Germ.Il, p.140.

Sur les arbres et les vieux bois; C.

9%.— var. canaliculata Fr. 1. e. (c); NyL.Il. ec.—Loba- ria calicaris Horrm. F1. Germ. II, p. 139. Par- melia fastigiata B calicaris Aca.Meth.p.261.—Ram. fastigiata 8 calicaris Acn. Lich. univ.p. 604 (8), Syn. p. 297 (b); Dus. Bot. gall. p. 614 (y). —Ram. fraxinea calicaris SCHÆR. Enum. p. 9.

Sur les arbres; AR. Nacqueville.

95.— var. farinacea Nyz. Il. cc. Lobaria farinacea Horrx. F1. Germ. Il, p.139. Parmelia farinacea Acu.Meth.p. 263.— Physcia farinacea DC.FI. fr. IL, p. 397. Ram. farinacea Ac. Lich. univ. p. 606, Syn. p. 297 ; Dus. Bot. gall. p. 614; SCHÆR. Enum. p. 8.

Sur les arbres, les barrières, etc.; C.

96. R. pollinaria ACH. Lich. univ. p. 608, Syn. p.298; Düs. Bot. gall. p.613; Fr. Lich. eur. p. 31; SCHÆR. Enum. p. 8; Nvc. Prodr. p. #7, Énum. p.100, n. 9.— Parmelia pollinaria Aca.Meth. p. 264. Lobaria squarrosa et L. dilacerata Horrm. F1. Germ. Il, pp. 139,140. Physcia squarrosa DC. F1. fr. Il, p.398.

Sur les vieux murs et les arbres ; AR.— Nacqueville, etc.

259 LICHENS DES PLATYSMA Horrm., Nyz.

97. PL glaucum NyL.Prodr. p.49, Énum.p. 100, n.16. —Lobaria glauca Horrm. F1. Germ. Il, p. 149. Cetraria glauca Acn. Meth. p. 296, Lich. univ. p. 509, Syn. p. 227; Fr. Lich. eur. p. 38; SCHÆR. Enum. p. 12. Physcia glauca DC. F1. fr.Il,p. 401; Dus. Bot. gall. p.613. Physcia fallax DC. I. c. p.402.

Sur les rochers,’ parmi les mousses; R. Montagne du Roule.

Ser. IV. PHYLLODET.

Tri8. XI. PELTIGEREI.

NEPHROMIUM Nyr.

98. N.lævigatum Nyc.Énum. p.101. n.2. Nephro- ma lœvigatum Nyr. Prodr. p. 50.—N. lœvigata Aca. Syn. p. 242.— Peltigera resupinata c lœvigata Fr. Lich. eur. p. 42. N. resupinatum B lœvigatum ScHÆR. Enum. p.18. Peltigera resupinata « gla- bra DC. FL. fr. I, p. #07. Peltidea parilis Acu. Meth. p. 289.— N. parilis Acu. Lich. univ. p. 522, Syn. p.242. —Peltigera pariliset P. læœvigata Dus. Bot. gall. p. 597.

Sur la terre des murs, les rochers et les troncs d'arbres; C.

99.— var. papyraceum.— Peltigera papyracea HOFFM. FL. Germ. IT, p. 108. N.resupinata B papyracea Acx. Lich.univ.p.522, Syn. p.241; Dus. Bot. gall. p. 597; ScHÆR. L. €. (e).

Sur les branches des sapins; R. Sauxmesnil.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 253 PELTIGERA Horrm.

100. P. canina Horru. FI. Germ. Il, p. 106; DC. F1. fr. IL, p. 406; Dus. Bot. gall. p. 598; Fr. Lich.eur. p. 45; ScHÆR. Enum. p. 20 ulorhiza); NyL. Prodr. p. 50, Énum. p.101,n.2.— Peltidea canina « Ac. Meth. p. 284, Lich. univ. p.517, Syn. p.239.

Sur la terre et les rochers; C.

101.—var. membranacea Dug. I. c. (:); SCHÆR.L. c. (8).— Peltidea canina 3 membranacea Acn. Lich. univ. p. 518, Syn. L. c. (8). —P. leucorhiza FLrk.

Au pied des arbres, sur la mousse; C.

102. var. inflexa DEL. in Dus. L. ce. (y). Peltidea canina 9 infleæa Acu.Lich. univ. p. 518.— Pelt.ma- lacea b inflexa Acu.Syn. p. 240.

Sur la terre des murs; R. Tourlaville.

103. —var. spuria SCHÆR. |. c.(y).—Peltidea spuria Acu. Meth. p.283. Peltid. canina & spuria Ac. Lich. univ. p. 518.— Peltig. spuria DC. F1. fr. LE, p. 406. Peltig. canina b pusilla Fr. Lich. eur. p. 45.

Sur la terre; R.— Montagne du Roule.

10%. P. rufeseens HorrM. FI. Germ. If, p. 107; Dus. Bot. gall. p. 598; Fr. Lich. eur. p.46; ScuæÆr. Enum. p.21; Nyz. Prodr. p. 51, Énum. p. 101, n.3.—Peltid. rufescens Acn. Meth. p. 285.— Peltidea canina var. crispa Acu. Lich. univ. p.519 (:), Syn. p. 239 (y).

Sur la terre et les rochers; C.

105. P. polydactyla Horru. F1. Germ. IL, p. 106 ; DC. El.fr. IE, p. 407; Dus. Bot. gall. p.598; Fr. Lich. eur. p. #6; Nvz. Prodr. p. 51, Énum. p.101, n. #. Pel- tidea tte Ac. Meth. p. 286, Lich. univ. p. 519, Syn. p. 240.

Sur la terre, dans les hoïs ; R. Bricquebec.

254 LICHENS DES

106. var. microcarpa SCHÆR. Enum. p. 21 (8). Pel- tidea polydactylaymicrocarpaAcu.Lich.univ.p.519, Syn. p. 240. Peltidea scutata Acn. Meth. p.285, Lich. univ. p. 515, Syn. p. 237.— Peltig. scutata Dus. Bot. gall. p. 599. Peltig. polydactyla var. scutata FR. 1. c.; Nyz. Prodr. p. 51.

Sur la terre, parmi les mousses; R. Montagne du Roule.

107. P.horizontalis Horrs. F1 .Germ.Il, p. 107; DC. FL. fr. IL, p. 406 ; Dus. Bot. gall. p. 597; Fr. Lich. eur. p. #7 ; ScHæÆr. Enum. p. 21.; Nyz. Prodr. p. 51, Énum. p.101, n.3.— Peltidea horizontalis Acn.Meth. p.288, Lich. univ. p. 515 (+), Syn. p. 238.

Sur la terre etles rochers; AR.

Tris. XII. PARMELIEL.

STICTA Acx.

108.St. pulmonacea ACu.Lich.univ.p.449, Syn.p. 233; Dus. Bot. gall. p. 599; Fr. Lich. eur. p. 53; Nvi. Prodr. p.52, Enum. p.102, n. 2. Parmelia pul- monacea AcH.Meth. p. 220. Lobaria pulmonaria Horru. FI. Germ. Il, p.146; DC. F1. fr. IE, p. 402.— Sticta pulmonaria Scaær. Enum. p. 30.

Sur les troncs d'arbres ; GC. La Glacerie; Bricquebec.

109. St. serobiculata Ac. Lich. univ. p. 453, Syn. p. 234; Dus. Bot. gall. p. 599; Fr. Lich. eur. p. 53; ScHÆR. Enum. p. 31; Nyz. Prodr. p.53, Énum.p. 102, n. 4.— Parmelia scrobiculata Ac. Meth. p. 219. Lobaria scrobiculata DC. F1. fr. I, p. #02. Loba- ria verrucosa HorrM. F1. Germ. IE, p. 146.

Sur les rochers et les trones d'arbres; AC.

ENVIRONS DE CHERBOURG. : 255

110. St. sylvatica Ac. Meth. p.281, Lich. univ. p. 454, Syn. p. 236; DC. FL. fr. Il, p. 405; Dus. Bot. gall. p.599; FR. Lich. eur. p. 51; NyL.Prodr.p.53, Énum. p- 102, n. 5. Peltigera sylvatica HorFrm. F1. Germ. IL, p. 109; ScHÆr. Enum. p.22.

Sur les arbres (stérile); AC.

111. var. Dufouriüi Nyz. Il. ce. S£. Dufourir DEL. Monogr. Stict. p. 78; Dus. Bot. gall. p.599 ; ScHæ. Enum. p. 32.

Sur les arbres (stérile);R.—Mont. du Roule, Bricquebec.

112. St. fuliginosa Acn.Meth.p.281, Lich. univ. p. 454, Syn. p. 236; DC. F1.fr. IT, p. 404; Dus. Bot. gall. p. 599; FR. Lich. eur. p. 52; ScxÆr. Enum. p. 32; Nvyz. Prodr. p. 53, Énum. p. 102, n. 6.

Sur les arbres etles rochers parmi les mousses (stérile); AC.

113. St. 1imbata AC. Meth. p.280, Lich. univ. p. 453, Syn. p. 236; Dus. Bot. gall. p. 600; Fr. Lich. eur. p. 52; ScuÆr. Enum. p.32.;Nyz. Prodr. p.53, Énum.

p. 102, n. 7. Sur les arbreset les rochers parmi les mousses (siér.); AC.

114. St. aurata ACH. Meth. p. 277, Lich. univ. p. #48, Syn. p.232; Dus. Bot.gall. p.600; Fr. Lich. eur. p. 50; ScHær. Enum. p. 33; Nyc. Prodr. p. 33, Énum. p. 103, n. 38.

Sur les arbres et les rochers, parmi les mousses (stér.); RR.—Bricquebec!— Flamanville (herb.Delachapelle).

RICASOLIA DN., Nvr.

115.R. glomulifera DE Nor. Framm. Lich. p.7; Nyz. Prodr. p.5#, Enum. p. 103, n.2. Lobaria glomu- hfera Horru. F1. Germ. IT, p. 148; DC. F1. fr. IE, p.

256 LICHENS DES

404. Parmelia glomulifera Aca. Meth. p. 218, Lich. univ. p. 456, Syn. p. 195.— Sricta glomuli- fera Der. Stict. p. 129; Due. Bot. gall. p. 600; Fr.

Lich. eur. p. 54. Parmelia amplissima Scaær. Enum. p. 33. Sur les troncs d'arbres; Bricquebec: AC. Sur les

rochers du Câtel, à Gréville! RR.

116. R. herbacea DE Not. Framm. Lich. p. 7 ; Nyz. Prodr. p.54, Énum. p. 103, n. &.— Lobaria herba- cea HorFM. F1 Germ. Il, p. 147; DC. F1. fr. IL, p. 403.— Parmelia herbacea Ac. Meth. p. 218, Lich. univ. p. #59, Syn. p. 198. Sticta herbacea Acu. Syn.p.341, Dus. Bot. gall. p. 600; FR. Lich. eur. p. 55. —Parm. lœætevirens Scaær. Enum. p. 35.

Sur les rochers et les arbres; AR. à Cherbourg, C. à Bric- quebec.

PARMELIA Acux., Nyz.

117. P. caperata ACu. Meth. p.216, Lich. univ. p. 457 (œ), Syn. p.196; Dus. Bot. gall. p.601; Fr. Lich. eur.

p. 59; Scuær. Enum. p.34; NyL. Prodr. p.54, Énum. p.104, n. 2.— Lobaria caperata Horrs. Fl.Germ. II,

p. 148.— Imbricaria caperata DC. F1. fr. I, p.392. Sur les rochers et les arbres; GC. On trouve sur le

thalle de cette espèce le Abrothallus parasiticus NyL. Prodr. p. 55.

118. P. perlata Ac. Meth. p.216, Lich. univ. p. 458(), Syn. p. 197; Dus. Bot. gall. p. 601 ; Fr. Lich. eur. p. 59 ; ScHÆR. Enum. p. 34; NyL. Prodr. p.54, Énum. p. 104, nn. 4.— Lobaria perlata DC. FL. fr. IE, p. #03.

Sur les arbres et les rochers; C.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 257

119.— var. cetrarioides Dus. Bot. gall. p. 601 (£).—Par- melia cetrarioides DEr.

Sur les rochers; AR. Montagne du Roule.

120. var. ciliata Dus. L. c. (;); Scnær. L. c. (6); Nyz. I. ce. Lobaria perlata B ciliata DC. F1. fr. IT, p. 4035.

Sur les arbres ; AR.— Sauxmesnil.

121. P.sinuosa ACH.Syn.p.207; Dus. Bot. gall. p.602; Fr. Lich. .eur. p. 63; ScHÆr. Enum. p. 43; Nvyr. Prodr. p. 35, Énum. p. 104, n. 10. Parm. lœvi- gata Acu. Syn. p. 212.

Sur les rochers et les arbres; AC.

122. var. Despreauxüi. Parm. Despreauxii DEL. in Dus. Bot. gall. p. 602. —Parm. sinuosa B relicina SCHÆR. |.c.

Sur les rochers; R. Montagne du Roule, Bricquebec.

123 .P. physodes Acx. Meth. p.250, Lich. univ. p. #92, Syn. p. 218; Dur. Bot. gall. p. 602; Fr. Lich. eur. p. 64; Nyz. Prodr. p. 56, Énum. p. 10%, n. 18. Lo- baria physodes Horrs. F1. Germ. Il, p.150. Jm- bricaria physodes DC. F1. fr. IT, p. 393. Parm. ceratophylla Scuzær. Enum. p.41.

Sur les rochers et les arbres; C.

124.— var. vittata Acn. Meth. p. 251, Lich. univ. p. 493 (y), Syn. p.218 (8); Dus. Bot. gall. p. 603 (£).—Parm . ceratophylla à vittata Scuær. 1. e. Parm. dupli- cata Acx. Meth. p. 252.

Sur les rochers; AC.

125. P. pertusa Scuær. Enum. p. #3; NyL. Prodr. p.56, Énum. p.104, n.20. Lobaria terebrata Horr. F1. Germ. I, p.151.—Parm. diatrypa Acu. Meth.p. 251,

17

258 LICHENS DES

Lich. univ. p. 493, Syn.p.219 ; Dus.Bot. gall. p. 1040. Imbricaria diatrypa DC. F1. fr. Il, p. 393. Parmelia physodes b diatrypa Fr. Lich. eur. p.64; Dus. 1.c. p. 603 (y).

Sur les rochers et les arbres; AC.

126. P. saxatilis ACH. Meth. p. 204, Lich. univ. p. 469, Syn. p. 204 ; Dus. Bot. gall. p.601; Fr. Lich. eur. p. 61; ScuÆr. Enum. p. 44 (4 leucochroa) ; Nxz. Prodr. p. 55, Énum. p. 105, n. 24. Lobaria saxatilis

Horrm. FI Germ. Il, p. 145. Jinbricaria reti- ruga DC. F1. fr. II, p. 389. Sur les rochers et les arbres; C. La Sphæria homoste-

gia NyL. (Prodr. p. 56) se trouve souvent sur le thalle de cette espèce et de ses variétés (Parm. saxatilis à garasitica ScHær.l. C.)

127. var. aizoni DEL. in Dus. Bot. gall. p. 602 (8). Sur les arbres et les rochers; AC.

128. var. panniformis SCHÆR. 1. ©. (7); Nyz. Il. ce. Parmelia omphalodes 8 panniformis Acn. Meth. p- 204, Lich.univ. p.469, Syn. p. 203; Dus. Bot. gall. p. 602.

Sur les rochers du littoral : Flamanville (herbier Dela- chapelle).

129. var. omphalodes Fr. Lich. eur. p. 61 ; SCHÆR. 1. c. (6); Nyz. IL. ce. Lobaria adusta HorF. FI. Germ. II, p.145. Parmelia omphalodes Acu., Dus.,ll.cc.—Imbricaria adusta DC.F1.fr. II, p.389.

Sur les rochers ; C. k

130. P. Borreri TURN.; Acu. Lich. univ. p. 461, Syn. p. 197; Dus. Bot. gall. p. 601 ; Fr. Lich. eur. p. 60 ; Nyz. Prodr. p. 55 , Enum. p.105, n.25. Parm. dubia ScuæÆr. Enum. p. 45.

Sur les troncs d'arbres, les vieilles barrières (stérile); C.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 259

131. P. conspersa Aca.Meth.p.205, Lich. univ. p. #86, Syn. p. 209; Dus. Bot. gall. p. 602; Fr. Lich. eur. p. 69 ; ScnæÆr. Enum. p. 46; Nyz. Prodr. p. 37, Énum. p. 105, n. 8. Imbricaria conspersa DC. F1. fr. IH, p. 393. Lobaria centrifuga Horr. FI. Germ. IE, p. 154.

Sur les rochers; C.

132. var. stenophylla Acu. Meth. p.206, Lich. univ. p.487 (8), Syn. Il. c.; ScaÆr.1. c.; Nyc. Prodr. p.57.

Sur les rochers; AR. Vallée de Quincampoix.

133. P. Mougeotii ScHÆr. Enum. p. 46; Nyr. Prodr. p. 57, Énum. p.105, n. 29. Parm. conspersa var. quartzicola Mouc. Végét. des Vosges, p. 262.

Sur les rochers quartzeux; AR. Montagne du Roule,

vallée de Quincampoix.

134. P. acetabulum Dus. Bot. gall. p. 601; FR. Lich. eur. p. 65 ; ScHÆr. Enum. p.35; NyL. Prodr. p.57, Énum. p. 105, n.33. —Lobaria acetabulum Horrx. FL. Germ. I, p. 147. Imbricaria acetabulum DC. EL. fr. IE, p. 392. Parm. corrugata Acu. Meth. p. 215, Lich. univ. p. 462, Syn. p.199.

Sur les troncs d'arbres; R. Je possède dans mon her- bier deux échantillons de ce Lichen que j'ai récoltés autrefois aux environs de Cherbourg, mais sans indication de localité précise.

135. P.olivacea Ac. Meth. p. 213; Lich.univ.p.462, Syn. p.200 ; Dus. Bot. gall. p.602; Fr. Lich. eur. p. 66; Scaær. Enum. p. #7; Nyz. Prodr. p.58, Enum. p. 105, n. 36. Lobaria olivacea Horrm. FI. Germ. IL, p.150. Jmbricaria olivacea DC. F1. fr. IF, p. 392.

Sur les arbres et les rochers; C.

260 LICHENS DES

136. var. fuliginosa (Fr.) Dus. Bot. gall. p.602 (7). Sur les rochers; AC.

137. P. dendritica PERS. in Act. Soc.Wetter.Il, p.16; ScHÆr. Enum. p.48; Fr. Lich. eur. p.68, pr. p.; NyL. Prodr.p. 58, Enum. p. 105 , n. 37. Parm. pulla Acn.Syn. p. 206.

Sur les rochers quartzeux ; AR. Montagne du Roule.

PHYSCIA DC., Nyz.

138. Ph. flavicams DC. FL fr. VI, p. 189; Dus. Bot. gall. p. 612; Nyz. Prodr. p. 59, Énum. p. 106, n. 1. Parm. flavicans Acu. Meth. p. 268. Borrera flavicans Acu. Lich. univ. p. 504, Syn. p. 224. Evernia flavicans FR. Lich. eur. p. 28.— Cornicu- laria flavicans ScaÆr. Enum. p. 6.

Sur les arbres et les rochers (stérile) ; AC. Bois de Kerbec (Montvason), Bricquebec; falaises de la Hague, de Gréville à Flamanville.

139. Ph. chrysophthaima DC. Fl.fr. IE, p. 401 ; Dus. Bot. gall. p. 611 ; ScxÆr. Enum. p. 12; NyL. Prodr. p. 60, Énum. p. 106, n. 4.—Parm. chrysophthalma Aca. Meth. p. 267; Fr. Lich. eur. p. 75. Borrera chrysophthalma « Acu. Lich. univ.p.502, Syn.p. 224. Platisma armatum Horrm. FI. Germ. II, p. 43.— Lobaria denudata Horrm. F1. Germ. If, p. 141.

Sur les branches des vieux arbres; R. Montagne du Roule, Nacqueville.

140. Pl. parietina NyL. Prodr. p. 60, Énum. p. 106, n.5. Lobaria parietina Horrx. FI. Germ. IL, p. 150. Parm. parietina Acu. Meth. p. 215, Lich. univ. p. 463, Syn. p. 200; Dus. Bot. gall. p.606; FR.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 261

Lich. eur. p. 72 ; ScxÆr. Enum. p.49.—Jmbricaria parietina DC. F1. fr. IE, p. 391. Sur les arbres, les murs, les rochers ; C. 141.—var. chlorina.—Parm. parietina 8 chlorina Dus. Bot. gall. p. 606. Jmbricaria chlorina Cnev. F1. Par. I, p. 621.

Sur les arbres; C.

142. var. ectanea NyL. Il. cc. Parm. parietina B ectanea Ac. Lich. univ. p. 464; Scær. 1. c. (5). Lecanora rutilans Ac. Lich. univ. p. #15. Parm. rutilans Ac. Syn. p.210.

Sur les rochers du littoral : AC.

143. var. lychnea Nyz. Herb. Mus.Fenn. p.83.— Ph. _ parietina var. laciniosa (Dur.) Nyz. Prodr. p.60 .— Parm. candelaria à lychnea Acn. Meth. p.187 ; Dus. Bot. gall. p. 606. Lecan. candelaria 5 lychnea Ac. Lich. univ. p. #17, Syn. p.192. Parm. parie- tina n fulva, 0 lychnea, À laciniosa Scuær. |.c. Sur les pierres du littoral; R. 144. Ph. candelaria NyL, Prodr. p. 60, Énum. p-. 106, n.7.— Parm. candelaria Acx. Meth. p. 187; Der. in Dus. Bot. gall. p. 606. Lecan. candelaria x Ace. Lich. univ. p.#16, Syn.p.192, pr.p.—Placodium candelarrum DC. F1. fr. IE, p.378.—Parm. parietina var. candelaria KR.Lich. eur. p. 73; ScaæÆr. Enum. P:. 20 (>). \ Sur les arbres et les rochers ; C. 145. Ph. ciliaris DC. FL. fr. IE, p. 396; Dus. Bot. gall. p.612; ScxÆr. Enum.p.10; Nyz.Prodr.p.60, Énum .. p. 106, n. 8. Lobaria ciliaris Horru. EL. Germ. LL, p.144, Parm. ciliaris Acu.Meth. p.255; Fr.

262 LICHENS DES

Lich. eur. p. 77.— Borrera ciliaris AcH. Lich. univ. p. 496, Syn. p. 221.

Sur les arbres ; C.

146.— var. saxicola Nyz. Énum. p.106, n. 8; Herb. Mus. Fenn. p. 83.

Sur les rochers et les pierres des murs; R. Équeur- dreville.

147. Ph. leucomela Mic. F1l.bor.Amer. Il, p. 356; Dos. Bot. gall. p. 612; ScaÆr. Enum. p. 11; Nyr. Prodr. p. 61, Enum. p. 106, n.9. Parm. leu- comela Acu. Meth. p. 256 ; Fr. Lich. eur. p. 76.—

Borrera leucomela Acu. Lich. univ. p. 499; Syn. p.222.

Sur les rochers : falaises de Flamanville; sur les arbres: Bricquebec.

148. Ph. speciosa NyL. Prodr. p. 61, Énum. p. 106,

n.11.—Lobaria speciosa Horrm.Fl.Germ.Il, p.153.

Parm. speciosa Acu. Meth. p. 198, Lich. univ. p.

480, Syn. p.211; Dus. Bot. gall. p.603 ; Fr. Lich. eur. p. 80.; ScHÆR. Enum. p. 39.

Sur les rochers : Montagne du Roule; sur les arbres :

Bricquebec ; R.

149. Ph. stellaris NyL. Prodr. p. 61, Énum. p. 107,

n.18.—Lobarra stellaris Horrm.Fl.Germ. Il, p.152.

Parm. stellaris Acn. Meth. p.209, Lich. univ. p.

476, Syn. p. 216; Dus. Bot. gall. p.605 ; FR. Lich.

eur. p. 82; ScHÆR. Enum. p. 39 («et £). Parm.

aipolia Acu. Meth. p. 209, Lich. univ. p. #77, Syn.

p. 215; Dus. 1. c. p. 605. Imbricaria stellaris et Z. aipolia DC. F1. fr. IE, p. 386.

Sur les arbres; C.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 263

150. var. hispida Nyz. Il. cc. Lobaria hispida et L.semipinnata Horrs. F1. Germ. I, p.151.—Parm. stellaris y hispida Scuær. Enum. p. #0.— Parm. leptalea Aca. Meth. p.198. Physcia leptalea DC. F1. fr. IL, p. 395. Borrera tenella leptalea Acu. Lich. univ. p. #98, Syn. p.221. Ph. tenella B leptalea Dus. Bot. gall. p. 612.

Sur les pierres; AC.

151. var. tenella Nyz. Il. ce. Parm. ciliaris à te- nella Scuær. 1. ce. Parm. tenella Acu. Meth. p. 250. Physcria tenella DC. F1. fr. IE, p.396 ; Dus. Bot. gall. p. 612. Borreratenella 4 Acu. Lich. univ. p. 498, Syn. p. 221.

Sur les arbres et les rochers ; AC.

152. —var. albinea Nvz. Il. cc.— Parm. albinea Acu. Lich.univ. p.491, Syn. p.207; Dus. Bot. gall. p.605. Parm. pulchella + albo-atra Scuær. Enum.p.#1.

Sur les murs et les rochers ; R. Octeville, Urville.

153. Ph. astroidea NyL. Prodr. p. 62, Énum. p.107, n. 19. Parm. astroidea Crem. Ensay. add. p. 302; Fr. Lich. eur. p. 81; ScaÆr. Enum. p.40. Parm. Clementiana Acu. Lich. univ. p. 483, Syn. p- 201; Dus. Bot. gall. p.603. Parm. sideralis Acx. Syn. p. 207.

Sur les arbres et les rochers ; AC.

154. Ph. cæsia NyL. Prodr. p. 62, Énum. p. 107, n.20.—Lobaria cæsia Horru. Fl.Germ.It, p.156.— Parm. cæsia Acn. Meth. p.197 ; Lich. univ. p. #79, Syn.p.216; Dus.Bot.gall.p.605 ; Fr. Lich.eur.p.85. Imbricaria cæsia DC. FI. fr. HE, p.386.—Parm. pulchella a cæsia Scnær. Énum. p. 40.

Sur les rochers et les murs du littoral ; AC.

26% LICHENS DES

155. Ph. obscura NyL. Prodr.p. 63, Énum. p. 107, n.24.— Parm. obscura FR. Lich.eur.p.84; ScHÆR. Enum.p.36.— Lobaria orbicularis Horrm.Fl.Germ. IE, p.155. Parm. cycloselis « Acu. Meth. p. 199, Lich.univ.p.482, Syn. p. 216 ; Dus.Bot.gall.p.604. Imbricaria cycloselis DC. F1. fr. II, p. 388.

Sur les troncs d'arbres et les rochers ; C.

156. var. ulothrix Ny£.]Il. cc. Parm. ulothrix Acu.Meth. p. 200, Lich. univ. p. #81, Syn. p. 217; Dus. Bot. gall. p.604. Imbricaria ulothrix DC. F1. fr. IE, p. 388. Parm. obscura 6 ulothrix Fr. Lich .eur.p.84.— Lobaria ciliata Horrs. F1. Germ. IL, p. 155.

Sur les arbres (frênes); R.—Montvason.

157. var. adglutinata NyL. Il. cc. Parm. obscura 9 adglutinata ScHÆr. |. c.

Sur les arbres (noyers); R. Montvason.

158. Ph. pulverulenta NyL. Prodr. p.62, Énum. p. 107,n.26.— Lobaria pulverulenta Horrn. F1. Germ. IL, p. 152. Parm, pulverulenta « Ac. Meth. p. 210, Lich.univ.p. 473, Syn. p. 214; Dus. Bot. gall. p. 605 ; Fr. Lich. eur. p. 79; ScaÆr. Enum. p. 38. Imbricaria pulverulenta DC. F1. fr. II, p. 387.

Sur les troncs d'arbres; C.

159. var. angustata NyL. Il. cc. Parm. pulveru- lenta y angustata Acu. Il. ce.; ScHær. 1.c. (6). Sur les arbres ; AR. Montvason.

160.—var. pityrea NyL.Il. ce.—Parm. pityrea Acn. Lich. univ. p. #83, Syn. p.201; Dus. Bot. gall. p. 605. Lobaria pulveracea HorFr. F1. Germ. Il, p.153.— Imbricaria grisea DC. F1. fr. If, p. 387.— Parm.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 265

pulverulenta y grisea ScHÆr. 1. c.— Parm. farrea Dus. Bot. gall. p. 605.

Sur les troncs des ormes et sur les vieux murs; C.

161.—var. verusta NyL. Il. cc. Parm. venusta Acx. Meth. p. 211, Lich. univ. p. 475, Syn. p. 214; Dus. Bot. gall. p. 604. Imbricaria venusta DC. F1. fr. VI, p. 186.—Parm. pulverulenta : venusta ScHÆR. 1e:

Sur les arbres ; R. Montvason.

162. Ph. aquila NyL. Prodr.p. 63, Énum. p. 107, n.29.— Parm. aquila « Acx. Meth. p. 201, Lich. univ. p. 488, Syn.p.205; Dus. Bot.gall. p.603; Fr. Lich. eur. p.78; ScaÆr. Enum. p. 49.— Imbrica- ria aquila DC. F1. fr. II, p.388.

Sur les rochers du littoral, et même assez loin dans l’in- térieur des terres; C.

Ser. V. —— PLACODET. Tri8. XV. LECANOREI.

PANNARIA DELz., Nvyz.

163. P.rubiginosa DEL. in Dict. class. XIIL, p. 20; Dus. Bot. gall. p. 106; NL. Prodr. p.66, Énum. p.109, n. 6.—Parmelia rubiginosa Acu. Meth.p. 212, Lich. univ. p. 467, Syn. p. 202; FR. Lich. eur. p. 88; ScHÆR. Enum. p. 36. Parm. affinis Acu. Meth. p. 212.—Imbricaria cærulescens DC.F1.fr. IE, p.390, VI, p. 187.

Sur les troncs d'arbres et les rochers couverts de mousse; AC. Octeville, La Glacerie, Bricquebec.

266 LICHENS DES

164. var. conoplea Nyz. Il. ce. Pann. conoplea Der. 1. c.; Dus. Bot. gall. p. 607. Parmelia cono- plea Acu. Lich. univ. p.467, Syn. p. 213. Parm. rubiginosa b conoplea Fr. Lich. eur. p.88.— Parm. rubiginosa B cœruleo-badia Scaær. Enum. p. 36.— Imbricariapityrea DC. F1. fr. IE, p. 391 (excl.syn.).

Sur les troncs d'arbres, parmi les mousses ; AC.— Octe- ville, Tourlaville, Le Mesnil, Bricquebec.

165. P. mebulosa Ny1. Prodr. p. 67, Énum. p.109, n.11. Psora nebulosa HorrM. FI. Germ. If, p. 166. Lecanora brunnea DC.F1. fr. IE, p. 350; Dus. Bot. gall. p. 666 (non Acx.). Lecidea triptophylla y pezt- zoides ScHÆr. Enum. p. 98.

Sur la terre et les murs; AC.

166. P. triptophylla NyL. Prodr. p. 67, Énum. p. 109 , n. 15. Lecidea triptophylla Acu. Lich. univ. p. 215; ScHÆRr. Enum. p. 98. Lecidea microphylla 8 triptophylla Acu. Syn. p. 53. Pa- tellaria microphylla B triptophylla Dus. Bot. gall. p.655.— Parmelia triptophylla Fr. Lich. eur. p.91,

pr. p. Collema microphyllum DC. F1. fr. IE, p. 381 (non Acx.).

Sur les troncs d'arbres et les pierres; AC.

167.—var. nigra Nvyz. Il. cc.— Lecidea nigra Acu. Meth. p.76. Collema nigrum DC. F1. fr. Il, p. 381 ; ACH. Lich. univ. p. 628, Syn. p. 308.— Patellaria nigra Dus. Bot. gall. p. 647. Patell. anthracina Dus. 1. c. p. 653. Patell. microphylla y picina Dos. L. c. p.655.—Lecidea triptophylla: corallinoides ScaÆr. Enum.p.99.— Lepra fuliginea DC.FL. fr. VE, p. 175.

Sur les pierres calcaires taillées; AC.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 267

COCCOCARPIA PERrs., Nvyi.

168: C. plumbea NyL. Énum. p. 109, n. 1.—Pannaria plumbea Der.in Dict. class. XIE, p. 20; Dus. Bot.gall. p. 606; Nvc. Prodr. p. 66.— Parmelia plumbea Acu. Meth. p. 212, Lich. univ. p. 466, Syn. p.202; Fr.Lich. eur. p. 87; ScHÆr. Enum. p. 35. Imbricaria plumbea DC. F1. fr. II, p. 391. Sur les troncs d'arbres ; AR. Montvason, Bricquebec. 169. var. myriocarpa. Pannaria myriocarpa DEL. 1. ©. Pann.plumbea B myriocarpa Dus. Bot. gall. p.606; Nvyz. Prodr. p. 67. Parmelia plumbea B myriocarpa FR. |. c.; ScHÆR. Enum. p. 36. Sur les troncs d'arbres ; AC. Octeville, La Glacerie, Sauxmesnil, Bricquebec, etc. 170. var. cyanoloma. Parmelia plumbea y cyano- loma Scaær. Enum. p. 36.

Sur les troncs d'arbres ; R. Bricquebec, Montvason. AMPHILOMA Fkr., Nyz.

171. A. Ianuginosum NyL. Prodr. p. 69, Énum. p. 110, n. {.— Parmelia lanuginosa Acu. Meth. p. 207, Lich. univ. p. #65, Syn. p.201 ; Dus. Bot. gall. p.603; Fr. Lich. eur. p. 88. Imbricaria lanuginosa DC. El. fr. VI, p. 188. Parm. caperata B membranacea ScHÆr. Enum. p. 35.

Sur les rochers humides et les mouses; R. La Faucon- nière, Le Roule, Beauséjour.

SQUAMARIA DC., Nvi.

172. Squ. erassa DC. FL fr. IL, p. 375 ; Dus. Bot. gall. p. 659; NyL. Prodr. p. 69, Enum. p. 110, n. 1.

268 LICHENS DES

Parmelia crassa Ac. Meth. p. 183; Fr. Lich. eur. p.101. Lecanora crassa « Ac. Lich. univ. p. 413, Syn. p.190.— Lec. crassa £ cæspitosa Scnær. Enum. p. 58. Lobaria crassiformis Horru. F1. Germ. IE, p. 160.

Sur la terre sablonneuse du littoral ; R.— Querqueville.

173. Squ. saxicola NyL.Addit.Crypt.Chil.p.152, Prodr. p. 70, Énum.p.110, n.7.—Parm. saxicola Aca.Meth. p.191; Fr. Lich. eur. p. 110. Lecanora saxicola Ac. Lich. univ. p. 431, Syn. p. 180. Psora mura- lis Horrm. F1. Germ. IE, p. 157. Lecan. muralis « saxicola Scaær. Enum. p. 66.— Placodium ochro- leucum DC. F1. fr. IT, p. 379; Dus. Bot. gall. p.660.

Sur les rochers ; AR. Cherbourg, Urville.

174. var. diffracta NyL. Il. ce. Lecidea cechumena B diffracta Acu. Meth. p. 42. Lecanora diffracta Acu. Lich. univ. p.432, Syn. p. 180.— Squ. diffra- cta Dus. Bot. gall. p. 660. Lecan. muralis B dif- fracta Scuzær. l.c.

Sur les rochers, avec le type; Urville.

175. Squ. aleurites NyL. Prodr. p. 72, Énum. p. 111, n. 16. Parmelia aleurites Acu.Meth. p.208, Lich. univ. p.484, Syn. p. 208 ; Dus. Bot. gall. p. 603; FR. Lich. eur. p.62 ; ScaÆr. Enum. p. #4. —Imbricaria aleurites DC. FL. fr. VI, p.188. Lobaria diffusa Horrm. FI. Germ. IL, p. 156.

Sur le bois des vieilles barrières; R.— Montvason.

PLACODIUM DC., Nyz.

176. PL circinatum NyL. Prodr. p.72, Énum. p. 111, n.2.— Parmelia circinata Acn. Meth. p. 189; FR.

. ENVIRONS DE CHERBOURG. 269

Lich. eur. p. 123. Lecanora circinata Ac. Lich. univ.p.425, Syn.p.184.—Lobaria radiosa Horrx. F1. Germ. IE, p.157.—Plac. radiosum DC.FI.fr.IT, p.380; Dus. Bot. gall. p. 660.— Lecan. radiosa « circinata ScHÆR. Enum. p. 60. Sur les murs et principalement sur les pierres calcaires taillées ; R.

177. var. variabile NyL. Prodr. p. 73, Énum. 1. c. Psoravarrabilis Horrm. F1. Germ. IE, p.167. Par- melia variabilis Aca. Meth.p.190.—Lecanora varia- bilis Acu. Lich. univ. p. 369, Syn. p. 165. Collema vartiabile DC. F1. fr. IE, p.381 ; Dus. Bot. gall. p. 610. Parmelia circinata b variabilis FR. 1. ©. Lecan. radiosa à variabilis Scaær. 1. c.

Sur les enduits de chaux des vieilles murailles; R.

178. P1. teicholytum DC. F1. fr. VE, p.185; Dus. Bot. gall. p.661 ; NvL. Prodr. p. 73, Énum.p. 111, n. 6.— Lecanora teicholyta Ac. Lich. univ. p. #25, Syn. p. 188.— Verrucaria cœæsiorufa HorrM. FI. Germ. IT, p.178.—Parmelia craspedia Acu. Meth. p.172.—Le- can. craspedia Acu. Lich. univ. p. 391; Dus. Bot.gall. p. 665.— Plac. versicolor DC. F1. fr. IE, p. 380 (excel. syn.). Lecan.rubricosa Acu. Lich. univ. p. 386, Syn. p.162. Parm. erythrocarpria Fr. Lich. eur, p. 119 (excl.var.). Lecidea erythrocarpia « arena- ria SCHÆR. Enum. p. 145.

Sur les pierres et les murs; R.

179. PI. fuigens DC. F1. fr. IL, p. 378; Dus. Bot. gall. p. 661; Nvyz. Prodr. p.7#, Énum. p. 111, n.7. Parmelia fulgens Acu. Meth. p. 192; Fr. Lich. eur. p. 119. —Lecanora fulgens Acx. Lich. univ. p. 437, Syn. p. 183. Lecan. friabilis « fulgens Scnær.

270 LICHENS DES

Enum. p. 64. Psora citrina Horrm. FI. Germ. I, p. 165. Sables marltimes de Tourlaville (herb. Delachapelle). 180. PI. murorum DC. FL. fr. Il, p.378; Dus. Bot. gall. p. 662; Nyz. Prodr. p. 73, Énum. p. 111, n. 13. Parmelia murorum Ac. Meth. p.195; Fr. Lich. eur. p. 115. Lecanora murorum Acu. Lich. univ. p. 433, Syn. p. 181 ; ScxÆr. Enum. p. 63. —Lobaria saxicola Horrm. F1. Germ.Il, p. 158. Sur les murs et les mortiers de chaux ; C. 181.—var. lobulatum (FLrk.) NyL. Énum. p. 111, Herb. Mus. Fenn. p. 85. Lecanora murorum S lobulata ScaÆr. Enum. 1. c.

Sûr les rochers maritimes schisteux, croissant en com- pagnie du Verrucaria maura ; AR. Querqueville,

Gréville. 182.— var. steropeum NyL. Énum. 1. c. Parmelia murorum y Steropea Ac. Meth. p. 196. Lecan.

vitellina var. steropea Acu. Lich. univ. p.404 (:), Syn. p. 175 (9). Sur les mortiers et les pierres des murs; R.

183.— var. citrinum NyL. Prodr. p. 74, Énum. L. c. Verrucaria citrina Horrm. F1. Germ. Il, p. 198. Parm. citrina Acn. Meth. p. 179.—Lecan. citrina «x Ac. Lich. univ.p. #02, Syn. p.176; Dus. Bot. gall. p.663.— Lecan. murorum y citrina ScaÆr. 1. ©. Patellaria candelaris DC. F1. fr.Iit, p. 359, pr. p.

Sur les murs ; C.

18%. PI. callopismum MER. FL. Par. p.184; Dus. Bot. gall. p.662; Nyc. Prodr. p.7#, Énum. p. 111, n. 14. ——Lecan. callopisma Acx. Lich. univ. p. 437, Syn. p. 184; ScuÆr. Enum. p. 63.

Sur les mortiers et lespierrescalcaires des vieux murs; R.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 271 LECANORA Acx., NyL.

185. L. cerina AcCu. Lich. univ.p. 390 (x), Syn. p.173 ; Dus. Bot. gall. p. 663; Nv£. Prodr.p. 75, Énum. p. 112, n. 1. Verrucaria cerina Horru. FI. Germ. IE, p. 179. Parm. cerina Acu. Meth. p.175; FR. Lich. eur. p.168. —Patellaria cerina DC. F1. fr. IT, p.360. Lecidea cerina « Ehrhartii Scxær. Enum. p. 148.

Sur l'écorce lisse des arbres (hêtres, etc.); C.

186. var. biatorina Nyz. Il. ce. Verrucaria auran- haca et V. gilva Hors. FI. Germ. Il, pp. 178, 179. Parm. cerina à gilva et & pyracea Acu. Meth. pp. 175, 176.— Lecanora cerina à gilva Acu.Lich.univ. p.391, Syn.p.173 (y). Lecidea luteo-alba y pyracea Acu. Lich. univ. p. 207, Syn. p. 49; ScHÆr. Enum. p.147. Lecan.luteo-alba Dus. Bot. gall. p. 663.— Patellaria ulmicola DC. F1. fr. IE, p. 358.

Sur l'écorce des arbres (ormes, etc.) ; AC.

187. var. rupestris NyL. IL. ec. Lecidea rupestris Ac. Meth. p. 70, Lich. univ. p. 206, Syn. p. 39; SCHÆR. Enum. p. 146.—Patellaria rupestris DC. FI. fr. Il, p. 360 ; Dus. Bot. gall. p. 656. Parm. cerina 7 calva FR. Lich. eur. p. 169.

Sur les pierres ; R.

188. var. stillicidiorum Nyz. Il. ce. Verrucaria stillicidiorum Horrm.Fl.Germ.If, p.179.— Parm. ce- rina y stillicidiorum Acu.Meth. p.176; Fr.Lich.eur. P. 169 (6).—Lecan. cerina 8 stillicidiorum Acu. Lich. univ. p.390, Syn. p. 173.— Lecidea cerina 8 stillici- diorum Scaær. Enum. p. 148. Lecan. chloroleuca Dus. Bot. gall. p. 663.

Sur les pierres des murs (talcites); R. Querqueville.

279 LICHENS DES

189. L. hæmatites CHAUB. in S'Am. F1. Agen. p. 492 ; Dus. Bot. gall. p. 664; NyL. Énum. p. 112, n. 1*.— Lecan.cerina var. hæmatites NyL.Prodr.p.75. Lecr- dea cerina à hœæmatites Scaær. Enum. p. 148. Pa- tellaria cerina 8 cyanolepra DC. FL. fr. IE, p. 360, pr. p.

Sur les peupliers ; R. Cherbourg.

190. L. aurantiaca NyL. Prodr. p.76, Énum. p. 112, n.2.— Lecidea aurantiaca Acu. Meth. p. 69, Lich. univ. p. 204, Syn. p. 50 ; SCHÆR. Enum. p. 148 («).— Patellaria aurantiaca DC. F1. fr. IE, p. 358. Par- melia aurantiaca Fr. Lich. eur. p. 165. Parmelia salicina Acu. Meth. p.173. Lecan. salicina Acu. Lich. univ. p. #00, Syn. p. 175 ; Dus. Bot. gall. p. 663. Patellaria flavovirescens « arborea DC. F1. fr. IF, p. 399.

Sur le tronc des vieux arbres (frênes); R.— Montvason.

191.— var. erythrella NyL1. Étud. Lich. Algér. p. 325, Prodr., Énum., ll. ce.— Parmelia erythrella Acu. Meth. p. 174. Lecanora erythrella Lich. univ. p. 401, Syn. p. 175. Verrucaria flavovirescens Horrm. F1. Germ. IE, p. 197. Patellaria flavovi- rescens 8 rupestris DC. F1. fr. IE, p.359. Lecan. flavovirescens Dus. Bot. gall. p. 663. Lecidea aurantiaca y flavovirescens et à rubescens ScnÆr. Enum. p. 149.

Sur les pierres du littoral; R.— Querqueville, Nacque-

ville. 192. L. ferruginea NyL. Prodr. p. 76, Énum. p. 112, n. k. Verrucaria ferruginea Horrm. F1. Germ. IF, p. 177.— Patellaria ferruginea DC. FL. fr. IF, p. 358; Dus. Bot. gall. p. 655. Parmelia ferruginea FR.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 973

Lich. eur. p.170. Lecidea ferruginea « cinereo- fusca Scuær. Enum. p. 144.— Lecid. cinereo-fusca Aca. Meth. p.68, Lich. univ. p. 202 («), Syn. p. 43.

Sur les arbres ; AC.

193. var. festiva. Nyc. Prodr. p. 77. Lecidea ferru- ginea y festiva Scuær. 1. ©. Lecidea cœæsiorufa et 8 festiva Acu. Syn. p. #4. Patellaria lamprocheila DC. F1. fr. IT, p. 357; Dus. Bot. gall. p. 655 (et £ cœæsiorufa). Sur les pierres et les rochers; C.

194. L. phlogima Nyr. Prodr. p.78, Énum. p. 112, n. 8. Parmelia citrina y phlogina Acu. Meth. p.180. Verrucaria flava Horru. F1. Germ. IE, p. 189. Lecanora citrina 8 xanthostigma Acu. Lich. univ. p.403, Syn. p. 176; Dus. Bot. gall. p. 663. Lecan. Linchii Cnev. F1. Par. I, p. 557. Parmelia parte- tinan citrinella Fr. Lich. eur. p. 73.— Lecan.vwitel- lina 8 citrina Scaær. Enum. p. 80.

Sur les troncs d'arbres; R. Octeville.

195. L. vitellina AcH. Lich. univ. p. 403, Syn. p. 174; Dos. Bot. gall. p. 662 ; ScHæÆr. Enum. p.80 (&); Nvz. Prodr. p.77, Enum. p. 112, n.9. Verrucaria vitel- lina Horrm. FI. Germ. If, p. 197. Parmelia vitel- lina Acu. Meth. p.176; Fr.Lich.eur. p. 162.— Patel- laria vitellina DC. FL. fr. If, p. 359.

Sur les rochers granitiques et le bois des vieilles barriè- res; R.

196. L. cervina Ac. Syn. p.188; ScHÆr. Enum. p. 55; NvyL. Prodr. p.78, Énum. p. 112, n. 13. Squama- ria cervina Dus. Bot. gall. p. 658. Parmelia cer- vina Fr. Lich. eur.p. 127, pr. p. Parmelia squa- mulosa Acn. Meth. p. 181. Urceolaria castanea

18

274 LICHENS DES

DC. F1. fr. IL, p. 371; Dus.L. c., p. 671.— Lecanora badia et L. halophæa Acu. Lich. univ. pp. 407, 408 (exel. syn.).

Sur les rochers granitiques et schisteux ; AR.

197.— var. smaragdula ScHÆr., NyL., Il. cc.— Endocar- pon smaragdulum Wanig8. F1. Lapp.p. 460 ; Acx. Meth. suppl. p. 29, Lich. univ. p. 298, Syn. p. 98. Parmelia squamulosa B discreta Acu. Meth. suppl. p. #1. Lecan. badia B discreta Acu. Lich. univ. p. 407.

Sur les pierres et principalement dans les fissures des stéaschistes ; AC.

198. var. pruinosa Nyx. ll. ce. Lecidea pruinosa NvL. Étud. Lich. Algér. p.332. Lecid. immersa pruinosa SCHÆR. Enum. p. 127.— Patellaria immer- sa DC. F1. fr. IE, p. 346; Dus. Bot. gall. p. 650. Lecid. albocærulescens 6 immersa Fr. Lich. eur. p. 296, pr. p. Lecidea privigna Acu. Meth. p. 49. Lecan. milvina B privigna Acu. Lich. univ. p. 359, Syn. p. 151; Dus. I. c. p. 669.— Collema athallum Dur.

Sur les pierres, et principalement sur les granits ; AC.

199. var. simplex NyL. Prodr. p. 79, Énum. p. 112.— Sarcogyne simplex NyL. Étud. Lich. Algér. p. 337.— Opegrapha Persoonii y strepsodina Acn. Lich. univ. p. 247, Syn. p. 71.

Sur les pierres talqueuses des clotures du littoral ; R. Tourlaville, Querqueville.

200. L. cinerea NyL. Prodr. p.81, Énum. p. 113, n. 21. Urceolaria cinerea Acu. Meth. p. 143, Lich. univ. p.336, Syn. p. 140; Dus. Bot. gall. p. 671; SCHÆR. Enum. p.86.—Parmelia cinerea Fr. Lich. eur.p.1#2.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 279

Verrucaria ocellata Horrm. FlGerm.ii, p.183.— Lecanora multipunctata et L. graphica Acu. Lich. univ. p.348.—Urceolaria tessulata Acn.Meth. p.142;

DC. FL. fr. Il, p. 371.— Urceol. microcelis Acu. Syn. p.145. Sagedia depressa Acu. Lich. univ. p. 327, Syn. p. 134.

Sur les rochers granitiques et schisteux ; AC.

201. var. polygonia. Urceolaria cinerea y polygo- nia Acu. Meth.p.1%4#, Lich. univ. p. 337, Syn. p.141; Dus. Bot. gali. I. e.(5).

Sur les rochers; AC.

202. var. atrocinerea. Urceolaria cinerea à atro- cinerea SCHÆR. 1. €.

Sur les rochers ; AR.

203. —var. cinereo-rufescens NyL. Prodr.p.82, Énum. Le. Urceolaria cinereo-rufescens Acu. Lich. univ. add. p. 677, Syn. p.141; ScHÆr. Enum. p. 88. Parm. cinerea 6 lacustris Fr. Lich.eur. p. 145.— Urc. lœvata Dus. Bot. gall. p. 671.

Sur les rochers ; AR.

204. var. Acharii Nyz. Il. ce. Urceolaria Acharii Acn. Meth. p.150, Lich. univ. p. 331, Syn. p. 137; Dus. Bot. gall. p. 671. Gyalecta Acharti Scuær. Enum. p. 93.

Sur les schistes; R.— Carrières des Fourches, Le Roule. 205. var. gibbosa NyL. Il. ce. Urceolaria gibbosa Acu. Meth. p. 144, Lich. univ. p. 334, Syn. p. 139. —Urceol. protuberans Acu. Syn. p.138.— Parmelia cinerea y protuberans FR. Lich.eur. p. 144.

Sur les rochers schisteux; AR.

276 LICHENS DES

206. L. parella ACH. Lich. univ. p. 370 (x), Syn. p.169; Dus. Bot.gall. p. 667; NyL. Prodr. p. 84, Énum. p.113, n. 30. Verrucaria parella Horrs. F1. Germ. II, p. 169. Parmelia parella Acu. Meth. p. 164. Patellaria parella (arupestris) DC.F1. fr. IL, p. 364. Parm. pallescens Fr. Lich. eur. p. 132.— Lecan. pallescens 4 parella ScHÆR. Enum. p.78. (Status isidioideus : {sidium Westringii Acu. Syn. p. 282; DC. Fl.fr. VI, p. 177; Dus. Bot. gall. p. 635).

Sur les rochers ; C.

207 .— var. pallescens ACH. Il.cc.(8); Dus.l.c. (y); Ny. Énum.1.c.— Lecan. parellas tumidula Acu. IL. cc.; . Dus. 1. c.(6).—Lecan. pallescens y tumidula ScaÆr. Le. Patell. parella 8 arborea DC. 1. e.— Psora alabastrina Horrs.Fl.Germ.Il, p.168.

Sur les arbres; C.

208. var. Turneri Nyz.Il.cc.— Parm. Turner Ac. Meth. p.165.—Lecan.Turneri Acu.Lich.univ.p.373, Syn. p. 170; Dus. Bot. gall. p. 667. Lecan. pal- lescens à albo-flavescens Scaær. 1. c.—(Status vario- losus: Variolaria albo-flavescens DC.FL.fr.IT, p.325; Dus. Bot.gall. p. 675).

Sur les troncs d'arbres; R. Bricquebec.

209. L. tartarea Acg. Lich. univ.p. 371 (&), Syn. p.172; Dos. Bot.gall. p.667 ; ScHÆr. Enum.p. 79 (x); NyL. Prodr.p.8%, Énum.p.113, n.31.—Verrucaria tarta- reaHorFM.Fl.Germ. Il, p.173.—Parm. tartarea Ac. Meth. p. 165; Fr. Lich. eur. p. 133.—Patellaria tartarea DC. FL. fr. Il, p. 364.

Sur les rochers et la terre; AR. Montagne du Roule, La Glacerie.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 977

210. —var. frigida Acu. IL. ce. (y); Dus. L. ce. (6); Scaær. 1 ©. (y). Patell. tartarea 8 muscicola DC.I. c. Sur la terre et les mousses; R.— Montagne du Roule, Bric- quebec. 211. L. subfusea Acu. Lich. univ. p. 393, Syn. p. 157; Dus.Bot.gall.p.664 ; Scaxær.Enum.p.73 ; NyL. Prodr. p. 83, Énum. p.414, n. 38. Verrucaria subfusca Horr. El. Germ. IF, p. 180.— Parmelia subfusca Ac. Meth. p.167 ; Fr. Lich. eur. p. 136. Patella- ria subfusca DC. FI. fr.IE, p. 362.

Sur les arbres, les bois, les pierres; C.

212. var. albella NyL. Il. ce.— Parmelia albella Ac. Meth. p.163.—Lecan. albella Acu.Lich. univ. p.369, Syn. p.168; Dus. Bot. gall. p. 667.—Parm. subfusca y albella Fr. Lich. eur. p. 139. Lecan. pallida « albella ety cinerella Scaær. Enum. p. 78.—Verru- caria pallida Horru. FI. Germ. IE, p.171.

Sur l'écorce lisse des arbres ; C.

213. var. angulosa Nyz. Il. ce. Parmelia angulosa Ac. Meth. p. 162. Lecan. angulosa Ac. Lich. univ. p. 364, Syn. p.166 ; Dus. Bot. gall. p. 668. Patellaria angulosa « DC. FL. fr. IE, p. 363.— Par- melia subfusca 5 angulosa Fr. Lich. eur. p. 139. Lecan. pallida 8 angulosa Scuær. Enum. p. 78.

Sur les arbres; C. 214. —var. biatorea NyL. Herb. Mus. Fenn. p. 86. Sur les pierres schisteuses ; R.

215.— var. galactina NyL. Herb. Mus. Fenn. p. 86. Parmelia galactina et P. dispersa Acu. Meth. pp. 190 et 169. Lecan. galactina et £ dispersa Acu. Lich. univ. p. 424, Syn. p. 187. Psora albescens Horru. F1. Germ. Il, p.165. Placodium albescens

278 LICHENS DES

DC. FL fr. IE, p. 380 ; Dus. Bot. gall. p. 660.—Lecan. muralis à albescens ScaÆr. Enum. p. 66.— Lecan. subfusca var. muralis Nyz. Prodr. p. 86, Énum. p- 114.

Sur les murs et les pierres (talcites calcarifères); AR.

216. —var. Hageni Nyz. Il. ce. Parm. Hageni Ac. Meth. p. 162. Lecan. Hagen Acu. Lich. univ. p. 367, Syn. p. 167; Dus. Bot. gall. p. 668. Parm. subfusca d Hageni Fr. Lich. eur. p. 138. Lecan. effusa Acu. Lich. univ. p. 386, Syn. p. 159 ; Dus. L. c. p- 664. Patellaria effusa et P. dispersa DC. F1. fr. LE, pp. 356, 363. Lecan. scrupulosa Dus. Bot. gall. p.664. —Lecan. subfusca 4 crenulata Scaær. Enum. p. 75. —Parmelra stellaris : cœrulescens Scaær. I. c. p. 40.

Sur les arbres et Les pierres ; R.

217. L. glaucoma AC#. Lich. univ. p.362, Syn. p. 165; Dus. Bot.gall. p. 667 ; Nyz. Prodr.p.87, Énum. p.114, n. 40. —Verrucaria glaucoma Horrx. F1. Germ. IT, p.172. Parm. glaucoma Acx. Meth. p. 1460. Patellaria glaucoma DC. F1. fr. IE, p. 352. Parm. sordida FR. Lich. eur. p. 178. Lecan. rimosa « sordida ScHæÆr. Enum. p. 71. (Status isidioi- deus : {sidium corallinum Acu. Meth. p. 138, Lich. univ. p. 575, Syn. p. 281 ; DC.F1. fr. IE, p. 326 ; Dos. Bot. gali. p. 635. Stéereocaulon madreporiforme Horrm. FI. Germ. IL, p. 129.).

Sur les rochers ; AC.

218. var. subcarnea Ny1. Il. cc. Lecan. subcarnea Acu. Lich. univ. p. 365; Dus. Bot. gall. p.668. Lecidea subcarnea Acun. Meth. p. 59, Syn. p. 45. Parmelia sordida b subcarnea Fr. Lich. eur. p. 179.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 379

Lecan. rimosa à subcarnea ScHÆr. Enum. p. 72. —Patell. angulosa 6 subcarnea DC. F1. fr. IT, p.363.

Sur les stéaschistes; AC.

219. L. erysibe NyL. Prodr. p.88, Énum. p.114, 0. 45. —Lecidea erysibe Aca. Meth. p. 62. —Lecidea lute- ola « erysibe Acx. Lich. univ. p.196, Syn. p. #1 (6), pr. p. Bratora erysibe Fr. Lich. eur. p. 271.

Sur les mortiers des murs; AR. Cherbourg, Mont- vason.

220. L. varia AC. Lich. univ. p. 377, Syn. p. 161 ; Dus. Bot. gall. p. 664; ScaxÆr. Enum. p. 82; Nvyr. Prodr. p. 89, Énum. p. 114, n. 51. Verrucaria varia Horrm. FI. Germ. Il, p.196.— Parm. varia Ac. Meth. p. 178 ; Fr. Lich. eur. p.156. Patell. varia DC. F1. fr. I, p. 360.

Sur les arbres (bouleaux, saules, etc.)et les vieux bois;C.

221.— var. lutescens Nyz. Il. cc. Verrucaria lute- scens HorFm. FI. Germ. IL, p.195. Patellaria lute- scens DC. F1. fr. Il, p. 354. —Lecan. lutescens Dus. Bot. gall. p. 668.—Lecan. expallens Acu. Lich. univ. p.374, Syn. p. 171. Lecan. varia & maculiformis ScHÆr. Enum. p.83, pr. p. (Status leprosus steri- lis : Lepra sulphurea Eura.; Dus. Bot. gall. p. 676).

Sur les vieux arbres (chênes, pins) ; AR.

2929, var. symmicta Acu. Lich. univ. p. 379 (5) ; NyL. IL. ce. Lecidea symmicta Ac. Syn.p. 36.— Lecan. symmicta Acu. Syn.p.340; Dus. Bot. gall. p. 668 ; Lecan. varia » apochræa Scaær. 1. c.

Sur les vieux bois, les barrières , etc.; AR.

293.— var. sarcopis NyL. Il. cc.—Parmeliavaria y sar-

copis Acu. Meth. suppl. p.39.— Lecan. varra y sar-

280 LICHENS DES

copis Âcu. Lich. univ. p. 378. Lecan. sarcopis Ac. Syn. p. 177.— Lecidea aitema Acu. Lich. univ. p. 178, Syn. p.24.—Lecid. sæpincola Aca.Syn. p.35. Parm.varia & sæpincola Fr. Lich. eur. p. 156. Lecan. varia B sarcopis, : sæpincola, 6 aitema SCHÆR. |. C.

Sur les bois, les treilles des jardins ; C.

224. var. polytropa Nyz. Il. ce. Verrucaria poly- tropa Horrm. FI. Germ. IT, p.196.— Lecidea poly- tropa Ac. Meth. p. 72. Lecidea Ehrhartiana B polytropa Ac. Lich. univ. p. 192, Syn. p. 47. Lecan.Ehrhartiana B polytropa Dus.Bot.gall.p.666.— Lecan.polytropa Scaær.Enum. p.81, pr.p.—Lecan. varia»xillusoria Acx. Lich. univ. p. 380.

Sur les bouleaux ; R.— Monivason.

225. L. orosthea AcC&. Lich.univ. p. 400; Dus.Bot.gall.

p.668 ; NyL. Herb. Mus. Fenn. p. 87. Lecid. oro-

sthea Acu. Meth. p. 72, Syn. p. 37; ScHÆr. Enum.

p.149. Parmelia orosthea Fr. Lich. eur. p.180.

Lecan. varia var. orosthea NyL. Prodr. p. 90, Énum. p. 114, n. 51.

Sur les rochers quartzeux; R.—Roule, Fauconnière, etc.

226. L. sulfuren Ac. Lich. univ. p. 399; Dus. Bot. gall. p.669 ; NyL. Prodr. p. 90, Enum. p. 114, n. 52. Verrucaria sulfurea Horrm. FI. Germ. Il, p.196. —Parmelia sulfurea Acu. Meth. p.159.—Patellaria sulfurea DC. FI. fr. IE, p. 354.—Lecid. sulfurea Aca. Syn. p. 37. Parm. sordida 8 sulfurea Fr. Lich. eur. p.179. Lecan. polytropa à sulfurea ScuÆR. Enum. p. 82.

Sur les rochers, principalement du littoral; AC. Quer. queville, Gréville, ete.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 281

227. L. atra Ac. Lich. univ. p. 3444), Syn. p. 146 (x); Dus.Bot. gall. p. 670 ; Scuær. Enum. p.72 (+) ; Nyz. Prodr. p. 90, Enum. p. 114, n. 54.—Verrucaria atra Horrm. F1. Germ. Il, p.183. Parmelia atra Ac. Meth. Lich. p. 154; Fr. Lich. eur. p. 141 (x). Patellaria tephromelas DC. F1. fr. IE, p. 362.

Sur les arbres et les rochers; C.

298. var. grumosa Acu. Lich. univ. p. 345 (+), Syn. p. 146 (9); Dus. L. c. (,); Scaær. 1. c. (6); NyL. Prodr. p.91. Verrucaria grumosa Horrm. FI. Germ. Il, p. 188. Parm. grumosa Acu. Meth. Lich. p.157.

Sur les rochers; AC.

229. —var. discolor ScHÆr. 1. €. (;); Nyz. Étud. Lich. Algér. p. 325, Prodr. p. 91. Lecan. discolor Dus. Bot. gall. p. 670.

Sur les vieux mortiers; AR. Murs de l’église de Nac- queville.

230. L. padia AcH. Syn. p. 154 (non Lich. univ.); Dus. Bot. gall. p. 665; Scnær. Enum. p. 68 (2); Nyz. Prodr. p.91, Énum. p. 118, n. 60.— Verruca- ria badia Horrm. FI. Germ. If, p. 182. Patella- ria badia DC. EL. fr. IE, p. 361. Parm. badia FR. Lich. eur. p.147 («).—Parm. fuscata Acu. Meth. p. 189. Lecid. picina Ach. Meth. p. 51.

Sur les rochers; AR. Gréville.

231. L. sophodes AcH. Lich. univ. p. 356, Syn. p. 153; Dus. Bot. gall. p.669; ScHær. Enum. p. 70; NyL. Prodr. p.93, Enum. p. 115, n. 71. Parm. sophodes Ac. Meth. p. 155 ; Fr. Lich. eur. p. 149. Lecan. metabolica Acu. Lich. univ. p.351, Syn.

282 LICHENS DES

p.153; Dus. Bot. gall. p. 669. Patellaria meta- bolica DC. FLfr.VE, p. 183.— Parm. exiqua à Acn. Meth. p.15%. Lecan. periclea var. exigua Ac. Lich. univ. p.356 (;), Syn. p. 151 (8). Patell. exi- qua DC. F1. fr. IE, p.346. Lecan. exigua Dus. Bot. gall. p. 669.

Sur l'écorce des vieux chênes ; AC.

232. var. confragosa NyL. Herb. Mus.Fenn. p.87. Lecan. atravar.confragosa Acu.Lich.univ.p. 345 (y), Syn. p. 146 (8); Dus. Bot. gall. p. 670 (8).—Parm. confragosa Acu. Meth. suppl. p.33. Parm. atra B confragosa Fr. Lich. eur. p. 142. Parm. atro- cinerea FR.1.c.p.151.— Lec. sophodes var. atro- cinerea NyL. Prodr. p. 93, Énum. p. 115, n.71.

Sur les rochers ; AC.

233. var. lævigata Ac. Lich. univ. p. 357 (6), Syn. p.153 (b); Due. Bot. gall. p. 669 (8) ; Nyz. Il. ce.

Sur les pierres talqueuses du littoral; R.

234. L. hæmatomma ACH. Lich. univ. p. 388, Syn. p. 178 ; Dus. Bot. gall. p. 665; ScuÆr. Enum. p.84 ; NyL. Prodr. p. 9%, Énum. p. 115, n. 79.—Verruca- ria hæmatomma et V. frondosa Horrm. FI. Germ.Il, pp. 198, 199. Lecid. hœæmatomma Acn. Meth. p.63. Patell. hæœmatomma DC. F1. fr. IT, p.355. —Parm. hæœmatomma Ac. Meth. suppl. p. 35, FR. Lich. eur.p. 154.—{(Status leprosus sterilis : Lepraria chlorina Acn. Lich. univ. p. 662, Syn. p. 329. Lepra chlorina Scaær. Enum. p. 240; Dus. Bot. gall. p. 676.).

Sur les parois latérales des rochers ombragés; AR. Vallée du Roule, Gréville.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 283

URCEOLARIA AcH., Nvz.

235. U. scruposa Acu. Meth. p. 147, Lich. univ. p. 338, Syn. p.142; DC. F1. fr. IL, p. 372 ; Dus. Bot. gall, p. 670; ScHÆR. Enum. p.89; NyL. Prodr. p.96, Énum. p. 116, n. 3. Verrucaria scruposa HorF. F1. Germ. IL, p.186.—Parm.scruposa FR. Lich.eur. p. 195. (Status isidioideus : Isidium lævigatum Ac, Lich. univ.p. 577, Syn. p.282; Dus. Bot. gall. p. 635.).

Sur les pierres ; AC. 236. var. arenaria ScHÆr. Enum. 1. c. (6). Sur la terre des murs ; AC. 237. var. bryophila Acu. Meth. p.148 (:); DC. 1. c. (7); Dus. Bot. gall. p. 670 (8); Scuær. 1. €. (5); Nyz.

U. ec. UÜrc. bryophila « Acu. Lich. univ. p. 34k1.— Gryalecta bryophila Acu. Syn.p.10.

Sur les mousses, principalement dans les sables mari- times; AC.

PERTUSARIA DC., Nvyr. 238. P. communis DC. F1. fr. Il, p. 320; Dus. Bot.

gall. p. 672 (et £ plumbea); Fr. Lich. eur. p. 420 ; Scnær. Enum. p.229 («); NyL.Prodr. p.97, Énum.

p. 116, n. 2. Thelotrema pertusum Ac. Meth. p. 131. Porina pertusa Acu. Lich. univ. p. 308, Syn. p. 109. (Status variolosus : Variolaria com-

munis, V. orbiculata, V. amara et V. discoidea Ac. Meth. pp. 13-14, Lich. univ. p. 322-324, Syn. pp. 130-132; DC. FL fr. Il, p.324, VI, p. 176; Dus. Bot. gall. p. 674. Verrucaria orbiculata et V.

284 LICHENS DES

discoidea Horrm. F1. Germ. II, p.170. Pertus. communis var. variolosa ScHÆR. Enum.I. c., pr. p.). Sur les troncs d’arbres; C.

239.— var. areolata Dus. Bot. gall. p.673 (3); Fr. Lich. eur. p. #21 (b); Nyz.Prodr. p. 98. Porina per- tusa B areolata Ac. Syn. p.109.—Pertus. rupestris DC.I. c. (8); ScxÆr. Enum.p. 227 .— (Status isidioi- deus : Zsidium melanochlorum DC. F1. fr. IE, p. 326; Dus. Bot. gall. p.634.—Isid. stalactiticum Aca.Syn. p- 282.).—(Status variolosus : Variolaria aspergilla Acu. Meth. p.13, Lich. univ. p. 325, Syn. p. 131; DC. FL. fr. VI, p.176; Dus. Bot. gall. p. 674.).

Sur les rochers; C.

240. P. globulifera NyL. Énum. p. 116, n. 9, Herb. Mus. Fenn. p. 87. Lichen globuliferus Su. Engl. Bot. t. 2008. Variolaria globulifera Turx.; Acx. Lich. univ. p. 322, Syn. p. 130; Dus. Bot. gall. p.674. —Variol. faginea Pers. in Usr. Ann. Bot. VII, p. 158; Acx. Meth. p. 12; DC. FL. fr. IL, p. 324. Variol. communis £ faginea Acu. Lich. univ. p. 322, Syn. p. 130 ; Dus. Bot. gall. p. 674. Pertus. com- munis B sorediata FR. Lich. eur.p.422; Nyz. Prodr. p. 98.

Sur les troncs d'arbres; AC.

241. P. coccodes NyL. Énum.p. 116, n. #.— Pert. com- munis var. coccodes NyL. Prodr.p.98.—Pertus. com- munis var. isidioidea ScHÆR. 1.c.— [sidium cocco- des Acx.Meth. p.139, Lich.univ.p.578, Syn. p.283; Dus. Bot. gall. p.635.—Lepra obscura DC. F1. fr. I, p. 323.

_ Sur les troncs d'arbres ; AC.

242.P.wulfenii DC.F1.fr.IE, p.320; Dus.Bot. gall.p.673;

ENVIRONS DE CHERBOURG. 285

Fr. Lich. eur. p. 424; NyL. Prodr. p.99, Énum.p.116,

n. 13. Porina fallax Acx. Syn. p. 110. Per-

tus. communis var. fallax Scuær. Enum. p.229. Sur les troncs d'arbres; AC.

243. var. isidioidea. Jsidium phymatodes Acu. Meth. p. 139, Lich. univ. p. 578, Syn.p. 282 ; Dus. Bot. gall. p.635.

Sur les troncs d'arbres; R.

244. var. variolosa Fr. Lich. eur. p.425; Nyz. Prodr. p. 99.— Pertus. sulphurea « ScHÆr. Enum. p. 228. —Variolaria flavida DC. FL. fr. VI, p. 177.

Sur les troncs d'arbres ; R. |

245. P. leioplaca ScHÆR. Spicil. p. 66, Énum. p. 230 (2) ; Dus. Bot. gall. p. 673 ; NyL. Prodr. p.99, Énum. p. 117, n. 24. Porina leioplaca « Acu. Lich. univ. p. 309, Syn. p.110.—Pertus. communis d leio-

placa Fr. Lich. eur. p. 421. Sur l'écorce lisse des hêtres et des bouleaux; AR.

PLYCTIS Wazcr., Nyz.

246. Ph. agelæa WaALLr. Comp. p. 553; NyL. Prodr. p. 99, Énum. p. 117, n. 1. Urceolaria agelæa Acu. Meth. p.150. Lecanora verrucosa et £ age- læa Ac. Lich. univ. p.355. Thelotrema vario- larioides Acu. Syn. p.117; Dus. Bot. gall. p. 674 (et 8 agelæa). Pertus. levoplaca var. variolosa ScHÆR. Enum. p. 230.

Sur l’écorce des hêtres; AC.

THELOTREMA Acu., Nvz.

247. Th. lepadinum Acu. Meth. p. 132; Lich. univ. p. 312, Syn.p. 115; Dus. Bot. gall. p. 673; Fr. Lich.

286 LICHENS DES

eur.p. 428; ScHÆR. Enum. p. 225 ; NyL. Prodr. p. 100, Énum. p.118, n. 23. Volvaria truncigena DC. F1. fr. IL, p. 374.

Sur l'écorce des houx ; R. Martinvast. Tri8. XVI. LECIDEINEI. LECIDEA Acu.,Nyz.

248. L. carmeolutea NYL.Prodr.p.101, Énum. p. 119, n. 1.— Parm. carneolutea Tux. in Trans. Linn. Soc. Lond. IX, t. 12,f.2; Fr.Lich.eur.p.135.— Lecanora carneolutea Acu. Lich. univ. p. 374, Syn. p. 171 ; Dus. Bot. gall. p. 666 ; ScaæÆr. Enum. p.79.

Sur les ormes ; R. Cherbourg, Urville-Hague.

249. L. earmeola ACH. Lich. univ. p. 194, Syn. p. #2 (:) ; Ny£. Prodr. p. 116, Énum. p. 120, n. 9. Patellaria carneola Dus. Bot. gall. p.654. Bia- tora carneola Fr. Lich. eur. p. 264.— Lecidea cor- nea Acn. Meth. p.56 ; SCHÆR. Enum.p.1#2.

Sur les vieux chênes; R.—Bois de Kerbec, à Montvason.

250. L. Imtea ScHæÆr. Enum. p.147; NvyLc. Prodr. p. 103, Énum. p. 120, n. 13. Gyalecta cupularis ylutea Fr. Lich. eur. p. 196. Lecid. melizea Ac. Lich.univ.p. 19%, Syn. p. 47.

Sur les vieux chênes ; R. Octeville, Digosville, Bric- quebec.

251. L. lurida ACH. Meth. p. 77, Lich. univ. p. 213, Syn. p. 51; ScHÆr.Enum.p. 96 ; NyL. Prodr.p.104, Énum.p.120,n. 15. Psora lurida DC. F1. fr. I, p.370; Dus. Bot. gall. p.658. Biatora lurida Fr. Lich. eur. p. 253. Psora squamata Horru. FI. Germ. Il, p. 161.

Sur laterre etles vieux mortiers, entre les pierres des murs ; AC. Î

ENVIRONS DE CHERBOURG. 287

252. L. intermixta NyL.Add.Cr.Chil.p.161, Classif. II, p. 182, Prodr. p. 103, Énum. p. 120, n. 31.— Biatorina arceutica KozrB. Lecid. sphæroides y atropurpurea ScuÆR. Enum. p. 140.

Sur le tronc des vieux chênes, parmi les mousses; R.— Bois de Kerbec (Montvason).

253. L. Lightfootii ACu.Lich.univ.p.177, Syn. p.34; Scaær. Enum. p.138 (+); NL. Prodr.p. 103, Énum. p.120, n. 36. Patellaria Lightfootir Dus. Bot. gall. p.653.

Sur les arbres (hêtres) etle bois des vieilles barrières; R.— Sauxmesnil, Nacqueville.

254. L. Ilucida Acx. Meth. p.74, Lich. univ. p. 209, Syn. p. 48; ScHÆRr. Enum. p.150; Nyz. Prodr. p. 10%, Énum. p. 1921, n. 4#3.—Patellaria lucida Dus. Bot. gall. p.656. Biatora lucida Fr. Lich. eur. p. 279.

Sur les rochers ombragés; R. Urville-Hague.

255. L. vermalis ACH. Meth. p. 68, Lich. univ. p. 198, Syn.p.36 ; NL. Prodr. p.107, Énum. p. 121, n.51. Patellaria vernalis Dus. Bot. gall. p. 654, pr. p. Biatoravernalis Fr. Lich. eur. p. 260, pr.p.— Patell. sphæroiïdæa DC. FL. fr. IE, p. 357. Lecid. sphæroides Scxær. Enum. p. 139.

Sur les ormes, parmi les mousses; R. Octeville. 256. -— var. muscorum NyL. Il. cc. Lecid. sphæroi- des muscorum ScuÆr.l. ce. Lecid. muscorum

et L. hypnophila Acu. Lich. univ. pp. 179, 199.— Lecid. vernalis var. dolosa Nvr. Herb. Mus. Fenn. p. 88.—Patellaria muscorum DC.F1. fr. IE, p.349, pr. P. Sur les mortiers des murs, parmi les mousses ; R. Cherbourg.

288 LICHENS DES

237. var. milliaria NyL. Il. cc. Lecid. milliaria Fr. Lich. eur. p. 342; pr. p. Lecid. sabuleto- rum « Ac. Syn. p. 20; ScaÆr. Enum. p. 133. Patellaria sabuletorum et 8 geochroa Dus. Bot. gall. p. 649. Lecid. ligniaria « ScHÆR. Enum. p. 135.

Sur la terre humide et les mousses, dans les bruyères; R. Montagne du Roule.

958. var. anomala Nyz. Il. cc. Lecan. anomala Acu. Lich. univ. p. 381. Lecid. anomala Ac. Syn. p. 38; ScxÆr. Enum. p. 138 (et 8 Griffithsii). Patell. anomala et P.mixta Dus. Bot. gali. p. 653.— Biatora anomala et B.mixta Fr. Lich. eur. p. 268.

Sur l'écorce des sapins ; R. Sauxmesnil.

259. L. flexmosa NyYL. Lich. Par. n. 53, Prodr.p.110, Énum. p.121, n.54.—Biatora flexzuosa Fr. Summ. Veg. Scand. p. 112; Nyz. Ét. Lich. Algér. p.344. Biat. decolorans var. flexuosa Fr. Lich. eur. p. 268. Lecid. granulosa p flexuosa Scaær. Enum. p. 138.

Sur l'écorce des pins; R. Bois du Coudray (Le Theil).

260. L. decelorans FLRK. in Berl. Mag. 1809, p.193; Acu. Syn. p. 37; NyL. Prodr. p.111, Énum. p. 121, n. 55. Verrucaria decolorans Hors. FI. Germ. IT, p. 177.—Patell. decolorans Dus. Bot. gall. p.653. Biatora decolorans Fr. Lich. eur. p. 296.—Lecid. granulosa Acu. Meth. p. 65; Scaær. Enum. p.137. Lecan. granulosa et L. minutula Acu. Lich. univ. pp. 384, 385. Patell. Mougeotiana DC. F1. fr. VI, p.181.— Lecan. Mougeotiana Dus. Bot. gall. p. 665.

Sur la terre, dans lesbruyères; R.— Mont. du Roule.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 289

261. L. uliginosa Acu. Meth. p. 43, Lich. univ. p. 180, Syn.p.25 ; ScHÆR. Enum. p. 136; Nvc. Prodr. p.111, Énum. p. 121, n. 38. Verrucaria uliginosa et V. humosa Horrm. F1. Germ. II, pp.190 , 191. Patell. uliginosa DC. El. fr. Il, p. 350; Dus. Bot. gall. p. 6#7.— Biatora uliginosa FR. Lich. eur. p. 275. Lecid. fuliginea Acu. Syn. p. 35.

Sur ia terre humide (herb. Lenormand.).

262. L. quernea Ac. Meth. p. 62, Lich. univ. p. 202, Syn.p.36; ScHÆR. Enum.p.1#41; NyL.Prodr. p.119, Énum. p. 121, n. 59.—Patell. quernea Dus. Bot. gall. p.653.—Biatora quernea Fr. Lich. eur. p. 279.

Sur les vieux chênes et le bois des barrières ; AR. Martinvast, Urville, etc.

263. L. coarctata Nyz. Class. II, p.182, Prodr. p. 112, Énum. p. 122, n. 66.—Parm. coarctata Acu.Meth. p.158; Fr. Lich. eur. p. 104. Lecan. coarctata « Acx. Lich. univ. p. 352, Syn. p. 149; ScHæR. Enum. p.76. Parm. elacista Acn. Meth. p. 159. Lecid. cotaria Acn. Meth. suppl. p. 11.— Lecan. retorrida Caaus.; Dus. Bot. gall. p. 665.

Sur les rochers et les pierres des murs ; AC. 264. L. Iævigata NyL. Énum.p.122, n.66*, et p.143. Sur les rochers schisteux ; R. Falaises de Gréville, Urville.

265. L. rosella AcH. Meth. p.57; ScxÆr. Enum.p. 141; Nyz.Prodr.p.113, Énum. p.122, n. 68. Verruc. rosella Horrm. F1. Germ. If, p. 176. Patell. ro- sella DC. FL. fr. I, p. 355.—Lecid. alabastrina var. rosella Acu. Lich. univ. p. 199 (y), Syn. p. 46 (8).— Biatora rosella Fr. Lich. eur.p. 259.

Sur les hêtres ; R.— Bricquebec. 19

290 LICHENS DES

266. L. luteola Ach. Meth. p. 60 , Lich. univ. p. 195 (2, 8), Syn. p.41 («); Nyz.Prodr.p.11#, Énum.p.122, n. 69. Verruc. rubella et V. vernalis Horru. F1. Germ. Il, pp. 174, 175. Patell. rubella DC. F1. fr. IL, p.356. Patell. vernalis Due. Bot. gall. p. 654, pr. p. Biatora vernalis « Fr. Lich. eur. p.260 .— Lecid.rubella Scuær. Enum. p.142.

Sur les troncs d’arbres (ormes , pommiers, sapins); C.

267. —var. fuscella NyL. IL. ce. —Brat. luteola var. fu- scella Fr. Summ. Veg. Scand. p.112. Patell. Lau- rocerasi Dus. Bot.gall. p. 653.

Sur les arbres et les pierres; AC.

268. var. arceutina Ac. Lich. univ. p. 197 (6) ; Nyz.

Il.cc.— Lecid. carneolaB arceutina Acn. Syn. p. #2.

Sur les ormes; AC. Montvason, Urville, etc.

269. var. endoleuca NyL. in Bot. Notis. 1853, p.98, Add. Cr. Chil. p. 162, Prodr. p. 11%, Enum. p.122.

Sur les arbres (hêtres, frènes, chênes, lierre); AC.

270.— var. incompta Nyr. Class. II, p. 183; Prodr. et Énum., Il. ec. Lecid. incompta Borr. Engl. Bot. suppl. t. 2699 .— Lecid. muscorum B corticola Nyz. in Bot. Notis.l.c.

Sur les arbres (ormes) ;R.— Cherbourg.

271. L. umbwima ACH. Lich. univ. p. 183, Syn. p. 35 (ex Nyr. in Sällsk. pro F. et FI. Fenn. Notis. IV, p. 232).— Lecid. luteola var. umbrina NyL. Herb. Mus. Fenn. p.89. Lecid. holomelæna FErx. in SPRENG. Syst. Veg. IV, p. 206; Scuær. Enum. p.134;

Nvz. Prodr. p. 115, Énum. p. 122, n. 69°. Sur les pierres schisteuses; AR.—Querqueville, Nacque-

ville, Octeville.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 291

272. L. pachycarpa Dur.in NyL.Prodr.p.118, Énum. p. 123,n. 85. Patell. pachycarpa De. in Dus. Bot. gall. p. 655. Brat. pachycarpa Fr.Lich. eur. p.259.—Lecid. incana B pachycarpa Scuær. Enum. p.143.

Sur les troncs d'arbres; R. Bricquebec.

273. L. camescens AC. Meth. p.84, Lich.univ.p.216, Syn. p. 54; Fr. Lich.eur.p.284; Scnær.Enum. p. 105 ; Nyz. Prodr. p.119, Énum. p. 123, n. 104. Placodium canescens DC. FI. fr. IE, p.379 ; Dus.Bot. gall. p. 661.

Sur les troncs d'arbres, les murs, les vieilles barrières: C. ? 2 ?

274. L. vesicularis ACu. Meth. p.78; Lich. univ. p. 219, Syn.p. 51; FR. Lich.eur.p. 286 ; Nyc. Prodr. p.121, Énum. p. 193, n. 113. Psora vesicularis Horrm. F1. Germ.Il, p. 163; DC. FL. fr. IL, p. 368 ; Dus. Bot. gall. p. 657. Lecid. cœruleo-nigricans ScxÆRr . Enum. p. 101.

Sur la terre sablonneuse des murs du littoral et dans les sables maritimes ; AC.

275. L. aromatica ACH.Lich. univ. p.168, Syn. p. 19 ; Nvyc. Étud. Lich. Algér. p.328, Prodr. p.123, Énum. p-12%,n.121.— Lecid. sabuletorum 6 campestris FR. Lich. eur. p. 340, pr. p.

Sur les vieux mortiers des murs; R. Cherbourg, Montvason.

276. L. parasema Acx. Meth. p.35, Lich. univ. p. 175, Syn. p. 17, pr. p.; NyL. Étud. Lich. Algér. p. 329, Prodr. p. 123, Énum. p. 124, n. 195. Patellaria parasema et P. glomerulosa DC. F1. fr. Il, p. 347; Dus. Bot. gall. pp. 648, 649. Lecid. parasema b convexa Fr. Lich. eur. p.330.— Lecid.

292 LICHENS DES

punctata « parasema ScHÆR. Enum. p. 129. Verruc. punctata, V. limitata, V. quttata Horrx. F1. Germ. IT, p. 192.

Sur l'écorce des arbres et les bois; C.

277. var. coniops NyL.ll. cc. Lecid.coniops Acu. Meth. suppl. p.8, Lich. univ. p.171, Syn. p.20. Lec. sabuletorum + coniops Fr. Lich. eur. p. 340 ; ScHÆr. Enum. p. 133 (6).

Sur les rochers ; AR. Gréville, etc.

278. var. crustulata Acx. Lich. univ. p.176 (6), Syn. p. 18(e); Desm. Crypt. Fr. n. 942. Lecid. crustu- lata Scuær. Enum. p.128. Lecid. nitidula Fr. Lich. eur. p. 308, pr. p.

Sur les pierres schisteuses et talqueuses ; AC.

979. var. enteroleuca NyL. Étud. Lich. Algér. p.330, Prodr.p. 12%, Énum. L. c.— Lecid. enteroleuca Acu. Lich. univ. p.177, Syn. p. 19; Fr. Lich. eur. p. 381; ScHÆr. Enum. p. 128. Patell. enteroleuca Dus. Bot. gall. p. 650.

Sur les arbres et les pierres schisteuses; AC.

280. var. elæochroma Acu. Lich.univ.p.275 (6); NyL. Il. ce. Lecid. elæochroma Acn. Syn. p.18.— Pat. elæochroma Dus.Bot. gall. p.650. Lecid. entero- leuca var. olivacea Fr. Lich. eur. p. 331; ScHÆRr. Enum. p. 128 (6). Verruc. olivacea Horru. FI. Germ. Il, p. 192.

Sur l'écorce des arbres et les bois ; C.

981. var. flavida FR. 1. c.; Ny£z. Herb. Mus. Fenn. p. 89.

Sur les arbres (hêtres, saules): R.— Cherbourg, Mont- vason.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 293

282. var. exigua Nyr. Il.cc.— Lecid. exiqua CHAus. in St.-Am. FI. Agen. p. 478; Scuær. Enum. p.141. Biatora exigua Fr. Lich. eur. p. 278.

Sur l'écorce des hôtres et des saules ; R. Montvason.

983. L. atroalba FLOT.; Nyz. Prodr. p.129, Énum. p. 124, n. 142. Verruc. atroalba Horrm. FI. Germ. IT, p. 182?.— Lecid. atroalba Acu. Syn. p.11, pr.p.; Fr. Lich. eur. p. 311, pr. p. —Patell. atroalba Dus. Bot. gall. p. 656, pr.p.—Lec. spuria Scaær. Enum. p. 114. Lec. confervoides Scaær. Enum. p.113, Pr. p.

Sur les rochers schisteux et quartzeux; AC.

284. L. stellulata TAYL. F1. Hib. p. 118. Lecid. atroalbella Nyr. in Bot. Notis. 1853, p. 97; Add. Cr. Chil. p. 165, Prodr. p. 129, Énum. p. 124, n. 142*. Palell. atroalba 6 dendritica Dus. Bot. gall. p. 656. Rhizocarpon asteriscus DC. F1. fr. VI, p. 183 ?.

Surles quartz; AC.

283. L. petræa FLor.; Nyz. Add.Cr.Chil.p.164, Prodr. p.128, Énum.p.125,n.145.—Lecid. atroalba Acn., Fr., Il. cc., pr. p. Patell. atroalba Dos.l. c. pr. p.— Rhizocarpon confervoides DC. FL.fr. EE, p. 366. Lec. confervoides ScaÆr. Enum. p. 113,

pr. p. —(Verruc. petræa Horrm. Lec. petræa Acx.?). Sur les rochers ; AC. 286. var. concentrica NyL.ll.ce. Lec. atroalba : subconcentrica Fr. Lich. eur. p. 313. Patell.

petræa DC. FL. fr. Il, p.348 ; Dus. Bot. gall. p. 647. —Lecid. petræa Scuær. Enum. p.122.

Sur les pierres schisteuses des murs; C.

29% LICHENS DES

987. L. contigua Fr. Lich. eur. p. 298 ; ScaÆr.Enum. p- 119; Nyz. Prodr. p. 130, Énum. p. 125, n.149. Lec. pantosticta Ac. Lich. univ. p.154, Syn. p. 13, pr. p. Patell. pantosticta et P. confluens Dus. Bot. gall. pp. 648, 649 , pr. p. (Verr. contigua Horru. F1. Germ. II, p. 184).

Sur les rochers et les pierres ; C.

288. —var. albocærulescens NyL. Il.cc.—Lec. albocæ-

rulescens Ac. Meth. p. 52, Lich. univ. p. 188, Syn.

p. 29; Scuær.Enum.p.118 (non Fr.Lich.eur.).—Verr.

_albocærulescens Horrm. F1. Germ. Il, p. 189.

Patell. albocærulescens DC. Fl.fr. Il, p.351 ; Dus. Bot. gall. p.651.

Sur les rochers ; AC.

289. var. flavicunda NyL. Il. ce. Lec. flavicunda Ac. Lich. univ. p. 166, Syn.p. 22.— Lecid. flavo- cœrulescens Ac. Syn. p. 23. Lecid. albocæru- lescens B flavocærulescens Scaær. Enum. p. 119.

Sur les rochers ferrugineux ; AR.

290. var. platycarpa Fr. Lich. eur. p. 300 (8); Nyz. Il. ec. Lecid.platycarpa Acu. Lich. univ. p. 173, Syn. p.17 ; Scxær. Enum. p. 123. Patell. macro- carpa DC. F1. fr. IL, p. 347 ; Dus. Bot. gall. p. 649. Patell. albozonaria DC. F1. fr. I, p. 348; Dus. 1.c. p. 650.

Sur les rochers ; AR. 291. L. lapicida Acu. Meth. p.37, Lich. univ. p.159, Syn. p. 19; Fr. Lich. eur. p. 306; NyL.Prodr.p.131,

Énum.p. 125, n. 151. —Patell. lapicida DC. F1. fr. VI, p.181 ; Due. Bot. gall. p. 649.

Sur les rochers et les pierres ; AR.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 295

292. var. silacea FR. Lich. eur. p. 307; Ny£z. Prodr. p. 132, Énum. L. ce. Lecid. silacea Acn. Meth. p. 48, Lich. univ. p. 164, Syn. p. 22 ; ScxæÆr. Enum. p. 116. Patell. silacea DC. FL. fr. IE, p. 351 ; Dus. Bot. gall. p.652.—Verruc. silacea Hors. FL. Germ. IL, p. 187.

Sur les roches ferrugineuses; AR.

293. L. fuscoatra Acu. Meth. p. #4, Syn. p.12; Fr. Lich. eur. p. 316 ; Nyz.Prodr. p.133, Énum.p.195, n.158.— Lecan. fuscoatra Acu. Lich. univ. p.359. Patell. fuscoatra DC. F1. fr. IE, p. 351 ; Dus.Bot. gall. p. 651.— Verruc. fuscoatra Horru. Fl.Germ. Il, p.181.

Sur les rochers et les pierres ; AR.

294.—var. fumosa. —Verruc. fumosa Horrx. Fl.Germ. IL, p. 190. Lecid. fumosa Acu. Lich. univ. p.157, Syn. p.12; Scaær. Enum. p. 109.—Patell. fumosa DC. F1. fr. IE, p.349 ; Dus. Bot. gall. p. 648.

Sur les rochers, dans les bruyères ; AR.— Gréville.

295. L.rivulosa ACH. Meth.p.38, Syn. p.28 ; SCHÆR. Enum. p. 111; Nvz. Prodr. p. 135, Énum. p.195, n.165. Lecan. falsaria B rivulosa Acu. Lich. univ. p. 350.—Patell. rivulosa Dus. Bot. gall. p.653. Biatora rivulosa Fr. Lich. eur. p.271.

Sur les rochers quartzeux; AC. Montagne du Roule, Gréville.

296. L. lenticularis ACH. Syn. p. 28; Nyz. Énum. p. 125, n. 166. Lecid. chalybeia Borr. in Engl. Bot. suppl. t. 2687, f. 2; Scaær. Enum. p.117; Nvyz. Ét. Lich. Algér. p. 333, Prodr. p. 136.

Sur les vieux arbres : Montvason ; sur les grès quartzeux: Nacqueville ; R.

296 LICHENS DES

297. L. premnea ACu. Lich. univ. p. 173, Syn. p. 17, pr. p.; FR. Summ. Veg. Scand. p. 115, Lich. eur. p. 329 , pr. p.; SCHÆR. Enum. p. 130, pr. p.; Nvz. Prodr. p.138, Énum. p. 126, n. 176.

Sur les arbres; R. Octeville, Bricquebec.

298. L. aïboatra SCHÆR. Spic. p. 140, Enum. p. 122 (B corticola) ; Fr.Lich.eur. p.336; Nyc. Prodr. p.141, Énum.p. 126, n. 180 .— Lecid. corticola Ac. Meth. p.53, Lich. univ. p.186 («), Syn. p. 32 (x). —Patell. corticola DC. F1. fr. Il, p.353; Dus. Bot. gall. p.652. Verruc. alboatra Horrx. F1. Germ. IL, p. 193.

Sur le tronc des vieux arbres ; R.— Montvason.

299.—var .epipolia Nyz.ll.ce.; (ScHÆRr. Enum. p. 122, 5). Lecid. epipolia Acu. Meth. p.53, Lich. univ. p. 186, Syn. p.32. Patell. epipolia et P. cretacea DC. FL. fr. IL, p. 353; Dus. Bot. gall. p. 652.

Sur les mortiers et les pierres talqueuses des murs ; AR.

300. L. disciformis NyL.in Bot.Notis. 18592, p. 175, Étud. Lich. Algér. p.331, Prodr. p. 140 , Énum. p. 126, n. 182. Lec. parasema var. disciformis Fr. Summ. Veg. Scand. p. 115. Sur les rochers; AC. Rochers du Roule, de Gré- ville, etc. 301. L. myriocarpa Nyi. Prodr.p.1#1, Énum. p. 126, n. 186 (forma saxicola). Patell. myriocarpa et P. punctiformis DC. F1. fr. IE, p. 346.—Patell. para- sema B punctata et y myriocarpa Dus. Bot. gall. p. 648.—Lecid.punctataod punctiformis ScaÆr. Enum. p.129. Verruc. punctiformis Morrm. FI. Germ. Il, p.193.

Sur les rochers schisteux (forme saxicole) ; R. Cher- bourg, Urville.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 297

302. L. grossa PERS.; NyL. Ess. Class. IT, p. 185, Prodr.p.139, Énum.p.126, n.192.— Patell. premnea Dos. Bot. gall. p.649.—Lecid. premnea Fr.Lich.eur. p.329, pr.p.; ScHÆR. Enum. p.130, pr. p.

Sur les arbres; R. Montvason (bois de Kerbec).

303. L. ineana DEL. in Nyz. Ess. Class. II, p. 200,

Prodr. p. 139, Énum. p. 126, n. 193 (non Ac). Sur le tronc des vieux arbres (chênes) ; R. Bois de Kerbec, Bricquebec.

304. L. geographica SCHÆR. Spic. p. 124, Enum. p. 105; Fr. Lich. eur. p.326; Nvc. Prodr. p. 143, Énum. p.127, n.197. Rhizocarpon geographicum DC. FL.fr. IL, p. 365.—Patell. geographica Dus.Bot.gall. p. 656. Lecid. atrovirens 8 geographica Ac. Meth. p. 46, Lich. univ. p. 163, Syn. p. 21. Verr. geographica Horrm. F1. Germ. IL, p.199.

Sur les rochers (grès quartzeux); C.

305.— var. atrovirens FR. Lich. eur. p. 326 (a); SCHÆR. Enum. 1. c. (8); Nvz. Il. ce. Lecid. atrovirens Ac. Meth. p. 45, Lich. univ. p. 163, Syn. p. 21.— Verruc. atrovirens HoFFm. F1. Germ. Il, p.200.

Sur les rochers, avee le type; C.

306. L. ciadoniaria NyL. Énum. suppl. p. 337 et Pp-. 339.

Sur le Cladonia uncialis ; RR.— Montagne du Roule.

GOMPHILLUS Nyr.

307. G. calicioides NyL.Ess.Class. IL, p. 186, Prodr. p.146, Énum.p. 127,n. 1. Bæomyces calicioides Dec. in Dus. Bot. gall. p. 636; Scxær. Enum. p.183.

Sur les mousses ; R. Bois de Bricquebec.

298 LICHENS DES Tri8. XVIII. GRAPHIDEIT.

GRAPHIS Acu., Nyz.

308. Gr. scripta Acu. Lich. univ. p. 265 (:), Syn. p. 81; NvL. Prodr. p. 149, Énum. p. 198, n. 7. Opegra- pha scripta Acu. Meth. p.30; Dus.Bot.gall. p. 642 (2); Fr. Lich. eur. p.370; ScaæÆr. Enum. p. 150 (). Opegr. limitata Pers. in Uster. Ann. Bot. VII, p. 30; DC. FL. fr.IL, p. 311.

Sur l'écorce des arbres ; C. 309. var. varia Acx. Lich. univ. p. 265 (5), Syn. p. 81 (b). Sur les hêtres : Urville-Hague. 310. var. hebraica Acu. Lich. univ. p. 266 (9), Syn. p. 82 (d). Sur les chênes : Montvason. 311.— var. tenerrima Acu. Lich.univ. p.266 (:), Syn.

p.82 (e). Sur les hêtres: Urville, Montvason.

312. var. pulverulenta Acn. Syn. p. 82 (6); Fr. Lich. eur. p. 370 (a); NyL. Prodr. p. 149. Gr. pulveru- lenta Ac. Lich. univ. p.266.— Opegr. pulverulen- ta Pers. 1. c. p. 29; Ac. Meth. p. 28; DC. F1. fr. IX, p.311. Opegr. scripta + pulverulenta Dus. Bot. gall. p.643; Scaær. Enum. 1. c.

Sur les arbres; C.

313.— var. serpentina NyL. Il. ec. Gr. serpentina Acu. Lich. univ. p.269 , Syn. p. 83. Opegr. ser- pentina Acu. Meth. p. 29 ; DC. FL. fr. IL, p. 311. Op. scripta var. serpentina Dus. Bot. gall.p.643 (5); Fr. 1. c.(c); ScaæÆr. Enum. p. 1514 (:).

Sur les arbres; C.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 299

314. var. recta Nyc. Prodr. p.149. Opegr. recta us. F1. Frib. p. 57; Fr. Lich. eur. p. 371. Op. scripta B recta ScaÆr. Enum. 1. ©. Op. cerasi Pers. in. Usr. Ann. Bot. XI, p. 20; Acn. Meth. p. 27; DC. F1. fr. IL, p.310 (non CHev.)— Gr. cerasi Acu. Lich. univ. p.268. Gr. scripta y cerasi ACH. Syn. p.83. Op. pulverulenta & cerasi Cuev. F1. Paris. p.538 .—Op. scripta B cerasi Dus.Bot.gall.p. 643. Op. betuligna Pers. 1. ce. VII, p.31; Acx. Meth. p. 20; Dus. Bot. gall. p. 643. Gr. betuli- gna Ac. Lich. univ. p. 268, Syn. p. 83. Op. Betulæ DC: F1. fr. VI, p. 171.

Sur le tronc des bouleaux; AR. Nacqueville.

315. Gr. anguina Nyz. Ess. Class. Il, p. 187, Prodr. p. 149, Énum. p. 198, n. 12. Ustalia anguina Mowr.in Ann.Sc.Nat., sér. XVIIL p. 278, Syll. p.352. (Gr. scripta LeiGur. Brit. Graph. p. 27, t. 6,f. 17; Gr. pulverulenta ibid.p. 31, t. 6, f. 18).

Sur les arbres; R. Octeville, Montvason.

316. Gr. elegans ACH. Syn. p. 85 ; NyL. Prodr. p.151, Énum. p. 129, n. 19. Opegr. elegans Sm. Engl. bot.t. 1852; Fr. Lich. eur. p.370 ; ScHær. Enum. p.152.—Opegr. sulcata Pers. ; DC. FL.fr.VI, p.171; Dus. Bot. gall. p.642.

Sur les houx et les pins ; AR. 317.—var. parallela NyL. in litt.—Opegr. elegans 8 pa- rallela ScaÆr. 1. c. (8). Sur les bouleaux ; R. Bois de Kerbec (Montvason). 318. Gr. innsta Acn. Syn. p. 85; NyLz. Énum. p. 129, n.23.—(Gr. Smithii Leicur. Brit. Graph. p. 81; NyL.Ess. Class. Il, p.187, Prodr. p.150. Op.

300 LICHENS DES

seripta SM. Engl. bot.t. 1813. Op. dendritica Desmaz. Crypt. Fr. ser. IF, n. 42. Sur les arbres (chênes, ormes, aulnes); AC.—Cherbourg, Montvason, Nacqueville.

319. Gr. dendritica Acu. Lich. univ. p.271, Syn. p. 83; NyL. Prodr. p. 150, Énum. p.129, n. 24. Opegr. dendritica Acu. Meth. p. 31; FR. Lich. eur. p.372; Dus.Bot. gall. p.643 ; ScxÆr. Enum. p. 152.

Sur les arbres (hêtres, ormes, bouleaux, aulnes, houx);AC.

320. var. medusula NyL. Il. cc. Opegr. medusula Pers. in Act. Wetter.Gesellsch.Il, p.15; Acx. Syn. p. 334; DC. FL. fr. VI, p. 171 ; Dus. Bot. gall. p. 643; Fr. Lich. eur. p. 372.—Opegr. dendritica B medu- sula ScHÆR. 1. c. Sur les arbres, avec le type ; AR.

OPEGRAPHA Acx., NyL.

321. ©. grumulosa Dur. in Journ. Phys., 1818, LXXX VII, p.216; Dus. Bot. gall. p.642; NyL. Prodr. p. 152, Enum. p. 130, n. 3. —Lecanactis grumulosa Fr. Lich. eur. p. 375. Opegr. varia 9 calcaria ScxÆr.Enum. p.157, pr.p. Sur les rochers des falaises de Gréville; R.

322. ©. varia PERS. in UsT. Ann. bot. VII, p. 30; Fr. Lich. eur. p. 364; Scxær. Enum.p .156 (excel. var. 6); Nyz. Prodr. p. 154, Énum. p. 131, n. 10. Op. notha Dus. Bot. gall. p. 640. « notha NyL. Prodr. p. 155; FR. 1. c. (b). Op. notha « Acx. Meth. p. 17, Lich. univ. p. 252, Syn. p. 76; DC. F1. fr. Il, p.310. Op. notha B lichenoides Dus. Bot. gall. p.640. Op. varia «a lichenoides ScaÆr. 1. c.

Sur les arbres (chènes, ormes, ete.); C.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 301

323. var. signata Fr. Lich. eur. p. 365 (c); ScHÆR. Enum. p. 157 (£b); Nyc. Prodr. p. 155. Op. dia- phora 8 signata Acx. Meth. p. 19. Op. signata DC. F1. fr. I, p. 310 ; Acu. Lich. univ. p. 261 (&). Op. notha S signata Acu. Syn. p. 76.

Sur les arbres (chènes, ormes) ; AC.

324. var. pulicaris Fr. Lich. eur. p. 364 (a) ; SCHÆR. Enum.p.156 (7); NyL. Prodr.p.155, Herb.Mus .Fenn. p.92.— Op. vulvella («et 8 pulicaris) Acu. Meth. p. 49, Lich. univ. p. 251, Syn. p.77; DC. FI. fr. VI, p. 169 .— Op. notha « vulvella Dus. Bot. gall.p.640.— Op. minuta CHEv. F1. Par. I, p. 532.

Sur les arbres (chênes, ormes); AR.

325. —var. lutescens NyL. Lich. Par. n. 74. Op. vulvella B lutescens CLEM. Ensay. add. p. 295; Ac. Syn. p. 77. Op. varia & diaphora c chlo- rina ScuÆr. Enum. p. 157.

Sur les saules ; R. Montvason.

326. var. diaphora FR. Lich. eur. p. 365 (d); Scaær. Enum. p. 157 (£a hebraica) ; NyL. Prodr. p. 155. Op. diaphora Acn. Meth. p. 19, Lich. univ. p. 254 ; DC. FL. fr. VE, p.170. Op. notha & diaphora Acu. Syn. p. 77; Dus. Bot. gall. p. 640 (y). Op. tridens Acu. Lich.univ. p. 263, Syn. p. 79 ; Dus.l.c. p. 642. Op. gregaria Acu. Lich. univ. p. 252. Op. signata B tigrina Acu. Lich. univ. p. 262.— Op. notha 6 gregaria et : tigrina Acu. Syn. pp. 76 et 77. Op. argillicola Dus. 1. ce. p. 641. Op. varia & d'argillicola, n tigrina et : tridens Scuær. Enum. pp. 157 et 158.

Sur les arbres (chênes, pommiers), les vieilles barrières, etc.; AC.

302 LICHENS DES

327. ©. wimalis ACH. Lich. univ. p. 260, Syn. p. 77 ; Nyc. Énum. p. 131,n. 10*, Herb. Mus. Fenn. p. 92. Op. varia var. rimalis Fr. Lich. eur, p. 365 (8); ScaÆr. Enum. p. 157 (5); NyL. Prodr. p. 156. Op. rimicola et Op. diffusa Cnev. FI. Par. I, pp. 527, 534.

Sur les troncs d'arbres (ormes, hèêtres) ; AC.

328. ©. rupestris PERS. in Usr. Ann. Bot. XI, p. 20; Nyz. Prodr. p. 156, Énum. p. 131, n. 10*. Op. Persoonti Acu. Meth. p. 17; Lich.univ. p. 246, Syn. p.71; Dus. Bot. gall. p.640.— Op. saxatilis Scaxr. En. p. 159.— Op. saxicola Aca.Syn. p.71; Dus. L. c.

Sur les rochers schisteux du littoral; R. Gréville.

329. ©. saxatilis DC. FL fr. IE, p. 312 ; Dus. Bot. gall. p. 640 ; Nyc. Prodr.p. 157, Enum.. p.181, n.10*. Surles mortierset les pierres talqueuses calcarifères ; AC.

330. ©. atra PERS. in Usr. Ann. Bot. VII, p. 30; DC. F1. fr. Il, p. 310 ; Fr. Lich. eur. p. 366, pr. p.; Nyz. Prodr. p. 157, Énum. p. 131, n. 11. Op. deni- grata Acn. Meth. p.27, Lich. univ. p. 259 (et 8 atra, p. 260). Op. stenocarpa Ê denigrata Ac. Syn. p. 75. Op. atra « denigrata Du. Bot. gall. p. 641; SchÆr. Enum. p. 153.

Sur l’écorce de différents arbres ; C.

331.— var. parallela NyL. Op. cerasi CHEv. Journ. Phys. 1822, p. 38, Fl.Paris.I, p.521.

Sur l'écorce des cerisiers (Cerasus avium, etc.); AR.

332. var. hapalea NyL. Prodr. p. 158. Op. steno- carpa 6 hapalea Acu. Lich.univ.p.257. Op. ha- palea Acu. Syn. p.79. Op. depressa Ac. Lich. univ. p. 262. Op. rimosa DC. F1. fr. II, p.312.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 303

Op. atra y bullata Dus. Bot. gall. p. 641; ScHÆr. Enum. p. 153 (8). Sur les arbres (frênes, hêtres, houx) ; AC. 333. 0. vulgata AcH. Meth. p.20, Lich. univ. p. 255, Syn. p. 73; NL. Prodr. p.158, Énum.p. 131, n. 13. Op. atra 6 vulgata Scaær. Enñum. p.154. Op. atra a stenocarpa FR. Lich. eur. p. 367, pr. p. Sur les arbres (hêtres, bouleaux, pins); AC.

334. var. siderella NyL. Prodr. p. 139, Énum.. 1. c. Op. siderella Aca.Meth. p. 25, Lich.univ. p. 256, Syn. p.79.— Op. atra 6 stenocarpa Dus. Bot. gall. p. 641; ScaÆr. Enum. p. 153 (y). Op. rufescens Pers. in Usr. Ann. Bot. VII, p. 29; DC. FI. fr.IL, p. 311; Dus. Bot. gall. p. 641 (excel. syn.).

Sur les arbres (hêtres, chênes, pommiers); C.

335. var. reticulata Ny£. Prodr. p.159. Op. reti- culata DC. F1. fr. VI, p. 170 ; Cnev. F1. Par. I, p. 525. Op. atra à reticulata Scaær. Enum. p. 153.

Sur les sycomores; Cherbourg (cfr. ScHær. 1. c.).

336.— var. lithyrga NyL. in litt. Op. lithyrga « Ac. Lich. univ. p.247, Syn. p.72; DC. F1. fr. VI, p. 172?; Dus. Bot. gall. p. 641, pr. p.— Op. calcaria Dus. 1.c. p.641.

Sur les mortiers et les murs ; AR.

337 .—var.steriza NyL. Prodr. p.159, Herb.Mus.Fenn. p. 92.— Op. lithyrga B confluens Ac. Lich. univ. p. 247. Op. lithyrga b steriza Acn. Syn.p.72.

Sur les roches micacées et talqueuses calcarifères; C.

338. O. imvoluta NyL. Énum. p.131, n.18. (Prodr. p. 154, not.).— Zwackhia involuta Kôrs. Lich .Germ. p.286.

Sur les sapins; RR. Sauxmesnil.

304 LICHENS DES

339. ©. herpetiea Acu.Meth. p.23, Lich. univ. p. 248, Syn. p. 72; DC. F1. fr. IL, p. 309; Dus. Bot. gall. p. 641; Fr. Lich. eur. p. 368; NyL. Prodr. p. 160, Énum. p.131,n.19. Op. rubella Pers. in Usr. Ann. Bot. VII, p. 31; DC. F1. fr. IL, p. 309; (non Mouc., nec Nyc. Prodr. p. 139).— Op. herpe- tica « rubella Scuær. Enum. p. 155. Op. bullata DC. F1. fr. IL, p. 307.

Sur les arbres (hêtres, etc.); AR.— Montvason.

340. ©. lentiginosa LYELL; LeIGurT. Brit.Graph. p.26, t. 6,f. 16; NyL. Prodr.p.158, Enum. p. 131, n.22.

Sur les arbres (hêtres, houx) ; R. Martinvast, Bric- quebec.

STIGMATIDIUM Mey., Nyz.

341. St. crassum Dus. Bot. gall. p. 643; NyL. Prodr. p. 163, Énum. p. 132, n. 2. Op. crassa DC. F1. fr. Il, p. 312. Arthonia crassa Dur. in Journ. phys. 1818, LXXXVII, p.208.—Op.crassa « obscura Scaær. Enum. p.159.—Séigm. obscurum SPRENG. Syst. Veg. IV, p. 243. Porina aggregata et P. taxicola Acx. Syn. pp. 112, 113. Sagedia aggregata Fr. Lich. eur. p. 416.

Sur les troncs d’arbres (chênes, frênes, houx); AC. 342. St. leucinum NyL. Énum. p. 132, n. 8, et p.144. Sur les rochers desfalaises de Gréville; R.

ARTHONIA Acu., Nyz.

343.A.einnabarina WaLzr.Fi.Germ.p.320; Nyz.Syn. Arth.p.88, Prodr.p.163, Enum.p.132, n.1.—Con1o- carpon cinnabarinum DC. EL. fr. Il, p. 323; Dus.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 305

Bot. gall. p.675 ; FR. Lich. eur. p.379. Spiloma tumidulum Ac. Meth. p.11, Lich. univ. p. 136, Syn. p.1. Spil. elegans Acu. Lich. univ. p.135, Syn. p. 1. Conioc. elegans Dus. Bot. gall. p. 675. Conioc. gregarium Scaær. Enum. p. 242.

Sur l'écorce des arbres ; C.

344. var. rubra NyLz. Il. cc. Spiloma tumidulum 8 rubrum Ac. Lich.univ. p. 136. (Status lepro- sus : Lepra kermesina Scaær. Enum. p. 240.).

Sur les arbres (ormes); AR.— Nacqueville, Montvason. 345. var. decolor Nyz. in litt.

Sur un if, à Virandeville.

346. À. lurida Acu. Lich. univ. p. 143, Syn. p.7; ScHÆR. Enum.p.242; Nyz. Syn.Arth.p.91, Prodr. p. 165, Énum. p.132, n. 8. Opegrapha lurida Dos. Bot. gall. p. 642. Contangium vulgare Fr. Lich. eur. p. 378, pr. p. Sur les arbres (aulnes) ; R. Bois de Kerbec, à Mont- vason. 347. A. spadicea LeiGar.Br.Graph.p.57; Nyc. Énum. p.132, n. 8*. Arth. lurida var. spadicea Nvz. Syn. Arth. p.92, Prodr. p. 165.

Sur l'écorce des pins; R.— Sauxmesnil.

348. À. pruinosa Acu. Lich. univ. p. 147, Syn. p. 7; Nyc. Syn. Arth. p. 90, Prodr. p. 165, Énum. p.132, n. 10. Opegr. pruinosa Dus. Bot. gall. p. 642.— Verruc. impolita Horrm. FI. Germ. IE, p.172. Parmeliaimpolita Acu. Meth.p.160; Fr. Lich.eur. p. 183.—Arth. impolita « pruinosa Scuxær.Enum. p. 242. Patell. detrita DC. F1. fr. I, p. 352. (Forma loco apotheciorum Sptlomium graphideorum

20

306 : LICHENS DES

Nyz.proferens : Spiloma melaleucum Acu. Syn.p.2; Scuær. Enum. p. 241. Coniocarpon nigrum DC. F1. fr. IL, p. 324; Dus. Bot. gall. p. 675.—Tra- chylia melaleuca Fr.).— (Status thalli leprose dege- neratus : Lepraria leiphæma Acu. Meth. p.#, Lich. univ. p. 664, Syn. p. 330 ; DC. F1. fr. VI, p. 173; Dus. Bot. gall. p. 676, pr. p. Lepraria lactea Acu. Meth. p. 3; DC. F1. fr. IL, p. 322.— Lecidea alba Acu. Lich. univ. p. 183, Syn. p. 24 ? Patellaria alba Dus. Bot. gall. p. 648 ?).

Sur le tronc des vieux chênes ; C.

349. À. astroidea Acx. Syn. p. 6; NY. Syn. Arth.p.95, Prodr. p. 166, Énum. p.133, n.30.—Opegr. astroi- dea Acu. Meth. p.25. Opegr. radiata Pers. in Usr. Ann. bot. VII, p.29; DC. FL. fr.Il, p. 308; Dus. Bot. gall. p. 639.— Arth. radiata Acu. Lich. univ. p.144 ( et B). Opegr. obscura Âcu. Meth. p. 22; Dus. Bot. gall. p. 639. Arth. obscura: Ac. Lich. univ. p. 146, Syn. p. 6. Opegr. atra var. macularis Fr. Lich. eur. p. 367. Opegr. atra varr.)radiata, L astroidea, o obscura SCHÆR. Enum. p. 155.

Sur les arbres et principalement sur les jeunes rameaux des chênes; C.

350.—var. epipasta NyL. Syn. Arth. p.96, Prodr. p.166, Énum. L. ce. Opegr. epipasta Acu. Lich. univ. p. 258, Syn. p. 74; Dus. Bot. gall. p. 642. Arth. radiata à tynnocarpa Acu. Lich. univ. p. 145. Arth. astroidea B tynnocarpa Acu.Syn. p.6.

Sur les arbres (coudriers, etc.); AR.

351.A. galactites Dur.in Journ.Phys.1818, LXXXVIT, p. 203; Nyz.Syn. Arth.p.101, Prodr. p.169, Enum.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 307

p. 134, n. 48. Verrucaria galactites DC. F1. fr. IT, p. 315; Dus. Bot. gall. p. 644. Arth. punctifor- mis 6 galactina Acu. Lich. univ. p. 141, Syn. p. 4.

Sur l'écorce des peupliers ; R.— Cherbourg, Montvason.

MELASPILEA Nvr.

352. M. arthomioides NyL. Prodr. p. 170, Énum. p.134, n. 5. Lecidea arthonioides Fée Ess. p.107, t.26, f. 6, suppl. p. 103. Lecid. sparsa Dur. in Nyz. Ess. Classif. IL, p.186 (sub Mycoporo). Patellariamixta Nyz. Étud. Lich. Algér. p. 344 (non Dus.).— Lecid. dryina Acu. Syn. p. 24, pr. p. Patell. dryina Dus. Bot. gall. p. 650.

Sur le tronc d’un vieux saule, à Montvason. RR.

CHIODECTON Acx., NyL.

353. Ch. petræum DEL. mss. (in herb. LENORM.); Nyc.Syn. Arth.p.104, Prodr.p.172, Enum.p.134, n.4.

Sur les rochers du Câtel, à Gréville, il a été décou- vert par M. Dubourg-d’Isigny. RR.

Ser. VI. PYRENODEI.

Tri8. XIX. PYRENOCARPEI.

NORMANDINA Nvyz.

354. N. Jungermanmiæ NyL. Ess. Classif. IT, p.191; Prodr. p.173, Énum. p. 135, n. 1 ; Expos. syn. Pyrenoc. p. 10. Lenormandia Jungermanniæ Dec. in Desm. Crypt. Fr. n. 114%, Verrucaria

308 LICHENS DES

pulchella Borr. Engl. Bot.t. 2602. Endocarpon pulchellum Hook. Brit. F1. IT, p.158. Sur les mousses et les jungermannes, sur les troncs d’ar- bres ; C.

ENDOCARPON HEepw., Nyz.

355. E. fuviatile DC. F1. fr. I, p. 413; Dus. Bot.

gall. p. 59%; Fr. Lich. eur. p. #09; Nyz. Prodr.

p. 175, Enum. p. 135, n. 2 ; Exp. Pyren.p.12.—

End. Weberi Acu.Meth. p.128, Lich. univ. p. 308,

Syn.p. 102.—EÆEnd. miniatum y aquaticum SCHÆR. Enum. p. 231. Platisma aquaticum HoFF.

Sur les rochers et les pierres inondées ; R.— Vallée du

Roule, falaises de Gréville.

356. E. hepaticum Acx. Lich. univ. p. 298 ; DC. F1. fr. VI, p. 191; NvL. Prodr. p. 176, Énum. p. 135, n. 10, Exp. Pyren. p.15.— End. pusillum HEpw. St. Crypt. Il, ». 56 ; Fr.Lich.eur. p. #11.— End. Hedwigii Acu. Meth. p.125, Lich. univ. p. 298, Syn. p.99; DC. F1. fr. IL, p. 414; Dus. Bot. gail. p. 59%, pr. p. End.pusillum « Hedwigu Scaær. Enum. p. 234.

Sur la terre entre les pierres talqueuses des murs du littoral; AR. Querqueville, etc.

357. E. exiguum NyL.Lich.Par. n.88, Prodr. p.176, Énum. p. 136, n. 12, Exp. Pyren. p. 16.

Sur la terre des murs; R. Vallée de la petite Polle.

VERRUCARIA PErs., Nyz.

338. V. tephroides Ny£. Énum.p. 136, n. 1, Expos. Pyrenoc. p. 17. Endocarpon tephroides Ac. Meth. p.129, Lich. univ. p. 297, Syn. p. 98 ; Dus.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 309

Bot. gall. p. 594k. —Endoc. cinereum Pers. in Usr. Ann. Bot. VII, p. 28; ScHÆr. Enum. p. 235.-- Sagedia cinerea Fr. Lich. eur. p. #13. Verr. cinerea SCHÆR. Spicil. p.332; NyL. Prodr. p.177. Verr. polythecia Acu. Lich. univ. p. 288.

Sur la terre des murs ; R. Bricquebec (herb. Dela-

chapelle).

3539. V. palläda NyL. Prodr. p.178, Énum. p. 138, n.6, Expos. Pyrenoc. p. 20.— End. pallidum Acu. Lich. univ. p. 301, Syn. p. 100; Nyz. Étud. Lich. Algér. _ p. 339. End. pusillum var. pallidum FR. Lich.

eur. p. 141 (c); ScHÆR. Enum. p. 234 (y). End. Hedwigii Dus. Bot. gall. p.594, pr.p.

Sur la terre des murs ; R. Le Rozel.

360. V. migrescens PERS. in UsT. Ann. bot. XIV, p.

36; DC. F1. fr. IL, p. 319; Dus. Bot. gall. p. 646 ; Fr. Lich. eur. p. 438; NyL. Prodr. p. 180, Énum. p.137, n. 14, Exp. Pyren. p. 23. Verrucaria umbrina B nigrescens Ac. Lich. univ. p. 291. Pyrenula nigrescens Ac. Syn. p. 126; ScuÆr. Enum. p. 210.

Sur les mortiers et les murs; C.

361.—var. fuscella NyL. Prodr. p.181, Énum. p.137,

n. 14*, Exp. Pyren. p. 23. Verruc. fuscella Âcu. Lich. univ. p. 289; ScuÆr. Enum. p. 215.— Sage- dia fuscella Fr. Lich. eur. p. #13.

Sur les pierres talqueuses et les mortiers ; AC.

362. var. viridula Nvz. Il. ce. Verruc. viridula

Ac. Lich. univ. p. 675; ScHÆr. Enum. p.215. Sagedia viridula Fr. Lich. eur. p. #14. Verruc. tessellata Dus. Bot.gall.p. 647.

Sur les schistes des murs et des toits ; AC.

310 LICHENS DES

363. var. macrostoma NyL. Il. ce. V. macrosto- ma Dur .in DC. F1.fr. IT, p.319; Dus. Bot. gall. p.646; Fr. Lich. eur. p.439 ; ScaæÆr. Enum. p.214.

Sur les vieux mortiers des murailles ; R.

364. V. margacea Wazins. F1. Lapp. p. 465 ; Fr. Lich. eur. p. #40; Nyc. Prodr. p. 181, Énum. p. 137,

n. 17, Expos. Pyren. p. 25. Pyrenula margacea Acx. Lich. univ.p. 315, Syn.p.127 ; ScHær. Enum. p.211. Verr. papillosa Acu. Lich. univ. p. 286. Sur les rochers quartzeux; R. Vallée de Quintampoix.

365. —var. æthiobola Wuins. 1. c.; Nyz.Il.cc.— Verr. œthiobola Acu. Meth. suppl. p. 17, Lich. univ. p. 292; Dus. Bot. gall. p.646.— Pyren. æthiobola Ac. Syn. p.125.—Verr. mauroides Scuær. Enum. p.215.

Sur les pierres schisteuses humides ou inondées ; AC.;

366. var. acrotella. Verr. acrotella Acn. Meth. p.123; Dus. Bot. gall. p. 646. Verr. striatula B acrotella Ac. Lich. univ. p. 293, Syn. p. 95.— Verr. macularis y acrotella Scaær. Enum. p. 213.

Sur les quartz ; AR. Le Roule.

367. V.mucosa Acu. Meth. suppl. p. 23, Lich. univ. p. 282, Syn. p.93; Due. Bot. gall. p. 646; Nvr. Exp. Pyren. p. 28, Enum. suppl. p. 337.

Sur les pierres dans les ruisseaux du littoral; R. Urville, ete.

368. V. maura WaAHEN8. in Ac. Meth. suppl. p. 19, Lich. univ. p.291, Syn. p. 95 ; Dus.Bot. gall. p.646; Fr. Lich. eur. p. #42; Ny£. Prodr. p.185, Énum. p. 137, n. 28, Expos. Pyren. p. 28.— Pyrenula maura ScHÆR. Enum .p.209.

Sur les rochers maritimes; AC.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 311

369. V. microspora Ny£. Add.Cr. Chil. p.175, Prodr. p.185, Enum. p. 137, n. 27, Exp. Pyren. p. 29. Sur les pierres du littoral ; R. Tourlaville.

370. V. mupestris SCHRAD. Spicil. FL. Germ. p. 109;

DC. F1. fr. IL, p. 317 ; Dus.Bot.gall. p. 645 ; Fr. Lich.

. eur. p. 436 ; ScHÆr. Enum. p. 217; NyLc. Prodr.

p. 183, Énum. p.137, n. 20, Expos. Pyren. p-30.

Verr. Schraderi Acx. Meth. p. 114, Lich. univ. p. 284, Syn. p. 93.

Sur les pierres des murs (talcites); AC.

371. var. ruderum Nvz. Il. cc. Verr. ruderum DC. F1. fr. IL, p. 318.

Sur les mortiers des murs; C.

372. V. imtegra NyYL. Énum. p. 137, n. 20*. Verr. rupestris var. 2ntegra NyL. Prodr. p.183, Exp. Pyren. p.31.—Verr. lœvata LEicurT. (non Acu.).

Sur les talcites calcarifères ; R. Octeville.

373. V. muralis Acu. Meth. p. 115, Lich. univ. p.288,

Syn. p.95; Dus.Bot.gall. p. 646 ; FR. Lich. eur. p.

_ 436; ScHÆr. Enum. p. 218; NyL. Prodr. p. 184,

Énum. p. 137, n. 20*, Exp. Pyren. p. 32.—Verr.

concentrica DC. F1. fr. Il, p. 318. Verr. epipo-

læa Acx. Lich. univ. p. 285, Syn. p.95; Dus. Bot. gall. p. 646.

Sur les mortiers et les pierres talqueuses des murs; AC.

374. V.epigæa Acx. Meth. p.123, Lich. univ. p. 295, Syn.p.96; Dus. Bot. gall. p. 645; Fr.Lich. eur. p. 431 ; NyLz. Prodr. p.186, Énum. p.137, n.31, Exp. Pyren.p.35.—Thrombium epigæum Scuxr.Enum. p. 222.

Sur la terre argileuse ; AR. Cherbourg.

312 LICHENS DES

375. V. chlorotiea Acu. Lich. univ. p.283, Syn. p.94; ScaÆr. Enum. p.213; NyL. Prodr. p. 186, Énum. p. 138, n. 34, Expos. Pyren. p.36. Verr. car- pinea Acu. Lich. univ. p. 281, Syn.p. 88; Fr:Lich. eur.p.448; ScHÆr. Enum. p. 221. —Verr. macula- ris SCHÆR. Enum. p.213.—Verr. biformis Scnær. Enum. p. 222 (non Borr.).

Sur les arbres et les rochers ; AR.

376. V. mitida ScarAD. in Journ. Bot. 1801, I, p.79; Acu. Meth. p. 121, Lich. univ. p. 279; DC. F1. fr. II, p. 316 ; Dus. Bot. gall. p.645; Fr. Lich. eur. p. 443 ; NyLz. Prodr. p.187, Énum. p.138, n. 56, Expos. Pyren. p. 45. Pyrenula nitida Acn.Syn. p.125; ScHÆR. Enum. p.212 (4). Verr. maxima DC. F1. fr. Il, p.316. Pyrenula pinguis Cuev. F1. Par. I, p.518 ; Scaær.Enum. p. 213. Verr. pinguis Fr. Lich. eur. p.443. Sur les arbres ; C. 377.— var. nitidella FLrKk.; NyL. Il. cc. Pyrenula nitida B nitidella ScaÆr. Enum. p. 213. Sur l'écorce des frênes ; C. 318. V. coryli Nyz. Addit. Cr. Chil. p. 174, Énum,

p. 138, n. 57*. Pyrenula coryli Mass. Verr. glabrata var. NyL. Prodr. p.188.

Sur l'écorce des coudriers; R. Nacqueville. 379. V. farrea AcH. Meth. p. 115, Lich. univ. p. 293, Syn. p.96, pr. p.; Nyz. Prodr. p. 188, Enum.p.

138, n. 58, Exp. Pyren. p. 47. Verr. leucoplaca Wazcr. Cr. Germ. I, p. 299.

Sur les arbres (saules) ; R. Montvason.

380. V. gemmata Acx. Meth.p. 120, Lich.univ. p. 278,

ENVIRONS DE CHERBOURG. 313

Syn.p.90 ; DC. F1. fr. Il, p. 315 ; Fr. Lich. eur. p. kk4 ; NyL. Prodr.p. 188, Énum. p.139, n.71,Exp. Pyren. p. 53.—Verr. alba Scarap. Spic. Fl.Germ. p. 109; Dus. Bot. gall. p. 644; Scaær. Enum. p. 219.

Sur l'écorce des arbres (chênes, hêtres, frênes, ete.) ; C.

381. V. Sailweïi LeicaTr. mscr.; NyL. Prodr. p. 189, Enum. p.139, n. 71*, Exp. Pyren. p. 54.

Sur les pierres des murs ; RR.—Cherbourg.

382. V. biformis Borr. in Engl. Bot. suppl. t.2617; Nyz. Prodr. p. 189, Énum. p.139, n.72, Exp.Pyren. p.54. (non ScHÆr.)

Sur les arbres (hêtres, frènes, sapins); AR.—Montvason, Martinvast.

383. V. epidermidis Acx. Meth.p. 118, Lich. univ. p. 276, Syn. p.89; DC.FL.fr. II, p.313; Dus.Bot. gall. p. 644; FR. Lich. eur.p. 447 ; ScHÆr. Enum. p. 219; Nyz. Prodr. p. 190, Énum. p. 139, n.85, Exp. Pyr. p- 58. ,

Sur l'écorce lisse des arbres (bouleaux, etc.); C.

384. var. analepta NyL. Il. cc. Verr. analepta Acn. Meth. p.119, Lich.univ.p. 275, Syn. p. 88.— Verr. punctiformis DC. F1. fr.If, p. 314. Verr. olivacea Dus. Bot. gall. p. 645.

Sur les arbres (chènes, hêtres) ; AC.

385. var. fallax Nyz. Il. ce. Verr. punctiformis « stigmatella Scuær. Enum.p. 220. Verr. ana- lepta Scuær. Enum. p. 221.

Sur les hêtres ; AC.— Montvason, etc.

386. var. lactea NyL. Il. cc. Verr. stigmatella + lactea Acu. Lich. univ. p. 277, Syn.p. 90 (8).

31% LICHENS DES

Verr. cinerea B lactea Due. Bot. gall. p. 6k4.—Verr. punctiformis B lactea ScaHÆr. 1. €.

Sur l'écorce lisse des arbres (frênes, peupliers); AR. Montvason, Urville.

387. V. cinerella FLOT.; Nyz.Add. Cr.Chil.p. 174, Prodr. p. 191, Enum. p. 139, n. 88, Exp. Pyren. p. 60.

Sur l'écorce des hêtres ; AR. Montvason, Bricquebec. 388. V.haïodytes NyL. Énum. p.139, n.89 et p.142, Exp. Pyren. p.61.

Sur les rochers maritimes à haute mer, dans les petites flaques d’eau salée ; R. Cherbourg.

. 389. V. oxyspora NyL. in Bot. Notis. 1852, p. 179, Enum. p. 139, n.91, Exp. Pyren. p. 61.

Sur les bouleaux ; R. Bricquebec.

MELANOTHECA FÉE, NyL.

390. M. gelatinosa NyL. Énum. p. 140, n. 4, et p. 145, Exp. Pyren. p.70. Arthonia gelatinosa CHEv. in Journ. phys. 1822, p. 54, F1. Paris. I, p. 543.

Sur les aulnes; R. Bois de Kerbec (Le Mesnil-au-Val).

THELENELLA Nvyr.

391. Th. modesta Nyz. Lich. Par. n. 96, Ess. Class. Il, p. 193, Prodr. p.192, Enum. p. 140 ,n. 1.— Verrucaria modesta NyL. Coll. Gall.mer. et Pyr. p.16.

Sur les peupliers ; R. Sottevast, Bricquebec.

ENVIRONS DE CHERBOURG. 315

APPENDIX.

LEPRARIA Acx.

392. L. flava Acu. Lich. univ. p. 663, Syn. p. 330.— Lepra flava DC. F1. fr.VI, p. 175 ; Dus. Bot. gall. p. 676. Parmelia citrina S flava Ach.Meth. p.180.

Sur le tronc des vieux chênes; AR. —Nacqueville, Bric- quebec, etc. M. Fries rattache cette production au Lecanora vitellina; n'appartiendrait-elle pas plutôt à un Lichen de la tribu des Caliciés?

393. L. latebrarum ACH.Syn. p. 331.—Lepr. incana B latebrarum Acx. Lich. univ. p.665. Pulveraria latebrarum Acn. Meth. p. 2. Patellaria inca- na B latebrarum Dus. Bot. gall. p. 653. Lepra œruginosa B latebrarum Scaær. Enum. p.241. Lepra incana DC. FL. fr. VI, p. 175, pr. p.

Dans les fentes humides des rochers ; AR. Le Roule.

394. L. antiquitatis Ac. Meth. p.7, Lich. univ. p. 291. Lepra antiquitatis DC. El. fr. IL, p. 322; Dus. Bot. gall. p.677.

Sur les pierres et les rochers ; AC. Species e classe Lichenum excludendæ :

395. L. botryoides WanLns. FI. Lapp. p, 401; AcH. Syn. p. 331.— Lepra botryoides DC. F1. fr. IF, p. 322; Dus. Bot. gall. p. 676. Lepra olivacea « Acu. Lich. univ. p. 666. Glæocapsæ et Protococci species.

Sur le tronc des vieux arbres.

396. L. rubens Acu. Meth. p. 6, Syn. p. 331. Verrucaria rubens Ac. Lich. univ. p. 296. Lepra rubens Dus. Bot. gall. p. 677. Lepra odorata DC. FI. fr. II, p. 323. Chroolepi species variæ (Byssi Fr. Summ. Veg. Sc. p.122.).

Sur les troncs d'arbres (hêtres), et les rochers.

316

LICHENS DES

TABLE ALPHABÉTIQUE.

Les chiffres indiquent les numéros que portent dans cette liste les espèces et les variétés; les noms adoptés sont imprimés en lettres italiques, et les synonymes en caractères romains.

Abrothallilus parasilicus 117 Ricasolii 352

Acrocordia gemmata 380

Amphiloma lanuginosum 171

Arthomia astroidea 349 cinnabarina 343 crassa 341 decolor 345 dendritica 319 epipasta 350 galactina 351 galactites 351 gelatinosa 390 gibberulosa 322 impolita 348 lurida 346 obscura 349 obtusangula 320 pruinosa 348 punctiformis v. 351 radiata 349 reniformis 349 rubra 344 spadicea 347 tynnocarpa 350

vulgaris

Arthopyremia gemmata 380 Aspicilia chrysophana 203 complanata 200 tenebrosa 202 Aulacographa elegans' 316 Bacidia carneola 249 rosella 265 Bæomyces aduncus 71 æruginosus 40 alcicornis 42 amaurocræus 72 anomæus 54 bacillaris 75 byssoides 38 cæspiticius 58 calicioides 307 cariosus 47 carneus 38 cervicornis 53 clavatus 78 cocciferus 73 cornucopioides 73 crispaius 66 deformis v. 78 degenerans 54

Bæomyces delicatus elveloides endiviæfolius epiphyllus ericetorum extensus fimbriatus furcatus gracilis icmadophilus junceus lignorum macilentus macroscyphus neglectus niveus pleurotus pocillum pungens pyxidatus pyxidalus v. quercinus racemosus radiatus rangiferinus roseus rufus rupestris sabuletorum

Bæomyces

sparassus spinosus squamosus subulatus sylvaticus

symphycarpus

trachynus

turbinatus v. turbinatus, v.

uncialis verticillatus Bangia atrovirens Biatora ambigua anomala atrogrisea byssoides carneola chalybeia cladonia decolorans

decolorans v.

enteroleuca erysibe exigua flexuosa fuscella icmadophila ligniaria lucida lurida mixta olivacea pachycarpa pezizoidea premnea quernea rivulosa

ENVIRONS DE CHERBOURG.

Biatora rosella 265 rugulosa 279 uliginosa 261 vernalis 255 vernalis v. 266 Biatorina arceutica 252 Griffithii 258 rivulosa 295 tabescens 280 Biliania hexamera 256 Blastodesmia lactea 386 Bombyliospora pachycarpa 272 Borrer®

chrysophthalma 139

ciliaris 145 flavicans 138 leptalea 150 leucomela 147 tenella 151 Buellia canescens 273 major 300 parasema 300 punctata 301 saxorum 300 Caliciwamm abietinum 34 cerviculatum 34 clavellum 32 claviculare 33 claviculare v. 32 curtum 34 hyperellum v. 32 inquinans v. 35 lenticulare 33

Cal iciu ma lenticulare v. 34 microcephalum 31

nigrum v. 34 quercinum 33 salicinum 32 sessile 35 sessile v. 30 sphærocephal. v. 33 stigonellum 35 trachelinum 32 trachelinum v. 33 turbinatum 30 Callopisma citrinum 194 Capitularia alcicornis 42 amaurocræa 72 aspera 51 cæspiticia 58 chordalis 50 decorticata 45 degenerans 54 extensa 3 gracilis 50 langipes 48 macilenta 75 neglecta 44 pityrea 45 pleurota 74 pocillum 44 radiata 49 symphyearpa 46 tubæformis 48 : verticillata 52 Catillaria premnea 302 Catolechia lactea 284 moriopsis 283

318

Catopyrenium cinereum 358 Cenomyce affinis 54 alcicornis 42 allotropa v. 52 allotropa v. 55 allotropa v. 66 anomæa 54 antilopæa 49 aspera 51 bacillaris 75 blastica 55 bolacina 72 Brebissonii 75 cæspitieia 5s cæspitosa 55 cariosa 47 carneopallida 43 cervicornis 53 cladomorpha 53 clavarioides 48 clavata 78 clavulus 48 coccifera 713 coniocræa 49 cornucopioides 73 cornuta 49 cornuta v. 78 crispata 66 cucullata 57 damæcornis 42 decorticata 45 decorticata v. 55 degenerans 54 delicata 57 digitata v. 77 divulsa 51 ecmocyna 50 ecmocyna v. 61

LICHENS DES

Cenomyce endiviæfolia epiphylla extensa fascicularis fimbriata firma flagellaris furcata gonorega gonorega v. gracilis gracilis v. insidiosa leptophyila lumbriealis macilenta muricata nivea obtusata oxyceras pityrea pityrea v. pleurota pocillum polypæa portentosa pseudo-cornuta pumila pungens pyxidata pyxidata racemosa radiata rangiferina rangiferina v. recurva seabriuscula seductrix spadicea

78 75

64

Cenomyce sparassa 55 speciosa 56 spinosa 62 spinulosa 60 squamosa 55 strepsilis 57 subulata 61 sylvatica 68 symphycarpa 46 tenuior 70 trachyna 66 tubæformis 48 uncialis 71 Vaillantii 41 verticillata 52

Cetraria fallax 97 glauca 97

Chiodecton petrœum 353

Chondrus minor 4 pygmæus 3

Cladomia alcicornis 42 amaurocræa 72 aspera 51 attenuata 56 cæspiticia 58 cariosa 47 ceranoides 66 ceranoides 71 cervicornis 53 clavata 78 coccifera 73 coccinea 73 cornucopioides 73 cornuta 78 coronata 55

Cladenia crispata cristata degenerans delicata dilatata endiviæfolia extensa fimbriata foliacea fungiformis fureata fusca gracilis gracilis v. incana macilenta neglecta nivea parasitica phy!lophora pityrea pleurota pocillum polyceras polydactyla portentosa pumila pungens pyxidata pyxidata racemosa radiata rangiferina rangiformis recurva seductrix spadicea spinosa squamosa

ENVIRONS DE CHERBOURG.

54

6%

Cladonia stellata 71 subulata 61 sylvatica 68 symphycarpa 46 tubæformis 48 uncialis FA verticillata 52

Coccocarpia cyanoloma 170 myriocarpa 169 plumbea 168 pulchella 354

Collema aggregatuin 18 athallum 198 atrocæruleum 24 Brebissonii 26 byssinum 20 cheileum 45 chloromelum 27 ciliatum 21 conglomeratum 19 corniculatum 25 crenulatum 43 crispatum 9 crispum 13 crispum 41 crispum 45 cristatum 10 fasciculare 18 fasciculare 19 fimbriatum 21 flaccidum 4 fragrans 16 furrum 8 granosum 45 glaucescens 13 granulosum 8 Hildenbrandii 26

Collema jacobææfolium 9 lacerum 24 limosum 44 marginale 9 marginale 15 melænum 9

microphyllum 16

microphyllum 166 multifidum 9 museicola 28 myochroum 26 myriococcum 6 nigrescens 17 nigrum 167 palmatum 25 placynthium 11 pubescens 2 plicatile 15 pulposum 11 pulvinatum 22 ruginosum 27 rupestre 7 saturninum 26 scotinum 2% sinuatum 24 tenax 12 tenuissimum 20 thysaneum 18 variabile POE vi vespertilio 17 Conferva atrovirens 2 Comiangiuam vulgare 346 Coniocarpon cinnabarinum 343 elegans 343 gregarium 343 nigrum 348

320

Corallinoides globifer 36 Cornicularia flavicans 138 intricata 2 muscicola 28 pubescens 2 Diploicia canescens 273 Diplotommnan alboatrum 298 canescens 273 Endocarpom aquaticum 355 cinereum 358 exiquum 357 fluviatile 355 Hedwigii 356 Hedwigii 359 hepaticum 356 miniatum v. 355 muscorum 359 pallidum 359 pertusum 238 pulchellum 354 pusillum 336 pusillum v. 359 smaragdulum 197 tephroides 358 Weberi 355 Endopyrenime pusillum 356 Ephebe pubescens 2 Evermia flavicans 138 prunastri 89 Fucus pygmæus 3 pygmæus 4

LICHENS DES

Gomphillus calicioides 307 Graplhis. anguina 315 betuligna 314 cerasi 314 dendritica 319 diffracta 313 elegans 316 flexuosa 315 fraxinea 312 hebraica 310 inconspicua 318 inusta 318 litterella 313 medusula 320 parallela 317 pulverulenta 312 pulverulenta 315 recta 314 scripta 308 seripta 315 serpentina 213 Smithii 318 tenerrima 311 varia 309 Gyalecta Acharii 204 bryophila 237 cupularis v. 250 Friesii 250 lutea 250 Haeamato mm 2 coccineum 234 Hcelopodium delicatum 57 Heterotheciwm pachycarpum 272 Hymenodecton dendriticum 319

Imbricaria acetabulum 134 adusta 129 aipolia 149 aleurites 175 aquila 162 cæsia 154 caperata 117 chlorina 141 cœrulescens 163 conoplea 16% conspersa 131 cycloselis 155 diatrypa 125 grisea 160 lanuginosa 171 muralis 160 olivacea 135 omphalodes 179 parietina 140 physodes 123 pityrea 164 plumbea 168 pulverulenta 158 retiruga 126 revoluta 121 stellaris 149 ulothrix 156 venusta 161

Esidium coccodes 241 corallinum 217 Iævigatum 235 melanochlorum 239 phymatodes 243 stalactiticum 239 Westringii 206

Lecamactis grumulosa 321 : urceolata 246

ENVIRONS DE CHERBOURG.

Lecanora Acharii 204 agelæa 246 aitema 223 albella 212 albescens 215 alboflavescens 208 angulosa 213 anomala 258 aphorhiza 196 apochræa 222 atra . 227 atra v. 232 atrocinerea 202 atrocinerea 232 aurantiaca 190 badia 230 badia 196 biatorea 244 biatorina 186 brunnea 165 cæspitosa 172 callopisma 184 candelaria 144% candelaria v. 143 caricæ 153 carneolutea 248 cerina 485 cerina v. 189 cervina 196 chloroleuca 188 cinerea 200 cinerella 212 cinereorufescens 203 circinata 176 citrina 183 citrina v. 194 coarctata 263 confragosa 232 cooperta 216

Lecanora

craspedia crassa crenulata diffracta discolor discreta dispersa effusa Ebrhartiana v. erysibe erythrella exigua expallens falsaria v. ferruginea festiva flavovirescens Flotowiana friabilis frigida fulgens fusco-atra galactina gibbosa gilva glaucoma granulosa graphica grumosa hæmatites hæmatomma Hageni halophæa illusoria incrustans intricata intumescens lævigata Linckii

178 172 216 174 229 197 215 216 224 219 191 231 221 295 192 193 191 245 179 210 179 293

224 211 233 194

Lecanora lobulata luteoalba lutescens lychnea maculiformis metabolica milvina v. minutula Mougeotiana Mougeotii multipunctata muralis muralis murorum ochroidea orosthea pallescens pallida parella periclea v. phlogina polysonia polytropa polytropa v. privigna pruinosa pyracea pyrina radiosa retorrida rimosa rivulosa roboris rubricosa rupestris rutilans sæpincola salicina sarcopis

322

Lecanora saxicola scrupulosa simplex smaragdula sophodes sordida steropea stillicidiorum strobilina subcarnea subfusca sulfurea Swartzii symmicta tartarea teicholyta terricola tumidula Turneri varia varia v. variabilis verrucosa vitellina vitellina v. vitellina v. xanthostigma

Lecidea abietina æruginosa aitema alabastrina alba alboatra

173 216 199 197 231 217 182 188 221 218 211 226 217 222 209 178 261 207 208 220 225 177 246 195

482

19% 19%

297

40 223 265 348 298

albocærulescens 288 albocærulesc. v.198

albocærulese. v.

anomalu arceulina

289 258 268

LICHENS DES

Lecidea arenaria aromatica arthonioides atroalba atroalba atroalbella atropurpurea atrovirens aurantiaca cæsiorufa callosyne campestris canescens carneola carneola v. carneolutea cechumena v. cerina cerina v. chalybeia chloropolia cinereofusca cladoniaria coarctata cœænosa cœruleonizric. concentrica confervoides confervoides coniochlora coniops contigua Convexa coracina corallinoides cornea corticola corticola coiaria

Lecidea crenulata 193 crustulata 278 decolorans 260 diffracta 174 disciformis 300 dolosa 256 dryina 352 aubia 292 Ehrhartiana v. 224 Ehrhartii 185 elæochroma 280 elveloides 40 endoleuca 269 enteroleuca 279 epipolia 299 erysibe 219 erythrocarpia 178 escharoides 260 eucarpa 198 exiqua 282 ferruginea 192 festiva 193 flavicunda 289 flavida 281 fiavocærulescens289 flavovirescens 191 fleæuosa 259 fuliginea 261 fumosa 294 fuscella 267 fusco atra 293 gelasinata 35 geographica 304 granulosa 260 granulosa v. 259 Griffithsii 258 grossa 302 hæmatites 189 hæmatomma 234

Lecidea hamadryas holomelæna hypnophila iemadophila immersa incana incana v. incompta insignis intermixta jungermanniæ lævigata lapicida lenticularis leptocline leucoplaca Lightfootii ligniaria lucida lurida lutea luteoalba luteola luteola v. luteola v. lycopodina melizea microphylla v. milliaria mixta muscorum muscorum v. myriocarpa nigra nitidula ochroidea ccrinæta olivacea orosthea

ENVIRONS DE CHERBOURG.

258 271 256

40 198 303 272 270 300 252 260 264 291 296 300 302 253 257 254 251 250 186 266 219 271 301 250 166 257 259 256 270 301 167 278 218 263 280 225

Leciden pachycarpa pantosticta parasema parasema v. pelidna petræa petræa pezizoides picina platycarpa polytropa premnea premnea privigna prominula pruinosa punctata punetiformis pyracea quernea rivulosa rosella rubella : rubescens rupestris sabuletorum sabuletorum sabuletorum sæpincola Salweii saxetana silacea sparsa sphæroides

sphæroides v.

spilota

spuria stellulata stillicidiorum

272 287 276 300 232 285 286 165 230 290 224 297 302 198 263 198 276 301 186 262

. 295

265 266 191 487 257 275 277 223

323

Lecidea subacrustacea 198 subcarnea 218 subconcentrica 286 sulfurea 226 symmicta 222 tenagea 263 triptophyila 166 triptophylla v. 165 uliginosa 261 umbrina 271 vermifera 271 vernalis 255 vesicularis 274

Lecidella sabuletorum 277

Lennbidium polycarpum 382 Lepra,Lepraria æruginosa 393 antiquitatis 394 botryoides 395 chlorina 234 expallens 221 flava 392 Flœrkeana 254 fuliginea 167

‘incana 393 kermesina 344 lactea 348 latebrarum 393 leiphæma 348 lutescens 221 obscura 241 odorata 396 olivacea 395 rubens 396 sulfurea 221 Lenormandia Jungermanniæ 354

324

Leptogium Brebissonii 27 byssinum 20 chloromelum 27 Hildenbrandii 26 lacerum 21 microscopicum 23 muscicola 28 palmatum 25 pulvinatum 22 ruginosum 27 scotinum 24

Leptorhaphis Ooxyspora 389

Lichenoîides ciliare 445 hispidum 150

Lichina confinis 4 pygmæea 3

Lithoicia apomelæna 360

Lobaria acetabulum 134 adusta 129 aipolia 149 cæsia 154 calycaris 94 caperata 117 centrifuga 131 Ciliaris 445 ciliata 120 ciliata 156 crassiformis 172 denudata 139 diffusa 175 dilacerata 96 fallax 97 farinacea 95 fraxinea 92

LICHENS DES

Lobaria glauca 97 glomulifera 115 herbacea 116 hispida 150 muralis 173 olivacea 135 omphalodes 129 orbicularis 155 parietina 440 perlata 118 physodes 123 populina 93 prunasiri 89 pulmonaria 108 pulveracea 160 pulverulenta 158 radiosa 176 saxatilis 126 saxicola 180 serobiculata 109 semipinnata 150 speciosa 148 squarrosa 96 stellaris 149 terebrata 125 Verrucosa 109 Nelanotheca gelatinosa 390 Melasypilea arthonioides 352 Microthelia micula 387 Mycetodivurn calicioides 307 NE ya m gi nn Duriæi 29 inconspicuum 346 Kiyriospora smaragdula 197

Nephroma lævigata 98 papyracea 99 parilis 98 resupinata v. 98 Schæreri 98

Neplhronmiumn lævigatum 98 papyraceum Li

Normandina Jungermanniæ 354

Opegrapha abbreviata 332 acervulata 334 argillicola 326 asiroidea 349 aitra 330 atra v. 349 betulæ 314 betuligna 314 bullata 332 bullata 339 calearia 321 calcaria 336 cerasi 314 cerasi 331 chlorina 325 confluens 337 crassa 341 dendritica 318 dendritica 319 denigrata 330 depressa 332 diaphora 326 diaphora v. 325 diffusa 327 dispersa 339 clegans 316 epipasta 350 fraxinea 312

ENVIRONS DE CHERBOURG.

Opegrapha gibberulosa 322 glaucoma 313 gregaria 326 grumulosa 321 hapalea 332 hebraica 326 herbarum 327 herpetica 339 involuta 338 lentiginosa 340 lichenoides 322 limitata 308 lithyrga 336 lurida 346 lutescens 325 macrocarpa 308 maecularis 349 medusula 320 minuta 324 notha 322 obseura 341 obseura 349 ovaliformis 323 parallela 331 parallela 317 pedonta 332 pellicula 324 Persoonii 328 Persoonii v. 199 phæa 324 plocina 297 pruinosa 348 pulicaris 324 pulverulenta 312 punctulata 339 radiata 349 recta 314 reniformis 349 reticulata 339

Opegrapha rimalis rimicola rimosa rubella rufescens rupestris saxatilis saxatilis saxicola seripta seripta serpentina siderella signata spurcata spuria stenocarpa stenocarpa steriza strepsodina sulcata tigrina tridens Turneri varia varia vV.

varia v.

venosa versiformis vulgata vulvella Pannaria conoplea myriocarpa nebulosa nigra plumbea rubiginosa triptophylla

327 327 332 339 334 328 329 328 328 308 318 313 334 323 324 298 333 334 337 199 316 326 326 327 322 321 327 313 324 333 324

164 169 165 167 168 163 166

Parmelia acetabulum adglutinata affinis aipolia aizoni albella albinea alboatra aleurites amplissima angulosa angustata aquila astroidea atra atra v. atrocinerea aurantiaca aureola badia Borreri cæsia cæsiella calicaris calva candelaria candelaria v. caperata caperata v. carneolutea ceratophylla wrina cervina cetrarioides cheilea chloantha chlorina chloromela

27

chrysophthalma 139

326

Parmelia ciliaris ciliata cinerea cinereorufa circinata citrina citrina v. citrina v. citrinella Clementiana coarctata cæruleobadia cœrulescens confragosa conglomerata conoplea conspersa cornuata corrugata craspedia crassa crispa cristata cyanoloma cycloselis dendritica Despreauxii diatrypa diploloma discreta dispersa dubia duplicata ectanea effusa elacista erythrella erythrocarpia exigua

LICHENS DES

Parmelia

145 420 200 203 176 183 194 392 194 153 263 16%

farinacea farrea

fastigiata ferruginea fibrosa v. flaccida flava flavicans fraxinea frigida fuciformis 216 fulgens 232 fulginosa 19 fulva 164 furva 131 fuscata 91 galactina 134 gilva

178 glaucoma 172 43 grisea 10 grumosa 170 155 137 122 125 211

Hageni herbacea hispida impolita incisa

1497 lacera

245 laciniosa 130. lacustris 12% lætevirens 142 lævata

216 lævigata 263 lanuginosa 191 leptalea 178 leucochroa 231 leucomela

fascicularis

glomulifera

hæmatomma

95 160 49

Farmelia limosa lutescens lyehnea melæna membranacea Mougeotii murorum muscicola myriocarpa myriococca nigrescens obseura obseura v. olivacea omphalodes omphalodes v. orosthea pallescens palmata panniformis parasitica parella parietina parietina v. parietina v. peliscypha perlata pertusa phlogina physodes physodes v. pityrea plicata plumbea pollinaria prolixa propinqua protuberans prupastri

Parmelsa

pulchella pulchella v. pulla pulmonacea pulverulenta pyracea quartzicola relicina rosæformis rosulata rubiginosa rutilans sæpincola salicina sarcopis saxatilis saxicola scopulorum scotina scrobiculata sCruposa sideralis siliquosa sinuosa sophodes sordida sordida v. speciosa squamulosa stellaris stellaris v. stellata stenophylla steropea

stillicidiorum

subcarnea subfusca sulfurea tartarea

ENVIRONS DE CHERBOURG.

154 152

-137

108 158 186 133 122 126 149 163 142 223 190 223 126 173

90

24 109 235 153

91 121 231 217 226 148 196 149 216 14% 132 182 188 218 211 226 209

Parsmelia tenax 12 tenella 151 tribacia 154 triptophyila 166 tumidula 207 Turneri 208 ulothrix 456 varia 220 variabilis 177 venusta 161 vitellina 495 vittata 12%

Patellaria æruginosa 40 alba 348 albocærulescens 288 albozonaria 290 angulosa 213 angulosa v. 218 anomala 258 anthracina 167 arborea 190 arborea 207 arenaria 178 atroalba 283 atroalba 285 aurantiaca 190 badia 230 cæsiorufa 193 candelaris 183 carneola 249 cerina 185 cerina v. 189 citrella 194 confluens 287 corticola 298 cretacea 299 eyanolepra 189 decolorans 260

Patellaria

dendritica detrita dispersa dolosa dryina effusa elæochroma enteroleuca epipolia

erythrocarpia

exigua

flavovirescens

ferruginea frondosa fumosa fusco-atra geochroa geographica glaucoma glomerulosa grumosa hæmatomma immersa incana v. incrustans lamprocheila lapicida latebrarum laurocerasi leucoplaca Lightfootii lueida

"lutescens

macrocarpa metabolica

microphylla v.

mixta mixta Mougeotiana

327

284 348 216

_286

352 216 280 279 299 178 231 190 192 234 294 293 257 304 217 276 228 234 198 393 187 193 291 393 267 276 253 254 221 290 231 166 258 352 260

328

Patellaria muscicola muscorum myriocarpa nebulosa nigra nitens nuda pachycarpa pantosticta parasema parasema v. parella petræa picina polytropa populicola premnea punctata punctiformis quernea Rabenhorstii rivulosa rosella rubella rufa rupestris rupestris rupestris sabuletorum salicina silacea sphæroidæa subcarnea subfusca sulfurea tartarea tephromelas tigrina triptophyila

210 256 301 165 167 230 198 272 287 276 301 206 286 167 224 211 302 301 301 262 219 295 265 266 211 187 191 206 257 190 292 255 2148 241 226 209 227 285 166

LICHENS DES

Patellaria

uliginosa ulmicola varia vernalis vernalis vesicularis vitellina Peltidea canina crispa horizontalis inflexa

-malacea v.

membranacea microcarpa parilis polydactyla rufescens scutata spuria Peltigera canina glabra horizontalis inflexa lævigata leucorhiza membranacea microcarpa papyracea parilis pusilla polydactyla resupinata v. rufescens scutata spuria sylvatica ulorhiza

261 186 220 255 266 274 195

100 10% 107 102 102 101 106

98 105 104 106 103

100 98 107 102 98 101 101 106 99 98 103 105 98 104% 106 103 110 100

Pertusaria areolata 239 coccodes 241 communis 238 fallax 242 globulifera 240 isidioidea 243 isidioidea 241 leioplaca 245 leioplaca v. 246 plumbea 238 rupestris 239 sorediata 240 sulfurea 244 variolosa 244 variolosa 238 variolosa 246 Wulfenii 242

Phlyctis agelæa 246

Physcia adglutinata 157 albinea 152 angustata 159 aquila 162 astroidea 153 cæsia 154 candelaria 144 chlorina 441 chrysophthalma 139 ciliaris 145 denudata 139 ectanea 142 fallax 97 farinacea 95 fastigiata 93 flavicans 138 fraxinea 92 fulva 143 glauca 97

ENVIRONS DE CHERBOURG.

Physcia hispida 150 laciniosa 143 leptalea 150 leucomela 147 lychnea 143 obscura 455 parietina 140 pityrea 160 prunastri 89 pulverulenta 158 saxicola 146 scopulorum 90 speciosa 148 squarrosa 96 stellaris 149 tenella 451 ulothrix 156 venusta 161 Placodium albescens 245 callopismum 184 gandelarium 444 canescens 273 circinatum 176 citrinum 183 diffusum 175 fulgens 179 lobulatum 181 murorum 180 ochroleucum 173 orbiculare 155 radiosum 176 steropeum 182 Swartzii 217 teicholytum 178 variabile 177 versicolor 178 Platygrammna dendritica 319

Platysma

aquaticum armatum caperatum crocatum denudatum fallax fraxineum glaucum Porina aggregata areolata fallax leioplaca pertusa taxicola Psora alabastrina albescens bracteata cæsia cæsiella canescens citrina dendritica exigua lurida miniata muralis muscorum nebulosa opuntioides paradoxa privigna radiosa saxicola squamata strepsodina variabilis vesieularis

355 139

114 139

329

Pulmonaria herbacea 116 reticulata 108 sylvatica 110 verrucosa 109

Pulveraria alboflava 254 chlorina 234 flava 392 latebrarum 293

Pyrenopsis luscatula 5

Pyrenula æthiobola 365 biformis 387 coryli 378 leucoplaca 379 margacea 364 maura 368 nigrescens 360 nitida 376 nitidella 377 pinguis 376 punctiformis 385 quercus 379

Ramalina ampliata 92 calicaris 92 calicaris 94 canaliculata 94 cornuata 91 farinacea 95 fastigiata 93 fraxinea 92 pollinaria 96 scopubkorum 90

Rhizocarpon asteriscus 284 confervoides 285

geographicum 304

330

Ricasolia glomulifera 115 herbacea 116

Roccella fuciformis 82 phycopsis 81

Sagedia aggregata 3441 cinerea 358 depressa 200 fuscella 361 viridula 362

GSarcogyme corrugata 199 privigna 199 pruinosa 198 simplex 199 Scoliciosporum holomelænum 271

Scyphophorus cervicornis 53 cocciferus 73 convolutus 41 cornutus 49 fimbriatus 48 pyxidatus 43

Sirosiphon saxicola 1

Sphæria epigæa 374 homostegia 126 melanostoma 238 nitida 376 Sphærocarpus sessilis 35 Sphærophorus compressus 37 coralloides 36 globiferus 36 melanocarpon 37

LICHENS DES

Sphinctrina microcephala 31 turbinata 30

Spiloma decolorans 348 elegans 343 fallax 343 melaleucum 348 rubrum . 344 tumidulum 313

Spilomiuam graphideorum 348

Squamaria aleurites 175 centrifuga 131 cervina 196 crassa 172 diffracta 174 pulverulenta 158 saxicola 173

Stereocaulon cereolinum 79 cereolus 79 condensatum 79 condyloideum 79 confine 4 corallinoides 167 corallinum 247 globiferum 36

madreporiforme 217

nanum 80 quisquiliare 80 Sticta aurata 114 Dufourii 411 fuliginosa 112 glomulifera 115 herbacea 116 limbata 113 pleurocarpa 108

Sticta pulmonacea 108 pulmonaria 108 scrobiculata 109 sylvatica 110 Stigmatidium crassum 341 leucinum 342 obscurum 341

Stigonema atrovirens a pannosum 28

Thelenella modesta 391

Thelotrema agelæa 246 lepadinum 247 margaceum 364 pertusum 238 variolarioides 246

Thrombhium epigæum 374

EÆrachylia melaleuca 348 stigonella 35

Tubercularia fusca 58

Urceolaria Acharii 204 agelæa 246 arenaria 236 atrocinerea 202 bryophila 237 castanea 196 cinerea 200 cinereorufesc., 203 composita 217 gibbosa 205 lævata 203 microcelis 203

ENVIRONS DE CHERBOURG.

Urceolaria polygonia 201 protuberans 205 SCTuposa 235 segestria 228 suaveolens 203 tessulata 200 variolarioides 246

Usnea articulata 88 barbata 83 barbata 87 ceralina 85 dasypoga 87 florida 83 hirta S4 intricata 2 plicata 86 saxicola 83

Ustalia anguina 315

Variolaria agelæa 246 alboflavescens 208 amara 238 aspergilla 239 communis 238 discoidea 238 exasperata 246 faginea 240 flavida 244 globulifera 240 orbiculata 238 rosea 39 tenella 260

Verrucaria acrotella 366 æthiobola 365 alba 380 alboatra 298

Verrucaria albocærulescens 288 analepta 384 analepta 385 antiquitatis 360 arçuata 195 atra 2297 atroalba 253 atrovirens 305 aurantiaca 186 aureocerina 485 badia 230 biformis 382 biformis 375 byssina 186 cæsiorufa 178 carpinea 375 cerasi 383 cerina 185 chlorotica 375 chlorotica 365 cinerea 358 cinerea 385 cinerea v. 386 cinerella 387 cinereopruinosa 385 circumseripta 362 citrina 183 concentrica 373 contigua 287 coryli 378 decolorans 260 dendritica 293 discoidea 238 effusa 216 elæina 365 epidermidis 383 epigæa 374 cpipolæa 373 escharoides 260

331

Verrucaria fallax 385 fallax 242 farrea 379 ferruginea 192 flava 194 flavovirescens 491 frondosa 234 fuiva 143 fumosa 294 fuscella 361 fuscoatra 293 fascoatra 360 fusiformis 375 galactites «351 gemmata 380 geographica 304 gilva 186 glabrata v. 378 glaucoma 217 granulosa 260 grisea 274 grumosa 228 Güntheri 375 guttata 276 hæmatomma 234 haludytes 388 humosa 261 hyloica 301 hymenea 364 immersa 370 impolita 348 imponens 380 integra 372 lactea 386 lævata 372 Leightonii 364 leucoplaca 379 limitata 276 lutescens 224.

392

Verrucaria

macrostoma macularis macularis margacea maura mauroides maxima melaleuca microspora micula modesta mucosa muralis nigrescens nitida nitidella ocellata olivacea olivacea olivacea orbiculata OXyspora pallida

363 366 375 364 368 365 376 380 369 387 391 367 373 360 376 377 200 280 375 384 238 389 359

Verrucaria

pallida papillosa parella petræa pinguis polythecia polytropa pulchella punctata punctiformis punctiformis punctiformis ravida rosella rubella rubens ruderum rupestris salicina Salweii Schæreri Schraderi sCrUposa

212 364 206 285 376 358 224 354 276 301 384 385 185 265 266 396 371 370 190 381 379 370 235

LICHENS DES ENVIRONS DE CHERBOURG.

Verrucaria silacea 292 stigmatella 385 stillicidiorum 188 striatula v. 366 subfusca 241 sulfurea 226 tartarea 209 tephroides 358 tessellata 362 trachona 375 tuberculosa 240 uliginosa 261 umbrina v. 306 umbrina v. 365 varia 220 vernalis 266 viridirufa 491 viridula 362 vitellina 195

Volvaria truncigena 247

Zwackhia involuta 338

NOTE

SUR DES FLEURS ANORMALES DE PIIORMIUM TENAX,

Par KM. Auc. LE JAOLIS.

Au mois de juillet 1858, M. J. Duprey, président de la Société d'Horticulture de Cherbourg, m'informa qu'un pied de Phormium tenax était alors en pleine floraison dans un jardin à Omonville-la-Petite, à quelques lieues dans l'Ouest de Cherbourg, et eut l’obligeance de me rapporter un rameau détaché de l’une des deux panicu- les de fleurs que la plante avait produites. Cet échantil- lon appartenait à l'espèce anciennement connue, à grandes fleurs d’un jaune orangé (1); mais il attira tout spécialement mon attention par les anomalies que me présentèrent la plupart des fleurs, anomalies qui m'ont paru assez intéressantes pour mériter d’être signalées avec quelques détails.

Le rameau qui m'a été communiqué portait vingt fleu- rons dont neuf étaient encore à l’état de bouton peu avancé ; je négligeai de faire l’autopsie de ces derniers. Les trois fleurs quiles précèdaient et qui commencaient à s'épanouir, étaient normales, c’est-à-dire qu’elles pré- sentaient un périanthe à six divisions, dont trois exter- nes et trois internes , six étamines, un ovaire à trois loges et un style unique. Au contraire, les huit autres fleurons, épanouis antérieurement, offraient tous des

(1) Voir mon Mémoire sur l'introduction et la floraison à Cherbourg d’une espèce peu connue de Lin de la Nouvelle Zélande, et Revue des espèces confondues sous le nom de Phormium tenax, Cherbourg, 1848.

334 NOTE SUR DES FLEURS ANORMALES

anomalies ‘variées dont on pourra se rendre compte par la description suivante de chacune de ces fleurs, que j'examinerai successivement dans l’ordre inverse de leur développement, en commencant par celles qui, épanouies en dérnier lieu, présentaient un moindre degré de perturbation dans leurs organes.

Périanthe à six divisions normales. Six étami- nes, dont une à demi pétaloïde. Un ovaire et un style bien développés.

Périanthe à huit divisions, dont quatre exter- nes et quatre internes. Six étamines à filets privés d’anthères. Un ovaire et un style normaux.

Périanthe à six divisions, dont deux externes et quatre internes. Six étamines, dont cinq sont à l’état normal, et dont la sixième est beaucoup plus courte, à filet épaissi et tordu en spirale autour de l'ovaire, à anthère très longue et grosse, encore fermée alors que les loges des autres étamines sont oûvertes. Deux ovaires accolés et tordus en spirale. Deux styles soudés.

Périanthe à sept divisions, dont trois externes et quatre internes. Sept étamines, dont cinq sont bien conformées ; les deux autres étamines ont leurs filets soudés à la base, l’un deux portant une anthère grosse et non encore ouverte, l'autre filet élargi en un cornêt pétaloïde qui porte, sur un de ses bords, des vestiges d'anthère. Deux ovaires et deux styles soudés.

Périanthe à huit divisions, dont trois externes et cing internes ; deux des divisions externes sont nor- males, mais la troisième est réduite à une petite lame très étroite et très courte, longue d’un centimètre à peine, aigüe et longuement acuminée ; les cinq divisions internes sont normales. Six étamines, dont trois sont

DE PHORMIUM TENAX. 300

bien conformées, et dont les trois autres sont réduites à de simples filets privés d’anthères. Deux ovaires accolés et soudés ainsi que les styles.

Périanthe à neuf divisions, dont trois externes et six internes; parmi ces dernières, les trois qui for- ment le verticille le plus intérieur sont enroulées au- tour des étamines, et l’une d'elles, qui est évidemment une étamine transformée, est élargie d’un côté en limbe pétaloïde et du côté opposé porte, sur la nervure mé- diane formée par le filet, une loge d’anthère très allon- gée et vide de pollen. Six étamines, dont trois sont normales ; deux autres ont leurs filets soudés dans toute leur longueur, mais les anthères sont libres ; la sixième est atrophiée et réduite à un filet d’un centimètre au plus de longueur, très grêle, filiforme et atténué en pointe aiguë. Deux ovaires accolés et deux styles sou- dés dans toute leur longueur.

Périanthe à neuf divisions, dont trois externes et six internes, présentant les mêmes particularités que celles de la fleur précédente. Cinq étamines, dont une est bien constituée; deux autres ont leurs filets libres tandis que les deux anthères sont étroitement soudées ; les deux autres sont soudées dans toutes leurs parties. Deux ovaires et deux styles soudés.

Périanthe à neuf divisions, dont trois exter- nes, et six internes toutes semblables. Cinq étamines, dont trois sont normales ; une autre étamine est réduite au filet seul, et la cinquième est très courte, arquée en demi-cercle, à filet très dilaté, et à anthère très grosse et fermée. Deux ovaires et deux styles soudés.

Dans toutes les fleurs qui contiennent deux ovaires accolés et soudés, chacun d'eux est réduit à deux loges, la troisième loge étant complètement atrophiée.

3360 NOTE SUR DES FLEURS DE PHORMIUM TENAX

Il eut été intéressant d'examiner les autres fleurons des deux hampes que cette plante à développées, car sans nul doute elles auraient offert aussi des anomalies analogues ou peut-être même encore plus bizarres ; malheureusement je n’ai pu me procurer un plus grand nombre de ces fleurs. Les détails qui précèdent suffisent toutefois pour montrer combien ces anomalies, accu- mulées en si grand nombre sur un même rameau, pré- sentent un caractère remarquable , surtout en ce sens que la symétrie des verticilles était profondément alté- rée, et que la plus grande perturbation régnait dans le nombre des parties constituantes de ces verticilles.

Je ne sache pas qu'un cas semblable ait encore été observé chez les Monocotylédonées. Poiteau a dessiné un Lis blanc prolifère dans les Annales de la Société d'Horticulture de Paris ; M. Lindley, dans les Transac- tions de la Société d'Horticulture de Londres (1825), a signalé et figuré une fleur monstrueuse d’Amaryllis ; enfin, M. Duchartre a décrit des fleurs anormales de Tulipa Gessneriana , dans les Annales des Sciences Naturelles (4° série, tome VIT). Mais, dans ces exemples, on ne peut rien trouver qui ait de l’analogie avec le cas précédent, qui me paraît fournir un document inté- ressant pour l’histoire de la Tératologie végétale.

SE)

OBSER V ATION

SUR LE

DÉVELOPPEMENT D'INFUSOIRES

DANS LE VALONIA UTRICULARIS, AG.

Par M. le Dr. Ed. BORNE.

a ——

Il arrive souvent que des Infusoires se développent dans l’intérieur des cellules des Algues, quoique ces cel- lules soient en apparence parfaitement closes. C’est un fait que ceux qui ont étudié les Algues à l'état vivant ont eu plus d’une fois l’occasion d'observer. En général, il n’est pas difficile de reconnaître qu'on a sous les yeux une production accidentelle tout-à-fait étrangère à la plante. Il y a pourtant certains cas embarrassants, et l’on peut quelquefois être conduit à regarder l'apparition de véritables infusoires comme un état normal de déve- loppement d'organes reproducteurs. C’est ainsi que M. Pringsheim (1) a décrit comme une seconde forme de spores des Spirogyra, certains corps qu’on trouve dans les cellules de ces Algues et que, depuis, M. Cienkowski a montré appartenir à des infusoires (2). Je choisis cet exemple de préférence à tout autre, d’abord parce que la nature de ces pseudogonidies a été mise hors de doute, et ensuite à cause de l’habileté de l'observateur qui a commis la méprise. Il convient de dire cependant

(1) Algologische Mittheilungen, in Flora , 1852, p. 476 et sqq. (@) Die Pseudogonien, ir Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik, 1857, vol. I, p. 371. 22

3938 DÉVELOPPEMENT D'INFUSOIRES

que de pareilles erreurs d'interprétation ont le plus souvent leur source dans une connaissance trop incom- plète du développement de ces productions douteuses. Certains états isolés, certaines périodes de leur évolu- tion observées séparément peuvent occasionner une erreur momentanée ; mais toutes les fois que l'étude de ces organismes a été prolongée suffisamment, on a réussi à déterminer leur véritable nature.

À l'appui de ce qui précède, je citerai le fait suivant que j'ai rencontré il y a quelques mois dansle Valonia utricularis, Ag. ILest certain que dans ce cas j'ai eu af- faire à des infusoires. Néanmoinsles circonstances qui ac- compagnaient leur formation, leur aspect, leur structure, la manière dontils secomportaient avec lesréactifsoffrent tant d’analogie avec ce qu'on sait des zoospores, que si, par quelque cause accidentelle , l'observation eût été interrompue à sa première période, il eût été difficile de ne pas regarder ces infusoires comme les véritables zoospores du Valonia.

Vers la fin de janvier 1859, j'eus occasion de visiter un rocher situé au milieu du golfe Jouan, près d'Antibes, dans les fentes obscures duquel croissaient en abon- dance de très beaux échantillons de Valonia utricularis qui formaient de larges touffes gazonnantes. On sait que la fronde de cette espèce est un grand tube unicellu- laire, claviforme, prolongé inférieurement en une partie plus grèle, couchée et rampante. La membrane de ce tube est fort épaisse, lamélleuse , parfaitement anhyste et présente des stries entrecroisées semblables à celles ‘que M. Thureta figurées (1) sur la membrane des Clado-

(1) Recherches sur les Zoospores des Algues, in Ann. des Sc. Nat. série, tom. XIV, PI. 16, fig. 9.

DANS LE VALONIA UTRICULARIS, AG. 339

phora, mais plus grossières. La face interne de la mem- brane est tapissée d’une couche de grains dechlorophylle très rapprochés les uns des autres et empâtés dans une lame de protoplasma. Lorsqu'on déchire la membrane avec quelque précaution, il est facile d'enlever de grands lambeaux de cette couche pariétale, mais ils s’altèrent rapidement aussitôt qu'ils sont sortis du sac. La lame de protoplasma se gonfle et se couvre d’exsudations réfringentes ; les grains de chlorophylle perdent la for- me polygonale qu’ils avaient d'abord et deviennent sphé- riques.— Je n’ai rien vu dans le Valonia qui ressemblât à de la fécule. L’iode qui teint en jaune la couche de protoplasma n’en décèle aucune trace. Le reste de la cavité est rempli d’un fluide incolore.

Parmi les individus de Valonia dont la paroi était complètement revêtue de chlorophylle, on en remar- quait beaucoup d’autres la matière verte, au lieu de tapisser la membrane de la cellule, formait un ou plusieurs sacs oblongs ou sphériques qui flottaient librement dans sa cavité. Ces sacs paraissent dus à la contraction de la chlorophylle qui s’est retirée sur elle-même dans tous les sens. On pouvait suivre en effet tous les passages entre l’état normal a (PI. I, fig. {), et celui qui est représenté en d, e. À mesure que le sac de chlorophylle diminuait, sa couleur verte augmentait d'intensité. Les sacs étaient parfaitement lisses et d’un vert foncé; la chlorophylle conservait la même disposition et le même aspect que dans les individus ordinaires; les grains étaient seulement plus serrés les uns contre les autres. Lorsqu'on parvenait à extraire ces sacs de la cellule du Valonia, ils se détruisaient presque immédiatement au contact de l’eau; le protoplasma se gonflait comme Je l'ai ditprécédemment, laissait exsuder unegrande quan-

340 DÉVELOPPEMENT D'INFUSOIRES

tité de globales réfringents, etles grains de chlorophylle se dispersaient avec vivacité.

A une période de formation plus avancée on voyait des espaces clairs se produire et dans les sacs de chlorophylle. Ces espaces devenaient de plus en plus transparents, et on ne tardait pas à remarquer que dans ces endroits les grains de chlorophylle avaient disparu. Plus tard encore ces lacunes se multipliaient et deve- naient confluentes, et le sac présentait sur une plus ou moins grande partie de sa surface un réseau à mailles irré- gulières comme celui qu'on voit dans la figure 2 (PI. I).

A cette époque la lame de protoplasma dans laquelle sont plongés les grains de chlorophylle avait pris une consistance plus solide à sa périphérie, et l’on pouvait aisément extraire le sac hors du Valonia sans qu'il se détruisit.

À une dernière période, la chlorophylle avait disparu en totalité et il ne restait plus qu’un sac incolore (e PL. E, fig.1, et PL. IL, fig. 1) plus ou moins résistant que la solu- tion iodée de chlorure de zine colorait, dans quelques cas, en bleu violet intense. Ce sac était rempli de corps presque sphériques ou un peu ovoïdes, d'un vert foncé, munis d’un rostre hyalin, très semblables d'aspect aux zoospores du Vaucheria et garnis comme eux de cils sur toute la surface (PL. IL, fig. 2). Ces corps mobiles se voyaient parfaitement à l'œil nu, car leur dimension moyenne était de 1/10° de millimètre; j'en ai même mesuré dont le diamètre longitudinal était de 2/10 de millimètre. Ils se mouvaient à la manière des zoospo- res et tournaient sur eux-mêmes de droite à gauche. On ne distinguait pas de membrane à leur pourtour, la matière verte qui les gonflait s'étendant jusqu'à la péri- phérie. Sous l'influence d’une pression légère, d’un chan-

DANS LE VALONIA UTRICULARIS, AG. 9341

gement de densité de l’eau, et souvent même sans cause apparente, on les voyait crever subitement, les grains de chlorophylle se dispersaient en partie, les autres res- tant empâtés dans les débris de la matière incolore qui se résolvait peu à peu en gouttelettes réfringentes.

Ces corps mobiles ne restent pas ordinairement dans le sac ils se sont développés; presque toujours ils s’échappent dans la cavité du Valonia par une ouver- ture dont je n’ai pu reconnaître le mode de formation. Il m'a paru, dans quelques cas , que la sortie se faisait par une solution de continuité située à la partie infé- rieure du sac, l’on remarque souvent une sorte d’ap- pendice plus ou moins irrégulier. Dans d’autres cas, sur- tout lorsque l'apparition de ces corps mobiles a été tar- dive et que la membrane du sac avait pris Ro de consistance, ils y restaient enfermés.

Si les phénomènes que je viens de décrire s'étaient arrêtés ici, on aurait pu croire que ces corps étaient Îes z0ospores encore inconnus du Valontia. Certaines par- ticularités de leur formation s’éloignent beaucoup, il est vrai, de celles qui accompagnent le développement des spores mobiles des Algues ordinaires; mais le Valonia ressemble si peu aux autres Algues dont on connaît les zoospores, qu'il eût été médiocrement surprenant de trouver une différence notable dans le mode de déve- loppement de ses organes reproducteurs. Mais en poursuivant l'observation plus loin on ne tarde pas à s'assurer que ces corps mobiles sont de véritables infu- soires. On les voit en effet se multiplier rapidement en se partageant en deux par une division transversale. La chlorophylle perd sa couleur verte et devient de plus en plus brune ; en même temps sa structure gra- nuleuse s’efface et le corps des infusoires ne contient

342 DÉVELOPPEMENT D'INFUSOIRES

bientôt plus que des grains ronds à bords bien tranchés, homogènes et de couleur brune.A mesure qu'ils se divisent ces animalcules diminuent beaucoup de grandeur et ils finissent par atteindre une dimension assez uniforme.

Leurs mouvements ne ressemblent plus alors à ceux des zoospores, et quant à leur aspect il est totalement différent. Ils se contractent etse courbent dans tous les sens. Après avoir nagé pendant quelques jours dans la cavité du Valonia, ils se groupent dans certains points déterminés, le plus souvent dans la partie la plus étroite du tube. Alors leurs mouvements se ralentissent beau- coup et ils expulsent successivement tous les grains bruns sphériques qu’ils contenaient. Dans cet état ils sont incolores ou un peu jaunâtres, leur forme est oblongue, et ils renferment une matière finement granuleuse et une vacuole contractile. Le corps estmarqué de stries lon- gitudinales surtout visibles quand l’infusoire se contracte. Je n’ai pas aperçu à cette époque de bouche ni de sillon longitudinal.

Il m'est souvent arrivé de voir ces infusoires s’entou- rer d'une enveloppe mucilagineuse, soit avant, soit après qu'ils s'étaient débarrassés des résidus de la chloro- phylle. Quelquefois ils se divisaient dans cette enve- loppe; le plus souvent ils en sortaient comme ils y étaient entrés, en apparence du moins.

Malgré toutes mes recherches, je n'ai pu observer l'entrée des animalcules dans la cavité du Valonia, non plus que leur sortie. Je ne doute pas cependant qu'ils ne soient venus du dehors. Maisle tube du Valonia utri- cularis est si gros que les recherches dirigées dans ce butne sontpas faciles. L'état le plus jeune que j'aie vu est le suivant. Lorsqu'on examinait attentivement les sacs verts dont j'ai parlé plus haut un peu avant la formation

AL Bornet.

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C4

Lg. 2.

Developpement d Infusoires

dans Le Valonia.

Preart re

F

DANS LE VALONIA UTRICULARIS, AG. 343

des espaces clairs, soit directement, soit après les avoir ouverts sous le microscope, on apercevait un ou deux corps sphériques de 1 à 2/10 de millimètre, parfaite- ment incolores, remplis de vacuoles plus ou moins nom- breuses , qui nageaient lentement dans la cavité au moyen des cils dont ils étaient revêtus. Dans les sacs la chlorophylle avait disparu on ne trouvait plus que des corps de même forme et de même volume, mais beau- coup plus nombreux et gorgés de matière verte.

Il paraîtrait que c’est dans ce premier état seulement que ces infusoires sont aptes à ingérer la chlorophylle ; plus tard, soit pendant qu'ils ont l'aspect des zoospores du Vaucheria, soit lorsqu'ils ont pris l'apparence de vrais infusoires, je ne les ai jamais vu absorber de sub- stance étrangère. De très gros individus mis dans du car- min ou de l’indigo délayés dans de l’eau de mer s’y sont divisés comme dans les tubes du Valonia, ils y ont vécu pendant plus de trois semaines sans que j'aie observé la moindre trace de matière colorante dans leur intérieur.

Avant de terminer, ilest peut-être utile de faire remar- quer que dans les tubes de Valonia qui ont été froissés ou piqués, la chlorophylle se contracte et forme des sacs globuleux ou allongés comme cela a lieu dans le cas cité précédemment. Mais ces deux sortes de sacs sont faciles à distinguer. Ceux qui contiennent des infusoires diminuent de plus en plus de volume, leur couleur est d’un vert noir, opaque, et la chlorophylle après s'être couverte de lacunes finit par disparaître. Dans les au- tres au contraire, la chlorophylle ne change pas d'aspect, ils s'entourentrapidement d’une enveloppe de cellulose, leur volume augmente peu à peu, et au bout de quelques semaines ils ont pris la forme et la grandeur des tubes ordinaires de Valonia.

344 DÉVELOPPEMENT D'INFUSOIRES DANS LE VALONIA. EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE I.

F1G. 1. Tube de Valonia utricularis, Ag. Les figures a-f représentent à un faible grossissement les états successifs qu'offre la chlorophylle pendant les diverses périodes de déve- loppement de certains dt qui se forment dans les tubes de cette Algue.

a. Tube de Valonia dans son état normal.— b, c. La lame de chlorophylle s’est détachée de la partie inférieure du tube; elle se contracte et se ramasse vers le sommet d,e. États plus avancés. La contraction de la chlorophylle est terminée; il en résulte des sacs oblongs (d) ou sphériques (e-f), d’un vert foncé, dans lesquels sont renfermés les infusoires.— En /, on remar- que que la chlorophylle a disparu et que les infusoires com- mencent à se répandre dans la cavité du Valonia.(Grossissement de 2 diamètres).

F1G. 2. Sac plus grossi que dans la figure précédente. La chlorophylle commence à disparaître et il se forme çà et des espaces clairs qui se multiplient et s’agrandissent peu à peu. (Grossiss. de 27 diam.).

PLANCHE II.

F1G. 4. La chlorophylle est presque entièrement détruite ; le sac est devenu incolore. Il est rempli d’infusoires verts, de grosseur variable, qui nagent dans sa cavité. Quelques uns se répandent dans le tube du Valonia. On en voit un certain nombre qui présentent un étranglement transversal plus ou moins profond. (Grossiss. de 27 diam...

F1G. 2. Un de ces infusoires très grossi. Il est muni d'un rostre hyalin un peu oblique. Toute sa surface est couverte de cils vibratiles. (Grossiss. de 330 diam.).

FiG. 3. Modifications et états divers que présentent ulté- rieurement les infusoires du Valonia. (Grossiss. de 160 diam.)

lg 1 ; <

Ed. Bornet

Developpement d'Ifusoires

dans le Valornta

PL 11

Prearc se

ANÉMOMÉETRE

DE

L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY,

Par M. Ile vie du MONCEL.

Bien qu’étant une des questions les plus importantes de la météorologie, puisque c’est d'eux que dépendent les variations accidentelles de la température, et par suite la plupart des phénomènes atmosphériques, la question des vents est une des moins étudiées et des moins connues. C’est à peine si l’on est parvenu à expli- quer d’une manière complètement incontestable les vents réguliers tels que les alisés, les moussons, les brises de terre et de mer etles vents éthésiens de la Méditerra- née ; quant aux vents irréguliers de nos climats, on n’en est encore qu'à des conjectures mal définies, qui ne peuvent être d’aucun secours pour l'application.

Doit-on attribuer ce peu de connaissances qu'on a acquises sur un phénomène qui nous touche de si près, à la difficulté des observations ou aux réactions trop multipliées des diverses causes perturbatrices de l’équi- libre atmosphérique? Il est probable que ces deux motifs ont agi de concert pour décourager les météoro- logistes les plus intrépides. Pourtant, sans préjuger entièrement la réussite des recherches qu'on pourra

346 ANÉMOMÈTRE DE

faire ultérieurement sur cette matière, je crois néan- moins qu'au moyen d'instruments d’un usage facile et surtout de nombreuses observations faites simultanément dans un grand nombre de lieux, on pourrait arriver à quelques résultats susceptibles de mettre sur la voie d'importantes découvertes, surtout en accompagnant ces observations de celles du baromètre, de l’hygromètre, du thermomètre et même de l’électromètre.

Pour faire des observations sérieuses, il est évident que la girouette ne peut suffire. Quand bien même on l'observerait pendant quelques instants, à chaque obser- Yation elle ne pourrait pas donner une idée exacte de la direction du vent. Depuisque je fais des observations, j'ai toujours vu que les vents les plus fixes soufilaient dans un angle de 90° et leur mobilité était telle que J'ai compté jusqu'à 1771 alternatives dans une même direction en 24 heures.

On à bien cherché à plusieurs reprises le moyen d'obtenir, à l’aide de certains mécanismes ingénieux qui fournissaient par des traits tracés sur du papier, non seulement la direction des vents mais encore leur durée. De ce nombre sont les anémomètres de MM. d'Onsem- bray, Chazallon, OEsseler, etc., ete.; mais la plupart de ces appareils sont assez compliqués et délicats, et d'un prix tellement élevé qu'ils n’ont pu se répandre. J'ai cherché de mon côté à résoudre le même problème et je suis arrivé à combiner plusieurs systèmes différents que j'ai tour à tour essayés. Après en avoir reconnu les avantages et les défauts, je me suis arrêté définitive- ment à l'appareil représenté ici (p. 353), qui fonctionne chez moi depuis plusieurs années sans qu’il se soit arrêté et sans que j'aie eu besoin de le faire réparer.

Cet appareil consiste dans une girouette ou tout autre

L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 347

système capable de donner la direction du vent, dont l'axe réagit sur un système mécanique enregistreur et sur un pluviomètre distributeur. Cet axe est creux (en tube Gandillot) et au lieu de pivoter sur pointe comme dans les autres anémographes, il tourne sur une espèce de plateforme à roulettes CC analogue à celles sur les- quelles on tourne les wagons sur les chemins de fer ; seulement pour éviter autant que possible la dureté des frottements, le trou pratiqué à l’intérieur de la planche DD, et à travers lequel passe cetaxe, est muni de trois petites roulettes, contre lesquelles celui-ci appuie tou- jours. De cette manière, la partie inférieure B de l'axe de la girouette est complètement dégagée et peut lais- ser passer à travers le tube qui le compose, une chaîne dont nous verrons à l'instant la fonction.

A la partie inférieure de ce même axe AC, se trouve adaptée une roue E, engrenant avec deux autres roues Get F exactement de même diamètre et montées sur des axes parallèles. L’axe de la roue F porte un enton- noir H, dont le tuyau de déversement a peut distribuer l’eau du pluviomètre dans différentes cases pratiquées dans le récipient cylindrique R. L’axe de la roue G porte, de son côté, une roue de petit diamètre qui a sa répéti- tion sur l'axe Ï, et sur laquelle vient s’enrouler une chaine articulée à la Vaucanson. Le support inférieur de ces axes estsupporté par deux montants en fonte J J, fixés à la planche DD, et se trouve tellement disposé, qu'en tournant une petite vis que l'on distingue aisément sur la figure, on peut éloigner ou rapprocher l'axe I de l’axe G. Afin de maintenir le parallélisme des axes, une seconde vis v adaptée à un système de coulisseaux de fer peut éloi- gner ou rapprocher le coussinet qui maintient supérieu- rement l'axe E,

348 ANÉMOMETRE DE

Le système de ces deux roues sur lesquelles s’engrène la chaîne de Vaucanson est représenté vu en plan dans la figure 2.

La distance de l’axe I à l'axe G n’est pas indifférente ; elle doit être telle que la partie droite de la chaîne de Vaucanson de X en V, c’est-à-dire depuis les deux points de tangence de la ligne extérieure de cette chaîne avec les deux roues, soit égale au développement de la cir- conférence de l’une de ces roues. Il en résulte que la longueur totale de la chaîne est égale à trois fois le déve- loppement de cette circonférence ; par conséquent, en fixant sur la chaîne au trois tiers de sa longueur des portes-crayons c, c’ c”, leur distance réciproque repré- sentera le champ complet de la rose des vents. En effet, la roue G étant de même diamètre que la roue E et un tour de celle-ci correspondant à un tour complet de la girouette, il en résulte qu'un tour des petites roues sur lesquelles est engrenée la chaîne deVaucanson correspond également à un tour complet de la girouette. Si done, par un mécanisme que nous expliquerons à l'instant, on fait en sorte qu’un seul des crayons marque à la fois de X en V, on pourra voir par la hauteur de la trace dans l'intervalle X V la véritable direction du vent.

Pour obtenir qu'un seul des crayons trace à la fois, il suffit de disposer circulairement autour de la chaîné de Vaucanson une rampe KL sur laquelle les têtes circu- laires c, c’ c”, des portes-crayons venant à s’engager, se trouvent par ce seul fait soulevées; c’est précisément le cas des portes-crayons c’, €”, (fig. 2). Dans nos figu- res, larampe paraît double, parce que, devant être déga- gée à sa partie supérieure, elle doit être forcément sou- tenue par dessous, et c’est le support circulaire sont fixés les points d'appui de cette rampe que nous avons

L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 349

représenté en TU. Ce support est lui-même fixé sous les montants en J J’(fig. 1.) Avec cette disposition, on comprend done facilement qu'aussitôt après que les porte-crayons ont quitté les points X et V (fig. 2), ils se trouvent soulevés et dès lors ne fournissent plus de tra- ces du côté opposé à X V.

On pourrait croire qu'avec une simple crémaillère portant un crayon et engrenant avec la roue G (fig. 1) le problème pourrait être résolu plus simplement ; mais si on réfléchit que souvent la girouette accomplit plusieurs tours sur elle-même dans un mème sens, et que, dans ce cas, la crémaillère une fois sortie de son champ ne peut plus y rentrer que par l'effet d'un mou- vement rétrograde, on comprendra la nécessité de la chaîne Vaucanson et des trois crayons. Avec cette dispo- sition, en effet, si la girouette accomplit plusieurs tours sur elle-même, un crayon succède toujours à l’autre dans le champ des indications.

La partie de l'instrument que nous venons d'étudier est celle qui est en rapport direct avec la girouette, mais avec cette seule disposition, les indications se superpo- seraient de X en V (fig. 2), et ne seraient d’ailleurs pas reliés au temps. Pour résoudre ce problème, il m'a suffi de disposer au-dessous du système précédent une longue planche MM (fig. 1) qu'on voit en coupe transversale sur notre dessin, et qui est mobile au moyen de quatre rou- lettes à gorge, sur un chemin de fer dont les rails cylin- driques se voient en coupe transversale en PP. Sous cette planche est fixée une longue crémaillière O, éga- lement vue en coupe, et avec laquelle s’engrène une roue qui recoit son mouvement d'une horloge (placée en un des coins supérieurs du bâtis de l'appareil), par l’inter- médiaire des deux roues d'angle, dont l’une montée sur

350 ANÉMOMÈTRE DE

l'axe incliné Q peut être repoussée, afin qu'on puisse désengrener le système. Le bouton dont est munie son assiette sert à cette manœuvre. Les dimensions des roues sont calculées de manière à faire avancer la plan- che MM d'une longueur déterminée en 24 heures. Dans mon instrument, cette longueur est de 1 m. 20. Mainte- nant, le jeu de cette partie de l'appareil se comprend aisément; sous l'influence du vent, l’un des porte-crayons c, ©’, ©”, prend des positions différentes sur la feuille de papier placée sur la planche MM ; mais tandis qu'il effec- tue ses évolutions, cette planche MM avance sous l’influ- ence de l'horloge, de telle sorte que les traces laissées sur la feuillese rapprochent des courbes que nous avons indiqués en c, et dans lesquelles la longueur des traits représente la durée du vent, tandis que la position indi- que la nature du vent.

La partie du mécanisme de l'instrument qui doit enre- gistrer les différentes phases de la vitesse du vent, con- siste dans un porte-crayon Z (fig. 4) adapté à l'extrémité d’une longue tige articulée à l’un des points opposés du bâtis de l'appareil, et sur lequel réagit d'abord la chaîne qui sort par le tube de l’axe de la girouette, et en second lieu le contrepoids y, qui exerce son effet par l’intermé- diaire d’une poulie +, en sens contraire de la chaîne. Une tige support g maintient horizontale la tige du por- te-crayon Z, et la chaîne elle-même est fixée à une pla- que articulée transversalement au-dessus de la girouette. Cette plaque, de petite dimension relativement à celle- ci, constitue l’anémomètre proprement dit. Plus le vent est fort, plus elle s'incline , et comme sa surface décroît comme les cosinus des angles d’écartement, il est facile de préciser le degré de force en rapport avec les diffé- rentes longueurs de chaînes qui se trouvent tirées, et par

L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 301

suite avec les différentes longueurs de traits marqués sur le papier. Ces traits sont, ilest vrai, des arcs de cer- cle, mais comme la tige qui supporte le crayon est très longue, on peut les considérer comme droits en raison de leur peu de longueur.

La partie de l'instrument qui réagit sur le pluviomè- tre n'est autre chose, comme nous l'avons vu, qu’un entonnoir H, qui, suivant la direction du vent, verse dans l’une ou l’autre des huit cases orientées de la bas- sine cylindrique R, la quantité de pluie fournie par le pluviomètre. Le tuyau de ce pluviomètre se voit en S. Chacun des compartiments de la bassine correspondant à un robinet spécial, il est facile, en laissant écouler l’eau tombée dans une éprouvette graduée, de connaître la hauteur d’eau correspondant à tel ou tel vent.

Pour le relevé des observations qui se fait toutes les vingt-quatre heures, voici comment je m'y prends :

D'abord, par économie, j'emploie du papier gris de tenture, dont chaque rouleau, de 12 mètres, coûte envi- ron 20 centimes. Je fixe un bout de rouleau sur la plan- che MM avec des punaises, et je laisse le reste du papier traîner par terre. Je taille les crayons et je laisse l’ap- pareil fonctionner. Au bout de vingt-quatre heures, je repousse le papier de 1"20 en écrivant dessus la date de l'observation, et le replace de nouveau au moyen de punaises. Quand tout le rouleau est tracé je le retourne à l'envers, de sorte qu’un rouleau de 20 centimes me dure à peu près quinze jours.

La discussion des traces laissées par l'appareil est facile : il suffit d'appliquer sur la feuille tracée une feuille de papier à calquer, de la longueur de la planche, et divisée de cinq en cinq minutes et en seize directions de vents. Cette double division donne une série de

352 ANÉMOMÈTRE DE

petits carreaux qui ont tous une position connue et déterminée, et suivant que la courbe correspond à tel ou tel de ces carreaux, ou occupe telle ou telle longueur au milieu d'eux, on peut savoir immédiatement la durée des différents vents qui se sont succédé dans les vingt- quatre heures.

Quant aux traces correspondantes à la force du vent, le papier à calquer est rayé dans la partie correspon- dante à ces traces en quatre divisions, espacées inégale- ment d’après les angles d’écartement de l’anémomètre, correspondant à des forces de vent double, triple, qua- druple du vent initial, que j'ai choisi léger. Cette gradua- tion peut se faire au moyen d’un anémomètre à moulinet, celui de M. Robinson, par exemple. Ces expériences étant une fois faites, servent pour toutes les observations ultérieures, et permettent de ramener les indications fournies aux quatre appellations suivantes : Vent léger, vent fort, vent très fort, tempéte.

Sans doute ce système n’est pas bien rigoureux, mais, en raison de sa simplicité, il fournit peut-être en somme des indications plus certaines que les anémomètres à moulinet. Néanmoins, j'ai combiné un système de ce der- nier genre pour être approprié à mon instrument, et qui estsusceptible de fournir des courbes. Pour obtenir ce résultat, je décompose d’abord et retarde suffisamment la vitesse du moulinet pour ramener son mouvement à l'intérieur de la cabane est placé l'anémographe. je le décompose de nouveau, de manière à entraîner perpendiculairement au chariot enregistreur MM (fig. 1), une crémaillère portant un crayon. Sous l'influence du moulinet, le crayon s’avance donc sur le chariot; mais comme celui-ci est entraîné lui-même, ainsi que nous l'avons vu, la ligne décrite, au lieu d’être transversale:

L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 353

Lu à À A EE > RTS, N l À + ESA CU NU Lu

RRERKKKKKKKKKKKKEKKEKKE

23

354 ANÉMOMETRE DE

sur la feuille de papier, est plus ou moins inclinée diago- + nalement, suivant la vitesse dont est animé le moulinet.

Si la crémaillère était assez longue et la feuille de papier suffisamment large, cette ligne diagonale n'aurait pas de fin et représenterait des courbures différentes qui seraient en rapport avec l'intensité du vent; mais cette manière d'opérer serait impraticable, et, pour la faciliter, J'adapte devant l’axe du pignon moteur de la crémaillère un mouvement de pendule dont la roue de compte de la sonnerie est remplacée par une roue à cames et dont le déclanchement, au lieu de s’opérer à toutes les heures et à toutes les demi-heures, s'effectue toutes les cinq mi- nutes. Cette roue à cames, en rencontrant le pignon de la crémaillère, peut le repousser et par suite désen- grener celle-ci : alors un contre-poids ramène la crémail- lère à son point de départ initial.

On concoit alors que les traits que l’on obtientsont des jambages plus ou moins allongés, dont les inflexions représentent les variations du vent pendant les cinq minutes et dont les sommités anguleuses représentent les différents points de la courbe cherchée.

En météorologie, ce ne sont pas toujours les indica- tions précises de l’azimut de la rose des vents, selon lequel chaque vent a soufflé, qui sont les plus impor- tantes pour déduire des lois ; c’est le plus souvent un ensemble d'observations se rapportant aux huit vents principaux. Or les courbes fournies par l'instrument précédent sont tellement capricieuses, tellement variées, qu'il serait difficile d’en déduire des chiffres exacts. Dans ce cas, mon anémographe électrique à compteurs peut être employé avec avantage, et pour l’adapter à l'appa- reil précédent, il suffit de fixer à l'axe AB (fig. 1) de la girouette un frotteur à piston N appuyant sur une cir-

L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 359

conférence de cuivre divisée en huit secteurs. Je ne décrirai pas ici mon anémographe électrique dont nous avons longtemps parlé dans notre premier volume; il nous suffira de rappeler qu'au moyen de ses calcu- lateurs, tous les instants pendant lesquels chaque vent a soufflé dans une même direction se trouvent totalisés, et que le nombre de kilomètres parcourus par chaque vent dans une même direction et dans un temps donné, se trouvent également inscrits.

Quand on veut traduire en chiffres les courbes four- nies par les anémomètres ordinaires auxquels n’a pas été adjoint l’'anémomètre électrique, ainsi que nous l’avons vu précédemment, on peut employer un système de tra- ducteur électrique qui opère infiniment plus rapidement qu'on ne le ferait en employant le système à repère calqué que nous avons décrit plus haut.

Ce système consiste dans un appareil identiquement semblable au mécanisme compteur de mon anémogra- phe électrique sur lequel réagit un système de commuta- teur que je vais décrire et qui peut être mis en mouve- ment, soit à la main, soit par un mécanisme d’horlogerie.

Ce commutateur consiste d’abord dans huit ressorts recourbés en col de cygne appuyant sur l’un des cylin- dres d’une espèce de laminoir adapté à l'appareil comme le mécanisme entraîneur de la bande de papier dans les télégraphes Morse. Ce cylindre doit avoir une longueur correspondante à la largeur de la feuille tracée et se ter- miner par deux repères pour guider celle-ci dans son défilement. L'une des extrémités de l'axe de ce cylindre porte une manivelle, l’autre un pignon qui engrène avec une roue reliée au mécanisme calculateur dont nous avons parlé, par une chaîne d'engrenage et une poulie à gorge découpée. Le diamètre de cette poulie est calculé

356 ANÉMOMÈTRE DE

de manière que l'arbre horizontal du calculateur fasse six tours pour un défilement de la feuille tracée cor- respondant à douze heures d'indications.

Quant aux ressorts frotteurs eux-mêmes, ils se ter- minent chacun par un peigne de cuivre à dents très min- ces et très flexibles, dont la largeur est égale à une division de l’aire des vents correspondante sur le papier à un angle de 45°, et tous ces peignes sont rangés les uns à la suite des autres sur une ligne droite, sans être pourtant en contact métallique. Enfin, en avantde cette espèce de râteau se trouve une sorte de balai métalli- que qui appuie également sur le papier et qui se trouve directement en rapport avec l’un des pôles d'une pile dont l’autre pôle correspond aux différents ressorts dont nous venons de parler, par l'intermédiaire des huit électro-aimants du calculateur.

Pour faire fonctionner cet appareil, il suffit de passer, avec une plume, de l'encre métallique sur les différentes traces fournies au crayon par l’anémomètre, et de placer la feuille de papier sur lelaminoir de l'instrument, de ma- nière que le commencement de chaquerelevé d'indications corresponde à un point de repère tracé sur le cylindre et à la ligne formée par les frotteurs. Sous l'influence du double contactétabli entre la trace métallique du papier _et le balai frotteur d’une part, et entre cette même trace et l’un des frotteurs du rateau de l’autre, le courant se trouve formé à travers l’un ou l’autre des électro-aimants des calculateurs, etla minuterie correspondantese trouve engrenée. On tourne alors le laminoir ; la feuille se trouve entraînée, et le calculateur mis en même temps en mou- vement fait marcher successivement celles des minute- ries qui se trouvent engrenées par suite du passage de la trace métallique sous l’un ou l’autre des frotteurs en cor-

L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 357

respondance électrique avec elles. Comme la rotation des aiguilles est en rapport avec la longueur de papier défilée, laquelle longueur a été reliée à la marche du temps d’une manière immuable, il arrive que tous les instants pendant lesquel le vent a soufflé dans une même direction se trouvent additionnés comme dans mon ané- mographe électrique, et cette addition peut être faite en quelques instants pour un mois entier.

Quant aux indications relatives à la force du vent, leur calcul dépend du genre d’annotation qui a été produit. Si ce sont des courbes fournies par un moulinet, comme je l'ai indiqué dans l’anémographe précédent, ou des traces fournies par l’anémomètre à plaque, on circon- serit ces traces avec de l’encre métallique, et on place dans le champ de ces traces quatre ou cinq frotteurs analogues aux précédents qui se trouvent reliés avec des minuteries spéciales. Alors on obtient la somme des in- stants pendant lesquels ont soufflé les vents dont la force correspond aux désignations : vent modéré, vent fort, vent très fort, tempête, calme. Si les traces produites sont des traits correspondant à un certain nombre de tours du moulinet anémomeétrique, ces traits sont repro- duits à l'encre métallique, et des frotteurs en forme de fourche, dont les branches sont isolées, inscrivent sur un compteur le nombre de ces traits. Dans ce cas, cepen- dant, il est plus simple de les compter.

Gi

ANALYSE DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ.

ANNÉE 1858.

Séance du k janvier 1858.

BOTANIQUE. M. Besnou rapporte qu'il a trouvé en pleine floraison, pendant le mois de décembre dernier, les plantes suivantes : Papaver rhœas, Agrostemma gi- thago, Daucus carota, Cardamine hirsuta , Anthemis nobilis, Chrysanthemum leucanthemum , Geranium robertianum, Erodium moschatum, Fumaria Boræi, Chœærophyllum temulum, Scandix pecten, Borrago offi- cinalis , Sherardia arvensis, Achillea millefolium. Cette végétation atteste la douceur exceptionnelle de la température qui a régné au commencement de l'hiver.

MM. Bertrand-Lachênée, Besnou et Tardif communi- quent à la Société [les noms de quelques plantes rares qu’ils ont trouvées dans leurs herborisations de l’année dernière; ce sont : Erythræa diffusa, dans les landes du Sausset; Valeriana dioica, à Hauteville ; Ammi majus, à Querqueville ; Scrophularia peregrina, à Équeurdre- ville et Octeville ; Reseda lutea, Verbascum phlomoïdes, Coriandrumsativum, Tragopogon orientale, Crepis bien-

DE LA SOCIÉTÉ. 359

nis, Bromus erectus, et Briza media, sur les remparts du port militaire ; OEnanthe peucedanifolia , près du Trottebec ; Polygala vulgaris, à la ferme de la Mon- tagne; Verbascum virgatum, Reseda lutea var. gracilis, sur les glacis du port militaire. La plupart de ces plantes n'avaient pas encore été signalées dans les environs de Cherbourg.

Caimie. M. Besnou lit une note sur le dosage de l'acide sulfureux contenu dans l'acide chlorhydrique et sur le mode de purification de cet acide. L’acide chlor- hydrique du commerce est très souvent mélangé d'acide sulfureux quipasse à la distillation et altère encorelanou- velle dissolution d'acide chlorhydrique. Cet acide sul- fureux pouvant nuire dans un grand nombre de recher- ches analytiques importantes, il est indispensable d'en constater la présence et de l'enlever dans la préparation de l'acide chlorhydrique. Un assez grand nombre de pro- cédés ont été donnés par MM. Pelletier, Gay-Lussac, Heintz, Fordos, Gélis, Lambert et Laroque. Tous sont certainement très propres à dénoter la présence de l'acide sulfureux, mais ils laissent plus ou moins à désirer pour obtenir le dosage avec un degré d’approximation suffisant. Les uns sont d’ailleurs assez longs à exécuter, les autres exigent des agents chimiques que ne possè- dent que très rarement les laboratoires des pharmaciens. M. Besnou croit donc utile d'indiquer un moyen qui est à la disposition des plus modestes laboratoires; c’est l'emploi du chlorate de potasse. Pour cela, il prend 50 grammes d'acide chlorhydrique à essayer ; il y ajoute 2 à 3 décigrammes de chlorate de potasse; il agite jus- qu’à décomposition et dissolution totale, puis il étend de ‘7 à 8 volumes d’eau distillée. Il verse alors un léger excès de solution concentrée de chlorure de barium ; au

360 ANALYSE DES TRAVAUX

bout de 12 heures il s’est formé un dépôt blanc de sul- fate de baryte qu'il est facile de séparer par décantation du liquide. Ce précipité est lavé à l’eau distillée et pesé, et, de son poids, on déduit celui de l'acide sulfu- reux au moyen de la table des proportions chimiques. Dans la purification de l'acide chlorhydrique, il est donc utile et économique d'ajouter à l'acide du commerce quelques grammes de chlorate de potasse avant de procéder à sa rectification. Dans le cas l'acide chlor- hydrique du commerce contiendrait également et en même temps de l’arsenic, l'addition du chlorate de potasse qui le transformerait en acide arsénique serait encore un moyen de purification excellent. L'emploi d'une petite quantité d’hypochlorite de chaux ou de

soude remplirait aussi le même but.

Séance du février 1858.

MÉTÉOROLOGIE.—M.Th. Dumoncel adresse à la Société une note contenant la description de l’anémographe qu'il a établi à son observatoire de Lébisey, près Caen. (Impri- mée dans ce volume, p. 345).

BorTANIQuE.—M.Le Jolis fait connaître qu'il a découvert, en janvier dernier, sur les rochers du Hommet, à Cher- bourg, une espèce nouvelle du genre Verrucaria qui pré- sente la particularité, unique jusqu'à ce jour dansl’histoire des Lichens, de se développer dans l’eau de mer elle vit constamment submergée ; ce Lichen est donc, par ses habitudes biologiques, l’analogue du Sphæria posi- doniæ, le seul champignon connu qui soit complètement marin. M.le W. Nylander, à qui M. Le Jolis a com- muniqué sa découverte, a imposé à cette espèce le nom de Verrucaria halodytes. En outre, parmi plusieurs

DE LA SOCIÉTÉ. 361

Lichens intéressants récoltés dernièrement aux environs de Cherbourg par M. Le Jolis, se trouvent encore trois espèces nouvelles dont la description vient d’être faite par le D' Nylander; ce sont : Pyrenopsis fuscatula Nÿ1. (Urville-Hague); Stigmatidium leucinum Ny1., et Lecidea lævigata Nyl. (falaises de Gréville). M. Le Jolis a aussi rencontré à Cherbourg les Lecidea carneolutea Turn., et Verrucaria Salweii Leight., qui n’avaient pas encore été trouvés en France.

Caimie. M. Besnou communique une note dans laquelle il expose quelques observations faites par lui à Vichy, sur la nature des eaux des principales sources minérales. Après avoir rappelé combien leur composi- tion semble identique, et avoir signalé la présence du fluor que vient d’y constater M. Nicklès, l’auteur entre dans quelques explications sur les différences de leurs effets thérapeutiques, suivant qu’on administre l’eau de telle ou telle source. Il appelle l'attention des savants sur la présence d'éléments sulfurés qu'il y a nettement reconnus au goût, à l’odorat et à l’aide des réactifs, notamment dans la source intermittente. Il a été frappé d’une odeur et d’une saveur bitumineuses que nul savant n’a signalées, et qui lui semblent justifier certains résul- tats dus à l'emploi de ces eaux dans des états morbides particuliers. Ainsi, l’eau des Célestins est d’une saveur agréable et sans arrière-goût, tandis que la source voi- sine, celle du Puits-Lardy, a déjà quelque chose de sul- furé et de bitumineux. Ces caractères organoleptiques, qui sont très marqués dans l’eau de la source intermit- tente, se trouvent plus prononcés encore dans les sour- ces thermales de l'hôpital, du Puits-Chomel et de la Grande-Grille. La présence d’une essence bitumineuse lui paraît d'autant plus probable, que dans un rayon peu

362 ANALYSE DES TRAVAUX

éloigné il existe de l'asphalte, et que le sol si remué des environs de Vichy pourrait bien contribuer à la consti- tution chimique de ces eaux.

Séance du mars 1858.

PHYSIQUE DU GLOBE. M. Jouan communique la tra- duction qu'il a faite de trois mémoires du lieutenant Maury, de la marine des États-Unis, et qui portent les titres suivants : Considérations sur la salure de l’eau de mer ; Limon et fond de la mer; Effets du vent sur la production des phénomènes géologiques.

BOTANIQUE.— MM. Jardin et Bertrand-Lachènée infor- ment la Société qu’ils ont rencontré le Setaria viridis dans l'enceinte du port militaire.

Séance du 3 avril 1858.

ASTRONOMIE. M. Fleury lit une note sur le moyen de déterminer la loi de distribution de la chaleur à la surface du soleil. Depuis quelques années le P. Secchi a découvert que la température des divers points de la photosphère solaire, loin d’être partout égale, décroîit au contraire de l’équateur aux pôles. Le procédé qui a conduit le savant astronome à ce résultat, quoique très ingénieux, est d’une délicatesse et d’un prix qui ne lui permettent pas d’être employé hors des observatoires astronomiques. Il serait pourtant d’un haut intérêt de multiplier ces études dans le but surtout de découvrir la loi qui lie la température d’un point quelconque de la surface solaire à sa déclinaison. Les éclipses de soleil offrent de précieuses ressources pour ce genre de recherches, ainsi qu’on va le voir. Pendant une éclipse,

DE LA SOCIÉTÉ. 363

la radiation ealorifique ne peut être proportionnelle à la surface visible de l’astre, car cela exigerait une égalité parfaite de température pour tous les points de la sur- face solaire, égalité que nous savons ne pas exister. Ce manque de proportionnalité est modifié et non produit par la grandeur de l’éclipse et par la position relative de l'équateur solaire et de la trajectoire apparente de la lune. Ces remarques préliminaires et essentielles bien comprises, onconcoit facilement quesi, pendantune éclip- se, on mesure les diverses intensités de la radiation cor- respondante à différents instants, suffisamment éloignés entre eux, on pourra, en tenant compte de l'influence qu'exerce la position de l’équateur du soleil et de la tra- jectoire apparente de la lune, exprimer la température de chaque point de la surface solaire en fonction impli- cite de sa distance équatoriale, et obtenir autant de valeurs numériques de cette fonction qu'on aura de mesures de radiation d'intensité distinctes, ce qui per- mettra d'obtenir la loi numérique de la distribution de chaleur sur la photosphère du soleil. Si l’on craignait que l'inégale absorption, par l'atmosphère, des diversrayons calorifiques n’amenât quelque incertitude dans les indi- cations du procédé ci-dessus esquissé, il serait facile d'éliminer cette cause d'erreur par l'étude comparative d'observations faites en divers lieux. L'auteur s’était proposé d'employer cette méthode lors de l’éelipse du 15 mars dernier, mais l’état toujours couvert du ciel a empêché de réaliser ce projet.

ASTRONOMIE. Causes de l’accélération du mouve- ment des comètes, par M. L.-L. Fleury. M. Fleury lit la note suivante: «Si l’accélération du mouvement des comètes était due à la résistance de l’éther, elle se mani- festerait, d’une manière plus ou moins sensible, sur toutes.

364 ANALYSE DES TRAVAUX

les comètes périodiques. Loin de là, la comète d’Encke seule présente une accélération incontestable ; celle de Halley paraît bien, il est vrai, accélérer aussi son mou- vement, car ses périodes moyennes des siècles passés excèdent très notablement les dernières; mais, comme nous ignorons la part qu'ont eue les perturbations dans cette accélération, nous ne pouvons l’attribuer avec certi- tude à larésistance de l’éther. Du reste, en admettant que cette accélération, indépendante des actions planétaires, existât pour la comète de Halley, comme elle existe pour celle d’'Encke, la théorie de la résistance de l’éther n’en seraitpas plus satisfaisante, puisque les autres comètes périodiques ne présentent pas d'accélération appréciable. Diverses actions physiques du soleil lui-même sont très probablement la cause de l'accélération observée : l’action calorifique tient sans doute la première place. En effet, quand une comète se rapproche assez du soleil pour que ses divers points soient inégalement échauf- fés, le centre de gravité de cette comète se déplace, puisque les parties les moins chaudes, devenant spécifi- quement plus pesantes, se rapprochent le plus possible du soleil, jusqu’à ce que, devenues à leur tour les plus chaudes, ces mêmes parties soient remplacées par d’autres plus froides,-et ainsi de suite. Or, le centre de gravité se rapprochant du soleil, la diminution du grand axe de l'orbite s'ensuit nécessairement. Quand la comète a dépassé son périhélie , l'inégalité d’ac- tion calorifique du soleil sur les divers points de l’astre devenant de plus en plus faible, le centre de gravité de la comète tend à revenirà sa position normale, et il en résulte un accroissement du grand axe, accrois- sement toujours inférieur à la diminution primitive, puis- que, par suite de cette diminution même, la comète

DE LA SOCIÉTÉ. 365

s'éloigne plus rapidement du soleil qu'elle ne s’en était approchée. Une autre cause qui doit aussi pro- duire un effet analogue est l'action magnétique du soleil.

Il est évident que la distribution de la chaleur, comme celle du magnétisme, à la surface du soleil doit exercer une grande influence sur le phénomène en question ; mais, toutes choses égales d’ailleurs, il doit être d'autant plus marqué que la distance périhélie de la comète est moindre. Or, de toutes les comètes périodiques, celles d'Encke et de Halley offrent les plus faibles distances périhélies. »

MÉDECINE LÉGALE. M. Besnou communique un extrait d’un rapport de médecine légale sur un cas de mort déterminée par l’ingestion d’un breuvage préparé avec des plantes abortives. M. Besnouinsiste sur l’absen- ce de toute rougeur et de toutes traces d’'inflammation des voies digestives. L'intoxication a eu lieu secondai- rement par suite de l'absorption de l’élément vénéneux qui a déterminé une congestion très forte des organes cérébraux et parenchymateux. La mort ne pourrait donc pas être rapportée à une action locale directe, comme cela a lieu avec les substances caustiques , âcres et irri- tantes. Trois plantes principales constituaient l'influence toxique du breuvage, cesont le Taxæus baccata, le Ruta graveolens et le J'uniperus sabina. D'après l'opinion de l’auteur de ce travail, ces végétaux énergiques ont agi comme des narcotiques et des stupéfiants. Ils ne luisem- blent donc pas devoir rester dans la catégorie des narco- tico-âcres. Si, dans quelques expériences faites à Alfort, on a pu constater sur des chevaux, après l’ingestion de rameaux du Taxus baccata, de la rougeur dans le tube digestif, surtout à l'œsophage et à l'estomac, c’est qu’au lieu d'opérer, comme l’a fait M. Besnou, avec le suc non

366 ANALYSE DES TRAVAUX

dépuré de ces feuilles, on a administré des branches entières, à la dureté desquelles il attribue l’inflammation locale et traumatique observée. L'action du J'uniperus sabina et du Ruta graveolens est absolument identique. Aussi M. Besnou croit-il que c’est à tort que l’on regar- derait l’inflammation des voies digestives comme devant être constante, et comme étant caractéristique de lin- toxication produite par ces plantes. Il est probable que les auteurs qui ont observé cette rougeur, cette forte inflammation, auront agi avec les plantes pilées et non avec leur suc. Si ces sucs non dépurés nelaissentaucune trace de leur passage sur les voiesdigestives, à plus for- te raison les infusions, les décoctions et les extraits de ces plantes n’en pourraient pas déterminer, puisque ces infusions et décoctions contiendraient moins de princi- pes toxiques dissous, et que dans les extraits il y aurait eu volatilisation et perte d'une grande partie de leur principes huileux volatils.

BOTANIQUE. M. Bertrand-Lachènée fait connaître que le Scilla autumnalis L. croîtaux deux points extrè- mes de l'arrondissement de Cherbourg: à Surtainville, sur les côteaux calcaires et dans les prés maritimes ; à Gatteville, dans les lieux herbeux du littoral, entre Bar- fleur et le phare, sa hampe dépasse souvent 33 centi- mètres. Steinheil a formé du Scilla autumnalis L. deux espèces qu'il anommées Scilla autumnalis et Scilla fal- lax. M. Bertrand-Lachènée pense que c’est à cette der- nière que doivent être rapportés les échantillons qu'il a recueillis dansles localités mentionnées ci-dessus. Babing- ton considère aussi comme le Scilla fallax Steinh. l'espèce qui croît dans les îles anglo-normandes.

BOTANIQUE. M. Hétet, professeur à l’école de méde- æine navale de Toulon, envoie à la Société un mémoire

DE LA SOCIÉTÉ. 367

sur l’organogénie et la physiologie végétales. L'auteur y rend compte des expériences qu'il a faites pendant l'été de 1856, au jardin botanique de Saint-Mandrier, dans le but de vérifier les idées de Gaudichaud sur l'accroissement en diamètre des arbres dicotylédonés. Après avoir décrit ces expériences, il avoue que l’opinion favorable qu’il s'était faite d’abord de la théorie des phytons et des tis- sus descendants, a été grandement ébranlée, et qu’il est porté à conclure que l'accroissement en diamètre des arbres dicotylédonés de nos climats a lieu de la manière suivante : « À la périphérie du tronc d’un arbre dicoty- lédoné, se produit sans cesse, tant que le végétal est en sève , une formation de tissu d’abord tout utricu- laire, et qui bientôt se modifie en partie, et prend l'aspect connu, fibro-vasculaire , entremêlé de grou- pes cellulaires. Cette production se fait en dehors des tissus existants, sous l'écorce et sur place, dans cette zone dite végétative ou organogénique, obéissant ainsi à une sorte d'irradiation centrifuge. On doit s’éton- ner, ajoute M. Hétet, que Duhamel qui, dans ses expé- riences si originales, avait vu se produire des faits ana- logues à ceux que je viens de signaler, n’en ait pas été conduit à abandonner sa théorie de la transformation du liber en aubier, empruntée d’ailleurs à Malpighi, et qu'il ne se soit pas fait le chef d’une école, à la tête de laquelle s’est placé plus tard M. Mirbel, école qui soutient que l'accroissement annuel des arbres dicotylédonés de nos climats a lieu dans la zone génératrice par une production nouvelle, et aux dépens du cambium , de jeune tissu ligneux (aubier) d’une part et de jeune écorce de l’autre. Or Duhamel dans ses expériences avait reconnu (je crois avoir démontré qu'il avait complètement raison sauf diffé- rence d'interprétation, car le corps ligneux proprement

368 ANALYSE DES TRAVAUX .

dit ne peut pas se reproduire), que le corps ligneux dépouillé de son écorce, mais garanti contre l'air et la lumière, peut reproduire une nouvelle écorce en même temps que de nouvelles couches ligneuses. »

Séance du 3 mar 1858.

ZooLoGrEe. M. Jouan lit un mémoire sur les baleines et les cachalots. (Imprimé dans ce volume, p. 1.)

ASTRONOMIE. M. Liais entretient la Société des diverses recherches faites dans le but de déterminer la durée de la rotation du soleil ; il parle des travaux de M. Büys Ballot, qui a déterminé la durée de cette rotation par une périodicité dans les températures terrestres, périodicité qui semble indiquer qu'une des moïitiés du soleil est plus chaude que l’autre. Les grandes différen- ces que l’on remarque entre les divers nombres trouvés pour la rotation solaire à l’aide des taches, prouvent que ces taches ont des mouvements particuliers à la surface de l’astre, et conséquemment le chiffre trouvé par M. Büys Ballot est probablement celui qui mérite le plus de confiance. En l’admettant on est conduit à conclure que la photosphère solaire a dans sa région équatoriale un mouvement de l’ouest à l'est, et qui semble contraire à l'opinion des vents alisés émise par John Herschell. Mais M. Liais fait remarquer que la photosphère appartenant à la région supérieure de l'atmosphère solaire doit pos- séder un mouvement inverse des vents alisés, si ces der- niers existent, de même qu'à la surface de la terre les couches élevées de l'atmosphère ont, dans lazone inter- tropicale, un mouvement général de l’ouest à l’est.

Les travaux de M. Büys Ballot, loin d’être opposés à la théorie des vents alisés solaires, comme on le croyait,

DE LA SOCIÉTÉ. 369

tendent donc, au contraire, à confirmer cette théorie. M. Liais fait voir ensuite qu'il résulte de la répartition de la lumière à la surface du soleil que l'atmosphère extérieure non seulement possède un grand pouvoir absorbant, mais encore que ce pouvoir a lieu presque en entier dans une couche très peu épaisse en contact avec la photosphère. C’est cette faible épaisseur qui permet d'expliquer les facules qui ne sont, comme a dit Herschell, que le faîte d'immenses vagues dans la photosphère. À l'appui de cette manière de voir, on peutciter uneobservation de M. Dawes qui a vu une facule sur le bord du soleil se projeter en apparence hors du limbe. La formule don- née par Laplace dans letome IV de la Mécanique céleste, relativement à la distribution de la lumière et de la cha- leur à la surface du soleil, est erronée en ce que la quan- tité de chaleur émise n’est pas, comme le suppose La pla- ce, en raison inverse du cosinus de l’inclinaison des rayons émis sur la surface solaire.

ASTRONOMIE. M. Liais fait remarquer que dans la théorie dynamique de la chaleur solaire de M. Water- ston, l'accroissement de masse du soleil serait plus vite sensible par une accélération du mouvement de la terre, que par un accroissement du diamètre appa- rent du soleil. Il entretient la Société de la forma- tion des équations différentielles du mouvement d’une planète autour d’un soleil dont la masse va en croissant. Il fait voir que ces équations sont intégrables dans le cas la masse croît très lentement et sensiblement propor- tionnellementau temps. Quoiqu’onn’ait pas constaté dans le mouvement terrestre d'accélération de la nature de celle que donneraient les formules, M. Liais pense que cependant on peut admettre la théorie de M. Water- ston, à cause des compensations qu'ont pu établir d’autres

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370 ANALYSE DES TRAVAUX

actions tendant à retarder ce mouvement, actions qui se reconnaissent d'ailleurs sur la planète Mercure. La théorie de M. Waterston peut facilement expliquer pour- quoi le soleil est plus chaud à l'équateur qu'aux pôles, comme l’a reconnu le père Secchi, fait qui rend compte d’ailleurs des vents alisés solaires. La nébuleuse solaire esten effet peu inclinée à l'équateur du soleil.

BOTANIQUE. M. Bertrand-Lachênée fait connaître à la Société que, dans les premiers jours du mois d'avril, il a trouvé aux environs de Cherbourg, les £rophila medioxima et stenocarpa Jord.

Séance du 7 juin 1858.

ZO0LOG1E. M. Jouan lit une série de notes sur plu- sieurs oiseaux qui habitent les îles du Grand-Océan. (Imprimées dans ce volume, p. 49.)

BOTANIQUE. M. Le Jolis met sous les yeux de la Société plusieurs rameaux fleuris du Cytisus adami, sur lesquels, parmi les petites fleurs roses de cet hybride, se trouvent quelques unes des grandes fleurs jaunes du C. laburnum. I lit à ce sujet une note (Imprimée dans ce volume, p. 157.)

MÉCANIQUE CÉLESTE.—M. Liais entretient la Société du rôle du magnétisme des astres dans leurs perturbations mutuelles. IL fait d’abord remarquer que son action se confond en grande partie avec celle de la gravitation, comme soumis à la loi du décroissemement en raison inverse du carré des distances, mais qu'il en diffère en ce que l’action peut être tantôt attractive, tantôt répulsive. Toutefois le voisinage dans chaque astre des pôles opposés, vu la petitesse des dimensions des planètes et du soleil relativement à leurs distances mutuelles ,

DE LA SOCIÉTÉ. 371

rend l’action du magnétisme très faible. Après ces con- sidérations générales, l'auteur examine la manière de tenir compte du magnétisme dans le calcul des pertur- bations, et il recherche si le magnétisme pourrait être pour quelque chose dans la diminution du mouvement moyen de Mercure, fait contraire à celui qui aurait lieu par la résistance d’un milieu et que ne peut expliquer la gravitation. M. Liais pense qu'il faudrait plutôt attribuer cette anomalie à ce que Mercure, plongé dans la partie dense de la lumière zodiacale , doit éprouver des chu- tes d’aérolithes beaucoup plus nombreuses que la terre. Dès lors, la masse de Mercure ne peut être regardée comme constante, ainsi qu'on le suppose dans les formu- les ordinaires. Dans cette hypothèse, Mercure, recevant des bolides directs près de leur périhélie et par suite ani- més d'une vitesse plus grande que la sienne, se trouverait dansla conditioninverse d’une résistance, ce quis’accorde avec les observations.

BOTANIQUE. M. Bertrand-Lachènée signale à Octe- ville les plantes suivantes : le Ranunculus Baudotit , Godron, à la carrière des Fourches; le Polygala oxy- ptera, Reich., dans le vallon de Grimesnil; le Cerastium pumilum, Grenier, sur la route de Nouainville; l'Oxalis corniculata L., au hameau Noblet ; le Juncus capitatus, Weig., dans la partie sud de la lande ; le Carex divulsa, Good., sur les côteaux de Quincampoix.

Séance du k juillet 1858.

BOTANIQUE. M. Besnou met sous les yeux de la Société un spécimen d’une moisissure rouge qu'il a vu se former sur le résidu de la décoction d’un engrais dans lequel il recherchait la présence de substances albumi-

372 ANALYSE DES TRAVAUX

noïdes , telles que chair musculaire, cornes, peaux, etc. L'examen au microscope lui a fait parfaitement recon- naître les grains moniliformes qui caractérisent l’Oïdrum aurantiacum. L'an dernier il eut également l'occasion de retrouver ce cryptogame sur du vieux fromage. Cette nouvelle observation corrobore l'opinion qu'il a émise sur la production de cette mucédinée, à savoir qu’elle ne pourrait être considérée comme une maladie du grain, comme une infection épiphytique des céréales. D’après l'auteur, ce champignon est le résultat d’une décompo- sition, d’une fermentation profonde des substances azo- tées et féculentes, et de nature analogue, alors que ces éléments organiques ont été soumis à la coction, et qu'ils se trouvent en contact avec l'air, sous l'influence de la chaleur et de l'humidité.

GÉOLOGIE. M. J. Lesdos communique une note sur un gisement de sulfate de baryte. Jusqu'à présent le sul- fate barytique, trouvé dans les terrains anciens de notre arrondissement, ne s’est rencontré qu'en petite quantité, soit en lames cristallines d’assez petite dimension dans les grès du Roule et de la Fauconnière, soit en masses cristallines ou amorphes dans l’arkose du Val-de-Saire, notamment à la Pernelle; aussi, M. J. Lesdos croit devoir signaler à la Société un gisement beaucoup plus considérable de ce minéral qu’il a découvert cette année à Sideville. Le grès de cette commune est recouvert en plusieurs endroits de couches de sable quartizeux plus ou moins puissantes et de couleurs variant du gris au jaune et au rouge. Au lieu ditla Néronnière, les travaux occasionnés par l'établissement du chemin de fer ont mis à nu une épaisse couche de sable dans laquelle se trou- vent des masses de grès plus ou moins volumineuses, et, concurremment avec cette pierre, des blocs de sulfate

DE LA SOCIÉTE. 373

de baryte souvent presque pur. Ce sulfate est en masses cristallisées d’un rouge clair. Plusieurs des morceaux que M. J. Lesdos a pu se procurer, forment des échantillons vraiment remarquables. L'un, entr’autres, a une struc- ture polyédrique qui le faisait distinguer, à première vue, des morceaux de grès avoisinants ; il est d’une homogénéité parfaite, et du poids de 31 kilogrammes. D'autres masses étaient encore plus considérables. Si ce produit naturel était employé en plus grande quan- tité par l’industrie, il y aurait avantage à aller le prendre dans la localité qui vient d’être signalée.

ZooLoG1E. M. H. Jouan lit une note sur quelques animaux qu'il a rencontrés en pleine mer pendant un voyage au-delà du cap Horn et plusieurs traversées dans l’'Océan-Pacifique. Les cétacés sont peu nombreux, du moins ceux qui sont utilisés par l’industrie. Les mers australes offrent aux navigateurs une grande quantité d'oiseaux grands-voiliers, dont l’histoire et la classifica- tion sont d'autant plus confuses qu’on ne peut les étudier qu'à distance, et que beaucoup d'espèces ont été éta- blies sur les rapports des marins, qui le plus souvent ne s'accordent pas entr'eux sur la valeur des appellations vulgaires. On retrouve des espèces voisines de celles du Sud, et quelquefois les mêmes, dans la partie septentrio- nale de l'Océan Pacifique. Le résultat des observations de M. Jouan le porterait à croire qu'il y a moins de poissons, en pleine mer, dans la partie orientale de l'Océan-Pacifique que dans l'Atlantique ; mais, comme pareille remarque n’a été, à sa connaissance, faite par personne, il pourrait se faire qu’il se fut trouvé dans un cas tout particulier, et peu favorisé par le hasard. La note se termine par quelques remarques sur des ani- maux inférieurs et quelques mots sur le Sargassum bac-

374 ANALYSE DES TRAVAUX

ciferum, Agardh, (raisin des tropiques,) et deux autres varechs qu'on rencontre au large, l’un dans les régions Magellaniques, l’autre en Californie.

CHIMIE APPLIQUÉE. On emploie parfois sous le nom de gris de zinc une matière grisâtre ardoisée, qui est d’un prix moins élevé que celui du blanc de zinc. Ce produit peut donner une peinture solide, quand il est de bonne qualité et présente une composition déterminée. IL doit contenir aumoins de60 à 70 pour cent d’oxideblanc de zinc. M. Besnou, dans les analyses qu’il a faites du gris dezinc, aeu occasion de constater des différences de com- position énormes et dans des proportions en quelque sorte renversées. Il a, en effet, constaté une fois que la proportion de l’oxide blanc de zinc n’était que de 20 pour cent, au lieu de 60 minimum, tandis que le zinc s’y trouvait pour les 4 autres cinquièmes. Évidemment cette matière colorante ne pouvait donner une peinture solide, durable, car le zinc divisé ne saurait se combi- ner sous cet état aux huiles siccatives, les résinifier en quelque sorte comme le fait leblanc de zinc ou la céruse. La méthode analytique à suivre pour examiner ce pro- duit n’est indiquée nulle part. La théorie fait penser tout de suite à doser l’oxide blanc par l’ammoniaque qui en est un dissolvant puissant, surtout alors qu’on vient de le précipiter d’une solution. Il n’en est plus de même sur le blanc de zinc obtenu par la voie sèche. L'expérience directe lui a fait reconnaître que, d'un côté, la dissolution s'opère lentement, difficilement, et que de l’autre, la facile oxidation du zinc métallique aussi divisé, sous la double influence de l’ammoniaque et de l’air, laisse croire encore à la présence d’une cer- taine quantité d’oxide, alors que celui existant réelle- ment au début de l'analyse a du être, en totalité, enlevé

DE LA SOCIÉTÉ. 375

par cet agent de dissolution. C’est une source d'erreur très grave, contre laquelle il a cherché un remède qu'il rapporte comme étant à la fois suffisamment exact et très facile à employer. Ce procédé est basé sur la réac- tion bien connue de l'acide sulfurique et de l’eau sur le zinc métallique. M. Besnou a d’abord constaté que cinq grammes du zinc du commerce donnent environ 1 litre 90 centilitres de gaz hydrogène à la température ordi- naire. En opérant avec ce même poids de zinc et recueil- lant le gaz dans une éprouvette graduée, on arrive en comparant les volumes à déterminer de suite la quantité de zinc. Cette méthode lui semble suffisante pour l'usage auquelle elle est destinée. Cependant, comme il peut se faire que l’on arrive sur la limite du taux d'oxide exigé, ilserait prudent de bien s'assurer que le gaz hydro- gène est exempt d'acide carbonique et de gaz sulfhy- drique. Le premier provient d'une petite quantité de carbonate de zine qui peut accompagner l’oxide blanc. L’absorption au moyen d’un peu de potasse en est facile.

Le second exige une petite complication dans l'appa- reil ; il suffit d'adapter un petit tube à une seule boule contenant un peu de grenaille d’étain que l'on tient en fusion au moyen d’une lampe à alcool pendant le déga- gement du gaz hydrogène; en agitant le tube, la décom- position du gaz sulfhydrique a lieu. L’étain s'empare du soufre , et alors se rétablit la proportion d'hydrogène dont le volume était condensé dans cet hydracide. On dose ensuite le charbon et les matières insolubles étran- gères par les procédés ordinaires.

Séance du 2 août 1858.

BOTANIQUE. M. Le Jolis informe la Société qu'il a

3176 | ANALYSE DES TRAVAUX

découvert dans les bruyères marécageuses de la Bois- saye, au Mesnil-au-Val, deux plantes non encore rencon- trées dans notre pays, et qui sont d’ailleurs assez rares en France; ce sont le Lycopodium inundatum et V Equi- setum sylvaticum. Il ajoute que la végétation des bruyè- res tourbeuses qui s'étendent sur le Mesnil-au-Val et Tourlaville , au fond de la vallée de la Glacerie, peut être caractérisée par des plantes qui y sont abondantes pour la plupart, tandis qu’elles sont beaucoup plus rares ou même manquent complètement dans les autres régions des environs de Cherbourg; telles sont entr'autres les Pinguicula lusitanica, Wahlenbergia hederacea, Ana- gallis tenella, Lobelia urens, Elodes palustris, Scutel- laria mixor, Cirsium anglicum, Orchis bifolia, Salix aurita et repens, Erica tetralix, Carex biligularis, binervis, pulicaris et panicea, Eriophoron Vaillantir, Luzula multiflora congesta, Polystichum oreopteris, Galium palustre. Cette dernière plante manque aux environs même de Cherbourg, elle est remplacée par le Galium elongatum Presl.

PHARMACIE. M. Besnou lit la note suivante sur les inconvénients de la substitution du calomel à la vapeur au calomel ordinaire dans la thérapeutique médicale : « La sublimation et la tamisation simultanées par la vapeur d’eau offrent sans contredit un perfectionnement dans la préparation du calomel. Le lavage s’opère à l'instant même et ce n’est que par mesure de précaution que l’on procède subséquemment par l'emploi de l’eau bouillante, pour enlever les dernières traces de sublimé corrosif, C’est même à sa pureté qu'est due la substitu- tion du calomel à la vapeur au calomel obtenu par les anciens procédés. On le conseille donc avec raison tou- tes les fois qu’il doit faire partie de médicaments pour

DE LA SOCIÉTÉ. 377

l'usage externe, soit à l’état de poudre inpalpable pour insufflation dans les ophthalmies, soit dans les pommades ou même dans les préparations de pilules dans lesquelles ce composé entre pour de très petites fractions de gram- me. Il n’en pourrait être de même lorsque le calomel est destiné à servir de purgatif et qu'il est prescrit à la dose de 0,50à 1 gramme. À ces doses, des accidents assez graves ont été causés par le calomel à lavapeur, et ils se sont même élevés parfois au degré d’une véritable into- xication. Cependant le calomel à la vapeur employé ne contenait pas la plus petite trace de bichlorure ou de nitrate. J'attribue ces accidents à l'extrême division du calomel qui subit une dissolution partielle et une trans- formation en sublimé ou en un autre sel soluble. De même le protochlorure, obtenu par la précipitation du protonitrate de mercure par le sel marin ou l'acide chlor- hydrique, n’est pas prescrit à l’intérieur, quoiqu'il ait une composition identique. Mais son état de division est encore extrême par suite du mode de préparation. C’est aussi à tort que dans les pastilles ou dragées vermifuges destinées aux enfants, on remplace l’ancien calomel en poudre par le calomel à la vapeur. Il est du devoir des pharmaciens de ne jamais modifier les modes de prépa- ration anciennement adoptés, à moins de prescriptions spéciales des médecins. La prudence impose au médecin l'obligation de ne pas trop varier à son gré les formules, et surtout d'éviter d'associer, sans bien s’en rendre compte à l'avance, des corps inertes par eux-mêmes, mais qui peuvent donner lieu à des réactions encore inconnues en présence d'agents primitivement inactifs. Les mêmes remarques peuvent s'appliquer au chlorure mercureux que l’on obtiendrait par la réduction du - bichlorure par certains agents desoxidants. On obtient

378 : ANALYSE DES TRAVAUX

avec la plus grande facilité la transformation du sublimé corrosif en calomel par l'acide formique et sessels alcalins, et le sel insoluble qui enrésulte est du protochlorure de mercure chimiquement identiqueavec ce calomel ; il est du plus beau blanc, très divisé, très doux au toucher, et d’un aspect nacré très remarquable. Si cette division extrême le rend très propre à l'usage externe, ne doit- elle pas être une cause de proscription pour l'emploi à à l'intérieur ? Ce produit me semble devoir être classé immédiatement après le protochlorure par précipitation et avant le calomel à la vapeur. »

Séance du 6 septembre 1858.

BOTANIQUE. M. Le Jolis rappelle à la Société qu’en 1847 une espèce de Phormium rapportée directement de la Nouvelle-Zélande, a fleuri dans un jardin de Cher- bourg, pour la première fois en Europe, cette espèce était inconnue , et qu'illui donna le nom de Phormium Cookianum, dansun mémoire publié dans le bulletin de la Société d’horticulture pour 1848. Cette plante, qui s’est trouvée répandue dans plusieurs jardins, y a fleuri à diverses reprises depuis cette époque, et comme les Phormium fleurissent assez rarement en France, il est intéressant d’en constater les floraisons. Voici celles dont M. Le Jolis a été témoin à Cherbourg : le même pied de Phormium Cookianum qui avait fleuri en 1847, donna des fleurs pour la deuxième fois en 1851, puis ensuite en 1857 et en 1858; d’autres pieds de cette même espèce ont fleuri également dans trois jardins différents pendant chacune de ces mêmes années 1857 et 1858. La floraison a toujours eu lieu au mois de juin, et les capsules quise sont développées ensuite ont donné des graines très

DE LA SOCIÉTÉ. 379

abondantes, bien constituées et fécondées. Les caractè- res distinctifs de cette espèce se sont montrés très. constants, et l’auteur doit seulement ajouter à sa pre- mière description, que les capsules, d’abord ebscuré- ment trigones, finissent le plus souvent par prendre une forme à peu près cylindrique, et sont ordinairement tor- dues en spirale. Le Phormium tenax à grandes fleurs d’un jaune orangé, a fleuri à Cherbourg dans plusieurs jardins en 1851, et, cette année encore, il a produit deux magnifiques panicules de fleurs à Omonville-la- Petite. Sa floraison a lieu au moins un mois plus tard que dans l'espèce précédente.

BOTANIQUE. M. Besnou présente à la Société quel- ques Linaires qu’ils a trouvées avec M. Tardif dans les en- virons de Cherbourg. L’uneest Linaria purpurea, Mill., originaire desrégions méridionales du bassin de la Médi- terranée, et trouvée sur un mur près de l’hôpital de la marine. Babington, dans son manuel des plantes de la Grande-Bretagne, l'indique, en Angleterre, sur les vieux murs, mais il la croit échappée des jardins. La seconde, qui est très répandue dans un seul champ, près le poly- gone de Querqueville, ne doit être considérée sans doute que comme variété du Linaria vulgaris. Toutefois Tournefort fait des trois variétés dont il va être ici ques- tion trois espèces distinctes, qui étaient admises comme autant d'espèces par Gaspard Bauhin: le Linaria vul- garis à petites fleurs jaunes, qui est très commun dans tous nos champs; le Linaria vulgaris à grandes fleurs jaunes ; enfin le Linaria vulgaris à grandes fleurs blanches. C’est sur cette dernière que M. Besnou appelle l'attention de la Société; quoiqu'indiquée par Babing- ton comme existant en Angleterre, et que M. Borrer l'ait trouvée dans le comté de Sussex, cette linaire est très

380 ANALYSE DES TRAVAUX

rare, Car le docteur Bromfield qui la signale également comme une des plantes de l'ile de Wight, existant dans un champ près la route de Newport à Cowes, et entre Cocheleton et la baie de Gurnet, ne l’a décrite qu'à l'état d’exsiccata. Il ne l’a point vue vivante. Cette variété est très belle. Elle n’est indiquée dans aucune de nos flores françaises modernes. La grandeur de sa corolle, sa blancheur que Bromfield dit être d’un blanc éclatant de lait ou de perle, la font distinguer tout de suite, à tel point que M. Besnou la remarqua à plus de vingt mètres de distance en passant sur la route. Son palais n’est pas orangé comme l'a dit Bromfield; il est d’un très beau jaune, mais ne tirant pas au rouge comme dans le Linaria vulgaris type. Cette variété était extré- mement abondante dans ce champ, tandis queles champs voisins n'offraient que la variété jaune. L'épi est bien moinslong, beaucoup plus large, moins serré, plus lâche, et les éperons, un peu plus déliés proportionnellement, sont bien moins apprimés sur la tige, ce qu'explique parfaitement l'ampleur de la corolle.

Séance du 4 octobre 1858.

GÉOLOGIE. M. H. Jouan , lieutenant de vaisseau, donne lecture d’un travail intitulé: Note sur les îles basses et les récifs de corail. Forster émit l'opinion que les îles basses madréporiques, qu’on rencontre princi- palement dans la zone équatoriale du Grand-Océan, étaient formées par le travail de certains polypes litho- phytes, et Péron, généralisant cette idée, accorda à ces animaux la puissance d'élever des constructions solides du fond de l'Océan, que la sonde n’a pu atteindre. MM. Quoy et Gaimard, dans un mémoire lu à l’Institut en

DE LA SOCIÉTÉ. 381

1825, ont montré les premiers ce qu ‘avait d’'exagéré la théorie de Péron, et ont conclu, sur des Head faites aux mêmes endroits que celles de ce dernier, que les lithophytes ne pouvaient commencer leurs construc- tions qu’à 18 ou 20 mètres au-dessous de la surface de la mer, sur des fondements qui renferment les mêmes élé- ments minéralogiques que les autres parties solides du globe. L'expédition scientifique de la Coquille donna raison aux naturalistes de l’'Uranre. Ceux-ci n'ayant pas examiné les terres basses de l'archipel Dangereux, sur lesquelles principalement Forster avait basé sa théorie, l'auteur expose dans cette note les renseignements qu’il a pu recueillir et les observations qu'il a faites lui-même dans ces îles, ce qui vient encore à l'appui de ce qu'ils ont avancé. Cependant on manque encore de faits posi- tifs, tels que la découverte de roches ignées, pour affirmer que ces îles dépendent de volcans sous-marins, sur les rebords des cratères desquels les zoophytes auraient établi leurs constructions, ce que leur disposi- tion en cercle ou en ellipse autour d’un lagon intérieur engage à croire à la première vue.

BOTANIQUE. M. Bertrand-Lachêènée présente le : tableau de la végétation maritime de la Hague au mois de | septembre, et rend compte de plusieurs herborisations qu'il a faites dernièrement dans cette contrée. Parmiles plantes qu’il y a recueillies il signale le Lotus tenuifo- lius, Rchb., les Melilotus alba, Lam., et arvensis, Wall, l'Erythræa centaurium, Pers. à fleurs blanches, le Laittorella lacustris et le Limosella aquatica, L., trouvés à Herqueville ; l'Euphorbia peplis, L., le Poly- gonum Raïi, Bab., le Rubus cœsius, var. agrestis, W. et N., etle Blitum rubrum, Rchb., provenant du littoral et de la mare de Vauville.

382 ANALYSE DES TRAVAUX

. M. Le Jolis informe la Société qu'il a découvert récem- ment dans l'étang de Percy, à Tonneville , l'Elatine hexandra, plante rare en France, et qui n'avait encore été signalée en Normandie qu'à Saint-Hilaire-du-Har- couet et à Saint-Lo. Il a encore remarqué à Urville- Hague le Salix Russelliana, Sm.

BoTaAnIQUuE.— M. Le Jolis lit une note sur des anoma- lies remarquables qu'il a observées sur des fleurs de Phormium tenax (Imprimée dans ce volume, p. 333.)

AcousTiQuE.—M. L.Fleury entretient la Société de quel- ques expériences qu’ila faites sur la production duson dans lesanches, et entr’autres résultats fait remarquer les sui- vants : une anche à languettelibre, et qui ne diffère de cel- les employées dans les orgues sans tuyaux que par l'éléva- tion des bords longitudinaux de la platine, présente la singulière propriété de ne pouvoir rendre aucun son perceptible lorsqu'on cherche à la faire agir, soit avec un soufflet, soit même avec le souffle de la bouche accom- pagné d’un certain mouvement des lèvres qui devrait favoriser la production duson. Dans ce cas pourtant l'ou- verture que laisse l'extrémité libre de la languette est évidemment plus que suffisante pour la produetion d’un son perceptible. L’agrandissement de cette ouver- ture ne donne aucun résultat. Mais si l’on diminue l’ex- haussement des bords de la platine, le son reparaît aussi- tôt pour disparaître dès que cet exhaussement est rétabli. Ces derniers faits prouvent avec évidence que le mutisme de l’anche a pour cause véritable l'élévation anormale des bords de la platine. En réfléchissant sur ces faits, et en étudiant la production du son dans certaines anches, telles que celles de la clarinette et du haut-bois, M. Fleury fut porté à croire qu'un élargissement des languettessuffirait au rétablissement duson. L'expérience

DE LA SOCIÉTÉ. 383

a justifié cette induction : des anches à languettes de largeurs croissantes ont été construites, et à partir d’une certaine largeur les languettes ont commencé à vibrer sous l’action du soufle de la bouche, aidé par un mouve- ment deslèvres, puis pour un élargissement encore un peu plus grand, le vent d’un soufflet produisait avec la plus grande facilité un son aussi fort et aussi régulier que ce- lui des anches ordinaires.

Séance du 8 novembre 1858.

GÉOLOGIE. M. Bonissent présente à Société la pre- mière partie de son Essai géologique sur le départe- ment de la Manche. (Imprimé dans ce volume, p. 73).

ASTRONOMIE.—M. Emmanuel Liais, qui a été à Parana- gua pour observer l’éclipse totale du soleil qui a eu lieu le 7 septembre dernier, adresse à la Société quelques détails sur les observations qu'il a pu faire et qui sont très précieuses pour l'histoire de l'astronomie physi- que. Entre autres résultats, il a reconnu : que la cou- ronne solaire appartient au soleil et non à la lune, puis- que celle-ci a paru progresser d’une manière très évi- dente sur les rayons inclinés de la couronne ; que la couronne est polarisée ; que la lune a pu être vue en dehors du contour solaire, et il a pu la photographier dans cette position. Il a fait d’ailleurs douze photogra- phies de l’éclipse avant et après l'obscurité totale.

BoTANIQuE.— MM. Besnou et Bertrand-Lachênée ont observé dans la partie sud de Bretteville, au bord de l’ancienne route de Saint-Pierre-Église, le Lythrum hys- sopifolia, L.

ENTOMOLOGIE.— M.Bertrand-Lachénée a trouvé, le 28 septembre, la Chrysomela Banksii, Latr., à Herqueville,

384 ANALYSE DES TRAVAUX

sur l'Asplenium marinum, au pied de la falaise du Hou- guet. Cet insecte est très rare dans nos contrées ainsi qu'en Angleterre; il habite de préférence le midi de la France, le Portugal et l'Italie.

M. Guiffart communique une note sur une variété de Pachyte-à-dix-points (Pachyta decem-punctata, Latr.), qui n’a pas été décrite par M. Mulsant dans son excel- lente monographie des (Coléoptères longicornes de France. Cet auteur ne signale que trois variétés de P. decempunctata, auxquelles Schranck, Fabricius et lui ont donné des noms particuliers savoir : variété A, P. cerambyciformis, Schr., dont les trois points anté- rieurs de l’élytre sont réunis en une bande onduleuse et transversale; variété B., P. octo-maculata, KFab., dont les points antérieurs sont réduits à deux par la fu- sion en une tache bilobée des deux points extérieurs; variété C., P. sexpunctata, Muls., qui ne diffère de la précédente que par l'absence du point antérieur et interne. M. Guiffarta trouvé toutes ces variétés, dont la seconde et la troisième sont communes, sur les fleurs des ombellifères, dans les prairies de la vallée que baigne la Divette à Octeville. En outre, il a trouvé un seul individu qui se distingue du type de l'espèce par l'absence de la tache noire du sommet de l'élytre. Or, la valeur de cette tache apicale, considérée comme carac- tère, est d'autant plus importante qu’elle existe constam- ment dans le type et ses variétés, À, B, C, qui ne diffè- rent entre elles que par le nombre et le groupement des points antérieurs de l’élytre. Dans cette variété nouvelle, qu'on peut désigner par la lettre D, il n’y a sur l’élytre que deux points antérieurs, le plus extérieur manquant, et la tache arrondie située, en arrière des précédents, sur le tiers moyen du disque et près de son bord externe. | é

DE LA SOCIÉTÉ. 385

M. Émile Mocquerys, qui a publié dans le bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 2 volume, année 1856-1857, un catalogue comprenant 2,336 coléoptères du département de la Seine-Inférieure, n'indique, au genre Pachyta, que deux espèces, qui sont assez rares dans ce département : le P. collaris et le P. octo-ma- culata, ou var. B du P. decem-punctata, Oliv.

MÉDECINE LÉGALE. M. Besnou fait part à la Société d'expériences nouvelles qu'il a été appelé à faire dans un cas d'intoxication supposée avoir eu lieu par l'emploi des allumettes phosphoriques. Il a pu vérifier de rechef que le tube intestinal de l’homme dans l’état normal ne donne pas lieu par la putréfaction à la con- statation d'un phosphate soluble (phosphate ammonique); ce qui corrobore de nouveau l'opinion qu'il avait émise dans des circonstances précédentes. Il y a donc nécessité de rechercher ce produit par tousles moyens possibles, et dans le cas soit par les agents chimiques appropriés, soitpar l’étude microscopique, le résultat de ces investi- gations serait affirmatif, l'on devrait en induire (avec réserve toutefois) la possibilité de l’ingestion du phos- phore libre, s’il était parfaitement établi que la victime n'a été soumise à aucune médication phosphatifère (limo- nade phosphorique, purgation au phosphate sodique, etc.). Il doit être bien entendu qu'il faut, avant de con- clure même dubitativement, que l’on ait, d'autre part, constaté la présence du sel de potasse qui accompagne le métalloïde toxique dans les allumettes, ou tout au moins que l’on constate la base alcaline qui ne fait pas partie de l'organisme humain, car il devient bien rare- ment possible dereconnaître et d'affirmer si l'on a affaire à un chlorate ou à un nitrate. L'auteur examine ensuite la valeur et le degré de sensibilité d'un procédé indiqué

25

386 ANALYSE DES TRAVAUX

par M. Mitscherlich. «Ce procédé est susceptible de dénoter et de permettre d'affirmer la présence du phos- phore libre dans quelques circonstances, lorsque sur- tout l’on possède les matières provenant de vomisse- ments ; c’est le cas le plus rare, pour ne pas dire qu’il ne se présente presque jamais, attendu que l’intoxica- tion phosphorique marche avec lenteur, qu’elle n’a pas de signes caractéristiques au début, et qu'alors on ne saurait songer à conserver de prime abord ces éléments propres aux recherches et capables d'amener la con- viction absolue. Le procédé de M. Mitscherlich permet toutefois de recueillir un peu de liquide phosphatifère et de le soumettre à quelques réactions qui décéleront l'acide phosphatique. M. Besnou fait observer à cet égard qu'il faut avoir bien soin de tenir compte de l'état de décomposition des matières. C’est ainsi qu’il a obtenu avec un liquide provenant de la distillation avec l'acide sulfurique étendu, alors qu'il n'apparaissait aucune lueur phosphorique, alors qu'il était certain que les organes ne contenaient pas de phosphore libre, il a obtenu, dit-il, un liquide incolore qui donnait des réac- tions qui, de prime abord, auraient pu faire croire à la présence de l'acide hypophosphorique. En effet, précipité blanc brunâtre avec l’acétate de plomb; pré- cipité jaunâtre ou blanc avec l’azotate d'argent, qui de- venait d’abord plus foncé et passait au bout de quelques minutes au brun noirâtre ; avec le sel d’or, précité noir, et réduction partielle du métal. Ces diverses réactions étaient dues à une très faible proportion d’acides chlor- hydrique et sulfhydrique. On aurait été tenté d'attribuer l'acidité de la liqueur à la présence d’un acide phospha- tifère, tandis que par la concentration de la liqueur, sa volatilisation totale, cette réaction disparaissait complè-

DE LA SOCIÉTÉ. 387

tement au lieu d'acquérir de l'intensité. Il ressort donc de ces faits que les caractères chimiques n’ont qu’une valeur secondaire au plus, tandis que l'apparition du spectre phosphorescent est éminemment probante. M. Besnou signale en même temps la modification assez majeure qu'il a apportée à l'appareil de M. Mitscher- lich, que ne possède sans doute aucun laboratoire et dont la fabrication à la lampe d’émailleur n’est pas sans difficulté. Voici comment l’auteur conseille d'opérer : il est essentiel de disposer un petit local parfaitement pri- de lumière. Il introduit les matières en expérimenta- tion dans un petit ballon de 50 centilitres au plus, ou dans une fiole à médecine. Il verse dans ce vase environ 60 grammes d'acide sulfurique concentré et pur, étendu de son poids d’eau. Il adapte au ballon ou à la fiole un tube étroit (de 4 centimètre au plus de diamètre), recour- deux fois à angle droit. La seconde courbure traverse un cylindre réfrigérant en verre, rempli d'eau. Le tube adducteur est supporté sur une éprouvette à pied, égale- ment en verre, qui recevra le liquide provenant de la distillation. Afin de pouvoir observerla phosphorescence plus facilement, derendrele spectre plus netet plus appa- rent, au lieu de chauffer à nu le ballon ou la fiole, afin d’éteindre toute lumière autant que possible, il place le ballon dans un bain de mercure qu’il chauffe ensuite à la lampe en cachant la lumière au moyen d'un cylindre mé- tallique. En opérant de cette facon, dès que la phospho- rescence se manifeste, on apercoit nettement le ballon ou la fiole, et par suite de la vaporisation de l’eau, cette phosphorescence s’avance graduellement dans le col du ballon, puis dans le tube elle s’allonge, prend de l'éclat et produit alors un spectre magnifique et nette- ment concluant. On recueille le liquide jusqu'à ce que

388 ANALYSE DES TRAVAUX

toute lueur ait disparu, on le concentre un peu et on le soumet aux réactions qui ont été indiquées. L'auteur ne se borne pas à ces caractères dont il a discuté la valeur.

Il prend le reste de la liqueur, y fait passer quelques bulles de chlore gazeux pur pour transformer l'acide hypophosphorique en acide phosphorique ; il concentre alors, puis soumet ce liquide aux réactifs appropriés et caractéristiques de l'acide phosphorique, tels que l’acé- tate de plomb, l’azotate d'argent, l’eau de chaux et sur- tout le sulfate double de magnésie et d'ammoniaque. L'examen microscopique du dépôt opéré avec le sel magnésien permet de reconnaître nettement si l'on a affaire à un phosphate ammoniaco-magnésien. Pour nou- velles preuves, les divers précipités ci-dessus sont recueil- lis, réunis et desséchés; puis on les mêle et on les stratifie avec quelques fragments de sodium dans un petit tube en verre fermé à l’une de ses extrémités ; on chauffe à la lampe à alcool jusqu’à l'inflammation et la réduction des phosphates en phosphures. En jetant le petit culot dans un peu d’eau, ilse manifeste bientôt une effervescence due à la décomposition de l’eau, et s'il y a un phosphure, le gaz qui se dégage répand l'odeur allia- cée du phosphure hydrique, si même il ne se produit quelques étincelles phosphoriques accompagnées d’une petite crépitation. Il est essentiel de ne pas substituer le potassium au sodium , le premier étant susceptible d’en- flammer normalement le gaz hydrogène , et l’on doit parfaitement essuyer le sodium pour enlever toute trace de l’odeur de l'huile de naphte qui sert à le conserver. Le procédé de M. Mitscherlich réussit facilement sur les matières vomies, mais l’auteur pense d’après ses expé- riences antérieures que si l’on opère surle tube digestif après la mort, alors surtout qu'elle date de plusieurs

DE LA SOCIÉTÉ. 389

jours, il n’y a que peu de chances favorables à espérer pour la constatation du poison. L'on doit donc recourir, quand la putréfaction a déjà commencé, à la recherche du phosphate ammonique anormal.

Séance du 6 décembre 1858.

BoTANIQuE. M. Bertrand-Lachênée présente à la Société un échantillon d’Hypochæris radicata foliipare et prolifère. Au point d'insertion de chacun des rameaux, il s’est développé une rosette de feuilles, semblable à la rosette radicale, et donnant naissance à une nouvelle tige.

ToxiICoLoGiE. Chargé d'examiner si l'application externe d’un sulfure arsenical comme agent escharoti- que n'avait pas amené lintoxication par absorption cutanée, M. Besnou s’est livré à des recherches qui se résument ainsi :

Les tissus soumis à l’action de l’agent précité furent carbonisés par l'acide sulfurique et le liquide excédant, clair et limpide, ne donna point de traces d’arsenic. Le dépôt charbonneux fut totalement détruit par l’azo- tate de potasse en fusion, le résidu alealin fut traité par un excès d'acide sulfurique, et la plus grande partie du sulfate de potasse formé fut éliminée par refroidisse- ment et cristallisation. La liqueur mère, introduite dans l’appareil de March, produisit un dépôt jaune qui, étant brûlé, offrait tous les caractères du soufre. M. Besnou pensa que ce dépôt de soufre était à la décomposi- tion du sulfocyanure potassique qui aurait pris naissance par les réactions mutuelles des matières en présence. Il supposa en outre que ce sulfocyanure pouvait em- pêcher le dépôt arsenical de se manifester. Une expé-

390 ANALYSE DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTE.

rience directe lui montra en effet qu’une liqueur conte- nant quelques atômes d’arsenic n’en décèle plus aucune trace quand elle contient un peu de sulfocyanure alca- lin, et alors elle produit le dépôt de soufre ci-dessus mentionné. Pour obtenir une substance exempte de sul- focyanure, M. Besnou opère ainsi: il évapore le liquide à siccité, le traite ensuite par l’acide azotique concentré, l'évapore encore à siccité et le traite en dernier lieu à chaud par un excès d’acide sulfurique concentré, afin d'obtenir par ces moyens la destruction complète des éléments signalés. Le résidu finalement obtenu lavé à l’eau pure, séché, et introduit dans l'appareil de March, ne donna plus aucune trace ni de soufre ni d’arsenic.

ERRATA.

P.99, 1. 23, et ailleurs. Lire Fraidronite.

P. 101, 1. 31. Avant le carboniférien, ajouter : et au S.

P. 108, 1. 1. Après tantôt, ajouter : elles sont d’égale gran- deur, soit à grain fin, soit à grain moyen, tantôt ce minéral, etc.

P. 140, I. 4. Supprimez : de cristaux.

P. 141, 1.15. Après aussi verdâtre, ajouter: roches que nous avons déjà signalées à Flamanville.

P. 285, 1.19. Lire Phlyctis.

HS

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ

PENDANT L'ANNÉE 1858. ————_—_———" “M TOGO

$ Publications des Sociélés correspondantes. France.

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MINISTÈRE IMPÉRIAL DE L FR PUBLIQUE. Revue des Sociétés Savantes, T. III, n°5 4 à 6, in-8°, Paris, 1857; T. IV, n°51 a 6, 1858; T. V, 1, 1858.

ABBEVILLE. Société Linnéenne.—Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France, T. I, in-8°, Abbeville, 1840.

ANGERS. Société académique. Mémoires de la Société acadé- mique de Maine-et-Loire, T. IT, in-8°, Angers, 1858.

ANGers. Société industrielle. Bulletin de la Société indus- trielle d'Angers et du déptde Maine-et-Loire, 23° année, in-8°, Angers, 1857. Procès-verbal de la séance solen- nelle du juillet 1858, tenue pour la distribution des médailles décernées a la suite de la 6e exposition quin- quennale d'Angers, in-8°, Angers, 1858.

BESANÇON. Société d'Émulation. Mémoires de la Société d'Émulation du dépt du Doubs, 3e série, T. II, in-8°, Besan- çon, 1858.

Borpeaux. Société Linnéenne. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 2e série, T. I, in-S°, Bordeaux, 1858.

CAEN. Académie Impériale des sciences, arts et belles-lettres. Mémoires de l’Académie Impériale des sciences, arts et belles-lettres de Caen, in-8°, 1858.

392 BULLETIN

CAEN. Société Linnéenne de Normandie.— Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, T. IT, in-8°, Caen, 1858.

CLERMONT-FERRAND. Académie des sciences, lettres et arts. Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l’Auver- que, T. XXX, in-8°, Clermont-Ferrand, 1857.

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LizLe. Société Impériale des sciences, de l’agriculture et des arts. Mémoires de la Société Impériale, des sciences de l’agriculture et des arts de Lille, T.IV, in-8°, Lille, 1858.

MErz. Académie Impériale. Mémoires de l’Académie Impé- riale de Metz, T. V, in-8°, Metz, 1857. MOonNTPELLIER. Académie des sciences et lettres. Mémoi-

de la section des sciences, T. III, fasc. 2 et 3, in-4°, Montpellier, 1856-1857.

Paris. Académie des sciences de l’Institut. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, T. XLIV et XLV, in-4°, Paris, 1857.

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ROUEN. Académie Impériale des sciences, belles-lettres et arts. Précis des travaux de l’Académie Impériale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, pendant l’année 1856-1857, in-8°, Rouen, 1857.

TouLouse. Académie Impériale des sciences, inscriptions et belles-letitres. Mémoires de l’Académie Impériale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 5e série, T. I, in-8°, Toulouse, 1857.

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LisBONNE. © archivo rural, jornal de agricultura, artes e sciencias correlativas, T. I, n°S 1 à 11, gd in-80o, Lisbonne, 1858. |

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398 BULLETIN

Amérique.

Boston. Académie américaine des arts et sciences. Procee- dings of the american Academy of arts and sciences, T. II, pp. 249 à 416, in-80, Boston, 1857; T.IV, pp. 1 à 88, in-80, 1857.

CAmBRIDGE. Observatoire.— Annals of the astronomical Obser- vatory of Harvard College, T.II, part. I, in-40, Cambridge, 1857.

CozomBus.—Comité d'agriculture de l’Ohio.— Eleventh annual report of the Board of agriculture of the state of Ohio for 1856, in-80, Colombus, 1857.

PuiLADELPHIE. Académie des sciences naturelles.— Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia, T. I, in-80, Philadelphie, 1843; T. Il, 1846; T. III, 1848 ; T. IV, 4850; T. V, 1852; T. VII, 1856; T. VIII, 1857; T. IX, 4858 ; T. X, pp. 1 à 128, 1858.

WASHINGTON. Institution Smithsonienne. Annual report of the Board of Regents of the Smithsonian Institution for 1856, in-80, Washington, 1857.

$ 2. Ouvrages offerts à la Société.

Aria. Rapport sur les travaux de la faculté dss sciences de Bordeaux, pendant l’année scholaire 1856-1857, in-80, 1837. De l’utilité des hypothèses dans les sciences expé- rimentales; in-80, Bordeaux, 1858.

Barrp (Spencer F.). Catalogue of north american Mam- mals, in-40, Washington, 1857.

BarreswiLz Répertoire de chimie appliquée, 1re livr., in-80, Paris, 14858.

BezL (Thomas) Address read at the anniversary meeting of the Linnean Society, may 25, 1857, in-80, Londres, 1857.

Crouan. Note sur quelques Ascobolus nouveaux et sur une espèce nouvelle de Vibrissea, in-80, Paris. Observations sur un mode particulier de propagation des Utricularia, in-80, Paris 1858.

DaLTon (John). À new system of chemical philosophy, part. 1, 2e édon, in-80, Londres, 1842; T. Il, part. T, in-8°, Manchester, 1827 ; part. II, in-8°, Manchester, 1810.

BIBLIOGRAPHIQUE. 399

Meteorologicnl observations and essays , édon, in-8, Manchester, 1834.

DESMAZIÉRES (J. B.).— XXIVe notice sur les plantes cryptoga- mes récemment découvertes en France, in-80, Paris, 1857.

Fée (A. L. A). Études philosophiques sur l'instinct et l’in- telligence des animaux, in-80, Strasbourg, 1853. Examen

microscopique de l’urine normale, gd. in-4o, Strasbourg.

GAsPaRRINI (Guglielmo). Ricerche sulla natura dei succia- tori e la escrezione delle radici, ed osservazioni morfolo- giche sopra taluni organi della Lemna minor, in-40, Naples, 1856. d

GEMMELLARO (Gaet. Giorgio). Ricerche sui Pesci fossili della Sicilia, in-40, Catane, 1858.

GumsEL (Dr. W. Theodor). Die Laubmoose der Rheinpfalz und deren nachbarlichen Umgebung, carte in-plano.

Hanp£ (Alois) et An. Weiss. Untersuchungen über den Zu- sammenhang in der Aenderungen der dichten undbrechungs- exponenten in gemengen von Flüssigkeiten und Verbindun- gen von Gasen, in-80, Vienne, 1858.

HANKEL (W. G.). Elektrische Untersuchungen ; dritte Abtheilung : über Elektricitätserregung zwischen Metallen und erhitzten Salzen, in-40, Leipzig, 1858.

HANSsEN (P. A.).— Theorie der Sonnerfinsternisse und verwand- ten Erscheinungen, in-40, Leipzig, 1858.

Harzess (E.) —Die statischen-Momente der menschlichen Glied- massen, I et IE, in-40, Munich, 1857.

Henry (Joseph). Meteorology in its connection with agricul- ture, in-80, Washington, 1858.

HérTer.— Du Sorgho saccharin, de ses produits et deses usages, in-80, Paris, 1858.

Hozues (Franc.). Remains of domestic animals discovered among post-pleiocene fossils in South-Carolina, in-80, Charleston, 1858.

Jouy (N.) Note sur le soufrage appliqué anx vers à soie atteints de gattine et de muscardine, in-80, Toulouse, 1858.

Jouan (Henry).— Notes sur la navigation de l’archipel des Mar- quises pendant les années 1855-1856, in-80, Paris, 1858.

LAMONT (J.). Resultate aus den an der Künigl. Sternwarte veranstalteten meteorologischen Untersuchungen , in-4, Munich, 1857.

400 BULLETIN

LErorT (J.) et PorseuILLE. De l'existence du glycose dans l'organisme animal, in-80, Paris, 1858.

Micnéa. Du pronostic de l’épilepsie et du traitement de cette maladie par le valerianate d’atropine, in-80, Paris, 1858.

MONTAGNE (Camille). Rapport fait au nom de la section des cultures spéciales, sur un mémoire intitulé : de la Muscar- dine et des moyens d’en prévenir les ravages dans les magnaneries, in-80, Paris, 1857.

OSTEN-SACKEN (R.). Catalogue of the described Diptera of North-America, in-80, Washington , 1858.

PoISEUILLE et LEFORT. De l'existence du glycose dans l'organisme animal, in-80, Paris, 1858.

PRESTEL (M. A. F,). Bildliche Darstellung des Ganges der Witterung vom 1 December 1855 bis 30 November 1856 in Kônigreich Hannover, carte in-plano. —d0 vom 1 December 1856 bis 30 November 1857, carte in-plano.— Wetter-Beo- bachtungen aufgezeichnet in Emden ; Beobachtungs-Jahr vom 1 December 1855 bis 30 November 1856; d0 vom 1 December 1856 bis 30 November 1857, infolio. Ueber die Krystallinische Structur des Meteoreisens als Krite- rium desselben, in-40, Vienne, 1854. Die Gewitter des Jahres 1855, in-80, Emden, 1856.— Beiträge zur Kenntniss der Klima’s von Ostfriesland, in-8o, Emden, 1858.

QUETELET (A.). Observations des phénomènes périodiques, 1856, in-40, Bruxelles, 1856.

REISCHAUER (G. C.) et A. VoGEL. Ueber Bleysesquiphosphat, in-40, Munich, 1856.

SCHÔNBEIN (C. F.). Uber einige neue Reihen chemischer Be- rührungswirkungen, in-40, Munich, 1856. Mittheilungen über metallische Superoxyde, in-80, Munich, 1857.

‘SOUBEIRAN (Léon). Essai sur la matière organisée des sour- ces sulfureuses des Pyrénées, in-80, Paris, 1858.

THepENUIS (K. F.).— Nya Botaniska Notiser für ar 1854, in-80, Stockholm, 1854. d0 für ar 1855, in-80, Stockholm, 1856.

TORNABENE (Francesco). Discorso e descrizione per la solen- ne cerimonia nel porsi la prima pietra alla fondazione del R. Orto botanico in Catania, in-49, Catane, 1858.

VoceL (A.) et G. C. REISCHAUER.— Ueber Bleysesquiphosphat, in-40, Munich, 1858.

BIBLIOGRAPHIQUE. AO

WAGneR (Andreas). Neue Beiträge zur Kenntniss der fossi- len Säughtier-Ueberreste von Pikermi, in-4o, Munich, 1857.

Waiss (Adolf). Ueber die Entwickelungsgeschichte und den anatomischen Bau der handfôürmigen Auswüschse an der Blättern und Stengeln von Gireoudia manicata, in-80, Vienne, 4858. Beiträge zur Kenntniss der Spaltüffnun- gen, in-80, Vienne, 1857.— Ueber ein neues Vorkommen der Spaltüffnungen und einige andere Bemerkungen über die- selben, in-8°, Vienne, 1857. —(et A. HAnDL) Untersuchungen über den Zusammenhang, in der Aenderungen der dich- ten und brechungsexponenten in gemengen von Flüssigkei- ten und Verbindungen von Gasen, in-80, Vienne, 1858.

Wursr (Ad.). Répertoire de chimie pure, no 1, in-80, Paris, 1858.

ZanTEDEsCHI (Fr). De mutationibus quæ contingunt in spectro solari fixo, in-80, Munich, 1857.

19

MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ.

Membre honoraire.

M. Gusr. THURET, membre correspondant de l’Institut.

‘Membres titulaires.

Section des Sciences Médicales.

MM. D'. PAYERNE, ancien président de l’Athénée de Paris. D'. Monnoye, chirurgien en chef de l’hospice civil.

Section de Zoologie et Botanique.

A. LE Joris, membre de plusieurs sociétés savantes françaises et étrangères.

JARDIN, sous-commissaire de la marine impériale.

BERTRAND-LACHÈNÉE, naturaliste.

Cu. EvriÈs X, officier d'infanterie de marine.

C'° H. DE TOCQUEVILLE *, agronome, membre du conseil général de la Manche.

Dusois *#, sous-intendant militaire.

MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. 304

Section de Minéralogie, Géologie et Géographie.

J. Lespos, pharmacien.

J. MÉNANT, juge au tribunal de Lisieux.

BonissENT, membre de la société géologique de France.

GouvILLIEZ K, sous-préfet de l'arrondissement de Cher- bourg.

L. DE BARMON %X, capitaine de frégate.

LAXGLoIs, conservateur du cabinet d'histoire naturelle.

Section de Physique et Astronomie.

Ve. Ta. Du Moncez x, membre de plusieurs sociétés savantes françaises et étrangères.

Emw. Lrais #, astronome, en mission au Brésil.

L. FLEURY, physicien.

H. Jouax x, lieutenant de vaisseau.

DE PEYRONNY #, capitaine du génie.

Joyeux, ingénieur de la marine impériale.

CRE RO)

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ,

ANNÉE 1859.

Fondateurs.

MM. Vie. Tu. pu MoncEL >X, directeur-perpétuel. À. Le Jours, archiviste-perpétuel. Eu. Lrais X, secrétaire-perpétuel.

Bureau électif pour 1859.

H. Jouan X#, président.

À. LE Jours, vice-président. L. FLEURY, secrétaire.

Cu. EyRiEs %, trésorier.

TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS CE VOLUME.

\ RE ——————

Acoustique. Expériences sur la production du son dans les anches, par M. L. Fleury. Pages 382 Astronomie. Sur la lumière zodiacale dans le voisinage du soleil, par M. Emm. Liais. 201 Sur l'accélération de mouvement de la comète d'Encke, par M. Liais. 204 Sur quelques conséquences de la théorie dynamique de la chaleur du soleil, par M. Liais. 208 Sur les équations personnelles et les moyens de les faire dis- paraître, par M. Liais. 218 Sur le moyen de déterminer la loi de distribution de la chaleur à la surface du soleil, par M. L. Fleury. 362 Sur les câuses de l'accélération des comètes, par M. L. Fleury. 363 De la constitution physique du soleil, par M. Liais. 368 Sur la théorie dynamique de la chaleur du soleil, par M. Liais. 369

Sur l’éclipse de soleil du 7 septembre 1858, par M. Liais. 383 Botanique.

Note sur des fleurs anormales de Cytisus adami, par M. A.

Le Jolis. 157-370 Lichens des environs de Cherbourg, par M. A. Le Jolis. 225 Note sur des fleurs anormales de Phormium tenax, par M.

A. Le Jolis. 333 Observation sur le développement d'infusoires dans le Valonia utricularis, par M. le Dr. Ed. Bornet. 337

Plantes phanérogames trouvées aux environs de Cherbourg, par MM. Bertrand-Lachènée, Besnou, Tardif, Jardin et Le Jolis, 358-3062-370-371-375-379-381-382-383-389

06 TABLE ANALYTIQUE

Lichens trouvés aux environs de Cherbourg, par M. A. Le Jolis. 360

Note sur le Scilla autumnalis, parM. Bertrand-Lachénée. 366

Sur l'accroissement en diamètre des arbres dicotylédones,

par M. Hétet. 367 Sur l'Oidium aurantiacum, par M. Besnou. 378 Sur la floraison à Cherbourg des deux espèces de Phormium,

par M. Le Jolis. 378 Sur une variété à fleurs blanches de Linaria vulgaris, par

M. Besnou. 379

Chimie.

Sur le dosage de l’acidesulfureux contenu dans l'acide chlor- hydrique et sur le mode de purification de cet acide, par

M. Besnou. 359 Sur la nature des eaux des sources minérales de Vichy, par le même. 361

Sur la composition et l’essai du gris de zinc, par le même. 374

Géologie.

Essai géologique sur le département de la Manche, par M. Bonissent. 73-383 Sur un gisement de sulfate de baryte à Sideville, par M. J. Lesdos. 372

Note sur les îles basseset les récifs de corail, par M. Jouan. 380 Mécanique céleste.

Sur une erreur de la Mécanique céleste de Laplace, par M.

Liais. 216 Du rôle du magnétisme des astres dans leurs perturbations mutuelles, par M. Liais. 370

Médecine légale et Toxicologie.

Sur un cas d'empoisonnement par quelques plantes abor-

tives, par M. Besnou. 365 Sur l’empoisonnement par les allumettes chimiques, par le même. 385

De la nécessité d'éviter la présence des sulfocyanures dans la recherche de l’arsenic, par le même 389

DES MATIÈRES. h07

Météorologic. Description de l'anémographe de l'observatoire de Lébisey, par M. Th. Du Moncel. 345-360 Pharmacie.

Sur les inconvénients de la substitution du calomel à la va- peur au calomel ordinaire dans la thérapeutique, par

M. Besnou. 376 Photographie. Sur un appareil pour obtenir des vues panoramiques sur glace plane collodionée, par M. Liais. 220 Sur l'application de la photographie aux triangulations et aux relèvements, par le même. 221

Physique du globe. Traduction de mémoires du lieutenaut Maury, par M. Jouan. 362 Zoologie.

Mémoire sur les baleines et les cachalots, par M. Jouan. 1-368 Note sur quelques oiseaux habitant les îles du Grand-Océan,

par M. Jouan. 49-370 Observations sur le Morpho idomeneus, par M. Ch. Eyriès. 68 Essai sur l'histoire naturelle de l'archipel de Mendana ou

des Marquises, partie, zoologie, par M. Ed. Jardin. 161 Observation sur le développement d’infusoires dans le

Valonia utricularis, par M. le Dr. Bornet. 337 Sur quelques animaux rencontrés en pleine mer dans le

Grand-Océan, par M. Jouan. 373 Surla Chrysomela Banksii trouvée à Cherbourg, par M.

Bertrand-Lachênée. 383 Sur une variété nouvelle de la Pachyta decempunctata, par

M. le Dr. Guiffart. | 384

ÈS

&

TABLE

Mémoire sur les baleines et les cachalots, par M.

H. Jouan.

Notes sur quelques oiseaux habitant les îles du Grand-Océan, par M. H. Jouan.

Observations sur le Morpho Idomeneus, par M. Ch. Eyriès.

Essai géologique sur le département de la Manche, 1"° partie, par M. Bonissent.

Note sur des fleurs anormales de Cytisus adami, par M. Aug. Le Jolis.

Essai sur l’histoire naturelle de Farchipel de Men- dana ou des Marquises, partie : Zoologie, par M. Ed. Jardin.

Fragments astronomiques et physiques, par M. Emm. Liais.

Lichens des environs de Cherbourg, par M. Aug. Le Jolis.

Note sur des fleurs anormales de Phormium tenax, par M. Aug. Le Jolis.

Observations sur le développement d’infusoires dans le Valonia utricularis, par M. Ed. Bornet (avec 2 planches gravées).

Anémographe de l'observatoire de Lébisey, par M. le V Th. du Moncel.

Analyse des travaux de la Société, année 1858.

Errata.

Ouvrages recus par la Société pendant l’année 1858.

Liste des membres de la Société.

Bureau de la Société.

Table analytique des matières.

Table.

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MÉMOIRES

DE LA | | { SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES SCIENCES NATURELLES

DE CHERBOURG,

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PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE

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BEDELFONTAINE ET SYFFERT, imp., rue dr nn |

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