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Er Se ARE seu il k EL \ SA) A an AT S vu (Fan 1x M NAS A qu tai pi \ ÿ SAINT MERE 1 } h | k: À le VEN : PAU EAU heu At RANUUT } La NAS (AD RUS ; A 1 AE TI TAN Hi A NM ENT A An AN ET TA ur ANAL Wu U NENE LAN ans MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES SCIENCES NATURELLES DE CHERBOURG. "THE NEW YORK ACADEMY CF SCIENCES, MEMOIRES // DE LA ! SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES SCIENCES NATURELLES DE CHERBOURG, PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE Dr. AUGte LE JOLIS, ARCHIVISTE-PERPÉTUEL DE LA SOCIÉTÉ. TOME VIII. PARIS, J. B. BAILLIÈRE gr Fics, LIBRAIRES, RUE HAUTEFEUILLE, 19. CHERBOURG, BEDELFONTAINE ET SYFFERT, ImPr., RUE NAPOLÉON, 1. 1861. MU UN CE MÉMOIRE SUR LES COURANTS INDUITS DES MACHINES MAGNÉTO-ÉLECTRIQUES Depuis la grande découverte des phénomènes d’induc- tion par Faraday, on s’est occupé beaucoup des effets de l'induction ét des diverses causes qui président à leur développement. MM. Arago, Henry, Abria, Matteucci, Tyn- dall, Weber, Volpicelli, de La Rive, etc., sont mème parve- nus à enrichir cette branche de découvertes de la plus haute importance et du plus grand intérêt. Mais de tous les travaux présentés sur ce sujet, pas un n’a été entrepris dans le rôle plus modeste de rechercher l’origine de cer- laines inductions développées dans les appareils d'induc- tion aujourd'hui en usage. IL en résulte que non-seulement on ignore plusieurs des actions physiques qui sont mises en jeu dans ces appareils, mais encore. que les diffé- rents caractères des développements électriques produits n'ont pu être apprécies, les causes auxquelles ils doivent leur origine n’ayant pas été variées dans leur essence. C’est ce travail que j'ai entrepris et qui va faire l’objet de ce mémoire. 9 MÉMOIRE ORIGINE DES COURANTS INDUITS DUS A DES RÉACTIONS SECON- DAIRES EXERCÉES SUR LES ORGANES MAGNÉTIQUES DESTINÉS A PRODUIRE L'INDUCTION. , Les courants induits dus au rapprochement ou à l’éloi- ognement d'un aimant d’une bobine d’induclion, aussi bien que ceux qui résullent de l’aimantation ou de la désaimantation d’un morceau de fer enveloppant une pareille bobine, ont leur origine parfaitement connue, puisque ce sont eux qui ont amené la découverle des phénomènes de l'induction vollaïque. Ils constituent ce que nous appelons les courants d'aimantation et de désai- mantation, et nous nous en servirons comme terme de comparaison pour étudier des réactions plus compliquées, entre autres celles qui résultent de l’action directe des aimants sur les circuits induits sous l'influence seule de leur armature. Depuis longtemps on emploie pour les machines ma- gnéto-électriques la disposition dans laquelle les bobines d’induction, au lieu d’être placées sur l’armature mobile d’un aimant fixe, sont placées à demeure sur les bran- ches de celui-ci; alors les alternatives d’aimantation et de désaimantalion, destinées à produire les courants induits, sont le résultai du rapprochement et de léloi- onement de l’armature de cet aimant fixe. Les machines de MM. Dujardin, Breton, Duchenne, etc., sont fondées sur ce principe. On a même combiné ce système avec celui des machines de Clarke pour obtenir un plus grand développement d'électricité sous un pelit volume, et, parmi les machines de ce genre je citerai celles de MM. Nollet et Gaiffe. SUR LES COURANTS INDUITS. 3 Jusqu'à présent on n’a pu expliquer d’une manière tout à fait satisfaisante, le mode de développement de lélectricité dans le système dont nous parlons, et la plu- part des traités de physique et d'électricité se taisent com- plétement sur celte question. C'est qu’en effet le phéno- mène auquel est due la manifestation électrique dont nous parlons est beaucoup plus complexe qu'on ne le croirait au premier abord, et pour s’en rendre compte, il faut avoir étudié d’une manière particulière les condilions de force des électro-aimants. Aussi est-ce après avoir approfondi cette dernière question que j'ai pu reprendre avec connais- sance de cause celle des courants magnéto-électriques qui n'avait occupé dès l’origine, et c’est en disséquant pour ainsi dire le phénomène, que j'ai pu expliquer com- plétement les diverses circonstances qui laccompagnent. La première question à examiner dans le phénomène des courants magnéto-électriques dus à la réaction des aimants sur des bobines d’induction fixées sur eux était de swoir si le sens du courant, produit au moment du rapprochement de l’'armature des pôles de l’aimant, était inverse ou direct par rapport au courant magnétique. Or, voici une expérience bien simple au moyen de laquelle on peut s'en assurer sans qu’on ait à craindre aucune confusion. | Prenez un électro-aimant boiteux muni d’une bobine de gros fil, et faites circuler à travers cette bobine le courant d’un élément de Bunsen; appliquez sur la branche re- couverte de la bobine le pôle d’un second électro-aimant droit, dont la bobine munie de fil fin sera en rapport avec un galvanomètre peu sensible. Sous l'influence de l’aimantation du premier électro-aimant le fer du second s’aimantera d’une manière uniforme, et conslituera en quelque sorte un épanouissement du pôle de l’électro- aimant sur lequel il est placé, soit, je suppose, un pôle 4 MÉMOIRE nord. La bobine à fil fin qui recouvrira ce second élec- tro-aimant sera donc dans les mêmes conditions qu’une bobine fixée sur l’une des branches d’un aimant fixe. Or, si on prend une armature de fer, et qu’on la place sur le pôle libre du second électro-aimant, on voit immédiale- ment l'aiguille du galvanomètre dévier de manière à indiquer un courant inverse au courant magnétique, tandis qu’au moment de l'éloignement de cette armature de fer, un courant direct prendra naissance. Le rappro- chement d’une armalure des pôles d’un aimant fixe produit donc, eu égard à l'induction qui en résulte, le même effet que l’aimantation par un procédé quelconque d’un fer recouvert d’une hélice induite. Au moyen de l'expérience précédente on peut, du reste, mettre ce fait hors de doute de la manière suivante : Après avoir constaté les effets précédemment indiqués, laissons l’armature de fer sur lélectro-aimant à fil fin, et inlerrompons le courant voltaïque à travers l’électro- aimant à gros fil; l’électro-aimant à fil fin sera désai- manté, et un courant induit de source connue prendra naissance. Or, ce courant sera précisément de même sens que celui qui élait résullé primitivement de l'enlèvement de l’armature de fer. Au contraire, en fermant le courant voltaïique, on obtiendra une nouvelle déviation en sens inverse de la première, qui sera de la même nature que celle résultant du rapprochement primitif de l’armature. Cette double expérience à l'avantage de pouvoir dérontrer avec les mêmes éléments les deux sortes d’inductions, de sorte qu'il ne peut y avoir méprise, ni sur le sens véritable des courants produits, ni sur leur intensité relative. Sous ce dernier rapport, les déviations de l'aiguille aimantée nous donnent des renseignements curieux, qui vont pouvoir nous guider dans notre théorie. SUR LES COURANTS INDUITS. D 4° Si on opère la fermeture et l'ouverture du courant voltaique passant à travers l’électro-aimant à gros fil, alors que l’électro-aimant à fil fin est muni de son armature, la déviation de l’aiguille aimantée dans un sens ou dans l’autre sera de 80 degrés et plus, suivant les dimensions de celte armature; mais si cet électro-aimant est dépouillé de cette armature, la dévialion sera réduite à environ 70 ou 40 degrés. 20 Si on fait naître les courants induits par le rappro- chement ou l'éloignement d'une armature du pôle aimanté de l’électro-aimant à fil fin, la déviation de l'aiguille dans un sens et dans l'autre sera d'autant plus grande que la masse et la surface de celte armature seront plus considérables. On voit par là que, si les courants induits dépendent essentiellement de l'intensité de la cause inductrice (courant magnétique ou courant voltaïque), ils dépen- dent également de la masse des organes employés comme intermédiaires pour exciter l'action inductive. Au premier abord, quand on veut expliquer le fait de la production des courants induits par le rapprochement ou l'éloignement d'une armature de fer doux des pôles d’un aimant fixe sur lesquels se trouvent les hélices d’in- duction, on serait porté à croire, comme plusieurs physi- ciens l'ont avancé, que les aimants ne sont actifs, c’est- à-dive qu'ils ne possèdent de courant magnétique, que quand ils sont surexcités par une cause extérieure (la présence du fer, par exemple). Mais le fait de l'attraction du fer à l’intérieur des hélices par la réaction seule de courants parallèles suffit pour empêcher cette supposi- lion. Si le courant induit produit par le rapprochement de l'armature était direct, par rapport au courant magné- tique qui lui à donné naissance, comme je l'avais cru pendant longtemps, on pourrait dire que la réaction de 6 MÉMOIRE l'armalure sur l’aimant, en condensant le courant ma- gnétique, paralyse son mouvement et doit donner lieu à un effet d'induction analogue à celui qui résulterait d'une désaimantalion; mais c’est précisément le con- {raire qui arrive. Force est donc de rechercher l’explica- tion du phénomène dans l'intervention des masses de fer sur les noyaux magnétiques, intervention puissante, comme nous l'avons démontré. Si l’on se reporte, en effet, aux expériences que j'ai pu- bliées dans mon étude de l’électro-magnétisme sur les conditions de force des électro-aimants, on voit d’abord que, lorsqu'une armature de fer est adaptée à l’un des pôles d’un électro-aimant droit, l’autre pôle se trouve surexcité, d'autant plus que la masse et la surface de cette, armature de fer sont plus développées. On voit, en second lieu, que dans un éleetro-aimant à deux branches celle surexcilation polaire existe par le fait même du rap- prochement de son armature, puisque celle-ci joue, par rapport à chaque pôle, un double rôle, celui d’excitant et d’excilé. Or, dans le cas qui nous occupe, un aimant fixe sans armature, quoique muni d’une bobine d’induction, est à l’état de l’aimant droit dont nous parlions à l'instant. Sa force pourra être représentée, je suppose, par 12 gram- mes ; mais quand l'armature de fer sera rapprochée, son énergie pour une masse suffisante de cette armature pourra alors être représentée par 40 gr.( ces chiffres sont ceux que l'expérience m'a donnés lors de mes essais sur les électro-aimants). IL y aura donc par le fait une force magnétique nouvelle créée, el cette force sera égale à 28 erammes. Or, ce sont précisément les courants induits en rapport avec cette nouvelle force (que nous appelons force par excitation) et qui sont d’une intensité double lorsqu'ils résultent de la réaction de deux bobines et d'un SUR LES COURANTS INDUITS: ÿl électro-aïimant à deux branches, qui constituent le déve- loppement électrique dans les machines magnéto-élec- triques de MM. Duchenne, Breton, etc. Une preuve irrécusable que c’est bien à celte action de surexcilalion magrélique que sont dus les courants dont nous parlons, c’est que si, par un moyen quelconque, nous parvenons à diminuer lénergie magnétique de l’électro-aimant à fil fin, nous obtiendrons des effets d’in- duction diamétralement opposés à ceux que nous venons d'analyser. Pour obtenir cet affaiblissement, il suffit de poser latéralement une armature de fer sur le pôle de l’électro-aimant à fil fin qui est en contact avec l’électro- aimant à gros fil; le magnétisme de ce dernier aimant se distribue alors entre cette armature et l’électro-aimant à fil fin, de sorte que la force de celui-ci se trouve affaiblie de toute celle que l’armature à gagnée. On pourrait s’en convaincre en mesurant la force attractive du pôle libre de l’électro-aimant à fii fin; mais la différence est si grande qu'on peut même l'apprécier à la main par le simple contact. Or, voici ce qui arrive quand on opère l'affaiblissement en question : au moment où l’on appro- che l’armalure qui doit réaliser cet effet, un courant direct, c'est-à-Gire un courant de sens contraire à celui que donne le rapprochement de la véritable armature de lélectro- aimant à fil fin, prend naissance, et un courant inverse se développe au moment de l'éloignement de ladite arma- ture. Ces courants sont, bien entendu, d'autant plus in- tenses que l’armature employée pour obtenir l’affaiblisse- ment est plus grande. Mais ils dépendent surtout du degré de surexcitalion de l’électro-aimant à fil fin, par suite de l'intervention de son armature au pôle libre. Lorsque celui-ci, en effel, est muni de cette armature, l'intensité des courants en question est augmentée de près du dou- ble. Une autre preuve encore que c’est bien à une surex- o MÉMOIRE cilation magnétique de l’aimant inducteur que sont dus les courants des machines Breton, Duchenne, etc., c’est qu'en maintenant fermé le courant à travers l’électro- aimant à gros fil, l’électro-aimant à fil fin étant toujours en contact avec lui, on peut faire naître des courants in- duits par le simple rapprochement ou éloignement d'une masse de fer de la branche sans bobine de l’électro-aimant à gros fil. Il est toutefois dans les expériences dont nous parlons une réaction particulière sur laquelle il nous paraît à propos d’insister, car elle complique un peu le phénomène: c'est la double surexcitation produite par le noyau de fer de l’électro-aimant à fil fin et par l’armature de celui-ci. Il ne faudrait pas croire, en effet, que cetle surexcilation soil le résultat d’une simple augmentation de masse magnétique. Sans doute, l'addition d’une se- conde masse de fer sur une première devra augmenter l'excitation magnétique, mais elie ne la fera pas arriver au point de fournir des courants induits d’une intensité presque double de ceux qui résultent de la seule aiman- {ation du noyau de fer de l’électro-aimant à fil fin, comme l'expérience le démontre, du moins avec une armature d’une surface un peu considérable. Il y à en plus une seconde surexcitation qui s'exerce sur le noyau de lélec- tro-aimant à fil fin et qui le place dans les conditions des électro-aimants droits dont le noyau dépasse la bobine magnétisante. En effet, sous l'influence de cette masse de fer qui dépasse la bobine induite, le magnétisme du noyau de, cette bobine se trouve brusquement excité, ce qui produit déjà un courant induit, et comme, par suile de cette surexcitalion, la force de l’aimant est elle-même augmen- tée, la réaction de celui-ci sur le fer doux acquiert une plus grande énergie, et de là une nouvelle source d'in- duction qui peut s'ajouter à la première. On peut, du reste, SUR LES COURANTS INDUITS. 9 s'assurer de la vérité de ce raisonnement en faisant l’ex- périence de manière que la force de l’aimant soit seule- ment surexcitée. Pour cela on prendra un électro-aimant à gros fil qui sera droit, et on surexcitera sa force en plaçant successivement, contre le pôle opposé à celui muni de l’électro-aimant à fil fin, deux armatures de masses magnéliques égales, l’une au noyau de l’électro- aimant à fil fin, l’autre à l'armature de cet électro-ai- mant. On trouvera que la première armalure renforcera le courant induit dû à la première aimantalion, ‘que la seconde augmentera encore l'énergie de ce courant in- duit; mais on n'obliendra jamais un courant de même force que celui qui résulte de la simple réaction opérée sur l’électro-aimant à fil fin, pourvu toutefois que celui-ci soit de diamètre plus petit que l’électro-aimant induc- teur. D'ailleurs, il est facile de démontrer que toute réac- tion exercée directement sur un électro-aimant dans les conditions de notre électro-aimant à fil fin est plus éner- gique que pareille réaction exercée sur l’électro-aimant destiné à servir de source d’aimantalion. Supposons, en effet, que notre électro-aimant à fil fin soit muni, à son pôle en contact avec l’électro-aimant à gros fil, d’une culasse de fer doux, comme s’il devait constituer l'une des branches d’un électro-aimant boiteux. Plaçons cette culasse sur l'électro-aimant à gros fil de manière que les deux bobines ne soient pas sur le même axe, et au lieu de placer l'armature sur le pôle de l’électro-aimant à fil fin pour obtenir l’affaiblissement de son aimantalion comme dans l’avant-dernière expérience que nous avons citée, plaçons-la directement sur le pôle de léleclro-aimant à gros fil. Dans les deux cas le magnétisme de l'électro- aimant à gros fil se divisera entre les deux armatures, savoir le noyau de l’électro-aimant à fil fin et l'armature dont nous parlons. Mais, dans le premier cas, la désai- 10 MÉMOIRE mantation sera beaucoup moins sensible que dans le se- cond, et partant, les courants induits qui en résulteront seront bien différents. Si on voulait rattacher ce phénomène à la théorie que j'ai exposée dans mon étude de l’électro-magnétisme, on pourrait dire que, dans le cas où le noyau de fer de la bobine à fil fin et l’armature additionnelle se trouvent tous les deux posés directement sur le pôle induisant de l’électro-aimant à gros fil, la condensation magnétique opéréeau point de contact, quoique divisée entre les mor- ceaux de fer, ne détruit pas la disposition magnétique moléculaire que chacun d'eux a acquise sous l'influence du pôle induisant; par conséquent, les polarités repous- sées restent toutes dans les mêmes conditions les unes par rapport aux autres, c’est-à-dire dans un état d’équi- libre en rapport avec la condensalion; la force conden- sante seule s’est trouvée divisée. Dans l’autre cas au con- traire, outre la division de l’action magnétique, il y a une seconde condensation qui change complétement la posi- tion d'équilibre magnélique du noyau de l’électro-aimant à fil fin et le place dans des conditions de force beaucoup moins avantageuses. | Voici, du reste, un appareil que j'ai fait construire par M. Gaiffe pour la démonstration des différents phé- nomènes dont je viens de parler: IT APPAREIL POUR DÉMONTRER L'ORIGINE DES COURANTS PRODUITS PAR LES DIFFÉRENTES MACHINES D'INDUCTION. Sur une planche support XY (fig. 1, p.12), sont fixés à demeure deux systèmes d’électro-aimants droits AB, CD, portant chacun deux bobines séparées par un intervalle SUR LES COURANTS INDUITS. 11 d'environ 3 centimètres. Les bobines A et C sont recou- vertes de gros fil, les bobines B et D de fil fin (le n° 16). L’électro-aimant CD est fixé sur la planche XY par l’inler- médiaire d’une planchelte montée à charnières sur le bord de cette planche XY, el peut par conséquent s’abattre com- plétement en dehors de celle-ci; de cetle manière il peut être retiré complétement de l'appareil. Les fils des bobi- nes À et C aboutissent à un commutateur O qui, étant tourné sur la goutte / ou la goutte e, fait circuler le cou- rant, dont les points d'attache sont en R et en T, à tra- vers la bobine A seulement ou à travers les deux à Ja fois. Les fils des bobines B et D sont disposés d’une autre ma- nière. Les extrémités de la bobine B aboutissent l’une {l'extrémité intérieure) au bouton d'attache du galvano- mètre U, l’autre au commutateur P qui peut relier direc- tement cette extrémité avec le second bouton d'attache V ou avec la seconde bobine D, par l'intermédiaire d’un commutateur MN. À cet effet, les extrémités de cette dernière bobine aboutissent, par l'intermédiaire des charnières de la planchette sur laquelle elle est montée, à deux manettes à frottement M et N qui, étant placées convenablement sur les gouttes 4, 2, 4, peuvent relier les bobines B et D soit en quantité soit en tension. En même temps le commutateur P permet d'isoler complétement la bobine B. En face les pôles Q, H, LE, F des deux électro-aimants se trouvent des armatures de fer doux GH, EF, articulées soit directement, soit par l'intermédiaire d’un levier de cuivre à des axes pivots G, E, et dont on peut faire varier la masse par l'addition de nouvelles pièces de fer qu'on boulonne dessus. Une troisième armature KL, également articulée, mais dans un sens différent desaulresarmatures, peut s'appliquer sur le fer des deux électro-aimants dans l'intervalle qui sépare les bobines. Enfin, un conjoncteur 12 MÉMOIRE i, composé de deux ressorts verticaux mis en rapport avec circuit des bobines À et C, est disposé de manière à fer- mer le courant à travers ces bobines quand l’armature EF est poussée conire les pôles I et J des électro-aimants. Voici maintenant comment on se sert de cet instru- ment : Première expérience. — On isole l'électro-aimant AB de CD en renversant celui-ci, on place le commutateur O sur la goutte f et le commutateur P sur la goutte a; puis, après avoir relié le galvanomètre aux bornes U, V, et éloigné toutes les armatures, on ferme le courant voltaïque sur 1 borne T. — Sous l'influence de ce courant, le barreau QI s'aimante et un courant d’induction de simple aimanta- tion se manifeste dans le sens inverse au courant magné- tique. Il est peu intense (26° du galvanomètre)! aussi bien que celui qui résulte de la simple désaimantation, par suile de l'ouverture du courant en T. Il faut alors que 1. Pour un élément de Bunsen peu chargé. SUR LES COURANTS INDUITS. 43 les manettes M et N soient dans la position qu'elles ont sur la figure. Deuxième expérience. — La disposition précédente reste la même; seulement on approche l’armature GH du pôle Q. Alors, au moment de la fermeture du courant voltaïque en T, le courant induit, qui à pris naissance dans les circonstances précédentes, se trouve renforcé (47° du galv.). Troisième expérience. — On laisse Le courant fermé avec l'appareil disposé comme dans la première expérience, puis on approche brusquement l’'armature GH du pôle Q; un courant de surexcilation prend alors naissance, mais il est très-faible (15° du galv.). Il est bon de prendre note du degré de déviation du galvanomètre. En éloignant l'armature, on obtient, bien entendu, un courant en sens inverse du premier. Dans ces trois expériences, les courants induits prennent naissance comme dans la ma- chine de Clarke, puisque c’est à la simple aimantation du noyau magnétique qui recouvre l’hélice B qu'ils sont dus. Sans doule cetle aimantation a été augmentée par l'intervention de l’armature GH, comme le démontre la troisième expérience, mais c'est en employant les moyens connus de renforcement des électro-aimants droits. Quatrième expérience. — L'appareil reslant disposé comme dans la troisième expérience, et le courant res- tant fermé à travers la bobine À, on abaisse l’arma- ture EF; aussitôt un courant induit de surexcitation magnétique prend naissance, et ce courant est d'environ 31° du galvanomètre. Or, cette disposition correspond en, principe, comme il est facile de le voir, à celle des ma- chines magnéto-électriques de MM. Breton, etc., puisque le barreau QI, aimanté par le courant, joue le rôle de l’aimant fixe dans ces appareils. On voit par là que le courant induit, dans cette circonstance, est dû à la sur- 14 MÉMOIRE excitation magnétique produite sur le barreau QI par la réaction de l’armature EF, et aussi par la réaction de celle-ci sur le noyau de lhélice B. Cinquième expérience. — Les choses restant comme précédemment, on remplace l’armalure EF par une deuxième armature moitié moins longue. Alors le cou- rant induit se trouve diminué de 37° à 17°. Il en aurait été de même si on eût diminué la masse de l’armature GH, ce que l’on conçoit d’ailleurs facilement, puisque, d’après les lois des électro-aimants, leur force augmente avec la masse et surtout avec la surface des substances magnétiques mises en jeu. On peut, du reste, mettre ce fait hors de doute en plaçant la pièce additionnelle de fer de l’armature GH tantôt parallèlement contre celte arma- ture, tantôt perpendiculairement et en croix avec elle; il faut seulement faire un certain’ nombre d'expériences, dix au moins. Or, en prenant la moyenne des déviations correspondantes à ces deux dispositions de l’armalure, on trouve que quand la pièce additionnelle est en croix, c’est-à-dire quand l’armature présente extérieurement une plus grande surface magnétique, le courant produit est plus fort que quand, en conservant la même masse, celle armature est moins développée en surface. La moyenne d’un très-grand nombre d'expériences faites avec un soin-parliculier m'a donné 51,8 pour l’armature avec la moindre surface, et 59%,1 pour l’armature avec la plus grande surface. Ce résultat est, du reste, conforme aux effets que nous avons déjà étudiés dans notre étude du magnétisme (voir page 70). Sixième expérience. — On laisse les deux armatures GH et EF appuyées contre les pôles Q et [, et on abaisse l’ar- mature KL. Immédiatement un courant de désaimanta- tion de 11° du galvanomètre se manifeste, el ce courant est, bien entendu, inverse à celui qui était résulté du SUR LES COURANTS INDUITS. | 45 rapprochement des armatures GH et EF. On peut se con- vaincre, d’ailleurs, de la désaimantation en plaçant l'ar- mature EF à distance suffisante du pôle I, pour ne pas être attirée, l’armature KL étant abaissée. Au moment où on relève cette dernière armature, la première est attirée. Comme dans ce cas la cause du courant est ma- nifeste, et que ce courant est de sens contraire à celui produit par le rapprochement de l'armature EF, on arrive à conclure que la cause de ce dernier courant est préci- sément contraire à celle du premier, et qu’elle provient, par conséquent, d’une surexcilation magnétique. ” Septième expérience. — On laisse les armatures GH et EF appuyées sur les pôles Q el TI, puis on ferme et on ouvre allernativement le courant vollaïque en T; on obtient alors des courants d’aimantation renforcés qui sont beau- coup plus intenses que ceux jusque-là étudiés (68° du galv.), parce que le magnétisme de l’électro -aimant induisant est doublement surexcité. Huitième expérience. — On relève l’électro-aimant CD, et on place les commutateurs O et P sur les goulles e et c, puis on place la manette M sur la goutte 2, et la ma- nette N sur la goutle 1; les deux bobines se trouvent alors réunies en tension, et on obtient des courants de simple aimantalion en rapport avec ce système de grou- pement. La déviation du galvanomètre est environ 40°. On replace ensuite le commutateur P sur la goutte a, el la manette M sur la goutte 4, et alors les deux bobines sont réumies en quantité. Les courants que l’on observe fournissent une déviation d'environ 44°. Neuvième expérience. — On répète la même expérience avec les armatures GH et EF abaissées sur les pôles Q, H, I, J; on se trouve alors exactement dans les conditions de la machine de Clarke, et l'aiguille du galvanomètre fait dans ce cas deux tours du cadran environ. Cette même 16 MÉMOIRE expérience peut être répétée avec les deux armatures abaissées successivement. ; Dixième expérience. — On laisse le courant fermé à tra- vers les bobines A et C, et on maintient appuyée l’arma- ture GH, tandis qu’on approche et qu’on éloigne l’arma- ture EF des pôles I et J. On se trouve alors exactement dans les conditions de la machine de M. Breton, et les cou- rants peuvent être en quantité ou en tension suivant la disposition des commutateurs; l'aiguille du galvanomètre fait encore dans ce cas environ deux tours du cadran. Ofzième expérience. — En laissant les deux armatures GH et EF abattues sur les pôles QH, IJ, et en abaissant l’armature K L, on obtient des courants de désaimantation assez énergiques (35° du galv. ). Douzième expérience. — On place le commutateur O sur la goutte e, on maintient le second commutateur sur la goutte 6, et on place les manettes M et N sur les gouttes 2 et 1, puis on retire l’armature EF pour la remplacer par une armalure moitié moins longue; enfin, on éloigne l’armature GH des pôles Q et H, et on fait aboutir par la borne S l’un des pôles de la pile (celui en rapport avec la borne R) au conjoncteur à, mis en action par le levier EF, au moment où l’armature portée par ce levier s’ap- proche du pôle I. Par cette disposition, on réunit les deux sortes d’induclions, comme cela a lieu dans la ma- chine de M. Gaiffe; seulement, au lieu de réagir sur de doubles bobines, on agit sur des bobines simples, sans surexCitation secondaire. La déviation est alors 47°; elle serait 11° sans combinaison dans un cas, et 26° dans l’autre. Dans cette réaction, la bobine D joue le rôle de la bobine induite à la manière de la machine de Clarke, et la bobine B joue le rôle de la bobine placée à demeure sur l’aimant fixe dans la machine de Breton; il suffit donc d'approcher et d'éloigner le levier EF pour obtenir réu- SUR LES COURANTS INDUITS. 47 nies les deux sortes d'inductions. Pour pouvoir apprécier si cette réunion présente plus d'avantages qu’un seul genre d'induction exercé sur un fil de mème longueur, il faudrait que la bobine B soit changée et remplacée par une autre ayant une hélice de longueur double. On peut encore réunir les deux induclions en rempla- çant dans l'expérience précédente la petite armature par la grande EF el en maintenant abaissée l’armature GH ; les déviations du galvanomètre atteignent alors leur maximum, et l'aiguille peut faire jusqu’à sept tours du cadran. RES : Treizième expérience. — On retire des bobines A et B le barreau de fer doux qui s'y trouve fixé par des vis de pres- sion, et on le remplace par un barreau aimanté; on re- trouve alors tous les effets que nous avons étudiés, mais cette fois sous l'influence du magnétisme seulement. Ainsi, en entrant l’aimant dans la bobine B, le galvanomètre dé- vie d'environ 20°. —En maintenant Le barreau aimanté à l'intérieur des bobines A et B et laissant l’armalure GH - appuyée sur le pôle Q du barreau, on obteint une dévia- tion de 5 à 6° en approchant l’armature EF du pôle I. Tous ces effets sont sans doute très-peu intenses, en raison de la faiblesse magnétique du barreau aimanté; mais avec le double système et deux barreaux aimantés, les effets sont beaucoup plus énergiques et presque compa- rables à ceux que nous avons consignés. Quatorzième expérience. — On interpose dans le circuit vollaïque un appareil interrupteur à roue dentée, et l’on obtient ainsi un véritable appareil d’induction dans lequel on reconnait : 4° que les commotions sont beaucoup plus énergiques quand l’armature EF n’est pas abaissée sur les pôles Let J que quand elle y est appliquée, quoique sur galvanomètre les courants induits paraissent moins in- tenses ; > que ces commolions sont beaucoup plus éner- 9 " 18 MÉMOIRE giques quand les deux bobines induites sont réunies en tension que quand elles sont réunies en quantité, et ce- pendant les déviations de l'aiguille aimantée sont plus grandes dans ce dernier cas que dans le premier (112 de déviation avec les bobines réunies en tension, 1433 avec les bobines réunies en quantité). Les résullats de ces expériences se comprennent dans le dernier cas, car les réactions des courants sur l'ai- guille aimantée sont d'autant plus grandes que l’électri- cité est en quantité plus considérable, tandis que les com- motions sont généralement en rapport avec la tension des courants. Mais ce qui est plus difficile à expliquer, et ce qui vient à l’appui de certaines idées du docteur : Duchenne, ce sont les premiers résultats que nous avons annoncés, et qui démontrent que l'énergie des effets physiologiques des courants induits ne dépend pas uni- quement du degré de tension de ces courants, comme on l’a admis jusqu'ici. En effet, si on interpose dans le circuit induit un rhéostat, on trouve pour différentes résistances introduites dans le circuit les chiffres sui- vants : ARMATURE EF ÉTANT ÉLOIGNÉE DES | ARMATURE EF EN CONTACT AVEC LES PÔLES Î ET J. PÔLES Î ET J. 4° Pour 10 kilomètres...... 70° | 40 Pour 10 kilomètres...... 150° 20 Pour 30 kilomètres...... 925 | 20 Pour 30 kilomètres...... 50 30 Pour 70 kilomètres...... 40 3° Pour 70 kilomètres...... 20 En disposant les bobines de l'appareil en quantité, ces chiffres deviennent : ARMATURE EF ÉTANT ÉLOIGNÉE DES | ARMATURE EF ÉTANT ÉLOIGNÉE DES PÔLES I ET J. PÔLES 1 ET J. 1° Pour 10 kilomètres...... 40° | 4° Pour 10 kilomètres...... 900 9° Pour 30 kilomètres..... Eee 9 Pour 30 kilomèétres...... 20 3° Pour 70 kilomètres...... 2 | 3° Pour 70 kilomètres.,.... 5 SUR LES COURANTS INDUITS. 19 On voit, par la différence des déviations de laiguille aimantée, que l'intensité électrique avec larmature EF, abaissée sur le système électro - magnétique, est à peu près double de celle correspondant à l’armature relevée", ce que l’on conçoit d’ailleurs facilement, puisqu'à la réaction d'induction due à l’aimantation se trouve ad- jointe la réaction d’induction due à la surexcilation ma- gnétique. De plus, la tension des deux courants est la même, puisque par l’interposition de résistances différen- tes, on trouve que le rapport des intensités électriques reste à peu près le même, c’est-à-dire 2,8 et 2,5 dans un cas, 3 et 2,5 dans l’autre; encore ce rapport 3, qui diffère le plus, n'est-il pas très-rigoureux, puisque le chiffre 150 dépasse la limite de l'équilibre galvanomélrique. Si les tensions élaient différentes, ces rapports seraient aussi bien différents, car un courant de faible tension s’affai- blit bien plus vite sous l'influence d’une résistance intro- duite dans le circuit qu'un courant de tension supérieure. C'est ce dont on peul se convaincre, si on compare les rapports précédents, dont la moyenne est 2,7, à ceux qui résultent de la comparaison des déviations correspon- dantes aux bobines disposées en quantité, et dont la moyenne est 4,4. Or, quoique le courant en rapport avec l’'armature abaissée ait la même tension que celui qui se développe, cette même armature étant relevée, quoique son intensité au galvanomètre soit double de celle de celui-ci, les commotions qu’il donne sont infiniment moins énergiques que celles du courant le moins fort. On arrive donc à conclure de cette expérience, qui est certaine- ment la plus éurieuse qu'on puisse faire avec l'instru- ment précédent, que la tension n’est pas la seule cause de 1. D’après les recherches de M. Gaugain, les déviations du galvano- mètre pour les courants induits peuvent être considérées comme propor- tionnelles aux forces électriques mises en jeu. 20 MÉMOIRE l'énergie (sous le rapport des réactions physiologiques), que les courants induits peuvent avoir par eux-mêmes, ei que les effets différents que M.Duchenne a remarqués entre les courants secondaires et les extra-courants peu- vent bien ne pas tenir seulement à leur différence de tension, ce que M. Duchenne cherche à démontrer depuis plusieurs années. On a cherché à expliquer les effets que nous venons de rapporter en disant que les effets physiologiques, dépen- dant surtout de l'interruption brusque de l'action magné- tique induisante, ainsi que l'ont prouvé MM. Dove, Lenz et Jacobi, doivent être moins forts quand le système élec- tro-magnétique est muni de ses deux armatures EF, GH que quand l’une d'elles EF est enlevée, parce que la désai- mantation du système se fait alors plus lentement. Or, cette désaimantalion, ,plus lente, est au contraire favo- rable au développement du courant induit sous le rap- port de la quantité, parce qu’alors celui-ci peut profiter de toute l’aimantation dont le système électro-magnétique est susceptible. J'avais eu dans l’origine la même idée, el pour m'assurer si cette explication était parfaitement vraie, j'ai voulu affranchir le courant induit des effels résullant de la désaimantalion plus ou moins lente du système électro-magnétique. J'ai, pour cela, employé un interrupteur à double roue dentée parfaitement construit par M. Ruhmkorff, et disposé de manière que les inter- ruplions se fissent exactement au même instant avec les deux roues. Le circuit induit était mis en rapport avec lune de ces roues, et le circuit inducteur était mis en rapport avec l’autre roue. Maintenant, je faisais le rai- sonnement suivant : comme un cireuit ouvert ne permet pas (du moins pour l’éleciricité ayant peu.de tension) le passage du courant induit, si j'interromps mon circuit induit au mème instant que le courant produisant lai- SUR LES COURANTS INDUITS. YA mantalion, je devrai être affranchi des effels provenant de la durée plus ou moins grande de la désaimantalion ; car une fois mon cireuit induit interrompu, que le sys- tème électro-magnétique reste ou non armanté, la cessa- tion du courant induit sera toujours opérée brusque- ment. Or-en faisant l'expérience, j'ai retrouvé, sous le rapport des réactions physiologiques, exactement les mêmes effets que ceux que j'ai annoncés précédemment. Cette expérience m'a donc empêché de m'arrèter plus longtemps à l'explication précédente, et m'a fait conclure que les rapports réciproques entre le système nerveux ct les effets électriques ne sont pas encore assez connus dans l’état actuel de la science pour que nous puissions expli- quer tous les phénomènes que nous observons. - Les mêmes effets physiologiques se reproduisent quand les bobines d’induction sont disposées en quantité; les commolions sont seulement plus faibles, ainsi que nous l'avons dit; mais toujours plus fortes quand larma- ture EF est éloignée du système électro-magnélique que quand elle en est rapprochée. Ces anomalies ne sont pas, du reste, les seules que présentent les courants d'ir- duction, et nous allons voir des effets peut-être encore plus extraordinaires. Ainsi, si les courants induits naissent de la simple sur- excitation magnétique provoquée par le rapprochement ou l'éloignement des armatures du noyau magnélisé qu'’ai- mante d’une manière continue le courant voltaïque, on trouve qu'avec l’armature E F et le système double, les commotions sont très-énergiques, moindres cependant qu'avec le courant voltaique interrompu à travers les bobines de l’électro-aimant. Mais, chose toute particulière et qu'on n'aurait pu prévoir, c'est le courant inverse, c'est- à-dire le courant correspondant à l'aimantation qui est le plus énergique. Avec un élément de Bunsen, pas très-fort, les 2 MÉMOIRE commotions données par ce courant vont jusqu’au haut du bras, tandis que celles données par le courant direct ne dépassent pas le coude. Or, avec les courants produits par une action directe sur le courant voltaïque traversant l’électro-aimant inducteur, il n’en est pas ainsi, et il n’y a que les courants directs, c’est-à-dire les courants d’ou- verture qui produisent de l'effet. Il résulte de cette double réaction qu'avec les courants dont nous parlons, l’effet le plus énergique qui s'effectue sur le membre en rapport avec le rhéophore négatif change de côté, suivant que le courant produit est inverse ou direct. C’est, par consé- quent, tantôt la main gauche, tantôt la main droite qui reçoit les secousses les plus fortes. Les courants produits par l’action de l’armature GH, sur le double système, l'armature E F étant préalablement abaissée, donnent des commolions à peine perceptibles ; il n’y à guère que le courant direct qui en révèle un tant soil peu l'existence. Quand les deux armatures EF, GH sont éloignées et approchées en même temps du double système, les com- motions sont un peu plus faibles que celles résultant de l’abaissement de l’armature E F, surtout celles provenant du courant inverse qui sont à peine sensibles ; l'intensité des courants produits est pourtant dans ce dernier cas plus forte. Enfin, les courants d'atténuation dus à l’action de lar- mature KL donnent des commolions assez faibles, plus sensibles cependant qu'avec l’armature GH, et égales, que le courant soit inverse ou direct. Avec les courants de simple surexcitation produits sur le système simple de la même manière que précédem- ment, les effets sont à peu près nuls, que les armatures soient abaïissées el éloignées isolément ou simultanément. Pourtant les courants produits alors sont à peu près SUR LES COURANS INDUITS. 23 égaux, et même, dans le cas des deux armatures abais- sées à la fois, supérieurs en intensité à ceux produits par la simple aimantation du système, lesquels donnent des commolions assez énergiques, comme on l’a vu précé- demment. La comparaison des chiffres représentant les différentes déviations galvanométriques dans les expériences citées précédemment, élant très-importante pour déduire des conclusions, nous avons cru devoir les disposer en ta- bleau, en les complétant toutefois par plusieurs indica- tions nouvelles. Dans ce tableau, la première colonne fournit les indi- cations en rapport avec les effets de l'appareil simple, la seconde indique les chiffres fournis par l'appareil double, les deux bobines élant disposées en tension ; enfin, la {roi- sième donne les indications du même appareil, les bo- bines élant disposées en quantité. Nous n'avons indiqué qu'un seul chiffre pour représenter les deux courants, attendu qu'ils doivent être égaux physiquement, et que nous n'avons considéré comme bonnes, parmi les obser- vations qui ont élé faites, que celles dont les chiffres, pour les courants inverses et les courants directs, étaient identiques. Les chiffres que nous donnons sont, du reste, les moyennes de dix expériences faites en différents mo- ments, et en procédant avec un ordre différent, afin que les effets dus à l’affaiblissement de la pile ne se retrouvent pas toujours dans le même sens. Du reste, ces indications sont en degrés d’un galvano- mètre à pivot peu sensible, construit par M. Ruhmkorff _pour les usages médicaux. La lettre t, qui suit certains chiffres, indique un tour du galvanomètre ou 360°. Enfin, les désignations A, B, C, affeclées aux armalures, se rap- portent la première A à l'armature GH (fig. 82), la seconde B à l’armature K L, enfin KR troisième C à l’armature EF. ÿ 24 MÉMOIRE Men Up Us ot RE, EE Et Se Pour Pour Pour ne deux deux COURANTS INDUITS. N bobines | bobines BR en en seule. tension, | quantité, 10 De simple aimantation....................... 26.25 40.— 44.50 90 De surexcitation par l'armature A............- 47.50 | 442.50 | 133.33 30 De surexcitation par l’armature C............. 37.50 | 426.70 | 456.70 40 De surexcitation par les deux armatures....... 68.75 | 41-106 | 21-314 50 De simple surexcitation par l'armature A, le courant restant fermé. à travers l’électro- aimant inducfeur. . ......e..ossosssoososse 5 60 De simple surexcitation 44. par l'armature C... 19 — 56 — #7.50 70 De double surexcitation par l’armature A, l’arma- | ture C étant dejà en contacr avec lelectro- | aimant, et celui-ci élaut toujours actif... .... 49.50 | 295 11-140 8o De surexcitation par l’armature C, l'#fmature A étant déjà en coutact avec l’électro-aimant... | 49,— | 11-225 | 21-185 9o De surexcitation par les deux armatures abais- SOESAUM DIS 22 = PER CRE AE 0e serbes 37.50 | 41-130 | 6:-120 Auo De surexcitation et d’aimantation réunies à un | MUMENL AODNE:-- ss oem secs e.-s ses 73.73 | 6-92 71-197 | 440 D’atténuation avec l’armature B, Les armatures : À et CG élant abaissées. os. c04 ee È 11.6 DRE 35.6 120 D'attenuation 2d., l’armaiure A étant seule abais- Ce tableau nous montre quelques effets assez curieux : ainsi On voit que la surexcitation par l’armature C, qui est un peu moins énergique avec le système simple que la surexcilation par l’armature A, devient au contraire plus considérable que celle-ci avec le système double. On voit encore que les deux surexcitations, en s’ajou- liant, fournissent un courant plus énergique que celui qui devrait correspondre à leurs effets additionnés. En effet, si 26°, 25 est l'intensité correspondante à Ja simple SUR LES COURANTS INDUITS. 25 _aimantation pour une seule bobine, la force de surexci- tation est, 47,50 — 26,25 ou 21,95 pour l’armature A, et 37,50 — 26,25 ou 11,95 pour l'armature C; ce qui fait 32, 50 pour les deux forces réunies et, en ajoutant à ces 32, 50 les 26, 25 de la force due à l’'aimantation, on aurait, pour représenter la force totale, 58,75. Or, la force réelle donnée par l'expérience est 68,75. Il faut donc attribuer ce surplus de force à une réaction secondaire résultant de surexcitalions réciproques des deux arma- tures l’une par rapport à l’autre. En effet, le noyau ma- guétisé étant déjà surexcité par l'une des armalures, réagit plus énergiquement sur la deuxième armature que s’il était seul, et celle-ci, réagissant exactement de la même manière par rapport àla première, provoque entre elle et le noyau une action plus énergique. On remar- quera en même temps que les chiffres 21,25 et 11,5, que nous avons altribués aux deux surexcitations par les armatures, ne sont pas ceux qui résultent d’une simple surexcilation, car nous trouvons dans le tableau que ces chiffres sont 15 et 12. Cette différence provient évidem- ment d’une réaction analogue à celle par laquelle la force d’un électro-aimant est moins grande quand le courant le traverse d’une manière continue que quand il le tra- verse instantanément. (Voir mon Étude du magnétisme, page 113.) C’est un effet de force vive. Les courants d'atténuation dus à l’action de l'arma- ture B présentent des effets assez curieux ; ainsi ils varient peu en intensité, que les deux armatures soient abaïis- sées ou que l’'armalure A le soit seulement; mais la diffé- rence devient très-grande quand c’est l'armature C qui, par son abaissement, provoque la surexcitation magné- lique. Alors les courants d'atténuation deviennent nuls avec le système à deux bobines, el ïls sont réduits à 7°,6 avec le système à une bobine; cela vient sans doute de ce 26 . . MÉMOIRE que la surexcitation, dans ce cas, se manifeste sur la. partie des pôles enveloppée par les bobines d'mduction, et non sur la partie qui se trouve entre ces bobines et les bobines inductrices. On devra remarquer encore que les courants dus à la surexcitation par l’armature C (le noyau de fer étant ma- gnétisé d’une manière continue) sont, comparativement à ceux qui résultent de la simple aimantalion, infiniment plus énergiques avec ie double système qu'avec le système simple. En effet, dans ce dernier cas, et avec la surexci- tation de l’armature C, ces courants n’ont que 19°, alors que les courants d’aimantation sont de 26°, 25, tandis qu'avec le double système ces derniers courants, n'ayant que 44°, donnent des courants de surexcitation repré- sentés par 2 tours 1/2 du galvanomètre. Dans les deux cas, toutefois, ces courants sont plus énergiques que ceux qui résultent de la surexcitation par l’armature A. Tous ces effets sont la conséquence des conditions différentes dans lesquelles s’opèrent les surexcitations qui peuvent être doubles ou simples. Une remarque très-curieuse que nous devons encore faire et qui montre bien la vérilé de notre théorie sur la condensation des fluides magnétiques par l'effet du con- tact des armatures de fer avec les aimants, c’est que le courant induit produit par la fermeture du courant vol- laïque , les deux armatures A et C élant abaiïssées sur le. double système, est infiniment plus énergique immédiate- ment après cet abaissement qu'une fois la première réaction effectuée. Ainsi, au moment de cette première réaction, l'aiguille du galvanomèlre pourra accomplir sept révolu- lions autour du cadran, landis que les réactions qui sui- vront, si on ne touche pas aux deux armatures A et C, ne seront plus représentées que par trois révolutions de celle aiguille environ. Si on enlève simultanément les deux ar- SUR LES COURANTS JINDUITS. 1 matures après l'interruption du courant voltaique, on obtiendra un courant induit de désaimantation très-éner- gique, qui pourra faire parcourir à l'aiguille du galvano- mètre plus d’un tour de cadran à lui seul, et si après celte opération on abaisse de nouveau les armatures A et C, on retrouvera encore un courant induit capable de fournir une déviation représentée par sept tours de cadran. I] est évident que celte différence dans l’action induclive ne peut être attribuée au magnétisme rémanent, car en écartant_ l'armature C et en abaissant seulement l’armature A, le courant induit, au lieu de diminuer après une première réaction, tend au contraire à augmenter. Ainsi le courant induit, représenté au moment de la première réaction par un tour et demi du galvanomètre, peut atteindre jus- qu'à deux tours à la deuxième ou troisième réaction. D'ailleurs les courants induits résultant du magnétisme rémanent, après que les armatures ont été une première fois décollées, affectent à peine le galvanomètre. Avec ma théorie ces effets s'expliquent de Ia manière la plus simple. En effet, au moment où les armatures A et C viennent d’être abaïissées, les fluides magnétiques sont libres dans les électro-aimants et peuvent par con- séquent être excités par le courant voltaïque dans leur totalité. Maïs une fois que la première réaction s’est opé- rée, une partie de ces fluides se trouve condensée (à la manière des fluides électriques dans une bouteille de Leyde) aux surfaces de contact des armatures A et C avec les pôles de l’électro-aimant, et ne peut plus servir, lors d’une deuxième excitation magnétique, à la réaction d'induction. Il doit donc y avoir affaiblissement du cou- rant induit produit dans ce dernier cas. Aussitôt qu'on détache les deux armatures, les fluides, condensés entre celles-ci et les électro-aimants et maintenus développés . les uns par les autres comme dans tous les condensa- ’ 98 MÉMOIRE teurs, se trouvent rendus à la liberté ou plutôt à la neu- tralité, et fournissent un courant de désaimantation. Dès lors le système électro-magnétlique peut, au moment d’une nouvelle réaction, reproduire les effets primitifs. Quand l’armalure C est éloignée et que l’armalture A est maintenue seule en contact avec les électro-aimants, les effets de la condensation n’ont pas lieu, parce que l’électro-aimant à deux branches constitué par le système double, et larmature À, n’aspas ses deux pôles libres en prise avec une armature. La condensation produite par l'armature A n’agit alors que pour le renforcement de ces pôles libres, et comme ceux-ci se désaimantent librement, leur désaimantation suffit pour entrainer celle des pôles en contact avec l’armature A. Les fluides condensés sont donc alors en très-pelite quantité, et leur influence est d'autant moins appréciable qu'ils réagissent alors sur des pôles qui n’ont pas d'action directe sur les hélices in- duites; bien plus même, ils contribuent à détruire l'effet du magnétisme rémanent dans les parlies de l'électro-aimant enveloppé par les hélicesinduites en tendant à créer dans ces parties un équilibre magnétique différent de celui qu'elles avaient au moment de la réaction magnétique. On a objecté à ma théorie que lintensité du courant produit par l’écartement de l’armature C ne correspondait pas exactement au courant différentiel qui devraitformer le complément des courants les plus faibles (dans les expé- riences que nous avons rapportées en premier lieu) pour égaler les plus forts produits au moment d’une première fermeture du courant inducteur. En effet, la différence entre ces deux courants est, ainsi que Mous l'avons vu, représentée par quatre tours de l'aiguille du galvano- mètre, landis que le courant fourni par le décollage de l'armalure C ne correspond qu’à un tour de l'aiguille de cet instrument. ‘ SUR LES COURANTS INDUITS. %0 Ce peu de concordance lient à deux choses : d'abord à ce qu'il faut attendre un certain temps après l'interruption du courant vollaïque produisant l’aimantation, pour que le galvanoniètre revienne à zéro, et soit en mesure de fournir des indications nouvelles. Or, pendant ce temps, un nouvel équilibre magnétique tend à s'établir aux dé- pens de la force des fluides condensés; en second lieu, à ce que dans le cas de la fermeture du courant vollaïque, le courant induit résulle d’un effet de force vive produit au moment de l’aimautalion, tandis que dans le cas de Fécartement de l’armature G le courant résulte d'une ac- tion de force continue (produite par le magnétisme con- densé) vaincue par une action mécanique. Nous avons vu, en effet, dans notre Étude du magnétisme que la force attractive d’un électro-aimant résultant de la fermeture momentanée d’un courant vollaïque est infiniment plus énergique que la force du même électro-aimant résultant de la circulation continue de ce courant, Ainsi l'attraction d’un électro-aimant à 2 millimètres de distance étant re- présentée par 106 grammes, avec une fermeture momen- tanée du courant, n’est plus représentée que par 60 gram- mes à la même distance quand on cherche à vaincre la force attraclive (à cette distance) par une force antago- niste. Si on pouvait vaincre ces deux causes d’affai- blissement du magnétisme condensé, il est plus que probable que la différence que nous avons constatée iwexisierait pas. L’objection qu’on a faite à ma théorie se trouve donc ainsi détruite. Si on rapproche des expériences dont nous venons de parler celles que nous avons rapportées au commence- ment de ce mémoire, on reconnait que l'influence des dimensions du noyau de fer que recouvrent les bobines d'induction, par rapport aux dimensions de lélectro- aimant inducleur, est considérable. En effet, plus le 30 MÉMOIRE noyau induit est petit relativement au noyau induisant, plus la différence entre les courants de simple aimanta- tion el de simple surexcitation est considérable, et elle est toujours à l'avantage des courants de surexcilation quand le noyau induit est le plus petit. Get effet peut être utilisé dans les machines magnélo-électriques construites dans le système de celle de MM. Breton, Duchenne, etc. CONCLUSIONS GÉNÉRALES. Il résulte des différents SE que nous avons exposés dans ce mémoire : 4° Qu’en outre des courants Bras de l’aimantalion et de la désaimantotion des noyaux magnétiques dans les machines d’induction, peuvent exister d’autres cou- rants qu'on peut appeler de surexcitation el d'atténuation , qui résultent d’un accroissement ou d’un affaiblissement d'énergie communiqué à ces barreaux, ceux-ci étant aimantés ; 20 Que l'addition d’une masse de fer sur l’un ou l’autre des pôles du noyau magnétique d’une bobine d’induc- lion, et même sur les deux à la fois, fournit des courants de surexcilation, tandis que l'application de cette masse en deçà des pôles fournit des courants d'atténuation; mais dans tous les cas, l'énergie de ces courants dépend plutôt de la surface des pièces de fer que l’on ajoute que de leur masse ; 30 Que les machines de MM. Breton, Duchenne, Dujar- din fournissent des courants de surexcilation, tandis que les machines électro-magnétiques à une seule bobine fournissent des courants de simple aimantation ; 4° Que les machines de Clarke donnent des courants à la fois d’aimantation et de surexcitation ; 9° Que, de même que par l'excitation, les aimants SUR LES COURANTS INDUITS. 31 peuvent avoir leur force primitive triplée et même qua- druplée, de même les courants de surexcitation peuvent être plus énergiques que les courants de simple aiman- lation ; 6° Que les effets physiologiques des courants d’induc- tion ne dépendent pas toujours de leur intensité et de leur tension, car un courant induit moitié moins fort qu'un autre et de même tension peut donner des commo- tions infiniment plus énergiques que cet autre ; 7° Que les courants inverses, qui ne donnent pas lieu en général à des effets physiologiques bien caractérisés, peuvent, dans certaines conditions, donner des commo- tions plus fortes que les courants directs; 8° Que, sous le rapport des réactions physiologiques, les machines de Clarke gagnent à ce que la traverse qui unit les bobines mobiles soit en cuivre au lieu d’étre en fer, tandis que, pour les effets calorifiques, chimiques et ma- gnétiques, elles gagnent à avoir cette traverse en fer et très-développée en surface ; 9° Que, pour obtenir le maximum d'effet d’une machine d’induction à une seule bobine, comme la machine de Ruhmkorff, par exemple, soit sous le rapport des réactions physiologiques,.soit sous celui de l'intensité du courant induit, il faut munir les deux extrémités du noyau ma- gnétisé de deux pièces de fer, comme l'avait du reste indiqué depuis longtemps le Père Cecchi ; 10° Que dans certains cas les effets de condensätion. magnétique produits par le contact des armatures avec les électro-aimants peuvent affaiblir considérablement les courants induits après une première réaction magné- tique, et dans d’autres cas les renforcer. Une chose, du reste, que nous devons mentionner, bien qu’elle ne se rapporte pas aux déduclions que l'appareil précédent nous a fournies, c’est que les courants induits 42 MÉMOIRE de différentes lensions ne peuvent pas s'additionner. Ce phénomène peut être reconnu de la manière la plus ma- nifeste avec les grandes machines magnéto-électriques des Invalides. Si on réunit ensemble en tension la moitié des bobines d’induction qui y entrent, c’est-à-dire 48 de ces bobines, et si on réunit ensemble en quantité les 48 bobines composant l’autre moitié, la réunion des deux “systèmes, soit par les pôles semblables, soit par les pôles différents, donne lieu à une diminution très-marquée de l'intensité du courant induit fourni par un seul de ces systèmes. Cela vient sans doute d’une interférence élec- trique résultant de l’inégal mouvement des fluides émanés de chaque système à travers le circuit unique complété par les 96 bobines. Pour terminer avec ce travail, je crois utile de donner les déductions des expériences failes par M. Ryke sur les “extra-courants. Celte queslion est d’une grande impor- tance sur les appréciations qu'on peut faire de certains effets produits par les machines d’induction. DEI FENOMENT FISICI OSSERVATE NELL' ECLISSE DEL DL 7 DI FEBBRAJO 1860, NOTA del cav. Francesco ZANTEDESCHI, Professore di Fisica all’ Università di Padova, Socio corrispondente della Società. L'azione meccanica della luna sopra dell atmosfera fu ammessa dai fisici molto tempo prima che avessero a sospettare della sua azione calorifica e chimica; mai fisici non andarono d’accordo nell’ interpretazione di quest’ azione meccanica. Il celebre meteorologista P. Cotte e suoi seguaci vollero che fosse un effetto della pressione, che la luna esercita sull atmosfera, la quale doveva essere maggiore nei perigei che negliapogei, nelle sizigie ed eclissi, che nelle quadrature. Secondo Newton e suoi discepoli, l’azione meccanica della luna sull’ atmo- sfera sarebbe un effetto dell’ attrazione universale, che si dispiega maggiore nei perigei che negli apogei, nelle sizigie ed eclissi, che nelle quadrature. Se è vera la sen- tenza del P. Cotte, alla maggiore pressione deve rispon- dere la maggiore altezza della colonna barometrica, e 3 34 DEI FENOMENI FISICI s’ è vera la sentenza di Newton, alla maggiore attrazione deve rispondere la minore altezza barometrica. Secon- do Cotte nei perigei, nelle sizigie, nel! eclissi il baro- metro deve essere più alto che negli apogei e nelle quadrature; e secondo Newton la colonna barometrica deve essere più alta negli apogei e nelle quadrature, che nei perigei, nelle sizigie ed eclissi. La potenza del calcolo e l’osservazione furono messe alla prova, per sciogliere questi dubb)j. I matematicie gliastronomi più celebri, scrive Vassalli, hanno serupolosamente calcolato il primo effetto del- l’ attrazione lunisolare sulla nostra atmosfera ; ma han- no trascurato di tener conto degli effetti secondarj del raffreddamento e della precipitazione del vapore, che influiscono a far variare sensibilmente il peso del- l’aria. Secondo i calcoli di Daniele Bernoulli, all innalzamen- to di due piedi delle acque del mare dovrebbe rispon- dere nella marea atmosferica un innalzamento di 1700 piedi, posto che l’atmosfera sia d’una densità uniforme. Egli parti dal principio che l’effetto dell attrazione deve essere in ragione inversa della densità dei corpi attratti. La conclusione di Bernoulli non fu ammessa da d” Alem- bert, Clairaut, Frisi e da altri piu moderni matematici, ai quali parve di troppo esagerata. Secondo i calcoli del celebre Laplace, che trovansi esposti nelle Memorie dell” Accademia delle Scienze per l’anno 1776, l'azione simultanea del sole e della luna non produrebbe all equatore che una diminuzione di altezza di un quarto di linea nella colonna barometrica, ove dovrebbe essere al suo massimo; ma per quantunque rispettabili sieno i calcoli di questo insigne geometra, non sono ammessi gli effetti prodotti dal! attrazione in tanta tenuità. Furono OSSERVATI NELL' ECLISSI'LUNARI. 35 interessati i Sigg" Valperga-Caluso e Provana à calcolare l'azione del sole e della luna nelle loro congiunzioni, nelle loro opposizioni, e alle diverse distanze dai nodi, combinata cogli effetti secondarj prodotti dal!’ attra- zione stessa e dalla mancanza della luce e del calorico, valenti a modificare la nostra atmosfera. lo riscontro una quasi perfetta uniformità fra i risulta- menti di questi calcoli e quelli forniti dall’ esperienza nell eclisse solare del 21 piovoso, anno XHK°, riferiti dal celebre elettricista meteorologo Vassalli-Eandi. L’igrometro negl istanti precedenti all eclisse, che era a capello di Saussure, camminè verso il secco. L’elet- trometro atmosferico di Beccaria con le fogliette d’oro mostro una divergenza, che al saggiatore si conobbe esse- re dovuta all elettricità negativa. Questi due fatti sono conformi alla teoria. Per la virtu attrattiva solare e lunare gli strati aerei sovraincombenti all’Osservatorio di Torino dovevano essere rarefatti, e quindi il vapore doveva essere divenuto piü rado ossia reso più espanso; quindi maggiore secchezza nell aria e maggiore capacità nel vapore a contenere lelettrico. L'igrometro impertanto segnd il maggior grado di sec- chezza avvenuto nell aria, e l’elettrometro segnà la ten- sione elettrica negativa sopravvenuta. Appresso e pel raffreddamento prodotto dalla rare- fazione dell aria e del vapore, e molto piü per la suc- cessiva crescente diminuzione de’ raggi calorifici, il freddo dovette aumentarsi; ritrocessione percid del vapore acqueo e quindi aumento di umidita da manifestarsi ancora dall” igrometro, ed altresi i fenomeni elettrici positivi per la diminuita capacità a contenere l’elettrico. L'uno e l’altro fenomeno fu indicato dall igrometro e dall” elettrometro atmosferico. L'isrometro dal secco 36 DEI FENOMENI FISICI incomincid a retrocedere verso l’umido e continu fin dopo un quarto d’ ora della massima oscurità; per quindi segnare dei gradi di un minor umido.Ugualmente fece ancora l’elettrometro. I termometri, l’uno de’ quali era collocato al Nord e l'altro al Sud segnarono una diminuzione di temperatura. Quello al Nord non si abbassd che di sette decimi di grado Reaumur; e quello al Sud di un grado e due deci- mi della stessa scala, ancorchèe l’atmosfera fosse di non poco coperta da nubi. Il massimo freddo fu indicato dal termometro al Sud un quarto d’ora dopo la massi- ma oscurità. Il che è conforme alle osservazioni ter- miche fatte dagli Accademici di Parigi nell eclisse solare del 2 di luglio del 1666; e dagli astronomi Cassi- ni, De la Hire e Delisle nell eclisse totale di sole del 22 maggio del 1724. (Nora FE). Il barometro comincid ad abbassarsi di una linea pri- ma dell’ incominciamento dell eclisse ; ed appresso crebbe questo abbassamento fino a giungere, dopo l’eclisse totale, a 5 linee. Per conoscere tutte le più minute variazioni di altezza nella colonna barometrica è da preferirsi il barometro alla Toricelli di un tubo di & linee di diametro e di un’ ampia vaschetta, affinchè il mercurio sia più libero e possa obbedire alle più piecole variazioni di pressione atmosferica. Per tal modo l’in- fluenza dell’ adesione del mercurio alla superficie ‘del vetroèresa minima rispetto alla massa totale del mercurio. Se si ritornerà nelle venture eclissi solari all” uso di questo barometro si toglieranno quelle incertezze, ch’ emersero nell eclisse solare del 15 marzo e del 7 di settembre del 1858 (Nora IF). Si dovrà pure dare la preferenza all igrometro a capello di Saussure ed a villosa del P. Gio: Battista da OSSERVATI NELL' ECLISSI LUNARI. ar S. Martino, in confronto del psicrometro di Auguste, il quale è di troppo inerte per indicare il primo stadio di variazione igrometrica. Ugualmente non si dovranno di- menticare gli elettrometri atmosferici di Beccaria e di Volta, che segnano i fenomeni di una elettricità di co- municazione o condotta, mentre quello di Peltier è spesso equivoco e fu sino ad ora impotente a contrasse- gnare questo primo stadio. Se impertanto nelle osser- vazioni meteorologiche fatte tra noi nel 15 marzo del 1858 non fu indicata che una elettricità positiva, cid vuol dire che dagli esperimentatori di Brusselles, di Padova e di Venezia, fu negletto o il primo periodo ante- cedente all eclisse o non ebbero elettrometri bene ap- parecchiati, come insegnarono Beccaria, Vassalli-Eandi e Volta. Abbiamo bisogno nell arte di sperimentare di fare ritorno agli ammaestramenti de’ nostri Padri. Peccato, che nell eclisse lunare non siasi proceduto con eguale ardore. Fino ad ora non mi venne fatto di riscoutrare che rare ed isolate osservazioni. Nell eclisse lunare del 24 fruttidoro, anno X°, la colonna barome- trica non si abbassÔ che di un millimetro. L’Arago vide traccie di luce polarizzata nel} eclissi lunari; ed io pure confermai un tale risultamento nell eclisse totale di luna del di 24 di novembre del 1844 (1). In tanto difetto di fisiche osservazioni nell eclissi lunari, io desiderava vivamente che dai cultori della scienza venissero moltiplicate; e nella mia impotenza della virtü visiva, invocai con lettera la generosa assi- stenza dei valenti professori Pietro Stefanelli di Firenze, Abate Pietro Parnisetti di Alessandria in Piemonte e del chiarissimo professore Lorenzo Della Casa, tutti peri- (1) Zantedeschi, Lettera ad Arago, Comptes-rendus, t. XIX, p. 1318, an. 1844. 38 DEI FENOMENI FISICI tissimi nel’ arte di osservare e di sperimentare, come lo comprovano le pregevoli loro scritture accolte -con favore dai fisici d'Italia ed Oltremonti ; perch’ essi nel- l eclisse lunare del7 di febbrajo del 1860 avessero ad istituire osservazioni igrometriche, elettriche, termiche, barometriche e della luce polarizzata. Lo Stefanelli che aveva allestiti i suoi istrumenti ne fu impedito in quella notte da gravissimo dolore di capo; ed il Parnisetti che s’ era messo all’ opera con alacrità in compagnia dei Sigg" professori di fisica, di chimica e delle scuole tecniche della cittàa di Alessandria, non potè giungere a risultamenti soddisfacenti, perchè gli strumenti non erano garantiti dall’ influenza del vento che forte spirava in quella notte. Piu fortunato fuin quella vece il Sig’. professore Della Casa, che dispose i suoi delicati apparati sulla terrazza e nell attigua sala dell Osservatorio astronomico dell Università di Bolo- gna. Lo trascriverd qui quella parte di lettera, che grazio- samente m'invio da Bologna nel giorno del 9 febbrajo 1860 : Mi sono occupato, com’ Ella desiderava nella sua lettera del 30 di gennajo, dell eclisse lunare della mat- tina del7 di febbrajo, la quale à comparsa a ciel sereno e soffiando un vento assai forte. Esso aveva incominciato molto tempo prima dell eclisse ; non fe’ sosta nel corso delle fasi e fini molto tempo dopo delle medesime. Non present durante il periodo dell eclisse, veruna par- ticolarità nella sua intensità. Alle ore 3 pomeridiane del giorno innanzi soffiava dall’Ovest; alle 9 dal Sud-Ovest; nel tempo dell eclisse dal Sud-Sud-Ovest; ed alle 9 del mattino dal Sud. Gird adunque dall’ Ovest al Sud in tutto questo frattempo ; ma siccome aveva la tendenza a questo giro prima dell eclisse, pare si debba ritenere OSSERVATI NELL' ECLISSI LUNARI. 39 che questa non abbia influito sulla sua direzione. In seguito esso retrocesse ; e dopo altretre ore, cioè alle 12 meridiane del 7 era tornato, come prima, vento d'Ovest. lo aveva collocato gli stromenti parte sulla terrazza dell Osservatorio astronomico, e parte nell’ attigua sala. Eccole in breve che cosa ho osservato : 1° Non avendo potuto far uso del magnetometro, ho consultato l'ago d’inclinazione, ed uno di declinazione molto lungo e sensibile, disposti entrambi convenien- temenie; ma nessuno di essi mi ha dato segno di varia- zione apprezzabile anche ad occhio armato. (Nora IIl°) Il Un igrometro sensibilissimo a capello, già co- strutto dal canonico Bellani', nei momenti prossimi all’ appulso ha indietreggiato dai 51 ai 48 gradi, ed indi è andato dai 48 ai 49, ov’ è rimasto stazionario. Vi è _Stato adunque avviamento prima verso il secco, e poscia verso l'umido. ILL° Nè il termometro a mercurio, nè quello del Bre- guet (per vero dire non molto sensibile) mi hanno mo- strato alcun spostamento; bensi un termometro diffe- renziale sensibilissimo nella prima metà della fase ha provato un abbassamento di 5 gradi, e nella seconda si è alzato di due. Questo termometro differenziale era sottratto all’ influenza del vento,.esemplicemente esposto alla luce lunare con una sua palla, mentre l'altra palla era riparata da quella luce. Era esso, al pari dell igro- metro, di costruzione del Bellani; ed i suoi gradi aveva- no il rapporto di 1 : 10 coi gradi della scala centigrada (Nora IV*). IV°. Il barometro , a cannello largo ma non molto, si è prima alzato, poscia si è abbassato, e si è alzato di nuovo durante la prima metà della fase. La variazione in 40 DEI FENOMENI FISICH tutto è stata piccolissima, cioè di un decimo di millime- tro, che si è rilesato al momento della massima oscura- zione. In appresso si è pure elevato, ma di poco. Si _avverta che, sebbene il barometro fosse dentro la sala attigua alla terrazza, non era del tutto sottratto al vento, che s’introduceva per alcuna finestra che dovevasi te- nere aperta per le osservazioni astronomiche. V° La iuce giallo-rossastra, che si fece vedere sulla parte oscurata del disco lunare, mi diede segno, benchè debole molto, di polarizzazione, osservata mediante la tormalina, e specialmente mediante il prisma di Nicol. Il piano di polarizzazione era inclinato per circa 30 gradi alla direzione dei raggi lunari. Osservazione del tutto nuova rispetto al piano e mol- to importante per le deduzioni, che se ne possono ricavare intorno alla natura della luce giallo-rossastra. (Nora Vi). Null’ altro fu scorto degno di notazione. Nora RE. Durante l’eclisse solare del 2 di luglio del 1666, gli Accademici di Parigi osservarono, che al foco d’uno specchio ustorio l’azione calorifica era di molto minore verso la metà della fase di quello che fosse al principio e alla fine della medesima. Essi dissero che si avrebbe avuto lo stesso effetto di diminuzione coprendo la metà dello specchio. Durante l’eclisse totale di sole del 22 maggio del 1724, i celebri astronomi Cassini, De la Hire e Delisle osservarono una diminuzione di tem- peratura a Trianon, all’'Osservatorio reale, e al Luxem- bourg. Cassini osservd a Trianon al momento della massi- ma oscurità un abbassamento di due gradi, ed ancora di un grado e mezzo, tre quarti d’ora appresso. Secondo OSSERVATI NELL ECLISSI LUNARI. k1 le tavole di De la Hire e Delisle, il termometro si abbas- sù di 6 a 8 all’ Osservatorio e di 3 gradi e un decimo al Luxembourg al momento della massima oscurità. Riscon- triamo consimili osservazioni riferite dai Sigg” Marco- relle, Flaugergues e Messier, dalle quali emerge, che l’abbassamento ed innalzamento del termometro ha co- stantemente in ogni eclisse solare seguito il periodo della fase. Nora Il. Rispetto alle osservazioni fatte intorno alle variazioni della colonna barometrica, gli autori non vanno d'accor- do. Ramazzini nelle sue effemeridi osserva che nel- l eclissi il barometro non avvisd alcuna variazione degna di essere registrata; e nell’ eclisse del 22 giugno del 1694 registro che durante l’eclisse la colonna barome- trica si era innalzata. Pitcarnius aveva fatta un’ analoga osservazione per l’eclisse dell anno 1687. Alcuni astro- nomi, come riferisce il celebre meteorologista P. Cotte, hanno creduto che l’eclisse solare contribuisca a far in- nalzare la colonna barometrica, senza pensare, che questo innalzamento possa derivarsi da altra cagione come da un condensamento dell aria prodotto da una diminuzione di temperatura. In questa sentenza do- vrebbe costantemente avvenire, che durante il periodo dell’ eclisse almeno fino al suo massimo, vi fosse innalza- mento nella colonna barometrica, e tutti gli astronomi do- vrebbero essereconcordi in questa osservazione.E ci per la diminuzione dell intensità calorifica, che concorre al condensamento dell aria. Il P.Cotteriferisce che alla zona torrida il barometro è piü alto nelle sizigie che nelle qua- drature. E secondo Montmorenci, che confronto le osser- vazioni di un periodo di 10 anni, la somma dell innalza- r À 42 DEI FENOMENI FISICI mento del barometro nelle quadrature sarebbe stata maggiore di quella delle sizigie. Egli ha attribuito questo fenomeno alle grandi variazioni alle quali soggiace l’at- mosfera nel suo clima. Secondo Toaldo, che confronto i risultamenti delle osservazioni di 40 anni del marchese Poleni e di 16 delle proprie, risulta che la colonna baro- metrica è piü alta nelle quadrature che nelle sizigie nel rapporto di 12039, 74 : 11904, 36 e ancora è maggiore l'innalzamento nell apogeo che nel perigeo nel rappor- to di 6380, 12 : 6285,74. Il Sig". Lambert ottenne il me- desimo risultamento confrontando egli le osservazioni fatte nell’ apogeo e nel perigeo a Nuremberg nel periodo di anni 11. Dopo tutto questo non si pud più dubitare che le osservazioni barometriche non sieno conformi alla legge dell attrazione universale, come è delle maree e che la medesima forza che solleva le acque del mare, diminuisca il peso dell aria sulla superficie del mer- curio. Per ci che spetta all osservazione fatta alla zona torrida si potrebbe dire che nell atto che la luna solleva e rarefà gli strati d’aria sottoposti, correnti aeree late- rali affluiscano, le quali essendo più fredde verrebbero a premere con maggior forza sopra della superficie del mercurio del barometro, e ne determinerebbero un maggiore innalzamento nelle sizigie che nelle quadrature; ma perchè questa ragione valga bisognerebbe compro- vare con una lunga serie di osservazioni che nella zona torrida il barometro si mantenga ‘costantemente più alto nelle sizigie che nelle quadrature. Dalle osservazioni meteorologiche fatte all” Osservatorio della R. Accademia delle scienze di Torino dal 1787 al 1802 risulta che la maggiore altezza del barometro fu riscon- trata alla levata del sole, vale a dire, all’ epoca della più bassa temperatura dell’ atmosfera. OSSERVATI NELL ECLISSI LUNARI. 43 Nora II. Les aiguilles aimantées, scrive Vassalli-Eandi, dont une elliptique indique le méridien astronomique, n'ont pas présenté des variations sensibles (1). Sarebbe desi- derabile che per queste delicate esperienze si mettessero alla prova gli apparati di Gauss, di Lamont, di Kreil e di Ertel precipuamente. Nora IV*. L’azione calorifica del raggio lunare non è stata meno combattuta dell influenza sui vegetali e del- l azione chimica sui corpi inorganici (2). Fa stupore che nei libri di fisica neppure italiani non si trovi fatta menzione dell antica luminosa scoperta del nostro Ge- miniano Montanari. Egli ebbe a scrivere, « che il calore lunare, oltre d’essere stato asserito da Aristotele e sanzionato dal detto comune, che stabilisce Noctes in plenilunio sunt tepidiores, ce lo addita F esperienza ancora di uno specchio ustorio grande, col quale rac- colti i raggi della Luna, e fatti ferire in un termometro assai delicato di moto, si vede mostrar più gradi di ca- lore, che prima non faceva (dissi d’uno specchio ustorio assai grande, e termometro delicato di moto, perchè cogli ordinarj, anzi di mediocre grandezza, e con ter- mometri pieni d’altro che d’aria, non se ne vede effetto sensibile). Nelle altre stelle niuna esperienza immediata ce ne fa fede ; ma ce ne persuade la râgione, mentre ve- diamo che il lume va sempre dal calore o poco o molto accompagnato. » (3) (1) Observations météorologiques faites pendant l’éclipse du soleil, du 21 pluviôse, an XII; Mémoires de l’Académie de Turin, vol. XIV, p. 119. (2) Opuscoli filosofici di Paolo Frisi, pag. 1, Milano, 1781. (3) L'Astrologia convinta di falso, ecc., di Geminiano Monta- nari, p. 5, Venezia, 1685. ke DEI FENOMENI FISICI Il Toaldo ha cercato di confermare il detto comune, e di rilevare il calore della Luna per altra via. Ha som- mato per lo spazio di quarant’ anni (dalle Osservazioni del Sig”. marchese Poleni) i gradi del termometro da una parte per li quattordici giorni intorno ai plenilunj, dall altra per li quattordici giorni intorno ai novilunj, eraccolse che il calore del plenilunio in generale supera quello del novilunio di 8/100, ossia di 1/12 di grado cir- ca. Cosi il calore della Luna, comunque tenuissimo e se- paratamente insensibile, raccolto perd in molti giorni si fa sentire (1). Avverte tuttavia il Sig'. Prof. Pianciani, che per poter conchiudere qualche cosa con fondamento, sarebbe uopo di molte di queste somme (2). Anche il celebre Paolo Frisi, sebbene acerrimo oppo- sitore alle dottrine del Toaldo sulle influenze degli astri, concesse potersi osservare il debole calore lunare, ma solo con certi particolari termoscopj. « Sono riusciti lungamente vani (egli scrive) i tentativi dei Fisici Inglesi, Tedeschi, Francesi ed Italiani per vedere se, conden- sando la luce lunare anche cogli specchi piu grandi, e facendola cadere sul termometro, vi si potesse portare qualche variazione. Ë convenuto dare come una nuova forma al termometro, perchè la variazione vi divenisse sensibile » (3). Dell antica esperienza del Montanari trovo che ne parlarono i dotti Autori del Caffé, i quali anteposero le recenti esperienze oltramontane all’ antica del Monta- (1) Della vera influenza degli astri, ecc., di Giuseppe Toaldo, p. 51, Padova, 1770. (2) Raccolta scientifica di Fisica e Matematiche di Roma, anno ÎT, n° 10 del 15 maggio 1846, p. 166 : calore lunare. (3) Opuscoli filosofici, p. 9. OSSERVATI NELL' ECLISSI LUNARI. 45 nari. Essi ritennero come indubitato quanto scrisse il Musschenbroek, che venne riprodotto da tutti gli altri fisici. « La luce della Luna riflessa da uno specchio usto- rio, o per una lente grandissima condensata in uno stret- to foco, ove sia posto un sensibilissimo termometro, non muove punto il liquore in esso éontenuto,'e percid nè freddo nè calore sensibile si scopre nel foco dei raggi lunari per arte sinora cognita, come Hoock, la Hire, Vol- lette, Tschirnause con esperienze espressamente insti- tuite dimostrarono : le quali esperienze distruggono l'opinione tanto degli antichi, che attribuivano alla Luna una forza riscaldante ; quanto di Paracalso, dell Elmon- tio e d’altri, che i raggi della Luna umidi e freddi fa- cevano » (1). Vennero a nostri giorni le esperienze del Sig’. Cav. Prof. Macedonio Melloni a comprovare l’esistenza del calore lunare, la quale essendosi proclamata dal mondo scientifico come una nuova originaria scoperta, ho cre- duto riferire quanto era stato fatto e detto su questo argo- mento in Italia. « Una lente (egli scrive) a scaglioni d’un metro di dia- metro, cosiruita da Henrico Lepante, e destinata per l'Osservatorio meteorologico del Vesuvio, avventurata- mente mi giunse. Per istudiare senza pericolo l’aggiu- stamento dei diversi anelli, come pure la distanza e l'ampiezza del foco, io esposi questo magrifico pezzo di ottica ad un bel chiaro di Luna, e guidai la lente, col doppio movimento dirotazione del quale essa è suscettiva, in un piano esattamente perpendicolare alla direzione dei raggi. La luce che cade sulla superficie della lente (1) Introductio ad philosophiam naturalem, auctore Petro Musschenbroekio, tom. II, pag. 173, Patavii 1768. — Histoire de l’Académie Royale, an. 1705, p. 455. kG DEI FENOMENI FISICI si concentra, ad un metro circa di distanza, sopra uno spa- zio circolare di un centimetro di diametro. Questo pic- colo cerchio brillantissimo e ben conterminato nel suo perimetro, avendo una grandezza sensibilmente eguale alla sezione dei tubi che si applicano alle mie pile termo- scopiche, mi suggeri l’idea di provare la sua azione su queste pile. I preparativi per instituire l’esperienza fu- rono tosto fatti, ed una deviazione notabile si sviluppô sulreometro moltiplicatore, tosto che i raggi, penetrando nell’interno del tubo,vennero a colpire la faccia anteriore dell apparato. Meravigliato della forza di quest’ azione, e dubitando ch’ essa non derivasse dal calorico lunare, io collocai la mano ad una certa distanza innanzi al- l'apertura ; e l'indice del reometro ritornû tosto a zero, ‘ lo oltrepassd, e prese una deviazione contraria : prova evidente che il suo movimento primitivo derivo da un irraggiamento frigorifico, vale a dire da un abbassamen- to ditemperatura nella faccia della pila esposta al foco. Fu facile assegnare l'origine di questo freddo. Come la lente si ritrovava sul poggiuolo aperto e sotto un cielo perfet- tamente puro, ella deve, a cagione del grande potere emissivo del vetro, irraggiare il suo calorico in abbon- dauza verso lo spazio, ed abbassare cosi la sua tempe- ratura al di sotto di quella della pila, ch’ era inviluppata dal suo astuccio metallico, e collocata nell’ interno dell appartamento. Fino a che la pila era difesa dal co- perchio metallico, il debole irraggiamento di questo non le permetteva di risentirsi dell influenza di questo fred- do della lente; ma tosto che il coperchio fu abbassato, lo scambio calorifico ebbe luogo fra i due corpi e la pila; perdendo essa più diquello che riceveva, dovette neces- sariamente abbassare la temperatura della sua faccia scoperta, e produrre cosi la corrente elettrica che ge- OSSERVATI NELL ECLISSI LUNARI. 47 nera la deviazione dell ago del reometro. Per rimediare a questo inconveniente io trasportai la lente al di dentro della finestra che risponde al poggiuolo, e feci applicare alla finestra una stuoja in modo da poteria sollevare a fine di lasciar entrare nel! appartamento i raggi luminosi, od abbassarla per intercettarli. [lo tenni la stuoja abbassata fino a che l’equilibrio della temperatura fu stabilito; e dopo essermi assicurato che non v’ era alcuna devia- zione nel reometro allorchè abbassava il coperchio della pila, ch’ era sempre al foco della lente, io feci giun- gere sullo strumento la luce lunare : si manifesto una deviazione di aleunigradi dal lato del calore. Ho ripetuto tosto l’esperimento, e con mia grande sorpresa la devia- zione ebbe Iuogo in senso contrario ..... » « Alcuni istanti di riflessione bastarono per convin- cermi che questi cangiamenti di direzione erano dovuti, secondo ogni probabilità, a dei soffj dell’aria esterna, che penetrando di tempo in tempo nella camera, giun- gevano fino alla faccia scoperta del corpo termoscopico. lo avrei potuto disporre le cose in modo che l’aria non potesse trovare accesso dietro la lente; ma, guidato dalla teoria dell identità (del calorico e della luce), e dall” esperienza ben conosciuta di Saussure relativa- mente al termometro collocato al fondo d’una cassa di vetro, ho creduto che avrei meglio raggiunto lo scopo introducendo nel} interno del tubo due diaframmi di vetro perfettamente diafani e ben puliti sulle loro quat- tro faccie : il primo ad una piccola distanza dalla pila ; il secondo vicinissimo all apertura. lo montai adunque a questo modo i tubi della mia pila, e alla prima occasio- ne favorevole rifeci l’esperimento. L'indice dell’ appa- rato rimase da principio stazionario per aleuni istanti, poi incomincid a deviare lentamente, e dopo 4 a 5 mi- 48 DEI FENOMEN# FISICI nuti s’arresto in una maniera stabile sopra un arco di 3°,7. lo ritirai la pila dal foco, e la collocai da un lato, rimanendo l’apertura sempre rivolta verso il centro della lente : la deviazione incomincid tosto a diminuire, e in alcuni minuti l'indice ritorno a zero. Ho ripetuto più volte la medesima operazione, ritirando la pila ora dal!” uno ora dal! altro lato, e sempre l’ago devid essen- do al foco, e ritorno allo zero fuori di questa posizione. É inutile ripetere che il senso della deviazione corri- spose a quello dell azione calorifica.» « Dunque l’esperienza è perfettamente netta, e non puÿ lasciare ombra di dubbio. In fatti ebbi l’occasione di ripeterla più tardi alla presenza di Belli, Professore di Fisica all’ Università di Pavia; di Mossotti e Lava- : gna , Professori all Università di Pisa; e di molti altri Dotti distinti, i quali tutti uscirono dal mio gabinetto convinti che la luce della Luna è calorifica. » « Allorchè io richiamai alla mente che i Fisici che tentarono di discoprire il calorico lunare nel corso del secolo passato impiegarono, dietro i consi- gli di Lalande, delle lenti di 1" e 1" 33 di diametro, e il termoscopio sommamente sensibile di Amontons, io dubitai fortemente che i risultati negativi annunziati da questi Fisici s’attenessero in gran parte al freddo svi- luppato nelle loro lenti per l’irraggiamento celeste riuni- to al freddo prodotto dalle agitazioni dell aria este- riore, alla quale i loro istrumenti erano esposti; in modo che io non dispero del tutto di rendere il fenomeno sensibile co’ termoscopj a dilatazione or- dinaria. » « Frattanto io potei assicurarmi, cogli stessi mezzi attuali di osservazione, che l’azione calorifica della Luna varia, come dovevasi prevedere, non solamente OSSERVATE NELL ECLISSE LUNARI. 89 coll etàa, ma ancora coll’ altezza di questo astro al di sopra dell orizzonte. Una piccola deviazione del piano della lente fuori della direzione normale ai raggi di- minuisce considerabilmente l’effetto. In queste diffe- renti circostanze ho avuto delle deviazioni che varia- rono da 0°,6 fino a 4°,8. L’azione attraverso i vetri si effettua in una maniera cosi lentamente graduale, che l'indice dell apparato si muove con una regolarità am- mirabile, e senza soggiacere alla piu piccola oscillazio- ne, sia uscendo daila sua posizione di equilibrio allor- chè si colloca il corpo termoscopico al foco della lente, sia ritornandovi allorchè si ritira appena questo corpo fuori del foco, mantenendolo tuttavia sempre rivolto alla lente. Ripetuta l’esperienza sotto diverse Lune, lesperienza è sempre riuscita; vale a dire, il risultamen- to & stato piu o meno pronunciato, ma 2ndicante sempre un aumento di temperatura. Io conchiudo adunque, che il fatto dell esistenza del calorico nell irraggiamen- to della Luna è al tutto certo. Egli non si tratta piu che di misurare quest’ azione calorifica, e di vedere: 1° qual è il suo valore in gradi termometrici; 2° qual è il suo rapporto coll irraggiamento solare . [o posi mano a risolvere queste due questioni ; ma, a proposito dell ulti- ma, sotto qual grado di approssimazione si deve consi- derare la frazione data da Bouguer per rap- 300000 presentare il rapporto della intensità luminosa della Luna a quella del Sole ? » (1). Io non parteggio col Melloni rispetto all’ identità della luce col calorico; e in altri miei seritti ho esposta la (1) Puissance calorifique de la lumière de la Lune, par M. Melloni. — Comptes-rendus de l'Académie des Sciences du 23 mars 14846.— Archives, T. I, p. 298, ann. 1846. À 50 DEL FENOMENI FISICI somma delle ragioni (1) che mitennero fermoin questasen- tenza. Come mai pensare all’ identità assoluta fenomenale della luce e del calorico, che presentano non pochi effetti diversi? In queste stesse sperienze del Melloni brillan- tissimo era il foco della lente, e l’azione calorifica cosi tenue e variata da mettere in forse la realtà de’ suoi risul- tamenti. lo neppure convengo sull efficacia di quel vantato irraggiamento frigorifico.Ripeterd ancor qui, chenonnego l'irraggiamento a basse temperature ; madird che troppo a questo si attribuisce, e nulla o quasi nulla all azione di contatto, prodotta dai movimenti idrostatici (2). Non trasportiamoci nell ipotetico e nell imaginario ; stiamo alla realtà dei fatti, più amatori di questi, che delle nostre opinioni. Aggiungerd a tutto questo, che il Melloni si mostro ignaro dell originario esperimento del nostro Montanari e di quanto scrisse il Frisi, 1 quali parlano dell esisten- za del calorico lunare reso sensibile co” termometri a dilatazione ordinaria. Non & più dunque una speranza, un voto; è una realtà ed un fatto della natura; ele miestesse sperienze non hanno altro carattere, che quello di una conferma netta e precisa. In luogo della lente io adoperai uno specchio del dia- metro di 0" 60 ; la distanza focale del quale era di 0" 19. L’apparato termo-elettrico era quello costruito da Gur- jon. Neiï plenilunj più belli, che mi ebbe a presentare l’atmosfera di Venezia nell estate del 1848, dirigendo (4) Raccolta fisico-chimica Italiana, T. IT, p. 299, ann. 1847. Memoria III: Del potere diatermico e atermico dei corpi, con alcune considerazioni sulla eterogeneità degli efflussi calorifici, e loro identità colle irradiazioni luminose. — Repertorium der Physik, VIII, p. 328, ann. 1849. (2) Raccolta fisico-chimiea Italiana, T. 1, p. 462, ann. 1846. OSSERVATI NELL' ECLISSI LUNARI. 51 una faccia della pila nel foco dello specchio, ebbi una deviazione cirea di 5° ad indice fisso. Lo specchio era collocato nell’ interno di una stanza rivolto al disco lu- nare, ed una faccia della pila era tuffata nel foco lumino- so in un modo obliquo, da presentare l’altra faccia, ch’ era coperta, ad una delle pareti laterali della stanza. L’ atmosfera era perfettamente tranauilla, come po- teva ancora assicurarsi dall acqua stagnante tranquil- lissima della laguna, che aveva la sembianza di un terso cristallo in que’ tratti che riverberava il raggio lunare. Anche il termometro a spirito di vino, collocato nel foco dello specchio, diede un sensibile movimento : non giunse perd, ne” saggi ch” io feci, mai ad un grado. Il bulbo era di due millimetri scarsi, e la grandezza del grado di sei millimetri. (Zantedeschi, Annali di Fisica, p. 134. Padova co’ tipi di A. Sicca, 1849-1850). Nota V. IL est donné lecture d’une lettre de M. Zantedeschi à M. Arago. — Nous en extrairons ce passage : « Pen- dant l’éclipse totale de lune du 31 mai 1844 (Comptes- rendus, t. XVIII, p. 1119), vous découvrites des traces manifestes de polarisation, en analysant, à l’aide d’un polariscope, la lumière rougeâtre et diffuse qui, aumoment même de ia conjonction, éclairait la totalité du dis- que de l’astre. Pendant l’éclipse lunaire du 24 novembre 1844, j'ai confirmé pleinement le phénomène de pola- risation que vous avez découvert. » (Comptes-rendus de ” J'Acad. des Sciences de Paris, t. XIX, p. 1318, ann. 1844). AS U OBSER V ATIORS SUR LA NATURE DES ACTIONS MÉTAMORPHIQUES QU'ONT SUBIES LES ROCHES DES ENVIRONS DE CHERBOURG, Par M. DAUBRÉE, Ingénieur en chef des Mines, Doyen de la Faculté des Sciences de Strasbourg, Membre correspondant de la Société. ” ie —e—— Les roches schisteuses des environs de Cherbourg ont été rapportées par les auteurs de la carte géologique de la France au terrain cambrien. S'ilest difficile de déterminer avec précision l’âge de roches qui ne présentent plus de vestiges de fossiles , il est au moins un fait qui ne paraît plus pouvoir être mis aujourd'hui en doute: c’est que ces roches schisteuses et cristallines sont d’origine sédimen- taire et qu’elles ont subi depuis leur dépôt la transforma- tion minéralogique, caractérisée par le mot de métamor- phisme. 1° CERTAINS SCHISTES VERTS QUALIFIÉS DE STÉASCHISTES SONT DE NATURE CHLORITIQUE. La roche la plus développée dans la contrée de Cherbourg a recu depuis longtemps le nom de stéaschiste. Cependant parmi les schistes verts con- fondus sous ce nom, il en est, comme ceux que l’on exploite pourardoises au sud-ouest de la ville (1), quime 4) Par exemple dans les carrières de Mme Veyrassat. DES ACTIONS MÉTAMORPHIQUES. 23 paraissent d’une autre nature. En effet les paillettes vertes de dimension microscopique qui. les colorent, et qui sont couchées dans le sens des feuillets, sont facile- ment solubles dans l'acide chlorhydrique dont l’action décolore la roche. Ces paillettes différent donc du tale et de la stéatite qui ne sont pas attaquables dans les mêmes conditions; elles ont d’ailleurs les caractères de la chlorite. Ce qui confirme cette identité, c’est que ce dernier minéral s’est souvent isolé, en paillettes parfaitement cristallisées, dans les veines de quartz qui traversent les schistes, et où il est quelquefois accompagné de pyrite de fer. Par son gisement et par sa composition le schiste chloritique de Cherbourg rappelle tout à fait celui du Taunus (aux environs de Wiesbade), mieux encore ceux qui sont si développés dans les Alpes, par exemple dans le massif du Saint-Gothard ; enfin ceux de la contrée de Slatoust dans l'Oural. Le schiste de Cher- bourg se rapproche beaucoup aussi des phyllades des Ardennes où l'analyse chimique indique la présence de la chlorite, même dans les variétés où ce minéral est indiscernable à l'œil. J'ajourerai que je n’ai pas rencontré le tale parmi les sécrétions de ces prétendus schistes magnésiens. Quant au quartzite du Roule, avec ses veines de quartz hyalin, il est tout-à-fait identique par ses caractè- res minéralogiques à celui du Hundsruck. 29 DÉVELOPPEMENT DU FELDSPATH DANS LES VEINES ET LES ROGNONS DU SCHISTE CHLORITIQUE ; PRODUCTION DE PEGMATITE. Parmi les caractères de ces roches, il en est un encore sur lequel je crois devoir attirer l'attention ; c'est 54 OBSERVATIONS SUR LA NATURE le développement du feldspath dans leur intérieur. La région où est entaillé le Port militaire en offre de nom- breux exemples. Du feldspath ayant tous les caractères de l’albite se rencontre souvent dans les veines quartzeuses qui cou- pent les feuillets schisteux, et où il a cristallisé dans des géodes; il présente alors une grande ressemblance avec la péricline des Alpes. Comme les veines de quartz et d’albite cristallisés pénètrent jusque dans les couches de poudingues quartzeux, on peut conclure que leur for- mation se lie à une action métamorphique. Mélangé en plus forte proportion au quartz, le feld- spath constitue en outre une sorte de pegmatite, ordi- nairement de teinte rose, qui forme des rognons très aplatis et couchés entre les feuillets du schiste. Les rognons, qui atteignent plusieurs décimètres de longueur, sont isolés de toutes parts; ils ont la même forme et la même disposition que les rognons de quartz dans la variété de schiste de la même localité à laquelle on a donné le nom de noduleux. Selon toute probabilité, les rognons de pegmatite sont, de même que les rognons quartzeux, un produit de la sécrétion des roches qui les renferment. Il paraît impossible de considérer les veines etrognons de quartz comme des produits de la voie sèche ; car on ne peut imiter le quartz parla fusion. D'ailleurs la chlorite qui y est disséminée témoigne que latempérature àlaquelle le quartz s’est formé n’a pas été très élevée. Au contraire mes expériences synthétiques ont appris que l’eau sur- échauffée en présence de beaucoup de silicates en isole du quartz cristallisé identique avec celui de la nature. C’est aussi sous l’action de l’eau suréchauffée qu'ont sans dou- te pris naissance ces veines el rognons des schistes de DES ACTIONS MÉTAMORPHIQUES. 55 Cherbourg où le quartz se trouve soit seul, soit mélangé de feldspath. Pour les rognons de pegmatite isolés d’une manière toute semblable au milieu de ces schistes chloritiques, on ne peut admettre davantage qu'ils soient un produit de la voie sèche. Ils paraissent avoir été formés à peu près dans les mêmes conditions que les veines de quartz pur auquel ilsse rattachent par degrés insensibles. On a donc ici un exemple remarquable d’une roche très voisine du granit qui a été évidemment formée sans passer par une fusion proprement dite ; mais selon toute probabi- lité dans ces conditions extrêmes que j'ai cherché à dé- finir et à imiter par l’expérimentation où la voie humide développe des affinités semblables à celles de la voie sèche et produit des silicates anhydres tels que le py- roxène ou le feldspath (1). Je n'ai pas observé le feldspath dans les veines de schistes situés au Sud de la ville ; il semble que l’action métamorphique ait été en se dégradant dans cette di- rection à partir du Port. 3° EFFETS D'ÉTIREMENT ET DE GLISSEMENT RECONNAIS- SABLES DANS LES ROCHES SCHISTEUSES ET LES QUARTZITES. Diverses observations ont appris dans ces derniers temps que la structure feuilletée si fréquente dans les ter- rains anciens résulte de pressions et de glissements que ces roches ont éprouvés, en même temps qu’elles subis- saient une transformation chimique, et cette conclusion (1) Études et expériences synthétiques sur le métamorphisme et sur la formation des roches cristallines. Annales des mines ge série, t. XVI, p. 155 et 393, 1859 ; et Mémoires de l’Institut, savants étrangers, t. XVII. — Un mémoire antérieur sur ce sujet a paru dans le même recueil, t. XII, 1857, et Bulletin de la Société géologique de France, 2e série, t. XV, p. 97, 1858. D fa 56 DES ACTIONS MÉTAMORPHIQUES. a été confirmée par des expériences (1). Des actions méca- niques ont produit dans lesroches de la contrée qui nous occupe, non seulement une structure feuilletée très nette, mais aussi l’aplatissement des nodules de quartz ou de pegmatite dans le sens général de leurs feuillets. On peut même remarquer que les divers éléments de beaucoup de géodes, quartz, feldspath et chlorite, ont subi une sorte d’étirement linéaire. Certaines géodes quartzeuses sont même allongées suivant des formes tubulaires, de manière à rappeler les cellules étroites et parallèles de certains polypiers. A la montagne du Roule, le quartza été brisé suivant des systèmes de fissures assez réguliers, les uns perpendicu- laires, les autres parallèles aux couches. En outre ces cou- ches présentent à leur séparation des surfaces striées semblables à celles que l’on observe souvent sur les parois des tailles, qui ne peuvent être dues qu’à un frottement énergique. Ces striessont en général dirigées suivant les lignes de plus grande pente des couches. A la première vue ces surfaces striées rappellent égale- ment celles qui ont été observées à la surface de régions considérables du globe, telles que la Scandinavie, l’'Amé- rique du Nord et les Alpes, et qui sont un témoin sai- sissant de la puissance des agents de transport qui ont produit le phénomène erratique. Mais il y a cette diffé- rence essentielle que dans les quartzites du Roule, les stries, au lieu d’avoir été burinées à la surface du sol, ont été produites dans l’intérieur des couches qui, en se ployant, devaient frotter les unes sur les autres de la manière la plus énergique. (1) Études et expériences synthétiques sur le métamorphisme. — Voir 2e partie, chapitre 3, et 3° partie, chapitre 40, ce qui concerne le métamorphisme de structure. a ——_- 0 -———————— ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE DÉPARTEMENT DE LA MANCHE, Par M. BONISSENT. DEUXIÈME PARTIE (1). A ———— Ç—————— le Époque. — TERRAINS PRIMITIFS. Synonymie : Roches stratifiées azoïques. Sol primordial (Werner et Cordier). Roches stratifiées primitives (Buckland). Terrains cristallisés (Dufrénoy et Elie de Beaumont). Roches métamorphiques (Lyell, Beudant, etc.). TALCITE, MICASCHISTE, GNEISS. Ier ÉTAGE. — TALCITE W Comprenant le stéaschiste de MM. Brongniart et d’'Omalius; partie des schistes ardoises de M. d'Omalius et des phyllades de M. Brongniart; la chlorite de M. d'Omalius; schiste talqueux, talschiste, talkschiefer;, — composé de tale quelquefois pur, mais plus ordinairement mélangé, soit de quartz, soit de feldspath, soit de chlorite, ce qui donne lieu à quatre sous-espèces. Contexture schistoïde. Éclat ordinairement luisant, couleurs variées, Cet étage est représenté chez nous par une zône de trente kilomètres de longueur, sur un kilomètre, à-peu- près, de largeur. Elle borde la côte N., sans interruption sensible, depuis la pointe du Heu (commune de Brette- ville) jusqu’à l'extrémité O. d’une baie dont l'accès est limité par le relief sur lequel est assis le fort d’'Omon- ville-la-Rogue. (4) 1repartie: Mém. Soc. Imp. Sc. nat. Cherb. T. VE, p. 73. 58 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE La rade de Cherbourg est complètement renfermée au milieu des talcites. A l'E., ils ont pour limites: les terrains granitique et cumbrien ; à l’O., les roches clasti- ques et d’épanchement; et au $S., les protogines et les métaxites. De cette zône se détachent deux bandes parallèles, courant N.etS., de plusieurs kilomètres de longueur, sur cent mètres, à-peu-près, de largeur: Elles suivent, l'une, la route de Cherbourg aux Pieux, et l’autre, celle : de Tourlaville à Valognes. Quelques lambeaux isolés sont disséminés sur les communes de Jobourg, d’Airel et de la Chapelle-en-Juger. Les talcites ont généralement une direction de l'E. un peu N. à l'O. un peu S., et plongent assez souvent au $. un peu E., en formant avec l'horizon un angle qui varie de 40 à 60 et même à 75°. Ils offrent un grand nombre de variétés intéressan- tes que nous décrirons chaque fois qu’elles se présen- teront. En partant de Virandeville, limite d’une des ramifica- tions que nous venons d'indiquer, on marche constam- ment jusqu'à Cherbourg, sur les talcites phylladiformes verdâtres ou bleuâtres, doux et onctueux au toucher, toujours luisants , lorsqu'ils ne sont point altérés. C’est cette espèce que nous considérons comme la plus infé- rieure des talcites, dans l’ordre de superposition. Au lieu ditles carrières, le talcite contient beaucoup de fer sulfuré (1) en cristaux groupés, unis à de petits cristaux de carbonate de chaux. On y voit aussi du cal- caire blanc à grain très fin, en lits excessivement min- ces. Leur surface est fréquemment recouverte de den- (1) Pyrite martiale. DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 59 drites dues aux infiltrations de matières métalliques représentant des arbres, des mousses et des fucus. La tranchée du chemin de fer, depuis Cherbourg jusqu’à la gare de Martinvast, est ouverte, en grande partie, dans ce talcite. A la Polle et à Equeurdreville, il est verdâtre, lustré, offrant, dans quelques unes de ses fissures, du carbonate de chaux cristallisé, du fer sulfuré et du fer oligiste brillant. Celui sur lequel est assise l’église de Tourlaville, et qui se retrouve à la Glacerie et à l'O. du Vast, dans un petit vallon où coule la Saire, est identiquement le même. Ces talcites sont plus ou moins chloriteux, tra- versés par des veines de quartz blanc, amorphe, et renferment de petits amas de chlorite verte. Au Roule, comme à la Glacerie, il est en stratifica- tion discordante avec le grès silurien sous lequel il re- pose immédiatement. On l’a mis à découvert, à l’épo- que de l'exploitation des carrières qui se trouvent au pied de la montagne, sur le bord de la route impé- riale. Ce talcite est tantôt à grain fin, phylladiforme, brunâtre, quartzifère, rude au toucher; tantôt il est lus- tré, bigarré de rouge, de jaune et de gris, prenant quel- quefois l’aspect zôné sur un fond gris-verdâtre, semé de petites parcelles de talc blanc. Lorsque cetteroche se dé- compose, elle seconvertiten une argile bleuâtre, soyeuse, très-onctueuse. Aux talcites du Roule sont subordonnés des quartzi- tes talcifères rouges et jaunes, schistoïdes, et du quartz grenu blanc, alternant avec de très-petits lits de tale noirâtre ou verdâtre chloritique. Quelquefois le quar- tzite est à grain presque fin, grisätre; mais souvent il prend, avec la teinte grisâtre, les nuances blanche, grise et rouge de brique qui le rendent bigarré. 60 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE Le talcite et le quartzite silurien du Roule ont été pénétrés par une subtance ferrugineuse hydroxidée. Cette pénétration a eu lieu après la consolidation et le redressement des terrains cumbrien et silurien, lorsque les eaux des sources qui alimentaient les lacs et les fon- taines du terrain devonien arrivaient des profondeurs de la terre chargées d’une immense quantité de substan- ces métalliques, qu'elles tenaient en suspension et qu'elles déposaient ensuite. Ce fait, répété pendant un très-grand nombre de siècles, a laissé dans les arrondis- sements du Nord de notre presqu'île, après l’évapora- tion complète des eaux, lorsque les sources se sont taries, de nombreuses traces de fer hydroxidé qui ferait la richesse de nos contrées s’il était assez abondant pour être exploité. Nous avons remarqué, à la baie de S'°-Anne (commu- ne d'Équeurdreville), un talcite très-cristallin, nacré, à feuillets excessivement minces, poli comme une glace, offrant cependant, comme tous les talcites, de petites rides semblables à celles que présente la surface des matières fondues, lorsqu'elles se refroidissent après avoir été soumises à l’ébullition. Ses teintes sont le vert- pomme, le jaunâtre, le gris-blanchâtre, le rose, le cou- leur de chair, etc. Ilse distingue de ceux au milieu des- quels il est placé, non seulement par les caractères que nous venons de lui reconnaître, mais aussi par sa grande friabilité. Les talcites dans lesquels sont creusés le bassin et l’avant-port de commerce, ceux qui forment l'ile Pelée, et le sol sur lequel est bâti Cherbourg, quoique de même nature que ceux de Virandeville, d’Octeville et d'Équeurdreville, se présentent ici sous un autre aspect, comme on peut s’en convaincre par l'examen de ceux DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 61 qui se trouvent sous la place d’Armes. Ils sont verdâtres, chloritiques, assez habituellement luisants et traversés par des veines et filons de quartz blanc amorphe. Ils renferment des amas de quartz gras, blanc, associé à de la chlorite verte cristallisée en lames hexagonales, mais plus ordinairement grenue. La chlorite jaune ne s’y ren- contre qu'en très petite quantité; elle est jaune-tendre, luisante, concrétionnée. Le quartz blane, grisätre, brun- rosâtre, et le quartz calcédoine, ce dernier au moulin de Belfonds, constituent quelquefois des lits de peu d’éten- due au milieu de ces roches. Si de la place d’Armes, nous nous dirigeons vers le port militaire, nous remar- querons que les talcites, sans perdre leur couleur bleuâtre ou verdâtre, admettent dans leur pâte des grains sableux de quartz hyalin, avecrognons ovoïdes et plaques du même quartz, tantôt blanchâtre, tantôt brunâtre, tantôt enfin grisâtre, enveloppés par des feuillets tal- queux. Cette variété, dont les nodules varient de grosseur et atteignent souvent trois décimètres etplus de diamètre, est nommée noduleuse ou glandulaire à gros grain. Le quartz est pénétré dela matière du talc etdela chlorite, et la texture fibreuse ou grenue de ces minéraux est impri- mée, non seulement sur la surface du quartz, mais encore elle se voit distinctement dans l'intérieur des fragments ovoïdes brisés, ce qui prouverait en faveur de l'opinion des géologues qui veulent que les roches pri- mordiales soient des roches sur generis, et non des ro- ches métamorphiques (1). M. Brongniart s'exprime ainsi (1) On nomme métamorphiques ou métamorphisées diverses roches soit éruptives, soit de sédiment, qui ont été modifiées par la chaleur des roches plutoniques, par les filons JuArHeUr, par les émanations gazeuses, etc. Suivant plusieurs géologues, le contact des roches de nature 62 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE à l'égard du quartz pénétré de la matière talqueuse : « Il n’est pas permis de supposer que le quartz déjà » formé ait été roulé, transporté et enveloppé dans le » talcite, à la manière des cailloux roulés ou des peti- » tes pierres qui font partie des poudingues ; mais, on » ne peut guère douter, d’après cette structure et cette » pénétration des parties, que le quartz, le tale et le tal- » cite ne soient de formation contemporaine, ou à très » peu près, qu'ils n'aient été dissous dans le même liqui- » deet qu'ils n’en aient été précipités en même temps en » prenant chacun la structure qui lui est propre. » (1) Les nodules sont quelquefois recouverts , sur quel- ques points, de lamelles très fines de carbonate de chaux. Insensiblement les grosses glandes, plaques ou rognons quartzeux, disparaissent et sont remplacés entièrement par des grains sableux; dans ce cas, le talcite prend le nom de talcite glandulaire à petit grain, offrant des nuances très variées, soit verdâtres, soit grisâtres, soit jaunâtres, soit rougeâtres, soit blanchâtres, etc. Les tal- cites à gros et à petits nodules paraissent renfermer des lits assez minces de talcites uniformes, feuilletés, verdâtres, blanchâtres, rosâtres, grisâtres, bleu-noirâtres, carburés, etc., qui ont peu d’étendue et ne se continuent souvent que. l'espace de quelques centimètres. Ces teintes variées qui rendent la roche bigarrée, ne sont point des lits distincts de ceux constituants la roche principale , spécialement dans l'espèce à gros nodules, mais bien des accidents de couleur et de texture. différente peut produire des effets électro-galvaniques suscepti- bles de les modifier. C’est à ce contact qu'ils attribuent le méta- morphisme des roches. (1) Considérations sur la classification des terrains, par M. Brongniart. (Annales des mines, t. 35, p. 116) DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 63 Le talcite ne conserve pas longtemps seuls les deux éléments quartz et tale, bientôt le feldspath vient s’y ajouter et donne naissance à un stéaschiste feldspathi- que. Cette roche formait presque, à elle seule, le sol où l’on a creusé l’arrière-bassin du port militaire. Elle est à grain plus ou moins fin, ou à grain moyen, solide et très-serré, lorsqu'elle ne présente point un commence- ment d’altération. Les parties quartzeuses et feldspathi- ques sont comme noyées dans une pellicule de tale ver- dâtre, blanchâtre, grisâtre ou rosâtre. Le feldspath, dans l'espèce à grain moyen, lui imprime l'aspect proto- ginique. On retrouve ces roches à Tonneville, à la Lan- de-Misère, carrière des Bondes (commune d’Équeurdre- ville); mais, dans ces localités, elles commencent à s’alté- rer et s’éloignent du type originel ; on pourrait leur don- ner le nom de métaxite primordial talqueux : leur direc- tion est de l'E. à l'O. avec plongement au N. Les roches dont nous avons parlé (1), et que nous rangions, avec quelque doute, parmiles protogines, doi- vent être considérées, après nouvel examen, la première comme un talcite feldspathique, et la deuxième, comme filon de quartz et de feldspath avec matière stéatiteuse injecté dans les talcites ; elles sont très voisines des pro- togines avec lesquelles on peut fort bien les confondre. Des filons, veines et veinules de quartz blanc amorphe, à aspect gras, avec petits cristaux pyramidaux de quartz hyalin, traversent presque toujours les talcites à petits nodules, et leur feldspath blanc ou jaune-rosâtre laisse apercevoir, sur les faces des fissures, de petits cristaux tabulaires. Nous avons remarqué, dans les talcites de lar- (1) 17e partie, 1. c., page 137. 64 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE rière-bassin du port militaire de Cherbourg, du car- bonate de chaux spiciforme ferrifère, de petits amas de stéatite avec du talc blanc chloritique enveloppant de la calcédoine grise et recouvert intégralement par des cris- taux très-nombreux de pyrites cristallisées. On y voit encore des nids de plomb sulfuré et des lits ou couches de fer oligiste schistoïde, contenant du quartz calcédoi- ne, de petites agates et de l'oligiste écailleux, auxquels viennent s'ajouter de gros filons de quartz amorphe. Le gisement le plus considérable du fer oligiste (hematite rouge) existe à Équeurdreville, non loin du fort des Couplets. Au village des Gaux, les talcites sont feldspa- thiques, très décomposés à la surface du sol; et depuis ce village jusqu'à la Lande-Misère, on retrouve toutes les variétés de talcite, spécialement sur le revers du côteau N.-0. Ils sont traversés par la protogine dont on aperçoit des masses considérables sur le parcours du chemin que nous venons de citer. On remarque aussi dans ces roches des amas de feldspath rose et jaunâtre, avec de la calcédoine grise et blanchâtre. Au hameau de Sèche-Mare reparaît le filon de quartz, de feldspath et de chlorite, que nous avons eu occasion de voir au port mi- litaire de Cherbourg. L'église de Querqueville est bâtie sur un talcite ver- dâtre, chloritique, lustré, quartzeux, contenant de peti- tes lamelles de calcaire rosâtre. Il est quelquefois glan- dulaire feldspathique ; sa direction est de l'E. à lO., à- peu-près, avec inclinaison au N. De Cherbourg à Querqueville, cette roche est recou- verte par un terrain de transport de plusieurs mètres de puissance, composé d'argile, de débris anguleux de talcites, de silex, de quartz, de quarzite et de grès quar- tzeux rougeûtre roulés. Ce terrain de transport se voit DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 65 aussi sur Nacqueville, le long du chemin de la Roquelle à partir de la Trigannerie. Ici les talcites présentent des plissements et des contours bizarres. Au Griperet, ils sont sous des argiles mêlées à des cailloux roulés. Nousretrouvons à Urville, sous le village de Landmer, au Rocher, le talcite qui a, en partie, disparu depuis Querqueville. Il est lustré, bleu-noirâtre pyriteux, semé de parcelles de tale blanc; il alterne avec quelques feuillets glanduleux de quartz laiteux. Les diverses va- riétés de talcite, soit quartzeuses, soit feldspathiques, reparaissent sur le littoral des communes d'Urville, de Digulleville et d'Omonville. C’est au rocher du Ralet, au- dessous de Landmer et du Maupas, que repose le tal- cite stéatiteux schistoïde, doux et gras au toucher, de couleur gris-blanc légèrement verdâtre, ou jaunâtre à la surface, mais, à l'intérieur, d’un beau blanc d'argent. Il alterne quelquefois avec de petits lits d'un tale écailleux vert-nacré, ou vert-noirâtre. Les minéraux disséminés dans le talcite stéatiteux (stéatite schistoïde) sont peu nombreux : outre quelques paillettes de mica talqueux, verdâtre, on y remarque l'oxidulite, simulant l’amphibole, enpetits cristaux abon- dants, souvent mal définis, disposés dans le sens de la stratification. L’actinote s’y présente, tantôt en cristaux aciculaires d’un vert tendre, à texture fibreuse, radiée et striée en travers; tantôt en cristaux groupés prismatoïdes, d'un vert émeraude nacré, s’entrecroisant et formant généra- lement un angle aigu avec les plans de stratification ; tantôt enfin, elle est asbestoïde, ses cristaux capillaires d’un vert tirant sur le gris sont réunis en masses cunéi- formes rayonnées. L'actinote fond en émail grisâtre et se trouve en très-petite quantité dans les taleites. 5) 66 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE La chaux carbonatée spathique blanche et blanchà- tre, tachetée de gris, renfermant quelquefois du carbo- nate dechaux nacré, magnésifère, forme des espèces de nœuds ovoïdes, à l'instar de ceux du quartz, dans les talcites qui sont sous la place d’Armes, à Cferbourg. La matière talqueuse a pénétré le carbonate de chaux, dansle milieu duquel on observe des pyrites (fer sulfuré) et de petits cristaux d’oxidulite. Après des recherches minutieuses, il ne nous a pas été possible de trouver des cristaux d’amphibole hornblen- de dans les talcites de la Hague, comme l'indique M. Dufrénoy (1) ; nous y avons bien observé, à la vérité, une grande quantité de petits cristaux d’un minéral ayant une parfaite ressemblance avec l’amphibole. Mais pour peu que l’on soumette ce minéral au barreau aimanté et à l'épreuve du chalumeau, on reconnait bientôt que ces petits cristaux ne sont que du fer oxidulé. L'oxidulite ne se trouve que dans les variétés chlori- tiques stéatiteuses, les autres n'en présentent pas la moindre trace. Doit-on conclure, de ce qui précède, que la hornblen- de ne se rencontre pas dans les talcites de ces localités ? nous n’osons l’affirmer ; seulement nous tenons à con- stater que ce minéral ne s'est point présenté à nos investigalions. Les talcites chloritiques de la Hague ne sont pas les seuls à nous offrir du fer oxidulé; dans Pile d’Isla, en Écosse, et dans les Ardennes, le fer oxidulé octaédre se voit çà et là dans des chlorites schisteuses. Dans l’île de Corse, le stéaschiste chloritique contient beaucoup de cristaux de fer oxidulé. (4) Page 212 de l’explicajion de la carte géologique de France. DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. . 67 Au douet Canu (commune de Gréville), le talcite est feldspathique, souvent grisâtre et verdâtre chlori- teux. La zone talqueuse dont les extrémités sont situées sur la commune d’Omonville-Hague et sur la partie E. de Tourlaville, aux Flamands, au Béquet, etc., présente des talcites phylladiformes recouverts de roches com- posées de feldspath en grain et de quartz biane, gras, compacte, soit grenu, soit en rognons ou nodules, qui atteignent souvent la grosseur du poing, mêlés ensemble, mais parmi lesquels dominent les plus volumineux; des feuillets de tale chloritique de diver- ses couleurs, telles que le verdâtre, le jaunâtre, le rou- geàtre, le grisâätre et le bleuâtre, se contournent autour des nodules, de manière que ces nuances tranchées et très variées, souvent réunies sur un même point, don- nent à ces roches l'aspect pseudo-fragmentaire. Elles pourraient être effectivement considérées comme des poudingues bréchoïdes feldspathiques, puisqu'elles ont extérieurement l'apparence de roches formées de grains de feldspath, de morceaux de quartz et de fragments an- guleux de taicites divers; d’après ce que nous avons déjà dit (page 62), on ne peut admettre que ce soient des poudingues, dans acception du mot, mais bien de véri- tables talcites glandulaires, à contexture pseudo-pou- dingique. On remarque dans ceux du Béquet, de petits filons de porphyre brunâtre, quartzifère, protoginique, altéré, traversé lui-même par de légers filets de quartz blanc. Ceux des Flamands ont été pénétrés par un petit filon d’une roche noirâtre, fondant en verre gris faible- ment coloré en jaunâtre ; en traversant les taleites, elle leur a enlevé une certaine quantité de grains de quartz blanc qu’elle s’est appropriés et qui se trouvent répartis 68 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE uniment dans sa pâte noirâtre. Un faible filon de pétro- silex altéré, blanc rosâtre, quartzifère, présentant le ca- ractère d’un leptynite, s'est aussi fait jour au travers des talcites de la pointe du Heu (commune de Brette- ville). Ces roches passent dela texture poudingique à celle à grain moyen et à grain fin, par degrés insensibles. On voit au milieu de ces derniers, au Béquet, destalcites à grain fin feldspathiques, quartzifères,dontletalcestgris faiblement teinté en vert. Ils contiennent des amas considérables de quartz amorphe, gras, hyalin, pénétrés dans toutes leurs parties, soit fissurées, soit compactes, par le feldspath kaolinisé et par les paillettes talqueuses, de la même manière que le feldspath des granits et des syénites est pénétré lui-même par le mica et par l'amphibole, cir- constance qui milite encore en faveur des géologues qui veulent, comme nous l'avons déjà dit, que les talci- tes soient une roche sui generis. Selon que le feldspath de ces roches est passé au kaolin ou n’est point altéré, elles prennent l'aspect d’arkoses ou de métaxites tal- queux, ce qui a lieu ordinairement à la partie supérieure des talcites. A l'E. des talcites, on remarque une formation de ro- ches cumbriennes, à la suite desquelles nous retrou- vons des talcites gris, altérés, phylladiformes, qui, aussi bien que les roches cumbriennes leurs voisines, ont été bouleversées en tout sens, par les roches d’épan- chement; cependant la direction du N. au S. nous a paru être celle que les couches suivent le plus généralement. Aux talcites sont associés des quartzites talcifères, dans lesquels le tale alterne toujours avec le quartz. Les uns sont bigarrés de gris et de noirâtre, ou de noir, de gris et de blanc; les autres sont formés de tale vert-noirà- DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 69 tre et de quartz blanc grenu, ou de tale verdâtre et de quartz blanc aussi grenu ; on en trouve encore d'autres dont la texture du quartz tient le milieu entre le grain moyen et le grain fin avec talc blanc-nacré stéatiteux reflétant une teinte légèrement verdâtre. Au Catel, le granit sert de limite aux talcites qu'il a disloqués, et pour témoigner de la révolution qu'il a occasionnée au milieu de ces roches, il tient encore en- veloppée, dans ses plis onduleux, une bande de plus de 50 mètres de longueur sur 1 mètre de largeur, de talcite vert chloritique et de quartz calcédoine. Ce soulè- vement s’est opéré du N. 1/4 E. aus. 1/4 O. Les talcites feldspathiques à grain fin età grain moyen, après avoir disparu avec toutes leurs variétés sous le terrain de transport qui constitue une partie du sol des communes de Tourlaville et de Digosville, repa- raissent au carrefour des Sept-Moulins (à Digosville), et dans le bois du Coudray, qui est situé sur cette dernière commune et sur celle du Mesnil-au-Val. Le bois de Barnavast nous offre aussi des talcites. Les uns sont chloritiques verdâtres et bleuâtres, noduleux, pseudo- fragmentaires ; les autres prennent la texture noduleuse à petits grains entourés de talc rougeûtre; d’autres, enfin, deviennent feldspathiques gris-brunâtre, à petit grain. Dans la partie de ce bois désignée sous le nom de l'Orthieurs ou l’Ortiers, on voit un talcite rosâtre, mêlé de talc gris, à grain fin, contenant de gros noyaux sphéroïdaux de quartz hyalin. Insensiblement le quartz perd de son volume, et la roche devient glandulaire à petit grain. Souvent la nuance rosâtre passe tout-à-fait au gris, et le feldspath, qui n'était point apparent auparavant, devient visible en se kaolinisant. En approchant de la maison du garde, les talcites pren- 70 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE nent la couleur grise avec la texture à grain fin très-: schisteuse. Ils ont, en général, beaucoup de rapport avec ceux qui se trouvent au Béquet, sur la hauteur qui domine les carrières en exploitation. Dans la direction de l’'E., ces roches sont représentées, à Saint-Vaast, par des quartzites talcifères, grisâtres, pénétrés de petits filons de baryte blanche sulfatée. Sur la commune de la Pernelle, au-dessous d’un moulin situé sur le petit ruisseau d'Escarboville, le granit a relevé des roches très-talqueuses, qui sont en stratification concordante avec les grauwackes. Nous ne les considé- rons point comme de vrais talcites, mais comme des grauwackes très-talqueuses. Sur le chemin de grande communication de Quettehou à Lestre, on remarque quelques faibles traces de la présence du talcite. A Tamerville (à la croix de Sidevast), on rencontre une tête de rocher dont les parties constituantes sont le tale et le quartz; sa couleur est le gris et son grain est fin. Ce quartzite, après avoir été redressé par le porphyre que l’on voit au Bus et à Sidevast, a été recouvert depuis par un terrain de transport. Le talcite se voit encore dans la commune de Jobourg. Il faisait suite à celui de Gréville, avant que les dislo- cations du sol et les mers des diverses époques géolo- giques eussent établi entre eux une solution de con- tinuité, en faisant disparaître de ces lieux une grande partie de cette formation. Ce sont les mêmes roches; cependant celles du Culeron, du Mont-Delasse et de la Grande-Banque, trois points situés sur la commune de Jobourg, quoique stéatiteuses, ont une nuance grisâtre et renferment une immense quantité d’oxidulite en grains excessivement fins. Sur ces talcites reposent, en stratification concordante, des quartzites talcifères dans DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 71 lesquels le quartz est dominant et alterne avec une légère pellicule de tale grisâtre. Nous avons encore reconnu l'étage des talcites dans les environs de Saint-Lo, à Airel, sur la ferme de Blaive. Eu creusant un puits dans la cour de cette ferme, vers 1855, on traversa des couches de grauwackes sous les- quelles reposait, à dix mètres de profondeur, l'étage des talcites. Celui que l’on a mis au jour est de l'espèce nodu- leuse gris-verdâtre, chloritique, parfaitement analogue à celle de Cherbourg. Ë La Chapelle-en-Juger nous offre aussi des talcites phylladiformes, grossiers, de couleur tantôt gris-blan- châtre, tantôt brunâtre. Ils sont souvent altérés, ce qui ne les empêche pas d’être très-solides, circonstance due au voisinage des roches feldspathiques et aux filons de quartz noir pénétrés de petites veinules de quartz blanc qui les ont traversés. Ces roches sur lesquelles repose le terrain cumbrien sont bien certainement la continuation de celles que nous avons vues à Airel. Elles renferment dans leur intérieur divers minéraux qui les rendent noduleuses. Le quartz qui constitue en grande partie les nodules est l'espèce calcédoine et agate, soit blanchâtre, soit rosâtre, soit grisâtre, soit jaunâtre, soit noirâtre, soit brunâtre, etc... Le feldspath entre comme partie constituante dans ces roches, et sa présence, quoique invisible à l’œil, se reconnaît au feu du chalumeau par le verre blanc et l'émail qui en résultent. La stéatite compacte, rarement écailleuse, s'y trouve en grande quantité avec le spath calcaire blanc et le rosâtre magnésifère. Le carbonate de chaux blanc forme, autour des roches, comme une espèce d’enduit et ne se distin- gue souvent de la stéatite que par l'effervescence qu'il 72 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE produit dansles acides.On y voit encore, quoiqu'en petite quantité, des taches de serpentine noble. Nous mentionnerons aussi le fer sulfuré, comme partie accessoire. Tantôt il est en cristaux cubiques groupés, tantôt il est en plaques de quelques millimètres d’épais- seur, tantôt enfin ils’y trouve en pyrites radiées. Nous y avons reconnu la malachite, carbonate de cuivre vert, en petites taches sur un quartz compacte violâtre. Ces talcites et les diverses parties accidentelles, unies aux quartz variés, donnent naissance à des espèces bré- chiformes, dans lesquelles on remarque du fer hydraté et des argiles endurcies, blanchâtres ou brunâtres, happant à la langue, et traversées par de petites veinules de quartz blanc laiteux et de spath calcaire. Ce terrain a éprouvé à différentes époques, plusieurs bouleversements occasionnés par les roches de soulèvement dont quel- ques unes sont au S.E. près du village de Mesnildot et à l'hôtel Maufort. La plupart de ces roches présentent des surfaces de glissement, imprégnées de sulfure de mercure, minerai dont l'exploitation a été essayée à plusieurs re- prises (1). Le cinabre, dont on voit de nombreuses traces dans le village de Mesnildot, est le résultat probable d’exhalaisons de mercure et de soufre combinés, qui ont rempli les crevasses ou cavités produites par les éruptions des roches de soulèvement. Peut-être le mercure se sera isolé sur quelques points etrépandu, partout où il aura trouvé un passage, jusque dans les roches argileuses du Keuper qui se trouvent dans (1) La dernière exploitation a été abandonnée, il y a peu de temps, à cause du peu de richesse du minerai. a DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 73 les environs. Le soufre, dans ce cas, se sera porté sur le fer, dont la présence démontrée évidemment par l'oxide que l’on voit sur quelques unes des roches, aura formé les pyrites qui existent ici en très-grand nom- bre. Ile ÉTAGE. — MICASCHISTE. Roche grenue, schistoïde, composée de mica et de quartz. L'étage du micaschiste est celui qui occupe le moins d'espace dans notre presqu'île. Il est répandu en petits lambeaux sur les gneiss de Coutances et des environs. À cent mètres à-peu-près, avant d'arriver à la Perque (village de Saint-Sauveur-Lendelin), le micaschiste est à grain fin, très-brillant ; le mica est argentin et le quartz très-blanc, cependant quelques portions sont teintées en bleu tendre. Il offre quelquefois de petites cavités qui proviennent de son altération; d'autrefois il prend une teinte couleur de rouille, résultat de la décomposition du mica. Cette décomposition est souvent si avancée que la roche pourrait être prise pour de l’hydrate de fer. De la Perque on peut suivre le micaschiste jusqu’au mont de Montcuit, quoiqu'il soit recouvert, sur plu- sieurs points, par des roches plus récentes; et depuis cette localité il en existe encore quelques vestiges sur le côté gauche de la route qui conduit à Coutances, en venant de Saint-Lo. À cinq ou six kilomètres environ de Coutances (route de Lessay), on voit à Ancteville le micaschiste dont l'altération est assez prononcée sur plusieurs points pour donner à cette roche l'apparence d’un phyllade; mais avec un peu d'attention on reconnaît aisément l'erreur 74 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE dans laquelle on serait tombé, si l’on s’en fût tenu à la première inspection ; car, après une marche de trente mètres environ vers le Sud, on retrouve le micaschiste dans son état normal, montrant cependant quelques par- ties altérées, comme nous avons déjà eu occasion de l'observer sur la même roche, à la Perque. Si nous nous transportons sur le chemin qui conduit de Coutances à Gratot et à Agon, nous verrons encore le même micaschiste. Cette roche est fréquemment traversée par de petits filons très-multipliés de quartz blanc argentin, ou gris amorphe. Les roches subordonnées au micaschiste sont des quartzites granulaires, quelquefois très-schisteux, blan- châtres, jaunâtres, blanc-grisâtres ou brunâtres. Ils pré- sentent souvent de petits lits purs séparés par un peu de mica argentin, ou bien cette dernière substance y est disséminée en petite quantité. Le micaschiste est quelquefois maculé par des oxi- des de fer que nous rapportons au fer oxidulé, d'autant mieux que ce minéral en grain très-fin se reconnaît au moyen du barreau aimanté dans un quartzite verdâtre micacé qui est associé au micaschiste le long du chemin de Coutances à Gratot. La carrière de Burnon, à Feugères, nous a offert un micaschiste tout particulier dont le mica est noir brillant et le quartz blanc ; le ton noir est dominant, sa schi- stosité n’est pas bien prononcée. Il contient quelques parcelles de mica jaune et un peu d’amphibole. Sa nuance noire est due, sans nul doute, à sa superposition sur le diorite dont il est un accident. Il présente une grande analogie avec un micaschiste qui fait partie des roches du mont Saint-Gothard. DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 75 Ille ÉTAGE. — GNEISS. Cette roche se compose essentiellement de feldspath et de mica en paillettes distinctes contenant un peu de quartz, comme élément accessoire. La couleur du mica est souvent grise, quelquefois brune ou noire ou argen- tine, et le feldspath est fréquenment blanc ou jaunûtre, rarement rougeâtre. On le trouve dans les arrondissements d’Avranches, de Coutances, de S'-Lo, de Valognes et de Cherbourg. Les gneiss assez variés de ces différentes localités n'appartiennent point tous à la même formation. Ceux qui reposent immédiatement sur les roches ampliboli- ques ne sont que des accidents de ces roches qui prennent la texiure schistoïde et le facies du gneiss. Les roches amphiboliques de notre presqu’ile con- tiennent souvent quelques écailles de mica jaune-cuivré et deviennent schistoïdes en perdant insensiblemeni leur amphibole dont elles laissent cependant quelques rares cristaux dans une espèce de gneiss, d’abord pauvre en mica, mais qui en acquiert bientôt une assez grande quantité pour mériter le nom de gneiss. Le mica dispa- raît peu à peu et il ne reste plus de la roche précédente que du feldspath grenoïde. Ces deux espèces ne sont, comme nous venons de le dire plus haut, que des acci- dents des roches amphiboliques et devraient prendre le nom de gneiss et de leptynite de formation syéni- tique. Le gneiss de Coutances et celui que l’on remarque dans les environs de cette ville, à Cambernon, à Gra- tot, à Hautteville-la-Guichard et autres lieux, ont entre eux beaucoup d’analosie. Leur siratification n’a point été tourmentée et n’est pas toujours bien prononcée. Ceux 76 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE de Coutances et de Cambernon sont tantôt à feldspath blanc ou jaunâtre, gris-cendré ou noirâtre ; le mica fai- blement talqueux s’y trouve en paillettes très-fines ou à grain moyen. Dans les carrières qui sont au Nord de la ville de Coutances (St-Nicolas), à Hautteville (Hôtel-Lucet), à Gouville, à Bricqueville-la-Blouette (clos de Peinte-Jan- nière), le gneiss est de couleur brunâtre, souvent altéré; il renferme quelques cristaux d’amphibole et ses fissu- res sont remplies de feldspath très-blanc et très-fin, passé au kaolin. À Coutances et à Cambernon les gneiss contiennent une matière très-fine de couleur blanc-d’argent ou blanc-noirâtre qui paraît être du mica. Ils sont associés à des assises considérables de leptynite, roche compo- sée de feldspath grenu à grain plus ou moins fin, très- atténué, ou de grosseur ordinaire, uni souvent à quel- ques centièmes de mica et à un peu de quartz. À Monthuchon, le leptynite est jaunâtre ou grisâtre ou brunâtre, à grain fin, un peu altéré, veiné de quartz blanc ou grisâtre compacte. À S'-Pierre-de-Semilly, au Sud du village de Fontaine-Lévêque, dans le bois de Hogue, il est gris-blanc traversé par des veinules de quartz blanc; quelquefois il est maculé de noir sur les faces des fissu- res. À Coutances, dans la pièce de terre nommée le Théâtre, il est jaunâtre à grain moyen, ou grisâtre ou brunâtre, à grain fin très-serré. À Gouville, à Brainville (carrière du Rocher), et aux Buttes-de-Montreuil, il est grisâtre à grain presque fin, avec tendance à la texture compacte. À Marigny et à Hautteville (carrière des Bru- nettes), il est gris et gris-jaunâtre, lorsqu'il est altéré. A Périers le feldspath du leptynite réunit, sur plusieurs points, les nuances grise, blanche et noirâtre plus ou DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 77 moins foncées, qui donnent à cette roche l’aspect mou- cheté ; ailleurs le feldspath prend les teintes jaune et noire également réunies; quelquefois enfin le feldspath adopte la couleur noire unique au milieu de laquelle miroite le feldspath blanc en petites lamelles ; dans ce dernier cas le feldspath tend à prendre la texture semi- compacte et devient pyritifère. Le gisement de cette roche a été mis à découvert lorsqu'on a creusé les fon- dements du petit Séminaire, à un kilomètre, à peu près, au Sud de Périers. Le même leptynite affleure le sol, dans une petite lande, à l'Ouest de cet établissement, et il est présumable qu’elle repose sous les argiles que l’on voit dans toutes les directions depuis Périers jusqu'à Mont- huchon. Les gneiss que nous venons d'étudier sont veinés, en général, et d’une manière uniforme, par une matière noire qui paraît être du mica noir et du feldspath gris- noirâtre atténués. Dans le leptynite, les veines noirâtres ou grisâtres ne sont plus parallèles entre elles, comme dans le gneiss, mais elles se jettent dans tous les sens sans direction régulière. Sur quelques points, une assez grande quantité de grains de quartz mêlés au feldspath donnent à cette dernière roche le facies d’une pegmatite, mais comme elle ne conserve qu'accidentellement cette abondance de quartz, on doit lui conserver le nom de leptynite. Le gneiss reparaît à Sciotot (village des Pieux), situé sur le bord du rivage. Ce petit coin de terre a éprouvé de grands bouleversements par l'éruption des roches d’épanchement, granits, syénites, porphyres, pétrosilex, sur lesquels sont adossés les gneis et les leptynolites. À quelques centaines de mètres au N. du fort, sous “le hameau de la Percallerie, le gneiss se présente avec 78 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE des caractères assez variés. D'abord il est à grain fin, son mica est ordinairement blanc-argentin, mais on remarque au milieu de ce dernier quelques paillettes jaunâtres ou brunâtres, le feldspath est soit jaunâtre, soit blanc-grisâtre. Il alterne avec un leptynite qui est tantôt jaunâtre, tantôt gris-blanc, légèrement micacé, contenant quelques grains de quartz hyalin grisâtre. Dans cette localité le gneiss prend quelquefois la texture à grain moyen et devient porphyroïde. On voit avec les roches précédentes un autre gneiss, à mica argentin, à feldspath grisätre et à cassure miroi- tante; le flot de la mer qui bat continuellement en brè- che cette petite formation la fera disparaître avant peu d'années. A Sciotot, le gneiss est associé à une roche que M. Cordier désigne sous le nom de leptynolite. Elle se com- pose essentiellement de mica à grain fin et de feldspath granulaire très-atténué. La macle qui ne se trouve jamais dansle gneiss et leleptynite, existe, au contraire, presque toujours dans le leptynolite qui n’admet que cet élément accessoire. Le leptynolite a l'aspect arénoïde, il est tou- jours schistoïde, souvent même tabulaire et se rapproche de l’état compacte. C’est avec tous ces caractères que nous le trouvôns non seulement à Sciotot et au Culeron (falaise de Jobourg), mais encore dans les arrondisse- ments de Mortain et d’Avranches dont il constitue une partie du sol. IL est probable que cette ben gneiss et lepty- nolite, recouvrait autrefois une grande partie de l'espace occupé aujourd’hui par la mer depuis les côtes de Bre- tagne jusqu'à celles d'Angleterre, si nous en jugeons par l'identité des terrains qui constituent les deux riva- ges opposés. a DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 79 Plusieurs géologues considèrent les leptynolites de Sciotot et de S'-James comme des schistes modifiés et les rapportent aux schistes des Salles de Rohan, près de Pontivy, en Bretagne. Pour nous, nous ne partageons point cette opinion et nous regardons le leptynolite comme une roche sur generis. La différence qui existe entre ces deux roches est très-grande. Le schiste modi- fié des Salles est d'un noir bleuâtre foncé, coloré par une matière charbonneuse et contient avec les macles, des orthis, des orthocères, des trilobites, etc., du ter- rain silurien; ie leptynolite au contraire ne renferme que des macles et ne présente aucun des caractères du schiste ardoisier. Bien plus, le schiste de Rohan fond en émail grisâtre bulleux, tandis que leptynolite donne au feu du. chalumeau un émail blanc avec quelques petits squelettes, dont la couleur varie du gris au vert. La macle hyaline ne se trouve point dans le départe- ment de la Manche, mais on y voit une grande quantité de petits noyaux noirs etopaques que l’on peut désigner, d’après M. Durocher, sous le nom de fausses macles. La matière qui les constitue se laisse rayer par une pointe d'acier et fond assez facilement en émail blanc ou gris, ou grisâtre bulleux. Ces noyaux ou taches noires sont ordinairement arrondis sur Îles angles et présentent une forme lenticulaire. Ils sont tellement abondants dans la plupart des leptynolites qu'ils en paraissent criblés et ressemblent beaucoup à une roche des Pyrénées que M. Cordier appelle macline. Les macles sont entourées d’une matière grenue, grise où d’un gris-verdâtre ou rougeà- tre ou blanchâtre, consistant généralement en détritus de mica et de feldspath. On pourrait considérer ces petits noyaux, d'après M. Durocher, comme des macles impar- faites ou qui n'auraient pu cristalliser, ne s’étant point 80 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE trouvées dans des conditions voulues par suite desquelles les matières en voie de donner naissance aux macles n'ont pu ressortir entièrement leur effet. Le bourg des Pieux est assis sur le leptynolite et sur un quartzite qui lui est associé. La première de ces roches se présente sous plusieurs aspects. Sur la route de Quettetot, à la croix de la Pissoure, elle est grisâtre altérée avec petits points jaunâtres renfermés dans sa pâte ; à celle-ci en succède une autre qui est grisâtre ou gris-verdâtre contenant de très-petites macles et de l'oæi- dulite à grain très-fin dont la présence est trahie par son action sur l'aiguille aimantée. A la carrière qui est à peu de distance du bourg, le leptynolite est compacte gris- verdâtre; enfin à l’entrée du bourg cette roche n’est plus altérée , elle est grise, solide, sans macles, offrant des bandes parallèles de gris et de noir alternant ensem- ble. En sortant des Pieux, on voit à droite et à gauche de la route de Cherbourg, des leptynolites grisâtres un peu altérés et à très-petites macles. Immédiatement après on trouve une bande de huit mètres de leptynolite passé au kaolin, friable, tachant et d’un très-beau blanc, renfer- mant quelques grains de quartz hyalin grisâtre avec un peu de mica; ensuite reparaît, jusqu'a l’église de Benoistville, la roche que nous venons de voir en quit- tant les Pieux. Non loin des bords du petit ruisseau du Bus, près de Fritot (village de S'-Germain-le-Gaillard), et un peu avant le porphyre qui traverse le chemin des Pieux au Bus, nous avons reconnu le même leptynolite que celui de la carrière de l'entrée du bourg, route de Quet- tot; leur jonction est cachée sous les terres arables. Toutes ces espèces alternent ensemble et doivent leur DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 81 redressement au porphyre ; leur direction est de l'E. à l'O., un peu S., avec plongement au N. 30° O. sous divers angles, approchant souvent de la ligne verticale. Le leptynolite étant très-voisin du kaolin, nous ne sommes pas éloigné de croire que c’est à sa décomposi- tion que l’on doit la belle terre à porcelaine des Pieux. Nous venons d'en obtenir une preuve presque certaine, sur la route de Cherbourg, dans le leptynolite décom- posé, dont la jonction avec le gisement du kaolin distant de cent mètres environ, nous est cachée par des argiles. Sur le chemin des Pieux à Diélette, le leptynolite est rosàtre altéré, non maclifère, cependant on remarque quelques petites vacuoles qui ont pu servir à loger de très-petites macles, mais nous n’osons l’affirmer. Cette espèce rosâtre passe au grisâtre et repose sur le granit ; elle se voit à l'O. du bourg et va, par l'hôtel Buhot, re- joindre les leptynolites qui forment lalande dans laquelle sont tracées les routes des Pieux à Flamanville et au vil- lage de Sciotot, en côtoyant le granit, depuis la croix des Nourry jusqu'au rivage, sous la Percallerie. Les nom- breuses variétés de cette roche qui se trouvent, le long de la limite du granit, depuis les Pieux jusqu’à Sciotot, comme nous venons de le dire, et qui sont limitées au S. par le grès silurien (Roche à coucou), prennent tou- tes les nuances intermédiaires entre le rouge, le noir, le blane, le gris, etc., unies ou bigarrées. Elles sont pres- que toutes à grain fin et contiennent en général des macles excessivement fines. Quelques unes sont très- schisteuses. Les joints de stratification sont recouverts d'une légère teinte tantôt rougeâtre, tantôt brunâtre, tantôt noirâtre, différente de celles qui colorent Le corps de la roche; cet accident de couleur est dû à des infiltra- tions métalliques. 6 82 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE En entrant dans le chemin de Sciotot, on voit des argi- les rougeâtres au-dessous desquelles sont par lits, d’abord desleptynolites gris altérés, à très-petites macles, puis des leptynolites gris d’acier, roses, lilas ou verdà- tres. L’argile qui accompagne ces roches et qui les a quelquefois maculées sur un assez grand espace, dis- paraît totalement pour se montrer de nouveau au $. E. du bourg, au lieu dit les Rouges-Terres. À mesure que l’on approche des bords de la mer, les leptynolites prennent une teinte de plus en plus noirâ- tre; ils sont plus solides et ne renferment presque plus demacles dans leur pâte. Leur direction est de l'O. à l'E. un peu N. avec plongement au N. un peu O. par 30°. Sur le rivage nous arrivons à des roches très-dures, très-denses qui se divisent quelquefois en gros frag- ments rhomboïdaux. Elles sont soit d’un noir brillant, soit d’un brun-foncé, soit noirâtres tirant sur le verdâtre, soit légèrement bleuâtres. Leur texture est ou compacte ou semi-compacte ou à grain fin et même à grain très- fin, la structure est tabulaire. Quelques unes sont légè- rement micacées sur le plan des strates, d’autres sont à cassure écailleuse ou à cassure grenue; plusieurs, et c’est le plus grand nombre, ont la cassure largement con- choïde. Ces dernières sont très-noires, résonnantes entre les doigts etsonores, comme de l’airain, sous le marteau. Toutes ces roches sont des leptynolites bien caractérisés présentant souvent de très-petites macles noirâtres sur les faces des joints de stratification. Nous avons parlé, il n’y a qu’un instant, d’un quartzite associé aux leptynolites sur lesquels il est en stratifica- tion concordante; cette roche que l’on voit depuis le bord du rivage jusqu’à l'entrée du bourg des Pieux, est paral- lèle au granit qu’elle délimite au $. A leur point de con- DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 83 tact, le leptynolite et le quartzite présentent le même aspect; leur grain est le même et la nuance, qui est le gris-bleuâtre ou cendré maculé de rouge dans le lep- tynolite, est absolument la même dans le quartzite, et ce n’est qu'à l’aide du chalumeau qu’on parvient à dis- tinguer ces roches. L'une est fusible, l’autre est refrac- taire. Le quartzite abandonne insensiblement le ton gris- cendré pour revêtir une teinte plus légère, en conservant toujours une grande quantité de mica; enfin il prend définitivement la couleur blanche avec quelques rares parcelles de mica. Ces quartzites sont tabulaires et presque toujours à texture compacte subcristalline. Au gneiss on trouve subordonnée une roche adélo- gène (hornfels), composée de mica et de feldspath ; elle est noirâtre et compacte, ses éclats présentent la trans- lucidité de la corne, elle fond en verre blanc. A un quart d'heure de Sciotot et sur les falaises de Flamanville, les roches granitiques servent de base aux lambeaux de gneiss et des autresroches primitives qu’elles ont soulevées et dontelles ont englobé quelques portions. On en voit des exemples au hameau de la Percaillerie et au Déhus, petit monticule situé dans le flanc Ouest du gra- nit à une petite distance du hameau dont nous venons de parler. Ce monticule est formé de gneiss leptynoïde gris, de hornfels et de leptynolites grisâtres et noirâtres. Avec ces diverses espèces minérales on remarque une grena- tite massive, à aspect résineux et de couleurs variées, recouverte de petits grenats dodécaèdres ; elle renfer- me de la pyrite et de l’épidote. Après avoir franchi les falaises, nous arrivons à Dié- lette, petit port situé entre Flamanville et Siouville. Ici, aussi bien qu'à Siouville, existent des leptynolites noirs brillants à grain excessivement fin, de brun-rougeûtre, 84 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE de gris-noirâtre, de grisâtres, de bleuâtres pyritifères, et en général toutes les variétés reconnues à Sciotot, si nous en exceptons celles qui sont altérées et décom- posées. Le leptynolite qui se trouve entre le mont St Gilles etle mont S'-Pierre est très-pesant, bleuâtre, pyri- tifère, contenant de très-petites macles. Il est sur les limites d’un petit lambeau de terrain dévonien qui lui est adossé. On peut regarder encore comme associés aux lepty- nolites des amas assez considérables de fer oxidulé et de fer oligiste. Le premier est tantôt grenu, tantôt com- pacte de couleur noirâtre reconnaissable à sa pous- sière d’un noir foncé; il est très-attirable au barreau aimanté, mais ne jouit pas de la polarité magnétique. Le deuxième est stratiforme, écailleux, de couleur gris de fer, à poussière d'un brun rougeâtre et attirable à l'aimani. Ils sont très-souvent unis à quelques centièmes de quartz et de feldspath sableux et renferment du fer sulfuré en grains disséminés. Leur gisement est au lieu nommé les Corbettes et à Diélette, points distants l’un de l’autre de près de deux kilomètres. On peut évaluer à quatre ou cinq mille mètres au moins la surface occupée par ces minerais ; quand à leur puissance, elle nous est inconnue, mais leur rendement serait de 80 à 85 0/0 (1). Comme onle voit, ils seraient d’une grande abondance et d’une qualité qui rivaliserait avec les minerais de Suède. Malheureusement la position qu’ils occupent présente des difficultés presque insurmontables pour leur exploi- tation. Le premier est à une distance assez considérable du bord de la côte formée de roches granitiques (1) Analyse donnée par M. Besnou, pharmacien en chef de la marine. DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 85 qui offrent un escarpement de quelques centaines de mètres. Le deuxième est à peu près au niveau des basses mers et à une distance d'environ deux cents mètres du fort de Diélette vers le N. O. Le minerai se trouve par couches à Diélette ; mais aux Corbettes, il offre la forme d’un parallélogramme rectan- gle. La mer recouvre ces divers gisements deux fois cha- que jour de huit à dix mètres, terme moyen (1). À Herqueville le gneiss alterne avec de petits lits de leptynite gris-verdâtre à grain fin. Aux falaises de Jobourg et au lieu précité, le gneiss est en recouvrement sur les roches amphiboliques. Au Cul du Petit-Castel, près des Roches-aux-Moines et au rocher Sénéval, près des Voindrix, le gneiss est ou gris ou vert-noirâtre à grain moyen et à grain fin ; ce dernier eontient, avec le mica à grain fin, du mica argentin en grandes paillettes. Celui qui est le plus rapproché de la partie de la falaise qui forme l'angle S.O. est très-talqueux et renferme beaucoup de fer oxidulé en petits cristaux microscopi- ques. À quelques mètres de distance, en avançant vers le N. et sur le bord du rivage à l'O., le gneiss est lepty- noïde, gris-verdâtre ou gris-noirâtre. Il estrecouvert, sur un seul point, par un très-petit lambeau de micaschiste gris-blanchâtre analogue à celui de Coutances. Nousavonsdit(1"° part. p.137) qu'il existait autrefois une grande analogie entre les roches du Culeron, au pied des falaises de Jobourg et les roches de Diélette et de Scio- tot. En effet, nous trouvons dans ces différentes localités les mêmes roches de fusion et les mêmes roches primi- tives. Toutes ces espèces étaient réunies et ne formaient qu’une même étendue de terrain avant que les roches (1) Dans ce moment-ci on creuse des puits dans le minerai de Diélette pour connaître sa puissance. 86 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE pyroïdes fussent venues à plusieurs reprisesles soulever et les bouleverser de manière à en faire disparaître une partie et à établir ainsi entre elles une solution de con- tinuité (1). Les gneiss d’Omonville sont grossiers, gris-noirâtres, composés de mica brun ou noir et de feldspath dominant de nuance blanche ou rosâtre. Ceux de Gréville sont à peu près les mêmes, et n’en diffèrent que par leur texture lep- tynoïde et les grains de fer oxidulé qu'ils contiennent. A Nacqueville le gneiss repose, comme à Omonville età Gréville, sur des protogines à grain moyen qui pas- sent à la texture schistoïde et finissent par prendre le facies du gneiss. Dans ces localités, et toujours sur les roches qui for- ment les hauteurs qui dominent le rivage ou qui en sont peu éloignées, le gneiss offre les particularités suivan- tes: il est à grain fin ou à grain moyen, à feldspath tantôt blanc, tantôt rose et à mica vert; sa schistosité, sur quelques points, est assez mal prononcée ; ailleurs, par exemple au village de Yeudal-de-Bas entre le vil- lage et l’église, il est bien caractérisé; enfin au hameau Bosvy, ilest quartzifére à feldspathblanc-verdätre, à mica abondant, blanc, très-talqueux, et renferme dans sa pâte beaucoup de fer oxidulé. C'est à S'-Vaast, à Quettehou, à Anneville-en-Saire, au Tourps et aux lieux où nous avons indiqué le granit primitif, que l'on voit le gneiss proprement dit con- sidéré minéralogiquement et géognostiquement. Sa nuance est presque toujours le gris, et si quelquefois il prend la couleur jaunâtre, c’est lorsqu'il commence à s’altérer. Le feldspath est gris-blane à grain fin et le mica (1) On doit ajouter à ces causes de destruction les envahisse- ments de la mer en 709 et 1244. DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 87 aussi à grain fin est gris-noirâtre. Cette roche alterne avec du leptynite gris à grain très-fin. Selon que le mica abonde dans le leptynite et diminue en quantité dans le gneiss, on a, outre les deux espèces précédentes, un gneiss leptynoïde ou un leptynite gneissique. Le granit de première formation qui le supporte forme dans le gneiss de petits lits et de petits filons de peu d’étendue. La stratification du gneiss est régulière et peu tour- mentée, autant qu'on peut en juger par l’espace étroit qui s’offre à l'étude ; leur direction est de l'E. 25° N., O. 25° S. à peu près. Le gneiss et le leptynite ne se trou- vent dans les autres communes du Val-de-Saire qu’en fragments plus ou moins volumineux encaissés dans les granits à grain ordinaire. Dans les arrondissements d’Avranches et de Mortain, le gneiss ne se rencontre également qu'en fragments enveloppés dans le granit, si nous en exceptonsune roche que M. Pouillon-Boblaye désigne sous le nom de gneiss maclifère de S'-James, stratifié N. N. E. àS. S. O. (1). L'opinion de ce savant nous confirme dans l’idée que nous avons émise (page 79), en considérant le leptyno- lite comme une roche tout-à-fait distincte des phyllades. Aussi persévérons-nous à la ranger parmi les roches primitives .et dans l'étage des gneiss entre les micaschis- tes et ces derniers. Elle participe du gneiss par ses élé- ments constituants, mica et feldspath, et du leptynite par son feldspath granulaire atténué. D'ailleurs à la partie supérieure de cette formation, ici comme à Sciotot, le leptynolite semble quelquefois former un gneiss par la grande quantité de paillettes de mica séparées et placées (1) Essai sur la configuration et la constitution de la Breta- gne — Mémoires du Muséum d'’hist. natur. tome 15, page 49 (1827). 88 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE dans le même sens et par leur alternance avec le feldspath. Le leptynolite ou gneiss maclifère, comme le nomme M. Boblaye, estadossé, danslesarrondissementsdu$.,contre le granit des trois groupes ou sillons que nous avons décrits et sur lesquels il forme une bande plus ou moins large. Il est recouvert enstratification discordante dans lies environs de Mortain par le grès et les schistes silu- riens; partout ailleurs, et aussi près des forges de Bion, il repose sous le terrain cumbrien en stratification concor- dante. On en voit un exemple sur le revers N. de l’émi- nence sur laquelle est située la ville d’Avranches et le long du grand tertre qui descend sur la route de Ville- dieu. Au petit tertre la surface des strates estrecouverte d’une légère couche d’oxide de fer. Les leptynolites de ces diverses localités sont les mêmes que ceux du massif de Flamanville ; la seule dif- férence que l’on puisse y remarquer consiste en ce que ces dernierssont associés à des couches ou lits de quartz, tandis que ceux des arrondissements du Sud sont seule- ment pénétrés par des filets et veinules de ce même minéral ; leur texture est plus ou moins compacte et leurs couleurs très-variées, le grain est aussi plus ou moins fin, tantôt les macles sont très-fines tantôt elles sont de quelques millimètres de longueur. À S‘Hilaire- du-Harcouet, les macles affectent quelquefois une teinte bleuâtre. A Sourdeval, la roche qui est à grain moyen passe à la texture à grain fin. Au Quesnoy, sous Avran- ches, le leptynolite est gris-cendré sans macles, le mica est gris-bleuâtre. Il est traversé par des veinules de quartz blanc vitreux avec lequel se trouve du feldspath compacte blanc, recouvert de parcelles de mica blanc- argentin. DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 89 Les granits du Sud de notre département n'ont point pénétré, en général, dans ie leptynolite. Cependant on remarque, sur un rayon de près de deux kilomètres, à partir de la commune des Loges, quelques filons graniti- ques qui dominent la roche primitive et semblent, à première vue, l'avoir percéè pour venir au jour ; mais à en juger par un exemple palpable qui se présente à Missouris, sur la commune précitée, on doit attribuer l'apparition du granit à de forts filons de quartz qui ont traversé la roche d’épanchement en la soulevant aussi bien que le leptynolite pour former le point culminant que l’on voit en ce lieu. Les trois roches sont également dirigées du N. au S. à-peu-près. | La pegmatite au contraire a projeté, dans les lieux où elle se présente, des ramifications en tout sens et sans ordre, au milieu de la roche primitive. C’est spéciale- ment à St-Aubin-de-Terregate et dans l’espace compris entre le Teilleul et S'-Symphorien que l’on rencontre des exemples de cette pénétration. Dans la première com- mune le leptynolite est d’un gris-foncé et la roche injec- tée est jaune. Cette diversité de couleurs donne aux roches encaissées et encaissantes l'aspect bréchiforme. Quelquefois la pegmatite réunit, à ses éléments à grain moyen, de la tourmaline cristallisée, des lames de mica argentin de plusieurs centimètres carrés, des parties très-volumineuses de quartz amorphe et de gros cris- taux de feldspath. À Carolles, le leptynolite est bleu-verdâtre, pyriti- fère avec petites macles. Ailleurs, ilest brun quartzi- fère. Dans la direction du Teilleuil à St-Symphorien, il est bleu ou noirâtre zoné, souvent à grain fin, composé de petits lits de feldspath et de mica brunâtre alternant ensemble. 90 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE Selon que ces roches sont plus ou moins altérées, elles prennent une texture compacte etse distinguent diffici- ment du phyllade altéré. Nous croyons devoir placer ici le kaolin que nous con- sidérons comme un leptynolite décomposé. Kaolin. (Terre et argile à porcelaine; feldspath décomposé, feldspath argiliforme). Le kaolin des Pieux, situé au N. O. et près de ce bourg, est disposé en cou- ches étroites, comme la roche qui lui a donné nais- sance. Il est très-blanc, tendre et tachant. Ses princi- pes constituants sont 55 de silice et 45 d’alumine, sans potasse (1). Sa pâte contient toujours un peu de quartz et des paillettes de mica. Le quartz étant infusible ne disparaît pas, mais le mica devient plus rare et finit par disparaître presque toujours, lorsque le leptynolite est arrivé à son entière décomposition. On peut suivre dans le leptynolite le passage graduel du feldspath granulaire et très-solide au kaolin terreux blanc ou friable. C’est particulièrement au N. des Pieux, comme nous l'avons déjà vu, sur la route de Cherbourg (page 80) et dans la direction de l'E. à l'O. que se présente le kaolin en plus grande abondance; il se dirige ensuite de ce point vers la carrière en exploita- tion, puis il traverse le chemin de Diélette pour disparai- tre sous les argiles jaunâtres qui se trouvent sur le côté gauche de la route. Le kaolin est à la place même où la roche dont il pro- vient s’est solidifiée ; il conserve les fissures et les joints de stratification tels qu'ils étaient lorsque le leptynolite existait à son état normal. Ces masses kaoliniques sont (1) Analyse de M. Brongniart. Bull. de Ja Société géol. de France, t. 10, p. 59, année 1839. DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 91 traversées par des filons de quartz gris-blanc recouverts de petits mamelons quartzeux et de peroxide de fer. Les argiles sous lesquelles repose le kaolin des Pieux, renferment souvent des espèces de rognons géodiques d’hydroxide de fer (pierre d’aigle, fer d’aigle) dela gros- seur d’une noix à celle d’un œuf de poule, contenant un noyau mobile qui se fait entendre lorsqu'on l’agite. En cassant ces pierres, on remarque qu'elles sont compo- sées de couches concentriques solides ou tendres, alter- nativement brunes et jaunâtres. Quelquefois la géode est remplie par portions égales de kaolin très-blanc et de couches concentriques solides d’un brun-rougeûtre. Le plus souvent on trouve à la place du noyau mobile une simple cavité, ou plusieurs noyaux adhérents à la paroi du rognon (1). À une distance de cinq à six kilomètres des Pieux, en suivant les directions de l’'E., de l'O. et duS., on voit dans les communes de S'-Germain-le-Gaillard, de Pier- reville, de Grosville, notamment au-dessus du hameau des Curés, etc., des masses de couleurs blanchâtre, rougeûtre, rosâtre, grisätre unies ou bigarrées, d’une espèce de kaolin résultant de porphyres décomposés, conservant encore leurs nuances, leurs fissures et les filons de quartz qui les ont pénétrés avant leur décom- position. | Les principales roches de fusion qui ont laissé des traces de leur passage dans le terrain primitif sont : le (1) Les anciens croyaient que ces petites géodes provenaient de nids d’aigle, d’après la fausse croyance que ces oiseaux en portaient dans leurs nids pour faciliter leur ponte. Appuyés sur cette idée, les anciens ont attribué les vertus imaginaires de faciliter les accouchements, et d'aider à découvrir les voleurs. Aujourd’hui les seules vertus qu'on leur reconnaît sont de pro- duire de bon fer. 92 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE granit, la protogine, la pegmatite, l'harmophanite, la fraidronite, la syénite, le diorite, la serpentine, le pétro- silex etles porphyres. La serpentine s’est arrêtée dans les couches des talcites. La protogine massive n’a point dépassé non plus cet étage, mais nous avons remarqué une protogine schistoïde à très-petit grain au milieu des phyllades de la grauwacke. Les autres roches plutoni- ques reparaissent dans plusieurs autres terrains, comme nous le verrons en son lieu. Métamorphisme. Il existe entre les géologues une dif- férence d'opinion très-prononcée relativement aux roches du terrain primitif. Les uns prétendent que les roches de ce terrain sont métamorphisées ou modifiées. Les autres veulent qu’elles soient des roches per se ousui generis. Les deux parties en présence apportent, à l'appui de leur système, des raisonnements du plus haut intérêt pour la science. Bientôt, nous osons l’espérer, les savantes recherches de M. Kæœchlin-Schlumberger sur le métamorphisme, de M. Délesse sur le pseudomorphisme et sur les roches modifiées, et les études et expériences synthétiques de M. Daubrée sur le métamorphisme et sur la formation des rochescristallines, déchirerontle voile qui nous cache la vérité. En attendant que le jour se fasse, rous croyons que le terrain primitif ne peut provenir, comme ceux qu'il a précédés, ni de la décomposition, ni de la tritura- tion de roches préexistantes. Le globe étant à cette épo- que en ignition complète ne pouvait contenir niroches, ni minéraux à l’état solide. Le terrain primitif a com- mencé d’être à l'instant même où notre planète, encore incandescente, a subi le premier moment de refroidis- sement, et c’est en raison ‘de la déperdition gra- duelle fe cette chaleur que ce terrain est arrivé à son entier développement. DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 93 Nous rappellerons ici ce que nous avons dit à l’occa- sion de l’origine de notre terre, dans notre introduction à l'essai géologique de la Manche: « Les substances quise » sontcoagulées les premières sont nécessairement celles » qui exigeaient une plus haute température pour de- » meurer fluides, et qui étaient généralement les moins » denses, telles que le silicium, l'aluminium et le magne- » sium. Par la grande affinité qu'elles ont avec l’oxigène, » elles se sont emparées de celui de l'eau, qui, par » l'effet de la chaleur rayonnante, se rapprochait de la » pellicule en voie de formation, en donnant naissance » à des oxides sous les noms de silice, alumine et » magnésie. Ces nouvelles combinaisons se sont mêlées » à d’autres de densité à-peu-près égale, comme le » potassium, le sodium et le calcium, et ont produit » de la potasse, de la soude et de la chaux; enfin de » ces divers mélanges sont résultés des silicates d’alu- » mine, de magnésie, etc., qui ont concouru à former les » roches du sol primitif; roches à éléments cristallins » agrégés, formées sur place, ne présentant jamais la » moindre trace de cimentet antérieures à toute création » organique. » D'après une note de M. Daubrée, présentée à la Société Impériale des Sciences Naturelles de Cher- bourg , il résulterait que le talc ne se rencontrerait pas dans les roches de cette localité désignées sous le nom de talcites par les géologues qui ont visité Cher- bourg. Cependant, sans vouloir contester le fait avancé par ce savant, nous croyons pouvoir réclamer contre cet ostracisme en faveur au moins d’une roche que nous avons vue sur plâce, à la baie S“-Anne (commune de Hainneville), et qui nous a paru être un vrai talcite. Elle ne fond point au feu du chalumeau et ne se déco- 94 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE DÉPI DE LA MANCHE. lore point par l'acide hydrochlorique. Sa teinte est claire, rose ou blanche, et son éclat nacré. Elle se laisse rayer facilement par l’ongle et se réduit en petites par- ties solides entre les doigts, ne se réduisant en poudre que sous la pression du marteau (poussière blanche très- onctueuse au toucher.) Nous pensons que l’on doitregarder cette roche comme formée uniquement de tale. Les autres espèces que nous rapportons à ce talcite et qui alternent avec lui ne sont pas aussi pures. Elles renferment souvent, comme nous l’avons vu plus haut, du quartz, du feldspath et surtout une grande quantité de chlorite, soitintimement unie aux éléments talqueux, soit en paillettes plus ou moins apparentes, soit en grain, soit enfin en amas. Cette dernière espèce prend le nom de talcite chlori- teux, ou de chlorite schisteuse lorsqu'elle est composée presqu'exclusivement de ce minéral. Nous continuerons de rapporter au terrain primitif (1° étage) les roches connues jusqu'à ce jour sous le nom de talcites, soit qu'on leur conserve leur nom, soit qu'on les désigne sous celui de schistes chloriteux ou magnésiens (la chlorite renferme presque toujours de la magnésie). Enfin le talcite, le micaschiste et le gneiss constitueront pour nous le sol primordial tel que nous l'avons défini, jusqu'à ce que la lutte engagée sur le métamorphisme soit terminée. Co NOTE Sur la Température de l'Hiver 1859-4860, A CANNES (ALP£s-MARITIMES), Par NE. Ile D' KF. BUHSE, Prof à Riga, Membre correspondant de la Société. ON Ne ——— Les observations thermométriques résumées dans le tableau ci-joint ont été faites dans une ‘maison située sur le versant O. de la colline où est bâti le vieux château de Cannes. Toutes les précautions nécessaires ont été prises pour assurer leur exactitude ; elles étaient faites quotidiennement à 9 heures du matin, 2 heures après midi et10 heures dusoir; leur moyenne ne diffère que de + 0° 1 de la vraie moyenne du jour obtenue par deux séries d'observations horaires. La première de ces séries comprend des observations qui s'étendent de 6 heures du matin du 13 octobre, à 6 heures du matin du 14 octo- bre, et la seconde renferme celles faites le 17 janvier de minuit à minuit. Pendant les mois de février et de mars, la température a été notée, à peu d’exceptions près, d’heure en heure, depuis 7 heures du matin jusqu’à 10 heures du soir. Les heures omises ont été interpolées autant que cela a pu se faire. Voici les moyennes horaires de la température des mois de février et de mars: . 96 TEMPÉRATURE DE L'HIVER A CANNES. 7 8 QAOU AA A2 1 2 Février are een CENT 3.3| 4.7| G.6| 7.9] 9.0| 9.4110.4/10.6 MATS PETER CURRENT 7.2 8.2| 9.9116.1111.4111.8112.2113.4 3 4 5 6 7 8 9 , 10 FévMer Ce ereR et 40.1110.0| 8.3! 7.8 7.3 6.5| 6.3| 5.8 MAPS ERETEREMREEEUR 13.3112.4112.1110.7110.21 9.6| 8.8] 8.3 La moyenne du jour se trouve, comme onle voit, en février à 9 heures du matin, en mars entre 8 et 9 heures du matin. En calculant les moyennes mensuelles d’après les moyennes journalières contenues dans la première colonne du tableau pour chaque mois, on trouve : pour le mois de Novembre 12° 0 Décembre 5. 9 Janvier 8. 9 Février 6:77 Mars 9. 5 ce qui donne pour l'hiver (décembre-février) 7° 18. Le D' Sève (1) évalue la température moyenne de l'hiver à Cannes, d’après 14 années d'observations, à 10° 2, tandis que la moyenne hivernale de Nice est, d'après Risso, Rubaudi et Vaupell (2), 9° 1. Il est possible que le premier chiffre soit trop élevé, et il se pourrait même que le second düt être diminué par suite de recherches ultérieures. Mais un fait bien constaté, c’est que pendant l'hiver 1859-1860, la température a été considérablement plus basse que d'ordinaire. Il est remarquable aussi, que le mois de janvier, presque toujoursle plus froid, ait été plus doux que les mois de décembre et de février. (4) Cannes et ses environs par J. B. Girard et Alp. Bareste, Paris, 1859, page 223. (2) Vaupell, Nizza’s Vinterflora (af Naturh. Foren. Vidensk. Meddelser, Kjôbenhavn, 1858). ON 6 et I M T eN Si Os re Tnn CR EC MOST Goo) Hole HOCHOOS SH 25 N aa BE SDE ER D CD [ea RECU ACTE SAMU TRR nan A -. An : RL EE De AUDOUUS © AD O VOL CAUCTUTLUCCULUTOU © L=] © =] ï NOTHOMNOMLSBDNOHMOOONMO SMS ONYD © D © I be RELSRDNRMROR SOINS GO 0 où 6 IN 20 0 LS LS D D | "Iu9A | SUOUU “1919 np 3814 mme eee ee eee eee MARS 1860. PEUVENT OR) er nt rer te an ee l'or Mas a pret Se Eve Er or Mae ele prete ? 00 D D I 00 «0 29 x ei © QU a af ft 20 «9 a NOLDOLRDDSS nel CP ES PO SP OP LUE PC = Te Pr M LE PER | “ouuaÂOu NI 20 29 20 20 ei 9 et GT ei 20 EN ed 20 29 EN $ ei EN GT Eu © Ir GT 29 xt © © «1 DRE Re ES mena nes M0. ete SP Rue CUS 91n3e19 009 j, "EU | Has © © D SO 8 07 29 © D SIN O0 ES 00 © D © M © ei et ei EU Où GI x . mm mm ” EE = GT M M «1 EL | | SRE es ie lu a Br RE ; ann | iSÉidédisss te SossdÉsss és î © St EN 00 20 + M 20 Ie © M © 20 © EN 20 D Ex © Ie © D À © Ie O 20 D 30 "19190 np 1814 | © ELDEELEELIELTEECELELTIIIT III II T 2, Vent médiocre. 1. Vent faible. 3. Vent fort. est indiquée par] “EUIXEI] TN SN IR GS Rae De rie Le Neo Ce Near liner nie se, nr tee: le - SMART : © Où © © GI æi = 0 anoton | SO DES TSI DES SNS LEÉLE sise aanye19 du J cSrsssnsidssasarnaraasacanaiiode . Lo: Mar) 20 © Eee D D © ei ON O9 x 20 © En D D © ei ON O9 20 © = D ÉLELT I e AS ee ee et ON NT ON NT GT GT GI NT 21 1 1 4 1 1 OBSERVATIONS l FAITES A CANNES (VAR). MARS 1860. JANVIER 1860. FÉVRIER 1860. DÉCEMBRE 1859. NOVEMBRE 1859. a _ 0 I “ Q ua Sssssiisss lo liiSrrisssass sis SARA CCCET ASooûH n nono DANRTEG RD : -à , .. 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Vent faible. Vent médiocre. 1 2. 3. Vent fort. L'intensité des vents est indiquée par] calme. à demi serein. " pluie. (5 = exprimés sont ceux du thermomètre centigrade. ds. p. couvert. serein. Les degrés S LA INTORNO AL FENOMENE ONSERVATE IN [TALIA NELL' ECLINSE PARZIALE DI SOLE ACCADUTO NEL GIORNO 18 DI LUGLIO 1860. MEMORIA del cav. Francesco ZANTEDESCHI, Professore di Fisica in Padova, socio corrispondente della Società. À quel modo che io procedetti nelle precedenti eclissi di sole e di luna, anche in questa io feci appello a’ miei corrispondenti ed amici della scienza nella Peni- sola.Tutti corrisposero all invito conalacrità econardore, che onorano i lori nomi e la Patria. À Roma sul Campi- doglio osservarono la nobil donna Caterina Scarpel- lini e l’astronomo prof Calandrelli; a Firenze i ssig' prof" Stefanelli e P. Cecchi all Osservatorio Ximenes ; a Bologna nell’ Osservatorio astronomico i ssig'i profi Della Casa e Respighi; a Modena nella Specola i ssig" prof Stefano e Pietro Mariannini in compagnia del Diret- tore ingegnere P. Tacchini, dell assistente Bianchi e del sig’ Sandonnini; a Milano nell Osservatorio astrono- mico di Brera il sig' prof di Fisica Luigi Magrini e il primo aggiunto astronomo Capello ; a Pavia nell Osser- vatorio meteorologico dell Università e nell’ Orto bota- nico i ssig" prof" Tullio Brugnatelli, Reali, Scarenzio, 7 98 ECLISSE DI SOLE Contratti e Garovaglio ; ad Alessandria del Piemonte più numerosa schiera di osservatori raccolse d’intorno a sè il sig” prof° di Fisica Parnisetti, Retiore di quel Semi- nario e Direttore della Specola meteorologiea : « Presero parte, mi scrive il sig' Parnisetti con lettera del 25 luglio 14860 da Alessandria, alle medesime con molto impegno le seguenti persone che Le nomino per ordine degli istrumenti : Barometri. — Paléa, macchinista del Gabinetto fisico municipale. Termometri al Nord, Elettrometri, Galvanometro. — P. Denza Francesco M°, prof* di Fisica al Reale Collegio Carlo Alberto di Moncalieri. Termomoltiplicatore di Nobili-Melloni. — Sig’ Missaghi Giuseppe, prof® di Chimica al Collegio mu- nicipale. — Sig Molino, prof® di Fisica alle scuole normali femminili dello stesso Col- legio. Bussola d’inclinazione. — Sig’ Scaffini, Direttore degli Studi del Collegio pred° e prof* di Fisica ivi. Psicrometro a mercurio di August. — C. D. Gio : Batta Porrati, Vicerettore e prof di Teologia di questo Seminario. | Igrometro a capello.— Sig" Gualehi Agostino, alunno del 4° anno delle scuole tecniche di questa città. Tirmometro al Sud ed ozonometro. — Parnisetti Giu- seppe, mio fratello. Apparato per segnare la deviazione del filo a piombo ed il movimento della crosta terrestre. — D. Borasio Luigi, già alunno ed assistente di questo Seminario. Anemoscopio e stato dell aria. — D. Cavallero Giu- seppe, Prefetto del Seminario. DEL 18 LUGLIO 1860. 99 Stato del cielo. — D. Derossi, alunno del Seminario e studente del 5° anno di teologia. Telescopio per segnare le fasi dell’ eclisse; Osservazioni del cambiamento dei colori negli oggetti terrestri e nel campo dell aria. — Cañco Jachino D. Carlo, prof° di $S. Eloquenza di questo Seminario. — D. Angelo Migliara, Economo ivi. — D. Parnisetti Pietro, Ret- tore e prof® di Fisica ivi. » In Genova le osservazioni furono eseguite nell Osser- vatorio meteorologico della R. Università dal sig" prof° Nicola Fasiani Direttore dello stesso. À Padova le osser- vazioni furono fatte dal sig" Dott. Cirillo Ronzoni, pro- fessore di Fisica, sul terrazzo della propria abitazione, in via S. Fermo. À Napoli fece le osservazioni il sig” prof® Luigi Palmieri alla Specola meteorologica Vesu- viana. À Venezia osservo il sig’ Giovanni Ab. Paganuzzi alla Specola meteorologica del Seminario Patriarcale. La mia relazione è divisa come segue : Delle tavole lunari di Hansen messe alla prova dalle osservazioni dell astronomo Calandrelli di Roma ; e di altre osservazioni astronomiche. Delle variazioni di pressione atmosferica, de” venti che spirarono, dello stato del cielo e della marea. Delle variazioni di temperatura. Delle variazioni di umidità. Dei tremuoti che precedettero e tennero dietro al- l eclisse, della deviazione del filo a piombo e delle oscillazioni della crosta terrestre durante l’ eclisse. Dei fenomeni elettrici e magnetici. Delle variazioni di colori negli oggetti terrestri e nel- l atmosfera. Delle variazioni nell intensità della luce, della veduta 100 ECLISSE DI SOLE ad occhio nudo di alcuni pianeti, dell apparizione d’una specie d’aurora e della luce polarizzata. Dei fenomeni chimici ed immagini fotografiche. Dell aspetto del sole e della luna. Dei fenomeni patologici e fisiologici. DELLE TAVOLE LUNARI DI HANSEN MESSE ALLA PROVA DALLE OSSERVAZIONI DELL ASTRONOMO CALANDRELLI DI ROMA ; E DI ALTRE OSSERVAZIONI ASTRONOMICHE. « L’imponente fenomeno celeste, mi scrive legregia Donna Caterina Scarpellini con sua lettera del 23 luglio 1860 da Roma, della eclisse solare contemplata il 18 luglio 1860 corrispose colle fondamenta di quelle cogni- zioni che ci fu dato ritrar dalla scienza, in cui appunto consiste l’impiego il più nobile della loro applicazione. Esso non poteva accadere in giornata più bella ed oppor- tuna, e fu eminentemente favorevole ad osservazioni di ogni genere. Il principio ed il fine delia eclisse furono precisamenti quelli calcolati dal prof° Calandrelli diret- tore dell’ Osservatorio dell’ Università Romana sul Cam- pidoglio, provando con cid la esattezza delle recenti tavole lunari pubblicate dal celebre Hansen : principio T. M. calcolato 2! 58° 315,76 : osservato 2! 58" 345,34 ; fine T. M. calcolato 5° 5" 295,10 : osservato 5! 5" 295,22. La scienza per cid pud andar superba di avere finalmen- te superate tutte le grandi difficoltà che s’incontravano nella teoria del nostro satellite, teoria che è stata svilup- pata da tutti i più grandi analisti del nostro secolo. » A Modena leclisse solare fu osservata dai signori prof ingegnere Pietro Tacchini direttore della Spe- cola astronomica, dall assistente sig" Dottore Lodo- vico Bianchi e dal sig’ Eugenio Sandonnini. Ecco DEL 18 LUGLIO 1860. 101 quanto mi scrive da Modena il sig’ Direttore del Reale Osservatorio in data del 22 luglio 1860 : « Il tempo cat- tivo e minacciante pioggia, ci impedi di osservare l'eclisse in tutto il tempo della sua durata; solo alcuni minuti dopo ilmaximum si potè osservarla ma ancora con qualche nebbia. La fine pertanto deil eclisse fu osser- vata benissimo, dmeaiels seu 4 53 50”,42) tempo medio dall’ assistente Bianchi.. 4? 53 54”,30 . di dal Sandonnini......... 4? 53 49",42 Modena Io adoperai un eccellente cannocchiale di Fraunhofer di 0,076 d’'apertura, con ingrandimento di 80. Il sig° Lodovico Bianchi osservd con un cannocchiale dialittico di Monaco con ingrandimento di 60 ed apertura di 0®,10. Il sig” Sandonnini Eugenio si servi del can- nocchiale dell Equatoriale, costruito da Amici, dell aper- tura 0”,063 e con ingrandimento di 100. » Secondo gli accuratissimi calcoli del sig" Direttore Tacchini la fine dell’ eclisse avrebbe dovuto accadere a 4° 54° 0. Le osservazioni che piü si avvicinano ai risul- tati del calcolo sono quelle dei signori Tacchini e Bian- chi. Pel primo la differenza non fu che di dieci secondi, e per l’altro di sei secondi. Importanti risultamenti 10 m’attendeva dalla Specola astronomica di Bologna, mercè l’alacrità dei signori prof Della Casa e Respighi, i quali si erano preparati con tutto lo zelo alla contemplazione dei fenomeni della natura; ma dalla contrarietà del tempo ne furono sventuratamente impediti. Trascrivo qui quel brano di lettera del sig” dottore Lorenzo Della Casa professore di Fisica, che in data del 18 luglio 1860 m’ inviava da Bologna : « La giornata d’oggi è tornata cosi contraria che nè quest’ Osservatorio astronomico nè io abbiamo 102 ECLISSE DI SOLE potuto fare le osservazioni, che ci avevamo rispettiva- mente proposti d’instituire circa l eclisse solare. Il tem- po ch’ era corso poco buono fino a tutto ier l’altro, era stato tanto sereno e tranquillo ieri, che aveva indotto a sperare che non sarebbe stato dissimile in oggi. Quando perd siamo arrivati alle dieci della mattina, ba cominciato a manifestarsi tutto all” intorno all orizzonte un po’ di vapore; che crescendo in den- sità ed in estensione massimamente dal lato di mez- zodi, è giunto verso le ore due pomeridiane a velare e poscia a nascondere affatto il sole per tutto il tempo dell’ eclisse. Un vento di Est, incominciato e cresciuto con quel vapore, agitava e scuoteva gl’ istrumenüi (che non pertanto eransi disposti sulla terrazza dell Osser- vatorio) a segno tale che sono tornati affatto inutili, e sonosi dovuti rimettere ai soliti loro posti. Cosi qui è rimasta perduta una occasione, dalla quale potevasi aspettare qualche utile risultamento. » Non meno fortunati furono i signori profi di Pavia per la malvagitàa del tempo. Con quanta alacrità si fossero messi all opera lo dimostra la lettera del dottore sig’ prof® Tullio Brugnatelli, che in data del 2 agosto 1860 mi serisse da Pavia : « Le nostre osservazioni del- leclisse del 18 luglio scorso furono molto disturbate dal cattivo tempo. Il cielo era nuvoloso, ed il disco solare fu coperto da densi strati di nebbia e cosi variabili durante l’eclisse, che le nostre osservazioni fotometri- che, e della intensità de’ raggi caloriferi provenienti dal sole, riuscirono assolutamente non comparabili e di nes- sun valore. Anche le immagini fotografiche del fenomeno riuscirono per la medesima raggioue cattive. Lo, i profi Contratti, Cattaneo, Reali e Scarenzio, ci avevamo divisi la fatica delle osservazioni ; ma a nulla valse il DEL 18 LUGLIO 1860. 103: nostro desiderio di fare qualche cosa di gradito a Lei. Alcune osservazioni poi ci furono impossibili, come ad esempio la misura esatta del tempo del primo appulso e della fine dell’ eclisse, e quelle magnetiche per man- canza d' istrumenli, o perchè gli esistenti furono trovati troppo guasti per essere adoperati. Leinvio quelle poche osservazioni che si poterono eseguire. Sono quelle del psicrometro, dell igrometro, del barometro e del ter- mometro. » à In Alessandria il sig" prof® Parnisetti assistito dal sig’ prof* Jachino e dal sacerdote D. Migliara, ha potu- to eseguire le osservazioni delle fasi dell’ eclisse dal ter- razzo della Specola con un telescopio della fabbrica di Lerebours e Secretan di Parigi ad obiettivo di 81 milli- metri e con un ingrandimento di 50. E perchè si potesse dagli astanti rilevare l’avanzamento del fenomeno ed anche ottenere segnato con metodo geometrico l’arco della luna sul disco del sole, si uni all istrumento alla distanza di 0"308 millimetri dall’ oculare un diaframma sul quale era tracciato un circolo di 127 millimetri di diametro, capace di contenere esattamente il disco solare projettato. Segnati con una matita tre punti sul lembo dell arco della luna, il diaframma veniva colla massima prestezza e facilità sostituito da un altro simile e simil- mente disposto. Il vento abbastanza forte c’ impedi sempre di avere una perfetta stabilità nell’ istrumento, avverte il Parnisetti; cid non pertanto in tutte le fasi si potè riconoscere il contorno della luna assai scabro e ben distinto. Le Variazioni delle stesse fasi si marcarono in varj istanti con un cronometro a secondi a tempo medio di questa città : Primo appulso...... 20e 35" 36° 22 fase Crescente.... 2 42 15 104 ECLISSE DI SOLE 32 fase crescente..... 2° 50" 00° De OA SUN E D Lune RU 10 35 RE EE D Ar UE 31 19204::96 Massima fase. ....... 2.191 14 Copertasi quindi di nubi la parte del cielo occupata dal sole, non è stato più possibile il proseguimento di simili osservazioni. Nella ka fase il lembo della circonferenza lunare toccava il centro del disco solare. À Padova dal sig" prof® Ronzoni l’appulso, che fu al Sud-Est dell astro, fu notato a ore 2,44"; il massimo della fase a ore 3,45" e la fine alle ore 4,50" all incirca. Avvegnachè egli non potè notare l'istante preciso del distacco che ebbe luogo al N.-0. dell’ astro. DELLE VARIAZIONI DI PRESSIONE ATMOSFERICA, DE VENTI CHE SPIRARONO, DELLO STATO DEL CIELO E DELLA MAREA. « Il barometro a gran superficie, mi scrive la Scar- pellini, mostro un innalzamento all avvicinarsi della massima fase, cominciando con un oscillamento alle ore 3,10. » La seguente tabella dimostra le oscillazioni alle quali soggiacque, e la direzione de’ venti : BAROMETRO TEMPO. |, gransuperficie VENTI. | 9h 40m 7Agun 3 Ovest. | 2. 55 7AS 073 » 3:40 748. 1 S. O0. 3. 25 748. 2 » 3. 40 748. 8 S. O. “nie 4. 00 748. 0 4. 15 749. 7 |S. 0. sensibilissimo. 4. 54 749. 8 5. 09 748. 2 5. 24 748. 1 5. 39 748. 1 Cala, | DEL 18 LUGLIO 1860. 105 In Firenze le osservazioni barometriche furono fatte dal Padre prof° Cecchi all Osservatorio di Ximenes. La tabella che segue esprime le ore e le oscillazioni date dal barometro : TEMPO. BAROMETRO. TEMPO. BAROMETRO. me | ne | | —————— 7h 45 a. m.| 27P 10110 4h. 20’ p. m.| 27 10140 12, 15 p. m.| 27. 10,85 4.35 5» 27. 10,30 Énoe PEN 27. 10,50 4, 58 » 27. 10,33 95 29 00) 27. 10,45 5, 15 » 27. 10,30 3» 45 , .» 27. 10,40 10, 15 » 27. 10,69 4, 02 » 27. 10,35 A Modena le oscillazioni barometriche furono eseguite nella Specola all’ altezza di metri 71 sopra il livello del mare. La tabella che segue presenta il tempo, le oscil- lazioni barometriche ed i venti che spirarono : TEMPO MEDIO BAROMETRO DIREZIONE DI MODENA. [RIDOTTO À O°. DEL VENTO. 2h 3125" 753mm 09 S.-S. 0. 2. 46.28 783 , 03 S. 3. 112% 753 , 40 S. 3, 16.25 752 , 67 S. O. 3. 31.25 732 , 67 S. 3. 46.25 752 , 67 S.-S. O. 4. 0.25 752 , 67 S. 4. 14.25 752 , 67 S. 4. 28.23 782 , 74 S. O. 4. 42.25 752 , 67 S. 0. 4. 53.59 752 , 60 S. O. 5. 8.59 752 , 60 S. O. À Milano il sig" prof° Magrini fece altresi le osser- vazioni barometriche con un barometro di Fortin non appartenente alla Specola, del quale non si conoscona 106 ECLISSE DI SOLE le correzioni della scala e delle dilatazioni. Eccone :i risultamenti : ë BAROM. FORTIN BAROM. FORTIN TEMPO MEDIO. | CAL LeGGrANTEl PMPO MEDIO. | Ci LLEGGIANTE 2h 21’ 748nm 80 3h 51’ 748nn 30 "2. 36 748, 90 416 748, 35 | 2. 40 749, 05 4, 2 748, 30 2, 51 748, 65 4. 36 748, 00 3. 6 748, 60 “4. 44 748, 00 3:522 748, 40 4. 59 748, 00 3. 36 748, 50 * Principio. ** Fine. In Pavia all’ Osservatorio meteorologico dell Univer- sità furono fatte le osservazioni barometriche dal sig” prof® Reali, che diedero i seguenti risultamenti : ORE BAROMETRO TERMOM. CENT. IN TEMPO VERO.|AGALLEGGIANTE|AL BAROMETRO. 2h 93" 93" 75100 ÿ 30° 7 2. 43. 7 751, 8 30, 6 2. 88. 7 751, 2 30, 3. 43. 7 751, 2 30, 4 21985 7 751, 1 30, 3 2 ARE y M re 1 à 30, 2 3. 58. 7 781, 0 30, 2 4: 480 07 751, 0 30, 23 4. 32.49 751, 0 30, 4 4. 38.42 751, 0 30, 4 In Alessandria per le oscillazioni barometriche si fece uso di un istrumento alla Gay-Lussac che io mi permetto di chiamare alla Poleni e alla Beccaria. Esso era del diametro di dieci millimetri e collocato in una camera sottostante al terrazzo della Specola, a 110 metri sul li- vello del mare, e 20 metri dal piano della citta. Al pro- spetto dell’ oscillazioni della colonna barometrica vanno unite le osservazioni della direzione de’ venti, dello stato dell’ aria e dello stato del cielo : EEE SEE DES DRE SE NNNSEE E ‘0 t OquoU J1U97 9 ‘4 IE | - — NUAJS HAT) 9 uodea {*S e Ououwu OUAOJUI ,[U OJ)N) OJE[9A « °S £t ‘ LyL 0S ‘7 isenb LOT IP ZZ91R ] 194 ‘O UP eJU0ZZHO JE O4UIU) « *S CE ‘ LYL 0% ‘y ‘0 t oOquaU :°O "N-'N E 04n9$0 0749409 {‘S & ‘9J10J OJU9A "S c9 ‘ ZYL x ‘+ oyJ9j49d ouaues °° *S-'Æ E HOWN9 AI) £quuoz e Ode A « "S co ‘ 8ÿL 0G ‘y ‘0 & 04980 0719009 : 11U9Z 9 *S BE « °S gg ‘ LEL OF ‘y ou949s {4 t 1[0un9 1410 ‘‘O °N NA NE HAS I[OUNT) « *S SL ‘ LyL 00 ‘ÿ ‘S[e « ‘4 °S | SE ‘ ZFL 08 ‘£ OU949S {‘O ‘S-'S IE HAS ST UE HOWN9 A NN IE UNS « °S go ‘ LYyL 0ÿ ‘£ se 11419 {JIU9Z [8 OU949S {00€ d9d ‘O ‘N-°'O HE 01N9S0 0JE[9 À « *“T'S-'S| 68 ‘ LYL 0€ ‘£& e de "S GE ‘ SYL 08 ‘£ pr *11047S HOWN) « *S z6 ‘ SYL O7 ‘£ o EP 00€ B9JU0ZZIHO | OUIOJUI ,[[8 07307 0JE[9A ‘J1u9Z [E OU919S « ‘1 S-'S| 6 ‘ SL 00 ‘£ = A SLERE « °S as ‘ SPL 0$ ‘& 3 |-owuno ‘0 ‘se "Ov eus 1419 ‘oju0zZ10 Je HOUEA ‘OU9196 cs SA IE « Gr cg ‘ SYL 0ÿ ‘& 0 *N-°N IE HOW ° ‘S-"S [8 1IUAJS HAI9 ‘JIU9Z | 0JU[9 A |93107 OUJUL OJU9A “A ‘S-'S| T8 ‘ S7L 0€ °& s OH RE « : 9 ‘ 8rL | Où ‘& = NI uodea ‘*S je 1jomn9 ‘O ‘S-"S ‘‘Æ ‘S-'S IE OU9196 S wa *S [8 oua49s £"Æ 418 ‘*O ‘N-'N IE HOUR) « °S 97 ‘ 8YL OF ‘& a ue ‘S | 99 85z | - 00 ‘G «« noi OF ‘ SPL 0g ‘E -pns o1ed ej 9 ‘ojos [ep e1edn990 ajied 8j 8J8n719999 « °N cg ‘ S2L 0 ‘T7 “JIU9Z [8 9JUOZZIHIO JJ[PP 1JU4S II 9 LIOUtA ep OjejaA| 93407 OJUOA | N- N| 19 uu8?Z 0€ ur ; ? ‘0194109 |. *O119 IQ OLVIS is: Ne | oiuoueq Le ‘POII9}S0UE OLVIS ANOIZAUIQ | LÉ oissazal 04 WaL —————_—_—_—_—_—_—— EE 108 ECLISSE DI SOLE « Giova osservare, scrive il Parnisetti, che fra le varie cause, che potevano modificare l’ altezza della colonna barometrica, sono da notarsi l’avvicinamento di un temporale dalla parte di ponente : un vento forte di mezzodi : il minimo della pressione diurna : e la variazione dello stato di temperatura e di umidità ; onde le anomalie della escursione della colonna mercuriale. Perd negliistanti vicini alla massima fase si riconosce un minimo assai distinto fra tutte le altre osservazioni. Tale minimo cade a ore 3 minuti 40. » « La tavola della direzione dei venti venne formata sulle indicazioni di un semplicissimo apparato apposi- tamente costrutto per rilevare le più minute variazioni, nel caso che lo stato dell aria fosse rimasto in calma. Esso si componeva di un fornello di ferro cilindrico del diametro di 0", 12 per 0", 20 di altezza sormontato da un tubo aperto di 0", 04 di diametro, ed alto 0", 40. Poteva contenere alcuni carboni accesi per circa tre ore di tempo, e permetteva d'introdurvi ad intervalli per mezzo del piccolo tubo superiore una quantità di incenso in polvere atta a promuovere sui carboni ardenti una densa colonna di fumo. Questa, riescendo all’ esterno, indicava ne’ suoi movimenti di gran sensi- bilità la deviazione del vento su di un quadrante sot- tostante e previamente orientato. L'apparato era collo- cato su di un pilastrino della ringhiera del terrazzo, a 24 metri dal piano della città. » In Genova le oscillazioni barometriche furono registra- te nelle ore qui sotto indicate colla direzione de’ venti e stato del cielo : LA 109 DEL 18 LUGLIO 1860. "PI ‘0 'S2"S-‘T'S E OU949S 0904 “PI “WP “PI ‘0 ‘S 9 *S E Ouo49s 090q/°o[0ANnU Sen ‘IQNU 9] 9SU9P US 9} *S t Ou9419$ -U9W[E] ‘2p9A IS UOU n1d 9105 [[| O0AnU ISen() *OU949S-0[0ANN "2S8J ULAS Nd ‘PI ‘PI ‘Ou949S ISEn) ‘INOIZVAUHSSO 144 PES PR EE RS *VZUO4 (=) NDISINNAN AN sañn SSSssss,s d jo "OLNHA 69 79 VEN ysL gg ÿsz SZ y £9 ‘ cz 99 ‘ r9L £9 ‘ #cL G9 ‘ 5eZ gL à YgL [4 (4 € een y8 ysL OF - SSL CF SSL x6 SSL 66 wuS£z “Riderrrdeo eIIep 97191109 9 00€ 9)10PUI ELELE ELU CE CA 9ZZ9J[Y £Y 89 €y 8& €} 8$ €y 8G Cr 89 €y SG £T u8S SANNANOIM MMA A fx à 29 = *[UO1Z -BAI9SSO 9I[9P 910 Il barometro sul quale si sono fatte le osservazioni durante l’eclisse à lo stesso col quale si fanno le osser- vazioni giornaliere : barometro a pozzetto, confrontato con quello dell Osservatorio di Parigi; costrutto dal sig" Fortin ed avente il tubo millimetri 9 di diametro 110 ECLISSE DI SOLE interno. L'origine della scala barometrica è alta metri k8,03 sul livello medio del mare. Qui soggiungiamo le osservazioni che furono fatte sulla scala idraulica posta nel R. Arsenale di Marina dal sig" B. Lottero soprastante al Porto, nel giorno 18 del mese di luglio 1860 in occasione e durante |’ eclisse parziale del sole. Queste si debbono alla cortesia della R. Marina la quale invitata dal sig” prof® Nicola Fasia- ni corrispose di buonissima voglia all invito. ORE DELLE RASE ET METRI. STATO DEL MARE. 2h 00m 0 , 50 Mare colmo. 2. 80 0 , 50 Idem. 2. 45 0 , 51 Si conturba. 3. 00 0 ; 81 3. 15 0 , 52 3. 30 0 , 54 Più conturbato. 3. 45 0 , 56 4. 00 0 , 58 4. 15 0 , 60 4. 30 0 , 60 4. 45 0 , 61 5. 00 0 , 62 Al aumento progressivo della marea, avverte il sig' prof® Fasiani, durante l’ eclisse, ha contribuito |’ agita- zione del mare prodotta dal vento S. E., che subentro a soffiare in luogo del S. O.. L’agitazione del mare e la marea fu maggiore nel giorno successivo, a motivo che la forza del vento $S. E. andd gradatamente crescendo. À Padova come abbiam detto le osservazioni barome- triche furono eseguite dal sig" prof® Ronzoni sulla terrazza della propria abitazione via S. Fermo. La se- guente tabella presenta le epoche delle osservazioni, le oscillazioni della colonna mercuriale, la direzione del vento e lo stato del cielo : 111 DEL {8 LUGLIO 1860. "HOdeA 1p OJUSUSSEUIUR 194 PAON [P 9JU0ZZ110 ,[ OAN9S0 n1d a4dwu9s eJ 1$ *S . “7 *S—S S5S *PAON [E HOURA 19P OJUOUBPEAI( ‘A ‘S-' S : 4 “ajetoduo; un ,p ordrourtd ‘euNn UJ[2P 21018:U9 [8 ajepdo ouoostiedde oçenb jap opponb e nid erjSituosse,s oo ‘opra$ue] o4eiqo un ,p 9$ueiy Ep ojeulojuoo ouos 1qnu o7| ‘oord nd'iq TA °S-"S *LHAOdA 19p au0IZepedi(! ‘oque2o1d eZZ91q "AH *S "4 eu ‘010$ [R IZUBUIP HOÏBA IP 9H01ZPPUAIG TI ‘HSE 9np 1 949p94A 91(tu9s Quad oue1ose] 99 1HIOdPA 19D OJU2WESUIPUOI [9P AUOIZENUUO9 E] 49d BIS 9SSI199 JI9P 9S8J UJNIDSHAIOL 494 LIS 99] IP OJUaUN|OGOpU] ‘4 “ajuopuords ose I -[9P 9S2J EI OWISSIU9 PIOQUEC LÉS9A IS 949 91/80) UOU 01e 4194 9499019 ‘9[0S [B IZUBUIP LHOUBA ! ISAESUIPUO9 E OUVNUIJUO') *0JeZ{OJUH ‘ : 4 "O[0S [LOUCI9A 119889] 108 A °O IE P9 *N IE 9JU0ZZHIO IR 1QuN| ‘eZZ91q v10991d ‘4 "OLNHA "OTAI9 TAŒ OLYIS 14Œ ANOIZA4UIE ROLL ut 0732270d e 0120184 k oo DS OS S © © GI GI GI GI © g nn nn __ Sn € "JS6] EUISSEU % LSL ZSZ 994 9$4 92 964 962 LSZ LG LSL LSL LSL LSZ LGL LL M RL G uuZLGZ 00° 0S°y Oÿ°y 0£°% 0G 7 OFT°ÿ 00°Y 0$°£€ 09° SE 07'&G u'd mOEuS “UOIZEAI9SS0 9TI2P auyoodz 112 ECLISSE DI SOLE Non sarà inutile che noi riferiamo qui le osservazio- ni barometriche fatte all’ Orto botanico di Valenza in Spagna dal sig" prof® José Pizcueta, ove l’atmosfera fu costantemente serena e con un vento di Levante dalle 12" 1/2 alle 3" e 10"; e con un vento di Scirocco dalle 3" e 15" fino alle 3" 30" e quindi di nuovo col vento di Levante dalle 3" e 35" sino alla fine. BAROMETRO BAROMETRO ORA. ORA. ANEROIDE. ANEROIDE. 12h 30m 738mm 0 3b 05m 757on ÿ 1. 00 758 , 0 3. 10 757 , 5 1. 30 758 , 0 3. 15 757 , 5 1. 80 757 , 5 3. 20 757 , 5 1. 56 758 , 0 3. 25 757 , 0 2. 02 758 , 0 3. 30 787 , 0 2. 10 738 , 0 3. 35 787 , 0 2. 21 758 , 0 3. 40 757 , 0 2. 30 758 , 5 3. 45 757 , 0 2. 35 757 , 5 3. 80 787 , 0 2. 40 757 , 5 3. 35 re 2. 45 757 , 5 4. 00 757 , 5 2. 50 757 , 5 4: 08 757 , 5 2. 55 757 , 5 4. 10 787; 6 3. 00 787 , B 4. 15 757 , 5 In questa tavola è da osservarsi, che frale nn 25" e le 3° 50" v’ ebbe un minimo di 757""; e che il principio della totale occultazione ebbe luogo alle 3° 8"; e la fine alle 3" 12". Il minimo adunque di altezza si sarebbe manifestato 17 minuti dopo il principio della oscurità ; ed avrebbe avuto fine 38 minuti dopo la cessazione del- l oscurità. Ë a notarsi tuttavia che il vento di S. E., o Scirocco, incomincid alle 3! 15" e fini di spirare alle 3" 30", per dar luogo di nuovo al vento di Est. DEL {8 LUGLIO 1860. 113 DELLE VARIAZIONI DI TEMPERATURA. « Le osservazioni relative agli effetti calorifici, mi scrive la Scarpellini, in mancanza d’un termo-moltipli- catore del Melloni, furono fatte con tre termometri ge- melli a mercurio, aventi i bulbi del diametro non maggio- re dii5""; l’uno dei quali a bulbo bianco (velato dibiacca), il secondo a bulbo nudo, il terzo annerito, i quali furono tenuli esposti costantemente al Sud ai ragoi diretti del sole. Questi apparati semplicissimi tuttavia m'indicarono la diminuzione della temperatura nel primo periodo della fase, e che fu sensibilissima di poi nella massima fase nientemeno di 11 gradi. Dopo l’epoca della fase massi- ma un rapido vapore leggero apparve nel seno dell atmo- sfera, che credevo di non essere piü sotto ilcielo d’ Italia, ma sotto quello di oltre-Alpi. Questa fu prodotta di certo dalla diminuzione del calor solare per l’interposi- zione della luna, e il psicronretro m’ indicd bene le sue variazioni. Il termometro al Nord dette il minimo di calore dell’ atmosfera #1 minuti dopo la fase massima. » La seguente tabella rappresenta l’andamento dei tre termometri al Sud e di quello esposto al Nord. Term. G. esposti ai raggi diretti del sole PER. CS TERM. C. TEMPO. bulbo bhianco.| bulbo nudo. |buibo annerito| AL NORD. 2h 40m 419 7 459 0 419 8 319 O 2. 55 #1, 3 41, 3 45, 0 31, 2 3. 10 #1, 2 #1, 2 44, 0 30, 2 3. 25 Eye 37, 6 40, 0 30, 0 3. 40 35, 0 34, 2 356,12 29, O 4. 00 32, 6 32, 6 33, 0 28, 2 4. 15 31,9 a0,2 32, 6 28, 1 4. 5% 4,09 31, 6 8 PA Er 28, 0 5. 09 34, 2 33, 0 36:55 28, 0 5. 24 34, 0 32, 6 35, 3 28, 0 5. 39 33, 8 32, 5 Bt tal 28, 0 8 11# ECLISSE DI SOLE À Firenze le osservazioni termometriche furono ese- guite dai ssig” prof” Pietro Stefanelli e P. Filippo Cecchi delle Scuole Pie. Io traserivo qui quanto mi communico con sua lettera del 28 luglio 1860 l’egregio mio amico sig’ Stefanelli. E bene perd premettere che per Firenze l’incominciamento dell eclisse fu a2" 43° p. m., il massimo della fase a 3° 48’; e la fine dell eclisse a & 52”. « Un buon termometro metallico, mi serive lo Stefanelli, a scala reaumoriana, essendo esposto alla luce diretta del sole, ed un altro a mercurio della me- desima scala collocato sopra un terrazzo volto a tramon- tana e non molto distante da altre case, mi diedero i risuitamenti che seguono : | TERMOMETRO | TERMOMETRO TRE SUD. NORD. 2h 45 36° 0 259 7 2:0130 20 1e 20 2:45 36, 1 25, 8 3. 00 34, 6 25, 5 +19 32, 0 23310 3. 30 29, O0 25, 0 3.45 26,5 24, 5 4. 00 27, 0 2%, 3 4. 15 30, 1 24, 3 4. 30 32, 0 24, 3 4. 45 34, 2 24, 5 4. 50 34603 24, 8 In altra serie di osservazioni termometriche lo Ste- fanelli procedette a questo modo : « Presi sei termo- metri, egli scrive, a mercurio con scala di Reaumur, i quali presentavano tra loro un notevole accordo, e li collocai all ombra fissandoli al telajo di una finestra situata a N.-0. À ore 2 1/4 osservai uno di questi ter- mometri, quindi lo esposi per 5 minuti al sole, poi di DEL 18 LUGLIO 1860. OU FES nuovo lo consultai ed infine lo riposi accanto agli altri. Lo stesso feci a ore 2 1/2 valendomi perd di altro termo- metro. Cosi proseguj di quarto d’ ora in quarto d’ora fino à che ebbi adoperato il sesto termometro. À tal punto tornai ad usare il primo, poscia il secondo, il terzo, ec. Nella tavola che segue, sono notate Le tem- perature osservate all” ombra, quelle ottenute mediante 5 minuti d'insolazione, e le differenze in più tra le prime e le seconde, v Numero pro- Epoche | Temperature | Temperature gressivo delle delle dopo 5 minuti| Differenze. osservazioni. |osservazioni.| all’ ombra. |d’ insolazione. 1 9h 43 240 7 300 5 50 8 2 2. 30 24, 8 31, B T0 3 2, 45 23, 0 30, 0 5, 0 n 3. 00 2%, 3 29, 3 Pa 5 3. 15 24, 3 28, 3 4, 2 6 3. 30 24, 0 26, 2 7, 2 7 3. 45 24, 0 23, 3 1, 3 8 4. 00 23, 3 26, 3 3, 0 9 4. 15 2, 0 27, 3 3, 3 10 4. 30 23, 6 28, 1 4, 3 11 4. 45 2%, 0 28, 7 4, 7 12 8. CO 24, 7 29, 0 4, 3 Altre osservazioni termometriche furono fatte in Firenze dal prof" P. Cecchi all’ Osservatorio di Ximenes. Lo le trascrivo quali dal prof* Cecchi furono communi- cate al prof® Stefanelli nella tabella che segue : 116 ECLISSE DI SOLE Termom. esterno Termom. esterno ORE. di Reaumur ORE. di Reaumur al Nord. al Nord. 7h 45’a.m 499 7 4n 20,p.m. 18° 6 42.45 p.m 23, 6 42020000) 18, 6 3. 145 » 25, 1 4. 58 y» 18, 6 93-1193 10) 25, 0 DE AID) 18,5 DLLD 0) 18, 9 LOL 100) 49772 4. 02 » ASE A Modena le osservazioni termometriche furono fatte alla Specola al} altezza di metri 71 sopra il livello del mare, con termometri che vennero precedentemente confrontati con un comparatore di Parigi, del quale erano stati determinati gli estremi della scala. La tabella che segue rappresenta i tempi e l'andamento dei due termometri, l’uno de’ quali era esposto al Nord e l’altro al Sud, e lo stato del cielo : Tempo medio! Termometro | Term. cent. di cent. esposto| esposto al STATO DEL CIELO. Modena. al Nord. sole. Nuvolo al S.-0. 0. N.; Ser. nuv. 92h3425 269 7 310 6 al N.-E.S. 2.46.25 26, 7 32, 5 [Nuvolo\ Screno all orizonte 3. 1,23 26, 6 31, 2 INuvolotN. E. S. 3.16.25 26, 6 29, 8 (|Nuvolo. 3.31.25 26, 4 31, 3 [Nuvolo. 3.46.25 26, 4 31, O0 |INuvolo, 4. 0.25 26, 3 30, 8 |Nuvolo. 4.14.25 26, 8 32, 5 ([Nuvolo. Sereno. 4.28.25 27, 2 35, 3 |Sereno. Nuvolo. 4.12.25 26, 9 36, 6 |Sereno. Nuvolo. 4,53.59 26, 9 38, 6 |Screno. Nuvalo. 5. 8.59 27; 4 36, 5 |Sereno. Nuvolo. A Milano le osservazioni termometriche furono isti- DEL 18 LUGLIO 1860. 117 tuite dal sig’ prof® di Fisica sig" Dott® Luigi Magrini con istrumenti di quel R. Osservatorio astronomico collocati al piano del Gabinetto meteorologico, ch’ è a metri 147 sul mare. La tabella che segue presenta i tempi delle osservazioni e ‘il collocamento dei termo- metri perfettamente gemelli, che furono adoperati per queste indagini. Io debbo la communicazione di queste osservazioni e di altre, che sono riferite al loro luogo, alla distinta cortesia de} celebre astronomo Commenda- tore Carlini Direttore della Specola ed antico mio collega ed amico. Termometro C°.|Termometro C°. TEMPO MEDIO. al Nord L aria libera. lai raggi solari. 2h 21’ 290 5 360 2 principio2. 36 29, 7 36, 6 2. 40 29, 6 36, 4 2. 51 28, 5 36, 0 ste 28, 0 33, 0 3.21 27, 8 DR NI # 3. 56 BTE 32, 0 3. 01 27, 2 30, 4 Anne 97,15 32, 2 4. 21 Dr (er 212 4. 36 27, 6 33, 0 fine 4. 44 27, 8 33, 8 4. 59 28, 0 35, 0 In questa tabella si riscontrano alcune irregolarità nell andamento de’ termometri, le quali, come mi fa saggiamente osservare il sig’ Direttore Carlini, devonsi ripetere da soffi di vento e da nubi. Credo non riuscirà del tutto inutile qui riferire le variazioni di temperatura che furono osservate a Torre 118 ECLISSE DI SOLE Bianca in Spagna sulla terrazza dello speziale, fatte per suo conto dal meccanico e portiere della Specola di Firenze sig’ Ulisse Marchi. Io le trascrivo fedelmente dalla nota trasmessami dal chiarissimo sig’ Direttore Carlini : TEMPO TERMOMETRO DEL CRONOMETRO L REAUMUR DI BREGUET. ALL OMBRA. 4h 0 280 8 principio 25:55 28, 5 2, 27 28, 0 7003 y rs 2. 39 27.0 2. 48 26, 0 2, 155 25, 4 massima oscurazione 3. 4 24, 8 3. 10 2%, 5 3.25 24, 4 31122 22, 6 3. 43 23, 0 3. 52 2%, 0 fine 4.0 24, 5 E] _ Confrontando le variazioni di temperatura accadute a Milano coneclisse parziale , ed a Torre Bianca con eclisse totale, si hanno per Milano 2° 5 C.; ed a Torre Bianca 6°2 R. — 7° 8 C. — Avverte il sig” Commenda- tore Carlini, che per avere il tempo medio bisogna al tempo del cronometro aggiungere 10 primi. A Pavia le osservazioni termometriche furono fatte all’ Osservatorio meteorologico dell Università dai ssig" prof Garovaglio e Scarenzio. La tavola seguente presen- ta i risultamenti che n°’ ebbero : DEL 18 LUGLIO 1860. 119 EPOCA DELLE (A) TERMOMETRO | (C) TERMOMETRO OSSERVAZIONI OTTANTIGRADO a scala arbitraria TÉMPO VERO. ALL OMBRA. a mercurio al sole. 2h93" 925; | 269 0 394 DA. PE 25, 9 386 DOS ET 25, 5 390 BASS 24, 8 385 EP à: Pr 24, 4 380 JAUARENT 24, 0 379 38-158. 7 24, 3 384 HANTS ET 24, 4 392 € 4. 32.49 24, 7 403 (B). Termometrografo ottantigrado all ombra durante il corso delle osservazioni : massima + 24° 2, minima age | (D). Termometrografo ottantigrado al sole : massima + 36° 0.; minima + 27° 7. IL vento fu quasi costantemente fra N. e N.-E. Stato del cielo vario ; aria poco limpida. Dati per paragonare fra loro e calcolare le osserva- zioni precedenti : Ï due termometri À eC ed i due termometregrafi B e D esposti ad una medesima temperatura indicarono rispettivamente : À + 21°, 4; B + 19°8; C. 340 ; D + 19° 5. Si riteranno come termine di confronto le indica- zioni date dal termometro a scala arbitraria. Per valu- tare queste in gradi communi serviranno i seguenti dati : Posto il termometro a seala arbitraria nei vapori d'acqua in ebullizione indicd il n°......... ...832,3 essendo la pressione barometrica ......... 27», 3! 8/10 la temperatura del mercurio in gradicentigradi + 409,7 ed il diametro interno del tubo barometrico di... 07,008 Posto il termom. nel ghiaceio in fusione indico il n°.179,9 In Genova nel!’ Osservatorio meteorologico furono eseguite Le osservazioni termometriche con due termo- 120 ECLISSE DI SOLE metri a scala centigrada, |’ uno de’ quali era collocato all!” ombra al Nord, e l’ altro al Sud ai raggi diretti del sole. Questi due termometri collocati all esterno confrontati con quelli, co’ quali si fanno le giornaliere osservazioni all” interno, furono trovati di un accordo perfetto. La tavola che segue presenta le ore delle osservazioni e le temperature de’ termometri : ” ORE DELLE | Termometro al- Termometro ®|| osservazionI. | |’ ombra al nord. | esposto al sole. An 58 260 3 250 9 2:43 26, 1 25, 4 2. 28 26, 2 23, 8 2. 43 26, 1 07 2. 58 26, 0 25, 0 3.143 23, 8 24, 9 3. 28 25, 5 24, 8 Be A 25, À 24, 0 3. 58 23, 0 24, 6 4. 13 25, 1 24, 4 4. 28 E'AL DAT 4, 43 24, 9 23,47 4. 38 23, 0 23, 8 5. 13 25, 0 24, 8 *piu gran fase Ad Alessandria furono eseguite osservazioni termo- metriche con termometri a mercurio a scala centigrada e con un termo-moltiplicatore. Essi erano a questo modo disposti. L’uno era collocato fuori del balcone della Le) (€ *OUPSUAP -U09 1$ 0904 e 0904 & ‘Æ JP OUBAYXJ IS OU9 LHIIO T *OJUQUIAOUW UI 949559 0€ PE EnuIUO) 0[919 [9P 078]S O0 < 07124098 9 9108 IIT « ‘O9 OWISSII9$59| UN EP 0719409 9 9108 IT ,Zÿ qf ONLY ‘01194098 OULIISEI O[ LUI ‘910$ [EP OUEJS « -0998 1S ‘TJ OSA9A ‘O) EP OULBZUBARB IS HIUIIO EUNIIY | *0s040d8A Q194 9 iqnu ep o4quoës onbunjuenb aju0zz10 ] *S [8 « ÉQUSOUT HS IC HN'N IEP ANNEE 4 « ‘0'S'O APP OUOPU9JS2 IS 949 1JUAJS O[NUNO 1U -n9je OUVJOU IS 2JU0ZZ1A0 JE CU “OUIA9S Q O[OI9 [I | 0% «€ Ce {€ Domina costantemente il vento E. S. E. con una forza da 10 a 20 E ei OO © ON = Sn R es co br] T D 2 Lal © 20 © = NI OI ON es x% 86 © © D MS 2 © EH © © SO an = « LS = SOS RER CS D I © © M © OO HN D © OO D SN I D . = = = = = 2 2% CS [| [a — ANAINNNSSOOSOOS st «if 20 © D E © GI CN x 20 [a OI GI Gi —_ . 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AN (1 OZZQUI EP 2JU9LIULIS09 O1 j Q :N [8 D9 ‘O°S IC 9IU0ZZMO,] OSUNT LI LUNOR O[OS “OU9498 O[919 I] *10d ut OUI01$ 249 ‘H'S IL UA9 0JOWAII] [9P OJUOUOU [8 BAUAIAS 949 OJUSA [4 "EICUAOIS EI[OP ALP ond 1s ajueJs09 eanquioduo) 688 IP UI9 UUEJUOUUVAJ E OUCHNUNEIY OAJOUOULAI [EP 1901100 vanjeodtu9 Ip OpeuË [1 ‘0Z ,9£E VABUSOS ESS098 LE] OUOP OJNUIUI UN 0J6A J9SS0 O4JOWOAC( [E ‘IPUO29S 070 PU 19$ UD QANP9 4 pe ‘O ‘N 9U0IZ041p UJ[OU OHOJP[NPUO OJOWAAIE IP 21IQISUIS BZUVISEAU ESSO9S EUN NJ à ,07 LE ‘ÿ 940 AIIV , . « « « « Ï | 0 ac 9 *[pnumo 08 « Fr ‘8e cg À 9 ‘6F y ‘8 6 "9 O9 9 LAID IUNJIE Of Il « = 8 ‘9€ 60 ‘Z 9 ‘GT "PI CS 7 OSUNI OUOPOA IS ON ‘OS «e — L ‘Ye L ‘9 £ ‘6F "PI cy ‘y ojdbd EI[LP 9JU0ZZ1H0 [IR 1U4JS « à 0 ‘8€ Sy ‘L 6 ‘6F 8 ‘8c GE ‘Y, -OI9 1PJOU9IË 1 94JJ0 ‘O0U949S « É 12586 TG ‘L G ‘6F 0 ‘sc C& ‘Y u £ 0 ‘8€ y ‘L 6 ‘6F 8 ‘sa &r ‘y fi ES 8 ‘LE 06 ‘9 & ‘SF 0 ‘8& Grip 0€ : 6 ‘8€ OF ‘z € ‘Gr ‘PI ze ‘€ ee «« ea & ‘LE 82 ‘9 0 ‘6} 8 ‘LG &y ‘€ OAI « E pi pt “pi ‘pi GE “E po ‘O'S 1e ajuoupereds ‘nes 3 = Re 0 gs “e _ > OI. ‘ ges. ü =] > . 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Tremuoti clie precedettero e tennero dietro al giorno dell eelisse, con segni di oscillazioni nella crosta terrestre manifestati in un filo a piombo. VI. Fenomeni di elettricitàa statica, di elettricità dina- mica e di variazioni nel magnetismo terrestre. VIT. Cangiamenti di colori negli oggetti e nel! atmo- sfera, che furono meno sensibili nei colori fondamentali Oo primitivi. VIIL. Diminuzione d’intensità nella luce, che permise la veduta ad occhio nudo di pianeti e di stelle e del- l’apparizione d’ una specie d’aurora, con traccie sensi- bili di luce polarizzata ai bordi del disco lunare. IX. Diminuzione d’ intensità nel!’ azione de’ ragoi chimici, precipuamente negjli istanti della massima fase. X. Visibilita dei vari gruppi delle macchie solari e di alcuni accidenti di luce colorata. XI. Manifestazione de’ fenomeni patologiei in indi- vidui della specie umana ; e di fenomeni fisiologiei i più cospicui nelle piante e psicologici negli animali. ANIMAUX OBSERVÉS PENDANT UNE TRAVERSÉE DE CHERBOURG A LA NOUVELLE-CALÉDONIE (FÉVRIER-JUILLET 1860) Par NI. H. AOUAN. CÉTACÉS. Ce fut par la latitude du détroit de Gibraltar que nous aperçcümes pour la première fois des marsouins. Nous en revimes encore aux environs de Madère et des Canaries, mais toujours de trop loin pour pouvoir dire leur espèce, et les désigner autrement que par l’appel- lation vulgaire de Marsouins que les navigateurs don- nent à tous les petits dauphins. Le7 mars 1860, sous l'équateur, par 27° long. O., le thermomètre centigrade marquant 30° dans l'air et 27° à la surface de la mer, le navire, filant de cinq à six nœuds par un très beau temps, fut escorté pendant plu- sieurs heures par une troupe de ces grands dauphins appelés vulgairement Blackfishes. Quelques uns venant très près du bord, on leur tira des coups de fusil, mais leurs mouvements, quoique très lents en apparence, déconcertèrentles meilleurs tireurs. Ils ne paraissaient pas s’émouvoir du bruit ou du sifflement des projectiles. Le 22 mai, dans les parages des îles Saint-Paul et L 164 ANIMAUX OBSERVÉS PENDANT UNE TRAVERSÉE Amsterdam (lat. 39° S., long. 71° E.; therm. air : 14°; therm. eau : 14°), des Blackfishes se montrèrent pendant quelques instants, ressemblant aux précédents mais beaucoup plus gros. Dans un mémoire sur les baleines et les cachalots, lu à la Société impériale des Sciences naturelles de Cherbourg en 1858 (T. VI, p. 1), j'avais mis en doute, sur la foi d’un dessin communiqué par un baleinier, siles Blackfishesont une nageoire dorsale. Ceux que j'ai vus dans cette traver- séeontlevétous mes doutes. Ils avaient une grande dorsale falciforme au milieu du corps. Quelques uns de ces cétacés pouvaient avoir cinq mètres de long. Leur tête est arrondie; une dépression marque la place du cou; le museau est arrondi avec une sorte de bec; l'œil petit et brillant. Ils nageaient moins régulièrement que les marsouins, voguant d'un côté et de l’autre, mais cepen- dant presque toujours deux par deux comme ces der- niers. Autant qu'on peut en juger à distance, ils répon- dent à la description que fait Bonnaterre du Delphinus feres, commun dans la Méditerranée. Les autres dauphins que nous avons vus sont : Del- phinus obscurus Gray, aux environs du Cap de Bonne- Espérance et dans la baie de la Table, peut-être aussi auprès de Saint-Paul et Amsterdam; de petits dauphins de couleur blanchâtre, gros à peine comme des thons, à l’entrée du Port-Jackson (Nouvelle-Hoïlande); par 32° latit.S. et150° long. E. (therm. air: 18°,therm. eau: 18°), à mi-chemin entre la Nouvelle-Hollande et la Nouveile- Calédonie, une troupe de dauphins que je crois apparte- nir à l'espèce D. Novæ-Zelandiæ Quoy et Gaim., figurée dans l’atlas du voyage de l’Astrolabe, ou à D. fulvi- fascratus Hombr. etJacq. (voyage au Pôle-Sud), qui sont, du reste, probablement les mêmes. DE CHERBOURG A LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 165 Le 4 avril, à 150 lieues dans le N.-0. du groupe de Tristaô d'Acuñha (therm. air : 24°; therm. eau: 24°), par un très beau temps avec du vent de N.-E., nous vimes une baleine sautant plusieurs fois de suite hors de l’eau, mais elle était trop loin pour qu'on pût distinguer son espèce. Un baleinier très expérimenté, faisant partie de l'équipage, me dit que lorsqu'on voyait, dans ces para- ges, des baleines sauter ainsi (breaching, suivant l’ex- pression des pêcheurs), on devaits’attendre à du mauvais temps de la partie de l’ouest. Est-ce une concordance fortuite ? Toujours est-il que cette prédiction s’accom- plit en tous points. Le soir, le vent qui était N.-E., passa auN.-O.grand frais, et nous eûmes une tempête du N.-0. au S.-O. qui dura plusieurs jours. Quelques Baleinoptères du genre Physalus, Finback des pêcheurs, se montrèrent aux environs du Cap de Bonne-Espérance. Au sud de la Nouvelle-Hollande, nous entendîimes souffler quelques rares baleines, mais tou- jours pendant la nuit, de sorte qu’on ne put les recon- paître. À l’attérage de la côte orientale d'Australie, près deBotany-Bay, on voyait de tous côtés lesévents (blows) de petits Rorquals (Sulfur-bottom des baleiniers) qu'on pêche dans les baies. Voilà tout ce que nous avons rencontré de cétacés en quatre mois, sur un parcours de plus de 5,000 lieues. Ce petitnombre fait voir combien sont restreintes les chances des pêcheurs. La partie des mers australes que nous avons traversée a été cependant le théâtre de pêches produc- tives, il y 25 ans. Il paraît, du reste, qu'en mai et juin, époque à laquelle nous nous trouvions dans ces parages, les baleines gagnent la côte méridionale de l'Australie etle détroit de Bass, pour mettre bas,et comme on les y poursuit, il est probable qu’elles seront bientôt détruites. 166 ANIMAUX OBSÉRVÉS PENDANT UNE TRAVERSÉE Les côtes orientales et méridionales de la Nouvelle- Hollande sont également fréquentées par des Cachalots. À une époque très peu éloignée de nous, ces cétacés étaientassez nombreux pour donner lieu à des armements importants à la Nouvelle-Galles du Sud, et à la terre de Van Diemen, mais on m'a assuré à Sydney que cette industrie était tombée-comme ne couvrant plus les frais. Aujourd’hui (décembre 1860) le port de Sydney arme cinq baleiniers, brigs et goëlettes, qui vont pêcher la baleine franche australe (Right black whale, Balæna australis Cuv.) sur les côtes de la Nouvelle-Zélande, et le Cachalotsous l’Équateur. Quelques uns de ces navires et de ceux qu’on arme en Tasmanie, se bornent à chasser les Humpbacks (Rorquals) qui sont communs à la côte orientale de la Nouvelle-Calédonie, aux îles Loyalty et aux Nouvelles-Hébrides. Pour notre part, nous avons vu beaucoup de ces baleinoptères dans ces parages pen- dant les mois de septembre et d'octobre. A Lifou, une des îles Loyalty, trois baleiniers mouillés dans la baie du Sandal avaient pris sept ou huit humpbacks en quelques jours. Nous en avons vu sur les côtes de la Calédonie, même en dedans des récifs. Malheureusement la pêche de cette espèce est très chanceuse, presque toujours les humpbacks coulant dès qu'ils sont harponnés ; aussi ne les chasse-t-on guère que dans les baies. OISEAUX. La route de la Bomte l'ayant presque toujours tenue éloignée des côtes, nous n'avons guère vu d’autres oiseaux que ceux auxquels une grande puissance de vol permet de vivre en pleine mer. C’est principalement dans les vastes solitudes de l'Océan austral qu'on ren- DE CHERBOURG A LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 167 contre les oiseaux véritablement pélagiens, Albatros, Damiers, Pétrels, etc.. Ailleurs nous n'avons vu que quelques Alcyons, Oiseaux des tempête, qui sont aux oiseaux marins ce que les hirondelles sont aux oiseaux terrestres, et dont les différentes espèces, très difficiles à distinguer, ne commencent guère à se montrer qu’au voisinage de l’un ou l’autre des tropiques. Il faut joindre aux Alcyons, quelques Fous et des Mouettes, lorsque nous n’étions pas trop éloignés des terres. Dans nos courtes relâches, mon temps étant entiè- rement pris par le service du bâtiment, je n'ai pu observer, et encore très imparfaitement, que ce que le hasard me mettait sous les yeux. Ainsi à la Praia (ile du Cap Vert}, j'ai remarqué une multitude de petits oiseaux qui ne m'ont pas paru différer du Moineau friquet. Nous avons tué deux oiseaux de proie, deux vautours excessivement communs dans le voisinage immédiat de la ville, et qui me paraissent se ratta- cher aux Percnoptères, simême le premier n’est pas le Percnoptère d'Egypte. ‘ 4° Narine longitudinale ; plumage blanc tacheté de roussâtre ; les grandes plumes des ailes noires; le dessus, le devant de la tête et du cou, jaune orange, sans plumes ; le dessus du cou plumeux ; pieds jaune sale, le doigt du milieu très long, réuni au doigt interne par une membrane. Longueur du bout du bec au bout de la queue : 0" 75 ; long. de chacune des ailes : 0" 70. (1) 99 Plumage noir sale, bigarré de gris et de brun; le dessus, le devant de la tête et du cou gris-bleuâtre. Les pieds, d’un gris sale, ont les doigts disposés comme le précédent. Longueur du bout du bec au bout de la queue : 0" 60; longueur de chaque aile : 0" 60 ; la 2° rémige est la plus longue. A) fnak9 (7) Femke.. 168 ANIMAUX OBSÉRVÉS VENDANT UNE TRAVERSÉE Lu CafPamatT, À. Larus catharractes, Gmel. (Goéland brun, Buffon, Larus fuscus, Briss.; Port Egmont hen, Cook; Stercoraire catarracte, Quoy et Gaim.; Lestris catar- ractes, Temm.). Nous avons vu le premier de ces oiseaux, en compa- gnie de quelques Alcyons, par 28° latit. S. et 28° de longit. O. Leur plumage brun noir, leur vol, leur donnent l'air d'oiseaux de proie. Nos matelots les désignent sous le nom de Cordonniers. À partir de ce jour, nous en avons eu presque constamment autour de nous, jusqu'après avoir dépassé le banc des Aiguilles. Diomedæa exulans, Lin. (Albatros, Mouton du Cap). C'est auprès de Tristaô d’'Acuñha que nous avons rencontré les premiers Albatros de l'espèce commune, la plus grosse. Au Sud dela Terre de Van-Diémen, nous en primes un énorme, un des plus grands que j'aie jamais vus; c'était une femelle, au plumage lavé de brun, dont les ailes mesuraient près de cinq mètres d'envergure. Les Moutons du Cap se montrent surtout jusque vers le 105° degré de longitude orientale; à partir de là, ce sont les Fuligineux et les Mollymoke qui sont les plus communs. Diomedæa fuliginosa, Lath. (Cordonnier; Sooty des Anglais.) — Nous n’en avons pris que deux par 46° latit.S. et 131° longit. E., de la taille d’une grosse oie. Le plumage, doux comme du velours, est cendré sous le ventre, la gorge et sur le dessus du cou. La tête et les ailes sont plus brunes, les grandes plumes des ailes et de la queue noires, les pieds blanchâtres. Le bec est d’un beau noir lustré ; sur la mandibule inférieure règne de chaque côté un cordon longitudinal bleu clair, large DE CHERBOURG A LA NOUVELLE-CALEDONIE. 169 à peu près d'un millimètre et demi. Les yeux sont bordés, excepté en avant, d'un cercle blanc dû à de petites plumes imbriquées comme des écailles. Sans doute les deux individus pris étaient jeunes, car J'ai remarqué sur d’autres un plumage plus sombre, couleur de suie, qui leur a valu le nom de Sooty. Ces Albatros mordent à l'hamecon avec moins de glouton- nerie que les autres, aussi en prend-on rarement. Diomedæa chlororhynchos, Lath. (D. superciliosa . Auct.?; Molly-moke des marins anglais) (#4 ll hawK) Nous en avons pêché beaucoup à partir du 105° degré de longit. E. et au S. de l'Australie. — Plus gros qu'une grosse oie. La tête, ainsi que le cou, est grise ou blanchà- tre, quelquefois rayée obliquement de noir sur les côtés. Le dessus des ailes est noir. La moitié du dos, à partir du cou en allant vers la queue, est noire; le reste est blanc, de même que le dessous des ailes et du corps. Les pieds blanchâtres. Le bec est tout noir chez quel- ques individus; chez d’autres, il porte de petits filets longitudinaux couleur de corne ; d’autres ont le dessus et le dessous du bec d’un beau jaune citron; d’autres l'ont en entier jaune orangé, quelquefois avec des taches noirâtres et nuageuses. Tous ont un sourcil noir plus ou moins accusé. Je crois que ces différences dans le bec ne peuvent constituer des caractères spécifiques. Daption capensis, Bp. (Procellaria capensis, Lath.; Damier, Cape Pigeon des Anglais). Quelques naturalistes ont établi deux espèces de damiers, les bruns et les noirs. Tous ceux que nous avons pris, en très grand nombre, étaient d’un beau noir lustré avec des points et des lozanges blancs. Devenus = PONS et pret bd” Chr pue pudanephys ) Lonm. »1 À: llyrmatz PRET EE PE de NEA À. Frachqurx, Terms. App 6 T Be CAS 2V44n 0 Te L 170 ANIMAUX OBSERVÉS PENDANT UNE TRAVERSÉE plus rares aux abords de Sydney, ils nous ont tout-à-fait quittés par 29° de latit. S., à mi-chemin de la Nouvelle- Hollande à la Nouvelle-Calédonie. Poe vrffatar, Cas. Procellaria...... ? (Whale bird, Oiseau de baleine, des baleiniers). — An Procellaria cœrulea Gmel. ? Aux accores du banc des Aiguilles, nous vimes, à di- verses reprises, des vols considérables de petits oiseaux de couleur cendrée, que nous primes d'abord pour de petites Mouettes Ils disparurent et nous n’en revimes de pareils qu'enapprochantdes îles Saint-Paul et Amster- dam et de l'Australie, en grand nombre du moins, car souvent on en apercevait deux ou trois au milieu des albatros, damiers, etc. Ces oiseaux suivent les baleines, parce qu'ils se nourrissent comme elles de petites cre- vettes et de méduses. Ce Pétrel, de la taille d’un petit pigeon, et un des plus jolis oiseaux de mer, se trouve, dit-on, dans les deux hémisphères. Il ne plane pas comme les Albatros ; il agite constamment ses ailes, se tournant et se retournant, montrant alternativement son dos et son ventre. Un heureux hazard nous en a procuré un qui, pendant la nuit, s’était entortillé les ailes avee un fil-à-voile flot- tant dans le grément. Sa longueur, du bout du bec au bout de la queue, était de 0" 28 ; la longueur du bec : 0" 025; la longueur de la tête, le bec non compris : 0" 035 ; l’envergure des ailes: 0" 53. La couleur des parties supérieures du corps et de la tête est cendré- bleuâtre, presque bleu de ciel.Les ailes sont plus foncées, leurs grandes plumes noires. Les pennes de la queue, qui est conique, ont l’extrémité noire, ce qui produit une bande noire large de 0% 03. Tout le dessous du corps est bleu. Le bec est bleuâtre, les pieds bleu-clair ; DE CHERBOURG A LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 171 la membrane qui réunit les doigts est blanchâtre avec de petites veines lilas. N'est-ce pas le Petrel bleu, signalé dans l'Océan Antarctique par Fleurieu, dans le compte- rendu de la eircomnavigation du « Solide » ? Pasullania huwsfals, ire Pap/emie os eeus TA Jmdh. Procellaria. ... ? (Pétrel fulmar ? Pétrel cendré ?) Du cap de Bonne-Espérance en Australie, nous avons été accompagnés par une espèce de Pétrel dont un seul s'est pris à la ligne. Quand on vint à le dépouiller, on trouva, entre peau et chair, un grain de plomb qui sem- blerait indiquer que c'était un de ceux sur lesquels on avait tiré quelques jours auparavant. Chreÿhte hawK] - Un peu moins gros qu'un canard. Longueur totale : 0" 55; long. du bec : 0" 045 ; long. de la tête : 0" 06; envergure; 1" 25. Queue arrondie. Le bec fort, jaune- verdâtre sur les côtés, noir en dessus et en dessous et au bout, qui est fort et très recourbé. Pieds blanchâtres, les doigts réunis par une membrane bleuâtre. Les narines renfermées dans un seul fourreau noir. Les parties supé- rieures du corps gris-cendré ; les ailes et la queue noirâtres ; les parties inférieures du corps blanches. Il faut joindre aux oiseaux que je viens de décrire un oiseau tout noir de la grosseur d’une Mouette ou d’un Damier, qui n’est pas, à coup sûr, le Larus catharractes, Gm. C’est sans doute un Pétrel, peut-être un Sterco- rare. Latit. 40° S., longit. 104° E.. Nous en avons revu de pareils sur la côte orientale de l'Australie. Tous ces oiseaux méritent véritablement le nom de Pélagiens, puisqu'ils passent leur vie au milieu des mers à de très grandes distances des côtes, ne gagnant la terre qu’à l’époque de la ponte. La puissance de leur vol étonne l'imagination la plus hardie. Les mêmes oiseaux suivent un navire pendant des semaines, se 172 ANIMAUX OBSERVÉS PENDANT UNE TRAVERSÉE reposant à peine quelques instants lorsque la mer n’est pas trop agitée. On ne peut dire qu'ils dorment toute la nuit posés sur l’eau, car dans les nuits claires on les voit passer et repasser, souvent en criant. Cependant il y aurait rien d'étonnant quand ils se reposeraient toute la nuit : la rapidité de leur vol leur permet de rattraper le navire qu'ils ont abandonné la veille et dont leur vue percante leur fait retrouver la trace. Il faut qu'il en soit ainsi, puisque souvent un ou deux oiseaux sont seuls dans le voisinage, et tout à coup on en voit accourir de tous les points de l'horizon. Généralement les Albatros mordent à l’'hamecon quand la mer est calme et que le navire fait peu de sillage. Je ne sais si c’est un effet du hazard, mais presque chaque fois que nous en avons pris, le temps est devenu mau- vais quelques heures après. Dans l'estomac des Albatros, Damiers, Pétrels, nous n'avons jamais trouvé que des débris de Calmars. Une seule fois cependant, dans une Molly-moke prise à plus de 60 lieues dela Terre de Van-Diemen, nous avons trouvé un poisson long de 0" 15, mais trop décomposé pour qu'on püt le reconnaître ; toutefois il était assez complet pour laisser voir que c'était une espèce de Labre, un poisson de roche. Je ne crois pas que les Al- batros puissent, à moins de circonstances extraordi- naires, faire fond, pour leur alimentation, sur les pois- sons qu'ils prendraient en pleine mer. Ils ne plongent pas et ne sont pas assez agiles quand ils nagent pour que les poissons ne puissent leur échapper. Nous avons essayé de manger de tous ces oiseaux, mais aucun palliatif employé par l’art culinaire ne pou- vait faire disparaître le goût de poisson gâté, et une saveur musquée, peut-être encore plus désagréable. 9 DE CHERBOURG À LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 173 POISSONS. Raia rhinobatos, Lin. — Prise à la senne à Table-Bay, Cap de Bonne-Espérance. Répond complètement à la description que Daubenton donne de la Rate rhinobate de la Méditerranée. . Secyllium...... ? — Un mâle diffère de nos Rous- settes, en ce que le dessus du corps est noir sale. Long : 0" 45. — Un autre de même taille, appartenant évidemment à la même espèce, est noir jaspé de gris jaunâtre. Table-bay, Gap de Bonne-Espérance. Squalus Lacepedii, Less. — Océan Atlantique, latit. N.: 3° 30’, longit. O.: 26° (cfr. Lesson, voy. de la Coquille). Squalus acanthias, Lin. — Cap de Bonne-Espérance ; très commun sur les rochers; ne me paraît différer en rien des Aiguillats de nos côtes. (Cat fo sise, Ne Fark, Atlutyus, VATA) J'evnrrms Fes 'L Pulp auto) “ee AD AIN vis Diodon atinga, Lacép.? — Trouvé dans l'estomac d’un grand Scombre pris sous l'Équateur dans l’Atlanti- que. Long’ : 0" 062. Bleuûtre ; des épings blanches avec des taches d’un noir bleu, les nageoires blanchâtres. Blennius....? — Ressemble à B. punctatus, Bonn. Cap de Bonne-Espérance. Coryphæna hippurus, Lin.—Latit. S.: 35°, longit. O.: 299 ; therm. eau : 21°. Scorpæna capensis, Lacép. — Cap de Bonne-Espé- rance. 174 ANIMAUX OBSERVÉS PENDANT UNE TRAVERSÉE Bonne-Espérance. Long’ : 0" 25. Les yeux à droite, le corps très allongé, se terminant en pointe. La dorsale, la caudale et l'anale réunies. La ligne latérale est droite, et commence vis-à-vis de l’œil supérieur. La pectorale du côté droit a des dimensions triples de celle du côté gauche. brama de nos mers. Cap de Bonne-Espérance. Sparus dentex, Lin. — Cap de Bonne-Espérance. Perca, (Lin.)...? Bodianus (Lacép.)...? — Long': 0" 25. Grandes écailles rudes, couleur rougeâtre, glacé de rose, le ventre blanc, les nageoires foncées. Pas de dentelures aux pièces operculaires, mais deux piquants au haut de l'opercule, et cinq piquants dirigés en arrière au préopercule. Dents petites et en velours. La langue blanche, unie et pointue. La partie de la dorsale où sont les rayons mous est la plus élevée. (An Perca Adscensionis Bonn. ex Osbeck ?). B. 7. — D. 12/14 — P. 18 — V. 1/5 — A. 3/5. Scomber Thynnus, Lacép. — Pris à la ligne, par 13° latit. S. et 33° longit. O., un grand Scombre, long de 1% 50, qui se rapporte tout-à-fait à la description du thon (Sc. Thynnus) de Lacépède, mais il est plus long que la figure que cet auteur en donne. Il est aussi plus long et moins ramassé que celui qui est figuré dans les planches de Bonnaterre. Ne serait-ce pas Thynnus vagans, Less. (Voy. Coquille), ou Th. atlanticus, Less., vu près des îlots de la Trinité et de Martin-Vaz ? DE CHERBOURG A LA NOUVELLE-CALÉDONIE 175 Le corps est très allongé, la tête très pointue, les mâchoires inégales, l'inférieure plus longue que la supérieure. Elles sont toutes les deux armées de dents, celles de l'arrière étant beaucoup plus fortes que les autres. La tête est sans écailles. Les nageoires pecto- rales sont courtes, triangulaires, les ventrales petites, la première dorsale basse, allantjusqu’à la seconde et pou- vant se cacher dans un profond sillon. La 2° dorsale est triangulaire, très petite et pareille à l’anale qui estau dessous. On compte 10 fausses nageoires en haut et autant en bas. La caudale est très grande, en forme de croissant très ouvert ; entre les deux lobes s’avance la queue qui est carénée de sorte que cette partie du corps paraît comme prismatique. La carène continue pendant quelque temps à partir de la queue en allant vers les flancs. La ligne latérale partage le corps en deux à partir de la queue jusque vers le milieu du corps où elle se recourbe pour passer au dessus des pectorales ; elle n’a pas de plaques écailleuses. La couleur du corps est d'un bleu magnifique, avec des reflets dorés ; les flancs et le ventre sont argentés. — Quand ce poisson est cuit, la chair est ferme et jaunâtre. Quelques jours après, dans les parages de la Trinuté, nous avons pris un poisson de la même espèce, mais plus petit. Il est très-commun aux environs du Cap de Bonne-Espérance où on le vend à vil prix. Ces deux Scombres avaient dans les intestins des petits poissons à demi-digérés et deux espèces de Lom- brics vivants, ressemblant grossièrement à des sangsues, mais d'une couleur blafarde, longs de 0" 07. D’après une remarque de Commerson, les grands Scombres pélagiques suivraient les navires quand le temps est chaud, le soleil étincelant, pour profiter de 176 ANIMAUX OBSERVÉS PENDANT UNE TRAVERSÉE l'ombre que répandent leurs voiles. Nous avons remar- qué en effet qu'un de ces poissons qui nous avait suivis tout une après-midi, se tenait constamment du côté de l’ombre, s’empressant d'y revenir quand il s’en était un peu écarté. Scomber germo, Lacép. (Scombre à grandes oreilles). Latit. 39° S., longit. 42° E.; température de l’eau : 16°. Scomber.....? — Un gros maquereau, dont la taille est au moins double de celle de l'espèce de nos côtes. La couleur générale est aussi plus verte. Cap de Bonne- Espérance. Mugil......?— La tète est moins grosse que celle du Mugil cephalus Lin. — Cap de Bonne-Espérance. Trigla.....? — Long': 0" 10. Couleur grisâtre. Res- semble tout-à-fait pour les formes et la disposition des épines de la tête, aux Trigles de nos côtes. Pris à la senne à Table-bay, Cap de Bonne-Espérance. An T. mi- nuta, L.? Silurus felis, Bonn. — Cap de Bonne-Espérance. Exocætus volitans, Lin. (var. du Muge-volant, Bonn.) — Nous avons vu pour la première fois des Poissons volants aux environs des îles du Cap Vert, à mon grand étonnement, car habituellement on en renconire beau- coup plus au nord. À diverses reprises, il en tomba sur le pont, entre autres une femelle ayant une cinquantaine d'œufs sphériques, gros comme des grains de plomb de chasse n° 4, gélatineux, translucides et s’applatissant au DE CHERBOURG A LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 177 contact d’une surface résistante. Je n'ai pas remarqué les propriétés caustiques de ces œufs, signalées par La- cépède d’après Bloch. Exocætus exiliens, Lin. (Sauteur, Bonn.). — Par 10° latit. S., 33° longit. O., tempér. de l’eau: 28°, nous voyons de nombreuses troupes de Poissons volants qui parais- sentavoir quatre ailes. Appartiendraient-ils à l'espèce E. exiliens, Lin., qui vit dans la Méditerrannée, mais que Commerson a rencontré sur la côte du Brésil par 34° de latit. S.? Par cette latitude et 22° longit. O., tem- pér. de l’eau 21°, un tout petit poisson volant tomba à bord, présentant bien tous les caractères de l'E. exiliens Lin. Exocætus......? — Latit. S. 39°, longit. E. 60°, temp. de l'eau : 16°, parages des îles Saint-Paul et Amsterdam, un petit Exocet tombe à bord ; il se rap- proche de l'E. exiliens par ses grandes ventrales, mais il en diffère par d’autres caractères. Long”. totale : 0" 14. — B.12. —D. 12. — P. 14. — V. 6. — À. 12. — C. 18. Le corps est plus mince et plus allongé que dans ses congénères ; la tête moins obtuse, les yeux un peu moins saillants. Le dos est grisâtre, comme transparent, une bande d'azur règne lelong de la ligne latérale. Le ventre est argenté, déprimé, carêné sur les côtés. Les pecto- rales n'arrivent pas tout-à-fait à la naissance de la cau- dale. La dorsale commence juste au-dessus de l’anus ; elle est très élevée surtout vers l'arrière. L’anale est plus petite; la caudale est à deux lobes, dont l’inférieur est double de l’autre et de couleur blanche. L’anale est grise, les autres nageoires bleu-noirâtre (An E. Com- mersonii Lacép.? ou une espèce particulière ?) , 12 as 178 ANIMAUX OBSERVÉS PENDANT UNE TRAVERSÉE MOLLUSQUES, CRUSTACÉS, ZOOPHYTES. Latit. 15° $S., longit. 33° O., tempér. de l'eau: 27°. Recueilli à la surface de la mer pendantun calme, de petites coquilles bleu-elair en forme de coquilles d’ar- gonaute, à peine grosses comme une tête d'épingle. Spirulalævis, Sowerby : Latit. 22° $., longit. 29° O.; tempér. de la mer : 27°. En.ouvrant un paquet de ma- tière mucilagineuse de la grosseur d’une forte noisette, j'ai trouvé avec un anatife dedans une petite coquille que sir William Dennison, gouverneur général de New- South-Wales, a reconnue appartenir à l’espèce Spiru- la lævis, Sowerby, coquille excessivement commune dans l'hémisphère sud, mais qu’il est très rare de trou- ver avec l'animal. Quelle était cette matière, assez résis- tante, qui entourait la coquille de ce céphalopode? Un débris de l’animal, ou des œufs, ou un corps étranger ? Je regrette beaucoup de ne pas l'avoir soumise à un naturaliste aussi distingué que sir William Dennison. à bord par la mer entre le Cap de Bonne-Espérance et Sydney, parages fréquentés par les Albatros, Pétrels, etc., qui se nourrissent presque exclusivement de ces mollusques. Latit. 22° S., longit. 29° O., tempér. de l’eau: 27°. Recueilli pendant une nuit de calme, avec un filet d’étamine, un grand nombre de petites crevettes. Palinurus...... ? — On ne peut se faire une idée de la quantité prodigieuse de Langoustes qu'il y a à Table- DE CHERBOURG A LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 179 Bay, Cap de Bonne-Espérance. Il suffit de dire que pen- dant la première nuit que nous y passämes, on en prit plus de 400, en jetant tout simplement au fond un cer- cle de barrique garni d'un filet grossier, avec un peu de viande pour appât. Ces Langoustes diffèrent des nôtres; elles sont moins brunes, leur corps est plus gros ; leur chair n’est pas aussi délicate. J'ai parlé plus haut des Vers intestinaux trouvés dans l'intérieur de deux grands Scombres pris dans l'Océan Atlantique. Leur corps plissé, livide, peut s’allonger comme celui d’une sangsue. À une des extrémités s’atta- che une sorte de trompe très extensible de couleur rose et munie de deux puissants sucoirs bordés d’une matière cornée, l’un au bout, l’autre au milieu et au dessous de la trompe. (Classe des Helminthes de Cuvier, ordre des Parenchymateux , famille des Trématodes, genre Douve?)— Les deux Scombres en question avaient aussi des Lernées (Helminthes, Cuvier, ordre des Cavitaires) attachées aux branches et à l’aisselle des nageoires. Ce fut après avoir dépassé les îles Canaries que nous commencâmes à rencontrer des Galères, mais en petit nombre. Aux environs de Fernando-Noronha, nous en vimes de très belles roses, mais sans pouvoir en pren- dre. Quelques jours après un calme aux environs de la Trinité, nous en recueillimes quelques unes, et j'éprou- vai par moi-même combien est douloureuse la sensation que ces animaux font éprouver à l’imprudent qui les touche. C’est d’abord une sensation de brûlure ; puis la main est comme paralysée et chaque mouvement qu'on fait avec elle est pénible. Au bout de douze heures, le mal n'avait pas encore tout-à-fait disparu. 180 Dans tous les parages que nous avons traversés, nous avons trouvé des Méduses d'espèces très variées. Mises dans un baquet d’eau de mer, elles émettent une lueur phosphorescente une fois la nuit venue, et c’est bien cer- tainement à elles qu’on doit attribuer les grandes taches lumineuses (lumière jaune) qu’on voit passer pendant la nuit, quand le navire a peu de sillage, et qui diffèrent tout-à-fait des petites étincelles argentées qui brillent au contact de la mer et des flancs du bâtiment. Pendant quelques calmes que nous eûmes dans le voi- sinage du Cap de Bonne-Espérance, nous vimes des Galères et de plus une espèce de Méduse dont le corps, à peu, près sphérique, est composé de fuseaux juxta- posés. On ne peut mieux la comparer qu'à une orange dont on aurait enlevé la peau et ouvert les extrémités en y enfonçant le doigt par exemple. Chacun des fuseaux est composé d'une matière gélatineuse et dans l'intérieur il y a un filament jaunâtre qui laisse échapper une liqueur laiteuse d'un blanc verdâtre quand on l’écrase. Quelques uns de ces malacodermes étaient de la gros- seur du poing. A mi-chemin de Sydney à la Nouvelle-Calédonie, pen- dant une après-midi de calme, nous avons été entourés de belles Diphyes bleues. e 4 . 2) den” = Lay dp pe. f == F4 L Port-de-France, Nouvelle-Calédonie, 1860. DESCRIPTION d'une espèce nouvelle d OCHTHEBIUS ET DE LA LARVE DE CET INSECTE, Par FIM. KE. MULSANT et Cr. REY, Membres correspondants de la Société. Ochthebius Lejolisii. Oblong ; très médiocrement convexe; presque glabre ct va- riant du vert métallique au vert noirâtre, en dessus. Pro- thorax subcordiforme, rétréci à partir des quatre septièmes ou trois cinquièmes de ses côtés, à peine garni d'une membrane étroite dans la partie rétrécie; rayé d’un sillon médian linéaire; noté, de chaque côté, de deux fossettes discales obso- lètes ; creusé d'un sillon postoculaire ; rugueusement et fine- ment ponctué. Elytres à stries ponctuées ; intervalles fine- ment ponctués. Pieds d'un rouge testacé livide: genoux et tarses d’un vert foncé. Long' 0,0022 (11); larg 0,0042 (4/7 !). L. 3 Corps oblong ; très médiocrement convexe ; variant du vert métallique au vert bronzé et vert noir ou noi- râtre, en dessus. Téte assez finement ponctuée, ru- guleuse, garnie de poils courts et indistincts; creusée de deux fossettes frontales, sans fossette sur le vertex. 182 DESCRIPTION D'UNE Labre tronqué ou à peine échancré en are en devant. Palpes bruns ou d’un vert brun. Antennes d’un livide rougeâtre, à massue cendrée. Prothorax tronqué à son bord antérieur, dans la partie de celui-ci correspondant à l’espace interoculaire, écointé ou obliquement coupé depuis le bord interne de ces organes jusqu'à chaque angle antérieur ; à peine plus large dans ce point que la tête prise aux yeux, subparallèle ensuite jusqu'aux quatre septièmes ou trois cinquièmes des eôtés, puis rétréci en ligne presque droite ou à peine arquée en dedans jusqu'aux angles postérieurs qui sont peu vifs et plus ouverts que l'angle droit ; à peine garni d’une membrane très étroite, au moins dans la moitié postérieure de ce rétrécissement; un peu arqué en arrière à la base ; de deux cinquièmes environ moins large à cette dernière que dans son diamètre trans- versal le plus grand ; d’un sixième environ plus large à ce dernier qu'il est long sur son milieu; médiocre- ment convexe; rugueusement et finement ponctué; garni de poils courts, clairsemés ou peu serrés et peu distincts; muni à chaque écointure d’un rebord très étroit; rayé d’un sillon médian linéaire, prolongé pres- que depuis le bord antérieur jusqu’à la base; n’offrant ordinairement de chaque côté de la ligne médiane que des traces légères ou obsolètes de deux fossettes discales; rayé d’un sillon postoeulaire peu profond, arqué en dedans et prolongé jusqu'aux deux tiers des côtés; sans fossette apparente près des angles posté- rieurs ; marqué de deux dépressions transverses : l’une, au tiers de sa longueur, à peine égale aux deux cin- quièmes médiaires de la largeur; lautre, en arc ou en demi-cercle dirigé en arrière, remontant parfois jus- qu'au bord antérieur, vers les sillons postoculaires. NOUVELLE ESPÈCE D’ CCHTHEBIUS. 183 Ecusson petit. Elytres débordant la base du prothorax de la moitié de la largeur de chacune; deux fois et demie environ aussi longues que lui; arrondies aux épaules, puis un peu élargies en ligne presque droite ou à peine courbe jusqu'aux deux tiers environ de la longueur, rétrécies ensuite en ligne courbe jusqu'à l'angle sutural ; munies latéralement d’un rebord tran- _ chant très étroit qui s’efface postérieurement ; très médio- crement convexes; variant du vert métallique au vert noir ou noirâtre; paraissant glabres; à onze stries marquées de points presque carrés, ordinairement peu ou médiocrement profondes, parfois presque réduites à des rangées striales de points : les stries suturales et marginales sulciformes : les 2° et 4°, 9° et 11°, posté- rieurement unies et raccourcies; offrant entre la 1" et la 2%, une strie raccourcie. Intervalles convexiuseules ou planiuscules, suivant que les stries sont plus ou moins marquées ; finement et ruguleusement ponctués. Dessous du corps d’un noir verdâtre, soyeux. Pieds d’un rouge testacé livide : genoux et tarses d'un vert foncé et obscur. Cette espèce a été découverte par M. Le Jolis, dont le nom est honorablement connu dans les sciences, et nous nous faisons un plaisir de la lui dédier. Elle a été prise dans les flaques d’eau salée, éparses sur la partie supérieure des rochers du littoral de Cherbourg, petites mares de un à quatre pouces de profondeur, et, dont l’eau n’est renouvelée qu'au moment des hautes marées. Suivant les détails donnés par ce savant naturaliste, cet Ochthebrus a les habitudes de ses congénères ; il mar- che ordinairement au fond des flaques, ou se promène 18% DESCRIPTION D'UNE sous l’eau près de leurs bords, en se tenant accroché aux rochers. Si on le force à lâcher prise, il monte assez rapidement à la surface, à la facon d’un petit morceau de liège, et il arrive toujours à la renverse. Son corps offre alors, depuis la tête jusqu'à l'anus, une teinte argentée et miroitante, provenant de la couche peu épaisse d’eau recouvrant l'air étendu sur son enveloppe cutanée, tandisque les extrémités annoncent, par leur cou- leur matte, qu'elles sont en relation avec l'air extérieur. Ces insectes nagent assez rapidement sur le dos, et quand ils veulent s’enfoncer, ils emploient ce mode de pro- gression, jusqu'à ce qu'ils aientatteint le bord de la mare dont ils gagnent Le fond en marchant, ne pouvant pas s'y enfoncer en plongeant. La nature les a doués d'un vol facile et rapide, pour leur permettre de changer de lieu d'habitation, quand le besoin ou quelque motif particulier les y poussent. À l’état vivant, ces Palpicornes tiennent les antennes disposées transversalement, ou plutôt un peu coudées, avec la massue un peu dirigée en avant; après la mort, ces organes sont appliqués contre les côtés du prothorax, et par conséquent di- rigés en arrière. Dans les mêmes mares, M. Le Jolis a trouvé de petites larves qui semblent, à n'en pas douter, être celles de cet Ochthebius. En voici la description, d’après les exemplaires envoyés par le naturaliste à qui nous devons «ces bienveillantes communications. LARvE. Long’ 0,0030 à 0,0036 (1 25! à 1 231); larg 0,0008 (1/2!) Corps hexapode; allongé; composé, outre la tête, de douze anneaux. T'éte peu penchée; presque trian- gulaire ; très médiocrement convexe; d'un brun olivâtre ; NOUVELLE ESPÈCE D’ OCHTIHEBIUS. 185 hérissée de poils clairsemés; offrant une ligne jaunâtre et transparente, naissant du milieu du bord postérieur, avan- cée jusqu'au tiers postérieur de la longueur, point d'où partent deux autres lignes semblables, dirigées chacune d’une manière obliquement transversale vers la base de chaque antenne ; creusée de deux fossettes frontales, parfois unies de manière à constituer un sillon transverse. Epistome en parallélogramme transverse. Labre de même largeur, mais plus court. Mandibules subcornées; arquées, peu saillantes au delà du labre, terminées en pointe. Mâchoires membraneuses ; à un seul lobe. Pal- pes maæxillaires allongés ; de trois articles de gros- seur presque égale; le dernier graduellement rétréci en pointé. Antennes insérées sur les côtés de la tête, derrière la base des mandibules ; à peine aussi avancées ou plus avancées que la partie antérieure de la tête ; hérissées de poils longs et peu nombreux ; de quatre articles : le 1° semi-globuleux, plus gros, blan- châtre, rétractile en partie; les autres d’un brun olivâtre : le 2° court : le 3° cylindrique, trois fois aussi long qu'il est large : le 4° assez court, aciculé. Segments thoraci- ques et abdominaux d'un brun olivâtre, avec les bords antérieur et postérieur d'un fiave testacé ou olivâtre, (couleur qui disparaît après la mort), hérissés de poils longs et clairsemés, et garnis sur les côtés de poils sem- blables, dontle médiaire le plus long : les trois segments thoraciques de largeur à peu près égale, montrant, sur la ligne médiane, une raie ou ligne transparente jaunâtre, formant la continuation de celle de la tête, mais qui disparaît après la mort : ces segments, formant à eux seuls les deux cinquièmes de la longueur de tous : le protho- racique, le plus grand, d’un tiers plus large à la base qu'il est long sur son milieu : chacun des deux autres, 186 DESCRIPTION D'UNE près d’une fois pluslarges que longs : les deux premiers creusés d’un sillon longitudinal médiaire plus marqué après la mort que durant la vie : les segments abdomi- naux, au nombre de neuf, graduellement et faiblement rétrécis jusques à l'extrémité : le dernier, chargé près de la base de sa partie dorsale de deux cornicules subeylin- driques, mi-relevés, à peu près aussi longuement pro- longés que l'extrémité dudit arceau, d’un brun olivâtre, hérissés de poils longs et peu nombreux. Dessous du corps plus pâle que le dessus (au moins pendant la vie), d’un livide ou d’un flave testacé, avec la partie médiane des arceaux olivâtres; garni de poils peu nombreux. Preds médiocres; grêles; composés d’une hanche, d’une cuisse et d’un tibia terminé par un ongle : la cuisse olivâtre : le tibia flavescent, de longueur presque égale avec la cuisse, plus grêle ; l’ongle simple et aigu. Ces larves se trouvaient en abondance dansles flaques : d’eau dans lesquelles vit l'Ochthebius ; les autres ani- maux habitant ces mares se composaient d’infusoires et de quelques monoecles. Quoique M. Le Jolis n'ait pas suivi la vie évolutive de ces êtres aquatiques, l'absence de toute autre sorte de larve, dans les petites flaques littorales dans lesquelles ne vivait d'autre coléoptère que celui dont nous avons donné la description, et surtout la présence, sur le front de ces larves, des deux fossettes qui se voient sur celui de l’insecte parfait, donnent la certitude qu’elles doivent être celles de l'Ochthebius Lejolisti. NOUVELLE ESPÈCE D’ OCHTHEBIUS. 187 La plupart des catalogues indiquent, comme se ratta- chant à la même espèce, les Ochth. punctatus, Stephens, et Ochth. hibernicus, Curtis, qui nous semblent consti- tuer des insectes spécifiquement différents. Nous aïlons tâcher de faire ressortir, dans les phrases diagnostiques suivantes, les caractères propres à chacun d'eux. Ochthebius punctatus, STEPHENS. Oblong; très médiocrement convexe, mélalliqueet garni de longs poils blancs et presque laineux. Prothorax offrant, a par- tir de la moitié ou un peu moins de ses côtés, un rétrécissement brusque de sa partie cornée, rétrécissement déguisé par une membrane blanchätre; rayéd’un sillon longitudinal médiaire ; marqué, de chaque côté de celui-ci, de deux fossettes discales, linéaires, parfois unies; creusé d’un sillon postoculaire et d’une fossette près des angles postérieurs; fossette du vertex nulle ou très petite. Elytres irrégulièrement ponctuées ; rayées, au moins dans leur seconde moitié, d’une strie juxta-suturale. Ochthebius punctatus, STEPHENS, Illustr. t. 2, p. 117, 9; pl. 44, fig. 2. — 1D. Man. p.86, 667. — Murs. Hist. nat. d. Col. de Fr. (Palpicornes), p. 72, 11. — L. REeDTENB. Faun. austr. 1e édit. p. 129. — ROSENHAUER, die Thiere Andalusiens, p. 57. — L. Farm. et LABouLB. Faun. entom. p. 245. Ochthebius nobilis, VirLa, Coléopt. Eur. 48, 53. — HEER, Faun. helvet. 1, p. 678,4. * Ochthebius pilosus, WaLrL, Reise nach Span. 2e part. p. 65. Ochthebius lanuginosus, REICHE, Ann. de la Soc. entom. de Fr. (1856) p. 353. Ochthebius hibernicus, L. REDTENB. Faun. austr. 2 édit. p. 111. Long'. 0,0022 (1 1) ; largr, 0,0041 (4/2 !). 188 DESCRIPTION D'UNE Ochthebius hibernicus, CURTIS. Oblong ; médiocrement convexe ; d'un vert ou vert cuivreux foncé ; garni de poils fins, courts, clairsemés, faiblement appa- rents. Prothorax offrant, un peu avant la moitié de ses côtés, jusqu'aux angles postérieurs, un rétrécissement presque graduel et garni d'une membrane translucide, presque uniformément assez étroite ; rayé d'un sillon longitudinal médiaire; noté, de chaque côté de celui-ci, de deux fossettes discales ponctiformes; creusé d’un sillon postoculaire profond,et d’une fossette près des angles postérieurs. Fossette du vertextres apparente. Elytres irrégulièrement ponctuées ; ruguleuses ; rayées dans leur seconde moitié d’une nervure juxta-suturale. Ochthebius hibernicus, Curris, Brit. entom. t. 6, pl. 250. — STEPH. Man. p. 86, 668. — RosENRAUER, die Thiere Andalus. Pp- 56. Ochthebius bifoveolatus, Wazrtz, Reise nach Span. 2e part. p. 66. Long'. 0,0022 (1 !.); largr. 0,0011 (1/21). L'Ochth. punctatus a le corps moins convexe; couleur d’airain, d’airain cuivreux, d’airain bronzé ou brunâtre, quelquefois avec des reflets violâtres ; garni de poils blancs, grossiers, longs, qui couvrent son corps comme d’une toison; l’épistome planiuscule; la fossette du vertex nulle ou très petite ; le prothorax rétréci sur les côtés, dans sa partie cornée, d’une manière brusque et presque transversale, jusqu’au niveau de la moitié des yeux, c’est-à-dire sur une largeur égale environ au sep- tième de celle du segment, puis graduellement un peu rétréci en ligne droite jusqu'aux angles postérieurs; garni, dans ce rétrécissement, d’une membrane blan- châtre qui le fait paraître graduellement rétréci; creusé d'un sillon longitudinal médiaire étroit; marqué de fossettes discales linéaires et parfois unies de manière à NOUVELLE ESPÈCE D OCHTHEBIUS. 189 constituer un Sillon à peu près pareil au médiaire; les élytres, à peine élargies jusqu'aux quatre septièmes de leur longueur où elles offrent leur plus grande largeur, plus de trois fois aussi longues que la largeur de chacune dans ce dernier point; irrégulièrement mais parfois presque sérialement ponctuées, peu convexes, les tarses bruns. L'Ochth. hibernicus a le corps assez convexe; d’un vert métallique foncé ou d'un vert cuivreux, garni de poils cendrés, fins, courts, clairsemés, médiocrement ou faiblement apparents et laissant presque complète- ment voir la couleur foncière ; l’épistome convexe; la fossette du vertex, ponctiforme, très apparente; le pro- thorax rétréci graduellement et à peu près en ligne droite depuis la moitié où un peu moins de ses côtés cornés jusqu'aux angles postérieurs, et garni, dans cette partie rétrécie, d'une membrane translucide d’une largeur médiocre et à peu près uniforme; rayé d’un sillon longitudinal médiaire assez étroit; noté de deux fossettes discales ponctiformes au lieu d’être linéaires ; creusé d’un sillon postoculaire profond, presque aussi large que l'espace qui le sépare du bord externe, den- sement pointillé dans le fond, et prolongé à son côté interne jusqu'aux deux tiers de la longueur des côtés; les élytres ovalaires, offrant vers la moitié de leur lon- gueur leur plus grande largeur, d’un tiers plus larges dans ce dernier point qu’à l'angle huméral, deux fois et demie aussi longues chacune qu'elles sont larges dans leur milieu, munies d’un rebord latéral tranchant plus étroit, plus convexes, plus finement ponctuées, garnies de poils fins, clairsemés ou veu serrés; les tarses de la couleur du reste des pieds. ÈS ÊTABLISSEMENT D'UN NOUVEAU GENRE parmi les TÉLÉPHORIDES (COLÉOPTÈRES DE LA TRIBU DES MOLLIPENNES ), Par MIN. E. MULSANE et Cr. REY, Membres correspondants de la Société. M. de Kiesenwetter en publiant, en 1851, dans les Annales de la Sociétéentomologique de France, V’'Énumé- ration des Coléoptères trouvés par lui dans le Midi de la France et de la Catalogne, avait très justerent senti la nécessité de séparer du genre Rhagonycha, pour en constituer une coupe nouvelle, un petit groupe d’es- pèces ayant un facies particulier, et dont la Cantharis læta de Fabricius, constitue l’un des types. Cependant le savant écrivain, dans son Histoire naturelle des insectes d'Allemagne (1), n’a pas donné suite à cette première idée. Cet habile entomologiste aurait-il eraint de trop multiplier les coupes? ou, les caractères génériques propres à distinguer les insectes dontilest ici question, auraient-ils par hasard échappé à son œil ordinaire- ment si perspicace ? (1) Naturgeschichte der Insecten Deutschlands, t. 4. NOUVEAU GENRE PARMI LES TÉLÉPHORIDES. 191 Quoiqu'il en soit, les Rhagonycha lœta, Fabricius, denticollis, Schummel, nous semblent, avec quelques autres, nécessiter, parmi les TÉLÉPHORIDES, la création d’une nouvêlle division générique, dont nous allons don- ner les caractères. Genre Pygidia, PYGIDIE. CaARACTÈRES : Ajouter à tous ceux qui sont communs aux insectes de la famille des Téléphoriens : Ongles offrant chacune de leurs branches bifide ou bidentée à l'extrémité. Repli des élytres visiblement prolongé au moins jus- qu'à l'extrémité du 3° arceau ventral. Dernier arceau du dos de l'abdomen coupé en ligne droite à son bord postérieur ou offrant la partie médiaire de ce bord à peine plus prolongée en arrière, à angles postérieurs vifs et rectangulaires. Obs. Ces Téléphoriens ont, comme les Rhagonycha, chaque branche des ongles bifide ou bidentée à son ex- trémité, et comme les mêmes insectes, en général, le prothorax presque en parallélogramme, un peu élargi en ligne droite jusqu'aux deux tiers des côtés, puis faiblement rétréci ensuite ; les angles postérieurs vifs, rectangulaires ou presque rectangulaires, ordinairement pourvus d’une petite dent dirigée en dehors ; mais ils ont le repli des élytres plus brièvement réduit à une tranche, et le caractère tiré de la forme du dernier arceau du dos de l'abdomen, suffit pour permettre de les distinguer faci- lement entre tous Les Téléphorides. Ve (GARE ED 192 EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE. Fig. 14. Ochthebius Lejolisii. — 2. Larve. — 3. Pygidia hypocrita, Mulsant. — 4. Derniers segments du dos de l'abdomen. A.MIGNOT ft. frmpériale Tr ferraudiere, 282 Zyon. 1 £ - + . ns * " _ ‘ = à LE Ras Er Et ; SEL. A = Ménc Paru Wie ti l He ‘Y j QE LE b he, sl ‘ 74 Ÿ l'E C ‘ ] ’ rÿ Fr, » M) wr puue D ï vT ANR nn Fi ui à L ” (e { . 2 AN EN on Tu s ets: ER d ri Lt À ! Î L 1 3 4 | (NI +» pi A niet JAUNE P LR ENONCE 6 ON PYRHYDROSTATS OU HYDROSTATS PYROTECHNIQUES, Par M. le D' PAYERNE. Un pyrhydrostat, ou hydrostat pyrotechnique, est un pyroscaphe sous-marin dans lequel un foyer pyrotechni- que tient lieu du foyer à courant d'air. C’est un navire apte à naviguer sous l’eau, et à divers usages de guerre que nous croyons devoir passer sous silence. La puissance motrice de ce genre de bâtiment, telle qu'il nous est permis de la présenter, ne revenant pas à moins de trois francs par force de cheval et par heure, se trouve, à raison de ce prix trop élevé, inapplicable à l’industrie; mais l’art de la guerre en retirera des avantages dont on ne saurait nier l'importance, et cela, moyennantune dépense très modérée si on la compare au prix de revient des engins destructeurs actuell ement en usage. 13 194 PYRHYDROSTATS OÙ Les voies et moyens pour atteindre le but qui précède, touchent, en dehors du côté financier, à des difficultés nombreuses et compliquées. La chimie et la physique concourent à en douner la solution. La chimie nous révèle les corps capables d'enlever à l'air vicié par les fonctions animales, ses principes délétères, et, dans un foyer hermétiquement clos, ceux qui possèdent les propriétés requises. pour tenir lieu de courant d'air. La physique nous fournit les moyens d'équilibrer les capacités organiques d'un appa- reil plongeur avec la charge de fluide ambiant qui pèse sur ces capacités. Purification de l'air respire. L'air respirable constitue le premier besoin à satisfaire dans un navire sous-marin. Des expériences faites avec soin par des physiologistes éclairés et cons- ciencieux, établissent que, dans une chambre close où l'air ne se renouvelle pas, il n’en faut pas moins de 4 mètres cubes par homme et par heure, quand la tempé- rature ne dépasse pas 15° centécimaux, et qu’il en fautle double lorsque la température atteint 30°. Nos expériences personnelles nous ont démontré que, sous les mêmes influences thermométriques, en faisant usage de la purification, il n’en faut que 0 mètres 25 dans le premier cas, et0 mètres 50 dans l'autre. La purifica- tion consiste à éliminer les principes délétères de l'air vicié par la respiration, la transpiration, etc., lesquels principes se composent principalement d'acides carboni- que et sulphydrique. Il résulte de nos expériences com- paratives que le temps durant lequel on peut vivre sans HYDROSTATS PYROTECHNIQUES. 195 fatigue dans l'air soumis à la purification, est au temps durant lequel on peut vivre dans un volume égal d’air qu'on ne purifie pas, danslerapport de 16 : 1. La purification s'opère à l’aide d’un soufflet d’une puissance proportionnelle au nombre d'hommes confinés dans une atmosphère limitée. Ce soufflet refoule l'air dans un lait de chaux décarbonatée et additionnée d’un peu de soude ou de potasse du commerce. Le succès de l'élimination dépend beaucoup d’un simple acces- soire consistant en une pomme d’arrosoir ajustée au bout de latuyère, etqui, parles divisions qu’elle faitsubir à l'air qu'elle tamise, multiplie les surfaces mises en contact avec la solution alcaline, et facilite l'absorption des gaz délétères. C’est vraisemblablement l'omission de ce tamisage qui a paralysé l'efficacité du concours intellectuel apporté à Fulton par Guyton de Morvau. Nous disons vraisembla- blement, parce que nos recherches pour nous procurer un Mémoire lu par ce savant devant l’Académie des scien- ces à laquelle il appartenait, sont restées infructueuses. Il ne serait pas surprenant que l’auteur eût de sa main anéanti son mémoire, quand il a pu supposer que l’expé- rience était en contradiction avec la science théorique de son temps. Ilexiste un deuxième moyen d’assainir l'air expiré, moyen dont nous tirons parti dans nos hydrostats appli- qués à l’industrie. Il réside dans la présence d’un courant d’eau en contact immédiat avec l'air dans lequel on res- pire ; peu importe que ce courant soit vrai ou relatif, c’est-à-dire que ce soit l’eau elle-même ou l'appareil qui se déplace. Ce genre de purification n’est suffisamment efficace que sous l'influence d’un courant de plus de deux nœuds. 196 PYRHYDROSTATS OU Dimensions et divisions des pyrhydrostats. ‘ Les formes, les dimensions et les divisions intérieures des pyrhydrostats ne sauraient être déterminées à priori d’une manière absolue. Elles doivent varier suivant le but qui préside à la construction. Afin de donner aux pyroscaphes sous-marins la facul- té d’obéir à l'impulsion du deuxième gouvernail dont il sera parlé, lequel a sa raison d’être dans la direction as- cendante et descendante que comporte ce genre de bà- timents, nous conseillons aux constructeurs de se rap- procher des formes extérieures du modéle au dixième qui a figuré à l'Exposition universelle de 1855, et qui nous a valu la médaille de première classe. Son exté- rieur était celui d'un steamer ordinaire dont on aurait in- cliné les gaillards, l’un, du tiers antérieur à l’étrave, et l’autre, du tiers postérieur à l’étambot, afin de faciliter le glissement de l'eau sans la faire dévier sous un angle trop prononcé, lequel occasionnerait une résistance nui- sible au sillage sous-marin. Il y a, en un mot, à donner au nouveau pyroseaphe la coupe la plus heureuse pour fendre l’eau avec ses œuvres vives qui deviennent œuvres mortes dès qu'il vient à disparaitre pour na- viguer au-dessous de la surface du liquide ambiant. Sur ce chapitre, d’ailleurs, nous sommes disposés dès à présent à nous en rapporter à la science si sûre en pa- reilles matières, de nos ingénieurs maritimes. I n’y a pas nécessité absolue, mais avantage, à ce que les grands pyrhydrostats comprennent deux étages : un rez-de-chaussée, que nous désignerons souvent sous le nom de cale, et un premier étage que nous nommerons souvent aussi entre-pont. HYDROSTATS PYROTECHNIQUES. 197 L'étage inférieur estséparé de l’autre par une cloison en voûte à grand rayon. Toute la longueur de l’entre- pont et la plus grande partie de celle de la cale, sont di- visées en chambres ou compartiments par une deuxième cloison qui est verticale et s'étend, sauf aux solutions de continuité de la cale, de l’étrave à l'étambot, partageant ainsi la coque en deux parties égales. D'autres cloisons verticales coupent transversalement cette dernière et complètent la division intérieure en chambres ou com- partiments. Chacun de ceux-ci, par autant de portes qu'il en faut, communique avec ceux du même étage et avec celui qui se trouve au-dessus ou au-dessous de lui. Ces portes, ainsi que celies qui donnent entrée par lavoûte de l’en- tre-pont dans les chambres dont ilse compose, ainsi en- core que les portes latérales dontil sera parlé, sont ren- dues étanches par des boulons à charnières qui servent à presser le battant contre son dormant, avec interposi- tion d'une tresse suiffée ou d’un autre corps élastique. Disposé en porte horizontale ou en trappe à un ou deux battants, le fond de l’un au moins des comparti- ments de la cale doit pouvoir s'ouvrir avec rapidité, afin de mettre l'équipage en rapport direct avec l’eau qui est sous ce fond. Ce même compartiment est agencé pour que des rameurs aient la faculté d'agir sur l'eau avec la- quelle ils sont en rapport, et qui est circonscrite par le dormant de la trappe, comme le feraient les rameurs d’une embarcation ordinaire sur l’eau qui environne cette dernière. Le but d'un pareil agencement serait de servir à faire retraite à l'aviron, dans les circonstances acciden- telles où la machine viendrait à refuser de fonctionner. 198 PYRHYDROSTATS OU C3 Transmission de la lumière solaire. La voûte de l’entre-pont est garnie de verres lenticu- laires qui transmettent dans les chambres les rayons du soleil réfractés par l’eau. Lorsque ces rayons ne sont pas interceptés, la lumière qu’ils apportent à l'équipage est assez intense pour donner la faculté de lire à une profondeur variable de 45 à 50 mètres. Nous avons nous- même constaté le pouvoir de cette intensité jusqu'à 37 mètres qui ne nous ont pas paru être la dernière limite. D’autres verres, établis dans les cloisons, procurent l'a- vantage de voir d’une chambre dans la chambre voi- sine. Chaïne-lest à filer. Dans l’une des chambres de la cale est logée, prête à être filée de toute sa longueur ou d’une partie seule- ment, une chaîne pesant plusieurs milliers de kilogram- mes, dans le cas où une fausse manœuvre aurait fait des- cendre le pyrhydrostat à une profondeur anormale, et imposerait la nécessité de le soulager instantanément de tout ou partie du poids de cette chaîne. Dans certains cas moins urgents du même genre, on se. bornerait à jeter du sable ou des cailloux arrimés pour cet usage. Des précautions faciles à prendre rendront ce genre de fausses manœuvres à peu près impossible. II suffit néanmoins qu’elles ne le soient pas d’une manière absolue pour qu'il faille être en état d’y remédier instan- tanément. Ce qui doit rendre sans exemple le besoin de recourir à un pareil moyen de salut, c’est d’abord la mise en pra- HYDROSTATS PYROTECHNIQUES. 199 tique d'une recommandation à laquelle chacun est inté- ressé, celle de naviguer avec une pesanteur spécifique un peu moindre que celle du fluide ambiant, parce qu'il vaut mieux avoir à corriger des disposition ascendantes, par l'influence du deuxième gouvernail, que de courir le risque, par une différence en sens contraire, d'aller à une profondeur que ne comportent pas les exigences du but à remplir. Ce qui ne contribuera pas moins à rendre inu- tile le jet de la chaîne-lest, c’est l'observation incessante du manomètre-compteur de la charge d’eau donnée par la profondeur acquise; c’est enfin une sonnerie d'alarme qui lancera un formidable carillon aux oreilles intéres- sées, avant que la profondeur n’acquière la limite dans la- quelle on veut se renfermer. Gouvernail. La direction du sillage, devant s'effectuer, comme on le sait déjà, en ligne ascendante et descendante aussi bien qu'en ligne horizontale, fait ressortir la nécessité du deuxième gouvernail dont il vient d’être question. L'arbre du gouvernail ordinaire, ou du premier gouver- nail, pénètre par un stuffing-box dans la chambre des machines où le commande par transmission la roue di- rectrice, logée dans une chambre plus tempérée. Le deuxième gouvernail se compose de deux ailes hori- zontales, symétriques l’une à l’autre et fixées chacune à l’un des bouts de l’arbre horizontal et transversal, lesquels bouts sortent chacun par un stuffing-box des murailles latérales de l'appareil, à demi-hauteur et un peu en arrière de l’étambot. Ce deuxième gouvernail est commandé de la même manière que le premier. 200 PYRHYDROSTATS OU Propulseur. Les roues à aube, dont le fonctionnement est sans effet utile quand elles disparaissent sous l’eau, sont évidem- ment inapplicables aux pyrhydrostats. Dans l’état actuel des connaissances sur la locomotion maritime, le propul- seur hélicoïdal se présente sans concurrence. Chaudière pyrotechnique. Le genre de machines qui transmettent l'animation au propulseur n’a rien de spécial. Il en est de même du corps de la chaudière, mais non de sa boîte à feu, de sa boîte à fumée et de leurs accessoires. L'avantage qui peut résulter, pour ceux qui voudraient s'occuper des- mêmes questions, d'être mis au courant des difficultés qui ont ralenti notre marche dans la combinaison d'un bon appareil de chauffe, nous engage à exposer som- mairement ces difficultés. Défectuosites de notre premier appareil de chauffe. Notre premier appareil de chauffe n'avait pas de che- minée. Les résidus gazeux dela combustion, composant la famée, se mêlaient à la vapeur engendrée sous l’influen- ce du foyer que nous allons décrire, et ajoutaient à la force motrice de cette vapeur la force motrice due à leur propre tension. Après leur passage dans le cylindre, ils s’'échappaient avec la vapeur au travers de l'eau exté- HYDROSTATS PYROTECHNIQUES. 201 rieure. Voici de quelle manière et à l’aide de quels organes s'opérait le mélange de la vapeur et de la fumée, mélange séduisant en théorie, auquel cependant la pra- tique n’a pas été favorable. Indépendamment du robinet dont il sera parlé, et qui était affecté comme il l’est encore, à transmettre le com- bustible au foyer, l'appareil de chauffe se composait, en principal, de deux cylindres creux en tôle, égaux en longueur, mais inégaux en diamètre. Couchés l’un dans l'autre, ces deux cylindres avaientleurs bases respectives rivées sur un fond commun. Dans leur longueur inférieu- re, la convexité du petit touchait la concavité du grand. De cette disposition résultait une capacité comprise entre les parois internes de celui-ci et les parois externes de celui-là, capacité dont la section transversale imitait un croissant dont les cornes rentrantes étaient tournées vers le sol. À l'extrémité de chaque corne, la longueur du petit cylindre était percée d’une rangée de trous mettant sa Capacité en communication avec celle du grand, c’est- à-dire avec la cavité du croissant. Par une porte antérieure établie sur un des fonds du petit cylindre, on introduisait une caisse métallique dans laquelle tombait le combustible admis par le robinet d’a- limentation. On remplissait à moitié d’eaules deux cylin- dres, et on enflammait le combustible dont il sera bien- tôt question, Dès les premiers instants, la tension de la fumée faisait abaisser le niveau de l’eau dans le petit cylindre au profit du grand. Passant ensuite par les deux rangées de trous, la fumée s’échappait dans le croissant, remontait au travers de l’eau, en s’y lavant, et venait se mêler à la vapeur logée dans le point culminant. De ce point, formant chambre de vapeur, le mélange se rendait sous le piston de la machine et la mettait en mouvement, 202 PYRHYDROSTATS OU il est bon d’enfaire la remarque, avant la mise en vapeur de l’eau. Mais, entre autres inconvénients, l'emploi de la fumée en avait deux principaux : 1° Moins lavée que nous ne l’avions supposé, elle en- crassait le cylindre de la machine, à tel point que dujour au lendemain il devenait nécessaire de la démonter pour la nettoyer ; 2° les gaz de la fumée enlevaient, comme nous aurions dû le prévoir, la faculté d’utiliser les avan- tages de la condensation ; et comme, pour des raisons d'économie que nous aurons l’occasion de développer ailleurs, la condensation ‘offre aux pyrhydrostats des avantages plus marqués qu'aux autres navires, sans nous arrêter à l’idée probablement fondée qu’il est pos- sible de mieux laver la fumée, nous avons pris le partide la perdre. L'emploi des divers combustibles que nous avons essayé d'utiliser, a rencontré des difficultés non moins grandes. Le 1% se composait d’un azotate alcalin, de soufre et de charbon minéral ou végétal, séparément pul- vérisés et ensuite mélangés. Des le début, il a fallu renon- cer à faire intervenir le soufre qui détériorait, perforait même la caisse dans laquelle la combustion s’effectuait. Ce n’est pas tout : à l’état de poudre, ce combustible encrassait dans son boisseau la clef du robinet d'alimen- tation et la faisait gripper. Nous avons essayé d'y remé- dier en convertissant la poudre en boules. Cette conver- sion à eu pour résultat de ralentir l’encrassement, mais non celui de le faire disparaître. L'idée nous est enfin venue de renfermer l’azotate dans des boules creuses en bois sec, lequel est ainsi, au moins en grande partie, substitué au charbon. Le succès de cette modification a répondu à notre attente et résolu la difficulté. L’expé- HYDROSTATS PYROTECHNIQUES. 203 rience nous a fait connaître que, employé seul comme principe combustible, le poids du bois sec doit être au poids de l’azotate dans le rapport de 28 : 100 pour celuià base de potasse, et de 35 : 100 pour celui à pase de soude, APPAREIL DE CHAUFFE ACTUEL. Boîte à feu, boîte à fumée et cheminee. La boîte à feu de notre appareil de chauffe actuel pos- sède dans sa face antérieure trois portes, qu’on réduirait à deux en se soumettant à la condition de stopper quand il s’agit de retirer du cendrier les résidus solides de la combustion. L’une de ces portes couvre la moitié supérieure de la face sur laquelle elle est établie. Les deux autres, situées au niveau l’une de l’autre, ferment la moitié inférieure occupée par le cendrier. La porte supérieure sert au passage d’une caisse métallique, qu’on pose sur des barreaux semblables à ceux d’un foyer or- dinaire. C'est dans cette caisse que tombent, l’une après l'autre, les boulesen boisremplies d’azotate, et transmises par le robinet d'alimentation. Les portes inférieures livrent elles-mêmes passage, chacune à une caisse métal- lique dans laquelle tombent, sous forme de lave incan- descente et fluide, les résidus non gazeux de la combus- tion. Un clapet que nous présentons théoriquement, c’est- à-dire sans lavoir fait passer par le creuset de l’expé- rience, sert à intercepter lacommunication entre le foyer et l’une ou l’autre des deux chambres du cendrier. S'il arrive que ce clapet ne rende pas les services que nous en attendons, il deviendra indispensable de stopper pour retirer du cendrier les résidus de la combustion, 20% PYRHYDROSTATS OU et, par là même, inutile de diviser le cendrier en deux compartiments. Au-dessus de la boîte à feu est placé le robinet d’ali- mentation, dont la section est proportionnelle à la puis- sance de la chaudière. La clef de ce robinet mise en mouvement par la machine, au lieu d’être percée de part en part de son diamètre, ne présente qu’un cul-de-sac de capacité suffisante pour loger une boule qui s’y engage chaque fois que l’orifice se présente sous la trémie où ces boules sont entassées, et qui tombe dans le foyerlorsque l'orifice du cul-de-sac, après un demi-tour, est mis en rapport avec lui. d Une cuvette, dans laquelle l’eau se renouvelle, baigne le barillet du robinet d’alimentation et l'empêche de se surchauffer par le voisinage du foyer. Étanche comme la boîte à feu, la boîte à fumée donne naissance à la cheminée dontla direction d’abord verti- cale, se coude ensuite pour sortir à l’arrière. La partie verticale de cette cheminée est munie de deux clapets suppléant au défaut l’un de l'autre. Ils s'ouvrent de bas en haut quand latension de la fumée l'emporte sur la charge d’eau qui pèse sur eux ; ils se ferment dans le cas contraire. La boîte à fumée est pourvue d’un robinet de purge pour la débarraser de l’eau accidentellement admise par les clapets, bien que l'expérience nous ait démontré que cette eau se vaporise. rapidement, et que la vapeur résultante s’échappe avec la fumée. Observation utile. Nos études expérimentales nous avaient amené à pen- ser que l'emploi d’un serpentin continu dans lequel circuleraient la flamme et la fumée, aurait l'avantage d'uti- HYDROSTATS PYROTECHNIQUES. 205 liser une plus forte proportion du calorique engendré au sein du foyer. A cet effet, nous avions dressé des plans pour servir à étudier la question sous ce point de vue. Mais une visite dans les ateliers de M. Testud de Beauregard nous a donné lieu de croire que, combinée avec l'emploi de notre combustible, l'application de sa chaudière à vapeur surchauffée, rendrait des services plus réels aux pyrhydrostats. C’est une question que nous ne saurions trop recom- mander à l'attention des hommes spéciaux. Choix de l'emplacement de l'appareil de chauffe. Diverses considérations nous ont déterminé à installer à l’arrière la machine et l'appareil de chauffe. La princi- pale réside dans le besoin d'isoler du reste du pyrhy- drostat les chambres peu tempérées où cette installa- tion a lieu. Pompes. Chaque pyrhydrostat comporte deux pompes, l’une desservie par la machine, et l’autre par l'équipage. Celle- cin'a d'autre but que de suppléer aux arrêts accidentels de celle-là. Un assortiment de tuyaux d'aspiration munis chacun d’un robinet, unsemblable assortiment de tuyaux de refoulement, mettent ces pompes en rapport avec chaque chambre de l'hydrostat et avec l'extérieur du même appareil. L'aspiration de l’air, mais non le refoule- ment, exige un assortiment distinct de celui de l’eau, lequel est plongeant, tandis que celui de l'air ne saurait l'être. Une bouée porte au besoin à la surface du milieu ambiant, et y maintient dans l’air atmosphérique l’orifice libre d’un tuyau flexible qui donne la faculté de s’appro- 206 PYRHYDROSTATS OÙ visionner de fluide respirable, même sous une profondeur équivalente à plusieurs atmosphères de pression. Al’aide de ce triple assortiment de tuyaux, on a la faculté de transvaser l'air ou l’eau d’une chambre dans l’autre, du dedans au dehors de l'appareil, et vice versa. Mise en vapeur. Lorsqu'est venu le moment de procéder à la mise en vapeur, à l’aide d’une manivelle affectée à cet usage, on fait tourner la clef du robinet d'alimentation jusqu’à ce qu'un certain nombre de boules soient tombées dans la caisse du foyer. On fait arriver de la même manière par- dessus ces boules du pulverin d’artificier auquel on met le feu avec une mèche de Bickford, ou à l’aide del'appa- reil à induction de Rhumkorff, complété pour les usages de ce genre par la mèche de M. Théodose Dumon- cel. L'introduction des boules est manuellement continuée jusqu'à l'établissement de la mise en vapeur. L'examen des résidus retirés du cendrier fait connai- tre s’il y a lieu d'augmenter ou de diminuer le rapport du bois à l’azotate. Lest métallique, pierreux et liquide. Après la répartition dans un pyrhydrostat d'autant de lest métallique permanent et de lest pierreux à jeter au besoin, qu'il en faut ajouter au poidspropre de l'appareil muni de ces accessoires et de son personnel, pour que la coque s’immerge au 0,60 de son volume total, on donne accès à l’eau dans les chambres de la cale affectées à cet usage, et on fait cesser cet accès lorsque l'air que l’eau . HYDROSTATS PYROTECHNIQUES. 207 comprime dans ces chambres proportionnellement à la charge qu’elle exerce sur lui, la tient en équilibre et l'empêche d'entrer. On met alors la pompe en jeu pour achever le lestage, etl'on se trouve prèt à naviguer au- dessous de la surface de l’eau. Lorsqu'on revient à flot et qu'on veut s’y maintenir, on utilise d’abord l'excès de pression que l’on possède, en ouvrant les orifices de sortie, qui sontles mêmes que les orifices d'entrée, et l’eau s'écoule jusqu'au rétablis- sement de l'équilibre entre l'air et la charge d’eau exté- rieure. On referme l’orifice d'aspiration extérieure, ceux du refoulement intérieur, et la pompe achève d’expul- ser l'excès du liquide que l’on possède. | Autant, avons-nous dit, il convient de limiterles dimen- sions d’un pyrhydrostat, autant, devons-nous le répéter, il convient, au contraire, d'augmenter, non pas la hau- teur qu’il importe toujours de réduire à sa plus simple expression, mais la longueur et la largeur de celui qu’on se proposerait d'utiliser à de volumineux transports. Nous croyons, par exemple, qu'il n’y a pas d’exagéra- tion à donner à un pyrhydrostat-transport une longueur de 90 mètres et une largeur de 25 mètres sur 4 de hauteur. Avec ces dimensions, en tenant compte du déplacement des matières entrées dans la construction, des pertes de capacité par la diminution de la section des couples à mesure qu'ils s’éloignent du maître bau, des capacités à réserver au lest solide et liquide et aux approvisionnements, en tenant compte enfin du dépla- cement physique du personnel de l'équipage; avec de telles dimensions, disons-nous, un bâtiment logerait un cube initial d'air d'environ 5,000 mètres, lequel cube, après l'introduction libre et forcée du lest liquide, se réduirait à 3,000 mètres. 208 PYRHYDROSTATS OU HYDROSTATS PYROTECHNIQUES. Nous avons constaté qu'en le purifiant, il ne faut au plus qu'un demi-mètre cube d'air par homme et par heure. De cette constatation ressort la conclusion qu'un équipage, füût-il de 500 hommes, prenant passage à bord d’un pareil bâtiment, n'éprouverait aucun incon- vénient à y séjourner pendant une journée entière. Nous ne saurions trop convier le gouvernement et les hommes spéciaux à s'occuper de la question, si fertile en conséquences, que nous venons d'exposer, et dont l'étude, nous croyons devoir le répéter, n’est entravée par aucun privilége en vigueur. RECHERCHES SUR LES CONSTANTES DES PILES VOLTAIQUES, Par M. Th. DU MONCEL. Les constantes des piles voltaïques sont, comme onle sait, les valeurs numériques exprimantla force électro-mo- trice d’une pile, et la résistance que les différentes parties métalliques et liquides qui la composent présentent à la propagation du courant. D'après la théorie d’Ohm, ces valeurs désignées par les lettres E et R, devraient être invariables pour une même espèce de pile d’une grandeur déterminée et dans des conditions chimiques identiques, et de là le nom de constantes qu'on leur a donné; mais l'expérience montre que certaines réactions secondaires dont Ohm n'a pas tenu compte interviennent et font varier considérablement ces valeurs ; de sorte que, pour mettre les déductions numériques d’Ohm d’accord avec l'expérience, il est nécessaire de leur apporter une cor- rection qui dépend des circonstances dans lesquelles se trouve placée la pile que l’on expérimente. On comprend 14 210 RECHERCHES SUR LES CONSTANTES facilement d'après cela combien il est important dans la pratique de connaître , non-seulement les causes qui peuvent faire varier les constantes voltaïques, mais en- core la valeur de ces constantes dans les différents cas qui peuvent se présenter. C’est précisément ce travail qui fait l’objet du présent mémoire. I. Manière de déterminer les constantes volitaïques. Si l’on ne cherche à obtenir pour valeur des constantes voltaïques que des nombres en rapport avec la formule d'Ohm I— _ sans s'inquiéter d’une unité de force élec- tro-motrice, la méthode la plus simple et la plus employée est celle d’Ohm, qui consiste à déterminer deux inten- sités I et I du courant de la pile que l’on veut étudier en introduisant successivement dans le circuit deux résis- tances différentes r, r’. Les valeurs de E et de R sont ensuite données par les formules Tr Ir __IT(r—r) R——- et E= l'A ll Pour apprécier les valeurs de I, on se sert le plus sou- vent de la boussole des sinus ou de la boussole des tan- gentes ; mais pour que la détermitation en question fût bien en rapport avec les formules précédentes, il faudrait que le courant ne fit que passer une fois seulement au- tour de la boussole, et c’est ce qui ne peut avoir lieu quand on emploie des résistances de circuit considérables ou des piles de faible intensité, car les déviations de l’ai- guille seraient alors trop peu considérables pour fournir des indications suffisamment exactes. On est donc le plus souvent obligé d’avoir recours à des boussoles à multipli- DES PILES VOLTAÏQUES. 211 cateurs, et, dès lors, il s’agit de savoir comment les indi- cations.fournies dans ce cas doivent être interprétées par rapport aux formules d’Ohm ; car il est évident que, si l'on ne tenait pas compte du nombre de tours des multi- plicateurs, l'augmentation d'intensité du courant due à la multiplication des spires, se trouverait attribuée dans les formules à la force électro-motrice de la pile, ce qui con- duirait à des déterminations fausses. Si l’on considère que l'intensité du courant, dans le cas où le circuit ne fait qu’une seule révolution autour de la boussole, estreprésenté pare (e indiquant la résistance de cette révolution), pour un nombre { de révolutions elle sera, par rapport aux écarts de l'aiguille de la bous- sole, BE. (R+tp tp par p, on aura avec un circuit extérieur r, tE (1) en er et en faisant varier r, on aura deux équations qui donne- ront, pour valeurs de E etdeR, ; et si, pour plus de simplicité, on désigne _IT(r'—r) Er +p) Nr +0) (8) TR: ET GMA qui montrent déjà que la valeur de E est seule dépen- dante de la quantité t{, puisque dans la formule donnant la valeur de R, cette quantité disparaît, et que les diffé- rences qui peuvent résulter de l'intervention de la quan- tité Y sont tellement petites, eu égard aux quantités r'et r auxquelles elles sont adjointes, qu'elles peuvent être né- gligées. Il en résulte que les rapports®., qui expriment la 212 REHERCHES SUR LES CONSTANTES valeur de E, peuvent être représentés par des fractions ou des nombres fractionnaires, suivant l'instrument que l'on emploie, et qu'ils ne peuvent fournir de résultats comparables que quandle facteur { est donné. De là vient le désaccord apparent entre les chiffres donnés par les différents physiciens. Comment obtenir la valeur du facteur {? Telle est la question qui nous reste à résoudre. S'il n'existait dans la réaction des spires du multiplicateur sur l'aiguille de la boussole que l'influence exercée par le nombre de révo- lutions de l’hélice de ce multiplicateur, la valeur de t correspondrait exactement à ce nombre de révolutions ; mais l'inégalité de la distance moyenne de ces spires par rapport à l'aiguille de la boussole, altère considéra- blement l’action produite sur cette aiguille, puisque cette action, comme force électro-magnétique, est en raison inverse du nn des distances. Il en résulte que la for- mule [= devra être divisée par un nouveau He ee coefficient d?, qui pourra d’ailleurs être imputé au fac- teur t, car la formule I— — peut être mise sous tE (R+p+r)d cette forme : E (#4) Le REo+r XA VE Or, pour obtenir la valeur de ce double coefficientque nous appellerons toujours £, il suffit de comparer les va- leurs de E fournies par les deux multiplicateurs avec des résistances r et r' constantes ; on obtient alors l’équation E_#u(l—1") ET «l'l"(I—]) ? }”,lreprésentant les intensités déterminées par l'un des multiplicateurs ; I, l',les intensités déterminées par l’autre multiplicateur. DES PILES VOLTAIÏQUES. 213 Pow que E— E' dans l'équation précédente, il faut que s TE (5) ET) * et si on fait —1, la valeur de ft’ se trouve ainsi déter- minée par rapport au multiplicateur dont le coefficient de correction est {. L’exemple suivant montrera la vérité de ce qui précède. Ayant fait construire par M. Breguet une boussole munie de quatre hélices, deux faisant 24 tours autour de la boussole et les deux autres 50 et 100 tours, j'ai cherché à déterminer la valeur des constantes d’un élément Daniell (petit modèle), en prenant alternative- ment l’hélice de 24 tours et l’hélice de 50 tours, et en prenant pour valeurs de retr', dans les deux cas, des résistances de 20 et de #0 kilomètres de fil télégra- phique de 4 millimètres de diamètre. J’ai obtenu pour valeurs moyennes de Let de L : 20°,10' et 10°,5 avec l’hélice de 2% tours, 32,16’, 15°,43 avec l’hélice de 50 tours. Ces valeurs appliquées aux formules donnent : 1° pour l’hélice de 24 tours, E—7115, R—483; 2° pour l'hélice de 50 tours, E — 10997, R — #45. Comme on le voit, les valeurs de R sont comparables, mais celles deE nele sont pas, et, pour qu’elles le deviennent, il faut diviser 10997 par le coefficient déduit de la formule (5), qui est 1,53; on obtient alors E—7188, valeur qui devient comparable à 7115. Avec l’hélice de 100 tours, le coeflicient { aurait été, par rapport à l’hélice, de 24 tours, 2,35. Examinons maintenant si l'hypothèse de la différence d’éloignement des spires de ces différentes hélices peut expliquer les différences qui existent entre les valeurs 21% RECHERCIIES SUR LES CONSTANTES réelles de _ qui sont 2,08 et 4,17, et les valeurs de ce même rapport déduites de l'expérience, qui sont, comme nous l’avons vu, 1,53 et 2,35. Dans l’appareil dont j'ai parlé, la distance moyenne desspires de l’hélice de 24 tours à l'aiguille aimantée était 8 millimètres, celle des spires de l’hélice de 50 tours était 9 millimètres, enfin celle de l’hélice de 100 tours était 11 millimètres. Comme l’action du courant s'effectue en dessus et en dessous de l'aiguille, les effets doivent né- cessairement être doublés et seront entre eux, ainsi que nous l’avons dit :: (8X2)° : (9 X 2}° : (11 X 2)’, c’est- à-dire: :256 : 324 : 484. Par conséquent, BpA: Me le véritable rapport il faudra diviser 2,08 par * pour la … seconde hélice, et 4,17 para pour la troisième hélice; ce qui donnera dans le premier cas { — 1,58, dans le second { — 2,21. Ces chiffres ne sont pas tout à fait semblables à ceux déduits de l'expérience, mais il s’en rapprochent assez pour qu’on ne doive pas attribuer les légères différences que l'on remarque à d'autres causes que celles qui sont la conséquence de mesures approximatives. Quoi qu'il en soit, c'est toujours aux chiffres donnés par l’expérience qu’il faut s’en rapporter de préférence, car on ne peut faire entrer dans les calculs toutes les irrégularités de construction qui se présentent dans un instrument ; d’ailleurs, le facteur € intervenant dans le dénominateur de la fraction exprimant la valeur de I comme multiplicateur de p, se trouve encore modifié quand on le déduit de l'intensité des courants, comme cela arrive par l'emploi de la formule. __F'A"(—1) DT) DES PILES VOLTAIÏQUES. 215 On peut donc conclure de tout ce qui précède que quand on estime les valeurs des constantes voltaïques à l’aide de boussoles à multiplicateurs différents, il faut toujours déterminer les valeurs du coefficient de relation £ entre ces multiplicateurs ; ce qui est facile, en détermi- nant les constantes d’une même pile avec ces différents multiplicateurs, et en employant pour valeurs de ret r les mêmes résistances. Une fois les valeurs de £ détermi- nées, les expériences que l’on pen faire avec des résis- tances r”r" différentes de r et r' peuvent fournir des ré- sultats comparables sans nécessiter une nouvelle déter- mination de é, car la formule (2), appliquée à différentes valeurs de r et r’, donne la relation E__ I (l—1"{r—r) TE AT }(r"--7r") dans laquelle le facteur t disparaît, et, d’un autre côté, nous avons vu que ce même facteur disparaissait dans la formule (3) donnant la valeur de R. Qu'expriment les quantités E, R, et 1? C’est ce que nous allons chercher à éclaircir. Pour peu que l’on considère les formules exprimant ces valeurs il est facile de voir que la quantité R seule est donnée en unités de longueur de même ordre que celles qui ont servi aux évaluations de ret r', car c’est la seule qui contienne des oran DU at En effet, les deux équations Sin = = , Sin l=-— Re donnent sin I _E(R+r). sin L E(R+r) ? et si on désigne par q le rapport _. , ON à gR—R=r—Qgr, d'où rai Fu 216 RECHERCHES SUR LES CONSTANTES expression qui est également fournie par la formule vs ES M, » Si on divise par |’ les deux termes de la . fraction et en appelant toujours gq le rapport-k - La valeur de E, au contraire, est toujours fournie par des quantités hétérogènes, quelque soit le mode d'élimi- nation que l'on emploie. Elle n’est donc qu'un nombre abstrait qui n’a de valeur que par son rapport avec la quantité R, lequel rapport exprime la valeur de I. D'après cela il est facile de comprendre que si l’unité de mesure des quantités r et r’ change, non seulement la valeur de R devra changer, mais aussi celle de E; car le facteur (r—r) qui multiplier pour fournir cette valeur, se trouve ainsi lui-même augmenter ou dimi- nuer sans que les valeurs de I et l' changent. IL. Variations des constantes voltaïques. Il y a déjà longtemps (en 1846), M. Jacobi, à la suite d'expériences nombreuses, avait démontré que les valeurs de la force électro-motrice et de la résistance d'une pile, calculées d’après les formules d'Ohm, varient suivant la résistance du circuit extérieur. Depuis, MM. Despretz, Delarive, Poggendorff ont reconnu le même effet et l’ont attribué soit à la polarisation des lames métalliques des couples, soit à une sorte de dépôt insolant dont se recouvrirait le zinc, sous l’in- fluence du courant. Mais les petites résistances em- ployées par les physiciens dont je viens de parler ne leur avaient permis que de constater le phénomène, sans leur faire présumer la grandeur de la variation avec des DES PILES VOLTAIQUES. 217 circuits très-résistants. Généralement, on regardait ces variations comme excessivement petites, tellement petites qu'on croyait qu'elles étaient négligeables dans la pratique; mais plusieurs expériences que j'avais faites m'ayant fait entrevoir qu'elles pouvaient être, au contraire, très-considérables, je résolus d’étu- dier cette question d’une manière plus sérieuse, et comme devant des résistances très-grandes la valeur de R pouvait se trouver dissimulée, je cherchai à l'obtenir par l’observation directe. J’employai pour cela la mé- thode de M. Poggendortff, qui consiste à faire passer IUILE à travers deux couples égaux À et B, opposés l’un à l’autre, le courant d’un troisième élément P, et à faire passer en même temps ce courant à travers un galva- nomètre différentiel G, dont le second fil est en rapport avec un second circuit issu du même électro-moteur et sur lequel se trouve interposé un rhéostat R. Avec ce système, la quantité de fil déroulé de dessus le rhéostat pour ramener à zéro l’aiguille du galvanomètre indique la résistance des deux éléments interposés, de sorte que la moitié de cette quantité donne la valeur de R. 218 RECHERCHES SUR LES CONSTANTES Comme il est très-difficile d'obtenir deux éléments parfaitement égaux , j'emploie pour ce système de dé- termination une méthode analogue à celle de la double pesée, qui consiste à mesurer deux fois la valeur de R en intervertissant les communications du circuit avec les deux couples. Sans cette précaution, on pourrait com- mettre des erreurs assez fortes. Il arrive, en effet, que sous l'influence de l'inégalité des couples il se produit un courant différentiel qui réagit d’une manière double dans les deux circuits du galvanomètre différentiel, soit en renforçant le courant de l’électro-moteur P dans le circuit où sont interposés les deux éléments et en l’affai- blissant dans le circuit du rhéostat, soit en produisant une réaction inverse quand on intervertit les communi- cations avec les deux éléments. Or, il résulte de cette réaction que, quand on rétablit l'équilibre du galvano- mètre différentiel dans les deux dispositions de l’expé- rience , la résistance qu’on à déroulée représente dans un cas celle des deux couples, interposés, plus la résis- tance nécessaire pour contrebalancer l’action du courant différentiel de ces couples; dans l’autre cas, cette même résistance des deux couples, diminuée de celle corres- pondant au courant différentiel. Comme les circuits sont égaux en résistance dans les deux cas, on peut regarder la résistance opposée par le courant différentiel et que nous appellerons æ , comme étant la même ; de sorte que l'on pourra poser, en appelant T,T', le nombre de tours du rhéostat, 2R+z=T, 2R—2=T, (6) d'où aeieEe 4 DES PILES VOLTAIQUES. 219 Si ure résistance additionnelle r est interposée dans chacun des circuits, cette équation devient TE (ta Eur ane f représentant la valeur en unités de fil télégraphique correspondante à un tour de rhéostat. Au moyen de cette méthode, j'ai mesuré la valeur de R pour différents éléments de Bunsen et de Daniell, employant tantôt des circuits sans résistance, tantôt des circuits avec des résistances de 10 et de 20 kilomètres. J'ai toujours trouvé que la valeur de R variait d’une ma- nière très-notable et qu’elle augmentait d'autant plus que les résistances r',r, étaient plus considérables. Ainsi, dans une série d'expériences faites avec deux couples de Daniell, j'ai trouvé : 1° R—584 mètres, avec 20 kilo- mètres interposés dans le circuit; 2° R—541 mètres, avec une résistance de 10 kilomètres ; 3° R—406 mètres, avec un circuit sans résistance. Dans une autre série d'expériences faites avec des éléments de Bunsen de mêmes dimensions que les éléments Daniell précédents, J'ai trouvé : 1° R— 127 mètres, avec un circuit de 10 kilomètres ; 2° R—37 mètres, avec un circuit sans résis- tance. En employant les formules d'Ohm, j'ai trouvé des résultats complétement analogues. Ainsi, l'observation de MM. Jacobi, Despretz, Delarive , Poggendorff s’est trouvée confirmée de la manière la plus manifeste, seu- lement avec des écarts beaucoup plus grands qu’ils ne l'avaient soupconné. Du reste, les variations des constantes voltaïques ne dépendent pas seulement de la résistance du circuit extérieur, leur valeur peut être encore très-différente, suivant la longueur de la fermeture du courant, suivant le temps de service de la pile, suivant qu’on l’agite ou qu’on Lo 20 RECHERCHES SUR LES CONSTANTES la laisse en repos. Dans le premier cas, quand la pile est fraichement chargée, la diminution de l'intensité que l'on observe vient surtout de l'augmentation de la résistance R ; quand l'élément est épuisé, elle vient à la fois de la diminution de la force électro-motrice et de l’augmen- tation de cette résistance. On peut avoir la preuve de cette assertion par les chiffres suivants : Moyenne des constantes d’un élément Daniell (système Callaud) au moment de Îa fermeture du circuit : E—8821, R— 843 mètres, 1—10,46. Moyenne des constantes du même élément après douze heures de fermeture du circuit : E—8996, R—1069 mètres, I— 8,41. Moyenne d'un élément Daniell ordinaire au moment de la fer- meture du circuit : E—7650, R— 600 mètres, 1—12,70. Moyenne du même élément épuisé après quelques instants de fermeture du circuit : E—92838, R— 800 mètres, I= 3,54. Dans le second cas, c'est-à-dire quand l'élément est vieux, la force électro-motrice est moindre et la résis- tance plus grande. Enfin, dans le troisième cas, l'agitation donne lieu à des effets qui varient suivant la nature des piles et leur état. Avec des éléments de Bunsen, il y a augmentation de l'intensité du courant et augmentation de la force électro -motrice ; avec des éléments de Daniell, dont le zinc est neuf ou amalgamé, on ne re- marque aucun changement appréciable ; enfin, avec des éléments Daniell qui ont servi pendant quelque temps, il y a diminution notable de l'intensité du courant, laquelle provient de l’augmentation de la résistance R. Pour peu qu'on étudie ces différents effets, on ne tarde pas à se convaincre qu'il peuvent tous être attribués à la DES PILES VOLTAÏQUES. 221 polarisation des éléments métalliques des piles dont Ohm n’a pas tenu compte et qui réagit pourtant si puissam- ment dans les actions électriques. Pour l'augmentation de la résistance R avec la prolongation de la fermeture du courant, ceteffet saute aux yeux, puisque, après avoir mesuré directement cette résistance par la méthode du galvanomètre différentiel et du rhéostat, on reconnaît que cette résistance peut être portée de 8 tours du rhéostat à 45 tours, pendant une fermeture de cireuit de 10 à 15 mi- nutes, et revenir à 8 tours par un renversement de sens du courant, pour retourner ensuite à 13 tours quelque tempsaprès. Maisla démonstration deces effets estencore plus saisissante quand on étudie la polarité du dépôt ru- gueux et brunâtre qui recouvre le zinc d'une pile de Da- niell qui a longtemps servi. On reconnaît que la partie de ce dépôt qui est opposée à la solution de sulfate de cuivre est tellement polarisée en sens inverse du métal, qu’en retirant le zinc de la pile et en établissant, par l'in- termédiaire d’un galvanomètre peu sensible, une com- munication entre une partie quelconque de ce zinc et le dépôt qui le recouvre à l’intérieur, on obtient une dévia- tion de 60 à 80°. Or,cette circonstances ne peutêtre attri- buée à l’action seule du liquide mouillant le zinc; car, en établissant la communication dont nous venons de parler entre le dépôt fait à l’extérieur du zinc et ce métal, on n'obtient qu'un courant à peine appréciable. D'ailleurs, ce courant énergique dont nous venons de parler diminue d'intensité avec le temps, quand bien même on maintien- drait le cylindre dans sa solution de sulfate de zinc; il peut même être détruit complétement, si l’on fait passer pendant quelques heures, à travers la pile à laquelle ap- partient le zinc en question, le courant d’un élément plus puissant dirigé en sens contraire de celui de cette pile. 229 RECHERCHES SUR LES CONSTANTES Ce phénomène démontre donc que, sous l'irfluence de la circulation du courant de la pile, les parties du dépôt qui sesonttrouvées le plus prèsdes points où s’est développée le plus énergiquement la force électro-motrice ont pris la polarité positive du liquide, et comme la liaison de ce dépôt ainsi polarisé avec le zinc est opérée par l’intermé- diaire d’un corpssolide qui est une fois et demie meilleur conducteur que la solutionde sulfate de zinc,et qui ne peut réagir comme cette dernière enconstituantlezinc dans un étatélectrique différent dusien, il devra forcémentarriver que cette polarisation du dépôt se transmettraauzinc, en tendant à créer dans le circuit de la pile un courant de polarisation dont l'intensité pourrait être représentée s'il pouvait passer, par , e représentant la force € R+r+0 électro-motrice de ce courant de polarisation, qui est d'autant plus grande que le courant de la pile est plus énergique, et? représentant la résistance du dépôt en question, quantité qui peut être négligée devant R + r. Avec les piles de Bunsenle même effet se produit; mais ce sont les bulles d'hydrogène déposées sur le zinc qui, étant polarisées positivement, représentent le dépôt dont nous venons de parler. Cette hypothèse étant admise, il est facile de détermi- ner Ja correction qui doit être apportée à la formule d'Ohm pour représenter dans tous les cas possibles l'in- tensité du courant d'une pile. Eneffet, si nous appelons toujours e la force électro-motrice du courant de polari- sation, p la résistance résultant de cette réaction, la force électromotrice qu’on observera sera (E — e), et la résis- tance du couple deviendra R + », de telle sorte qu'on aura pour valeur de I ER == Rs Ho [ol ce DES PILES VOLTAÏQUES. ou en négligeant p 1 E—e Cette formule peut expliquer tous les effets que nous ayons constatés et particulièrement celui de l’augmen- tation de la résistance R et de la force électro-motrice E avec l’accroissement du circuit métallique, qui paraît le moins en rapport avec les lois des courants électriques. Mais pour arriver à cette démonstration, il est néces- saire que nous recherchions dans quel rapport croît ou décroît la quantité I avec les quantités (E— e) et R + r (i). (4) J'avais cru pendant longtemps que cette augmentation de la résistance du circuit pouvait se démontrer ainsi que 4 I M. Despretz l'avait indiqué à l’aide de la formule R— ou Fr —Jr ‘ e Re de la formule R= 5 mais une étude plus minutieuse de ces formules m'a démontré qu’elles ne pouvaient rien expli- quer. Supposons en effet dans la dernière formule que r reste UP 14 fixe et que r’ devienne plus grand, elle deviendra, y et comme les effets de la polarisation sont diminués J” sera un peu plus grand qu’il ne devrait être par suite de la simple augmen- tation de r’, et de là la conclusion que R doit être plus grand. Mais admettons maintenant qu’au contraire r’ reste fixe et que r diminue, les effets de la polarisation augmenteront et par suite Ï aura une valeur plus petite que celle qu’elle devrait avoir pour correspondre à la diminution de r ; conséquemment la valeur de R deviendra également plus grande. Ainsi, d’après la formule en question, R se trouve augmenter sous l'influence de deux effets diamétralement opposés , ce qu’il est impossible d’admet- tre. Cela vient de ce que les formules précédentes ent été éta- blies dans l'hypothèse que E et R sont des quantités constantes et que dans les équations dont on a tiré la valeur deR, la quantité E s’est trouvée éliminée comme facteur commun. 224 RECHERCHES SUR LES CONSTANTES Si l'on considère que d’après les recherches de MM. Delarive, Petrina, Gaugain, etc., il est aujourd'hui démontré que deux courants de sens contraire ne peuvent traverser en même temps un même conduc- teur; on arrive à cette conclusion: que si deux cou- rants d’inégale puissance sont opposés l’un à l’autre dans un même cireuit, le plus petit ne peut traverser le circuit et ne peut réagir sur le plus fort qu'en modifiant seulement sa force électro-motrice. Consé- quemment la diminution d'intensité du courant circulant à travers le circuit est seulement en rapport avec la quantité dont est diminuée la force électro-motrice et estindépendante de la longueur du circuit. On comprend d'après cela que si dans la formule que nous avons donnée précédemment, on représente par 2 cette quantité dont s’est affaiblie l'intensité [ par suite de l’in- tervention en moins de la force électro-motrice e, on EE R proportionnel à e et indépendant de R + r. Mais comme r . . (2 . aura une équation I — ? — a dans laquelle + sera Il est facile de voir en effet que si on tient compte des varia- tions de la force électro-motrice on arrive à des résultats con- cordants, car les formules deviennent alors dans le 4er cas avec l’allongement de r’ lr'—Ir e—e" pee Ni Mu | dars le 2e cas avec le raccourcissement de r lanl PE 14 L DE à et l’on voit que l'augmentation de la valeurde R que nous avions signalée et qui était donnée par la première partie de ces expres- sions est détruite par la seconde quantité qui en est soustraite et qui augmente également, soit qu’on diminue r, soit qu’on augmente 7”. DES PILES VOELTAÏQUES. 295 la force éleetro-motrice e résulte d’une action électro- chimique qui est dépendante de l'intensité E, on est forcé d'admettre la proportionnalité de e à I; de sorte que Par ce fait ainsi que par celui de la proportionnalité de 1 à e on arrive à trouver que |A croît et décroît proportionnellement à I. IL résulte déjà de l'établissement de la formule pré- cédente un fait que l'expérience démontre. C’est que la force électro-motrice s'accroît à mesure que la résistance du circuit augmente. Car la quantité e étant d'autant plus petite que E est lui-même plus petit, la valeur (E — e) sera d'autant plus grande que I sera plus petit ou que R + r sera plus grand. Cela posé il sera facile de voir que cette prétendue augmentation de la résistance intérieure de la pile avec l’accroissement de sa résistance métallique, n’est autre chose que le résuitat d’un accroissement général de résis- tance du circuit entier par suite de la variation de la force électro-motrice et auquel doit avoir part chacune des parties de ce circuit. En effet la formule que nous avons posée donne, en appelant L le circuit entier, ce qui fournit avec deux valeurs différentes de L le rapportsuivant : L_(E—e\I—i) _ (E—e) r (8) PES) Ed AT Si on compare cette valeur à celle qui est donnée par , On voit que le rapport la formule d'Ohm et qui est —- des résistances L', L, est avec les effets de polarisation plus rapide que sans ces effets, ou, ce qui revient au 15 226 RECHERCHES SUR LES CONSTANTES méme, que L's’éloigne davantage de L dans le premier cas que dans le second, car la quantité (E — e') est plus grande que (E— e). Si on avait cherché à déduire le rapport précédent en partant de la valeur de R, on ne serait pas arrivé du tout à un pareil résultat, car on aurait eu (9) R__[(E—e)—rû—ÿ]l" _1E—e) —rg RE) (1 I IE —e)—r9 et rien n'indique que la quantité r'q qui est par rapport à q plus grande que ne l’est r par rapport à r, ne dé- truise pas l'effet de la plus grande valeur de (E —e’). C'est donc au circuit entier qu'il faut rapporter l’aug- mentation de résistance qui a été jusqu'à présent attri- buée à la valeur R, par suite de l’invariabilité de ré- sistance supposée à tort dans les calculs, au circuit métallique; et toutes les expériences que j'ai citées pour démontrer cette augmentation, ne la revèlent que par l'accroissement de résistance du circuit entier. L'expérience confirme ces différentes déductions. Ainsi : en prenant les chiffres que M. Jacobi a déduits d'expériences très-bien faites et qui sont : L — 12066 E—e— 3162 I —0,262 R — 798 L'— 17808 E—e— 3192 l'—0,179 R'— 860 L'— 23402 E—e"— 3214 1"—0,137 R'— 901 on trouve que le rapport calculé des résistances L, L' est 1,48, que celui des résistances L, L'est 1.94 ; tan- dis que les rapports réels sont, dans le premier cas 4.48, dans le second 1.94, chiffres qui sont comme on le voit bien concordants. 1 nue aus UE | D'un autre côté si on prend les rapports -% et DES PILES VOLTAÏQUES. 297 qu'on les compare à ceux des résistances totales des circuits L - ontrouve pour les premiers 1,463; 1,912 et pour les seconds 1,475 ; 1,939, qui montrent bien que les résistances du cireuit croissent dans un rapport plus rapide que les intensités. f [12 Enfin si on cherche la valeur des rapports ee _ (E—eL (E—e")L Œ—0 L'ŒE—0L" correspondent, on trouve dans le premier cas 0,683, et 0,526 dans le second ; tandis que les valeurs réeiles données par la boussole des tangentes sont 0,683, et 0,524, valeurs tout-à-fait concordantes. Si maintenant on cherche à se rendre compte mentale- ment de l'effet physique par lequel une force électro- motrice croissante peut rendre un circuit plus résistant, on ne tarde pas à reconnaître que, par suite de cette variation de la force électro-motrice, les lois de propor- tionnalité entre les intensités du courant etles résistances du circuit sont changées, que ces intensités décroissent dans un rapport plus lent que les résistances du circuit, et que si on déduit celles-ci de celles-là en employant les formules d'Ohm, le rapport des résistances doit être précisément augmenté de la quantité dont le rapport des forces électro-motrices est diminué. En effet pour con- calculés à l’aide des formules qui leur H L' ,». . server au rapport-—-lavaleur + qu'il auraitsans les effets de la polarisation (fait qui résulte de l'impossibilité dans laquelle est le courant de polarisation de traverser le SARICR BEA Fa aa 6) ë circuit), la quantité L'dansi gepression er qui re- LA présente ce rapport dans le cas qui nous occupe, est forcée d’être augmentée de manière à fournir au produit (E—e) L la quantité qui manque à celui-ci pour qu'il 298 RECHERCHES SUR LES CONSTANTES devienne égal à (E—e) L et par conséquent pour. que robot égal à-E (E—e)L CES ID L' que nous appellerons maintenant L'+9 et qui est donnée par lexpérience, sera fournie par l'équation Dès lors 12 valeur de la résistance —— L+p EX L', car pour que E—e E L L LE rie LE A, E—e Ré == EE ou % il Lab j 10 L'Lp RS 10 L' L' ! Il en résulte que les circuits, ainsi augmentés , seront entre eux : :(E—e) L:(E—e) L': (E—e")L'etc., et que les véritables valeurs de L', L” ete. seront fournies par les équations L'— (L'+p)(E—e) L'— (L'+p")( E—_e) (40) E—e' E—e" Or ilest facile de voir par là, que le rapport primitif des résistances du circuit se trouve augmenté préci- sément de la quantité dont est diminué le rapport des forces électro-motrices ou, ce qui revient au même, setrouve multiplié par le même coëfficient; car si nous désignons par n le coëfficient par lequel il faut multi- plier la quantité E—e pour devenir E—+', le rapport des résistances des circuits L+p, L'+p sera, d’après ce que ; 4 : Le n E——e L' nous avons vu précédemment, exprimé par ou L' r e A n —-. Cette déduction nous montre en même temps que les augmentations de résistance des circuits croissent dans un rapport plus grand que les accroissements des forces électro-motrices. F Si l'on considère que les formules (10) permettent DES PILES VOLTAÏQUES. 32929 d'obtenir la valeur des résistances L, L', L” dégagées des effets de la polarisation, on en conclut qu’il devient fa- cile d'obtenir la véritable valeur de la résistance inté- rieure d’une pile à l’aide de deux déterminations de la valeur de E; car il ne s’agit pour cela que de retrancher des quantités L, L', L” déterminées par les formules (10) les résistances metalliques du circuit r, r', r”. Nous ne chercherons pas toutefois à appliquer à ces formules les chiffres que nous avons donnés précédem- ment, attendu que lès quantités (E—e), (E—e') etc. R, KR, etc., ont été calculées d’après les formules d’Ohm, avec deux résistances différentes du circuit, dont l’une, la plus petite, a été commune à toutes les déterminations. Il en résulte que ces quantités sont toutes trop petites, et même d'autant plus petites relativement, que le cir- cuit auquel elies sont censé correspondre est plus résis- tant. En effet les valeurs ainsi déterminées dérivent d’équa- tions qui Eine être mises sous cette forme: Li er , = Fee “É etsontreprésentées conséquemment par : : = el LE or pour correspondre exactement à la plus dé des deux résistances addi- tionnelles r et r', comme nous l'avons supposé dans les nombres que nous avons donnés, il faudrait que ces va- leurs dériveraient des équations suivantes : I— AE 5. nE : ea RO M) pie TOI Eine qui donneraient E— CH R= CT quantités évidemment plus grandes que celles qui ont été obtenues et d'autant plus grandes que r est plus grand, puisque le facteur » augmente avec r'. 230 RECHERCHES SUR LES CONSTANTES Comme d’un autre côté les augmentations de résis- tance des circuits eroissent dans un rapport plus grand que les accroissements des forces électro-motrices, les nombres de M. Jacobi appliqués aux formules (10) donneraient pour L' L” des valeurs trop petites. Car les dividendes seraient diminués d’une quantité d multipliée par (E—e), alors que les diviseurs n'auraient diminué que d’une quantité d' plus petite d’ailleurs que d. Nous avons pu trouver il est vrai avec ces nom- bres des résultats concordants pour les rapports, + parceque, les coëfficients d'augmentation des forces élec- tro-motrices et des résistances étant les mêmes, les rap- ports PT HT se sont trouvés ramenés à la D Cet nL ? nl altérés par la plus ou moins grande valeur de ces coëfficients; mais il n’en est plus de même quand il s’agit de quantités déterminées, et nous verrons à l'ins- tant que l'influence de la trop petite valeur des quanti- tés E—e, R+9 se retrouvera, quand il s'agira de dé- terminer la force électro-motrice réelle E et les quan- tités e, e’, e”. On peut conclure de là, que pour reconnai- tre expérimentalement les lois que nous venons de for- muler et obtenir les véritables chiffres de E—e et de L+p, il faut commencer par déterminer L++» directe- ment par la méthode du galvanomètre différentiel, ainsi que nous l'avons déjà indiqué, et de calculer E—e au moyen de la formule E—e—(L+p)1, en ayant soin de constater la valeur de I dans les différentes expériences, après un même temps de fermeture du circuit et dans es conditions identiques d’expérimentation. On peut avoir la preuve de ce que nous venons et n'ont pas été en conséquence DES PILES VOLTAÏQUES. 13 bi À d'avancer dans les chiffres mêmes que nous avons don- nés précédemment et qui sont déduits des expériences suivantes de M. Jacobi : PEU NM )E ous n4s =no f— 93659 :°1=—=350;14" | 1—16948 1—10°,10 | o)"— 3659 1—35°,10° HE n__ * | 129501 T— 80} E—e—3214 R+p—901 E—e—=3192 R+—860 Si au lieu de prendre pour la détermination de E et de R une résistance commune r—3659, on effectue les cal- culs en partant des résistances 11268 et 16948, d'une part, 16948 et 22501 de l’autre, on trouve pour valeurs de E, 3209 et 32492, et pour valeurs de R, 981 et 1165, chiffres comme on le voit bien supérieurs à ceux obte- nus précédemment et qui donnent pourtant la même va- leur pour la quantité I. En effet 3209 3242 a enes 0 € r10S Les formules précédentes et l'hypothèse que la valeur de e est proportionnelle à l'intensité I du courant, per- mettent de déduire, à l’aide de deux déterminations de la force électro-motrice E—e, ou de la résistance R d’un couple faites avec deux résistances différentes de circuit, la valeur numérique des constantes E et KR. E—e p__E—e R£r R+r on tire IR+r)+e=T(R+r)+e d'où e—e—T(R+r)—1(R+r) mais comme on ae:e ::1:l on en déduit e—e— —0,137. En effet des équations I— (1—Te I d'où | ITR) LR+r) (1 1) t— FE l' LE 1) RECHERCHES SUR LES CONSTANTES Par suite la valeur de E est connue puisqu'elle cor- respond à la quantité déterminée (E—e) augmentée de e. Mais comme les moindres variations dans l’observa- tion des intensités peuvent, par l'emploi de la formule précédente, fournir des erreurs de calcul très considé- rables, il est préférable de chercher la valeur de e par les rapports que nous avons établis entre les valeurs de E—e et les intensités E, l', etc. En effet on peut poser . Œ—e)+e={(E—e)+e équation dans laquelle les quantités E—e et E—e' sont connues. Or, les quantités e, e’ étant proportionnelles aux inten- sités E, F', on peut obtenir la valeur de e' en fonction de e, laquelle étant substituée à e’ dans la formule précédente donne (12) ee SRE à En appliquant cette formule aux nombres que nous avons donnés précédemment, on obtient avecles chif- fres des deux premières expériences E—3257; e—95; e—65; avec les chiffres de la première et de la troisième : E—3262, e—100,e—48. Ces nombres sont aussi concor- dants que possible eu égard aux erreurs inséparables de l'observation, lesquelles se trouvent nécessairement considérablement amplifiées puisqu'elles portent sur des fractions constituant des diviseurs. Maintenant pour obtenir la véritable valeur de R, il suffira de se rappeler que la formule BR, qui a servi à la déterminer primitivement, ne fournit l'augmentation que l’on connaît que parce que la quan- tité l'se trouve affectée par les variations de la force DES PILES VOLTAÏQUES. 233 électro-motrice ; mais si on tient compte de ces varia- tions et que l'augmentation relative de F par rapport à I soit effacée par suite de l'introduction dans la for- mule d’une quantité en moins correspondante à la dif- férence de valeur de la force électro-motrice, on obtiendra la véritable valeur de R. Or, cette correction existe dans la formule Lr'—Ir—e È EC C0 LS ER EP ET 5 c MATTER NOT ATTE - DT Te NÉ Go NS ON NT ART | 1 CNRS RER PRE NE VOTE D TR RE TE PQ NY LH CADEMY OF SCIENCES. {| d MEMOIRES Le à 1 DE LA 1 > SOCIÉTÉ IMPÉRIALE À | DES SCIENCES NATURELLES ? { DE CHERBOURG, j 2 | PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE NS Dr, AUG LE JOLIS, : ; ARCHIVISTE-PERPÉTUEL DE LA SOCIÉTÉ. TOME VIII. © J. B. BAIÏLLIÈRE er Fics, LIBRAIRES, RUE HAUTEFEUILLE, 49. CHERBOURG, BEDELFONTAINE st SYFFERT, Impr., RUE NAPOLÉON, 1. DOCCRMENCEERERIE nn sputsieteie ss) stat PMOONOONENE DORE LILI LESRCILE EE 777 LICE SL EE PTT où DONNE LICENCE LIL | rtd QUIL COCAAUE Ve site st me » Litatiirenr: sivfebalale rotelaleje este siege soie lei etetes Puiojohelsieinis ere ‘ntete cinn CETEOICIPIP CEE JOILIDIUEE e . y . DICICILILE ECC CE OS SOON tien ne mrsjneitieielelele sn 1e nie sine IPC OUI CE PILE DEEE EE EURE CERTES sms melthetente LUE LIRE ELELELS COOP sir oi sivtepe on shstoholeiei=iete . CII CLICS PRE] fi bosbsistsis siebniers siobatetet nimsbehainie of 8e à . on D osilcieieiel ln eine semis se se se she .. RS Debbie à » néant à LILILICHE ñ ” . . 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