FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY BY GIFT OF OGDEN MILLS GIENGES NATURELLES DÉRRLOHMNNO LIRE + RU s d Le PURES MU EU DK AN CR NE Pie : PRAER ER URS A ASS" RIRE ARCHITECTE EL CT PATATA TS * CET AN NOT APRES A M DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES SCIENCES NATURELLES DE CHERBOURG PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE M. Le Dr. AUGte LE JOLIS, ARCHIVISTE - PERPÉTUEL DE LA SOCIÉTÉ. Pb TOME XIV. (DEuxIÈME SÉRIE. — TOME IV.) PARIS J.B. BAILLIÈRE er Fius, LIBRAIRES, RUE HAUTEFEUILLE, 19. CHERBOURG BEDÉLFONTAINE £r SYFFERT, ImP., RUE NAPOLÉON, 1. 1868. DNA TA ENTNTONR " her à PLATE SUR LA STRUCTURE FLORALE ET LES AFFINITÉS DES ÉRIOCAULONÉES par Mr. T. CARUEL. 0 Les Eriocaulonées constituent un ordre de plantes assez restreint mais fort particulier, dont je crois qu’on a jusqu'ici peu compris la structure florale. L'idée qu'on s’en fait généralementet qui a cours dans la science est celle qui se trouve exposée dans le travail monographi- que de M. Martius, publié il y a plus de trente ans dans les Acta acad. nat. cur., vol. XVII; elle a été adoptée avec peu ou point de modifications dans les ouvrages classi- ques d'Endlicher, de Kunth, de Lindley et d’autres au teurs, jusqu’au récent Traité général de botanique de MM. Le Maoût et Decaisne, et à la monographie des Eriocaulonées brésiliennes par M. Kôrnicke, qui fait partie du grand ouvrage de M. Martius et qui a paru en 1863 (1). Voici en peu de mots quelle est cette manière de voir. (1) Je regrette beaucoup de n’avoir pas pu consulter par moi- même la monographie de M. Kôrnicke, le Flora brasiliensis étant incomplet dans les bibliothèques de Florence. J'en juge d’après des extraits qui m'en ont été communiqués: 6 STRUCTURE FLORALE Les fleurs de toutes les Eriocaulonées sont unisexuel- les et ramassées en capitules, chaque fleur étant située à l’aisselle d’une bractée écailleuse. Elles sont ordinai- rement trimères, plus rarement dimères. Les fleurs mâles sont pourvues d’un périanthe membraneux double, for- mé d’un calice de trois sépales, dont deux latéraux et un postérieur, et d’une corolle tubuleuse à trois divisions alternantes avec les sépales. Viennent ensuite deux rangées de trois étamines chacune, insérées sur la co- rolle, dont les extérieures alternantes avec les divisions de celle-ci, et souvent atrophiées ou avortées, et les in- térieures alternantes avec les extérieures, et presque toujours bien développées; les anthères sont bilocu- laires, attachées par le dos, et s’ouvrant longitudinale- ment en dedans. Les fleurs femelles ont un calice de trois sépales comme les mâles ; une corolle de trois pétales alternants et libres, quelquefois réduits à des faisceaux de poils, quelquefois réunis au sommet; un ovaire supère de trois loges alternantes avec les pétales; trois styles réunis à la base, et correspondants aux loges de l’o- vaire; un ovule orthotrope inverse dans chaque loge. Telle est la structure reconnue des fleurs trimères ; elle est la même dans les dimères avec un membre de moins à chaque verticille ; ainsi le sépale postérieur manque,. les deux parties de la corolle sont placées en avant et en arrière, et ainsi de suite. Le fruit est une capsule de trois ou deux loges, à déhiscence loculicide, avec des graines solitaires inverses, avec un tout petit embryon déprimé placé en dehors d’un périsperme farineux, à l'extrémité de la graine opposée au hile. Je vais maintenant exposer le résultat de mes obser- vations sur la structure florale de ces plantes, dont je me suis fait une idée fort différente de celle dont je DES ÉRIOCAULONÉES. A: | viens de rendre compte. L’extrême petitesse de leurs fleurs, et par conséquent la difficulté de les disséquer, peuvent servir à expliquer comment on à pu se mé- prendre sur les particularités tout-à-fait remarquables de leur organisation. Je n’ai pas de remarque spéciale à faire sur le calice, qui est réellement composé, ainsi qu’on l’a dit, de deux ou trois pièces distinctes, toutes deux latérales quand il n’y en a que deux ; quand il y en a trois, la troisième est postérieure. Seulement le nom de calice n’est guère approprié, étant appliqué à ce qui, selon moi, représente l'enveloppe unique de la fleur, du moins dans les fleurs mâles, plutôt que la partie extérieure d’un double pé- rianthe, comme je tâcherai de le démontrer sous peu. En dedans de ce qu’on appelle le calice, nous trou- vons dans les fleurs mâles un corps en forme d’enton- noir ou de cône renversé, qu’on a décrit comme une corolle gamopétale. En l'examinant, il se trouve que la prétendue corolle est un corps solide, généralement tel dans presque toute sa longueur, et toujours au moins dans sa partie inférieure ; ce que M. Kôrnicke a été le seul à constater. Dès lors, il n’est plus possible de le considérer tout entier comme une enveloppe florale. Sur le bord de la partie solide, se trouvent insérées deux ou trois expansions membraneuses, tantôt libres comme dans les Eriocaulon, tantôt plus ou moins unies comme dans les Paepalanthus ; et en dedans de celles-ci se trouvent les étamines. On pourrait donc supposer que la portion solide de ce qu’on croyait être une corolle représente une espèce de prolongement du torus, por- tant à son sommet le reste des organes floraux ; et telle est en effet, à mon avis, la vraie nature de cette partie de la fleur, seulement sa structure est plus compliquée 8 STRUCTURE FLORALE qu'on ne le croirait sur ce premier aperçu de ses rap- ports. En dedans des étamines, au centre même de la fleur, se voient généralement deux ou trois corps ex- trêmement petits, libres, ou réunis à leur base, alter- nants avec le verticille interne des étamines. Ils sont d'ordinaire grèles et filiformes ; mais quelquefois plus gros, et dans ce cas ils sont terminés par un renflement, et, dans leur ensemble, ils offrent tant de conformité avec les styles et les stigmates des fleurs femelles, qu'on demeure convaincu que ce sont les mêmes organes dans un état d’atrophie ; et comme tels ils avaient déjà été reconnus par Achille Richard dans un article du Dict. classique d’hist. naturelle, quoique d’autres ob- servateurs les aient ou passés sous silence, ou pris pour des étamines atrophiées, avec lesquelles ils n’ont aucune analogie. Je citerai comme fournissant de bons exemples à l'appui de cette explication le Tonina, et les figures de l'Er. Hamiltonianum et du Paep. rigidulus dans le mémoire de M. Martius. Puisque ces organes sont des styles, on est naturellement amené à chercher la partie inférieure du gynécée, soit le gemmulaire (ovarre des auteurs (1), dans le corps solide placé sous les styles, et qui est probablement le résultat d’un gemmulaire atro- phié plongé dans le torus allongé. L'examen de la fleur femelle fournira d’autres preuves à l’appui de cette idée. Quelle est alors l’origine des expansions membra- (1) Je renvoie à mon mémoire intitulé : Studi sulla polpa che involge à semi in alcuni frutti carnosi (Florence 1864) et à un article qui a paru dans le Bulletin de la Soc. bot. de France (tome XII), pour l’exposé des motifs qui m'ont conduit à rem- placer le terme impropre d'ovaire par celui de gemmulaire, et à proposer quelques autres innovations analogues en termino- logie. DES ÉRIOCAULONÉES. 9 neuses placées en dehors des étamines ? Dans les Paepa- lanthus (du moins dans les espèces que j’ai pu examiner), elles sont réunies en limbe continu, portant le plus sou- vent les étamines sur sa face interne ; et comme d’ordi- naire elles diffèrent de l'enveloppe extérieure de la fleur, sans que rien de particulier puisse les faire rap- porter à une autre classe d'organes, on pourrait sans difficulté les considérer comme des pétales, d'accord avec l'opinion générale, si le genre que je viens de citer était isolé, bien que le plus souvent leurs dimensions soient fort réduites. Mais l'examen du genre voisin Ærio- caulon tend à modifier de beaucoup ce point de vue. Dans ce genre les soi-disant pétales sont libres, et mar- qués près du sommet d’une tache noire, arrondie ou oblongue, plus ou moins apparente, qui, dans quelques espèces, ne diffère du reste de la membrane que par sa couleur, mais qui, dans d’autres (tel que l’£r. septan- gulare), est constituée par une sorte de verrue faisant saillie sur la surface interne de la membrane, tandis que dans d’autres encore (tel que l’Er. decangulure), la verrue se détache du reste de l'organe auquel elle n'adhère plus que par un léger soutien, et étant divisée en deux lobes ou loges, elle apparaît manifestement à l'état d’anthère stérile, à laquelle il ne manque que du pollen pour être en tout semblable aux anthères des étamines fertiles. Queiquefois, dans une même espèce (Er. modestum), ces différents degrés de développement des anthères stériles se voient dans les divers membres d'un même verticille, et elles s’y trouvent développées précisément en proportion inverse de la partie membra- ñeuse de l'organe. L'existence de ces verrues avait dès longtemps été indiquée dans la flore de la Nouvelle-Hollande de Robert 10 STRUCTURE FLORALE Brown (p.254), mais je ne crois pas qu’on ait jamais fait ressortir leur signification. Puisqu'on doit les considérer comme des anthères, il serait plus logique de classer les organes qui les portent avec l’androcée, plutôt que de les regarder comme faisant partie d’une corolle ; et cela d'autant plus que, dans certains cas, les membres de l'androcée reconnu comme tel sont transformés de la même manière. Je ne saurais m'empêcher d'appuyer, en passant, sur la singularité de ce fait que, dans ces « staminodes » des Eriocaulon, l'anthère est le produit évident de la portion médiane de l'appendice staminal, et non pas de ses bords. Le vrai androcée est formé de deux rangées d’éta- mines. Celles de la rangée intérieure, contre-posées aux étamines, sont toujours complètement développées, à une exception près que je sache, dans le genre Philodice, où, au lieu de trois étamines, il n’y en a que deux. Elles sont tantôt libres, insérées sur le torus, tantôt plus ou moins adhérentes aux staminodes correspondants. Alter- nantes avec elles, se trouvent quelquefois une, deux ou trois étamines également fertiles ; mais plus souvent en- core celles-ci sont plus ou moins atrophiées, étant ré- duites à des filaments stériles, ou confondues avec le limbe formé par la cohésion des staminodes, dont elles constituent alors des dents ou des lobes (Philodice, Tonina, eic.), ou bien encore entièrement avortées, comme dans les Paepalanthus. J'ai déjà fait mention du gynécée atrophié des fleurs mâles. Dans la fleur femelle, en dedans des deux ou trois pièces de l'enveloppe extérieure, se trouve un nombre égal de pièces appartenant à un second verticille, sou- DES ÉRIOCAULONÉES. 11 vent inséré plus haut que le premier. Ces pièces internes souvent ne diffèrent que peu ou point des externes, ainsi dans beaucoup de Paepalanthus. Klles sont de même libres ; dans le seul Philodice, elles se soudent ensemble dans leur portion moyenne, en restant libres à leur base, circonstance qu'on doit certainement attribuer à leur consistance charnue dans cette plante. Dans le genre Tonina, ainsi que dans le Lachnocaulon d’après les descriptions, elles manquent entièrement, étant rempla- cées par des touffes de poils ; une transition à cet état de choses étant fournie par le Paep. xeranthemoides, par exemple, chez qui la portion membraneuse de chaque pièce de l'enveloppe florale est réduite à une étroite lan- guette entourée de poils longs et nombreux. L’analogie de ces organes avec ce que j'ai considéré comme des staminodes dans les fleurs mâles se démontre le mieux dans le genre Eriocaulon, où, à part une plus grande ressemblance dans leur aspect général, ils présentent à leur sommet la même tache noire si apparente dans la fleur mâle, et qui indique la présence d’une anthère atrophiée. Cependant, une différence tranchée entre ces parties comparées les unes aux autres dans des fleurs de sexe différent, est établie par le fait qu’elles sont décidément hypogynes dans les fleurs femelles. Après la double enveloppe vient le gemmulaire, géné- ralement pourvu d’un soutien propre. Il est divisé en deux ou trois loges, avec un nombre correspondant de styles au sommet, plus ou moins unis entre eux. Outre ceux-ci, rien ne se voit dans les Eriocaulon, au moins dans les espèces que j'ai examinées. Mais dans le Philo- dice, et généralement (sinon toujours) dans les Paepa- lanthus, en dehors des trois styles, et alternants avec eux, se voient trois organes très particuliers et très 12 STRUCTURE FLORALE différents des styles eux-mêmes. Ils sont insérés direc- tement sur le sommet du gemmulaire, et étant ordinaire- ment réunis dans leur portion inférieure, ils représentent une sorte de gaîne autour de la base des styles, avec les- quels ils forment corps. Ils sont quelquefois plus courts que les styles, mais ordinairement beaucoup plus longs, étant d’une forme étroite et allongée, et quelquefois divisés en deux. On peut consulter les planches gravées d'Eriocaulonées pour l'illustration des figures variées qu'ils revêtent: en particulier celles qui accompagnent le travail de M. Bongard sur les Eriocaulonées brési- liennes publié dans les actes de l’Académie de Saint- Pétersbourg pour l'année 1839. Ces organes ont été pris par M. Martius pour les vrais styles, pendant que les trois autres parties intérieures sont supposées repré- senter un second verticille accessoire de carpelles dans un état d'atrophie. Mais une telle supposition est entiè- rement gratuite, et contraire à toute analogie de forme et de position, etje pense qu’on ne peut pas hésiter à recon- naître pour styles les parties centrales que j'ai déjà décrites sous ce nom. M. Kôrnicke, si je ne me trompe, est de l'avis de M. Martius; il croit que les organes exté- rieurs sont les styles, et les vrais styles de simples appendices. M. Bongard soupconne qu'ils sont des styles atrophiés ; mais ceci encore est une pure supposition, ne reposant sur aucun fait. Quelle est donc la signification de ces organes extérieurs ? Me fondant sur la comparai- son des fleurs mâle et femelle, mon opinion est que ces appendices épigynes sont les représentants du verticille intérieur d'étamines. Ils occupent la même place dans la symétrie florale, et leur aspect général rappelle davan- tage celui de filaments d’étamines stériles que toute autre chose. l DES ÉRIOCAULONÉES. 13 Puisqu'on peut de cette façon expliquer Ja présence de ces organes en les reconnaissant comme des repré- sentants du verticille intérieur d’étamines, on pourrait supposer que, dans quelques cas, une trace du verticille extérieur serait visible, bien que leur absence ordi- naire dans la fleur femelle s'explique suffisamment par leur développement moindre et leur avortement fréquent dans la fleur mâle. Et en effet, je puis fournir un exem- ple, mais un seul, de leur présence. Dans le Tonina, ce qu’on a décrit comme le style est un long tube membra- neux, terminé au sommet par neuf {toujours neuf?) dents ou franges, dont trois plus grandes, épaissies et stigma- tiques vers leur extrémité supérieure, ce sont les vrais styles, et les autres plus petites, qu'on peut raisonnable- ment supposer être à la place des six étamines. Les vrais styles peuvent se suivre depuis leur extrémité su- périeure libre tout le long du tube jusqu’à sa base. Cette adhérence des styles à un tube extérieur appartenant à d’autres parties de la fleur est une circonstance rare dans le règne végétal; je ne m’en rappelle qu'un seul autre exemple, offert par le genre Quisqualis. Si, comme je l'espère, j'ai réussi à donner une expli- cation satisfaisante de la structure de la fleur des Erio- caulonées, quels noms maintenant faut-il appliquer à ses différentes parties ? Ceci est une question point du tout facile à décider, car elle se rattache à l’idée qu'on se sera faite de la nature de ces organes douteux placés entre l’enveloppe externe et le vrai androcée, et dont j'ai décrit les nombreuses variations. Dans leur ensemble, ils sont exactement intermédiaires entre le périanthe et l'androcée, étant beaucoup plus rapprochés du premier dans la fleur femelle et du dernier dans la fleur mäle. C’est un nœud, plus facile à couper qu'à dénouer; eb 14 STRUCTURE FLORALE après tout, je crois que le mieux c’est de rapporter le verticille controversé au périanthe dans la fleur femelle, et à l’androcée dans la fleur mâle, après avoir reconnu leurs affinités mutuelles. Quant au corps complexe qui résulte de l’union du gynécée et de l’androcée, je lui appliquerais simplement la dénomination de gynostème déjà en usage pour dési- gner une organisation quelque peu analogue dans d’au- tres plantes. Je vais maintenant résumer mes observations sur les Eriocaulonées dans une description technique de l’ordre. ORDO ERIOCAULONEZÆ. Flores capitati, unisexuales, 3-2-meri. Flos {: Perianthium simplex, inferum, uniseriatum, e tepalis 3-2, membranaceis, liberis, quorum 2 lateralia, tertio si adstante postico. Gynostemium obconicum, inferne solidum, corollam gamopetalam mentiens. Staminodia in summo gynostemio 3-2, cum tepalis alternantia, libera, v. basi cohaerentia, tota membrana- cea, v. antherulam effoetam gerentia. Séamina 6-2, duplici serie: exteriora cum stamino- diis alternantia, libera, saepe omnia v. partim abortiva; interiora staminodiis controposita, libera, v. in eorum basi inserta, omnia evoluta, v. (rarissime) partim defi- cientia. Anthera dorsifixa, 2-locularis, introrsum longitudi- naliter dehiscens, decidua. Stylodia in centro floris 3-2, cum staminibus interio- ribus alternantia, minima, v. omnino deficientia. DES ÉRIOCAULONÉES. 145 Flos ?: Perianthium inferum, persistens, biseriatum, e tepalis exterioribus 3-2, membranaceis, liberis, quo- rum 2 lateralia, tertio si adstante postico, et totidem inte- rioribus alternantibus, exterioribus similibus, v. ab eis dissimilibus, nunc ad fasciculos pilorum reductis, liberis, v. (rarissime) medio cohaerentibus. Gemmularium 3-2-loculare, loculis cum tepalis inte- rioribus alternantibus. Gemmulae solitariae, inversae, orthotropae. Staminodia epigyna nunc 3, cum loculis gemmularii alternantia, stylos mentientia, saepius inferne connata, nunc omnino deficientia, rarissime 6 in tubum cohae- rentia . Styli 3-2, loculis superpositi, inferne connati, raris- sime tubo staminodiorum lateraliter adhaerentes. Fructus : capsula loculicida. Semina inversa. | Spermoderma coriaceum. Perispermium farinaceum. Germen depressum, extrarium, in extremitate seminis hilo opposita. Les affinités des Ériocaulonées, comprises de la sorte dans leur organisation, ne sont pas faciles à éta- blir. L'ordre occupe une place éloignée de tous les autres. Jusqu'ici il a été constamment associé avec les Restiacées etles Centrolépidées. Avec le premier de ces deux ordres il concorde par les fleurs unisexuelles, la consistance du périanthe, et la nature du gemmulaire, de la gemmule, du fruit et de la graine, mais il en dif- fère pour tout le reste. Il est encore plus éloigné du 16 STRUCTURE FLORALE DES ÉRIOCAULONÉES. second, n'ayant de commun avec lui que la gemmule et Ja graine. On l’a aussi comparé à d’autres ordres avec un germe placé de même en dehors du périsperme au sommet de la graine, tels que les Xyridacées et les Com- melynacées, avec lesquels il concorde aussi par le nom- bre des verticilles floraux, et la tendance à l'avortement dans les étamines; et avec les Xyridacées plus particu- lièrement par la ressemblance du port, l’inflorescence analogue, l'avortement dans les étamines portant sur la rangée extérieure de celles-ci, etles styles disjoints. On pourraitaussi retrouver quelque affinité avec les Hydro- charidées dans les fleurs unisexuées, les étamines épi- gynes, souvent atrophiées, et quelquefois comme dans les Vallisneria revêtant la forme de staminodes mem- braneux. RÉVISION DU Genre SPERGULARIA LES SPERGULAIRES FRANÇAISES ET 2 ESPÈCES DES CANARIES, par M° le D' E. LEBEL. mn Beaucoup d'auteurs se sont occupés incidemment des Spergulaires. Endlicher, envisageant le genre d'une ma- nière générale, en a donné une description plus complète, mais faussée par des omissions et par des caractères empruntés à des espèces induement admises. M. Kindberg a pris ces plantes, en 1856, pour sujet de sa thèse à l’université d'Upsal et a publié leur mono- graphie, en 1863, dans les actes de la Société Royale de la même ville. Ces deux ouvrages, le dernier surtout, où l’auteur a étendu ses recherches et müri ses idées, méritent toute l’attention des botanistes : qu'il me soit permis de dire pourtant qu'il paraît s’être plus préoc- cupé des espèces que du genre. J'avais fait moi-même, sur les Spergulaires, des recherches restées inédites et consullé plusieurs des herbiers ouverts depuis au mono- graphe Suédois. J'ai été amené récemment à reprendre mes études sur ce point à l'occasion des espèces fran- çaises et je désire tout à la fois appeler l'attention sur quelques-unes qu’on n'avait pas encore signalées en 2 18 _ RÉVISION DU France et sur d’autres qu’on y signale et que je n'ai pas eu l’occasion de voir. Mais d’abord il ne me semble pas inutile de donner un rapide coup d’œil au genre et d'indiquer ce qu'il peut y avoir d’inexact ou d'omis dans les descriptions que je connais. Au commencement du xvirr° siècle, les botanistes distinguaient nettement quatre de nos Spergulaires ac- tuelles: S. segetalis, S. rubra, S. marina, et une autre espèce maritime à petite fleur bleuâtre à graine varia- ble (Dillen app. ad pl. Giss.). Ils les désignaient comme des Spergules ou des Alsines à port de Spergule et les phrases caractéristiques qu'ils nous en ont laissées sont bien supérieures aux diagnoses linnéennes substituées plus tard. Linné, à vrai dire, connut très mal ces plantes : il en laisse une (A/s. segetalis) dans le genre Alsine et en place deux autres (Ar. rubra et Ar. media) dans ses Aréraires (Spec. pl. 1753.). Il rapporte à l’Ar. rubra, comme variété maritime, le Spergula marina figuré par Dalechamp (Hist. pl. L. XII, Cap. IX, p. 1385), décrit ou admis comme distinct par tous les botanistes émi- nents des xvi° et xvui° siècles et les synonymes cités indiquent seuls de quelles plantes il est question. Cette ressource manque pour l’A. media que quelques éditions du Species (celle de Reichard, par exemple), donnent sans synonymie et quelques autres,selon M. Kindberg, avec une synonymie inadmissible. Il est très probable pourtant, comme le pense le professeur Fries (Nov. f. Suec. cont.), que le réformateur suédois a eu d’aborden vue l’espèce bien décrite par Dillen et mieux encore par Ray et que plus tard il l’a confondue avec l'A. marina. C'est Adanson (Fam. PI.IT, p.507) qui le premier a érigé les Arenaires à stipules en genre distinct, sous le nom de Tissa, avec un signalement abrégé, mais précis et exact, GENRE SPERGULARIA. 19 sauf toutefoisle nombre des étamines qu’il porte à 5 et ne semble pas croire variable. Le synonyme du Pinax (Alsine subcœæruleo flosculo) ne peut laisser de doutes à cet égard. Ce qu'il y a de plus remarquable, c’est qu'Adanson place son nouveau genre immédiatement après le Spergula, en tête de sa famille des Espargoutes, analogue à nos Paronychiées actuelles et rapproche méthodiquement cette famille de celles qui lui ressem- blent par l’enroulement de l'embryon autour de l’endo- sperme et constituant aujourd’hui l'Alliance des Cyclo- spermées, qui n’a ainsi de nouveau que le nom. C’est à tort que M.Dumortier (Florul. belg.) a remplacé le nom de Spergularia par celui de Buda Ad. et qu'End- licher et M. Kindberg ont placé ce nom à côté de Tissa, dans la synonymie : rien ne prouve, en effet, qu'Adan- son ait voulu faire un genre à part de nos Spergulaires à graines ailées. Si la courte diagnose du genre Buda peut convenir à ces plantes, le premier des synonymes cités, celui de Morison (A/sine spergula major semine fo- liaceo.Hist. univ. Il, p.551, n° 17), serapporteincontesta- blement au Spergula Morisonii Bor. Je n’ai pu consulter les Éphémérides des Curieux de la Nature pour le se- cond synonyme cité, celui de Dillen et je le regrette d'autant plus que la citation semble annoncer une figure, qui apprendrait probablement bien des choses : mais il est certain, en tout cas, que le genre Adansonien Buda fait double emploi soit avec les Spargoutes, soit avec les Spergulaires et ne peut être conservé. IL ne l’est pas moins que le nom de Tissa prime tous ceux donnés aux Spergulaires et qu'aucune objection fondée ne sau- rait être faite à son adoption, si on la réclamait en vertu de la loi de priorité. Qui croirait que les idées si justes d'Adanson sur la valeur taxonomique des Arenaires 20 RÉVISION DU stipulacées et leurs affinités de famille et d'alliance, n’ont pas trouvé d’écho dans la science contemporaine ? On dirait qu’elle a voulu faire expier à l’auteur des Fa- milles des plantes l'emploi de noms étranges ou barba- res et d’une réforme orthographique malheureuse qui n'épargne pas même les noms propres. Quoiqu'il en soit, Persoon, en 1805 (Syn. pl. t. 1, p. 504), groupait les Arenaires à stipules sous le nom sectionnel de Spergularia, et Presl, en 1819, les éri- geait en genre sous ce même nom, qui a du moins le mérite de rappeler la tradition et de donner une bonne idée comparative des plantes qui le portent. M. Kind- berg réclame la priorité pour le nom de Lepigonum donné en 1817 par un professeur célèbre (Fries F1. Hal- land. p.76 et in add. p. 159) : mais ce nom n’est em- ployé par Fries que comme titre de section dans le genre Arenaria (conf. Koch Syn. ed. 23, t. I, p. 120) et c’est seulement en 1820 que Wahlberg (F1. gothob.) l’a proposé comme générique. La réclamation est donc mal fondée. Il est difficile, d’ailleurs, de partager l'opinion de M. Kindberg qui regarde ce nom de Lepigonum comme excellent et caractéristique (optimum et charac- teristicum, Mon. p. 3). Pour caractéristique, ill’est mal, à coup sûr, puisque comme ceux de Lepidogonum Wimm., d'Hymenogonum Rich., de Stipularia Haw., il pourrait s'appliquer également à trois tribus sur cinq et à 19 genres sur 25 de la sous-famille des Paronychiées d'Endlicher. Distinguer ainsi, c’est presque confondre : revenons donc sans regret au nom de Persoon et de Presl et laissons reposer enfin une synonymie déjà huit ou neuf fois changée. La fleur des Spergulaires offre une configuration qui a de nombreux analogues chez les Paronychiées et les GENRE SPERGULARIA. 21 Alsinées. Le pédicelle se renfle au sommet et s’évase en une courle cupule, continue avec les cinq folioles du calice. Ces folioles sont er cuilleron, herbacées ou même charnues, très obtuses, à bords largement et inégalement scarieux, ce qui tient à leur préfloraison imbricative. Trois gros faisceaux fibro-vasculaires courent à peu près parallèlement dans l'épaisseur du tissu de la foliole, deviennent quelquefois apparents sur le sec et se dis- tinguent toujours bien par transparence. De nombreuses anastomoses ont lieu entre les faisceaux et constituent un réseau de nervules à petites mailles. Aucune Spergu- laire véritable n’a les phylles carénés, malgré l’assertion d'Endlicher et de Fenzl. Le S. segetalis qui porte sur ses folioles une carène obtuse, diffère en plusieurs au- tres points des Spergulaires et doit en être distrait. La mention d'une carène aiguë sur les folioles du S. exilis Fenzl fait soupconner que la plante n'appartient pas à ce genre et ce soupçon est fortifié par d’autres diffé- rences, stipules multifides à peine connées, radicule embryonaire droite très prolongée, hile situé au milieu du bord seminal. Je tire ces traits de la description de l’auteur, n'ayant pas moi-même vu l'espèce. Du fond de la cupule s'élève le pistil, non pas sessile, comme le répète M. Kindberg (germen sessile... ger- mine sessili, Mon. p. 6, 7, 8), mais porté sur un gyno- phore dont la présence est constante et dont la longueur seule varie. Endlicher et Fenzl se taisent sur ce point. En haut de la cupule, immédiatement au-dessous des commissures calicinales, les pétales, alternes avec les phylles et toujours très entiers, s’insèrent sur autant de mamelons en arc ou en angle dont la concavité regarde le centre de la fleur. L'insertion corolline se fait donc véritablement à la gorge du calice ct nullement à son 22 RÉVISION DU fond, comme le disent Endlicher, Fenzl et M. Kindberg, qui a le tort de les suivre en cela : (Corolla imo calyci inserta... petalis imo calyci insertis, Mon. p. 6, 7, 8). Le pétale se rétrécit constamment au point d'attache, mais la portion rétrécie est toujours courte et reste quel- quefois assez large pour qu’on ne puisse guères alors lui donner le nom d’onglet. Je n’ai pas vu de Spergu- laire sans corolle : la mention d’apétalie faite par Endli- cher et Fenzl a trait au Balardia platensis Camb., dont l'assimilation générique ne me semble pas suffisamment démontrée. À mi-hauteur de la cupule, à distance à-peu-près égale du pistil et de la corolle, naît l’androphore, qui est ainsi nettement périgynique, comme l'ont bien vu Endlicher et Fenzl, et non pas hypogynique, comme le dit plusieurs fois M. Kindberg (Filamenta annulo hypogyno glandu- loso inserta, Mon. p. 6, itid. p. 7). Cet androphore se compose d'autant de mamelons qu’il y a d’étamines, chacun en portant une à son sommet et se soudant inté- rieurement par sa base aux mamelons voisins. La struc- ture du mamelon est très simple : le faisceau fibro-vas- culaire destiné à l’étamine soulève obliquement le tissu du réceptacle en un cône comprimé de dehors en dedans, : le traverse et se termine un peu au-dessus de son niveau, fournissant ainsi à l’étamine une sorte de piédestal. Le mamelon manque quand l'étamine avorte et il est bien probable que l'avortement de celle-ci n’est que la suite et l'effet de l’atrophie de celui-là. L’androcée est norma- lement décandre ; quand il est au complet, l’ensemble des mamelons constitue un anneau pentagonal, ondulé à son bord libre par dix saillies staminifères et autant d’échancrures iaterstaminales et formé, en réalité, par la coalescence de deux anneaux également pentagonaux, GENRE SPERGULARIA. 23 mais à cinq échancrures seulement et à cinq saillies chacun; l’interne portant 5 étamines opposées aux phyl- les, l’externe recevant 5 étamines opposées aux pétales. La série staminale interne, la seule symétrique, a sur l'autre série, surnuméraire en quelque sorte, une véri- table supériorité dynamique et physiologique : ses filets sont plus larges et plus longs, ses anthères plus grandes, son pollen d'ordinaire plus gros. L’atrophie l’atteint, d’ailleurs, moins souvent et moins profondément : il est à remarquer qu'elle se porte alors de préférence sur les étamines opposées aux phylles internes. Les auteurs que je connais ne semblent avoir apereu ni la diplotaxie, ni la pentadynamie staminales. Il n’a pourtant pas échappé à Endlicher que les étamines opposées aux phylles sont les plus persistantes : « dum 5 (stamina) vel pauciora omnia vel pleraque petalis alterna. » Cette manière indirecte d'exprimer le fait est suivie littéralement par Fenzi, qui paraît surtout s'être préoccupé des espèces. Koch prend pour une double glande la saillie du mamelon androphorique à droite et à gauche du filet. Un des traits les plus distinctifs du genre Spergularia, c’est l’ovaire à trois folioles surmonté de trois styles et la capsule à trois valves : Endlicher pourtant, toujours suivi par Fenzl, dit la partition du gynécée ternaire ou quinaire et ajoute qu'il y a trois, cinq ou deux styles. Koch va plus loin et n'indique que la partition quinaire du pistil. Un accident tératologique peut rendre compte de la réduction exceptionelle des styles, mais jene peux m'expliquer l'assertion de cinq folioles au gynecée et, en tout cas, rien ne peut la justifier. Je ne me souviens pas d’avoir vu mentionner la forme triquètre de la columelle, qui recoit les nombreux ovu- les en 2 rangées sur chacun de ses angles. Cette inser- 24 RÉVISION DU tion se fait au moyen de funicules parfois claviformes au sommet, parfois comme ailés par la dépression du tissu cellulaire lâche et semi-transparent qui entoure le fais- ceau vasculaire destiné à la graine. Les cotylédons nesont pas toujoursincombants comme le disent, sans exception, lesauteurs. Quelques espèces, Sp. diandra, S.purpurea, par exemple, les ont accom- bants et quelquefois un peu obliques: il faudrait y joindre S. segetalis, si l'on persistait à le retenir dans ce genre. Je ne serais pas étonné que l'on rencontrât les deux dispositions cotylédonairessur uneseuleetmême espèce. S'il n’y survenait pas de perturbation, l'inflorescence serait axillaire et décussée. Une seule espèce, pourtant, le S. miquelonensis Lapyl. (qui, pour le dire en passant, ne me paraît identique ni au $S. canadensis, ni au $. salina), le S. miquelonensis seul a ses fleurs ainsi dis- posées. Il en est tout autrement sur le reste du genre. Tantôt, en effet, le bourgeon terminal se transforme en fleur alaire, tandis que les deux bourgeons axillaires se développent en un double rameau floral, grappe ou épi, à fleurs souvent subunilatérales, interrompu quelquefois à un, rarement à deux de ses étages, par une dichotomie nouvelle, avec ou sans fleur alaire. Tantôt des trois der- niers bourgeons un seul se développe en grappe ou en épi, exactement comme ci dessus, et l’un des deux autres se tourne en fleur, l’autre restant abortif, ou tous les deux avortent également. Le nom de panicule, en tout cas, ne peut être donné à cette inflorescence, qui, à part l’unique exception citée, se rattache constamment à une modification de la cyme. On sait que le pédicelle dressé sous la fleur, chez les Spergulaires, se réfracte après l’anthèse et se relève définitivement avec le fruit pour la déhiscence de la GENRE SPERGULARIA,. 25 capsule : mais on ignore généralement que cet axe à déjà effectué une évolution semblable avant la floraison. Court et droit, en effet, sous le bouton, il s’allonge et s'incline ou même seréfléchit, tantôt seul, tantôt en même temps que le pédoncule dont il émane, et se redresse plus tard avec le bouton qui va s’ouvrir. M. Sarato qui, depuis quelques années, observe et cultive avec une remarquable sagacité les Spergulaires des environs de Nice, a très bien apercu sur le S. purpurea, ces évo- lutions du pédicelle, que j'ai observées, du reste, sans autre différence quele degré, sur toutesles Spergulaires dont j'ai pu suivre le développement. Sur une petite et curieuse forme de S. diandra de Corse, les rameaux de la cyme sont nettement scorpioides. Le trait qui caractérise le mieux ces plantes, au pre- mier aspect, c’est une gaine nodale infrafoliaire, for- mée de 4 stipules scarieuses, ternes ou brillantes, sou- dées d’abord par paires elles-mêmes coalescentes plus tard, de manière à représenter assez bien une mitre dont ies segments terminaux sont bifides, ou entiers, par atro- phie d’une des divisions primitives, La longueur totale de la gaine stipulaire varie quelquefois notablement selon l'espèce : elle est de 8 et même de 12 millim. sur S. canariensis etS. Bourgeæi, tandis qu’elle n’est que de { à 2 millim. sur S. azorica. La proportion de la gaîne et des segments ne varie pas moins: sur les deux espèces des Canaries précédemment citées la gaine égale 4 ou 5 fois les segments ; elle est au contraire 2 ou 3 fois aussi courte qu'eux sur S.rubra. L'accroisssement des organes que la gaine embrasse (tige, branches, fleurs, feuilles,) amène quelquefois le prolongement de la double fente située vis-à-vis des feuilles, intervertissant ainsi les pro- portions primordiales de la gaine et de ses segments. 26 RÉVISION DU Les gaïnes nodales de l’inflorescence ne sont pas tou- jours conformes à celles de la tige : la soudure des 4 sti- pules y est parfois presque égale et symétrique et donne alors à l’ensemble non pas l'apparence d’une mitre, mais celle d'une sorte de collerette à 4 ou 8 divisions. Fenzl n'indique pas même les gaïnes stipulaires noda- les. Endlicher se borne àsignaler desstipules scarieuses, entières ou quelquefois à sommet fendu : « Séipulis sca- riosis,integrisvelinterdum apice bifidis.» Le monogra- phe suédois lui même est loin de donner une idée exacte et complète de la curieuse disposition des gaînes : « Str- pulæ oppositæ amplexicaules segreqatæ vel inferne con- natæ,albæ scariosæ plus minusve nitidæ, integræ vella- ceræ, fere acutæ, nunc breves suborbiculariovatæ et obtusatæ, nunc elongatæ et acuminatæ » Mon. p. 7. Cette description attribue à la stipule isolée ce qui appar- tient à la paire connée de stipules. Prises isolément, en effet, les stipules ne sont ni opposées puisqu'il y en a 4, niamplexicaules puisque chacune correspond à un quart de la circonférence caulinaire. C’est seulement par paires qu'on peut les dire opposées; par paires qu’elles se sépa- rent parfois à leur base, embrassant alors une moitié de la tige : mais cette séparation, quand elle a lieu, est tar- dive, accidentelle et limitée à un petit nombre denœuds. C'est un état senile et fortuit de la gaîne, qui pourrait sans inconvénient être passé sous silence ou qui doit être présenté pour ce qu’il est, un accident et une exception. Plusieurs conditions de forme et de structure de la tige mériteraient d'être étudiées : je me borne à les énu- mérer ici, les ayant ailleurs exposées avec détail. Les mérithalles comprimés ou obtusément anguleux, rarement arrondis, de forme et de grosseur différentes aux deux bouts, disposés en série de longueur graduel- GENRE SPERGULARIA. 27 lement croissante jusqu'à l’inflorescence, ou longs et courts sans ordre apparent; tous, sans exception, y compris ceux de la cyme et même les pédicelles, par- courus, à l’âge adulte, par une lacune centrale qui les fait paraître fistuleux. Les nœuds elliptiques ou rhomboïdaux, véritable épa- nouissement terminal du mérithalle qui émet, au centre, le mérithalle nouveau qui lui succède ; à la circonfé- rence, la gaîne stipulaire ; à ses bouts ou, si l’on veut, à ses angles aigus, la feuille et les productions axillaires. Le bout inférieur du mérithalle quelquefois gibbeux d'un côté, disposition rare dans ce genre et générale sur les Spargoutes. La structure toujours beaucoup plus vasculaire que fibreuse des racines et-des tiges perennantes et la prédo- minance, dans cette richesse vasculaire, des vaisseaux rayés polygonaux. Quelques mots seulement sur les signalements spécifi- ques. Les caractères tirés de la graine sont nombreux, mais de valeur inégale : uniformité ou dimorphisme, confi- guration, grandeur absolue et comparative,saillies (aile, tubercules, mamelons), surface lisse, chagrinée ou ru- gueuse, terne ou luisante. Le dimorphisme ne présente que de rares variations, très restreintes d’ailleurs et plus apparentes, d'ordinaire, que réelles. Il est très rare, en effet, que l'aile avorte complètement, mais on la trouve souvent rudimentaire vers le petit bout de la graine, plus rarement aux deux bouts : un grossisse- ment convenable permet alors de s’en assurer. Les choses se passent de la même manière sur quelques graines en apparence privées d’aile chez les espèces à graines normalement toutes ailées. La présence d’une aile influe sur la configuration et les dimensions de la 28 RÉVISION DU graine : toute graine ailée est, en général, plus orbicu- laire, plus également comprimée, plus grande. Cela tient à ce que l'embryon entoure alors l’endosperme d'un cycle complet ou presque complet. Par la raison con- traire, l'embryon n’entourant la graine qu’aux deux tiers environ, les graines aptères sont plus pyriformes, plus obliquement comprimées et par conséquent un peu tri- gones à angles mousses. La position des cotylédons n’est pas elle-même sans influence sur la forme des graines : les semences à cotylédons accombants ont, en général, leurs faces plus bombées. La présence ou l’absence d’aile n’influe en rien sur les saillies périspermiques. Sa largeur proportionnelle, son bord entier, denté ou frangé, méritent d’être notés : sa couleur a peu d'importance. Je me suis absteru de noter la hauteur et la forme des tubercules périspermiques : mais on comprend qu'il pourrait devenir utile, en certains cas, de le faire. L'état lisse ou mat et finement rugueux des surfaces seminales n'a pas, je crois, toute la valeur diagnostique qu'on lui attribue : toujours est-il qu’on les rencontre quelque- fois l’un et l’autre sur des plantes qui ne présentent pas d’autres différences, S. marina, par exemple. Presque tousles floristes semblent regarder le relief de l'embryon sur la graine comme une excellente note distinctive : c'est ce qu'ils appellent un bord épais ou relevé. Ce relief est constant, varie peu et ses variations paraissent tenir plutôt à l'individu et aux conditions hygrométri- ques qu'à l'espèce : c’est-à-dire que je le regarde comme inutile au diagnostic. La dimension des graines est bonne à connaître; n'est-ce pas une note distinctive entre les S. rupicola etS. rubra que des graines d'égale gran- deur avec des fleurs moitié plus grandes et des fruits presque moitié plus gros sur celui-là que sur celui-ci ? GENRE SPERGULARIA. 29 Les dimensions de la fleur et du fruit ont de l'impor- tance : la grandeur proportionnelle du calice et de la corolle sur la fleur, du calice et de la capsule sur le fruit en ont bien davantage. Les proportions de l'an- drocée et du pistil, du filet et de l’anthère, des styles (avec les stigmates) et de l'ovaire, sont importants aussi à signaler. La comparaison de la largueur des bords scarieux des folioles à celle de leur dos herbacé ou charnu ne donne que peu de termes de comparaison. La nervation des pétales varie peu et de plus est sou- vent difficile à apprécier : elle fournit donc peu d'indi- cations et prête facilement à l'erreur. La longueur des pédicelles varie quelquefois tellement sur la même espèce que j'ai renoncé à l'utiliser : leur direction elle- même n’est pas toujours constante. L’inflorescence sert peu à la distinction des espèces : sa structure est uni- forme, à une exception près, et le développement de ses rameaux en longues grappes ou leur contraction presque corymbiforme peuvent se montrer sur une même espèce. Les gaines stipulaires conformes à celles de la tige ou différentes, la présence ou l’absence de feuilles, leur soudure aux slipules ; voilà les seules différences que l'inflorescence fournit. La première feuille des cymes, plus rarement quelques feuilles semblent continuer celles de la tige, puis leur taille décroît, souvent même elles disparaissent ou, ainsi que je l’ai dit, se soudent aux gaînes nodales : mais cette dégradation des feuilles est graduelle, d'ordinaire il est très rare que l’on puisse indiquer des cimes feuillées par opposition à des cymes pourvues de bractées. On aurait tort de négliger les organes de la végétation pour le signalement spécifique. La durée de la plante, 30 RÉVISION DU _ les dimensions de la racine et de la souche, la présence ou l'absence de branches et de rameaux hiverrants, la forme des mérithalles et leur disposition en série crois- sante de longueur peuvent donner lieu à des remarques caractéristiques. Les gaînes nodales, caractère géné- rique de premier ordre, peuvent donner aussi quelque- fois d'excellentes notes spécifiques. Les feuilles peu- vent en donner également par leur forme, leur longueur comparative, mais non par leur direction droite ou courbée. Le port est rarement caractéristique : la pu- bescence ne l’est jamais. La proportion des étamines et du pistil, celle de l'ovaire et des styles ne peuvent être appréciées que pendant l'anthèse. Ce serait se tromper étrangement, du reste, que de regarder même les plus stables carac- tères comme ne devant donner lieu à aucune exception. SPERGULARIA PRESL. Spergularia Pers. Syn. pl, T. I, p. 504 (1808) ; PRESL FI. Cech., p. 93 (1819); EnDL. Gen. pl. n° 5208 (correct. char.; excel. syn. Buda Apaxs., Delia Dum., Balardia CamB.; excel. itidem ic. 3 et 4 F1. Ægypt. Delilei citatis). — Tissa ADANs. Fam. pl., T. II, p. 507 (1763). — Lepigonum (sect. Arenariæ) FRies, F1. Halland. — Lepigonum Wang. F1. Gothob.— Lepi- dogonum Wium. Schles. F1., p. 78. — Stipularia Haw. Syn. 104 (1812). — Arenariæ spec. Lin. et Auct.—- Alsine spec., Auct. — Buda Dumont. Florul. belg. (non Apans.) — Hyme- nogonum CL. Ricu. (hb. de Franqueviile). Calice à cinq folioles soudées inférieurement en ur- céole court doublé à l’intérieur par une expansion du réceptacle, les segments en cuilleron, à dos herbacé ou charnu, à bords largement et inégalement scarieux, à sommet oblus, obscurément trinerviées, les nervules en réseau. GENRE SPERGULARIA . 31 Pétales cinq insérés à la gorge du calice, alternes avec les phylles, sessiles ou rétrécis à la base, très entiers. Androcée décandre souvent très appauvrie, en deux séries contiguës situées à mi-hauteur de l’urcéole, à di- stance à-peu-près égale du pistilet des pétales; étamines de la série externe opposées aux pétales, plus petites, avortant plus souvent et en plus grand nombre ; étamines de la série interne plus grandes et plus stables, oppo- sées aux folioles ; celles de chaque série portées sur autant de mamelons du réceptacle, dont la réunion forme un anneau pentagone à cinq échancrures, com- plété par sa coalescence avec un anneau pareil, mais alternant, de l’autre série. Dégradations successives ou même disparition de l’anneau staminifère, suivant que l’androcée est plus ou moins appauvri. Filets staminaux à base ovale ou lancéolée, comprimée de dehors en dedans, à sommet plus ou moins longuement subulé, Anthères introrses, insérées par leur milieu, mobiles et finalement revolutées, à deux loges-parallèles s’ouvrant longitudinalement. Pollen orbiculaire ou elliptique, plus gros, d'ordinaire, sur les étamines internes, à trois pôles. Gynophore court : ovaire triphylle, finalement unilo- culaire et à placenta triquètre, central et libre. Ovules amphitropes nombreux portés sur des funicules clavi- formes ou ailés, qui s’insèrent par deux rangs sur chaque angle de la columelle. Styles 3, courts, libres, portant un stigmate en apparence filiforme, en réalité étroite- ment trigone, à angles mousses, à face interne papilleuse, finalement recourbé ou réfléchi. Capsule ovoide ou ovoide conique, souvent un peu trigone ou même hexagone, à trois valves s’ouvrant par le sommet et se détachant très tard. Graines nombreuses, uniformes ou dimorphes, pyriformes comprimées, un 32 RÉVISION DU peu triquètres, ou suborbiculaires et discoides, lisses ou rugueuses, mamelonnées ou tuberculeuses, entourées fréquemment d’une aile étroite ou large, blanche ou colorée, entière denticulée ou frangée élégamment. Embryon cylindracé roulé en crochet ou en anneau autour d’un endosperme amylacé grenu. Cotylédons in- combants, rarement accombants. Plantes des deux hémisphères, littorales ou halophiles, quelquefois simplement arénicoles, annuelles et herba- cées, ou très diversement pérennantes et quelquefois suf- frutescentes, mais toujours plus vasculaires que fibreuses, pubescentes glanduleuses ou glabres. Racine longuement pivotante, simple ou peu divisée, verticale ou oblique ; souche courte ou même peu distincte, à branches et ra- meaux articulés, les nœuds renflés et rhomboïdaux, les mérithalles elliptiques ou obscurément anguleux sur la tranche, rarement arrondis, à la fin comme fistuleux ; gaines nodales infrafoliaires, formées de quatre stipules scarieuses, ternes ou brillantes, soudées en facon de mitre, à deux segments terminaux triangulaires, entiers ou fendus ; gaines de l’inflorescence parfois différentes, infundibuliformes, à quatre ou huit laciniures. Feuilles décussées, plus ou moins charnues, semi ou subcylin- driques, atténuées aux deux bouts, mucronées ou muti- ques. Fleurs d'ordinaire en cyme, très rarement axil- laires, blanches, roses ou violettes, ou lavées de ces couleurs, à préfloraison imbricative, s’ouvrant et se re- fermant quotidiennement, à heure fixe, pendant deux ou trois jours. Pédicelles droits d’abord avec le bouton, puis inclinés avec lui, redressés ensuite pour l’anthèse, réfléchis ou réfractés de nouveau et finalement érigés avec le fruit qui va s'ouvrir. Cymes droites ou scorpio- ides. GENRE SPERGULARIA » HA: Placé à l'extrême limite des Paronychiées, tout près des Alsinées, ce genre n'appartient guères moins à celles-ci qu'à celles-là. La fleur anisomère, la placenta- tion finalement axile, en 6 rangées, la polyspermie le rattachent à peu près également à l’une et à l’autre des deux familles, ou, si l’on veut, des deux tribus. L’an- drocée décandre le rapproche, en apparence, davan- tage des Alsinées ; mais l’infériorité de la série staminale externe le ramène vers les Paronychiées, où la dégrada- tion de cette rangée va croissant (Paronychia, Illece- brum, Herniaria) et aboutit à une disparition complète (Anychia Michx.). Ce qui distingue le plus nettement et tout d’abord le genre Spergularia, c’est la nature et la forme de ses gaînes stipulaires nodales : à lui seul, ce caractère le sépare de toutes les Alsinées et ne permet de le confondre avec aucune des Paronychiées pourvues de stipules. Son calice est aussi très distinct. L’Alsine segetalis L. réuni aux Spergulaires par Fenzl, s’en écarte notablement sous ces deux rapports et pré- sente d’ailleurs, indépendamment de son port, d’autres traits dilférentiels qui obligent, s’il est maintenu dans le genre, d'ajouter presque à chaque caractère un correctif et, quelquefois même, une exception. Ces motifs m'ont conduit à reconnaître le genre « Delia » (Du. fl. belg., p. 117, 1827) créé pour cette plante. La florule belge, à la vérité, ne donne guères au nouveau-né que le nom, ek l'acte de naissance peut s’appliquer à une Spergulaire quelconque. La dilatation basale du filet staminal, citée dans la courte diagnose, est commune aux deux genres : sur l’ancien elle est ovale ou lancéolée ; sur le nouveau, elle est elliptique et se termine ainsi plus brusquement en haut : c’est toute la différence, mais il y en a d'autres que voici. s 3 3% RÉVISION DU Delia segetalis Du. Folioles 5 à peine soudées inférieurement en plateau, aiguës scarieuses, à carène verte arrondie prolongée en pointe (au moins sur 2-3 des phylles). Filets staminaux brusquement dilatés en ellipse à leur base ; anthères insérées un peu en dessous de leur sommet. Cotylédons accombants. Gaînes nodales stipulaires scarieuses, en collerette mullipartite ou fendue presque à la base en 4-6 segments inégaux, laciniés ; gaines des inflorescences conformes. Cyme dépourvue de feuilles et de bractées ; fleurs longuement pédicellées. Racine courte; plante dressée, annuelle, analogue, du reste, aux Spergulaires. J'exclus aussi, provisoirement du moins, le Balardia platensis Camb., dont l’affinité générique ne me paraît pas suffisamment établie. J'exclus également, à cause de ses pétales laciniés et de ses feuilles différentes, l’Alsine molluginea, admis par Seringe, ainsi que l’Arversia, introduit dans le genre par Fenzl et qui ne peut y rester, à cause de son em- bryon droit au centre d’un périsperme charnu, de la structure de sa fleur et de la forme de ses stipules. E. — Graines uniformes, sans aile. A. — Plantes annuelles. 1. — Spergularia diandra HELDR. drenaria diandra Guss. F1. sic, (1866). — Alsine diandra Guss. FI. sic. syn. (1842). — Aren. rubra B subglabra BerrT. F1. ital. (1839).— Sperg. salsuginea BUNGE ?; GRENIER. Fleur petite (4-7 millim.), pétales roses lilacés, à 3 rarement 5 nervures; androcée souvent appauvri, filet 4-5 fois aussi long que l’anthère ; capsule égale au calice ou le dépassant un peu; graines très petites (1/3 millim.), noirâtres tuberculeuses, à faces bombées, à cotylédons _ GENRE SPERGULARIA. 35 accombants, parfois un peu obliquement ; branches as- cendantes ou couchées, stipules blanchâtres, un peu plus (ou moitié plus) longues que larges, feuilles dépas- sant les mérithalles, elliptiques sur la tranche et un peu déprimées en dessus vers la base, obtuses, mucronées; cyme trichotome inférieurement, très rarement dépour- vue de bractées, un peu pubescente glanduleuse. @. Février, juillet. Bords de l’étang de Biguglia, Corse (Debeaux). Che- mins, à Nice (Sarato). Embouchure de l'Hérault (Fabre, Hb. Mabille). Marseille (Hb. de Franqueville). Plante plutôt petite, ascendante ou couchée, rare- ment pubescente glanduleuse autrement que sur l'inflo- rescence; mérithalles plus renflés au bout inférieur gibbeux d’un côté, de longueur très variable sur les branches et même sur les cymes, ce qui change parfois notablement le port. Les plantes de Nice et de Corse ont assez souvent l’androcée complet. Je suis porté à croire, avec M. Kindberg, que le S. salsuginea (Bunge) n’est pas distinct de cette espèce et je ne garde le pre- mier nom que par respect pour le droit de priorité. J'avais d’abord établi des variétés, mais l’examen de nombreux exemplaires, de provenance diverse, m'a montré des transitions. Je me borne donc à indiquer les formes les plus remarquables de notre Flore. 1e Elancée, peu rameuse, légèrement pubescente glanduleuse; : mérithalles longs sur la tige et les cymes, pédicelles plus longs que le fruit. Bords de l’étang de Biguglia (Debeaux, Mabille). 2e Grèêle, pubescente glanduleuse, très rameuse dès le bas, à rameaux très ouverts : mérithalles plutôt courts, cymes con- tractées mais racémiformes, pédicelles plus courts que le fruit. Nice (Sarato). Une forme de Corse a les cymes nettement scor- pioïides. Plage à Bastia et falaises à Minolli (Mabile). 3° Plus robuste que la 2° forme, plus petite et plus rameuse 36 RÉVISION? DU qne la première, glabrescente, à cymes contractées et comme en corymbe, pédicelles égaux au fruit. Entrée du port, à Nice (Sa- rato). Quelques pieds passent l'hiver et je ne serais pas sur- pris que l’espèce fût bisannuelle : je la cultive et saurai prochainement à quoi n’en tenir. Le S. diandra a une aire assez étendue; Europe : Italie, France, Espagne, îles de la Méditerranée et de l'Archipel, Sicile, Corse, Grèce; Afrique : Tunisie, Al- gérie, Abyssinie; Asie. B.— Plantes perennantes. a. — Courtement perennantes (2 ou 3 ans.) Racine ne dépassant pas la grosseur d’une penne de poule, souche à peine dis- lincte; branches perennantes courtes et grêles, parfois nulles, capsule incluse ou courtement exserte, graines tuberculeuses. 2. — Spergularia rubra PERS. Aren. rubra « campestris, L. — Alsine Spergulæ facie minor, C. Baux. Pin. ed. 1 et 2. (1623 et 1671); Ejusdem Hb. (J. Gay.) — Lepig. rubrum Wang. Fleur moyenne, pétales lilacés non contigus, plus courts que le calice; filet 4-5 fois aussi long que Jl’an- thère; cotylédons incombants; branches perennantes très courtes ou nulles, mérithalles courts en série pro- gressivement croissante jusqu'à l’inflorescence ; stipules brillantes trois fois environ aussi longues que larges ; feuilles étroitement elliptiques sur la tranche, plus cour- tement atténuées au sommet qu’à la base, pointues mu- eronées, plus courtes d'ordinaire que les entre-nœuds. Plante étalée ou ascendante, plus grande, plus rameuse, plus pubescente dans les sables humides. La fleur s'ouvre à 9 h. et se ferme à 5. Mai, novembre. GENRE SPERGULARIA. 37 Sables, terrains légers, incultes ou cultivés. Disséminé à l’intérieur et près des rivages ; s'élève à toutes les hauteurs, Ardennes, Vosges, Pyrénées, Alpes. Son aire dépasse probablement l'Europe et l'Afrique, mais je n’ai vu d'échantillons que de ces deux parties du monde. 3. Spergularia purpurea PERS. S. nicæensis SARATO in litt. et herb. — S. rubra 5 purpurea FENZL. — Lepig. purpureum KBG., ex icone. Fleur grande (9-11 millim.), pétales d’un rose violacé, 1/3 ou 1/4 plus longs que le calice, non contigus; filet 2-3 fois aussi long que l’anthère ; cotylédons accombants, parfois obliquement ; branches pérennantes assez lon- gues ; mérithalles plutôt longs, non disposés en série, légèrement gibbeux d’un côté, au bout inférieur; stipu- les blanchâtres, environ moitié plus longues que larges ; feuilles semi cylindriques longuement et insensible- ment atténuées en pointe obtuse, souvent mutiques, les inférieures 3-5 fois aussi longues que le mérithalle, les supérieures toujours plus longues que lui. Avril- juillet. Chemins, boulevards, trottoirs, surtout au bord dela mer, à Nice (Sarato). Croît dans ces localités avec le S. diandra, dont ilse distingue, en outre des caractères cités, par ses graines moitié plus grandes, par ses pédicelles plus longs, refrac- tés, par sa taille plus grande (quand il n’est pas gêné dans sa croissance), par ses branches élancées, peu ra- meuses, vertes, puis rouges, ce qui lui donne un port tout différent. Sur quelques fleurs, la corolle ne dépasse pas le calice. Les deux plantes sont plus répandues aux alentours de Nice, que le S. rubra. 38 RÉVISION DU Toutes deux cultivées en pot, au pied d’un mur, à l'exposition du midi, à Valognes, y épanouissent leurs fleurs à une heure plus avancée du jour que dans leur station méditerranéenne: cette heure varie même encore selon la température. La diagnose de M. Kindberg ne donne pas une idée exacte de l’espèce, qu'il n’a pas vue vivante. Elle n’est pas élevée ou dressée (exaltata), mais étalée, un peu redressée : la capsule est courtement exserte el non pas incluse. L’icone, du reste, ne permet pas le doute, bien que les pétales soient étroitement obovales, au lieu qu’ils devraient être ovales allongés. La description de l'Ar. purpurea Pers. (dans le Prodromus), ne convient nulle- ment à notre espèce. Péninsule Ibérique, Portugal, Espagne, France et probablement tout autour du bassin méditerranéen ; M. Kindberg signale l'espèce en Abyssinie, d’après Schimper. b. Longuement pérennantes (de 4 à 10 ans et même au-delà). Racine pouvant atteindre à la grosseur du pouce, souche un peu allongée, branches et rameaux pérennants souvent nombreux, gros, allongés, feuilles grosses subcylindriques courtes, comme lancéolées, courts rameaux feuillés axillai- res, androcée normal. 4. Spergularia macrorhiza GREN. Aren. macrorhiza REQ.; Bert. Flor. it. — Aren. æylorhiza J. Gay in Hb. — Lepig. macrorhizum K8c. Fleur moyenne ou grande, pétales blancs plus courts que le calice ou l’égalant ; étamines dépassant les stig- mates, pollen elliptique ; stigmates, avec les styles, pres- que aussi longs que l'ovaire ; fruit suborbiculaire, capsule incluse, graines noires luisantes chagrinées ; GENRE SPERGULARIA. 39 stipules 2-3 fois aussi longues que larges, à segments lancéolés ; racine oblique, à la fin de la grosseur du pouce et dépassant un mètre de long. Plante très pubescente visqueuse (toujours ?) à nœuds rapprochés, vigoureusement gazonnante dans les lieux humides, au bord de la mer, en Corse. Iles de Lavezio (Requien, Soleirol, Mabille) ; de Cavallo (Requien, Serafino, Pouzols). J'ai vu des exemplaires de ces loca- lités et de ces botanistes, dans divers herbiers. Ber- toloni, d’après Serafino, cite encore la plante à Bonifacio. Juin-Juillet. On a confondu sous le nom de S$. macrorhiza des Spergulaires de provenance diverse, souvent très dis- tinctes, mais qui avaient le caractère commun d’une grosse racine : ce motif me fait restreindre la synonymie. Le professeur Moris (Sard. I. p. 278), signale en Sardai- gne une forme de cette plante à graines quelquefois ailées : je suis persuadé qu'il confond ici deux espèces, celle que je viens de décrire et très probablement le $. azorica (Kbg sub Lepig.), sur les graines duquel j'ai trouvé les rudiments d’une aile, qui peut se développer quelquefois. Je n'oserais affirmer que le S. macrorhiza a toujours le pollen elliptique. 5. Spergularia rupicola. S. rupestris olim Nos. Rech. PI. Manche, 1848, Valognes ; non Cams. in FI. Brasil. merid. — Lepigonum rupestre vel rupicola KBc. Fleur grande (10-12 millim.), pétales d’un beau rose, plus longs que le calice, rarement de sa longueur ; étamines atteignant la base des styles, pollen orbicu- laire; fruit ovoide (6-8 millim.), capsule courtement exserte, graines brunes tuberculeuses ; gaînes stipu- L0 RÉVISION DU laires presque aussi larges que longues, à segments courtement triangulaires ; feuilles courtes plus longues que les mérithalles, excepté, parfois, tout près des cymes , racine verticale ou oblique, à la fin de la gros- seur du pouce et longue de 25 à 40 centim. La plante jeune, en touffe ascendante vigoureuse, très pubescente visqueuse, à mérithalles courts, à feuil- lage grisâtre luisant ; les vieux pieds, couchés, à bran- ches et rameaux pérennants très longs ou rabougris flexueux et couverts de nodosités. Une forme glabre- scente, excepté sur l’inflorescence, est très rare (Gatte- ville). Rochers, falaises, digues, jetées, murs, toîts en pierres, au bord de la mer dont il ne s'éloigne jamais. Toute la partie rocheuse du littoral de la Manche, de Saint-Vaast à Granville, île Saint-Marcouf; Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Lanroz (Finistère), falaises du Morbihan et probablement toute la côte bretonne, dans les mêmes conditions; plus rare sur les falaises calcaires du Cal- vados : Englesqueville, etc.; Guernesey (Le Jolis). Com- mence àfleurir les derniers jours de mai, jusqu’en octobre. Cette espèce n’est pas sans ressemblance avec le S. macrorhiza auquel on l'avait d’abord rapportée. On l’a prise aussi pour une variété maritime du S.rubra ; mais ce dernier, qui fréquente les rivages de l'Océan et de la Méditerranée, n'est modifié en rien par le voisinage de la mer et on ne connaît aucune forme transitoire entre le type et la variété supposée. On trouve quelquefois les deux espèces sur nos falaises, seule station qui puisse leur être commune, et là, indépendamment de la durée, les proportions absolues et relatives de la fleur, du fruit et plus encore des organes de la végétation se conser- vent sans altération sur chacune d'elles. Il est remarqua- GENRE SPERGULARIA. LA ble que le S. rupicola ait les graines égales à celles du S. rubra avec des fleurs moitié plus grandes et des fruits presque moitié plus gros. L’assimilation du S. rupicola et du S. marina serait encore moins bien fondée, les deux espèces n'ayant guères de commun que la pérennance. Le S. rupestris Camb. ne diffère pas moins de notre plante que du S. marina, auquel M. Kindberg croit pouvoir le rapporter Je me suis borné à indiquer les localités dont j'ai vu la plante ; M. Kindberg l'indique encore à la Rochelle, d'après un échantillon de Bonpland (Hb. Lange), en Ecosse, dans la péninsule ibérique et en Italie. IT. Graines uniformes, ailées. 6. Spergularia marina L. (sub Ar. rubra B marina). Sperqula marina Dar. loc. cit., cum ic. — Aren. marina SuiTa Engl. Bot., excel. syn.— Lepig. marinum Wap. — Aren. marginata D. GC. ic. rar. t. 48.— Aren. media SERINGE in D. C. Proûr. Fleur grande, pétales blancs lavés de violet supérieu- rement, rarement blancs, contigus, égaux au calice ou un peu plus longs ; étamines 10 dépassant les stigmates, pollen orbiculaire ; styles et stigmates moitié plus courts environ que l'ovaire ; fruit ovoïde conique (7-10 millim.), capsule moitié plus longue que le calice, graines brunes, grandes (1 1/2-2 millim.), suborbiculaires, lisses ou fine- ment rugueuses, entourées d’une aile blanche ou rousse, entière ou denticulée, ésale à un demi diamètre seminal ; -embryon presque annulaire. Inflorescence pourvue de bractées ; stipules grisâtres moitié plus longues que larges ; feuilles semi-cylindriques mucronées ou muti- ques, plus longues que les mérithalles. Racine à la fin de D) RÉVISION DU la grosseur du petit doigt, branches ascendantes ou re- dressées, les pérennantes grosses et courtes, brunes ou noirâtres. Plante le plus souvent pubescente visqueuse. Fleurit du 15 mai en septembre. Bancs vaseux, havres, bords des étangs sur le littoral de l'Océan et de la Méditerranée ; marais salants, sources salines à l’intérieur, Dieuze, Guillestre, Saint-Nectaire. L'espèce se retrouve dans les cinq parties du monde. J'ai trouvé une seule fois, sur la digue de St-Vaast à Réville, quelques individus dont les graines paraissaient aptères, même à la loupe ; mais un grossissement plus fort montrait sur toutes un rudiment d’aile. Les cas cités de graines aptères me semblent rentrer dans celui-ci. 7. Spergularia Bourgeæi. Als. marina E. Bourc. PI. Can. n° 6, Phyt. Can. I, p. 147. Fleur grande, d’un rose vif, pétales plus longs que le calice ; dix étamines dépassant les stigmates ; ceux-ci, avec les styles, presque de la longueur de l'ovaire; fruit moyen, étroitement elliptique, capsule incluse, graines moyennes ({ millim.), orbiculaires, entourées d’une aile élégamment frangée, égale au cinquième du diamètre seminal ; gaînes stipulaires nacrées, longues de 10-12 millim., dont la portion soudée forme le cinquième envi- ron, les segments lancéolés subulés ; gaines des cymes en collerette, à 4-8 laciniures ; mérithalles très courts ; feuilles très grêles, dépassant les mérithalles, excepté quelquefois près de l’inflorescence ; 1-2 bractées à la base de la cyme, les autres rudimentaires et soudées aux collerettes. Ténéritre, galets durivage : févr. 1848 (E. Bourgeau). GENR"% SPERGULARIA. 43 III. Graines dimorphes, les unes seulement ailées. 8. Spergularia Dilleni. Spergula maritima flore parvo cœruleo semine vario Dizr. app. ad PI. Giss. — Ar. media Linn.? — Lep. rubrum B medium WanL8.— L. medium FRiEes.—L. medium, L. neglectum et v. tenue KG. Symb. — L. salinum KBG. Mon., an Presl ? Fleur petite, pétales lilacés, blancs à la base, non con- tigus, plus courts que le calice ; androcée souvent réduit à 3-2 élamines qui arrivent à la base des styles, filet quatre fois aussi long que l’anthère ; styles et stigmates égalani le tiers de l'ovaire ; fruit ovoide conique, capsule un tiers plus longue que le calice; graines brunes, pyri- formes, comprimées, un peu triquètres, tuberculeuses ; quelques-unes, au bas de la columelle, pourvues d’une aile blanche, mince, un peu dentée, égale à un demi- diamètre seminal ; branches vertes ou rouges, étalées ou ascendantes, rameuses dès le bas, à rameaux très ouverts; mérithalles longs, elliptiques ou arrondis sur la tranche ; stipules grisâtres à peu près aussi larges que longues ; feuilles semi-cylindriques, obtuses, courtement mucronées, plus longues que les entrenœuds. Dure rarement plus de deux ou trois ans. Les bran- ches perennantes sont courtes et peu nombreuses : commence à fleurir fin d’avrilou commencement de mai. Rivages, marécages littoraux, bords des étangs salés, des sources salines, à l’intérieur, des marais salants : essentiellement amphisée. Les graines ailées manquent parfois dans quelques capsules: le plus souvezt alors l’aile est rudimentaire ou à demi avortée. La plante n’a souvent de pubescense glanduleuse que sur les pédicelles et les fleurs. Je ratta- che à ce type une Spergulaire de Nice qu’il faudra peut être en séparer, quand elle sera mieux connue. ke RÉVISION DU Var. 8. australns. Fleur grande, pétales plus longs que le calice, qui s'ouvre de nouveau pour la déhiscence capsulaire; grai- nes ailées proportionellement plus nombreuses (30-40 par capsule), plus orbiculaires, naissant à diverses hauteurs de la columelle; aile élégamment frangée den- ticulée; feuilles semi-cylindriques longuement et insensi- blement attenuées en pointe obtuse. Plante ascendante, plus vigoureuse que le type, ressemblant davantage au S.marina: courtement perennante. Fleuril en mars, au Lazaret, à Nice (Sarato). L'identité de cette espèce est litigieuse depuis Linné, et sa synonymie maintenant presque inextricable. Il est très vraisemblable que le botaniste suédois avait eu la plante en vue pour type de son Aren. media : maisil y a rattaché plus tard des formes d’Ar. rubra et même d’Ar. marina. De là, l’origine d’une confusion qui n’a fait depuis qu’aller croissant. Quelques auteurs, comme Wahlberg et même Fries (qui d’abord n’avait pas séparé l’espèce de l’Ar. rubra), ont cherché à conserver le type Linnéen dans le sens primitif : Fries (loc. cit.) le dit expressément. D’autres (Wallr., Pers., Ser., Griseb.)ont attribuél'épithète de media àcet Alsine spergula marina, si bien connu pourtant des botanistes antérieurs à Linné. Il s’en trouve enfin (Fenzl, Smith et bien d’autres,) qui réunissent sous ce nom, si différemment interprété, nos deux Spergulaires maritimes, celle à graines toutes ailées et celle qui a seulement quelques graines pourvues d’aile. Ces opinions contradictoires comptent toutes de nombreux partisans et toutes ont soin de proclamer leur orthodoxie Linnéenne. M. Kindberg, dans le Symbolæ, avait d’abord compris l’Ar. media (sub Lep.) dans le. même sens que le professeur Fries. Dans samonographie, GENRE SPERGULARIA. 45 il sépare les Spergulaires hétérospermes suivant que leurs graines sont lisses ou tuberculeuses. C’est à une des premières formes, caractérisée d’ailleurs par une courte capsule etune durée triennale ou peut être vivace, qu'il attribuele nom de Lepigonum medium Fr. Il assure, du reste, que Linné, dans son voyage à l’île d'OEland, a dû voirl’espèce très répandue en Suède et paraît même la désigner. Quoiqu'il en soit de cette induction et des objections que pourrait soulever une pareille transfor- mation de synonymie, je pense que le mieux est d’accep- ter le S. media dans le sens nouveau qui lui est donné. Quant à notre espèce, M. Kindberg la comprend dans son Lepignum salinum : sa diagnose, dans l’ensemble, en fait foi et je possède des exemplaires de diverses localités françaises déterminés par lui, qui ne permettent pas le doute. Mais, dans l’état des choses, cette réunion ne me paraît pas admissible. Si la synonymie du S. media L. est obscure, celle du S. salina Pr. ne l'est guères moins et ce ne serait pas une tâche facile que d'établir l'identité de l'espèce homonyme de Presl, de Fries et de Kindberg. Les trois auteurs pourtant sont d'accord pour présenter leur plante comme annuelle : or la nôtre vit 2 ou 3 ans et quelquefois même bien davantage. On ne peut donc les réunir. On n’est pas mieux autorisé à la réunir au S. heterosperma Guss. (sub Alsine), qui lui ressemble bien par le port, la durée et les graines tuber- culeuses dimorphes, mais qui en diffère par sa capsule courtement exserte ou même égale au calice et par ses cotylédons accombants. J'ai sous les yeux, pour terme de comparaison, un bel échantillon d’Avola, Sicile (J. Bianca, Hb. Le Jolis), échantillon au moins bisannuel, Qui se rapporte de tout point à la diagnose de M. Kind- berg, basée sur des exemplaires de provenance diverse, LG RÉVISION DU quelques uns de Girgenti, venant de Gussone lui même. Comme notre espèce perd le nom deS. media etne peut porter celui de S. salinaou de S. heterosperma, j'ai cru ne pouvoir mieux faire que de la désigner par le nom de l’auteur quile premier l’a bien distinguée et fait connaître. Ce sera un nom provisoire, si l’on veut, jus- qu’au jour où pourra être établi son droit à en prendre un autre. Avons-nous en France une Spergulaire annuelle, très voisine d’ailleurs du S. Dillenii ? Oui, si l’on s’en rap- porte à quelque Flores partielles de la France qui admettent les S.medra L. et S. salina Presl., avec un si- gnalement qui n’est pas de nature à dissiper les doutes à ce sujet: je n’ai encore, pour mon compte, ni trouvé ni recu la dernière espèce. Si on doit la rencontrer, ce sera, de préférence, près des sources salées de l’intérieur ou autour des marais salants. Le S. salina Pr. a, d'après M. Kindberpg, les graines tuberculeuses : Le Lepig. sali- num Fr.les a lisses ou presque lisses : Semina.….. an Lep. salino subrotunda compressa lœæviora » écrit Fries (Nov. fl. suec. cont.), en comparant sa plante au Lepig. medium et au L. rubrum. Des échantillons suédois d’Ost- hammar, recueillis par M. Krok et donnés par M. Th. Mag. Fries, sont conformes à la description. 9. — Spergularia Canariensis. Als. rubra E. Bourg. PI. Can. n° 302, Phyt. Can. 1, p. 148. Fleur grande, d’un rose vif ; pétales obovales beau- coup plus longs quele calice ; 10 étamines n’arrivant pas au niveau des stigmates, filet moitié plus long que l’an- thère: stigmates, avecles styles, presque aussi longs que l'ovaire ; fruit petit, capsule incluse, graines peu nom- breuses, les unes grandes (1 millim. 1/2), entourées d'une GENRE SPERGULARIA. LT aile blanche frangée, égale à la moitié du diamètre semi- nal, les autres sans aile, moitié plus petites, couvertes de très petits points saillants ; une bractée parfois à la base des cymes, les autres nulles ou soudées aux gaînes sti- pulaires ; gainesnodales nacrées, longues de 7-8 millim., dont la partie soudée forme environ le quart, les seg- ments lancéolés subulés; feuilles longues (40-80 millim.) dépassant les mérithalles. Plante perennante. Lancerotte, près du fort de Téguise, 1846 (Bourgeau). 10. Spergularia azorica K8G. (sub Lepig.) Sp. macrorhizsa Morts, ex parte. Pétales ovales à cinq nervures, presque égaux au ca- lice ; dix étamines à filet deux et trois fois long comme l’anthère ; styles et stigmates moilié plus courts que l'ovaire ; capsule égale au calice ou le dépassant un peu; graines pyriformes comprimées , un peu triquètres, se- mées de tubercules largement coniques, quelques unes portant sur le dos un rudiment d’aile, qui doit se déve- lopper quelquefois. Gaînes stipulaires ternes, courtes, plus larges que longues ; feuilles très renflées supérieu- rement. Plante très pubescente visqueuse, pérennante, très voisine du $. macrorhiza par le port, du S. rupi- cola par les graines ; l'aile rudimentaire des semences, les courtes gaines nodales, le rénflement supérieur des feuilles l’écartent de toutes les deux. C’est, je pense, cette espèce que le professeur Moris indique en Sar- daigne comme un $. macrorhiza à quelques graines ailées. Marseille, (Hb. Lange), selon M. Kindberg. Je n’ai pas vu d'échantillons français : le court signalement que j'en donne est pris sur un exemplaire de St-Michel, Acores, recueilli par M. Hochstetter. L8 GENRE SPERGULARIA. La monographie de M. Kindberg cite encore en France quatre formes ou espèces que je n’y ai pas vues; j'indique sommairement les caräictères qui peuvent les faire reconnaître : 1. Lepigonum trachyspermum v. murale Kgc. Capsule dépassant à la fin un peu le calice, graines dimorphes tuberculeuses, racine vivace. Avignon (Hb. Lange). J'ai vu la plante de Murviedro, recueillie par Willkomm, sur laquelle l'espèce est fondée : on dirait un S. Dillenii à capsule plus courte. 2. Lepigonum heterospermum Guss. (sub Aren.) Capsule courtement exserte ou même égale au calice, graines dimorphes tuberculeuses, cotylédons accom- bants. Cette. 3. Lepigonum leiospermum KG. Capsule moitié plus longue que le calice, graines dimorphes lisses : ®. La Teste de Buch (Endr. ur. itin. : Hb. Berol.). k. Lepigonum medium KBG., non Linn., nec FRIEs. Capsule à peu près égale au calice; graines dimorphes lisses : triennale ou perennante. Corse (Dufour : Hb. Sonder). ca Juin 1868. COUP-D’'ŒIL SUR L'HISTOIRE NATURELLE DU JAPON Par M. Henri JOUAN, Ancien Chef d'état-major de la division navale de Chine, Si, malgré les révélations des dernières années, les institutions sociales et politiques du Japon sont encore à-peu-près lettre close pour l’Europe , il n’en est heu- . reusement pas tout-à-fait de même pour ce qui regarde les productions naturelles de ce pays. Les observateurs ne sont pourtant pas très nombreux, les spéculations commerciales ayant conduit au Japon plus d'hommes d’affaires que de naturalistes; il s’est cependant trouvé quelques individus faisant de l’étude du pays, surtout de son histoire naturelle, le but principal de leurs re- cherches. Kæmpfer en donne déjà une idée générale, conforme aux connaissances en vigueur de son temps, dans l’ouvrage (1) joint au récit de ses voyages. Plus tard, Thunberg présenta les résultats de ses herborisa- (1) Ameænitates exoticæ, 1712. 50 HISTOIRE NATURELLE tions (1). De nos jours, les travaux de MM. Fr. de Siébold, R. Fortune et J. Veitch, ont porté à la connais- sance de l’Europe la Flore et la Faune des localités qu'il était permis aux étrangers de parcourir. M. Veitch, venu le dernier, a été assez heureux pour pouvoir, à l'abri des traités, explorer des points interdits à ses devanciers. D’après les découvertes qu'il y a faites, il y a lieu d'espérer qu'on en fera d’autres, lorsque l’in- térieur de l’empire pourra être librement parcouru. En attendant qu’on soit arrivé à ce résultat dont il est impossible de prévoir l’époque, les ouvrages de M. Siebold renferment les notions les plus complètes qu’on possède sur le Japon ; mais l'importance même de ces ouvrages (2) en rend le prix excessivement élevé et, par suite, en dehors de quelques grandes bibliothé- ques publiques, ils ne sont accessibles qu'à un petit nombre de personnes. C'est ce qui m’a décidé à exposer rapidement le résumé de mes observations personnelles en 1866 et 1867 (3), et bien que les circonstances ne m'aient conduit, à mon grand regret, que sur les côtes méridionales et occidentales du Japon, les seules dont je puisse parler de visu, j'espère que les pages qui suivent pourront donner une idée de la nature de ce pays si longtemps fermé aux Européens. (1) Fora Japonica, 1784. (2) Flora Japonica, et Fauna Japonica (1823-1836). Ces deux ouvrages réunis coûtent au moins 2,000 fr. (3) Du milieu de janvier à la fin de mars 1866, et de la fin de novembre à la fin d'août 1867. DU JAPON. 54 GÉOGRAPHIE. — GÉOLOGIE. — CLIMAT. Sous le rapport politique, l'empire Japonais se com- pose de quatre grandes îles et d'une quantité considé- rable de plus petites dont le nombre ne nous jest pas encore exactement connu. Une des grandes îles située au Nord, Yëézo, n’est, à proprement parler, qu’une co- lonie; sa partie méridonale seule est habitée par des hommes de race japonaise. Un coup d'œil jeté sur une carte montrera tout de suite les dimensions et les positions respectives des différentes îles. La plus grande, Niÿon, dont le nom est devenu, de corruption en corruption, le Japon des Eu- ropéens, s'étend dans la direction moyenne du N.-E. au S.-0., sur une longueur de plus de deux cents lieues. A son extrémité S.-O., elle est séparée, par un canal extrêmement étroit, de l’île de Krou-siou, qui a environ soixante-dix lieues de longueur sur une largeur moyenne de trente. Sikok, à l'Est de Kiou-Siou, n’a guère que cinquante lieues de long sur vingt-cinq de large. L'espace de mer compris entre ces deux dernières îles et les côtes méridionales de Nipon, auquel les Européens ont donné le nom de Mer Intérieure, s’élar- git quelquefois de manière à constituer une véritable méditerranée, tandis qu'ailleurs il est tellement resserré et parsemé d'îles et de rochers qu'il ne laisse à la navi- gation que des passages étroits, souvent tortueux et hé- rissés de difficultés. Les Japonais ont donné des noms 52 HISTOIRE NATURELLE particuliers aux différents bassins de la Mer Intérieure, dont l'exploration est loin d’être complète; car, sauf une ou deux routes reconnues, suivies par les steamers encore peu nombreux qui la traversent, on n'en con- naît les détails que par les cartes japonaises, et, si les gisements respectifs des îles et des écueils y sont assez bien marqués, il n’en est pas de même de leurs gran- deurs et des distances qui les séparent. Les côtes des grandes îles sont extrêmement décou- pées en golfes et en baies profondes qui, elles-mêmes, se ramifient en une multitude d’anses et de criques (1). C'est principalement sur les côtes du Sud et de l'Ouest qu’on remarque les dentelures les plus prononcées : ainsi, en allant de l'Est à l'Ouest, on trouve successive- ment le golfe de Yèdo, celui d’Owari, le canal Kii, qui sépare Sikok de Nipon et conduit dans l’tsoumi-Nada, ou golfe d’Osaka, à l'extrémité orientale de la Mer Intérieure. De l’autre côté de Sikok, entre cette île et Kiou-Siou, le détroit de Boungo conduit dans la partie occidentale de la Mer Intérieure, le Suwo-Nada, à la- quelle on arrive aussi, en venant de l’Ouest par le Séto- Outchi, ou détroit de Simonosaki, entre Kiou-Siou et Nipon. Ce dernier canal, tortueux, embarrassé deroches, en certains endroits à peine quatre fois large comme la Seine à Paris, est sillonné par des courants rapides qui atteignent une vitesse de 6 à 7 mille marins à l'heure. La plupart des grandes baies des côtes méridionales (1) Une grande quantité d’îles et de rochers servent de sen- tinelles avancées à ces terres. Les principales îles sont : Tsou- Sima, au milieu du canal qui sépare le Japon de la Corée, les îles Gotto, Firado, Okisima, Sadosima, dans l'Ouest et le N.-0., les îles qui forment le côté Sud du détroit de Van-Diëmen, les îlots de l'attérage du golfe de Yèdo, etc. DU JAPON. 53 sont d'un accès difficile à cause des coups de vent fré- quents, des temps variables auxquels on est exposé et des courants souvent rapides et irréguliers. Presque toujours aussi la profondeur de l’eau, dans ces golfes, n'est pas assez grande pour permettre aux navires d’un tonnage un peu élevé de s'approcher de terre. La partie S.-0. de l’île de Kiou-Siou est aussi très dentelée : au Sud, on voit le grand golfe de Kagosima , à l’Ouest, celui de Simabarra, véritable Méditerranée dans l’intérieur de laquelle on ne pénètre que par un goulet très étroit, le port de Nagasaki, la baie de Si- siki, etc. En continuant à faire le tour du Japon par le Nord, on trouve les côtes moins profondément échan- crées : les golfes sont plus ouverts. La côte orientale de la branche Nord de l'ile de Nipon paraît même être en ligne droite ; mais il faut dire que les détails de cette côte sont peu connus des Européens, et il est probable qu’on y trouvera des anses et mêmes des ports. Si les côtes sont découpées, le relief du pays n’est pas moins irrégulier : quelques-uns des districts que nous avons vus offrent l’image d’un bouleversement complet ; les montagnes et les collines sont les traits dominants de la contrée, et souvent elles arrivent jusqu’au bord de la mer sous la forme de falaises dont les vagues baignent le pied : cependant, il est quelquefois défendu de leur choc par une étroite bande de terrain plat provenant des éboulis. Quelques montagnes atteignent une hauteur considé- rable. La plus remarquable est le Fousi-Ama, la Mon- tagne-Sainte des Japonais, qui y font des pélerinages, et dont l’image est reproduite dans tous leurs dessins. Elle élève son sommet à 4,308", d’après sir Ruth. Alcock 5% HISTOIRE NATURELLE qui en a fait l’ascension, il y a quelques années (1). Excepté pendant les mois de juillet et d'août, le sommet est couvert de neige, et, de la fin de l'automne au com- mencement du printemps, la neige fait un manteau à la montagne entière. Sa forme est celle d’un tronc de cône tellement régulier que, si ce n'étaient ses énormes di- mensions, on serait tenté de lui attribuer une origine artificielle. Pendant les belles journées de froid sec, communes à Yokohama en hiver, cette magnifique mon- tagne fait un splendide décor au fond de la rade, surtout lorsque le soleil levant, la frappant de ses rayons, colore en rose son manteau neigeux. Aujourd'hui, le Fousi- Ama semble tout à fait éteint. La dernière éruption date de 1707. La tradition veut que la montagne soit sortie de la terre en une seule nuit, tandis qu'en même temps, un lac de même dimension se creusait dans les environs de la ville sainte de Kioto. Une montagne à peu près pareille, le pic Horner des (1) Résultats des observations faites au sommet du Fousi- Ama, le 4 août 1862, par le lieutenant Robinson, qui accompa- gnait sir Ruth. Alcock. « À 3,650, la végétation cesse : il n’y a plus sur le sol que de la neige balayée par le vent /snowdrift). L'air est très raré- fié : on éprouve la plus grande difficulté à respirer. » Altitude du bord du cratère........... 4.249 mètres. Id. du pic le plus haut.......... 4.308 Longueur du cratère.....2......... 1.018 Largeur A --- MS AAA . 609 LirCOMIEreR CU CEE .t- sacre 4.630 HrOndenr AU. 152 Température de l’air, à-raidi, au soleil. +100 centigr. Point d’ébullition de l'eau..... DRE 830,47. Latitude de la cabane de refuge des DÉTPPINR AMEL URE Les eer compet 350,21’ Nord. Longitude (du méridien de Paris)..... 1370,22" Est. DU JAPON. 55 cartes anglaises, se voit dans l’île de Kiou-Siou, sur le côté O. de la baie de Kagosima. Sa forme est aussi régu- lière, et son allitude ne doit pas être beaucoup moins grande que celle du Fousi-Ama. Presque partout, au Japon, on rencontre les traces d'actions volcaniques énergiques.'« Rien ne pourrait » surpasser le caractère pittoresque du pays que nous » traversions, dit Sir Rutherford Alcock, dans la relation » de son voyage d’Osaka à Yèdo par terre. Nous pas- » sions par des défilés, des gorges de montagnes, au » milieu d’un véritable chaos de ravins et de collines » jetées les unes sur les autres, ressemblant à une mer » agitée dont les vagues auraient été pétrifiées subite- » ment. Ce canton a dû être le théâtre d’actions volca- » niques apaisées depuis longtemps : pendant des milles » et des milles, des cratères à moitié remplis formaient le » caractère dominant du pays. » Le nombre des volcans en activité aujourd’hui est grand : on en connaît cinq dans l’ile de Kiou-Siou seule- ment. Un des gros îlots, qui forment une chaîne dans la direc- tion Nord et Sud à l’attérage du golfe de Yèdo, a aussi une bouche ignivome en activité près de son sommet qui est à environ 770" au-dessus de la mer. Plusieurs fois, en passant près de cet îlot, Oosima, par une nuit obs- cure, nous avons vu le volcan lancer des flammes et des coulées de lave s’épancher sur ses flancs. Un autre volcan en activité se voit sur une des îles du détroit de Van-Diëmen, /woga-sima, élevée de 710" environ. On ne doit pas être surpris de trouver dans une con- trée pareille de nombreuses sources thermales : elles y sont en effet très communes, et les Japonais savent bien 56 HISTOIRE NATURELLE quel parti la médecine peut en tirer. Quelques localités, qui possèdent des sources sulfureuses, sont fréquentées comme nos villes d'eaux. Les résidents européens de Yokohama commencent à user de celles d’Afami avec succès, contre les rhumatismes. Atami est un petit village sur le côté occidental de la grande baie qui précède le golfe de Yèdo. On trouve dans le North-China-Herald la description suivante de la principale source : « À environ un quart de mille de la plage, au haut de l'escalier, se trouve la source thermale, dans l'inté- rieur d'un petit enclos de üix pieds carrés environ, dont l'aspect n’a rien d’extraordinaire tant que l’eau est tranquille. On ne voit qu’un amas de rochers où il y a un trou, une crevasse, au milieu de trois blocs... Toutes les quatre heures, avec une régularité chrono- métrique, il se fait une éruption. Quelques bouffées de vapeur sortent d’abord du trou, de plus en plus pres- sées et de plus en plus grosses, jusqu’à ce que l’eau soit entraînée avec elles. Cet effet dure dix minutes, pendant lesquelles la chaleur de l’eau augmente sans cesse. La température devient assez élevée pour qu’il ne sorte plus du trou qu’un immense jet de vapeur, qui s’élance avec un véritable rugissement et monte comme une colonne, haute quelquefois de 200 à 300. pieds. À mesure que la force éruptive diminue, la colonne s’abaisse et finit par disparaître. L’odeur de soufre est parfaitement sensible quand on est dans l'intérieur de l’enclos pendant l’éruption. L'eau est précieusement recueillie dans une citerne, et des ca- naux de bambou la distribuent dans les différents éta- blissements du village. » D'après Sir Ruth. Alcock, on rencontre des sources DU JAPON. . 57 thermales sur un vaste espace aux environs d’Atami, et, partout où il s’en trouve, on voit des bulles venir crever à la surface äu sol. Les habitants profitent de ces érup- tions de vapeur pour faire chauffer, sans dépense de combustible, l’eau qui leur sert pour le thé et la cuisson des légumes. Les eaux des différentes sources ont toutes une saveur saline avec un goût de soufre peu prononcé. Elles sont légèrement apéritives. Les Japonais s’en ser- vent contre les rhumatismes, les maladies de la peau, les affections des yeux. Ce sont les Européens qui leur ont appris à faire usage des eaux à l’intérieur et à prendre des bains de vapeur. Le Japon est la région classique des tremblements de terre. Pendant notre séjour nous n’avons pas eu à signa- ler d'effets désastreux produits par les convulsions du sol; mais cependant, nous avons pu constater de fré- quentes secousses. Dans l'après-midi du 25 juin 1867, en rade de Yokohama, le navire fut tout-à-coup brusque- ment secoué à deux reprises, comme s’il avait violem- ment touché sur le fond. A terre, on remarqua très bien les oscillations des murailles, mais rien ne s’écroula. On garde le souvenir d’un tremblement de terre ressenti à Yèdo, en 1783, dont les secousses se répétèrent pendant douze jours de suite. En 1854, les maisons de la ville de Simoda furent renversées : trois vagues gigantesques envahirent successivement le rivage, couvrant la cime des arbres, et entraînant, dans leur reflux, les débris des édifices avec une partie des habitants. La frégate russe la Diana, qui était alors dans le port, resta à sec et se creva sur ses ancres, après avoir été secouée dans tous - les sens. Un grand nombre de bateaux et de jonques furent jetés loin du rivage. Le fond du port fut remué, et depuis lors il n'offre plus qu’un ancrage médiocre. 58 HISTOIRE NATURELLE Les cours d’eau sont nombreux, mais leur parcours est peu étendu, et il n'y en à pas qui soient naturelle- ment navigables, à unetrès petite distance de leur embou- chure, pour des bâtiments autres que les jonques du pays, et encore cet avantage est le plus souvent dû à des travaux d'art. L'embouchure est ordinairement barrée par un banc de sable, et le lit est obstrué de la même manière. Très souvent, ainsi que nous avons pu le remarquer aux environs de Hiogo et d’'Osaka, où une plaine assez étendue sépare les montagnes de la mer, de grandes traînées de sables et de galets marquent seules l'emplacement des rivières. À la fin de l'été, époque des grandes pluies, des torrents se précipitent des monta- gnes et débordent dans les plaines qu’elles couvrent de sable et de cailloux. Les rares voyageurs qui ont pu, jusqu’à présent, faire par terre la route de Nagasaki à Yèdo, ont tous remarqué la grande quantité de sables (de diverses provenances) qui domine sur le sol du Japon: on en trouve partout. Les terrains naturelle- ment fertiles ne sont cependant pas rares et, de plus, l'emploi d’un engrais énergique (l’engrais humain), l’a- bondance des eaux, le travail patient des agriculteurs japonais, leurs soins méticuleux et incessants pendant des siècles, ont forcé les sols ingrats à nourrir une nom- breuse population (40 millions ?) sans qu’elle eût besoin d’avoir recours aux contrées voisines. Les étangs et les lacs sont aussi nombreux. Le plus grand lac du Japon est celui d’Oitz, à peu près dans le milieu de l’île de Nipon, à peu de distance de la ville de Kioto. Il a, dit-on, une quarantaine de lieues de longueur sur une largeur de dix. Ses eaux sont douces. Le lac de Hakoné, beaucoup plus petit, puisqu'il n’a guère qu'une lieue dans sa plus grande dimension, commence à être DU JAPON. 59 visité par les résidents de Yokohama, attirés par la beauté des sites qui rappellent ceux de la Suisse. Ce lac est situé dans une chaîne de montagnes voisines d’Atami, dont on voit bien les sommets de Yokohama. Le lieute- nant Robinson a trouvé qu'il était élevé de 1900" au dessus de la mer. Dans les environs, il y a des sources d'eaux chaudes très salées, fréquentées régulièrement par des baigneurs Japonais. ; La Géologie du Japon est toute à faire, et, jusqu’au moment où ce mystérieux pays sera librement parcouru, on sera obligé de s’en tenir à des conjectures déduites de ce qu'il est permis d'explorer, c’est-à-dire, le voisi- nage immédiat des ports ouverts, Yokohama, Simoda, Osaka, Hiogo, Nagasaki et Hakodadi (1). Ce qu’on peut voir se réduit à bien peu de chose, presque tou- jours à la surface seule, car il n’y a ni carrières ouvertes, ni tranchées, ni travaux d'art, qui puissent donner une idée des couches inférieures. L'archipel entier montre, ai-je déjà dit, un amas de montagnes probablement appartenant, comme celles du continent voisin, à de très anciennes formations, boule- versées par des actions volcaniques très énergiques. Le fond des vallées et des ravins est occupé par des allu- vions toutes récentes, provenant des parties friables des montagnes et des détritus de la riche végétation qui couvre en partie les flancs de ces dernières. Le port de Nagasaki, sur le côté Occidental de Kiou- Siou, a été décrit cent fois. Les montagnes qui le cir- conscrivent s'élèvent presque à pic du bord de l’eau. Les vallées qui les séparent, les petites anses dont le rivage est dentelé, rappellent les fiords pittoresques de (1) Ce dernier portest sur l'île de Yèzo. 60 HISTOIRE NATURELLE. la Norvège et les bords des lacs de la Suisse, d'autant plus que les grands arbres sont presque tous des pins ou d’autres essences résineuses au feuillage toujours vert. Nous avons rencontré dans ces montagnes des schistes, du granit grossier qui est trës employé dans les ouvrages d'utilité publique, tels que le dallage des rues de la ville, les immenses escaliers des temples, les murailles cyclopéennes qui les entourent, les pierres tombales, etc., etc. Les hautes terres du sud des îles de Sikok et Kiou- Siou sont sans doute granitiques, à juger à distance, par leurs formes arrondies et non heurtées. M. Fortune dit (1) que les parties élevées des flancs de ces montagnes sont arides avec des affleurements d’argile, de schistes ardoisiers et de granit; leurs bases et les vallées cultivées montrent un mélange d'argile et de sable. La pointe la plus méridionale de l’île Kiou-Siou, le cap Satano-Misaki (cap Tchitchakoff des cartes européennes) est une grosse terre qui tombe à la mer par une pente peu ra- pide, couverte de bois : elle se prolonge au large par une suite de rochers nus, dentelés en aiguilles de moins en moins élevées. Un de ces rochers est percé de ma- nière à former une arche naturelle. Le pic Horner, qui est en face de Satano-Misaki, de l'autre côté de la grande baie de Kagosima, est d’ori- gine volcanique : sa forme conique régulière, son som- met tronqué, ne permettent pas d'en douter. Les îles qui sont en face et forment le côté sud du détroit de Van-Diémen, ont probablement toutes une origine sem- blable. Le 27 mars 1866, nous avons vu des tourbillons (1) Narrative of a Journey to the, capitals of Chine and Japon, London, 1863. DU JAPON. 61 de fumée s'élever, en se succèdant rapidement, du sommet de l’une d'elles, Zwoga-Sima, et former un nuage épais au-dessus : des vapeurs blanchâtres, sor- tant des crevasses de ses flancs abruptes, lui faisaient comme un manteau de neige (1). La côte entre Nagasaki et l’ouverture du détroit de Simonosaki est très accidentée, dentelée de baies pro- fondes, bordée d'îles dont les formes, ainsi que celles des montagnes de la grande-Terre, semblent dénoter une origine volcanique, Pendant une rapide traversée de la Mer Intérieure en allant de Nagasaki à Yokohama, du 11 au 15 décembre 1866, les terres, tout près desquelles nous passions quel- quefois, avaient généralement un aspect aride : il est vrai de dire que la saison n’était pas favorable et que, excepté dans les endroits où il était planté des pins ou d’autres arbres verts, le terrain paraissait nu. On voyait des traces de cultures partout où elles étaient possibles. Le sol (un tuf volcanique ?) était disposé, de main d'homme, en terrasses soutenues par des murs. Partout où il n’é- tait pas couvert par la végétation, le sol avait cet aspect crayeux. Les rochers, près desquels la route nous fai- sait passer, étaient d'origine volcanique, autant qu’on (1) Les petites îles qui sont au Sud de Kiou-Siou et qui for- ment la limite méridionale du détroit de Van-Diémen, lequel a de 15 à 20 milles de large, sont très élevées par rapport à leur faible étendue. Ces îles sont, en allant de l’Est à l’Ouest : Tanegasima. Takesima (Apollo, des cartes). Iwoga-sima (Volcano)................ 710 mètres. Kuro-sima (St-Clair)................ 650 — Ingersoll’s Rocks ou Morrison........ 137 — Plus au Nord : Udzi-Sima (La Roche-Poncie. 322 — Sima signifie : île, 62 HISTOIRE NATURELLE 4 pouvait en juger à une certaine distance. Dans cette espèce de méditerranée, les fonds sont très inégaux : il faut quelquefois suivre un chenal tortueux entre des hauts-fonds : ailleurs, à toucher la terre, la sonde accuse de très grandes profondeurs. Ces inégalités de fond, se combinant avec les mouvements des marées, sont probablement une des causes qui rendent le ré- gime des courants très irrégulier dans la Mer Intérieure. Dans certains endroits, ils sont à peine sensibles ; ail- leurs, dans le détroit de Simonosaki par exemple, les courants de marée sont de 6 à 7 milles à l'heure. Dans l'étroit passage de Narouto, entre les îles Sikok et Awadzi, les eaux du bassin de la Mer Intérieure, connu scus le nom Harima-Nada, se précipitent, à certains moments, dans le canal Kii, comme une véritable cascade. D’après Sir Ruth. Alcock, les montagnes du sud de Nipon sont formées de grès et de sable, et, dans les plaines, on ne rencontre guère d’autres éléments. Nous avons pu reconnaître la vérité de cette assertion aux environs de Hiogo et d’Osaka. Là aussi les montagnes montrent des taches blanches, mais elles disparaissent le plus souvent sous la végétation. Les débris de celle-ci ont accumulé, dans certains endroits, une épaisse couche de terreau que percent des blocs de granit. Le squelette des montagnes de Hiogo paraît être formé par cette roche, très employée à Hiogo et à Osaka ; nous avons cru y voir aussi de puissants amas de kaolin. Le rivage est bordé de plages de beau sable granitique. Aux environs de Hiogo, le sable couvre de grands espaces, et, dans la vaste plaine qui s’étend entre cette ville et Osaka, il est un des principaux éléments du sol. Heureusement que l’eau abonde aux environs : une DU JAPON. 63 grande quantité de ruisseaux descendent des monta- gnes. A Hiogo, la mer est profonde ; le contraire a lieu de l’autre côté du golfe, vers Osaka, où les navires sont obli- gés de rester à une très grande distance de terre. Les environs de Yokohama et de Yèdo ont pu être un peu mieux étudiés au point de vue de la géologie. Les terres qui bordent le golfe de Yèdo se présentent comme des plateaux, des falaises d’une élévation moyenne, boi- sées ou couvertes de végétation au sommet. Leurs flancs, le plus souvent à pic au-dessus de la mer, semblent, de loin, être rocailleux ; mais en s’approchant, on reconnaît que ce qu’on avait pris pour des rochers n’est qu'une argile blanchâtre. La côte occidentale est dentelée par des anses dont quelques-unes font des ports bien abri- tés. Au-dessus de ces falaises, apparaissent dans le loin- tain les montagnes de Hakone, et, dominant le tout, le pic majectueux du Fousi-Ama. En général, l’eau est peu profonde près du rivage : les terres entraînées par les pluies ont formé, auprès des caps avancés, des bancs qui semblent augmenter sensiblement : c’est, du moins, ce qui paraît résulter de la comparaison des observations journalières avec les cartes faites il y a une douzaine d'années. Vers le N. et le N.-E. du golfe, du côté de Yèdo, les navires sont obligés de mouiller très loin de terre. Cet inconvénient, qui se présente à Kanagawa, à fait préférer à ce point désigné d’abord pour la rési- dence des étrangers, Yokohama où les navires peuvent venir beaucoup plus près du rivage. Yokohama était un petit village de pêcheurs, dans une anse de la côte occidentale du golfe de Yèdo, sur la lisière d’un terrain marécageux qui a été en partie com- blé pour faire l'emplacement de la ville actuelle, Der- 6h HISTOIRE NATURELLE rière elle s’enfonce, entre des collines boisées, une plaine entrecoupée de canaux, dont le sol alluvial extré- mement riche est cultivé en rizières. Les environs, dans un rayon de cinq ou six lieues, présentent les mêmes caractères : des collines de moyenne élévation séparées par de petits vallons très fertiles, abondamment arrosés. En suivant la côte vers Yèdo, une fois qu'on a dépassé Kanagawa, la plaine est plus étendue, les collines plus éloignées du rivage. Sur les flancs de quelques-unes des collines voisines de Yokohama, où l'on a pratiqué des tranchées pour faire des chemins, on reconnaît ordinairement des cou- ches disposées horizontalement dans l’ordre suivant, en allant de haut en bas. 1° Une couche de terreau noir, d'apparence tour- beuse, contenant beaucoup de matières végétales, qui a quelquefois près d'un mètre d'épaisseur. Ce terreau, abondamment fourni d'engrais, produit de riches ré- coltes de blé ; 2° Une couche de terre rouge, mêlée de gravier ; 3° Une couche de gravier ; 4° De l'argile compacte, d’un gris blanchâtre, dans laquelle on trouve, ca et là, des coquilles bivalves, prin- cipalement des huîtres. On y rencontre aussi du bois charbonné et des morceaux de pierre-ponce. Les co- quilles sont toutes modernes ; elles ont leurs représen- tants dans la mer qui baigne les côtes. Cette argile a une très grande puissance ; les collines en sont presque entiè- rement formées. | Les différentes couches signalées ont évidemment une origine récente. Les collines auront été élevées à leur hauteur actuelle par quelques-unes des convulsions qui ont bouleversé le Japon à différentes époques. DU JAPON. 65 Nous avons trouvé ces observations, faites à Yoko- hama par M. R. Fortune, applicables aux environs dans un rayon de cinq ou six lieues. L'eau des puits de Yokohama est en général mauvaise, séléniteuse. À Yokoska, petit port sur la côte ouest du golfe, où le gouvernement japonais crée un arsenal maritime, des travaux de nivellement ont nécessité l'arasement de col- lines entièrement composées de l'argile dont il a été question ; mais ici, les couches, au lieu d’être horizon- tales, n’affectent cette disposition que dans la partie supérieure. Les couches inférieures sont inclinées. Dans une de ces falaises, on a trouvé, l’année dernière, quel- ques ossements fossiles provenant d’un animal ayant de l’analogie avec les Tapirs. Si le sol du Japon est rocailleux dans certaines par- ties, ce n’est pas aux alentours de Yokohama, car, à l'exeeption du gravier et des petits galets qui se trou- vent dans les couches du terrain et dans les lits des ruisseaux, et de quelques affleurements (schisteux ?) laissés à découvert par la marée basse, on ne trouve, pour ainsi dire, pas une seule pierre. Toutes celles qui sont employées dans les constructions publiques, les murs des quais, les maisons de quelques étrangers, vien- nent de loin. Il en est de même pour les murailles cyclo- péennes du château des Taïcouns à Yèdo, les escaliers des temples, les ponts jetés sur les canaux des rizières. Les pierres sépulcrales, les tablettes, les statuettes qui peuplent les cimetières et ressemblent, à s’y méprendre, aux naïves figures de saints que nous a laissées le moyen- âge, sont faites avec une lave grisâtre, au grain serré, mais facile à travailler. Les quais du nouvel arsenal de Yokoska sont construits avec une lave noire provenant des environs d’'Atami. 5 66 HISTOIRE NATURELLE Les documents nous manquent sur l'importance des richesses minérales du Japon, mais elles doivent être grandes, à juger par les matériaux qu'on voit employés. Il est très difficile de se procurer des renseignements auprès des Japonais, avec la défiance qui perce, en dépit de tous les traités, dans les rapports des autorités du pays avec les étrangers. Parmi les métaux, le cuivre est le plus commun. Le bas prix auquel on le vendait a été cause que des quan- tités considérables ont été exportées ; le gouvernement en empêche l’exportation aujourd’hui. L'or se rencontre dans plusieurs provinces, mêlé quelquefois aux minerais de cuivre ; on en recueille aussi par le lavage des terres. La province de Sado, dans le nord de Nipon, celle de Surunga dans le sud, ont été pendant longtemps en pos- session des mines les plus riches ; mais déjà au temps de Kæmpfer, elles commencaient à s’épuiser. L'argent est commun, et, jusqu'à ces dernières années, sa valeur était considérée comme presque aussi grande que celle de l’or, ce qui a donné lieu à d'avantageux coups de commerce au profit des étrangers, dans les premiers temps de l'ouverture des ports. La province de Boungo, sur l’île Kiou-Siou, a des mines d'argent ; elle produit aussi de l’étain, mais ce métal est peu employé. Les trois provinces de Mimasaka, Biojou et Bizen, dans la partie sud de Nipon, sont riches en fer excel- lent (1). On dit qu’anciennement ce métal était estimé par les Japonais presque à l’égal du cuivre ; les outils de fer étaient même vendus plus chers que ceux de cuivre ou de bronze. D'après Kæmpfer le mercure viendrait de Chine et (1) Kæmpfer. DU JAPON. 67 serait d’un prix trèsélevé; d’autresauteurs plus modernes disent, au contraire, que le mercure n’est pas rare au Japon, et Kæmpfer lui-même parle du cinabre naturel « qui est très beau et se vend beaucoup au-delà de son poids en argent. » Le soufre est extrêmement abondant, ce qui n’a rien d’étrange dans une contrée aussi essentiellement volca- nique. Dans quelques districts, il se trouve par couches épaisses où l’on peut le ramasser à la pelle comme du sable. Sir Ruth. Alcock a visité les mines de plomb qui sont à quelques lieues de Hakodadi, dans l’île de Yèzo. Elle lui ont paru très riches ;, mais, comme dans toutes les mines que les Européens ont pu voir, les procédés d’ex- traction sont très primitifs et très imparfaits. Tout le sel employé au Japon provient de la mer. Les terres propres à la fabrication de la porcelaine sont communes, et la variété des produits dénote qu’il y en a de différentes qualités. La mode a donné aux por- celaines du Japon (comme à celles de la Chine) une valeur bien au dessus de celle qu’elles méritent réelle- ment, et, de jour en jour, les marchands japonais aug- mentent les prix de ces objets. Les principaux lieux de fabrication sont la province de Fizen près de Nagasaki, celle de Satzouma dans le sud de Kiou-Siou, et celle de Kanga dans le milieu de la partie N. de Nipon. Les pote- ries communes mériteraient certainement plus d’atten- tion: il y en a de très remarquables, et par leurs formes et par le grain de la pâte. Dans les boutiques de Yèdo, d’Osaka et de Yokohama, on voit souvent exposées de belles agathes, des corna- lines, du jaspe, des colliers de grosses boules de cristal de roche. Cette dernière pierre ne doit pas être rare, à en juger par son prix modéré. 68 HISTOIRE NATURELLE L’archipel Japonais est riche en houillères. Les pro- duits de celles de Kiou-Siou, dans les provinces de Sat- zouma et de Fizen, sont les plus connus des Européens. En général, les produits des différentes mines ont le même aspect : le charbon est lamelleux, ressemblant plus ou moins à des ardoises qui seraient noires. L’ex- ploitation est entre les mains des Japonais qui ne font, à vrai dire, que gratter la surface. Il est à supposer qu'une exploitation plus profonde et mieux entendue donnerait de meilleurs produits. Ou trouve à Nagasaki de grands approvisionnements des différents charbons qui sont donnés par les princes japonais aux négociants étrangers, en paiement de mar- chandises fournies, ou bien vendus par les agents de ces princes. Le prix de ces charbons est très bas com- paré au prix du charbon apporté d'Angleterre (1). Les bonnes qualités peuvent être employées, avec une nota- ble économie, dans la navigation à vapeur, lorsque la vitesse à obtenir n’est pas une condition impérieuse. D'ailleurs, ainsi que je viens de le dire, il est à supposer que la qualité s’améliorerait si on arrivait aux couches plus profondes: d’un autre côté les prix augmenteront, sans doute avec la demande ; mais ils seront toujours inférieurs à ceux du charbon venant d'Europe (2). L'empire japonais, occupant une grande étendue en latitude (du 30° au 41%° degré environ), et ayant un sol (1) 6 à 7 piastres mexicaines, soit 36 ou 42 fr. la tonne, au lieu de 19 piastres, soit 114 francs. On trouve même du char- bon à 2 piastres la tonne, mais ses qualités sont trop inférieures pour qu’on puisse l’employer sur des steamers. (2) On trouvera à la fin du mémoire, Note À, les remarques . auxquelles ont donné lieu les principales expériences faites sur les charbons japonais à bord des navires de la division navale française, en 1866 et en 1867. DU JAPON. 69 aussi accidenté, montre naturellement d'assez grandes différences de climat. Dans le Nord, les hivers sont très froids et très rudes, les étés courts avec quelques fortes chaleurs malsaines. Dans tout l’archipel, il pleut fré- quemment à toutes les époques de l’année, mais princi- palement pendant les mois de juin, juillet et août. A Nagasaki, l'hiver est très doux, à peine sensible. Il n'en est pas de même à Yokohama : pendant deux hi- vers consécutifs, nous y avons vu fréquemment de la neige ; la surface des rizières et des petits étangs était couverte d'une couche de glace presque capable de porter des patineurs ; mais, en compensation, on a, dans cette saison, des séries de beaux jours avec un ciel pur, un soleil si brillant que ce n’est que le matin et le soir que l'on sent réellement le froid. Les mois les plus agréables sont octobre et novembre : alors les côteaux, rafraichis par les pluies de l'été, étalent leur verdoyante parure ; les moustiques, qui sont une horrible calamité pendant les chaleurs, ont disparu. Quelquefois à la fin de novembre, une petite gelée blanche perle sur l'herbe: le ciel est pur : on respire à pleins poumons un air vif. Rien de réparateur comme le climat de Yokohama de- puis le mois d'octobre jusqu'au mois d'avril, surtout lorsqu'on y arrive énervé par un long séjour en Cochin- chine ou par un été passé à Shanghaï. On observe ce- pendant, dans les premiers mois de l’année, de nom- breux cas de variole qui ont quelquefois un dénouement fatal. Le choléra a fait aussi de grands ravages au Japon, surtout pendant les premières années qui ont suivi l’ou- verture des ports : aussi les Japonais n’ont pas manqué d'attribuer l'importation du fléau aux étrangers ; cepen- dant il est prouvé que ce n'était pas sa première visite. D’après les observations faites à Yèdo par le lieute- nant Robinson, la hauteur barométrique oscille, pen- 70 HISTOIRE NATURELLE dant l’année, entre 752 "/, et 763 "}.. Le thermomètre varie de — 3° centigr. à + 21°, en moyenne ; cepen- dant, dans les jours les plus chauds de l'été, il varie, à l'ombre, de + 21° à 29°; — pendant la nuit, il marque souvent au-dessous de 21°. À cette époque, la chaleur directe du soleil produit un effet bien moins pénible que celui qu’on éprouve sur la côte voisine de Chine. Les difficultés de la navigation semblaient venir en aide aux gouvernants pour maintenir le Japon dans l'iso- lement. Outre les écueils qui, par places, hérissent les côtes, le temps y est extrêmcinent variable: les coups de vent y sont communs en toute saison. Cette variabilité du temps est due, sans doute, au relief accidenté des terres et aux courants qui sillonnent la mer dans les environs. Un de ces grands courants, que les Japonais connaissent bien sous le nom de Kouro-Siwo, le fleuve noir, à cause de la teinte plus foncée de ses eaux, est analogue au Gulf-Stream de l'Atlantique : il amène, sur les côtes méridionales du Japon, les eaux chaudes de l'Indo-Chine. Il n’est pas sans influence sur la marche des Typhons. Outre des coups de vent à direction fixe, on a encore à redouter ces météores. On est exposé à leur fureur depuis la mi-août jusqu’à la mi-décembre : nous en avons fait la triste expérience. Sur la côte orientale du Japon, les vents d'Ouest et de Nord-Ouest dominent du mois de janvier au mois de mai; pendant ce dernier mois, on a des brises varia- bles. Du mois de juin au mois d'août, les vents sont Est, E.-N.-E., quelquefois S.-E. De septembre en décembre, ils soufflent de l'Ouest et du N.-0. Si le mois d'octobre est agréable pour les personnes qui résident à terre, il est le plus mauvais pour les navigateurs à cause de la variabilité du temps. DU JAPON. 71 IL FLORE. — AGRICULTURE. — HORTICULTURE. Le voyageur qui vient de quitter les eaux boueuses du Yang-tsé-Kiang, ou les côtes rocailleuses et arides de la Chine méridionale, et qui arrive à Nagasaki, par exemple, ne peut contenir son admiration à la vue de ces paysages pittoresques, encadrés par des eaux bleues, ornés de la plus brillante verdure, et cela quelle que soit la saison. Les quatre cinquièmes des plantes qui poussent spontanément au Japon, gardent leur feuillage toute l’année, et la plupart des arbres sont dans le même cas, de sorte que, même en hiver, la campagne est tou- jours parée. La douceur du climat de Nagasaki permet le déve- loppement presque complet d'espèces tropicales à côté d'autres qui semblent propres à des latitudes moins chaudes. Plus au Nord, à Yokohama par exemple, il n'en est plus tout-à-fait de même : cependant on y voit des forêts de bambous magnifiques à côté de bois de pins et d’autres arbres résineux dont la présence rap- pelle involontairement une idée de froid. Ce qui frappe surtout, c’est la grande quantité d’es- pèces de plantes analogues, sinon tout-à-fait identiques, à des espèces communes en Europe. Sur les bords des chemins on rencontre, dans la saison convenable, des pâquerettes, des chardons, l’oseille sauvage, la doque, la petite violette sans odeur, etc. Les champs étalent des cultures de froment, d'orge, de seigle, de navets et d’autres végétaux cultivés dans notre pays. Nous 72 HISTOIRE NATURELLE avons été frappés de cette ressemblance avec la végéta- tion européenne dans la plaine de Hiogo. D'un autre côté, on peut dire que la végétation japonaise a aussi envahi l’Europe dans une certaine mesure. Les Camel- lia tiennent une grande place dans l'ornement de nos serres, les Hortensia font des bosquets dans tous les jardins, l’Aucuba J'aponica, plusieurs espèces d’Azalées, peuplent nos squares et nos promenades. Les bambous du Japon réussissent au-delà de toute espérance ; on peut s’en convaincre sans sortir de Cherbourg, où les diverses espèces poussent visoureusement dans quel- ques jardins ; aussi rien neserait plus facile à réalisér que le vœu, émis par un horticulteur, d’en faire de belles avenues. On ne doit pas s'attendre à trouver ici un tableau complet de la Flore japonaise, ou du moins de ce qu’on en connaît par les observations de Kæmpfer, de Thun- berg, de Siebold, et les herborisations plus récentes de M. Veitch qui accompagnait sir Rutherford Alcock. Je me contenterai d’énumérer les végétaux qui nous ont le plus frappé et qui déterminent la physionomie botani- que du pays. Les personnes qui veuleut en avoir une idée plus complète, sans cependant se lancer dans les études approfondies de Siebold, trouveront à satisfaire leur curiosité dans les articles que M. Veitch a écrit à la suite du livre de sir R. Alcock (1). On y trouve, sous une forme concise, une foule d’intéressants détails dont nous avons pu constater la fidélité. (1) La capitale du Taïcoun, récit d’une résidence de trois ans au Japon, par sir Rutherford Alcock, ministre plénipoten- tiaire de S. M. B. au Japon, 1863. Cet ouvrage, pour tout ce qui regarde les mœurs des Japo- nais, les descriptions des localités, est une véritable photographie. DU JAPON. 73 Quelques mots d’abord sur l’agriculture qui est l'oc- cupation principale des classes inférieures de la popu- lation. Le riz fait le fond de la nourriture; aussi est-il cultivé sur une grande échelle, non-seulement dans les vallées abondamment arrosées, mais encore sur les flancs des collines où certaines variétés poussent très bien. Quel- ques-unes servent principalement à la distillation d'une liqueur alcoolique, le sakr. J'ai déjà parlé des belles récoltes d'orge et de froment qu'on fait sur le terreau noir des côteaux de Yokohama. L'orge sert principalement pour le bétail. Le millet, avec lequel on confectionne de nombreuses pâtisseries, compte cinq variétés. Les autres cultures importantes sont : le seigle, une espèce de coton her- bacé, plusieurs espèces de haricots, de pois et de fèves, la navette des graines de laquelle on tire beaucoup d'huile, le chanvre, le tabac. Le thé est peu cultivé à Yokohama ; il l’est davantage du côté de Nagasaki et sur les bords de la Mer Intérieure. À Nagasaki, des négociants européens ont installé quelques belles usines pour sa préparation. Presque tous les produits sont expédiés aux Etats-Unis d'Amérique. La plante de thé vient très bien à l’état sauvage, dans les montagnes. Pour tous les travaux de l’agriculture, on n’emploie que les outils les plus simples : la bêche et la houe ; les charrues, du modèle le plus primitif, sont très rares. Ce qui distingue les cultures japonaises entre toutes, c’est la propreté avec laquelle elles sont tenues; les pays les plus avancés en agriculture pourraient prendre des lecons dans ces campagnes. Pas une pierre, pas une mauvaise herbe : les premiers botanistes venus au Ja- pon se plaignaient de ne pas trouver de plantes spon- 7h HISTOIRE NATURELLE tanées, tant elles sont arrachées avec soin! Dans les plaines de Hiogo et d'Osaka, que nous avons vues, au mois de mai, couvertes des moissons les plus riches, un sentier sablé, soigneusement entretenu, séparait chaque sillon de son voisin. L'engrais le plus communé- ment employé est l’engrais humain, à l’état liquide : on se sert aussi de fumier de cheval et un peu de varech. On fait venir aussi, en abondance, des légumes et des racines, des betteraves, un peu de faro (Arum esculen- tum) et d’ignames, la patate douce, la pomme de terre, le raifort, une espèce de lis dont on mange la racine, des oignons, l’ail, l’aubergine, la tomate, etc. etc. Les navets atteignent une taille énorme, mais ils manquent de saveur, comme tous les légumes du reste. Il en est de même des fruits : on retrouve auJapon presque tous les arbres fruitiers de l'Europe, mais tous les fruits sont mauvais. Les arbres ne sont améliorés ni par la greffe, ni par d’autres méthodes. Les cerises n’ont que le noyau ; les pommes sont très petites : avec une belle apparence, les poires sont dures et n’ont goût que d’eau; les fraises etles framboises qui poussent dans les bois sont insipides. Le raisin est bon, mais tel qu'il est on ne pourrait en faire du vin: il ne sert qu’à faire, confit dans le sucre, d’excellentes dragées. Par des soins et de la méthode, on arriverait, sous le climat du Japon, à avoir tous nos fruits d'excellente qualité. Le meilleur fruit est celui du Kaki (Diospyros Kaki) qui a la grosseur, et à peu près la forme, d’une belle pomme jaune d’or. Sa pulpe savoureuse, excellente à manger fraîche, rappelle, quand elle est séchée, les figues sèches de Provence. Ce fruit ne parvient à matu- rité qu'après le milieu de l'automne, alors que les feuilles sont tombées: l’arbre avec son tronc peu élevé, sa cime arrondie, a l'apparence d'un pommier. DU JAPON. To Les Japonais sont amateurs de jardinage. Chaque mai- son de paysan a son jardin dont les fleurs sont vendues dans les villes. Dans ces dernières, chacun trouve moyen d’avoir, dans quelque coin de sa demeure, un jardinet avec un gazon, des rochers, un étang , une rivière, des ponts rustiques, le tout en miniature. Quelques petits arbres résineux taillés avec soin, des arbres nains dont le tronc noueux et les branches contournées simulent des arbres arrivés à l'extrême vieillesse, des bambous nains, une touffe de Dracæna, un pied de Cycas, un ou deux petits palmiers en éventail, complètent ce paysage lilliputien. Les Japonais surpassent peut-être les Chinois dans la préparation des arbres nains: rien de joli, de mignon, comme leurs petits pêchers, leurs pruniers, hauts seulement de quelques pouces, et tout couverts de fleurs. Comme les animaux domestiques sont toujours nourris à l’étable, les clôtures ne sont pas nécessaires dans les champs; cependant on en voit autour des habitations, formées de jeunes Thuya, ou de charmilles taillées avec un soin méticuleux, comme le sont quelquefois les haiès d’aubépine de notre pays : je me demande si c’est aux Hollandais que les Japonais doivent cette manière de tailler les haies, ou si elle est venue du Japon en Hol- lande, et par suite en France et en Angleterre. Les fleurs du Japon sont, en général, sans odeur. Le nombre des plantes à fleurs brillantes n’est pas aussi grand qu'on serait tenté de le croire, mais l'abondance et la variété du feuillage compensent ce défaut. Le pays est ondulé, alternativement par collines et par vallons : ceux-ci sont cultivés, celles-làa souvent incultes, et c’est là que le botaniste doit diriger ses recherches. Passons rapidement en revue les principaux végétaux qu'il y rencontre. 76 HISTOIRE NATURELLE On compte, aux environs de Yokohama, cinquante espèces de fougères, parmi lesquelles on reconnaît sur- tout les genres: Pteris, Cheilanthes, Adianthum, Wood- wardia. Cinq espèces de Bambous. Dans les lieux bas et humides, des Scirpus, des Carex. Le Nelumbium speciosum couvre de ses larges feuilles et de ses belles fleurs roses, les étangs des environs de Yèdo, les fossés du château des Taïcouns et les pièces d’eau des temples de Kamakoura. A Nagasaki, la douceur du climat permet d’avoir des Bananiers et des Cannes à sucre ; mais je doute que ces végétaux donnent des produits qu'on puisse employer. Le sucre, dont les Japonais font un grand usage, venait de la Chine et des îles Liou-Tcheéou, qui dépendent du prince de Satzouma. Des Palmiers à feuilles en éven- tail montrent leur feuillage tropical auprès des arbres des zônes tempérées. Il en est de même des Dracæna, du Cycas revoluta, des Balisiers, qui sont cultivés comme plantes d'ornement. Ces plantes sont moins com- munes à Yokohama. Plusieurs espèces de Lis, parmi lesquelles Lilium auratum, acclimaté aujourd’hui en Europe. Les bulbes de quelques lis sont très employés dans la cuisine Japonaise. Diverses espèces d’Iridées et d’Orchidées. Le genre Laurus est représenté par plusieurs espèces dont le feuillage, toujours vert, contribue à l’ornement du paysage. La plus belle et la plus utile sous le rapport du produit, est le L. camphora dont on rencontre, pres- que toujours, de magnifiques échantillons dans le voisi- nage des temples. À Nagasaki, au fond du port, un bois de camphriers fait l'admiration de tous les voyageurs : DU JAPON. 77 quelques-uns de ces arbres ont près de quatre mètres de tour à leur base. Plusieurs espèce d’Amaranthes. Le Celsia cristata et le C. pyramidalis se voient dans tous les jardins. M. Veitch signale trois Oliviers, le Jasmin, le grand Frène (Fraxinus cæcelsior),un Troène (Ligustrum japo- nicum), le Paulownia imperialis. Citons encore : un grand nombre de Convolvulus. — Le Sésame (cultivé). — Une Pervenche. — Le Lau- rier-rose. — Diverses variétés de Rhododendrons et d'Azalées. Il est difficile de voir quelque chose de plus riche que les côteaux couverts, au printemps, de ces belles fleurs, ordinairement roses et rouges, auxquelles se mêlent les boules roses, blanches, ou bleu-verdâtre des Hortensias. Gardenia florida. — Deux espèce de Viburnum. — Cornus officinalis. — Aucuba Japonica, la plante peut- être la plus commune des environs de Yokohama où elle étale son riche feuillage dans tous les chemins creux. — Hedera helix, le lierre commun, qui enlace tous les troncs d’arbres, comme chez nous. — Aralia Japonica. Clématite, 2 espèces. — Pivoine, plusieurs variétés. — Magnolia, 2 espèces. — Ilicium, 3 espèces. — Ber- beris Japonica. — Nandina domestrca. Une grande variété d’Erables, avec des différences de feuillage. L'un d’eux, le véritable érable japonais, Mo- midsi des indigènes, est un arbre d'ornement. Hypericum, plusieurs espèces. Citronniers, Orangers. La province de Ksiou, dans le sud de Nipon, est renommée pour ses oranges. Le Thé, ai-je déjà dit, est peu cultivé aux environs de Yoko- hama. Les Japonais en font une consommation consi- dérable, et on commence à en exporter beaucoup, surtout pour les États-Unis, 78 HISTOIRE NATURELLE Les Camellias sont ici des arbres, quelquefois hauts de 10 à 12 mètres, qui forment des haies, des bosquets entiers. Bien que leurs fleurs soient simples, elles font un effet magnifique, avec leur belle couleur rouge, sur le vert foncé et luisant des feuilles. Aux mois de février et de mars, époque de la floraison, les camellias rendent la campagne splendide à voir. Ternstroëmia Japonica. Geranium, 2 espèces. Hibiscus rosasinensis.— Hibiscus (species), employé pour la fabrication du papier. Hydrangæa Hortensia. — Rubus, plusieurs espèces. Spiræa, id. Sophora J'aponica, arbre magnifique quand il est cou- vert de ses fleurs violettes ; le bois est excellent pour l’ébénisterie. Arachis hypogea, cultivée. — Indigofera… id. Rhus vernix, dont la sève fournit la laque ; on retire de l’huile de la racine. — Rhus succedaneum, produit la cire végétale. Ilex Fortuni. Plusieurs arbres de la famille des Pittosporées, dont les noms me sont inconnus. Épurge, la même qu’en Europe? — Buxus semper- virens. Ficus, plusieurs espèces. — Murier, cultivé pour la nourriture des vers à soie. — Broussonetia papyrifera, employé dans la fabrication du papier. Planera acuminata, Orme du Japon, arbre d’orne- ment, excellent bois de construction. — Ulmus, 2 ou 3 espèces. Alnus, 2 espèces. M. Veitch cite plusieurs espèces de Chénes encore in- DU JAPON. 79 déterminées, qui ont de nombreuses variétés. Le bois de toutes est excellent pour les constructions. Les noms des trois espèces le plus fréquemment employées sont : Shi-rong-a-shi, Acang-a-shi et Ca-shr. Ces arbres pa- raissent propres au Japon et aux petites îles voisines. « Il n’y a sans doute pas, dit M. Veitch, de contrée » au monde qui, sur la même étendue, présente une » aussi grande variété de Conifères que le groupe » d'îles composant l'empire du Japon. Depuis Nagasaki, » au Sud, jusqu’à Hakodaki, dans le Nord, les Conifères » sont partout abondants, et comme, jusqu’à présent, _» iln’a été permis aux étrangers d'explorer qu’une très » petite partie des îles, il est plus que probable que les » nombreuses chaînes de montagnes de l'intérieur pro- » duisent un grand nombre d'espèces entièrement nou- » velles. » Les Japonais aiment beaucoup les arbres verts et ils prennent beaucoup de peine pour les faire venir et pour les conserver. Les bords des routes sont ordinairement plantés d’arbres de cette grande famille. Pinus Masso- niana, Pinus densiflora, Cryptomeria Japonica, Thuyopsis dolabrata, sont les espèces communément employées. M. Veitch donne une liste de trente-cinq Conifères, dont quelques uns, entièrement nouveaux, ont été dé- couverts par lui dans son excursion au Fousi-Ama. Parmi ces derniers citons : Abies Alcoquiana, croissant sur les FE de cette montagne à une altitude de 2000 à 2500 *. Taille de 30 à 35". Abies tsuga (Itsuga des Japonais), id. Abies leptolepis (Fousi-matsou), l'arbre qui croit le plus près du sommet du Fousi-ama, à une altitude de 2500 à 2800". 80 HISTOIRE NATURELLE Abies Vertchii. Altitude : 2000 à 2500". Plus de 30" de hauteur. Communs aux environs de Yokohama et de Yèdo : Biota orientalis— BiotaJaponica, arbuste cultivé dans les jardins. — Cephalotaxus drupacæa — C. peduncu- lata — C. umbraculifera. — Cryptomeria Japonica, Seunir des Japonais, Cèdre du Japon, l'essence la plus répandue dans tout l'empire où elle est partout très-com- mune; elle’ atteint une hauteur de 30%. — Juniperus Japonica. — J.rigida, commun surtout dans les mon- tagnes de Hakoné et près d’Atami. Pinus densiflora (Aka-matzou) — Pinus Massoniana (Weé-matzou), tous deux très-communs ; le bois est em- ployé dans les constructions. — Pinus parviflora. Podocarpus maki (maki, des Japonais), arbuste d’or- nement, employé pour faire des haies — Podocarpus Japonica, — P. Macrophylla (Fou maki). Relinispora obtusa (Hinoki),un des plus beaux arbres du Japon; bois excellent. — R. pisifera — Scyadopitis verticillata (Koya maki). Pin parasol, espèce nouvelle. Taxus tardiva — T. cuspidata. Thuyopsis dolabrata (Aseu-naro); se trouve dans les montagnes de Hakoné, dans le nord de Nipon, et à Ha- kodadi, dans l’île de Yèzo. On cultive beaucoup cette espèce qui sert à faire des haies aux environs de Yoko- hama. Je pourrais citer d’autres Conifères, mais je renvoie à la note de M. Veitch, dans l'ouvrage cité. On y trouvera les noms japonais des diverses espèces, une description sommaire et les usages auxquels les différents arbres sont employés. Ceux qui frappent le plus le promeneur, à Yokahama, sont les deux Pins Aka-matzou et Wé-mat- zou qui rappellent tout-à-fait, par leur aspect, le pin DU JAPON. 81 sylvestre d'Europe, le Seunri, remarquable par sa grande taille et son tronc tout droit, l'Aseu-naro, le Hi- noki; l'Imou kaia (Cephalotaxus pedunculata) est plus rare. Le Japon est une région classique pour les plantes marines, d’après tous les auteurs; mais ce qu'ils ont dit à ce sujet me semble ne devoir s'appliquer aux points que j'ai visités que dans une très faible mesure. A Yoko- hama, quelques Sargasses, des Ulves que les habitants du littoral font sécher, et dont ils usent comme de con- diments, voila à-peu-près tout ce qu'on voit en se pro- menant au bord de la mer. Nagasaki n'est guère plus riche, Hiogo et Osaka non plus. À mon grand regret, malgré de nombreuses recherches, je n'ai pas trouvé à Nagasaki l'algue signalée par Tilesius, et qui a, dit-on, la forme d’une corbeille, ou d’une marmite reaversée (1). Le Nord du Japon paraît être beaucoup plus favorisé : les algues, de grandes Laminariées, sont l'objet, sous Île nom de sea-weed , d'un important commerce avec la Chine, où les navires Européens en portent aujourd'hui beaucoup qu'ils vont prendre à Hakodadi. FAUNE. Les animaux domestiques, dont je parlerai d'abord, sont peu nombreux. Les Japonais ne mangent pas de viande de boucherie, par tradition ou par préjugé reli- gieux, de sorte qu'ils n’élèvent de bœufs que pour l'agri- culture ou pour les transports. Ces animaux ne sont (1) Talarodictyon Tilesii Endi. Cette plante, trouvée à Naga- saki, mêlée à d’autres Algues, après un bouleversement dû à des phénomènes volcaniques, n’a jamais été revue. (Kützing, Spec. Alg. p. 512). 6 82 HISTOIRE NATURELLE guère employés qu'à ce dernier usage. Les Bœufs du Japon sont petits, trapus, ordinairement de couleur noire. Aux environs de Yokohama, le nombre en est très restreint ; on en voit davantage à Hiogo et à Nagasaki. De même qu’en Chine et en Cochinchine, on ne fait au- cun usage du lait. Les Chevaux, assez nombreux, ne servent guère non plus que pour les transports. Sauf quelques employés du gouvernement, quelques officiers, personne ne monte à cheval au Japon. La race des chevaux est vilaine ; leur tête est grosse, leurs hanches étroites, leur robe ordinai- rement noire, leur taille moyenne. Il y aurait cependant moyen d'améliorer cette race, ainsi que le démontrent des essais qui ont réussi à des résidents européens. Les Chèvres sont connues des Japonais, mais ils n’en élèvent pas, si ce n'est par curiosité, considérant ces animaux comme nuisibles à l’agriculture. Les Moutons étaient inconnus avant l’arrivée des étrangers ; ils ne réussissent pas aux environs de Yoko- hama à cause de Fhumidité des pàlurages. On ne les connait pas encore dans les provinces de l'intérieur, pas plus que les Pores domestiques. Il y a une variété de Chiens qui rappellent les King-Charles par leur petite taille et leurs formes en général, et qui ont une physionomie étrange, avec leur nez relevé au point d'être renversé en arrière et leurs gros yeux à fleur de tèle. Ces animaux, très recherchés des amateurs, sont l’objet d’un commerce important. Du reste, dans toutes les villes du Japon, on voit de nom- breuses boutiques de marchands d'animaux où l’on vend des chiens, des chats, des souris blanches, des singes, . des poules, des pigeons, des oiseaux de toute espèce. Les Chats ont presque tous la queue cassée et con- DU JAPON. 83 tournée sur elle-même : ce défaut se perpétue de géné- ration en génération. Cette particularité de la queue cas- sée, recoquevillée ou simplement écourtée, se retrouve chez les chats de la Chine, de la Cochinchine et de Siam. Les oiseaux de basse-cour, peu nombreux, sont les Poules et les Canards dont il existe plusièurs variétés. La Faune du Japon est beaucoup moins connue que la Flore. Dans un pays aussi bien cultivé, où il y a aussi peu de terrain perdu, les animaux sauvages sont rares, surtout auprès des villes, et, jusqu’à présent, les natu- ralistes n'ont pu voir que les environs de ces dernières, dans un court rayon. Il est hors de doute qu'un zoolo- giste, qui pourrait visiter l'intérieur du pays, serait récompensé de ses peines : jusqu’à présent il n’a guère d'autres ressources, en dehors de ses courses limitées, que les boutiques des marchands d'animaux curieux qui sont assez communes, et les livres d'histoire naturelle japonais, renfermant des dessins ordinairement très fidèles. Mammirères. — C’est surtout dans les ménageries, qu'on montre pour de l'argent dans les villes, qu'on voit les grands Singes à figure rouge, probablement la seule espèce du pays, remarquables par leur face couleur de chair. On y rencontre aussi très souvent un Ours noir qui vient, dit-on, des provinces du Nord. Les autres Car- nassiers, mentionnés dans les auteurs japonais, sont le Tanuki, probablement une espèce de Glouton, l'Ftoutz et le Tin, sans doute des Martes ou des Belettes. La Loutre marine se rencontre aussi quelquefois sur les côtes. Les Renards sont très communs: ils jouent un grand rôle dans la mythologie japonaise. « Le peuple, » dit Kæmpfer, les croit animés par le diable, ce qui » n'empêche pas de les chasser et de les tuer, parce 84 HISTOIRE NATURELLE » qu'on fait de leurs poils d'excellents pinceaux pour » écrire et pour peiadre. » Les Rats et les Sourissont nombreux. Les Lièvres sont communs sur les marchés. On y apporte aussi de petits Sangliers, des Daims, des Cerfs et des Chevreuils. C'est à-peu-près tout ce que je puis dire des Mammi- fères terrestres. Les anciens auteurs, Kæmpfer entre autres, parlent des nombreuses Baleines qu’on prenait surles côtes du Japon, principalement dans la partie méridionale de Nipon. Les choses ont bien changé depuis deux cents ans. Nous avons vu, tout au plus, deux ou trois Baleinop- tères (des Finbacks?) dans le golfe de Yèdo, et quelques gros Souffleurs, dans le détroit d’Akazi, dans la Mer Intérieure, sans pouvoir en préciser l'espèce ni même le genre. Les Oiseaux sont assez nombreux, mais il faut aller un peu loin des ports ouverts pour en trouver. Les pau- vres volatiles, laissés si tranquilles jusqu’à présent, sont aujourd'hui poursuivis à outrance parles chasseurs euro- péens. On trouve au Japon ces oiseaux de proie (du genre Circus ?) que l’on voit dans toute la Malaisie et jusqu’au continent Australien: sur les rades, où ils pêchent avec leurs serres les débris qui flottent sur l’eau, ils viennent se reposer dans le gréement des navires. Les Corbeaux sont extrêmement nombreux, surtout pendant les mois d'hiver, et leur croassement continuel est réellement insupportable. Les Moineaux, très communs, — plusieurs espèces d'Hirondelles, — d’autres Passereaux qui me sont incon- nus. A Nagasaki, nous avons vu en vente des Tourterelles DU JAPON. 85 et des Pigeons aux couleurs variées. Dans une excursion aux environs de Yokohama, une fois à quatre ou cinq lieues de la ville, nous trouvâmes à tuer, en très grand nombre, de gros Pigeons bruns, les mêmes quiabondent dans la plaine de Shanghaï, en Chine, et que nous avons retrouvés en Corée. Les Faisans sont très communs: on pouvait se donner ce mets de luxe, à bon marché, à Yokohama. Le Faisan ordinaire, le doré, l’argenté, se trouvent chez tous les marchands d'oiseaux: le bel Argus, au plumage ocellé à reflets cuivrés, est plus rare. Les Échassiers sont représentés par de nombreuses espèces, et le nombre des individus est assez considé- rable, par suite de l'espèce de protection qu'on leur accorde à cause des services qu'ils rendent dans les plaines et les vallées cultivées en riz. On y rencontre plu- sicurs espèces de Hérons, de Grues et de Cigognes, dont quelques unes sont énormes. Ces oiseaux jouent un grand rôle dans les légendesjaponaises et leur imageestrepro; duite dans tous les dessins, sur les panneaux des appar- tements, les boîtes de laque, etc. Une espèce de Pluvier est commune dans les rizières : sur le rivage, on trouve des représentants des genres Barge, Échasse, Ibis, Che- valier, etc. On y rencontre aussi des Goëlands, des Sternes, des Pétrels. Nous avons vu, en hiver, quelques Albatros blancs et quelques Fuligineux dans le golfe de Yèdo, mais ces deux derniers oiseaux m'ont paru être assez rares. Les marécages qui avoisinent Kawasaki, sur le chemin de Yokohama à Yèdo, servent de refuge à des Oies sau- vages grises, pareilles à celles que nous avons trouvées très nombreuses en Corée ; il est probable qu'elles dispa- 86 “HISTOIRE NATURELLE raîtront rapidement devant les chasseurs européens. Il y a encore une autre espèce d'oie, au plumage blanc, sauf le bout des ailes qui est noir foncé. Les Canards, les Sarcelles surtout, sont communs. Les étangs, qui entourent souvent les temples, sont littérale- ment couverts de ces jolis oiseaux qui jouissent là de la tranquillité la plus complète. Ces Palmipèdes ont été in- troduits en Europe, depuis longtemps déjà, sous les noms de Canards mandarins, Sarcelles du Japon, etc. REPTILES. — Dans les étangs qui sont aux environs des pagodes, on élève aussi des Tortues. Il y a, en outre, une tortue terrestre qui rappelle la Tortue grecque. Les Grenouilles foisonnent dans les rizières des envi- rons de Yokohama : il y en a plusieurs espèces, dont la plus répandue est noirâtre, avec quelques traits longitu- dinaux vert sombre, sur le dos. On trouve quelquefois (mais rarement), chez les marchands, des exemplaires de la Salamandre du Japon (Salamandra maxima, Schle- gel). Les Serpents ne sont pas communs ; je n’airencon- tré que deux ou trois fois une Couleuvre verdätre, la même qu'on voit dans le nord de la Chine : elle se tient quelquefois dans les arbres. On dit tous les serpents du Japon inoffensifs. L'IcarayoLoGie du Japonestlapartie de l'histoire natu- relle qui a été le mieux étudiée. Les Japonais se vantent toujours d’avoir commencé par être un peuple de pauvres pêcheurs ; le poisson fait le fond de la nourriture ani- male chez eux. Comme les observateurs européens rési- daient dans les ports de mer, les poissons formaient la masse la plus considérable des productions naturelles qu'ils pouvaient examiner. Pour ma part, je n’ai malheu- reusement pu étudier cette branche de la Faune japo- naise comme je l'aurais désiré : elle me promettait cependant un grand intérêt. DU JAPON. 87 Parmi les espèces de Poissons que le hasard m'a fait voir sur les marchés, j'ai pu remarquer des formes appar- tenant aux zones tempérées et d’autres essentiellement tropicales. La masse d'eaux chaudes amenées sur les côtes méridionales du Japon, par le Kouro-Siwo, doit apporter de la diversité dans la population ichthyolo- gique de ces parages ; les poissons du sud ne doivent pas être tous les mêmes que ceux qui habitent dans les eaux plus froides du courant polaire qui descend sur les côtes occidentales de l'archipel. Comme il arrive souvent dans les pays chauds, quel- ques espèces sont nuisibles. J'ai publié, à ce sujet, dans le Tome XIII des Mémoires de la Société Impériale des Sciences Naturelles de Cherbourg, 1867, page 142, quel- ques renseignements qui me viennent de l’un des prin- cipaux médecins japonais de Yokohama. Voici la liste des principales formes, des genres, que j'ai vus, tant à Nagasaki que dans le golfe de Yédo : Serran, plusieurs espèces. — Bar. — Sphyrène. Trigle. — Malarmat. Aspidophore (Cottus gjaponicus), à Nagasaki. Spare, ressemblant beaucoup à notre Brème de la Manche, (Pagellus centrodontus, Cuv.) — Un autre Spare, à teinte générale rosée, tacheté et perlé de blanc. (An Chrysophris calamara, Cuv.?, que nous avons trouvé à Hong-Kong et qui est signalé à Yokohama et à Nagasaki par Blecker.) Chrysophris sarba, Cuv. (?), trouvé également par nous à Hong-Kong. Le Tai, le poisson le plus estimé des Japonais, appar- tient également à la famille des Sparoïdes. La variété que l'on considère comme le véritable Taï est très rare, et, par suite, d’un prix excessivement élevé. 88 HISTOIRE NATURELLE Maquereau. — Thon : on voit d'énormes individus sur le marché de Yokohama. — Bonite (Scomber pelamys, L.). Ce poisson est signalé par les médecins japonais comme étant quelquefois dangereux : du reste, ce n’est pas seulement au Japon que cette remarque a été faite. Caranx. — Trichiure (Trichiurus savala, Cuv.), le même que nous avons trouvé dans le sud de la Chine et en Basse-Cochinchine. Zeus, ressemblant beaucoup au Poisson Saint-Pierre de nos mers. Muge. — Gobie, pl. espèces. Baudroie, une espèce très commune dans le golfe de Yèdo. Labres. — Un grand Scare noirâtre, avec des bandes verticales plus foncées. Dans les eaux douces, des Cyprins, des Carpes. On élève, dans des bassins et dans des vases, le Cyprin doré de la Chine et le Cyprin à triple queue. Saumon: en immense quantité dans l'ile de Yèzo, aux environs de Hakodadi. On le transporte, salé et fumé, dans tout l'empire. Hareng. — Barbue. — Turbot. — Congre. Tétrodon : sept espèces réputées presque toutes, sinon toutes, comme très dangereuses. Baliste (Monacanthus komuki, Blecker), également suspect, mais moins dangereux que les Tétrodons. On voit souvent, au marché de Yokohama, des Requins monstrueux : ils sont sans doute pèchés vers l’entrée du golfe de Yèdo. Je n'ai jamais entendu dire que des accidents soient arrivés dans la rade de Yokohama, où de nombreux baigneurs se jettent en pleine eau. Marteaux, presque aussi communs et aussi grands que les requins ordinaires. — Chiens de mer. — Milandres. DU JAPON. 89 — Emissoles, très communs à Nagasaki. — Ange. — Raie aux nageoires pectorales jaunes. | Les MoLLusquEs marins du Japon ont, en général, beaucoup de rapports avec ceux des mers d'Europe ; quelques espèces sont même tout-à-fait identiques avec des espèces de notre Océan Boréal. Les habitants pau- vres ramassent, à mer basse, de grandes quantités de Bivalves, des Vénus, des Mactres, des Bucardes. L’Awa- bi, espèce d’Haliotide, très commune à Hakodadi, a une coquille nacrée qui est l’objet d’un important commerce avec la Chine. — Le golfe de Yèdo fournit de grandes Huîtres excellentes. On trouvé cependant des formes qui rappellent les mers des pays chauds : des Cônes, des Murex, des Por- celaines. Les coquilles terrestres ne sont, paraît-il, ni très variées, ni très communes; les plus répandues sont : Helix Japonica, Helix quæsite. Les Seiches, les Calmars, les Poulpes sont communs, et tiennent une place importante dans les traditions du pays, les Poulpes surtout, dont on raconte des histoires aussi étranges que celles qu'un roman fameux a mises dernièrement à la mode chez nous. CRUSTACÉS.— Les Japonais donnent, en général, le nom de J'ébri aux Langoustes, aux Crevettes etaux Palémons. Quelques représentants de ce dernier genre atteignent presque la taille des jeunes Homards. Les Langoustes, excessivement communes, jouent presque un rôle reli- gieux. A certaines époques de fêtes, chaque maison montre au moins une Langouste cuite au-dessus de sa porte, en souvenir du temps où les Japonais n'étaient que de simples pêcheurs. Ces Langoustes ne me parais- sent pas sensiblement différer des nôtres. 90 HISTOIRE NATURELLE Parmi les Crabes, citons d’abord le Macrocheira Kæmpferi, Dehaan, Sima-gant des Japonais, le plus grand des crabes connus, qui se rapproche du genre Maia. Burger prétend en avoir vu dont les pattes éten- dues mesuraient près de trois mètres d'envergure. J'en ai possédé un de cette dimension que je comptais offrir au Muséum d'Hist. nat. de Paris ; mais, ayant été obligé de m'absenter du Japon pendant quelque temps, je ne l'ai plus retrouvé à mon retour. Je n'avais pas eu le temps de le préparer avant de partir ; il est probable qu’on l'aura jeté pour cause d'infection. Ce grand crabe ne doit pas être commun, car les Japonais de Yokohama regardaient le mien avec presque autant de curiosité que nous. Il habite les grands fonds, et c’est par ha- sard que les pêcheurs le retirent avec leurs filets. I en est de même du Chorinus armatus qui se rapproche aussi des Maias, de l'Acanthodes armatus (Crabes pro- prement dits) qui a été rencontré sur les côtes orien- tales de Nipon. Les médecins japonais signalent, dansle golfe de Yédo, un petit crabe velu,appelé Bengné kégnani, qui est très malsain, dit-on. Je n'ai pas d’autres renseignements sur ce Crustacé. L'ENTOMOLOGIE du Japon a été, pendant les dernières années, l’objet d’études suivies ; mais jusqu’à présent, il n’y a point eu, que je sache, d’autres publications que celles de Siebold. M. KR. Fortune a découvert de nou- velles espèces de Papillons, de Cerfs-volants et de Carabes. On peut se procurer à Yokohama, chez les marchands, de beaux échantillons entomologiques bien conservés dans des boîtes. Pendant l'été, à l’époque des pluies, les Moustiques sont intolérables à Yokohama, beaucoup plus génants que dans la plupart des pays chauds. DU JAPON. 91 L'insecte le plus intéressant du Japon est le Ver-à- soie, source du plus grand revenu de l'empire par le temps qui court, et le salut de notre industrie séricicole aux aboiïs. Vingt-et-une provinces de Nipon produisent de la soie : elles sont situées entre 30° et 41° de latitude, et 135” et 141° de longitude. Leur produit est plus que le double de celui de la France, ou de celui de l'Italie et de l'Espagne réunies. On espère pouvoir exporter beau- coup de soie des ports qui doivent être ouverts sur la côte N.-0. de Nipon, Niegata, Sado, etc. L'étude des insectes a été faite avec soin (relativement bien entendu) par quelques Japonais. Un médecin attaché au dernier Taïcoun, M. Korimoto, a la réputation d'un entomologiste distingué. Son père lui a laissé une série de dessins qu’il continue, représentant les insectes du Japon. D’après les personnes qui ont vu les albums de M. Korimoto, ces dessins seraient d’une fidélité irré- prochable. Aux environs de Hakodadi, on trouve, sur le bord de la mer,de grandes quantités d’Ilolothuries qu'on prépare comme le tripang des Malais pour vendre aux Chinois. Tel est, à grands traits, lerésumé des observations que j'ai pu faire sur l'histoire naturelle courante du Japon. La somme de ces observations n’est pas grande, et le peu qu'il y en a est bien peu précis, bien vague; malheu- reusement je n'étais guère en situation d’en faire davan- tage, à mon grand regret. À peine ai-je pu voir quel- ques points du littoral de ce curieux et mystérieux empire; j'ai fait, il est vrai, de longs séjours sur certains points, mais mille obstacles, dont je n’ai point à parler ici, venaient s'opposer aux recherches que j'avais envie de faire. 92 HISTOIRE NATURELLE A mon grand regret aussi, je n'ai pas visité le Nord du Japon. J'aurais bien voulu aller à Hakodadi, espérant y voir des Ainos, probablement les plus anciens habitants de l'archipel, qui diffèrent considérablement des Japo- nais. Tout porte à croire que ces derniers sont le résultat d'une alliance entre les Chinois et les Aïnos, et ceux-ci étaient sans doute une variété des Tchouktchis, habitant le Nord de l’Asie, depuis l'embouchure de l’Anadyr jus- qu'au détroit de Behring. Les caractères physiques des Chinois dominent dans les Japonais actuels ; mais, sous le rapport des caractères moraux, les Japonais sont à une grande hauteur au dessus des Chinois. Ils ont de commun avec ces derniers, l'astuce et la ruse, mais ils ont de plus qu'eux la fierté, lecourage et une délicatesse, même exa- gérée, sur le point d'honneur. Les traits des Chinois se sont cependant modifiés chez les Japonais qui forment comme une race à part. Ils ont la tête grosse, le cou court, les cheveux noirs, le nez gros, les yeux généralement obliques, les dents grandes, mal rangées ; ils sont laids en un mot, et, par- dessus le marché, dans les classes supérieures princi- palement, la plupart sont couturés de variole, de scro- fules, d'humeurs froides, ete. Les femmes sont de pe- tite taille, mais gentilles, d'une gaîté et d'une vivacité extrêmes : on les a, avec raison, surnommées les Pa- risiennes de l’Extrême-Orient({). La langue japonaise ne ressemble en rien aux diffé- rents idiômes qu'on parle en Chine : ce n'est point une langue chantée, monosyllabique, hérissée de consonnes (1) Les images de femmes qu’on voit sur les ouvrages en la- que, sur les porcelaines, etc., ne peuvent donner qu'une idée très fausse des femmes Japonaises : sur ces peintures, on leur a fait des traits de convention. DU JAPON. 93 dures ; elle renferme, au contraire, beaucoup de voyel- les et de mots très longs. On se sert pourtant des carac- tères symboliques des Chinois pour l'écrire, bien qu'il existe des alphabets phonéliques également en usage, le Katagana et le Hiragana. Je ne m'étendrai pas davantage sur les Japonais, sur leur origine, leurs caractères physiques et moraux, et, par suite, sur leur état social; il y aurait des volumes à écrire là-dessus. La lecture de l’intéressant auteur que j'ai tant de fois cité, sir Rutherford Alcock, en apprendra beaucoup plus long que je ne saurais en dire. NOTE A. — Principales expériences faites sur les charbons du Japon pur les bâtiments de querre français, en 1866 et 1867, au point de vue du chauffage des steamers. 4° Charbon de Taka-Sima, île située près de Nagasaki. — « Ce charbon s'allume très vite et donne beaucoup de chaleur. » Il produit une fumée très noire et peut être classé parmi les » houilles grasses. Pour l’'employer avec eflicacité, ,jon doit sou- » vent passer le crochet entre les grilles pour dégager les scories » qui s’attachent à celles-ci. Les cendres sont noires et peuvent » être brûlées avec avantage, en les mélangeant avec du char- » bon. » 20 Charbon de Karratzou, partie Nord-Ouest de l’île de Kiou- Siou. — « Couleur gris foncé, maigre, très friable, tachant peu » les doigts, cassant sous le marteau par lits lamelleux. Contient des pierres calcaires et du sulfure de cuivre. Poids : 760 kilog. par mètre cube. Ce charbon s'allume très facilement et il lui » faut peu d’air pour brûler. La flamme est blanche et courte, » la fumée grisâtre et peu abondante. Ils’agglomère sur les grilles. » I] laisse 32 p.100 de résidus, dont 8 0/0 d’escarbilles et 24 0/0 » de mâchefer. » « Le mélange, moitié Cardiff, moitié Karratzou, donne un » mauvais chauffage ; la pression n’est maintenue que très dif- » ficilement ; la flamme est plus rouge, et la fumée plus abon- = 5 ” 2 2 9% HISTOIRE NATURELLE » » dante. Il faut plus d'air au mélange pour brûler que quand le Karratzou est seul. » « En comparant la consommation du Cardiff à celle du Kar- » ratzou,on trouve que eelle-ci est plus forte de 2/5, pour arriver = au même résultat. Les sulfures que contient ce charbon le rendraient dangereux à garder longtemps dans les soutes d’un navire. » 30 Charbon pris à Nagasaki, lieu d'origine incertain. — Aspect, cassure, friabilité du précédent; contenant de même des dépôts calcaires et des sulfures de cuivre. » « Allumage très facile; besoin de peu d’air pour brûler ; flamme blanche et longue; fumée grisâtre et abondante ; s'agglomérant sur les grilles. Résidus 0,224, dont 0,120 d'’es- carbilles et 0,104 de mâchefer. Ce dernier se colle sur les grilles sans les endommager. Léger: poids 750 kil. au mètre cube. » « À cause de sa légéreté, ce charbon occupe un plus grand volume que celui qui serait nécessaire pour un même poids de Cardiff, sa consommation est aussi beaucoup plus grande, » mais il est à croire que le chiffre donné, 30 0/0, est exagéré, 2e 2 “ - des erreurs ayant été reconnues dans le pesage. » 49 Charbon pris à Simonosaki.— « Couleur gris foncé, maigre, très friable, tachant peu les doigts, cassant difficilement sous le marteau, et contenant beaucoup de calcaires et de sulfures de cuivre. Poids : 770 kil. par mètre-cube. S’allume très faci- lement et ne demande que peu d'air pour brûler. La flamme est blanche et longue : elle dépose, sur les cielsdes fourneaux, une couche blanche, épaisse de 0,001 environ. Fumée noire » et abondante. Résidus : 27 0/0 d’escarbilles et 20 0/0 de mâche- » fer. » 89 Charbon de Karratzou, embarqué à Nagasaki sur la Guer- rière. = = ” = Æ = « Charbon bitumineux et sulfureux, s’allumant très facile- ment et brûlant très vite avec une longue flamme blanche, n’exigeant qu’un tirage ordinaire pour la combustion. Il pro- duit une fumée très noire avec beaucoup de suie. Pendant la combustion, il se couvre d’une cendre blanche. Poids : 840 kil. au mètre cube » La division navale à expérimenté également, à la même époque, DU JAPON. 95 du charbon de l’île Formose et du Nord de la Chine. Disons quelques mots des résultats de ces épreuves, comme termes de comparaison avec celles qui ont été faites sur les charbons du Japon. Charbon de Kelung, île Formose. — En 1865, on a importé, à Shanghaï, 3,190 tonneaux de ce charbon, à des prix variant de 48 à 56 fr. la tonne. Son emploi tend à se généraliser sur les steamers de ce port, à cause de son prix peu élevé, comparé à celui des charbons anglais, mais il faut reconnaître qu’il leur est inférieur. En 1847, à Kelung même, il coûtait 6 fr. 50 la tonne : dix ans plus tard, à Tam-Sui, port voisin de Kelung, on le payait 7 fr. 50. Ce charbon est bitumineux, bleuâtre; il s'allume facilement et brûle avec une flamme longue et blanche. La fumée est gri- sâtre et donne beaucoup de suie. Poids : 790 kil. par mètre cube. 11 fournit beaucoup de pression, mais il a l’inconvénient de brû- ler très vite, ce qui diminue l’économie faite sur le prix. Charbons de l’intérieur de la Chine. — Nous avons reçu de Hankao quelques échantillons dont l’aspect pierreux faisait mal augurer, et les épreuves confirmèrent cette présomption. Un gisement houiller existe aux environs du lac Tong-Ting, en amont de Hankao, sur le Yang-tzé--Kiang. Le charbon de cette mine a été classé dans la catégorie des Welsh-Coals ; il a donné de bous résultats, mais, rendu au bord de la mer, il reviendrait à un prix trop élevé. Il en serait probablement de même des charbons de la province du Ssé-Tchuen. Au dire de M. E. Simon, consul de France à Ning-Po, qui a visité cette partie de la Chine, ces charbons sont de très bonne qualité, brûlant presque sans résidus, et ne coû- tant, tout au plus, que de 12 à 15 fr. la tonne ; mais, des mines à Hankao, le point où l’on pourrait s’approvisionner, il y a déjà au moins 400 lieues, et 200 de plus jusqu'à Shanghai, ce qui mettrait sans doute le prix de revient à un chiffre très élevé, en admettant encore que l’exploitation ne fût pas rendue impossibie par le mauvais vouloir des mandarins du Ssé-Tchuen. Le même inconvénient se présenterait sans doute pour du charbon de la province de Hounan qui nous à donné de bons résultats, Cependant les pyrites qu’il contient pourraient rendre dangereux son séjour dans un navire. 96 HISTOIRE NATURELLE DU JAPON. A'3 journées dans le N. de Pékin, setrouvent des mines exploi- tées par les Chinois, dont les produits, examinés en 1864 par un ingénieur américain, doivent être classés des premiers parmiles combustibles de la Chine. On a expérimenté ce charbon à Takou, où il revenait à 80 francs la tonne. Le transport se faisait à dos de chameau jusqu’à Tong-Tchéou, et de là, en bateau jusqu’à Takou. Les mines voisines de Sinau-fou, la capitale du Shan-Tung, sont sans doute appelées à un grand avenir, si on peut arriver à cette grande ville par le Fleuve-Jaune ; mais, dans l’état ac- tuel des routes et des moyens de transport, il ne faut pas comp- ter sur le charbon de cette provenance. Nous n'avons pas de détails précis sur les mines du Léa-Tong, de la Corée, et sur celles que les Russes exploitent près de Pas- siet, en Mantchourie. Ce n’est pas ici le lieu d’examiner davantage cette sérieuse question de l’approvisionnement des steamers qui naviguent en Chine et au Japon, avec les charbons de ces contrées ; mais nous pouvons conclure de ce qui précède que, là où la vitesse à développer n'est pas une condition impérieuse, les charbons de Formose et de plusieurs mines Japonaises peuvent être em- ployés avec une grande économie. RÉVISION DU Genre des PAGELS (PAGELLUS, LITHOGNATHUS, CALAMUS ) Par M. GUICHENOT, Aide -naturaliste au Museum de Paris, Membre correspondant de la Société. Le genre des Pagels a été établi par Cuvier (1), d’a- près une espèce connue sur les côtes de Provence et du Languedoc sous Le nom de Pagel, ou sous une déno- mination à-peu-près semblable, celle de Pageau, qui est un dérivé ou une corruption du premier. Les poissons compris sous le nom générique de Pagel présentent tous les caractères généraux et essentiels de ceux qui constituent, dans les vues de Cuvier et de Valenciennes, la grande division des Sparoïdes, savoir : des pièces operculaires sans épines ni dentelures ; la bouche non protractile, le palais dépourvu de dents, et le corps couvert de grandes écailles. (1) Règ. anim. 2e édit., tom. II, p. 183. 98 RÉVISION DU Les Pagels, tels que les définit Valenciennes (1), sont des espèces qui ressemblent, pour les formes, plus qu'aucun autre Spare à dents rondes ou tuberculeuses, aux Pagres (Pagrus, Cuv.); mais, outre que leurs mo- laires, ou mâchelières, sont plus petites et d'ordinaire sur plus de deux rangs, (les molaires des deux rangées externes étant les plus fortes), la forme en cardes de leurs incisives les éloigne évidemment des poissons que nous leur opposons. Ceux-ci, les Pagres, n'ont d’ail- leurs que deux rangées de molaires, et leurs incisives sont fortes et coniques, comme le sont celles des Dau- rades (Chrysophrys, Cuv.). Chez les Daurades, les mo- laires sont disposées, au contraire, sur plusieurs rangs, comme chez les Pagels, qui, tiennent de très près aussi aux Daurades par leur organisation. De plus, le mu- seau des Pagels, généralement assez allongé, leur donne une physionomie un peu différente de celle des Pagres, et leur corps, moins trapu, ajoute encore à cette forme caractéristique, peu importante, il est vrai, puisqu'on la voit se modifier et revenir aux formes élevées et ramassées des Pagres. Les Sparoïdes du groupe que nous examinons vi- vent, dit Valenciennes (2), par petites troupes, s’appro- chent des côtes vers le printemps, y restent jusqu'à l'hiver, et on en voit même quelques espèces qui sé- journent toute l’année sur les côtes de Nice. Comme beaucoup d’autres Spares à dents rondes (Sargues, Charax, Daurades et Pagres), les Pagels se nourrissent de poissons et ordinairement de Mollusques, de Crus- (1) Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 169. (2) Hist. nat. Poiss., tom. VI, p. 169. GENRE DES PAGELS. 99 tacés et autres petits animaux à test dur ou coriace, dont ils peuvent facilement briser l'enveloppe avec leurs molaires tuberculeuses. La distribution géographique des Pagels est assez étendue. Ces poissons sont répartis dans les eaux en petit nombre. La plupart habitent les mers d'Europe, surtout la Méditerranée : quelques-uns même s'avancent assez loin, dans le sud et le nord, en dehors de cette mer. Nous n'en connaissons, jusqu’à présent, aucun qui soit asiatique ; ils manquent à l'Océanie entière. D'au- tres sont particuliers à l'Afrique australe et occiden- tale. Il en est qui sont exclusivement propres à l’Amé- rique méridionale, au Brésil, par exemple, et aux An- tilles plus particulièrement. Certaines espèces de Pagels, toutes étrangères aux mers d'Europe, présentent des particularités ostéolo- giques notables, singulières même, et qui ont paru suf- fisantes à Swainson pour établir dans le genre Pagel, de Cuvier, les trois divisions secondaires suivantes, qu'il a nommées Pagellus, Lithognathus et Calamus, et que nous admettons dans ce travail. Elles étaient déjà pres- senties, du reste, par Valenciennes (Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 169), dans la monographie qu'il a don- née (loc. cit.) des espèces du groupe qui nous occupe. Ces divisions empruntent leur dénomination nouvelle à l'une des espèces que chacune d'elle renferme. 100 RÉVISION DU PAGELLUS, Cuv. (1), Swns. (2). Le groupe auquel nous réservons, à l'exemple de Swainson, plus spécialement le nom de Pagel propre- ment dit, et dont toutes les espèces sont des mers euro- péennes, le Pagel de Gorée (Pagellus Goreensis. Val.) paraissant seul faire exception, présente les caractères généraux et essentiels déjà énoncés plus haut pour le grand genre des Pagels. Les particularités distinctives, véritablement tranchées, appréciables, consistent en ce que les maxillaires sont simples, sans renflement solide, osseux ou pierreux ; de plus, le premier interépineux de l’anale, et parfois le second, sont un peu renflés en massue à leur extrémité supérieure, et n'offrent point la forme d’un bec de plume à écrire ; les deux autres sous-genres, au contraire, ont, l'un (Lithognathus, Swns.) les os maxillaires épais, renflés et durs comme de la pierre, et l’autre (Calamus, Swns.), l’interépineux du premier aiguillon de l’anale taillé en bec de plume à écrire, comme nous le verrons plus loin, quand nous nous occuperons spécialement de ces deux subdivisions. Du reste, la forme du corps, plus ou moins ovale des vrais Pagels, jointe aux caractères que nous venons d'indiquer pour ces derniers poissons, les sépare en- core des deux groupes secondaires que nous venons de nommer. C'est à cette coupe qu'appartiennent les espèces sui- vantes : (1) Rég. an. 2eédit., tom. II, pag. 182; et Cuv. et Val. Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 169. (2) Hist. nat. Fish., tom. IL, p. 222. . GENRE DES PAGELS. 101 1. — Pagellus erythrinus, Cuv. Val. SPARUS ERYTHRINUS, Lin. Syst. Nat. XIIIe édit., tom.I, pag.127, n°9. — SPARUS PAGELLUS, Lacép. Hist. Nat. Poiss., tom. III, pag. 86. — SPARUS ERYTHRINUS, Riss. Ichth. de Nice, pag. 240, n° 8. — PAGRUS ERYTHRINUS, Riss. Hist. Nat. Eur. Mérid., tom. IIT, pag. 361, n° 275. — PAGELLUS ERYTHRINUS, Cuv. Val. Hist. Nat. Poiss., tom. VI, p.170. — Id., Swns. Hist. Nat. Fish., tom. II, pag. 222. — Id., Günth. Cat. Fish. Brit. Mus., tom. 1, pag. 474. Cette espèce, la plus anciennement connue des Pagels, a le corps en ovale allongé, rétréci vers la queue, et un peu comprimé sur les côtés. Son museau est assez pointu. L'œil estgrand, relativement aux dimensions du poisson, et arrondi. Les maxillaires sont grands, et en partie cachés sous les sous-orbitaires, qui, eux-mêmes, sont très développés. Les mâchoires sont presque d'égale longueur entre elles; elles sont garnies en avant de dents en cardes trésfines ; celles du rang extérieur sont un peu plus fortes que les autres. La dorsale est plus élevée en avant qu'en arrière; ses épines sont plus faibles que celles de l’anale. Les pectoralessontgrandes, étroites et taillées en faux. Les ventrales sont triangulaires ; elles sont assez grandes. La caudale est profondément fourchue; ses lobes sont pointus et égaux entre eux. Ce poisson, ainsi que l'indique sa dénomination spéci- fique, est d’une belle couleur rouge, à reflets argentés, qui s'effacent vers le ventre, dont la teinte est blan- châtre. Le Pagel ordinaire ou rouge, paraît habiter, sans exception, tout le bassin de la Méditerranée. Il vit aussi dans les différents parages de l'Océan, où il s'avance assez loin vers le Sud. On le trouve également sur les côtes d'Angleterre, où il semble être moins répandu que 102 RÉVISION DU partout ailleurs. L'espèce devient grande: nous avons vu en Algérie des individus de plus d’un mètre de long. Sa chair est recherchée comme aliment. 3. — Pagellus centrodontas, Cuv. Val. Sparus oRPHUS, Lacép. Hist. Nat. Poiss. tom.IV, pag. 146.— SPARUS CENFRODONTUS, Delaroche, Ann. Mus., tom. XIII, pag. 345, pl. 23, fig. 2. — SPARUS MASSILIENSIS, Riss. Ichth.de Nice, pag. 247, n° 16. — AURATA MASSILIENSIS Riss. Hist. Nat. Eur. Mérid., tom. ILE, pag. 357, n° 267. — PAGELLUS CENTRODONTUS, Cuv. Val. Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 480. — Id., Günth. Cat. Fish. Brit. Mus.tom. T, pag. 176. Le Pagel centrodonte est un poisson presque aussi anciennement observé par les auteurs que le Pagel ordi- naire, dont il a à-peu-près la forme ovalaire; sauf qu'il est un peu plus court et plus ramassé. Il est, d’ailleurs, parmi tous les autres Pagels proprement dits, celui qui est le plus haut de partout. Cette espèce, outre ce que nous venons de dire de ses formes, se fait encore remar- quer par l’excessive grandeur de son œil, par son museau court, obtus et le profil convexe de sa tête. Ses dents sont aigües, fines, peu nombreuses à l'extrémité des deux mâchoires, dont la supérieure dépasse un peu l'infé- rieure; Les deux mâächoires sont garnies chacune de cinq rangées de dents molaires rondes, dont les internes sont un peu plus fortes que les autres. Le sous-orbitaire est très étroit, ainsi que le préopercule. Les derniers rayons mous de la dorsale, ceux de l'anale et la moitié des lobes de la caudale, chez le poisson que nous décrivons, sont couverts de très petites écailles, qui existent dans le Pagel ordinaire, et très probablement aussi dans les autres espèces de sa subdivision. La forme de ses nageoires est semblable à celle du Pagel ordi- GENRE DES PAGELS. 103 naire, si ce n’est pourtant que la portion épineuse de sa dorsaleest plus élevée, et sa portion molle plusbasse. Il a aussi les pectorales un peu plus courtes, bien que poin- tues et étroites, et la caudale moins fourchue ; les lobes de cette dernière sont égaux et pointus. Ce poisson est d’une teinte grise, rougeâtre sur le dos, souvent avec des raies bleuâtres. L'épaule est marquée d’une grande tache noire, bien caractéristique pour l’es- pèce ; les côtés du corps sont gris, à reflets argentés, s’effaçant sur le ventre, qui est presque blanc. La dor- sale, l’anale et la caudale sont jaunâtres. Les pectorales sont rosées. Les ventrales sont pâles. Cette belle espèce habite communément toute la Mé- diterranée, et on la voit s’avancer assez loin dans l'Océan atlantique. Sur les côtes d'Angleterre, où ce poisson vit aussi, il se montre plus rare que dans les autres mers d'Europe, de même que le Pagel ordinaire, dont il atteint presque la taille, un demi-mètre de long environ. 3. — Pagellus acarne, Cuv. Val. SPARUS BERDA, Riss. Ichth. de Nice, pag. 282, n°0 22. — PAGrus ACARNE, Riss. Hist. nat. Eur. mérid., tom. III, pag. 361, n° 274. — PAGELLUS ACARNE, Cuv. Val. Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 191. — Id., Gunth. Cat. Fish. Brit. Mus., tom. I, pag. 420. Cette espèce a le corps allongé, un peu arrondi ; le museau assez court, obtus et convexe. Les deux mà- choires sont presque d'égale longueur entre elles. Des dents en cardes très fines, grêles et serrées en garnissent l'extrémité ; celles du rang externe sont deux fois plus longues que les autres, et elles sont suivies de dents mo- laires tuberculeuses disposées sur deux rangées seule- ment. La dorsale est basse et la partie molle est un peu 10% RÉVISION DU moins élevée que la portion épineuse. Les pectorales sont allongées et taillées en forme de faux ; elles attei- gnent l’anale, dont la forme est semblable à celle des autres espèces, ses congénères. Les ventrales sont de forme triangulaire. La caudale est légèrement fourchue. Ce poisson, l'Acarne, est d'une couleur rougeûtre, teintée d’argenté, qui passe au blanchâtre sur le ventre. Une petite tache noirâtre occupe l’aisselle de chaque pectorale. Il y a des teintes brunes sur les nageoires, dont le fond est un peu rougeätre, à l'exception des ventrales, qui sont pâles. L'espèce qui nous occupe habite la Méditerranée : on la trouve dans presque tous les parages de cette mer; nous ne la connaissons pas comme provenant de l'Océan. quoiqu’elle s’y trouve. On la voit s’avancer jusqu'aux îles Canaries, sur les côtes d'Afrique; celles d'Angleterre la possèdent aussi. Elle ne paraît pas devenir grande. 4, — Pagellus bogaraveo, Cuv. Val. SPARUS BOGARAVEO, Lacép. Hist. nat. Poiss., tom. IV, pag. 3. — Id., Riss. Ichth. de Nice, pag. 249, n° 18. — PAGRus BUGARAVELLA, Riss. Hist. nat. Eur. mérid., tom. INF, p. 359, n° 272. — PAGELLUS BOGARAVEO, Cuv. Val. Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 196. — Id., Günth. Cat. Fish. Brit. Mus., tom. I, pag. 480. Le Pagel bogueravel à le corps ovalaire, plus court, moins allongé et aussi plus haut à proportion que le pré- cédent, l'Acarne, mais moins haut que celui des Pagels ordinaire et centrodonte ; le corps du centrodonte est plus élevé que celui de n'importe quelle autre espèce de son groupe, comme nous l'avons déjà dit plus haut. Le Bogueravel a le museau assez court, gros, obtus et ar- rondi. Ses mâchoires sont garnies en avant de dents en GENRE DES PAGELS. 105 cardes très fines, dont les internes sont les plus fortes. Les dents molaires tuberculeuses sont petites, et dispo- sées sur deux rangs. L’œil est de grandeur moyenne. La dorsale est peu élevée ; l’anale est basse ; les pectorales sont pointues, et les ventrales de forme triangulaire. La couleur ordinaire de ce poisson est un argenté brillant, lequel passe par des nuances moins vives vers les régions inférieures du corps, qui est sans taches. Le ventre est un peu argenté. Les nageoires sont rougeâtres, excepté les ventrales, dont la teinte est jaunâtre. Cette espèce existe sur les différents points de la Mé- diterranée et de l'Océan. C’est une des plus petites que l'on connaisse parmi les espèces analogues ou sembla- bles. ÿ. — Pagellus breviceps, Val. ? AURATA BILUNULATA, Riss. Hist. nat. Eur. Mérid., tom. IIT, pag. 356, n° 268, pl. XIL, fig. 29. — PAGELLUS BREVICEPS, Cuv. Val. ist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 199. Dans ce Pagel, le corps n'est pas complétement en ovale allongé, mais assez élevé, de sorte que le pro- fil de la tête n’est pas continu avec celui du dos, qui est arqué. L'espèce que nous décrivons a le museau court, ainsi que l'indique la dénomination spécifique que lui a imposée Valenciennes (loc. cit.), et plus court encore à proportion que celui des autres Pagels de son groupe, ce qui l'en distingue suffisamment : il est gros, obtus et arrondi. L’œil est très grand, eu égard à la petitesse du poisson que nous examinons. La mâchoire inférieure égale la supérieure en longueur ; toutes deux sont garnies sur les côtés de deux ou trois rangées de très petites dents molaires ou rondes, et, en avant, de dents en cardes fines et grêles ; celles du rang externe 106 REVISION DU sont un peu plus fortes que les autres. La ligne latérale est marquée par un simple trait foncé ; elle est arquée, et parallèle à la courbe du dos. La forme générale des nageoires, dans le Pagel à mu- seau court, ne présente rien de particulier, comparée à celle des autres espèces, ses congénères. L'épaule et la base de la pectorale n’offrent point de trace de taches, mais bien quelques lignes longitudinales sur le dos, qui est, ainsi que les côtés du corps, d’une couleur argentine. Le ventre est plus pâle. La Méditerranée nourrit ce petit et rare poisson. On le trouve sur la côte de Marseille, seul point de cette mer, d'où il nous soit connu jusqu’à présent . 6. — Pagellus Mormyrus, Cuv. Val. SPARUS MORMYRUS, Lin. Syst. nat. XIIIe édit. tom. III, pag. 1279, no 24. — id., Riss. Ichth. de Nice, pag. 445, n° 24. — Pacrus Moruykrus, Riss. Hist. nat. Eur. mér., tom. III, pag. 111, n°9 276. — PacezLus Mormyrus, Cuv. Val. Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 200. — id., Günth. Cat. Fish. Brit. Mus., tom. I, pag. 481. Le Mormyre, ou Morme, comme on le nomme vul- gairement encore, est un poisson dont le corps a la forme d’une ellipse régulière extrêmement allongée. Son œil est petit, comparé à la grandeur de l'animal, et placé très en arrière de la tête, qui est longue, plus longue encore que celle des autres Pagels proprement dits. Sa bouche est aussi plus protractile. Les deux mâächoires sont d'é- gale longueur entre elles. L'une et l’autre sont garnies, en avant, de dents très petites et égales ; toutes sont en velours. Les molaires rondes sont placées sur quatre rangs ; celles de la rangée externe sont plus larges que longues. La dorsale est peu élevée : sa partie épineuse GENRE DES PAGELS. 107 est un peu plus haute que la partie molle ; ses aiguillons sont forts; ceux de l’anale, qui est assez basse, sont courts. La dorsale et l’anale peuvent se cacher dans une fossette formée par les écailles élevées de la base de ces nageoires, comme cela s’observe dans beaucoup d’autres Sparoïdes. Les pectorales ne sont pas très lon- gues; elles sont pointues. La caudale est fourchue, comme c’est l'ordinaire. La couleur de ce poisson est d’un jaune argenté, fond sur lequel se dessinent, de chaque côté du corps, douze ou quatorze bandes verticales longues et étroites : elles sont brunes ou noirâtres, et s’effacent à mesure qu’elles approchent du ventre, qui est presque argenté. Toutes les nageoires ont une teinte jaunâtre. Ce Pagel est commun à la Méditerranée et à l'Océan ; il paraît habiter tous les parages de ces deux mers. L’es- pèce devient assez grande. 7. — Pagellus Goreeusis, Val. PAGELLUS GOREENSIS, Cuv. Val. Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 203, Poisson que M. Günther (Cat. Fish. Brit. Mus., tom. I, pag. 481) considère, à tort, comme étant le même que le Pagellus mormyrus (Cuv. Val.), dont il est en effet très voisin; mais il a, comme le fait remarquer Va- lenciennes (loc. cit.), le museau moins avancé, ou, ce qui revient au même, plus court. Il a aussi le sous-orbi- taire moins grand ou plus étroit, et le premier aiguillon de la dorsale plus haut et plus faible : on y compte aussi une épine de moins. L’anale a la même longueur, mais elle n’est pas aussi haute à proportion. Ses mâchoires 108 RÉVISION DU sont d'égale longueur ; elles portent à leur extrémité des incisives fines et égales. Il y a quatre rangs de dents molaires rondes à la mâchoire supérieure et trois à l'inférieure ; ce sont celles de la troisième rangée inter- ne d'en haut, et celles de la seconde rangée également interne d'en bas qui sont plus fortes que les autres. Dans l'espèce que nous considérons, la bouche est un peu moins protractile que celle du poisson que nous lui com- parons, bien qu'elle le soit davantage que dans aucun des autres vrais Pagels. Sa couleur est argentée, un peu verdâtre sur le dos. Il existe douze ou quatorze bandes qui descendent du dos sur les côtés du corps du poisson, semblables à celles que l’on voit dans l’espèce précédemment décrite, le Mormyre, et, par conséquent, verticales, longues, étroites, brunes ou noirätres. La dorsale est d’un gris mélangé de noirâtre, ainsi que les pectorales et même la caudale. L’anale est verdûtre, et les ventrales un peu Jaunâtres. Cette espèce n’est connue encore que de Gorée (Afri- que occidentale). Elle est de petite taille. LITHOGNATHUS, Swns (1). Le sous-genre Lithognathe, groupe particulier à l’Afrique australe, est très remarquable et bien distinct des deux autres divisions secondaires, ses analogues (Pagellus et Calamus), par le renflement pierreux des os maxillaires. Du reste, la forme allongée du corps du poisson rapporté à ce petit genre, contribue encore à le (1) Hist. nat. Fish. tom. II, pag. 222. GENRE DES PAGELS. 109 faire reconnaître des autres poissons que Cuvier et Va- lenciennes désignaient sous le nom de Pagel. Celui qui sert de type à la coupe actuelle a, comme les autres Pagels, des dents en cardes en avant des mâchoires, et sur les côtés, des molaires rondes, disposées sur plu- sieurs rangs, comme dans les autres Spares à dents tu- berculeuses. 1.— Lithognathus capensis, Swns. PAGELLUS LITHOGNATHUS, Cuv. Val.; Hist. Nat. Poiss., tom. VI, pag. 204, pl. 151,; — LiTHOGNATHUS CAPENSIS, Swns.; Hist. Nat. Fish., tom. 11, pag. 222. — PAGELLUS LITHOGNATHUS, Günth. Cat. Fish. Brit. Mus., tom, I, p. 482. Le Lathognathe du Cap, le seul représentant encore connu du groupe, se fait surtout remarquer, comme nous l’avons déjà dit plus haut, par l'épaisseur exces- sive ou le renflement considérable et pierreux des os maxillaires : caractère qui n’existe pas dans les autres Sparoïdes qui font le sujet tout spécial de ce travail. Chez ces derniers, les maxillaires ne présentent jamais de renflement pierreux, mais bien au contraire une simple lame étroite, presque triangulaire, comme cela s’observe dans la plupart des poissons osseux. Le corps du Lithognathus Capensis est très allongé, et plus élevé de l'avant que de l'arrière; son œil est petit ; il est placé sur le haut de la joue. La tête est longue. Le sous-orbitaire est assez grand; sa forme est allongée. Les dents, qui garnissent le devant des mâchoires, sont en fortes cardes ; celles de la rangée externe d’en bas sont plus faibles que celles d’en haut, derrière lesquel- les il y en a d’autres très petites, en velours. Les dents rondes, qui pavent l'intérieur de la bouche, sont de 110 RÉVISION DU grandeur relative. À la mâchoire supérieure, les molaires sont au moins sur cinq rangs, disposées par bandes irré- gulières, plus petites que celles de la mâchoire infé- rieure, où elles sont seulement sur trois rangées : les plus grosses sont les internes. Les pectorales sont lon- gues et pointues. La dorsale est basse ; sa partie épi- neuse est un peu plus haute que la partie molle : ses aiguillons sont moins forts que ceux de l’anale, qui est courte, mais assez élevée. Ses ventrales sont étroites ; leur forme est triangulaire. La caudale est fourchue : ses lobes sont égaux en longueur. La couleur générale de ce Lithognathe paraît avoir été d'un vert foncé sur le dos, sans bandes, si ce n’est cependant chez les très jeunes sujets, qui sont marqués de bandes étroites, ou lignes verticales d’un brun ver- dâtre, s’effacant sur les côtés du corps, qui ont des reflets argentés. Le ventre est blanchâtre. Toutes les nageoires ont une teinte jaune, plus pâle sur les ven- trales. On ne connaît jusqu'à présent, comme nous l'avons déjà dit plus haut, qu'une seule espèce de ce groupe, qui se trouve au Cap de Bonne-Espérance, comme tant d’autres poissons intéressants ; elle atteint des dimen- sions énormes, quand elle a acquis son entier dévelop- pement. Les plus grands individus, de même taille, que nous connaissons de ce Lithognathe sont longs de qua- tre-vingt-deux centimètres : nous ne voyons aucune différence essentielle entre eux et ceux beaucoup plus petits (douze centimètres) de la même espèce. Ogs. — Le poisson qui-est devenu, dans la manière de voir de Swainson, le type du groupe des Lithogna- thes est le même que celui qui a été décrit et figuré par Cuvier et Valenciennes (Hést. Nat. Poiss., tom. VE, GENRE DES PAGELS. 111 pag. 204, pl. 151), sous les noms de Pagellus litho- gnathus. | La dénomination distinctive de Lithognathus, que les auteurs que nous venons de nommer avaient imposée à cette espèce, et qui lui convenait quand on la laissait dans le genre où elle avait d’abord été placée, a servi à Swainson pour désigner cette nouvelle coupe sous-géné- rique, en créant toutefois une autre épithète spécifique, celle de Capensis, pour le poisson qui fait le sujet de cette remarque. CALAMUS, Swns. (1). Le poisson qui sert de type au sous-genre Calamus a les plus grands rapports de conformation avec ceux qui avaient été compris, avant Swainson, dans le genre des Pagels de Cuvier, actuellement les Pagels ordi- naires ou vrais et les Lithognathes ; mais il en diffère par son corps beaucoup plus élevé, presque aussi haut que long, tenant un peu de l’ovale court, et surtout par la singularité notable qu'indique son nom, tiré de la forme du premier interépineux de lanale, qui est creusé en cornet, ou, pour nous servir de l'expression de Cuvier et de Valenciennes (Hist. Nat. Poiss., tom. VI, pag. 206), taillé en forme d’entonnoir, et dont le bord a une pointe qui le fait ressembler à un tuyau de plume à écrire, ainsi qu'il a été déjà dit plus haut, au lieu de représenter une simple lame, étroite et allongée, comme c’est l'ordinaire dans le plus grand nombre des poissons osseux; et cette particularité ostéologique, qui ne se retrouve pas dans les deux autres groupes (1) Hist. nat. Fish., tom. VI, pag. 222. 112 RÉVISION DU secondaires établis parmi les Pagels, nous permet de rapporter à ce sous-genre plusieurs autres espèces, tou- tes différentes entre-elles, et dont nous allons successive- ment énumérer, aussi brièvement que possible, les traits principaux et distinctifs. 1. — Calamus megacephalus, Swns. PAGELLUS CALAMUS, Cuv. Val. Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag: 206, pl. 152. — CALAMUS MEGACEPHALUS, Swns. Hist. nat. Fish., tom. II, pag. 222. — PAGELLUS CALAMUS, Guich. in Ramon de la Sagra, Hist. nat. Cuba, Poiss., pag. 81. — CHRYSOPHRYS CALAMUS,Günth. Cat. Fish. Brit. Mus.,tom. I, pag. 487. L'espèce inscrite sous le nom de Calamus megace- phalus par Swainson (loc. cit.), a le front et la nuque très élevés, considérablement développés, plus que dans aucune autre de ses congénères, et même plus encore que dans toutes les autres espèces du grand genre des Pagels. Sa tête est grande, et sa longueur égale presque sa hauteur à la nuque. Le museau est court et très obtus : le profil est presque vertical. L’œil est grand, rond, et placé sur le haut de la joue. Le sous-orbitaire est étroit, plus haut que long. La mâchoire supérieure porte à son extrémité antérieure, de chaque côté, quatre canines droites, pointues, longues, plus fortes que les autres, et, sur le bord, des dents plus petites, coniques ou en fortes cardes. Les molaires, ou dents rondes, sont sur trois rangées à la mâchoire supérieure, et sur deux seu- lement à la mâchoire inférieure : les plus fortes sont celles de la rangée externe. La dorsale est très peu éle- vée, faiblement échancrée au milieu; ses épines sont de moyenne grosseur. Les pectorales sont pointues, GENRE DES PAGELS. 113 longues et dépassent un peu l’anale. Cette nageoire est assez basse, et ses épines plus fortes à proportion que celles de la dorsale. Les ventrales sont triangulaires, et ont dans leur aisselle une écaille étroite et pointue. La caudale est peu fourchue. Les écailles du corps sont un peu plus grandes que celles qui revêtent complètement les pièces qui constituent l’appareil operculaire, si ce n’est pourtant sur la joue, où on en voit peu. Le limbe du préopercule, qui recouvre presque toute la joue, est nu. Ce Calamus est décrit comme étant d’une couleur rougeâtre, plus foncée en dessus que sur les côtés du corps du poisson, elle passe au brun foncé sur le mu- seau, la joue et le limbe du préopercule. Sur le sous- orbitaire, il y a des points bleuâtres, très marqués. Les nageoires sont brunes, sans trace aucune de taches ou .de points colorés. Le Calamus megacephalus estun poisson des Antilles. Nous le connaissons de la Martinique et de Saint-Domin- gue. Il atteint, dit-on, à une assez grande taille. Obs. L'espèce indiquée par Swainson (Hist. nat. Fish., tom. II, pag. 222) sous le nom de Calamus megacephalus, est la même que celle que Cuvier et Va- lenciennes (Hist. nat. Poiss., tom. VI, p. 106, pl. 152) ont nommée Pagellus calamus. Cette appellation spéci- fique de Calamus, qui convenait bien à ce poisson quand les auteurs de l'Histoire naturelle des poissons le lais- saient parmi les Pagels, n’a pu néanmoins lui être con- servée par Swainson quand il l’a séparé de ces derniers; elle a servi à ce zoologiste pour établir son groupe Cala- mus, en imposant à l'espèce qui lui sert de type une nouvelle dénomination, celle de Megacephalus sous la- quelle nous la mentionnons dans ce travail. 8 114 RÉVISION DU 2, — Calamus penna, Guich. PAGELLUS PENNA, Cuv. Val. Hist. nat. Poiss., tom. VI, p. 209. — Id. Guich. in : Ramon de la Sagra, Hist. nat. Cuba, Poiss., pag. 82. — CHRYSOPHRYS CALAMUS, Günth. Cat. Fish. Brit. Mus., tom. I, pag. 487. Ce poisson est, aprèsle Calamus megacephalus (Swns), ou Pagellus calamus (Cuv. Val.), celui du groupe auquel il appartient, qui a le front et la nuque le plus élevés. Cette espèce, outre la différence qu'elle présente dans l'élévation moindre de la partie postérieure de sa tête avec le Calamus que nous venons de nommer, a encore le profil moins vertical, et, par conséquent, plus courbe ou un peu convexe. Son corps est aussi un peu moins élevé à proportion, plus étroit, ou, ce qui revient au même, plus allongé, d’où il résulte que sa hauteur aux pectorales n’est égale qu’au tiers de la longueur totale du poisson, la caudale comprise. Sa tête est petite, un peu plus haute que longue. Son œil est également petit, et placé haut sur la joue ; son diamètre est égal à la lar- geur de l’espace inter-oculaire. Le sous-orbitaire est haut, assez étroit, et couvre en partie la joue, où l’on ne voit que peu d’écailles, plus petites que celles du corps, et semblables à celles qui recouvrent les autres pièces composant l'appareil operculaire, si l’on en excepte le limbe du préopercule, dont le bord est large, nu et sans écailles. Les deux mächoires portent, à leur extrémité antérieure, quelques dents un peu crochues, plus longues et plus grosses que celles de la rangée pos- térieure, qui sont en cardes. Les dents rondes sont dis- posées sur quatre rangées à la mâchoire supérieure, et sur trois à l’inférieure ; les externes de la mâchoire su- GENRE DES PAGELS. 115 périeure sont un peu plus petites que les internes de la troisième rangée, qui sont grosses, surtout les dernières; celles du second et du troisième rangs internes sont les plus petites : ce sont celles de la rangée interne, à la mâchoire inférieure, qui sont les plus petites de toutes les aùtres dents tuberculeuses. La dorsale est presque de même hauteur dans toute son étendue ; ses épines sont fortes, mais médiocrement élevées. Les pectorales sont longues, pointues, et atteignent le commencement de l’anale. Cette nageoire est petite, basse, et ses épines fortes et courtes. Les ventrales sont longues : leur forme est triangulaire. La caudale est un peu fourchue, à poin- tes obtuses et égales. Le corps du Calamus penna est d’une couleur dorée, à reflets argentés, plus foncée sur le dos que partout ail- leurs, avec des taches brunes, mal définies, au nombre de sept ou huit ; elles font plutôt des bandes verticales que des lignes, ou des raies longitudinales, formées de points noirâtres, qui s’effacent un peu sous le ventre. Une teinte d’un rouge brun, très foncé, colore le mu- seau, la joue, le bord du préopercule, et tranche avec celle de la tête et du corps, mais sans trace aucune de points bleuâtres, comme on en voit sur la joue du Cala- mus megacephalus. Le trait qui descend à travers l’œil sur la joue est brun. Les nageoires sont plus ou moins jaunâtres. La dorsale, l’anale et la caudale ont des bandes de la même couleur que celle du corps. Les ven- trales ont du noir. Les individus qui présentent ces couleurs, sont origi- naires de l'Amérique. Ils viennent, les uns du Brésil, les autres de Cuba et de la Martinique; leur taille varie de huit centimètres de long, jusqu’à dix-huit. 116 RÉVISION DU 3. — Calamus pennatala Guich. PAGELLUS CALAMUS, Cuv. Val. Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 206, pl. 151. Ce Calamus, que nous considérons comme nouveau, n'ayant pu le rapporter aux Pagellus caninus et orbita- rius, décrits par M. Poey, dans ses mémoires d'histoire naturelle de l’île de Cuba (tom. IT, pag. 199 et 201), a le front et la nuque presque aussi élevés que dans l'espèce dont nous venons de nous occuper, le Calamus penna (Guich.), ou Pagellus penna (Cuv. Val.). Il a le profil de la tête à-peu-près aussi vertical que le Calamus mega- cephalus (Swns), ou Pagellus calamus (Cuv. Val.), avec lequel Valenciennes (loc. cit.) l’avait faussement con- fondu; mais moins pourtant que dans l'espèce précé- demment décrite que nous lui opposons, et, par con- séquent aussi, moins arrondi que dans cette dernière. Il a également le corps moins haut, plus allongé : sa plus grande hauteur (aux pectorales) n’ayant pas le tiers de la longueur totale du poisson. Son œil est de même plus petit, situé sur le haut de la joue, et d’un diamètre égal à celui de l'intervalle qui le sépare de l’autre œil. La lon- gueur de la tête ne fait que le tiers de celle du corps, sans la caudale ; la tête est petite, et beaucoup plus haute que longue. Le sous-orbitaire est une pièce haute, assez étroite, et ne recouvrant qu'une partie de la joue. Les écailles qui garnissent les pièces operculaires sont plus petites que celles du corps. Il y en a six rangées sur le préopercule, dont le bord est assez large, nu et sans écailles. Chaque mâchoire a une bande de dents en cardes à l'extrémité du museau; celles du rang externe sont crochues, plus longues et plus fortes que les autres, Sur le devant de la mâchoire supérieure, sont deux inci- GENRE DES PAGELS. 117 sives plus fortes que les autres, coniques, pointues, pro- clives en avant, et pouvant mériter le nom de canines. Les dents tuberculeuses sont disposées sur quatre rangs à la mâchoire supérieure, et sur trois à l’inférieure; les plus grosses de ces dents sont placées sur la troisième rangée interne à la supérieure, et sur la seconde égale- ment interne à l’inférieure : celles du fond de la bouche, en haut comme en bas, sont les plus fortes et aussi les plus globuleuses de toutes : ce sont celles de la rangée moyenne qui sont les plus faibles de toutes les autres dents rondes. La dorsale est assez élevée, presque d’'égale hauteur dans toute son étendue ; ses épines sont faibles. Les pectorales, longues et pointues, atteignent le commencement de l’anale, qui est basse, petite, et dont les rayons épineux sont courts, mais forts. Les ventrales sont pointues; elles sont moins longues que les pectora- les. La caudale est fourchue; ses lobes sont égaux en longueur. | La couleur générale de ce poisson est d'un argenté doré, plus foncé sur le dos que sur les côtés du corps, et un peu éclairei sous le ventre. Sur ce fond se voient des lignes à reflets apparents, et qui marchent longitudina- lement entre les rangées d’écailles. Des traits bleuâtres, onduleux ou flexueux, anastomosés et formant des sor- tes de rivulations se voient sur la joue, qui est d’un brun foncé, couleur qui est aussi celle du museau et du bord du préopercule. Les nageoires sont jaunâtres; les ven- trales plus pâles et la caudale plus foncée. La partie épi- neuse de la dorsale a du noir à son bord. Les deux poissons, l’un conservé dans la liqueur, et l'autre en peau, qui servent de type à l'espèce que nous considérons, sont de la Martinique, seule contrée de l'Amérique d’où ils nous soient connus jusqu’à présent. 118 RÉVISION DU Ils sont longs de trente-deux et de trente-sept centi- mètres. 4. — Calamus microps, Guich. PAGELLUS MICROPS, Guich. in : Ramon de la Sagra, Hist. nat. Cuba, Poiss., pag. 82, pl. 3, fig. 1. — Id., Günth. Cat. Fish. Brit. Mus., tom. I, pag. 487. Ce poisson, que nous avions d’abord considéré comme un Pagel (loc. cit.), a le corps ovale, trapu, et haut en avant. Sa hauteur, à la naissance de la dorsale, fait un peu moins du tiers de la longueur entière du poisson. Son profil approche un peu de la verticale, et descend, par une ligne courbe et régulière, depuis la nuque jus- qu’au bout du museau. Celui-ci est court et obtus. L’œil est très petit, différence spécifique notable, si on com- pare cet organe à celui des autres espèces du groupe; il est placé assez près du front : son diamètre est d'un peu plus du cinquième de la longueur de la tête. Le sous-orbitaire est haut, assez étroit, et ne recouvre qu’une partie de la joue. Les écailles du corps sont plus grandes que celles qui garnissent les diverses pièces de l'appareil operculaire ; il y a six rangées d’écailles sur le préopercule, dont le limbe est étroit, nu et sans écail- les. Les mâchoires sont armées, à leur extrémité, de dents en cardes, dont les antérieures sont les plus fortes, pointues et un peu crochues. Il y a trois rangs de grosses molaires, surtout celles du fond de la bouche, à la mâchoire supérieure, et deux à l'inférieure : celles de la troisième rangée interne d’en haut, et celles de la seconde rangée de même interne d’en bas, sont plus grosses que toutes les autres dents rondes ou tubereuleu- ses. La dorsale est peu élevée, presque d'égale hauteur dans toute son étendue; ses épines sont de grosseur GENRE DES PAGELS. 119 médiocre. Les pectorales sont pointues, et finissent un peu avant le commencement de l’anale. Celle-ci est de moitié plus longue que haute; elle est précédée de trois aiguillons, dont le deuxième est très fort. Les nageoi- res du ventre, aussi longues que l’anale, sont assez obtuses : leur forme est triangulaire. La caudale est plutôt échancrée que fourchue : ses pointes sont égales. La couleur du Calamus microps (petit œil) est par- tout d’un gris plombé, à reflets dorés, plus foncé vers la partie supérieure du corps, et un peu plus clair sous le ventre, qui a une légère teinte argentée. Le front est d’un brun foncé, de même que le museau et la joue, comme dans toutes les autres espèces du genre, et sans aucune marque distinctive colorée. Les nageoires ont une teinte grise, plus ou moins foncée. La taille de l'individu unique, du Musée de Paris, type de l’espèce, est de trente-deux centimètres de long. Il vient de Cuba, île la plus considérable des Antilles. 5. — Calamus plamatula, Guich. PAGELLUS CALAMUS, Cuv. Val. Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 206, pl. 152. Nous terminerons la série des espèces de ce groupe, par celle qui a le corps le moins élevé de toutes. Gette nouvelle espèce, laissée par Valenciennes (loc. cut.), comme le Calamus que nous venons de décrire, sous le nom de Pagellus calamus, et que nous n'avons, pas plus que ce dernier, pu retrouver dans les Pagellus caninus et orbitarius, mentionnés par M. Poey dans. ses mémoires d'Histoire naturelle de l’île de Cuba (tom. IL, pag. 119 et 201), est aussi celle qui a le front et la nu- que le moins élevés. Il en résulte que le profil de sa 120 RÉVISION DU tête est plus droit, plus oblique ou, en d'autres termes, moins vertical que dans aucun autre de la subdivision actuelle : aussi ce profil descend-il lentement, de la nuque au bout du museau, par une courbe peu arquée. Le corps de ce poisson, ainsi qu’il l'a été dit plus haut déjà, est assez allongé ; il a sa hauteur, à la nuque, con- tenue un peu plus de deux fois dans sa longueur, abs- traction faite de la queue et de la caudale ensemble. La longueur de la tête égale sa hauteur, et est comprise quatre fois dans celle du poisson entier. L’œil est grand, placé tout près du profil du front ; le diamètre de l’or- bite est contenu à-peu-près trois fois dans la longueur de la tête. Le sous-orbitaire est plus haut que long, et trop étroit pour recouvrir toute la joue,où il n'y a,comme c’est l'ordinaire aux Calamus, que six rangées d’écailles, plus petites que celles du corps, et pareilles à celles qui recouvrent les pièces operculaires. Le limbe du préopercule est large et nu. Les dents sont en cardes sur le premier rang des mâchoires, fortes, pointues et crochues; derrière, il y en a de plus petites, à-peu-près semblables et inégales. Les dents rondes sont fortes, sur quatre rangées à la mâchoire supérieure, et sur trois à l’inférieure. A la mâchoire supérieure, celles de la troisième rangée interne, surtout celles du fond de la bouche, et celles de la deuxième rangée également in- terne de la mâchoire inférieure, sont plus petites que les autres ; mais ce sont celles de la seconde rangée in- terne d’en haut, et celles de la troisième rangée interne d’en bas, qui sont les plus faibles de toutes. La dorsale est peu élevée, égale dans toute son étendue. et armée d’épines grêles. L'anale est deux fois plus longue que haute, ses épines sont fortes, surtout la seconde. Les pectorales sont pointues ; elles dépassent les ventrales. GENRÉ DES PAGELS. 191 Ces nageoires sont triangulaires. La caudale est four- chue, à lobes égaux et pointus. La couleur de ce pois- son, dans son état actuel, est d’un brun doré, glacé d'argent, plus clair en dessous, et sur lequel se déta- chent des lignes foncées, qui suivent les rangées d’écail- les, et que l’on n'apercçoit guère que sous certains reflets. Le front, le museau et la joue sont colorés en brun foncé uniforme et sans taches ou traits, qui man- quent aussi dans certaines autres espèces du genre, mais que l’on retrouve chez d’autres. La dorsale est jaunâtre; les autres nageoires participent plus ou moins de cette teinte : la caudale a une très large bor- dure brune, ou noirâtre, à son bord postérieur. Le type du Calamus plumatula est un poisson long de près de vingt-huit centimètres, appartenant au Musée de Paris, et qui provient de la Martinique, l’une des îles des petites Antilles. Outre l'individu que nous venons de décrire, le Musée de Paris en possède, depuis longtemps déjà, un autre sec, de Saint-Barthélemy, l’une des îles des petites Antilles, étiqueté Pagellus calamus, par Valenciennes, et qui a tous les caractères spécifiques du premier. Nous lui trouvons, toutefois, les dents un peu plus fortes rela- tivement, l'œil peut-être un peu plus grand encore, et des couleurs aussi un peudifférentes ; ce qui peut dépen- dre de l’âge et de l’état du poisson desséché, assez mal conservé. Il a quarante-sept centimètres de Long. 122 RÉVISION DU A la suite des espèces mentionnées ci-dessus, dont nous n'avons fait qu'énumérer les caractères principaux et essentiels, et qui étaient déjà presque toutes décrites par Cuvier et Valenciennes dans leur Histoire naturelle des Poissons (tom. VI, page 169 et suiv.), nous nous bor- nerons à indiquer plusieurs autres espèces d'Europe, d'Afrique et d'Amérique, que certains auteurs regardent comme étant distinctes, mais que nous ne connaissons pas encore jusqu'à présent. Ce sont : 1° Pagellus Güntherüi, Capel. (Journ. Screnc. Math. Phys. et Nat. Lisb. (1867), n° 111, pl. IV, fig. 3, dents). — Portugal. — Vulg. Bica. 2° Pagellus Owenii, Günth. (Cat. Fish. Brit. Mus., tom. I, pag. 478. — Côtes d'Angleterre. 3° Pagellus rostratus, Low. (Syn. Fish. Mad. in : Trans. Zool. Soc. Lond. (1843), tom. XI, pag. 77. — Madère. 4° Pagellus canariensis, Val. (/chth. Canar. in: Web. et Berth., pag. 35, pl. 10, fig. 2). — Canaries. 5° Pagellus afer, Pap. (Synops. of the edib. Fish. Cap., pag. 20, n° 18). — Cap. 6° Pagellus armatus, Cast. (Wém. Poiss. Afr. Austr., pag. 27). — Cap. 7° Pagellus fascialis, Cast. (Mém. Poiss. Afr. Austr., pag. 28. — Cap. 8° Pagellus Pernambucensis, Cuv. Val. (Hist. nat. Poiss., tom. VI, pag. 210). — Fernambouc. GENRE DES PAGELS. 193 9° Pagellus caninus, Poey. (Poiss. Cuba, in : Mém. sob. la Hist. nat. Cuba, tom. II, pag. 199, n° 81). Ce Pagellus caninus devient, dans ce travail, notre Calamus caninus. — Cuba. — Vulg. Bajonado. 10° Pagellus orbitarius, Poey. (Porss. Cuba, in: Mém. sob. la Hist. nat. Cuba, tom. II, pag. 201, n° 82). Ce Pagellus orbitarius devient aussi dans ce travail notre Calamus orbitarius. — Cuba.— Vulg. Pez de Pluma. NOTE SUR LE JABIRU DE LA NOUVELLE=HOLLANDE Par M. Henri JOUAN. Au nombre des oiseaux rares du continent Australien, qui à fourni tant de raretés aux naturalistes, on doit mettre la Grue géante des colons anglais, Mycteria australis, Lath. Ce grand Échassier appartient au sous- genre JABrru (Mycteria, L.), formé aux dépens des Cigo- gnes (1); les Jabirus ne diffèrent de ces dernières que par le bec, légèrementrecourbé en haut vers le bout (2). Les espèces connues sont toutes de très grande taille. Celle qui est l’objet de la présente note est citée dans le Nouveau Dictionn. d’'Hist. Nat., 1803, (en compagnie de Mycteria Americana, Lath,, de M. Asiatica, id., de M. Senegalensis, id.) comme ayant été découverte à Ja (1) Cuv. Règne Anim. Ord. Grallæ, Fam. des Cultrirostres. — Ch. d’Orbigny, Dict. d’Hist. Nat. — Ch. L. Bonaparte, Conspectus Herodionum systematicus ; Ordo Herodiones, Trib. Ciconiæ ; Fam. Giconiidæ, Comptes rend. de l’Acad. des Sciences, 2 avril 1855. y (2) Quelques naturalistes avancent que le bec des Jabirus prend une courbure de plus en plus sensible avec l’âge ; chez les oiseaux jeunes, le bec serait presque droit. LE JABIRU DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 195 Nouvelle-Hollande dans les premières années du siècle. Le prince Bonaparte ne la signale pas dans ses Tableaux synoptiques de l’ordre des Hérons, dans lesquels figurent les Cigognes: il ne cite qu’une espèce, Mycteria Amerti- cana, avec les synonymes Brasiliensis, Br. et Maguari, Spix. Xenorhyncus australis, Shaw (1) est-il le même que Mycteria australis de Latham? Quoiqu'il en soit, les détails suivants sur un oiseau peu connu, bien que près de trois quarts de siècle se soient écoulés depuis sa découverte, offriront peut-être quelque intérêt. Le Jabiru de la Nouvelle-Hollande était en effet peu connu, jusqu'à ce que quelques individus vivants aient pu être apportés à Sydney et à Botany-Bay, où je les ai vus il y a quelques années. L'espèce se trouve dans toute l'étendue du continent Australien, principalement dans le Nord, mais on la rencontre si peu fréquemment, que des personnes, qui ont résidé vingt-cinq ou trente ans dans diverses partie de l’Australie, ont à peine vu trois ou quatre individus. Comme cet oiseau ne se laisse pas approcher, il est très difficile de le tuer, et à plus forte raison, de le prendre vivant. Chose extraordinaire : malgré ce naturel sauvage, ilest très facile de le garder en captivité et même en domesticité. Au premier aspect, l'énorme bec du Jabiru lui donne une apparence farouche, rachetée bientôt par l'éclat métallique de son plumage, la légèreté de son corps, son maintien calme et paisible, soit qu'il marche douce- ment et sans bruit sur une pelouse, soit qu’il reste immobile, semblant quêter, avec ses yeux expressifs, l'admiration des spectateurs. Parvenu à toute sa crois- sance, il élève sa tête à plus d’nn mètre et demi du sol. (1) Bonap., loco citato. 126 NOTES SUR Sur un individu de cette taille, le bec large, conique, très pointu au bout, d'un noir brunâtre, a plus de 50 centi- mètres de longueur. La mandibule inférieure est un peu renflée en dessous, en son milieu. La tête et le cou (1) sont d’un beau vert lustré, avec des reflets violets et pourpressur l’occiput. Les grandes couverturesdes ailes, le bas du dos, la queue, sont de couleur bronzée, à reflets dorés. Les petites couvertures, la gorge, la poi- trine, la partie supérieure du dos, sont blanches, avec des taches brun-cendré qui disparaissent chez lesadultes. La couleur du ventre, des cuisses et du dessous des ailes estun blanc pur. La queue est courte, non étagée; les ailes repliées en atteignent presque l'extrémité. Les longues jambes nues sont noirâtres chez les jeunes oiseaux, avec une teinte rousse qui devientrouge vif chez les adultes; mais comme elles sont presque toujours salies par la vase ou les déjections, il est rare qu'on puisse voir leur couleur naturelle. Elles sont recouvertes de plaques rhomboïdales. Le doigt du milieu est le plus long de tous; celui de derrière, le plus court; les ongles sontobtus et peu saillants. L'oiseau allonge les jambes en arrière quand il vole. Souvent il s’assied sur ses tarses, le bec- reposant sur la poitrine. Dans cette position, il paraît déjà de grande taille, mais c’est bien autre chose quand il se dresse sur ses deux jambes ou sur une seule. Il vole haut. Malgré la dimension et la lourdeur apparente de (1) La présence de plumes sur le cou ferait différer complète- ment le Jabiru de la Nouvelle-Hollande de celui de Cayenne {Mycteria Americana, Lath.). Ce dernier a le cou très fort, couvert d’une peau calleuse, noirâtre et rougeâtre; mais il paraîtrait que c’est l’habitude qu’a l'oiseau d’enfoncer sen cou dans la vase qui en cause le dépouillement (Bory de Saint-Vin- cent, Encyclop. moderne, Tome IX.) LE JABIRU DE LA NOUVELLE-HOLLANDE. 127 son bec, il s’en sert avec une adresse extraordinaire pour nettoyer ses plumes, saisir les plus petits insectes, et attraper les mouches au vol. On trouve dans un ouvrage du D' G. Bennett (1), quia séjourné pendant près de trente ans en Australie, des détails sur un individuapporté vivant à Sydney, en 1858, et le premier probablement qu'on y ait vu. Il avait été pris à Port Macquarie (2) par des naturels qui l'avaient gardé en captivité pendant plusieurs mois. Il se laissait approcher, s’écartait seulement tout doucement quand on voulait le toucher. Il faisait ses repas à des heures réglées, le matin et le soir, mangeait avidement, et ne manquait jamais ensuite de remplir son bec d'eau pour se rincer les mandibules. Des chevaux, qui se trouvaient dans le même enclos, ne lui causèrent jamais aucune frayeur. Les individus, que j'ai vus à Sydney et à Botany-bay, vivaient pêle-mêle avec des Emeus et d’autres oiseaux, grands et petits, avec lesquels ils paraissaient faire bon ménage. Ce sont des animaux d’un entretien coûteux : il faut, à chacun, par jour, près d’un kil. et demi de viande fraîche et de bonne qualité. A l’état sauvage, ils doivent dévorer une quantité considérable de poissons et de reptiles : on a trouvé, dans l'estomac d’un indi- vidu, près d’un kilogr. d’anguilles et de petits pois- sons. Le Jabiru australien demeure habituellement dans le voisinage des marais qui bordent la mer, et, comme il est toujours sur le qui-vive, il est difficile de s'appro- (1) Gathering of a Naturalist in Australasia by. G. Bennett, Londres, 1860. (2) A environ soixante lieues dans le Nord de Sydney. LE JABIRU DE LA NOUVELLE-HOLLANDE. 128 cher de lui sans être vu. C’est en se cachant parmi les roseaux que les naturels peuvent s’en emparer, en se jetant sur lui lorsqu'il est assis sur ses tarses, parce qu'alors il a de la peine à se relever. Son premier mou- vement est d'étendre les ailes pour s'envoler, mais, comme il lui faut un peu de temps, il est alors assez facile de le saisir par le bec et par les ailes. On rencontre cet oiseau auprès des rivières et des lagunes dont l’eau est salée ; ainsi il fréquente les rivières Hunter, Mac-Leay et Clarence, qui sont salées à plu- sieurs milles au-dessus de leurs embouchures et par- semées de nombreux bancs de sable. On a observé aussi les Jabirus au pied des arbres, regardant attentivement à terre, et dès que le plus petit mouvement du sol trahit la présence d’une larve de cigale, dont ils sont très friands, ils la saisissent d’un coup de bec rapide : qu’un insecte tombe de l'arbre, il est aussitôt gobé. Pas plus que les Cigognes, le Jabiru de la Nouvelle-Hollande ne paraît avoir de voix : il fait seulement claquer bruyam- ment ses mandibules l’une contre l’autre. Les intem- péries ne paraissaient pas avoir une grande influence sur celui du D’ Bennett ; souvent il passait la nuit en plein air, s'exposait avec plaisir à la pluie, et ne paraissait pas souffrir d’être tout mouillé. Les chaleurs excessives de l'été, à Sydney, ne l’empêchaient pas de rester dehors, regardant le soleil en face, le bec ouvert, et, si on le remettait à l'ombre, il retournait de lui-même au soleil, RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS SUR LA MÉTÉOROLOGIE FAITES A L'OBSERVATOIRE ROYAL DE MODÈNE Lat.— 44038 53", Long.— 0b 34m 21: E de Paris. Hr— 63% 16 niv. mer. PAR M. le proff D. RAGONA, Directeur de l'Observatoire de Modène. ANNÉE 14867. Le OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 130 "AUCT GHF| "AA9J YF| 86'LE <9°7y SL'°cy G6' 07 86 ZE6 ‘120 8 | ‘AOU #Z “am gr} ‘umê 07 SIPUI ZG| SAP “Auf gr] ‘AA9} YF 9F c9"sr 8 S9°7# LL 96°97 & ys'sr 67 08 °8y7 gr SL°ey £G YL'vY CLR 4 &6 0? 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Les tableaux précédents contiennent les résultats de 1867 pour les observations ordinaires. Une publi- cation spéciale est destinée aux indications des instru- ments enregistreurs. Les moyennes diurnes sont, dans tous les tableaux pré- cédents, les moyennes arithmétiques des trois observa- tions faites à 4 heures soir, minuit et 8 h. matin. En effet ces trois observations donnent, principalement pour le baromètre, une moyenne très approchée de la véritable. On peut avoir une confirmation de cela, dans les excel- lents tableaux contenant les résumés des observations de Bruxelles de 1867, dernièrement publiés par M. Quételet, De ces tableaux on déduit : BRUXELLES 1867. | IVHX II EXX | IT IX XXI Ye MOIS. 3 3 moyenes A B M |M—-A|M—-B mm mm mm mm mm Janvier..... 748.79 . 749.18 [748.93] +0.14|--0.25 Février... 59.72 59.86 59.73|0.01|--0.13 Mars .......| 51.58 51.66 51.60|+40.02|—0.06 ANDRE 52.35 52.38 52.32|—0.03|—0.06 Marti 54.48 51.58 54.471—0.01/—0.11 ii PAPER te 58.58 58.59 58.53|—0.05|—0.06 Juillet...... 54.79 54.92 54.78|—0.01|—0.14 MOHE 00e 57.31 57.33 57.26|—0.05|—0.07 Septembre. . 59.04 59.15 59.07|--0.03|—0.08 Octobre..... 55.40 55.53 55.41|+0.01|—0.12 Novembre... 63.05 63.01 63.00|—0.05|—0.01 Décembre... 56.38 56.53 56.41|+0.03|—0.12 Année...... 55.95 56,06 55.96|+4-0.01|—0.10 140 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Tandis que ce tableau fait voir que les moyennes baro- métriques À sont réellement presque coïncidentes avec les véritables moyennes, il nous montre encore que les moyennes des 3 heures : 9 heures matin, 3 heures et 9 heures soir, s’éloignent de la véritable moyenne d'une manière systématique, comme cela est indiqué par les si- ; gnes des différences qui sont toutes négatives. De même à Modène, les moyennes B' ont une différence toujours négative avec la moyenne des 3 heures : 4 heures soir, minuit et 8 heures matin. En ce qui regarde la tempé- rature, les observations de Bruxelles donnent, dans les différents mois, des différences qui ne sont pas toujours trascurables, entre la véritable moyenne (moyenne des heures paires), etla moyenne 1/3 (IV + XII + XX). La différence change de signe selon les saisons. Cependant les moyennes annuelles s'accordent, et en consultant les différentes moyennes placées au bas dela table, à la page 99 des Ann. Mét. de Bruxelles, on peut constater que, entre toutes les moyennes, celle qui s'approche le plus de la moyenne des heures paires, est la moyenne arithmé- tique des heures : 4 heures soir, minuit et 8 heures matin. BRUXELLES 1867. IV XII XX IX XXI ARS MOIS. 3 3 moyens. A B M |M—-A|M—B Janvier..... 0.99 1.42 1.17 |+0.18|—0.25 Février..... 7.20 7.65 7.32 |+0.12|—0.33 Mars....... 3.45 4.20 3.49 |+0.04|—0.71 PU 0 PAST 10.20 10.97 10.12 |—0.08 —0.85 Mai--sou sell) 14.29 15.31 13.99 |—0.30|—1.32 JULD., 564 26 2 16.83 47.82 16.48 |—0.35|—1.34 Juillet, 17.30 17.90 16.98 |—0.32/—0.92: Août. Li os 18.76 19.81 18.56 |—0.20|—1.25 Septembre ..| 15.68 16.54 15.65 |—0.03|—0.89 Octobre .... 9.93 40.64 9.72 |—0.21|—0.92 Novembre .… 5.62 6.07 5.77 |+0.15|—0.30 Décembre...| 0.73 1.02 0.87 |+0.14|—0.15 Année...... 10,08 10.78 10.01 —0,07 —0,77 MODÈNE — 1867. 141 Des expériences particulières ont montré qu'à Modène, même pour le thermomètre, l'accord des moyennes À et des véritables moyennes diurnes est très satisfaisant. Voici une différence remarquable des deux instru- ments (baromètre et thermomètre), qui se manifeste à Bruxelles, comme à Modène. Les tableaux suivants ren- ferment les maxima et minima moyens de Modène et de Bruxelles pour l’année 1867. MODÈNE BAROMÈTRE. THERMOMÈTRE. Max. moy.|Min. moy.|Max. moy.|Min. moy. mm mm o o Décemb. 1866| 762.085 757.893 7.210 1.302 Janvier. 1867| 54.450 50.183 4.609 0.190 Février. » 64.439 60.229 10.653 3.434 Mars. ... 53.596 49.265 11.548 5.672 Avril. ., 55.894 51.239 19.675 9.966 Mai su. . 56.521 53.556 | 23.554 13.525 57.262 53.766 26.727 16.482 56.491 53.697 | 28.991 18.083 57.955 55.161 28.285 18.849 59.695 56.670 | 25.861 17.062 58.882 53.868 16.465 9.600 62.255 57.237 | 10,074 4.193 = = = = ; L] L 1 . PE CU Septembre Octobre... Novembre = 5 s Année... » | 758.293 | 754.397 | 17.804 9.863 Fr OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 142 *NTXOK ‘NI —"XVH L8'€T LL°E 69°8 LL°6Y S6'6r gt'6c G7°1G OS°FG &9'87 SY'YT 0G'L LG'Or 06'€ o *NIAOK °NIN *XVR "AYLANONKUIHI oo °NIR—"XVH 9ÿ°Egz Ge'€S 99°09 LEA LY°LQ g8°58 1G'ES 62°9$ 9Y7°88 96°8% L6'87 96°9s S0'"SyzL uui ‘N&AON ‘NIK "AULYROUVE 86'S8£L F5" 68 Ly°$9 A 62°09 7L°88 gg°98 6° 09 6r°98 CL'S$ LA £r'€9 82° SZ uuI ‘NAAOKN *XYN *SATTIXAUI ne DOQUUT Dre NICUIGDOUT **°.°**9AŒ{UWOAON ee... 310190 +++ o4qu97d0S SAR ee ee M ON, cesse olinf tes Re ER 0. SR (2 Dee ss er.e nee IT LAS AGCIDRICQCEON LE 14 *sesemee TOTIAN ADP OCO ONE TORRES CENT rt MODÈNE — 1867. 143 Si l’on prend, dans les tableaux 1 et2,les moyennes des max. et min. absolus par mois, et si on les compare aux moyennes des max. et min. moyens par mois, on obtient, en mettant de côté les valeurs correspondantes de Bruxelles, les résultats suivants : BAROMÈTRE. THERMOMÈTRE. Modène Bruxelles Modène Bruxelles mm mm © 0 Moy. des max. abs..... 765.025 767.44 23.608. 20.08 Moy. des min. abs..... ‘743.886 740.35 3.906 0.87 Moyennes one it 754.455 753.89 13.757 10.47 Moyenne annuelle..... ‘756.351 755.96 13.859 10.01 Différence... 1.896 2.07 0.102 0.46 Moy. des max.moy.... 758.293 758.38 17.804 13.87 Moy. des min. moy.... ‘754.397 753.46 9.863 7.01 MOYENNE. secs e de ee 756.345 755.92 13.833 10.44 Moyenne annuelle..... 756.351 755.96 13.859 10.01 Différence... 0.006 0.04 0.026 0.43 On voit donc, par les observations de Bruxelles et par celles de Modène, que pour le thermomètre les moyennes des maxima et minima absolus et aussi les moyennes des maxima et minima moyens donnent une quantité proche de la moyenne annuelle, tandis que pour le baromètre cela arrive seulement pour la moyenne des maxima et minima moyens. La différence des moyennes des maxima et minima absolus, par mois, est la moyenne excursion mensuelle qui a été pour l’année 1867 de 21" 1% à Modène et de 27% 09 à Bruxelles pour le baromètre, et de 19° 70 à Modène et de 19° 21 à Bruxelles pour le thermomètre. La différence des moyennes des maxima et minima moyens par mois est la moyenne oscillation diurne (voy. tabl. 5 et 6), qui a été pour l’année 1867 de 37" 90 144 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES à Modène et de 4°" 92 à Bruxelles pour le baromètre, et de 7° 9% à Modène et 6° 86 à Bruxelles pour le ther- momètre. Les excursions et oscillations barométriques ont été donc plus fortes à Bruxelles qu'à Modène, tandis que le contraire a eu lieu pour les excursions et oscil- lations thermométriques. La pression atmosphérique annuelle des quatre années 1864-67 d'observations exécutées avec une méthode uniforme, aux mêmes heures et avec les mêmes instru- ments, est: Années 1/3 (IV--x11xx) 2/3 (XX—1V) Max. —Min. 1864 755.896 0.803 42.40 1865 55.816 0.785 35.14 1866 56.242 0.723 37.42 1867 56.351 0.813 37.98 Moyennes, 756.076 0.781 38.23 J'ai ajouté dans la 2° colonne le résultat d’une formule empirique, qui donne pour Modène la valeur de l’oscil- lation barométrique moyenne , oscillation qui est 0"" 78 d’après différents procédés d'observation et de calcul. J'ai ajouté encore l’excursion barométrique totale an- nuelle, dont la valeur normale est pour Modène 38""12. La moyenne de ces quatre années réduite au niveau de la mer est 761% 77, valeur qui est d'accord avec la pression au niveau de la mer déduite des observations de Milan et de Bologne. Le tableau 5 contient les variations et oscillations diurnes de la pression atmosphérique par mois. J'ap- pelle variation diurne la différence de la moyenne diur- ne entre deux jours consécutifs. Par exemple, la pres- sion atmosphérique moyenne du 23 octobre 1867 a été 748% 40 et celle du 24 octobre 787% 03, eten consé- MODÈNE — 1867. j 145 quence la variation diurne du 23 octobre a été 8" 63. L’oscillation diurne est la différence entre le maximum et le minimum absolu du jour, et en conséquence les oscillations diurnes sont données seulement pour la pression atmosphérique et pour la température, pour lesquelles on connaît les valeurs extrêmes absolues par un mécanisme très simple adapté à l’anéroide et par le thermométrographe. L'étude des variations diurnes est très important en météorologie, comme cela a été dé- montré par M. Plantamour. Le tableau 5 nous fait con- naitre qu’en 1867 la plus grande différence entre les moyennes diurnes barométriques a été de presque 13°" du 4 au 5 mars. Le signe + indique que la pression croît d’un jour au jour suivant, le signe — qu’elle décroit. La différence moyenne entre les moyennes barométri- ques de deux jours consécutifs a été en 1867 de 2°" 8. La plus grande oscillation diurne du baromètre a été en 1867 de presque 15"" le 98 octobre. La dernière co- lonne contient les moyennes oscillations diurnes acci- dentelles du baromètre, qui sont en hiver, plus grandes qu’en été. En discutant toutes les valeurs que j'ai pu recueillir pour différentes stations, j'ai établi dernière- ment la formule suivante, pour l’expression générale des oscillations diurnes accidentelles du baromètre : Oscill.— 60n83887— 5mm34059 Cos.? h.— 0m0000207375 H. h latitude. hauteur en mètres. Le tableau 6 contient les variations et oscillations diurnes de la température. On peut voir, au premier coup d'œil, en comparant les deux tableaux 5 et 6: 1° Que pour le baromètre, les variations diurnes maxima sont peu différentes des oscillations diurnes 10 146 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES maxima, et souvent les premières sont plus grandes que les secondes (mars, mai, juillet, août, septembre, no- ‘vembre), tandis que pour le thermomètre les variations diurnes maxima sont toujours plus petites que les oscil- lations diurnes maxima. 2° Que, pour le thermomètre, les variation diurnes maxima sont presque toutes négatives, ce qui démontre que les abaissements de la température sont en général plus rapides que les élévations. 3° Que, pour le thermomètre, les oscillations diurnes moyennes sont plus grandes en été et plus petites en hiver, contrairement à ce qui arrive pour le baromètre. La plus grande oscillation diurne de la température a été de 16 degr. cent. le 23 mai 1867. Le tableau 2 est disposé comme le 4°. Voici les tem- pératures moyennes observées dans ces 4 dernières années avec le même thermomètre, et aux mêmes heures d'observations. La température moyenne de 1864 a été la plus petite observée à partir de 1830. Années. Temp. moy. 1864 12° 19 1865 13 74 1866 13 64 1867 13 86 Moyenne. 13 36 La moyenne de ces quatre années coïncide avec la tem- pérature moyenne de Modène, qui est 13° 39, et que j'ai établie par différents moyens, et aussi par la tempéra- ture des sources. À Modène on a commencé les obser- vations du thermométrographe en 1861. Les résultats MODÈNE — 18617. 147 de ces sept années pour l’excursion annuelle et pour la date des maxima et minima sont les suivants : | Années. Max.-Min. Max. postérieurs Min. postérieurs au solstice au solstice d'été. d'hiver. 4861: LD. DANS 50 jours. 29 jours. 1862......,... (15 RE PATIO SH ATOODIONDE .1 1863... DS OMART el erete DL ere eine 9 1864........ PAT Dee ns sitelale Tele ei alete tale 24 1865...%.....: 8 Le THOARPOIDOIC BD MEGÉRRE 9 4866.......... DD ta sie ist Dos se dom ace 10 1867...-..... PALAU EC iereter SD leu eec eee 45 Moyennes....40.83......... ADD AT 46.1 Les observations psychrométriques ont commencé à l'Observatoire de Modène en 1864. Voici les résultats moyens annuels de ces quatre dernières années : Années. Tension. Humidité. m0 186% . 8.383 73.00 1865 8.481 70.62 1866 8.458 70.79 1867 8.318 68.84 Moyennes. 8.410 70.81 L'accord de ces valeurs est remarquable. La tension de la vapeur d’eau peut être représentée par cette for- mule : ‘ mm nm mm Tens. — 53.379 — 29.897 sinh. — 26.111 sin.2 h. mm Pour Modène elle donne : Tens. = 8.46. 1 Le tableau 7 montre que les variations diurnes de la tension de la vapeur d’eau et de l'humidité relative sont, comme celles de la température, plus grandes en été qu’en hiver. Dans le tableau 8, les jours de vent très fort sont ceux où la vitesse horaire du vent a été supérieure à 30 kilo- mètres. Le tableau 9 montre que la vitesse du vent est 148 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES À MODÈNE. plus grande au printemps et plus petite en automne. Ce dernier tableau contient les degrés de coloration des papiers ozonoscopiques, après 24 heures d’exposition dans la fenêtre météorologique. On a indiqué par 100 la coloration maximum, ou la plus foncée, que prennent les papiers dont je fais usage. Les valeurs de l’ozone, conte- nues dans ce dernier tableau, semblent procéder avec beaucoup d’irrégularité. Cependant j’ai montré qu’elles diminuent avec la température et croissent avec l'humi- dité, et j'ai établi pour les différents mois les relations correspondantes. La quantité d’eau pure évaporée en 24 heures, dont les valeurs sont exposées dans la der- nière colonne du tableau 9, est relative à l'exposition de l'eau dans un lieu couvert et à l'ombre : l’évaporation contemporaine, dans unlieu entièrement ouvert et libre- ment exposé au soleil, est 3,59 plus grande. DE L'INFLUENCE DE L'ATTRACTION TERRESTRE SUR LA DIRECTION DES PLASMODIA DES MYXOMYCËTES Par Mr.S. ROSANOFF, Membre correspondant de la Société. Les Myxomycètes, — ces objets si favorables à l'étude du protoplasma libre, — offrent une masse semi-fluide et organisée, à tous égards semblable au protoplasma des cellules animales et végétales vivantes. Les phénomènes qui accompagnent leur développement sont de nature à attirer involontairement l'attention de l'observateur sur ce sujet si plein d'intérêt et qui promet des résultats importants pour la physiologie et la morphologie. Qui- conque s’est une fois occupé d'observer ces organismes partagera sans nul doute l'opinion de M. Fries, lorsqu'il dit que: « À peine y a-t-il dans toute la morphologie végétale une chose plus remarquable que la transforma- tion de ces veines, rampant à l’instar des vers, en des péridies verticales, munies quelquefois de pédicelles({).» Après les excellents travaux de MM. De Bary et Cienkowsky, qui ont répandu tant de lumière sur la morphologie des Myxomycètes, ces dernières ne pou- vaient échapper à l'attention des physiologistes. Aussi (1) Fries, Systema mycologicum, EEE, p. 70. 150 SUR LES PLASMODIA a-t-on cherché à déterminer les rapports qui existent entre les phénomènes vitaux des plasmodia et l'influence exercée sur eux par la chaleur, l'électricité, les réactifs chimiques, les secousses mécaniques ; toutes ces recher- ches ont fourni à la science de nombreux faits d'une grande valeur. Quant à ce qui concerne l'influence de la gravitation et de la lumière, — qui jouent un rôle si important dans les phénomènes vitaux et morphologiques des plantes, — cette question est jusqu'à présent restée intacte. Nous ne possédons à cet égard que des indications acciden- telles, basées sur des observations fortuites, et qui ont été faites lors de recherches dirigées spécialement sur d’autres questions. Outre la citation que je viens de faire de l'ouvrage de M. Fries, je trouve un passage concernant le sujet de ma note, dans le livre de M. De Bary « Die Myzetozoen,» à la page 28, où il s'exprime ainsi : « Le développement (des plasmodia) s'effectue dans une direction horizontale et inclinée de même que dans une direction verticale en haut et en bas». À juger d’après ces mots, M. De Bary n’attribue à la gravitation aucune action spéciale sur les plasmodia, quoique, d’après les descriptions de ce même auteur, les plasmodia de beaucoup de Myxomycètes se réunissent, lors de leur transformation en péridies, en massues élevées; au fur et à mesure que se forme leur pédicelle, ils se meuvent le long de celui-ci jusqu’à son sommet pour y former les spores et le capillitium. M. Hofmeister touche aussi à ce sujet à la page 19 de son Manuel (1), où il est dit : « Les ramifications formées par des plasmodia plus denses se dirigent aussi en haut dans (1) HorMeisTER, Handbuch der physiologischen Botanik, Bd. I, DES MYXOMYCÈTES. 151 toutes les directions de l’espace », et à la page 281 du même livre : « La lumière et la gravitation sont deux agents dont l'influence sur la forme du protoplasma mo- bile n’est pas encore étudiée. » Certains phénomènes observés sur des plasmodia de Myxomycètes qui se développaient dans leur station naturelle et sous des conditions normales, m'ont inspiré l'idée de déterminer d’une manière plus précise les rela- tions qui existent entre la force de la gravitation et la direction du mouvement ainsi que la forme extérieure des plasmodia. Une bonne occasion pour l’accomplisse- ment de cette tâche me fut bientôt présentée, grâce à l'apparition prodigieuse de l'Æthalium septicum Fr. dans les serres du Jardin botanique de S'-Pétersbourg. Mes observations préliminaires me portèrent à croire que la direction du mouvement et les formes extérieures des plasmodia sont déterminées par l’action de la gravi- tation, et que le protoplasma, au moins sous la forme de plasmodia, est influencé par cette force tout autrement que les substances inertes d’une pareille consistance. Les plasmodia d'Æthalium septicum Fr. vivent, pen- dant la première période de leur développement, à une profondeur plus ou moins grande dans les amas de feuilles ou d’écorces à-demi putréfiées qui leur servent de substratum ; le réseau jaune qui pénètre d'abord toute la masse du substratum se resserre peu-à-peu dans ses couches superficielles en un filet plus dense; enfin toute la masse surnage à la surface où elle se contracte en pelottes d’une couleur jaune intense, qui, en se conden- sant, se transforment en des fructifications brunes. S'il se trouve, sur le lieu même de l'apparition du plasmo- dium, quelque objet élevé et suffisamment humide (p.ex. un pot à fleurs ou une des colonnes qui soutiennent le 152 SUR LES PLASMODIA toit de la serre), on voit la substance du plasmodium monter le long de cet objet jusqu'au moment où la masse se solidifie en une péridie. J'ai observé bien souvent que les plasmodia d’Ætha- lium septicum apparaissaient sur la surface de l’écor- ce, entouraient de toutes parts un pot à fleurs, mon- taient le long de sa face extérieure et, après en avoir atteint les bords, se répandaient sur la surface de la terre qu'il renfermait. Aussitôt que la masse avait touché la tige de la plante qui végétait dans le pot, elle commen- cait à s’amonceler autour de cette tige qu'elle recouvrait peu-à-peu d’un enduit jaune sur une longueur de 1 à 1 pied 1/2 à partir de la base. Ensuite cette masse jaune et muqueuse s’accumulait près du bord supérieur et se transformait en fruit. J'ai vu aussi la masse épaisse d’un plasmodium qui recouvrait une surface inclinée, prendre un aspect hérissé par suite de la formation, sur toute sa superficie, d’une grande quantité de rameaux verticaux rapprochés l’un de l’autre, et dont la longueur mesurait quelquefois 3/4 de pouce. Les plasmodia de Lycogalaepidendron se développent d'ordinaire sur l'écorce des tronçons d'arbres, et leurs fruits apparaissent généralement au nombre de plusieurs sur les bords de la surface découpée. Il est évident que la masse du plasmodium se dirige vers les parties les plus élevées du substratum et les atteint, lorsqu'elle ne se transforme pas en fruit avant d’avoir traversé l’es- pace qui l’en sépare. J'ai entrepris une série d'expériences afin de recon- naître jusqu’à quel point les phénomènes cités sont déter- minés par l'attraction de la terre. Je vais passer à la description de ces expériences et des résultats que j'ai obtenus. | DES MYXOMYCÈTES. 153 Pouravoir des plasmodia tout-à-fait purs, et pour être en état de détacher de leur masse des morceaux de toute grandeur désirée, j'opérai de la manière suivante : j'enlevais avec précaution la couche supérieure du sub- stratum avec le plasmodium qui s’y était développé, et je la divisais en plusieurs échantillons que je mettais dans une capsule par couches superposées et séparées l’une de l’autre par des feuilles doubles de papier buvard humecté. Cette capsule étant fermée et placée dans un endroit suffisamment chaud, on trouve, après 12 à 24 heures, que les plasmodia se sont transportés sur le papier et y forment de superbes réseaux. Le papier peut être coupé en fragments d’une forme et d'une grandeur quelconques, sans que la masse protoplas- matique qui le couvre subisse sur les bords des altéra- tions notables; seulement les ciseaux employés doivent être très tranchants. Si l’on fait séjourner ces morceaux de papier disposés en couches sous une cloche de verre, dans une atmos- phère humide et à une température qui ne soit pas trop élevée, on verra la masse plasmodique se conserver à l'état vivant et mobile pendant des mois entiers. J'ai pu ainsi conserver des plasmodia obtenus en ramollissant des Scléroties provenant de la dessication de plasmodia recueillis, l'automne dernier, dans les orangeries. Le mouvement de translation et le changement des formes extérieures ne s’effectuent dans les plasmodia que sous deux conditions essentielles : 1° la température du milieu ambiant doit être assez élevée; j'ai obtenu les résultats les plus nets à + 20 à 25° centigr.: 2° le sub- stratum doit être uniformément humide dans toute son étendue. J'ai fait mes cultures à la lumière et dans l’obs- curité, et je n’ai pu remarquer aucune différence entre 15% SUR LES PLASMODIA les résultats obtenus dans les deux conditions diverses. Du reste je n'insisterai pas sur cette observation, car cette question de l'influence de la lumière n’entrait pas dans le plan de mes recherches. Je ferai seulement remarquer que certains plasmodia pâlissaient, deve- naient blancs ou rosâtres, et que ce changement de couleur se produisait aussi bien dans l'obscurité qu’à la lumière diffuse. Ma première expérience fut celle-ci : j’attachai à un long fil un morceau d’écorce recouvert d’un plasmodium d’Æthalium septicum ; l’autre bout du fil passait à tra- vers un bouchon qui fermait l’orifice supérieur d’une grande cloche de verre, renversée au-dessus d’une assiette pleine d’eau. Au-dessus du bouchon se trou- vait une couche d’eau qui conservait le fil dans un état constant d'humidité. Après quelques heures, la masse du plasmodium s'était accumulée sur la partie supé- rieure de l'écorce, et aussitôt qu'elle vint en contact avec le fil, elle commenca à envelopper celui-ci d’une cou- che jaune en forme de tube, sur une longueur de plus d'un décimètre. Aussitôt que l’eau destinée à mouiller le fil fut épuisée et que par suite le fil commenca à se des- sécher, au même moment le piasmodium redescendit lentement sur le morceau d’écorce. En versant de l’eau au-dessus du bouchon, je vis le plasmodium remonter, puis redescendre par suite d'un nouveau dessèchement du fil, et ainsi de suite. Cette expérience prouve la nécessité d'entretenir une distribution toujours uniforme d'humidité dans le substratum qu'on emploie pour des expériences semblables à celles que je vais décrire; et en même temps elle nous autorise à présumer dans les plasmodia une tendance à monter en haut autant que le permettent la forme et le degré d'humidité du sub- stratum. DES MYXOMYCÈTES. 155 Une longue série d'expériences furent exécutées en- suite d’après la méthode suivante : Je plaçai des petits morceaux de papier buvard couverts de plasmodium sur des plaques de verre ordinaire ou de verre dépoli ou même de porcelaine dépolie, et je plaçai ces plaques dans diverses positions, soit verticales, soit obliques ou horizontales. Ces bandes de papier buvard, affourchées sur le bord de vases pleins d’eau, avaient une de leurs extrémités plongée dans l’eau et l’autre extrémité des- cendait à aboutir au bord des plaques (bord supérieur quand la plaque était verticale ou inclinée). Comme ces plaques se trouvaient au-dessous du niveau de l'eau dans le verre, la bande de papier fonctionnait à la ma- nière d’un siphon : l’eau, après avoir imbibé la bande, descendait sur la plaque où elle formait un courant lent qui en mouillait constamment la face extérieure. Quant aux plaques dont la position était tout-à-fait horizon- tale, l’eau qui arrivait à l’un des bords était attirée du côté opposé par une autre bande de papier buvard suspendue sur ce bord. On voit donc que dans toute position les plaques se trouvaient régulièrement mouil- lées par un courant lent d’eau, qui coulait de haut en bas ou d’un bord à l’autre. Le 24 janvier, à 8 heures du soir,je disposai horizonta- lement une plaque de verre dépoli, au centre de laquelle je mis une rondelle coupée dans la partie compacte d’un plasmodium d’'Æthalium septicum (1). La tempé- rature variait pendant la nuit entre + 16 et + 18° C. À 8 heures du matin, le jour suivant, il s'était formé au- tour de la rondelle une auréole régulière et concentrique (1) Quand je parle ici des plasmodia coupés ou détachés, j’en- tends le plasmodium avec son substratum, c’est-à-dire avec le papier sur lequel il s'était développé. 156 SUR LES PLASMODIA constituée par la masse jaune du plasmodium qui avait quitté le papier. Du centre de la rondelle divergeaient des veines assez épaisses qui se ramifiaient de plus en plus à mesure qu’elles s'approchaient de la circonfé- . rence, où elles formaient une couche à-peu-près continue. La rondelle primitive avait un diamètre de 0" 015, et le cercle qui s'était formé pendant la nuit mesurait plus de 3 centim. de diamètre. Les bords du plasmodium s’é- taient donc, dans l’espace de 12 heures, étendus de 3/4 de centimètre dans toutes les directions radiales. En se développant, les bords ne pouvaient rester continus ; ils se divisaient peu-à-peu en parties séparées, corres- pondant aux veines principales et formant autour de leur sommet des ramifications en forme d’éventail. En réunissant par une ligne courbe continue les points extrêmes de ces ramifications, on pouvait remarquer que les contours généraux de tout le plasmodium con- servaient une forme circulaire pendant un temps encore assez long. Mais dans la suite de l'expérience, la forme du plasmodium devenait de plus en plus indéterminée, et il se produisait pour ainsi dire des centres spéciaux autour desquels la masse se distribuait plus ou moins régulièrement dans le sens des rayons. J'observai des phénomènes identiques chaque fois que je cultivais des plasmodia sur des plaques horizon- tales. Si, dès le commencement de l'expérience, le plasmodium offrait des solutions de continuité, s’il était distribué sur le papier d’une facon irrégulière, sa dispo- sition ultérieure sur la plaque montrait aussi moins de régularité que dans les cas que nous venons de décrire; mais chaque fois on pouvait remarquer qu'il n'y avait pas de direction prédominante, suivant laquelle se se- raient développéestoutesles veines et leursramifications. DES MYXOMYCÈTES. 157 J'ai représenté (PI. I, fig. 1), un plasmodium cultivé sur une plaque horizontale ; je regrette toutefois que ce ne soit pas la meilleure des préparations que j'ai obtenues dans ces conditions. Le 2 décembre 1866, à 8 heures du matin, le thermo- mètre marquant + 17° C, j'ai placé sous une cloche et dans une position verticale, une plaque de verre dont la moitié inférieure, sur une étendue de 2 centim. 1/2, était occupée par un plasmodium. Une heure plüs tard, le bord supérieur de ce dernier se trouvait déjà à une hauteur de 3 centim., et à 9 heures du matin suivant, ce bord s’était élevé jusqu’à l'extrémité supérieure de la plaque, dont la longueur entière mesurait 7 centim. 1/2. Une petite partie du plasmodium était même passé sur la bande de papier buvard qui recouvrait la plaque. Le plasmodium présentait à ce moment la forme d’un tronc un peu sinueux, mais vertical dans sa direction générale, et ramifié en éventail dans sa partie supérieure ; les ramules se soudaient à leurs extrémités en une masse à-peu-près continue, qui formait un bord d’accroisse- ment. Dans la partie inférieure de la plaque qui, le jour précédent, était occupée par le plasmodium, plusieurs rameaux s'étaient encore conservés et étaient devenus bruns ; une petite quantité de plasma encore frais était descendu sur l’assiette. Un peu plus tard, presque toute la masse du plasmo- dium s'était accumulée sur le papier buvard. La partie recouverte de plasma jaune fut détachée du reste de la bande et appliquée à l'extrémité supérieure d’une plaque de verre verticale, de telle manière que le bord d’ac- croissement fût tourné vers le bas. Bientôt la plus grande partie du plasmodium s'était portée en haut, et à 8 heures 1/2 du même soir, l'extrémité supérieure, développée en 158 SUR LES PLASMODIA éventail, se trouvait déjà à la hauteur de 4 centim. 1/2. La plaque fut alors retournée de facon à porter en haut le bout inférieur, et laissée dans cette position jusqu’à 10 heures du matin suivant. À ce moment la masse prin- cipale du plasmodium se trouvait accumulée près du bord supérieur de la plaque. Les veines épaisses qui existaient antérieurement s'étaient conservées, mais elles s'étaient ramifiées dans la partie devenue supérieure et y formaient des réseaux en forme d’éventail, dont la ligne de symétrie était recourbée et avait sa concavité tournée en haut. Le bord d’accroissement primitif avait disparu, et à sa place on ne voyait plus que quelques-uns des ra- meaux antérieurs, sous forme de veines tenues qui s’amincissaient de plus en plus et peu-à-peu s’effaçaient complètement. Je répétai plusieurs fois le renversement de la plaque, et toujours j'obtins les mêmes résultats. Le 5 décembre, à 8 heures du soir, j'avais disposé, à- peu-près verticalement, une grande plaque carrée por- tant près de son bord inférieur un assez grand plasmo- dium. À 10 heures du même soir, la température étant de + 19° C, le bord supérieur du plasmodium s'était déjà déplacé et avancé en haut de plus d’un centimètre et demi à partir de la marge du morceau de papier, sur laquelle il se trouvait primitivement. Le bord croissant du plasmodium avait à ce moment les contours d’un arc très régulier et disposé symétriquement par rapport à la veine principale. À 10 heures du matin, le 6 décembre, ce même bord se trouvait déjà à une hauteur de 9 centim. C’est à ce moment qu'a été faite la figure 2 de notre planche ; on voit que le sommet du plasmodium était composé de trois lobes principaux finement ramifiés. Le lobe central a ses veines principales à-peu-près verticales et son bord exté- DES MYXOMYCÈTES. 159 rieur forme un arc symmétrique par rapport au rameau principal dont il forme pour ainsi dire l'expansion. Les deux lobes latéraux ont les veines médianes disposées presque horizontalement, et leurs petites ramifications se dirigent des deux côtés, en bas et en haut. Les veines principales des trois lobes, en descendant, confluent en trois veines épaisses, verticales et parallèles, qui commu- niquent entre elles au moyen de plusieurs branches hori- zontales ou obliques. Encore plus bas, ces trois veines se réunissent pour former un seul tronc, dont la base se trouve encore sur le papier où elle se dissout de nouveau en présentant des traces des veines épaisses primitives. Ces résidus sont bruns, c’est-à-dire gâtés ; mais ils en- voient à gauche et à droite deux systèmes de ramifica- tions encore jaunes et vivantes et dont la direction générale est horizontale. Pendant tout le temps que le plasmodium s’avancait de a en D, son bord supérieur conservait plus ou moins la forme d’un éventail, ce qui s’explique par la manière dont s'effectue la translation de la masse plasmodique. Or cette masse émet de la surface de son bord croissant de nouvelles protubé- rances qui s’allongent peu-à-peu en de nouveaux ra- meaux, tandis qu'au contraire sur le bord opposé on voit les rameaux se raccourcir et disparaître ; ici la masse est pour ainsi dire aspirée, et il ne reste à la fin que les veines les plus épaisses. J'ai représenté, dans la figure 3, un plasmodium qui, au commencement de l'expérience, était tout entier sur le papier a. La veine principale est, comme on le voit, tout-à-fait verticale et ne se ramifie qu'au sommet. Le rameau c d était déjà formé dans la capsule avant que l'expérience fût commencée. Pendant que la plaque se trouvait dans la position verticale, il s’était formé 160 SUR LES PLASMODIA près de b une petite branche ramifiée, dirigée en bas et à gauche. Dans les figures &, 5 et 6, sont représentées les formes successives d’un mème plasmodium, cultivé sur une grande plaque de verre dépoli, disposée verticalement. Alors que le papier ABCD se trouvait encore dans une position horizontale, il s'était formé une marge crois- sante près du bord AB (fig, #). À ce moment, les bran- ches désignées par b n’existaient pas encore. Le 7 mars, à 11 heures du matin, ce papier fut appliqué contre la plaque de verre dépoli et disposé verticalement de ma- nière que AÂB regardât en bas. À 2 heures 15 minutes après midi, on voyait déjà toutes les ramifications dési- gnées par a (fig. 4) et dirigées en haut. Le 18, à 2 heures 15 minutes après midi, cette préparation avait la forme représentée dans la fig. 5. Le plasmodium s'était réparti sur le verre en 5 veines épaisses, parallèles entr’elles et à-peu-près verticales. Chacune d'elles se ramifait à l’ex- trémité en des ramules plus fins formant tout au sommet, par leurs anastomoses, un bord d’accroissement continu et semi-circulaire. Tout près du bord inférieur du papier s'étaient formées plusieurs veines dirigées en bas, obli- quement ou même verticalement. Les extrémités de quel- ques-unes s'étaient élargies en de petits bords d'accrois- sement, qui bientôt après commencèrent à disparaître. Le 19 mars, à 5 heures du soir, ce même plasmo- dium présentait déjà la forme dessinée dans la figure 6. Tous les rameaux inférieurs, qui auparavant se trou- vaient sur le verre au-dessous du papier , avaient disparu , et même la partie inférieure du papier se montrait complétement dénudée. Les veines qui exis- taient encore sur le papier présentaient tous les indices de la mort; elles étaient devenues brunes. De tous les DES MYXOMYCÈTES. 161 rameaux désignés dans la figure 5 par 4, b, c, d,e, celui désigné par a, a, s'était le mieux conservé; tous les autres se sont amincis en se perdant graduelle- ment, comme D, c, d, ou ont complétement disparu comme e. Le protoplasma qui remplissait ces rameaux disparus ou en voie de disparition, s’est transporté dans le tronc a et dans ses ramifications supérieures. La longueur du plasmodium, à partir du bord supérieur du papier jusqu'à son sommet, était à ce moment de 11 cent. 1/2. En retournant alors la plaque, j'obligeai le plasmodium à se transporter d’un bord de la plaque au bord opposé, et en répétant cette opération plusieurs fois, je vis toujours les mêmes effets se reproduire. Le 18 mars , je disposai sur une assiette, autour d’un vase plein d’eau, 7 plaques dont chacune por- tait, au-dessous de son centre, un morceau de papier recouvert d’une masse plasmodique. Le jour suivant, je vis que les bords supérieurs des 7 plasmodia s’étaient élevés à une hauteur considérable. Deux de ces plas- modia; présentaient en outre de petits rameaux dirigés en bas. Il faut faire remarquer que toutes les plaques étaient plongées par leur extrémité inférieure dans l’eau qui remplissait l'assiette. Le 16 avril, à 2 heures 25 minutes après midi, le thermomètre marquant + 18° C., une plaque de verre fut disposée sous un angle de 45° ; elle était recouverte dans toute son étendue de papier buvard divisé, comme on le voit dans la figure 7, par des lignes horizontales en 35 intervalles égaux. J'appliquai, entre la 5° et la 12° division, un morceau de papier portant un plasmo- dium, et tout l’appareil fut recouvert d’une cloche en porcelaine. Le jour suivant, à 10 heures du matin, le plasmodium formait autour du bord supérieur et des 11 162 SUR LES PLASMODIA bords latéraux du papier, une auréole très régulière, dont la partie médiane s’étendait jusqu'à la 15° division (fig. 7, a, a). Les deux veines principales ont une posi- tion verticale et se partagent à leur sommet en de nom- breux rameaux divergents. À 8 heures 1/2 du soir, la ligne médiane se trouvait déjà près de la 21° division; les contours que le plasmodium avait en ce moment sont indiqués dans notre dessin par une ligne ponctuée. Quoique la forme générale du bord d’accroissement soit encore circulaire ou concentrique par rapport au centre primitif, évidemment les contours deviennent de plus en plus irréguliers. Le 12, à 10 heures du matin, tout le côté droit du plasmodium avait disparu; en même temps toute sa masse s’élait transportée un peu du côté gau- che. Le point culminant de la marge croissante se trou- vait en ce moment près de la 21° ligne. Tous les ra- meaux latéraux, à l'exception de deux, ont leurs extré- mités dirigées en haut; l’un des deux se dirige tout- à-fait horizontalement le long de la 9° ligne ; et l’autre incline un peu en bas, mais en formant un arc dont la concavité se trouve du côté supérieur. La température était de 15° 3/4 C. A 5 heures 1/2 du soir, le bord supérieur se trouvait près de la ligne 26 (fig. 7, b, b, b). Le plasmodium pré- sentait de nouveau plusieurs branches verticales et pa- rallèles dont les ramifications confluaient vers le som- met. (Tempér. — 19° C.). Le 13, à 9 heures du matin, la température étant de 18° C, le bord du plasmodium touchait à la ligne 35. Tci l'expérience fut terminée. L'espèce de substratum, avec lequel furent exécu- tées toutes les expériences, n'’influe sur la forme du plasmodium, que par son aptitude plus ou moins grande pour s’imbiber et rester uniformément humide. Le plas- DES MYXOMYCÈTES 163 modium s'élevait en haut tout-à-fait indifféremment, soit que la culture se fit sur une plaque de verre ordinaire ou de verre dépoli, soit qu'elle eût lieu sur une plaque de porcelaine ou sur du papier buvard; dans toutes ces conditions, il pouvait aussi se former de petites bran- ches dirigées en bas. Dans le cours de ces recherches, il se présenta plus d'une fois à mon esprit l’idée que la tendance des plas- modia à monter pourrait être due à l’action du courant d'eau coulant verticalement le long de la plaque, et peut-être au frottement produit par les molécules d’eau sur les molécules superficielles de la masse plasmodi- que. Nous verrons plus loin sur quoi se fondaient ces suppositions ; je décrirai d’abord quelques expériences faites dans l'intention de répondre à cette question. Le 14 mars, à midi, je disposai sous une cloche cinq plaques verticales : deux d’entre elles étaient de verre dépoli, deux autres étaient recouvertes de papier sué- dois, et la cinquième était une plaque de glace. A ces plaques furent appliqués des morceaux de papier buvard recouverts de plasmodia. Sur une des plaques en verre dépoli, ce papier avait la forme d'un triangle dont la base était tournée en haut et le sommet en bas; le bord d’accroissement du plasmodium était dirigé en bas et à droite. Sur l’autre plaque de verre dépoli, le papier avait la même forme et était placé de même que le pré- cédent, mais le bord d’accroissement du plasmodium était dirigé en haut. La 3e plaque de (glace) portait un pa- pier également triangulaire dont l'angle aigu était dirigé en haut, et le bord d’accroissement du plasmodium se trouvait dans sa partie supérieure. A la 4° plaque, re- couverte de papier buvard, fut appliqué un plasmodium de forme circulaire; et à la 5° plaque, entièrement 164 SUR LES PLASMODIA semblable à la précédente, un plasmodium de forme carrée et dont le bord d’accroissement était tourné en haut et à gauche. Températ. de l'air: + 22° C. Le 15 mars, à 10 heures 45 minutes du matin (c’est-à- dire 22 heures 3/4 à partir du commencement de l’ex- périence), le plasmodium de la plaque n° 5 s'était tout entier élevé de 2 centim. 1/2; deux veines principales étaient tout-à-fait verticales et parallèles entre elles ; le bord d’accroissement, qui se trouve en haut, a la forme d’un arc. Sur la plaque n° 4, le plasmodium s’était d’a- bord répandu uniformément tout autour de la rondelle de papier; mais le 15, toute sa masse s'était élevée à une hauteur de 2 centim. 1/2, et présentait plusieurs veines principales parallèles dont quelques unes avaient àleur sommet des ramificationsen éventail. Tout le proto- plasma, qui la veille formait plusieurs rameaux dirigés en bas et latéralement, avait disparu, et il ne restait de ces veines que des traces ayant l'aspect de fines trainées jaunes. Sur les n°% 1, 2 et 3, les plasmodia ont aussi quitté leurs papiers et se dirigent tous en haut, quoique plus lentement que sur les plaques 4 et 5. À 11 heures 30 minutes, les plaques n° 4 et 5 furent retournées. Le 16 mars, à 8 heures 15 minutes du matin, on ne voyait, dans la partie inférieure (auparavant supé- rieure) de la plaque n° 5, que les rameaux principaux, devenus très tenus et pâäles. Sur l’autre moitié de la plaque, le plasmodium s'était élevé de 2 centimètres et présentait un tronc épais se divisant en veines secon- daires; celles-ci se dirigent verticalement et forment à leurs sommets des bords d’accroissement régulièrement semi-circulaires. La plaque n° 4 présentait des phéno- mènes tout-à-fait semblables. Sur les autres plaques non retournées, les plasmodia DES MYXOMYCÈTES. 165 continuaient à s’accroitre en haut. Sur la plaque n° 3, qui porte un papier triangulaire, le rameau principal s’écarte du milieu du bord incliné du papier et se dirige horizontalement sur une longueur de un demi-centimètre, puis il tourne en haut et se ramifie à son sommet en forme d’éventail. Je m'attendais à ce que, dans ce cas, les plasmodia auraient pris une direction oblique, parallèle aux bords du papier, si leur direction était déterminée par le courant d’eau ; car ce dernier, après avoir atteint le sommet du triangle, se divisait en deux courants parallèles aux côtés obliques du triangle. Au lieu de plaques j'employais quelquefois de longs tubes de verre, sur la paroi interne desquels descendait un courant d’eau. Au milieu de la longueur du tube se trouvait un papier recouvert de plasmodium. Je remar- quai,chaque fois, quele plasmodium s’accroissait d’abord dans toutes les directions, en bas et en haut; mais bien- tôt il commencait exclusivement à monter, tandis que son bord inférieur disparaissait peu-à-peu. Un plas- modium s'était une fois élevé à la hauteur d’environ un pied, dans l’espace de douze heures et à la température de 23 à 25° C. J'ai observé plusieurs fois que les plasmodia, après avoir atteint la bande de papier qui servait de conduite à l’eau destinée à mouilierla plaque, s’élevaient le long de cette bande jusqu'à son point culminant, c’est-à-dire jusqu'aux bords du vase rempli d’eau; une fois arrivés à cet endroit, ils se transformaient en une veine épaisse horizontale, suivant les. contours du bord et envoyant à droite et à gauche de petits rameaux qui descendaient sur les deux faces du verre. Mais il arrivait aussi souvent que le plasmodium, arrivé au bord du vase, ne s’y arrê- tait pas, mais continuait à s’accroître dans la même 166 SUR LES PLASMODIA direction, c’est-à-dire qu’il descendait le long de l’autre côté de la bande de papier jusqu’à toucher l’eau. Il faut remarquer que ce mouvement descendant s’accom- plissait toujours d'une manière beaucoup plus lente, et que les formes affectées par lesplasmodia pendant cette descente, étaient bien moins régulières que lors du mouvement ascendant. Ces observations semblaient démontrer que la direction du courant d'eau devait avoir une grande importance. Pour vérifier ces conclusions, je fis monter l’eau par aspiration capillaire au moyen d’une bande de papier suspendue sur le bord d'un vase plein d’eau. Je mis un plasmodium sur cette bande, et je vis qu'au commencement de l’expérience le plas- modium descendait, mais bientôt ce mouvement s’arrëé- tait, puis la plus grande partie de la masse plasmodi- que se retournait par en haut, c’est-à-dire commençait à se mouvoir dans la même direction que l’eau. Seulement les formes de ces plasmodia n'étaient pas aussi réguliè- res que lorsque l’action de la gravitation et celle du cou- rant d’eau coïncidaient dans leurs directions. S'il est vrai que la direction du mouvement des plas- modia soit déterminée par l’action de la gravitation, il faut s'attendre à ce que, dans un milieu dont la densité se rapproche de celle du protoplasma et qui en même temps ne soit pas nuisible à ce dernier, les plasmodia perdront leur tendance à disposer leurs molécules symétriquement par rapport à la verticale. Et en effet je remarquai, quand je plongeais dans l’eau des plaques verticales chargées de plasmodia, que ces derniers se distribuaient également dans toutes les directions, en haut, en bas, et latéralement ; J'obtenais ainsi des plas- modia semblables à ceux qui se forment sur des plaques horizontales. On peut sans doute objecter à cette expé- DES MYXOMYCÈTES 167 rience qu’elle ne démontre rien d’exclusif en faveur de l'action de la gravitation, car l’eau est à l’état de repos etil ne se produit ni frottement, ni pression, qui puis- sent exercer sur les plasmodia le même effet qu'un courant d’eau. Je reviendrai sur cette question, mais auparavant je dois mentionner une autre série d’expé- riences faites sur des plasmodia vivants. Les expériences de Knight fournissent, comme l’on sait, une des principales preuves en faveur de la dépen- dance dans laquelle l'accroissement des racines et des tiges est par rapport à la force de pesanteur. En attri- buant à l’action de la même force les phénomènes dé- crits ci-dessus, je devais m'attendre à ce que les expé- riences de Knight, répétées avec les plasmodia, justifie- raient ma manière de voir. Dans ce but, je disposai des plaques couvertes de plasmodia dans des éprouvettes ou des fioles contenant quelques gouttes d’eau, ou bien je les enfermai entre deux soucoupes de verre. Ces ré- cipients furent ajustés à l'axe d’un moteur électro- magnétique, mis en mouvement par deux éléments de Bunzen ou trois éléments de Daniell. La force centri- fuge variait suivant l'intensité du courant galvanique et la distance radiale du plasmodium à l’axe de rotation devait également varier à mesure que le plasmodium changeait de position dans le récipient. J'obtins des résultats bien nets à la température de + 20° C. Pres- que chaque fois, le plasmodium formait d’abord des branches dirigées dans toutes les directions; mais bien- tôt la masse du protoplasma s’accumulait près du bord du papier le plus rapproché de l’axe. (Vitesse — 5 à 8 tours par seconde). Il se formait des bords d’accroisse- ment qui se mouvaient lentement dans la direction centripète. Les veines les plus épaisses se disposaient 168 SUR LES PLASMODIA radialement par rapport à l'axe de rotation. En cultivant deux plasmodia sur les deux bouts d’un tube de verre attaché par son centre à l’axe de l’appareil de rotation, j'ai vu les deux masses plasmodiques se rapprocher de plus en plus et se réunir enfin après avoir atteint le milieu du tube. J'ai dessiné (fig. 8, 9, 10 et 11) les formes successives qu'avait prises un plasmodium se dévelop- pant sur une plaque ronde de verre attachée par son centre à l’axe de l'appareil. Le plasmodium se trouvait d’abord près des bords de la plaque (fig. 8); mais bien- tôt après, sa masse occupait la moitié de la rondelle; une partie du plasmodium, qui s'était rapprochée du centre de la plaque, s'arrêta dans son mouvement, tandis que des deux côtés ilse répandait de plus en plus dans la direction tangentielle et centripète (fig. 9). Ce renver- sement du plasmodium dans la direction centripète devint encore plus évident dans un état plus avancé, réprésenté dans la fig. 10. Les bords latéraux confluèrent enfin et toute la rondelle fut recouverte par le plasmo- dium, à l'exception d’un petit espace situé à son centre. On pourrait objecter, à propos de ces expériences, que l’eau contenue dans le tube se mouvait continuelle- ment du centre à la circonférence sous l’action de la force centrifuge et que c’est à cette cause qu'il faut attri- buer la tendance du plasmodium à se rapprocher de l'axe de rotation. Examinons de plus près cette objection. D'abord il ne faut pas oublier que dans toutes mes expériences le substratum était assez humide dans toute son étendue pour permettre le déplacement du plas- modium dans toutes les directions. En outre le bord infé- rieur des plaques, recouvertes de papier buvard, était ordinairement plongé dans l’eau. Précisons avant tout l'espèce d’action que le mouvemeut de l’eau peut exer- DES MYXOMYCÈTES. 169 cer sur une masse plasmodique. Soit que le plasmodium subisse l'influence immédiate de la gravitation, soit qu'il soit exposé à l’action d’un courant d’eau, je pense que, dans ces deux cas, il est soumis à l'influence mécanique de deux agents identiques quant à leurs propriétés fon- damentales. Il n’y a de différence qu'en ce que l’action de la gravitation s'exerce toujours dans le même sens, tandis que la direction du courant d’eau peut varier. De même que dans l'expérience de Knight la force centri- fuge remplace celle de la gravitation, l'action d’un cou- rant d’eau qui coule de haut en bas s’ajoute à l'attraction terrestre ; au contraire, quand le courant a lieu dans la direction opposée, de bas en haut, l'influence de l’at- traction doit diminuer d'autant plus que la vitesse du courant est plus rapide. Il s'ensuit que la direction dans laquelle se meut l’eau qui mouille les plasmodia, doit incontestablement influer sur la direction de leur dépla- cement. Mais ce facteur ne joue qu’un rôle secondaire, tandis que l’action principale, dans tous les phénomènes que j'ai décrits, doit être attribuée à l'attraction terrestre qui agit immédiatement sur les molécules du plasmo- dium. Je puis citer, comme un argument en faveur de ma manière de voir, les expériences dans lesquelles les plasmodia furent cultivés sur des plaques horizontales mouillées par un courant d’eau coulant d’un bord à l’autre de la plaque. Nous avons vu que dans ces conditions les plasmodia se répandent d’une manière uniforme dans toutes les directions. J’ai dit aussi à diverses reprises que, au début des expériences faites avec un plasmo- dium cultivé sur une plaque verticale, il se formait des branches dirigées en bas; or, à ce moment, le courant d'eau était le plus fort, et quand il s’affaiblissait, ces branches descendantes disparaissaient peu-à-peu et 170 SUR LES PLASMODIA toute la masse s’accumulait au bord supérieur de la plaque. D'où vient enfin que les plasmodia se meuvent en haut le long d'objets qui ne contiennent pas d'autre eau que celle qui les humecte en vertu de l'attraction capillaire et qui par conséquent est immobile ? Il résulte de toutes ces observations et expériences, que l’attraction terrestre exerce une influence directrice sur la masse semi-fluide des plasmodia vivants, dont les molécules se disposent symétriquement par rapport à la ligne verticale et tendent à s'éloigner autant que pos- sible du centre de la terre. Il n'existe plus de motifs pour douter de l'identité morphologique et physiologique des plasmodia avec le protoplasma des cellules végétales et animales vivan- tes, et, à mon avis, on pourraitse trouver en droit de supposer que le protoplasma renfermé dans les cellules des êtres d’une organisation supérieure doit être sem- blable aux plasmodia en ce qui concerne l’action exer- cée par la gravitation. Des recherches ultérieures mon- treront jusqu’à quel point cette supposition peut être confirmée par l'observation et l'expérience. Il n’est pas inutile de mentionner que j'ai cherché, par des observations microscopiques, à déterminer l’in- fluence de la gravitation sur les plasmodia. Dans ce but je fixais à la platine du microscope, placée verticale- ment, un porte-objet portant un petit plasmodium. Une bande de papier plongeant par un bout dans un verre d’eau, touchait par l’autre le bord du porte-objet qu’elle conservait ainsi constammént humide. Ces observations ne m'ont pas donné des résultats bien nets; mais ce- pendant je remarquai souvent que le mouvement du bord supérieur du plasmodium s’accélérait chaque fois que la préparation était transférée de la position hori- DES MYXOMYCETES. 171 zontale à la position verticale, tandis que le mouvement du bord inférieur se ralentissait et même cessait entie- rement. En retournant le porte-objet, je voyais, si l’ob- servation se prolongeait suffisamment, que le plasmo- dium s’accumulait de préférence près du bord devenu alors supérieur, tandis que le bord inférieur actuel s’a- mincissait de plus en plus. Je n'ai pas remarqué que la position du porte-objet exercât une influence immédiate sur le mouvement des granules, quoique une telle influ- ence doive sans doute exister, car on sait que ce mou- vement se trouve en liaison étroite avec les change- ments des formes extérieures et la translation des p'asmodia. | Pendant les observations que je viens de décrire, j'ai pu avec la plus grande évidence constater le mode suivant lequel s'opère la translation des plasmodia. Le bord d’accroissement ne s’avance pas d’une manière continue et uniforme, mais bien par pulsations ou oscil- lations, c’est-à-dire par exemple qu’il se forme une nou- velle protubérance plus ou moins grande, qui s’affaisse d'abord, puis s’accroit de nouveau; ensuite elle retombe encore une fois, après quoi elle s'agrandit, et ainsi de suite. Mais chaque affaissement est bien moins considé- rable que son allongement. Pendant ces oscillations des contours extérieurs de la protubérance , elle se remplit et se vide alternativement de granules. J'ai mesuré la durée des oscillations de quelques unes de ces protubérances et les distances parcourues par leurs bords. Je joins ici un tableau dans lequel les chif- fres romains expriment les positions successives du bord de la protubérance, auxquelles se rapporte chaque observation. Le signe (+) indique le mouvement ascen- dant et le signe (—) le mouvement de recul ; les chiffres 172 SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÉÈTES. de la 2° colonne indiquent la durée de chaque mouve- ment, et ceux de la 3°, les distances parcourues par le bord : Se Vo ea ul 27, HU TRE PNEU CR NUUREE JL TRS RE PAM NON IV QE RE NN Nan ES RE ET ERA "OR DA RS TERRE PO Pr CNET NE 19 AT RC MN TENTE VIII TAN HAE PSN" du PIX En somme le bord avait parcouru, de I à IX, en avant : 21,5 divisions; en arrière : 12,5 divisions; donc le bord s'était avancé de 9 divisions, EXPLICATION DE LA PLANCHE (Tab. L). Fig. 4, a et b. — Plasmodia d’Æthalium septicum qui se sont répandus sur des plaques horizontales. (Grand. natur.) Fig. 2. — Un plasmodium qui s’est élevé en 12 heures de a jusqu’à b. (Grandeur naturelle). Fig. 3. — Un plasmodium plus petit, cultivé sur une plaque verticale, le long de laquelle il s’est élevé de a jusqu’à 0. (Grandeur naturelle). Fig. 4, 5, et 6. — Formes successives du même plasmodium cultivé sur une plaque verticale. (Grandeur naturelle). Fig. 7. — Positions successives du bord d’accroissement d’un plasmodium montant le long d’une plaque recouverte de papier et inclinée sous un angle de 45°. (Grand. natur.) Fig. 9,10, 11. — Formes successives d’un même plasmodium développé sur une rondelle de verre, soumise à un mou- vement de rotation rapide autour de son centre et dans un plan vertical. (Diminuée). Fig. 12, — a. Plasmodium développé sur une plaque horizon- tale. — b. Le même, quelque temps après que la plaque eut reçu une position verticale. “in MOUSSES DES ENVIRONS DE CHERBOURG Par M', Augste LE JOLIS. a — La florule bryologique des environs de Cherbourg, considérée au point de vue de la géographie botanique, présente les mêmes caractères que j'ai déjà signalés à propos des plantes vasculaires et des lichens de cette région (1). Et d’abord, nos mousses (comme nos lichens) saxico- les, —échappant aux changements factices ou amende- ments des terrains et conservant ainsi, mieux encore que les phanérogames, l'aspect primitif de la végétation d'une contrée plus tard envahie par les cultures, — nous offrent de nouvelles preuves à l'appui du rôle important que joue l'influence minéralogique dans la distribution des végétaux. Notre sol, ainsi que je l'ai dit ailleurs, repose sur des roches siliceuses, et l'argile domine (4) Lichens des environs de Cherbourg, 1859. — Plantes vas- culaires des environs de Cherbourg, 1860. — De l'influence chimique des terrains sur la dispersion des plantes, 1861. (Mém. Soc. Imp. sc. natur. Cherb. T. VI, VII et VII). 174 MOUSSES dans la terre végétale ; les mousses silicicoles, et celles qui demandent une terre argileuse-arénacée, doivent donc se trouver en immense majorité dans notre pays. Et en effet, la nombreuse série des espèces argilicoles y est si largement représentée qu'il serait trop long de les énumérer ici; quant aux silicicoles, parmi les plus caractéristiques, je me borne à signaler les Weisia cirrhata, Cynodontium Bruntonti, Dicranum Scottia- num, Campylopus flexuosus, Campylopus brevipilus, Didymodon cylindricus, Grimnia maritima, Grimmia Schultzii,Grimmia trichophylla, tous les Racomitrium, les Hedwigia ciliata, Ptychomitrium polyphyllum, Ulota Hutchinsiæ, Orthotrichum Sturmii, Bryum alpinum, Mnium hornum, Mnium punctatum, Bartra- mia pomiformis, [sothecium myurum, Eurhynchium myosuroides, Eurhynchium pumilum, Eurhynchium Stokesii, Andreæa rupestris, etc. Par contre, à peine remarque-t-on à Cherbourg une demi-douzaine d'espèces calciphiles, et encore la pré- sence de ces plantes peut-elle facilement s'expliquer par la nature exceptionnelle de leur habitat. Ainsi, les Grimmia orbicularis et Grimmia crinita croissent sur les mortiers et enduits de chaux des murailles; c’est dans une telle station que J'ai rencontré une seule fois le Zygodon viridissimus, du reste assez commun sur nos arbres ; et à ce propos il faut remarquer que certaines autres espèces, également corticoles et calcicoles à la fois (par exemple le Leptodon Smithui),sont ici confinées sur l'écorce des arbres et ne se répandent pas sur nos rochers. Quant aux Trichostomum tophaceum, Trich. mutabile, Funaria calcarea, Eurhynchium circinatum, plantes rares dans notre région et qui d’ailleurs ne sont pas exclusivement calcicoles, elles demeurent sur le DE CHERBOURG. 175 littoral où, plongées dans une atmosphère saturée de l’écume des vagues, elles trouvent une source suffisante de l'élément calcaire qu'elles affectionnent. Cette atmosphère maritime favorise aussi, parmi les mousses comme parmi les autres plantes, la présence dans notre contrée de plusieurs espèces méridionales qui, sous la même influence, pénètrent encore plus au nord, en Angleterre et en Irlande ; telles sont les Phas- cum rectum, Gymnostomum tortile, Pottia truncata var. subcylindrica, Anacalypta Starkeana var. bra- chyodon, Trichostomum mutabile, Trichostomum con- volutum , Barbula ambigua, Barb. aloides, Barb. vinealis, Barb. gracilis, Barb. revoluta, Barb. cunei- folia, Barb. lœvipila, Grimmia crinita, Grimmia orbicularis, Enthostodon Templetonu, Funaria cal- carea, Bryum torquescens, Bryum atropurpureum, Cryphæa heteromalla, Leptodon Smithii, Pterogonium gracile, Scleropodium illecebrum, Eurhynchium circi- natum , Eurhynchium striatulum. — L'extension que l'aire de ces mousses prend dans l’ouest de l'Europe leur donne l'apparence de plantes occidentales ; peut- être convient-il de réserver ce dernier titre aux Campy- lopus brevipilus, Pottia Wilsoni, Zygodon conordeus, Zyg. viridissimus, Eurhynchium pumilum, etc. — Toutefois, plusieurs de ces espèces, soit méridionales, soit occidentales, se retrouvent quelquefois à une grande distance de l'Océan, et la zône maritime me paraît, en ce qui concerne les mousses et les lichens, beaucoup plus large que pour les phanérogames de la même caté- gorie. Quant aux Grimmia maritima, Ulota phyllantha, Trichostomum littorale, Barbula ruraliformis, plus strictement localisées sur notre littoral, elles semblent plutôt appartenir à la flore maritime du nord. 176 MOUSSES Bien que nos collines n’atteignent qu’une très faible élévation (altit. max. 180"), la florule cryptogamique des environs de Cherbourg est en général celle d’une région montueuse. Parmi nos lichens figurent un assez grand nombre d'espèces propres aux montagnes ; il en est de même de nos mousses. Et sans parler des plantes les plus caractéristiques sous ce rapport, telles que les Andreæa rupestris, Plagiothecium undulatum, Bryum alpinum , Pterigophyllum lucens, Neckera pumila, Orthotrichum rivulare, Racomitrium fasciculare, Rac. heterostichum, Hypnum molluscum, ete., il est facile de reconnaître, parmi les plus communes, une foule d’espè- ces qui rappellent la végétation des régions montueuses du centre de l’Europe; telle est la légion des Sphagnum, des Polytrichum, des Hylocomium, qui foisonnent dans notre pays de même que les Dicranella heteromalla, Dicranum majus, Hedwigia ciliata, Mnium hornum, Aulacomnium palustre, Philonotis fontana, Thuidium tamariscinum, Æsothecium myurum et myosuroides, Eurhynchium Stokesii, Hypnum stellatum, Hypn. Schreberi, etc. Enfin, commé résumé des remarques qui précèdent, je réunirai en une courte énumération les espèces de nos environs qui me paraissent le plus intéressantes à divers titres; ce sont: Phascum rectum, Weisia cirrhata, Cynodontium Bruntont, Dicranum Scottianum, Dicr. majus, Campylopus flexuosus, Campyl. brevipilus, Pottia Walsonti, Didymodon cylindricus , Barbula aloides, Barb.vinealis, Barb. gracilis, Barb.cuneifolia, Barb. ruraliformis, Trichostomum littorale, Trich. mutabile, Trick. tophaceum var., Trich. convolutum, Grimmia maritima, Gr. Schultzii, Gr. trichophylla, Racomitrium fasciculare, Racomitr. heterostichum , DE CHERBOURG. 477 Ptychomitrium polyphyllum, Zygodon viridissimus, Zyg. conoideus, Hedwigia ciliata, Ulota phyllantha, UI. Bruchii, Ul. Hutchinsiæ, Orthotrichum Sturmii, Orthotr. Lyellii, Orth. rivulare, Funaria calcarea, Enthostodon Templetonii, Bryum atropurpureum , Br. torquescens, Br. pallens, Br. alpinum, Mnium affine, Mn. hornum, Diphyscium foliosum, Bartramia pomiformis, Cryphæa heteromalla, Leptodon Smithu, Neckera pumila, Pterigophyllum lucens, Scleropodium illecebrum, Eurhynchium pumilum, Eurh. Stokesti, Eurh. Swartzii, Eurh. circinatum, Eurh. striatulum, Plagiothecium undulatum, Hypnum polygamum, Hypn. Kneiffii, Hypn.uncinatum, Hypr. resupinatum, Hypn. molluscum, Andreæa rupestris, Sphagnum molluscum. Un premier catalogue des mousses de Cherbourg a été publié par M. P. A. Delachapelle (1). Ce catalogue renferme près des deux tiers, en nombre, des plantes comprises dans l’'énumération que je présente aujour- d'hui; mais on y voit figurer une vingtaine d'espèces que je n'ai pas retrouvées dans nos environs, et, du moins pour la plupart de ces dernières, il serait permis de supposer quelque erreur de synonymie ou de détermi- nation. Il semble en effet peu probable que l’on puisse rencontrer chez nous, par exemple, les Hypnum Halleri, Hypn. palustre, Hypn. aduncum, Hypn. commutatum, Neckera pennata, Pterigynandrum fiiforme, Tortula tortuosa, Tortula nervosa, Dicranum flagellare, Orthotrichum cupulatum, Grimmia ovata, Grimmia plagiopoda, etc. (1) Catalogue méthodique des mousses trouvées dans l’arron- dissement de Cherbourg, par M. P. A. Delachapelle (Mém. de la Société Académique de Cherbourg, 1843). 12 178 MOUSSES La liste suivante des Mousses de Cherbourg se borne aux plantes que j'ai recueillies et dont les types existent dans mon herbier. Parmi ceux-ci, il est quelques rares exemplaires qui, provenant de mes plus anciennes her- borisations, ne portent pas l'indication précise de la localité où je les ai trouvés dans notre pays et ne sont pas appuyés par des récoltes plus récentes ; par scru- pule, et dans la crainte d’une erreur résultant d’un dépla- cement d'étiquettes, je crois devoir signaler ces cinq espèces, qui sont : Dicranella rufescens, Pottia Heimai, Racomitrium aciculare, Webera nutans, Anomodon viticulosus. Dans ma liste, les noms de ces plantes sont précédés d’une astérique (*), et la station habituelle est indiquée entre parenthèses. J'ai soumis mes espèces critiques à l'examen de M. le professeur W.Schimper, à qui j'offre ici l'expression de ma plus vive gratitude pour sa grande bienveillance à mon égard. Plusieurs autres savants bryologues m'ont fourni d'excellentes indications et de nombreux échan- tillons des diverses contrées de l’Europe ; je me plais à leur en témoigner toute ma reconnaissance. Je remercie d’une facon toute particulière M. Em. Bescherelle qui a bien voulu revoir la plupart de mes types, et M. W. Mitten auquel je suis redevable de précieux documents pour la comparaison des formes de notre pays avec les mousses du Sud de l'Angleterre. MOUSSES DE CHERBOURG MUSCI CLEISTOCARPI. PHASCACEZÆ. Ephemereæx. Physcomitrella patens (HEDw.) ScaimP. Coroll. p. 3; Syn. p. 9. — Phascum patens Hepw. — Ephemerum paiens Hmpe; Brcu et Scaimp. Bryol. eur. tab. 3. Sur la terre argileuse : Montvason: rare. Phasce æ. Sphærangium muticum (SCHREB.) SCHiMP. Syn. p.13.— Phascum muticum Scarer. — Acaulon muticum C. MueLc.; Brcu et Scimp. Bryol. eur. tab. 4. Sur la terre humide, dans les bruyères : Gréville ; rare. Phascum cuspidatum ScHres.; BrCH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 5; ScHimP. Syn. p. 16. Sur la terrre, dans les allées des jardins, sur les talus L2 des fossés ; commun. — var. piliferum (Scures.) BRcH et Scmime. IL. c.; ScuimP. Syn. p. 17. — Phascum piliferum Scares. Mêmes stations : Urville, Siouville. Phascum rectum SuirnH; BrCH et Scaime. Bryol. eur. tab. 6; Scaimp. Syn. p. 20. Sur la terre des murs et les talus des fossés ; assez commun. 180 MOUSSES BRUCHIACEZÆ. Pleuridie +. Pleuridium nitidum (HEnw.) BrcH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 9; Scaime. Syn. p.23. — Phascum nitidum How. — Astomum nitidum C. MueLLz. — Phascum atillare Dicrs. Sur la terre humide ; assez rare. Pleuridium subulatum (Linn.) Brcu et Scximpr. Bryol. eur. tab. 9 ; Scaimp.Syn. p.24.— Phascum subulatum LINx. — Astomum subulatum C. Muezz. Sur la terre, les talus des fossés, ete.; commun. ARCHIDIACEÆ. Archidieæ. Archidium alternifolium (Dicks.) Scie. Syn. p. 28. — Archidium phascoides Brin.; BrcH et Scaime. Bryol. eur, tab. 8. — Phascum alternifolium Dicxs. Sur la terre, dans les bruyères ; assez commun MUSCI STEGOCARPI. WEISIACEÆ. WeisieÆæ. Gymnostomum microstomum HEDw.; SCHIMP. Syn. p.34. — Weisia microstoma C. MueLL. — Hymenostomum microstomum R. Browx; Brcu et Scaime. Bryol. eur. tab. 16. Sur la terre, les murs, les talus des fossés, etc. DE CHERBOURG. 181 Gymnostomum tortile SCHWÆGR.; SCHIMP.Syn. p. 35.— Weisia tortilis C. Muezz. — Hymenostomum tortile Brcu et Scuimr. Bryol. eur. tab. 18. Sur les rochers maritimes : falaises de Gréville; très rare. Weisia viridula Brip.; BrcH et Scaimr. Bryol. eur. tab. 21 ; Scaimp. Syn. p. 50.— W.controversa HEDw. Sur la terre, les murs, les rochers; très commun. — var. stenocarpa (NEEs et HorNscu.) BrCH et SCHIMP. Bryol. eur. tab. 22; Scaime. Syn. p. 51. Mêmes stations que le type. — var. amblyodon (Brip.) BrcH et Scaimp. 1. €. ; ScaimP. Syn. p. 51. — W. amblyodon Brin. , Mêmes stations : littoral. Weisia cirrhata Henw.; BRcH et Scaime. Bryol. eur. tab. 25 ; Scaimp. Syn. p. 56. — Blindia cirrhata C. MuELz. Sur les rochers et les toits de chaume ; assez rare. Dicrancæ. Cynodontium Bruntoni (SMITH) Brcu et Scaimr. Bryol. eur. tab. 44; Scaime.Syn.p.60.— Dicranum Bruntoni SMITH. — Didymodon obscurus Brin. Sur les rochers : la Glacerie; rare. Dicranella varia (HEpw.) Scaimp. Coroll. p. 13; Syn. p. 72. — Dicranum varium Henw.; Brcu et ScHimr. Bryol. eur. tab. 57, 58. — Angstræmia varia C. MuELL. Sur la terre, talus des fossés et falaises maritimes. 182 MOUSSES * Dicranella rufescens (TuRN.) Scimr. Coroll. p. 13; Syn. p.74. — Dicranum rufescens Turn; Bron et ScaimMP. Bryol. eur. tab. 59.— Angstræmia rufescens C. Mur. (Sur la terre argileuse humide). Dicranella heteromalla (LINN.) ScHimp. Coroll. p. 13; Syn. p. 75. — Dicranum heteromallum Henw.; Bron et Scxrmp. Bryol. eur. tab. 62. — Angstræmia hetero- malla C. Muezz. Sur la terre, dans les bois, sur le talus des haies etdes fossés ombragés ; très abondant. Dicranum Scottianum Turn.; BrcH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 70; Scarmp. Syn. p. 83. Sur les rochers : Montagne du Roule, le Tronquet, Le Mesnil, La Glacerie. etc. Dicranum scoparium (LINN.) HeDw.; BrcH et Scurmr. Bryol. eur. tab. 74 et 75; Scime. Syn. p. 89. Sur les rochers, dans les bruyères, au pied des arbres dans les bois; très commun. Dicranum majus Turn.; BRCH et Scaimr. Bryol. eur. tab. 85; Scaimp. Syn. p. 90. Sur la terre, dans les bois et les endroits ombragés ; commun. Campylopus flexuosus (Linn.) Brin. pr. p.; BrcH et ScimP. Bryol. eur. tab: 89; Scaime. Syn. p. 97. — Dicranum flexuosum C. MuELL. Sur la terre humide, dans les fissures des rochers : Montagne du Roule, la Glacerie, etc. DE CHERBOURG. 183 Campylopus torfaceus BrcH et ScHimpr. Bryol. eur. tab. 91; Scaimp. Syn. p. 98. — Dicranum turfaceum C. Muezc. — Dicranum flexuosum Auct. pr. p. Sur la terre tourbeuse, dans les bruyères. Campylopus brevipilus BRCH et ScarmP. Bryol. eur. tab.92; Scaimp. Syn. p. 100.— Dicranum brevipilum C. MueLz. Sur la terre, parmi les rochers et les bruyères : Le Tronquet, falaises de Gréville, etc.; rare. Stérile. LEUCOBRYACEÆ. Leucobryeæ. Leucobryum glaucum (Linn.) Scnime. Coroll. p. 19; Syn. p. 101. — Dicranum glaucum HEDw. — Onco- phorus glaucus Bron et Scximr. Bryol. eur. tab. 97 et 98. — Leucobryum vulgare GC. MuELz. Sur la terre humide, parmi les rochers, dans les bruyères et les bois. FISSIDENTACEZÆ. Fissidenicæ. Fissidens bryoides Hebw.; Brcn et Scaime. Bryol. eur. tab. 101; Scmimp. Syn. p. 103. — Dicranum bryordes SMITH. Sur la terre, les talus des fossés. Fissidens incurvus (WEg. et Mour) ScawæGr.; BRrCH et Scuime. Bryol. eur. tab. 99; Scaimp. Syn. p. 104. — Dicranum incurvum Wss. et Mour. Sur la terre, les talus des fossés herbeux. 184% MOUSSES — var. pusillus (WiLs.) Scaimp. Syn. p. 104. — Fissi- dens pusillus Wirs. Mêmes stations que le type : Tourlaville, Urville. Fissidens taxifolius (LiNN.) Hepw.; BrCH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 104 ; Scaimp. Syn. p. 108. — Dacra- num taxifolium SWARTz. Sur la terre humide et ombragée ; commun. Fissidens adiantoides (LINN.) HEpw.; BrcH et ScHimp. Bryol. eur. tab. 105 ; ScaimP. Syn. p. 108. — Dicra- num adiantoides SWARTZ. Sur la terre mouillée, parmi les herbes, dans les bruyères tourbeuses, au pied des haies humides. POTTIACEZX. Pottieæ. Pottia minutula (ScawzxGr.) Brcn et Scuimr. Bryol. eur. tab. 119 ; ScximP. Syn. p. 122.— Gymnostomum minululum ScHWÆGR. Sur la terre des murs : Octeville, Siouville, ete. Pottia truncata (Linn.) BrcH et Scnimp. Bryol. eur. tab. 120 ; Scaimp. Syn. p. 123. — Gymnostomum truncatum HEepw. — Pottia eustoma B minor Enru.; C. Muezxz. Sur la terre les murs, etc.; très commun. — var. major BrcH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 191 ; ScHime. Syn. p. 124. — Pottia eustoma « major Enrg.; C. MuELL. — Gymnostomum intermedium TURN. | Mêmes stations que le type; commun. DE CHERBOURG. 185 — var. subcylindrica Scaime. Syn. p. 124. Littoral : Siouville, Gréville. C’est à cette espèce qu’appartient la plante indiquée, à Auderville et à St-Germain-des-Vaux, sous le nom de Weisia aciphylla, par M. Bertrand-Lachênée (Mém. Soc. Imp. Sc. nat. Cherb. T. 1}, p. 184). Pottia Wilsoni ({look.) Brcn et Scaimp. Bryol. eur. tab. 122; Scaime. Syn. p. 124. — Gymnostomum Wilson: Hook. Sur les murs du littoral : Siouville : très rare. * Pottia Heimu (HEpw.) BrcH et Scuime. Bryol. eur. tab.12% ; Scuime. Syn. p.125.— Gyinnostomum Heimii HEepw. — G. obtusum Turn. (Sur la terre.) Pottia Starkeana (HEpw.) C. MuezL.; Scaimp. Syn. p. 734. — Weisia Starkeana HEepw. — Anacalypta Starkeana Brcn et Scaimp. Bryoi. eur. tab. 195 ; SCHIMP. Syn. p. 126. Sur la terre des murs. — var. brachyodus ScnimP. Syn. p. 127. — Weisia affinis Hook. et TAyL. Sur la terre: littoral. Pottia lanceolata (Dicks.) C. MueLL.; ScaimPr. Syn. p. 734. — Encalypta lanceolata Hepw. — Weisia lanceolata Brin. — Anacalypta lanceolata Bron et ScHimP. Bryol. eur. tab. 127 ; Scmime. Syn. p. 128. Sur la terre des murs et des fossés. — var. angustata Bron et Scaimr. Bryol. eur. tab. 195 ; ScHiMP. Syn. p. 128. Avec le type. 186 MOUSSES Didymodon rubellus (Roru) BrcH et Scaime. Bryol. eur. tab. 185; Scaimp. Syn. p. 130. — Trichostomum rubellum G. MuELL. — Weisia recurvirostra HEDw. — W. curvirostra SWARTZ. Sur [a terre, les murs et les rochers humides. Didymodon cylindricus BRrcH et Scrime. Bryol. eur. tab. 187 ; Scaime. Syn. p. 132. — Wersia tenuirostris Hook.et TayL.— Trichostomum cylindricum Mur. Rochers maritimes : falaises de Gréville : très rare. Ceratodontezk. Ceratodon purpureus (Linn.) Brin; BrcH et Scarmp. Bryol. eur. tab. 189 et 190 ; Scaimr. Syn. p. 139. — Dicranum purpureum Menw. — Didymodon pur- pureum Hook. et TAyz. Sur la terre, les murs, les toits de chaume, etc.; très abondant partout. Trichostoume zx. Leptotrichum homomallum (HEepw.) C. Muerr.; Scaimr. Syn. p. 143. — Didymodon homomallum Henw. — Weisia heteromalla Hebw.— Trichostomum hetero- mallum Brcu et Scaimp. Bryol. eur. tab. 181. Sur la terre humide, dans les endroits pierreux : Montagne du Roule, Montvason. Leptotrichum pallidum (Scures.) C. MuELL.; Scaime. Syn. p. 146. — Bryum pallidum Scares. — Tricho- stomum pallidum Henw.; Brcu et Scaime. Bryol. eur. tab. 183. Sur la terre argileuse dans les bois: Montvason ; très rare. DE CHERBOURG. 187 Trichostomum tophaceum Brip.; Brcn et Scu. Bryol. eur. tab. 175 ; ScimP. Syn. p.149 (var. y brevicaule). — Trich. lineare Surru. Sur la terre et les éboulements de gravier humectés par des sources : Falaises de Gréville, ete. La plante de notre pays, localisée sur le littoral, présente un aspect bien différent des formes encroûtées provenant des terrains calcaires. Trichostomum littorale MitTrenN ! in SEEMANN's Journ. of Botany 1868, p. 99, pl. Exx vu, F. 7, 8, 9. Sur les murs du littoral: Urville. Stérile. Trichostomum mutabile Brcn et Scuimr. Bryol. eur. tab. 174; Scuimp. Syn. p.150. — Didymodon brachy- dontius WILs. Sur les rochers maritimes et les murs du littoral : falaises de Gréville, etc.; rare. Trichostomum convolutum Brib.; Scaime. Syn. p. 153. — Desmatodon nervosus Brcn et Scnimp. Bryol. eur. tab. 132. | | Sur la terre, entre Les pierres des murs, principalement sur le littoral. Barbula ambigua BrcH et Scaime. Bryol. eur. tab. 139; Scaimp. Syn. p. 164.— Barbula rigida Henw.; Brin. (non Brucn et ScaimPp.) — Tortula enervis Auct. (ex parte). Sur la terre, les murs et talus des fossés. Barbula aloides (Kocx) Brcn et Scaimr. Bryol. eur. tab. 139; Scaimp. Syn. p. 165. — Trichostomum aloides Brin. — Tortula rigida Hook. et TAyL. (non HEpw., nec BRCH et ScHimp.) Sur la terre des murs, etc. 188 MOUSSES Barbula unguiculata (Dir) Brcn et Scximp: Bryol. eur. tab. 142 et 143; Scaime. Syn. p.167.— Tortula unguiculata HEDw. Sur la terre, les murs, etc.; commun. Barbula fallax HEpw.; BRCH et Scnime. Bryol. eur. tab. 147 ; Scaime. Syn. p. 169. — Tortula fallax SWARTZ. Sur la terre : Montagne du Roule, Gréville, etc. Berbula vinealis Brin.; BrcH et Scarmr. Bryol. eur. tab. 148 ; ScaimPe. Syn. p. 170. Sur la terre des murs et au bord des chemins: Martin- vast, Siouville, etc. Stérile. Barbula gracilis ScuwÆGr.; Brcu et ScaimP. Bryol. eur. tab. 145 ; Scaimp. Syn. p. 171. Sur les rochers au bord des routes: Querqueville ; rare. Stérile. Barbula revoluta Scawz«Gr.; BRcH et Scie. Bryol. eur. tab. 153 ; Scaimp. Syn. p. 175. Sur la terre des murs. Barbula convoluta HEebw.; BrCH et Scnime. Bryol. eur. tab. 154 ; Scaimp. Syn. p.175. — Tortula convoluta SWARTZ. Sur la terre et les murs. Berbula cuneifolia (Dicks.) Brin; BrcH et Scrimp. Bryol. eur. tab. 156 ; Scaimp. Syn. p. 182. Sur la terre des fossés et des murs. Barbula muralis (LINN.) BrcH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 159 ; Scaimp. Syn. p. 185. — Tortula muralis HEepw. Sur les murs; très commun. DE CHERBOURG. 189 — var. incana SCHIMP. Syn. p. 185. Sur les vieux mortiers des murailles. — var. rupestris SCHIMP. Syn. p. 186. Sur les murs et les rochers, Barbula subulata (LiNN.) Brin; BrCH et Scxime. Bryol. eur. tab. 160 ; Scximp. Syn. p. 186. — Tortula subulata SWARTZ. Sur la terre humide, au bord des fossés. Barbula lævipila Brin.; BRcH et Scuime. Bryol. eur. tab. 164; Scaimp. Syn. p. 189. — T'ortula lævipila SCHWÆGR. Sur les troncs d'arbres. Barbula ruralis (LINN.) HeEDw.; BrcH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 166; Scaimp. Syn. p. 191. — Syntrichia ruralis Brin. — Tortula ruralis ScHuWz«GR. Sur les toits, les troncs d’arbres, etc. — var. rupestris BRCH et ScHimp. Ï. c.; SCHIMP. Syn. p. 192. — Syntrichia intermedia Brin. Sur les rochers maritimes : Siouville. Barbula ruraliformis BESCHERELLE ?n Bull. Soc. bot. de France, T. XI, p. 335 (1864). Dans les sables maritimes, où cette mousse couvre souvent des espaces très étendus. GRIMMIACEZÆ. Gr à x im i € æ. Grimmia apocarpa (Linx.) Hepw.; Scaimp. Coroll. p.45; Syn. p. 200. — Schistidium apocarpum Brcn et ScaimP. Bryol. eur. tab. 233. Sur les rochers, les pierres, les vieux toits. 190 MOUSSES — var. rivularis (ScawÆGr.) ScHimP. Coroll. p. 46 ; Syn. p. 201. — Gr. rivularis ScawÆGr. — Schisti- dium apocarpum var.rivulare Bren et Scimr. Bryol. eur. tab. 23#. Sur les pierres baignées par les ruisseaux. Grimmia maritima TuRN.; Scaime. Coroll. p. 46 ; Syn. p. 201. —' Schistidium maritimum Brca et ScHIMP. Bryol. eur. Lab. 235. Sur les rochers baignés par l’écume des vagues ; com- mun sur le littoral de la Hague, de Gréville à Flamanville. Grimmia crinita Brin.; Bron et Scaimp. Rryol. eur. tab. 237; Scaimp. Syn. p. 204. — Gümbelia crinita C. Mur. Sur le mortier des murailles. Grimmia orbicularis BrCH et ScaimP. Bryol. eur. tab. 240; Scaimp.Syn.p.205.— Gümbelia orbicularis C. MuELL. Sur les enduits de chaux des vieilles murailles: Tour- laville ; rare. Grimmia pulvinata { LINN.) Hook.; BRCH et Scaimr. Bryol. eur. tab. 239 ; ScaimP. Syn. p. 206. — Fassi- dens pulvinatus HEDW. Sur les rochers et les pierres ; très commun. —Yar. obtusa (Brin.)Scarmp. 1. c.— Dryptodon obtusus Brin. (pro parte). Sur les murs du littoral. Grimmia trichophylla GREv.; BRCH et Scaime. Bryol. eur. tab. 244; Scarmp. Syn. p. 213. Sur les rochers : Urville, falaises de Gréville. DE CHERBOURG. 191 Grimmia Schultzii (Brib.) Wics.; ScHimP. Syn. p. 208. — Trichostomum decipiens Scauzrz. — Dryptodon Schultzii Brib. —Grimmia funalis Brcu et Scarmp. Bryol. eur. tab. 247 (non Scaime. Syn. p. 211). Sur les rochers : Vallée du Hubilan, Digosville. “Racomitrium aciculare (LiINN.) Brip.; BRCH et ScHIMP. Bryol. eur. tab. 262 ; Scaimp. Syn. p. 228. — Dacra- num aciculare HEpw. — Trichostomum aciculare SCHWÆGR. — Grimmia acicularis C. MueLz. (Sur les rochers au bord des ruisseaux). Racomitrium heterostichum (Ilepw.) Brin.; Brcn et Scaimp. Bryol. eur. tab. 265 ; ScimP. Syn. p. 231. — Trichostomum heterostichum HEepw. — Grimmia heterosticha C. MuELz. Sur les rochers : Montagne du Roule; Nacqueville à la lande des Ingoufs; Gréville, vallée du Hubilan, etc. Racomitrium fasciculare (Dizc.) Brin.; BrCH et Scurmp. Bryol. eur. tab. 267 ; Scuimp. Syn. p.233.— Trichosto- mum fasciculare ScHRAD. — Grimmia fascicularis C. MuELL. Sur les rochers : Le Mesnil: très rare. Racomitrium canescens (Henw.) Brip.; BRCH et ScHime. Bryol. eur. tab. 270 ; Scaimp. Syn. p. 235. — Tri- chostomum canescens HEDW. — Grimmia canescens C. MuELL. Sur la terre, dans les bruvyères. — var. ericoides (Scarap.) BrcH et Scuime. Bryol. eur. tab. 271; ScaimP. Syn. p. 236. — Trichostomum ericoides SCHRAD. Mêmes stations que le type. 192 MOUSSES Hedwigie-+. Hedwigia ciliata (Dicxs.) Henw.; Bron et Scnime. Bryol. eur. tab. 272 ; Scaimp. Syn. p. 238. — Anictangium ciliatum HEepw. — Schistidium ciliatum HeDw. — Pilotrichum ciliatum C. Mur. Sur les rochers siliceux ; commun. — var. leucophæa Scuime. Il. cc. Sur les rochers les plus arides. — var. secunda (D.C.) Scximp. IL. ce. Sur les rochers humides, au bord des ruisseaux. Piychomitrie æ. Ptychomitrium polyphyllum (Dicks.) BrcH et Scurmp. Bryol. eur. tab. 229 ; Scmime. Syn. p. 244. — Tricho- stomum polyphyllumScawzxGr.—Racomitrium poly- phyllum Brin.— Brachysteleum polyphyllum MueLz. Sur les rochers : Montagne du Roule, Tourlaville, Gréville, ete. Zygodontetæ. Zygodon viridissimus (Dicxs.) Bron. et Scie. Bryol. eur. tab. 206 ; Scuimp. Syn. p. 249. — Gymnostomum viridissimum SMITH. Commun sur les troncs d'arbres, de préférence sur les ormes ; très rare sur les murs : Omonville. Zygodon conoideus (Dicks.) Hook. et TayL. (var. «), ScHimP. Syn. p. 250 (non Brin.; nec BrCH et SCHIMP. Bryol. eur., nec C. Muezr.). — Zygodon Brebissonri Brcu et Scaime. Bryol. eur. tab. 206 ; C. MueLL. . Sur les arbres (hêtres) : Octeville, Nacqueville, Le Mesnil, etc. DE CHERBOURG. 193 Orthotrichez. Ulota Hutchinsiæ (Smira) Scimr. Coroll. p. #1 ; Syn. p. 255. — Orthotrichum Hutchinsiæ Surra ; BRCR et ScaimP. Bryol. eur. tab. 226. Sur les rochers : La Glacerie; très rare. Ulota Bruchii Brip.; Scaimp. Syn. p. 256. — Ortho- trichum coarctatum Bren et ScuimrP. Bryol. eur. tab. 227 (non Par. BEAUV.). — Ülota coarctata ScaimP. Coroll. p. 41. Sur les troncs d'arbres: Montagne du Roule, Le Mesnil, Sauxmesnil; assez rare. Ulota crispa (Henw.) Brin; Scaime. Coroll. p. #1 ; Syn. p. 257. — Orthotrichum crispum Hepw.; BrCH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 228. Sur les arbres ; commun. Ulota phyllantha Brip.; ScHimP. Coroll. p. 41 ; Syn. p. 259. — Orthotrichum phyllanthum Brcn et ScximP. Bryol. eur. tab. 293. — Orth. jutlandicum Brip.; C. MuUELrz. Sur les rochers maritimes et les arbres. Stérile. Orthotrichum Sturmii Hopre et Hornscn.; BRCH et ScimP. Bryol. eur. tab. 209 ; Scaime. Syn. p. 261. Sur les rochers : Montagne du Roule; très rare. Orthotrichum anomalum HEDw.; BRCH et Scximp. Bryol. eur. tab. 210 ; Scaime. Syn. p. 262. — Ortho- trichum saxatile Brin. Sur les pierres et les rochers. 15 19% . MOUSSES Orthotrichum affine ScHrAD.; BreH et Scaime. Bryol. eur. tab. 216 ; Scxime. Syn. p. 265 (non SCHWÆGR.). Sur les arbres et les pierres. Orthotrichum fastigiatum Brip.; Brcu et Scx. Bryol. eur. tab. 216 ; ScarmP. Syn. p. 266. Sur les arbres : Montvason:; rare. Orthotrichum speciosum NEEs ; BrCH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 217 ; Scximp. Syn. p. 270. Sur les hêtres : Montvason ; rare. Orthotrichum stramineum Hornscu.; BRCH et ScHimp. Bryol. eur. tab. 218 ; Scaimp. Syn. p. 272. Sur les arbres : Montvason:; rare. Orthotrichum rivulare Turn.; BRCH et ScaimP. Bryol. eur. tab. 219 ; Scaimp. Syn. p. 274. Sur les pierres inondées, au bord des rivières : vallée de la Divette; rare. Orthotrichum diaphanum SCHRAD.; BRCH el SCHIMP. Bryol. eur. tab. 219 ; Scarmp. Syn. p. 277. Sur les trones d'arbres et les pierres. Orthotrichum pulchellum Smirn; BRCH et Scuimr. Bryol. eur. tab. 223 ; ScaimP. Syn. p. 277. — Ortho- trichum stenocarpon Brin. Sur les arbres : Montvason: rare. Orthotrichum leiocarpum Brcn et ScaimP. Bryol. eur. tab. 230: Scnimp. Syn. p. 278. — Orthotrichum striatum HEDw. (pro parte). Sur les arbres: commun, LA DE CHERBOURG. 195 Orthotrichum Lyellii Hoowx. et Tayz.; BrCH et SCHIMP. Bryol. eur. tab. 221 ; ScaimP. Syn. p. 279. Sur les arbres : Octeville, à Ia Prévalerie ; rare. Tetraphideæ. Tetraphis pellucida (Linx.) Henw.; BrCH et Scnimr. Bryol. eur. tab. 196 ; Scuimp. Syn. p. 282. — {reorgia Mnemosynum C. MuELr. Sur la terre humide, parmi les rochers: Montagne du Roule; très rare. FUNARIACEÆ. Physcomitrieæ. Physcomitrium pyriforme (Linn.) Brip.; Brcu et SCH. Bryol. eur. tab. 299 ; Scaime. Syn. p. 315. — Gym- nostomum pyriforme HEpw. Sur la terre humide, dans les jardins et les champs. Entosthodon fasciculare (Dicxs.) C. MuELL.; Scaime. Coroll. p.61; Syn.p.317.—Gymnostomum fasciculare Henw. — Physcomitrium fasciculare Brin; Brcu et ScaimP. Bryol. eur. tab. 304. Sur la terre des murs, les talus des fossés. Entosthodon Templetoni (Hook.) ScaxwæGr.; BrcH et Scuime. Bryol. eur. tab. 302 ; Scmimp. Syn. p. 319.— Weisia Templetoni Hook. — Funaria Templetont SMITH. Sur la terre des fossés du littoral et dans les endroits humides des falaises de la Hague; Gréville, Jobourg, etc. 196 MOUSSES Funaria calcarea WAHLENB.; SCHIMP. Syn. p. 320. — Funaria Mühlenbergii ScawxGr. (pro parte); BrcH et ScaimP. Bryol. eur. tab. 303. Sur la terre humide des murs du littoral : Siouville; rare. Funaria hygrometrica (LiNn.) Hepw.; BRCH et Scximp. Bryol. eur. tab. 305 ; ScaimP. Syn. p. 323. Sur la terre, les murs, les rochers, les toits de chaume, etc.; très commun. BRYACEÆ. Bryeæ. * Webera nutans (SCHREB.) HEDW.; SCHIMP. Syn. p. 334. — Bryum nutans Scares.; BrCH et ScximP. Bryol. eur. tab. 347. (Sur la terre et les rochers.) * Webera annotina {Linn.) SCHWÆGR.; ScHimP. Coroll. p.67; Syn. p. 339.— Bryum annotinum Heow.; BRCH et Scaimb. Bryol. eur. tab. 352. (Sur la terre humide.) Webera carnea ({Linn.) Scaimp. Coroll. p. 67; Syn. p. 341. — Bryum carneum Linx.; Brcu et Scrimp. Bryol. eur. tab. 353. — Bryum delicatulum Hepw. Sur la terre argileuse, les talus des fossés humides : Nacqueville, falaises de Gréville, ete. Webera albicans ( WAHLENB.) ScaimP. Coroll. p. 67; Syn. p. 343.— Mnium albicans WAULENB.— Bryum albicans C. Muezz. — Br. Wahlenbergir ScHwÆGR.; BrcH et Scaime. Bryol. eur. tab. 354. Sur la terre mouillée, dans les falaises de Gréville; rare, Stérile. DE CHERBOURG. 197 Bryum torquescens BRCH et Scaime. Bryol. eur. tab. 358; ScximP. Syn. p. 358. Sur les pierres humides : Urville ; rare. Bryum atro-purpureum { WEg. et Mour) Brcx et ScxiMP. Bryol. eur. tab. 378; Scaime. Syn. p. 364. — Bryum erythrocarpon Brin. (pro parte). Sur la terre et les murs ; très commun. Bryum alpinum Linn.; BRCH et ScaimP. Bryol. eur. tab. 380 ; ScximP. Syn. p. 366. Sur les rochers humides : Montagne du Roule, la Glacerie, etc.; et au niveau même de la mer au pied des falaises de Gréville. Bryum cæspiticium Linx.; BRCH et Scaimp. Rryol. eur. tab. 374; Scarmr. Syn. p. 367. Sur la terre et les murs. Bryum argenteum Linn.; BrcH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 384 ; Scuimp. Syn. p. 369. Sur la terre, les murs, les toits ; très commun. Bryum capillare LiNn; Brc et Scaiwr. Bryol. eur. tab. 368 ; ScimP. Syn. p. 370. Sur la terre, les murs, les toits, les rochers et troncs des vieux arbres ; très commun. — var. cuspidatum ScHimP. Syn. p. 371. — var. majus Brcu et Scxime. Bryol. eur. tab. 369. Mêmes stations que le type. Bryum pseudotriquetrum (HEeDw.) ScawzGr.; Brcu et ScaimP. Bryol. eur. tab. 364 ; ScaimP. Syn. p.375. — Mnium pseudotriquetrum HEDwW. — Bryum ventri- COSuMm SWARTZ. Dans les endroits tourbeux, au bord des ruisseaux ; commun. Stérile. 198 MOUSSES Bryum pallens Swar1z; BRCH et ScnimP. Bryol. eur. tab. 373 ; Scaimp. Syn. p. 376. Sur la terre mouillée : talus des falaises de Gréville ; rare. Mnium affine ScawÆGr.; Brcn et Scaimr. Bryol. eur. tab. 397 ; ScuimP. Syn. p.387.— Mnium cuspidatum var. 8 Hepw. — Polla affinis Brin. Dans les bois, au bord des ruisseaux : Montvason : rare. Mnium undulatum HEebw.; BrCH et Scaimr. Bryol. eur. tab. 389 ; Scuime. Syn. p. 889. — Bryum ligu- latum SCHRES. Sur la terre, parmi les herbes, dans les haies et lieux ombragés. Mnium rostratum (SCHRAD.) SCHWÆGR.; BRCH et Scarmr. Bryol. eur. tab. 395 ; ScaimP. Syn. p. 390. — Bryum rostratum ScHran. Sur les rochers mouillés et ombragés ; assez rare. Mnium hornum Linn.; Bren et ScHimp. Bryol. eur. tab. 390; Scaimp. Syn. p. 391. — Bryum hornum SCHREB. Sur la terre nue, dans les bois, sur les talus des haies et des fossés ombragés ; très commun. Mnium punctatum HEpw.; BrcH et ScHime. Bryol. eur. tab. 387; Scuime. Syn. p. 398. — Bryum punctatum SCHREB . Au bord des ruisseaux et des fontaines, et sur la terre des fossés humides. DE CHERBOURG. 199 Aulacommie %. Aulacomnium palustre (LiNn.) ScuwÆGr.; BRCH et ScimP. Bryol. eur. tab. 405.— Scaimp. Syn. p. #12. — Mnium palustre Linn.— Bryum palustre SWARTZ. Dans les endroits tourbeux et spongieux, parmi les Sphagna. Bartramiexæ. Bartramia pomiformis (LiNn.) HEDw.; BRCH et Scuimr. Bryol. eur. tab. 319; Scaime. Syn. p. 418. Sur la terre, talus des haies et fossés, dans les bois. Philonotis fontana (Linn.) Brin; Scaimp. Coroll. p. 86; Syn. p. 426. — Mnium fontanum Lanx; HEDw.— Bartramia fontana Briv.; Brca et ScuimP. Bryol. eur. tab. 324. Dans les prés, les fontaines, les lieux herbeux inondés. — var, falcata Scaimp. Il. ce. Dans les bruyères tourbeuses. POLYTRICHACEÆ. PolytrichezÆ+. Atrichum undulatum ({Linn.) PAL. BEAUvV.; BrCu et Scaimp. Bryol. eur. tab. 409 et 410; Scaimp. Syn. p. #33. — Polytrichum undulatum Hepw. — Catha- rinea callibryon Euru. Sur la terre humide des fossés et des vieux murs, dans les prés et les bois; commun, 300 MOUSSES Pogonatum nanum (HEDw.) Par. BEAuv.;, Bron et ScaimP. Bryol. eur. tab. 415 ; Scaimp. Syn. p. 438.— Polytrichum nanum et Polytr. pumilum Henw. — Polytr. subrotundum HEepw. Sur la terre, dans les bruyères, sur les murs et les talus des fossés ; commun. Pogonatum aloides (HEDw.) Par. BEAuv.; Brcu et ScaimP. Bryol. eur. tab. 416; ScHimP. Syn. p. 439.— Polytrichum aloides Henw. Mêmes stations que l’espèce précédente. Pogonatum urnigerum (HEDw.) Brip.; BRCH et Scaimr. Bryol. eur. tab. 417 ; Scaime. Syn. p.440. — Polytri- chum urnigerum Lin. Sur la terre des fossés secs, dans les bois. Polytrichum formosum HEDpw.; BrCH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 420; Scaimp. Syn. p. 445. Sur la terre humide, dans les bois. Polytrichum piliferum SCHREB.; BRCH et Scuimp. Bryol. eur. tab. #22; ScaimP. Syn. p. 446. Sur la terre aride, dans les bruyères, sur les murs ; très commun. Polytrichum juniperinum HEDWw.; “ru et SCH. Bryol. eur. tab. 423; Scarmp. Syn. p. #47. Sur la terre humide, dans les bruyères. ] Polytrichum commune Linn.; BrcH et Scaime. Bryol. eur. tab. 425; ScHimP. Syn. p. 448. Sur la terre, dans les hoïs et les tourbières. DE CHERBOURG. 201 BUXBAUMIACEZÆ. Buxbaumieæ. Diphyscium foliosum (Linn.) Brcn et Scrimr. Bryol. eur. tab. 428 ; ScHimp. Syn. p. #51. — Buxbaumia foliosa Lan. Sur la terre dans les bois : Montvason ; rare. MUSCI STEGOCARPI PLEURANTHI. FONTINALACEÆ. Fontinmaieæx. Fontinalis antipyretica Linn.; Brcu et Scaimp. Bryol. eur. tab. 429; Scaime. Syn. p. 456. — Palotrichum antipyreticum C. MuELL. Sur les pierres et Les bois inondés, dans les ruisseaux et les rivières ;: commun. NECKERACEZÆ. Cryphæe &. Cryphæa heteromalla (Henw.) Mour; Brcu et Scaimp. Bryol. eur. tab. 438; Scuime. Syn. p. #63.— Neckera heteromalla Henw. — Daltonia heteromalla Hook. et TAyYL. — Pilotrichum heteromallum C. Muerz. Sur les troncs d'arbres ; commun. Leptodonte +. Leptodon Smithüi (Dicks.) Monr; Brcu et ScHimp. Bryol. eur. tab. 439; Scrime. Syn. p. 464.— Hypnum PTT Tatin A AUAD AR LIBRARY,E \ Ce S. ; OP SCIENCE 202 MOUSSES Smithir Dicks. — Plerogonium Smithii SWARTz. — Pierigynandrum Smithii Scaran. — Neckera Smithii C. MueLr. Sur les vieux troncs d'arbres: vallon de la Petite-Paule: rare. Stérile. Neckerekx. Neckera pumila HEDw.; BrcH et Scaimr. Bryol. eur. Lab. 442 ; ScuimP. Syn. p. 468. Sur les troncs d'arbres : assez commun. Neckera crispa (LiNn.) HEDw.; Brcu et Scuimr. Bryol. eur. tab. 443; Scaimr. Syn. p. 469. Au pied des arbres : Bois de Beaumont ; très rare. Neckera complanata (LiNN.) BrcH et Scrmr. Bryol. eur, tab. 444 ; Scuime. Syn. p. #70. — Leskea com- planata Hepw. — Omalia complanata Brin. Commun sur les troncs d'arbres, plus rare sur les pierres. Homalia trichomanoides (SCUREB.) BRCH et ScHimpr. Bryol. eur. tab. 446 ; Scmimep. Syn. p. 472.— Hypnum trichomanoides Scares. — Leskea trichomanotdes HEDw. Sur les troncs d'arbres ; assez rare. Leucodontezæ. Leucodon sciuroides (LINN.) SCHWÆGR.; Breu et SCH. Bryol. eur. tab. 468; Scarme. Syn. p. #75.— Neckera scruroides CG. MuELz. Sur les troncs d'arbres, DE CHERBOURG. 203 HOOKERIACEZÆ. Hookericæ. Pterigophyllum lucens (Linx.) Brip.; BRCH et Scuimp. Bryol. eur. tab. 448 ; Scaime. Syn. p. #81.— Hookeria lucens SmiTu. Sur la terre, au bord des ruisseaux el des fontaines. LESKEACEÆ. Leskee x. Leskea polycarpa Euru.; BrCH et Scuimp. Bryol. eur. tab, 470; Scuimp. Syn. p. 486. — Hypnum medium Dicks. — H. polycarpum C. Mu. Au pied des arbres et sur les pierres des murs humides. ‘ Anomodon viticulosus (Linx.) Hook. et TAyL.; Bncu et Scaime. Bryol. eur. tab. #76; Scaime. Syn. p. 490. — Neckera viticulosa HEebw. (Sur les arbres et les rochers.) Je cite cette espèce d’après un échantillon de mon her- bier, étiqueté : Cherbourg, 1843 ; mais je ne puis me rappeler où j'aurais récolté cette plante que je n'ai pas revue dans notre pays. TFhuidie. Thuidium tamariscinum ( HEenw.) Brcn et Scnimre, Bryol. eur. tab. 482; ScnimPp. Syn. p. 498.— Hypnum tamariscinum HEbw.— Hypn. delicatulum C. Muezr. {non Lin). — Hypn. proliferum Lans. Sur la terre, dans les bois et les haies ombragées : très commun. 204 MOUSSES HYPNACEÆ. v Pterogoniex. Pterogonium gracile (Linn.) Swarrz; BRrCH et Scuimr. Bryol. eur. tab. 461; Scaimp. Syn. p. 510. — Pteri- gynandrum gracile Henw. — Neckera gracilis C. MuELz. Sur les rochers : assez rare. Pylaisiekx. Pylaisia polyantha (ScHRes.) BRCH el Scimr. Bryol. eur. tab. 455; ScimP. Syn. p. 518. — Hypnum polyanthos Scares. (non Suirx). — Leskea polyan- tha HEvw. Sur les troncs d'arbres et les pierres. H ypne æ. Isothecium myurum BRrip.; Brcn et Scuime. Bryol. eur. tab. 533 ; ScimP. Syn. p. 521.— Hypnum myu- rum C. MuELL. — Hypn. myosuroides HEenw. (non LiNN.). Sur les arbres et les rochers. Homalothecium sericeum {Linn.) BRCH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 456; ScaimP. Syo. p.525.— Hypnum sericeum Lan. — Leskea sericea HEDw. Sur les rochers, les pierres, les troncs d'arbres : très commu. Camptothecium lutescens (Henw.) BRCH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 558; ScximP. Syn. p. 528.— Hypn. lutescens Hups.; C. Mueer. Dans les Heux secs et surtout dans les sables mariti- mes. Stérile. DE CHERBOURG. 205 Brachythecium velutinum (Linx.) BRCH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 538; Scuime. Syn. p. 536.— Hypnum velutinum Lans. Sur la terre et les pierres, et au pied des arbres. —Yar. intricatum (HEeDw.) BrcH et Scaimp.l.c.; Scrime. Syn. p. 537. — Hypnum intricatum HEDw. Avec le type. Brachythecium rutabulum (HEenw.) BrRCH et Scaimr. Bryol. eur. tab. 543; ScaimP. Syn. p. 542. — Hyp- num rutabulum Lin. | Sur la terre, les pierres, au pied des arbres : très com- mun. — var. flavescens BRCH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 544; ScHiMP. Syn. p. 542. Dans les lieux secs, parmi les herbes. Brachythecium populeum (IlEpw.) Brcu et Scaime. Bryol. eur. tab.535 ; Scaime. Syn. p.544.— Hypnum populeum HEDw. Sur les troncs d'arbres. Scleropodium illecebrum (ScHWÆGR.)-BRCH et ScHImP. Bryol. eur. tab. 557; Scuimr. Syn. p. 547. — Hypnum illecebrum ScawÆGr. (non Linx.). Sur les murs parmi les herbes ; assez rare. Stérile. Eurhynchium myosuroides (LiNN.) ScximP. Syn. p. 549. — Hypn. myosuroides Linx. (non HEpw.).— fsothe- cium myosuroides Brin.; BrcH et Scaime. Bryol.eur. tab. 534. Sur les rochers et les troncs d’arbres : commun. 206 MOUSSES — var. pendulum. Forme très grêle, à rameaux allongés, dénudés et pendants, eroissant sur les branches des sapins : Mont- vason. Eurhynchium circinatum ({Brip.) BrcH et ScHimr. Bryol. eur. tab. 521; Scaime. Syn. p. 551. — Hypn. cireinatum Brin.; C. MuELL. Sur les pelouses et les murs sablonneux du littoral : Nacqueville, Siouville, ete. Stérile. Eurhynchium striatulum (SprucE) BrcH et Scxime. Bryol. eur. tab. 522 ; Scaime. Syn. p. 552. — Hypn. striatulum Seruce. — Hypn. filescens CG. Muezr. Sur les souches d'arbres : Montagne du Roule, le long du ruisseau des Terres-feuillies ; rare. Eurhynchium striatum SCHREB.; SCHIMP. Coroll. p.119 ; Syn. p. 553. — Hypn. striatum ScHREs. — Hypn. longirostre Euru. — ÆEurh. longirostre BrcH et ScaimP. Bryol. eur. tab. 523. Sur la terre, dans les bois. Eurhynchium piliferum (Scures.) BRCH et ScHimp. Bryol. eur. tab. 531; Scaimp. Syn. he 557. — Hypn. piliferum ScuREs. Sur la terre, dans les haies ombragées ; assez rare. Eurhynchium prælongum -(LiNN.) Brcu et Scuaimp. Bryol. eur. tab. 524 ; Scaimp. Syn. p. 559. — Hypn. prœælongum Linx. Sur la terre, les feuilles pourries, dans les endroits ombragés et humides. DE CHERBOURG. 207 Eurhynchium Swartzii {'TuRN.) — Âypn. Siwartzir Turn; Wizs. — ÂHypn. atro-virens SWARTZ. — Eurh. prælongum v. atro-virens Scarmp. Syn. p. 560. Sur la terre et les pierres mouillées, sous les chüûtes d’eau des moulins, dans les ruisseaux des falaises du littoral. Plusieurs échantillons m'offrent des feuilles identiques à celles de Eurk. androgynum { Wirs.) SCHimP. Syn. p. 338; mais ces échantillons étant stériles, je n'ose les rapporter à cette dernière espèce. Eurhynchium pumilum {Wizs.) Scuimp. Coroll. p. 119; Scnimp. Syn. p. 561. — Hypn. pumilum Wirs. — Hypn. Swartzii var. minus TuRN. — Hypn. palli- dirostrum C. MuELL.— Eurh. prælongum var. pumi- lum BrcH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 525. Sur la terre, les vieilles souches et les pierres humides, au bord des chemins. Eurhynchium Stokesii (Turx.) Breu et Scimr. Bryol. eur. tab. 526; Scaime. Syn. p. 562.— Hypn. Stokesir Torx.; C. Muerr. Sur la terre, au pied des haies, dans les endroits om- bragés. Rhynchostegium confertum (Dicxks.) BRcH et Scximr. Bryol. eur. tab. 510; ScaimP. Syn. p. 568. — Hypn. confertum Dicxs. Sur les pierres, la terre humide et les racines des ar- bres ; commun. Rhynchostegium murale (Hepw.) BrcH et Scximr. Bryol. eur.tab. 514; Scaimp. Syn. p. 571. — Hypn. murale HEBW. Sur les pierres et les murs. 208 MOUSSES — var. complanatum SCHIMP. 1. c. Mêmes stations que le type : littoral. Rhynchostegium rusciforme (WEis) BRCH et ScHImp. Bryol. eur. tab. 515 ; Scaimp. Syn. p. 572. — Hypn. rusciforme Weis. — Hypn. ruscifolium Neck. — Hypn. riparioides HEDwW. Sur les pierres et les bois inondés, dans les fontaines, sur les roues des moulins, ete.: très commun et très po- lymorphe. Thamnium alopecurum (Linn.) BrcH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 518 ; ScaimP. Syn. p. 574. — Hypn. alope- curum Linx. Sur la terre humide, dans les fossés et les lieux om- bragés. Plagiothecium sylvaticum (Linx.) BrcH et Scaimr. Bryol. eur. tab. 503; Scaime. Syn. p.585. — Hypn. sylvaticum Linx. — Hypn. denticulatum C. Muezr. (pro parte, non Lainx.). Sur la terre et les pierres humides, au pied des haies, dans les bois Plagiothecium undulatum ( LiNN.) BrCH et ScHimp. Bryol. eur. tab. 506; Scaimr. Sy. p. 586. — Hypn. undulatum Linn. Sur la terre, dans les bois et parmi les rochers ombra- gés ; assez commun. Amblystegium serpens (LiNx.) BrCH et Scurme. Bryol. eur. tab. 564; ScaimP. Syn. p. 591.— Hypn. serpens LINN. Sur la terre humide, les pierres et les bois pourris ; commun. DE CHERBOURG. 209 Amblystegium radicale (PAL. BEAUV.) BrRCH et ScHIMP. Bryol. eur. tab. 565; Scaime. Syn. p. 592. — Hypn. radicale PAL. BEAUV. — Hypn. serpens var. varium C. MuELz. Sur les souches inondées d’un saule : Nacqueville ; très rare. Amblystegium irriguum (Wizs.) Scaimp. Coroll. p.127; Syn. p. 594. — Hypn. irriguum Hoox. et WILs.— H. fluviatile Auct. (pro parte).— Amblyst. fluvratile Brcu et Scaime. Bryol. eur. tab. 566 (non tab. 567, nec ScaimP. Syn. p. 594). Sur les pierres au bord des ruisseaux, sur les roues des moulins. — var. fallax (Brin) Scaimp. Syn. p. 594. — Hypn. filicinum var. fallax Brin. Mêmes localités que le type, mais dans les endroits submergés. Hypaum stellatum ScHres.; BrCu et ScaimP. Bryol. eur. tab. 584; Scaimp. Syn. p. 603. Dans les prés tourbeux ; commun. Stérile. Hypnum polygamum ScaimP. Coroll. p.131; Syn. p. 604. — Amblystegium polygamum Brcu et Scaimp. Bryol. eur. tab. 572. Dans les lieux spongieux : falaises de Gréville. Stérile. Hyproum Kneiffii Scaimp. Coroll. p. 135 ; Syn. p. 605. — Amblystegium Kneiffi Bren et Scaimp. Bryol. eur. tab. 573. Dans les endroits herbeux et spongieux : étang de Percy, à Tonneville. Stérile. 14 210 MOUSSES Hypoum fluitans HEDw.; BrcH et Scaime. Bryol. eur. tab. 602 ; Scaimp. Syn. p. 609. Dans les fossés et les mares. Hypnum uncinatum HEpw.; BrCH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 600 ; Scximp. Syn. p. 611. Au bord des ruisseaux : lande des Ingoufs, à Nacque- ville. Rare. Hypoun filicimum Linn.; BrcH et Scaime. Bryol. eur. tab. 609; Scuime. Syn. p. 614. Au bord des ruisseaux, et parmi les herbes dans les landes tourbeuses ; commun. — var. trichodes Brin.; ScaimP. |. c.— Hypn. dubium Drcxs. Sur les rochers mouillés : falaises de Gréville. Hypnum cupressiforme Linn.; Brcu et Scaimr. Bryol. eur. tab. 594; Scaime. Syn. p. 625. Sur les arbres, les murs, les rochers ; très commun. — var. filiforme Brca et Scaimr. Bryol. eur. tab. 598; SCHIMP. Syn. p. 626. Sur les troncs d'arbres et les rochers. Commun. — var. ericetorum SCcHiIMP. Il. ce. Sur la terre dans les bruvères. — var. resupinatum (Wics.) Scaimp. Coroll. p. 133; Syn. p.627.— Hypn. resupinatum (Wizs.).— Hypn. polyanthos Suira (non SCHRES.). Sur les pierres et les troncs d’arbres. DE CHERBOURG. a11 Hypnum molluscum HEpw.; BRCH et Scaimr. Bryol. eur. tab. 598 ; Scaime. Syn. p. 631. Sur la terre, dans les bruyères : lande des Ingoufs, Nacqueville; au pied des arbres: Montagne du Roule, vallée de Quincampoix. Rare. Hypnum cordifolium Hepw.; BRcH et ScaimP. Bryol. eur. tab. 615 ; Scximp. Syn. p. 641. Dans les fossés et les lieux inondés ; rare. Hypnum cuspidatum Linx.; BrcH et Scaimr. Bryol. eur. tab. 619 ; Scaime. Syn. p. 644. Dans les lieux inondés, les prés, les fossés ; très com- mun. Hypaum Schreberi WiLLp.; BRCH et Scaimr. Bryol. eur. tab. 620 ; Scuime. Syn. p. 645. Sur la terre, dans les bruyères, au bord des bois; très commun. Hypaum purum Linn.; BRcH et ScuimP. Bryol. eur. tab. 621; ScximP. Syn. p. 646. — Hypnum 1llece- brum Linn. (non SCHWÆGR.). Sur la terre, parmi les herbes, au pied des murs, etc. Commun. Hylocomium splendens (HEebw.) Scimr. Coroll. p.139; Syn. p.652. — Hypnum splendens Hepw.; BrcH et Scaimr. Bryol. eur. tab. 487. Sur la terre, dans les bois et les haies ombragées ; com- mun. Hylocomium squarrosum (Linn.) Scxime. Coroll. p.140; Syn. p.656. — Hypnum squarrosum Linx.; BRCH et Scaime. Bryol. eur. tab. 492. Dans les lieux humides parmi les herbes. Stérile. 212 MOUSSES Hylocomium triquetrum (Linx.) Scarmp. Coroll. p.140; Svn. p.657. — Hypnum triquetrum Linx.; BrcH et Scaimp. Bryol. eur. tab. 491. Dans les bois et les haies ombragées ; très commun. Hylocomium loreum (Linn.) Scaimp. Coroll. p. 140 ; Syn. p. 658. — Hypnum loreum Linn.; Brcu et ScaimP. Bryol. eur. tab. 490. Dans les bois et les bruyères humides. MUSCI SCHIZOCARPI. ANDREÆACEÆ. Andre æ #%. Andreæa rupestris (LiNn.) Brcu et Scime. Bryol. eur. tab. 631 ; Scaimp. Syn. p. 667 (non Henw.). — Jun- germannia rupestris LINN.— Andreæa Rothii Wss. et Monre., et plur. auct. Sur le sommet des rochers du Câtel, à Gréville ; rare. SPHAGNA. Sphagnum acutifolium Enrx.; Scaime. Syn. p. 672. — Sphagn. capillifolium Henw. — Sph. capillaceum WABLENB. Dans les tourbières, les prés spongieux ; très commun. Sphagnum cuspidatum (Enru.) ScHimp. Syn. p. 675.— Sphagnum Mougeotii Scaimr. in Mouc. et NESTL. Dans les lieux tourbeux et inondés. DE CHERBOURG. 9218 Sphagnum molluscum BrcH; ScaimP. Syn. p. 681. Dans les lieux spongieux des bruyères : Montagne du Roule, vallée de la Glacerie, etc. Sphagnum subsecundum NEEs et HorNsc.; ScHimp. Syn. p. 682. Dans les tourbières : Le Theil, Montagne du Roule, etc. — var. contortum (SCHULTZ) Scaimp. Syn. p. 683. Dans les eaux stagnantes : Tourlaville ; rare. Sphagnum cymbifolium Euru.; Scaimp. Syn. p. 684. — Sphagnum latifolium HEDw.— Sphagnum obtust- folium Hookx. et Tavyz. Dans les tourbières, les landes et les prés spongieux ; très commun. 0 DO TABLE DES GENRES. Acaulon 479 Brachythecium 208 Amblystegium 208 Bryum 497 Anacalypta 185 Buxzbaumia 201 Andreæa 212 Camptothecium 204% Angstroümia 181 Campylopus 182 Anictangium 192 Catharinea 199 Anomodon 203 Ceratodon 186 Arechidium 180 Cryphæa 201 Astomum 180 Cynodontium 181 Atrichum 199 Daltonia 201 Aulacomnium 499 Desmatodon 187 Barbula 187 Dicranella 181 Bartramia 199 Dicranum 182 Blindia 181 Dicranum 181 à 186 Brachysteleum 192 Didymodon 186 214 Diphyscium 201 Dryptodon 190 Encalypta 185 Enthostodon 495 Ephemerum 179 Eurhynchium 205 Fissidens 183 Fontinalis 201 Funaria 196 Funaria 195 Georgia 195 Grimmia 189 Gümbelia 190 Gymnostomum 180 Gymnostomum 184.192.193 Hedwigia 192 Homalia 202 Homalothecium 204 Hookeria 203 Hylocomium 211 Hymenostomum 180 Hypnum 209 Hyprnum 201 à 212 Isothecium 204 Leptodon 201 Leptotrichum 186 Leskea 203 Leucobryum 183 Leucodon 202 Mnium 198 Mnium 196 à 199 Neckera 202 Neckera 201 à 204 Oncophorus 183 Orthotrichum 193 MOUSSES DE CHERBOURG. Phascum 179 Phascum 180 Philonotis 199 Physcomitrella 179 Physcomitrium 195 Pilotrichum 192.201 Plagiothecium 208 Pleuridium 180 Pogonatum 200 Polytrichum 200 Polytrichum 199 Pottia 184 Pterigophyllum 203 Pterigynandrum 202.204 Pterogonium 204 Ptychomitrium 192 Pylaisia 204 Racomitrium 191 Rhynchostegium 207 Schistidium 189 à 192 Scleropodium 205 Sphærangium 179 Sphagnum 212 Syntrichia 189 Tetraphis 193 Thamnium 208 Thuidium 203 Tortula 187 à 189 Trichostomum 187 Téichostomum 186.191.192 Ulota 193 Webera 196 Weisia 181 Weisia 185.186.195 Zygodon 192 ESSAI SUR LA FAUNE DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE Par M. Henri JOUAN. — 6x — La Société Impériale des Sciences Naturelles de Cher- bourg a bien voulu autoriser l'impression, dans les tomes X et XI de ses Mémoires, d’une « Note sur les bois de la Nouvelle-Zélande », et celle d’une notice intitulée : « Recherches sur l'origine de certains végé-. » taux phanérogames observés dans les îles du grand » Océan », où l’on trouve quelques remarques sur la Flore de l'archipel Néo-Zélandais. Aujourd’hui, mon dessein est de jeter un coup d'œil sur la Faune de cette contrée. Dans le second des deux mémoires que je viens de citer, je faisais voir comment les pronostics émis par d'Urville en 1827 (1),sur l’envahissement de certaines parties de la Nouvelle-Zélande par les végétaux d'Eu- rope, étaient justifiés quarante années plus tard, à la suite de la colonisation anglaise. Bien que les modifi- cations apportées à la Faune par la même cause, ou par d’autres, ne soient pas aussi considérables, il y en a cependant déjà eu de sensibles. Les observations des voyageurs du siècle dernier, qui ont révélé la nature (1) Voyage de l’Astrolabe, Tome Eï. 216 ESSAI SUR LA FAUNE de ce pays que Tasman n’avait fait qu'entrevoir, ne sont plus vraies que dans une certaine mesure, pour plu- sieurs des localités visitées par eux. La même remarque peut s'appliquer à des relations bien postérieures, telles que celles des naturalistes français qui faisaient partie des expéditions de la Coguille (1822-1825), de l’Astro- labe (1826-1829), de l’Astrolabe et de la Zélée (1837- 1840), et à d’autres plus récentes encore. De plus, il est probable que d’autres changements auront encore lieu, soit par la destruction d'espèces indigènes provoquée par l’homme, soit par l'introduction d'animaux nouveaux: aussi il me semble qu'il serait intéressant de dresser le tableau zoologique du pays dans son état actuel. Mais tout le monde comprend les difficultés d'un pareil travail. Pour moi, je commencerai par confesser mon insuffisance. J'ai bien visité la Nouvelle-Zélande deux fois, mais je n'ai abordé qu'a deux points seule- ment. Des devoirs professionnels impérieux ne me lais- saient pas toujours beaucoup de loisirs, et d’ailleurs, en eüssé-je eu davantage, il m'aurait fallu des connais- sances toutes spéciales et approfondies, que je suis loin de posséder. D'un autre côté, les documents que je pouvais obtenir des colons Européens n'étaient pas nombreux. Les habitants d’Auckland, dont l'accueil hospitalier tiendra toujours la meilleure place dans mon souvenir, étaient presque tous des commercants, des industriels, des laboureurs, qui, naturellement, s'étaient beaucoup plus occupés de la réalisation du bien-être qu'ils étaient venus chercher si loin de la mère-patrie, que d'histoire naturelle. Cependant j’ai eu, près de quelques-uns d’entre eux, des renseignements qui n'étaient pas à dédaigner, et d’autres m'ont procuré de grandes facilités pour les excursions que je voulais DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 9217 faire aux environs. À mon premier voyage, à la fin de 1861, j'eus la chance de voir une belle coliection d’oi- seaux en peau, que l’on disposait pour l'Exposition Uni- verselle de Londres. Un commencement de musée, à Auckland, m'offrit aussi quelques échantillons zoolo- giques. Ces collections m'aidèrent beaucoup pour recon- naître les espèces rencontrées dans mes promenades. L'ouvrage d'un missionnaire anglais, le R. Taylor (1), qui contient, sous une forme abrégée, une description de la Nouvelle-Zélande, de ses habitants et de ses pro- ductions, me fut aussi de la plus grande utilité en me guidant pour rechercher les faits signalés dans les écrits spéciaux des voyageurs qui ont visité le pays depuis cinquante ans, et parmi lesquels les naturalistes, qui accompagnaient les capitaines Duperrey et Dumont d'Urville, tiennent la place la plus honorable. Les voyages de l’Erebus et de la Terror, l'Exploring Expe- dition des Etats-Unis, sous le commandement du capi- taine Wilkes, en dernier lieu l'expédition autrichienne accomplie sur la frégate la Novara, qui a touché à la capitale des établissements anglais, Auckland, en 1859, quelques écrits dus à des observateurs locaux, et qu’on retrouve dans les mémoires de diverses sociétés savantes d'Angleterre, d'Amérique, d'Allemagne, d'Italie, de Russie etc., sont venus augmenter nos connaissances d’un certain nombre de faits. L'essai sur la Faune Néo-Zélandaise, qui fait l’objet de la présente notice, n’est à proprement parler qu’un résumé des travaux des voyageurs depuis Cook jusqu’à nos jours, auxquels j'ai pu joindre quelques remarques (1) The Ika-a-Mawi, or New-Zealand and its inhabitants, par le R. Taylor, Londres, 1855. 218 ESSAI SUR LA FAUNE faites de visu, malheureusement peu nombreuses. Il ne contient rien de nouveau, du moins rien de saillant. Je dirai plus : des faits acquis y sont omis; mais qu'on se souvienne que je n'ai pas la prétention de donner la liste de tous les êtres qui représentent le Règne animal à la Nouvelie-Zélande, mais bien tout simplement de faire connaître la physionomie de la Faune de cette contrée. Pour cela, j'ai surtout insisté sur ce qui frappe d’abord le voyageur, c’est-à-dire les êtres élevés dans l'échelle animale. Cemodeste travail est bien plus une compilation qu'un travail original; cependant il rectifie quelques erreurs, et présente, sous une forme condensée, des renseignements éparpillés dans un grand nombre d'ou- vrages, la plupart écrits dans des langues étrangères; il indique les sources où l’or peut puiser des connais- sances plus précises. Autrefois, à la suite des expédi- ditions françaises de 1826 à 1840, on s'était occupé en France de la Nouvelle-Zélande à plus d’un titre (1); mais depuis lors, les naturalistes semblent l'avoir tout- à-fait négligée. Jose espérer que cette notice, tout incom- plète qu’elle est, pourra donner une idée assez nette de la création animale dans cet archipel que son climat, sa situation géographique et sa colonisation par la race d'hommes la plus persévérante , appellent à un grand avenir. Cherbourg, décembre 1868. - (1) En 1840, les bases d’un établissement colonial avaient été jetées, par la France, à Akaroa, dans la Presqu'île de Banks; mais cet essai de colonisation fut abandonné presque aussitôt que conçu. | DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 219 Ainsi que je l'ai dit ailleurs, l’archipel Néo-Zélandais est compris entre le 33° et le 47° dégré de latitude Sud, et les méridiens de 165° et 176° à l'Est de Paris, par conséquent situé à-peu-près à nos antipodes, et à une distance de 300 lieues (plus ou moins) de la Nouvelle- Calédonie, de l'Australie et de la Terre de Van-Diémen. Ilse compose de deux grandes îles, celle du Nord ou Ika-a-Mawi (1) des naturels, celle du Milieu, Teé-wai- poënamu, d'une plus petite, l'Ile Stewart, et de quel- ques îlots épars sur les côtes. De l'extrémité Nord de l'archipel à l'extrémité Sud, on compte 900 milles marins, ou plus de 1,600 kilomètres. Salargeur moyenne est de 160 kilomètres, bien qu'à certains endroits elle arrive à 330, et que sur un point, près d'Auckland, elle soit réduite à 3 kilomètres. Les volcans ont joué un grand rôle dans cette contrée. Partout on reconnaît la trace de feux souterrains, dans des cratères soulevés au-dessus du sol, ou dans des dépressions occupées aujourd'hui par des lacs dont quelques-uns sont relativement étendus. Plusieurs vol- cans sont encore en activité. Les tremblements de terre sont fréquents dans certains districts. Une grande chaîne de montagnes s'étend du Nord au Sud, dans l'Ile du Milieu, projetant sur le ciel des pics aigus dont quel- (4) J'ai suivi, pour les noms Néo-Zélandais l'orthographe adoptée par les missionnaires anglais : u se prononce ou, e comme l’é fermé; du, a o ; ai, aïe ; où, oïe; w comme le w anglais ; leg toujours dur, etc. 220 ESSAI SUR LA FAUNE ques uns élèvent à plus de 4,000 mètres d'altitude, leurs sommets toujours couverts de neige. Dans l'Ile du Nord, le prolongement de cette chaîne est moins haut, et les parties qui la composent sont moins bien reliées entre elles : cependant quelques sommets dépassent la limite des neiges perpétuelles. L'Ile Stewart est un amas de montagnes. La partie S.-O. de l'Ile du Milieu est également bouleversée; les contreforts s’avancent jus- qu’à la mer enserrant entre-eux des baies étroites où la profondeur de l’eau est considérable. Ces baies, s’enfon- cant entre des terres très élevées, rappellent, par leur aspect, les fiords de la Norwége et les canaux de l'ex- trémité méridionale de l'Amérique. Sauf à la côte occi- dentale de l’Ile-du-Milieu, les côtes sont presque par- tout dentelées par des baies et des ports, où lesoscil- lations des marées laissent, le plus souvent, à décou- vert des bancs de sable et de vase, circonstances favo- rables à l'existence de nombreux oiseaux aquatiques. Les vapeurs de l'Océan condensées par les sommets des montagnes, la fonte des neiges de ces dernières, ali- mentent de nombreux cours d’eau, souvent très volumi- neux eu égard au peu de longueur de leur parcours. Le climat est très salubre, tempéré, humide à cause de la condition insulaire de la contrée et de l’abondance des eaux qui l’arrosent, mais, naturellement, par suite du relief varié du pays, il offre des différences suivant les localités. Il est rude dans la partie méridionale: les hivers y sont très froids. Dans le Nord, les étés sont longs, quelquefois secs ; ils seraient chauds si les vents ne les tempéraient. Dans cette partie, le printemps et l'automne sont très doux, l'hiver très pluvieux ; mais le froid n'y est jamais plus intense que pendant les mois d'avril et d'octobre sur les rivages du Nord de la France. Sur les DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 9291 côtes occidentales de l’archipel, les gros vents du N.-O. au S.-0. soufflent en tempête pendant presque toute l’année. Du côté de l’Est, le temps est moins inclément : on y à ordinairement, pendant l'été, des brises régu- lières de terre et du large; cependant on y est exposé, en toute saison, à de violentes bourrasques. Parmi les espèces d'animaux qui vivent à la Nouvelle- Zélande, il y en a qui se rapprochent d'espèces habitant les régions tropicales : quelques-unes même sont tout à fait identiques, malgré une assez grande différence de climat. Deux fois j'ai visité le Nord de la Nouvelle- Zélande au cœur de l’été, et je me rappelle la sensation de froid que nous éprouvions en comparaison de la température que nous avions quelques jours auparavant à la Nouvelle-Calédonie. Je ne répéterai pas ce que j'ai dit ailleurs (1) sur les forêts peuplées d'arbres gigantesques et sur la végétation plus humble de la Nouvelle-Zélande. Dans le Nord, cer- taines formes, peu nombreuses du reste, font penser aux régions tropicales, mais l'aspect général des végétaux phanérogames rappelle les zônes tempérées. Ce qui a frappé d’abord les premiers voyageurs, c’est la pauvreté de certaines branches de la création dans une contrée qui occupe un espace de 260 lieues en lati- tude, dans les conditions que je viens de rapporter. C'est la même pénurie que dans la plupart des petites îles du Grand Océan, pour ce qui regarde les productions ter- restres du Règne animal : absence presque complète de Mammifères et de Reptiles; Oiseaux, communs encore, il est vrai, sur quelques points, mais peu variés en espèces, (1) Tomes X et XI des Mém. de la Soc. Imp. des Sciences naturelles de Cherbourg. 299 ESSAI SUR LA FAUNE voilà ce qu'on observe tout d’abord à la Nouvelle-Zé- lande. La Faune marine est plus riche : les côtes sont poissonneuses ; les oiseaux de mer et de rivage sont nombreux, et, pendant quelques années, la pêche de la baleine et la chasse des phoques ont donné lieu à d’im- portantes expéditions ; mais ces animaux, les derniers surtout, sont presque anéantis aujourd'hui. La création n'a cependant pas toujours été aussi ré- duite à la Nouvelle-Zélande. À une autre époque, ces terres étaient le domaine de grands oiseaux privés d'ailes, dont les débris, plus ou moins fossilisés, ont révélé une douzaine d’espèces, et il n'est pas certain qu’elles soient toutes éteintes, ainsi qu’on le verra plus loin. La présence de ces restes d'oiseaux, les formes de quelques-uns des animaux vivant actuellement, le carac- tère d’une partie de la Flore Néo-Zélandaise, me parais- sent être des arguments en faveur des auteurs qui con- sidèrent la Nouvelle-Zélande comme une des plus an- ciennes portions de la surface de notre planète, restée à peu près dans son état primitif (1), ayant conservé, en partie, les mêmes formes de la vie végétale et de la vie animale (2) qu'on voyait à une certaine époque géolo- (1) Recherches sur l'origine de quelques végétaux phan. obser- vés dans les îles du Grand-Océan, Mém. de la Soc. Imp. des Sc. nat. de Cherbourg, Tome XI. — Geological age of New- Zealand, New-Zealand Magazine, Déc. 1862. (2) « Beaucoup des plantes fossiles des terrains tertiaires de » la N.-Zélande appartiennent apparemment à des espèces » éteintes ; mais, pour ce qui concerne les espèces de la Faune » de la même époque, quelques-unes peuvent se rapporter à des » formes existant encore actuellement ». (Charbons de la N.- Zélande, par W. Sander Lindsay, M. D., membre du Philoso- phical Institute of Canterbury N.-Z.; Proceedings of the Royal Society of Edimburgh, Vol. V, 1864-65). DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 293 gique, tandis que d'autres portions du globe ont eu à subir d’autres changements. Ceci ne veut pas dire que la Nouvelle-Zélande n’en éprouve pas : loin de là. Les éruptions volcaniques an- ciennes, les tremblements de terre, ont d’abord modifié le relief du sol, et les mêmes effets se continuent d’une manière très sensible, En outre, des observations direc- tes démontrent que les terres de l'archipel s'élèvent de plus en plus au-dessus de l'Océan, surtout dans l’ouest de l'Ile du Milieu. En 1847, la coque d'un navire fut dé- couverte dans les terres, à 180 mètres de la ligne de la marée haute : un petit arbre croissait au travers, Il est à supposer que c'était la carcasse de l’Active, dont le naufrage remontait à 1814. Dans le court espace de trente-trois ans, la mer s'était retirée de 180 mètres, ou, pour dire plus vrai, comme le niveau général de l'Océan ne change guère, la terre avait dû s'élever de la quan- tité nécessaire pour que cet effet se produisit. En 1828, 1826 et 1827, des observations dans la partie S.-0. de l'Ile du Milieu, à la baie Dusky, alors très fréquentée, ainsi que ses environs, par les pêcheurs de phoques, ont montré que des changements pareils ont eu lieu à la suite de fréquents tremblements de terre. D’autres faits confirment l’élévatiou continue de tout l'archipel, avec plus ou moins d'énergie. Cette élévation est peut-être la cause d'importantes modifications survenues dans le climat, dont on a la preuve dans la présence de la résine de Kauri (Dammara australrs), au milieu des houillères de la Baie Massacre et de la Rivière Molyneux. Aujour- d'hui, ce magnifique Conifère ne vit qu'à dix degrès de latitude plus au Nord. Les grands oiseaux, dont les restes se retrouvent à peu près par tout l'archipel, ap- partenaient à la famille des Struthionidées à laquelle 9224 ESSAI SUR LA FAUNE un climat beaucoup plus doux que le climat actuel du Sud de l'Ile du Milieu, semble être nécessaire. Sans doute l’abaissement de la température aura produit sur eux le même effet que sur les végétaux, et contribué à leur destruction. Les vieux Maoris (1) affirment que, depuis les jours de leur enfance, certains oiseaux qu’ils regardaient comme des moyens de subsistance assurés, et qu'ils trouvaient abondamment, tels que le perro- quet Kakapo (Strigops habroptilus), le Wéka (Ocydro- mus australis), le Kiwi (Apteryx), deviennent de plus en plus rares. Il est à supposer que l’abaissement de la température est une des causes principales de cette diminution. Les chats, les chiens, les gros rats, venus à la suite des Européens, ont été aussi bien funestes aux hôtes des bois de la Nouvelle-Zélande ; mais il est cependant certain qu'avant l'introduction de ces nou- veaux ennemis, le dépeuplement avait déjà com- mencé (2). (1) Maori, Maoi, est le nom que se donnent les indigènes de la Nouvelle-Zélande ; dans toutes les îles où l’on parle les dialectes de la langue Polynésienne, il signifie littéralement indigène, autochtone. (2) « M. Gaudin communique quelques détails relatifs aux » nombreux ossements d'oiseaux fossiles recueillis dans la » Nouvelle-Zélande par le Dr Mantell. Ces ossements compren- » nent cinq genres différents et plusieurs espèces, dont quel- » ques-unes semblent avoir été contemporaines de l’homme, car » leurs restes se trouvent mêlés à ceux d’autres animaux et » d'hommes, dans des monticules que les indigènes disent » avoir été élevés par leurs ancêtres. Ils se trouvent aussi sou- » vent enfoncés dans des espèces de tourbières formées par le » Phormium tenax en décomposition. » M. Gaudin rapproche la disparition de cette Faune, presque » uniquement composée d'oiseaux, des observations faites par » le botaniste Müller, qui assure, d’une manière positive, que la DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 295 Cette opinion, sur la disparition de certains oiseaux due auchangement de climat, estcelle du R.Taylor (1), et je suis loin d’en contester la valeur; mais je crois pour- tant qu'on doit faire une plus large part à l’action destructive des chiens et des hommes ; car, dans cer- tains districts de l'Île du Milieu, où la température est très basse en hiver, mais dont la population est pour ainsi dire nulle, on trouve encore beaucoup d'oiseaux qui ont tout-à-fait disparu du voisinage des lieux ha- bités (2). Depuis 1840, la Nouvelle-Zélande est officiellement une colonie anglaise; mais longtemps avant cette épo- que, une grande quantité d’émigrants s’y étaient volon- tairement établis, de sorte que, quand le gouvernement de l’Angleterre intervint, la colonisation était faite, il n’y avait plus qu'à administrer. C’est, pour le dire en passant, le procédé que les Anglais emploient mainte- nant pour créer des colonies lointaines, et il n’est pas » Flore des Conifères de l'Australie disparaît lentement, mais » sûrement, de la surface du globe, et fait place à un ordre de » plantes plus récent. Cette disparition correspond à celle des » indigènes devant la race Caucasique. IL a observé et déter- » miné plusieurs espèces dont les individus étaient morts de » vieillesse et sans laisser de descendants. » En présence de ces faits remarquables, M. Gaudin pense » qu'il ne faut accepter qu'avec réserve la théorie des modifica- » tions soudaines dans la création, et penser plutôt que nous » assistons à un de ces merveilleux changements de décoration » qui se sont souvent succédé à la surface du globe. » — (Société Vaudoise des Sciences Naturelles, Tome V, p. 10, Lausanne, 1858. Séance du 19 mars 1836.) (1) Géologie de la Nouvelle-Zélande, N.-Zealand Magazine, nov. 1862. (2) Charles Heaphy, À visif to the Green Stone country, 1846. — Haast, Voyage géologique à lu Nouvelle-Zélande. 15 296 ESSAI SUR LA FAUNE besoin d'insister sur les avantages qu'il présente ({). Au- jourd'hui, cet archipel, naguère le domaine de hordes d'anthropophages, montre au voyageur des villes pro- spères, et, autour d'elles, des fermes avec des champs de blé, des herbages entourés de haies d’aubépines, de troënes, d’ajoncs, qui rappellent les campagnes de l'Europe occidentale. Je n'ai pas à examiner ce que deviennent, au milieu de tout cela, les légitimes posses- seurs du sol, à montrer leurs luttes désespérées contre les envahisseurs : ce n’est pas du ressort de l’histoire naturelle. Avant de m'occuper des animaux propres à la Nou- velle-Zélande, je ferai rapidement l'énumération de ceux qu’elle doit à la colonisation. * Les chevaux sont aujourd’hui très nombreux, assez pour qu’on en fournisse à la Nouvelle-Galles du Sud et à la cavalerie de l’Inde anglaise. Les ânes et les mulets réussissent également. Les bêtes à cornes ont été ame- nées de la Terre de Van-Diémen; quelques-unes pro- viennent directement des belles races de l'Angleterre. IL est à présumer qu'avant peu d'années les moutons seront une des grandes richesses du pays. Nous avons déjà vu, en 1861 et 1862, quelques grands navires enle- ver des cargaisons de laine magnifique, destinée à faire une rude concurrence aux laines australiennes. Les. chèvres sont rares; les pores sont très communs et on en fait de très bonnes salaisons. Avant l’arrivée des Euro- péens, les naturels ne connaissaient pas ces animaux , qu’on avait trouvés dans presque toutes les îles de la Polynésie. (1) Les choses se passent de la même manière, en ce moment, aux îles Viti (Fidji) qui seront, avant peu sans doute, procla- mées colonies Anglaises. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 297 Les Maoris possédaient une vilaine race de chiens, originaire du pays, ou venue du dehors avec eux, sans aucun doute de quelque terre plus voisine de l’Equa- teur (1). Aujourd’hui, on rencontre toutes les variétés de l'espèce qui ont suivi les colons. Il en est de même des chats. Tous les hôtes de nos basses-cours, les poules, les dindons, les oies, les canards, les pintades, etc., etc., se rencontrent pareillement. Des sociétés d’acclimata- tion, dans les différentes villes, s'occupent avec zèle de propager les oiseaux chanteurs de l'Europe. Par leurs soins, les Faisans ont été importés de la Chine, il ya quelques années, et, protégés par desréglements sévères, ils ont prospéré au delà de toute espérance. Tout faisait croire, à l'époque de mon dernier voyage, que l’accli- matation du Saumon réussirait pareillement. Les chiffres suivants sont éloquents pour dire le succès obtenu dans celle des abeilles. Un essaim, mis dans de bonnes conditions pendant l'été de 1843-44, fournit, au mois de septembre 1844... 14 kil.490 de miel; En 1845... 99 015; En 1847... 584 913; C'est-à-dire 698 kil. 418 en tout, dans l’espace de de quatre ans (2). A côté de tous ces résultats avantageux, il faut recon- (1) Il est probable que c’est vers le XVe siècle de notre ère que la race d'hommes, qui occupe maintenant la Nouvelle-Zé- lande, est venue s’y établir. C’est ce qui résulte de la supputation des générations consécutives dont le compte était tenu par les prêtres, et de la succession des chefs des différentes tribus. Consulter à ce sujet un article très remarquable du Dr A. Thomson, On the Moa caves of N.-Zealand, dans le Nouveau Journal Philosophique d'Edimbourg, Vol. de 1854. (2) The rise and progress of Australia, Tasmania and New- Zealand, by an Englishman, Londres, 1887. 298 ESSAI SUR LA FAUNE naître que la colonisation a apporté aussi un contingent d'êtres nuisibles, le gros Rat de Norwège, les Souris, certaines espèces de Mouches, les Cancrelas, dans la partie septentrionale de l’archipel, etc., etc. Je reviens au but que je m'étais proposé, c’est-à-dire, l'énumération des principaux représentants des diffé- rentes classes du Règne animal; mais j'ai cru les généra- lités qui précèdent nécessaires pour compléter la physio- nomie de l'Archipel Néo-Zélandais, telle qu’elle est aujourd'hui. IL. MAMMIFÈRES. Avant l'arrivée des Européens, la Nouvelle-Zélande était absolument privée de grands Mammifères terrestres. Les plus grands étaient des Chiens (Canis domesticus, Indicus N.-Zeelandiæ, Fitz.) (1), appelés Kuri (2) par (1) Fitzinger, Die Racen des zahmen Hunds, Comptes-rendus de l’Académie [mp. des Sciences de Vienne, Oct. 1867. (3) Uri, à Tahiti, est le nom des chiens et en général celui des quadrupèdes onguiculés, tandis que puaa, puaka, (porc), est le terme générique pour les quadrupèdes à sabot. Je ferai remar- quer que, parmi les noms donnés par les indigènes de la Nouvelle-Zélande aux animaux, il y en a plusieurs qu’on retrouve dans les différentes îles du Pacifique où l’on parle aussi des dialectes polynésiens ; mais ces noms semblables ne veulent pas toujours dire que les animaux auxquels ils sont appliqués, dans les diverses localités, soient identiques. Les Néo-Zélandais, ori- ginaires sans nul doute de quelque île voisine de l’Équateur, retrouvant à la Nouvelle-Zélande des animaux et des végétaux qui leur rappelaient ceux du pays qu'ils venaient de quitter, leur ont donné les noms de ces derniers. Les colons européens qui se fixent sur une terre étrangère, les marins qui abordent sur des rivages peu connus, font la même chose tous les jours. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 999 les indigènes, n’ayant rien de commun avec le Dingo, ou Chien de la Nouvelle-Hollande (Canis dingo, Reichn.). Ils ressemblaient à la variété trouvée par les navigateurs dusiècle dernier à Tahitiet sur plusieurs îles du Pacifique Oriental, laquelle se rapprochait beaucoup du Chien pariah de l'Inde. Une tradition des Néo-Zélandais les faisait venir de Hawaïkr, poiut mystérieux, proba- blement l'une des îles de l'archipel des Navigateurs, d'où leurs ancêtres les auraient apportés en venant peupler la Nouvelle-Zélande, probablement vers le xv° siècle (1). En 1824, pendant la relâche de la Coquaille à la Baie des Iles, MM. R. P. Lesson et Garnot virent encore quelques-uns de ces chiens ; les habitants d’Akaroa, à la presqu'ile de Banks, en avaient aussi à l’époque où ce point était fréquenté par les baleiniers, il y a trente ans; mais ils deviennent de plus en plus rares. Ils res- semblent un peu au Chien-loup. Leur taille est assez grande, leur tête démesurèment grosse, leurs yeux pe- tits, leurs oreilles courtes et droites, leur pelage long, ordinairement noir et blanc. Ils sont très paresseux ; leur odorat est faible, mais la puissance de leur vue obvie en partie à ce défaut. Il paraît certain que les vrais chiens indigènes n’aboient pas. Les naturels les dressent à la chasse des cochons sauvages (2). Je dirai, en passant, qu'on n’a jamais constaté de cas de rage. (1) Cependant une autre tradition rapporte que les chiens ne furent pas amenés à la Nouvelle-Zélande par les ancêtres des habitants actuels, mais par un navire qui la visita autrefois, avant Cook. Dans toute la Polynésie, il est souvent difficile de s’en rapporter aux traditions, tant elles sont vagues et nuageuses. (2) Ces cochons proviennent des porcs domestiques, introduits par les Européens et devenus sauvages. 230 ESSAI SUR LA FAUNE Une petite espèce de Rat,le Kioré (1) des naturels, a été presque totalement détruite, en deux ans à peine, par le rat de Norwège (Mus rattus, L.) introduit par les navires. Deux Chauves-Souris, dont une très petite, au pelage brun jaunâtre, aux oreilles arrondies (2), composaient, avec le chien et le petit rat, la totalité des mammifères terrestres. Cette pénurie ne laisse pas, ainsi que le remarque Darwin (3), que d’être assez étonnante dans une contrée qui a 300 lieues de long sur 40 de large, située sous un climat tempéré, et présentant toutes les altitudes depuis le niveau de la mer jusqu'à #,250 mè- tres. Les oiseaux gigantesques, dont on trouve les débris fossiles, semblent avoir tenu la place des grands qua- drupèdes. Les Maoris parlent d’un Castor qui habiterait l'Ile du Milieu, mais son existence est bien douteuse. Il parai- trait cependant qu’un nommé Hawkins, qui a demeuré pendant. plusieurs années dans cette île, près du lac du Jade Vert (4), aurait vu quelques animaux qu’il prit (1) Kioré, Kioé, Ioré, Ioé, nom d’un petit rat, dans toutes les îles où l’on parle des dialectes polynésiens.' Les Maoris ont éga- lement appliqué ce nom au rat de Norwège et aux souris. (2) Une de ces chauves-souris, Mystacina tuberculata.C. R. Gray, (Vespertilio tuberculatus, Forster) est signalée par le Dr Fitzinger dans les collections de l'expédition de la Novara. Comptes rendus de l’Académie Tmp. des Sciences de Vienne, T. 42, 1861. (3) Darwin. Voyage a'un Naturaliste autour du globe. Selon le Dr A. Thomson, le chien, le rat et les chauve-souris, se- raient peut-être aussi d’origine étrangère. (4) Te poé-namu, green stone des Anglais. On appelle ainsi la pierre verte et dure (serpentine?) avec laquelle les Maoris fabriquent des colliers, des pendants d'oreilles, et les méré, espèce de casse-tête qu’ils ont encore en très haute estime. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 231 pour des Loutres ; mais comme leurs peaux paraissaient avoir une valeur inférieure à celles des phoques, il ne s’en préoccupa pas. Doit-on voir, dans ces animaux, les Castors dont parlent quelques Maoris? Le R. Taylor est le seul auteur qui en dise quelques mots pleins de doute: il faut se défier des récits faits par les aventuriers du genre de ce Hawkins, chasseurs, baleiniers, pêcheurs de phoques, hommes peut-être pleins de bonne foi, mais, comme tous ceux qui manquent d'instruction première, très portés à l’exagération et au merveilleux. Autrefois de nombreux troupeaux de Phoques, de diverses espèces, habitaient le détroit de Cook, les rivages de l’Ile du Milieu et de l'Ile Stewart. En 1824, lors du passege de la Coquille, ces amphibies étaient encore très répandus; mais, vers 1827, on commenca contre eux une guerre d’extermination qui les à détruits presque tous. En les laissant tranquilles, au moins à l’époque où les femelles mettent bas, on aurait pu se garder pour l’avenir une source permanente de riches- ses. Ce n’est pas seulement à la Nouvelle-Zélande qu'on a agi avec le même vandalisme aveugle. Les Phoques qui fréquentent l'archipel paraissent tous appartenir à la division des Otaries, ou Phoques à oreilles extérieures. Taylor signale le Lion-Marin (Phoca jubata, Schreb.; Otaria jubata, Desm.; Sea-Lion, des Anglais). Cook, à son premier voyage, avait remarqué des Veaux-marins à la côte orientale de la Nouvelle- Zélande, et un Lion de Mer. « Mais, dit-il, nous croyons » qu'on en prend bien rarement; car, quoique nous » ayons vu quelques naturels porter sur leur poitrine » des dents de ces animaux, nous n’en avons remarqué » aucun qui füt revêtu de leur peau. » L'Otarie australe (Otaria australis, Quoy et Gaimard), 232 ESSAI SUR LA FAUNE figurée dans l'Atlas du voyage de l'Astrolabe, pl. 14, (jeune femelle, provenant du port du Roi Georges, à la Nouvelle-Hollande), appartient très probablement à la même espèce, laquelle ne diffère pas non plus, sans doute, de Phoca leonica, Molina, du Chili. Il est à présumer que l'Otarie cendrée (0. cinerea, Péron), vue par MM. Quoy et Gaimard dans le détroit de Bass, se trouve également à la Nouvelle-Zélande. CÉTACÉS. (Paroa, des Maoris; nom qu'ils donnent aux baleines, aux dauphins, etc. Ce nom est le même dans toutes les îles où l’on parle des dialectes polynésiens.) La Nouvelle-Zélande se trouve comprise dansleslimites équatoriales des Baleines franches et les limites polaires des Cachalots. On rencontre assez souvent de ces der- niers dans le N.-E. de l’archipel, pendant les mois d’été. Ils sont de petite taille et appartiennent, sans doute, au genre Kogia, GC. R. Gray (Euphysetes, W. Wall.) qui fréquente les parages de l'Australie et de la Nou- velle-Calédonie. Il y a trente ou trente-cinq ans, des établissements à terre, à l'Ile du Milieu et à l'Ile Stewart, fournissaient en abondance de l'huile de baleine franche. La Baie- des-Iles était le point de relâche des pêcheurs qui fai- saient de fructueuses croisières dans les environs ; les ports de la presqu'ile de Banks servaient d'abri à de nombreux navires qui s’y installaient et envoyaient leurs embarcations pêcher dans le voisinage ; mais, cette chasse dans les baies, que les baleines rallient à l’époque où les femelles mettent bas, devait nécessairement conduire à la destruction de ces animaux : c’est ce qui DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 233 est à-peu-près arrivé. Presque tous les établissements de pêche ont été abandonnés, et si quelques-uns se maintiennent encore à l'Ile Stewart, c’est sans grand bénéfice. Le R. Taylor appelle Balæna antipodum , la baleine franche que les pêcheurs nomment right whale, ou black whale. Selon le D' Thiercelin (1), dans cette partie de l’hémisphère austral, on rencontrerait deux espèces bien distinctes de right whales ; la première, longue de 15 à 20 mètres, tachetée de blanc, fournit de 60 à 80 barils d'huile ; le seconde, plus noire, plus vive, et aussi plus petite, n’en donne guère que 50. C'est un individu de cette dernière espèce que nous avons eu l'occasion de voir prendre par un pêcheur américain, en décembre 1862, à l'entrée de la Baie-des-Iles. Les baleines franches devenant de plus en plus ra- res, les pêcheurs sont obligés de se rabattre sur Îles humpbacks, Baleinoptères du genre Rorqualus, Lacép., Megaptera, Gray, qui donnent de l'huile de bonne qua- lité, mais dont la capture est beaucoup moins certaine. Comme les humpbacks coulent presque toujours après leur mort, on ne les chasse que dans les baies. J'ai vu un assez grand nombre de ces Rorquals dans le golfe de Hauraki, mais toujours de trop loin pour pouvoir bien en reconnaître l'espèce; je crois pourtant qu'ils appar- tiennent à celle du Rorqual des mers antarctiques que MM. Hombron et Jacquinot ont appelée Balænoptera Astrolabæ, et qui est figurée dans l’atlas du Voyage au Pôle Sud de Dumont D’Urville, espèce que je crois avoir vue aussi dans les environs de la N'-Calédonie (2). (1) Journal d'un Baleinier, par le Dr Thiercelin, Paris, 1866. (2) Mém. Soc. Imp. Sc. Nat. de Cherbourg, T. IX, p.92. 23h ESSAI SUR LA FAUNE Le R.Taylor signale également des baleines à aileron, genre Physalus, L., Pterobalæna, Eschr. MM. Quoy et Gaimard ont appelé Dauphin de la Nouvelle-Zélande un Cétacé que M. C. R. Gray croit être le même que le Dauphin à bandes fauves (Delphinus fulvi-fasciatus, Hombr. et Jacq., Wagner). J'ai décrit ce dernier (T. IX des Mém. de la Soc. Imp. des Sc. Nat. de Cherbourg), sur un individu pris à vingt lieues de Sydney. Je le rapportais au Delphinus Novæ-Zelan- diæ, Quoy et Gaim.; mais la tache blanche de la nageoire dorsale, qu’on voit dans celui-ci (Atlas du Voy. de l’As- trolabe) manquait totalement à l'individu que j'avais pris, de même qu'au Dauphin à bandes fauves de MM. Hombron et Jacquinot. Le Dauphin, auquel ces naturalistes ont donné ce nom, provenait des côtes de Tasmanie, aux environs d'Hobart-town: celui que nous avons capturé dans le voisinage de Sydney avait, de chaque côté, à la mâchoire supérieure 46 dents coniques, et 45 à la mâchoire inférieure, en tout 182. Le Delphinus N.-Zelandiæ, Quoy et Gaim. n’en avait que 180, savoir : 86 en haut et 9% en bas. Les lobes de la caudale seraient moins échancrés que dans le Delph. fulvi-fasciatus. Les dimensions générales de ces deux animaux, et celles de leurs principaux organes, sont à - peu près les mêmes, leur aspect presque semblable ; cependant il y a lieu de les enregistrer comme espèces distinctes. | DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 235 LIL. OISEAUX. Si je ne m'en rapportais qu'à mes premières impres- sions à la Baie-des-Îles, je pourrais dire que la Nouvelle- _ Zélande manque à-peu-près d’oiseaux, d'oiseaux ter- restres du moins; car, si ceux qui fréquentent les rivages ou la mer voisine sont nombreux, à peine dans mes excursions aux environs du village de Kororaréka, à Paroa, dans l’anse de Pomaré, etc., ai-je rencontré quel- ques hoche-queue et quatre ou cinq petits pigeons: encore est-il probable que ces derniers étaient des oiseaux domestiques. M. Ch. Darwin fait la même remarque dans son Voyage d'un naturaliste autour du globe. Comme nous, il avait trouvé les bords de la Baie-des-Iles très pauvres en oiseaux, et les forêts voisines de Waiïmaté, point situé au milieu de la partie septentrionale de l'Ile du Nord, ne lui en montrèérent pas d'avantage. Les environs d’Auckland, les abords des forêts, le bush, comme on dit dans le pays, sont un peu plus ani- més. De nombreux tour (Philédon à cravatte) voltigent autour des plantes de Phormium tenax ; le cri aigu du mata-mata (Synallaxis punctata) se fait entendre dans les marécages; divers Gobe-Mouches, des Sylvains à queue en éventail, gazouillent autour des buissons. Mal- gré cela, le nombre des oiseaux est petit. Je ne saurais dire s’il en a toujours été ainsi, ou si cette rareté des oiseaux ne doit pas être attribuée, comme dans la plu- part des îles du Pacifique, à l’introduction des rats. A en croire les premiers navigateurs, les oiseaux étaient nombreux sur les points où ils abordèrent. Cook (pre- 236 ESSAI SUR LA FAUNE mier voyage) dit, en parlant de la Baie Dusky : « Les » petits oiseaux, qui remplissent les bois, connaissent » si peu les hommes qu'ils se juchaient tranquillement » sur les branches d'arbres les plus voisines de nous, » même à l'extrémité de nos fusils, et peut-être que nous » étions pour eux des objetsnouveaux qu’ils regardaient » avec une curiosité égale à la nôtre ». Outre les petits oiseaux, Cook signale cinq sortes de Canards, des Poules des bois, des Cailles, des Chouettes, des Faucons, etc. Au Port de la Reine Charlotte (1), Anderson, le chi- rurgien de la troisième expédition de Cook, remarque » qu'il y a beaucoup d'oiseaux... Quoiqu'il soit difficile » de les suivre, parceque la terre est couverte de sous- » bois et de plantes grimpantes qui rendent la prome- _» nade très pénible, cependant un homme, qui se tient » à la même place, peut en tuer, dans un jour, la quan- » tité nécessaire à la nourriture de sept ou huit per- » sonnes. » Il paraîtrait que le nombre des oiseaux est encore grand, de nos jours, dans les endroits où la colonisation n’a pas pénétré, et où les indigènes sont très peu nom- breux. D’après MM. Brunner et Heaphy, qui ont visité le district du Jade-Vert, dans l'Ile du Milieu, en 1846, il y a plus d'oiseaux dans les forêts de la côte occiden- tale de cette île que partout ailleurs dans l'archipel : les Wéka (poules des bois, wood-hen) y sont très nombreux; le Kakapo ou perroquet de nuit, qui a à-peu-près dis- paru du reste du pays, s’y rencontre assez souvent; les gros pigeons Kukupa y vivent en quantités considéra- bles, et les indigènes les tuent avec la plus grande facilité avec de petits épieux. (4) Dans le Nord de l’Ile du Milieu, détroit de Cook. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 237 Le Pilote de la Nouvelle-Zélande (1), rapporte les: mêmes faits à propos des baies de la partie S.-0. de l'Ile du Milieu, les espèces de fiords dont j'ai parlé. On voit dans ces baies, dont les environs sont en géné- ral couverts de forêts, des Canards, des Pigeons, le Weka. « On a trouvé en grande quantité, dans cette » partie, le Kakapo et le Kiwi, oiseaux rares, si re- » cherchés des naturalistes, et particuliers à la Nou- » velle-Zélande. On n'y a pas vu d'habitants depuis les » quelques indigènes errants rencontrés par Cook. » Je ferai suivre ces considérations générales de quel- ques remarques sur les espèces qui ont attiré princi- palement l'attention des voyageurs et que j'ai moi- même reconnues pour la plupart. RAPACES. Faucon de Ia Nouvelle-Zélande. Falco Novæ-Zelandiæ, Gmel. F. australis, Hombr. et Jacq. Faucon antarctique, id. Voy. au Pôle Sud, Ois. pl. 1, fig. 31. F. brunnea, Taylor. Caracara funèbre, Less. et Garn. Voy. de la Coquille. Polyborus Novæ-Zelandiæ, Darwin. Kauaua, des Néo-Zélandais. Cet oiseau se rattache au genre Circaëtus, Vieillot, « dont les espèces tiennent une sorte de milieu entre » les Aiïgles-pêcheurs, les Balbusards et les Buses. » (Cuv. Règne anim.) Le Faucon antarctique a été rapporté par MM. Hom- bron et Jacquinot de la Nouvelle-Zélande et des îles Auckland. Il aurait été trouvé également très commun (1) Traduit de l'anglais par H. Jouan, capitaine de frégate ; Dépôt de la Marine, 1865. 238 ESSAI SUR LA FAUNE aux Îles Malouines (Darwin, Voyage d'un naturaliste autour du globe), et, selon certains voyageurs, il paraît être répandu sur toutes les terres australes. Chevêche de —a Nouvelle-Zélande. Noctua Zelandiæ, Quoyet Gaim. Voy. de l’Astrolabe, Ois. pl. 2, fig. 2. Strix fulva, Taylor. More-pork des colons anglais. Ruru des naturels, d’après Taylor; Eou-Hou, d’après Quoy et Gaim (1). Long’ 0"30. Le seul Rapace nocturne, dit-on, de la Nouvelle-Zélande. Je l'ai rencontré dans les bois aux environs d’Auckland. Les naturalistes de l’Astrolabe ont trouvé cette Chevêche à la Baie Tasman (Ile du Milieu, entrée du détroit de Cook) et l'ont caractérisée par cette phrase : « Noctua, corpore supra brunneo, fulvo lunulato, » remigibus rectricibusque brunneo striatis, genis al- » bis, pectore abdomineque fulvis, brunneo macu- » latis. » PASSEREAUX. Chouncari..... Graucalus varius aut carunculatus, Taylor. Kauwau, Karuhiruhi, des naturels. Je n'ai vu aucun individu de cette espèce, que le R. Taylor dit pourtant être commune dans les ports et sur les bords des rivières. Ces oiseaux vivent en société et font leurs nids sur le même arbre. L’odeur qui s’exhale de ces sortes de colonies est intolérable. (1) Pour les personnes familiarisées avec les dialectes poly- nésiens, les deux mots Ruru, Eou-hou, ont la même valeur. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. | 239 x Peut-être doit-on rattacher à cette espèce le petit wattle bird d’Anderson (3° voy. de Cook); mais, je crois plutôt que ce dernier oiseau est le Carouge à caron- cules dont il sera question plus loin. Gobe-Mouche rubisole. Muscicapa toï-toï, Garn. Voy. de la Coquille, Ois. pl. 15. Miro-miro, des Néo-Zélandais. « Muscicapa, fronte, abdomine medid alarum parte, exterio- » ribus rectricibusque albis, aliis partibus corporis, rostro » pedibusque nigris, infra pedes colore cinnabari. » (Less. et Garn.) Long : 0"11 environ. La couleur rouge du dessous des pieds de ce Gobe-Mouche lui a valu, de la part de MM. R. P. Lesson et Garnot, le nom de rubisole. Baie-des-Îles, Hauraki. Gobe-Mouche or-nmoir. Muscicapa chrysomela, Garn. Voy. de la Coquille, Ois. pl. 18. « Muscicapa, corpore aureo, malis albis, fronte, oculorum » parte priori et qulà villosis atris, dorso, pennis alarum » externis caudäâque nigris; rostro et pedibus plumbeis. » (Less. et Garn). Baie-des-Iles, Hauraki, dans les bois. Gobe-Mounche aux longs picds. Muscicapa longipes, Garn. Voy. de la Coquille, Ois. pl. 19. M. australis, Sparrm. Miro-miro des Néo-Zélandais (2). « Muscicapa, corpore omnind brunneo et griseo, abdomine » albo, pedibus longis subrufis, rostro nigro.» (Less. et, Garn.). Baïe-des-Iles, Hauraki. 240 ESSAI SUR LA FAUNE Rhipidure..... Rhipidura flabellifera, Hombr. et Jacq. Voy. au Pôle Sud, Ois. pl. 11. Muscicapa flabellifera, Gmel. Ce petit oiseau fait entendre, quand il est perché, un gazouillement agréable. Il vole en ouvrant eu éven- tail sa longue queue noire et blanche, ce qui lui a valu son nom. Nous l'avons vu à la Baie des Iles et aux envi- rons d'Auckland. Cook le signale à la Baie Dusky, Anderson au Port de la Reine-Charlotte. Rhipidure triste. Rhipidura tristis, Hombr. et Jaeq. Voy. au Pôle Sud, Ois. pl. 11. « Brun olive en-dessus et sur les couvertures alaires » supérieures ; même teinte, mais plus lavée de roux, » en dessous et sur les couvertures alaires inférieures ; » gris-cendré foncé sur la tête et le cou. Les pattes et » les yeux noirs ; le bec noir, sauf un peu de jaunâtre » à la base de la mandibule inférieure. » Longueur, du bout du bec aubout de la queue qui est très longue ; 0"17. Signalé à Otago par MM. Hombron et Jacquinot, à la Baie Dusky par Cook. Les petits oiseaux à queue en éventail (Rhipidura) sont communs dans les îles du $S.-0. du Pacifique. Le genre est représenté en Australie et en Tasmanie par plusieurs espèces dont une, À. albiscapa, Gould , se trouve à la Nouvelle-Calédonie, en compagnie d’une autre, aussi décrite dans les Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Cherbourg, tome IX, p. 219. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 241 Tangara grive. Tanagra macularia, Quoy et Gaim.Voy. de l’Astrolabe, Ois. pl. 7. Koropio et Koko-eou, des naturels de la Biie Tasman (Quoy et Gaim.). « Tanagra, rostro basi crasso ; corpore supra brunneo viri- » discente ; guld, pectore abdomineque maculis albis et brun- » neis ; caudé longä cynnamomed. (Quoy et Gaim.). Baie Tas- » man. Long’ totale : 023. Long’ de la queue : 0"12. Stourne de la Nouvelle-Zélande. Lamprotornis Zelandicus, Quoy et Gaim. Voy. de l’As- trolabe, Ois. pl. 9. « Lamprotornis, corpore suprà griseo, subtuüs flavescente ; » alis uropygio caudäque rufis. n (Quoy et Gaim.). Bec et pieds noirâtres. Baie Tasman. Signalé au Port de la Reine-Charlotte par Anderson. (3° voy. de Cook.) Philédon à cravatte. Philedon circinnatus, Vieillot. Merops Novæ-Zelandiæ, Gmel. Brown. Merle a cravatte frisée, Le Vaillant. Etourneau à cravatte frisée, Buffon. Sturnus crispicollis, Daudin. Prosthemadera Novæ-Zelandiæ, G.R. Gray. Parson bird, des colons anglais. Poë, Poy, Cook (1). — Tui, Hoko, des naturels. Plumage général noir verdâtre, très brillant dans quel- ques parties du corps : un croissant, d’un beau bleu, -(1) Poë, Poy, nom donné à cet oiseau, dans les relations de Cook, n’est pas un mot de la langue des Néo-Zélandais, du moins applicable dans ce cas. Cette appellation fut donnée, par les navigateurs anglais, à l'oiseau que les Maoris appellent tui, à 16 242 ESSAI SUR LA FAUNE forme un large collier sur le devant du cou dont les plumes sont longues, effilées et frisées à leur pointe. Chacune d'elles porte un trait blanc dans son milieu ; celles des côtés sont d’un blanc pur. Les naturels ont appelé cet oiseau Tur, à cause de son chant qui com- mence par cette syllabe répétée : fout, tout, toui, etc. On l'élève très bien en cage, et alors il imite les cris des autres oiseaux et des animaux domestiques. En hiver, il devient tellement gras qu'il en est mal à son aise. On dit qu’alors il se pique la poitrine à coups de bec pour en faire suinter la graisse : toujours est-il que ceux qu'on prend à la fin de cette saison, ont les plu- mes huileuses et portent des marques de piqûres. C'est à cause de cela que les naturels l’appellent aussi Hoko, d’un mot qui signifie piquer. Anderson signale le Poë au Port de la Reine Charlotte, Cook à la Baie Dusky. « Cet oiseau, dit-il, n’est pas » moins remarquable par le charme de sa voix que par » la beauté de son plumage. Sa chair est délicieuse, et » lesbois ne nous fournissaient pas de mets aussi friands.» Nous avons pu faire la même remarque à la Baie-des-Iles et à Auckland. PFhilédon de Duméril. Philedon Dumerili, Less. et Garn.Voy. Coquille, pl. 40. Certhia Sannio, Blumenbach. Anthornis melanurus, Sparrm. (?) Hoko-i-Mako, des Néo-Zélandais. Long’ totale : 0" 15. « Le bec noir, recourbé sur l'arête. Plumage vert olivâtre, uniforme, se teignant de jaune sur cause des plumes blanches qu’il a au cou et auxquelles ils trou- vèrent une ressemblance avec les pendants d'oreilles que les Tahitiens se font avec les fleurs d’un Gardenia qu'ils appellent pua. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 243 le bas-ventre. Des reflets d’un pourpre brillant, et comme métallisés, colorent le dessus de la tête jusqu’à l’occiput, les joues et la gorge. Deux faisceaux de plumes, d'un beau jaune d’or, recouvrent les épaules. Les grandes rémiges sont brunes, les moyennes teintées de vert. La queue, un peu fourchue, est d’un noir bleu intense. Les pieds sont gris. L’iris d’un beau rouge ». (Less. et G..). Cette description se rapporte au mâle adulte; la femelle et les jeunes ont le plumage plus uniforme. Ce joli Passereau se trouve à la Baie-des-Iles, aux en- virons d’Auckland, et c’est probablement lui qu'on doit reconnaître dans les lignes suivantes d’Anderson (3° Voy. de Cook; descript. du Port de la Reine Charlotte): « Il ne faut pas oublier un petit oiseau verdâtre, qui est » à-peu-près le seul chantant , mais qui suffit pour pro- » duire des sons si mélodieux et si variés, que nous nous » croyions entourés de cent espèces différentes d'oi- » seaux lorsqu'il faisait entendre son ramage près de » nous : d’après cette propriété singulière, nous l’avons » nommé le moqueur. » On pourrait appliquer ces remarques d’'Anderson au tui; mais, comme il signale ce dernier sous le nom de poë, il est clair qu'il a en vue un autre oiseau qui ne peut être que le Philédon de Duméril. L'Anthornis melanurus, Sparrm., signalé par le R° Taylor, avec le nom indigène Kori-mako, est sans doute aussi le même. Ptilotis.... Ptilotis tincta, Dubus. Kotihé, des Maoris. Je cite cette espèce d’après le R‘ Taylor, mais je ne l’ai pas vue. 244 ESSAI SUR LA FAUNE Fauvette Igata. Curruca igata, Q. et G. Voy. de l’Astrolabe, Ois. pl.11. Igata, des naturels de la Baie Tasman. « Curruca,palpebris albis, corpore supra viridiscente, subtus » albo-luteo, caudä nigrä, apice albo » (Q.et G.). Long’ totale : 0" 695. Pieds longs, grêles, bruns. Hirondelle.... Je signale ici, pour mémoire, une petite Hirondelle dont la description est donnée dans le T.IX des Mém. de la Soc. Imp. Sc. natur. de Cherb., p. 192. Cette des- cription a été faite sur un individu recueilli en pleine mer, à 25 lieues dans le sud des îlots appelés les Snares et à-peu-près à la même distance des îles Auckland, par conséquent à une quarantaine de lieues de l'ile Stewart, où il est à présumer que l’espèce se trouve également. Le bec assez allongé, plus long aux côtés qu’à la base; la mandibule supérieure recourbée au bout. Les tarses courts, emplumés un peu au-dessus de l'articulation supérieure ; les ongles forts. La première et la deuxième rémiges égales et les plus longues. Les ailes repliées dépassent la queue qui est un peu fourchue. Le plumage, au-dessus de la naissance du bec, a une couleur fauve. Le dessus de la tête et le dos noirs, à reflets bleu-foncé ; le dessus des ailes noir fuligineux. Le bas du dos, jus- qu'à la queue, roussâtre : le dessus du corps, les flancs et les cuisses de la même couleur. Bec et pieds noirs. Alouette.... Anthus Novæ-Zelandiæ, Gmel (?). Pi-o-oié, des naturels de la Baie des Iles. Diffère très peu des Alouettes ordinaires d'Europe (Less, et Garn. Voy. de la Coquille). DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 245 Mésange de la Nouvelle-Zélande. Parus Zelandicus, Quoy et Gaim. Voy. de l’Astrolabe. Ois. pl. 11. Momo-houa, des naturels de la Baie Tasman. « Parus, corpore suprà cinereo-fusco, pectore abdomineque » fulvis, caudé rufä, nigro oculatä. » (Q. et G.) Long' totale : 0" 11. Moineau à tête blanche. Fringilla albiscapa, Less. To-i-toi, des naturels de la Baïe-des-Iles. (Less.) Long’. totale : 0" 13. Le bec noir, assez mince; les tarses rougeâtres. La tête, le cou, la poitrine, gris-blanc, légèrement teint de roussâtre sur le cou. Le manteau, le dos, les ailes, la queue, d’un brun roux uniforme, tirant au roux vif sur le croupion. Le ventre gris blanchâtre; les flancs et le bas-ventre brunâtres. L'iris rouge. Eroupiale roux-noir. Icterus rufus-ater, Less. et Garn. Voy. de la Coquille, Ois. pl. 23. Sturnus carunculatus, Latham. Carouge à caroncules, Xanthornus carunculatus, Quoy et Gaim. Voy. de l’Astrolabe, Oiïs. pl. 23. Fig. du jeune âge. , Petit Wattle bird, Anderson, 3e Voy. de Cook. Tira-ouaké, des nat. de la Baie-des-Iles (Less. et Garn). Tiéké, à la Baïe Tasman (Quoy et Gaim.) « Xanthornus niger, dorso, uropygio tectricibusque alarum » et caudä ferrugineis, ad basin mandibulæ inferioris palæd » duplici carunculat& luted. » (Q. et G.) Cette phrase s'applique au jeune mâle : chez l'adulte les couleurs sont plus tranchées. La longueur totale est 246 ESSAI SUR LA FAUNE environ 0" 22. Le bec est noir, assez robuste, à mandi- bule supérieure large en dessus, à bords à arêtes vives. La commissure de la bouche est déjetée, bordée par une membrane jaune, qui s’élargit chez les mâles, ou vers les temps des amours, et retombe, sous la forme de deux crêtes aplaties en pendeloques charnues, sur les côtés du bec; mais cette membrane n’existe pas toujours. Le bec et les tarses sont noirs; La tête, le cou, la poi- trine, le ventre, noirs, un peu fuligineux. Le manteau et les couvertures rouge-cannelle vif. Les rémiges et les rectrices brun uniforme. La queue égale. C'est cet oiseau qui a été signalé au Port de la Reine Charlotte par Anderson et nommé par lui petit oiseau à cordon (Wattlebird) tandis que le nom de grand Wattle bird a été appliqué à l'espèce suivante. Glaucope cendré. Glaucopis cinerea, Gmel. Wattle bird, Voy. de Cook. « Glaucopis, corpore toto cinereo-fusco ; capistro loroque » aterrimis, carunculis cœruleo-rubris, caud& apice nigrd. » (Q. et G.) Long”. totale : 0" 48. Ce Glaucope vit dans les bois. Baie Tasman, Port de la Reine Charlotte, Baie Dusky. Sittelle ponctuée. Sitta punctata, Quoy et Gaim. Voy. de l’Astrolabo, Ois., pl. 18. « Sitta minima, capite et collo brunneo punctatis, uropygü » flavo-viridi, caudà apice luted » (Q. et G.). Long totale : environ 0" 075. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE 947 Grimpereau hétéroclite. Certhia heteroclites, Quoy et Gaim. Voy. de l’Astrolabe, Ois., pl. 17. Orthonyx ochrocephala, Gmel. « Certhia, rostro muscicaparum ; caudä& pedibusque validis ; » capite, pectore abdomineque flavis ; dorso olivaceo, alis brun- » neis luteo ornatis » (Q. et G.). Long totale : 0" 13. Synallaxe grivelée. Synallaxis punctata, Quoy et Gaim. Voy. de l’Astrolabe, Ois., pl. 18. Reed-Warbler , des colons anglais. Matata, des Neo-Zélandais. « Synallaxis, corpore suprà rufo-brunneo, punctato ; pectore » albo nigro variegato ; abdomine subalbido » (Q. et G.). Long totale : environ 0" 15. Cet oiseau, de la taille de nos alouettes, a le plumage roux en dessus, flammé de brun, la gorge et la poitrine blanc lavé de jaunâtre, agréablement tachetées de noir, les flancs roux-clair, marqués de brun. La queue est grêle, longue, comme usée, formée de pennes inégales qui sont rousses avec une bande noire dans le milieu de leur longueur. Les pieds longs, très forts ; les doigts et les ongles robustes, jaunâtres ou roussâtres. L’iris brun noir. Le Maiata vit dans les lieux marécageux, ordinaire- ment dans les touffes du beau roseau que les Maoris appellent kakaho (Arundo australis), où il trahit sa présence par son cri percant et prolongé. Huppe... Neomorpha Gouldii, CG. R. Gray. Huio, des Maoris. 248 ESSAI SUR LA FAUNE SYNDACTYLES. Martin-Pécheur... Alcedo vagans, Less. Voy. de la Coquille. Halcyon vagans, C. R. Gray. Halcyon sanctus, Vig. et Horsf. Alcyon sanctus, Forster. King-fisher, des colons. — Kotare, des naturels. Cet oiseau se rencontre sur une vaste partie du globe soumise à des températures diflérentes de celle de la Nouvelle-Zélande, dans le N. et le N.-E. de la Nouvelle- Hollande, à la Nouvelle-Calédonie, aux Nouvelles-Hé- brides, à l’île Woodlark, aux îles Salomon, à la Nouvelle- Guinée et dans les Moluques, etc. (1). Les nuances insen- sibles de coloration, qu’on remarque selon les diverses localités, ne paraissent pas devoir constituer des diffé- rences d'espèces (2). GRIMPEURS. Coucou de Tahiti. Eudynamis Taïtensis, Sparrm. Kaweka-weka, des Maoris (3). Cet oiseau, que j'ai vu aux Iles Marquises et aux Iles (1) Lesson et Garnot. Voy. de la Coquille. — Faune Ornitho- logique de la Nouvelle-Calédonie, H. Jouan, Mém. Soc. Imp. Sc. nat. de Cherbourg, Tome IX. — Me. Gillivray, Voyage du Rattlesnake, 1846-1850. — P. Montrouzier, Ornith. de l'Ile Woodlark ; Mém. de l’Acad. des Sc. de Montpellier, T. IV, 1888. (2) Lesson et Garnot, Voy. de la Coquille. — Le P. Montrou- zier avait d’abord cru distinguer trois espèces à l’île Wood- lark ; mais une suite d'observations attentives lui fitreconnaître qu’elles se confondaient en une seule, par des gradations insen- sibles. | (3) Kaëvaëva aux iles Marquises, Arévaréva à Tahiti. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 249 de la Société, serait seulement de passage, en été, à la Nouvelle-Zélande, selon le R' Taylor, ce qui n’est guère explicable vu la distance aux terres les plus voisines. Anderson l’a vu, dans cette saison, au Port de la Reine Charlotte, mais il était rare (Troisième voyage de Cook). Coucou doré. Cuculus metallicus, Gould. Cuculus nitens, Taylor. Chalcites lucidus, Gmel. Pivarauroa, des naturels. Anderson a également trouvé, mais rarement, cette petite espèce, grosse comme un moineau, au Port de la Reine Charlotte. Je n’en ai vu qu’un exemplaire, con- servé au musée d'Auckland, lequel avait été tué dans le Nord d'Ika-a-Mawi. J'ai décrit cet oiseau dans la Faune Ornithologique de la Nouvelle-Calédonie (Mém. Société Imp. Sc. natur. de Cherbourg, T. IX). 11 doit aussiêtre rare dans cette der- nière île. D’après Mac-Gillivray, on trouve cette espèce sur la côte N.-E. d'Australie et sur les terres du Détroit de Torrès. PERROQUETS. Perruche à bandeau rouge. Perruche poa-é-téré, Less. et Garn. Voy. de la Coquille. Perruche à bandeau rouge, Q.et Gaim.Voy. Astrolabe. Psittacus concinnus, Shaw. Le Vaill. Psittacus australis, Latham. Psittacus Novæ-Zelandiæ, Sparrm. Platycereus Novæ-Zelandiæ, Taylor. Powaitéré ou Kakariki, des naturels. « Psittacus viridis, sincipite maculä sub-oculari et hypo- » chondriis coccineis » (Sparrm.) 250 ESSAI SUR LA FAUNE Deux variétés : 1° Plumage vert pré ; rémiges bleues ; le front rouge, ainsi que deux taches derrière l'œil; le ventre vert jaune. La queue médiocrement longue. Un peu plus gros qu’un merle. (Less. et Garn.). 2° Taille un peu moindre. Le front rouge ; une calotte jaune sur le dessous de la tête. Les deux taches rouges manquent derrière les yeux. (Less. et Garn.). Ne doit-on pas y joindre : a. — La perruche à bandeau jaune, Psittacus auri- frons, Less? Cette perruche a le front, le dessous du cou, toutes les parties inférieures jaunes ; le dessus de la tête, le cou, le dos et la queue verte, les rémiges bleues. Cet oiseau n’est pas cité dans l’ornithologie du voyage de la Coquille, par MM. Lesson et Garnot. Je ne l’ai pas vu ; mais je le trouve décrit comme étant de la Nouvelle-Zélande, dans le Dict. d’Hist. nat. de Ch. d’Orbigny. Il se rapporterait, d’après cet ouvrage, au genre Conurus, Kuhl, ce qui semblerait l’éloigner du powaîtéré qui tient au genre Platycercus, Vig. et Horsf., à queue élargie vers le bout. b. — La perruche à front d'azur, Psittacus pulchellus, Shaw. Le Vaill.? Je n'ai pas vu non plus cette espèce que plusieurs auteurs (Dict. de Ch. d’Orbigny) disent être de la Nouvelle-Zélande. D’après Cuvier, (Regne antm.), elle appartiendrait à la division des Perruches à queue étagée à peu près également. Perruche ingambe. Psittacus terrestris, Shaw. Psittacus Novæ-Zelandiæ, Lath. Mus. Carls. — non Psittacus Novæ-Zelandiæ, Sparrm.,qui est le Powaïtéré des indigènes. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 251 Psittacus formosus, Lath., Le Vaill., La Bill. Pezoporus. Iliger. Fam. Pezoporidæ, Sub.-Fam. Pezo- porinæ, Bonap. Comptes-rend. de l’Acad. des Sc. 16 et 23 mars 1857. Ground-parrot, des colons anglais. Plumage verdâtre, nuancé avec des bandes alter- nantes jaunes et noirâtres, sur les plumes des ailes et de la queue principalement. L’abdomen rayé de noirâtre. Sur le front, une étroite bande rouge. Les tarses sont grêles, élevés, les ongles presque droits, ce qui permet à ces oiseaux de marcher facilement à terre. Perroquet Nestor. Psittacus Nestor, Kuhl. Psitacus australis, Shaw, — non Psitt, australis, Latham, qui est le Powaïtéré. Nestor meridionalis, Taylor. Kaka des Néo-Zélandais. « Psittacus fuscus, capite incano, collo inferiore castaneo, » uropygio crissoque castaneo-rubris. » (Lath.) De la grosseur d’un canard ordinaire. Plumage brun sombre avec des reflets rougeâtres. Le dessous des ailes d'un rouge éclatant. La tête blanche. Ce perroquet s’apprivoise assez aisément et il est facile de lui apprendre à parler. A l’état sauvage, il a un cri remarquablement fort et perçant. Il ne m’a pas semblé très commun ; peut-être a-t-il disparu tout-à-fait des endroits colonisés et faut-il aller le chercher dans les forêts inhabitées, ou seulement fréquentées par quelques faibles tribus d’indigènes : toujours est-il qu'on en voit très peu d'exemplaires chez les marchands d'oiseaux dont l'industrie est, comme chacun sait, poussée très loin dans les colonies anglaises. 252 ESSAI SUR LA FAUNE NoTaA. — M. Gould a signalé, il y a quelques années, une espèce du même genre, Nestor notabilis,dans l'Ile du Milieu. Les habitants de cette île appellent Æéa, cette espèce, la plus grandedes quatre connues. Une des deux autres, Nestor Esslingii, est probablement éteinte ; il n’en existe qu’un seul échantillon, qu’on croit venir de la Nouvelle-Zélande, dans la collection du British Museum. La quatrième espèce, N. productus, est éteinte aujourd’hui. Elle vivait à l'Ile Philipp et semblait confinée sur cette terre quia, à peine, deux lieues et demie d’étendue. On ne l’a pas trouvée à l’île Norfolk qui est à 5 milles seulement de l'Ile Philipp, Le Dr. G. Bennett, pendant un séjour de plus de vingt-cinq ans en Australie, n’eut jamais l’occasion de voir qu’un seul individu vivant à Sydney, en 1839. Vingt ans plus tard, il vit dans le musée de Florence, un exemplaire empaillé qu’on lui assura être le même qu'il avait vu vivant à Sydney. Les échan- tillons de cette espèce sont très rares dans les collections. (G. Bennett, Gatherings of a Naturalist ete. Londres, 1860). Le Dr. Bennett donne aussi quelques détails intéressants sur le Nestor apporté de l'Ile Philipp à Sydney. Cet oiseau n'avait pas la démarche gauche ordinaire aux perroquets: il marchait en sautillant comme une pie. Il avait été pris dans un canton rocailleux, sur les arbres les plus élevés de l’île, dont il suçait les fleurs. Sa langue n’était cependant pas terminée par le bou- quet de poils qu’on remarque chez les perroquets du genre Tri- choglossus ; mais elle avait, en dessous, une étroite pièce cor- née. En captivité, il mangeait avidement des feuilles de laitue et des légumes tendres; il était très friand du jus des fruits, de la crème et du beurre. Son cri était rauque, saccadé, approchant de l’aboïiement d’un chien. La femelle dépose ses œufs, au nom- bre de quatre, dans les creux des troncs d'arbres. Strigops.. .. Strigops habroptilus, C. R. Gray, Night parrot, Perroquet de nuit, des colons. Kaka-po {1) des naturels. Bien que les oiseaux de cette espèce soient encore (4) Po signifie nuit dans toute la Polynésie. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 253 nombreux dans certaines parties de l'archipel Néo-Zélan- dais, principalement dans les Sounds boisés de la partie S.-0. de Te-Waï-Poénamu (1), et dans le district du Jade vert (2), il est excessivement rare d'en rencontrer dans les environs des endroits colonisés. Un individu pris au piège dans le haut de la rivière Buller (3), apporté à Auckland en 1862, pendant mon premier séjour dans cette ville, présentait les caractères sui- vants : Taille d’une poule. Plumage vert clair avec des lignes noires transversales. Immédiatement autour de la nais- sance du bec, un long duvet jaunâtre. Le bec fort, res- semblant à celui de tous les Perroquets. La tête rappe- lant un peu celle d’un hibou. Peut-être le sujet était-il très jeune. La description du Kakapo, par le R. Taylor, n'est pas tout-à-fait la même, mais paraît plus générale. Le fond du plumage est toujours vert clair avec du jaune et des lignes trans- versales brunes. On remarque, sur les joues, comme de grands favoris noirs. Cet oiseau était autrefois très répandu dans des loca- lités où l’on ne trouve plus de traces de lui aujour- d’hui (4). J'ai donné plus haut l'opinion du R. Taylor sur la disparition de cette espèce, et de quelques au- tres, qu'il attribue presque entièrement à l'abaissement de la température causé par le soulèvement des îles (5). Les survivants se sont retirés à l’abri des hommes et (1) Pilote de la Nouvelle-Zélande. (2) Ch. Heaphy. À visit to the Green Stone Country, 1846. (3) Côte ouest de l'Ile du Milieu. (4) Haast, Voy. géologique à la Nouvelle-Zélande. (5) Geology of N.-Zealand, R. Taylor. N.-Zealand Magazine, nov. 1862. 254 ESSAI SUR LA FAUNE des chiens, dans les districts boisés et montagneux. Le Kakapo vit dans des terrains où il reste pendant le jour ne sortant que la nuit. Il se nourrit de baies et de racines. D’après les récits des Maoris, qui le chassaient autrefois, il est rare qu'il s'envole, bien qu’il puisse le faire. L'époque la plus favorable pour la chasse était celle de la maturité des baies de Tutu (Coriaria sar- mentosa, Forst.) (1) dont ces oiseaux sont très friands. On les tuait sur la plante à coups de bâton ; on les for- cait avec des chiens, ou bien on enfoncçait, dans leur terrier, un long bâton avec des nœuds coulants dans lesquels ils finissaient par se prendre. Le cri du Kakapo, pendant la nuit, ressemble beaucoup au gloussement du dindon. GALLINACÉS. Caïille de la Nouvelle-Zélande. Coturnix Novæ-Zelandiæ, Quoy et Gaim. Voy. de l'As- trolabe. Ois. pl. 24. Kotake (2), Kotaréké, des naturels. « Coturnix, corpore supra fulvo-nigro maculato, cum lineis » albis ; pectore abdomineque fulvis, lunulis brunneis sparsis ; » femoribus albidis ; alis apice brunneis. » (Quoy et Gaim.) Pieds jaunes, bec couleur de corne. Se rapproche beaucoup des espèces de la Nouvelle-Calédonie et de l'Australie. (1) Wine berry shrub, des colons. On fait une espèce de vin avec les baies noires, globuleuses qui constituent le fruit. La graine est, dit-on, un poison mortel, après trente-six heures de convulsions et de délire, (2) Kotaké est, aux Iles Marquises, le nom d’une sorte d'Hi- roudelle de mer, Gygis candida Bonap. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 255 PIGEONS. Pigeon Koukoupa. Columba spadicea, Lat. Tenim. Columba princeps, Vig. et Horsf. Carpophaga Novæ-Zelandiæ, Gmel. Kukupa, des naturels. « Columba, capite, collo, dorso, caud& alisque auro-vires- » centibus ; abdomine niveo ; caudd infra nive ; rostro et pe- » dibus rubescentibus. » (Quoy et Gaim.) Ce magnifique Carpophagien, long de près de 0"50, est répandu dans toute la Nouvelle-Zélande, surtout dans les bois de l'Ile du Milieu, dont il fait le plus bel ornement. Son plastron, blanc comme la neige, trahit sa présence dans le feuillage. Les naturels le tuent au moyen d’une longue et mince baguette, armée d’un os pointu et barbelé. Ils se glissent sous les buissons, in- troduisent leur arme avec précaution entre les feuilles, jusqu’à quelques pouces de la poitrine de l'oiseau sans défiance, et le transpercent d’un coup soudain. Le Kukupa recherche les baies du Toraïri (Laurus taraïri, À. Cunningh.), qui, dit-on, sont un poison pour l'homme. Il est aussi avide des Koroe, ou petits fruits rouges et sucrés du Kaïkatea (Podocarpus dacrydroïdes, A. Richard), qui sont en maturité vers la fin de novem- bre, et de ceux du Miro (Podocarpus ferruginea, Don), qui le font beaucoup engraisser. Il avait été confondu avec le Pigeon de Samoa, la Colombe des Viti, le Bronze winged Pigeon d’Austra- lie, espèces différentes les unes des autres ; mais il re- présente à la Nouvelle-Zélande l’ordre des Pigeons qui compte, dans presque tous les archipels du Pacifique, des espèces et même des genres différents. 256 ESSAI SUR LA FAUNE = = ÉCHASSIERS. Huitrier noir. Hæmatopus picatus, Taylor ex Vig. et Horf. H. longirostris, Vieillot. H. Australasianus, Gould. H. niger, Cuv. ex Quoy et Gaim. Syn. Æ. ater, Vieillot. (Cuv. Règne anim.)? H. niger, Quoy et Gaim. Syn. H. unicolor, Wagler, ex Forster; Syn. H. niger oceanicus, Bonap. Tableaux pa- rall. des Échassiers ? « Hæmatopus, corpore toto nigro ; alarum flexurd nodo obtuso munitä. » (Quoy et Gaim.) H. fuliginosus, Gould. Syn. H. niger australasianus, Bonap. Tabl. parall. des Échassiers. Pie de mer, des navigateurs. Toréa des Néo-Zélandais. « C’est avec doute, disent MM. Quoy et Gaimard (Voyage de l’Uranie), que nous donnons comme espèce l’Huitrier noir. En effet, quoiqu'il se montre dans une foule de lieux de l'hémisphère austral, on ne l'y voit jamais seul. Il est toujours avec l'Huitrier ordinaire, où l’Huitrier à manteau. Sa couleur pour- rait appartenir au jeune âge, comme cela a lieu pour les Cormorans à ventre blanc des Terres Magella- niques. » Les Huitriers noirs se trouvent sur tous les rivages de la Nouvelle-Zélande. Anderson signale les Pres de mer noires, à bec rouge, dans le Port de la Reine-Charlotte. Nous les avons vus très nombreux à la Baie-des-Iles et aux environs d'Auckland. Cook les a retrouvés à l'Ile Norfolk et sur les autres terres antarctiques ; mais est- on bien certain de l'identité des espèces dans ces dif- férents pays ? Si cela est possible, même probable, pour DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 257 ce qui concerne la Nouvelle-Zélande, la Tasmanie, le Sud de l'Australie, contrées peu éloignées les unes des autres, en est-il de même quand on considère les Terres Magellaniques et les îles placées au sud du continent Africain et de l'Océan Indien ? Ce n’est guère à sup- poser. Un examen attentif des Huitriers de l'hémisphère austral serait bien nécessaire pour débrouiller la syno- nymie de ce genre auquel on a attribué surtout les épi- thètes ater, niger, fuscus, fuliginosus, etc., indiquant un sombre plumage. Ces espèces ne sont sans doute sé- parées que par de très faibles différences ; il aura été très facile de les confondre, et il est même loin d’être démontré que ces différences existent pour beaucoup d’entre elles. C’est ce qui m'a déterminé à placer dans le tableau synonymique, avec un signe de doute toutefois, des espèces que le prince Ch. Bonaparte a séparées dans ses tableaux. La phrase de MM. Quoy et Gaimard (Voyage de l'Uranie), caractéristique de l'espèce qu'ils disent habi- ter toutes les régions australes, s'applique bien aux Huîtriers qu'on voit à la Nouvelle-Zélande. Ce sont des oiseaux défiants, vivant en troupe. Les naturalistes de l’Uranie s'élèvent, avec raison, il me semble, contre l’opinion qu’ils peuvent ouvrir de force les coquilles bivalves avec leur bec: il est trop faible, surtout pour ouvrir les huîtres. Butor... Botaurus melanotus, Taylor ex Gray. B. australis, Gould, Bp. Tabl. synopt. des Hérons, Comptes-rend. de l’Acad. des Sc., 2 avril 1855. B. pæciloptila, Wagji. Matuku-urépo, des naturels. Je cite cette espèce d’après Taylor ; je ne l'ai pas vue. A7 258 ESSAI SUR LA FAUNE Héron kotuku. Herodias flavi-rostris, Taylor. White Crane, Grue blanche, des colons. Kotuku, des Néo-Zélandais. Plumage tout blanc ; bec jaune ; pieds d'un vert sombre, Ce bel oiseau est rare ; on le voit quelquefois dans l’île du Nord. Tels sont les seuls renseignements que donne sur cette espèce le R° Taylor. N'est-ce pas la même que j'ai signalée sous le n° 47, dans la Faune ornithologique de la Nouvelle-Calédonie (1). Celle de la Nouvelle-Calé- donie a le bec corné et noirâtre au lieu de l'avoir jaune ; mais cette différence provient peut-être de l’äge du sujet examine. (a) A Tahiti, on appelle Otuu, nom qui, pour les per- sonnes au courant des dialectes polynésiens, a la même valeur que Kotuku, un Héron qui diffère du Kotuku de la Nouvelle-Zélande, et n’est autre que Herodias sacra, Gmel. (4. Jugularis, Forst.) que les habitants des Iles Marquises appellent Matuku. Héron Mataku. Herodias matuku, Taylor. Matuku, des indigènes. MM. Lesson et Garnot signalent (Voy. de la Coquille) un Crabier gris, sous le nom de Matuku. Le R. Taylor cite, sous le même nom, un Héron gris cendré, ayant le dessus de la tête couvert de plumes minces, hérissées , le derrière du crâne rouge, tout-à-fait chauve. Cet oiseau, qu'on rencontre rarement, est très farouche. (1) Mémoires de la Soc. Imp. des Sc. Nat. de Cherbourg, Tome IX, 1868. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 259 Cette description sommaire le fait différer du Matuku des îles Marquises. Anarhynque à front blanc. Anarhyncus frontalis, Quoy et Gaim. Voy. de l’Astro- labe. Ois. pl. 3. « Anarhyncus rostro distorto, acuto, supra recurvato, cor- » pore desuper cinereo, subtus albido ; fronte albo ; alis apice » brunneis. » (Q. et G.). Cet oiseau a des rapports avec les Sanderlings et les Pluviers : il manque de pouces comme les espèces de ces deux genres. Les doigts sont unis à la base par une mem- brane. Le bec est long et pointu ; les mandibules noires, très aigües, déviées à droite et dirigées en haut : la supé- rieure a, de chaque côté, une rainure pour les narines. Les pieds noirs, les ongles pointus, en gouttière. Long‘ du bout du bec au bout de la queue : 0" 17 ; long’ des tarses : 0 30 ; long du grand doigt : 0" 027. De même que les naturalistes de l’Astrolabe, qui l'ont signalée, nous avons vu cette espèce à la Baie-des-Iles et dans le golfe de Haura-ki. Echasse... Himantopus Novæ-Zelandiæ, Taylor. Tarapunga, des Maoris. Le R. Taylor signale, sous ce nom, une Echasse à la poitrine et au ventre blancs, noire sur le dos et la tête, ayant le bec rouge, légèrement recourbé en l'air. De leur côté, MM. Hombron et Jacquinot (Voy. au Pôle Sud et dans l'Océanie) appellent Himantopus Novæ-Zelandiæ, Gould, avec le syn. H. melas, Hombr. et Jacq., une Echasse toute noire, figurée pl. 30 de l'Atlas du Voyage. Les ailes et la queue sont d’un noir 260 ESSAI SUR LA FAUNE plus foncé, plus brillant que le reste, avec des reflets vert-bouteille. Le bec est noir, droit, ou peu s’en faut, un peu renflé en-dessous à un tiers de sa longueur, à partir du bout. Les pieds sont rouges. Nous croyons bien avoir vu à la Nouvelle-Zélande, mais en très petit nombre, des Echasses répondant à ces deux descriptions. Constituent-elles des espèces dis- tinctes, ou bien, ainsi que l’insinuent MM. Quoy et Gaimard au sujet de l’Huitrier noir, la différence de plu- mage tiendrait-elle à des différences d'âge ou de sexe ? Cela se voit fréquemment chez les oiseaux : nous l'avons observé sur certains Echassiers, entre autres le Butor de la Nouvelle-Calédonie (Nycticorax Caledonicus, Gray), dont le jenne ne ressemble en rien à l'adulte (1). Ralle austral. Ocydromus australis, Sparrm. O. troglodytes, Forster. Wood-hen, Poule des bois, des colons. Wéka, des Néo-Zélandais. De la grosseur d’une petite poule ; plumage brun foncé, fuligineux. Cet oiseau se rencontre principale- ment dans les forêts de la côte occidentale de l'Ile-du- Milieu. Dans la description de la Baie Dusky, Cook parle ainsi de ces Ralles : « Les Poules des bois habitent le bord des forêts etse » nourrissent de ce que la mer répand sur les grèves. » Elles sont si douces et si peu sauvages qu'elles res- » taient devant nous, et nous regardaient jusqu'à ce » qu'on les tuät à coups de bâton. Les naturels en ont » détruit peut-être la plus grande partie. » (1) Faune Ornith. de la Nouvelle-Calédonie, Mém. de la Soc. Imp. des Sc. nat. de Cherbourg, Tome IX, p. 234. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 261 Cet oiseau est très bon à manger. Les naturels l’atti- rent de loin en imitant son cri, et le stupide animal s'approche assez près du chasseur pour que celui-ci lui passe au cou un nœud coulant fixé au bout d’un bâton. Au cri d'alarme que pousse l'oiseau, d’autres accourent et finissent par subir le même sort. Le R. Taylor signale encore plusieurs espèces de Ralles que je n’ai pas vues ; ses notes sommaires per- mettent d’en classer deux : 1° Rallus assimilis, Katatai des naturels, le même évidemment que Rallus hypotænidia, Bonap., Hypo- tænidia assimilis, Gray, ne différant pas de R. Phi- lippensis, Gmel., Rallus pectoralis, Cuv., qui se trouve aux îles Philippines, en Australie et à la Nouvelle-Calé- donie (1). 2° Hypotænidia (Rallus) Dieffenbachii, Gray. 3° Rallus... species? — Popotai, des Maoris. k° Motarua, id. Notornis Mantelli, Owen. Cet oiseau, haut de 0" 60 au moins, se rapproche des Ralles et des Talèves. Pendant longtemps, on ne l’a connu qu'à l’état fossile; mais il est certain que l'espèce compte encore quelques représentants, très peu nom- breux, dans l’Ile-du-Milieu (2). (1) Nommé Ralle-Tricot par les colons, en souvenir du capi- taine Tricot, tué par les naturels de Hienghen, en 1859, lequel avait le premier signalé cet oiseau. (V. Faune Ornitk. de la Nou- velle-Calédonie, Tome IX des Mém. de la Soc. Imp. des Sc. nat. de Cherbourg, p. 238 et 246. (2) « Un échantillon de cette espèce a été pris vivant, en » 1850, dans une partie éloignée et solitaire de l'Ile-du-Sud , » par quelques pêcheurs de phoques, qui le gardèrent en vie 262 ESSAI SUR LA FAUNE Poule Sultanc. Porphyrio melanotus, Temm. Pukeko, Rauhara, des indigènes. La même espèce, sans doute, qu’en Australie et à la Nouvelle-Calédonie ; signalée sur les terres du détroit de Torrès (Mac-Gillivray,Voy.du Rattle-Snake, 1846-1850). PALMIPÈDES. Petit Manchot vert. Spheniscus minor, Taylor. Eudyptula minor, Bonap. ex Forster. Korora, des naturels de la Baie-des-Iles. Ce petit Manchot, de la grosseur d’une Sarcelle, au plumage vert foncé en dessus, blanc en dessous, est extrêmement commun dans le Nord de l'ile Ika-a-Marwi. A la Baïe-des-Iles, il vit par bandes assez nombreuses pour couvrir des espaces de mer d'un demi-mille d’é- tendue. Les jeunes sont, dit-on, bons à manger, et par suite de cela, ont donné leur nom, Kororareka, (réka, doux, agréable) au principal établissement de la Baie- des-Iles, et ce nom a prévalu sur Russell, l'appellation officielle. » pendant plusieurs jours, puis le tuèrent et le mangèrent. » Heureusement que la peau de cet oiseau intéressant, le trait » d’union entre les espèces vivantes et les espèces éteintes, » peut-être le dernier contemporain des gigantesques Moas, fut » conservée par les soins du Dr Mantell...» (Dr A Thomson, On the Moa Caves in New-Zealand ; Edinburgh New Philo- sophical Journal, 1854). Ç DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE 263 Gorfou antipode. Eudyptes antipoda, Gray, Voy. de l'Erebus et Terror. Pygoscelis antipodes, Hombr. et Jacq.Voy.au Pôle Sud. Ois. pl. 33. Gorfou antipode, Catarrhactes antipoda, Hombr. et Jacq. Annales des Sc. nat. Vol. XVI, p. 320. Aptenodytes flavilarvata, Tit. Peale, U. S. Explor. Expédition. Hoi-Ho, des Néo-Zélandais. « Long. totale : 0" 75 environ. Olivâtre sur les par- » ties supérieures, blanc sur les inférieures à partir du » menton. Bande jaune clair, traversant la tête, et finis- » sant, de chaque côté, à l’angle postérieur de l'œil. » (H. et J.) Les naturalistes de l’Astrolabe et de la Zélée, et M. Peale, ont trouvé cette espèce aux îles Auckland. Elle habite également les îles Campbell ( Gray) et la Nouvelle-Zélande, où le R.Taylor la signale et où je l’ai vue. Par sa coloration et sa taille, elle a beaucoup de rapports avec le Grand-Manchot ( Aptenodytes pata- gonica, Gmel.), et c’est cette ressemblance qui a, sans doute, fait dire que cette dernière espèce était répandue depuis le détroit de Magellan jusqu’à la Nouvelle-Guinée. (Cuv. Règne Anim.) (1). Pétrel plongeur. Pelecanoïdes urinatrix, Taylor ex Lacép. Procellaria urinatrix, Lath., Gmel. Halodromaurinatrix, Ilig., Bonap. Pétrel plongeur, Dict. d'Hist. nat. Ch. d'Orbigny. Ti-ti, des Néo-Zélandais. Plumage noirâtre en dessus, blanc en dessous, la gorge (4) N'y at-il pas une erreur typographique dans le Règne animal, et Nouvelle-Guinée n'est-il pas mis pour Nouvelle- Zélande ou Nouvelle-Hollande ? 264 ESSAI SUR LA FAUNE noire. D’après MM. Hombron et Jacquinot, ce Palmi- pède a été rangé à tort parmi les Pétrels, seulement à cause de certaines ressemblances dans la forme du bec. C’est un oiseau essentiellement plongeur, volant mal, par suite s’écartant peu de terre. C’est évidemment un Brachyptère (1). D'après les mêmes naturalistes, les trois espèces : Procellaria urinatrix, Gmel., Pétrel Berard, Quoy et Gaim.(2), Pufinure de Garnot (3), n’en feraient qu’une seule. Les légères variations dans la taille tiendraient probablement au sexe. Ces oiseaux ont été observés à la pointe méridionale de l'Amérique et, en suivant la côte occidentale de ce continent, jusqu'aux îles Chinchas, au Pérou. L'espèce de la Nouvelle-Zélande est-elle la même que l'espèce Sud-Américaine ? Albatros. Diomedæa exulans, L. Mouton du Cap, des navigateurs. Toroa, des Néo-Zélandais. Les Albatros fréquentent les côtes de la Nouvelle- Zélande, les côtes méridionales surtout, non-seulement ceux de la grande espèce, D. exulans, la seule que signale le RŸ Taylor, mais encore D. chlororhyncos, Lath. (D. melanophrys, Temm.? — D. culminata, Gould?) (4), que les marins appellent Molly hawks, (1) Hombron et Jacquinot. Voy.au Pôle Sud. Oiseaux Grands voiliers. (2) Voy. de l’Uranie. (3) Voy. de la Coquille. (4) Il est probable que ces trois espèces n’en font qu'une. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 265 Molly mokes ; j'ai même remarqué qu'ils étaient plus communs que les autres. Les Albatros noirs (D. fuliginosa, Lath.) se montrent aussi, mais plus rarement. Mauves, Mouettes, Stercoraires, Hirondelles de mer, etc. Les Naturalistes de la Coquille, MM. R.-P. Lesson et Garnot, dans un chapitre consacré à la Baie-des-Iles (dans la partie N.-E. de l'ile du Nord), signalent plusieurs oiseaux de mer et de rivage que j’ai vus également, mais, comme eux, presque toujours de trop loin pour pouvoir ajouter beaucoup à ce qu’ils en ont dit. A la Baïie-des-Iles, on voit de grands Stercoraires gris, flammés de brun (Lestris antarcticus, Less.) comme en Australie. À Auckland, il y en a continuellement de perchés sur les bouées et les balises du port, ne s’émou- vant nullement du passage des nombreuses embarca- tions. D’après MM. Lesson et Garnot, les naturels les appelleraient Ao-1i-ho, comme le Gorfou antipode cité plus haut (1). Des Mouettes (Akr-aki), de taille médiocre, ayant le bec et les pieds rouges, le ventre, le cou, la tête et la la queue d’une blancheur éblouissante, tandis que les plumes des ailes et des couvertures du dos ont une teinte gris-tendre, glacée, très agréable. Les grandes pennes des ailes sont noires, avec des taches blanches à l’extré- mité. Dans cette description, il me semble bien recon- naître le Gelastes Gouldii, Bonap.(Voir Faune ornitho- logique de la Nouvelle-Calédonie, Mém. de la Société (1) Ce nom est celui que donnent les naturels de la Baïe-des- Iles, tandis que ce sont les naturels du Sud de l’archipel qui l’appliquent au Gorfou antipode. 266 ESSAI SUR LA FAUNE Impériale des Sciences naturelles de Cherbourg, T. IX, p. 239). | Des Hirondelles de mer (Tara), moitié de celles d'Europe pour la taille. Calotte noire, becs et pieds noirs ; la gorge et le ventre blancs ; le dos et les ailes gris-cendré, se rapprochant de l'espèce que nous avons signalée à la Nouvelle-Calédonie (loc. cit., p. 240). Je n’ai pas vu, à la Nouvelle-Zélande, un grand Pétrel, auquel je ne trouve pas de différence avec le Pétrel Géant des mers Australes (Procellaria gigas, Lath., Mo- ther Carey's goose, des marins anglais , Quebranta huesos desHispano-Américains), et que j'ai rencontré à la mer, entre la Nouvelle-Calédonie et Sydney (1). Il est plus que probable que l’espèce existe aussi à la Nou- velle-Zélande. Des Fous d’une blancheur de neige, ayant le bout des ailes noir, probablement de l’espèce Sula piscatrix, Gmel. (Piscatrix candida, Bonap.), très répandue dans les îles du Grand-Océan. Trois espèces de Cormorans ; la première, Ka-oua-ho des indigènes de la Baie-des-Iles, a le plumage noir- cendré sur le dessus du corps, grisâtre sous le ventre. La deuxième de même taille, c’est-à-dire longue de 0"75 à 0" 80, appelée par MM. Lesson et Garnot Cormoran monogramme, a le ventre et la gorge blanc de neige. Les oiseaux de cette espèce, aujourd'hui bien tranquilles dans le canton dépeuplé et peu fréquenté de la Baie-des- Iles, paraissent peu farouches, si j'en juge par ce qui m'est arrivé. Me promenant un jour sur le rivage, je m'étais assis sur un rocher. Un gros Cormoran, à ventre (1) Mém. de la Soc. Imp. des Sc. nat. de Cherbourg, T. IX, p. 189. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 267 blanc, vint se poser tout près de moi et resta plus de dix minutes à me regarder : il ne s’en alla que lorsque je fis le geste de lui jeter ma canne. La troisième espèce, à bec court, est moitié plus petite que la précédente, mais son plumage est à peu près le même. Cormoran glauque. Phalacrocorax glaucus, Hombr. et Jacq. Voy. au Pôle Sud et dans l’Océanie. Ois. pl. 31. Graucalus chalconotus, Gray. MM. Hombron et Jacquinot ont rencontré à Otago (partie S.-E. de l’Ile-du-Milieu) une espèce qui ne se rapporte à aucune des précédentes, à moins qu’on n’ex- plique, par la différence d'âge, les différences de plu- mage qu'elle a avec elles. Long' totale: 0" 945. Long" du bec: 0" 074. Bronze foncé sur la tête et le cou; bronze un peu cuivré sur le milieu de la région dorsale supérieure; vert bouteille sur les parties inférieures de cette région. La poitrine et le ventre noirâtres, à reflets verts. (H. et J.) CANARDS. Le R. Taylor signale trois espèces de Canards dont, pour ma part, je n'ai vu qu'une seule aux environs d'Auckland, c’est: Anas supereiliosa, Gmel. Tarera, Turuké, des naturels. Elle existe en Australie et à la Nouvelle-Calédonie , (Faune Ornith. de la Nouvelle-Calédonie, Mémoires cités, T. IX, p. 242). 268 ESSAI SUR LA FAUNE Doit-on, malgré la différence de latitude et de cli- mat, reconnaître la même espèce dans celle qui est signalée par Cook (2° voy.) à la Baie Dusky (1), comme ayant le plumage brun, les ailes d’un vert luisant, et à peu près la taille d’un canard domestique ? Canard de paradis. Casarca variegata, Gmel. Casarca castanea, Eyton. Paradise duck, des colons anglais. Putangi-tangi, des naturels. La poitrine blanche, les ailes d’un rouge jaunâtre ou orangé foncé. Cette espèce ne se trouve que dans le Sud de l’Ile-du-Nord, mais elle très commune dans l’Ile-du- Millieu. On l’apprivoise facilement (Taylor.) Je ne crois pas qu’on doive la confondre avec le Canard peint, signalé à la Baie Dusky, dans le 2° Voyage de Cook, comme le plus gros des cinq canards rencontrés dans cette localité. « Il a un beau plumage de couleurs » agréablement variées, et c’est pour cela que nous lui » donnâmes le nom de Canard peint. Le mâle et sa » femelle portent une grande tache blanche sur chaque » aile, la femelle est blanche à la tête et au cou; mais » toutes les autres plumes, ainsi que celles de la tête » et du cou du mâle, sont brunes et variées. » (Cook). Des canards, répondant exactement à cette description sommaire, ont été trouvés en grand nombre à la Pres- qu'ile de Banks. (1) L'extrémité méridionale de la Nouvelle-Calédonie est par 23° de latit. Sud environ, et la Baie Dusky par 45° 1/2. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 269 Canard sifflant. Anas malacorhyncus, Lath. Hymaænolæmus malacorhyncus, Less. ex Gmel. Canard sifflant, Cook. 2e Voy. Canard gris-bleu, Dict. d'Hist. Nat. 1803. Hé-wégo des naturels, id. Wio, des naturels, selon Taylor. Long : 0" 50 environ. Bec cendré, noir à l'extrémité, membraneux. Le dessus de la tête cendré verdâtre ; le plumage en général bleu pâle; une tache blanche sur les ailes ; la poitrine mélangée de taches ferrugineuses, les pieds couleur de plomb. Le bec très mou de ce canard ne lui permet de vivre qu’en sucant les vers qu’il cherche sur les plages vaseuses. Il fait entendre un siffle- ment qui rappelle le chant du merle. Baie Dusky; Akaroa, Presqu'ile de Banks. Les espèces signalées par Cook à la Baie Dusky sont, outre le Canard sifflant, le peint et celui que je crois être l’Anas superciliosa : | 1° une petite Sarcelle ressemblant beaucoup aux Sar- celles ordinaires d'Europe ; 2° le Canard à créte rouge, un peu plus gros qu’une Sarcelle, d’un gris noir extrêmement luisant sur le dos, et d'une couleur de suie grisâtre, foncée, au ventre. Une crête rouge sur la tête. Le bec et les pieds couleur de plomb. L’'iris doré. Ces canards étaient rares : on n’en trouvait que sur la rivière du fond de la baie. D’après d’autres voyageurs, ils sembleraient être très communs à la Presqu’ile de Banks. 270 ESSAI SUR LA FAUNE STRUTHIONS.. Aptéryx... Kiwi, des naturels de la Nouvelle-Zélande. C’est en 1812 que ces étranges oiseaux furent connus pour la première fois en Europe ; sur l'échantillon uni- que, apporté en Angleterre, le D' Shaw créa le genre Apteryx. Pendant longtemps on crut qu'il n’y avait qu'une seule espèce, Apteryx australis, Shaw ; aujour- d’hui on en reconnaît trois certaines, auxquelles se joint une quatrième encore douteuse, mais sur la réalité de laquelle il y a de fortes présomptions. Ces quatre espèces sont, d’après le prince Ch. Bona- parte, dans son Conspectus Ineptorum et Struthionum (Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, 27 octobre et 3 novembre 1856) : 19 Apteryx australis, Shaw.; l'espèce type. Syn. Pinguinus apterus, Lath. Dromiceius Novæ-Zelandiæ, Less. 29 Apteryx Mantellii, Bartlett. 30 Apteryx Oweniüi, Gould. (Mantellii juvenis (?) Schl.). 40 Apteryx maxima, Verreaux (douteux). Dans une monographie plus récente, aussi complète que possible des Aptérigidées, dûe à M. Enrico Giglioli, et insérée dans les Actes de la Société Italienne des Sciences naturelles (1), la même division est observée. Cet important travail renferme une foule de détails sur l'anatomie des Aptéryx, leur histoire, leurs mœurs, etc., (1) Della famiglia ornitica delle Apterigidee e specialmente del genere Apteryx, Atti della Società Italiana di Scienze natu- rali, Milan, 1863, Vol. V, p. 303. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 971 auxquels je renvoie le lecteur, me contentant d'exposer les faits les plus saillants. | Les caractères extérieurs du genre sont les suivants : Le bec long, droit ou recourbé, ayant de chaque côté deux cannelures le long de la mandibule supérieure. L’extrémité de celle-ci se recourbe en bas et recouvre l'extrémité de la mandibule inférieure. Une membrane nue couvre la base du bec, de laquelle partent des poils, plus ou moins longs et plus ou moins nombreux. Les narines, presque à l'extrémité du bec, sur la cannelure d’en bas. Les ailes rudimentaires, de simples moignons terminés par un ongle plus ou moins crochu. La queue à peine marquée. Les tarses robustes, courts, avec des écailles irrégulièrement disposées, réticulées ou en écusson, suivant l'espèce. Quatre doigts, ceux d'en avant forts, armés d’ongles recourbés ; le doigt d’en arrière élevé et portant un ongle droit. Ces oiseaux sont devenus rares ; on peut même dire qu'ils ont tout-à-fait disparu des points colonisés. En 1862, le petit musée d’Auckland ne possédait qu'une peau, qu'on s'était procurée à grande peine, de l’Ap- teryx australis, Shaw, appelé Kiwi, Kiwi-Kiwe (1) par les Maoris. Cet échantillon était de la taille d’une poule. Le bec est un peu recourbé de haut en bas, couleur de corne; à sa base, on voit deux petites proéminences, plus pro- noncées dans cette espèce que dans les autres. Les poils de la base du bec sont courts et peu nombreux. Il en est de même de ceux qui entourent les yeux. Plu- (1) Cette forme itérative du mot générique semble faire croire que, pour les naturels de la Nouvelle-Zélande, l'A. Australis représente aussi le type du genre. 272 ESSAI SUR LA FAUNE mage général brunâtre. Les tuyaux des plumes des ailes sont faibles et souples. Les jambes couleur de chair (pendant la vie); les tarses réticulés en avant, les ongles blanchâtres et d’égale longueur. Le pouce est plus déve- loppé dans cette espèce que dans les autres. La 2°espèce, Apteryx Mantellii Bartlett(1), Kiwi-nui des Maoris (grand Kiwi), est un peu plus grande, et a le bec droit et plus long que la précédente. Les cannelures du bec sont plus prononcées : de la base du bec et du tour des yeux partent de très longs poils raides. Plumage brun roux. Les ailes sont plus rudimentaires que dans VA. australis; les tuyaux de leurs plumes gros et forts ; les jambes couleur de chair, les tarses écussonnés en avant, les doigts plus courts que dans la première espèce, les ongles couleur de corne : celui du doigt du milieu le plus long. | Une femelle de cette espèce avait été envoyée à Londres en 1852; M. Enrico Giglioli a pu faire, sur ses habitudes, quelques observations rapportées dans le mémoire cité plus haut. L’Apteryx Owenni (2), Kiwi-itr, Kiwi-hoi-hoti (?) des naturels, décrit pour la première fois par M. Gould en 1847, est plus petit que les deux précédents. J’en ai vu un bel échantillon dans le musée de Sydney. Plumage gris clair, avec des bandes transversales plus foncées sur tout le corps. Le bec relativement plus court que dans les autres espèces, droit: les poils de sa base, et du tour des yeux, rares et courts. Les ailes encore plus (1) Apteryx Mantellii, Bartlett, 1850.— Sclater et Hochstetter, 4861. — Hombr. et Jacq. Voy. au Pôle Sud et dans l'Océanie. — A. australis, Gould, Birds of Australia. (2) Apteryx Mantelli, juvenis, Schlegel. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 273 rudimentaires que dans les précédents. Les jambes, les pieds et les ongles, couleur de chair. La quatrième espèce, Apteryx maxima,Verreaux (1), ne repose guère que sur les informations des Maoris. Les naturels en parlent sous les noms de Kiwi parure (2) et de Roa-roa; cette dernière appellation signifie tres grand ; l'oiseau atteindrait la taille d’un dindon. J'extrais, du mémoire de M. Giglioli, la note suivante du D' Hochstetter au sujet de cette espèce : (3) « Outre l'A. Owentii, une espèce plus grande vit dans » l’Ile-du-Milieu, et, bien qu'aucun exemplaire ne soit » parvenu en Europe, son existence est certaine. Les » Maoris la distinguent, non comme un Kiwi, mais » comme un oa (parcequ’elle est plus grande que l'A. » Owenti, roa voulant dire long, élevé). M. John Roch- » fort, inspecteur provincial de Nelson (4), à son retour » d’une expédition à la côte occidentale de la province » de ce nom, pendant que j'étais dans cette ville, décrit » cette espèce dans un rapport inséré dans le Nelson » Examiner du 24 août 1859. Selon lui, elle n’est pas » rare sur la montagne de Paparoa, au delà des rivières » Grey et Buller. C’est, dit-il, un Kiwi de la grosseur » d’un dindon, très fort, ayant les jambes éperonnées, (1) Apteryx major, Ellman.On the Birds of N.-Zealand, Zoo- logist, Londres, 4861. — Fireman, Gould. Birds of Australia. (2) Kiwi paruré et Kiwi-hoi-hoi sont les deux seuls noms indigènes donnée par le R. Taylor pour les Aptérix. (3) Le Dr Hochstetter, comme chacun sait, avait été laissé à la Nouvelle-Zélande par la frégate autrichienne « Novara, » en 1859. (4) Nelson, chef-lieu de la province de ce nom, dans la partie N.-0. de l’Ile-du-Milieu, la plus belle de la Nouvelle-Zélande sous le rapport du climat ; population en 1862: 3,800. 18 9274 ESSAI SUR LA FAUNE » se défendant contre les chiens, quand ils l’attaquent, » de facon à être souvent victorieux. » Un allemand de mes amis, M. Haast, qui fut mon » compagnon de voyage à la Nouvelle-Zélande, et qui » «entreprit, au commencement de 1860, une expédition » de découvertes dans la partie méridionale et occi- » dentale de la province de Nelson, m’écrivait en juil- » let 1860, d’un endroit situé à 10 milles de l’embou- » chure de la rivière Buller, et à une altitude de 3 à » k,000 pieds (c'était alors le commencement de l'hiver, » et la terre était quelque peu couverte de neige), que » les empreintes des pieds d’un Kiwi, gros comme un » dindon, se voyaient communément sur la neige: la » nuit, il entendait Les cris singuliers de l'oiseau. Comme » il n'avait pas de chiens, il lui fut impossible de s’en » emparer, mais il laissa aux naturels du district un » baril de liqueur forte avec la promesse d’une bonne » récompense, s'ils pouvaient conserver un de ces » oiseaux dans l'alcool et le lui envoyer à Nelson, par » quelque navire trafiquant sur la côte. » Je n'ai pas entendu dire que le désir de M. Haast ait été exaucé, de sorte que, malgré les suppositions très probables d’un savant tel que Le D'. Hochstetter, la réa- lité de l'espèce À. maxima, n’est pas encore rigoureu- sement certaine. J'ai dit plus haut que les Aptéryx devenaient rares, et qu'ils avaient à peu près disparu du voisinage des endroits colonisés. Il paraît cependant qu'ils sont encore assez nombreux dans les forêts inhabitées de la partie $S. O. de l’Ile-du-Milieu (1). Les naturels les chas- sent avec des chiens, et quoique ces oiseaux courent (1) Pilote de la Nouvelle-Zélande. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 9275 très vite, ils ne tarderont pas à être détruits tout-à-fait, comme l'ont été les grands oiseaux sans ailes, dont on trouve les restes en beaucoup d’endroits dans l’ar- chipel (1). Les exemplaires de la première espèce connue, l’Ap- teryæ australis, parvenus en Europe, provenaient de la partie sud de l’Ile-du-Milieu, principalement de la Baie Dusky et d'Otago; M. Hochstetter n'eut jamais connais- sance de ces oiseaux dans la province de Nelson, qui occupe la partie nord de la même île. L'espèce paraît sur le point de s’éteindre. D’après les recherches du savant autrichien, et les dires des naturels, l’Apteryx Mantellii (Kiwi-nui) ha- biterait exclusivement l’'Ile-du-Nord, et même elle n’existerait plus dans la partie septentrionale de cette île, si ce n’est sur l’îlot de Huturu, grosse montagne couverte de broussailles, élevée à plus de 1,000 pieds au-dessus de la mer, au milieu du golfe d’Auckland, et seulement accessible par les temps calmes. Dans les parties habitées des provinces méridionales de l’Ile-du- Nord, l’Apteryx Mantellii a été presque entièrement détruit par les hommes et les chiens ; on ne le rencon- tre plus que sur les montagnes, presque sans habitants, vers le cap Palliser et le cap Est. L’habitat de l’Apteryx Owentii est l'Ile-du-Milieu. Selon Hochstetter, l'espèce serait encore assez répandue (4) D’après le Dr. A. Thomson /On the moa Caves etc. loc. cit.), ce ne serait pas seulement à l’action de l’homme qu'il faudrait attribuer la destruction des grands oiseaux, dont on retrouve les restes fossiles à la Nouvelle-Zélande, et la destruc- tion probablement prochaine des derniers survivants des êtres de cet ordre, les Aptéryx. Selon lui, ces êtres disparaissent parcequ'ils ont fait leur temps. 276 ESSAI SUR LA FAUNE dans les ravins des montagnes les plus élevées de Wai- rau ; dans la partie nord de l’île, à l’ouest de Blind-Bay, et dans les montagnes boisées qui avoisinent les vallées de Motuka et d’Aoéréré. Pendant son séjour à Nelson, il recut deux individus, mâle et femelle, provenant d'une localité située à 3,000 pieds au-dessus de la mer. Les habitudes des différentes espèces sont, autant qu’on le sait, à peu près les mêmes, et il ne peut guère en être autrement, vu leur ressemblance. Le nom géné- rique de Krwr vient de leur cri. Ces oiseaux sont noc- turnes, ou au moins crépusculaires. Pendant le jour, ils se tiennent dans les forêts, blottis dans les hautes her- bes, ou dans les cavités des racines des arbres. Ils dor- ment pendant ce temps-là, repliés sur eux-même en ovale; on dirait un paquet de plumes et de poils héris- sés. Les jambes sont repliées sous le corps, le bec, sauf le petit bout, sous les plumes du dos. Ces oiseaux sont irritables ; ils ont, dans leurs jambes robustes, une arme efficace, capable de faire des blessures dange- reuses. Quand ils sont attaqués par des chiens et for- cés, ils se couchent sur le dos et se défendent avec leurs pattes. Leur nourriture consiste en vers et en insectes qu'ils cherchent le soir et la nuit. La femelle dépose, au milieu des feuilles mortes, un œuf très gros par rap- port à sa-taille. M. Giglioli donne les dimensions sui- vantes d’un œuf provenant de l’Ile-du-Nord : Développement de la courbe de la plus grande lon- . gueur : 0"323 ; circonférence au milieu : 0"255 ; grand diamètre : 0"122; petit diamètre : 0"080. La femelle de l'A. Mantellit, du Jardin Zoologique de Londres, a pondu plusieurs œufs, dont l’un pesait soixante onces anglaises, c’est-à-dire presque le quart du poids total de l'oiseau. | DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 277 Nota. Dans les Mémoires de la Societé de Zoologie et de Bo- tanique de Vienne, 1867, il y a une notice de M. August von Pelzeln sur un envoi d'oiseaux en peau de la Nouvelle-Zélande, fait par le Dr Julius Haast. Je donne ci-après la liste de ces oiseaux ; on y trouvera la plus grande partie des espèces citées dans les pages qui précèdent, et il me semble qu’un grand nom- bre de celles de M. Haast, présentées sous des noms différents, peuvent, par la comparaison des descriptions, être rapportées à quelques-unes des espèces signalées par les auteurs français. Voici la liste de la collection de M. Haast. 1. Circus assimilis, Jard. et Selby. (C. Gouldii, Gray). Se trouve en Australie et à la N.-Calédonie. 2. Halcyon vagans, Gray. (Alcedo vagans, Less.) 3. Prosthemadera Novæ-Zelandiæ, Gmel. 4. Anthornis melanura, Sparrm. (Sans doute le même que Philedon Dumerilii, Less. et Garn.) 5. Anthornis ruficeps, Pelzeln. Espèce nouvelle d’après cet auteur. Ne serait-ce pas un jeune Philedon de Duméril? 6. Xenicus longipes, Gmel. 7. Xenicus gilviventris. Pelzeln. Spec. nov. 8. Acanthisitta Chloris, Sparrm. 9. Orthonyx ochrocephala, Gmel. Le même que Certhia hete- roclites, Quoy et Gaim. 40. Gerygone flavi-ventris, Gray. 41. Certhiparus Novæ-Zelandiæ, Gmel. Le même que Parus zelandicus, Quoy et Gaim. 42. Zosterops lateralis, Lath. 13. Petroïca Dieffenbachii, Gray, 44. Petroïca albifrons, Gmel. 45. Anthus Novæ-Zelandiæ, Gmel. Sans doute l’Alouette signalée par MM. Lesson et Garnot. 46. Tanagra crassirostris, Gmel. An T. macularia, Quoy et Gaim. ? 47. Rhipidura flabellifera, Gmel. 18. Rhipidura tristis, Hombr. et Jacq. 19. Callacas cinerea, Forst. (Glaucopis cinerea, Gmel.). 20. Platycercus Aucklandicus, Bonap. — Syn : Pacific Par- rakeet, Lath., Psittacus pacificus, Gmel. et Forst.; Platycercus 278 ESSAI SUR LA FAUNE Novæ-Zelandiæ, Wagler; Cyanoramphus Novæ-Zelandiæ, Souancé; Cyanoramphus Aucklandicus, Bonap.; Platycercus Aucklandicus, Gray. — Le même que la Perruche Powaïtéré des Maoris. 21. Platycercus auriceps, Kuhl. Psittacus aurifrons, Less. est sans doute le même. 22. Nestor meridionalis, Gmel. 23. Carpophaga Novæ-Zelandiæ, Gmel. Kukupa. 24. Charadrius obscurus, Gray. | 28. Hæmatopus longi-rostris, Vieill. Huitrier noir. 26. Botaurus pæcilopterus, Gray. 27. Limosa Baueri, Natterer. 28. Ocydromus australis, Sparm. (Ocydromus brachypterus, Lafr.; O. troglodytes, Forst.) 29. Porphyrio melanotus, Temm. 30. Casarca variegata, Gmel. 31. Hymenolaimus malacorhyncus, Gmel. 32. Fuligula Novæ-Zelandiæ, Gmel. 33. Podiceps rufipectus, Gray. 34. Larus antipodum, Bruch. 35. Sterna frontalis, Gray. 36. Sterna Nereis, Gould. 37. Hydrochelidon albo-striata, Gray. 38. Graculus varius, Gmel. 39. Graculus punctatus, Sparrm. OISEAUX FOSSILES. Bien que mon dessein soit de faire seulement l'exposé de la Faune actuelle de la Nouvelle-Zélande, je ne puis me dispenser de dire quelque chose des Oiseaux fos- siles de ce pays, parce que, selon certains récits dûs à des personnes dignes de foi, il peut se faire que quel- ques représentants de ces espèces, crues éteintes, exis- tent encore aujourd’hui. | Les débris fossiles de grands oiseaux ont été trouvés à la Nouvelle-Zélande, un peu par tout l'archipel. Les indi- DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 279 gènes donnent indistinctement le nom de Moa (1) aux oiseaux dont proviennent ces restes. En 1839, le profes- seur Owen, sur l'inspection d’un de ces os, reconstruisit l'oiseau auquel il avait dû appartenir, et en fitle type du genre Dinornis, appartenant à l’ordre des Struthions, oiseaux privés d'ailes, ou n’en ayant que de rudimen- taires, avec des jambes puissantes et massives. Cet ordre a, comme on le sait, de nombreux repré- sentants dans l'hémisphère Sud ; l'Afrique australe a une espèce d’Autruche ; l'Amérique méridionale, le Nandou ; la Nouvelle-Hollande et les îles de la Malaisie, plusieurs espèces de Casoars ; la Nouvelle-Bretagne, le Moureuk : peut-être que le Dronte des îles Mascareignes se ratta- chait au même ordre (2), ainsi que l’Epygornis de Mada- gascar. Le Dronte a disparu au XVIII siècle. Le Moa de la Nouvelle-Zélande semble avoir eu le même sort, des- tin réservé, sans doute aussi, à l’'Eméu de la Nouvelle- Hollande, au Moureuk, à l’Aptéryx, tous oiseaux sans ailes, cantonnés dans des espaces restreints où ils dispa- raîtront par l’action des hommes, ou bien, ainsi que le dit le D' Thomson, parce qu'ils ont rempli le but pour lequel ils étaient créés et qu'ils ont fini leur temps ! J'ai dit que les Maoris donnent indistinctement le nom de Moa à tous les grands oiseaux fossiles. Les natura- (1) Moa est le nom de la poule commune dans les îles de la Polynésie, où les navigateurs européens la trouvèrent domesti- quée, tandis qu’elle n'existait pas à la Nouvelle-Zélande. Voir le Dr A. Thomson {loco citato), sur l’origine du nom Moa appliqué aux Dinornis. (2) À quel ordre doit-on rattacher le Dronte ? Pour Latham, c'est une espèce d’Autruche; pour G. Cuvier, un Gallinacé ; Temminck en fait un Manchot; de Blainville le regarde comme voisin des Vautours. 280 ESSAI SUR LA FAUNE listes, ou, pour mieux dire, le savant professeur Owen a reconnu plusieurs espèces, et même plusieurs genres, dont la synonymie n’est pas encore très claire. Le tableau suivant, dont la base est empruntée au prince Ch. Bonaparte (1), me parait présenter l’état actuel des connaissances acquises. Famille : DINORNITHIDÉES, Bp. S.-Famille : Dinornithinées, Bp. Genre : Dinornis, Owen. 1° Dinornis giganteus, Owen. Devait, d'après les dimensions de son squelette, atteindre au moins 3" 50 de hauteur, J'ai vu, au Musée de Sydney, un squelette pPsaie entier qui approchait de cette taille. 2. D. Struthioides, Owen. Taille de l’Autruche. 3. D. gracilis, Ow., 1856. 4. D. didiformis, Ow. Haut d'un mètre et demi. 5. D. casuarius, Ow., 1846. Taille de l’Autruche. 6. D. rheïdes, Ow., 1850. Id. 7. D. curtus, Ow. Genre Emeus, Owen. 1. Emeus crassus, Owen. (Dinornis crassus). 2. E. elephantopus, Ow. (D. elephantopus). Beaucoup moins grand que le D. giganteus ; mais ses membres courts et trapus, ses os énormes devaient rendre son apparence beaucoup plus massive, sa démarche plus lourde, justifiant ce que dit de lui Owen, lorsqu'il l’ap- pelle le plus outre des oiseaux. (1) Conspectus Ineptorum et Struthionum , Comptes-rendus de l’Acad. des Sc., 27 oct. et 3 nov. 1856. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 281 S.-Famille : Palapteryginées, Bp. Genre: Palapteryx, Owen. 1. Palapteryx ingens, Owen. (Dinornis ingens ?). 2. P. robusta, Ow. (D. robustus ?). 3. P. dromoides, Ow. (D. dromoïdes ?). Lk. P. geranoïdes, Ow. Famille : APTORNITHIDÉES, Bp. S.-Famille : Aptornithinées, Bp. Genre : Aptornis, Owen. 1. Aptornis otidiformis, Owen. Probablement de la taille d’un cygne (D’Archiac). Les plus petits des ossements trouvés appartiennent à des espèces d’Aptéryx, qui ne peuvent être distinguées des espèces actuelles, ou au genre Notornis. J'ai déjà dit plus haut que l’existence, à l’état vivant, de l'espèce connue, N. Mantellii, est à-peu-près certaine aujour- d’hui, mais que cette espèce est excessivement rare. C’est, ai-je dit, en 1839, que M. Owen examina les premiers os de Moa venus de la Nouvelle-Zélande. La même année, le R. Taylor trouva des restes de ces oiseaux près de Waiapu (1) et à Tauranga (2), dans l’Ile- du-Nord. Depuis lors, des collections considérables d’ossements ont été faites par diverses personnes au nombre desquelles il faut citer M. Walter Mantell. Les principaux dépôts ont été trouvés : à Waikouaïti (3) (17 milles au N. d’Otago, partie S.-E. de l’Ile-du-Milieu), dans un terrain marécageux : à l’Ile-du-Nord, dans les (1) Cap Est, côte orientale de l’Ile du Nord. (2) Id. (3) Les ossements trouvés à Waikouaïti appartenaient au Dinornis crassus. 282 ESSAI SUR LA FAUNE lits des cours d’eau qui viennent aboutir à la Baie de Hawkes et à la Baie de Pauvreté, à l'embouchure de Waingororo, à 20 lieues au sud de Taranaki (1). Ce der- nier gisement était considérable et contenait des os hu- mains mêlés à ceux des Moas et d’autres oiseaux. Non loin de là, M. Mantell rencontra des os de Moa, avec accompagnement de cendres et de charbon de bois, dans des fours, ou mieux des trous en terre, comme ceux où les Maoris font encore cuire leurs aliments. Je ne citerai pas toutes les localités où de pareilles trouvailles furent faites, et qui sont soigneusement énu- mérées dans le Mémoire du D' Thomson, sur les Caver- nes à Moas de la Nouvelle-Zélande, publié dans l’Edin- burgh New Philosophical Journal, Janvier-Avril, 1854. Je renvoie le lecteur à ce travail où il trouvera, sur ces étranges oiseaux, des détails rombreux, de judicieuses inductions, que je ne puis que rappeler très brièvement ici. J'emprunterai d’abord à M. d’Archiac (2) quelques remarques sur leur distribution géographique. La Nou- velle-Zélande semblait, selon lui, former leur domaine exclusif à l’époque quaternaire, et en cela il est de l'avis de M. Thomson. Le Dinornis crassus, trouvé à Waiïkouaïli, n’a jamais été rencontré dans l’île du Nord. Il en est de même du Palapteryx (Dinornis) robustus. Le D. elephantopus paraît avoir aussi appartenu à l'Ile du Milieu : c’est là que Mantell recueillit sa principale collection d'os, dans dans le voisinage d’un ancien foyer et de pierres calci- nées. (D’Archiac, loco citato). (4) Ou New-Plymouth, côte occidentale de l’Ile-du-Nord. (2) Leçons sur la Faune quaternaire, professées au Museum d'Hist. nat. de Paris, 1865. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 283 Un amas d’os de D. gracilis aurait été rencontré, dès 1849, près de la Baie Mercury, dans l’île du Nord, aussi près d’un ancien foyer (Id.). « Des connaissances actuelles sur la répartition de ces » oiseaux, on peut inférer qu'un grand nombre des » espèces de l’île du Nord, si ce n’est toutes, étaient » distinctes de celles de l’île du Sud. En effet, pour » des oiseaux qui ne pouvaient pas voler, ni nager très » loin, le détroit de Cook était une barrière qui s’oppo- » sait à leur migration d’une île à l’autre » (Id.). Il està croire que les Moas (abstraction faite des diffé- rences d'espèces) étaient plus communs dansl’Ile-du-Nord que dans celle du Milieu (1), mais, d’après le D' Thom- son, On n'en à jamais vu au nord d'Auckland. Le R. Taylor établit leur limite au sud de la rivière Mokau (latit. 38° 42° 30”). Les débris trouvés étaient à diffé- rents degrés de fossilisation, parfois dans un état de conservation tel qu’il semblait que la mort des individus avait dû arriver un petit nombre d'années seulement auparavant. Des débris d'œufs se rencontraient mêlés avec les os, et quelques uns avaient d'assez grandes dimensions pour qu’on püt en déduire celles de l'œuf entier qui,suivant Thomson, aurait nécessité pour coque- tier un vase de la grandeur d’un chapeau! On a trouvé des œufs ouverts, par un bout, et ayant évidemment servi de nourriture. Les Moas étaient donc contem- porains de l'homme. D’après le R. Taylor, les Maoris ont des traditions qui racontent les chasses du Moa faites par leurs ancêtres, et des chansons, encore en vogue, rediraient les prouesses des chasseurs. Le D' Thomson prétend, au contraire, que les tra- (1) A. Thomson. 284 ESSAI SUR LA FAUNE ditions Néo-Zélandaises, parlant des Moas, sont excessi- vement peu répandues; il en conclut que lors de l’arri- vée des Maoris à la Nouvelle-Zélande, probablement vers le 15° siècle, les Moas étaient déjà très rares. Quel- ques tribus de l’Ile-du-Nord, celle des Ngapulis entre autres, ont entendu parler de ces grands oiseaux pour la première fois, il y a quelques années seulement, par les Européens. Il est vrai que, sur le territoire occupé par cette tribu, on n’a pas trouvé d’ossements fossiles, mais la connaissance d'animaux aussi extraordinaires se serait certainement répandue dans tout l'archipel. Ceci nous amène à la question posée par plusieurs personnes: le grand Moa, et les autres oiseaux des genres Dinornts, Emeus, Palapteryx, etc., connus parles naturels sous le nom de Moa, existent-ils encore vivants à la Nouvelle-Zélande? La question a été controversée: deux réponses con- traires ont été faites, avec preuves à l'appui. Je résu- merai les opinions des divers auteurs, laissant au lecteur le choix de celle qui lui paraît la plus acceptable. Le D' Thomson se prononce pour la négative. Pour lui, non seulement il n’y a plus de Moas vivants à présent, mais ces oiseaux sont éteints depuis au moins deux siècles. À sa connaissance, aucun Maori n’a jamais vu, ni entendu parler de quelqu'un de ses compatriotes qui aurait vu un seul Moa vivant. Les traditions des indi- gènes, à ce sujet, sont peu nombreuses et très vagues ; elles témoignent pourtant que quelques Moas ont vécu dans l'archipel, en même temps que la race d'hommes qui le peuple aujourd’hui, mais il y a, sans doute, long- temps. Tasman, quand il découvrit la Nouvelle-Zélande en 1642, n'eut que très peu de rapports avec les habi- tants : iln'y a rien d'étonnant à ce qu’il n’ait entendu DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 285 rien dire au sujet des Moas. Cook, placé dans de bien meilleures conditions, ayant pénétré beaucoup plus que Tasman dans la vie de ces peuples, pendant ses trois explorations de la Nouvelle-Zélande, n’entendit jamais parler d'oiseaux gigantesques, mais seulement de grands Lézards. Les souvenirs du grand chef Rauparaha, mort âgé de près de 80 ans, encore plein d'intelligence, les traditions qu’il tenait de sa famille, nous ramènent à près de 160 ans en arrière; lui-même n'avait jamais vu de Moas vivants, et n’avait jamais entendu dire que quelqu'un en eût vu dans cet intervalle. Il y a donc lieu de croire que ces oiseaux étaient déjà éteints, il y a deux siècles, c’est-à-dire deux siècles probablement après l’arrivée dans l'archipel de la race d'hommes actuelle. J’ajouteraique Dumont-d’Urville, dans salongue et minutieuse exploration sur l’Astrolabe, en 1827, n’en entendit pas parler davantage. L'état de conservation dans lequel certains débris de Moa ont été trouvés, et sur lequel on s’appuie pour dire que les individus, dont ils proviennent, sont morts il y a quelques années seulement, ne paraît pas au D' Thomson être une raison suffisante pour conduire à cette conclusion. Cet état de conservation peut résulter de différentes causes, entre autres des propriétés anti- septiques du sol où les restes ont été trouvés. L’exem- ple du Mammouth, trouvé en Sibérie avec ses chairs et son poil, démontre que, dans certaines circonstances, le cadavre d’un animal peut être conservé tout entier, et que l’on ferait une grande erreur en considérant, sur cette seule présomption, l'animal comme mort tout ré- cemment. Examinons maintenant les faits qui militent en faveur de l'opinion contraire. 286 ESSAI SUR LA FAUNE Un des plus anciens colons, M. Meurant, autrefois pêcheur de phoques, et plus tard interprète, rapporta au R. Taylor qu’en 1823, il vit, à la rivière Molyneux, une cuisse de Moa cuite qu'au premier coup d'œil il prit pour une cuisse d'homme : la chair avait l'aspect de la viande de bœuf. Les naturels lui racontèrent qu'ils avaient rencontré, par hasard, l'oiseau mort, qu'il y en avait de vivants dans cette partie du pays, mais qu'ils avaient vainement essayé d’en prendre avec des pièges. Un autre Anglais, G. Pauley, avait vu un Moa dans les environs du détroit de Foveaux ; il lui avait paru être haut peut-être de vingt pieds; l'homme et l'oiseau, pris de peur l’un de l’autre, s'étaient enfuis chacun de son côté. En 1842, deux Américains, établis près de Cloudy- Bay, s'étaient mis à la poursuite d’un Moa qu’on leur avait signalé dans les montagnes couvertes de neige du voisinage, mais effrayés à la vue de l'oiseau monstre, haut de 14 ou 15 pieds, ils s'étaient empressés de s’en revenir. Le D' Thomson n'ajoute aucune foi à ces récits, bien qu'il ne mette nullement en doute l’honorabilité de M. Meurant; mais ce dernier, qu'il avait personnellement connu, homme entreprenant, intelligent, avait, dans son aventureuse existence de pêcheur de phoques, de même que la plupart des voyageurs sans instruction première, contracté un amour du merveilleux qui lui faisait raconter, sans hésitation, les histoires les plus extraordinaires dont personne ne croyait un mot. M. Thomson ne prétend pas que tout soit faux dans celle du Moa ; Meurant aurait peut-être vu un Notornis, et, dans sa fertile imagination, la taille de ce dernier se serait décuplée. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 287 Cependant quelques faits plus récents peuvent faire revenir sur le sévère jugement du D' Thomson et ses dénégations absolues. Voici, par exemple, ce qu’on lit dans le Nelson Examiner du 20 juin 1861 : « Il y a environ trois semaines que M. Brunner, chef du cadastre, et un de ses employés, M. Maling, ac- compagnés d'un naturel, tombèrent un matin, dans le district compris entre les vallées de Riwaka et de Takaka, sur des traces de pas qu'ils attribuèrent à un grand oiseau. Ces messieurs suivirent ces traces pendant quelque temps, mais ils les perdirent au mi- lieu des rochers et des broussailles. Les empreintes bien marquées là où le sol le permettait, avaient 14 pouces de longueur sur 11 pouces de largeur à l’ex- trémité des trois doigts étendus : elles étaient écar- tées les unes des autres de près de 30 pouces. En examinant les os du pied d’un squelette de Moa con- servé dans le Musée, on trouve 8 pouces 1/2 pour la longueur d'un des doigts dépouillé de tous ses tégu- ments. Le Maori, qui aecompagnait MM. Brunner et Maling, ne savait pas du tout quel oiseau pouvait laisser de telles empreintes, n'ayant jamais rien vu de semblable. Un autre matin, des traces pareilles fu- rent encore rencontrées, et évidemment elles ne da- taient que de la veille au soir. Leurs dimensions et ia quantité dont elles sont écartées, portent à croire que quelque Moa solitaire vit encore dans le pays. On rencontre, dans ce canton, beaucoup de cavernes semblables à celles dans lesquelles on a trouvé, il y a deux ans, une grande quantité d’ossements de Mona, etc. » Dans le 3° vol. des Proceedings de la Société Litté- raire et Philosophique de Manchester, séance du 3 no- 288 ESSAI SUR LA FAUNE vembre 1863, on remarque le compte-rendu suivant d’une communication de M. Charles Clay, M. D : « M. Ch. Clay a lu un mémoire sur l'existence du Moa à la Nouvelle-Zélande, et a rapporté deux cas où il a été vu par différents individus, ainsi que les em- preintes très récentes de ses pieds, par beaucoup d’autres, dans l’Ile-du-Milieu ; une fois sur la côte, près des terrains aurifères exploités, une autre fois sur les bords de la rivière Mokilinui, à environ deux milles de la mer et à 25 milles au nord de la rivière Buller (1). Il est décrit comme ayant au moins huit pieds de haut. La tête est aussi grosse que celle d’un veau : on remarque une tache écarlate, demi-circu- laire, large de trois doigts, au-dessous de chaque œil; le bec est court et droit; les jambes grosses, massives ; le cou très court. En réalité, la tête, le cou et les jambes, sont hors de proportion avec le corps, malgré les grandes dimensions de ce dernier. L’oi- seau, pour se nourrir, dépouillait l'extrémité supé- rieure des broussailles à sa portée, mais il n’essayait pas de paître sur le sol, ce que, du reste, la brièveté de son cou n'aurait pas permis. Le cou, sur un grand espace, à partir de la tête, était dénué de plumes, comme celui des Vautours. La couleur générale du plumage était un brun sombre. La description des observateurs, dans les deux cas, diffère un peu de celle qui a été donnée par Owen; mais tous deux s'accordent à reconnaître l’idée correcte que l’émi- nent naturaliste s'était faite de l'animal, sur la simple inspection de quelques os. » Le 16 juin 1864, M. Allis lut, à la Société Linnéenne de (1) Côte O. de l’Ile-du-Milieu. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 289 Londres (1), un mémoire sur un squelette presque com- plet d’un oiseau du genre Dinornis, qui avait été trouvé par des chercheurs d’or, près de Dunnedin (2). Ce sque- lette était à peu près complètement enseveli sous un monceau de sable : au-dessous se trouvaient les osse- ments de quatre jeunes oiseaux de la même espèce, probablement le D. robustus. Ces débris étaient dans un état de conservation re- marquable : une partie des cartilages, des tendons et des ligaments y adhéraient ; une portion de la peau existait encore avec les tuyaux des plumes, bifides comme chez les Emeus. Quelques plumes avaient encore leurs bar- bes, et, en général, toutes tenaient assez solidement à la peau pour qu'on ne püût les arracher par une secousse brusque, ou les rompre. Cet état de conservation avait fait supposer au D' Hooker que ces tissus mous avaient pu être préservés de la destruction par la glace; mais on n’a jamais constaté de glace permanente et durable à l'endroit où a été faite la trouvaille. D’après M. Hux- ley, l'individu ne serait pas mort probablement depuis plus de dix ou douze ans. Tels sont les principaux faits qui se rattachent à l'existence des Moas, ou à l'opinion contraire : jusqu’à ce qu'on en ait enregistré de nouveaux, bien authenti- ques, il sera difficile de dire au juste où est la vérité. Cependant, il pourrait bien se faire que quelques-uns de ces gigantesques oiseaux vécussent encore dans les solitudes de l’Ile-du-Milieu, où les Maoris, et à plus forte raison les Européens, n'ont pas encore pénétré. (1) Journal of the Proceedings of the Linnean Society, Zoo- logy. Vol. VILLE, p. 52 et 40. (2) Province d’Otago, Ile-du-Milieu. 19 290 ESSAI SUR LA FAUNE L'intérieur de l’Ile-du-Nord, quoiqu'elle soit plus habi- tée, est encore peu connu en dehors des vallées dont le fond est occupé par des cours d’eau qui permettent de voyager en canot, ou au moins en pirogue. Les Moas vivaient dans les solitudes des montagnes et dans des cavernes; c’est le plus souvent dans ces der- nières qu’on a trouvé leurs restes (1) ; s’ils n’y vivaient pas habituellement, ils s’y retiraient, sans doute, pour mourir. Peut-être habitaient-ils originairement les plai- nes, comme les Autruches et les Emeus, et se sont-ils retirés dans les montagnes pour fuir les hommes ? Les traditions des Maoris les représentent comme étant très gras, d’une nature indolente, aimant peu le mouve- ment, et les détails anatomiques fournis par Owen, con- cordent avec cette opinion (2). Leur nourriture était végétale : on doit le supposer par la forme de leur bec, leur embompoint (aucun oiseau carnivore n’est gras), leur jambes robustes, leurs orteils bien disposés pour arracher les racines de fougère et les autres racines ali- mentaires communes à la Nouvelle-Zélande (3). Ils ava- laient des pierres pour faciliter la digestion : presque toujours, auprès des dépôts d’ossements, on remarque un petit tas de cailloux de la grosseur d’une noix (4) : il n'y a que les oiseaux se nourrissant de végétaux qui agissent ainsi. Ces gros oiseaux étaient stupides; les traditions le disent, et leur crâne, bas et aplati, semble le prouver. | Id DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 291 EVE REPTILES. « Sur ces terres, dit M. Lesson en parlant de la Baie- » des-Îles (1), qui sont voisines de la Nouvelle-Hollande, » tout en présentant une physionomie qui leur est » propre, nous ne trouvâmes qu'une seule espèce de » Scinque que les naturels nomment Nga-rara ». L’im- pression qui m’est restée de mon séjour à la Baie-des- Iles et à Auckland, trente-sept ans après le passage de la Coquille, est la même, peut-être encore plus négative; car je ne me souviens pas d’avoir, dans mes prome- nades, rencontré le plus petit Reptile, ce qui établit une grande différence sous ce rapport avec le continent australien, où ils sont nombreux ; si je n'avais vu quel- ques Scinques et quelques Geckos conservés par des collectionneurs, je n’aurais pas constaté la présence de représentants de cette classe du Règne Animal. Cependant la Nouvelle-Zélande n’est pas tout-à-fait aussi pauvre en Reptiles que pourrait le croire un voya- geur ne faisant que passer. Si l’on s’en rapporte aux naturels, leur pays comptait autrefois de nombreux Sau- riens, dont quelques uns d’assez grande taille : il est certain qu'à l’époque de l’arrivée des Européens, les Lézards étaient plus communs qu'aujourd'hui. Le KR. Taylor attribue leur diminution aux grands feux allu- més fréquemment dans les herbes et les fougères, pour faciliter les défrichements, et à l'introduction des chats qui en détruisent beaucoup aux environs des lieux habi- tés. (1) Voy. de la Coquille, Zoologie. 292 ESSAI SUR LA FAUNE Le Ruatara des indigènes, [quane des colons, Tiliqua Zelandica, Gray, espèce de Scinque long de 0" 50, a le corps brun foncé avec des taches jaunes. Cette espèce parait être confinée aujourd’hui dans les îlots du détroit de Cook. Les naturels la redoutent extrême- ment, quoiqu'elle soit tout-à-fait inoffensive. Le Kakarikr, Naultinus elegans, (Gray, Gecko long de 0" 20 à 0" 22, est couleur vert-pré; le mâle est entièrement vert, la femelle a une ligne longitudinale de points blancs sur les flancs, de chaque côté. Une espèce nouvelle de Sauriens, le Tuatara des Maoris, Hatteria punctata, Gray, a été trouvée, il y a peu d'années, sur un petit îlot basaltique, près de Tau- ranga (Côte E. de l’Ile-du-Nord). A première vue, par ses caractères extérieurs, elle semble appartenir au genre Agame, mais elle présente, paraît-il, des particu- larités anatomiques remarquables. Sa structure interne la rapproche, plus que toute autre espèce vivante, du Saurien fossile dont le professeur Huxley a fait le type du genre Hyperodapedon. Tes premiers individus vivants de cette espèce très rare, pour ainsi dire encore inconnue, ont été apportés tout récemment en Angle- terre (1). D'après le R. Taylor, des Lézards, longs de près de 1* 20, vivraient en grand nombre dans le district du Jade-Vert. L’Anglais Hawkins, dont il a été question à propos des Castors, aurait,alors qu’il habitait ce district, gardé pendant quelque temps un de ces Lézards enchaîné comme un chien. Cette histoire me paraît très peu croy- able. Aurait-elle pourtant quelque rapport avec ce qui fut raconté à Cook, dans son troisième voyage ? (1) Novembre 1868. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 293 « Un des naturels, dit-il, nous assura qu’on trouve » des Serpents et des Lézards d’une grandeur énorme. » D’après ce qu’il nous dit des Lézards, ils doivent être » de huit pieds de longueur et aussi gros que le corps » d’un homme. Il ajouta qu'ils saisissent et dévorent » quelquefois les naturels, qu'ils se tapissent dans » des trous creux sous terre,et qu'on les y tue en faisant » du feu à l'ouverture des terriers. Nous ne pûmes » nous méprendre sur l’espèce de l’animal, car il le des- » sina assez exactement sur le papier : il traca aussi la » figure des Serpents pour mieux expliquer sa pensée. » Depuis lors on n’a plus entendu parler de ces grands reptiles. S'il y a quelque chose de vrai dans ce récit, cela aura été probablement exagéré en passant par la traduction du Tahitien Omaï, qui servait alors d’inter- prète aux Anglais. Les Européens n’ont jamais trouvé de serpents dans l’archipel, bien qu’on dise que quel- ques-uns y ont été introduits fortuitement par des navires de Sydney : il n’y aurait rien d’impossible à cela, le cas s’est présenté ailleurs. Des observateurs, très superficiels, ont pris quelquefois pour des serpents de grands vers (Sipunculus...?) longs de 040 à 0"50, que les naturels mangent, entre autre le Téké-Tipa, qui vit de racines. « On n'avait jamais, dit le R. Taylor, entendu parler » de Grenouilles àla Nouvelle-Zélande ; car, quoique Po- » lack (1) affirme qu'il ne put dormir de toute une nuit, » à cause de leur tapage, aucun autre voyageur ne s’est » jamais plaint de cet ennui, et pourtant quelques-uns » ont parcouru le pays plus fréquemment et plus com- (1) Manners and customs of the New-Zealanders, Londres 1840. 29% ESSAI SUR LA FAUNE » » » » plètement que lui. La découverte des Grenouilles, à la Nouvelle-Zélande, était réservée aux chercheurs d’or du Port Coromandel où, en 1852, l’on en trou- va trois petites. J'ai oui dire qu'une autre a été rencontrée dans le voisinage &d’Auckland. Excepté celles-là, je n’en ai vu aucune, et je n'ai pas entendu raconter que d’autres personne en aient vu. Elles doivent donc être extrêmement rares, et si je n'avais entendu dire aux naturels qu'il y a une grosse espèce de Grenouille sur l’île Mana, je croirais volontiers que celles qu'on a trouvées au Port Coromandel y avaient été apportées, par hasard, de Sydney. » L'expédition de la frégate autrichienne la «Novara» a constaté la présence d’une Grenouille. Le passage de ce bâtiment à Auckland a augmenté quelque peu le nom- bre des Reptiles connus de la Nouvelle-Zélande, ainsi qu’on peut le voir par la liste suivante, due au D' L.-J. Fitzinger, et publiée dans le tome 42° (1861) des Comp- tes-rendus de l’Académie des Sciences de Vienne. Geckomniens (Platydactyles). 19 Hoplodactylus pacificus, Fitz. (Naultinus pacificus, Gray). 20 Hoplodactylus Grayii, Fitz. (Naultinus Grayii, Bell). 39 Hoplodactylus elegans, Fitz. (Naultinus elegans, Gray). 49 Hoplodactylus punctatus, Fitz. (Naultinus punctatus, Gray). Geckoniens (Hemidactyles). bo Dactylocnemis Wullerstorfi, Fitz. Scinques. 69 Lampropholis moco, Fitz. (Tiliqua moco, Gray; Mocoa (Tiliqua) Zelandica, Gray). 72° Lampropholis Smithii, Fitz. (Moco Smithii, Gray). 80 Eulamprus ornatus, Fitz. (Hinulia ornata, Gray). DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 295 Batraciens (Rance). 90 Leiopalma Hochstetteri, Fitz. Sur les côtes, on pêche quelquefois des Tortues ma- rines, mais je n’en ai jamais vu. V POISSONS. (Ika, dans toute la Polynésie et à la Nouvelle-Zélande; Ngo- Hengo-Ho à la Nouvelle-Zélande.) Les côtes sont très poissonneuses, et le poisson entre pour beaucoup dans la nourriture des naturels. Certaines espèces rappellent les mers tropicales, tandis que d’au- tres ont des formes plus particulières aux zônes tempé- rées. Un Caranx serait même, dit-on, tout-à-fait sem- blable au Caranx trachurus des mers d'Europe. Pendant la relâche de douze à quinze jours que la Coquille fit à la Baie-des-Iles, les naturels apportèrent à bord une petite Clupée qu'ils appelaient Moë, que je n'ai pas vue, tandis que j'ai retrouvé toutes les autres espèces signalées par MM. Lesson et Garnot. Un soir, sur la plage qui s’étend devant le village de Kororaréka, en deux coups de seine, nous remplimes une embarca- tion de poissons divers, et encore, disait-on, nous n’a- vions pas été très heureux. Il y avait les Snappers des Anglais, un Spare long de plus d’un mètre, des Mulets énormes, des Labres, des Trigles, de beaux poissons que les colons appellent Saumons, mais qui n’ont rien de commun avec ce dernier genre, une Plie, une Raïie, etc. Quelques Carangues, un Thon, un Baliste à la peau chagrinée, dure et brune, rappelaient les formes tropi- cales, 296 ESSAI SUR LA FAUNE Le golfe de Hauraki n’est pas moins riche. L'abon- dance des Snappers, qui ressemblent beaucoup aux Brêmes de mer de la Manche, avait fait donner par Cook le nom de Bream-Head au Cap Tewara qui est à l'entrée. Un soir que nous avions mouillé à Wangaparoa, une des anses du golfe, nous fûmes accostés par des Maoris qui échangèrent des poissons excellents contre des bagatelles, presque pour rien; mais c'était encore trop cher, car, à peine eut-on mis quelques lignes à l’eau, que cela mordit, suivant l'expression consacrée, et, en moins d’une heure, il y avait sur le pont du navire près d’une tonne de Snappers et autres poissons. Les espèces suivantes ont été en partie observées par les naturalistes de la Coquille ; je les ai retrouvées, ainsi que je l'ai déjà dit. PERCOIDES. Percis noir et blame. Percis nycthemera, Less. Long : 0" 10. Baïe-des-Iles. Upéné à museau poreux. Upeneus porosus, Less. Baie-des-Iles ; embouchure des cours d’eau. Péron signale cette espèce à la Terre de Van-Diémen. Centropristis.... Centropristis trutta, Taylor. C. truttaceus, Guv. et Val. C. Tasmanicus, Hombr. et Jacq. Voy. au Pôle Sud ; Poiss., pl. 4. Sciæna trutta, Foyrst.; Perca trutta, Guv. et Val. ex Forster. Hist. nat, des Poiss, DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 297 Saumon, des colons anglais. Kahavai, des Naturels. « Centropristis corpore elongato, in dorso cœrulescente ; » lateribus et abdomine argenteis, roseo variegatis, pinnis » lutescentibus » (H. et J.). Le dos bleuâtre, avec des bandes plus foncées, ondu- lées. Baie-des-Iles ; Hauraki ; détroit de Cook; Tas- manie ; Nouvelle-Hollande. JOUES CUIRASSÉES. Trigle konumou-koumou. Trigla kumu, Less. Voy. de la Coquille ; Poiss., pl. 19. Kumu-kumu, des Maoris. Ce Trigle, long de 0" 40 à 0" 50, ressemble au Perlon de nos côtes. Il en diffère par ses pectorales très grandes, obovales, vert éméraude, bordées d’azur, avec une plaque noire sur la partie postérieure. Cette tache noire est parsemée de points blancs. Nous avons pêché cette belle espèce sur la plage de Kororareka, à la Baie- des-Iles. On la rencontre également à la Nouvelle-Hol- lande, à Sydney. Uranoscope kouripoua. Uranoscopus kuripua, Less. Voy. de la Coquille, Poiss. pl. 18. U. cirrhosus, Cuv. et Val. Kuripua, des naturels. Long : 0" 27. Baie-des-Iles. SPAROIDES. Pagre à gouttelettes. Pagrus guttulatus, Less.; Cuv, et Val. Snapper, des colons. 298 ESSAI SUR LA FAUNE Tamuré, Kuaréa, des Maoris. Brunâtre, à reflets dorés au-dessus de la ligne laté- rale ; le ventre argenté sur un fond rosé; quelques traits noirs au-dessus des ventrales. Des taches argentées sur le bas de l’opercule et sur le dos. Le quatrième rayon de la dorsale est plus élevé que les trois antérieurs. Ce poisson, long de 0" 25 à 0" 35, est très commun. IL a été trouvé sur plusieurs points de la Nouvelle-Hol- lande, le Port du Roi-Georges, Port Jackson, etc. LABROIDES. Labrus pœcilopleura, Cuv. et Val. Kirikiri, Pakirikiri, des naturels. Brun-rougeâtre au-dessus de la ligne latérale ; le ventre blane, le tout glacé de verdâtre. Au-dessous de la ligne latérale, et vis-à-vis des premiers rayons mous de la dorsale, il y a, à chaque écaille, une tache formée par la réunion d’une douzaine de points bruns. Quel- ques autres points épars sur le corps. SCOMBÉROIDES. Carangue de Forster. Caranx Forsteri, Guv. et Val. Le poisson, long de 0" 28, décrit par Forster à la Nouvelle-Zélande, et que ce naturaliste prenait pour le Scomber hippos, L., a été nommé Caranx Forsteri et décrit par Cuvier et Valenciennes dans l'Hist. nat. des Poissons. On l’a trouvé à la Nouvelle-Zélande, à l’île Maurice, à la côte de Malabar, à Célèbes, à la Nouvelle- Guinée, à la Nouvelle-Irlande, à Vanikoro, etc. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 299 Maquereau bâtard. Caranx trachurus, L., Lacép., Cuv. On pêche le long des côtes un Caranx qui ressemble au Maquereau bâtard, Caranx trachurus, Lacép., de la Manche et de l’Océan, à un tel point que MM. Cuvier et Valenciennes le rapportent à cette dernière espèce. Plus récemment encore, cette opinion a été confirmée par d’autres naturalistes, entre autres par M. Steindachner (Acad. des Sciences de Vienne,T. 54, 1867), qui signale le Caranx trachurus à Port-Jackson, à Valparaiso etsur les côtes de l'Afrique australe. LOPHOBRANCHES. Hippocampe ventiru. Hippocampus abdominalis. Less. Kioré des Neo-Zélandais, ex Less. et Garn. « Hippocampus corpore lœvi, albido, maculis rubro-nigris » notalo, pinné dorsali radiis 26, pinnd pectorali 25, rostro » longiore. » (Less.). Le R. Taylor signale deux espèces d'Hippocampe ; — pour ma part, je n’ai vu que celle-ci, longue de 0" 20 à 0" 24, ayant le corps à sept pans et un peu comprimé. SÉLACIENS. Requin.…. Carcharias leucas, Val. Mango des naturels. Au mois de décembre 1862, j'ai été témoin d’un acci- dent affreux arrivé à un habitant d’Auckland qui se baï- gnait à toucher le rivage. Pendant plusieursjours, à cette époque, on vit des Requins rôder dans la rade; l'un 300 ESSAI SUR LA FAUNE d'eux tué à coups de harpon, avait près de 4 mètres de long. Il appartenait à l'espèce Carcharias leucas, répan- due dans l'hémisphère austral. Le nom de Mango s'applique également à une espèce d’Aiguillat, différant peu de celui de nos côtes, proba- blement l'Acanthias uyatus, Müller et Henle, signalé en Australie. Mango-Paré désigne le marteau (Zygæna..…) Le R. Taylor signale un Ange (Squatina...) que les naturels appellent T'uatint, et qui atteindrait 3 mètres, et même 4 mètres,de longueur. Anciennement les dents de ce Squale, disposées par rangées, servaient de couteaux pour dépécer les cadavres humains qu’on faisait cuire dans les fours en terre. Ces dents se composent de six pointes aiguës. Le même auteur cite encore une Raie Pastenague, Pekaura, Waë des naturels, que nous avons prise à la Baie-des-Iles, et dont les débris cartilagineux étaient communs sur les plages vaseuses du voisinage. Le R. Taylor donne une assez longueliste de Poissons, sous les noms par lesquels ils sont connus des indigènes ou des colons. Il m'a été à peu près impossible de recon- _naïître les espèces ; cependant je transcris cette liste avec quelques remarques; peut-être pourrait-elle servir à quelque voyageur. Awa, Takéhe, petit poisson qu'on trouve dans les cours d'eau où la marée se fait sentir. Les colons anglais lui donnent le nom de Hareng, mais il n’a rien de com- mun avec ce dernier genre; c'est une espèce d'Eper- lan (Osmerus…). Awara, Hakupu, Wakupu; Morue des colons, Dew- fish, Jew-fish en Australie. Ne serait-ce pas la Morue dont parlaient les baleiniers fréquentant la Presqu'ile DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 301 de Banks, ayant les écailles du dos rosées, et ressem- blant par sa forme au Lieu (Gadus pollachius L.) de nos côtes? Peut-être encore le poisson appelé night- walker par Anderson (Cook, 3° voy.) ? Kopu-Taratara, Kopu-awai, Papati, Totara, espèces des genres Diodon et Tetrodon. Kopu signifie ventre; ce mot entre dans l'appellation de ces poissons, à cause de la faculté qu’ils ont de gonfler leur abdomen. Kauaë, poisson abondant sur quelques parties de la côte, et commun également dans le Wanga-pé, lac d’eau douce à 70 milles dans les terres. Manga-paro, poisson long et droit, à écailles très petites, long de 0" 60 à 1" 30, semblable à une lame de sabre. Le dos vert sombre, le ventre blanc d'argent. La nageoire dorsale occupe presque toute la longueur du dos. Nga, poisson gélatineux, ressemblant un peu à une grosse anguille. Moki, Haddock ; Merlus des colons. D’après Ander- son (3° voy. de Cook), qui écrit ce nom Mogge, ce pois- son, pesant de 2 à 3 kilogrammes, ressemble beaucoup à la Brême de mer et a le corps noirâtre. Ngoiro, Koiro, un Congre presque semblable à ceux de nos mers. Nghé, poisson de roche, tacheté de blanc et de brun. Probablement Labrus pæcilopleura, Cuv. et Val? Patiki ; Rhombus plebeius, Taylor. Piha-Piha-Rau, Lamproie; 0" 50 de longueur. Tuére, autre espèce de Lamproie; 0" 60 de long. Tawa-Tawa, Maquereau. Raumarié, id. Papaké, un Gobie (?) ayant deux appendices ressem- blant à des pattes, et les ventrales réunies. 302 ESSAI SUR LA FAUNE Uku-Oru: Raja spec.? Tarékihi, un beau poisson plat, argenté, avec une tache noire dans le dos. Les eaux douces de la Nouvelle-Zélande ne nour- rissent pas de grandes espèces, à l'exception des Anguilles, T'una, qui arrivent à des dimensions remar- quables. Elles sont d’une grande ressource pour les naturels. L'Ioranga(Eleotris basalis, Taylor) est un petit pois- son long de 0" 10 à 0" 12, commun dans la plupart des lacs, surtout ceux de Taupo et de Roturoa. Je crois bien que c’est cette petite espèce qui figure souvent sur les tables, à Auckland, sous le nom de Truite. VI MOLLUSQUES. (Coquilles Univalves : Pu-Pu; Coquilles Bivalves Pi-Pi et Anga). M. Gray fait remarquer que beaucoup des Co- quilles de la Nouvelle-Zélande sont plus grandes et plus brillantes que les espèces des mêmes genres ren- contrées aux latitudes correspondantes dans l'hémi- sphère Nord, surtout en ce qui concerne les Coquilles terrestres. Quelques-unes appartiennent à des genres qu’on ne rencontre que dansles régions les plus chaudes de l'hémisphère boréal. Le genre Struthiolaire paraît être particulier à l’archipel. Le R. Taylor donne une liste des principales espèces: MM. Lesson et Garnot en avaient déjà cité quelques unes pendant leur court séjour à la Baie-des-Iles; mais MM. Quoy et Gaimard, dans la Zoologie du Voy. de l’Astro- DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 303 * labe, donnent un nombre beaucoup plus étendu d’es- pèces, décrites avec le plus grand soin et figurées dans l’Atlas du Voyage. MM. Hombron et Jacquinot.(Voy. au Pôle Sud et dans l'Océanie) ont aussi apporté leur contingent d'obser- vation, sur des points que n’avaient pas visités leurs pré- décesseurs. Les naturalistes de la Novara ont aussi marqué leur court séjour à Auckland en faisant connaître quelques espèces nouvelles. , J'ai étéassez heureux pour retrouver la plus grande partie des Mollusques signalés par les différents auteurs, et dont la liste suit, mais c’est à eux qu’il faudra recou- rir si l’on veut avoir une idée nette de la Faune mala- cologique de la Nouvelle-Zélande. CÉPHALOPODES. 4. Poulpe cordiforme, Octopus cordiformis, Quoy et Gaim. Voy. de l’Astrolabe, Moll. pl. 6. Baie Tasman. 4. Nautilus, Mukéké des naturels; trouvé fréquemment à la côte orientale. — Une petite espèce de Nautile cloisonné, com- mune sur toute la côte. (Taylor). 5. Spirula..……. GASTÉROPODES. 6. Limax bilentaculata, Q. et G. Baie Tasman. Voy. de l’As- trolabe; Moll. pl. 13. 7. Onchidium patelloïde, Q. et G. Baie Tasman. Id. pl. 15. 8. Onchidium nigricans, Q. et G. I. c. pl. 18. 9. Doris carinata, Q. et G. 1.e. pl. 16. Très petite espèce du golfe de Hauraki, 10. Siphonaria australis, Q. et G. 1. e. pl. 25. 11. Siphonaria Zelandica, Q. et G. 1. ce. pl. 28. 42. Carinaria australis, Q. et G. 1. e. pl. 28. Prise à la mer, entre la N.-Zélande et la N.-Hollande. 304 ESSAI SUR LA FAUNE 143. Bulla striata, Q. et G.I. c. pl. 26. Baie-des-Iles. 14. Helix Busbyi, Taylor. Pupu-rangi ‘des naturels. Grande coquille aplatie, brun olive en dehors, bleuâtre à l’intérieur, ayant quelquefois 0® 08 de diamètre. Cette Hélice se tient dans la cime des grands arbres d’où le vent la fait souvent tomber; de là le nom que lui donnent les Maoris, lequel veut dire coquille du ciel. On ne la rencontre pas ordinairement au sud d’Auckland ; cependant on en a trouvé un échantillon brisé dans la Baie du Massacre (Ile-du-Milieu). 15. Bulimus Shongüii, Less. Pupu-harareké. Voy. de l’Astr. Moll. pl. 7. (Syn. Bulimus aurisbovinus,Féruss.) Rencontré à la Baie-des-Iles sous les arbres, ou plus souvent, ainsi que son nom l'indique, dans les plantes de Phormium tenax {[Hararéké,. Long. de la coquille: près de 0® 10. Couleur chocolaten dehors, blanchâtre ou orangé à l’intérieur. Coquille striée de lignes évasées. 46. Bulimus fibratus, Taylor. Très commun dans les îlots des Trois-Rois, au nord de l'archipel. 47. Littorina Diemenensis, Q. et G. Astr. pl. 33. (An L. Novæ-Zelandiæ, Reeve, que le P. Montrouzier signale à la N.- Calédonie ?).Cette toute petite espèce encroûte les rochers qu’elle couvre. 48. Littorina cincta, Q. et G. Rare. 149. Turitella rosea, Q. et G. Astr., pl. 55. Takavi des natu- rels de la Baie Tasman. 20. Vermetus Zelandicus, Q. et G. Astr., pl. 67. 21. Vermetus roseus, Q. et G. Astr., pl. 67. A l’embouchure de la rivière Tamise, Hauraki. 22. Natica Zelandica, Q. et G. Astr., HA 66 (Syn.? Rotella Zelandica, Hombr. et Jacq. Voy. au Pôle Sud, pl. 14.). 23. Ampullacea avellana, Q. et G. Astr., pl. 45 (Syn. Helix avellana, Gmel., Bulimus avellana, Brug.). Cette espèce est, paraît-il, particulière à la Nouvelle-Zélande. Je l'ai vue très commune aux environs d’Auckland. Dans toutes les mares où il y a quelques centimètres d’eau saumâtre, on trouve de nom- breux individus, à demi enfouis dans la vase, et ayant l’ouver- ture de la coquille pleine de terre. 24. Trochus imperialis, Taylor (Syn. Turbo imperialis, Q. et G.), Ngaruru des Indigènes. Particulier à la Nouvelle-Zélande ; rare, Astr., pl. 61. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 305 25. Trochus diaphanus, Q. et G. Troque grenu, id. Astr., pl. 64. 26. Trochus tiaratus, Q. et G., Mimiti des nat. Astr., pl. 64. 27. Trochus Zelandicus, Q. et G. Astr., pl. 64. 28. Trochus cingulatus, Q. et G. Astr., pl. 64. 29. Trochus pallidus, Hombr. et Jacq. Voy. au Pôle Sud, pl. 14. 30. Trochus fulvolabris, Hombr. et Jacq. Voy. au Pôle Sud, pl. 14. 31. Trochus attritus, H. et J. Voy. au Pôle Sud, pl. 14. 32. Turbo smaragdus, Q. et G. Turbo éméraude, id. Akana- kana des nat. de la Baie Tasman. Astr., pl. 60. 33. Turbo brun, Less. Koramo à la Baie des Iles. Voy. de la Coquille. 34. Turbo Cooki, Q. et G. Astr., pl. 60. Baie Tasman. 35. Scalaria globosa, Dunker. Expéd. de la « Novara ». 36. Cerithium bicolor, Hombr. et Jacq. Voy. au Pôle Sud, pl. 23. 37. Buccinus Zelandicus, H. et J.,1. c. 38. Buccinium lineolatum, Q. et G. Ouaréroa. Très commun à la Baïe-des-Iles. Astr., pl. 30. 39. Struthiolaria crenulata, Q. et G. Takai à la Baie Tasman. Astr.; DL: 31. 40. Triton leucostomum, Q. et G. Baïe-des-Iles. 41. Triton variegatus, Lam. Putotara des Maoris, qui s’en servent comme Ge trompette. À la Nouvelle-Zélande, on ne rencontre cette espèce qu’à l'extrémité septentrionale de l’Ile- du-Nord. Je l’ai vue à la Nouvelle-Calédonie et dans la plupart des archipels de l’Océan pacifique. 42. Murex Zelandicus, Q. et G. Détroit de Cook. Astr., pl. 36. 43. Murex octogonus, Q. et G. Baïe-des-Iles. Astr., pl. 36. 44. Purpura textosa, Q. et G. Pourpre nattée, id. Astr., pl. 37. 45. Purpura haustum, Q. et G. Pourpre seau, id. Baie Tas- man. Astr., pl. 37. 46. Purpura scobina, Q. et G. Pourpre ràpe, id. Astr., pl. 38. 47. Purpura tristis, Dunker. Exp. de la « Novara ». 20 306 ESSAI SUR LA FAUNE 48. Purpura rugosa, Q. et G. Astr., pl. 38. 49. Purpura patens, Hombr. et Jacq. Voy. au Pôle Sud, pl. 22. 50. Fusus dilatatus, Q. et G. Baie des Iles. Astr., pl. 34. 51. Fusus Zelandicus, Q. et G. Astr., pl. 34. 52. Fusus lineatus, Q. et G. Astr., pl. 34. 53. Fusus caudatus, Q. et G. Astr., pl. 34. 54. Fusus viltatus, Q. et G. Astr., pl. 34. 55. Fusus ambiguus, Hombr. et Jacq. Voy. au Pôle Sud, pl. 13. 86. Pleurotoma rosea, Q. et G. Astr., pl. 35. 87. Ancillaria australis, Q. et G. Hauraki. Astr., pl. 49. 58. Voluta pacifica, Solander. Voy. au Pôle Sud, pl. 19. — Variété Robe turque, Q. et G. 4str., pl. 44. D'un beau rouge de laque foncée. Baie-des-Iles. 59. Voluta fusus, Q. et G. Volute pyramidale, id. Kaou des nat. de la Baie Tasman. Astr., pl. 44. 60. Voluta magnifica, Taylor. Se trouve au Cap Maria-Van- Diémen, extrémité Nord de l'archipel. 61. Haliotis australis, Gmel. (Haliotis iris, Taylor), Paua des Maoris. 62. Une petite espèce terrestre dont la coquille est longue de où 02, de couleur olive en dehors, nacrée à l’intérieur, se rap- prochant des Haliotides. 63. Calyptræa Novæ-Zelandiæ, Less. Baïe-des-Iles. 64. Calyptræa scutum, Less. Baïie-des-Iles. 65. Crepidula costata, Q. et G. Baie-des-Iles. Astr., pl. 72. 66. Crepidula contorta, Q. et G. Astr., pl, 72. 67. Crepidula maculata, Q. et G. Astr., pl. 72. 68. Patella argyropsis, Less. (1) Patelle plat d'argent, id., Baie-des-Iles. (An Patella argentea, Q. et G. Astr., pl. 70 ?). 69. Patella pholidota, Less. Patelle écaillée, id. Baie-des- Iles. 70. Patella unguis-almeæ, Less. Baie-des-Iles. 71. Patella radians, Less. id. 72. Patella stellularia, Q. et G. Astr., pl. 70. (1) Le nom générique des Patelles en Maori est Nga-kapi. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 307 73. Patelloida fragilis, Q. et G. Astr., pl. 71. 74. Chiton [Oscabrion) aculeatus (1), Q.et G, Astr., pl, 74. N.-Irlande, N.-Zélande, N.-Guinée. 75. Chiton biramosus, Q. et G. Astr., pl. 74. 76. Chiton pelliserpentis, Q. et G. Astr., pl.74. 77. Chiton viridis, Q. et G. Astr., pl. 74. 78. Chiton longicymba, Q. et G. Astr., pl. 75. Kara à la Baie-des-Iles. 19. Chiton undulatus, Q. et G. Astr., pl. 78. 80. Chiton canalicatus, Q.et G. Astr., pl. 75. 81. Chiton violaceus, Q. et G. É-Tuani des naturels de la Baie Tasman. Astr., pl. 73. 82. Chiton monticularis, Q. et G. Asfr., pl. 73. ACÉPHALES. Les Coquilles bivalves sont assez communes à la Nouvelle-Zélande: du reste, il est à remarquer que ces coquilles sont de plus en plus nombreuses, et de plus en plus variées, dans le Pacifique austral, à mesure qu'on s’écarte de l'Equateur: ainsi, par exemple à la Nouv.- Calédonie, nous avions déjà trouvé beaucoup plus de Testacés bivalves qu'à Tahiti et aux Iles Marquises. Ces Mollusques entrent pour beaucoup dans l’alimentation des Néo-Zélandais. 83. Terebratula recurva, Q.et G. Astr., pl. 88. 84. Terebratula sanguinea, Q. et G. pl. 85. Coquille unie, d’un beau rouge. 85. Ostræa.. Tio des naturels. En beaucoup d’endroits tous les rochers sont encroûtés d’huîtres en forme de Créte de coq, comestibles, très savoureuses. On trouve aussi quelquefois de très grandes Huîtres sur les fonds, mais elles ont un goût de vase désagréable. 86. Pecten...Piwara, Kuakua des naturels. Plusieurs espèces dont quelques-unes très belles, comestibles. (1) Le nom générique des Oscabrions est Papa-Piko. 308 ESSAI SUR LA FAUNE 87, Petunculus laticostatus, Q. et G. Astr. pl. 77. 88. Petunculus ovatus, Q. et G. pl. 77. Très commun à la Baie-des-Iles. 89. Nuculus australis, Q. et G. pl. 78. Très rare. 90. Mytilus polyodontus, Q. et G. Astr. pl. 78. 91. Mytilus… Kuku,desnat. Plusieurs espèces (ou variétés ?), plus communes dans le Nord qu’ailleurs.Une d’elles atteint près de Om 25 de longueur. A Auckland, tous les piliers des quais étaient couverts de Moules excellentes, longues de 5, 6, et même 10 centimètres. 92. Mytilus ater, Zelebor. Exp. de la « Novara. » 93. Pinna Zelandica, Taylor, Kokoto des nat. Nous en avons pêché à la Baie-des-Iles. Taille moyenne: 0m 30. L'intérieur des valves pourpre lustré. Coquille très fragile. 94. Unio.. Karo, Kakahi, des naturels. 95. Unio mutabilis, Lea. {Journal de l’Acad. des Sc. Nat. de Philadelphie, vol. IV. 1860). 96. Unio Zelebori,Dunker. Exp. de la « Novara. » 97. Venericardia australis, Q. et G. Astr. pl. 78. Baie Tasman. 98. Mesodesma (1) Chemnitzü. Q. et G. pl. 82. 99. Mactra elongata, Q. etG. pl. 83. 100. Venus costata, Q. et G. pl. 84. 101. Venus Zelandica Q. et G. id. 102. Venus crassa, Q. et G. id. 103. Venus intermedia, Q. et G. pl. 84. Pipi des naturels. 404. Venus australis, Q. et G. pl. 84. 108. Venus violacea, Q. et G. pl. 84. 106. Corbula Zelandica, Q. et G. pl. 85. 107. Paphioïdes (Crassatella) Roissyana, Less. Voy. de la Coquille. Moll. pl. 145. Très commune à la Baie-des-Iles. 108. Pandora striata,Q. et G. Astrolabe, pl. 33. 109. Lutraria acinaces, Q. et G. pl. 83. 410. Panorpæa Zelandica, Q. et G. pl. 83. 111. Salpa costata, Q. et G. Biphore à côtes, id. pl. 86. (1) Le R. Taylor signale, sous le nom Maori de Pipi,un Meso- desma commun dans l'Ile du Nord, et dans lequel on trouve quelquefois de très grandes perles noires. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 309 CIRRHIPÈDES. (1) 112. Anatifa spinosa, Q. et G. Astr. pl. 93. 113. Anatifa elongata, Q. et G. pl. 93. 414. Anatifa tubulosa, Q. et G. id. 415. Polliceps.. Les rochers sont souvent encroûtés d’ani- maux de ce genre. COQUILLES FOSSILES. Le Typhis pungens, qu’on rencontre à l’état fossile dans la formation éocène, serait, selon quelques auteurs, encore vivant à la Nouvelle-Zélande. Plusieurs espèces de Térébratules se trouvent aujourd’hui, à la fois vivantes et plus ou moins fossilisées, dans l'archipel. Les scories des cratères, qu’on voit dans le voisinage d’Auckland , montrent de fréquents exemples de Co- quilles bivalves dont on retrouve les pareilles dans la mer voisine. VII ANNÉLIDES — CRUSTACÉS — ARACHNIDES. 19 SERPULAIRES. Patouka, Touka, des indigènes. Les Annélides Tubicoles suivantes ont été signalées à la Nouvelle-Zélande par M. Baird. (Journal of the Proceedings of the Linnean Society of London, vol. 8, 1864-1865.) (4) J'ai laissé les Cirrhipèdes avec les Mollusques parce que cette disposition existe dans la partie zoologique des voyages de la Coquille et de l'Astrolabe. 910 ESSAI SUR LA FAUNE Euphomatus Boltoni, Baird. Le tube se rencontre sur les coquilles de l’Haliotis australis et sur les Mactres, Vénus, etc. Plagostequs cariniferus, Gray, Baird. Serpula Zelandica, Baird. Ajoutons-y deux Annélides Aphroditacées : Lepidonotus Sinclairi, Baird. Antinoë macrolepidota, Baird. 20 CRUSTACÉS. Les naturalistes de la Coquille ne recueillirent à la Baie-des-Iles, en fait de Crustacés, qu’une belle Lan- gouste que les Maoris appellent Koura, une crevette et un Grapse peint. J'ai rencontré de nombreux débris de la Langouste sur la plage de la Baïe-des-Iles, le Grapse peint sur les rochers, et d’autres Crabes que je n’ai pas eu le temps d'examiner, mais dont quelques-uns étaient remarquables par leurs belles couleurs. J'ai été frappé . de la ressemblance que quelques-uns offraient avec des espèces de nos mers. Cette remarqne a été faite déjà par M. H. Lucas, qui a examiné les Crustacés rapportés par MM. Hombron et Jacquinot, lors de la dernière expédition de Dumont- d'Urville. Le Maïa Australis, Hombr. et Jacq., trouvé aux îles Auckland, l’Araignée de mer des colons de la Nou- velle-Zélande, Wac-Rau-Patiti des naturels, rappelle, en petit, le Maïa squinado de nos côtes. Avant cette expédition, le genre Maiïa n'avait pas été trouvé hors d'Europe. Le Platycarcinus Novæ-Zelandiæ, Hombr. et Jacq., a la plus grande analogie avec le P. pagurus de nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée, avec le P. irro- ratus de l'Amérique du Nord et le P. longipes du Chili. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 311 Le Portunus antarcticus, Hombr. et Jacq., Papaka des naturels (1), ressemble beaucoup au P. puber de la Méditerranée. Le nom de Koura est commun à la Langouste dontila été question, qui atteint quelquefois 050 de longueur et abonde sur toutes les côtes rocailleuses, et à un Palé- mon (?) vivant dans les eaux douces, long de 10 à 12 centimètres. Il n’y a pas de Homards à la Nouvelle-Zélande. Le Kswiti-witi-moana, et le Mamaïti, sont deux petites crevettes (?) très communes sur les plages sablon- neuses. Dans le « Conspectus Crustaceorum » de l'expédition de découvertes sous les ordres du capitaine Wilkes (United States Exploring expedition), publié par son auteur J.-J. Dana, dans les Proceedings of the American Academy of arts and sciences, Boston et Cambridge, 1848-1852, on trouve les espèces suivantes : Talitrus Novi-Zelandiæ, Dana. Baie-des-Iles. Orchestia sylvicola, D. Dans le cratère éteint de Taïamaï. Orchestia tenuis, D. Baie-des-Iles. Orchestia serrulata, D. id. | Atllorchestes Novi-Zelandiæ, D. id. Allorchestes intrepida, D. id. Amphitoë (Melita) inæquistylis, D. id. Amphitoë lenuicornis, D. id. OEdicerus Novi-Zelandiæ, D. id. Le R. Taylor signale, comme l’ayant rencontré à 70 milles dans l’intérieur des terres, un petit Crabe d’eau douce dont la carapace, dans sa plus grande dimension, (1) Papaka est, je crois, le nom générique de tous les Crabes en Néo-Zélandais. Aux Iles Marquises, papad désigne plus parti- culièrement les Crabes de terre. 312 ESSAI SUR LA FAUNE n’a pas plus de 0"015, et est d’un vert foncé. Il ne donne pas d’autres détails sur cette espèce. Les naturalistes de l'expédition autrichienne sur la frégate la «Novara,» ont ainsi reparti les Crustacés qu'ils ont rencontrés pendant leur séjour à Auckland (1) : Brachyures RTC Line eh it LT ESDECES: ANOMOUTES,. or ene ve ARE et 4 — MUCrouFes nee na retare 8 — Stomapodes STRESS 2 — Tsopodes.,. CR LINE 3 — 34 espèces. Ils ont décrit comme nouvelles les espèces suivantes : BRACHYURES. — Lupa hirsuta. — Metaplax hirtipes. — Heterograpsus barbigerus. ANOMOURES. — Clibanarius barbatus. MacROuREs. — Caridina curvirostris. — Alpheus socialis. 30 ARACHNIDES. Les Araignées sont connues, en général, sous les noms de Punga-wéré-wéré, Puawére. D'après le R. Taylor, il existe plusieurs grandes espèces. Une seule que les naturels appellent Katepo serait dangereuse. Une lettre de M. T. Shearman Ralph, datée de Wellington, N.-Z. 18 Avril 1855, et insérée dans le Journal of the Linnean Society of London, vol. VI, Zoolog. 1857, donne sur cette arai- gnée les détails suivants : « Cette araignée (2) se rencontre surtout, sinon exclusive- (1) Verhandlungen der k. k. zoologisch-botanischen Gesell- schaft in Wien. 1862. (2) N’est-elle pas la même qu’une espèce de Micrommate de la Nouvelle-Calédonie qui passe pour très dangereuse ? DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 313 » ment, sur les petites broussailles des dunes sablonneuses » du rivage. Elle fait sa demeure sur les branches voi- » sines du sol; sa toile n’est pas régulière, mais se compose de » galeries irrégulières où l’on voit des débris de feuilles, des » brindilles, etc , etc. A juger par les restes de Coléoptères » qu’on y trouve, on doit supposer qu’elle fait sa principale » nourriture d'insectes de cet ordre. » Son nid est rond, contenant de 30 à 60 œufs. À leur nais- » sance, les petits diffèrent beaucoup de ce qu'ils seront à l’état » adulte. Ils sont blancs, parsemée de points noirs : leurs pat- » tes sont également marquées de noir. À un âge plus avancé, » le corps est noir ou gris, avec une bande orangée tout lelong » du dos. L’araignée adulte est d’un beau noir; la bande oran- » gée est devenue plus rouge, et finit par ne plus exister que » vers le bas du dos. Le corps de la femelle est plus grand et » plus rond que celui du mâle. Cette araignée passe pour vé- » nimeuse aux yeux des naturels qui, pour rien au monde, ne » veulent la toucher. Je ne saurais dire jusqu’à quel point c’est » vrai, n'ayant jamais vu qu'un exemple d'Européen mordu, » ce qui avait déterminé chez cet individu une enflure à la » jambe; mais sa croyance sur la cause de l’inflammation était » seulement fondée sur l’autorité des naturels. Je n’ai pu faire » que l’expérience suivante. Une souris, pleine de vie, fut » mise dans un flacon en compagnie d’un beau Katépo. L’arai- » gnée, excitée par des mouvements imprimés au flacon, mor- » dit la souris à la queue et à la patte, ce dont celle-ci tira ven- » geance en tuant l’araignée. La souris, bien fournie d’air, » mourut au bout de dix-huit heures environ : tout son corps » était mouillé comme s’il avait été arrosé par l’urine. Le fla- » con était sec et propre avant que les deux animaux n’y fussent » renfermés. » Les espèces suivantes d’Arachnides ont été observées à Auckland, par les naturalistes de la « Novara » (1) : MYGALIDÉES. — Mygala fodiens, WIk. (1) Mémoires de la Société Imp. et Roy. de Zoologie et de Botanique de Vienne, 1861. 314 ESSAI SUR LA FAUNE CELLICOLÉES. — Amaurobius ferox, Kch. —— Drassus lutescens, WIk. LYCOSIDÉES. — Dolomedes limbatus, Kch. EPEIRIDÉES. — Tetragnatha extensa, WIk. — — argentata, Wilk. (1) — Epeira depressa, Wilk. THÉRIDIONIDÉES. — Theridium sisiphum, Kch. —— — triste, WIk. TUBICOLES. — Argyroneta aquatica, WIk. Citons encore, d’après Taylor, un petit Scorpion dont la morsure n’est pas plus poignante qu’une piqûre de puce. VIIT. INSECTES. L'impression qui m'est restée de mes excursions, aux environs d'Auckland et à la Baie-des-Iles, est que le pays n’est pas très riche en Insectes. Je me suis cepen- dant trouvé deux fois, dans ces localités, à une époque favorable, au cœur de l’été. La même impression avait été ressentie par MM. Lesson et Garnot pendant le séjour qu'ils firent à la Baie-des-Iles, du 3 au 17 avril 1824. Cook, Forster et Anderson avaient déjà fait la même remarque dans diverses saisons et sur des points diffé- rents. Le R. Taylor énumère les principales espèces. M. Emile Blanchard a décrit, dans la Zoologie du Voyage au Pôle Sud et dans l'Océanie, celles que MM. Hom- bron et Jacquinot ont rapportées, et qui sont figurées (4) Cette espèce existe aussi, je crois bien, à la Nouvelle- Calédonie. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 315 dans l'Atlas du Voyage, au nombre de vingt-quatre (1). M. Adam White, dans une Note sur la Faune de la Nouvelle-Zélande, lue dans la séance du 2 juin 1846, à la Société Linnéenne de Londres, établit ainsi qu’il suit le résultat de ses observations : 1° Les espèces de Coléoptères ne sont pas nom- breuses. 2° Les Cicindeélidees, les Carabidees, les Curculio- nidées et les Longicornes, sont singulièrement caracté- ristiques de la Faune entomologique de la Nouvelle- Zélande, si on les compare avec les mêmes familles dans n'importe quelle partie de la Nouvelle-Hollande. 3° Les Cétonidées, les Buprestidées et les Chrysome- lidées, si abondantes dans presque tout le continent australien, manquent, ou sont très pauvrement repré- sentées à la Nouvelle-Zélande. M. White n'ose cependant pas, dans l’état actuel de nos connaissances, poser ces conclusions comme des axiomes. Des observations plus récentes, dûes aux naturalistes de la « Novara », lors de leur passage à Auckland, ont augmenté le nombre des Insectes connus de l'archipel. La liste suivante, empruntée en grande partie aux auteurs que je viens de citer, pourra donner une bonne idée de l’Entomologie néo-zélandaise. . MYRIAPODES. Scolopendre..… Hara des naturels Ses morsures ne paraissent pas être très dangereuses. D'après M. de (4) M. Blanchard décrit également un certain nombre d’In- sectes des Iles Auckland qui, probablement, se rencontrent aussi à la Nouvelle-Zélande, 316 ESSAI SUR LA FAUNE Rienzi (1), l'espèce ne se trouverait que sur les îlots Manawa-Tawi (Les Trois-Rois), à 12 lieues dans le N. du Cap-Maria-Van-Diémen. Les autres auteurs ne disent rien de particulier à cet égard. COLÉOPTÈRES. Dromius fossulatus, Blanchard, ex Hombr. et Jacq. Akaroa, Presqu'île de Banks. Cymindis Dieffenbachii, B1., id. Ile-du-Milieu, Otago. Gomelina binotata, BI., id., id. Anchomenus atratus, B]., id., Akaroa. Argutor erythropus, B1., id., id. Argutor piceus, B]., id., id. Feronia antarctica, Chaudoir. (2) Feronia rectangula, Chaudoir. Feronia [Platysma) capito, White. (3) Feronia (Platysma/ planiuscula, White. (4) Feronia reflexa, Chaudoir. Feronia {Pterostichus) vagè-punctata, White. (5) Feronia elongella, White. (6) Feronia ovatella, Chaudoir. Omaseus elongatus, Blanchard. (Syn. Feronia angustula, Chaudoir). Omaseus sylvaticus, BI. (Syn. Feronia sylvatica, Chaudoir.). Abax Australasiæ, BI. (Syn Feronia Guerinii, Chaudoir.). Otago. Mecodoma sculpturatum, BI. id. Cryptophagus rufescens, BI. id. Chyroplatys punctatus, BI. id. Odontria striata, BI. id. OEgqus squamidorsis, B1. (Lucanus Zelandicus, Hombr. et (4) Univers pittoresque. Océanie. (2) Essai sur les Féronies de la N.-Zélande, par le Baron de Chaudoir. Bulletin dela Soc. Imp. des Naturalistes de Moscou, n° 3. 1865. (3) (4) (8) (6). id. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 317 Jacq.), sans doute le grand Cerf-volant que le R. Taylor signale sous le nom Maori de Munu-Taua, et qu’on rencontre sur les dunes de sable. Cilibe granulosus, BI. Otago. Cilibe phosphugoïdes, BI. id. Zolodinus (Zophoras) Zelandicus, BI. id. Uloma lævicostata, BI. id. Bolitophagus anguliferus, BI. id. Tanychilus metallicus, BI. Akaroa. Pselophax sulcatus, BI. id. Gymno chila nigrosparsa, BI. id. Callidium Zelandicum, BI. id. Coptomma /Callidium) variegatum, BI. id. ORTHOPTÈRES. Locusta.…. D'après Taylor, plusieurs espèces (ou variétés?), Wéta des Maoris. Mantis..…. Ro, Wairaka, des naturels. Blatta Americana, L. Introduite par les navires venant des pays chauds. Il existe aussi une espèce de Cancrelas indigène , très ressemblant à celui d'Australie. Les espèces suivantes ont été observées lors du pas- sage de la « Novara » (1) à Auckland: Forficesila maritima, Bon. Nauphoeta….. Sp. nov. Polyzosteria Novæ-Zelandiæ, Sp. nov. Periplaneta.…… Bacteria... Spec. novæ 5. Gryllotalpa africana, Pal. Beauv. Phylloptera unicolor, Stell. (?) P.prasina Burm. Deinacridia thoracica, White. — heterocantha, White. Pachylus migratorius, L. Oedipoda... Sp. nov. Pezotettix..... sp. nov. Dennis: SDAHON: (1) Société de Zool. et de Bot. de Vienne, 1862. 318 ESSAI SUR LA FAUNE HÉMIPTÈRES. Cimex nemoralis, Taylor; Kekeriku des naturels. . Grande espèce habitant ordinairement les forêts: on la rencontre aussi dans les maisons de bois, et les cases en Raupo (1). L'odeur de cet insecte est insupportable. Kiri-wenua, Punaise dont on trouve plusiéurs varié- tées dans les bois et les terrains à fougères. Cicada.… Tarakiki, des naturels, quatre variétés. NÉVROPTÈRES. Kapo Kapo-wai, Kéké-wai, grande espèce de Li- bellule. Panorpa... Mouche-Scorpion, très abondante dans les bois au Port de la Reine-Charlotte. (Anderson, 3° voy. de Cook). HYMÉNOPTÈRES. Formica.….. Pokorua. Une grande espèce de Fourmi rouge; une autre plus petite. Une grande espèce noire, plusieurs petites dela même couleur. Selon le R. Taylor, aucune de ces espèces n’est assez commune pour être gênante. LÉPIDOPTÈRES. « Il y a peut-être, dit le R. Taylor, une vingtaine » d'espèces de papillons (Pépé des naturels), mais le » nombre des individus est si peu considérable qu'on » n’en voit que rarement. » Citons comme remarquables : Chrysophanus /Polyommatus)/Edno, Doubldy., Taylor. Expéd. de la « Novara. » Mém. de la Soc. Zool. Bot. de Vienne 1862. (1) Sorte de jonc. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 319 Pyrameis { Vanessa) cardui, L. Expéd. de la « Novara, » id. {Parroted lady, des colons. Taylor). Cette belle espèce est iden- tique à la N.-Zélande, en Australie et en Europe. Pyrameis / Vanessa) Gonerilla, Fabr. Exped. de la « Novara.» Deux Sphinx (1), dont l’un très commun, vit sur les feuilles de patate douce /Convolvulus batatas). Hepialus rubroviridens, Taylor, papillon de nuit qui mesure quelquefois 0" 45 d’une extrémité à l’autre des ailes (Taylor). Hepialus virescens, Taylor. Il n’y a pas de papillons blancs à la Nouvelle-Zélande. DIPTÈRES. Les Maoris accusent les navigateurs d’avoir importé les Moustiques (Culex..... Waéwaé-roa) : c'est pos- sible. La Nouvelle-Zélande ne serait pas la seule terre à laquelle on aurait fait ce triste cadeau; les îles voisines de l’'Equateur, Tahiti, les Marquises, etc., n’en avaient pas, ou du moins en avaient très peu, autrefois. La Mouche de maison (Musca domestica, L.) a été (1) C’est sur la chenille de l’un de ces Sphinx qu’on trouve ordinairement la Spheria Robertsia, Awéto-Hotété des naturels, Hypoxylon dont les espèces très nombreuses vivent en parasites sur des végétaux et sur des animaux. Le dernier cas arrive à la N.-Zélande. Cette curieuse production de la nature se rencontre ordinairement en terre, au milieu des racines du Rata (Metro- sideros robusta). De la nuque d’une chenille, longue de 6 à 7 centimètres, et passée à l’état ligneux, s’élève une mince tige, longue de 0® 20 à 0m 25: l'extrémité de cette tige porte la fruc- tification qui ressemble, en petit, à celles des grands jones de nos prairies, d’où le nom de bulrush caterpillar que les colons anglais ont donné à l’ensemble. Dans les individus bien con- servés, on voit distinctement les pattes, les mandibules de la chenille et l’appendice corné qu’elle a sur la queue. Au moment où on la retire de terre,"elle est molle et, quand on la divise en deux dans le sens de la longueur, on voit bien la trace du canal 320 ESSAI SUR LA FAUNE importée ici comme presque partout. L'Australie, en rapports continuels avec la Nouvelle-Zélande, aura sans doute aussi fourni à cette dernière, son contingent de Mouches. On remarque surtout de grosses Mouches à viande bleues (Calliphora.....) Rango-Pano, Patupaë-aré-hé. Rango-tua-maro, grosse Mouche jaune, etc., etc. Ges espèces existaient à Nouvelle-Zélande du temps de Cook. intestinal. Elle a alors goût de noisette, et les naturels la mangent. La tige part de la nuque, jamais d'autre part. « On peut en » conclure, dit le R. Taylor, que la Chenille, en fouillant la » terre au milieu des débris de végétaux, pour faire un trou où » elle demeure pendant sa métamorphose en chrysalide,ramasse » quelques semences imperceptibles de cette plante qui s’intro- » duisententreles plaques du cou et dont elle ne peut se déba- » rasser dans l’état morbide où elle se trouve. Ces semences se » développant, sous l'influence de la chaleur et de l’humidité, » dans le corps de l’animal alors complétement en repos, em- » pêchent non seulement sa métamorphose, mais probablement » le font périr. On doit supposer que la végétation commence » alors que la chenille est encore en vie, de ce que cette der- » nière, devenue plante, conserve parfaitement sa forme pri- » mitive. On n’a pas encore trouvé d'exemples d'individus avec » un commencement de décomposition, ou dont la peau soit » contractée ou étendue. » (Taylor, Te 1ka-a-Marwi, etc.) Il ya d’autres exemples de Chenilles ainsi transformées : en Australie, Spheria Taylori, Hooker, trouvée près de la rivière Murrumbidje; en Tasmanie, Sph. Guneri; en Chine Sph. sinensis, etc. En Europe, nous avons la Sph. militaris, Ehrh., qui vient sur la chenille processionnaire du Pin (Bombyx pytiscampa, Fabr.) et sur le Bombyx rubi, L. Une production semblable se rencontre, dit-on, à la N.-Calédonie, mais je ne l’ai pas vue. Le P. Montrouzier a trouvé la Sph. Robertsia, à S. Cristoval (Iles Salomon) sur des larves de Cigale. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 391 Il en était de même des Mouches de sable (Sand-fly des Anglais, Namu des naturels) qui sont, en certains endroits, une véritable plaie pendant l'été. A son premier voyage, Cook n’avait pas eu trop à en souffrir à la côte de l’Est : il est vrai qu’on était alors au com- mencement de l'automne. « Les Insectes, dit-il, ne » » sont pas en plus grande abondance que les oiseaux. Ils se réduisent à un petit nombre de papillons et d’escarbots, à des Mouches à viande très ressem- blantes à celles d'Europe, et à des espèces de Mous- tiques et de Mouches de sable. Nous n'avons pas vu beaucoup de ces dernières qui sont regardées, avec raison, comme une malédiction dans tous les pays où elles abondent. Il est vrai que nous en trouvâmes un petit nombre dans presque tous les endroits où nous allämes à terre ; mais elle nous causaient si peu d'in- commodité que nous ne fimes pas usage des précau- tions que nous avions imaginées pour mettre nos vi- sage à l’abri de leurs piqüres. » (Cook, 1° Voy.) Plus tard, à la Baie Dusky, par 46° de latitude et au mois de mai, c'est-à-dire en hiver, il revint sur cette bonne impression. « Les plus malfaisants de tous ces » animaux sont les petites Mouches de sable noires, qui sont très nombreuses et plus incommodes que les guêpes. Partout où elles mordent, elles font gonfler la peau; elles causent une démangeaison insuppor- table, et, comme on ne peut s'empêcher de se gratter, on a bientôt des ulcères semblables à ceux de la pe- tite vérole. Les différents remèdes qu'on essaya fu- rent la plupart inutiles. Nous étions contraints de nous frotter avec une pommade molle et de porter toujours des gants. » (Cook, 2%° Voy.) Anderson parle aussi des ennuis que firent éprouver 21 322 ESSAI SUR LA FAUNE aux Anglais les Mouches du Port de la Reine-Charlotte. Il y a quelques années, lorsqu'on explora les fiords de la partie S.-0. de l’Ile-du-Milieu, ces misérables in- sectes furent un obstacle sérieux pour les observa- teurs (1). Ces récits ne doivent pas être taxés d’exagération. J'ai encore présentes à la mémoire les tortures que j'ai eues à souffrir, pendant mon long séjour aux Iles Mar- quises, de la part des nono : c’est le nom que donnent les habitants aux Mouches de sable qu'ils nous accu- sent, avec raison je crois, de leur avoir apportées. Ce qu'il y a de sûr, c'est que certaines îles du groupe des Marquises, très peu fréquentées par les navires, en ont beaucoup moins que les autres. À Nukuhiva, leur présence rend la vie insupportable dans les premiers temps, alors que le sang n’est pas encore appauvri par la chaleur du climat. A l'ombre, au soleil, dans les bois, au bord de l’eau, au vent, les petites mouches vous pourchassent partout : heureusement que, la nuit, elles se reposent, car il n'y aurait pas de sommeil possible. Le seul remède que nous eussions trouvé dans les pre- miers temps de notre séjour, était de gratter les cloches faites par les piqûres, ou même de les percer avec un instrument coupant,de manière à faire plaie, sur laquelle on étendait une pommade composée de cérat et d'un peu de sulfate de cuivre. Le remède pouvait avoir de graves inconvénients, mais il opérait très promptement une sorte de cautérisation,et faisait cesser l’inflammation et la démangeaison. (4) Pilote de la Nouvelle-Zélande. DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 323 IX. RAYONNÉS. Je n'ai que très peu de choses à dire de cette classe d'animaux, comme partout très nombreuse, mais dont l'examen m'aurait demandé beaucoup de temps et sur- tout beaucoup de connaissances que je suis loin de pos- séder. Les principaux objets qui m'ont frappé sont : Une grosse Holothurie de couleur noire, Ruri des naturels. Deux Astéries, l’une à douze rayons, Patangaï, l’autre Wéki, au corps très petit, avec cinq rayons. Deux Actinies, Tori-tori et Kotorétoré des indigènes. Deux Méduses, Potipoti et Ongaonga. Cette dernière produit, sur la peau, le même effet que le contact des orties ; aussi les colons anglais l’ont-ils appelée Ortie de mer. Un Spatangue, Ekina des naturels, nom commun à plusieurs espèces d’Oursins. Tel est, à-peu-près, le tableau de la création animale à la Nouvelle-Zélande. On voit que ce travail, ainsi que j'ai eu soin de le dire en commencant, n'apprend rien de bien nouveau, et que je ne me suis pas fait faute de puiser dans les auteurs qui, plus heureux que moi, et surtout beaucoup plus compétents que moi, ont pu con- sacrer leur séjour dans cet intéressant pays à l’étude de ses productions naturelles; mais on me rendra cette justice que j'ai toujours scrupuleusement cité les sources où j'ai cherché des renseignements. Peut-être me saura- t-on gré d’avoir réuni des faits, consignés seulement dans 324 ESSAI SUR LA FAUNE de nombreux recueils spéciaux, par conséquent connus uniquement des savants, mais ignorés de la majorité des lecteurs. Le travail que j'ai entrepris, et sur la valeur duquel, aux yeux du monde savant, je ne m’abuse pas, peut être utile, il me semble, à des chercheurs plus humbles, à quelque marin par exemple, que son métier conduirait vers ces rivages lointains. La connaissance des faits déjà acquis pourrait l’engager à pousser ses recherches, et amener la découverte de faits nouveaux à discuter par les hommes de’science. Il me semble que ce qui précède peut donner une idée assez nette de la Faune de cette contrée. On peut en conclure combien elle diffère de celle de la N.-Hollande et de la Tasmanie, beaucoup plus que sa situation en latitude, et le voisinage de ces deux dernières, ne pourraient le faire supposer. Par le manque presque absolu de Mammifères, le petit nombre des Oiseaux, la pénurie des Reptiles, le nombre assez restreint des Insec- tes et la prédominance de certaines familles de ces der- niers, elle semble se rapprocher beaucoup plus de la N.-Calédonie ou des archipels du Pacifique Oriental plus voisins de l’Équateur. Il y a encore à la Nouvelle- Zélande, beaucoup de points à explorer (1) jusqu’à pré- sent vierges des pas de l'homme; il est probable que le nombre des espèces déjà connues d’animaux s’aug- mentera, mais il n’est pas à supposer qu'on fasse des découvertes capables d'apporter des modifications ra- dicales aux conclusions que je viens de formuler. (1) Dans le No de janvier 1869 des Annales des Voyages, de la Géographie, de l'Histoire et de l’Archéologie, dirigée par M. V. A. Malte-Brun, on lit une esquisse, traduite des Geogra- phische Mittheilungen de Petermann, des reconnaissances faites au commencement de 1868, par le Dr Julius Haast, qui n’a pas DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 325 consacré moins de huit années à la reconnaissance de la chaîne de montagnes qui parcourt, du N. au S., l’Ile-du-Milieu ; il promet prochainement, comme résultat de ce long travail, une carte détaillée des Alpes Néo-Zélandaises. Bien que M. Haast ait eu principalement en vue la géologie et la physique du globe, les autres branches de l’histoire naturelle ne seront pas sans retirer un grand profit de sa laborieuse entreprise. Note au sujet de quelques mammifères de la Nouvelle-Zé- lande. — Les côtes méridionales de l'archipel Néo-Zélandais étaient fréquentées par des Phoques connus dans le commerce sous le nom de Phoques à crin (Hair-seals) et par des Phoques à fourrures (Fur-seals). Les premiers ont le pelage ras et couché; les seconds ont deux sortes de poils : une fourrure dela douceur de celle de la Loutre, puis des poils longs et rudes qu’on arrache aisément en chauffant la peau. L’Ofaria australis, Q. et G., est un phoque à crin, de même que l’Ofaria jubata, Desm. Le Léo- pard de mer, Otaria Weddellii, Less., qui, d’après le navigateur américain Fanning, se voit quelquefois à la Nouvelle-Zélande, appartient à la même catégorie.— L’Otria cinerea, Péron, est un phoque à fourrure. La Baleine franche de la N.-Zélande constitue une espèce bien distincte, Balæna antipodum, J.-E. Gray, qu’on trouve, à certaines époques, sur la côte du Chili et dans l’espace de mer compris entre cette dernière contrée et la N.-Zélande. Le Muséum d’Hist. nat. de Paris possède le squelette entier d’une femelle adulte, rapporté d’Akaroa (presqu'île de Banks), et on peut voir, à côté du squelette, un modèle en plâtre de l’animal réduit au huitième. — Le British museum, à Londres, a les os tympaniques d’un Humpback auquel on a donné le nom de Megaptera Novæ-Zelandiæ. — On trouve aussi dans ces para- ges, outre les petits cachalots dont j'ai parlé, des cachalots ordi- naires Physeter macrocephalus Cuv., l’espèce unique de l’avis des naturalistes et des pêcheurs, rencontrée dans toutes les grandes mers et sous tous les climats. Le musée de Sydney possède cependant un squelette de Cachalot catalogué sous l’appellation de Catodon /Physeter) australis; je ne saurais dire pourquoi cette épithète australis lui à été appliquée. 326 ESSAI SUR LA FAUNE TABLE DES MATIÈRES. Intro COR MMS OL DSP Re. DebenieeUatUE 4° Considérations générales sur la Nouvelle-Zélande. Situation géographique ...... ee os Bts LU ere ne Pauvreté de certaines branches de la création...... Phénomènes géologiques...,............. CURE Colonisation anglaise............ RO IE ENS Animaux introduits à la suite de la colonisation. . 20 MAMNITÉRES Trees tennesebetes able se Ponte (HA LIN A NAN RE PEN LES TRES Sn c'allolelns celte 3° OrsEaux. Considérations générales. ..... asus HApPUCes CL a-cocerpoctase HS one AA LE AREN PORTE En er balienr ae em ep ee Mau SUNAACIYIES an es Dee 2e ae di ne la ere APPEENELE ; CNMDONTS SE SN DAME SANS ES ie Rae LES EUR SN EAUS Gallinacés........ Ds een ERA Ce A ne MORGSMETE Ge MUR e nee eee ee ROUE POMPES ET ER EE Lee de 2e 2 AUS eu 2 ANS TL TE ‘ Struthions. — Aptéryx.......... RAS AS S en A AUUEE Liste d'oiseaux en peau de la Nouvelle-Zélande, envoi de M. J. Haast, par M. Aug. von Pelzeln.. OISPANE IDSSLÉOS EE CE A AR SE AE APPREPTILER. Leone AE OST NA 5 LE Reptiles signalés par les naturalistes de l'expédition de la « Novara » ....... ne tete ts bte OPA St Do APOISSONB EE hs en cab elr er lo tau Le Percoïdes..... sn ete Men ele ee sante Le AR Joues cuirassées....... HE seine Uire ciuale le ae et Sparoides..,....:.... A, AUS STRESS ITR PA eV PTS OMS POP NUE NES Se Ru SCOMDENDUMES.. ne lee te le RME LR LOPEPENCRESS NS URL ARE Re Er LE 1 Fi NERO ST RDA A EAU RAT Or D ie Liste des Poissons avec les noms par lesquels ils sont connus des indigènes ..,...,...,.,. osscect Pages. 215 219 221 222 225 226 228 232 235 237 238 248 248 254 256 262 270 277 278 291. 294 295 296 297 297 298 298 299 299 300 6° 7° 90 DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. MOÉLESODES UN ed ae eau lee AO an ae ojeta os Céphalopodes .......... NN ee Sale eee DER Gastéropodes...... EE MN ue Nan iasa Lo CODES RER RMS ere Cirrhipèdes .... LR ENTREE ga SRÉLOUC ULB Coquilles fossiles: .......:0... LORRAINE pi te ANNÉLIDES — CRUSTACÉS — ARACHNIDES.......... Sarauldires.- 40: Er rer terne an ae sa diet SET T1 ME PR ENMRC ENNEMIS CRE EL AR AR AE Crustacés signalés par l’expédition américaine du CHAINE NAIRES 000 Ne MPERRONE — par les naturalistes de la « Novara »......... APHCRNITes 20 Us MIRE DRE D CE PEAR Lettre de M. T. S. HA. sur le Xatépo, araignée ÉÉDIÉE NÉNIMEUSE, Peine sel een les su Arachnides de l’expédition de La « Novara »....... INSECTES. Considérations générales...........,... MUMHDOTES are enr eeectasee SEMESTRE DOCODIÈRES ES NN NE RE ES ae Orthopteres......... DÉS EU Na sa PARA ae Hémiptères ......... ARE ME OS Te Sin Ada Hyménoptères.............. AE RE AR RES CE RES CAE DÉRUIODION ES de ne deal da tale Da re ee ae Da SRE nNIeres. ARRET ee? LAS NOELES AS VASE LE EE Re RAMONNES MINS ET A OR TRE L Conclusion ..... Vase ta arr TOR AARNE see Note sur quelques Mammifères...........,.... EU 327 302 303 303 307 309 309 309 309 310 311 312 312 312 313 314 315 316 317 318 318 318 319 323 323 325 RAPPORT SUR LE CONCOURS DE 4868. Par M'. H. JOUAN. Au mois de juin 1865, la Société Impériale des sciences naturelles de Cherbourg mit au concours la question suivante: Des varechs au double point de vue de l’agri- culture et de l’industrie. Toute latitude était laissée aux concurrents pour trai- ter le sujet selon leur convenance; cependant la Société crut devoir appeler plus particulièrement leur attention sur quelques points, à savoir : L'époque la plus convenable pour récolter les va- rechs fixés aux rochers, conciliant le mieux les exigen- ces de la reproduction de ces plantes avec les besoins et les usages de l’agriculture; la possibilité de faire deux récoltes par an, ou l'obligation de n’en faire qu’une seule; la faculté d’arracher le varech, ou la nécessité de le couper: les moyens de concilier les intérêts des agriculteurs avec ceux des fabricants d’iode et des sels de varechs ; les modes d'application les plus propres à augmenter les effets de la fumure par les varechs; les résultats économiques qu’on pourrait obtenir par le mélange du varech normal avec les résidus de la lixiviation des soudes brutes ; les méthodes de stratifi- cation et de macération préalables au moyen desquelles on parviendrait à réunir, avec profit, les matières miné- rales contenues dans ces résidus avec les substances CONCOURS DE 1868. 329 organiques indispensables pour compléter les éléments de la nutrition végétale, et obtenir le maximum d'effet utile. Les réponses à ces diverses questions, et à toutes autres que les concurrents se seraient posées eux- mêmes, devaient être basées , non pas sur des considé- rations théoriques, mais sur des expériences nouvelles et sérieuses, propres aux auteurs des mémoires et soigneusement décrites. Le prix du concours était une médaille d’or de 500 francs. En outre, la Sociélé se proposait de décerner des médailles d'argent aux auteurs des mémoires qui, sans avoir résolu complétement les questions à l’ordre du jour, auraient néanmoins fourni des indications utiles et de nature à mériter cette distinction. Elle se réservait le droit de publier dans ses Mémoires, en entier ou par extraits, les manuscrits présentés. Le 1° juillet 1868, terme de rigueur indiqué dans le programme, trois mémoires étaient parvenus à la Société qui désigna, pour les examiner, une commission composée de MM. Le Jolis, Levieux, L. Fleury et Jouan. Chacun des manuscrits était distingué par une épi- graphe et accompagné d'un billet cacheté contenant le nom de l’auteur. Les devises, auxquelles nous joindrons un numéro d'ordre pour désigner chacun des mémoires, étaient les suivantes : 1. Labor improbus omnia vincit. 2. Ni l’or nt la grandeur ne nous rendent heureux. 3. L'observation est la vraie science. Plusieurs séances furent consacrées par la commis- sion à l'étude de ces travaux. Après un long et scrupu- leux examen, elle conclut qu'aucun des concurrents 330 RAPPORT SUR LE n'avait droit ni au prix proposé, ni aux autres distinc- tions que la Société se réservait la faculté de décerner. La Société a confirmé cette décision, et les billets con- tenant les noms des auteurs furent brülés, séance te- nante, sans avoir élé ouverts. Ce qui a inspiré le verdict de la commission, c’est qu'aucun des auteurs n’a répondu, dans le sens du programme, aux questions posées. Leurs assertions sont, en général, tout simplement énoncées, quelquefois d'une manière très concise, ou en termes vagues, sans aucune expérience apportant des preuves à l'appui. A l'endroit des premières questions, c’est-à-dire la possibilité de faire, par an, une ou deux récoltes, la faculté d’arracher le varech ou de le couper, etc., — questions dont la solution exige des études de botani- que, ou du moins des observations assidues sur le mode de végétation des plantes marines, — les auteurs des trois mémoires, non seulement ne répondent par rien de scientifique, mais énoncent le plus souvent de gra- ves erreurs. Aucun d’eux ne fait de distinction entre les espèces de varechs qui tapissent les rochers du littoral, souvent dans des localités peu distantes les unes des autres. Comparant la végétation marine à la végétation terrestre, ils croient trouver entre les deux une similitude complète ; convaincus que les végétaux marins et ceux des champs se comportent absolument de la même facon, tandis qu’il n’en est rien, ils arrivent fatalement à des conclusion erronées, et non contents de traiter de la même manière toutes les espèces vivant sur les rochers du rivage , ils confondent avec elles les algues que les courants et les tempêtes jettent à la côte, et une plante phanérogame, la zostère, qui n’a de com- mun avec les varechs que de croître dans l’eau de mer. CONCOURS DE 1868. 331 Pour ce qui est de la conciliation des intérêts des agriculteurs avec ceux des industriels, les trois mémoi- res ne donnent guère de solution, de solution claire et pratique du moins, à cette question qui est, il faut en convenir, pleine de difficultés. Le point le mieux traité est, sans contredit , l'emploi des varechs comme engrais. On voit que les auteurs sont des agriculteurs, des praticiens ; mais ici, comme dans le reste, ils sont trop concis, ou bien leurs asser- tions sont énoncées sans démonstration, sans chiffres résultant d'expériences comparatives, comme le de- mande le programme de la Société. Cependant, nous nous empressons de reconnaître que, parmi les idées émises dans les trois mémoires, quelques unes parais- sent dignes d'attention, et il serait à désirer qu'elles fussent soumises à l’expérimentation par une société s’occupani spécialement d'agriculture pratique. Cette dernière considération nous engage à rappeler, le plus brièvement possible, les opinions avancées dans chacun des manuscrits soumis à la commission. Le mémoire n° 1 est écrit au point de vue spécial des sols et des cultures de l’Ile-de-Ré, par un agriculteur de cette ile, qui rapporte tout simplement ce qu’on fait dans son pays, en se fondant sur d'anciens usages dont l’expé- rience a confirmé la bonté. L'auteur décline toute pré- tention à la science, et en effet, presque tout ce qu'il avance sur la végétation et la reproduction des varechs, est erroné. Il ne fait aucune distinction entre les difré- rentes espèces. L'usage de l’Ile-de-Ré est de ne faire qu'une récolte par an, du 1° octobre au 1° avril, les autres mois étant considérés comme nécessaires pour la reproduction et la pousse. Un arrêté local, dont l'exé- cution est confiée à des gardes, prescrit de couper le 332 RAPPORT SUR LE . varech et défend de l’arracher, vu que, dans ce dernier cas, il repousse moins vite. C’est l'opinion des gens du pays ; l’auteur la partage entièrement, mais il ne l’appuie d'aucune observation. La partie du mémoire qui traite de l'emploi des varechs pour la famure, renferme des observations très précises et fondées sur une pratique raisonnée, et qui doivent être certainement très intéressantes au point de vue local des cultures de l’Ile-de-Ré. Il serait à désirer, cependant, que ces observations fussent exposées avec un peu plus d'ordre et de clarté, car elles paraissent quelquefois se contredire; il faut beaucoup d’attention pour reconnaitre que cette contradiction n’est qu'appa- rente, parcequ'il s’agit de l'application de la fumure à des sols dont les éléments constitutifs sont différents: ainsi, il préconise l'emploi du varech mélangé par moitié avec du fumier d’une provenance quelconque, et, quel- ques lignes plus loin, il recommande de l’utiliser à l’état naturel, le plus frais possible. Il aurait été désirable éga- lement que l’auteur eût donné la proportion des mélanges de varechs et d’autres engrais qu'il indique, suivant la nature du sol, pour certaines cultures qui paraissent réussir à merveille. On peut conclure de la lecture de ce travail que le varech est un grand bienfait pour l'Ile-de- Ré, et que, grâce à ce puissant engrais, aux routes qui en favorisent le transport et la dissémination, et aussi, faut-il ajouter, au travail opiniâtre de ses habitants, cette ile suffit aux besoins de sa population. Selon l’auteur, les varechs les plus riches en matières fertilisantes seraient les varechs d’épave, jetés au rivage à la suite destempèêtes ou parles courants.Cette assertion nous parait être en désaccord avec l'opinion des rive- rains de nos côtes. Ces derniers pensent, au contraire, CONCOURS DE 1868. 333 que les principaux Fucus fixés aux rochers, et désignés par les épithètes de serratus, vesiculosus, platycarpus et nodosus, sont bien supérieurs comme engrais au varech de flot. On admet que deux charretées de varech scié contiennent autant d'éléments fertilisateurs que trois charretées de varechs d’épave, et que la surface de ter- rain qu'on peut recouvrir avec cette dernière quantité, n’est pas plus étendue que celle qu’on peut fumer avec la première. Quant à ce qui est de la possibilité d'accorder les intérêts de l’agriculture et ceux de l’industrie, l’auteur déclare nettement toute conciliation impossible entre ces deux intérêts antagonistes. Tout le varech que les fabri- cants réclament est autant d’enlevé à l’agriculture, et réciproquement. Cette réponse négative est au moins une preuve de bon sens: plutôt que de se lancer dans des théories inapplicables, comme celles que nous aurons à examiner tout-à-l’heure, le simple cultivateur de l’Ile- de-Ré a mieux aimer laisser de côté une question à laquelle ont touché, sans y apporter une solution satis- faisante, l'ordonnance de Colbert de 1681, la Déclaration Royale de 1731, le Parlement de Normandie er 1769, l'Académie des Sciences en 1772, et depuis, une multi- tude d'ordonnances, de réglements des ministres de la marine, et d’arrètés préfectoraux, ayant en vue les besoins de l’agriculture, ceux de l'industrie, et la conservation de la pêche côtière. L'auteur du mémoire n° 2 juge au contraire cette con- ciliation très facile. L'usage a fait reconnaître la bonté de ce qui se pratique sur la partie du littoral que l’auteur a en vue, mais qu'il est difficile de désigner à la lecture de son travail. « L'industrie, dit-il, ne peut tirer aucun » parti duvarech en hiver, etl’agriculteur peut aisément 334 RAPPORT SUR LE » s’en passer en été; les meillenrs moyens sont de con- » server les usages qu’on emploie aujourd’hui, c’est-à- » dire, abandonner à l’agriculture tout le varech récolté » sur les rochers du rivage; de son côté, l'agriculture » peut abandonner à l’industrie tout le varech ramassé » sur le rivage pendant la saison d'été. » Le principal défaut du mémoire n° 2, c’est d'être trop court, trop concis. Il est fâcheux qu'il ne fasse qu'indi- quer des observations personnelles, faites avec intelli- gence et en connaissance de cause ; mais les dévelop- pements qui permettraient de discuter les opinions avancées, font complétement défaut. Le premier para- graphe : Du varech récolté sur les rochers, est sobre- ment écrit, trop brièvement peut-être, mais exact en tous points. Dans le deuxième, l’auteur insiste sur l'obligation de ne faire qu’une seule récolte. Cette opinion, dont la pratique avait été rendue obligatoire par le réglement de 1853 sur la pêche côtière, est dis- cutable, et très soutenable, mais l’auteur ne l'appuie sur aucune expérience probante. D’après lui, on doit couper le varech des rochers et non l’arracher. Cette partie du manuscrit est pleine d'erreurs scientifiques , toujours provoquées par des comparaisons inexactes, des analogies forcées entre les plantes marines et les plantes terrestres, et la confu- sion des diverses espèces de varechs. Les faits constatés par les membres de la commission ont démontré qu'il y avait avantage à couper quelques espèces et à arra- cher certaines autres. L'expérience a fait voir à l’auteur du n° 2 que la ma- nière la plus profitable d'employer le varech comme engrais, c’est de s’en servir dans son état naturel, le plus tôt possible après qu'il a été retiré de la mer. CONCOURS DE 1868. 335 Dans cet état, le varech est un agent fertilisateur assez puissant par lui-même pour qu'on l’emploie sans le mélanger avec d’autres engrais, qui ne feraient qu'aug- menter le prix de revient de la culture. Contrairement à l'opinion de l’auteur du premier mémoire, l’auteur du deuxième prétend que le varech récolté sur les rochers est bien préférable, pour la fumure, au varech d’épave. Suit une énumération de différents engrais, guano, cendres de lessive, résidus de soude, chaux , fumier, avec leurs prix. Celui du varech, estimé à 3 francs les 1000 kilog., serait 100 fois moins élevé que celui du guano, coté à 300 francs : reste à savoir quelle proportion on peut établir entre les effets produits par une même quantité de varechs et des différents engrais dont. l’auteur énumère les qualités relatives et l'emploi. Cette question, il nous semble, n’a que peu de rapports avec le programme de la Société : quant à la dissertation qui suit, sur la situa- tion de l’agriculture , nous n'avons nullement à nous en occuper. Le mémoire n° 3 est beaucoup plus long que les précédents; le style dans lequel il est écrit, quelques allusions de l’auteur sur ses rapports avec des fonction- naires haut placés, indiquent tout d'abord que sa posi- tion dans le monde est beaucoup plus élevée que celle des deux autres concurrents. On nous accusera peut-être d’une certaine sévérité à l'égard de ce mé- moire ; mais par cela même que l’auteur occupe une situation plus haute dans la hiérarchie sociale, et que, sous cette devise si juste et si vraie « L'observation est la vraie science » , il fait bon marché de faits dé- montrés par les laborieuses recherches d’observateurs dont les découvertes font autorité dans le monde entier, 336 RAPPORT SUR LE il doit nous être permis d'examiner de près la valeur de ses prétentions scientifiques. Il commence par déclarer qu'il estime les savants et honore la science, mais que sa longue expérience l'a trop éclairé sur la manière dont on écrit et dont on pro- fesse, pour que son admiration aille jusqu’au fanatisme. Comment les savants, résidant à Paris, ne connaissant la plupart des produits de la mer que par des échantil- lons plus ou moins dénaturés, ne seraient-ils pas souvent trompés par les apparences? Comment ne professe- raient-ils pas des inexactitudes qui, par l'autorité de leur nom, font loi et se propagent indéfiniment ? Non, répondrons-nous, ce n’est pas à Paris seulement, dans un cabinet ou dans un laboratoire, que les questions de botanique et de physiologie végétale, ayant trait aux al- gues, ont été étudiées. Depuis vingt-cinq ans, la face de la science a été renouvelée par des observateurs cherchant à pénétrer les secrets de la nature sur les grèves et les rochers du rivage, à classer les espèces, à étudier les lois de leur reproduction: ces magnifiques travaux font autorité dans tout le monde savant ; les mémoires de notre Société en contiennent qui ont été honorés publiquement des dis- tinctions les plus flatteuses: aussi, il nous paraît surpre- nant que l’auteur du mémoire n° 3 n’ait pu trouver « dans les ouvrages publiés sur la reproduction des divers pro- duits de la mer, aucune indication précise sur leur existence normale; » car, pour ce qui concerne les varechs seulement, nous pourrions citer de nombreuses monographies dont les auteurs, il faut le dire d’abord, ne sont pas arrivés aux mêmes conclusions que lui, ni qu'un de ses amis qui « étudie depuislongtemps la repro- », duction des varechs et les fait pousser comme nous CONCOURS DE 1868. 337 » faisons venir du blé... »: ce qui lui donne le moyen de reconnaitre les erreurs grossières dans lesquelles, suivant lui, tombent les classificateurs. L'auteur nous apprend que, pendant dix-neuf ans membre de la commission permanente de la surveillance de la pêche dans la rade de Brest, il a pu suivre toutes les phases de la reproduction des huîtres : de là, l’ex- posé de plusieurs observations sur l’ostréiculture, obser- vations peut-être très justes, mais qui n’auraient rien à faire avec la question mise au concours, si l’auteur ne trouvait à chaque instant des analogies, et même des ressemblances, entre la reproduction et la pousse des varechs et les conditions de la reproduction et de la vie des huîtres. Un peu plus loin il étend ces comparaisons aux Moules. L'erreur que nous avons signalée dans les deux autres mémoires se retrouve dans le troisième, mais ici affir- mée très péremptoirement : c Sur la parité complète entre la végétation marine et la végétation terrestre. » Viennent ensuite plusieurs questions : les varechs ont- ils deux sexes ? Y en a-t-il de sexes différents ? Voilà ce que nul ne paraît savoir, dit l’auteur. On ignore aussi comment s’accomplit leur reproduction, quelle est leur fécondité. Heureusement que la manière dont les huîtres se comportent est là pour lui dire comment se repro- duisent les varechs! L’herbe des prés, qui repousse quand elle à été fauchée, doit nous apprendre égale- ment, par analogie, comment repousse le varech quand on le coupe, etc. L’auteur nous parle aussi souvent des erreurs de classification dans les varechs; mais il ne cite aucune espèce, du moins de manière à ce qu'on puisse la reconnaître. Qu’est-ce en effet que le goëmon noir à glands, à tiges de 5 ou 6 mètres de longueur, qui vit de 22 338 RAPPORT SUR LE 5 à 6 ans, quoiqu'on le considère comme bisannuel parce qu’on le coupe tous les ans ou tous les deux ans ? Ce goëmon, dit-il, présente alors de nouvelles tiges d'un vert tendre, sortant des fourreaux ou pieds des ancien- nes, etc. — Erreurs pour erreurs, nous avouons que nous donnons la préférence à celles dont l’auteur ac- cuse les savants d’une facon assez acerbe. Au sujet de la récolte du varech, dont il a eu maintes fois à s'occuper comme maire d’une commune du litto- ral, de la faculté de le couper ou de l’arracher, l’auteur, s'appuyant sur la parité qu'il affirme exister entre la végélation marine et la végétation terrestre, admet que l’époque rationnelle, clairement indiquée par la nature elle-même, pour la récolte des varechs, est le mois d'août. Pareillement, l’analogie qu'il trouve entre la pousse nouvelle de l'herbe qui a été fauchée, et celle du varech qui a été coupé, lui fait dire qu'arracher le goëmon est une mauvaise pratique, qui ne se justifie par aucune raison plausible : il faut donc, non l'arracher, mais le couper « et pas trop près de la racine pour qu'il » repousse promptement, comme le fait l'herbe des » prairies terrestres ». Toutes ces affirmations n’ont pour bases que des analogies trompeuses et des erreurs grossières. L'auteur veut résoudre la deuxième question du pro- gramme, la conciliation des intérêts de l’agriculture et de l’industrie, par un moyen qu’il avait proposé au Préfet du Finistère. Ce magistrat, tout en approuvant grande- ment ce procédé, n’osa pas l'appliquer dans ce départe- ment, parce qu'il ne l'était pas simultanément dans les autres : nous croyons qu'il aurait rencontré de grandes difficultés dans la pratique. | Voici sommairement en quoi consiste ce moyen : CONCOURS DE 1868. 289 Toutes les plages facilement accessibles aux charrettes des cultivateurs seraient réservées à l’agriculture qui ne pourrait se fournir de varechs que là. Les parties du littoral inaccessibles aux charrettes, les rochers du large, les îles, seraient laissées aux fabri cants des sels de varech. De plus, l'application d’un pro- cédé particulier permettrait de réduire de beaucoup les quantités de varech réclamées par l’industrie. L'unique cause de la valeur industrielle des varechs tient à la propriété que possèdent ces végétaux de fixer dans leurs tissus les sels contenus dans l’eau de mer, mais en proportions très différentes : ainsi, les sels potassiques, en faible quantité dans l’eau de mer, sont relativement abondants dans les varechs ; les bromures et les iodures, en doses infinitésimales dans le mème liquide, sont tellement accumulés dans les plantes ma- rines, que celles-ci constituent la source la plus féconde, et presque unique, de l’iode et du brome qu'emploient la médecine et les arts. Ces notions élémentaires rappelées, nous pourrons juger le procédé proposé par l’auteur du Mémoire n° 3, pour réduire la quantité de varech nécessaire à l’in- dustrie. Ce procédé consiste à brûler le varech sous des chau- dières remplies d’eau de mer, afin d'obtenir un résidu de sels que l’auteur croit comparable aux cendres de la combustion du varech, et qui, d’après cela, pourrait être ajouté à celles-ci, — tandis que, selon nous, ce résidu, presque sans valeur en lui-même, exigerait, pour sa pro- duction, des frais de matériel et de surveillance admi- nistrative bien supérieurs au prix, pour ainsi dire nul, du résidu en question. L'auteur propose aussi l'adoption du procédé de M. 347) RAPPORT SUR LE Plagne (extraction des sels solubles du varech par coc- tion aqueuse et sous pression), modifié par l'emploi du varech sec comme combustible, substitué à la houille ou au bois. Remarquons d’abord que l'emploi du varech sec comme combustible industriel est très problématique ; _remarquons encore que cet emploi, supposé possible, serait plutôt la destruction du procédé Plagne que son perfectionnement. En effet, le but du procédé Plagne est surtout, en évitant l’incinération, de conserver pour l’agriculture la plus grande partie de la matière organique des varechs. Que devient ce procédé, si l’on commence par brüler la plus grande quantité de la substance qu’il avait pour but de conserver ! D’après l’auteur, on continuerait à brûler les varechs en fosse, comme par le passé, dans les îles et sur les rochers du large, et l’évaporation de l’eau de mer ne serait pratiquée que sur le continent, dans les parties de la côte inaccessibles aux charrettes. Cette opération, dit-il, serait facile à surveiller : nous croyons le con- traire ; il nous semble qu'elle nécessiterait une régle- mentation sévère, une armée de surveillants, et que les scènes de désordre, dont les rivages étaient quel- quefois le théâtre au siècle dernier, ne manqueraient pas de se reproduire. En outre, nous n’admettons pas le moyen, indiqué plus loin, de concilier les intérêts des cultivateurs et ceux des industriels, moyen qui consiste à rendre le goëmon moins nécessaire à la culture et à l'industrie : pour ce qui est de la culture, l’auteur propose des mé- langes de varechs et d’autres matières, et quant à l'in- dustrie, il a fait voir comment elle peut conserver sa production de soude , en dépensant moins de goëmon, par le seul fait de l'emploi de ce dernier comme com- CONCOURS DE 1868. 341 bustible utilisé à faire évaporer de l’eau de mer. Si, par suite de l'évaporation, on peut se procurer du sel commun, quel sera le rendement en bromures et en iodures qui se trouvent seulement en quantités infinité- simales dans l’eau de mer ? Ces produits seront perdus pour le fabricant. Les divers moyens proposés pour l'emploi du varech comme engrais, méritent de fixer l’attention. On recon- naît un agriculteur pratique qui rapporte ce qu'il a fait, ce qu'il a expérimenté, et non plus de vaines spé- culations sans bases solides. Malheureusement, de même que dans les deux autres mémoires, les expériences com- paratives font généralement défaut. L'auteur préconise l’emploi du varech le plus frais possible : c’est à cet usage que la campagne de Roscoff doit la réputation bien méritée dont elle jouit pour ses cultures maraî- chères. Le goëmon, mis en tas, fermente en quelques jours, dégage des gaz nauséabonds et « finit par couler en un jus infect. » L'auteur conclut de là qu'en « n’em- ployant pas le varech aussitôt qu’il est récolté, on perd tous ces gaz, qui sont une partie très active des engrais, et une partie de la substance même de la plante, ainsi que l’eau de mer dont elle est imprégnée. » Sur quoi est fondée cette conclusion? Aucune expérience n’est citée qui puisse en démontrer la valeur. Quelquefois certaines circonstances empêchent qu’on utilise le varech quand il est frais, En pareil cas, l’auteur en faisait de grands tas de 5 à 6 mètres de long, sur 3 mètres de largeur, et 2 mètres 50 de hauteur, par couches alternatives de goëmon et de fougère sèche, le tout recouvert de terre. Quelques mois après, la hau- teur des tas était diminuée de moitié. Quand on les re- muait, il en sortait une odeur infecte, pénétrante, ana- 342 RAPPORT SUR LE CONCOURS DE 1868. logue à celle du tabac ; le mélange était transformé en une matière de couleur brun foncé, humide et vis- queuse. Ce fumier était excellent. Quand on n’a pas de fougère à sa disposition, on peut, à l'exemple des riverains, mélanger du sable coquillier au varech. Cette addition produit un excel- lent effet dans les sols granitiques ; elle ne saurait être trop recommandée. Dans les terrains légers, à fond caleaire, on se trouve très bien du mélange de l'argile avec le goëmon. Ces diverses combinaisons ont parfaitement réussi à l'auteur; cependant, comme il ne cite aucune expérience comparative avec d’autres procédés de fumure, nous voudrions les voir expérimenter en face de ceux-ci, sur _des sols pareils, par une Société d'agriculture. Quant aux dissertations contenues dans le mémoire sur la libre propriété des rivages, leur aliénation par l'Etat à son profit, l’Inscription maritime, etc., la Com- mission n’avait pas à s’en occuper. Nous sommes arrivés à la fin de notre tâche : on trou- vera peut-être que nous nous sommes étendus longue- ment sur le sujet; mais nous tenions à faire voir com- bien l'examen de la commission avait été scrupuleux ; nous croyons être l'interprète fidèle des opinions de ses membres qui, chacun suivant sa spécialité, ont étu- dié la question au point de vue de la botanique, de la chimie et de l’agriculture, et sont tombés d'accord pour décider qu'il n’y avait pas lieu de décerner le prix offert par la Société Impériale des Sciences naturelles. RAPPORT SUR LES FOUILLES EXÉCUTÉES A NACQUEVILLE, Par M". GEUFROY. Messieurs, Dans ces derniers temps, des gisements fossiliers ont été mis à découvert sur le rivage de la mer, au terri- toire de Nacqueville, près le fort de ce nom. Des terres cuites, des têtes de Cerf avec leurs bois, des expressions de fer et des ossements divers ont été - recueillisenassezgrande quantité par plusieurs personnes de la localité, et ont fait l’objet d’une communication de M. G. Lemoigne à l'Association scientifique de France, dans les séances tenues à Cherbourg et à St-Lo en août dernier. Cette découverte devait attirer l’attention du savant géologue de la Manche, notre honorable confrère M. Bonnissent qui en a signalé toute l'importance à la Société Impériale des Sciences naturelles en l’invitant à coopérer activement à l'étude d’une découverte aussi intéres- sante pour la science. C’est pour parvenir à ce but que, dans votre séance du 11 septembre dernier, vous avez chargé une commis- sion composée de MM. Le Jolis, président, Bonissent, D 1/17 RAPPORT SUR LES Jouan, C'° H. de Tocqueville et Geufroy, de faire des re- cherches, de pratiquer des fouilles, en un mot d'étudier et de donner à cette découverte toutes les suites qu'elle pourrait comporter. La portion du territoire de Nacqueville sur laquelle ces gisements se sontofferts, est à l’état de dunes de sable, vivement attaquées et journellement envahies par la mer, et comme Je littoral est soumis à uneréglementation particulière au point de vue de la défense et de la con- servation des côtes, M. le président a pensé avec juste raison, qu'avant de réunir la commission il devait se munir d’une autorisation régulière ; à cet effet, il s’est adressé à l'autorité compétente et, par arrêté en date du 7 novembre 1868, M. le Préfet de la Manche a donné à la Société toute liberté de pratiquer des fouilles sur le territoire de ladite commune, sous la condition que les travaux seraient soumis au contrôle de MM. les Ingé- nieurs du service maritime, et qu'enlin, les recherches terminées, les excavations seraient remblayées de ma- nière à remettre Le sol en état primitif. Pour se conformer aux prescriptions administratives qui viennent d'être expliquées, M. le président a sollicité du service maritime une visite préliminaire des localités à explorer, et le 20 novembre M. l'ingénieur Dubois s’est transporté à Nacqueville où, en présence de M. le pré- sident Le Jolis, de MM. Geufroy et Gustave Lemoigne, membres de la société, il a, sur les indications de ce dernier qui a eu connaissance de la découverte des pre- miers gisements, délimité lui-même l'emplacement à fouiller, sur le littoral dansune étendue de20 à 25 mètres carrés environ, à la distance de 130 mètres à l'Ouest du fort vers Urville. | Ces préliminaires accomplis, votre commission s’est FOUILLES EXÉCUTÉES A NACQUEVILLE. 345 réunie le lendemain 21 novembre à sept heures du matin à Nacqueville, au lieu déjà désigné, où elle a dû, sur la réquisition qui lui en a été faite par le garde-cham- pêtre de la commune, justifier de l'autorisation préfec- torale. Etaient présents: MM. Le Jolis, de Tocqueville et Geufroy, membres de la commission; auxquels se sont joints, MM. Gustave Lemoigne, Levieux, le docteur Monnoye père et Cournerie fils, membres de la Société. La commission a vivementregretté, sous tous rapports, l'absence de M. Bonissent, motivée par des raisons de santé, et, s'inspirant de ses indications ainsi que de ses précieuses recommandations, elle a commencé les tra- vaux matériels de recherches en mettant à l’œuvre six ouvriers, sur l'emplacement déterminé la veille par M. l'ingénieur Dubois, pour ouvrir une tranchée de cinq mètres de long sur trois mètres de large, à la surface du sol de la dune, élevée en cet endroit de quatre mètres environ au-dessus du rivage de la mer. Cette tranchée, descendue à trois mètres, a permis de recueillir épars, dans la couche de sable résistante et un peu noirâtre, un certain nombre de fragments de terre cuite et d’osse- ments divers, ainsi que quelques clous ou pointes en fer. Là se sont bornés les travaux et les résultats de cette première journée d'exploration ; puis la commission à remis au vendredi suivant, 27 novembre, la continua- tion de ses opérations. Et ledit jour à 8 heures du matin, à Nacqueville, étaient présents : MM. Le Jolis, de Tocqueville, Jouan, Gustave Lemoigne, Couraerie fils et Geufroy. Les tra- vaux ont été repris avec le même nombre d'ouvriers que précédemment. Ils ont consisté dans le déblaiement et l'agrandissement de la tranchée dont la largeur a été étendue, en définitive, à une moyenne de huit mètres à 346 RAPPORT SUR LES la surface du sol de la dune, et de # mètres au plafond de niveau avec la couche de sable noirâtre. Les résultats de cette seconde journée ont été sem- blables à ceux de la première, c'est-à-dire que ce quia été recueilli, s’est présenté dans les mêmes conditions : l’ensemble des fragments réunis ne différant des pre- miers que par le nombre. Après avoir fait déposer avec soin et en lieu de sû- reté dans un des bâtiments du fort le groupe de tout ce qui a pu être recueilli pour rester à la disposition de la Société, votre commission a pensé, Messieurs, qu'elle devait, quant à présent du moins, limiter à cette pre- mière tentative ses travaux d'exploration ; l’état atmos- phérique de la saison, aussi bien que le peu d'heures utilisables par jour à cette époque de l’année, ont été les motifs puissants de sa détermination. Elle a pensé aussi que les envahissements de la mer, se continuant dans la proportion de ce qui s’est opéré depuis quel- ques années, pourraient bien venir en aide en mettant prochainement à jour une partie des gisements suppo- sés, et dans cette prévision la commission a pris des dispositions qui lui permettent d'espérer que, le cas échéant, la Société sera informée assez à temps de toute nouvelle découverte. En résumé l'interruption des travaux est l’ajourne- ment et non la clôture de l'étude entreprise par la Société. Toutelois, et pour obéir aux prescriptions de l'autorisation préfectorale, la commission a pris des me- sures pour que la fouille pratiquée soit remblayée et le sol remis en état primitif; c'est ce qui a été exécuté dans la journée du samedi 28, ainsi que l’a constaté de visu M. le président Le Jolis, le dimanche 29 no- vembre. FOUILLES EXÉCUTÉES À NACQUEVILLE. 347 En dehors de ce qui précède il y a lieu de consigner CL: Qu'à une distance de 60 mètres au-delà des fouilles, vers Urville, on constate sur le sol même de la grève, à quelques mètres seulement de la rive actuelle de la dune, laquelle n’est en cet endroit que de 2 mètres en contre-haut du rivage, on constate, disons-nous, la pré- sence de débris divers de grosse terre cuite et calcinée, ainsi que la construction d’un bassin en schiste de forme ovale mesurant 1" 30 de long sur 0" 60 à 0" 70 de large et une profondeur de 0" 30 environ. Ce bassin, parfaitement conservé, ainsi que les débris de calcination et de terre cendreuse confondus avec le sol de la rive actuelle, semblent attester que l'incinéra- tion du varech a été anciennement pratiquée sur ce point. Telles ont été, Messieurs, de la part de votre com- mission, les opérations et les constatations que je suis chargé de vous rapporter et que j’ai l'honneur de présen- ter sous la forme de ce procès-verbal. Cherbourg, le 11 décembre 1868. OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ De Juillet 1868 à Jnin 1869. S 4er Ouvrages donnés par le Gouvernement. MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. — Revue des sociétés savantes des départements, 4e série, T. VIT (février à juin 4868); T. VILLE (juillet à décembre 1869); T. IX ( janvier à mars 1869), in-80, Paris. — Distribution des récompenses accordées aux sociétés savantes le 148 avril 1868, in-8°, Paris, 14868. — Mémoires lus à la Sorbonne dans les séances extraordinaires du Comité Impérial des travaux historiques et des Sociétés savantes, tenues les 44, 15, 16 et 17 avril 1868 : Histoire, philologie et sciences morales, in-8°, Paris, 1869 ; archéologie, in-8°, Paris, 1869. MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE, DU COMMERCE ET DES TRAVAUX PUBLICS. — Sur la viticulture et la vinification du canton d'Evian (Haute-Savoie), rapport à M. Forcade de la Ro- quette par le Dr J. Guyot, in-4°, Paris, 1868. S 2.— Publications des Sociétés correspondantes. France. ALGER. Société de Climatologie algérienne. — Bulletin de la Société algérienne de climatologie, T. IV (n° 8), in-80, Alger, 1867 ; T. V (n9s 1 à 6), in-80, Alger, 1868. ANGERs. Société académique. — Mémoires de la Société Acadé- mique de Maine-et-Loire, T. XXI, in-8°, Angers, 1867; T. XXII, in-8°, 1868. — Procès-verbaux des séances, 1866, in-8°, 1867. ; ANGers. Société Linnéenne. — Annales de la Société Linnéenne de Maine-et-Loire, T. X, in-8°, 1868. ANGERs. Société Industrielle. — Bulletin de la Société Indus- trielle d'Angers et du département de Maine-et-Loire, 38° et 39e années, in-8°, Angers, 1868. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 349 AUXERRE. Sociélé des sciences historiques el naturelles. — Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, T. XXI (3° et 4€ trim.), in-8°, Auxerre, 1868 ; T, XXII (4er à 4e trim.), in-S°, Auxerre, 1868. BESANÇON. Société d’Emulation. — Mémoires de la Société d’'Emulation du Doubs, 4 série, T. LIT, in-8°, Besançon, 1868. BORDEAUX. Académie Impériale. — Actes de l’Académie Im- périale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, T. XXIX (4 trim.), in-8°, Bordeaux, 1867. BorpEAux. Société Linnéenne. — Actes de la Société Lin- néenne de Bordeaux, T. XXVI (2 partie), in-8°, Bor- deaux, 1868. BORDEAUX. Societé des sciences physiques et naturelles. — Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, T. V (3° cahier et supplément), in-8°, Bor- deaux, 1867 ; T. VI (4er el 2e cah.), in-80, 1869. — Extrait des procès-verbaux, 1868-69. CuamBÉry. Académie Impériale de Savoie. — Mémoires de l’Académie Impériale des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, T. X, in-8°, Chambéry, 1869. CHERBOURG. Société d'horticulture. — Bulletin de la Société d’horticulture de Cherbourg, (n°s 1 et 2), in-8°, 1869. Cozmar. Société d'histoire naturelle. — Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Colmar, 8° et 9e années, in-8, Colmar, 1868. La ROCHELLE. Académie. — Section des sciences naturelles. Annales, 1866-67, (n° 8), in-8°, La Rochelle, 1868. Lie. Société Impériale. — Mémoires de la Société Impériale des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille, 32 série, T. IV et V, in-8, Lille, 4868. — Séance publique du 27 décembre 1868, in-8°, Lille, 1868. Lyon. Académie Impériale. — Mémoires de l’Académie Im- périale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon. Classe des lettres, T. XILT, in-8°, Lyon, 1866-68. Lyon. Société Linnéenne. — Annales de la Société Linnéenne de Lyon, T. XV et XVI, in-8°, 1868. Macon. Académie. — Annales de l’Académie de Mâcon, T. VIT, in-8°, Màcon, 1867. 350 RULLETIN Merz. Académie Impériale. — Mémoires de l’Académie Impé- riale de Metz, 48e année (2e série, 15° année), in-8°, Metz, 1867. MowrBéLiarp. Société d' Emulation. — Mémoires de la Société d'Emulation de Montbéliard, 2e série, T. L (p. 403 à 526), in-8°, Montbéliard, 1864 ; T. IT (p. 107 à 430), in-80. Nancy. Académie de Stanislas. — Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1867, in-8°, Nancy, 1868. NanTes. Société académique, — Annales de la Société acadé- mique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, 1867, in-8°, Nantes. ORLÉANS. Société d'agriculture, etc.— Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, 2° série, T. VI, in-8°, Orléans’, 1861-63; T. VII, in-S, 4863-64; T. VIII, in-8°, 1864-66; T. IX, in-80, 1866; T. X (nos 3, 4), in-8°, 1867 ; T. XI (nos 1, 3, 4), in-8°, 1868; T. XII (nos 1 et 2), in-8°, 1869. Paris. Académie des sciences de l’Instilut. — Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, T. LXIV et LXV, in-%0, Paris, 1867 ; T. LX VI, in-4°, 1868. Paris. Association scientifique. — T. TIL (n°5 49 à 74), in-8°, Paris, 4868 ; T. IV (nos 75 à 100), in-8°, 1868; T. V (nos 101 à 126), in-80, 1869. Paris. Observatoire Impérial. — Atlas des orages de l’année 1865,in-f0, Paris, 1866. — Atlas des mouvements généraux de l'atmosphère, année 1864, juin-déc., in-f0, Paris, 1868. Paris. Société d’acclimatation. — Bulletin mensuel de la So- ciété Impériale zoologique d’acelimatation, 2e série, T. V (nos ÿ à 12), in-8°, Paris, 1868 ; T. VI (nos 1 à 4), in-8°, Paris, 1869. | Paris. Société botanique. — Bulletin de la Société botanique - de France, T. XIT (séance extraord. et table), in-8°, Paris, 1865; T. XIII (table), in-80, 1866 ; T. XIV (comptes-rendus, nos 4 à 3, et table), in-8°, 1867; T. XV (comptes-rendus, n® 1 et 2; Revue bibliographique, A à E), in-8°, 1868 ; T. XVI (Revue bibliog. A.), 1869. Paris. Société chimique. — Bulletin mensuel de la Société chi- mique de Paris, année 1868 (juin à décembre), in-8°, Paris, 1868. — Année 1869 (janvier à juin), in-8°, 1869. BIBLIOGRAPHIQUE. 351 Paris. Société de géographie. — Bulletin de la Société de géo- graphie, 5e série, T. XV (nos 5 et 6), in-8°, Paris, 1868; T. XVI, in-80, 1868; T. XVIL (nos 1 à 5), in-8°, 1869. Paris. Société d’horticullure. — Journal de la Société Impé- riale et centrale d’horticulture de France, 2 série, T. IT (nos 4 à 12),in-8°, Paris, 1868 ; T. LEE (n°s 1 à 5), in-8°, 1869. Privas. Société des sciences. — Bulletin de la Société des scien- ces naturelles et historiques de l'Ardèche, (n° 4), in-8, Privas, 1868. RouEN. Académie des sciences. — Précis analytique des travaux de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, T. I1 (1751-60), in-8°, 1816 ; T. LIL (1761-70), in-8o, 1817 ; T. IV (1771-80), in-8o, 1819 ; T. V (1781-93), in 8°, 1821. — Précis pour les années 180%, 1805, 1806, 1807, 1808, 1815, 1817, 1820, 1821, 1831, 1832, 1842, 1843, 1844, 1845, 1846, 1847, 1818, 1849, 1849-50, 1850-51 ; in-80, Rouen. — Id., 1866-67, in-8°, Rouen, 1867. — Id., 1867-68, in-80, 1868. ROUEN. Société des amis des Sciences naturelles. — 3° année, 1867, in-80, Rouen, 1868. TouLouse. Académie des sciences. — Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 6e série, T. VI, in-8°, 1868. Troyes. Société académique. — Mémoires de la Société acadé- mique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube, T. XXXI (3e série, T. IV), in-8o, Troyes, 1867. ViTry. Société des sciences et arts de Vitry-le-Français. — No IT, in-80, Vitry, 1868. Grande-Bretagne. EprmBourG. Société Royale. — Proceedings of the Royal Society of Edinburgh, 1867-68, T. VI (n9s 74 à 76), in-8°, Edim- bourg, 1868. EpimBourG. Société botanique. — Transactions of the botanical Society of Edinburgh, T. IX (n° 2), in-80, Edimbourg, 1868. GREENWICH. Observatoire Royal. — Astronomical and magne- tical and metecorological observations made at the Royal Observatory, Greenwich, in the year 1866, in-4°, Londres, 1 868. 352 BULLETIN Lonpres. Société Royale. — Proceedings of the Royal Society, T. XV (nos 87 à 93), in-8°, Londres, 1866-67 ; T. X VI (nos 94, 98 à 104), in-80, 1867-68 ; T. XVII (nos 10% à 108), in-8°, 1869. Lonpres. Société Royale astronomique. — Monthly notices of the Royal astronomical Society, T. XXVIIT (nos 7 à 9), in-8°, Londres, 1868 ; T. XXIX (n°s 1 à 7), in-80, 1868-69. Lonpres. Société Linnéenne. — The journal of the Linnean Society. Zoology, T. IX (nos 34 et 35), in-8°, Londres, 1866- 67; Bolany, T. IX (nos 38 et 39), in-8°, 1866-67. — List of the Linnean Society of London, 1866, in-80. Belgique. BRUXELLES. Académie Royale. — Bulletin de l’Académie Royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 2€ série, T. XXV et XX VI, in-8°, Bruxelles, 1868.— Annuaire de l’Académie, 35° année, in-16, 1869. BRuxELLES. Observatoire Royal. — Annales météorologiques de l'Observatoire Royal de Bruxelles, 2° année, in-4°, Bru- xelles, 1868. BRUXxELLEs. Société Royale de botanique. — Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, T. VI (n° 3), in-&, Bruxelles, 1868 ; T. VII (n°5 4 à 3), in-80, 1868-69. LièGe. Société Royale des sciences. — Mémoires de la société royale des sciences de Liège, T. X, in-8°, Liège, 1855 ; T. XII, in-8°, 1857; T. XVI, in-8°, 1861 ; 2e série, T. II, in-8°, 1867. Pays-Bas. AMSTERDAM. Académie Royale des sciences. — Verhandelingen der Koninglijke Akademie van Wetenschappen, T. XI, in-4°, Amsterdam, 1868. — Verslagen en Mededeelingen der Kon. Akademie van Wetenschappen ; afdeeling letter- kunde, T. XI, in-8°, 1868 ; — afdeeling natuurkunde, 2e série, T. II, in-8°, 1868. — Processen-verbaal van de gewone ver- gaderingen der Kon. Akademie der Wetenschappen : afdee- ling natuurkunde, van Mei 1867 tot en met april 1868, in-8°, 14868. — Jaarboek van de Kon. Akademie van Weten- BIBLIOGRAPHIQUE. 353 schappen voor 1867, in-80. — Catalogus van de Boekerij der Kon. Akademie van Wetenschappen, T. IT (n° 2), in-8, 1868. GRONINGUE. Société des sciences naturelles. — Acht-en-zestigste Verslag over het natuurkundig Genoostchap te Groningen gedurende het Jaar 1868, in-8°, Groningue, 1868. HaaRLEM. Société hollandaise des sciences. — Verhandelingen uitgegeven door de Hollandsche Maatschappy der Weten- schappen te Haarlem, T. Là XXX, in-8°, Haarlem, 1754 à 1793. — Register ofte hoofdzaaklyke Inhoud der Verhan- delingen (1 et 2), in-80, 1772-1793. — Natuurkundige Verhan- delingen van de Bataafsche Maatschappy der Wetenschap- pen te Haarlem, T. I à XXEV, in-8°, Amsterdam et Haar- lem, 1799 à 184%. — Historische en letterkundige Verhan- delingen van de Hollandsche Maastchapij der Wetenschap- pen te Haarlem, T. I, in-4°, Haarlem, 1851; T. II, in-#, 1853.— Natuurkundige Verhandelingen van de Hollandsche Maastchappij der Wetenschappen te Haarlem, T. XXV (2e partie), in-4°, Haarlem, 1868. — Archives néerlandaises des sciences exactes et naturelles, T. EEE (nos 4 à 5), in-8°, La Haye, 1868. — Liste des publications des sociétés savantes et des gouvernements ainsi que des journaux scientifiques qui se trouvent dans la Bibliothèque de la Société hollan- daise des sciences de Harlem, in-8°, 1869. — Dissertation sur l’origine, l'invention et le perfectionnement de l’Impri- merie, in-8°, Amsterdam, 1819. Urrecur. Société des arts et sciences. — Aanteekeningen van het verhandelde in de sectie-vergaderingen van het provin- ciaal Utrechtsch Genootschap van Kunsten en Wetenschap- pen 1868, in-80, Utrecht, 1868. — Verslag van het ver- handelde in de algemeene Vergadering van het provinciaal Utrechtsch Genootschap van Kunsten en Wetenschappen, 1868, in-8°, 1868. — Catalogus der archeologische Verza- meling van het provinciaal Utrechtsch Genootschap van Kunsten en Wetenschappen, in-8°, 1868. UrrecurT. Institut météorologique néerlandais.— Nederlandsch meteorologische Jaarboek voor 1867, 19e année, T. II, in-4°, Utrecht, 1868; — id. voor 1868, 208 année, T. I, in-40, 1868. 23 354 BULLETIN Suède et Norwège. CarisrianiA. Université Royale. — Det Kongelige norske Fre- deriks-Universitets Aarsberetning for Aaret 1867, in-8, Christiania, 1868. — Mémoire pour servir à la connais- sance des Crinoïdes vivants, in-40, 1868. — Traité élémen- taire des fonctions elliptiques (2e fasc.), in-8°, 1867. CaRisrTiANtA. Société des sciences. — Forhandlinger i Videnskabs- Selskabet i Christiania, Aar 1867, in-8°, Christiania, 1868. — Register til Christiania Videnskabsselskab Forhandlinger 1858-67, in-8°, 1868. CaristraniA. Société physiographique. — Nyt Magazin for Na- turvidenskaberne, T. XV (nos 3 et 4), in-8°, Christiania, 1868. CarisriAniA. Observatoire. — Meteorologiske Iagtagelser paa Christiania Observatorium 1867, in-4°, Christiania, 1868.— Norsk meteorologisk Aarborg for 1867, in-4°, 1868. Lun. Université.— Acta Universitatis Lundensis. Lunds Uni- versitets Aars-skrift 14867: Mathematik och naturveten- skap, in-4, Lund, 4868 ; Philosophi, spraakvetenskap och historia, in-4°, 1868. UpsaL. Société Royale des sciences. — Nova acta regiæ societatis scientiarum Upsaliensis, 3e série, T. VI (fase. 2), in-40, Upsal, 1868. Danemark. CopEnNHAGUE. Société Royale des sciences. — Det Kongelige Danske Videnskabernes Selskabs Skrifter, 5e série: Natur- videnskabelig og Mathematisk Afdeling,T. VIF, in-4°, Copen- hague, 1868. — Oversigt over det Kongelige danske Viden- skabernes Selskabs Forhandlinger og dets Medlemmers Ar- beider i Aaret 1866 (n° 7), in-8°, 1866; Aaret 1867 (n°: 5 et 6). in-80, 1867; — Aaret 1868 (n°* 1 et 2), in-8°, 1868. Rassie. HezsinGrors. Société d'histoire naturelle. — Notiser ur Säll- skapets pro Fauna et Flora fennica Fôrhandlingar, nou. serie, 6e livr., in-8°, Helsingfors, 1868. BIBLIOGRAPHIQUE. 355 Moscou. Société Impériale des naturalistes. — Bulletin de la Société Impériale des naturalistes de Moscou, 1867 (nos 1 à 4) in-80, Moscou, 1867; — 1868 (nes 1 et 2), in-80, 1868. Rica. Société des naturalistes. — Correspondenzblatt des natur- forschenden Vereins zu Riga, 109 année, in-8°, 1839; 16e année, in-8°, 1867. ST-PÉTERSBOURG. Académie Impériale des sciences. — Mémoires de l’Académie Impériale des sciences de St-Pétersbourg, 68 série, T. 1, in-40, St-Pétersbourg, 1830-31; T. II, in-#0, 1832-33. — 7e série, T. IV, in-4°, 1861-62; T. V, in-#0, 1862; T. VI, in-40, 1863; T. XI (n°59 à 18), in-4°, 1867-68; T. XIL (nos 1 à 3), in-40, 1868. — Bulletin de l’Académie Impériale des sciences de St-Pétersbourg, T. IV (n° 3), in- 4°, 1861 ; T. V, in-40, 1862; T. VI, in-40, 1863 ; T. VIE, in-4°, 1864; T, XII (n°5 2 à 5) in-%0, 1867; T. XIIL (nos 1 à 3), in-4°, St-Pétersbourg, 1868. Allemagne. ANNABERG. Société des sciences naturelles. — Erster Jahres- bericht des Annaberg-Buchholzer Vereins für Naturkunde, in-8°, Annaberg et Buchholz, 1868. BERLIN. Académie Royale des sciences. — Monatsbericht der kôniglichen preussischen Akademie der Wissenchaften zu Berlin, janvier à décembre 1868; — janvier à mars 1869, in-8°, Berlin. BERLIN. Société de physique. — Die Fortschritte der Physik in Jahre 1865, T. Let IT, in-89, Berlin, 1867-68. BERLIN. Société de géologie. — Zeitschrift der deutschen geolo- gischen Gesellschaft, T. XX (nos 2 à 4), in-80, Berlin, 1868 ; T. XXI (no 1), in-8°, 1869. BERLIN. Société de géographie. — Zeïtschrift für Erdkunde zu Berlin, T. L (nos 4 à 6), in-80, Berlin, 1866; T. IT (n° 1 à 6), in-8°, 1867 ; T. III (n° 1), in-8°, 1868. BERLIN. Société d'horticulture. — Wochenschrift des Vereines zur Befôrderung des Gartenbaues in den kôniglich preussi- schen Staaten für Gartnerei und Pflanzenkunde, 1860 (nos 16, 41); 1862 (nos 12, 40) ; 1863 (nos 30, 38); 1866 (n° 24); 1868 (nos 19 à 52) ; 1869 (n° 1 à 23), in-4°, Berlin. 356 BULLETIN BREsLAU. Société silésienne. — Abhandlungen der schlesischen Gesellschaft für vaterländische Cultur: Abtheilung für Naturwissenschaften und Medicin 1861 {n°5 1 à 3); — 1862 (nos 4 à 3); — 1864; — 1865-66; — 1867-68, in-8°, Breslau.— Philosophisch historische Abtheilung 1861 (n° 1); — 1862 (nos 1 et 2); — 1864 (nos 1 et 2); — 1866; — 1867; — 1868 (n°1), in-8°. — 39er bis 45er Jahres-Bericht der schlesischen Gesellschaft für vaterländische Cultur, in-8°, 1862-68. — Verzeichniss der in den Schriften der schlesischen Gesell- schaft für Vaterländische Cultur von 1804 bis 1863 incl. enthaltenen Aufsätze, in-80. — Denkschriften zur Feier ihres 80-Jährigen Bestehens, in-4°, Breslau, 1853. Brun. Société d'agriculture et sciences. — Mittheilungen der kaiserlich-kôniglichen mäbhrisch-schlesischen Gesellschaft zur Beforderung des Ackerbaues, der Natur- und Landes- kunde in Brünn, in-4°, Brunn, 1867. BRuNN. Société d'histoire naturelle. — Verhandlungen des naturforschenden Vereines in Brünn, T. VI, Brunn, 1868. DARMSTADT. Sociétés scientifiques. — Notizblatt des Vereins für Erdkunde und verwandte Wissenschaften zu Darmstadt und des mittelrheinischen geologischen Vereins, 32 série, n° 6 (n°5 61-72), in-8°, Darmstadt, 1867. DRESDE. Académie des Curieux de la Nature. — Nova acta Academiæ cæsarææ Leopoldino-Carolinæ germanicæ naturæ curiosorum, T. XX XIV, in-4°, Dresde, 1868. DRESDE. Société des sciences naturelles et médicales. — Denk- schrift der Gesellschaft für Natur- und Heilkunde in Dresden zur Feier ihres fünzigjährigen Bestehens, in-4°, Dresde, 1868.— Jahresberichte der Gesellschaftfür Natur- und Heil- kunde in Dresden 1861-62, in-S°, Dresde, 1863; id. 1865-66, in-8°, 1867. — Sitzungsberichte 1867 (n°51 et 2); 1868 (n° 1), in-8°, Dresde. DRESDE. Société de géographie. — IV und V Jahresbericht des Vereins für Erdkunde zu Dresden, in-8°, Dresde, 1868. DurkHEeim. Société des sciences naturelles « Pollichia. » — XXV-XX VII Jahresbericht der Pollichia, in-8°, Durkheim, 1868. EMpen. Société des sciences naturelles. — Ein und fünfzig- ster Jahresbericht der Naturforschenden Gesellschaft BIBLIOGRAPHIQUE. 357 in Emden, in-8°, Emden, 1866. — Zwei und funfzigster Jahresbericht, in-80, 1867. — Festschrift der naturfor- schenden Gesellschaft in Emdem, in-4°, Emdem, 1864.— Kleine Schriften, XIII, in-4°, Emden, 1868. FRANCFORT-SUR-MeIN. Société zoologique. — Der zoologische Garten. Zeitschrift für Beobachtung, Pflege und Zucht der Thiere, 9° année (n°5 1 à12), in-80, Francfort-sur-Mein,1868; 10e année (n°5 4 à 6), in-80, 1869. FRANCFORT-SUR MEIN. Société malacologique. — Nachrichts- blattder deutschen malakologischen Gesellschaft, n° 5, in-80, Francfort, 1869. GIESSEN. Société des sciences naturelles et médicales de la Haute-Hesse. — Dreizehnter Bericht der Oberhessischen Gesellschaft für Natur- und Heïlkunde, in-8°, Giessen, 1869. GÔRLITZ. Société des sciences de la Haute-Lusace. — Neues Lausitzisches Magazin, T. XLIV (nos 2 et 3), in-80, Gôrlitz, 1868; T. XLV (n° 1), in-80, 1868. HaLLe. Société des sciences naturelles. — Abhandlungen der naturforschenden Gesellschaft zu Halle, T. X (livr. 8 et 4), in-40, Halle, 1868. Hanau. Société des sciences naturelles. — Jahresbericht der Wetterauer Gesellschaft für die gesammte Naturkunde zu Hanau über die Gesellschaftjähre von August 1855 bis dahin 1857; — Id. von August 1857 bis dahin 1858 ; — Id. von August 1858 bis dahin 1860; — Id. von August 1860 bis ebendahin 1861; — Id. über die beiden Gesellschafts- jähre von 1861-63, in-8°, Hanau, 1858-64. — Bericht der Wetterauischen Gesellschaft für die gesammte Naturkunde zu Hanau, 1863-67, in-8°, 1868. — Naturhistorische Ab- handlungen aus dem Gebiete der Wetterau, in-8°, Hanau, 1858. HEIDELBERG. Société des sciences naturelles et de médecine. — Verhandlungen des naturhistorisch-medizinischen Vereins zu Heidelberg, T. IV (pp. 185 à 219), in-8°, Heidelberg, 1868; T. V (n° 1), in-8°, 1869. HERMANNSTADT. Société des sciences naturelles de Transsyl- varie. — Verhandlungen und Mittheilungen des sieben- bürgischen Vereins für Naturwissenschaften zu Hermann- sladt, 17° année, in-8°, Hermannstadt, 1866. 358 BULLETIN KieL. Université. — Schriften der Universität zu Kiel aus dem Jahre 1867, T. XIV, in-#%°, Kiel, 1868. KieL. Société des sciences naturelles. — Mittheilungen des Ve- reins nôrdlich der Elbe zur Verbreitung naturwissen- schaftlicher Kenntniss (n° 1), in-40, Kiel, 1857; (n°5 2 à 4), in-8°, 4858-1861 ; (n° 8), in-8°, 4868; (n° 9), in-80, 1869. KÔNIGSBERG. Société Royale physico-économique. — Schriften der kôniglichen physikalisch-ôkonomischen Gesellschaft zu Kônigsberg, T. VIIE, in-#0, Kônigsberg, 1867. LuxEMBOuRG. Société des sciences naturelles du grand-duché de Luxembourg. — Mémoires, T. X, in-8°, Luxembourg: 1869. Mannneim. Société des sciences naturelles. — Jahresbericht des Mannheimer Vereines für Naturkunde : XVIHI-XIX, in-8°, 1833 ; XX, in-8° 1854; XXI, in-80. 1855; XXII, in- 80, 1856; XXIII-XIV, in-8°, 1858; XXV, in-8°, 1859, XXVII, in-8, 1861; XXX à XXXIV, in-8°, 1864 à 1868. Muxicu. Académie Royale des sciences. — Sitzungsberichte der kôniglich-bayerischen Akademie der Wissenschaften zu München, 186', I (nos 1 à 4); IL (nos 1 à 4), in-8°, Mu- nich, 1868 ; — 1869, I (n°5 1 et 2), in-8°, 1869. NUREMBERG. Société d'histoire naturelle. — Abhandlungen der , naturhistorischen Gesellschaft zu Nürnberg, T. IV, in-80, Nuremberg, 1868. PesrT. Académie de Hongrie. — À Magyar Akadémia évkônyvei, T. XI (ns 4, 6 et atlas), in-4°, Pest, 1866-67. — Légtüneti észleletek 1841-1ôl 1849-ig (Observationes meteorologicæ 1841-49), T. I, in-40, 1866. — Magyar Akadémiai értesitô. À mathematikai és természettudomaänvyi osztälyok Kôs- lônye, T. VI (nos 1 et 2), in-8°, 1866. — À magyar tudomà- nyos Akadémia értesitôje, 4re année, (n°5 4 à 17), in-8°, Pest, 1867; 2e année (n°5 1 à 8), in-8°, 1868. — Ertekezések a természettudomanyi osztaly kürébôl (n°5 4 à 42), in-8o, 1867-68. — Ertekezések a mathematikai osztalv Kôrébôl, (nos 4 et 2), in-8°, 1867. — Mathematikai és természettu- domanyi Kôzlemények vonatkozolag a hazai viszonyokra, T. IV, in-8°, 1866. — A Magyar tudomänyos Akadémia Jegyzokônyvei 1866, T. IV (nos 1 et 2), in-8°, 1866. — Magyar tudom, Akad. almanach 1867, 1868 (nos 1 et 2), in-8°, Pest, BIBLIOGRAPHIQUE. 359 PRAGUE. Société des sciences. — Abhandlungen der kôniglichen bôhmischen Gesellschaft der Wissenschaften vom Jahre 1867, 6° série, T. I, in-4°, Prague, 1868. — Sitzungsberichte der kôn. bôhmischen Gesellschaft der Wissenschaften in Prag, 1867, in-8°, Prague, 1867. PRAGUE. — Société d'histoire naturelle « Lotos ». — Lotos, Zeitschrift für Naturwissenschaften, 15° année, in-80, Pra- gue, 1865 ; 16° année, in-8°, 1866 ; 17° année, in-8°, 1867. RATISBONNE. Société de zoologie et de minéralogie. — Corres- pondenz-Blatt des zoologisch-mineralogischen Vereines in Regensburg, 21° année, in-8°, Regensburg, 1867. — Ver- zeichniss der Sammlungen des zoologisch-mineralogischen Vereines in Regensburg, in-8°, 1867. STUTTGARD. Société des sciences naturelles. — Württember- gische naturwissenschaftliche Jahreshefte, T. XXITE (nos 2 et 3), in-8°, Stuttgart, 1867; T. XXIV (nos 4 à 3), in-80.. 1868 ; T. XXV (n° 1), in-8°, 1869. Vienne. Académie Impériale des sciences. — Sitzungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften; mathema- tisch-naturwissenschaftliche Classe: 1re section, T. LIV (nos 4 et 5), in-80, 1867; T. LV (nos 1 à 3), in-80, 1867; T. LVI (nos 2 à 5), 1867; T. LVII (n9s 1 à 5), 1868. — 2 sec- tion, T. LIV (n° 5), 1867; T. LV (nos 1 à 3), 1867; T. LVI (nos 3 à 5) 1868; T. LVIE (nos 1 à 5), 4868 ; T. L VIEIL (n° 1), in-8°, 1868. — Anzeiger der k. Akad. der Wissensch. Mathem.-naturw. Classe, 5° année (nos 1 à 21, 23 à 29), in-8°, 1868 ; 6e année (n°95 1 à 7, 9,10, 12 à 14), in-80, 1869. VIENNE. Société Impériale de zoologie et de botanique. — Ver- handlungen der kais. kôn. zoologisch-botanischen Gesell- schaft in Wien, T. XVII, in-80, Vienne, 1867; T. XVII, in-8°, 1868. — Beitrag zueiner Monographie der Sciarineen, in-8°, 1867.— Diagnosen der in Ungarn und Slavonien bisher beobachteten Gefasspflanzen welche in Koch’s Synopsis nicht enthalten sind, in-8°,1867.—Die Diatomeen der hohen Tatra, in-8°, 1867. — Vegetationsverhältnisse von Croa- : tien, in-80, 1868. — Die zoophyten und Echinodermen des adriatischen Meeres, in-8°, 1868. Vienne. Société de géographie. — Mittheilungen der kais. kôn. geographischen Gesellschaft in Wien, 1868, in-8°, 1868, 360 BULLETIN Vienne. Institut Impérial géologique d'Autriche. — Jahrbuch der k. k. geologischen Reichsanstalt, T. XVII (nos 2, 4), in-40, Vienne, 1867; T. XVEII (n°5 1 à 4), in-°, 1868 ; d'a XIX (n° 1), in-4, 1869.— Verhandlungen der k. k.geologi- schen Reichsanstalt, 1867 (n°5 13 à 18), in-8°, Vienne, 1867 ; — 1868 (nos 1 à 11, 14 à 18), in-8°, Vienne, 1868; — 1869 (nos 4 à 5), in-8°, 1869. WIiEsBADEN. Société des sciences naturelles de Nassau. — Jahr- bücher des Vereins für Naturkunde im Herzogthum Nassau, nos 44 à 20, in-8°, Wiesbaden, 1859-1866. WurzBourG. Société de physique et de médecine. — Verhand- lungen der physikalisch -medizinischen Gesellschaft in Würzburg, nle série, T. E (n° 2 et 3), in-8°, 1868. — Würzhurger naturwissenschaftliche Zeitschrift, T. VI (n° 3), in-80, Wurzbourg, 1866. Suisse. Société Helvétique des sciences naturelles. — Verhandlungen der Schweizerischen naturforschenden Gesellschaft in Rheinfelden, LI Versammlung, in-8°, Aarau, 1867. BaLe. Société des sciences naturelles. — Verhandlungen der naturforschenden Gesellschaft in Basel, T. V (nos 4 et 2), in-8°, Bâle, 1868. Berne. Société des sciences naturelles. — Mittheilungen der naturforschenden Gesellschaft in Bern aus dem Jahre 1867 (no 619 à 653), Berne, 1868. CoIRE. Sociélé des sciences naturelles. — Jahresbericht der naturforschenden Gesellschaft Graubündens, 13° année, in-8°, Chur, 1868. GENÈVE. Société de physique et d’histoirenaturelle. —Mémoires de la société de physique et d'histoire naturelle de Genève, T. XIX {2e partie), in-40, Genève, 1868. LAUSANNE. Société des sciences naturelles. — Bulletin de la société vaudoise des sciences naturelles, T.IX (nos 58 et 39), in-8°, Lausanne, 1868 ; T. X (nos 60 et 61), in-80, 1868-69. NEUFCHATEL. Société des sciences naturelles. — Bulletin de la société des sciences naturelles de Neufchâtel, T. VII (ne 1), in-8°, Neufchâtel, 1868. BIBLIOGRAPHIQUE. 361 St-GALL. Société des sciences naturelles. — Bericht über die Thäâtigkeit der St-Gallischen naturwissenschaftlichen Ge- sellschaft wahrend der Vereinsjahre 1858-60, 1860-61, 1861-62, 1862-63, 1863-64, 1866-67, in-8°, St-Gall, 1860-67. Italie. Lucques. Académie Royale des sciences, belles-lettres et arts.— Atti della Reale Accademia Lucchese di scienze, lettere ed arti, T. XVIII, in-8°, Lucques, 1868. — Memorie e docu- menti per servire alla storia di Lucca, T. III (3e partie), in-40, Lucques, 1867. MiLan. Institut Royal des seiences et lettres de Lombardie. — Memorie del Reale Instituto Lombardo di scienze e lettere. Classe di scienze mathematiche e naturali, T. X (nos 4 et 3), in-40, Milan, 1867. — Rendiconti, T. III (n° 410), in-8o, 1866; T. IV (n°5 1 à 10), in-8°, 1867; 2e série, T. I (nos 4 à 10), in-8° , 1868. — Solenni adunanze del Reale Istituto Lom- bardo di scienze e lettere : adunanza del 7 Agosto 1867, in-8°, Milan, 1867. MILAN. Société des sciences naturelles — Atti della Società italiana di scienze naturali, T. X (nos 1 à 3), in-8°, Milan, 1867 ; T. XI (n° 1), in-8°, 1868. MopÈne. Académie Royale des sciences, lettres et arts. — Memorie della Regia Accademia di Scienze, lettere ed arti in Modena, T. VIII, in-4°, Modène 1867. MopÈxe. Société italienne des sciences.— Memorie della Socie- tà italiana delle scienze, 3 série, T. 1 (2e liv.), in-%°, Flo- rence, 1868. MonCALIERI. Observatoire. — Bullettino meteorologico dell’ Osservatorio del Reale Collegio Carlo Alberto in Monca- lieri, con corrispondenza dell’ Osservatorio del seminario di Alessandria, T. 14, in-40, Turin, 1867; T. 1IL (nos 4 à 12), in-4°, 4868; T. IV (nos 1 à 4), in-4°, 1869. NaPLes. Académie royale des sciences physiques et mathémati- ques. — Società Reale di Napoli. — Atti dell'Accademia delle scienze fisiche e mathematiche, T. Ï, in-4°, Naples, 1863; T. IT, in-4°, 1865. — Rendiconto, T. I, in-4° 1862; T. A, in-40, 1863 ; T. III, in-40, 4864; T, IV, in-4°, 1865; 362 BULLETIN T. V,in-40, 1866; T. VI (n° 1 à 5), in-4°, 1867.— Atti della Reale Academia delle scienze e belle lettere di Napoli dalla fondazione sino all’anno 1787, in-4°, Naples, 1788. NaPLes. Académie des sciences morales et politiques. — So- cielà Reale di Napoli. Rendiconto delle tornate e dei lavori dell’ Accademia di seienze morali e politiche, 6° année novembre et décembre), in-8°, Naples, 1867; 7e année (fév. à décembre), in-8°, 1868. PALERME. Conseil de perfectionnement.— Giornale di scienzena- turali ed economiche, pubblicato per eura del Consiglio di perfezionamento annesso al Reale Istituto tecnico di Pa- lermo,T. IE (n°4), in-4°, Palerme, 1867: T. IV (nos 1 à 3), in-40, 1868. PALERME. Société d’acclimatation. — Atti della Società di accli- mazione e di agricoltura in Sicilia, T. VIE (nes 1 à 12), in-8o, Palerme, 1868. SIENNE. Académie des sciences. — Atti della Reale Accademia de’ Fisiocritici di Siena, 2e série,T. [IE et AV, in-89, Sienne, 1868. VENISE. Institut vénitien des sciences, lettres et arts. — Atti delle adunanze dell’ I. R. Istituto veneto di scienze, lettere ed arti, T. F (nos 1 et 2}, in-8°, Venise, 1841; T. IE (nos 1 à 4), in-80, 4843; T. IT, in-80, 1844; T. IV, in-80, 1845; T. V,in-80, 1846; T. VI, in-8°, 1847; T. VII, in-8°, 1848; — 2e série, T. 1, in-80, 14850 ; T. IF, in-80, 1851 ; T. III, in-8e, 1852; T. IV, in-8°, 1883; T. V, in-80, 1854; T. VI, in-8, 1855. — Atii del Real Istituto veneto di scienze, lettere ed arti, 3e série, T. XII (nos 8 à 10), in-8°, 1867; T. XIII (nes 4 à 10), in-80, 1868; T. XIV (nos 1 à 4), in-8°, Venise, 1868-69. — Mémorie dell’ Regio Istituto veneto di scienze, lettere ed arti, T. XIII (n° 3), in-40, 1867; T. XIV (n° 1), in-40), 1868. Espagne. Maprip. Académie Royale des sciences. — Libros del saber de astronomia del Rey Don Alfonso X de Castilla, T. V ({re partie), in-fo, Madrid, 1867. MaAbRib. Observatoire. — Resumen de las observaciones meteo- rologicas efectuadas en la peninsula, desde el dia 4° de BIBLIOGRAPHIQUE. 363 diciembre de 1866 al 30 de noviembre de 1867, in-8°, Mà- drid, 14868. — Observaciones meteorologicas efectuadas en el Real Observatorio de Madrid, desde 1° de diciembre de 1866 al 30 de noviembre de 1867, in-80, 1868. Asie. CazcurrTa. Société asiatique du Bengale. — Journal of the asiatic Society of Bengal, nos 135 à 175, 177 à 189, 191, 193. à 200, 202, 203, 205 à 207, 211 à 216, 218 à 226, 228 à 233, 235 à 287, 260 à 267, 269, 271 à 273, 280 à 282, 285 À 289, in-80, Calcutta, 1843-1863. — Id., 1866 (nos 1 à 3); 1867 (nos { et 2), in-80, Calcutta. Amérique du Nord. BosTon. Académie américaine des arts et sciences. — Me- moirs of the american Academy of arts and sciences, T. IX (n° 1),in-4, Cambridge et Boston, 1867.— Proceedings of the american Academy of arts and sciences, T. VIT (f. 24 à 43), in-8°, 1866-67. BosTon. Société d'histoire naturelle. — Memoirs read before the Boston Society of natural history, nlle série, T. T (n° 3), in-40, Boston, 1868. — Proceedings of the Boston Society of natural history, T. XI (f. 7 à 31), in-8°, 1868. — Condi- tion and doings of the Boston Society of natural history, may 1867, in-8°; id. mai 1868, in 8°. — Annual of the Boston Society of natural history , 1868-69, I, in-80. CAMBRIDGE. Musée de zoologie comparée. — Bulletin of the Museum of comparative zoologv, (n°5 8 et 6), in-8, Cam- bridge. — Annual report of the trustees of the Museum of comparative zoology at Harvard College in Cambridge, together with the report of the director, 1867, in-8°, Bos- ton, 1868. New-York. Lycée d'histoire naturelle. — Annals of the Lyceum of natural history of New-York, T. VIII (nos 15 à 17), in-8°, New-York, 1867. PHILADELPHIE. Académie des sciences naturelles. — Journal of the Academy of natural sciences of Philadelphia, T. VI (no 2), in-4o, Philadelphie,1867,— Proceedings of the Acad. of natural sciences of Philadelphia, (nos 1 à 4),in-8°, 1867, 364 BULLETIN | St-Louis. Académie des sciences. — The transactions of the Academy of sciences of St-Louis, T. IL, in-8o, St-Louis, 1868. WASHINGTON. Société Smithsonienne. — Smithsonian contri- butions to knowledge, T. XV, in-%9, Washington, 1867. — Annual report of the Board of Regents of the Smithsonian Institution for 1866, in-8°, 1867. WASHINGTON. Ministère de l'Agriculture. — Monthly report of the department of agriculture for the year 1866, in-8°, Washington, 1867; d° for the year 1867, in-8°, 1868.— Re- port of the Commissioners of Agriculture for the year 1866, in-80, 1867. WASHINGTON. Bureau hydrographique. — Report of the su- perintendent of the U. S. Coast Survey for 1856, 1857, 1858, 1863, 1864, 1865, in 4°, Washington, 1856-67. WASHINGTON. Ministère de la guerre; bureau du chirurgien gé- néral. — A report on amputations at the hip joint in mi- litary surgery, in 40, Washington, 1867. — Report on epi- demic cholera and yellow fever in the U. S. army during 1867, in 40, Washington, 1868. WASHINGTON. Bureau des brevets d'invention. — Annual re- port of the Commissioners of patents for the year 1865,T. I, Il et II, in 8, Washington. 1867; — id. for the year 1866, T. I, ILet ILE, in 8°, 1867. Amérique du Sud. Buenos-Ayres. Musée public. — Anales del Museo publico de Buenos-Aires, 5e livr., in fv, Buenos-Avyres, 1868. $ 3. Ouvrages divers. Les noms des membres de la Souièté sont précédés d’une astérique * * ANGsTRÔM (A.-J.). — Spectre normal du soleil, Atlas, in-fo, Upsal, 1868. —On the Frauenhofer-Lines together with a diagram of the violet part of the solar spectrum, in-#0, Upsal, 1866. BaLAssa. — À Képsô-mütétek (Operationes plasticæ), in-4°, et Atlas in-fo, Pest, 1867, BIBLIOGRAPHIQUE. 365 * BarBOSA DU BOCAGE. — Eponges siliceuses nouvelles du Portugal et de l’île Saint Tago, in 80, Lisbonne, 1869. BERGASSE. — Recherches sur la consommation de la viande et du poisson à Rouen depuis 1800, in 80, Rouen, 1832. Brink (B. ten). — Levensbeschrijving van Rijklof Michaël van Goens, in-8o, Utrecht, 1869. Brocx (O.-J.). — Traité élémentaire des fonctions elliptiques, 2e fascicule, in 8°, Christiania, 1869. : BROWN (Rob.) — A monograph of the coniferous genus Thuya Linn., and of the north-american species of the genus Libocedrus Endl., in 80, Edimbourg. — On the vegetable products used by the north-west american Indians as food and medicine, in the arts and in superstitious rites, in-8°. Brunxs. — Geschichte und Beschreibung der Leipziger Sternwarte, Zur Erôffnung der neuen Sternwarte am 8 November 1861, in-40, Leipzig, 1861. — Beobachtung der totalen Sonnenfisterniss in Spanien am 18 Juli 1860, in 4°, Berlin, 1858. — Gradmessung, in 40. CARDILE (Giuseppe). — I fito-parasiti, ovvero contributo allo studio di cause morbose non bene conosciute dagli antichi, in 4°, Palerme, 1868. CHacorRNac. — Note sur la configuration des groupes de taches solaires, in-80, Lyon, 1866. — Note sur la périodi- cité des taches solaires, in-8°, Lyon, 1866. — Note sur l’éclipse de soleil du 6 mars 1867, in-8°, Lyon, 1867. CraLpr. — Sul moto ondoso del mare e sulle correnti di esso, specialmente su quelle littorali, in-8°, Milan, 1868. — Port- Saïd. Lettre à M. Ferdinand de Lesseps, in-8°, Rome, 1868. CLos. — La plante au point de vue littéraire : rapports de la botanique et de la littérature, in-8°, Toulouse, 1868. CoRENWINDER. — L'agriculture flamande à l’exposition uni- verselle de 1867. Rapport sur l’exposition agricole collective du département du Nord, in-8°, Lille, 1868. * DENZA (Francesco). — Le stelle cadenti dei periodi di agosto e novembre osservate in Piemonte nel 1866, — nel 1867, — nel 1868, in-16, Milan, 1867-68. — Sui valori dell elettricità e dell’ ozono osservati a Moncalieri nel tempo del cholera, in-16, Turin, 14867. — Elementi di aritmetica, in-8°, Turin, 1863. — Le meteore cosmiche, in-16, Milan, 1869. Li # x 366 BULLETIN * Des Mouxixs (Ch.). — Quelques réflexions sur la doctrine scientifique dite Darwinisme, in-8°, Bordeaux, 1869. * Dôz. — Beiträge zur Pflanzenkunde, in-8°, Mannheim. Dureau. — Etude sur les poissons électriques, in-80, Paris, 1868. EKKER (A.-H.-A.). — Exeunte octobri. Ad filiolum, in-80, Amsterdam, 1868. * Fizeau. — Sur la dilatation des corps solides par la chaleur, 2e mémoire, in-4°, Paris, 1868. * FRAUENFELD (Georg von). — Zoologische Miscellen (n°5 11 à 15), in-80, Vienne, 1867-68. — Beitràäge zur Fauna der Nikobaren (nos 1 et 2), in-80, 1867-68. — Ueber die diess- jäbrigen Verwüstungen des Rapsglanzkäfers in Bôhmen und Mähren, in-80, 14867. — Ueber einen Zerstôrer der Baumwollkapseln in Egypten, in-80, 14867. — Ueber einen in einen Stein eingesschlossenen lebenden Salamandra, _in-80, 14867. — Das Insektenleben zur See und zur Fauna und Flora von Neucaledionien, in-80, Vienne, 1867. — Wei- tere Mittheilung über den Baumwollschädling Egyptens, in-80, 1868. — Ueber von den Hernn Schirl erfundenen Schmetterlings-Selbstfänger, in-8°, 1868. — Ueber Dreh- krankheit bei Gemsen, in-80, 14868. — Offenes Schreiben an Hernn Franz Maurer als Erwiederung auf dessen Schmäh- schrift Nicobariana, in-40, 1868. FRIVALDSKY. — Jellemzô Adatok magyarorszag Faunàjàhoz, in-40, Pest, 1866. GALLE (J.-G.). — Grundzüge der schlesischen Klimatologie, in-40, Breslau, 1857. * GAROVAGLIO (Santo). — Tentamen dispositionis methodicæ lichenum in Longobardia nascentium, Prolegomena ; Ver- rucaria (sect. 1 à 4), in-40, Milan, 1865-68. — Manzonia Cantiana , novum Lichenum angiocarporum genus, in-#0, Milan, 1866. — Thelopsis, Belonia, Weitenwebera et Lim- boria, quatuor lichenum ängiocarpeorum genera recognita iconibusque illustrata, in-49, Milan, 14867. — Sui più recenti sistemi lichenologici e sulla importanza comparativa dei caratteri adoperati in essi per la limitazione dei generi e delle specie, in-80, Pavie, 1865. — Sull’ importanza dei caratteri adoperati per la limitazione del genere Verrucaria BIBLIOGRAPHIQUE. 367 e delle specie che vi appartengono, in-8o, Milan, 1865. — L’orto botanico di Pavia, in-8°, Pavie, 1863. — Alcuni dis- corsi sulla botanica, fase. 1 et 2, in-80, Pavie, 14865. — Enu- meratio muscorum omnium in Austria inferiore hucusque lectorum, in-80, Vienne, 1840. GazELLI. — Dissertazione sul tema : « Esaminare se ed in quali luoghi principalmente dell” Emilia potesse aver luogo l’espe- rimente delle colonie agricole penitenziarie, in-80, Modène, 1867. * GOEPPERT (H.-R.). — Bericht über den gegenwartigen Zu- stand des botanischen Gartens in Breslau, in-80, Breslau, 1868. — Sur la structure de la houille. Commentaire des photographies et des exemplaires que fait figurer à l’expo- sition universelle de Paris M. le professeur Gôppert, in-80, Breslau, 1867. — Verzeichuiss der paläontologischen Samm- lungen und Schriften der Prof. D' H,.-R. Gôppert, in-80, Gôrlitz, 1868. * GUICHEXOT. — Index generum ac specierum Anthiadidorum in museo parisiensi observatorum, in-8o, Angers. Guyor (Jules). — Sur la viticulture et la vinification du canton d'Evian (Haute-Savoie), in-49, Paris, 1868. * HÉBERT. — Observations sur le mémoire de M. Pictet intitulé : Etude provisoire des fossiles de la Porte-de-France, d’Aizy et de Lémenc, in-81, 1868. — Réponse aux observations de M. Ebray insérées au bulletin de la Société des sciences de de l'Yonne, in-80, Auxerre, 1863. — Observations géolo- giques sur quelques points de départ. de l'Yonne, in-8°, Auxerre, 1863. — Du terrain jurassique supérieur sur les côtes de la Manche, in-89, Paris, 1860. — Sur les limites de la période jurassique et de la période crétacée et spéciale- ment sur les calcaires à T'erebratula diphya, in-80, Ge- nève, 1866.— Observations sur les calcaires à Terebratula diphya du Dauphiné et en particulier sur les fossiles des calcaires de la Porte-de-France (Grenoble), in-8°, Paris, 1866. — Notice biographique sur Hardouin-Michelin, in-80, Paris, 1867. — Enseignement secondaire des filles (Sor- bonne), 1'€ année, cours de géologie, in-80, Paris, 1868. Hezzer. — Die Zoophyten und Echinodermen des Adriati- schen Meeres, in-8°, Vienne, 1868. 368 BULLETIN * Horrmann (Hermann). — Pflanzenarealstudien in den Mittel- rheingegenden, in-80, Giessen , 1869. KoniNG. — Dissertation sur l’origine, l'invention et le perfec- tionnement de l'imprimerie, in-80, Amsterdam, 1819. KrusPper. — Légtüneti észleletek 1841-tôl 1849-ig, T. E, in 40, Pesth, 1866. * Jourpaix (S.).—Coup d’æœil sur le système veineux et Iympha- tique de la Raïe bouclée, in-80, Paris, 1868. — Recherches sur le système lymphatique du Congre, in-4°, Paris, 1868. — Coup d’œil sur le système circulatoire de l’Astérie com- mune, in-40, Paris, 1867. * Larrey (Baron H.). — Recherches sur la hernie lombaire, in-8°, Paris, 1869. * Lea (Isaac). — Observations on the genus Unio, T. XI, in-#°, Philadelphie. — Index to vol. I to XI of observations on the genus Unio, in-4°, 1867. — Description of the embryo- nie forms of thirty eight species of Unionidæ, in-40.— Des- cription of nineteen new species of Colimacea, in 4°, 1840. Contributions to geology, in-8°, 1833. —Tables of the recti- fication of M. T. A. Conrad’s Synopsis of the family of Naiades of North America, in-8°, 1866. — Check list of the shells of North-America, in 8°.— Publications of Isaac Lea on recent conchology, in-80, 1861. * Le Jozis.— Mousses des environs de Cherbourg, in-8c, Cher- bourg, 1868. — Des prétendues origines scandinaves du patois normand, in-80, Rouen, 1869. * NeiLrEIcH. — Diagnosen der in Ungarn und Slavonien bis- her beobachteten Gefässpflanzen welche in Koch’s Synop- sis nicht enthalten sind, in-8°, Vienne, 1867. — Vegeta- tionsverhaltnisse von Croatien, in-8°, Vienne, 1868. ODERNHEIMER. — Das festland Australien. Geograpbische, naturwissenschaftliche und kulturgeschichtliche Skizzen, in-80, Wiesbaden, 1861. * Pancic. — Kopaonik i negovo podgorie, in-8°, Belgrade, 1868. — Botanika, in-80 , Belgrade , 1868. Paris. — Revue des Cours scientifiques de la France et de l'étranger, T. I à V, in-4°, Paris, 1863-68; T. VI (ncs 1 à 30), in-40, 1869. — Revue des Cours littéraires de la France et de l'étranger, T. I à V, in-40,1863-68; T. VI (n°5 1 à 30), in-40, 1869. BIBLIOGRAPHIQUE. 369 Paris. — Almanach de Paris 1869, 5° année, in-16, Paris, 1869. * PrerRE (Isidore). — Recherches sur les produits alcooliques de * * * la distillation des betteraves, in-8°, Caen, 1868. PLATEAU. — Recherches expérimentales et théoriques sur les figures d'équilibre d’une masse liquide sans pesanteur, 8, 9e, 108 et 11° séries, in-4o, Bruxelles, 1868. PResTeL.— Die Regenverhaltnisse des Kônigreichs Hannover, nebst ausfürhlichen Darstellung aller den atmosphärischen Niederschlag und die Verdunstung, in-4°, Emden, 1864. — Die Winde über der deutschen Nordseeküste und dem südlichen Theile der Nordsee, in-4°, Emden, 1868. QueTELET (A). — Observations des phénomènes périodiques pendant les années 1865 et 1866, in-40, Bruxelles, 1868. — Annales météorologiques de l'Observatoire Royal de Bruxelles, 2° année, in-40, 1868. * RABENHORST (Ludw.) — Flora europæa algarum aquæ dulcis et submarinæ, nos 1 à 4, in-8°, Leipzig, 1864-68. BaBuT. — Habitations lacustres de la Savoie, 2° mémoire, in-fv, Chambéry, 1867. * RaGona (D.) — Stelle meteoriche di Agosto 1867, in-40. — — Osservazioni sulla evaporazione eseguita nel R. Osser- vatorio di Modena nell’anno 1867, in-40, Modène, 1868. * REGEL.— Index seminum quæ hortus botanicus petropolitanus pro mutua commutatione offert 1868, in-80, St-Pétersbourg, 1868. * ReicHaRrDT (H. W.). —Verbascum Neilreichü, ein neuer Blen- L dling, in-8°, Vienne, 1861. — Beitrag zur Flora Niederôs- terreich's aus dem Herbare D. A. Putterlik’s, in-80, 1861. — Ueber Botrychium virginianum Sw., einen neuen Bürger der Flora des ôsterreichischen Kaiserstaates, in-80, 1862. — Ueber eine Missbildung des Schaftes von Taraxacum offi- cinale, in 89,1863. — Bericht über die auf eine Reise nach den quarnerischen Inseln gesammelten Sporenpflanzen , in- 8, 1863. — Ueber zwei neue Arten von Centaurea aus Kurdistan, in-8o, 4863. — Ueber das Vorkommen von Hel- minthosporium rhizoctonum in Nieder-Oesterreich, in-8°, 1864. — Beitrag zur Moos-Flora der Sulzbacher Alpen in Süd-Steirmark, in-80, 14861.— Beitrag zur Moos Flora Steier- 24 370 BULLETIN marks, in-8°, 1864. — Ucber Conferva aureo-fulva, Kütz., in-8°, 1861. — Beitrag zur Kryptogamen-Flora des Malta- thales in Kärnthen, in 8, 1864. — Ueber die Manna- Flechte, Sphærothallia esculenta Nees, in-80,1864. — Æci- dium anisotomes, ein neuer Brandpilz, in-80, 1865. — Dia- gnosen der neuen Arten von Lebermossen welche die Novara-Expedition mitbrachte, in-8°, 1866. — Beitrag zur Moosflora der Wechsels in Niederôsterreich, in-80, 1861. — Miscellen, n°s 1 à 28, in-80o, 1866 67. — Carl Clusius und sein botanischen Wirken in Niederôsterreich, in-8°. — Ueber den gegenwärtigen Stand unserer Kenntnisse von den Sporenpflanzen, in-8v, 1865. — Die Sporenpflan- zen und ihre Unterschiede von den Samenpflanzen, in-8o, 14866.— Ueber das Pflanzenleben des Meeres, in 80, Vienne, 1867. Ripa DE MEANA. — Mémoires inédits sur la milice des romains et celle des français de Jean Antenor Hue de Caligny, pré- cédés d’une notice historique sur l’auteur et sur les corps français du génie, in-80, Turin, 1868. ROMER (Ferdin.). — Die fossile Fauna der silurischen Diluvial- Geschiebe von Sadewitz bei Oelz in Nieder-Schlesien, in-4o, Breslau, 1861. | * Sars (Michael). — Mémoires pour servir à l’histoire des Cri- noïides vivants, in-40, Christiania, 1868. SCARPELLINI (Caterina). — Catalogo degli Uranatmi (ossia stelle cadenti) osservati alla privata stazione meteorolo- gica di Roma negli anni 1861-1867, in-4o, Rome , 1868. * ScuarENK (Leopold von). — Reisenund Forschungen im Amur- Land in den Jahren 1854-1856, T. II (3° livr.), in-40, St-Pe- tersbourg, 1867. SCHUMANN. — Die Diatomeen der hohen Tatra, in-8°, Vienne, 1867. SCHYANOFF. — Essai sur la métaphysique des forces inhérentes à l'essence de la matière et introduction à une nouvelle théorie atomo-dynamique, 2° édit., in-8°, Kiew, 1868. * SELLA (Quintino).— Relazione alla R. Accademia delle scienze di Torino sulla memoria di Giovanni Struever intitolata : Studii sulla mineralogia italiana, Pirite del Piemonte e dell” Elba, in 8o, Turin, 1869. BIBLIOGRAPHIQUE. 914 ” Sozms Laugacu (Ce de).— Tentamen bryo-geographiæ Algar- viæ regni lusitani provinciæ, in 85, Halle, 1868. — Ueber Orobanche Buekiana Koch, in 8, Berlin, 1863. — De Lathrææ generis positione systematica, in 8o Berlin, 1868. STEEN (Adolf) — Om Integrationen af Differentialligninger , der fôre til Additionstheoremer for transcendente Funk- tioner, in-40, Copenhague, 1868. THALEN (R.). — On the Fraunhofer-Lines together with a dia- gram of the violet part ofthe solar Spectrum, in 40, Upsal, 1866. TERRACCIANO (Nicola).— Su di alcune piante della flora napoli - tana, in 8, Naples, 1867. — Nota su di alcune piante della vallata del Volturno ed osservazioni termometriche fatte in Caserta nell’ anno 1865, in-80, Naples, 1866. — Cenno intorno, a certe piante da selva cedua ed in partico- lare delle Robinia pseudo-acacia del Linneo , in-8o, Ca- serte, 1869. — Osservazioni termometriche e di fenomeni periodici fatte in Caserta nell’ anno 1866, in 80, Naples, 1867. VerATRI (Bartolomeo). — Memoria sul tema : «Se nelle attuali condizioni d'Italia, giovi al maggiore interesse dell’ istru- zione e della civiltà, e al conseguimento dei voti nazionali, la concentrazione dell’ insegnamento in poche Università», in-8°, Modène, 1867. * WaRTMANN (Elie). — Rapport sur les travaux de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, de juin 1867 à juin 1868, in-40, Genève, 1868. WinNERTZ, — Beitrag zu einer Monographie der Sciarinen, in-8°, Vienne, 1867. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES SCIENCES NATURELLES DE CHERBOURG. a ———————— —— 2 EEE Bureau de la Soctété. Fondateurs. MM. Cte Th. Du MONCEL, O. x, directeur honoraire. Dr Aug. LE JOLIS, &ÿ, archiviste-perpétuel. Emm. LIAIS, :X, secrétaire-perpétuel. Bureau pour 1869. Cte De BÉRENGER, président. GEUFROY, %, vice-président. BERTIN, secrétaire. LEMOIGNE-DULONGPRÉ, trésorier. Membres honoraires. Cte Th. Du MONCEL, O. %, ingénieur-électricien, à Paris. THURET (Gust.), membre de l’Institut, à Antibes. Membres titulaires. 49 Section des sciences médicales. | D' GUIFFART, directeur de la santé, à Cherbourg. D' LEBEL, à Valognes. D' MONNOYE, chirurgien en chef de l’hospice Napoléon. D' MARROIN, x, médecin en chef de la marine. Dr MONNOYE fils, à Cherbourg: D' LEGARD-LAFOSSE, à Cherbourg. D' BRASSAC, %, médecin principal de là marine. D' RICHAUD, 0. :X, médecin en chef de la marine. D' RENAULT, à Cherbourg. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. 373 20 Section de zoologie, botanique et agriculture. À. LE JOLIS, Éÿ, doctr ès-sc., commandeur de l’ordre de St-Stanislas, chevalier des ordres de St*-Anne, de l’Aigle Rouge, des SS. Maurice et Lazare. EYRIES, %, capitaine d'infanterie de marine. Cte H. DE TOCQUEVILLE, % %, président de la société d'agriculture, membre du conseil général. J. DUPREY, ÿ, prof, président de la soc. d'horticulture. GILLES, maire de Flamanville, membre du conseil général. H. HAMOND, consul de S. M. Britannique, chevalier de l'ordre des Guelphes. H. DE LA CHAPELLE, commis principal des douanes. JOSEPH-LAFOSSE, naturaliste, à St-Côme- js Mont. MAUGER (Jules), négociant. 30 Section de géologie et de géographie. BONISSENT, membre de la société géologique de France. H. JOUAN, O. X, &ÿ, capitaine de frégate. LEVIEUX, membre de la société géologique de France. HENRY, conservateur du musée d'histoire naturelle. Ct° pe BÉRENGER, ancien officier de marine. QUÉNAULT, x, ÿ, sous-préfet de Coutances. LEMOIGNE-DULONGPRÉ, propriétaire. 40 Section de physique et astronomie. Emm. LIAIS, :X, astronome, officier de l’ordre de la Rose. L. L. FLEURY, physicien. GEUFROY, %, architecte, chev. de l’ordre de St- -Grégoire. VIBERT, &ÿ, principa! du collége. JOFFRES, professeur de physique. MULLER, ingénieur des ponts-et-chaussées. PANOT, %, sous-préfet de Cherbourg, comm: de l'ordre de la Couronne de Chêne, chev. de l’ordre de l’Aigle-Rouge. BERTIN, ingénieur des constructions navales. DUBOIS, ingénieur des ponts-et-chaussées. COURNERIE (G.), chimiste. VASTEL (l’abbé), licencié ès-sciences. 374 LISTE DES MEMBRES Membres correspondants. MM. ABRIA, professeur à la faculté des sciences de Bordeaux. AGARDH (J. G.), professeur de botanique, à Lund. AGASSIZ, directeur du muséum de Cambridge (Etats-Unis). AGUILAR Y VELA, secr. de l’acad. des sciences de Madrid. AIRY, directeur de l'observatoire de Greenwich. ANDERSSON (N. J.), membre de l'académie de Stockholm. ANDRAL, professeur à l’école de médecine, à Paris. ANGSTRŒM, professeur à l’université d'Upsal. ARCHER (Wan), secrétaire de la société botanique, à Dublif. ARESCHOUG, professeur de botanique, à Upsal. ARGELANDER, astronome, à Bonn. ASCHERSON, botaniste, à Berlin. BABBAGE (Charles), naturaliste, à Londres. BABINET, membre de l’Institut, à Paris. BABINGTON (Ch. Cardale), botaniste, à Cambridge. BAER, membre de l’acad. des sciences de St-Pétersbourg. BAILLON, professeur à l’école de médecine de Paris. BALARD, membre de l’Institut, à Paris. BALFOUR (J. H.), direct. du jardin botaniq. d’Edimbourg. BARBOSA DU BOCAGE, directeur du musée de Lisbonne. BARRESVWEIL, chimiste, à Paris. BARTLING (Fr. Th.}, professeur, à Gœttingue. BARUFFI, professeur à l’université de Turin. BARY {Anton de), professeur, à Halle. BAUMHAUER, secrétaire de la soc. des sciences de Harlem. BECQUEREL, prof. au conserv. des arts et métiers, à Paris. BEKETOFF (André), botaniste, à Saint-Pétersbourg. BENEDEN (van), professeur de zoologie, à Louvain. BENNETT (Georges), naturaliste, à Sidney. BENTHAM, président de la société Linnéenne de Londres. BERKELEY, botaniste, à Wansford. DE LA SOCIÉTÉ. 375 BERNARD (Claude), membre de l’Institut, à Paris. BERTHELOT, professeur à l'école de pharmacie de Paris. BESCHERELLE (E.), botaniste, à Paris. BIANCONI, professeur à l’université de Bologne. BLACHE, directeur de la santé, à Marseille. BLANCHARD, membre de l’Institut, à Paris. BLEEKER (P.), zoologiste, à La Haye. BLOMSTRAND, professeur de chimie, à Lund. BOISDUVAL, entomologiste, à Paris. BOIS-REYMOND (Em. du), prés. de la soc. physiq. de Berlin. BOISSIER (Edm.), botaniste, à Genève. BOMMER, professeur à l’école d’hortic. de Vilvorde. BOREAU, directeur dn jardin des plantes d'Angers. BORNET (Ed.), botaniste, à Antibes. BOUNIAKOFSKI, v.-prés. de l’acad. des sc. St-Pétersbourg. BOURGET, directeur des études à Sainte-Barbe, Paris. BOUSSINGAULT, membre de l’Institut, à Paris. BOUTELOU, inspecteur des forêts, à Séville. BOUTSKOY, directeur de l’école navale de Russie. BRANDT, membre de l’acad. des sc. de St-Pétersbourg. BRAUN ({Alex.), directeur du jardin botanique de Berlin. BREBISSON {Alpb. de), botaniste, à Falaise. BRIOSCHI, directeur de l’Institut technique, à Milan. BRONGNIART {Ad.}, membre de l'Institut, à Paris. BRUHNS, directeur de l'observatoire de Leipzig. BUCHENAU (Franz), botaniste, à Brême. BUEK, naturaliste, à Hambourg. BUHSE, botaniste, à Riga. BUNGE, directeur du jardin botanique de Dorpat. BUNSEN, professeur de chimie, à Heidelberg. BURMEISTER, directeur du muséum de Buenos-Ayres. BUSSY, directeur de l’école de pharmacie de Paris. BUYS-BALLOT, directeur de l'observatoire d’Utrecht. CAILLIAUD, directeur du musée d’hist. natur. de Nantes. CAHOURS, membre de l’Institut, à Paris. CALIGNY (marquis Hüe de), corresp. de l’Inst., à Versailles. 376 LISTE DES MEMBRES CANDOLLE (Alph. de), professeur, à Genève. CANDOLLE (Casimir de), botaniste, à Genève. CARDILE (Giuseppe), docteur-médecin, à Palerme. CARPENTER, géologue, à Londres. CARUEL, botaniste, à Florence. CARUS, professeur, à Dresde. CASPARY, directeur du jardin botanique de Kônigshberg. CATTELOUP, médecin principal militaire, à Vincennes. CAUMONT (de), correspondant de l’Institut, à Caen. CAVALIERI san BERTOLO, présid® de l’acad. de Rome. CESATI {Vincent de), direct. du jardin botanique de Naples. CHACORNAC, astronome de l'observatoire de Paris. CHATEL (Victor), à Aunay-sur-Odon. CHATIN, professeur à l'école de pharmacie de Paris. CHESNON, naturaliste à Evreux. CHEVREUL, directeur du muséum d'hist. nat., à Paris. CHIO, professeur à l'université de Turin. CIALDI, comt de la marine pontificale, à Civita-Vecchia. CLOQUET (Jules), proff hon. de l’école de médecine, à Paris. CLOS, professeur à la faculté des sciences de Toulouse. COELHO (J.-M. Latino), secrét. de l'académie de Lisbonne. COEMANS (Eug.\,membrede l'académie de Belgique, à Gand. COHN (Ferd.), professeur d'histoire natur., à Breslau. COLLADON (Daniel), physicien, à Genève. COLLIN {Zacharias), professeur à Helsingborg. COLNET-D'HUART (de), prof de physique, à Luxembourg. COMBES, directeur de l’école des mines, à Paris. CORENWINDER, agronome, à Haubourdin près Lille. CORNALIA, président de la soc. des naturalistes de Milan. COSSA, directeur de l’Institut technique d'Udine. COSSON (Ern.), botaniste, à Paris. COSTE, membre de l’Institut, à Paris. COTTEAU, naturaliste, à Auxerre. CREPIN (Fr.), professeur de botanique, à Gand. CROUAN (H.), botaniste, à Brest. | CROUAN {L.), botaniste, à Brest. DE LA SOCIÉTÉ. 377 CRUVEILHIER, profr à l’école de médecine de Paris. CUIGNEAU (Th.}, botaniste, à Bordeaux. CUTANDA, directeur du jardin botanique de Madrid. CUYPER (de), professeur à l’université de Liège. CUZENT, pharmacien de la marine, aux Antilles. DANA, naturaliste, à New-Haven. DARESTE, professeur à la faculté des sciences de Lille. DARRACQ, naturaliste, à Bayonne. DARWIN (Charles), botaniste, à Down, Bromley (Kent). DAUBRÉE, membre de l'Institut, à Paris. DAUSSE, ing en chef des ponts et chaussées, à Grenoble. DECAISNE (Jos.), membre de l'Institut, à Paris. DELAFOSSE, membre de l'Institut, à Paris. DE LA RIVE, professeur, à Genève. DELAUNAY, membre de l'Institut, à Paris. DELESSE, ingénieur en chef des mines, à Paris. DENZA, directeur de l'observatoire de Moncalieri. DERBEÈS, profr à la faculté des sciences de Marseille. DE SAINS, prof” à la faculté des sciences de Paris. DESSAIGNES, chimiste, à Vendôme. DICKIE, professeur de botanique, à Aberdeen. DOELL, botaniste, à Carlsruhe. » D'OMALIUS D'HALLOY, géologue, à Halloy. DONNY, chimiste, à Gand. DOVE, membre de l'académie des sciences de Berlin. DRECHSLER, professeur, à Dresde. DROUET (Henri), naturaliste, à Dijon. DUBOIS (Paul), président de l’acad. de médecine, à Paris. DUBY DE STEIGER, botaniste, à Genève. DUCHARTRE, membre de l’Institut, à Paris. DUHAMEL, membre de l’Institut, à Paris. DUMAS, secrét. perpétuel de l’acad. des sciences de Paris. DUMÉRIL {Aug.), professeur au muséum de Paris. DU MORTIER, botaniste, à Tournay. DUPIN (Charles), membre de l’Institut, à Paris. DUPONT, secrétaire de la soc. médicale d'Amiens. 318 LISTE DES MEMBRES DURIEU pe MAISONNEUVE, dir.du jard.bot.de Bordeaux. DUTREUX, naturaliste, à Luxembourg. DUVAL-JOUVE, inspecteur d'académie, à Strasbourg. EHRENBERG, membre de l'académie des sc. de Berlin. ELIE DE BEAUMONT, secrét. de l’acad. des sc., à Paris. ENGELMANN, professeur de botanique, à Saint-Louis. ERMAN, membre de l'académie des sciences de Berlin. ETTINGSHAUSEN ({C. von), membre de l’acad. de Vienne. EUDES-DESLONGCHAMEPS (Eug.), profr à la fac. de Caen. FABRE, professeur au lycée d'Avignon. FAIRBAIRN, membre corr. de l’Institut, à Manchester. FAIVRE, professeur à la faculté de Lyon. FAYE, membre de l’Institut, à Paris. FÉE (A. L.\, professeur à Strasbourg. FENZL, directeur du jardin botanique de Vienne. FISCHER pe WALDHEIM ,prés. de la soc. des nat.de Moscou. FIZEAU, membre de l'Institut, à Paris. FONSSAGRIVES, professeur à la faculté de Montpellier. FOURNIER (Eug.), secrét. de la soc. botanique, à Paris. FRAUENFELD (G.von), secrét. de la soc. zoolog. de Vienne. FRÉMY, membre de l'Institut, à Paris. FRIES (Elias), professeur de botanique, à Upsal. FRIES (Théodor!, botaniste, à Upsal. FRITZSCHE, membre de l’acad. des se. de St-Pétersbourg. FUNCK, directeur de la société de zoologie, à Bruxelles. GAROVAGLIO, professeur de botanique, à Pavie. GASPARIS de), astronome, à Naples. GASSIES, naturaliste, à Bordeaux. GAUGAIN, physicien, à Paris. GAY (Claude), membre de l'Institut, à Paris. GERVAIS (Paul), professeur à la faculté des sc. de Paris. GIRARDIN (J.), recteur de l'académie de Clermont. GISTEL, naturaliste, à Munich. GLOESENER, professeur de physique, à Liége. GODRON, doyen de la faculté des sciences de Nancy. GOEPPERT, professeur, à Breslau, DE LA SOCIÉTÉ. 379 GOMEZ (B. A.) naturaliste, à Lisbonne. GRAELLS (M. de la Paz), botaniste, à Madrid. GRAHAM, astronome, à Markree. GRAY (Asa), secrétaire de l’académie de Boston. GRENIER, doyen de la faculté des sciences de Besançon. GRIS (Arthur), naturaliste au museum de Paris. GRISEBACH, professeur de botanique, à Gœttingue. GROENLAND (Joh.), botaniste, à Paris. GROVE, physicien, à Londres. GRUNOVW (Albert), botaniste, à Berndorf. GUBLER, professeur à la faculté de médecine de Paris. GUÉRIN-MÉNEVILLE, naturaliste, à Paris. GUICHENOT, aide-naturaliste au museum de Paris. GUNTHER, naturaliste au British museum, à Londres. HAINDIGER, direct. de l’Inst. imp. géologique de Vienne. HANSEN, astronome, à Gotha. HANSTEEN, directeur de l'observatoire de Christiania. HARTIG, directeur des forêts, à Brunswick. | HARTING, directeur du jardin botanique d'Utrecht. HAUER (Franz von), géologue, à Vienne. HAYNALD (S. E. Ludwig von), archevêque de Colocza. HÉBERT, professeur à la faculté des sciences, à Paris. HEER (Oswald), professeur, à Zurich. HELDR EICH (von) directeur du jardin botanique d'Athènes. HELMERSEN, direct. de l’école des mines,à St-Pétersbourg. HEMHOLTZ, professeur d'anatomie, à Heidelberg. HENRY (Jos.), secr. de l'{nst. Smithsonienne,à Washington. HERBICH, médecin militaire, à Cracovie. HERBICH, ingénieur des mines, à San-Domokos. HERDER (F. de), botaniste, à St-Pétersbourg. HERRICH-SCHÆFFER, secrét.de la soc. bot. deRatishonne. HERSCHELL {sir J. F. W.), astronome, à Londres. HESSE, naturaliste, à Brest. HESSLER, membre de l'académie des sciences de Vienne. HÉTET, pharmacien de la marine, à Brest. HIND, directeur du Nautical-Almanach, à Londres. 380 LISTE DES MEMBRES HIRN, physicien, à Colmar. HOELZL, botaniste, à Vienne. HOFFMANN (Hermann), professeur, à Giessen. HOFMAN (A. W.), professeur de chimie, à Berlin. HOFMEISTER (Wilh |, proff de botanique, à Heidelberg. HOHENBUHEL-HEUFLER (L. von), botaniste, à Vienne. HOOKER {sir Dalton, directeur des Jardins de Kew. HUXLEY, professeur de géologie, à Londres. HYRTL, professeur d'anatomie, à Vienne. LACOBT, membre de l'acad. des sciences de St-Pétersbourg. IELESNOW, membre de l’acad. des sc. de St-Pétersbourg. IESSEN, botaniste, à Eldena. IRMISCH (Thilo), botaniste, à Sonderhausen. IURATSKA (Jakob), botaniste, à Vienne. JAUBERT (Comte A.), membre de l’Institut, à Paris. JOLY (N.), professeur à la faculté des sciences de Toulouse. JORDAN (Alexis), botaniste, à Lyon. JOURDAIN, docteur ès-sciences, à Bayeux. JOUVIN, pharm. cn chef de la marine, à Brest. KANITZ, botaniste, à Vienne. KÉKULÉ, prfesseur de chimie, à Gand. KILLIAS, président de la soc. des sciences natur. de Chur. KIRCHHOFF, professeur de physique, à Heidelberg. KIRSCHBAUM, secrét.de la soc.des sciences de Wiesbaden. KIRSCHLEGER, professeur de botanique, à Strasbourg. KNY (Léopold), professeur de botanique, à Berlin. KOERBER, professeur de botanique, à Breslau. KOERNICKE, professeur, à Bonn. KOLLIKER, professeur d'anatomie, à Würzbourg. KOPP, chimiste, à Saverne. KOSTELETZK Y, professeur de botanique, à Prague. KRAUSS, professeur de zoologie, à Stuttgard. KREMPELHUBER (von), botaniste, à Munich. KUETZING, professeur de botanique, à Nordhausen. KUHLMANN, chimiste, à Lille. LACAZE-DUTHIERS, professeur au museum, à Paris. DE LA SOCIÉTÉ. 381 LACORDAIRE, professeur de zoologie, à Liége. LAMONT, directeur de l'observatoire de Munich. LAMPRECHT, pharmacien, à Bamberg. LAMY, professeur à la faculté des sciences de Lille. LANCIA (Duc de BROLO), secrét. de l'acad. de Palerme. LANDERER, pharmacien, à Athènes. LANGE (Joh.), botaniste, à Copenhague. LARREY (Hipp.), membre de l’acad. de médecine, à Paris. LARTET (Edouard), professeur au museum, à Paris. LASSEL, astronome, à Liverpool. LAUGIER, membre de l’Institut, à Paris. LAVOCAT, professeur d'anatomie, à Toulouse. LAWSON (Georg), professeur de botanique, à Halifax. LEA (Isaac), professeur de zoologie, à Philadelphie. LEBOUCHER, professeur de physique, à Caen. LE CANU, professeur à l’école de pharmacie de Paris. LE CONTE (John), sec. de l’ac. des sc. nat. de Philadelphie. LECOQ, membre corr. de l’Institut, à Clermont-Ferrand. LE MAOUT, botaniste, à Paris. LENORMAND (René), botaniste, à Vire. LEONHARDY (Herm. von), professeur, à Prague. LEPAGE, chimiste, à Gisors. LESPINASSE, botaniste, à Bordeaux. LEUCKART, professeur, à Giessen. LÉVEILLÉ, botaniste, à Paris. LE VERRIER, sénateur, direct. de l'observatoire de Paris. LÉVY, professeur de mathématiques, à Rouen. LICHTENSTEIN, membre de l’acad. des sciences de Berlin. LIEBIG (J. von), professeur de chimie, à Munich. LIÈS-BODART, professeur à la faculté de Strasbourg. LILLJEBORG, professeur de zoologie, à Upsal. LINDBERG {S. 0.) professeur à Helsingfors. LINDEMANN (Ed. von), botaniste, à Elisabethgrad. LIOUVILLE, membre de l’Institut, à Paris. LIOY (Paolo), secrét, de l’acad. de Vicence. LITTROVW (von), directeur de l'observatoire de Vienne. 382 LISTE DES MEMBRES LONGET, membre de l’Institut, à Paris. LORIÈRE (de), géologue, à Paris. LORY, géologue, à Grenoble. LUCA (de), professeur de chimie, à Naples. LUCAS (Hipp.), secrét. de la soc. entomologique, à Paris. LUTKE (amiral), à Saint-Pétersbourg. LUTHER, directeur de l'observatoire de Bilk. LYELL {sir Charles), géologue, à Londres. MAGNUS, membre de l’acad. des sciences, à Berlin. MAKOWSKY, professeur d'histoire naturelle, à Brünn. MALAGUTTL, doyen de la faculté des sciences de Rennes. MALRRANCHE, botaniste, à Rouen. MALORTIE (baron de), à Hannover. MANGON (Hervé), prof. à l’éc. des ponts-et-chauss., à Paris. MARTIN, géologue, à Dijon. MARTINS (Charles), prof. à la faculté de Montpellier. MASSON, professeur de physique, à Paris. MAURY, physicien. MAUS, ingén. en chef des ponts-et-chaussées, à Mons. MAXIMOVICZ, botaniste, à Saint-Pétersbourg. MÉNABRÉA, général du génie, à Florence. MENEGHINI, prof. à l’université de Pise. MENGE, secrét. de la soc. des naturalistes de Dantzig. MERCKLIN, membre de l’ac. des se. de Saint-Pétersbourg. MERKEEL,, professeur de zoologie, à Riga. MILDE, professeur de botanique, à Breslau. MILLARDET, botaniste, à Strasbourg. MILNE-EDWARDS, membre de l'Institut, à Paris. MILNE-EDWARDS (Alp.), prof. à l’éc. de pharm. à Paris. MIQUEL, professeur de botanique, à Utrecht. MITTEN (William), botaniste, à Hurstpierpoint. MOHL (Hugo von) professeur de botanique, à Tubingen. MONTROUZIER, missionnaire, à la Nouvelle-Calédonie. MOORE (Charles), directeur du jardin botanique de Sydney. MOORE (David), directeur du jardin botanique de Dublin. MORIDE, chimiste, à Nantes. DE LA SOCIÉTÉ. 383 MORIÈRE, prof. à la faculté des sciences de Caen. MORIN (général), dir. du cons. des arts et métiers, à Paris. MORIS, professeur de géologie, à Luxembourg. MORIS (J. H.), sénateur et botaniste, à Turin. MOULINS (Ch. des), présid. de la soc. Linn. de Bordeaux. MUELLER (Ferd.), direct. du jardin botan. de Melbourne. MUELLER (Karl), professeur de botanique, à Halle. MUELLER (Phil.), botaniste, à Wissembourg. MULSANT, naturaliste, à Lyon. MURCHISON {sir Roderick), à Londres. NÆGELI, directeur du jardin botanique de Munich. NAUDIN, membre de l’Institut, à Paris. NEILREICH, botaniste, à Vienne. NÉLATON, prof. à la faculté de médecine de Paris. NETTO (Ladislaü), dir. du jardin des pl. de Rio-Janeiro. NOTARIS (de), directeur du jardin botanique de Gênes. NYLANDER (W.), botaniste, à Paris. OUDEMANS, professeur de botanique, à Amsterdam. OWEN (Richard), direct. du British Museum, à Londres. PAGENSTECHER, prof. d'anatomie, à Heidelberg. PALAGI, professeur, à Bologne. PANCIC, prof. d'histoire naturelle, à Belgrade. PARIS {amiral}, membre de l’Institut, à Paris. PARLATORE (Filippi), prof. de botanique, à Florence. PASSERINI, prof. d'histoire naturelle, à Parme. PASTEUR, membre de l’Institut, à Paris. PAYEN, membre de l'Institut, à Paris. PELIGOT, membre de l’Institut, à Paris. PELLETIER, secrétaire de l'académie d'Orléans. PEREIRA da COSTA, naturaliste, à Lisbonne. PETERS, directeur de l'observatoire d’Altona. PÉTREQUIN, médecin en chefde l’hospice de Lyon. PIANI, secrét. de l’acad. des sciences de Bologne. PIERRE ([sidore), prof. à la faculté de Caen. PLANCHON (J. F.\, profr à la faculté de Montpellier. PLANTAMOUR, directeur de l'observatoire de Genève. 384 LISTE DES MEMBRES PLATEAU, professeur de physique, à Gand. POEY, directeur de l'observatoire de la Havane. POGGENDORFE, prof. de physique, à Berlin. POGSON, directeur de l'observatoire d'Oxford. POIRÉE, inspect. général des ponts-et-chaussées, à Paris, POISEUILLE, membre de l’acad. de médecine, à Paris. PONZI, professeur de géologie, à Rome. POUCHET, membre corr. de l’Institut, à Rouen. PRADOS, (Baron de), naturaliste, à Rio-Janeiro. PRESTEL, météologiste, à Emdem. PRINGSHEIM, professeur de botanique à Berlin. PURKYNJE, professeur, à Prague. QUATREFAGES (de), membre de l’Institut, à Paris. QUÉTELET (Ad.), direct. de l'observatoire de Bruxelles. QUÉTELET (Ernest), astronome, à Bruxelles. RABENHORST, botaniste, à Dresde. RADLKOFER, professeur de botanique, à Munich. RAGONA, directeur de l'observatoire de Modène. RAULIN, professeur à la faculté des sciences de Bordeaux. REGEL, direct. du jardin botan. de Saint-Pétersbourg. REGNAULT, membre de l'Institut, à Paris. REICHARD, secrét. de la soc. botanique de Vienne. REICHENBACH, professeur de botanique, à Dresde. REINVILLIER, médecin, à Paris. RENARD, sccrét. de la soc. des naturalistes de Moscou. REUTER, professeur de chimie, à Luxembourg. REY, entomologiste, à Villié. RIED, professeur à l’université de Iena. ROSANOFF, botaniste, à Saint-Pétersbourg. ROSE, président de la société géologique de Berlin. ROUX, chirurgien en chef de la marine, à Toulon. RUPRECHT, membre de l’acad. de Saint-Pétersbourg. SABINE (Major génér.), v.-prés. de la soc. royale de Londres. SACHS (Julius), prof. de botanique, à Wurzbourg. SAINT-VENANT (Barré de), à Saint-Ouen, près Vendôme. SAINTE-CLAIRE-DEVILLE (Ch.), memb. de l'Inst., à Paris. DE LA SOCIÉTÉ. 385 SAINTE-CLATRE-DEVILLE (H.), memb. de l'Tnst., à Paris. SAPORTA |Cte de), naturaliste, à Aix. SARS (Michaël), professeur de zoologie, à Christiania. SAUSSURE (Henri de), professeur, à Genève. SAVI (Pietro), directeur du jardin botanique de Pise. SAWITSCH, prof. d'astronomie, à Saint-Pétershourg. SCHENK, direct. du jardin botanique de Leipzig, SCHIMPER (W. J.), membre de l’Institut, à Strasbourg. SCHLEIDEN, professeur de botanique, à Dresde. SCHMID (E. E.), professeur de minéralogie, à Iéna. SCHOENEFELD (de), secrét. de la soc. botanique, à Paris. SCHRENK (Léopold de), memb. de l’ac. de St-Pétersbourg. SCHUEBELER, direct. du jardin botanique de Christiania. SCHULTZ-SCHULTZENSTEIN, botaniste, à Berlin. SCHUMANN, professeur, à Kænigsberg. SCHWARZ |W.), au consulat d'Autriche, à Paris. SECCERI, directeur de l'observatoire de Rome. SEEMAN (Berthold), botaniste, à Londres. SELLA (Quintino), membre de l’acad. des sciencesde Turin. SELYS-LONGCHAMPS (de), naturaliste, à Liège. SENONER, géologue, à Vienne. SERVAUX, naturaliste, à Paris. SIEBOLD (C. Th. von), prof. de zoologie, à Munich. SISMONDA Angelo), prof. de minéralogie, à Turin. SKOFITZ, botaniste, à Vienne. SOECHTING, secrét de la société de géologie de Berlin. SOLMS-LAUBACH {Ce de), prof. de botanique, à Halle. SONDER, botaniste, à Hambourg. SOUBEIRAN (Léon), prof. à l’école de pharmacie de Paris. SPACH, aide-naturaliste au museum de Paris. STAS, membre de l'académie des sciences de Belgique. STEENSTRUP, professeur de zoologie, à Copenhague. STEINHEIL, à Munich. STIZENBERGER, botaniste, à Constance. STUR (Dionys), naturaliste, à Vienne. TARDIEU (Ambroise), prof. à la fac. de médecine de Paris. 25 386 LISTE DES MEMBRES TASSI, directeur du jardin botanique de Sienne. TCHÉBYCHEFF, membre de l’ac.des se.de St-Pétersbourg. TCHIHATCHEFF (prince de), naturaliste, à Paris. TEMPEL, astronome, à Marseille. TENORE (Vicenzo), professeur de botanique, à Naples. THEDENIUS, botaniste, à Stockholm. THOMSON, professeur de physique, à Glasgow. TIMBAL-LAGRAVE, pharmacien, à Toulouse. TODARO, directeur du jardin botanique de Palerme. TOMMASINE (M. J. de), botaniste, à Trieste. TORREY, botaniste, à New-York. _ TRAUTVETTER, direct. du jardin bot. de St-Pétersbourg. TRÉCUL, membre de l’Institut, à Paris. TRENTOVIUS, méd. de la marine impériale, à Cronstadt. TRESCA, prof. au conserv. des arts et métiers, à Paris. TREVISAN (Ct Vitiore), botaniste, à Marostica {Vicenza). TRIANA; botaniste, à Paris. TULASNE (L. R.), membre de l'Institut, à Chaville. TYNDALEL, prof. à l’Institut royal de Londres. UNGER, prof. de botanique, à Vienne. UNGERN-STERNBERG (baron de), à Dorpat. VAHL, direct. du jardin botanique de Copenhague. VAILLANT (le maréchal), membre de l’Institut, à Paris. VALERIUS, prof. de physique, à Gand. VERNEUIL (de), membre de l'Institut, à Paris. VILLAR Y MACIAS, prof. de chimie, à Salamanque. VISIANI (Rob. de), direct. du jardin botanique de Padoue. VOLPICELLI, secrét. de l’acad. des sciences de Rome. WAHLBERG, secrét. de l’acad. des sciences de Stockholm. WARREN DE LA RUE, présid. dela soc. astron. de Londres. WARTMANN, professeur de physique, à Genève. WATSON (H. C.), botaniste, à Londres. WEBER, secrétaire de la société des sciences de Leipzig. WEISS (Adolf), prof, à l’université de Lemberg. WEITENWEBER, professeur de botanique, à Prague. WELCKER, professeur, à Halle. DE LA SOCIÉTÉ. 387 WELWITSCH, botaniste, à Lisbonne. WENDLAND (Herm.), botaniste, à Herenshausen. WHEATSTONE, physicien, à Londres. WIGHT (Robert), botaniste, à Londres. WILD, directeur de l'observ. physique de S'-Pétersbourg. WILLKOMM, professeur de botanique, à Dorpat. WIRTGEN, botaniste, à Coblentz. . WOEHLER, professeur de chimie, à Gôttingue. WOLF, directeur de l'observatoire de Berne. WURST, professeur à l’école de médecine de Paris. ZANARDINT, professeur de botanique, à Venise. ZANTEDESCHE, professeur de physique, à Padoue. ZININE, membre de l'acad. des sciences de S'-Pétersbourg. TABLE. Sur la structure florale et les affinités des Eriocau- lontes/ par Mr: TCARUDEL 7220 SR SE EM ! Révision du genre Spergularia. Les Spergulaires françaises et deux espèces des Canaries, par Mr. e"DrE. LEBEL..... Ste ANA SRE Coup-d’œil sur l'histoire bia du J Ft par Mr HenniJonAN. 00e Re tt Ame Révision du genre des Pagels le As ue Calamus}), par Mr. GUICHENOT. . ..... RNA : Note sur le Jabiru de la Nouveile-Hollande, par M OHenTL JOUAN 2 0. ON A Sade ANS INE Résumé des obser vas sur la ce faites à l'observatoire Royal de Modène, année 1867, par ME DRAGON EN LR Un" te ete De l'influence de l ane terrestre sur D Den des Plasmodia des Myxomycètes, par Mr. S. Rosanorr (avec une planche)..... ..... Fee Mousses des environs de Cherbourg, par ur. Augie LE Jouis . A At Sn rer MAR Nora bre Essai sur la be de ia Nouvelle - Zélande , par MASON JOUANE MAI CLE RER PEN à Rapport sur le concours de 1868, par Mr. H. ue Rapport sur les fouilles exécutées à de Dar ME GEUFROY: 00e ee ee URI Ouvrages reçus par la Société. ....... APRES 5 Listedes Membres de la Société 27.70.10... 00 Re Table des matières du XIVe volume. Se M nn BOAT 17 49 129 ET SAC JS ESS FR d » Tab. l Lane, Berlin. TAN Mn: de la Soc Amp. des Senat de Cherbourg. 1 AE NDLR G: 4 ANA NU ; AMNH LIBRARY DIU Ce 24e