FOR (THE PEOPLE
FOR EDVCATION
FOR SCIENCE
OF
. THE AMERICAN MUSEUM
OF
NATURAL HISTORY
BY GIFT OF
OGDEN MILLS
Fi
MÉMOIRES
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE
DES SCIENCES NATURELLES
DE CHERBOURG
La Société nationale des Sciences naturelles de Cherbourg
a été reconnue comme Établissement d'utilité publique
par Décret en date du 26 Août 1865.
MEMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ NATIONALE
DES SCIENCES NATURELLES
DE CHERBOURG
PK T ACAD},
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PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE À 7 nn
Mr, Aucuste LE JOLIS, SR SCIENCE
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DIRECTEUR ET ARCHIVISTE-PERPÉTUEL DE LA SOCIÉTÉ. VYVVYY
6699 00—
KOME XIX.
(DEUXIÈME SÉRIE. — TOME IX).
PARIS
3, B. BAILLIÈRE et Firs, LIBRAIRES, RUE HAUTEFEUILLE, 19.
CHERBOURG
BEDELFONTAINE er SYFFERT, ImP., RUE NAPOLÉON, 1.
1875,
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OBSERVATIONS
SUR LA
LÉCÉRETÉSPÉCIFIQUE ET LA STRUCTURE DE L'EMBRYON
DE QUELQUES LÉGUMINEUSES
PAR
NET Ph. VAN WIEGHENE,
Membre correspondant de la Société.
S'il est vrai que, chez la plupart des plantes, les graines
bien conformées et müres sont plus lourdes que l’eau, on
sait cependant, notamment depuis les recherches faites
en 4827 par Schübler et Renz (1), qu'un certain nombre
de végétaux échappent à cette règle et forment des graines
dont le poids spécifique est inférieur à l'unité. Aussi est-il
nécessaire, si l’on veut bien saisir l’intérêt particulier des
quelques faits nouveaux qui font l’objet de cette Note, de
déterminer tout d’abord la cause de la légèreté spécifique
des diverses graines qui sont connues Jusqu'ici pour
flotter à la surface de l’eau.
(1) Schübler et Renz : Untersuchungen über das Eigengewicht
der Saamen und näheren Bestandtheile des Pflanzenreichs.
(Kastner’s Archiv für die gesammte Naturlehre, X, p. 401, 1827).
LÉGÈRETÉ SPÉCIFIQUE
[æp]
b
Parmi les graines citées par Schübler et Renz, et par les
auteurs plus récents, comme ayant une densité inférieure
à l'unité, éliminons d’abord toutes celles qui sont, non
de véritables graines, mais des fruits monospermes et
indéhiscents. Ces fruits renferment, en effet, une graine
plus lourde que l’eau et ils doivent leur légèreté spéci-
fique soit à la structure spongieuse du péricarpe, soit à
l'air confiné entre le péricarpe et la graine, soit à ces
deux causes à la fois. Pour se faire une idée du degré
d'influence que le péricarpe peut exercer sous ce rapport,
même quand il adhère intimement à la graine, il suffit
d’ailleurs de comparer à la densité de l’akëène ou tiers
d'ovaire du Tropæolum mayjus : 0,21, d’après Schübler et
Renz, le poids spécifique de la graine qu’il renferme :
1,21, d’après mes propres déterminations. Le rapport est
de 4 à 6; en d’autres termes, la seule présence du péri-
carpe allège la graine de Capucine des cinq sixièmes de
son poids (4).
Cette élimination faite, il reste un assez petit nombre
de véritables graines réellement plus légères que l’eau et
dont le tableau suivant donne les densités, d’après les
deux auteurs allemands :
Euphorbia Lathyris..... . 0,998
Ricinus communis....... 0,902
— . LADOPINIS . Dslelee)s . 0,438
Pinus Abies..... AM 0,853
a AR d'en dote ere 0,848
(1) De mon côté, je trouve pour densité de l’akène entièrement
débarrassé de l’air adhérent à sa surface un nombre ‘plus fort :
0,55. On conçoit, d’ailleurs, que ce nombre varie dans des
limites assez étendues avec l’épaisseur du péricarpe et la quan-
tité d'air qu’il renferme. Les densités du fruit et de la graine
sont alors dans le rapport de 1 à 2.
«!
DE QUELQUES GRAINES.
Pinus sylvestris ......... 0,807
Iris DralenSsis 2.1... 0,830
— DAlOPhIIA esse . 0,863
Cucumis Melo........... 0,890
Benincasa cerifera....... 0,705
Digitalis purpurea...,... 0,773 (1)
Si maintenant l’on cherche, dans la structure de ces
quelques graines, et de plusieurs autres qui se trouvant
dans le même cas viennent augmenter cette liste, la raison
de leur faible densité, on ne tarde pas à voir que la cause
en est un peu diverse. Elle réside, en effet, tantôt dans le
tégument, tantôt dans l’amande et tantôt dans le défaut de
contact de ces deux parties. Les graines en question se ran-
gent donc sous ce rapport en trois catégories distinctes.
Dans la première, c’est-à-dire quand la graine doit sa
légéreté au tégument, la chose peut avoir lieu de deux
manières différentes. Ou bien le tégument se sépare pen-
dant la dessiccation en deux couchesisolées l’une de l’autre
par de l'air, la couche externe enveloppant à distance le
reste de la graine, comme d’un sac trop large; ce sac en-
levé, la graine tombe au fond de l’eau. C’est le cas des Iris
(Iris germanica, sibirica, stenogyna, etc.). Ou bien, tout
en demeurant continu dans son épaisseur, le tégument est
formé, dans sa zone externe tout au moins, de cellules
pleines d’air ou qui laissent entre elles des lacunes aéri-
fères ; son tissu est alors beaucoup plus léger que l’eau
ef, pour peu que l’amande n’ait pas par elle-même une
forte densité, la graine flotte. Il en est ainsi dans plusieurs
Cucurbitacées (Cucums Melo, Benincasa cerifera), tandis
que chez d’autres plantes de la même famille, l’'amande
l'emporte et la graine tombe au fond (Ecbalium elaterium).
(1) IL paraît y avoir erreur pour cette plante, car j'ai vu les
graines des Digitalis purpurea, lutea et orientalis, une fois
entièrement débarrassées de l’air adhérent à la surface, aller
toutes au fond de l’eau.
8 LÉGÈRETÉ SPÉCIFIQUE
A cet exemple on peut en ajouter plusieurs autres, aux-
quels la même explication convient : les graines d’Aristo-
lochia rotunda dont le tégument a sa zone externe com-
posée de cellules élégamment réticulées et pleines d'air,
les graines de Fritillaria imperialis, de Moringa, etc. Il
en est de même encore des graines de Pinus, Alnes,
Larix citées par Schübler et Renz, de Ginkgo et d’Aspho-
delus observées par M. Martins, de Mauranda et de
Phormium signalées par M. Thuret (4).
Dans la seconde catégorie de plantes, le tégument est
plus dense que l’eau et c’est l’amande qui est plus légère
et qui fait flotter la graine. Il en est ainsi dans certaines
Euphorbes (E. lathyris) (2), et surtout dans le Ricin
(R. communis, R. inermis) comme on le voit dans le
tableau précédent; j'ajoute que le Croton religiosum, le
Stillingia sebifera et le Buæus sempervirens sont dans le
même cas. Dans ces diverses plantes, les cotylédons
foliacés de l'embryon appliquent bien leur face externe ou
inférieure de chaque côté contre l’albumen, mais au lieu
de se toucher par leur face interne ou supérieure, ils
laissent entre eux au centre un certain intervalle plein
d'air. C’est à cet air confiné dans sa région centrale que
l’'amande, et par elle la graine tout entière, doit sa légé-
reté spécifique. Mais l'exemple le plus frappant de cette
disposition nous est offert par les grosses graines d’Entada
scandens, qui flottent, malgré leur épaisse enveloppe
ligneuse, parce que les larges cotylédons, étroitement ap-
(1) Tout en me référant principalement au travail de Schübler
et Renz, je ne néglige pas, bien qu’elles aient un autre objet, les
indications fournies par les recherches de M. Martins (Expé-
riences sur la vitalité des graines flottant à la surface de la
mer {Bulletin de la Soc. bot. IV, p. 324, 1857]) et de M. Thuret
(Expériences sur les graines qui flottent dans l’eau de mer[Arch.
des sciences de la Bibl. univ. de Genève, juillet 1873, p. 179]).
(2) Chez d’autres Euphorbes, les graines vont au fond de l’eau.
DE QUELQUES GRAINES. 9
pliqués par leur face externe contre le tégument, laissent,
entre leurs faces internes en regard, un grand espace
lenticulaire plein d'air. Cette même cavité lenticulaire se
retrouve, mais un peu moins large, entre les cotylédons
du Mucuna urens et c’est elle qui, donnant à ces grosses
graines une densité moyenne un peu inférieure ou sensi-
blement égale à l'unité, leur permet de nager pour ainsi
dire entre deux eaux.
Dans le troisième cas, il arrive que le tégument et l’a-
mande étant séparément plus lourds que l’eau, la graine
flotte cependant. Cela tient alors à ce que l’amande en se
desséchant s’est séparée du tégument et qu'un certain vo-
lume d'air s’est interposé entre ces deux parties. Cette
explication ne convient à aucun des exemples cités par
Schübler et Renz, mais il en est ainsi dans le Gwlandina
Bonduc et c’est ce qui rend compte de la légèreté spécifi-
que de certaines graines d’ailleurs bien conformées de
cette plante (1).
Enfin la seconde des causes que nous venons de signa-
ler peut se combiner avec la troisième pour faire flotter
la graine. La graine du Noyer (Juglans regia ), par exem-
ple, se maintient au-dessus de l’eau grâce à une petite
quantité d'air contenue entre le tégument et l'embryon,
et à une autre petite quantité d’air enfermée entre les deux
(1) M. Martins affirme d’une manière générale que les graines.
du Guilandina Bonduc flottent sur l’eau { loc. cit. p. 329). Or,
sur 42 de ces graines pourvues d’embryons bien conformés,
j'en ai vu 8 aller au fond, 3 flotter et 14 se maintenir entre deux
eaux. Ces inégalités s'expliquent aisément. Le tégument et l’a-
mande étant ici beaucoup plus lourds que l’eau, il faut naturelle-
ment que le volume d’air logé entre eux dépasse une certaine
limite, pour que la densité moyenne de la graine soit ramenée
au-dessous de l'unité. Or ce volume d’air, c’est-à-dire la contrac-
tion de l’embryon pendant la dessiccation, varie d’un fruit à
l’autre.
10 LÉGÈRETÉ SPÉCIFIQUE
cotyiédons. Dans ie Ricin, il existe aussi enire le tégument
et l’'amande une mince couche d’air dont l'effet s'ajoute à
celui de l’espace central pour alléger la graine.
En résumé, de l’examen auquel nous venons de nous
livrer, il résulte que l’assez petit nombre de véritables
graines actuellement connues comme étant plus légères
que l’eau, doivent leur faible densité à de l’air confiné
soit dans l'épaisseur du tégument, soit au centre de
l'amande entre les deux cotylédons de l’embryon, soit
entre l’amande et le tégument, soit enfin à la combinaison
de ces diverses causes. De telle sorte qu’il semble permis
d'établir en règle générale que, dans toutes les plantes,
une fois isolé et débarrassé de l’air adhérent à sa sur-
face, l'embryon est plus lourd que l’eau.
IT.
Or, c’est précisément à cette règle que viennent faire
exception les quelques plantes qui font l’objet de ce tra-
vail. Elles appartiennent, dans l’ordre des Légumineuses,
à la tribu des Phaséolées. Ce sont diverses Erythrines
(Erythrina indica, crista-galli, glauca, Caffra), V'Apros
tuberosa et le Wisteria frutescens. Leurs graines ont pour
densités :
Erythrira indica........ 0,89
— crista-galli... 0,91
— glauca ........ 0,94
Apios tuberosa.......... 0,88
Wisteria frutescens...... 0,98
le poids spécifique de la graine des autres Légumineu-
ses étant, en général, compris entre 4, 2 et 1, 4 (4).
(1) Comme points de comparaison, il me parait utile d'inscrire
ici, d’après mes propres déterminations, les densités des graines
de quelques autres Légumineuses, en mettanten tête plusieurs
Phaséolées,
DE QUELQUES GRAINES. 11
Comme il est facile de s’en assurer, les graines de
ces plantes ont un tégument plus lourd que l'eau, ce
tégument est complétement rempli par l’amande, c’est-à-
dire ici par l'embryon, enfin cet embryon a ses épais
cotylédons exactement appliqués l’un contre l’autre par
leur face interne ou supérieure. Elles ne rentrent donc
dans aucune des trois catégories que nous avons exami-
nées tout-à-l'heure. C’est à la légèreté spécifique de l’em-
bryon lui-même qu’elles doivent de flotter à la surface de
l'eau. Et, en effet, la densité de l'embryon dépouillé de
son enveloppe est, pour l'Erythrina erista-galli, par
exemple : 0,87, le poids spécifique de la graine totale
étant 0,91. Ce n’est donc pas à cause de son tégument
que la graine surnage ici, mais bien malgré son tégument
dont l'embryon est obligé de soulever le poids.
Ainsi les plantes en question font une remarquable
exception à la règle énoncée plus haut ; l'embryon y est
plus léger que l’eau. Cherchons maintenant, en étudiant
la structure de l'embryon et notamment des cotylédons
qui en forment la presque totalité, à déterminer la cause
prochaine de cette propriété. |
Remarquons d’abord que le fait ne peut pas s’expliquer
par la nature des principes immédiats déposés dans les
cellules de embryon. Ces graines ne renferment, en effet,
Dolichos sesquipedalis.....,.. 1,23
SOA DIS Rene see 1,24
Phaséolées ..... net Phaseolus vulgaris (var. Bagno-
| PE HAN 1,26
CAES DICOIOD. CR Se 41,29
Arachis hypogæa.........,... 1,06
Faba Nuleanis ei. ue 1,15
Colvillea insignis... 2... 4,27
Gymnocladus canadensis...... 1,28
Autres Légumineuses..{ Ervum lens............,.,.... 1,31
FTAMaAnnAUs NCA... 2700. 1,34
Albizzia Tophantha...".:..1... 1,37
Gleditschia lævis............ 1,39
NLUTINUS VATINS ee dore ctore ste «. 1,39
12 LÉGÈRETÉ SPÉCIFIQUE
qu’une très-petite quantité de matièregrasse. Et d’ailleurs,
quand l'embryon renferme beaucoup d'huile, sa densité
est plus faible assurément, mais elle se maintient supé-
rieure à l’unité (4rachis hypogæa (4 = 1,06), Amygdalus
communs, Berthollehia excelsa, Brassica campestris, Can-
nabis sativa, Juglans regia, Linum usitahissimum, etc.).
La densité plus forte des membranes cellulaires, de l’aleu-
rone, du protoplasma fondamental et de l’amidon quand
il yen a (Arachis hypogæa), suffit donc et au-delà à
compenser la moindre densité de l’huile. En outre, si les
graines d’Erythrine sont dépourvues d'amidon, substance
qui alourdit beaucoup les semences, celles d’Apios tube-
rosa et de Wisteria frutescens en renferment abondam-
ment. On sait d’ailleurs que parmi les graines de Légumi-
neuses plus lourdes que l’eau et dépourvues d’albumen
comme les précédentes, certaines ont de l’amidon, il est
vrai, (Phaseolus, Faba, Sophora, Cajanus, etc.), mais
beaucoup d’autres n’en possèdent pas (Psoralea, Ulex,
Acacia farnesiana, etc.).
D'autre part, il est clair que la chose ne tient pas non
plus à l’absence d’albumen ; car il est bien connu (1) que
si beaucoup de Légumineuses à graine lourde ont un albu-
men dépourvu de fécule, de consistance cornée et dont
les membranes cellulaires épaissies et modifiées forment
mucilage avec l’eau, il y en a un grand nombre qui n’en
possèdent pas et où l’amande se réduit au seul embryon.
C’est donc bien plutôt dans la forme et dans la disposition
des cellwles qui composent le tissu des cotylédons qu’il
faut chercher la raison d’être de la légèreté des graines que
nous étudions.
(4) Depuis le mémoire de MM. Schleiden et Vogel : Ueber das
Albumen insbesondere der Leguminosen (Nova acta XIX, 2e par-
tie. 1842).
DE QUELQUES GRAINES. 13
II
Mais pour mieux faire ressortir le caractère anatomique
particulier offert par le cotylédon des plantes de ces trois
genres, il est nécessaire de se procurer d’abord des points
de comparaison, et pour cela il faut étudier la structure
générale des cotylédons dans les autres genres de l’ordre
des Légumineuses. Cette étude montre que la structure
cotylédonaire de ces plantes se rattache à trois types prin-
CIpaux.
4° A partir de l’épiderme supérieur, on rencontre d’a-
bord deux ou trois rangs de cellules étroites et fort allon-
gées perpendiculairement à la surface, serrées côte à côte
en forme de palissade ; puis vient une couche de larges
cellules polyédriques ne laissant entre elles que de très-
petits méats, et qui s'étend jusqu'à l’épiderme inférieur.
Les deux moitiés de l’épaisseur du cotylédon sont donc
dissemblables et cette structure hétérogène rappelle celle
des feuilles coriaces des arbres et arbustes dicotylédonés
(Parkinsoma aculeala, Colvillea insigns, avec albumen ;
Mimosa uruquensis, Uleæ europœus, Acacia farnesiana,
sans albumen).
2° D'un épiderme à l’autre, le tissu du cotylédon est
formé de cellules allongées perpendiculairement à la sur-
face et étroitement serrées côte à côte,un peu plus longues,
en général, du côté supérieur.Quelquefois la zone moyenne,
où cheminent les faisceaux, a ses cellules isodiamétriques
(Bauhinia, etc.). Les deux faces de la feuille ont donc ici
même structure et ressemblent à la moitié supérieure du
cotylédon du premièêr type (Bauhinia Richardiana, Cera-
tonia suliqua, Cassia lœvigata et fœtida, Podalyria sericea,
Robinia pseudo-acacia, avec albumen ; Soja hispida, sans
albumen).
3° Enfin, d'un épiderme à l’autre, le tissu est composé
14 LÉGÈRETÉ SPÉCIFIQUE
de cellules isodiamétriques, tantôt polyédriques et ajustées
sans méats ou avec de très-petits méats, tantôt un peu
arrondies et laissant entre elles des espaces aériféres un
peu plus grands. La structure du cotylédon est encore
homogène, mais elle ressemble cette fois à la moitié infé-
rieure du cotylédon du premier type. Cette catégorie paraît
comprendre le plus grand nombre de genres (Gledhtscha
horrida, Poinciana pulcherrima, Cercis canadensis, CϾsal-
pinia coriaria, etc., avec albumen; Arachis hypogæa,
Cajanus bicolor, Psoralea esculenta, Sophora secundiflora,
Entada scandens, Guilandina bonduc, Albizz1a lophantha,
Phaseolus vulgaris, Faba vulgaris, Ervum lens, etc., sans
albumen). C’est encore à ce type que se rattachent le Tama-
rindus indica, l'HymenϾa Courbaril et le Mucuna urens,
mais avec cette particularité remarquable que toutes les
cellules des cotylédons, polyédriques et ajustées sans méats
ou avec de petits méats, ont leur membrane extrêmement
épaissie vers l’intérieur et canaliculée; dépourvu d’albu-
men, l'embryon prend donc ici une consistance et une
structure analogues à celles qui appartiennent ailleurs à
l’albumen.
Par les exemples que nous venons de citer comme se rat-
tachant à chacun de ces trois types : hétérogène, homogëne
à cellules perpendiculaires, homogène à cellules isodiamé-
triques, on voit que la famille ou tribu naturelle à laquelle
la plante se rattache, non plus que la présence ou l’ab-
sence d’albumen, n’a d'influence sur la structure du coty-
lédon. Cette structure est également indépendante de la
nature quelque peu différente des principes immédiats
contenus dans les cellules et notamment de l'absence ou
de la présence d’amidon (1).
(1) L'albumen des Légumineuses, si remarquable par ses
épaisses membranes cellulaires qui, à l’exception tantôt de la
couche interne, tantôt de la couche externe, sont gélifiées, se
DE QUELQUES GRAINES. 15
IV
Ceci posé, c’est, comme :l était naturel de le prévoir,
au troisième type de structure, c’est-à-dire au type homo-
gène à cellules isodiamétriques, qu’appartiennent les em-
bryons légers qui font l’objet de ce travail. Ils ne s’y
rattachent cependant qu'avec une modification particu-
lière qui est la cause prochaine de leur singulière pro-
priété.
Déjà dans certaines plantes de cette catégorie, dans le
Faba vulgaris par exemple, les cellules des cotylédons
s’arrondissent davantage et laissent entre elles d’un peu
plus grand méats, circonstance à laquelle les graines doi-
vent leur assez faible densité : 4,15. Développons cette
tendance, exagérons ce caractère, et nous obtiendrons la
structure propre aux embryons d’Erythrina, d’Apios et
de Wisteria.
Les épais cotylédons des Erythrines (E. indica, crista-
galli, glauca, Caffra) ont une section transversale de
forme semi-circulaire. Les faisceaux, encore à l’état de
procambium, y cheminent rangés en demi-cercle à peu
de distance de la face externe ou inférieure. C’est donc à
l'extrême développement du parenchyme de la face supé-
rieure de la feuille, que le cotylédon doit sa grande
gonflent dans l’eau et forment mucilage, est dépourvu d’amidon,
et on ne rencontre pas non plus d’amidon dans les cotylédons
quand la graine possède un pareil albumen ; or ces graines albu-
minées, nous venons de le voir, appartiennent également aux
trois types. Parmi les graines exalbuminées, les unes ont les
cotylédons dépourvus d’amidon (Psoralea esculenta, Tamarir-
dus indica, Acacia farnesiana, Mimosa uruguensis, etc.), tandis
que chez d’autres cette substance y est plus ou moins abondante
(Cajarus bicolor, Arachis hypogæa, Sophora secundiflora,
Entada scandens, Phaseolus vulgaris, etc.); or ces deux sortes
de graines se rencontrent indifféremment dans le même type de
structure.
16 LÉGÈRETÉ DE QUELQUES GRAINES.
épaisseur , il en est de même d’ailleurs dans les Phaseo-
lus, Arachis, etc. I] lui doit aussi sa légéreté. Les cellules
de ce parenchyme supérieur sont, en effet, de forme
sphérique, avec faces de contact proéminentes en forme
de bras courts, et disposées de façon à laisser entre elles
non plus de simples méats plus ou moins étroits, mais de
vraies lacunes aérifères de forme irrégulière et de dimen-.
sion parfois égale ou supérieure à celle des cellules elles-
mêmes. Sur la faxe convexe, les cellules situées entre les
faisceaux et l’épiderme inférieur sont plusserrées et les
lacunes plus petites. Aucune de ces cellules ne contient
d'amidon.
Le parenchyme des cotylédons de l’Apios tuberosa et
du Waisteria frutescens, homogène d’une face à l’autre,
est également composé de cellules arrondies laissant
entre elles d’assez grands espaces aérifères ; seulement les
cellules renferment des grains d’amidon.
En résumé, dans les plantes que nous venons d’étu-
dier, c’est à la structure lacuneuse des cotylédons que
l'embryon et par suite, malgré le poids du tégument, la
graine tout entière, doit de pouvoir flotter à la surface de
l'eau.
Si donc, comme cela était bien connu, il existe des
plantes dont l'embryon, compacte et plus lourd que l’eau,
comme c’est sa propriété générale, est maintenu à la sur-
face par la structure spongieuse du tégument de la graine,
le présent travail montre, ce qui était ignoré jusqu'ici,
qu'il y en a au moins quelques autres où c’est l'embryon
lui-même qui surnage, grâce à la structure spongieuse
de ses cotylédons, et cela avec assez de force pour soule-
ver le poids du tégument et faire flotter la graine.
NOTE
SUR
LES THÉORIES DU MOUVEMENT DES FLUIDES
ET DE
LA HOULE DE LA MER
PAR
C. WW. MERREFIELD, F.R.S.
Secrétaire de l’Institut d'architecture navale de Londres, etc.,
Membre correspondant de la Société,
TK
Il est reconnu qu'un système de trochoïdes représente,
avec toute l'exactitude que comportent les observations,
la houle régulière et tranquille de l'Océan et des mers
profondes, et que, pour une profondeur illimitée, un tel
système satisfait d’une manière exacte à toutes les condi-
tions dynamiques du mouvement des fluides. C’est ce qui
a été démontré (après la découverte de Gerstner entachée
de quelques inexactitudes de méthode), par MM. Rankine
et Froude, en Angleterre, par M. Bertin, en France.
Cette théorie entraîne une supposition physique qui ne
paraît pas être d’une nécessité absolue, à savoir que les
filets liquides ou trajectoires des molécules doivent coïn-
cider avec les profils des surfaces de niveau. Je considère
ici ces filets ou trajectoires en supposant, selon l’usage,
un courant égal et contraire au mouvement de propagation
des vagues; le système stationnaire de vagues qui résulte
2
18 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES
de cette supposition est analogue à ceux qu’on observe en
aval des ponts ou des écueils dans un fleuve rapide.
De plus, la théorie trochoïdale néglige une condition,
qui paraît nécessaire lorsqu'on suppose que le mouvement
peut naître dans un liquide parfait qui part du repos; c’est
la condition d'absence de rotation moléculaire dans le
liquide. Poisson n’a pas été très-clair sur ce dernier point,
mais la question a été très-nettement posée, par Laplace
et Cauchy, en France, et par M. Stokes, en Angleterre.
Il est bon de se limiter d’abord aux mouvements à deux
dimensions, en exposant ce que l’on entend par « absence
de rotation moléculaire. »
Soient P et P’ (figure 1) deux molécules quelconques
d’un fluide, assez voisines l’une de l’autre pour que l’on
puisse négliger, comme infiniment petits de second ordre,
les termes renfermant le carré de leur distance; soient p
et p' les positions qu’elles occupent après un temps quel-
conque d. Soit, de plus, p” la position que P' aurait
occupée si elle eût été animée de la même vitesse que P.
Appelons æ, y les coordonnées de P, et æ + 2x, y + dy
les coordonnées de P’. Appelons aussi w la composante
horizontale et v la composante verticale de la vitesse en
P, et u + du, v + dv les mêmes vitesses en P'. En suppo-
sant les vitesses égales en P et P’, on trouverait évidem-
ment p p' parallèle à P P’. En supposant des vitesses quel-
conques, on trouve qu’il y a eu, ou non, rotation de la
ligne qui joint les deux molécules considérées, selon que
les trois points p, p', p’ forment un triangle ou tombent
en ligne droite. Dans le dernier cas, le plus important
pour nous, la similitude des triangles donne de suite
dx du
y Tai
ET LA HOULE DE LA MER. 19
les deux termes de cette égalité étant des fractions
algébriques et non pas des dérivées.
Introduisons les différentielles de « et de v, en repré-
sentant par la notation d les différentielles partielles par
rapport à æet y ; nous avons
du du
dv dv
Nous tirons de là
dv 2x dv du du dy
x Dr A Le Pa ee prete
cr) dx dy F dy - dx + dy dx
ou bien
tv UE: \° dv du \ dx du
D) ax à —
Répétons encore que dx et ày sont des quantités arbi-
traires et indépendantes l’une de l’autre, bien qu’infinité-
simales, tandis que la notation d représente la dérivation
partielle.
Si le mouvement est tel que les trois points p, p' p”
restent toujours en ligne droite, et cela quelle que soit au
départ la direction de P P’, l’équation (1) doit être satis-
dx
faite pour toutes les valeurs possibles de ne tous les
coefficients des diverses puissances de ce rapport doivent
être nuls, et l’on doit ainsi avoir, à la fois, en tous les
points du fluide,
dv du dv du
ee D Ci de ie
20 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES
Ces trois conditions simultanées expriment que toutes
les lignes possibles, par lesquelles on peut joindre deux
molécules voisines du fluide, sont exemptes de toute rota-
tion. Dans un tel mouvement, le fluide ne pourrait subir
aucune déformation, sauf des dilatations et des contrac-
tions générales et uniformes. Ce n’est évidemment point
là le cas intéressant à considérer, surtout dans les fluides
incompressibles.
Examinons un Cas plus général qui laisse place à une
certaine déformation des petites masses liquides. Au lieu
de supposer que toutes les lignes qui traversent ces mas-
ses sont sans rotation, admettons que deux lignes seule-
ment, orthogonales entr’elles, conservent leur direction,
dans la déformation du liquide. Prenons, par exemple,
les deux lignes qui donneraient
dx va À dx ; /
— | an 0
dy co : : dy 8°;
en substituant ces deux valeurs dans l'équation (4*)il vient
dv dv du du
da C089 + d me + dy ang 0,
dv dv du du
Es pe. on EC nm 0
QE tang 0 + ec he dy cotg 0.
Une soustraction nous donne
dv du
de (ots 9 tan) 20 (RER 7 CIS 2
et, comme le facteur tang 9 + cotg 9 ne peut être nul pour
une valeur réelle de 9, nous avons simplement
(2) — — — =0.
ET LA HOULE DE LA MER. 21
L'angle 6 ne figure plus dans cette équation, ce qui signi-
fie qu’elle est satisfaite du moment que deux lignes ortho-
gonales, de n'importe quelle direction, se coupant en
chaque point du liquide, changent de position sans chan-
ger de direction, c’est-à-dire ne subissent aucune rotation.
Nous aurions pu tirer directement cette conclusion de la
forme même de l’équation (1).
L'interprétation géométrique de ce théorème serait que,
dans le cas de l’équation (2), tout cercle élémentaire du
. liquide se déforme suivant une ellipse dont les axes
représentent deux diamètres perpendiculaires du cercle
primitif qui s’est ainsi transporté sans subir de rotation,
mais simplement en s’écrasant.
L'interprétation analytique serait que la quantité
(3) u dx + v dy
est une différentielle exacte et peut se représenter par
d?. En posant
D die
TNA ie PA
on satisfait identiquement à l'équation (2) et à légalité
d? =u dx + v dy. |
La surface (3) est la trajectoire orthogonale des filets
liquides, puisque l'équation différentielle des courbes
décrites par les molécules du fluide est
de de 1 —
Dans un fluide incompressible et homogène, la condi-
tion de continuité,
22 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES
devient, en y introduisant la fonction #,
de Po E
de À ap 0
Pour bien comprendre les conditions physiques que
représente toute cette hypothèse d'absence de rotation,
isolons par la pensée une petite sphère ou plutôt puis-
que nous nous bornons à deux dimensions, un petit cer-
cle du liquide. Puisque nous supposons une absence ab-
solue de résistance tangentielle au mouvement des molé-
cules les unes par rapport aux autres, le petit cercle
considéré est absolument lisse. On ne saurait le saisir
pour le faire tourner ; on est seulement maître de l’écra-
ser pour le déformer en ellipse, mais encore sans pouvoir
empêcher la conservation de la direction des axes.
Une fois le cercle déformé en ellipse, si le liquide n’é-
tait pas un fluide parfait, tout lisse que füt le contour
des ellipses, il est clair que l’on aurait plus ou moins
prise sur elles, et qu’on pourrait leur imprimer des rota-
tions par l’action de forces extérieures convenables. Mais
ici, il faut bien se rappeler que la paroi de l’ellipse sup-
posée n’existe que dans l'imagination. Par le contact de
deux molécules quelconques prises dans l’intérieur de
l’ellipse, on peut toujours supposer un nouveau petit
cercle, qui serait intérieur à l’ellipse et sur lequel on n’au-
rait aucune prise pour le faire tourner. Cela pourrait se
répéter sans limite, la déformation infinitésimale étant
toujours d’un ordre d’infiniment petits supérieure d’une
unité à la grandeur soumise à déformation. Donc, à la
limite, il reste toujours impossible d'imprimer une rota-
tion à un cercle ou à une sphère infinitésimale d’un fluide
parfait.
On pourra peut-être saisir plus facilement le raisonne-
ET LA HOULE DE LA MER. 23
ment qui précède en le reprenant en sens inverse, et en
revenant au cercle, en partant de l’ellipse dont les axes
conservent leur direction, mais changent de longueur de
manière à devenir deux diamètres d’un cercle de même
aire que l’ellipse.
Dans un liquide incompressible, on pourrait sans
doûte déduire l’équation de continuité de la conservation
des aires, c’est-à-dire de la considération que le rectangle
entre les deux axes garde une aire constante. Mais cela
se déduit plus facilement, comme l’on sait, par d’autres
méthodes.
Le problème suivant, qui a été posé dernièrement dans
les examens de Cambridge, pourra jeter quelque lumière
sur les détails de la question. La solution m'a été donnée
par un de mes jeunes collègues du Bureau d’éducation
publique, M. Ritchie.
Examinons le mouvement relatif dans le voisinage d’une
particule quelconque d’un liquide incompressible et
dépourvu de rotation moléculaire. Les équations expri-
mant ces deux qualités nous donnent en un point
| LT do — @ (Absence de rotation.)
dy dx
() | : e
(71 ( APE 292€ :
Re, D di — D (Continuité dans un fluide incompressible.)
Pour un point voisin, (æ +E), (y +»), les vitesses
composantes sont
u + DE + an,
Ù + aËë — bn.
Les vitesses relatives de ce dernier point, par rapport au
24 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES
point x, y animé des vitesses w et v, sont donc
bE+an et aË— D.
L'équation différentielle des trajectoires dans le mou-
vement relatif est donc, par suite,
do Le aE —Dn
dE _ bE+an :
ou bien
Q(ndn—E dE) + b(Edn + nde)=0;
elle s'intègre immédiatement et donne
a(—#) +2bEn=C.
Cette dernière équation représente un système d’hyper-
boles équilatères, ayant mêmes asymptotes, et ayant
pour centre commun la particule liquide par rapport à
laquelle nous cherchions le mouvement relatif des autres
molécules. s
Rappelons que tout ceci n’est vrai que pour l’intérieur
d'un cercle de rayon infinitésimal décrit autour de la
molécule considérée.
Le théorème précèdent fournit deux corollaires:
1° Les asymptotes font partie du système de trajec-
toires. Ce sont des droites le long desquelles s’exécute un
mouvement relatif de molécules tantôt vers la particule
primitive tantôt en sens inverse; et il y a partout deux
droites de ce genre perpendiculaires l’une sur l’autre.
2° Les molécules situées sur les axes des hyperboles
décrivent, dans leur mouvement relatif, des arcs normaux
au rayon vecteur mené par la molécule primitive.
Il est à remarquer que la direction des asymptotes
ET LA HOULE DE- LA MER. 25
ci-dessus, que nous pouvons nommer lignes d’irrotation,
n’a aucun rapport général, avec la direction réelle des filets
liquides ou trajectoires des molécules dans le mouvement
absolu. En effet, le coefficient angulaire, tang », des filets
est donné par l'équation
u
{ang w = ra
tandis que celui des axes d'irrotation est déterminé,
d’après les équations (3) et (4), par une équation dans
laquelle entrent des différentielles d’ordre supérieur,
cotg 0 = DEVÈ+E,
a
Il serait facile, d’ailleurs, de concevoir, a priori, que la
direction de l’axe d’écrasement des cercles infinitésimaux
doit être, dans le cas général, indépendante du mouve-
ment de translation de leur centre (voir fig. 3).
Il reste à comparer les résultats qui précèdent à la
théorie trochoïdale. Je me reporterai, à cet effet, aux nota-
tions adoptées dans mon paragraphe relatif à la théorie
des ondes courantes du mémoire imprimé d’abord dans
l’Annual of the Royal School of Naval architecture et
reproduit dans la Revue maritime et coloniale, n° de
juillet 4874. En appelant 27R la longueur des vagues, et
h, k les coordonnées des centres d’oscillation des molé-
cules, et en posant
PS AL
26 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES
les deux coordonnées d’une molécule en mouvement sont
En (ae ou,
+
y=k+Re R Cos (at+2)
Ces équations donnent, par un calcul très-simple,
du dv
de tay
_ 2k
A dv du ae R
A me
4 — e À
Cette dernière expression, dans laquelle e est la base
népérienne, est constante pour chaque filet liquide, mais
elle ne se réduit à zéro que dans le cas où le mouvement
devient lui-même nul; dans le filet cycloïdal qui est la
limite des filets trochoïdaux, elle atteint une valeur infinie.
Au. contraire, dans le mouvement que nous avons d’abord
considéré, cette même expression est constamment nulle,
selon l’équation (2).
De plus, le mouvement trochoïdal jouit de la propriété
particulière que les filets liquides y sont tous des surfaces
de niveau; en d’autres termes, les trajectoires des molé-
cules, dans le mouvemeut d'écoulement permanent auquel
ce mouvement peut être assimilé, coïncident exactement
avec les surfaces d’égale pression. On prouve facilement
que cette propriété ne se rencontre que dans le mouve-
ment trochoïdal. En effet, la poussée est partout normale
aux trajectoires, quand la pression est constante le long
ET LA HOULE DE LA MER. 27
de ces courbes ; par conséquent l'accélération tangentielle
est une composante de la pesanteur seule ; on a
ds dy
de JT ds
et par suite
Œs ds y
dE & 1
dont l'intégrale est
ds —
(5) mn =Y=vV?29G% +0).
D'un autre côté, l'épaisseur d'un filet liquide est, en
chaque point, inversement proportionnelle à la vitesse en
ce point ; de plus le petit accroissement de pression dans
l'épaisseur du filet est la somme algébrique de la compo-
sante normale de la pesanteur et de l'accélération centri-
fuge, ces deux forces agissant sur une quantité de matière
proportionnelle à l’épaisseur du filet. Cet accroissement
de pression doit être constant. On trouve ainsi
& (— = + 9) == Const,
(6) A
K étant une constante indéterminée et r le rayon de cour-
bure.
En substituant pour V sa valeur tirée de l’équation(5)
et en remplaçant le rayon de courbure par son expression
connue, où obtient une équation différentielle du second
ordre, dont l'intégration donne deux constantes arbitrai-
res outre les deux constantes explicites de l'équation (6).
Il n'entre cependant ainsi que deux constantes, parce
que, dans les substitutions indiquées, la constante de la
28 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES
pesanteur se confond avec les autres, et qu’il n’en reste
ainsi que deux en tout. D’après cela, si l’on peut satisfaire
aux conditions par un système d'équations finies conte-
nant quatre constantes arbitraires, la solution est suff-
sante et unique. Un système de trochoïdes à directrice
horizontale satisfait, comme on sait, aux conditions ; or
j'observe que ce système comprend les quatre paramètres
demandés, à savoir deux pour la position arbitraire de
l'origine, un pour la longueur périodique, le quatrième
pour la hauteur ; c’est exactement ce qu'il fallait. Tout
cela a été démontré déjà, sous une autre forme, mais sans
différence au fond, par M. Bertin, dans les Mémoires de
la Société de Cherbourg.
Mais il faut objecter à la solution trochoïdale qu'il n’y a
pas de nécessité apparente obligeant les surfaces d’égale
pression à coïncider exactement avec les trajectoires des
molécules. En effet, même en partant du repos, il n’est
pas évident que ces surfaces d’égale pression ne doivent
pas se déformer d’une manière tout-à-fait indépendante
des trajectoires. De plus, il a été prouvé par Laplace, par
Cauchy et (avec quelques perfectionnements logiques)
par M. Stokes, que, si l'expression
u dx + v dy
est une différentielle exacte à un instant quelconque du
mouvement, elle l’est toujours.On en conclut que, puisque
cette condition est remplie dans le cas du repos, elle doit
l’être pour toute espèce de mouvement que l’on pourrait
produire en partant du repos sans avoir recours à des
forces polarisantes. A la rigueur, on ne refuse pas l’exis-
tence à ces dernières forces, surtout comme réactions,
mais on les exclut du calcul.
ET LA HOULE DE LA MER. 29
M. le professeur Stokes a publié (”) une solution appro-
chée de la forme d’onde qui, au lieu d’obéir à la condition
de coïncidence des filets liquides avec les surfaces de
niveau, obéirait à celle de l’absence de rotation molécu-
laire. Il serait à désirer que ce mémoire, devenu trés-rare,
füt réédité. Ce n’est point ici le moment de le faire, mais
je me permets d'indiquer qu’en posant
ne > (emy +e-"y) COS M æ,
on satisfait immédiatement aux équations d’irrotation et
de continuité, et qu’en choisissant convenablement les
coefficients, on peut satisfaire en même temps d’une
manière plus ou moins approchée à la condition d’égale
pression à la surface. L’approximation est grande pour le
cas de la profondeur illimitée; dans ce cas, le profil supé-
rieur se rapproche beaucoup de la trochoïde. L’approxi-
mation est bien moindre pour les faibles profondeurs. On
prouve facilement que, dans chaque filet liquide des ondes
stationnaires, la pression est donnée par la formule
veu RE
ed DE
dans laquelle , est la densité, V la vitesse sur latrajectoire,
g l'accélération dans la chute des corps, et C une quantité
qui est constante pour chaque filet. La formule ne se
vérifie pas pour la surface supérieure.
La solution du professeur Stokes n’étant qu'approxima-
tive se trouve exposée à un reproche; il serait possible,
en effet, que son défaut d’exactitude provint du choix
défectueux des conditions à remplir et non pas de
{‘) Cambridge Philosophical Transactions, tome VIII, p. 441.
30 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES
l'imperfection avec laquelle les premiers termes d’une
série représentent la somme de tous les termes. Nous
n'avons ici aucun moyen de savoir laquelle de ces deux
suppositions serait la bonne. S'il y a simplement négli-
gence de quelques termes dans une équation vraieau fond,
on pourrait être dans le cas de l’approximation de l’équa-
tion
(x — aÿ + P—=0
lorsqu'on prend a pour valeur de æ, b étant peu considé-
rable. M. Stokes a soin d'observer que toute l’approxima-
tion retombe sur la condition d'égalité de pression à la
surface.
Il y a une autre considération qui me parait bien plus
importante. En faisant même abstraction du frottement et
de l’aération de l’eau, on observe toujours que, dans la
formation des vagues par le vent, il y a solution de con-
tinuité, non seulement par le déferlement, mais encore
par la dispersion de l’eau en une sorte de pluie fine qui se
détache d’une partie de la masse fluide pour aller en
rejoindre une autre. Or il reste à démontrer, que cette
façon dont les choses se passent ne fait pas déferler, elles
aussi, les équations basées sur la supposition de la con-
tinuité du liquide. Voir à ce sujet la Mécanique de Poisson,
tome II, p.680 de la 2° édition.
D'un autre côté, le phénomène dont je viens de parler
s'accorde mieux avec la solution de Stokes qu'avec celle
des trochoïdes. Le transport dont nous parlons, des par-
ties détachées de la masse fluide, aussi bien que l'excès
de pression, dû au vent sur le versant arrière de la vague,
doivent, pendant qu’ils existent, produire dans l’eau un
courant qui ne cesse pas en même temps que ses causes.
Il est vrai que l’équation du travail peut être satisfaite par
ET LA HOULE DE LA MER. 31
la substitution de l'élévation à la vitesse, mais cela ne
satisfait pas aux conditions qui exigent l'existence du
courant en l'absence de forces horizontales opposées. La
houle trochoïdale ne remplit pas cette condition, puisque,
comme on sait, la vitesse horizontale de l’eau y est nulle.
Je pense que ces considérations, dont la principale a
été établie par Laplace et Cauchy, mériteraient l’attention
spéciale des ingénieurs français qui ont, à mon avis,
attribué à l'hypothèse trochoïdale plus de certitude et plus
de conformité avec les phénomènes naturels qu’elle ne
me paraît en posséder en réalité.
32 SUR LE MOUVEMENT DES FLUIDES.
EXPLICATION DES FIGURES.
F1G. 1. — Absence de rotation moléculaire, dans le mouvement
de deux molécules P et P' seulement.
Les trois points p, p', p”, doivent être en ligne droite ;
en d’autres termes, p p' est parallèle à P P”’.
Fig. 2. — Absence de rotation moléculaire, dans le mouvement
de toutes les molécules infiniment voisines d’une molé-
cule centrale O.
Les hyperboles équilatères sont les trajectoires dans le
mouvement relatif par rapport à O.
FiG. 3. — Ecrasement des cercles infinitésimaux dans le cas de
l'absence de rotation moléculaire.
LES
PLANTES ALIMENTAIRES
DE L'OCÉANIE
PAR
M: Henri JOUAN,
Capitaine de vaisseau, Officier de la Légion-d’Honneur.
Il ya quelques années, la Société des Sciences Natu-
relles de Cherbourg à bien voulu donner place dans ses
Mémoires (1) à quelques considérations sur l’origine et la
provenance des végétaux le plus communément rencon-
trés sur certaines îles au Grand-Océan. Je me propose
aujourd'hui d'examiner ceux qui servaient à la nourriture
des habitants de ces régions, lorsque les grandes expédi-
tions de découvertes accomplies à la fin du XVII siècle
les firent connaitre, et dont la plupart sont encore utilisés
pour le même objet.
(1) Tom. XI, 1865.
34 PLANTES ALIMENTAIRES
J'ai été amené à cet examen par la lecture de deux
volumes récemment publiés du Cours d'agriculture pra-
tique de M. Heuzé (1), qui traitent des Plantes alimen-
taires. La troisième partie de cet ouvrage est consacrée
aux plantes cultivées dans les contrées intertropicales
pour leurs racines, leurs troncs féculifères et leurs fruits
comestibles. Un grand nombre de ces végétaux se rencon-
trent sur les îles de l'Océanie que j'ai visitées ; mais, par
contre, on y en trouve d’autres qui ne figurent pas dans
le livre de M. Heuzé, et qui, pourtant, jouent un grand
rôle dans l'alimentation des Océaniens, tels que le Coco-
tier dont la noix est presque l’unique nourriture végétale
des habitants des îles madréporiques, l’Arbre à pain, cette
providence de l’Océanie centrale, à la Flore de laquelle il
donne une physionomie particulière, d’autres encore qui,
bien que moins importants, apportent un certain appoint
à l’alimentation des indigènes. M. Heuzé a écrit son livre
surtout pour les agriculteurs d'Europe ; quoique tout ce
qu'il dit de la culture des plantes des contrées lointaines
soit rigoureusement vrai, il n’est pas surprenant qu'il
n'entre pas dans autant de détails à leur sujet que lors-
qu’il traite des végétaux de nos pays; j'ai cru pouvoir en
ajouter quelques uns qu’on lira peut-être avec intérêt. Le
séjour prolongé, que j'ai fait dans plusieurs îles de l'Océ-
anie, m'a permis aussi de rectifier quelques indications
erronées dans les noms indigènes, dans l’emploi et la pré-
paration des produits, erreurs qui, je me hâte de le dire,
sont trop insignifiantes pour ôter quoi que ce soit à la
valeur du livre; si je les relève, ce n’est pas du tout,
(1) Cours d’agriculture pratique. Les Plantes alimentaires,
par M. Gustave Heuzé, Inspecteur général adjoint de l’Agricul-
ture,
DE L'OCÉANIE. 35
qu’on veuille bien le croire, dans un but de critique, mais
uniquement dans l'intérêt de l’exactitude.
Le fond de l’alimentation des Océaniens est tiré du
Règne végétal, mais comme ce genre unique de nourriture
ne suffit pas, ils y joignent une certaine quantité de nour-
riture animale, ordinairement du poisson, très-souvent
mangé cru, et des coquillages. Les pores, qu’on trouve
sur la plupart des îles du Pacifique, ne sont guère mangés
que dans certaines fêtes où l’on en fait un vrai massacre ;
en dehors de cela, on les garde le plus souvent pour les
vendre aux navires de passage. Les volailles sont peu
nombreuses, et, dans beaucoup d’endroits, sauvegar-
dées par des préjugés religieux ; il n’y a ni mammiféres
sauvages, ni animaux de boucherie, et les moyens man-
quent pour s'emparer facilement des oiseaux.
Sur certaines îles, le fruit à pain vient, pour ainsi dire,
sans aucune espèce de soins : les heureux habitants n’ont
guère qu'à étendre la main pour cueillir leur nourriture
sur les arbres, mais on n’est pas aussi favorisé partout,
et alors il faut travailler la terre pour avoir les aliments
de chaque jour. Quelques plantes sont cultivées avec une
habileté et des soins qui pourraient servir d'exemples à
beaucoup d'agriculteurs des pays civilisés : telles sont
les nombreuses variétés du Taro (4rum esculentum,
Forst.) et de l’Igname (Dioscorea) qui constituent le fond
de la nourriture d’une grande partie des insulaires du
Pacifique.
D'autres végétaux, servant pareillement à l’alimenta-
tion, exigent l'intervention de l’homme, mais cette inter-
vention se réduit à bien peu de chose, et le nom de cul-
tures est peut-être trop prétentieux quand on l’applique à
de petites parcelles de terrain, à peine débarrassé des
mauvaises herbes, à peine remué, où, sous l'influence
36 PLANTES ALIMENTAIRES
heureuse du climat, les plantes utiles poussent comme
elles peuvent, sans engrais, sans amendements. Quelques
autres. viennent spontanément à l’état sauvage; leurs
fruits, ou leurs racines, entrent pour quelque peu dans
l'alimentation, mais presque uniquement dans les mo-
ments de disette : c’est le cas de la plupart des arbres
fruitiers dont les produits sont, en général, peu recher-
chés.
Je donne, autant que possible, les noms sous lesquels
les plantes sont connues dans les différentes îles, mais je
ne suis pas certain d’avoir toujours réussi, si ce -n’est
pour les iles de la Polynésie, Tahiti, les Marquises, les
Sandwich et la Nouvelle-Zélande, où J'ai pu observer
directement; pour d’autres localités, j'ai été obligé de
m'en rapporter aux récits des navigateurs, presque tous
des Anglais et des Américains, et l’on sait combien leur
oreille et leur orthographe sont rebelles pour tout ce qui
n’est pas de l'anglais. Les noms des végétaux de la Nou-
velle-Calédonie sont dûs en partie à mes observations, en
partie à M. Vieillard qui a exploré cette île, au point de
vue de la botanique, pendant plusieurs années; mais ces
noms changent avec les dialectes, qui différent quelquefois
complétement les uns des autres à de très-petites distan-
ces : il est rare qu'un nom soit commun à toute l’île. La
plupart de ceux que donne M. Vieillard appartiennent au
dialecte parlé à Balade, dans le Nord-Est de la Nouvelle-
Calédonie, point visité par Forster et par Labillardière à
vingt ans d'intervalle.
Comme on pourra le voir en lisant ce qui suit, je ne me
suis pas borné à mes seules observations, mais je les ai
contrôlées par celles de plusieurs personnes qui étaient
dans l'Océanie en même temps que moi, et auxquelles on
doit d’intéressants travaux sur ces parages. Je citerai :
.DE L'OCÉANIE. 37
M. Cuzent, auteur d’une notice sur Tahiti, M. Jardin pour
les îles Marquises, M. J. Remy pour les îles Sandwich, le
révérend père Montrouzier, MM. Vieillard et Deplanche
pour la Nouvelle-Calédonie, etc., etc. Enfin je termine par
quelques remarques sur les végétaux introduits par les
Européens. Un certain nombre commence à entrer dans
la diète des naturels, mais, à l'exception de la pomme de
terre, dont les avantages ont été bien vite appréciés par
‘ les Néo-Zélandais qui n'avaient auparavant qu’une miséra-
ble nourriture, ces importations étrangères sont, en géné-
ral, peu estimées.
J'ai suivi, pour les noms polynésiens l'orthographe
adoptée par les missionnaires, dans laquelle l’e est tou-
jours fermé, w se prononce ou, au comme a-0, er comme
e-ee. Une astérisque marque les végétaux cités par M.
Heuzé.
Cherbourg, octobre 1874.
38 PLANTES ALIMENTAIRES
1° Plantes à racines et à bulbes féculifères.
PATATE DOUCE.
Convolvulus batatas, L. — Batatas edulis, Choisy. —
Ipomæa batatas, Lam*. — Umara à Tahiti, Kumara, aux
Iles Marquises, à la N.-Calédonie, à la N.-Zélande, aux Iles
Fidji; Umaa, à l'Ile Wallis; Uala, Mala uala aux Iles
Sandwich.
La variété cultivée en Océanie est celle qui a la pulpe
de Ja racine blanche. D’après M. Heuzé, elle y aurait été
importée par les Européens (1). Wallis et Bougainville,
auxquels on doit les premières notions certaines sur Ta-
hiti, n’en parlent pas, il est vrai, mais Cook, venu peu de
temps après eux dans cette île, en 1769, la signale. Dans
ses deux voyages subséquents, il la signale également à
l’île de Pâques, à Tonga, à la N.-Zélande, aux N. Hébri-
des, aux Iles Hawaïi (Sandwich). Quelques-unes de ces
terres avaient été vues avant lui par des Européens,
mais ceux-ci n'avaient guère fait que passer sans avoir
eu, pour ainsi dire, de communications avec les habi-
tants : il est, en tout cas, peu probable qu'ils se fussent
arrêtés assez de temps pour planter des patates, d’au-
tant plus que cette sorte de prévoyance n’était guère
(1) M. Heuzé dit que, dans l'Océanie et à Tahiti, la patate
douce blanche s'appelle mawhaha. Je ne trouve ce nom, qui n’a
guère la physionomie des mots polynésiens, altéré qu'il est
sans doute par l’orthographe anglaise, que dans le 3e voyage de
Cook, dans la description de l’archipel Tonga, pour désigner le
Tacca pinnatifida. Quelques auteurs attribuent à la patate douce
une origine américaine et leur opinion s’appuie sur de puissants
motifs. V. De Candolle, Géographie Botanique.
DE L'OCÉANIE. 39
dans les habitudes des navigateurs de ces époques recu-
lées. Il est plutôt à présumer que les patates douces, cul-
tivées de toute antiquité dans les contrées intertropicales,
sont venues dans l'Océanie de l’Asie méridionale, et ont
été transportées d’île en île lors de la dispersion de la
race d'hommes qui a peuplé la Polynésie : c’est ce que
semblent confirmer les traditions de certains insulaires,
entre autres ceux de la N.-Zélande. Le transport est
facile, ces racines pouvant se garder assez longtemps sans
s’altérer.
Les missionnaires français ont introduit la patate douce
à la N.-Calédonie vers 1844 (1). Les naturels lui donnent
le nom polynésien de Kumara, sous lequel on la leur à
fait connaitre. D'abord ils ne montrérent que du dédain
pour cette plante étrangère, mais aujourd’hui ils commen-
cent à l’apprécier.
Avant l’arrivée des Européens, la culture des Kumaras
était importante dans certains districts de la N.-Zélande,
et donnait des produits excellents réservés aux classes
supérieures. Les soins dont on l’entourait semblaient
dénoter une origine étrangère. Cette culture est négligée
aujourd’hui, bien que la patate douce soit restée en faveur
chez les indigènes, malgré l'introduction des pommes de
terre qui ont détrôné tous les végétaux comestibles du
pays.
A Tahiti, et dans les autres îles de l’archipel de la So-
ciété, la patate douce est cultivée par les indigènes qui
préfèrent de beaucoup ses tubercules légèrement sucrés à
(1) D’après le P. Montrouzier. Il est étonnant que la patate
douce n’existât pas à la N.-Calédonie, alors qu’on l’a trouvée
aux N.-Hébrides qui en sont peu éloignées. Les insulaires des
Fidji la cultivaient également.
40 LES PLANTES ALIMENTAIRES
ceux de la pomme de terre (1). Ils buttent les plants
comme on fait en France pour cette dernière. M. Cuzent
dit qu'il est fâächeux que la patate dégénère si prompte-
ment à Tahiti, «car ce serait une précieuse ressource pour
le pays. » Pour ma part, je n’ai vu cette plante cultivée à
Tahiti que sur une petite échelle, et les produits étaient
médiocres. Cette culture est relativement plus développée
sur les petites îles de Meetia et de Maïtea, voisines de
Tahiti.
Aux Iles Marquises, les patates douces paraissent être
d'importation récente, du moins on en voit peu. Elles ne
sont guère cultivées que par quelques résidents euro-
péens pour les vendre aux navires baleiniers. Elles se
conservent très-bien à la mer, à l'abri du froid et de
l'humidité. M. Heuzé dit le contraire, mais l’opinion que
j'avance, d’après ma propre expérience, est confirmée par
tous les baleiniers qui parcourent le Pacifique.
Ces racines sont très-alimentaires. On les mange bouil-
lies ou tout simplement cuites sous la cendre ; leur saveur
sucrée paraît d’abord agréable, mais on s’en lasse vite,
et on les trouve bien inférieures aux pommes de terre.
Ainsi que le dit M. Heuzé, les jeunes feuilles sont très-
bonnes préparées comme des épinards: nous l'avons
expérimenté pendant des années. Les feuilles à leur entier
développement sont un bon fourrage.
Dans toutes les terres océaniennes que j'ai visitées, les
cultures de patates par les naturels n’occupent que très-
peu de place, seulement de petites parcelles de terre
légère, plutôt sèche qu'humide.
(1) Cuzent. O-Taïli, 1860.
DE L'OCÉANIE. &1
* IGNAMES.
G. Dioscorea, L. Les Ignames ont été trouvées dans
l'Océanie par les premiers navigateurs. Diverses espèces,
présentant de nombreuses variétés, étaient cultivées avec
beaucoup de soin dans quelques îles du Sud-Ouest du
Pacifique, tandis que, dans les îles situées plus à l'Est,
leur culture était tout-à-fait négligée, les habitants se con-
tentant de celles qu’ils rencontraient à l’état sauvage.
A la N.-Calédonie, les ignames constituent le fond de
l'alimentation, aussi les plantations sont-elles très-éten-
dues. Cependant ces racines sont peu nourrissantes ;
les Calédoniens en consomment des quantités prodigieu-
ses ; la culture est longue et pénible, le rendement peu
considérable. Pour que les rhizomes deviennent beaux, il
faut que la plante grimpe le long d’échalas dont la hau-
teur et la grosseur dénotent la richesse et la dignité des
propriétaires (1). Les naturels n’ont pour préparer les
terres, quelquefois très-fortes, et qu’il faut labourer pro-
fondément, d’autres outils que de grands bâtons pointus
de bois de Casuarina. Les ignames sont plantées sur des
sillons dont on réunit plusieurs en un seul. On les plantait
à Kanala (côte orientale de la N.-Calédonie) à la fin de sep-
tembre. J'ai remarqué qu’au-dessus de chaque morceau
de racine mis en terre, on saupoudrait une petite poignée
de poussière rouge : les naturels croient, m’a-t-on dit,
que, moyennant cette précaution, la racine se développe
plus vite et devient plus grosse ; n’agit-on pas ainsi plutôt
tout simplement pour marquer les places où il faut plan-
ter les échalas ? La récolte est l’occasion de fêtes qui ne
(1) P. Montrouzier, Notice sur la N.-Calédonie ; Revue Algér.
etColon., Avril 1860.
42 LES PLANTES ALIMENTAIRES
sont pas complètes si on n’y ajoute un festin de chair
humaine : ainsi, qu'on ne dise pas que c’est surtout le
besoin qui pousse les Néo-Calédoniens à l’anthropophagie,
puisque c’est dans les moments de grande abondance
qu'ils paraissent s’y livrer avec le plus de goût!
M. Vieillard a reconnu, à la N.-Calédonie, cinq espé-
ces :
4° Dioscorea alata, L., Uhr, Ufi, dans le Nord de l’île,
Ku dans le Sud. Les deux premières appellations sont
malaises et polynésiennes, la troisième malaise. Cette
espèce est bien cultivée; on ne la trouve pas à l’état sau-
vage en Calédonie; elle n’y fleurit pas.
20 Dioscorea bullifera, L., Forst., Desmuan, des natu-
rels. On la rencontre cultivée, mais on la voit plus sou-
vent dans les bois.
3° Droscorea pentaphylla, Forst,. nom indig. Pda.
Quelquefois cultivée, plus souvent sauvage.
4° Dioscorea uote, Vieillard, nom indig. Uote. Ne se
rencontre jamais à l’état sauvage ; fleurit assez souvent.
5° Droscorea aculeata, L.; Oncus esculentus, Lour.
F1. de Cochinchine ; Uale, Uare, des naturels. Toujours
cultivée ; ne fleurit jamais.
Les ignames entrent aussi pour beaucoup dans la nour-
riture des habitants du petit archipel Loyalty, voisin de la
N.-Calédonie, mais leur culture y est encore plus pénible.
Le terrain labourable manque sur ces îles coralligènes
privées de sources et de cours d’eau. Un peu de terreau,
provenant des détritus des grands arbres, a rempli çà et
là les fissures et les cavités du sol madréporique : ce sont
les seuls endroits que les naturels puissent utiliser pour
leurs petites plantations d’ignames, de {aros et de bana-
niers, et ces endroits sont rares. Les habitants d'Uvea,
l’île la plus au Nord du groupe, vont faire des plantations
sur les îlots Beaupré, éloignés de dix lieues.
DE L'OCÉANIE. 43
Cook trouva les Ignames cultivées aux Nouvelles-Hébri-
des et dans l'archipel Tonga. Il n’en vit pas à la N.-Zélande,
et les naturalistes qui ont exploré cette contrée après lui,
n’y ont pas trouvé, que je sache, le genre Dioscorea repré-
senté.
Aux îles Fidji, qui en produisent énormément, les
naturels en distinguent plus de cinquante variétés (1). Le
poids moyen des racines est de 1 à 4 kilogr., mais quel-
ques-unes atteignent 25 kilogr. Elles peuvent se conserver
hors de terre pendant dix mois; on les plante de juin à
septembre, et on récolte en mars et en avril. Dans quelques
localités, on fait deux récoltes par an, l’une en mars, l’autre
en novembre.
Aux Iles de la Société, les habitants ne mangent guère
les Ignames qu’à défaut d’autres aliments, et ils ne culti-
vent pas ces plantes qu'ils trouvent, en grande quantité, à
l'état sauvage dans toutes les vallées. On en compte trois
espèces principales : 1° Dioscorea pentaphylla, Forst.,
Patara, où Pauara des indigènes ; 2° D. Alata, L., Ufi
ou Uhr ; 3° D. bullrfera, Forst., Hoi. Les Tahitiens dis-
tinguent par des noms particuliers sept ou huit variétés
de ces trois espèces, une entre autres, qu'ils appellent
Uhr papa qui, comme l'indique l’épithète papa (pierre),
vient sur les montagnes et dans les endroits pierreux, et
dont la racine est très-grosse. Les différentes espèces, ainsi
que le dit M. Heuzé, ne sont pas difficiles sur la nature du
sol, mais elles viennent mieux dans les terres de consis-
tance moyenne et un peu fraîches que dans les terres for-
tes.
(1) Or some of the Plants used for food by the Feedjee Islan-
ders, par W. Milne, botaniste de l'expédition du capitaine Den-
ham dans la mer du Sud; Soc. Botan. d'Edimbourg, Trans
actions, vol. VI. 1859.
44 LES PLANTES ALIMENTAIRES
Les ignames ne se trouvent qu’à l’état sauvage aux iles
Sandwich où l’on n’en fait usage que dans les temps de
disette. |
Il en est de même aux Iles Marquises. Je n’ai vu de
beaux rhizomes de D. alata qu’à la baie de Hapatoni (Ile
Tauata), cultivés par un Anglais. L'espèce D. bulbifera,
Hoi des naturels, se rencontre également dans cet archi-
pel. Les bulbilles, qui se développent à l’aisselle des feuil-
les dans cette espèce, trouvent leur emploi dans la cui-
sine européenne sous forme de friture.
Les ignames ne peuvent pas être mangées crues. Les
insulaires les font cuire dans des fours creusés en terre,
appelés umu dans toute la Polynésie, ou sur des pierres
rougies, ou sous les cendres. Les Néo-Calédoniens, qui
avant l’arrivée des Européens savaient fabriquer de la
poterie, les font bouillir. « Toutes les espèces, dit le P.
» Montrouzier (loc. cit.), montrent une foule de variétés
» qui différent tellement entre elles que deux personnes,
» qui ont mangé de l’igname, peuvent dire avec rai-
» son, l’une que cette racine vaut notre pomme de terre,
» l’autre que c’est une nourriture détestable. » Quelques
varietés, entre autres la petite Igname blanche de Pile
Rurutu (1), ont un goût sucré prononcé, mais, en général,
l’igname est un mets assez fade dont on se lasse pourtant
moins vite que de la patate douce. Malgré ces défauts, les
ignames, à cause de la possibilité de les conserver long-
temps, sont une grande ressource pour les navigateurs
qui font, comme les baleiniers, de longues croisières en
pleine mer.
(1) Probablement la même qu’on trouve aux Iles Fidji, sous le
nom de £awat.
DE L'OCÉANIE. 45
* MANIOC.
Jatropha manthot, L. On voit à Tahiti, aux Iles Sandwich,
etc., quelques petites plantations de Manioc, mais elles
appartiennent à des Européens. Les indigènes ne culti-
vent pas cette plante dont l'introduction est récente.
* TARO.
Arum esculentum, Forst. — Caladium esculentum,
Vent. — Colocasia esculenta, Schott. — Taro, à Tahiti, à
laN.-Zélande (1); Tao, aux Iles Marquises ; Kalo, aux Iles
Sandwich; N'dalo, aux Iles Fidji, ete.; Coboué, àla N.-Calé-,
donie (à Balade); Néré, dans le S.-E. de l’île.
Cette plante aux racines très-nourrissantes, et qui est
certainement la succédanée la plus utile et la plus sérieuse
de la pomme de terre, est traitée dans quelques îles‘avec
un soin qu'on ne trouve pas toujours dans les cultures
d'Europe. L'espèce cultivée est le Colocasia esculenta,
Schott. Les Tahitiens lui donnent le nom de Taro, mais
ils en distinguent, par des noms particuliers, treize varié-
tés que, suivant le cas, on plante dans les terres fortes,
les terrains arrosés par des ruisseaux, mais dont le sol
n’est pas très-délayé, dans les terres humides et dans la
vase et les marais inondés.
(1) Banks (1* voy. de Cook) appelle edda le Taro qu'il vit
cultivé à la N.-Zélande. Dans les relations des trois voyages de
Cook, cette plante est appelée coco, eddoë et eddous. Je ne
saurais dire d’où viennent ces noms ; peut-être les deux derniers
sont-ils une corruption du mot tahitien etu, qui veut dire déra-
ciner, altéré par l'orthographe anglaise. Toujours est-il que,
dans toutes les îles où l’on parle des dialectes polynésiens que
j'ai visitées, je n’ai jamais entendu que le nom de taro, plus ou
moins modifié suivant les différents dialectes.
46 LES PLANTES ALIMENTAIRES
De temps immémorial, les naturels des Iles Sandwich
cultivent le Xalo avec une habileté remarquable. Ses raci-
nes font la base de leur nourriture, car 1ls ne sont pas
aussi favorisés que les habitants d’autres archipels où
l'arbre à pain est abondant. Le kalo occupe la majeure
partie des terres cultivées, surtout celles qui peuvent être
inondées facilement. Les champs sont ordinairement frac-
tionnés par parcelles carrées ou oblongues, de la conte-
nance d’un ou deux ares. On commence par creuser la
terre à deux ou trois pieds; le terreau qu'on retire sert à
faire une petite chaussée tout alentour du petit carré, dont
la surface est battue jusqu’à ce qu’elle devienne imper-
méable. Après cette préparation, on prend les sommets
des racines mûres, coupées un peu au dessous des feuil-
les, et on les plante, à 50 ou 60 centimètres les unes des
autres, sur une mince couche de terreau et d'herbe sèche
qu’on laisse ensuite recouverte d’eau jusqu’à ce que les
feuilles flottent à la surface. On garde les racines sous
l'eau tant qu’elles sont bonnes à manger, c’est-à-dire à
partir du neuvième mois jusqu’au quinzième. Elles con-
tinuent néanmoins à croître pendant deux ans et plus (1).
M. Cuzent (loc. cit.) décrit d’une manière un peu diffé-
rente la plantation du taro à Tahiti. On commence par
pratiquer dans la vase des tranchées profondes de 0" 80
par lesquelles la surabondance des eaux s'écoule ; puis on
dépose, dans des trous de 20 centimètres, espacés de
0 80 environ, les sommets des racines en laissant aux
pétioles une longueur de 0"40. Cela fait, on répand sur
toute la superficie du terrain unelégère couche de feuilles
sèches de Pandanus, dans le but d'empêcher le développe-
(1) C. Stewart, Journal of a residence in the Sandwich
Islands during the years 1825, 1824, 1825.
DE L'OCÉANIE. 47
ment des graines qui pourraient exister dans le sol, et
celui des nombreux végétaux qui pousseraient sous l’in-
fluence de la lumière, de la chaleur et de l'humidité. La
période complète de la végétation du taro se termine du
douzième au quatorzième mois : après ce temps, il y a
perte à le laisser en terre, il pourrit.
Les irrigations et les soins divers à donner à cet Arum
requièrent un travail assidu. On peut planter toute l’an-
née, de sorte qu’en échelonnant les plantations, il est facile
d’avoir toujours des produits. Ces rhizômes sont très-ali-
mentaires : un hectare peut nourrir cinquante-huit person-
nes et n’exige que trois ouvriers pour sa culture (1). Letaro
contient beaucoup de fécule, associée à un principe âcre
qu'on trouve dans toutes les parties de la plante, mais qui
disparaît dans la cuisson. On ne peut conserver les racines
hors de terre que quinze ou vingt jours. Avant comme
après la cuisson, elles sont compactes, blanches avec une
légère teinte purpurine à l'intérieur ; lorsqu'elles sont
pauvres ou pas assez mûres, elles sont grises, couleur de
plomb. On les cuit dans des trous pratiqués en terre, au
fond desquels on met des cailloux qu’on fait rougir avec
un feu de branches sèches : les objets qu’on veut cuire,
taro, patates, poissons, etc., sont placés sur les pierres
rougies, bien enveloppés dans des feuilles de Te (Cordy-
line australs) ou de bananier ; on remet ensuite par des-
sus des pierres rougies également, sur lesquelles on verse
de l’eau pour développer la vapeur ; le tout est prompte-
ment recouvert de terre pour empêcher la vapeur et la
chaleur de s’échapper. Le four est ouvert au bout de deux
heures environ.
(1) Jules Remy, Ka Moohelo Hawaii, Histoire de l'archipel
Hawaïier, Paris, 1862.
48 LES PLANTES ALIMENTAIRES
Les racines cuites sont écrasées avec un pilon en pierre
dure, en ayant soin de les mouiller avec de l’eau ; on les
bat jusqu’à ce qu’on obtienne une masse de pâte adhé-
rente, la po (1), forme sous laquelle le taro est ordinai-
rement consommé. Cette bouillie se conserve pendant plu-
sieurs jours. On fait aussi de la por sèche de la même
manière, mais en ayant soin de la moins délayer. Elle ne
se mange pas sèche, mais on la garde par petits paquets
enveloppée dans des feuilles, et on la délaye au fur à me-
sure des besoins. Elle peut se conserver ainsi pendant
plusieurs mois ; aux Iles Sandwich, c’est une des prinei-
pales provisions des indigènes quand ils voyagent par
mer.
Les feuilles du taro sont grandes, en forme de cœur, de
couleur verte ; on les mange aussi préparées de diverses
manières (2).
Dans l'archipel de la Société, les champs de taro sont le
plus souvent autour des cases des naturels. Les exhalai-
sons de ces marais, pendant les moments de sécheresse,
paraissent à M. Cuzent de nature à compromettre dans le
présent la santé des habitants, et, dans l’avenir, la salu-
(4) Poï, et non Porée ainsi que le dit M. Heuzé; Poree est l’or-
thographe anglaise de pori, nom sous lequel les premiers
visiteurs anglais ont, sans doute, cru entendre désigner la pâte
de taro par les habitants des Iles Sandwich.
(2) On les fait cuire avec le jus exprimé de la noix de coco,
. ou bien avec la noix de coco rapée : c’est ce qu’on appelle lu-
lolo et Lu effaniu, dans l'archipel Tonga, et non à Tahiti,
comme le dit M. Heuzé qui écrit par erreur effanion : aucun
dialecte polynésien n’a la terminaison nasale on. Niu est un
vieux mot qui signifie coco, cocotier, dans toute la Polynésie;
lu veut dire feuille à Tonga. Le lu-tai (et non toi) est la prépa-
ration des feuilles avec de l’eau de mer, fai. Le lu-alo-te-
buaka consiste à faire cuire des feuilles de taro avec un mor-
ceau de porc. (Dumont-d’Urville, Voy. de l’Astrolabe).
DE L'OCÉANIE. 49
brité si justement vantée du climat. Aux Iles Sandwich, les
plantations sont disposées de la même maniëre, mais on
n'a pas remarqué qu'elles eussent aucune influence
fâcheuse, sans doute parce qu’elles sont sans cesse inon-
dées par des eaux courantes, dans lesquelles les poissons
vivent parfaitement. (Jules Remy, loc. cit.).
Les naturels de la N.-Calédonie comptent au moins
vinot-et-une variétés de taro (1). Les plantations sont
importantes, établies dans les vallées à portée des cours
d’eau, ou sur les versants des côteaux et des montagnes.
Dans ce dernier cas, les Néo-Calédoniens déploient un
art et une habileté qu'on ne devrait pas s'attendre à
trouver chéz un peuple aussi sauvage. Le terrain est dis-
posé par plates-bandes successives, superposées en gra-
dins, sur lesquelles ils font circuler, par un système de
canaux transversaux et verticaux, les eaux qui découlent
du sommet de la montagne, et dont tous les filets sont
mis à profit. Quelquefois l’eau est amenée d’une colline
sur une autre au moyen d'un conduit en bois creusé,
placé en travers du ravin qui les sépare. On voyait, il y
a quelques années, dans la tribu de Balade, un véritable
aqueduc de 8 à 10 kilomètres de long, conduit sur la
croupe des montagnes « avec une habileté qui ferait
honneur à un peuple civilisé (2) ».
On trouve des travaux du même genre, et de la même
importance, dans l'archipel des Fidji. Dans ces iles, on
fait avec le taro une sorte de pain que M. Milne (loc. ct.)
appelle Mindrai.
Les habitants des Marquises, ayant à leur disposition
le fruit de l’arbre à pain qui ne demande aucun travail,
(1) Vieillard.
(2) De Rochas. La N.-Calédonie et ses habitants, Paris, 1862.
k
50 LES PLANTES ALIMENTAIRES
ne cultivent pas le taro qui réclame, au contraire, des
soins assidus : à peine en voit-on quelques pieds, çà et
là, dans les environs des cases de quelques chefs. On le
sert dans les fêtes, ou pour faire honneur à des étrangers,
préparé d’une manière assez compliquée (1). La racine
est räpée et délayée avec de l’eau de coco pour en former
une pâte qu’on fait cuire et qu’on triture ensuite. On a
préparé à l'avance du jus extrait de la noix de coco qu’on
réduit en huile en y jetant des cailloux rougis au feu.
Quand la pâte est cuite, on la met dans cette huile, sans
la mêler, etceux à qui ce mets est servi, opèrent le mé-
lange avec le doigt. On le sert chaud ou froid à volonté.
Cette préparation est agréable au goût, mais un peu
lourde.
Le taro est cultivé aux Iles Tonga. Le nom sous lequel
on le trouve signalé dans le 3° voyage de Cook, Kappé,
semblerait devoir s'appliquer à une autre espèce d’Arum
(4. macrorhizon); mais comme ce dernier vient dans
les terrains secs, ce n’est certainement pas de lui qu’il
est question dans les récits du grand navigateur, mais du
taro ordinaire.
Cook trouva, en 1769, plusieurs variétés cultivées à la
N.-Zélande, mais cette culture, qui n’était pas très-impor-
tante, y est négligée aujourd’hui que la pomme de terre
est le principal aliment des Néo-Zélandais ; on n’y voit que
de toutes petites parcelles de terrain plantées en taro. De
petites cultures pareilles serencontrent aux Iles Loyalty et
sur les îles coralligènes de l’archipel des Paumotu, là où
un peu d'humidité leur permet de réussir.
Les chenilles sont des ennemis redoutables pour-le taro.
(1) Ed. Jardin. Notice sur l'archipel de Mendana ow des
Marquises.
DE L'OCÉANIE. 51
Le P. Montrouzier conseille, comme le meilleur moyen de
les détruire, de conduire dans les plantations des dindons
qui saisissent les chenilles et ne touchent pas à la plante.
Les racines se prêtent à toutes les préparations de la
pomme de terre ; les jeunes feuilles sont très-bonnes en
guise d’épinards.
Tout porte à croire que le taro est originaire de l’Asie
méridionale (De Candolle), et que de là, il a gagné de
proche en proche la partie orientale du Pacifique. R. Brown
pense que c’est la même plante que l’Arum colocasia, L.,
cultivée dans le delta du Nil.
Un autre Arum, 4. macrorhizon, L., Ape aux Iles de la
Société, Kape aux Marquises et aux Sandwich, est au be-
soin employé comme le taro, mais moins estimé. Il ne se
trouve dans ces îles qu'à l’état sauvage, et atteint parfois
des proportions gigantesques. Les Tahitiens mangent
quelquefois les tiges qui, étant très-ligneuses, demandent
de douze à quatorze heures de cuisson au four (umu) ;
elles ont alors une saveur sucrée. Le kape vient de préfé-
rence dans les lieux secs et élevés.
A la N.-Calédonie, on cultive plusieurs variétés de
l'A. macrorhizon, sous les noms de Koué, Péra, Diamot,
Baouen, Ouagan, etc.
*TACCA.
Tacca pinnatifida, Forst. — Pia, aux Iles de la Société,
aux Iles Marquises, aux Iles Sandwich ; Mara, à Rotuma ;
Maaeua, à Tonga; Massoa, à Tikopia ; Hdolan, à la N.-
Calédonie.
Le Tacca pinnatifida n’est pas cultivé par les Tahitiens,
mais par quelques résidents Européens, et seulement en
petite quantité. Il vient à l’état sauvage dans les vallées
52 LES PLANTES ALIMENTAIRES
humides et ombreuses, rarement au-dessus d’une altitude
de deux cents mètres. Ses tubercules ressemblent beau-
coup à ceux de la pomme de terre; ils ont un goût âcre et
amer qui disparait, dit-on, par la culture et même par des
lavages. Cette plante est très-abondante dans l'archipel de
Cook et dans les autres iles de l’archipel de la Société, où
l'on prépare, avec les tubercules, une fécule très-estimée
dont on apporte des quantités notables à Tahiti. Les Tahi-
tiens en préparent peu, quoiqu'ils la prisent beaucoup,
surtout pour la nourriture des enfants et des convales-
cents (1).
Les résidents Européens donnent improprement à cette
fécule le nom d’arrow-root ; elle est employée avantageu-
sement pour empeser le linge. Les Tahitiennes fabriquent
avec la paille qu’elles retirent des hampes florifères fen-
dues dans le sens de leur longueur, et séchée au soleil, de
charmantes couronnes, des éventails, des chapeaux, etc.
Dans l'Océanie centrale, le tacca et sa fécule s'appellent
pta ; le nom de Sahest, sous lequel M. Heuzé dit que les
Tahitiens le connaissent, n’est pas polynésien. Sahest, ou
Sohest, est le nom de cette plante au Port Praslin, à la N.-
Irlande (2).
Aux Iles Marquises, elle est peu répandue : c'est à peine
sion en trouve quelques pieds dans les ravins ombragés
et humides. Les naturels n’en font aucun usage. Il ne pa-
rait pas non plus que les insulaires des Sandwich utili-
sassent ses tubercules avant le passage de Cook. (Remy,
loc. cit.).
Le D' F. D. Bennett dit (3)que dans les îles de la Société,
(1) Cuzent, Loc. cit.
(2) Lesson et Garnot, Voy. de la Coquille.
(3) À Whaling Voyage round the Globe, Londres, 1840.
DE L'OCÉANIE. 53
la racine rapée est employée, appliquée sur la peau, contre
l'éléphantiasis.
Ces rhizômes entrent dans la nourriture des Fidjiens.
Le tacca est rare dans le Sud de la N.-Calédonie, du
moins je l'y ai à peine vu. M. Vieillard rapporte qu'il
esttrès-commun dans le Nord de l’île, etque son exclusion
du Sud doit plutôt tenir à la nature du sol qu’à la tempé-
rature. Les naturels n’en font pas usage que je sache.
Le petit nombre de pieds de cette plante, que j'ai vus
dans mes nombreuses courses dans tous les sens à travers
Nukuhiva et dans les autres îles du groupe des Marquises,
me porte à croire qu’elle n’y existe pas depuis bien long-
temps. Le mot pra, qui la désigne à Nukuhiva, est un mot
tahitien qui me paraît introduit depuis peu dans le dialecte
des Marquises. Dans les archipels occidentaux, qui se
rapprochent davantage de l'Asie méridionale et de l’archi-
pel Asiatique, elle est beaucoup plus commune : n’est-elle
pas originaire de cette dernière région, d’où l’homme
l’aurait transportée dans la Polynésie ?
* DIOCLŒA....? (1)
Jalé et Bat, dans le Nord de la N.-Calédonie, Magnia-
nta (2), dans le Sud.
Les Néo-Calédoniens connaissent, sous ces différents
noms, laracine souventtrès-grosse, mais toujours ligneuse,
d’une Légumineuse que les voyageurs ont appelée Dol-
chos tuberosa, mais qui se rapproche beaucoup plus du
genre Dioclæa (P. Montrouzier). On la mange bouillie ou
(1) Heuzé. Les Plantes alimentaires, t. 2. p. 379.
(2) Ce dernier nom est peut-être étranger à la N.-Calédonie;
du moins, c’est ainsi qu’on appelle aux Iles Sandwich une herbe
très-fine qui fait un excellent fourrage.
D4 LES PLANTES ALIMENTAIRES
grillée. Les naturels emploient les fibres de la racine pour
faire de très-bons filets de pêche. Le bat est la racine de
la plante cultivée ; le jalé vient à l’état sauvage sur les
montagnes. Il a la fleur d’un beau violet mêlé de pourpre,
d’une odeur suave. Les bêtes à cornes sont très-friandes
des feuilles.
À ces plantes, citées par M. Heuzé, j'ajouterai les sui-
vantes :
TL
Cordyline australis, Endlicher. — Te, aux Iles de la
Société, aux Marquises, à la N.-Zélande; Xi, aux Iles Sand-
wich; Tohi, dans l'archipel Tonga; Shoti, à Kanala (N.-
Calédonie); 4o-Ki, aux Iles Fidji.
Cette belle plante se rencontre sur toutes les îles Océa-
niennes. Sa racine a la forme et la couleur des panais,
mais elle est souvent beaucoup plus grosse, à contexture
ligneuse. Bouillie ou grillée, elle se ramollit, et contient
une grande quantité de jus sucré. Elle fournissait aux
habitants des Iles Sandwich une nourriture abondante, et,
de plus, ils en tiraient une boisson très-agréable, « bien
» préférable, dit M. Remy, à celle du Kava (Piper me-
» thysticum) qui est dégoüûtante, et n’a d'autre mérite que
» ses effets narcotiques, trop recherchés dans toute
» l'Océanie. » D'après Jarves (1), la liqueur enivrante,
extraite du K, avait les effets les plus funestes chez les
chefs qui en faisaient un usage excessif : le corps se cou-
vrait d’écailles, les yeux devenaient enflés ; une décrépi-
1) History of the Hawaiïian Islands, New-York, 1843.
DE L'OCÉANIE. 55
tude prématurée était le lot des buveurs. Les effets du
Kava ne sont guère différents.
Je ne crois pas que la racine du # fût employée comme
aliment à Tahiti et aux Marquises, si ce n’est dans les
temps de disette. Dans ce dernier archipel, ses belles
feuilles servent à tapisser l’intérieur des silos où l’on
conserve, pendant des années, les provisions de pâte de
fruit à pain; aussi en voit-on toujours quelques x
plantés auprés des habitations.
Les résidents européens, dans quelques îles, se servent
avantageusement de cette plante pour enclore les champs
cultivés.
Les jeunes feuilles constituent, d’après le D' F. D. Ben-
nett, le meilleur fourrage qu’on puisse trouver dans les
iles de la Mer du Sud, pour emporter à la mer.
FOUGÈRES COMESTIBLES.
Les Hawaïiens mangent au besoin, après les avoir fait
cuire sur des cailloux rougis, les stipes d’une sue fou-
gère des montagnes (Remy).
A la N.-Zélande, avant l'introduction des pommes de
terre qui sont aujourd’hui l'aliment de tous les jours, le
pain était la racine d’une espèce de fougère, Pteris escu-
lenta, Forst., peut-être une simple variété du Pteris
aquilina, qui couvre tous les côteaux incultes et déboisés.
Les racines s’enfoncent profondément ; l’arrachage est
pénible, et, pour l’accomplir, les Néo-Zélandais se servent
de pieux aiguisés, munis d’une sorte d’étrier pour y appu-
yer le pied.
Ils mettent en bottes ces racines qu’ils laissent sécher
pendant quelques jours au soleil; elles se conservent
56 LES PLANTES ALIMENTAIRES
alors assez bien. On les connaît sous le nom de nga-due
(1). Pour les manger, on les présente au feu, et quand
elles sont légèrement grillées, on les bat, pour les amol-
lir, avec un petit maillet destiné à cet usage. C’est dans
cet état que les naturels les mâchent, et faute d’autres
mets, ils avalent le tout : autrement ils se contentent de
mâcher la racine jusqu’à ce qu’ils en aient exprimé le
principe nutritif et sucré, et rejettent la partie fibreuse. Ce
pauvre aliment a un goût mucilagineux, un peu pâteux,
et est, en somme, parfaitement insipide.
Le Pteris esculenta se rencontre à la N.-Calédonie, à
Tahiti, aux Ilés Sandwich et sur d’autres îles, mais, sauf
peut-être les cas de disette, les naturels n’en font pas
usage.
Les Néo-Zélandais trouvaient un aliment plus substan-
tiel dans une fougère arborescente appelée Mamuku (Cya-
thœa medullaris, Swartz), dont ils faisaient cuire au four
la partie inférieure de la tige voisine de la racine. On
retrouve cette fougère à Tahiti, aux Marquises, etc.
20 Plantes à fruits comestibles.
*BANANIER.
Les premiers navigateurs ont trouvé le Bananier com-
mun (Musa paradisiaca, L.) cultivé dans toutes les iles
intertropicales de l'Océanie. Suivant quelques auteurs, le
Bananier des Sages (Musa sapientium, L.) aurait été aussi
rencontré de prime abord dans cette partie du monde ; ce
qu’il y a de sûr, c’est que les Océaniens reconnaissent de
(1). D'Urville. — Forster appelle cette racine Pongaï; n’y a-
t-il pas confusion avec Porga qui est le nom d’une belle fou-
gère arborescente, Cyathæa dealbata ?
- AE
DE L'OCÉANIE. 57
nombreuses variétés de bananiers qu'ils distinguent par
des noms particuliers. Rien, du reste, n’est moins certain
que la classification des espèces qu’on à cru reconnaitre
dans ces végétaux, siutiles, à causede la quantité dematière
nutritive que fournissent leurs fruits par rapport à leur
volume, qu'ils ont dü être cultivés dès les premiers âges
de l'humanité ; aussi d’éminents botanistes ont pensé qu’on
devait rapporter à une espèce unique tous les bananiers
cultivés pour leurs fruits.
Le nom générique de ces derniers et de la plante, dans
toutes les îles où l’on parle la langue polynésienne, est
meia, meika, meila, etc., etc., suivant les variantes des
dialectes. Les bananes se mangent ordinairement crues,
quelquefois cuites. On prépare aussi avec elles une con-
serve très-estimée, dont le goût est à peu près celui des
figues sèches. On coupe la banane en quatre dans le sens
de la longueur, en ayant soin d'enlever la partie centrale;
les morceaux sont exposés au soleil jusqu'à ce qu'ils
prennent une couleur brune; alors on les enveloppe dans
des feuilles sèches de la plante, et le tout est comprimé
et ficelé comme une carotte de tabac. Cette conserve, qui
peut être gardée pendant plusieurs mois et expédiée au
loin, s'appelle Piere aux Iles de la Société, où elle est l’ob-
jet d’un commerce important d’île à île.
Les Européens ont introduit le Bananier de Chine
(Musa Cavendishu, Paxt.) qui, grâce à ses qualités supé-
rieures bientôt appréciées, sera de bonne heure aussi
répandu que le bananier commun. Ses régimes portent
de 200 à 250 fruits d’un goût exquis.
Aux Iles Marquises, une autre espèce (ou variété ?)
appelée Pahatu, Pafatu, par les naturels, a des fruits
verts, même quand ils sont mürs, plus minces que les
bananes communes, recourbés, et rappelant un peu le
58 LES PLANTES ALIMENTAIRES
goût du melon cantalou. Le D' Bennett (loc. cit.) a vu
cette espèce à Raïatea (Iles de la Société), mais elle y était
assez rare. Il est à supposer qu'elle doit se rencontrer sur
d’autres iles encore.
BananeFehii (Musa Fehù Bert.) (1). —- Le Feht, ou Fef,
vient à l’état sauvage. À Tahiti il forme de véritables forêts
dans les ravins des montagnes, dans les replis de terrain
abrités et humides, mais toujours loin du bord de la mer :
passé une altitude de 4000 à 1200 mètres, on n’en trouve
plus ; à ces hauteurs il acquiert de très-fortes dimen-
sions ; la tige a souvent plus d’un mètre de circonférence
(Cuzent). Le tronc est rouge foncé, brun, et contient une
grande proportion de sève violacée qui tache le linge
d'une manière indélébile. L’unique régime que produit
chaque plante se dresse au milieu des feuilles dans le
prolongement du tronc, au lieu de pendre comme dans
les autres bananiers. Les fruits sont gros, d’une belle
couleur rouge-orangé à l'extérieur quand ils sont à matu-
rité; la pulpe est d’un beau jaune. Ils ne sont pas man-
geables crus; on les fait cuire au four (umu), et on les
mange ordinairement sans autre préparation; cependant
on en fait une bouillie qui est délayée avec de l’eau de
coco. Le Fehii fait, avec le taro, la base de la nourriture des
Tahitiens ; ils partent le samedi pour aller en chercher
dans les montagnes, et on les voit revenir chargés d’énor-
mes régimes pour la consommation de la semainesuivante.
Ce bananier, si commun à Tahiti, est rare aux Iles Mar-
quises où on l'appelle Huetu. Je ne l'ai jamais vu dans
mes nombreuses courses dans les montagnes de Nuku-
hiva. Le D' F. D. Bennett le signale à Vaitahu (Ile Tauata).
Les habitants de cette île en font trés-peu de cas.
(1) M. Heuzé ne signale pas le Fehai.
DE L'OCÉANIE. 59
Il croit spontanément dans les montagnes de Balade
(N.-Calédonie) où on le connaît sous le nom de Daak.
Les Néo-Calédoniens de cette localité appellent en géné-
ral les bananes Mondqu; ceux de Kanala les nomment
Pouin. Ils connaissaient, avant l'occupation française,
l'espèce Musa paradisiaca L., nom indig. Poigate, et l’es-
pêce Musa discolor, Hort., nom indig. Colaboute. Les
Européens ontintroduit Musa sapientium, L., et M. Ca-
vendishü, Swartz, que l’on commence à cultiver dans
quelques tribus.
On trouve dans les montagnes de la N.-Calédonie, assez
communément aux environs de Kanala (côte orientale),
une petite espèce, Poëete des naturels, Musa oleracea,
Vieillarg, qui ne fleurit jamais, et dont on ne mange que
la racine bouillie.
Les bœufs mangent avec avidité les tiges des bananiers.
* ANANAS.
Bromelia ananas, L.— Haoa, aux Iles Marquises, et plus
souvent Paënapu, corruption du nom anglais Pine apple.
L’Ananas, originaire de l’Amérique méridionale, a été
planté en Océanie par les Européens. A Tahiti, la culture
en a produit une variété excellente. Son introduction aux
Iles Marquises estrécente : on en trouve quelques pieds au
sommet du Mouaketu à Nukuhiva, mais leurs produits
sont de qualité trés-inférieure. Il a été introduit à la N.-
Calédonie par les missionnaires français.
* GOMBO ou KETMIE COMESTIBLE.
Hibiscus esculentus, L.
Le Gombo avait été apporté aux Iles Marquises, vers
1846, de Tahiti où les Européens l’avaient introduit dans
60 LES PLANTES ALIMENTAIRES
les jardins, mais il avait disparu de Nukuhiva à la suite de
l'abandon de l'établissement de Taïohaë, en 1849. En 1856,
nous semâmes des graines dans le jardin du poste où élles
réussirent parfaitement. Je ne crois pas que cette Malvacée
fût connue en Océanie avant l’arrivée des Européens, et
que depuis elle soit utilisée par les indigènes ; du moins,
je ne l’ai remarquée nulle part.
J'ajouterai un certain nombre de végétaux sur lesquels
M. Heuzé garde le silence, et dont quelques-uns ont des
fruits qui tiennent une place importante dans l’alimentation
des Océaniens.
ARBRE A PAIN.
Artocarpus incisa, L. — Uru, et plus généralement
Maïoré, à Tahiti; Ulu, aux Iles Sandwich ; Mer, aux Iles
Marquises.
L’Arbre à pain a été trouvé, plus ou moins répandu,
dans toute l'Océanie centrale (1). C’est, sans contredit, un
des arbres les plus utiles aux habitants de cette partie du
monde. Ses gros fruits, ordinairement sans semences,
entrent pour beaucoup dans leur nourriture; le bois,
solide, et en même temps facile à travailler, est avanta-
geusement employé pour la construction des cases et des
pirogues ; les feuilles sèches, passées à une longue bro-
chette de bois, servent à tapisser le dessous des toitures
d’une manière élégante, et résistent beaucoup plus long-
temps que les feuilles du cocotier ; on fait, avec l'écorce
battue des jeunes arbres, une étoffe légère.
(4) Il faut faire exception des îles basses madréporiques où il
n’a été que rarement rencontré.
DE L'OCÉANIE. 61
Selon M. De Candolle, l’arbre à pain a été cultivé de
toute antiquité; toujours-est-il que, dans l'Océanie, les
soins de culture se réduisent à bien peu de chose ; on se
contente, tout au plus, d’arracher les broussailles qui
étoufferaient les jeunes plantes. On le propage au moyen
des rejetons qui poussent auprès de la racine ; à Tahiti, où
les aliments européens remplacent de plus en plus la
nourriture primitive, C’est à peine si l’on trouve aujour-
d'hui, parmi les indigènes, quelques individus capables
de choisir les rejetons bons à replanter, et sachant trans-
planter les jeunes arbres, opération délicate et réussissant
rarement. L'arbre à pain, qu'on ne rencontre spontané
nulle part, a été considéré comme originaire des Moluques ;
peut-être a-t-il été porté dans l'Océanie par les premiers
émigrants ; cependant, une antique et curieuse tradition
tahitienne raconte sa première apparition à Tahiti comme
spontanée.
Dans cette île, on en compte jusqu’à 47 variétés éta-
blies sur l'aspect, la forme des fruits et la facilité plus ou
moins grande avec laquelle ils cuisent. Ces variétés se
rattachent à quatre principales et on pourrait même les
réduire à deux, l’une, de beaucoup la plus com-
mune, qui a les feuilles plus grandes et beaucoup moins
profondément incisées, l’autre qui les a découpées jus-
qu'aux nervures. À Tahiti l’arbre à pain est trés-abon-
dant dans les vallées, surtout aux environs des plages; on
le trouve aussi sur les flancs des collines, mais c’est par
exception qu’il se montre au delà de 700 mètres d’alti-
tude (Cuzent).
Les Nukuhiviens distinguent 33 variétés de l’arbre à
pain, basées sur la hauteur et le port de l’arbre, le plus
ou moins gros volume de ses fruits, mais toutes peuvent,
je crois, se réduire à la variété commune. Il donne trois
62 LES PLANTES ALIMENTAIRES
récoltes par an dans certains cantons. Les fruits sont mürs
quand le suc laiteux (1) qu’ils contiennent exsude à leur
surface par gouttelettes : c’est à ce moment qu'on doit les
abattre. Ils sont alors fermes et résistent au couteau et à
la râpe. On ne peut les manger que cuits, et dans cet état,
de même que quand ils sont crus, on ne peut les conser-
ver que quatre ou cinq jours.
Ces fruits constituent presque exclusivement Ja nour-
riture des habitants des Marquises qui les mangent grillés
sur les charbons, et le plus souvent sous forme de pâte
fraîche (popoë meï) ou de pâte fermentée (popoï ma). Cet
aliment n’est pas trés-réparateur et de même qu'aux
autres racines féculentes dont j'ai parlé, on est obligé d'y
joindre, au moins de temps en temps, une certaine quan-
tité de nourriture animale, généralement du poisson cru.
Pour préparer la popoi meï, on fait griller les fruits sur
un feu clair de branches sèches ; on râcle la peau avec une
coquille, puis on les écrase et on les délaye avec de l’eau
de manière à faire une pâte qui a un goût aigrelet.
La popoï meï se mange pendant la saison des fruits; le
ma est préparé pour être consommé dans l'intervalle des
récoltes. Les fruits, ràclés comme précédemment, sont mis
en tas et couverts de feuilles ; un ou deux jours après, on
les coupe par morceaux en ayant soin d’enlever la partie
centrale, et on les met dans un grand trou tapissé de
feuilles de # et recouvert, où on les laisse pendant un ou
deux mois. La masse fermente et se réduit en une pâte
homogène qui est transportée ensuite dans des espèces de
silos tapissés également de feuilles de &. Quand le trou
est plein, on le recouvre de plusieurs couches de feuil-
(1) On trouve aussice suc abondamment dans l’écorce de l’ar-
bre.
DE L'OCÉANIE. 63
les sur lesquelles on verse un peu d’eau, et on met de
grosses pierres par dessus. Ces puits, qui ont quelquefois
sept ou huit mêtres de profondeur, ne sont pas toujours
complétement vidés dans l'intervalle des récoltes ; j'en ai
vu dans lesquels on remettait de la popoï à chaque saison,
par dessus celle qui restait, etceladurait depuis plus de cin-
quante ans. Pour manger le ma, on le triture et on le pétrit
avec un peu d’eau, et on en forme des pains qui sont enve-
loppés dans des feuilles de hau(Hibiscus tihiaceus), et mis à
cuire pendant deux heures environ dans des fours creusés
en terre. Après la cuisson, les feuilles de hau sont enle-
vées, les pains sont écrasés dans un plat de bois, avec un
pilon en pierre dure fait pour cet usage, en y ajoutant un
peu d’eau : le battage ne laisse pas que d’être pénible, cette
pâte devenant très-dense et visqueuse. Quand la masse
est réduite en bouillie, on la recouvre d’eau fraiche et on
la mange dans cet état.
Le Kaku est une autre préparation de fruit à pain, mais
elle ne se fait guère que pour les fêtes, et dans les cases
des chefs. Le fruit, cuit sur les charbons et dépouillé de
sa peau, est pétri fortement et délayé dans le lait qu’on
extrait de la pulpe d’une noix de coco coupée en petits
morceaux. Ce mets est très-agréable au goût, mais il m’a
toujours paru indigeste.
Le Makiko est du fruit à pain parfaitement mür, battu
avec un peu d’eau et cuit au four, enveloppé de feuilles de
hau. En remplaçant l’ean par du lait de coco, et les feuil-
les de Aau par une feuille de bananier, on fait du herkaï.
Ce mets est très-estimé des naturels, et les Européens
même le trouvent bon. La popoï akahua est un mélange
de ma et de fruits frais délayé avec du lait de coco : on
l'appelle aussi popoi koeï et popoï voitea.
Comme on le voit, les naturels des Marquises savent
64 LES PLANTES ALIMENTAIRES
varier les préparations d’un fruit qui par lui-même est
assez fade. Pour nous, nous en tirions un bon parti, enle
faisant d’abord griller sur des charbons, puis en le cou-
pant par tranches qu’on faisait frire : traité ainsi, son goût
rappelait sensiblement celui du gâteau de Savoie encore
chaud.
L'arbre à pain est abondant aux Iles Fidji, à! Tonga,
aux Iles Gambier, à Rapa, dans l’archipel Samoa ou des
Navigateurs, etc.; on dit que, dans ces dernières îles, on
voit communément le fruit avec des semences (1). Il est
beaucoup moins répandu aux Iles Sandwich ; les sujets
sont plus petits; on n’en rencontre de beaux que dans
quelques localités.
Il est rare à la N.-Calédonie. Pour ma part, je n’ai vu
d'arbres à pain qu’à Tié (côte N.-E.), où ils forment deux
belles allées à l’entrée d’un village. L'espèce diffère de
celle des Marquises ; les feuilles sont plus larges, moins
incisées, et les fruits, beaucoup plus petits, renferment
toujours des semences parfaitement développées: elle
ne rapporte de fruits qu’une fois par an.
L'arbre à pain n'existe pas à la N.-Zélande dont le cli-
mat n’est pas assez doux pour lui, et s’il y en a quelques
pieds, c’est dans les jardins dans le Nord de l'archipel, où
ils ont été récemment importés.
(1)11 en est de même à Ualan (Iles Carolines). Les graines
sont fertiles ; l'arbre, dans cette île, s'appelle Heyas (Gaudichaud
Voy. de l'Uranie) ; aux Iles Mariannes, la même espèce d’Arto-
carpus porte le nom de doug-doug (Gaudich.), mais dans les
deux archipels, on rencontre aussi l’Artocarpus incisa sans se-
mences, appelé dans la première, areparepa, dans le second
lémé. Sur les terres des Papous, on trouve des sujets de 60
mètres de hauteur dont le tronc a & mètres de tour à la base.
DE L'OCÉANIE. 65
COCOTIER.
Cocos nucifera, L.— Nu dans toute la Polynésie, plus
particulièrement Haarr, à Tahiti ; Eh, aux Iles Marqui-
ses ; Mu, aux Iles Sandwich; Nu, à la N.-Calédonie.
Le Cocotier, qu'on trouve dans toutes les contrées
intertropicales, surtout dans le voisinage de la mer, est
une véritable providence pour les habitants des îles madré-
poriques où la pauvreté du sol permet à peine de cultiver
quelques pieds de taro. Dans ces îles privées d’eau
douce, à l'exception de celle que donne la pluie, le lait de
coco est utilisé comme boisson, la pulpe comme l'aliment
presque unique; le stipe fournit le bois pour construire les
cases, les feuilles, les matériaux des toitures, l'écorce
fibreuse du fruit, de très-bonnes cordes, les vieilles noix,
de l’huile pour l'éclairage, et, de plus, cette huile est
aujourd'hui l'objet d’un commerce important. D’après
M. De Candolle, le cocotier serait originaire de la partie
occidentale de l'Amérique, de l’isthme de Panama. Les
courants de la mer et les hommes l’auraient répandu
partout entre les tropiques. On à, je crois, fait une part
trop large à l'influence des courants, du moins à leur
influence seule, dans la propagation du cocotier. Les
vagues auront bien pu, ainsi que le dit Forster, et que
cela se voit tous les jours, jeter sur la plage des cocos
qui germent, puisque tout sol est bon à cet arbre, mais
le cocotier ne se reproduit pas toujours facilement par
lui-même; les vieilles noix tombées à terre se pourris-
sent souvent sans germer et se convertissent en humus :
il faut les enfouir ou tout au moins les fixer sur le sol.
Les forêts de cocotiers, qui couvrent la plupart des Iles
Paumotu, ont été, d’après les traditions, plantées de main
d'homme. Quelques unes de ces îles ont même reçu les
6]
66 LES PLANTES ALIMENTAIRES
cocotiers de nos jours, tout récemment, et on peut, à la
taille des arbres, reconnaître, à peu d’années près, depuis
combien de temps ces îles ont été plantées.
Aux Iles Marquises, les cocotiers ne sont pas très-
répandus ; on en voit cependant toujours auprès des habi-
tations des naturels. La pulpe des vieilles noix râpée est
employée pour la nourriture des volailles et des porcs,
et c’est sans doute à ce genre d'alimentation que la chair
de ces derniers doit une saveur exceptionnelle (4). Les
hommes n’en mangent guère que quand ils n’ont pas
autre chose (2). Ce n’est qu'un aliment chétif, et je dirai
même que l’ingestion des vieilles noix, qui contiennent
une grande quantité de matière huileuse plus ou moins
rance, cause souvent des troubles intestinaux (3). Les
Tahitiens n’en consomment guëre non plus, mais ils pré-
parent, avec la noix ràpée, de l’eau de mer et des crevettes,
une sauce appelée mir, mh-er0, taï-ero, qui figure dans
tous leurs repas.
Il y a moins de cocotiers aux Iles Sandwich qu'aux
(1) Il est à supposer que la noix de coco et probablement
d’autres végétaux, composaient la nourriture des chiens qu’on
mangeait autrefois à Tahiti, aux Iles Sandwich, et dont tous les
voyageurs du siècle dernier vantent le goût succulent : peut-être
aussi, les navigateurs de cette époque, où les traversées étaient
longues, les relâches en pays civilisé nulles, les vivres frais
rares, étaient-ils moins difficiles qu’on ne le serait de nos jours.
(2) La même remarque peut s'appliquer à toutes les îles de
l'Océanie, où il y a en quantité suffisante des arbres à pain, des
ignames, du taro.
(3) Les Nukuhiviens ne font que très-peu d'huile de coco
qu'ils emploient presque exclusivement à leur éoilette, c'est-à-
dire pour se graisser par tout le corps : ils préfèrent s’éclairer
avec les noix très-huileuses de Bancoul (Aleurites triloba),
enfilées sur une brochette, ce qui leur coûte beaucoup moins
de peine,
DE L'OCÉANIE. 67
Iles de la Société et aux Marquises, et, en général, ils
sont moins beaux.
Ils ne m'ont pas non plus paru aussi vigoureux à la
N.-Calédonie que dans l’Océanie centrale. Assez abon-
dants sur la côte Nord-Est et sur les îlots du Nord, ils
sont moins forts et plus rares sur la côte opposée où on
ne les rencontre que par groupes isolés ; le climat du Sud
semble être un peu froid pour eux. Devant les cases des
chefs, on voit ordinairement des cocotiers disposés en
allées.
Ils sont trés-communs aux Iles Loyalty où leurs fruits
apportent un appoint considérable à lalimentation des
habitants de ces misérables îlots. Sous l'impulsion des
missionnaires, ces derniers commencent à fabriquer de
l'huile pour la vendre.
Dans toute l'Océanie, les insulaires reconnaissent dix
ou douze variétés de cocotiers qu'ils distinguent par la
forme, la couleur et la grosseur des fruits.
Ainsi que je l’ai dit, le coco n’est qu'un pauvre aliment,
mais il peut devenir une source de fortune par l'huile
qu'on en retire, et qui est de plus en plus demandée.
L'arbre ne produit guère qu’au bout de sept ou huit ans,
mais à Tahiti, et là où il y a des Européens établis, cha-
que pied, au bout de ce temps, rapporte en moyenne cinq
francs par année, par la vente seule des fruits achetés
pour la fabrication de l'huile, ou même tout simplement
pour la nourriture des animaux domestiques.
MAPÉ.
Inocarpus edulis, Forst. — Ihi aux Iles Marquises,
Rata, Mararé et plus souvent Mapé, aux Iles de la Société ;
Gap, aux Iles de la Sonde ; Laka, à la N.-Guinée et à la
68 LES PLANTES ALIMENTAIRES
N.-Irlande; Tahitian chesnut, des navigateurs anglais et
américains.
Cet arbre forme des bois sombres et touffus dans les
vallées, et sur les collines peu élevées, à Tahiti et aux Mar-
quises. Dans ces îles, ses dimensions n’ont rien d’extra-
ordinaire, mais à la N.-Irlande, elles deviennent considé-
rables. Le tronc est droit, élevé, de couleur grise ; sur
les vieux sujets, il présente, dans le bas, de fortes
cannelures qui s’avancent comme les feuillets repliés d’un
paravent, sans doute pour lui donner plus de soutien.
Les feuilles sont d’un beau vert foncé, lisses, alternes et
entières. Les petites fleurs blanches exhalent un parfum
agréable. Le fruit est une grosse drupe qui renferme un
noyau aplati, contenant lui-même une amande dont le goût
quand elle estcuite, rappelle, malgré une légère amertume,
celui de la chataigne. Ces fruits peuvent se garder très-
longtemps, aussi certains insulaires en emportent-ils des
provisions quand ils naviguent. Les Tahitiens en consom-
ment beaucoup, les Fidjiens en usent également, mais les
naturels des Marquises n’en font que peu de cas. La
Pérouse signale!’ ]nocarpus edulis aux Iles des Navigateurs.
On ne le rencontre pas aux Iles Sandwich. J'ai lu quelque
part qu’il existait à la N.-Calédonie; toujours est-il que je
ne y ai jamais vu.
A Tahiti, les feuilles sont données comme fourrage vert
aux chevaux qui les mangent avidement. Le bois, cassant
quand il est sec, n’est bon à rien.
PAPAYER.
Cariea papaya, L. — Vi, aux Iles Marquises ; J-Wa, à
Tahiti ; Kanh, à Kanala (N.-Calédonie).
Au siècle dernier, le Papayer n'avait pas pénétré dans
DE L'OCÉANIE. 69
la Polynésie ; Forster ne l’y signale nulle part. Il est très-
commun aujourd'hui aux Marquises aux environs des
habitations, et, dans cesiles, ses fruits sonttrès-savoureux,
mais les naturels n’en font, pour ainsi dire, pas usage.
Les missionnaires français l’ont introduit à la N.-Calédonie
où il a très-bien réussi. Les Papayes entrent pour beau-
coup dans la nourriture des habitants d’Uvea, une des
Iles Loyalty.
POMME CYTHÈRE.
Spondias duleis, Forst. — Vi, à Tahiti; Jui, aux Iles
Fidji; Brazilian ou Hog plum, des Anglais et des Améri-
Cains.
Ce bel arbre existait à Tahiti où il forme de grands bois
dans quelques vallées (1). Les navigateurs l'ont signalé
également aux Fid}i et sur d’autres îles du Pacifique Occi-
dental. Ses fruits, de grosses drupes jaunes succulentes,
ont une saveur un peu acide et un petit goût de térében-
thine qui rappelle la Mangue. Ils sont mürs à Tahiti vers le
mois de mai, et tellement abondants que, malgré tout ce
que les hommes et les pores errants en consomment, il en
reste considérablement au pied des arbres. Le bois, blanc
et léger, sert à faire des pirogues. Il exhale, comme
toutes les parties de l’arbre, une odeur de térébenthine.
Le Spondias dulcis n'avait pas été rencontré aux Iles
Marquises ; pendant que j'y étais, en 1852, on y en a
planté quelques pieds qui ont parfaitement réussi. Il ne
vient pas non plus spontanément aux Iles Sandwich. On
ne le connaissait pas à la N.-Calédonie, mais il paraît
(1) Bougainville l'appelle Honbin, à cause de la ressemblance
du fruit avec le Monbin des Antilles, Spordias lutea.
70 LES PLANTES ALIMENTAIRES
qu'il y en a un pied à l’île Art, dans le Nord de la grande :
île. Voici ce que m’écrivait, à ce sujet, le P. Montrouzier,
le 30 octobre 1869 :
« Aujourd'hui vous ne pourriez plus dire que nous
» n'avons pas le Spondias duleis, et vous apprendrez avec
» intérêt comment il a été introduit. Il y a quelque temps,
» les naturels (de l’île Art) m’en présentérent quelques
» fruits. Sur ce que je leur demandai au sujet de leur
» provenance, ils me répondirent que de l’autre côté de
» l’île, depuis quelques années, il y avait un pied unique
» d’un arbre qui leur était inconnu, que déjà 1l avait plu-
» sieurs fois donné des fruits, mais qu'ils n'avaient pas
» osé en manger. C’est évidemment la mer qui a apporté
» la graine de ce végétal ».
POMME-ROSE.
Jambosa Malaccensis, De Candolle — Ahia, aux Iles de
la Société, Keïka, aux Iles Marquises; Kaka, aux Iles
Fidji; Oia, aux Iles Sandwich; Kau, à Kanala (Nouvelle-
Calédonie).
Cet arbre, remarquable par son feuillage épais d’un
beau vert foncé et ses grappes de fleurs rouges, se trouve
sur toutes les terres tropicales de l'Océanie, mais le nom-
bre des individus m’a paru, en général, restreint. Aux Iles
Marquises, entre autres, on n’en voit que quelques-uns
çà et là. Les habitants ne font que peu de cas du fruit qui
est pourtant agréable au goût et rafraîchissant ; cela, joint
à leur paresse naturelle, en a fait négliger la propagation.
Le bois, très-mou, n’est pas susceptible d'emploi.
DE L'OCÉANIE. 71
GOYAVIER.
Psidium piriferum, L. — Tuava, dans les différentes
îles (du nom anglais Guava).
La Pérouse à signalé le Goyavier aux Iles des Naviga-
teurs (1). Il n'existait pas aux Iles de la Société avant 1815
(Cuzent, loc. cit.). De Tahiti, il a été porté aux Marquises,
lors de la prise de possession de cet archipel par nous,
en 4842. C’est un triste cadeau qu'on a fait à ces îles. Les
goyaviers envahissent tout avec une rapidité prodigieuse ;
les autres plantes, les orangers, les jeunes arbres à pain,
etc., sont étouffés. Un sentier, où l’on ne passe pas pen-
dant un mois, est impraticable au bout de ce temps. Ils
remplissent les vallées et s'étendent sur les montagnes
jusqu’à 700 mètres de hauteur, mais ils sont moins vigou-
reux à cette altitude que dans les bas-fonds où ils pren-
nent des proportions arborescentes. Les hommes, et
surtout les porcs errants, qui se nourrissent des fruits, et
rendent, par les voies naturelles, les graines telles qu'ils
les ont avalées, sont de puissants agents de propagation.
Les habitants de Tahiti et des Marquises n’ont qu'une
médiocre estime pour les goyaves (comme pour tous les
fruits du reste, à l’exception des oranges), et cependant
la variété à pulpe rose de ces îles est peut-être meil-
leure que partout ailleurs, surtout dans le dernier
archipel.
Aux Iles Sandwich, je n'ai vu de goyaviers que dans
(1) Etait-ce bien le Goyavier ? Il est bien étonnant qu’on eût
trouvé, dans cet archipel seulement, le goyavier si facile à pro-
pager par ses graines, d'autant plus qu'il est très-probable que
c’est une émigration partie des Iles des Navigateurs qui a con-
tribué, en grande partie, au peuplement de la Polynésie.
72 LES PLANTES ALIMENTAIRES
quelques jardins où ils avaient l’air de venir assez mal;
J'ai fait la même remarque à la N.-Calédonie : tant mieux
pour ces deux pays |
ORANGER.
Anan dans toute la Polynésie.
Les îles où se sont établis les Européens, ont reçu
d'eux, à différentes époques, l’Oranger dont on rencontre
diverses variétés introduites par les étrangers, ou bien
dues à la nature et à l'exposition des terrains, à leur
degré plus ou moins grand d'humidité ou de sécheresse.
Cependant La Pérouse aurait trouvé des orangers aux
Iles des Navigateurs, et, d’après le capitaine Erskine (1),
les Iles Fidji en posséderaient une espèce sauvage dont
les naturels mangent les fruits. Ce qui est certain, c’est
que Cook planta les premiers à Matavaï, dans Ile de
Tahiti, et de là ils se sont répandus dans le reste de
l'archipel de la Société, où leurs fruits sont aujourd’hui
l’objet d’un commerce important avec la Californie. Quel-
ques arbres, soumis à une culture suivie, donnent des
fruits délicieux, mais la plus grande partie ne reçoivent
aucun Soin, et pourtant, sous ce climat fortuné, leurs pro-
duits sont encore de qualité supérieure. Les Tahitiens en
ont planté autour de leurs demeures; ils se sont dissémi-
nés un peu partout, surtout à l'entrée des vallées, le long
des plages, et dans les montagnes, provenant des pépins
abandonnés par les indigènes dans leurs courses.
Ces derniers consomment des quantités prodigieuses
d’oranges, non seulement en nature, mais sous forme d’une
boisson fermentée préparée avec le suc, et qu'ils appel-
(1) Islands of the Western Pacific; Londres, 1853.
DE L'OCÉANIE. 73
lent ava-anani. Cette fabrication est sévèrement interdite
par l'administration du protectorat français, à cause des
excès de toute nature et des orgies échevelées à laquelle
elle donne lieu; mais, quelle que soit la surveillance de la
police, les montagnes et le fond des vallées recélent des
cachettes où elle ne pénètre pas.
Il s’en faut de beaucoup que les orangers soient aussi
communs aux Marquises qu’à Tahiti; ils ne sont guère
sortis des jardins des missionnaires et des postes fran-
çais. Ils réussiraient pourtant tout aussi bien qu'aux Iles
de la Société, mais il faudrait avoir soin d’arracher les
broussailles qui étouffent les Jeunes pieds, et entourer
ceux-ci pour les mettre à l’abri des animaux errants : tout
cela serait beaucoup trop de tracas pour les Nukuhiviens
qui, pourtant, sont fous des oranges. Il est probable que,
s’il y avait eu des goyaviers à Tahiti quand on y a intro-
duit les orangers, ces derniers n’auraient pas mieux
réussi qu'à Nukubhiva, car les Tahitiens sont aussi pares-
seux que les Nukuhiviens, et, de même que ceux-ci, ils
n'auraient rien fait pour arrêter les envahissements des
goyaviers.
Les orangers, abandonnés à eux-mêmes aux Marquises,
ne donnent pas des oranges aussi fines qu’à Tahiti. J’ai
remarqué un fait assez curieux dans le jardin du gouver-
nement à Nukuhiva, où il y avait un grand nombre d’oran-
gers, plantés depuis dix ou douze ans dans un terrain
léger mélangé de sables volcaniques, voisin du rivage. La
plus grande partie donnaient des fruits magnifiques, mais
horriblement amers. Sur quelques-uns, cetteamertume dis-
paraissait avec le temps, et, à la fin de mon séjour de trois
années, des arbres, dont les fruits n’étaient pas mangea-
bles à mon arrivée, en donnaient de passables, de sorte
qu'il y avait espoir de les voir devenir tout-à-fait bons.
7% LES PLANTES ALIMENTAIRES
_J'ignore si, depuis mon départ (Nov. 1856), on a conti-
nué à faire les mêmes remarques.
Les missionnaires et l'occupation française ont intro-
duit les orangers à la N.-Calédonie où ils produisent
beaucoup, mais leurs fruits sont bien inférieurs aux
oranges de Tahiti. ‘le
En même temps que les orangers, les Européens ont
importé dans les Iles de la mer du Sud les Citronniers,
les Cédrats, les Pamplemousses. Ce dernier arbre pour-
rait bien être indigène à Tahiti (Cuzent), d'autant plus que
les navigateurs du dernier siècle l’ont signalé sur différents
points, entre autres Cook à Tonga. Je ne l’ai pas vu aux
Iles Marquises. Dans tous les cas, la beauté du fruit ne
rachète pas son goût insipide; c’est un triste régal.
CANNE A SUCRE.
Saccharum officinarum, L. — To, dans toute la Polyné-
sie; S’Siou, à Kanala (N.-Calédonie) ; Pounemote, Niengou,
Délénolé, Pidiak. id. côte N.-E. de l’île.
De nombreuses variétés de la Canne à sucre ont été
trouvées dans toute l'Océanie intertropicale, cultivées avec
peu de soin il est vrai, mais pourtant cultivées. La canne
des Iles Marquises serait, d’après M. Steudel qui a exa-
miné les échantillons rapportés par M. Jardin, une espèce
nouvelle qu’il a appelée Saccharum distichophyllum. La
variété dite d'O-Taïti, à tige verte et jaune, a été portée, à
la fin du X VITE siècle, aux Antilles, comme plus productive
que celles que ces iles possédaient déjà. M. Cuzent cite
deux variétés indigènes poussant sur le haut des monta-
gnes à Tahiti, dont les tiges sont minces, et que les
Tahitiens désignent sous les noms de To-aeho et To-patu ;
elles appartiendraient à l’espèce S. spontaneum, Forst.
DE L'OCÉANIE. 15
Le D'F. D. Bennett cite, sous ce dernier nom, une espèce
trés-sauvage qu'il n’a vue que sur les montagnes de
Maupiti (Iles de la Société) et de Tauata (Iles Marquises).
Elle ressemble à la canne officinale, mais sur des dimen-
sions beaucoup plus petites. Ces cannes spontanées ne
proviennent-elles pas de rejetons échappés des cultures,
dégénérés et revenus à l’état sauvage ?
La canne à sucre est répandue dans toute la N.-Calédo-
nie et partout cultivée. Quelques pieds isolés sur les
montagnes ne prouvent pas qu'elle est indigène ; ces
individus, faibles et rachitiques, proviennent probable-
ment d'anciennes plantations, ou de fragments oubliés
par les naturels qui voyagent presque toujours avec un
morceau de canne à la main. « Il est probable, dit M.
» Vieillard, que comme le bananier, l’igname et le taro,
» que l’on ne trouve jamais à l’état sauvage, cette pré-
» cieuse graminée a suivi la migration qui a peuplé la
» Calédonie et les autres îles du Grand-Océan. »
Les Océaniens ne mangent guère la canne à sucre que
comme dessert; ce n’est qu'un aliment de fantaisie, bon
toutau plus à calmer la soif et à tromper la faim. Les
Européens, établis dans le Pacifique, commencent depuis
quelques années à la cultiver sérieusement, et des usines,
déjà importantes, pour la fabrication du sucre, se voient
à Tahiti et à la N.-Calédonie.
PANDANUS.
Différentes espèces, dont la principale, Pandanus odo-
rahssimus, L., S'appelle Fara à Tahiti, Hala aux Sand-
wich, Haa aux Marquises, Pan et Kouaoh (?), à la N.-
Calédonie. Dans cette dernière île, M. Vieillard signale
encore : 4° Pandanus macrocarpus (P. spiralis, R. Br.),
76 LES PLANTES ALIMENTAIRES
Kellete des naturels ; — 2° Pandanus minda (nom indig.);
— 3° Pandanus pedunculatus, R. Br. ; — 4° Pandanus
reticulatus.
Les Pandanus viennent également bien sur les îles bas-
ses madréporiques, et sur les terres élevées de 600 à 700
mètres, dans les sables imprégnés de sel du rivage, et
dans les sols fertiles de l’intérieur.
Dans certaines îles, à Tahiti par exemple, les feuilles
du P. odoratissimus sont employées pour faire des toitu-
res beaucoup plus durables que celles de feuilles de coco-
tier. On prépare avec les fruits une boisson fermentée
qu’à Tahiti on appelle ava-fara. On mange aussi, comme
friandises, les petites amandes douces que ces fruits con-
tiennent, et dans quelques îles basses, où il n’y a que des
cocotiers, ces fruits apportent un appoint à l'alimentation,
et même sur certains îlots coralligènes privés de toute
autre végétation, ils constituent le fond de la nourriture
des habitants. Les feuilles d’une variété, appelée re à
Tahiti, servent à confectionner l'enveloppe des cigarettes
dont les Tahitiens des deux sexes font une prodigieuse
consommation.
Aux Iles Marquises, hommes et femmes font, avec les
graines, des colliers volumineux qui répandent, lorsqu'ils
sont frais, une odeur agréable rappelant celle des pommes
mûres. Les Tahitiennes trouvent, dans le fruit du Panda-
nus, les matériaux de jolies couronnes dont la couleur
rouge va bien à leurs chevelures noires.
GIRAUMONTS, CITROUILLES, COURGES, PASTÈQUES.
Aujourd’hui on trouve ces Cucurbitacées, sinon toutes,
du moins en partie, dans la plupart des îles du Pacifique.
Dans quelques-unes, elles doivent leur introduction aux
DE L'OCÉANIE. 71
Européens ; ainsi, les Giraumonts (Kavé des naturels),
cultivés partout à la Nouvelle-Calédonie, même dans
l'intérieur de l’île, n’y auraient été apportés par les mis-
sionnaires français que vers 1843. Je ne saurais dire s'ils
étaient indigènes aux Marquises, toujours est-il que j'en
ai vu d'énormes à Nukuhiva ; les naturels les cultivaient
quelque peu, mais c'était plutôt pour les vendre aux
navires de passage que pour leur propre usage. Bou-
gainville signale les Citrouilles à Tahiti; Cook en a trouvé
de cultivées à l’Ile de Pâques, à la N.-Zélande; il parle à
diverses reprises des Gourdes des Iles Sandwich (Cucur-
bita lagenaria, L.) que les habitants utilisaient pour faire
des vases.
Les Nukuhiviens exposent les giraumonts à la fumée,
ce qui les fait se conserver plus longtemps sans en alté-
rer sensiblement le goût.
Tels sont les végétaux généralement employés par les
insulaires de l'Océanie pour leur nourriture, et, comme
on peut le voir, l’usage de quelques-uns est três-restreint.
On en trouve cependant encore d’autres cités dans les
récits de voyages, et dont je dirai quelques mots.
Plusieurs navigateurs signalent /’Hibiscus tiliaceus,
Hau, Fau, Purau, etc. dans la Polynésie où il est excessi-
vement répandu, Peuh, Paoui, à la N.-Calédonie. Aucune
partie de cet arbre n’est réellement comestible ; on ne
peut pas regarder comme telle l'écorce des jeunes pousses
que mangent quelquefois les insulaires pressés par la
faim. Les Calédoniens en font plus usage que les autres,
de même que, dans le besoin, ils font cuire et mangent
les fruits d’une espèce de Palétuvier.
Le Mkau (Areca sapida, Endlicher) est un palmier
78 LES PLANTES ALIMENTAIRES
qu’on rencontre dans les forêts du nord de la N.-Zélande,
dont les naturels mangent quelquefois le chou quand ils
n’ont pas autre chose.
Le * Cycas circinnalis, L., que M. Heuzé met au nom-
bre des arbres à tronc féculifère, se trouve à la N.-Calé-
donie (ou du moins une espèce très-voisine), mais on n’en:
retire pas de sagou, que je sache, et si on mange les
fruits grillés, ce n’est que lorsqu'il y a disette. Ce n’est
que dans les îles de la partie occidentale du Grand-Océan,
se rattachant à la Malaisie et à la Papouasie, qu’on ren-
contre des palmiers à stipe féculifère.
Les petits fruits acides de l’Ohelo ( Vaccinium pendul-
florum, Gaudich.) qui vient dans les montagnes des Iles
Sandwich à partir de 300 à 400 mètres d'altitude, sont
employés comme dessert : ils servent surtout à nourrir
les oies sauvages (Bernicla Sandvicensis, Vigors) qui
vivent, par grandes troupes, sur les plateaux de lave à
6 ou 7000 pieds d’élévation au-dessus de la mer. Aux Iles
Marquises et à Tahiti, on rencontre, sur les hauts sommets,
un autre Vaccinium ( V. cereum, Forst.) dont les petites
baies rouges ont un goût aigrelet assez agréable.
M. Milne (Plants used for food by the Feedjee Islanders)
appelle Karawan une espèce de prune: j'ignore ce que
c’est. Le capitaine Erskine signale aux Iles Fidji, un fruit
ressemblant au Zétchi de Chine, et qu’il nomme Dava ou
An dava. C’est probablement le même que le D'G. Bennett
(Gatherings of a Naturalist in Australasia) appelle Thav,
d’après les insulaires de Rotuma. L'arbre, de la famille
des Sapindacées, voisin du genre Euphoria (Litchi), a de:
50 à 60 pieds de hauteur sur 7 à 8 pieds de tour: il porte
un fruit de la grosseur d’une noix, avec une peau trés-
mince recouvrant une pulpe blanche d’un goût agréable ;
les feuilles sont pinnées, grandes et d’un vert sombre.
DE L'OCÉANIE. 719
L'Ekuphoria litchi, Desfont. est signalé à Tahiti par M.
Cuzent, mais il y a été importé.
Les Néo-Zélandais, pour donner plus de goût à la racine
_ de fougère, la trempent quelquefois dans le jus sucré des
petites baies globuleuses du Tuta ou Tupalkikr (Coria-
ria sarmentosa, Forst.). Les graines renfermées dans ces
fruits sont vénéneuses, et leur ingestion occasionne des
convulsions et du délire qui durent ordinairement trente-
six heures, mais qui parfois causent la mort; aussi, avant
d’user du jus, les naturels ont-ils soin de le passer. On a
fabriqué, avec ce suc, une liqueur assez agréable.
Les fruits du Solanum repandum, de la Physalis angu-
lata, qu'on rencontre sur quelques îles, ne peuvent pas
être comptés comme des aliments, pas plus que certaines
algues, entre autres une Ulve, qu'aux Iles Marquises on
appelle 7mu-kanataï (mousse-sel), employées comme con-
diments avec la popoï.
L'eau est la boisson ordinaire des Océaniens; cepen-
dant j'ai dit plus haut que, dans quelques îles, on savait
extraire une liqueur enivrante de la racine de # (Cordyline
austrahs), mais la boisson chérie des buveurs provient
de la racine du Piper methysticum, Forst. (1), Kava, Kawa,
Awa, Ava, ete. dansles différents archipels. Tout le monde
connaît la préparation dégoûtante de ce breuvage et ses
funestes effets. Dans les îles où la civilisation a pénétré,
il n’est plus guère en usage, mais, hélas! il y a été
remplacé par le rhum, l’eau-de-vie, le genièvre, etc.,
et, là où la vente de ces liqueurs est défendue, par l'Eau
de Cologne : du jour où l’on s’est aperçu que l'Eau de
Cologne enivrait, la vente en a été considérable |
(1) A la N.-Zélande, on trouve une plante du même genre,
Piper excelsum, Forst.; avec les jeunes pousses, mises à macérer
dans de l’eau et du levain, on faitun e espèce de bière.
80 LES PLANTES ALIMENTAIRES
Aux Iles de la Société, l’eau-de-vie d'oranger fait énor-
mément de mal. À l’époque où j'étais aux Iles Marquises,
quelque vagabond, quelque déserteur de baleinier, avait
appris aux habitants de Hanamenu (Ile de la Dominique)
à extraire de l'enveloppe florale et du chou du cocotier,
une liqueur alcoolique détestable au goût, mais très-forte.
J'ai vu, dans cet endroit, un alambic trés-ingénieusement
fait avec une marmite, un fragment de tronc d’arbre
creusé et un serpentin en bambou, qui fonctionnait sans
cesse : les malheureux sauvages étaient constamment
ivres, sans compter ce qu'il y avait de cocotiers détruits à
la suite de cette fabrication, puisque les arbres meurent
quand on coupe la tête du stipe. De la Dominique le mal
s'était propagé rapidement dans tout l'archipel ; on l’em-
pêchait bien un peu de se produire à Nukuhiva où nous
avions un poste, mais comme les chefs seuls pouvaient
faire exécuter nos défenses, et qu’ils ne résistaient pas
plus queleurs administrés à l’attrait du namu, nos prohibi-
tions étaient à peu près lettre-morte. C’est une cause de
plus à ajouter aux nombreuses causes de dépopulation de
cet archipel.
Il faut dire à la louange des Néo-Calédoniens que les
liqueurs fortes ont pour eux moins d’attraits que pour
les Polynésiens : je ne sais si les choses sont encore
ainsi, mais quand j'étais à la N.-Calédonie, il y a dix ans,
les seuls amateurs de vin et d’eau-de-vie étaient des indi-
vidus qui avaient vécu avec les Européens.
Ces derniers ont introduit, avec succès, dans leurs éta-
blissements presque tous les arbres fruitiers des tropiques,
mais ces arbres ne sont guère sortis de leurs jardins. On
n’a pas toujours été aussi heureux pour les végétaux des
régions tempérées : ainsi nos légumes ne viennent guêre
qu’à force de soins dans l'Océanie centrale. A Nukukiva,
DE L'OCÉANIE. 81
nos tentatives n’aboutissaient qu’à donner des oignons ne
poussant qu’en feuilles, de mauvais radis, des choux filan-
dreux, sans cœur, auxquels nous préférions de beau-
coup, pour la soupe, les feuilles d’une espèce de mou-
tarde (terepota, des naturels) qui ressemble beaucoup à
Sinapis nigra. Peut-être que des essais de culture sur les
hauteurs auraient mieux réussi: un vieux chef de la
tribu des Naïkis, à Nukuhiva, faisait venir sur ses mon-
tagnes des haricots de Soissons excellents. Aux Iles
Sandwich, les melons et les pastèques ont une saveur
exquise ; les vignes (en treille), les pêchers et les figuiers
donnaient des produits passables. Sur les hauteurs de
l’île Maui, on obtient de bonnes pommes de terre, et on
y faisait, à l’époque où j'étais dans cet archipel, deux :
récoltes de froment par an, dont on exportait la farine
dans d’autres îles du Pacifique.
La pomme de terre est le plus beau cadeau que la civili-
sation ait fait à la N.-Zélande. Introduite par Cook, elle
y est cultivée partout aujourd’hui et constitue le fond de
la nourriture des habitants. Nos légumes et nos arbres
fruitiers réussiraient très-bien dans cet archipel, mais les
bons jardiniers manquent. Dans l’île du Nord, on ren-
contre partout des pêchers à l’état sauvage, provenant des
noyaux semés par les missionnaires anglais dans leurs
courses ; les pêches, quoique petites, ne manquent pas
de saveur.
A la N.-Calédonie, nos légumes, cultivés presque uni-
quement par les Européens, réclament beaucoup de
soins, et le plus souvent les résultats sont médiocres. Ceux
qui viennent le mieux sont les carottes, les betteraves,
les radis et, en quelques endroits, les pommes de terre.
Les choux de l'Ile des Pins et ceux d’Uvea, une des Iles
Loyalty, atteignent des dimensions auxquelles ils n’arri-
6
82 PLANTES ALIMENTAIRES
vent pas ordinairement dans les contrées intertropicales.
Uvea, et l'Ile Uen, au sud de la N.-Calédonie, produisent
une grande quantité de ciboules. La vigne paraissait
devoir réussir à l'Ile des Pins et aux Iles Loyalty.
A la fin de 4861, j'ai apporté à la N.-Calédonie de nom-
breux pieds de café pris à Tahiti dans une belle planta-
tion ; en 4863, je rapportais de la N.-Zélande à Nouméa
des pruniers, des pêchers, des cerisiers, etc. On avait
déjà planté des poiriers et des pommiers, mais depuis
trop peu de temps pour qu’ils donnassent des fruits : les
pommiers semblaient promettre de bons résultats, mais
étant parti pour l’Europe sur ces entrefaites, je ne saurais
dire ce que tout cela est devenu.
TABLE
40 Plantes à racines et à bulbes féculifères.
Pages
Patate douce........ bal ie nee SERRE QUE EEE RE - |
TRAME ESS anse does e a 'esle s diolete css ee CETTE
ManioC Noces RE AA Re LE AA,
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d 17 Vi Lt RES Se ARE DA A aroeeiresents ES A 5 1
Dioclæass essieu issssdidhenceset eee CCR
H à PARA FEN ART LE MNT LUSE EN EEE TERESA ORETU rem ent 54
Fougères, comestibles .......ue0se ose se. cet. cesse
20 Plantes à fruits comestibles.
Bananier ile. BLOUSON LIL ITR RER 56
ADANAS EL rot Me eos NAN LS 0... 00... 59
Gombo ou Ketmie comestible............ 0 RTE
Arbre à pain.......... red ree ones MIRE RL
COCOUBP , .n once ses tonte en esse ee 65
DE L'OCÉANIE.
Re Male dite vo
Papayer ....... FPT TNT ses AU SA sl DNS s Étd à
PommerCGvthère........::.... PR EL M OP
Pme R0SG:........... DAS me ste APR APE à
ee RO I M
moe oe A OR AE Ce
anne en none sudo lde ce Ua ee JU De
MU. 40... OR ND EE TE PS TP tata
Giraumonts, Citrouilles, Courges, Pastèques, etc......
Végétaux divers, plantes introduites dans l'Océanie par
les Européens, etc............ RC Net cena
77
OBSERVATIONS DE VAGCES ET DE ROULK
FAITES
A BORD DE LA FRÉGATE CUIRASSÉE LA BELLIQUEUSE
PAR
Mr COUSIN
Ingénieur de la Marine.
RS D
Je n'ai eu, pendant ma campagne à bord de la Belh-
queuse, que d’assez rares occasions de faire des obser-
vations de vagues. En été 1873, la Belliqueuse a toujours
rencontré des calmes. Ce n’est qu'au mois de janvier
1874, en allant de Nagasaki à Hong-Kong, que j'ai pu
prendre quelques mesures sur des mers un peu fortes.
Les longueurs de lames ont été mesurées directement
à l’aide d’une ligne de loch graduée avec des flotteurs
de couleurs différentes, que je laissais traîner à l’arrière
du bâtiment. J'avais soin de noter avec un compteur les
instants des passages des crêtes sous l’étambot, ce qui
m'a permis de calculer les durées d’oscillation sans faire
usage de la formule théorique que je me proposais d’ail-
leurs de vérifier.
J'ai dû me borner, le plus souvent, à évaluer les creux
par la quantité dont la lame montait le long des flancs du
navire. On sait que le seul moyen un peu précis que l’on
ait de mesurer la hauteur d’une lame, est de chercher à
quelle hauteur il faut élever l’œil au-dessus de la flottai-
son pour superposer la crête de la lame à la ligne de l’ho-
rizon, à l'instant où le bâtiment est dans le creux de la
houle. La hauteur des lames minimum que je pouvais
observer de la batterie était de 2" 50 ; au-delà les sabords
VAGUES ET ROULIS. 85
étaient fermés. Celle des lames, que j’eusse pu observer
du pont, devait être d’au moins 5" 00, puisque le bastin-
gage est élevé de cette quantité au-dessus de la flottaison.
On voit par les nombres inscrits plus haut, que les hou-
les que j'ai rencontrées sont comprises entre ces limites.
En somme, les moyens d'observation imaginés jusqu’à
ce jour, pour mesurer les dimensions des lames, sont
très-imparfaits. La mesure des longueurs avec une ligne
graduée, outre qu’elle n’est praticable que lorsque la mer
vient trés-sensiblement de l'arrière, est dans la plupart
des cas remplie d'incertitude. Les flotteurs, disposés
pour servir de points de repère, disparaissent sous la
lame, dès que le navire a une certaine vitesse. Il est très-
difficile d'apprécier exactement la distance qui sépare
deux crêtes voisines.
D'ailleurs, les lames se succèdent très-irrégulièrement.
Les crêtes sont mal définies. Le plus souvent elles for-
ment une ligne de faite sinueuse, que l’œil ne suit qu’a-
vec peine. Les passages sous la quille ne peuvent pas
alors être notés avec précision.
Cependant la succession des ondulations paraît se faire
suivant une loi analogue à celle qui régle les périodes de
roulis d’un navire. On retrouve, à intervalles égaux, une
série de quatre ou cinq lames plus fortes, mieux dessinées
et d’une observation plus facile. Elles résultent sans doute
de la superposition de plusieurs systèmes de houle, par
exemple : de la houle générale à la houle du vent, quand
elles ont toutes deux la même direction.
C’est à ces lames que se rapportent les observations du
31 janvier, 4 et 2 février et 3 mars (Mers de Chine). Elles
vérifient assez bien la formule théorique V = V4 _ L (1),
(1) Cest la formule ordinaire L = _ T:, où l’on a remplacé
: : L
T par sa valeur en fonction de la vitesse, T = T°
86 OBSERVATIONS
dans laquelle L représente la 1/2 longueur de crête en
crête et V la vitesse de propagation. J'ai mis en regard,
dans le tableau suivant, les vitesses observées et les vi-
tesses calculées.
=
me a | Vitesses
DATE NSS ul eu] 2e | théoriques
LES|S wS| SS calculées :
des EE = 5|$ = Observations.
HD: æ & = e 9 Le: a ==
observations | & 5 ei RS) V— V2
so a
31 janvier. |25"00 | 8"32 | 3500 8"84 Mers de Chine.
Ler février. [30,00 | 9,95 | 3,01 9,67 do
2 février. [15,00 | 7,00 | 2,14 6,83 de
3 mars. [30,00 | 9,03 | 3,31 9,67 do
Les observations du 6 et 7 avril présentent un intérêt
particulier, parce que la période d’oscillation de la houle
est très-sensiblement égale à la période d’oscillation mo-
yenne des roulis. En outre, le bâtiment la recevait de la
manière la plus défavorable, c’est-à-dire par le travers.
J'ai pu mesurer très-exactement sa hauteur dans la
journée du 6 en observant par les sabords de la batterie.
La distance du creux à la crête ne dépassait pas 2" 50. La
1/2 longueur calculée par la formule théorique en fonction
de la durée d’oscillation, la seule donnée qu’on puisse ob-
server directement, est de 94" 38. Les lames sont donc
très-longues et très-aplaties. Il en résulte qu’il est très-
difficile de savoir l'instant où la crête rencontre la quille.
Quelques lames isolées, dans la journée du 6, avaient
des périodes d’oscillation totale de 143 et 14 secondes. J’en
ai même observé plusieurs de 15 secondes.
DE VAGUES ET DE ROULIS. 87
Je vais maintenant résumer rapidement le résultat des
observations que j'ai pu faire sur le roulis dans la traver-
sée de Nagasaki à Saïgon et de Saïgon à Aden. Je me ser-
vais d’une alidade divisée, pour la mesure des angles
d’inclinaison du navire.
On sait que les roulis successifs d’un navire n’ont pas
tous la même amplitude. Après avoir augmenté jusqu'à
une certaine limite, ils vont en diminuant, puis augmen-
tent encore, et ainsi de suite.
La plus grande et la plus petite valeur de l’amplitude,
et le nombre d’oscillations compris dans une période,
varient avec l’état de la mer, la force de la brise, la vitesse
du navire, la voilure qu’il porte, etc..... Mais la durée
moyenne d’une oscillation reste sensiblement constante et
égale à la durée d’oscillation en eau calme (1).
Les durées des oscillations successives d’une même
période sont intégrales. La durée la plus longne ne cor-
respond pas toujours à la plus grande amplitude, ni la
durée la plus courte à l’amplitude minimum.
J'ai pu dresser le tableau suivant dans lequel chaque
colonne horizontale correspond à une journée entière
d'observation.
Je me suis, comme on voit, attaché dans toutes ces ob-
servations, à définir aussi exactement que possible, l’état
de la mer.
(1) Voici les durées d’oscillation en eau calme de quelques
corvettes cuirassées :
RARE AT CO ne ose so oo 0 55 3
nano andre ed
BARS... RO ITOORE pb Ep.
RE re 201887
PARLER SE SR be ess ds 55
Celle de la Belliqueuse doit rester comprise entre les mêmes
limites ; elle n’est pas portée au devis d'armement.
OBSERVATIONS DE VAGUES ET DE ROULIS.
88
IS OBSE V
R RO =
Re OSCILLATION OSCILLATION OSCILLATION Ë ÉTAT DE LA MER sl S
Do anis d'amplitude de plus de plus Dimensions des lames observées = D
ne maximum grande durée | courte durée 3 ë
OLUTS a Ron de ee CS rame DE S
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5,3 18 3 5 8 2 3 30m | 2,00 3
3,6 16,30 | 4 6 8 16,30 | 4 do do do
3,1 5 4 1,30 8 0,30 | 2 15m 1,00 2,1
5,4 13,30 ÿ 4,30 8 5 3 30 1,50 49
5,6 47,30 | 7 4 8 2,30 | 4 » 1,25 5,5
3,6 14 6 5,30 | 12 1,30 | 4 » do do
5,6 9,30 6 5 9 2,30 4 » do do
(a) Il faut doubler les chiffres de ces colonnes ponr obtenir les longueurs de crête en crête 2L, et les hau-
teurs du creux au sommet 2H.
NOTE
SUR LE PROTHALLE
DE
L’HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE
PAR
ME. Ed. JANCZEWSHI et J. KROSTAFINSKHI,
Membres correspondants de la Société.
Depuis la découverte de la fécondation dans les Fougé-
res par le comte Leszezyc Suminski, beaucoup d’observa-
teurs se sont livrés à l’étude du prothalle de ces plantes.
Néanmoins, nos connaissances sur ce sujet sont bien loin
d’être complètes ; le prothalle des Polypodiacées, Schizéa-
cées, Cyathéacées et Osmundacées fut l’objet de recherches
spéciales, tandis que celui des autres familles est à peu
près inconnu. C’est dans les Marattiacées et les Hymeno-
phyllacées qu’il serait le plus intéressant de l’étudier, car
ces deux familles s’écartent le plus sensiblement de nos
Fougères communes, des Polypodiacées.
Le prothalle des Hyménophyllacées a été déjà décrit
par Mettenius (1). Mais Mettenius n’avait étudié sur le
vivant que les premières phases de la germination de l’Hy-
(1) METTENIUS. Ueber die Hymenophyllaceæ. Abhandlungen der
K. Sächsischen Gesell. Mathem. — phys. Classe, VII Band, n° II,
p. 401. Leipzig, 1864.
90 NOTE SUR LE PROTHALLE
menophyllum tunbridgense, tandis que ses recherches
sur le prothalle développé ne portaient que sur des
échantillons desséchés. Les observations de Mettenius
étant de date déjà assez ancienne et exécutées sur des
matériaux insuffisants, ne peuvent nullement être consi-
dérées comme quelque chose de complet. C’est pourquoi
il ne nous a pas semblé superflu de revenir sur cette
question.
L’Hymenophyllum tunbridgense n'étant pas rare dans
les environs de Cherbourg, nous avons cherché ses pro-
thalles autour des touffes de cette fougère délicate. Nous
les avons trouvés, et ces lignes sont destinées à décrire
ce qu'il nous a été donné de voir sur ces prothalles cu-
rieux. Cependant pour ne pas fatiguer le lecteur de détails
dépourvus d'intérêt, nous nous bornerons à indiquer les
choses essentielles.
L'Hymenophyllum tunbridgense croît dans les fentes
des rochers et sur leur surface verticale, et exige une
humidité constante; c’est pourquoi il choisit le côté du
Nord et l'indique toujours d’une manière aussi précise
qu’une aiguille magnétique. Les touffes de cette fougère
délicate, qui ne possède pas de racines, ont quelquefois
des dimensions considérables. Au dessous de ces touffes,
parmi les mousses et les hépatiques, il n’est pas rare de
trouver les prothalles qu’on distingue facilement à l’aide
d’une loupe. Leur forme et leurs faibles dimensions sont
tellement caractéristiques, qu’on ne les confond jamais
avec les prothalles des autres fougères eten particulier de
l’Aspidium aculeatum que nous avons trouvés dans leur
voisinage.
Les prothalles de l’H. tunbridgense possèdent le plus
souvent une forme irrégulière, à cause de la ramification
de leur sommet végétatif qui n’obéit à aucune règle. Les
prothalles rameux sont plus courts et en même temps plus
DE L'HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE. 94
larges que ceux qui possèdent la forme d’un ruban attei-
gnant jusqu’à dix millimètres de longueur sur un milli-
mètre dans sa plus grande largeur. Les bords sont le
plus souvent un peu ondulés, et tout le prothalle est
quelquefois complètement tordu et ne peut pas être
replié à cause de sa rigidité.
Dans toute son étendue, le prothalle est toujours com-
posé d’une couche unique de cellules et ne possède jamais
aucun indice du coussinet qui existe dans les prothalles
des Polypodiacées et des autres familles. L’accroissement
du prothalle s’effectue toujours à l’aide des cellules mar-
ginales de la même valeur et on ne trouve jamais rien qui
ressemble à une cellule génératrice (terminale). Les cel-
lules du prothalle contiennent un nucléus et une certaine
quantité de grains de chlorophylle de petite dimension. La
membrane des cellules est beaucoup plus épaisse que
dans les prothalles des Polypodiacées ; elle offre une struc-
ture particulière, parce que les cloisons latérales, par
lesquelles les cellules se touchent l’une à l’autre, sont
munies de ponctuations. Cette structure de la membrane
cellulaire pourrait elle-même donner un caractère suffi-
sant pour distinguer le prothalle de l’H. tunbridgense de
celui des Polypodiacées, s’il n’y en avait pas d’autres
faciles à reconnaître à l’œil nu ou à la loupe. La même
structure de la membrane cellulaire se trouve non-seu-
lement dans le prothalle, mais aussi dans la feuille et
encore mieux dans les indusies.
Les prothalles en question sont munis de poils radicaux
qui, contrairement à ce qui a lieu dans les prothalles des
Polypodiacées, ne se développent que sur leurs bords et
seulement dans les parties les plus anciennes. Les poils
radicaux sont rarement épars ; d'ordinaire on en voit
toute une série, composée d’une dizaine ou une vingtaine
de poils se suivant sans interruption. Le développement
92 NOTE SUR LE PROTHALLE
des poils est assez caractéristique. Une cellule marginale
s’allonge vers l’extérieur en un mamelon, qui se sépare
de la cellule mère, à l’aide d’une cloison. Ensuite le
mamelon commence à s’accroitre par le sommet et se
transforme en un poil cylindrique, dont la base est bien
plus large que son diamêtre, et repose sur la cellule mère
qui est à peu près de la même largeur. La membrane du
poil aussi bien que celle de sa cellule basale se colore de
très-bonne heure en brun foncé; par conséquent on
devrait considérer la cellule basale du poil comme une
de ses parties intégrantes. On pourrait donc envisager la
chose de cette manière, que les poils du prothalle de lH.
tunbridgense sont bicellulaires et composés d’une cellule
cylindrique et d’une autre lui servant de support et possé-
dant la même structure.
Les poils dont nous venons de parler sont rigides, éta-
lés dans le plan du prothalle, un peu inclinés vers l’une
des surfaces qu’on pourrait considérer comme surface
inférieure du prothalle, quoique, par sa structure, elle ne
diffère pas de la surface supérieure. La circonstance que
nous trouvions toujours le prothalle sur des mousses suf-
fit pour expliquer que nous n'avons jamais vu les poils du
prothalle attachés à quelque objet fixe. Le sommet des
poils était le plus souvent tout-à-fait arrondi, quelquefois
irréguliérement élargi en un petit disque, ou bien biparti
et même triparti.
Outre la production des poils les cellules marginales
ont la faculté de donner naissance à des ramuscules adven-
tifs, engendrés par une cellule marginale, qui se divise
d’abord en deux, en cellule basale et en cellule mère du
ramuscule. Cette dernière peut se diviser ensuite à l’aide
de cloisons parallèles et verticales au plan d'insertion, ou
bien à l’aide de cloisons obliques. Dans le dernier cas, la
cellule apicale est toujours la plus jeune et simule une
DE L'HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE. of
cellule génératrice (terminale) se segmentant en deux
directions. Il n’y a donc aucune règle dans les divisions
de la cellule mère du ramuscule, qui ressemble ensuite à
une ligule insérée sur le bord du prothalle. Il est évident
que la base des ramuscules étant très-étroite, lorsqu'elle
a été détruite par quelque accident, les ramuscules peu-
vent devenir indépendants du prothalle primaire et mul-
tiplier le nombre de ces rares productions.
Pour compléter ce qui a été dit sur la structure du
prothalle, nous ajouterons encore qu'on ne le trouve
jamais en état tout-à-fait intact; au contraire, on voit
toujours sa partie basale de couleur brune, aussi bien que
çà et là dans les parties les plus vieilles des cellules
mortes qui sont colorées de la même manière.
Contrairement à ce qui a lieu dans les Polypodiacées,
les organes sexuels sont fort peu nombreux sur les
prothalles de l’Hymenophyllum tunbridgense. Les an-
théridies sont dispersées sur la surface inférieure, rap-
prochées des bords et se trouvent quelquefois aussi sur
la surface supérieure. Leur structure est parfaitement la
même que dans l’Osmunda regalis, leur développement
nous a paru semblable. Les deux cellules formant le
pédicelle de l’anthéridie et reliant celle-ci avec le tissu du
prothalle sont applaties, discoïdes. L’anthéridie contient
un certain nombre de cellules-mères d’anthérozoïdes ; la
paroi est composée d’une couche de plusieurs cellules
recouvertes de cuticules, comme dans les autres Fougè-
res et provient probablement de la division d’une cellule
en forme de cloche.
Malgré nos efforts, nous n’avons pu voir les anthéro-
zoïdes s'échapper de l’anthéridie, ni déterminer leur
forme et leurs dimensions.
Si les anthéridies sont complétement dispersées sur
l’une des surfaces du prothalle, les archégones y sont
94 NOTE SUR LE PROTHALLE
disposés en groupes. La position de ces derniers est
tout-à-fait caractéristique, parce qu’ils occupent, comme
les poils, le bord des parties les plus vieilles du prothalle
et sont implantés verticalement à sa surface. Les cols des
archégones du même groupe regardent, les uns, la sur-
face supérieure, les autres, plus nombreux, la surface
inférieure du prothalle.
Le développement des archégones n’a pu être suffisam-
ment étudié, parce que nous n’avons trouvé qu’une seule
fois un jeune archégone, tandis que les vieux sont assez
fréquents. Il nous a été cependant possible de reconnaître
que c’est une cellule marginale, ou la voisine, qui se
divise parallèlement à la surface du prothalle et donne
ainsi naissance à deux cellules, dont l’une devient la cel-
lule-mère d’un archégone, qui se développe exactement
de la même manière et possède la même structure que
dans les autres Fougères. La seule différence consiste en
ce que leur col est complètement vertical et non courbé,
comme cela a lieu dans les Polypodiacées.
Nous avons observé quelques archégones tout-à-fait
developpés où on voyait parfaitement la cellule conduc-
trice du col avec sa paroi transformée en gelée (1). La
presque totalité des archégones était à l’état inerte, par
suite du défaut de fécondation. Cependant nous avons
trouvé une fois un archégone fécondé depuis peu ; sa cel-
lule embryonnaire était déjà divisée en plusieurs cellules.
La direction des cloisons (étudiée en coupe longitudinale
optique) nous à indiqué que la première division s’y est
opérée parallélement à l’axe de l’archégone.
Il nous a été donné de trouver deux jeunes plantules de
(1) Voyez : Ep. JAnczEwsKkI. Vergleichende Untersuchurgen
über das Archegoriwm. Botanische Zeitung, 1872.
DE L'HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE. 95
l’Hymenophyllum encore attachées à leurs prothalles. La
jeune plante était insérée sur le bord du prothalle qui
avait beaucoup acquis en épaisseur en cet endroit et enve-
loppait le pied de la jeune plante. Toute la plantule était
composée de quatre organes, savoir : la racine altérée au
sommet et recouverte de poils radicaux, le pied de l’em-
bryon, le bourgeon et enfin la première feuille. Cette
feuilie était longue de six millimètres et demi et complète-
ment simple; elle possédait cependant exactement la
même structure que les lobes des feuilles de la plante
adulte. A la base, cette feuille était réduite à sa nervure;
le limbe commençait à une certaiue distance de la base,
et se dilatait lentement vers le sommet où il était rapide-
ment atténué. Les bords du limbe étaient finement dente-
lés, le sommet végétatif était recouvert de poils qui se
trouvaient aussi sur la surface inférieure de la nervure et
possédaient exactement le même aspect que les poils des
feuilles normales.
En outre des organes dont nous venons de parler, nous
n'avons rien trouvé de ce qui pourrait ressembler aux
bourgeons que Mettenius avait indiqués dans les prothal-
les de l’Hymenophyllum sinuosum (1). Mais Mettenius
avouait lui-même que ces organes se coloraient en brun
de très-bonne heure; cette circonstance nous fait douter
du rôle qui leur était attribué.
Les observations que nous venons d’exposer sont loin
d’être complètes, et nous l’avouerons très-volontiers.
Néanmoins nous n’avons pas hésité à faire cette petite
communication et à suppléer ainsi quelque peu à l’insuf-
fisance des recherches de Mettenius et de ce que l’on
connaissait à cet égard. Les résultats de nos observations
peuvent être résumés de la manière suivante :
(1) & c., page 498, pl. V, fig .7, 8, 9.
96 PROTHALLE DE L'HYMENOPHYLLUM.
1° Le prothalle de l’Hymenophyllum tunbridgense
n’est jamais confervoïde; c’est une simple couche de
cellules qui possède une forme tantôt ligulaire, tantôt
irrégulière. En outre le prothalle peut donner naissance à
des ramuscules adventifs.
2° La membrane des cellules du prothalle est assez
épaisse et parsemée de ponctuations.
3° Les poils radicaux sont engendrés seulement sur
les bords du prothalle ; leur cellule basale est également
colorée en brun et devrait être considérée comme partie
intégrante du poil.
4° Les anthéridies possèdent la même structure que
dans l’Osmunda regalis, en sorte que les prothalles de
l'Hymenophyllum rappellent par ces organes, ainsi que
par leurs ramuscules adventifs, les prothalles des Osmun-
dacées.
5° Les archégones insérés sur les bords du prothalle
ne différent de ceux des autres Fougères que par leur col
tout droit.
6° La première cloison de la cellule embryonnaire est
parallèle à l’axe de l’archégone ; l'embryon est composé
d’une feuille, d’un bourgeon, d’un pédicelle et d’une
racine, qui est la première et en même temps la dernière
dans toute la plante et ne tarde pas à se désorganiser.
Cherbourg, le 9 avril 1876.
OBSERVATIONS
SUR
L'ACCROISSEMENT DU THALLE
DES PHÉOSPORÉES
PAR
Mr. En. DE JANCZEWSHI
Membre correspondant de la Société.
ES Re
La classe des Algues Phéosporées a été créée en 1850
par Gustave Thuret, qui fut le premier à reconnaitre leur
véritable reproduction. Autrefois, on les confondait tou-
jours avec les Fucacées et les Dictyotées, dont elles parta-
gent la coloration brune (1).
Thuret a démontré que les algues Phéosporées,.les plus
humbles comme les plus grandes, se propagent à l’aide
de zoospores ; il a aussi découvert dans certaines d’entre
elles de véritables anthéridies. Il restait à chercher quel
est le mode d’accroissement de ces algues qui se reprodui-
(1) Nous n’avons jamais pu trouver aucune trace d’amidon
dans les tissus des Phéosporées inférieures et supérieures. Il
paraît que, dans toutes les algues colorées en brun, l’amidon
fait complètement défaut et n’est nullement leur produit d’assi-
milation.
7
98 ACCROISSEMENT DU THALLE
sent d’une façon identique, mais qui différent entre elles
autant par leurs dimensions que par leur structure.
En effet, 1l n’y a peut-être pas d'autre classe de végé-
taux, qui présente des oscillations aussi fortes à l’égard de
leurs dimensions que les Phéosporées, et depuis les hum-
bles Myrionema et les Streblonema tout-à-fait microsco-
piques, jusqu'aux Macrocystis de 300 pieds et plus de
longueur, nous trouvons tous les passages.
Il en est de même de leur structure anatomique. La
plupart des Ectocarpus, Streblonema, etc. ne sont que
des filaments ramifiés constitués par une seule série de
cellules, tandis que les géants des algues, les Laminariées,
ont une structure assez compliquée. On y distingue déjà
des tissus plus ou moins limités, de même que des canaux
gommeux anastomosés (Laminaires) rappelant les latici-
fères.de certaines Dicotylédones, mais n’étant ici que des
méats intercellulaires ; des cellules très-longues à mem-
brane épaissie simulant des fibres libériennes (Halige-
nia) ; enfin le stipe s’y épaissit souvent à l’aide d’une zône
génératrice analogue à la zône cambiale des Dicotylédones.
En somme, c’est parmi les Phéosporées que nous trou-
vons les plus gigantesques et les plus compliqués des
végétaux inférieurs.
Les énormes différences que présentent les Phéosporées
dans leur port, leurs dimensions et leur structure, nous
ont décidé à examiner de quelles manières s’effectue l’ac-
croissement de ces algues, d’autant plus que non-seulement
nous ne possédons à cet égard aucun travail plus ou moins
général, mais que, sauf en ce qui concerne l’accroissement
des Sphacélariées et des Laminaires, nous sommes com-
plêtement ignorants sur ce sujet.
Pour trancher la question, nous sommes venu voir les
algues vivantes, seules propres à ce genre de recherches ;
DES PHÉOSPORÉES. 99
nous avons tàché aussi d'examiner tous les principaux
types des Phéosporées. Cependant, nos observations sont
loin d’être achevées, parce que certaines algues n'étaient
pas dans leur saison, tandis que les autres n’ont pu être
trouvées à cause da leur rareté. Malgré cela, les résultats
acquis nous ont paru présenter un certain intérêt ; nous
les indiquons ici et nous tächerons de les compléter autant
que possible et de les publier plus tard avec les détails
et les figures indispensables.
Dans le cours de” nos recherches, nous avons distingué
dans les Phéosporées trois modifications essentielles de
l'accroissement du thalle, savoir : accroissement à l’aide
d’une cellule génératrice (terminale), l'accroissement
périphérique et enfin l’accroissement intercalaire.
X,
Le premier mode d’accroissement du thalle des Phéo-
sporées est le plus rare, et consiste en ce que le thalle et
toutes ses ramifications sont terminés par une cellule
génératrice qui se divise toujours parallèlement à sa base
et donne ainsi naissance à une seule série de segments.
Ceux-ci ne tardent pas à se diviser dans le sens transver-
sal et dans le sens longitudinal pour constituer le tissu du
thalle.
Le mode d’accroissement en question était connu pour
les Sphacélariées (Sphacelaria, Cladostephus) et spéciale-
ment étudié par M. Geyler et M. Pringsheim ; nous pou-
vons donc nous borner à indiquer les travaux de ces deux
savants (1).
(1) Geyzer. Zur Kenntniss Sphacelarieen. Pringsheims
Jahrbücher. Vol. IV.
PRINGSHEIM. Gang der morphologischer Differenzirurg in der
Sphacelariecerreihe. 1874.
100 ACCROISSEMENT DU THALLE
Outre les Sphacélariées, nous n’avons trouvé qu’une
seule plante où l’accroissement du thalle s’effectue à l’aide
d'une cellule terminale se divisant parallélement à sa
base, c’est le Dictyosiphon fœniculaceus. Mais la forme de
la cellule génératrice et surtout la ramification du thalle
sont bien différentes de ce qui a lieu dans les Sphacéla-
riées. Dans le Dictyosiphon, les segments engendrés par
la cellule terminale netardent pas à se diviser dans le sens
longitudinal à l’aide de deux cloisons cruciées et les qua-
tre cellules se coupent bientôt dans le sens transversal.
Ensuite chacune de ces cellules se partage parallèlement
aux cloisons axiles en deux cellules périphériques et une
centrale ; on voit donc, en coupe transversale, quatre cel-
Jules centrales entourées de huit périphériques, qui ne tar-
dent pas à se diviser à leur tour. Peu à peu les divisions
deviennent plus irrégulières et les cellules centrales se
disjoignent pour former la cavité centrale du thalle.
Tout le thalle du Dictyosiphon est recouvert de nom-
breux poils incolores, disposés sans ordre apparent et
qui croissent par leur base, exactement comme les poils
de toutes les Phéosporées.
La ramification de la fronde n’obéit non plus à aucune
règle ; les rameaux naissent à une distance considérable
du sommet du thalle et ne dépendent nullement de sa cel-
lule terminale, comme cela a lieu dans les Sphacelaria.
Quoique généralement les rameaux se développent dans
l’ordre acropète, cependant, parmi les développés on en
trouve, et de tout jeunes, qui sont pour ainsi dire adven-
tifs.
IL.
L'accroissement périphérique consiste en ce que les
cellules marginales ou périphériques du thalle sont les
DES PHÉOSPORÉES. 101
plus jeunes et plus ou moins reliées en une zône généra-
trice périphérique. Dans ce type nous avons distingué
des modifications très-importantes qui sont en relation
intime avec la forme et la structure du thalle. Ainsi,
quand le thalle, de forme toujours définie, est composé de
filaments Jlàächement reliés les uns aux autres, on pourrait
le considérer aussi comme une agrégation de filaments
isolés dont l'accroissement s’effectuerait à l’aide d’une
cellule terminale.
Commençons par les plantes qui rappellent le plus le
premier mode d’accroissement.
Le petit Myrionema vulgare Thur., qui croît sur les
Ulves, simule parfaitement un Coleochaete et végête exacte-
ment de la même manière. Le thalle est composé de fila-
ments qui rayonnent d’un point central, se ramifient vers
la périphérie, constituent un thalle orbiculaire et sont
tantôt libres, tantôt intimement liés les uns aux autres.
L'accroissement de chaque filament s'opère à l’aide
de sa cellule terminale, qui se divise toujours dans le sens
transversal et se bifurque après avoir produit de cette
façon un certain nombre d’articles ; les deux bras se cou-
pent par une cloison oblique et imitent l'accroissement du
filament primitif devenu dichotome.
Non loin du bord, certaines cellules du thalle engen-
drent des poils incolores, tandis que les autres donnent
naissance à de courts filaments colorés (paraphyses),
qui sont implantés, comme les poils, verticalement sur le
thalle et en recouvrent complétement les vieilles parties.
Les zoosporanges sont, comme les paraphyses, directe-
ment insérés sur le thalle et dans leur jeune âge ne sont
nullement à distinguer des paraphyses, qui sont pour la
plupart de jeunes sporanges.
Dans le Petrospongium Berkeleyr, le thalle consiste en
102 ACCROISSEMENT. DU THALLE
une touffe épaisse de filaments qui se ramifient et
rayonnent de la base vers la périphérie. Les sommets
sont colorés, riches en protoplasma et forment ainsi la
zône extérieure brune. Chaque filament s'accroît par sa
cellule terminale, non loin de laquelle prennent nais-
sance les ramifications latérales et les poils hyalins, qui
ne sont que des ramuscules latéraux métamorphosés.
Outre les filaments dont nous venons de parler, ily en
a encore d’autres qui naissent à la base des articles des
filaments principaux. Ils sont à peu près hyalins, dirigés
vers la base du thalle, complétement simples et contri-
buent à son épaississement. Leur trajet est plus ou
moins irrégulier, et on peut les considérer comme des
poils radicaux, analogues à ceux qu’on trouve dans une
foule d'algues.
Le jeune thalle du Leathesia marina ne diffère pas
beaucoup de celui d’un Petrospongium. C'est une hémi-
sphère composée de filaments disposés en éventail, qui se
ramifient vers la surface et dont les articles sont forte-
ment arrondis et diminuent en volume vers la périphérie.
Le tissu central incolore devient de plus en plus lâche, il
se déchire, se décompose, tandis que le thalle devient
creux à l’intérieur. Malgré l’irrégularité du tissu et la
forme très-arrondie des cellules du thalle creux, ilest aisé
de reconnaître aussi que sa croûte est composée de fila-
ments rameux et verticaux à la surface.
L’accroissement périphérique du jeune thalle s’effectue
par le bourgeonnement des cellules extérieures ; au som-
met d’une cellule semblable, il naît deux ou plusieurs cel-
lules arrondies, mais beaucoup plus petites que la cellule
mère. Quand la plante approche du moment de la fructi-
fication, les cellules extérieures, au lieu de bourgeonner,
s'allongent en petits filaments colorés (les paraphyses), à
la base desquelles naïîtront les sporanges.
DES PHÉOSPORÉES. 103
Les poils hyalins qui recouvrent le thalle sont latérale-
ment insérés sur les cellules du thalle : les plus anciens,
profondément ; les plus récents, tout près de la surface.
Le Ralfsia verrucosa est une des rares Phéosporées qui
sont absolument dépourvues de poils. Son thalle rappelle
par son aspect un lichen crustacé ; en effet, son accrois-
sement est analogue à celui de beaucoup de lichens, et
peut servir de type pour l'accroissement périphérique.
Tout le thalle du Ralfsia est constitué de séries cel-
lulaires qui rayonnent vers la périphérie et sont très-
serrées. Les séries du centre sont verticales à la
périphérie et courbes à la base. Au bord du thalle, les
séries sont disposées en éventail; les plus jeunes et
extérieures sont complétement horizontales, tandis qu’à
mesure de leur ramification, ou plutôt de leur fissure
longitudinale, elles se recourbent de plus en plus pour
adopter enfin la position verticale, du moins dans la partie
périphérique. Les séries adhérentes ‘à l’objet sur lequel
était appliqué le thalle, qui reliaient le système des séries
du thalle tout entier, se désorganisent assez prompte-
ment, en sorte que la continuité organique devient inter-
rompue en majeure partie.
L'accroissement de l'Aglaozomia parvula est marginal
par excellence. La cellule terminale de chacune des séries
disposées en éventail. est en même temps la cellule
génératrice de toute la série et se divise toujours parallé-
lement au bord du thalle.
L'accroissement du thalle en épaisseur s’opère de cette
façon que les segments engendrés par les cellules géné-
ratrices marginales ne tardent pas à se couper parallé-
lement à la surface. La première cloison est rappro-
chée de la surface supérieure du thalle, la deuxième est
complètement médiane, et la troisième apparaît dans le
104 ACCROISSEMENT DU THALLE
voisinage de lasurface inférieure. II en résulte que le thalle
est composé de quatre couches ; les deux extérieures sont
plus minces que les intérieures dont l’une, et c’est la
supérieure, se coupe encore en deux couches. Le thalle
est par conséquent constitué généralement de cinq cou-
ches dont la supérieure engendre ensuite les touffes de
poils hyalins, verticaux à la surface du thalle.
LIL.
Les deux premiers modes d’accroissement nous ont
présenté des différences très-importantes ; il en est de
même du troisième type qui embrasse la plus grande
partie des Phéosporées. Dans le type d’accroissement
intercalaire, nous avons distingué trois modes princi-
paux :
1° Le thalle est terminé par un ou plusieurs poils ;
le point végétatif commun au thalle et aux poils réside à
leur limite.
2 Le thalle est constitué de trois organes, savoir : la
fronde, le stipe et les rhizoïdes. Le point végétatif qui
régénère le stipe et la fronde, est commun à ces deux
organes, tandis que les rhizoïdes s’accroissent par la péri-
phérie de leur sommet.
3° Le thalle absolument indivis est régénéré par le
point végétatif siégeant à la base de la plante.
IV.
L'Ectocarpus simpliciusculus nous servira comme
exemple le plus simple d’un thalle surmonté d’un poil
et où le point végétatif siège à la limite de ces deux
organes (1).
(4) L'Ectocarpus simpliciusculus produit des zoosporanges
uniloculaires et pluriloculaires sur le même individu. De même
DES PHÉOSPORÉES. 105
Le thalle de cette espèce consiste en filaments un peu
rameux et terminés par un poil de même diamètre. Les
cellules du thalle sont cylindriques ; leur longueur dépasse
généralement de quatre à huit fois leur diamètre, excepté
les cellules qui portent un ramuscule ou un sporange, et
qui sont toujours plus courtes et quelquefois même aussi
larges que longues. |
A mesure qu’on approche du sommet du thalle, les
cellules deviennent de plus en plus courtes, et à la limite
du poil on trouve environ une dizaine de cellules gorgées
de protoplasma et très-courtes, souvent quatre fois plus
courtes que larges. C’est là le point végétatif commun au
thalle et au poil, où les cellules se divisent très-intense-
ment, et dont les supérieures appartiendront au poil,
tandis que les inférieures deviendront la continuation
immédiate du thalle. Il est absolument impossible de
déterminer au point végétatif la limite où finit le thalle et
où commence le poil, et pour ce motif, nous pouvons
désigner ce mode d’accroissement comme accroissement
trichothallique.
À partir du point végétatif les cellules du poil devien-
nent de plus en plus longues et hyalines ; à mesure que
se désagrègent les cellules terminales, elles sont rempla-
cées par les nouveaux élements produits au point végé-
tatif.
que dans VE. secundus, G. Thuret y a trouvé de véritables
anthéridies semblables à celles du Tilopteris Mertersi et des
Cutleria. La présence des organes mâles dans les Phéosporées
rend complètement inutile toute discussion sur la possibilité
d’une copulation des zoospores. Nos observations toutes récen-
tes sur le Punctaria plartaginea ont pleinement confirmé ce
qui a été dit à cet égard par M. Rostafinski et par moi: il n’y a
pas de copulation, ni au moment de l'émission des zoospores,
ni pendant leur mouvement, ni pendant leur germination.
106 ACCROISSEMENT DU THALLE
La ramification du thalle de cette algue s'opère dans
le sens acropête et c’est dans le voisinage du point végé-
tatif qu’on trouve les premiers indices des rameaux et des
sporanges; cependant on observe souvent des rameaux
très-jeunes parmi les vieux.
Dans l'E. simpliciusculus on trouve encore des poils
radicaux qui émanent presque toujours de l’article basal
(inférieur) des ramuscules ; ce sont des filaments d’un
trajet irrégéier, un peu rameux, deux ou trois fois plus
étroits que le thalle, se dirigeant vers la base de la
plante et s’accroissant par leur sommet.
Sauf la division des cellules du point végétatif, on ne
remarque aucune division postérieure ni dans les cellules
du thalle ni dans celles du poil. Il n’en est pas de même
dans certains autres Ectocarpus où les divisions posté-
rieures masquent beaucoup l'apparence caractéristique
du point végétatif, mais la chose essentielle reste toujours .
la même, et nous pouvons signaler comme possédant
le même mode d’accroissement les plantes suivantes :
Ectocarpus simpleæ, E. firmus, E. Hincksiæ, E. silicu-
losus, E. secundus, Streblonema velutinum, Tilopteris
Mertensii.
Les Desmarestia se rattachent au type des Ectocarpus,
mais, comme ce sont toujours des plantes plus robustes
et plus élevées en organisation, elles en différent par
certains détails relatifs à leur accroissement et à leur
structure.
Le thalle des Desmarestia est réguliérement penné ; les
pinnules sont tantôt des poils pennés et caducs, tantôt
de petits rameaux terminés par des poils semblables.
Le point végétatif sépare le poil terminal du thalle, et
de même que dans les Ectocarpus, on ne peut tracer
de limite rigoureuse entre les deux organes. Le poil est
DES PHÉOSPORÉES, 107
ici penné comme le thalle ; cependant l’ordre de l’ap-
parition des rayons est basipète, tandis que dans le
thalle il est nécessairement acropête. D'ailleurs a priort
on pouvait présumer que la chose ne peut avoir lieu
autrement.
Les rayons terminaux et le sommet du poil sont les
plus anciens et les plus vigoureux ; les dimensions de
ces organes diminuent vers le point végétatif, quoique
parmi les grands rayons on en trouve aussi de plus
jeunes, ce qui provient de ce que les cellules du ra-
chis se divisent dans le sens transversal, même à une
certaine distance du sommet.
“Il en «est de même de l'apparition sur le thalle des
poils latéraux, qui ne se distinguent des poils termi-
naux que par leur position. Ils s’accroissent par leur
-bâse et leurs rayons se développent dans le sens ba-
sipête.
Les rameaux du thalle des Desmarestia sont filamen-
teux dans toute leur longueur, mais déjà dans le voi-
sinage du point végétatif ils sont recouverts par l’écorce.
Celle-ci émane toujours de l’article inférieur de deux
poils insérés sur la cellule du thalle, et lorsque ces
poils font défaut, l'écorce provient de deux petites
cellules qui ne sont que des poils arrêtés dans leur
développement. L’écorce s'accroît de plus en plus, elle
se divise en une certaine quantité de couches et con-
stitue toute la masse du thalle traversé au centre par
son filament primaire.
Les trois Desmaresthia (D. ligulata, aculeata et viridis)
se comportent exactement de la même manière à l’é-
gard de l’accroissement du thalle. À une certaine époque
de l’année, les poils, terminaux et latéraux, tombent
et la plante prend l'aspect épineux dû aux petits ra-
108 ACCROISSEMENT DU THALLE
meaux latéraux qui, dépouillés de leurs poils, simu-
lent parfaitement des épines.
V.
Le mode d’accroissement des Cutleria qui est, de
même que dans les Ectocarpus, trichothallique, a été
spécialement étudié il y a quatre ans par mon ami M. Ros-
tafinski dont les recherches sont encore restées inédites.
Nous avons eu l’occasion d'étudier seulement le Cutleria
multhifida ; cependant les autres espèces, telles que C.
adspersa et C. collaris se comportent d’une manière ana-
logue.
Dans le Cutleria multifida le point végétatif est ter-
miné par un bouquet de poils, qui sont la continuation
immédiate des séries cellulaires du sommet du thalle. Les
poils sont complètement libres, tandis que, plus bas, les
séries sont intimement soudées ; la zône génératrice con-
stitue le passage des séries du thalle en poils. En somme,
on peut dire que l'accroissement du Cutleria se comporte
à l'égard de celui des Ectocarpus, comme l’accroisse-
ment périphérique à l'accroissement terminal.
Figurons-nous plusieurs filaments d’Ectocarpus acco-
lés jusqu’à la base des poils et nous aurons alors une
image assez complète du sommet végétatif du Cuéleria
multifida. Cependant les poils du Cutlera sont un peu
rameux, mais la ramification, qui s'opère dans le sens
plus ou moins basipête, n’obéit à aucun ordre.
Les cellules des poils deviennent de plus en plus lon-
gues et hyalines à mesure qu’elles s’éloignent de la zône
génératrice, où les cellules sont plus courtes à cause de
leurs divisions fréquentes.
Les cellules des séries qui appartiennent au thalle
DES PHÉOSPORÉES. 109
_S’élargissent de plus en plus ; dans les séries périphé-
riques elles ne tardent pas à se diviser dans le sens lon-
gitudinal et transversal et donnent ainsi naissance aux
couches extérieures du thalle composées de cellules de
petite dimension. Dans les séries intérieures les cellules
restent stationnaires depuis le point végétatif, mais elles
augmentent considérablement en longueur et en largeur
et deviennent les grosses cellules incolores qui remplis-
sent l’intérieur du thalle.
Le développement des poils dispersés à la surface du
thalle est, bien entendu, acropète.
La ramification du thalle du Cutleria multifida consiste
en une fissure du point végétatif en deux branches ; ce
phénomène est corrélatif à la multiplication des séries du
point végétatif. Il nous à paru que la zône génératrice est
peu à peu transférée au delà du point de ramification d’un
poil ; alors la série terminée par ce poil biparti se divise
jusqu’au point de bifurcation à l’aide de cloisons longitu-
dinales et se fend en deux séries, dont chacune est dès
lors terminée par un poil qui lui est propre.
C’est de cette façon que la diminution des séries du
point végétatif opérée par sa fissure se trouve bientôt
complètement équilibrée.
S'il est permis de faire quelque conjecture sur l’accrois-
sement d’une algue d’après des échantillons d’herbier,
nous indiquerons que le Sporochnus pedunculatus et le
Carpomitra Cabreræ nous ont paru végéter d’une manière
analogue à l’accroissement du Cutleria multifida.
VI.
Les Laminariées se distinguent de toutes les autres
algues en ce que leur thalle est composé tout au moins de
410 ACCROISSEMENT DU THALLE
trois organes essentiels ; la fronde, le stipe et les rhi-
zoïdes.
Les rhizoïdes sont des organes extérieurs, radiciformes,
plus où moins dichotomes, diversement disposés à la
base du stipe sur laquelle ils se développent en ordre
basipète. Leur tissu est composé de séries cellulaires
parallèles qui se dédoublent et se dirigent vers la péri-
phérie; en coupe longitudinale du sommet du rhizoïde
on les voit disposées en éventail régulier. En outre, dans
le Laminaria Cloustoni, les rhizoïdes contiennent des
canaux gommeux semblables à ceux du stipe, mais de
dimensions beaucoup plus petites.
Le stipe est tantôt complètement cylindrique, tantôt
aplati, simple ou rameux, et garni dans certains genres
d'organes appendiculaires.
La structure du stipe est assez compliquée dans les
Laminaires ; on y distingue une moëlle centrale filamen-
teuse, puis un tissu parenchymateux produit en majeure
partie par l’activité d’une zône génératrice, et enfin une
écorce qui, dans le Lamüinaria Cloustoni, contient des
canaux gommeux.
La fronde est tantôt complètement simple, tantôt digitée
ou pennée, homogène ou pourvue d’une ou de plusieurs
nervures. La structure a beaucoup d’analogie avec celle
du stipe; dans les Laminaires, la couche centrale est un
tissu filamenteux entouré de parenchyme de toutes parts.
Dans les Laminaires, la fructification se développe sur
la fronde, tandis que dans l’Alaria (1) elle recouvre les
folioles du stipe ; dans ce dernier cas, la fronde n’est rien
‘de plus qu’un organe d’assimilation.
(4) Nous avons récolté, M. Rostafinski et moi, l’Alaria esculenta
au dessous du fort central de la Digue de Cherbourg.
DES PHÉOSPORÉES. a11
En un mot, les Laminaires, qui sont les algues les plus
compliquées en fait de structure et qui présentent tant de
variations dans leurs organes, vaudraient bien la peine
d’être étudiées d’une manière spéciale; il est bien regret-
table que, sauf le mémoire de M. Le Jolis (1), nous ne
possédions rien de sérieux sur ce sujet.
Dans les Ectocarpus, Cutleria, etc., nous avons vu le
point végétatif commun au thalle et aux poils ; dans les
Laminariées il a son siège à la limite du stipe et de la
fronde et par conséquent nous pouvons désigner ce mode
d’accroissement comme s#po-frondal. Le sommet du stipe
est sa partie la plus mince et la plus jeune; il en est de
même pour la base de la fronde. La transition du stipe
en fronde est tantôt assez brusque, tantôt assez lente ;
mais ce caractère varie beaucoup dans la même espèce
comme cela a lieu dans le Laminaria fleæicaulis. Dans le
. L. Cloustonr, la base de la fronde et le sommet du stipe
sont complétement dépourvus des canaux gommeux qui
existent dans les parties adultes de ces organes. C’est un
caractère anatomique qui indique que les tissus du point
végétatif sont en voie de développement. Cependant
le point végétatif n’est nullement homogène, mais com-
posé du tissu filamenteux central et du tissu parenchy-
mateux périphérique, semblables à ceux de la fronde et
du stipe(L. Cloustoni, L. flexicaulis, L. saccharina).
Il y à deux types essentiels à distinguer dans l’accrois-
sement de la fronde. Le premier consiste en ce que la
fronde s’allonge toute l’année sans aucun arrêt (sauf dans
quelques cas exceptionnels), et les sommets, infestés de
parasites et désorganisés, sont remplacés par l’allongement
(1) Le Jouis. Examen des espèces confondues sous: le rom de
Lamiraria digitata, 1855.
112 ACCROISSEMENT DU THALLE
de la fronde à sa base; les Laminaria flexicaulis, L. sac-
charina, Haligenia, bulbosa etc. peuvent servir d’exem-
ples de cet accroissement incessant. Le deuxième type est
représenté par le Laminaria Cloustoni, qui diffère du
premier par l’arrêt dans la végétation de la fronde; la
jeune fronde se développe au printemps au dessous de
la vieille et au dépens de sa partie basale. Quand la nou-
velle fronde, séparée de la vieille par un étranglement
profond, a pris un certain accroissement, la fronde de
l’année passée se détache totalement.
Dans le Laminaria Cloustoni, de même que dans quel-
ques autres espèces, on trouve des échantillons bifurqués
ou même trifurqués, mais vu la rareté de ces spécimens
exceptionnels il m'a été impossible d’en déterminer le.
mode de ramification.
Il est tout différent du genre Lessoma caractérisé par
son thalle rameux ; ici la ramification commence par la
fissure du point végétatif en deux parties symétriques.
La fente se prolonge ensuite à travers toute la fronde
et la ramification est achevée de cette manière et se
répète dans les deux branches, même avant que la dé-
chirure primaire soit complète. La ramification des Les-
sonia (fuscescens et laminarioïdes) est donc une véritable
dichotomie provenant de la fissure du point végétatif en
deux parties égales.
La première phase de la ramification des Macrocyshs
(pyrifera) rappelle beaucoup les Lessonia; le stipe est
terminé par une fronde asymétrique qui se fend tou-
jours du même côté et produit ainsi des folioles unilatéra-
lement insérées sur le stipe. On devrait par conséquent
comparer le stipe des Macrocystis à un sympode unilaté-
ral provenant de ce que le point végétatif se fend toujours
en deux parties, dont l’une continue toujours la même
DES PHÉOSPORÉES. 113
fonction, tandis que l’autre est limitée dans son accrois-
sement et devient une foliole latérale.
Les déchirures de la fronde terminale se succèdent
très-vite, de manière que dans la même fronde, on trouve
des fentes à tout état de développement, depuis les plus
minimes jusqu'à celles qni n’ont laissé que le sommet de
la foliole encore attachée à la fronde terminale.
En somme, la fronde des Laminariées est tantôt sy-
métrique (Lessonia, Lamainaria, Eckloma, Ialigema,
Agarum, Alaria), tantôt asymétrique (Macrocystis, Thalas-
sophyllum) ; elle s’accroit d’une manière continue (La-
munaria flexicaulis, Haligenia bulbosa), ou elle est reje-
tée chaque année et remplacée par une fronde nouvelle
se développant à la base de l’ancienne (Laminaria Clous-
lon).
VIT.
Le dernier mode d’accroissement intercalaire et en
même temps un des plus curieux, c’est l'accroissement
par la base du thalle. Figurons-nous une fronde de
Laminaire dont le stipe serait réduit à zéro et nous
aurons une idée de ce mode d’accroissement..
Examinons d’abord le thalle d’un Scytosiphon lomenta-
rius. Ce thalle est tubuleux, solide seulement à la base,
qui forme sa partie la plus mince. Le bout du thalle est
toujours désorganisé et couvert de différents parasites ;
mais à mesure qu’on avance vers la base, le nombre et la
taille des parasites diminuent jusqu'à leur disparition
complète à une certaine hauteur.
Les zoosporanges qui forment à la surface du thalle une
couche continue sont, vers la base du thalle, de moins en
moins développés, de même que les touffes des poils, et
finissent par ne plus exister. Il est donc de toute évidence
que la partie de la plante la plus jeune, c’est sa base solide
8
414 ACCROISSEMENT DU THALLE
où ne sont encore développés ni les sporanges, pas même
les poils, ni la cavité centrale qui provient de la disjonction
du tissu intérieur.
L'examen microscopique des tissus de la plante démon-
tre aussi que le tissu le plus jeune se trouve à la base de
la plante.
Le Chorda filum est une plante qui rappelle les Lami-
nariées par la constitution de son thalle et la structure de
sa couche sporangiale. Le thalle est cylindrique, atténué
vers les deux extrémités, à sommet constamment décom-
posé. Il est creux dans toute sa longueur ; la cavité
centrale est interrompue de place en place par de min-
ces diaphragmes composés du même. tissu filamenteux
qui tapisse la surface intérieure du tube, tandis que la
paroi du tube est composée de parenchyme.
La cavité centrale diminue vers la base du thalle et
enfin, à une certaine distance du point d'insertion, on
la voit remplie de tissu filamenteux. Il est aisé de com-
prendre que la cavité centrale provient de la déchirure ou
plutôt de la désagrégation du tissu filamenteux remplis-
sant l’intérieur du thalle à la base qui est le point végéta-
tif. Ici, c’est donc comme dans les Laminariées, où nous
avons vu le point végétatif contenir du parenchyme et du
tissu filamenteux.
Nous désignons l'accroissement des Scytosiphon et
Chorda comme étant purement basal ; cependant il ne faut
nullement en conclure que les divisions postérieures fassent
défaut dans le thalle, ni que ce soit précisément la base
mathématique qui remplit les fonctions du point végétatif.
Au contraire ily a toujours un petit bout de thalle qui sert
à fixer le point végétatif et dont les cellules périphériques
produisent des poils radicaux pluricellulaires hyalins qui
fixent le thalle à son substratum.
Dans le Chorda filum cette partie basale a la forme d’un
DES PHÉOSPORÉES. 145
cône renversé caché dans un coussinet de poils radicaux.
En coupe longitudinale on aperçoit le tissu filamenteux
du point végétatif se transformer d’abord en filaments
ondulés parallèles à l’axe du thalle et qui deviennent enfin
entièrement semblables aux séries périphériques. Vers la
pointe du cône le nombre de ces séries va en diminuant,
et il est facile de reconnaître que les séries intérieures
avancent le plus profondément dans le coussinet, tandis
que les extérieures disparaissent peu à peu.
Il y a beaucoup de Phéosporées dont la thalle végète
par la base ; l'examen à l'œil nu suffit souvent pour faire
constater ce mode d’accroissement, que nous avons
observé dans des plantes de structure très-simple, de
même que dans d’autres à structure assez compliquée.
Le Myriotrichia filiformas, le Lilosiphon pusillus, les
Punctaria, le Seytosiphon lomentarius, les Asperococcus
et le Chorda filum, végètent tous par leur base.
L'analyse détaillée de toutes ces plantes nous entraîne-
rait cependant trop loin, nous nous bornerons par consé-
quent à rappeler que l'accroissement basal n’est pas tou-
jours très-facile à constater à causedes divisions ultérieures
qui masquent l'accroissement basal, ainsi quenous l'avons
vu pour l'accroissement trichothallique de certains E cto-
carpus. Toutefois l’ordre de l'apparition des poils et des
sporanges sur le thalle, aussi bien que la forme et l'aspect
des cellules, indiquent toujours le siége du point végétatif.
VIII.
Les recherches dont nous venons d'exposer les résul-
tats essentiels, nous ont appris que la classe si naturelle
des Phéosporées renferme des plantes excessivement dif-
férentes à l'égard de leur accroissement et de leur struc-
ture.
Les Phéosporées forment en effet un groupe de familles
416 ACCROISSEMENT DES PHÉOSPORÉES.
nettement caractérisées ; le nombre des représentants de
chaque famille est quelquefois réduit au minimum possi-
ble, à une seule espèce, ce qui indiquerait l'existence
très-ancienne de cette classe dont les représentants
auraient été conservés jusqu’à l’époque actuelle en petit
nombre seulement.
La classification des Phéosporées donnée par G. Thuret
était considérée par lui-même comme provisoire. Nos
études nous ont confirmé dans l’idée qu'il faudrait intro-
duire quelque modification dans la classification de Thuret.
Le Chorda filum, par exemple, devrait selon nous être
exclu des Chordariées et constituer une famille spéciale,
qui servirait de lien intermédiaire entre les Laminariées
et les autres Phéosporées. Le mode d’accroissement et la
structure du thalle sont tellement caractéristiques pour
certaines familles, qu’il en faut tenir compte dans la
classification.
Enfin, si nous comparons les divers modes d’accroisse-
ment des Phéosporées à l’accroissement d’autres plantes,
il sera évident que certains types sont uniquement propres
à cette classe et ne se trouvent pas dans les autres végé-
taux. Ainsi l'accroissement intercalaire avec ses trois
types n’a été signalé, à ce qu’il nous semble, nulle part,
excepté dans les Rivulariées et les feuilles de certaines
plantes supérieures ; au contraire, l’accroissement à l’aide
d’une cellule terminale, ainsi que l'accroissement périphé-
rique, sont des plus communs dans les végétaux infé-
rieurs.
Cherbourg, le 1er Juin 1875.
SUR LA RÉSISTANCE
DES
CARÈNES DANS LE ROULIS
PAR
Mr. William FROUDE, F.R.S.
Membre correspondant de la Société,
CO
(Extrait de lettres adressées à Mr. Bertin.) (1)
Chelston-Cross, près Torquay, 21 sept. 1874.
Je vous remercie pour l'envoi des Mémoires qui
accompagnaient votre dernière lettre, et pour la « Note
sur la résistance des carènes dans le roulis ». J'ai étudié
avecun soin particulier les pages 8 et 9 et la note du bas
de la page 26, dans laquelle est l’exposé d’une divergence
fondamentale, la plus forte peut-être de celles qui nous
séparent, dans notre manière d'envisager le Wave making
power.
(1) En même temps que M. Bertin présentait à la Société, séance
du 9 février et du 13 juillet 1872, les résultats de ses recherches
sur la résistance des carènes dans le roulis, et déposait à la
séance du 8 novembre 1872 le manuscritde ses « Données théo-
riques et expérimentales », M. Froude, qui avait poursuivi des
118 SUR LA RÉSISTANCE
Dans ma présente lettre, je veux seulement considérer
ces derniers passages et y répondre, en prenant précisé-
ment, comme guide, votre dernière lettre.
Je crois, d’après votre lettre, que vous n’avez pas tout-
à-fait saisi le vrai sens du passage de mon article du
Naval Science N° de juillet 1874, auquel vous faites allu-
SION.
Quand je dis que la courbe de décroissance des roulis
que vous admettez comme exacte, ne coupe qu’en deux
points la courbe véritable, je n’entends pas parler de la
courbe qui donne 4 ? en fonction de 4 pris pour abscis-
ses (ou 4 0 en fonction de 0, d’après ma notation), c’est-
à-dire de la courbe différentielle ; je considère la courbe
intégrale, celle qui donne les valeurs de + après un nom-
bre quelconque x d’oscillations, en fonction de ce nombre
n d’oscillations compté depuis l’origine du mouvement.
Ensuite, en traitant de la courbe qui donne 4 # en fonc-
tion de # et qui, suivant votre manière de voir, donnerait
pour 4, des valeurs proportionnelles à &?, je ne prétends
point que 4% doive être simplement proportionnel à 4 #.
Au contraire, dans mes premiers travaux à ce sujet, J'ai
dit (comme vous l’affirmez), que 4 # doit être simplement
proportionnel à +. Seulement, d’après une étude posté-
rieure qui s'appuie sur des expériences très-soignées,
je trouve la nécessité d'introduire, dans l'expression 4 #,
un terme en sus de celui de #, afin d’obtenir la coïnei-
recherches analogues, publiait un mémoire sur le même
sujetdans le N° d'octobre 1872 du Naval Science. Quelques désac-
cords se sont rencontrés dans le cours de leurs recherches
indépendantes, entre M. Froude et M. Bertin ; les deux lettres
suivantes de M. Froude sont relatives à un point en litige.
La Société de Cherbourg remercie son savant correspondant
de lui avoir permis de publier ces pièces intéressantes. (Editeur).
DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 119
dence complète entre les résultats théoriques et les faits
observés.
Des raisonnements d'ordre dynamique m'ont conduit à
analyser la force productrice des vagues qui me semble
être l'accompagnement indispensable de tout mouvement
oscillatoire à la surface de l’eau, et, par des motifs dyna-
miques, je conclus qu'il entre, de ce chef, dans la valeur
de 4 ?, un terme proportionnel à #. Ce terme s’ajoute au
terme qui était proportionnel à 4” sans exclure ni suppri-
mer nullement ce dernier.
C’est ainsi que J'ai adopté l’expression
A9 — À? + By’,
et cette expression s’est trouvée constamment capable de
représenter les faits observés avec la plus entière exacti-
tude.
Si maintenant nous en venons à une représentation
géométrique, cette expression donne, non plus une ligne
droite, mais la combinaison d’une ligne droite et d’une
parabole, par l'addition, entr’elles, des abscisses de ces
deux lignes.
Nous rencontrons donc cette premiére question, de
savoir laquelle est le mieux d'accord avec les faits, ou de
la courbe que je viens d'indiquer, ou de celle à laquelle
vous vous êtes arrêté, et qui, parabolique à l’origine,
lorsque # est très-petit, se rectifie ensuite de plus en plus
et tend ainsi vers une forme assymptotique.
Tout ce que je me suis efforcé de faire voir, dans mon
article de juillet 1874 du Naval Science, c’est qu'une
courbe intégrale, déduite de l’équation différentielle
A — A? + By’,
est exactement d'accord, non seulement avec les résultats
120 SUR LA RÉSISTANCE
de mes propres expériences, mais encore avec ceux que je
trouve dans la brochure de M. Antoine, et avec les vôtres
propres. Et certainement cette courbe est plus exactement
d'accord avec les résultats de M. Antoine et les vôtres
qu'aucune courbe intégrale déduite de l'équation
A? = A?
ne pourrait l’être.
Il me semble que l'emploi des courbes intégrales donne
plus de certitude que celui des courbes différentielles,
dans les comparaisons à établir. Autrement dit, on a des
résultats plus sûrs, en comparant géométriquement les
données fournies par l'équation intégrée avec la courbe
originaire ou expérimentale de la décroissance des roulis
(le rang des oscillations étant pris pour abscisses et leur
amplitude pour ordonnées), qu’en comparant l’expression
différentielle aux valeurs de 4 # déduites de l'observation.
La raison en est, qu'après avoir calculé les différences, on
obtient invariablement avec elles une courbe beaucoup
plus irrégulière que la courbe reliant ensemble les ampli-
tudes totales observées.
Je ne me proposerais pas cependant, d'entamer sur
ce point une discussion entre nos deux opinions. Je
veux seulement vous indiquer ici ma manière de voir.
Et maintenant, mes grands efforts doivent être pour
défendre mon pauvre petit enfant, mon cher « wave-
maling power », des attaques que vous dirigez contre son
caractère. Un Jour ou l’autre, sinon aujourd’hui, je vous
convaincrai, j'en ai la pleine confiance, qu’il est l'enfant
légitime et non désavouable de parents très-dynamiques,
que lui-même est franc et sincère. Il n’est point, comme
vous l'en accusez dans la note de la page 26 de votre
mémoire, entaché d’un faux état civil, sorti en réalité
DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 121
d’une origine purement géométrique et habillé de langes
dynamiques mal acquises. Il n’a pas volé son admission
dans la famille mécanique, en se donnant les airs d’être
le travail mécanique d’une autre force, laquelle appar-
tient en réalité à cette famille et y a déjà été reconnue
et classée comme elle y avait droit.
Mais, pour bien prouver tout cela, 1l faudrait une lettre
extrêmement longue. Il faudrait que nous discutions
d'abord à fond les propositions sur la théorie des filets
liquides (stream lines) et que nous arrivions à un accord
complet sur cette théorie. C’est précisément, en effet,
parce que vous n’acceptez pas ces principes, que vous Con-
sidérez la wave making ‘force comme n’étant autre chose
que la résistance même du liquide dont on a déjà tenu
compte quand on a pris la résistance par rencontre et le
frottement (keel resistance et skin resistance), tandis que je
lui attribue une existence essentiellement distincte et
séparée.
Je tâche d'exposer clairement tout cela dans ce pas-
sage suivant que j'ajoute à mon article d'octobre 1872 du
Naval science en le réimprimant.
« Pour éclairer complétement sur la nature du wave
making power, et pour distinguer nettement cet élément
de résistance dans l’eau des deux autres, keel resistance
et skin resistance, il convient de procéder d’abord par
quelques remarques sur la nature de la résistance des
fluides en général, sujet qui s’élucide très-bien en recou-
rant à la doctrine toute moderne des filets liquides (stream
lines). Cette doctrine est le fruit des travaux des mathé-
maticiens les plus éminents de notre époque sur les équa-
tions générales du mouvement des fluides ; je lai surtout
étudiée, moi-même, dans les travaux du professeur Ran-
kine.
122 SUR LA RÉSISTANCE
» L'ordre à suivre consiste à considérer d’abord le
mouvement rectiligne et uniforme d’un corps dans un
fluide parfait, incompressible, s'étendant à l'infini dans
toutes les directions; puis il faut chercher les diffé-
rences qui surgissent, lorsque le corps se meut, près
de la surface libre du fluide soumis à la pesanteur,
ou sur cette surface même. Substituant le fluide imparfait
au fluide parfait, on rencontre une nouvelle modification
dans les conditions du mouvement, dont il faut tenir
compte, à la fois dans le cas du fluide infini en tous sens
et dans celui du fluide limité par une surface libre. Il reste,
en dernier lieu, à reprendre les mêmes considérations en
substituant un corps animé d’un mouvement oscillatoire
au corps animé d’un mouvement rectiligne.
» Par un fluide parfait, j'èntends celui dont les mou-
vements sont régis par les seules équations générales du
mouvement des fluides, dont les particules sont dépour-
vues de toute viscosité les unes par rapport aux autres et
sont capables de glisser en ligne droite le long d’une
surface bien unie, ou les unes le long des autres, sans
donner naissance à aucun frottement. Par fluides impar-
faits, j'entends ceux, tels que l’eau et tous les liquides à
notre disposition, dans lesquels de semblables mouve-
ments donnent nécessairement lieu à des frottements.
» Considérons donc d’abord le cas du mouvement rec-
tiligne d’un corps au milieu d’un fluide parfait, incom-
pressible, infiniment étendu dans tous les sens; il est
clair que ce mouvement produit des changements de
pression et imprime par suite des changements de vitesse
aux molécules environnantes de fluide qui se meuvent
suivant les lignes appelées filets liquides (*). A l’origine
*) «A strictement parler, l'expression de « filets liquides »,
DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 193
du mouvement, toutes les particules liquides reçoivent une
certaine accélération le long du filet qu’elles parcourent,
et cette accélération implique une résistance exercée sur
le corps. Au contraire, une fois le mouvement établi, les
différences de pression n’ont plus d’autre effet que de
transporter la forme, la configuration des filets liquides ;
la force vive appliquée aux molécules pour les mettre en
mouvement sur leurs filets respectifs se restitue finale-
ment, lorsque les molécules tombent derrière le corps et
s'arrêtent après son passage; l'intégrale totale des pres-
sions et des contre-pressions, des travaux + et — exer-
cés sur le corps, est exactement nulle à chaque instant.
L'accomplissement de ces faits est régi par les lois
générales du mouvement des fluides exprimées par des
équations bien connues, et, comme ces équations ne
contiennent aucun terme relatif à une dépense de force
vive, la force vive du corps, aussi bien que celle du fais-
ceau des filets liquides, reste toujours inaltérée. Ainsi donc,
si le mouvement est uniforme, sans accélération ni ralen-
tissement, le corps traverse le liquide théoriquement
parfait, sans rencontrer absolument de résistance. Il ne
faudrait même pas regarder ceci comme un paradoxe,
c’est au contraire un point incontestable, qu'un plan
stream lines, s'applique au cas où l’on prend la question à un
autre point de vue; le corps doit alors être regardé comme
immobile, et toute la masse liquide comme animée d’un mou-
vement uniforme et permanent, excepté là où la présence du
corps altère ce mouvement. Néanmoins il est facile de voir que
les résultats obtenus pour ce cas peuvent immédiatement se
transporter à celui où l’on suppose le corps animé d’une mou-
vement uniforme, et le fluide au repos, à l’exception de la
portion mise en mouvement par le corps. Il convient de com-
prendre, sous la dénomination de filets liquides, les mouve-
ments pris par le liquide dans le dernier cas. »
124 SUR LA RÉSISTANCE
pourrait se mouvoir, en se tenant normal à sa trajec-
toire, au milieu d’un fluide parfait, de la manière qui vient
d’être dite, sans rencontrer aucune résistance.
» Mais, si maintenant le fluide, au lieu d’avoir une
étendue infinie en tous sens, est limité par une surface
libre déterminée, parallèle à la trajectoire du corps, et
telle que le niveau supérieur ordinaire d’une masse d’eau,
il en résulte la suppression de toutes les réactions, qui
auraient été exercées par les molécules au dessus de cette
surface si le fluide avait été infini dans tous les sens, et
qui auraient produit la restitution, selon ce .qui vient
d’être dit, de la force vive appliquée aux molécules. Par
suite de l’absence de ces réactions, le mouvement et les
filets liquides ne sont plus les mêmes que dans le fluide
infini; les différences de pression s’équilibrent, par des
variations correspondantes dans l’élévation de la surface
supérieure du liquide, dans le voisinage du corps en mou-
vement. Et maintenant, puisqu’en raison de la pesanteur,
force qui règle la surface supérieure du fluide, toute pro-
tubérance liquide tend immédiatement à se transporter
sur le fluide environnant suivant les lois du mouvement
des vagues, l'élévation locale se transforme partiellement,
sur la surface, en vagues qui se propagent et emportent
avec elles la force vive dépensée à les faire naître. Cette
force vive est, en fait, une partie de la force vive totale,
qui avait été appliquée aux molécules fluides lorsqu'elles
avaient été poussées de côté; dans le fluide infini, elle
aurait été restituée intégralement au corps, par les molé-
cules, au moment de leur arrêt derrière son passage,
tandis qu’elle est maintenant perdue. L'égalité exacte
entre les pressions en + et en — n'existe plus et le
corps se trouve soumis à une résistance spéciale, qui
n'aurait pas du tout existé si le fluide avait été infini dans
toutes les directions.
DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 195
» Il est clair aussi, que, plus le corps en mouvement
s'approche de la surface, plus sont grandes les différences
de pression à équilibrer à la surface, plus sont hautes les
vagues soulevées, et plus est forte la déperdition de force
vive. Ainsi, un poisson ressent un accroissement de résis-
tance lorsque sa route se rapproche de la surface, tout le
train de vagues qu’il laisse à sa suite devenant l’accompa-
gnement nécessaire de sa marche. 4 fortiorr, lorsque le
corps se meut à la surface même, comme un vaisseau qui
navigue, ces différences de pressions intérieures qui
auraient existé dans le fluide infini, s’équilibrent par des
vagues encore plus élevées, qui sont, en fait, les vagues
accompagnant tout flotteur en mouvement. Ces vagues,
qui accompagnent ainsi les vaisseaux en marche, forment
surtout un phénomène remarquable quand on marche à
la vapeur sur une rivière.
» Ainsi nous voyons comment, bien que, dans un
fluide parfait infiniment étendu dans tous les sens, un
corps une fois mis en mouvement doive se mouvoir abso-
lument sans résistance, cependant, lorsque le fluide s’ar-
rête, suivant une surface nivelée par la pesanteur, près de
la trajectoire ou sur la trajectoire, le corps doit subir une
certaine résistance en raison de la formation des vagues,
et cela quand bien même le liquide jouirait d’une parfaite
fluidité.
» Si le fluide est encore supposé infini dans toutes les
directions, mais si la fluidité est cette fois imparfaite, les
phénomènes que nous venons de décrire subissent une
modification d’un genre nouveau ; le corps en mouvement
est soumis, de ce chef, à une résistance particulière; les
causes de cette résistance sont, d’abord que le corps doit
vaincre le frottement et la viscosité des molécules avec
lesquelles il est en contäct immédiat, et ensuite que le
126 SUR LA RÉSISTANCE
frottement des molécules environnantes, entr’elles, dé-
truit l’arrangement régulier du faisceau des filets liquides
qui permettrait à toute la force vive dépensée d’être res-
tituée sans perte.
» Si le fluide supposé imparfait s'arrête à une surface
libre, sur laquelle, ou près de laquelle, se meut le corps
considéré, il se produira des résistances dépendant des
frottements du fluide, presque exactement de la même
manière que si le fluide était infini dans toutes les direc-
tions. Il y aura aussi presque exactement la même résis-
tance due à l’action productrice des vagues que si le fluide
était parfait ; il se rencontrera ainsi deux sources de ré-
sistance existant indépendamment l’une de l’autre et dus
à des causes totalement différentes.
» Nous pouvons passer maintenant, du mouvement
recliligne au mouvement oscillatoire.
» Si le corps est un solide de révolution oscillant
autour de son axe, et si le fluide est parfait, les molé-
cules voisines ne sont nullement agitées par les oscilla-
tions du corps; mais, si le corps présente toute autre
forme, un certain mouvement sera imprimé aux molécules
environnantes, et celles-ci, si le fluide est infini dans tous
les sens, constitueront un faisceau de filets liquides d’une
figure particulière.
» C’est ici le moment d'exposer que, dans les mouve-
ments suivant des filets liquides qui accompagnent un
corps en mouvement, il ne se produit aucun changement
dans le profil des filets, lorsque le corps s’accélére ou se
ralentit, bien que le liquide subisse des changements de
vitesse correspondants ; de plus, chaque fois que le corps
passe par un état de repos momentané, dans le cours de
ses oscillations, il doit avoir reçu restitution complète de
la force vive qu’il a imprimée aux molécules fluides envi-
DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 197
ronnantes pendant son mouvement. De même qu’un
mouvement rectiligne, un mouvement oscillatoire, dans
un fluide parfait et sans limites, ne donnerait lieu à
aucune perte de force vive et par suite à aucune résis-
lance.
» Si le corps oscille à la surface d’un fluide parfait, la
disparition des réactions, qui existeraient si le fluide était
infini dans tous les sens, produira à peu près les mêmes
effets que dans le cas du mouvement rectiligne; les diffé-
rences de pressions produites par le mouvement du corps
s’équilibreront par des élévations locales correspondantes
de la surface supérieure, et ces élévations se transforme-
ront partiellement en vagues qui emporteront avec elles
la force vive dépensée dans leur formation. Ainsi, même
dans un fluide parfait, les oscillations qui ne rencontre-
raient aucune résistance si le liquide était infini dans
tous les sens, en subissent une lorsqu'elles s’exécutent
à la surface ou près de la surface, et cette résistance se
distingue entièrement des effets du frottement et de la
viscosité du fluide, puisqu'elle est inhérente à la nature
même du mouvement du fluide.
» Si le fluide est imparfait, il doit exister une résis-
tance spécifique due aux effets du frottement et de la vis-
cosité, comme nous l'avons vu dans le cas du mouvement
rectiligne ; il n’y a rien d’ailleurs, dans cette résistance
par frottement, qui puisse modifier la force productice
des vagues. Cette dernière existera donc réellement au
même degré que si le liquide était un fluide parfait, et, en
résumé, nous voyons que la force productrice des vagues
agit en même temps que les autres causes de résistance,
tout en étant entièrement indépendante d'elles. »
Dans tout le passage qui précède, je fais ressortir les
conditions analogues de résistance qui se présentent dans
128 SUR LA RÉSISTANCE
deux cas : 4° quand un poisson nage assez près de la sur-
face pour créer ce petit train de vagues qu’il est facile
d’apercevoir ; 2° quand un bateau se meut sur la surface,
assez vite pour soulever des vagues d’une hauteur appré-
ciable.
En ce qui concerne le premier cas, j’affirme que le
poisson doit avoir conscience de l’accroissement de résis-
tance produit par les vagues ainsi formées. Ces vagues,
en réalité, ne représentent pas la résistance propre au
poisson, mais une consommation, une déperdition de
force vive, laquelle, si le poisson nageait à une grande
profondeur, s’emmagasinerait dans les filets liquides qui
se referment derrière le poisson, aiderait à le chasser en
avant, et, par là, diminuerait en fait sa résistance.
Quand le poisson est près de la surface, les filets liquides
se referment après une diminution de la force vive de
l’eau, puisqu'une partie de celle-ci a été dissipée par les
vagues. Cela, direz-vous, n’est qu’une assertion, je
l’admets. Mais c’est une assertion que vous tiendrez pour
vraie quand vous aurez eu l’occasion d'approfondir la
théorie des filets liquides.
En ce qui concerne le second cas, celui du vaisseau,
j'ai la preuve expérimentale et positive que les vagues
soulevés par un mouvement rapide augmentent, de cette
manière, la résistance propre ou naturelle.
Dans mes expériences sur la résistance de grands mo-
dèles, j'ai prouvé ce fait de la manière suivante.
Le modèle d’un de nos navires à tourelles était en
essai; il avait près de 5 mêtres de long et pesait environ
350 kil.
A une vitesse qui correspondait à celle de 14 nœuds
pour le navire, le modèle soulevait à l’avant une forte
vague, et sa résistance à la marche était soigneusement
mesurée.
DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 129
Je fixai alors solidement, à l'extérieur du modéle, au
niveau même de l’eau, une sorte de pont ou de plate-
forme, entourant tout l'avant dans la partie où la vague se
formait. La saillie de cette plate-forme était un peu supé-
rieure à la largeur du modéle (fig. 4).
Après quelques essais, je réussis à disposer la plate-
forme de manière à faire disparaître la grosse vague de
l’avant. La résistance du modèle fut mesurée de nouveau
après cette adjonction, et elle fut trouvée un peu plus fai-
ble qu'auparavant, bien que la plate-forme présentät une
large surface de frottement et qu’elle rencontrât un peu
l’eau sur son épaisseur.
D’autres expériences m'ont permis d'obtenir une valeur
exacte du frottement à la surface et de l'importance dyna-
mique de la vague. Le résultat a été, que la vague de
l'avant pouvait coûter, sur le vaisseau lui-même, à la
vitesse dont il s’agissait, un travail total d'environ 900
chevaux-vapeur....
Croyez moi, Monsieur, etc.
W. FROUDE.
Chelston Cross, près Torquay, 24 septembre 1874.
.... Je désire ajouter quelque chose à la longue lettre
que je vous ai adressée, il y a quelques jours ; je voudrais
rendre plus elair (s’il est en mon pouvoir de le faire) le
caractère de ce que jai appelé « force productrice des va-
gues, wave making power, » en tant qu'élément de la
résistance éprouvée par un vaisseau dans le roulis, et éta-
blir ses droits à être traité d’élément séparé et indépen-
dant.
Les raisons les plus pertinentes et les plus abstraites
9
130 SUR LA RÉSISTANCE
en faveur de ce droit sont certainement celles exposées
dans le passage ajouté à mon article d'octobre 1872. C’est
surtout celle qui consiste à dire que cet élément de résis-
tance existerait intégralement, même si le liquide sur
lequel le vaisseau roule était un fluide parfait, cas où,
d’après les principes de la théorie des filets liquides, il
n’existerait aucune résistance de la nature de celles qui
se rencontrent habituellement dans un fluide imparfait
comme l’eau, savoir la keel resistance, la skin resistance
et les autres.
Mon but, dans la présente lettre, est surtout d'exposer
comment l'opération du soulèvement de la vague s’exé-
cute réellement, et comment il devient un élément de ré-
sistance — non point par ce simple fait, que l’eau s’élève
et s’abaisse alternativement, sous l’action de certaines
forces que le navire exerce sur l’eau, — mais par la cir-
constance concomitante et corollaire, que les protubé-
rances et les excavations, lorsqu'elles sont formées, se
propagent loin du navire, sous forme de vagues. Le
point fondamental est que ces vagues emportent avec
elles une quantité correspondante de force vive qu’elles
auraient restituée au navire, sielles ne s'étaient pas ainsi
propagées.
Je ne me propose pas d'atteindre ce but pour le cas
général et abstrait; je veux seulement faire ressortir la
manière dont les choses doivent se passer dans un cas
particulier. Je choisis un cas où l’on puisse, avec une
précision assurée, imprimer au navire des mouvements
qui, eux ou leurs équivalents, se rencontrent, plus ou
moins, dans tous les autres cas, mais sous une forme un
peu plus obscure.
Supposons que la carène du vaisseau considéré ait la
forme d’un solide derévolution; prenons pour plus desim-
DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 131
plicité, un demi-cylindre. Appelons C le centre du demi-
cylindre, et G le centre de gravité situé au-dessous de C
à une hauteur A qui est la hauteur métacentrique (fig. 3).
Si le vaisseau vient à rouler en eau calme, il tournera
sensiblement autour de son centre de gravité. Par suite,
si GC’ et GC’ représentent l’inclinaison extrême, ou l’am-
plitude du roulis sur chaque bord, le centre du cercle
aura pris alternativement les positions C’et C”, et la coque
aura réellement effectué un mouvement de translation, à
chaque roulis, en parcourant, tantôt vers un bord, tantôt
vers l’autre, un espace total égal à CC”; dans ce mouve-
ment, la carène tend à pousser et à aspirer alternative-
ment l’eau comprise entre ses deux positions extrêmes
représentées, sur la figure 3, par deux traits différem-
ment ponctués.
L'eau étant de la sorte poussée et aspirée, 1l arrive
nécessairement que le niveau s'élève d’un côté et s’abaisse
de l’autre, et aussi longtemps que la protubérance et la
dépression restent en place, elles exercent la réaction qui
leur est propre sur le mouvement du navire.
Le soulèvement et la dépression atteindraient leur
hauteur maximum à la fin de chaque roulis, si elles res-
taient à la place où elles ont commencé à se former, c’est-
à-dire en contact avec la carène; si cette condition était
remplie, elles restitueraient au navire, pendant un roulis
de retour, le travail qu’elles ont reçu pendant le roulis
précédent dans lequel elles ont pris naissance. Elles
n’exerceraient donc, au total, dans ce cas, aucune résis-
tance spécifique, c’est-à-dire qu’elles ne tendraient pas,
spécifiquement, en fin de compte, à éteindre les oscilla-
tions du navire.
Mais les soulèvements et les dépressions ne restent pas à
leur place. Aussitôt que l'élévation de l’eau existe sur un
132 SUR LA RÉSISTANCE
bord, elle tend à se propager au large du navire, à la
façon d’une vague. et, au lieu d’atteindre son maximum
au moment où le vaisseau commence son roulis de
rappel, elle s’est écartée à ce moment du vaisseau, de
telle sorte que le niveau de l’eau le long du bord a déjà
commencé à baisser ; l’abaissement du niveau est alors
accéléré par l’action dépressive qui résulte du roulis du
rappel. L'effet inverse se produira du côté où l’eau était
d’abord déprimée. Ainsi, au lieu que les élévations et les
dépressions restituent au navire, pendant un roulis, la
force vive qu’elles ont reçu de Ini dans le roulis en sens
inverse qui les a créées précédemment, elles travaillent,
au contraire, à accroître simplement les changements
de niveau naturels que le vaisseau aurait produits dans
son second mouvement, s’il l’avait exécuté dans de l’eau
au repos.
Si, au lieu d’un vaisseau roulant en mer libre, nous
prenons le cas d’un piston en mouvement dans un canal
rectangulaire sur les parois duquel il s’ajuste exactement,
nous pouvons produire les mêmes résultats avec beau-
coup plus d'intensité (Voir fig. 2).
Considérons un piston pp, venant de terminer son os-
cillation de droite à gauche, de la position bb à la posi-
tion aa. Il est certain que, dans ce mouvement, il a dû
commencer par soulever l’eau contre sa face gauche.
Mais, à la fin, quand le piston est arrivé en bb, la vague a
commencé à se transporter vers la gauche; au moment où
le piston reste immobile à son point mort bb, le niveau
de l’eau a déjà légèrement baissé sur sa face gauche par
suite de la propagation de la vague, tandis qu’il est élevé
sur la droite, en vertu des lois du mouvement des
vagues. Les vagues, en effet, une fois créées, ont une
existence indépendante.
Le
DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 133
Mais la dépression à gauche et l'élévation à droite, qui
se produiraient ainsi spontanément si le piston venait à
rester immobile en bb, vont acquérir une plus grande
intensité, si le piston, arrivé en b b, commence immédia-
tement son mouvement de retour vers a a. En raison de
ces effets, il faudra appliquer au piston une force beau-
coup plus grande pour lui conserver son mouvement.
Cela devient facile à saisir, si ce canal, au lieu d’avoir
une grande longueur des deux côtés, est fermé à droite et
à gauche, à peu de distance du piston.
Supposons donc le canal fermé, par exemple, par deux
vannes BB et B'B’; le mouvement s'exécute toujours
entre les positions a a et b b.
Cette fois, les vannes empêchent l’eau que le piston sou-
lève, de s'éloigner sous forme de vague, et l’eau s’élévera,
en prenant virtuellement sa surface de niveau.
L'élévation et la dépression atteindront respectivement
leur maximum, quand le piston arrivera en b b en termi-
minant son excursion vers la gauche, et quand il arrivera
en a &, à la fin de son excursion vers la droite.
Dans ce cas, le piston aura reçu, pendant chacun de ses
mouvements, sur la face où l’eau s’abaisse, précisément
autant de travail ou de force vive qu'il ena imprimé à
l’eau sur la face où il la soulève, et, en fin de compte,
aucun effet d'extinction n'aura été produit. Ainsi, par la
conception du canal, nous réalisons une condition qui
était de pure abstraction dans le cas du vaisseau roulant
en eau libre. En considérant le canal comme fermé, nous
pouvons supposer que les élévations et les dépressions
sur les deux faces du piston restent à leur place, jusqu’à
ce que le mouvement se renverse, et qu’elles ne se détrui-
sent qu’en restituant la force vivequ’elles ont empruntée,
au piston qui la leur a prêtée. En fermant les deux extré-
134 SUR LA RÉSISTANCE
mités du canal, nous avons fait disparaître les propriétés
les plus importantes de la surface libre.
Maintenant le vaisseau qui roule en eau libre doit subir
précisément des actions et des réactions, parmi lesquelles
les réactions subissent une perte partielle, de la même
nature que celle produite dans le cas du piston en mouve-
ment dans le canal ouvertaux deux bouts. Je dis de même
nature, mais non pas au même degré. Je ne désespère pas
d’ailleurs de découvrir quelque méthode permettant, par
un artifice mathématique, d'arriver, au moinsapproximati-
vement, à une détermination quantitative.
Je m'efforce de disposer un appareil automatique pour
mesurer la hauteur et la longueur des vagues produites
par un grand modèle qui oscille dans mon canal d’expé-
riences. Il ya là un genre particulier d'expériences, à l’aide
desquelles J'espère pouvoir faire ressortir les conditions
dynamiques fondamentales de la question queje viens de
chercher à exposer.
J'espère parvenir à comparer, par expérience, la résis-
tance qu'éprouve un corps oscillant à la surface de l’eau,
avec celle qu’éprouve, en oscillant, un corps équivalent
totalement immergé. Si les vues que j'ai exprimées sont
exactes, la résistance sur le second corps sera moindre
que celle sur le premier, d’une quantité à peu près égale
au travail absorbé, dans le premier cas, par les vagues.
Je me propose de donner au modèle, pour profil trans-
versal, un cercle d’où seraient enlevés deux segments,
l’un en haut, l’autre en bas (fig.4 et5), et de lester ce
modèle de telle sorte que la flottaison passe juste par
le centre du cercle qui forme ses côtés (fig. 4). La portion
qui s'élève au-dessus de l’eau doit être identique à celle qui
est immergée, pour une raison que nous allons voir, et
le centre de gravité doit tomber au centre du cercle.
DES CARÈNES DANS LE ROULIS. 135
D'après ces dispositions, le modèle aura une certaine
stabilité et une certaine période d’oscillation dont les
valeurs seront connues. Je me propose de déterminer la
résistance, en observant la loi de décroissance du roulis à
l’aide de l’appareil automatique, qui devra aussi enregis-
trer les vagues dans le cas du modèle flottant à la surface.
Cette expérience une fois terminée, je me propose de
submerger entièrement le modèle, en lui donnant un
poids double de celui qu’il avait précédemment et en con-
servant au centre de gravité la même position.
Le modèle ainsi chargé et immergé n’aura aucune
stabilité, mais je puis lui en donner une à l’aide d’un
système indépendant placé au dessus de l’eau (fig. 5). Je
puis ainsi le faire osciller dans l’eau, sous l’action des
mêmes forces relativement à son moment d'inertie, et
avec la même période d’oscillation que dans son mouve-
ment oscillatoire à la surface. Cela suppose que le mo-
ment des forces aura doublé, aussi bien que le moment
d'inertie, puisque le poids a doublé. L’axe du mouve-
ment sera le même dans les deux cas.
Cet arrangement, si je parviens à le réaliser avec la
délicatesse nécessaire et avec une exactitude suffisante
dans les relevés, montrera avec précision, ou avec des
erreurs infiniment faibles, quelle est la différence entre
la résistance éprouvée par le corps totalement immergé et
celle éprouvée par le corps oscillant à la surface. Si votre
manière de voir était exacte, il me semble que cette diffé-
rence devrait être nulle.
Je dois faire remarquer maintenant, que le wave making
power d’un corps flottant de cette nouvelle forme présen-
tera des différences spécifiques avec celui du piston consi-
déré précédemment. En effet, au lieu de se déplacer
matériellement dans une direction horizontale et de rouler
136 SUR LA RÉSISTANCE DES CARÈNES DANS LE ROULIS.
en pressant et en aspirant directement l’eau, comme fai-
sait le piston, le nouveau flotteur engendrera les vagues
par le déplacement d’un volume d’eau triangulaire pris
sous lui et rejeté alternativement sur tribord et sur
babord; ce volume d’eau fera monter et baisser alternati-
vement le niveau de chaque côté, en s’insinuant dans la
masse liquide. Toutefois, le même raisonnement, qui a
établi la perte particulière de force vive due à l’échappe-
ment des vagues dans le cas du piston, s'applique encore
au cas du flotteur'; l’action est seulement moins directe.
Croyez moi, Monsieur, etc.
W. FROUDE.
ce
crhmtes “setnitt
QUELQUES MOTS
SUR
L'HÆMATOCOGOUS LACUSTRIS
ET SUR LES BASES D'UNE CLASSIFICATION NATURELLE DES
ALGUES CHLOROSPORÉES
PAR
NM. J. KROSTAFINSHIE
Membre correspondant de la Société.
NC SERRE D
I. — En 1868 encore, M. Rabenhorst, dans son « Flora
Europæa Algarum », admet les Chlamydococcus pluvialis
et mvalis comme espèces distinctes (1), tout en faisant la
remarque suivante : « Non persuasum habeo, num species
ab antecedente sat diversa sit (2). » Cette opinion est par-
faitement fondée. Depuis longtemps, en effet, l'identité
des deux espêéces était soupçonnée et à diverses reprises
ce soupçon a été exprimé ; par suite, il ne s’agissait plus
que de produire les preuves de cette identité. Je n’ai pas
réussi, à la vérité, à me procurer « la neige rouge », mais
j'ai reçu, par une bienveillante communication de M.
Schimper, des dessins précieux sur le développement du
(4) L. RABENHORST. Flora Europœa Algarum aquæ dulcis el
submarinæ. Lipsiæ 1868. Sectio III, p. 93.
(2) L. RABENHORST, |. C., p. 94.
138 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS
Chlamydococcus nivalis, et j'ai eu connaissance des résul-
tats que lui a fournis, il y a quelques années, l'examen
microscopique de la neige rouge, fait sur les lieux mêmes
où elle prend naissance. Et cela m’a appris que le déve-
loppement de l’algue formant la neige rouge, ainsi que
l'organisation de ses zoospores, offrent absolument les
mêmes phénomènes que ceux que présente le Chlamydo-
coccus pluvialis. Je n’en ai pas moins cherché, par un
autre moyen encore, à constater la justesse de cette
appréciation. Dans le cours des quatre années pendant
lesquelles j'ai cultivé le Chlam. pluvialis, j'ai fait, chaque
hiver, des recherches sur la vie de cette plante végétant
en plein air. Je plaçais des vases, renfermant un grand
nombre de zoospores, devant une croisée, par une tem-
pérature entre + 6° et + 2°. La multiplication et la pro-
duction des zoospores avaient lieu d’une façon tout-à-fait
normale. Lorsque, dans la nuit, le thermomètre baissait,
l’eau renfermant le Chlamydococcus se réduisait en une
masse de glace de couleur pourpre. La masse congelée
fut portée dans une chambre, le vase qui la renfermait
étant mis dans un autre vase plein d’eau froide afin
d'éviter un changement trop brusque de température.
Or, dans la glace fondue, je trouvais, entre autres, un
grand nombre de zoospores qui offraient un mouvement
vibratoire très-vif. Leur enveloppe transparente présen-
tait constamment un développement très-considérable.
D'autre part, je cultivai ma plante dans de grands vases
remplis de neige, et je constatai que la propagation n’avait
lieu qu’alors que la surface de la neige s’était quelque peu
fondue, et que les cellules-filles qui s'étaient formées
pouvaient se mettre en liberté.
Par là, il était hors de doute que l’algue considérée et
décrite comme Chlamydococcus pluvialis peut vivre sur
ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 139
la neige et dans la glace. Comme, d’un autre côté, elle
offrait le même mode de développement que la soi-disant
espèce différente, il me semble qu’on est parfaitement en
droit de considérer les Chlam. pluvialis et Chlam. nivals
comme étant une seule et même espêce.
Mais, s’il en est ainsi, nous devons changer le nom
générique de notre algue. En effet, c’est Agardh qui, en
1828, établit, sur le Chlam. plunialis à l’état de repos,
un nouveau genre (3), auquel il donna le nom de Hæma-
tococcus, tandis qu’il décrivait, sous le nom de Protococ-
cus nivals, l'algue qui prend naissance sur la neige. Plus
tard, il reconnut cette dernière comme appartenant aussi
au même genre, et lui donna le nom de Hæmatococcus
nivahs. M. À. Braun, partant de la supposition que ces
plantes constituent non-seulement des espêces, mais des
genres différents, fonda, sur le Hæm. pluvialis, son genre
nouveau Chlamydococcus (4), réservant le nom d’Agardh
pour l’algue qui produit la neige rouge. Cependant, ainsi
que nous venons de le voir, la question a changé de face,
et on sera bien autorisé à accorder la préférence au nom
donné à cette plante par Agardh.
I. — Il est peu probable qu’une plante quelconque
ait donné lieu à la publication de travaux aussi nombreux
que ceux que nous possédons sur l’Hæmatococcus. Mon
intention n’est nullement de donner un aperçu de tous
ces ouvrages, ce serait là une tâche assez ingrate, d’au-
(3) C. A. AGARDH. Icones Algarum europæarum. Lipsiæ 1828,
nos XXII et XXIII. Il décrit les Hæmatococcus Noltii et H.
Grevillei, ainsi qu’un H. sanguireus qu'on considère mainte-
nant comme le type du genre Glæocapsa.
(4) AL. BRAUN. Betrachtungen über die Ernheinurg der
Verjurgungin der Natur. Leipzig 1851, p. 147, 169, 188, 209,
213, 219, 240, 255, 267 et 276.
140 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS
tant plus qu'il a paru assez récemment, sur ce sujet, un
mémoire, à la vérité peu complet (5). Je me bornerai à
faire remarquer que c’est Girod-Chantrans qui, le pre-
mier, a soumis notre algue à un examen microscopique...
En effet, dès 1797, 1l a décrit(6) les corpuscules qui don-
naient une magnifique couleur rouge aux eaux près de
Besançon, et cinq années plus tard (7), il donna, sous le
nom de Volvox lacustris, la figure de notre Hæmatococ-
eus. Il est vrai que les cils lui ont échappé, mais pour
tout le reste ses figures sont exactes et nous montrent
trés-nettement les enveloppes des zoospores. Ces figu-
res sont incontestablement les meilleures qui aient
paru jusque vers le milieu du présent siècle. C’est sur
ces observations, si bien faites, que je me fonde pour
demander que le droit de priorité soit respecté, et qu'à
l'avenir notre algue porte le nom de Hæmatococcus lacus-
tris (Girod).
II. C’est seulement en 1850 que M. Cohn, dans un
beau travail (8), relativement considérable pour l’époque
où il a paru, nous a fait connaître le développement de
(5) R. J. SHUTTLEWORTH. Nouvelles observations sur la
matière colorarte de la rReige rouge. Genève 1840.
(6) Bulletin des sciences, par la Société philomathique de
Paris. Fructidor an V, n°6, p. 42: Observations microscopi-
ques sur les plantes cryptogames, par le C. GIROD-CHANTRANS,
correspondant à Besançon.
(7) GiROD-CHANTRANS. Recherches chimiques et microscopi-
ques sur les Conferves, Bisses, Tremelles, etc. Paris 1802. n° 17,
p. 54 et 186, pl. VIII, f. 17.
(8) F. Coun. Nachträge zur Naturgeschichte des Protococcus
pluvialis. Nova Acta Acad. Leopold.-Carol. Vol, XXII, pars II.
Breslau und Bonn 1850, p. 608.
ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 441
l'H. lacustris. Des renseignements analogues sur le même
sujet, bien que moins étendus, ont encore été fournis
par M. Al. Braun (9). Je me propose de faire un très-court
résumé des résultats obtenus par les recherches de M.
Cohn.
La cellule de l’Hæmatococcus se reproduit généralement
par une division en quatre. Les cellules-filles se transfor-
ment en Zoospores offrant une structure fort compliquée,
que M. Cohn a été le premier à nous faire connaître. La
zoospore est de forme ovoïde, couronnée de deux longs
cils et revêtue d’une membrane écartée. Son contenu plas-
matique coloré est séparé de ladite membrane par une en-
veloppe large, hyaline et composée principalement d’eau.
La masse centrale se trouve réunie à la membrane par un
grand nombre de filets plasmatiques rayonnant à travers
l'enveloppe hyaline. Quant la zoospore va se mettre en
repos, une nouvelle membrane se forme autour de la
masse plasmatique centrale ; l’enveloppe, ainsi que la
membrane primaire, sont rejetées. La zoospore, arrivée à
l'état de repos, se change en une cellule globuleuse qui se
reproduit de la même manière. Outre ces zoospores, M.
Cohn et M. Al. Braun en ont découvert d’autres, bien
plus petites et de formes différentes, les microzoospores.
Quant à ces dernières, on ne savait d’autre chose sinon
qu’elles se décomposaient après quelques jours de rota-
tion.
IV. — C’est à la famille des Volvocinées qu’on réunit
habituellement l’Hæmatococcus ; nous verrons par la suite
si cette place a sa raison d’être. Après que M. Pringsheim
eut découvert sur le Pandorina morum la copulation des
(9) A. BRAUN. |. c.
142 SUR L'HÆMATÔCOCCUS LACUSTRIS
microzoospores (10), et que j’eus constaté le même phéno-
mène sur le Chlamydomonas multifilis(\1), il était permis
de supposer qu'un fait semblable se rencontrerait sur
l’'Hæmatococcus. Mes efforts pour résoudre cette question
m'ont fourni les résultats suivants, qui sont d'autant plus
à l’abri du soupçon, que j'ai observé le développement des
microzoospores à plusieurs reprises et à différentes épo-
ques de l’année.
Il arrive rarement que la cellule-mère, qui doit donner
naissance aux microzoospores, conserve sa forme primi-
tive. D'ordinaire, la quantité d’eau dont le plasma est
imbibé, est fort considérable ; la membrame se dilate
d’un seul côté, et la cellule-mère, qui a pris une dimen-
sion double, offre la forme d’un biscuit. Dans une seule
cellule, je n’ai vu naître que 32 microzoospores, bien que
M. A. Braun dise que ce nombre peut être doublé (12).
La largeur des microzoospores varie entre 3,5 et 4,7 ;
(10) N. PRINGSHEIM. Ueber Paarung von Schwärmsporen, die
morphologische Grurdform der Zeugung im Pflanzenreiche.
Monatsberichte der Kün. Akademie der Wissenschaften zu
Berlin, von October 1869.
(11) J. RosrTariNski. Beobachtunger über Paarurg von
Schwärmsporen. Botanische Zeitung, vol. XXIX, 1871, n° 46,
D. 786.
(12) C’est particulièrement dans le courant de la nuit que les
microzoospores se développent. Ce fait, qu’on voit fréquemment
se reproduire dans les Algues, me semble très-facile à expli-
quer. En effet, nous voyons constamment avant la formation
des zoospores, que tous les matériaux de réserve se rencontrent
en dissolution dans la cellule dont tout le contenu devient
homogène. Nous sommes donc là en .présence d’un phénomène :
qui est tout le contraire de l’assimilation. Mais la lumière qui
facilite l'assimilation, empêche par suite la résorption des maté-
Gta de réserve et par conséquent aussi la formation des
zoospores. Ceci explique également ce fait que, dans les jours
sombres, les zoospores se développent plus fréquemment pen-
dant le jour.
ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 143
leur longueur, entre 8,7 et 10,4. Elles varient beaucoup
dans leur forme ; la plupart d’entre elles sont fusiformes,
d’autres sont cylindriques, à extrémités obtuses, d’autres
enfin sont en forme de biscuit. Leur contenu est un plasma
finement granulé, rougeûtre ; l’une de leurs extrémités,
qui porte deux cils, est incolore ; cette partie incolore, ou
n’occupe que l'extrémité, ou se prolonge considérable-
ment sur l’un des côtés de la zoospore.
J'ai cultivé d’abord les microzoospores dans une goutte
d’eau sur un porte-objet ; là, elles s'accumulèrent constam-
ment du côté le moins éclairé. Cette accumulation, jointe
à l’évaporation si facile d’une goutte d’eau sur le porte-
objet, entraine la décomposition des zoospores. Mais plus
tard je les ai placées dans une cellule de M. Van Tieghem,
et de la sorte il me fut possible de les examiner sans avoir
besoin de renouveler constamment la goutelette d’eau. J'ai
eu ainsi l’occasion de voir que toutes les zoospores, après
quelques jours, étaient arrivées à l’état de repos sans pré-
senter le phénomènes de la copulation ; elles se changé-
rent en tout petits globules rougeûtres. J'y ajoutai des
matières nutritives et Je les vis s’accroître sans interrup-
tion. Quand, après quelques semaines, elles eurent acquis
les dimensions habituelles des cellules de l’Hæmatococ-
cus à l’état de repos, je les déposai dans une goutte d’eau
pure : alors chacune d’elles m'offrit, par une division en
quatre, les zoospores ordinaires munies de leur enve-
loppe.
V. — Il est vrai que M. Velten (13) prétend avoir ob-
servé la copulation des macrozoospores de l’Hæmatococ-
(43) W. VeLTEN. Beobachtungen über Paarung vor Schwärm-
sporer. Botanische Zeitung, vol. XXIX, Leipzig 1871, p. 383,
pl. V, A.
444 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS
cus ; Ce phénomène aurait eu lieu de telle sorte que deux
Z00Spores se seraient soudées par derrière : l’une d’entre
elles était dépourvue d’enveloppe et portait deux cils peu
visibles ; l’autre se trouvait pourvue d’une forte enveloppe
et de cils nettement caractérisés. Cette dernière, l’auteur
la considérait comme mâle, tandis qu’il voyait dans la
première une cellule femelle, par la raison qu’il a vu le
contenu de la zoospore munie d’enveloppe passer dans
l'autre cellule. Mais les figures, ainsi que les descriptions
données par M. Velten, permettaient d'interpréter tout
autrement les faits qu’il avait observés, ainsi que je lai
fait voir dans mon Mémoire relatif à la copulation du
Chlamydomonas (14). Depuis lors, j'ai à diverses repri-
ses eu l’occasion d'observer ce fait, et il résulte de mes
observations que M. Velten avait été en présence de ma-
crozoospores absorbées par des Monades parasites. Les
figures 3-7 reproduisent très-fidélement ce qui se passe en
général en cette occasion ; la figure 8 représente une
Monade au moment de la division; enfin la figure 9 nous
offre une monstruosité résultant de la soudure de deux
macrozoospores d’Hæmatococcus, telle qu’on la rencontre
assez fréquemment.
VI. — Nous sommes donc, pour l’Hæmatococcus, en
présence d’une algue offrant deux sortes de zoospores,
chargées toutes les deux de la reproduction asexuée.
Cependant ce fait ne se présente pas isolément. En effet,
les Phéosporées possèdent deux sortes de zoosporanges,
et, ainsi que l’a dit Thuret (45) et comme M. Janczewski
(14) J. ROSTAFINSKI, 1. C., p. 789.
(15) G. Taurer. Recherches sur les zoospores des Algues et les
anthéridies des Cryptogames. Annales des Sciences naturelles,
Botanique, Ile série, vol. XIV, 1850, p. 214 ; Phæosporées,
p. 233,
ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 145
et moi l’avons constaté à plusieurs reprises (16), les unes
aussi bien que les autres n’ont d'autre fonction que d’opé-
rer la reproduction asexuée. La différence capitale cepen-
dant consiste en ce que l’Hæmatococcus est certainement
une algue asexuée, tandis que les anthéridies des Phéo-
sporées ayant été découvertes par Thuret, il nous est per-
mis d'espérer que par la suite nous connaîtrons aussi
l'acte de la fécondation dans ce groupe.
VII. — On considère comme faisant partie de la famille
des Volvocinées, les genres : Hæmatococcus, Chlamydo-
monas, Eudorina, Pandorina, Gonium, Slephanosphæra,
Spondylomorum et Volvoæ. Quant à leur développement,
nous possédons des renseignements assez détaillés, bien
qu'encore incomplets. Ainsi, comme nous l'ont appris les
recherches de M. Cohn (17), les Volvoxæ possèdent des
oogones et des anthérozoïdes, et, d’après les publications
antérieures de M. Carter (18) et les recherches plus récentes
et bien plus complètes de M. Gorojankin (19), il en est
de même quant à l’Eudorina. D'autre part, M. Pringsheim
a découvert (10) la copulation des zoospores dansle Pando-
(16) Ep. JANCZEwWSKkI et J. ROSTAFINSKI. Observations sur quel-
ques algues possédant des zoospores dimorphes. Mémoires de
la Société nationale des sciences naturelles de Cherbourg, A
XVIII, Paris et Cherbourg, 1874.
Ep. JanczEwski. Observations sur l'accroissement du thalle
des ; Phéosporées. Mémoires de la Société des sciences natu-
relles de Cherbourg, T. XIX, 1875.
(17) F. Coux. Die Entwickelungsgeschichte der Gattung Vol-
vox. Festschrift, Breslau, 1875.
(18) H. J. Carter. On fecundation in Eudorira elegans and
Cryptoglena. The Annals and Magazine of natural history, II
series, vol. II (Oct. 1858), p. 237.
(19) J. GOROJANKIN. Opyt srawnilielnoj noRfoRoS: siemies-
twa Volvocineæ. Moskwa, 1874. 10
146 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS
rna. Il nous est permis de soupçonner un fait pareil
pour le Stephanosphæra. De plus, il est probable que le
Gonium offre le même mode de fécondation. En effet, dès
l'automne de 1872, M. Hieronymus a observé à Halle ce qui
suit, — et j'ai eu l’occasion de prendre part à ses observa-
tions. Dans un vase renfermant presque uniquement de
nombreuses colonies de Gonium, il s’est trouvé des z00-
sporesovoiïdes,parfaitementsemblables à celles queM.Cohn
a décrites pour le Gonium (20). Arrivées à l’état de repos, :
elles ont constamment donné naissance, le soir, à huit
microzoospores, de forme ovoïde et portant deux longs .
cils à leur extrémité acuminée. Immédiatement après leur
délivrance, elles opérérent leur copulation au-devant de la
cellule-mère, et se soudèrent deux à deux pour, après
quelques minutes, former quatre spores. Ces recherches
furent interrompues par les vacances. Comme par la suite
on n’a pu apprendre ce que ces spores étaient devenues,
cette observation ne doit être admise que sous toutes
réserves. J'ai constaté, il y a quelques années, le mode
de développement pour le Chlamydomonas mulhfilis (11).
M. Reinhardt prétend avoir vu la même chose chez le
Chlamydomonas pulvisculus(21),tandis que M. Gorojan-
kin soutient avoir observé, sur la même plante, la copula-
tion d’une macrozoospore avec une microzoospore(19).
Les données sur le développement du Spondylomorum
sont encore trop peu concluantes. Enfin, nous venons
de démontrer ci-dessus l’asexualité de l’Hæmatococcus.
(20) F. Conn. Untersuchungen über die Entwickelung der
mikroskopischen Algen und Pilze. Nova Acta Academiæ Leo-
pold.-Carol, vol. XXIV, pars I (1853), p. 101.
(21 ) Comptes-rendus de la section botanique de la quatrième
réunion des naturalistes russes à Kazan, 1873.
ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 147
Il s'ensuit que, dans un groupe d'algues considérées
jusqu'à présent comme formant une seule et même
famille, nous avons affaire à des plantes, soit asexuées,
soit offrant une reproduction sexuelle. Cette reproduc-
tion s'opère chez les unes (Vo/vox, Eudorina) par des
oogones et des anthérozoïdes, chez les autres par des
Zo0spores dont le sexe n’est pas déterminé. D'ailleurs
les plantes qui rentrent dans ces différents genres n'of-
frent pas beaucoup de caractères morphologiques qui
leur soient communs. Le fait le plus saillant quant à ces
genres, à l'exception des Hæmatococeus et Chlamydomo-
nas, c'est que leurs colonies végétatives sont mobiles.
C’est là aussi un fait qui saute d’abord aux yeux et qui
fut la cause première de leur association. Mais la mobi-
lité de ces colonies est une particularité physiologique, et
en cette qualité elle ne saurait prétendre à exercer quel-
que influence dans la question des affinités. Je n'aurai
garde de faire remarquer qu’on ne range pas dans la
même famille de phanérogames les plantes à feuilles
mouvantes, telles que les Dionæa, Hedysarum, Mimosa,
etc., mais je me permettrai de rappeler un cas analogue
pris dans le groupe des Cryptogames. Autrefois on
avait réuni dans une même famille trois genres de cham-
pignons, savoir : les Pilobolus, Sphærobolus et Thelebo-
lus, en se basant sur l’éjaculation de leurs sporanges (22);
or, il a été prouvé par des recherches ultérieures que ces
plantes n’offrent aucun autre caractère commun, et on
les a placées soit parmi les Mucorinées, soit parmi les
Basidiomycètes, soit parmi les Ascomycètes.
(22) J. Desmaziërrs. Sur les Lycoperdon de Linné, et sur une
nouvelle espèce de Carpobolus (Mich.), genre à ajouter à la flore
francaise, Annales de la Société Linnéenne de Paris. Mars 1825,
p. de
148 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS
La formation de nouvelles colonies dans l’intérieur des
cellules végétatives est certes un caractère morphologique
de haute importance ; mais .d’une part ce caractère ne
s’observe pas dans tous les genres, d'autre part il se ren-
contre également dans d’autres algues, par exemple dans
les Scenedesmus.
Reste la maniëre dont s'opère la division cellulaire,
mais ceci ne saurait nous offrir de point de départ pour
démontrer l’affinité des plantes en général. Nous refusons
par suite toute valeur à ces faits pour établir les bases
d’une classification naturelle. En attribuant au mode de
division une grande importance, on se verrait réduit,
entre autres, à considérer les Lycopodes, qui manquent
d’une cellule génératrice, comme offrant la plus grande
affinité avec les Phanérogames. On devrait, pour en reve-
nir aux Aloues, répartir les différentes Phéosporées parmi
les Fucacées ; on réunirait les Sphacélariées aux Fucus
tuberculatus, Himanthalia lorea et aux Cystoseira comme
croissant à l’aide d’une cellule génératrice ; on séparerait
des autres Fucacées les Fucus vesiculosus, Ozothalha, etc.,
dont le thalle s'accroît à l’aide d’une série de cellules
génératrices, etc., etc., etc.
Mais, en admettant même qu'on voulut attribuer quel-
que importance à cette relation, est-il juste de faire remar-
quer que les différents genres offrent certaines particula-
rités sous ce point de vue. En effet, déjà les Hæmatoccocus
et Chlamydomonas différent radicalement des autres gen-
res, la division cellulaire s’y faisant dans trois directions
de l’espace, et même dans ces derniers cette opération
offre une grande variété. Sans me prévaloir des observa-
tions faites antérieurement à ce sujet, par la raison qu’on
m'objecterait, et non sans fondement, qu’autrefois l’atten-
tion des auteurs ne se portait pas sur de pareils détails, je
ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 149
m'appuierai sur les observations si exactes de M. Goro-
jankin qui à traité cette question spécialement pour le
Gonium, l’Eudorina etmoins complètement pour le Vo/vox.
Or il résulte de ces observations que la division cellu-
laire, après la première division en croix, est essentielle-
ment différente dans le Gonium et dans l’Eudorina, et, ce
qui est d'une importance majeure, c’est que dans une
seule et même plante (Eudorina) le mode de formation de
la colonie ne reste invariable que jusqu’au moment où
elle se trouve composée de huit cellules, tandis que les
divisions subséquentes peuvent s’opérer de deux manières
différentes.
Il résulte de là que des caractères d'une valeur générale
ne sauræent être donnés n1 pour la forme, ni pour la suc-
cession des divisions cellulaires, ni dans l’organisation
morphologique, ni dans l'alternance des générations, ni
enfin dans leur mode de propagation.
Selon notre manière de voir, les genres réunis jusqu’à
présent sous le nom de Volvocinées, constituent trois
groupes d'algues différents. Le premier est exclusivement
formé par l’Hæmatococcus asexué. Je range dans le deux-
ième groupe les formes où la fécondation s'opère par des
zoospores dont le sexe n’est pas déterminé : dans cette
catégorie nous pouvons placer avec certitude le Pandorina
etle Chlamydomonas (au moins le Chlam. multifihs), et
très-probablement aussi le Gonium et le Stephanosphæra.
Le troisième groupe est représenté par les Volvox et
l'Eudorina, qui possèdent des oospores et des anthéro-
zoïdes. Voyons maintenant de quelles autres Chlorospo-
rées se rapprochent ces trois groupes.
VIII. — C’est aux renseignements imparfaits que nous
possédons jusqu’à ce jour sur les Chlorosporées qu’il faut
150 SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS
attribuer ce fait que le mode de classification admis ne
saurait prétendre à être un système naturel. Le nombre
des formes dont nous connaissons exactement le dévelop-
pement et particulièrement le mode de fécondation est
encore fort restreint. Les Conjuguées, grâce aux recherches
de M. de Bary, constituent une famille naturelle. D'un
autre côté, le même savant a réuni, 1l y a plusieurs années
déjà (dans des leçons publiques), sous le nom de Oopho-
rées, les genres qui possèdent des oospores et des anthé-
rozoïdes, à savoir : Sphæroplea, Vaucheria, Œdogonium,
Bolbochæte et Coleochæte. Quant à la place à assigner aux
Volvocinées, il s’est tenu sur la réserve, les nouvelles
observations de M. Pringsheim sur le Pandorina se trou-
O L4
vant en contradiction avec les observations faites antérieu-
rement sur le Volvox et l’Eudorina, observations d’après
lesquelles cette famille devrait être placée dans le groupe
. des Oophorées. En dernier lieu, M. Sachs a établi un nou-
veau système de Thallophytes, qui semble être artificiel,
principalement parce que les Algues et les Champignons
n’y sont point traités comme deux groupes indépendants
quoique montrant souvent des modes de développement
analogues. Quant au reste, les groupes voisins sont placés
assez naturellement les uns à côté des autres. Nous n’en
tiendrons compte ici que relativement à la distribution des
Chlorosporées. Les algues dont les organes sexuels ne
sontpas encore connus, se trouvent indiquées sous le
nom de Palmellacées, dans la classe des Protophytes.
C’est dans la classe des Zygosporées que se trouvent les
Volvocinées et les Conjuguées. Les Vaucheria, Sphæroplea
et Œdogonium rentrent dans la troisième classe nommée
Oosporées (23). En revanche, les Coleochæte sont placés
(23) A la fin du mémoire eité ci-dessus (17) de M. Cohn, cet
auteur dit qu’il faudrait réunir, sous le nom de Gamosporées,
ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 451
dans la quatrième classe, celle des Carposporées. Cette
réunion me paraît pécher contre les liaisons naturelles,
les Coleochæte offrant bien plus d’analogie avec les Bulbo-
chæte qu'avecles Floridées, et il me semble que M. de
Bary a été dans le vrai en les rangeant dans le groupe des
Oophorées.
IX. — Prenant ces considérations comme point de
départ, je vais essayer d'indiquer les groupes naturels des
Chlorosporées (24). Les Conjuguées, dans les limites que
leur a assignées M. de Bary, les Desmidiées par suite y
comprises, constituent un groupe naturel dans lequel la
fécondation s'opère par une conjonction de deux cellules
les classes des Zygosporées et Oosporées de M. Sachs, les
Volvocinées offrant les modes de reproduction sexuée particu-
liers à ces deux classes. À mon avis, ce fait doit nous conduire
à une conclusion toute contraire de celle qu’en a tirée l’auteur.
En effet, la famille des Volvocinées fut constituée à une époque
où l’on était dans une ignorance absolue sur leur reproduction
sexuelle ; si maintenant il résulte d'observations récentes que
sous ce point de vue les genres n’offrent point de concordance,
il est de toute nécessité de les éloigner les uns des autres,
sans pour cela s'attaquer à la distribution proposée par M.
Sachs. Si, par exemple, on venait à constater que les thèques
d’un Ascomycète quelconque naissent d’une Zygospore, il s’en-
suivrait qu’il faudrait le placer à côté des Mucorinées et ne pas
conclure que les Mucorinées et les Ascomycètes ne forment
qu’une seule et même classe de Champignons.
(24) C'est le moment ici de rappeler que c'est à M. Decaisne
que nous devons les premiers renseignements sur l'importance
qu'offrent les organes reproducteurs des Algues. C’est lui qui
déclara carrément que l’appréciation exacte de leur valeur est
seule à même de nous fournir la base d’une classification natu-
relle de ces plantes. Voyez: J. DECAISNE, Essai sur une clas-
sificatior des Alques et des Polypiers calcifères de Lamouroux
Annales des sciences naturelles, Botanique, Ile série, vol. XVI
(Paris 1842), p. 297 et suivantes.
152 __ SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS
immobiles et de même valeur. Dans un groupe parallêle
nous pourronsréunir toutes les Chlorosporées danslesquel-
les s'opère une copulation de zoospores dont le sexe n’est
pas déterminé ; on pourrait lui donner le nom de Jsosporées
et appeler #sospore le produit de la fécondation. C'est là
qu'il faudrait assigner une place à la famille des Pandori-
nées, comprenant le Pandorina etle Chlamydomonas mul-
tifilis, probablement aussi le Gorium et le Stephanosphæra;
il est possible en outre que par la suite les Scenedesmus y
viennent prendre place. Cette famille se trouve caractéri-
sée par la formation de nouvelles colonies à l’intérieur des
cellules végétatives d’une colonie-mère. En outre, il con-
vient de placer dans ce groupeles Jydrodctyées. En effet,
dès 1873, M. Suppanetz a fait dans le laboratoire de M. de
Bary, la découverte de la copulation des microzoospores
de l’Hydrodictyon. C’est déjà dans la cellule-mêre ou bien
immédiatement après leur émission, qu’elles se soudent
au nombre de deux, de trois et même de six ; l’isospore
née de cette manière offre le même mode de développe-
ment que, dans son temps, nous a fait connaître M. Prings-
heim. Il serait à rechercher si le Pedastrum n'offre pas
ainsi le même mode de développement. Je suis heureux
de pouvoir indiquer une troisième famille qui vient se ran-
ger ici : cesont les Botrydices. Il résulte des observations
que je viens de faire, que les hypnospores (Dauersporen)
du Botrydium, qui ont été décrites sous le nom de Pro-
tococcus botryoides Kütz., placées dans l’eau, donnent
naissance à des microzoospores qui viennent se souder
absolument de la même manière que je viens d'indiquer
pour l’Hydrodictyon. L'isospore née ainsi donne directe-
ment naissance à des plantules végétatives ; dans ces der-
nières, où bien il se forme de nouveau des hypnospores par
suite d’une segmentation de leur plasma, ou bien elles se
ET LA CLASSIFICATION DES CHLOROSPORÉES. 153
transforment en zoosporanges, qui ont été décrits sous le
nom de Botrydium. Le principal caractère de cette famille
se trouvera dans le fait que les hypnospores se formentsans
fécondation, tandis que le produit de cette dernière se
développe immédiatement en plante végétative.
Nous admettons comme troisième groupe, de la même
valeur que les Conjuguées et les Isosporées, les algues
que M. de Bary a réunies sous le nom de Oophorées : ce
sont les familles des Sphæroplées (Sphæroplea), des Vau-
chériées (Vaucheria), des Œdogoniées (Œdogonium, Bul-
bochæte) et des Coléochætées (Coleochæte). II ne saurait
exister le moindre doute que, d’après les recherches de
M. Cohn et de M. Gorojankin, 1l faut placer ici la famille
des Volvocinées, comprenant, d’après notre manière de
voir, les seuls genres Volvox et Eudorina.
À ce que je viens de dire ci-dessus, j'ajouterai encore
que les Isosporées sont bien plus voisines des Oophorées
que des Conjuguées, bien que de prime abord ce rap-
prochement semble être peu justifié. En effet nous n'avons
pas d’alternance de générations dans les Conjuguées et
celles-ci n’ont pas d'autre mode de propagation que les
zygospores. Dans les Isosporées, au contraire, nous som-
mes en présence, de même que dans les Oosporées, de
l'alternance des générations, et en outre elles offrent
assez fréquemment encore des propagules.
Après avoir nettement caractérisé ces trois groupes,
il nous reste encore un nombre fort considérable de
Chlorosporées, sinon la majeure partie de ces algues,
dont nous ne connaissons pas encore le mode de déve-
Joppement. Il va de soi que ces dernières plantes sont
Join de former un groupe naturel et particulier. Il est au
contraire très-probable que des recherches ultérieures
feront rentrer au moins quelques unes d’entre elles dans
15% SUR L'HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS.
l’un ou dans l’autre des trois groupes en question. De
son côté, la classe des Protophytes de M. Sachs embrasse
également aujourd’hui des plantes fort hétérogènes, mais
c’est bien à tort qu’on lui a fait un reproche à ce sujet,
un système naturel ne pouvent naître d’un seul coup,
comme Minerve de la tête de Jupiter. Ici surgit encore la
question de savoir s’il ne conviendrait pas, dès mainte-
nant, deranger sous le nom de Agames, comme quatrième
groupe de valeur égale aux trois autres, les Chloro-
sporées qui, comme l’Hæmalococus, ne présentent point
de sexualité. Cette question me semble de mince im-
portance: au lieu de forger des théories plus ou moins
ingénieuses, il me paraît plus rationnel de se livrer à des
recherches sérieuses, qui seules seront à même de nous
donner par la suite un système naturel des algues Chloro-
sporées.
2e
HERBORISATIONS
AUTOUR
DE LORIENT, DE PORT-LOUR ET À L'ILE DE GROIX
PAR
NEre HD.-A. @ OPEN
Doyen honoraire de la Faculté des Sciences de Nancy,
Membre correspondant de la Socicté.
LG SOIT
INTRODUCTION
Les différents séjours que j'ai faits à Lorient et à Port-
Louis, à peu près à toutes les époques de l’année, m'ont
permis d'étudier avec soin cettejpartie si intéressante du
littoral, de pousser de nombreuses reconnaissances à la
presqu’ile de Gâàvres et de faire deux voyages d’explora-
tion à l’île de Groix. Je ne devais pas m’attendre, après
les rechegches de Le Gall, Arrondeau et Taslé, à faire de
nombreuses découvertes sur ce sol déjà exploré; néan-
moins quelques plantes nouvelles ou rares leur ont
échappé. Je me bornerai dans ce travail à indiquer ce que
j'ai vu et j'y ajouterai des observations critiques sur quel-
ques espèces.
156 HERBORISATIONS
Je n’ai pas négligé une question qui m'occupe depuis
plus de quaranfe ans, je veux parler des rapports qui
existent entre la nature de la végétation et les propriétés
physiques et chimiques du sol. Les terrains ne sont pas
très-variés, sous ce double rapport, dans la circonscrip-
tion que j'ai explorée. 1° Les sols granitiques y dominent
et l’on sait qu'ils ne sont pas les plus riches. 2° Les schis-
tes talqueux de la formation cambrienne, constituent le
sol de l’île de Groix (4); on en retrouveun lambeau à
Plæmeur et près de la falaise qui limite vers la rade la
ville neuve de Lorient. Je ne connais, du reste, dans ce
terrain que deux espèces qui n'aient pas été jusqu'ici
trouvées dans les sols granitiques, du moins dans le
Morbihan, ce sont: Erodium marilimum Sm. et Trixago
apula Stev. 3° Les dunes nourrissent aussi des plantes
spéciales et des espèces qui sont propres aux terrains
calcaires (2). Celles de Gâvres que M. Grandeau, professeur
(1) On retrouve ces schistes talqueux sur d’autres points du
Morbihan; on peut consulter, à cet égard, la carte géologique de
ce département, dressée de 1836 à 4839, par MM. les ingénieurs
des mines, Théod. Lorieux et Eug. de Fourcy; elle a été publiée
en 1850.
(2) Toutes les dunes de nos côtes françaises ne renferment pas
la même proportion de carbonate de chaux. Celles du Mont
Saint-Michel (Manche), analysées aussi par M. Grandeau, con-
tiennent :
Carbonate de chaux........,... Écosse ss 55,00
Carbonate de magnésie....... ... LA DRE
DÉLAI EE de réceceese AA ARE UE PAR
AGide phOSphOriIqne ee Less -Lorneccsr-s-te . sn iTaces
POtASSe essence ressentie c.... UACES
Résidu insoluble dans les acides......... | =
fe 36,65
Sonle SIICÉUXx........ pe et ERRES .
Total... TT
Aussi les emploie-t-on avec avantage comme amendement dans
les sols siliceux. Les dunes du bassin { d'Arcachon (Gironde),
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 157
à la Faculté des sciences de Nancy, a eu l’obligeance
d'analyser sur ma demande, présentent la composition
suivante :
Lrhonate de chaux. :......... QE LL
Acide phosphorique.............. .. traces
.. diese seu à traces
Résidu insoluble dans les acides... | _
de, 86,35
22. IT Re 1
Total...... 400,00
Cette proportion de chaux suffit aux besoins d’un cer-
tain nombre d'espèces calcicoles, et en éloignent les végé-
taux qui craignent la chaux (1). Jen’ai vu, sur les dunes de
Gàvres, de Kernevel, de Larmor et de Lomener, aucun
pied de Digitalis purpurea L., de Pteris Aquilina L., de
d’après MM. Baudrimont, professeur à la Faculté des sciences
de Bordeaux, et Delbos, professeur à la Faculté des sciences
de Nancy, contiennent en chaux, magnésie, potasse, soude et
acide phosphorique réunis, 0,52 pour cent, c’est-à-dire une pro-
portion insignifiante de chaux. Aussi les Pinus maritima Lam.,
Sarothamnus scoparius Wimm., Erica cinerea L. et scoparia
L., Pteris aquilina L., plantes essentiellement silicicoles, y
vivent parfaitement (Comptes-rendus du congrès de Bordeaux,
séance du 12 septembre 1872.). Nous pourrions citer beaucoup
d’autres analyses de sables des dunes, qui ont été publiées et
qui démontrent que la quantité de chaux varie beaucoup dans
la composition chimique des dunes de différentes localités.
(1) Il faut consulter à l’appui de cette opinion, 4° mon mémoire
intitulé : De la végétation du Kaïserstuhl dans ses rapports
avec celle des côteaux calcaires de la Lorraine (Nancy, 1864,
in-8°, p. 14 à 18) ; 20 P. Fliche et Grandeau, De l'influence de la
composition chimique du sol sur la végétation du pir maritime
(Annales de chimie et de physique, 4e série, T. XXIX, 1873);
30 Fliche et.Grandeau, De l'influence chimique du sol sur la
végétation du Châtaigner (Annales de chimie et de physique,
5e série, T. If, 1874).
158 HERBORISATIONS
Sarothamnus scoparius Wimm., de Rumex Acetosella L.,
etc., tandis que ces plantes se rencontrent fréquemment
dans les lieux incultes et sablonneux du pays, en dehors
des sables marins. Cette exclusion ne paraît pas dépendre
des propriétés physiques du sol puisque, dans l’un et
l’autre cas, il est essentiellement psammique. 4° On sait
également que les marécages et les vases maritimes ont
aussi une flore spéciale, comprenant un certain nombre
d'espèces végétales qui, pour la plupart, ne peuvent vivre
que sous l’influence du sel marin.
Les agents météorologiques ont aussi une influence
importante sur la nature de la végétation. On sait que
quelques plantes méridionales remontent le long des
côtes de l'Océan et même plus au nord que Lorient.
Il est parfaitement connu que l'influence du climat
maritime, augmentée de celle du gulf-stream, rendent
la température de l’air plus égale. Pour les environs
de Lorient, nous pouvons citer, comme plantes plus ou
moins méridionales indigènes, les suivantes : Matthuola
sinuata R. Br., Lavatera arborea L., et cretica L.,
Œnanthe crocata L., etc., et parmi les plantes naturali-
sées : Cupressus sempervirens L., Magnolia grandiflora
L., Arbutus Unedo L., Viburnum Tinus L., Myrtus com-
munis L., Laurus nobilis L., Camellia japonica L.,
Ficus Carica L., Punica Granatum L., etc. Celles-ci y
forment des arbustes et même de grands arbres qui fleu-
rissent et fructifient. Or, toutes ces plantes, sous une
latitude presque égale, doivent être conservées en oran-
gerie, sous le climat continental de Nancy. Le climat plus
égal des côtes de la Bretagne est indiqué par le tableau
suivant qui constate les températures moyennes mensuel-
les observées à Lorient pendant onze années (1862 à
1872), que mon excellent ami, M. Alexis Perrey, a eu
a Es
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 159
l'extrême obligeance de me communiquer etqu'il a relevé
sur le registre de l'Observatoire de cette ville :
ee 06007 | Juillet... .tcshs es 49048
muet 2,46 || AOÛT: "sn: 18,20
MAS sos ooo ose eo e 8,19 || Septembre....... cn... 16,94
2 ...01419,44 || Octobre.......,...6.. 13,02
nee, 551 Novembre... 8,85
1.11: RENOOERPEES dre 46,99. (|L: Décemhrens ant sens | 6,906
La moyenne des onze années est : 12938.
Les températures extrêmes y sont rares et n’ont pas de
durée. On a signalé toutefois, dans la période indiquée,
un maximum de + 35%, le 12 juillet 1869, et un mini-
mum de — 94, le 23 décembre 1870, qui a dû atteindre
les jeunes rameaux des arbres et arbustes naturalisés.
Nous ferons en outre remarquer que la vigne cultivée en
treille y mürit mal ou n’y mürit pas ses fruits, la somme
de chaleur, pendant la durée active de la végétation, n’é-
tant pas suffisante.
Une autre influence est celle des pluies et surtout leur
répartition. Elles sont fréquentes sur les bords de l'Océan
et s’y montrent le plus souvent sous forme de grain et
durent bien moins que dans l’est de la France. Nous ajou-
terons que les orages qui répandent souvent en quelques
heures sur le sol des masses d’eau considérables, sont
rares sur nos côtes de la Bretagne. Le tableau suivant,
. que je dois aussi à l’obligeance de M. A. Perrey, constate
les moyennes mensuelles de l’eau tombée à Lorient pen-
dant la même période, c’est-à-dire de 1862 à 1872 :
HonER..........., 1217734 || Juillet... ,:44206
PÉNMEE ose e 50 0e 0 61 75 AD Lt an es, 57 55
M rec uc ce ce s 72 86 Septembre......... 81 03
Ji SCOR ER EERS 44 Octobre 9° LE 2 99 92
ere 5.898 ||. Novembre... sos SE, 99
M... 44, 00 | Décembre; .... 1. 101 67
La moyenne des onze années est de...... 865""07
La hauteur maximum a été de....., ..... 1165 8 en 1865.
La hauteur minimum a été de...,,.,.,... 631 7 en 1869.
160 HERBORISATIONS
Ces pluies fréquentes et peu abondantes rendent raison
d’un fait qui tout d’abord nous a étonné. Ainsi on trouve
assez souvent au pied des levées de terre qui séparent les
propriétés et dont la base est abritée par des ajoncs ou
d’autres broussailles, des plantes qui dans les climats
continentaux ne vivent habituellement que dans les lieux
aquatiques ou dans les tourbières; telles sont: Polygala
depressa Wend., Sagina procumbens L., Hypericum humi-
fusum L., Potentilla Tormentilla Sibth., Hydrocotyle
vulgaris L., Gentiana pneumonanthe L., Pedicularis syl-
vahica L., ete. Ces lieux abrités et à sol peu perméable,
conservent assez d'humidité pour permettre à ces plantes
d'y vivre et d’y fleurir.
Les vents violents venant de l'Ouest ou du Sud-Ouest,
qui règnent souvent sur les côtes de Bretagne, soulé-
vent des flots de poussière et des graines de végétaux,
etles portent dans les fissures des murailles et spéciale-
ment à leur sommet. Les pluies fréquentes y fixent les
poussières et les graines ; celles-ci y germent, s’y déve-
loppent, fleurissent et fructifient. J’ai constaté ce phéno-
mêne, surtout à Port-Louis, plus rapproché de la mer,
pour les espèces suivantes : Arabis Thaliana L., Carda-
maine lursuta L., Drabu verna L., Capsella Bursa-pastoris
Maœnch, Arenaria leptoclados Lloyd, Cerastium vulqatum
L., Geranium Robertianum L. et purpureum Vall., Ero-
dium moschatum L'Hérit., Epilobium lanceolatum Seb. et
M., Polycarpon tetraphyllum L., Sedum anglicum Huds.,
Umbilicus pendulinus DC., Saxifraga tridactylites L.,
Petroselinum sativum Hoffm., Centranthus lahfolius
Dufr., Scabiosa marilima L., Senecio vulgaris L., Leu-
canthemum vulgare Lam., Lactuca virosa L., Sonchus
oleraceus L. et asper Vüll., Crepis virens L., Antirrhinum
majus L., Plantago lanceolata L. et Coronopus L., Parie-
LA
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 161
taria depressa M. et Koch, Allium vineale L., Mibora verna
P. de Beauv., Atra caryophyllea L., Vulpia pseudomyu-
ros Soy.-Waillm. et saiuroides Gmel., Bromus Madritensis
L. et sterihs L., Hordeum murinum L., Polypodium vul-
gare L. Cette fougère affecte une station qu'on n’observe
pas dans l’Est de la France. A Lorient, à Port-Louis, c’est
sur le sommet des murs qu’on l’observe en très-grande
abondance et on en voit aussi sur leurs faces latérales; elle
s'implante solidement dans les fissures. Mais, ce qu'il y a
de plus curieux, c’est qu'on l’observe aussi quelquefois
sur les gerçures de l'écorce de certains arbres et spéciale-
ment des ormes et des chènes ; elle y vit comme dans sa
station naturelle.
Telles sont les observations générales que m’a inspirées
l'étude de la Flore des environs de Lorient et de Port-
Louis. Il ne me reste plus qu’à indiquer les plantes que
j'y ai observées.
A1
162 HERBORISATIONS
PLANTES PHANÉROGAMES.
Division I. — DICOTYLÉDONES.
CLASSE I. — DIALYPÉTALES.
ORDRE I. — Dialypétales hypogynes.
RENONCULACÉES.
Ranunculus hederaceus L. — Lorient, entre les deux
portes, entre Kéroman et La Perrière, dans un ruisseau
qui se jette à la mer ; sources à Kériado et à Pen-Mané.
— Je ne connais cette plante que dans les eaux qui cou-
lent sur des terrains siliceux. Par ses rameaux qui
s’accroissent successivement, elle fleurit depuis le pre-
mier printemps jusqu'au commencement de Juillet.
Ranunculus cœnosus Guss. — Près de Port-Louis,
dans le ruisseau de Kerduran.
Ranunculus tripartitus DC. — Source à l’ile de
Groix.
Ranunculus Baudotii Godr. — Eaux saumâires, prés
de Riantec.
Ranunculus Boræanus Jord. — Com. dans les prai-
ries de Lorient, de la presqu'île de Gàvres et de l’île de
Groix. Il y remplace en Bretagne le R. acris L., si com-
mun dans Est de la France.
Ranunculus bulbosus L. — Com. dans les prés et
les landes. — J'en ai observé, dans les dunes de Gàvres,
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 163
une forme naine qui ne dépasse pas hors de terre 0"05 ;
ses fleurs sont plus petites que dans le type et sa souche
bulbiforme est ellipsoïde. Ce n’est pas cependant la pro-
portion de chaux que contiennent les dunes qui s’oppo-
se à son développement, puisque celte espèce est com-
mune et se montre vigoureuse sur les coteaux Jurassiques
de la Lorraine ; c’est donc à l’état psammique du sol
qu’il faut attribuer ce phénomène.
Ranunculus parviflorus L. — Près de Lorient, à Ville-
neuve.
Ficaria ranunculoïdes Mœnch. — Prairies, haies. Sa
fleur m'a paru plus grande qu’en Lorraine.
PAPAVÉRACÉES.
Papaver Rhæas L. — Je n'ai pas rencontré, aux envi-
rons de Lorient, de Port-Louis et à l’île de Groix, la forme
type de cette espèce, telle qu’on l’observe dans les cam-
pagnes de l’intérieur de la France. Mais J'ai recueilli dans
les champs sablonneux, une forme qui s’en distingue par
ses fleurs de moitié plus petites, à pétales d’un rouge plus
pâle, à capsules plus petites et obovées, à stigmates pro-
portionnément plus épais et semblant se confondre au
centre du disque par leurs papilles étalées. Ses feuilles sont
bien plus petites, plus finement divisées, à segments liné-
aires aigus et terminés par une longue soie blanche. Satige,
plus grêle, dépasse rarement 020 ; elle se diviseau-dessus
de sa base en rameaux nombreux qui se prolongent en
pédoncules relativement allongés et fortement hérissés de
poils étalés. Semée dans mon jardin, à Nancy, à côté de
la forme lorraine de nos champs, elle a conservé ses
caractères et sataille bien moins élevée.
J'ai rencontré depuis une forme analogue sur le sol
crayeux de la Champagne, près d’Omey (Marne).
164 HERBORISATIONS
Papaver dubium L. — Dunes et champs sablonneux
voisins, à Gâvres et à Kernevel.
Papaver Argemone L. — Mmes stations, à Lomener,
Larmor, Kernevel et la presqu'île de Gâvres.
Papaver hybridum L. — Com. dans les moissons
à Gâvres et à l’ile de Groix, où il atteint sa taille ordi-
naire.
Glaucium luteum Scop. — Com. sur les dunes de la
presqu’ile de Gavres, de Lomener, de Larmor, de Kerne-
vel et au-dessus des falaises de Port-Louis et de l’île de
Groix.
FUMARIACEES.
Fumaria Boræi Jord. — Com. autour de Lorient et de
Port-Louis, dans les champs et les haies.
Fumaria confusa Lloyd. — Mêmes localités, mais plus
rare.
CRUCIFÈRES.
Raphanus Raphanistrum L. — Com. dans les mois-
sons. Ses pétales toujours veinés sont ordinairement jau-
nes, quelquefois blancs comme en Lorraine, plus rare-
ment lilas:
Raphanus maritimus Sm.— Dans les sables de Lar-
mor, où j'en ai trouvé un pied; bords de la rivière
d’Auray.
Sinapis Cheiranthus Koch. — Ile de Groix, dans les
moissons et sur les falaises de Port-Lay et de Port-Tudy.
Diplotaxis tenuifolia DC. — Rare : Lorient, au port
militaire.
Matthiola sinuata KR. Br. — Dunes de Larmor et de
la presqu’ile de Gâvres.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 165
Barbarea intermedia Bor. — A Villeneuve, près de
Lorient.
Arabis Thaliana L. — Com. dans les champs sablon-
neux et sur les murs.
Cardamine pratensis L. — Com.; prairies humides.
Cardamine hirsuta L. — Sur les murs, les talus, les
falaises.
Cochlearia anglica L. — Vases salées autour de la
rade de Lorient.
Cochlearia danica L. — Lieux humides des falaises,
des haies, des talus des bords de la mer; Lorient, à La
Perrière, au Pen-Mané, à la Poudrerie près le pont du
Scorff, à Gàvres et à l’ile de Groix.
Teesdalia nudicaulis R. Br. — Dans les landes.
Lepidium Smithii Hook. — Sur les falaises ; Lorient,
à la Perrière, à la baie de Kéroman, à Pen-Mané ; Port-
Louis et ile de Groix.
Lepidium ruderale L. — A la presqu’ile de Gâvres,
sur les digues des anciennes salines.
Capsella Bursa-pastoris Mœnch, var. sabulosa. —
Plante grêle, à racine simple, très-longue ; à rosette radi-
cale formée de petites feuilles três-velues, pinnatifides,
appliquées sur la terre. Fleurs petites, à sépales bordés
de blanc ou de rouge ; à pétales blancs ou rosés, du dou-
ble plus longs que les sépales ; à silicules plus longues et
plus étroites que celles du C. rubella Reut., à style plus
long et à stigmate plus petit. — J'ai trouvé cette variété
dans les sables de la presqu'île de Gâvres.
Senebiera pinnatifida DC. — Lorient au port mili-
taire, au polygone, murs à Kéroman et à Kérantrect, plage
de Larmor et fossés des fortifications de Port-Louis.
166 HERBORISATIONS
Cakile maritima SCcop.— Dunes de Lomener, Larmor,
Kernevel, Gâvres et île de Groix.
CISTINÉES.
Helianthemum guttatum Mill., var. maritimum. —
Cette forme est velue et blanchâtre; sa tige courte, sa
racine simple et très-longue, comme on l’observe chez
toutes les plantes qui végêtent sur les sables maritimes.
Je l’ai recueillie sur les dunes de la presqu’ile de Gâvres.
VIOLARIÉES.
Viola sylvatica Fries. — Com.; haies, prés, falaises.
Viola lancifolia Thore. — Com. dans les landes, où
elle s’abrite sous les ajoncs et les bruyères.
Viola nana ( V. éricolor, var. nana DC.). — Fleurs
les plus petites du genre. Sépales linéaires-lancéolées,
aiguës, non ciliées. Pétales de moitié plus courts que les
sépales ; les supérieurs blancs, obovés-cunéiformes, pres-
que tronqués au sommet, se recouvrant à moitié latérale-
ment ; les deux intermédiaires de même couleur, obovés,
munis de poils vers le milien de leur face interne ; pétale
inférieur spathulé, arrondi au sommet, canaliculé dans le
sens de sa longueur, blanc avec une tache jaune à la base
du Jimbe ; éperon oblong, comprimé latéralement, un peu
courbé vers son milieu, obtus, d’un violet pâle, ainsi
que le sommet des pédoncules. Ceux-ci étalés, un peu plus
courts que les feuilles ; bractéoles placées au milieu de la
courbure du pédoncule, très-petites, lancéolées, aiguës,
non ciliées. Feuilles inférieures longuement pétiolées, à
limbe ovale et muni de 3 à 5 crénelures superficielles ;
les feuilles moyennes à limbe plus étroit et à pétiole beau-
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 167
coup plus court ; les supérieures lancéolées-linéaires,
atténuées en court pétiole, à peine crénelées ; stipules à
3-5 lobes étroits, entiers et très-inégaux. Tige rameuse
dès la base, à branches plus ou moins nombreuses, dres-
sées-ascendantes, longues de 6 à 9 centim., finement et
brièvement pubescentes. Racine pivotante, longue et grêle.
— J’airecueilli cette plante dans les parties humides des
dunes de la presqu'île de Gâvres. Ses graines semées à
l'automne, dans mon jardin à Nancy, n'ont levé qu’au
printemps et, à la fin de juillet 1874, les produits de ce
semis avaient atteint le même degré de végétation que j’a-
vais observé deux mois plutôt à Gâvres, l’année précé-
dente. Ses caractères n’ont pas varié et les plus grands
échantillons cultivés n’ont pas dépassé 10 centim. Il me
semble dés lors difficile de lui contester le titre d'espèce
légitime et, à l'exemple de M. Le Jolis (Plantes vase. des
environs de Cherbourg, in-8°, 1860, p. 27), je pense
qu'il faut lui conserver le nom de Viola nana DC.
RÉSÉDACÉES.
Reseda luteola L. — Près de Port-Louis, à Locmalo et
à Kerduran; ile de Groix.
DROSÉRACÉES.
Drosera intermedia Hayn. — Petite tourbière près
de la route qui conduit de Pen-Mané à Talouet.
POLYGALÉES.
Polygala vulgaris L. — Lorient, au petit bois de Mer-
ville.
Polygala oxyptera Rchb. (F1. germ. exsice. n° 541) —
168 HERBORISATIONS
Grappe dense au moment de l’épanouissement desfleurs,
puis un peu plus lâche, mais toujours de beaucoup plus
courte que latige; bractées ne faisant pas saillie au som-
met de la grappe. Fleurs plus petites que dans les P. vul-
garis L. et comosa Schk. Calice à petits sépales lancéolés,
toujours verts à la base, bleuâtres au sommet; les plus
grands ou aîles plus étroits que la capsule et la dépassant
peu à son sommet, elliptiques, cunéiformes à la base,
plus ou moins aigus ou obtus, mais toujours mucronés
au sommet, quelquefois ciliolés sur les bords (P. ciliata
Lebel, non L.), munis de nervures latérales très-visibles,
le plus souvent blanches, vertes, roses on bleuâtres, sui-
vant que la corolle affecte une de ces teintes. Capsule en
cœur, étroitement aîlée. Feuilles inférieures petites, rap-
prochées, obovées ; les autres linéaires lancéolées. Tiges
nombreuses, couchées en cercle sur laterre, souvent très-
finement pubescentes. Haute de 1 à 2 décimètres. — Sur
les gazons ras à côté de la voie du chemin de fer de
Lorient à Brest, ainsi qu’à la presqu'ile de Gâvres.
Polygala depressa Wender. — Très-commun dans les
landes, au milieu des ajoncs et des bruyères, aux envi-
rons de Lorient, de Port-Louis et à l’île de Groix sur les
falaises de Port-Lay.
FRANKÉNIACÉES.
Frankenia lævis L. — Lieux humectés par la mer et
falaises, sur le littoral.
SILÉNÉES.
Silene maritima With. — Com. sur les falaises de La
Perrière, de la baie de Kéroman, de Larmor, de Pen-
Mané, de Port-Louis, de Ban-Gâvres, de l’île de Groix.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 169
Silene montana Arrond. (Bull. de La Soc. polym.
du Morbihan pour 1863, p. 58). — Cette plante, très-voi-
sine du S.#aritima With., croit sur les rochers des mon-
tagnes plus ou moins éloignées de la mer, non-seulement
en Bretagne, mais aussi en Vendée, d’où M. Pontarlier
nous en a adressé des échantillons en fleurs et en fruits,
recueillis par lui sur les rochers de Cheffois. M. Arron-
deau l’a découverte sur les sommets de la Montagne-Noire,
dans le Morbihan. Il la distingue du S. maritima With.
par ses feuilles plus petites, plus étroites, linéaires-lancéo-
lées, ce qui est exact et frappe au premier coup d'œil,
mais aussi par ses pétales non couronnés à la gorge, et
munies seulement de deux petites bosses peu saillantes.
M. J. Lloyd(F{. de l'Ouest de la France, 6d.2, 1868,
in-18, p. 81), fait observer que ce dernier caractère
varié, que les appendices de la couronne sont d'autant
moins distincts que la plante croît sur des points plus
éloignés de la mer. Mais il est un caractère constant et
important, qui ne varie pas et qui n'a pas été signalé
jusqu'ici. Que la plante croisse sur les montagnes ou sur
les bords de la mer, ses graines mûres sont plus petites
que dans les espèces voisines, transversalement arrondies
sur le dos et superficiellement chagrinées, comme dans le
S. Thoreï L. Duf., etnon couvertes de tabercules coniques
saillants comme dans le S. maritima With. Ce caractère
distinctif se trouve très-nettement dessiné sur les échan-
tillons des rochers de Cheflois et sur ceux d’une localité
nouvelle dont je vais parler, où je ne m'attendais pas à la
rencontrer. Je l’ai recueillie en 1872, et de nouveau en
1874, au bord de la mer, au milieu d'herbes croissant
sur des graviers amoncelés contre une digue, à la pres-
qu'ile de Gâvres, un peu plus loin et du même côté que
les anciennes salines. J'ai semé, dans mon.jardin à Nancy,
11°
470 HERBORISATIONS
les graines recueillies en 1872, et déjà elle y a fleuri et
fructifié trois fois; les caractères de ses graines se sont
parfaitement conservés ; la plante de Gàvres a les appen-
dices de sa couronne saillants, et il en est de même dans
les échantillons que je cultive, bien que mon jardin soit
élevé de 212" au-dessus du niveau de la mer.
Silene Thorei L. Duf. — Je l’ai recueilli dans les fossés
des fortifications de Port-Louis, du côté de Locmalo. M.
Taslé l’a également rencontré dans les sables maritimes de
la presqu'ile de Gâvres, si toutefois 1l n’a pas pris pour
lui le S. montana Arrond.; mais le S. Thorei s’en distin-
gue par ses graines noires, trois fois plus grosses et par
ses feuilles épaisses, charnues, presque spatulées.
Silene conica L. -- Com. sur les dunes de Kernevel,
de Larmor et de la presqu'île de Gâvres.
Silene gallica L. — Com. dans les champs sablonneux
de Lorient et de Port-Louis ; moissons et falaises de lile
de Groix.
Silene Otites Sm. — Sur les dunes de Lomener, de
Larmor, de Kernevel et de la presqu’ile de Gâvres ; elle
reste naine dans ces localités.
Silene nutans L. — Sur les falaises de La Perrière, de
Pen-Mané et de Gävres.
Lychnis Flos-cuculli Lam. — Com. dans les prairies
humides.
Dianthus prolifer L. — Ile de Groix.
Dianthus Armeria L. — Près de Port-Louis, à Ker-
duran.
Dianthus gallicus Pers. — Exclusivement sur les dunes
à Kernevel, Larmor, presqu’ile de Gâvres. J'en ai vu plu-
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 171
sieurs pieds à corolles d’un blanc argenté. Est connu à
Lorient sous le nom d’œællet de Gdvres et apprécié à rai-
son de son odeur extrêmement suave.
ALSINÉES.
Sagina apetala L. — Com. dans les lieux sablonneux.
Sagina ciliata Fries. — Champs sablonneux, près de
Lorient, à La Perrière et à Kéroman ; Port-Louis, à Loc-
Malo, la Crozetière.
Sagina maritima Don. — Lieux humides des falaises :
près de Lorient à Pen-Mané, baie de Kéroman; Ban-Gävres
- Sagina subulata Wimm. — Pelouses humides : Lorient
à la Perrière, à Pen-Mané et à Kériado.
Sagina nodosa L. — Lieux humides à la presqu’ile de
Gâvres.
Arenaria Lloydii Jord. — Dunes de la presqu'ile de
Gàvres.
Honkeneja peploïdes Erhr. — Sables maritimes, à
Lomener, Larmor, Kernevel et presqu’ile de Gâvres.
Stelleria Holostea L. — Com. dans les landes et sur
les falaises.
Stellaria graminea L. — Prés humides : près de Lo-
rient, à Merville.
Cerastium quaternellum Fenzl. — Com. dans les lan-
des.
Cerastium viscosum Fries. — Com. dans les lieux sa-
blonneux.
Cerastium tetrandrum Curt. — Com. sur les dunes à
Kernevel, Larmor et à la presqu’ile de Gâvres.
4172 HERBORISATIONS
Cerastium semidecandrum L. —- Com. dans les sables
maritimes.
Spergula arvensis L. — Peu com. dans les champs
près de Lorient, à la Perrière, à la baie de Kéroman, à
Larmor.
Sporgula vulgaris Bœænningh.— Com. dans les mois-
sons.
Spergularia rubra Pers. — Com. dans les lieux sablon-
neux.
Spergularia salina Pres]. — Lieux humides et salés.
Sporgularia marginata KFeénzl. — Sur les falaises
mouillées de temps en temps par les vagues et dans les
lieux humides imprégnés de sel.
LINÉES.
Linum angustifoïium luds. — Dans les landes:
Lorient, à Kéroman, Villeneuve, Merville; Port-Louis, au
Stans, Kerduran, Loemichelie, Pen-Mané ; île de Groix.
Linum catharticum LL. — j)unes de Larmor et de la
presqu'ile de Gàvres.
MALVACÉES.
Malva nicæensis All. — Fossés des fortifications de
Port-Louis; sables marins à la presqu’ile de Gàvres et à
Larmor.
Lavatera arborea L. — Jen ai trouvé plusieurs pieds
au sommet d’un vieux mur dans Ja zône des fortifications
de Port-Louis, près de la porte de Locmalo.
Lavatera cretiea L. (WMalua mamillosa Lloyd)— Com.
sur les glacis de Port-Louis et sur les rochers qui domi-
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 173
nent la mer de Gavres; île de Groix, au sommet des falai-
ses de Port-Lay.
GÉRANIACÉES.
-Geranium molle L. — Com. J'en ai trouvé une variété
à fleurs blanches assez abondante sur les dunes de la
presqu'ile de Gàvres et de Larmor.
Geranium pusillum L.— Rare: Lorient, à la falaise
de Pen-mané.
Geranium rotundifolium L. — Lorient, au pied des
levées de terre qui séparent les propriétés.
Geranium Robertienum L. — Com. le long des haies.
Geranium purpureum Vill. — Dans les mêmes
lieux quele précédent et souvent en société avec lui. Je
n'ai pas vu de formes intermédiaires et je ne doute pas
que ce ne soit une espéce légitime.
Erodium mearitimum Sm. — Falaises de l'ile de
Groix.
Erodium moschatum L'Hér. — Bords des chemins:
Lorient, au port militaire, Karnel, La Perriére, Pen-
Mané, Port-Louis sur les glacis et à Locmalo.
Erodium minutiflorum (Er. Cicularium var. Le Gall,
EL. du Morbihan, p. 120). — Fleurs les pius petites du
genre; pédoneules uni-bi-triflores, très-grêles, munis de
poils blanes, fins, glanduleux, étalés. Calice petit, à sépa-
les oblongs, verts, bordés de blanc, brièvement mucro-
nés, pourvus des mêmes poils que les pédoncules. Corolle
paraissant régulière, égalant le calice, à pétales obovés,
arrondis au sommet, brièvement onguiculés, d’un rose
très-pàle. Etamines à filets glabres, linéaires-lancéolés,
174 HERBORISATIONS
rosés, à anthères ovoïdes, jaunâtres. Glandes du récepta-
cle vertes, transversales, linéaires, à peine courbées.
Axe floral surmontant les carpelles n’atteignant pas deux
centimètres; valves des carpelles à fossettes suborbicu-
laires et dont les arêtes, couvertes extérieurement de
poils courts appliqués, forment 4 tours de spire. Feuilles
d’un vert grisätre, couvertes de petits poils glanduleux et
agglutinant les grains de sable, pennatiséquées, à seg-
ments sessiles, pennatifides, à lobes petits et oblongs.
Tiges rameuses, munies de petits poils plats et frisés,
couchées en cercle sur la terre. Racine très-longue, pivo-
tante. — Couvre les dunes de Larmor et de la presqu'ile
de Gâvres. — Cette espèce, qui se maintient par la cul-
ture avec tous ses caractères, sa été prise pour l’Er. Lebelù
Jord. Pug. p. 48. Mais, d’après les nombreux échantil-
Jons de cette dernière plante que m'a adressés le savant
botaniste de Valognes et les caractères qu’il lui assigne
dans ses Recherches et observations sur quelques plantes
de la presqu'île de la Manche, p. 14, elle se distingue
tout d’abord de notre Er. munultiflorum, par ses fleurs
beaucoup plus grandes, d’un beau blanc; par les arêtes des
carpelles plus longues, formant 6 tours de spire; par les
segments inférieurs de ses feuilles brièvement pétiolées;
par son vestimentum formé sur les pédoncules, les sépa-
les et les feuilles, de petits poils plats et frisés; enfin par
son habitat sur les rochers etles murs.
HYPÉRICINÉES.
Hypericum humifusum L. — Com. dans les landes.
Hypericum linearifolium Vahl. — Glacis de Port-
Louis, au milieu des ajoncs.
Hypericum pulchrum L. — Com. dans les landes.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 175
Elodes palustris Spach. — Port-Louis, dans les marais
situés entre la Crozetière et Kerdaran.
OXALIDÉES.
Oxalis corniculata L. — Champs: Lorient à Villeneuve,
Merville, le Polygone ; Port-Louis, à Locmalo et Locmi-
chelic.
ORDRE II. — Dinalypétales périgynes.
CÉLASTRINÉES.
Evonymus curopæus L. — Ile de Groix.
ILICINÉES.
Ilex Aquifolium LE. — Dans les haies: Lorient, à
Kerentrect et à Kériado.
PAPILIONACÉES.
Ulex europæus L. — Couvre une grande partie des
landes ; on en forme des haies. — M. Mabille (Ann. de la
Soc. Linn. de Bordeaux, 1866, p. 534) a donné le nom
d’Ulex armoricanus à un ajonc que M. Taslé avait le pre-
mier découvert aux environs de Vannes et qui était en
pleine floraison au mois de juillet 4849. Il diffère de
l'Ulex europæus L. non seulement par ses fleurs estivales,
mais aussi par la forme et la position de ses bractées.
Celles-ci, au lieu d’être insérées immédiatement sous la
fleur, en sont écartées de deux millimètres et le plus sou-
vent sont bien moins grandes et pas plus larges que
l'épaisseur du pédoncule. Mais M. Taslé avait, antérieu-
rement au travail de M. Mabille, démontré (Bull. de la
476 HERBORISATIONS
Soc. polym. du Morbihan, 1863, p. 59 ) que cette plante
n'est pas autre chose que l’Ulex europœus L., à floraison
estivale, puisqu'on trouve encore sur ses rameaux des
fleurs desséchées avec leurs bractées normales et des fruits
de la floraison d’hiver. Les nouvelles fleurs se montrent
sur les jeunes pousses de l’année. M. Aug. Le Jolis a
observé les mêmes faits à Cherbourg (Mém. de la Soc.
les Se. nat. de Cherbourg, T. TI, 1853, p. 273). Il s’agit
donc ici d'une seconde floraison et l'on connaît déjà
d’autres faits du même genre. J'ai observé, en juillet
1874, de très-nombreux exemples de ce fait aux envi-
Jons de Lorient et de Port-Louis, ce qui ne me laisse
aucun doute sur l'exactitude de l’opinion émise avec tant
de raison par M. Taslé. d’ajouterai que Webb (Obs. ‘sur
le groupe des Ulicinées, dans les Annales des Sc. nat.
3° série, T. XVII, p. 291) a décrit cette forme comme
espèce sous le nom d’Ulex opistholepis. J. [Gay a re-
connu l'identité des deux plantes (Aug. Le Jolis, Jbidem,
p. 272).
Ulex Gallii Planch. — Bois et landes: Lorient, à la
Perriére, baie de Kéroman, Larmor, Pen-Mané, Port-
Louis, à Locmalo, La Crozetière, Kerduran, Kerostin,
etc.
Ülex nanus Sm. — Haies, landes, bois: Port-Louis, au
Stang et plus com. au bois de Kérostin.
Sarothamnus vulgaris Wimm. — Lieux incultes, à
l'exception des dunes.
Genista anglica L. — Port-Louis, au bois de Pins
maritimes de la Crozetière.
- Ononis repens L. — Sur les dunes de Lomener, de
Larmor et de la presqu'ile de Gâvres. — Je le considère
re
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 471
comme distinct de l'O. arvensis Lam.; ses tiges sont grûles,
entièrement couchées sur le sol et non ascendantes ; elles
sont cassantes comme du verre et non tenaces. Ses fleurs
sont plus petites, disposées en épi court et dense.
Medicago Lupulina L. var. sericea Le Gall. — Plante
entiérement couverte d’un vestimentum aranéeux d’un
blanc argenté; tiges couchées; feuilles et grappes florales
rapprochées. — Dunes de la presqu'île de Gävres.
Medicago polycarpa Willd. var. denhiculata Godr.
— Dunes de Larmor, de Kernevel et de la presqu'ile de
Gâvres. — Var. apiculata Godr. — Lorient, au port mili-
taire ; île de Groix.
Medicago maculata Willd. — Com. dans les prés et
les lieux stériles.
Medicago minima Lam. — Dunes de Larmor et de la
presqu'ile de Gàvres.
Medicago marina L. — Rare : Dunes de la presqu'ile
de Gàvres.
Trigonella ornithopodioïides DC. — Sables de la pres-,
qu'ile de Gâvres.
Trifolium arvense L. — Com. dans les moissons. Le
Trifolium arenivagum Joru., que je considère comme une
de ses variétés, se trouve sur les dunes de Larmor et de
Gâvres.
Trifolium meritimum Huds. — Très-com. dans les
prairies de la région maritime. Une forme naine se ren-
contre dans les dunes.
Trifolium striatum L. — Pelouses sèches : Lorient, à
Kaudan, Kéroman, Villeneuve, etc. ; sur les dunes à Ja
presqu’ile de Gâvres.
12
À
178 HERBORISATIONS
Trifolium scabrum L. — Lieux incultes ; Lorient, à
La Perrière, Merville, Kernevel, Larmor et Gàvres.
Trifolium subterraneum L. — Com. dans les landes.
Trifolium resupinatum L. — Com. dans les prairies :
Lorient, à Kéroman, Merville, Kérantrect, Kériado ; Port-
Louis, dans les fossés des fortifications. — Une forme
naine, ramassée, à capitules fructifères bien plus petits,
plus brièvement pédonculés, plus velus, se trouve dans
les dunes de la presqu’ile de Gâvres.
Trifolium filiforme L. (77. micranthum Viv.). —
Très-com. dans les prairies humides, où la plante s’al-
longe et se dresse parmi les herbes : Lorient, entre les
des deux portes, à La Perrière, à Merville, à Larmor.
Sur les pelouses rases et sur les dunes elle est naine
et couchée sur le sol : à la presqu’ile de Gâvres et à
l’île de Groix. Elle vit souvent en société avec l'espèce
suivante, sans se confondre avec elle.
Trifolium procumbens Soy.-Willm. et Godr. — Com.
sur les pelouses sèches et alors elle est couchée; dans les
prés humides, elle est dressée.
Trifolium patens Schreb. — Pelouses à l’ile de Groix.
Lotus angustissimus L. — Lorient, dans les champs, à
Kéroman, La Perrière, le Polygone, Karnel.
Lotus hispidus Desf. — Lorient, champs près la baie
de Kéroman.
Lotus corniculatus L. — Com. dans les pâturages.
Une forme à tiges couchées.et même radicantes et à feuil-
les velues se trouve dans les sables de la presqu'ile de
Gàvres. |
Lotus uliginosus Schkuhr. — Com. dans les lieux hu-
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 179
mides. On en trouve une forme à tiges grèles, à folioles
des feuilles très-petites, vivant au milieu des touffes d'a-
jones, au bois de la Crozetière, près de Port-Louis et près
du cimetière de cette ville.
Vicia lutea L. — Moissons : environs de Port-Louis, au
Stang et à Locmichelic; île de Groix.
Vicia angustifolia Roth. — Com. dans les moissons.
Une forme naine, couchée sur le sol, se trouve sur les
dunes de la presqu'île de Gâàvres.
Vicia tenuifolia Roth. —- Port-Louis, dans les mois-
sons du Stang et au bois de Pins maritimes de Ja Cro-
zetière. *
Ervunm birsutum L. — Com. dans les moissons.
Ornithopus perpusillus L. — Com. sur les pelouses
sablonneuses.
ROSACÉES.
Spiræa Filipendula L. — Au-dessus des falaises de
l'ile de Groix.
Geum urbanum L. — Dans les haies : Lorient, Ville-
neuve, Morville, Kériado. |
Fotentilla Fragariastrum Ehrh. — Com. dans les bois
et sur les talus des chemins creux.
Fotentilla Tormentiila Nestl. — Com. : landes et bois.
Potentilla procumbens Noite. — Champs humides et
bois frais : Lorient, entre les deux portes et à Kériado; île
de Groix.
Potentilla reptans L. — Bords des chemins: Port-
Louis, à Locmalo.
180 HERBORISATIONS
Potentilla Anserina L. — Lieux humides: Lorient,
entre Pen-Mané et Lezenel, Larmor; Port-Louis, au mou-
lin de Stervins et bord du bois de Kerduran.
Fragaria vesca L. — Bords des bois, haies; com.
Rosa pimpinellifolia DC. — Je l'ai obseryé sur les
sables maritimes ; dans une haie à Kernevel, ses tiges
sont dressées et aussi élevées que sur les côteaux cal-
caires de ja Lorraine. Dans les dunes de la presqu'ile
de Gävres, ses tiges sont couchées ei enfouies dans le
sable, mais fournissent de petits rameaux qui sortent
de terre et fleurissent.
Poterium diciyocerpum Spach. — Il.est commun,
mais nain sur les dunes de Gàvres, de Kernevel et de Lar-
mor ; sur les falaises de Port-Lay, à l’île de Groix.
Alchemilla arvensis SCOp. — Com. dans les moissons
et sur les dunes de la presqu'ile de Gàvres.
ONAGRARIÉES.
Epilobium lanceolatum Seb. et Maur. — Lieux incul-
tes : com. à Lorient et à Port-Louis.
Epilobium perviflorum Schreb. — Port-Louis, marais
au bois de Kerduran.
LYTHRARIÉES.
Lythrum Salicaria L. — Bords des eaux douces :
Lorient, à Villeneuve et à la tranchée du chemin de fer de
Brest ; Port-Louis, vers le cimetière.
Lytbrum Hyssopifolium L. — Vallon humide près de
Locmaria, à l’ile de Groix.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 181
TAMARISCINÉES.
Tamarix englica Webb. — Lorient, à Kérantrect près
de la poudrerie; presqu'ile de Gàvres.
PARONYCHIÉES.
Polycarpon tetraphyllum L. — Com. dans les mois-
sons et les lieux sablonneux de la région maritime; se
retrouve dans les dunes.
Herniaria glabra L. — Com. dans les lieux sablon-
neux.
Herniaria ciliata Bab. Man. of British Botany, London,
in-12, 4847, p. 121. — Plantes à feuilles charnues, ova-
les, arrondies à la base, rougeûtres, trés-brièvement pétio-
lées, bordées de cils raides ; tiges très-rameuses, allon-
gées, couchées sur le sol, à la fin radicantes, à mérithal-
les allongés. — Com. sur les dunes entre Kernevel et
Larmor et aussi sur celles de la presqu’ile de Gâvres.
Herniaria hirsuta L.— Champs sablonneux : Lorient,
à la baie de Kéroman et à Larmor; Port-Louis, à Locmalo
et au Stang.
Scleranthus annuus L. — Champs sablonneux.
CRASSULACÉES.
Sedum erglicum Huds. — Sur les murs et sur les
falaises ; Lorient, à La Perrière, à la baie de Kéroman, à
Kériado, Pen-Mané ; Port-Louis, sur les murs des fortif-
cations ; île de Groix, au port Tudy. Les fleurs sont blan-
ches ou roses.
Sedum ecre L. — Com. sur les murs et les rochers ;
sur les dunes de la presqu’ile de Gâvres, il est nain, à
fleurs bien plus petites et peu nombreuses.
182 HERBORISATIONS
Umbilicus pendulinus DC. — Très-com. sur les murs
et sur les falaises.
SAXIFRAGÉES.
Saxifraga tridactylites L. — Com. sur les murs, les
levées de terre qui séparent les propriétés, et les sables
maritimes.
OMBELLIFÉRES.
Daucus Carota L. — Com. dans les lieux incultes.
Cette plante n’a pas toujours la fleur centrale de l’om-
belle purpurine, comme l'ont dit tous les botanistes.
J'en ai trouvé autour de Port-Louis, de nombreux échan-
tillons qui en étaient dépourvus, bien que mêlés à la
forme qui en porte.
Daucus maritimus Lam. — (non With., nec Gærtn.).
— J'ai décrit avec soin cette plante, dans notre flore
de France (T. I, p. 665). La plante de Bretagne res-
semble parfaitement à mes échantillons des sables ma-
ritimes de la Méditerranée. J'ai trouvé cette espèce, en
abondance, dans les lieux bas et sablonneux de la pres-
qu'ile de Gävres, croissant au milieu des toufles de
Joncs.
Daucus gummifer Lam. — Sur les falaises de Port-
Lay à l'ile de Groix.
Torilis nodosa Gærtn. — Lorient, à Villeneuve, à La
Perrière, à Larmor ; Port-Louis, à la Crozetiére, pres-
qu'ile de Gâvres.
Heracleum Sphondylium L. — Prairies : Lorient, à
Villeneuve, Morville et Kériado.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 183
Crithmum maritimum L. — Sur les falaises, les vieux
murs au bord de la mer: Lorient, Port-Louis, Ban-
Gâvres ; ile de Groix.
Silaus pratensis Besser. — Pelouses humides de la
presqu'ile de Gàvres.
CEnanthe crocata L. — Prairies humides: Lorient,
entre les deux portes, La Perrière, Kériado, Kernevel et
Larmor.
CEnanthe Lachenelii Gmel. — Presqu'ile de Gâvres,
dans les lieux humectés pendant l'hiver, au milieu des
jones.
CEnanthe pimpinelloides L. — Port-Louis, marais
près du bois de Kerduran.
CEnanthe peucedanifolia Poll. — Prés humides: Lo-
rient, entre les deux portes, Merville, etc.
CEnanthe fistulosa L. — Lieux marécageux.
Bupleurum aristatum Bartl. — J'en ai recueilli une
forme naine sur les dunes de la presqu’ile de Gâvres.
Apium graveolens L. — Lieux humides de la pres-
qu'ile de Gàvres.
Antbriscus vulgaris Pers. — Lieux sablonneux: Lar-
mor ; Port-Louis et presqu’ile de Gàvres.
Antbriscus sylvestris Hoffm. — Com. dans les haies.
Conopodium denudatum Koch. — Com. dans les
champs et sur les levées de terre qui séparent Îles pro-
priétés.
Smyrnium Olusatrum L. — Haies : à Pen-Mané.
Conium maculatum L. — Com. dans toute la région
maritime.
184 HERBORISATIONS
Hydrocotyle vulgaris L. — Lorient, marais tourbeux
près de Talouet; Port-Louis, levées de terre près de la
Crozetière et le long du bois de Kerduran; île de Groix,
dans un vallon près de Locmaria.
Eryngium campestre L. — Commun sur les dunes et
sables de la région maritime.
Eryngium maritimum L.— Com. et mêlé au pré-
cédent ; sur les dunes de Lomener, de Larmor, de Kerne-
vel; de la presqu'île de Gâvres; île de Groix à Locmaria.
ARALIACÉES.
Hedera Helix L. — Com. sur les murs, les arbres,
les falaises qu'il tapisse et notamment celles de Port-Lay
et Port-Tudy, à l’île de Groix.
CORNÉES.
Cornus sanguinea L. — Haies autour de Lorient et de
Port-Louis.
CLASSE IT. — GAMOPÉTALES.
ORDRE, I. — Gamopétales périgynes.
CAPRIFOLIACÉES. +
Sambucus Æbulus L. — Lorient, dans les haies à Ké-
riado.
Lonicera Periclymenum L. — Com. dans les haies et
les bois.
A EE de Cd de pin t Det SR D
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 185
RUBIACÉES.
Rubia peregrina L. — Lorient, dans une haie à La
Perrière.
Galium arenarium Lois. — Très-com., mais exclusi-
vement sur les sables marins et les dunes, à Kernevel,
Larmor, Lomener et à la presqu'ile de Gàvres.
Galium saxatile L. — Com. dans les landes et sur les
falaises.
Asperula cynanchica L. — Cette plante est essentiel-
lement calcicole ; aussi ne l’avons-nous rencontrée, dans
la circonscription que nous avons explorée, que sur les
dunes qui renferment une suffisante quantité de carbo-
nate de chaux. Mais elle ne s’y montre que modifiée, si
on la compare à la forme que nous observons en Lorraine
sur le calcaire jurassique et sur la dolomie du trias. Sur
les dunes, ses tiges sont plus courtes, plus ramassées,
plus couchées, avec des fleurs plus nombreuses et plus
condensées au sommet des tiges.
Sherardia arvensis L. — Com. dans les moissons.
VALÉRIANÉES.
Centranthus latifolius Dufr. — Plante introduite, mais
extrèmement commune sur les murs de jardins à Port-
Louis.
Valeriana officinalis L. — Prés humides : Lorient, à
Merville et à Larmor.
Valerianella olitoria Poll. — Com. dans les moissons
et sur les murs.
Valerianella carinata Lois. — Lorient, moissons à La
Perrière.
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186 HERBORISATIONS
Valerianella Auricula DC. — Port-Louis, à Locmalo ;
presqu'ile de Gàvres.
DIPSACÉES.
Dipsacus sylvestris Mill. — Lieux incultes : Lorient,
à Pen-Mané, Kernevel, Larmor ; Port-Louis, fossés de la
ville, la Crozetière; île de Groix.
Knautia arvensis Koch. — Champs et landes. Ilatteint
rarement, dans la région maritime, 4 à 5 décim., et sou-
vent moins.
Scabiosa Succisa L. — Prés humides : Lorient, à
Merville.
SYNANTHÉRÉES.
Solidago Virga-aurea L. — Com. dans les landes
parmi les ajoncs.
Erigeron canadensis L. — Lorient, au port militaire.
Plante naturalisée.
Aster Tripolium L. — Lieux humides et salés : Port-
Louis, au moulin de Strevins ; anciennes salines de la
presqu'ile de Gàvres.
Bellis perennis L. — La plante de Lorient et de Port-
Louis diffère sensiblement de celle de l’intérieur de la
France. Les feuilles sont bien plus minces et plus profon-
dément crénelées. Ses scapes sont beaucoup plus grêles.
Ses calathides plus petites et ses fleurs ligulées plus étroi-
tes. Les akènes sont les mêmes que dans le type. Elle est
commune sur les pelouses herbeuses. Je l’ai aussi obser-
vée sur les dunes de la presqu’ile de Gävres, mais elle
s’y modifie bien plus encore : sa souche principale a des
racines plus longues, comme on l’observe généralement
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 487
dans les plantes des dunes ; les rameaux de sa souche
sont blancs et non fauves, rapprochés en faisceau et
leurs subdivisions portent chacune une rosette de petites
feuilles et les calathides qui en naissent sont très-petites.
Senecio vulgaris L. — Com.: lieux cultivés, falaises,
sommet des murs. — Dans les dunes de la presqu’ile de
Gâvres, j'en ai rencontré une forme qui se rapproche
beaucoup du S. vulgaris var. siculus Guss. Syn. T. II,
p. 471.
Senecio sylvaticus L. — Com. : champs et falaises.
Senecio Jacobæa L. — Com., bords des routes.
Artemisia Absinthium L. — Bords des chemins, à
Pen-Mané et à Larmor.
Artemisia crithmifolia L.— Sables humides de la pres-
qu'ile de Gàvres.
Tanacetum vulgare L. — Rare: Lorient, au port
militaire.
Leucanthemum vulgare Lam. — Com. dans les prai-
ries.
Leucanthemum Parthenium G. et G. — Remparts de
Port-Louis.
Chrysanthmeum segetum L. — Moissons : Lorient, à
Kéroman, La Perrière, Pen-Mané; Port-Louis, à Locmalo,
au Stang, à Locmichelic ; île de Groix.
Matricaria Chamomilla L. — Com. dans les mois-
Sons.
Matricaria inodora L. — Moissons.
Matricaria maritima L. — Sables maritimes à Larmor
et à la presqu'île de Gâvres.
HERBORISATIONS
Chamomilla nobilis Godr. — Com. dans les landes, où
elle forme de larges tapis.
Anthemis arvensis L. — Moissons.
_ Diotis candidissima Desf. — Dunes de la presqu'ile de
Gâvres.
Achillæe Millefolium L. — Com.; lieux incultes. ne
Inula crithmoïdes L. — Lieux humides de la pres-
qu'ile de Gâvres, dans l'enceinte des anciennes salines.
Cupuleria graveclens G. et G. — Locmichelic et pres-
qu’ile de Gâvres.
Pulicaria vulgeris Gærtn. — £orient, au port mili- ; D
taire ; Port-Louis, à la Crozetière, etc.
Pulicaria dysenterica Gærtn. — Lorient, au port mi-
litaire.
Helichrysum Stæœchas DC. — Presqu'ile de Gàvres,
dans l’enceinte des anciennes salines.
Gnaphalium luteo-album L. — Lieux humides de la
LME Ex ,4 A
Es presqu'ile de Gâvres.
25 ‘Gnaphalium uliginosum L. — Champs humides ou
. ; humectés pendant l’hiver.
DS 4 ;
34 Filago germauica L., var. lutescens. — Moissons :
100 Pen-Mané, Locemalo, Gâvres : île de Groix, etc.
1 Filago minima Fries, — Com. dans les moissons. -#
4 Logfa subulata Cass. — Moissons : Kéroman, La Per-
#1 rière, Loemalo, etc. 4
: js " 4 * L
1 Calendula arvensis L. — Champs à Pen-Mané et à
+1 . Larmor.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 189
Cirsium bulbosum DC. — Landes : ‘Lorient, à La Per-
rière; Port-Louis, près du cimetière.
Cirsium anglicum Lob. — Prairies humides : Lorient,
à la Perrière, Merville, Kéridflo ; Port-Louis, à Locmalo ;
Gâvres ; ile de Groix.
Carduus tenuiflorus Curt. — Com.; bords des che-
mins, murs, lieux incultes.
Carduus nutans L. — Lieux incultes : Pen-Mané, Gà-
vres, île de Groix.
Centeurea nigrescers Willd. — Le type et la var. deci-
piens : Port-Louis, au Stang, à Kerduran, Locmichelic,
etc.
_ Centaurea microptilon Godr.— Lorient, à Karnel, La
Perrière ;ePort-Louis, à la Crozetière.
Centaurea serotina Bor. — Port-Louis, à Kerduran.
Centaurea Cyanus L. — Cultures de trèfle incarnat, à
La Perrière, Merville, Kéroman.
Centaurea Calcitrapa L. — Port-Louis, Gàvres ; Lar-
mor. | |
Kentrophyllum lanatum DC.— Port-Louis, sur les gla-
cis, Loemalo, Pen-Mané ; ile de Groix.
Serratula tinctoria L. — Port-Louis, au bois de Ker-
duran.
Carlina vulgaris L. — Falaises de l’île de Groix.
Leappa minor DC. — Ile de Groix.
Arnoseris minima Gærtn. — Com. dans les champs
sablonneux. |
Thrincia hirta Roth. — Com. sur les pelouses. La
ee
490 HERBORISATIONS
var. arenaria DC. sur les dunes de la presqu’ile de
Gàvres.
Scorzonera humilis L. — Prés humides: Lorient, à
Villeneuve; Port-Louis, au bois de la Crozetière.
Tragopogon porrifolius L. — Assez com. près de Lo-
rient, et notamment à Villeneuve, Merville et tranchée du
chemin de fer de Brest.
Taraxacum erythrospermum Andrez. — ‘Com. sur
les dunes de la presqu’ile de Gâvres.
Lactuca saligna L. — Lieux sablonneux à Larmor.
Lactuca virosa L. — Décombres et vieux murs: Lo-
rient.
Sonchus oleraceus L. — Com. dans les cultures.
Sonchus asper Vill. — Peu com.: jardins ‘de Port-
Louis.
Sonchus arvensis L. — Moissons à Gävres et à l’üe de
Groix.
Sonchus maritimus L. — Marécages salés, à la baie de
Kéroman.
Crepis taraxacifolia Thuill.— Je l'ai recueilli sur les
falaises qni dominent le Port-Tudy à l'ile de Groix.
Hieracium umbellatum L. — Ile de Groix, au-dessus
des falaises près de Locmaria.
LOBÉLIACÉES.
Lobelia urens L. — Très-com. dans les landes, au
milieu des ajoncs et des bruyères.
1 Ad ONE
"ARS
EC.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 191
CAMPANULACÉES.
Jasione montana L. — Com. dans les landes. Une for-
me naine se trouve sur les dunes dela presqu’ile de Gâvres.
Phyteuma spicatum L. — Landes: Lorient, sur la
route d'Hennebon.
Specularia hybrida Alph. DC. — Champs sablonneux
à Larmor et à Gâvres.
ORDRE II. — Gamopétales hypogynes.
ÉRICINÉES.
Calluna Erica Salisb. — Landes et bois. On en trouve
une var. pubescens dans les landes de Pen-Mané, de Loc-
malo et au bois de Kérostin.
Erica vagans L. — Com. dans les bois et haies de
Kérostin, de la Crozetière et de Kerduran. Il entoure sou-
vent le pied des pins maritimes ou croît au milieu des
ajoncs.
Erica ciliaris L. — Com. dans les landes, au milieu
des ajoncs ; falaises de l’île de Groix.
Ericatetralix L. — Com. dans les bois de Kérostin,
de la Crozetière et de Kerduran.
Erica cinerea L.— Com. : landes.
PRIMULACÉES.
Primula grandiflora Lam. — Prairies et bords des
haies : Lorient, à Kériado; ile de Groix, à la falaise de
Port-Lay.
192 HERBORISATIONS
Glaux maritima L. — Sables marins : Lorient, à Léze-
nel; Port-Louis, au moulin de Stervin; presqu'ile de
Gâvres. mA
Asterolinum stellatum Link et Hoffm. — Dunes de la
presqu’ile de Gàvres.
Anagallis phœnicea Lam. — Très-com. dans les sa-
bles de Larmor et deGâvres. Varie à grandes et à petites
fleurs dans les mêmes localités.
14 | Anagallis tenella L. — Tourbières à Talouet, marais
34 de Kerduran ; sables humides à la presqu’ile de Gâvres.
‘3e Centunculus minimus L. — Lieux sablonneux et humi-
h. des à Merville près de Lorient.
Samolus Valerandi L.— Marais tourbeux à Larmor,
‘403 Talouet, Kerduran et sables humides à la presqu'île de
‘44e Gàvres.
:( | GENTIANÉES.
Erythræa pulchella Horn.— Dunes de la presqu’ile de
vie Gâvres.
nr Erythræa Centaurium Pers. — Com.: landes et
champs humides.
Erythæa maritima Pers. — Presqu'île de Gavres.
Gentiana Pneumonanthe L. — Port-Louis, dans les
landes au Stang.
CONVOLVULACÉES.
Convolvulus sepium L. — Haies à Merville près de
Lorient.
AN AS 0 Or TO RE APE Et TC Lu 7 A
JT O LIN GE DANSE | dpt d at +
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 193
Convolvulus Soldanella L. — Dunes de Kernevel, de
Larmor, de Lomener, de la presqu'ile de Gâvres.
Convolvulus ervensis L. — Trop com. dans les
champs.
CUSCUTACÉES.
Cuscuta Ulicis Nob. — Fleurs lavées de pourpre,
plus rarement entièrement blanches, réunies en gloméru-
les globuleux et serrés, placés chacun à l’aisselle d’une
bractée ovale acuminée et demi-embrassante. Calice un
peu charnu, à cinq lobes ovales-lancéolés, ne dépassant
pas le tube de la corolle, à limbe formant une coupe
évasée, à tube rétréci par le bas et soudé dans les trois-
quarts de sa longueur à l'axe vert ou pédoncule interne
de la fleur (1). Corolle campanulée, à lobes lancéolés
acuminés et un peu plus longs que le tube; écailles
spathulées, plus petites que dans les C. Epthymum L.
et Trifolu Bab., moins profondément frangées, conver-
gentes au sommet et couvrant la partie supérieure de
l'ovaire (2), mais laissant entre elles latéralement cinq
petites fenêtres ovales où l'ovaire est à nu ; ces écailles
égalent en hauteur la moitié de l’espace qui sépare leur
base du point d’où émergent les filets des étamines.
(1) Si l’on coupe longitudinalement, à l’état frais, une fleur
de Cuscute, on constate que le tube du calice est soudé à un
axe vert, épais, qui supporte un disque vert sous-ovarien, et
que la partie soudée du calice conserve son aspect et ses
caractères anatomiques et forme la continuité du limbe. A l’état
sec, la partie soudée du tube calicinal se contracte, se ride de
plis saillants longitudinaux et simule un pédicelle.
(2) C'est au moment de l’anthèse qu’on observe ce fait;
mais, plus tard, Le développement de l'ovaire écarte les écailles
de son sommet.
13
PU LS A RE RNA OO TE NE PATES
494 HERBORISATIONS
Celles-ci sont saillantes hors du tube de la corolle et
les anthères au moment de s’ouvrir sont ovales-orbicu- |
laires. Ovaire turbiné, muni au sommet d’un petit ren-
flement un peu saillant qui entoure la base des styles;
à sa base l'ovaire repose sur un corps charnu, vert,
discoïdal un peu épais (1). Graines ovoides, finement
chagrinées, longues d’un millimètre et demi. Tiges fili-
formes, purpurines, très-longues et très-rameuses, por-
tant un grand nombre de glomérules floraux, souvent
rapprochés ou contigus. Cette espèce se distingue par
une vigueur de végétation remarquable et finit par enve-
lopper comme d’un réseau les jeunes pousses des pieds
d’Ulex europœus L. et Gall Planch. sur lesquels elle vit
en parasite. Or ces arbustes atteignent jusqu’à un mêtre
et un mètre et demi de hauteur; je ne l'ai vue, ni à Lo-
rient, ni à Port-Louis, ni à Brest, ni à Cherbourg, se
répandre sur les végétaux qui croissent autour des pieds
d'Ulex qu’elle étreint par ses filaments.
Le Cuscuta Epithymum Smith, que je n’ai pas rencon-
tré sur les côtes du Morbihan où le Thymus Serpillum L.
est très-commun, s’en distingue par ses glomérules flo-
raux plus petits, plus làches, généralement pauciflores,
très-écartés les uns des autres sur les tiges ; celles-ci
s'étendent d’une manière irrégulière et diffuse sur le Ser-
polet et plusieurs autres espèces végétales, sans couvrir
jamais une grande surface ; il se sépare en outre du Cus-
cuta Ulicis par ses fleurs fréquemment à quatre divisions; |
par sa corolle à lobes triangulaires assez longuement
acuminés ; par ses écailles bien plus grandes, largement
(4) Ce corps vert et charnu est la base de l’ovaire, mais au-
dessus les parois de celui-ci sont minces et se rompent circu— |
lairement à la hase à la maturité du fruit.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 195
orbiculaires, plus profondément frangées, couvrant tout
l’ovaire et atteignant la base des filets des étamines; par
ses styles stigmatiféres dépassant ordinairement les étami-
nes; par son ovaire arrondi au sommet, reposant sur un
disque vert mince faisant saillie sur son pourtour; par
ses graines plus petites.
Le Cuscuta Trifolii Bab. se distingue du Cuscuta Ulicis
par son calice à tube plus long, obconique; par sa corolle
à lobes étalés horizontalement et même un peu réfléchis ;
par son ovaire globuleux déprimé de haut en bas, arrondi
au sommet, reposant sur un disque vert un peu épais,
mais moins large que lui. Le Cuscuta Trifoli Bab. se sé-
pare enfin des deux espèces congénères : 1° par son mode
de végétation qui,commençant sur un point, forme bientôt
un cercle qui s'agrandit successivement et concentrique-
ment de manière à couvrir un espace de un à deux mètres
carrés ; 2° par l'odeur de miel três-prononcée qu'exhalent
ses fleurs ; 3° par la destruction des plantes (Trèfle et
Luzerne) sur lesquelles il vit.
BORRAGINÉES.
Symphytum officinale L. — Bords des eaux à Ké-
riado.
Lycopsis arvensis L. — Dunes entre Kernevel et
Larmor; champs à l’île de Groix.
Myosotis palustris With. — Fossés et lieux humides
à Merville, Kériado et marais près le bois de Kerduran.
Myosotis versicolor Pers. — Champs sablonneux à
Villeneuve et falaise de la Perrière, près de Lorient.
Myosotis dubia Arrond. Cat. des plantes du Morbihan,
p. 70. — Lorient dans les prés humides de Merville, de
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196 HERBORISATIONS :.
Keriado, de Larmor, de Pen-Mané et de la presqu'ile de 4
"ar Gâvres. ‘> ART ;
à à Myosotis Balbisiana Jord. (M. lutea Balb., non Pers.,
.$@ nec Lam.) — Lorient dans les champs sablonneux de
Karnel, de Kéroman, de Merville.
Myosotis hispida Schlecht. — Moissons près de la.
baie de Kéroman et à Larmor.
Myosotis Lebelii Gren. et Godr. — Lieux un peu
:118 humides : Lorient au pied de la falaise de la Perrière et
‘44 au pied des digues des anciennes salines de la presqu’ile
de Gàvres.
SOLANÉES.
Re: Solanum Dulcamera L. — Haies, bords des ruisseaux,
‘r] à Merville et à Kériado.
Hyoscyamus niger L. — Com. dans les sables mari-
+418 times, à Kernevel, à la presqu’ile de Gàvres ; île de Groix
: 1e prè de Locmaria. :
“à VERBASCÉES.
te
Verbsscum Thapsus L. — Lieux incultes : Lorient au
4 Port militaire, à la Perrière, à Kérantrect.
E. Verbascum pulverulentum Vill. — Port-Louis, sur
D, y à
RE les fortifications.
: 20 | Verbascum nigrum Vill.— Rare : Larmor.
Verbascum virgatum With. — Lieux incultes : Lorient
à la Perrière, Kéroman, Kériado; Port-Louis sur les forti-
44 fications, la Crozetière ; Kernevel et Larmor; île de
FOR Groix.
a
4
di
-
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 197
SCROPHULARINÉES.
Scrophularia Scorodonia L. — Bords des haies,
fossés: Lorient, à la Perrière, Merville, Kériado, Pen-
Mané ; Port-Louis, à Locmalo, Kerduran, etc.
Scrophularia nodosa L. — Fossé à Kériado.
Scrophularia aquatica L.— Lieux humides, à Kériado
et à Larmor.
Antirrhinum Orontium L. — Com. dans les moissons.
Aatirrhinum majus L. — Sur les murs à Lorient et à
Port-Louis.
Linaria Elatine Desf. — Com. dans les moissons.
Linaria vulgaris Mœnch.— Bords des chemins : Ker-
nevel, Port-Louis, Locmalo, Auray.
Linaria striato-vulgaris NOb. — Entre la gare d’Auray
et cette ville le long d’une haie, entre les parents.
Linaria striata DC. — Lorient au port militaire,
Kériado, Auray.
Linaria Pelisseriana DC. — Dunes de Gâvres.
Linaria arenaria DC. — Com. sur les dunes de Lar-
mor, de; Lomener, de la presqu’ile de Gâvres. La var.
B. saæahhs(L. saxatilis DC. Ic. pl. Gall. rar. p. 5, tab.
XIII), sur les rochers des fossés de Port-Louis.
Veronica Chamædrys L. — Com. dans les landes.
Veronica officinalis L. — Com. dans les landes et les
bois.
Veronica acinifolia L. — Dunes de la presqu'ile de
Gâvres.
Sibthorpia europæa L. — Lieux frais et ombragés, sur
les sables de Kériado.
he"
PNA NT LAS D Cotes KG HAT MoN vo UE 1
198 HERBORISATIONS
Digitalis purpurea L. — Com. sur les levées en terre
qui séparent les propriétés et sur les sables des chemins
de fer de Brest et de Nantes. Je ne l'ai pas vu sur les
dunes.
Euphrasia officinalis L. — Com. dans les landes.
Odontites rubra Pers. — Com. dans les moissons.
Odontites serotina Rchb. — Com. dans les mois-
sons.
Trixago apula Stev. — Ile de Groix, sur les falaises de
Port-Lay.
Euphragia viscosa Benth.— Prairies de Merville près
de Lorient ; presqu’ile de Gàvres.
Rhinanthus major Ehrh. —— Prairies de Merville.
Rhinanthus minor Ehrh. — Prairies à Larmor.
Pedicularis sylvatica L. — Dansles landes au milieu
des ajoncs.
Melampyrum pratense L. — Dans un petit bois près
de Merville.
OROBANCHÉES.
Phelipæa ramosa C. A. Mey. — Sur le chanvre, à Loc-
malo, la Crozetière, Locmikaelie, etc.
Orobanche Rapum Thuill. — Sur le Sarothamnus
scoparius, à Kériado et sur la route d’Hennebon.
Orobanche Galii Dub. — Com. sur les racines du
Galium arenarium, sur les dunes de Gâvres et de Lar-
mor.
Orobanche minor Sutt. — Com. sur le Plantago Coro-
nopus, le Medicago striata, sur Îles dunes de Gàvres et
dans les fossés de Port-Louis.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 199
Orobanche amethystea Thuill. — Sur les Eryngium
maritèmum et campestre sur les dunes de Gâvres.
LABIÉES.
Mentha rotundifolia L. — Ile de Groix, prés Loc-
maria.
Mentha sativa L. — Même localité.
Mentha Pulegium L.— Com.: fossés, lieux humides.
Origanum vulgare L. — Landes, sur la route d’Hen-
nebon.
Thymus Serpillum L. — Com. dans les landes, fossés
de Port-Louis. — La var B. angustifolius Pers. sur Îles
dunes de la presqu'ile de Gâvres.
Thymus Chamædrys Fries. — Landes à l'ile de
Groix. |
Calamintha menthæfolia Host. — Lorient, au port
militaire; glacis de Port-Louis ; Auray.
Calamintha Clinopodium Benth. — Haies à Locmi-
kaelic.
Salvia Verbenaca L. — Com. dans les prairies de la
région maritime, où elle remplace le Salvia pratensis L.
des prairies de la Lorraine.
Lamium amplexicaule L.— forma nana. Glomérules
floraux rapprochés au sommet de la tige; celle-ci très-
courte ; fleurs très-petites. — Sur les dunes de la pres-
qu’ile de Gâvres.
Galeopsis dubia Leers. — Je ne l’ai pas vu autour de
Lorient, ni dans les environs de Port-Louis, ni à l’île de
Groix ; mais je l’ai observé abondamment près de Quim-
perlé, toujours à fleurs jaunes.
200 HERBORISATIONS
Stachys sylvatica L. — Fossés à Kériado.
Stachys arvensis L. — Com. dans les moissons.
Brunella vulgaris Mœnch. — Com.; j'en ai vu une for-
me à fleurs blanches, près de Locmikaelic.
Ajuga reptans L. — Prés humides à Merville, près de
Lorient.
Teucrium Scorodonia L. — Commun dans les haies ;
il n’est pas rare à fleurs roses, près de Port-Louis et à
l’île de Groix.
VERBÉNACÉES.
Verbena officinalis L. — Com. au bord des chemins.
PLANTAGINÉES.
Plantago major L. — Bords des chemins.
Plantago Coronopus L. — Très-com. partout, même
sur les dunes.
Plantago maritima L. — Dans les marais et prés salés
des bords dela mer.
Plantago carinata Schrad. — Rochers maritimes à l’île
de Groix.
Plantago lanceolata L. — Landes et falaises. La var.
lanuginosa Koch, sur les dunes de Larmor et dela pres-
qu'ile de Gâàvres.
Nota. — Le Plantago media L. paraît manquer complé-
tement sur les côtes du Morbihan que j'ai visitées.
PLUMBAGINÉES.
Armeria maritima Willd. — Com. dans les pâturages
salés et sur les falaises.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 201
Statice Limonium L. — Prairies salées de la pres-
qu’ile de Gâvres et bords de l'étang de Stervins, près de
Port-Louis.
Statice ovalifolia Poir. — Lieux humides de la pres-
qu'ile de Gàvres.
Statice lychnidifolia Gir. — Vases salées de la pres-
qu'ile de Gâvres et bords de l'étang de Stervins, près de
Port-Louis.
Statice Dodartii Gir. — Sur les falaises et dans les
marais salés de la presqu’ile de Gàvres.
CLASSE III. — APÉTALES.
ORDRE I. — Apétales mon amentacées.
SALSOLACÉES.
Atriplex crassifolia C. À. Mey. — Sur les falaises de
la presqu’ile de Gâvres.
Atriplex littoralis L. — Marais salés à Gâvres; bords
de la mer à l’île de Groix.
Obione portulacoïdes Moq. — Lieux humides et salés
à Larmor et à la presqu’ile de Gâvres.
Beta maritima L. — Vases salées et falaises : Lorient,
à la Perrière et à la baie de Kéroman ; Larmor; Port-
Louis ; île de Groix.
Chenopodium ficifolium Sm. — Je l’ai recueilli en
1868, à Auray, le long du chemin qui borde la riviére.
Salicornia herbacea L, — Vases salées, com.
Salicornia fruticosa L. — Lieux salés à la presqu'ile
de Gâvres. Lusstiaai Fe
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202 HERBORISATIONS
Suæda maritima Dumort. — Bords de la mer à la baie
deKéroman, etc.
Salsola Kali L. — Sables maritimes à Larmor et à la
presqu'ile de Gàvres.
POLYGONÉES.
Rumex pulcher L. — Com.: bords des chemins et
lieux incultes.
Rumex rupestris Le Gall. — Au pied des falaises de
Port-Lay, à l’île de Groix.
Rumex Acetosella L. — Très-com. dans les lieux sté-
riles et sablonneux, mais je ne l’ai pas rencontré sur les
dunes.
Polygonum maritimum L. — Dunes de la presqu'île
de Gâvres et de Larmor.
SANTALACÉES.
Thesium humifusum DC. — Dunes entre Kernevel et
Larmor; presqu'ile de Gàvres.
EUPHORPIACÉES.
Euphorbia Peplis L. — Dunes de Larmor et de la
presqu’ile de Gàvres.
Euphorbia Paralies L. — Dunes de Kernevel, de Lar-
mor, de Lomener et de la presqu'île de Gâvres.
Euphorbia portlandica L. — Dans la région maritime :
dunes de Gâvres et de Larmor ; fossés de Port-Louis; île
de Groix, au Port-Lay.
Euphorbia amygdaloïdes L. — Haies à Kéroman et à
Kériado.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 203
URTICÉES.
Parietaria diffusa M. et K. — Fortifications de Lorient
et de Port-Louis ; murs à Kéroman et à la presqu'île de
Gâvres.
ORDRE II. — Apétales amentacées.
Salix aurita L. — Port-Louis au bois de Kerduran.
Salix repens L. — Port-Louis au bois de la Croze-
üière.
CLASSE IV. — GYMNOSPERMES.
GNÉTACÉES.
Ephedra distachia L. — Dunes de la presqu'ile de
Gàvres.
Division I. — MONOCOTYLÉDONES.
CLASSE I. -— CORONARIÉES.
ORDRE I. — Superovariées.
ALISMACÉES.
Alisma Plantago L. — Port-Louis, marais de Ker-
duran.
Alisma ranunculoides L. — Dans une petite tourbière
près de Talouet, au bord du chemin qui conduit de là à
Pen-Mané.
Alisma natans L. — Port-Louis, dans une mare prés de
Locmalo.
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204 HERBORISATIONS
JUNCAGINÉES.
Triglochin palustre L. — Prés humides : Lorient entre
les deux portes et à Merville.
Triglochin Barrelieri Lois. — Lieux humides de la
presqu’ile de Gàvres.
Triglochin maritimum L. — Com. dans les marais
saumâtres.
LILIACÉES.
Scilla autumnalis L. — Dunes de la presqu’ile de
Gâvres, de Kernevel et de Larmor; glacis de Port-Louis;
falaises de l’ile de Groix.
Allium vineale L. — Dunes de Kernevel, de -la pres-
qu’île de Gâvres et falaises de l’île de Groix.
Endymion nutans Dum. — Très-com. dans les prés et
les falaises herbeuses, autour de Lorient.
Asphodelus occidentalis Jord. — Landes au milieu
des ajoncs ; com. autour de Lorient et de Port-Louis.
SMILACÉES.
Asperagus maritimus L. — Sur les dunes de la pres-
qu'ile de Gâvres. — Je ne pense pas que cette plante soit
l'origine! de l’A. officinalis L., ni qu’elle en soit une va-
riété ; elle est déjà en fruit alors qu’on mange encore ses
turions à Lorient. J’ajounterai qu’au Jardin des plantes de
Nancy, où les deux plantes vivent à côté l’une de l’autre,
l'A. officinalis y est beaucoup plus tardif que sa congé-
nère, et ses fruits, que les oiseaux transportent de nos
cultures dans les bois, reproduisent notre plante alimen-
taire, mais beaucoup plus grêle.
Ur -s
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 205
Ruscus aculeatus L. — Dans les haies et dans les
bois ; Lorient à Kéroman, Kériado, Pen-Mané, Locmiké-
lic et presqu'ile de Gàvres.
JONCÉES.
Juncus acutus « L. — Lieux sablonneux et humides
de larégion maritime, à Lomener, Larmor et Gâvres.
Juncus maritimus Lam. — Lieux vaseux et salés de la
presqu’ile de Gàvres.
Juncus Gerardi Lois. — Lieux vaseux maritimes ;
Lorient, à la Perrière et à la baie de Kéroman.
ORDRE II. — EImferovariées.
DIOSCORÉES.
Tamus communis L. — Haies ; Lorient à Kériado.
IRIDÉES.
Trichonema Columnæ Reich. — Pelouses arides, à
Plouharmel.
Iris Pseudacorus L. — Marais ; Lorient, entre les deux
portes, Merville, Kériado, etc.
Iris fœtidissima L. — Landes un peu humides : Lo-
rient, à Kéroman et Larmor ; ile de Groix à Locmaria.
ORCHIDÉES.
Spiranthes autumnalis Rich. — Pelouses sèches :
Lorient, à Kéroman ; Port-Louis, au Stang.
Orchis laxiflora Lam. — Prés humides : com. au-
tour de Lorient, à Merville, Kériado, Larmor, etc.
Orchis maculata L. — Mômes lieux que le précédent.
LE EE SC TE Te SE nd Rs 2 4 ne 2) : à
LR PE
d'air.
206 HERBORISATIONS
CLASSE II. — ATÉLANTHÉES.
ORDRE I. — Hygrobiées. |
Ruppia maeritima L. — Eaux saumâtres : Lorient, à
la baie de Kéroman.
Zostera marina L. — Vases saliféres, près de Port-
Louis.
ORDRE II. — Spadieifiores.
Arum italicum Mill. — Haies à Pen-mané.
ORDRE III. — Giumneéeg.
CYPÉRACÉES.'
Cyperus longus L. — Ile de Groix, près de Locmaria.
Schœnus nigricans L. — Lieux marécageux, à la
presqu’ile de Gàvres.
Cladium Mariscus R. Br. — Marais de Kerduran,
près de Port-Louis.
Eriophorum angustifolium Roth. — Même localité.
Scirpus Savii Séb. et Maur. — Ile de Groix, près de
Locmaria.
Carex arenaria L. — Com. sur les dunes de Kernevel,
Larmor, Lomener : presqu'’ile de Gàvres.
Carex extensa Good. — Sables humides de la pres-
qu'ile de Gâvres.
Carex punctata Gaud. — Lieux humides de la pres-
qu’ile de Gâvres.
GRAMINÉES.
Anthoxanthum odoretum L. — Dans les prés autour
de Lorient et de Larmor.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 207
Anthoxanthum Puellii Lecoq et Lam. — Très-com.
dans les moissons et les lieux sablonneux incultes.
Mibora verna P. Beauv. — Com. partout et notamment
sur les dunes.
Phleum arenarium L. — Com. sur les dunes de la
presqu’ile de Gàvres.
Alopecurus bulbosus L. — Lorient, prairie humide au
bord de la mer à La Perrière.
Setaria verticillata P. Beauv. — Port-Louis, dans les
cultures.
Panicum glabrum Gaud. — Plage de Kernevel et de
Gâvres.
Cynodon Dactylon Pers. — Très-com. sur les sables
maritimes.
Spartina stricta Roth. — Lieux vaseux et salés de la
baie de Kéroman.
Psamma arenaria R. et Sch. — Dunes de la presqu’ile
de Gâvres.
Agrostis setacea Curt. — Landes à Kéroman, La Per-
rière, Pen-Mané, etc.
Gastridium lendigerum Gaud. — Dans les champs sa-
blonneux, autour de Port-Louis, à Locmalo, le Stang,
etc.
Polypogon monspeliense Desf. — Sables à Kéroman,
Larmor, la presqu'île de Gâvres.
Polypogon maritimum Willd. — Lieux humides et
maritimes à Larmor et à Gâvres.
Aira multiculmis Dumort. — Com. dans les landes et
dans les moissons.
1
Ve
€
Mol à 5 EE
’ è ERA LS PAT de
>. ps it re. ei Re Se Se
LES ED
208 HERBORISATIONS
Aira præcox L. — Com. dans les landes, les pelou-
ses sèches, le sommet des murs.
Aira uliginosa Weihe. — Port-Louis, marais prés du
moulin de Stervins.
Trisetum flavescens P. Beauv. — Pelouses sèches à
Kaudan, près de Lorient.
Koœæhleria albescens DC.— Dunes de la presqu’ile de
Gâvres.
Glyceria maritima Mert. et Koch. — Marécages mari-
times, à Pen-Mané et à la baie de Kéroman.
Glyceria distans Wahlenb. — Vases maritimes à la
Perrière, à la baie de Kéroman et à la presqu’ile de Gà-
vres.
Glyceria procumbens Sm. — Vases salées, le long de
l’appontement de Lorient, la Perrière, baie de Kéroman;
Port-Louis.
Poa pratensis L. forma nana. — Dunes de Gâvres ;
tiges de un décimêtre de hauteur ; panicule petite et ser-
rée; chevelu des racines fin, très-long, abondant.
Briza minor L. — Champs sablonneux autour de Port-
Louis, à Locmalo, le Stang, la Crozetière ; presqu'ile de
Gâvres; île de Groix.
Scleropoa loliacea Godr. et Gren. — Dunes de Gàvres
et de Larmor.
Vulpia pseudomyuros Soy.-Willm. — Com. sur les
vieux murs, les falaises et dans les moissons.
Vulpia sciuroïdes Gmel. — Landes, falaises, moissons
autour de Lorient, de Port-Louis et à l’île de Groix.
Vulpia myuros Rchb. — Dunes de Gàvres, de Kerne-
vel, de Larmor.
AUTOUR DE LORIENT, ETC. 209
Vulpia bromoïdes Rchb. — Dunes de la presqu'’ile de
Gàvres.
Festuca tenuifolia Sibth. — Com. dans les landes et
les moissons, autour de Lorient.
Festuca duriuscula L. var. glauca. — Prairies mari-
times : Lorient, à la Perrière et à Kéroman.
Festuca sabulicola L. Duf. — Dunes de Kernevel, de
Larmor, de Lomener et de la presqu'ile de Gàvres.
Bromus rigidus Roth. — Port-Louis, au pied des
murs.
Bromus madritensis L. — Sur les murs et le long des
chemins, à Port-Louis, presqu'île de Gâvres et île de
Groix.
Serrafalcus hordeaceus Godr. et Gren. — Dunes de
Lomener, de Larmor, de Gâvres.
Hordeum maritimum With. — Région maritime, à
Port-Louis et à la presqu'ile de Gàvres.
Agropyrum junceum P. Beauv. — Dunes de la pres-
qu'ile de Gàvres.
Agropyrum acutum DC. — Sur les bords de la mer à
Larmor et à la presqu'ile de Gâvres.
Agropyrum pungens R. et Sch. — Dunes de Larmor.
Agropyrum pycnanthum Godr. et Gren. — Dunes de
Larmor et de Gàvres.
Lolium strictum Pres. -— Moissons autour de Lo-
rient.
Lolium temulentum L. var.macrochætum Al. Braun.—
Assez com. dans les moissons à Lorient, Port-Louis et à
la presqu’ile de Gàvres.
14
T4
: HERBORISATIONS AUTOUR DE LORIENT.
ne Gaudinia fragilis P. Beauv. — Prairies près de Lorient,
‘0 à Kaudan, La Perrière, Merville, etc.
-$ 3 Lepturus cylindricus Trin. — Com. sur les dunes de
. Gâvres.
Le PLANTES CRYPTOGAMES.
74 DIVISION L. — ACROGÈNES.
; #À
‘21 CLASSE IL. — Filicinmées.
2
4e FOUGÈRES.
4 Polypodium vulgare L. —- Com. au sommet et sur
48 :
4 les flancs des vieux murs, rochers des falaises et quelque-
: 4 fois sur le tronc des vieux arbres.
4 Poiystichum Filix-mas Roth. — Com. dans les
7. haies. |
1 Asplenium Filix-fœmina Bernh. — Com. dans les
:," 1980 x ,
nt) mêmes lieux.
1 Asplenium Adianthum-nigrum L. -— Vieux murs à
40 52 32 : , |
:4 Kéroman, La Perrière, Merville, Kérantrect, etc.
% Blechnum Spicant Roth. — Au pied des levées de
4 terre qui séparent les propriétés: près de Lorient, à Vil-
v4 leneuve, Kérantrect, etc.
P Pteris aquilina L. — Com. dans les landes et envahit
Th même quelquefois les moissons. Je ne l'ai pas rencontré
13 sur les dunes.
4 \
2
“À
0
ÉLECTROMOTEURS
FORMULE GÉNÉRALE DES ACCOUPLEMENTS SÉRIE
PAR
Mr. Gustave CABANELEAS,
Lieutenant de vaisseau,
| Soit un nombre quelconque 4, de générateurs électri-
: ques quelconques ayant respectivement pour force élec-
# tromotrice et résistance intérieure les quantités :
4 b b
“8 ! ’ (74 (74 Ua us 1 1
3 . FE ,R;, E,, 11 @) Arts 1h TO E; À
(les forces électromotrices portant avec elles leur signe).
Supposons ces D, générateurs associés en batterie.
4 Supposons de même une suite quelconque d’associa-
Le tions en batterie composées des nombres de générateurs
D Ch, : ba, les générateurs de ces divers groupes ayant
respectivement pour caractéristiques les quantités :
Ds | 1 R;' a Re AE R7 De cie La 2 1e =
. : : b b
PR Es, Re AA PP ENEANE LR À
de
D -
$
*
lt
RÉ RAS AE ne. EE NS 7e
212 FORMULE GÉNÉRALE
Supposons que ces diverses batteries se fassent suite
l’une à l’autre et que la 1"° et la dernière soient liées par la
résistance extérieure r, il s’agit de déterminer quel sera
l'équilibre électrique de la machine ainsi constituée, c’est-
à-dire de trouver la valeur de chacune des imtensités qui
animeront chacune des résistances intérieures ou les
quantités :
b
di. de pete EURNE PR
À b
b a RÉERES AR B
: k 5 :b
ta 1 AGREE ES A a *
et surtout l'intensité I qui animerala résistance extérieure,
laquelle intensité sera généralement l’intensité à utiliser,
la raison d’être de la machine.
L'on connaît les deux premières lois de Kirschoff qui
sont si simples à démontrer qu'il est permis de dire que
ces lois sont des relations évidentes plus longues à énon-
cer clairement qu’à établir. On peut les exprimer ainsi:
4" loi. — La somme algébrique de toutes les intensités
qui aboutissent à un point est égale à 0.
2 loi.— Dans tout circuit fermé (dépendant d’une façon
quelconque d’un système quelconque), la somme des for-
ces électromotrices animant chacune des résistances de ce
circuit fermé est égale à la somme des forces électromo-
trices qui y sont développées. Par circuit fermé, il faut
entendre que toutes les résistances qui forment le circuit
se font suite l’une à l’autre avec la condition expresse que
les dérivations de résistances ne partent jamais que des
extrémités des résistances considérées.
La 1° loi nous montre que, dans notre machine, la
somme des intensités partielles aboutissant à chacun des
‘2
À Ce
du" i dont, els 00 1 2 end pb miel ED re ARE 5 ET
+ dm (RP)
DES ACCOUPLEMENTS SÉRIÉS. 213
points de liaison de nos batteries successives est une
constante égale précisément à l’intensité HE.
Donc nos groupes en nombre & nous fournissent en
tout a équations de la forme
D HUHI+ RU 1}:
La seconde loi nous montre que, dans un groupe quel-
conque, le mi" par exemple, si nous considérons le
circuit fermé se composant de deux quelconques des résis-
tances intérieures de ce groupe, les résistances d'ordre
p et q dans ce groupe, nous aurons
Ré nt Ra tn Ent En
Or, puisque ce groupe comprend Ün résistances inté-
rieures, 11 nous donnera &, — 1 équations de la forme
ci-dessus.
Appliquant la même loi de la même façon dans chacun
des a groupes de la machine, la deuxième loi nous donnera
(bi — 1) + (db — 1) + (ds — 0) +... + (ba — D) équa-
tions de cette forme ou (b, + b, + bd, + + D) — a
équations de cette forme.
Enfin, reliant la résistance extérieure r à la machine en
considérant un quelconque des circuits fermés qui com-
prennent cette résistance r, par exemple le circuit fermé
composé de r et la résistance (”) de chacun des gr Due
nous aurons l'équation
PRO RS RER En
e EPA + Rou—=O0O+HEÉ +R +E) +... + Er
Résumant, nous voyons que les deux lois nous donnent
en totalité [a + (b, + 0, +b, +... 4+0)— a+ 1]équa-
4%
ss
ST
2: à
Fe
214 ’ FORMULE GÉNÉRALE
tions toutes dans les conditions d'indépendance parfai-
tement convenables pour permettre de déterminer Îles
intensités d'équilibre de circulation; or, ces intensités
inconnues sont aussi en nombre [(b, + b, + b, +
ne, + bd) + 1].
Cette résolution serait simpe, mais longue, et il est
possible d’abréger le calcul par l’artifice suivant :
Puisque l'intensité d'équilibre de circulation est con-
stamment égale à I dans Ja résistance r et à chacun des
points de jonction en tension des baîteries successives,
nous pouvons considérer toute la machine comme un seul
circuit fermé pourvu que nous remplacions l’ensemble
des résistances de chaque groupe par une résistance uni-
que équivalente. Si nous désignons par pi, ps, Pas... Pas
ces résistances uniques tenant lieu successivement de la
résistance de l’ensemble des résistances des groupes
1 ARNO RON a, nous aurons
Ir + In + In + Los + sos» 0
re D Dee de pd) een
en appelant E;, E,, E,, .... E, les forces électromotrices
également inconnues qui devraient être développées dans
les résistances équivalentes p1, p>, pa... pa, POur que la
même intensité { continue à cireuler dans toute la machine.
Là . , E E, E CE
De cette équation on tire ; 1 — ur Ên-P Press
TH pa + Pa ps PRE
Pour déterminer les inconnues # et E, considérons un
groupe quelconque, le nm bar exemple, les forces élec-
tromotrices
[144 b
U
En, A Ea RE | PAGE
DES ACCOUPLEMENTS SÉRIÉS. 215
développées par hypothèse dans les résistances inté-
rieures |
LA ur b
ROME RARE
sont capables de développer dans chacune de ces rêésis-
tances les intensités
’ ’
C4
R à Re R R cd
et, puisque les deux extrémités de toutes ces résistances
du groupe se rejoignent en deux points, l’ensemble de
toutes ces forces électromotrices du groupe possède en
réalité une énergie intensitaire représentée par :
Nous voyons donc déjà que, Si nous COnnaissiONS pu,
nous obtiendrions immédiatement KE; en multipliant la
somme ci-dessus par e, C'est-à-dire que
E, = cer
K',
b
que 7 25
Poe,
Ko R; Ra
Pour déterminer , remarquons que, par définition, les
résistances du groupe n,
L [14 LLL4
Ra , ln >» Ra ge... BR, cs
FORMULE GÉNÉRALE
leur ensemble entre les deux points communs représente | 2
donc une conductibilité : EEE.
\ A 4 1 SU |
! de ja LL44
Ra R," R n Rn
c’est dire que la résistance est l'inverse de cette somme,
on a donc:
PS
L |
PR met ee | dd À
DES ACCOUPLEMENTS SÉRIÉS. 219
Cette derniére formule, appliquée aux piles, est la plus
générale qui se trouve dans le formulaire électrique de M.
. Latimer Clark ; elle est citée par M. Du Moncel, page 445,
1% volume des applications de lélectricité.
Elle deviendrait : | :
—— —[E..
Supposons que tous les groupes 4, 2, 3, ....a, se rédui-
sent chacun à un seul générateur, la formule générale
devient :
EEE 27. + E
SORTIES
formule également donnée par M. Clark, appliquée aux
piles.
Si E = E, = ...... —E,, cette formule devient
W a E
TrTr+HR +R + rs. + Ra
La formule (4 ) donne donc l'intensité de la machine lors-
que tous les générateurs quelconques, d’ailleurs, qui la
composent sont réunis en tension.
Snpposons que, dans la formule générale, nous fas-
sions dans chaque groupe R° — R" — "Ra
FORMULE GÉNÉRALE .
valeur de F à pour numérateur
E,+E" +... +E,"! : E,+E" +... HE
(5 N) À CA 7 Pr 0
et elle a pour dénominateur
6 D) RDA MS en RE
cette valeur (5) de I donne l'intensité de la machine quand
la résistance intérieure est la même pour tous les géné-
rateurs d’un même groupe.
Supposons, dans la formule générale, E =E"=...=E"?,
“14 | le numérateur devient
\ ;
| enr 1 a
% Su + TS 5e 2e b MOTS + a Co
“ty RAR, R,! RE URe
3 ci er EN le D'ou
A: D re Es LAN ARE
4 Ri R R° \R° ’a
à 6N FRE
(G x) HR
E Ra Ra a ?
RC TA 1
ner + FETE + ie + b
Ra R.' R a
et le dénominateur
) ;
fe diet 1 1 1 nf À 1
ÿ RE LU r MP R RÉ ANR PE ON
OR R FA R, 1 R s R :
1
LES (6 D) à A À A 0
L. 24e de CMAL LEURS
5 Ra Ra Ra 2
M Léa La eo dv
SU à
*# Cu.
DES ACCOUPLEMENTS SÉRIÉS. 291
la formule donne alors l'intensité de la machine quand la
force électro-motrice est la même dans tous les généra-
teurs d’un même groupe.
Faisons, dans la formule générale, R'— R"—...—R?
EE — ... E'; elle devient :
(7) 1— CR fa Po AS ;
HT LA
DC RUN h
ne
formule donnant l'intensité de la machine si la force élec-
tromotrice et la résistance intérieure sont les mêmes pour
tous les générateurs d’un même groupe.
Faisons, dans la formule précédente, E = E,=...=%;
elle devient :
a E
(8) mm on à Rp
; 1 R Ra
2 RSI a SRE 2
?
formule donnant l'intensité de la machine lorsque la force
électro-motrice est la même dans tous les générateurs de
la machine et lorsque la résistance intérieure est la même
seulement dans les générateurs d’un même groupe.
eue ltreE —E,—:..—E,, faisons R, —R —
… = Ra, la même formule devient :
(9) I — E; + E: + .…. + FE:
b, b, Va
formule donnant l'intensité de la machine si la résistance
intérieure est la même dans tous les couples de la
FORMULE GÉNÉRALE
machine, et si la force électromotrice est la même seule-
ment dans les générateurs d’un même groupe
Faisons à la fois E = B=:.:2= Det Re = …
ie Ball VIEN :
MOTTE se ——
HR RE ESS
formule donnant l'intensité de la machine quand la force
électromotrice et la résistance intérieure sont les mêmes
dans tous les générateurs de la machine.
Faisons de plus à, = b, — .… — ba, la formule précé-
dente devient :
: 44 a£
TRS (14) L=—
A. j Au aR
D: b ;
14 formule donnant l'intensité de la machine lorsque la force
Fr 4 4 Q pie . » _»e LS
pe: électromotrice et la résistance intérieure sont les mêmes
128 dans tous les générateurs de la machine et que le nombre
1 des générateurs est le même dans tous les groupes.
Si dans la dernière formule nous faisons « = 1, elle
V4) devient
D co) =
4 R
708 NT
4 formule donnant l'intensité de la machine lorsque les b
‘8 générateurs identiques qui la composent sont unis en
C1 quantité. |
‘à Si au lieu de faire a — 4, nous faisons 6 — 4, la for-
LE ”
= +
Var + ré
Cds £ 5
Sa Log ns ee À pu
ne RE à “met à ns |
DES ACCOUPLEMENTS SÉRIÉS.
mule devient :
a E
(43) Neon
formule donnant l'intensité de la machine lorsque les d
générateurs identiques qui la composent sont unis en
tension.
Enfin si a — 1 etb —1, la formule se réduit à
E
(14) qe = PAST
formule donnant l'intensité de la machine réduite à un
seul générateur.
. La discussion de ces 44 équations offre un assez grand
intérêt et je me propose de la produire par la suite, parti-
culièrement celle relative aux formules 9 et 10, qui, avec
le concours des lois de M. Joule, permet de traiter cer-
taines applications de l'électricité avec une certitude
mathématique.
NOTE
SUR DES EMPREINTES ATTRIBUABLES
A UNE
ACTINIE (? PALÆACTIS VETULA)
DANS LES SCHISTES CAMBRIENS
DES MOITIERS-D'ALLONNE
PAR
Mr. Gustave DOLELEFUS.
Membre correspondant.
ENS NON rt
On observe, sur le plan de-délit des schistes micacés
anciens de plusieurs localités de la Bretagne et du Coten-
tin, des traces irrégulières, des empreintes variées, des
formes singulières en relief ou en creux, qui appellent
l'attention des voyageurs et excitent la sagacité de tous
les géologues. Ce sont aussi des gaufrages, des sillons
ondulés prolongés, des nodules aplatis, des traînées flex-
ueuses où anguleuses, toujours bizarres et répandues
sur toutes les surfaces : on est naturellement porté à y
voir des traces organiques sans pouvoir spécifier l'être
qui les a causées. Nous avons étudié dans les carrières de
Carteretet des Moitiers-d’Allonne, comme dans les échan-
tillons si bien choisis que notre confrère M. Levieux a
bien voulu mettre à notre disposition, et venant des mê-
mes localités, ces formes variées, et nous avons cru pou-
voir les diviser en trois groupes :
PER AMEN EURE 19 UMA ANNE RER)
ACTINIES FOSSILES. 225
4° Des traces organiques en très-grand nombre, pro-
venant de l’action métamorphique sur une sédimentation
variée ;
2° Des trainées que nous avons cru devoir attribuer,
à cause de leur longueur et de leur constance, à des
pistes de vers marins sur la surface de l’ancien fond;
3° Des formes incontestablement organiques en nom-
bre plus restreint, à caractères spéciaux, que nous allons
étudier particulièrement dans cette note.
Nous ne savons que peu de chose sur l’âge des schistes
de Hattainville-les-Moitiers, tout fossile y ayant jusqu’à
présent fait défaut. Nous savons seulement qu’ils repo-
sent sur le granit au Sud du Cap du Rozel, et que, plon-
geant au Midi, ils supportent, après de nombreux acci-
dents aux Moitiers-d’Allonne, en stratification discor-
dante les grès siluriens à Faune de May et toute la série
dévonienne de la Manche.
M. Bonissent (4) a attribué au Cambrien les schistes et
les phyllades qui nous occupent; il y signale les mêmes
empreintes variées, et affirme qu'ils sont azoïques ; mais
il attribue le grès silurien de la Chibard, qui est au-
dessus, à la zône des schistes à Calymene Tristani, gré-
seuse, d'après lui, en ce point (2). Les mêmes trilobites,
qui sont pour lui des Calymene Tristani, sont pour nous
des Homanolotus : il y a eu là erreur évidente.
M. Dalimier, assez bref sur ce point, ne semble pas
avoir observé la grande faille qui fait buter, au Nord du
Val-Fontaine , les schistes cambriens contre le calcaire
(1) Essai Géologique sur Le Département de la Manche,
(Mém. Soc. Sc. nat. de Cherbourg, T. IX, p. 13).
(2\ Essai Géologique sur le Département de la Manche,
(Mém. Soc. Sc. nat. de Cherbourg, T. IX, p. 266).
15
226 ACTINIES FOSSILES.
dévonien de Baubigny ; il place les schistes de Hattain-
ville à la base du Silurien.
Nous adoptons provisoirement la classification de M.
Bonissent, et nous disons les couches de Hattainville
d'âge cambrien, sans pouvoir cependant l’affirmer positi-
vement.
Comme composition minéralogique, les schistes des
Moitiers et de Carteret subissent bien des variations. Vers
le Val, ils forment un plissement remarquable ; ils sont
traversés de filons de quartzite et peut-être de feldspath;
très-foliacés ils renferment de l’amphibole et passent au
micaschiste. Aux Douits, ils renferment un calcaire dur,
bleuâtre, sans fossiles, incliné 10° S.-E., et que nous
étions disposé à regarder depuis longtemps comme
cambrien. À Hattainville même, les schistes, presque
horizontaux, sont brunâtres, ferrugineux, terreux ; cer-
tains feuillets sont d'argile pure, et d'autres compléte-
ment micacés.
Des traces inorganiques, semblables à celles des phyl-
lades du Cotentin, se rencontrent dans des terrains d’âges
très-divers, soit accompagnées de fossiles caractéristiques,
soit situées entre des couches qui permettent d’en fixer la
date relative avec certitude, comme les schistes à Chon-
drites du Terrain Jurassique ou le Flish tertiaire à Fucoïdes
de la Suisse, en sorte que leur apparition semble liée à la
nature minéralogique des couches argileuses métamorphi-
sées, à sédimentation peu homogène, quelle que soit leur
ancienneté. Les débris minéralogiques triturés par la
mer, et qui ont fourni les matériaux des couches que
nous étudions, étaient très-variés suivant les points, cer-
tains endroits étant plus argileux, d’autres plus sableux,
quelques-uns calcaires, et les flots ont souvent classé ces
éléments suivant leur volume et leur nature, certains
ACTINIES FOSSILES. LE Y à
points étant plus micacés, d’autres ferrugineux, d’autres
sableux.
L'action métamorphique, s’exerçant sur une masse
aussi dissemblable, a produit des effets très-difiérents,
des points peu compressibles, sableux, restant en bosse
sur la base argileuse qui perdait de son volume en deve-
nant moins aqueuse, etc., et de là des plissements, des
gaufrages, des fissures, etc., accidents qui se sont soli-
difiés et fixés tels que nous les observons. Ces différences
de sédimentation, que nous voyons encore sur nos côtes,
n'apparaissent que peu dans les terrains ordinaires et
normaux; elles s’accusent ets’exagèrent dans les terrains
métamorphiques.
Quelques traînées, avons-nous dit, sont attribuables à
des empreintes du passage d'animaux marins des ancien-
nes plages ; leur conservation, du reste, ne doit pas nous
étonner, car nous observons, sur certains schistes, les
plus minutieux détails admirablement conservés des
anciennes Faunes. Ces marques, ou pistes, ont été décri-
tes et cataloguées surtout dans les travaux anglais, et on
a supposé des genres et des espèces nombreuses d’Anné-
lides pour répondre aux sillons variés qu'on a rencon-
trés; ce sont les genres dits: Myrianites, Arénicolites,
Néréites, Helminthoïdes, etc. Nous croyons que ces attri-
butions sont fondées, mais qu’il ne faut en faire l’applica-
tion qu'avec une grande réserve. N'ayant pu dessiner,
Jors de notre excursion à Carteret, des empreintes suffi-
santes, et n'ayant pas rencontré d'exemplaires satisfai-
sants dans les échantillons de M. Levieux, nous n’indi-
quons affirmativement aucune espèce, et on nous per-
mettra de ne pas nous appesantir sur ce sujet.
Nous arrivons aux formes actinoïdes étranges que M.
Levieux nous signalait dès l’origine comme nettement
PRO Tee Ter
=
24
+
HP CR
Er. à
TES
298 ACTINIES FOSSILES.
organisées et semblables à « des Actinies fossiles ». Assez
abondantes en quelques points, les formes actinoïdes
sont constantes malgré quelques déformations dues à des
écrasements et à des différences de taille. Ce sont des
troncs de cône de la grosseur moyenne d’une noix, fixés
par leur base, déprimés au centre de la surface supé-
rieure, s’isolant de la roche complétement sous le mar-
teau, et présentant des surfaces de délimitation de toutes
parts, quoiqu’elles soient cependant plus adhérentes vers
la base. Il est difficile de croire à un simple nodule; la
constance exceptionnelle de la forme, la station verticale
normale, la nature de la section minéralogique, nous en
éloignent. Il ne saurait s'agir que très-difficilement ici
d’un jeu fortuit de la nature; c’est le moule exact d’un
estomac d’Actinie, c’est exactement la représentation de
ce que nous pouvons nous figurer d’une cavité interne de
Zoanthaire Malacoderme.
Il est arrivé à chacun, en se promenant dans les ro-
chers du rivage, de rencontrer une de ces petites fleurs
animales marines, une de ces anémones dont les tentacu-
les, richement colorés, rentrent au moindre choc. L’ani-
mal contracté ne présente qu’une sorte de demi-sphére,
un tronc de cône noir, brunâtre ou coloré, qui, lorsqu'il
se contracte davantage, rejette en un jet d’eau une partie
duliquide qu’il renferme. C’est à un animal semblable que
nous croyons avoir affaire. Etudions-le de plus près, essa-
yons de le détacher : sa tunique gluante constitue à la base
un pied par lequel l’adhérence aux corps sous-marins est
très-grande; il faudra être très-adroit pour ne pas déchi-
rer totalement l’animal : n’hésitons pas à le sacrifier, fen-
dons la peau : nous découvrons une cavité dans laquelle
il reste toujours de l’eau, et dans laquelle flottent, atta-
chés aux parois, des organes variés ; au milieu on rencon-
Lu
ACTINIES FOSSILES. 229
tre une masse assez considérable de sable, de cailloux, de
débris inorganiques, de coquillages, etc. La cavité étant à
la fois l'estomac et l'intestin, elle doit renfermer les élé-
ments de la nourriture de l'animal ; ses parois absorbent,
sucent les débris ingurgités et ne les rendent qu'après les
avoir longtemps conservés. Nous avons cherché et trouvé
des Rissoa en abondance dans les Actinies de Cherbourg;
celles d'Arcachon nous ont fourni le Cerithiopsis scaber,
etc.
Eh bien, dans les moules d’Actinies des schistes de
Hattainville, la tunique gluante, garnie d’une couverture
argileuse, a formé la surface de délimitation extérieure ;
le bol alimentaire interne est resté ; il est apparu différent
de la roche encaissante, différent des schistes qui l’entou-
rent, chargé de débris calcaires, sableux, alimentaires,
etc., classés par ordre, et ayant servi à la nourriture de
l'animal. Devant ces faits, peut-il s’agir encore d’une sim-
ple coïncidence de forme ?
Dans l’état de fossilisation de notre espèce, on com-
prendra cependant qu'il n’ait pas été possible d'indiquer
auquel des nombreux genres de la grande famille des
Actinides (Milne-Edwards et Haine, Hist. nat. des Coral-
haires, T. 1) elle peut se rapporter. Les caractères sail-
Jlants des espèces vivantes : nombre, ordre, couleur des
tentacules, rugosité, porosité, coloration de la surface,
ne sont point appréciables. Cependant, par analogie de la
forme du pied qui écarte les Cérianthés, par l’état lisse du
revêtement argileux superficiel et l'étude des autres
caractères, nous avons été conduit à placer notre forme
dans la section des Actinies vulgaires, au voisinage du
genre Actinia.
Mais comme l'habitat, vraisemblablement profond sur
une argile sableuse médiocrement solide, a pu être diffé-
ACTINIES FOSSILES.
rent, comme la dépression annulaire du tronc a pu cor-
respondre à une disposition différente de l’appareil géni-
tal, nous avons cru devoir, dans l'incertitude où nous
sommes, plutôt que d'affirmer que notre espèce si an-
cienne appartienne à un genre encore vivant, créer un
genre nouveau, le genre PALÆACTIS, en harmonie avec
ceux adoptés aujourd’hui, rappelant sa situation géologi-
que ancienne et sa parenté avec les autres Actinies. Le
nom spécifique, vetula, se rapporte également à la haute …
antiquité de nos spécimens, et au nom de notre collègue
qui en a fait la découverte, M. Levieux.
? PALÆACTIS, (Nov. Gen.)
Les caractères du genre sont provisoirement ceux dé
l'espèce unique :
? PALÆACTIS VETULA, G. Dollfus. PI. IF. Fig. 4 à 7.
Forme générale. — Tronc conique, subeylindrique,
peu élevé ; surface générale limitée par une couche argi-
leuse peu épaisse; face supérieure bien limitée, circulaire,
déprimée au centre, bords arrondis ; surface inférieure
pénétrante, liée au schiste, moins bien limitée, sableuse;
une légère dépression arrondie, circulaire, au 2/3 de la
hauteur. Paroi schisteuse plus épaisse à la base et au
centre de la dépression supérieure.
Dimensions. Hauteur : de 9 à 44 "/".
Diamètre inférieur : de 20 à 22 »/m:
Diamètre supérieur : de 48 à 20 mm.
Profondeur dela dépression: de 243 j":
Formes particulières. — Exemplaires trés-droits en
station normale assez rares; exemplaires les plus abon-
dants penchés, un peu inclinés, obliques sur un des côtés.
Quelques échantillons étalés, écrasés ou renversés.
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ACTINIES FOSSILES. 231
Section verticale. — Elle montre un mode particulier
de groupement des éléments, inverse de celui indiqué
par l’ordre de la pesanteur, débris différents de ceux de
la roche encaissante. A la base, grains fins de quartz rosé,
anguleux, gréseux, peu consistants, et parcelles fines de
mica : au-dessus, vers la mi-hauteur, les éléments de-
viennent plus gros et plus variés, les débris schisteux
apparaissent. Dans la zône supérieure et au contact des
bords arrondis, gros éléments polis, usés etc., petits
cailloux dans un grès ferrugineux grossier, toujours usés,
fusiformes ou cylindroïdes, en phtanite ou calcaire ancien,
ayant de 3 à 5 "/" de longueur sur 1/2 à 1 "/" de diamé-
. tre, en nombre variable dans chaque échantillon.
Les débris organiques sont des fragments spathiques de
Crinoïdes, articles ou tigeiles d’ailleurs génériquement
indéterminables, à perforation axillaire ou non, à cassure
caractéristique, de 0 "/" 75 à 1 "/" 5 de diamètre.
La Palæactis n’est pas un type isolé dans la Faune
cambrienne; c’est un très-proche parent des Polypiers
Zoanthaires Sclérodermes qu'on y rencontre. D’autres
ordres de Rayonnés, les Crinoïdes et les Stellérides y
apparaissent également.
Cet ensemble est accompagné d'animaux inférieurs
Spongiaires, et de formes plus élevées, Bryozoaires,
Brachiopodes, Annélides, etc.
L’Actinie est ici à sa place, au milieu d’une Faune dont
les membres se retrouvent partout liés ensemble, et sont
parvenus jusqu’à nos jours dans des conditions vraisem-
blablement identiques. Aucune objection de possibilité ne
pourrait donc êtreélevée de ce côté; on peut arguer qu’au-
cune Actinie n’a encore été signalée jusqu’à ce jour à l’état
fossile, mais le caractère négatif de cette raison, qui en
diminue la portée, disparaîtra prochainement, nous en
CR CR AR LE LA er à
ACTINIES FOSSILES.
sommes persuadé, quand l'attention des recherches des
paléontologistes sera dirigée de ce côté ; notre forme ne v
restera pas isolée dans la série géologique. Enfin, lapré-
sence d'animaux mous, bien constatée, n’est pas nouvelle
dans les terrains anciens ; les Graptolites ne sont-ils pas
des représentants bien plus faibles, bien plus étranges,
bien plus inattendus, des Sertulariens de nos mers ?
EXPLICATION DE LA PLANCHE II.
. Echantillon vu obliquement, grandeur nat.
. Autre échantillon vu de côté, id.
. Le même vu en dessus, id.
. Autre échantillon un peuécrasé, id.
. Section verticale d’un autre échantillon, grandeur
nat.
. Petits cailloux fusiformes de l’intérieur du même,
grandeur nat.
. Débris de Crinoïdes de l’intérieur d’un autre échan-
tillon, a grandeur nat., @ un peu plus grand.
MÉLANGES ZOOLOGIQUES
PAR
Mr. Henri JOUAN.
Capitaine de vaisseau.
Les quelques notes que je réunis sous ce titre se rap-
portent à diverses communications faites dans les séances
des dernières années. J'ai pensé qu'il y aurait peut-être
quelque intérêt à rappeler, au moins d’une manière som-
maire, ces communications dont la plupart ont trait à
l’histoire naturelle locale : ainsi les espèces de poissons
signalées ici, que je n'avais pas encore rencontrées, doi-
vent s'inscrire à la suite de la liste publiée en 4859 dans
le T. VII de nos Mémoires, et des « Additions » insérées
l’année dernière dans le T. XVI.
D’autres communications, quoique se rapportant à des
faits observés dans des régions éloignées, m'ont cepen-
dant paru devoir être rappelées également, parce que les
questions qui y sont posées me semblent de nature à atti-
rer l'attention des naturalistes et à provoquer peut-être
d'intéressantes discussions.
Décembre 1875.
234 MÉLANGES ZOOLOGIQUES.
BALEINES FRANCHES DES ILES SAINT-PAUL ET
AMSTERDAM.
Sur le planisphère joint à la notice de M. J. P. Van
Beneden sur les Baleines et leur distribution géographi-
que (1), l’espace de mer compris entre le Cap de Bonne-
Espérance et le sud de l'Australie est laissé en blanc, non
parce qu’il n’y a pas de baleines franches dans cette éten-
due, mais parce que le savant professeur de Louvain n’en
connaît pas l’espêce. « Si nous osions, dit-il, émettre un
» avis à priori, nous dirions que la baleine que l’on prend
» depuis le Cap de Bonne-Espérance jusqu’en Australie,
» doit être nouvelle pour la science ». De même que le
Nord-Kaper, Balæna biscayensis Eschr. est (ou était, car
elle est à peu prés détruite de nos jours) l'espèce de la
zône tempérée dans l’Atlantique Nord, la Balæna austra-
lis Desm. l'espèce fempérée de l’Atlantique Sud, la Balæ-
na antipodum celle du Sud du Pacifique, la Balæna Aleou-
tensis Van-Beneden celle du Pacifique Nord , la baleine
pêchée entre le cap de Bonne-Espérance et le sud de
l'Australie serait « l’espêce tempérée de cet Atlantique
» perdu dont la mer des Indes est un restant » (2). Cette
baleine est-elle l’espèce Bal. emarginata, Gray, établie sur
trois fanons, ou la Bal. australiensis du même auteur,
laquelle était d’abord le Macleayius australiensis, espèce
créée par Gray d’après la photographie d’une région cer-
vicale conservée au musée de Sydney ? Est-ce tout simple-
ment la Bal. australis, Desm., la même que celle qui habite
la zône tempérée dans l’Atlantique Sud? Les pêcheurs
(1) Bulletin de l'Acad. Roy. de Belgique, 2e série, t. XXVI, n° 7,
1867.
(2) Van Beneden, loc. cit.
2» 7 à
CTI (Ve 4
‘ LD
MÉLANGES ZOOLOGIQUES. 239
taine d'années, dans la traversée du Cap à la N.-Zélande,
ne lui donnaient pas de nom particulier : ils l’appelaient
| black whale comme les autres. Dans l'incertitude, M. Van
| Beneden a préféré attendre et ne rien marquer sur sa
carte qui « ne donne, dit-il, que la distribution géo graphi-
» que des baleines franches bien connues ». D’après lui
et d’autres naturalistes, aucun musée ne possédait de
débris de cette espèce au moment de la publication de sa
notice (1867), ce qui ne laisse pas que d’être assez éton-
nant, quand on considère la richesse de ces parages à une
autre époque. Les baleiniers les regardent comme ruinés
aujourd’hui.
Cependant, d’après la description que donne M. Tinot,
capitaine au long cours, des îles St-Paul et Amsterdam,
les baleines franches auraient, à une époque plus récente,
fréquenté ces îles situées sous le 39° parallèle austral, à
mi-chemin entre le Cap de Bonne-Espérance et l’Austra-
lie. « Un baleinier, il y a peu de temps, dit-il (4), y laissa
» deux pirogues armées pour chasser la baleine pendant
» qu'il allait parcourir la côte N.-0. dela Nouvelle-Hollan-
» de : à son retour, il trouva 600 barils d'huile prêts à
» être embarqués... La baleine franche se montre aux
» alentours de S'-Paul et Amsterdam vers la fin du mois
» de mai; elle y demeure jusqu’au commencement d’oc-
» tobre. Elle y est tellement abondante pendant cette épo-
» que que c’est à ne pas croire ce que l’on pourrait en
» dire».
Pour ma part, dans une traversée du Cap à la N.-Calé-
donée, je n'ai rencontré qu'une baleine franche — et en-
core je n’oserais pas trop affirmer que c’en était une, —
qui en faisaient d’abondantes captures, il y aune quaran-
|
:
(1) Nouvelles Annales de la marine, T. X, 2e semestre, 1853.
poto TI di
CE
La a
2306 MÉLANGES ZOOLOGIQUES.
le 8 juin 1860, à environ 2690 lieues dans l’0.-S.-0. de la
Terre de Van-Diemen.
La mission française envoyée à l’ile S'-Paul à la fin de
1874, pour l'observation du passage de Vénus, y a trouvé
de nombreux débris, provenant de baleines dépécées peut-
être par les pêcheurs dont parle M.Tinot, car, à juger par
l'état déjà avancé de dégradation d’une vertébre que j'ai
pu me procurer sur le navire de l’Etat la Dives (4), à son
retour à Cherbourg au mois d’avril dernier, ces osse-
ments avaient dû rester assez longtemps exposés aux
intempéries. J’adressai des photographies de cette verté-
bre, avec l'indication de ses principales dimensions, à MM.
P.J. Van Beneden et P. Gervais, à Paris. Le premier re-
connut une vertèbre dorsale du milieu de baleine fran-
che, mais, pour se prononcer avec certitude sur l'espèce,
il aurait fallu comparer la pièce à l’australis et à l’antipo-
dum; sur le Simple examen des photographies, il était tout
disposé à croire qu'elle appartenait à l'espèce nouvelle
cherchée. M. P. Gervais, sur l'invitation duquel j’envoyai
ma vertèbre au Muséum d’Hist. Nat., m'écrivait à la même
date (39 avril 1875) qu’elle provenait de la même espèce
que deux vertèbres rapportées par M. Velain, naturaliste
attaché à la mission de S'-Paul, qu'ils avaient examinées
ensemble, espèce qui serait voisine de Bal. australis et
de Bal. antipodum, se rapprochant davantage de la pre-
mière (2).
Il faut espérer que parmi les débris recueillis à S'-Paul,
possédés aujourd’hui par le Muséum, 1l s’en trouvera d’as-
sez caractéristiques pour trancher la question : comme on
le voit, jusqu’à présent M. Van Beneden semble avoir été
(1) Ce navire avait conduit la mission à l’île St-Paul.
(2) Comptes-rendus de l’Acad. des Sc., T. LXXX, p. 1002.
Dé
MÉLANGES ZOOLOGIQUES, 237
bien inspiré en supposant une baleine franche particulière
dans le Sud de l'Océan indien.
OISEAUX.
Le 10 juillet, on apporta à Cherbourg un grand Vau-
tour fauve mâle qui avait été tué dans les falaises de Jo-
bourg. D'où pouvait-il venir? Ses intestins contenaient
des débris d'agneau tout frais.
En février 1875, notre collègue M. Levieux me fit voir
les ailes d’un gros oiseau qui avait éte tué aux Moitiers-
d’Allonne. Le gésier très-développé était plein de feuilles
vertes avec quelques bourgeons de ronces. D’après la
description du bec et des pieds, et l’examen des ailes, cet
oiseau devait être un Tetras, ou une Gélinotte de la région
Pyrénéenne ; dans tous les cas, c’était une espèce étran-
gère au pays.
Un individu semblable avait été tué à Biville à la même
époque.
Dans le courant de février 1875, un très-bel exemplaire
mâle du Grand Harle (Mergus merganser, L.), a paru sur
le marché. Ce bel oiseau, des contrées du Nord, se mon-
tre quelquefois dans notre pays en hiver, mais beaucoup
plus rarement que le Harle couronné (Mergatus serrator,
L.), connu chez nous sous le nom de Canard bec-scie, et
que le Harle piette (Mergus albellus, L.).
POISSONS.
Capros aper, Lacép.
Le 9 octobre 1874, je remarquai sur le marché de
Cherbourg une assez grande quantité de petits poissons
que j'y voyais pour la première fois, et queles marchandes
offraient comme de jeunes Poissons S'-Pierre (Zeus faber,
:
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238 MÉLANGES ZOOLOGIQUES.
L.). Ils avaient en effet des rapports de forme avec cette
espèce, mais leur couleur rose et d’autres caractères les
en éloignaient à la première vue.
Ces poissons appartenaient à l’espêce Capros aper,
Lacép. (Zeus aper, L.), vulgairement Sanglhers en Pro-
vence, l'unique espèce connue du genre Capros, formé par
Lacépède aux dépens du genre Zeus. Selon Cuvier et Va-
lenciennes (Hist. générale des Poissons, T. X.), cette es-
pèce serait peu abondante, quoique répandue dans toute
la Méditerrannée dont elle sortirait quelquefois, mais très-
rarement. Ces deux auteurs ne citent que deux exemples
de la rencontre de ces poissons dans l'Océan Atlantique,
une fois également au mois d'octobre (1833). Les San-
gliers restent de petite taille: il est rare qu’on en voie
ayant de15 à 18 centimètres de longueur; les plus grands,
parmi ceux qui étaient au marché, ne dépassaient pas
(09.
Ph. H. Gosse, dans son Manual of Marine Zoology for
the British Isles, 1856, signale cette espèce sans aucun
commentaire. M. Eug. Lemarié (Poëssons des départements
de la Charente, de la Charente-Inférieure, etc. Mém. de
la Soc. de Statist., Sc. et Arts des Deux-Sèvres, 1866), la
cite comme très-rare, remontant accidentellement, au
printemps, de la Méditerranée sur les côtes de la Sain-
tonge.
Quelques jours après, je retrouvai encore quelques
individus au marché. Le 10 mars 1875, on en apporta un
grand nombre, pris par un des grands bâteaux qui
pêchent au large, et depuis lors l’espèce a paru assez sou-
vent sur le marché, représentée quelquefois par des lots
comprenant peut-être plus de 300 individus, notamment
en octobre et en novembre 1875, ce qui porterait à croire
qu’elle ne se montre pas dans nos parages aussi rare-
ment,'et en aussi petit nombre qu’on l’a dit.
MÉLANGES ZOOLOGIQUES. 239
Monochirus variegatus, Thomps.
Ce Pleuronecte ressemble à la Sole commune, mais il
est un peu plus ovale et plus épais. La forme de la tête est
aussi différente, la bouche est petite et tordue. Le côté
sombre est brun rougeâtre avec de nombreuses taches
noires irrégulières, qui s'étendent sur la dorsale et la ven-
trale. Les pectorales sont très-petites, surtout celle du
côté non coloré qui est à peine visible. Les plus grands
individus n’atteignent guère que 0" 25 de longueur.
Cette espèce, assez commune en Angleterre, parait
très-rarement sur notre marché : cela vient-il de ce
qu'elle habite à de plus grande profondeurs que la Sole
ordinaire ? Je n’en ai vu qu'un seul exemplaire, en dé-
cembre 1874.
Echinorhinus spinosus, Bp.
Dans le courant du mois de novembre dernier, on à
promené par les rues de Cherbourg un grand Squale ap-
porté par une barque de Grandcamp qui l'avait pris à la
côte d'Angleterre, près de Torbay. Les capteurs, pas plus
que les pêcheurs et les marchandes de Cherbourg, ne con-
naissaient ce poisson.
Il appartient à l’ordre des Plagiostomes, à la famille des
Scymnidés, au genre Echinorhinus établi par Blainville,
et, à n’en pas douter, à l'espèce Echinorhinus spinosus,
Bp. Gosse le signale sous ce nom, et sous le nom vul-
gaire de Spenous Shark, Requin épineux, dans son « Ma-
nual of Marine Zoology for the Brishsh Isles, 1856. »
Bonnaterre et Lacépède l’enregistrent sous le nom de
Squale bouclé(Sq.sbrucus, Bonn., Sq. pinosus, L., Scym-
nus Spinosus, Risso), et répétent la description donnée,
en 1780, par Broussonnet sur un exemplaire conservé au
Cabinet du Roi.
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240 MÉLANGES ZOOLOGIQUES.
MM. Jose Vicente Barboza Du Bocage et Félix de Brito
Capello, dans leurs Apontamentos para a Ichtyologia de
Portugal, Lisbonne 1866, citent ce Squale comme n’étan]
pas très-rare, et bien connu des pêcheurs de la côte por-
tugaise sous le nom de peixe prego (poisson-clou). Ils
établissent ainsi sa synonymie :
Echinorhinus spinosus, Bp., Faun. Llal.; Mull. et Henle,
Plagiost.; Gray, Cat. Chondropt. Brit. Mus.; A. Du-
méril.
Squalus spinosus, L.
Pez clavo, D. Anton. Machado, Cat. pez. de Cadiz.
? Sq. spinaæ, Peixe prego, Vandelli.
Teinte générale noirâtre-violacé ; la peau lisse, garnie
de tubercules pointus à base circulaire et aplatie ; dorsa-
les sans aiguillons, la première très en arrière ; museau
large et arrondi.
Le Muséum de Lisbonne possède un individu long de
4%75, mais les deux auteurs cités disent en avoir vu de
beaucoup plus grands. Celui qui a été montré à Cher-
bourg mesurait 2"30.
Il est à remarquer que l’Echinorhinus spinosus est le
deuxième Squale des côtes de Portugal que l’on ait vu
depuis deux ans sur notre marché où l’on a apporté, le 27
juillet 4874, un jeune individu de l'espèce Oxyrhuna
gomphodon, Mull. et Henle, Annequin des pêcheurs por-
tugais. (1)
Trigla lyra, L.
Notre marché offre tous les jours à la consommation
un grand nombre de Grondins des espèces Trigla lineata,
(1) Voir le T. XVIII des Mém. de la Soc. des Sc. nat. de Cher-
bourg, p. 359.
MÉLANGES ZOOLOGIQUES. 241
T. gqurnardus, T. hirundo, ete. Je n’ai vu le Trigla lyra,
L. représenté qu’une seule fois, par un seul individu, au
mois de juin 4875. Les marchands ne connaissaient pas
cette espèce.
D’après M. Eug. Lemarié ( Poissons des départ. de la
Charente, de la Charente-Inférieure, etce.), le Trigla lyra
serait très-rare sur les côtes de la Saintonge et de l’Aunis
où on le pêcherait quelquefois au printemps, venant des
mers chaudes.
Lepadogaster Cornubiensis, Flam.
Dans une excursion à l'Ile Pelée au mois de mai 1875,
J'ai trouvé dans les mares, et blottis sous les pierres, un
assez grand nombre de poissons appartenant au genre
Lepadogaster, dont les espèces sont encore mal détermi-
nées, mal décrites. L'Ile Pelée me semble être une station
favorite pour ces petits poissons ; du moins ils paraissent
y être beaucoup plus communs que sur d’autres points
rocailleux de notre littoral : je n’en avais jamais rencon-
tré, et le seul individu que j’eusse vu, conservé dans l’al-
cool, provenait de l'Ile Pelée. L'espèce me paraît être le
L. Cornubiensis, Flam.
CAS DE COMMENSALISME ANIMAL.
Le 26 octobre 1871, je me trouvais dans la mer d’'Oman
à 180 lieues environ dans l'Ouest des Iles Laquedives. La
mer était calme ; le navire passait au milieu d’une grande
quantité de Méduses qui étaient pour la plupart, sinon
toutes, escortées par plusieurs petits poissons tournant
constamment autour d'elles. On réussit à prendre, dans
un filet, un de ces poissons, du genre Ostracion, dont
voici la description sommaire :
Longueur du bout du museau à la naissance de la cau-
16
gS
CR A 2 |
249 MÉLANGES ZOOLOGIQUES.
dale 0035. Le corps triangulaire. Les yeux trés-saillants;
au-dessus de chaque œil, deux aiguillons courts, acérés,
dirigés enarrière. Sur l’arête du dos, qui est très-bombée,
on remarque deux aiguillons pareils. Un troisième, moins
acéré, couché en arrière, se trouve à mi-distance entre la
dorsale et la caudale. De chaque côté, quatre aiguillons
dirigés en arrière sur l’arête qui sépare le ventre des
flancs. La dorsale est très-petite, placée en arrière ; la
caudale arrondie. La teinte générale de ce poisson est
terne ; le ventre est blanc, les flancs brunâtres avec des
hexagones à peu prés réguliers.
Cette association des Méduses et de ces petits Ostra-
cions ne serait-elle pas un cas de commensalisme dans le
Règne Animal, à ajouter à ceux que signale M. P. J.
Van Beneden ? (1).
MORTALITÉ SUR LES POISSONS A LA COTE DE
MALABAR.
Des circonstances de service m'ont conduit deux fois,
en 4870 et en 1871, à Mahé sur la côte de Malabar où les
traités de 1815 nous ont laissé un petit établissement. La
première fois, à la fin de novembre, la mousson du Nord-
Est était bien établie; le temps était magnifique’; de jolies
brises de terre et de mer, se succédant alternativement la
nuit et le jour, rendaient la température très-suppor-
table.
Cette côte est excessivement poissonneuse. La pêche,
la salaison et la dessication du poisson, constituent la
(1) Bulletin de l’Acad. Roy. de Belgique, 2e Série, T. XXVIIHI,
n° 12, 1869. — Revue des Cours Scientifiques, n° du & février
1870.
-LETE
MÉLANGES ZOOLOGIQUES. 243
principale industrie des habitants de Mahé, de sorte que,
sur certains points du rivage, l’odorat est assez pénible-
ment affecté ; mais, à cette époque-là, ce n’était rien en
comparaison de ce que nous éprouvàmes à notre second
séjour l’année suivante, à la fin d'octobre et dans les pre-
miers jours de novembre. Une horrible et affadissante
odeur de poisson pourri, soulevant le cœur, nous pour-
suivait partout et nous forçait, pendant la nuit, à fermer
portes et fenêtres, malgré une chaleur accablante. La
mousson du Nord-Est n’était pas encore faite ; le temps
était lourd, étouffant. Il pleuvait abondamment toutes les
après-midi, et le plus souvent, le soir, il y avait un fort
orage. L'eau de mer, grasse et huileuse, pleine de matiè-
res animales en décomposition, devenait infecte au bout
de quelque temps de séjour dans les seaux : il fallait
renoncer à laver les ponts du navire. Partout on voyait
flotter des poissons morts; le rivage en était bordé, surtout
de grandes Murënes dont quelques unes avaient près de
deux mèêtres de long. Pendant la nuit la mer était très-
phosphorescente, et il est à présumer que cet effet n’était
pas dû seulement à de petits animaux lumineux, mais
encore à la présence des matières animales décomposées.
Dans le calme de la nuit, le passage rapide des poissons
se marquait en traits de feu, et on pouvait suivre long-
temps les ondulations des Serpents d’eau extrêmement
nombreux. Dans le trajet du navire à terre, nos embarca-
tions rencontraient toujours de ces Hydrophis, nageant
paresseusement à la surface de l’eau et dressant parfois
leur tête au-dessus. L'un d’eux poussa la familiarité
jusqu’à s’enrouler autour d’un des avirons de la balei-
nière, mais on ne put le prendre, d'autant plus que cette
capture exigeait quelques précautions, la morsure de ces
244 MÉLANGES ZOOLOGIQUES.
serpents aquatiques étant, avec raison, réputée dan-
gereuse (1).
Cette mortalitè parmi les poissons se reproduit tous les
ans à la fin de la mousson du Sud-Ouest, etmême, paraît-
il, plus souvent.
Doit-on l’attribuer au volume d’eau douce apporté par
la rivière de Mahé, gonflée par des pluies torrentielles ?
Personne n’a pu m'en dire la cause. Le D" A. Chanot, qui
a séjourné longtemps dans le pays, ne l'explique pas da-
vantage. « Plusienrs fois, dit-il (2), j'ai remarqué un fait
» que l’on m'a dit se produire indifféremment pendant les
» deux moussons : à certains jours, l’eau de la mer près
» de l'embouchure, et l’eau de la rivière jusqu’à une
» grande distance dans l’intérieur des terres, se présen-
» tent troublées comme par un sable boueux, et alors
» une quantité extraordinaire de poisson vient se débat-
» tre à la surface et mourir asphyxiée. Les indigènes ne
» craignent nullement de faire usage de ce poisson qui,
» se débattant ainsi contre la mort, peut être facilement
» pris en trés-grande abondance. Je ne m'explique pas
» ce qui peut produire ainsi la mort d’une si grande quan-
» tité de poisson, car l’eau‘plus ou moins troublée nesuf-
» fit pas pour rendre compte de ce fait, vu que les
» violents courants qui existent à l'embouchure de la
» rivière, etla barre, quelquefois si mauvaise, que forme
» la mer à cette embouchure parsemée de rochers, déter-
» minent souvent une altération profonde de la limpidité
(1) Dans certains parages, ils semblent perdre cette funeste
propriété ; ainsi le Platurus fasciatus, qui la possède au plus
haut degré dans les merde la Malaisie, ne l’a pas à la Nou-
velle-Calédonie où il est très-commun.
(2) Notes sur Mahé (Inde française), par le Dr Chanot. Archi-
ves de la Médecine navale, juillet 1872.
Y Y
»
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Y
»
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NCA
MÉLANGES ZOOLOGIQUES. 245
de l’eau sans que le poisson paraisse en souffrir. Je ne
vois, dans cette particularité accidentelle, rien de ce
qui ressemble à ce que l’on dit être pratiqué, en cer-
tains points, au moyen de la Coque du Levant (drupes
desséchés du Cocculus menispermum, l’arbuste sarmen-
teux du Malabar et des Moluques), pour obtenir des
pêches abondantes et faciles ; il m’a été assuré que, par-
fois, on emploie, à quelques milles de l'embouchure
dans l’intérieur sur la rivière de Mahé, une espèce de
graine (j'ignore si c’est la Coque du Levant), pour agir
par enivrement sur le poisson, et le prendre aisément
en grande quantité. »
QUELQUES
OBSERVATIONS FAITES A DORD DE LA LOIRE
PENDANT
UN VOYAGE EN NOUVELLE-CALÉDONIE
PAR
Mr. A. MOTTEZ,
Capitaine de vaisseau.
— RL RNER DONS
Le déplacement normal de la Loire est de 4000 ton-
neaux.
Étant à la cape le 2 août 1874, le vaisseau recevait la
mer droit par le travers. Il ne tanguait pas et roulait peu.
La mer était très-douce. Les lames avaient 8 métres au
moment de l’observation. Âu centre de la batterie basse,
je suspendis un poids de 40 kilos à un dynamomètre.
L’aiguille du dynamomètre oscillait sans cesse. Quand le”
vaisseau était sur le sommet de la lame, elle marquait
8 kilos ; quand le vaisseau était dans le creux de la lame,
elle marquait 42 kilos. Puisque pendant une des phases
du phénomène le poids de 10 kilos ne pressait sur le
ressort de l'instrument qu'avec une force de 8 kilos, il
fallait tirer la conclusion que le vaisseau ne pressait l’eau
TR
FAITES A BORD DE LA LOIRE. 247
qu'avec une force représentée par les 8/10 de son poids.
Le poids du navire entrant comme facteur dans l’expres-
sion de la stabilité, la stabilité du vaisseau n’était que les
8/10 de la stabilité calculée.
La mer était longue et douce. Je ne crois pas me trom-
per en disant que, dans une mer courte et aussi haute,
l'écart entre la stabilité calculée et la stabilité réelle eût été
doublé.
Quand la houle venait de l'arrière, je mettais à la traine
un faubert sur une longue ligne de pêche que je fixais à
un dynamomètre. Quand le faubert était-sur le sommet
de la lame, la ligne prenait du mou. Quand il était dans
le creux, elle devenait très-raide.
Sur le dynamométre, je lisais les différentes tensions de
la ligne. Sur le sommet, le courant alternatif de la houle
marchait dans le même sens que le vaisseau; dans le creux,
il marchait en sens inverse. Par suite, en appelant V la
vitesse du vaisseau et V’ celle du courant alternatif, le
faubert était dans un courant égal à V + V'dans le creux,
et dans un courant égal à V — V'sur le sommet.
Comme les résistances dans l’eau d’un même corps
sont proportionnelles aux carrés des vitesses et que ces
résistances m'étaient données par les deux forces P et
P' que je lisais sur le dynamomètre, je pouvais poser
P=K(V + V Yet P—K(V— V'}ÿ. D'où en éliminant
K, je trouverais V = V es Pendant le cours
de la campagne, j'ai pu observer les courants suivants :
MÉRAGMEMMÈINES: 7 24e 3 nœuds.
RS UE id a LU 3:3
115 AMEN AE 1e ARR PE n 4.8
1e BARS NL ET EPS ER Det A 7.0
PAST RIT PENSER MI TN BRUT Po NOT Me SET TI
he * 4 C ? EPS
248 QUELQUES OBSERVATIONS
Tenant la ligne à la main je suivais le faubert des yeux.
Je voyais quel point de la houle le faubert occupait quand
la tension de la ligne était la plus grande ou la plus petite.
Ce n’était pas en B que la
résistance du faubert était la
plus grande, mais bien en B,
point situé au vent de B de 1/6
environ de À B. Il en était de
même pour le point A. Le point où le faubert résistait le
moins était en A’. Je ne me suis pas expliqué ce fait, mais
je l’ai constaté et j'ai mis d'autant plus de soin en répé-
tant cette expérience que j’arrivais à un résultat inexplica-
ble pour moi.
Quand on est dans le rayon d'action d’un ouragan,
entre les tropiques, on sait toujours trouver le centre du
météore. Il est dans une direction perpendiculaire à celle
du vent. Sa distance au navire est en raison inverse de la
baisse barométrique. En suivant cette règle on peut con-
struire la trajectoire du météore. Par une latitude plus éle-
vée cette construction ne réussit pas. Sous les tropiques,
la force du vent est proportionnelle à la baisse baromé-
trique. Plus loin de l’équateur il n’en est plus ainsi.
Cependant, par beaucoup de points, certains coups de vent
que l’on reçoit par des latitudes élevées ressemblent trop
aux ouragans des tropiques pour n’être pas comme eux
des vents tournants.
Un officier de la marine militaire a émis cette opinion :
« Quand le baromètre baisse beaucoup, il y a mouve-
ment tournant. Mais le direction du vent et sa vitesse sont
la résultante du mouvement tournant et du mouvement
+, =
FAITES A BORD DE LA LOIRE. 249
de translation. Au fur et à mesure que le météore se
manifeste plus loin de l'équateur, la vitesse du mouvement
tournant diminue et celle du mouvement de translation
augmente. La direction du mouvement de translation
paraît être la continuation de la branche polaire des oura-
gans des tropiques, à moins que, par leur présence, des
terres ne modifient la marche naturelle du météore. La
composante du vent due au mouvement de rotation est
proportionnelle à la baisse barométrique ; la composante
due à la translation du météore est la même dans toute
l'étendue du météore. »
Pendant le voyage de la Loire, j'ai vérifié cinq fois
l'exactitude de cette hypothèse. Les deux premières fois,
je n'ai fait que vérifier, après le coup de vent, que tout
s'était passé suivant l'hypothèse. Mais, à partir de ce
moment, j'ai admis l’exactitude de l’hypothèse et je m’en
suis servi pour prévoir le temps. Je n’ai pas été trompé
une seule fois ; j'ai toujours su, une heure à l'avance, ce
qu'allait devenir le temps. Il suffit de connaître la direc-
tion du mouvement de translation pour être suffisamment
renseigné sur la manœuvre à faire. En effet, le vent que
l'on ressent étant la résultante de deux composantes, si
l’on connaît la direction de celle qui est constante, les
variations du vent font connaître les variations de l’autre
composante. Par suite, on suit le météore dans sa marche.
On voit où il doit passer par rapport au navire. On sait
exactement le temps que l’on va avoir.
Tous les traités de navigation disent qu’il faut prendre
les distances lunaires de 90 degrés de préférence aux
TL,
ht LEA
*
LÉ mL Pl Te Pl 2 RTS LCL d PAS 10
250 QUELQUES OBSERVATIONS
autres. Pendant le voyage de la Loire, j'ai été amené,
faute d’autres, à prendre, pour attérir, des distances de
41 degrés à Vénus. J’ai obtenu un très-bon résultat. Ce
qui m’a frappé dans cette observation, c’est la facilité avec
laquelle on prend de bons contacts. Plus tard, quand
l'occasion s’en est présentée, j'ai comparé les résultats de
petites distances à ceux des distances de 80 degrés. Les
petites distances sont meilleures. Des distances de 9
degrés à Jupiter m'ont donné d'excellents résultats. Selon
moi, c’est à tort que la Connaissance des temps ne donne
pas les petites distances, car cela fait croire aux navigateurs
qu’elles ne sont pas bonnes. Elles doivent, en effet, varier
moins si la lune ne passe pas très-près de l'étoile ; mais
l'exactitude des contacts est tellement plus grande que
cela compense, et au-delà, la moindre variation de la dis-
tance.
Coke)
&.
EXCURSION LICHÉNOLOGIQUE
L'ILE D'YEU, SUR LA COTE DE LA VENDÉE
PAR
Mir. HE.-A. WEDDELX, de l'institut,
Membre correspondant de la Société.
ER A
La région maritime de la Normandie et de la Bretagne,
envisagée au point de vue de sa flore lichénique, contraste
d’une manière frappante avec celle de l’Aunis, de la Sain-
tonge et de la Gascogne. Autant la première est riche en
Lichens saxicoles, autant la seconde est pauvre sous le
même rapport. La raison de cette différence est facile à
donner. Au sud de l’embouchure de la Sévre, les rivages
de l’Océan sont complètement dépourvus de rochers, ou
n’en présentent qu'un très-petit nombre qui puissent
servir de substratum aux plantes dont il s’agit. Les côtes
de la Normandie et de la Bretagne, au contraire, héris-
sées de roches primitives, offrent abondamment les con-
ditions nécessaires à leur développement complet.
Grâce aux recherches persévérantes des Delise, des
Lenormand, des De Brébisson, des Le Jolis, le littoral
normand nous a livré déjà une grande partie de ses ri-
chesses. Les Lichens de la Bretagne ont été moins étudiés,
mais les collections que j'ai eu occasion d'examiner, de
divers points de la côte, démontrent que cette région,
tout en étant moins riche que celle qui la continue vers le
252 LICHENS
Nord, a néanmoins avec elle les plus grands rap-
ports. Quant au littoral de la Vendée, ou si l’on veut, la
portion de côte occidentale comprise entre les embou-
chures de la Loire et de la Sèvre, elle n'avait pas encore
été explorée, que je sache, à ce point de vue. Il était
néanmoins présumable, par suite de la grande analogie
de leur constitution géologique, que bon nombre de
Lichens observés dans les départements situés plus au
Nord, se présenteraient également dans celui-ci.C’est pour
m'en assurer que j'ai dirigé, au printemps dernier, mes
pas de ce côté, et les renseignements divers (1) que j'avais
réunis m’ayant convaincu qu'aucun point ne pourrait
m'offrir un champ plus favorable à mes recherches que
l'ile d'Yeu, je m'y rendis tout d’abord. Mon attente ne
fut pas trompée, et les résultats de mon excursion m'ont
paru assez intéressants pour que je me sois décidé sans
peine à les faire connaître.
L'ile d’Yeu (2) est située à environ 45 kilomètres de la
terre ferme, en ligne droite; mais il faut, pour y aborder,
faire par mer un trajet d'au moins 20 kilomètres, le
petit port de la Barre-de-Mont, où on s’embarque habi-
tuellement, se trouvant bien plus au Nord, c’est-à-dire
non loin du passage du Goa, qui fait communiquer, à
(1) Renseignements dont j'ai été tout d’abord redevable à M.
de Sourdeval de Fontordine (Vendée), à M. J. Lloyd, à mon
excellent ami M. le professeur Viaud Grand-Marais de Nantes,
et à M. Auger, juge de paix à Port-Joinville, auxquels je renou-
velle ici mes biens vifs remerciements.
(2) On n’est pas d'accord sur l’étymologie de ce mot. Il
paraît cependant assez probable qu’il est dérivé du nom celti-
que Oia (changé plus tard en Ois), sous lequel l’île était connue
autrefois. D’autres étymologistes prétendent que l'ile d'Yeu
tire son nom du grand nombre d’'Yeuses qui y croissaient à une
certaine époque, et dont il existe encore des traces aujourd'hui.
Quelques uns, enfin, au lieu de: le d’Yeu, ont écrit : Ile Dieu,
croyant avoir affaire à l’{nsula Dei des anciens, mais à tort.
DE L'ILE D'YEU. 253
mer basse, la côte de Bouin avec l’île de Noirmoutier.
Elle à une longueur de 8 kilomètres, et 3 kilomètres de
largeur, son grand axe se trouvant dirigé un peu obli-
quement d’Est à Ouest. Le point où l’on débarque, sur
la côte Nord, porte le nom de Port Joinville (autrefois
Port Breton); c’est le chef-lieu de l’île qui a, en outre,
vers son centre, un gros village appelé le Bourg, son
ancienne capitale, et deux ou trois lieux habités de
moindre importance. L’extrémité orientale doit son nom
de Pointe-du-Corbeau à la forme bizarre d’un des
rochers qui s’en élève. Près de l'extrémité opposée,
appelée Pointe-du-Sémaphore, se voit le Phare.
Des gneiss plus ou moins micacés, quelquefois un peu
schisteux, des granits à texture fine ou grossière, telles
sont les roches qui composent le sous-sol, ou la partie
fondamentale de l’Ile. Sur une étendue assez notable de la
côte, entre le Port et la Pointe-du-Corbeau, ces roches
sont recouvertes presque en totalité par des dunes, sur
lesquelles se rencontre à profusion le Rumex bucephalo-
phorus (1). Plus à l’Ouest, sur la même côte, elles sont
au contraire à nu, et le rivage y étant partout en pente
douce, la plage se montre hérissée, à mer basse, d’innom-
brables petits écueils exondés.
Le Sud de l’île, qui porte le nom de « Côte sauvage, »
présente un coup-d’œil bien différent. Le rivage battu
sans cesse, de ce côté, par une mer furieuse, s’y élève
abruptement, et d'immenses rochers déracinés par la
violence des flots, s’y entassant depuis des siécles, offrent
à la vue un spectacle des plus grandioses.
Enfin, l’intérieur de l’île, bien que peu accidenté, n’en
(1) Cette plante a été signalée pour la première fois dans
l’île d’Yeu par M. Lloyd qui y a découvert en même temps
une autre sentinelle avancée de la flore du Midi: le Plantago
carinata, très-commun sur la côte Sud,
Ad.
*
254 LICHENS
présente pas moins, en une foule d’endroits, des amas
plus ou moins considérables de rochers qui s'élèvent au-
dessus de la couche de terre arable, et offrent au liché-
nophile autant de mines intéressantes à exploiter. Il
faut y ajouter de nombreux murs en pierre sèche, localités
un peu artificielles, mais non moins utiles à étudier.
Ces indications suffiront, je pense, pour donner une
idée sommaire du site que je m'étais proposé d'explorer.
La liste présentée plus loin des Lichens saxicoles que j'y
ai recueillis montrera d’ailleurs jusqu’à quel point il méri-
tait de l’être, tant à cause de la variété des espèces qui y
croissent, que de la rareté de bon nombre d’entre elles ;
quelques-unes par exemple, n’ayant encore été observées
dans aucune autre partie de la France, et d’autres étant
complètement inédites (1).
L'intérêt principal de cette petite flore découle, on le
comprend, du caractère particulier que lui imprime le
voisinage de la mer : une fraction importante des Lichens
qui la composent, vivantnormalement dans des milieux
plus ou moins imprégnés de chlorure de sodium. Il s’en
faut du reste, que les conditions dans lesquelles ces plan-
(1) Je me suis facilement résigné à laisser de côté les Lichens
corticoles de l’île d’Yeu, les espèces que j’y aiobservées n'étant
que celles qui se montrent ordinairement autour des lieux habi-
tés. Il n’y a, en effet, nulle part de végétation forestière pro—
prement dite, à moins qu’on ne regarde comme telle, un pauvre
petit taillis de pins maritimes rabougris, planté, il y a quelques
années, sur la côte Nord, à quelque distance à l'Est du port.
J’ai omis dans mon énumération, pour des raisons analogues, les
Lichens développés sur lesmurs calcaires ou à ciment de chaux.
Mais ma liste n’en comprend pas moins un petit nombre d’espè-
ces qui passent ordinairement pour calcicoles ; ce sont celles
recueillies sur les pierres ou rochers affleurant le sol, où, par
conséquent, il a pu se glisser une certaine proportion de cal-
caire provenant de débris de coquilles, matière qui forme, sur
le littoral de l’île, en particulier, un des éléments constitutifs
du terrain.
DE L'ILE D'YEU. 955
tes végètent soient partout les mêmes ; aussi peut-on les
rapporter, d’après leurs stations, à trois groupes ou caté-
gories.
La première de ces catégories comprend les espèces
habitant les roches que la mer recouvre à chaque marée,
qui passent par conséquent une partie de leur vie sous
l'eau; ce sont les Lichens «marins» proprement dits.
Le second groupe renferme les Lichens qui, sans avoir
besoin d’une immersion complète, se trouvent bien de
l'aspersion qu'ils reçoivent des vagues qui viennent se
briser au pied des rochers dont ils tapissentiles parois (1);
ce sont des Lichens «semi-marins », que l’on peut aussi
appeler « surmarins ».
Enfin, à la troisième catégorie serapportent les espèces
« littorales » ou « maritimes », c’est-à-dire toutes celles
qui vivent en dehors de l'atteinte de la vague, mais sous
l'influence de la brise saline, qui peuvent dès lors se ren-
contrer à une certaine distance du rivage .
Les plus intéressants parmi ces Lichens sont sans con-
tredit ceux qui se rapprochent, par leur manière de vivre,
des Algues avec lesquelles plusieurs d’entre eux ont
même été longtemps confondus. Ils ne sont pas du reste
en grand nombre, bien que plus nombreux cependant que
les plantes phanérogames, végétant dans les mêmes con-
ditions. Je ne trouve par exemple que six Phanérogames
sous-marines, citées par M. Lloyd pour tout l'Ouest de la
France, tandis que l’île d’Yeu possède à elle seule envi-
ron une dizaine de Lichens marins ; c’est peut-être, parmi
les localités restreintes, celle qui en a le plus. Les espé-
ces auxquelles je fais allusion ici sont comprises dans
deux genres, les genres Zichina et Verrucaria : le pre-
(1) On sait que l’eau de mer, pulvérisée par le bris des vagues,
porte le nom d’embrun.
PROD TU
Late, A ATEN RUE PV RS HSM EEE TENN QMCTO TT ARS SNS
à ; q x LC IMIy AU
256 LICHENS
mier représenté par 2 espèces, le second par toutes les
autres.
Les Lichens marins les plus communs sont incontesta-
blement les Zichina et le Verrucaria maura. Les premiers
offrent une particularité intéressante signalée d’abord par
Sir W. Hooker; elle est relative à leur stationnement. Le
L. pygmϾa occupe constamment, sur les rochers de la
plage, une zône inférieure à celle qui est habitée par le
L. confinis; d’où il résulte que celui-ci se trouve exondé
plus tôt que sa congénère, quand la mer descend, et
recouverte plus tard par la marée montante. Il arrive
même fort souvent, dans les petites marées, que le Z. con-
fims ne soit pas submergé du tout, ce qui n’a pour ainsi
dire jamais lieu pour le L. pygmæa.
La zone occupée par le Verrucaria maura est moins
tranchée que celle des Zichina, à l’un et à l’autre desquels
la Verrucaire se trouve associée. Elle s'étend en outre
volontiers, aussi bien que le Zichina confinis lui-même, sur
toute la petite région habitée par les Lichens sur-marins
(zone sur-marine). Les autres Verrucaires marines vivent
soit dans la zone du L. pygmæa , soit dans celle du Z.
confints. |
J'ai déjà fait remarquer ailleurs (1) que la qualifica-
tion de Lichens maritimes n’était acquise à ces plantes
qu’en raison de la nature du milieu dans lequel elles
vivent, et nullement en vertu de la nature de leur sub-
stratum. Aussi pourra-t-on constater que presque aucune
d’entre elles n’a son habitation limitée à une seule caté-
gorie de rochers, aux roches calcaires par exemple, mais
qu’elles se développent indifféremment sur celles-ci et
sur les roches siliceuses, pour peu que les unes et les
autres soient de nature à résister à l’action des agents qu
pourraient en altérer la surface.
(1) Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, 14 juin 1875.
..
LICHENS SILICICOLES DE L'ILE D'YEU
LICHINET.
LICHINA
— pygmæa Agardh, Syn. Alq. Sc. 9; Nyl. Syn. Lich.
91; L. Sc. 24 ; Le Jolis, Lich. env. Cherb.7; Malbr.
L. Norm. 16. — Fucus pygmœæus Lightf. FI. scot. ;
DC. FT. fr. V, 5. — Sur les rochers submergés à
haute mer. Répandu sur toute la côte nord ; très-
abondant en particulier à la Pointe du Sémaphore.
— confinis Agardh, Spec. Alq. 105; Nyl. Syn. 92; I.
Se., L.c.; Le Jolis, L.c.; Malbr. . c.— Fucus pyg-
mœus var. minor Turn. — Distribution générale du
L. pygmœæa, mais occupant partout une zône un
peu plus élevée de la plage.
M. Nylander a décrit, dans ces derniers temps (in Flo-
ra, 1875, p. 440), sous le nom de ZLichina transfuga,
« Super saxa Calcarea maritima, vVix vero unquam a
fluctibus inundata, prope Marennes », ce qu'il regarde
comme une troisième espèce de ce curieux pe-
tit genre (1). Grâce à l’obligeance de son inventeur,
(1) Je ne résiste pas à la tentation de citer ici, en le tradui-
sant, un passage du très-intéressant ouvrage, publié aux Etats-
Unis, par M. Edw. Tuckerman, sous le titre de Genera Liche-
Rum: passage paraissant se rapporter à une nouvelle espèce de
Lichina, et présentant, en outre, un intérêt assez palpitant au
17
ee en
”
# 258 LICHENS
| M. O1.-J. Richard, j'ai pu étudier quelques échantil-
: lons de ce Lichen, et, frappé tout d’abord de leur
ressemblance avec certains spécimens de L. confinis
recueillis dans l’île d’Yeu, sur les rochers couverts
par chaque marée, j'ai voulu suivre la comparaison
jusque dans les détails de la structure des deux plan-
tes. Il en est résulté, pour moi, la conviction que les
dissemblances signalées par M. Nylander, comme ayant
ï une valeur spécifique, n'étaient qu'individuelles. Je
| n'ai trouvé en somme d'autre différence entre le L.
transfuga de Marennes et le L. confinis type de la
plupart des localités de la côte occidentale, que celle
du substratum. Quant à l’'émersion presque permanente
du L. confinis, je l'ai observée assez fréquemment sur
les bords des plages de l’île d'Yeu. Il m’a suffi d’ail-
| leurs d'appliquer la langue aux fragments de calcaire
qui portaient le Lichen « transfuge », pour me convain-
; cre que, si la plante n’était pas souvent baignée par
l’eau de mer, elle devait au moins, comme les Lichens
surmarins, auxquels elle est souvent associée, en être
fréquemment aspergée. D’après les observations de
ù M. Le Jolis, le L. confinis des côtes de la Manche est
toujours exondé, si ce n’est peut-être lors de marées
exceptionnellement hautes. N
point de vue de la théorie algo-lichénique. « Je rapporte
ici provisoirement un Lichen de la Nouvelle-Angleterre que j'ai
trouvé sur des rochers, en dehors de l'atteinte des marées, mais
à portée de l’aspersion des vagues dans une tempête ..........
Lichen dont les caractères s'accordent en général avec ceux du
L. confinis, mais qui s’en distingue néanmoins constamment, et
de la façon la plus remarquable, par la présence de ce qui sem-
ble être une algue microscopique intruse,qui supplante presque
complètement le système gonimique propre de la plante, au-
quel il se subtitue en quelque sorte » (4.c., p. 69).— Le fait est,
comme on le. voit, bien digne de note; mais il n’est pas aussi
exceptionnel que M. Tuckerman paraît le croire. Il est, en
effet, difficile d'examiner attentivement quelques parties du
thalle de nos Lichina, sans s’apercevoir qu’il s’y passe quelque
chose d’extrèmement analogue à ce que l’auteur cité a vu dans
son Lichen de [a Nouvelle-Angleterre.
RCD PR MLOE VON YEN 92 LA
HAVE ANNTIN rEES
L'ON
DE L'ILE D'YEU. 259
COLLEMEIT.
COLLEMA
SECT. I. EUCOLLEMA.
— pulposum Ach. Syn. 311; Nyl. Syn. 109; L. Sc.
30.— Sur les murs en pierre sèche, à l’ombre;
rare.
—— crispum Ach. Z. c. 312; Nyl. Syn. 112; L. Sc. 30.—
Sur la mousse des rochers à fleur de sol ; rare et
stérile.
— cheiïleum Ach.,— var. platyphyllum? Nyl. L. Sc. 34.
— Sur les pierres affleurant le sol du revers d’un
fossé ; stérile.
SECT. II. LEPTOGIUM.
— lacerum (Sw.) Ach., — var. fimbriatulum Wedd. —
Sur la mousse des rochers à fleur de sol ; rare et
stérile.
Forme le passage entre le type et la variété sinuatum
Schær.
SECT. III. POLYCHIDIUM.
— Schraderulopsis (sp. nov.). — Sur la mousse des
rochers à fleur de sol; rare.
Pusillimum, conferte pulvinatum; thallo (vix mil-
limetrali) fruticuloso teretiusculo lævi parce breviter-
que ramoso superne obscure fusco s. piceo, ramis
(0,040-0,120 millim. crass.) erectiusculis v. subdivari-
catis, terminalibus obtusissimis interdumque subcapi-
tato-inflatis. — Plus petit de moitié que le C. (Polych.)
Schraderi, formant des coussinets compacts, larges
d'environ un centimètre. Thalle d’un vert obscur infé-
rieurement, brun dans sa partie supérieure ; rameaux
courts et épais, souvent renflés. Structure anatomique
du C. Schraderi, Apothécies inconnues.
2: 5 I
sg
x, RON ENCORE : | RER AT NEA er CT QUE me ET SAUT
4° ar: £ ali : + FN nr | Le LR
260 LICHENS
CLADONTIEIT.
CLADONIA
— alcicornis (Lightf.) FIk. Clad. 23; Nyl. Syn. 190;
Th. Fr. L. Se. 93. — Mêlé à la mousse des rochers,
affleurant le sol; çà et là.
— pyxidata (Linn.) Fr. L. eur. 216; Nyl. Z. c. 192;
Th. Fr. /.c. 88. — Stations de l'espèce précé-
dente.
— furcata (Huds.) Fr. /. c. 229; Nyl. 2. c. 205; Th.
Fr. L. c. 78.— Avec les précédents ; commun.
— macilenta (Ehrh.) Hoffm. F2. germ. 126; Nyl. L. c.
993. — CI. digitata * macilenta Th. Fr. /. c. 68.
— Cà et là, dans la mousse des rochers.
— scaberrima Wedd. — Cl. cornucopioides var. sca-
berrima Wedd. L. Lig. p. 10. — Dans les mêmes
stations queles précédents.
C'est à tort que j'ai rapporté ce Lichen, à titre de
variété, au Cl. cornucopioides. Lorsque je le signalai
pour la première fois, dans mon énumération des
Lichens graniticoles de Ligugé, je n’en avais pas en-
core vu les podéties bien développées. Leur forme se
rapproche quelque peu de celle des podéties du CL.
macilenta, tandis que les appendices qui en hérissent
toutes les parties rappellent les squamules de l’une
des formes du Cl. cornucopioides (Cl. coccifera Th.
Fr.) ou, mieux encore, celles qui caractérisent à un
degré si remarquable le CZ. bellidiflora. En réalité
c'est une espèce distincte, tenant à la fois des trois
types que je viens de nommer. Je la crois exclusive-
ment silicicole.
STEREOCAULON
— nanum ACh. Meth. 315; Th. Fr. Monogr. Ster. 64 ;
Nyl. Syn. 253. — Dans les fissures de quelques
vieux murs; assez rare,
TER
n Re
DE L'ILE D'YEU. 261
RAMALINET.
RAMALINA
— pollinaria (Westr.) Ach. L. univ. 608; Nyl. Syn.
296; Monogr. Ramal. 52; Th. Fr. L. Sc.38.— Sur
les murs en pierre sèche, où 1l est assez rare et
constamment stérile.
— scopulorum (Retz.) Ach. /. c. 604; Nyl. Syn. 292;
L. Sc. "15; Th. Fr. L. c. 39. — R. scopulorum et R.
cuspidata Nyl. Monogr. Ramal. 58 et 59. — Com-
mun sur les rochers exposés de tout le littoral.
— — var. crassa Del. — R. scopulorum var. incrassata
et R. cuspidata var. crassa (Del.) Nyl. LL. cc.
— Rochers du littoral, où il est rare.
— — var. cornuala Ach. Meth. 262 ; L. univ. 605; Le
Jol. L. Cherb. 26. — Assez abondant sur
quelques vieux murs.
— — var. cuspidata Ach. L. umv. 605; Syn. 207. —
Abondant sur les rochers de tout le littoral.
— — — subvar. pygmeæea. — Çà et là, mêlé au précé-
dent.
— — var. nigripes Wedd. — Avec les précédents et
encore plus fréquent.
Thallus in triente v. quarta parte inferiore ater,
cæterum var. cuspidatæ similis.
— — var. subfarinacea Nyl. ap. Cromb. in Journ. bot.,
n.s., [, 74; Leight. L. f{. 476. — R. scopulo-
‘rum * subfarinacea Ny1. in Flora, 1872, p. 426.
— Rochers de la côte sud ; très-rare.
Ogs. — Si on mouille le tissu médullaire du R. sco-
pulorum avec une solution de potasse caustique {K }),
TRE r ?
262 LICHENS
on voit ce tissu prendre, chez certains individus, une
couleur jaune qui passe plus ou moins rapidement au
rouge ferrugineux (1), tandis que, chez d’autres, il
n’éprouve aucune modification. On peut obtenir ainsi
deux groupes d'individus différant entre eux par un
caractère chimique, mais parfaitement identiques sous
tous les autres rapports. Or, il est naturel de se de-
mander si des groupes ainsi caractérisés sont de na-
ture à mériter, en botanique, la qualification d’Espèces.
Je suis de l’opinion de ceux qui croient le contraire,
et je ne puis, en conséquence, me résoudre à adopter
le dédoublement du R. scopulorum, proposé par M.
Nylander. — Tout le premier, je suis prêt à soutenir
que le moyen de diagnostique dont ce savant a doté la
science lichénologique donne, dans une foule de cas,
les indications les plus précieuses ; mais il ne s’ensuit
nullement que ces indications aient partout la même
valeur ; et je résumerai ma manière de voir en disant
que les caractères chimiques des Lichens, qu'il sera
d'ailleurs toujours bon de constater, ne devront être
admis comme caractères diagnostiques des espèces ou
de leurs variétés, qu’autant qu'ils coincideront avec
quelque caractère morphologique. On rencontrera dans
le courant de cette énumération plusieurs autres exem-
ples venant à l’appui de la thèse que je viens d’énon-
cer (2).
(1) Quelquefois même, le contact de Ia potasse ne produit
qu’une coloration jaune plus ou moins intense, sans rubéfac-
tion subséquente.
(2) L'occasion s'étant offerte, dans ma < Nouvelle Revue des
Lichens de Blossac», de toucher à la question de l'emploi des
réactifs K et Ca CI (C), comme moyens diagnostiques, j'ai dit qu'il
y avait, « dans la nouvelle méthode, à prendre ou à laisser, mais
que, somme toute, en nous l’enseignant, M. Nylander nous avait
rendu un très-grand service n...... ..... — Les doutes que
j'exprimais de la sorte, sur son infaillibilité, avaient cepen-
dant besoin d’être appuyés de quelques preuves. Les observa-
tions diverses publiées dans la présente notice serviront à
combler cette lacune, et seront en même temps la réponse la
meilleure que je puisse faire aux paroles suivantes de M. Nylan-
É née eh 4 SN ON PARA OP COR id. LM CT
à F EL] \ #7, FL if m0 La ]
| DE L'ILE D'YEU. 263
_ ROGCCELLA
— phycopsis ACh. Z. univ. 440; DC. F1. fr. VI, 179;
Nyl. Prodr. 43; Syn. 259; Le Jol. L. Cherb. 24;
Malbr. L. Norm. 80. — Sur les rochers de la
Pointe du Sémaphore et de la côte Sud, où il est
rare et peu développé; fort abondant au contraire
et de belle venue sur quelque vieux murs.
PARMELIET.
PARMELIA
SECT. Ï[. IMBRICARIA.
— caperata (L.) Ach. Meth. 216; Nyl. Syn. 376 ; L. Sc.
98 ; Th. Fr. L. Sc. 127. — Sur les rochers de l’in-
térieur, mais peu répandu.
— conspersa (Ehrh.) Ach. /. c. 205; Nyl. Syn. 3M ;
L. Sc. 100; Th. Fr. {. c. — Rochers bas de l’in-
térieur.
— — var. 2sdiosa Nyl. L. ce. — Avec le type.
— — var. stenophylla Ach. L. c. 206 ; NUE ces
Th. Fr. L. ce. 128. — Sur lesrochers moussus;
rare.
—— perlata (L.) Ach. £. c. 216; Nyl. Syn. 379; L. Sc. 98;
Th. Er. Z. ce. 441. — Commun sur la mousse des
rochers.
— perforata (Wulf.) Ach. Meth. 217 ; L. univ. 459;
Nyl. Syn. 377; Leight. L. fl. 134. — P. reticu-
der, insérées dans la critique qu'il a faite (in Flora, 1874, p.62)
. de ma Revue : «Expectemus et experientia auctoris discamus
quæ, €0 judice, rejicienda sunt, quæ contra probanda v. reti-
nenda ».
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v DE ail 4 dr dE AO 4 PAL ECS Ne BP T0 RG PP EE CET AYANT (EMEA
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264 LICHENS
lata Tayl. in Mack. F1. Hib. 148. — Sur les ro-
chers moussus, où il n’est pas rare, mais, comme
le précédent, constamment stérile.
— — subvar. ëncrassata. — Avec le type.
Thallus subcrustaceus, sordide albescens, sorediis
onustus et passim rimosus.
— scortea Ach. Meth. 215; L. univ. 4G1. — P. tiliacea
var. scortea Nyl. Syn. 383; Leight. Z. c. 131 ; Th.
Fr. L. Sc. 113. — Rochers de l’intérieur; rare.
— revoluta (FIk.). — P. lœvigata var. revoluta Nyl.
l. c. 385. — P. tihacea var. revoluta Leight. L. c.
132. — Sur la mousse des rochers, où il n’est
pas très-rare.
— sulcata Tayl. in Mack. FT. Hib. 145. — P. saxathlis
var. sulcata Nyl. L. c. 389 ; L. Sc. 99; Leight.
L c. 138; Th. Fr. £. c. 114. — Sur les rochers de
l'intérieur; rare.
— saxatilis (L.) Ach. Meth. 205; Nyl. Syn. 388, excel.
var. — P. saxatilis «retiruga (DC.) Th. Fr. L. c.
114. — Sur les rochers de l'intérieur de Pile;
rare.
— — var. horrescens (Tayl. L. c.). — P. furfuracea
Hepp, F1. Eur. n° 862. — Avec le type.
— omphalodes (L.) Ach. Meth. 204; L. univ. 469. —
P. saxæatihs Var. omphalodes Fr. L. eur. 62; Nyl.
L. ce. 138; Th. Fr. /. c. — Rochers moussus de la
côte Sud; rare.
— prolixa (Ach.) Nyl. Syn. 396 ; L. Sc. 102 (subspec.).
— P. ohivacea var. prolixa Ach. Meth. 214; L.
DE L'ILE D'YEU. 265
univ. 463 ; Leight. Z. c. 123; Th. Fr. /. c. 422. —
P. dendritica Schær. Enum. 48.
— — var. subfuliginea (Ny1). — P. Delisei (Dub.) var.
subfuhginea Nyl. in Flora, ann. 1873, p. 67.
— P. prolixa var. verrucigera Wedd. L. 4Agd.
12. — Rochers bas de l’intérieur de l’île; rare.
Le P. Delisei constitue, pour M. Nylander, une
espèce distincte du P. prolixa, à cause de la réac-
tion rose qui à lieu dans son tissu médullaire, au
contact de l’hypochlorite de chaux ; mais je ne
pense pas qu'il soit plus permis d’admettre cette
distinction que celle des Ramal. scopulorum et
cuspidata dont il a été question plus haut ; les cas
sont analogues à tous égards. Il est d’ailleurs facile
de voir que cette variété subfuliginea forme un
passage assez naturel entre le P. prolixa et l'espèce
suivante.
fuliginosa (Fr.) Nyl. in Flora, ann. 1868, p. 346. —
P. olivacea var. fuliginosa Fr. in Dub. Bot. qall.
602 ; Nyl. L. Sc. 102 ; Th. Fr. L. c. — Rochers à
fleur de sol dans l'intérieur de l'ile; rare.
— var. alerrima Wedd. — Rochers exposés de la
côte Sud où il esttrès-rare.
Thallus aterrimus, velutino-isidiosus.
SECT. II. PHYSCIA.
aquila Ach. Meth. 201; L. umv. 488 ; Fr. L. eur.
78 ; Kœærb. Syst. 89. — Physcia Nyl. Prodr. 309 ;
Syn. 422 ; Leight. [. c. 153 ; Malbr. Z. c. 118;
Th. Fr. L. c. 134. — Commun sur les rochers du
littoral.
— var. shippæa Ach. Meth. 202; L. univ. 489. —
Sur quelques rochers abrités de la côte Sud.
De GR Li CRRRR SE SE ES LL LG ER er
266 LICHENS
— obscura (Ehrh.) Fr., — var. scastra (Ach.) Nyl.
Syn. 428, sub Physcia.— P. sciastra Ach. Meth.
49 ; L. univ. 471. — P. obscura var. saxicola
Schær. exs. n° 485. — Commun sur les rochers
à fleur de sol, sur les murs, etc.
— stellaris (L.) Ach., — var. tenella (Web.) — P.
tenella Ach. £. ce. 250.— Physcia Nyl. Prodr. 64;
Syn. 426. — Ph. stellaris & adscendens (Fr.) Th.
Fr. {. c. 138. — Commun dans les mêmes lieux
que le précédent.
— cæsia (Hoffm.) Ach. Z.c. 197; L. univ. 479. —
Physcia Nyl. Prodr. 308 ; Syn. 426. — Imbrica-
ria DC. F1. fr. U, 386. — Çà et là sur les murs
et les rochers ; rare.
SECT. III. XANTHORIA.
— parietina (L.) Ach., — var. aureola (Ach.) Fr. L. c.
13. — Xanthoria Th. Fr. L. Arct. 67. — Physcia
Nyl. Syn. 411. — Très-répandu, surtout sur les
murs dont quelques-uns en sont parfois entière-
ment recouverts.
— — var. rulilans (Ach.). — P. rutilans Ach. L.
univ. 415; Syn. 210, excl. var. ectanea.—
Physcia Nyl. {. c.
GYROPHORET.
UMBILICARIA ,
— pustulata(L.) Hoffm. D. FI. II, 111; Nyl. L. Sc.
413 ; Leight. Z. c. 154 ; Th. Fr. L. Sc. 149. —.
Abondant sur quelques rochers de l’intérieur,
entre le port et la Pointe du Sémaphore, trés-
rare ailleurs.
DE L'ILE D'YEU. 267
LECANOREL.
LECANORA
SECT. I. AMEROSPORA. (|)
A. —Eulecanora.
— atra (Huds.) Ach. L. univ. 344, excel. varr. B et 7;
Nyl. L. Sc. 170. — Très-commun.
— subfusca (L.) Ach..— var. campestris Schær. Enum.
75. — L. argentata Ach. var. saxicola. — Com-
mun sur les rochers affleurant le sol.
— — var. atrynea Ach. L. univ. 395; Nyl. L.Sc. 164.
— L. subfusca, var. cenisea Ach. L. c.; Th. Fr.
L. Sc. 240. — L. atrynea Nyl. in Flora, 1872,
p. 549 ; Wedd. L. Lig. 13. — Rochers de l'in-
térieur ; rare.
— — var. coilocarpa Ach. l.c., — subvar. gangaleoides
(Nyl.).— L. gangaleowdes Nyl. in Flora, 1872,
p.354. — Cà et là sur quelques rochers à fleur
de sol.
Facile à confondre, à première vue, avec le L.
atra, dont on le distinguera par ses spermaties ar—
quées (2).
(1) C'est-à-dire : «spores indivises». Cette première section
du genre Lecanora comprend, pour moi, toutes les espèces
à spores unicellulaires, ou dépourvues de cloisons. Quelques
lichénographes pourront y placer aussi les Aspicilia et les Aca-
rospora, que j'aime mieux, pour mon compte, grouper, comme
l’a proposé M. Kærber, au voisinage des Urceolaria.
(2) La courbure des spermaties chez cette plante est beaucoup
moins prononcée que dans le L. subfusca type; j'ai même eu
affaire à un échantillon non douteux de coilocarpa dans lequel
ces petits organes étaient si faiblement arqués qu’ils pouvaient
268
LICHENS
— albescens (Hoffm.) Th. Fr., — var Flotowiana Spr.
Neue Entd. 1, 221 ; Kæœrb. Parerg. 283. — L. dis-
persa (Pers.) Flk. D. F1. IN, 4; Th. Fr. L. c. 254
(subspec.). — Z. galactina var. dispersa Ach. L.
univ. 424. — Abondant sur les rochers à fleur de
sol.
On trouve souvent les apothécies de ce Lichen sur
un thalle étranger qui lui sert de substratum organi-
que. C’est à cette condition de la plante que j'ai appli-
qué (L. Agd. 14) le nom un peu hasardé de parasi-
Lans.
— polytropa (Ehrh.) Th. Fr.L. Arct. 110; Leight. L. fl.
197. — L. varia var. polytropa Nyl. L. Sc. 164;
Th. Fr. L. Se. 259. — Sur les rochers bas de l’in-
térieur de l’ile ; rare.
— — var tlusoria Ach. L. univ. 380; Nyl. L. ce. —
Mêmes stations que le type et également rare.
— actophila (sp. nov.) — Très-abondant sur les ro-
chers bordant les plages de presque tous les points
de la côte, mais assez rarement bien fructifié.
Thallus tenuis, areolatus, albidus v. pro parte palli-
dissime æruginosus, reagentibus K et GC vix colore
mutatus, effusus v. hypothallo æruginoso limitatus et
passim subeffiguratus. Apothecia (sat rara) semimilli-
metrum vix diametro metientia, sessilia, disco atro-
æruginoso convexiusculo, margine angusto nitido
thallo concolore demumque subexcluso. Hypothecium
incolor. Paraphyses conglutinatæ, apice obscure cæru-
presque passer pour droits. On comprendra que je puisse, après
cette constatation, avoir quelques doutes sur la filiation du Li-
chen que j'ai rattaché (L. Agd. 13) au L. atra, sous le nom de
var. endochlora.
DE L'ILE D'YEU. 269
lescentes. Sporæ ellipsoideæ, 8 -14 X 5— 6 mm. (1) Hy-
menium iodo cærulescens. Spermatia arcuato-flexuosa,
20 — 25 mm. long. — Ge lichen est si commun dans
les points signalés que j'ai eu quelque peine à croire
que ce püt être une espèce encore inédite,et je ne la
publie comme telle qu'après avoir épuisé les moyens
à ma disposition pour arriver à la vérité. M. Th. Fries
signale (L. Sc. 261), une forme de Z. varia qui n’est
pas sans analogie avec ma plante. Il l'appelle f. halo-
genia (Lecan. oreina f. macrior Nyl. L. Sc. 148) ;
mais la couleur du thalle {séraminea vw. sulphurea),
en est différente. Il n’est d’ailleurs pas douteux que le
L. actophila ne soit proche parent du L. polytropa.
— sulphurea (Hoffm.) Ach. L. univ. 399; Th. Fr. L.
Sc. 258. — L. varia * sulphurea Nyl. L. Se. 165.
— Lecidea sulphurea Ach. Syn. 37, excel. b. —
Zeora sulphurea Kœærb. Syst. 136. -— Commun
sur les rochers du littoral.
— glaucoma (Hoffm.) Ach. Z. c. 362 ; Nyl. Z. c. 459.
— L. sordida (Pers.) « glaucoma Th. Fr. L. c. 246.
— Assez commun.
— — var. subcarnea (Sw.) Nyl. L. c. — L. subcarnea
Ach. Meth. 59; L. univ. 365. — L. sordida
var. subcarnea Th. Fr. /. c. — Rochers de
l'intérieur, où il est rare.
N. B. — Si c’est le nom le plus ancien qui doit être
adopté pour désigner cette espèce, il semble que c’est
à celui qui lui a été appliqué par Swartz (Lichen sub-
carneus) que l’on doit donner la préférence. Le nom
de Lichen sordidus dû à Persoon et édité trois ans plus
tard ne lui étant d’ailleurs guère applicable ; reproche
qui ne peut être adressé à celui de ,Lecan. glaucoma
que j'adopte ici, avec la plupart des auteurs français et
anglais.
(1) Pour abréger, j'indiquerai ainsi, à l'avenir, la longueur et
la largeur des spores. — Un micromillimètre (mm.) = un mil-
lième de millimètre {millim.)
EN 0, “e- SORT CAPE RER Er drugs delta dE Gr Do
270 LICHENS
— badia (Pers.) Ach. Z. univ. 407 ; Nyl. Z. e. 170 ;
Th. Fr. /. ce. 267. — Abonde sur les rochers du
littoral Sud.
— — var. cinerascens Nyl. /. ce. — Avec le type, mais
moins fréquent.
Cette forme devrait peut-être plutôt être considé-
rée comme sous-variété que comme variété. Elle a
son équivalent dans la var. suivante.
— — var. psarophana (Ny1.).— L. psarophana Nyl. in
Flora, 1872, p. 429. — Avec le type, mais un
peu moins fréquent.
— — — subvar. pallida Wedd. — Avec le précédent
et croissant parfois côte à côte avec lui.
J'ai recueilli sur les rochers de l’île d’Yeu des formes
intermédiaires qui relient si parfaitement Le L. psaro-
phana au L. badia, que je n’ai aucun doute qu’ils ne
doivent être rapportés à un seul et même type. La
réaction de l’'iode sur l’hyménium, indiquée par M.
Nylander comme un des moyens de distinguer son L.
psarophana, ne s’est sans doute montrée qu’acciden-—
tellement ; car les échantillons vendéens, aussi bien
que ceux que j'ai eu occasion de récolter à Forza Real
et en d’autres points des Pyrénées-Orientales m'ont
tous donné des résultats identiques (J + intense cærul.).
B. — Ochrolechia.
— parella (L.) Ach. L. wmv. 370; Nyl. Z. c. 156. —
L. pallescens g parella Schær. Enum. 78 ; Th. Fr.
L. c. 253 (8). — Ochrolecha Kœrb. Syst. 149. —
Commun sur les pierres et les rochers de l’inté-
rieur de l'ile.
— tartarea (L.) Ach. Z. c. 371; Nyl. L. c. 158; Th.
Fr. !. c. 233. — Ochrolechia Kœrb. L. ce. 150.
— Assez commun sur les rochers du littoral sud ;
très-rare ailleurs ; stérile.
DE L'ILE D'YEU. 271
C.— Placodium (1).
— gaxicola (Poll.) Ach. L. univ. 431 ; Th. Fr. L. Sc.
226. — Placodium Kœrb. Syst. 115. —- Squa-
maria Nyl. L. Se. 130, p. p. — Çà et là sur les
rochers à fleur de sol.
SECT. II. LECANIA.
— erysibe (Ach.) Nyl. Enum. 114; L. Sc. 167. —
Lecania cyrtella var. erysibe Th. Fr. L. ce. 295. —
Commun, surtout sur les rochers bas et les
pierres à fleur de sol.
— rimularum (sp. nov.) — Sur les rochers bordant la
| plage de la Pointe du Sémaphore.
Thallus parcus s. vix ullus, in rimulis minoribus
scopulorum subabsconditus, areolato-granulosus, albi-
dus (K —, G —). Apothecia 0,5 — 4 millim. lata, initio
planiuscula et subinconspicue albido-marginata, dein
convexa s. subhemisphærica v. undulato-cephaloidea
et lecideina. Hypothecium incolor aut vix sordidulum.
Hymenium (50 mm. alt.) iodo persistenter cærule-
scens ; paraphysibus gracilescentibus, jconglutinatis,
apice vix incrassatis, epithecio fusco-atro ; thecis nume-
rosis, clavato-cylindricis, octosporis. Sporæ oblongæ,
rariusve fusiformi-oblongæ, 10 -16 X 4-5 mm., rectæ
v. subarcuatæ, uniseptatæ aut vage (spurie ?) triseptatæ,
incolores. Spermogonia apotheciis intermixta, conspi-
Cua, nigra ; spermatiis 20 — 35 xX 1 mm., Varie undulatis
arcuatisve. — Parmi les espèces appartenant au groupe
erysibe, décrites jusqu’à ce jour, je n’en trouve aucune
(4) A l'exemple de beaucoup de lichénographes de nos
jours, je ne comprends, sous ce nom, que les Lecanora à
thalle lobé et à spores simples ; les espèces dont le thalle,
également lobé (ou effiguré) est de couleur jaune ou rouge et
dont les spores sont biloculaires, prenant place dans la section,
ou sousgenre, Caloplaca.
272
L A DER de CII NAT UE 4 APRES DER VAUT Z VEN A chi. là per
GTS rl à À
LICHENS
à laquelle il me paraisse possible de rapporter celle-ci.
Lorsque je la recueillis, rien en elle ne pouvait d’ail-
leurs me faire soupconner à quelle souche elle devait
être rattachée. Son thalle peu apparent, la couleur de
ses apothécies, sa manière de croître 1), tout en elle
devait me laisser supposer que j'avais affaire à un vrai
Lecidea. Aussi n'est-ce que après l’avoir soumise à
une analyse attentive que j'ai pu arriver à reconnaître
la place qui lui appartenait réellement. Les spermaties
de ce Lichen sont d’une longueur remarquable, beau-
coup d’entre elles mesurant jusqu'à 35 millièmes de
millimètre ; elles offrent d'autre part un exemple frap-
pant de la variété de formes que ces petits organes
peuvent revêtir dans une seule et même espèce, aucu-
ne variété de courbure n’y faisant défaut, depuis la
plus simple jusqu’à la plus compliquée.
— prosechoides Nyl. in Cromb. L. Brit. 51( subspec.
L. umbrinæ) ; in Flora, 1872, p. 250 ; Cromb. L.
Brit. exs. n° 67. — L. umbrina f. prosechoudes
Leight. L. fl. 208. — Abondant sur les rochers
qui bordent la plage de la côte Nord, et recevant
à chaque marée l’aspersion des vagues; moins
fréquent sur d’autres points.
Thallus sat tenuis v. passim crassiusculus, inæqua-
liter areolato- v. subverrucosc-rimosus, areolis sæpe
diffractis, albidus v. sordidescens, colore reagentibus
solitis K et C non mutato; hypothallo obscuro, parum
conspicuo. Apothecia 0,5 — 0,8 millim. lata, primum
plana et margine albo tenui subintegro cincta ; disco
fusco vel serius fusco-nigricante, persistenter plano v.
demum convexo, margine simul plus minus demisso.
Hymenium (60 —-70 mm. alt.) iodo cærulescens ; para-
physibus mediocribus, conglutinatis, superne inerassatis
et dilute infuscatis, epithecio interdum obseuriore ;
thecis numerosis, subcylindricis, 8 - sporis. Sporæ
(1) Les apothécies s’implantent, ainsi que cela a lieu égale-
ment pour beaucoup d’autres Lichens, sur le trajet des fissures
les plus délices de la pierre.
DE L'ILE D'YEU. 973
ellipsoideæ v. oblongo-ellipsoideæ v. oblongæ, 9 -
47 X 4-6 mm., simplices aut uniseptatæ, incolores.
Spermatia valde arcuata, 146 — 25 mm. longa, quædam
forsan etiam longiora.
— — var. œæruginascens Wedd. — Aussi répandu que
le type dans la zone surmarine, mais se déve-
loppant de préférence sur le quartz.
Thallus subplumbeo-albidus, hypothallo ærugino-
so dendritice fimbriato limitatus, hocce etiam inter
areolas sæpe admodum diffractas conspicuo.
Cette plante qui n’avait pas encore été signalée en
France, semble, à première vue, appartenir au groupe
du L. subfusca, mais ses spores typiquement uni-
septées la rapprochent en réalité d’avantage du LZ.
erysibe. Il faut néanmoins y regarder de près pour ne
pas être induit en erreur, car il y à des apothécies
dans lesquelles la majorité des thèques ne renferment
guère que des spores simples, et il faut croire que
c’est ainsi qu’elles ont été jugées dans le principe,
puisque, dans les ouvrages cités de MM. Crombie et
Leighton, ce Lichen est donné comme variété du
Lecan. umbrira, dont les spores sont constamment
simples. Heureusement, j'ai été à même, grâce à
l'obligeance de M. Crombie, d’en examiner un échan-
tillon authentique, dans lequel les spores sont la plu-
part uniseptées, et correspondent d’ailleurs sous les
autres rapports avec celles de bon nombre de mes
spécimens de l’île d’Yeu.
M. Nylander a décrit dans le Flora (1873, p. 290)
sous le nom de Lecanora spodophæiza, un Lichen
qui me paraît avoir de grands rapports avec celui dont
il vient d’être question. Les spores y sont dites : « sim-
plices aut sæpe (subspurie) 1 - septatæ w, définition qui
s'applique également (pr.p.) à celles de la plante de l’île
d'Yeu. De pareils exemples ne démontrent-ils pas que
les groupes qui les présentent ne peuvent raisonna-
blement recevoir un titre plus élevé que celui de
section ?
18
LICHENS
SECT. III. CALOPLACA.
A. — Amphiloma.
— murorum (Hoffm.) Ach.,— var. éhallincola Wedd.
— ? Caloplaca murorum f. scopulorum Th. Fr.
L. Se. 171. — Sur le thalle du Verrucaria maura
tapissant la face verticale des rochers qui bordent
la plage, et recevant à haute mer l’aspersion des
vagues ; assez fréquent, sur toute la côte Nord.
Thallus mediocris, vulgo orbicularis, flavo-vitellinus,
adnatus, epruinosus, Centro verrucoso-areolatus, am—
bitu radiato-plicatus. Apothecia centripeta, disco fulvo-
aurantiaco Convexo, margine subintegerrimo. Sporæ
pleræque ellipsoideæ, 10 - 45 X 6 —7 mm., paucis
subcitriformibus intermixtis. Spermatia linearia, 4 — 6
mm. longa.— Cette plante, qui a le faciès général de la
forme typique du L. murorum, a, par cette raison, une
assez grande ressemblance avec la variété Heppiana
du L. callopisma, si souvent confondue avec elle. Rien
de plus facile du reste que de distinguer ces espèces
voisines par l'examen des spores ; la dernière étant en
outre essentiellement calcicole.
Partout où j'ai rencontré le Lichen décrit ci-dessus,
dans l’île d’Yeu, il croissait presque exclusivement sur
le thalle du Verrucaria maura. Il en est de même
des échantillons recueillis dans l’île de Noirmoutier
par M. le Dr Viaud Grand-Marais, et de ceux que M. le
professeur Bureau m'a envoyés de la côte de la Breta-
gne. La prédilection montrée par cette plante pour le
substratum que lui fournit la Verrucaire n’est donc
pas douteuse, et paraît assez singulière au premier
abord. Je ne crois pas néanmoins qu’il faille lui attri-
buer une grande importance, rien n'étant plus fré-
quent, chez les Lichens silicicoles, que la coincidence
de leur stationnement sur un substratum organique.
La forme du L. murorum dont il vient d'être ques—
tion appartient, ainsi que les deux espèces suivantes,
au groupe des Lichens surmarins.
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Le
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1
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DE L'ILE D'YEU. 975
— marina Wedd. — Placodium murorum var. lobula-
tum Le Jol.L. Cherb.46.— P.murorum var. oblite-
ratum quorumd. — Très-commun sur les rochers
bordant la plage et*humectés par l’embrun, à
marée montante.
Thallus vulgo parvus, adnatus, vitellinus rariusve
flavo-vitellinus (K + purp.), typice orbicularis, sed haud
raro (rosulis pluribus confluentibus) plus minus expan-
sus, Centro verrucosus, ambitu subeffiguratus s. bre-
viter plicato-lobulatus, lobulis extus s. ad peripheriem
abrupte depresso-attenuatis veluiique diffluentibus, hy-
pothallo nullo visibili. Apothecia =- 4 millim. lat.)
Sparsa, rotundata aut passim conferta et angulata, ses-
silia, disco quam thallus nonnihil intensius colorato
mox convexo, margine (thallo subconcolore) integro
v. subcrenulato demum excluso. Paraphyses apice
toruloso-clavatæ. Sporæ oblongo-ellipsoideæ, 10 — 16
X 4-7 mm. Spermatia oblonga v. ellipsoideo-oblonga,
2 —- 3 mm. long.
— — var. effusa Wedd. — Abondant sur quelques
rochers très-exposés de la Pointe du Corbeau.
Thallus vage limitatus s.effusus, e granulis sæpe mi-
nutis passim discretis lobulisque oblongiset depres-
so-attenuatis intermixtis confectus. Apothecia rara.
— — var. flavo-granulata Wedd. — Mêlé au type, mais
beaucoup moins fréquent que lui.
Thallus subeffusus, flavicans v. sordide citrinus,
undique granulato-verrucosus et sæpissime inter ver-
rucas nigro-conspurcatus. Apothecia sparsa, figura
etcolore ut in typo aut margine in vetustioribus ex-
tus granulis crenisve citrinis aucto.
La plante dont je viens de donner la description,
est connue depuis longtemps des botanistes. Elle a
été prise pour une forme de L. murorum dont elle
diffère cependant par des caractères assez constants
pour qu'il soit difficile, une fois qu'on les a bien
saisis, de se tromper sur son compte. A l’île d'Yeu
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LC 22
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276
LICHENS
en particulier, la valeur des caractères en question
devient d'autant plus évidente que les deux types
croissent ensemble, et je puis affirmer que je n’y ai
observé aucun exemple de passage de l’un à l’autre.
Comme caractère distinctif accessoire, on peut ajouter
que le L. marina de l’île d’Yeu, bien que croissant
sur les mêmes rochers que le L. murorum, ne végète
pas comme lui sur le thalle du Verrucaria maura,
avec lequel il est néanmoins souvent associé. Il oc-
cupe alors de préférence les points de la pierre sur
lesquels la Verrucaire ne s’est pas étendue.
— microthallina (sp. nov.). — Sur le thalle du Verru-
— citrina (Hoffm.) Ach.,— var. Uitioralis Wedd. — Çà
caria maura, où il est associé à la variété thal-
lincola du L. murorum ; assez commun.
Perpusilla : thallo adnato, læte citrino (K + purp.)
rosulas typice orbiculares 1 -3 millim. latas centrifugas
efformante, centro minute granuloso s. squamuloso,
ambitu e squamulis majoribus radiatim lobulatis s. effi-
guratis constante. Apothecia persæpe supra thallum Ver-
rucariæ fere absque thallo proprio nascentia, 0,5 — 0,8
millim. lata, disco depresso v. convexiusculo vitellino,
margine parum prominente pulchre crenulato. Paraphy-
ses clavatæ, laxe cohærentes. Sporæ octonæ, oblongo-
ellipsoideæ, 12-18 X 6 —-8 mm. Spermatia hucusque
non visa. — L’exiguité de ce Lichen lui permettrait de
passer facilement inaperçu, n’était le fond noir du thalle
sur lequel il est appliqué. Les apothécies, naissant le
plus souvent isolées et presque sans thalle propre,
peuvent fort bien être prises tout d’abord pour des fruc-
tifications détachées du L. murorum à proximité du-
quel le L. microthallina se rencontre assez constam-—
ment ; mais leur couleur citrine et leur marge fine-
ment crénelée sont plus que suffisantes pour enlever
tous les doutes qui pourraient s'élever sur leur origine.
B. — Callopismella (1)
3
(1) Je substitue cette désignation à celle de Callopisma, due à
De Notaris, mais déjà employée antérieurement pour un genre
de plantes phanérogames.
DE L'ILE D'YEU. 977
et là sur les rochers du littoral, mais rarement
fructifié.
Granula thalli citrina (K + purp.), paullo majora
quam in forma typica calcicola. Apothecia omnino
similia. Sporæ minores, 9 - 12 X 4 - 5 mm.
— — var. fallax Wedd. — Sur les pierres et les ro-
chers à fleur de sol.
Thallus vix ullus visibilis, tenuissime leprosus,
citrinus. Apothecia (K + purp.) subsolitaria v.
plura agcregata, vitellina, margine subnullo. Spo-
ræ utin præcedente.
N'ayant jamais observé auparavant le L. citrina
sur un substratum siliceux, j'ai eu, un moment,
quelques doutes sur l'identité des Lichens que je
rapporte ici à ce type, d'autant que, dans toutes les
apothécies que j'ai examinées, j'ai trouvé les spores
plus petites que dans le ZL. citrina du calcaire. La
présence d’un thalle citrin, bien que peu développé,
empêchera de confondre la variété fallax avec le
L. pyracea, dont les apothécies sont d’ailleurs plus
petites et les spores plus grandes.
— aurantiaca (Lightf.) Nyl., — var. erythrella (Ach.)
Nyl. Prodr. 76. — Caloplaca Th. Fr. L. Sc. 178.
— Assez commun sur quelques murs en pierre
sèche.
— ferruginea (Huds.), — var. festiva (Fr.) Nyl. L. Sc.
143. — Caloplaca Th. F. L. c. 183. — Rochers
de l’intérieur, où il est peu répandu.
— — var. obscura Th. Fr. L. c. sub Caloplaca — Avec
le précédent, mais plus rare encore.
— — var. cœsiorufa Ach. L. univ. 203 ; Wedd. L.
Agd. 16. — Caloplaca Th. Fr.L. Arct. 123. —
Assez commun sur les rochers bas du littoral.
— — var. ecrustacea Wedd. — Cà et là.
LICHENS
€. — Gyalolechia.
— vitellina (Ehrh.) Ach. L. univ. (a); Nyl. L. Se. 141.
— Caloplaca Th. Fr. /.c. 187. — Très-commun
sur les pierres et les rochers à fleur de sol.
— — var. athallina Wedd. — Çà et là dans les petites
dépressions des rochers du littoral. |
Thallus nullus s. omnino inconspicuus. Apothecia
(K—) illis typi nonnihil minora, citrina, subdia-
phana, margine tenuissimo. Sporæ numerosæ.
SECT. IV. RINODINA.
— exigua (Ach.) Nyl. in Flora, 1874, p. 197. — L:
sophodes var. exiqua Nyl. L. Sc. 150. — Rino-
‘-dina exigqua « Th. Fr. L. Sc. 201. — Très-com-
mun sur les pierres à fleur de sol.
— confragosa (Ach.) Nyl. in Flora, 1872, p. 247. —
L. sophodes var. Nyl. L. Sc. 149. — Rinodina
exiqua var. Th. Fr. /. ce. — R.cæsiella (FIk.) Kœrb.
de Syst. 126. — Sur les rochers bas de l’intérieur
ni de l’île; assez commun.
1 — — var. glaucescens Nyl. in Flora l. e., p. 248. —
L. subglaucescens Nyl. L. c. 1874, p. 197. —
Commun dans les mêmes lieux que le pré-
br cédent.
L n — atrocinerea (Dicks.) Nyl. L. Par. exs. n. 43. — Avec
3180 les précédents, mais moins répandu
1% ACAROSPORA à
13 — fuscata (Schrad.) Th. Fr. L. Sc. 215; Arn. Ausfl. in
4 f Tirol, VI, 4. — Lecanora cervina * fuscata Nyl. |
#4 L. Sc. 175. — L. fuscata Leight. L. lor. 186%
54 Nyl. in Flora, 1872, p. 369.— Fissures des rochers
‘24 de l'intérieur de l’île ; rare.
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DE L'ILE D'YEU. 279
Il est souvent assez difficile de distinguer de prime
abord, ce Lichen, de ceux qui lui sont immédiatement
voisins. Un des meilleurs caractères à consulter se
trouve dans la forme des spores qui sont linéaires-
oblongues dans le fuscata et d’une longueur de 3 -6
mm., sur une largeur de 14 mm., tandis que, dans
l’'admissa, p. e., ces petits organes sont oblongs-ellip-
soides, un peu plus courts que ceux du fuscata et
d'une épaisseur double. La réaction rouge produite
par l’hypochlorite de chaux sur l’épithalle de PA. fus-
cata est également un assez sûr moyen de distinguer
cette plante, mais, ainsi que l’a fort bien fait remarquer
M. Arnold {4.c.), la simple application du réactif sur
le thalle ne suffit pas pour la laisser entrevoir. M.
Nylander recommande d'opérer sur un petit lambeau
d’épithalle placé sur l’ongle du pouce gauche. Un mo-
yen qui réussit aussi très-bien est de mettre ce lam-—
beau d’épithalle dans un peu d’eau sur une lame de
verre placée sur du papier blanc. En y laissant couler
alors, de la pointe d’un cure-dents, une gouttelette
d'hypochlorite, on peut, l’œil armé d’une loupe, obser-
ver avec une extrême netteté, les progrès de la réac-
tion.
— amphibola (sp. nov.). — Sur les pierres à fleur de
sol, près de la Pointe du Corbeau.
Thallus (C —) areolato-squamulosus : squamulis vix
numerosis, contiguis aut discretis dispersisque 1 — 1+
millim. latis, adnatis, rotundatis v. obtuse angulatis,
testaceo- v. badio-cervinis, crassiusculis, turgidulis,
opacis. Apothecia in singulis areolis vulgo plura, mi-
nuta, rotundata, impressa, obscure colorata, margine
inconspicuo vel obtuso et plus minus prominulo. Hyme-
nium J pallide et persistenter cærulescens. Paraphy-
ses conglutinatæ, apice fuscescentes. Thecæ ventricoso-
cylindricæ, myriosporæ. Sporæ oblongæ, 2-4 X _ —1
mm., sæ&pe nonnihil curvulæ et utroque apice ut vide-
ur incrassatæ necnon guttula oleosa farctæ. — Ce
Lichen a le faciès de l’4. photina Massal., qui serait,
d’après M. Arnold (£. c.), une variété de l’A. fuscata, et
dont l’épithalle partage à ce titre la propriété de rou-
MR A) à SRE een AR
280 LICHENS |
gir sous l'influence de l’hypochlorite de chaux. L’4.
amphibola, au contraire, est complètement insensible
à l'influence de cet agent, et se distingue d’ailleurs de
l’4. photina, ainsi que de toutes les autres espèces du
genre, par l’aspect particulier de ses spores qui, vues
sous les plus forts grossissements, semblent être ren-
flées ou comme terminées en boule à chaque extrêmité.
Je ne saurais dire au juste d’où résulte cette apparence,
l'extrême exiguité de ces spores et le mouvement de
trépidation auquel elles sont incessamment soumises,
par suite de leur immersion, rendant l'observation des
détails de leur structuro assez difficile. Il me paraît
toutefois que la présence d’une gouttelette de liquide
oléagineux à chaque pôle de ces petits organes suflrait \
jusqu’à un certain point pour l’expliquer. La figure
des spores ne subit aucun changement sous l'influence
de la potasse. |
ASPICILIA
— cinerea (L.) Kœrb. Syst. 164. — Urceolaria Ach.
L. univ. 336. — Lecanora Sommerf. Suppl. F1. |
Lapp. 99 ; Nyl. L. Sc. 153 ; Th. Fr. L. Sc. 280. — |
Parmelia Fr. L. eur. 142, p. p. — Rochers bas
de l’intérieur ; peu répandu.
— — var. alba (Schær. Enum. 86). — Moins fréquent
encore que le type, dans les mêmes lieux.
— — var. mastoidea Wedd. — Sur les rochers de
l'intérieur de l’ile, où il est rare.
Thallus expansus, 1 - 2 millim. Crassus, areo-
lato-rimosus, fuscescenti-cinereus (K + sanguineo-
rub.), hypothallo { vix ullo visibili) subobscuro ;
areolis 4 —- 2 millim. latis, angulatis, supra undu- \
lato-verrucosis lacunosisque, dentes molares con- +10
gregatos quodammodo referentibus. Apothecia À
primitus omnino immersa, urceolata, dein sub- {
elevata, 1/2 — 1 millim. lata, disco plano nigro, |
margine tenui acuto prominente. Paraphyses
conglutinatæ. Sporæ ellipsoideæ, 25 - 30 x 12
DE L'ILE D'YEU. 981
_- 45 mm. — Tout d’abord j'ai cru avoir affaire
ici à quelque forme de l’Asp. gibbosa, mais la
réaction très-nette de K sur le thalle (1) m’a promp-
tement porté à changer d'avis, et peu s’en est fallu
que je ne donne à cette forme remarquable le titre
d'espèce. La découverte de quelques échantillons,
pouvant être regardés comme formant un passage
entre ma plante et l’Asp. ‘'cinerea, m'a cependant
décidé enfin à ne la regarder, au moins provisoi-
rement, que comme variété de ce dernier.
— gibbosa (Ach.) Kœrb. Syst. 163. — Urceolaria Ach.
Meth.144 ; L. univ. 334.— Lecanora cinerea var.
gibbosa Nyl. Prodr. 82 ; L. cinerea * gibbosa Nyl.
L. Sc. 154. — L. gibbosa Leight. L. fl. 209; Th.
Fr. L. Sc. 276. — Sur les rochers bordant les
plages et exposés à l’aspersion des vagues ; assez
rare.
Plante peu développée et échappant facilement à la
vue.
(1) M. Th. Fries fait remarquer (L. Sc. 281), au sujet de la
réaction de la potasse sur le thalle de l’Asp. cinerea, que, bien
que se manifestant très-généralement, elle fait néanmoins par-
fois presque entièrement défaut. Les observations que j'ai eu
occasion de faire, dans ces derniers temps, sont d'accord avec
celles de l’éminent lichénographe suédois, et je puis citer, à
l'appui de ce que je viens de dire, une erreur que j'ai été
amené à commettre par suite de ma trop grande foi dans le
réactif en question. Je veux parler d'un Aspicilia des laves
d'Agde, qui a été rapporté par moi (2. c.) à l’Asp. calcarea, com-
me sous-variété Vulcani, parce que certains échantillons, sou-
mis alors à l’épreuve de K, n’ont donné ni à M. Arnold, ni
à moi, aucune réaction sensible, tandis que d’autres de la même
récolte, traités depuis par le même agent, ont donné une colo-
ration rouge évidente. Revenant donc sur ma première déter-
mination, je rattacherai aujourd’hui, de préférence, ce Lichen à
l’Asp. cinerea, en qualité de sous-variété Vulcani de sa variété
alba. Jusqu'ici, en effet, je n’ai jamais vu l’Asp. calcarea fournir
avec K une réaction quelconque.
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282 _ LICHENS
URCEOLARIA |
— scruposa (L.) Ach. L. univ. 338; Nyl. L. Sc. 176. —
Sur les rochers de l’intérieur de l’île, mais peu
répandu.
PERTUSARIEI.
PERTUSARIA
— Westringii (ACh.), — var. pseudocorallina (Sw.). —
Isidèum Ach. L. univ. 577 ; Syn. 282. — Pertusa-
riæ Î. Th. Fr. L. Sc. 320. — Çà et là, sur les
rochers exposés. |
Le P. Westringii isidié est un lichen très-répandu.
Il n’en est pas de même de la plante fertile qui n’a été
rencontrée que rarement en France. Elle paraît être plus
fréquente en Angleterre.
LECIDEET.
GYALECTA
— cupularis (Ehrh.) Fr. L. eur. 195; Schær. Enum.
94; Mudd, Man. 166. — Lecidea Nyl. Enum. M9 ; |
L. Sc. 189. — A la base ou sous la mousse des
rochers, mais nulle part en abondance.
LECIDEA
SECT. [. HAPLospora (1)
A.— Eulccidea.
— macrocarpa (DC.) Th. Fr. L. Sc. 505. — Patellaria
D C. FT. fr. I, 347. — L. platycarpa Ach. L.untv.
348. — L. contiqua & platycarpa Fr. L. eur. 300 ;
Nyl. L. Se. 224. — Rochers bas ou à fleur de sol
de l’intérieur de l’île; rare.
(1) Je réunis dans cette section tous les Lecidea à spores non
cloisonnées.
DE L'ILE D'YEU. 283
— contigua Fr. /. ec. 298 (4); Nyl. L. ce. excl. varr. plur.
— L.cinereo-atra Th. Fr. /. €. 509. — Mêmes
stations que le précédent.
— vorticosa (Flk.) Kœrb. Syst. 251 ; Th. Fr. Z. c. 515.
— L. sublatypea Leight. L. fl. 271. — L. laty-
podes Nyl. in Flora, 1872, p. 356; Cromb. Z.
Brit. exs. n. 88. — Assez commun sur les murs
en pierre sèche.
M. Th. Fries dit des spores de cette espèce qu’elles
sont oblongues ou ellipsoides-oblongues. Dans mes
échantillons de l’île d’Yeu, je trouve un passage insen-
sible de la forme oblongue à la forme ellipsoide.
— — var. asema. — L: asema Nyl. L. ce. 356. — Avec
le type, et beaucoup plus fréquent.
La description de M. Nylander : «Thallus albidus,
inæqualis, subdispersus. Apothecia nigra (s. livido-
nigra), sæpe subplicata. Sporæ ellipsoideæ, 13-16
X 6-8 mm., etc., » correspond très-exactement aux
caractères que m'ont offert les nombreux specimens
que j'ai recueillis de ce Lichen.
— sarcogynoides Kœærb. /. c. 252; Nyl. in Flora, 1866,
.p. 418. — Sur un mur en pierre sèche, entre le
Port et le taillis de Pins maritimes ; rare.
— sarcogynopsis Nyl. Armor. 409 ; in Bullet. Soc.
bot. Fr. VIII, 756, sub Lecanora; in Flora, |. c.
— Sur un mur en pierre sèche, entre le Portet le
Vieux Château.
Ma plante ne correspond pas de tout point à la des-
cription de l’auteur cité, mais les différences qu’elle
présente ne m'ont pas paru assez importantes pour
m’autoriser à en faire même une variété. L’hyménium
donne avec l’iode une réaction bleue franche et persis-
tante.
284 LICHENS
— subducta (sp. nov.) — Sur un rocher à l’ombre, au
voisinage du Vieux Château.
Thallus evanescens, albidus s. ochraceo-albidus.
Apothecia <—-+- millim. lata, discreta, rariusve plura
aggregata, adpressa, atra, disco plano nudo, margine
crassiusculo prominulo persistente demum flexuoso ;
hypothecio sordidulo; paraphysibus gracilescentibus,
incoloribus, apice fusco-clavulatis, laxiuscule cohæ-
rentibus. Sporæ 8-næ, ellipsoideæ, 12-16 X 7 -8
mm. Hymenium iodo intense persistenterque cærules-
cens, epithecio violascente. — Ce Lichen a des rap-
ports marqués avec le L. sarcogynopsis, dont il diffère
par l’absence presque totale de thalle, par ses paraphy-
ses claviformes, son hypothecium à peine coloré et par
le plus grand dévelopement de ses spores. Le premier
de ces caractères le rapproche, d’un autre côté, du L.
diducens Nyl. L. c. 1865, p. 148 { L. auriculata var. Th.
Fr.) chez lequel on trouve également des paraphyses en
massue; mais celles-ci ont une épaisseur double {3 —
mm.) et s'élèvent d’un hypothecium coloré. Dans le
L. diducens les spores sont également beaucoup plus
petites (8-9 X 3+- 4— mm.).
— fuscoatra (L.) Fr., — var. subcontiqua Fr. L.c. 317;
Th. Fr. 2. c. 526. — L. fuscoatra £ grisella Kœærb.
Syst. 253. — Rochers bas de l’intérieur ; assez
rare.
— intumescens (Flot.) Nyl. Prodr. 127; L. Sc. 231;
Th. Fr. L.c. 528. — L. insularis Nyl. Bot. Not.
1852, p. 177. — Lecidella Kœrb. Syst. 239. — |
Forme des îlots au milieu du thalle du Lecanora
glaucoma, sur lequel il semble être parasite; assez
rare.
— trochodes (Tayl.) Leight. L. fl. 257; Th. Fr. L. Sc.
531.— L. inferior f. subgyrosa Nyl. Not. Sallsk. |
XIII, 339. — L. inconcinna Nyl. in Flora 1872, p.
DE L'ILE D'YEU. 285
357. — L. subgyratula Nyl. L. c. 1873, p. 296.
— Rimularia limborina Nyl. L. c. 1868, p. 346;
Leight. Z. e. 406. — Sur un mur d’enclos en pierre
sèche, entre le Port et le taillis des Pins mariti-
mes.
Je donne la synonymie de ce curieux petit Lichen
d’après M. Th. Fries. Ses apothécies, bien que souvent
rondes, rappellent plutôt celles d’une Graphidée que
d’un Lecidea ; mais les spores sont tout-à-fait celles de
ce dernier genre.
— elæochroma (Ach.) Th. Fr., — var. latypea (Ach.)
Th. Fr. L. Sc. 543. — L. sabuletorum Sommerf.;
Kœrb. Syst. 234.— L. parasema var. latypea Nyl.
L. Se. 217. — Sur les rochers bas de l’intérieur de
l'île, mais fort peu répandu et imparfaitement ca-
ractérisé.
J'ai soumis, dans ces derniers temps, un grand nom-
bre d'échantillons de cette plante, à l'épreuve des réac-
tifs, et les résultats que j'ai obtenus n’ont été rien
moins que satisfaisants; aussi en suis-je venu à la
conclusion que les espèces ou variétés établies à ses
dépens et à la faveur de ces seuls caractères, doivent
être regardées comme non avenues. Les échantillons
recueillis ensemble donnent, il est vrai, habituellement,
des réactions semblables, mais d’autres, identiques à
tous autres égards, offrent des réactions tellement
divergentes que l’on arrive à former de la sorte des
assemblages d'échantillons qui ne diffèrent, pour le
botaniste, que par les noms qui leur ont été imposés en
vertu de ces réactions.
— — var. sulfurella. — L. parasema Wedd. L. Agd.
19. — Rochers exposés de l’intérieur; assez
rare.
— — var. prasinula.— L. parasema var. Wedd. {. c.—
Rochers bas ou à fleur de sol de l’intérieur de
l’île; beaucoup plusrépandu queles précédents.
LICHENS
O8Bs. — Le nom d’elæochroma que j'adopte pour ce
type avec M. Th. Fries, lui appartient au même titre que
celui de parasema, que je propose de mettre de côté. Ce
serait, je pense, le moyen le plus simple de faire dispa-
raître la confusion regrettable qui existe aujourd’hui
entre cette espèce (le L. parasema des lichénologistes
de France et d'Angleterre) et le L. (Buellia) disciformis,
auquel les lichénographes les plus autorisés de Suède
et d'Allemagne appliquent le même nom. Puisque cha-
cune de ces plantes a reçu d’autres désignations, au
sujet desquelles il n’y a aucun dissentiment, ne vaut-il
pas mieux donner la préférence à l’une de ces désigna-
tions, et reléguer celle de parasema parmi leurs syno-
nymes.
B.— Biatora.
— lucida Ach. Meth. 74; L. univ. 209; Nyl. L. Sc.
195; Leight. L. fl. 258. — Biatora Fr. L. eur.
279 ; Kœrb. Syst. 208. -— Sur un rocher ombragé,
au voisinage du Vieux Château ; stérile.
— coarctata (Sm.) Nyl., — var. elachista (Ach.) Leight.
lc. 278; Th. Fr. /. c. 447. — Sur la terre et
les petites pierres à fleur de sol; rare.
SECT. II. BIATORINA.
— lenticularis ACh. Syn. 28 ; Nyl. L. Sc. 242. — Bia-
torina Kœærb. Syst. 191. — Catillaria Th. Fr. L.
Se. 567. — Lecidea chalybeia Borr. in Engl. Bot.
suppl. n. 2687; Nyl. Prodr. 131. — Catillaria
Mass. 161, f. 161. — Bilimbia Mudd. Man. 180.
— Commun sur les rochers de l'intérieur.
{— — var. nubila (Norm. ?) — Biatorina Norm. (?) Vet.
Ak. Fôrh., 1870, p. 804 (Th. Fr. Z. c. 569). —
Dans les mêmes lieux que le type, mais moins
fréquent.
Thallus multo magis evolutus quam in typo, crust-
DE L'ILE D'YEU. 281
oso-scaber et hic illic rimosus, cinerco- vel fus-
ecidulo-nigricans.
J'ai eu, en maintes fois, l’occasion de constater des
différences frappantes dans la couleur de l’hypothe-
cium du L. lenticularis ; mais, d’après les observa-
tions de M. Th. Fries, il serait tantôt incolore et tan-
tôt brun sur le même individu. La séparation opérée
par M. Leighton (4. c. 312 et 315) entre cette plante et
le L. chalybeia, d’après ce seul caractère, n'aurait
donc pas de raison d’être.
Les spores du L. lenticularis sont très-rarement
bien développées. Ce n’est que tout dernièrement que
je les ai rencontrées, pour ma part, à cet état, bien
qu’il me soit souvent arrivé de les rechercher. Jus-
ques là, elles m’étaient constamment apparues avec
des contours mal arrêtés, une forme étroitement
oblongue et une longueur qui ne dépassait guère
41 mm., telles en un mot qu'on les décrit habi-
tuellement ; tandis que, dans les échantillons re-
cueillis dans l’île d’Yeu, j'ai trouvé, parmi les thè-
ques contenant des spores mal formées, un petit nom-
bre de thèques où ces organes, ayant atteint une ma-
turité complète, présentaient une forme oblongue-
ellipsoide et une longueur de 12 - 146 mm. sur 4à 7
mm. de largeur.
SECT. III. BILIMBIA.
— carneofusca (sp. nov.).— Au pied des murs et des
rochers ombragés, entre le Port et le Vieux
Château.
Thallus tenuis, effusus, leproso-crustulatus, sordide
albidas, hinc et inde evanescens ; hypothallo nullo con-
spicuo. Apothecia 0,2-0,5 millim. lata, sessilia, pri-
mum Carneo-luteola plana margineque pallido vix pro-
minente instructa, mox autem fuscescentia margine
simul excluso demumque convexa et obscure fusca,
opaca. Paraphyses conglutinatæ, dilutissime fuscidulæ,
apice incolores. Thecæ numerosæ, clavato-cylindricæ.
Sporæ octonæ, oblongæ v. fusiformi-oblongæ, 10 — 14
X 3-4 mm., rectiusculæ rariusve nonnihil curvulæ,
288
A OR LE LA PS ice A LL de AS à Le ddr
LICHENS
utroque apice obtusæ, 1 —- 5 - septatæ. Hymenium io-
do intense et persistenter cærulescens. — Des spores
typiquement 5 — septées et relativement petites distin-
guent cette Lécidée de toutes celles avec lesquelles on
pourrait être tenté de la confondre. Parmi les saxicoles
à spores 3 — septées, celles qui paraissent avoir avec
elle le plus d’affinité sont le L. chlorotica (Mass.) et le
L. violacea Crouan. Le premier s’en rapproche surtout
par la couleur et la grandeur de ses apothécies ; mais les
spores bien qu'ayant des dimensions presque sembla-
bles, en diffèrent par, leurs contours. Le L. violacea
s’en distingue, de son côté, par la couleur des apothé-
cies, surtout lorsque celles-ci ont acquis tout leur
développement, par les dimensions plus considérables
des spores, par la réaction de l’iode sur l’hymenium,
etc.
SECT. IV. TONINIA.
— aromatica (Sm.) Ach. Z. univ. 168; Syn. 19; Nyl.
Prodr. 193; L. Sc. 216. — Toninia Mass. Syn.
54; Mudd, Man. 174 ; Th. Fr. L. c. 332. — Com-
mun sur les rochers à fleur de sol, ainsi que sur
le sol même, dans les lieux un peu humides.
SECT. V. BACIDIA.
{(Scoliciosporum)
— umbrina Ach., — var. compacta (Kærb., Th. Fr.) —
Scoliciosporum compactum Kœrb. Syst. 268. —
Bacidia umbrina var. compacta Th. Fr. L. c. 365.
— Sur un mur, à l'ombre, entre le port et le
Vieux Château.
SECT. VI. BUELLIA.
A. — Diploicia.
— canescens (Dicks.) Ach. Meth. 84; L. univ. 216;
Nyl. Prodr. 119. — Buellia DN. Framm. 197;
Th. Fr. L. c. 587. — Diploicia Kœrb. Syst. 174. —
Sur les murs et les rochers abrités ; assez rare.
|
s
|
;
DE L'ILE D'YEU. 289
B.—Eubuellia.
— disciformis Fr. (1), — var. saxorum (Mass.). —
Buellia saxorum Mass. Ric. 82 ; Hepp, FI. Eur.
732. — B. leptochine Mass. Gen. 20, non Flot.
nec Koœærb. (cnfr. Kœrb. Par. 184). — Lecidea
saxorum Leight. L. fl.302; L. subdisciformus ejusd.
l. c. 308. — L. disciformis Nyl. Prodr. 140 ; L.
Sc. 236. — LL. superans et leptoclinoides ejusd.
in Flora, 1873, pp. 72 et 201. — L. disciformis
var. leptocline Wedd. L. Lig. 15; L. Agd. 20. —
Assez commun sur les rochers, en particulier du
littoral sud.
Les échantillons en assez grand nombre de ce Lichen
que j'ai recueillis à l’île d'Yeu ne diffèrent entre eux
que par des caractères botaniques peu importants;
mais leur épithalle traité par la potasse et l’hypochlo-
rite de chaux m’a présenté des réactions variées, per—
mettant de les rapporter à trois types (chimiques), dont
chacun a recu, pour cette raison, un nom spécifique
different, ainsi :
K + flav. !
4er — .
pe) PR Lecideasaxorum (Mass.)
L] L2 2
2e D) po D ds l= L. subdisciformis Leight.
3e 2) PLIS = L. leptoclinoides Nyl.
Je me contenterai, en signalant ces distinctions, de
renvoyer à ce que j'ai dit plus haut au sujet des réac-
tions tout-à-fait analogues présentées par le L. elæo-
chroma; en ajoutant que si tous les individus de la for-
me saxicole du L. disciformis caractérisés par une réac-
(1) Buellia parasema (Ach. pr. p.), Kærb., Mull. Argov., Th.
Fr. etc. — B. punctata Schær., Anzi.
(2) Le signe > indique le passage d’une couleur à une
autre.
19
290
LICHENS
tion spéciale doivent recevoir un nom spécifique diffé-
rent, il n’y a pas de raison pour qu'il n’en soit pas de
même de ceux de la forme corticole, chez lesquels les
résultats de l'application des réactifs K et C varient
également. Je ne puis mieux faire que de citer, à ce
propos, les résultats que j’ai obtenus sur les échantil-
lons corticoles de mon herbier; ils sont au nombre de
trois :
40 K — flav. > rub. ; C —.
20 K — flav.; C —.
30 K —; C —.
Les réactions 1 et 2 sont, comme on le voit, pareilles
à celles que j’ai notées dans le L. disciformis saxorum
sous les numéros 2 et 3. Je n’ai pas encore rencontré
d'échantillons de la forme saxicole où les deux réactifs
donnassent un résultat négatif. Par contre, je n’ai pas
trouvé non plus de spécimen de la forme corticole qui
donnât, avec GC, une réaction bien caractérisée.
— myriocarpa (D C.) Nyl. Z. Sc. 237. — L. parasema
var. Ach. L. univ. 136. — Buellia myriocarpa
Mudd, Man. 217 ; Th. Fr. L. Sc. 595. — B. punct-
alta Kœrb. Syst. 229. — Commun sur les rochers
et les pierres.
— — var. pallescens Th. Fr. /. c. — Sur les vieux
murs en pierre sèche et les rochers de l’inté-
rieur de l’île ; assez rare.
— stellulata (Tayl.) in Mack. F1. Hibern. II, 118 ;
Leight. L. fl. 304. — Buellha Th. Fr. L. c. 603.
— B. stellulata et B. minutula Arn. in Flora,
1872, p.292. — Assez commun sur les rochers
du littoral et de l’intérieur.
La potasse agit d’une façon assez capricieuse sur le
thalle de ce Lichen. Dans un certain nombre de cas
il n’y a aucune réaction ; dans d’autres il y a une réac-
tion jaune plus ou moins marquée ; dans d’autres enfin
le contact du réactif donne naissance à une couleur
D
dite, 64 OP SE an
DE L'ILE D'YEU. 2091
jaune passant plus ou moins promptement au rouge.
C’est cette dernière réaction qui caractérise le L. atro-
albella Nyl., qui ne me paraît pas être spécifiquement
distinct du L. stellulata.
— badia Fr. Z. eur. 289, a; Nyl. Prodr. 139; L. Sc.
© 938. — Puellia Kœrb. Syst. 226; Th. Fr. L. c. 588.
— (à et là sur les rochers de l’intérieur; parasite
apparemment sur le thalle de plusieurs espèces
de Lichens.
— coniopta (Nyl.). — ZLecanora Nyl. in Flora, 1873,
p. 19. — Abondant sur les roches du littoral sud,
entre le Vieux Château et la Pointe du Corbeau.
Thallus latiuscule expansus, errca millimetrum cras-
sus, obscure cinereus, hypothallo fusco-nigro limita-
tus, rimoso-areolatus, areolis planis v. convexiuscu-
lis. Apothecia 0,5 - 4 millim. lata, rotundata v. (2 - 3 in
eadem areola congregata) varie angulosa, primitus et
haud raro persistenter innata interdumque nonnihil
prominentia,nigra v. obscure fusca (præsertim humida),
margine proprio in junioribus latiusculo fuscescente et
sæpe bene conspicuo, disco plano aut demum (mar-
gine demisso) convexo. Hypothecium subincolor v.
leviter fuscidulum. Hymenium 60 — 70 mm. altum,
iodo intense cærulescens; paraphysibus mediocri-
bus, apice subclavatis et obscure infuscatis, conglu-
tinatis ; thecis clavato-cylindricis. Sporæ octonæ, ellip-
soideæ v. suboblongæ, 18 - 25 X 8 - 42 mm., obs-
cure fuscæ v. maturæ nigricantes, uniseptatæ, medio
non constrictæ. Spermogonia minima, puncCtiformia,
nigrescentia, ore vix prominulo ; sterigmatibus pauci-
articulatis; spermatiis linearibus 4% -5 mm. longis. —
J'ai donné la description de ce Lichen d’après mes
échantillons, non-seulement parce qu'il est nouveau
pour la France, mais parce que la plante de l’île d'Yeu
semble différer par quelques particularités du type
écossais. Il ne m’a pas paru cependant que les carac-
tères qui la distinguent fussent assez importants pour
qu'il y eût lieu d'en faire même une variété. Elle est
292
PI ALU NT CT CON ES NET 17 DUR CPS LL RE
“ L u | ET A ne dei
? ut
LICHENS
très-abondante dans les localités où je l’ai recueillie, et
y forme sur les rochers des plaques qui ont souvent
plusieurs décimètres de largeur ; mais il est présuma-
ble que son aire est très-limitée, sans quoi sa présence
eût déjà été constatée sur quelque autre point de la
côte.
Le Buellia coniopta est rapporté par M. Nylander
au genre Lecanora (e stirpe L. confragosæ) à cause
de ses stérigmates articulés ; mais cette raison ne me
semble guère suffisante, car à ce compte il faudrait
également faire un Lecanora du B. disciformis et
même de plusieurs vrais Lecidea, dont les spermogo-
nies sont munies de stérigmates de nature presque
identique. Le Lecanora sciodes Nyl. (l. c. p. 68), des
Pyrénées Orientales, est également un vrai Buellia, et
n’est même vraisemblablement qu’une sous-espèce ou
une variété du coniopta. «
Je diraiici, en passant, que les observations déjà
assez nombreuses que j'ai eu occasion de faire sur les
spermogonies et les organes qu’elles renferment, me
portent à croire qu’on pourra s’en servir très-utile-
ment, dans beaucoup de cas, pour la distinction des
espèces, mais qu’on n’en tirera qu’un assez maigre parti
au point de vue de la délimitation des genres, et a for-
tiori des groupes plus élevés.
C. — Catocarpus.
— badioatra (F1k.), — « vulgaris (Kærb.). — Buellia
Kœærb. Syst. 223. — Rhizocarpon Th. Fr. L. Sc.
613 (B). — Lecidea atroalba Nyl. L. Sc. 232. —
Cà et là, sur les rochers bas de l’intérieur et du
littoral.
D. — Dactylospora.
— parasitica FIk. Deut. L., n. 101; Schær. Enum. 136;
Nyl. Prodr. 144. — L. inspersa Tul. Mém. 118. —
Dactylospora Flærki Kœærb. Syst. 271 ; Arn. in
Flora, 1874, p.107. — Parasite sur le thalle du
Lecanora parella ; rare.
DE L'ILE D'YEU. 293
Dans le seul échantillon de ce Lichen que j'aie re-
cueilli à l’île d'Yeu, la plupart des spores sont unisep-
tées.
SECT. VII. RHIZOCARPON.
A.— Diplotomma.
— alboatra (Hoffm.) Fr., — var. ambiqua(Ach.). — L.
ambiqua Ach. L. univ. 161. — L. alboatra var.
ambiqua Ny1. L. Sc. 236. — Buellia Th. Fr. L. Sc.
608.
— — var. glaucoatra (Nyl.).— L. alboatra * glaucoatra
Nyl. in Flora, 1873, p. 198 (?). — Assez com-
mun dans les petites dépressions des rochers
de la zône surmarine.
Thallus crassus, contractus, in sinubus minoribus
lapidis latens, verrucoso-areolatus, cinereo-albidus,
nitidulus. Apothecia primum innata urceolata margi-
ne thallode fisso s. dentato coronata, demum emersa
adnato-sessilia + - + millim. lata, omnino lecideina
nuda, margine proprio crasso diu persistente, disco
persistenter plano aut (margine simul demisso) con-
vexo ; hypothecio infuscato ; paraphysibus mediocri-
bus, facile liberis, apice fusco-clavatis. Sporæ ellip-
soideæ, 12-22 X 7 - 10 mm., fuscæ, nonnullæ 4 -
loculares at pleræque murali-divisæ. Spermatia li-
neares, 9-10 mm. longa. — La description donnée
par M. Nylander de son L. alboatra * glaucoatra,
bien que se rapportant bien, telle qu’elle est, au
Lichen que je viens de décrire, est néanmoins trop
courte pour qu'il puisse y avoir certitude absolue
quant à l'identité des deux plantes. Si, plus tard, il
devient opportun de les séparer, celle de l’île d’Yeu
pourra prendre le nom de maritima, que je lui avais
donné dans mes notes. Cette variété du L. alboatra
est d’ailleurs fort remarquable et aurait certaine-
ment mérité de constituer une espèce distincte, si
certains échantillons de la var. ambigua ne sem-
blaient relier entre elles les formes en apparence si
€
NOT D A A A LC TRE TRE AP PR TM RU UT 1
y dE : GERS APE pe DFE Eee ca de A Dur
94 LICHENS
dissemblables ; j'y ai trouvé des apothécies dont
toutes les thèques ne renfermaient absolument que
des spores murales.
B.— Eurhizocarpon.
— petræa (Wulf.) Ach. L. univ. 455, pr. p.; Nyl. L. Sec.
233; L. atroalba Ach. L. c. 162, pr. p.; Fr. L. eur.
310. — Rhizocarpon petræum Kœærb. Syst. 260 ;
Anzi, Cat. 91. — Sur les cailloux, les pierres etles
rochers à fleur de sol.
— — yar. obseurata Ach.{. c..156, pr. p.> NylPre:
234. — L. obscurata Schær. Spicil. 130, pr.
p. — L. concreta Leight. L. fl. 351. — Rluzo-
carpon obscuratum KϾrb. L. c. 262; Anzi, L. c.
92; Th. Fr. {. c. 628. — Avec le type.
Les échantillons de L. petræa que j'ai rapportés
de l’île d’Yeu varient non moins par la grosseur des
spores que par la présence ou l'absence complète,
chez elles, de halo.
— geographica (L.) Schær. Spral. 124; Fr. L. eur.
326; Nyl. L. c. 248. — L. atrovirens Ach. Meth.
45.-— Rhizsocarpon geographicum DC. F1. fr. KE,
365; Kœærb. L. c. 262; Th. Fr. /. c. 622. — Assez
commun sur les rochers de l’intérieur et du littoral.
=— — var. ocellata Wedd. L. Lig. 1%. — Avec le type;
rare.
SECT. VIII. SARCOGYNE.
— Clavus (DC.). — Patellaria DC. FI. fr. W, 348. —
Sarcogyne privigna var. Clavus Kœrb. Syst. 266.
— Biatorella Th. Fr. L. Sc. 409. — Lecidea
eucarpa Nyl. Bot. Not. 1853, p. 163. — Lecanora
cervina * eucarpa Nyl. L. Sc. 176. — Çà et là sur
les rochers à fleur de sol.
DE L'ILE D'YEU. 295
— simplex (Dav.) Nyl., — var. sérepsodina (Ach.). —
Opegrapha Persoontit var.strepsodina Ach. L. univ.
247. — Sarcogyne privigna var. simplex f. stre-
psodina Kœrb. Z. c. 266. — Lecanora privigna
var. complheata Nyl. in Flora, 1872, p. 235. —
L. Strepsodina Wedd. L. Lig. 13. — Assez com-
mun sur les pierres à fleur de sol.
— — var. chloroclinella Wedd. — Sur les rochers de
l'intérieur de l’île ; assez répandu.
Thallus bene conspicuus, leprosus, chlorinus.
Apothecia illis typi similia, hypothecio sordidulo.
Sporæ lineari-oblongæ, 3 - 6 X 1 — 1 1/2 mm.
GRAPHIDET.
LECANACTIS
— premnea (Ach.).— Lecidea Ach. L. univ. 178; Nyl.
Prodr. 138 ; L. par. eæs. n. 67 ; Leight. L. /!. 337.
— Biatora Hepp, F1. Eur. n. 515. — Lecanacths
plocina Mass. Cat. Graph. 678 ; Arn. in Flora,
1862, p. 306 ; Exs. n. 292 a et b. — L. scabrida
Zw. Exs. n. 301. — Opegrapha plocina Kœærb.
Syst. 280. — Sur un mur ombragé, entre le Port
et le Vieux Château.
Thallus effusus, tenuissimus, obscure cinereus v.
evanescens. Apothecia plana, disco vix pruinoso, mar-
gine crasso radiatim plicatulo demum undulato. Hyme-
nium iodo intense fulvo. Sporæ fusiformi-oblongæ,
16 — 22 X 5-7 inm., 3-5 septatæ. — La réaction rouge-
de-Sienne produite par l’iode sur l’hymenium est fort
remarquable.
OPEGRAPHA
SECT. I. EUOPEGRAPHA.
— confluens (Ach.) Stizenb. St. Opeg. 22; Leight. L. jI.
318 ; Malbr. L. Norm. 230. — 0. lithyrqa 6 con-
Hat MAL > à à KR LÉ UE HT DS AU ndle ne : Lu hé à Hit Let note d le ci, re +
296 LICHENS
fluens Ach. L. univ. 247. — O0. vulgata var.
steriza Nyl. L. par. exs.n. 144; Prodr. 159 ; Le
Jol. L. Cherb. T9. — O0. conferta Anzi, Exs.
Etrur. n. 36. — 0. atra var. confluens alior. —
Assez commun sur les murs en pierre sèche et les
rochers du littoral et de l’intérieur.
4
|
4
|
4
À
7.
SECT. II. LITHOGRAPHA.
— petrophila Wedd. — O0. petræa DR. Crypt. F1.
Alger. 278, non Ach. — Sarcogyne Nyl. L. Alger.
337. — Lithographa Ny1. Prodr. 147 ; Leïght. L. c.
360. — Rochers de l’intérieur de l’ile, où il est
rare.
C’est tout simplement par erreur que MM. Durieuet
Montagne, ont appliqué à cette plante le nom spéci-
fique de petræa. Ils croyaient avoir affaire à l'O. petræa
d’Acharius (0. tesserata DC.; Lithographa Nyl.; Placo-
grapha Th. Fr.), plante qui en diffère à tous égards. Il
m'a donc paru utile, sinon indispensable, pour éviter
la confusion, de modifier le nom de la plante publiée
dans la Cryptogamie algérienne.
M. Nylander a d’abord (L. Alger. L. c.) éloigné ce Li-
chen du groupe des Graphidées, pour le placer parmi les
Sarcogyne. Ses apothécies sont cependant si bien celles
d’un Opégraphe qu’il s’est vu tout naturellement obligé |
plus tard (Prodr. L. c.) de l’y ramener. L'analogie qui
existe entre l’O. petrophila et le Sarcogyre est néan-
moins si grande, qu'il y a bien lieu de se demander si
l'indication fournie par la nature du conceptacle de |
l’Opégraphe en question ne prouve pas une plus grande |
affinité des Sarcogyne pour le groupe des Graphidées
que pour ceux où on le range habituellement. On sait |
du reste qu'une espèce non douteuse de Sarcogyne
(S. simplex strepsodina) a fait pendant longtemps par- À
tie du genre Opegrapha.
L’O. petrophila a d’abord été trouvé en Algérie, par
M. Durieu de Maisonneuve, et ensuite dans les îles de
Un dé nl mais tr D nee oéS De dé de) SD ed Sd) Li a té.
DE L'ILE D'YEU. 297
la Manche par M. Larbalestier, mais iln’avait pas encore
été vu, que je sache, en France. Les spores de mes
échantillons de l'Ile d’Yeu, de forme linéaire, ont une
longueur un peu supérieure (4-6 mm.) à celle attri-
buée par M. Nylander (Il. ec.) à celle du Lichen algérien,
et l’hypothecium ne pénétre pas, chez ma plante, dans
le substratum, dont la texture est plus dense. Les
spermogonies, assez développées et munies de stérig-
mates simples, portent des spermaties qui sont envi-
ron de même longueur que les spores, mais un peu
plus étroites.
ARTHONIA
— varians (Dav.) Nyl. Z. Sc. 266; Leight. L. fl. 402. —
À. glaucomaria et A. parasemoïdes Nyl. Arth. 98 ;
Prodr. 168. — Celidium Arn. in Flora 1862, p.
312; Es. nn. 210 et 211. — C. grumosum Kœærb.
Par. 457. — Lecanora glaucoma var. varians Ach.
L. univ. 363. — Parasite des apothécies du Lecan.
glaucoma ; assez fréquent.
PYRENOCARPET.
ENDOCARPON (Sect. DERMATOCARPON)
— pallidum Ach. L. univ. 301. — E. pusillum var.
pallidum Fr. L. eur. 411; Schær. Enum. 234. —
Verrucaria Nyl. Pyren. 20 ; L. Sc. 268 ; Le Jol.
L. Cherb. 85. — Sur la terre, dans les endroits un
peu humides.
LIMBORIA
— actinostoma (Pers.) Mass. Roc. 455, f. 301 ; Kærb.
Syst. 377; Garov. Quat. L. Ang. gen. 8. — Urceo-
laria Pers. in Ach. Z. univ. 288 ; Schær. Enum.
87 ; Nyl. Prodr. 96. — Verrucaria Ach. L. c.:
Mont. in Arch. bot. IT, 308, t. XV, f. 5. — Thelo-
Lan ur] + EN Jen WE NN "Vire OLIS AT NE AD Per [sut US LD MENU Jere ER 1
298 LICHENS
trema radiatum Pers. in Act. Wett. IT, 13. — Çà
et là, sur les rochers bas du littoral et de l’inté-
rieur.
VERRUCARIA (|)
SECT. Î. EUVERRUCARIA.
— margacea Wahlenb. Lapp. 495; Th. Fr. L. Arct.
269 ; Nyl. Pyren. 25; L. Sc. 272. — Sur les par-
ties ombragées des rochers ; rare.
— — var. œthiobola (Wahlenb.) Nyl. ZE. ce. — V.
œthobola Ach. L. univ. 292 (x). — Sur quel-
ques blocs de quartz, entre le Port et la Pointe
du Sémaphore.
— scotina (sp.°nov.). — Sur les rochers de la zûne sur-
marine de divers points du littoral.
Thallus fusco-nigricans v. umbrinus, sat tenuis, effu-
sus, continuus, scabridus v. passim areolato-rimosus
interdumque fere omnino obsoletus, opacus. Apothecia
nigra, prominula, conoidea v. hemisphæriCa, 0, 4-0, 7
millim. lata, opaca, perithecio atro integro v. subin-
tegro ; paraphysibus nullis ; thecis ventricoso-clavatis ;
gelatina hymenea iodo pallide vinoso-rubente v. colore
subimmutata. Sporæ octonæ, oblongo-ellipsoideæ v.
ellipsoideæ, rarius nonnullæ ellipsoideo-rotundatæ, 10-
47 X 5-9 mm., utroque apice obtusissimæ. — A été
recueilli également, sur les rochers calcaires du littoral
de Marennes, par M. Richard, qui me l’a communiqué
sous le nom de V. microsporoides, Nyl. ! ; il m'a été
impossible toutefois de lui conserver cette désignation,
après avoir pris connaissance du signalement de cette
(4) L'intérêt spécial qui s'attache aux Verrucaires marines
m’a engagé à donner la description de toutes les espèces que
j'ai observées dans l’île d’Yeu, en y ajoutant les détails qui
m'ont semblé devoir en faciliter l'étude.
DE L'ILE D'YEU. 299
espèce, dans le Bulletin de la Société Botanique de
France (t. VIII, p. 759); « Similis V. mucosæ, sed sporis
majoribus ». La plus simple comparaison m'a suffi, en .
effet, pour constater que le Lichen de Marennes et de
l'ile d'Yeu ne diffère pas seulement du V. mucosa
par les spores, mais sous beaucoup d’autres rapports,
aussi bien que par son habitat. Persuadé dès lors qu’il
avait été l’objet de quelque confusion, et ne trouvant
aucun autre type auquel il pût être rapporté, je n’ai
pas hésité à lui appliquer un nom nouveau.
Le Lichen dont le V. scotina semble se rapprocher
le plus est celui dont M. Nylander a donné {L. c.) une
diagnose sous le nom de V. prominula, et dontil dit
«thallo macro obscuro evanescente v.nullo conspicuo »;
mais Mudd, qui a décrit la plante typique, puisque c’est
dans son livre (Man. Br. L. 291) qu’elle est signalée pour
la première fois, assigne au thalle des caractères diffé-
rents (1) et apparemment plus en harmonie avec la res-
semblance que M. Nylander reconnaît exister entre sa
plante etle V. pyrenophora dont, au reste, le V. sco-
tina n’a pas plus la physionomie qu’il n’a celle du V.
MUCOSA.
La Verrucaire que j'ai décrite rappelle encore, à plu-
sieurs égards, le V. margacea, qui s’en distinguera
toujours sûrement par ses spores de grosseur double.
J'ai remarqué plusieurs fois qu’elle exhalait un parfum
de Violette, provenant sans doute de quelque Algue à
laquelle elle se trouve associée.
— nigrescens Pers., — var. subleprosa Wedd. — Sur
la mince couche terreuse enduisant çà et là les
les pierres à fleur de terre; rare.
Thallus nigrescens, subleprosus, maculas rotunda-
tas inter muscos efformans, ambitu pallidior vageque
limitatus. Apothecia 0,3 —-0,4millim. lata ; paraphysibus
diffluentibus; gelatina hymenea iodo pallide vinoso-
rubente. Sporæ 12 - 22 X 8 - 15 mm., simplices, matu-
ræ luteolæ. -— C’est une forme terricole du V. nigre-
scens.
(4) Thallus thin, subdeterminate, effuse, tartareous, conti-
nuous, rugulose, greyish white or pale brown (Mudd, /. c.).
300
LICHENS
— viridula (Schrad.) Ach. L. univ. 675; Kærb. Syst.
343 ; Mudd, Man. 289; Leight. L. fl. 424. — V.
nigrescens * viridula Nyl. Pyren. 23; L. Sc. 271 ;
Le Jol. L. Cherb. 85. — Sur un mur en pierre
sèche.
— maura Wahlenb. in Ach. Meth. suppl. 19; Fr. L.
eur. 442 ; Kœrb. Syst. 340; Le Jolis, Z. c. 86;
Nyl. L. Sc.273; Leight. L. fl. 4&19. — Très-com-
mun sur les rochers submergés ou mouillés par le
flot, à haute mer; s'étendant ordinairement de la
partie supérieure de la zone du L. pygmæa jusque
dans celle des Lichens surmarins.
Thallus niger v. anthracinus s. adspectu carbonaceo,
effusus et varie expansus, rarius maculiformis, sat te-
nuis v. passim crassiusculus, areolato-rimosissimus,
opacus aut vix nitidiusculus ; gonidiis (diam. ë- 8 mm.)
viridibus. Apothecia in protuberantiis thalli plus minus
elevatis immersa, sparsa; ostiolo sæpe minimo; peri—
thecic integro v. dimidiato; paraphysibus nullis ; the-
cis ventricoso-clavatis ; gelatina hymenea iodo vinoso-
rubente. Sporæ oblongo-ellipsoideæ v. ellipsoideæ,
10-18 X 7 - 8 mm., simplices, subincolores.
— — var. aractina (Wahlenb.) Th. Fr. L. Arct, 268;
Kœærb. Syst. 346. — V. aractina Wahlenb. in
Ach. Meth. suppl. 17; Ach. L. univ. 292; Nyl.
L. Sc. 273; Cromb. L. Br. 113. — Beaucoup
moins répandu que le type; se rencontrant
ordinairement dans la zone la plus élevée de la
plage et parfois dans les stations où il est pres-
que hors de l'atteinte de l’embrun.
Thallus quam in typo tenuior, subtilissime areo-
latus minuteque punctato-scabridus. Apothecia in
protuberantiis thalli elevatis vulgo conoideis inclusa,
ostiolo impresso v. excavato, margine varie dif-
formi.
he
DE L'ILE D'YEU. 301
— — var. memnonia (Flot.) Kærb. Syst. 340; Parerg.
365. — Sur les rochers recouverts par la ma-
rée, mais habitant ordinairement une zone
moins élevée de la plage que le type; assez
commun.
Thallus minus expansus quam apud typum, te-
nuis, fuscoater, facie gelatinosa s. mucosa, siccitate
hince inde tenuiter rhagadiosus, nec areolatus; goni-
diis viridibus v. luteolo-viridulis. Apothecia sæpe
fere omnino deficientia, raro crebra, cæterum ut in
a plus minus prominula. Sporæ magnitudine et
figura sat variabiles: in speciminibus plerisque fere
utintypo, in quibusdam longiores et angustiores
(12 — 20 X 5-7 mm.) in aliis pro longitudine
latiores s. fere rotundatæ (10 - 15 X 7 - 9 mm.).
— — var. symbalana (Ny1.). — V. symbalana Nyl. in
Flora, 1873, p. 204. — Çà et là sur les ro-
chers submergés à haute mer, en particulier
au bord des flaques d’eau.
Thallus expansus, niger v. anthracinus, tenuis-
simus, continuus, sub lente rugulosus. Apothecia
sat crebra, in protuberantiis thalli difformi-hemi-
sphæricis v. crateriformibus inclusa,margine ostio-
li sæpe inæqualiter fisso-crenato ; cæt. ut in typo.
Les variétés du V. maura reposentessentiellement
sur des différences de conformation du thalle. Dans
le type celui-ci est très-distinctement aréolé. Dans
la variété aractina, les aréoles existent également,
mais elles sont plus fines et scabres. Dans les va-
riétés memnonia et symbalana, au contraire, le thalle
est dépourvu d’aréoles, bien que parfois un peu fen-
dillé, et, examiné à la loupe, il présente assez cons-
tamment des petites rides ondulées caractéristiques.
La continuité du thalle dans les variétés memnoria
et symbalana, en particulier, dépend, si je ne me
trompe, de ce que l’une et l’autre sont moins sou-
vent exondées que les formes à thalle aréolé. C’est
par cette raison que l’on voit la première de ces for-
LICHENS
mes associée fréquemment au Lichina pygmæa, sur
les plages de l’île d’Yeu, tandis que le type se trouve
au contraire le plus souvent dans la zone du L.
confinis.
Les conditions dans lesquelles végète le V. maura
symbalana : « imam partem scopulorum aqua ma-
rina lavatam v. submersam illiniens » (Nyl. L. c.) sont.
faciles à rencontrer sur les bords de la Méditerranée,
par suite du défaut de marées. Sur l’Océan, au con-
traire, où les plages se trouvent tous les jours à sec,
cette forme ne peut se présenter que accidentelle-
ment.
La saillie formée par le thalle autour du périthèce
est très-variable. Dans le type elle est quelquefois à
peine sensible ; d’autres fois elle s’y présente sous
la forme d’un cône surbaissé. Dans la variété arac-
tina, elle prend ordinairement celle d’un tubercule
conoide ou irrégulierèment hémisphérique; confor-
mation qui s’exagère encore, en se modifiant, dans
la variété symbalana.
— antricola (sp. nov.) — Tapisse l’intérieur de quel-
ques grottes de la côte Sud, noyées à haute mer.
Thallus obscure smaragdinus, effusus, tenuis, conti-
nuus, lævis, opacus, gonidiis (diam. 5 — 6 mm.) viridi-
bus. Apothecia nigra, conoideo-prominula, 0,3 — 0,8
millim. lata, raro quædam minora intermixta, nitidiu-
scula vel opaca, basi lata immersa, perithecic dimidia-
tim nigro ; paraphysibus diffluentibus s. nullis distinc-
tis , thecis ventricosis, pariete tenui ; gelatina hyme-
nea iodo cærulescente. Sporæ ellipsoideæ 8 — 16 X
6-9 mm., simplices, incolores. — Cette Verrucaire,
bien que voisine du V. maura, et en particulier, de sa
variété memmnonia, s'en distinguera néanmoins sans
difficulté par la couleur du thalle, dont la surface est,
en outre, opaque, n’est jamais fendillée, et ne présente
pas l’aspect muqueux ou gelatineux que l’on remarque
dans la forme du mawra à laquelle je l’ai comparée.
Ses spores sont également plus larges relativement à
leur longueur. Ce n’est pas sans quelque hésitation
DE L'ILE D'YEU. 303
que j'y rapporte la variété suivante que j'avais d’abord
rattachée au type précédent.
— — var. diffracta Wedd. — Sur la paroi constam-
ment humide d’une grotte accessible aux
marées.
Thallus niger v. versus peripheriem nigro-sma-
ragdinus ; tenuissimus, dendritice diffractus, rugu-
losus. Apothecia crebra, vix immersa, crateriformia.
— microspora Nyl. Addit. fl. erypt.Chil. in Ann. sc. nat.
4° sér. III, 175 ; Prodr. 185 ; Cromb. L. Br. 1153.
& halophila (Nyl.) — V. mucrospora f. halophila
Nyl. Cul. l. c.; Prodr. L. c.; Cromb. Z. c.— V. mi-
crospora Nyl. Pyren. 29; Malbr. L. Norm. 252. —
V. halophila Leight. L. fl. 413. — Cà et là sur les
rochers recouverts à chaque marée, surtout dans
la zone du Lichina pygmæa, mais nulle part en
abondance
Thallus maculiformis s. limitatus, olivaceo v. nigri-
canti-virescens, tenuis,{continuus, nitidulus, facie gela-
tinosa, gonidiis globosis ellipsoideisve (diam. 5-6 mm.)
pallide viridibus. Apothecia subgregaria, nigra, hemi-
Sphærica apiceque nonnihil depressa, rarius oblonga,
0, 2—0, 3 millim. lata, nitida, basi solum immersa ;
perithecio dimidiatim nigro; paraphysibus nullis s.
diffluentibus ; thecis ventricosis, pariete tenui; gelatina
hymenea iodo vinoso-rubente. Sporæ ellipsoideæ v.
oblongo-ellipsoideæ, 7 -10 X 4-5 mm., simplices,
incolores. Spermogonia punctiformia, apotheciis inter-
mixta; sterigmatibus subsimplicibus ; spermatiis oblon-
go-ellipsoideis, 2 1/2 - 3 mm. longis.
— — Var. lœlevirens Wedd. — Avec le type.
Thallus maculiformis, quam in typo tenuior, fere
hyalinus, colore prasino ; cæt. ut in præcedente.
— — var, mucosula Wedd.— Çà et là sur les rochers
$ AT 7. ” | re 4 CPE A OT UORNN DE PIRE PAT RER TORRES]
s OP UT:
304 LICHENS
submergés à haute mer, fréquemment associé
au Lichina confinis.
Thallus effusus, tenuissimus v. fere obsoletus,
fuscidulus v. pallidissime virens v. nigricans. Apo-
thecia 0, 14 — 0, 2 millim. lata, parum prominula v.
subdepressa ; perithecio dimidiatim nigro ; para-
physibus nullis ; gelatina hymenea iodo non aut
vix (vinose) coloratum. Sporæ ut in typo v. latio-
res s. fere rotundatæ, 7 —- 9 X 4-7 mm.
Dans son travail sur les Lichens du Chili (2. c.),
M. Nylander donne les diagnoses de deux variétés
ou formes du V. microspora, mais il ne définit pas
le type lui même. Ce n’est que plus tard, dans sa
Monographie des Lichens pyrénocarpes, qu'il pré-
sente comme tel la forme halophila, qui semble,
en effet, avoir tous les droits à cette position.
A première vue on serait assez tenté de prendre
la variété lœtevirers pour une espèce particulière,
mais on ne tarde pas à reconnaître qu'elle tient au
type par une foule d’intermédiaires.
La variété mucosula relie, jusqu’à un certain point,
le V. microspora au V. mucosa (1), se rapprochant
de la dernière de ces espèces par la petitesse de ses
apothécies, mais appartenant à la première par la sail-
lie de ces organes au-dessus de la surface du thalle,
par la couleur noire du périthèce et par {a forme et
le moindre développement des spermaties.
(1) J'ai vainement cherché ce Lichen sur les plages de l’île
d’Yeu ; mais je ne vais pas moins en donner la diagnose, afin
d’en faciliter la découverte dans d’autresilocalités.
V. MUCOSA Wahlenb. in Ach. Meth. suppl. 23; L. wriv. 282;
Th. Fr. L. arct. 269; L. Scand. exs. n. 75; Nyl. Pyrer. 28;
L. Sc. 275; Le Jol. L. Cherb. 86; Cromb. L. Br. 113; Leigh.
L. fl. 413.
Thallus fusco- v. subolivaceo - niger, effusus, sat tenuis v.
crassiusculus, lævissimus, subopacus, continuus ; gonidiis (5-8
mm. latis) fuscidulo-virentibus. Apothecia minima (0,1 - 0,1 1/2
millim. lata) immersa. Spermatia linearia 4-5 mm. longa.—
Le V. mucosa rappelle assez, par son faciès, le V. maura mem-
ln ét it de ot te Le en ts D ns me D =
|
;
4
DE L'ILE D'YEU. 305
SECT. II. ARTHOPYRENIA
— littoralis (Tayl.) Leight. Br. angioc. L. 46, tab. 20,
f. 2; L. fl. 440 ; Cromb. L. Br. 120. — V. mura-
ls var. httoralis Tayl. in Mack. F{. Hib. IT, 92.
nonia ; il a été observé sur les plages du Nord de l’Europe, et
ensuite sur les rochers maritimes de plusieurs points de la
côte de la Grande-Bretagne et dans l'île de Jersey. Mais la
seule localité non douteuse actuellement connue en France, est
aux environs de Cherbourg, où elle a été découverte, il y a
longues années, par notre zélé et savant confrère M. Augte Le
Jolis. La Verrucaire y croît, selon l'inventeur, sur les cailloux
roulés tapissant le fond des petites rivières ou ruisseaux qui
se jettent à la mer dans la partie montueuse de l’ouest de l’ar-
rondissement de Cherbourg (Hague), là où le courant est le
plus rapide. Les échantillons provenant d'Urville-Hague, qui
m'ont été envoyés par M. Le Jolis, correspondent assez exacte-
ment, sous presque tous les rapports, à ceux de l’exsiccata de
M. Th. Fries. J'y ai noté cependant quelque différence dans la
forme et la grandeur des spores, la plupart de celles-ci étant
largement elliptiques ou presque globuleuses, et n'ayant guère
que 6 à 8 mm. de longueur, sur 6 à 7 de largeur. Des variations
tout à fait analogues se trouvent aussi, comme on a pu le voir,
dans d’autres espèces de Verrucaires marines.
Une particularité intéressante de l’histoire du V. mucosa des
environs de Cherbourg est celle qui se rattache à sa station
dans l’eau douce, lorsque, ailleurs, la plante semble donner la
préférence à un milieu salin. Le fait n’est cependant pas excep-
tionnel. C’est ainsi que M. Kærber, en parlant du V. maura
(Parerg. 365), dit: « Es unterliegt keinem Zweifel, dass diese
Species nicht bloss, als Th. Fries glaubt, am Meeresgestade vor-
kommt, sondern auch in Gebirgssgesenden des Binnenlandes ».
— M. Nylander, de son côté (in Flora, 1864, p. 357), paraît assez
disposé à croire que son V. consequens pourrait n'être qu'une
forme saxicole du V. epidermidis.
Les apothécies du V. mucosa étant fort petites par elles-mé-
mes et ne faisant au-dessus de la surface du thalle qu’une très-
faible saillie, passent facilement inaperçues. Aussi a-t-on pu
croire, pendant un temps (vid. Fr. L. eur. 412 et Kærb. Syst.
341), que ce n’était que le V. maura incomplètement développé.
20
306 LICHENS
« consequens (Nyl.). — V. consequens Nyl. in Flora
1864, p. 357. —- V. sublittoralis Leight. /. c. 435.
— Commun sur la coquille des Balanes vivantes.
Thallus obsoletus s. nullus distinctus. Apothecia
0,1 — 0,2 millim. lata, sparsa, nigra, prominula v.
substrato {calcareo; plus minus immersa; perithecio
atro, dimidiato v. subintegro ; paraphysibus distinctis,
gracilibus, vix numerosis, inæquilongis, simplicibus v.
parce ramosis ; thecis cylindricis v. ventricoso-fusifor-
mibus, pariete apice præsertim s. in parte supera valde
incrassato (1); gelatina hymenea iodo fuscescente. Sporæ
octonæ, oblongo-ovatæ, 42 - 46 X 5-7 mm., incolores,
uniseptatæ, altero apice sæpe crassiore.
D’autres lichénographes l’ont confondu avec le V. hydrela ; il
paraît même assez certain que le V. mucosa signalé par M.
Duby (Bot. gall. IT) comme se trouvant aux environs de Falaise,
n’est autre que cette plante. Je ne saurais dire s’il en est de
même de celle indiquée par le même auteur, d’après Prost,
au voisinage de Mende.
(1) L’épaississement de la paroi des thèques, très-analogue à
celui qui s’observe chez les Arthonia, est un caractère important
à noter dans cette section; en l’absence des spores, il permet
de reconnaître à première vue, sous le microscope, les espèces
qui lui appartiennent. — La couleur jaune intense des goni-
dies, chez les espèces marines, n’est pas moins caractéristique.
O8s. — Ayant appris de M. Le Jolis que M. le D' Bornet
avait étudié sur place, à Cherbourg, le V. halodytes, et reconnu
la nature de ses gonidies, j'ai prié notre savant et obligeant
algologue de vouloir bien me communiquer le résultat de son
examen, et je m'empresse de mettre sous les yeux de mes lec-
teurs ce qu'il m'a écrit à ce sujet : — « L’algue qui fournit les
gonidies du V. halodytes est le Glæocapsa crepidinum Thur.
{Protococcus crepidinum Thur. olim). Elle appartient au groupe
des Cryptophycées (Phycochromophycées), et non à celui des
Chlorophyllophycées, comme la plante qui se trouve dans le
V. maura. Si mes souvenirs sont exacts, j'ai observé ce même
Glæocapsa crepidinum dans le Synalissa conferta Born.; il
était inclus dans le tissu de cette plante à titre de gonidie
accessoire... », On trouve en effet une mention de ce fait dans
DE L'ILE D'YEU. 307
— — var. halodytes (Ny1.). — V. halodytes Nyl. Enum.
142; Pyren. 61 ; Le Jol. L. Cherb. 90. — y.
fluctigena Nyl. in Flora, 1875. p.14. — Assez
commun sur les rochers immergés à haute
mer ; souventassocié au F. maura et au Lichina
confinis.
Thallus fuscus v. fusco-nigricans, sat tenuis,
nitidiusculus v.opacus, effusus, continuus; gonidiis
luteis, diam. 5 —- 8mm., sæpe glomerulatis. Apothe-
cia vulgo 0,2 millim. lata, prominula, sæpe macu-
latim congregata et spermogoniis numerosis punc-
tiformibus intermixta, nigra v. nigricantia, perithe-
cio dimidiatim nigro. Spermatia oblongo-ellipsoidea,
2 1/2 — 3 1/2 mm. longa.
— — — subvar. tenuicula Wedd. — Mèmes stations
que le précédent et beaucoup plus ré-
pandu.
Thallus tenuissimus, fuscidulus, hyalinus. Apothe-
cia 0,15 — 2 millim. lata; cæt. ut in præcedente.
Je n’ai aucun doute sur la parfaite identité des VV.
halodytes et fluctigena Nyl. F’ai examiné avec soin des
échantillons typiques de ces plantes recueillis, les pre-
miers sur les schistes de Cherbourg {1} par M. Le Jolis,
le 4er Mémoire de M. Bornet sur les gonidies des Lichens (p. 49);
et l’auteur ajoute que, chez ce Synalissa pourvu d’apothécies,
« les cellules de toute une portion du thalle étaient changées
en spores, de sorte que cet échantillon offrait à la fois la fruc-
tification d’une Algue et celle d’un Lichen ».
(4) La station ordinaire du Lichen est, me dit M. Le Jolis, au
fond des flaques d’eau peu profondes des hauts rochers nus,
découverts à chaque marée, flaques qui se réduisent tellement
par l’évaporation, en été, que l’eau en devient sursaturée de
selmarin. C’est dans ces mêmes flaques que M. Le Jolis, en
récoltant la Verrucaire, a découvert également l’Ochthebius
Lejolisii Muls., avec ses larves, Coléoptére appartenant à un
genre dont les espèces ne se rencontrent habituellement que
dans les eaux douces.
PET,
DER TA eee POST 0 PE OA ES SE NP RER OURS TER
308
(1) Il est à remarquer que les spores du V. littoralis ne pré.
LICHENS
et les seconds sur les roches calcaires de Marennes par
mon ami M. Richard, en les comparant, d'autre part,
avec ceux provenant des roches granitiques de l’île
d'Yeu, et je n'ai trouvé entre eux aucune différence
appréciable, si ce n’est dans le développement du thal-
le, dont la couleur se montre d'autant plus claire que
son épaisseur est moindre : différences qui peuvent se
présenter, du reste, sur un même échantillon. A Pile
d'Yeu, où cette Verrucaire est très-répandue, le thalle
est souvent si mince qu’il ne forme, pour ainsi dire,
qu'un vernis semi-transparent à la surface de la pierre,
dont un léger frottement le fait même quelquefois dis-
paraitre. C’est l’état de la plante auquel j'ai donné le
nom de fenuicula. Il est intermédiaire entre la forme à
thalle plus développé, et celle où le thalle fait (du moins
en apparence) complètement défaut. Si j'ai présenté
cette dernière comme type, c’est simplement parce que
elle est la plus anciennement connue. A Pile d’'Yeu,
elle se montre bien cà et là sur les rochers, mais c’est
surtout sur la coquille des Balanes qu’elle prend une
physionomie tout-à-fait caractéristique, puisque l’on
voit alors les apothécies qui n'étaient que sessiles sur
la pierre siliceuse, s’enfoncer plus ou moins complète-
ment dans la substance du substratum calcaire qui s’y
trouve accidentellement implanté.
M. Leighton signale {{{. cc.) cette plante en Angle-
terre, 14° (V. littoralis) sur les rochers maritimes ; —
roches calcaires, ainsi que j'ai pu m'en assurer par
l'examen d’un échantillon authentique en ma posses-
sion, provenant de la côte du comté de Devonshire ; 20°
{(V. sublittoralis) sur la coquille des Patelles. J'ai con-
staté sa présence de mon côté, en France, loin de l’île
d’Yeu, sur les rochers calcaires maritimes des environs
de Marennes, où elle croît en société avec le Lichina
transfuga, et s’y montre, diminutif du V. fluctigena,
tantôt avec un thalle très-maigre, et tantôt avec cette
partie réduite à zéro, avec apothécies calcivores.
Je ne quitterai pas cette Verrucaire sans faire remar-
quer que, s’il venait à être démontré qu'elle n’est pas
spécifiquement distincte du V. epidermidis (1), nous
sentent pas, au contact de l’eau, le halo qui se montre habi-
DE L'ILE D'YEU. 309
aurions en lui l'exemple d’un Lichen à la fois corticole,
silicicole, calcivore et marin.
— leptotera Nyl. (in Flora, 1865, p. 212 (1), — var.
marmorans Wedd. — Assez comm'n sur les ro-
chers baignés par la marée ; souvent associé au 1.
littoralis tenuicula, plus rarement à l’halophila.
Thallus fusco- s. piceo-nigrescens, tenuis, nitidius-
culus, maculas parvas v. mediocres passim Confluen-
tes depingens ; gonidiis ut in præcedente. Apothecia
sparsa, immersa,0,15—0, 2 millim. lata, vix prominula,
nigricantia, perithecio dimidiato, paraphysibus nullis ;
thecis fusiformibus s. ventricoso-cylindricis, pariete
præcipue in parte supera incrassato ; gelatina hymenea
iodo non mutata. Sporæ oblongæ v. lineari-oblongæ,
6 - 12 X 2 - 4 mm., incolores, uniseptatæ v. interdum/{?)
iriseptatæ. Spermatia illis spec. præcedentis similia. —
Ce Lichen est assez abondant dans les lieux où je Pai
observé, mais les apothécies en sont assez rares et
échappent facilement à la vue par suite de leur exiguité
et de leur presque complète immersion dans la sub-
tucellement, alors, autour de celles du V. epidermidis. Je dois
avouer toutefois que je ne suis pas bien fixé sur la valeur de ce
caractère. Je rappellerai iti qu'ayant eu à étudier, tout récem-—
ment, l’Aréhopyrenia saxicola Kærb., je n’ai pu constater entre
lui et le V. (Arthop.) littoralis Tayl., aucune différence impor-
tante.
(1) Voici la diagnose donnée {{. c.), par M. Nylander, de la
forme typique. V. leptotera Nyl: « Thallus obscure olivaceus
v. olivaceo-nigrescens lævis subnitidiusculus determinatus sat
tenuis; apothecia nigra minuta subinnata ; sporæ incolores
oblongæ 1 - septatæ {altero apice paullo crassiore) longit. 0,016-
18, crassit 0,005; paraphyses nullæ. — Ad scopulos in insuka
Jersey (legit Larbalestier). — Facie externa fere V. mucosæ.
Forte varietas V. consequentis Nyl., differens apotheciis mino-
ribus, sporis angustioribus. »
Une autre forme du Y. leptotera (inconspicua Lahm.) est indi-
. quée par l’auteur comme venant sur les pierres du jardin bota-
nique de Munster.
LICHENS
stance du thalle. Les spores ne sont pas non plus d’une
étude facile, car restant presque toujours enfermées
dans les thèques, dont les parois ne se rompent que
difficilement, par suite de leur épaisseur, on ne peut, le
plus souvent, juger de leurs formes que d’une manière
approximative. — La plante de l’ile d’Yeu ne forme pas
des plaques comparables à celles présentées par le
V. mucosa, mais des taches peu étendues, souvent
confluentes, constituant des marbrures dont les inter-
valles sont ordinairement occupés par le V. littoralis
tenuicula. Elle se trouve aussi, mais plus rarement,
associée à la variété halophila du V. littoralis dont on
a souvent de la peine à la distinguer par la couleur
du thalle.
M. Leighton a décrit dans son « Lichen flora » (p.
438), sous le nom de V. halizoa, une plante qui,
d’après la diagnose, ne me semble différer en rien du
V. leptotera. Il est vrai que M. Leighton assure, d’un
autre côté (L. c. 414}, que ce dernier n’est qu'une for-
me du V. halophila, mais il sera évident pour tous
ceux qui compareront les descriptions des deux Li-
chens, que le savant lichénographe anglais a été trom-
pé, en cette circonstance, par une confusion d’éti-
quettes.
— marinula (sp. nov.) — Sur les rochers de la zone
surmarine, associé à l’Amphiloma marina; rare.
Thallus obscure s. nigricanti-fascus, tenuissimus,
effusus, continuus, passim subleprosus aut evane-
scens ; gonidiis luteis. Apothecia minima (0,1 millim.
lata) sparsa, subimmersa, thallo concolora, spermo—
goniis fere ejusdem magnitudinis intermixta; peri-
thecio dimidiato (?); paraphysibus gracilescentibus
ramosis, multiarticulatis, thecas ventricoso-cylindricas,
pariete incrassato superantibus. Sporæ 8næ, oblongo-
ovatæ, 40-43 X 5-7 mm. Sterigmata multi-articu—
lata, spermatiis ellipsoideis, 4/2-1 mm. longis. — Cette
Verrucaitre se distinguera facilement de ses congenères
par les caractères signalés. Les apothécies sont fort
difliciles à découvrir, et se confondent aisément avec
les spermogonies, dont l’aspect est le même. La con-
formation des paraphyses est caractéristique.
Mais.
PT IR er
DE L'ILE D'YEU. 311
| SECT. III. SAGEDIA.
— Thuretii (HePp), — var. saxicola Garov. Tent. 136,
tab. VII, f. 5, B’. — V. Gunther Flot. in Flora,
1850, p. 575. — Au pied des rochers et des murs,
à l'ombre ; assez rare.
Ne diffère du V. (Saged.)chlorotica Ach. (V. macu-
laris Wallr.) que par ses spores à 5 ou 7 cloisons au
lieu de trois.
TABLE ALPHABÉTIQUE
N. B. — Les noms des genres, sections, sous-sections, espe-
ces, etc., admis par l’auteur, et faisant partie de l’énumération,
sont en caractères romains ; tous les autres sont en italiques.
ROLROSPORA. 45.0... 278 Biatora (Subsect.)......... 286
RES ONYI Se 279 Biatora lucida Fr........ —
amphibola Wedd........ — premnea Hepp.......... 295
fuscata (Schrad.)........ 278 Biatorella Clavus Th. Fr.. 294
photina Mass........... — Biatorina (Secé.).......... 286
Amerospora fSect.)....... 267 BiatorinalenticularisKrb. —
Amphiloma (Subsect.)..... 2740nubula Norme. 00 —
DAMAUNIA -...:...:...... 297 Bilimbia chalybeia Mudd. 286
glaucomaria Nyl....... — Buellia (Sect.).........4.. 288
parasemoides Nyl....... — Buellia alboatra v. ambi-
MARS (Day)... LL. — De ANS RDA RTE 293
Arthopyrenia (Sect.)...... 305, : badia KϾrb.......... 294
ArthopyreniasaxicolaKrb.309 canescens DN.... ....... 288
LEE LORS 280 Leptocline Mass... tt 280
calcarea v. Vulcani Wed. 281 minutula Arn.......... 290
LL QUCE ANS RP AAARERS 280 myriccarpa Mudd..... ns
MAalhaPSCHer it ne. — parasema (Ach.)...... ... 289
s.v. Vulcani Wedd..... 281 punctata (Schær.)....... —
v. mastoidea Wedd..... — saxorum Mass.......... —
MIDDOSA ACT eee etes à — stellulatæ Th. Fr........ 290
Bacidia (Secé.)!:.-........ 288 Callopisma DN.......... 276
Bacidia umbrina %. com- Callopismella {Subsect.)... —
Dacia Fr: 52005, — Caloplaca (Sect.)...... sc... 2714
312
Caloplaca aurantiaca ®%.
erythrella Th. Fr.. .... 2
ferruginea v. festiva{Fr.).
v. cæsiorufa (Ach.).....
©. obscura Th. Fr... .….
À FL ES CANAL SE EE
vilellina Th. Fr.........
Catillaria chalybeia Mass.
lenticularis Th. Fr......
Celidium grumosum Krb. 2
DOPLONS MEN ARE USE
COLLEMAR LR L2 ARE .
$ Eucollema
cheileum v. platyphyllum
Nu PERR ORReS 2 :
Crispum AC 2e .
pulposumAcheire 00
$ Leptogium
lacerum v. fimbriatulum
v. sinuatum Schær....
$ Polychidium
Schraderi (Bernh.)......
NOTA NET Le |: LES Ph LS AP ONE ASS TRE A TOR
LICHENS
Schraderulopsis........ —
CÉSDONTA EEE ELE 260
alcicornis (Lightf.)....... —
bellidiflora (Ach.)....... —
Coccifera (Le)... si —
cornucopioides v. scaber-
rime) Nedde, 012 st TRS
digilata s. sp. macilenta
DR Er UE ATRE JA 9 or e
iurcata (HUASDE LES —
macilenta{Ehrh.)........ —
DyYxidata (Lo enr —
scaberrima Wedd....... —
Dactylospora(Sect.)....... 292
Dactylospora Flærkei Krb. —
Dermatocarpon (Sect.).... 297
Diploicia (Subsect.)....... 288
Diploicia canescens Kærb. 288
Diplotomma {Subsect.).... 293
ENDOCARPON. «se. 0 0 202
pallidum Ach......... . —
pusillumo.pallidum Fr. —
Eubuellia (Subsect.)...... 289
Eucollema (Sec£.).....,.... 259
Eulecanora (Subsect.)..... 267
Eulecidea (Subsect.)...... 282
Euopegrapha (Sect.)...... 295
Eurkhizocarpon {Subsect.). 29%
Euverrucaria (Sect.)...... 298
Fucus pygmœus Lightf. . 237
D. Minor TUrD..:. 00e
GYABECTA EL. 00.
cupularis Ehrh.......... —
Gyalolechia (Subsect.).... 278
Haplospora {Sect.) ....... 282
Imbricaria (Sect.)........ 263
Imbricaria cæsia DC..... 266
Isidium Westringii Ach.. 282
LECANACTIS...:.. 0
placina Mass.:.....0.% . —
premnea (ACh.)....4 00
scabrida ZW..... BA —
Lecania. (Sect.) :... 1000
Lecania cyrtella (Ach.) v
erysibe Th:Fr..:: 106000
LEGANORA. 4.00 se... 267
$ Eulecanora
actophila Wedd..... .... 268
albescens v. Flotowiana
SDES A eve ee D PR
s. ©. parasitans Wedd... —
argentata®.saxicola ACh. 267
atra (Huds.). ER —
v. emdochlora (e) 4 ed. ue . 268
atrynea Nyl..... s «0 0 NE
badia {Pers.).:.4. 6.66% 0, 270
v. cinerascens Nyl..... —
V. psarophana {Nyl.).... —
S. v. pallida Wedd....., —
dispersa: (Pers)... .. 268
galactina v.dispersa Ach. —
gangaleoides Nyl....... 267
DE
glaucoma (Hoffm.).......
v. subcarnea (Sw.).....
oreina f. macrior Nyl...
pallescens ». parella Sch.
parella (L.)..
polytropa (Ehrh.)........
vaillusoria Ach........ 2
psarophana Nyl........
sordida « glaucomaT.Fr.
v. subcarnea Th. Fr...
subcarnea (SW.).........
subfusca v. campestris
Gone
NM Aiynea AChe 2.5.
D. cenisea Ach....,..….
V. Coilocarpa S.v. gan-
galeoides (Nyl.}...... ‘
sulphurea (Hoffm.)......
umbrina f. prosechoides
LLENL T EREEE SR ENRRERE =
s. sp. prosechoides Nyl..
varia f.halogenia Th. Fr.
v. polytropa Nyl...... -
s. Sp. sulphurea Nyl...
$ Lecania
ÉD ACh).....,.:... 971
prosechoides Nyl....... 2
v. æruginascens Wedd..
rimularum Wedd.......
spodophæiza Nyl........ 273
$ Galoplaca
aurantiaca v. erythrella A.
callopisma v. Heppiana
HN tient . aus
citrina v. fallax Wedd... 277
v. littoralis Wedd......
ferruginea v. festiva (Fr.)
v. cæsiorufa Ach.......
v. ecrustacea Wedd....
v. obscura Th. Fr......
marina Wedd...ss,s,t. 275
venus Weddii rater
A. flavogranulata Wedd.
D'YEU.
murorum v.
VOUS Ati CREER
pyracea (Ebrhi).. 24:00:
vitellina.(Ehrh.).:..:....
v. athallina Wedd......
$ Rinodina
atrocinerea (Dicks.)......
confragosa (Ach.)........
v. glaucescens Nyl.....
exiguas (AC neo rer
sophodes v. confragosa N.
DACRIQUOEINYL he reeaee
subqglaucescens Nyl..... .
Species exclusæ
cervina s.sp. fuscata Nyl.
s. sp. eucarpa Nyl......
cinerea v. gibbosa Nyl...
s. sp. gibbosa Nyl..... à
coniopla Nyl.......
fuscata Leight.....,....
gibbosa Leight....
glaucoma v.varians Ach.
privigna ©. complicata
sarcogynopsis Nyl....…. De
strepsodina Wedd.......
LECIDEA....
$ Haplospora
ses. se
asemaNyl....:1. FN
auriculala %. diducens
Three
coarclata v.elachista (ACh.)
cinereogira Th Fra,
contigua Fr..... PRET SAC
v. plalycarpa Fr.......
diducens Nyl......
ee
elæochroma v. latypea A. 2
v. prasinula Wedd. ....
v. sulphurella Wedd....
fuscoatra v. subcontigua
LUE DORE CE NE LTREX
v. grisella Kœ@rb.......
31% LICHENS
inconcinra Nyl......... 284 myriocarpa (DC.)........ 290
inferior f.subgyrosa Nyl. — v. pallescens Th. Fr... —
insularis Nyl........... — parasemat.myTiocarpa A. —
intumescens (Flot.)...... — parasitica FIk.....: UPS
latypodes Nyl........... 283 saxorum Leight......... 289
lucida Ach ..... Hseseor 285) Nscioues (NY) CMErE .+3321202
macrocarpa (DC.)........ 282 stellutata (Tayl.)........: 290
parasema v. latypea Nyl. 286 subdisciformis Leight... 289
0. prasinula Wedd..... — superans Nyl..... sons —
v. sulphurella Wedd .. — $S Rhizocarpon
platycarpa Ach......... 282 alboatra v. ambigua (Ach.) 293
sabuletorum Sommerf... 285 v. glaucoatra (Nyl.)..... —
sarcogynoides Kœærb..... 283, ambigua Ach:25.7.20: . —
sarcogynopsis Nyl....... — atroalba Ach.. . ....:. 294
subducta Wedd...... ... 284, “atrovirens ACHATS
subgyratula Nyl...... ..285 concreta Leight.. 2.4
sublatypea Leight....... 283 geographica (L.j......... —
trochodes (Tayl.)........ 284 v. ocellata Wedd....... —
vorticosas{(lik ie. "reuer 283 obscurata Schær........ —
v..asema (Nyse — petræa/{Wulf.)..... ste —
$ Biatcrina v. obscurata Ach....... —
chalybeia Borr.......... 286 $ Sarcogyne
lenticularis Ach......... — ‘(Clavus (DC) 294
y. nubila (Norm?)...... — eucarpa Nyl...... 0 .. —
$ Bilimbia simplex v. strepsodina A. 295
carneofusca Wedd...... 287 Species exclusæ
chlorotica Mass......... 288 cupularis Nyÿl. ......... 282
violacea Crouan......... — : premneaACh.....2 002 . 295
$ Toninia sulphurea Ach....... 269
aromatica (Sm.)......... 288 Lecidella intumescens Krb. 28%
$ Bacidia .… Leptoginm (Sect.).. 260208
umbrina v. compactaAch. — Lichen subcarneus SW.... 269
$ Buellia LICHINA: 60000 0 CNRS
atroalba Nyl............ 292 confinis Ag........1tme
badia KT ER RL 291 pygmæa Ag....... PER
badioatra (FIk.) ......... 292 transfuga Nyl...... .. —
canescens (Dicks.)...... 288” LIMBORTA. RS RE RAC TRS ré
coniopta (Nyl.).......... 291 actinostoma {Pers.)...... —
disciformis v. saxorum Lithographa (Sect.)....... 296
(Masse) les. RUE 289 Lithographa petræa Ny1.. —
vw. leptocline Wedd..... — Ochrolechia {Subsect.).... 270
inspersa Tul.. .... .... 292 Ochrolechia parella Kœ@rb. —
leptoclinoides Nyl....,... — tartarea Kærb.......... —
DE
DPCHAPHA TRES. e.
atra v. confluens (Ach.)..
conferta Anzi..... PRPEPT
confluens (Ach.)........
lithyrga v. confluens Ach.
Personiiv. strepsodina A.
deiræd ACh.............
petræa DR........ ROEPE
petrophila Wedd........
SsSenaiiDE
vulgala ©. steriza Nyl...
LUE ON l'ENS EPPIEENEET
$ Imbricaria
paperdtai(l.)::.:..... de
conspersa (Ehrh.).......
Waasidiosa Nyl.. 42...
v. stenophyila Ach......
MERS DUDe sus
w.subfuliginea Nyl......
dendritica Schær........
fuiginosa tFr.)...:....:.
v. aterrima Wedd.......
furfuracea Hepp.........
lævigata v. revoluta Nyl.
olivacea t. prolixa Ach..
L'ILE D'YEU.
295
296
295
296
olivacea ©. fuliginosa Fr. 265
omphalodes (L.)......... 26%
perforata (Wulf.)........ 263
s. v. incrassata Wedd... 264
molaire esse 263
tronsar(Ach,):2. . 264
v. subfuliginea (Nyl.)... 265
v. verrucigera Wedd.... —
reticulata Tayl.:e....... 263
revoluta (RE). 264
RAS ARE ses ds —
v.horrescens(Tayl.).... —
v. omphalodes Fr...... —-
LH 10 BUT (1 D] DRE —
DSC NY, Se 550 —
EAN ARE We (0 DAMSAIERRERT EE —
SP ANCE CPS APE RRRENNRe —
hihiacea v. scortea Nyl..….
315
$S Physcia
AQUALA- AC SR ne 265
V. Stippæa Ach......... —
cæsias(Hoffni} nres 266
obscura v. sciastra (Ach). —
©. saxicola Schær...... —
SOS TRGNAGNA TS LENS —
stellaris v. tenella (Web.) —
v. adscendens Th.Fr... —
$S Xanthoria
parietina v. aureola (Ach.) 266
v. ectanen Ach........s —
v. rutilans (Ach.).......
Patellaria Clavus DC.....
macrocarpa DC........ . 282
PERTUSARIA T2. m ae sn
Westringii v. pseudocor-
aline (Sw) ee ReERnre —
Physcia aquila Nyl..... d
CES NY Sa RTE
obscura vw. sciastra Nyl.. —
stellaris ©. tenella Nyl...
Placodium (Subsect.)..... 271
Placodium murorum ©.
Polychidium (Sect.)... ...
RÉNUTINAN IR er Ent "201
pollinaria (Westr.)...... —
scopulorum (Retz.)...... —
v. Cornuata Ach...... . —
v. crassa Del...... CES ANNEE
v..cuspidataAch.. 41 . —
s. v. pygmæa Wedd.... —
v. nigripes Wedd....... —
v. subfarinacea Nyl.... —
scopulorum Nyl.........
v. incrassala Nyl...... Sn
Rhizocarpon badioatrum
Morse Jodecoc «+ 292
geographicum DC....... 294
obscuratum Kærb.....,. —
petræuwm Kærb.......... —
HOTTE: EM LL Lits L
316 LICHENS DE L'ILE D'YEU.
Rimularia limborina Nyl. 285
Rinodina cœsiella (FIk.).. 278
ELEQUAMEN TETE... —
v. confragosa Th. Fr... —
ROCCELEAL Rte mies ses 1209
phycopsis Ach.......... —
Sagedia (Sect.)........... 311
Sarcogyne petræa Nyl..... 296
privigna v. Clavus KϾrb. 294
v.simplex strepsodinaK. 295
Scoliciosporumcompactum 288
Squamaria saxicola Nyl.. 271
STEREOCAULON. «esse. 260
fanum AC 2e eee
Toninia. (Sect.)........... 288
UMBILICARIA 0 de 2.1 260
DUSIUTAt I ROM ARS TURE
URCEOLARIA ee sosconcsos 282
actinostoma Pers....... 297
Cineren ACh....,.5.4,2..11280
gibbosa Ah: 4... 281
sCruposa ACh...... den Le 082
VIRRUGARIAS: eee Mee0208
$S £Euverrucaria
æthiobola Ach....... =
antricola Wedd..... énn-0t 302
v. diffracta Wedd....... 303
aractina Wahlenb..... + 300
consequens Nyl.......... 306
halophila Leight........ 303
margacea Wahlenb...... 298
v. æthiobola Wahlenb.. —
maura Wahlenb...... 300
v. aractina Wahlenb.... —
v. memnonia (Flot.).... 301
v. symbalana(Nyl.)..... —
microspora (Nyl.)........
f. halophila Nyl........
v. lætevirens Wedd....
v. mucosula Wedd.....
mucosa Wahlenb....... ;
nigrescens v. subleprosa
Wedd..:..,4473540e Me
s. sp. viridula Nyl....
prominula Nyl.........
pyrenophora Ach.......
Scotina Wedd. 520008
symbalana Nyl.........
viridula Schrad.........
S Arthopyrenia
epidermidis Ach........
fluctigena Nyl...........
halizoa Leight 25
halodytes Nyl... 0%
leptotera:Nyl.::5°°104008
v. inconspicua Lahm...
v. marmorans Wedd....
littoralis (Tayl.) « conse-
quens Nyl.:.25. 58
v. halodytes (Nyl.)......
s. v. tenuicula Wedd...
marinula Wedd.........
muralis ©. littoralis Tayl.
sublittoralis Leight.....
$ Sagedia
chlorotica Ach..2080e
GuntheriFlot...,s...0
macularis Wallr..... ..
Thuretii v. saxicola Garov.
Xanthoria (Sect.)........ :
Xanthoria parietinaTh.F.
Zeora sulphurea Kærb...
310
305
306
SUR LES
PREMIERS RELEVYÉS DE VAGUES ET DE ROULIS
FAITS AVEC L'OSCILLOGRAPHE DOUBLE,
PAR
NEr. HE. BERTIN.
FERA e—
L'oscillographe double, dont le principe a été exposé
dans les séances de la Société du 41 Décembre 1868 et du
8 Octobre 1869, et qui, construit par les soins de la
Marine, a été présenté à la réunion de la Société linnéenne
de Normandie et de la Société des sciences naturelles en
1874, a été expérimenté en 1875 à bord du Crocodile.
Les courbes relevées font connaître à chaque in-
stant la valeur trés-exacte de l'angle de roulis absolu ;
le mouvement propre du grand pendule est, en effet,
facile à discerner en raison de sa longue période, et on
en corrige sans peine les observations. Le degré de pré-
cision, avec lequel est donné le roulis relatif, ne peut pas
s'établir d’une manière certaine ; toutefois, quand la mer
a été assez grosse, l’inclinaison des vagues telle qu’elle
s’estime par l’évaluation directe, n’a pas paru s’écarter
beaucoup de la différence entre le roulis relatif et le
roulis absolu enregistrés par l'instrument.
La demi-période des vagues T, dans trois journées
d'expériences, a été successivement de 3° 1, de 2 8 et
de 4°; la même valeur moyenne se retrouve toujours
pour cette période dans les observations prolongées fai-
tes à divers instants d’une même journée, bien qu’entre
pe NON LS: Alert de GNT ELS ES ARS ES ATER D LUE PV NT AA TA 0 ANS CO LP STONES, RO
4 À LL (
318 OSCILLOGRAPHE DOUBLE
deux vagues qui se suivent, l'instrument indique parfois
des différences de durées marquées. Les inclinaisons
relevées n’ont pas dépassé 5°.
Dans toutes les expériences, le roulis absolu a conservé
sensiblement la demi-période constante des oscillations
en eau calme, T— 3,5; le roulis relatif a présenté des
durées beaucoup plus irrégulières et sur les vagues de
15, il était tout-à-fait synchrone avec la houle. 11 faut bien
remarquer, pour expliquer ce résultat, que la durée des
vagues à constamment été inférieure à la durée propre
du roulis.
Il a été possible de tracer le profil des vagues, à l’aide
des inclinaisons relevées, en déduisant les longueurs L
des temps T, d’après la formule habituelle. Le navire a
ensuite été représenté roulant sur les vagues. La figure
ainsi obtenue a fourni des vérifications très-concluantes
de la loi établie par le raisonnement entre le sens de la
rotation de l’eauet du navire et l'accroissement ou le
décroissement d'amplitude du roulis. |
Pendant toute la durée des essais, les amplitudes de
roulis totales, d’un bord à l’autre, sont restées inférieures
à 44°, bien que la mer ait été parfois assez grosse.
Ce résultat, dû à l’adopjion de quilles latérales, était
prévu d’après la valeur du coefficient d’ecclisité observé
en eau calme, mais 1l dépasse notablement ce à quoi on
s'attendait d’après les expériences de 1872 sur un cha-
land amphidrome. L'efficacité des quilles latérales paraît
croître avec leur hauteur, suivant une progression plus
rapide que la simple proportionnalité; cette loi, si elle
se confirme, rendra l’usage des quilles latérales très-
pratique pour les plus grands bâtiments.
SUR LES EFFETS COMPARATIFS
DES
JETS DE VAPEUR D'EAU ET DES JEIS DE GAZ
COMPRIMÉ
POUR METTRE UNE COLONNE GAZEUSE EN MOUVEMENT
ET SUR LE TRAVAIL MÉCANIQUE NÉCESSAIRE DANS LES DEUX CAS,
PAR
NEr. Home BERTEN.
La dépense de vapeur nécessaire pour activer le tirage
d’une cheminée et permettre de brûler sur les grilles une
quantité de charbon donnée a été mesurée à diverses
reprises ; elle a été, en particulier, l’objet d'expériences
très-soignées faites à Indret en 1870. La donnée corres-
pondante pour le cas où l’air comprimé serait substitué à
la vapeur n’est pas connue, mais il est facile de la dé-
duire par le calcul, des chiffres obtenus pour le cas de
la vapeur ; les résultats auxquels on arrive offrent un
grand intérêt.
Ainsi, par exemple, pour brûler 450% de charbon par
mètre carré de grilles, il faut lancer, par heure et par
mètre carré de grilles, 200* de vapeur (exactement 499*1)
à la pression de 430 ‘/", par un orifice de 115"/"9 de sec-
tion. Le poids du mètre cube de vapeur étant, à cette pres-
sion, de 1“6, la vitesse d'écoulement est de 300" par
seconde, et la quantité de mouvement par heure, en pre-
nant le poids au lieu de la masse, est
200 X 300 = 60000;
320 TIRAGE PAR L’AIR COMPRIMÉ.
nous négligeons la quantité de mouvement conservé par
la vapeur.
Supposons que l’on veuille faire abandonner la même
quantité de mouvement à un jet d’air lancé à 50" de vites-
se,'qui abandonnerait 40" de vitesse, de manière à obtenir
avec le jet d’air le même tirage artificiel qu'avec la vapeur.
Il faudra dépenser par heure
60.000
10 — "4500" d'air
Or, le travail mécanique utile, nécessaire pour impri-
mer par heure 50" de vitesse à 1,500". d'air, est, en kilo-
grammètres,
1500
I K 507 — 214.000.
Re nl 14.000
et en chevaux vapeur, 0 À 8 seulement.
Ainsi avec un ventilateur du rendement de 0,30 ül
faudra 2* 7, et, avec une machine soufflante du rende-
ment 0,70, il fauda 4% 4, pour obtenir le même résultat
qu'avec un jet de vapeur représentant en travail 40 à 45
chevaux ; l'augmentation de puissance réalisée, pour
a. 4 de grille, avec une machine marine ordinaire, sera
de 50 chevaux.
Des essais avec une machine soufflante seraient par-
ticuliérement intéressants, parce qu’ils permettraient de
connaître exactement les quantités d’air lancé et les lois
du mouvement d'entraînement obtenu. On pourrait déter-
miner expérimentalement le travail minimum à dépenser
pour obtenir les résultats indiqués ici dans des condi-
tions arbitrairement choisies.
41 Février 1876.
En DL EP
INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
SUR LES
PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES
PAR
Nr. le Profr J. BARANENZHME
Membre Correspondant de la Société.
— CI IER LP ———
Tous les observateurs qui ont examiné au microscope
le mode du mouvement des plasmodia de Myxomycètes,
n’ont point trouvé toute leur masse sujette à un mouve-
ment uniforme; au contraire, ce n'étaient toujours que
des courants distincts où la masse protoplasmatique se
présentait en circulation. Ces courants, au milieu de la
masse immobile du protoplasme, surgissent, changent de
vitesse, même de direction, cessent enfin de nouveau, et
tout cela, même dans les courants qui communiquent
directement entr'eux, a lieu d’une maniére tout-à-fait
indépendante et sans régularité visible, de telle sorte
qu'il est impossible de prévoir le lieu de l'apparition, ou
la direction des nouveaux courants. C’est pourquoi, si à
la suite de la prédominance des courants dans une cer-
taine direction, on avait remarqué la translation de toute
la masse du protoplasme dans cette même direction, la
21
PU CP ER TR RER
3 nc INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
dépendance du mouvement des plasmodia de certaines
influences extérieures, — ainsi que la dépendance du
mouvement des courants séparés de ces mêmes influen-
ces, — ne paraît pas même avoir été soupçonnée. Jus-
tement, vu l'indépendance apparente de l'apparition et
du mouvement des courants distincts de la masse proto-
plasmatique, on attribuait les conditions de leur exis-
tence et de leur disparition, à des propriétés moléculaires
du protoplasme lui-même, — propriétés encore complé-
tement inconnues. Ce n’est qu'il y a quelques années que
feu S. Rosanoff fit remarquer le premier que les plasmo-
dia des différents Myxomycètes, au moins dans une cer-
taine période de leur vie, montrent une tendance à se
diriger constamment en haut sur des surfaces verticales. à
Par les expériences directes sur les plasmodia d’Ætha- }
lum septicum, Rosanoff démontra (1) que le mouvement |
des plasmodia dans une direction déterminée, par rap-
port à l’horizon, dépend de l’attraction terrestre, et cela .
dans le sens d’un mouvement tout-à-fait actif de la masse |
semiliquide du protoplasme dans une direction opposée
à l’action de la force de gravité. Vu le peu de connaissan-
ces qu’on a jusqu'à présent sur le mécanisme du phéno-
mène de géotropisme des cellules munies de membranes,
la découverte d’un mouvement analogue par rapport à la
force de gravité de la masse protoplasmatique libre,
devait exciter un grand intérêt et promettait en même
temps de jeter quelque lumière sur le mécanisme du phé-
nomêne ci-dessus nommé. — Il me paraît done d’autant
plus intéressant d'étudier les mêmes plasmodia aussi
(1)S. Rosanorr. — De l'influence de l'attraction terrestre
sur la direction des plasmodia des Myxomycètes. Mém. Soc.
sc. nat. de Cherbourg, T. XIV, p. 149.
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 323
dans leurs rapports avec la lumière. Cette étude m'a
démontré que la lumière avait, en effet, sur les plasmo-
dia, une influence analogue à celle qu’elle exerce sur les
cellules héliotropiques munies de membranes, au moins
sous ce rapport, qu'elle détermine la direction de leur
mouvement.
Malgré l’apparition fréquente des plasmodia de diffé-
rents Myxomycêtes dans la nature, la difficulté de trans-
porter ces objets délicats sans altération, et par consé-
quent, la difficulté de s’en procurer une quantité suffi-
sante dans le laboratoire, sont, je crois, un des prinei-
paux obstacles à l'étude des plasmodia vivants. C’est
pourquoi jJ'indiquerai avant tout la possibilité d’écarter
facilement cet obstacie, en établissant dans le laboratoire
même des cultures de Myxomycètes dans des conditions
tout-à-fait naturelles. Très-souvent dans les serres on
entoure les pots à fleurs d’écorce de chêne provenant
des cuves à tanner. Sur cette écorce (le tan) encore frai-
che, les plasmodia de Didymium et d’Æthalium apparais-
sent infailliblement et en grande quantité ; le tan paraît
donc être un des substrata les plus favorables au
développement de quelques Myxomycètes. J'ai mis le tan
frais, auquel on avait préalablement mêlé des spores d’Æ-
thalum septicum, dans une cuve en bois, de 3/4 de
mêtre cube environ de capacité, de manière à ce quela
surface du tan fût de 25 à 30 centim. plus bas que les
bords de la cuve. Je recouvris cette dernière de planches
et la laissai dans un coin de mon laboratoire. Le tan doit
être constamment humide, mais non mouillé, et pour cela
il suffit d’en asperger seulement la surface tous les trois
ou quatre jours. Après 1 1/2 ou 2 mois (mais pas aupara-
vant), les plasmodia commencent à paraître en abondance
sur la surface de l’écorce. De même qu’on observe tou-
324 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
jours dans la végétation des champignons sur le fumier
une certaine succession constante dans l’apparition de
diverses formes, on remarque également la même succes-
sion dans la culture des Myxomycèêtes. Du moins, dans les
deux cultures que j'ai établies à diverses époques, appa-
raissaient toujours, les premiers les plasmodia blancs
d'un Didymium (quoique les spores n’eussent pas été
introduites artificiellement dans le substratum), et seu-
lement quelques jours plus tard les plasmodia jaunes de
l’Æthalium — même succession qui a été remarquée aussi
dans l’apparition des plasmodia sur le tan des serres.
Le plus ou moins d'humidité de l'écorce exerce une
influence visible sur l'apparition des plasmodia. Si
l'écorce n’est que modérément humide, les plasmodia
apparaissent à la fois et en grande abondance ; lorsqu'il
y a plus d'humidité, ils ne sortent que peu à peu en ne
se montrant que dans les endroits où la surface de
l'écorce est plus sèche. Mais il suffit alors d’arroser l’é-
corce à l'endroit où un plasmodium est apparu, pour qu'il
rentre dans le substratum et n’en ressorte qu'après
vingt-quatre heures ou même davantage.
La question de savoir en quoi consiste une telle influen-
ce de l'humidité sur la direction du mouvement des jeu-
nes plasmodia est restée pour moi sans solution. On peut
penser que la masse semiliquide du protoplasme est en-
traînée passivement par l’eau qui s'écoule; mais on peut
croire aussi que, selon la quantité de l’eau renfermée, le
même protoplasme peut être doué d’un géotropisme tan-
tôt positif, tantôt négatif. Cependant cette dernière suppo-
sition ne pourrait se rapporter qu’à une certaine période
(la plus jeune ?) de la vie des plasmodia, puisque les
nombreux objets que j'ai cultivés ensuite sur du papier
très-humecté ne présentaient que le géotropisme négatif.
‘rt:
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 325
Je démontrerai plus tard qu’effectivement dans de certai-
nes conditions, les plasmodia d’Æthalium septicum peu-
vent devenir positivement géotropiques, mais qu'un tel
changement des propriétés physiques n’est pas provoqué
par l’humidité du substratum ou de l'air, mais par des
influences d’une autre nature,
Pour mes expériences ultérieures, J'ai cultivé les plas-
modia, recueillis de l’écorce, sur des bandes de papier
buvard mouillé, posées sur des plaques de verre de 20-22
centim. de longueur ef de 6-7 centim. de largeur. La
culture sur papier est beaucoup plus commode que
celle sur verre (comme le faisait ordinairement Rosa-
noff), puisqu'ici l'humidité uniforme du substratum peut
être soutenue plus réguliérement et qu’on peut enlever
très-facilement le plasmodium à chaque instant avec le
papier pour le transporter et placer à volonté. — Quant
à ce qui est de transporter les plasmodia en grande
quantité de l’écorce sur le papier, cela est très-facile, en
mettant à profit leur géotropisme négatif. J’ai opéré de la
manière suivante : j'ai étendu sur la surface du tan, à
l'endroit où était apparu un plasmodium, un morceau de
tissu très-làche (dans le genre d’un canevas serré) au-
dessus duquel j'ai suspendu des bandes de papier buvard
mouillé, pliées en deux, de manière à ce que leurs bords
inférieurs touchâssent la surface du tissu. Tout cela était
disposé dans l’espace, saturé de vapeurs d’eau, situé
entre la surface du tan et le couvercle de la cuve, où le
papier, sans être humecté de nouveau, pouvait rester
suffisamment humide pendant 12 heures et davantage.
Le plasmodium, passant à travers les trous du tissu,
s'étale sur sa surface (plus égale que la surface de l’écorce
elle-mème) et rencontrant sur son chemin les surfaces
verticales des bandes de papier, passe sur ces dernières
326 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
en en couvrant ordinairement les deux côtés. Les bandes
peuvent être ensuite séparées et chacune d'elles pla-
cée avec le plasmodium sur la partie inférieure d’une
plaque de verre, posée verticalement et couverte sur
toute sa longueur de papier mouillé. En général, on
ne réussit à cultiver un plasmodium pendant un temps
tant soit peu long, que sur des surfaces verticales, où il
ne ce divise pas en s'étendant de tous les côtés, mais
conserve constamment la forme d’un seul éventail, qui
se transporte de toute sa masse dans la direction en haut,
le long de la plaque (fig. 1, 5). Il faut seulement, cela va
sans dire, chaque fois que le plasmodium est arrivé au
bord supérieur de la plaque, l'enlever avec le papier
pour le remettre de nouveau sur la partie inférieure de la
plaque recouverte d’une nouvelle bande de papier. Avec
mes plaques, de la longueur indiquée plus haut, et à la
température ordinaire, 18° à 20° (car de celle-ci dépend
surtout la vitesse du mouvement des plasmodia), j'ai dû
répéter ordinairement cette opération une fois par jour.
Sans doute, 1l eût été bien plus commode de retourner
simplement chaque fois la plaque, mais alors la forme du
plasmodium ne se conserverait plus aussi régulière, c’est
pourquoi je préférais le premier moyen. Pour entretenir
constamment dans une humidité suffisante et égale le
papier supportant le plasmodium, je fis usage du moyen
suivant, déjà indiqué par Rosanoîf : j'arrangeai des
siphons, consistant en bandes de papier buvard dont
l'extrémité inférieure touchait le papier de la plaque
tandis que lextrémité supérieure trempait dans l’eau
d’un vase placé au-dessus de la plaque. — Je démontrerai
plus tard quelle influence exerce la lumière sur la forme
extérieure et l’état général des plasmodia ; maintenant je
ferai seulement remarquer que, pour que les plasmodia
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 327
conservent plus longtemps leur forme d’éventails mo-
biles, d’une texture fine et serrée, il faut qu'ils restent
constamment hors de l'influence de la lumière.
Toutes mes expériences et observations ont été faites
presque exclusivement sur des plasmodia d’Æthalium
septieum. Les plasmodia blancs de Didymium, malgré
leurs grandes dimensions, se montrèrent si délicats, qu'il
fut presque impossible de les cultiver tant soit peu
longtemps sur des bandes de papier. Dans une de mes
cultures il apparut, en même temps que l’Æthalium
seplicum, un autre plasmodium qui m'était inconnu
(Physarum ?). Par sa forme générale et le mode de sa
ramification il ressemblait à un Æthalium, sinon que sa
masse était encore plus compacte et d’un blanc-sale ou
plutôt d’une couleur chocolat très-pâle. J’ai pu cultiver
ses plasmodia assez longtemps (plus de huit jours) sur
des bandes de papier et j'ai réussi à vérifier sur eux
quelques observations concernant l'influence de la lu-
miére.
Les expériences qui m'ont démontré l'influence de la
lumière sur le mouvement des plasmodia, ont été faites
à l’aide de l'appareil suivant : dans une capsule de
porcelaine, à fond plat, je plaçai horizontalement une
plaque de verre de manière à ce que sa surface fût de
2-3 millim. plus bas que les bords de la capsule. La
surface de la plaque fut couverte de papier buvard
mouillé, dont les bords pendaient et trempaient dans
l’eau versée au fond de la capsule — ce qui avait pour but
de tenir le papier constamment humide. La capsule pou-
vait être recouverte d’un couvercle opaque, consistant
en une feuille d’étain dont le dessous (qui se trouvait
très-près de la surface de la plaque) était noircei ; les bords
de la feuille surplombaient et étaient pliés en bas. Dans
328 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
. ce couvercle était pratiquée une fente radiale de 2-2 1/2
millim. de large et de 5 centim. à peu près de long. —
Cet appareil fut placé devant une fenêtre ; par derrière
on disposa un miroir plan, incliné de manière à ce que
les rayons réfléchis tombassent verticalement sur la sur-
face horizontale du couvercle en formant sur la plaque de
verre, vis-à-vis de la fente, une seule raie éclairée, bien
déterminée. Sur la plaque, à peu près à son milieu, je
plaçai un plasmodium d’une forme aussi régulière que
possible, après quoi le couvercle fut posé sur la capsule
de manière à ce que la bande de lumière coupât la ligne
du bord antérieur de l'éventail du plasmodium. La lu-
mière diffuse était seule réfléchie sur la fente. — Voici
les changements observés constamment dans ces condi-
tions sur les plasmodia d’Æthalium septicum. Après 45
ou 30 minutes, selon l'intensité de la lumière, à l'endroit
éclairé la masse du plasmodium devient extrêmement
raréliée. Si elle était jusqu'alors presque compacte, il
n’en reste maintenant à cet endroit qu'un lâche réseau
de grosses branches, tandis que l’épais enchevétrement
des ramifications les plus fines a complétement disparu.
Il se forme par là dans la masse jaune du plasmodium,
étendu sur le papier blanc, une éclaircie bien prononcée,
correspondant à la bande de lumière. On peut pratiquer
la fente en forme d’une figure quelconque et on recevra
sur le plasmodium une empreinte précise de la même
figure. Les fig. 4 et2 sont les copies d’un seul et même
‘plasmodium, la première le représentant dans son état
primitif, la seconde après 1/2 heure d’action d’une lu-
miére diffuse intense ; la fente avait ici la forme d’une
croix, dont on voit l'empreinte sur la fig. 2. Si l’action
de la lumière se prolonge encore, le protoplasme dispa-
rait complétement de l’endroit éclairé pour se réfugier
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 329
dans les régions obscurcies du plasmodium; trois quarts
d'heure ou une heure à partir du commencement de
l'expérience (si, en général, la forme du plasmodium ne
parvient pas à changer trop pendant ce temps), les
éclaircies se transforment en solutions de continuité
dans la masse du plasmodium. Si la lumière, réfléchie
sur l'appareil, est assez intense, la disparition du proto-
plasme de l'endroit éclairé s’effectue ordinairement avant
que le bord d’accroissement du plasmodium ait eu le
temps d'avancer visiblement. Mais lors de l’action d’une
lumière moins intense, on remarque souvent, avant la
formation visible de l’éclaircie dans la masse du plasmo-
dium, le mouvement du bord antérieur de son éventail
dans la direction précédente (1); alors pourtant il ne
s'avance qu'aux deux côtés de la bande éclairée, à la suite
de quoi, sur la place occupée par cette dernière, il se
forme dans le plasmodium une échancrure de plus en
plus profonde. Cependant les parties saillantes du plas-
modium ne s’avancent presque Jamais parallèlement aux
bords de la bande éclairée, mais elles s’éloignent de plus
en plus de l'endroit éclairé (aux bords duquel se trouve
toujours une pénombre) pour se réfugier dans les
endroits plus complétement obscureis.
On voit, par conséquent, que l'influence de la lumière
du jour sur le protoplasme mobile des plasmodia
d’Æthal. sephieum est en général très-prononcée. Les
rayons curects du soleil agissent dans le même sens que
4) Pour suivre d’une manière facile le changement de posi-
tion du bord d’accroissement du plasmodium, on peut tracer
{au crayon) sur le papier qui lui sert de substratum des cercles
concentriques distants de 2 millim. environ et placer le plas -
modium de manière à ce que son bord antérieur (ordinairement
arqué) soit plus ou moins parallèle aux lignes.
330 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
la lumiëre diffuse, seulement leur action est encore bien
plus énergique : tandis qu'avec la lumière diffuse il faut
une demi-heure ou même davantage pour déterminer un
changement visible de la partie éclairée du plasmodium,
avec l’action des rayons directs du soleil il n’est besoin
que d’un quart d'heure pour que le même changement
puisse être clairement remarqué. La lumiére agit 1e1
évidemment comme une irritation directe : chez les plas-
modia peu mobiles, quelquefois leurs parties obscurcies
parviennent à peine à changer de position, que déjà le
protoplasme a plus ou moins complètement disparu des
endroits éclairés.
L'influence de la lumière exercée sur l’Æthalium septi-
cum s'exerce également sur les plasmodia gris, obtenus en
même temps que les premiers, quoique sur Ceux-ci son
action ne paraisse pas être aussi énergique : l’influence
visible de la lumiëre (diffuse, mais intense), ne se montrait
ici ordinairement qu'une heure après le commencement
de l’expérience. Cela peut pourtant dépendre de ce que
la masse grise de ces plasmodia est bien plus difficile à
distinguer sur le fond du papier buvard mouillé que le
protoplasme d’un jaune-vif de l’Æthal. septicum, et à
cause de cela il est beaucoup plus difficile de constater
ici les différences moins notables dans la densité de la
masse protoplasmatique.
Les expériences décrites démontrent que la lumière
influe sur la direction des plasmodia de Myxomycètes (au
moins de ceux qui viennent d'être étudiés, mais proba-
blement d’autres aussi) non moins énergiquement que
la force de gravité, et que ces plasmodia en possédant le
géotropisme négatif sont en même temps doués d'un
hétiotropisme négatif très-prononcé (1). Ce remarquable
(1) Dans l'ouvrage de M. Hofmeister « Lehre von der Pflan-
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 391
parallélisme entre les rapports de la masse protoplasma-
tique libre, et des cellules munies de membranes, à la for-
ce de gravité et de lumière devient plus remarquable
encore après qu’on reconnait que le héliotropisme des
uns et des autres n’est déterminé que par certains rayons
du spectre solaire et que ces rayons sont les mêmes dans
les deux cas. Cela se montre aussitôt, si dans l'appareil
décrit plus haut, on éclaire la fente, sous laquelle se
trouve le plasmodium, d’une lumière bleue ou jaune. J'y
suis parvenu en recouvrant simplement la fente, sur
laquelle tombait la lumière du jour, réfléchi par le miroir,
d’un morceau de verre jaune ou bleu. Comme mon verre
était d’une teinte trop pâle, j'employais toujours deux
plaques de l’un ou de l’autre superposées (1). La lu-
zenzelle », si riche en observations, se trouve, entr’autres, la
remarque suivante: « Les plasmodia très-mobiles {au moins
dans certaines périodes de leur développement) se dirigent sur-
tout vers les endroits les mieux éclairés » (p. 20-21). Cette re-
marque, qui d’ailleurs n’est accompagnée d'aucune explication,
contredit les résultats de mes expériences ; il faut supposer que
M. Hofmeister l’a faite en se basant sur le fait connu, qu'avant la
formation des sporanges les plasmodia sortent toujours sur les
surfaces découvertes du substratum. J'aurai plus tard l’occasion
de parler encore de ce phénomène. — Tout au contraire de
M. Hofmeister, M. Sachs paraît avoir remarqué déjà d’une ma-
nière tout-à-fait juste l’héliotropisme négatif des plasmodia
d’Æthalium. (Sachs Lehrbuch der Botanik, IV Auf. p. 721).
(1) L'examen spectroscopique des verres à la lumière intense
mais diffuse, a démontré que deux plaques superposées de
verre jaune absorbaient complétement tous les rayons bleus et
violets ; l’absorbtion commencait déjà presque à partir de laligne
B de manière que la lumière jaune ne contenait que tous les ray-
ons rouges, jaunes et'la plupart des rayons verts. — Les deux
plaques superposées de verre bleu, au contraire, laissaient
passer, presque sans les affaiblir, tous les rayons bleus et
violets avec une partie des rayons verts à peu près à partir de
la ligne E. Dans la partie du spectre moins réfrangible, comme
Da A Ad En At à: PA Dune de 7 a qe GAS CEE a à LL LU © A LL NET MONT
A 42 K { à WWUE NM] f m
9832 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
mière du jour, passant à travers le verre jaune, n’était
que très-peu affablie, mais les parties du plasmodium
soumises à l’action de la lumière jaune se comportaient
néanmoins tout-à-fait de la même manière que ses autres
parties, qui étaient plongées dans l'obscurité. Si le bord
d’accroissement du plasmodium a continué à s’avancer
pendant l'expérience, sa partie, éclairée par la lumière
jaune n’était point en retard sur le mouvement des par-
ties obscurcies et ie contour du plasmodium conservait sa
régularité primitive. Dans différentes expériences l'action
de la lumière jaune, quelquefois même très-intense,
durait pendant 4 1/2 à 2 heures sans déterminer au-
cun changement visible dans les parties éclairées du plas-
modium. En un mot la lumière jaune n’agit pas du tout
sur la masse mobile du protoplasme d’Æthalium septicum
et par conséquent l'influence qu’exerce sur celle-ci la
lumière du jour doit dépendre de ses rayons les plus
réfrangibles. En effet on remarquait tout autre chose si
une raie de lumière bleue tombait sur le plasmodium
placé dans l'appareil : dans ce cas se reproduisaient les
cela est d’ailleurs connu pour le verre de cobalt, elles ne pré-
sentaient pourtant que trois raies distinctes où l’absorption füt
complète ; la première occupait l’espace entre les ligne B et C,
la seconde, moins large, se trouvait presque sur la ligne D,
et enfin la dernière absorbait une partie des rayons verts,
commençant à peu près entre les lignes DetE et s'étendant un
peu au-delà de la dernière de ces lignes. De cette manière,
entre les raies distinctes d'absorption passaient quelques
rayons rouges extrêmes, orangés et jaunes-verts, mais toute-
fois en si petife quantité, que les espaces entre les bandes
d'absorption ne se présentaient que comme une faible lueur.
Cette circonstance d’ailleurs n’a aucune importance, Vu que,
d’après ce qu'ont démontré les expériences, les rayons de la
partie du spectre moins réfrangibles n’exercent aucune influence
sur le phénomène ici étudié.
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 333
mêmes phénomènes qui sont provoqués par la lumière
du jour et que j'ai décrits plus haut. La lumière passant
à travers les plaques de verre bleu était déjà très-affaiblie
à l'œil, mais son action sur les plasmodia ne le cédait en
rien à l’action de la pleine lumière du jour : ordinaire-
ment après une demi-heure la disparition du protoplasme
des endroits éclairés était déjà très-prononcée.
Ainsi il paraît exister une entière analogie entre l’influ-
ence de la lumière sur le changement de la position rela-
tive dans l’espace (héliotropisme) des cellules munies de
membranes et celui du protoplasme libre, au moins sous
ce rapport que dans les deux cas cette influence n’est exer-
cée que par les rayons bleus et violets. Quant au change-
ment immédiat produit par l’action de la lumière dans ces
deux cas, j'aurai l’occasion plus tard de revenir sur ce
sujet.
Le mouvement des plasmodia sur des surfaces horizon-
tales peut s'effectuer indifféremment dans toutes les direc-
tions possibles ; c’est pourquoi dans les expériences faites
sur des plaques horizontales,rien ne s’oppose à l’action de
la lumière sur le mouvement du protoplasme dans telle ou
telle direction. Mais sur des surfaces verticales, la force de
gravité provoque le mouvement des plasmodia dans une
direction déterminée et la question concernant l'énergie
relative de l’action de la force de gravité et de la lumière sur
le mouvement des plasmodia peut être de même résolue
par voie d'expérience. Déjà d’après la lenteur avec laquelle
le plasmodium s’élève sur les surfaces verticales, en com-
paraison de la vitesse avec laquelle le protoplasme disparait
des endroits éclairés des plasmodia, on peut conclure que
l’action de la lumière doit être plus énergique que celle
de la gravité. Ceci a été confirmé par des expériences
directes faites de la manière suivante : une plaque avec un
Et ie LE pe PO po à) M Ang AUS a
334 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE 1
plasmodium fut placée verticalement dans un cylindre
étroit, à parois opaques, dont l’orifice fut recouvert aussi
d’un couvercle non transparent. Le cylindre fut laissé à
la lumiére et lorsque le plasmodium se fut élevé jusqu'à
la moitié à peu près de la hauteur du cylindre (ce dernier
avait 20 centim.), le couvercle opaque fut ôté et remplacé
par une plaque de verre ordinaire (pour que les conditions
d'humidité à l’intérieur du cylindre ne fussent pas chan-
gées), de telle sorte qu’une faible lumière pénétrait par
en haut dans l’intérieur du cylindre. Le mouvement du
plasmodium en haut fut à l’instant ralenti et le plus sou-
vent même complètement arrêté, en se renouvelant pour-
tant chaque fois que l’intérieur du cylindre était de nou-
veau obscurer. Le mouvement ascendant du bord antérieur
(supérieur) du plasmodium était marqué par sa position
relativement aux lignes horizontales tracées sur la bande
de papier où se trouvait l’objet observé. Dans d’autres
expériences, un peu modifiées, il y avait des fentes hori-
zontales pratiquées dans l’enveloppe opaque du cylindre
de verre; les fentes étaient de 3 millim. de largeur et
étaient disposées en un rang vertical où l’une se trouvait
au dessous de l’autre à un demi-centimêtre de distance.
Chaque fente était couverte à part d’une bande de toile
noire, non transparente, qu’on pouvait ôter à volonté. On
plaça dans le cylindre la plaque avec le plasmodium de
manière à ce que ce dernier fut tourné du côté des fentes ;
en ouvrant l’une ou l’autre à de différentes hauteurs,
selon la position de l’objet sur la plaque, on pouvait éclai-
rer une seule zone horizontale du plasmodium (1). Si l’on
(4) On remarquera qu’il eût été beaucoup plus commode
d’avoir une seule fente mobile sur une des parois d’un récipient
obscur où on aurait pu placer la plaque avec le plasmodium ;
mais je n’ai pas eu à temps un semblable appareil à ma dis-
position.
| Cr: # HE LES
ni
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 33
n'avait éclairé que le bord d’accroissement lui-même du
plasmodium, qui était tourné vers le haut et avançait dans
cette même direction à cause de son géotropisme négatif,
le protoplasme ne tardait pas néanmoins à disparaître de
la zone éclairée pour se retirer en bas, dans des parties plus
obscures du plasmodium. La fig. 3 représente un plasmo-
dium dans une position verticale, dont le bord antérieur
avait été éclairé d’une lumière peu intense, et la fig. 4 un
autre objet, sur le bord supérieur duquel avait été dirigée
la lumière de deux fentes adjacentes (les fentes étaient ici
trop courtes pour éclairer le plasmodium dans toute sa
largeur, c’est pourquoi le côté droit de celui-ci est resté
inaltéré). Le contour primitif du bord antérieur est encore
visible dans la partie qui avait été éclairée, mais cette
partie est devenue maintenant très-pauvre en protoplasme,
dont la plus grande partie s’est retirée dans les régions
obscures.
Cependant le protoplasme des parties éclairées n’a pu
passer ici que dans les parties plus basses du plasmo-
dium (comme c’est évident surtout pour le plasmodium
fig. 3 et comme on peut en général conclure de la direction
des plus grosses veines des plasmodia) en se dirigeant, par
conséquent, dans une direction contraire à son géotropisme
négatif. Les mêmes expériences démontrent de plus, que
le géotropisme des plasmodia n’est même que très-faible
en comparaison de leur sensibilité à l’action de la lumiëre.
En effet, pour faire passer la partie éclairée du plasmodium
de haut en bas sur une surface verticale il ne faut pas,
paraît-il, plus de temps, que lors de l’action de la lumière
sur un objet étendu dans une position horizontale. Ainsi
la préparation représentée sur la fig. 3, a été obtenue
après 40 minutes et celle de la fig. 4 après 30 minutes
d'action de la lumière diffuse.
VO CPP ST MUR DER SET RELEASES APR TU OT OP à O ETO EAU
j Get 6 ù # 1 du de | A, PEL 2 we
336 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
La lamiëre agissant si énergiquement sur la masse
mobile du protoplasme, il est à prévoir que la forme et
l'état général des plasmodia ne resteront pas les mêmes
selon que les objets seront cultivés à la lumière ou dans
l'obscurité. À ce sujet il existe déjà une remarque de
M. Hofmeister (1. c. p. 21), qui avait observé que les plas-
modia de différents Myxomycêtes, et surtout ceux d’Ætha-
lium septicum, présentent à la lumière un réseau d’ana-
stomoses grosses et peu serrées, tandis qu’à l'obscurité ils
se montrent sous des formes plus délicates et plus rameu-
ses. Dans le travail déjà cité de Rosanoff on trouve pour-
tant une remarque qui énonce le contraire: « J'ai fait
mes cultures à la lumière et dans l’obscurité et je n’ai pu
remarquer aucune différence entre les résultats obtenus
dans les deux conditions diverses. Du reste, dit-il plus
loin, je n’insisterai pas sur cette observation, car cette
question de l'influence de la lumière n’entrait pas dans
le plan de mes recherches » (p. 153-154). Men tenant à la
remarque de Rosanoff, J'ai laissé mes premières cultures
à découvert dans une chambre éclairée, mais bientôt j'ai
dû me convaincre que l'observation de M. Hofmeister
concernant l'influence de la lumière sur la forme et l’état
des plasmodia n’était que trop juste. Avant tout il faut
remarquer que les plasmodia d’Æthal. septicum dans leur
état jeune et mobile, quand ils apparaissent même sur la
surface de leur substratum, présentent toujours sur des
surfaces planes verticales, cette forme élégante dont la
fig. 5 de la planche (ainsi que les autres figures, excepté les
fig. 6 et 7) peut servir de type: l'éventail du plasmodium
présente ici un réseau extrêmement délicat, à ramifications
minces et serrées, et cela d'autant plus qu’on approche de
son bord antérieur ; le bord opposé n’en consiste pas
moins en anastomoses relativement courtes et qui sont
RNA ce OU NOT a
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 331
rapidement absorbées à mesure que le bord antérieur du
plasmodium s’avance. Mes objets cultivés sur des plaques
verticales et exposés à la lumière, conservérent d’abord
pendant quelque temps un aspect assez normal, en mon-
tant assez vite le long des plaques. Mais après 8 ou 10
jours ils commencèrent à prendre un aspect tout-à-fait
maladif: leurs éventails se transformérent en plaques
compactes, qui n'étaient percées que d'ouvertures larges
et présentaient plutôt un tamis grossier, qu'un réseau
délicat comme à l'ordinaire. Les parties inférieures des
plasmodia présentérent en même temps un système simple
de tiges longues, sinueuses, fortement épaissies, très-sou-
vent même en forme de chapelet. La fig. 7 caractérise
très-bien un pareil état du plasmodium. Dans d’autres cas
la partie compacte du plasmodium disparaissait même
complétement et tout le protoplasme s’amassait en un
simple système de veines peu rameuses, mais longues
et sinueuses, système semblable à ce qui constitue la
partie inférieure seule de l’objet représenté dans la
fig. 7. Les plasmodia dans un tel état devenaient déjà
presque complètement immobiles et leur protoplasme
prenait à sa surface une nuance brun-verdâtre. À un
excès d'humidité de tels plasmodia périssaient d’ordi-
naire définitivement.
Il est à regretter qu'on ne trouve pas dans le travail de
Rosanoff une exposition plus détaillée des conditions,
dans lesquelles étaient cultivés ses plasmodia ; aussi,
est-il difficile d'expliquer de quelle manière l'influence si
prononcée de la lumière sur l’état général des plasmodia
a échappé à l'attention de cet observateur. Cependant, si
les dessins de Rosanoff reproduisent bien exactement
l'aspect de ses objets, on peut dire seulement qu’il n’avait
22
338 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
pas eu sous la main des plasmodia tout-à-fait sains et
mobiles. Le réseau de veines aussi grosses et aussi peu
ramifiées qu’on les voit représentées dans les dessins de
Rosanoff (dessins qui rappellent beaucoup ma fig. 7),
caractérise justement cet étatmaladifet peu mobile auquel
arrivent les plasmodia sous l'influence de la lumière.
L'abondance des matériaux que j'ai obtenus de ma
seconde culture (en novembre 4875), m'a donné la possi-
bilité de me convaincre, par des expériences comparées,
que le changement maladif des plasmodia se reproduit
régulièrement eten même sens chez tous les objets culti-
vés à la lumière et qu’il n’est provoqué que par l'influence
de cette dernière. Les plasmodia obtenus cette fois de
l'écorce furent placés aussitôt dans l’obseurité où ils sont
constamment restés. Parmi plus de vingt magnifiques
objets, de toute la largeur de la plaque, cultivés dans
l'obscurité pendant à peu près deux mois, aucun ne lais-
sait remarquer ces changements pathologiques qu'on a
observés constamment sur tous les plasmodia de la pre-
mière culture, faite à la lumière. Après 40 jours, neuf des
plus beaux plasmodia cultivés dans l’obscurité, (mis,
comme tous les autres, chacun sur sa plaque dans un
cylindre de verre à part), furent exposés à une lumière
diffuse assez intense. Ce n’est que cinq heures après
qu'ils se montrèrent déjà fortement changés (la fig. 7 est
la copie de l’un d’eux faite à ce moment) et ils conservèrent
le même aspect pendant tout le temps qu’ils sont restés à
la lumière. Les fig. 5 et 6 présentent des copies d’un seul
et même plasmodium, la première en l’état où 1l se trou-
vait dans l'obscurité, la seconde — trois quarts d'heure
après son exposition à une lumiéredifluse, mais très-inten-
se. Dans ce dernier état le plasmodium ne présente, pour
LAPS te, cal
4
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 339
ainsi dire, qu'un squelette du premier, où on ne retrouve
plus que les veines les plus grosses, tandis que les fines
anastomoses sont complètement absorbées. — En géné-
ral, si l’action de la lumière sur les plasmodia n’a pas été
trop forte et trop soudaine, le protoplasme qui formait les
plus minces ramifications est aspiré peu à peu dans les
veines principales, qui, elles-mêmes, conservent en
même temps plus ou moins leur disposition primitive.
Mais lors de l’action très-vive d’une lumière intense sur
des plasmodia très-sensibles (mobiles), le protoplasme
s’accumule souvent en forme de renflements sphériques,
qui atteignent parfois le volume d’un pois; la couche
extérieure plus solide de ces renflements finit ordinaire-
ment par se déchirer en laissant s’écouler le protoplasme
qui se montre pour la plupart désorganisé. En général,
sous l’influence de la lumière, le protoplasme tend visi-
blement à prendre des formes moins disséquées, à s’accu-
muler en masses plus volumineuses, et sous ce rapport,
l’action de la lumière sur le protoplasme est complête-
ment analogue à l’action qu’exercent sur lui divers agents
irritants d’une autre nature. Il est évident que c’est jus-
tement à ce rapport avec la lumière, que les plasmodia
des Myxomycètes doivent leur héliotropisme négatif et,
vice versa, il faut conclure que lirritation exercée ici par
la lumière ne dépend que des rayons de plus grande
réfrangibilité.
Dés que le protoplasme du plasmodium s’est accumulé
sous l'influence de la lumière en masses plus volumineu-
ses, ce n’est plus que ses couches supérieures qui restent
exposées à l’action irritante de la lumière, tandis que
toute sa masse, qui se trouve à l’intérieur des aggloméra-
tions, en est plus ou moins complètement abritée. Cela
340 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
explique un phénomèëne observé constamment, au moins
pendant les premiers jours de l'exposition des plasmodia
à la lumière, et dans des cultures suffisamment humides.
Précisément, à peine la masse des plasmodia est parve-
nue à se contracter, que des endroits où l’agglomération
du protoplasme est plus considérable, ce dernier com-
mence de nouveau à se répandre sur la surface du sub-
stratum en forme de petites plaques semicirculaires,
très-minces et délicates, qui ont la forme et l’organi-
sation de petits plasmodia mobiles (de semblables forma-
tions sont visibles en beaucoup d’endroits dans la fig. 6).
La formation de ces excroissances s'opère ordinairement
très-vite et souvent les veines les plus épaisses du plas-
modium se montrent garnies des deux côtés comme d’une
frange de petits éventails très-élégants. Ces derniers crois-
sent pendant quelque temps, atteignent parfois les dimen-
sions d’un centimètre et même davantage, mais pourtant
leur existence n’en est pas moins éphémère : sous l’influ-
ence de la lumière, le protoplasme de ces plaques délica-
tes commence de nouveau à se contracter et après quel-
que temps, elles se transforment à leur tour en simples
rameaux des veines principales. — Après un séjour plus
prolongé sous l'influence d’une lumiére assez intense,
toute la masse protoplasmatique du plasmodium devient
évidemment trop peu mobile etl’apparition de nouveaux
éventails cesse complètement. Mais si un pareil objet est
alors remis dans l'obscurité, tout le protoplasme reprend
de nouveau la forme d’un plasmodium mobile, d’un aspect
tout-à-fait naturel. Les objets, qui n'étaient soumis préa-
lablement à l’action de la lumière que pendant un temps
relativement court (pas plus de quelques heures), plus
tard, après avoir été transportés de nouveau dans l’obseu-
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. "841
rité, ne diffèrent effectivement en rien d’autres plasmodia
qui n’ont pas du tout éprouvé l’action de la lumière. Mais
ce n’est plus le même cas avec des objets qui sont restés
sous l’influence de la lumière pendant quelques jours : il
est vrai que dans l'obscurité il ne tardent pas aussi à se
transformer en plasmodia mobiles, délicatement ramifiés,
mais, comme nous le verrons plus tard, les propriétés
physiques de leur protoplasme ne s’en montrent pas
moins essentiellement modifiées.
Le protoplasme des plasmodia ayant doncune tendance
si prononcée à s’accumuler en masses sous l'influence de
la lumière, il me paraît vraisemblable que la lumière est
un des plus forts agents qui influent sur le procédé de
la transformation des plasmodia mobiles en sporanges.
En effet, les plasmodia ne paraissent conserver leur for-
me typique de réseau délicat, qu'autant qu'ils restent
dans l’intérieur d’un substratum opaque ; en sortant à sa
surface, ils semblent au contraire présenter toujours des
formes déjà plus massives, quoique encore mobiles. de
ne sais si l’on a jamais observé la possibilité de la forma-
tion des sporanges dans l'obscurité, mais il est hors de
doute que cette formation s'effectue ordinairement à la
lumière, c’est-à-dire sur la surface découverte du sub-
stratum et cela, d'ordinaire, assez vite après que la masse
du plasmodium s’est répandue au dehors. Il est possible,
du reste, que dans le procédé de la formation des spores
un certain degré d'humidité joue un rôle non moins im-
portant ; mais, dans tous les cas, la conformation exté-
rieure elle-même, c’est-à-dire laccumulation du proto-
plasme en forme de pelotes qui doivent se transformer en
sporanges, doit être attribuée sans doute à l'influence de
Ja lumière. Je ne suis pas parvenu à éclaircir ces ques-
74
342 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
tions par des expériences directes, quoique je n’aie pas
manqué de faire des expériences dans ce but. Dans la cu-
ve à tan, où avait été établie la culture d’Æthal. septicum,
‘les plasmodia de ce myxomycèête apparurent en abondan-
ce à plusieurs reprises ; les derniers n’étant plus recueil-
lis, on les laissa à leur place, tandis qu'en même temps
la cuve fut recouverte soigneusement de manière que la
surface du tan fût mise complètement dans l'obscurité.
Dans ces conditions les plasmodia conservèrent pendant
plus de quatorze jours la forme d’un réseau mince et
serré, qui recouvrait la surface du tan en s’y transportant
sans cesse d’un. endroit à l’autre. Pendant tout ce temps
la surface du tan était cependant très-humide et proba-
blement plus humide que ne le sont dans des conditions
naturelles les surfaces des substrata sur lesquels s’ef-
fectue la formation des sporanges. Outre cela, l'air qui
entourait les plasmodia était saturé continuellement de
vapeurs d’eau. — Ensuite, les planches qui recouvraient
la cuve furent écartées l’une de l’autre et les espaces for-
més (de 3-4 centim. de large) recouverts de morceaux de
verre ; alors une faible clarté penétrait dans l’intérieur de
la cuve (éloignée de 5 mètres environ de la fenêtre), tandis
que les conditions d'humidité étaient restées les mêmes.
Cependant le plasmodium demeura encore pendant quin-
ze Jours dans le même état ; on put remarquer seulement
que chaque fois qu'il s'était trouvé dans un endroit un
peu plus éclairé (directement vis-à-vis d’une fente), la
masse de son protoplasme s’agglomérait visiblement,
quoique plus tard les agglomérations se dissipassent de
nouveau. Pendant tout ce temps le substratum ne fut
plus arrosé du tout, de sorte que sa surface devint sensi-
blement sèche; néanmoins, la formation des sporanges
po. .
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 343
n'eut point lieu et le plasmodium, perdant de plus en
plus en volume, disparut définitivement, après qua-
rante jours à peu près à partir de sa première appari-
tion. — Peut-être que la lumière à été ici trop peu
intense pour exercer une influence prononcée, mais 1l
se peut aussi que le trop d'humidité dans le substratum
(au moins pendant les premier temps) ou dans l'air
environnant, ait mis obstacle à la transformation des
plasmodia en sporanges.
Au premier abord il peut sembler difficile de compren-
dre de quelle manière l'apparition des plasmodia sur la
surface éclairée du substratum est possible malgré leur
héliotropisme négatif si prononcé. Il faut pourtant pren-
dre en considération, d’un côté le fait que les plasmodia
sortant à la surface éclairée du substratum n'apparaissent
que sous la forme d’agglomérations plus ou moins volu-
mineuses de la masse protoplasmatique, et d’un autre côté
que (comme l’ont démontré mes expériences sur des
plasmodia exposés à la lumiére) le protoplasme, qui for-
me les couches intérieures des agglomérations et qui est
protégé par les couches extérieures, conserve encore
pendant assez longtemps toute sa mobilité active. En
tenant compte de ces faits on peut, jusqu'à un certain
degré, s'expliquer la possibilité de l'apparition des plas-
modia sur les surfaces éclairées. Avec la tendance du
plasmodiam à monter, une de ses ramifications atteint
enfin la surface éclairée du substratum. Le mouvement
actif en haut de la partie éclairée du plasmodium cesse
à l'instant, mais cette partie est liée à d’autres qui, à
cause de leur situation à l’intérieur obscur du substra-
tum, n’ont point perdu leur tendance à monter ; le pro-
toplasme de ces dernières parties ne cessera d’affluer
dote pan qu À dE A Av 7 AAC CINE CAP nu CUS cl D NS ne BEA
344 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
vers les parties situées sur la surface pour les remplir
peu à peu ou peut-être même les entrainer mécanique-
ment encore plus au dehors. De cette manière, tout le
protoplasme peut passer de l’intérieur du substratum
dans les amas situés en dehors, dont les couches exté-
rieures seules sont irritées par la lumière, tandis que la
masse protoplasmatique qui se trouve à l’intérieur peut
conserver toute sa mobilité. En faveur d’une telle ex-
plication parlent quelques observations sur le mode de
mouvement que présentent les plasmodia d’Æthalium
sephicum sur la surface éclairée des substrata, dans des
conditions favorables d'humidité et de température. Ain-
si M. le prof. Borscow (1) a observé le mouvement
des masses mobiles du protoplasme du Myxomycète
ci-dessus nommé, répandues comme une couche com-
pacte et épaisse de pâte liquide sur une surface de
quelques décimèêtres carrés du substratum. Ces masses,
qui apparaissaient quelquefois subitement pendant le
jour, ne changeaient presque pas de place sur la surface
du substratum, mais leur protoplasme contenu sous la
couche extérieure se trouvait incessament dans un mou-
vement ondulatoire; par endroits il s’enflait subitement
en forme d’une vague, qui s’abaissait aussi vite, tandis
que dans d’autres endroits se formaient de nouveaux ren-
flements,— mode de mouvement que M. Borscow compare
au bouillonnement d’une masse demi-liquide. Enfin,
dans quelques endroits, sous la pression du flot montant,
la couche extérieure du plasmodium se déchirait et une
(4) E. Borscow, Ein Beitrag z. Pilzflora d. Provinz Cernigov.
Mélanges biolog. de l’Acad. des sc. de St-Pétersbourg. T. VI,
p. 755.
PP
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 345
partie du protoplasme liquide s’écoulait brusquement au
dehors. En observant ce phénomène, M. le prof. Borscow
est déjà arrivé à la conclusion que la tendance au mou-
vement actif n’est propre qu'à la masse intérieure du
protoplasme, tandis que sa couche extérieure (exoplasme
Borscow) présente plutôt un obstacle aux mouvements de
l’endoplasme. Cette conclusion (au moins pour les cas
observés directement) est sans doute complétement juste
et, à son tour, le phénomène décrit par M. Borscow est
entièrement d'accord avec les résultats de mes expé-
riences directes concernant l'influence de la lumière sur
le protoplasme des plasmodia ; justement, d’après mes
observations, la couche extérieure du protoplasme d’un
plasmodium éclairé se trouve, pour ainsi dire, dans un
état de contraction, en retenant la masse intérieure, qui
ne cesse cependant de manifester une grande tendance
au mouvement actif.
Aux changements dans la forme, auxquels sont sujets
les plasmodia d'Æthalium septicum sous l'influence de la
lumière, se joignent encore d'autres changements, qui
démontrent que l'influence exercée par la lumière n’est
pas limitée au temps de son action immédiate, mais
qu’elle provoque en outre des changements durables dans
les propriétés physiques du protoplasme. Ce qui frappe
avant tout, c’est le changement de couleur que subit le
protoplasme jaune-vif de l’Æthalium septicum sous l’in-
fluence de la lumière. Chez divers exemplaires ce change-
ment exige un temps différent, mais parfois 1l avait suffi
de l’action de la lumière durant un seul jour pour pro-
duire un degré de changement trés-considérable. La cou-
leur des plasmodia devient notamment plus pâle : d’un
jaune-limon vif, quelquefois même avec un reflet orange,
Ne re OR LES à be 212 0 CN a ne ie te Pi A rel Doe de n "1 C
“ ‘ 4 CA = ENT
346 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
les plasmodia prennent une couleur jaune de soufre avec
une nuance verdâtre. La couleur primitive ne se restitue
plus, même après un séjour prolongé dans l'obscurité ;
ainsi, un des plasmodia, qui, après avoir été exposé pen-
dant trois jours à la lumière, était devenu d’un jaune de
soufre, séjourna ensuite durant plus d’un mois dans
l'obscurité en conservant jusqu’à la fin sa teinte pâle. Un
changement analogue de couleur n’a jamais été observé
par moi sur les objets cultivés constamment dans l’obscu-
rité. MM. Hofmeister et Rosanoff avaient déjà observé le
changement de couleur, auquel sont sujets parfois les
plasmodia d’Æthalium septicum, sans que leurs observa-
tions sur ce phénomène aient été cependant bien exactes.
Ainsi, Rosanoff croyait « que ce changement se produisait
aussi bien dans l'obscurité, qu'à la lumière diffuse »
(1. ©. p. 154). Quant à la remarque de M. Hofmeister rela-
tive à ce sujet (1), celle-ci ne peut être expliquée que par
une faute de rédaction. En effet, après avoir remarqué
tout-à-fait justement le rapport direct qui existait entre
l'action de la lumière et la teinte des plasmodia d’Ætha-
lium sephicum, M. Hofmeister dit pourtant que c’étaient
des plasmodia cultivés à la lumière qui apparaissaient d’un
jaune vif, tandis que les mêmes plasmodia devenaient
dans l'obscurité d’un jaune-verdàtre ou même blanchâtres,
ce qui, précisément , est directement contraire à la
vérité.
Mais le plus curieux changement que subissent les
plasmodia d'Æthalium seplicum dans leurs propriétés
physiques sous l'influence de la lumière, consiste dans
une altération profonde de leurs propriétés géotropiques.
(4) Dans sa « Lehre von der Pflanzenzelle », p. 24,
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 9347
J'ai déjà dit plus hautque, lors de ma première culture (en
hiver 1874), les plasmodia avaient été exposés d'abord
(pendant 10 jours environ) à découvert dans une chambre
éclairée. Lorsque ensuite ils furent transportés dans
l'obscurité, leur protoplasme reprit de nouveau la forme
d’éventails mobiles ; cependant je fus frappé de voir que
ces derniers sur des plaques verticales ne se dirigeaient
plus en haut, comme à l'ordinaire, mais dans le sens
directement opposé, c’est-à-dire en bas. Si l’on retournait
la plaque avec le plasmodium, dont l'éventail était dirigé
* en bas, il ne manquait pas de changer aussitôt de direc-
tion pour redescendre de nouveau. En un mot, ces plasmo-
dia présentaient alors non plus le géotropisme négatif,
mais le géotropisme positif. Le même phénomène se fit
observer aussi lors de ma seconde culture, en sereprodui-
sant chaque fois sur des objets transportés dans l'obscurité
après un séjour plus prolongé sous l’influenre de la
lumière. Cette fois, cependant, les plasmodia ne conser-
vèrent ordinairement leur géotropisme positif que pendant
peu de temps, (il faut remarquer aussi que la durée de
l'exposition des plasmodia à la lumière n’était plus cette
fois que de deux ou trois jours); quelques-uns après 24
heures regagnaient déjà leur géotropisme négatif et, après
avoir changé de direction, recommençaient à s'élever le
long des plaques verticales; chez d’autres le retour aux
propriétés géotropiques normales n'eut lieu qu'après un
temps un peu plus long. Quelquefois le plasmodium
se divisait en deux parties, dont l’une montait sur la pla-
que, tandis que l’autre descendait. Il semble que cer-
taines propriétés du protoplasme qui déterminent son
géotropisme positif, après avoir été provoquées par
l'influence de la lumière, ne peuvent pourtant se
348 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
maintenir dans l'obscurité que sous de certaines con-
ditions déterminées. Ainsi il a été observé très-sou-
vent qu'un seul et même plasmodium se trouvant
dans l’obscurité, présentait alternativement plusieurs
fois le géotropisme tantôt positif, tantôt négatif, quoique
je n’aie pas réussi à préciser les conditions dont dépen-
dait ce changement. Cependant il me semble que le degré
d'humidité joue, entre autres, un grand rôle dans ce cas :
lorsque le plasmodium, qui avait descendu jusqu'alors,
venait à reprendre la direction opposée, — cela semble
toujours être arrivé lorsque la bande de papier était hu-
mectée moins abondamment, et dès que le courant d’eau
devenait plus abondant, lePlasmodium reprenait souvent
aussi sa direction précédente. De cette mamière un de
mes plasmocia, dans l’espace de 10 jours, présenta 4
fois tour à tour le géotropisme tantôt positif, tantôt néga-
tif. En tous cas le dégré d'humidité n’est pas l’unique
condition qui ait de l'influence sur le géotropisme des
plasmodia, altérés préalablement dans leur propriétés
par l’action de la lumière. Je puis indiquer encore la
température comme un autre facteur qui agit probable-
ment dans ce cas. Autant que J'ai pu le remarquer, une
température plus basse (qui ne dépasse pas 16 à 17° C.)
maintient chez ces objets une tendance au géotropisme
positif, tandis qu'à une température plus élevée les
mêmes plasmodia, sous des conditions identiques dhu-
midité, reviennent facilement à leurs propriétés géotro-
piques normales.
Le héliotropisme des plasmodia d’Æthal. sepheum
ne paraît pas être sujet à des altérations analogues à
celle qui vient d’être décrite pour leur géotropisme. Ainsi,
dans l’état de géotropisme positif, de même que dans
tel et CO AN AE CA ON Lu Ds ei dB APCE ut ae are ie D AU 4 0
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4 Î UWS (7: De.
Lo | COAS List
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES, 349
celui de géotropisme négatif, le héliotropisme de ces
plasmodia était toujours négatif.
Parmi les objets cultivés constamment dans l’obscu-
rité, le changement des propriétés géotropiques ne fut
observé que sur un seul plasmodium, et cela après qu’il
avait été pendant 40 jours déjà cultivé sur la plaque. Ce
plasmodium ne demeura pourtant dans l’état de géotropis-
me positif, que pendant deux jours (pendant ce temps et
quelques jours précédents la température de la chambre
avait été plus basse que d'ordinaire — de 17° C. environ);
après quoi il commença de nouveau à monter. — Le fait,
que les plasmodia peuvent être sujets à des changements
analogues de propriétés sans l'intervention de la lumière,
mais après une culture prolongée sur le papier, par
exemple, donne, à ce qu'il paraît, quelques indications
pour qu'on puisse se former une idée plus juste de la
nature des influences qui déterminent ces changements.
Ces derniers paraissent être provoqués en général par
des influences qui agissent défavorablement sur la vita-
lité du protoplasme des plasmodia. Telles sont, sans
doute, l’action irritante de la lumière, celle d’une tem-
pérature insuffisante, et aussi celle d’une culture pro-
longée dans des conditions sous lesquelles la nutrition
régulière du protoplasme est à peine possible (4).
(4) Pourtant il est à remarquer que le protoplasme des
plasmodia semble agir d’une manière dissolvante sur le papier
qui lui sert de substratum; du moins le papier suédois (dont
je me suis toujours servi), en se trouvant pendant 3 ou 4 jours
sous une couche épaisse de protoplasme, se contracte très-
sensiblement et se ramollit de manière à se convertir en une
masse presque gélatineuse. L'examen microscopique de ce
papier ne me fit cependant remarquer aucune altération visi-
ble de ses fibres.
350 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
En m'étant servi, pour désigner le mouvement des
plasmodia dans la direction de la force de gravité, de
l'expression géotropisme positif, établie, dans un sens
déterminé, pour des cellules d’une organisation plus
parfaite, J'avais justement en vue que ce mouvement
semble présenter un phénomène non moins actif que
le géotropisme positif des racines ou que le mouvement
des mêmes plasmodia dans la direction opposée. Je me
crois autorisé à cette conclusion, parce que la forme et
la construction des éventails des plasmodia qui se diri-
gent en bas, ne différent en rien de celles des plasmodia
qui s’avancent dans la direction contraire à l’action de
la force de gravité. De même que dans ce dernier cas,
la forme générale des plasmodia doués de géotropisme
positif est également celle d’un éventail, dont la texture
est d'autant plus fine et serrée qu'on approche davantage
du bord d’accroissement (qui est ici le bord inférieur),
dont le contour général présente aussi une ligne arquée.
Si le mouvement des plasmodia de haut en bas n’avait lieu
qu'à cause de l’obéissance passive de la masse semi-
fluide du protoplasme aux lois de la gravité, la forme des
plasmodia n'aurait pu dans ce cas rester la même que
lors de leur mouvement actif de bas en haut ; et pourtant,
c’est précisément cette entière ressemblance dans la
forme et l’organisation des éventails mobiles, que présen-
tent les plasmodia dans leur état de géotropisme positif
et dans celui de géotropisme négatif, qui, à mon avis,
fait conclure que dans les deux cas leur mouvement aussi
doit être également actif.
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 351
Comme je l’ai déjà fait remarquer plus haut, l’analogie
qui existe entre l'influence de la force de gravité et celle
de la lumière sur le changement de la situation relative
dans l’espace, d’un côté des cellules munies de membra-
nes, et de l’autre, des masses protoplasmatiques libres, —
doit frapper le physiologiste. Cette analogie doit paraître
d'autant plus étrange que d’après la manière de voir qui
domine encore aujourd’hui, les phénomènes du mouve-
ment provoqués par l’action de ces agents devraient ré-
sulter dans l’un et l’autre cas de procédés moléculaires
différents. En même temps que le mouvement des plas-
modia (influencé, comme il est dans sa direction, par la
lumière et la gravitation), est accompagné sans doute
d’un déplacement des molécules, l’une par rapport à l’au-
tre, les mouvements héliotropiques et géotropiques des
cellules ne dépendent que de modifications dans la vi-
tesse de l’accroissement de leurs parois, c’est-à-dire de
l’intercalation plus ou moins facile de nouvelles particu-
les dans la masse de ces parois. Car, c’est précisément
dans le sens d’une influence directe sur les propriétés
moléculaires des membranes croissantes des cellules,
qu'on paraît entendre habituellement le mode d’action de
la force de gravité et de lumière sur les phénomènes de
héliotropisme et de géotropisme. On doit avouer, pour-
tant, qu'une telle manière de voir ne nous approche point
de l'explication de la question et n’est que la périphrase
du phénomène lui-même. Que les phénomènes du hélio-
tropisme et du géotropisme dépendent de l’accroissement
inégal des parois de cellules, lorsque celles-ci se trouvent
dans une certaine position par rapport à la direction dans
laquelle agit la force de gravité ou la lumière — c’est là le
fait; maisrien ne nous indique que la vitesse inégale de
352 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
l'accroissement des membranes cellulaires, dépende en
ce cas d’un changement dans leur constitution molécu-
laire plutôt que d’un changement, par exemple, dans les
conditions de leur nutrition. En adoptant même pour
l'instant cette manière de voir, on n’en rencontre pas
moins de nouvelles difficultés. Dans les phénomènes
de héliotropisme, les deux parois d’une cellule éclai-
rée d’un côté, se trouvent en effet toujours dans des con-
ditions différentes par rapport à l’agent actif, mais ce
n’est plus le cas dans les phénomènes provoqués par l’in-
fluence de la gravitation. Toutes les parois longitudi-
nales (et parallèles entre elles) des cellules d’un organe
axile posé horizontalement, se trouvent, par rapport à
l’action de la force de gravité, dans des conditions tout-à-
fait égales ; l'influence inégale (et aussi asymétrique,
malgré la symétrie parfaite de la structure de l’organe)
de la gravitation sur les diverses cellules paraît donc
ici tout-à-fait énigmatique. Quelques autres phénomènes,
comme, par exemple, l'influence qu’exerce, d’après la
découverte de M. Ciesielski, l’amputation du point de
végétation sur le géotropisme d’une racine — ne sont pas
moins difficiles à saisir. — Ainsi donc, l’opinion suivant
laquelle la lumière et la gravitation agissent en vertu
de leur influence directe sur les propriétés moléculaires
des membranes des cellules, ne peut pas même pré-
tendre au rang d’une théorie; elle ne se maintient
plutôt que grâce à l'impossibilité de lui substituer une
théorie tant soit peu fondée, après que quelques expli-
cations proposées (surtout pour le géotropisme) se sont
montrées insuffisantes.
Il y a peu de temps, une nouvelle tentative d’une telle
théorie a été publiée par M. Ciesielski dans son mémoire
HN
»
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 353
sur le géotropisme des racines (1). Cette théorie présente
décidément un progrès, sous ce rapport que son auteur
ne fait agir la force de gravité que par voie de l’influence
qu’elle exerce sur les conditions qui déterminent à leur
tour la nutrition des membranes cellulaires. Mais les
idées de M. Ciesielski sur l'influence qu’exerce la gravi-
tation sur les qualités du contenu des cellules, ainsi que
sur la dépendance de la nutrition des membranes cellu-
laires de ces mêmes qualités — paraissent trop arbitrai-
res. Ses idées sont fondées sur l’analogie prétendue qui
existe entre le phénomène de l'accroissement des mem-
branes organisées de cellules végétales et des fameu-
ses pellicules minérales que M. Traube a obtenues en
mettant en contact les solutions de sels qui donnent entre
eux des précipités (2). La théorie de M. Ciesielski est
basée sur l'expérience suivante de M. Traube: si Pon
plonge un cristal de sesquichlorure de cuivre dans une
solution de ferrocyanure de potassium, la surface du
cristal se couvre à l'instant d’une pellicule de ferrocya-
nure de cuivre; cette pellicule croît constamment en
entourant, sous la forme d’une vessie tout-à-fait close, le
cristal de sel de cuivre; ce dernier continue en même
temps à se dissoudre dans l’eau qui y pénètre de la solu-
tion ambiante, de manière que l’intérieur du sac reste tou-
jours rempli d’une solution de sesquichlorure de cuivre.
Il faut remarquer que l'accroissement de la pellicule ne
s'opère jamais d’une manière régulière, mais comme par
explosions ; cela provient de ce que cet accroissement est
(1) Beiträge zur Biologie der Pflanzen, herausgegeben von F.
Cobhn. II* Heft.
(2) Reicherts und Dubois-Reymond’s Archiv. 1867.
NC RIINTONC" EE" de Le GG E CRE TER CAPE PP ps dv
dE: TRS ST Fe TAYE hé, PN ef CPP DIS Dee PRO EME RS "£
1 . + r
354 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
déterminée uniquement par des ruptures mécaniques, qui
se forment dans la pellicule, à cause de la pression du
liquide intérieur, augmentant sans cesse de volume par
l’eau attirée de la solution ambiante. Tant que ces ruptu-
res se forment, la solution de sesquichlorure de cuivre
(qui, elle-même, ainsi que la solution de ferrocyanure de
potassium, ne peut pénétrer la paroi du sac)se met en
contact direct avec la solution ambiante, — ce qui amëne
l'intercalation momentanée de nouvelles portions de pelli-
cule. La circonstance qui a attiré l'attention particulière
de M. Giesielski, c’est que les vésicules minérales en ques-
ton croissent surtout dans une direction verticale, pour
prendre enfin la forme de cylindres verticaux allongés.
Met-on un tel cylindre sur le côté, sa partie en accroisse-
ment (qui est toujours le sommet) ne tarde pas à se cour-
ber dans la direction précédente. Dans cette ressemblance
extérieure des phénomènes, M. Ciesielski voit une si
complète analogie entre l'accroissement dans une direc-
tion déterminée par rapport à l'horizon des soi-disantes
« cellules artificielles » de M. Traube et le géotropisme des
organes axiles des plantes, qu'il n’hésite pas à appliquer
directement à ces derniers l'explication donnée par M.
Traube pour le géotropisme de ses « cellules ». L’accrois-
sement des vésicules minérales dans la direction verticale
dépend, suivant l'opinion de M. Traube, de ce que l’eau,
qui pénètre dans leur intérieur, rempli de la solution
concentrée de sesquichlorure de cuivre, s'amasse surtout
(comme un liquide plus léger) dans leur partiesupérieure;
c’est donc dans cette partie quela solution du sel de cuivre
sera le moins concentrée; or, selon M. Traube, l’accrois-
sement de la pellicule s’accomplit plus énergiquement
quand la concentration de la solution cuivrée est moins
SES
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d $ ‘ A L Ç D 8 To ,. CA a . CEE 1 ñ
NN, rx ps \ Û , \
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 395)
considérable. Cela suffit encore à M. Ciesielski pour croire
que l’accroissement de la membrane d’une cellule végétale
s'opère aussi d'autant plus vite, que le contenu cellulaire
est moins concentré ; d’où 1l conclut, plus loin, que l'ac-
croissement rapide des cellules du côté supérieur d’une
racine placée horizontalement, a pour cause la dilution
du contenu de ces cellules, puisque les matières les plus
pesantes s’écoulent dans les cellules inférieures. Un phy-
siologiste à pourtant raison de mettre en doute la possibili-
té d'appliquer directement aux cellules végétales l’expliea-
tion donnée pour l’accroissement des pellicules minérales.
Au surplus, c’est à peine si cette dernière explication est
même juste. Si l'accroissement des vésicules de M. Traube
à leur extrémité supérieure dépendait en effet de la con-
centration plus favorable de la liqueur qui remplit cette
extrémité, 1l n’y à aucune raison pour que cet accroisse-
ment S’accomplisse presque exclusivement dans la direc-
tion verticale ; au contraire, la partie supérieure des
vésicules devrait s’accroître non seulement en haut, mais
en partie aussi sur les côtés et les vésicules au lieu de
s’allonger en forme de cylindres verticaux, prendraient la
forme de cônes renversés. D'autre part, certaines obser-
vations conduisent en même temps à une autre explica-
tion du phénomène de l'accroissement en sens vertical des
cellules minérales de M. Traube. Sile cristal, plongé dans
une Solution convenable, contient des bulles d’air, à
mesure qu'il se dissout sous la membrane qui se forme
autour de lui, les bulles d'air, devenues libres, montent
pour s'arrêter sous la partie supérieure de cette mem-
brane. Dans le cas où celle-ci est très-fine (telle que celle
qu'on obtient, par exemple, en plongeant un cristal de
chlorure de calcium dans la solution d’un carbonate d’al-
VAE MRE AO TS U DR DEP VPN A OS RM
- F ie
= -
356 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
cali), chaque bulle d’air exerce sur lui une pression suffi-
sante pour y déterminer, à l'endroit du contact, des rup-
tures et par suite un accroissement rapide. Aussi voit-on
au dessus de chaque bulle, lamembrane du sac s’accroître
promptement pour former un mamelon cylindrique d’un
diamètre égal à celui de la bulle, qui occupe toujours
l'extrémité supérieure de ce mamelon. Ceux-e1 s’allongent
rapidement dans la direction verticale, en obéissant évi-
demment à la tendance des bulles d'air à monter dans Île
liquide ; l’allongement de ces jets cylindriques ne cesse
qu'après que leur extrémité supérieure (occupée par la
bulle d'air) a touché la surface du liquide. Les vésicules,
qui se forment autour des petits cristaux de sesquichlorure
de cuivre, plongées dans une solution de ferrocyanure de
potassium, tant qu’elles croissent, reposent toujours au
fond du vase; mais après que leur accroissement s’est arrêté,
qu’elles ne contiennent donc plus de solution cuivrée, si
l’on agite légérement le vase elles sedétachent du fond pour
monter à la surface du liquide. Cette dernière circonstance
démontre que le liquide qui pénètre à l’intérieur des
vésicules est spécifiquement plus léger que la solution
cuivrée qui remplissait d’abord ces vésicules, et plus léger
aussi que la solution ambiante(1) ; en pénétrant donc dans
l'intérieur des vésicules tant qu’elles se trouvent encore à
l’état de croissance (qu’elles contiennent, par conséquent,
la solution cuivrée), le liquide doit occuper leur partie
supérieure en y effectuant sur la membrane une pression
hydrostatique semblable à celle qui, dans d’autres cas
(1) En effet, comme l’ont démontré les expériences de M.
Traube, c’est l’eau seule qui peut pénétrer la pellicule formée
de ferrocyanure de cuivre.
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 997
analogues, est effectuée par des bulles de gaz renfermées
dans la vésicule ; c’est donc cette pression qui doit pro-
duire nécessairement l’allongemeut des vésicules dans une
direction presque exclusivement verticale. Mais, si l’on
admettait même que l'accroissement de la membrane
d’une cellule végétale s’opérât en effet plus énergiquement
dans le cas où le contenu cellulaire est plus dilué, il n’en
resterait pas moins à M. Ciesielski à prouver, que la
position horizontale d’une racine détermine effectivement
la raréfaction du contenu des cellules qui constituent la
moitié supérieure de l'organe. En ayant montré que les
cellules accrues de la partie supérieure d’une racine déjà
courbée, contiennent de grandes vacuoles, tandis que les
petites cellules de l’autre moitié sont remplies d’une masse
épaisse de protoplasme, M. Ciesielski n’a rien prouvé,
car l’accroissement des cellules est accompagné toujours
de la raréfaction de leur contenu. — Enfin, il faut ajoûter
que la théorie en question ne prétend expliquer que le
phénomène de géotropisme positif, tandis qu'elle n’est
plus du tout applicable aux organes auxquels est propre
le géotropisme négatif ; or, en vue du parallélisme qu’on
trouve entre les phénomènes du géotropisme positif et
ceux du géotropisme négatif, un degré suffisant de pro-
babilité ne peut être accordé qu’à une théorie qui saura
embrasser à la fois les deux catégories du phénomène.
Le mérite de la théorie de M. Ciesielski ne consiste
donc qu’en l’effort que cet auteur a fait pour voir la ma-
nière d'agir de la force extérieure sur l’accroissement des
membranes des cellules sous l'influence qu’exerce cette
force sur l’état du contenu cellulaire. En effet, quant
au prétendu changement des propriétés moléculaires,
auquel doivent être soumises les membranes de cellules
358 INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
sous l'influence de la lumière ou de la gravitation, —
un tel changement est tout-à-fait hypothétique ; tandis
que, d'autre part, il est certain que l'accroissement
(comme fonction de la nutrition) de la membrane d’une
cellule doit dépendre directement des conditions qu'offre
son contenu, essentiellement le protoplasme, lequel
doit fournir le matériel pour la construction de la mem-
brane cellulaire. C’est donc précisément en vue de cette
dernière considération qu’un certain parallélisme qu’on
remarque entre l’influence de la force de gravité ainsi
que celle de la lumière sur l’accroissement des mem-
branes cellulaires et sur le mouvement du protoplasme
libre des plasmodia, apparaît assez significatif pour
autoriser la question suivante : l'accroissement inégal :
des membranes cellulaires sous l’influence des agents
ci-dessus nommés, ne dépend-il pas d’un certain chan-
gement dans la disposition du protoplasme à l'intérieur
des cellules, — changement qui, à son tour, peut être
provoqué directement par l'influence de la lumière ou
de la gravitation ? En faveur d’une telle manière de poser
la question parle beaucoup le fait, établi par les tra-
vaux de MM. Boehm, Famintzine, Borodine, Frank, à
savoir, que la lumière agit précisément de cette mamière
sur le protoplasme des cellules de diverses plantes, en
le faisant s’amasser tantôt sur une paroi de la cellule,
tantôt sur une autre. Dans ce cas, aussi bien que dans
les plasmodia des Myxomycètes, ce sont exclusivement
les rayons les plus réfrangibles de la lumière qui pro-
voquent et dirigent le mouvement du protoplasme, c’est-
à-dire ce sont aussi les mêmes rayons qui possèdent
seuls la propriété de produire les phénomènes du hélio-
tropisme des cellules ou des organes qui en sont formés.
SUR LES PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES. 399
Si le mouvement du protoplasme des cellules à mem-
brane sous l’influence de la gravitation n’a pas encore été
observé jusqu’à présent, il n’y a pas non plus de raison
pour nier la possibilité d’un tel phénomène. Enfin, il ne
serait pas impossible de croire, que l'influence de la
lumière et de la gravitation ne s’étendit que sur certaines
couches de la masse protoplasmatique ; — une telle
supposition trouverait même de l’appui dans quelques
observations de M. Frank, exposées dans un de ses nom-
breux mémoires (1). Les phénomènes du héliotropisme et
du géotropisme, positif ainsi que négatif, peuvent dépen-
dre également des propriétés correspondantes du proto-
plasme, car rien ne s’oppose à la supposition que le
. protoplasme des cellules de divers organes soit doué de
différentes propriétés par rapport à la lumière et à la
gravitation. — A présent il ne serait pas opportun de
parler davantage en faveur de la supposition qui vient
d'être émise; en la formulant ici, je n’ai eu pour but que
d'attirer l'attention des physiologistes sur une série de
questions qui surgissent d’elles-mêmes et qui peuvent
être résolues par voie de l’observation directe.
Kieff, février 1876.
(1). A. Frank. Über die Veränderung der Lage der Chloro-
phyllkürner und des Protoplasma’s in der Zelle. Jahrbücher für
wiss. Botanik.T. VE.
360 PLASMODIA DES MYXOMYCÈTES.
EXPLICATION DES PLANCHES IV et V. :
Mon très-honoré collègue, M. le Prof. Borscow, a bien voulu
avoir l’obligeance de photographier quelques objets choisis
parmi ceux qui ont servi à mes expériences. Les gravures sont
exécutées soigneusement d’après les photographies et ainsi les
figures présentent des copies exactes des plasmodia au 2/3 a
peu près de leur grandeur naturelle.
PLANCHE IV.
FiG. 4. Plasmodium pris d’une culture dans l'obscurité.
Fic. 2. Le même objet, après avoir été exposé dans une posi-
tion horizontale, pendant une demi-heure, dans lappareil
obscur sous une fente en forme de croix.
F1G. 3. Plasmodium dans une position verticale, dont le bord
supérieur seul était éclairé pendant 40 minutes, et
Fi. 4. Un semblable plasmodium, sur le bord supérieur du-
quel était dirigé la lumière diffuse de deux fentes adja-
centes (durée de l’expérience 30 minutes).
: PLANCHE V.
FiG. 5. Un plasmodium pris directement de la culture dans
l'obscurité.
FiG. 6. Le même plasmodium, après qu’il avait été exposé du-
rant 3/4 d'heure à la lumière du jour diffuse, mais très-in-
tense. De toute la masse du plasmodium il ne reste que les
ramifications les plus grosses, dont le protoplasme com—
mence à se répandre de nouveau en formant de petites
plaques qui sortent des veines les plus épaisses.
FiG. 7. Plasmodium qui avait séjourné pendant à peu près 5
heures dans une lumière diffuse assez faible.
. OUVRAGES RECUS PAR LA SOCIÉTÉ
de Mani 4894 à Décemnibre 1995.
mn A Ci 0
Sier. — Ouvrages donnés par le Gouverrement.
MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. — Revue des Sociétés
savantes des départements, 5e série, VE (nos 3 à 6) 1873; VII
(nos 4 à 6) 1874 ; 6esérie, I (n° 1 à 6) 1875. 80. — Dictionnaire
topographique du département de l'Aube. 1874. 49. — Dic-
tionnaire topographique de l'ancien département de la
Moselle. 1874. 40. — Répertoire archéologique du départe-
ment de la Niévre. 1875. 40.
$ 2e. — Publications des Sociétés correspondantes.
France.
ABBEVILLE. Société d'Émulation. — Mémoires, IV, 1838-40 ;
N, 1841-43; VI, 1844-48; VII, 1849-52 ; VIII, 1852-57 ; XI (2e
part.) 1866 ; XII, 1867-68. 80.
AGEN. Société d'agriculture, sciences et arts. — Recueil des tra-
vaux, 2e série, IV, 1875. 8°.
ALGER. Société algérienne de climatologie, sciences physiques
et naturelles. — Bulletin, 11° année (nos 4 à 8) 1871 : 126
année (trim. 4 à 3) 1875. 8°.
Amiens. Société Linnéenne du Nord de la France. — Bulletin
mensuel, nos 20 à 42, 1874-75. 80.
ANGERS. Société académique de Maine-et-Loire. — Mémoi-
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1873. 80.
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1875. 80.
Besançon. Société d'Emulation du Doubs. — Mémoires, 4 série,
VII, 1872. 80. ÿ
Borpeaux. Académie des sciences, belles-lettres et arts. —
Séance publique du 143 mai 1824. 80. — Actes, XXXIV (nos3
et 4). 1873-74. 8°.
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Mémoires, IX (n° 2); X (nos 1 à 3) 1874-75. — 2e série, I
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1872, 1874, 1875. 80.
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XVI, 1872. 40. — Bulletin, 2e série, V à VII, 1871-73.
Cannes. Société des sciences naturelles et historiques. — Mé-
moires, III (n° 3) 1873. 8°.
CuamBéry. Académie des sciences, belles-lettres el arts de
Savoie. — 3e série, I et IL. 1875. 80.
CHERBOURG. Société académique. — Mémoires, 1875. 80.
CLERMONT-FERRAND. Académie des sciences, belles-lettres el
arts. — Mémoires, XIV, 1872 ; XV, 1873. 80.
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DÉn LEE L L QN dhde Ler Lu dos
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ET til” DIN AREE TS
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0 5 Jp 3 M ra € +
\
LA
366 BULLETIN
Pays-Bas.
AMSTERDAM. Académie Royale des sciences. — Verhandelingen
der Koninglijke Akademie van Wetenschappen, XIT, 4871 ;
XIV, 1874. 40. — Verslagen en Mededeelingen, afdeeling
natuurkunde, 2e série, IV à VI, VIII. 1870-74; afdeeling
letterkunde, 1re série XII, 1868-69 ; 2e série, I, IT, IV. 1871-
74. 89 — Jaarboek, 1869, 1870, 1871, 1873. 80. — Processen-
verbaal van de gewone Vergaderingen, afdeeling natuur-
kunde, 1869-72. 80.
AMSTERDAM. Sociélé de mathémathiques. — Archief, uitgegeven
door het Wiskundig Genoostchap, onder de zinspreuk : Een
onwermoeide Arbeid komt alles te boven, I à LITE. 4856-74. 80.
GRONINGUE. Société des sciences naturelles, — Een en veertigste
Verslag van de werkzaamheden en den Staat van het Ge-
noostchap ter bevordering der natuurkundige Wetenschap-
pen te Groningen over het jaar 1841. — Twee en veertigste
Verslag etc. over het jaar 1842. — Drie en veertigste
Verslag etc. over het jaar 14843. — Vijfenveertigste Verslag
etc. over het jaar 1845. — Drie en zeventigste Verslag van
het natuurkundig Genootschap te Groningen over het jaar
4873. — Vier en zeventigste Verslag etc. over het jaar 4874.
— Eenige Bijdragen tot de geschiedenis der natuurkundige
wetenschappen in de Nederlanden sedert het jaar 4813. 80.
HARLEM. Société hollandaise des sciences. — Archives néerlan-
daises des sciences exactes et naturelles, VIII (n° 5) ; IX
(nos 4 à 5); X (nos 4 à 3). 1873-75. 80.
HarLem. Société industrielle. — Tijäschrift uitgegeven door de
Nederlandsch Maatschappij ter bevordering van Nijverheid,
XXX VII (nes 3 à 6); XXXVIII (n°8 4 à 6). 1874-75. 80. — Han-
delingen en Mededeelingen, 1874; 1875 (n°s 1 et 2).— Hande-
lingen der acht-en-negentigste algemeene Vergaderingen van
het negentiende Nijverheid Congres gehouden te Breda op
43,14 en 15 Julij 1875. 80.
HarLem. Musée Teyler.— Archives du Musée Teyler, I (nos 2 à
4), II et III. 4867-74. 8°.
LuxemBourG. Institut Royal Grand-Ducal. — Publications ;
section des sciences naturelles et mathématiques, XIV et
XV.1874-75. 80.
LUXEMBOURG. Sociélé botanique. — Recueil des mémoires et des
travaux publiés par la société de botanique du Grand-Duché
de Luxembourg, n° 1.1874. 80.
BIRLIOGRAPHIQUE. 367
MipDpELBOURG. Société des sciences. — Wet van het Zecuwsch
Genootschap der Wetenschappen, opgerichtte Vlissingen in
1760, in 1801 verplaatst naar Middelburg. 4874. 8°. — Naam-
lijst van Directeuren en leden. Verslag van het verhandelde
in de algeemene Vergadering, 1869-74. 8°.
NIMÈGUE. Société botarique néerlandaise. — Nederlandsch
KruidkundigArchief. Verslagen en Mededeelingen der Neder-
landsch botanische Vereeniging, 2e série, I (n° 4). 1874. 8°.
UTrEcuT. Institut Royal météorologique néerlandais. — Neder-
landsch meteorologisch Jaarboek voor 1870, XXIIe année
(2e vol.) ; - id. voor 1872, XXIVe année {1er vol.) ; id. voor
4873, XXVe année (1er vol.) — id.voor 1874, XXIVe année. 4°.
Urrecar. Société des arts et sciences. — Verslag van het ver-
handelde in de honderste algemeene Vergadering van het
Provinciaal Utrechtsch Genootschap van Kunsten en Weten-
schappen gehouden den 24% juin 1873; — id. gehouden den
30 juin 1874. — Aanteekeningen van het verhandelde in de
Sectie-vergaderingen, gehouden in het Jaar 1873; — id. in
het Jaar 1874. 8°. — Geschiedenis der Noordsche Compa-
gnie. 14874. 8°.— De vita et scriptis Petri Wesselingii. 1874.
S.— Het Kloosterte Windesheim en zijn invloed, I. 1875. 8°.
Danemark.
COPENHAGUE. Académie Royale. — Mémoires, 8e série: Classe
des sciences X (n°5 3 à 6). 1873. 40. — Oversigt over det
Kongelige Danske Videnskabernes Selskabs forhandlinger
og dets medlemmers arbejder i Aaret 1868 (n° 6); 1869 (nos3
et 4) ;, 1870 (n° 1) ; 1873 (nos 1 à 3); 1874 (no 1). 80.
COPENHAGUE. Société botanique. — Botanisk Tidsskrift, 2e série,
IL (n° 4) ; III (nes 2 et 3); (IV n° 1 et 2). 1872-75. 8e.
COPENHAGUE. Sociélé d'histoire naturelle. — Videnskabelige
Meddelelser fra Naturhistorisk Forening i Kjobenhavn for
Aaret 1873, 3° série, V. 1873-74. 89.
Suêède et Norvège.
CHRISTIANIA. Institut météorologique de Norvège. — Norsk
meteorologisk Aarbog for 18614 (V° année); for 1872 (VIe
année); for 1873 (VIL° année). 1872-74. 40.
CHRISTIANIA. Société des sciences. — Forhandlinger i Videnskabs-
Selskabet i Christiania, 1872 et 1873 (n°5 1 et2). 1873-
74. 80,
EE
A € NN MP ER OR PR M PPT SU ENT
368 BULLETIN
CHRISTIANIA. Université Royale de Norvège. — Det Kongelige
Norske Frederiks Universitets Aarsberetning, 1873 et 4874.
80, — Nyt Magazin for Naturvidenskaberne, XIX (n°5 38 et 4),
XX (nos 1 à 4). 1873-74. 8°. — Programmes de l’Université
pour le 2 semestre 1872, et pour les 1er et 2° semestres
1874. 8° el 40.
DRONTHEIM. — Société Royale des naturalistes norvégiens. —
Det kongelige Norske Videnskabers-Selskabs Skrifter i det
19de Aarhundrede, VIT (nos 4 à 3). 1872-74. 8°.
GOTHENBOURG. Société Royale des Sciences. — Güteborgs Kon-
gliga Vetenskaps och Vitterhets Samhälles Handlingar;
nouv. série, I à VI, VIII, X, XII à XIV. 1850-74. &.
LunD. Université. — Acta universitatis Lundensis. Lunds Uni-
versitets Ârs-skrift, (Theologi, Philosophi, Spräkvetenskap
och Historia; — Mathematik och Naturvetenskap), Années
1869, 1870, 1871 et 1872. 4°. — Lunds Universitets-Biblio-
teks Accessions-Katalog, 1872 et 1873. 8°.
UrPsaL. Observatoire. — Bulletin météorologique mensuel de
l'Observatoire de l’Université d'Upsal, IV (n°s 4 à 42); V
(nos 4 à 6). 1872-73. 40.
UPsaL. Société Royale des sciences. — Nova acta regiæ Societatis
scientiarum Upsaliensis, 3e série, VIII (n° 2). 1873.40.
Russie.
DorpaT. Société des naturalistes. — Sitzungsberichte der
Dorpater Naturforscher Gesellschaft, I (pp. 367 à 424); II
(pp. 205 à 266); III (nos 1, 4 à 6). 80. — Archiv für die Na-
turkunde Liv-, Ehst- und Kurlands, 1re série, V (n° 4)3 VI
(no 4); VIT (nos 2 à 4) ; — 2e série, VII (n° 2). 1870-74. 80.
HELSINGFORS. Observatoire. — Observations faites à l’Obser-
vatoire magnétique et météorologique de Helsingfors, V.
1873. 40.
HELSINGFORS. Sociélé des sciences de Finlande. — Üfversigt af
Finska Vetenskaps-Societetens fôrhandlingar, XEV à XVI.
1872-74. 80, — Bidrag till kännedom af Finlands Natur och
Folk, XVIII, XIX, XXI à XXIII. 1871-73. 80.
HELSINGFORS. Société d'histoire naturelle. — Notiser ur Säll-
skapets pro fauna et flora fennica fürhandlingar, XIII. 14871-
74. 80.
Moscou. Société Impériale des naturalistes. — Nouveaux Mé-
moires, XIII (n° 4). 14874. 40, — Bulletin, 1873 (n® 3 et4);
1874 (n95 1 à 4). 80.
BIBLIOGRAPHIQUE. | 369
OpEssa. Société des naturalistes de la Nouvelle-Russie. —
Zapiski Novorossiiskago Obchtchestva Estestvoispitateley,
IL (nos 2 et 3); III (n° 1). 1873-75. 80. — Protocoli zasiédanii,
1873 et 1874. 80.
Rica. Sociélé des naturalistes de Riga. — Correspondenz-Blatt
der Naturforscher-Vereins zu Riga, XX. 1874. 80.
. Sr-PéreRsBOURG. Académie Impériale des sciences. — Commen-
tarii Academiæ scientiarum imperialis Petropolitanæ, 1 à
XIV, 1726-46. 4. — Novi Commentarii, I à XX. 1747-75. #.
— Acta, I, II, IV, VI à XII. 1777-82. 4°. — Nova acta, I à VI,
XI à XIII, XV. 1783-1802. 4°. — Mémoires, IE à VI, VIII à XI.
1807-1830. — Mémoires, 7e série, XIX (n°s 6 à 10); XX (nos1
à 5), XXI (nos 4 à 12); XXII (nos 4 à 3). 1872-75. 4°. — Bulle-
tin, XVIII (nos 3 à 5); XIX (nos 4 à 5) ; XX (nos 1 et 2). 1872-
74. 4°. — Arc du méridien de 25° 20’ entre le Danube et la
Mer glaciale, mesuré depuis 1816 jusqu’en 1855, I, II, et
planches. 1857-60. 4. — Repertorium für Meteorologie, III
et IV (n° 1). 1874. 4.
ST-PÉTERSBOURG. Observatoire physique central de Russie. —
Annalen des physikalischen Central-Observatoriums, 1869,
4873, 1874. 40. — Jahresbericht für 1871 und 1872. 4°.
ST-PÉTERSBOURG. Jardin ‘botanique. — Troudi Imperatorskago
S.-Peterburgskago botanitcheskago Sada, IIT (nos 1 et 2).
1874-75. 8°.
Allemagne.
BERLIN. Académie Royale des sciences. — Monatsbericht der
kün. preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin,
1874 (Mars à Décembre); 1875 (Janvier à Août). 8. — In-
haltsverzeichniss der Abhandlungen der Kk. Akademie der
Wissenschaften zu Berlin aus den Jahren 1822 bis 1872. 80.
— Register für die Monatsberichte der kônigl. preuss. Aka-
demie der Wissenschaften vom Jahre 1859 bis 1873. 8°.
BERLIN. Société des Amis des sciences naturelles. — Sitzungs-
Berichte der Gesellschaft der Naturforschender Freunde zu
Berlin im Jahre 1873 ; id. aus dem Jahre 1874. 8°.
BERLIN. Société botanique. — Verhandlungen des botanischen
Vereins für die Provinz Brandenburg und die angrenzenden
Länder, V, 1863 ; XVI, 1874. 8°.
BERLIN. Sociélé de géographie. — Zeitschrift der Gesellschaft
für Erdkunde, VIIT (nos 5 et6); IX (n°5 4 à 6); X (nos 1 et 2).
2%
PRE OT et PT EN MERE ON ET ET
310 BULLETIN
1873-75. 8°. — Verhandlungen 1874 (n°5 4 à 10) ; 1875 (nos 4
à 5). 8°.
BERLIN. Société africaine. — Correspondenz-Blatt der Afrikan—
ischen Gesellschaft zu Berlin, n°5 6 à 13. 1874-75. 8°.
BERLIN. Société géologique. — Zeitschrift der deutschen geolo-
gischen Gesellschaft, XXV (n°, 4); XXVI (n® 2, 4); XXVII
(n° 2). 1873-75. 8.
BERLIN. Société d'horticulture. — Monatsschrift des Vereins zur
Befürderung des Gartenbaues in den kün. preuss. Staaten
für Gärtnerei und Pflanzenkunde, XVII (Mai à Décembre
1874) ; XVIII (Janvier à Décembre 1875). 8°.
BERLIN. Société de physique. — Die Fortschritte der Physik im
Jahre 1869, XXV (1 et 2). 1873-74; — im Jahre 1870, XXVI
(4 et 2). 1874-75 ; — im Jahre 1871, XXVII (1). 1875. 8.
BERLIN. Société des sciences naturelles. — Mittheilungen aus
den naturwissenschaftlichen Vereine von Neu-Vorpommern
und Rügen, II, II, V et VI. 1870-74. 8°.
Bonx. Société d'histoire naturelle. — Verhandlungen des na-
turhistorischen Vereines der preussischen Rheinlande und
Westphalens, XXX {n° 2) ; XXXI {n° 1 et 2); XXXII (n°1). 1873-
152187:
Brême. Sociélé des sciences naturelles. — Abhandlungen her-
ausgegeben vom naturwissenschaftlichen Vereine zu Bre-
men, IV (n° 2 et 3).1874-75. 8. — Beilage n° 4 zu den
Abhandlungen. 1874. f°.
BREsLAU. Société silésienne. — Abhandlungen der schlesischen
Gesellschaft für vaterländische Cultur. Philosophisch-histo-
rische Abtheilung 1873-74. 80. — Einundfünfzigster Jahres-
Bericht. 1873. 8°.
CoLmar. Société d'histoire naturelle. — Bulletin, XIV et XV.
1873-74. 8°.
Danrzick. Société des sciences naturelles. — Schriften der Na-
turforschenden Gesellschaft in Danzig, II (n° 2 et 3). 1873-
14087
DARMSTADT. Sociétés de géographie et de géologie. — Notizblatt
des Vereins für Erdkunde und verwandte Wissenschaften
zu Darmstadt und des mittelrheinischen geologischen Ve-
reins, 3e série, XII. 1873. 8°.
Drespe. Société de géographie. — Jahresbericht des Vereins
für Erdkunde zu Dresden, I à IL, VI et VII, XI et XII.
1865-75. 80.
Drespe. Société d'histoire naturelle « Isis. » — Sitzungsbe-
BIBLIOGRAPHIQUE. 371
richte der naturwissenschaftlichen Gesellschaft Isis zu
Dresden, 1874 (Janvier à Décembre). 8°.
Empen. Société des sciences naturelles. — Jahresbericht der
Naturforschenden Gesellschaft in Emden, LIX et LX. 1873-
74. 89. — Kleine Schriften, XVIL. 1875. 40.
FRANCFORT. Sociélé des sciences naturelles. — Abhandlungen
von der Senckenbergischen Naturforschenden Gesellschaft,
IX (n°5 1 à 4). 1873-74. 40. —- Bericht, 1873-74. S0.
FriBourG. Société des sciences naturelles. — Berichte über die
Verhandlungen der naturforschenden Gesellschaft zu Friburg
i. Br. VI (nos 2 et 3). 1873. 80.
GOERLITZ. Société des sciences naturelles. — Abhandlungen der
naturforschenden Gesellschaft zu Gürlitz, XV. 4875. 80.
GoxrLiTz. Société des sciences de la Haute-Lusace. — Neues
Lausitzisches Magazin, L (n° 2); LI. 4873-74. 80.
GOETTINGUE. Société Royale des sciences. — Nachrichten von
derK. Gesellschaft der Wissenschaften und der Georg-Augusts-
Universität aus dem Jahre 1873 ; — aus dem Jahre 1874. 80.
HaLLe. Société des sciences naturelles. — Abhandlungen der
Naturforschenden Gesellschaft zu Halle, XIE (nos 3 et 4), XIII
(n° 2). 1873-74. 40, — Bericht über die Sitzungen, 1873 et
1874. 4°.
HazLe. Société des sciences naturelles de Saxe et de Thu-
ringe. — Zeitschrift für die gesammten'Naturwissenschaften,
nouv. série, V à VIII, IX (4er sem.), X. 1872-74. 80.
HamBourG. Société des sciences naturelles. — Abhandlungen
aus dem Gebiete der Naturwissenschaften, herausgegeben
von dem naturwissenschaftlichen Verein in Hamburg, V (n°4);
VI (no 1). 1873. 40,
HamBourG. Société des amateurs de sciences naturelles, —
Verhandlungen des Vereines für naturwissenschaftliche Un-
terhaltung zu Hamburg, I. 1871-74. 80.
Hanau. Société des sciences naturelles. — Bericht der Wetterau-
ischen Gesellschaft für die gesammte Naturkunde zu Hanau
über dem Zeitraum vom 1 Januar 1868 bis 31 December
1873. 80.
Hanovre. Société d'histoire naturelle. — Erste Jahresbericht
des Vereins zur Gründung eines naturhistorischen Museums
zu Hannover von Michaelis 4850 bis dahin 1851. — II. Jahres-
bericht der naturhistorischen Gesellschaft zu Hannover von
Michaelis 14851 bis dahin 1852 ; V, 1854-55 ; VI, 1855-56. 8°.
— IX, 1858-59 ; XIII, 1862-63; XV, 1864-65; XVI et XVII,
sal »/|] NS Ang cs di 1 EVA, » ." MCE RS PET LN à nel EE > ET
1e BULLETIN
1865-67 ; XX, 1869-70. 4°. — XXIII, 1872-73 ; XXIV, 1873—
MANS
HEIDELBERG. Société d'histoire naturelle et de médecine. —
Verhandlungen des naturhistorisch-medizinischen Vereins
zu Heidelberg, nouv. série, I (n°5 1 et 2). 1874-75. 8°.
KiEL. Commission pour l'exploration des mers d'Allemagne.
— Ergebnisse der Beobachtungsstationen an den deutschen
Küsten über die physikalischen Eigenschaften der Ostsee
und Nordsee und die Fischerei, I {nos 5 à 12 ; IL (n9S 1 à 6,8
et 9, 12 et suppl.). 4°. — Jahresbericht der Commission zur
wissenschaftlichen Untersuchung der deutschen Meere in
Kiel. I (1871); II et III (1872-73) n° 1. 1873-75. fe.
KieL. Université. — Schriften der Universität zu Kiel aus dem
Jahre 1873, XX. 1874. #.
Leipzick. Journal botanique. — Botanische Zeitung, XXXIV
(nos 19 à 32); XXXV (nos 1 à 52). 4874-75. 40.
MErTz. Académie. — Mémoires de l’Académie de Metz, 3e série,
let II. 1871-73. 80. — Table générale des deux premières
séries 1819-71. 8°.
MuLnouse. Société industrielle. — Bulletin de la Société indus-
trielle de Mulhouse, XLIV (Mars à Déc. 1874); XLV (Janv.
à Déc. 1875). 8.
Municx. Académie des sciences. — Abhandlungen der mathe-
matisch-physikalischen Classe der küniglich bayerischen
Akademie der Wissenschaften zu München, XI (n° 3). 1874.
40, — Sitzungsberichte, III (no 3) ; IV {nos 4 à 3); V (n° 1).
1873-75. 80.
Municu. Observatoire. — Annalen des küniglichen Sternwarte
bei München, XX. 1874. 80. — XIII. Supplementband zu
den Annalen. 1874. 80.
OFFENBACH. Société des sciences naturelles. — Dreizehnter Be-
richt über die Thätigkeit des Offenbacher Vereins für
Naturkunde im Vereinsjahre vom 14 mai 1871 bis 12 mai
4872; Vierzehnter Bericht... vom 12 mai 1872 bis 11 mai
1873. 80.
STUTTGARD. Société des sciences naturelles. — Württemberg-
ische naturwissenschaftliche Jahreshefte, XXX (n°5 1 à 3);
XXXI (n° 4 à 3). 1874-75. 80.
WIESBADEN. Société des sciences naturelles. — Jahrbücher des
Nassauischen Vereins für Naturkunde, XXVII et XXVIII.
1873-74. 80,
L 1.
BIBLIOGRAPHIQUE. 313
WurzBOURG. Sociélé de physique et de médecine. — Verhand-
lungen der physikalisch-medicinischen Gesellschaft in
Würsburg, VIT; VIII (nos 1 à 4). 1874-75. 80.
Autriche-Hongrie.
Brun. Société d'agriculture. — Mittheilungen der kaiserlich-
küniglichen mährisch-schlesischen Gesellschaft zur Befür-
derung des Ackerbaues, der Natur- und Landeskunde in
Brünn, LIII. 1873. 40.
BRunn. Sociélé des sciences naturelles. — Verhandlungen des
naturforschenden Vereines in Brünn, XII. 1873. 80.
GRATZ. Société des sciences naturelles de Styrie. — Mittheilun-
gen des naturwissenschaftlichen Vereines für Steiermark.
1874. 89.
HERMANNSTADT. Société des sciences naturelles de la Transyl-
vanie. — Verhandlungen und Mittheilungen der Siebenbürg-
ischen Vereins für Naturwissenschaften zu Hermannstadt,
XXIII, XXIV et XXV. 1873-75. 80.
InnsBruck. Ferdirandeum. — Zeitschrift des Ferdinandeums
für Tirol und Vorarlberg, 3e série, XVIII. 14874. — Vier-und-
dreissigster Bericht des Verwaltungs-Auschusses über die
Jahre 1871, 1872 und 1873. 80.
Pesru. Académie hongroise des sciences. —. — À Magyar Tudo-
manyos Akadémia Evkünyvei, XIII (nos 1, 4). 1869-70. 40. —
Mathematikai és Természettudomanyi Küzlemények. Vonat-
kozolag a hazai viszonyokra, V. 1867. 8°. — A Magyar
Tudomanyos Akademia Ertesitüje, IL (n°s 9 à 49); III (nos 4
à 20); IV (nos 4 à 12). 1868-70. 80. — Ertekezések a Ter-
mészettudomanyi Osztaly Kürébül, XITI à XIX. 1868-70. 80.
— Ertekezések a Természettudomanyok Kürébül, 1870
(nos 4 et 2). 80. — Ertekezések a Mathematikai Osztaly Küré-
bôül, (nos 3 à 5). 1868-69. 80. — Magyar Tudom. Akadémiaiï
Almanach, 1869 et 1870 {n° 1). 80. — À Magyar Tudom. Aka-
démia Alapszabalyai. 1869. 8°.
PoLa. Marine Impériale. — Jahrbuch der kais. kün. Kriegsma-
rine 1871. 80. — Almanach der üsterreichischen Kk.k. Kriegs-
Marine für das Jahr 1869. 80. — Mittheilungen aus dem
Gebiete des Seewesens, herausgesgeben vom K. k. hydrogra-
phischen Amte, II (n°* 4 à 12). 1874. 80. — Meteorologische
Beobachtungen am hydrografischen Amte S. M. Kriegsma-
rine zu Pola, Janv. à Déc. 1872. 12 fes 40, — Witterungs-
.
31% BULLETIN
Übersicht pro 1872, 1873. 2 fes plo. — Reise des üsterreich-
ischen Fregatie Novara um die Erde in den Jahren 1857-
59. Nautisch-physikalicher Theil. 1862-65. 40. |
PRAGUE. Académie Royale des sciences de Bohême. — Abhand-
lungen der Kküniglichen bühmischen Gesellschaft der Wis-
senschaften, 5e série, VII, VIII, X, 1851-59. 40. — 6e série,
VI, VIL (n°8 4 à 5). 1874. 40. — Sitzungsberichte der kün.
bühmischen Gesellschaft der Wissenschaften in Prag, 1873
et 1874. 80.
PRAGUE. Observatoire. — Magnetische und meteorologische
Beobachtungen an den Kk. k. Sternwarte zu Prag, XXXIII à
XXXV. 1872-74. 40.
PRESBOURG. Société des sciences naturelles et médicales. —
Verhandlungen des Vereins für Natur- und Heilkunde zu
Presburg, nouv. série, II. 1871-72. 8°.
VIENNE. Académie Impériale des sciences. — Sitzungsberichte
der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften. Mathema-
tisch-naturwissenschaftliche Classe, LXI (1, n°5 2 à 5; II,
nos 2 à 5); LXII (I, n° 1 à 5; II, n° 1:à 5); LXIIL (I, nos 1 à
5; II, nos 1 à 5); LXIV (I, n°5 4 à 5; II, nos 1 à 5), LXV(I, nos1
à 5; IL, nos 1 à 5 ; II, nos 1 à 5); LXVI (II, nos 1 à 5 ; LIL, nos
4 à 5); LXVIL (I, n°5 4 à 5; II, nos 1 à 3); LXVIII (I, nos 3%à
5 ; Il, n°5 3 à 5; III, nos 4 à 5); LXIX (I, n° 1 à 5; IL mes
à 55 III, -n68 4 à 5); LXX.(L, n°5 4:et-2: 11, n°3 4061020
nos 4 et 2). 1870-74. 80. — Register zu den Bänden 61 bis
64 der Sitzungsberichte der mathematisch-naturwissen—
schaftlichen Classe der Kkais. Akademie der Wissenschaften,
VII. 1872. 80. — Anzeiger der kais. Akademie der Wissen-
schaften : math.-naturw. Classe, 1874 (nos 40 à 29); 1875
{n9s 4 à 10, 1% à 28). 80. — Archiv für ôsterreichische Ge-
schichte, XLIX (n9s 1 et 2). 1872. 8o.
VIENNE. Institut Impérial et Royal géologique d'Autriche. —
Jahrbuch der kais.-kün. geologischen Reichsanstalt, XXIIE
(nos 3 et 4); XXIV (n°5 4 à 4). 1873-74. 40. — Verhandlungen,
1873 (n°5 14 à 18) ; 1874 (nos 4 à 18). 40.
VIENNE. Sociélé Impériale et Royale de géographie. — Mittheil-
ungen der kais. und kün. geographischen Gesellschaft in
Wien, XVI et XVII. 1874. 80.
VIENNE. Sociélé Impériale et Royale de zoologie et de botanique.
— Verhandlungen der k. k. zoologisch-botanischen Gesell-
schaft in Wien, XXIV. 4874. 80.
BIBLIOGRAPHIQUE. 319
suisse.
Bazr. Jardin zoologique. — Zoologische Garten. Erster Ge-
schäftsbericht der Verwaltungsrathes. 1874. 40.
BALE. Société des sciences naturelles. — Verhandlungen der
naturforschenden Gesellschaft in Basel, VI (n° 2). 1875. 80.
BERNE. Société helvétique des sciences naturelles. — Verhand-
lungen der Schweizerischen naturforschenden Gesellschaft
in Einsiedeln (LIT). 14868. — id. in Frauenfeld (LIV). 1871. —
Actes de la Société helvétique des sciences naturelles réunie
à Fribourg (LV). 1872. — Verhandlungen etc. in Schafi-
hausen (LVI). 1873. 80.
BERNE. Société des sciences naturelles. — Mittheilungen der na-
turforschenden Gesellschaft in Bern, nos 654% à 683, 745 à
827. 1868-74. 80.
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turforschenden Gesellschaft Graubündens in Chur, XVIII.
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der Umgebungen von Chur. 1874. 8°.
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national génevois, XIX et XX. 1875. 80.
GENÈVE. Société de physique et d'histoire naturelle. — Mémoires
de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève,
XXIIL (n° 2) ; XXIV (n° 1). 1874-75. 40.
LAUSANNE. Société taudoise des sciences naturelles. — Bulletin
de la Société vaudoise des sciences naturelles, XIII (nes 72
à 74). 1874-75. 80.
NEUFCHATEL. Société des sciences naturelles. — Bulletin de la
Société des sciences naturelles de Neufchâtel, X {nos 1 et
2}. 1874-75. 80.
St-GALL. Société des sciences naturelles. — Bericht über die
Thätigkeit der St-Gallischen naturwissenschaftlichen Ge-
sellschaft während der Vereinsjahres 1871-72; — id. 1872-
19190:
Zuricu. Société des sciences naturelles. — VNierteljahrsschrift
der naturforschenden Gesellschaft in Zurich, XVIII {n 51
à 4). 1873, 80.
Italie.
BOLOGNE. Académie des sciences. — Memorie dell Accademia
delle scienze dell Istituto di Bologna, 3e série, IIL (nos 3
et 4); IV (n° 1 à 4). 1873. 4. — Rendiconto delle sessioni
dell’ Accademia delle scienze, anno acad. 1873-74. 8°.
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3106 BULLETIN
Carane. Académie des sciences naturelles. — Atti dell’ Accade-
mia Gioenia di scienze naturali di Catania 3e série, IL à
IV, 1869-70.40. — VII et VIII. 1872-73. 80.
FLORENCE. Société entomologique italienne. — Bullettino della
Società entomologica italiana, VI (n9s 4 à 4); VII {nos 4 à 3),
1874-75. 50.
MiLax. Institut Royal des sciences et lettres. — Memorie del
Reale Istituto Lombardo di scienze e lettere. Classe di
scienze matematiche e naturali, XIT {n°5 4 à 6); XIII (n° 1).
4872-74. 4°. — Rendiconti, 2e série, 1 (n° 17); V (nos 4 à 20);
VI (nos 4 à 20); VII (n°5 4 à 16). 1868-74. 80.
MiLan. Observatoire de Brera. — Pubblicazioni del Reale
Osservatorio di Brera in Milano, EE, IV, V, VII (n° 3), VILL,
IX, X. 1873-75. 40.
MiLan. Société italienne des sciences naturelles. — Atti della
Società italiana di scienze naturali, XIV (ns 3 et 4); XV (nos 4
à 3); XVI (nos 1 à 4); XVII (nos 4 à 3). 1871-75. 80.
MopÈne. Académie Royale des sciences, lettres et arts. — Memo-
rie della Regia Accademia di scienze, lettere ed arti in
Modena, XII à XV. 1871-75. 40.
MopÈxe. Société des naturalistes. — Annuario della Società dei
Naturalisti in Modena, I, ILE, V, VI, VIII (n° 2 à 4), IX (n1et
2). 4866-75. 80. — Statuto e regolamento della Società dei
Naturalistiin Modena. 1874. 80.
MoncaLiERI. Observatoire. — Bullettino meteorologico dell
Osservatorio del R. Collegio Alberto in Moncalieri, VIL ‘nes
Bà7); VIII (n°° 11 et 12); IX (n°5 1 à 9). 1872-74. 40.
Napzes. Institut Royal d'encouragement pour Les sciences, etc.
— Atti del Reale Istituto d’ Incoraggiamento alle scienze
naturali, M Li e tecnologiche di Napoli, 2e série, X et
XI. 1873-75.
PALERME. Société one el d agriculture. — Atti della
Società di acclimazione e di agricoltura in Sicilia, XI (n9s 1 à
1 U XII (nos 1 à 12), XIII (nos 1 à 12), XIV (nos 4 à 12), XV (nos
à 11). 1871-75. 80.
RP: RO. Académie agricole. — Esercitazioni dell” Accademia agra-
ria di Pesaro, XV (n° 1). 1874. 80.
Pise. Journal botanique. — Nuovo giornale botanico, VE (nos 2
à 4), VII {nos 4 à 4). 1874-75. 80.
Pise. Société des sciences naturelles. — Atti della Società tos-
cana di scienze naturali residente in Pisa, I ‘n°5 1 et 2).
1875. 80.
BIBLIOGRAPHIQUE. 311
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Lincei, VIEIL et IX, 1854-56 ; XXVI (nos 2 à 8). 1874. 40.
Roue. Comité Royal de géologie. — Reale Comitato geologico
d'Italia; Bollettino, 14874 (nos 3 à 12); 1875 (nos 4 à 8). 80.
Rome. Société de géographie. — Bollettino della Società geo-
grafica italiana, XI (nos 5 à 12); XII (nos 4 à 9). 1874-75. 80.
Venise. Institut Royal vénitien des sciences, lettres et arts. —
Memorie del Regio Istituto veneto di scienze, lettere ed
arti, JII, IV, V, XV (n° 1), XVII (nos 2 et 3), XVIII (nos 1
et2). 1847-75. 40. — Atti, 3° série, XII (n°s 6 et 7), XV (nos 1,
8, 10); XVI (nos 1 et 2); 4° série, I (nos 6, 9), IL (ns 7 à 10),
LIL (nos 4 à 10) ; 5e série, I (nos 4 à 6). 1866-74. 8°.
Espagne.
Maprip. Obsertatoire. — Anuario del Observatorio de Madrid,
XI et XII. 1871-72. 80. — Observaciones meteorologicas
efectuadas en el Observatorio de Madrid, desde el dia 1°
de diciembre de 1868 al 30 de noviembre de 1869 ; — id.
desde el dia 4° de diciembre de 1869 al 30 de noviembre
de 1870. 1870-71. 80. — Resumen de las observaciones me-
teorologicas effectuadas en la Peninsula desde el dia 40 &
de diciembre de 1868 al 30 de noviembre de 1869 ; — id.
desde el dia 4° de diciembre de 1869 al 36 de noviembre
de 1870. 1871-72. 80, Yf
SAN FERNANDO. Observatoire de la Marine. — Almanaque
nautico para 1875, calculado de orden de la Superioridad À
en el Observatorio de Marina dela Ciudad de San Fernando;
— id. para 1876; — id. para 1877. 1874-75. 80. — Anales
del Observatorio de Marina de San Fernando, seccion 2:
Observaciones meteorologicas, año 1873; año 1874 ; suple-
mento : Conferencia sobre meteorologia maritima cele-
brada en Londres en 1874. 4°.
PFortugal.
LisBONNE. Académie Royale des sciences. — Portugaliæ monu-
menta historica a sæculo octavo post Christum usque ad
quintum decimum jussu Academiæ scientiarum olisiponen-
sis édita : Scriptores, I (nos 4 à 3). 4856-61 ; Diplomata ct
A 4 A Na LE
* a AL EN LAON / AE Du
318 BULLETIN
chartæ, I (n° 4). 1873; Legum et Consuetudinum vol. I.
Index generalis, 1873. fo. — Jornal de sciencias mathema-
ticas, physicas e naturaes, publicado sob os auspicios da
Academia real das sciencias de Lisboa, IV (Juillet 1872 à
Décembre 1873). 80.
Afrique.
Care Town. Observatoire. — The Cape Catalogue of 1159 Stars,
deduced from observations at the Royal Observatory, Cape
of Good Hope, 1856 to 1860, reduced to the epoch 1860.
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Bestuurs-Vergaderingen van het Bataviaasch Genootschap
van Kunsten en Wetenschappen, XI (n°5 3 et 4); XII (nes 1 à
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Australie.
ADELAÏDE. Surveyor General’s Office. — Mr E. Gilles’s Explora-
tions 1873-74. fo. — Cart showing route of exploring party
under command of Colonel P. C. Warburton from the cen-
tre of Continent to Roebourne, Western Australia. 4874. plo.
— Cart of the Country west of the telegraph line in the
interior of Australia explored by Mr. E. Giles. 14874. plo. —
Map of route travelled and discoveries made by the South
Australian Governement central and western exploring Ex-
pedition under command of W. Chr. Gosse, showing natu-
ral features and description of country, 4 feuilles. 14873.
plo. — Diary of colonel Warburton’s exploring expedition
to Western Australia in 1872-73. 1875. 40. -- Sketch show-
ing route traversed by exploration party commanded by
BIBLIOGRAPHIQUE. 379
J. W. Lewis under authority of the Crown Lands Departe-
ment, 1874-75. plo. — Plan of exploration by J. Ross.
1874. pl.
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à 5), LIL (n°5 4 à 10). 1869-75. 8, — Annual Report of the
Trustees, for 1872; for 1873. 8, — The organisation and
progress of the Anderson School of Natural History at Pen-
nikese Island ; Reports of the Trustees for 1873. 8°.
Cozumgus. Bureau de l'Agriculture. — Twenty seventh annual
Report of the Ohio State Board of Agriculture ; — Twenty
eight annual Report etc. 1872-73. 8°.
HaAL1FAx. /rstitut des sciences naturelles de la Nouvelle Ecosse.—
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of natural sciences of Halifax, III (n° 4}. 1874. 8°.
HarTrorD. Bureau de l’Agriculture. — Annual Report of the
Secretary of the Connecticut Board of Agriculture, I à VI.
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of the american philosophical Society held at Philadelphia
for promoting useful Knowledge, I (nes 4 à 4, 6 à 14), I
(no 18); IIT (n° 27, ; IV (nos 33 à 39); V (nos 40 à 43, 45, 47 à
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380 BULLETIN
30) ; VI (nos 51 à 60); VII (n° 61 et 62); VIII (n° 65 et 66) ;
IX (n° 67 à 72); X (n°5 73 à 80) ; XI (n° 81 à 85) ; XII (n° 86
à 89) ; XIII (n° 90 et 91) ; XIV {nos 92 et 93). 1838-74. 80.
SAINT-LOuiIs. Académie des sciences. — The Transactions of
the Academy of sciences of St-Louis, III {n° 2). 1875. 82.
SALEM. Académie des sciences.-— Memoirs of the Peabody Aca-
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Trustees of the Peabody Academy of science, I, If, EI, Y.
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trated Magazine of Natural History, I (nos 4 à 12); IL (n°5 4
à 9, 11 et 12); III (nos 2 à 19); TV. (n®" 1342), Ne,
VI (no 12) ; VII (n° 1 à 12); VIII (n° 1). 1867-74. 8°.
SALEM. Institut d'Essex. — Bulletin of the Essex Institute, V et
VI. 1873-74. 8°.
SALEM. Association américaine pour l'avancement des sciences.
— Proceedings of the American Association for the advan-
cement of Science, I à XXII. 1848-73. 8°.
SAN—FRANCISCO. Académie des sciences naturelles. — Procee-
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Commissioner of Agriculture for the year 1872; id. for the
year 1873.80.— Monthly Reports ef the Department of Agri-
culture for the year 1873 ; id. for the year 1874. 8°.
WASuiNGTON. Département de l'Intérieur. — Annual Report of
the Secretary of the Interior on the operations of the De-
partment for the year 1873. 80. — United States geological
Survey of the Territories, Miscellaneous publications, I à V.
1873-74. 80. — Bulletin of the United States geological and
geographical Survey of the Territories, n°s 1 et 2. 1874;
2e série n° 1. 14875. 80. — First, second and third Reports
of the U. S. geological Survey of the Territories for the
year 1867, 1868 and 1869 ; Preliminary Report for 1870;
Preliminary Report for 1871 ; Supplement to the fifth an-
nual Report for 4871; Final Report for 1872 ; Annual Re-
port for 14873. 80. — Report of the U. S. geological Survey
of the Territories, I{n° 1), V et VI. 1873-74. 40. — Catalo—
gue of the publications of the U. S. geological Survey of
the Territories. 4874. 80.
WASHINGTON. Institution Smithsonienne. — Smithsonian Con-
tributions to Knowledge, XIX. 1874. 4°. — Smithsonian
Miscellaneous collections, XI et XII. 1874. 80. — Annual
BIBLIOGRAPHIQUE. 381
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tion for the year 1872 ; id. for the year 1873. 80.
Amérique du Sud.
BuÉNOS-AYRESs. Musée public. — Anales del Museo publico de
Buenos Aires, XII. 1874. 40.
Corpova. Académie nationale des sciences exactes. — Boletin
de la Academia Nacional de ciencias exactas existante en
la Universidad de Cordova, nos 4 à 4, 1874-75. So.
S. 3. Ouvrages divers.
Les noms des membres de la Société sont précédés d’un astérique *.
ABENDROTH (Rob.). — Die Colonie am Pozuzu. 8° Dresde 1870.
ACQuOY (3.-G.-R.). — Het Klooster te Windesheim en zijn
invloed, T. I. 8° Utrecht 1875.
* AGassiz (Alex.). — Revision of the Echini, IV. 4° Cambridge
4874.— Zoological results of the Hassler Expedition: Echini,
Crinoids and Corals. 40 Cambridge 1874. — Appendix to the
preliminary report on the Echini collected by L. F. de Pour-
talès. 8° Cambridge 1871. — Application of photography to
illustrations of natural history. 80.— Preliminary notice of
a few species of Echini. 80. — The Echini cellected on the
Hassler Expedition. 80.
* AGassiz (Louis). — A letter concerning deep sea dredgings,
addressed to Prof. Benjamin Pierce, Superintendent U. S.
Coast Survey. 80.
* Arry (G. Bidd.). — voir: Greenwich, Observatoire Royal.
ALLEN (J.-A.). — Catalogue of the Mammals of Massachusetts,
With a critical revision of the species. 89 Cambridge 1869.
On the Mammals and winter birds of East Florida, with an
examination of certain assumed specific characters in Birds
and à sketch of the Bird Fauna of eastern North-America,
8°, — Notes of an ornithological reconnoissance of portions
of Kansas, Colorado, Wyoning and Utah. 80 Cambridge.
ALLMAN. (Georges T.). — Interim report of the Hydroids collec-
ted by L. F. de Pourtalès during the Gulf-Stream exploration
of the U.S. Coast Survey. 8° Cambridge.
* AMBROSI. — Francisci Ambrosii Flora Tiroliæ australis, seu
descriptio plantarum phanerogamarum in solo Tridentino
382 BULLETIN
terrisque adjacentibus sponte nascentium, specimen Floræ
totius Italiæ septentrionalis una cum appendicibus exhi-
bens, I et II, 8°. Padoue 1854-57. — Una farfalla, ovvero
considerazioni interno alla natura ed all istinto degli Insetti,
con un appendice sui parasiti del corpo umano. 16° Trente
4872. — Dante e la Natura, ovvero frammenti di filosofia e
storia naturale desunti dalla Divina Commedia. 8° Padoue
4874. — Uno sguardo alla Terra. 8° Milan 1872.
* ANTOINE (Charles. — Du roulis par calme. Equation du mou-
vement complet d’oscillation d’un bâtiment quelconque. f°
Brest 1874. — De quelques propriétés mécaniques de la
vapeur d’eau saturée. f° Brest 1875. — Note complémentaire
d’un mémoire sur quelques propriétés mécaniques de la
vapeur d’eau saturée. f” Brest 1875. — De quelques pro-
priétés mécaniques de différentes vapeurs. f° Brest 1875.
* Bazrour (J. H.) — Notice of the state of the open-air vegeta-
tion in the Edinburgh Botanic Garden during December
1863. 8° Edimbourg 1864.
* BARANETSKY (J.). — Untersuchungen über die Periodicität des
Blutens der krautartigen Pflanzen und deren Ursachen. 4°
Halle 1873. — Beitrag zur Kenntniss des selbständigen Le-
ben der Flechtengonidien. 8° Berlin 1868. — Über den Ein-
fluss einiger Bedingungen auf die Transpiration der Pflan-
Zen 4°.
BARLOCCI (Gaetano). — Sulle onde in alto mare, memoria del
Signor C. W. Merrifield. 8° Rome 1874.
Becker (Lothar). — Der Bauerntabak (Nicotiana rustica L.) ; eine
Pflanze der alten Welt. 8° Breslau 1875.
BELIDOR. — La science des ingénieurs dans la conduite des
travaux de fortification et d'architecture civile. 4° Paris 4729.
— Architecture hydraulique, ou l’art de conduire, d'élever
et de ménager les eaux pour les différents besoins de la
vie, 4re partie, I et II. 4° Paris 1782; seconde partie, qui
comprend l’art de diriger les eaux de la mer et des rivières
à l'avantage de la défense des places, du commerce et de
l’agriculture. I et II. 4° Paris 1788-1790.
BELLEVILLE (Colonel E.). — La rage au point de vue physiolo-
gique. 8° Toulouse 1873.
* BERT (Paul). — Catalogue méthodique des animaux vertébrés
qui vivent à l’état sauvage dans le dépt de l’Yonne, avec la
clef des espèces et leurs diagnoses. 8° Paris 1864.
* Bertin (Emile). — Note sur l'étude expérimentale des vagues.
BIBLIOGRAPHIQUE. 383
8° Paris 1874. — Nouvelle note sur les vagues de hauteur
et de vitesse variables. 4° Paris 1874. — Notes sur la
théorie et l'observation de la Houle et du Roulis, suivies
d’une note sur la résistance des carènes dans le roulis et
sur les qualités nautiques. 4° Paris 1873. — Données théori-
ques et expérimentales sur les vagues et le roulis. 8e Cher-
bourg 1873-74. — Complément aux notes sur la théorie et
l'observation de la houle et du roulis. 8° Paris 1874.
* BresrADECkI (Alfred). — UÜntersuchungen aus dem patholo-
gisch-anatomischen Institute in Krakau. 8° Vienne 1872. —
Über Blasenbildung bei Verbrennung der Haut. 8° Vienne
4868. — Zottenenchondron des Darmbeines, enchondroma-
tôse Thromben der Beckenvenen und Pulmonalarterien. 80
Vienne 1868. — Über Tuberkelbildung in Blutcoagulis. 80
Vienne 1868. — Poszukiwania dokonane w zakladzie pato-
logiczno-anatomicznym Uniwersytetu Jagiellonskiego w
roküu 1870. 80 Cracovie 1871.
BinEy (W. G.). — Catalogue ofthe terrestrial air-breathing Mol-
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range. 8° Cambridge.
BiscHorr (Theodor L. W. von). — Über den Einfluss des Frei-
herrn Justus von Liebig auf die Entwicklung der Physio-
logie. 4° Munich 1874.
Boor (J. C. G.). — De vita et scriptis Petri Wesselingii. 80
Utrecht 1874.
* Borner (Edouard). — Deuxième note sur les gonidies des
Lichens. 8° Paris 1874.
BorTiER. — Cobergher, auteur du desséchement des Moëres. 80.
Bourior (Théophile, et Emile Socarp. — Dictionnaire topo-
graphique du Département de l’Aube. 40 Paris 1874.
* BRoOGA (Paul). — Mémoires d'anthropologie, (2 vol. 8) : — An-
thropologie (Dict. encycl. V). — La linguistique et l’anthro-
pologie. 1862. — Compte-rendu des travaux de la Société
d'anthropologie pendant les années 1865-67. — Histoire des
progrès des études anthropologiques depuis la fondation de
la Société ; compte-rendu décennal 1859-1869. — Nouvelles
recherches sur l’anthropologie de la France en général et
de la Basse-Bretagne en particulier. 14869. — Mémoire sur
la craniographie et sur quelques unes de ses applications.
1863. — Sur le Stéreographe, nouvel instrument craniogra-
phique destiné à dessiner tous les détails du relief des
corps solides. 1868.— Sur des crânes provenant d’un cime-
PE DNS MERE PE Le OA TE NY SP D EE RCIP
384
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BULLETIN
tière de la Cité antérieur au XIIIe siècle. 1862. — Sur la
capacité des ecrànes parisiens des diverses époques. 1862.
— Sur les caractères des crânes basques. 1863. — Mémoire
sur les crânes des basques de Saint-Jean-de-Luz, suivi de re-
cherches sur la comparaison des indices céphaliques sur le
vivant et sur le squelette. 14868. — Sur les proportions rela-
tives du bras, de l’avant-bras et de la clavicule chez les
nègres et les européens. 1862. — Sur les proportions rela-
tives des membres supérieurs et des membres inférieurs
chez les nègres et les européens. 1867. — Description of a
new goniometer. Londres. — Sur les origines des races
d'Europe. 1864. -— Sur les caractères anatomiques de
l’homme préhistorique. 1867. — Recherches sur l'indice
nasal. — Sur la classification et la nomenclature cranio-
logique d’après les indices céphaliques. — Sur la déforma-
tion toulousaine du crâne. 4872. — Sur les projections de
la tête et sur un nouveau procédé de céphalométrie. 1862.
— Sur les caractères physiques des Mincopies ou habitants
des îles Andaman. 1873. — Echelle chromatique des yeux,
suivie d’une note sur un œil d’albinos. 14864. — (2e volume):
Etude sur la constitution des vertèbres caudales chez les
primates sans queue. 1872. — Sur le transformisme. 1871.
— Les sélections. 1872. — L'intelligence des animaux et le
règne humain. 14866. — Du siège de la faculté du langage
articulé dans l'hémisphère gauche du cerveau. 1865. —
Remarques sur le siège, le diagnostic et la nature de
l’aphémie. 1863. — Sur la prétendue dégénérescence de la
population française. 14867. — Discours sur la mortalité des
jeunes enfants. 1867. — Expérience sur les œufs à deux
jaunes. — Eloge de François Lallemand. 1862. — Sur
l’anesthésie chirurgicale hypnotique. 1859. — Eloge funèbre
de Pierre Gratiolet. 14865. — Celse. 1865. — Etude sur les
animaux ressuscitants. 14860.
ECKX (C.). — Notice sur Francois-Joseph Rigouts. 8° Anvers
1868.
CKHARDT-BRENNER (Fritz). — Leonhard ‘Euler’s Lehre vom
Licht. 8° Bâle 14869. — Die Erfindung des Thermometers
und seine Gestaltung im XVII. Jahrhundert. 4° Bâle 1867.
— Die wichtigsten Thermometer des achtzehnten Jahrhun-
derts. 40 Bâle 1871. — Eine Relieferscheinung. 80. 14868. —
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documents publiés par les auteurs. 8° Bruxelles 1868. —
Rapport sur l’excursion faite par la Société malacologique
à Tournai les 26 et 27 septembre 1874. 8° Bruxelles. —
Liste des mollusques terrestres et fluviatiles vivants, obser-
vés pendant l’excursion de la Société malocologique à Cou-
vin les 7, 8 et9 septembre 1873. 8 Bruxelles. — Rap-
port sur les coquilles du dépôt tufacé de Marche-les-Dames.
8° Bruxelles 1867. — Observations sur les époques d’hiber-
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nate in differenti periodi del loro sviluppo. 8° Turin 1871.
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Cloropicrina. 80. 4872. — Intorno all’ azione dello Zolfo
sul Carbonato calcico. 8°. 1874. — Intorno alla Lherzolite di
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particulier du bassin de l’Amazône. 8° Bordeaux 1872. —
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et atlas 4 Paris 4874. — Voyages au Chimborazo, à l’Altar
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+
+
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Berücksichtigung der Feste in der griechischen Kirche.
III. Einstellbarer astronomischer Kalender der nôrdlich-
gemässigten Zone. IV. Entwickelungs-Tafel der theoretisch
richtigen Epakten für die goldene Zahl I in jedem Jahrhun-
dert. V. Entwickelungs-Tafel der anzuwendenden richtigen
Epakten für die goldene Zahl I in jedem Jahrhundert. 5
tableaux encadrés. — Kesselmeyer’s Stellbarer Universal-
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BIBLIOGRAPHIQUE. 391
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Beeren von Solanum pseudo-capsicum. 8° Berlin. — Über
den Aufbau wickeliger Verzweigungen, besonders der
Inflorescenzen. 8° Erlangen 1870. — Über Microspectral-
apparate und ihre Anwendung. 8° Erlangen 1871.—Über die
Bestandtheile des Chlorophyllfarbstoffs und ihre Verwand-
ten. 8° Erlangen 1871. — Weitere Mittheilungen über den
Chlorophyllfarbstoff. 8° Erlangen 1871. — Einige Beobach-
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cal stability of a ship. 8° Londres 14867. — Example of the
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constructed by Mr. Fabre de Lagrange, with an appendix
containing an account of the application of analysis to their
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form of the dome of uniform stress. 8° Londres. — Draft
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tomie des étamines du Sparrmannia africana. 4° Bruxelles
4841. — Recherches sur le mouvement et l’anatomie du
labellum du Megaclinium falcatum. 4° Bruxelles 1842. —
Mémoire sur la formation de l’Indigo dans les feuilles du
Polygonum tinetorium ou Renouée tinctoriale. 4° Bruxelles
1839. — Palmes et couronnes de l’horticulture ‘de Belgique
depuis 1845 jusqu’en 1850. 8° Liège 1851. — feliotrope Im-
mortalité de Louise-Marie, fleur déposée sur la tombe de la
première Reine des Belges, Sa Majesté Louise-Marie-Thérèse-
Charlotte-Isabelle d'Orléans, en souvenir de ses bienfaits.
4° Bruxelles 1850. — Nouvelles instructions populaires
sur les moyens de combattre et de détruire la maladie
actuelle (gangrène humide) des pommes de terre, et sur les
moyens d'obtenir pendant l'hiver et spécialement en France
des récoltes de ces tubercules, suivies de renseignements
sur la culture et l'usage du Topinambour. 420 Paris 1845.
— Dodonæa, ou Recueil d'observations de botanique. 8°
3ruxelles 1841. — Clusia, Recueil d'observations de téra-
iologie végétale, suivies de quelques notices de physiolo-
gie, de pathologie, d'économie rurale, d'anatomie comparée
et d’entomologie. 1852-1853 (publié par Ed. Morren). 8°
BIBLIOGRAPHIQUE. 395
Liège 1852-1874. — et Vicror DEVILLE. Observations bota-
niques faites à Liège en 1842. 4° Bruxelles 1843. — et Ep.
Morren. La Belgique horticole, IV, VII et VIII. 8° Liège
4853-58. — voir : AUG. MORREN et P. J. D'AVOINE.
* Morren (Edouard). — La Belgique horticole, IX, XIV, XVI à
à XXIII. 8° Liège 1858-73. — Promenade botanique dans le
Palais de l'Exposition universelle de 1855. 80 Gand 1856.
— Description d’une nouvelle espèce d’Oncidium (0. Lim-
minghei), introduite dans les serres du Jardin botanique de
l’Université de Liège. 80 Liège 1837. — Quelques considéra-
tions sur les organes des plantes, la digénèse végétale et
les variétés horticoles. 89 Gand 1857. — Notice sur le Sea-
forthia elegans R. Br., à l’occasion de sa floraison au Jardin
botanique de l’Université de Liège pendant l’automne de
1857. 8° Bruxelles. — Notice sur les changements de cou-
leur des feuilles pendant l’automne, l'hiver et le prin-
temps, ou coloration automnale, hibernale et printanière
des feuilles. 8° Gand 1858. — Dissertation sur les feuilles
vertes et colorées envisagées spécialement au point de vue
des rapports de la chlorophylle et de l’érythrophylle. 8°
Gand 1858. — Compte-rendu de la 8e exposition de la
Société Royale d’horticulture de Namur, les 14, 12 et 13
juillet 4858. 89 Gand. — Notice sur les ascidies térato-
logiques par M. 3. J. Kickx (Rapport). 8° Bruxelles 1864.
— Observations sur un mémoire publié en 1752 par Guyot
et intitulé: Sur les fleurs et sur les causes de Ia va-
riété de leurs couleurs. 8° Liège. — Charles Morren,
sa vie et ses œuvres, 2 édit. 8° Gand 1860. — Revue
générale de l’état et des progrès de l’horticulture belge
en 1859 et 1860. 80 Gand 1860. — Description et iconogra-
phie du Lamprococcus Weilbachi (Æchmea Weilbachi, F.
Ditr.) suivies de la monographie du genre Lamprococcus
Beer, et de quelques considérations sur les Broméliacées
inferovariées. 8° Gand 1861. — La lumière et la végétation,
conférence publique prononcée le 27 mars 1863. 8° Gand
1863. — Revue générale de l’état et des progrès de l’horti-
culture belge en 4863. 8° Gand 1864. — Détermination du
nombre des stomates chez quelques végétaux indigènes ou
cultivés en Belgique. 8° Bruxelles 1864. — Souvenirs
d'Allemagne (août-septembre 1864). 8° Gand 1865. — En-
seignement de la botanique en Allemagne. 8° Gand 1865.
— Chorise du Gloxinia speciosa pélorié. 8° Bruxelles 1865.
— Hérédité de la panachure (variegatio). 8° Bruxelles 1865.
— MH. M. Gaede, sa vie et ses œuvres (1795-1834). 8° Gand
396
BULLETIN
1865. — Etienne Bossin, botaniste liégeois (1777-1852). 80
Gand 1865. — Auguste Royer, sa vie et ses œuvres. 8
Gand 1868. — Pierre Coudenberg, sa vie et ses œuvres. 8e
Gand 1866. — L'origine des variétés sous l’inflnence du eli-
mat artificiel des jardins, fragments de philosophie
horticole. 8° Genève 1867. — Recherches expérimentales
pour déterminer l'influence de certains gaz industriels,
spécialement du gaz acide sulfureux, sur la végétation. 82
Londres 1866. — Exposition universelle de 1867 à Paris.
Rapport du Jury international. Plantes des serres. 89 Paris
4867. — La duplication des fleurs et la panachure du feuil-
lage en particulier chez le Kerria japonica. 8° Gand 1867.
— Revue générale de l’état et des progrès de l’horticulture
belge en 1865 et 1866. 80 Gand 1867. — Flore exotique
qu’il convient de cultiver dans les serres d’un jardin bota-
nique, par Adalbert Schnizlein (traduction). 8° Gand 1867.
— Marie-Anne Libert de Malmédy, sa vie et ses œuvres. 8°
Gand 1868. — Seconde notice sur la duplication des fleurs
et la panachure du feuillage, à propos du Camellia japonica
var. François Wiot. 8v Gand 1868. — Notice sur le Cytisus
purpureo-laburnum ou Cytisus Adami Poit., suivie de quel-
ques considérations sur l’hybridité et la disjonction végétale.
8° Gand 1871. — Contagion de la panachure /variegatio). 8°
Bruxelles 14869. — L'acclimatation des plantes. 8° Namur.
— Eloge de Léon-Théodore Lacordaire. 8° Liège 4870. —
L’horticulture à l'Exposition universelle de Paris de 1867.
8° Bruxelles 4870. — Introduction à l’étude de la nutrition
des plantes. 8° Bruxelles 1872, et Liège 1873. — L'’horticul-
ture. — Méthodes et objets d'éducation. (Exposition de Lon-
dres de 4871). 80. — L’horticulture et la céramique horticole
à l'Exposition internationale de Londres en 1871. 8° Gand
4873. — Sur l'influence de la lumière; communication au
congrès de St-Pétersbourg. 8°. — Recherches morpholo-
giques sur les Pyrénomycètes ; [. Sordariées, par Alfred
Gilkinet (Rapport). 8° Bruxelles 14874. — Les floralies rus-
ses de 1869. 80 Gand 1869. — Rapport séculaire sur les
travaux de botanique et de physiologie végétale 1772-1872.
80 Bruxelles 14872.—etAnpré DE Vos. Mémorial du naturaliste
et du cultivateur. 8° Liège 14872. — Voir Aug. et Ch. MORREN.
* Muzzer (Albert). — Zcologischer Garten in Basel. Erster Ge-
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schreibender Catalog des schweizerischen Baumaterialien—
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chtlicher Steingeräthe bei Basel. 4° Bâle 1875.
BIBLIOGRAPHIQUE. 397
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4873. — Record of american entomology for the year 1872.
80 Salem 1873. — Third annual report on the injurious and
beneficial insects of Massachusetts. 89 Salem 1873. — Sy-
nopsis of the Thysanura of Essex County, Mass., with des-
criptions of a few extralimital forms. 8° Salem 1873. —
Descriptions of new american Phalenidæ. 8° 1873. — Cata-
logue of the Phaleniäæ of California. 8° Boston 1873. —
Farther observations on the embryology of Limulus, with
notes on its aflinities. 8° Salem 1873. — Catalogue of the
Pyralidæ of California, with descriptions of new Califor-
nian Pterophoridæ. 8° Salem 1873.
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Bruxelles 1874. — Sur les couleurs accidentelles ou sub-
jectives. 8° Bruxelles 1875.
* PLATEAU (Félix). — Recherches sur les phénomènes de la
digestion chez les Insectes. 40 Bruxelles 1874. — Sur la
vision des poissons et des amphibies. 4° Bruxelles 1866.
— Recherches sur les Crustacés d’eau douce de Belgique,
I à III. 4° Bruxelles 1868-69. — Recherches physico-chi-
miques sur les Articulés aquatiques, I et II. 4° et 8° Bru-
xelles 1870-72. — Qu'est-ce que l'aile d’un insecte ? 80. —
Matériaux pour la faune belge : Crustacés isopodes terres-
tres ; Myriapodes. 8° Bruxelles 1870-72. — Un mot sur le
mode d’adhérence des mâles des Dytiscides aux femelles
pendant l’acte de l’accouplement. 80 1872. — Un parasite
de Cheiroptères de Belgique (Nycteribia Frauenfeldii Kol.).
8° Bruxelles 1873. — Note sur un procédé pour donner ou
pour rendre leur couleur rouge aux muscles conservés
dans l’alcool. 8° Bruxelles 1874.
Porter (Thomas C.) et John M. CourTEr. — Synopsis of the
Flora of Colorado. 8° Washington 1874.
* PRESTEL (M. A. F.). — Ergebnisse der Witterungs-Beobach-
tungen von 1864 bis 1873. 4° Hanovre 1875.
* PREUDHOMME DE BORRE (A.). — Note sur les Géotrupides qui
se rencontrent en Belgique. 8° Bruxelles 14874.— Du Dory-
398 BULLETIN
phora decemlineata. 8° Bruxelles 1875. — Notes sur des
empreintes d'insectes fossiles découvertes dans les schistes
houillers des environs de Mons. 8° Bruxelles 1875. — La
possibilité de la naturalisation de la Leptinotarsa, exami-
née au point de vue de la concurrence vitale. 8° 1875.
* [QUETELET (Ad.)] — Funérailles de Lambert-Adolphe-Jacques
Quetelet, secrétaire perpétuel de l’Académie Royale de Bel-
gique. 8° Bruxelles 14874. — voir Observatoire de Bruxelles.
* QUuETELET (Ernest). — Note sur l’aurore boréale du 4 février
1874. 80 Bruxelles 1874. — Les Observations météorologi-
ques simultanées sur l'hémisphère terrestre boréal. 80
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ROBINEAU-DESVOIDY, — voir MONCEAUX.
* ROSTAFINSKY (J.). — Versuch eines Systems der Mycetozoen.
80 Strasbourg 1873. — Floræ Polonicæ prodromus. Über-
sicht der bis jetzt in Künigreich Polen beobachteten
Phanerogamen. 8° Berlin 1873. — Quelques notes sur
l’'Hæmatococcus lacustris et sur les bases d’une classifica-
tion naturelle des algues chlorosporées. 8° Cherbourg
1875. — voir JANCZEWSKI.
Rorx (Wilhem). — Laubmoose und Gefäss-Kryptogamen des
Eulengebirges, nebst einer Übersicht des Floren-Gebiets. 8°
Glatz 1874.
* ROUMEGUÈRE (C.). — Une visite au jardin d’acclimatation et
d'expériences botaniques de Collioures. 8° Perpignan 1873.
— Correspondances autographes inédites des anciens
botanistes {méridionaux: 14° Pierre Barréra, 2° Ramond et
Picot de Lapeyrouse. 8° Perpignan 1873. — Une confusion
dans les fleurs poétiques que distribue l’Académie des Jeux
floraux. 120 Toulouse 1874.
SAFARIK. (A.). — Über die chemische Konstitution der fnatür-
lichen chlor- und fluorhaltigen Silikate. 4 Prague 1874.
* Sars (Ossian). — Beskrivelse af de paa Fregatten Josephines
Expedition fundne Cumacecer fra Vestindien og det Syd-
atlantiske Ocean. 4° Stockholm 1873.
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historical notes. 8° Londres 1875.
* SCHIAPARELLI (G.-V.). — Osservazioni astronomiche e fisiche
sulla grande Cometa del 1862, con alcune riflessioni sulle
forze che determinano la figura delle comete in generale.
& Milan 1873. — Le sfere omocentriche di Eudosso, di
Callipo e di Aristotele. 4° Milan 14875. — et G.-CELORIA.
Resoconto delle operazione fatte a Milano nel 1870, in
corrispondenza cogli astronomi della Commissione geode-
tica svizzera per determinare la differenzia di longitudine
dell’ Osservatorio di Brera coll” Osservatorio di Neuchâtel
e colla stazione trigonometrica del Sempione. 4° Milan
1875.
* SCHOMBURGK (Richard). — Catalogue of the plants under cul-
tivation in the Government Botanic garden Adelaide, South
Australia. 8° Adelaide 4871. — Papers read before the
Philosophical Society and the Chamber of manufactures. 8°
Adelaïde 1873. — The grasses and fodder plants which may
be beneficial to the squatter and agriculturist in South Aus-
tralia. 80 Adelaide 1874. — Report on the progress and
condition of the Botanic garden and Government plantation
1873, 1874. 49 Adelaide 1874-75.
* SCHUEBELER (F. C.). — Pflanzengeographische Karte über das
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schen Bau der Monocotylen, mit vergleichenden Aus-
blicken auf die übrigen Pflanzenklassen. 49 Leipzig 1874.
— Über die Verschiebungen seitlicher Organe durch ihren
gegenseitigen Druck. Ein Beitrag zur Lehre von der Blatt-
stellung. 8° Bâle 1875.
SIEBER (L.). Q. B.F. F. F. S. Viris doctissimis amicis integer-
rimis Eduardo Hagenbach physices professori et Julio
Piccard chemiæ professori Universitatis Basileensis lumini-
bus atque ornamentis Bernouillianum Institutum physicæ
ac chemiæ sacrum feliciter exædificatum omnibusque nume-
ris absolutum D. IT. Junii A. MDCCCEXXIV solemni celebra-
tione inaugurandum lætissimo animo gratulatur Ludovicus
Sieber Universitatis Basileensis Bibliothecarius. — Inest
Johannis Bernoulli ad Johannem Jacobum de Mairan epis-
tola ex autographo basileensi edita. 8° Bâle 1874.
SIEBKE (H.). — Enumeratio Insectorum norvegicorum, fascicu-
lus I Catalogum Hemipterorum etOrthopterorum continens.
8° Christiania 1874.
400 BULLETIN
* SIRODOT. — Conférence faite le 47 mai 1873 à la Société d’E-
mulation des Côtes-du-Nord, sur les fouilles exécutées à
Mont-Dol (Ille-et-Vilaine) en 1872. 40 Saint-Brieuc 1874. —
Observations sur les phénomènes essentiels de la féconda-
tion chez les algues d’eau douce du genre Batrachospermum.
4° Paris 1874.
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STimPsON (William). = Preliminary Report on the Crustacea
dredged in the Gulfstream in the Straits of Florida, by L.F.
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from observations at the R.fObservatory, Cape ofGood Hope,
1856 to 1860, reduced to the epoch 1860. 8° Cape Town 1873.
STRUVE (F. G. W.).— Arc du méridien de 25° 20, entre le Da-
nube et la Mer Glaciale, mesuré depuis 1816 jusqu’en 1855,
sous la direction de C. de Tenner, N. H. Selander, Chr.
Hansteen et F. G. W. Struve, rédigé par F. G. W. Struve,
I, II et planches. 4° Saint-Pétersbourg 1857-60.
* TEMPEL (G.). — Osservazioni astronomiche diverse fatte nella
Specola di Milano 1871-1874. 89 Milan 1874.
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Urivi (Giotto). — La partenogenesi e semipartenogenesi delle
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* VAN TIEGHEM (Ph.). — Observations sur la légèreté spécifique
et la structure de l'embryon de quelques Légumineuses.
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VAUSSENAT. — Installation d’un observatoire météorologique au
sommet du Pic du Midi de Bagnères de Bigorre. 8° Bagnères
de Bigorre 1874.
VERRALL (G. H.). — List of british Syrphidæ. 8° Londres 1870.
VERRILL (A. E.). — The external and internal parasites of man
and domestic animals, their effects and remedies. 8° Hart-
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die, ses ressources, son avenir. 8° Caen 1874. — et G.
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tiaires du Cotentin. 8° Caen 1875.
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d'agriculture, sciences, arts et belles lettres de Bayeux, sur
le projet d'élever en cette ville un monument à M. Arcisse
de Caumont. 16° Bayeux 1874.
BIBLIOGRAPHIQUE. 401
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principali scoperte ed invenzioni fatte nelle scienze e nelle
industrie, III à VI. 8° Florence 1871-1874. — Intorno alla
prima idea delle Caldaie tubolari. 8° Florence 1873. — Sulla
posizione del centro di gravità negli insetti, e sulle ricerche
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VogeL (August). — Justus Freiher von Liebig als Begründer der
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of Podostemaceæ. 8° Londres 1874. — Les Lichens du
massif granitique de Ligugé au point de vue de la théorie
minéralogique. 8° Paris 1873. — Florule lichénologique
des laves d'Agde. 80 Paris 1874. — Les substratum neu-
tres. 4° Paris 14873. — Remarques complémentaires sur le
rôle des substratum dans la distribution des Lichens saxi-
coles. 40 Paris 1875.
* WENDLAND (Hermann) et Oscar DRUDE. — Palmæ australasicæ.
Præceditdissertatio de Arecinarum generibus gerontogæis.8°.
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Involutionen. 4° Prague 1874.
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Hochwässer in den Culturländern. fo Vienne 1873.
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Pétersbourg 1873. — Voir Observatoire physique central de
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ZIEGLER (Johannes). — Jahrbuch der kais. kün. Kriegsmarine
1871. 89 Vienne 1870.
2
. LISTE DES MEMBRES
2 SOCIÉTÉ NATIONALE DES SCIENCES NATURELLES
:. DE CHERBOURG.
Bureau de la Société.
Fordateurs.
MM.
Cte Th. Du MONCEL, O0 x, directeur honoraire.
Aug. LE JOLIS, Oéÿ, directeur ‘et archiviste-perpétuel.
Emm. LIAIS, %, secrétaire-perpétuel honoraire.
Bureau élu pour 1875.
D° GUIFFART, président.
Aug. LE JOLIS, O&ÿ, vice-président.
BERTIN, #4, &}, secrétaire.
LEVIEUX, trésorier.
Bureau élu pour 1876.
Aug. LE JOLIS, Ofÿ, président.
H. JOUAN, O %, &ÿ, vice-président.
BERTIN, %, &ÿ, secrétaire.
LEVIEUX, trésorier.
MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. 403
Membre honoraire.
Cte Th. Du MONCEL, O x, membre de l'Institut, à Paris.
Membres titulaires.
4e Section des sciences médicales.
D" GUIFFART, directeur de la Santé.
Dr MONNOYE fils.
Dr RICHAUD, O %, médecin en chef de la Marine, officier
de l’ordre de Charles III.
Dr RENAULT, président de la Société d’horticulture.
Dr LEFRANÇOIS, médecin de la Santé.
2e Section d'histoire naturelle et agriculture.
Aug. LE JOLIS, OËÿ, docteur ès-sciences, commandeur
et chevalier de plusieurs ordres.
Cte H. DE TOCQUEVILLE, %, %, sénateur, président de
la Société d'agriculture.
Dr LEBEL, à Valognes.
LEVIEUX, propriétaire.
JOSEPH-LAFOSSE, propriétaire à St-Côme-du-Mont.
LEMOIGNE-DULONGPRÉ, propriétaire.
3e Section de géographie el navigation.
H. JOUAN, Ok, &ÿ, capitaine de vaisseau.
ARNAULT, %X, lieutenant de vaisseau.
CHABIRAND, x, lieutenant de vaisseau.
FOURNIER (Ernest), æ, lieutenant de vaisseau.
MOTTEZ, C%, capitaine de vaisseau.
VIGNES, OX, capitaine de vaisseau.
BONAMY »E VILLEMEREUIL, O0 %, capitaine de frégate.
CABANELLAS, O %, lieutenant de vaisseau.
CLOUÉ, GO%, vice-amiral, préfet maritime et comman-
dant en chef.
40% LISTE DES MEMBRES
4 Section des sciences physiques el mathématiques.
Emm. LIAIS, X, directeur de l'observatoire de Rio-Janeiro.
L. L. FLEURY, physicien.
VIBERT, OËÿ, principal du collége.
JOFFRÈS, &ÿ, professeur de physique et chimie.
BERTIN, x, éÿ, docteur en droit, ingénieur des Construc-
tions navales. :
COURNERIE, (G.), chimiste.
FAUVELLE, :%, ingénieur des Constructions navales.
LEBARBÉ, Of, professeur de mathématiques.
BODEN, :%, ingénieur des Constructions navales.
DE MAUPÉOU D'ABLEIGES, %, ingénieur des Construc-
tions navales.
CARLET, O %, ingénieur des Constructions navales.
LESTELLE, ingénieur des Ponts et chaussées.
Membres correspondants
NOMMÉS DEPUIS L'IMPRESSION DU XVIII VOLUME DES
MÉMOIRES.
MM.
ANTOINE (Charles), ingénieur de la Marine, à Brest.
BARANIECKI, professeur de botanique à l’Université de
Kieff.
BIESIADECKI, professeur d'anatomie à l'Université de Cra-
covie.
CARRUTHERS, botaniste au British Museum, Londres.
COLBEAU, secrét. de la Soc. malacologique de Bruxelles.
CONTEJEAN, professeur à la Faculté des sciences de Poi-
tiers.
CORNU (Maxime), botaniste, à Paris.
COULON (Louis), président de la Soc. des sciences natur.
de Neuchâtel
CRIÉ, préparateur à la Faculté des sciences de Caen.
DE LA TOURNERIE, ingénieur en chef, à Alençon.
DUBRUEIL, naturaliste, à Montpellier.
DURAND (Abbé), bibliothécaire de la Société de géographie,
Paris.
DE LA SOCIÉTÉ. 405
ERNST, directeur du Jardin botanique de Caracas.
FAMINTZIN, professeur à l'Université de S'-Pétershourg.
FARLOW, professeur de botanique, à Boston.
FAUVEL (Albert), inspecteur des Douanes, à Chefoo (Chine).
GIEBEL, professeur de zoologie, à Halle.
GILKINET, botaniste, à Liège.
GODLEWSKI, professeur à l'École polytechnique de Lem-
berg.
KESSELMAYER, ingénieur, à Manchester.
KICKX, professeur de botanique, à Gand.
KJERULF (Théodor), professeur de Minéralogie, à Chris-
tiana.
JENSSEN-TUSCH (Colonel), à Copenhague.
JULIEN (Félix), ancien officier de marine, à Toulon.
JUST, professeur au Polytecnicon de Carlsruhe.
LINDEN, horticulteur, à Bruxeiles.
LORENTZ, professeur à l’Université de Cordova.
MERRIFIELD, secrétaire de l’Institut d'architecture na-
vale, à Londres.
NYMAN, botaniste, à Stockholm.
PLATEAU (Félix), entomologiste, à Gand. -
RICCARDI, secrétaire de la Société des sciences de Modène.
STONE, directeur de l'Observatoire du Cap de B.-Espérance.
VIMERCATI, à Florence.
2j)
406
ERRATUM
DES DONNÉES THÉORIQUES ET EXPÉRIMENTALES SUR LES VAGUES
ET LE ROULIS.
(Tomes XVII et XVIII des Mémoires de la Société).
’
PAS
Tome XVII, page 250, lignes 13 et 14; page 259, dernière
ligne, etenfin page 295, ligne 8, au lieu de lang ©, lire sin®.
tang @, ,. sine.
Page 252, ligne 7, au lieu de ———, ir -
ÿ AE tang © ? ‘ -sme
Tome XVIII, page 11, ligne 17, au lieu de comme la courbe
des centres de carène n’est pas un cercle, lire comme la courbe
enveloppe des flottaisons ne se réduit pas à un point.
Page 54, lignes 20-21, au lieu de dans le même sens, lire
en sens inverse.
Page 105, ligne 8, au lieu de sa tangente, lire son sinus.
Nota. — Les deux angles d’inclinaison de vagues, 80,75 et
470,45, qui figurent dans les tableaux des nos 34 et 35, corres-
h
pondent, pour le rapport FA aux valeurs 0,048 et 0,097 et
non pas aux valeurs 0,08 et 0,10.
L'angle ©, dans les équations du n° 39, (Tome XVIII, pages
52 et 53), est l’angle d’inclinaison à mi-hauteur de la vague. Cet
angle est égal à 80,75 et 170,45, lorsque l’inclinaison au point
d’inflexion est de 90,0333 et de 18°,3166 ; il conviendrait de
l’appeler @; pour le distinguer de l’inclinaison maximum ©.
LL re PE Fam D a ps RS 007 D Agen TE el 7 NN
TABLE.
Observations sur la légèreté spécifique et la struc-
ture de l'embryon de quelques Légumineuses,
RE PH VAN TIRGHEMOM LS Ceres
Note sur les théories du mouvement des fluides et de
Ja houle de la mer, par M'. C. W. MERRIFIELD,
OR s: (Planche: Dee EE
Les plantes alimentaires de l'Océanie, par M. HENRI
AN 2 SN AT LU AN etats cheats
Observations de vagues et de roulis faites à bord de
la frégate cuirassée La Belliqueuse, par M'.
RON ad ere dr ss pe Pa
Note sur le prothalle de l’Hymenophyllum Tun-
bridgense, par MM. Ep. DE JANCZEWSKI et J.
LA EIRE AOEN NME RER rene ane
Observations sur l'accroissement du thalle des
Phéosporées, par M'. Ep. DE JANCZEWSKI. . ...
Sur la résistance des carènes dans le roulis, par
M'. WiLLiAM FROUDE, F. R.S. (Planche IT)...
Quelques mots sur l’Hæmatococcus lacustris et sur
les bases d’une classification naturelle des Al-
gues chlorosporées, par M". J. ROSTAFINSKI. .
Herborisations autour de Lorient, de Port-Louis et
à l’île de Groix, par M'. D. A. GoDRON........
Electromoteurs. Formule générale des accouple-
ments sériés, par M'. GUSTAVE CABANELLAS. . ..
Note sur des empreintes attribuables à une Actinie
(? Palæactis vetula) dans les schistes cambriens
des Moitiers-d’Allonne, par M'. GUSTAYE DOLLFUS
Le RO A LR RO IR ARR FR RES
CE
17
33
84
RENE = EEE
408 | TABLE.
Mélanges zoologiques, par M'. HENRI JouAN... ....
Quelques observations faites à bord de la Loire,
pendant un voyage en Nouvelle-Calédonie, par
RPC URL MORTE 7 IN SUR se
Excursion Hd ee he l’île d'Yeu, sur la
côte de la Vendée, par M". le D' H. A. WEDDELL,
HE IIS PRE. Re A A OR 74
Sur les premiers relevés de vagues et de ronlis faits
avec l’oscillographe double, par M'. L. E. BERTIN
Sur les effets comparatifs des jets de vapeur d’eau
et des jets de gaz comprimé pour mettre une
colonne gazeuse en mouvement, et sur le tra-
vail mécanique nécessaire dans les deux cas,
par M'. L. E. BERTIN....... So ose ND
Influence de la lumière sur les plasmodia des Myxo-
ae par M'. J. BARANETzxI (Planches IV
F4 RAR AO NE Une Se nue MR RU DS
Ouvrages recus par la Société, de Mai 1874 à Dé-
cenbre 4875.10... A LE DAS
Liste des membres a # Société Sa a ES 0 DENIERE
Erratum des Tomes XVII et XVIII. ...... LS CEE
able des maltenes "AIN CARRE RTE Re. :
233 X,
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Mém. de la Soc.des Sc.natur. de Cherbourg. T. XX . PI.IV.
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