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MÉMOIRES

DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE

DES SCIENCES NATURELLES & MATHÉMATIQUES

DE CHERBOURG

La Société nationale des Sciences naturelles de Cher- bourg, fondée le 30 Décembre 1851, a été reconn comme Établissement d'utilité publique par Décret en date

du 26 Août 1865, et par Décret du 10 Juillet 1878, elle été autorisée à prendre le nom de Société nationale

Sciences naturelles et mathématiques.

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MÉMOIRES

DE LA'

SOCIÉTÉ NATIONALE

DES SCIENCES NATURELLES

ET MATHÉMATIQUES

DE CHERBOURG

PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE M. L. CORBIÈRE,

SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ.

TOME XXXIII

(Quatrième Série, Tome Il)

J.-B, BAILLIÈRE ét Fizs, LIBRAIRES, RUE HAUTEFEUILLE, 19.

. CHERBOURG, ImPRiIMERIE Émize LE MAOUT.

1905

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LISTE DES MEMBRES

DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE DES SCIENCES NATURELLES ET MATHÉMATIQUES

DE CHERBOURG.

| Fondateurs ï MM. Aug. LE JOLIS, I £ÿ, directeur et archiviste perpétuel. + Emm. LIAIS, $, secrétaire honoraire. (+ 5 mars 1900).

+ Comte Th. pu MONCEL, O %&, de l'Institut. (+ 16 février 1884).

Bureau pour 19053. MM. % D' R. COLLIGNON, #, I 43, président. | JACQUES-LE SEIGNEUR, $, vice-président.

k 4 L. CORBIÈRE, 1 £ÿ, secrétaire,

&

D BÉNARD, O %, trésorier.

Membre honoraire. | à 3

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M. le D: Ed. BORNET, %, I #}, membre de l’Institut, à Paris.

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LISTE DES MEMBRES TITULAIRES

Membres titulaires.

rt section. Sciences médicales. MM. x LÉONARD, O %, I #}, pharmacien en chef de la Marine, à Paris. 14 Dr R. COLLIGNON, &, I #}, médecin-major de 1" el. au 25° de ligne. Dr LE DUIGOU, médecin. : D' MICHEL, O %, I #}, directeur du service de santé de la Marine. 4 4 Dr LEFRANCOIS, médecin spécialiste. % Dr ARDOUIN, chirurgien. Dr HUBERT, A £}, médecin. D" Paul RENAULT, médecin. D' BEAUDOUIN, médecin. Dr DELISLE, %, médecin de la Marine en retraite. Dr TURBERT, médecin. 0 Dr FOLEY, médecin-major de cl. au zouaves, à El Aricha (Algérie). D' BONNEFOY, médecin de cl. de la Marine. Dr DESLANDES, médecin.

2e section. Histoire naturelle et agriculture.

MM. Aug. LE JOLIS, I #}, ancien président du Tribunal de commerce. Baron Arthur DE SCHICKLER, au château de Martinvast. \ L. CORBIÈRE, I £}, professeur au Lycée.

DUTOT, I #}, ancien greffier du Tribunal de commerce. NICOLLET, I #}, ancien professeur.

Émile LE MAOUT, imprimeur-éditeur.

Pierre FAUVEL, professeur à l’Université catholique PR L. A. MARTIN, commis principal de la Marine. 4 JACQUES-LE SEIGNEUR, $, commissaire principal de la Marine. F. PICARD, entomologiste, 2

DE LA SOCIÉTÉ III

3e section. Géographie et navigation.

MM. H. JOUAN, O %, À &}, capitaine de vaisseau en retraite. ARNAULT, %, lieutenant de vaisseau en retraite. Lucien MOTTEZ, %#, capitaine de frégate. LE CANN ELIER, O %, capitaine de frégate. FÉPOUX, enseigne de vaisseau. GAUCHET, %, capitaine de frégate.

4e section. Sciences physiques et mathématiques.

MM. L. L. FLEURY, physicien. E. BERTIN, %, I £, membre de l'Institut, directeur des Construc- tions navales, (secrétaire honoraire de la Société). CARLET, O %, I £}, ancien directeur des Constructions navales. Em. SOREL, k, ex-ingénieur des Manufactures de l’État. | MINARD, %, directeur des Travaux hydrauliques. JUIN DE BAISSÉ, %, lieutenant-colonel du Génie, à Grenoble. BÉNARD, O %, sous-intendant militaire en retraite. TREBOUL, %, ingénieur en chef de la Marine. Ferd. GUILLON, &, ingénieur civil. JOMIER, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, à Dunkerque. GELLÉ, professeur de mathématiques, à Paris. MÉTIVIER, architecte de la Ville. CARÉ, électricien. ROMAZZOTTI, O $&, ingénieur en chef de la Marine.

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CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

ET

JUBILÉ DE M. LE JOLIS

SON FONDATEUR COMPTE-RENDU DU BANQUET ET DE LA SÉANCE EXTRAORDINAIRE TENUS A CETTE OCCASION LE 29 DÉCEMBRE 1901

PAR

Mr IL. CORBIÈRE,

Secrétaire de la Société.

La Société des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, fondée le 30 décembre 1851 par trois jeunes savants, MM. Auguste Le Jolis, Emmanuel Liais et Théo- dose du Moncel, a encore la rare bonne fortune, après un demi-siècle d'existence, de posséder l’un de ses fondateurs, son vénérable Directeur, M. Le Jolis.

Aussi, dans ses séances du 11 octobre et du 8 novem- bre 1901, la Société décida-t-elle, à l’unanimité de ses membres, que le dimanche 29 décembre elle féterait, dans un banquet intime et une séance académique solennelle, à la fois le cinquantenaire de sa fondation et le jubilé de son fondateur. MM. Bénard, Jomier et Métivier furent nom- més membres de la Commission d'organisation du banquet.

La Société, considérant en outre qu'il était de son devoir d'offrir, en cette circonstance, à l'honorable M. Le Jolis, un témoignage de sa reconnaissance et de sa vénération, décida également qu'une souscription, en vue de l’acquisi-

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3 RUIEUNMAUITEN AU, VROTEINMATUTA |

2 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

tion d’un objet d'art, serait ouverte entre tous les mem- bres de la Société, résidents ou correspondants, et que le Secrétaire serait chargé de la rédaction et de l’envoi d’une circulaire à cet effet.

Cette souscription a dépassé toutes les espérances et a permis d'acquérir un magnifique bronze de Barbedienne, Étude et Méditation, signé Paul Dubois.

Le banquet réunit, à l'hôtel de France, à midi, tous les membres résidents, sauf un très petit nombre empêchés par des raisons majeures : tel notre vénérable Président, M. le commandant Jouan, retenu chez lui par la maladie. En son absence, le banquet était présidé par M. Treboul, ingénieur en chef de la Marine, vice-président, ayant à sa droite M. Le Jolis, et à sa gauche M. Bigot, délégué de la Société Linnéenne de Normandie et de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen.

La salle était décorée, avec beaucoup de goût, de pal- miers et autres plantes au riche feuillage, et la table ornée de superbes fleurs offertes par la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Cherbourg. Cette société exprimait ainsi d’une façon fort gracieuse et très aimable ses sympa- thies pour notre Société en général, et en particulier pour M. Le Jolis, qui fut aussi, dès 1844, l’un de ses fondateurs.

Le repas, très bien servi, fut exquis.

Au champagne, M. Treboul se lève et s'exprime ainsi :

MessŒuRs,

Ceux d'entre vous qui ont pu assister à nos dernières séances mensuelles et ont pris part aux délibérations relatives à la célé- bration du cinquantenaire de notre Société, se rappellent que nous avons tenu à réserver à ce banquet le caractère d'une fête intime de bonne confraternité. C'est en nous plaçant à ce point de vue et par une conséquence toute naturelle que nous

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ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 3

avions décidé d'y convier spécialement M. le Maire, d’ailleurs Président d'honneur de la Société, afin que füt représentée la Ville de Cherbourg dont, en raison de sa qualité de nu-proprié- taire de notre riche bibliothèque, les intérêts sont intimement liés aux nôtres. Malheureusement, pour des raisons diverses, ni M. le D' Renault, ni MM. les Adjoints, dont l’un est en même temps des nôtres, n'ont pu venir assister à ce banquet. Au nom de la Société, j'exprime tous nos regrets de ce contre-temps, en priant ceux d'entre les Membres du Conseil municipal que nous nous honorons de compter ici parmi nous de vouloir bien être auprès de la Municipalité les interprètes de ces regrets ; et je vous propose ce toast qu'ils se chargeront aussi de porter à la connaissance de qui de droit :

A Monsieur le Maire, au Conseil municipal, à la Ville de Cher- bourg.

Messieurs, jusqu'au dernier moment je m'étais plu à penser que notre affectionné et respecté Président, M. le commandant Jouan, ne nous ferait pas défaut à ce banquet. Mais malgré son très vif désir d'y assister, il n'a pas cru pouvoir, en raison de son état actuel de santé, se rendre aux instantes prières que plusieurs d’entre nous lui ont adressées. Nous pouvons encore espérer le voir à notre tête tout à l'heure à la séance qui va avoir lieu à l'Hôtel de Ville, et je le souhaite pour ma part plus que tout autre, car je sens trop ce que vous perdez ici et ce que vous perdriez là-bas à son absence et combien ces cérémonies gagne- raient à être présidées par lui. Mais pour l'instant nous sommes privés de l'honneur et du plaisir de le voir à ce banquet et je suis bien certain que j'interpréterai exactement vos sentiments quand je lui dirai tous nos regrets de n'avoir pu, en sa pré- sence même, boire, comme je vous y invite, en son honneur et à sa meilleure santé. Messieurs, à notre Président, à M. le com- mandant Jouan.

Je vous propose maintenant de lever nos verres en l'honneur de notre également cher et vénéré Directeur et Archiviste-per- pétuel, M. Le Jolis, dont nous célébrons aujourd’hui le jubilé en même temps que celui de notre Société. Je ne vous dirai pas ici tous ses titres à la reconnaissance de cette Société qu’il a fondée et dont il est l’âme depuis 50 années. Vous les connaissez, et d’ailleurs les éloges que nous lui devons seront mieux à leur

4 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

place dans la séance solennelle de tout à l'heure. Je tiens seu- lement à lui exprimer, en votre nom et au mien, toute notre affection, tout notre respect et toute notre admiration pour son caractère et pour son œuvre, et à lui présenter les vœux bien vifs que nous formons pour sa santé et pour qu'il soit conservé longtemps encore à notre Société.

Messieurs, donc, à M. Le Jolis; et j'ajoute, certain que je lui irai au cœur en ne l'en séparant pas, à la Société des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg et à la continuation de ses succès.

Je n'aurai garde enfin d'omettre de vous proposer encore un toast : d’une part, à ceux de nos confrères qui ont bien voulu accepter la mission d'organiser ces fêtes et dont nous constatons déjà ici la parfaite réussite; d'autre part à notre très aimable Secrétaire. J’ai vu particulièrement à l’œuvre M. Corbière pen- dant ces dernières semaines. En parfaite connaissance de cause, je puis vous assurer que ses fonctions n'ont pas été une siné- cure, tant s’en faut. Et nous manquerions à tous nos devoirs si nous ne lui exprimions pas toute notre gratitude, avec nos remerciements, pour l'activité et la bonne grâce avec lesquelles il s’en est acquitté, en dépit de ses très nombreuses occupations par ailleurs. Messieurs, donc, à la Commission d'organisation de ces fêtes et à notre Secrétaire, M. Corbière.

Et puisqu'aussi bien, M. Corbière est aussi président de la Société d'Horticulture, je le prie de lui transmettre tous nos remerciements pour la pensée aimable qu'elle a eue de nous envoyer les très belles plantes et les très belles fleurs qui ornent cette salle et cette table, et je bois à cette Société sœur.

Et pour terminer, Messieurs, je bois aussi à vous tous, à votre prospérité, à la réalisation de tous vos désirs, et au main- tien des excellentes relations de confraternité qui règnent entre nous tous.

Ces divers toasts reçoivent l'accueil le plus chaleureux.

M. le docteur Collignon, trésorier de la Société, se lève à son tour et porte un toast fort applaudi aux diverses sociétés et aux membres correspondants qui, de tous les

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ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 5

points de la France et du monde entier, nous ont adressé le précieux témoignage de leur sympathie ; en particulier aux deux sociétés de Caen qui ont eu l’aimable pensée de se faire représenter à notre fête jubilaire par un enfant de Cherbourg, le distingué professeur de géologie de l’'Uni- versité de Caen. L

Puis chacun se dispose à se rendre à l'Hôtel de Ville, doit avoir lieu, à trois heures, la séance solennelle.

Le grand salon de l'Hôtel de Ville a été gracieusement mis par M. le Maire à la disposition de la Société ; il est décoré, avec un goût parfait, de superbes plantes et fleurs, par M. Métivier, architecte de la Ville, l’un de nos mem- bres.

M. Treboul préside. Ont également pris place au bureau : à sa droite, MM. Le Jolis, Bigot et Corbière ; à sa gau- che, M. Dutot, adjoint, représentant l'autorité munici- pale, le docteur Collignon et M. Bénard.

Derrière le bureau, sur une estrade, se trouve, encore voilé et ombragé de magnifiques feuillages, le beau bronze qui sera tout à l'heure offert à l'honorable M. Le Jolis.

L'assistance comprend, outre les membres de la Société des Sciences naturelles, d'assez nombreuses dames, plu- sieurs conseillers municipaux et la plupart des membres des sociétés cherbourgeoïises : Académique, Artistique et industrielle, d'Horticulture, etc.

M. Treboul ouvre la séance dans les termes suivants :

Mespames, MEssŒuRs,

En ouvrant cette séance solennelle de célébration du jubilé cinquantenaire de la Société des Sciences naturelles et mathé- matiques de Cherbourg, j'adresserai tout d’abord nos remer- ciements bien sincères à vous, Mesdames, qui nous faites l’hon- neur et le plaisir de charmer de votre présence cette réunion

6 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

par ailleurs quelque peu sévère, aux autorités et à toutes les per- sonnes qui ont bien voulu se rendre à notre invitation, et tout spécialement à M. le Maire, qui a très gracieusement mis ce salon à notre disposition pour cette cérémonie.

Leur présence ici neus honore grandement et nous est un sùr garant de l'intérêt qu'elles portent à une institution qui, nous pouvons le dire sans fausse modestie, n’est pas sans constituer l’une des richesses de la ville de Cherbourg, et aux succès de laquelle celle-ci ne peut rester indifférente.

Dans la circonstance actuelle, nous avons de plus la joie de célébrer en même temps que le jubilé de la Société, celui de son fondateur. C'est donc à lui, tout autant qu'à elle, que s'adressent les témoignages d'intérêt qui nous sont donnés. Et la Société, qui tient à le fêter dignement, ne peut qu'être très flattée et très reconnaissante à la fois de cet empressement, puisque ainsi reçoit plus d'éclat la marque de respect et d’admi- ration qu'elle veut donner à M. Le Jolis.

Mais une voix plus éloquente et plus autorisée que la mienne va s'étendre plus longuement sur ce sujet. Du moins, ce n'est malheureusement pas cette voix elle-même que vous allez enten- dre. M. le commandant Jouan, notre Président pour l'année qui s'achève, n’a décidément pas pu, en raison de son état de santé et à son très grand regret, venir prendre place à ce fauteuil. Nous déplorons tous vivement cette absence, car, l'un des doyens de notre Société, aux travaux de laquelle il a lui-même tant et si brillamment participé pendant de longues années, il était désigné mieux que personne pour présider cette céré- nie. Je suis donc certain que je serai le fidèle interprète de toute l'assemblée quand j'irai lui porter ses regrets et que je lui dirai le désappointement éprouvé par tous de ne pas l'entendre lui-même, de sa voix si chère aux Cherbourgeois, et avec son charme si entraînant, vous dire les paroles que, ne voulant pas être tout à fait absent de cette séance, il m'a prié de vous lire.

M. Treboul donne alors lecture des lignes suivantes qu'il vient de recevoir de M. le commandant Jouan :

MessœŒurs,

Une cruelle maladie, qui me torture depuis dix mois, me

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ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 7

prive de l'honneur de présider cette séance, du plaisir de pren- dre part à nos « Noces d'or »; mais mes chers Confrères savent bien que je suis de tout cœur avec eux, que leurs vœux pour la prospérité de la Société ne sont pas plus ardents que les miens: du reste, nous ne sommes pas seuls à émettre ces souhaits, à en juger par les sympathies qui nous sont arrivées de toutes parts à l'occasion de notre cinquantenaire.

Ce n’est pas chose commune pour une association de posséder encore un de ses fondateurs après un demi-siècle. Nous avons ce bonheur en la personne de notre vénéré confrère, M. Le Jolis, l’âme on peut le proclamer sans avoir à craindre un démenti de notre Société. C'est à lui qu'elle a dü, dès ses premiers pas, d’être hautement cotée dans le monde savant, comme en témoignent les récompenses obtenues par plusieurs de ses membres lors des premiers Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne, alors que ces Congrès décernaient des prix. C’est à lui qu'elle doit d'avoir été, peu de temps après sa naissance, reconnue comme Établissement d'utilité publique : grâce à lui, qu'elle était, dès ses commencements, en relations suivies avec les Sociétés savantes et les hommes de science du monde entier ; c'est lui le créateur d’une bibliothèque scientifique comme, en dehors de Paris, il n'y en a pas une seule en France, et encore, nous avons des choses qu'on ne trouverait probablement pas à Paris ! On peut le dire, depuis cinquante ans, pas un seul jour ne s'est écoulé sans qu'il s'occupât de la Société : corres- pondance, publication des volumes de Mémoires, soins donnés à la bibliothèque, etc., etc.

Je ne parle pas laissant ce soin à d’autres plus compétents que moi des travaux de M. Le Jolis sur la Botanique, qui font autorité en France et dans les pays étrangers dont les gouverne- ments, pour la plupart, les ont honorés par les plus flatteuses, les plus hautes distinctions. Ces jours derniers je recevais, pour lui être remis aujourd'hui, le diplôme de Doctor honoris causä, que lui décerne l’Université (hélas! aujourd’hui allemande !) de Strasbourg.

Mon bien cher Confrère, mon vieil Ami,

Veuillez accepter ce bronze que j'aurais été si heureux de vous remettre moi-même, comme Président actuel de la Société,

8 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

comme triste privilège ! !! son doyen d'âge, comme un de ses plus anciens membres il y aura tout à l'heure 45 ans que j'en fais partiel Veuillez, dis-je, accepter ce témoignage de gratitude, d'estime, de vénération de la part de vos confrères de Cherbourg et de nombreux correspondants français et étran- gers qui espèrent tous que, pendant de longues années encore, la Société des Sciences naturelles et mathématiques de Cher- bourg sera, sous votre égide, fidèle à son passé!

M. Le Jolis, qui ne soupçonnait pas la souscription faite en son honneur, se lève alors, regarde le bronze dont M. le Président vient de faire tomber le voile: une vive émotion l’étreint, des larmes s’échappent de ses yeux, et il se rassied sans pouvoir proférer une parole, mais en faisant comprendre du geste combien il est touché et recon- naissant du précieux et inoubliable souvenir qui lui est offert.

M. Corbière donne ensuite la liste ci-après des sous- cripteurs à l'œuvre d'art qui vient d’être remise à M. Le Jolis :

Académie Pontificale des Nuovi Lincei, à Rome.

Ammon (D: Otto), anthropologiste, à Carlsruhe.

Ardouin, docteur-chirurgien, à Cherbourg.

Arnault, lieutenant de vaisseau en retraite, à Cherbourg. Ascherson (Paul), professeur à l'Université de Berlin.

Bail, professeur de botanique, à Danzig.

Baissé (commandant Juin de), chef du Génie, à Cherbourg. Beaudoin, docteur-médecin, à Cherbourg.

Benard, sous-intendant militaire en retraite, à Cherbourg. Bertin (Em.), directeur des Constructions navales à Paris. Bertrand, professeur à la Faculté des sciences de Lille. Bezold (von), directeur de l'Institut météorologique de Berlin. Bigot (A.), professeur à l’Université de Caen.

Blanchard (R.), secrétaire de la Société zoologique de Paris. Blaserna, professeur à l'Université de Rome.

Bois, aide-naturaliste au Muséum, à Saint-Mandé.

ÊT JUBILÉ DE M. LE JOLIS 9

Bornet (Edouard), membre de l’Institut, à Paris.

Borodine, professeur de botanique, à Saint-Pétersbourg. Boulay (abbé), professeur à l’Université catholique de Lille. Briosi, directeur de l’Institut botanique, à Pavie.

Brotherus, professeur de botanique, à Helsingfors.

Buchenau, professeur de botanique, à Brême.

Camus (Edmond), pharmacien, à Paris.

Cardot, botaniste, à Charleville.

Carlet, anc’ direct" des Constructions nav“, à la Chartre-s.-Loir. Caullery, professeur à la Faculté des Sciences de Marseille. Celakovski, directeur de l’Institut botanique de Prague. Chevalier (Aug.), naturaliste au Muséum, à Paris.

Clos, directeur du Jardin des plantes de Toulouse.

Collignon (Ed.), inspect' général des Ponts et Chaussées, à Paris. Collignon (R.), médecin-maj' de 1"° el. du 25° delig° à Cherbourg. Conwentz, directeur du Muséum, à Danzig.

Corbière, prof" de Sciences naturelles au Lycée de Cherbourg. Darwin (Francis), naturaliste, à Cambridge.

Daveau, directeur du Jardin botanique de Montpellier.

De Candolle (Casimir), botaniste, à Genève.

De-Toni, directeur du Jardin botanique de Camerino. Dewalque, professeur de géologie, à Lille.

Dizot, capitaine au 144° de ligne, à Bordeaux.

Dutot, adjoint au Maire de Cherbourg.

Engler, directeur du Jardin botanique de Berlin.

Farlow, professeur à l'Université de Cambridge (E.-U.).

Fauvel (Pierre), professeur à l'Université libre d'Angers. Flahault, directeur de l’Institut de botanique, à Montpellier. Fleury (Lucien), physicien, à Cherbourg.

Foucaud, direct’ du Jardin bot. de la Marine, à Rochefort-s.-Mer. Gadeau de Kerville, naturaliste, à Rouen.

Gariel, professeur à la Faculté de médecine, à Paris.

Gellé, professeur de mathématiques, à Paris.

Gilkinet, professeur à l'Université de Liège.

Gobi, professeur à l’Université de Saint-Pétersbourg.

Godlewski, professeur à l’Université de Cracovie.

Goebel, directeur du Jardin botanique de Munich.

Gomont, botaniste, à Paris.

Guillon (Anatole), botaniste, à Angoulême.

10 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

Guillon (Ferdinand), ingénieur civil, à Cherbourg. Haberlandt, directeur du Jardin botanique de Graz.

Hariot, botaniste au Muséum, à Paris.

Haton de la Goupillière, membre de l'Institut, à Paris. Henriques, directeur du Jardin botanique de Coimbre. Hieronymus, conservateur au Musée botanique de Berlin. Hubert, docteur-médecin, à Cherbourg.

Hy (abbé), professeur à l'Université libre, à Angers.

Jackson (B. Daydon), secrét"° de la Société Linnéenne de Londres. Jacques-Leseigneur, commissaire pp“ de la Marine, à Cherbourg. Janczewski (Ed. de), professeur à l'Université de Cracovie. Jobey, pharmacien, à Cherbourg.

Jomier, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, à Cherbourg.

Joret, ancien professeur à la Faculté d'Aix, à Paris.

Jouan (H.), capitaine de vaisseau en retraite, à Cherbourg. Jourdain, naturaliste, à Porthbail.

Kny, professeur de botanique à l'Université de Berlin. Koelliker, professeur à l'Université de Wurzbourg.

Lankester (E. Ray), professeur à l'Université d'Oxford.

Le Duigou, docteur-médecin, à Cherbourg.

Lefrançois, docteur-médecin spécialiste, à Cherbourg.

Le Maout, imprimeur-éditeur, à Cherbourg.

Leménicier, préfet de la Haute-Marne, à Chaumont. Léonard, pharmacien en chef de la marine, à Cherbourg. Leyden, professeur de pathologie, à Berlin.

Lignier, professeur à l'Université de Caen.

Limpricht, botaniste, à Breslau.

Lindelof, secrétaire de la Société des Sciences, à Helsingfors. Lœwy, directeur de l'Observatoire de Paris.

Marchand (Léon), professeur à l'École de pharmacie de Paris. Martens, professeur à l'Université de Louvain.

Martin (L. A.), commis principal de la Marine, à Cherbourg. Massalongo, directeur du Jardin botanique de Ferrare. Mathieu, directeur de la Station œnologique de Beaune. Mesnil, de l'Institut Pasteur, à Paris.

Métivier, architecte de la ville de Cherbourg.

Michel, directeur du service de santé de la Marine, à Cherbourg. Minard, ingénieur des Ponts et Chaussées, à Provins. Monnoye, médecin en chef de l'Hospice civil, à Cherbourg.

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ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 11

Nicolet, ancien professeur, à Cherbourg.

Nordstedt, conservateur du Musée botanique à Lund.

Oliver, ancien conservateur des Herbiers de Kew, à Londres. Paulsen, directeur de l'Institut météorologique à Copenhague. Petit (Paul), pharmacien, à Saint-Maur-les-Fossés, près Paris. Pfeffer, directeur du Jardin botanique de Leipzig.

Pickering, directeur de l'Observatoire de Cambridge (E.-U.). Radikofer, directeur du Jardin botanique de Munich.

Reinke, directeur de l'Institut botanique, à Kiel.

Renauld, botaniste, à Vence.

Renault (Paul), docteur-médecin, à Cherbourg.

Rindfleisch, professeur à l'Université de Wurzbourg. Rosenvinge (Kolderup), botaniste, à Copenhague.

Rostafinski, professeur à l'Université de Cracovie.

Rousseau, professeur de botanique, à Joinville-le-Pont.

Rouy, botaniste, à Paris.

Rykatchew, direct de l' Uhseratoire physique à S'-Pétersbourg. Sahut, président de la Société d'Horticulture de Montpellier. Saussure (H. de), professeur à l’Université de Genève. Sauvageau, professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux. Schickler (Baron Arthur de), au château de Martinvast. Schmeltz, directeur du Musée d'Ethnographie, à Leyde. Schwendener, professeur à l'Université de Berlin.

Seynes (J. de), professeur à l'Ecole de Médecine, à Paris. Société nationale académique de Cherbourg.

Société botanique de France, à Paris.

Solms-Laubach (Comte de), prof” à l’Université de Strasbourg. Sommier, botaniste, à Florence.

Stah], directeur du Jardin botanique de léna.

Strassburger, directeur du Jardin botanique de Bonn. Topinard, anthropologiste, à Paris.

Tournerie (de la), inspect' gén‘ des Ponts-et-Chaussées, à Paris. Treboul, ingénieur en chef de la Marine, à Cherbourg.

Van Heurck, directeur du Jardin botanique d'Anvers. Vorderman, naturaliste, à Batavia.

Vries (Hugo de), directeur du Jardin botanique d'Amsterdam. Vuillemin, professeur à la Faculté de Médecine de Nancy. Weinek, directeur de l'Observatoire Royal de Prague. Wildeman (E. de), aide-naturaliste au Jardin bot. de Bruxelles.

12 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

Wittmack, secrétaire de la Société d'Horticulture de Berlin. Wittrock, directeur du Musée botanique, à Stockholm. Woronine, botaniste, à Saint-Pétersbourg.

Wright (E. Perceval), professeur à l'Université de Dublin.

M. Bigot demande la parole et exprime en termes cha- leureux, pour la Société des Sciences naturelles et mathé- matiques de Cherbourg et pour son vénéré fondateur, les félicitations et les vœux des sociétés dont il est le délégué.

Le Secrétaire rappelle à l'assistance l’origine de la Société des Sciences naturelles, ses débuts et les circons- tances les plus notables qui marquèrent les 25 premières années de son existence, et, à cet effet, il cite de larges extraits du très intéressant rapport lu par M. Le Johs

dans la séance du 30 décembre 1876".

Puis, M. le Président donne successivement la parole aux rapporteurs chargés de faire connaître, dans chacune des quatre sections de la Société, les travaux de ses mem- bres pendant les dernières années.

M. le docteur Collignon lit le rapport suivant sur les travaux de la Société dans la première section (Médecine) et dans la troisième (Géographie et Navigation) :

Messieurs,

Les travaux soumis à la section de notre Compagnie ont touché à toutes les branches des sciences médicales.

Sans doute, ils ne sauraient rivaliser pour le nombre avec ceux qui sont plus spécialement du domaine des sections de sciences proprement dites; mais le nom même de la Société commandait à celles-ci de prendre et de garder une part pré- pondérante dans son activité intellectuelle : noblesse oblige. Du

! Mém. de la Soc, des Sc. nat. de Cherb., t. XX, p. 353-400.

be

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 13

moins, peut-on dire qu'ils attestent largement la vitalité de la section et que la recrudescence d'ardeur qu'ils accusent depuis quelques années est du plus favorable augure pour l'avenir.

Médecine.

M. le D' Guiffart ! vous a communiqué une observation de mort subite par perforation du ventricule gauche du cœur.

Il remarquait à cette occasion que, si les morts subites sont fréquentes, leur cause exacte est rarement connue. En l’absence d’autopsie, on invoque en général l’apoplexie ou la rupture d’anévrisme. Pour sa part, dans de nombreuses nécropsies M. le D' Guiffart a trouvé, comme causes les plus fréquentes, l'hémor- rhagie cérébrale ou bulbaire et l'hémorrhagie pulmonaire ; mais jamais il n'avait rencontré la perforation du cœur.

M. le D' Le Duigou ? vous a présenté une fort intéressante observation de kyste hydatique du poumon, affection fort rare, bien difficile à reconnaître et dont le diagnostic n’a pu être posé que par l'examen histologique.

Chirurgie.

M. le D' Piton * vous a montré et décrit un instrument de son invention destiné à mesurer le champ visuel : c'est un campi- mètre transformé en périmètre.

Cet instrument est de nature à rendre les plus grands services, notamment aux médecins des armées de terre et de mer, pour lesquels la délicate mesure de l’état de la vision est une question d'une haute importance journalière.

M. le D' E. Lefrançois vous a rapporté l'observation d'un épithélioma de l'angle externe de l’œil gauche guéri par le bleu de méthylène et l'acide arsénieux. (Méthodes de Czerny et de Darier.)

Le traitement, régulièrement suivi pendant six semaines, a donné un résultat excellent, de beaucoup supérieur à celui qu'on eût pu espérer d’une intervention chirurgicale. A l’heure

4 Dr GUIFFART. Séance du 8 novembre 1889.

2 Dr LE DuiGou. Séance du 10 octobre 1900.

3 Dr PITON. Séance du 12 juillet 1901.

4 Dr LEFRANGOIS. Séance du 14 décembre 1900.

14 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

actuelle, le malade est en bonne santé et la guérison semble durable.

M. le D' Hubert! vous a présenté un homme traité pour une fracture de l'extrémité supérieure de l’humérus gauche et qui a été soigné avec le plus complet succès, sans immobilisation et par le massage, suivant la méthode de Lucas Championnière. Le résultat était parfait, la mobilité du membre conservée sans atrophie ni raccourcissement.

M. le D' Ardouin * vous a entretenus de 3 cas fort intéressants :

Réduction d’une fracture de la rotule chez un de ses clients, qui a recouvré toute la souplesse de son membre. De superbes photographies radiographiques vous ont montré, avec une net- teté parfaite, l’état du genou guéri.

Guérison d'un épileptique par la suppression complète dans son alimentation du chlorure de sodium.

Observation * d’un malade atteint d’obstruction du canal cholédoque guéri par intervention chirurgicale. L'opération a consisté en une ouverture du canal cholédoque et extraction d'un gros calcul biliaire du poids de 5 grammes. La cholédocotomie est une opération rare et difficile qu'il était intéressant de signaler.

Tératologie.

M. le D' Ardouin * vous a présenté un fœtus anencéphale, à terme en novembre 1900.

Ce fœtus offrait cette particularité de ne présenter, en de- hors de l’anencéphalie, aucune monstruosité, pas même le spina bifida. Les membres et le tronc étaient régulièrement confor- més, mais l’ensemble de la voûte crânienne était remplacé par une vaste fente, comblée seulement par la peau qui la bordait et par une couronne de franges rouges, unies entre elles par une pellicule mince et transparente. Cette pellicule recouvrait une cavité entièrement vide laissant voir, à À /" au-dessous du trou occipital, l'extrémité supérieure de la moelle.

! D' HUBERT. Séance du 17 mai 4901.

2 Dr ARDOUIN. Séance du 8 novembre 1904. 3 Dr ARDOUIN. Séance du 8 novembre 1901, 4 Dr ARDOUIN, Séance du 11 janvier 1901.

Fr 11

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 15

Ce fait est intéressant par sa rareté et par l'absence complète de toute anomalie du tronc ou des membres.

Bactériologie.

M. le D' Maurel! vous a entretenus des expériences qu'il a faites pour l'analyse de l'air et de l’eau à différents degrés de pureté.

Il vous a fait voir un appareil à déplacement de son invention, destiné à ces recherches. Get appareil a sur les autres méthodes usitées à cette époque (plaques gluantes, condensation de va- peur d'eau, etc.), l'avantage de tenir compte de la quantité de l'air soumis à l’analyse.

Hygiène. Épidémiologie.

Une des branches les plus importantes de l'hygiène est celle qui vise la défense des collectivités humaines contre les mala- dies épidémiques. Dans un port de guerre comme Cherbourg, même en temps de paix, les causes d'extension des processus épidémiques sont au maximum :

en raison de l'importance numérique de la garnison, c'est- à-dire d'un élément jeune, non acclimaté, déraciné, pourrait- on dire, et par conséquent particulièrement apte, par son agglo- mération même, à subir l’action de tous les contages ;

par l’arrivée journalière de navires étrangers, susceptibles d'apporter ces contages de tous les points du globe.

En temps de guerre, et c'est une éventualité que nous devons toujours envisager, le chiffre de l’agglomération militaire ferait plus que doubler dans la Place celui de la population normale, portant ainsi à l'extrême les chances d’éclosion et de dissé- mination rapide des maladies infectieuses. Nul d’entre vous, Messieurs, n’a oublié la terrible invasion de fièvre typhoïde qui, en 1898, lors des événements de Fachoda, succéda à l’arrivée à Cherbourg de 2.000 hommes, venus de tous les régiments de France renforcer notre garnison. Cette pandémie, en 3 mois environ, atteignit plus de 1.000 personnes et restera dans la littérature médicale comme la plus frappante expression des désastres sanitaires qui peuvent résulter de l’ingestion d’eaux potables contaminées.

1 Dr MAUREL, Séances du 12 novembre 1886 et du 14 janvier 1887,

16 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

Ces dangers, Messieurs, vous avaient été signalés 10 ans aupa- ravant dans une Étude sur l'état sanitaire de Cherbourg, les eaux de la Divette et la fièvre typhoïde!.

Frappé de la fréquence de cette affection à Cherbourg, votre collègue s'était efforcé d’en dégager les causes. Une statistique étendue aux 10 années antérieures lui avait montré :

que la mortalité globale de la ville étant pour ces 10 années de 27,88 pour 1.000, celle de la population civile s'élevait au chiffre effrayant de 37,2;

2 que pour la garnison, les troupes de la Guerre ayant une mortalité de 7,7 pour 1.000, celle des troupes de la Marine attei- gnait 18,1;

que cette différence de près du triple entre ces 2 dernières catégories pouvait se rattacher à la qualité des eaux de boisson, les troupes de la Guerre consommant en général des eaux de source, celles de la Marine faisant, comme la population civile, usage des eaux de la Divette;

enfin, que celles-ci étaient souillées par des matières féca- les provenant de l’épandage intensif pratiqué journellement aux environs de la Ville.

Ces diverses propositions, très attaquées alors, sont devenues classiques.

Dans un autre mémoire, Contribution à l'étiologie de la fièvre typhoîide à Cherbourg ?, votre collègue, revenant sur le même sujet, précisait les conditions d'apparition des épidémies de fiè- vre typhoïide à Cherbourg, en montrant qu'elles succèdent en général aux pluies d'orage, celles-ci lavant brutalement le sol souillé par l’'épandage et portant à la rivière des eaux saturées de matières fécales et contenant abondamment le bacterium- coli commune et le bacille d'Eberth.

L'étude détaillée de 3 poussées épidémiques, constatées au printemps de 1890, montrait qu’à la suite d'orages survenus les & mai, 18 et 19 mai et au début de juin, s'étaient produites, du Aime au 21° jour après chacun de ceux-ci, soit de véritables épi- démies de fièvre typhoïde, soit une réapparition de cas groupés

4 Dr R. COLLIGNON. Mém. de la Société des Sc. nat., t. XXVI. 2 Dr R. CoLLIGNON. Mém. Soc. Sc. nat., t. XXVII, p. 181.

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 17

dont le maximum correspondait aux 13° et 14° jours après l'orage et dont l'intensité était proportionnelle à la violence de celui-ci.

Une expérience de 10 ans a d'ailleurs irrécusablement démon- tré depuis lors l'exactitude de la cause et du mécanisme invo- qués à cette époque. Les nombreuses conclusions pratiques qui découlent de ces faits ont pour la salubrité de Cherbourg une importance qui ne vous a pas échappé et qui se traduira pro- chainement, je l'espère, par l’adduction en ville d’une eau réel- lement potable.

Telle n’est pas celle que débitent actuellement les filtres Mai- gnen de la ville, ainsi qu’une série d'analyses bactériologiques d'eaux de Cherbourg, faite en 1898 et dont les résultats vous ont été également communiqués par votre rapporteur ‘, le prou- vent surabondamment. L'eau filtrée par ce procédé est plus riche en microbes que l’eau de rivière brute.

Il est donc urgent de rechercher tous les moyens possibles pour obvier à cette fâcheuse situation. Aussi peu après, M. l’ingé- nieur Jomier ? vous entretenait-il des études qu'il avait faites sur le traitement des vidanges par le procédé Bilarge et sur les procédés d'épuration des eaux d’égout dans les plaines d’Achères et de Gennevilliers.

L'eau suspecte n’est pas le seul véhicule des affections trans- missibles.

Il est établi notamment que le lait provenant de vaches attein- tes de fièvre aphteuse, consommé cru, est susceptible de provo- quer chez l'homme des troubles digestifs. M. Mathieu * s’est efforcé de trouver un moyen pratique de reconnaître ce lait. Il vous a montré, sur des échantillons frais ou bouillis, que le lait aphteux contenait des globules de pus et que les globules buty- reux, au lieu de rester isolés, se présentaient sous le micros- cope en grappes agglomérées. La simplicité de ce mode de recherche le rend particulièrement précieux, surtout dans un pays d'élevage comme le Cotentin.

1 Dr COLLIGNON. Séance du 8 juin 1900. 2 M. JOMIER. Séance du 19 avril 4904. » 3 M. MATHIEU. Séance du 11 mai 1900.

18 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

Histoire de la Médecine.

M. le D’ Piton! vous a fait un remarquable exposé de l’origine des fumeries d’opium.

Il vous a lu la traduction du premier écrit chinois relatif à l'opium. C'est un petit poème composé par Su-Che au XI[° siècle. L'usage de ce poison se répandit bientôt en Chine et les ravages qu'il causa furent tels qu’en 1730 l'empereur rendit un édit con- damnant au bannissement ou à la mort par strangulation qui- conque fumerait l'opium.

Les guerres coloniales ont introduit son usage dans nos trou- pes, surtout parmi les officiers. Paris, Toulon, Brest, Cherbourg comptent plusieurs fumeries d'opium.

C'est un véritable devoir social qu'a accompli notre collègue en poussant le cri d’alarme pour empêcher que l'opium ne vienne ajouter ses ravages à ceux de l'alcool.

M. le D: Piton ? vous a également lu un mémoire sur la pre- mière étude du hollandais au Japon, c'est-à-dire la traduction en japonais d’un traité d'anatomie écrit en hollandais.

Anthropologie.

En sa qualité de science synthétique, l’anthropologie échappe quelque peu aux classifications des 4 sections de notre Compa- gnie. Par sa base anatomique, par la géographie médicale, par la recherche de l'influence des milieux sur l’homme, elle tient de près aux sciences médicales. Par l'ethnographie, qui est une de ses branches les plus importantes, elle s'unit étroitement à la géographie. Enfin, par les hauts problèmes qu'elle touche, les plus hauts peut-être de tous ceux qui s'imposent aux médi- tations des penseurs, la place de l’homme dans la nature et dans la série animale, ses origines, son évolution phylogénétique, l'étude des questions d'hérédité et de sélection, etc., c'est-à-dire par la philosophie zoologique, elle rentre largement dans le cadre des sciences naturelles. Et je ne parle pas de la préhistoire, de la psychologie comparée et de la sociologie, bien que cette dernière puisse à juste titre être considérée comme une de ses branches les plus importantes, puisque, envisageant non plus

1 Dr PITON. Séance du 8 février 1901. 2 Dr PITON. Séance du 8 mars 1901,

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ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 19

l'individu isolé, mais les collectivités humaines, elle s'efforce de poser les bases d'une connaissance rationnelle de leurs condi- tions de vie et. d'étudier leur évolution dans le temps et dans l'espace. s

On me permettra donc de rappeler ici les travaux anthropolo- giques qui vous ont été soumis dans ces dernières années, et d'en faire une transition naturelle entre les sciences médicales et la géographie proprement dite.

Je vais avoir en effet, et à mon vif regret, en raison des causes qui m'y amènent, l'honneur de vous rappeler les travaux de la 3" section, Géographie et Navigation. Vous eussiez entendre, pour vous les exposer et les commenter avec une autorité qui m'échappe, la parole d’un de nos doyens, qui est en outre le plus érudit de nos géographes, comme le plus assidu et le plus infatigable de nos collègues. J'ai nommé M. le commandant Jouan.

Jusqu'ici sa verte vieillesse semblait braver les années, et je suis certain d'être votre interprète à tous en exprimant tous les regrets que nous font éprouver la vue de sa place vide, à pareil jour, au sein de cette Société à laquelle il s’est toujours plu à donner le meilleur de lui-même, et en faisant les vœux les plus sincères pour son prompt et définitif rétablissement.

Préhistorique.

M. Bigot' vous a soumis une série de silex craquelés par le feu, trouvés à Thenay, lors du Congrès de l'Association fran- çaise pour l'avancement des sciences de 1884, à Blois.

Ces silex ont été découverts dans une couche appartenant au miocène inférieur ; la question géologique est donc tranchée en ce qui les concerne, restait la question de l'éclatement par le feu et par suite celle de l’existence de l’homme ou d'un de ses pré- curseurs à cette époque.

M. Bigot formulait à cet égard de sages réserves. Actuellement, nous savons que ce craquelage est à des causes naturelles et n’est en rien l’œuvre de l'homme.

En septembre 1878, alors que le service du Génie construisait

1 M. BiGor. Séance du 10 octohre 1884,

20 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

la batterie basse de Nacqueville on découvrit un intéressant ensemble d'objets antiques dont la description vous fut faite par M. le commandant, depuis général, Delambre ‘.

C'était un pieu appointé et carbonisé, des ossements d'animaux d'espèces encore existantes, des cornes de cerf portant trace d'un travail intentionnel, puis une meule en pierre, des débris de poterie noire et enfin des anneaux de pierre schisteuse?, dont les uns, percés d’un trou de petit diamètre, ont pu être des pesons, d’autres des bracelets ou anneaux de bras assez analo- gues à ceux que portent les Touaregs actuels, ou encore, et plu- tôt à mon sens, un moyen primitif de fermeture de vêtements.

Des traces évidentes d'un travail opéré par un instrument métallique empêchent d'attribuer à ce mobilier une très haute antiquité, il ne saurait remonter plus haut que l’âge du bronze.

Un anneau semblable aux précédents a été, quelques mois plus tard, trouvé par M. Le Jolis * sur la plage de Nacqueville. Comme ceux-ci, il était formé d'une sorte de pierre schisteuse très tendre, percée à petits coups à l'aide d’un instrument de métal. L'analyse de cette substance a révélé qu'elle brûlait en donuant 25 ‘/, de cendres; ce serait donc une substance organi- que minéralisée. L'observation est à rapprocher de celles de Bleicher qui a trouvé en Alsace plusieurs anneaux de lignite très semblables à ceux dont il s’agit ici.

Vers la même époque, des fouilles opérées pour creuser le bassin des Subsistances de la Marine avaient donné des résultats plus intéressants encore, qui vous ont été exposés par M. Cla- venad *, ingénieur des Ponts-et-Chaussées.

Là, sous une épaisseur de tourbe de 150, on découvrit 8 haches

4 Note relative aux objets découverts dans les fouilles de la bat- terie neuve de Nacqueville en septembre 1878, par M. DELAMBRE. Mém., t. XXI (série III, t. 1).

2 M. CLAvENAD. Note sur les objets préhistoriques trouvés dans les fouilles opérées à Cherbourg et aux environs, et notamment dans les déblais du bassin des Subsistances de la Marine. (Mém., t. XXII, série III, t. II, p. 145.

3 M. LE Jouis. Séance du 12 novembre 1880.

4 M. CLAVENAD. Séance du 9 mai 1879.

ET JUBILÉ DE M, LE JOLIS 21

en bronze à douille (type larnaudien), un fragment de crâne humain, une tête de cerf et des cornes de bœuf, dont une de très grande taille.

A un niveau sensiblement inférieur, une couche de sable inter- calée dans la tourbe restitua un éclat de silex, des ossements de Bos primigenius et de Cervus elaphus, ainsi qu'une calotte crânienne humaine d’un type très primitif, paraît-il, mais sur laquelle les renseignements précis me font défaut.

C'est en somme une très intéressante superposition d’indus- tries, car les pièces découvertes dans le niveau inférieur de la

- fouille remontent avec certitude aux âges de la pierre, et plus

probablement au paléolithique qu’au néolithique. Aussi regret- tons-nous que les pièces humaines découvertes aux deux niveaux n'aient pas été étudiées comme elles eussent été dignes de l'être.

C'est encore à la même époque que M. H. Menut vous faisait connaître les résultats de ses belles recherches de Bretteville.

D'importants travaux de terrassement entrepris en 1879 à la pointe du Heu révélèrent à notre collègue l’existence d’une riche station préhistorique, de beaucoup la plus importante de toutes celles qui aient été jamais signalées dans notre région.

Ce qui en fait le très grand intérêt, c'est que dans un espace restreint, mais à des niveaux différents, toutes les industries de” la pierre se sont trouvées représentées, depuis les instruments chelléens et les pointes moustériennes, jusqu'aux pointes de flè- che pédonculées du néolithique le plus pur.

Voilà donc une région toute voisine de Cherbourg nous constatons avec certitude l'existence de l’homme pendant l’im- mense durée des siècles qui se sont écoulés depuis la fin de la grande période glaciaire jusqu'aux temps historiques et jusqu’à nous.

Les pièces figurées par M. H. Menut, dans les 23 planches qui accompagnent son Mémoire, montrent l’infinie variété des for- mes instrumentales, parmi lesquelles les types classiques les plus importants, pointes, racloirs, grattoirs, perçoirs, burins, tranchets, scies, etc., sont représentés par des pièces indiscuta- bles et souvent très belles.

1 M. H. MENUT. Essai sur la station préhistorique de Bretteville. Mém., t. XXV (3m série, t. V), p. 225.

22 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

Une station du même genre fut découverte en 1886 à la pointe de la Hougue (Saint-Vaast), par M. A. Bigot!.

Comme à Bretteville, l'emplacement choisi par ces vieux ancê- tres était une pointe isolée en mer, lieu de facile défense et qui rappelle ce que dans le centre et l’est de la France on nomme l’éperon barré.

Dans les dépôts argileux, situés sur le côté ouest de la pointe, M. Bigot découvrit 2 niveaux archéologiques: l’un inférieur con- tenant des pointes moustériennes, l'autre superposé et ne renfer- mant que des éclats d'aspect plus récent, et très vraisemblable- ment néolithiques.

Enfin, pour en finir avec les stations préhistoriques situées aux environs de Cherbourg, votre rapporteur ? a eu l’honneur de vous présenter un lot de silex trouvés au sommet des dunes de Biville.

Il s'agit simplement d’un atelier néolithique, très analogue à celui qu'ont trouvé 10 ans plus tôt, dans les plaines de Siouville, MM. H. Jouan et L. Corbière *, couvrant, il est vrai, une vaste sur- face, car il a plus de 3 kilom. de longueur sur parfois 1.200" de largeur. Les éclats intentionnels y sont innombrables, mais les pièces retouchées (quelques petits grattoirs) sont rarissimes; . aussi n'offre-t-il qu'un très médiocre intérêt.

Nos mémoires offrent peu de travaux qui n’aient pas un inté- rêt local, je ne puis cependant passer sous silence les rensei- gnements qui vous ont été soumis sur le préhistorique des envi- rons d'Alençon par M. Letellier ‘.

L'industrie paléolithique n'y serait pas représentée. En revan- che, de nombreux objets néolithiques, haches polies, couteaux, grattoirs, etc., ont été trouvés soit isolés, soit groupés, notam- ment à Écouves.

Quant aux menhirs signalés à Héloup, ce seraient de simples amoncellements rocheux naturels.

1 M. A. BiGoT. Sur l'existence d’une Station préhistorique à La Hougue. Mém., t. XXV (3m° série, t. V), p. 277.

2? Dr R. COLLIGNON. Séance du 14 octobre 1898.

3 MM. H. Jouax et L. CORBIÈRE. Séance du 10 décembre 1886.

4 M. LETELLIER. Essai sur l’histoire géologique du pays d’Alen- çon. Mém., t. XXXI.

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 23

M. le commandant Jouan ! vous a donné lecture d’un travail sur les monuments mégalithiques, menhirs, dolmens, allées cou- vertes, etc., qui existént dans notre arrondissement. Il vous a fait connaître leur situation, leurs principales dimensions, ainsi que leur disposition et l’état dans lequel ils se trouvent actuel- lement.

M. Bertin ? vous a fait la description et vous a soumis les plans d’un navire des Vikings, trouvé dans un tumulus, situé en Nor- vège, pendant l'été de 1880.

Les dimensions de ce navire étaient de 22"50 de longueur sur 5" de largeur. Il portait 20 bancs de rameurs.

Une des tâches auquelles les anthropologistes se sont consa- crés avec le plus de persévérance, est la répartition actuelle des races qui peuplent le globe. Races et peuples sont deux. Ceux-ci sont un produit de l’histoire, celles-là correspondent à des don- nées anatomiques précises. Les peuples de l'Europe, nos popu- lations de France et même celles du moindre de nos villages, sont formés d'éléments ethniques divers, apportés en leur point d'existence actuel par mille vicissitudes antéhistoriques ou his- toriques. Les isoler, faire la part de chacun est une tâche ardue que seule peut trancher l'observation d’un nombre de sujets aussi grand que possible. Pour cela des mensurations anthro- pométriques sont nécessaires. [l importait cependant que les mesures prises dans toute l’Europe, voire même dans le monde entier, fussent comparables et que les efforts individuels fussent coordonnés.

Votre rapporteur vous a soumis à cet égard un Projet d’en- tente internationale pour arrêter un programme commun de recherches anthropologiques à faire aux conseils de révision*, dans lequel il énumérait et précisait les mesures essentielles à recommander pour arriver au but. Ce programme adressé à toutes les notabilités anthropologiques du monde a reçu de cel- les-ci le plus chaleureux accueil, et, depuis lors, a servi de base à nombre de travaux tant en France qu'à l'Etranger.

1 M. H. JouaAN. Séance du 8 avril 1881. 2 M. BERTIN. Séance du 13 mai 1881. 3 Dr R. CoLLIGNON. Mém. t. XXVIII, séance du 12 février 1892.

24 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIETÉ

Dans le même ordre d'idées, mais avec des méthodes différen- tes, la toponomastique est un des modes d'investigation les plus précieux que nous possédions pour retrouver, grâce aux noms de lieux, la trace des populations de langues différentes qui se sont succédé sur notre sol.

M. Lièvre a prouvé notamment que les localités portant actuellement les noms d’Ingrande ou d'Yvrande, voire même de Guérande correspondent à une racine commune, gauloise probablement, et encore mal déterminée, mais signifiant fron- tière (tel le latin Fines).

Une recherche étendue à toute la France, en prenant pour base les cartes d'État Major, a prouvé, comme nous avons eu l'honneur de vous l’exposer, que bien d’autres localités, toujours situées sur les limites des anciens peuples gaulois, devenues plus tard sensi- blement celles des civitates romaines, puis des évêchés du moyen âge, portaient des noms dérivés de cette racine, depuis Grand, dans l'Est, jusqu'aux Yvry ou Yvré (par un Y) un peu partout. En ce qui concerne notre pays nous en signalions 11, exactement répartis sur toute l’ancienne frontière des Abrincatui, ancien Avranchin, et des Unelli, c'est-à-dire du Cotentin.

Géographie.

M. Fauvel' vous a soumis un travail modestement intitulé Pro- menades d'un naturaliste dans l'archipel de Chusan et sur les côtes du Ché-Kiang. Bien que, comme ce titre l'indique, les matières traitées par notre collègue relèvent en majeure partie de la section d'histoire naturelle, et à ce titre échappent à ma compétence, je ne pouvais passer sous silence ce consciencieux travail la géographie pure ne laisse pas que d'avoir çà et bien des renseignements à glaner.

M. de Villemereuil ? vous a fait un fort intéressant résumé des explorations faites dans le Laos par le D'Harmand et notamment de celle qui l’a conduit de Lakou (Laos) à Hué. Discutant l'itiné- raire suivi par le célèbre voyageur, il a montré, non sans proba- bilité, qu'il répétait en sens inverse le voyage de Blas-Ruiz et de Diego Beloso, effectué en 1596.

1 M. FAUVEL. Séance du 13 mai 1881. 2 M. DE VILLEMEREUIL. Séance du 14 octobre 1881,

A

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 25

M. Le Cannellier! vous a annoncé le prochain départ de la mission allant dans le Centre-Amérique reprendre les mesures faites par Bouguer et La Condamine de l’arc du méridien de Quito, en 1735.

Il vous en a exposé le but, l'utilité et vous a décrit les procé- dés perfectionnés qui allaient être employés pour parvenir au résultat cherché.

Dans une série de lectures du plus haut intérêt, M. le comman- dant Jouan?, dont je n'ai pas ici à vous faire l'éloge, vous a exposé ses vues sur l’origine, les migrations, les traditions et l'ethnographie des Polynésiens, questions dans lesquelles son expérience personnelle lui a acquis à juste titre la plus incon- testable autorité.

Lorsque parurent les célèbres ouvrages de Lesson et de For- nander sur les Polynésiens, M. le commandant Jouan vous en a fait un résumé magistral, montrant combien l'hypothèse par laquelle Lesson faisait de la Nouvelle-Zélande le berceau et le point de diffusion de la race dans les archipels océaniens, diffé- rait de celles de Horatio Hale et de de Quatrefages. Pour ceux- ci, les Polynésiens auraient essaimé de Bourou dans l'archipel malais, opinion qui, jusqu'à plus ample informé, lui semblait mieux cadrer avec les faits.

Mais, comme vous l'exprimait avec une profonde sagesse notre vénéré collègue, « la question n’est encore connue que dans ses » grandes lignes, et, par suite, on ne peut, dans la recherche de » l'origine des êtres organisés qui habitent la Polynésie, s’ap- » puyer sur les connaissances acquises qu'avec une extrême » prudence; un fait de détail, un fait isolé, encore inaperçu, » pouvant entraîner à des déductions imprévues et renverser les » théories en apparence les plus solidement établies ».

Depuis lors la question n’a pas beaucoup avancé; les deux opinions conservent des défenseurs convaincus, le fait nouveau n'a pas encore surgi.

En revanche, un autre phénomène, sur lequel M. le comman-

1 M. LE CANNELLIER. Séance du 8 février 1901.

2 M. H. JouAN. Séances des 8 décembre 1882, 9 novembre 1883. Mém., t. XXIV, A propos du peuplement de la Polynésie; t. XXV, Les légendes des îles Hawaii et le peuplement de la Polynésie.

26 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

dant Jouan ! vous donnait déjà les plus tristes détails, la dépo- pulation des îles polynésiennes et la disparition rapide de leur population indigène, n’a malheureusement fait que s’accentuer.

Prenant en exemple les îles Marquises, il vous a montré que d'année en année les navigateurs qui ont voulu estimer le nom- bre des indigènes, donnent des chiffres de moins en moins élevés.

À la fin de 1856, en quittant l'archipel, après un séjour de 3 années, pendant lesquelles il s'était attaché à avoir, aussi exac- tement que ses moyens d'information le lui permettaient, le nombre des habitants, M. Jouan ne comptait, au maximum, que 11.900 individus.

Seize ans plus tard, M. Eyriaud des Vergnes, avec des moyens d'information encore plus sûrs, n’en trouvait plus que 5.045.

En 1884, M. le D' Clavel donnait un chiffre plus faible encore, moins de 5.000, chiffre qui se serait encore abaissé d’après des documents récemment reçus par notre collègue.

En résumé, en 28 ans, la population aurait diminué de plus de moitié, et en un siècle de 90 °/..

Les causes de cette décroissance sont en première ligne la tuberculose, puis les autres affections contagieuses apportées par les Européens, variole, rougeole, syphilis. Le plus grave est que, pendant que la mortalité s'élève, la natalité s’abaisse, et que la fin de cette race, si remarquable à bien des titres, n'est plus qu'une question de temps.

Je n’abandonnerai pas la Polynésie sans vous rappeler les inté- ressantes pièces ethnographiques, idoles en lave, haches en ba- salte qui vous ont été présentées par notre collègue et qui font aujourd'hui l'ornement du Musée de la Ville.

M. le commandant Jouan* vous a également entretenu des bois parlants, découverts à l’île de Pâques par M. Janssen, vicaire apostolique à Tahiti. Ce sont des tablettes de bois couvertes de signes hiéroglyphiques, véritable écriture idéographique dont la connaissance, si on arrive un jour à l'acquérir complètement, pourra être d’une utilité très grande pour l’histoire et les ori- gines de la race maorie. Les indigènes actuels ignorent entière- ment la signification de ces intéressantes reliques.

{ M. H. Jouan. Séance du 10 février 1888 et La Dépopulation aux iles Marquises. Mém., t. XXVII, p. 189. 3 M. H. Jouan. Séance du 12 janvier 1894.

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 27

M. le commandant Jouan! vous a fait également un large exposé de ses vues sur le peuplement de Madagascar.

D'accord avec tous ceux qui ont traité cette importante ques- tion, il signale dans l’île la présence de 2 groupes de populations très tranchés, les Hovas et les indigènes noirs.

Pour les premiers, pas de doute, ce sont des asiatiques, des Malais, venus d’un point indéterminé de l’Insulinde, mais dont le langage s’est profondément modifié au contact des autres éléments ethniques préexistants dans l'ile.

Pour ceux-ci, la linguistique enseigne que leur langue ren- ferme un mélange de mots arabes, indonésiens ou plutôt préma- lais, d'où présomption d’un semblable amalgame de races. Les coutumes conduisaient à la même conclusion.

D'autre part, il semble difficile de nier la présence dans l'ile d'un élément africain. Les Vazimbas notamment sembleraient apparentés aux Bantous de la côte africaine voisine. Des juifs, des musulmans, des hindous, des européens même, seraient encore venus s’y surajouter à des époques encore mal déter- minées.

Il s'ensuit que les populations noires de l'île ne constitueraient qu'un méiange extrêmement complexe d'éléments, et que les différences très notables constatées entre les diverses tribus qui les composent, tiendraient au plus ou moins de prééminence que tel ou tel d’entre eux possèderait en un point donné.

M. Lephay?, de retour de sa mission du Cap Horn, vous a pré- senté quelques considérations sur le climat et sur les indigènes de la Terre de Feu. Vous savez tous que cette dernière question, largement traitée par un autre de nos collègues, M. le médecin en chef de la Marine Hyades, fait l'objet du VII* volume des Comptes Rendus de la mission du cap*Horn (Anthropologie, Ethnographie).

M. le D' Collignon * vous a fait aussi diverses communications : sur l’'Ethnographie générale de la Tunisie, puis de la France, sur

1 M. H. Jouan. A propos du peuplement de Madagascar. Mém., t. XXVI, p. 153.

2 M. LEPHAY. Séance du 13 juin 1884.

3 Dr R. COLLIGNON. Séances des 10 février 1888, 9 mai 1890, 17 juin 1892, 13 janvier 1893, 10 février 1893, 20 octobre 1893, 9 juin 1899,

28 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

celle du département des Côtes-du-Nord, sur l'anthropologie des 5 départements qui forment le XII"° Corps d'armée, des 5 dépar- tements qui forment le XVIII®° Corps d'armée et enfin sur celle de notre département.

Telles sont, Messieurs, rapidement résumées, les principales communications faites à votre 3"° section.

À son tour, M. Corbière, chargé du rapport de la. deuxième section (Histoire naturelle), s'exprime ainsi:

MEssrEuRs,

Notre vénérable président, M. le commandant Jouan, que la maladie empêche, à son grand regret comme au nôtre, d'être au milieu de nous en cette séance commémorative, avait, en 1876, exposé, avec une grande netteté et un rare bonheur d'expression, les brillants débuts de notre Société et son rapide développe- ment. [l avait fait un compte rendu très intéressant des travaux d'histoire naturelle publiés dans nos Mémoires pendant le pre- mier quart de siècle de l'existence de la Société.

Vous m'avez fait l’honneur, Messieurs, de me charger, pour ces 25 dernières années, de continuer le travail commencé par lui. J'ai accepté, sachant bien pourtant que si l'on succède à M. le commandant Jouan, on ne saurait prétendre à le rempla- cer: sa bonhomie, son aisance d'élocution, la vivacité et le charme de son imagination, sa mémoire si riche et si fidèle sont autant de qualités qui ne se trouvent réunies qu'en lui.

Mais j'ai compté sur votre indulgence, et j'espère que votre bienveillante sympathie ne verra dans mon acceptation que le désir de vous être agréable.

En Zoologie, Messieurs, outre de très nombreuses et fort intéressantes communications verbales consignées dans nos re- gistres, mais sur lesquelles il m'est impossible de m'étendre, j'ai surtout à vous signaler les importants travaux de notre Président.

Employant au service de la science ses longs voyages sur presque toutes les mers, les observations consignées chaque jour

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 29

sur son registre de bord pendant les longues traversées de sa vie maritime, ses séjours sur les terres lointaines, les relations que ses connaissances variées et son aménité de caractère lui avaient procurées avec les plus hautes notabilités scientifiques, M. le commandant Jouan a publié, dans la seconde série de nos volumes, de nouvéaux et curieux mémoires sur les Cétacés, en particulier : des « Notes sur quelques grands cétacés échoués sur les côtes d'Europe » (1869-1879), puis de 1879 à 1885 ; « Sur les res- tes des Cétacés du Musée de Cherbourg » ; sur « les Hyperoodons de Goury », sur « la Baleine de Morsalines ». Citons encore une « Notesur la distribution géographique des Oiseaux dans quelques archipels de l'Océanie », et une autre sur «Trois oiseaux rares à Cherbourg ». L'étude spéciale qu'il a faite des Poissons nous a procuré deux mémoires : le premier sur «la faune ichthyologique de la côte nord-est d'Australie et du détroit de Torrès comparée à celle de la Nouvelle-Calédonie », le second sur de « Nouvelles espèces de Poissons de mer observées à Cherbourg. » M. le D' Collignon vous a montré tout à l’heure que la merveilleuse activité d'esprit de notre Président s'était exercée aussi dans un domaine qui confine au nôtre et souvent se confond avec lui, dans la géographie et l’anthropologie. Je note aussi, en passant, une étude sur «la dispersion des espèces végétales par les cou- rants marins », qui prouve que la Botanique lui doit également de précieuses observations.

De son côté, M. le lieutenant de vaisseau Tillier, après nous avoir montré jusqu'où va «la variation chez les Trigles des côtes de France » nous a donné un intéressant mémoire «sur les lois qui régissent la distribution géographique des Poissons de mer ».

M. Nicollet consacre les loisirs de sa retraite de professeur et les années de sa verte vieillesse à l’étude des plantes et surtout des insectes de notre région. Nous lui devons deux catalogues : l’un sur les Coléoptères et l’autre sur les Lépidoptères trouvés par lui aux environs de Cherbourg : insectes dont il nous a mon- tré, en séances, les spécimens les plus remarquables.

Un de nos plus jeunes collègues, M. Pierre Fauvel, docteur ès sciences naturelles, se livre avec beaucoup de succès et de talent à l'étude des Annélides ; nos procès-verbaux ont mentionné plu-

30 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

sieurs communications faites par lui en séance, et nos derniers volumes parus contiennent trois de ses mémoires : l’un sur l'his- toire naturelle des Ampharétiens français; le second sur l’ana- tomie et la systématique des Arénicoliens, et le dernier sur des Annélides polychètes recueillies à Cherbourg.

Un autre spécialiste, M. Trouessart, de Paris, nous a donné une « Révision des Acariens des régions arctiques et la descrip- tion d'espèces nouvelles », puis une étude sur le mode de distri- bution topographique des Entomostracés et Acariens marins sur les côtes de France.

Comme par le passé, la Botanique, avec ses diverses sections, Botanique descriptive, Nomenclature, Anatomie, Physiologie, Tératologie, etc., continue d’ dt une large place dans nos Mémoires.

Avec une ardeur que ne semblent point avoir affaiblie les années, notre vénéré Directeur, aborde et éclaire de ses observa- tions judicieuses des sujets fort divers. Malheureusement sa vue ne lui permettant plus l'observation microscopique, il a renoncer à l'étude de ses chères algues marines, qu'il connaît si bien et sur lesquelles il a publié des travaux universellement connus et appréciés. Il nous a décrit les fleurs anormales du Cy- tisus Laburnum et celles du Digitalis purpurea, puis démontré que le Myosotis sparsiflora de la flore de M. de Brébisson n'est point la plante de l'Europe orientale. Dans ces dernières années surtout, frappé des bouleversements que des novateurs témé- raires ou des résurrectionnistes mal inspirés jetaient dans la nomenclature, il a saisi sa meilleure plume, et, avec sa grande érudition et son robuste bon sens, il a vigoureusement remis les choses à leur place. Ses Remarques sur la nomenclature hépa- ticologique, sur la nomenclature bryologique et sur la nomen- clature algologique sont une œuvre de très saine critique; elles rendent chaque jour de grands services aux botanistes un mo- ment désemparés en présence d’un déluge d'innovations nulle- ment justifiées. Dans le même ordre d'idées, je dois encore citer ses « Quelques notes à propos des Plantæ europeæ de M. K. Rich- ter»; son examen approfondi des « Genres d'hépatiques de S.- F, Gray »; son étude sur l'Erythræa diffusa Woods, cette jolie

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 31

et si caractéristique espèce de la Hague; enfin son dernier tra- vail sur « deux points de nomenclature », points qui se rappor- tent à Ranunculus acris et Sonchus oleraceus.

M. Bornet, de l’Institut, l'ami et le continuateur de l'illustre Thuret, nous a donné un important travail sur «les Algues de Schousboe »,et, en collaboration avec M. Flahaut, un « Tableau synoptique des Nostochacées filamenteuses hétérocystées ».

M. le comte de Solms-Laubach a publié une très intéressante « Note sur le Janczewskia, nouvelle floridée parasite du Chon- dria obtusa » ; le savant diatomiste P. Petit un mémoire sur les « Diatomées récoltées sur les huîtres de Ningpo et de Nimrod (Chine) » ; M. Hariot, du Muséum, un travail sur les « Algues ma- rines apportées de Yokoska (Japon) par le D' Savatier. »

Les Muscinées ont donné lieu à d'importants travaux. M. Car- dot, de Charleville, a publié une Monographie des Fontinala- cées et une Monographie des Leucobryacées qui lui ont mérité chacune un prix de l’Académie des Sciences; M. Bescherelle, le doyen des bryologues français, nous a fourni une « Note sur les Mousses du Paraguay récoltées par M. Balansa de 1874 à 1877 » ; M. Kindberg, une « Révision critique des Bryinées pleuro- carpes »; M. Stephani, la description d'Hepaticæ chinenses ; et MM. Jeanbernat et Renauld un travail de grande valeur sur la Bryo-géographie des Pyrénées.

Notre collègue M. Martin, qui s'intéresse particulièrement aux Muscinées des îles anglo-normandes, nous a montré en séance les échantillons les plus intéressants de ses récoltes, en attendant qu'il nous apporte le travail qu'il prépare sur ce sujet.

Enfin, Messieurs, votre Secrétaire vous a donné ses « Musci- nées du département de la Manche » qui ont été honorées, vous me permettrez de le rappeler ici, d’un prix de l’Académie des Sciences; puis un supplément à cet ouvrage, et enfin une note sur les Erythræa à fleurs capitées et spécialement sur une espèce nouvelle qu’il a nommée E. Morieri. Je passe sous silence, Messieurs, d'assez nombreuses communications insérées dans nos procès-verbaux et relatives à des phanérogames dé-

32 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

couvertes dans notre région, pendant les années il travaillait à rassembler les éléments de sa Flore de Normandie.

De son côté, M. Albert Fauvel, frère de notre collègue, publiait

un « Catalogue des plantes recueillies par lui aux environs de

Tché-Fou et déterminées par M. Franchet ».

Tout récemment, un jeune voyageur normand, M. Aug. Che- valier, au retour d’une longue et laborieuse exploration dans le Soudan, nous donnait un savant mémoire sur les Myricacées, lequel, présenté comme thèse à la Sorbonne, lui a valu le grade de docteur ès sciences.

Nous avons encore publié des travaux de tératologie végétale par Godron, l’un des auteurs de la Flore de France ; un cas de monstruosité de la Chicorée étudié par M. Békétoff ; des « Consi- dérations générales sur les anomalies des Orchidées » par M. Pen- zig; «de Nouvelles observations biologiques sur le genre Ery- thronium, contribution à la biologie florale des Liliacées » par M. John Briquet; une curieuse étude sur « les organes végétatifs du Monotropa Hypopitys » par M. Kamienski; des recherches sur « la copulation isogamique de l’Ectocarpus siliquosus », par M. Sauvageau, et de savantes « Études comparées sur les tubes cribreux », par M. de Janczewski.

La géologie de notre région, si intéressante à tant d'égards, a surtout fait l'objet des patientes recherches de mon ami M. Bigot. De concert, nous avons jadis publié une « Étude géologique sur la tranchée du chemin de fer entre Sottevast et Martinvast ». Depuis lors, M. Bigot nous a donné une note «sur quelques points de la géologie des environs de Cherbourg », et enfin son travail capital, qui lui a servi de thèse doctorale : « l’Archéen et le Cambrien dans le nord du massif breton et leurs équivalents dans le pays de Galles ».

Un de nos membres correspondants, M. Letellier, d'Alençon, .

nous a aussi fourni deux intéressants mémoires : l’un relatant les faits géologiques auxquels ont donné lieu des sondages pour puits artésiens pratiqués aux environs d'Alençon; l’autre, un essai sur l’histoire géologique du pays d'Alençon, qui a été sa dernière œuvre.

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ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 33

En terminant l'historique de la fondation et de la vie de notre Société pendant ses 25 premières années, historique que je vous ai lu presque en entier, M. Le Jolis exprimait le vœu que le rap- porteur de 1901 eût la satisfaction de pouvoir dire que la seconde période de la vie de notre Société n'avait pas été moins bien rem- plie que la première au profit de la Science. Je crois, Messieurs, que vous serez d'avis, après avoir entendu ce rapport et ceux de mes honorables collègues, que la Société n’a pas failli aux espé- rances qu'elle avait fait naître; mais je me hâte d'ajouter que ce résultat heureux, elle le doit surtout à cette rare bonne fortune de posséder toujours les savants laborieux et dévoués qui lui avaient déjà acquis son bon renom, ces savants qui, comme MM. Le Jolis, Jouan et Bertin, ont été ses guides et restent ses modèles.

Les fondateurs de notre Société, Messieurs, s'étaient proposé, vous le savez, une triple création : un bulletin qui fit connaître les travaux de ses membres; une bibliothèque qui fournit les livres, c'est-à-dire les outils nécessaires aux travailleurs, et enfin un musée pussent être rangés, pour l'instruction générale, les objets intéressant tout spécialement l'histoire naturelle de notre région.

Le Bulletin, qui en est à son 32"° volume, a réalisé les désirs des fondateurs. La bibliothèque existe aussi, riche, même très riche, mais reléguée dans un bâtiment à peine accessible, mal- propre et trop étroit. Seulement nous avons l’espoir que, dans un avenir prochain, grâce à la libéralité de M. Liais dont je salue respectueusement la mémoire, grâce aussi au bien- veillant intérêt de la Municipalité de cette ville, elle sera logée d'une façon plus digne d'elle, plus digne de Cherbourg. En même temps, la création d’un musée, projetée par la Municipa- lité, donnera satisfaction au troisième vœu de nos membres fondateurs, et nous y verrons bientôt d'importantes collections, qui n’attendent pour être offertes que la place indispensable pour les recevoir.

L'avenir se présente donc à nos yeux, Messieurs, sous les aus- pices les plus favorables : les jeunes gens seront bien heureux, car bientôt, s'ils le désirent, ils pourront travailler avec tous les éléments qui facilitent le succès.

34 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

LL

Je ne puis mieux terminer ce rapport, Messieurs, qu'en vous lisant les dernières phrases de celui de M. le commandant Jouan en 1876 :

« Les collections, disait-il, sont indispensables pour développer le goût des sciences naturelles, goût à encourager, car y a-t-il quelque chose qui procure de plus pures jouissances que l'étude des phénomènes de la Nature, que le spectacle de sa majesté, si bien fait pour reposer l'esprit des émotions de nos temps troublés? Quoi qu'il en soit, que notre bonne volonté s'efforce de suppléer à nos faibles ressources, nous sommes loin de compter nos revenus comme certaines sociétés, nos correspondantes, par centaines de mille francs ! travaillons pour conserver le rang conquis par notre Société dès ses premiers pas, pour unir nos efforts à ceux des autres Sociétés dans une douce confraternité ; n'oublions pas qu'il est arrivé plus d’une fois qu’une idée entre- vue par quelque obscur chercheur a été recueillie par un homme de génie qui l’a développée et en a fait surgir un progrès : c'est ainsi que nous, modestes Sociétés de province, nous pouvons concourir, dans notre humble sphère, à ce qui doit être, aujour- d'hui plus que jamais, le suprême objectif de tous dans notre patrie, l'honneur de la France ! »

Puis enfin M. Treboul lit le rapport suivant sur les tra- vaux de la quatrième section :

Messieurs,

Vous venez d'entendre les intéressants rapports de M. le doc- teur Collignon et de M. Corbière sur les travaux ressortissant aux trois premières sections de notre Société.

J'ai à rendre compte maintenant des travaux de la section des Sciences physiques et mathématiques pendant la même période de 25 années.

Sans parler des nombreuses communications faites dans les séances mensuelles, les mémoires publiés dans nos volumes imprimés traitent de sujets fort variés. Analyse et géométrie, astronomie, électricité, chimie, hydraulique, théorie du navire et science de l'ingénieur des constructions navales, tel est en effet le large champ exploré.

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Comme la remarque en a déjà été faite il y a 25 ans, les mé- moires du ressort de notre 4" section sont pour la plupart œu- vres d'application pratique plutôt qu'œuvres de science pure. Même dans cette dernière période, ce caractère semble s'être accentué encore.

Îl n'y a rien qui doive surprendre.

C’est d'une part une conséquence toute naturelle de la com- position de notre Société dans laquelle figurent un grand nom- bre des membres de professions libérales diverses, plus portés par leurs fonctions vers les travaux pratiques que vers ceux de pure théorie.

C'est d'autre part, à très juste raison et pour le bien de l’hu- manité, une tendance générale des diverses sciences à notre époque que de diriger dans les voies pratiques leurs investiga- tions et leurs études. [l n’est pas besoin de rappeler à l'appui de cette remarque les multiples et le plus souvent bienfaisantes applications de la chimie et de l'électricité dans l’art industriel.

L'examen des mémoires ressortissant à notre 4" section pro- duits pendant les 25 dernières années appelle encore une autre remarque. Îl leur a manqué un précieux élément qui avait enrichi les volumes parus pendant la première période d’égale durée. Il y aura en effet 18 ans dans peu de jours que la Société des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg a perdu l'un de ses fondateurs, le grand physicien comte du Moncel. De nombreux travaux avaient figuré sous sa signature dans les Mémoires des 25 premières années. Sa disparition a été une grande perte pour notre Société. Îl n'est pas superflu de la rap- peler à l’occasion de notre cinquantenaire et de payer ici, à la mémoire de ce grand savant, un tribut d'admiration, de recon- naissance et de regrets, f

Mais si notre 4" section a plus particulièrement ressenti cette perte, les travaux par ce fait moins nombreux dont j'ai à rendre compte ne le cèdent en rien à leurs devanciers par leur intérêt, leur importance et leur valeur. Vous le verrez bientôt, car j’ar- rive maintenant, sans plus m'attarder à ces généralités, au compte-rendu même de ces travaux.

Dans l'exposé qui suit, je n’ai eu ni la préoccupation, ni sur tout la prétention de faire un classement de nos Mémoires d'après leur étendue ou leur valeur. Tous sont intéressants à des

36 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

titres très divers, et un tel classement ne pourrait être fait sans injustice. L'ordre que je suivrai est donc un peu arbitraire ; je réserverai seulement pour la fin les ordres de science qui ont donné lieu aux études les plus nombreuses.

En analyse, nous remarquons deux travaux de M. Ch. Rei- gner, membre correspondant de la Société.

L'un d'eux, fait en collaboration avec M. Paul Bary, est inti- tulé : Sur la relation de l'équation linéaire du ordre avec le développement d'une certaine fonction suivant ses dérivées

t successives. Solution générale de dintégrate [ex 0 (t) dt.

C'est une étude intéressante pour qui s'occupe de physique mathématique ; elle présente cette particularité que, suivant l'expression des auteurs, « le résultat qui en découle est la con- firmation de l'emploi de la physique comme moyen d'investiga- tion dans le domaine des sciences mathématiques pures. »

L'autre travail de M. Reigner est un Mémoire sur les Pro- priétés d’une famille de courbes dérivées de la strophoïide. Il applique les principes du calcul graphique à la résolution de plusieurs problèmes d'une importance notoire dans les applica-

tions de la mécanique industrielle et présente par un réel intérêt pratique.

Je citerai encore, pour l'originalité de son aperçu, une très courte nole sur la courbure dés lignes du Parthénon, réflexions géométriques que M. Lucien Mottez, membre titulaire, aujour- d’hui capitaine de frégate, fut amené à faire par un examen sur place au cours d’un de ses voyages sur les raisons qui ont pu conduire l'architecte de ce célèbre monument à certaines parti-

cularités bien connues et d'effet si harmonieux de sa construc- tion.

En astronomie, M. Emmanuel Liais, l’un de nos fondateurs, poursuivant la série de ses travaux déjà parus, nombreux, dans les volumes de Mémoires des 25 premières années de la Société, lui a fourni encore une savante et importante étude sur les per- turbations planétaires et l'intégration des équations différen- tielles du mouvement des corps célestes. Il y présente une nou-

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS of

velle méthode de calcul du mouvement des astres par variation arbitraire du centre attractif, méthode qui peut «rendre d’im- portants services en astronomie, non-seulement en permettant d'obtenir de parfaites éphémérides, mais encore en rectifiant certains points de vue erronés auxquels peut conduire l’intégra- tion par série quand des termes de la série passent par l'infini ». Si je précise par ces mots, empruntés à sa conclusion même, le caractère et l’objet de ce long mémoire, c’est afin d'en bien mon- trer le grand intérêt et quels doivent être nos regrets que, en raison des circonstances et des occupations nouvelles qui ont attiré et absorbé l’activité de son auteur pendant les dernières années de sa vie, ce travail ait été le dernier produit par M. Emmanuel Liais pour nos Mémoires. Mais il n’avait pas pour cela cessé de s'intéresser à la Société, dont il avait été un des fondateurs, son legs l’a bien montré, et j'exprime ici, après M. Corbière, notre reconnaissance à son égard.

Comme travaux du ressort de l'électricité, je citerai:

De M. le lieutenant de vaisseau Cabanellas, membre titulaire, un essai sur les conditions rationnelles des amorces électri- ques en général et en particulier dans les applications sous- marines, note sur un objet spécial particulièrement intéressant pour nos officiers torpilleurs ;

De M. Lephay, aujourd” hui capitaine de frégate et sous-direc- teur de l’École supérieure de Marine, des Notes sur l'Électricité atmosphérique au Cap Horn, exposé de faits d'observation inté- ressants pour les physiciens et les météorologistes, recueillis pendant le séjour de la mission polaire française à la Terre de Feu, de novembre 1882 à juin 1883, mission dont M. Lephay fai- sait partie.

{

( En chimie, l’un de nos membres correspondants, M. Hugo de

Vries, professeur à l’Université d'Amsterdam, nous a envoyé une note Sur l’affinité des substances dissoutes dans l’eau. Il y étudie plus spécialement les substances qui jouent quelque rôle dans les phénomènes de turgescence des cellules végétales et par cette note intéresse aussi la botanique.

38 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

Je signalerai encore deux intéressantes études dues à un de nos membres titulaires, M. E. Sorel, ancien ingénieur des manu- factures de l'État : l’une Sur la fabrication de l'acide sulfuri- que ; l’autre parue dans notre plus récent volume imprimé, sur la distillation de mélanges d’eau avec les premiers alcools de la série grasse.

Avec ces dernières études, nous pénétrons plus avant dans les questions d'arts industriels et dans la science de l'ingénieur. Ce sera l’objet presque exclusif des mémoires dont il me reste maintenant à vous entretenir.

Nous trouvons tout d'abord en suivant, comme je le fais pour chaque spécialité de travaux, l’ordre chronologique une très importante et remarquable étude dont M. P. Boileau, de l'Institut, membre correspondant de notre Société, a bien voulu lui donner la primeur: Notions nouvelles d'hydrauli- que concernant principalement les tuyaux de conduite, les canaux et les rivières, accompagnées d'une théorie de l'éva- luation du travail intermoléculaire des systèmes matériels. Dans ce considérable mémoire, très complet et très documenté, l’auteur expose et discute les résultats de nombreuses expé- riences, dues tant à lui qu'à d'autres savants; il en déduit ou crée de toutes pièces maintes théories intéressantes et conclu- sions pratiques. Et en passant, comme on peut l’attendre de la nature du sujet servie à la fois par tant de science et d'esprit pratique, il formule diverses observations relatives à l'action des eaux, particulièrement intéressantes pour les géologues et l'histoire de la formation des terrains. Enfin la dernière partie du mémoire traite de questions intéressant le frottement des solides les uns sur les autres et la résistance des matériaux, et l'ingénieur constructeur à son tour y trouve son profit, après l'ingénieur hydraulicien, que concernait plus spécialement la première partie.

Dans ce travail dont la grande importance et la grande valeur mériteraient qu'on s'y arrêtât plus que je ne puis le faire dans ce rapide exposé, les considérations théoriques ont encore une large part. C'est au contraire le côté pratique qui l'emporte dans une note due à M. Clavenad, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, membre titulaire de la Société, sur la Restauration des fonda-

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tions du bâtiment des subsistances de la Marine à Cherbourg. Ce travail de restauration est resté célèbre ici et dans le monde des ingénieurs par son importance et ses difhicultés et par la façon remarquable dont il a été exécuté par M. Clavenad lui- même, alors attaché aux Travaux hydrauliques de la Marine dans notre port. En quelques années écoulées depuis sa cons- truction, les fondations en pilotis du grand bâtiment dont il s'agit avaient été ravagées par ce minuscule crustacé que les zoologistes appellent la Limnoria terebrans, à un point tel qu'un effondrement était à craindre. Il fallutreprendre en sous- œuvre, au-dessous du niveau de Ja mer qui les baigne, tout le travail de ces fondations, pour substituer de la maçonnerie au pilotis. Grâce à la science mise par l’auteur au service de ce dif- ficile travail hydraulique, il fut mené. dans des conditions de sûreté et d'économie des plus remarquables. C'est ce que l’on voit bien à la lecture de la note publiée dans nos Mémoires, les difficultés matérielles à vaincre etles méthodes suivies pour la préparation et l'exécution du travail sont exposées en grands détails fort intéressants, à côté de considérations diverses sur les infiltrations et les appareils d'épuisement. La première partie du mémoire intéresse en outre le naturaliste, par l'étude qu'elle contient de la Limnoria terebrans et de son mode de travail.

Puisque je viens de parler d'hydraulique, c’est le moment de citer un mémoire qui se distingue d’une manière un! peu 'spé- ciale par son intérêt surtout historique etrétrospectif, historique en ce qui concerne la ville de Cherbourg et ses développements successifs, rétrospectif en ce qui concerne l’art de l'Ingénieur hydraulicien et ses méthodes anciennes. Je veux parler des notes et plans publiés en collaboration par MM. le marquis de Caligny, membre correspondant de l’Institut et aussi de notre Société, et L. E. Bertin, aujourd’hui directeur du Génie maritime, l’un de nos membres titulaires, sur la fondation de l’ancien port de Cherbourg.— 1686 1739 à 1743 1758. Parmi les annexes, figure une analyse du mémoire de Vauban joint au projet de Cherbourg et de son port, du 13 juillet 1686, et une reproduc- tion du plan même de Vauban. La notice donne en passant quelques détails biographiques et généalogiques sur la famille de Caligny, à laquelle appartiennent l’un des auteurs et les nombreux ingénieurs connus dans l’histoire du Génie militaire,

40 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

en particulier sur Louis-Roland, chevalier de Caligny (1677- 1748), dont le nom a été donné à l’un des quais de Cherbourg. Elle rend ainsi un hommage mérité à la mémoire de ce vérita- ble fondateur de l’ancien port de notre ville. Au total, la lec- ture en est très attachante.

J'arrive enfin et je termine par en raison de leur plus grand nombre, aux mémoires qui ont pour objet des questions intéres- sant directement l’art de la construction du navire.

Nous trouvons d’abord, dans le premier de ceux de nos volu- mes dont j'ai à rendre compte, et par conséquent remontant à une époque déjà ancienne, une note d’un auteur que je viens de citer et que nous retrouverons encore tout à l'heure. Je veux parler de M. Bertin, alors ingénieur, aujourd'hui directeur du Génie maritime, l’éminent chef de la section technique des Constructions navales au ministère de la Marine. Dans cette note sur l'effet comparatif des jets d'air comprimé et des jets de vapeur d'eau lancés dans la cheminée pour le tirage forcé des chaudières, l’auteur rend compte de diverses études et expé- riences, dont la plupart faites par lui-même en 1876 et 1877, à une époque le tirage forcé des chaudières, alors dans l’en- fance, cherchait sa voie. Le travail, qui présentait alors un réel et immédiat intérêt pratique, est curieux, en quelques-uns de ses passages, à relire aujourd'hui, pour qui sait combien certai- nes idées ont changé depuis lors. En Marine comme ailleurs, les choses ont marché vite au cours des 25 dernières années.

Dans le même volume de nos Mémoires, nous trouvons aussi une note intitulée : Géométrie du flottèur Courbures des sur- faces des flottaisons et des centres des isocarènes Théorè- mes généraux, et due à M. Guyou, alors lieutenant de vaisseau, membre correspondant de notre Société, aujourd'hui membre de l’Institut et du Bureau des longitudes. L'auteur, qui s’est acquis à juste titre une grande notoriété dans ce genre de savants travaux, y présente quelques aperçus et théorèmes nou- veaux, intéressants sur un point particulier de la géométrie du flotteur.

Je parlerai enfin, pour terminer, de trois importants mémoi-

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS Lt

res dus encore à M. le directeur du Génie maritime Bertin. Ils sont intitulés respectivement : .

Données théoriques et expérimentales sur les vagues et le roulis (suite);

Amplitude du roulis sur houle non synchrône ;

Position d'équilibre des navires sur la houle.

Disons d’abord que dans le premier d'entre eux, M. Bertin expose accessoirement les résultats d'expériences intéressantes pour l'ingénieur hydraulicien, exécutées par lui de concert avec M. le marquis de Caligny avec leque, nous l’avons déjà vu collaborer sur le mouvement des vagues en eau peu pro- fonde et sur l’action des vagues sur le profil des talus de sable elles viennent déferler.

Par ailleurs les trois mémoires cités traitent de questions fort complexes et fort importantes pour la conception et la construc- tion du navire. De longue date, leur auteur a abordé l’étude de ces questions spéciales et déjà dans les volumes des 25 premiè- res années de la Société, plusieurs travaux de lui ont paru sur ces mêmes sujets. Depuis lors, il n’a jamais cessé de s’y intéres- ser et précisément deux des mémoires dont je parle aujourd’hui sont de dates récentes et figurent dans nos deux derniers volu- mes imprimés. Aussi, dois-je en passant exprimer à M. le direc- teur Bertin, qui en est d’ailleurs secrétaire honoraire, toute la reconnaissance de notre Société pour sa fidélité à lui faire la faveur de ses savantes et intéressantes publications, et pour l'intérêt qu’il n'a cessé de lui porter, bien que depuis longtemps déjà les devoirs de sa carrière l’aient éloigné de notre ville.

Comme je viens de le rappeler, ses premières études sur les sujets qu'indiquent les titres de ses nouveaux mémoires remon- tent à plus de 25 ans. De nouvelles et nombreuses observations recueillies à la mer étant venues ensuite à sa connaissance, il a pu reprendre pour les rectifier et les compléter ses travaux pré- cédents. C'est l’objet du premier des trois mémoires dont j'ai donné tout à l’heure les titres, mémoire paru en 1879, dans notre 22° volume.

Précisément à ce moment commence une longue période de sommeil pour les recherches expérimentales et les observations à la mer qui avaient été précédemment en honneur et qui avaient fourni à M. Bertin, pour ses premiers travaux sur la ma-

42 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

tière, des éléments indispensables. C'est alors que se poursui- vait et s’'accomplissait la grande transformation de la marine militaire moderne. L'attention se portait ailleurs, sur des ques- tions d’un intérêt plus immédiat, sinon plus vital, et c’est sans doute la raison de cette longue lacune.

Mais les nécessités de sa carrière amènent M. le directeur Bertin, en vue de l’enseignement à l'École du Génie maritime, à reprendre et à poursuivre ses études antérieures sur le roulis et la stabilité des navires, et c'est alors qu'il rédige et publie le second des mémoires dont je parle. Il y expose des solutions graphiques de la question de l’amplitude du roulis sur houle non synchrône avec lui.

A l'époque récente parait cette étude (1896), reprennent précisément les recherches expérimentales et les observations à la mer, reprise heureuse qu'il faut souhaiter voir s’accentuer et durer. Bien qu’à quelques égards, les navires semblent aujour- d’hui tendre plus que précédemment vers un nombre limité de types bien déterminés, leurs transformations ne sont pas moins incessantes en raison même des progrès rapides de l'art naval, comme de tant d’autres sciences à notre époque. Îl convient donc de suivre sans relâche les conséquences de ces transforma- tions. Comme le dit M. Bertin, en des passages du second des mémoires « dans un sujet si compliqué, le calcul et l'expérience ont grand besoin de marcher côte à côte » ; et d'autre part : « De tous côtés, à mesure que se poursuit l'étude des résistances pas- sives, l'architecture navale trouve des ressources longtemps dédaignées dont elle apprend à tirer parti. » La fréquence et la multiplicité des observations et expériences à la mer qui sont pour cette étude une aide indispensable, sont donc éminem- ment souhaitables pour une telle science que rendent particu- lièrement difiicile ses liens intimes avec l’hydrodynamique et la complexité, souvent même l’antagonisme des desiderata aux- quels doit satisfaire le navire.

Dans son troisième mémoire, M. Bertin reprend l'étude de la position d'équilibre des naviressur la houle et de leur roulissur houle non synchrône. Il y est amené par la recherche dela meil- leure solution à adopter pour la construction du navire de com- bat, dans l'état actuel des choses, en ce qui concerne la stabilité propre à lui assurer les qualités militaires indispensables. Je

2”

Ÿ

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 43

viens de faire allusion à l’antagonisme des desiderata en pré- sence desquels se trouve le constructeur. Et précisément, sur ce point particulier de la stabilité, les besoins sont des plus con- tradictoires. Ceux qui visent simplement la bonne tenue à la mer en navigation courante sont en désaccord avec les qualités indispensables pour le combat. Le problème est donc des plus importants à résoudre, ou du moins à étudier et à reprendre souvent en raison des éléments nouveaux qu'y apportent sans cesse les progrès de l’art naval, de la métallurgie et de l’artille- rie, et particulièrement la lutte entre les moyens de l'attaque et ceux de la défense. Le mémoire dont il s’agit est précisément une contribution à cette étude. Et, ce qui rentre dans le sujet traité, il donne en même temps la justification théorique des dispositions nouvelles et spéciales adoptées par l’auteur dans l'élaboration des plans du cuirassé le Henri IV, actuellement en achèvement dans notre arsenal.

J'ai fini, Messieurs. Si j'ai quelque peu abusé de votre patience et de votre indulgence, permettez-moi d'espérer qu'au moins cèt exposé, trop sommaire pourtant pour bien des œuvres citées, aura atteint le but que je m'étais proposé et montré, comme je le disais en commençant, la réelle importance de la plupart des travaux de notre 4"° section. Si quelques-uns sont d’un intérêt un peu spécial, il ne faut pas le regretter ; au con- traire, car c'est une qualité originale de notre Société et non l'un de ses moindres attraits, que de donner accès à tant d'œu- vres de natures si variées. Je n'ai mieux à faire, pour terminer, que de lui souhaiter voir durer et prospérer cette cause de succès.

Après la lecture de ces rapports, qui tous ont été fort applaudis, le Secrétaire donne la liste des Académies, Sociétés savantes, Établissements scientifiques et Mem- bres correspondants qui ont adressé à la Société, à l'occa- sion de son cinquantenaire, des télégrammes ou lettres de félicitations ; savoir :

4 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

Académies,

Sociétés savantes et Établissements scientifiques :

Amsterdam. Académie Royale des sciences. (Koninglijke Aka- demie van Wetenschappen.)

Amsterdam. Société mathématique. (Wiskundig Genootschap.)

Autun. Société d'histoire naturelle.

Auxerre. Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne.

Bâle. Société des sciences naturelles. (Naturforschende Gesell- schaft in Basel.)

Bamberg. Société des sciences naturelles. (Naturforschende Gesellschaft zu Bamberg.) Télégramme.

Batavia. Société Royale des sciences naturelles des Indes Néer- landaises. (Koninglijke Natuurkundige Vereeniging in Neder- landsch-Indié.)

Bayeux. Société des sciences, arts et belles-lettres.

Berlin. Société allemande de Botanique. (Deutsche botanische Gesellschaft.) Splendide calligraphie en ors et couleurs, reliée dans un écrin.

Berlin. Société botanique du Brandebourg. (Botanische Verein für die Provinz Brandenburg.)

Berlin. Société des amis des sciences naturelles. (Gesellschaft Naturforschender Freunde.) Adresse calligraphiée.

Berlin. Société d'horticulture. (Verein zur Befürderung des Gar- tenbaues in den preussischen Staaten.)

Berlin. Société de Géographie. (Gesellschaft für Erdkunde.) Télégramme.

Berlin. Société allemande de Géologie. (Deutsche geologische Gesellschaft.)

Besançon. Académie des sciences, belles-lettres et apts.

Boston. Académie américaine des arts et sciences. (American Academy of arts and sciences.)

Bourg. Société des sciences naturelles du dép‘ de l'Ain.

Brême. Société des sciences naturelles. (Naturwissenschaftlicher Verein zu Bremen.)— Télégramme.

Breslau. Société silésienne des sciences. (Schlesische Gesell- schaft für Vaterlandische Cultur.)

|

ni.

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 45

Brunswick. Société des sciences naturelles. (Verein für Natur- wissenschaft in Braunschweig.)

Bruxelles. Académie Royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique.)

Bruxelles. Société belge de microscopie.

Buenos-Aires. Musée public. (Museo publico.)

Buenos-Aires. Société scientifique argentine. (Sociedad cientifica argentina.)

Bukharest. [Institut météorologique de Roumanie. (Institutul meteorologic, Bucuresci.)

Caen. Académie des sciences, arts et belles-lettres.

Caen. Société Linnéenne de Normandie.

Cambridge (E. U.). Musée de zoologie comparée. (Museum of comparative zoology at Harvard College.)

Cambridge (E. U.). Observatoire astronomique. (Astronomical Observatory of Harvard College.)

Chambésy. Herbier Boissier.

Cherbourg. Société nationale académique.

Cherbourg. Société d’horticulture. Corbeille de fleurs.

Cherbourg. Société artistique et industrielle. Diplôme d’hon- neur calligraphié.

Coire. Société des sciences naturelles. (Naturforschende Gesell- schaîft Graübundens in Chur.) Télégramme.

Colmar. Société d'histoire naturelle.

Copenhague. Société botanique. (Botaniska forening i Kjô- benhavn.)

Cracovie. Académie Royale des sciences. (Akademija Umiejet- nosci w Krakowie). Télégramme.

Danzig. Société des sciences naturelles. (Naturforschende Ge- sellschaft.)

De-Bilt. [Institut Royal météorologique des Pays-Bas. (Koning- lijk Nederlandsch meteorologisch Instituut.)

Delft. Ecole polytechnique des Pays-Bas.

Dorpat. Société des Naturalistes. (Naturforscher-Gesellschaft bei den Universität Jurjew.) Télégramme.

Dresde. Société des sciences naturelles et médicales. (Gesell- schaft für Natur- und Heilkunde, Dresden.)

Dresde. Société de géographie. (Verein für Erdkunde.)— Télé= gramme.

46 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

Emden. Société des sciences naturelles. (Naturforschen de Ge- sellschaft.)

Erfurt. Académie Royale des sciences. (Küniglich preussische Akademie gemeinaützigen Wissenschaften.)

Erlangen. Société physico-médicale. (Physikalisch - medicini- schen Societät.)

Florence. Société botanique italienne. (Società botanica italiana in Firenze.) Télégramme.

Francfort-sur-Mein. Société des sciences naturelles. (Sencken- bergische Naturforschende Gesellschaft zu Frankfurt a/M.)

Genève. Institut national Genevois.

Gœrlitz. Société des sciences naturelles. (Naturforschende Ge- sellschaft in Gürlitz.)

Gœteborg. Société royale des sciences. (Güteborgs Kongl. Ve- tenskaps och Vitterhets Samhälles.)

Gœttingue. Société Royale des sciences. (Küningliche Gesell- schaft der Wissenschaften zu Güttingen.)

Greenwich. Observatoire royal. (Royal Observatory, Greenwich.)

Guéret. Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse.)

Hambourg. Société des sciences naturelles. (Verein für Natur- wissenschaftliche Unterhaltung.)

Hanau. Société des sciences naturelles. {‘Wetterauische Gesell- schaft für die gesammte Naturkunde.)

Helsingfors. Société des sciences de Finlande. (Finska Veten- skaps Societet.)

Kew. Jardins Royaux botaniques. (Royal Gardens Kew.)

Kiel. Université Royale. (Künigliche Christian-Albrechts Univer- sität.) Adresse imprimée dans un riche encadrement en ca- maieu.

Kiel. Commission Royale pour l'exploration scientifique des mers d'Allemagne. (Künigliche Kommission zur wissenschaft- lichen Untersuchung der deutschen Meere.)

Kiel. Société d'histoire naturelle. (Naturwissenschaftlicher Ve- rein fur Schleswig-Holstein.)

Klagenfurt. Musée d'histoire naturelle de Carinthie. (Naturhis- torisches Landes-Museum von Kärnten.)

Leipzig. Société des sciences naturelles. (Naturforschende Ge: sellschaft.) Télégramme,

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 47

Linz. Musée. (Museum Francisco-Carolinum.)

Londres. Société Royale astronomique. (Royal Astronomical Society.)

Londres. Société linnéenne. (Linnæan Society.)

Lorient. Société bretonne de Géographie.

Lucques. Académie Royale des sciences, lettres et arts. (Reale Accademia Lucchese di scienze, lettere ed arti.})

Lunebourg. Société des sciences naturelles. (Naturwissenschaft- licher Verein für das Fürstenthum Lüneburg.)

Madison. Académie des sciences, arts et lettres. (Wisconsin Academy of sciences, arts and letters.)

Manchester. Société littéraire et scientifique. (Manchester Lite- rary and Philosophical Society.)

Melbourne. Société Royale de Victoria. (Royal Society of Vic- toria.)

Mexico. Observatoire météorologique central. (Observatorio meteorologico central de Mexico.)

Milan. Institut Royal des sciences et lettres de Lombardie. (Reale Istituto Lombardo di scienze e lettere in Milano.)

Modène. Académie royale des sciences, lettres et arts. (Regia Accademia di scienze, lettere ed arti.)

Mons. Société des sciences, lettres et arts du Hainaut.

Montbéliard. Société d'Emulation.

Montpellier. Académie des sciences et lettres.

Moscou. Société [Impériale des Naturalistes.

Mount-Hamilton. Observatoire de l’Université de Californie. (Lick Observatory.)

Mulhouse. Société industrielle.

Munich. Académie Royale des sciences de Bavière. (Kôüniglich Bayerische Akademie der Wissenschaften.) Télégramme.

Nancy. Société des sciences.

Nantes. Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France.

Naples. Académie Royale des sciences physiques et mathéma- tiques. (Reale Accademia delle scienze fisiche e matematiche di Napoli.)

Naumbourg. Société d'histoire naturelle de la Prusse rhénane et de Westphalie. (Naturhistorischer Verein der preussischen Rheinlande und Westfaliens.) Télégramme.

48 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

Nuremberg. Société d'histoire naturelle. (Naturhistorische Ge- sellschaft zu Nürnberg.)

Odessa. Société des Naturalistes de la Nouvelle-Russie. Té- légramme.

Offenbach. Société des sciences naturelles. /Offenbacher Verein für Naturkunde.)

Osnabruck. Société des sciences naturelles. (Naturwissenschaft- licher Verein.)

Padoue. Académie Royale des sciences, lettres et arts. (Reale Accademia di scienze, lettere ed arti in Padova.)

Padoue. Jardin Royal botanique. (Reale Orto botanico di Pa- dova.)

Paris. Association française pour l’avancement des sciences. Grande médaille de vermeil.

Paris. Muséum d'histoire naturelle.

Paris. Société d'Anthropologie.

Paris. Société de Géographie. Philadelphie. Académie des sciences naturelles. (Academy of natural sciences of Philadelphia.) : Philadelphie. Société scientifique américaine. (American Philo- sophical Society held at Philadelphia for promoting Useful Knowledge.)

Pise. Université Royale. (Facoltà di scienze matematiche, fisiche e naturali della Reale Università di Pisa.)

Pola. Bureau hydrographique de la Marine Impériale et Royale. (K. und K. Hydrographisches Amt der Kriegs-Marine.)

Portland. Société d'histoire naturelle. (Society of Natural His- tory.)

Prague. Observatoire Impérial et Royal. (K. K. Sternwarte in Prag.)

Prague. Société Royale des sciences de Bohême. (Küniglich bühm- ische Gesellschaft der Wissenschaften zu Prag.) Pressburg (Pozsony). Société des sciences naturelles et médi- cales. (Verein für Natur- und Heilkunde.) Télégramme. Ratisbonne. Société Royale de Botanique. (Kün. bayerische bota- nische Gesellschaft zu Regensburg.)

Ratisbonne. Société des sciences naturelles. (Naturwissenschaft- licher Verein Regensburg.)

Riga. Société des Naturalistes. (Naturforscher Verein.) Adresse ornée d'une aquarelle, véritable merveille artistique,

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 49

Rochefort. Société d'agriculture, belles-lettres, sciences et arts

Rome. Académie Pontificale. des sciences. (Accademia Ponti- ficia de’ Nuovi Lincei.)

Rome. Académie Royale des sciences. (Reale Accademia dei Lincei.) Télégramme.

Rotterdam. Société batave de philosophie expérimentale. (Ba- taafsch Genootschap der proefondelijke Wijsbegeerte.)

Rovereto. Académie Impériale et Royale des sciences, lettres et arts. (I. R. Accademia di scienze, lettere ed arti degli Agiati.)

Saint-Etienne. Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles-lettres du dép: de la Loire.

Saint-Louis. Jardin botanique. (Missouri botanical Garden.)

Saint-Pétersbourg. S. Exc. le Ministre de l'Instruction publique de Russie. Télégramme.

Saint-Pétersbourg. Observatoire physique central Nicolas. Télégramme.

Saint-Pétersbourg. Société Impériale des Naturalistes. Télé- gramme.

Saint-Pétersbourg. Jardin Impérial de Botanique.—Télégramme.

Strasbourg. Faculté des sciences mathématiques et physiques de l'Université. (Mathematische und naturwissenschaftliche Facultät der Kaiser-Wilhelms Universität.)

Stuttgart. Société des sciences naturelles du Wurtemberg. (Ve- rein für vaterlandische Naturkunde in Württemberg.)

Throndhjem. Société Royale des sciences de Norvège. (Konge- lige Norske Videnskabernes Selskab.) Télégramme.

Turin. Académie Royale des sciences. (Reale Accademia delle scienze di Torino.)

Venise. Institut Royal vénitien des sciences. (Reale Istituto ve- neto di scienze, lettere ed arti, Venezia.)

Versailles. Société des sciences naturelles et médicales de Seine-et-Oise.

Vienne. Académie Impériale des sciences. (Kaiserliche Akade- mie der Wissenschaften in Wien.) Télégramme.

Washington. Institution Smithsonienne. (Smithsonian Institu- tion.)

Washington. Bureau d'Ethnologie américaine. (Bureau of Ame- rican Ethnology.)

Washington. Bureau d'hydrographie et géodésie. (Office of the Coast and Geodetic Survey.) &

50 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ Membres correspondants :

Prof. G. Arcangeli, directeur du Jardin botanique de Pise.

Lord Avebury (John Lubbock), High Elms, Farnborough.

Von Bezold, directeur de l’Institut météorologique de Berlin. Télégramme.

D' John Briquet, directeur du Jardin botanique de Genève.

Prof. L. J. Celakovsky, directeur de l'Institut botanique à Prague.

Dr D. Clos, correspondant de l’Institut, directeur du Jardin des plantes de Toulouse.

Dr J. C. De Man, à Middelbourg.

Prof. G. B. De-Toni, directeur du Jardin botanique de Came- rino.

Prof. W.G. Farlow, Université de Cambridge (E.U.) Télé- gramme. |

Prof. Ch. Flahault, directeur de l'Institut de botanique à Mont- pellier. Télégramme.

Prof. Chr. Gobi, Université de S'-Pétersbourg. Télégramme.

Prof. E. von Godlewski, Université de Cracovie. Télégramme.

Prof. Ed. von Janczewski, directeur de l'Institut botanique à Cracovie. Télégramme.

Prof. Simon Newcomb, astronome à Washington.

Prof. J. Reinke, directeur du Jardin botanique de Kiel.

Prof. Gust. Hinrichs, à Saint-Louis. (E. U.)

Prof. Gy. de Istvanfi, directeur de l’Institut ampélologique à Buda-pest.

Prof. J.T. von Rostafñinsky, directeur du Jardin botanique de Cracovie. Télégramme.

Dr. M. Rykatchew, directeur de l'Observatoire physique de Saint-Pétersbourg.

Prof. P. A. Saccardo, directeur du Jardin botanique de Padoue.

Dr. A. G. Vorderman, à Batavia.

Prof. R. Wettstein von Westersheim, directeur du Jardin bota- nique de Vienne. Télégramme.

Dr. Em. de Wildeman, conservateur au Jardin botanique de Bruxelles.

Prof. E. Perceval Wright, conservateur de l’herbier de l'Univer- sité de Dublin.

PPT.

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 51

Le Bureau de la Société eût vivément désiré publier, selon l'usage, la totalité des télégrammes et lettres qui lui sont parvenus de toutes parts à l’occasion du cinquante- naire de la Société et du jubilé de M. Le Jolis; mais le nombre en est tel qu'il a se résigner, faute de place dans le présent volume, à faire un choix parmi ces précieux témoignages de sympathie. La correspondance suivante résume bien, d’ailleurs, les sentiments exprimés dans les autres adresses.

Télégrammes (du 28 au 30 Décembre 1901). DeS. Exc. M. LE MiniISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE DE RUSSIE.

Saint-Pétersbourg, 28. France Cherbourg Monsieur Auguste Le Jolis. Le Ministre russe de l'Instruction publique adresse à la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg ses chaleureuses félicitations à l’occasion du cin- quantenaire de sa fondation et fait des vœux pour sa prospérité. Ministre de l'Instruction publique Aide de camp général Wannowsky.

De LA SocIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE SAINT-PÉTERSBOURG.

Saint-Pétersbourg, 30. Cherbourg Monsieur Auguste Le Jolis. La Société Impériale des Naturalistes de Saint-Péters- bourg se fait un devoir agréable de présenter ses félicitations empressées à la Société nationale des sciences naturelles de Cherbourg ainsi qu'à son fondateur et directeur l’éminent savant à l'occasion de leur double fête cinquantenaire. En té- moignage de vos mérites scientifiques, notre Société fière de vous posséder déjà parmi ses membres vous a élu par accla- mation membre honoraire et vous prie d’agréer ses vœux les plus sincères pour votre bien-être. Président de la Société A. Inostrantzeff. Président de la section botanique À. Fa- mintzine. Secrétaire de la section M. Woronine.

Du JarDiN IMPÉRIAL BOTANIQUE DE SAINT-PÉTERSBOURG.

Saint-Pétershbourg, 28. Cherbourg Société nationale sciences naturelles. Jardin Impérial botanique Saint-Pétershourg féli-

52 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

cite cordialement souhaitant longues années activité utile glo- rieuse. Directeur Fischer von Waldheim.

De L'OBSERVATOIRE PHYSIQUE CENTRAL DE SAINT-PÉTERSBOURG.

Saint-Pétersbourg, 29. Cherbourg Société nationale des sciences naturelles et mathématiques. Observatoire phy- sique central Nicolas félicite illustre Société de son cinquan- tenaire de travaux importants et utiles. Vivat à son fondateur.

De LA SocIÉTÉ DES NATURALISTES DE DoRparT.

Jourjew, 30. France Cherbourg Société des sciences natu- relles. Société des naturalistes de Dorpat envoie ses félici- tations sincères pour le cinquantenaire des travaux scientifiques de la Société des sciences naturelles de Cherbourg. Président Lewitsky.

De La Socréré pes NaAruRALISTES DE LA NOUVELLE-RUSSIE, à ODESssA.

Odessa, 25. Société sciences naturelles Cherbourg. La Société des Naturalistes de la Nouvelle-Russie transmet ses plus sincères félicitations à la Société des sciences naturelles et ma- thématiques de Cherbourg à l'occasion de son cinquantenaire, et lui exprime le vœu de la voir travailler comme par le passé au progrès de la science et au bien du pays. Président Pro- fesseur Boutchinsky. Secrétaire Lignau.

De LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE BAMBERG.

Bamberg, 30. Société nationale des sciences naturelles Cherbourg. Les meilleurs vœux à la deuxième cinquantaine. Naturforschende Gesellschaft Bamberg.

De La SocIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE BERLIN.

Berlin, 30. Société des sciences naturelles Cherbourg. Zum fuenfzigjaehrigen Bestehen sendet herzliche Glueckwuen- sche die Gesellschaft fuer Erdkunde zu Berlin. Hellmann.

De LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE BRÊME.

Bremen, 30, Société nationale, Cherbourg. Neues Stre- ben neue Erfolge ! Naturw. Verein Buchenau.

-&

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 53

De LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE DRESDE.

Dresden, 30. Cherbourg Société nationale des sciences naturelles et mathématiques. Eingedenk der langjaehrigen freundschaeftlichen Beziehungen sendet der verwandten Zielen

. zustrebenden Gesellschaft am Canal La Manche zum Jubilaeum

des fuenfzigjaehrigen Bestehens herzliche Wuensche fuer fer- neres Bluehen und Gedeiïhen Der Verein fuer Erdkunde zu Dresden.

De LA SocIéTÉ pes ScrENcEs NATURELLES DE LEtPzic.

Leipzig, 30. Der Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg bringt zu ihrem fuenfzigjaehr- igen Stiftungsfeste die aufrichtigsten Glueckwuensche dar— die Naturforschende Gesellschaft zu Leipzig.

De LA SocIÉTÉ D'HistTorre NATURELLE POUR LES PROVINCES RHÉNANES

ET LA WESTPHALIE.

Naamburg Saale, 30. Société nationale des Sciences natu- relles Cherbourg. Zum fuenfzigjaehrigem Stiftungsfeste sen- det die besten Glueckwuensche der Naturhistorische Verein fuer Rheinland und Wesfalen.

De L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE BAVIÈRE, à Municx.

Muenchen, 29. Société nationale des Sciences naturelles Cherbourg. Zur 50. Wiederkehr der Gruendunstages ihrer Gesellschaft bezeugt die Koeniglich bayerische Akademie ihre Sympathie und wuenscht ihren Arbeiten das gluecklichste Gedei- hen. V. Zittel, Praesident.

De L’ACADÉMIE DES SCIENCES DE CRACOVIE.

Krakow, 28. Cherbourg, Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques. L'Académie des Sciences de Cracovie fait à l’occasion du 50° anniversaire de l'existence de

,

54 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

votre Société les meilleurs vœux pour sa prospérité. Le pré- sident Comte Tarnowski.

De LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES ET MÉDICALES DE

PREsBoURG.

Pozsony, 30. Société nationale des Sciences naturelles Cherbourg. Recevez nos meilleures félicitations, nous sou- haitons que votre Société vivat crescat floreat. Société natu- relle médicale Pressburg.

De L’ACADÉMIE IMPÉRIALE DES SCIENCES DE VIENNE.

Wien, 30. Société nationale des Sciences naturelles Cher- bourg. Die Kaiïserliche Akademie der Wissenschaften in Wien beglueckwuenscht die Société nationale aus Anlass des heutigen Festes. Sie freut sich des erfolgreichen Wirkens dersel- ben und des freundschaftlichen Wechselverkehres. Das Prae- sidium : Suess. Lang.

De LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE COIRE.

Chur, 30. Société sciences naturelles Cherbourg, Vivat crescat floreat. Naturforschende Gesellschaft.

De La Socigré ROYALE DES SCIENCES DE DRONTHEIM.

Trondhiem, 30. Société nationale des sciences naturelles Cherbourg. La Société Royale des sciences de Trondhiem envoie à sa sœur normande les meilleurs souhaits et ses félicitations sincères des cinquante ans si bien remplis de travaux impor- tants. Lossius, président ; Richer, secrétaire.

De LA SoctéTÉ BOTANIQUE ITALIENNE, à FLORENCE.

Firenze, 30. Société nationale sciences Cherbourg. So- ciété botanique italienne envoie savante sœur française et hono- rable fondateur félicitations souhaits, Sommier, président.

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 09

De L'AcaADéMIE Royaze Des Lincet, à RoMe.

Roma, 30. —Société nationale sciences naturelles Cherbourg. Royale Académie Lincei envoie salutations et félicitations cor- diales. Vice-président Blaserna.

. De c'Ixsrirur Royaz VÉNITIEN DES SCIENCES, LETTRES ET ARTS, à VENISE.

Venezia, 30. Société nationale des sciences, Cherbourg Institut Royal des Sciences de Venise s'associe avec sympathie à votre solennité d'aujourd'hui. De Giovanni, Président.

Lettres.

ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES. Paris, le 28 Décembre 1904.

Monsieur le Président,

Je viens, au nom du Bureau de l'Association française pour l'avancement des sciences, adresser de vives félicitations à la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, à l'occasion du cinquantenaire de sa fondation.

Nous ne pouvons oublier que, lors de nos passages à Cher- bourg après les Congrès du Havre et de Caen, les membres de votre Société se sont mis gracieusement à notre disposition pour nous servir de guides. Mais en plus de cette reconnaissance personnelle et du souvenir que nous sommes heureux de don- ner à une. Société qui figure sur nos listes depuis bientôt un quart de siècle, nous sommes heureux de saluer en elle un groupe d'hommes intelligents et dévoués qui concourent pour leur part à cette œuvre de décentralisation scientifique à laquelle nous nous sommes attachés et qui, comme nous, combattent le bon combat avec cette devise: Par la science, pour la patrie.

Veuillez, Monsieur le Président, recevoir la médaille commé- morative que nous vous adressons en vous priant de la déposer dans vos archives comme un gage de nos meilleurs sentiments de confraternité.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma haute considération.

Le Président de l'Association : J. Carpentier.

56 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

MoséUM D'HISTOIRE NATURELLE DE Paris.

Paris, 15 Novembre 1901.

Monsieur Auguste Le Jolis, Directeur de la Société nationale des sciences naturelles etmathématiques de Cherbourg.

Monsieur le Directeur,

J'ai l'honneur de vous accuser réception de la circulaire par laquelle vous avez bien voulu m'informer que la Société natio- nale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg accomplira la cinquantième année de son existence le 30 décem- bre 1901.

L'Assemblée des Professeurs du Muséum, réunis en séance le 12 Novembre courant, a reçu votre communication avec un très sympathique intérêt, et elle vous prie, en cette occasion, de vou- loir bien transmettre à MM. vos Collègues l'expression de tous ses vœux.

Agréez, Monsieur le Directeur, l'assurance de ma considéra- tion la plus distinguée.

Le Directeur du Muséum : Edmond Perrier.

SOCIÉTÉ D ANTHROPOLOGIE DE PaARts.

Paris, 46 Novembre 1901.

Monsieur le D' Collignon. Mon cher Collègue,

J'espère qu'il n'est pas encore trop tard pour répondre à l'invitation qu'a bien voulu nous adresser la Société Nationale des Sc. Nat. et Mathém. de Cherbourg. Notre Société, consultée en séance publique, vous a choisi pour la repré- senter à la Commémoration qui se prépare. En ce moment, aucun de nous n'est libre de disposer de son temps. Mais vous êtes tout porté et nous ne pouvons faire un meilleur choix. Veuillez donc prier la Société Nationale de recevoir nos cordiales félicitations.

A vous, mon cher Collègue, mes sentiments bien dévoués.

Ch. Letourneau.

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS sy

SoctÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE PaRIis. Paris, 22 Octobre 1904.

Messieurs,

La Société de Géographie a reçu la lettre par laquelle vous l'informez que la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg accomplira sa 50° année d'exis- tence le 30 décembre prochain.

Elle est heureuse de lui adresser à cette occasion ses confra- ternelles sympathies ainsi que ses félicitations et ses vœux.

Permettez-nous d'ajouter ici un souvenir tout particulier au Président annuel, M. le commandant H, Jouan, qui a apporté à la Société de Géographie son précieux concours lors de la célé- bration du centenaire de Mendaña.

Veuillez agréer, Messieurs, l'assurance de nos sentiments les plus distingués.

Le Président de la Commission centrale, Le Secrétaire général, Anthoine. Baron Hulot.

SocIéTÉ D'HORTICULTURE DE CHERBOURG. Cherbourg, 26 Décembre 1901.

Le Bureau de la Société d’horticulture de Cherbourg à Mon- sieur le Président de la Société des sciences naturelles de Cherbourg.

Monsieur le Président,

A l’occasion du cinquantième anniversaire de la Société des sciences naturelles, nous venons vous prier de permettre à la Société d'horticulture de faire remettre une corbeille de fleurs pour décorer la table de votre banquet.

Notre Société est heureuse de pouvoir témoigner ainsi ses sentiments de cordiale fraternité, d'autant plus que si M. Le Jolis est le fondateur de la Société des sciences naturelles, il a été aussi l’un des fondateurs de la Société d’horticulture le & juillet 184%, et en 1894 notre Association l’a prié de recevoir une médaille d'argent à titre de souvenir de notre cinquante- naire et comme témoignage de vive reconnaissance,

58 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

Nous vous prions, Monsieur le Président, de vouloir bien transmettre à la Société que vous dirigez les meilleurs vœux de la nôtre et l'assurance de toute sa sympathique considération.

Nous vous prions également de recevoir l'expression de nos sentiments respectueux et dévoués.

Levesque. Hervieux. H. Leterrier. Le Brettevillois.

Ed. Le Carpentier.— À, Piard. L.Thommin.— A. Noyon.

P. Lelièvre.

SOCIÉTÉ ARTISTIQUE ET INDUSTRIELLE DE CHERBOURG.

La Société Artistique et Industrielle, dans sa séance du 8 no- vembre 1901, a décidé d'offrir à la Société des Sciences Natu- relles et Mathématiques de Cherbourg un Diplôme d'Honneur à l’occasion du 50° anniversaire de sa fondation.

Le Président, Menut. Le Secrétaire, À. Voisin.

ACADÉMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER. Montpellier, le 24 décembre 1901.

Monsieur le Président,

L'Académie des sciences et lettres de Montpellier, dans sa séance du lundi 23 décembre, les trois sections (Médecine, Let- tres, Sciences) étant réunies, a décidé, après un rapport du secré- taire de la section des sciences, d'envoyer à la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg une adresse de sympathie et de félicitations à l'occasion du cinquan- tième anniversaire de sa fondation.

Je suis particulièrement heureux d'informer de cette décision votre vénérable Fondateur et Directeur perpétuel Auguste Le Jolis, dont les beaux travaux de botanique ont rempli vos séan- ces depuis 1852, et vous-même, Monsieur le Président, dont les divers mémoires prennent une valeur croissante à mesure que nos colonies se développent davantage. Auprès de vous les tra- vailleurs de la première heure, tels que le D' Payerne, du Moncel, Thuret, Bornet, Besnou, les membres correspondants dont les travaux illustrent votre bulletin, et les nouveaux venus, tels que Bigot, Fauvel, Mathieu et tant d’autres forment un cortège digne de l'initiative persévérante des fondateurs.

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Notre Académie ne saurait mieux faire que de souhaiter à la Société nationale de Cherbourg un avenir conforme à son bril- lant passé, une production soutenue et savante égale à celle des cinquante années dont elle fête avec raison le terme glorieux.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments distingués.

Le Président annuel : G. Massol.

SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST DE LA FRANCE.

Nantes, le 7 décembre 1901. Monsieur le Président,

J'ai eu la satisfaction de donner lecture, à la séance du 8 novembre de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, dela lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser.

Les membres présents tenant à s'associer à la fête que votre Société se prépare à célébrer, ont voté à l'unanimité l’ordre du jour suivant que je me fais un plaisir de vous transmettre :

« Les Membres de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest » de la France, envoient, avec un cordial souvenir, leurs plus » chaleureuses félicitations à la Société nationale des sciences » naturelles et mathématiques de Cherbourg, à l’occasion du » Ccinquantenaire de sa fondation.

» Ils s'associent de tout cœur à cette fête, couronnement » d’une longue période de recherches, de découvertes et de » travaux connus et justement appréciés de tous les hommes de » Science. »

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes respectueux sentiments.

Le Président : F. J. Bonnel.

SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE COLMAR, Colmar (Alsace), le 9 Décembre 1901.

Monsieur le Président,

A l'occasion de la cinquantième année d'existence de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, la Société des sciences naturelles de Colmar (ancien chef-lieu du departement du Haut-Rhin) adresse ses sincères

60 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

félicitations à son ainée de quelques années, ne datant que de 1859, et exprime l'espoir de pouvoir continuer durant une longue période encore, les échanges de leurs publications res- pectives qui servent de trait d'union entre elles.

Nous sommes heureux d'être le messager des sentiments sym- pathiques qui ont été exprimés en séance du Comité, et nous venons vous prier, Monsieur le Président, d'en faire part à votre savante Compagnie et d'agréer l'expression de nos sentiments de profonde cordialité.

Le Président : D' Macker. Le Secrétaire : Ch. Kænig.

FACULTÉ DES SCIENCES MATHÉMATIQUES ET NATURELLES DE L'UNIVERSITÉ DE STRASBOURG.

Strassburg, den 21 Dec. 1901.

Monsieur Henri Jouan, Président de la Société nationale des Sciences natur. et math. Cherbourg. Sebr geehrter Herr !

Die mathematische und naturwissenschaftliche Fakultät hat einstimmig beschlossen, Herrn Auguste Le Jolis honoris causa zum Doctor philosophiæ naturalis zu promoviren. Ich beehre mich Thnen heute das Doctordiplom zu übersenden mit der er- gebensten Bitte, es dem Herrn D' Le Jolis am Stiftungsfeste Ihrer von ihm gegründeten Gesellschaft, gütigst überreichen zu wol- len. Mit den besten Wünschen für das fernere Gedeihen [hres Société nationale des sciences natur. et math.

Hochachtungsvoll und ergebenst

D' Th. Reye, Prof., d. Z. Dekan der math. u. naturw. Fakultät.

SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE MULHOUSE. Mulhouse, le 18 Novembre 1901. Monsieur le Président de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques, Cherbourg. Monsieur,

La Société industrielle a bien reçu la Circulaire que vous lui avez envoyée relativement à l'anniversaire de la fondation de votre Société.

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Le Conseil d'administration vous félicite de cet heureux éve- nement. Pour vous donner une marque de cordial souvenir, il a décidé de vous envoyer un exemplaire de l'Histoire documen- taire de l'Industrie de Mulhouse au XIX° siècle, qui va paraître dans quelques mois.

Vous trouverez dans la circulaire qui accompagne cette lettre l'analyse de cet ouvrage qui a demandé de longues recherches et marche vers son achèvement.

Agréez, Monsieur le Président, l'assurance de ma parfaite con- sidération.

Auguste Thierry-Mieg, secrétaire général.

SOCIÉTÉ BOTANIQUE DU BRANDEBOURG, à BERLIN. Berlin, den 12. Dezember 1901.

An den Vorstand der Société nationale dessciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.

In die Reihe der Freunde Ihrer Gesellschaft, welche sich heute um Sie versammeln in der Absicht, Ihnen zu dem funfzigjährigen Bestande Threr Société die herzlichsten Glückwünsche auszuspre- chen, stellt sich auch der Botanische Verein der Provinz Branden- burg. Seit langen Jahren steht derselbe in einem regelmässigen Austausch der verüffentlichten Schriften mit lhrer Société, Sie haben in Ihren Abhandlungen eine grosse Reiïhe von botani- schen Schriften verüffentlicht, welche teilweise wichtige Beiträge zur weiteren Erkenntniss gewisser Gruppen des Pflanzenreiches geliefert haben, welche zum Teil aber geradezu bahnbrechend für die Fortschritte unserer |Wissenschaft gewesen sind. Mit hoher Achtung und Bewunderung haben wir auf ihre Errungen- schaften blicken dürfen und mit grossem Interesse haben wir die Bekanntmachungen aus der Reiïhe Ihrer Mitglieder stets ver- folgt.

Müge es [hnen vergünnt sein, auch nach Ablauf des ersten hal- ben Jahrhunderts des Bestehens [hrer Société auf der einge- schlagenen Bahn weiter fortzuschreiten ; müge Ihre Gesellschaft weiter in demselben Masse blühen und gedeihen und môügen die herzlichen Beziehungen,welche zwischen unseren beiden Kürper=

62 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

schaften schon so lange bestanden haben, dauernd die gleiche Pflege erfahren ! Dies sind die innigen Glückwünsche, welche wir Ihnen senden. Mit grüsster Hochachtung ergebenst Der Vorstand des botanischen Vereins der Provinz Branden- burg. P. Ascherson. K. Schumann. M. Marsson.

SOCIÉTÉ BOTANIQUE D'ALLEMAGNE, à BERLIN.

Der Société nationale des sciences naturelles et mathéma- tiques de Cherbourg sendet die Deutsche Botanische Gesell- schaft zur Jubelfeier ihres 50jährigen Bestehens die herzlichsten Glückwünsche.

Zur Pflege des Gesammtgebiets der Naturwissenschaft in Leben gerufen und nach den verschiedensten Richtungen hierin thätig, hat unsere Cherbourger Schwestergesellschaft der von uns gepflegten Theilwissenschaft stets ihr ganz besonderes [nte- resse zugewendet. Unter den zahlreichen botanischen Arbeiten, welche die stattlichen.Bände ihrer Verhandlungen zieren, finden wirnicht nur solche,welche der Vegetation des Meeres gewidmet und an dem Orte ihrer Verüffentlichung entstanden sind; auch Abhandlungen über die Flora des Festlandes, so-wie wichtige Untersuchungen über die Anatomie und Physiologie der Pflanzen haben darin aufnahme gefunden. Besonders dankenswerth ist dabei die Gastlichkeit, mit welcher die Spalten der Jahrbücher auch auswärtigen Gelehrten geüffnet waren.

Môüge die verdiente Gesellschaft weiter blühen und gedeihen und mügen ihr noch viele Jubelfeiern bescheiden sein !

Berlin, den 15 December 1904.

Der Vorstand der Deutschen Botanischen Gesellschaft : S. Schwendener. E. Stahl. L. Kny. A. Engler. L. Witimack. E. Koehne. J. Urban. V. Müller.

SOCIÉTÉ DES AMIS DES SCIENCES NATURELLES, à BERLIN.

Der Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg gestattet sich die Gesellschaft naturforschender

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Freunde zu Berlin in Erinnerung gemeinsamer wissenschaft- liche Interessen und langjähriger freundschaftlicher Beziehung- en zur füunfzigjährigen Jubelfeier am dreissigsten Dezember 1904 ihre herzlichsten Glückwunsche auszusprechen.

Berlin, im Dezember 1901.

Der derzeitige Director : Prof. Dr L. Wittmack, geheimer Regierungsrath.

SocIÉËTÉ D'HORTICULTURE DE PRUSSE à BERLIN. Berlin, le 23 Déc. 1901.

A la Société nationale des sciences naturelles et mathémati- ques de Cherbourg.

La Société d'Horticulture de Prusse et le soussigné se permet- tent de vous envoyer les plus vives félicitations à l'occasion de votre 50" anniversaire.

Nous espérons sincèrement que votre vénérable Société, dont les Mémoires contiennent tant de publications importantes, continuera à travailler encore pendant de longues années dans le même sens pour le progrès de la science.

Prof: Dr. L. Wittmack, Geheimer Regierungsrath, Secrétaire général, Membre correspondant.

SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE D'ALLEMAGNE, à BERLIN. Berlin, 6 Dezember 1901.

An den Praesidenten der Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.

Hochgeehrter Herr Praesident !

Die Société nationale des sciences wird in den nächsten Tagen das fünfzigste Jahr ihres Bestehens vollenden. Aus diesem Anlass bringt ihr die deutsche geologische Gesellschaft den aufrichtig- sten Dank fürihre bisherigen ausgezeichneten Leistungen in der Pflege der Naturwissenschaften und im Streben nach Wahrheit und nach Erkenntniss der Dinge dar. Mit besonderer Anerken- nung heben wir die sehr schätzenswerten und wichtigen Arhei-

G4 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

ten der Herren Bonissent, Liais, Lesdos, Bertrand-Lachênée, Geufroy, Dollfus, Corbière, Bigot, und Letellier in der Geologie hervor.

Die deutsche geologische Gesellschaft wünscht gleichzeitig, dass die nächsten 50 Jahre an Erfolgen nicht minder reich sein mügen und dass es der Société nationale gelänge neue Ruhmes- blätter den alten anzufügen.

In diesem Sinne verbleiben mir mit dem Ausdruck unbe- grenzter Hochachtung.

Der Vorstand der deutschen geologischen Gesellschaft.

Im Auftrage : À. Leppla.

SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES DE GOETTINGUE. Güttingen, den 27. Dezember 1904.

A la Société nationale des sciences naturelles et mathéma- tiques, Cherbourg.

Der Société nationale des sciences naturelles et mathémati- ques de Cherbourg senden wir zur Feier ihres fünfzigjährigen Bestehens die herzlichsten Glückwünsche. Mit berechtigstem Stolze kann die Gesellschaft auf eine Reïhe vortrefflicher Arbei- ten zurückblicken, mit der sie und ihre Mitglieder die Natur- wissenschaften gef‘rdet und erweitert haben. Dass die Gesell- schaft die zweite Hälfte ihres Jahrhundertin gleich erfolgreicher glücklicher Weise zurücklegen müge, ist unser aufrichtiger Wunsch.

Ehlers, d. z. vorsitzender Sekretär. Künigliche Gesellschaft der Wissenschaften zu Güttingen.

SOCIÉTÉ SILÉSIENNE DES SCIENCES, à BRESLAU. . Breslau, den 30 December 1904.

Der Société nationale des sciences naturelles et mathémati- ques de Cherbourg bringt die Schlesische Gesellschaft für vaterländische Gultur zu ihrem fünfzigjährigen Jubiläum die herzlichsten Glückwünsche entgegen.

Dieser Ehrentag der Société kann nicht, ohne die aufrichtigste

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Antheilnahme unserer Gesellschaft vorübergehen. Sieht sie sich doch durch die gleichen Ziele mit der jüngeren Schwester ver- bunden. Mit Stolz kann die Societé auf fünfzig Jahre wissen- schaftlicher Arbeit zurückblicken, mit Stolz auf die Erfolge, die nicht nur der Erschliessung des engeren Vaterlander zu Gute kommen, sondern auch allgemeine Bedeutung beanspruchen müssen. Seit fast zwei Jahrzehnten hat sich das Band geistiger Zusammengehürigkeit um unsere Kreise fester geknüpft durch den gegenseitigen Austauch der Schriften, deren reicher und vielseitiger Inhalt befruchtend auf die Studien der beiden Gesell- schaften einwirkte. So kann am heutigen Tage die Schlesische Gesellschaft mit ihrer Werthschätzung nur den Wunsch verbin- den, dass auch die Zukunft fur die Société eine glückliche Weiterentwicklung und hohe Blüthe bedeute. |

Die Schlesische Gesellschaft für vaterlindische Cultur in Bres- lau.

Foerster. G. Bender. F, Pa:

SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE DANZIG. Danzig, le 24 Décembre 1901.

A la Société nationale des sciences naturelles et mathéma- tiques de Cherbourg.

La société soussignée a l'honneur d'envoyer à la Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cher- bourg, avec laquelle elle a, depuis longtemps, des relations amicales, ses souhaits les plus chaleureux à l’occasion de son cinquantième anniversaire. En même temps nos souhaits s’adres- sent à l'homme distingué, qui, fondateur de la société, jusqu’à l'heure qu'il est, en a eu la présidence continuelle. Sous sa direction énergique, la Société a rendu des services remarqua- bles à la science naturelle et à la mathématique et c'est avec satisfaction qu'à présent elle peut donner un coup d’œil rétro- spectif à un demi-siècle d’une activité excellente. Que de même à l'avenir la société amie ne manque jamais d'hommes disposés et capables de continuer les travaux actuels avec autant de suc- cès sur un domaine élargi. Que, pour le bien de la science et

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6G CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

pour celui des deux corporations, les relations entre la Société jubilaire et la nôtre prennent une forme de plus en plus intime. Le Comité de Direction de la Société des Sciences naturelles. Le Directeur : Momber. Le Secrétaire des affaires étrangères : Conwentz.

SOCIÉTÉ DE PHYsIQuE ET DE MÉDECINE DE ERLANGEN. Erlangen, den 1. December 1901.

An die Société nationale des sciences naturelles et mathé- mathiques de Cherbourg.

Herr Praesident !

Mit grüsstem Interesse hat unsere Societät vernommen dass die hochverehrte Schwestergesellschaft, die Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg unter den Augen ihres berühmten Gründers die füunfzigste Wiederkehr ihrer Stiftungstages feiern wird. In freudiger Antheilnehme an diesem Ehrentage sendet unsere Societät [hrer hochausgesche- nen Gesellschaft, mit der wie schonlange Jahre durch freund- schaftlicher Verkehr enge verknüpft zu sein, uns zur besonde- ren Ehre rechnen, und ebenso ihrem illustren Gründer die herzlichsten und aufrichtigsten Glückwünsche, hoffend, dass zu den bisherigen, wissenschaftlichen Verfolgen der Société na- tionale in Zukunft sich neue gesellen und dass die trefflichen Beziehungen, welche uns mit Ihnen verknüpfen, immer inni- gere werden.

In grüsster Hochachtung !

Die physikalisch-medecinische Societät Erlangen, Professor D' Lenk, Secretär.

SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE HANAU.

Hanau, den 29. Dez. 1901.

Der Société nationale des sciences naturelles et mathémati- ques zu Cherbourg beehren wir uns zur morgigen fünfzigsten Wiederkehr des Gründungstages unsere wärmsten, herzlichten und aufrichtigsten Glückwünsche darzubringen. Müge die hoch-

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angesehene Gesellschaft beginnstigt von glücklichen äusseren Umständen in steter Folge blühen undsich weiterentwickeln zur Fôrderung der internationalen Wissenschaft zur Ehre der Grün- der und Mitglieder, zum Ruhme Ihrer Heimat Cherbourg und Thres Vaterlander Frankreich.

Mit den besten Wünschen für eine guter Gelingen des Jubel- feier verknüpfen wir die Bitte um die Ehre Ihres weiterenge- schätzten Wohlwollens und verbleiben in grüsster Hochachtung und Ergebenheit

Die Wetterauische Gesellschaft für die gesimmte Naturkurnde in Hanau.

Im Auftrage : Dr. med. Walther Ambrosius, I. Sekretär.

SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES POUR LE SCHLESWIG-HOLSTEIN. Kiel, den 25. Dezember 1901.

Der naturwissenschaftliche Verein von Schleswig-Holstein sendet seiner Collegin, der Société nationale des sciences natu- relles et mathématiques zu Cherbourg seine herzlichsten Glück- wünsche zum Feste des füntzigjährigen Bestehens. Der Gruss erschallt von der Küste eines Meeres zu der eines anderen, und darin ist das angere Band angedeutet, das uns eint, die Erfor- schung der Naturgeschichte des Meeres. Ihre Gesellschaft hat auf diesem Gebiete sich unverweltliche Lorbeeren erworben, wir brauchen nur an die Arbeiten von Gustav Thuret, Eduard Bor- net und August Le Jolis zu erionern, die neben zahlreichen an- deren in Ihren Schriften enthalten sind. Als ein seltenes Glück- aber preisen wires mit [hnen,dass der treffliche Mann, der vor füunf- zig Jahren Ihre schnell berühmtgewordene Gesellschaft ins Leben rief, dass Herr Dr Auguste Le Jolis auch heute noch an Ihrer Spitze steht, und wir wünschen, dass ihm noch lange Jahre vergünnt sein mügen, sich seines Lebenswerkes zu freuen. Dabei haben wir die Genugthuung, uns an Herrn Le Jolis als an einen der unsrigen zuwenden ; dann seit langen Jahren ziert derselbe die Liste unseres Vereins als Ehrenmitglied.

So hoffen wir, das Ihre Gesellschaft in Bewährung des tradi- tionellen idealen Sinnes, der auch jedem, an Ihren so reichen Küsteu Arbeitsmaterial suchenden Fremdling die liebenswür-

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GS CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

digste Unterstützung zu Theil werden less einer ebenso blühen- den Zukunft entgegengehen müge, wir sie auf ein stolze Vergan- genheit zurückblicken darf.

V. Hensen. L. Weber.

Commission ROYALE POUR L'EXPLORATION SCIENTIFIQUE DES

MERS ALLEMANDES,.

Kiel, den 28. Dezember 1901.

Der Société nationale des sciences naturelles et mathémati- ques de Cherbourg beehrt sich die unterzeichnete Kommission zum Fest der Vollendung Ihres fünfzigsten Wirkungsjahres die freundlichsten Glückwünsche darzubringen.

Ihre Gesellschaft blickt auf eine ruhmvolle und erfolgreiche Thätigkeit zurück, eine Thätigkeit, die fast alle Gebiete der Na- turwissenschaften umfasst und einer streng wissenschaftlichen Behandlung unterworfen hat. Dass sich Ihre Gesellschaft der Er- forschung der Naturvorgänge in Meere besonders zugewendet hat, legt es uns um so näher, den Tag, an dem vorfünfzig Jah- ren die Stiftung geschah, zu benutzen, um der Gesellschaft und ihrem Stifter, M. Dr. A. Le Jolis unsere Bewunderung und un- sere Dank für die vielen wichtigen Mitteilungen, die sieinihren « Memoires » verüffentlicht hat, zum Ausdruck zu bringen.

Die Künigliche Kommission zur wissenschaftlichen Untersu- chung der deutschen Meere.

Hensen. Krümmel. Brandt. Reinke.

Université DE KieL.

Der Société nationale des sciences naturelles et mathématiques zu Cherbourg

entbietet zur Jubelfeier ihres fünfzigjährigen Bestehens die Universität Kiel ihren freundlichen Gruss. Wir beglückwün- schen Ihre Gesellschaft zu den glänzenden wissenschaftlichen Erfolgen, die sie aufzuweisen hat, und die als ein allen kommen- den Zeiten werthvoller Schatz in Ihren Schriften niedergelegt sind. In diesen Schriften wurde ein Theil der hervorragenden Arbeiten von Gustav Thuret, von Eduard Bornet, von August

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Le Jolis verôffentlicht ; und die Gesellschaft hat die Freude, den letztgenannten ausgezeichneten Mann, der sie ins Leben gerufen, auch heute nach funfzig Jahren noch an ihrer Spitze zu sehen. Die Mitglieder unserer Universität schätzen sich glücklich, diese Freude theilen zu dürfen.

Die wissenschaftlichen Kreise Kiels und Cherbourgs sind aber noch durch ein besonderes Band mit einander verknüpft- Der Wirkungskreis beider liegt an der Küste des Meeres, der lhrige am Kanal, der unsere an der Baltischen See. So waren Sie wie wir auf die Erforschung des Meeres hingewiesen; die Verschiedenheit beider Meere war Anlass, das die betreffenden Arbeïiten Kiels und Cherbourgs einander in wichtigen Punkten ergänzen konnten. Daher schliessen wir mit dem Wunsche, dass jene gemeinsame Arbeit sich in der Zukunft erfolgreich erwei- sen müge, wie in der Vergangenheit, und dass Ihra Gesellschaft auch in der Folgezeit blühe, wachse und gedeihe wie bisher.

Kiel, den 27. December 19014.

Dr Pappenheim, d. Z. Rektor der Universität.

SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES D'ÜFFENBACH. Offenbach a/M., den 8 November 1901.

Hochlôbliche Société Nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.

Der Offenbacher Verein für Naturkunde beehrt sich hierdurch, Hochlüblicher Société nationale des sciences naturelles et mathé- matiques zu ihrem 50. Stiftungsfeste die herzlichsten Glück und Segenswünsche darzubringen.

Môge Ihre Gesellschaft auch ferner blühen und gedeihen und dazu beitragen, dass der Ruhm Frankreichs, von jeher eine Pflegstätte der naturwissenschaftlichen Forschung gewesen zu sein, erhalten und gemehrt werde zum Segen der Menschen- geschlechts.

Genehmigen Sie die Versicherung unsrer ganz vorzüglichen Hochachtung.

Dr. Metz, I. Vorsitzender. P. Wilhelm, I. Schriftführer.

70 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE NUREMBERG. Nürnberg, den 28 décembre 1901.

Monsieur Aug. Le Jolis, Directeur de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques, à Cherbourg.

Monsieur, La Naturhistorische Gesellschaft de Nuremberg, flattée d'avoir reçu l'invitation de la Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques, regrette infiniment que parmi ses membres il n’y a personne qui pourra assister à la fête si rare que vous allez avoir, afin de remettre de vive voix à votre Société nos félicitations les plus empressées.

Nous vous prions donc, cher Monsieur le Directeur, d'être l'interprète de nos sentiments et de nos vœux pour la prospé- rité et le développement de votre illustre Société, et d'agréer l'assurance de notre considération distinguée.

Dr Heerwagen, Directeur. W. Rüdel, Secrétaire.

SocIÉTÉ ROYALE BOTANIQUE DE BAVIÈRE, à RATISBONNE.

Regensburg, 27. December 1901.

An die Société nationale des sciences naturelles et mathé- mathiques de Cherbourg.

Die k. bayer.-botanische Gesellschaft zu Regensburg beehrtsich hiemit der Société nationale des sciences naturelles et mathé- matiques de Cherbourg anlässlich des fünfzigjäbrigen Jubilä- ums ihres Bestandes ihre aufrichtigsten Glückwünsche zu ent- bieten.

Mit dem Wunsche, dass es der hochgeschätzten Schwesterge- sellschaft vergünnt sein müge, nach abermals fünfzig Jahren auf einen gleichen Zeitbraum erspriesslichen Schaffens im Dienste der Wissenschaft zurückzublicken, verbinden wir die Bitte, den seit Dezennien gepflogenen, jedoch seit dem Jahre 1895 unter- brochenen wissenschaftlichen Tauschverkehr mit unserer Ge- sellschaft wieder aufnehmen und in Zukunft unterhalten zu wollen, und sollte es uns zur grüssten Freude gereichen, wenn dadurch trotz der nicht unerhelblichen räumlichen Entfernung

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zum Wohle unserer beiden Gesellschaften ein Austausch unse- rer beiderseitigen Erfahrungen und Forschungsresultate in die Wege geleitet werden künnte.

Unter der Wiederholung unserer ergebensten Glückwünsche verbleiben wir, in ausgezeichneter Hochachtung ergebenste Kôüniglich botanische Gesellschaft.

Dr. Poeverlein.

SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE RATISBONNE. Regensburg, den 25. Dec. 1901. Hochgeehste Gesellschaft !

Der naturwissenschaftlichen Verein in Regensburg, welcher sich schon seit einer Reihe von Jahren eines regelmässigen wis- senschaftlichen Verkehr mit [hrer hochangesehenen Gesellschaft durch gegenseitigen Schriftenaustausch zu erfreuen hat, gibt sich die Ehre, Ihnen nebst seinen Glückwünschen zur bevorste- henden 50jäbrigen Stiftungs-Feier auch die besten Wunsche für eine erfolgreiche Fortsetzung Ihrer bewührten Thätigkeit auf dem Gebiete der Naturforschung ganz ergebenst auszudrücken. {n der gerne gehegten Hoffnung auf stets Fortdauer der bisherigen freundlichen Beziehungen zeichnet mit vorzüglicher Hochach- tung der naturwissenschaftlicher Verein in Regensburg.

Dr. Brunhuber, Präsident. Dr. Fürnrohr, Secretäir.

SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DU WURTEMBERG. Stuttgart, den 23. Dezember 1901.

An die Société nationale des sciences naturelles et mathé- matiques de Cherbourg.

Unser « Verein für vaterlandische Naturkunde » beglück- wünscht seinen fast gleichalterigen Bruderverein in Cherbourg zu seinem am 30. December 1901 zu feiernden 50jährigen Jubi- läum.

Schon seit den ersten Jahrens ihres Bestehens haben unsere beiden Vereine in beständiger und regelmässiger Verbindung und in Schriftenaustausch mit einander gestanden, die Cher-

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burger « Mémoires » sind für uns eine der werthvollsten Quellen und Fundgruben für unsere wissenschaftliche Arbeiten gewor- den. Zudem haben wir die Freude und Ehre. den Gründer und stindigen Director der Cherbourger Gesellschaft, Herrn Doctor Auguste Le Jolis auf der nur wenige Namen zählenden Liste unserer correspondirenden Mitglieder glänzen zu sehen.

Müge unsere Verbindung auch fernerhin fortbestehen und die Gesellschaft in Cherbourg in edlem Wetteifer mit der unsrigen auch in Zukunft so zur Forderung der Wissenschaft beitragen, wie sie das in den ersten fünfzig Jahren ihres Bestehens in so ausgezeichneter Weise verstanden hat.

Mit vorzüglicher Hochachtung, der [. Vorstand des Vereins für vaterländische Naturkunde in Württemberg.

Prof. Dr. C. B. Klunzinger.

Muséum D'HISTOIRE NATURELLE DE CARINTHIE. Klagenfurt, den 20. Dezember 1901.

Société nationale des sciences, Cherbourg.

Die Direktion des naturhistorischen Museums in Klagenfurt begrüsst die geehrte « Société Nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg » freundschaftlich zur Feier ihres fünfzigjährigen Bestandes und beglückwünscht sie bestens zu ihrem langjührigen, erfolgreichen Wirken auf dem Gebiete der Naturwissenschaften.

Die Direction : Freih. V.Jabornegg, Präsident.

Bureau HyprocrAPniQue DE LA MARINE IMPÉRIALE ET ROYALE

D'AUTRICHE,. Pola, am 21. October 1901. An die Gesellschaft der Naturwissenschaften und Mathe- matik, Cherbourg.

Den Erhalt des Circulares vom October 1901 mit Dank bestäti- gend beeilt sich die gefertigte Direction das geehrte Präsidium zur Feier 50jährigen Bestandes der Société nationale des Sciences

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naturelles et mathématiques de Cherbourg herzlichst zu be- glückwünschen und der Hoffnung Ausdruck zu verleihen, dass dieser wissenschaftlich wichtige Verein sich stets weiter ent- wickeln und gedeihen müge.

Auch gebe ich mich der Hoffnung hin, dass die sehr ausge- zeichneten und geschätzten Beziehungen, welche bisher dieses Institut mit dem k. u. k. Hydrographischen Amte in Pola verban- den, auch in Hinkunft erhalten bleiben werden.

Mit vorzüglichster Hochachtung, Der Director.

SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES DE BOHËME. Prag, am 18. November 1901.

Lübliches Praesidium der Société nationale des sciences natu- relles et mathématiques de Cherbourg!

Die Kôüniglich Bühmische Gesellschaft der Wissenschaften hat in ihrer ordentlichen Sitzung aus 6. d. M., in welcher Ihre Zu- schrift vom October d. J. vogelegt wurde, einhelligbeschlossen, Thnen zur 50jährigen Feier der Begrundung fhrer Gesellschaft ihre herzlichsten Sympathien und zugleich den wärsten Wunsch zu weiteres gedeihliches Entwicklung auszudrücken, und zwar dies uns so mehr, als wir den Begründer und standigen Director Ihres Gesellschaft Herren Auguste Le Jolis mit Stolz zu unseren ältesten und verdienstvollsten Mitgliedern zählen.

Für die Kgl. B‘hmische Gesellschaft der Wissenschaften :

Prof. Dr V.E. Mourek, d. Z. Generalsekretär.

ACADÉMIE IMPÉRIALE ET ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET ARTS DE ROVERETO.

Rovereto, li 11. Dicembre 1901.

Alla Illustre Società nazionale di Scienze naturali e mate- matiche in Cherbourg.

Onorevole Presidenza ! Il Consiglio accademico affidava alla firmata Presidenza il grato incarico di presentare a codesta Illus- tre Società le piu vive congratulazioni per la ricorrenza del Suo 50° anno d'esistenza.

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[ sentimenti di collegialità e la vivissima simpatia che legano la nostra Accademia a codesto Illustre Istituto ci fanno augurare che esso possa avere ancora un lungo e prospero avvenire pel bene della scienza e della patria.

Con tutta osservanza, Dall'Aula accademica : Il Segretario Prof. Ag. Bonomi.

SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE BALE. Basel, den 6. November 1901. A la Société nationale des sciences naturelles de Cherbourg.

La Société des sciences naturelles de Bâle se fait un agréable devoir de présenter à la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg ses félicitations très sincères à l’occasion de son cinquantième anniversaire.

Elle se plaît à espérer que les relations de cordiale amitié et de sympathie, basées sur le noble intérêt commun de l'avance- ment des connaissances humaines, se consolideront de plus en plus entre les deux Sociétés et fourniront ainsi une source de puissant encouragement.

Bâle, séance du 6 Novembre 1901. Pour la Société des sciences

naturelles de Bâle, le Secrétaire : Karl von der Mühll.

INSTITUT NATIONAL GENEVOIS. Genève, le 27 Novembre 1904.

Monsieur le Président et Messieurs,

Nous vous adressons nos félicitations, nous vous envoyons nos vœux pour la prospérité de votre Société, qui va célébrer le cinquantième anniversaire de sa fondation. Nous sommes heu- reux d’être en relations avec une Société savante dont les Mémoi- res sont justement appréciés des connaisseurs. Un de mes col- lègues, M. Emile Yung, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à notre Université, m'écrit à ce sujet que ces mémoi- res sont remarquables par l'originalité et la méthode des recher- ches. « Nous apprécions particulièrement à Genève, me dit-il,

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les études anatomiques et taxonomiques sur la faune et la flore des contrées voisines de Cherbourg. »

Nous serons bientôt appelés nous-mêmes à célébrer un anni- versaire semblable à celui que vous allez fêter. Notre Institut Genevois est votre cadet. Notre première séance a eu lieu le 2 mai 1853.

Pendant une cinquantaine d'années, comme vous à Cherbourg, nous avons travaillé à Genève, dans la mesure de nos forces. L'amour désintéressé de l’étude nous animait les uns et lesautres: c'est un lien qui nous unit malgré la distance, en sorte que nous pouvons, avec une cordiale sympathie, prendre part à la joie que vous aurez dans la belle fête que vous allez célébrer.

Je vous prie, Monsieur le Président et Messieurs, d'agréer l’assurance de mes sentiments de considération et de confra- ternité.

Au nom de l'Institut Genevois, le Président, Eugène Richter,

prof. à la Faculté des lettres de l’Université de Genève.

ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS

DE BELGIQUE. Bruxelles, le 19 Novembre 1901. Monsieur le Président,

Ce qui fait la réelle grandeur d'une nation, c’est cette émula- tion entre les intellectualités dont elle se compose pour le pro- grès incessant de ce qui constitue le domaine des connaissances humaines. |

La science ne saurait être un apanage exclusif. Toutes les institutions qui concourent à son. avancement apportent leur contribution dans ce grand mouvement qui est l’honneur de la société moderne et qui a produit de si heurenx résultats pour la vie des nations.

C’est sous l’impression d’un bien sincère sentiment d'intérêt que l’Académie Royale de Belgique vient d’apprendre que la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg va célébrer son premier cipquantenaire. L'Académie n'est pas sans connaître et sans apprécier hautement tout ce que votre Institution a déjà fait pour la science. Vos travaux tien-

76 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

nent une place des plus honorables dans l’ensemble des publica- tions qui surgissent chaque année. Ils sont non seulement un heureux présage pour l'avenir de la Société nationale, mais aussi la preuve la plus convaincante de l'incessante activité que vous déployez pour apporter, dans le cadre de vos recher- ches, votre part de contribution au mouvement scientifique de cette France si honorée par la place qu’elle tient dans le monde savant, ce que votre Gouvernement s'était déjà plu à reconnai- tre, il y a des années déjà, en vous rangeant parmi les Etablisse- ments d'Utilité publique.

L'Académie royale de Belgique se joint donc bien sincère- ment aux Institutions qui vous adressent leurs félicitations en la circonstance mémorable que va célébrer la Société nationale de Cherbourg. Elle fait ses meilleurs vœux pour la fructueuse continuation de l’œuvre que Gelle-ci a entreprise et qui mérite les applaudissements.

En vous adressant les félicitations et les vœux de l’Académie, je suis heureux d'y comprendre Monsieur Auguste Le Jolis, le si estimable Fondateur et Directeur perpétuel de la Société natio- nale et Trésorier-archiviste de la première heure de l'institution.

Agréez, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les plus distingués.

Le secrétaire perpétuel de l'Académie : Le chevalier Edmont Marchal.

SOCIÉTÉ BELGE DE MICROSCOPIE. Bruxelles, le 2 Décembre 1901.

Monsieur le Directeur perpétuel,

Au nom de la Société belge de microscopie, je viens vous adresser les plus vives félicitations à l’occasion de la célébra- tion du cinquantième anniversaire de la fondation de la Société de Cherbourg.

Depuis 1851, le développement de votre institution a été tou- jours croissant, et elle est devenue l’une des sociétés les plus florissantes de France, dont les travaux sont estimés autant à l'étranger qu’en France.

Notre Société, beaucoup plus jeune que la vôtre, ne peut mal-

#0

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 77

heureusement marcher sur vos traces, mais elle ose espérer que malgré sa faible valeur vous voudrez bien comme par le passé continuer avec elle les relations d'échanges entamées il y a déjà quelque temps. Elle vous prie également d'accepter les vœux qu'elle forme pour la bonne continuation et la pleine réussite de vos travaux.

Elle vous prie, Monsieur Le Jolis, d'accepter pour vous ses félicitations spéciales et l'expression de sa profonde admiration pour le zèle que vous avez montré en consacrant au dévelop- pement de la Société de Cherbourg cinquante années de votre vie.

Veuillez, je vous prie, Monsieur le Directeur, croire à mes sentiments respectueux.

Au nom de la Société: Le secrétaire: D'E. de Wildeman.

Ecoce POLYTECHNIQUE DES Pays-Bas. Delft, 29 Décembre 1901.

Messieurs,

Le Conseil d'Administration de l'Ecole Polytechnique des Pays-Bas est heureux de vous féliciter.

Votre cinquantenaire lui inspire un sentiment de sympathie collégiale dont il a l'honneur de vous offrir son chaleureux té- moignage.

Agréez, Messieurs, l'assurance de notre haute considération.

Le Conseil d'Administration : D'B. H. Pekelharing, Président. D' C. À. Scheltema, Secrétaire.

SOCIÉTÉ DES SCIENCES, DES ARTS ET DES LETTRES DU HAINAUT. Mons, 7 Décembre 1901.

Messieurs,

La Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut s’as- socie de tout cœur à la célébration du cinquantenaire de la So- ciété nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, avec laquelle elle s'honore d'être en relations depuis un quart de siècle.

78 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

Interprète des sentiments de notre Compagnie, je remplis un. devoir agréable de ma charge, et en son nom, comme au mien, je vous adresse, Messieurs, avec des félicitations chaleureuses, les vœux que nous formons pour le succès de vos travaux.

Comme gage de notre sympathie, je vous prie, Messieurs, de remettre à votre vénéré directeur perpétuel, Monsieur Auguste Le Jolis, le diplôme de Membre correspondant de la Société des Sciences, des Artset des Lettres du Hainaut, qui lui a été décerné en séance du 5 Décembre.

Veuillez agréer, Messieurs, l'expression de mes sentiments les plus distingués.

Le secrétaire : Emile Hublard, Doct' ès-sciences.

ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, à AMSTERDAM. Amsterdam, le 27 Décembre 1901.

À Monsieur Auguste Le Jolis, fondateur et directeur per- pétuel.

L'Académie Royale des sciences à Amsterdam a l'honneur de présenter à la Société nationale des sciences naturelles et ma- thématiques de Cherbourg ses meilleures félicitations à l’occa- sion du cinquantième anniversaire de la fondation de la Société.

En formant les vœux les plus sincères pour la prospérité cons- ; tante de votre société et pour le maintien de son action salutaire sur la science, l’Académie a l'honneur de vous offrir l'assurance de ses sentiments distingués.

Le secrétaire général de l'Académie : J, D. van der Waals.

SOCIÉTÉ MATHÉMATIQUE D'AMSTERDAM. Amsterdam, Février 1902.

A la Société des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.

Messieurs,

L'assemblée de la Société mathématique d'Amsterdam a l'hon- neur de vous adresser ses félicitations à l’occasion du 50° anni- versaire de la fondation de votre honorable Société,

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 79

Ils souhaitent qu'il vous soit donné de contribuer toujours à l’avancement de la science, comme vous l'avez fait jusqu’à ce jour.

Corneille L. Landré, Président. D' M.C. Paraira, Secrétaire.

Ixsrrrur RoyaL MÉTÉOROLOGIQUE DES Pays-Bas. de Bilt, 23 Octobre 1901.

M. L. Corbière, secrétaire de la Société nationale des scien- ces Physiques et Mathématiques de Cherbourg.

En réponse à votre circulaire datée Octobre 1901, j'ai l'honneur de vous annoncer le vif intérêt avec lequel je pris connaissance du jubilé cinquantenaire de la Société nationale des sciences physiques et mathématiques de Cherbourg.

J'espère que votre Société continuera pendant mainte généra- tion son travail en faveur des sciences et que les liens existant déjà si longtemps entre la Société et cet Institut se renforcent, si possible, toujours.

Le Directeur en chef de l’Institut Royal météorologique des Pays-Bas : Mauritz Snellen.

SOCIÉTÉ BATAVE DE PHILOSOPHIE EXPÉRIMENTALE, à ROTTERDAM. Rotterdam, le 16 Décembre 1901.

A la Société nationale des sciences naturelles et mathéma- tiques de Cherbourg.

Messieurs, La Société batave de philosophie expérimentale à Rotterdam prend un vif intérêt à la célébration de l’anniver- saire de la fondation de votre Société. Elle espère que votre Société continuera de rendre de bons services à la science et jouira toujours d’une grande considération.

Pour la Direction de la Société batave : F.B. s’Jacob, Præses magnificus ; Dr G. J. W. Bremer, Directeur et Secrétaire.

SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE DE LONDRES. Burlington House, London, 10 Dec. 1901.

Sir, [ am instructed by the Council of the Royal Astrono- mical Society to send you, on behalf of the Society, their very

80 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

sympathetic congratulations on your Society's completion of fifty years of most valuable work for the advancement of Science.

It is the wish and prayer of the Council that your Society, taking full encouragement from their past distinguished success, may go forward with renewed energy to the great improvement of natural, as well as mathematical science.

At no past time has there been so favourable an opportunity, as well as so great need, for successful activity in experiment and research in every branch of science, and no society can enter upon the work of this new Century with greater encoura- gement from their past labours.

I have the honour to remain, Yours faithfully, William Huggins, Foreing Secretary.

JARDINS Royaux BoTANIQuESs, à KEw. 14 Novembre 1904. M' Aug. Le Jolis.

Très honoré Monsieur et Confrère,

A l’occasion de la célébration de la 50° année de l'existence de la Société des sciences naturelles et mathématiques de Cher- bourg, dont vous êtes le doyen, je vous prie d'accepter mes féli- citations les plus cordiales. Dès sa fondation, la Société a publié des travaux précieux. Parmi ses membres se trouvaient les bota- nistes les plus éminents, non seulement de la France, mais de l'Europe entière. Remarquables entre ceux qui furent les auteurs des mémoires publiés dans les premières années de la Société, on peut citer MM. Bornet et Thuret, dont les études algologiques ont mené aux découvertes les plus importantes de la science botanique du siècle dernier. On doit aussi mention- ner les noms de MM. Nylander, Chatin et Brébisson, dont les ouvrages ont été et sont encore tant appréciés.

Entre autres collaborateurs de cette époque se trouvaient Vous, Monsieur le Fondateur, et M. H. Jouan, le président actuel.

Je viens de m'aviser, Monsieur, que vous étiez déjà en corres- pondance avec feu Sir William Hooker en 1848, et les lettres

que vous lui écriviez alors de Cherbourg portent l'en-tête du.

AS

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 81

vice-consulat britannique, et si j'ai réussi à m'expliquer dans votre langue aussi bien que vous vous servez de la mienne, j'en serais bien fier.

Trois directeurs successifs des Jardins Royaux de Kew ont eu l'honneur d’être membres de votre Société; et vous serez sans doute bien aise de savoir que Sir Joseph Hooker se porte parfai- tement bien, quoiqu'il ait 84 ans révolus et qu'il vient souvent à Kew travailler à l’herbier.

Quant à moi, comme membre de la Société, je voudrais vous exprimer la satisfaction que je ressens en pensant à l’œuvre qu'elle a accomplie, et j'espère, Monsieur, qu’elle continuera à maintenir la haute réputation qu'elle s’est faite dans les Socié- tés savantes.

De plus, je vous prie, Monsieur, de faire mes salutations em- pressées à tous ceux qui assistent à la lecture de cette commu- nication. Votre bien dévoué,

W.T, Thiselton Dyer.

SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LONDRES. Burlington House. London, 9 nov. 1901.

Monsieur le Président de la Société nationale des sciences naturelles et math. de Cherbourg.

Sir, Your notification of the approaching 50th anniversary of your Society, dated October last, has been duly laid before our Council.

[am desired to convey to you and the Society of which you are President, the sincere and cordial congratulations of the President and Council of this Society, on the auspicious attain-

ment of half-a-century's excellent work, and the assurance thus

given of a career in the future of equal distinction. I'am, Sir, your obedient servant : B. Daydon Jackson, Secretary.

OBsERVATOIRE RoyAL DE GREENwWICH. Royal Observatory, Greenwich, 1904, dec. 23.

The Astronomer Royal on behalf of the Royal Observatory, Greenwich, offers his hearty congratulations to the Société natio-

"6

82 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

nale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg on the occasion of its Jubilee, aud trusts that its efforts for the pro-

motion of science will be as successful in the future as they have

been in the past 50 years. W. H. M. Christie.

SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE ET SCIENTIFIQUE DE MANCHESTER. Manchester, Dec. 17th, 1901.

A la Société nationale des Sciences naturelles et mathéma- tiques de Cherbourg.

The Council of the Manchester Literary and Philosophical Society desires to congratulate the Société Nationale des Scien- ces naturelles et mathématiques de Cherbourg on the occasion of its approaching Jubilee, and wishes to express the hope that the Society, which has done so much to advancethe progress of

Natural Science in the past, may long continue to carry on its :

successful work. Francis Jones, Charles H. Lees, Hon. Secs.

SocIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES ET LETTRES DE GÜTEBORG. Güteborg, 27 Décembre 1901.

A la Société Nationale des sciences naturelles et mathéma- tiques de Cherbourg.

La Société Royale des sciences et lettres de Güteborg est heu- reuse de s'associer aux félicitations sincères qui vous parvien- nent de toutes parts au cinquantième anniversaire de votre fon- dation et auxquelles les signalés services que vous avez rendus à la science vous donnent de si justes titres.

Elle est également heureuse de pouvoir, par le commercium litterarium qu'elle a l'honneur d'entretenir avec vous, se dire votre collaboratrice, eten cette qualité, elle vient non seule- ment vous présenter ses hommages, mais des vœux sincères d'entretenir toujours avec vous les meilleurs rapports.

Pour la Société Royale des sciences et lettres de Güteborg Johnn Viling, Secrétaire,

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 83

SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE COPENHAGUE, Kjübenhavn, den 27de December 1901.

La Société botanique de Copenhague a l'honneur d'envoyer ses félicitations chaleureuses à la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg à l’occasion de sa cinquantaine, en rendant hommage à l'importante activité scien- tifique qu'elle a fait voir pendant les 50 années passées, et en lui souhaitant des conditions prospères pour la continuation de son œuvre.

Le Président : E. Rostrup. Le Vice-président : L. Kolderup Rosenvinge.

SoctËTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE Moscou. Moscou, le 11/24 Décembre 1901.

A Monsieur le Fondateur et Directeur perpétuel de la société nationaie des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, D' Auguste Le Jolis.

Très honoré Monsieur,

La Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg que vous avez fondée et dont vous dirigez les sa- vantes publications depuis 50 ans, célébrera le 30 décembre le 50° anniversaire de sa fondation. Grâce à ses publications, votre Société a pris une place importante parmi les institutions savan- tes. Nous avons suivi avec le plus grand intérêt l'accroissement de votre Société qui doit sa création ainsi que son développe- ment à vos efforts, et votre activité scientifique à la Société na- tionale a duré juste un demi-siècle. Permettez-moi, Monsieur, de vous exprimer de la part de la Société Impériale des Natura- listes de Moscou à cette occasion nos chaleureuses félicitations adressées à vous personnellement comme Fondateur de la So- ciété nationale de Cherbourg et comme Membre de la Société moscovite depuis 1855 et Membre honoraire depuis 1876.

Veuillez recevoir, Monsieur, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.

Le Président : Nicolas Oumoff.

84 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ DES NATURALISTES DE RiGa.

0 PR AE 2 A

Societati collegae honoratissimae Caroburgensi,

Quae per decem lustra strenue scientiam naturae auxit, laeto animo gratulatur

Societas investigatorum naturae Rigensis.

Director : G. Schweder. Secretarius : H. Pflaum. Rigae, s m. Dec. a. MCMI.

SOCIÉTÉ DES SCIENCES DE FINLANDE.

Helsingfors, le 24 Décembre 1901, Monsieur le Secrétaire,

La Société des Sciences de Finlande a appris avec un grand intérêt, par votre circulaire, que la Société nationale des scien- ces naturelles et mathémathiques de Cherbourg va accomplir, le 30 de ce mois, la 50° année de son existence, et m'a chargé de vous transmettre ses félicitations chaleureuses et l'expression de toute sa sympathie au sujet de ce mémorable événement.

Elle se permet d'y joindre, en particulier, son hommage très respectueux à l'égard du vénérable Fondateur et Directeur per- pétuel de votre Société, en le félicitant du rare bonheur qui lui est échu de voir son œuvre semi-séculaire couronnée de succès et promettant les meilleurs fruits pour l'avenir.

Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire, l'assurance de ma considération la plus distinguée.

L. Lindelüf, Secrétaire perpétuel de la Société des sciences de Finlande.

TS + L

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 85

Ixsrrrur MÉéTéoRoLOGIQUE DE ROUMANIE, À BUKHAREST. Bucuresci, le 18 Décembre 1901.

A Monsieur Auguste Le Jolis, Fondateur et Directeur perpé- tuel de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.

Au nom de l'Institut météorologique de Roumanie j'ai l'hon- neur de vous prier de bien vouloir présenter à la Société natio- nale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg ses plus chaleureuses félicitations à l’occasion de l’accomplisse- ment de ses 50 années d'existence.

En témoignage de la grande estime que nous portons aux tra- vaux de cette société, nous vous prions encore de bien vouloir lui présenter en hommage quelques-unes de nos dernières pu- blications, et d’agréer pour vous, Monsieur le Fondateur et Direc- teur perpétuel, les vœux que nous formons de diriger longtemps encore cette savante institution.

Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments les plus distingués.

Le Directeur de l'Institut Météorologique de Roumanie : St, Hepites.

ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET ARTS DE LuCQuEs.

Sodalibus Collegii Caesarisburgensis Eruditorum Galliae Re- rum Naturalium et Matheseos Doctrinis Excolendis Provehendis Collegium Lucense Doctrinis Litteris Bonis Artibus Excolendis

BAT):

Litteras vestras accepimus, quibus nobis nunciatum est iij cal. januarias quinquagesimum natalis collegii vestri diem esse redi- turum : intelleximus autem nihil vobis potius fore quam ut vobis gratulemur, nobis gaudeamus. An nos desiderio vestro obsequi velimus, non est cur dubitetis ; idenim rogastis, quo nobis ca- rius nihil poterat contingere nihil honorabilius. Quod scribitis collegium vestrum quinquaginta natales gratissime numerare, id nos summo vobis honori esse arbitramur ; majori tamen fore existimamus quod eo temporis spatio rerum naturalium doctri- nas atque res mathematicas ita excoluistis in iisque studiis pro-

86 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

vehendis incubuistis, ut non modo ipsi magnopere profecisse sed humano generi valde etiam profuisse videamini. Itaque liceatet vos ominibus optimis prosequi et versibus iisdem affari, quibus affatur Messalam ille vir, quem sermonum candidum judicem compellat Horatius : Vobis succrescat proles, quae facta parentum augeat et circa stet veneranda senes. At tu, natalis, totos celebrande per annos, candididr semper candidiorque veni. Valete. D. Lucae Non. Nov. An. M. CM. I. Praeses Collegii Lucensis : J. Sardinius. Vicario munere a Commentariis : Rothericus Biaginius.

Insrrrur Royaz LomBARD DES SCIENCES ET LETTRES, à MiLan. Milano, li 22-11-1901.

À Monsieur le Président de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.

[lustrissimo Sig. Presidente,

Il R. Istituto Lombardo di scienze e lettere ha l’onore e la compiacenza di associarsi alla celebrazione del cinquantesimo anno di fondazione di codesta benemerita Società di Scienze Naturali e Matematiche.

[l Presidente : G. Celoria. Il Segretario : R. Ferrini.

AcADÉMIE RoyaLe pes Sciences, LeTrRes Er ARTS DE MODÈNE. Modena, le 23 Décembre 1901.

A la Société Nationale des Sciences naturelles et mathé- matiques de Cherbourg.

°H y a beaucoup d'années que notre Académie a le précieux avantage d'être en relation avec la Société nationale de Cher- bourg, qui prochainement va accomplir la 50"° année de son existence.

Nous sommes bien heureux de lui donner à cette occasion une marque de souvenir sympathique et de lui souhaiter la conti- nuation d'une vie active et profitable aux progrès de la Science.

Le Président : Dante Pantanelli. Le Secrétaire général : Giorgio Ferrari Moreni,

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 81

ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES PHYSIQUES ET MATHÉMATIQUES DE NAPLES.

Napoli, 7 dicembre 1901.

[mo Signor Presidente della Société Nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.

La Reale Accademia delle Scienze fisiche e matematiche di Napoli porge il saluto bene augurante alla Società Nazionale delle Scienze naturali e matematiche di Cherbourg, che sta per celebrare il 50° anniversario della sua esistenza, e prega la S. V. [lma di reppresentarla alla cerimonia solenne.

Con perfetta osservanza [1 Presidente : Alfredo Capelli.

ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE TURIN. Torino, addi 3 dicembre 1901.

Illm Signore H. Jouan, Presidente annuale della Società di scienze naturali e matematiche di Cherbourg.

Ill= Signore, Questa Reale Accademia delle Scienze ha rice- vuto il cortese invito di prendere parte alle feste cinquantenarie di codesta Società di Scienze naturali e matematiche. Ed a tale festa l’Accademia cordialmente si associa, augurando una longa serie d’anni di vita operosa e feconda al benemerito sodalizio.

Non potendo intanto alcuno di nostri soci intervenire perso- nalmente alle dette feste, io prego la S. V. Ill" di voler rappre- sentare la nostra Accademia in tale solemnità.

Col massiono ossequio Il Presidente : Prof. Alfonso Cossa.

FACULTÉ DES SCIENCES MATHÉMATIQUES, P HYSIQUES ET NATURELLES DE L'UNIVERSITÉ ROYALE DE PIsE.

Pisa, 18 Nov. 1901.

Il Preside annuale della Facoltà di Scienze matematiche, fi- siche e naturali della R? Università di Pisa, agli Ill” Sig' Segre- tario, Presidenti, e Direttore della Societé nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.

Nella seduta del 12 Novembre, ho partecipato alla Facoltà il gentile loro avviso che ia Società nazionale delle Scienze natural e matematiche di Cherbourg col prossimo 30 Dicembre stà per

88 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

compiere il cinquantesimo anno della sua esistenza ; ed ho dalla Facoltà ricevuto il grato incarico di esprimere alle Sig'® Loro [1l" per tale occasione, come faccio con la presente lettera, sentimenti di simpatia per la Società Nazionale di Cherbourg, ed auguri per la felice continuazione dei pregiati suoi lavori.

Con ossequio, godo di potermi dire delle Sig'® Illw Devo- tissimo : Antonio Pacinotti.

OBSERVATOIRE DE L'UNIVERSITÉ DE CALIFORNIE. Mount Hamilton, Nov. 6, 1901.

M. H.Jouan, Président, Société Nationale des Sciences natu- relles et mathématiques, Cherbourg, France.

My dear M. President : [In the name of the Lick Observa- tory of the University of California, I beg to congratulate the Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg upon the completion of the first fifty years of its exis- tence, and to express the sincere hope that its usefulness in pro- moting Science will be continued indefinitely. I remain, my dear M. President, Yours very faithfully, W. W. Campbell, Di- rector.

OBsERVATOIRE DE HarvarD COLLEGE, CAMBRIDGE, Mass. Nov. 9, 1901.

M. L. Corbière, Secretary, Société Nationale des Sciences de Cherbourg, France.

Dear Sir : Will you kindly convey to your honorable Society my congratulations and best wishes upon the occasion of its fiftieth Anniversary, and accept in behalf ofthis Observatory a copy of a recently published volume ofits Annals which [ have had the pleasure of forwarding to day ?

Very truly yours : Edward C. Pickering, Director.

ACADÉMIE AMÉRICAINE DES ARTS ET SCIENCES, à Boston. Boston, 12 December 1901.

Gentlemen, We have the honor to acknowledge the receipt of your circular letter of October 1901, informing us that on the

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ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 89

thirtieth of December the National Society of Natural and Mathe- matical Sciences of Cherbourg completes the fiftieth year of its existence.

We remember with pleasure the services to science of some of your distinguished members, such as M. Bertin, director of the National School of Naval Architecture, and the late Marquis of Caligny, one of our own foreign Honorary Members.

Upon the decease of the latter, the Academy entrusted to its Recording Secretary (one of your own members) the preparation of a biographical notice of our late eminent associate. We there- fore take pleasure in presenting to the National Society of Cher- bourg a copy of this memoir as the most appropriate and most cordial souvenir for this occasion.

We have the honor to be, Gentlemen, Your obt. Servants James B. Thayer, Acting President; William Watson, Secre- tary.

SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE PORTLAND, Portland, Maine, December 1, 19014.

Gentlemen, On behalf of the Portland Society of Natural His- tory, Î have the honor to acknowiedge the receipt of your cour- teous announcement of the approaching fiftieth anniversary of the founding of the Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg.

Antitis withsincere gratification that [have the pleasure of extending to your learned body the hearty congratulations of this Society (but a few years the senior of your own) upon the completion of your golden ere.

Your admirable work in the advancement of Science is well known to us through some volumes of your valued Memoires with which you have favored us, and which we highly prize.

Your successful career, and the enlightened and liberal sup- port which you have enjoyed, excite our admiration, and, [ may add, fill us with envy, when compared with our own history which began with the year 1843, and has continued to this day, through varying fortunes (having twice lost all its belongings by fire : in 1854 and 1866.)

We hope that you may escape all misfortunes, and continue

LE Er. «s Li.

your successful work for many decades and even centuries to come. And may the occasion of your celebration be one of great pleasure to your members and to the guests who may fortuna- tely be present. Thanking you for your courtesy, [ have the honor te subscribe myself, dear Sirs, very respectfully and cordially yours, Joseph P. Thompson, President.

90 CINQUANTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ

MuséuM DE ZO0LOGIE COMPARATIVE DE HARvARD COLLEGE, CAMBRIDGE. Paris, 45 Nov. 1901.

A Monsieur le Secrétaire de la Société des Sciences Natu- relles de Cherbourg.

Monsieur,

De passage à Paris, je reçois de Cambridge la circulaire an- nonçant que la Société des Sciences Naturelles de Cherbourg devait en décembre célébrer l'anniversaire de la 50° année de sa fondation.

Veuillez, je vous prie, Monsieur le Secrétaire, présenter de la part du Museum of Comparative Zoology de Harvard College à Cambridge, Mass., ses félicitations les plus empressées et les meilleurs souhaits pour l’avenir de la Société.

En vous priant, Monsieur, de recevoir l'assurance de mes sen- timents les plus distingués,

A. Agassiz, Secrétaire de la Faculté du Museum de Comp. Zoology.

ACADÉMIE DES SCIENCES, ARTS ET LETTRES DU WIsCONSIN. Madison, Wis. Dec. 26, 1901.

Société Nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg.

Esteemed Sirs,

Notice of the celebration of the fiftieth anniversary of the founding of the Société Nationale des Sciences Naturelles et Ma- thématiques de Cherbourg has been received.

[have the honor to inform you that at the last meeting of the Wisconsin Academy of Sciences, Arts and Letters notice of your

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 91

celebration was read and the secretary was directed to enter upon the records a minute indicatingthatthe Wisconsin Academy sends to you most cordial greetings and congratulations and expresses the hope that it may long enjoy theintercourse which your excellent work has made valuable to us.

Very respectfully, E. B. Skinner, Secretary.

ACADÉMIE DES SCIENCES NATURELLES DE PHILADELPHIE. Philadelphia, November 1, 1901.

The Academy of Natural Sciences of Philadelphia has the honor to acknowledge the receipt of the notification of the approaching fiftieth anniversary of the foundation of the Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg.

It gives the Academy much pleasure to send to the Society its felicitations on the happy event and its congratulations on the brilliant work accomplished during the half century. of its exis- tence as embodied in the thirty-one volumes of its Memoirs.

The Academy desires to express its best wishes for the conti- nued prosperity of the Society and to hope that the cordial rela- tions so long existing may continue to their mutual benefit and for the advancement of the interests of science. |

Samuel G. Dixon, President. Edward J. Nolam. Secretary.

SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE AMÉRICAINE, À PHILADELPHIE. Philadelphia, November 5 1901.

To the Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathé- matiques de Cherbourg.

The American Philosophical Society sends cordial greetings to the Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg on the occasion of the 50t* Anniversary of its foun- dation, and congratulations upon the splendid vigor the Society shows upon reaching this important milestone in its history.

The American Philosophical Society expects that the anticipa- tions of prosperity and progress which the past fifty years justify will be fully realized at the next semi-centennial celebration of the Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg.

J. Minis Hays, Secretary.

92 CINQUANTENAIR® DE LA SOCIÉTÉ

INSTITUTION SMITHSONIENNE, A WASHINGTON. Washington, November 2, 1901.

M. Auguste Le Jolis, Fondateur et Directeur perpétuel de la Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathéma- tiques de Cherbourg.

The Secretary of the Smithsonian Institution has the honor to acknowledge the receipt of the announcement of the comme- moration on the thirty-first day of December 1901, of the fiftieth anniversary of the foundation of the Société Nationale des Scien- ces Naturelles et Mathématiques de Cherbourg.

The Secretary begs leave, on behalf of the Institution, to con- vey to the Society the most cordial greetings upon this interes- ting and noteworthy occasion, together with an expression of sincere good wishes for the continued prosperity of the hono- red Society.

S. P. Langley.

BUREAU D'ETHNOLOGIE AMÉRICAINE, A WASHINGTON. Washington, October 30, 1901.

Monsieur L. Corbière, Secrétaire de la Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg.

The announcement of the Société Nationale des Sciences Natu- relles et Mathématiques de Cherbourg, that the Society will shortly celebrate the fiftieth anniversary ofits existence, has been received with much pleasure by the Director and Collaborators of the Bureau of American Ethnology, who beg most cordially and heartily to congratulate the Society on its noble and successful career, and to tender their warmest wishes for a long and happy continuation ofthis career.

J.W. Powel, Director. W.J. Melsee, Ethnologist in Charge.

Bureau HyproGRAPHiQuE ET GÉopÉsique pes ErarTs-Unis. Washington, December 18, 1901.

Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg.

Gentlemen, The Bureau over which [I have the honor to preside has heard that you are about to celebrate the fiftieth year of the

é.1

ne pra

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 93

existence of your Society. Our library now has on its shelves your valuable publications, and [ hope most sincerely that my succes- sors will have occasion to congratulate you again when the lapse ofanother fifty years will have rounded out one hundred years of your existence.

Please accept from me and from my colleagues our heartiest congratulations and good wishes.

Very respectfully, O. H. Pittmann, Superintendent.

OBSERVATOIRE MÉTÉOROLOGIQUE CENTRAL pu Mexique. México, 30 de Diciembre de 1901.

El Director y los empleados del Observatorio Meteorologico Central de México, tienen la honra de felicitar muy cordialmente à todos y cada uno de los miembros de la Sociedad Nacional de Ciencias naturales y matematicas de Cherbourg, fundada el 30 de Diciembre de 1851, por cumplir hoy el quincuagesimo año de su existencia ; yhacen votos porque tenga muchosaños mas de vida para beneficio de la ciencia y de la humanidad.

El Director : Manuel E. Pastrana.— El Subdirector : José Zendejas. El Jefe de la Seccion de cartas del tiempo : José Guzman. El Observador : Francisco Toro.— El Secretario : Adolpho G. Meza.

SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE ARGENTINE, à BUENOS-AIRES. Buenos-Aires, Noviembre 14 de 1901.

Señor Presidente de la Société Nationale des Sciences Natu- relles et Mathématiques de Cherbourg, D. H. Jouan.

La Sociedad Cientifica Argentina, que tengo el alto honor de presidir cumple con el grato deber de acusar recibo de la nota que esa Asociacion se ha dignado enviarnos, comunicando la proxima celebracion de 50° aniversario de su fundacion.

Es con verdaduro placer que vemos la marcha prospera que sigue esa Corporacion CGientifica de universal fama y destinada à difundir el conocimiento y estudio de las ciencias naturales y matematicas.

Nuestra palabra de saludo y felicitacion sincera tal vez no tenga la significacion precisa que refleja la simpatia que en auestra Sociedad despierta una Corporacion de la importancia

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cientifica que reviste la que Vd. tan dignamente preside, pero ella al menos, es una palabra de aliento, de confraternidad entre dos corporationes que à la ciencia deben su nacimiento y que tienden al mismo fin difundirla.

Complimos, pues, con el honoroso deber de expresar aqui los sinceros deseos que nos animan, à fin de que esa Sociedad avance sin vacilaciones en la senda del progreso y esperando ver realizados nuestros votos, me so grato saludar al Señor Presidente con mi mas distinguida consideracion.

Carlos M4 Morales. José Larreguy, Secretario.

Musée NarTioNAL D'HISTOIRE NATURELLE DE BUENOS-AIRES.

Buenos-Aires, 28. XI. 1901.

Monsieur le Président de la Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg, H. Jouan.

Au nom du Musée d'Histoire naturelle de Buenos-Aires et de ma propre part, j'ai l'honneur d'envoyer nos très sincères félici- tations à l’occasion de la 50° année de l'existence de la Société, de même que les plus fervents vœux pour son avenir.

Agréez, Monsieur le Président, mes salutations empressées.

Prof. D' Carlos Berg, Director.

SociËTÉ ROYALE DES SCIENCES NATURELLES DES INDES NÉERLANDAISES.

Weltevreden (Batavia), 30 nov. 1901.

A la Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathéma- tiques de Cherbourg.

Messieurs, C'est avec un vif intérêt que la « Koninglijke Na- tuurkundige Vereeniging in Nederlandsch-Indié » s'adresse à sa sœur, la Société Nationale des Sciences naturelles et mathéma- tiques de Cherbourg, dont le fondateur, Auguste Le Jolis, est un de nos Membres Correspondants les plus anciens.

Puisque notre Société pouvait célébrer l'année dernière sa fête mi-séculaire, nous pouvons entrer parfaitement dans les pensées qui vous anime nt

Surtout pour vous, M. Le Jolis, le 30 décembre 1901 doit être un jour heureux ; il est chose rare qu'un homme puisse voir grandir son enfant pendant cinquante années.

Recevez, Messieurs, nos félicitations les plus cordiales et soyez

ED

ra. : L 6

ET JUBILÉ DE M. LE JOLIS 95

convaincus que nous prenons part vivement à la prospérité de votre Société. Muller, Président. Dr J. G. van Deventer, Secrétaire.

SOCIÉTÉ ROYALE DE VICTORIA. Melbourne, December 6, 1901. M. le Secrétaire Soc. Nationale des Sc. Nat. et Math., Cher- bourg.

Dear Sir, The Council of the Royal Society of Victoria has great pleasure in congratulating your Society on its having reached its fiftieth year. This council hopes that your long record of good work may continue and that the pleasant rela- tions between the two Societies may be preserved unchanged.

[ have the honour to remain, Sir, yours most obediently, J.S. Hall, Hon. Sec.

La Société a décidé de réunir dans un album spécial tous ces témoignages de sympathie, précieux et inoublia- ble souvenir de l'anniversaire de 1901.

Parmi les nombreux et importants ouvrages qui ont été offerts à la Société à l'occasion de son cinquantenaire, nous croyons devoir mentionner tout spécialement :

De M. William Barbey, Jcones Euphorbiarum, par E. Boissier ; un vol. g*in-8°, 122 planches gravées.

Du D' Gy. Istvanffi, Études et commentaires sur le Code de L’Escluse ; un vol. g* in-4° avec 22 fig. et 91 pl. chromolithographiées, Champignons de Hongrie.

Du Prof" J. Reinke, de Kiel, Zinleitung in die theore- tische Biologie ; un vol. in-4°, Berlin, 1901.

Du Prof” Perceval Wright, 5 vol. in-4° et in-8° reliés, et en particulier: The Book of Trinity College, Dublin, 1591-1891, un vol. in-8’illustré, Belfast, 1892. Cybele hibernica, 21 ed. par Noth. Colyan, et R. W. Scully, un vol., 1898. The migrations of birds, par R. Barring- ton, un vol. in-8°, Edinburgh, 1900,

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De l’Académie américaine des Sciences de Boston, The Marquis of Caligny, par W. Watson ; un vol. relié avec _ dédicace à la Société ; Boston, 1894.

Pour terminer, ajoutons que, à l’occasion du cinquante- naire de la Société, les flatteuses distinctions suivantes ont été accordées à trois membres du Bureau.

M. Le Jolis, outre le Diplôme de Docteur ès sciences naturelles de l’Université de Strasbourg, qui lui a été con- féré à l’occasion de son Jubilé, à encore reçu les diplômes de Membre d'honneur de la Société Impériale des Natura- listes de Saint-Pétersbourg, de la Société des Naturalistes de Riga et de la Société d'histoire naturelle de Nuremberg, sociétés dont il était membre correspondant depuis de lon- gues années, ainsi que le diplôme de Membre correspon- dant de la Société des sciences, lettres et arts du Hainaut. De plus, $. M. l'Empereur de Russie à promu M. Le Jolis au grade de Chevalier de classe avec la plaque de l'ordre de Saint-Stanislas, ordre dont il était Commandeur depuis 1869, et dont les nouveaux insignes lui ont été remis offi- ciellement par M. le Maire de Cherbourg. Déjà, à l'occa- sion du 25° anniversaire de la Société, M. Le Jolis avait, en 1876, reçu les insignes de Commandeur de l’ordre de Sainte-Anne de Russie.

M. Jouan, Président, Membre correspondant de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou depuis 1876, a reçu le diplôme de Membre honoraire de cette société.

Enfin M. Treboul, Vice-président, a été nommé Membre correspondant de la Société des sciences naturelles de Francfort-sur-le-Mein.

Lee

E.

RECHERCHES

L'ÉTHOLOGIE DU <SPHEX MAXILLOSUS»> F.

PAR

Mr F4. PICARD.

Depuis les belles observations de Fabre, il est peu d’hy- ménoptères, sauf peut-être les abeilles et les fourmis, qui soient aussi célèbres que les Sphex. On ne peut ouvrir un ouvrage d'histoire naturelle, ni même un manuel de phi- losophie, au chapitre de l'instinct, sans y trouver mention du Sphex à ailes jaunes et de son grillon, du Sphex lan- guedocien et de son éphippigère. Tout n’est cependant pas dit sur ces intéressants prédateurs, et j'espère, en entre- prenant l'histoire de l’un d’entre eux, jeter quelque lumière sur l'évolution probable de l'instinct dans le groupe entier.

Le Sphex maxillosus F. est le seul du genre qui ne reste pas confiné dans le midi de la France. Il remonte même assez haut vers le nord, car M. Gadeau de Kerville l’a signalé des dunes de Vauville, dans la Manche. J'ai fait sa connaissance en juillet 1902 dans les sables de Pontseille (Saône-et-Loire). Une petite colonie du bel insecte, médio- crement nombreuse, y vivait dans la quiétude, partageant son temps entre les pénibles travaux de la nidification et les doux plaisirs de l'ivresse que procure le nectar parfumé du thym sauvage. Maintenant que j'ai porté le trouble dans cette paisible population ‘et que mon couteau sacrilège

"

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98 RECHERCHES SUR L' ÉTHOLOGIE

a effondré ses cités, il est probable qu'il reste peu de sur- vivants.

Le Sphex maæxillosus, comme tous ses congénères, ne nidifie que dans le sable. Il recherche les talus verticaux exposés au soleil, ou les petits monticules dont le terrain, quoique meuble, est cependant fixé par quelques touffes de gazon. Si quelque souche de genêt ou quelque racine de bruyère se présente en un de ces lieux privilégiés, on est presque certain de trouver à leur pied l'ouverture d’un ter- rier. Notre Sphex est un insecte sociable, mais d'une sociabilité relative : si, d’un côté, il aime entendre en tra- vaillant le bourdonnement de ses pareils ; de l’autre, il saït que, chez le Sphex comme chez l'homme, il n’est de pire engeance que le voisin querelleur et fureteur toujours prêt à s'approprier le bien d'autrui, et nous verrons qu'il a rai- son. Il a fort bien su concilier les deux problèmes en nidi- fiant en petites confréries dont les terriers sont assez éloi- gnés les uns des autres, d’un demi-mètre en général. Ces villages sont composés d’un petit nombre de nids, le plus souvent de trois ou quatre, quelquefois de deux, plus rare- ment de dix et même de quinze. Certains, les individualistes del’espèce, j'allais direles misanthropes, s’isolent et travail- lent farouchement à l'écart.

Ces bourgades du Sphex maæillosus sont loin de présen- ter l'animation de celles du Sphex à ailes jaunes, compo- sées souvent d’une quarantaine d'individus. D'ailleurs, l'ardeur au travail d’un hyménoptère est en raison directe de la chaleur solaire, et sous le ciel torride de la Provence l'activité de l’insecte doit être beaucoup plus grande que dans le centre.

C'est à la facon dont est agencée l'entrée du souterrain qu'on reconnait les aptitudes et les goûts particuliers de chaque Sphex. Les uns, les moins industrieux, se conten-

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DU « SPHEX MAXILLOSUS » F. 99

tent d'ouvrir une tranchée béante dans le premier talus suffisamment ensoleillé qu'ils rencontrent, faisant ainsi la part belle à la nuée de parasites rôdant toujours aux alen- tours des nids de prédateurs. Les autres, les prudents, sa- vent dissimuler leur porte, quiau pied d’une grosse racine, qui dans un repli de terrain, qui enfin derrière un plant de thym ou une petite touffe de carex ou de chiendent. J'en ai vu même, et beaucoup, adapter avec adresse l'ouverture du pid sous une racine qu'un hasard quelconque avait con- tournée en demi-cercle, et obtenir de cette façon le porche le plus pittoresque qu'on puisse voir. Ceux-là sont des artistes et des ingénieurs capables d’allier l'élégance et la solidité en prévenant les éboulis des étages supérieurs.

Pour observer le Sphex au travail, il faut s'approcher doucement des terriers et rester immobile à distance con- venable. Les hyménoptères, absorbés dans leurs occupa- tions, s'effarouchent peu. Quelques-uns viennent planer avec insistance à quelques centimètres du visage de l’ob- servateur etretournent à leurs travaux après avoir satisfait leur curiosité.

Dans un village composé déjà d’une douzaine de nids, un nouvel arrivant cherche à élire domicile. Il parcourtle talus, palpant le sol des antennes, grattant de ci de là, afin de reconnaître la consistance du terrain. Arrive-t-il à la porte du nid d’un congénère, il y passe la tête, bientôt chassé par le propriétaire en furie. Si le nid est vide mo- mentanément, il y entre, l’explore, semble en prendre possession, et souvent même fait des retouches afin de l'élargir à sa taille, puis, pris de peur, il l’abandonne. Après bien des pérégrinations, il finit par trouver l'emplacement qui lui convient et entreprend immédiatement les fouilles. Le Sphex ne travaille pas comme l’Ammophile qui lance un jet de sable entre ses jambes de derrière, qu’elle tient

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écartées. Il creuse le sol à petits coups réguliers, de ses pattes de devant, et de temps à autre refoule à reculons les déblais jusqu'à l'entrée du souterrain. Il sort alors complè- tement et les étale du mieux possible, afin que sa porte n’en soit pas obstruée. Il n’est pas facile d'évaluer le temps nécessaire au creusement du terrier. En effet, dès que le ciel est nuageux, le Sphex ne travaille plus ; il lui faut le stimulant du soleil. Par les temps sombres, il reste des journées entières dans son corridor, mettant de temps en temps la tête à la fenêtre afin de guetter le retour du pre-

mier rayon de soleil. Je présume que l'ouvrage peut être

terminé en une journée, lorsqu'il fait beau.

Presque dès l'entrée, le couloir, à peu près de la largeur du corps de son constructeur, plonge verticalement jusqu’à une dizaine de centimètres, puis 1l se courbe à angle droit et présente une portion horizontale qui mesure encore un décimètre environ et aboutit à la loge qui contiendra la proie et s’écoulera la vie larvaire et la nymphose de l'insecte. Cette loge n’est que l'extrémité élargie du couloir horizontal et mesure environ trois centimètres et demi de large sur un ou deux de haut. Dans cette cave, alignées en bon ordre, sont les pièces de gibier que le Sphex destine à sa larve. Nous en reparlerons. Souvent, quand le sol est très meuble et que les éboulements sont à craindre, le corridor d'entrée s'incline plus ou moins, quelquefois pres- que jusqu’à l'horizontale, mais le coude à angle droit au milieu du couloir est constant.

Dès que le terrier est fini, le Sphex, s’il fait beau, prend son essor et se met en chasse. Ce sont alors des courses folles dans la plaine sablonneuse, des circuits sans fin, en zigzag, de monticule en monticule, capables de lasser le plus léger coureur. De temps à autre, le Sphex s'arrête sur une toutfe de thym bien fleurie, bouscule quelques abeil-

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les, boit une lampée et repart de plus belle. IL fait halte aussi sous les bruyères et les massifs de genêt, les explore pédestrement à la hâte en remuant continuellement les an- tennes, se brosse les ailes avec les pattes postérieures et s'envole. Il est impossible de le suivre dans sa course, et, pour connaître sa victime, il faut attendre le retour au nid. Ce moyen même, qui exige une grande dose de patience, est rarement couronné de succès. En effet, un Sphex reste quelquefois absent plusieurs heures avant de trouver un gibier qui lui convienne. Si, tenté par un insecte rare qu’on voit voleter à cent pas, on quitte la place pendant quelques minutes, on peut être sûr que c'est ce moment-là que le malin hyménoptère choisira pour survenir avec sa proie, l'engouffrer au plus vite et repartir en quête d’un nouveau gibier. Enfin, si on veut avoir l'œil à la fois sur plusieurs terriers, tant soit peu éloignés les uns des autres, la réus- site devient presque impossible.

Quand on a la chance d'assister à l’emmagasinement, voici ce que l’on voit. Le Sphex survient avec une proie plus lourde que lui, quelquefois au vol, d’une seule traite, le plus souvent à pied, à califourchon sur sa victime, qu'il tire par une antenne. A la porte du couloir, il l’abandonne et entre seul. Il reparaît au bout d’un instant, saisit la proie par la tête et l’entraîne rapidement. Comme l'avait fait Fabre, j'ai éloigné le gibier de l'entrée, en profitant de cette visite domiciliaire de l’hyménoptère. Mais, plus intel- ligent que son confrère à ailes jaunes, le Sphex maæillo- sus ne s’y est jamais laissé prendre. Il avançait de quel- ques pas, prenait la tête de la bête et l’emportait à reculons. J'ai même vu des Sphex entraîner directement leur proie dans le terrier sans s’astreindre à la formalité de la visite préalable. Peut-être le couloir, plus large, se prêtait-il plus facilement au passage des deux insectes à califourchon Jun sur l’autre. Encore un instinct en formation |

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Sa victime enfouie, le Sphex se livre sous terre à un chant de triomphe cadencé, bizarre et retentissant, qu’on entend à vingt mètres de là. Cela fait l'effet d’une âpre trompette de cavalerie. Il y a aussi le susurrement de colère, moins fort et beaucoup plus rapide, que pousse l’insecte quand quelque chose l'irrite ou le gêne dans son travail.

La seule méthode pratique pour étudier la victime du Sphex est d'attendre qu’un nid soit complètement appro- visionné et de le dévaliser. Encore faut-il avoir soin de prendre quelques précautions. Lorsqu’en effet le gibier est empilé, l'œuf pondu, le Sphex refoule dans le couloir les déblais qu'il en avait retirés et s'envole à la recherche d'un nouvel emplacement pour le terrier suivant. Que la moindre brise survienne, ou la plus petite pluie, le sable se tasse, toute trace du travail de l’insecte est effacée. Il faut donc établir tout un système de points de repère, chose compliquée dans ces sables il n'existe rien de saillant qui puisse fixer la mémoire, les genêts et les bruyères poussent seuls çà et avec monotonie. Je suis arrivé cependant à retrouver un nombre de nids plus que suffisant pour m'édifier complètement sur le genre de proie que paralyse le Sphex.

Avant d’en parler, il est nécessaire de rappeler en peu de mots le régime des autres Sphex que nous connaissons. Le Sphex à bordures blanches {Sphexæ albisecta) s'approvi- sionne d'acridiens ; tous les orthoptères de cette famille lui sont bons, quel que soit le genre ou l'espèce, pourvu que la taille en soit suffisante. Le Sphex à ailes jaunes (S. fla- vipennis F.) se confine au genre grillon, et le Sphex lan- guedocien (S. occilanica), encore plus exclusif, n'accepte qu’une seule espèce, l'éphippigère des vignes (Æ. vilium). Encore la lui faut-il femelle et adulte. On peut donc dire que les Sphex, tous chasseurs d’orthoptères, se bornent

4 4 FINE

‘DU « SPHEX MAXILLOSUS » F. 103

soit à une famille, soit à un genre, soit même à une espèce et à un sexe de cette espèce. Ce sont en général des spé- cialistes. Ces résultats n’ont rien qui doivent nous étonner, car on les retrouve chez tous les prédateurs. Le philanthe apivore n’opère qu'une seule espèce, l'abeille domestique ; le calicurgue annelé n'en veut qu'à la tarentule, le cercé- ris tuberculé n'accepte que des cléones, le goryte champêtre poignarde uniquement des larves de cicadelles. Les hymé- noptères qui s’en prennent à toute une famille sont l’excep- tion, ceux qui chassent un ordre entier d'insectes sont encore plus rares. On ne peut guère citer parmi ces derniers que les bembex et divers crabroniens chasseurs de diptères. Encore la plupart ont-ils des préférences marquées pour tel ou tel groupe.

La cause en est facile à comprendre : à chaque insecte d'organisation différente, il faut une nouvelle manière d'opérer. Une mante religieuse ne se paralyse pas comme un criquet, une mouche comme une araignée. Le Sphex à ailes jaunes, si habile à poignarder un grillon, ne saurait comment s'y prendre avec l’éphippigère ou le criquet de ses congénères. « Pareille extension des domaines de » chasse, dit Fabre, en parlant des Cerceris, ne peut être » supposée chez les Sphex, que j'ai vus si fidèles à une » proie exclusive, toujours la même pour chacun d’eux, et » quid’ailleurstrouvent, parmiles orthoptères, des groupes » à formes les plus différentes ». Jamais, certes, dans le garde-manger d'aucun Sphex, on ne trouvera côte à côte des bêtes aussi dissemblables qu’un grillon, une sauterelle et un acridien. Ceci admis, ouvrons maintenant le terrier.

Qu'y trouverons-nous ? Un orthoptère, c’est certain ; mais lequel? Sera-ce un criquet, une sauterelle, un decti- que ? Sera-ce un grillon, comme chez le Sphex à ailes jau- nes, si semblable de taille et de coloration ? Ce n’est rien

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de tout cela, ou plutôt c'est tout cela à la fois. L'hypothèse que nous rejetions tout à l'heure, la voici vérifiée sous nos yeux. La dernière tranche de sable s'écroule et, dans la loge mise à jour, cinq corps sont étendus. Il y a deux grillons, un decticien de petite taille, le Thammotrizon cinereus et deux Aphidion fuscum, locustidés de la tribu des conocéphaliens.

Pour comprendre ce qu'a d’étrange et de paradoxal cette bizarre réunion de grillons et de sauterelles dormant sous terre côte à côte dans le caveau du même Sphex, il faut, je le répète, se reporter aux mœurs des autres insectes du genre, si exclusifs dans leur régime. Le cas que je cite n’est d’ailleurs pas isolé. Chaque nid cambriolé présente une nouvelle preuve de l'extraordinaire variété que le Spheæ mazæillosus apporte dans ses captures. Un terrier me donne quatre grillons et un Conocephalus. Un autre un Xplndion fuscum mâle et adulte, un jeune de la même espèce, un grillon et un locustidé à moitié dévoré et indéterminable. Dans un troisième je trouve deux grillons et deux femelles d’un decticien, le Platycleis grisea. Dans un autre encore, je mets à jour cinq locustidés femelles, déjà dévorés, dont il ne reste que le sabre, les pattes et les ailes. De deux nids incomplètement approvisionnés, l’un me fournit un grillon, l'autre une petite sauterelle verte, non adulte. Il est inutile de continuer cette énumération, ce serait passer en revue tousles gryllides et locustidés des environs. Tous les insec- tes de ces deux familles sont bons à prendre pour le Sphex, mâle ou femelle, jeune ou adulte. Il ne se laisse guider que par des considérations de taille. Son gibier est en général petit, mais il y remédie par le nombre des pièces servies, qui est le plus souvent de quatre ou cinq pour le repas d'une larve. ! n’y a qu'une loge par terrier et qu'une larve dans cette loge,

DU « SPHEX MAXILLOSUS » F. 105

Une chose étonnante, c’est qu’à la fin de la nidification les terriers ne sont approvisionnés que de grillons, sans aucune exception. Du 15 juillet au 8 août, les locustidés dominaient ; presque tous les nids en contenaient. A partir de cette date, je n’en ai pas vu un seul. Je ne saisis pas nettement la cause de cette variation dans le régime. Peut- être, à la fin de juillet, le nombre de grillons atteignant une taille convenable n'est-il pas suffisant, et l’insecte y supplée-t-il par d’autres prises. Ceci n’est, en tout cas, qu'une hypothèse.

Parmi les proies que j'ai recueillies, il n’y avait pas un seul criquet. Or, j'ai examiné plus de trente nids qui, en admettant une moyenne de quatre pièces pour chacun d’eux, nous donnent cent vingt insectes au minimum paralysés par le Sphex. Comme les acridiens sont de beaucoup les orthoptères les mieux représentés dans les sables environ- nants, tant en espèces qu’en individus, j'en conclus que le Sphex maæillosus de Pontseille ne paralyse pas les criquets. J'ai dit de Pontseille et voici pourquoi : si on ouvre Lepe- letier de Saint-Fargeau à la description du Sphex flavi- pennis Vanderlind, qui n’est autre que le S. maæillosus F., on lit ce qui suit : « Oran. Ce Sphex approvisionne son nid » d’orthoptères acrydites, mon fils l’a pris transportant sa » proie. » Enfin, dans ses souvenirs entomologiques, Fabre cite le cas d’un Sphex à ailes jaunes qu'il surprit, rompant avec le grillon traditionnel, et emmagasinant des criquets dans son terrier.

Or, de deux choses l’une: ou ce Sphex était bien le Sphex flavipennis K., chasseur exclusif de grillons, et nous sommes en présence d’une remarquable variation de l'ins- tinct, que j'enregistre avec d'autant plus de plaisir que le cas a été constaté par un observateur illustre, peu suspect de tendresse pour les doctrines transformistes ; ou bien, et

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c'est, je crois, la vérité, Fabre aura confondu le Spheæ flavi- pennisE. avecle S. maæillosus F. (flavipennis Vanderlind), erreur d'autant plus excusable que ces deux espèces sont très voisines.

Si donc on considère combien il est improbable que le Sphex à ailes jaunes quitte subitement le grillon pour l’acri- dien, et que l’on compare la note de Fabre avec celle de Lepeletier, on restera persuadé que, dans le midi de la France et en Algérie, le Sphex maæillosus, sinon toujours, du moins parfois, nourrit ses larves avec des criquets. Nous verrons par la suite la signification de ce fait.

Pour le moment, il nous faut revenir aux insectes dont nous avons violé la sépulture dans le caveau du Sphex. Pour tout observateur étranger à la science, ils paraissent morts. Quant à nous, qui sommes blasés sur de telles mer- veilles, nous savons qu'ils ne sont qu'admirablement paralysés ; je n’en parlerai donc que brièvement. Les trois paires de pattes sont inertes, les tarses seuls frémissent légèrement. L’aiguillon n’a lésé que les trois ganglions thoraciques, les pièces de la tête sont respectées, les palpes et les antennes remuent, quelquefois même la tête entière se soulève par légères saccades, l'abdomen exécute des pulsations, comme à l’état normal. En général, une des antennes est moins mobile que l’autre, probablement celle qui, saisie entre les mandibules du Sphex, a servi à traîner la victime.

Un fait remarquable et qui, sans être absolu, m'a paru assez constant, c'est que les grillons sont mieux paralysés que les locustidés. Tandis que, chez les premiers, les trois paires de pattes sont immobiles, que les tarses frémissent à peine, et que les antennes n’oscillent que légèrement, chez les seconds, en général, surtout chez ceux qui sont retirés des terriers depuis vingt-quatre heures, une patte ou deux

DU «€ SPHEX MAXILLOSUS » F. 107

commencent à remuer et quelquefois gigottent avec énergie. Quant aux antennes, elles sont, à peu de chose près, aussi mobiles que chez l’animal non opéré.

Il resterait, pour terminer, à parler de la larve, ce qui ne nous apprendrait rien de nouveau. Mes essais d’éduca- tions en chambre ont fort bien réussi ; mais tout, depuis l'œuf jusqu’au cocon, se passant comme chez les autres Sphex, il serait sans intérêt d'en faire l’histoire. Je dirai seu- lement que j'ai constaté des variations dans la place est apposé l'œuf. Le plus souvent, c'est sur la poitrine, entre la première et la deuxième paire de pattes, quelquefoïs plus bas. J'ai vu une larve attaquant son grillon par le milieu du dos.

Voilà tout ce que l’observation directe a pu m'appren- dre sur le Sphex maæxillosus. Mais cela ne suffit pas. Pour bien connaître un instinct, il faut se servir de la méthode expérimentale. J'ai donc expérimenté. Fabre déjà avait pratiqué sur le Sphex à ailes jaunes une série d’expé- riences restées célèbres. Elles sont acquises pour la science, et si Jen ai recommencé quelques-unes pour mon édifica- tion particulière, en parler ici serait inutile. Je préfère en narrer deux nouvelles qui, elles aussi, ont, je le crois, quelque intérêt.

Voici la première. Je choisis un Sphex en train de creuser son souterrain. Lorsqu'il est bien occupé au fond du nid, je pousse dans le couloir d'entrée un grillon que je conduis du bout d’une paille. L’insecte, heureux d'échapper à mes tracasseries, s’y engouffre de lui-même, d'autant plus volontiers que ce trou lui représente assez bien l'aspect du manoir familial. Que va-t-il se passer? Une lutte hor- rible, probablement. Le Sphex va bondir sur le grillon assez audacieux pour se jeter dans la gueule du loup et il le para- lysera sans plus tarder. J'attends assez longtemps sans que

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rien ne bouge. Tout à coup, j'entends résonner le clair bruit de trompette du Sphex et je déplore déjà la fin pré- maturée de l’infortuné grillon, lorsque je le vois sortir au petit galop, d'un air assez guilleret, suivi de près par le Sphex, qui ouvre ses mandibules avec une menaçante mimi- que. Celui-ci se contente d’ailleurs d'observer, de l'entrée du terrier, la fuite du fâcheux, sans chercher à le pour- suivre, et il se remet de plus belle au forage de son puits. J'ai recommencé trois ou quatre fois de suite dans des terriers différents, sans que jamais le Sphex essayât d’atta- quer son ennemi.

Je m'attendais à cet échec. Ce qui caractérise le mieux l'instinct de l’hyménoptère, c’est en effet cette suite d’actes accomplis toujours dans le même ordre, sans que rien puisse en intervertir la succession: Quand l’insecte creuse son nid, il ne sait ni ce qu’il a fait auparavant, ni ce qu'il fera immédiatement après. Il ignore qu'il remplira ce nid de grillons, il ne sait même pas paralyser les erillons. Aussitôt le terrier fini, une impulsion soudaine le force à se mettre en chasse ; à ce moment-là seulement, il sait poi- gnarder ses victimes. Donc, quand j'introduis un grillon dans son antre, il se contente de le chasser comme il chasse tout gêneur, mouche, coléoptère ou autre qui s’aventure dans le souterrain. D'ailleurs, s’il s'emparait du grillon, qu'en ferait-il? Il serait obligé de l’abandonner pendant le long travail du fouissage ; cela troublerait trop sa pauvre cervelle. Et puis, les fourmis s’en empareraient, les para- sites de toutes sortes y pondraient leurs œufs. En laissant aller l'orthoptère, le Sphex n’est pas si niais qu’on pourrait le croire.

Que se passerait-t-il, maintenant, si j'introduisais un grillon chez un Sphex à la période de l’approvisionnement ? I n'aura pas les mêmes raisons pour épargner une proie si

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faible. Essayons. L'occasion propice est trouvée, un Sphex remorquant un grillon se présente, je le suis jusqu’à son nid. Dès qu'il est entré avec sa proie, je dirige mon insecte avec une paille et de nouveau il se précipite sans hésiter dans l’antre du lion. Bientôt il sort à reculons, poursuivi par le Sphex qui joue des mandibules; mais, pris de goût, sans doute, pour un logis si commode, il rentre brusquement et, chose incroyable, c'est au tour du Sphex à reculer. Au fond du trou, l’hyménoptère reprend courage et opère une sortie si furieuse que le grillon, pour un instant vaincu, s'enfuit éperdu à trois ou quatre pas au dehors. Mais un grain d'obstination a germé dans cette grosse cervelle, et l'entêté grillon reprend l'assaut. C’est alors une suite de charges en avant et de reculades, dans lesquelles chaque adversaire a momentanément l'avantage. La victoire reste enfin au Sphex, comme il convient, et le grillon, confus, finit par aller cacher sa honte dans une touffe de bruyères, d'où il ne veut plus sortir. Le Sphex, d’ailleurs, se garde bien d'aller l'y tracasser, et après une dernière visite au fond du nid, il s'envole au loin à la recherche pénible d’une proie que le hasard lui avait mise sous la patte. On pour- rait objecter que l'hyménoptère avait fini son approvision- nement. Tel n'était pas le cas; car, exactement une heure après, je l'ai vu revenir chez lui, charriant un grillon para- lysé, en tout semblable à celui qui lui avait causé de si grandes frayeurs. Comment cette bête ridicule, qui fait métier de dompter le grillon, peut-elle être prise de peur lorsque son inoffensif ennemi pénètre dans son repaire? C'est le loup mis en fuite par l'agneau! L’étroitesse du terrier ne permettrait peut-être pas au Sphex de jouer de l'aiguillon avec aisance; mais qui l'empêche de suivre l'intrus au dehors? Qui le force surtout à reculer devant lui? J'avoue que je ne sais qu'en penser.

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On pourrait dire, cependant, que le Sphex, en sa qualité de traditionaliste, de conservateur forcené des vieux usages, se refuse à opérer le grillon autrement qu'en rase cam- pagne. Trouver la bête chez soi n'est jamais arrivé à sa famille, et le Sphex, plutôt que d'innover, préfère avoir peur. Périsse l'espèce entière des Sphex, dirait-il, s’il pou- vait parler, plutôt qu'un préjugé.

Cette première expérience avait pour but de démontrer jusqu'où va la stupidité d’un Sphex. La seconde va nous prouver combien son intelligence est développée.

J'affirme avoir vu le moindre détail de la curieuse obser- vation que je vais décrire ; je l'ai mise par écrit tout au long, le jour même, afin de ne rien oublier. Voici ce dontil s'agit. Après avoir rendu fou de chagrin un malheureux Sphex, je suis parvenu à lui faire déménager les grillons de son terrier pour les transporter en un autre garde-man- ger. Aux yeux d’un profane cela n’a l'air de rien, mais un observateur refusera de me croire, et c'est pourtant vrai. Ajoutons que le fait n’a pu avoir lieu que par un concours de circonstances indépendant de ma volonté et tellement extraordinaire qu'il me serait parfaitement impossible de recommencer une pareille expérience.

Prenons la chose dès le début. Je reviens à mon Sphex, le même qui avait si grand peur du grillon. Désireux de con- naître le contenu de son nid, je me propose de le fracturer dans les règles. Pour cela, profitant du moment il s’en- vole à la recherche d’une nouvelle proie, j'introduis un brin de genêt dans le couloir, afin de ne pas perdrela trace en cas d’effondrement, puis avecle couteau j'entame le talus en enle- vant le sable par tranches verticales. J'avais à peine com- mencé que le propriétaire survient. Je retire vivement le brin de genêt et m'écarte, curieux de voir ce qui va se passer. Or, en ce moment, le nid, au lieu de déboucher sur un talus en

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pente douce, se trouve, par suite de ma manœuvre, ouvrir sur une paroi verticale et même un peu en retrait. L'hy- ménoptère ne se laisse pas prendre an changement d’as- pect des lieux. Il sait que son terrier est et plane, désolé, au-dessus du monceau de décombres. Enfin, il découvre l'entrée de ce qui reste du couloir, et s'efforce d’y pénétrer. Pour cela, il grimpe le long du mur en retrait, et, avec une peine inouie, parvient à passer la tête dans l'ouverture. A cet instant, le sable cède, il dégringole, et furieux recommence l'ascension. Pendant un quart d'heure, il s’ex- ténue, s'accroche, retombe et grimpe de nouveau. Je suis pris de pitié pour la pauvre bête. Il se lasse enfin et recommence à tourbillonner avec un bourdonnement de colère, puis s’élance comme une flèche et s’introduit dans le terrier, au vol, d'un seul coup. La manœuvre n’est pas trop bête et j'applaudis #n petto. Une fois dans la place, trouvant tout en ordre et les vivres comme il les avait laissés, il entonne un petit chant d’allégresse et s'envole bientôt. |

L'insecte parti, je reprends les fouilles. Tout à coup, un pan de muraille abattu me laisse voir un surcroît de gibier sur lequel je ne comptais pas. Trois loges sont mises à jour, toutes les trois bourrées de grillons. Chacune d'elles cor- respond à un terrier spécial, probablement l'œuvre précé- dente du même Sphex. J’allais en dévaliser le contenu, lorsque mon Sphex s’abat je ne sais d’où, porteur d’un grillon. C'est alors que l'affaire se corse. À ce moment, quatre loges se suivent dans le mur, je les numérote de gauche à droite, 1, 2, 3, 4. Ceci est nécessaire pour bien comprendre. Le numéro 1 est la loge que le Sphex était en train d’approvisionner. Elle est à trois centimètres environ du sol, et fait suite à ce qui reste du couloir horizontal, qui n’a plus que trois ou quatre centimètres de

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long. Les loges 2, 3, 4, sont celles d'anciens terriers. Elles sont au ras du sol et débouchent directement à l'extérieur, leurs couloirs étant entièrement démolis. Le Sphex, nulle- ment intimidé, amène fièrement son grillon jusqu'à l'entrée de la cellule 1. Il peut y pénétrer facilement, à présent que l'ouverture n’est plus qu’à trois centimètres de hauteur. Il entre donc et se retourne pour entraîner le grillon par la tête, suivant le rite immémorial. Mais voilà bien une autre affaire ! Pendant qu’il est entré, le grillon estretombé et gît à terre. Le patienthyménoptère ne se décourage pas. Il sort, hisse le grillon à la porte, le lâche pour pénétrer seul, et naturellement la proie retombe. La malheureuse bête s’obstine et reprend vingt fois de suite la même manœuvre sas le moindre succès. Puis elle change d'idée, enserre solidement le grillon et prend le vol, cherchant à entrer directement avec sa charge. Nouveaux déboires : l'orthoptère surmonté du Sphex forme une masse (rop haute pour s'engager dans l’étroit couloir.

A cette vue, une lueur me traverse l'esprit. Si le Sphex abandonne sa victime à la porte du terrier, pour y pénétrer seul, procédé qui a tant intrigué les observateurs, ce ne doit pas être tant pour visiter le nid, comme d'autres l'ont cru, que par impossibilité de s’y engager à califourchon sur sa proie. À l'entrée, qui est large, il le pourrait encore, mais se trouverait arrêté dans le couloir horizontal beau- coup trop étroit.

Donc notre Sphex ne parvient pas à emmagasiner son grillon. Après ses infructueux efforts, il l'abandonne à terre etse met à tourbillonner avec furie ; ilentre et sort continuel- lement du nid, en proie à une vive agitation, trépigne de colère, bourdonne, court à droite et à gauche d'un ar affolé, revient à son gibier, le tiraille dans tous les sens. Soudain, ilentre dans la cellule 2, en sort avec un gril-

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lon qu'il porte comme un poupon entre ses pattes de devant, et le jette dédaigneusement à terre. Puis il se précipite dans les loges 3 et 4 et reparaît chaque fois avec un nou- veau grillon qu'il lance dehors furieusement. Le sol, devant les nids, est bientôt jonché d’une douzaine de corps sur lesquels le Sphex piétine avec rage. C’est pitié de les voir, d'autant que deux d’entre eux portent un œuf, et un autre une petite larve toute rose qui commençait son repas. Pour sûr, le Sphex est devenu fou, les malheurs ont détraqué sa pauvre cervelle. Ecoutez la suite et vous verrez combien sa frénésie était dictée par un sage raisonnement. Après avoir vidé les trois cellules, il entre dans la loge 1 et en sort un grillon, puis se précipite dans la loge 2, l’examine fié- vreusement en tous sens, se jette sur le grillon qu'il appor- tait lorsque mes embüches l'ont si fort tracassé, et le case solidement au fond de cette cellule 2. Il y porte ensuite le grillon extrait de la loge 1 et se met en devoir de fermer le caveau.

Mais, le plus curieux, et ce qui montre bien les étranges conceptions qui peuvent traverser le cerveau d’un insecte, c'est qu'il commence à refouler le sable à un décimètre de là, comme si c'était l'entrée de sa galerie. « Il n’y a plus » de galerie, semble-t-il dire ; ce n’est pas ma faute, il devrait » y en avoir une. Faisons donc semblant qu’il y en ait une » ettravaillons suivant les traditions, c’est l'important. » Et le Sphex perd vingt minutes à lancer le sable dans un corridor imaginaire. Il recule peu à peu, comme il ferait dans un véritable couloir et arrive jusqu’à la cellule 2 qu'il bouche soigneusement. Le travail est fort long, car il le quitte à chaque instant pour se précipiter avec anxiété dans la cellule 1. Ce n’est que lorsqu'il fut parti que je compris pourquoi. Le travail fini, il part, laissant la cel- lule 1 dans l’état il l'avait trouvée. Je creuse alors la

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cellule 1 et j'y trouve encore un grillon. Voilà ce qui trou- blait tant le Sphex pendant qu'il refoulait le sable.

Voyons un peu par quels raisonnements l'animal a passer pour accomplir son acte. Il arrive avec sa proie, cela presse, il faut l'enfouir de suite, telle est la règle. Efforts infructueux par la méthode ordinaire, 1l n'y a pas moyen. Essayons par le vol. Impossible encore. Découra- gement. Mais voici les cellules 2, 3, 4 qui sont d'accès facile, cela ferait très bien. Ah ! oui, mais elles sont plei- nes de grillons. Qu’'à cela ne tienne, jetons-les à la voirie; les grillons d'hier ne sont d'aucune importance, le seul intéressant, c’est l'actuel. On l'installe dans la cellule 2. Mais un seul grillon, c'est insuffisant pour la nourriture d’une larve. Il faut donc retirer ceux qui sont dans la cel- ‘lule 1 et les porter dans la cellule 2. Aïnsi est fait pour l’un d'eux. Fermons la loge maintenant. Ah ! mais il reste encore une pièce de gibier dans la première cellule : quel

oubli ! D'où allées et venues d’un caveau dans l’autre. Ma

foi, c’est regrettable, mais il est trop tard, l'entrée du sou- terrain est censée bouchée. Elle ne l’est pas, bien entendu, puisqu'il n’y a plus d'entrée ; mais, Je le répète, le Sphex a décidé de faire semblant qu’il y en ait une, et avec une logi- que inflexible, il refuse d'introduire un nouveau grillon dans un nid dont la porte devrait être fermée. Comme l’en- fant qui joue à la poupée, il pousse jusqu'à l'absurde l’obser- vation de ses ridicules conventions.

Eh bien ! ce trait d'intelligence est ce que je connais de plus remarquable chez les insectes. Jamais de mémoire de Sphex, un grillon enfoui dans le terrier n'en avait été démé- nagé. Le nôtre devait être un véritable génie chez ses pareils, car il a accompli un acte dont peu d'animaux supé- rieurs seraient capables. J'ai lu, je ne sais où, qu'un singe voulant saisir un objet convoité placé trop haut pour lui,

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prit une chaise, la porta à une place convenable, y grimpa et s'empara ainsi de ce qu'il désirait. On citait cet acte comme une preuve étonnante de raisonnement. Certes, le fait n'est pas sans mérite, mais que dire alors de l'hyménop- tère? De combien de coudées faut-il le placer au-dessus du singe ?

Ne confondez pas, je vous prie, cette expérience absolu- ment scientifique avec tous les «traits d’intelligence chez les animaux » qu'on voit dans les faits-divers des journaux et même des ouvrages sérieux, histoires plus ou moins extraordinaires, l’on dénature un fait quelquefois fort simple, pour lui faire dire tout ce que l’on veut. Ces histo- riettes ne font que jeter du discrédit sur les données que nous procure la méthode expérimentale judicieusement employée.

On pourrait se demander pourquoi le Sphex oublie un grillon dans la première cellule, pourquoi aussi il débar- rasse les troisième et quatrième de leur contenu, alors qu'il suffirait de vider la seconde. Je mets cela sur le compte d'un affolement bien compréhensible après de telles émotions. L'insecte opère comme une personne pressée et impatente qui, pour trouver un objet dont elle a un besoin urgent, Jette tout à traversla chambre elle se trouve.

Une chose digne aussi d'attention, c’est le sans-gêne avec lequel le Sphex jette au rebut les grillons des cellules 2, 3et 4. Pendant son travail, ils gisent pêle-mêle sur le sable, exposés aux atteintes des tachinaires, moucherons imperceptibles, qui ne manquent pas, en effet, d'arriver en foule et de parcourir en tous sens cette provende inespérée. Notez bien que ces trois cellules ont été probablement approvisionnées par le même Sphex quelques jours aupa- ravant. Mais cela lui est égal, les pontes d’hier ne le regar- dent plus, celles d'aujourd'hui seules importent, Pour les

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autres, il a fait son devoir ; s’il leur arrive malheur, même de son fait, 1l n’a plus rien à y voir. Quelle curieuse chose que la cervelle d’un hyménoptère ! Quel mélange bizarre de stupidité, d’entêtement incoercible et d'intelligence extraordinaire !

Ce qu'il faut surtout retenir de tout ceci, c’est que l’in- secte est parfaitement capable d'obvier aux inconvénients qu’il peut trouver sur sa route. À côté de l'instinct qui nous semble invariable, quoique se modifiant lentement sous l'influence du milieu, il y a bel et bien l'intelligence, qui peut parfois remédier à ce que l'instinct à d'incomplet et de borné.

Ce qui met surtout obstacle à notre compréhension des facultés intellectuelles de l’insecte, c'est notre malencon- treuse manie d’anthropomorphisme. Même à notre insu, nous comparons mentalement l'animal à l’homme et nous concluons à sa stupidité. L'hyménoptère a une intelligence tout autrement ordonnée que la nôtre ; il ne s'ensuit pas qu’elle soit nulle. Ses sens sont différents des nôtres ; 1l ne voit les objets probablement ni avec la couleur, ni avec la forme dont nous les revêtons. Il a même, c'est presque certain, des sens dont nous n’avons pas idée. Il n’est donc pas étonnant qne les manifestations de son intellect nous déroutent, puisque ses rapports avec le monde extérieur sont tout autres que les nôtres.

Revenons au Sphex. Dans la partie de ce travail qu'on vient de lire, j'ai exposé les observations et les expérimen- tations que j'ai faites. Il me reste maintenant à en déduire les conséquences. Tout naturaliste, en effet, doit avoir une double tâche. D'abord, la description des phénomènes, et c'est ce qui constitue la science proprement dite. Ensuite, il doit coordonner les résultats observés, les comparer à ceux déjà connus et en chercher la signification : c'est la

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philosophie de la science. La première partie, c’est-à-dire ‘étude directe et l'exposition des faits, est la seule qui ne change pas. Leur interprétation, au contraire, peut et dort varier à mesure que la science progresse et qu’on découvre des faits nouveaux. Un fait isolé, en effet, n’a par lui- même ni intérêt, ni valeur. Il n’en prend que par groupe- ment et comparaison avec les faits de même nature. Cer- tains naturalistes, se basant sur ce que seule l'étude des formes et des phénomènes est immuable, partent de pour conclure qu'il est illusoire d’en chercher l'interprétation dans des hypothèses, suivant eux, plus ou moins hasar- dées. Tel n’est pas mon avis. Les théories, ou comme ils les appellent dédaigneusement, faute souvent de les avoir approfondies les hypothèses, si elles ne sont pas toujours l'expression exacte de la vérité, ont un double avantage. D'abord d'exprimer l’état en est une question à un mo- ment donné, ensuite de susciter de nouvelles recherches. La propagation de la lumière, par exemple, était autrefois expliquée par la théorie de l’émission. Après la décou- verte de la polarisation, on s’est aperçu que cette théorie ‘ne correspondait plus à la totalité des faits observés et on lui a substitué celle des vibrations, se rapprochant plus de la vérité que la précédente, puisqu'elle rendait compte de plus de faits. De nouveaux phénomènes étant connus, une troisième théorie s’ébauche aujourd’hui, qui remplacera la seconde. Ainsi les théories s’écroulent et les faits restent. Il n’en est pas moins vrai que chacune d’elles a servi à découvrir de nouvelles lois et à donner une idée de plus en plus juste de la manière dont la lumière se propage. La vérité, en effet, ne peut être connue que peu à peu et par approches successives. Il en est de même, dans les sciences naturelles, de la théorie de l’évolution. Telle qu’on la comprend actuelle-

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ment, elle peut ne pas embrasser la vérité tout entière. Il est possible que les découvertes qui se feront plus tard modifient dans une certaine mesure nos idées sur les causes de la variation des espèces. Mais, comme il est avéré que cette théorie explique un grand nombre de faits, incompré- hensibles d’après l'hypothèse de l’immutabilité, je m’em- presse de l’adopter jusqu'à ce qu'on m'en offre une meil- leure. Ceux qui la combattent, sous prétexte que c’est une pure théorie, oublient qu'elle est étayée sur des preuves, et que l’immutabilité des espèces est aussi une hypothèse que rien ne justifie.

Le Sphex maæillosus va tout d'abord nous aider à répon- dre à une objection contre le transformisme, que posent surtout les personnes étrangères à la science. « Vous parlez de transformations accomplies dans le passé ou devant se faire dans l'avenir, disent-ils, et jamais de variations se produisant actuellement. » Le raisonnement est tellement enfantin que le discuter est presque se rendre complice de cette niaiserie. Des éphémères, tourbillonnant au crépus- cule, s'ils pouvaient philosopher, ne parleraient pas autre- ment. Ils diraient: « On veut nous faire croire que cet enfant deviendra semblable à ce vieillard à barbe blanche, et que ce vieillard fut autrefois un enfant. Or, voilà deux heures que nous sommes nés, et nous pouvons certifier que, depuis ce temps considérable, pas un cheveu de l'enfant n’est devenu blanc, sa taille n’a pas augmenté et son visage ne s’est pas ridé. L'enfant et le vieillard ont toujours été ainsi. Ce qui est a toujours été, rien ne varie, diraient les éphémères. » Et la première hirondelle pas- sant, les goberait, leur prouvant qu'eux au moins ne dure- ront pas toujours.

Eh bien ! justement, le Sphex que nous venons d'étudier va nous offrir un magnifique cas de variation. Que dis-je,

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un cas? des quantités. Variation dans la sociabilité, puis- que la moitié au moins des individus est solitaire, et que l'autre nidifie par petits groupes allant de trois ou quatre jusqu’à douze ou quinze. Variation dans la manière d’agen- cer la porte du nid ; variation dans la pente à donner au corridor, depuis la verticale jusqu'à un angle de trente degrés avec l'horizontale, suivant que le terrrain est plus ou moins tassé. Variation dans le régime, surtout ! Quelle différence, en effet, entre le court grillon brun à fortes antennes et à grosses cuisses, dont l'abdomen est terminé par deux filaments, et le Platycleis, juché sur des pattes grêles comme des échasses, portant au ventre un sabre recourbé, encorné de deux longs cheveux, doubles de la longueur du corps ! En quoi le léger et fin Xphidion vert pâle, à ailes de mousseline, ressemble-t-il au lourd Tham- motrizon aptère, à grosse panse et de couleur grisâtre? Va- riation enfin dans le degré de perfection avec lequel la vic- time est paralysée. J'ai dit, en effet, qu'en général les locustidés étaient opérés beaucoup moins adroïtement que les grillons.

Est-ce tout? Non pas. Je crois avoir prouvé qu'en Algé- rie et en Provence le Sphex maæillosus s'approvisionne de criquets. À Pontseille, il les a en sainte horreur. Donc : variation dans l'individu, puisque le même Sphex empile dans son garde-manger des locustidés pêle-mêle avec des grillons; variation aussi dans l’espèce, car une colonie abhorre l’acridien, tandis qu'une autre le chasse avec ardeur. Y aurait-t-il des races d’instincts ?

Autre chose, maintenant. Je vous accorde, dites-vous, de légères différences individuelles dans la proie chassée, la manière de la paralyser, la construction du nid. Mais qu'est-ce que cela prouve? L’'intéressant serait de nous montrer comment un nouvel instinct a pris naissance d’un

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autre, par quels procédés plusieurs espèces de mœurs bien distinctes ont pu diverger d’un ancêtre commun.

Je dirai d’abord que la question n’est pas sans difficulté. Vouloir résoudre tous les cas particuliers est impossible, puisque nous ne connaissons que l’insecte terminus de la série. Les adversaires du transformisme s'emparent de cette lacune dans nos connaissances et nous défient en ces termes. Le pompile paralyse l’araignée de telle et telle façon, l’'ammophile opère sa chenille comme ceci, le phi- lanthe son abeille comme cela; dites-nous, d’après ces données, quelles furent les mœurs des ancêtres du pom- pile, de l’ammophile et du philanthe. Vous ne le pouvez pas ? Vous hésitez ? J'en conclus que la théorie de l’évolu- tion est une hypothèse gratuite. Et ils triomphent bruyam- ment. Si Je leur disais : d’après la manière dont cet avoué, ce notaire grattent leur plume sur le papier, énon- cez-moi la profession de leur père, de leur grand-père et ainsi de suite jusqu'à celui de leurs ancêtres qui joua de la francisque sous Clodion le Chevelu ou du javelot au temps de Vercingétorix. Vous en êtes incapable. Dois-je prétendre pour cela que les aïeux du notaire ont été no- taires depuis César jusqu'à nos jours? Et je triompherais bruyamment.

Le problème est possible, au moins dans ses grandes lignes, en ce qui concerne l’évolution des formes. Nous avons pour nous guider les ressources que mettent à notre disposition l’embryologie et la paléontologie. De ce que l'embryon d'un mammifère possède des fentes branchiales pendant une période de son évolution, nous concluons que ses ancêtres ont avoir une vie aquatique. L'existence d’une communication entre le cœur droit et le cœur gauche nous montre qu'il a compté dans sa lignée un animal ana- logue aux batraciens aux reptiles actuels. De la décou-

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verte d’un archéoptéryx, nous déduisons qu'autrefois l'oiseau et le reptile devaient avoir des accointances. Nous pouvons même parfois assister à l'entière évolution d’un type, grâce à la richesse des documents paléontologiques. C’est ainsi que nous suivons les transformations successives par lesquelles a passé le solipède, depuis l’ongulé primitif à cinq doigts, à travers toute la série des Æohippus, Pro- tohippus, etc.

Il n’en est pas ainsi pour l'instinct, car, comme le disait Darwin, il n'y a malheureusement pas d’instincts fossiles. La paléontologie ne nous apprend rien sur les mœurs de ces phasmes géants, de cinquante centimètres d'envergure ; de ces ortho-névroptères bizarres, à corps de libellules et ailes de sauterelles, hôtes des humides et chaudes forêts de fougères et de lycopodendrons du carbonifère ou du per- mien. Il ne nous reste d'eux que de rares empreintes plus ou moins bien conservées, des débris d'ailes ou de pattes, fossilisés dans la houille. De quoi vivaient-ils ? Quelle était leur industrie ? Nous ne pouvons que le soupçonner vague- ment, par comparaison avec leurs pâles et chétifs repré- sentants d'aujourd'hui.

Si la paléontologie ne nous est d'aucun secours, faut-il nous en émouvoir outre mesure ? Je ne le crois pas. Il existe un autre moyen de résoudre le problème. Fabre réclamait à grands cris la preuve de l'existence, dans les temps tertiaires, d’un Sphex chasseur de toute la gent orthoptère. Il n’est pas besoin de fouiller les mystères de l’éocène, nous n'y trouverions rien, il suffit de se borner aux temps présents. Qu’y voyons-nous ? D'un côté, des Sphex très spécialisés ; de l’autre, le Sphex maæillosus qui fait bombance de tout orthoptère qu’il rencontre : acridien, locustidé, grillon. Si nous pouvions pour un instant déchi- rer le voile du passé, et que, quelque part dans l’oligocène

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ou le miocène, nous rencontrions pareil insecte, entassant dans son antre sauterelle, grillon et criquet, nous ne sau- rions trop nous écrier: Le voilà bien, l'ancêtre des Sphex! Certes, c'est de lui que descendent les espèces actuelles : le Sphex à ailes jaunes, chasseur de grillons ; le Sphex lan- guedocien, paralyseur de l’éphippigère; le Sphex à bor- dures blanches, qui capture les criquets. De ce Sphex qui chasse tout, trois branches se sont détachées, chacune adop- tant pour proie exclusive une de celles que capturait déjà leur précurseur. Ainsile Sphex maæillosus actuel nous donne une fidèle image de ce que devait être un Sphex tertiaire.

Ici, je ferai une remarque. Je ne prétends nullement que le Sphex à ailes jaunes, par exemple, descende du Sphex maxillosus. Ce serait une absurdité. Ce qu'on peut soutenir à juste titre, c’est que ces deux insectes provien- nent d’une souche commune, souche dont le Sphex maæil- losus s'est beaucoup moins écarté que son congénère, au moins en ce qui concerne les facultés instinctives.

En examinant l'hypothèse d'un Sphex primitif à proie variée, Fabre prétend qu’il n’en a pu provenir de Sphex à régime spécial. La raison qu’il en donne est la suivante. Un prédateur, nourrissant ses larves de toutes sortes d’in- sectes, est dans d'excellentes conditions pour prospérer. En toute saison, en tout pays, il sera assuré d’avoir une proie à sa convenance. En s’assujettissant à chasser un gibier unique, il rendrait l’établissement de sa famille bien plus aléatoire, et si ce gibier manquait ou se faisait rare, sa descendance s’éteindrait.

Prétendre que la spécialisation est pour une espèce une cause de décadence, cela revient à faire fi des principes qui sont la base même des sciences naturelles. Pourquoi dit-on que le vertébré est supérieur au cœlentéré ? Parce que chaque organe, chez lui, est adapté à une fonction et à

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une seule, tandis que chez le coralliaire ou la méduse, les mêmes régions du corps, non différenciées, peuvent être à la fois le siège de la digestion, de la circulation, de la res- piration, etc. Le seul critérium qui nous permette de recon- naître le degré de perfection d’un organisme, c’est la spé- cialisation et la différenciation des parties qui le composent. Ceci est une vérité reconnue de tout le monde. Il en est de même pour les facultés instinctives. L’insecte qui chasse tous les orthoptères ne peut être aussi habile opérateur que celui qui ne s’en prend qu'à un seul. Un homme qui serait à la fois sabotier, confiseur etserrurier, ne pourrait rivaliser d'adresse avec des spécialistes de ces trois mé- tiers. La scolie paralyse la larve de cétoine avec un art merveilleux. Le pompile se rend maître de l’arachnide avec une indomptable énergie. Le cercéris n’a pas d’égal dans l'art d'opérer le charançon. Supposons un hyménoptère chasseur à la fois de cétoines, d'araignées et de curculio- nides : son ouvrage serait un effroyable gâchis. Le Sphex à ailes jaunes, qui s'empare du seul grillon, est donc doué d'un instinct plus parfait que le Sphex maæillosus, par cela seul qu'il est plus spécialisé. L’argument tiré de ce fait qu'il aura plus de peine à se procurer sa proie n’a aucune valeur. Dieu merci, les grillons sont encore communs par- tout en France, et le Sphex aura beau faire, il ne suffira jamais à leur destruction. Cette infériorité qu'il aurait sur son congénère, si elle était véritable, serait d'ailleurs plus que compensée par le surcroît nouveau d’habileté qu'il a

acquis en s’adonnant à un seul métier, tant dans la chasse

que dans la manière de paralyser son gibier.

Si le raisonnement est juste, il doit en résulter que les victimes du Sphex maæxillosus sont moins parfaitement opérées que celles du tueur de grillons. Eh bien, l’obser- vation confirme en plein la théorie. Nous avons vu, eneffet,

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que les locustidés, au moins, sont plongés dans un état qui n'exclut pas tout mouvement.

Tout, chez le Sphex que nous étudions, indique un insecte dont l’évolution n’est pas terminée. Un fait digne d’atten- tion au plus haut point, est cette tendance très accentuée vers la sociabilité, telle qu’elle se pratique chez le -Sphex à ailes jaunes. On peut suivre tous les intermédiaires, de- puis les terriers isolés, jusqu'aux agglomérations d’une quinzaine de nids. La proie, elle aussi, est encore varia- ble. Ici des criquets, des locustidés et des grillons avec prédominance de ces derniers, lesquels sont mieux para- lysés. Le Sphex maæillosus, tel qu'on le trouve à Pontseille, paraît osciller vers un stade analogue à celui du Sphex à ailes jaunes. Dans le midi, une autre branche s’en détache- rait, dont les mœurs auraient des accointances avec cel- les du Sphex à bordures blanches, paralyseur de criquets.

Notre Sphex hésite, il tâtonne, il fait un peu de tout. Cette phrase, je l'emprunte à Fabre, qui l’emploie ironi- quement à propos de je ne sais plus quel prédateur. Je m'en sers ici le plus sérieusement du monde. En d’autres termes, son instinct n’est pas encore fixé. Le Sphex lan- guedocien nous offre au contraire un bel exemple d’un ani- mal arrivé à un point tel de spécialisation qu'il est impos- sible de supposer que ses mœurs puissent encore varier. On pourrait concevoir que le Sphex à bordures blanches évolua davantage ; par exemple, en faisant choix, dans la famille des acridiens, d’un seul genre de criquets, ou même d'une seule espèce, comme l'Œdipoda cœærulescens. Bien entendu, ceci est une pure hypothèse que rien ne peut faire prévoir.

Suppposons que dans les sables de Pontseille, pour une raison ou pour une autre, les locustidés se fassent rares. Cela n’a rien qui répugne à la raison, car les moindres

de.

DU «SPHEX MAXILLOSUS » F. 189

changements dans la végétation, l’état de l'atmosphère à une saison donnée, etc., enfin tout ce qu’on est convenu de résumer sous le nom d'influence du milieu, a souvent une répercussion considérable sur la distribution des espèces entomologiques. Les invasions de criquetsen Algérie, par exemple, sont évidemment sous l'influence d'un fait quel- conque de cette nature, quiles détermine. Si donc leslocus- tidés disparaissaient de Pontseille ou s’y faisaient rares, le Sphex maæillosus se verrait réduit à ne paralyser que des grillons. Sa progéniture n’en souffrirait nullement, les nom- breux nids je n’ai trouvé que des grillons sont pour en témoigner. Au bout de quelques générations, l'habitude serait acquise, et l’insecte, à régime variable au début, de- viendrait à régime fixe. C’est d’ailleurs ce qui tend à se produire, comme je l’ai déjà dit, car le grillon prédomine dans la cave de l'hyménoptère. La raison en est que le grillon abonde dansles sables. Pour le trouver, 1l faut faire peu de chemin. Il cohabite porte à porte avec le Sphex, terrier contre terrier. Pour se procurer des sauterelles, l'insecte est, par contre, obligé de faire un véritable voyage au long cours dans les prairies humides et marécageuses qui se trouvent à une certaine distance de son cantonne- ment. Malgré mes recherches, je n'ai trouvé aucun locus- tidé dans les sables hantés par le Sphex ; les prés humides au contraire en regorgent. Le Sphex maæillosus a donc tout intérêt à devenir chasseur exclusif de grillons, et c’est ce qui a lieu par la force des choses.

C’est ainsi qu'a se produire la spécialisation de tous les Sphex à régime fixe. Une espèce parmi celles qu'ils chassaient ayant prédominé dans leur région, ils s’en sont emparés plus fréquemment; puis par une habitude que l'hérédité a consacrée, ils ont abandonné les autres pour s’y adonner exclusivement. Du moins, c’est de cette manière que je m'explique le mécanisme du phénomène

126 RECHERCHES SUR L'ÉTHOLOGIE

On voit combien l’étude des mœurs d’un seul Sphex peut jeter de lumière sur l’évolution de l'instinct dans le genre entier. Beaucoup de problèmes touchant la psychologie de l'insecte, qui nous paraissent insolubles, gagneraient à être étudiés de cette façon, par comparaison avec les faits de même nature. |

Plusieurs questions resteraient à élucider, trop graves pour être traitées en quelques lignes. On pourrait deman- der, par exemple, par quels degrés le Sphex est arrivé à son admirable méthode de paralysie de sa proie. Je me garderai bien d’effleurer un pareil problème, qu'on ne peut résoudre à la légère. Est-ce à dire qu’il est insoluble et que notre impuissance à y répondre d’une façon satisfaisante suffit à renverser toutes les théories transformistes ? Certai- nement non. On peut faire remarquer que, chez les hymé- noptères, on observe toutes les gradations, depuis la guêpe qui larde la mouche capturée de coups d’aiguillons et la déchire des mandibules, en passant par l’eumène et l’ody- nère dont les victimes sont à peine immobilisées, le philan- the qui tue complètement son abeille, jusqu’au cercéris et au pompile qui paralysent leurs proies avec une perfec- tion merveilleuse. Le premier Sphex, me dit-on, devait être un aussi adroit opérateur que celui d'aujourd'hui. Si sa proie avait été incomplètement paralysée, l'œuf eût été dé- truitet adieu sa descendance ! C’est irréfutable en théorie, mais malheureusement les faits observés donnent un dé- menti formel à cette assertion. Les eumènes ont une façon tout à fait rudimentaire de paralyser leur proie. Les che- nilles qu’on trouve dans leur nid s’agitent presque autant que des chenilles vivantes. Cela n'empêche pas leur postérité d’être tout aussi florissante que celle des Sphex. C’est vrai, dites-vous ; mais n’oubliez pas que, chezl'eumène, l'œuf et la larve, suspendus par un fil au couvercle de

DU « SPHEX MAXILLOSUS » F. 127

cellule, sont protégés des atteintes de la victime. Au moin- dre mouvement dans le tas de chenilles, la larve remonte au plafond. Parfaitement. Il devait donc en être ainsi du Sphex primitif. Ou, tout au moins, il existait un moyen quel- conque d’obvier au défaut d’immobilité complète de la proie. A mesure que l'opérateur devint plus adroit, ce moyen tomba en désuétude. Voilà pourquoi on peut énoncer cette loi générale : L'instinct de chaque animal, quoique parais- sant parfait à quelque moment de son évolution qu’on le considère, est néanmoins susceptible d’une perfection plus grande. L'instinct de l’eumène est parfait, car au manque d’immobilité de sa chenille, il est suppléé par cette admi- rable invention de l’œuf suspendu au bout d’un fil. Il est cependant perfectible, puisqu'on peut supposer la proie ren- due entièrement immobile. En ce cas la précaution de l'œuf deviendrait superflue, elle disparaîtrait. L'instinct inutile, de même que l'organe qui ne sert plus à rien, s’atro- phie, par simple économie de force dépensée.

Il est temps de me résumer. Telles sont les conclusions auxquelles je suis amené par l'observation directe des mœurs du Sphex maxillosus. Cet insecte est en pleine évolution. Tout est variable chez lui, particulièrement la proie dont il nourrit ses larves. De plus, il semble tendre vers un état voisin de celui du Sphex flavipennis. Enfin, il nous reflète assez l’image d'un Sphex primitif. Non pas qu’on doive prétendre que de lui descendent les Sphex à instinct fixé; pas plus, par exemple, qu’il n’est juste de dire que l’amphioxus est l'ancêtre des vertébrés. Mais, de même que l’amphioxus peut être considéré comme un rameau peu éloigné de la souche de tous les animaux à vertèbres, de même on peut dire que les mœurs du Spheæ maæillosus sont très analogues à celles de l'ancêtre des Sphex à un moment donné,

128 RECHERCHES SUR L'ÉTHOLOGIE

Voici maintenant comment je reconstituerais l’histoire du genre Sphex. Le premier Sphex devait capturer la tota- lité des orthoptères ou du moins un grand nombre d’entre eux. C’est le premier stade. Au second âge, il se confine à deux ou trois familles. Tel est le cas du Sphex maæillo- sus. À l'époque suivante, il se spécialise davantage et s’en tient à une seule famille. Ainsi fait le Sphex albisecta, chasseur d’acridiens. Plus perfectionné encore, il n’opère plus que sur un genre. Le Sphex flavipennis en est un exemple. Enfin, la série se ferme avec l’insecte le plus différencié du groupe, le Sphex occitanica, paralyseur d'une seule espèce et d’un seul sexe de cette espèce.

On me reprochera probablement d’être trop affirmatif. La cause en est dans la nécessité de mettre quelque luci- dité dans un sujet fort embrouillé par lui-même. Qu'il soit donc bien entendu que lorsque je dis: ceci s’est passé comme cela, je n’affirme pas, j'indique seulement le sens dans lequel l’évolution a se produire. De même, pour la clarté du langage, j'ai employer des termes impropres. Telle est, par exemple, cette expression de premier Sphex. On ne peut pas dire, à proprement parler, qu'il y ait eu un premier Sphex, mais seulement une série de modifica- tions successives, dans lesquelles il serait impossible de reconnaître commence l'insecte méritant le nom de Sphex.

Quant à l'instinct, je le considère comme wne habitude acquise, conservée par l'hérédité, transformée peu à peu par une tendance constante à s'adapter au milieu exté- rieur, les modifications étant retenues ow éliminées pour le bien de l'espèce par la sélection naturelle. D'ailleurs, il n'y a pas de milieu, il faut prendre parti pour ou contre. Ou bien c’est ainsi, ou bien l'animal n’est qu'une méca- nique, un mouvement d'horlogerie, mis en mouvement et

PT us e-

DU « SPHEX MAXILLOSUS » F. 129

constamment guidé par le doigt de Dieu. Je ne conçois pas d’autre hypothèse ; qu'on choisisse la plus raisonnable des deux. Comme le disait excellemment M. Edmond Per- rier, dans un discours à l’Institut, les savants se font une trop haute idée de la Divinité pour l’immiscer dans les débats d’un pompile et d’une araignée.

L'hypothèse de l'animal pantin, avec la Providence pour tirer la ficelle, qui ne cesse d’être brillamment soutenue, sous une forme ou sous une autre, par la pléiade des petits-neveux de Bernardin de Saint-Pierre, est, en réalité, aussi stérile qu’elle est commode. L'idée une fois admise, il n’y a plus qu’à fermer au plus tôt écoles et laboratoires, abandonner toute recherche, puisque tout est expliqué et que les effets n’ont plus de causes, et s'endormir avec la douce conviction que tout est pour le mieux dans le meil- leur des mondes. Les cause-finaliers sont des gens heureux, ils sont dans les secrets du Créateur et ont réponse à tout. Demandez-leur à quoi bon les puces, ils vous le diront; à quoi bon le Sphex et son merveilleux instinct, ils vous répondront que c’est pour corriger la trop grande abon- dance de la race grillonne: Fort bien, mais le moyen est un peu compliqué. Il eût été préférable de créer moins de grillois. Et d’ailleurs, à quoi bon les grillons ?

Louis Figuier n’a-t-il pas découvert, dans son Histoire des plantes, que la nature multipliait les champignons dans le but admirable de pourvoir à l'existence des insectes et des limaces. Et moi, pauvre ignorant, qui m'imaginais, bien au contraire, que les limaces n'étaient créées et mises au monde que pour détruire les champignons !

Pour nous, dont la seule joie est d'interroger anxieuse- ment les mystères de la vie, nous répudions une doctrine qui prétend mettre des bornes à notre curiosité, et croyons que, si les phénomènes n'ont pas de but, en revanche ils

9

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130 RECHERCHES SUR LE « SPHEX MAXILLOSUS» EF.

De

ont une cause. Ce qui nous importe n’est pas de considérer l'utilité des choses, mais de rechercher comment et pour- quoi elles sont ainsi.

Il me reste, en terminant, à remercier M. Gadeau de Kerville, le distingué zoologiste de Rouen, de l’aide qu'il a bien voulu me prêter en me donnant de précieux rensei- gnements bibliographiques et en se chargeant de faire déterminer mes Sphex et leur gibier.

Cuisery (Saône-et-Loire), 6 septembre 1902.

dé. APP Re Li ae IL é Mie dE. 22 à AA Pen 7

OOMPTE-RENDU

DU

DISPENSAIRE DE LA CROIX-ROUGE

A CHERBOURG

PAR Mr le Dr P. ARDOUIN,

Ancien Interne des Hôpitaux de Paris, Chirurgien du Dispensaire.

La Société française de Secours aux Blessés militaires des Armées de terre et de mer a fondé à Cherbourg, le 21 mai 1900, un dispensaire destiné à l'instruction des dames infirmières, en même temps qu'au soulagement des malades en temps de paix.

Le nombre des blessés qui affluent à ce dispensaire té- moigne assez en quelle estime ils tiennent les soins qui leur sont donnés. Le vaste champ d'observations ainsi créé nous a permis de recueillir nombre de documents intéres- sants, et ce sont ces notes que nous voulons exposer ici. Nous comprendrons successivement dans cette analyse: les deux années 1900 et 1901, jusqu'au janvier 1902; l’année 1902 tout entière.

La clientèle habituelle du dispensaire nous fournit quan- tité de petits accidents ou plaies sans intérêt scientifique, que nous passerons sous silence : ulcères variqueux, furon- cles, panaris, plaies des mains, des jambes et de la tête,

132 UOMPTE-RENDU DU DISPENSAIRE

entorses, fractures, adénites, brûlures, hygromas, hydar- throses, mammites, tumeurs érectiles, hernies congénitales inguinales ou ombilicales, etc...

Les consultations du dispensaire, gratuites, ont lieu les lundis et jeudis, dans une salle très grande, carrée (7 mè- tres de côté), facile à aérer, très bien éclairée par 4 larges fenêtres et par un plafond vitré, et dont les murs sont peints en blanc.

Les autres jours, les pansements ordonnés par le chi- rurgien sont exécutés par les dames infirmières et revus par lui-même, s’il y a lieu. Le fonctionnement régulier du dispensaire est assuré à chaque séance par deux dames, l’une responsable, l’autre son auxiliaire. Tous, chirurgien, aides, infirmières volontaires, sont porteurs de la blouse blanche ou grise ; la propreté la plus minutieuse et l’anti- sepsie sont de rigueur. Les dames infirmières préparent elles-mêmes les solutions antiseptiques qu'elles emploient et les pansements qu’elles appliquent (compresses, bandes de toile et de tarlatane, etc.). Elles se chargent de nettoyer et de stériliser les instruments et objets de pansements. A chaque séance, une dame est spécialement chargée de l'in- scription des malades, des opérations et des prescriptions du chirurgien.

Le dispensaire est ainsi une véritable école d’infirmiè- res pour le temps de guerre, tout en rendant de grands services à la population pauvre de Cherbourg.

DE LA CROIX-ROUGE A CHERBOURG 133

I. ANNÉES 1900-1901.

Depuis la fondation du dispensaire jusqu'au 31 décem- bre 1901, il est venu aux consultations 750 malades nou- veaux qui se décomposent de la façon suivante :

600 malades de chirurgie, auxquels ont été appliqués 1.880 pansements (non compris le premier pansement de ces 600 malades). Il à été fait 199 opérations de petite chirurgie :

AnUEaTtOn dé: doigt. lon. ea D OUUIAAUS Il RRMONENIO TOUpÉS MAILLE. APMRUCT AN es AU 2 OMS ONE sta be eleve à pale Sa 0 ai US da 2 ADAHONS d'amypdales2te,., eu" pe 4 Ablations de petites tumeurs.............,....... ' Hnéetions sousculanéesti}. 5.092 bee o1 Ponctions et injections médicamenteuses. ......... 33 Incisions. d'abcès ou de panaris............,0..., D2 Pelé ur du a dt Mani pins ide MG 41 Exostose sous-unguéale........ DORE AIRE LT 1 CAES de Ve al ee à IE RE PL Re AL ASE UE 2 BEN EI SAMOA RRS PE REC ANRRILRE EN ren 1 Ce CARRE à 4e ROSE ete et cr Il Ablation de corps étranger du pied............... GT

199

Il a été pratiqué 251 massages, 31 électrisations, fait 09 appareils plâtrés, appliqué 3 fois des ventouses et fait 76 vaccinations.

134 COMPTE-RENDU DU DISPENSAIRE

150 malades de médecine auxquels il a été donné 210 consultations.

En sorte que, si l’on fait la somme de toutes les consul- tations données, de tous les pansements faits, des mas- sages, des appareils, des vaccinations, des opérations de petite chirurgie, on arrive à un ensemble de 3.170, dont 600 en 1900 et 2.570 en 1901.

Nous avons observé 52 cas de tuberculose chirurgicale portant à peu près sur tous les os et se décomposant de la façon suivante :

3 cas de spina ventosa, dont un avec énorme suppura- tion. Ce dernier concerne un enfant de deux ans, atteint de tuberculose du pouce droit, que nous avons essayé de traiter par des injections modificatrices de naphtol camphré ou d’éther iodoformé. Devant l'inutilté de ces injections, nous avons eu recours à l'ignipuncture profonde qui a semblé au début nous donner mieux. Aujourd'hui le ré- sultat est encore imparfait.

3 cas de tuberculose du poignet. L'un concerne un homme atteint de grosse synovite à grains riziformes, pré- sentant au niveau de la face antérieure du poignet droit 2 poches, dontl’externe se trouvait en communication avec une troisième située à la face antérieure de l'index. Celle- ci s'étant ouverte spontanément permit la sortie de nom- breux grains riziformes et le traitement par des injections modificatrices de naphtol camphré et d’éther 1odoformé. Actuellement, il ne reste plus qu’une fistulette au niveau de l'extrémité inférieure du radius dénudée.

Un autre cas concerne un garçon de 4 ans qui nous fut adressé par un de nos confrères, M. Levionnois. Cet enfant, atteint de tuberculose du poignet non suppurée, fut traité

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J

DE LA CROIX-ROUGE À CHERBOURG 135

par les injections de chlorure de zinc 1/10, suivant la méthode de Lannelongue, après application d’une gout- tière plâtrée. Actuellement, cet enfant, vu pour la première fois le 4 juillet 1901, est absolument guéri.

1 cas de tuberculose suppurée de l'épaule, chez une fil- lette de 17 mois. L'abcès énorme qui l’accompagnait en

. juillet 1901, ouvert chirurgicalement à l'hôpital civil de

Cherbourg, a donné lieu à une fistule dans Ruelle nous faisons des injections modificatrices.

8 cas de tuberculose du cou-de-pied. L'un d'eux con- cerne une fillette de 26 mois qui nous fut amenée, le 25 avril 1901, avec un gonflement énorme de toute la région du cou-de-pied et plusieurs fistules. Nous lui avons fait régulièrement des injections modificatrices de naphtol camphré, soit dans les fistules, soit dans les tissus tuberculeux à l'abri de l'air, et aujourd'hui l'enfant, guérie depuis longtemps, recommence à marcher.

6 cas de tuberculose du genou. Le plus intéressant se rapporte à une fillette de 4 ans vue en avril 1901, et à laquelle nous avons appliqué une gouttière plâtrée et fait 9 fois des injections profondes de chlorure de zinc 1/10, suivant le procédé de Lannelongue. Au moment cet enfant paraissait guérie de son arthrite du genou, en novembre 1901, apparut une gibbosité dorsale angulaire symptomatique de mal de Pott. Nous lui avons alors fait un corset plâtré ; plus tard les parents ont exigé que ce corset fût enlevé. Actuellement, l’arthrite du genou est guérie, mais le mal de Pott, sans aucun traitement, risque fort de s’aggraver.

Nous avons vu au dispensaire un autre enfant atteint de tuberculose du genou, simulant l’ostéosarcome du fémur, dont nous avons demander la radiographie à M. Caré, et que nous traitons de même par les injections

136 COMPTE-RENDU DU DISPENSAIRE

de chlorure de zinc; mais ce traitement n’a été réellement commencé qu'après le 1* janvier 1902. Il n’entre donc pas dans le cadre de cette étude.

12 coxalgies, dont 8 suppurées (5 fistuleuses et 3 avec abcès non ouvert à l'extérieur).

Les cinq premières (fistuleuses) ont été traitées par les injections modificatrices de naphtol camphré ou d’éther iodoformé et l’immobilisation à l’aide d'appareils plâtrés.

Les 3 abcès non ouverts existaient chez des adultes. Une jeune fille de 18 ans environ portait au côté externe de la cuisse droite un abcès qui contenait à la première ponction (avril 1901) 250 grammes de pus. Nous lui avons fait des ponctions évacuatrices, suivies d’injections médicamenteuses, et appliqué un spica plâtré. Aujour- d'hui l’abcès a complètement disparu, mais nous conti- nuons l’immobilisation.

Un homme de 28 ans avait également au côté externe de la cuisse droite, en mai 1901, un abcès dont la première ponction a retiré 200 grammes de pus. Actuellement, par le même traitement, l’abcès est près d’être guéri et ne renfermait à la dernière ponction que du pus de consis- tance et d'aspect huileux, donc en voie de guérison.

Un jeune homme de 17 ans vient au dispensaire en sep-

tembre 1901, envoyé par un de nos confrères, le docteur:

Peyron. La première ponction a donné issue à 70 gram- mes de pus. Comme ce malade présentait une luxation pathologique de la hanche, nous avons le chloroformer, avec l’aide de nos confrères les docteurs Le Duigou et Peyron, lui abaisser son extrémité supérieure du fémur luxée depuis 1 an, pour lui appliquer un appareil plâtré en bonne position. Actuellement, l’état général et l'état local sont excellents et la dernière ponction n’a donné que quel- ques grammes de pus.

DE LA CROIX-ROUGE A CHERBOURG 15%

Comme on le voit, aucun de ces trois abcès fermés n’est devenu fistuleux et les malades se trouvent en parfait état.

Nous avons eu l'occasion de faire 2 autres redresse- ments de coxalgies en position vicieuse, sous le chloro- forme, avec l’aide de nos confrères les docteurs Baudouin et Le Duigou. Les enfants qui en ont été l’objet sont en bonne voie.

9 cas de tuberculose vertébrale dorsale ou dorso-lom- baire, auxquels nous avons appliqué des corsets plâtrés de Saire, suivant le procédé que nous avons recommandé avec notre maître, le professeur Kirmisson, dans la Revue d’orthopédie de 1896, sans recourir à la suspension.

Un jeune homme de 19 ans, atteint de mal de Pott ancien, présentait une paraplégie complète et n’est d’ail- leurs venu qu’une seule fois à la consultation.

3 cas de tuberculose de la face et du crâne, sans intérêt particulier.

1 cas de tuberculose costale et plusieurs de tuberculoses cutanées, d’adénites tuberculeuses, fistuleuses ou non, une fistule anale et une péritonite tuberculeuse avec fistule intestinale au niveau de l’ombilic et issue continuelle de matières fécales.

En terminant cette revue des tuberculoses que nous avons observées, nous ajoutons que chez aucun de nos malades nous n’avons négligé le traitement général.

Mais indépendamment du peu d'intérêt scientifique que cela pourrait présenter, nous ne pouvons donner des dé- tails sur tous nos malades et sur les résultats du traite- ment que nous leur avons appliqué, car plusieurs d’entre eux, fatigués de la durée des soins nécessaires, ne revien- nent pas aussi longtemps qu'il le faudrait.

Après la tuberculose, nous pouvons encore citer une fis- tule de la cuisse, de nature indéterminée, probablement

nd. ÉPTal ; 7 . ?

138 COMPTE-RENDU DU DISPENSAIRE

bacillaire et profonde seulement de 4 centimètres environ, existant depuis 7 années chez un enfant de 12 ans. Il a suffi d'un grattage à la curette de Volkmann et de quelques injections médicamenteuses pour arriver en 6 semaines à la guérison complète.

Une synovite des tendons péroniers du pied droit, chez une jeune fille de 15 ans, s’est terminée également par la guérison, après application d’une gouttière plâtrée pendant 4 mois et quelques séances de thermocautérisation.

Quatre jeunes filles, atteintes de scoliose grave, ont été soulagées par le corset plâtré de Saire, appliqué pendant la suspension à l’aide de l'appareil du chirurgien amé- ricain.

Nous ne ferons que citer quelques autres faits : 2 jeunes filles atteintes de luxations congénitales de la hanche, la mère de l’une avait la même infirmité ;

Une brûlure très étendue de la région de l’aine avec rétraction de la cuisse sur le ventre, nous avons réussi à obtenir la guérison en bonne position ;

Une ostéomyélite de l'extrémité supérieure du tibia gau- che, que nous avons opérée et guérie avec l’aide de nos confrères les docteurs Le Duigou et Hubert ;

Un kyste du creux poplité ;

Une exostose sous-unguéale dont nous avons fait Pextir- pation chez un garçon de 14 ans;

Un hygroma suppuré de l'épaule ;

Une plaie par arme à feu, de la main gauche, dans la- quelle la radiographie, dûe à M. Caré, nous a démontré la présence d’une quinzaine de grains de plomb ;

Un kyste dermoïde de la queue du sourcil ;

Un petit kyste probablement sébacé de la joue ;

Un prolapsus du rectum chez un garçon de 3 ans;

Enfin un jeune garçon de 8 ans, atteint d’infantilisme,

4 !

DE LA CROIX-ROUGE A CHERBOURG 139

de 86 centimètres de taille, auquel nous avons commencé à donner de la thyroïdine.

Nous avons observé aussi de nombreux cas de syphilis acquise ou héréditaire, se traduisant souvent par des ulcé- rations persistantes, inguérissables en quelque sorte.

Une fois en particulier nous avions affaire à une jeune fille de 16 ans, présentant au niveau de l’avant-bras droit et de la main de larges ulcérations sur lesquelles, depuis 6 ans, s'était exercée la sagacité de tous les gens de bon ou mauvais conseil. Il a suffi d'appliquer sur ces plaies de l'emplâtre de Vigo et de donner quotidiennement une dose de 3 grammes d’iodure de potassium pour que la guérison fût complète au bout de 2 mois (11 avril 13 juin 1901).

Chez une autre fille de 14 ans, nous avons observé des ulcérations qui simulaient absolument la tuberculose cuta- née, ganglionnaire et osseuse, datant aussi de plusieurs années. Cependant nous avons voulu avant toute chose essayer chez elle le traitement spécifique, et bien nous en a pris: au bout de 4 mois de traitement, par l'emplâtre de Vigo et l’iodure de potassium, elle est complètement gué- rie de tous ses maux.

Les autres ulcérations qne nous avons rencontrées pré- sentent le même intérêt au point de vue de la rapidité de la guérison mais non de leur durée antérieure.

Deux cas de pseudo-paralysie syphilitique de Parrot ont été guéris par le traitement.

Tel est le bilan du dispensaire de la Croix-Rouge à Cher- bourg pendant les 8 derniers mois de 1900 et l’année 1901.

Mars 1902.

140 COMPTE-RENDU DU DISPENSAIRE II. ANNÉE 1902.

Dans le cours de l’année 1902, le dispensaire a fermer ses portes pendant les mois de juillet, août et septembre. Aussi, le nombre des malades est-il moins élevé que l’an- née précédente, le chiffre se répartissant seulement sur 9 mois.

Il est ainsi venu aux consultations du dispensaire 278 malades nouveaux, qui se décomposent de la façon sui- vante :

1°) 250 malades de chirurgie auxquels il a été appliqué 1.598 pansements (non compris le premier pansement de ces 250 malades). Il a été pratiqué 155 opérations de petite chirurgie :

CROP OfOPAISAMONS A 700 PE ane ue ee PR TO 3 Ablations de kystes 'Sébacés:., .4.:,.2:, 408 200 6 Ablation de kyste thyrohyoïdien ................ 1 Grattage de végétations adénoïdes ............... de: Incisions d’abcès ou panaris....... ru AURA 38 Ponctions et injections médicamenteuses........... 29 Injections de chlorure de zinc et naphtol camphré.... 10 Injections sous-cutanées........................ 41 Pointes de feu profondes et superficielles. .......... A Thermocautérisations de verrues........ x. MEN Curetage de fistule ...............:.:,....,..,., Il Amputations de doigts......................... 2 Extractions d’esquilles., ......,,..,,:4..,....... D

DE LA CROIX-ROUGE A CHERBOURG 141

Ténotomies du tendon d'Achille.................. > DO LS Se à à e à dd NA EUR Il Cure de he omhilicale. À. -::...,..,.40 20 72 1

159

Il a été pratiqué 94 massages (contusions, entorses, raideurs articulaires, pieds bots), fait 31 appareils plâtrés (spicas, corsets, gouttières) et 3 bottes de gutta-percha.

2°) 28 malades de médecine (le dispensaire est unique- ment réservé à la chirurgie).

Le total des pansements et consultations monte à 1.877 pour les 9 mois de l’année 1902.

Nous avons observé 47 cas de tuberculose chirurgicale dont 38 nouveaux, les 9 autres suivaient déjà antérieure- ment les consultations du dispensaire. Nous nous arrête- rons seulement aux cas intéressants et ne ferons que citer les autres.

Nous avons suivi 5 malades atteints de tuberculose de la main, dont 4 nouveaux. Ces 4 derniers comprennent : un abcès tuberculeux de la face dorsale de la main gauche guéri en deux mois par des ponctions et des injections modificatrices de naphtol camphré ; un lupus de la main droite existant depuis 2 ans chez un homme de 41 ans, vu déjà par notre confrère, le docteur Hubert, et que nous avons confié à l'électricité ; une tuberculose fistuleuse du métacarpien et un spina ventosa fistuleux du petit doigt. Le dernier fait concerne un bébé de deux ans dont il a été question dans le précédent rapport, pour lequel nous avons eu recours aux pointes de feu profondes. Nous sommes

142 COMPTE-RENDU DU DISPENSAIRE

ainsi arrivé à la guérison de la bacillose du pouce, mais en même temps survenait un abcès froid de la main et une adénite suppurée du cou. Le tout était terminé le 22 août 1902.

2 cas déjà mentionnés de tuberculose du poignet, au- jourd’hui complètement guéris, le premier après issue, le 5 mai 1903, d’une petite esquille provenant du radius. L'enfant, déjà signalé comme guéri, a été revu plusieurs fois, notamment le 4 décëmbre dernier. Le poignet est absolument normal comme forme et fonctions.

2 nouveaux abcès froids de la région interne du coude. Une fillette de six ans présente, le 6 mars, un gros abcès tuberculeux de l’avant-bras gauche au devant de la partie supérieure du cubitus. Les ponctions suivies d’injections de naphtol camphré amènent la guérison complète au bout de 4 mois. Une fille de 9 ans, vue le 30 juin, semble avoir un gros abcès chaud, sous-épitrochléen de l’avant-bras gauche et une énorme lymphangite de la jambe droite. Je l'avais déjà vue 3 mois auparavant parce qu’elle éprouvait une légère douleur et je n’avais rien découvert de suspect. La peau étant rouge violacée, et menaçant de se rompre, j'incise l’abcès et le stylet me permet de reconnaître la dénudation osseuse. La guérison, obtenue lentement, est aujourd’hui parfaite au coude et presque complète à la jambe, dont la lymphangite a évolué de la même façon : formation d’un abcès tuberculeux chaud, incision, attou- chement avec des liquides modificateurs.

2 tuberculoses de l'épaule : une arthrite fistuleuse dont nous avons déjà dit un mot antérieurement, et un abcès froid de la fosse sus-épineuse chez un garçon porteur d’un énorme abcès périmaxillaire.

2 cas de tuberculose du cou-de-pied: un nouveau sans intérêt, l’autre concerne l'enfant dont il a été ques-

DE LA CROIX-ROUGE A CHERBOURG 143

tion dans le précédent compte-rendu ; la guérison s’est maintenue.

7 tuberculoses du genou ; une seule était en traitement antérieurement, elle a été guérie par les injections de chlo- rure de zinc et vue pour la dernière fois le 20 février 1902. Cinq cas nouveaux sans intérêt particulier et un sixième, cité dans le précédent rapport parce qu'on nous l’avait pré- senté une fois en 1901. Il s’agit de ce jeune garçon dont la tuberculose du genou simulait un ostéosarcome du fémur et dont la radiographie a pu assurer le diagnostic. Cet enfant a un frère atteint de spina ventosa. La flexion du genou a été redressée sous le chloroforme avec l’aide de notre confrère le docteur Le Duigou, le 25 février 1902. Redressement long et pénible, injections de chlorure de zinc. Ce malade n’est pas revenu aux consultations depuis le mois de juillet.

9 cas de coxalgie dont 6 étaient en traitement les années précédentes. 3 cas nouveaux sont au début, donc sans intérêt particulier. Des 6 autres, un sans abcès a une évo- lution bénigne, 3 s’accompagnaient d’abcès aujourd’hui disparus, comme le faisait prévoir le compte-rendu de l’année 1901 ; un seul de ces malades est encore en traite- ment ; C'est un jeune homme atteint de luxation pathologi- que dont nous avons fait la réduction sous le chloroforme en 1901. 2 coxalgies, compliquées au début du traitement de fistules actuellement fermées, sont encore en surveil- lance. Enfin un abcès froid de Ja cuisse, survenu à côté d’une ancienne fistule, a été observé chez un garçon de 13 ans. Après incision et curetage, on constate comme la première fois (juin 1900) que la fistule est profonde de D à 6 cm. ; on ne trouve aucune surface osseuse dénudée et la guérison est obtenue 1 mois 1/2 plus tard.

8 maux de Pott dont 6 nouveaux. Deux s’accompagnaient

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d'abcès : le concerne un garçon de 8 ans 1/2 qui nous fut adressé par le Peyron le 5 mai 1902 ; il est atteint depuis 2 mois de gibbosité dorso-lombaire, nous découvrons un abcès dans la fosse iliaque gauche. Depuis, l'enfant a été mis dans un corset plâtré et immobilisé sans nouvel incident. Le 2°° se rapporte à une fillette de 3 ans qu'on nous présente le 20 octobre 1902 pour une tumeur du triangle de Scarpa du volume d’une demi-orange. Cette tumeur rénitente dont nous faisons un abcès froid conduit notre investigation sur le rachis. Les parents avouent que depuis 1 an existe la gibbosité lombaire et que l’abcès est apparu depuis 15 jours. En raison du siège de la lésion, nous conseillons l'emploi de la gouttière de Bonnet. La ponction de l’abcès ramène 60 gr. de pus très épais et nous injectons 10 gr. d’éther iodoformé dont la diffusibi- lité est plus grande que celle du naphtol camphré. Le trai- tement est continué.

2 tuberculoses du thorax. Une jeune fille de 16 ans nous est adressée le 30 octobre 1902 par notre confrère M. Le- vionnois, portant un abcès froid de la grosseur d’un œuf de poule au niveau de la 8”° côte droite. La ponction permet de retirer 30 gr. de pus épais et de reconnaître que la côte sous-jacente est dénudée. Les ponctions successives suivies d’injections modificatrices nous laissent espérer dès maintenant un excellent résultat. Mais actuellement la partie postérieure de la côte est tuméfiée dans une étendue de 10 cm. environ. Peut-être deviendra-t-il nécessaire de la réséquer.

Une enfant de 11 ans nous est amenée en novembre par son père. Elle présente depuis 8 mois une fistule au niveau du 3°° espace intercostal droit, à 1 em. en dedans du mamelon. Le thorax est rétracté de ce côté. Le stylet intro- duit dans la fistule pénètre horizontalement et d'avant en

144 COMPTE-RENDU DU DISPENSAIRE

\ 2

DE LA CROIX-ROUGE A CHERBOURG 145

arrière, traversant le médiastin, jusqu'à 12 cm. de pro- fondeur, sans aucun effort. Il rencontre dans sa marche une côte dénudée (bord inférieur de la 3*°) etiva buter en arrière contre la face interne de la 7*° côte également dénu- dée. La radiographie démontre que l'extrémité du stylet atteint en effet la côte et occupe le centre d’une zône obscure ovalaire de 7 à 8 cm. de diamètre. Cette ombre correspond évidemment à la projection de la coque suppu- rante. Quelle est la nature du pus, quel en est le microbe ? Nous devons dire tout d’abord que l'examen bactériologi- que direct pratiqué par M. Caré n’a donné aucun résultat, ce qui est en faveur de la tuberculose. De plus, le liquide est peu épais, blanchâtre, et continue à sourdre depuis de longs mois. L’abcès ne s’est ouvert spontanément que 20 jours après son apparition au dehors. Les parents parlent bien de fluxion de poitrine antérieure, de pleurésie, de fiè- vre, tous symptômes qui pourraient faire penser à un abcès chaud; mais ces accidents peuvent accompagner la tuberculose. Nous admettons que le bacille de Koch est en cause. L'origine de l’abcès est aussi difficile à établir. Le pus occupe de toute évidence le médiastin. Provient-il d’un ganglion, du tissu cellulaire, d’une côte, de la plèvre ? La cavité pleurale n’est, suivant toute apparence, pas en jeu, car l'issue du pus n’a jamais provoqué de traumatopnée. On peut, il est vrai, admettre que des adhérences préfor- mées ont évité cet accident; mais il est bien plus logique, en face des dénudations costales, de conclure à une origine osseuse. Le diagnostic se résume ainsi : abcès froid tuber- culeux d’origine costale ayant fusé à travers le médiastin. Ce fait nous a paru d'autant plus intéressant que nous observions presque en même temps un cas exceptionnel de pleurésie purulente médiastine ; la relation en est faite dans l'Année médicale de Caen (nov. 1902). 10

146 COMPTE-RENDU DU DISPENSAIRE

Nous avons traité deux lupus de la face. L'un d’eux concerne une femme de 32 ans, vue le 20 février, portant un lupus depuis trois ans; nous lui avons fait des applica- tions locales d’emplâtre de Vigo et conseillé de prendre de l'iodure de potassium. Le 17 avril, la plaie était complè- tement guérie, il ne restait que de la rougeur de la peau. Nous persistons à croire néanmoins à la nature tuber- culeuse. l

Un énorme abcès tuberculeux péri-maxillaire s’éten- dant de l’œil gauche, au-dessous duquel existe une fistule (lésion de l'os malaire) jusqu’au cou, comprenant toute la joue.

5 adénites tuberculeuses du cou. Chez un homme de 27 ans, vu le 3 mai 1902, un ganglion tuberculeux du cou du volume d’une noix, ne nous semblant pas encore suppuré, nous avons essayé de le modifier, comme nous avons pu le faire déjà bien des fois, à l’aide du traitement général et d’injections intraganglionnaires de gouttes de naphtol camphré. Malgré cela, la suppuration est survenue.

Un garçon de 10 ans venu pour une adénite tubercu- leuse du cou, présentait, comme particularité, du côté gauche, une main bote en flexion par paralysie infantile des extenseurs l’âge de 6 semaines).

Après cette longue série des accidents dus au bacille de Koch, nous trouvons : 11 cas de syphilis, dont 2 pseudo- paralysies spécifiques de Parrot. Nous avons déjà parlé de 2 cas intéressants, le concernant une jeune fille de 16 ans, atteinte depuis plusieurs années d’ulcérations spé- cifiques de l’avant-bras, guérie en 2 mois par le traitement. Cette jeune fille n'ayant pas continué à se soigner, nous voyons reparaître une ulcération au même siège au bout de 18 mois, mais le traitement en a facilement raison. La mère de cette jeune fille a perdu 9 enfants sur 16 et fait

DE LA CROIX-ROUGE A CHERBOURG 147

une fausse couche. Nous avons revu, en novembre 1902, la jeune fille de 14 ans dont les ulcérations simulaient la tuberculose. La guérison s’est maintenue. Au sujet de cette dernière observation, nous voudrions faire remarquer que la guérison d’une lésion, par l’emplâtre de Vigo et l’iodure de potassium, ne prouve pas toujours de façon indiscutable sa spécificité. L'emploi d’un pansement propre sur des plaies ordinairement souillées et l’action interne de l’iode peuvent, dans certains cas, suffire à la guérison de gens malpropres et débilités.

3 cas de déformations rachitiques des os.

2 cyphoses courbes.

3 scolioses. À deux de celles-ci nous avons appliqué des corsets plâtrés à l’aide de l'appareil à suspension de Saire.

Un cas de luxation congénitale incomplète du poignet, dont nous avons fait la relation dans la Revue d’Orthopédie (sept. 1902). Nous devons à M. Caré une magnifique radio- graphie des poignets. Il s’agit d’une femme de 37 ans dont le cubitus est luxé congénitalement en arrière du carpe. Ces faits sont d’une extrême rareté.

Un cas de pied plat valgus douloureux et 2 cas de pieds bots congénitaux. L’un d'eux concerne un bébé qui nous fut amené par sa mère à l’âge d’un mois, portant un double pied bot varus équin congénital, l’avant-pied faisant à droite et à gauche un angle droit avec la jambe. Après 2 mois de massage et traitement suivant la méthode de Delore, le varus était complètement réductible. Nous avons alors pratiqué la ténotomie sous-cutanée des tendons d'Achille et appliqué des bottes en gutta-percha. Aujour- d'hui l'enfant, âgé de 10 mois, est encore en surveillance, mais son état est extrêmement satisfaisant.

3 cas d'hygroma du genou. L'un concerne une femme de

148 COMPTE-RENDU DU DISPENSAIRE

64 ans, vue le 13 février. Elle porte à gauche un énorme hygroma dur multilobé, et à droite un hygroma calcifié du volume d’une bille.

7 cas de hernie dont 6 congénitales (1 ombilicale et 5 inguinales). L’une de ces dernières s’accompagnait de cryptorchidie du côté opposé à la hernie.

5 kystes sébacés: de l'oreille, du front, de la paupière inférieure, du cou, du dos, et un kyste de la région thyro- hyoïdienne dont nous avons fait l’extirpation sous chloro- forme, avec l’aide de notre confrère le D' Le Duigou. Ce kyste était apparu depuis 3 mois chez un garçon de 7 ans; il avait le volume d’une petite noix et ne présentait pas d’adhérence très notable au voisinage (os hyoïde ou mem- brane thyro-hyoïdienne.

19 panaris, dont 13 bénins et 6 graves. Deux ont néces- sité l’amputation du doigt, les soins avaient été donnés trop tard. Nous ne nous sommes jamais trouvé en face de cette extrémité dans la clientèle de la ville qui a toujours recours plus tôt aux soins du médecin. À propos du panaris, nous voulons faire remarquer l’abus que l’on à fait, à un mo- ment donné, des grandes incisions précoces. Nous ne par- lons pas des panaris phlicténoïdes, pour lesquels tous les chirurgiens sont d'accord, mais des panaris qui forment bouton de chemise. Lorsqu'on les voit à cette période, il est généralement inutile de faire une large incision. Il faut enlever l’épiderme ; au-dessous on aperçoit l'orifice par le- quel le pus s’est fait jour ; le pertuis suffit le plus souvent à la sortie du pus et à la guérison.

Parmi les observations qui nous restent, les seules inté- ressantes sont des cicatrices vicieuses dont nous avons pu opérer la plus disgracieuse. Il s’agit d’un homme de 24 ans, vu en novembre, présentant un énorme ectropion de la paupière inférieure gauche par cicatrice de lupus. Ce lupus,

DE LA CROIX-ROUGE A CHERBOURG 149

guéri depuis 6 ans, a détruit complètement l'aile du nez à gauche et partiellement à droite. Nous avons opéré ce malade par le procédé de Sanson-Wharton Jones, c’est-à- dire incision en V sous la paupière et suture intradermi- que en Y. Nous avons complété le procédé par ablation d'un lambeau allongé de la conjonctive (Terson). Aujour- d'hui, la paupière de ce malade est à très peu de chose près normale. Nous nous proposons de lui restaurer plus tard la narine gauche.

Nous avons encore vu une cicatrice vicieuse du petit doigt, consécutive à une brülure, et une autre beaucoup plus importante chez une filiette de 8 ans, brülée il y a quatre ans. La dernière phalange des cinq doigts de la main droite a disparu. Les quatre derniers doigts sont unis entre eux, le médius et l’annulaire soudés complètement ensemble, le petit doigt et l’index libres seulement par leur dernière phalange (la 2*°).

Enfin nous avons confié à M. Caré le soin de soumettre à un traitement électrique plusieurs malades atteints de tuberculose ulcérée, d’ulcères variqueux, d’eczémas, de pelade.

Nous avons exposé successivement la situation du dis- pensaire de la Croix-Rouge en 1900-1901 et en 1902. Si nous additionnons les chiffres précités, nous pouvons con- stater qu'au total il est venu aux consultations du dispen- saire depuis sa fondation (21 mai 1900) jusqu’au 31 décem- bre 1902, 1.028 malades nouveaux dont 850 atteints d’affections ressortissant à la Chirurgie. Pendant cette même période, il a été pratiqué 354 opérations de petite chirurgie. Et si l’on fait la somme de toutes les consulta- tions données, des pansements, des massages, des appa- reils, on atteint le nombre de 5.047.

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150 DISPENSAIRE DE LA CROIX-ROUGE A CHERBOURG

Nous faisons remarquer, en terminant, qu'un dispensaire étant par définition un lieu de consultations ne séjournent pas les malades, ils ne peuvent être hospitalisés, même un jour, il nous était impossible d'y pratiquer de grandes opérations. Nous avons dû, dans les cas cela était néces- saire, et à notre grand regret de ne pouvoir leur être utile, conseiller aux malades de rentrer à l'hôpital.

Nous tenons à remercier de leur gracieux concours tous ceux de nos confrères qui ont bien voulu nous aider dans notre tâche, et à louer le zèle etle dévouement qu'apportent aux soins des malades les dames infirmières de la Société française de Secours aux Blessés militaires.

Janvier 1903.

CONSIDHRATIONS

SUR LE

SÉRUM ANTITYPHOIDE DE CHANTEMESSE

PAR

Mr le Dr P. ARDOUIN,

Ancien Interne des Hôpitaux de Paris.

À la suite de la communication de M. le professeur Chantemesse à la Société médicale des Hôpitaux, le 8 no- vembre 1901, les médecins conçurent tous, je crois, un grand espoir de la méthode nouvelle, et, personnellement, je me proposai de l'appliquer dès que j'en trouverais l’occasion, pour le plus grand bénéfice des malades. Le moment ne s’est pas fait attendre beaucoup, puisque nous venons d’avoir à Cherbourg (janvier et février 1902) une petite épidémie de fièvre typhoïde.

J'ai eu l’occasion de suivre quatre typhiques inoculés par M. Chantemesse lui-même à Cherbourg, les uns seul, les autres en collaboration avec MM. les docteurs Le Dui- gou et Ch. Renault.

Voici d'abord les observations de ces malades :

Obs. I. H. de M..., garçon de 9 ans. Enfant vigou- reux, qui n’a jamais été malade et n’a d’ailleurs jamais bu que du lait supposé bouilli, ni mangé de légumes crus.

Je suis appelé le vendredi 17 janvier 1902, à 3 heures de l’après-midi. Depuis 8 jours environ la santé de l’en- fant est moins bonne, c’est-à-dire que le lundi précédent,

1952 CONSIDÉRATIONS SUR LE SÉRUM ANTITYPHOÏDE

13 janvier, s’est produit sans effort un vomissement bi- lieux. Puis l’état redevient parfait jusqu’au jeudi 16 jan- vier. Ce jour-là existe un peu de malaise, manque d’ap- pétit, et le vendredi matin se produit encore sans effort un vomissement billeux. En présence des symptômes d’em-

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Moyenne des températures prises toutes les trois heures.

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barras gastrique, j'ordonne trois doses de 30 centigr. de calomel et la diète liquide.

Le soir, l'enfant se plaint de violentes douleurs de tête au niveau du vertex ; on lui applique des compresses froides sur la tête, la douleur se calme assez rapidement. Le pouls est un peu fréquent et la peau chaude, langue blanche, bonne mine, état général parfait.

18 janvier. Température axillaire: matin, 37°5 ;

dr.

DE CHANTEMESSE 153

soir, 38°. Encore un vomissement bilieux, langue blanche, pas de ballonnement du ventre, persistance de la céphal- algie. État général parfait. 2 selles (calomel). A peine 000 grammes d’une urine boueuse, non albumineuse.

19 janvier. Même état. Augmentation de la tempé-

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Moyenne des températures.

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rature. Il n’y a pas la moindre ‘stupeur, l’état général est parfait. Je note dans la journée de la raideur de la nuque et de la douleur au moindre mouvement de flexion de la tête, raideur et douleur attribuables aux compresses froi- des et qui disparaissent le lendemain.

20 janvier. État stationnaire. Température axil- laire : matin, 38 8 ;.soir, 39 6. Pouls, 130.

21 janvier. Même état. Tremblementk fibrillaire de

LL n. D. | : S& hi

154 CONSIDÉRATIONS SUR LE SÉRUM ANTITYPHOÏDE

la langue. Température axillaire : matin, 38°6; soir, 39°9. Bains frais toutes les 4 heures. Poumons et cœur sains. Léger météorisme et hypertrophie de la rate. Nous deman- dons une consultation à M. Chantemesse.

22 janvier (6° jour dela maladie).— Température axil- laire le matin, 39% 4, et rectale le soir, 40° 4. Pouls, 120 après l'injection. À quatre heures de l’après- midi, M. Chantemesse inocule lui-même, sous la peau de la ré- gion externe de l’avant-bras droit, 4 cmc. 1/2 de sérum antityphoïde. Il aurait, dit-il, injecté 6 cmc. s’il avait pu surveiller le malade. Continuation des bains. Boissons aqueuses abondantes et suppression du lait. Lavages de la bouche et lavements d’eau bouillie.

À partir de l'injection de sérum, la température atteint 40° 4 à 4 h. 30, 40° 5 à 7 h. 30 du soir, 40° 2 à 10 h. 45, 39 8 à 1 h. 45 du matin, 39° 7 à 5 h. et se maintient à 39° 9 toute la journée du 23 janvier.

23 janvier. La moyenne de toutes les températures prises de 3 h. en 3 h. dans le rectum est de 39 7. Pouls, 126 le matin, 110 le soir. Depuis l'injection du sérum jusqu’à 9 b. du matin (donc pendant 17 heures), on obtient 1.300 grammes d'urine. Boissons abondanteset balnéation:

24 janvier. Le matin on note que depuis 24 heures il a été émis 3.600 grammes d’urine non albumineuse. Langue sèche, jaunâtre, rôtie; dents fuligineuses, peu de stupeur. Température moyenne des 24 heures (de 3 h. en 3 h.), 39 8. Pouls, 108.

25 janvier. Urines, 3.700 grammes. Température moyenne, 39° 9. Pouls, 104. Langue moins sèche, nuit plus calme. 2 garde-robes par jour à la suite des lave- ments.

26 janvier. Urines claires, 3.100 grammes. Tem- pérature moyenne, 3%9. Pouls, 118. Langue un peu

%

DE CHANTEMESSE 15

sèche, nuit assez calme, 2 selles à la suite des lavements, une tache rosée sur le ventre.

27 janvier. Urines claires, 2.750 grammes. Tem- pérature moyenne, 394. Pouls, 100. Langue un peu sèche, nuit assez calme, deux taches rosées.

28 janvier. Urines, 3.250 grammes. Température moyenne, 39°2. Pouls, 108. 2 selles à la suite des lave- ments. Langue humide, nuit calme. Pas de fuliginosités, pas de stupeur, 4 taches rosées. Boit fréquemment.

29 janvier (13° jour de la maladie). Urines, 8.750 grammes. Température moyenne, 39°3. Pouls, 112. Langue peu sèche, dents recouvertes d’un épais enduit brun, taches rosées, pas de stupeur, nuit calme. On injecte, à 4 h., une nouvelle dose de 3 cmc. de sérum antityphoïde de Chantemesse. Le soir, la température atteint 39 à 5h., 38° 9 à8 h., 39°8 à 11 h., puis descend un peu pour re- monter le lendemain.

30 janvier. Urines, 2.750 grammes. L'enfant a bu moins que les jours précédents. Température moyenne, 39°6. Pouls, 104. Langue humide, nuit calme, pas de stu- peur. Boit 1 litre 1/2 de lait.

31 janvier. Urines, 2.250 grammes. Température moyenne, 395. Pouls, 120. Langue humide, nuit assez calme. Selles moulées après les lavements.

février. Urines, 2.250 grammes. Température moyenne, 39°3. Pouls, 104 et 120. Langue humide, nuit très calme.

2 février. Urines, 2.100 grammes. Température moyenne, 39°2. Pouls, 120. Langue humide, très belle, nuit calme. Pas de selles en dehors des lavements. Il n’existe plus de taches rosées. État général parfait. On a supprimé 4 bains, la température rectale n’atteignant pas 39%.

3 février, Urines, 1.750 grammes. Température

156 CONSIDÉRATIONS SUR LE SÉRUM ANTITYPHOÏDE

moyenne, 39° 2. Pouls, 120. Selles moulées jaunes, langue très belle, nuit très calme. État général parfait.

4 février. Urines, 2.150 grammes. Température moyenne, 39° 9. Pouls, 120. Langue très humide, nuit très calme. Selles jaunes un peu dures après les lavements.

5 février. Consultation du professeur Hutinel. Il y a rechute avec nouvelles taches rosées. Urines, 2.150 gram- mes. Température moyenne 39 7. Pouls, 180. État géné- ral excellent.

Les jours suivants, l’état demeure le même, c’est-à-dire que les urines restent abondantes, plus de 2 litres. La tem- pérature varie de 39° à 40°2 jusqu'au 15 février (la moyenne se trouve être un peu moins élevée), le pouls varie de 120 à 124, la langue est très humide et les dents non fuligineuses. Les nuits sont calmes avec de très légères hallucinations, les journées parfaites, l'enfant rit de bon cœur, l’état général est excellent, les selles sont jaunes et moulées. Cœur et poumons normaux, la rate reste un peu grosse.

À partir du 16 février, la température s’abaisse de plus en plus, et la normale est atteinte d’une façon défini- tive le 25 février, 40° jour de la maladie.

En somme, fièvre typhoïde grave. Inoculation de 4 cmc. 1/2 de sérum le jour de la maladie. Dès le sur- lendemain, les urines atteignent près de 4 litres et vers le 10° jour, la température commence à baisser. Le 13° jour, rechute, injection de 3 cmc. de sérum. La rechute évolue avec sa durée habituelle ; mais pendant tout le temps, malgré l'élévation considérable de la température (40° 2), l'état général reste excellent et les urines abondantes.

Obs. II. P. de B..., garçon de 14 ans. Enfant vigou- reux, très grand, 1" 64. À eu la scarlatine.

DE CHANTEMESSE 157

Au janvier 1902, au moment des vacances, on trouve l'enfant fatigué, moins Oss. II. en train que d'habitude.

On lui d u u pis 3ols1[1 _. onne un pe Janv Fevr d'huile de foie de morue. 6e| 7e Hi

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il semble renaître. Le dimanche 19 jan-

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SITEMPÉRATURE

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pris son entrain. Le jeu- di suivant, 23 janvier, il éprouve un léger malaise : etrentre à l’infirmerie du ——® Température collège le samedi sui- vant 25 janvier, fatigué, se plaignant d'inappétence et de céphalalgie. Le lendemain, sa température atteint 38°, on l'envoie dans sa famille.

Je le vois le mardi 28 janvier. On ma dit qu’à la des- cente du train, on a le porter, tant il avait de parésie et de douleur dans les jambes ; il avait d’ailleurs sa parfaite connaissance, mais une céphalalgie intense. Je le vois dormant et suis obligé de le secouer pour le réveiller ; ilse plaint moins de ses jambes, mais non de sa tête.

Langue humide, trémulente. Température, 381. Pouls, 100. Ballonnement du ventre avec légère douleur de la fosse iliaque droite. Diarrhée ocre jaune. Urines claires, sans albumine. Tendance invincible au sommeil.

29 janvier (T° jour de la maladie). Température du matin, 38° 7. Pouls, 110. Un peu d’agitation dans la nuit. Sécheresse et trémulation de la langue et des lèvres. Pas de selles. Vomissements.

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158 CONSIDÉRATIONS SUR LE SÉRUM ANTITYPHOÏDE

Bains froids et boissons abondantes. À 4 h., M. Chante- messe, après examen du malade, injecte lui-même, sous la peau de l’avant-bras gauche, 7 cmc. de sérum antityphoïde. La température qui était de 39° 2 avant l'injection, égale 891 à 5 h., 39% à 8 h., 38°2 à 11 h., 38°8 à 2 h. du matin, 38 9 à 5h. et 38°5 à 8 h. Pouls, 92 à 8 h. du soir. La nuit du 29 au 30 janvier est assez calme, aucun bain n’est donné, la température rectale n'ayant pas atteint 39°. Mais l'enfant a horreur de boire et vomit tout ce qu'on lui présente, lait, tilleul, tisane de queues de cerises.

30 janvier. Urines, 500 grammes. L'enfant boit extrêmement peu, il refuse les boissons et d’ailleurs les vomit lorsqu'on parvient à les lui faire prendre. Langue sèche. Somnolence calme. Température, 38°5 à 3%1. Pouls, le matin 88 et le soir 80.

31 janvier. Urines, 750 grammes. L'enfant refuse obstinément de boire (délire) et vomit tout ce qu’il prend.

Dans la matinée, plusieurs fois il parle seul, refusant vivement de boire alors qu'on ne le lui offre nullement.

A eu du subdélire toute la nuit. Langue sèche, abatte-

ment sans vrai sommeil. On donnera les bains lorsque la température rectale atteindra 38°5, parce que le malade accepte quelquefois de boire dans son bain. A 11 heures, on donne un bain ; il faut une lutte terrible pour le plonger et on ne peut l'y laisser que 4 minutes à cause de l'état violent dans lequel il se met, il est impossible de lui faire accepter la boisson. En raison de cette phobie des liquides, M. Chantemesse conseille de donner de temps en temps 200 grammes d’eau chaude en lavemenis à garder. Dans la soirée, on peut faire avaler avec grand peine quelques cuillerées de grog ou de tisane. Vers 11 h. du soir, le malade a un peu d’incontinence anale et vésicale. Tempé- rature de 38°3 à 38°6. Pouls : le matin, 56; le soir, 58.

DE CHANTEMESSE 159

Dans la nuit du 31 janvier au février, l'enfant boit un peu mieux; on donne les bains dès que la température rectale, prise toutes les 3 heures, atteint 38°5. L'enfant ne les aime pas, se débat et se plaint d'y avoir froid. Le délire est constant, mais après chaque bain il y a un sommeil paisible. La température, pendant la journée du février, varie de 38°2 à 38°8, le pouls est à 56 le matin. On ne peut plus recueillir d'urine et il en est évacué très peu.

Dans la soirée, l’anurie est absolue, la température reste la même, le pouls devient petit, incomptable, le délire continue, des mucosités abondantes de la gorge rendent la respiration difficile et la mort survient le 2 février à 6 h. du matin, le 11° jour de la maladie.

R£ÉsuMÉ. Forme ataxique de la fièvre typhoïde avec anurie. Le malade refuse absolument de boire et se met dans une véritable rage lorsqu'on insiste, il se débat dans ses bains. L'absorption des liquides et la balnéation de- viennent impossibles. Inoculation de 7 cmc. de sérum au jour. La température oscille entre 38°2 et 39%1 ; le pouls descend à 56, 36 heures après l’inoculation.

Mort le 11° jour.

Obs. III. J. M.., ingénieur de la Marine, 28 ans. Je le vois pour la première fois le mardi 28 janvier 1902 et le revois le 1°’ février avec le docteur Le Duigou, son méde- cin habituel. Le début est violent, accompagné de céphal- algie, constipation, sans épistaxis. Dès le février, le faciès est nettement celui d’un typhique, la fièvre est con- tinue, le pouls fréquent, la langue rôtie, la rate hypertro- phiée.

2 février (6° jour de la maladie).— M. Chantemesse, après examen du malade, lui injecte lui-même 7 cmc. de sérum antityphoïde sous la peau de l’avant-bras droit. On

160 CcOoNSIDÉRATIONS SUR LE SÉRUM ANTITYPHOÏDE

ajoute à cela le reste du traitement et en particulier les bains. gl

5 février. Le sérum semble avoir amélioré l’état du malade. La stupeur n’est pas très accentuée. Diminution de la température, pouls moins fréquent. Urines abondan- tes, légèrement albumineuses. Pas de diarrhée, les selles sont jaunes, bien moulées et surviennent seulement à la suite des lavements. Pas encore de taches rosées, elles apparaissent seulement les jours suivants. Langue humide. Le malade est calme et supporte bien les bains.

11 février (15° jour de la maladie). L'état général est devenu excellent, la température moindre, les urines abondantes ; la maladie est considérée comme presque finie, donc raccourcie par l'injection du sérum.

Dans la journée se produit, sans que rien permette de le prévoir, une hémorrhagie intestinale de plus d’un litre mesuré. Le soir, injection sous-cutanée de 25 cmc. de sérum gélatineux à 1/50. Le sérum antityphoïde inoculé il y a 9 jours ne peut plus être un obstacle; d’ailleurs la dose de sérum gélatineux est faible et ne peut augmenter notablement la pression sanguine diminuée par l’hémor- rhagie.

Cessation des bains, glace sur le ventre. |

12 février. Injection de 25 cmc. de sérum gélati- neux et de 1 cmc. d’ergotine Yvon. Ballonnement énorme du ventre qui fait craindre une perforation intestinale. Une nouvelle évacuation sanguine s’est produite. Douleur abdo- minale assez vive et continue. La température ne s’'abaisse pas sensiblement au-dessous de 38°. Langue très sèche.

A partir de ce moment, grâce au traitement (immobili- sation, glace) le ballonnement du ventre diminue de plus en plus, lentement ; le pouls reste aux environs de 100 ; la température varie de 38° à 38°8 ; la langue devient moins

24 A

ci

DE CHANTEMESSE 161

sèche et l’état général s'améliore un peu. Le météorisme a été tel que la paroi abdominale dépassait de plusieurs centimètres le plan du thorax (individu maigre).

21 février. La température varie de 37°5 à 38, le pouls est à 90. Le malade est extrêmement faible, le teint plombé.

22 février. La température axillaire varie de 376 à 39°3, le pouls monte à 116. On injecte, en trois fois, 500 grammes de sérum artficiel. Urines, environ 1.500 grammes.

23 février. Pas de selles depuis le 12 février. Le malade fait un peu d'autointoxication. On a injecté le sérum artificiel dans le but d'entraîner les toxines et on donne un peu d'huile de ricin. 3 selles se produisent, le malade est mieux et le ventre moins tendu.

25 février. On donne encore de l'huile de ricin. Selle. Le malade est très affaissé, le ventre encore ballonné, la langue sèche, le pouls à 100 et la température de 375 à 38°.

26 février. Température légèrement ascendante. Pouls, 110. Ventre très ballonné sur lequel on note quatre taches ecchymotiques, dont une, plus grande, à droite et au-dessous de l’ombilic, fait craindre un abcès stercoral. Langue sèche, urines assez abondantes, selles.

3 mars. Depuis quelques jours, nous sommes en pleine rechute de fièvre typhoïde avec taches rosées, élevation de la température axillaire à 40°. Pouls, 140. Plusieurs fois s’est produite de la rétention d'urine. Petite eschare sacrée. Ventre beaucoup moins ballonné, plus souple ; suppression de la glace ; grog, café, thé, lait.

Nous voudrions réinjecter une dose de sérum de Chan-

temesse et en attendons l'envoi.

4 mars. Dans la nuit, la température axillaire a 11

162 CONSIDÉRATIONS SUR LE SÉRUM ANTITYPHOÏDE

été de 39°9. Pouls, 144. Le ventre se ballonne de nouveau et brusquement, nausées. On remet de la glace sur le ven- tre. Le matin, on injecte 2 cmc. de sérum de Chantemesse sous la peau de l’avant-bras gauche. Le soir, température 38°5 et pouls 128. Vomissement porracé. Dyspnée et refroidissement. Désquamation des avant-bras par larges squames.

5 mars. Refroidissement. Pouls filant, 140. Tempé- rature, 38°. Nausées, vomissements marc de café. 400 grammes d'urine depuis 15 heures. La dyspnée augmente peu à peu. La mort se produit à 6 h. du soir.

Résumé. Fièvre typhoïde grave avec hémorrhagie in- testinale et rechute. Inoculation de 7 emc. de sérum le jour de la maladie. La durée de la maladie est diminuée au point que le 15° jour, 9 jours après l'inoculation, le malade est considéré comme sauvé. Ce même jour se produit une hémorrhagie intestinale, ensuite une rechute, et, après des alternatives d'amélioration légère et d’aggravation, le malade succombe le 37° jour de la maladie. L’inoculation de 2 cmc. la veille de la mort ne doit pas entrer en ligne de compte.

Obs. IV. M'° S.., environ 30 ans.

Je vois la malade pour la première fois le lundi 17 février 1902, à 5 h. du soir, en consultation avec le docteur Ch. Renault. Dans la dernière semaine de janvier, petite indisposition que la famille qualifie grippe. Vers le 7 février survient, pendant deux à trois jours, un malaise assez accen- tué. Le 13 février, on donne deux cuillères à café d'huile de ricin qui provoquent une diarrhée abondante, brune, résistant aux antidiarrhéiques et antiseptiques.

Le 17 février, on constate les signes d’une fièvre ty- phoïde bénigne. Température rectale, 38°8. Pouls, 104,

Re

DE CHANTEMESSE 163 Légère hébétude, insomnie, anorexie, langue sèche, lèvres sèches, léger météorisme, diarrhée ocre jaune, rate grosse,

épistaxis utérine (la malade, toujours très bien réglée, a eu ses dernières règles il y a quinze jours). Urine peu

OBs. IV. Moyenne des températures.

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abondante. Dans la nuit du 17 au 18 février, léger sub- délire.

18 février. Journée calme, mêmes symptômes.

19 février (8° jour de la maladie).— Nuit calme. Tem- pérature moyenne, 39%1. Pouls, 102. 1.300 grammes d’urines.

À 3 heures du soir, M. Chantemesse injecte 5 emc. de sérum antityphoïde sous la peau de l’avant-bras gauche. En raison du peu de gravité actuelle de la maladie, on se

164 CONSIDÉRATIONS SUR LE SÉRUM ANTITYPHOIDE

contente de lotions au lieu de bains. M. Chantemesse con- sidère le cas comme bénin et devant être rapidement et facilement jugulé par le sérum. Langue humide, pas de selle depuis le matin, 1.250 grammes d'urine sanguinolente (règles). À T heures, la température est 38°8 ; à 10 h., 39°; à 3 h. du matin, 38°9.

20 février. Nuit calme. Température moyenne, 39°3, monte à 39° 5. Pouls, 92. La quantité d'urine n’est pas notée depuis le sérum.

21 février. Température moyenne, 39. Pouls, 88. 1.800 grammes d'urine. Légère sécheresse de la bouche.

22 février. Température moyenne, 38° 6. Pouls, 90. 2 litres d'urine. Pas de météorisme, pas de gargouille- ment, nuit très calme; langue humide, saburrhale. Pou- mons normaux, Cœur sain.

Les symptômes s’atténuent progressivement, la tempé- rature s’abaisse et atteint la normale le 25 février, 14° jour de la maladie. Pouls, 82. Urines, 2 litres.

RÉsumMÉ. Fièvre typhoïde bénigne. Inoculation de 5 cmc. de sérum antityphoïde le jour de la maladie. Dès le surlendemain la température s’abaisse et revient à la normale le 14° jour. La durée de la maladie a donc été très diminuée.

Nous n'avons pas dessein d'entreprendre une étude cri- tique complète du sérum antityphoïde de Chantemesse ; nous désirons seulement exposer les faits qui semblent ressortir de nos observations. Cependant, il nous paraît utile, avant d'entrer dans cette étude, de rappeler comment le professeur Chantemesse fut amené à la découverte de son sérum :

« La découverte de la sérothérapie antidiphtérique a » orienté l'esprit des chercheurs vers de nouvelles voies.

DE CHANTEMESSE 165

» En 1892, j'ai commencé avec Widal à faire les premiè- » res injections de sérum antityphoïde à des malades. Les » résultats furent négatifs, parce que nous immunisions » nos animaux avec des bacilles typhiques vivants ou des » bacilles morts, et que cette méthode permet d'obtenir un » sérum préventif, mais non pas un sérum antitoxique ; et » c’est un sérum doué de propriétés antitoxiques et anti- » infectieuses qu'il faut utiliser pour lutter contre la fiè- » vre typhoide, maladie à la fois infectieuse par les ba- » cilles typhiques végétant dans le corps, et toxique par » les poisons que secrètent ces bacilles, c’est-à-dire un » médicament qui neutralise l’action du poison, et qui » frappe dans sa source même la cause vivante productrice » de ce poison. Jusqu'en 1897 on ne put obtenir de sérum » antitoxique parce qu'on n'avait pas, sous forme active, » la vraie toxine typhique soluble.

» J'ai fait connaître au Congrès de Madrid (1898) la » découverte de cette toxine soluble, son mode de prépa- » ration, et ses principales propriétés, notamment sa pro- » duction rapide dans certains milieux, et sa disparition non » moins rapide, sa résistance relative à la chaleur et sa » fragilité à l'égard de l’oxygène. J’ai indiqué alors la mé- » thode qui me permettait d'obtenir un sérum qui témoi- » gne de propriétés préventives, antiinfectieuses et antito- » xiques à l’égard des animaux soumis à l'infection et à » l’intoxication typhiques expérimentales. »

Pour juger de la valeur d’un sérum antityphoïde, dit M. Chantemesse, il faut ne choisir que les cas les plus graves, en laissant de côté les formes légères ou de gravité moyenne. Nous devrions donc, d’après cela, éliminer notre observation IV, cas léger. Des trois autres malades, deux ont succombé (obs. IT et III) et le troisième est un enfant

A A

(obs. I). Aussi avons-nous peut-être une tendance à être

166 CONSIDÉRATIONS SUR LE SÉRUM ANTITYPHOÏDE

plus sévère que de raison pour le sérum antityphique. Voyons ce que dit M. Chantemesse dans son article de la Presse médicale du 20 novembre 1901, et ce que nous avons vu.

Tous les malades de M. Chantemesse, traités avant le

10° jour ont guéri. 8 sont morts dans des conditions telles que le sérum ne pouvait les sauver. Nos 4 malades ont été traités avant le 10° jour : le jour (obs. I), le (obs. Il), le (obs. III) et le (obs. IV), et cependant nous avons eu deux morts (obs. Il et III).

Il est vrai que nous nous sommes trouvé en présence d’une complication, d'une part, et d'autre part d’une forme très grave et rapide. Mais cette complication, survenant 9 jours après l’inoculation, n’eût pas se produire, et cette forme grave eût être atténuée, l'inoculation ayant été faite Le jour et la mort n'étant survenue que 5 jours plus tard.

Les courbes publiées par M. Chantemesse dans la Presse .

médicale (nov. 1901) montrent de façon évidente une défer- vescence rapide et la chute du pouls. Dans 3 de nos cas (obs. I, III et IV), il y a eu défervescence, mais beaucoup moins nette, et encore le troisième pourrait-il être considéré comme une fièvre typhoïde avortée. Ces faits sont connus depuis longtemps, et M.Jaccoud, en particulier, met sous les yeux, dans son traité de pathologie, des tracés de tempé- rature très caractérisques avec chute plus ou moins brus- que de la température, du au 10° jour de la maladie. Nous n’avons pas constaté d’élévation notable de la tem- pérature, quelques heures après l'injection du sérum. Deux des cas {obs. I et IIT) dans lesquels il y a eu défer- vescence pourraient être rangés parmi ceux dont parle Chantemesse, lorsqu'il enseigne que parfois l'injection inter- venant au jour ne suffit pas à obtenir un arrêt brusque,

Le sit

DE CHANTEMESSE 167

La lutte entre l'invasion microbienne et l'organisme séro- thérapisé se poursuit sans avantage visible pendant 2 ou 3 jours. Puis la température baisse, le pouls se ralentit, l'infection recule, sans disparaître tout d’un coup, et lors- qu'au bout d'une dizaine de jours le sérum injecté a été éliminé, l'infection reprend et donne une rechute violente, susceptible, elle aussi, d’être arrêtée par une nouvelle injection.

Quant à la chute du pouls, elle a été surtout considéra- ble dans l’obs. IT, le nombre des pulsations descendit à 06, et la mort survint d’ailleurs. La pulsation radiale n'est donc pas toujours et infailliblement la clef du pro- nostic. |

La diarrhée a cédé facilement dans tous les cas.

La polyurie a été constante, sauf dans l’obs. II, la maladie fut si violente dès le début. La quantité énorme des urines émises (2 litres, 3 litres, 3 litres 1/2) n’est certaine- ment pas explicable seulement par la quantité des boissons prises, car celles-ci peuvent être les mêmes sans le même résultat dans une fièvre typhoïde non traitée par le sérum.

L'injection n’a pas amené dans nos cas l’albuminurie : celle-ci existait même dans l'observation III avant l'inocu- lation, elle a persisté un peu et a disparu dans la suite. Les autres malades n'ont jamais présenté cette complication.

L'augmentation de la pression sanguine, dûe au sérum et cause de la polyurie, contre-indique l'emploi des injec- tions sous-cutanées d'eau salée et de caféine, qui, combi- nées au sérum antityphoïde, risquent de produire la contrac- ture du muscle cardiaque.

Parfois (obs. Il), il serait cependant fort utile d’injecter de l'eau salée ou de la caféine pour provoquer la diurèse, et c’est, il nous semble, un grave inconvénient de la méthode de Chantemesse. Elle empêche de recourir aux moyens or-

168 CONSIDÉRATIONS SUR LE SÉRUM ANTITYPHOÏDE

dinaires, très avantageux en cas d'insuffisance d'action du sérum.

Au moment de la période de réaction fébrile, il est indis- pensable de faire boire copieusement le malade. Il y a, en effet, destruction massive des bacilles d'Eberth, et par conséquent introduction rapide de corps bacillaires morts et de toxine. Il faut que l'organisme s’en débarrasse par ses émonctoires, et l’on ne saurait mieux l'y aider que par les bains froids et les boissons.

Quand l'urine est abondante le lendemain ou le surlende- main de l'injection, la défervescence se produirait vite. Dans trois de nos cas pourtant (obs. I, III, IV) nous avons obtenu des urines abondantes le lendemain et le surlende- main de l’inoculation, sans jamais voir de défervescence rapide.

La durée de la maladie est-elle diminuée ? Oui, si l’on ne tient pas compte des rechutes. Or, ces rechutes se sont pro- duites deux fois (obs. I et III) et une forme ataxique a causé la mort en quelques jours (obs. Il). Mais dans tous les cas, sauf ce dernier, l’état général s’est montré satis- faisant au point de vue stupeur pendant toute l’évolution. M. Chantemesse parle d'ailleurs de faits dans lesquels la fièvre typhoïde a été prolongée par l'emploi défectueux de sa méthode.

Nous ne pouvons guère juger des complications, puisque, sur nos 4 malades, nous avons deux morts, l’une (obs. Il) dans une forme grave, et l’autre (obs. IT) après une hémorrhagie intestinale survenue 9 jours après l’injec- tion de sérum. Celle-ci n’a produit par elle-même aucun accident local ou général, car nous ne songeons pas à lui attribuer l’anurie de l’obs. II.

L’inoculation a été faite dans ces 4 cas par M. Chante- messe lui-même, sous la peau de l’avant-bras au niveau de

PR NS ES ES TT OT es qe

DE CHANTEMESSE 169

l'insertion supérieure des muscles de l’avant-bras, avec les précautions d’asepsie, et la petite piqûre a été fermée à l'aide de collodion. |

La dose injectée a été, d’une façon générale, faible, 4 cmc. 1/2 (obs. I), 7 emc. (obs. III), 5 cmc. (obs. IV), sauf chez le malade de l’obs. II, enfant de 14 ans, à qui furent injectés 7 cmc. et qui cependant succomba.

Il faut une extrême prudence dans l’usage de ce sérum. M. Chantemesse considère comme indispensable la sur- veillance consciencieuse et quotidienne du médecin. Et, plus loin, il ajoute néanmoins qu’il ne faut pas attendre, avant d'intervenir, l'apparition des taches rosées ni le séro- diagnostic, et qu'aucun inconvénient ne peut découler d’une petite dose de sérum. Nous ne serions pas aussi affir- matif, et nous nous demandons avec anxiété si, dans notre obs. IT, le sérum n’a pas contribué à l’anurie, en augmen- tant par trop la tension sanguine dans un rein déjà peu actif. De plus, dans ce cas, l'emploi du sérum nous a em- pêché d'user de la caféine et de l’eau salée, qui auraient pu nous rendre service. Dans les autres observations, le sérum n'a pas eu d'effet clinique nuisible. |

L'emploi du sérum antityphoide nous réserve-t-il des

surprises dans l’avenir? L'immunité contre une seconde

atteinte est-elle acquise par l'organisme sérothérapisé et guéri brusquement, comme par l'organisme sorti vainqueur d'une longue lutte ? Verrons-nous plus de récidives de fièvre typhoïde que nous n’en avions l'habitude ? L'avenir seul pourra nous fixer sur Ce point.

Conclusions. De nos cas de fièvre typhoïde traités par le sérum antityphoide de Chantemesse, nous pouvons conclure :

Le sérum antityphoïde du Chantemesse est un remède

170 SÉRUM ANTITYPHOÏDE DE CHANTEMESSE

dont il faut user avec prudence, mais qui présente un réel intérêt scientifique. La question, sans être complètement résolue, est en bonñe voie.

Le sérum semble diminuer la durée et la gravité de la maladie, diminuer l’état typhique, abaisser la température, diminuer la fréquence du pouls et augmenter la quantité des urines.

Par contre, il faut en user avec prudence et vérifier, avant de l’employer, le fonctionnement des reins et, par suite, la possibilité des éliminations. Il est indispensable qu'une grande quantité de boissons puisse être absorbée et filtrée à travers les reins, entraînant les déchets dûs au sérum.

La fréquence des rechutes et des récidives de fièvre typhoïde, par suite de l'emploi du sérum, ne pourra être envisagée et jugée que dans l'avenir.

Cherbourg, mars 1902.

she

UN CAS

DE

SPINA BIFIDA LATENT SANS TUMEUR

PAR

MM. les Docteurs

P. ARDOUIN ET P. HUBERT . Ancien Interne Médecin en Chef des Hôpitaux de Paris, de l’Hôtel-Dieu de Cherbourg. Chirurgien du Dispensaire Médaille de Vermeil de la Croix-Rouge. (Choléra 1892)

Il nous a été donné d'observer, le 8 août 1902, un jeune garçon de 33 mois, vu déjà par un certain nombre de médecins qui, tous, avaient attribué les accidents légers qu'il présente au rachitisme : un faible degré de genu valgum du côté gauche, incurvation antéro-postérieure du fémur et du tibia gauches, marche défectueuse. Mais, lorsqu'on fait déshabiller l'enfant, le regard est immédia- tement attiré par une grosse touffe de poils siégeant à la région lombo-sacrée, sous laquelle un examen attentif permet de reconnaître un spina bifida. Ces faits, sans être très communs, commencent cependant à être connus depuis les travaux de Ornstein, de Virchow, de Recklinghausen, de Kirmisson (Traité des maladies chirurgicales d’origine congénitale, 1898). L'un de nous en a déjà publié un exemple, en même temps qu’une revue générale sur la question, dans la Revue d'Orthopédie de novembre 1896.

Voici l'observation complète :

172 UN CAS DE SPINA BIFIDA LATENT

Fernand V..., garçon de trente-trois mois, présente au niveau de la partie supérieure du sacrum, depuis sa nais- sance, une forte touffe de longs poils (hypertrichose). Cette plaque d'hypertrichose est exactement médiane, ovalaire ; ses deux moitiés sont symétriques. D’après la photogra- phie, on pourrait croire que la plaque velue est triangu- laire, cet aspect est seulement à la direction des poils vers le pli interfessier. Les poils ne sont pas disposés en tourbillon, comme on le voit habituellement. Ils sont blonds, exactement de la même couleur que les cheveux et longs actuellement de sept centimètres ; les parents les ont coupés à plusieurs reprises. La plaque, dans son ensemble, a une hauteur de 5 centimètres et, transversalement, une lar- geur de 10 centimètres. La couleur des téguments, au niveau de la zone d'implantation des poils est absolument normale, mais, en son milieu se trouve une peau d’aspect cicatriciel. Cette cicatrice, rosée, ovalaire, à plis radiés à partir de son centre, mesure en longueur, horizontale- ment, 4 centimètres et 2 centimètres en hauteur. En son milieu encore existe une petite dépression linéaire, longue de un centimètre, transversale, de couleur rouge très foncé qu'on ne peut séparer de la profondeur à laquelle elle est adhérente. De sorte que, du centre à la périphérie de la minime région qui nous occupe, nous trouvons d’abord une dépression linéaire, rouge, adhérente profondément, puis une cicatrice rose à plis radiés, large de un centimètre, et enfin une bordure de longs poils. Dans tous ces points, la peau donne au toucher la sensation d'épaississement avec induration (peau de pachyderme).

Si l'on pousse plus loin les recherches, on peut facile- ment constater qu’au niveau du bord supérieur de la plaque d'hypertrichose, en déprimant la peau avec l'index, on tombe dans une cavité étroite, un peu profonde, limitée à

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UN CAS DE SPINA BIFIDA LATENT 173

droite et à gauche par une saillie dure de consistance osseuse. Ces tubercules osseux sont séparés transversale- ment par un intervalle de un centimètre et ne sont autres que les lames de la cinquième vertèbre lombaire, dont l’'apophyse épineuse est absente; une seule vertèbre est ainsi divisée. ù

Plus bas, on note la présence d’un infundibulum para- coccygien, profond de 4 mm. Toute la partie supérieure du corps est bien conformée. Ni cyphose, n1 scoliose.

L'état général est excellent; l'enfant n’a jamais été malade ni délicat. Il mesure 85 centimètres de taille et pèse 15 kilos; c’est un bel enfant, comme le montre la : photographie annexée à cette observation. Il présente cependant, nous l'avons dit en commençant, des traces manifestes de rachitisme : incurvation antéro-postérieure du fémur et du tibia gauches, genu valgum de ce côté avec une certaine tendance à laisser tomber le pied dans la marche (légère claudication). Il n’a commencé à marcher qu'à l’âge de 22 mois.

Lorsqu'on examine le petit malade dans la position debout, on voit que le pied gauche se place en valgus très peu accentué et que le membre inférieur gauche semble assez notablement diminué de volume par rapport au droit. Cependant, à la mensuration, on ne trouve pas de diffé- rence appréciable. En effet, à quatre travers de doigt au- dessus de la base de la rotule, la circonférence des deux cuisses est de 26 centimètres, et, à égale distance de la pointe du même os, la circonférence des mollets est de 19 centimètres. A droite et à gauche, la longueur du mem- bre inférieur, prise de l’épine iliaque antéro-supérieure jusqu’au bord externe de la plante du pied est de 39 cen- timètres.

Il n'existe aucune trace de trouble trophique cutané

174 UN CAS DE SPINA BIFIDA LATENT

des membres inférieurs et les parents n’ont pas souvenir d'en avoir jamais observé. Pas de luxation congénitale des hanches, ni d’ailleurs aucune malformation autre que l’hy- pertrichose et le spina bifida qu’elle cache.

Les deux poignets sont gros comme ceux des rachitiques. Nous avons pu étudier par la radioscopie et la radiogra- phie les os de l'enfant et confirmer ainsi ce que nous avait appris la clinique : le fémur et le tibia gauches sont incur- vés en avant, l'épiphyse inférieure du fémur gauche sem- ble un peu plus volumineuse que celle de droite; les han- ches sont bien conformées ; l'extrémité inférieure des os des avant-bras ne paraît pas plus grosse qu'à son état nor- mal, mais cela tient à leur état cartilagineux.

À droite comme à gauche la sensibilité à la piqûre est conservée ; les sphincters sont indemnes ; les fonctions cé- rébrales semblent normales.

Le père et la mère sont vivants, bien portants et très vigoureux. Ils ont quatre autres enfants bien constitués et bien portants ; ils n’ont connaissance d'aucun vice de con- formation dans l’une ou l’autre de leurs familles respec- tives.

En résumé, cet enfant a l'apparence d'un rachitique por- teur d’un spina bifida latent sur lequel l'attention est attirée grâce à une plaque d’hypertrichose de la région lombo- sacrée. La présence de poils dans cette région est si carac- téristique qu'elle acquiert, dire de Recklinghausen (Archiv. für Pathol. Anat. und Physiol. 1886) une véritable valeur diagnostique.

L'hypertrichose peut exister au moment même de la naissance ou apparaître seulement à la puberté. Reckling- hausen pense qu'il faut admettre une relation d'origine entre le spina bifida occulta et cet énorme développement du système pileux. |

UN CAS DE SPINA BIFIDA LATENT 179

Les premières études sur le spina bifida latent datent seulement de 1875. À cette époque, Ornstein attira l’atten- tion de la Société Anthropologique de Berlin sur la présence de longues touffes de poils au niveau de la région sacrée chez certaines recrues de la Grèce. Mais c’est Virchow qui, le premier, donna à ces anomalies leur véritable signi- fication, en signalant leur présence chez une femme atteinte de spina bifida sans tumeur. La découverte de Virchow fut bientôt confirmée par un certain nombre de cliniciens. Pour abréger l'historique de la question, nous renvoyons à la Revue d'Orthopédie de novembre 1896.

Les symptômes fonctionnels du spina bifida sans tumeur ne diffèrent pas sensiblement de ceux du spina bifida com- mun, mais ils prennent ici une importance majeure. M. le Professeur Kirmisson (Bulletins et Mémoires de la Société de Chirurgie, octobre 1884 et « Le mal perforant lié à certaines formes de spina bifida latent ou sans tumeur », Bulletin Médical, 1887, n°55), dans une leçon clinique faite en 1887, a spécialement insisté sur la valeur diagnostique du mal perforant du pied. Le mal perforant s'accompagne ici comme toujours de perversion de la sensibilité, anas- thésie, analgésie et d’autres troubles trophiques, désqua- mation épidermique, atrophie musculaire, déformation considérable même absence complète des ongles.

Enfin la mobilité est atteinte. La paralysie varie d’une simple faiblesse musculaire à la paraplégie complète.

D’autres difformités congénitales peuvent coexister avec la légion rachidienne, que leur origine soit ou non sous la dépendance de celle-ci : syndactylie (Fischer), polymastie (Sonnenburg), scoliose (Jens Schou), luxation congénitale de la hanche, simple ou double (Lücke, Joachimsthal).

Les sphincters sont souvent affaiblis. Ce fait est fréquent dans le spina bifida commun.

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176 UN CAS DE SPINA BIFIDA LATENT

Les enfants marchent tard et restent généralement ché- tifs. Cependant le pronostic peut être considéré comme moins grave que celui de l’hydrorachis vulgaire. L'âge des malades, consigné par les différents auteurs, vient à l'appui de cette assertion. Il y a d’ailleurs à cela des rai- sons: la peau est le plus souvent saine, done pas de chance d'infection, et, de plus, elle forme un coussinet qui protège la moelle contre les traumatismes.

Le spina bifida latent peut-être difficile à dépister. On y parviendra en se basant sur les symptômes précités qui conduisent à l'examen de la colonne vertébrale.

Il n’y a pas de tumeur, mais, en revanche, on trouve presque toujours localement un développement anormal du système pileux, sous forme d’une touffe de longs poils dis- posés en tourbillon convergent. Ce signe est pathognomo- nique, au dire de Recklinghausen; il ne manque que très rarement, et son absence rend alors très délicat le diagnostic.

Pour les raisons que nous avons indiquées, à cause de la bénignité du pronostic, la conduite à tenir en face des cas de ce genre est très simple : ne pas opérer, traiter l’état général, et s’il y a lieu, les déformations des membres in- férieurs.

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ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

SUR BELLE-ILE-EN-MER

PAR

Mr Emile GADECEAU,

Membre correspondant de la Société.

. « Les circonstances physiques du climat » et les qualités physiques du sol, combi- » nées avec le climat, ont toujours une in- » fluence notablement plus grande que l'ac- » tion purement chimique. » « L'une des causes les plus générales de » délimitation des espèces est la séche- » resse ou l'humidité relatives des divers

» pays.» ALPH. DE CANDOLLE, Géogr. bot., pp. 445 et 394.

INTRODUCTION.

TRAVAUX ANTÉRIEURS.

C’est en vain que j'ai cherché une mention relative à Belle-Ile-en-Mer dans la liste que nous a donnée le D" Ed. Bonnet', des plantes collectées, de 1648 à 1657, par les botanistes-voyageurs de Gaston d'Orléans, sur les côtes de Bretagne. |

Alors qu’on voit figurer dans cette liste des plantes re- cueillies sur des îlots, tels que Pierre-percée et Leven, ou sur les côtes de Saint-Nazaire, du Pouliguen et du Croisic, la plus grande des îles bretonnes n’est même pas mentionnée.

C'est dans le Voyage botanique et agronomique dans

1 Index plant. august. princ., etc., Congrès AFAS, 1890. (Afas, abréviation de Assoc. française pour l'avancement des sciences). 12

178 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

l'Ouest, de A. P. de Candolle, publié en 1808", que nous trouvons les premières indications relatives à la florule qui nous intéresse; ces indications sont complétées dans le volume de la Flore française”, paru quelques années plus tard.

De Candolle signale, dans ces deux ouvrages : Daucus mariimus Lam., Scolymus hispanicus, Erica vagans, Bartsia bicolor, Plantago carinata, Romulea Columne, Adiantum Capillus-Veneris ; mais, cette dernière plante est déjà indiquée, comme très commune alors dans l’île, dans un manuscrit inédit du Père Le Gallen, datant du mi- lieu du XVIII siècle.

Lloyd, attiré par l'étude des Algues, fit de fréquents voyages et d'assez longs séjours à Belle-Ile, de 1838 à 1859. Tout en se livrant spécialement à la récolte et à la prépa- ration de ses plantes favorites, il notait les phanérogames intéressantes qu'il rencontrait. Déjà, en 1844, dans la Flore de la Loire-Inférieure, 1 en cite quelques-unes, et, plus tard, les éditions successives de la Flore de l'Ouest de la France signalent la plupart des raretés de l’île.

Outre les espèces citées, sous son nom, dans mon catalo- gue, on doit probablement à Lloyd, d’après les recherches que j'ai pu faire, la découverte des plantes suivantes : Ge- ranium sanguineum, Melilotus parviflora, Lotus parviflo- vus, Chlora perfoliata, Erythræa maritima, Juncus acutus, Scirpus Holoschænus, Phalaris minor, Lolium rigidum, Isoetes Hystrix, Ophioglossum lusitanicum.

En 1852, Le Gall publie la Flore du Morbihan. I si- gnale, pour la première fois à Belle-Ile : Galium anglicum, Tolpis umbellata, Linaria commutata, Linaria Pellice- riana, Linaria spuria, Asterolinum stellatum, Asplenium MArINUM.

Ce même ouvrage mentionne les découvertes, à Belle-

Rapport sur un voy. bot, et agr. Paris, 1808. 2 Flore française, vol. 6. Paris, 1815.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 179

Ile, de M. Taslé, de Vannes, auquel on doit: Ornithopus ebracteatus, Trifolium Michelianum, Omphalodes litto- ralis, Ophrys apifera, et de M°° Cauvin, qui signala cet Althæa lrrsuta que je viens d’avoir le plaisir de retrou- ver, 00 ans plus tard.

L'abbé Delalande a herborisé dans l’île, en 1844, 1849 et 1850, et les localités précises inscrites par lui dans son journal de botanique, qu’il a légué, avec son herbier, à la Société Académique de Nantes, sont citées, sous son nom, à leur place, dans mon catalogue.

Arrondeau * a relevé les documents précités en y ajou- tant quelques contributions personnelles.

Moriceau* dit avoir trouvé, sur les glacis des remparts du Palais, le Crepis fœtida que j'ai cherché minutieuse- ment dans toute l’île, sans succès.

Ces matériaux épars n’ont donné lieu, jusqu'ici, à aucun travail d'ensemble. Il m’a semblé qu'il y avait intérêt à les réunir en cherchant à les contrôler et à y ajouter de nou- velles contributions, et surtout en étudiant de plus près les caractères de la végétation de l’île, le mode de groupement des espèces et enfin, si possible, les causes qui ont pré- sidé à leur dispersion et à leur adaptation.

Il pouvait sembler téméraire d'espérer faire encore quel- ques découvertes dans un champ qui paraissait avoir été déjà si bien moissonné. Néanmoins, les séjours que j'y ai faits en juin 1892, mai 1894, avril 1895, août 1896, juin 1901, mai 1902, m'ont permis d'ajouter à la florule un assez bon nombre d’espèces intéressantes.

J'ai parcouru, à plusieurs reprises, la côte entière dans tous les sens. Pendant mes derniers séjours j’ai visité pres- que tous les vallons qui avaient dû, vraisemblablement, être délaissés par les botanistes, séduits, comme les simples touristes, par les beautés de la Côte sauvage.

1 Catalogue des plantes du Morbihan. Vannes (1867).

2 Compte-rendu d’une excursion à Belle-Ile. Ann. Soc. Acad. Nantes, 1854.

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180 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

J'ai reçu de quelques habitants de l’île des communica- tions intéressantes. J’offre ici mes remerciments à MM. le R. P. LE GALLEN, ancien maire de Sauzon ; Louis LE Ray, auteur d’une histoire de Belle-Ile, et Armand Troc, fils du créateur de Bruté. Feu M. Le DIeN, ancien vice-président de la Société botanique de France, qui habitait les environs du Palais, m'a fourni quelques contributions à la florule.

D'autre part, MM. l'abbé Hy, Corbière, Ch. Mondain, ont bien voulu me faire part de leurs observations dans l’île.

Mais c’est surtout à M'° Éva Jouan que je suis redeva- ble de nombreux renseignements concernant la flore de l'île qu'elle habite. Elle a beaucoup facilité mes recher- ches: poète distingué, M" Eva Jouan, outre ses disposi- tions natives, a puisé près de son père, connu par ses belles préparations d'algues, le goût des sciences natu- relles.

Quelle que soit la valeur des matériaux que je viens d’énumérer, je sens leur insuffisance et Je serais tenté de différer encore leur mise en œuvre.

Cependant, stimulé par les encouragements et les con- seils que mon savant ami M. Flahault, directeur de l’Ins- ütut botanique de Montpellier, a bien voulu me prodiguer, et craignant, d'autre part, que ces matériaux soient dis- persés par des circonstances imprévues et aussi que l’acti- vité croissante des défrichements modifie de plus en plus la physionomie générale et le détail de la végétation de l'île, je me suis décidé à ne pas tarder davantage à faire cette publication.

Nantes, le 20 Novembre 1902. Eu. GADECEAU,

SUR BELLE-ILE-EN-MER | 181

PREMIÈRE PARTIE.

GÉOGRAPHIE GÉNÉRALE

Il est de toute évidence que la connaissance approfondie du pays est la première condition à remplir pour le succès du genre d’études que nous allons entreprendre.

Les renseignements de géographie générale con cernant la région restreinte, mais nettement circonscrite par l'Océan, que j'ai choisie pour sujet, sont disséminés dans des ou- vrages rares ou épuisés ; J ai dû, en conséquence, les réu- nir ici, afin de permettre au lecteur de se faire une idée précise du pays et de guider le botaniste vers de fructueu- ses explorations.

CHAPITRE I.

TOPOGRAPHIE. HYDROGRAPHIE.

Configuration. L'île forme un plateau d’une élévation moyenne d'environ 35 mètres au-dessus des plus basses marées d’équinoxe.

L’arête centrale, ou ligne de partage des eaux, suit à peu près la route ancienne qui conduit du bourg de Loc- Maria au Port du Vieux-Château, se dirigeant ainsi du S. E. vers l'W°. Ce sillon ayant à l’E., en avant du bourg de

! Un congrès scientifique international a décidé qu'il fallait em- ployer la lettre W pour Ouest, parce que, dans certains pays Est se traduisant Ost, la lettre O employée pour Ouest donnerait lieu à des confusions.

182 . ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Loc-Maria (au moulin de Borvran), 63 mètres d'altitude, n'a plus à l'extrémité W., sur la butte de Borderunn, que 04 mètres. Cette route ne coupe aucun des 52 vallons qui partent de cette arête pour se rendre à la mer par de pro- fondes embouchures, nommées « ports », qui rendent l’île si pittoresque.

Ports. Ces embouchures sont parfois presque subite- ment élargies en un estuaire, découpé lui-même en capri- cieuses sinuosités ou servant de confluent à d’autres petits cours d’eau (Kérel, Donant); parfois, au contraire, elles sont rétrécies en véritables ravins, profondément encaissés entre les hautes falaises et laissant à peine le passage d’un homme (Côte de Loc-Maria).

Périmètre et superficie. La plus grande longueur de l'ile, de la Pointe des Poulains à la Pointe des Canons, est de 20 kilomètres ; sa plus grande largeur, de la Pointe de Taillefer à celle du Grand-Village, est de 9 kilom. Le péri- mètre est de 49 kilom., mais, d’après Le Ray, si l’on tient compte des sinuosités, très multipliées, on arrive à un déve- loppement total de côtes de 77 kilom. au moins. La super- ficie, d’après le cadastre de 1841, serait de 8.400 hectares.

Hydrologie. L'eau de source est extrêmement abon- dante dans l’île; on trouve des fontaines depuis le sommet du plateau jusqu’au voisinage immédiat de la mer, et ces

! Chasle de la Touche, Hist. de Belle-Ile, p. 4.

2 Louis Le Ray, Belle-Ile en mer, Hist., p. 3.

3 Près de l’isthme de la presqu'île du Vieux-Château, au haut du port de Ster-Voen, au-dessus de la ligne de basse mer, il y a dans le rocher une petite cuvette creusée naturellement ; c’est une source de bonne eau douce que la marée recouvre deux fois par jour. Il suffit de vider la cuvette et de la laver pour que l’eau, à marée basse, soit potable. Il y a une belle fontaine peu éloignée. (Chasle de la Touche, loc. cit., p. 139).

SUR BELLE-ILE-EN-MER 183

fontaines sont presque toujours tapissées des jolies touffes de l’Asplenium marinum ; plus rarement on y voit l’élé- gant À hantum Capillus-Veneris et le sombre Asplenium Adiantum-nigrum.

Chaque vallon recevant les eaux pluviales et les sources des pentes latérales, les eaux de l’île se subdivisent en plus de 60 petits courants qui suffiraient pour former une petite rivière si la disposition du terrain les rassemblait en un même canal.

Il semblerait donc que la fraîcheur et même l'humidité devraient régner toute l’année dans des vallons si bien arrosés. Il n’en est rien : le peu d’étendue des vallons (dont le plus considérable n'excède pas 3.500 mètres avec 100 à 200 mètres de largeur) et la pente assez sensible des coteaux entraînent rapidement ces eaux à la mer; il n’y a à Belle- Ile ni étangs ni marais; on n’y voit que des mares, sou- vent converties en lavoirs insuffisants.

Presque tous les ruisseaux tarissent en été, sauf quel- quefois ceux de Ster-Vras, de Crawford, de Port-York, du Potager.

Vallons. Dans le but d'engager les botanistes à visiter attentivement ces beaux vallons, je crois devoir les passer ici en revue, en donnant sur les principaux quelques ren- seignements de nature à en faciliter l'accès.

Les voici, par ordre d'intérêt :

Le Vallon de Bangor, qui aboutit à Port-Kérel. L'Isoetes Hystrix est répandu sur tous les coteaux du ver- sant méridional, en approchant de l'embouchure du ruis- seau, qui reçoit les eaux de 12 autres petits vallons qu'y sy embranchent. Les prairies renferment Ranunculus ophioglossifohius et Trifolium Michelianum.

Le Vallon de Bordilia, dont le ruisseau aboutit au

184 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

port du Palais, près l'Usine de sardines et remonte jusqu’à Trion-guen et Kerlan ; la partie haute m'a fourni, dans de très petites tourbières situées sur le flanc des coteaux, quelques hydrophytes", très rares dans l’île, et j'y ai vu Isoetes Hystrix.

Un autre ruisseau, qui commence près de Runelo, non loin de la source du précédent, vient le grossir après avoir divergé très sensiblement, et se jette avec lui dans le port du Palais, près du Potager. La végétation de ce vallon adjacent diffère peu de celle du premier. Je n’y ai pas vu toutefois l’Zsoetes.

Le Vallon de Port-En-Dro, dont le ruisseau vient de Borduro et aboutit à la plage de Port-en-Dro, il s’élargit en un petit marais saumâtre à Scirpus pauci- florus. Ce petit marais est environné de pelouses sablonneu- ses humides Zinaria commutata, plus répandu qu’ail- leurs, serpente élégamment, couvert de ses jolies fleurs. Vis à vis Kerouarh, plusieurs raretés : Hypericum monta- num, Euphorbia platyphylla, Trifolium Michelianum, Ranunculus oploglossifohus.

4 Le Vallon de Crawford*,où se réunissent pour for- mer le Port de Sauzon trois ruisseaux principaux :

Le ruisseau de Æervo ou Karvo, qui remonte jusqu'à ce

1 Hydrophytes (Warming), espèces sur lesquelles l’eau exerce une action prépondérante.

2? La terre de Crawford, qui domine ce joli vallon, est l’ancienne terre de Bordelouch ; elle fut donnée par Louis XV à lord Jean Crawford, gouverneur de l'ile, pendant l'occupation anglaise de 1761 à 1763, pour le remercier du bien qu'il avait fait aux insulaires. Au départ des troupes anglaises, lord Crawford donna cette propriété au nouveau gouverneur français, le comte Warren; elle appartient aujourd’hui à la famille Neumayer, alliée à la famille Trochu. Le R. P, Le Gallen a publié dans la Croix de Belle-Ile une correspondance des plus intéressantes entre lord Crawford et le comte Warren.

7

SUR BELLE-ILE-EN-MER 185

village, non loin de Bruté, par une très belle vallée abri- tée, remarquable par les coteaux de Chubiguer, bien exposés au midi, prospère un enclos de vigne”.

Le ruisseau de Locqueltas, qui rejoint presque l’arête centrale de l’île, non loin des menhirs Jean et Jeanne. Les parties ombragées gardent encore quelques Gladiolus illyricus. J'y ai vu quelques hydrophytes et aussi l’Zsoetes.

Le ruisseau de Xergostio, qui ne remonte guère au delà du Moulin Mathias mais forme un petit vallon assez hu- mide.

Le vallon de Crawford demande, pour être exploré à fond, avec toutes ses ramifications, plus d’une journée d’herborisation.

Le Vallon de Ster-Vras ou du Vieux Château, con- fluent de trois ruisseaux dont le principal vient des landes de Lanno, situées sur l’arête centrale au delà de Borgroix, et les deux autres, de Magorlech et de Kerguech. Ils forment à leur embouchure, au port de Ster-Vras, une tourbière et un petit marais saumâtre, l’un des rares asiles que les halophytes * proprement dites puissent trouver dans l’île entière: Glyceria maritima et procumbens, Triglo- chin maritimum, Suæda maritima. Les Juncus Gerardi et Cyperus longus couvrent de grands espaces, et plus haut, dans les prés, j'ai revu 7rifolium Michelianum.

Le Vallon de Kervelan ou de Donant, très fréquenté par les touristes, qu’une route, dite carrossable, peut con- duire au Port de Donant il aboutit.

Le ruisseau principal descend des hauteurs de Kervélan, village situé sur l’arête centrale : il reçoit les eaux de nom-

1 Voir Chap. V, p. 219. ? Halophytes (Warming), plantes sur lesquelles l’action du sel marin est prépondérante.

186 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

breux ruisseaux venant de Keriero, Bourdoulik, etc. A ce même port de Donant aboutissent, de leur côté, les ruis- seaux de Kerhuel et du vallon même de Donant. Tous ces petits vallons, plus ou moins encombrés de sables calcaires à leur embouchure, forment un vaste champ de recherches pour le botaniste. C’est une des plus belles localités de l'île, mais plutôt comme estuaire que comme vallon pro- prement dit. En dehors de la présence de quelques hydro- phytes, telles que : Schœnus nigricans, Sonchus mariti- mus, Myosotis cœæspitosa, Potamogeton crispus, Festuca arundinacea, ces vallons sont surtout remarquables par les dunes qui y sont amoncelées à l'embouchure et dont la végétation sera étudiée dans la partie, chap. 2 et 4.

Le Vallon de Port-York. Le ruisseau, qui remonte presque jusqu’à la route de Loc-Maria, en deçà du Grand- Kosker, se divise, comme presque tous ceux que nous ve- nons de décrire, en plusieurs bras qui forment autant de vallées confluentes. L’embouchure donne naissance à un petit marais, avec quelques halophytes déjà citées et en plus Salsola Soda. Je n’y ai pu trouver le Typha angus- hifolia cité par Le Gall et par Arrondeau, ni le Carex punctata indiqué par les mêmes auteurs, d’après l'abbé Delalande *.

Le Vallon de Kervic, très pittoresque, dont le ruis- seau, grossi de celui d’'Arnot, aboutit à Bigueul, à l’ex- trémité de la plage des Grands-Sables. C’est une ravissante

! L'erreur provient de l’abbé Delalande lui-même, ordinairement si exact. Son journal indique bien, en effet, à la date du 21 septem- bre 1844, le Carex punctala « parmi la forêt de Juncus maritimus du Port-York », mais la plante de son herbier recueillie le même jour, avec la même annotation, est étiquetée Carex extensa et n'est pas autre chose. Le C. punctata est plus facile à confondre avec certaines formes du C. distans qu'avec le C. extensa dont il diffère très sensiblement. (Voir au catalogue).

SUR BELLE-ILE-EN-MER 187

promenade. J'y ai vu, au bord du ruisseau, le Blechnum Spi- cant, rare à Belle-Ile, et je viens d'y découvrir le Carex brizoides, nouveau pour la Bretagne, il sera très proba- blement retrouvé.

Les autres vallons, moins importants, ne méritent guère qu'une simple mention. Tels sont :

9% Le Vallon de Port-Jean, qui abrite les terres culti- vées d’Andrestol et du Port-Kolenc. Le ruisseau remonte jusqu’à Bruté, et c’est seulement que j'ai vu le Carex acuta.

10° Le Vallon de Kergalhic, avec ses beaux buissons d'Erica vagans et dont le ruisseau débouche au Port Guen ; Lloyd y a vu le Potentilla splendens.

11° Le Vallon d'Herlin, à l'embouchure duquel j'ai découvert le Carex punctata.

12° Le Vallon de Pouldon, très a et très con- tourné.

13° Le Vallon de Port-Fouquet, qui reçoit les eaux des trois vallons de Quinenek, Borstank et Bordreneho, ayant tous trois de très bonnes fontaines ; je ne l’ai visité que très superficiellement.

On peut encore mentionner le ruisseau de Port-Hallan, venant du Gouerch, de Bortelo, de Nanscol ; ceux de Port- Salio, qui coule dans un vallon très profond et reçoit les eaux de beaucoup de sources ; de Port-Kaoter, de Goul- phar, sur la côte méridionale ; de Port-puns (on prononce Port-puce), près de Sauzon.

Quelques-uns des vallons que nous venons d’énumérer, ceux surtout de la côte N., de même que celui de Bangor, sont embellis par des arbres qu’on voudrait voir plus nom- breux. Ormes, frênes, peupliers (noirs, blancs, fastigiés), pins maritimes, ajoutent beaucoup au charme du paysage,

188 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

qui revêt en certains endroits un aspect presque monta- gnard.

Côtes. Le grand développement des côtes forme pour le botaniste, comme pour le simple touriste, la promenade la plus attrayante. Si le détail de l'exploration a l’inconvé- nient de grossir cette publication, j'espère que, d’un autre côté, 1l sera apprécié par le botaniste herborisant, auquel il évitera quelques contremarches.

Aïnsi qu’il apparaît sur la carte ci-jointe, l’île est orien- tée du N. W. au S.E.; pour plus de commodité, dans le cours de cet ouvrage nous appellerons côte Sud celle qui regarde le S.W. (de la Pointe des Poulains à celle de Ker- donis) et côte Nordla côte opposée, faisant face au conti- nent ; la première, dite de la mer sauvage, présente un aspect tout différent de l’autre. Elle est bien plus élevée, plus accidentée, et c’est qu'on peut voir ces superbes blocs de rochers qui font l'admiration de tous les visiteurs. La flore y est beaucoup plus riche en espèces intéres- santes.

Si partant de Port-Maria, petit port voisin du bourg de Loc-Maria, nous nous dirigeons vers le S. en suivant la côte, nous rencontrons d’abord le joli petit Port-d'Ar- zic Port-blanc, avec son sémaphore. L'entrée est proté- gée par une jetée circulaire abritant quelques bateaux de pêche. On y a établi une station des Hospitaliers-Sauveteurs Bretons. En montant entre deux rocs perpendiculaires, sorte de défilé, on parvient au Fort blanc, adossé au rocher, avec balcon élevé sur la mer, dans un bel isolement. C’est que l'imagination d'Alexandre Dumas a placé la grotte de Porthos.

De la Pointe des Canons, on peut contempler sur un haut plateau tout le développement de la Côte sauvage, du

SUR BELLE-ILE-EN-MER 189

S. E au N. W. Les îles de Houat et d'Hœdic apparaissent à l'horizon.

Jusqu'à la Pointe de l'Echelle (Beg-er-Skeul), la côte est élevée, aride, solitaire ; elle n’est guère fréquentée que par les «Chouettes », nom populaire d'une espèce de cor- beaux qui se jouent dans les airs, tout près de nous, mon- trant leurs pattes rouges !, et par des moutons, sans chien ni berger, bondissant surles roches les plus escarpées. Un habi- tant plus timide s'enfuit à notre approche, c’est Jean Lapin !

La côte revêt à cet endroit un caractère de grandeur sauvage et d’infinie tristesse qui frappe vivement l’ima- gination. « Si le vent se tait, que l’air soit calme, une sorte » de gaze légère, répandue sur le paysage, comme un » voile transparent, lui donne des tons bleuâtres d’une » douceur et d’une mélancolie qui ne se trouvent peut-être » pas ailleurs avec la même note*. »

À chaque instant on rencontre un ravin magnifique- ment décoré. Dans les excavations, formées par les terres détrempées, on s’attend à apercevoir l’'Adiantum Capillus- Veneris, mais on n'y voit que l’ÀA splenium marinum et des Osmunda regalis géants.

Au Port-Pouldon, on arrive à des hauteurs vertigineu- ses; les rochers, découpés de la façon la plus pittoresque, forment d'étroites corniches il est dangereux de s’aven- turer. La Pointe de Poullon s’allonge en une presqu'île dont l'extrémité, connue sous le nom de « Bourbouille », est une petite tâche * de pêche, se trouve l’Zsoetes, d'après

1 L’espèce de Belle-Ile est la Crave d'Europe (Corvus graculus L. ; Coracia gracula R. Gray); elle s’apprivoise très facilement, au point de devenir insupportable dans une maison.

2? R. P. Le Gallen : la Croix de Belle-Ile.

# Tâche de pêche du vieux mottâcher (essayer), «tâcher-moyen » lieu on essaie de pêcher (d’après M. Bazire, juge de paix au Palais, auquel je suis redevable de plusieursrenseignements utiles.)

190 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

M. Bazire ; dans le voisinage l'A diantum Capillus- Veneris se réfugie dans une grotte d'accès très difficile.

Des bouts de landes arides l'Erythræa maritima et le Trixago apula commencent à se montrer lorsque le ter- rain n'a pas été pelé pour fournir un bien maigre engrais, nous conduisent à la Pointe de Saint-Marc, autre plateau couronné par une batterie, d’où le spectacle de la mer est vraiment splendide.

Avant Port-Herlin, le fond de la plage est habité par le bel Ophrys apifera, le ravin de Poulbalène, à parois per- pendiculaires, laisse à peine passage aux bestiaux qui y viennent boire, puis une très jolie petite plage avec grottes et hautes falaises couvertes des Statice ovalifolia et Dodar- ti; de vastes dépressions, creusées en coupes gracieuses, dévalent presque jusqu'à la mer.

Les coteaux sablonneux d'Herlin valent une visite ; ils contiennent une belle série d'espèces curieuses ou rares : au printemps, ils sont couverts d'Ophuoglossum lusitanicum ; vis à vis Kalastren j'ai recueilli l’Zsoetes, tout au bord de la côte; enfin, sur les rochers humides de la plage de Port-Herlin j'ai découvert le Carexæ punctata.

D'énormes rochers de schiste se profilent sur le ciel jus- qu'à Port-Kérel, se rejoignent encore plusieurs vallées confluentes, dont la plus importante remonte à Bangor. Là, sur ces hauts coteaux, sur ces pentes rocailleuses, les pluies printanières amènent un léger terreau, l’Zsoetes est répandu, en société des Romulea Columneæ, Scilla autum- nalis, Ophioglossum lusitanicum, tandis que les Spiræa Filipendula, Trixago apula, Tolpis umbellata, Simethas bicolor, ornent coteaux etlandes. Une grotte voisine de la plage, envahie par chaque marée, abrite l'A diantum Capil- lus- Veneris.

Après le sémaphore de la Pointe du Taluset Port-Domors

SUR BELLÉ-ILE-EN-MER 19]

Lotus parviflorus est assez abondant, on arrive au Port- Goulphar, autre localité de l’Adiantum Capillus-Veneris, connu des pêcheurs sous le nom de « Scapulaire » (cor- ruption probable de Capillaire), puis à Port-Cotton dont la belle grotte peut rivaliser avec celle de l’Apothicai- rerie.

Sur les hauteurs, en été, les plateaux brülés bordant la mer ne nourrissent guère, au milieu des buissons d'Ulex Galli, que quelques £rythræa marilima et Statice Do- darti nains. Erica vagans et Plantago carinata y sont extrêmement abondants. |

Dans le voisinage s'élève le Grand-Phare, d’une portée de 50 kilomètres, élevé de 46 mètres au-dessus du sol. Il y est fait des observations météorologiques qui m'ont été obli- geamment communiquées et dont on trouvera plus loin le

. détail. (Chap. IT, pp. 197-198.)

Nous arrivons ainsi à la plus belle localité botanique de l'île, Port-Donant. C'est que devra se rendre le bota- niste qui n'aurait qu'un jour à consacrer à Belle-Ile. On y trouve presque toutes les raretés de la florule et quelques- unes spéciales à cette localité.

Geranium sanguineum, Spiræa Filipendula, Rosa pim- pinelhfoha, Scabiosa arvensis, forment là, en juin, un véri- table parterre. Zinosyris vulgaris (nain), Cuscuta Godro- nù, Ophrys apifera, Schænus nigricans, Scirpus Holo- schænus, Juncus acutlus, Sonchus maritimus, Raphanus maritimus (ces deux dernières espèces très peu répandues), sont les plus remarquables parmi toutes les raretés ; je n'ai pu réussir, malgré des recherches actives et réitérées, à retrouver l'Omphalodes htioralis qui y était commun autrefois, d’après les auteurs.

À Donant, le spectacle de la mer en furie, déroulant

192 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

ses volutes géantes avec fracas sur la plage, est terri- fiant*.

Le magnifique groupe de rochers formant l’îlot de Roc- Toul fait face, à peu près, à la fameuse Grotte de l’Apo- thicairerie*. La végétation de la côte devient de plus en plus xérophile: bruyères et graminées, avec quelques ajoncs, accaparent le terrain; sur les talus bordant la mer on peut étudier la curieuse variété candicans de l’'Achillea Millefolium et plusieurs formes très intéressan- tes de Daucus.

Voici le Port du Vieux Château, ou de Bortifaouen,

qu’on a comparé, à tort il est vrai, à un « fjord », mais qui

n’en est pas moins un des coins les plus captivants de l’île. Il se compose de deux bassins ayant une entrée com- mune : l'un, dit Ster-Voen (la rivière étroite), est un petit

bras de mer s’avançant dans les terres vers l'Ouest; l’autre, .

Ster-Vras (la grande rivière), a plus de 8 mètres de pro- fondeur sur une étendue de 2.000 mètres carrés. Ainsi que je l'ai dit plus haut, il forme à son embouchure un petit marais salé, rare asile, dans l’île, de quelques halophytes.

À l'extrémité de la presqu'île s'élève une vaste émi- nence, entourée d’une sorte de rempart. Elle est connue sous le nom de Camp de César ; son origine et sa destina- tion ont exercé la sagacité des archéologues, sans résultat

! Vauban écrivait : « Le hâvre du Tonnant, vulgairement appelé » les Sables de Donant, la côte ferrée et fort élevée, l'entrée plate, » avec une barre de sable qui fait grossir la mer ; elle déplie à faire » verser les chaloupes, même dans le calme ». Le Ray, loc. cit., p- 50.

2 Cette grotte doit, dit-on, son nom aux nids de cormorans dont elle était autrefois garnie, oiseaux que les fréquentes visites en ont éloignés. Ces nids étaient d’une certaine blancheur et disposés sy- métriquement sur les parois intérieures. Ils ressemblaient assez bien, de loin, à des bocaux de pharmacie.

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Mém. Soc. sc. nat. et math. Cherbourg, t. XXXIII. PI. II.

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Grotte de l'Asplenium marinum à la Pointe des Poulains.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 193

précis jusqu'ici. Le R. P. Le Gallen incline à y voir un « oppidum gaulois ».

Sur les rochers à peu près inaccessibles qui bordent la mer au-dessous du Camp de César, à Ster-Voen, un figuier croît et fructifie sur des repousses ; ce curieux et sans doute antique vestige est connu sous le nom de « Figue- zeC ».

En approchant de la grande pointe, on rencontre de vas- tes entonnoirs creusés par les éboulements des terres voi- sines. Ils forment, lors des tempêtes, des sortes de chemi- nées s’engouffre la mer, et vomissent l’écume comme des cratères de volcan. Un de ces gouffres, à 24 mètres du bord, a 145 mètres de circonférence et 30 mètres de pro- fondeur ; on l’appelle Puits de Baguenères”.

Les rochers de la Pornte des Poulains sont admirables, on n’en peut voir de plus beaux. Dans une grotte voisine s’étalent des touffes d’Asplenium marinum de 80 centi- mètres de long.

Un repli de terrain donne asile à quelques Tamarix anglica, verdoyants malgré l'exposition. Autour du séma- phore, sur le plateau balayé par tous les vents, un embrun pénétrant nous environne. Les espèces qui y croissent sont réduites à leur minimum de taille. Le curieux Daucus Ga- decæi, couché-résupiné, montre des ombelles de 5 à 20 millimètres de large. J’ai noté sur ce plateau: Frankenia lœævis, Statice Dodartii, Spergularia marina, Sagina ma- ritima, Cochlearia danica, Armeria maritima, Lotus hispidus, Inula crithmoides, Thrincia hirta, Cerastium tetrandrum, Plantago Coronopus var. lanuginosa (tout à fait drapé-laineux).

1 Les Baguenères sont de gros îlots, séparés de la terre par des pertuis ou étroits canaux. (Voir Le Ray, loc. cit., p. 47.)

13

194 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Ces espèces représentent les plus résistantes au voisinage immédiat de la grande mer. Ce sont les sentinelles avan- cées de l’armée des plantes littorales.

Après avoir tourné la grande pointe, la côte, escarpée, présente de nombreux replis sinueux, sans aucun petit port jusqu'à Deuborch, où, sur la plage, aux nombreux galets, s'étale une mer d'une transparence idéale.

Le val de Bordéri est envahi par l'Origanum vulgare var. pallescens ; c’est le Pleuric, qui sert à assaisonner la Kôtriade'; sur les côteaux sablonneux j'ai retrouvél’A/thæa hirsuta et c'est près de la pointe qu'on a découvert les ar- bres immergés dont il sera question au chapitre IV, p. 214.

La Pointe du Cardinal précède le joli Port de Sauzon, la grotte du Fort-blanc montre le curieux spectacle des «mousses phosphorescentes », prothalle du Schustostega osmundacea formé de vésicules hyalines : ces vésicules renferment des grains verts de chlorophylle ; elles décom- posent la lumière affaiblie qui leur arrive et illuminent de magnifiques reflets, comparables à ceux de la gorge des colibris, les parois obscures de la grotte ?.

La côte revêt ensuite, jusqu'au Palais, un caractère différent : plus de grands rochers escarpés ; les petits val- Jons sont plus fréquents, les champs cultivés s'étendent sou- vent jusqu’au bord de la mer. Ce n’est plus la Côte sauvage et la végétation s’en ressent.

On rencontre les jolis vallons de Port-Jean et de Port- Fouquet ; cependant la grande Pointe de Tallefer nous ramène encore une fois aux plateaux arides à Romulea, Scilla et Isoetes.

1 Sorte de bouillabaisse locale : de Kaoter en breton ; potin en français ; petite marmite l'on fait la Kôtriade. 2 Voir Boulay, Muscinées de la France, I, p. 311.

Ce curieux phénomène m'a été signalé, sous le nom de « Mousses phosphorescentes », par M. Marion, hôtelier à Sauzon,

SUR BELLE-ILR-EN-MER 195

Au delà du Palais, continuant notre tour de côte, nous nous dirigeons vers le Sud-Est. Ici, nous regardons le con- tinent qui émerge à peine, il est vrai, dans la brume de l'horizon. La flore est moins spéciale.

De Ramonette au Port-York M"° Éva Jouan voit, au printemps, l'Ophioglossum lusitanicum assez répandu près de Port-Guen, et Rumex rupestris estcommun au pied des rochers. Le joli bois de Ker-Loréal mérite une mention spéciale avec ses châtaigniers, son figuier colossal et le Carex divulsa. À l'embouchure du ruisseau de Bordardoué jai cueilli Carex riparia, et M. Jouan m'a remis un échantillon du Typha angustifolia trouvé par lui dans le voisinage, nous l'avons vainement cherché depuis. On revoit, çà et là, Anthylhs Vulneraria et Tolpis umbellata.

La baie de Port-York présente le contraste le plus frappant avec les terribles spectacles de la mer sauvage. Ici, par un beau temps, c’est la baie de Naples, calme, riante et douce aux regards.

« La baie, aux contours mollement arrondis, largement » ouverte, est délicieusement éclairée par un radieux soleil ; » la mer est pleine et calme. De nombreuses voiles rouges » la sillonnent. À droite, les grottes rapprochées et pro- » fondes de la côte, jusqu’à la pointe de Bigueul, vigou- » reusement ombrées à l’intérieur, avec des festons de ver- » dure en guirlandes grises, prennent un aspect fantastique.

» À gauche, l’îlot du Gros-Rocher, avec sa tour en » ruine, soudée au bloc qui la supporte, prête un charme » romantique à ce décor. »

Sur l’escarpement du Gros-Rocher croissent Lavatera arborea et Daucus gummifer.

Aux Grands-Sables, seule localité un peu étendue, dans

1 Extrait de mon journal de voyage, 6 juillet 1901,

196 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

l'île, de sables maritimes proprement dits, on voit une abondante station du Diotis candidissima. Arabis sagittata habite les dunes voisines, et je viens de découvrir dans les sables de la plage Crepis bulbosa avec Asterolinum stellatum.

À Samzun nous retrouvons, plus rare, Ophrys apifera. Depuis le Fort la Biche les landes bordent la côte jusqu'à la Pointe de Kerdonis, qui forme l'extrémité orientale de l’île et d’où l’on aperçoit bien Hœdic et Houat. Centaurea Cyanus apparaît dans les moissons.

Après les sables de Port-en-Dro, qui ne m'ont pas fourni d'espèces arénicoles spéciales, les hauts plateaux nous reconduisent jusqu'à Port-Maria, l’Adiantum Capillus- Veneris tapisse la grotte de la petite plage. Nous retrouvons peu à peu la végétation de la Côte sauvage jusqu’à notre point de départ. J'ai revu, sur ces plateaux et sur leurs pentes, le curieux Cuscuta Godron sur Plantago carinata, parfaitement distinct, à côté de son congénère C. minor qui envahit les Ulex.

Nous avons pu constater que sur la côte Nord, que nous venons de parcourir, les Ærica vagans, Geranium sanqui- neum, Spiræa Filipendula, Simethis bicolor, Anthylls Vulneraria, sont moins répandus que sur la côte Sud. Je n'y aipas vu le Séatice ovahfolhia ni le Ruscus aculeatus.

CHAPITRE Il.

CLIMAT.

Située entre le 47° degré 17’ de latitude N. et le degré 24 de longitude W., Belle-Ile est séparée de la côte méridionale de la Bretagne par un bras de mer nommé

SUR BELLE-ILE-EN-MER 197

les « Coureaux », de 14 kilomètres environ de largeur, s'étendant entre elle et la presqu'île de Quiberon.

Température. Baignée parles effluves du Gulf-stream, ‘île échappe aux rigueurs de l'hiver continental, et Chasle

de la Touche à pu écrire qu’en ne se levant qu’à midi, on pourrait habiter plusieurs années Belle-Ile sans voir de glace, car elle fond presque toujours à cette heure. Le thermomètre descend rarement à 1 ou 2 degrés au-dessous de zéro pendant plus de 4 à 5 jours dans un hiver; plus rarement s’abaisse-t-il à 4 ou 5 degrés. Des hivers excep- tionnels seuls amènent des limites thermométriques plus basses : (— en 1819 et 9 en 1794) *. Pendant les dernières années (1890, 1899, 1900), le thermomètre n’est descendu qu’une seule fois à 3°,6. _ Je suis redevable à l'extrême obligeance de M. Lebert, ingénieur en chef du Morbihan, delacommunication des observations météorologiques faites au Grand Phare de Belle-Ile pendant une période de dix années, c’est-à- dire de 1891 à 1900, ainsi que celles faites dans la même période, pour les pluies, au bureau du port de Vannes.

C’est à l’aide de ces renseignements précieux que j'ai pu établir les tableaux ci-après, qui montrent la marche de la température pendant les différentes saisons ?.

1 Ch. de la Touche, loc. cit., p. 78.

2? Les observations météorologiques utilisées par ailleurs ont été prises : pour Brest, dans un travail savant et consciencieux publié en 1876-77 par M. Borius dans le Bull. Soc. Acadèm. de Brest, 3e partie, T. IV ; pour Nantes, dans un mémoire sur la météoro- logie de la Seine-Inférieure publié par M. L. Larocque, à l’occasion du Congrès de l’AFAS, en 1898 : La ville de Nantes et la Loire-Infé- rieure, t. II, pp. 115, 132.

198

ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Moyenne des températures mensuelles de Belle-Ile-en- Mer, pour une période de dix ans, de 1891 à 1900:

Décembre ... Janvier Février

..... s'/'eifer ein .... pete lo tas le

Septembre... Octobre Novembre .

70

Ir

Hiver.....

Printemps.

45

1959

18°

13°, 6

49°,5

(Moyenne de l’année : 12°, 4.)

La température moyenne de l’année est donc de 12°,4 à

A

Belle-Ile contre 11°,5 à Brest et 10°,9 à Nantes.

Saisons. Les moyennes comparatives des saisons, pour

les mêmes points, se répartissent ainsi :

Belle-Ile Brest Nantes

Hiver... 7e Printemps. 10° De: 18° Automne... 13e,

GT 4,5 9 10,7 10,3 |" 024706 6 12,2 Jlle,4

Tout ceci serait la zone 5 de Koppen; l’iso- therme de 22°, du mois le plus chaud, n'étant pas atteint, nous sépare de la zone 4.

Aux hivers exceptionnellement doux pour la latitude succède un printemps plus précoce qu’à Brest et surtout qu'à Nantes, mais sujet à de brusques variations. La tem- pérature du printemps commence à se faire sentir vers la fin de mars. Au mois d'avril, le thermomètre s'élève jusqu’à 11 degrés. La sève, mise en mouvement trop tôt, développe

SUR BELLE-ILE-EN-MER 199

les bourgeons, épanouit les fleurs que les gelées blanches détruisent. Les abeilles se réveillent, sortent des ruches et périssent', et l’on voit les hirondelles revenir et repartir plusieurs fois*.

La moyenne de la température de l'été est à peine plus élevée qu’à Nantes, et en juillet et août les maxima dépas- sent rarement 26°, exceptionnellement ils atteignent 30°; tandis qu'à Nantes, dans ces mêmes mois, nous avons d’as- sez longues périodes de journées pendant lesquelles le ther- momètre s'élève à 30°, 32°, quelquefois même à 33°, 34°, et exceptionnellement jusqu'à 37° et 38°, dans les étés très chauds.

Enfin l’automne est, en moyenne, beaucoup plus chaud qu’à Brest et qu'à Nantes.

Pluies. Il ne pleut que 135 jours par an à Belle-Ile, contre 170 jours à Brest, 164 jours à Nantes et 102 jours à Vannes. La moyenne de la quantité d’eau tombée dans une période de 10 ans est de 644*/*, contre 904 à Brest, 760 à Nantes et 678 à Vannes. C’est en automne que les pluies sont le plus abondantes à Belle-Ile.

Vents. Les vents, par leur intensité, rendent encore plus sensible la sécheresse relative du climat; en l’absence d'arbres dans l’île, ces vents violents balayent prompte- ment l'humidité de la pluie, des brouillards et de la rosée.

D’après Chasle de la Touche, les vents souffleraient au moins 200 jours dans l’année des régions de l’W. et du S. W. Cependant, en été, les vents de N. E. seraient les plus forts et les plus fréquents ; ce seraient aussi ces derniers

1 Depuis une vingtaine d’années l’apiculture s’est développée à Belle-Ile ; on peut compter aujourd’hui, en moyenne, 12 à 15 ruches par hameau. (A. Trochu, in litt.)

2 Chasle de la Touche, loc. cit. p. 78.

200 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

qui donneraient le plus grand nombre de jours de tempête dans l’année.

Les observations faites au Grand-Phare de Belle-Ile de 1891 à 1900, soit pendant 10 ans, ne nous conduisent pas exactement aux mêmes résultats. D’après ces observations le vent dominant à Belle-Ile pour toute l’année serait de beaucoup le vent de N. E.; viennent ensuite les vents de N. W.et de W.;le moins fréquent de tous étantle vent deS. Mais si nous ramenons les différents rhumbs aux quatre composantes N., E., S., W., nous trouvons que les vents de N. et d’W. sont de beaucoup les plus fréquents ; ce sont ceux qui soulèvent les lames de fond de la mer sauvage”.

La vitesse moyenne du vent pendant toute l’année serait, d'après les mêmes observations, de 4 à 8 mètres par seconde, c’est le vent modéré de l'échelle terrestre des météorologistes, correspondant aux « petite brise » et « jolie brise », de l'échelle maritime de Beaufort. Mais, les vents assez forts (8 à 12 mèt. par seconde) atteignent près du tiers des observations faites dans l’année ; lesvents forts (12 à 16 mèt. par seconde), environ le douzième; enfin les vents violents (16 à 25 mèt. par seconde) arrivent à plus du dixième des observations faites pendant les trois mois d'hiver. Dans cette dernière saison, se produisent quelques ouragans avec vitesse de 25 à 30 mètres par seconde et même exceptionnellement au-dessus, d’après Chasle de la Touche.

Marées. Les renseignements suivants relatifs aux Marées ne sont insérés ici que dans le seul but d’être utiles aux algologues.

1 Le tableau donné par Delesse, Lithologie des mers de France, basé sur 6 années d'observation, arrive à peu près aux mêmes résultats, quoique les calmes aient été retranchés de la somme des observations, ce que je n'ai pas cru devoir faire.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 201

Le Palais. Établissement III 34%. Unité de hauteur 2" 45 Pleine mer Basse mer

Hauteurs dans les ( Morte-eau.. 4" O0 1280 marées moyennes { Vive-eau.... 5" 10 0 60

En résumé, le climat de Belle-Ile est remarquable par la douceur de ses hivers, la précocité de ses printemps et la longueur de ses automnes, mais aussi par les variations brusques de température qui se manifestent souvent dans le cours d’une même journée. « Les matinées sont toujours » froides au printemps et à l'automne, saisons il vente » davantage. Parfois aussi, une forte brise du soir rafrai- » chit excessivement la fin des plus chaudes journées » d'été »*. Le peu de fréquence et d’abondance des pluies, la fréquence des vents et leur vitesse, impriment au ‘climat un caractère de sécheresse relatif, assez rare dans les îles, en général.

CHAPITRE III.

GÉOLOGIE.

La constitution géologique de Belle-Ile est très simple. Elle est formée, d’après M. Ch. Barrois*, de puissantes assises de schistes séricitiques, très anciennes, sans fossiles, comprenant quelques lits gneissiques.

1 Carte-marine des côtes de France, 135. 5-20 (Belle-Ile, Houat et Hædic), levée de 1819 à 1820 par les ingénieurs hydrographes de la Marine, sous les ordres de Beautemps-Baupré, édition revisée de janvier 1888.

2 Chasle de la Touche, loc. cit., p. 83. 3 Ch. Barrois. Légende de la feuille géol. de Belle-Ile.

202 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Roche dominante, étage géologique. La roche domi- nante est rangée, par le même auteur, dans les Phyllades de Saint-Lô (Précambrien). Nous savons que les phyllades sont les plus fissiles de tous les schistes et que la plupart, en s’altérant, donnent de l'argile.

Le schiste alterne, à l'E. de l’île, avec des grauwackes fines, à quartz plus grenu, de sorte que la moitié W. de l’île est formée des mêmes couches que la moitié E., mais à un état plus cristallin. ;

M. Ch. Barrois conclut de l'accumulation des galets de quartz, petits, très roulés, réunis par un sable ferrugineux stratifié, horizontal, que l’on voit à l’'W.de Loc-Maria, à Borvran, point culminant de l’île (63 mètres), que le nivel- lement général de Belle-Ile est le résultat d’une abrasion marine de l’époque pliocène : «Les courants pliocènes » étalaient alors sur Belle-Ile des galets venus du conti- » nent etles vallées submergées qui séparent cette île du » continent ont été creusées depuis cette époque »'.

Aujourd’hui l’ossature de l’île est presque imperméable. « Ces fondations de schiste séricitique sont cimentées par » de nombreux noyaux de quartz blanc qui se sont concré- » tionnés dans les lézardes de l'édifice et contribuent à le consolider » ‘.

- A2

Séparation du continent. Quant à la séparation des iles méridionales de la Bretagne des continents voisins, elle serait due à l'invasion, par les eaux marines de l'époque quaternaire, des vallées creusées à l'air libre à des époques antérieures, et ces îles représenteraient ainsi les cimes principales de chaînes de hauteurs continentales noyées dans l'Atlantique *.

1! Ch. Barrois, Sur la répartition des iles méridionales de la Bretagne, etc,

s

SUR BELLE-ILE-EN-MER 203

Littoral ancien. D’après le même géologue, la con- figuration du littoral, le cours des rivières, auraient subi de grandes vicissitudes ; c’est ainsi que, pour lui, l’« em- » bouchure de la Loire était au midi de Belle-Ile et la baie » de Quiberon se trouvait à l’état de terre ferme, si la » Vilaine, comme nous l'avons montré ailleurs, passait » par la Brière, en suivant un cours conséquent pour se » jeter en Loire » (loc. cit.). Un point que nous devons spécialement retenir de ces savants travaux, c’est que l’auteur considère Belle-Ile comme représentant le prolon- gement, en mer, du plan synclinal de la presqu'île de Retz, aujourd’hui située sur la rive gauche de la Loire, à son embouchure.

D’après EL. Reclus, le plateau du Four, les îles d'Hoœ- dic et Houat, l’archipel de Béniguet, les écueils avancés de la péninsule de Quiberon et cette péninsule elle-même, sont les débris de l’ancienne côte, qui s’étendait de la pointe du Croisic à celle de Quiberon. L'île de Groix et les neufs îlots des Glénans, qui formaient jadis, suivant les traditions, une île considérable, se rattachaient à ce même littoral ancien, tandis que Belle-Ile serait, avec l’écueil de Rochebonne et l’île d’Veu, un simple témoin géologique d’un premier rivage presque entièrement disparu‘.

Afin de faciliter les comparaisons auxquelles nous au- rons à nous livrer à la fin de cette étude, je résume ci- après les données actuelles concernant la constitution géo- logique des îles bretonnes voisines : Yeuw, Hæœdhc et Houat, Groix, Glénans, ainsi que celle de la presqu'île de Qui- beron. |

Ile d'Yeu. C’est à tort que Lloyd, dans l'introduction

\ EL, Reclus. La France, p. 606-608.

204 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

de la Flore de l'Ouest, qualifie l’île d’Yeu de « toute gra- nitique ». Sur la carte géologique de France ‘, on a donné à l’ensemble de l’île d’Yeu la teinte conventionnelle repré- sentant les micaschistes ; schistes chloriteux et sériciteux avec le signe <°.

MM. Viaud-Grand-Marais et Ménier, dans leur cata- logue des plantes de l’île d'Yeu, tout en attribuant au granit une part prépondérante dans la formation de l’île, recon- naissent que ce granite fait place par endroits, par exem- ple à la Meule, à des gneiss plus ou moins micacés, par- fois même un peu schisteux, etc’est précisément qu'on trouve les Plantago carinata et le Trixago apula. L'exa- men de la Flore nous fait penser que le schiste est plus ré- pandu à l’île d’Yeu que ne l'ont cru Lloyd et les auteurs que je viens de citer. C’est aussi l'opinion de Priem qui écrit à ce sujet :

« Les escarpements de micaschiste et de granite ont un » aspect très différent : le granite, par sa découpure prend » des formes arrondies, tandis que les micaschistes, ordi- » nairement anguleux et déchiquetés, sont toujours très es- » carpés; c’estce que montre particulièrement l'ile d’ Yeu»*.

Hœdic & Houat & Quiberon. Les îles d'Hœdic et Houat (situées à 11 kilom. N.-E. de Belle-Ile) sont for- mées, comme la presqu'île de Quiberon, de granulite, avec des dunes relativement assez étendues ; elles offrent quel- ques bandes très étroites de micaschiste et de gneiss granulitique*.

Ile de Groix. La constitution géologique de Croix est très voisine de celle de Belle-Ile ; elle est rapportée par

*

1 Carte géolog. de France au millionième. Paris, Baudry, édit. 2F,Priem. La terre avant l'apparition de l’homme, p. 536-538, 3 Ch. Barrois. Légende de la carte géol. de Fr., feuil. de Quiberon:

SUR BELLE-ILE-EN-MER 205 M. Ch. Barrois à la partie supérieure du Terrain primitif, aux schistes chloriteux et talcschistes des Alpes de M. Lo- ry ou à la base du Cambrien, sans qu’il soit encore possi- ble, dit-il, de préciser. Ces schistes à chloritoïde donnent par leur décomposition, comme les schistes séricitiques de Belle-Ile, une terre argileuse compacte et épaisse !.

Iles Glénans. Tout le petit archipel des Glénans, îles, îlots et rochers, est constitué exclusivement par la gra- nulite. Il appartient à la traînée de granulite appelée par les géologues : traînée de Port-Louis, qui s'étend des îles Glé- nans à Etel*.

CHAPITRE IV.

HISTOIRE. TOPONYMIE.

Après avoir, dans le chapitre précédent, résumé les données relatives à la géologie de Belle-Ile et des îles bretonnes voisines, nous devons rechercher, dans la tradi- tion et dans l’histoire, ce qui pourrait jeter quelque lumière sur les changements qui ont survenir dans la végétation primitive, par suite de transformations naturelles ou du fait de l’homme lui-même.

Les nombreux monuments mégalithiques dont les traces ou le souvenir subsistent encore, la langue bretonne, encore usitée de nos Jours, nous prouvent suffisamment que les Celtes ont été les habitants du pays aux époques reculées de l’âge de pierre.

Nous ne suivrons pas les FN ANRR dans les diverses

1 Ch. Barroïis. Mém. sur les schistes métam. de l’île de Groix. ? Ch. Barrois. Lég. de la Carte géol., feuille de Lorient,

206 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE hypothèses qu'ils ont émises quant à étroite) des différents noms de Belle-Ile.

Noms anciens de Belle-Ile. Disons, cependant, que le géographe Claude Ptolémée semble avoir inscrit le premier, sur sa carte des Gaules, lenom de Vindihs, qui, probablement, désigna Belle-Ile pendant toute la domination romaine ‘. Plus tard, c’est seulement dans une charte de l'an 1006, que le nom de Guédel lui est attribué. Ce sera désormais celui qu'on lui donnera dans tous les actes publics. D’après certains celtisants, Guédel ne serait autre que Vindilis, débarrassé de sa terminaison latine. Ce mot aurait pour radical Venet ou Guened, francisé en Vannes.

Pline, en indiquant les divisions de l'Atlantique, parle de « plusieurs îles des Venètes qui sont aussi nommées : îles venétiques ». M. de la Monneraye*, auquel nous empruntons cette citation, penseavec le baron Walckenaer que ce nom de « Veneticæ insulæ » s'applique tout parti- culièrement à un groupe important formé de Belle-Ile, de Houat, de Houadic (Hædic).

D'autres érudits pensent que ce nom de Guédel aurait pu être imposé à l’île par les moines venus, du au VI siècle, du pays des Gaëls*.

Le nom d’une des paroisses de l’île, Bangor, qui est celui du plus célèbre monastère du pays de Galles et d'un siège épiscopal tous deux situés dans le pays de Grwoyned du Nord-Galles, semble fortifier cette dernière opinion *.

Quant au nom de la paroisse de Sauzon (Saozon = les

{ R. P. Le Gallen. La Croix de Belle-Ile.

1 de la Monneraye. Géogr. anc. ethistor. de la Péninsule armor., pp. 123, 124.

3 Le Ray. Loc. cit., p. 67.

4 J, Loth, L'émigration bretonne en Armorique, p. 186.

Pi d $

SUR BELLE-ILE-EN-MER 207

Saxons), il rappellerait une des retraites favorites de ces fléaux des Gaules.

Enfin, depuis longtemps le nom breton de Belle-Ile est devenu Guerveur, dont l’étymologie a donné lieu à des interprétations encore plus variées que celles que je viens de rapporter.

Forêt de Bangor. Une question plus intéressante, au point de vue qui nous occupe. est celle que soulève, à une époque peu éloignée de nous, la boutade de Vauban, venu à Belle-Ile, à la fin du XVI siècle, pour y réorga- niser la défense militaire.

Dans un mémoire manuscrit conservé à Vannes, on lit ce qui suit :

« On appelle forét un espace de terre dans le milieu de » l’île, il ne croît que des landes, etoùl’on n’a jamais » vu un arbre si gros que le doigt, pas mêmeun buisson. »

Mais, ainsi que le fait remarquer Chasle de la Touche", cette plaisanterie du célèbre maréchal indique seulement que la Forêt de Bangor n'existait plus au moment de ses

. voyages à Belle-Ile.

Notre historien belle-ilois prend parti contre Vauban dans cette question, et il produit, à l'appui de son opinion, : des arguments qui méritent tout au moins l’examen.

D’après lui, les anciennes chroniques s’accorderaient à dire que l’île était jadis couverte de bois et que le gibier à poil y était tellement abondant qu'il s’y faisait un commerce de peaux avec la Hollande.

Le Père Le Gallen * parle aussi d'anciens mémoires il a vu que l’île était autrefois boisée.

1 Ch. de la Touche, loc. cit., p. 194.

? Le Gallen (François-Marie), capucin, au Palais en 1676, écrivit à 19 ans, sur les conseils de Dom Morice, une histoire de Belle-Ile, restée manuscrite,

208 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Répondant à l’objection tirée de la rareté actuelle des arbres dans l’île, Chasle de la Touche fait judicieusement remarquer que, s'il ne reste aucun vestige de la Forêt de Bangor, il n’en reste pas davantage de beaucoup d’au- tres, et en particulier des bois de l’abbaye de Saint-Gl- das, dans la presqu'île de Rhuys, qui fait face à Belle-Ile, dont parle Abeiïlard et chassaient ses moines. « Si » quelque grand homme avait habité Belle-Ile, au moyen- » àge, peut-être nous eût-il parlé des agréables ombrages » de la Forêt de Bangor »".

Un exemple encore plus rapproché nous est fourni par le territoire de Quiberon, recouvert incontestablement au XI° siècle d’une forêt très fréquemment visitée par le duc Alain V, son propriétaire, grand amateur des plaisirs de la chasse, ainsi qu'en témoigne une pièce du Cartulaire de Redon, reproduite en entier par M. Aurélien de Courson ?.

L'existence de cette forêt est encore confirmée par le droit accordé par le gendre d’Alain V, Hoël V, à la ca- thédrale de Quimper « de s’attribuer autant de peaux de » cerfs, tués dans son fief de Quiberon, qu'il sera néces- » saire pour la reliure des livres de chant » ; enfin, en 1208, les Forestiers de Quiberon engagent un procès avec l’ab- baye de Quimperlé. :

Nous empruntons ces derniers détails au « Pouillé his- » torique de l’ancien diocèse de Vannes » (p. 636). L'au- teur démontre que le déboisement de la presqu'ile de Qui- beron devait être, sinon complet, du moins fort avancé au commencement du XV° siècle, et il ajoute, avec raison, qu'il ne faut rien moins que toutes ces preuves pour faire admettre qu'un pays aussi complètement dénudé de nos jours ait été jadis couvert de bois.

1 Ch. de la Touche. Loc. cit., p. 194. ? Cartulaire de l'Abbaye de Redon en Bretagne, p. 326.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 209

Déboisement. Nous savons que le premier soin des peuples pasteurs, en arrivant dans un pays, à été de déboi- ser et de convertir en pacages les forêts qu'ils y trouvaient. Dans toute la France tempérée, les landes ou les bruyères (deux groupes d’Associations dérivés de la forêt d'arbres à feuilles caduques) représentent aujourd'hui la forêt détruite *.

Plus près de nous, A. P. de Candolle *?, en 1808, après avoir constaté qu'il avait trouvé de beaux arbres, très près des bords de la mer au Croisic, à Belle-Ile, etc. (ce qui prou- ve, dit-il, que l'influence néfaste du vent de mer sur les ar- bres est moindre qu'on ne le croit), rappelle une singulière convention inscrite, alors, dans les baux de fermage de Bretagne : il était d'usage que, lorsqu'un arbre avait «pris vent », c'est-à-dire avait acquis un tronc nu, en état de résister au vent, il cessait d’être la propriété du fermier et devenait celle du propriétaire. On comprend qu'une pareille clause ait pu contribuer notablement à l'extinction des ar- bres, le fermier se hâtant de les abattre avant qu'ils aient « pris vent » |

L’antipathie des Belle-I[lois pour les arbres, déjà cons- tatée par Chasle de la Touche, existe toujours, ainsi que j'ai pu le constater moi-même.

Utilité du reboisement. -- Les avantages du reboise- ment seraient pourtant plus grands peut-être à Belle-Ile que partout ailleurs. Malheureusement, les intérêts privés, dans un pays le sol est si morcelé, s'opposeront, je le crains, pendant longtemps, à une amélioration qui profite- rait à l'intérêt général. Tous les fermiers ou à peu près,

1 Voir Ch. Flahaut. Premier essai de nomenclature phytogéogra- phique. 2 À. P. de Candolle, Voyage bot. et agr., p. 64. 14

210 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

étant propriétaires, ne peuvent sacrifier pendant longtemps leurs revenus pour attendre la coupe des bois. C’est A l'État qu'il appartiendrait d'intervenir.

Les considérations invoquées par Chasle de la Touche * pour recommander les plantations d'arbres subsistent dans toute leur importance ; je crois devoir les reproduire ici textuellement :

« Les plantations d'arbres permettraient de ne plus re- courir, pour le chauffage, aux engrais naturels produits par les animaux, coutume qui tourne au détriment de l'Agriculture.

» Ces plantations seraient, en outre, utiles :

» en renouvelant, par leur détritus, la couche de terre végétale que les eaux de pluie entraînent dans les vallons, surtout depuis le défrichement des terrains en pente.

» en fournissant les bois de chauffage, ce qui permet- trait le défrichement d'une certaine quantité de landes.

» comme abri utile contre le vent, aux hommes, ani- maux, récoltes.

» 4 en diminuant la sécheresse et l'impétuosité des vents.

» Si les arbres n'attirent pas, n'arrêtent pas les nuages chargés d’eau, ils fixent au moins l'humidité sur le sol, en le garantissant de l’action directe des rayons du soleil, et en modifiant la vitesse des vents. Or, le principal défaut du sol, à Belle-Ile, c’est la sécheresse. Les bons effets d'une pluie de printemps ou d’été sont immédiatement dé- truits par les vents. Il n’y a de remède que dans les plan- tations ».

Toponymie. Il y a déjà près d’un demi-siècle que

‘Loc, cit., p. 194,

SUR BELLE-ILE-EN-MER 211

Alph. de Candolle® montrait tout le parti qu’on pouvait tirer des ressources de linguistique pour élucider l’origine spon- tanée des espèces. L'illustre botaniste va même jusqu'à mettre au nombre des perfectionnements les plus désirables pour l’avancement de la géographie botanique, l'étude des noms de plantes dans les langues anciennes de l’Europe et, en particulier, en gallois et en breton.

Récemment, M. Ch. Flahault * recommandait encore ce genre de recherches. Mais, pour être fructueuses, elles exigent une véritable et toute spéciale érudition ; c'est pourquoi je ne saurais assez remercier M. le professeur Ernault, de Poitiers, d'avoir bien voulu répondre, avec sa haute compétence, aux questions que je lui ai soumises, dans cet ordre d'idées.

Étymologie des noms de quelques villages. Chasle

de la Touche *, à l'appui de son plaidoyer en faveur de

l'existence des anciennes forêts de Belle-Ile, fait valoir les étymologies bretonnes des noms d’un certain nombre de villages belle-ilois, tirés de noms d'arbres ou d’arbris- seaux. Voici celles sur lesquelles M. Ernault a pu, m’écrit-il, se faire une opinion raisonnée, « les autres sont, au moins, fort douteuses » :

« BORDHALIGUEN la borde du saule (bord doit dési- gner une maison de campagne et non un bourg (Voy. fran- çais borde).

» BORTIFAOUEN Bort-i-faouene -- la borde du hétre (: est une forme d'articles propre au vieux breton), ce qui assure à ce nom une antiquité respectable.

» ENvOR— bourdaine ou peut-être aune. La bourdaine

* Géogr. bot., p. 1349; voir aussi pp. 626, 627 et suiv.

? Ch. Flahault. Projet de carte botaniq. forest. et agr. de la France Bull. soc. bot. Fr., 1894, p. LxxxII.

3 Loc. cit., p. 196 et suiv.

212 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

est appelée vulgairement « aune noir » et un texte de 1632, cité dans le Glossaire du moyen breton (Ernault, éd., p. 228), donne heuor, aune; latin : alnus ; heuordu : aune noir.

» KALASTREN, KELASTREN houssine, gaule, baguette, tirée d’un arbre quelconque.

» GARGELENNEK houssine, lieu plein de hou.

» KERGUELEN village du Aoux.

» K@SPERNER la haie d’épines.

» LokouNNEK, LoOKONNEK, Lo&onners (lieu de la Fresnaie, d’après Chasle de la Touche) ; ne doit pas contenir de nom de plantes, d'après M. Ernault: « Les composés de Loc (cellule, monastère, lieu consacré), ont toujours pour second terme un nom de saint ou de sainte. »

« De mémoire d'homme, on n’a pas vu un hêtre à Belle- » Ile, pas plus que de houx n1 de la bourdaine », s’écrie Chasle de la Touche ! On voit cependant, actuellement, à Bruté, une belle avenue de hêtre et quelques haies de houx (voir Chap. V, pp. 221, 223), mais ils ont été plantés par Trochu. Ceci prouve, néanmoins, qu’ils pouvaient s’accom- moder du sol de Belle-Ile quand ils trouvaient en même temps l’ombrage et la protection des arbres voisins.

Quelque intéressantes que soient les étymologies que nous venons de rapporter, au point de vue des noms celti- ques de certains arbres, elles ne font guère avancer la question des anciennes forêts, car on pourrait répondre que c'était précisément à cause de la rareté des arbres dans l'île que la présence d’un bel arbre dans un village était particulièrement remarquée.

Les noms des deux villages situés aux deux extrémités S. E. et S. W. de la forét de Bangor : le Grand-Kosket, et le Petit-Kosket, que Chasle de la Touche fait venir de Kos-Koet, le vieux bois, seraient bien plus concluants. « Pour admettre, à coup sûr, cette étymologie, m'écri-

SUR BELLE-ILE-EN-MER 213

vait M. Ernault, il faudrait savoir si Kosket se dit et s’il se trouve écrit, surtout anciennement. La prononcia- tion « Ket » pour «Koët » est fort surprenante ». En fait, d'après leR. P. Le Gallen, ancien mairede Sauzon, on dit et on écrit Xosker Kohker, ce qui nous conduit à vieux village ou grand village.

L'Orme introduit. Quant à l’Orme, qui pousse avec tant de vigueur et d'obstination autour de certains villages, et que Chasle de la Touche est porté à considérer comme l'un des demeurants du temps l’île était couverte de bois ‘, il n’a pas de nom breton, à proprement parler à Belle-Ile, les Bretons actuels l’appellent Oulm, nom qui, d’après M. Ernault, vient du français plutôt que du latin, qui eût donné Oulv. D’après Alph. de Candolle*, le vrai Ulmus campestris de Linné aurait un nom anglais et gallois assez particulier : Wych, ce qui dénoterait un arbre vraiment indigène au pays de Galles. D’après Victor Henry*, le nom Cymrique de l’Orme serait : Lhwoyff ; mais d'après M. Ernauli, le gallois Zhoyff descend d’un parent celtique de Ulmus. Quant à Wych, il n’est pas du tout gallois, mais seulement anglais, et d’origine ger- manique.

Wych-elm (qui est le nom anglais du charme) veut dire orme à branches pendantes, de la même racine que Wicker, allemand : Wäickeln, etc. *.

Enfin, l'Orme n’est pas un arbre forestier proprement dit. Il se plaît surtout dans les vallées ou dans les plaines fraîches, à l’état isolé ou en petits bosquets, tandis

3 Loc, cit., p. 195.

2 Géogr. bot., p. 690.

3 Dictionn. étym. du Breton moderne, 4E. Ernault, in litt.

214 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

qu'il est rare dans les forêts, où, d’ailleurs, il vient mal. Il redoute beaucoup le couvert.

I résulte, à mes yeux, de ce qu'on vient de lire, que l'Orme n’est pas spontané à Belle-Ile, pas plus que dans toute la Bretagne.

En dehors de ces questions d’étymologie, nous trouvons dans la tradition certains faits qui paraissent précis.

Arbres submergés et enfouis. M. l'abbé Pener, ancien recteur de Bangor, il résida pendant plus de cinquante ans, à affirmé à Chasle de la Touche avoir vu extraire de la terre d'anciens troncs de gros saules *?, sur ce même terrain de la forêt de Bangor.

Les Chènes de Bordéri. De son côté, M. Le Ray, dans sa très intéressante histoire de Belle-Ile, raconte que des paysans de Bordéri, attirés un Jour, vers 1880, par une basse mer de grande marée, qui mettait à sec un large espace, au pied de la pointe qui sépare les deux havres de Deuborc'h et de Bordéri, et guidés par de vieilles traditions, trouvèrent dans le sol, ordinairement submergé, des sou- ches d'arbres qui y attenaient par de puissantes racines *.

Enfin, je suis heureux de pouvoir ajouter que le R. P. Le Gallen a constaté lui-même, il y a un peu plus d’un an, la présence de ces vestiges dont il a bien voulu me confier des fragments. Ce n’est qu'aux grandes marées que la mer permet de découvrir ces témoins des temps reculés ; à la pleine mer, ils sont recouverts de 6 mètres d’eau, et le fond des vallons voisins est de 8 mètres environ au- dessus du sable ces arbres sont enfouis, debout.

M. Fliche, le savant professeur de Nancy, a bien voulu,

1 Mathieu, Flor. forest., éd. Fliche, 1897. ? Etaient-ce bien des saules ? 3 Le Ray, loc, cit., p. 57.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 215

sur ma demande, examiner un fragment de l’un de ces arbres et il a pu reconnaître avec certitude qu'il s’agit d'un chêne et en outre d’un chêne à feuilles caduques. Il insiste sur ce point que « les accroissements annuels ne sont pas » très forts : 2 à 3 millimètres au plus » ; cette particularité peut tenir, d’après lui, à ce que les « arbres auraient crû » en massif plein, formé de tiges de dimensions à peu près » égales en hauteur, ét plus ou moins rapprochées les unes » des autres. C’est un état forestier qui a être très » fréquent, le plus habituel même, avant l'intervention de » l’homme »*.

Cette faiblesse des accroissements peut aussi, d'après M. Fliche, faire rapporter de préférence ce chêne au Quer- cus sessihiflara, « qui croît généralement dans des endroits » plus secs que ceux habités par ses congénères et a une » croissance moins rapide » !.

Ici encore, la question d’étymologie nous a préoccupés : le R. P. Le Gallen ayant appelé mon attention sur le nom breton du chêne : Dero, Derv, Derf, qui a pour pluriel gallois Deri, nous nous sommes demandé tout naturelle- ment si Bordéri, nom du village voisin de cette forêt sub- mergée, ne pourrait pàs se traduire : bord-ders « la borde des chênes ». Mais M. Ernault, en présence d'une forme du XV* siècle : Borthenry, donnée par Rosenzweig, opte pour la borde de Héri, forme bretonne connue du français Henri.

Des phénomènes de submersion analogues ont été fré- quemment constatés sur les côtes de Bretagne; ils doivent

A

1 Fliche, in litt.

2 M. Le Ray {loc. cit.) écrit : Bordhéry.

3 Voir Geslin de Bourgogne : Du mouvement de la mer sur les côtes de Bretagne et de Normandie, Congrès scientif., France, Saint-Brieuc, 1872, Ch, Barrois : Découvertes de bancs de

216 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

remonter, d’après M. de Lapparent' et la plupart des géologues et archéologues, à la fin de l'époque gallo- romaine, soit au siècle de notre ère, époque à laquelle se serait produite, pour nos contrées, la principale rup- ture dans l’équilibre relatif de la terre ferme et de la mer.

En résumé, nous sommes aujourd’hui en présence de faits certains : des vestiges d'arbres ensevelis ont été trou- vés à Belle-Ile, sous la mer, et l'arbre examiné par M. Fliche est un chêne.

La forêt détruite se composait donc, vraisemblablement, de chénes, essence aujourd’hui nulle à Belle-Ile, en dehors des plantations, mais qui recouvre et caractérise si bien la terre bretonne que Brizeux a pu la peindre magnifiquement en un seul vers :

O terre de granit, recouverte de chênes!

Nous verrons, plus loin, que l’étude de la végétation actuelle de l’île confirme pleinement ces traditions de la forêt détruite. |

CHAPITER , V:

CULTURES.

Pour parfaire l'ensemble de nos connaissances géogra- phiques sur l’île, il nous reste à examiner les cultures.

tourbes sous-marines sur le littoral du Morbihan, 1883, pp. 246-247. E. Reclus : loc. cit., La Bretagne. J. Durocher : Forêts sous- marines de l'Ouest de la Fr., Compt. rendus Acad. des sc., 1856, pp. 1071-4074. P. Lebesconte : Etudes géolog. sur l'Ouest de la Fr., Bull. Soc. sc. et méd., Ouest.

1 Traité de Géologie, éd. 3, 1893, t. I, pp. 592? et 556,

SUR BELLE-ILE-EN-MER PA 7:

Superficie cultivée. En 1840, le cadastre évaluait à 3.226 hectares les landes et les lieux vagues de Belle-Ile ;

aujourd’hui, 2.404 hectares restent encore à défricher,

c'est-à-dire plus du tiers de la superficie cultivable. Le nombre d'hectares en terres labourables, tant en jachère qu'en culture, était en 1900 de 4.438.

Bruté. C'est à J. L. Trochu, père du général”, qu’il faut attribuer le succès des défrichements. Il nous à laissé, dans un très intéressant ouvrage ?, le récit de ses efforts pour faire mentir le vieux proverbe breton : « lande tu fus, lande tu es, lande tu seras » *.

M. Armand Trochu succéda à son père, en 1854; 1l cul- tiva pendant 25 ans la terre de Bruté, mais la création des nombreuses usines de conserves de poisson accaparèrent bientôt la plupart des bras valides. Les conditions d’exploi- tation devenant impossibles, il dut, à son grand regret, abandonner l’œuvre de son père en louant d’abord à l'État la terre de Bruté, pour servir d'annexe à la colonie péni- tentiaire, afin que les jeunes détenus y soient employés aux travaux agricoles. La ferme et la propriété tout entière sont, aujourd'hui, possédées par l’État.

Arbres. L’essence qui résiste le mieux à Belle-Ile aux grands vents de mer est le Pin maritime (Pinus Pinaster), dont Trochu a créé à Bruté un bois assez étendu, qu’on aperçoit de loin en mer. C'est grâce à l'abri que leur pro- curait ce rideau qu’il a pu y élever un certain nombre d’au- tres arbres sur lesquels il donne, dans son ouvrage, des détails fort intéressants. A l'exception des Cèdres du Liban

! Le général Trochu (Louis-Jules), gouverneur de Paris pendant le siège, est au Palais, le 12 mars 1815.

? J. L. Trochu, Création de la ferme et des bois de Bruté, p. xvi.

3 « Laun te zou bet, laun te zou, laun te vou ».

218 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

(Cedrus Libani), Genévrier de Virginie (Juniperus Virqi- mana), Pin du Lord (Pinus Strobus), Mélèze (Larix Eu- ropæa), qui se sont montrés récalcitrants à toutes les ten- tatives, il a pu obtenir de beaux pieds de la plupart des conifères susceptibles de réussir sous notre climat : Pin Laricio (Pinus Laricio), Pin silvestre (Pinus silvestris), Pin pignon ou Pin parasol (Pinus Pinea), Epicea (Abies eæcelsa), Sapin argenté ou de Normandie (A bies pectinata). On voit encore à Bruté quelques pieds de Quercus Ilex, Q. Toza et Q. Suber, une jolie châtaigneraie (Castanea vesca) et une petite chesnaie (Quercus pedunculata)".

Cultures diverses. Voyons maintenant quelles sont les cultures qui se partagent les terres actuellement défri- chées, occupant avec les jachères 4.438 hectares. La sta- tistique officielle de 1900 nous donne les chiffres suivants:

Froment2}:,.1.... 1.974 hect. RÉPOrR AS M 3.521 hect:

D a MN ANR En 7 UM EU NT" E IS CARE Pommes de terre, AOL er EE pour ls

Maïs VE CO DOMET PE A LR NN OU Lee, 11806 AIO ER NANTES 182 = Choux de Poitou pour

Betteraves ........ 52 En les bestiaux, carot- 3 2 À reporter...... 3.021 hect. tes, petits navets.. Prérios Free ue 131 hectares

FEPTE Luzerne..:..1... 28 1614

AHBPISIEE Sainfoin (essai)... 2? _ TOTAL DES TERRES EN CULTURE..... 3.836 hect.

1 Voir à la fin du chapitre la liste des arbres et arbrisseaux cut- tivés à Belle-Ile.

? La variété de blé cultivée sous le nom de « Barbillon » est le Triticum turgidum (zros blé) qui donne de très bons résultats, avec très peu d'engrais. On voit aussi, mais rarement, le Triticum hybernum, blé d'hiver, blé de Flandre.

3 Les quelques hectares de Seigle qu'on peut voir, çà et là, sont coupés en vert, comme fourrage.

4 La récolte d'avoine est très souvent totalement perdue par la rouille {Puccinia graminis), attribuée par les habitants à la brume de mer; alors elle ne rapporte même pas la semence, d'où le délais- sement de cette culture.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 219

Les petits navets (Brassica Napus var.) sont, à juste titre, très estimés pour leur goûtd’une extrême finesse. Ils ne sont guère plus gros que le doigt. Semés sur le continent, ou même dans les îles voisines, ils deviennent gros et perdent leur qualité dès la seconde année, tandis que la graine des navets du continent, semée à Belle-Ile, donne un pro- duit qui acquiert bientôt les qualités du navet du pays *.

Essais de viticulture. Deux hectares 62 ares ont été plantés en vignes.

Cette dernière culture, introduite par le surintendant Fouquet, s’est soutenue pendant plus d’un siècle dans les clos de Ros-Rozen et de Beau-Soleil, et ce vin se vendait en 17959, 108 francs le tonneau *.

Après avoir été abandonnée, la viticulture a de nouveau été essayée dans l’île en 1825 et années suivantes, mais sans succès, et délaissée encore en 1845. M. Armand Trochu * attribue cet insuccès au défaut de précocité des cépages mis à l'essai. Ces essais, repris à Bruté avec des cépages précoces, ont donné un vin de qualité médiocre, il est vrai, mais très buvable, comparable au gros-plant de deuxième qualité. ;

Trois cultivateurs ont suivi cet exemple. L'un d’eux, M. Daigre, possède actuellement environ 80 ares de vignes de belle apparence, sur les coteaux de Chubigquer, en Sauzon. J'ai goûté moi-même, chez lui, un bon vin rouge de sa récolte. Les cépages venus du centre de la France semblent donner les meilleurs résultats. Aujour- d'hui (1901), 2 hect"** 50 ares sont en production; d’après M. Barire, ils ont donné environ 20 hectolitres en 1900.

! Abbé Delalande. Journal inédit. 2? Chasle de la Touche, loc. cit., p. 76, 3 In litt, (1898),

220 ; ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Si l’on considère, d’une part, l'excellente exposition de certains coteaux des vallons, et, d'autre part, la moyenne de la température de l'automne, sensiblement plus élevée qu’à Nantes, on serait tenté d'encourager ces essais persé- vérants ; mais il ne faut pas perdre de vue que les étés, ainsi que nous l'avons montré plus haut, ne sont jamais très chauds à Belle-Ile, et que la température, bien qu’elle se maintienne à un degré moyen élevé, pendant la période de végétation de la vigne, subit de grandes variations, d’un jour à l’autre, et souvent dans le cours d’une même Journée.

Ces conditions météorologiques expliquent pourquoi le raisin ne mürit pas tous les ans et pourquoi l’époque des vendanges est toujours tardive.

Pomme de terre. Les chiffres ci-dessus montrent toute l'importance de la culture de la pomme de terre. Elle réussit très bien à Belle-Ile.

Introduite pendantl’occupation anglaise, de 1761 à 1763, et propagée par les Acadiens *, originaires du pays de ce précieux tubercule, la pomme de terre fut plantée d'abord, d'après Trochu, au village de Kervo, limitrophe de la ferme de Bruté, et les Belle-Ilois sont, peut-être, les premiers Français qui l’aient cultivée en grand, Mais pendant très longtemps, la pomme de terre ne servait dans le pays qu’à la nourriture des animaux. Ce fut seu- lement vers 1780 que les habitants l’utilisèrent comme aliment pour eux-mêmes.

# Chap. I, pp. 198-199.

2? À l'époque de la guerre d'Amérique, en 1757, les Anglais s'étant emparês du Canada, voulurent se rendre maîtres également de l'Acadie, qui confinait à la Nouvelle-Angleterre ; ils l'envahirent et exigèrent que les habitants s’enrôlassent dans leurs troupes pour combattre les Français. Les Acadiens ayant refusé énergique-

SUR BELLE-ILE-EN-MER 221

Tabac. Ajoutons enfin que le Tabac fut cultivé li- brement à Belle-Ile jusqu'en 1814, et qu’il y réussissait : très bien.

Liste des arbres et arbrisseaux que j'ai vus cultivés dans l'ile, à l'air libre!.

B Berberis vulgaris (Epine-vinette). 88 Mahonia Aquifolium.— 2 mètres 50 de haut au Palais. BB Pittosporum Tobira. Br Acer campestre (Erable). A. Neguñndo. Br Æsculus Hippocastanum (Marronnier). Pavia spec. B Tamarix Anglica. Assez commun dans l'île. AB Camellia Japonica. Br 88 Tilia platyphylla (Tilleul). T. argentea. Br Ailantus glandulosa. Br Ilex Aquifolium (Houx). Evonymus Europæus (Fusain). E.Japonicus.— Forme des haies vives jusqu’au voisi- nage immédiat de la mer, précieux abri.

ment furent transportés en Angleterre. A la paix de 1763, ils furent échangés et vinrent en France. Peu après, leur curé ou mission- naire se rendit à Versailles, exposa à Louis XV la conduite de ses Acadiens et obtint du roi, pour eux, la concession de terres à Belle- Ile, ils arrivèrent en 1765. Le gouvernement leur fit construire 78 maisons et leur donna à chacun une vache, un cheval, trois moutons, les vivres de troupe et la solde pour cinq années. Cette histoire à fourni au romancier Longfellow le sujet de son roman « Evangéline ». Il y a encore à Belle-Ile des descendants de ces Acadiens ; « et lorsque l’on rencontre les noms des Daigre, des » Granger, des Le Blanc, des Richard, des Trahan, dans la population » actuelle de l’île, on peut être sûr qu’on se trouve en présence de » descendants des honnêtes exilés de notre ancienne possession » d'outre-mer. » Le Ray, loc. cit., p. 136.

1 Abréviations. BR (Cultivé à Bruté); BB (très belle végétation) ; B (belle végétation) ; AB (assez belle végétation),

222

Br Br

Br

Br Br Br

Br

BB

BB

BB

BB

- à ; FR 1

ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Rhamnus Alaternus.

Vitis laciniata (Cioutat). Cult. comme raisin de table.

Spartium junceum (Genêt d'Espagne). /

Robinia Pseudo-Acacia (Acacia).

Cytisus Laburnum.

Coronilla glauca.

Cercis Siliquastrum (Arbre de Judée). Enormes.

Acacia dealbata (Mimosa). Gèle quelquefois dans les hivers rigoureux.

Prunus Cerasus (Cerisier). Se naturalise autour du Palais et deKer-Loréal.

Pirus domestica (Poirier). Donnent en général de

P. Malus (Pommier). mauvais résultats.

Cydonia vulgaris (Goignassier).

Sorbus Aria.

S. aucuparia (Sorbier des oiseleurs).

S. hybrida ? S. domestica (Cormier). Très belle avenue. S. torminalis (Alisier). Je ne l’ai pas vu à Bruté,

Trochu le cite.

Cratægus pirifolia Ait.

C. Crus-galli.

C. Orientalis ? |

Cotoneaster affinis Lindi. Remparts, porte Vauban.

Philadelphus coronarius (Seringa).

Ribes Grossularia (Groseillier).

R. rubrum (Castillier).

Eucalyptus globulus. Quelques grands arbres près la porte Vauban.

Myrtus communis (Myrte).

Punica Granatum (Grenadier).

Fuchsia spec.

Viburnum Lantana.

Symphoricarpos racemosa.

Diervilla Japonica.

Arbutus Unedo (Arbousier). Fructifie.

Syringa vulgaris (Lilas).

Fraxinus excelsior (Frêne).— Assez commun dans l’île.

Nerium Oleander (Laurier-rose). Gèle dans les hivers rigoureux.

Br

_Br Br Br Br Br

Br Br Br Br

Br Br

Br Br Br Br

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BB

BB BB

B

BB BB BB

SUR BELLE-ILE-EN-MER 293

Buddleia globosa. Fructifie.

Rosmarinus officinalis. Porte Vauban.

Paulownia imperialis. id.

Atriplex Halimus. Je ne l’ai vu que dans un seul jardin, à Sauzon. Constitue cependant de précieux abris au voisinage immédiat de la mer.

Laurus nobilis.

Elæagnus reflexa.

Buxus sempervirens var. grandifolia DC. (Buis).

Ulmus campestris (Orme). Très commun et envahis- sant.

Broussonetia papyrifera. Porte Vauban.

Morus nigra (Mürier noir) ‘.

Ficus Carica (Figuier).

Platanus acerifolia (Platane).

J'uglans regia (Noyer).

Betula verrucosa (Bouleau).

Alnus glutinosa (Aune).

Carpinus Betulus (Gharmille).

Corylus Avellana (Noisetier). Semble peu fructifier.

Quercus pedunculata (Chêne pédonculé).

Q. fastigiata.

Q. Ilex (Chêne vert).

Q. Toza (Ghêne doux). 2 pieds.

Q. Suber (Chêne liège). 1 pied.

Q. tinctoria (Chêne quercitron). Cité par Trochu à Bruté ; je ne l'y ai pas vu.

Castanea sativa (Ghâtaignier).

Fagus silvatica (Hêtre).

Populus fastigiata (Peuplier d'Italie). —Quelques pieds.

P. nigra (Peuplier noir).

P. alba (Peuplier blanc).

P. canescens Sm. (Peuplier grisaille).

Taxus baccata (If).

1 Des Provençaux, fixés à Belle-Ile vers 1725, essayèrent l’élevage des vers à soie sur les müriers noirs, qu'ils trouvèrent en assez grand nombre dans l'ile. Cette expérience ayant réussi, M. Fagon, intendant des Finances, leur envoya de la graine de müriers blancs, mais les Provençaux durent quitter Belle-Ile avant d'avoir pu tenter sérieusement l’entreprise,

224 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Araucaria imbricata. Quelques pieds passables au Palais.

Cupressus Lambertiana. Je n'ai vu qu’un pied chétif, au Fort Labiche, de ce bel arbre qui réussit si bien près de la mer en Loire-Inférieure.

Yucca gloriosa.

Br Dracæna Draco. La tête a gelé en 1894-95.

DEUXIÈME PARTIE.

CATALOGUE RAISONNEH

DES PLANTES VASCULAIRES DE BELLE-ILE-EN-MER

AVIS AU LECTEUR

Je n'ai compris dans ce Catalogue que les plantes qui peuvent être considérées comme indigènes. Pour les espèces plus ou moins naturalisées ou adventices, voir part., chap. I et III.

Le signe(!) après une localité indique que j'ai trouvé moi-même la plante dans cette localité ; ce même signe, placé après le nom d’un botaniste, indique que la plante m'a été communiquée par ce botaniste et provient de la localité citée.

Quand une ou plusieurs localités ne sont suivies d'aucun nom de botaniste, elles ont été relevées par moi-même.

Le (;), suivant une ou plusieurs localités, indique que le bota- niste cité est responsable seulement des localités qui précèdent son nom, jusqu'à ce qu'elles soient interrompues en deçà ou au

Mém. Soc. sc. nat. et math. Cherbourg, t. XXXIII.

Spartium junceum, à Sauzon.

SUR BELLE-ILÉ-EN-MER 2925

delà par un (:;). Ex. : « Donant! (Lloyd); Herlin, Kérel, Arnot; Port-Guen (M'° Eva Jouan!) ; Bordardoué » signifient que la plante a été signalée à Donant par Lloyd; à Port-Guen par M"° Jouan; que je l'ai vue à Herlen, à Kérel, à Arnot et à Bordardoué ; qu’elle m'a été communiquée sèche par M"* Jouan, enfin que je l’ai constatée moi-même à Donant.

Quand j'ai cru pouvoir apprécier le degré de fréquence d'une espèce dans l'île, je lai indiqué au moyen des abréviations d'usa_ ge: CC. (très commun); C. (commun); AC. (assez commun ); AR. (assez rare); R. (rare); RR. (très rare).

L'absence de toute indication de ce genre dans le catalogue signifie que je ne suis pas en mesure de donner un tel rensei- gnement pour l'espèce.

L'abréviation F1. Ô. s'applique à la Flore de l'Ouest de la France de J. Lloyd.

En ce qui concerne l'orthographe des noms de lieux, j'ai adopté, le plus souvent, celle indiquée par Chasle de la Touche (loc. cit., p. 30), sauf les cas elle s'écarte trop de la pronon- ciation actuelle.

Sur la carte de l'Etat-major au 50,000° qui a servi à établir la carte botanique jointe à cet ouvrage, nous n'avons pu corri- ger que les erreurs orthographiques les plus choquantes.

Dans le but de faciliter aux botanistes de l’Ouest l'usage de ce Catalogue, j'ai suivi, autant que possible, l’ordre et la nomencla- ture de la Flore de l'Ouest de la France de Lloyd, éd. Cepen- dant, depuis la publication du Genera de Bentham et Hooker et du Conspectus Floræ Europææ de Nyman, on ne saurait se dis- : simuler que la nomenclature de la Flore de l'Ouest exige un remaniement, faute duquel elle paraîtrait tout à fait surannée.

L'unification de la nomenclature me semble un des progrès les plus urgents à réaliser en botanique ; la loi de priorité, appliquée d’une façon discrète, peut seule y conduire.

226 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DICOTYLÉDONÉES. RENONOULACÉES.

Myosurus minimus L. Moissons, terres inondées

l'hiver (Lloyd).

Batrachium hederaceum S. F. Gray ; Ranunculus F1. O0. Bords des sources, des mares, des fontaines : Kerdonis, Kerlan, Kerven.

B. Baudotii F.Schultz; Ranunculus KI. O. Mare bor- dant la mer à Port-Cotton.

Récept. ovale-conique ! fl. petites.

B. heterophyllumS. F. Gray; Ran. aquatilis F1. O. Mares: Donant, Port-Skeul.

8. truncatum Lloyd, F1. O. (sub Ranunculus). Mares : Bruté, Kerouarh près Loc-Maria, Crawford.

B. trichophyllum F. Schultz ; Ranunculus FI. O. Mares : Wazen, Donant, Bedesk, etc. AC.

Ranunculus Flammula L. Fossés, mares, prés maré- cageux. CC.

R. ophioglossifolius Vill. Prés inondés au prin- temps : vallons de Bangor, de Port-En-Dro.

R. chærophyllos L. Coteaux rocailleux. AC.

R. Boræanus Jord. Prairies. CC.

8. tomophyllus Jord. (pro spec.). Prairies très humides, ravins : Kerhuel, Bedesk, Kergostioc’h, Port-En-Dro.

Souche plus oblique, tige de 20 à 35 cent., peu ra- meuse, presque aphylle; feuil. radic. souvent recroque- villées, couvertes, ainsi que les pétioles et le bas de la tige, de longs poils fauves, étalés, très abondants.

R. repens L. Ruisseaux, ravins, bord des mares.

AC. R. bulbosus L. Landes, coteaux sablonneux. C,

SUR BELLH-ILE-EN-MER 2927

R. Sardous Crantz ; À. Philonotis F1. O. cc. Mois- sons de la côte S. et de Loc-Maria. C.

R. parviflorus L. Landes, coteaux sablonneux. C.

R. arvensis L. Moissons de Loc-Maria. R.

Ficaria ranunculoides Roth. Lieux frais ou humides

des vallons, moissons de Loc-Maria. AC. PAPAVÉRACÉES. Papaver Argemone L. Moissons : Wazen, Kervi-

laouen, Port-En-Dro, etc. PC. P. hybridum L. Moissons : cc. côte S.; Port-En-Dro.

AC.

P. Rhœas L. Moissons : cc. côte S. C.

P. dubium L. Moissons : Kervilaouen et environs. PC.

Glaucium luteum Scop. Sables maritimes : c. sur

presque toutes les petites plages des deux côtes. Chelidonium majus L. Haies, murs des lieux om- bragés : Le Palais, Samzun. KR.

FUMARIACÉES.

Fumaria Boræi Jord. Moissons, terres cultivées, fri- ches. CC.

F. officinalis Jord. Moissons, terres cultivées, fri- ches. C.

F. micrantha Lagasca. Moissons de Loc-Maria.

CRUCIFÈRES.

Raphanus Raphanistrum L. (Ravenelle). Moissons, terres cultivées ou en friche. CC. 8. maritimus Sm. ; Lloyd, F1. O. rr. Sables de Port-Donant. Rameaux très étalés ; fl. jaunes, non veinées.

228 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Sinapis arvensis L. (Sanve). Champs en friche, sur- tout à l’intérieur de l’île, CC.

Diplotaxis tenuifolia DC. Sables, décombres, ro- chers. AC.

Sisymbrium officinale Scop. Bord des chemins, dé- combres, autour des villages. C.

S. Thalianum Gay. Murs, moissons, champs. AC.

Matthiola sinuata R. Br. Sables maritimes : ac. sur presque toutes les petites plages des deux côtes.

Arabis sagittata DC. ; Lloyd, F1. O.! ; À. hirsuta Scop.

type sec. Corbière ! ac. dunes des Grands-Sables ! (Le Gall). R.

Cardamine pratensis L. Prairies de l'intérieur et bord des ruisseaux de la côte. AC.

C. hirsuta L. Talus des fossés, murs, friches : Sauzon, Le Palais, Ramonette, Ker-Loréal.

Nasturtium officinale R. Br. (Cresson). Mares, ruis- seaux, ravins, sources, fontaines des deux côtes. CC.

Cakile Serapionis Lobel; Lloyd, F1. O.; C. edentula Jord. Sables maritimes, plages des deux côtes. AC.

Cochlearia Danica L. Sources, sables, rochers, jus- que sur les plateaux exposés à la grande mer. C.

Erophila vulgaris DC.; Draba verna F1. O. Murs, coteaux sablonneux. C.

Lepidium Smithii Hooker; F1. O.; Z. heterophyllum Benth. Bord des chemins. AC.

L. ruderale L. Remparts de la citadelle du Palais.

Capsella Bursa-Pastoris L. Bord des chemins, fri- ches, etc. CC.

Teesdalea Iberis DC. Landes, coteaux des vallons : Bordilia, Loc-Maria.

Coronopus Ruellii Daléchamp ; Lloyd, F1. O.; C. pro- cumbens Gilib. Bord des chemins : cc. Bordéri ; Borderen près Loc-Maria, Sauzon.

AR: -

SUR BELLE-ILE-EN-MER 229 CISTINÉES.

Helianthemum guttatum Mil. Coteaux des vallons. C. 6. maritimum Lloyd, F1. O.— Coteaux maritimes, même ceux exposés à la grande mer. CC.

VIOLARIÉES. Viola Riviniana Reich. Ravins, vallons ombragés. AE | V. lancifolia Thore. Landes de l’intérieur vers le

Palais. cc. vers Loc-Maria ; Port-En-Dro, Kergallic. V. tricolor L. var. nana Lloyd, FI. O. Dunes, coteaux sablon- neux : AC. Donant ! (Delalande); Kerzo près Loc- Maria, etc. AC. var.agrestis; V.agrestis Jord.;Clavaud, F1.Gir. p. 153, pl. 14, fig.2, opt. !; V.ruralis Lloyd, F1. 0. Friches à Trion-Guen (vallon de Bordilia).

RÉSÉDACÉES.

Reseda luteola L. Lieux pierreux, bord des chemins, villages. C.

POLYGALÉES.

Polygala vulgaris L. Pelouses, bord des bois, autour du Palais.

8. oxyptera Lloyd, F1. O.!; P. dubia Bellynck, Corb. F1. Norm., p.84! Landes: Herlen, Kérel, Donant, Locqueltas, etc. AC.

P. serpyllacea Weihe; P. depressa F1. O0. Landes : de Kervilaouen à Kérel, Loc-Maria, Gouasten, Bordilia.

230 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

FRANKÉNIACÉES.

Frankenia lævis L. c. rochers bordant la mer, de Port-Cotton à la Pointe des Poulains, il abonde sur le plateau ; paraît moins c. côte N. C.

CARYOPHYLLÉES.

Dianthus prolifer L'. Coteaux sablonneux, bord des

chemins rocailleux. AC. Souvent pulvérulent.

Silene maritima With. Rochers des deux côtes et des vallons. CC.

S. conica L. Sables maritimes: Port-Kérel, Les Grands-Sables ; env. du Palais (Delalande). PC.

S. Gallica L. Coteaux sablonneux, moissons. CC.

Lychnis Flos-Cuculi L. Prés de l’intérieur des val- lons. AC.

Melandryum pratense Roehl; Lychnis vespertina F1. O. Bord des chemins, villages. C.

Githago segetum Desf.; Lychnis FI. O. Moissons. AC.

Sagina procumbens L. Bord des sources, ravins. AC.

S. apetala L. Coteaux sablonneux, jardins. AC.

S. patula Jord. Sources, lieux humides ; vallée de Kerlan, Loc-Maria.

8. ambigua Lloyd. Bord des chemins, port du Palais.

Cette forme montre parfois quelques poils glanduleux sur les jeunes pédoncules, et cela sur des échantillons reconnus par Lloyd lui-même ; elle est très ambiguë.

1 J'ai vu, dans les sables de Bordardoué, un seul pied de Dian- thus Gallicus que m'avait indiqué Mlle Eva Jouan ; noté aux iles d'Houat par l'abbé Delalande, il parait nul à Belle-Ile,

SUR BELLE-ILE-EN-MER 231

S. maritima Don. Coteaux, rochers, chemins. AC.

S. subulata Presl; Spergula FI. O. Talus sablonneux de la pointe du Cardinal.

Spergula vulgaris Bngh. Friches, moissons. AC.

Spergularia rubra Wahl. Bord des chemins. AC.

S. rupestris Lebel; Corb. F1. Norm.!; S. marina (pr. part.) F1. O. Plateaux, rochers bordant la mer, sur les deux côtes. C.

Graines aptères !

S. urbica Nym.; S. marina Bor.; Corb.!; S. hetero- sperma var. sperguloides Foucaud in litt.! Sables de Port-York, rochers du Port de Sauzon; l’Apothicai- rerie (Corbière).

FI. blanches, un peu rosées, petites ; pédic. courts, rappro- chés en grappe cymiforme ; gr. aptères et ailées dans la même capsule !. Port de S. rubra ; bien plus grêle que les deux pré- cédents.

S. marginata Bor. Port de Sauzon. RR.

Honckenya peploides Ehrh.; Halianthus F1. O.—Sa- bles maritimes ; plages des deux côtes. AC.

Alsine tenuifolia L. var. dunensis Corb. F1. Norm. ; A. conferta Lloyd, FI. O.5° éd. Dunes, coteaux sa- blonneux : Port-En-Dro, Les Grands-Sables.

Arenaria serpyllifolia L.

8. Lloydir Jord.; Lloyd, F1. O. Dunes, coteaux sablonneux : Port-Donant, Port-Herlen, Les Grands- Sables.

7. leptocladosGuss.; Lloyd, FI. 0.—Coteauxsablon- neux: Wazen, Donant, Saint-Marc, Port-Jean.

Ordinairement très visqueux (y. viscidula Rouy, FI. Fr., IL, p. 240.)

Stellaria media With. Partout. CC.

»32 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

S. Holostea L. Haies, buissons, à l’intérieur des val- ions. AC. S. graminea L. Bord des ruisseaux des vallons : Do- nant, Crawford. AR. | S. uliginosa Murray. Bord des sources, des fontaines : vallon de Bordilia, Gouasten, Kerven.

Mœnchia quaternella Ehrh. ; M. erecta FI O. Coteaux sablonneux : Pointe de Kerzo près Loc-Maria, Kergallic, Bordilia.

Cerastium glomeratum Thuill. Moissons, friches : Kervilaouen, Kergallic, Loc-Maria, etc. AC. C. semi-decandrum L.; C. pellucidum Chaub. ! Sa-

bles de Bordardoué.

C. tetrandrum Curt. ; Lloyd, F1. O.— Dunes, sables mari- times. AC. sur les deux côtes.

C. triviale Link. Prés. C.

Polycarpon tetraphyllum L. Jardins, talus sablon- neux : Roserières.

6. densum Rouy et Fouc., F1. Fr. II, p. 312! Coteaux sablonneux : Donant, Ster-Vras, Pointe du Cardinal, Port-Jean, etc. AC.

Forme trapue, souvent couchée, à feuilles quelquefois

presque orbiculaires, rougeâtres, en touffes denses ; fl. en petites cymes compactes ; étam. 2, 3.

LINÉES.

Linum angustifolium Huds.— oc. et dominant dans les landes ; dunes de Kerhuel. C.

8. supinum nob. -— Coteaux et talus sablonneux ; dunes des bords immédiats de la côte : cc. Donant, Port-Jean, Pointe du Cardinal. AC.

Tiges courtes, complètement couchées-étalées sur le

sol; feuil. très rapprochées presque imbriquées; pédonc. court.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 233

L. catharticum L. Coteaux, landes, dunes. AC. Radiola linoides Roth. Coteaux très secs, sur le ver- sant méridional, landes, quelquefois lieux humides. —AC.

MALVACÉES. Malva moschata L. Coteaux des vallons. AC. M. silvestris L. Coteaux, pelouses, rochers, jusque sur les grands plateaux maritimes. C.

M. rotundifolia L. Bord des chemins, villages. C.

M. Nicæensis Cav. Port de Sauzon. RRK.

Althæa officinalis L. (Guimauve). rR. Bugull, em- bouchure du ruisseau d’Arnot. RR.

A. hirsuta L. rR. Champs sablonneux (M*° Cauvin in Le Gall, FL. Morb. 1852); r. coteau sablonneux ex- posé au S., à Port-Bordéri (1891). RR.

Lavatera arborea L. (Mauve royale). RK.

Trouvé jadis dans l’île par Bory de Saint-Vincent (sec. Le

Gall, F1. Morb., p. 104). M'° Eva Jouan me l'a fait cueillir sur l’ilot du Gros-Rocher, autour des ruines du fortin.

HYP ÉRICINÉES.

Hypericum tetrapterum Fries. Ruisseau de Bor- dilia. RRK.

H. perforatum L. Landes, lieux arides, bord des chemins : Port-Herlen, Loc-Maria, Kerlan, Le Palais. PC.

H. humifusum L. Coteaux rocailleux et sablonneux, çà et là. AC.

H. linarifolium Vahl. Landes, coteaux rocaill. AC.

H. pulchrum L. Landes, parmi les Ulex, il est dominant ; coteaux rocailleux. CC.

H. montanum L. rkR. coteaux du vallon de Port-En- Dro, vis à vis Kerouarh, parmi les Ulex. RR.

234 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

H. hirsutum L.

Je crois l'avoir vu dans un petit vallon aux Grands-Sables ; en tout cas RR., s’il existe à Belle-[le.

Elodes palustris Spach. Bord des ruisseaux, ravins. AC.

GERANIACEES.

Geranium molle L. Coteaux sablonneux, bord des chemins. CC.

G. columbinum L. Coteaux sablonneux, landes, sables maritimes. AC.

G. dissectum L. Coteaux, rochers, bord des chemins, à l’intérieur. C.

G. rotundifolium L. Chemins, pied des murs: Le Palais et environs. KR.

G. purpureum Vill. Coteaux rocailleux ; c. côte N. et vallons ; manque sur la côte S.

G. sanguineum L. Coteaux sablonneux, dunes sur- tout côte S. : Port-Herlen, Kerhuel, Donant, Deuborc’h, Bordéri, Bugull, etc. AC.

Erodium cicutarium L’Hér. var. pilosum. E. pilosum Bor. ; Æ. arenariumê£. vestitum Clavaud, F1. Gir. ! Coteaux sablonneux de Donant à Port-Kérel.

Tiges et bractées souvent colorées de violet foncé; pétales lilas clair, non tachés, dépassant le calice.

OBseRvATION. On trouvera peut-être la variété sabulicolum Lange ap. Willk. et Lge, Prodr. fl. hisp ! {pro specie); Rouy, F1. Fr. IV, p. 1MA!/E. arenarium a. glutinosum Clavaud, F1. Gir.) que j'ai cueillie à Quiberon (Morbihan) et à l’île Dumet (Loire-Inférieure) ; encore plus velue que la précédente, elle est visqueuse et fétide.

E. moschatum L'Hér. Bord des chemins, villages : cc. autour du Palais. AC.

Très variable dans ses proportions et dans son port.

E. maritimum Sm. Fossé de Sauzon à la Pointe des

SUR BELLE-ILE-EN-MER 235

Poulains (Delalande, 1844); r. Ouest de Taillefer (Lloyd). RR. |

Je n’ai pu le retrouver.

E. malacoides Willd. Talus de Port-Fouquet (1884), sur un mur à Roserières (Le Dien, 1890) ; ac. rochers du Port du Palais, sous la citadelle; çà et remparts au S. de la ville.

OXALIDÉES.

Oxalis corniculata L. ac. Bord des chemins et jar- dins de Sauzon, Crawford ; RR. coteaux de Port-Guen ; citadelle du Palais, Kerven. PC.

Employé à Belle-Ile comme anti-scorbutique sous le nom erroné de Cochlearia (Le Ray).

LÉGUMINEUSES.

Ulex Europæus L. (Grande Lande). cc. Landes de l'intérieur des vallons, versant N., il acquiert de gran- des dimensions ; au contraire, nain et mélangé à U. Gal- hi sur les plateaux maritimes. Dominant.

U. nanus Sm. (Petit ajonc [Trochu}).

D'après Trochu, M. Le Ray et les cultivateurs que j'ai pu interroger, il y aurait à Belle-Île trois ajoncs. Cependant ni M. l'abbé Hy ni M. Corbière ni moi-même n'avons pu cons- tater avec certitude la présence de l'U. nanus vrai. J'ai cru apercevoir quelques pieds non fleuris à Locqueltas et à An- derstol se rapportant à U. nanus, mais je ne puis pas cer- tifier cette détermination. À rechercher.

U. Gallii var. huwmilis Planch. Ann. Sc. nat., sér. 8-11, p. 213, t. 9, fig. 1. Landes de Bruté ({Trochu) ; du Moulin-Luc (Corbièrel) ; Loc-Maria, de Bornord à Port-Kaoter (Mondain!); Sauzon (Le Ray!); Pointes des Poulains, de Saint-Marc, de l’Echelle (Hy).

236 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Cet Ulex, cité à Belle-Ile par Trochu! et plus tard par Godron?, m'a été adressé de par M. Corbière, puis, en nombreux échan- tillons, par M. Ch. Mondain, enfin par M. Le Ray, de Sauzon; les dates de mes divers séjours à Belle-Ile ne m’ayant pas per- mis de l’y étudier sur place.

Tous les échantillons que j'ai examinés se rapportent à la variété humilis de Planchon. Il n'est pas possible de les confon- dre avec l'U. Europæus, dont on ne trouve plus, d'ailleurs, que de rares individus fleuris au moment l'U. Gallii est en pleine floraison. Il est probable que l'U. Gallii de Godron (loc. cit.) n'est pas celui de Le Gall, qui a le calice pubescent, non velu comme celuide l'U.Europæus, auquel Godron rapporte sa plante.

Il est bien plus difficile de distinguer ce Gallii, surtout dans sa forme humilis, de l'U. nanus. Son port est plus trapu, ses épines généralement plus fortes; les caractères tirés par les auteurs des dimensions et de la forme des pièces de la corolle ou des bractées, éprouvés par moi sur un très grand nombre d'échantillons, se sont montrés variables. La couleur des fleurs varie également: jaune d'or à Belle-Ile, elle est parfois jaune pâle, comme dans U. nanus.

Les « coupeurs d'ajonc » de Belle-Ile connaissent cette forme qu'ils appellent « Lande de boulangers » ; ils affirment que sou- mise aux mêmes périodes de coupes que la Grande-Lande, et dans les mêmes stations, elle n’atteint jamais d'aussi grandes proportions.

Je ne crois pas que cet U. Gallii soit un hybride: il graine bien ; Lloyd et moi-même l'avons reproduit par semis avec tous ses caractères.

J'ai vu aussi autour du Palais l’anomalie signalée jadis par Taslé sous le nom de U. biferus. Il serait temps de faire dispa- raître de la synonymie, qu’elle encombre, cette floraison estivale de l'U. Europæus, qui ne mérite même pas d'être signalée.

Genista tinctoria L. Landes de l’intérieur et de la côte ; dunes de Bordéri. AC.

1 Loc. cit. ? Observations sur les Ulex Gallii et Armoricanus. (Bull. Soc. bot. Fr., t. 26, p. 303).

SUR BELLE-ILE-EN-MER 237

Sarothamnus scoparius Koch. Landes de l’intérieur et de la côte. C.

Etalé-couché mais bien fructifié à la Pointe du Cardinal.

Ononis repens L. | var. inermis Lange, Pr. F1. hisp. 3, p. 394 !; O. maritima Dum., Corbière, FI. Norm.! Landes de la côte, dunes. CC.

Varie rarement à fleurs blanches.

var. arvensis Lloyd, FI O. Friches de l’inté- rieur. AC. |

Medicago Lupulina L. Bord des chemins, sables maritimes, prairies. C.

M. striata Bast. Sables des plages: Port-Herlen, Port-Kérel, Port-En-Dro; c. Les Grands-Sables ; Do- nant ! (Delalande). PC.

M. littoralis Rhode. Sables voisins de la plage à Donant. RRK.

M. marina L. Sables, dunes : ac. Donant! (Dela- lande) ; des Grands-Sables à Port-Guen, etc. PC.

M. minima Lam. Sables de Port-Kérel, etc.

M. maculata Willd. Bord des chemins, prairies des vallons. AC. M. denticulata Wild. Friches, talus et coteaux

sablonneux. AC.

M. apiculata Willd. Bord des chemins, surtout mois- sons de la côte S. C.

Melilotus parviflora Desf. R. sables près la pointe de Bugull. RR.

Trifolium strictum Waldst. var. mnus Rouy, F1 Fr. V, p. 90 (sub T°. lævigatum Desf.) RR. baie du Vieux-Chä- teau (Lloyd); RR. coteaux secs de Wazen à Donant.—RR.

Tige de 2 à 4 centimètres.

238 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

T. glomeratum L. var. nanum nob. Coteaux très secs exposés au S.: Kerguelen, Port-Bordéri, Port- Kolen près Port-Jean, vallon de Crawford-Locqueltas.

AR. T. repens L. Bord des chemins, prés. C. T. Michelianum Savi. Prés humides: vallons de

Sauzon!, de Bangor! (Taslé); ac. vallons de Ster-Vras, de Port-En-Dro. R.

T.suffocatum L. Coteaux arides : vallon de Crawford- Locqueltas.

T. subterraneum L. Pelouses, bord des chemins, sur- tout côte N. (avec le Romulea.)

T. angustifolium L. var. nanum nob.— c. coteaux secs des deux côtes ; rochers humides du Port de Deuborc’h. AC.

Tige ordinairement simple, de 4 à 8 cent., grêle; épis rac- courcis, souvent presque en capitules.

T. arvense L. Moissons, friches. AC.

var. perpusillum DC.; Lloyd, FI. O.; T. agrestinum forma maritima Corb. |! Ac. coteaux, rochers de la côte S. : c. coteaux de Ster-Vras ; Pointe des Canons ; les Poulains (Corbière), etc. AC.

T. pratense L. —Prés. AC.

T. maritimum Huds. cc. prairies, dont il forme quel- quefois le fond. CC.

T. scabrum L. Coteaux très secs des deux côtes. CC.

T. striatum L. Coteaux très secs des deux côtes. C.

var. nanum Rouy, F1 Fr., V. p. 101. Plateaux près la haute mer; Pointe du Cardinal, etc. Cette forme semée est revenue au type dès la année.

T. resupinatum L. Prairies des vallons. C.

T. fragiferum L. Bord des chemins, çà et là.

T.procumbens L.var.campestre Schreb.; Nyman,Consp.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 239

fl. Eur. p. 180 ; Corb. F1.Norm., p. 164; T. campestre Lloyd, F1. O0. Chemins, bord des champs : Port- Donant, Port-Cotton, etc.

T. filiforme L. Pelouses, bord des chemins : vallon de Bangor, etc.

T. minus Smith. Pelouses, prairies : Port-Cotton, Ban- gor, etc. AC.

Lotus corniculatus L. Bord des chemins, pelouses des coteaux sablonneux les fleurs sont souvent colo- rées en rouge. C.

L. tenuifolius Pol. Remparts de la citadelle du Palais.

L. uliginosus Schrk. Fossés, haies fraîches, prés humides. AC.

L. angustissimus L. forma glabra et forma villosa. Coteaux très secs, versant S. : Kerguelen, vallon de Port-York. AR.

L. hispidus Lois. Coteaux, pelouses, plateaux, rocail- les : c. côte S. ; cc. coteaux des vallons de la côte N.—C.

L. parviflorus Desf. Coteaux très secs exposés au midi, sur les deux côtes et dans les vallons: Kerguelen, Port-Domoie; Crawford (Le Dien); vallons d'Arnot et de Port-York. PC.

Mélangé au précédent, dont on le distingue à ses fleurs plus petites et à ses pédoncules presque réfléchis.

Anthyllis Vulneraria L. Coteaux sablonneux des deux côtes : plus c. côte S. ; cc. Donant ! (Lloyd 1847) ; Herlen, Port-Cotton, Port-Goulphar, Les Grands-Sables ; Port-Guen (M”*° Eva Jouan |); Bordardoué. AC.

Ornithopus perpusillus L. Coteaux des vallons, landes. AC.

O. ebracteatus DC. Bord des chemins, coteaux des vallons, versant $S. : vallons de Bangor, de Port-En- Dro, d’Arnot, de Bordilia; de Sauzon (Le Dien); rem- parts de la citadelle du Palais ! (Moriceau). AC.

240 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Vicia Cracca L. Haies fraîches : un seul pied, vallon de Locqueltas. RR.

V. Bithynica L. Moissons. AC.

Noté R. à Belle-[le par Arrondeau en 1867, il est aujour- d'hui répandu dans presque toutes les moissons de l'ile.

V. lutea L. pc. moissons d’'Herlen, de Domoie, de Ker- vilaouen, de Loc-Maria; coteaux de la citadelle du Palais, avec fleurs teintées de pourpre. PC.

V.angustifolia Roth, var. Bobartir Forst.— Moissons de Kervilaouen, de Kerhuel, de Kergostioc’h, etc.— AC.

Ervum hirsutum L. Moissons, friches : Kervilaouen, Port-Jean. PC.

E. tetraspermum L. Coteaux sablonneux, versant S. ; haies des vallons. AC.

E. gracile DC. Moissons, friches, bord des haies : de Kervilaouen à Donant, vallon de Bangor, Port-Kolen près Port-Jean. AR.

Lathyrus Aphaca L. Moissons: Pouldon, Herlen Borderouant, Borgroie.

L. sphæricus Retz. Moissons (Lloyd, FI. O.); Le Pa- villon (Le Dien). RR.

L. hirsutus L. Moissons : Herlen, Deubor’ch, etc.— PC.

ROSACÉES.

Prunus spinosa L. Bord des chemins, landes, quel- quefois rochers maritimes. AC.

P. fruticans Reich. Bord de la côte : de Port-Guen à Ramonette.

Spiræa Filipendula L. Landes de l'intérieur et des deux côtes ; plus c. côte S. C.

Geum urbanum L. Coteaux ombragés de la corderie au Palais et vers Port-Guen, bois de Ker-Loréal. KR,

SUR BELLE-ILE-EN-MER 241

Rubus fruticosus L.(Ronce, mürier). Haies, coteaux, rochers. C. avec formes variées.

Potentilla Anserina L. Lieux humides. AC,

P. reptans L. Moissons, friches, bord des chemins. CC.

P. splendens Ram.; P. Vaillantii Nest. ; Lloyd, FI. O. Coteau entre cn et Kerguinolé mn KR.

Je n’ai pu le retrouver.

P. Fragariastrum Ehrh. Bord des chemins : Ramo- nette, vallon de Kergallic, etc.

Tormentilla erecta L. Landes de l’intérieur et de la côte. CC.

Agrimonia Eupatoria L. Bord des chemins, coteaux sablonneux, dunes. C.

Alchemilla arvensis Scop. Moissons, friches. C. Poterium dictyocarpum Spach. Coteaux sablonneux, dunes il est souvent dominant. CC.

P. muricatum Spach. var. platylophum Jord. (pro specie) Rochers de la vallée de Kervélan. var. stenolophum Jord. (pro specie) Rochers de Port-En-Dro.

Rosa pimpinellifolia L. Landes de l’intérieur et de

la côte, dunes. AC. var. spinosissima (L.) Lloyd, F1. O0. Bangor (De- lalande).

R. canina L.. ; À. fallens Deségl ! Catal. rais. 155. Le Potager, au Palais. Styles hérissés !

R. dumalis Bechst.; R. biserrata Mérat, Deségl. Ess. mon. 52. Haies de l’intérieur: Kérel, Bangor, Crawford, Borderen. Styles hérissés!

R. micrantha Sm. var. stenocarpa Rouy, F1. Fr. VI, p.

367 ! Chemin sablonneux de la côte à Port-York. 16

242 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Nota. A l'exception du R. pimpinellifolia, les rosiers sont rares à Belle-Ile.

Cratægus monogyna Jacq. Çà et là, haies près des villages, avec quelques beaux pieds dans les vallons. Atteint des proportions très élevées autour du Palais, à Ker-Loréal, etc.

Je ne crois pas qu'il se reproduise spontanément aujour- d'hui à Belle-lle. | ONAGRARIÉES.

Epilobium parviflorum With. Rochers humides, bord des ruisseaux des vallons : Borderouant, Bedesk, Sauzon, Port-Guen. AC.

E. lanceolatum Sebast. KFossés, bord des chemins: Bruté, Le Palais. Paraît R.

E. tetragonum L. var. obscurum Rchb. Fossés, ruis- seaux, lieux humides des vallons. C.

HALORAGÉES. Myriophyllum alterniflorum DC. Mares des vallons : Donant, Bedesk, Port-Skeul. AR. Callitriche obtusangula Le Gall. —-Mares : Port-Do- moie. C. stagnalis Scop. Mares, lavoirs. CC. LYTHRARIÉES.

Lythrum Salicaria L. Ruisseaux des vallons. C.

L. Hyssopifolia L. Friches. AC.

Peplis Portula L. Source du vallon de Bordilia près Kerlan. Parait RKR.

TAMARISCINÉES.

Tamarix Anglica Webb. (Tamarin). Autour des villa- ges, on en voit parfois de beaux pieds. C.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 243

Il résiste au vent de mer jusqu'à l'extrême pointe des Pou- lains. Souvent planté, peut-être introduit.

PORTULACÉES. Portulaca oleracea L. Entre les Poulains et Sauzon (Corbière). Je ne l’ai pas vu dans l’île. Montia fontana L. Ruisseaux, moissons : çà et là.

PARONYCHIÉES.

Herniaria ciliata Bab.; A. maritima var. ciliata Daveau, Note sur l'A. maritima, extr. Journ. Sc. Lisbonne,

1891 ! Coteaux sablonneux arides, pelouses des ro- chers maritimes. C. H. hirsuta L. Coteaux sablonneux arides, friches,

moissons. AC. Scleranthus annuus L. Moissons : Loc-Maria, Kerdo- nis. PC.

CRASSULACÉES.

Tillæa muscosa L. Chemins rocailleux très arides : vallon de Crawford-Locqueltas. Sedum album L. Murs de Loc-Maria. S. Anglicum L. Rochers, coteaux. CC. dans toute l’île. | S.acre L. Coteaux sablonneux, pelouses des rochers et des plateaux maritimes. C. S. reflexum L.— Coteaux sablonneux des deux côtes, murs de clôture des champs. C. var.rupestre Lioyd, F1. O. Cette forme à feuilles glauques croît quelquefois

côte à côte avec la précédente à feuilles vertes, elle est cependant bien moins répandue et se tient plutôt sur les

244 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

murs; elle n’est citée dans le Morbihan par Arrondeau {(Catal., p. 43) qu'à Beile-Ile.

Umbilicus pendulinus DC.—Rochers, murailles. CC.

SAXIFRAGÉES.

Saxifraga tridactylites L:— Murs, sables marit. C. OMBELLIFÈRES.

Hydrocotyle vulgaris L. Bord des sources, ravins, vallons humides. CC. Eryngium campestre L. Bord des chemins, coteaux. E. maritimum L. Plages des deux côtes. AC. Buplevrum aristatum Bartl.; B. opacum Lange. Dunes, coteaux sablonneux des deux côtes. AC. Notre plante diffère sensiblement de celle de Croatie, qui constitue la var. &. du B. aristatum de Bartling ! ; mais M. Ma- linvaud a montré, après M. Saint-Lager, que conformément aux lois de la nomenclature, il ny a pas lieu de changer le nom de la plante française. tandis que la forme orientale con- stituera la variété breviinvolucratum (Cfr Malinv., Quest. de Nomencl., in Bull. Soc. bot. Fr., t. 38, p. LxxHn1). Scandix Pecten-Veneris L. Moissons. CC. Torilis Helvetica Gmel. Bord des chemins, haies. C. T. Anthriscus Gmel. De Sauzon au Palais (Corbière). T. nodosa Gaertn. Murs, chemins : Kérel. var. nana. Coteaux sablonneux. C. Daucus CarotaL. (Carotte). x. D. maritimus DC. F1. Fr. IV, p.329; Le Gall, FI. Morb., p. 224 (pro max. part.) ; D. Carota var. Gall Rouy, FI. Fr., t. VIII (Add°"), p. 383 ! Ac. bord des chemins au Port-Guen. Cette forme est remarquable surtout par sa tige élancée, son port grêle, ses pédoncules eflilés, longue-

SUR BELLE-ILE-EN-MER 245

ment nus,ses ombellesétroites ; pétalesrayonnants ; tiges et pédoncules plus ou moins scabres, glabrescents.

8. D. Gadecæi Rouy et Cam. F1. Fr. VII, p. 237 !

Falaises de L'Apothicairerie (Rouy ; Corbière).

var. bremiaculeatus Rouy et Cam. loc. cit. p.

238. Pelouses rases de l’extrême pointe des Poulains, autour du Phare.

Tiges couchées-résupinées, de 6-8 cent., pédoncules raides, scabres, terminés par des ombelles très petites (5 à 20 millim. de large), contractées après la floraison, à rayons épaissis; aiguillons du fruit ascendants, denti- formes, presque rudimentaires.

. D. prostratus ; D. Carota +. prostratus Rouy et Cam. loc. cit. p. 235. cc. bord de la côte.

Très voisin du précédent; couché-étalé, moins nain, pédoncules plus allongés, rayons de l’ombelle non épais- sis, plus grêles ; aiguillons du fruit beaucoup plus déve- loppés.

. D. gumrifer Lam. ; Lloyd. F1. O. éd. 5, p. 148 !'; Corb. F1. Norm., p. 263! Rochers au bord 1im- médiat de la mer: Port-Pouldon, Port d’Arzic, le Gros-Rocher.

(°72

Tiges fortement hérissées à la base, un peu en zig- zag, vigoureuses, rameuses ; feuil. velues-hérissées, sou- vent charnues ; rayons de l’ombelle très fortement épais- sis; aiguillons du fruit ascendants, assez longs.

Oss. Dès l’année 1858, Eugène Fournier! appelait l'attention des botanistes sur la variabilité de certains caractères des Daucus. Quoique ordinairement partisan du morcellement de l'espèce, Timbal-Lagrave a reconnu, lui aussi, que les Daucus présentent une foule de varia- tions, aussi bien dans les organes de végétation que

! Eug. Fournier. Sur les caract. spécif. des Daucus. Bull. Soc. Bot. France, t. V, p. 266.

246 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

dans les organes de reproduction. Les caractères tirés de la forme du fruit et de ses aiguillons sont très variables. . Dans un mémoire récent, M. Dufour de la Thuillerie? est arrivé aux mêmes conclusions; je m'y rallie à mon tour. Je ne reconnais dans l'Ouest qu'une seule espèce: D. Carota. Nulle part les variations ne sont plus frappantes qu'à Belle-[le ; entre les deux formes biologiques extré- mes, représentées par les D. Gadecæi et D. gummifer, de nombreux chaînons intermédiaires relient l’une à l’autre. J'ai mentionné ci-dessus les formes les plus saillantes.

Apium graveolens L. (Ache). Sources, rochers hu- mides. AC. Petroselinum segetum Koch. Friches : du Palais à Loc-Maria (Delalande) ; Andrestol. —R. Conium maculatum L. (Ciguë). Bord des chemins : Bangor, Ker-Loréal ; Le Palais ! (Delalande). Smyrnium Olusatrum L. Décombres, bord des che- mins, villages. AC. Helosciadium nodiflorum Koch. var. ochreatum DC.; Lloyd, FI. O0. Ruisseaux, ravins, sources. CC. var. giganteum Desm. in Duby, Bot. gall. sec. DC. Prod. IV, p. 104? c. Fossés des remparts du Palais ; ravin de Loc-Maria.

Cette forme, très vigoureuse, atteint les dimensions du Sium latifolium dont elle a le port; feuilles radica- les de 50 cent. de long sur 20 cent. de large, à folioles ovales, crénelées, incisées, lobées à la base du côté supé- rieur.

Entre ces deux formes, qui représentent les deux extrêmes, on trouve à Belle-Ile de nombreux intermé-

diaires.

! Timbal-Lagrave. Recherches sur les var... de Daucus ; Acad. de Toulouse, 1866.

2 Dufour de la Thuillerie. Note sur Les Daucus Carota et qummi- fer. Bull. soc. Lin. Norm., sér., 2e vol., 1896-99, pp. 130-135.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 247

Carum verticillatum Koch. Landes, prés marécageux. C:

Pimpinella Saxifraga L. Bord des sentiers, landes : Deuborc'h (Delalande); Bordéri, vallon de Locqueltas,

. Ramonette. PC.

Œnanthe fistulosa L. Prés humides des vallons. C.

Œ. silaifolia Bieb.; Foucaud, Actes Soc. lin. Bordeaux, t. XLV, pl. II, et Bull. Soc. Sc. nat. Ouest, vol. 3, 1893 (Extr. et Ann.), p. 76. Prairies des vallons. AC.

Les tubercules de la racine sont tantôt courts, presque ses- siles, tantôt allongés, presque linéaires; les fruits sont quel- quefois disposés en tête lâche comme dans Œ. peucedani- folia, mais ils ne sont pas rétrécis au-dessous des dents calici- nales, comme dans ce dernier. D'après MM. Rouy et Camus, FL. Fr., t. VIL, p. 262, cet Œ. silaifolia des auteurs ne serait pas la plante de Bieberstein, mais le véritable Œ, media de Grisebach (non Boreau, FI. Cent.) Je crois que ces Œnan- the demandent à être suivis et étudiés de nouveau avec soin et persévérance.

Œ. Lachenalii Gmel. Vallées humides, sables, petits marais. AC. . Œ. crocata L. Trop abondant’ au bord de tous les ruis-

seaux et dans tousles ravins; prairies. CC. Æthusa Cynapium (Petite Ciguë) Lieux cultivés, jar- dins : Sauzon. R.

Cette plante vénéneuse se distinguera du Persil par son

1 Chasle de la Touche (loc. cit.) dit que les pertes de bestiaux sont assez fréquentes dans l’île ; il les attribue en partie à la Phellandre aquatique (Œ. Phellandrium) que je n'ai jamais vue à Belle-Ile, et que, d’après Lloyd, Lecoq, Bosc, etc., « les bestiaux mangent impu- nément ».— Il est probable que Ch. de la Touche nommait ainsi l'Œnanthe crocata, qui abonde dans l'ile et qui est surtout dange- reux lorsque le curage des fossés a mis à nu ses gros tubercules, dont les animaux sont friands, et qui contiennent un suc jaune très vénéneux (crocata : de Crocus, safran).

248 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

odeur vireuse, non aromatique, et par l'involucelle composé de folioles pendantes et placées d'un seul côté.

Fœniculum officinale All. (Fenouil). Bord des clie- mins, lieux pierreux, près des villages. C.

Crithmum maritimum L. Rochers maritimes. CC.

Heracleum Sphondylium L. Rochers maritimes, ravins, prairies des vallons. CC.

ARALIACÉES.

H edera Helix L. (Lierre). Ravins, rochers des vallons et de la côte. C.

LORANTHACÉES.

Viscum album L. (Gui). Pommiers du Potager au Pa- lais (M"° Eva Jouan).

CAPRIFOLIACÉES.

Sambucus nigra L. ({Sureau). Haies, autour des vil- lages. C. S. Ebulus L. Coteaux sous Crawford. RR. Malgré mes recherches, je ne l’ai vu que là. Lonicera Periclymenum L. (Chèvrefeuille). —Rochers maritimes, ravins, haies des vallons, il forme d’ad- mirables buissons très florifères. C.

RUBIACÉES.

Rubia peregrina L.— Rochers maritimes, ravins, haies des vallons. AC.

Galium arenarium DC. Dunes, sables maritimes, pla- ges des deux côtes. DC.

G. neglectum Le Gall, F1. Morb., p. 262! Exs. Soc. Dauph., sér., 109, leg. Gadeceau ! Dunes, sa- bles maritimes, plages des deux côtes. AC,

4

SUR BELLE-ILE-EN-MER 249

Dans toute la région de l'Ouest, j'ai toujours vu ce Galium au voisinage des G. arenarium et Mollugo; il se rapproche davantage tantôt de l’un, tantôt de l'autre; ses tiges sont presque toujours pubescentes dans le bas, tandis qu'elles sont glabres dans G. arenarium. Il a bien tous les caractères d'un hybride.— Est-il fertile ?

G. Mollugo L.; Lloyd, F1. O! Dunes, sables mari- times, plages ee deux côtes. AC.

var. elatum; G. elatum Thuill. ; Corb. F1. Norm., p. 298 ! Sauzon ( Corbière ).

G. palustre L. Ravins, ruisseaux des ra prés humides. C.

G. Anglicum « Huds.?»; Lloyd, F1.0!; Le Gall, F1.Morb. ; G.ruricolum Jord., Magn. fl. select. exs. 2750. Coteaux très secs exposés au midi: Kerguelen, Kergal- hevPore-York. KR.

G. Aparine L. Haies, cc. ruisseaux ombragés des val- lons. CC.

Asperula cynanchica L.- Sables maritimes, dunes.—C.

Sherardia arvensis L. Moissons, friches, coteaux. CC.

VALÉRIANÉES. Valerianella carinata Lois. Moissons, murs: Loc- Maria, Le Palais. V. olitoria Mœnch. Moissons, murs: Le Palais et environs.

V. eriocarpa Desv.— Moissons, talus sablonneux. AC. V. Auricula DC. Moissons. C. DIPSACÉES.

Dipsacus silvestris L. Ravins, haies, lieux pierreux. —C. Scabiosa arvensis L.— Landes, dunes, moissons. CC,

250 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

COMPOSÉES.

Eupatorium cannabinum L. Ruisseaux des vallons : Port-Goulphar, Port-puns près Sauzon ; Le Palais (De- lalande). AK.

Linosyris vulgaris Cass. var. minor Wallr. ap. DC. Pr. V. 352. Coteaux sablonneux, rochers maritimes : Donant !, Port-Bordéri (de la Pylaie) ; Sauzon (Delalan- de): KR.

Tige de 5 à 10 cent., portant 2 à 5 fleurs.

Bellis perennis L. (Marguerite, Pâquerette). Prés, pelouses. CC.

Erigeron acre L. Coteaux sablonneux (Arrondeau, 1867) ; Herlen (M Eva Jouan!) KR.

Inula Conyza DC. Bord des chemins autour des villa- ges, coteaux, ravins : village de Kerel, ravin de Loc- Maria, coteaux des Grands-Sables, citadelle du Palais, etc. AC.

I. crithmoides L. Petits marais sanumâtres, rochers maritimes. AC.

I. graveolens Desf. Friches, bord des chemins : Ra- monette (M'° Eva Jouan ! ), pointe des Poulains. AR.

I. dysenterica L. Ravins, prés humides. C.

Filago canescens Jord. ; F. Germanica FI. O0. Bord des chemins, moissons. C.

F. spathulata Presl. ? Friches de Kervilaouen.

Mes échantillons sont un peu jeunes pour me permettre une détermination tout à fait certaine.

F. montana L. Coteaux sablonneux très secs. AC.

F. Gallica L. Sentiers de la côte, coteaux sablonneux, moissons. C.

Gnaphalium uliginosum L. Bord du ruisseau de Crawford. Paraît R,

SUR BELLE-ILE-EN-MER 251

Helichrysum Stœchas DC. (Immortelle). Coteaux, dunes, rochers des deux côtes. C.

Artemisia vulgaris L. Bord des chemins, des clôtu- res, dans les villages. AC.

Diotis candidissima Desf. Plages : Wazen (Lloyd 1838) ; Donant ! (Delalande) ; Les Grands-Sables ! (M'*° Eva Jouan); rR. Pointe des Poulains. —RK.

Achillea Millefolium L. Bord des chemins AC. à l'intérieur.

var. candicans Le Gall ! Coteaux arides de la cô- te: de l’Apothicairerie au Vieux-Château, de Ra- monette au Port-Guen. Corymbe très compacte; capitule beaucoup plus gros que dans le type, feuilles plus ou moins tomenteuses.

Anthemis nobilis L. (Camomille). Moissons, friches, pelouses. AC.

A. Cotula L. Moissons, friches. CC.

Matricaria Chamomilla L. Du Palais à L’Apothicai- rerie (Corbière).

M. inodora var. maritima Lloyd, F1. O. (sub Chrysan- themum). Sables et rochers maritimes : Les Grands- Sables (M"° Eva Jouan !); Port-York.

Leucanthemum vulgare Lam.; Chrysanthemum Leu- canthemum L.; Lloyd, FI. O. (Grande-Marguerite). Prés, champs incultes, etc. C.

Chrysanthemum segetum L.— Moissons, friches. C.

Senecio vulgaris L. (Seneçon). Partout. C.

S. silvaticus L. Rochers, landes rocailleuses, haies : çà et dans les vallons, sur tous les points de l’île. AC.

S. Jacobæa L. Bord des chemins, haies. AC.

S. aquaticus L. Prés humides : vallons de Donant, de Kérgallié==EcC.

252 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Calendula arvensis L. (Souci). Friches, lieux vagues: environs de Kerh:el; c. autour du Palais. PC. Cirsium lanceolatum Scop. Bord des chemins, lieux pierreux. AC. C. palustre Scop. Lieux humides des vallons. AC. C. Anglicum Lobel. Landes, prairies. C. C. bulbosum DC. Landes : côte S. (Moriceau); Port du Vieux-Château, Andrestol, etc. Cirsium arvense Scop. Landes, friches, chemins. C. Carduus tenuiflorus Curt. Bord des chemins, lieux pierreux. C. C. nutans L. Bord des chemins, coteaux. AC. var. subacaule. Landes bordant la mer à la Pointe de Saint-Marc. Tige de 6 à 12 cent. Ne serait-ce pas cette forme qui | aurait été prise pour le Cirsium acaule ? Lappa minor DC. Bord des chemins, villages. AC. Carlina vulgaris L.— Coteaux, bord des chemins AC. Carthamus lanatus L. (Centrophyllum FI. 0.) Coteaux secs, lieux pierreux AC. Centaurea pratensis Thuill. Coteaux, pelouses, prés.

= Wtl

C. serotina Bor.; Corb. FI. Norm.! Les Poulains (Corbière).

C. Cyanus L. (Bluet). Moissons des environs de Loc-

Maria, Pointe de Kerdonis! (M"* Eva Jouan) ; Kerzo, Kergolay, Borduro, R. Bugull ; nul côte S.

C. Calcitrapa L.— Bord des chemins : Arzic, Le Palais.

Scolymus Hispanicus L. Bord des chemins, sables, ( Bourassin ## Le Gall, FI. Morb.); Ramonette (M"" Eva Jouan!) ; Port-York. K.

Lapsana communis L. Lieux cultivés, villages. Paraît PC.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 253

Arnoseris pusilla Gaertn. Champs en friches: de Kervilaouen à Kérel. KR.

Cichorium Intybus L. (Chicorée). Bord des chemins : Les Grands-Sables ; ac. autour du Palais, et de à L’Apothicairerie (Corbière) PC.

Tolpis umbellata Pers. Coteaux très secs des deux côtes et des vallons. AC.

La plante de Belle-Ile est à fleurs unicolores. Nos Tolpis ont les achaines quadrisetosæ, ils appartiennent donc bien au T. umbellata. Lange (Prodr. F1. hisp., 2, p. 206), après avoir distingué deux espèces, T. barbata et T,. umbellata. ajoute : « Dans l’une et l’autre espèce, il n'est pas rare de ren- contrer des achaines à 3 soies; c'est pourquoi il est douteux que T. umbellata diffère spécifiquement de T. barbata. » Tous les Tolpis de mon herbier /barbata et umbellata) ont les achaines à 4 soies.

Thrincia hirta Roth. Sables maritimes, lieux arides. AC.

Leontodon autumnalis L. Landes de Port-Skeul ; L'Apothicairerie (Corbière), forme naine à hampes mo- nocéphales.

Helminthia echioides Gaertn. Bord des chemins, haies. C.

Scorzonera humilis L. Fossés des routes, landes. CC.

Hypochæris glabra L. Coteaux sablonneux des val- lons : Donant, etc. var. hirsuta. Port-Maria. var. Balbisn Lois. Mêlé au type sur les coteaux de Donant. H. radicata L. Bord des chemins. CC. Taraxacum officinale Wige. (Pissenlit). Bord des chemins : environs du Palais. Probablement C. Lactuca virosa L. Bord des chemins : Port-Salio,

254 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

L. Scariola L. Bord des chemins : Sauzon. Sonchus oleraceus L. Lieux cultivés. C. S. asper Vill. Coteaux secs de Port-Herlen ; friches de Locqueltas. S. arvensis L. Champs cultivés, sables, coteaux. AC. S. maritimus L. RR. Sables humides du Port-Donant. RR. Crepis taraxacifolia Thuill. Champs en friche, bord des chemins, moissons. CC. var. recognita DC. ; Corb. FI. Norm. (sub Barkhau- sia) !; C. ÉoAGrES Gr. et Godr., F1. Fr.!; C. ta- PR var. arenaria Le Gall., F1. Morb. = cc. tous les coteaux sablonneux et les dunes de ‘uB. 06. C. virens Vill. Coteaux sablonneux, dunes, moissOns, friches, chemins. CC. var. pinnatlifida Willd. Fossés de Bruté. var. diffusa Lloyd, F1. O. Coteaux arides : Port- Herlen, Kerhuel, etc. Quelquefois nain, à tige de 4 à 10 cent.; pourrait, en cet état, être pris à première vue pour C. Suffreniana. C. bulbosa Tausch. Sables maritimes: Les Grands- Sables, Samzun (1902). R. Hieracium Pilosella L. Chemins, pelouses rocailleu- ses, coteaux sablonneux. AC. H. umbellatum L. Landes, rochers humides, plutôt côte N.— Deuborc'h, Kerzo, Port de Sauzon ; Le Palais (Delalande) ; Bugull. PC.

LOBÉLIACÉES.

Lobelia urens L. Bord de la route de Port-Maria au Palais près le Moulin Bourc'hic (Ch. Mondain !).

SUR BELLE-ILE-EN-MER

CAMPANULACÉES.

Jasione montana L. Coteaux rocailleux : çà et là. var. maritima Lloyd, F1. O0. Pelouses sablonneu-

ses, landes. C. Specularia hybrida A. DC. Moissons: Loc-Maria ; autour du Palais. ÉRICINÉES.

Erica vagans L. cc. Landes bordant la côte S. jusqu’à la pointe des Poulains ; à l’intérieur : Bruté, Kergallic, de Port-York à Port-Guen, Locqueltas ; semble moins c. aux environs de Loc-Maria et côte S.-E. C.

E. ciliaris L. Landes de L’Apothicairerie, vallon de Kervan, vis à vis Chubiguer ; vallons de Locqueltas

et de Kergallic. PC. E. cinerea L. Landes de l’intérieur et des deux côtes.

CC. Calluna vulgaris Salisb. Landes: L’Apothicairerie,

Kergallic. OLÉACÉES.

Fraxinus excelsior L. (Frêne). Planté au Palais et à Bruté. On le voit çà et dans les val-

lons de Bangor, de Port-Jean, etc. Est-il spontané à Belle-

Ile ? Ligustrum vulgare L. (Troëne). Haies de Port-Her-

len, rochers bordant la mer à Port-Kérel, bois de Ker-

Loréal. PC. ASCLÉPIADÉES.

Vincetoxicum officinale Mæœnch.— Coteaux rocailleux ou sablonneux des vallons. AC.

256 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

GENTIANÉES. Chlora perfoliata L. Coteaux sablonneux, dunes, grottes humides sur les deux côtes. AC. Erythræa pulchella Fries. Pelouses sablonneuses :

Poulbalen près Saint-Marc, Port-En-Dro; Le Palais (Delalande) ; Taillefer (Lloyd). R. dans toutes ses sta- tions. KR.

E. tenuiflora Link. Landes de Port-Guen (M Eva Jouan !).

E. Centaurium Pers. Landes des vallons de la côte. AC.

var. subcapitata Corb. F1. Norm., p.392 ; var. ca- pitata Lloyd, F1. O. (non £. capitata Wild).

E. maritima Pers. Landes et coteaux. C.

Cicendia filiformis Delarbre. Landes et coteaux, lieux humides, parfois lieux secs. AC.

C. pusilla Griseb. Port-Poyet près Port-Jean. —RR.

CONVOLVULACÉES.

Convolvulus sepium L.— Haies, buissons, ravins.

PC. C. Soldanella L.— Sables, plages des deux côtes. AC. C. arvensis L. (Vrillée). Champs, friches, coteaux

sablonneux. C.

Cuscuta minor DC. Landes de la côte ; sur Ulex Eu- ropæus U. Gall. C.

C. Godronii Desm. Coteaux de Donant (1892), de Port- Maria à Kerzo (1894). Sur Plantago carinata. RER.

J'ai donné (Bull. Soc. Sc. nat. O., Nantes, t. V, 1895, p. 145,

pl. 1v bis), tous les détails relatifs à cette curieuse espèce. Je. crois devoir reproduire ici la description :

Tige rougeûtre ; fleurs blanches, quelquefois légèrement ro- sées, petites, en glomérules d'environ 3 à 5 "/* de diamètre,

Un

SUR BELLE-ILÉ-ÉN-MER 257

accompagnées d'assez nombreuses fl. avortées; périanthe pen- tamère ou tétramère; cal. dressé, presque appliqué contre le tube de la cor. qu'il dépasse un peu; sép. ovales-lancéolés, très fortement épaissis dans les 2/3 supérieurs, à pointe obtu- se; cor. très petite (2"/" de diam.}, en godet, à gorge très ouverte ; pét. ovales-triangulaires, un peu épaissis au sommet en pointe obtuse, souvent un peu corniculés, ascendants, non étalés; étam. à anthères ordinairement jaunes, quelquefois un peu pourprées, presque incluses, à filet très court; styles linéai- res; stigm. d’un jaune verdâtre, souvent crochus ou divariqués; écailles en coin, frangées au sommet seulement, fermant le tube de la corolle, séparées par un large sinus arrondi. Fleurit bien plus tôt que C. minor.

BORAGINÉES.

Heliotropium Europæum L. Jardins, friches : Sau- zon; Port-Guen (Bazire). KR.

Echium vulgare L. Dunes, coteaux, landes, bord des chemins. CC.

Lithospermum arvense L. Moissons des deux côtes. CC.

Pulmonaria angustifolia (L.)', Lloyd, FI. O.; P. longi- folia Bast.; Bor. F1. C. Landes de la côte de Kerdonis aux Grands-Sables ! (Arrondeau) et des vallons d’Arzic, Port-Maria, Bordilia, etc. AC.

Lycopsis arvensis L. Champs cultivés, bord des chemins : Kérel, Roserières. Paraît R.

Borago officinalis L. (Bourrache). Champs cultivés : AC. autour du Palais, Port-Hallan, Sauzon et vers Loc- Maria. Probablement AC.

Paraît recherché par les abeilles.

Les personnes âgées, d'origine bretonne, en font des décoctions qui, sucrées et coupées avec du lait, servent de déjeuner (Chasle de la Touche, loc. cit.).

17

258 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Myosotis palustris With. Ravins de la côte et ruis- seaux des vallons. AC.

M. repens Don. —Ravins, ruisseaux, lieux humides.—C.

M. cæspitosa Schultz. Embouchure du ruisseau de Donant. RR.

M. intermedia Link.— Coteaux exposés au midi. Port- York.

M. hispida Schlecht. Coteaux sablonneux, moissons. AC.

M. versicolor Pers. var. dubia Arrondeau, Cat., p. 70. AC. prairies humides des vallons. AC.

Tige élancée; fleurs d’abord blanches puis bleu clair.

Omphalodes littoralis Mut. Sables maritimes : Ac. sables de Donant (Delalande, Lloyd).

Malgré les recherches les plus minutieuses à la saison pro- pice en 1901 et 1902, je n'ai pu retrouver cette espèce. Il est à craindre que les prélèvements continuels de sables à Donant pour les amendements agricoles, depuis plus de 50 ans, l’aient fait disparaître ; cependant je ne puis croire qu'elle soit com- plètement détruite. A rechercher de nouveau.

Solanum nigrum L. Friches : Port-Kolen près Port- Jean, Locqueltas, etc. Paraît PC.

S. Dulcamara L. Haies, ravins, plages. CC.

Hyoscyamus niger L. (Jusquiame). Bord des che- mins : Port-Fouquet (M"° Eva Jouan) ; Port-York, Fort la Biche ; les Poulains (Corbière). AR.

PERSONÉES.

Verbascum Thapsus L. Bord des chemins. AC. V. pulverulentum Vill.; V. floccosum F1. O0. Co-

teaux pierreux ou sablonneux. cc. autour du Palais; Port-Guen, Port-En-Dro, çà et mais plus R. côte S. AC.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 259

V. Blattaria L. Bord des chemins: Port-En-Dro, etc.

KR. V. virgatum With. Bord des chemins, haies. AC. Scrofularia aquatica L. -— Fossés, ruisseaux des val-

lons ; c. ravins de la côte de Loc-Maria, il atteint de grandes dimensions. C.

S. Scorodonia L. Coteaux, rochers : Port-Kérel, Port de Sauzon, Kergostioc'h. PC.

Digitalis purpurea L. (Digitale). Landes, rochers des vallons, bord des haies. —. AC.

Antirrhinum Orontium L. Friches : Le Palais. Paraît RKR.

Linaria Elatine Mill. Champs en friche. C.

var. hispida. Port-Skeul (1896), vallée de Borti- faouen (1901).

On trouve à Belle-lle des individus présentant des caractères anormaux: les L. Elatine Desf., spuria Mill. et commutata Bernh. existant là, on peut soupçonner des cas d’hybridation entre les trois espèces. Il y aurait inté- rêt à les étudier attentivement.

Delalande (Journal inéd. 1844) signale à Belle-Ile un L. Elatine « dont les feuilles sont à une ou deux oreil- lettes, les supérieures arrondies dans quelques branches et «oreilletées (sic) dans d’autres branches » ; Le Gall (FI. Morb., p. 412) dit avoir vu dans l’île un indi- vidu à pédicelles entièrement poilus, les uns axillaires, les autres placés un peu au-dessus de l’aisselle des feuil- les. J'y ai observé moi-même, sur deux points éloignés l’un de l’autre, des formes très velues, à pédicelles forte- ment poilus, à feuilles hastées, sépales lancéolés-aigus, fleurs plus grandes, éperon pubescent, graines à crêtes saillantes comme dans L. Elatine type, auquel je les rapporte.

Ce n’est pas exactement le L. Elatine var. confinis Lacroix (Bull. Soc. bot. Fr. t. VI, p. 564), pas plus que le L. Brebissoni Corb. (FI. Norm., p. 427).

260

ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

On pourrait être tenté d’y voir le Linaria crinita Mabille (Rech. sur pl. Corse, fasc. I (1867), p. 30), dont notre plante est très voisine. Elle en diffère cependant par les pédicelles plus longs, le cal. à sép. lancéolés-aigus non longuement et brusquement acuminés (ex ovata basi subito-acuminatis Mab., loc. cit.).

D'autre part, l’herbier Billot (Museum de Nantes) con- tient deux Linaria de Corse qui se rapportent bien à la plante de Belle-Ile :

un Linaria de Bonifacio (leg. Requien, 1849), éti- queté d’abord L. græca, nom qui a été surchargé en spu- ria ; puis la plante -a été classée dans la même chemise qu'un L. Elatine Desf. publié par Kralik, 714 (1849).

Ces deux Linaria, qui sont pour moi des L. Elatine, sont cependant plus velus que notre forme occidentale habituelle ; ils ont les pédicelles poilus ainsi que l’éperon.

De Candolle (Prodr. X, p. 268), dit déjà que le L. Ela- tine est variable; il ne dit pas que le pédicelle soit gla- bre ; Boreau dit presque glabre; Loret, glabre ou plus ou moins velu. En fait, j'ai observé des poils dans la partie supérieure ou dans la partie inférieure du pédicelle, parfois même dans toute sa longueur (visibles seulement il est vrai à une forte loupe), dans tous les échantillons provenant de régions chaudes ou très sèches que j'ai pu examiner.

Il semble donc probable que la villosité plus ou moins abondante des diverses parties de la plante doit être attri- buée à l'influence du milieu. Les Linaria lasiopoda Freyn et crinila Mab. ne représentent peut-être que le terme extrême de ces formes méridionales.

L. commutata Bernh. Pelouses sablonneuses, coteaux secs, landes, parmi les Ulex ; peu abondant dans cha- cune de ses localités : Port-Kérel, Port-Bordéri ! (Dela- lande) ; R. Port-Maria, ac. Port-En-Dro, pointe de Bugull; Port-Guen (M'° Eva Jouan!); Port-Jean, etc. AR.

L. spuria Mill. Friches: Wazen, Kervilaouen, Borde- rouant, etc. AR.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 261

L. Pelliceriana Mill. Coteaux sablonneux, landes, sou- vent parmi les Uleæ. AC.

L. vulgaris Mill. Bord des chemins, murs : Herlen (M”° Eva Jouan!) ; Kergolay, Sauzon. PC.

L. supina Desf. Sables maritimes: Belle-Ile (Lloyd, FI. O., qui ne cité aucune localité précise). |

Je n'ai pas retrouvé cette plante, inconnue dans le reste du Morbihan.

L. arenaria DC. Sables maritimes: dunes: ac. Do- nant ! (Delalande).

Veronica Chamædrys L. Haies ombragées des val- lons: Port-Kérel, Bangor, Port-Fouquet, Kergallic, Borduster. PC.

V. officinalis L. Landes : Kervilaouen, Port En-Dro, Port-Fouquet, Kerguinolé, Borduster, Crawford. PC.

V. serpyllifolia L. Champs en friche: Kergallic (M"° Éva Jouan!) ; autour du Palais, etc.

V. arvensis L. Dunes, jardins, moissons. C.

V. polita Fries. Friches : Roserières (M'° Éva Jouan!) ; autour du Palais, Port-Kolen près Port-Jean. PC.

V. hederæfolia L. Friches. C.

Pedicularis silvatica L. ac. Landes de l’intérieur et des deux côtes, même sur les plateaux maritimes arides de L’Apothicairerie. AC.

Rhinanthus glaber Lam. Prairies de l’intérieur des vallons. AC.

Eufragia viscosa Gris. Prairies, sables humides. AC.

Trixago Apula Siev. var. bicolor; Bartsia bicolor DC., F1. Fr. V. p. 391! Lieux sablonneux : Donant ! (DC., loc. cit., 1815) ; coteaux très secs exposés au midi, AC. dans toute l’île.

Odontites verna Rchb. var. pratensis Wirtg.; O. pra-

262 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

tensis Borbas, de spec. Odont. Termeszetrajzi Fiezetek (1898)! Moissons de Port-Hallan (M'° Éva Jouan !) : Port-Maria, je l’ai recueilli fin juin.

O. serotina Rchb. var. villosula Schur. ; Borbas, loc. cit. ! Moissons d’Andrestol, Port-Jean, Kerdonis. Recueilli fin juin.

Cet Odontites observé par moi fin juin 1901, dans les mois- sons, m'a paru avoir un port très particulier et plusieurs de mes correspondants, auxquels je l'ai communiqué sec, ont partagé cette appréciation. Il est surtout remarquable par ses rameaux «abbréviés », convergents ; cor. petite, rose, bien ou- verte, lobe intermédiaire de la lèvre inférieure plus étroit et un peu plus long que les latéraux ; une tache rouge à la gorge. Calice de O. serotina, c'est-à-dire bien plus petit dans toutes ses parties que dans O. verna, feuilles moins larges, bractées moins longues. Je l’avais nommé provisoirement (in herb.) O. convergens, mais M. Borbas, auquel je l'ai communiqué, l'ayant rapporté à son O villosula Schur., il n'y a pas lieu de compliquer une synonymie déjà trop chargée dans le genre Odontites.

Euphrasia nemorosa Pers.

a. E. rigidula Jord. Coteaux. AC. 8. E. tetraquetra Arrondeau, Bull. Soc. polym. Morb. p. 96 (1862). Coteaux de Wazen.

OROBANCHÉES,.

Orobanche Galii Duby ; O. caryophyllacea Sm. Sa- bles maritimes, plages: Port-Herlen, sur Galhum are- nariwm ; Bordardoué, sur Cynodon Dactylon (M'° Éva Jouan !).

Orobanche minor Sutton. Coteaux sablonneux, sur Plantago Coronopus et beaucoup d’autres plantes. —C.

var. Crithmii Vauch. ; Gr. et Godr. FI. Fr. II, p. G41 (pro specie). Sur Crithmum maritimum : rochers de Port-Donant.

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‘2

SUR BELLE-ILE-EN-MER 263

Comparé sur le vif avec les O. minor croissant près de lui sur diverses plantes, cet Orobanche ne m'a offert que de très faibles différences : corolle à dos plus courbé, plus écarté de l’axe floral ; fleurs un peu plus grandes; bractées plus larges, ovales-triangulaires à la base; les filets des étamines sont poilus à la base dans les deux.

O. amethystea Thuill. Sables maritimes (0* Debooz in Le Gall, F1. Morb.); sur £ryngium maritimum: Do- nant, Les Grands-Sables; Belle-Fontaine (M'° Éva Jouan !).

Phelipæa cœrulea Vill. var. nana. RR. coteau ex- posé au midi, à Port-Herlen (1901). RR.

Haut de 5 cent. ; sur une chicoracée, probablement Crepis recognita.

LABIEES.

Mentha rotundifolia L. Bord des ruisseaux, vallons, ravins. C.

M. aquatica I. var. Vindilensis Gadeceau'; M. ca- nescens Durand-Duquesney,Cat. pl. Lisieux, sec. specim. auth., in herb. Lloyd (saltem proxima); Boreau, FI. C., p. 507, non Roth. Pelouses sablonneuses à l'embou- chure des ruisseaux : Port-Skeul, Port-Jean.

Plante de 4 à 6 décim. Feuilles ovales-arrondies, presque orbiculaires, très obtuses, épaisses, denticulées, velues-grisà- tres en dessus, blanchâtres en dessous (canescentes), très cour- tement pétiolées, les supérieures subsessiles, subcordiformes.

Verticilles gros, 4 à 6, les inférieurs un peu écartés, les supérieurs souvent rapprochés au sommet de la tige en épi oblong-cylindrique, obtus; calice cylindracé, très velu, à dents lantéolées-acuminées ; corolle assez grande, brièvement poilue extérieurement, à tube intérieur parsemé de poils

courts, peu abondants ; étamines exsertes. Os. J'aisoumis cette forme curieuse à mon ami M Malin-

L Vindilensis : de Vindilis, nom latin de Belle-Ile. (Voir {re part., chap. IV, p. 206). |

264 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

vaud, le spécialiste bien connu, auquel je dois mon initiation à l'étude difiicile du genre Mentha (Voir : Gadeceau, Matériaux

pour l'étude des Menthes, etc., Ann. Soc. Acad. Nantes, 1892).

Nous l’avons étudiée de concert.

Je n’ai pas rencontré à Belle-Ile le M. arvensis. Il est pro- bable, s'il existe, qu'il y est rare, comme le sont presque toutes les plantes des friches.

Le M. aquatica, au contraire, est commun, et l’absence des formes réunies par les auteurs sous le nom de safiva, dans une ile l’un des deux parents présumés fait défaut, est de nature à fortifier la présomption que ce M. sativa représente une série de formes hybrides des M. aquatica et arvensis.

M. Pulegium L. Vallons humides : Port-Herlen, Ke- roulep près Loc-Maria; du Palais à L’Apothicairerie (Corbière).

Salvia verbenaca L. Coteaux et pelouses sablonneu- ses des ports ; lieux vagues, bord des chemins. C. Origanum vulgare L. (Pleuric). Coteaux des vallons

et des ports. C. var. pallescens Le Gall, F1. Morb., p. 430 (Belle- Ile). ac. Val de Bordéri, Port-Jean. AR.

Thymus Serpyllum L. var. citriodorus Lloyd, FI. O. Glacis des remparts au S. du Palais (Moriceau), dunes des Grands-Sables ; Ramonette (M'° Éva Jouan!); de Sauzon au Palais (Corbière).

T. Chamædrys Fries. Coteaux de Donant.

Calamintha adscendens Jord.; Lloyd, F1. O.; C. men- thæfolia Host; Corb. F1. Norm. Coteaux d'Herlen ; citadelle du Palais. R.

Clinopodium vulgare L. Landes. AC.

Glechoma hederacea L. Haies des vallons : Le Pa- lais, Kergallic, etc. AC.

Souvent très velu.

Lamium amplexicaule L. Terres cultivées ou en

friche. AC.

LA PES

SUR BELLE-ILE-EN-MER 265

L. purpureum L. Chemins, lieux vagues : environs du Palais. Paraït PC.

L. incisum Willd. Friches : Loc-Maria, Kergostioc’h, Borgroie, Kerzo en Sauzon.

Stachys silvatica L. Haies. KR.

S. arvensis L. Friches : Port-Kolen près Port-Jean. R.

Betonica officinalis L. Landes : Port-Herlen, etc. Probablement C.

Marrubium vulgare L. Bord des chemins, villages. AC.

Ballota nigra L. Haies, bord des chemins, villages. AC.

Scutellaria minor L.— Petit marais tourbeux du vallon de Bordilia près Kerlan, Keroulep près Loc-Maria. —R.

Brunella vulgaris L. Prés, pelouses, chemins. C.

Ajuga reptans L. Prairies humides des vallons.— AC.

Teucrium Scorodonia L. Haies, landes, rochers. C.

VERBÉNACÉES.

Verbena officinalis L. Bord des chemins. C. PRIMULACÉES.

Asterolinum stellatum Hffs. et Lk.; Lysimachia FI. O. Coteaux sablonneux : cc. Donant (Delalande), env. d'Herlen, ac. Les Grands-Sables. AR.

Anagallis arvensis L. Terres cultivées ou en friche. C.

A. tenella L. Lieux humides : landes, sables, rochers, grottes. AC.

Primula vulgaris Huds. Ravins, vallons, sources des rochers maritimes, grottes bordant la mer; sur les deux côtes, AC.

266 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Samolus Valerandi L. Ravins, sables humides, sour- ces des rochers maritimes. C.

Glaux maritima L. Petits marais salés de l'embou- chure des ruisseaux, ravins, grottes. C.

PLUMBAGINÉES.

Statice ovalifolia Poir, Rochers maritimes, côte S. : Donant (Lloyd 1844), Poulbalen près Saint-Marc, Port- Kaoter; de Sauzon à la Pointe des Poulains (Guyon- varc'h). AR.

S. Dodartii De Girard. Rochers, pelouses bordant la mer, petits marais salés des ports : 4c. côte S., de Port- En-Dro aux Poulains; côte N., de Port-York à Port- Guen. AC. |

S. occidentalis Lloyd. Rochers maritimes; Port- Larron, Port de Borderun (Lloyd); L’'Apothicairerie (Corbière). KR.

Armeria maritima Willd. Rochers maritimes. C.

PLANTAGINÉES.

Plantago major L. (Plantain). Bord des chemins. C.

P. lanceolata L. Bord des chemins, coteaux bordant la mer, même à la Pointe des Poulains. C.

P. maritima L. Au fond du port de Sauzon, sous Crawford. RR.

P. carinata Schrad. ; P. recurvata L. Mant. 198, sec. Nym. Consp. F1. Eur. p. 618. Landes de la côte et de l’intérieur; pelouses et plateaux maritimes. CC. dans toute l’île.

P. Coronopus L.— Bord des chemins, sables, lieux pier- reux. CC.

var. lanuginosa.— Plateau de l'extrémité de la Pointe des Poulains. Tout à fait feutré-laineux,

SUR BELLK-ILE-EN-MER 267 SALSOLACÉES.

Salicornia herbacea L. Petit marais salé de Ster- Vras. RkK.

Salsola Kali L. Sables maritimes; sur presque toutes les plages des deux côtes. C.

S. Soda L. Petit marais salé de Port-York; Bugull.

RR. Morbihan RR., d'après Arrondeau. Suæda maritima Moq. Petits marais salés de Ster-

Vras, de Crawford, de Port-York, de Port-Guen. AR. Chenopodium murale L.— Bord des chemins, décom- bres C. C. album L. Bord des chemins. AC. C. glaucum L. Sables humides, plages: autour du Grand-Phare, Port-Jean, Le Palais, Port-Guen. PC. C. Vulvaria L. Bord des chemins, décombres (assez souvent adventice sur les plages). C. Beta maritima L. Sables maritimes au pied des ro- chers. CC. Atriplex portulacoides L. Rochers maritimes. AC. À. hastata L.; À. latifolia FI. O. Plages: Port-Her- len, Port-Domois, Ster-Vras, etc. AC. A. Babingtonii Woods; Corb. F1. Norm., p. 493! Pointe des Poulains (Corbière).

Il est probable que les localités de A. hastata ci-des- sus s'appliquent en grande partie à cette dernière forme. Quoique je l’aie cultivée, je ne la distingue pas suffisam- ment du type pour l’admettre comme espèce avec Nyman, Corbière et autres auteurs.

A. patula L. var. angustissima Wallr. ; Willk. et Lge, Prodr. FI. Hisp. I, p. 269; À. angustifoha 6. an -

268 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

gustissima Lloyd, F1. O. Belle-Ile (Herb. Dela- lande !).

A. arenaria Woods; Lloyd, F1. O., éd.5!; A.Tornabeni Corb. F1. Norm. Sur presque toutes les plages des deux côtes. AC.

POLYGONÉES.

Rumex conglomeratus Schreb. Ster-Voen ; du Pa- lais à L’Apothicairerie (Corbière).

R. rupestris Le Gall, F1. Morb. (Belle-Ile). Au bas des rochers maritimes, ravins. AC.

R. nemorosus Schrad. Bords ombragés des ruisseaux des vallons : Port-Jean, etc. PC.

var. sanguineus L. Fossés, lavoirs : Port-Puns près Sauzon, Ker-Loréal.

R. crispus L.— Bord des chemins, friches. AC.

R. pulcher L. Bord des chemins. CC.

Rumex Hydrolapathum Huds. Ruisseaux des val- lons : Bangor, Port-En-Dro. AR.

R. Acetosa L. (Grande Oseille). Prés, champs, co- teaux sablonneux ; quelquefois adventice dans les ro- chers maritimes. C.

R. Acetosella L. (Petite Oseille). Champs, friches, chemins. PC.

Moins répandu que le précédent.

Polygonum amphibium L. var. terrestre Moench. Ruisseau de Crawford. RR.

P. lapathifolium L. Sables humides des ports : Herlen, Port-Jean. AR.

P. Persicaria L. Plages : Port-Kaoter, Port-Bordéri ; des Poulains à Sauzon (Corbière).

P. Hydropiper L. Fossés. AC.

P, aviculare L. Chemins, moissons. CC.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 269

P. maritimum L. Plages : Port-Pouldon, Rr. Ster- Vras! (Delalande); Port-Prinhuet près les Poulains, Port-Jean, Les Grands-Sables, etc. AC.

P. Convolvulus L. Haies, lieux cultivés : Bruté, Le Palais. AR. |

EUPHORBIACÉES.

Euphorbia Peplis L. Plages:rR. Herlen (M'° Eva Jouan!); RR. Ster-Vras; Les Poulains (Corbière). KR:

E. Helioscopia L. Moissons, terres cultivées. C.

E. platyphylla L.; Gr. et Godr., F1. Fr. III, p. 771 Pelouses sablonneuses de Port-En-Dro. RR.

E. Paralias L. Sur presque toutes les plages des ports. AC.

E. Portlandica L. Landes, coteaux, sables, dunes, rochers. CC.

E. Peplus L. Friches : environs du Palais.

E. exigua L. Champs en friches ; coteaux sablonneux arides. AC.

E. amygdaloides L. Haies ombragées des vallons. . AC:

Mercurialis annua L. Terres cultivées. CC.

URTICÉES.

Urtica urens L. Bord des chemins, villages. AC. U. dioica L. Bord des chemins, villages. C. Parietaria officinalis Smith. Murs des villages, ro- chers des vallons. AC. Ulmus campestris L. (Orme). Autour des villages et dans presque tous les vallons. C. var. suberosa Ehrh. Promenade des remparts S. du Palais.

270 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Bien que l’Orme ait été, dans l’origine, tout proba- blement introduit à Belle-Ile, sa large dispersion actuelle et sa rusticité ne permettent guère de lui refuser une place dans la Flore. |

AMENTACÉES.

Salix cinerea L. (Saule noir)". Abonde au bord des ruisseaux de tous les vallons. C. S, repens L. Haies près du village de Runelo. Doit exister dans les landes de Bruté. Populus nigra L. Çà et là, au bord des ruisseaux des vallons : Port-Puns, Crawford, Kergostioc’h, Kergal- lic, etc. PC.

MONOCOTYLÉDONÉES.

ORCHIDÉES.

Orchis maculata L. Landes de l’arête centrale de l’île : Ac. Bangor et environs. AC.

O. laxiflora Lam. Prairies des vallons. C.

O. Morio L. Landes : Le Grand-Village, Kerguinolé.

Platanthera bifolia L. ; Orclus, F1. O0. et là, landes de l’intérieur. PC.

Ophrys apifera Huds. Coteaux et pelouses sablon- neuses : R. Donant, Port-Herlen, Samzun ; Les Grands- Sables (Arrondeau). R.

Spiranthes autumnalis Rich. Pelouses : Kerguinolé, Ramonette (Bazire) ; env. de Loc-Maria (Mondain).

IRIDÉES. Romulea Columnæ Sebast. Sur tous les coteaux de l’île, à l’intérieur et sur la côte. CC.

1 Pour les diverses espèces d'Osier cultivées ou subspontanées, voir 3e part., chap. IT, liste 4,

SUR BELLE-ILE-EN-MER ga

Iris Pseudo-Acorus L. Ravins, ruisseaux, mares des vallons. C. |

I. fœtidissima L. Haies sèches, lieux ombragés. AC.

Gladiolus Illyricus Koch. Landes de l’intérieur, val- lons ombragés, bois, souvent parmi les Ulex ou les Pteris; R. dans toutes ses localités, deviendra plus R. encore par suite des défrichements : de Kergostioc'h à Port-Jean (Lloyd 1847) ; env. de Sauzon (Le Dien 1878); vallons de Locqueltas, de Kervo vis à vis Chubiguer: Moulin-Varech ; bois de Kersantel en Runelo, Bangor, moissons du Petit-Kosker. KR.

ASPARAGINÉES.

Asparagus officinalis L. var. maritimus Lloyd, F1. O.; À. prostratus Dum. Sables maritimes de la côte S.; Donant, Kerhuel, Sémaphore de la Pointe des Pou- lains; L’Apothicairerie (Corbière). AR.

Ruscus aculeatus L.— Côte N.: petits vallons de la Pointe de Kerzo près Loc-Maria ; rochers maritimes de Kerdonis aux Grands-Sables. AR.

LILIACÉES.

Asphodelus occidentalis Jord. Icon. fig. 26! ; A. albus Lloyd, F1. O.; À. sphærocarpus Gr. et Godr. F1. Fr. ITT, p. 223. Landes, seulement dans la partie N. E. de l'île, surtout aux environs de Loc-Maria, il se montre bien plus c. que le suivant : Bornord ; c. et sans mélange vallon de Port-En-Dro; vallons d’Arnot, de Kergallic, landes de Bugull, Port-Guen.

A. Arrondeaui Lloyd; A. albus Arrondeau, Cat. (1867) in obs. Landes: co. dans toute l’île, surtout partie S.W,

272 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

de la côte jusqu’à l’arête centrale; plus rare : vallon de Kerlan, haut du vallon de Kergallic, puis plus bas, dans ce dernier vallon, mélangé à À. occidentals, qui le sup- plante peu à peu jusqu'à Port-Guen, celui-ci est bien plus répandu *. CC.

Simethis bicolor Kunth (1843); S. planifoha Lloyd, F1. O. Landes. c. côte S.

Les feuilles ne sont pas planes et le nom de Kunth est le plus ancien.

Scilla autumnalis L. Coteaux sablonneux maritimes, souvent avec Romulea Columnæ. CC.

M. l’abbé Guyonvarc'h, de Groix, a appelé mon attention sur l’apparition, en même temps que la hampe florale, de une ou deux feuilles spathiformes, sans chlorophylle, quelquefois longuement engainantes, dont le rôle semble consister à pro- téger la jeune hampe florale et ses boutons à fleurs, à la sortie de terre. Ces feuilles ou écailles membraneuses ne tardent pas à se flétrir et à disparaître; elles sont remplacées par les feuilles véritables qui se montrent ainsi après les fleurs (hys- téranthées). Ces vraies feuilles elles-mêmes se flétrissent d'or- dinaire assez rapidement; cependant j'ai vu à Belle-Île quel- ques individus qui portaient encore des feuilles à la mi-juin.

Ces phénomènes sont communs à tous les S. autumnalis, et c'est sans doute pour ne les avoir observés qu'accidentelle- ment que Le Gall a créé sa variété vaginata (F1. Morb. p. 613).

Endymion nutans Dumort. Coteaux, vallons, landes humides. AC. Grotte du Fort-Blanc près Sauzon, il est atteint par la marée. Allium paniculatum L. Talus de l’intérieur de la ci- tadelle du Palais.

1 Les deux Asphodèles sont connus à Belle-Ile sous le nom de Papillette, Bois d’allumettes, en raison de l’usage qu'on fait des vieilles tiges (Delalande). Il y a eu jadis à Port-Guen une usine pour la distillation des tubercules d'Asphodèle.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 273

A. sphærocephalum L. Coteaux sablonneux, rochers maritimes. AC.

À. vineale L. Port-Kérel (Lloyd, 1847).

Bellevalia comosa Kunth; Muscari FI. O.) Belle-Ile, sans localité précise (Lloyd, F1. O.).

Je ne l'ai pas retrouvé. JONCÉES.

Juncus maritimus Lam. Sables humides des ports. AC.

J. acutus L. Plages : c. Donant ; Ster-Voen, Ster-Vras. AR.

J. conglomeratus L. Fossés, lieux humides. PC.

J. effusus L. Fossés, lieux humides des vallons. C.

J. glaucus Ehrh. Ruisseaux, petits marais: Bedesk, Kergostioc’h, Port-Hallan, etc.

J. capitatus Weigel. Sables humides: coteaux de Port-Donant, de Bordilia, de Locqueltas. PC.

J. silvaticus Reichard (1778); Corbière, F1. Norm., p. 981 ; J. acuthifiorus Ehrh. (1791); Lloyd, F1. O. Lieux humides. C.

J. lampocarpus Ehrh. Lieux humides: vallon de Port-Jean, etc. Probablement AC. J. compressus Jacq. Sables humides : Port-Puns

près Sauzon ; Port-En-Dro. AR.

J. Gerardi Lois. Prés humides, rochers maritimes : cc. embouchure des ruisseaux et petits marais qui s’y forment. CC.

J. bufonius L. Bord des ruisseaux, mares, fossés. CC.

var. fasciculatus Bert. Mêmes lieux. C.

Luzula campestris DC. Landes de Loc-Maria, bois

de Ker-Loréal, Kergallic, sables de Port-En-Dro. —AC, 13

274 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

L. multiflora Lej. Prés humides du vallon de Bordi- lia. ParaïîtR.

TYPHACÉES.

Typha angustifolia L. (Roseau du Christ). Marais : Belle-Ile (Le Gall, F1. Morb., p. 580) ; Port-York (Chasle de la Touche); Bordardoué (M"° Eva Jouan!).

Malgré des recherches attentives et réitérées je n'ai pu le retrouver, et M'° Jouan ne l’a pas revu depuis longtemps à Bor- dardoué.

Sparganium ramosum Huds. Bord des ruisseaux, marais à leur embouchure. AC.

AROIDÉES.

Arum Italicum Mill. Bord des ruisseaux et au bas des rochers des vallons. AC.

LEMNACÉES.

Lemna gibba L. Mares, fontaines, etc. CC.

Je n'ai pu trouver les autres espèces de l'Ouest, qu'il y aura lieu de chercher de nouveau.

ALISMACÉES.

Alisma Plantago L. Bord des ruisseaux des vallons : Donant, Bedesk, Port-Maria, Port-En-Dro. PC.

À. ranunculoides L. Vallons humides : Donant, Port- Kaoter. KR.

var. repens DC. Vallons de Bangor, de Craw- ford. KR.

Butomus umbellatus L. Un pied ou deux à Bugull, à l'embouchure du ruisseau d'Arnot. RR.

Triglochin maritimum L. Petits marais salés des

SUR BELLE-ILE-EN-MER 0279

ports : Ster-Vras, Port-Guen, Port-York, Port-En-Dro. PC.

T. palustre L. Petits marais sablonneux : Loc-Maria (Herb. Delalande ! 1844) ; Wazen. RR.

POTAMÉES.

Potamogeton polygonifolius Pourr. Bord desravins de la côte, de Port-Pouldon à la Pointe de l’Echelle; ruisseaux des vallons : Bornord, Port-York, etc. AC.

P. crispus L. Mares: Port-Donant, Kerouarh près Loc-Maria. R.

Ruppia rostellata Koch. Petit marais de Port-En-Dro. RR.

Zannichellia repens Boenn.; Clavaud, Bull. Soc. Ro- chel., XI, 1889, p.50 ; Z. dentata Lloyd, F1. O.— Dans une mare à Port-Skeul près Port-Donant. RR.

Stigmates papilleux, crénelés, orbiculaires! anthères à deux loges !

Zostera marina L. Des Grands-Sables à Bugull (Lloyd) et rejeté par la mer sur les plages.

CYPÉRACÉES.

Cyperus longus L. Encombre les prés humides des vallons à l'embouchure de la plupart des ruisseaux. CC.

Schœnus nigricans L. Coteaux humides bordant la plage de Port-Donant. RR.

Eleocharis palustris R. Br. Ruisseaux, mares, etc. C.

E. multicaulis Diet. Ruisseaux, mares, etc. CC. Scirpus pauciflorus Lightf. Bord des ruisseaux, pe- tits marais salés : Port-Pouldon, Port-En-Dro. R.

276 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

S. fluitans L. Mares, ruisseaux : vallons de Bangor, de Bordilia, de Crawford-Locqueltas. PC.

S. setaceus L. Ruisseaux et mares de la côte. AC.

Moins c. que le suivant.

S. Savii Seb. Mêmes lieux que le précédent. C.

S. lacustris L. Petits marais des ports : Port-En-Dro, Port-York. R.

S. Holoschœnus L. Sables et rochers humides : Do- nant, Ster-Voen:; ruisseau de Crawford ! (Taslé). R.

S. maritimus L. Embouchure des ruisseaux : Donant, Bangor, Bortifaouen, etc. AC.

Carex pulicaris L. Petits marais tourbeux des vallons de Bordilia, de Kergallic, de Borduster. AR.

C. divisa Good. Prés marécageux, pelouses humides des ports. AC. côte S.

C. vulpina L. Prairies humides, mares, petits marais. AC.

C.muricata L.— Ruisseaux, petits marais : vallon de Bor- dilia près Kerlan, Pointe de Kerzo près Loc-Maria, Port- York, embouchure du ruisseau de Bordardoué. PC.

Très variable. var. PairæiK.Schultz(pro specie); exs. Soc. Dauph. 5498 ! ; Billot, exs. inherb. Kew ! ; C. muricata var. virens Le Gall, FI. Morb., p. 649. Vallon ombragé sous Crawford (mai 1892).

Forme très remarquable, surtout par les utricules arrondis, à bec court, les chaumes très grêles.

Os. Il est fort difficile de séparer spécifiquement certains échantillons robustes du C. muricata d'avec le C. vulpina, et les auteurs ne sont pas d'accord à ce sujet. « C.vulpina a généralement la tige à trois angles très ai- » gus au sommet, très scabre sur les angles, soudainement » rétrécie pour former le rachis principal de l'inflorescen- » ce ; la bractée inférieure souvent étalée, sétacée.» (C. B, Clarke, in litt.).

SUR BELLE-ILE-EN-MER 277

C. divulsa Good. Bois de Ker-Loréal. RR.

C. brizoides L. Bords ombragés du ruisseau qui descend de Kervic aux Grands-Sables (25 mai 1902). A re- trouver. Nouveau pour la Bretagne.

C. echinata Murr. ; C. stellulata Good. ; Lloyd, FI. O. Petites tourbières des vallons de Kergallic, de Bor- DIALESANE,

C. leporina L. Ruisseaux, petits marais. PC.

C. arenaria L. Dunes, sables maritimes. CC.

C. acuta L. Ruisseaux des vallons de Port-Jean ! de Bordilia ? RR.

C. Œderi Ehrh. -— Petits marais tourbeux de la côte et des vallons. AC.

Forma elongata Corbière. Pouldon.

C. extensa Good. Rochers maritimes humides, sour- ces, surtout côte S. AC.

C. punctata Gaudin. Sources des rochers maritimes : Port-Herlen (17 juin 1901), à côté du suivant dont on le distingue bien.

C'est avec la forme maritime de C. distans (C. Vikingen- sis) que ce Carex a été confondu.

Les feuilles inférieures ne sont pas plus courtes que dans C. Vikingensis.

Ligule opposée( tronquée. C. punctata.

aux feuill. inf oblongue subaiguë. C. Vikingensis.

ovale, petit, convexe sur toutes ses faces.

C. punctala.

ovale-oblong, plus grand, convexe seulemt sur les faces externes. C. Vikingensis. Les caractères tirés des nervures et des ponctuations de

l’utricule sont trompeurs; les nervures n'apparaissent bien

que sur le sec, et le fruit, à une forte loupe, est ponciué dans les deux espèces, qui ont aussi toutes deux la glume pâle, roussâtre, à carène verte, terminée en pointe rude. Le carac- tère le plus important, sur le vif, est le mode d'insertion des

Utricule

À + Ê3 65

. 218 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

utricules, qui se présentent presque horizontalement à l'œil sur leur axe dans C. punctala, tandis qu'ils sont relevés ver- ticalement contre cet axe dans C. Vikingensis.

Carex distans I.

Au cours de l'examen de tous les Carex européens, auquel il vient de se livrer pour la préparation de sa monographie du genre, M. C. B. Clarke, mon savant ami de Kew, est arrivé à cette conclusion que les Carex distans Linxé et binervis Smith ne constituent qu'une seule espèce, qu'il ne peut même pas séparer en deux variétés distinctes, tandis que la forme mari- time, pour laquelle il propose le nom de C. Vikingensis, peut être considérée, suivant les points de vue, tout au moins com- me une sous-espèce ou une variété du C. distans.

Il convient de remarquer ici que Le Gall (loc. cit., p. 664) exprime la même opinion concernant le C. binervis. C'était aussi celle de Lloyd au début de ses études (Voir Flore de la Loire-Inférieure [1844], p. 286,

Je n'ai pas observé à Belle-Ile le C. distans tel que le défi- nit M. Clarke (incl. C. binervis Smith). Il est très probable qu'on le trouvera dans l'intérieur des vallons. M. Clarke y a rapporté une plante de l’herbier E. H. Tourlet (leg Boreau, 1869), provenant de Saint-Gildas de Rhuys, sur la côte du Morbihan.

var. Vihkingensis Gadeceau; C. Vikingensis (sp.) C. B. Clarke mss ! ; C. distans L. var. debilis Le Gall, FL Morb., p. 665! non C. debilis Mich. nec Forster; C. distans L. var. neglecta Corbière, FI. Norm., p. 606 ! non C. neglecta Lois.; C. distans L. forme maritime, Lloyd, F1. O., édit., p. 382, et in herb. propr.! sec. specim. auth. Rochers maritimes et sources qui en découlent (dripping- rocks); petits marais des ports.— ©. côte S., Port- Cotton, Port-En-Dro, Port-Donant, Port-Domoie,etc. Nos auteurs de l'Ouest ont appelé l'attention sur cette forme remarquable qui n'est peut-être qu'une modifica-

tion due à la station, mais qui me paraît mériter d'être distinguée, au moins comme variété.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 279

D'autre part, les noms proposés jusqu'ici dans les flo- res régionales ont déjà été appliqués antérieurement à des espèces tout à fait différentes.

Dans cette situation, le nom de C. Vikingensis proposé par M. Clarke semble particulièrement bien choisi, car il indique tout à la fois l'habitat et la distribution géo- graphique de ce Carex.

Les pirates du Nord, les « Vikings », ces maîtres de la mer, ces Normands (Norsemen), fléau des Gaules au IX° siècle, lorsqu'ils voulurent s'établir sur les côtes occi- dentales de la Grande-Bretagne furent conduits, par la configuration même des rivages, à échelonner leurs éta- blissements dans les estuaires. « Ils restèrent jusqu’à la fin Vikings (BAySMEN), familiers avec toutes criques et tous caps, mais jamais établis d'une façon permanente dans l’intérieur montagneux que les Celtiques (dales- men), hardis montagnards, habitaient ! ».

De plus, tous les échantillons du Carex qui nous oc- cupe (etils sont nombreux), examinés par M. Clarke, pro- viennent de l'aire des Vikings, partout ils vinrent, même en Sicile ?.

Je considère comme une haute faveur la proposition qui m'est faite par mon excellent ami d'offrir aux lec- teurs de mon ouvrage la primeur de la publication de ce nom, avec les diagnoses comparatives rédigées par M. C. B. Clarke lui-même.

CarREx DISTANS (Linn.! Sp. pl., ed. 2, p. 1887, et hb. propr.). Foliis 4-4 1/2"/"latis; spicis 3-6, longe distanti- bus, terminali mascula, lineari-oblonga obtusa, fœmineis cylindricis ; utriculis 3-4 “/* longis, ovoideis, marginatis, a glandulis resinosis immersis inspersis, rostro parce scabro- pilosulo ; nuce trigona, quam utriculus angustiore, primor- dialiter orientata Schkuhr Riedgr. v. 1, p. 102, v. 2, p. 72, t.T, fig. 68: O. F. Lang in Linnæa, v. 24[1851|,

! Voir Arch. Geikie. The scenery of Scotland in connection with its physical geolosy. London, 1887, pp. 398-400. 3 C. B, Clarke, in litt.

280 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

p. 605; Coss. et Dur. Explor. Alger., v. 2, p. 227 (var. 8 binervi incl.). -

C. binervis Smith in Trans. Linn. Soc. v. 5 [1800], p. 268; Schkubr Riedgr., v. 2, p. 63, t. Rrr., fig. 160; Sowerby Engl. Bot., t. 1235; O. F. Lang in Linnæa, v. 24 [1851], p. 604; Boott, Carex, p. 162, tt. 538, 539; C. fulva Hornem. F1. Dan., t. 1768; C. Sicula Presl. Cyp. et Gram. Sicul. [1820], p. 9; C. neglecta Loisel. F1. Gall., v. 2, p. 298; C. Bætica Auersw. in Bot. Zeit., v. 6 [Berlin, 1848], p. 414; C. Portæ Rich- ter, PI. Eur., v. 1,p. 165; Carex, Porta in Nuov. Giorn. Bot., v. 19 [ Firenze, 1887], p. 321 ; « C. Hostea- na DC. » in herb. Reichenbach ; « C. biligularis DC. » in herb. Hooker ; C. speirostachya Boott ! herb. propr. Manche : Lebel, n* 765, 766 ; Baden: Vineneker, 149, 150 ; Salzburg : Hoppe ,n° 169; Ventimiglia : Kneken- thal, 2:

var. 6. crassa ; robusta, culmis crassis ; pedunculis mas- culis 12-15 ‘/* longis ; spica mascula 5 “/* lata, perdensa. Manche : Valognes (Lebel, in herb. Kew.).

Carex ViiNGENSIS C. B. Clarke mss.; foliis 3-4 "/* latis; spica mascula lineari sæpe subacuta ; nuce utriculum fere implente; utriculo vix marginato, rostro in margini- bus levi vel parum scabro; ceteroquin ut C. distans Linn. ; C. cstans ? Schkuhr Riedr., t. Yy, fig. 68; Sowerby Engl. Bot., t. 1234; Host, Gram. Austr., v. 1, p. 97, t. 77; Gooden. in Trans. Linn. Soc., v. 2 [1794], p. 178; Anders. Cyp. Scand., p. 23, t. 8, fig. 96; C. dura Gaudin F1. Helvet., v. 6, p. 107, n obs.; C. fulva Benth. ! PI. Pyrénées, p.67: C. binervis Gren. et Godr. FI. Fr., v. 3, p. 426; Daveau in Bol. Soc. Broter., v. 9, [1891}, p. 122; C. ktitoralis Wahl. ms. ; Copenha- gen; Drejer; Anglia: in æstuariis frequens; Gibraltar :

SUR BELLE-ILE-EN-MER 281

Willkomm, 886 ; Genoa, in muribus : Gaudin ; Ventimi- glia : Bicknell, 148, a.

En résumé, il résulte des études de M. Clarke ce qui suit:

Carex distans Liné est la plante de Suisse dont il y a d'excellents échantillons in herb. Linn. propr., et cette plante n'est pas C. distans aucr. Acc. C'est une forme des pâtu- res montueuses ou des montagnes, commune dans les Alpes, et qui a peut-être été recueillie dans de pareilles stations en Ecosse.

Un échantillon des Cléons près Nantes (herb. Gadeceau) en est très voisin : C. distans Linn. fere typica sec. Clarke.

Carex binervis Smith. Abondant d’un bout à l’autre de l'Angleterre, dans toutes les landes et bruyères, à l'intérieur aussi bien que sur le littoral. C’est exactement le C. binervis de Lloyd, FI. 0.1 J'en possède des échantillons recueillis par moi dans la Loire-Inférieure à Derval, forêt de Princé, forêt d'Ancenis. [ls portent à la fois le visa de Lloyd et celui de M. Clarke.

Ne peut être séparé, même comme variété, du précédent, en raison des nombreux intermédiaires.

Carex Vikingensis C. B. Clarke. C’est la plante de Belle- Île qui ne croît que dans les estuaires, c’est-à-dire dans les criques (creeks) l’eau est salée ou très saumâtre ; de pareil- les stations abondent à Belle-Ile.

Parfaitement signalée par Le Gall, cette forme a été recon- nue par M. Corbière, auquel je l'ai communiquée, pour la var. neglecta de sa Flore de Normandie. Enfin, c'est la forme maritime de Lloyd, ainsi qu'en font foi les échantillons signés de lui que je possède de l’île d'Oléron (Charente-[nférieure) et du Pouliguen (Loire-Inférieure), examinés par M. Clarke en même temps que mes échantillons de Belle-Ile.

C. panicea L. Petits marais tourbeux des vallons de Bordilia, de Kergallic, de Borduster. PC.

C. riparia Curt. Embouchure du ruisseau de Bordar- doué. RR. C. præcox Jacq. Pelouses : Taillefer, Ramonette,

Bordilia, Bordardoué. AC.

282 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

C. glauca Scop. Sables, lieux humides : dunes de Kerhuel, Borduro; vallons de Kergallic, de Bordilia ; ra- vin de Bourc’hic. AC. ;

C. hirta L. Prés humides, mares, ravins. AC.

GRAMINÉES.

Setaria viridis P.B. Bord des chemins : Sauzon. Phalaris minor Retz. Champs cultivés, jardins : Port Kolen près Port-Jean. R. Anthoxanthum odoratum L. Prairies : Bangor, Ramonette, Le Potager. var. Lloydii; A. Lloydii Jord. Coteaux mari- times, lande de la côte; cc. pointe des Canons ; c. butte du Vieux Château, Port-Bordéri, etc. AC.

Nyman(|Consp. fl. Europ., p.790) classe l’A. Lloydii comme var. de l'A. aristatum Boiss. Je n'ai pu réussir à me procurer un échantillon authentiqne de la plante de Boissier; mais, d'après la description de cet auteur (Voyage bot. Il, 638), je ne crois pas ce rapprochement fondé. Le rattachement de notre plante à l'A. Puelii Lec. et Lam. est plus justifiable. Elle en diffère cepen- dant par les tiges très réduites (2-4 cent.), en touffes ser- rées; les feuilles à limbe court, épais, à gaines très dila- tées et très fortement striées; la panic. courte, ovale, rapprochée des feuilles supérieures qu'elle dépasse à peine. La carène des glumes, comme dans À. Puelii type, est glabre, non scabriuscule. La longueur de l’arête est très variable dans la plante de Belle-Ile, parfois elle ne dépasse pas la glume.

Un premier semis fait cette année par moi, à Nan- tes, loin de l'influence maritime, a reproduit cette forme naine.

Alopecurus geniculatus L. Fossés desséchés, mares, ruisseaux, prés. C. A. agrestis L. Bord des chemins : Bruté.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 283

Phleum arenarium L. Coteaux sablonneux, dunes. CC.

P. pratense L. var. nodosum Lloyd, F1. O.; P. præ- coæ Jord. « Landes de Bruté (Trochu)» ; Port-Donant, etc.

Mibora minima Ad. Champs cultivés, sables mariti- mes : Bordardoué, Port-En-Dro.

Cynodon Dactylon Pers. Sables : Port-En-Dro, Port- Salio, Bordardoué ; L'Apothicairerie (Corbière).

Agrostis alba L. Prés humides. CC.

Paraît stérile sur les pelouses de la Pointe des Poulains il abonde.

var. maritima Lloyd, F1. O. ; A.maritima Lam. ; Corbière, F1. Norm. Rochers humides près Port-Guen ; L'Apothicairerie (Corbière).

Agrostis vulgaris With. Landes arides, bord des che- mins. AC.

Varie à glumelle longuement aristée /A. dubia DC. sec. Lloyd, FI. 0.) et à chaumes rudes, étalés, de 15 centimètres de haut.

2. canina L. Sauzon (Journal Delalande).

Psamma littoralis P. B.; Calamagrostis F1. O. Sables des dunes et des plages : Poulbalen près Saint- Marc, Port-Herlen, Port-Donant. AC.

Gastridium lendigerum Gaud. Coteaux secs, mois- sons. AC.

Phragmites communis Trin. Ruisseaux des vallons, souvent à l'embouchure. AC.

Deschampsia cæspitosa P.B.; Aira F1. O.—Haies om- bragées, ruisseaux à l’intérieur des vallons. PC.

Aira caryophyllea L. Landes, coteaux secs, pelouses sablonneuses : Wazen, etc. CC.

Varie à rameaux très grêles, divariqués en tous sens (A. pa- tulipes Jord.).

284 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

À. præcox L. Landes : cc. coteaux, surtout côte N. CC.

Holcus lanatus L. Prés, landes, etc., à peu près par- tout. CC.

H. mollis L. Bords du ruisseau de Kergallic jusqu’au Port-Guen. KR.

Arrhenatherum bulbosum Pres]. Haies, prés, landes, il abonde. CC.

À. elatius Gaud. Prairies du vallon de Bordilia. Pa- raît R.

Avena strigosa L. Bangor (Journal Delalande).

À. fatua L. Moissons du Grand-Village, port de Sau- zon ; citadelle du Palais (Delalande).

À. barbata Brot. Bord des chemins, murs, coteaux sa- blonneux ou rocailleux : Herlen, Bangor, Goulphar, Bor- dilia, Port-Sauzon, Port-Bordéri. AC.

Trisetum flavescens P.B.; Avena FI. O. Prairies, landes, coteaux secs: Bangor, ac. Kervilaouen, etc. Probablement AC.

Triodia decumbens P. B.; Danthonia FI. O. Landes : c. landes de Kervilaouen et environs; Port-Jean.

Molinia cærulea Mœnch; Melica F1. O. Landes: cc.

landes bordant la mer de L’Apothicairerie à la Pointe

des Poulains et à Sauzon. C. Briza minor L. Champs en friche de l’intérieur et de la côte ; cc. moissons de Loc-Maria. AC. Poa annua L. Partout. P. pratensis L. Prés, ruisseaux des ports : Port-Jean, Bordilia. var. maritima Corb. F1. Norm., p. 655 ! Sables maritimes : Donant, Les Grands-Sables. Catapodium loliaceum Link; Poa FI. O. Sables ma- ritimes, coteaux sablonneux. AC.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 285

Glyceria fluitans R. Br. Mares, ruisseaux. C.

G. maritima Wahlb. Petits marais des ports: Ster- Vras, Port-York; L'Apothicairerie (Corbière). AR. G. procumbens Sm.— Petit marais de Ster-Vras. RR. Dactylis glomerata L. Landes, rocailles, bord des ,

chemins. CC. var. congesta Coss. et G.; D. hispanica FI. O.— c. Landes de L’Apothicairerie. Cynosurus cristatus L. Prairies. C. var. maritima. Landes de Wazen. Chaumes de 10 à 20 cent., formant une petite touffe raide; feuilles plus courtes, un peu plus larges.

Vulpia membranacea Link; Festuca uniglumis Lloyd, FI. O. Sables maritimes. AC.

V. ciliata Link. ; Festuca F1. O. Murs, coteaux sablon- neux. CC.

V. Myuros Gmel.; Festuca Pseudo-Myuros Lloyd, F1. O. Moissons de Borzos près Donant.

V. sciuroides Gmel.; Festuca F1. O. cc. sur tous les coteaux secs exposés au midi.

Festuca duriuscula L. Bois, landes; cc. toute la côte.

Très variable : feuilles très glauques (F. glauca Lam.). feuilles pubescentes (F. hirsuta Host).

F. oraria Dumort. ; Corb. F1. Norm., p. 645; F. rubra var. orarva Lloyd, F1. O.; F. rubra var. arenaria Le Gall, F1. Morb.— Plages, sables des dunes au voisinage presque immédiat de la mer: 4c. Port-Donant, Port- Herlen. PC.

F. elatior L., F. pratensis Huds.; Lloyd, F1. O. Prai- ries. CC.

F. arundinacea Schreb. Haies au bord des ruisseaux, quelquefois rochers maritimes humides: Port-Goulphar, Port-Donant, Kerlan, Kergostioc’h, PC.

286 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Ne se distingue guère des formes robustes du précédent que par sa souche un peu rampante.

Scleropoa rigida Griseb. Chemins, talus, moissons. C.

Brachypodium pinnatum P.B. Landes, coteaux, ra- vins, ruisseaux, stations sèches ou humides, arides ou ombragées ; cc. et stérile, landes de la côte de L’Apo- thicairerie à la Pointe des Poulains. CC.

Bromus secalinus L. Prairies. AC.

B. mollis L. Prés, champs. AC.

Une forme naine est cc. sur les coteaux secs sablonneux.

B. molliformis Lloyd. Coteaux sablonneux des deux côtes. CC.

B. sterilis L.— Bord des chemins, lieux incultes. CC.

B. maximus Desf. var. Boræi Jord. (pro specie); B. ri- gidus F1. O. (pro part.). cc. talus des clôtures, bord des chemins dans toute l’île. C.

Dans les formes mentionnées par Lloyd, FI. O., p. 419, sous le nom de B rigidus Roth, je ne vois comme lui qu'une seule espèce, que j'appellerai avec Nyman (Consp. FI. Eur.) B. maximus Desf.: le B. rigidus Roth, espèce méridionale n'étant pas notre plante, d'après Nyman (loc. cit., p. 821).

Dans ce B. maximus, on peut à la rigueur distinguer, sous le nom de B. Boræi Jord. et auct. plur., la forme de Belle-Ile, qui atteint jusqu'à un mètre de haut avec très grande panicule recourbée au sommet.— B. sterilis a les pédic. plus flexueux, plus allongés ; la panic. plus diffuse, l'arête un peu moins lon- gue, et surtout les feuilles et gaînes finement pubescentes comme dans B. Madritensis, tandis que B. maximus et ses formes ont les feuilles et gaînes mollement et longuement poilues.

B. Madritensis L.; B. diandrus Lloyd, F1. O.— Coteaux de Donant, talus sablonneux de Ster-Vras ; murs de l'hô- pital du Palais (Delalande).

Gaudinia fragilis P. B. Prairies des vallons. C.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 287

Agropyrum repens L.

A. pungens Gr. et Godr.; Lloyd, FI. O. (sub Triti- cum). Plages de la Pointe de Saint-Marc, Do- nant, Ster-Voen.

A. httorale Dumort. ; Corb. F1. Norm. ! L'Apothi- cairerie (Corbière).

A. campestre Gr. et Godr. ; Corb. ; KL. Norm.!; À. #n- termedium Lloyd, F1. O.! Plages d’Herlen, de Donant.

À. obtusiusculum Lange ; Corb. F1. Norm. ! L'Apo- thicairerie (Corbière).

Je ne puis, au point de vue spécifique, déterminer la valeur de ces quatre formes.

A. junceum L.— Plages, il forme souvent la première ceinture végétale : Pointe de Saint-Marc, Port-Herlen, Port-Donant, Pointe des Poulains. PC.

Hordeum murinum L. Bord des chemins; Kergolay près Loc-Maria.

var. leporinum Link; Corb. F1. Norm., p. 658! ; A. pseudo-murinum Lloyd, FI. O. Cette var. pa- raît plus c. que le type; elle se relie au type par des intermédiaires, et on trouve même parfois, sur le même pied, des fleurs latérales à glume inté- rieure ciliée d’un seul côté ou des deux côtés.

C'est la glume intérieure des fl. latérales, et non exté- rieure (comme il est dit par erreur, FI. de l’0.), qui est ciliée sur un ou deux côtés.

H. secalinum Schreb. (1771); Æ. pratense Huds. (1778); Lloyd, FI. O. Bord des champs, des chemins : Kervi- laouen.

H. maritimum With. Bord des chemins: c. côte S.

Lolium perenne L. (Ray-grass). Prairies. CC,

L. Italicum Braun. Prairies. PC.

288 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

L. rigidum Gaud. Moissons de Deuborc’h. R.

L. temulentum L. (Ivraie). Moissons d’'Herlen, de Loc-Maria.

Lepturus incurvatus Trin. Sables maritimes humi- des: Port-Cotton ; Donant (Delalande), Ster-Vras, Port- Jean ; L’Apothicairerie (Corbière). AR.

var. fihformis Trin. Petit marais de Port-York. RR. ACOTYLÉDONÉES. ÉQUISÉTACÉES.

Equisetum arvense L. Ruisseaux ombragés des val- lons : Crawford, Port-Jean, etc. PC. Je ne l'ai pas vu fructifié. E. limosum L. Ruisseaux des vallons de Bordilia, de Kergallic. Paraît AR. E. palustre L. Vallées humides. C.

ISOËTÉES.

Isoetes Hystrix Durieu. Pelouses et plateaux mariti- mes ras, reposant sur une petite couche de terreau : entre Port-Domoie et Port-Kérel!, Kergostioc’h, Tail- lefer (Lloyd, 1850); Port-Yayeo vis-à-vis Kalastren (avril 1895), vallon de Bordilia sous Kaëspern, vallon de Locqueltas (fin mai 1902).

Feuilles depuis les fraicheurs de l'automne (quelquefois dès septembre) jusqu'en mai, quelquefois jusqu'à la mi-juin dans les années humides: tout dépend de l'humidité ou de la sécheresse.

FOUGÈRES.

Ophiogiossum vulgatum L.— Prairie élevée au Moulin Gouc'h (1891). RR.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 289

O. Lusitanicum L. Coteaux maritimes exposés au mi- di: Port-Kérel (Lloyd, 1842); ac. Port-Kérel et de à Kalastren (avril 1895); ac. de Port-Guen à Ramonette (M'"*° Eva Jouan! ); abondant dans ses localités.

Fructifie de septembre à fin avril, suivant les années plus ou moins humides; disparaît dès les premières chaleurs de mai!.— L'O. vulgatum, bien caractérisé, a été trouvé par moi, comme on le voit ci-dessus, sur l’arête centrale de l’île, c'est à dire en dehors de l'étroite zone littorale habitée par l'O. Lusita- nicum. La présence à Belle-Ile des deux espèces doit engager à y rechercher, pour l’étudier sévèrement, la variété ambiguum Coss. et Germ., forme critique qui semble intermédiaire.

Osmunda regalis L. Ravins de la côte S. E. ‘où il at- teint de grandes dimensions: Port-Maria, Port-Bour- ch'ic, Port-d'Arzic, Pointe de Beg-er-Skeul. PC.

Ceterach officinarum Willd.; Grammitis Ceterach F1. O.— Murs du Potager (Le Dien), fortifications du Palais. KR.

Polypodium vulgare L.— Murs, rochers des vallons. AC.

Aspidium angulare Kit. Ravin de Port-Puns près Sauzon. RR.

Polystichum Filix-Mas Roth. Rochers humides : bord des ruisseaux dans la plupart des vallons. AC. P. dilatatum Corb. F1. Norm.; P. spinulosum £. dilata- tum Lloyd, FI. O._Au bas humide des rochers à la Pointe

de Kerzo près Loc-Maria. RR.

Athyrium Filix-Fœmina Roth; Asplemium F1. O. Bord des ruisseaux, ravins : Bourc’hic, Port-d’Arzic, Bor- dilia, Kergostioc'h, Port-Puns et grotte du Fort-Blanc près Sauzon. PC.

Asplenium Trichomanes L. rR. murs, talus près Kergolay (Ch. Mondain !) ; fontaine de Port-Salio. —R,.

1 Voir part., chap. V. 19

290 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

A. marinum L. Grottes humides des rochers maritimes sur les deux côtes ; particulièrement développé à la Poin- te des Poulains ; c. fontaines des villages. AC.

A. Adiantum-nigrum L. Fontaines des villages, vieux murs: Sauzon, Kergostioc'h, Borderun, Le Palais au Potager, etc. PC.

A. lanceolatum Sm. Rochers des vallons, murs: Ac. de Loc-Maria à la Pointe de Kerzo ; Citadelle du Palais, Port-Skeul près Port-Donant, ac. butte du Vieux-Chà- teau. AC.

Scolopendrium officinale L. Ruisseaux des vallons: Port-En-Dro, Bordilia, Port-Puns près Sauzon. PC. Blechnum Spicant Roth. Au bas humide des rochers ; bord des ruisseaux des vallons : RR. vallon de Bordilia ;

RR. ruisseau de Kervic près Loc-Maria. RR.

Pteris aquilina L. Coteaux sablonneux, landes, ravins, rochers maritimes sur les deux côtes. CC.

Adiantum Capillus-Veneris L. (vulgairement Scapu- laire). Grottes humides des rochers maritimes : entre Port-des-Armelles et Port-Guen (M° Eva Jouan); RR. Port-Pouldon (Lloyd) ; Port-Goulphar ! (de Candolle); Port-Kérel, Port-Maria ; fontaines de Borderouant, de Kérel; du vallon de Port-En-Dro (Ch. Mondain). K.

Espèces citées à Belle-Ile et non retrouvées par moi. A rechercher de nouveau, quoique leur présence me paraisse douteuse.

Diplotaxis muralis DC. re. Belle-Ile (Le Gall, FI. Morb., p. 41). Non cité par Lloyd.

Spergula Morisonii Bor.; S. pentandra Le Gall, FI. Morb., p. 83. nn. Belle-lle (d’après M"° Cauvin); Arrondeau, Cat. Non cité par Lloyd.

Oxalis stricta L. rr. Belle-Ile (Le Gall, FI. Morb., p. 123). Nou cité par Lloyd.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 291

Trifolium ochroleucum L. (Le Dien).—r. dans le Morbihan, F1.0.

Ornithopus compressus L. (Le Dien). Cité à Houat, F1. O.

Inula Britannica L. Arrondeau, Cat., avec la mention: «non revue par les botanistes récents ».

Artemisia campestris var. crithmifolia DC.; A. campestris var. Mmaritima Lloyd, FI. 0. Le Gall, F1. Morb., p. 297. Non cité par Lloyd.

Cirsium acaule All. rr. Belle-Ile (d’après M"° Cauvin) in Le Gall, FI. Morb., p. 311. Non cité par Lloyd.

Crepis fœtida L. Glacis des remparts au S. du Palais (Mori- ceau, loc. cit.).

C. Suffreniana DC. Le Gall, FI. Morb., p. 337.

Carex teretiuscula Good. Marais herbeux des dunes (Arron- deau, Cat., p. 105). Non cité par Lloyd.

TROISIÈME PARTIE.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Les connaissances que nous venons d'acquérir, concer- nant la géographie physique et la flore de notre champ d'étude, vont nous permettre de passer en revue, dans cette troisième partie, chacun des agents géographiques, afin de rechercher leur influence respective sur la végétation et sur la Flore; puis nous étudierons le mode de groupe- ment des espèces ; enfin nous nous efforcerons de déduire de l’ensemble de ces études les caractères spéciaux de la Flore de Belle-Ile et les conclusions générales qu'il est permis d'en tirer.

Nous entrons ici dans le domaine de la Géographie bota- nique proprement dite.

292 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

CHAPITRE I.

INFLUENCE DU CLIMAT.

Les conditions biologiques nécessaires à l’existence de chaque espèce sont déterminées par un certain nombre de facteurs parmi lesquels le climat semble l’un des plus importants ; la lumière, la chaleur, les précipitations atmosphériques, le degré hygrométrique, etc., sont des in- fluences géographiques de premier ordre qui retentissent d’une façon prépondérante sur le mode de distribution des végétaux à la surface du globe’.

Climat mésotherme. Les données que nous avons réunies dans notre première partie, chap. II, montrent que, malgré quelques variations, les caractères climatiques de Belle-Ile sont ceux des climats mésothermes, à lempé- rature modérée en toute saison, de Küppen * : ils justifient la présence d'un certain nombre d'espèces, dites méridio- nales, dont quelques-unes remontent, il est vrai, très haut vers le nord, le long des côtes, à la faveur du Gulf-Stream, mais dont aucune ne supporte les climats continentaux. Voici celles qu’on rencontre dans l’île*:

Espèces méridionales indigènes :

Ranunculus ophioglossifo- + Lavatera arborea.

lius. Geranium purpureum. Frankenia lævis. + Erodium malacoides. + Malva Nicæensis. + Medicago littoralis.

! Voir O. Drude, Man. de Géogr. bot., trad. Poirault, p. 12.

2 Küppen, Versuch einer Klasif. der Klimate.

3 J'ai marqué du signe + les espèces plus spécialement méridio- nales.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 203

M. marina. Plantago carinata. M. striata. Polygonum maritimum. Melilotus parviflora. + Euphorbia Peplis. + Trifolium suffocatum. Arum Italicum. T. Michelianum. Romulea Columneæ. T. angustifolium. Gladiolus Illyricus. + Lotus parviflorus. Allium paniculatum. + Vicia Bithynica. Simethis bicolor. Buplevrum aristatum. Juncus acutus. Filago spathulata. Scirpus Savii. Helichrysum Stæchas. + S. Holoschænus. Diotis candidissima. Phalaris minor. + Scolymus Hispanicus. Avena barbata. + Tolpis umbellata. Briza minor. Sonchus maritimus. Catapodium loliaceum. + Crepis bulbosa. Vulpia ciliata. Erythræa tenuiflora. Bromus molliformis. E. maritima. Isoetes Hystrix. Cicendia pusilla. Ophioglossum Lusitani- + Cuscuta Godroni. cum. + Linaria commutata. Asplenium marinum. Eufragia viscosa. + Adianthum Capillus-Vene- + Trixago Apula var. bicolor.. ris. Salvia verbenaca. Polystichum dilatatum.

+ Asterolinum stellatum.

Les Medicago littoralis, Scolymus Hispanicus, Tolprs umbellata, Linaria commutata, trouvent à Belle-Ile leur extrême limite N.', tandis que les Trixago Apula* et Cus- cuta Godroni ne s'arrêtent qu’à l’île voisine de Groix et que le Crepis bulbosa, que je viens de découvrir à Belle-Ile, finit aux Glénans.

Le Scolymus Hispanicus vient d'être découvert, abondant, à l'entrée de la presqu'ile de Gavres, près Lorient, par M. F. Camus, ce qui recule la limite N. indiquée. (Note ajoutée pendant l'im- pression). :

? La plante de Belle-Ile n'est pas le type mais la var. bicolor {Bartsia bicolor DC.). Voir Catalogue, p. 261.

294 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Il faut également attribuer à la douceur du climat la cul- ture possible, à l'air libre, d’un certain nombre de végétaux qui gèlent sur le continent à la même latitude, et qui s’'a- vancent jusqu'au delà de Brest sur le littoral armoricain. Quelques-uns acquièrent à Belle-Ile des dimensions inac- coutumées dans la région; tels sont, par ordre de vigueur :

Espèces méridionales cultivées :

Ficus Carica.—On voit à Belle-Ileles plus beaux Figuiers. Le plus remarquable est celui qui se trouve au Palais dans le jardin de M. Gallenne, rue des Ormeaux; il occupe toute la largeur du jardin ; deux branches ont pris racine laté- ralement, ce qui rappelle en plus petit le fameux figuier de Roscoff.

Puis vient l’admirable Figuier de Ker-Loréal et celui de Sauzon*.

Laurus nobilis. On peut voir à Sauzon un de ces Lauriers dont les dimensions sont celles d'un chêne moyen.

Pittosporum Tobira. Un pied, au Palais, rue des Ormeaux, est tout à fait arborescent ; il doit être fort vieux.

Spartium junceum. Naturalisé autour de la Cita- delle du Palais. Un pied, à Sauzon, arborescent et rameux, est d’une beauté exceptionnelle (Voir PI. IV).

Myrtus communis. J'ai vu, à Sauzon, dans un jardin, un pied de 10 mètres de hauteur.

Fuchsia, On les cultive à l'air libre. D'après M. Le Ray, on voyait il y a quelques années à Sauzon, un

1 Les figuiers de Belle-Ile offrent des fleurs mâles au sommet du sycône, ainsi que je l'ai constaté sur les secondes figues ou figues d'automne,

. <hc

SUR BELLE-ILE-EN-MER 295

Fuchsia planté en espalier, qui comptait 25 ans d’existen- ce et mesurait, en 1885, 6 mètres d'envergure et 4" 05 de haut ; il était littéralement couvert de longues et ma- onifiques fleurs *.

Buddleia globosa. Très beaux buissons, bien fructi- fiés à la Porte Vauban.

Arbutus Unedo.— Fructifie, jardins du Palais.

Quercus Ilex. Bruté.

Quercus Suber. Bruté, il n’en reste qu’un seul.

Eucalyptus globulus. On peut voir près de la Porte Vauban six arbres ayant environ 20 mètres de haut.

Yucca gloriosa. Air libre, jardins du Palais.

Les Acacia dealbata (vulgairement Mimosa) et Nerium Oleander (Laurier rose), cultivés à l'air libre, atteignent de très fortes dimensions, mais finissent, de même que le Dracæna Draco, par geler dans les hivers exceptionnel- lement rigoureux.

Mais à côté de ces avantages d’un climat tempéré à tendances méridionales, apparaissent lesinfluences, fâcheu- ses sur la végétation, de la rareté des pluies et de l’âpreté des vents de mer. C’est ainsi qu'après des matinées ou même des journées entières de fortes pluies, le vent venant à s'élever, je pouvais herboriser quelques heures après sans être mouillé, tant la vitesse du vent produit une éva- poration rapide.

Cette sécheresse du climat est rendue plus redoutable encore pour les végétaux par celle du sol, ainsi que nous le verrons au chapitre suivant; de sorte que Belle-Ile,

1 M. Ch. Flahault considère la possibilité de cultiver les Fuchsia à l'air libre, comme caractéristique du climat mésotherme à température modérée en toute saison, ou climat rigoureusement océanique sous les latitudes moyennes. (Ch. Flahault, Conférences faites aux étudiants de l’Université de Montpellier, 10e leçon, p. 17).

296 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

quoique constamment exposée aux effluves de l'Océan qui l’enivironne, ne bénéficie nullement de la fraicheur habi- tuelle aux climats insulaires. Le peu d'étendue de l'ile, le peu d’abondance des pluies, l'absence d'arbres, l’âpreté des vents, la température assez élevée de toute la saison de végétation, la nature du sol; tout concourt à donner au climat ce caractère de sécheresse dont se sont plaints tous ceux qui ont travaillé à développer l’agriculture à Belle-Ile”.

Rareté des hygrophiles. Nous pouvons donc pressen- tir la rareté des hygrophiles dans l’île entière. Les seu- les stations qui leur donnent un rare asile sont les grottes humides des rochers, avec leurs Asplenium marinum et Adiantum Capillus- Veneris, les rives ombragées de sau- les de quelques ruisseaux, et surtout les profonds ravins formés par quelques-uns de ces ruisseaux vers leur embou- chure ; c'est que l'Osmunda regalis acquiert, particu- lièrement vers Loc-Maria, un développement admirable.

Mais on peut dire qu’en dehors de quelques espèces plutôt halophiles, qui, dans l'Ouest, se plaisent sur un étroit littoral, presque toutes les hygrophiles de l'intérieur sont rares même manquent complètement à Belle-Ile.

CHAPITRE Il.

INFLUENCE DU SOL.

Le sol agit d’une façon très importante sur la disper- sion des végétaux, leur adaptation étant favorisée ou entravée par les caractères physiques ou par les caractères

! Voir : Ch. de la Touche ; Trochu. (Loc. cit.).

ë

Mém,. Soc. sc. nat. et math. Cherbourg, t. XXXIII. PILE

Grotte de l’Adiantum Capillus-Veneris à Port-Maria.

FT

SUR BELLE-ILE-EN-MER 297

chimiques de ce sol. Nous essaierons, plus loin, de déter- miner laquelle de ces deux influences est prépondérante à Belle-Ile.' Examinons, dès à présent, comment la présence de certaines espèces coïncide ici avec certains caractères édaphiques *.

Caractères physiques de la roche; sa désagrégation ; sol dysgéogène. Nous avons vu (1° partie, chap. IIT) que le sol de Belle-Ile est formé, en majeure partie, d’un limon argileux mélangé de très nombreux cailloux de quartz résultant de la désagrégation de la roche domi- nante : schiste séricitique.

Cette roche, très fissurée, est cependant dure, très difficilement décomposable, à détritus rare, plutôt pulvé- rulent que sableux*. Ces phyllades sont, pour moi, de même que pour Kirschleger*, des roches dysgéogènes, qui se laissent difficilement imbiber. Les sols dysgéogènes sont plus secs que les sols ewgéogènes, et d’après Thurmann, un sol dysgéogène oligopélique est essentiellement sec *.

Le limon argileux formé par le silicate d’alumine des schistes de Belle-Ile est très mince ; il n'acquiert une certaine épaisseur que dans les ravins il s’accumule; il conserve donc peu d'humidité. En été, il se crevasse par la sécheresse. La pluie s'écoule par les grandes fissures verticales de la roche et par les crevasses et se perd dans la profondeur du sol. Dans les vallées, les fortes pentes du lit des ruisseaux hâtent encore leur desséchement ; ainsi que nous l’avons dit plus haut, presque tous tarissent en été.

! de Edagoc, sol.

? Delesse, Lithologie des mers de France, pp. 202 et 203.

3 Kirschleger, Flore d'Alsace, vol. 3, pp. 18 et 28.

4 Thurmann, Phytost. du Jura : dysgéogène, qui produit diffici- lement du sol; eugéogène, qui en produit facilement; oligopélique, qui produit peu d'argile.

5 Ch. Barrois, Légende de la feuille géolog. de Belle-Ile.

298 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Les très nombreux cailloux de quartz, dont l'abondance constitue un trait essentiel des schistes de Belle-Ile, for- ment, par endroits, une sorte de poudingue grossier, épais de 15 à 30 centimètres, agglutiné par un ciment argileux. D'après Chasle de la Touche, ce gravois qu'il faut tra- verser pour planter les arbres, est plus difficile à percer qu'aucune roche de l’îlet. Il ajoute : « les bonnes terres » de l’île sont argileuses et naturellement sèches. Ælles » absorbent peu d'humidité, la perdent promptement et » durcissent au soleil ». Trochu nous dit également que le terrain des landes de Bruté perd facilement l'humidité lorsque le sous-sol est perméable ; il se laisse promptement, dit-il, pénétrer par la chaleur *.

En résumé, les caractères édaphiques et chmatiques de Belle-Ile sont parfaitement résumés par cette phrase de Chasle de la Touche: « Tout est sec, l'air comme la terre. »

Prépondérance des xérophiles. Cette sécheresse du sol, ajoutée à celle du climat que nous avons signalée au chapi- tre précédent, explique bien la rareté des hygroplules et la prépondérance des æérophiles dans la Flore.

Sables, plages, dunes fixées. Mais, en dehors du sol qui résulte dela désagrégation de la roche formant l’ossature de l’île, les sables de quelques plages, parfois des dunes plus ou moins fixées, fournissent aux végétaux un autre sub- stratum.

Les vents de l’W. et du S. W., souvent violents, qui rè- gnent fréquemment sur la grande côte, ont pour effet de masser les sables du dépôt littoral dans le fond des anses, à Donant, Kérhuel, Herlen, etc.; mais ce n’est guère qu’à Donant que les dunes offrent quelque étendue. Elles s’a- vancent à un demi-kilomètre environ vers l’intérieur,

! Chasle de la Touche, loc. cit., pp. 134, 80 et 175, ? Trochu, loc. cit., pp. 3, 7, etc.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 299

jusqu'au village de Kérhuel. Excepté dans le voisinage im- médiat de la mer, elles sont fixées et recouvertes d’une végétation herbacée active et serrée.

Les plages sont extrêmement réduites et formées pres- que uniquement par l'embouchure des ruisseaux. Une seule offre quelque étendue, c’est celle des Grands-Sables ou de Samzun, dont les sables, composés, d’après M. Ch. Barrois, d’alluvions anciennes (sables ferrugineux agglo- mérés) forment, vers l'intérieur des terres, quelques dunes fixées de peu d’étendue.

Éléments chimiques principaux. Deux éléments chi- miques principaux ont été considérés comme exerçant une influence capitale sur la végétation : le chlorure de sodium ou sel marin et le carbonate de chaux ; certains auteurs ont même dressé des listes étendues de plantes calcicoles et calcifuges, d'halophiles plus ou moins exclusives, etc. *.

Nous nous bornerons, pour l'instant, à constater quelles sont les espèces qui manifestent ici les mêmes préférences que dans tout l'Ouest de la France pour certaines natures chimiques de terrains.

Calciphiles. D’après Delesse, Belle-Ile mérite d’être citée comme exemple de la grande quantité de calcaire que la mer introduit quelquefois dans un dépôt littoral. La proportion de carbonate de chaux contenue dans certains sables de Belle-Ile est, en effet, considérable. Sur tout le rivage qui regarde la haute mer, à la Pointe des Poulains, à Port-Donant, à Port-Herlen, à Loc-Maria, elle atteint jusqu’à 70 */ , tandis qu'elle se réduit à 45°/, au Palais, c'est-à-dire sur le rivage qui regarde le continent”.

Ce calcaire provient de divers mollusques dont les têts

! Voir Contejean, Influence du terrain sur la végétation. 2? L'analyse des sables recueillis par moi-même à Port-Donant, faite par mon ami M. Ch. Barret, de Nantes, le minéralogiste bien

ln MB: ' nr ic Mi

300 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

ont été brisés, et surtout de « maerl» ayant une couleur jaunâtre : c’est un calcaire composé surtout de débris d’al- gues minéralisées (Corallina, Lithothamnion, Lithophyl- lum, Melobesia, etc.).

Or, il faut reconnaître que c’est précisément les sables sont le plus calcaires (Donant, Kérel, Herlen) qu’on trouve quelques espèces qui recherchent, dans l'Ouest, ce genre de terrains : Anthyllis Vulneraria, Ophrys apifera et, dans les grottes humides, À diantum Capillus- Veneris.

Cette richesse en calcaire du sol voisin de la côte a reçu une remarquable confirmation par la découverte que Je viens d'y faire des lichens suivants, considérés comme essentiellement calcicoles : Toninia vesicularis, Lecanora fulgens, Squamaria crassa*.

Mais un grand nombre d’autres espèces phanérogames qui accusent chez nous, quoique à un degré moindre, une certaine préférence pour le calcaire, se rencontrent à Belle-Ile ; telles sont :

Ulmus campestris, le seul arbre assez répandu.

Sur les dunes et coteaux sablonneux de la côte: A/sine tenuifolia, Helichrysum Stœchas, Crepis taraæacifolia var. recognila, Asperula cynanchica, très répandus ; Li- num angushifolium et sa var. supinum, Vinceloæicum offi- cinale, À llium sphærocephalum, Trisetum flavescens, Car- thamus lanatus, assez répandus ; Arabis sagittata, Dian- thus prohifer, Buplevrum aristatum, Chlora perfoliata, peu répandus; Althæa hirsuta, Linaria supina, Euphor- bia platyphylla, Bellevalia comosa, Ophioglossum vulga- tum, çà et là, très rarement.

Dans les moissons, dont les terres sont amendées avec

connu, a confirmé la dose de 70 */, en carbonate de chaux, donnée par Delesse, loc. cit.

‘Je dois la détermination de ces lichens à mon ami M. Viaud- Grand-Marais.

n di 4

SUR BELLE-ILE-EN-MER 301

les sables calcaires de la côte, nous voyons : Zifhospermum arvense, Scabiosa arvensis, dominants ; Papaver hybri- dum, Valerianella eriocarpa et V. Auricula, répandus ; Papaver Argemone, Lathyrus hirsutus, Ervum gracile, Vicia Bithynica, assez répandus ; Centaurea Cyanus, Ranunculus arvensis, Lathyrus sphæricus, Specularia hybrida, peu répandus.

Dans les friches, ou dans le voisinage des champs culti- vés qui profitent des mêmes amendements calcaires, Son- chus arvensis est assez fréquent; Petroselinum segetum et Heliotropium Evuropæum, plus rares.

Schistophiles. La plupart des floristes ont noté la préférence de certaines espèces pour les terrains schisteux. Dans nos régions de l'Ouest cette préférence est indénia- ble". La végétation de Belle-Ile nous en offre des exemples frappants par la présence de quelques plantes essentielle- ment caractéristiques des phyllades des environs d’Ancenis (Loire-Inférieure), qui appartiennent au même étage géo- logique que ceux de Belle-Ile.

Les Plantago carinata, Linosyris vulgaris, Gladiolus Tlyricus, se retrouvent là, à 14 kilomètres du continent, à 150 kilom. de leur station la plus voisine, sans être reliés à celle-ci par aucune localité intermédiaire. Ils n'existent ni sur la côte granitique de Quiberon, qui nous fait face, ni dans les îles granitiques voisines (Hæœdic et Houat). Ils sont accompagnés d’une série d'espèces qu'on peut nommer, au moins dans l'Ouest, schistophiles : Ranunculus ophoglossifolius, Hypericum linarifolium, Trifolium suf- focatum, Rosa pimpinelhfoha, Sedum reflexum{eæcl. var. rupestre FI. O.), Filago montana, Hypochæris glabra, Li- naria Pelliceriana, Trixago Apula, Origanum vulgare, Asphodelus Arrondeaur.

! Voir Lloyd, F1, de l'Ouest, édition, p. xxv.

302 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Ce n’est donc pas absolument la flore de la silice, pure de tout mélange, que nous trouvons sur les schistes. La plupart des espèces que nous venons de citer, particuliè- rement les Ranunculus ophioglossifolius et Origanum vul- gare, partagent leurs préférences entre les terrains cal- caires et les terrains schisteux ou bien entre ces mêmes ter- rains schisteux et la zone maritime proprement dite, ce qui revient au même puisque les sables du littoral et surtout ceux de Belle-Ile sont fortement imprégnés de calcaire.

Halophiles!.— Les espèces qui recherchent le chlorure de sodium forment autour de l’île une zone assez étroite d’ha- lophiles qu’on peut diviser en deux catégories principales :

LiTTORALES. Espèces auxquelles suffisent l’atmos- phère maritime, l’embrun, quelquefois l’aspersion par les vagues.

Quoique l’embrun pénètre parfois assez loin vers l’inté- rieur de l’île *, les espèces de cette catégorie ne s’éloignent guère des bords immédiats de la mer; elles ont pour sub- stratum les rochers, les grottes ou les sables des plages(zone des plages et des rochers de Contejean, loc. cit.) ; d’où leur division possible en lithiques et psammiques.

A) Lithiques.— Le beau développementdes côtes rocheu- ses de l’île permet aux espèces propres aux rochers mariti- mes de se grouper dans un ensemble caractérisé par le Crithmum marilimum. Autour de cette espèce dominante se presse toute une phalange d'espèces à feuilles plus ou moins charnues: Spergularia rupestris, Cochlearia Dani- ca, Silene maritima, Frankenia lævis, Armeria maritima,

1 de &Àç, &hoc (sel).

2 Chasle de la Touche dit avoir été mouillé, par un beau soleil de septembre, à une grande distance de la côte, par une pluie venant de la mer, comme par une grosse pluie qui serait tombée du ciel. « L'écume s'entassait dans les rues du village d'Enter,à 500 mètres de la côte, à la hauteur du toit des maisons.» (Loc, cit., p. 82),

SUR BELLE-ILE-EN-MER 303

Beta maritima, très répandus ; auxquels se joignent, sous des formes modifiées dans le même sens: Daucus Carota var. gummifer, Hermaria ciliata, Rumex rupestris, ré- pandus ; puis Znula crithmoides, Carex extensa, C. dis- tans var. Vikingensis ; enfin, plus rarement : Matricaria inodora var. maritima, Statice Dodartu, S. occidentalis et S. ovalifolia, enfin Lavatera arborea sur l’ilot du Gros- Rocher.

A ces éléments principaux viennent s’adjoindre, dans les rochers humides, quelques espèces très intéressantes, qui, considérées dans leur aire d'expansion en Europe, ne peu- vent être envisagées comme appartenant aux halophiles lithiques, ni même aux halophiles en général. Scirpus Holoschænus, Schæœnus nigricans, Carex punctata, rares, sont adventices dans de telles stations.

Enfin, certaines espèces de l’intérieur s’accommodent, à Belle-Ile, de ces mêmes conditions biologiques, tel, par exemple, Heracleum Sphondylium, très répandu.

Primula vulgaris, Endymion nutans, sont quelquefois baignés par la marée, et on rencontre même, parfois sur les rochers maritimes, les Ruscus aculeatus (côte N.)', He- dera Hehx, Ligustrum vulgare, Athyrium Filix-Fœmina.

Les grottes humides, si nombreuses et si belles à Belle- Île, sont décorées des frondes de l'Asplenium marinum, qui atteignent, à la Grotte des Poulains, des dimensions exceptionnelles *. Plus rarement, des fentes humides s’é- chappent les frondes élégantes de l’'Adiantum Capillus- Veneris. J'y ai vu aussi parfois Asplenium lanceolatum.

B) Psammiques. Nos halophiles psammiques ont pour champ d'extension les plages et les dunes.

1 C’est par erreur que Ruscus aculeatus est signalé (1r° partie, p. 196) comme faisant défaut sur la côte N.; c’est, au contraire, sur la côte S. qu'il paraît manquer, { Note ajoutée pendant l’impression).

? Voir pl, IL.

304 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Les Plages, Sables nus, sont peu nombreuses dans l’île, ainsi que nous l’avonsdit plus haut; la falaise, sou- vent presque perpendiculaire, plonge directement dans la mer. La plage principale (Les Grands-Sables, côte N.) mon- tre une belle station du Diotis candidissima ; on peut citer les plages de Donant, de Kérel et d'Herlen ; les autres sont de peu d’étendue.

Ce groupe des Sables nus a pour chefs de file ici les Matthiola sinuata, Cakile Serapionis, Salsola Kali, Glaucium luleum, qui ne font presque jamais défaut, en nombre. Ils sont souvent accompagnés des Honchkenya pe- ploides, Eryngium maritimum, Convoloulus Soldanella, Atriplex arenaria, Ewphorbia Portlandica et, moins fré- quemment, des Polygonum maritimum, Euphorbia Para- has, Juncus maritimus et Gerardi, Psamma liltoralis, Catapodium loliaceum, Agropyrum junceum.

Plus rarement encore se montrent les Juncus acutus, F'estuca oraria, Medicago striata, M. littoralis (rR.), Dio- hs candidissima, Euphorbia Peplis, Sonchus maritimus (RR.), Agropyrum pungens et À. campestre.

Nos halophiles des sables nus ne s’écartent guère plus que les hihiques de la zone étroite du littoral immédiat. Cependant Psamma llloralis et surtout Æwuphorbia Portlandica remontent, dans les dunes, parfois jusqu’à » ou 600 mètres du rivage.

Les Dunes ou Sables herbeux forment un ensemble plus compliqué que les précédents. Au sein de la population végétale pressée qui se dispute ardemment le terrain, nous ne pouvons considérer comme halophiles que les seules espèces suivantes :

Evphorbia Portlandica, Asparagqus officinalis var. maritimus, Bromus molliformis, Psamma lilloralis, Ga- lium arenarium, Viola tricolor var. nana, Erythræa te- nuiflora (R.), Arenaria serpyllifolia var. Lloydii, Ceras-

SUR BELLE-ILE-EN-MER 305

tium tetrandrum, Erodium cicutarium var. pilosum, Mechcago marina. |

Notons spécialement ici quelques espèces endémiques de la côte bretonne: Linaria arenaria, Omphalodes litto- ralis, Galium neglectum.

Nous étudierons au chap. V (Associations végétales) le curieux groupement des espèces précitées avec des psam- miques pures et un assez bon nombre de schistophiles et de calciphiles.

PALUDÉENNES. Espèces propres aux terrains salés, auxquelles il faut une teneur élevée en chlorure de sodium et dont beaucoup se retrouvent dans les salines de l’inté- rieur du continent (maritimes exclusives de Contejean, pro maj. parte).

L'absence de marais salés proprement dits, fait que toutes les espèces spéciales à ce genre de terrains sont ici rares ou absentes; beaucoup de nos halophiles, assez répandues dans l'Ouest, manquent; telles sont: Aster Tripolium, Statice Limonium et S. lychnidifolia, Salicor- ma radicans et S. fruticosa, Suæda fruticosa, Crypsis aculeata, Glyceria chstans et tous les Polypogon.

Ce n'est absolument qu'à l'embouchure des principaux ruisseaux, surtout à Ster-Vras et à Port-En-Dro, qu'il se for- me de petites flaques qui ne méritent pas le nom de marais. Quelques localités semblables se voient aussi à Port-York et au fond du Port de Sauzon. C'est seulement que j'ai pu constater la présence des Sahcornia herbacea, Suæda ma- ritima, Triglochin maritimum, Glaux maritima, Lepturus incurvatus et var. fihformis, Glyceria procumbens et G. maritima, Spergularia marginata (R8.), Batrachium Bau- dot, Ruppia rostellata, Zannichellia repens, Plantago maritima (r.), Salsola Soda (RR.).

20

306 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

CHAPITRE III.

INFLUENCES SECONDES OU INFLUENCES CRÉÉES PAR LA PRÉSENCE D’AUTRES ORGANISMES.

Quoique l’étude des Znfluences secondes comprenne un plus grand nombre de questions, nous étudierons seule- ment, dans ce chapitre, le rôle de l'intervention de l’homme au sein de la végétation primitive du pays et son action sur la Flore.

Outre un certain nombre d'espèces considérées par Alph. de Candolle® comme cultivées par l’homme malgré lui, c'est-à-dire introduites avec les cultures, les terres en friche, les champs cultivés, les jardins, les moissons con- tiennent toute une série d'espèces indigènes qui se réfugient parce qu’elles ne réussissent pas, dans une contrée déter- minée, à s'adapter dans les autres stations offertes à la concurrence vitale. Bien qu'il soit difficile de leur refuser l'indigénat, elles sont réellement adventices dans un pareil milieu, qui constitue d’ailleurs pour elles à Belle-Ile un champ d'extension très réduit.

Espèces des terres cultivées ou en friche. En nous reportant au chap. V de notre l'° partie, nous voyons que le blé, la pomme de terre, le maïs, représentent les cultures dominantes; les espèces des moissons (segetales) sont les plus répandues, tandis que les espèces des friches ou des cultures (arvenses) sont relativement rares.

A) SEGETALES. Les champs de blé renferment surtout les plantes cultivées par l'homme malgré lui; elles sont, pour la plupart, signalées par Alph. de Candolle comme des

{Géogr. bot., pp. 610, 642, 991,

F

NE ‘0 3 Fr -

SUR BELLE-ILE-EN-MER 307 étrangères introduites avec les céréales; mais elles sont presque toutes naturalisées au point qu’il n’est pas pos- sible de les exclure du Catalogue : beaucoup, ici, sont calci- philes et ont été, comme telles, déjà mentionnées au cha- pitre précédent.

Liste 1. Ségétales introduites.

Ranunculus arvensis. L. hirsutus.

Papaver Argemone. Scandix Pecten-Veneris. cc. P. hybridum. Valerianella carinata.

P. Rhœas. V. eriocarpa.

P. dubium. V. Auricula.

Fumaria micrantha. Centaurea Cyanus. rc. Githago segetum. Specularia hybrida. ar. Vicia Bithynica!. Lithospermum arvense. cc. Lathyrus Aphaca. Avena fatua.

L. sphæricus. Lolium temulentum.

Toutes les espèces de cette liste sont annuelles, un cer- tain nombre d’indigènes leur font cortège dans les mois- sons; quelques-unes vivaces sont marquées 3. Celles qui se retrouvent dans les arvenses, c'est-à-dire dans les champs en friche ou dans les jardins, sont marquées *.

Liste 2. Ségétales indigènes.

Ranunculus Sardous. cc.

E. gracile.

3 %x Ficaria ranunculoides. 3 x Potentilla reptans. x Raphanus Raphanistrum. x Alchemilla arvensis. x Sisymbrium Thalianum. x Herniaria hirsuta. x Silene Gallica. Scleranthus annuus. *%x Spergula vulgaris. %x Sherardia arvensis. cc. x Cerastium glomeratum. 4 Scabiosa arvensis. c. Medicago apiculata. x Filago canescens. x Trifolium arvense. x F. Gallica. Vicia lutea. x Anthemis nobilis. V. angustifolia. x À. Cotula.

Ervum hirsutum.

À

Crepis taraxacifolia.

1 Le Vicia Bithynica, espèce méridionale, trouve ici sa limite N. dans l’Ouest de la France ; il n'apparaît plus ensuite qu’en Angle- terre (sporadiquement, d’après certains auteurs),

308 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE x C. virens. *%x Polygonum aviculare. x Myosotis hispida. %x Euphorbia Helioscopia. *%x Veronica arvensis. Gastridium lendigerum Odontites verna var.pra- Vulpia Myuros. tensis. Lolium rigidum.

O. serotina var. villosula.

Les Gladiolus Illyricus et Tragopogon porrifolius se glissent, çà et là, dans les moissons.

B) ARVENSES. Les espèces de la liste ci-dessous mon- trent pour les champs en friche et les jardins une préférence presque exclusive ; la plupart sont peu répandues dans l’île.

Liste 3. Arvenses.

Fumaria Boræi. Borago officinalis. F. officinalis. Solanum nigrum. pc. Sinapis arvensis. Antirrhinum Orontium. re. Capsella Bursa-Pastoris. Linaria Elatine. Sagina apetala. L. spuria. pc. e Medicago denticulata. Veronica polita. Lythrum Hyssopifolia. V. hederæfolia. Portulaca oleracea. rR. V. arvensis. cc. Polycarpon tetraphyllum. Lamium purpureum. pc. Petroselinum segeitum. R. L. amplexicaule. Æthusa Cynapium. r. L. incisum. pc. Inula graveolens. ar. Stachys arvensis. R. Chrysanthemum segetum.cc. Anagallis arvensis. Calendula arvensis. pc. 3 Rumex crispus.

4 Cirsium arvense. 4 R. Acetosella. Lapsana communis. Polygonum Convolvulus. rc. Arnoseris pusilla. Rr. Euphorbia exiqua. Sonchus oleraceus. Mercurialis annua.

4 S. arvensis. Phalaris minor.r.

4 Convulvus arvensis. Mibora minima.

Heliotropium Europæum. r. Briza minor. Lycopsis arvensis. pc.

Beaucoup de plantes de cette liste sont considérées par Alph. de Candolle comme introduites avec les espèces cultivées,

SUR BELLE-ILE-EN-MER 309

Presque toutes celles des trois listes précédentes sont annuelles; elles doivent germer, fleurir et mürir leurs fruits dans le même espace de temps que les plantes culti- vées parmi lesquelles elles ont élu domicile.

Les neuf espèces vivaces sont généralement pourvues d'un système radiculaire rampant et profond qui leur per- met de résister aux labours ; on pourrait même dire que la division des rhizômes par la charrue et l’aération du sol favorisent leur extension.

L’explication de la rareté de la plupart des arvenses nous est fournie par l’assolement adopté à Belle-Ile, la culture de la pomme de terre succède aux céréales ou au maïs. On sait à quel point cette culture débar- rasse promptement un sol des « mauvaises herbes ». On plante la pomme de terre en avril, on lui donne trois but- tages à la charrue et on récolte vers novembre ; les espèces annuelles ne peuvent donc guère se développer dans des terrains ainsi exploités.

Espèces rudérales. Une autre station, dite rudérale, donne asile à ces espèces du bord des chemins, des murs, des décombres, qui suivent l’homme partout il habite, même dans les deux hémisphères ; on les trouvera notées au Catalogue; elles n’offrent pas ici de traits saillants et nous retirerions peu de profit de leur étude comparative.

Introductions accidentelles ; naturalisations. Les in- troductions accidentelles et les naturalisations demandent quelque attention. Les exotiques naturalisées depuis long- temps sur le continent ne sont pas nombreuses ici, et celles qui s’y montrent sont plutôt rares et ne semblent pas en voie d'extension. J'ai noté ci-après (liste 4), les Coronopus didyma, ŒEnothera biennis, Datura Stramonium, Ama- rantus retroflexæus. À l'exception du Coronopus, qui est

310 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

assez répandu, je n'ai vu qu'un ou deux pieds des autres espèces dans l’île. Je n'y ai pas aperçu l'Erigeron Cana- dense, si fréquent dans le S. W., rare il est vrai au N. de la Loire. Mais on rencontre ici, comme presque dans tout l'Ouest, un certain nombre de plantes échappées des cultures, elles figurent pour divers usages économiques. Elles apparaissent çà et là, plus ou moins naturalisées ou seulement adventices. Elles sont comprises dans la liste suivante.

Liste 4. Espèces plus ou moins naturalisées dans l’ile.

Delphinium Ajacis (Pied d’alouette). Moissons de Borduro. Probablement échappé des jardins.

Sinapis nigra (Moutarde). c. Décombres autour du Palais; L’Apothicairerie (Corbière). Matthiola incana (Giroflée). Naturalisé et abondant sur les rochers de la Citadelle du Palais; Bugull (M"° Eva Jouan). Cheirantus Cheiri (Ramoneur). Naturalisé et abondant sur les rochers de la Citadelle du Palais.

Barbarea præcox. Bord des chemins: Le Palais, Bangor. On le mange comme Cresson.

B. vulgaris var. rivularis Nym.; B. stricta Lloyd, FI. 0. Haies du village d’Antourho.

Coronopus didyma. Bord des chemins. AC.

Viola odorata (Violette). Promenade de la Corderie au Palais.

Lavatera Cretica. Décombres du Port du Palais, je l'ai retrouvé (Arrondeau, Gatal. 1867). Probablement intro- duit, comme dans les autres ports de l'Ouest, avec le lest des navires. Medicago sativa (Luzerne). Cultivé çà et comme fourrage; réussit assez bien au bord de la côte N. (Fort Labiche). | Trifolium incarnatum var. Molinerii (Trèfle incarnat).— Port- Kérel (Delalande). Le trèfle incarnat n'est que peu ou pas cultivé dans l’île.

Vicia sativa (Charonce). ac. Cultivé comme fourrage; se répand çà et là.

Prunus Cerasus L. (Cerisier, Merisier). Paraît naturalisé dans les bois des remparts du Palais et de Ker-Loréal.

4

à

SUR BELLE-ILE-EN-MER 311

Fragaria vesca (Fraisier des bois). Bois de Ker-Loréal; pro- bablement échappé du jardin.

Epilobium hirsutum L. Ruisseau de Bordilia, près Le Palais. Je doute que cette espèce soit vraiment du pays.

Œnothera biennis L. Un pied à Port-Herlen.

Anthriscus Cerefolium (Gerfeuil). Cultivé comme condiment dans les jardins, d'où il s'échappe quelquefois.

Petroselinum sativum (Persil). Murs des villages; cc. forti-

fications du Palais, etc. Cultivé comme condiment dansles jardins, d'où il s'échappe quelquefois.

Centranthus ruber DC. (Valériane). Vieux murs: Bangor, le Potager, la Citadelle, etc.

Nardosmia fragrans (Héliotrope d'hiver). Abondamment naturalisé autour du Palais et à Ker-Loréal.

Pyrethrum Parthenium. Autour du village de Kergostioc’h.

Silybum Marianum (Chardon-Marie). Cultivé dans les jar- dins de Sauzon (Delalande) et de Loc-Maria, sous le nom erro- de Chardon béni; celui-ci est le Cnicus benedictus.

Cynara Cardunculus (Chardonnette). Très fréquemment cul- tivé dans les jardins de village; je l’ai vu subspontané aux alentours de Bordardoué.

Tragopogon porrifolius (Salsifis). Subspontané dans les champs et moissons autour du Palais.

Vinca major (Grande pervenche). Naturalisé autour du vil- lage de Bornord.

Lithospermum officinale. Bordardoué, jardins du Palais. Probablement cultivé comme Thé.

Datura Sitramonium (Pomme épineuse). Sauzon; Kersalio (de la Touche).

Lycium vulgare L.; L. Barbarum Gr. et G., F1. Fr. 1 Natura- lisé, bord du ruisseau du Port du Palais près le Potager.

Linaria Cymbalaria Mill. Murs du Palais et de Bangor.

Veronica Persica Poir.; V. Buxbaumii FI. O0. Champs en friche : Andrestol.

Amarantus retroflexus L. L’Apothicairerie (Corbière). Cette espèce se répand partout de plus en plus dans l'Ouest.

Salix pentandra L. Le Palais, Porte de Ramonette.

S. alba. Çà et là, vallons.

var. vitellina. et là, vallons.

312

Un Un TA

ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

. Russelliana Sm. Çà et là, vallons : Port-Jean, Crawford. . fragilis L.? Lavoir de Port-Puns près Sauzon.

. undulata Ehrh. Vallon de Kervic.

. viminalis L. Andrestol, Port-Jean.

. rugosa « Smith » Lloyd, F1. 0.1! Lavoir de Port-Puns, Bru-

té, Port-Kolen; Loc-Maria (Hy). Feuilles ovales. S. dasyclados Wimm. ? Lavoir de Port-Puns. Feuilles lan- céolées, très allongées, soyeuses en dessous, bois gris, écorce

très velue. À revoir.

Populus alba L. (Peuplier blanc de Hollande, Ypreau). Çà et

dans les vallons.

Iris Germanica L.— Naturalisé sur les coteaux du Pénitencier,

au Palais.

Avena sativa. Cultivé dans l'ile. (Voir plus haut, part.,

chap. V).

Je terminerai ce chapitre par une courte liste des espè- ces que j'ai vues cultivées dansl’île et qui m'ont semblé le plus susceptibles de se répandre.

Liste 5. Plantes cultivées, susceptibles de se répandre.

Nymphæa alba (Nénuphar). Etang de Bruté.

Brassica Napus var. (Voir 1"° partie, chap. V).

Lepidium sativum (CGresson- nette).

L. latifolium.

Alyssum maritimunm.

Matthiola fenestralis ?

M. glabrata ?

Lychnis Chalcedonica.

Agrostemma coronaria.

Linum usitalissimum.— Peu cultivé.

Geranium striatum L. Jar- din Le Ray, à Sauzon; natura- lisé au fond du Port du Palais.

Ruta graveolens. Employé

pour les usages vétérinaires.

Pisum sativum (Petit pois).

Lathyrus latifolius (Pois vi- vace).

Pestinaca sativa (Panais,. Jadis cultivé à Bruté.

Rosa officinalis Tabern. Ic. 1084, sec. Rouy, FI. Fr. VI, p. 262; R. Provincialis De- segl. et Auct. nonnull. Jardin à Quinenek près Port- Jean, et probablement ail-

leurs. alba L., fl. semi-pleno.

Bangor, etc.—Souvent culti-

dans les jardins des villa-

ges. Aiton dit que ce rosier est natif d'Europe et que son introduction en Angleterre

remonterait à l'année 1597;

R.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 313

Rouy (loc. cit.) le considère comme un hybride fixé /Gal- lico-canina). Sedum Telephium. Valeriana macrosiphon.—Ci- metière de Loc-Maria. Scabiosa atro-purpurea (Sca- bieuse). Arlemisia Absinthium (Absin- the). A. Abrotanum (Ether). Tanacetum vulgare (Tanaisie). T. Balsamita (Baume Coq). Employé pour la Kôtriade. Cineraria maritima. Calendula officinalis (Souci). Phacelia tanacetifolia. Cul- tivé comme mellifère. Antirrhinum majus. Mentha permixta Gadeceau, Matériaux pour l'Etude des Menthes, p. 8; M. silvestris Lloyd, F1.0.! (non L.); M. nemorosa auct./pr.p.), sect. Silvestres-spuriæ Mlvd). Je crois que cette Menthe est un hybride des M. rotundi- folia et silvestris et qu’elle

ne s’est propagée dans l'Ouest que par la culture. Culti- à Kerzo près Sauzon, etc.

M. viridis L. (Menthe verte). Cultivé dans les villages: bord des chemins, etc.

var. rugosa Gadec., loc. cit. Cultivé à Kervi- laouen.

M. piperita Huds. non L. (vraie Menthe poivrée). Cultivé à Kervilaouen.

Lavandula Spica (Lavande).

Melissa officinalis (Mélisse).

Salvia officinalis (Sauge) !.

Gladiolus Byzantinus.

Narcissus biflorus. Bruté.

Lilium candidum. En su- perbes touffes dans les jar- dins de presque tous les vil- lages.

Allium subhirsutum ?.

Phalaris arundinacea.— Bru- té. Je ne l’ai pas vu spon- tané dans l'île.

Hordeum hexasticum (Orge à six rangs).

Bromus commulatus Schrad.

1 La Chausse ou Sauche {corruption évidente de Sauge) est une boisson composée d’une infusion de Sauge coupée de lait, dont l’usage à Belle-Ile vient, dit-on, des Acadiens. Elle est de plus en plus remplacée par le café au lait.

? Cette plante, cultivée partout de plus en plus pour bouquets, l'est aussi à Belle-Ile, en particulier au cimetière de Loc-Maria, d'où elle s’est répandue aux bords du ravin qui descend à Port- Maria ; elle est souvent rejetée des jardins comme trop envahis- sante ; elle s’est naturalisée aussi aux bords du ruisseau du fond du port du Palais et ailleurs aux alentours. C'est tout à fait à tort qu'elle à été signalée, il y a quelques années, comme spontanée à Belle-Ile. C’est une espèce méditerranéenne. (Voir Bull, Soc. bot., France, t. XL, p. 207, et t. XLI, p. 440.)

314 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Un champ à Port-Fouquet rient). Cultivé à Bruté. (Lloyd). Zea Mays.— Très cultivé dans Avena orientalis (Avoine d’O- l'ile.

CHAPITRE IV.

INFLUENCES ANTÉRIEURES A L'ÉPOQUE ACTUELLE.

Un problème, plus compliqué encore que ceux que nous avons osé aborder jusqu'ici, nous est posé par les espèces disjointes que nous rencontrons en nombre relativement important à Belle-Ile. Ces phénomènes ne peuvent s’expli- quer par l’état actuel des choses, et c’est dans un passé dont nous ne faisons qu’entrevoir les traces qu’il faudrait en chercher quelque explication.

Espèces occidentales. C’est sans doute à des groupe- ments de continents aujourd’hui détruits qu’il faut attribuer la distribution d’un certain nombre d'espèces qui sont confi- nées en Europe sur les rivages de l'Océan Atlantique, dont elles ne s’écartent guère. Quelques-unes de celles que nous trouvons à Belle-Ile, Omnphalodes littoralis et Linaria are- naria, ont même été considérées comme endémiques de nos côtes bretonnes"; elles y sont accompagnées de quel- ques autres espèces dites occidentales : Silene maritima, Ulex Gallii, Hypericum linarifolium, Galium arenarium, G. neglectum, Erica vagans, Æ. ciliaris, Scrofularia Scorodonia, Statice ovalifolia, S. occidentalis, Rumex rupestris, Euphorbia Portlandica, F'estuca orarta.

__ Passé géologique des iles bretonnes. Si nous étu- dions comparativement la dispersion actuelle des espèces

! Crié, La végétation des côtes et iles bretonnes.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 315

les plus remarquables de Belle-Ile dans les autres îles bretonnes et sur certaines parties du continent voisin, peut-être cette étude jettera-t-elle quelque lueur sur la confi guration ancienne des côtes.

Nous avons vu que, dans l'opinion du géologue le plus compétent, à l'heure actuelle, pour apprécier le passé pro- bable des terres bretonnes, leurs îles auraient été séparées du continent à l’époque quaternaire, et que Belle-Ile se rat- tachait auparavant à la presqu'île de Retz, aujourd’hui si- tuée à l'embouchure de la Loire et formée, comme celle-ci, de schistes séricitiques. Ce rivage, qui comprenait l’île d’Yeu, serait, dans l’opinion des géologues, plus ancien que celui auquel appartenaient Hædic, Houat, Quiberon, Groix et les Glénans”.

Ile d’'Yeu, île de Groix. Nous verrons plus loin (chap. VI, p. 334) que les sept espèces de notre liste 2, que nous considérons comme caractéristiques de la florule de Belle-Ile, manquent toutes aux îles d'Hœdic et Houat, à la presqu'île de Quiberon et à toute la côte du Morbihan voi- sine; mais il ne nous en faut pas moins reconnaître que les Plantago carinata et Trixago Apula se retrouvent à la fois à l’île d'Yeu* et à Groix, tandis que l’Euphorbia platyphylla, noté à l’île d'Yeu seulement, ne se montre plus qu’en Ille-et-Vilaine.

Le Lotus parviflorus est commun à l’île d'Yeu, à la côte de Pornic, à Belle-Ile et à Groix.

Presqu'ile de Retz. Le T'olpis umbellata, qui n'existe dans aucune des autres îles, apparaît, rare il est vrai, dans la presqu'île Retz, près de Pornic, et atteint à Belle-Ile son extrême limite N.

1 Voir {re partie, chap. III. 2 Voir Viaud-Grand-Marais et Ménier, Catal. pl. île d'Yeu, Bull. Soc, Sc. nat., Nantes, 1894.

316 ESSAI DE GÉOGR\PHIE BOTANIQUE

Les ZLinaria commutata et Linosyris vulgaris ne se voient ni à l’île d'Yeu ni à Groix, et il faut descendre vers le midi jusqu'à la Vendée, et même jusqu’à la Charente- Inférieure, pour retrouver ces deux espèces.

Le Gladiolus Illyricus paraït rare sur le littoral en France ; il est cependant assez répandu dans le Roussil- lon‘, et Willkomm et Lange* l’indiquent abondant sur les bords de la Méditerranée, en Espagne, dans la pro- vince de Grenade. Dans l'Ouest, il semble lié aux terrains schisteux de l’intérieur ; on nele voit dans aucune autre île que la nôtre ; il saute des schistes d’Argenton-Château (Deux-Sèvres) à ceux d’Ancenis (Loire-Inférieure) et, de Saint-Thurial et Monterfil (Ille-et-Vilaine), il remonte jus- qu'en Angleterre.

Espèces disjointes. Toutes les espèces disjointes que je viens d’énumérer peuvent être envisagées comme ayant des tendances méridionales. Leur disjonction apparente disparaît si nous considérons, avec les géologues, que toutes les îles elles ont subsisté faisaient jadis partie du continent voisin; car les solutions de continuité ont été vraisemblablement créées par l'immersion des vallées qui rellaient entre elles ces cimes des chaînes continentales que nous apercevons, seules aujourd'hui, émergées sous la forme d'îles plus ou moins éloignées du continent.

À la faveur d'une température d'autant plus douce que la chaîne était plus voisine de la mer, ces espèces méri- dionales remontaient sur le littoral, comme elles le font aujourd'hui, jusqu'à la limite climatique extrême qu’elles ne pouvaient dépasser ; mais rien dans les faits que nous ve- nons d'examiner ne nous autorise à voir dans ces disjonctions

! G. Gautier, Catal. rais. de la FI. des Pyrén. Orient., p. 403, 2 Willkomm et Lange, Prodr. Flor. Hisp. I, p. 140.

I D

SUR BELLE-ILE-EN-MER ST

actuelles apparentes des arguments en faveur de tel ou tel rapprochement à des périodes géologiques déterminées.

Tout au plus pouvons-nous reconnaître que les florules de l’île d'Yeu et de Groix présentent une grande affinité avec celle de Belle-Ile ; qu'une vingtaine d'espèces nota- bles de cette dernière île se retrouvent sur la côte de Por- nic (presqu'île de Retz); enfin que l'Adiantum Caprillus- Veneris, isolé aujourd'hui à Belle-Ile, découvert par moi il y a quelques années sur le continent voisin, à l’embou- chure de la Vilaine, semble indiquer une connexion des deux terres à une époque géologique plus ou moins ancienne.

Pour nous résumer : les îles méridionales bretonnes ont fait indubitablement partie, à une époque géologique ré- cente, d'un même continent. Les chaînons qui reliaient entre elles certaines espèces ayant disparu, la dispersion de ces plantes nous semble aujourd’huiirrégulière et capri- cieuse ; mais ces témoins d'un état de choses antérieur étaient régis, comme aujourd'hui, par les lois climatiques et par les préférences de terrain, et ces conditions devaient être, à cette époque de réunion continentale, à peu près celles qui règnent de nos jours, puisque nous voyons que les principales espèces qui nous paraissent disjointes re- cherchaient déjà, comme aujourd'hui, la température chaude du littoral et certaines natures du sol.

Dislocation des côtes postérieure à la formation du Gulf-Stream. Tout ceci semblerait concorder avec l'hypothèse d'une dislocation des côtes, postérieure à la formation du Gulf-Stream, que M. de Lapparent! qualifie de phènomène très moderne. Il croit que le climat actuel, qui en dépend à un très haut degré, n’a pu s'établir qu’à l'aurore de l’époque néolithique.

1 Traité de Géol., édit., p. 1639,

318 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

CHAPITRE V.

ASSOCIATIONS VÉGÉTALES. STATIONS.

Certains groupes de végétaux, quoique réunis dans une même station, sont néanmoins constitués par des espèces répondant, chacune prise en particulier, à des exigences variées. Ces Associations ont été très nettement définies par M. Ch. Flahault :

« Le terme d’Associahion végétale s'applique à un rap- » prochement de formes spécifiques et morphologiques » étrangères les unes aux autres, avec le profit exclusif de » chacune d’elles pour objet ; les espèces y vivent les unes » à côté des autres, en vertu d’une conformité ou d’une » diversité d’exigences qui trouvent satisfaction dans ce » groupement » ‘.

Botanique écologique. L'étude de ces groupements et des causes qui y président constitue la botanique éco- logique de Warming *.

Il n’est pas aisé de reconstituer, après les changements apportés par l’homme à la végétation primitive, l'ensemble naturel auquel appartenait une région déterminée avant cette intervention. Les faits que le naturaliste peut cons- tater de nos jours n’y suffisent pas; il doit s’aider, pour les interpréter, de toutes les ressources qu'il peut trouver dans les diverses branches des sciences humaines.

Alph. de Candolle écrivait, il y a déjà un demi-siècle :

1 Ch. Flahault, Premier essai denomenclature phytogéographique. (Bull. Soc. Languedoc. de Géogr., p. 17.) ? de ci42<, demeure, (Warming, Plantesamfund, etc.)

SUR BELLE-ILE-EN-MER 319

« L’immensité des questions ainsi soulevées serait à faire » prendre en pitié le travail de chercher des régions natu- » relles et de rédiger des flores locales, si nous n’aperce- » vions, au contraire, que les géologues ont besoin de ces » travaux de géographie physique et de botanique pour » arriver un Jour à démontrer ce qu'ils peuvent seulement » conjecturer dans l’état actuel des connaissances ».

Malgré les efforts de savants éminents, que de pareils problèmes ne pouvaient laisser en repos, la Géographie botanique est encore à son aurore.

Essayons cependant d'appliquer à notre modeste étude les principes que M. Ch. Flahault a développés récemment dans de nombreux écrits, et qui sont certainement appelés à faire progresser cette science nouvelle qu'est la Géogra- phie botanique *.

Type de végétation. Groupe d’'Associations. Heureux de pouvoir nous appuyer sur des travaux aussi conscien- cieux, nous reconnaîtrons que Belle-Ile, épave du sol bre- ton, appartient comme celui-ci, et comme une grande par- tie de l'Europe, au Type de végétation de la Forêt boréale et au Groupe d’Associations d'arbres à feuilles caduques de Warming *.

Il est plus difficile de distinguer l'Association elle-même qui dominait jadis la végétation de Belle-Ile.

Nous avons vu plus haut‘ que, malgré sa fréquence ac- tuelle dans le pays, l’'Orme ne constitue pas un arbre forestier ; ses nombreux usages économiques ont le faire introduire, et les éléments calcaires du sol ou bien

1 Alph. de Candolle, Géogr. bot., p. 1311.

? Ch. Flahault (Voir notre bibliographie générale).

5 Warming, Lebensform. Vegetationsform. ; Flahault, ess. de nom. phyt., p. 27.

4 {re part., chap. IV, p. 213.

TRES 1

320 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

ses caractères physiques ont, sans doute, favorisé son dé- veloppement.

Association du Chêne Rouvre. La découverte des Chênes de Bordéri' fait supposer, avec vraisemblance, que c'était l'Association du Chêne Rouvre* qui régnait jadis sur l’ancienne Vindilis.

Si nous examinons, en effet, les espèces dominantes qui forment le fond de la végétation, et dont nous donnons plus loin la liste (chap. VI, liste 1), nous voyons que, abstraction faite de trois ou quatre espèces littorales, tou- tes les autres représentent le cortège habituel du Chêne en Bretagne.

Mais c’est surtout la Lande, remplaçant partout la forêt détruite, qui nous fournit un ensemble remarquable de témoins de la végétation primitive.

Elle est caractérisée, avant tout, par les Ajoncs et par les Bruyères qui lui donnent sa physionomie ; le cortège breton du Chêne complète l’ensemble.

Grands Ajoncs. Lande. La végétation qui accom- pagne les GRANDS AJoncs sur le versant septentrional des coteaux, dans les vallons, est la plus caractéristique sous ce rapport. On y voit d'énormes buissons d'Ulex Ewropœus (connu sous le nom de Grande Lande), coupés seulement tous les 4 ou 5 ans et qui atteignent parfois 3 mètres de hauteur et plus. Parfois l’Ulex est remplacé par la Grande Fougère, Pteris aquilina. À travers ces groupes compacts, les hautes tiges des Asphodelus occidentalis ou Arrondeavi, se font jour, quelquefois difficilement. Dans les endroits un peu plus découverts, on aperçoit les ra-

1! Voir 1'° part., chap. IV. 2 Je réunis à dessein, sous le nom linnéen de Quercus Robur

(Chêne Rouvre), les Quercus sessiliflora et pedunculata, qui ne semblent pas d'ailleurs avoir, chez nous, un cortège d'espèces diffé- rentes, ù

SUR BELLE-ILE-EN-MER 321 meaux plus modestes de l'Erica cinerea, et plus rarement del'Ærica vagans, celui-ci de moins en moins répandu au fur et à mesure qu’on s'éloigne de la grande côte S. C’est une végétation de landes par excellence, un peu diffé- rente de celle des plateaux maritimes de la Côte sauvage.

Font partie de l’ensemble :

Hypericum pulchrum très ré- pandu).

Sarothamnus scoparius (ré- pardu).

Hypericum linarifolium.

Genista tinctoria. Spiræa Filipendula. Pulmonaria angustifolia. Digitalis purpurea. Triodia decumbens.

peu répandus.

Polygala vulgaris var. É Teesdalea Iberis.

oxyptera. S Euphrasia nemorosa. P. serpyllacea. S Veronica officinalis. Erythræa Centaurium. G Platanthera bifolia. Betonica officinalis. 2 Gladiolus Illyricus...... R. Clinopodium vulgare. $ Sambucus Ebulus. Viola lancifolia (peurépandu). Hypericum montanum.

Malgré le peu d’attraits et la fatigue de l'exploration, 1l serait utile de revoir ces coteaux exposés au N. et d'y re- trouver plus abondant l'Æypericum montanum, que j'ai découvert dans le vallon de Port-En-Dro. C’est aussi dans cette Siation qu’on peut apercevoir, çà et là, quelques Gla- diolus Illyricus, espèce que les défrichements menacent de plus en plus jusque dans ses derniers retranchements, et qui finira, sans doute, par disparaître, comme elle a disparu des environs d’Ancenis (Loire-Inférieure).

Zone de l’Ajonc réduit. Plateaux maritimes ; arête centrale. Le voisinage immédiat de la mer, surtout sur la Côte sauvage, modifie très notablement cet ensemble.

Les espèces qui habitent les hauts plateaux bordant les falaises élevées de la Grande Côte, représentent bien encore la végétation des landes bretonnes, mais déjà quelques espèces méridionales viennent rompre agréablement la

21

322 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

monotonie du tableau ; les formes biologiques sont visible- ment modifiées par les nécessités d'adaptation au milieu de l'habitat. La plupart des espèces sont réduites dans leur taille. Les buissons d'Ulexæ, domine U. Gall sous sa forme humilis, sont presque nivelés par les vents du large. Toutes ces espèces subissent à la fois l'extrême sécheresse du terrain et l’âpreté du vent de mer, toutes sont aussi des æérophiles par excellence : fruticuleuses qui trouvent dans la réduction de leur appareil foliaire, ou son remplacement par des épines, une protection contre la sécheresse par la diminution de l'évaporation : Ulex Gall, U. Europœus, Sarothamnus scoparius, Erica cinerea. A ces espèces dominantes viennent se méler les tiges à feuilles plus ou moins enroulées ou pliées de graminées vivaces: Brachypodium pinnatum, Molinia cœrulea, Dactylis glo- merata var. congesta, F'estuca duriuscula, très répandus, tandis qu'abondent les coussins du Plantago carinata’ formant de petits gazons cespiteux, à souche ligneuse, tout à fait semblables à ceux des Saxifraga, des An- drosace et surtout du Szlene acaulis de la zone alpine.

On voit figurer dans ce groupement, qu'on pourrait appe- ler de l’Agonc RépuIr: Erica vagans, E. ciliaris, Cal- luna vulgaris, Ononis repens var. inermis, Helianthemum gultatum var. maritimum Trifolium arvense var. perpu- sillum, Tormentilla reptans, Simetlis bicolor, Agrostis alba, A. vulgaris, Anthoxanthum odoratum var. Lloyd ; les cinq premières espèces très répandues.

Moins fréquemment apparaissent : Lotus hspidus, Spi- rœæa Filipendula, Achillea Millefolium var. candicans, Erythræa maritima, Trixago Apula, Anthylhs Vulne- raria, Pedicularis silvatica, Daucus Carota var. mari- tima et var. Gadecæi. Remarquons que plusieurs de ces

1‘ Quelquefois avec son curieux parasite, Cuscula Godronii.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 323

espèces sont représentées par des variétés naines ou à tomentum abondant.

Cette zone de l’Ajonc réduit occupe encore toute l’arête centrale de l'île, de Lanno à Loc-Maria, avec des pénétra- tions partielles de celle des Grands-Ajoncs.

Associations secondaires; Stations. Si nous exami- nons de plus près cette Association principale de l’Ajonc, vestige de celle du Chêne Rouvre, nous ne tarderons pas à distinguer, dans cet ensemble, des groupes subordonnés.

Nous ne voyons pas qu'on ait proposé jusqu'ici un nom pour désigner ces Associations secondaires, qui représen- tent, à mes yeux, l'unité biologique la plus simple de pareils ensembles. Cette unité, dont le type est le plus souvent sub- jectif, se confond, il est vrai, avec la Station (Wimmer, 1884), unité d'ordre géographique et topographique de M. Ch. Flahault*.

Je désignerai donc ces groupes, au moins provisoire- ment, par le nom français de la Station, adoptant même, au besoin, certains néologismes créés par quelques-uns de nos plus modernes phytogéographes” et tirés du nom de l'espèce dominante, comme Cariçaie, Cypéraie, etc., ou bien joi- gnant au nom de la Station celui de l'espèce ou des espèces caractéristiques.

En étudiant maintenant, d’une façon détaillée, la végé- tation des vallons, dont l'altitude varie de 30 à 50 mètres, nous y reconnaîtrons huit Associations secondaires cor- respondant à autant de Stations.

L. Granps AJoncs (Versant N. des coteaux). La pre- mière, dite par nous des Grands Ajoncs, et qui occupe le versant septentrional des coteaux, se confond, comme

! Voir Ch. Flahault, Premier essai de nom. phytogéogr., p.12. 2 Voir Ant. Magnin, Contrib. à la Flore des lacs du Jura, Bull, Soc. bot. Fr. t. 41, p. CV.

324 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

nous venons de le montrer, avec l'Association du Chêne Rouvre elle-même.

II. TRÈFLES NAINS (Versant S. des coteaux). Le versant méridional de ces mêmes coteaux nous offre avec le précédent une différence frappante de végétation.

Généralement dépourvu d'espèces frutescentes, il est recouvert d’un gazon serré dominent de petites Légumi- neuses; c’est notre Sous-Association des T'rèfles nas. Quelques-uns de ces coteaux, celui de Chubiguer par exem- ple, ont été plantés de vignes. C’est que les espèces mé- ridionales se montrent en nombre; abritées, dans ces val- lons, des vents du large, elles s’avancent souvent jusqu’à l'embouchure du ruisseau, c’est-à-dire jusqu'au voisinage même de la mer.

On peut y observer toute une série d'espèces courtes formant un gazon très serré, la plupart très réduites de leur taille habituelle, souvent couchées-résupinées, pou- vant constituer des variétés naines. Cet ensemble nous offre un type remarquable d'une adaptation xérophile.

Trifohum angustifolium, souvent dominant, grêle, à tige ordinairement simple de 4 à 8 centimètres, à épis raccourcis, souvent presque en capitules; 7r2folium sub- terraneum, T. glomeratum, T. strictum, T. scabrum ; les trois derniers tout à fait nains. 7rrfolium striatum var. nanum, presque méconnaissable avec ses tiges naines, entièrement couchées. Les autres Légumineuses, de taille très réduite, qui accompagnent ordinairement ces Trèfles sont: Lotus angustissimus, L. hirsutus, L. paruiflorus ; Ornithopus ‘ebracteatus, O. perpusillus; puis Tillæa muscosa et Trifolium suffocatum que l’on voit, mais rare- ment, dans les sentiers.

Helianthemum guttatum var. maritimum, Torihs no- dosa, Filago montana, Linosyris vulgaris, Crepis tara- œacifoha var. recognita, Polycarpon tetraphyllum var.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 325

densum, Silene Gallica, Geranium columbinum, Bro- mus mollhis var. nanus et une très curieuse variété supi- num du Linum angustifolium, trouvent dans la réduction de leurs organes ou dans leur application contre le sol, un moyen de lutter contre la sécheresse et d'entrer ainsi dans l'Association.

D'autres associés n’ont pas besoin de recourir à de pareilles modifications de leur état habituel. Les Sedum acre, Anglicum et reflexum, emmagasinent dans leurs organes succulents des réserves d’eau; les Scilla autum- nalis et Romulea Columnæ trouvent les mêmes ressour- ces dans leur bulbe, tandis que toute une série d'espèces à tiges et à feuilles normalement très réduites peuplent natu- rellement cette Séation.

Telles sont : Ranunculus parviflorus. Cicendia filiformis. Dianthus prolifer. Asterolinum stellatum. Mœænchia quaternella. Linaria Pelliceriana. Linum catharticum. Euphorbia exigua. Radiola linoides. Vulpia ciliata. Buplevrum aristatum. Gastridium lendigerum. Galium Anglicum. Aira præcox. Filago Gallica. A. caryophyllea.

Tolpis umbellata.

Apparaissent çà et là, dans ce tapis végétal, les jolies fleurs du Zanaria commutata, du Geranium sanguineum, du Trixago Apula et, plus rarement, de l’'Ophrys apifera;

puis les :

Ranunculus Chærophyllos. Sonchus asper (adventice là, Hypericum humifusum. mais très répandu), Erigeron acre. Origanum vulgare.

Erythræa maritima. Thymus Chamædrys. Hieracium Pilosella. » Plantago carinata.

Enfin, c’est ordinairement sur les coteaux de ce versant méridional, souvent sur les petites plates-formes que sur-

326 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

plombent les rochers schisteux et les pluies entraînent le terreau des cultures, qu’on peut recueillir deux des plan- tes les plus intéressantes de l’île: Zsoetes Hystrix et Ophioglossum Lusitanicum.

J'ai trouvé, fin mai dernier, par suite de la saison plu vieuse, quelques /soetes Hystrix au bas des rochers des vallons humides et abrités de Bordilia et de Locqueltas, tandis que sur les coteaux secs de Port-Kérel, cet Zsoe- tes est abondant, il n’en restait plus trace à cette époque; quant à l’'Ophioglossum, c'est à peine si on en voyait, çà et là, quelques feuilles entièrement rôties.

Contrairement à ce qu'on a écrit récemment, cette cu- rieuse et minuscule fougère entre en végétation aux pre- mières pluies d'automne et en repos complet dès les pre- mières chaleurs de la fin du printemps". La meilleure épo- que pour la récolter en belles fructifications est le mois d'avril. Il en est ainsi pour l’Zsoetes, presque toujours accompagné des Romulea Columneæ et Scilla autumnalis, dont il est difficile, en cette saison, de le distinguer.

Constatons, en terminant l'analyse de cette S{ation, la fréquence d’un bon nombre d'espèces méridionales compri- ses dans notre liste (3° part., chap. I, pp. 292-293).

IT. Sauzare (Ruisseaux). Chacun des vallons est tra- versé dans toute sa longueur par un ruisseau qui se rend à la mer; le cours de ce ruisseau est marqué par une ligne presque ininterrompue de Salix cinerea auxquels se mêlent çà et d’autres Osiers, probablement introduits : Salix alba, S. viminalis, S. Russelliana, S. rugosa; c'est la Saulaie.

On y voit, par ordre de fréquence, ou à peu près :

Œnanthe crocata (dominant). 1 Voir : Ch. Ménier, Sur les Ophioglosses de la Flore de l'Ouest,

Bull. Soc. Sc. nat. O., VII, p. 4 à 9 (1897). F. Camus, Lettre à M. Malinvaud, Bull. Soc, bot. Fr., t. XLIX, p. 411 (1902).

SUR BELLK-ILE-EN-MER 327

Mentha aquatica. Deschampsia cæspitosa.

2 a M. rotundifolia. 3 . Carex vulpina. ê Galium Aparine. S C.muricalia. à Inula dysenterica. # C. leporina. A Epilobium tetragonum. / £ Eupatorium cannabi-\ ; Myosotis repens. num. = Scrofularia aquatica. 5 Rumex Hydrolapathum. & J'uncus effusus. = À. nemorosus. © Arum Italicum. & Scrofularia Scorodonia. \ à Potentilla Anserina. = Juncus conglomeratus. |] à. Epilobium parviflorum. 2 Holcus mollis, Equisetum arvense. = Equisetum limosum. £ Lythrum Salicaria. s Carex acula. ü

A cette réunion d'espèces hygrophiles vient se joindre une série d'espèces némorales, attirées par l'ombre et la fraîcheur qui règnent au printemps. C’est la FouGERAIE, caractérisée par les Athyrium Filix-Foœmina, Polysti- chum Filix-Mas, Scolopendrium officinale, avec (rare- ment) Aspidium angulare, et, plus rarement encore, Blechnum Spicant et Polystichum dilatatum ; enfin les :

Viola Riviniana. Rubia peregrina. Stellaria Holostea. Iris fœtidissima. Primula vulgaris. Digitalis purpurea. Veronica Chamædrys. et, plus rarement : Glechoma hederacea. Carex divulsa. Endymion nutans. C. Pairæi.

Lonicera Periclymenum. C. brizoides.

IV. CyPÉRAIE (Estuaires). Un autre groupe, que j'ap- pellerai Cypéraie, surgit dès que le ruisseau s’élargit pour former de petites mares ou pour se jeter dans la mer: ce sont les kydrophytes proprement dites, satellites plus ou moins fidèles du Cyperus longus, dominant, parfois rem- placé par de vastes massifs d’Zris Pseudo-Acorus, ou accompagné, vers les embouchures, des Phragmites com-

ui an

328

ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

munis et Sparganium ramosum, très abondants, du Juncus Gerardi, qui devient tout à fait encombrant au Port de Ster-Vras. Suivent comme comparses :

Eleocharis palustris.

E. multicaulis. Glyceria fluitans. Elodes palustris. Polygonum Hydropiper. P. amphibium.

Batrachium hederaceum. B. heterophyllum.

B. trichophyllum. Scirpus maritimus.

S. lacustris (assez rare). Carex riparia (rare).

V. Osmonpare' (Ravwins). Les ravins à embouchure étroite, aux parois élevées et rapprochées perpendiculai- rement, nous montrent un autre ensemble d'hydrophytes dont plusieurs sont essentiellement halophiles.

Nasturtium officinale, Glaux maritima, Hydrocotyle vulgaris sont ici dominants, avec Osmunda regalis.

La hauteur et la vigueur exceptionnelles des touffes de cette belle fougère, souvent accompagnée d'une forme géante du Scrofularia aquatica, me conduit à donner à cette Station des Ravins le nom d'Osmondaie. On y ren-

contre encore :

Anagallis tenella.

Apium graveolens.

Helosciadium ochrea- tum.

Potamogeton polygoni- folius.

Lonicera Periclymenum.

très répandus.

Solanum Dulcamara. Myosotis repens. Primula vulgaris. Ranunculus repens. Athyrium Filix-Fæmina. Polystichum Filix-Mas. Heracleum Sphondylium.

Suivant que le substratum est sablonneux ou rocailleux,

D'après Théis (Gloss. de bot. Paris, 1810, p. 339), Osmunda au- rait une origine tudesque et on lui donnerait pour primitif mund, qui exprime la force, à cause des vertus attribuées à cette plante. Osmunder était l'un des noms de Thor, divinité celtique, et il exprime la force dont ce dieu était l'emblême. Mund signifie rem- part, en anglo-saxon, et il est le radical de Pharamond, Sigis- mond, etc,

SUR BELLE-ILE-EN-MER 329 on voit apparaître au voisinage immédiat de la mer: Scirpus setaceus, S. Savii, Juncus Gerardi, Cicendia fih- formis, ou bien Careæ distans var. Vikingensis, C. exten- sa, Samolus Valerandi, Sagina procumbens, Calhtriche obtusangula, C. stagnalis, Potamogeton polygonifolius et, plus rarement, Potamogeton crispus, Alisma Plantago, A. ranunculoides, Scirpus fluitans, etc. On voit aussi, dans les coins de prés marécageux, une forme curieuse du Ranunculus Boræanus (R. tomophyllus Jord.).

VI. CARIÇAIE (T'ourbières). La Station des Tourbières ou Cariçaie est à peine représentée dans l’île par quelques très petits espaces tourbeux, situés ordinairement sur le flanc des coteaux et caractérisés par la présence du Carex Œderi, souvent accompagné de l'Ælodes palustris. On y trouve très rarement : S{ellaria uliginosa, Sagina patula, Peplis Portula, Scutellaria minor, Carex pulicaris, C. panicea, C. muricata, C. echinata. On peut dire que toutes les espèces propres à cette station sont presque nul- les dans l’île. Je n’y ai vu nulle part la moindre trace de Sphagnum.

VII. GRAMINAIE (Prairies). Les prairies, plus ou moins humides au printemps, qui occupent le fond des val- lons, forment une station étendue dominent les Arrhe- natherum bulbosum et Lolium perenne avec un très nom- breux cortège :

Holcus lanatus. Trifolium resupinatum. T. maritimum. Cardamine pratensis. Ranunculus Boræanus. Festuca pratensis. Œnanthe crocata. Agrostis alba. Anthoxanthum odora- \ Cerastium triviale. tum. Œnanthe fistulosa. Alopecurus geniculatus. Œ,. silaifolia.

Ajuga reptans. Gaudinia fragilis. Cynosurus cristatus. Bromus secalinus.

très répandus.

répandus.

rép

330 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Galium palustre. Rhinanthus glaber. Equisetum palustre. Trifolium pratense. Ranunculus Flammula. T. minus. Heracleum Sphondylium. Lychnis Flos-Cuculi. Myosotis palustris. Rumex Acetosa.

M. versicolor var. dubia. Carex hirta. Eufragia viscosa. C. divisa.

rép.

assez répandus.

assez rép.

C’est dans les prairies humides, au printemps, que se montrent à Belle-Ile, çà et là, en groupes assez compacts, les Ranunculus ophoglossifolius et Trifolium Michelia- num, tandis que les Phleum pratense et Alopecurus pra- tensis, si communs dans toutes nos prairies de l'Ouest, font ici défaut.

VIII. Psammare (Dunes fixées). Les Dunes fixées, connues sous le nom de «Garenne de Kerhuel» et qui s'étendent jusqu’à 5 ou 600 mètres du rivage, depuis Port- Donant jusqu’au village de Kerhuel, sont les seules qui aient quelque importance. Elles présentent un groupement très compliqué dont l'élément principal se compose de la plupart des espèces halophiles-psammiques énumérées précédemment (pp. 303-305).

Cette Station doit sa physionomie particulière à l’abon- dance du Psamma litioralis accompagné de l'£Ewphorbia Portlandica, tout aussi répandu.

Dans cette Association secondaire il convient, en outre, de faire entrer :

Un certain nombre d'espèces psammiques, non halo- philes, qu'on doit considérer comme fixées par les ca- ractères physiques du substratum ; telles sont :

Poterium dictyocarpum. Pteris aquilina.

Cynodon Dactylon. Vulpia membranacea. Echium vulgare. Bromus Madritensis. Phleum arenarium. B. mollis var. nanus. Mibora minima (répandu). Myosotis hispida (assez rép.).

très rép. répandus.

+ Fe

SUR BELLE-ILR-EN-MER 33

Medicago minima. .. Thymus Serpyllum. = Galium Mollugo. 5 Salvia verbenaca. p Thrincia hirta. S Arenaria leptoclados var. (| Hypochæris glabra. ee visCOsa. & H. glabra var. Balbisii. = Silene conica. Jasione montana var. ma- | & Sagina subulata. k ritima. % Erythræa pulchella. 4

Quelques espèces des calcaires ou des schistes énu- mérées au Chap. IT (pp. 299 et 301).

Rosa pimpinellifolia. .…. Arabis sagitlala. £ Sedum acre. & Chlora perfoliata. 2 S. reflexum. Ophrys apifera. Es

Dianthus prolifer (peu rép.).

Le tout constitue l’ensemble de la végétation des dunes herbeuses fixées, groupement curieux par la variété de ses éléments qui se disputent âprement le terrain.

CHAPITRE VI.

CARACTÈRES DE LA FLORE DE BELLE-ILE.

Éléments d’appréciations ; méthode adoptée. Avant d'essayer de dégager de l’étude que nous venons de faire les conclusions qui peuvent en découler, il est bon d'établir les principes qui nous serviront de base d'appréciation.

Tout d’abord disons, avec M. Le Jolis', que, dans ces questions de Géographie botanique, « ce n’est pas de la » présence de quelques individus isolés que l’on doit tirer » des inductions, mais bien de la composition du tapis

! Le Jolis, De l'influence chimique des terrains sur la dispersion des plantes (Congr. scient. de France, Cherbourg, 1860, p. 29).

3932 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

» végétal, c’est-à-dire de l’ensemble de la végétation d’une contrée. »

Je négligerai donc, au moins dans les grandes lignes, les espèces dont je n'ai vu que quelques rares représen- tants, à moins cependant que leur rareté même ne donne lieu à quelque observation instructive.

Je n'aurai pas davantage à tenir compte, dans ces géné- ralisations, des espèces que je considère comme étrangères à la flore, même dans le cas d’une naturalisation plus ou moins complète.

En ce qui concerne les caractères physiques et chimi- ques du sol, considérés dans leurs rapports avec la végéta- tion, j ai classé les espèces suivant les préférences, par- fois faibles, qu’elles montrent, surtout dans l'Ouest de la France, pour tel ou tel terrain, sans les considérer comme absolument exclues des autres.

Pour apprécier les traits caractéristiques de la végéta- tion d’une contrée, il faut tenir compte :

De l'abondance de certaines espèces vulgaires, qui forment le fond du tapis végétal et dont quelques-unes sont dominantes pour l’ensemble de la région qu’on étudie.

2 De la présence, en nombre suffisant, de certaines espèces, plus difficiles sur les conditions nécessaires à leur adaptation, quin’existent pas dans les régions voisines qui y sont rares ; Ce sont ces espèces caractéristiques qui donnent à la flore son cachet spécial.

De l'absence ou de l'extrême rareté de certaines espèces vulgaires très répandues dans toute la contrée environnante.

4 De l'absence de certaines espèces caractéristiques, assez répandues dans les régions voisines.

Si nous appliquons la méthode à Belle-Ile, nous trou- VONs :

SUR BELLE-ILE-EN-MER 333

Liste 1. Espèces vulgaires, abondantes à Belle-Ile, par ordre de fréquence.

Ulex Europæus.......... SES Occ. Erica cinerea ........... Da SS. : X. Occ. Arrhenatherum bulbosum)" CARS À 0. Sedum Anglicum............ SS. X.lith. Occ. PtOrB ARR inscrire AIMER. © 0. Sarothamnus scoparius ...... 59.1 4 XL 0. Helianthemum guttatum,.... SS. X. Mér. Hypericum pulchrum........ De: l'A 0. Œnanthe crocata............ 55: H: 0. Heracleum Sphondylium..... D "HE 0. Echium vulgare............. OS RE 0. Silene maritima............. O. X.lith. Occ.litt. Scabiosa arvensis............ C » 0. Crepis taraxacifolia.......... LES. 0 7 RE | > Romulea Columnæ.......... Hal. X.lith. Mér.litt. Juncus Gerardi :.2.:..:.:..4:. Hal. H. O. litt. Onoms-rehéns:. 20.11 O0. X.ps O.litt. tromista Hingtoria,,......1.. (TARA % 0. Origanum vulgare........... Se 2€ 0.

Il résulte de cette liste que le tapis végétal à Belle-Ile est formé principalement d'espèces silicicoles, à tendances occidentales, presque toutes nettement xérophiles (avec quelques calcicoles) appartenant à l’AssocraTion pu CHÈNE Rouvre (Quercus Robur L.).

1 La notation adoptée est celle-ci :

O. (indifférente).

S. (silicicole); SS. (silicicole à préférence plus marquée); C. (cal- cicole); CC. (calcicole à préférence plus marquée); Sch. (schisto- phile) ; Hal. (halophile).

pél. (pélique) ; de rnA°ç, argile ;

X. (xérophile) 4 ps. (psammique) ; de Yzuuos, sable ;

lith. (lithique) ; de Àidos, pierre.

H. (hygrophile).

Mér. (méridionale) ; Sept. (septentrionale); Occ. (occidentale); litt, (littorale).

3934 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Liste 2. —Espèces essentiellement caractéristiques de la flore de Belle-Ile, étrangères à toute la côte bretonne ainsi qu’aux îles d’Hœdic et d’Houat, par ordre de fréquence.

Plantago carinata.:2:40... Sch. X. Mér. DFIRAROT AU MER Tune Sch. X. Mér. Tops UMbaIA -e. Sch. X. Mér. Linaria commutata .......... 1210X Gladiolus Illyricus........ .. Sch. X. Mér. Linosyris vulgaris ........... Sch. X. Mér. Euphorbia platyphylla ....... CG. X. Mér:

Cette liste, très instructive, nous montre que toutes les espèces essentiellement caractéristiques de la flore sont méridionales et xérophiles, avec préférence marquée pour les terrains schisteux*.

Liste 2 bis. Espèces caractéristiques, plus ou moins ra- res dans le Morbihan, par ordre de fréquence à Belle-Ile.

Simethis bicolor............. 0. Mér. EPIOR TARN 24,200; SS. X Occ. £ Spiræa Filipendula.......... 0. X. 0. TS Rosa pimpinellifolia......... 0. X 0. & |] Sedum reflexum............. Sch.: UX: 0. Z | Trifolium angustifolium...... CE PAPER E€ LC Mér. Erythræa maritima.......... Hal. X. Mér.litt MES EE REV HAMMAM S. X. Occ. | Anthyllis Vulneraria......... C. X. 0. ä | Sonchus arvensis............ C. H.pél. 0. 5 Vincetoxicum oflicinale...... 0. 0. 0. E Alsine tenuifolia........ .... CG. 40% pe: 0. & 4 Buplevrum aristatum........ C. X. Mér. = | Geranium sanguineum....... 0. x: 0. = Chlora perfoliata............ C. pél. 0. = Pulmonaria angustifolia...... 0. 0. 0. \ Medicago marina...... ..... Hal. X.ps. Mér.litt.

Deux espèces seulement de cette liste se retrouvent à l'ile de Groix : Plantago carinata et Trixago Apula.

F

Moins répandues.

Assez rares.

SUR BELLE-ILE-EN-MER

EM n 10 CE NCRSACENRERENSERS Hal Omphalodes littoralis........ Hal SHene doméen.nti. 00. 0 Lotus-parviflorus............ ? Potamogeton polygonifolius.. ? Siatice/oyalitolia- .:.....:... Hal. Ophioglossum Lusitanicum... Hal. Ispéles Enstrixe. ht 0... Hal. Grepis bulbosa.(....:.,.... 0. Trifolium Michelianum...... 0. PRE. Dates ver Sch. Scirpus Holoschænus........ C. Adiantum Capillus-Veneris... C. ÉBhrys: Apifera). 2.5.7. C. Arabis sagittata............. C.

Ranunculus ophioglossifolius. Sch.

DS © EC)

339

Mér. litt. Occ. litt.

0. Mér. 0

X.lith. Ocec. litt. Mér. litt. Mér. litt.

DAS En De DE

me

Mér. Mér. Mér. Mér. Mér. 0. 0. Mér.

Dans les 33 espèces de cette liste nous constatons, comme

dans la liste précédente, une prédominance complète des æérophiles et des méridionales. On y voit huit calciphiles et sept halophiles littorales.

Nous devons examiner maintenant si les valeurs néga-

tives de la flore concordent avec les valeurs positives.

Liste 3. Espèces vulgaires principales, très répandues dans les régions voisines et manquant à Belle-Ile.

Geranium Robertianum...... 0. H. 0. Rhamnus Frangula.......... 0. He: 0. Conopodium denudatum..... SS. 0. 0. Sedbioga Succisa :..:1:27 321. S. H.pél. OO.

HastenTripohüum.! 52102085: Halo e0 Es 1-04 01 Solidago Virga-aurea........ S, X. 0. Hieracium Auricula.......... 0. ps. 0. Îlex Aquifolium............. S. H. 0. Campanula Rapunculus...... 0. H. 0. Lysimachia vulgaris.......... 0. H. 0. Symphytum offcinale........ 0. H. Sept. Scrofularia nodosa.........., 0. H. 0.

336 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE Linäria sébita tt: Rens SS. X. 0. Veronica Beccabunga........ 0. H. 0. V. Anagallis..... EX ALES PASS 0. HR (V: scutelioia ie eee (9) H. 0. Mentha arvensis............. 0 H. 0. ANT USE CPR INTENSE set 0 TEE SAPUIRSESS Lycopus Europæus..,....... 0. H. 0. Statice Limonium........... Hal. H. 0. Rumex obtusifolius.......... 0. H. 0. Jancus Tenagoid......4...01 SS. H.ps. O0. Panicum sanguinale......... S. ps. 0. LEA FF ICE 21 | CIRE RS ER S. H 0. Phleum pratense............ 0. He |A Alopecurus pratensis ........ 0. H. 0. Brachypodium silvaticum.... S. H 0. Glyceria distans............. Hal. H. 0. Nardus'stricie....1%.4..0,, SS. ps.pél. O0.

Il est très probable que de nouvelles observations amè- neront la constatation à Belle-Ile de quelques-unes de ces espèces vulgaires qui ont pu m'échapper, mais je crois pouvoir dire qu'aucune n’y sera trouvée abondante et que les corrections que pourra subir plus tard cette liste seront

1 Linaria striata, espèce commune dans toute la Bretagne et dans tout l'Ouest, semble manquer complètement ici. C’est une silicicole.

Dans les Vosges, elle fait défaut sur le granite mais se trouve sur la grauwacke (Kirschleger, F1. Als., t. 3, pp. 45-46). Thurmann (loc. cit., I, p. 137) la classe dans les dysgéogènes.

D'après M. Corbière, le Linaria striata manque complètement aussi dans le Cotentin (arondissts de Cherbourg et Valognes), alors qu’elle est €. dans le sud du département de la Manche; et

cela sans cause apparente, car les terrains des arrondts de Cher-

bourg et de Mortain, par exemple, sont du même âge et de nature également siliceuse (grès et schistes siluriens).

Il y aurait toutes les raisons voulues pour trouver cette plante à Belle-Ile, son absence ne peut actuellement être expliquée. Elle semble manquer également à Groix, à Hædic et Houat. A recher- cher de nouveau.

2 Voir au Catalogue, p. 264, l'obs. relative à l’absence du M. sativa,

SUR BELLE-ILE-EN-MER 337

trop peu importantes pour en infirmer la portée, au point de vue qui nous occupe.

Comme complément de cette liste des espèces communes qui manquent à Belle-[le, j'ai pu relever 47 autres espèces hygrophiles, vulgaires ailleurs, mais peu répandues, rares ou très rares à Belle-Ile. Je citerai seulement les 7 espèces suivantes, essentiellement silicicoles :

Liste 3 bis. Espèces vulgaires ailleurs, rares à Belle-Ile.

BFCAMCHOFIS Nr ue LE SS. H. Occ. Monte tontand: 4.0.1 4 SS H. 0

Arnoseris pusilla........:... SSH. ps. 0. Scutellaria minor ........... SS. H. pél. 0. Pepls:Portula eo DS UE DEL. 0. Cicendia pusilla............. SS. H. pél. ps. Mér. Myriophyllum alterniflorum.. SS. H. 0.

La liste n 4, d’après la méthode exposée ci-dessus, se composerait des principales espèces caractéristiques existant dans les régions voisines et manquant à Belle-Ile.

La statistique de ces espèces, faite par moi, ne m'a fourni aucun argument : les hygrophiles balancent à peu près les xérophiles, de même que les calcicoles égalent en nombre les silicicoles ; aussi, pour ne pas surcharger d’une nouvelle liste cette étude, déjà longue, je m’abstiens de la publier.

En récapitulant toutes ces valeurs négatives de la flore, une conclusion s'impose: l'exclusion de ces espèces est incontestablement due à l'influence physique du sol. Pres- que aucune, en effet, n’est sensible à l'influence de la lati- tude ; quelques-unes, il est vrai, sont silicicoles, et même calcifuges exclusives d’après Contejean'; mais si nous remarquons que presque toutes ces prétendues calcifuges exclusives sont en même temps des hygrophiles; que,

1 Loc. cit., Liste no 10, p. 138.

338 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

d'autre part, la présence de l'élément calcaire à Belle-Ile est limitée surtout à la bande étroite du littoral proprement dit; que les valeurs négatives et positives de la flore cor- respondent exactement pour démontrer la prédominance absolue des xérophiles et l'extrême rareté des hygrophi- les, nous pouvons conclure que les caractères physiques du sol (dysgéogène) jouent véritablement un rôle prépon- dérant dans la dispersion des végétaux à Belle-Ile.

Résumé des caractères de la Flore. En résumé, flore de la silice dominante, avec une colonie très remarquable d'espèces disjointes schistophiles et quelques calcicoles ; prédominance absolue des xérophiles ; absence ou rareté de la plupart des hygrophiles, qui sont cependant le plus souvent silicicoles, ce qui confirme l’assertion de Thur- mann, que « les hygrophiles ne peuvent croître sur des roches dysgéogènes » ‘.

Le caractère xérophile si remarquable de la Flore de Belle-Ile doit être attribué, suivant moi, à l'influence combinée du climat sec à température hivernale très douce avec les caractères physiques du sol*.

CHAPITRE VII.

DISCUSSION DES INFLUENCES PHYSIQUES ET CHIMIQUES DU SOL.

L'importance de l'influence du sol a été mise en évidence au chap. II de cette partie.

! Thurmann, Phytost. du Jura, p. 278-279 et suiv. 2 Voir part., chap. IT, p. 297, Facteurs édaphiques,

1

4

SUR BELLE-ILE-EN-MER 339

Les caractères de la Flore viennent de nous montrer la prépondérance des caractères physiques du sol.

Je ne voudrais pas cependant terminer cette étude sans entrer dans le vif d'une question qui a passionné des bota- nistes comme Thurmann et Contejean. La théorie de l’in- fluence purement physique personnifiée par le premier, celle de l'influence purement chimique personnifiée par le second, comptent encore chacune, à l'heure actuelle, des partisans parmi les hautes personnalités scientifiques, et malgré, ou plutôt à cause des progrès des sciences, la question appa- rait plus complexe que jamais.

L'opinion d’Alph. de Candolle subsistera-t-elle donc tou- jours dans son scepticisme décourageant ?

« Jamais, peut-être, l’action chimique ne sera prouvée » démontrée fausse d'une manière complète »'.

Comparaison avec les iles voisines d'Hœdic et Houat et avec Quiberon. La comparaison de la flore de Belle- Ile avec celle des îles d'Hœdie et d'Houat nous four- nit des éléments d'appréciation d'autant plus précieux que ces iles, situées à environ 11 kilomètres N. E. de Belle-Ile, dont elles partagent nécessairement les con- ditions chmatiques, ont une constitution géologique diffé- rente : elles sont essentiellement granitiques*.

Les différences que nous pourrons relever entre les deux flores devront donc être attribuées à l'influence de la nature du sol ou bien aux vestiges d’un état de choses apparte- nant à des périodes géologiques différentes.

Or, nous avons vu (chap. IV) que ce que l’on sait du passé géologique des îles bretonnes éclaire peu le sujet.

Reste donc seulement à examiner la première de ces deux influences.

| De Candolle, Géogr. bot., p. 445. ? Voir {re part., chap. IIT, p. 204. Géologie.

340 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

[.

Plantes caractéristiques de Belle-Ile qui manquent aux îles d'Hœdic et d’Houat et à Quiberon.

Comparant la végétation des sables éminemment cal- caires de Belle-Ile avec celle des sables d'Hœdic et d'Houat'*, lesquels d'après Delesse (loc. cit.), ne contiennent guère que 10 */, de carbonate de chaux, nous ne voyons queles Arabis sagittata, Chlora perfoliata, Ophrys apife- ra, qui fassent défaut dans ces deux dernières îles, parmiles calcicoles psammiques ; mais ces trois espèces ne se trou- vant pas non plus dans les sables granitiques de Quiberon, leur absence doit être attribuée à l'influence du substratum.

La comparaison inverse n’est pas moins instructive.

| 4

Liste des plantes d’Hœdic et d’Houat qui manquent à Belle-Ile.

Thlaspi arvense (Lloyd) .... C 0. 0. Crambe maritima.......... Hal. X. Sept. litt. Brassica Cheiranthus ....... S X. ps. 0. Dianthus Gallicus .......... 0 X. ps. Occ. Bilenbintatai 5.520 0. 0. 0. Lupinus reticulatus (rare).. O0. X. ps. Mér. Ornithopus compressus..... (9) X. ps. Mér. Corrigiola littoralis......... S H. ps. 0. Bidens tripartita............ 0 H. 0. Anthemis mixta ........... 0 X. ps Mér. Cynoglossum officinale...... CRM, 0. Statice Limonium.......... Hal. H O. litt. Atriplex littoralis .......... Hal. H O. litt. Thesium humifusum........ C. X Sept.

1 Hœdic et Houat, par l’abbé Delalande (Ann. Soc. Acad. Nantes, 1850).

? Léon Soubeiran a publié (Bull. Soc. bot. Fr., vol. III, p. 553, 1856): Une course aux îles d'Houat et d'Hœdic. Les erreurs de dé- termination évidentes contenues dans cette note ne m'ont permis d'en tenir aucun compte.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 341

Ephedra distachya ......... 0. X. ps. Mér. Ophrys aranifera........... Ce: :4.X. ps: 0. Pancratium maritimum..... 0. X. ps. Mér. Phieum pratense.:1:.:2....1 0. 0. 0. Damien ONU, 2... Or. SAS DIN Kœæleria cristata............ S. X ps. 0. Corynephorus canescens.... S. X.ps. 0.

Il est important pour nous de remarquer qu'aucune des 21 espèces de la liste ci-dessus ne recherche les schistes et que la plupart sont psammiques.

Ces espèces psammiques préfèrent donc visiblement les sables granitiques et peu riches en carbonate de chaux des îles d'Hœdic et Houat, aux sables de Belle-Ile très riches en calcaire, et à ceux de Groix presque toutes font éga- lement défaut, d’après le catalogue *.

Les comparaisons intéressantes auxquelles nous venons de nous livrer nous fourniraient donc, incontestablement, l'exemple d'une influence purement chimique (tous les au- tres facteurs se trouvant éliminés) si l'identité des sables siliceux et des sables calcaires était établie au point de vue des caractères physiques.

Or, d’après M. de Gasparin*, «les phénomènes de ca- » pillarité ne sont pas identiques dans un sable siliceux et » dans un sable calcaire. Le sable calcaire est doué d’une » porosité et, par suite, d’une avidité pour l’eau qui, dans » les saisons sèches, rend l’évaporation beaucoup plus » rapide qu’elle ne l’est dans les sables siliceux ».

Le sable calcaire constitue aussi pour M. J. Vallot * une des stations les plus sèches, tandis que les sables sili- ceux forment une station beaucoup plus fraîche.

4

{ Viaud-Grand-Marais et Guyonvarc’h, Catal. pl. vase. de l'ile de Groix.

2 Traité de la détermination des terres arables, Paris, 1877.

3 J. Vallot, Rech. physico-chim. sur la terre végétale, etc., 1883,

342 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Nous voici donc, encore une fois, ramenés aux xéro- philes et aux hygrophiles.

IT.

Les sept espèces essentiellement caractéristiques de la forule de Belle-Ile (liste 2) qui préfèrent presque toutes le schiste ne se montrent ni sur le granite des îles d'Hœdic et Houat, ni sur celui de la côte de Quiberon, pas plus que les Sedum reflexzum et Ranunculus oplioglossifolius qui manifestent, dans l'Ouest, les mêmes préférences. Il y à donc, incontestablement, parmi les silicicoles, des schis- tophiles.

Et l'absence de ces schistophiles dans les îles graniti- ques voisines et à Quiberon me paraît constituer un argu- ment décisif en faveur de l'influence physique du sol. Nous ne voyons pas, en effet, entre la composition chimique des schistes séricitiques de Belle-Ile et celle des granites de Quiberon et d'Hœdic et Houat de différences suffisantes pour expliquer les faits qui précèdent", tandis que leurs caractères physiques sont différents.

Ainsi que nous l'avons déjà vu plus haut (3° part., chap. IL, p. 297), pris dans leur ensemble et abstraction faite des divers degrés de métamorphisme, les schistes, et particulièrement les schistes séricitiques, quoique très fissiles, ont une désagrégation définitive plus lente, sont dysgéogènes, et fournissent, par suite, une terre plus com- pacte, plus sèche que celle qui résulte de la désagréga- tion des granites.

1 Si les feldspaths des granites peuvent, par leur décomposition, fournir au sol de la chaux (E. Risler, Géologie agric., {re part., t. I, p. 31), il ne faut pas oublier qu'on trouve dans certains micaschistes, en particulier autour de Nantes, de petites masses granulaires de calcite et des grossulaires ou grenats à base de chaux (Ch. Baret, in litt,). Voir Jannettaz: Les Roches,

SUR BELLE-ILE-EN-MER 343

Remarquons, de plus, que les espèces schistophiles de notre liste 2, caractéristiques de la flore de Belle-Ile et manquant aux régions granitiques voisines, présentent, dans leur ensemble, tous les caractères d’une adaptation xérophile.

La plus répandue, Plantago carinata, offre ici, pour- rait-on dire, la quintessence de ces conditions biologiques : le « Coussinet », si répandu dans les Alpes et si bien dé- crit par le professeur Schroeter : « En coupant un de ces » coussinets, on voit rayonner les pousses du col de la » racine pivotante, toujours très vigoureusement dévelop- » pée pour bien fixer dans le sol ce bloc vivant qui pour- » rait, sans cela, être enlevé par les vents furieux des hau- » tes Alpes » (remplacés à Belle-Ile par les vents non moins furieux de la Mer Sauvage).

« Les pousses, rayonnant et se multipliant en s’appro- » chant de la surface, restent longtemps couvertes de » feuilles mortes ; ainsi, tout l’intérieur forme un système » compliqué de capillaires : une sorte d’éponge végétale. » Aussi cette éponge est capable d'absorber et d'emmaga- » siner de grandes quantités d’eau ; la couverture continue, » formée par les pousses vertes serrées, ralentit l'évapo- » ration, et ainsi la plante se procure, par son mode de » croissance, un réservoir d'eau pour les temps de séche- » resse. C’est une adaptation xérophile entre toutes »*.

Le Gladiolus Tllyricus trouve dans son bulbe des réser- ves équivalentes. Les Zinosyris vulgaris et Tolpis umbel- lata, souvent nains, ont des feuilles très réduites qui retar- dent la transpiration; le Trixæago Apula est protégé par une secrétion visqueuse, le Zinaria commutata est très velu et appliqué contre le sol.

1 Ch. Schroeter, Associations de Plantes du Valais (Bull. Soc. bot. Fr., t. 41, p. CCCxxII).

344 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Toutes ces espèces caractéristiques recherchent les lieux secs et spécialement les schistes ; elles offrent dans leur organisation, nous venons de le voir, des dispositions de nature à les protéger contre une transpiration abondante susceptible de diminuer leurs réserves d’eau, élément in- dispensable qu'elles doivent économiser avec soin. Les autres espèces schistophiles énumérées dans la flore de l'Ouest * présentent, pour la plupart, des conditions biolo- giques analogues.

Ainsi que me l’a fait remarquer mon ami M. Ch. Baret, qui connaît admirablement la minéralogie de notre région? ces plantes des phyllades semblent aimer et rechercher de préférence les roches silicatées les moins impressionna- bles aux agents atmosphériques. Par opposition à ces schistes, il me cite ceux de Penharang, près Piriac, qui occupent de grands espaces et dans lesquels l’alumine est remplacée par la magnésie (schistes talqueux) ; ils sont très altérables à l’air et se décomposent donc très facile- ment. Bien que la côte de Piriac soit assez peu éloignée de Belle-Ile, on n’y voit aucune des espèces de notre liste n°2.

Il nous est donc encore permis de conclure que la préfé- rence de certaines espèces pour les schistes, et même pour certaines sortes de schistes, procède des conditions physi- ques de laroche, de ses modes d’agrégation et de désagré- gation.

Quelques lacunes caractéristiques de la Flore de Belle- Île. Il n’est pas jusqu'aux lacunes les plus remarquables de la Flore qui ne viennent fortifier notre thèse.

1 Lloyd, loc. cit., p. XXv. 2 Voir Ch. Baret, Minéral. de la Loire-Inférieure, Bull. Soc. Se. nat. Ouest, t. VIII (1898, trim),

SUR BELLE-ILE-EN-MER 345

Parmi les espèces de notre bste 3 (p. 335), nous en retiendrons deux dont l'absence me paraît devoir être com- mentée ICI.

Zlex Aqufolium (Houx).

Ce bel arbrisseau, très répandu en Bretagne, ne se voit plus à Belle-Ile que dans quelques haies.

Son aire d'expansion s'étend de l'Algérie à la Norvège et du Portugal à la Géorgie. Ce n’est donc pas à une in- fluence thermique qu’il faut attribuer ici son absence. Mais il paraît sensible à la sécheresse". En Suisse, il est intimement lié au hêtre et au sapin blanc, sous les ombra- ges desquels il se réfugie : il lui faut un climat tout à la fois humide et chaud”; enfin Thiurmann le dit hygrophile, préférant les roches eugéogènes*.

À en juger par quelques-unes des étymologies citées plus haut, le houx était peut-être moins rare à Belle-Ile avant le déboisement; mais il ne semble pas, d’après ce qui précède, qu'il soit ici sur son terrain.

Rhamnus Frangula (Bourdaine).

Commun en Bretagne, cet arbrisseau occupe en Europe une large surface d'expansion. Indifférent sur la nature chimique du sol, d’après Lecoq*, il a, lui aussi, besoin d’hu- midité : c'est encore un hygrophile. D’après Thurmann”, il serait intimement lié, dans le Jura, aux zones de terrains eugéogènes dont il dessinerait les contours, tandis qu'il fuirait les districts dysgéogènes. Son absence à Belle-Ile confirme pleinement cette opinion.

Dispersion à Belle-Ile de quelques espèces suivant leurs

1 Voir De Candolle, loc. cit., p. 166.

2 Christ, Flore de la Suisse et ses origines, p. 182. 8 Loc. cit., IE, p. 156.

4 Loc..eit.

5 Loc. cit., II, p. 62.

346 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

préférences édaphiques. Avant de clore cette discus- sion des influences physiques et chimiques du sol, je crois devoir ajouter certaines observations sur le même sujet, relevées par moi à Belle-Ile.

J'appellerai tout d'abord l'attention sur la répartition dans l’île de nos deux Asphodelus. Ils se trouvent en mélange sur quelques points intermédiaires ; mais, en général, l’Aspho- delus Arrondeaui mänque ou est peu répandu du côté de Loc-Maria, c'est-à-dire dans presque toute la partie S. E., il est remplacé par l'Asphodelus occidentals, tandis que celui-ci manque complètement dans toute la partie S. W. (Sauzon, Donant, Herlen, etc.).

Or, nous avons vu (l" partie, chap. II, p.202), que la moitié W. de l’île est formée des mêmes couches que la moitié E., mais à un état plus cristallin. C’est aussi, et uni-

quement, dans la partie E. qu’on voit dans les moissons et

dans les friches le bluet {Centaurea Cyanus) ; Briza mi- nor y est plus abondant qu'ailleurs dans l’île.

Il semble donc que ces préférences sont dues à la nature physique de la roche, qui produit par sa désagrégation un sol plus sablonneux dans la partie W. L'Asphodelus Ar- rondeaui serait ainsi plus psammique que son congénère ; de aussi sa préférence pour le littoral.

A la vérité, j'ai pu voir dans les dunes fixées de Kerhuel et d'Herlen, formées par l’entassement de ces sables qui contiennent jusqu’à 70°/, de calcaire, les Chlora perfohata etOphrys apifera, considérés comme calcicoles préférentes par Lecoq et par Contejean', croissant côte à côte, au milieu d'une forêt de Pteris aquilina, classé par Contejean dans ses calcifuges presque exclusives. J'ai d’ailleurs con- staté jadis, sur nos calcaires oligocènes de Saffré (Loire-

1 Loc. cit.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 347

Inférieure), et cela sur des monticules formés par l’extrac- tion des roches calcaires, la présence simultanée des Chlora perfoliata et Ophrys apifera, que je viens de citer, et des Satyrium hrcinum et Pteris aquilina, ce dernier assez répandu.

De pareils faits ne sont pas nouveaux ; ils ont été expli- qués de diverses manières. Il y a longtemps que Le Jo- lis a écrit: « Dans nos sables maritimes, dans un même. » sol et sous une influence physique toujours la même, on » voit, à côté les unes des autres des plantes silicicoles et » des plantes calcicoles... parce que l’une y trouve la » silice provenant de la décomposition du sous-sol, l’autre » la chaux que les débris des coquilles marines lui four- » nissent en quantité suffisante. »

Contejean* de son côté, à propos de la présence des Sarothamnus, Ulex, Pteris au bord de la mer, écrit qu'il a vu l'effervescence des sables maritimes diminuer lorsqu'il creusait à une profondeur suffisante, ce qui lui fait sup- poser que ces plantes auraient pris racine dans un sable siliceux recouvert ensuite de sable coquillier.

Tout en accordant à ces interprétations la valeur qu’el- les méritent, on reconnaîtra qu’elles ne sauraient infirmer notre thèse en ce qui concerne Belle-Ile.

Conclusions. Prépondérance de l'influence physique. L'étude que nous avons entreprise dans ce chapitre montre, une fois de plus, combien il est difficile d'attribuer à chacun des facteurs, dans le problème compliqué de la dispersion des végétaux, le rôle qui lui appartient, et plus encore, de discerner le degré de prépondérance de chacun, et cela malgré les éléments favorables que nous offrent

1 Loc. cit., p:27. ? Loc. cit., p. 75.

348 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

les florules d'îles voisines, d'une constitution géologique différente.

Quant à nous, qui avons osé aborder, sans aucun parti pris, l'étude de ces problèmes ardus, à propos d'une simple florule qui nous a semblé, il est vrai, se prêter particuliè- rement à de telles études, nous croyons avoir fourni, dans les faits exposés, aux partisans de l'influence physique du sol, un certain nombre d'arguments en faveur de leur opi- nion et nous terminerons ce chapitre par une citation de M. Ch. Flahault.

« Des observations poursuivies depuis vingt ans nous » font penser que, si, dans la France tempérée, beaucoup » d'espèces ont été classées comme calciphiles ou calci- » coles, alors qu’elles prospèrent sur un sol quelconque » dans le domaine méditerranéen, c’est que, recherchant » des terres chaudes {au sens vulgaire du mot), elles ne » les trouvent, dans la France tempérée, que dans les sols » calcaires, perméables, doués d’une forte capillarité, ra- » pidement asséchés après les saisons humides, tandis » que les sols à peu près privés de calcaire, comme les » micaschistes, leur offrent, dans le Midi, les mêmes con- » ditions xérophiles. Elles sont donc réellement indifféren- » tes et manifestent, à l'égard du sol, des variations qui » dépendent du besoin de sécheresse et non d'exigences » ou de préférences à l'égard d’un élément chimique » *.

La présente étude nous conduit aux mêmes conclusions pour une région botanique très différente.

1! Ch. Flahault, La flore et la végétation de la France (Introduc- tion à la Flore de France de M. l'abbé Coste, p. 15).

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SUR BELLE-ILE-EN-MER 349

CHAPITRE VIII.

CONCLUSIONS GÉNÉRALES.

I. Le climat exerce sur la dispersion des espèces une influence absolument prépondérante.

Quelques espèces méridionales trouvent à Belle-Ile leur extrême limite N.

II. L'eau a une importance essentielle : les conditions d'humidité ou de sécheresse de l’air et du sol, la répartition des pluies dans chaque saison, la fréquence et la vitesse du vent (qui active et tend à exagérer la transpiration des plantes), jouent le rôle le plus important.

Les espèces æérophiles forment à Belle-Ile le fond de la végétation.

Beaucoup d'espèces hygrophiles, communes dans les régions voisines, manquent ou sont rares à Belle-Ile.

III. Les caractères physiques du sol ont sur la flore une influence plus nette que ses caractères chimiques.

Les plantes calcicoles et schistophiles caractéristiques de la flore sont, avant tout, des xéroplhiles ; elles présentent presque toutes des formes biologiques adaptées à la séche- resse.

IV.— L'Association qui régnait jadis dans l'Île semble se rapporter à celle du Chêne Rouvre.

Belle-Ile fut jadis recouverte de forêts ; la forêt, détruite, a été remplacée par la lande, mais le cortège habituel de l'espèce dominante a subsisté.

V.— La comparaison de la flore de Belle-Ile avec celle des autres îles bretonnes, ne démontre pas, dans le passé géologique, l'existence successive de plusieurs rivages lit- toraux, mais seulement la séparation de ces îles des con- tinents voisins, probablement à une époque postérieure à la formation du Gulf-Stream.

Nantes, le 29 novembre 1902. : Em. GADECEAU,

90 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

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29

354 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES.

INTRODUCTION . Travaux antérieurs, pages 177-180.

PREMIÈRE PARTIE. GÉOGRAPHIE GÉNÉRALE, p.181- 224,

Cuar. I. Topographie, Hydrographie, 181-196. Configu- ration, 181; Ports, 182 ; Périmètre et superficie, 182; Hydrologie, 182 ; Vallons, 183 ; Côtes, 188.

Cuae. II. Climat, 196-201. Température, 197 : Saisons, 198 ; Pluies, 199 ; Vents, 199 ; Marées, 200.

Cuar. III. Géologie, 201-205. Roche dominante, étage géo- logique, 202 ; Séparation du continent, 202 ; Littoral an- cien, 203; Ile d’Yeu, 203 ; Hœdic et Houat et Quiberon, 204 ; Ile de Groix, 204 ; Iles Glénans, 205.

Cuar. IV.— Histoire, Toponymie, 205-216. Noms anciens de Belle-Ile, 206; Forêt de Bangor, 207; Déboisement, 209 ; Utilité du reboisement. 209 ; Toponymie, 210 ; Etymologie des noms de quelques villages, 211 ; L'Orme introduit, 213; Arbres submergés et enfouis, 214 ; Les Chênes de Bordéri, 214.

Cuar. V. Cultures, 216-224. Superficie cultivée, 217; Bru- té, 217 ; Arbres, 217; Cultures diverses, 218; Essais de viticulture, 219 ; Pomme de terre {les Acadiens), 220 ;

Tabac, 221; Listes des arbres et arbrisseaux cultivés à l’air libre, 221.

DEUXIÈME PARTIE. CATALOGUE RAISONNÉ des plantes vasculaires de Belle-[le-en-Mer (625 espèces), 224- 291. Avis au lecteur, 224 ; Catalogue, 226.

TROISIÈME PARTIE. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, %91- 349.

Cuar, 1. Influence du climat, 292-296, Climat méso-

SUR BELLE-ILE-EN-MER 399

therme, 292 ; Espèces méridionales indigènes, 292 ; Es- pèces méridionales cultivées, 294: Rareté des hygrophiles, 296. ; .

Cap. [l, Influence du sol, 296-305. Caractères physiques de la roche, sa désagrégation; sol dysgéogène, 297 ; Pré- pondérance des xérophiles, 298: Sables, plages, dunes fixées, 298; Eléments chimiques principaux, 299 : Calci- philes, 299 ; Schistophiles, 301: Halophiles, 302 : lit- torales, 302; À) lithiques, 302; B) psammiques, 303 ; 2 palu- déennes, 305.

Cuap. III. Influences secondes ou influences créées par la présence d'autres organismes, 306-314. Espèces des terres cultivées ou en friche, 306 : À) segetales, 306; liste n°1 (ségé- tales introduites), 307; liste n°2 (ségétales indigènes), 307 ; B) arvenses, liste n°3, 308; Espèces rudérales, 309 ; Intro- ductions accidentelles, naturalisations, 309; liste n°4 (espè- ces plus ou moins naturalisées dans l'ile), 310; Liste 5 (plantes cultivées, susceptibles de se répandre), 312.

CHar. IV. Influences antérieures à l'époque actuelle, 314-317. Espèces occidentales, 314; Passé géologique des îles bretonnes, 314; Ile d'Yeu, île de Groix, 315 ;

Presqu'île de Retz, 315; Espèces disjointes, 316 ; Dislo- cation des côtes postérieure à la formation du Gulf-Stream, 317.

Car. V.— Associations végétales ; Stations, 318.321. Bota- nique écologique, 318; Type de végétation : Groupe d’As- sociations, 319; Association du Chêne Rouvre, 320 ; Gfands Ajoncs, Lande, 320 ; Zone de l'Ajonc réduit; pla- teaux maritimes, arête centrale, 321; Associations secon- daires, Stations, 323; 1. Grands Ajoncs (versant N. des coteaux), 323; IL. Trèfles nains (versant S. des coteaux), 324 ; III. Saulaie (ruisseaux), 326 ; IV. Cypéraie (estuai- res), 327; V. Osmondaie (ravins), 328; VI. Cariçaie (tourbières), 329 ; VII. Graminaie (prairies), 329 ; VIII, Psammaie (dunes fixées), 330.

356 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Cuar. VI. Caractères de la Flore de Belle-Ile, 331-338. Eléments d'appréciation, méthode adoptée, 331; Liste 1 : espèces vulgaires abondantes à Belle-[le, par ordre de fré- quence, 333; Liste 2 : espèces essentiellement caracté- ristiques de la flore de Belle-Ile, 334; Liste 2 bis : espè- ces caractéristiques, plus ou moins rares dans le Morbihan, par ordre de fréquence à Belle-Ile, 334; Liste 5 : espèces vulgaires principales manquant à Belle-lle, 335 ; Liste n°3 bis : espèces vulgaires ailleurs, rares à Belle-[le, 337 ; Résu- des caractères de la Flore, 538.

Cuar. VII. Discussion des influences physiques et chimi- ques du sol, 338-348; Comparaison avec lesiles voisines d'Hœdic et Houat et avec Quiberon, 339 : plantes caracté- ristiques de Belle-Ile qui manquent aux îles d'Hœdic et d'Houat et à Quiberon, 340; liste des plantes d'Hædic et d'Houat qui manquent à Belle-Île, 340; Quelques lacunes caractéristiques de la Flore de Belle-fle, 344; Dispersion à Belle-Ile de quelques espèces suivant leurs préférences édaphiques, 345; Conclusions; prépondérance de l'in- fluence physique, 347.

Car. VII, Conclusions générales, 349.

SUR BELLE-ILE-EN-MER

391

INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCALITÉS'

citées en dehors du Catalogue.

Le nom de chaque localité est en italique, celui de la commune à laquelle appartient la localité vient ensuite et est en romain; les nombres indiquent les pages sont mentionnées les localités.

Andrestol, Le Palais, 187. Apothicairerie (L’'), Sauzon, 192. Arnot, Loc-Maria, 186. Bagueñères (Puits de), Sauzon, 193. Bangor, 183, 187, 206, 214. Beg-er-Skeul, Loc-Maria, 189. Biche (Fort-la-), id., 196. Bordardoué, Le Palais, 175. Bordéri, Sauzon, 194, 214, 316, 320. Borderun, Sauzon, 182. Bordhaliguen, Bangor, 211. Bordilia, Le Palais, 183, 326. Bordréného, id., 4187. Borduro, Loc-Maria, 184. Borgroie, Sauzon, 185. Borstank, Le Palais, 187. Bortelo, id., 187. Bortifaouen, Sauzon, 211. Borvran, Loc-Maria, 182, 202. Bourdoulik, Bangor, 186. Bruté, Le Palais, 185, 487, 217, 219, 220, 221 (en note), 295, 298. Bugull, Loc-Maria, 186.

Canons (Pointe des), Loc-Ma- ria, 188.

Cardinal (Pointe du), Sauzon, 194.

Chubiguer, Le Palais, 185, 219, 320, 324.

Crawford, Sauzon, 183, 184, 185.

Deuborc'h, Sauzon, 194, 214.

Donant, Bangor, 182, 185, 186, 298, 300, 304, 346.

Enter, Sauzon, 302 (en note).

Envor (Anvorte), Sauzon, 211.

Gouerc'h (Le), Le Palais, 187.

Goulphar, Bangor, 187.

Grands-Sables (Les), Loc-Ma- ria, 186, 195, 299, 304.

Gros-Rocher (Le), Le Palais, 195, 303.

Herlen, Bangor, 187, 298, 300, 304, 346.

Kæspern, Le Palais, 212.

Kalastren, Bangor, 190, 211.

Kerdonis (Pointe de), Loc-Ma- ria, 196.

Kérel, Bangor, 182, 300, 304.

Kergallic, Bangor, 187.

‘Ainsi qu'il est dit 2 partie, p. 235, je n'ai pu arriver à uni- fier d'une façon complète l'orthographe des noms de lieux. Celle qui figure au Catalogue et au présent Index doit être considérée comme préférable, à mon sens, à celle de la Carte et de la 1r° par-

tie de l’Essai.

308

Kergoslioc'h, Sauzon, 185. Kerquec'h, 14.,!" "469! Kerguelen, Bangor, 212. Kerhuel, Sauzon, 186, 298, 299, 330, 346. . Keriero, Bangor, 186. Kerlan, id., 184. Ker-Loréal, Le Palais, 195, 294. Kerouarh, Loc-Maria, 184. Kervélan, Sauzon, 185. Kervic, Loc-Maria, 186. Kervo, Le Palais, 18%, 220. Kosker (Le), Bangor, 212, 213. Kosker (Grand), Loc-Maria, 186, 212, 213. Lanno, Sauzon, 185, 319, 323. Locqueltas, Sauzon, 185, 326. Loc-Maria, 181, 182, 202, 296, 299, 319, 323, 346 Logonnets, Sauzon, 212. Magorlec'h, Sauzon, 185. Mathias (moulin), Sauzon, 185. Nanscol, Le Palais, 187. Palais (Le), 184, 195, 294, 295, 299. Port-Colton. Bangor, 191. Port-d'Arzic, Loc-Maria, 188. Port-Domoie, Bangor, 190. . Port-Donant, Sauzon, 185, 191, 299, 330.

Port-du-Vieux-Château (voir:

Ster-Vras). Port-En-Dro, Loc-Maria, 184, 196, 305, 317, 321. Port-Fouquet, Le Palais, 187, 194. Port-Guen, Le Palais, 187, 195. Port-Goulphar, Bangor, 191.

ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Ramonette,

ue. LL: -

Port-Hallan, Le Palais, 187. Port-Herlen, Bangor, 190, 299. Port-Jean, Le Palais, 187, 194. Port-Kaoter, Loc-Maria, 187. Port-Kérel, Bangor, 183, 190,

326. Port-Kolen, Le Palais, 187. Port-Maria, Loc-Maria, 188,

196. Port-Pouldon, Loc-Maria, 189. Port-Puns, Sauzon, 187. Port-Salio, Le Palais, 187. Port-York, Le Palais, 183, 186,

195, 305. Potager (Le), près Le Palais,

183, 184. Poulains (Pointe des), Sauzon,

193, 299, 303. Poulbalen (près Herlen), Ban-

gor, 190. Pouldon, Loc-Maria, 187. Quinenek, Le Palais, 187. id:, 498 Runelo, Bangor, 184. Saint-Marc (Pointe de), Loc-

Maria, 190. Samzun, Loc-Maria, 196, 299. Sauzon, 194, 206, 207, 208, 294,

305. 346. Ster-Voen, Sauzon, 182 (en no-

te), 192, 193. / Ster-Vras, Sauzon, 183, 185,

192, 305, 328. Taillefer (Pointe de), Le Pa-

lais, 194. Talus (Pointe du). Bangor, 190. Trion-Guen, Le Palais, 184. Vieux-Château (Le), Sauzon,

(voyez Ster-Vras).

SUR BELLE-ILE-EN-MER 39

INDEX ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES INDIGÈNES !

citées dans le cours de l'ouvrage (en dehors du Catalogue).

(Pour les espèces cultivées ou naturalisées, voir: 1" partie, chap. V, pp. 217-224 ; partie, chap. I, p. 294, et chap. III, pp. 310-314).

AcmiLzcea Millefolium L. var. candicans Le Gall, pages 192, 322.

Apranrum Capillus-Veneris L., 178, 183, 189, 190, 196, 293, 296, 300, 303, 317,335.

Ærausa Cynapium L., 308.

AcroPyrum junceum L., 304.

Acrosris alba L. 322, 329; vulgaris With., 322.

Arra caryophyllea L., 325; præcox L., 325.

Asuca reptans L., 329,

ALCHEMILLA arvensis SCOP., 307.

Acisma Plantago L., 329 ; ranunculoides L., 329.

Azuium paniculatum L., 293; sphærocephalum L., 300.

ALorecurus geniculatus L., 3929.

ALsine lenuifolia L. var. dunensis Gorb., 300, 334.

Azraæa hirsuta L., 179, 194, 300.

AnaGazzis arvensis L., 308; tenella L., 328.

Axraemis Cotula L., 307; nobilis L., 307.

AnTHoxanrTauM odoratum L., 329; var. Lloydii, 322.

Anrayzuis Vulneraria L., 195, 196, 300, 322, 334.

ANTiRRHINUM Orontium L., 308.

{Je crois devoir déclarer ici que c'est sur ma demande que les noms latins dérivés de localités ont été écrits avec une lettre majuscule. Alph. de Candolle, dans un judicieux commentaire des lois de la nomenclature botanique adoptées par le Congrès inter- national de 1867 (Bull. Soc. bot. Fr., t. XVI [1869], p. 73), s’étonne avec raison qu'on mette une petite lettre pour les noms dérivés de localités et une grande pour ceux tirés de noms d'hommes, quelle qu’en soit la forme; il fait remarquer que la règle latine est la même dans les deux cas : tout nom adjectif commence par une let- tre ordinaire ; il rappelle que l’illustre fondateur du Prodromus mettait une grande lettre aux adjectifs tirés de noms propres, soit de personnes, soit de localités. Cette méthode me paraît de nature à faciliter les recherches d’étymologie. E. G.

360 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Arivu graveolens L., 328.

Aragis sagittata DC., 196, 300, 331, 335, 340.

Arenaria serpyllifolia L. 8. Lloydii Jord. 304; +. leptoclados Guss., 331.

Armeria Maritima Willd., 493, 302.

Arwoseris pusilla Gaertn., 308, 337.

ARRHENATHERUM bulbosum Presl, 329, 333.

Arux Italicum Mill., 293, 327.

AsparAGus officinalis L. var. maritimus Lloyd, 304.

AsreruLA cynanchica L., 300.

AsrnoneLus Arrondeaui Lloyd, 301, 320, 346; occidentalis Jord., 320, 346.

ASPIDIUM angülare Kit., 327.

AsPLENIUM Adiantum -nigrum L., 183; lanceolatum Sm., 303 ; marinum L., 178, 183, 189, 193, 293, 296, 303.

AsreRoLINUM stellatum Hffg. et Lk., 178, 196, 293, 325.

Arayrium Filix-Fœmina Roth, 303, 327, 328,

ArRrPLEx arenaria Woods, 304.

AvenaA barbata Brot., 293 ; fatua L., 307.

Barracaium Baudotii F. Schultz, 305; hederaceum S. F. Gray, 328; heterophyllum S. F. Gray, 328; trichophyllum F. Schultz, 3928.

Bezcevazia comosa Kunth, 300.

Bera maritima L., 303.

Bgronica officinalis L., 324.

BLecanum Spicant Roth, 187, 327.

Boraco officinalis L., 308.

Bracayronium pinnatum P. B., 322.

Briza minor L., 293, 308, 346; Madritensis L., 330; molli- formis Lloyd, 293, 304; mollis L., 325, 330; secali- nus L., 329.

Burceveuu aristatum Bartl., 293, 300, 325, 334.

Caxize Serapionis Lobel, 304.

CazenouLa arvensis L., 308.

Cacurraicue obtusangula Le Gall, 329; stagnalis Scop., 329.

Cazzuna vulgaris Salisb., 322.

CarsecaA Bursa-Pastoris L., 308.

CanDAMINE pratensis L., 329.

Carex acula L., 187, 327; brizoides L., 187,327 ; distans L,.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 361

var. Vikingensis, 303, 329 ; divisa Good., 327, 330; di- vulsa Good., 195; echinata Murr., 329; extensa Good., 303, 329 ; hirta L., 330; leporina L., 327; muricata L., 327, 329 ; var. Pairæi F. Schultz, 327; Œderi Ehrh., 329 ; panicea L., 329; pulicaris L., 329; punctata Gaudin, 186, 187, 190, 303; riparia Curt., 195, 328; vulpina L., 327.

CarTaamus lanatus L., 300.

Cararonium loliaceum Link, 293, 304.

Cenraurea Cyanus L., 196, 301, 307, 346.

Cerasriuu glomeratum Thuill., 307 ; tetrandrum Curt., 193, 304 ; triviale Link, 399.

Curora perfoliata L., 178, 300, 331, 334, 340, 346.

CHrysanTHemuM segetum L., 308.

Cicenpra filiformis Delarb., 325, 329 : pusilla Gris., 293, 337.

Cirsium arvense Scop., 308.

Cuinoropium vulgare L., 321.

CocaLearra Danica L., 193, 302.

Convozvuzus arvensis L., 308 ; Soldanella L., 304.

Crepis bulbosa Tausch, 196, 293,335; taraxacifolia Thuill., 307, 333 ; var. recognita DC., 300, 324 ; virens Vill., 308.

Criramum maritimum L., 302.

Cryesis aculeata Aït., 305.

Cuscura Godronii Desm., 191, 196, 293 ; minor DC., 196.

Gyxononx Dactylon Pers., 330.

Cyosurus cristatus L., 399.

Cyrerus longus L., 185, 327.

Dacryuis glomerata L. var. congesta Coss. et G., 322.

Davucus Carota L., 192; à. maritimus DC., 178, 322; 8. Gadecæi Rouy et Cam., 193, 322; 5. gummifer Lam., 195, 303.

Descaawpsra cæspitosa P. B., 327.

Dranraus prolifer L., 300, 325, 331.

Dicrrauis purpurea L., 321, 327.

Dioris candidissima Desf., 196, 293, 304.

Ecxiuu vulgare L., 330, 333.

ELeocHanis multicaulis Diet., 328; palustris R. Br., 398.

Ecopes palustris Spach, 328, 329.

Exoymiox nutans Dumort., 303, 327.

EriLogiuu parviflorum With., 327 ; tetragonum L. var. obscu- rum Rchb., 327.

PARA LAS: :

362 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Equiseruu arvense L., 327; limosum L., 327; palustre L., 330.

Erica ciliaris L., 314, 329, 337; cinerea L., 321, 329, 333 ; vagans L., 178, 187, 191, 196, 314, 321, 322, 334.

EriGerox acre L., 395.

Eroniuu cicutarium L'Hér. var. pilosum, 305; malacoides Willd., 292.

Ervuu gracile DC., 301, 307 ; hirsutum L., 307.

EryNGium maritimum L, 304.

Ervraræa Centaurium Pers., 321; maritima Pers., 178, 190, 191, 293, 322, 325, 334; pulchella Fries, 331 ; tenui- flora Link, 293, 304.

EurraGra viscosa Griseb., 293, 330.

Euparorium cannabinum L., 397.

Eupnorgia exigua L., 308, 395; Helioscopia L., 308; Para- lias L., 304: Peplis L., 293, 304 ; platyphylla L., 184, 300, 315, 334; Portlandica L., 304, 314, 330.

EuprasiA nemorosa Pers., 321.

Fesruca arundinacea Schreb., 186; duriuscula L., 322; elatior L., 329 ; oraria Dumort., 304, 314.

Ficaria ranunculoides Roth., 307.

Fizaco canescens Jord., 307 ; Gallica L., 307, 39%5 ; monta- na L., 301, 324; spathulata Presl, 293. *

FRankentA lævis L., 193, 292, 302.

Fumaria Boræi Jord., 308; micrantha Lag., 307 ; offici- nalis Jord., 308.

Gauivu Anglicum Lloyd, 178, 325 ; Aparine L., 327; are- narium DC., 304, 314; Mollugo L., 331; neglectum Le Gall, 305, 314; palustre L., 330.

Gasrrinium lendigerum Gaud., 308, 395.

GauninrA fragilis P. B., 329.

Gexisra tinctoria L., 321, 333.

GEranium columbinum L., 325; purpureum Vill., 292; sanguineum L., 178, 191, 196, 395, 334.

Grrnaco segetum Desf., 307.

GzapioLus Illyricus Koch, 185, 293, 301, 308, 416, 321, 334, 343.

GLauciuu luteum Scop., 304.

Guaux maritima L., 305, 328.

GLecnoma hederacea L., 327.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 363

Gzyceria fluitans R. Br., 328; maritima Wahlb., 185, 305; procumbens Sm., 185, 305.

Hepera Helix L., 303.

Hecranraemum guttatum Mill., 333; 8. maritimum Lloyd, 322,324.

Hezicarysum Stæchas DC., 293, 300.

Heziorropium Europæum L., 301, 308.

Hecoscranium nodiflorum Koch, var. giganteum Desm., 328.

Heraczeuu Sphondylium L., 303, 328, 330, 333.

Herniarra ciliata Bab., 303 ; hirsuta L., 307.

Hreraciuu Pilosella L., 395.

Hozcus lanatus L., 329 ; mollis L., 327.

HoxcxewyA peploides Ehrh., 304.

Hyprocoryce vulgaris L., 398.

HyrPericuu humifusum L., 395 ; linarifolium Vahl, 301, 314, 321; montanum L., 184, 321; pulchrum L., 321, 333.

HyrocnoRris glabra L., 301, 331 ; var. Balbisii Lois., 331.

[nuLA crithmoides L., 193, 303 ; dysenterica L., 327 ; gra- veolens Desf., 308.

Iris fœtidissima L., 327 ; Pseudo-Acorus L., 327.

Isogres Hystrix Durieu, 178, 183, 184, 185, 189, 190, 19%, 293, 326, 335.

JAsioxe montana L. var. maritima Lloyd, 331.

Juxcus acutus L., 178, 191, 293, 304; conglomeratus L., 327; effusus L., 327 ; Gerardi Lois., 185, 304, 3928, 329, 333 ; maritimus Lam., 304.

Lawiuu amplexicaule L., 308; incisum Willd., 308; pur- pureum L., 308.

Lapsaxa communis L., 308.

Larayrus Aphaca L., 307 ; hirsutus L., 301, 307; sphæri- cus Retz, 301, 307.

Lavarera arborea L., 195, 292, 303.

Leprurus incurvatus Trin., 305 ; var. filiformis Trin., 305.

Licusrrum vulgare L., 303.

Lixarra arenaria DC., 305, 314; commutata Bernh., 178, 184, 293, 316, 325, 334, 343 ; Elatine Mill., 308 ; Pelliceriana Mill., 178, 301, 325; spuria Mill.. 178, 308; supina Desf., 300.

Livosvris vulgaris Gass, var. minor Wallr., 191, 301, 316, 324, 334, 343,

ART UN PO M peter 27 PU TT SAP EE LA Te . , A, d- + |

364 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Linuu angustifolium Huds., 300; var. supinum, 300, 3% ; catharticum L., 395.

Lirnospermuu arvense L., 301, 307.

Louivm perenne L., 329 ; rigidum Gaud., 178, 308 ; temu- lentum L., 307.

Lonicera Periclymenum L., 327, 398.

Lorus angustissimus L., 324 ; hispidus Lois., 193, 322, 324 ; parviflorus Desf., 178, 191, 293, 315, 324, 335.

Lycanis Flos-Cuculi L., 330.

Lycopsis arvensis L., 308.

Lyrarum Hyssopifolia L., 308 ; Salicaria L., 327.

Marva Nicæensis Cav., 292.

Marricaria inodora var. maritima Lloyd, 303.

MarrioLa sinuata R. Br., 304.

Mapicaco apiculata Willd., 307; denticulata Willd., 308 ; littoralis Rhode, 292, 293, 304 ; marina L., 293,305, 334; minima Lam., 308, 331 ; striala Bast., 293, 304, 335.

MeuiLorus parviflora Desf., 178, 293.

Menrua aquatica L., 327; rotundifolia L., 327.

Mercuriauis annua L., 308.

Misora minima Ad., 330.

Mosxcuia quaternella Ehrh., 395.

Mouinra cærulea Moench, 322.

Monria fontana L., 337.

Myosoris cæspitosa Schultz, 1486; hispida Schl., 308, 330; palustris With., 330 ; repens Don., 327, 328; versico- lor Pers. var. dubia Arrond., 330. à

MyriopayzLu alterniflorum DC., 337.

Nasrurrius officinale L., 328.

Oponrires serotina var. villosula Schur, 308; verna var. pra- tensis Wirtg., 308.

OEnanrT#E crocata L., 326, 329, 333 ; fistulosa L., 329 ; silai- folia Bieb., 329.

OwpnaLones littoralis Mut., 179, 1914, 305, 314, 335.

Oxonis repens L., 333 ; var. inermis Lange, 322.

Opnioczossum Lusilanicum L., 178, 190, 195, 293, 326, 335; vulgatum L., 300.

Opanys apifera Huds., 179, 190, 191, 196, 300, 325, 331, 335, 340, 946.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 365

OriGaxum vulgare L., 301, 302, 325,333 ; var. pallescens Le Gall, 194.

Onxirnopus ebracteatus DC., 179, 324 ; perpusillus L., 324.

Osmuxpa regalis L., 189, 296, 398.

Papaver Argemone L., 301, 307; dubium L., 307 ; hybri- dum L., 301, 307 ; Rhœas L., 307.

PenicuLaris silvatica L., 322.

Pgrzis Portula L., 329, 337.

PerrosezINuM segetum Koch, 301, 308.

Prazaris minor Retz, 178, 293, 308.

Pazeuu arenarium L., 330.

Paracmires communis Trin., 327.

PLanrAGo carinata Schrad., 178, 191, 196, 293, 301, 315, 322, 395, 334, 343; Coronopus L. var. lanuginosa, 193; mari- tima L., 305.

PLaranTHERA bifolia Rchb., 324.

Pozycarpox tetraphyllum L., 308; 5. densum Rouy et Fouc., 324.

Pocycara serpyllacea Weiïhe, 321 ; 5. oxyptera Lloyd, 321.

Pozyconum amphibium L. var. terrestre Moench, 3928 ; avicu- lare L., 308; Convolvulus L., 308; Hydropiper L., 398 ; maritimum L., 293, 304.

Pozysricaum dilatatum Corb., 293, 527; Filix-Mas Roth, 327, 328.

PorruLaca oleracea L., 308.

Poramoceron crispus L., 186, 329 ; polygonifolius Pourr., 398, 329, 335.

PorenriLLa Anserina L., 327 ; reptans L., 307; splendens Ram., 187.

Porerium dictyocarpum Spach, 330.

PrimuLa vulgaris Huds., 303, 327, 398.

Psauma littoralis P. B., 304, 330.

Preris aquilina L., 320, 330, 333, 346.

Puzmonaria angustifolia L., 321, 334.

Rapioza linoides Roth, 325.

Ranuncuzus arvensis L., 301, 307; Boræanus Jord., 329; £. tomophyllus Jord., 329 ; chærophyllos L., 395 ; Flam- mula L., 330 ; ophioglossifolius Vill., 183, 184, 292, 301, 302, 330, 335, 342 ; parviflorus L., 325 ; repens L., 328; Sardous Crantz, 307.

366 ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

Rapnanus Raphanistrum L., 307; 6. maritimus Sm., 191.

Rananraus glaber Lam., 330.

Rouuzea Columnæ Séb., 178, 190, 194, 293, 395, 396, 333.

Rosa pimpinellifolia L., 194, 301, 331, 334.

Rugra peregrina L., 327.

Rumex Acetosa L., 330; Acetosella L., 308; crispus L., 308; Hydrolapathum Huds., 327; nemorosus Schrad., 327 ;, rupestris Le Gall, 195, 303, 314.

Ruppra rostellata Koch, 305.

Ruscus aculeatus L., 303.

Sacina apetala L., 308; maritima Don., 193; patula Jord., 329 ; procumbens L., 329; subulata Presl, 331.

SazicorniA herbacea L., 305.

Saix cinerea L., 326.

SausoLa Kali L., 304; Soda L., 186, 305.

SaLvia verbenaca L., 293, 331.

Samaucus Ebulus L., 321.

Samozus Valerandi L., 329.

SaARorTHAMNUS scoparius Koch, 321, 322, 333.

Scagiosa arvensis L., 191, 301, 307, 333.

Scannix Pecten-Veneris L., 307.

ScHoExus nigricans L., 186, 191, 303.

Scrzca autumnalis L., 190, 194, 325, 326.

Scrreus fluitans L., 329; Holoschænus L., 178, 191, 293, 303, 335 ; lacustris L., 398 ; maritimus L., 398 ; pauciflo- rus Lightf., 184; Savii Seb., 293, 329 ; —setaceus L., 329.

SCLERANTHUS annuus L., 307.

Scozorenprium officinale L., 327.

Scozymus Hispanicus L., 178, 293.

ScroruLaria aquatica L., 327, 328; Scorodonia L., 314, 327.

ScureLLariA minor L., 329, 337.

Seouu acre L., 325, 331; Anglicum L., 395, 333; reflexum L., 301,325, 331, 334, 342.

Sagranrpia arvensis L., 307.

SiLexe conica L., 331, 335 ; Gallica L., 307, 395 ; maritima With., 302, 314, 333.

SIMETHIS bicolor Kunth, 190, 196, 293, 322, 334.

Sinaris arvensis L., 308.

SISYMBRIUM Thalianum Gay, 307.

SUR BELLE-ILE-EN-MER 367

Sozanxum Dulcamara L., 328; nigrum L., 308.

Soxcaus arvensis L., 301, 308, 334; asper Vill., 395 ; mari- timus L., 186, 191, 293, 304; oleraceus L., 308.

SPARGANIUM ramosum Huds., 328.

SrecuLarIA hybrida À. DC., 301, 307.

SPERGULA vulgaris Bngh., 307.

SrerGuLartA Marginata Bor., 305; rupestris Lebel, 302.

SriRÆa Filipendula L., 190, 191, 196, 321, 322, 334.

Sracuys arvensis L., 308.

Srarice Dodartii De Gir., 190, 191, 193, 303; occidentalis Lloyd, 303, 314; ovalifolia Poir., 190, 196, 303, 314, 335.

STELLARIA Holostea L., 327 ; uliginosa Murr., 329.

Suæpa maritima Moq., 185, 305.

Tamarix Anglica Webb, 193.

TeespALeaA Iberis DC., 321.

Tarincra hirta Roth, 193, 331.

Tayuus Chamædrys Fries, 395 ; Serpyllum L. var. citriodo- rus Lloyd, 331.

Tizzxa muscosa L., 324.

Tozpis umbellata Pers., 178, 190, 195, 293, 315, 325, 334, 343.

Torizis nodosa Gaertn., 324.

TorMEenrTiLLa erecta L., 329.

TRIFOLIUM angustifolium L. var. nanum, 293, 394, 334; ar- vense L., 307; var. perpusillum DC., 322; glomeratum L. var. nanum, 324 ; maritimum Had 329 ; Michelia- num Savi, 179, 183, 184, 185, 293, 330, 335; minus Sm., 330; pratense L., 330; resupinatum L., 329; sca- brum L., 324; striatum L. var. nanum Rouy, 324; strictum Waldst. var. minus Rouy, 324; subterraneum L., 324; suffocatum L., 293, 301, 324, 335.

Triczocain maritimum L., 185, 305.

Trionra decumbens P. B., 321.

Triseru flavescens P. B., 300.

Trixaco Apula Stev. var. bicolor DC., 178, 190, 293, 301, 345, 322, 325, 334, 343.

Typaa angustifolia L., 186, 195.

Ucex Europæus L., 320, 322, 333 ; Gallii var. humilis Planch., 191, 314, 322, 334.

Uzuus campestris L., 300.

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368 ESSAÏ DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE

VALERIANELLA Auricula DC., 301, 307 ; carinata Lois., 307; eriocarpa Desv., 301, 307. Veronica arvensis L., 308; Chamædrys L., 327; hederæ- folia L., 308; officinalis L., 321; polita Fries, 308. Vicra angustifolia Roth, var. Bobartii Forst., 307 ; Bithynica L., 293, 301, 307 ; lutea L., 307.

Vinceroxicum officinale Mœnch, 300, 334.

Vioua lancifolia Thore, 321 ; Riviniana Reich., 327 ; trico- lor L. var nana Lloyd, 304.

Vuzrra ciliata Link, 293, 395; membranacea Link, 330; Myuros Gmel., 308.

ZaANNIcHELLIA repens Boenn., 305.

CRARATSA.

Page 1%, ligne 24, supprimez « ni le Ruscus aculeatus ».

19%, ligne 27, au lieu de «entre » le 47° degré, lisez « par».

197, renvoi 2, au lieu de «Seine-Inférieure », lisez « Loire-Inférieure ».

204, ligne 28, au lieu de « Croix », lisez « Groix ».

208, ligne 11, après «un exemple encore plus rapproché », ajoutez « de notre champ d'étude ».

295, ligne 9, après « AC. (assez commun)», ajoutez « PC. (peu im

221, ligne 22, au lieu de F. officinalis « Jord. », lisez « L. ».

231, ligne 17, au lieu de bien plus grêle « que les deux précédents », lisez «que S. rupestris et S. marginata ». ;

258, entre les lignes 20 et 21, intercalez : « SOLANEES ».

263, entre les lignes 17 et 18, intercalez : « M. aquatica L. Prés humides, bord des ruisseaux des vallons, ravins de la côte. C. ».

270, ligne 19, après Platanthera bifolia, au lieu de « L. », lisez « RCHB. ».

322, ligne 25, au lieu de Tormentilla « reptans », lisez « erecta ».

324, ligne 28, au lieu de « L. hirsutus », lisez « L. hispidus ».

329, ligne 30, au lieu de Festuca « pratensis », lisez « elatior ».

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Le mélange des deux, xônes CR et AR sur l'areter centrale. de ile est figuré par des bandes alter

natipes, sans aucune précision de. localité’

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BELLE-ILE-EN-MER, par M'Em Gadecon.

Tome XXAT/L 1903,

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EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX

DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ

Séance du 10 janvier 1902.

Présidence de M. TreBouz, président.

Les ouvrages reçus pendant l’année 1904 sont inscrits au Catalogue du 68.035 au 69.594.

Les membres présents s’entretiennent de la double fête qui a eu lieu le 29 décembre dernier à l’occasion du cinquantenaire de la Société et du jubilé de M. Le Jolis, son fondateur, fête dont il est donné un compte-rendu détaillé au commencement de ce volume. M. Léoxarp constate que cette fête, admirablement réus- sie sur tous les points, a été un véritable succès, et il propose que des félicitations soient adressées aux organisateurs : MM. Tre- boul, Corbière, Bénard et Métivier. Cette proposition est acceptée à l'unanimité.

Il est ensuite procédé à un scrutin secret, en vertu duquel trois canditats présentés à des séances précédentes ont été nom- més membres titulaires, sur l'observation de M. le D' Collignon que nos statuts, modifiés par décret présidentiel du 10 juillet 1878, ont porté de 12 à 15 le nombre des membres pouvant être élus dans chacune des 4 sections. Ces trois membres nouveaux sont : M. le D' Decise, médecin de la Marine en retraite; M. le D' Tursert, médecin et conseiller municipal, et M. Cart, vété- rinaire et électricien.

MM. TresouL et CoRBIÈRE proposent, comme membre titulaire, M. Romazzotti, ingénieur en chef de la Marine. A la prochaine séance, la Société se prononcera sur l'admission de ce candidat.

Sur la proposition de MM. Le Jours et CorBière, sont élus membres correspondants : MM. le baron Huzor, secrétaire géné- 24

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370 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX

ral de la Société de Géographie de Paris; le D' X. GizLor, à Autun; le prof. Reve, doyen de la Faculté des Sciences mathé- matiques et naturelles de Strasbourg; William B4rgey, proprié- taire de l'Herbier Boissier, à Valleyres (Suisse); le prof. Karl SCHUMANN, conservateur du Musée botanique, à Berlin; G. Mas- sou, directeur de l'Ecole de Pharmacie, président de l’Académie de Montpellier; Aug. Sraruri, ingénieur, secrétaire de l’Acadé- mie pontificale des « Nuovi Lincei », à Rome; le prof. PAPPENHEIM, recteur de l'Université de Kiel ; le prof. Gy. de Isrvanrri, direc- teur de l'Institut ampélogique de Hongrie, à Budapest; le prof. Ignetz UrBAw, sous-directeur du Musée botanique de Berlin; le prof. Emil Koœuxe, à Berlin; Sir William Hucanxs, secrétaire de la Société royale Astronomique de Londres; le prof. Ed. Suess, géologue, président de l’Académie des Sciences de Vienne; le prof. G. A. Von Zrrrez, géologue, président de l’Académie des Sciences de Munich; G. CELorrA, astronome, président de l'Insti- tut Lombard des Sciences, à Milan; le prof. Ferdin. Pax, direc- teur du Jardin botanique de Breslau ; Aug. Houzeau DE LEHAIE, sénateur, prof. à l'Ecole des Mines, à Mons (Hainaut); D' Emile Huzan», secrétaire de la Société du Hainaut, à Mons; le prof. C. B. Kzuwzncer, président de la Société du Wurtemberg, à Stuttgard; St. Herrres, directeur de l'Observatoire météorologi- que de Roumanie, à Bucarest; G. Scaweper, président de la So- ciété des Naturalistes de Riga; PrLAuM, secrétaire de la Société des Naturalistes de Riga; J. D. Van der WaaLs, chimiste, secré- taire général de l’Académie des Sciences d'Amsterdam; W. W. Camper, directeur de l'Observatoire de Lick (Californie); D' Auguste HeErwAGEN, zoologiste, président de la Société de Nu- remberg ; Marc Leroux, d' ès-sciences, secrétaire de la Société florimontane, à Annecy; D' Fernand Camus, botaniste à Paris; Jules CarpENTIER, ingénieur, président de l'Association pour l'avancement des Sciences, à Paris; D' V. Hexsex, physiologiste, président de la Société des Sciences naturelles de Kiel ; D' Ernst Euers, secrétaire de la Société royale des Sciences de Gottin- gue ; le prof. Nicolas Oumorr, président de la Société des Natura- listes de Moscou ; le prof. N. Bourcnnskt, président de la Société des Naturalistes d'Odessa, et le prof. G. Dixow, histologiste, pré- sident de l'Académie des Sciences naturelles de Philadelphie.

DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 371

Séance du 14 février 1902

Présidence de M. TreBouz, président.

M. Le Maour fait hommage à la Société d’une brochure qu'il vient de publier : « Lettres au Ministre de l'Agriculture sur le tir du canon et ses conséquences au point de vue agricole». Ges « Lettres », qui étaient restées manuscrites, ont été écrites par son père de 1856 à 1858.

Le SecrÉTAIRE communique à la Société les lettres de remer- ciement adressées par les membres correspondants nommés à la séance du 10 janvier.

Sur la proposition de M. Le Jouis, transmise par le Secrétaire, sont nommés membres correspondants : S. E. D' A. INoSTRANTZErF, prof. à l'Université de Saint-Pétersbourg, membre de l’Acadé- mie des Sciences et président de la Société impériale des Natu- ralistes de Saint-Pétershbourg, et M. Manuel E. PasrranA, direc- teur de l’Observatoire météorologique central de Mexico.

M. Rowazzorni, ingénieur en chef de la Marine, est nommé membre titulaire de la Société.

MM. Tresouz et CorBièRe présentent pour être membre titulaire M. François Picard, entomologiste ; MM. Huserr et CorBière, présentent, en la même qualité, M. Tadié, lieutenant de vaisseau à Cherbourg. |

M. le D’ Cozziexon dépose sur le bureau des photographies de plusieurs points des dunes de Biville et fait ressortir l’analogie qui existe dans l'aspect de ces dunes, leur tapis végétal et même certaines roches siliceuses qu'on y rencontre, avec l'aspect de la région désertique de la Tunisie, dont il montre aussi plusieurs photographies. La ressemblance est en effet saisissante.

M. le PRÉsIDENT communique à la Société une lettre qu'il vient de recevoir de M. le Maire de Cherbourg et qui a pour but de demander à la Société si elle consentirait à échanger la maison 9 de la rue de l'Abbaye, que lui attribue le testament de M. Emm. Liais, contre un immeuble projeté par l'architecte de la Ville à construire rue Bonhomme dans le parc Emm. Liais. Après examen du plan de M. l’Architecte et discussion à ce su-

LE: Li OT Le) été. “FAR à 7 60 r 1 ‘Ure

372 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX

jet, la Société donne mission à son Président de répondre à M. le Maire en l'informant que la Société accepte le principe de la substitution du local qui est demandée, mais qu'elle fait à nou- veau les réserves formulées dans la lettre de M. Treboul, qui a été reproduite dans le compte-rendu de la séance du 12 juillet 1904.

La Société, informée que son membre correspondant, M. le D' von Leypex célébrerait le 70° anniversaire de sa naissance et en même temps son jubilé de 25 ans comme directeur de la Clini- que de médecine de Berlin et le 50° anniversaire de son doctorat, vote à ce savant de chaleureuses félicitations et charge son secrétaire de les lui faire parvenir.

Séance du 14 mars 1902.

Présidence de M. TreBouz, président.

Sur la proposition du SECRÉTAIRE est nommé membre corres- pondant M. Manex, directeur des Jardins botaniques de Sydney (Australie).

MM. Tanté et Prcarp sont nommés membres titulaires.

MM. Huserr et Corgière présentent M. Dufreney, ingénieur civil à Cherbourg, au titre de membre titulaire de la Société. Conformément aux statuts, il sera voté à la prochaine séance sur l'admission de ce candidat.

M. le Présinenr communique à la Société la réponse qu’il a faite à la lettre de M. le Maire de Cherbourg, relative à la biblio- thèque projetée de la Société des Sciences naturelles, et qui a été insérée au procès-verbal de la dernière séance.

M. le D' Anpoun présente une note sur l'emploi du sérum anti- typhique du professeur Chantemesse. De quatre cas qu'il a obser- vés il tire les conclusions suivantes. Le sérum du D' Chante- messe est un remède puissant, dont il faut user avec une grande prudence; il présente un réel intérêt scientifique. La question, sans être complètement résolue, est en bonne voie. Le sérum semble diminuer la durée de la maladie, diminuer la fréquence du pouls et l’état typhique, augmenter la quantité des urines,

DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 373

donc diminuer la gravité de la maladie. Par contre il faut, avant de l’employer, vérifier le fonctionnement des reins. Il est indis- pensable qu'une grande quantité de boissons puisse être absor- bée et filtrée à travers les reins, entraînant les déchets dus au sérum.

M, le D'Arpou présente une seconde note sur le fonctionne- ment du dispensaire de la Croix-Rouge à Cherbourg pendant l’année 1901. 11 y a vu 550 malades nouveaux; le nombre des pansements faits et des consultations données a atteint 2.570. [l y a pratiqué 156 opérations de petite chirurgie.

Séance du 11 avril 1902.

Présidence de M. TreBouz, président. M. Durreney, ingénieur civil, est nommé membre titulaire.

M. le D' Arpouix dépose sur le bureau deux manuscrits dont il avait donné le résumé à la séance de mars. fs sont intitulés: « Compte-rendu du dispensaire de la Croix-Rouge à Cher- bourg», et 2 « Considérations sur le sérum antityphoide de Chantemesse ». Sur la proposition du Secrétaire, la Société vote l'impression de ce double travail dans le volume XXXIIT de ses Mémoires.

M. le D: Arpounx rapporte ensuite un cas de kyste dermoide de la région thyro-hyoïdienne, adhérent à l’os hyoïde, qu'il a ob- servé au dispensaire de la Croix-Rouge chez un jeune garçon de 9 ans. Ces kystes du cou sont très rares; c’est seulement le second qu'il a observé depuis deux ans; l’autre siégeait au niveau de la région sterno-mastoidienne. Il cite également un cas de luxa- tion congénitale double du poignet rencontré chez une femme adulte qui ne présentait d’ailleurs aucun autre vice de confor- mation et dont les poignets possédaient absolument leurs mou- vements normaux. La forme des os de l’avant-bras est normale, mais leur longueur est diminuée, surtout du côté gauche la luxation est plus accusée.

M. Corgière annonce à la Société qu'il a découvert récemment sur quelques points de la région, entre Querqueville et Urville-

314 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX

Hague, le Radula Lindbergiana Gott., hépatique probablement nouvelle pour la flore française.

M. Léonarp, pharmacien en chef de la Marine, appelé en ser- vice à Paris, fait ses adieux à la Société; mais il déclare que, s’il ne peut plus assister aux séances, il tient cependant à rester membre de la Société, dont il suivra de loin avec beaucoup d'intérêt tous les travaux.

Séance du 9 mai 1902.

Présidence de M. Tresouz, président.

M. DurrenEY remercie la Société d’avoir bien voulu l’admettre au nombre de ses membres titulaires.

La Sociedad Cientifica argentina fait part de la mort de son ex-président le docteur Carlos Berg, directeur du Musée natio- nal de Buenos-Aires.

M. Bénann, trésorier, communique deux lettres de MM. Lemé- nicier, préfet de la Haute-Marne, et de M. le D' Boursiac qui donnent leur démission, par suite de leur éloignement de Cher- bourg.

M. Corgière fait part à la Société de la découverte faite par lui, il y a qelques semaines, du Cincinnulus argutus Dum., hépa- tique très rare, nouvelle pour le nord-ouest de la France, trou- vée à Cherbourg même et sur quelques points des environs, (Tourlaville, bois du Mont-du-Roc, etc.). Au sujet de cette nou- velle trouvaille, un échange d'idées a lieu entre M. le D' CozLiGnon et M. Cormière sur la présence à Cherbourg d'un assez grand nombre de plantes à caractère méridional, et spécialement de celles qui ne se rencontrent que dans la Manche, le Finistère, le Portugal, les Açores : plantes éminemment intéressantes, car elles sont les derniers vestiges de flores anciennes et le trait d'union qui relie certaines terres, autrefois en continuité, mais séparées maintenant par les envahissements de la mer.

DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 379

Séance du 13 juin 1902.

Présidence de M. CoRBièRE, secrétaire.

M. TresouL, indisposé, s'excuse par lettre de ne pouvoir assis- ter à la séance.

4

S. E. le D' Ixosrranrzerr, professeur à l’Université de Saint- Pétersbourg et membre de l’Académie des Sciences, remercie la Société de son admission comme membre correspondant.

M. le D’ Florentino Amecxino fait part à la Société de sa nomi- nation de directeur du Musée national de Buenos-Aires, en rem- placement de feu le prof. Charles Berg.

M. BéxarD exprime les regrets de M. le capitaine de frégate Mottez qui, de passage à Cherbourg ces jours derniers, a été forcé de quitter notre ville avant le jour de la séance, à laquelle il eût été heureux d'assister.

M. le D' Arpou présente une radiographie faite par M. Caré, membre de la Société, concernant une luxation congénitale du poignet dont il a déjà été question dans une précédente séance. Puis il montre un anévrisme de l'artère cubitale qu’il a ex- tirpé le 22 mars 1902, avec le concours des D'° Hubert et Le Duigou. L’anévrisme, du volume d’une petite noix, fut enlevé entre deux ligatures au cat-gutt; il s'était développé à la suite d’une blessure de l’artère au-dessus du poignet gauche le jan- vier 1902. La réunion de la plaie eut lieu par première intention et la guérison était complète au bout de quinze jours. Il rap- pelle à ce sujet un cas d’anévrisme sacciforme de l'artère ilia- que primitive droite, du volume d’une petite mandarine, qu'il a observé il y a quelques années chez un homme de 53 ans, syphilitique, atteint d'artério-sclérose. Ce malade succomba à la rupture de son anévrisme et on trouva à l’autopsie un énorme hématome sous-péritonéal au niveau du sac artériel rompu. Au mois de mai dernier le D' Ardouin a encore eu l’occasion de voir chez un enfant une plaie de l'artère cubitale au-dessus du poignet droit par éclat de verre; les deux bouts de l’ar- tère ayant été liés, la plaie guérit sans incident et en particulier sans formation d’anévrisme, comme on le note dans la première observation, vraisemblablement les deux bouts de l'artère

3176 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX

n'avaient pas été liés. La cure radicale des anévrismes a donné lieu dans ces derniers temps à des discussions intéressantes, en particulier à la Société de Chirurgie de Paris, et le cas rapporté à la dernière séance de notre Société contribue à l'étude de cette question.

M. Caré parle de différents accidents causés par les rayons X et indique les perfectionnements récents apportés à la radio- graphie.

M. Corgière signale deux nouvelles hépatiques, les Riccia Rad- diana et commutata, qu'il a découvertes aux environs de Cher- bourg. Ces deux plantes sont nouvelles pour la flore française ; elles n'avaient encore été trouvées qu'à Florence (ftalie).

Séance du 11 juillet 1902.

Présidence de M. TreBouz, président.

La Société Transilvanienne des Sciences naturelles, siégeant à Hermannstadt, fait part à la Société de la prochaine célébration du cinquantième anniversaire de sa fondation. M. Le Jolis adres- sera à la Société Transilvanienne les félicitations et les vœux de notre Société.

Le Secréraire donne lecture d’une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique de Russie annonçant à M. Le Jolis que, à l’occasion du cinquantenaire de la Société des Sciences naturel- les de Cherbourg, l'Empereur de Russie vient de lui conférer les insignes de classe de l'ordre de Saint-Stanislas, avec l'étoi- le. M. le Présinenr adresse à M. Le Jolis les vives félicitations de la Société pour cette très haute distinction qui honore à la fois la Société des Sciences naturelles et son dévoué fondateur.

M. Nicozcer présente un papillon rare dans notre région, le Machaon, qu'il a recueilli à Saint-Germain-des-Vaux. M. Picaro dit avoir trouvé la même espèce à Biville.

M. Prcar» dépose sur le bureau une plaque de schiste prove- nant des Petites-Carrières, route des Pieux, à Cherbourg, dont une des faces est ornée de nombreuses arborisations brunes qui donnent l'illusion d'empreintes d'algues. M, Gorsière dit que ce

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DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 371

sont de simples dendrites, provenant d’infiltrations d'eaux ferru- gineuses.

M. le D: CocciGxon présente quelques échantillons des singu- liers blocs de terre cuite qui constituent en Lorraine les brique- tages de la Seille. Il décrit ces véritables îles artificielles, faites dans un sol tourbeux à l’aide de briques grossières, et pense qu'elles doivent être comparées, pour l'origine et pour l'usage,

‘aux palafittes des lacs de Suisse, sans cependant qu'il soit pos-

sible d'en préciser la date ni de la fixer à aucune des périodes préromaines admises par les archéologues.

M. le D' Cozziexon entretient ensuite la Société d’un arc-en- ciel horizontal, qu'il a observé récemment, pendant deux heures environ, au-dessus de la mer, à Cherbourg. M. Le CANNELLIER ajoute que ce phénomène n'est pas très rare.

M. CorBière annonce qu'il a découvert, dans une lande, à la limite de Tourlaville et de Digosville, non loin de Bruneval, le Viola lactea Sm., espèce nouvelle pour l'arrondissement de Cherbourg.

Séance du 10 octobre 1902.

Présidence de M. Tresouz, président.

Lecture est donnée d'une lettre de remerciement de M. Maiden, directeur des jardins botaniques de Sydney; de lettres de faire part des décès de MM. le prof. Wartmann de Saint-Gall, Andreas Reischek de Linz, Heller Agost de Budapest. Le Secrétaire annonce en outre le décès récent du savant Virchow.

Lecture est également donnée d’une circulaire de M. le Minis- tre de l’Instruction publique relative au prochain Congrès des Sociétés savantes qui s'ouvrira à Bordeaux le 14 avril 1903.

Le Secrétaire dépose sur le bureau un travail de M. F. Prcamn, intitulé « Recherches sur l’éthologie du Sphex maxillosus ». Ce travail est renvoyé à l'examen de M. Jacques-Le Seigneur, qui en rendra compte à la prochaine séance.

318 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX

Séance du 14 novembre 1902

Présidence de M. Tresou, président.

Depuis la dernière séance, la Société a été informée du décès de M. le D' Tosquinet, président de la Société entomologique de Belgique, et des membres correspondants ci-après : MM. Faye, membre de l'Institut, à Paris; Heldreich, directeur du Jardin botanique d'Athènes; Martens, prof. à l’Université de Louvain; Powell, directeur de U. $. geological Survey à Washington; Vir- chow, prof. à l’Université de Berlin; Wild, ancien directeur de l'Observatoire physique central de Saint-Pétersbourg.

MM. Cozziexon et CorBière présentent comme membres titu- laires: MM. le D' Foley, médecin major de classe au 25° de ligne; le D' Bonnefoy, médecin de marine; le D' Deslandes, médecin civil.

M. le Présipenr entretient la Société de l’avant-projet de cons- truction, rue Bonhomme et parc Emm.-Liais, d'une bibliothèque de la Société. Cet avant-projet, qui lui a été officiellement adressé par M. le Maire de Cherbourg, répond aux besoins et aux desi- derata de la Société, sauf sur quelques points de détail, à propos desquels l'entente avec la Municipalité semble devoir se faire assez facilement. A l'unanimité des membres présents, la Société donne mission à son Président de répondre en conséquence à la lettre de M. le Maire. La réponse de M. Treboul est insérée au procès-verbal.

M. le D' CozziGxox annonce que, d'une entrevue qu'il vient d’avoir avec M. le D' Gariel, secrétaire de l'Association française pour l’avancement des Sciences, il résulte que cette Association pourrait venir à Cherbourg en 1904, si elle y était invitée par la Municipalité. Dans le cas cette éventualité deviendrait un fait acquis, notre Société est tout indiquée pour former le noyau du Comité local.

Sur le rapport de M. Jacques-Le Seicneur, la Société vote l’im- pression, dans le volume en cours de ses Mémoires, d'un travail de M. F. Picard intitulé: « Recherches sur l'éthologie du Sphex maxillosus ».

DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 319

M. le D' ArpouIN rapporte un cas de genou recurvateur qu'il a eu l’occasion d'observer. Il s’agit d'une fillette de 11 jours pré- sentant une luxation congénitale du genou droit, tibia en arrière du fémur. Le tibia ne peut être fléchi sur le fémur dans les con- ditions normales, mais ces deux os font ensemble un angle de 135° environ ouvert en avant. La rotule, qu'on pourrait croire absente au premier abord, est seulement haut située. En avant du genou, la peau trop lâche présente deux plis transversaux. On arrive avec des précautions à réduire la luxation, mais elle se reproduit dès qu’on abandonne le membre à lui-même. Un appa- reil en gutta-percha avec réduction progressive permettrait de traiter avec succès cette malformation congénitale.

Séance du 12 décembre 1902.

Présidence de M. Tresouz, président.

Le SecréraRe fait connaître que la légataire universelle de feu M. le D' Cyprien Monnoye a, par son entremise, donné à la Socié- les ouvrages de médecine qui composaient la bibliothèque du D' Monnoye, soit au moins un millier de volumes. A cette occasion, M. Corbière exprime les regrets causés à la Société par la mort d’un de ses plus anciens membres et annonce qu'une lettre sera adressée à Mademoiselle Hervieu pour la remercier officiellement de sa générosité.

Avant qu'il soit procédé, selon l'usage, au scrutin pour le renouvellement du bureau, le SECRÉTAIRE fait remarquer que, par suite de la maladie de M. le commandant Jouan, M. Treboul a, de fait, rempli les fonctions de président pendant deux années consécutives, et que ces fonctions ont été loin d’être une siné- cure. Les fêtes du cinquantenaire et la question de la bibliothè- que de la Société ont donné à M. Treboul l’occasion de déployer un zèle et une activité dont chacun a conservé le souvenir, mais que le Secrétaire, plus que tout autre membre, a été à même d'apprécier; c'est pourquoi il a demandé la parole afin de pro- poser que des remerciements soient adressés à l'honorable Pré- sident pour tous les services qu'il a rendus à la Société pendant ces deux dernières années. De chaleureux et unanimes applau-

380 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX

dissements accueillent ces paroles. M. le PrésinenT dit combien il est touché de ce témoignage de sympathie ; il assure qu'il n’a fait que son devoir, devoir rendu d’ailleurs très agréable par le concours qu'il a rencontré autour de lui, et il renouvelle à la Société l'assurance de tout son dévouement.

Le scrutin secret pour le renouvellement du Bureau donne les résultats suivants pour la nomination du vice-président (pris dans la section) : MM. Le Jolis, 9 voix; Jacques-Le Seigneur, 5 voix; Corbière, 1 voix.

M. Le Jours remercie vivement la Société de la nouvelle mar- que de sympathie qu'elle vient de lui accorder; mais il a déjà fait connaître son intention de ne plus accepter la présidence, vu son âge et son état de santé, et il doit persister dans sa réso- lution.

Un tour de scrutin a lieu alors; en voici le résultat: MM. Cor- bière, 7 voix; Jacques-Le Seigneur, 4 voix; de Baissé, Nicollet et Martin, chacun 1 voix.

M. Corgière, très touché des voix qui lui sont accordées, remercie ses collègues, et explique qu'il croit rendre plus de services à la Société si l’on veut bien le maintenir au poste de secrétaire, et en conséquence il décline les fonctions de prési- dent.

Un tour de scrutin donne à : MM. Jacques-Le Seigneur, 10 voix; de Baissé, 4 voix. M. Jacoues-Le Sercneur est proclamé vice-président pour l'année 1903.

M. le D' Cozzi6xox devient de droit président.

M. Corsière est ensuite élu secrétaire et M. Béarn trésorier.

Au nom de M. F. Picarp, M. Jacques-4Le Seigneur fait connai- tre la découverte, aux environs du Becquet, de deux coléo- ptères nouveaux pour la région: Tachys scutellaris Germ. et Bradycellus distinctus Dej.: ce dernier, d'après Bedel, serait propre au midi de la France. M. Bedel a déterminé lui-même ces deux insectes, qui lui avaient été envoyés par M. Picard.

M. Nicozcer présente une chrysalide de Papilio Machaon.

Sont nommés membres titulaires : MM. les D'° Foy, BoNNEroy et DESLANDES.

MM. Le Canneurer et JAcQuEs-Le SeiGneur posent la candidature de M. Gauchet, capitaine de frégate, commandant le Cassini.

DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 381

MM. Taérior et de BERGEvIN, botanistes, sont nommés mem- bres correspondants.

Séance du 9 janvier 1903.

Présidence de M. le D' CozziGnow, président.

Les ouvrages reçus pendant l’année 1902 sont inscrits au Cata- logue du 69.595 au 72.435.

Lecture est donnée : d’une circulaire ministérielie relative à la prochaine réunion des Sociétés savantes ; de lettres de remerciement adressées par MM. Thériot et de Bergevin, admis comme membres correspondants à la séance du 12 décembre dernier; d'une circulaire concernant les prochaines assises de Caumont.

M. Gaucer, capitaine de frégate, commandant actuellement le Cassini, est nommé membre titulaire de la Société.

M. le D' Arpoun dépose sur le bureau un mémoire destiné aux Mémoires de la Société: ce travail est relatif à un cas de spina bifida.

Selon l’art. 16 des statuts du 26 août 1865, M. Béxar», tréso- rier, rend compte des dépenses et des recettes de la Société pen- dant l’année 1902. La Société vote des remerciements à M. Bénard pour la bonne gestion des intérêts qui lui sont confiés.

La Séance du 13 février 1903.

Présidence de M. le D' CozziGNon, président.

M. Gauchet remercie, par lettre, la Société de l’avoir nommé membre titulaire.

M. le D’ Cozzicexox présente, conservé dans l'alcool, un magni- fique spécimen d’Aphrodite aculeata, ver polychète pris en rade.

M. le D' Dezrsue offre à la Société un travail fait par lui en 1876 sur la météorologie de Poulo-Condor.

382 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX

M. le commandant Le CANNELLIER signale dans les archives de la Société Académique de Cherbourg l'existence d'un avant-pro- jet de bateau plongeur, qui aurait été présenté en 1778 par un inventeur dont le nom n’a pu être retrouvé. Ce bâtiment devait tantôt naviguer à la surface, tantôt s’enfoncer pour se dérober à la poursuite d’un ennemi ou pour venir le surprendre en res- tant ou en avançant sous l'eau, jusqu’à ce que, sûr de sa force, il pût l’aborder à l’improviste. Il devait être de forme allongée, avoir les flancs ronds et un pont supérieur bombé pour résister plus facilement à la pression de l’eau. L’équipage était logé dans un entrepont au-dessous duquel se trouvait une cale contenant un lest de.plomb. L’immersion était obtenue en faisant pénétrer de l’eau de mer par une soupape placée à la partie inférieure ; et lorsque la cale serait à peu près pleine d'eau le bâtiment devait s'enfoncer entre deux eaux plus ou moins suivant la quantité d'eau introduite (sic). La marche sous l’eau était réa- lisée au moyen de rames articulées. Le plan auquel renvoyait le mémoire n'a malheureusement pas été retrouvé. L’émersion se produisait au moyen de pompes foulantes ; la vision était obte- nue au moyen de vitres ou de hublots. Le mémoire se termine par des études, très complètes pour l’époque, sur le moyen de renouveler l'air vicié, en s'appuyant sur les expériences de Nol- let et de Priestiey qui venaient d'être faites. Par beaucoup de points ce projet se rapproche de celui qui a été adressé à la Ma- rine en septembre 1870 par M. Sillon de Valmer, décrit dans le livre de M. Delpeuch «sur la navigation sous-marine à travers les siècles », et dont Fulton devait appliquer quelques idées dans son Nautilus. Les procès-verbaux de la Société Académi- que manquent de 1776 à 1779, il n’a pas été possible de fixer la date exacte à laquelle ce projet a été communiqué: la date de 1778 a été inscrite lors de la réunion en archives. La présence de ce projet dans ces archives prouve toutefois que, dès la fin du XVIIL: siècle, on s'’occupait à Cherbourg du problème du sub- mersible qui devait y être si complètement réalisé un siècle après.

M. le d' Huserr fait la communication suivante :

« Renée B., âgée de 4 ans, était envoyée à l'Hôtel-Dieu le 14 no- vembre 1902 pour diphtérie grave du pharynx et du larynx. En présence de son état imminent d'asphyxie, une première injec- tion de 20 cmc. de sérum Roux lui fut faite d'urgence à 4 heures

DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 383

du matin. La situation étant toujours aussi grave, une seconde injection fut pratiquée le soir à la contre-visite, de 20 cmc. éga- lement. Le 12, état légèrement amélioré; le tirage est moindre et l'enfant a pu prendre un peu de lait. Le 13, température éle- vée, 38° 9; pouls petit 120; anurie presque complète, râles crépi- tants du côté droit : injection de 10 cmc. Le 14, même état, injection de 10 cme. Le 15, la respiration est meilleure à droite, mais le poumon gauche est hépatisé. Les 16, 17, 18 et 19, nous traitons cette pneumonie diphtérique par des injections chaque jour de 5 cmc. Le 20, la dyspnée a disparu, le nombre des res- pirations est tombé à 20; il y a un peu d'urine, 200 gr.; pas d'albumine. L'enfant prend 1/2 litre de lait légèrement alcoolisé. Le 25, nouvelle menace à droite : et dernière injection de 10 cmc. À partir de ce moment la maladie a suivi un cours normal. La convalescence a été un peu longue; mais à la fin de décem- bre l'enfant était guérie, et elle sortait le 8 janvier tout à fait bien. Les examens bactériologiques ont été faits par M. Caré, à qui nous adressons tous nos remerciements pour son précieux concours. Cette modeste observation prouve que l’on peut, que l’on doit même faire du traitement intensif par le sérum Roux pour les diphtéries graves. L'enfant m'a été ramenée ces jours derniers. Elle va très bien, grâce aux 90 cmc. injectés. Le fait m'a paru bon à signaler ».

M. le D’ ArpouIn fait hommage à la Société d’un travail, dont il est l’auteur, sur la pleurésie médiastine, travail illustré d’une superbe planche radiographique due à M. Caré.

M. Jacoues-Le Sereneur offre, de son côté, deux volumes rela- tifs au Congrès international de pêche et de pisciculture tenu à Saint-Pétersbourg en 1902.

M. Corsière fait hommage à la Société de deux notes publiées par lui récemment au sujet de deux hépatiques, « le Riella de l'Hérault » et « Fossombronia Crozalsii sp. nov. ».

Sur la proposition de M. le D' CozciGno, rapporteur, la Société vote l'impression dans le volume en cours de ses Mémoires, d’un travail de MM. les Ardouin et Hubert sur un cas de spina bifida.

384 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX

Séance du 13 mars 1903.

Présidence de M. le D' Cozzrcxow, président.

Lecture est donnée d’une lettre par laquelle M. Joey donnesa démission de membre titulaire de la Société.

Le SecrérAIRE annonce la mort de M. BESCHERELLE, membre correspondant de la Société depuis l’origine ; et M. Le Jolis fait connaître les services très importants rendus par ce savant dis- tingué, qui fut pour notre Société un véritable bienfaiteur.

Sur la proposition de MM. Le Jours et CorBière, M. Camusar, ingénieur au Creusot, est nommé membre correspondant.

La Société ayant reçu de M. l'ingénieur Chabal un mémoire relatif à l'adduction d’eau potable à Cherbourg, une discussion, à laquelle prennent part plusieurs sociétaires, s'engage à ce sujet.

Séance du 21 avril 1903.

Présidence de M. le Dr CozziGxon, président.

Lecture est donnée : d’une lettre de M. l'ingénieur Camusat, du Creusot, qui remercie la Société de l'avoir nommé membre correspondant, et d'une autre lettre de M. l'ingénieur Dufreney, qui, ayant quitté Cherbourg, se voit forcé de prier la Société de recevoir sa démission de membre titulaire.

M. Corsière fait hommage à la Société d’un exemplaire d'un travail intitulé « Contribution à la flore bryologique de la Haute- Savoie » extrait des Afti de la Société pontificale des Nuovi Lincei.

Le SecréraIRe annonce ensuite qu'il a reçu de M. Gadeceau, de Nantes, le manuscrit d'un important travail: Essai de Géo- graphie botanique sur Belle-Ile-en-Mer, que l'auteur serait heureux de voir insérer dans les Mémoires de la Société. Sur le rapport favorable qui en est fait par le Secrétaire, en son nom et en celui de M. Le Jolis, la Société vote l'impression dudit manuscrit dans le volume actuellement en cours de publication.

DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 385

M. Corsière dépose sur le bureau un exemplaire d’un très rare et très beau champignon, qu'il a recueilli dans les serres du parc Emm. Liais: c'est le Polyporus rufo-flavus Berk. et Curt. de l'Amérique méridionale et centrale, dont les spores ou le myce- lium ont été évidemment introduits avec les plantes exotiques de ces serres. M. le D' Focey, à qui un échantillon a été remis, se propose d'en faire l'étude microscopique.

M. le D' CozziGxon, dans une très intéressante causerie, entre- tient la Société d'un voyage tout récent qu'il a fait à Carnac (Mor- bihan), et discute en particulier la signification des fameux alignements qui, d’après tous leurs caractères, ne sauraient se rapporter à des sépultures ni à dessouvenirs historiques: ils doi- vent avoir été érigés en vue de constituer un lieu de culte.

Séance du 8 mai 1903.

Présidence de M. le D' CozziGnon, président.

Lecture est donnée d'une lettre par laquelle M. GapEceau exprime toute sa gratitude à la Société, qui a bien voulu voter l'impression dans ses Mémoires du travail qu’il lui avait soumis : « Essai de Géographie botanique sur Belle-Ile-en-Mer ».

M. le D' Boxxeroy communique à la Société l'observation sui- vante :

« M. X..., âgé de 58 ans, entre le 9 janvier à l'hôpital de la Marine dans le service de M. le médecin en chef Abelin. Dès les premiers jours d'octobre 1902 il avait senti, un soir en se cou- chant, une douleur lancinante dans l’aine droite. Depuis lors cette douleur revint régulièrement, le soir le plus souvent; la pression de l’aine semblait l’augmenter; l'extension de la cuisse sur le bassin la ravivait aussi. 11 n’y avait ni fièvre ni perte de l'appétit et M. X. continuait une vie très active. En décembre, aggravation de la douleur et apparition de quelques signes d'infection; anorexie, embarras gastrique, frissonnements ves- péraux. En même temps survenait un peu de tuméfaction loca- lisée à la partieexterne de la fosse iliaque, avec endolorissement profond s'irradiant vers la partie supéro-antérieure de la cuisse droite. À son arrivée à l'hôpital, le 9 janvier, la moitié externe

2

386 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX

de l’arcade crurale est soulevée, et on sent à ce niveau une masse dure, sans œdème superficiel ni sensation de fluctuation profonde. L'extension de la cuisse sur le bassin est facile, mais peu douloureuse, et la demi-flexion est l'attitude la mieux et la plus longtemps supportée. Pas de fièvre, fonctions digestives normales; pas de douleur au point appendiculaire. Jusqu'au 14 février, même état général, sans fièvre régulière. Tous les 4 ou 5 jours, après une période la température est restée normale, survient tout à coup, sans cause apparente, un état subfébrile (37° 6 à 38° 2) disparaissant après quelques heures. 14 février. La tuméfaction inguinale droite persistant, M. Abelin pratique, après anesthésie à la cocaïne, une incision iliaque des tégu- ments. On ne rencontre pas de pus, malgré une ponction aspi- ratrice profonde pratiquée au centre de l'empâtement. 22 fé- vrier. On enlève les points de suture. La plaie entamée est cica- trisée, mais la douleur persiste à la région iliaque externe. 24 février. La ligne cicatricielle est soulevée, fluctuante. On dé- colle ses bords et il sort un flot de pus, blanchâtre, très fluide, ni fétide, ni grumeleux. Le pus sort surtout quand on presse la partie externe de la fosse, immédiatement en dedans de la crête iliaque. Un drain est introduit profondément. Du 24 février au mars la suppuration continue, peu abondante, avec les mêmes caractères, sans réaction inflammatoire. mars. Pen- dant qu'on presse sur la partie externe de la fosse iliaque, on aperçoit, parmi la suppuration qui vient du fond de la plaie, un filament blanchâtre à extrémité en pointe. On le saisit avec une pince, et il sort un ascaride lombricoïde mort, long de 22 à 25 centimètres, peu macéré et présentant une coudure brusque vers son milieu. 4 mars. Depuis l'évacuation du ver, la sup- puration diminue chaque jour et devient plus séreuse. On sup- prime le drain. 16 mars. La cicatrisation est à peu près ache- vée, l'empâtement a disparu, les tissus ont repris leur souplesse. 20 mars. Le malade guéri quitte l'hôpital. Diagnostic por- : abcès iliaque consécutif à une perforation de l’appendice par un ascaride lombricoïde ».

M. le Arpouix présente l'instrumentation du D' Michel pour sutures cutanées. Cette instrumentation comprend comme objet principal des agrafes métalliques excessivement souples et très

solides, qu'une pince spéciale permet d'appliquer. On obtient à

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DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 387

l’aide de ces agrafes des sutures intradermiques. Les agrafes sont préférables aux moyens de sutures ordinaires et en parti- culier aux crins de Florence, au triple point de vue de l’asepsie, de la rapidité, de la perfection de la cicatrice.

M. ArpouI montre la photographie d'une énorme tumeur de l’annulaire droit, un enchondrome, que le malade, actuellement âgé de 67 ans, avait depuis l'âge de 22 ans. Cette tumeur mesurait 34 centim. de circonférence. En raison des douleurs provoquées récemment par cet enchondrome, l’amputation du doigt a être faite, et elle a montré que cette tumeur faisait manifeste- ment partie de la phalange.

M. Arpoun montre quatre superbes radiographies dues à M. Caré et concernant un cas de polydactylie des mains et des pieds.

M. Nicozcer présente un exemplaire de Calosoma sycophanta, coléoptère qu'il a trouvé pour la première fois à Cherbourg.

M. le D: Fozey, qui a fait l'étude microscopique du Polyporus rufo-flavus, que lui avait remis M. Corbière lors de la précé- dente séance, montre un dessin de cet intéressant champignon et le dessin des spores, beaucoup plus petites que celles des espèces européennes de ce genre.

Séance du 12 juin 1903.

Présidence de M. le D' Cozcicnon, président.

A propos de la lecture du procès-verbal, en ce qui concerne le Calosoma présenté par M. Nicollet à la dernière séance, M. Jacoues-Le Seicneur fait remarquer que l’on trouve la larve de cet insecte dans les nids de chenille processionnaire.

Lecture est donnée d’une lettre de M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, relative à la prochaine exposition internationale de Saint-Louis (Etats-Unis).

Sur la proposition de MM. Le Jours et Corgrère, M. Gapeceav, botaniste à Nantes, est nommé membre correspondant de la Société.

M. CorBière annonce que dans une excursion récente (18 mai) dans les landes de Lessay, faite en compagnie de MM. de Baissé et

388 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX

Fauvel, maire de Lessay, il a récolté, entre autres, Orchis alata nouveau pour la Manche, et une très rare hépatique, Cephalozia Francisci (Hook.) déjà trouvée par lui dans les landes de Sainte- Croix-Hague et dans celles du Mesnil-au-Val.

M. le D' CozziGnon, rappelant le curieux cas de polydactylie cité à la dernière séance par M. le d' Ardouin et radiographié par M. Caré entretient la Société des cas assez nombreux de cette particularité tératologique qu'il a observés dans le cours de sa carrière médicale et promet d'apporter à la prochaine séance des chiffres précis.

Séance du 10 juillet 1903.

Présidence de M. le D' Cozzi6nox, président.

Lecture est donnée d’une lettre de M. GanecEAu, qui remercie la Société de l'avoir nommé membre correspondant.

M. le D' R. CozziGnon avait signalé à la dernière séance que la polydactylie est moins rare qu'on ne croit. D’après des rele- vés portant sur 10 ans et pris par lui aux conseils de révision de la Dordogne et des Basses-Pyrénées cette anomalie a été cause d’exemptibn 23 fois en Dordogne sur 41.62% examinés et 21 fois dans les Basses-P yrénées sur 32.356, ce qui donne pour 10.000 jeunes gens de 20 ans examinés 5,6 polydactyles en Dordogne et 6,4 dans les Basses-Pyrénées. La répartition cantonale est très irrégulière. Nombre de cantons sont indemnes; d'autres très lourdement frappés, notamment les cantons urbains. On peut se demander s’il s’agit d'une dégénérescence due à la vie urbaine et aux excès qu’elle comporte souvent, ou d’une question de race, ou si les deux facteurs, comme il est probable, doivent entrer en ligne. L'étude ethnographique complète de ces régions, faite par l'auteur, permet dans une certaine mesure de répondre

à la question ethnique. 4 Examinés. Polydactyles. °°,

Pays basques........... SAUT À 7.850 1 1.4 Cantons dolichocéphales ......... 24.142 12 5.0

Cantons Dordogne ...... 17.482 11 6.3 brachycéphales. ( Basses-Pyrénées. 16.471 15 9.1

Moyenne des cantons brachycéph. 33.953 26 7.6

DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 389

Ilen résulte que les Basques semblent très nettement favorisés à cet égard et qu'il y a un écart de 2,6 en faveur des dolichocé- phales et au détriment des brachycéphales. À noter que cepen- dant ces derniers sont en minorité dans les villes, ce qui tendrait à rendre plus sensible encore leur mauvaise situation à l'égard de ces troubles de développement et d’ailleurs de tous leurs similaires. La polydactylie peut frapper une ou plusieurs des extrémités. En général elle se remarque sur le pouce ou le petit doigt, ce dernier plus rarement, exceptionnellement sur un autre des doigts tant au pied qu’à la main. À cet égard nos &4 polydactyles se répartissent de la manière suivante :

Dordogne. Basses-Pyrénées. Total. OR ane AAA LUE 2 3 8 Al 99 LS CT ROMEO ER EE 7 Le 11 DÉS MAIS IE EL Tee 10 3 ui 20 Deux pieds........ PRE TE 3 L 7 Trois extrémités ........... » » » 0 Les quatre extrémités . ..... » 2 A

Il en résulte que cette anomalie semble aussi fréquente à la main qu’au pied, qu’elle frappe de préférence les deux extrémi- tés et ne semble pas se rencontrer sur les deux membres du même côté. les deux autres restant indemnes (le D'Collignon n’a jamais vu la formule 1 M. 1 P., ni 2 M. 1 P., ou 1 M. 2 P.), enfin qu'elles n'affectent les 4 extrémités que très rarement, bien plus qu’il n’en avait gardé l'impression lorsque M. Ardouin a fait sa communication. En fait M. le D' Collignon ne la relève qu'une fois sur 22 polydactyles, et dans l’ensemble général 2 fois seu- lement sur près de 74.000 sujets examinés, soit 1 fois sur 37.060.

—mesfeare—

390 OUVRAGES REÇUS

OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ.

Janvier 1902 à Septembre 1903.

$ 1. Ouvrages publiés par le Gouvernement.

MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. Journal des Savants. Dé- cembre 1901 à décembre 1902. Paris. 4°. Comptes rendus des Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements. Section des sciences. 1902-1903. 80. Exploration scientifique de la Tunisie. Catalogue raisonné des Reptiles et Batraciens, 1903. 8°. Expéditions scientifiques du Travailleur et du Ta- lisman, pendant les années 1880 à 1883. Cirrhipèdes, Némer- tiens, Opistobranches, Holothuries. 1902. 40.

MINISTÈRE DE LA MARINE. Revue Maritime. CLII, CLIII, CIAV, CLYV (1). 1902. 8°.

MINISTÈRE DU COMMERCE. Annales du commerce extérieur. 1901 (12), 1902 (1-12), 1903 (1-9). 8e,

$ 2. Publications des Sociétés correspondantes.

France.

ABBEVILLE. Société d’émulation. Mémoires, série, IV (2). 1902. ; IV. 1901. 4°. Bulletin trimestriel, 1899 (3-4), 1900, 1901, 1902. 8e.

AMIENS. Société Linnéenne du Nord de la France. Mémoires, X. 1899-1902, 8°.

ANGERS. Société d'études scientifiques. Bulletin, XXXI, 1904. 8e.

ANGERS. Sociélé d’'horticulture de Maine-et-Loire. Annales, 1901 (3-4), 1902 (3-4), 1903 (1-2). 8o. ANNECY. Sociélé florimontane. Revue Savoisienne, XLII (4),

XLIIT (1-4), XLIV (1-2). 1901-1903. 80. Table des matières, 1851-1900. 80.

AUTUN. Société d'histoire naturelle. Bullet. XIV, XV. 1901-1902. 80.

AUXERRE. Société des sciences historiques et scientifiques de l'Yonne. Bulletin, LV, LVI. 1901-1902. 8e.

AVRANCHES. Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts. Revue de l’Avranchin, X (7-8), XI (1-2, 5-7). 1901-1902, 8e,

, Mémoires, XV, 1902, 8e,

PAR LA SOCIÉTÉ 391

BAyEux. Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres. Mémoires, VI, VII. 1900-1901. 80.

BESANCON. Académie des sciences, belles-lettres et arts. Procès- verbaux et mémoires, 1901, 1902. 8e.

BEsANÇON. Société d'émulation du Doubs. Mémoires, 7e série, VI. 1901. 8.

Béziers. Société d’études des sciences naturelles. Bulletin, XXII, XXIV. 1900-1901. 8o.

BoRDEAUx. Académie des sciences, belles-lettres et arts. Actes, 3e série, LXII. 1900. 8°.

BorpEaAux. Société Linnéenne. Actes, XLIT. 1888; LVI, LVII. 1901- 1902. 8°.

BORDEAUX. Société des sciences physiques et naturelles. Mémoi- res, 6e série, I, II (1). 1901-1902. Procès-verbaux des séan- ces, 1901, 1902. 80. Observations pluviométriques et thermo- métriques, 1901. 8°.

BREST. Société académique. Bulletin, sér., XXVI, XX VII. 1901- 1902. 8°.

CAEN. Académie des sciences, arts et belles-lettres. Mémoires, 1904, 1902. 8c.

CAEN. Société Linnéenne de Normandie. Bulletin, série, V, VI. 1902, 1903. 8.

CHALONS-SUR-MARNE. Société d'agriculture, commerce, sciences et arts. Mémoires, ?e sér., IV. 1902. 8°.

CHAMBÉRY. Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie. Mémoires, sér., IX. 1902. 8.

CHARLEVILLE. Société d'histoire naturelle des Ardennes. Bulle- tin, VI, VII, VIII. 1899-1901. 8

CHERBOURG. Société d'horticulture. Bulletin, nos 33, 34. 1901- 1902. 8°.

CLERMOND-FERRAND. Académie des sciences, lettres et arts. Bul- letin historique et scientifique de l'Auvergne, ?e sér., 1900 (6), 1901 (9-10), 1902 (1-10), 1903 (1-4). 8°. Mémoires, XV. 1900. 8e.

Dax. Société de Borda. Bulletin, XXVI (4), XXVII (1-4), XXVIII (1-2). 1901-1903. 8°.

Don. Académie. Mémoires, 4e sér., VIII. 1902. 8o.

GRENOBLE. Société de statistique de Hlsère. Bulletin, 4e sér., VI. 1902. 8e.

GUÉRET. Société des sciences naturelles et ns de la Creuse. Mémoires, sér., VIII (2). 1902. 8.

LA ROCHELLE. Société des sciences naturelles dela Charente-Infé- rieure. Annales, 1901, 1902. 8. Flore de France, VII, VIII. 1901-1902. 8°,

VON FUN EL è MT (4e

392 OUVRAGES REÇUS

LE HAVRE. Sociélé havraise d’études diverses. Recueil des publications, 1900 (3-4), 1901 (1-3). 8°. L’Abeille normande, 1895-1900. Bibliographie méthodique de l’arrt du Havre, I-IV. 1901. 8e.

LIMOGES. Société d’horticulture et d'arboriculture de la Haute- Vienne. Bulletin trimestriel, 1901 (4), 1902 (1), 1903 (1). 8o. LYON. Académie des sciences, belles-lettres et arts. Mémoires,

3e sér., Sciences et lettres, VI, VII. 1901-1903. 8.

LYON. Société d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles. Annales, 7e série, VII-X. 1899-1902. 8o.

Lyon. Société Linnéenne. Annales, XLVII-XLIX. 1900-1903. 8o.

Lyon. Société botanique. Annales, XXV, XXVI. 1900-1901. 8°.

MACON. Académie. Annales, 2e série, V, VI. 1900-1901. 8e.

MARSEILLE. Faculté des sciences. Annales, XII. 1902. 40.

MARSEILLE. Société de statistique. Répertoire des travaux, XLV (2). 1902. 8e.

MONTBÉLIARD. Société d'émulation. Mémoires, XXIX. 1902 ; suppl. aux vol. 27-28. 1901. MONTPELLIER. Académie des sciences. Mémoires, sér., sect.

des sciences, III (2); sect. de médecine, IL (1). 1902-1903. 80, Catalogue de la bibliothèque, I. 1901. 8o.

Nancy. Académie de Stanislas. Mémoires, sér., XIX, XX. 1902- 1903, 80. Table alphabétique des publications, 1750-1902. 80.

Nancy. Société des sciences. Bulletin, sér., I (4), LIT (1-4), IV (1-3). 1901-1903, 8°.

NANTES. Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure. Annales, sér., II. 1901. 8°.

NANTES. Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France. Bulletin, sér., I (3-4), II (1-4), III (1). 4901-1903. 80. Ta- ble des matières de la 1re série, 1-10. 1891-1900. 8o.

N1MmEs. Société d'étude des sciences naturelles. Bulletin, XXIX. 1901. 80.

ORLÉANS. Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts. Mémoires, sér., II (1-2). 1901-1902. 8o.

Paris. Académie des sciences. Comptes rendus hebdomadaires des séances, CXXIX à CXXXII. 1899-1901. 4°. Table géné- rale des tomes 92 à 121. 1900. 4.

Paris. Académie de médecine. Rapport général sur les vaccina- tions et revaccinations pratiquées en France et dans les Colo- nies françaises pendant les années 1899 et 1900. 8°. Rapports annuels de la Commission permanente de l'hygiène de l'enfance pendant les années 1900 et 1901. 8e.

Paris. Association française pour l'avancement des sciences.

PAR LA SOCIÉTÉ 393

Comptes rendus, XXVIII (2), XXIX (1-2), XXX (4). 1899-1901. 80. Bulletin de l’'AFAS, nos 100 à 107. 4902-1903. 8o.

Paris. Comité ornithologique international. Ornis, XI (4), XII (1). 1901-1903. 8°.

Paris. Ecole polytechnique. Journal de l'Ecole polytechnique, 2e série, n°s VII, VIII. 1902-1903. 40.

Paris. Feuille des jeunes naturalistes, nos 376 à 396.190?2-1903. 8.

Paris. Observatoire. Mémoires, XXIII. 1902. 40.

Paris. Revue scientifique, série, XVII. 1902. 40.

Paris. Société d'acclimatation. Bulletin, XLVIIT (12). 4901. 8e.

Paris. Société d'anthropologie. Bulletin, 5e sér., IT (4-6), ITT (1-6), IV (1-3). 1901-1903. 8°.

Paris. Société botanique de France. Bulletin, XLV (10), XLVIII (7 ; sess. extr. 1-2), XLIX (1-9), L (1-6). 1901-1903. 8°.

Paris. Société de géographie. La Géographie, V (1-7), VI (2-6), VII (1-6), VIII (1-3). 4902-1903. 8.

Paris. Société centrale d'horticulture de France. Journal. sér., IT (12), II (1-12), IV (1-8). 1901-1903. 80. Liste des membres, 1903. 8o.

Paris. Société philomathique. Bulletin, série, IIT, IV, 1901- 1902. 8.

Panis. Société zoologique. Bulletin, XXVI, XXVII. 1901-1902. 8°. Mémoires, XIV, XV. 1901-1902. 8o.

ROCHEFORT. Société de géographie. Bulletin, XIII (1) 1893; XXII (4), XXIV (1-4), XXV (1-2). 1901-1903. 8°.

ROUEN. Académie des sciences, belles-lettres et arts.— Précis analy- tique des travaux, I (1744-1750), 1814, 1816, 1818, 1819, 1901, 1902. 8°,— Mémoire sur le commerce maritime de Rouen, I-IF, 1857. 8.

ROUEN. Société des amis des sciences naturelles. Bulletin, XXXVI, XXXVII. 1900-1901. 8.

St-ETIENNE. Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles-lettres. Annales, ? série, XXI (4), XXII (1-4), XXIIT (1-2). 1901-1903. 8o.

St-Lô. Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle. Notices, mémoires et documents, XIX. 1901. &.

TOULOUSE. Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres. Bulletin et mémoires, 10° sér., I, II. 1901-1902. 8o.

TouLouse. Société d'histoire naturelle. Bulletin, XXXIV (4-12), XXXV (1-8), XXXVI (1-7). (1901-1903. 8o.

TROYES. Société académique. Mémoires, 3 série, XXXVIII, XXXIX. 1901-1903. 80.

VANNES. Société polymathique du Morbihan. Bulletin, 1893, 1894 (1-2), 1895, 1896 (1-2), 1897, 1901, 4902 (1-2). 8.

394 OUVRAGES REÇUS

VIiTRY-LE-FRANÇOIS. Société des sciences et arts. Bulletin, XVII 1892 ; XXI. 1902. 8o.

Iles Britanniques.

CAMBRIDGE. Société scientifique. Transactions of the Cambridge Philosophical Society, XIX (2). 1902. 4°. Proceedings, XI (4-7), XII (1-2). 1902-1903. 8°.

DuBuin. Académie Royale d'Irlande. The Transactions of the Royal Irish Academy, XXXI (12), XXXII (A. 6; B. 1-2; C. 1). 1901-1903. 4°. Proceedings, XXIV (A. 2; B. 1-3; C. 3). 1901- 1903. 80.

DuBin. Société Royale. The scientific Transactions of the Royal Dublin Society, VI (1), VII (8-16), VIII (1). 1896-1902. 4°. The scientific Proceedings, IX (2-5). 1900-1902. 8°. The economic Proceedings, I (2-3). 1899-1902. 8e.

EpiMBourG. Société Royale de Physique. Proceedings of the Royal Physical Society. 1901, 1902. 80.

GLAsGow. Société d'histoire naturelle. Proceedings and Transac- tions of the Natural History Society, nouv. sér., V (3), VI (1-2), 1900-1901. 8°.

GLASGOw. Association britannique pour l'avancement des sciences, 1901. Local industries of Glasgow and the west of Scotland. Glasgow. 1901. 8°.

GLASGOW. Congrès international des ingénieurs, 1901. Interna- tional Engineering Congress. Proceedings of sect. I : Railways; of sect. II: Waterways and maritime works. Londres, 1902. Report of the Proceedings and abstract of the papers read. Glas- gow. 1902. 8.

GREENWICH. Observatoire Royal. Astronomical and Magnetical and Meteorological Observations made at the Royal Observatory Greenwich, in the year 1899. (1904). 4°.

LONDRES. Société Royale. Proceedings of the Royal Society, LXIX (454-458), LXX (459-466), LXXI (467-476), LXXII (477-481). 1902- 1903. 80. Report of the Malaria Committee, 6-7. Report of the Evolution Committee, 1. Report of the Sleeping sickness Committee, 1. Londres, 1902-1993. 80.

LONDRES. Société Royale astronomique. Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, LXII (2-9), LXIII (1-8). 1902-1903. 80,

LONDRES. Société Linnéenne. The Journal of the Linnean Socie- ty : Zoology, XXVI (179-180), XXVIII (184-187). Botany, XXXV (244-246), XXXVI (249-254), 1902-1903. 8. Proceedings, 1902. List of members, 1903. 8.

PAR LA SOCIÉTÉ 395

LONDRES. Société Royale de microscopie. Journal of the Royal Microscopical Society, 1902 (1-6), 1903 (1-4). 8.

Lonpres. Institut des Ingénieurs civils. Minutes of proceedings of the Institution of Civil Engineers, CXLVII-CL. 1901-1902. 8c.

. Charter, By-Laws and Regulations, and List of Members.

1902. 8°.

MANCHESTER. Société littéraire et scientifique. Memoirs of the Literary and Philosophical Society of Manchester, série, XLVI (2-6), XLVII (1-5). 1902-1903. 8°.

Belgique.

BRUXELLES. Académie Royale des sciences, des lettres et des beaux- arts de Belgique. Bulletin de la classe des sciences, 1901, 1902, 1903 (1-7). 80. Annuaire, 1902, 1903. 180.

BRUXELLES. Musée du Congo. Annales. Botanique : 1"° série, I (8); 3e sér. I (2); sér. I-IIT ; 5e sér. I (1). Zoologie : sér. II (2). Ethnographie : 3e sér. I (1). 1902-1903. Fo. Mission scientifi- que du Ka-Tanga. Mémoires, XVI. 1902. 4e.

BRUXELLES. Société Royale de Botanique. Bulletin, XXXIX (1-2). 1900. 80.

BRUXELLES. Société entomologique de Belgique. Annales, XXXVI, XLV, XLVI. 1892, 1901-1902. 8. Mémoires, I. 1892 ; IX. 1902. 8o.

BRUXELLES. Société Royale Linnéenne. Bulletin, XXVII (4-9), XXVIII (1-9). 1902-1903. 40.

BRUXELLES. Société malacologique de Belgique. Annales, XXXVI, 1901. 8.

LièGe. Société Royale des sciences. Mémoires, 3e sér., IV. 1902. 80.

LièGE. Société géologique de Belgique. Annales, XXV bis (2). 4e, XXVIII (4), XXIX (1-4), XXX (1). 1902-1903. 8c.

Moxs. Société des sciences, arts et lettres du Hainault. Mémoires et publications, sér., III, IV. 1901-1902. 80.

Pays-Bas.

AMSTERDAM. Académie Royale des sciences. Verhandelingen der Koninglijke Akademie van Wetenschappen, Eerste Sectie: IV, VIIL (1-2).1901-1902. 8; Tweede Sectie: VIII (1-5), IX (1-3). 1901- 1902. 8°. Verslag van de gewone Vergaderingen der Wis-en Natuurkundige Afdeeling, X.1902. 8°. Proceedings of the Sec- tion of Sciences, IV. 1902. 80. Jaarboek, 1901. 80.

AMSTERDAM. Société mathématique. Nieuw Archief voor Wis- kunde, ?% sér., II, LIL (3), IV (1), V (3), VI (1) 1896-1903. 8°.

396 OUVRAGES REÇUS

Wiskundige opgaven met de oplossingen, VIIL. 1902-1903. 8°. Revue semestrielle des publications mathématiques, X (1-2), XI (1-2). 1902-1903.8°. Table des matières contenues dans les 5 volumes 1898-1901 de la Revue. Verslag van de 124° algemee- ne Vergadering van det Viskunde Genootschap, april 1903, 8.

Bois-Le-Duc. Société des arts et sciences. Werken van het pro- vinciaal Genoostchap van Kunsten en Wetenschappen in Noord- Brabant, IX. 1902. 8e.

GRONINGUE. Société des sciences naturelles Verslag van het Natuurkundig Genootschap te Groningen, CI. 1901. 8°. Bijdra- gen tot de kennis van de Provincie Groningen en omgelegen streeken, II (1-2). 4902-1903, 8c.

HARLEM. Flora Batava, livr. 329 à 340. 1900-1902. 4.

HarLEM. Société Hollandaïise des sciences. Archives Néerlandai- ses des sciences exactes et naturelles, sér., VII (1-5), VIII (1-4), 1902-1903. 80. Herdenking van het honderdvijftigjarig bestaan van de Hollandsche Maätschappij der Wetenschappen. La Haye, 1902. 80.

HARLEM. Musée Teyler. Archives du Musée Teyler, sér., VIII (1-3). 1902-1903. 4°.

MIDDELBOURG. Société des sciences de la Zélande. Archief. Vroe- gere en latere mededeelingen voornamelyk in betrekking tot Zeeland. VIII (4). 1901. 8°. Levensberichten van Zeeuwsche Medici. 1901. 8.

NYMÈGUE. Société néerlandaise de botanique. Nederlandsch kruidkundig Archief. Verslagen en mededeelingen der Neder- landsche botanische Vereeniging, sér., II (3-4). 1902-1903. 80.

UTRECHT. Société provinciale des arts et des sciences. Verslag van het verhandelde in de algemeene vergadering van het Pro- vinciaal Utrechtsch Genootschap van Kunsten en Weten- schappen, 1902. 8. Aantekeeningen van het verhandelde in de sectie-vergaderingen, ter gelegenheid van de algemeene vergadering. 1902. 80.

UTRECHT. Inslitut météorologique. Nederlandsch meteorologisch Jaarboek, LI-LIII. 1899-1901. 40.

Danemark.

COPENHAGUE. Académie Royale des sciences. Det Kongelige Danske Videnskabernes Selskabs Skrifter, série, Naturvi- denskabelig och mathematisk afdeling, IX (7-8), X (3-4), XI (1-4). 1901-1903. 4°. Oversigt over det Kongelige Danske Videnska- bernes Selskabs Forhandlinger, 1901 (4-6), 1902 (1-6), 1903 (1). 8e.

PAR LA SOCIÉTÉ 397

COPENHAGUE. Société botanique. Botanisk Tidsskrift, XXIV (3), XXV (1-2). 1902-1903. 8e.

COPENHAGUE. Société d'histoire naturelle. Videnskabelige Med- delelser fra Naturhistorisk Forening i Kjübenhavn, 5e série, 1901, 1902. 8°.

Suède et Norvège.

CHRISTIANA. Société des sciences naturelles. Nyt Magazin for Naturvidenskaberne, XX XVII (4), XXX VIII (1-4), XXXIX (1-4), XL (1-4), 1900-1902. &c.

GOETEBORG. Société des sciences. Güteborgs Klongl. Vetenskaps och Vitterhets Samhället Handlingar, sér., IV. 1902. 8.

Lunp. Université. Acta Universitatis Lundensis. II. Fysiografis- ka Sällskapets Handlingar, XXXVI, XXXVII. 1900-1901. 40.

STOCKHOLM. Académie Royale des sciences. Kongliga Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar, XXXV, XXXVI, XXXVII (1-2). 1902-1903. 40. Oefversigt, LVIII, LIX. 1901-1902. 8e. Bihang, XXVII (1-4), XXVIII (1-4). 1902-1903. 8°. Sveriges offentliga Bibliotek Accessions-katalog. XIV, XV. 1900-1901. 8e. Lefnadsteckningar üfver Kongl. Svenska Vetenskaps-Akade- miens efter àr 1854 aflidna Ledamôüter, IV (3). 1903.

TRONDHJEM. Société Royale des sciences. Det Kongelige Viden- skabs Selskabs Skrifter, 1901. 8o.

TROMSOE. Muséum. Tromsoe Museums Aarsberetning for 1899, 1900. 80. Aarshefter, XXI-XXII (2), XXIII, XXIV.1899-1901. 8.

Upsaz. Observatoire. Bulletin météorologique mensuel de l'Observatoire de l’Université d’'Upsal, XXXIII, XXXIV. 1901- 1902. 40.

UPsaL. Société Royale des sciences. Nova Acta regiæ Societatis scientiarum Upsaliensis, sér., XX (1). 1901. 40.

Russie,

DorpPaT. Société des sciences naturelles, Archiv für die Natur- kunde Liv-, Ehst-und Kurlands, série, XII (1). 1902. 8°, Schriften, X. 1902. 8e,

HELSINGFORS. Société finlandaise des sciences. Oefversigt a Finska Vetenskaps Societetens fôrhandlingar, XLIII. 1901. 8.

HELSINGFORS. Société d’histoire naturelle. Acta Societatis pro fauna et flora fennica, XX. 1901. 80. Meddelanden, XXVII. 1901. 8o.

Kigrr. Société des sciences naturelles. Zapiski Kievskago Ob- chchtestva estestvoispitatelei, XVII (1-2). 4901-1902. 8o,

398 OUVRAGES REÇUS

Moscou. Société Impériale des Naturalistes. Bulletin, série, 1900 (4), 1901 (1-4), 1902 (1-3), 1903 (1). 8°.

OpEssa. Société des sciences naturelles de la Nouvelle-Russie. Zapiski Novorossiiskago Obchtchestva Estestvoispitatelei, XXIV (1-2). 1901-2. 80.

RiGA. Société des naturalistes. Correspondenzblatt des Natur- forscher-Vereins zu Riga, XLV. 1902. 8. Arbeiten, X. 1901. 80.

SAINT-PÉTERSBOURG. Académie Impériale des Sciences. Mémoi- res, 8 sér. Classe physico-mathémathique, X (3-9), XI (1-44), XII (1-11), XIII (1-5, 7). 1900-1903. 4°. Classe historico-philolo- gique, IV (8-9), V (1-5), VI (1-4). 1900-1901. 4°. Bulletin, sér., IX (5), XIII (4-5), XIV (1-5), XV (1-5), XVI (1-5), XVII (1-4). 1900- 1903. 40.

SAINT-PÉTERSBOURG. Jardin botanique. Acta Horti Petropolitani, XIX (1-2), XX, XXI (1-2). 1901-1903. 8e.

SAINT-PÉTERSBOURG. Observatoire physique central de Russie. Annalen des physikalischen Central Observatoriums. 1900 (1-2). 1902. 40.

SAINT-PÉTERSBOURG. Société Impériale russe de géographie. Izviéstiia Imperatorskago Rousskago geographitcheskago Ob- chtchestva, XXXVI (6), XXX VII (1-5), XXX VIII (1-4). 1900-1903. 8°, Ottchett, 1901. 8°.

SAINT-PÉTERSBOURG. Congrès international de pêche et de pisci- culture tenu à Saint-Pétersbourg, février 1902. Procès-ver- baux sommaires, I-II. 1902. 8°.

Allemagne.

ALTENBOURG. Société des sciences naturelles. Mittheilungen aus dem Osterlande. X. 1902. 8°.

AUGSBOURG. Société des sciences naturelles. Bericht des natur- wissenschaftlichen Vereins für Schwaben und Neuburg. XXXV. 1902. 8°.

BERLIN. Académie Royale des sciences. Sitzungsberichte der kü- niglich preussischen Akademie der Wissenschaften, 1901 (39- 51), 1902 (1-53), 1903 (1-39). 4°,

BERLIN. Société botanique. Verhandlungen des botanischen Ve- reins der Provinz Brandenburg, XLIII, XLIV. 1901-1902. 8°. BERLIN. Société de géographie. Zeitschrift der Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin, XXXVI (5-6), XXXVII (1-10), XXXVIII

(1-6). 1901-1903. 80, Verhandlungen, XXVIII (10). 1901.

BERLIN. Société géologique. Zeitschrift der deutschen geologi-

schen Gesellschaft, LIII (4), LIV (1-4), LV (1). 1901-4903. 8e.

PAR LA SOCIÉTÉ 399

BERLIN. Société d’horticulture. Gartenflora, LI (1-2). 1902. 4e. BERLIN. Société des naturalistes. Sitzungsberichte der Gesell- : schaîft Naturforschender Freunde zu Berlin. 1901, 1902. 8. BERLIN. Société de physique. Verhandlungen der deutschen physikalischen Gesellschaft, nouv. sér. III (11-15), IV (1-18), V

(1-2). 4901-1903. 8°.

Bonx. Société d'histoire naturelle. Verhandlungen des naturhis- torischen Vereines der preussischen Rheinlande und Westfa- lens, LVIII, LIX. 1901-1903. 8°. :

Bonx. Sociéte des sciences naturelles et médicales. Sitzungsbe- richte der Niederrheinischen Gesellschaft für Natur- und Heil- kunde, 1901, 1902. 8°.

BRÈME. Société des sciences naturelles. Abhandlungen heraus- gegeben von naturwissenschaftlichen Vereine in Bremen, XVII (2). 1903. 8°.

BRESLAU. Jahres-Bericht der Schlesischen Gesellschaft für vater- ländische Cultur, LXXIX, LXXX. 1901-1902. 8o.

BRUNSWICK. Société des sciences naturelles. Jahresbericht des Vereins für Naturwissenschaft zu Braunschweig, VIII, XI. 1898- 1900. 8.

CoLmar. Société d'histoire naturelle. Bulletin, nouv. sér., VI. 1902. 8°. DANziG. Société des sciences naturelles. Schriften der Natur-

forschenden Gesellschaft, X (4). 1902. 80.

DARMSTADT. Sociétés géographique et géologique.— Notizblatt des Vereins für Erdkunde und der Grossh, geologischen Landesan- stalt, sér., XXII. 1901. 8.

DRESDE. Société Isis. Sitzungsberichte und Abhandlungen der naturwissenschaftlichen Gesellschaft Isis, 1885, 1887 (1), 1889 (2), 1890, 1891, 1892 (1), 1898 à 1901, 1902. 8o.

DRESDE. Société des sciences naturelles et médicales. Jahresbe- richt der Gesellschaft für Natur- und Heilkunde, 1900-1901. 8o.

DRESDE. Société de géographie. Jahresbericht des Vereins für Erdkunde, 1901. 8, F. von Bellinghausens Forschungsfarten im Südlichen Eismeer 1819-1821. Leipzig 1902. 8.

DurckHEIM. Société Pollichia. Mittheilungen der Pollichia, LIX (15-17). 1902. 80,

ELBERFELD. Société d'histoire naturelle. Jahresberichte des Na- turwissenschaftlichen Vereins, X. 1903. 8°.

_ EMDEN. Société des sciences naturelles. Jahresbericht der Natur- forschenden Gesellschaft. LXXXVI, LXXX VII, 1901-1902. 8°. ERFURT. Académie des sciences. Jahrbücher der kün. Akademie

gemeinnütziger Wissenschaften, XXVIII, XXIX, 1902-1903. 8°,

400 OUVRAGES REÇUS

ERLANGEN. Société physico-médicale. Sitzungsberichte der phy- sikalisch-medicinischen Societät zu Erlangen, XXXII, XXXIII. 1900-1901. 8°.

FRANCFORT-SUR-MEIN. Société des sciences naturelles. Bericht über die Senckenbergische naturforschende Gesellschaft, 1902. 8°, Abhandlungen, XX (3-4), XXV (3-4), XXVI (4), XXVII (1). 1901-1905. 40.

FriBourG en Brisgau. Société des sciences naturelles. Bericht der Naturforschenden Gesellschaft, XII, XIII. 1902-1903. 8. G1EssEN. Société des sciences naturelles et médicales. Bericht der Oberhessischen Gesellschaft für Natur- und Heilkunde,

XXXIII. 1899-1902. 8o.

GoErLITZ. Société des sciences. Neues Lausitzisches Magazin, herausgegeben von der Oberlausitzischen Gesellschaft der Wissenschaften, LXXVII, LXXVIII. 1901-1902. 8°. Codex di- plomatieus Lusatiæ superioris, II (2-3). 1901-1902. 8.

GOETTINGUE. Société Royale des sciences. Nachrichten von der küniglichen Gesellschaft der Wissenschaften. Geschäftliche Mittheilungen, 1901 (2), 1902 (1-2), 1903 (1); Mathematisch-phy- sische Klasse, 1901 (2-3), 1902 (1-6), 1903 (1-4). 8°.

GREISFWALD. Société des sciences naturelles. Mittheilungen aus dem naturwissenschaftlichen Vereine von Neu -Vorpommern und Rügen, XXXIV. 1902. 8e.

HALLE. Académie des Curieux de la Nature. Nova Acta Acade- miæ Cæsareæ Leopoldino-Carolinæ germanicæ Naturæ Curioso- rum, LXXVII, LXX VIII, LXXIX. 1901. 40. Leopoldina, XXXVI. 1900. 40.

HALLE. Société de géographie. Mittheilungen des Vereines für Erdkunde, 1901, 1902. 8°.

HamBourG. Société des sciences naturelles. Verhandlungen der naturwissenschaîtlichen Vereins in Hamburg, sér., IX, X. 1904-1903. 8°. Abhandlungen. XVII. 1904. 4°.

Hanau. Société des sciences. Erster Nachtrag zum Katalog der Wetterauischen Gesellschaft für die gesammte Naturkunde. 1902. 8°.

HEIDELBERG. Société d'histoire naturelle et de médecine. Ver- handlungen des naturhistorisch-medizinischen Vereins zu Hei- delberg, nouv. sér., VII (1-2). 1902. 8°.

KARLSRUHE. Société des sciences naturelles. Verhandlungen des naturwissenschaftlichen Vereins, XV, XVI. 1902-1903. 8e.

KassEL. Société des sciences naturelles. Abhandlungen und Bericht des Vereins für Naturkunde, LXVI, 1902, 80.

KIEL, Commission pour l'exploration scientifique des mers d'Alle-

PAR LA SOCIÉTÉ 401

magne. Wissenschaftliche Meeruntersuchungen, herausge- geben von der Kommission zur wissenschaftlichen Untersu- chung der deutschen Meere in Kiel und der Biologischen An- stalt auf Helgoland. VI. Kiel. 1902. 4o. |

KIEL. Société des sciences naturelles. Schriften des naturwissen- schaftlichen Vereins für Schleswig-Holstein, XII (2). 1902. 8o.

KOENIGSBERG. Société physico-économique. Schriften der physi- kalisch-ükonomischen Gesellschaft, XLII, XLIII. 4901-1902. 40.

LErpziG. Journal botanique. Botanische Zeitung, LX (I. 1-12; IL. 1-24), LXI (I. 1-9; II. 1-19). 1902-1903. 40.

LErpziG. Société Royale des sciences. Abhandlungen der mathe-

. matisch-physischen Classe dër kôüniglich-sächsischen Gesell- schaft der Wissenschaften zu Leipzig, XXVII (1-9), XXVIII (1-3). 1902-1903. 8. Berichte über die Verhandlungen, mathe- matisch-physische Classe, LIIT (4-7), LIV (1-7), LV (1-2). 1901- 1903. 8°.

LErpziG. Société Jablonowski. Jahresbericht der-fürstlich Jablo- nowski’schen Gesellschaft, 1892, 1903. 80.

LEïPziG. Société de géographie. Mittheilungen des Vereins für Erdkunde, 1901, 1902. 8.

LUXEMBOURG. Société botanique. Recueil des mémoires et tra- vaux. XV. 1901. 80.

METZ. Académie. Mémoires de l'Académie de Metz, 3e série, XXIX. 1900. 8°.

METz. Société d'histoire naturelle. Bulletin, sér., XXII. 1902. 8o.

MuLHOusE. Société industrielle. Bulletin de la Société indus- trielle, 1901 (8-12), 1902 (1-12), 1903 (1-7). 8°. Programme des prix à décerner en 1903, 1904. 8°. Histoire documentaire de l’industrie de Mulhouse et de ses environs au XIX: siècle. En- quête centennale. Mulhouse, 1902. 4o.

Municx. Académie Royale des sciences. Sitzungsberichte der matematisch-physikalischen Classe der kün. bayerischen Aka- demie der Wissenschaften zu München, 1901 (4), 1902 (1-3), 1903 (1-2). 8. Abhandlungen, XXI (3). 1902. 40. Rede, 1902. 40.

NUREMBERG. Société d'histoire naturelle. Jahresbericht der na- turhistorischen Gesellschaft zu Nürnberg für1900. 8°. Abhand- lungen, XIV. 1902. 8.

OsnNABrRÜcx. Société des sciences naturelles. Jahreshericht der naturwissenschaftlichen Vereins, XV. 1902. 8e.

STUTTGART. Société des sciences naturelles. Jahreshefte des Ve- reins für vaterländischen Naturkunde in Württemberg, LVIIL, LIX.1902-1903. 80. Verzeichniss der mineralogischen, geologi- schen, urgeschichtligen und hydrologischen Litteratur von Würt-

26

402 OUVRAGES REÇUS

temberg, Hohenzollern und der angrenzenden Gebieten, I-II. 1902-1903, 8o.

WIESBADEN. Société des sciences naturelles. Jahrbucher der Nas- sauischen Vereins für Naturkunde, LV. 1902. 8o.

WURZBOURG. Société physico-médicale. Verhandlungen der physikalisch-medicinischen Gesellschaft in Würzburg, XXXIV (1-11), XXXV (1-3). 1901-1902. 8°. Sitzungsberichte. 1900 (1-5), 1904 (1-7). 8e.

Autriche-Hongrie.

AGRAM (ZAGREB). Société d'histoire naturelle de Croatie. Glasnik hrvatskoga naravostovnoga drüstva, XIII (1-6). 1901-1902. 8e. .

BruNN. Société des sciences naturelles. Verhandlungen des Na- turforschenden Vereines in Brünn, XXXIX, XL. 1900-1904. 80, Bericht der meteorologischen Commission, XIX, XX.1899-1900. 8o.

BUDAPEST. Académie hongroise des sciences. Mathematikai és természettudomanyi Küzlemények, XXVIIL. 1901. 8°, Mathe- matikai és természettudomanyi Ertesitü, XIX (3-5), XX (1-5), XXI (1-2). 1901-1903. 8°. Mathematische und naturwissenschaftli- che Berichte aus Ungarn, XVII, XVIII. 1897-1900. 80. Rap- port sur les travaux de l’Académie hongroise en 1901, 1902. 8e.

BupapesT. Institut central ampélologique hongrois. Annales, II. 1902. 8°.

CrRACOVvIE. Académie des sciences. Bulletin international, 1901 (11-14), 1902 (1-10), 1903 (1-4). 8°. Rozprawy Akademii Omie- jetnosci. Wydzial matematyczno-przyrodniczy,?° sér.,XVIII-XX; sér., I (A. B.), II (A. B.).1901-1902. 8°. Sprawozdanie komi- syi fizyograficznej, XXXVI.1902. 8. Katalog literatury nauko- wej polskiej, I (4), IL (1-4). 1902-1903. 8e. Polskie slownictwo chemiczna uchwalone. Cracovie, 1902. 160.

GraTz. Société des médecins. Mittheilungen des Vereines der Aerzte in Steiermark, XXXVIII. 1901. 8o.

GrarTz. Société des sciences naturelles. Mittheilungen des natur- wissenschaftlichen Vereines für Steiermark. XXXVIII, XXXIX. 1901-1902. 8°,

HERMANNSTADT, Société des sciences naturelles de Transylvanie. Verhandlungen und Mittheilungen des Siebenbürgischen Ve- reins für Naturwissenschaften, LI. 1901, 80.

INNSBRUCH. Muséum. Zeitschrift des Ferdinandeums für Tirol und Vorarlberg, série, XLVI. 1902. 8,

KLAGENFURT. Muséum d'histoire naturelle. Carinthia, II (1-3). 1902-1903. 8°,

PAR LA SOCIÉTÉ 403

KoLOzsvarT. Muséum d'histoire naturelle. Ertesito as Erdely Muzeum-Egylet. Orvos-természettudomanyi szakosztalyabol. Természettudomanyi szak, XXIII, XXIV. 1901-1902. 8e.

Linz. Muséum.— Bericht über das Museum Francisco-Carolinum, LX, LXI. 1902-1903. 8o.

PoLa. Bureau hydrographique de la Marine Impériale. Mittheil- ungen aus dem Gebiete des Seewesens, XXX (1-12), XXXI (1-40) 1902-1903. 8°. Verôffentlichungen des Hydrographischen Am- tes der kais.-künigl. Kriegs-marine in Pola, Fortlaufende 13, 44, 15. 1902-1903. 4°. Meteorologische Termin-Beobachtungen in Pola, Senebico und Teodo, 1901 (11-12), 1902 (1-12), 4903 (1-8). 40.

PRAGUE. Observatoire. Magnetische und meteorologische Beo- bachtungen an der k. k. Sternwarte zu Prag. LXII, LXIII. 1901-1902. 4°.

PRAGUE. Société Royale des sciences. Sitzungsberichte der ma- thematisch-naturwissenschaftlichen Classe der kôn. bühmischen Gesellschaft der Wissenschaften, 1901, 1902. 80. Jahresbe- richt, 1901, 1902. 8o. ;

PRAGUE. Société d'histoire naturelle « Lotos ». Sitzungsberichte des deutschen naturwissenschaftlich-medicinischenVereines für Bühmen « Lotos », XXI, XXII. 1901-1902. 8o.

PRESBOURG. Société des sciences médicales et naturelles. Ver- handlungen des Vereines für Heil-und Naturkunde, (A Poszonyi Orvos-természettudomanyi Egyesület Kôzleményei), XIII, XIV. 1901-1902. 80.

ROVERETO. Académie des sciences, lettres et arts. Atti dell’ I. R. Accademia di scienze, lettere ed arti degli Agiati, ser. 3, VII (3-4), VIII (1-4), IX (1-2). 1901-1903. 8.

TRIESTE. Musée d'histoire naturelle. Atti del Museo civico di

.Storia naturale. X. 1903. 8.

VIENNE. Académie Impériale des sciences. Sitzungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften : Mathematisch-na- turwissenschaftliche Classe, XCIX (IIb 1-3),1890. So. Anzeiger. 1891, 1898, 1899, 1900, 1901, 1902 (1-27), 1903 (4-17). 8e.

VIENNE. Institut géologique. Jahrbuch der k. k. geologischen Reichsanstalt, LI (2-4), LII (1-2). 40, Verhandlungen, 1901 (15-18), 1902 (1-18), 1903 (1-14). 40.

VIENNE. Journal botanique. Oesterreichische botanische Zeit schrift, LI (8-12), LIT (1-12), LIII (1). 4904-1903. 8e,

VIENNE. Musée d'histoire naturelle. Annalen der k, k. naturhis- torischen Hofmuseums. Jahresbericht für.

VIENNE. Société de zoologie et de botanique. Verhandlungen der k. k. zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien, LI, LII 1901-1902, 8°. .

404 OUVRAGES REÇUS

VIENNE. Société pour la diffusion des sciences naturelles. Schriften des Vereins zur Verbreitung naturwissenschaftlichen Kenntniss, XLIT, XLIII. 1902-1903. 12.

Suisse.

BALE. Société des sciences naturelles. Verhandlungen der Na- turforschenden Gesellschaft in Basel, XIII (3), XV, XVI, 1902-1903. 8°.

BERNE. Société de botanique. Berichte der Schweizerischen bo- tanischen Gesellschaît, XII. 1902. 8o.

BERNE. Société helvétique des sciences naturelles. Actes, LXXXII, LXXXIIT, LXXXIV, LXXXV. 1899-1902. 80, Compte rendu des travaux, sessions 82, 83, 84, 85. Genève 1899-1902. 8.

BERNE. Société des sciences naturelles. Mittheilungen der Natur- forschenden Gesellschaft in Bern, 1900, 1904, 14902. 8o.

_ Coire. Société des sciences naturelles. Jahres-Bericht der Na- turforschenden Gesellschaft Graubündens, XLV. 1902. 80.

FRAUENFELD. Société des sciences naturelles. Mittheilungen der Thurgauischen Naturforschenden Gesellschaft. XV. 1902. 80.

FRIBOURG. Société Fribourgeoise des sciences naturelles. Bulle- tin, IX, X. 1901-1902. 8o.

GENÈVE. Société de physique et d'histoire naturelle. Mémoires, XXXIV (1-3). 1902-1903. 4e.

LAUSANNE. Société vaudoise des sciences naturelles. Bulletin, XXXVII (142), XXX VIII (143-146). 1901-1903. 8°. Observations météorologiques, XV. 1902. 8°.

NEUCHATEL. Société des sciences naturelles. Bulletin, XXVII. 1899. 80.

NEUCHATEL. Société de géographie. Bulletin, XIV. 1902. 8e.

SION. Société Murithienne, Bulletin des travaux, XXIX, XXX, XXXI. 1901-1902. 8°.

ZuricH. Société des sciences naturelles. Vierteljahrschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich, XLVI (3-4), XLVII (1-4), XLVIII (1-2). 1901-1903. 80.

Italie,

BOLOGNE. Académie des sciences. Memorie della R. Accademia delle scienze dell’ Istituto di Bologna, 5+ sér., VIII (1900). 4e. Rendiconti, IV. 1900. 8e.

CATANE. Académie des sciences naturelles. Bullettino delle se- dute dell’ Accademia Gioenia di scienze naturali, n°* 71, 72, 73, 75 à 77. 1901-1903. 80, Atti, 44 ser., XIV, XV. 1901-1902. 4e.

FLORENCE, Académie des Géorgophiles. Atti della Reale Accade-

PAR LA SOCIÉTÉ 405

mia economico-agraria dei Georgofili, sér., XXIV (3-4), XXV (1-4, suppl.), XXVI (1-2). 1901-1903. 8°.

FLORENCE. Société entomologique italienne. Bullettino della So- cietà entomologica italiana, XXXIII (3-4), XXXIV (1-4). 1901- 1903. &o.

GÊNES. Malpighia, Rassegna mensuale di Botanica, II (4-6), VII (3-4), XV (4-12), XVI (1-12), XVII (1-6). 1887-1903. 8.

LucquEs. Académie des sciences, lettres et arts. Atti della Reale Accademia Lucchese di scienze, lettere ed arti, XXVII, 1895. 80.

MiLan. Institut Royal des sciences et lettres. Rendiconti del Reale Istituto Lombardo di scienze e lettere. Classe di scienze matematiche e naturali, XXXIV, XXXV, XXXVI (1-9). 1901-1903. 8. Memorie. Classe di scienze matematiche e naturali, XIX (5-8). 1902. 40. Indice generale dei lavori dal 1880 al 1900. 8e.

MiLan. Observatoire. Pubblicazioni del R. Osservatorio di Brera, XLI, XLII. 1901-1902. 4. Osservazioni meteorologiche ese- guite nell’ anno 1901. 4°.

MILAN. Société italienne des sciences naturelles. Atti della So- cietà italiana di scienze naturali, XII (3-4), XXIX, XXX, XXXI, XXXII, XXXIII (1-2), XXXVII (1), XL (4), XLI (1-4), XLII (1-2). 1870-1903. 80. Memorie, VI (1). 4897. 40.

MODÈNE. Académie Royale des sciences, lettres et arts. Memorie della Regia Accademia di scienze, lettere ed arti, 22 ser., XII; 32 ser., III. 1901-1902. 4°.

MONCALIERI. Observatoire. Associazione meteorologica italiana. Bullettino mensuale, 22 ser., XXI (9-12), XXII (1-4). 1901-1902. 4°.

NaPLes. Académie des sciences physiques et mathématiques. Rendiconti dell’ Accademia delle scienze fisiche e matematiche, VII (12), VIII (1-12), IX (1-7). 1901-1903. 80. Atti, IV. 1891 ; XI. 1902. 40.

NaPLes. Société des naturalistes. Bullettino della Società dei naturalisti, IV (2), V (1-2), VI (1-2), XIII, XV, XVI. 1890-1902. 80.

PADOUE. Académie des sciences, lettres et arts. Atti e memorie della R. Accademia di scienze, lettere ed arti in Padova, XVII, XVIII. 1901-1902. 80. Indice generale dei Lavori letti all Accademia, 1779-1900. 8°.

PADOUE. Société des sciences naturelles. Atti della Società vene- to-trentina di scienze naturali, 22 ser., IV (2). 1902. 8°.

PALERME. Académie des sciences, lettres et arts. Atti della Reale Accademia di scienze, lettere e belle arti di Palermo, 32 ser., VI. 19014. 4.

PALERME. Société des sciences naturelles et économiques. Gior- nale di scienze naturali ed economiche, XXIII, 1904. 40.

406 OUVRAGES REÇUS

PaAviE. Institut botanique. Atti dell Istituto botanico dell’ Uni- versità di Pavia. 22 ser., VII. Milan 1902, 4.

Pise. Société des sciences naturelles. Atti della Società toscana di scienze naturali residente in Pisa. Processi-verbali. Juill. 1901 à mars 1903. 80, Memorie, XVIII. 1902. 4.

ROME. Académie Pontificale des Nuovi Lincei. Atti dell’ Acca- demia Pontificia de’ Nuovi Lincei, LV (1-7). 4901-1902. 40.

ROME. Académie Royale des Lincei. Rendiconti della Reale Ac- cademia dei Lincei, 5* ser., X (11.12), XI (I-I1), XII (1; IL.1-5). 1901- 1903. 40. Rendiconti dell’ adunanze del Giugno 1902, 4903. 40.

ROME. Société italienne des sciences. Memorie di matematica e di fisica della Società italiana delle scienze, 32 ser., XII, 1902. 40.

ROME. Revue d'artillerie et génie. Rivista di artigliera e genio, XVIII (déc.), XIX (janv.-déc.), XX (janv.-sept.). 1901-1903. 8e.

SIENNE. Académie. Atti della Reale Accademia dei Fisiocritici di Siena, XIV (1-10), XV (1-6). 1902-1903. 80.

TuriIN. Académie Royale des sciences. Atti della R. Accademia delle scienze di Torino, XXXVII (1-15), XXXVIII (1-7). 1904- 1903. 80.

TURIN. Observatoire. Osservazioni meteorologiche, fatte nell’ anni 1901, 1902. 8e.

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ST

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Cinquantenaire de la Société et Jubilé de M. Le Jolis, son fondateur, par M. L. CoRBIÈRE (1° fascicule).

Recherches sur l’éthologie du « Sphex maxillosus » F., par MF; PICARD ;. :. SPAM UE Rat CO Compte-rendu du dispensaire de la Croix-Rouge à Cherbourg, par M. le D' P. ARDOUIN...........

Considérations sur le sérum antityphoide de Chante- messe, par M. le D' P. ArpouIn (avec graphiques dans! le texte). 93.540 LOUER

Un cas de spina bifida latent ou sans tumeur, par

MM. les D'° P. ArpouIN et P. Hugerr (avec fig. |

hors toxte);:3202 StRS TRE SRE

Essai de géographie botanique sur Belle-Ile-en-Mer, 3

par M. Emile GapEcEaAU (avec carte coloriée et & photogravures hors texte)...... .:,....00%

Extraits des procès-verbaux des séances de la Société | k % (Janvier 1902 à Juillet 1903), par le SECRÉTAIRE. 369

Ouvrages reçus par la Société (Janvier 1902 à Sep- tembre 1PDBE RE NS SIN RANONINATOSE RETIRE

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DES SCIENCES NATURELLE

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PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE

M. L. CORBIÈRE,

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