laSà m -y mP^ /t\ r^-^ 'r- ^r^ mn ^^>.K/.'^! ^MM/' mr:^i li v}'^^ ft-'**^^ '^*\«i - ^-. ■ /->, l , FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY jundat ,^ MÉMOIRKS DK LA SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1888 MÉMOIRES 1)K L.V r r SOCIETE ZOOLOGIQUE ])E FRANGE POUR L ANNEE 1888 TOME I PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, rue des Grands-Augustins, 7 1888 >/:4 ■7--î^^ MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE SUR QUELQUES NÉMATODES LIBRES DE LÀ MER DU NORD, NOUVEAUX OU PEU CONNUS Par le D"" J. G. de MAN, de Middelbourg (Pays-Bas) (Planches I, II, III et IV) Les Nématodes marins de la mer du Nord et de la Manche ont été peu étudiés, depuis la publication, en I8G0, de la monogra- phie de Gharlton Baslian. En 1874, Villot publia dans les Archives de Zoologie expérimentale et générale un petit mémoire sur les Nématodes libres qu'il avait observés à RoscolT; il y décrivit quelques formes nouvelles. Pais, en 1886, je publiai moi-même (1) des recherches sur l'organisation anatomique et morphologique de six espèces communes sur les côtes de l'île néerlandaise de Walcheren, située dans l'embouchure de l'Escaut. Le présent mémoire contient la description de vingt espèces de Nématodes marins, dont neuf sont décrites pour la première fois ; ces espèces appartiennent à quinze genres, dont sept sont nouveaux pour la science. A l'exception d'une seule, toutes ces espèces ont été recueillies par moi dans le canal de mer qui traverse l'île de Walcheren et au pied des fortifications de Flessingue, port de mer situé à l'ex- trémité méridionale du canal. J'ai trouvé ces Vers surtout dans la terre vaseuse dont sont couvertes les pierres qui se trouvent au bord du canal. (1) de Man, Anatomifchs Untersuchungea dbcr fret lebende Nonlsee-Nematodcn. Leipzig, 1886, mit 13 Taf. fol. J. G. DE MAN LISTE DES ESPÈCES \. Ilalalaimus grucilis nov. gen., n. sp. 2. Monohystera ocellala Biilschli. 3. — paroa Bast. 4. — amhigua Bast. 5. — seiosa Biitschli, 6. — oxycerca n. sp. 7. Tei'schelUngla communis nov. geii., n. sp. 8. Enchelidium marinum Ehrb. i). Arseolaimus elegans nov. gen., n. sp. 4 0. Anoplostoma Blanchardi n. sp. 41. — 5jv)?iosî{)« Biilschli. 12. Thoracosloma denticaudatum Sclin. 4 3. Eurystoma filiforme n. sp. 1 4. Symplocosioma longicolle Bast. 4 5. Dolicholaimus Marioni nov. gon., n.sp. 4 6. Sy7~irigolaimus striatocaudatus i.o\. gen., n.sp. 4 7. Halichoanolaiinus nov. gen., robusttis Bast. 4 8. Hypodoniolaimus nov. gen., i»«itredonense, qui habite la Méditerranée; cette forme atteint une longueur de 17'°™. Ces Vers ont un corps grêle qui ne s'atténue que légèrement vers les deux extrémités et dont l'extrémité postérieure est obtuse et arrondie. La cuticule est lisse, non striée et porte assez souvent de petites soies courtes, principalement à la partie antérieure et à la partie postérieure. Les Thoracostomes sont des Polymyaires et il existe des champs latéraux, tandis que les champs médians ( Médian felder) semblent manquer. La cuticule de la tête est épaissie d'une manière caractéristique et se présente ainsi comme une capsule ou cuirasse, dont la forme fournit de bons caractères spécifiques. Gette cuirasse présente en arrière six échancrures, dont deux latérales et quatre submédianes; ces échancrures sont séparées l'une de l'autre par six lobules, dont deux médians et quatre submédians. Les organes latéraux ovalaires sont placés dans les échancrures latérales ; la structure de ces organes res- semble à celle des organes latéraux du genre Enoplus. Gette cui- rasse est souvent d'une teinte jaune clair et présente chez quel- ques espèces une couronne de papilles autour de la bouche, suivie plus en arrière d'une couronne de soies plus ou moins Ion- 22 .1. G. DE M AN gues. La structure interne de la tête n'est pas encore éclaircie ; j'ai observé dans la tête du Th. denticaudatum un organe denti- forme qui semble être immobile. L'œsophage, le plus souvent très pigmenté, s'élargit légèrement en arrière et porte les deux taches oculaires, munies quelquefois d'un corpuscule réfringent. L'intestin se compose de plusieurs séries de cellules. La glande ventrale fait défaut. Deux spicules égaux, à pièce accessoire symétrique et munie assez souvent de prolongements dirigés en arrière. Les sperma- tozoïdes sont pyriformes, arrondis à une extrémité, pointus à l'autre, et semblables à ceux des genres Enoplus et Anticoma. On observe des séries de papilles ou de papilles sétiformes aussi bien en avant qu'en arrière de l'anus. L'appareil génital est biparti et les ovaires sont repliés. Ces Vers sont ovipares. Les tubes de la glande caudale ont une longueur considérable et s'étendent le plus souvent bien au-devant de l'anus. Ce genre, dont plusieurs espèces habitent la Méditerranée, est représenté aussi par quelques espèces dans les mers septentrio- nales de l'Europe, c'est-à-dire dans la mer du Nord par le Tlt. figuratum Bast., le Th. globicaudatum Schn. et par le Th. denticauda- tum Sclm. Dans la mer Baltique, on observe le Th. Schncideri Btsli, en outre du TJt. globicaudatum Schn. déjà cité. Je ne serais pas surpris du reste si de nouvelles recherches venaient prouver l'identité du Th. globicaudatum avec le Th. figuratum Bast. et celle du Th. Schncideri avec le Th. denticaudatum. Je n'ai observé moi- même jusqu'ici qu'une seule espèce. 12. TlIORACOSTOMA DENTICAUDATUM Schu. PI. II et III, fig. 12. Syn : Enoplus denticaïidatus Schneider, Monograpliie der Nematoden, S. 58. c{ Ç 7'"'"; 7. chez le mâle = 30-60; chez la femelle = 40-4o ; f^ = 5 2/3-6; Y = 30. Cette jolie espèce se reconnaît facilement à une saillie denti- forme, placée près de l'extrémité de la queue, à la face ventrale. Il est vrai que Biitschli décrit cette saillie aus.si chez le Th. Schneideri, mais probablement cette espèce-ci est identique avec le 7'h. den- ticaudatum. Le corps a une taille tort grêle, surtout celui du mâle; il s'amincit un peu aux deux extrémités, de sorte que la largeur du corps à l'extrémité postéricMire de l'œsophage est un peu plus QUELQUES NÉMATODES LIBRES DE LA MER DU NORD 23 de deux fois aussi î?rande qu'au bord postérieur de la cuirasse céplialique. La cuticule est assez épaisse, lisse et parsemée de petits poils courts sur la surface entière du corps, placés en petit nombre dans les lignes submédianes. A. la partie antérieure du corps, on observe en outre plusieurs soies un peu plus grandes, placées l'une après l'autre dans les lignes médianes et latérales ; quelques-unes sont serrées et placées tout près l'une de l'autre. Les champs latéraux sont assez étroits, ne mesurant à peu près qu'un quart de la largeur du corps. J'ai observé dans chaque champ latéral, près de la vulve, une ou deux cellules un peu plus grandes, qui ont été décrites aussi par Btitschli chez le Th.Schnei- deri (1). Ce savant fait aussi mention de cellules nombreuses pla- cées au-dessous de la couche musculaire, que j'ai observées éga- lement. Les champs médians semblent manquer complètement. La cuirasse céphalique est d'une teinte jaune clair et présente en arrière six lobules, dont les deux médians sont plus larges que les quatre submédians. Les bords postérieurs de ces lobules sont presque droits. Dans les échancrures latérales qui séparent les lobules submédians , se trouvent les organes latéraux ova- laires, dont la forme et la structure rappellent celles des organes latéraux des Enoplus. La cuirasse céphalique est hérissée d'une couronne de dix soies assez robustes, placées de la manière ordi- naire à la base des lobules. D'après Schneider, il existerait encore une couronne de six petites papilles autour de la bouche : je n'ai pas pu les observer. La cavité buccale est sans doute très étroite. J'ai observé dans l'intérieur de la tête un organe denti- forme triangulaire, situé dans la ligne médiane et au côté ventral; cet organe est probablement immobile. Immédiatement après la cuirasse se trouvent les deux taches oculaires d'un rouge brunâtre, dans lesquelles je n'ai pas vu de corpuscules réfringents. La distance du collier nerveux à la bouche est environ le tiers de la longueur de l'œsophage. La queue du mâle est très courte et courbée un peu vers la face ventrale; elle est obtuse, arrondie et présente de chaque côté, immédiatement en avant de l'ouverture de la glande caudale, quatre soies ou dents très petites et très courtes, triangulaires, qui existent aussi chez la femelle. Immédiatement en avant de son extrémité, la queue est munie à la face ventrale d'une saillie den- tiforme, de chaque côté de laquelle se trouvent deux papilles (1) /.nr KeiDitiii'!!! dcr frcilehendev Xematodcn. S. 10. 24 •!• G. DE MAN sétiformes : l'espèce doit son nom à cette saillie que la femelle ne possède pas. Immédiatement derrière l'anus, on observe de chaque côté, tout près de la ligne médiane ventrale, quatre papilles sétiformes. Devant l'anus, on voit également, de chaque côté et tout près de la ligne médiane ventrale, une série de huit ou neuf papilles sétiformes, devant lesquelles sont situées encore, d'après M. Schneider, trois papilles en forme de verrue. Les spi- cules ont une longueur de 0"'"U3; ils sont assez grêles et arqués. La pièce accessoire porte deux prolongements d'une taille consi- dérable et dirigés en arrière. Les spermatozoïdes sont pyriformes et ont une longueur de 14 à 15 ,«; ils sont arrondis à une extré- mité et aigus à l'autre. La vulve est située derrière le milieu et sa distance de la bouche se rapporte à sa distance de la queue comme 5 : 3. Les ovaires sont repliés ; je n'ai vu dans l'utérus que trois œufs longs à peu près de 0"""38. Des femelles, longues de 4"'"'8, portaient déjà des œufs ; chez d'autres, au contraire, qui étaient longues de 5""" l'appareil génital était encore incomplètement développé. Si le Th. Schneideri Btsli est identique au Th. denticaudatum, celui-ci atteindrait une longueur de 10™™. Notre espèce est assez fréquente à Flessingue. Les mâles sont un peu plus rares que les femelles. Cette espèce, assez agile, a été découverte par Schneider dans les rochers d'Helgoland. VIII. Genre EURYSTOMA Mar. Le petit genre Eurystoma, représenté dans la Méditerranée par deux espèces et dans la Mer du Nord par une, présente quelques ressemblances avec le genre Oncholaimus. C'est surtout le cas chez les femelles, que l'on prendrait facilement pour desOncholai- mus. Ainsi, j'ai décrit moi-même, dans ma Contribution à la con- naissance des Nematoïdes marins du golfe de Naples, la femelle d'une espèce déjà connue d'£'i«'î/sm7_ ^ _ |00; p= G 1/2-7; Y chez le mâle = ^i0-4o, chez la femelle = 45 — 50. Cette espèce présente la plus grande ressemblance avec VEu- rystoma ornatum Eb. qui habite la Méditerranée et avec lequel V Eurtjstoma tenue Mar. et V Oncholaimus assimilis de Man sont bien identiques. L'espèce de la mer du Nord se distingue cependant parla structure de l'appareil génital mâle. Les spicules de VEu- rystoma filiforme sont relativement beaucoup plus grêles que ceux de V Eurystoma ornatum et ont la inéme longueur que la queue, tan- dis que, chez l'espèce, décrite par Eberth,la queue est nettement plus longue que les spicules. Enfin les deux ventouses, qui ont du reste à peu près la même forme chez les deux espèces, sont placées un peu plus en avant chez l'Eu, ornatum que chez l'Eu, filiforme. Ces Vers ont un corps allongé, très mince et filiforme, dont l'épaisseur est presque la même à l'extrémité postérieure del'œso- (l) Villot, Recherches sur les Ucbninlhcs libres ou parasites des côtes de la Ure- tcKjne. 1871, p. 160. QUELQUES NÉMATODES LIBRES DE LA MER DU NORD 27 pliage et au milieu du corps. A la base de la cavité buccale, la largeur du corps est à peu près moitié moindre qu'au commence- ment de l'intestin; chez le mâle, le corps est un peu plus large immédiatement en avant de l'anus qu'au milieu. La cuticule porte un petit nombre de petits poils aussi bien à la partie antérieure du corps qu'à la queue. Dix papilles très petites se voient autour de l'orifice buccal, et dix fortes soies sont placées plus en arrière, disposées de la manière ordi- naire. La cavité buccale est à peu près longue de 18 [j.; elle sem- ble très petite, parce que sa longueur ne mesure que le 1/40 au l/oO de la longueur de l'œsophage. Les deux taches ocu- laires sont séparées de la base de la cavité buccale par une dis- tance égale à peine à la longueur de celle-ci. Quand on regarde la tête par la face dorsale ou par la face ventrale, on voit de cha- que côté, dans le sillon circulaire qui sépare la tête du corps, une cavité ovalaire ou presque circulaire. Je crois que ces cavi- tés sont les organes latéraux. Je n'ai pu réussir à trouver l'ou- verture du canal de la glande ventrale ; celle-ci a une longueur de 0"^'"06 à 0'"'"08. Peut-être le canal débouche-t-il dans le sillon circulaire susdit. La glande ventrale est à quelque distance en arrière de l'extrémité postérieure de l'œsophage et l'œsophage est à peu près deux fois aussi long que la distance entre son extré- mité postérieure et la glande. Les spicides sont très grêles, rainces, arqués en demi-cercle et exac- tement aussi longs que la queue. 11 sont presque partout aussi étroits dans toute leur longueur, mais ils s'atténuent un peu vers l'ex- trémité inférieure, c'est-à-dire externe ; celle-ci présente une pointe excessivement fine, en forme de crochet, que l'on ne voit cependant qu'en examinant les spicules isolés à un très fort grossissement. La pièce accessoire se dirige en arrière ; elle est le plus large en avant, où elle présente deux ouvertures contiguës et séparées par une étroite cloison, au travers desquelles glissent les spicules. Les ventouses, au nombre de deux, ressemblent à celles de Y Eurystoma, ornatum. La ventouse postérieure est immédia- teynent en avant des spicules, tandis qu'elle est un peu plus éloignée de ceux-ci chez VEu. ornatum. Chez l'espèce, décrite par Eberth, la distance entre les ouvertures des deux ventouses est plus grande que la longueur des spicules ; chez notre espèce, elle est au contraire plus petite. Les ventouses, examinées par la face ventrale, présentent une ouverture plus ou moins rectangulaire, qui est un peu plus longue que large. 28 .T. G. DE M AN L'ouverture de l'appareil génital femelle est située à quelque distance derrière le milieu du corps et les deux tubes génitaux ont la même longueur. J'ai vu dans l'utérus quatre œufs, ayant une longueur de 0'""'2d. VEu. filiforme n'est pas commun à Flessingue. IX. Genre SYMPLOCOSTOMA Bast. Les Symplocostoma constituent un groupe très naturel, caracté- risé nettement par la structure de la cavité buccale. Ils ont une taille très grêle et le corps s'amincit très fortement vers les deux extrémités, surtout en avant. La cuticule est lisse, non striée et porte çà et là quelques petites soies fines. Ce sont des Polymyai- res ; les champs latéraux sont larges, mais les champs médians manquent. La tête est arrondie, dépourvue de lèvres ou de papil- les, mais hérissée d'une couronne de six soies assez faibles et de même longueur. La partie antérieure de la tête est discoïde et séparée du corps par un faible étranglement. C'est dans celui-ci que sont placés les organes latéraux, qui se présentent comme des cavités presque circulaires, relativement grandes, ressem- blant en quelque sorte aux organes latéraux des Eurysioma. La cavité buccale a une structure très caractéristique et res- semble en quelque sorte à celle du genre Eurystoma Mar. surtout par rapport à la position relative de l'organe dentiforme. Sa forme est cylindrique ; les parois chitineuses et encroûtées font cepen- dant saillie en trois endroits dans l'intérieur et présentent préci- sément à ces endroits des bandes chitineuses, transversales et parallèles, qui cependant ne semblent pas se continuer le long de la périphérie entière. Comme chez les Eurystoma, la coupe opti- que longitudinale des parois de la cavité buccale ne présente une figure symétrique que dans une seule position et c'est précisé- ment dans celle-ci quel'organe dentiforme ou infundibuliformede la cavité buccale apparaît également symétrique. Dans cette posi- tion, le plan déterminé par les lignes médianes dorsale et ventrale forme un angle aigu d'une grandeur constante avec le plan de la coupe optique. Quand l'animal est couché comme d'ordinaire, sur un côté, de sorte que sa face ventrale se trouve à droite de l'observateur, la position, suivant laquelle la coupe optique lon- gitudinale de la cavité buccale est symétrique, sera produite en tournant légèrement le corps de droite à gauche. Dans toute QUELQUES NÉMATODES LIBRES DE LA MER DU NORD 29 autre position de l'animal, la coupe optique longitudinale de la cavité buccale et de l'organe dentiforme est asymétrique. L'organe dentiforme s'élève du fond delà cavité buccale et se trouve entre la ligne médiane ventrale et la ligne latérale droite. Quand l'animal est couché sur la face ventrale, de sorte que le côté dorsal soit tourné vers l'observateur, l'organe dentiforme est à droite et à la face ventrale ; quand l'animal est couché sur le côté gauche, l'or- gane se présente aussi à droite, mais en avant, du côté de l'ob- servateur. L'organe dentiforme de la cavité buccale des Eury- stoma présente à peu près la même position. Cet organe, dont la base occupe presqu'en entier le fond de la cavité buccale se rétrécit en avant assez subitement et dépasse un peu le milieu de la cavité buccale ; le sommet de l'organe semble être en contact avec une autre saillie des parois de la cavité buccale ou peut-être même y être attaché. La fonction de l'organe ne m'est pas con- nue. L'organe étant creux, il est possible que les glandes œso- phagiennes débouchent à sa base et qu'il joue le même rôle que les dents de la cavité buccale de V Oncholmmus fusais (1). Si pour- tant de nouvelles recherches venaient prouver que le sommet de l'organe n'est pas attaché à la saillie susdite, mais qu'il la touche seulement, et si l'organe paraissait être un peu mobile, il ne serait alors pas impossible qu'il opérât en outre une véritable trituration des aliments. Cependant, je n'ai pu réussir jusqu'ici à y observer des mouvements. Voici deux hypothèses regardant la fonction de cet étrange organe. J'ai observé encore une troisième saillie, petite et trian- gulaire, fixée à la face dorsale et à peu près au milieu de la paroi de la cavité buccale ; la face ventrale ne présente pas de saillie analogue. Cette saillie est aussi visible dans la position symé- trique de la cavité buccale, de sorte qu'elle produit une légère asymétrie. Cette description de la cavité buccale se rapporte à l'espèce de la mer du Nord, au S. longicolle. Immédiatement derrière la cavité buccale, se trouvent deux corpuscules circulaires étincelants, qwe "Sld^vion Q.vo\i èivQ des vésicules auditives (2); derrière ces cor- puscules, on voit un amas plus ou moins quadrangulaire de pig- ment qui fonctionne comme organe delà vision. L'œsophage n'a (1) Voir : de Man. Anatomische Untersuchungen iiber freilebende Norduee Nemato- den, Leipzig. 1886, S. 42. (2) iMarion, Recherches zoologiques et anatomiqxi.cs sur des Né matoïdes non para- sites marins, p. 14. 30 ■'• U- 13E M AN rien de particulier ; il s'élargit peu à peu en arrière et le collier nerveux se trouve encore en avant de son milieu. Ces Vers sont pourvus d'une glande ventrale, dont le canal débouche par une petite cupule à une certaine distance en arrière de la cavité buccale ; la glande elle-même est ovalaire et située à quelque distance en arrière de l'œsophage, du côté droit de l'intestin. Le mâle possède deux spicules grêles et égaux, munis d'une pièce accessoire très courte et mince à ce qu'il me semble. Des papilles manquent probablement à la région postérieure du corps ; je dois cependant remarquer que Eberth décrit quatre papilles préanales chez son Enoplus tenuicollis, espèce appartenant pro- bablement au genre Symplocostoma. La vulve est placée à peu près au milieu du corps et les orga- nes génitaux sont symétriques. La glande caudale semble être située à quelque distance en avant de l'anus et se compose, à ce qu'il paraît, de deux ou trois grandes cellules glanduleuses ova- laires. Le genre Symplocostoma est représenté dans la mer du Nord par une seule espèce. Il y a dans la Méditerranée probablement deux espèces de ce genre, qui ont été décrites par Marion sous les noms d' Amphisicnus agilis et à' Ampldstenus Pauli. J'ai observé moi-même, pendant mon séjour à Naples en 187(5, un vrai repré- sentant des Symplocostoma et cette espèce est peut-être identique au S. lûnyicolle (1). 14. Symplocostoma longicolle Bast. PL m, fig. 14. Symplocostoma longicolleBdiS{i3i.n,Mo7iograj)]i ontlie AngidUulidœ, p. 133, PI. XI, fig. 119-122. Dimensions : c? = 4"""5, ? = ry^^l. a = 50 ; p = S-5 1/3 ; Y = 16-19. La description de cette espèce sera courte, puisque la descrip- tion du genre s'y applique entièrement. Ces Vers allongés, très agiles, se reconnaissent au premier coup d'œil par la forme de leur corps qui s'atténue d'une manière extraordinaire vers l'extré- mité antérieure, de sorte que la largeur du corps est six ou sept (1) de Man, Conlributi')n à la connaUsanca da Ncinalo'idcs marim du golfe de Naples, p. 3. QUELQUES NÉMATODES LIBRES DE LA MER DU NORD M fois plus grande au milieu qu'à la base de la cavité buccale. Celle- ci est longue de 20 à 22 [x chez l'adulte, de sorte que sa longueur n'est que le 1/50 de la longueur de l'œsophage. L'amas de pigment que l'on voit derrière la cavité buccale se compose de granules d'un rouge jaunâtre. La glande ventrale est ovalaire et longue de 0'"'"09; elle se trouve à quelque distance en arrière de l'œsophage du côté droit de l'intestin, et débouche par un long canal dirigé en avant, qui se termine par une petite cupule cliitineuse, lon- gue de 18 [X. Chez les Vers adultes, la distance entre la glande ventrale et l'extrémité postérieure du tube œsophagien est à peu près égale au septième de la distance qui sépare celle-ci de la vulve. L'ouverture de la glande ventrale est à 0™"^08-0'""4 de l'orifice buccal ; cette distance est le 1/11-1/12 de la longueur de l'œsophage et à peu près quatre fois aussi grande que la longueur de la cavité buccale. L'appareil génital du mâle est déjà entièrement développé chez les individus longs de S'^^'^S. Quant aux femelles, j'ai déjà vu des œufs dans l'utérus, chez des individus longs de 4'"'", Le plus grand nombre d'œufs que j'ai observés dans l'utérus était d'une vingtaine. Les spicules sont très grêles et étroits, longs à peu près de 0'"™17 à 0™™18, un peu arqués vers l'extrémité infé- rieure ou externe ; ils sont peut-être munis d'une pièce accessoire très courte et mince. La vulve se trouve un peu en arrière du milieu du corps; des muscles nombreux s'y insèrent. Les deux tubes génitaux ont à peu près la même longueur; quelquefois cependant la longueur est un peu inégale. La queue est grêle et s'amincit régulièrement vers son extrémité postérieure; la pointe en est à peine un peu épaissie et contient l'ouverture de la glande caudale, située en avant de l'anus. Le Sijmplocostoma longicolle est assez fréquent sur les côtes de l'île de Walcheren. X. Genre DOLICHOLAIMUS (1) nov. gen. Ce nouveau genre de Nématodes marins, pour lequel je propose le nom de Dolicholaimus, est nettement caractérisé x^^''^" ^« forme allongée de la cavité buccale. Ces Vers sont assez trapus; leur corps s'amincit un peu aux deux extrémités. La cuticule est parfaite- (1) êohyj;^ long; l7.iy,icj cavité buccale. 32 J, G. DE M AN ment lisse, n'offre aucune trace de stries transversales et aucune soie n'est implantée sur elle. Ces Vers sont des Polymyaires. Il y a des champs latéraux assez larges, mais les champs médians sont excessivement étroits et linéaires. Des lèvres papillifères peu développées se voient autour de la bouche, mais la tête est dépourvue de soies, comme le reste du corps. Les organes latéraux ont la forme de sillons et ressemblent plus ou moins à ceux du genre Dorylai- mus. La cavité buccale conduit dans un petit vestibule, au fond duquel sont placées trois petites débits, qui sont probablement mobiles : l'une de ces dents se trouve sur la ligne dorsale, les deux autres sont subventrales. Le vestibule conduit dans la cavité buccale proprement dite. Celle-ci se présente comme un canal allongé, prismatique et probablement hexaèdre, qui se rétrécit à peine en arrière ; ses parois chitineuses sont entourées d'une couche musculaire, dont la moitié postérieure est plus épaisse que la moitié antérieure. Cette couche musculaire se continue avec celle de l'œsophage. Celui-ci est cylindrique et n'a rien de particulier. Les parois de l'intestin se composent de plusieurs séries de cel- lules. Une glande ventrale n'existe pas, mais ces Vers sont munis d'une glande caudale. Le mâle possède deux spicules lamellaires, à pièce accessoire symétrique. 11 y a quelques papilles sublaté- rales, tant préanales que postanales. L'appareil génital femelle est biparti et les ovaires sont repliés. Ce genre remarquable se distingue presque de tous les autres par la singulière forme allongée de la cavité buccale et par l'exis- tence de trois dents à l'extrémité antérieure de celle-ci. Les genres terricoles Ironus B. et Ethmolaimus de Man, mais surtout le nou- veau genre Syringolaimus, présentent quelques ressemblances avec les Dolicholaimus. I^es Syringolaimus en diffèrent cependant par l'existence d'un bulbe à l'extrémité postérieure de l'œso- phage. 15. Dolicholaimus Marioni n. sp. PL II et III, fig. IS. Dimensions : d* = 2'^'"7 ; Ç = 3'»">; a = 30-35 ; fi = 5 à 5 2/3; y chez le mâle = 19, chez la femelle = 17 à 18. Cette espèce remarquable, que je dédie au savant professeur de Marseille, M. Marion, présente au premier coup d'œil des res- semblances avec quelques espèces du genre Dorylaimus Duj., par sa forme générale et par ses mouvements lents et tardifs. ^ QUELQUES NÉMATODES LIBRES DE LA MER DU NORD 33 La taille de ces Vers est peu allongée, surtout celle des femelles. La cuticule est entièrement lisse et ne porte nulle part des soies, pas même à la tète. La couche musculaire assez forte est interrompue par des champs latéraux assez larges, mais les champs médians manquent ou, s'ils existent, sont excessivement étroits et linéaires. La tête porte quelques lèvres peu dévelop- pées, arrondies, probablement au nombre de six, et munies de papilles; celles-ci sont tellement petites qu'on ne les voit qu'en examinant les Vers dans la glycérine, qui les rend très trans- parentes, et rend visibles leurs nerfs. A une petite distance derrière l'ouverture buccale , se trouvent les organes laté- raux, sous la forme de sillons transversaux, comme chez le genre Dorylaimus. Une très petite papille est placée sur la cuti- cule, à quelque distance en arrière des organes latéraux, sur chaque ligne latérale; ces papilles se trouvent un peu en arrière des trois dents du vestibule et se reconnaissent facilement dans une position médiane de la tète (fig. 15). Le vestibule très étroit en avant, s'élargit un peu en arrière et présente à sa base trois petites dents triangulaires, probablement mobiles. L'une de ces dents se trouve dans la ligne médiane dorsale, les deux autres sont placées du côté ventral du vestibule. Quand ces Vers sont très jeunes, ayant une longueur de 1™'"8, lorsque leurs organes génitaux n'ont pas encore atteint leur entier développe- ment, ces petites dents sont situées beaucoup plus en arrière, à peu près à la hauteur du milieu de la cavité buccale, dans la couche musculaire de celle-ci. La cavité buccale décrite déjà ci-dessus, est allongée; la dis- tance de la bouche à son extrémité postérieure est à peu près un sixième de la distance entre l'ouverture buccale et l'extrémité postérieure du tube œsophagien. C'est donc à bon droit que ces Vers s'appellent Dolicholaimus . L'œsophage cylindrique s'élargit peu à peu en arrière et le collier nerveux se trouve à une petite distance en avant de son milieu. Les spicules sont assez trapus et se présentent comme des lames minces dont le bord antérieur est très aminci; une strie longitudinale chitineuse traverse leur milieu et leur extrémité supérieure ou interne est un peu élargie. La pièce accessoire est moitié aussi longue que les spicules et présente une forme symé- trique. On voit en avant de l'anus et de chaque côté, une série longitudinale de quatre papilles excessivement petites, placées près de la ligne médiane ventrale ; la première papille se trouve 3 34 J. G. DE MAN à la hauteur de l'extrémité supérieure ou interne des spicules et la distance mutuelle des trois autres papilles augmente un peu en avant. Immédiatement derrière l'anus, on observe une cin- quième papille, égale aux autres et placée de la même manière. Ces papilles sont tellement petites que ce n'est que dans une posi- tion sublatérale de l'animal qu'on réussit à les observer. L'appareil génital femelle est biparti et les ovaires sont repliés. La vulve se trouve à quelque distance en arrière du milieu du corps; je l'ai vue cependant s'ouvir une fois un peu en avant du milieu. Les parois du vagin sont cliitineuses et épaissies; celles de la vulve se prolongent de chaque côté, en avant et en arrière en une apophyse courte et chitineuse, placée au-dessous de la cuticule, en sorte que la vulve et ces quatre apophyses forment une figure caractéristique en forme d'il. Ces apophyses donnent probablement attache à des muscles qui servent à ouvrir et à clore la vulve. La partie postvaginale de l'appareil génital est un peu plus longue que la moitié de la distance entre la vulve et l'anus. J'ai observé dans l'utérus un ou deux œufs, qui avaient une longueur de 0'"'"'i8 à 0™™20. Ces Vers sont donc ovipares. La queue est assez trapue ; elle s'atténue un peu en arrière et paraît un peu rétrécie à une petite distance en avant de l'extrémité. Celle-ci est arrondie et percée par l'ouverture de la glande cau- dale. Les Dolicliolaimus ont des mouvements lents et tardifs; les femelles semblent être plus fréquentes que les mâles. J'ai trouvé des individus adultes dans les mois de mars, d'avril et de mai. XL Genre SYRINGOLAIMUS (1) nov. gen. Ce genre, représenté jusqu'à présent par une seule espèce, fait une transition remarquable entre les genres DolicJiolahnus et Ethmolaimus, dont le premier habite la mer, tandis que le second se trouve dans la terre humide. Les Syringolaimus se distinguent des Dolicholaimus par leur œsophage terminé en arrière par un vrai bulbe et ils diilerent des Ethmolaimus par leur culicule lisse, non striée, par l'absence de petites soies à la tête et par l'exis- tence de trois dents dans la cavité buccale au lieu d'une seule. Les représentants du genre Sgynngolahnus sont d'une taille assez grêle, à cuticule lisse, 7ion striée. Il n'existe pas de petites (1) aûpiy'ij tuyau; /.«i^sç, cavité buccale. QUELQUES NÉMATODES LIBRES DE LA MER DU NORD 35 soies sur la cuticule, pas même à la lête. Quant à la structure de la tète et de la cavité buccale , elle est presqu'eutièrement comme chez les Dolicholaimm; il n'existe cependant pas de traces de lèvres et il n'y a pas de papilles. Les organes latéraux ont la forme de sillons courts et étroits et ressemblent à ceux du genre Dolicholaimus. L'ouverture buccale conduit dans un vestibule très court, au fond duquel sont placées trois petites dents ; immé- diatement derrière ces dents se trouve la cavité buccale, canal allonge, à parois cJiitineuses , probablement triquètre et qui se rétrécit un peu en arrière. Deux taches oculaires sont placées à l'extrémité postérieure de la cavité buccale. L'œsophage cylin- drique se termine en arrière jx/r un vrai bulbe ovalaire. Il y à deux spicules égaux. Pièce accessoire symétrique. Point de papilles préanales. Ovipare. L'appareil génital femelle est biparti. Une glande ventrale existe probablement. Queue allongée, avec glande caudale. 16. Syringolaimus strl\tocaudatus n. sp. PI. m et IV, fig. 16. Dimensions : d" 1"""3; ? l'"'°1.5; a = 30 ; fi = 5 à 5 1/2; y chez le mâle = 5, chez la femelle = 5 à 6. Celte jolie espèce a une taille assez svelte. La partie antérieure du corps s'effile légèrement jusqu'au niveau des ocelles, puis s'at- ténue assez fortement: enfin la tête s'élargit un peu. La cuticule est lisse, non striée et ne porte nulle part des poils. Immédiate- ment derrière l'anus, le corps s'amincit fortement en une queue grêle et étroite, qui se termine par un petit tube allongé, conique et très aigu, par lequel débouche la glande caudale. La cuticule de la queue présente un caractère fort remarquable : sur toute son étendue elle paraît couverte de stries transversales très fines, mais irrégulières, caractère qui a valu son nom à notre espèce. Le petit tube terminal est cependant lisse. La longueur de la cavité buccale, le vestibule y compris, mesure presqu'wn tiers de la distance entre l'ouverture buccale et l'extré- mité postérieure du tube œsophagien. La tête est arrondie, à bord antérieur un peu concave et tout à fait inerme; elle est dépourvue de papilles ou de soies. Au fond du vestibule se trouvent trois petites dents aiguës ; la dent dorsale est un peu plus grande que les deux ventrales qui sont égales. Immédiatement en arrière des dents, les organes latéraux se présentent sous la forme de petits 36 J. G. DE M AN sillons étroits et transversaux. Les parois chitineuses de la cavité buccale, très allongée, prismatique et ressemblant entièrement à celle du genre DoUclwlaimus, sont entourées également d'une couche musculaire épaisse. Les deux taches oculaires, d'une cou- leur violet foncé, sont situées à l'extrémité postérieure de la cavité buccale; elles ne sont pas munies de corpuscules réfrin- gents. Chose remarquable, j'ai observé plusieurs individus adultes qui étaient dépourvus de ces taches oculaires. L'œsophage est étroit et cylindrique, mais se termine en a.vvièTe par un (jrand bulbe ovalairc et musculeux, à cavité interne dilatée. Le tube génital du mâle est long de 0'"'"5 et les spicules attei- gnent une longueur de 0"""04, Ces derniers paraissent très élargis un peu en avant le milieu de leur longueur; leur extrémité supé- rieure est recourbée en arrière, mais l'extrémité inférieure ou externe est très eftilée. La pièce accessoire se compose de deux parties réunies en arrière : l'extrémité inférieure de chaque partie est dirigée obliquement en dehors. Il n'y a point de papilles pré- anales et la queue est sans papilles. La vulve est située un peu en arrière du milieu du corps. Le tube génital antévaginal est un peu plus long que la moitié de la distance entre la vulve et l'extrémité postérieure du tube œso- phagien. Je n'ai vu dans l'utérus qu'un seul œuf, long de O^^'O.^. Le Syringolaimus striatocaudalus est assez commun sur les côtes de l'île de Walcheren ; ses mouvements sont assez lents. XII. Genre HALICHOANOLAIMUS (1) nov. gen. Dans ma Monographie des Nématodes terricoles (2) j'ai décrit le genre Choanolaimus, dont le seul représentant habite la terre sablonneuse des dunes de la Hollande. Quand on compare atten- tivement la forme générale et la structure anatomique de cette espèce intéressante avec la Spilophora robusta B., qui habite la mer du Nord et la mer Baltique, on constate alors non seule- ment que ces deux Vers se ressemblent par leur forme générale, mais aussi qu'ils présentent luie grande conformité quant aux ca- ractères anatomiques. C'est pourquoi je propose le nouveau genre (1) a"/;, »iLM'; /;ây/], ontomioir; Aoay.ôç, cavité buccale. (2) J. G. de Man, Die frei in dcr reinen Erdc und im su.s'sen Wasser lebenden Ncmalodcn der Medcrlândischm. Fauna. Leiclcn, 1884, S. 72. gUELQUES NÉMATODES LIBRES DE LA MER DU NORD 37 Haliclioanolaimus pour la Spilopliora rohusta Bast-, espèce qui n'appartient point du tout au genre Spilopliora. Les Halichoanoluimus ont une taille peu grêle ; leur corps a la même épaisseur sur presque toute sa longueur. En effet, ce n'est qu'immédiatement en arrière de l'anus que le corps s'amincit subi- tement pour se terminer en un petit tube conique, par lequel débouche la glande caudale. Comme chez les Choanolaimus, la queue est excessivement courte, mais elle est arrondie chez l'es- pèce terricole, ce qui n'est pas le cas chez V Haliclioanolaimus . La cuticule est striée transversalement et une couche interne en est finement pointillée, d'après les premiers observateurs. Ce sont des Polymyaires et la musculature est interrompue par des champs latéraux. Pour ce qui regarde la structure de la tête, de la cavité buccale, de l'œsophage et de l'intestin, les Haliclioano- laimus présentent la plus grande ressemblance avec les Choano- laimus. La tête est tronquée, non hérissée de soies et porte une couronne de courtes papilles. De même que chez les Choanolaimus, la cavité buccale est vaste, spacieuse, infundibuliforme et se com- pose de deux parties : l'antérieure est très large, cyathiforme, tout à fait inerme et diffère ainsi de la cavité buccale des Spnlopliora et des Chromadora, qui est armée d'une dent. La partie posté- rieure déjà entourée par la couche musculaire de l'œsophage se rétrécit en arrière et conduit dans le tube œsophagien; elle est armée de trois jnêces chiiineuses robustes, dont l'une est placée dans la ligne dorsale, tandis que les deux autres sont subventrales. Uœsophage est cylindrique et ne se termine pas par un bulbe. Les parois de l'intestin se composent de plusieurs séries de cellules et, vues par transparence, présentent une teinte brunâtre foncée, comme dans le genre Choanolaimus. Les organes latéraux spi- roïdes sont situés vis-à-vis de la place où les deux parties de la cavité buccale se continuent l'une avec l'autre. Il existe une glande ventrale. L'appareil génital est biparti, tant chez le mâle que chez la femelle. La vulve se trouve à peu près au milieu du corps et les ovaires sont repliés. Ces Vers sont ovipares. Les deux spicules sont égaux et munis de deux pièces accessoires. On observe des séries longitudinales de papilles e7i avant de Vayius. Ce genre intéressant se distingue des genres Sptilophora, Euchro- madora, Chromadora et Hypodontolaimus par la cavité buccale inerme, par son œsophage cylindrique, ne se terminant pas par un bulbe, et par quelques autres caractères. Les HaUchoano- 38 .T. G. DE MAN lainms diffèrent des Choanolaimus terricoles par l'existence de papilles préanales chez le mâle, d'une glande caudale et d'une glande ventrale. 17. Halichoanolaimus robustus Bast. PI. IV, fig. 17 SpilopJiora rohusta Bastian , Monograph on the Anguillulidae , p. 1G6, PL XIII, fig. 226, 227. Spilophora robusta Biitsclili, Zur Kenntniss der freî lebenden Nema- toden, insbesondere der des Kieler Hafens, S. 46, Taf. VII, Fig. 29 a-b. Dimensions : cT = 2"""4, $ = 2"i'n8, a = 30; fi = 6-7; y chez le mâle = 22, chez la femelle = 18-20. Cette espèce, qui n'est pas précisément fréquente sur nos côtes, n'atteint qu'une longueur peu supérieure à celle du Choanolaimus jjsammophîlus, qui habite la terre sablonneuse. Elle a une taille peu allongée, et le corps présente presque sur sa longueur entière la même épaisseur, mais la queue, très courte et pointue, s'amincit!subitement. En avant, le corps ne s'atténue que fort peu. La cuticule est finement striée en travers et sa couche interne est pointillée ; de petites soies sont répandues sur toute la longueur du corps, suivant Bûtschli. D'après ce même savant, la couche musculaire du corps est interrompue par les champs latéraux, dont la largeur est égale au tiers de la largeur du corps. La tête tronquée (fig. 17) présente en avant, autour de l'orifice buccal, une couronne de dix papilles très courtes; huit sont placées par paires dans les lignes submédianes, chaque paire étant con- stituée par deux papilles un peu inégales ; les deux dernières papilles se trouvent dans les lignes latérales. J'ai décrit déjà ci-dessus la structure de la cavité buccale, de l'œsophage et de l'intestin. Quant à la cavité buccale; je veux seulement ajouter qu'on observe quelques figures caractéristi- ques dans ses parois, là où les deux parties de la cavité buccale se continuent l'une avec l'autre; ces figures sont sans doute des épaississements locaux des parois et sont placées l'une à côté de l'autre. Les trois pièces chitineuses qui limitent la partie posté- rieure de la cavité buccale présentent leur plus grande largeur en avant, se rétrécissent en arrière, mais s'élargissent de nou- veau dans leur partie terminale, dont le bord postérieur est légè- rement éinarginé. Ces pièces chitineuses servent probablement à triturer les aliments. Vis-à-vis de la place où les deux parties de QUELQUES NÉMATODES LIBRES DE LA MER DU NORD 39 la cavité buccale passent l'une dans l'autre, on voit les organes latéraux assez grands, dont la forme est spiroïde, comme chez le CJioanolaimits 2isammophilus. L'ouverture de la glande ventrale s'observe à peu près vis-à-vis du milieu de l'œsophage. L'appareil génital femelle est assez petit, c'est-à-dire que les tubes génitaux sont assez courts : ce caractère est également propre au Choanolaimus terricole. Les ovaires sont repliés. Chez des individus longs de 2°'", la vulve se trouvait à quelque distance en avant du milieu du corps, mais elle était située un peu en arrière du milieu chez une femelle qui avait atteint une lon- gueur de 2ni'"8; il est vrai que, chez les premiers, les tubes géni- taux n'étaiept pas encore complètement développés. Les deux spicules sont égaux, arqués et s'atténuent vers leur extrémité inférieure ou externe, qui est pointue. La longueur des pièces accessoires est à peu près la moitié de celle des spicules : elles s'amincissent également vers leur extrémité inférieure ou externe, mais celle-ci ne se termine pas en pointe aigûe. Trois séries longitudinales de papilles existent chez le mâle en avant de l'anus, du côté ventral. Une de ces séries se trouve dans la ligne médiane ventrale et se compose de huit papilles placées à des distances à peu près égales ; Biitschli n'a pas observé cette série médiane. Les deux autres séries sont disposées à côté de la série médiane et se composent chacune de sept papilles un peu plus petites. Quelques papilles semblables se trouvent à la face dorsale de la queue dans les lignes submédianes, c'est-à-dire deux en avant de l'anus, une à la hauteur de celui-ci et une à quelque distance après lui. D'après Biitschli, le tube génital du mâle est biparti. Le petit tube, par lequel débouche la glande caudale, est un peu allongé et conique. XIIî. HYPODONTOLAIMUS (1) nov. gen. Je propose ce genre nouveau pour une espèce marine, décrite par Bastian sous le nom de Sjnlophora incequalis, mais dont les caractères génériques sont essentiellement différents de ceux des Spilopliora. Les Hypodontolaimus sont assez trapus et un peu amincis aux (1) î/TTs, en dessous; bdoùi^^ dent; Aaj^o;, cavité buccale. 40 J. G. DE MAX deux extrémités. La cuticule est finement annelée et sétifère; dans chaque anneau on observe une série de très petits points arrondis : ceux qui se trouvent au-dessus des champs latéraux sont considérable- ment 2')lus grands que les autres. Ces vers sont des Polymyaires. Tête sans lèvres, munie de papilles et de soies. Organes laté- raux, probablement spiroïdes, placés en avant, immédiatement après les papilles latérales de la tête. L'orifice buccal conduit dans un vestibule cyathiforme, polygonal, à parois minces etchi- tineuses, en communication directe avec la partie antérieure du tube oesophagien, qui est dilatée et dans laquelle sont placés les organes qui caractérisent ce genre. Cette partie antérieure du tube œsophagien peut donc être regardée comme la cavité buc- cale. L'œsophage est musculeux; sa partie antérieure est consi- dérablement renflée, plus du côté dorsal que du côté ventral. La portion dorsale des parois chitineuses de cette partie antérieure de l'œsophage est extraordinairement épaissie et se présente comme une pièce chitineuse oblongue fortement échancrée à peu près au milieu de son côté interne. Cette pièce chitineuse dor- sale est en communication directe avec une autre pièce chiti- neuse, placée au côté ventral de cette cavité buccale dans la ligne médiane ; cette pièce ventrale se termine en avant en une grande dent obtuse et courbée un i^u en crochet ., et c'est à la position ven- trale de cette pièce dentiforme que ce genre doit son nom de Hypodontolaimus. La pièce ventrale aboutit en arrière à trois apo- physes chitineuses, allongées et aiguës qui sont entourées du tissu musculeux de l'œsophage; deux de ces apophyses sont d'égale longueur, un peu arquées, et placées latéralement et symétriquement par rapport à un plan déterminé par les deux lignes médianes, la ligne dorsale et la ligne ventrale : la troisième apophyse est plus courte que les deux autres, droite, placée dans le plan dorso-ventral et dirigée obliquement vers le côté dorsal. Dans la jeunesse, la cavité de la pièce ventrale contient une dent de réserve destinée à remplacer la première que l'on pourrait a})peler la dent de lait : phénomène tout à fait analogue à ce qui arrive pour le stylet des jeunes individus du genre terricole Dory- laimus. La partie antérieure dilatée de l'œsophage s'amincit subitement du côté dorsal, mais graduellement du côté ventral; l'œsophage se termine en arrière par un bulbe, f^es parois de l'intestin se composent de plusieurs séries de cellules. 11 existe une glande ventrale. QUELQUES NÉMATODES LIBRES DE LA MER UU NORD 41 L'appareil génital femelle est biparti ; son ouverture est située près du milieu du corps ; les ovaires sont repliés. Le tube génital du mâle est probablement simple. Deux spicules égaux, simples et arqués, à deux pièces accessoires linéaires. Une série préanale d'organes de fixation cliez le mâle. La glande caudale se compose de plusieurs cellules. Le genre Hypodontolaimus est parfaitement caractérisé par la structure de sa cavité buccale et particulièrement par la position ventrale de la pièce dentiforme. 18. Hypodontolaimus in.equalis Bast. PI. IV, fig. 18. Spilopliora inseqiialis Bastian ; Monograph on tlie Anguilhdidse p. 166, Pl.XIII; fig. 223-22.5. Dimensions : d' ? = 1™"'3. a = 20 ; s = 6 - 6 1/2; y = 11-12. Quant à sa forme générale, cette espèce ressemble à la Sjnlophora geopliila de Man, qui habite la terre humide et saumàtre de l'île de Walcheren ; elle est également trapue ; le corps ne s'amin- cit que peu en avant, mais plus en arrière, où il se termine en queue pointue. La cuticule, mince et transparente, paraît finement annelée, et porte quelques soies courtes, spécialement à la partie antérieure et à la partie postérieure du corps, répandues sur les lignes sub- médianes. La structure intime de la cuticule est assez compli- quée. On observe dans chaque anneau de nombreux points arrondis, placés l'un à côté de l'autre ; ces points sont ou de petits corpuscules circulaires ou de petites cavités arrondies. Ceux qui se trouvent au-dessus des champs latéraux sont beau- coup plus grands que les autres et sont arrangés en quatre séries longitudinales sur la longueur entière du corps ; les points des deux séries internes sont les plus grands de tous. En examinant de profil les plus grands points, c'est-à-dire ceux des séries laté- rales, on voit sortir de chaque point un très court et très petit canal qui traverse la cuticule dans une direction radiaire. Je n'ai pu réussir à observer ces petits canaux radiaires de la cuticule dans les petits points de chaque anneau, entre les séries latérales des grands points. J'ai observé au centre des grands points laté- raux une très petite tache très distincte sur les grands points latéraux des anneaux cuticulaires préanaux du mâle, dans les- quels ces points offrent souvent une forme ovalaire. A un plus 42 .T- ('• DE MAN fort grossissement, ces grands points semblent être entourés d'une aréole claire ; ces aréoles sont séparées Tune de l'autre par des portions obscures de la cuticule, tandis qu'elles communi- quent l'une avec l'autre par de petits canaux longitudinaux. Ces aréoles et ces petits canaux s'observent de même le plus distinc- tement à la partie préanale du corps du mâle. Quelques points de la troisième série latérale diflerent des autres en ce qu'ils sont entourés d'un petit anneau ovalaire ; je pense que ces points-ci ont une fonction spéciale. Quant aux autres points cuticulaires, ce sont probablement des organes tactiles. Les Hypodontolaimus semblent appartenir aux Polymyaires, La tête est assez large, tronquée, et n'est pas séparée du corps. On aperçoit six papilles coniqiies autour de l'orifice buccal et on reconnaît facilement les nerfs qui s'y rendent; derrière ces papilles se trouvent quatre soies courtes, submédianes, qui dépassent à peine le bord antérieur de la tête. 11 existe de petits organes latéraux, mais leur structure intime m'est inconnue, parce que je n'ai pu les étudier que de profil; ils sont placés immédiatement derrière et auprès des deux papilles céphaliques latérales et sontprobable- ment spiroïdes. Le vestibule cyathiforme est probablement décagone et ses dix parois sont minces et chitineuses. Les organes caractéristiques de la partie antérieure élargie de l'œsophage ont été décrits amplement dans la description générique et je renvoie le lecteur aux figures. Les parois de l'œsophage sont musculeuses et je suppose que leurs muscles servent à mouvoir la pièce ventrale de la cavité buccale ou bien à dilater celle-ci. La partie dorsale de la portion antérieure et élargie de l'œsophage se rétrécit subi- tement en arrière, mais la partie ventrale se continue insensible- ment avec la partie adjacente de l'œsophage. Quelques muscles s'insèrent à la partie rétrécie de l'œsophage qui suit immédiate- ment la partie antérieure et élargie contenant la cavité buccale; ces muscles se portent obliquement en avant et se rattachent à la musculature tégumentaire de la tète. Probablement ces muscles servent à mettre en mouvement la partie antérieure de l'œso- phage. Chez les individus jeunes, longs de 0"""77, la cavité do la pièce ventrale dentiforme contient une dent de réserve, destinée à rem- placer la première ou « dent de lait «. Dans sa région moyenne, l'œsophage est cylindrique et assez étroit ; il se termine en arrière par un grand bulbe musculcux, à cavité interne dilatée. Il n'existe QUELQUES NÉMATODES LIBRES DE LA MER DU NORD 43 pas de glaudes autour du commencement de Tintestin et les parois de celui-ci se composent de plusieurs séries de cellules polygo- nales contenant de petits granules d'un vert jaunâtre. Le collier nerveux et plusieurs glandes unicellulaires entourent la partie moyenne de l'œsophage. La glande ventrale est placée à la face ventrale du commencement de l'intestin et semble se composer d'une grande cellule antérieure et d'une cellule posté- rieure beaucoup plus petite; le tube excréteur vient s'ouvrir en avant par une très petite cupule chitineuse, située dans la ligne médiane ventrale. La distance entre l'ouverture petite, ovalaire et transversale de la glande et le commencement de l'intestin est à peu près égale au tiers de la longueur de l'œsophage. Quand ces' Vers ont atteint une longueur de 0"^"^77, l'appareil génital femelle n'est pas encore entièrement développé et le vagin ne débouche pas encore en dehors. Mais j'ai trouvé le mâle et la femelle parfaitement développés, quand ils étaient longs de 1'""^, tandis que les individus observés par Bastian étaient entièrement développés à une longueur de 0'"'"9. La vulve est placée à peu près au milieu du corps, tantôt un peu en avant, tantôt un peu en arrière du milieu. Le vagin a des parois chitineuses très épaisses; en avant et en arrière de lui se voit une petite glande gra- nuleuse; ces deux glandes débouchent dans le vagin. L'appareil génital femelle est symétrique et la partie prévaginale s'étend un peu au-delà de la moitié de la distance entre la vulve et le com- mencement de l'intestin; les ovaires sont repliés et le nombre des œufs que l'on observe dans l'utérus s'élève à sept. J'ai vu souvent des spermatozoaires dans l'utérus, auprès des œufs ; ils sont arrondis, presque circulaires et contiennent quelques granules clairs. Le tube génital du mâle est probablement simple et occupe à peu près les cinq sixièmes de la distance entre l'anus et l'extré- mité postérieure de l'œsophage. Les spicules sont grêles, un peu arqués et se composent d'une portion dorsale un peu épaissie et d'une partie ventrale très amincie ; leur extrémité inférieure est aiguë et ils sont protégés par deux pièces accessoires égales, dont la longueur est la moitié de celle des spicules et dont l'extré. mité inférieure est armée de cinq ou six très petites dents ou pointes. Une série longitudinale de saillies, au nombre de treize, se voit en avant de l'anus chez le mâle, dans la ligne médiane et ventrale ; ce sont probablement des organes de fixation ; Bastian en a compté quinze. A l'exception de deux ou trois du milieu de 44 J. G. DE MAN la série, ces saillies sont placées à des distances à peu près égales. Chaque saillie se compose d'une petite cavité à parois chitineuses, située au-dessous de la cuticule et je crois avoir vu, dans la paroi externe de ces organes, plusieurs très petits canaux s'ouvrant en dehors. Les anneaux cuticulaires sont interrompus par ces saillies. La longueur de l'espace qu'elles occupent est à peu près le tiers de la distance entre l'anus et l'extrémité posté- rieure de l'œsophage. La queue est conique et de môme forme chez les deux sexes; elle est un peu allongée et s'amincit graduellement vers son extrémité, qui est formée par une petite cupule assez longue; sa cavité contient la glande caudale unicellulaire. Les Ili/podontoJaimus sont assez communs sur les côtes de l'île de Walcheren. Ce sont des Vers agiles, dont les deux sexes sont également fréquents. La Spiloplwra i>ixqualis de Bastian est sans doute identique avec l'espèce que je viens de décrire. La seule différence que je con- state tient à la longueur relative de la queue ; cette longueur est cependant assez variable chez ces animaux et la petite différence doit être attribuée peut-être à la taille plus petite des individus observés par le savant anglais. L'espèce décrite plus tard par Biitschli sous le nom de Spilophora inxquaiis devra être regardée comme une seconde espèce du genre Hypodontolaimus, quand de nouvelles recherches auront prouvé que cet auteur a commis une erreur en prétendant que la pièce dentiforme, contenue dans la cavité buccale, est dorsale et non ventrale. XIV. Genre SPILOPPIORA Bast. Les S-pilophora (1) sont des Vers depetite taille, à cuticule annelée transversalement. La cavité buccale est armée d'une seule dent dorsale et l'œsophage se termine par un vrai bulbe. Il existe deux spicules égaux et deux pièces accessoires. On ne trouve jamais de papilles ou d'organes de fixation au-devant de l'anus chez le mâle. Il y a une glande caudale. (1) J. G. do Man, AnatomiscliP Uiitemnchurigcii ubcr frcilvhcndc Sord<™ sur 46 à 48. Ces œufs, à granulations presque aussi accentuées que celles des œufs de l'Aigle impérial, diffèrent précisément par ce caractère de ceux très voisins par le volume et la coloration de l'Autour palombivore et des exemplaires pâles de la Buse changeante. Genre PYGARGUE. — Haliœtus Savig. Pour le bec les caractères de ce genre sont conformes à ceux que nous avons exposés au genre Aigle : les narines sont ellipti- ques et obliques dans les trois espèces de Pygargues, le bec, rela- tivement un peu plus fort que celui des Aigles, est plus pâle à la mandibule inférieure. Les jambes seules présentent sur trois points des différences notables : les tarses ne sont vêtus que sur inoitié de leur longueur ; ils sont nus sur leur moitié inférieure et sur toute la face postérieure et réticulés jusqu'au commence- ment des doigts, mais avec quatre ou cinq scutelles sur la face antérieure ; les trois doigts sont entièrement séparés, ils sont scutel- les presque sur toute leur longueur, le médian portant douze à treize grandes écailles ; comme chez les Aigles les doigts latéraux, abstraction des ongles, sont à peu près égaux ; les ongles encore informes et rabougris à leur pointe diffèrent peu, ceux du pouce et de l'interne étant seulement un ])eu plus longs; celui du mé- dian est cannelé sur sa face latérale interne. MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'eURUPE 73 La première robe des Pygarii:ues a beaucoup de rapport avec celle des Aigles ; sans être d'un blanc pur, elle est blanchâtre ; mais elle habille encore moins son Oiseau ; le duvet de même nature est un peu plus long, mais plus clair, plus filamenteux ; il est aussi hérissé et long sur le vertex. La deuxième robe, au contraire, est beaucoup plus sombre que la première et que la deuxième des Aigies, mais recouvre parfai- tement l'Oiseau par ses tiges très branchues et très épanouies. Les poussins des Pygargues se distinguent toujours de ceux des Aigles ou de la Buse pattue par leurs tarses emplumés seule- ment sur moitié de leur longueur, par leurs trois doigts libres, sans membrane entre le médian et l'externe, et plus tard par leur deuxième robe sombre ; ils se distinguent aussi par leurs doigts libres des Buses, des Autours, des Faucons, des Milans et des Busards, et enfin par le duvet long et hérissé de leur vertex des Vautours, Balbuzards, Faucons, x^utours et Busards. Les œufs des Oiseaux du genre Pygargue rentrent dans la série de l'œuf unicolore à fond blanc-azuré; ceux du Pygargue leuco- ryphe, dont nous n'avons pu encore obtenir le poussin, sont même plus typiques que ceux du Pygargue ordinaire ; toutefois les œufs des trois espèces européennes présentent parfois dans la profondeur de la coquille quelques macules nébuleuses très pâles. Pygargue ordinaire. — Ilalisetus albicilla Leach exLinn. Tarses nus sur moitié de leur longueur^ les trois doigts libres ; poin- tes du bec blanchâtres; deuxième robe grise. Vêtu très légèrement d'un duvet clair, long sur le corps, plus long encore, plus filamenteux et hérissé sur la tête ; court sur le jabot et les tarses, ras sur les lores et autour des yeux, blanc pur sur le jabot et la gorge, faiblement rembruni autour des yeux, d'un blanc légèrement lavé de gris dans toutes les autres parties ; cire et commissures jaunes; bec brun de corne, avec les pointes blanchâtres, marteau blanc, parties nues à l'abdomen, aux flancs, sous le jabot, sur les côtés du cou, tarses, doigts et ongles jau- nes. Tel est le poussin daus sa première robe, La deuxième robe est uniformément grise, mais un peu plus foncée sur le dos, elle présente un duvet long et touffu sur le corps, plus long même que celui du vertex, elle couvre chaude- ment l'Oiseau, sans laisser de parties nues; les tarses et les doigts 74 .1. VIAN sont restés jaunes ; mais les ongles et le bec deviennent noirâ- tres, toutefois avec pointes plus pâles ; l'iris est brun foncé ; le manteau existe encore lorsque les plumes débutent par les rémi- ges, les scapulaires et les rectrices. M. Marchand l'a figuré pi. 20 de la Revue de zoologie de 1871 et pi. 104 du Recueil. La femelle du Pjgargue pond deux œufs, rarement trois, ovoï- des, ventrus, à granulations apparentes, mais fines et peu sail- lantes, à coquille épaisse et dure, d'un vert azuré dans la trans- parence, d'un blanc très faiblement azuré à la surface, unicolo- res et sans taches. Parfois quelques exemplaires présentent dans l'intérieur de la coquille de petites macules rares et toujours pâles, de teinte vineuse ou rubigineuse. Ces œufs mesure 76 à SO"'"" sur 57 à 60. Genre BALBUZARD. — Pandion Sav. Bec court, mandibule supérieure courbée dès la base, aiguë, portant le marteau, cire très courte, commissures n'excédant pas l'angle antérieur de l'œil ; capistrum limitant le front par une ligne droite; narines séparées par une cloison, ouvertes, obli- ques, en croissant; pieds courts, robustes, démesurément épais ; tarses vêtus en avant sur un tiers de leur longueur, et latérale- ment en ligne oblique, couverts en arrière et sur le reste de leur étendue, sur le poignet et les deux tiers des doigts de petites écailles épaisses, très rugueuses, imbriquées de haut en bas en devant, de bas en haut en arrière, spiniformes sous la plante ; doigts libres, l'externe versatile; 3 grandes écailles seulement sur le médian ; les 4 ongles presque égaux, encore peu arqués, racornis à la pointe, convexes en dessous, celui du médian seul un peu cannelé sur sa face latérale interne. Toutes les espèces du genre Balbuzard, dent une seule habite l'Europe, ont un caractère oologique commun et rentrent essen- tiellement dans la série des œufs sanglants, que semblerait exclure leur alimentation de Poissons et de Reptiles. Balbuzard fluviatile. — Pandion haliœtus G. Cuv. ex Linn. Tarses vêtus seulement sur le devant et sur untiers de leur longueur, très rugueux dans la partie nue, les trois doigts divisés, seulement trois grandes écailles sur le médian ; les quatre ongles presque égau:>-. MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'EUREPE 75 Nous ne possédons pas le poussin dans sa première robe ; mais d'après les tiges que conservent nos sujets à l'extrémité de leur duvet, celte robe doit être blanche en tout, ou en partie, dans tous les cas très pâle. Dans sa deuxième robe le poussin est vêtu d'un duvet unifor- mément très court, presque ras : mais très épanoui, très épais, laineux, couvrant parfaitement la peau ; ce duvet est d'un gris enfumé, assez foncé sur les parties supérieures et le jabot, plus pâle sur le ventre, les flancs et l'intérieur des cuisses, coupé par une bande blanchâtre qui recouvre la colonne vertébrale, du bas du cou jusqu'au croupion ; bec noir portant encore le marteau ; cire d'un jaune rembruni, tardes et doigts d'un jaune terne, on- gles noirâtres. Le plumage ne débute pas par les rémiges, comme dans les autres Falconidés, la tête est la première partie emplumée ; le vertex noir et roux, la nuque rousse, la gorge fauve et surtout le bandeau noirâtre en arrière des yeux sont déjà bien tracés par les jeunes plumes, lorsque les rémiges émergent à peine. A première vue les poussins des Balbuzards se distinguent de tous les rapaces par leurs quatre ongles à peu près égaux, leurs tarses très rugueux et en outre des Aigles par leurs tarses en grande partie nus ; des Buses, des Autours, des Faucons, des Milans et des Busards par leurs trois doigts libres, sans mem- brane interdigitale et par les grandes écailles de leur doigt mé- dian limitées à trois, M. Marchand a figuré le poussin, aussi dans sa seconde robe, pi. 6 de la Revue de zool. de 1867 et pi. 49 du Recueil. La ponte du Balbuzard est de deux ou trois œufs, variables de forme, de l'ovalaire à l'ovoïde, de l'allongé au ventru, mats, à granulations prononcées, mais régulières el peu saillantes, à test dur ; la coquille d'un blanc fauve à la surface et à la transpa- rence, est marquée de taches rares, petites et pâles, d'un gris vineux dans sa profondeur, mais surtout de taches superficielles d'un bistre rubigineux plus ou moins foncé, généralement petites au petit pôle, mais larges, simulant des dessins et souvent agglo- mérées au gros pôle. Leurs diamètres donnent 61 à 65"'"' sur 45 à 48. • Genre BUSE. — BiUeo G. Cuvier Bec court, courbé dès la base, à dos arrondi, généralement 76 J. VIAN noir; mandibule supérieure acérée, portant le marteau, que tou- tefois le poussin ne conserve pas longtemps, l'inférieure tron- quée à sa pointe, bords mandibulaires unis avant l'apparition des plumes; bouche fendue, jusque sous les yeux, narines séparées par une cloison, ouvertes, petites, ovalaires, générale- ment horizontales, parfois obliques, tarses courts, vêtus de duvet en avant, dans une espèce jusqu'au poignet [Buteo lagopus), dans les autres sur deux cinquièmes de leur longueur, dans ces derniers couverts d'écaillés sur les faces antérieure et postérieure, réticulés sur les côtés et sur les poignets ; doigts courts, le mé- dian couvert d'écaillés sur moitié à peine de sa longueur (de 4 à 6); les deux latéraux, abstraction des ongles, presque égaux; le médian et l'externe unis à leur base par une membrane; ongles un peu courbés, racornis à la pointe, peu cannelés en dessous, ceux du pouce et du doigt interne à peu près égaux et les plus longs. Premier duvet un peu clair, barbelé et laineux à sa base, fila- menteux à son extrémité, soyeux au toucher, long, pileux et hérissé sur le dessus de la tête, assez long sur les parties supé- rieures, un peu moins sur les parties inférieures, ras comme du velours autour des yeux et sur les lores, mais prolongé jusqu'au- dessous des narines ; laissant à nu une partie des flancs et le bas des côtés du cou ; il est blanc ou faiblement coloré. Le duvet de la deuxième robe est plus court, mais beaucoup plus épais, plus épanoui et moins pileux ; il couvre plus complè- tement le corps; mais il disparaît sur les lores, où il fait place aux poils criniformes; généralement il change peu la couleur de la robe. A première vue, les poussins des Buses, excepté celui de la Buse pattue, se distinguent de ceux des Aigles par leurs tarses en grande partie nus ; de ceux des Pygargues et des Balbuzards par la membrane qui unit le doigt médian à l'externe : de ceux des Faucons, des Autours et des Busards par le duvet de leur vertex très long et hérissé ; de ceux des Milans par leurs tarses garnis d'écaillés en arrière ; de ceux des Pygargues, des Milans, des Faucons, des Autours et des Busards par leur doigt médian qui porte seulement quatre ou six grandes écailles ; mais au con- traire par ce même caractère des Bondrées et des Balbuzards, dont les écailles sont limitées à deux ou trois. L'oologie du genre Buse est homogène entre les «espèces ; mais chacune d'elles présente des variations infinies dans les détails de la maculalure. Ces œufs, généralement ovalaires, mats et assez MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'eUROPE 77 unis, sont d'un blanc sale ou azuré à la surface, d'un vert azuré à la transparence, et presque toujours maculés de deux ou trois gammes de taches essentiellement variables dans leur forme, leur étendue, leur multiplicité, leur position et leur intensité. Buse pattue. — Buteo lagopus Vieil, ex Brun. Tarses vêtus jusqu'au poignet sur les faces antérieure et latérales, mis et réticulés en arrière. Duvet de la première robe assez long, surtout sur la tête, ras sur les tarses qui restent glabres sur la face postérieure et sur moitié des faces latérales, généralement clair-semé, laissant à nu une partie des flancs, le centre de l'abdomen et le bas des côtes du cou, d'un blanc très faiblement lavé de cendré sur le dos, le vertex et autour des yeux, d'un blanc pur dans les autres parties, mandibule supérieure noirâtre, avec marteau blanc, l'inférieure brune ; cire, commissures, doigts, parties nues du corps et des tarses jaunes ; ongles noirs; iris gris. Deuxième robe d'un cendré pâle sur le dos, les ailes et les régions oplithalmique et auriculaire et d'un blanc à peine teinté de fauve sur la tête et sur les parties inférieures ; le duvet générale- ment court, mais très épais et laineux, ne conserve plus l'aspect pileux que sur le vertex ; il est au contraire bien plus long sur les tarses, dont il ne laisse plus à nu que la face postérieure ; le marteau a disparu ; le bec et les pieds ont conservé les mêmes couleurs ; les ongles sont un peu plus arqués. Le plumage débute par les rémiges. Les tarses vêtus jusqu'au poignet sur le devant distinguent toujours ce poussin de ses congénères, la face postérieure nue dans toute sa largeur le différencie des Aigles. M. Marchand l'a figuré pi. 8 de la Revue de zoologie de 1869 et pi. 84 du Recueil. La Buse pattue pond trois ou quatre œufs, rarement cinq, ova- laires, courts, mats, u,nis, poreux, finement granulés, à test dur ; la coquille, d'un blanc sale à la surface, est plus azurée dans la transparence, elle est semée parfois uniformément, mais surtout par agglomération au pôle le plus fort, de taches très pâles, peu visibles, de teinte violacée dans la profondeur de la coquille, et à la surface de taches plus accentuées et généralement plus éten- dues, d'un brun de rouille plus ou moins foncé. Ces œufs mesurent 55 à 57™'" sur 44 à 46. 78 .1. VIAN Buse vulgaire. — Buteo vulgaris Beclist. ex Lin . Tarses nus sur 2^lus de moitié de leur longueur, en partie couverts d^écaiUes devant et derrière ; manteau gris ; tache blanche à la nuque. Tout le dos, dessus de la tête et des ailes d'un gris cendré, avec une tache blanche à la nuque ; paupières brunes ; lores et tour des yeux rembrunis ; parties inférieures d'un blanc très faible- ment teinté de gris ; bec noir avec marteau blanc ; parties nues des flancs et des côtés du cou d'un jaune pâle ; cire, commissu- res et doigts jaunes, ongles bruns. A la deuxième robe le duvet devient plus long, mais beaucoup plus épais et plus laineux, ne présentant plus de filaments que sur la tête ; la teinte gris-cendré est un peu plus foncée, la gorge et la nuque seules conservent leur blancheur ; les poils commencent à remplacer le duvet sur les lores et à la base de la cire ; les rémiges, puis les rectrices et les scapulaires annoncent le plumage. La Buse vulgaire se distingue de ses congénères, même sous sa deuxième robe, par la tache très prononcée, orbiculaire et blan- che qui lui couvre la nuque. C'est un des Rapaces diurnes dont l'aire présente en même temps les différences de taille les plus grandes entre les pous- sins. M. Marchand l'a figuré pi. 22 de la Revue de zoologie de 18()3 et pi. 7 du Recueil. La couvée de la Buse vulgaire est de trois à quatre œufs, essentiellement variables dans leur maculaturc : ils sont ovalaires, mais courts et ventrus, mats, unis, à grain fin, à pores et granu- lations peu visibles, et à test dur ; la coquille, d'un blanc faible- ment azuré à la surface, est beaucoup plus azurée dans la trans- parence ; elle est marquée de taches tantôt petites et semées uni- formément, tantôt multipliées, groupées à l'un des pôles, ou allongées dans le sens du grand axe ; tantôt circonscrites et accentuées ; les superficielles d'un brun rubigineux, souvent pâle, parfois très foncé. Nous avons rencontré dans quelques exemplaires les taches accentuées des œufs sanglants et au con- traire des types presque unicolores, dans tous les cas à fond blanc -azuré. Ces œufs mesurent o4 à 58"^'" sur 44 à 47. MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'eUROPE 79 Buse des déserts. — Buieo desertorum Daiid. Tarses nus sur j^lus de moitié de leur longueur, en partie couverts d'écaillés sur les faces antérieure et postérieure ; manteau d'un brun roux. Longues soies du vertex blanches à leur base, d'un fauve doré vers la pointe, avec une tache blanche à la nuque ; manteau et dessus des ailes d'un brun pâle, très faiblement teinté de roux ; parties inférieures blanches; tour des yeux faiblement rembruni; bec noir avec marteau blanc ; parties dénudées, commissures, cire et pieds jaunes ; ongles bruns. Tel est le poussin dans sa première robe, à duvet clair-semé comme celle de tous les Rapa- ces ; nous ne connaissons pas la deuxième dont le duvet doit être beaucoup plus épais. Ce poussin ne diffère guère de celui de la Buse vulgaire que par la teinte un peu rousse de son manteau et la tache blanche moins accentuée à la nuque. Les œufs de la Buse des déserts, au nombre de trois ou quatre par nichée; ont de grands rapports pour la forme, la nature et la couleur du fond avec ceux de la Buse ordinaire; mais ils sont notablement plus petits, et ne nous ont jamais présenté soit des taches accentuées, couleur de sang figé, soit des exemplaires unicolores. Ils portent ordinairement, outre les taches violacées dans la profondeur, du reste assez rares, des taches petites, dif- fuses, souvent groupées à l'un des pôles, ou effilées dans le sens du grand axe, d'un brun roussâtre, généralement pâle. Ils mesurent 52 à 54"^'" sur 41 à 43. Buse féroce. — Buteo ferox Thien. ex Gmel. Tarses nus sur pjlus de moitié de leur longueur; en partie couverts d'écaillés devant et derrière ; manteau fauve p)âle. Vertex et manteau d'un gris-fauve pâle, duvet autour des yeux faiblement rembruni ; toutes les autres parties blanches ; bec noir, avec marteau blanc ; parties nues, cire, commissures et doigts jaunes ; ongles bruns. Nous ne possédons pas le poussin dans sa deuxième robe, mais un sujet qui commence à la prendre, nous fait supposer que le deuxième duvet, plus épais, comme toujours, n'en modifie pas la couleur. 80 J. VIAN La Buse féroce pond trois ou quatre œufs ovolaires, parfois ventrus, à granulations visibles, mais peu saillantes, à coquille assez épaisse et dure, azurée à la transparence, d'un blanc fai- blement azuré à la surface. Ils sont marqués de taches pâles, sou- vent même à peine visibles, d'un gris vineux dans l'épaisseur de la coquille, et d'autres taches plus superficielles, généralement petites et plus agglomérées à l'un des pôles, d'un brun rubigi- neux ou d'un brun-olivàtre. Ce sont les œufs les plus forts de nos Buses d'Europe. Ils donnent 59 à 61°^"^ sur 46 à 48. Genre BONDRÉE. — Pernis G. Guvier. Bec grêle, comprimé, courbé dès la base, mais un peu en plan incliné, portant le marteau, uni sur ses bords mandibulai- res, acéré à la pointe de la mandibule supérieure, tronqué à la pointe de l'inférieure ; bouche fendue seulement jusqu'à l'angle antérieur de l'œil ; narines oblongues, étroites, obliques ; tarses vêtus de face et latéralement sur un tiers de leur longueur, réti- culés sur toute la partie nue, ainsi que les deux tiers des doigts et les poignets ; seulement deux ou trois grandes écailles sur le médian; les latéraux, abstraction des ongles, à peu près égaux; le médian réuni à l'externe par un petit repli membraneux ; ongles longs, peu courbés, celui du médian le plus long. Le duvet ne diffère pas dans sa nature de celui des Buses ; il est également plus long, plus filamenteux et hérissé sur la tête. Les Bondrées se distinguent des Buses par leur bec plus grêle, leurs narines longues, étroites et obliques, leurs tarses entièrement réticulés et sans écailles sur les parties nues ; et de tous les Rapaces diurnes en général par l'ongle du doigt médian plus long que les autres et par la limite à deux ou trois des grandes écailles de ce doigt. Par une anomalie singulière nous retrouvons chez les Bon- drées, ces Rapaces insectivores qui attaquent rarement les Ani- maux à sang chaud, les œufs sanglants qui conviennent si bien aux Oiseaux les plus carnassiers de l'ordre des Rapaces, nous les retrouvons même très caractérisés. BoNDRÉE APivoRE. — Pemis apivorus Bp. ex Lin. Narines longues, étroites et obliques, deux ou trois grandes écailles MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'eUROPE 81 seulement sur le doigt médian ; l'ongle de ce doigt plus long que les autres. Nous ne possédoDs pas ce poussin dans sa première robe. Dans la seconde il est vêtu d'un duvet très épais, assez long, pileux et hérissé sur le dessus de la tète ; court, laineux et em- mêlé sur le corps ; d'un blanc fauve, lavé de roux sur la tête et de gris sur le dos, à peine rembruni autour des yeux ; bec noirâ- tre; commissures, cire, tarses et doigts jaunes ; ongles brun- pâle ; iris brun foncé ; il n'a plus alors de parties nues. Les rémi- ges sont les premières plumes qui paraissent. M. Marchand l'a figuré pf. 10 de la Revue de zoologie de 1865 et pi. 30 du Recueil, mais c'est à tort qu'il lui a donné des tarses écussonnés sur le devant. La Bondrée apivore pond deux ou trois œufs, rarement qua- tre, petits, ovalaires, parfois sphériques, mats, unis, à grain très fin, à pores et granulations invisibles, à test dur ; la coquille, d'un roux pâle à la surface et dans la transparence, est absorbée en partie, souvent même en totalilé, par des taches confuses, plus ou moins foncées, dont la couleur rappelle le rouge rembruni du sang figé. Leurs diamètres donnent 47 à 49'""' sur 39 à 41. Genre MILAN. — Milvus G. Cuvier. Bec droit dans la longueur de la cire, court, arqué, comprimé et noir dans sa partie cornée ; à bords mandibulaires unis ; man- dibule supérieure aiguë, portant le marteau jusqu'au cours de la deuxième robe, l'inférieure tronquée à son extrémité ; narines petites, ovalaires, obliques; tarses courts, vêtus de duvet en avant et latéralement sur un tiers à peu près de leur longueur, gar- nis d'écaillés sur la face antérieure, réticulés surles trois autres ; doigt médian couvert d'écaillés presque dans toute sa longueur [au nombre de 10 à 'il); doigt externe un peu plus long que l'interne, abstraction des ongles ; doigt médian et l'externe réunis à leur base par un repli membraneux, les ongles du pouce et de l'in- terne à peu près égaux, excédant notablement les deux autres. La première robe est foraiée sur le corps et le cou par un duvet assez long, soyeux, peu adhérent à la peau, clair-semé et laissant à nu une partie des tlancs, de l'abdomen et des côtés du cou ; sur le dessus de la tête par un duvet bien plus long, laineux à son extrême base, filiforme dans sa plus grande longueur, fin, 6 82 J. VIAN hérissé et luisant, et par un duvet ras sur les lores et autour des yeux. Dans la deuxième robe, le duvet du corps est beaucoup plus épais, plus épanoui, plus sombre et habille complètement rOiseau ; mais le vertex conserve jusqu'à l'apparition des plu- mes ses longues liges lustrées, dont la base laineuse est seule- ment un peu plus prolongée et plus épanouie ; les deux robes n'accusent pas la queue. Les Milans se distinguent sinon à première vue, du moins par un examen attentif, des Aigles et de la Buse pattue par leurs tar- ses en grande partie nus ; des Pygargues et des Balbuzards par la membrane qui unit le doigt médian et l'externe ; des Buses, des Autours et des Busards par leurs tarses réticulés en arrière ; des Balbuzards, des Bondrées et des Faucons par les tarses cou- verts d'écaillés en avant ; des Faucons, des Autours, des Busards par le duvet long, hérissé et luisant de leur vertex ; des Néo- phrons, des Aigles, des Balbuzards, des Buses et des Bondrées par les 10 à 11 grandes écailles qui protègent leur doigt médian ; et enfin des Faucons spécialement par leur bec noirâtre, leurs narines ovalaires, sans tubercule et par les bords mandibulaires unis, sans dent, et sans échancrure. La distinction entre les espèces pour les poussins ne repose que sur des nuances, celle que M. Gerbe a tirée pour ses diagno- ses de la longueur relative des doigts est sans valeur, surtout entre les poussins. Les œufs des Milans sont caractérisés par l'absence des taches profondes d'un gris vineux que l'on voit ordinairement sur les œufs tachetés des Rapaces ; mais ils présentent une telle homo- généité entre les espèces, et jusque dans leur volume et leurs variations individuelles qu'il serait difficile de donner une des- cription différente pour chacune d'elles. Ces œufs sont générale- ment ovalaires, toujours d'un blanc azuré à la surface et d'un vert-azuré dans la transparence, marqués de taches peu nom- breuses, d'un brun de sienne, d'un brun-rougeàtre, généralement petites et marbrées, répandues uniformément sur toute la surface, ou agglomérées à l'un des pôles. Milan royal. — Milvus regalis Briss. Longues soies dit vertex d'un blanc à peine teinté de fauve; région dérioplithahnique faiblement assombrie. MONOGRAPHIE DES POUSSLNS DES OISEAUX D'EUROPE 83 Vertex couvert assez complètement d'un duvet très long, fin et hérissé, d'un blanc pur à sa base, d'un blanc très faiblement teinté de fauve et luisant vers la pointe ; duvet des autres parties plus court, et très clair-semé, d'un brun pâle, un peu roux sur le manteau et les ailes, blanc sur le cou et les parties inférieures, ras et faiblement rembruni sur les lores et autour des yeux; parties nues des flancs, de l'abdomen et du bas du cou, cire, commissures et doigts jaunes; bec noir; ongles brun pâle; pre- mière robe. Nous ne connaissons pas la deuxième robe, mais ses débuts dans nos sujets ne laissent pas de doutes sur une coloration beau- coup plus foncée et un duvet plus épanoui ; elle ne paraît plus comporter le marteau. Ce poussin se distingue du Milan noir, et surtout du Milan govinda, par son vertex presque blanc et le tour des yeux peu assombri. M. Marchand a figuré pi. 128 du Recueil un sujet qui paraît prendre sa deuxième robe. La femelle du Milan royal pond généralement 3 œufs, rarement 4, ovalaires ou ovoïdes, mats, unis, à granulations fines, mais visibles, parfois avec piquetures, à test dur; la coquille assez épaisse est d'un blanc faiblement azuré à la surface, et plus fortement dans la transparence ; elle est semée assez uniformé- ment de points, de taches moirées, d'un brun de sienne ou d'un brun rubigineux, souvent plus grandes et un peu agglomérées au gros bout. Ces œufs mesurent S6 à 59'"'" sur 43 à 47. Milan noir. — Milvus niger Briss. Vertex et dos brwis; région périophthalmique sombre. Longues soies du vertex blanches à leur base, brunes et lus- trées dans leur plus grande longueur; paupières, lores, régions ophthalmique et auriculaire noirâtres; manteau et dessus des ailes bruns ; cou et parties inférieures d'un blanc un peu fauve ; bec noir, avec marteau blanc ; parties nues, cire, commissures et pieds jaunes ; ongles jaunes, avec la pointe brune ; première robe. Dans la deuxième robe la tête change peu, elle est même un peu plus claire sur le vertex et autour des yeux ; le corps, au contraire, devient plus foncé; il est couvert d'un duvet court, mais très épanoui et épais, d'un brun-roux sur les parties supé- 84 J. VIAN rieures, d'un roux plus franc et plus pâle aux parties inférieures; mais atténué temporairement à la surface dans sa coloration par l'extrémité des tiges originaires, qui ne sont pas encore tombées; il n'existe plus de parties nues, le bec porte encore le marteau; les ongles sont d'un brun foncé. Le Milan noir se distingue du Milan royal par des teintes plus sombres aux parties supérieures et surtout autour des yeux. M. Marchand l'a figuré dans sa première robe pi. 12 de la Revue de zoologie de 1874 et pi. 111 du Recueil. La femelle du Milan noir pond de 3 à 4 œufs semblables pour laconlexture de la coquille et. la couleur du fond à ceux du Milan royal; mais ils sont généralement plus courts, plus ventrus et toujours plus petits; ils s'en distinguent souvent par des taches rougeâtres, plus foncées, plus accentuées, enfin plus voisines de celles des œufs sanglants. Leurs diamètres sont de 52 à 34'"'" sur 42 à 44. Milan parasite. — Milvus œgyptius Gray ex Gmel. Vertex fauve, manteau roux pâle, région pérlophtlialmique sombre. Le poussin du Milan parasite ne donne que de bien faibles ar- guments en faveur de la valeur spécifique de ses auteurs. Dans sa première robe il porte un duvet semblable à celui du Milan noir, mais plutôt fauve que brun sur le vertex, plutôt roux que brun sur le manteau ; il a comme lui les parties nues, les com- missures, la cire et les pieds jaunes, et le bec noir, sans traces de jaune; en somme, il a une robe un peu moins sombre et inter- médiaire entre celle du Milan noir et celle du Milan royal. Nous ne connaissons pas sa deuxième robe. La femelle du Milan parasite pond généralement 3 œufs, sem- blables par leur contexture et la couleur du fond à ceux du Milan royal, mais plus petits et plus ventrus. 6 œufs que nous possédons, provenant de deux nichées recueillies en Afrique, sont marqués à peu près uniformément de taches très petites, allongées, peu nombreuses, d'un brun de sienne pâle ; ils portent même quelques taches profondes, violacées, que nous ne retrouvons pas dans ceux des autres Milans. Ces œufs tendraient àconfirmer la valeur spécifique, si contestée, du Milan parasite. Mais M. 0. des Murs (Encycl., t. I, page 93) donne au contraire aux œufs du Milan pa- rasite des taches rougeâtres plus larges, plus accentuées qu'aux MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'eUUOPE 8o œufs des autres Milans. Le parasite donne- t-il deux types d'œufs ? Ce n'est pas impossible. Les œufs mesurent 52 à 55™™ sur 43 à 45. Milan govinda. — Milvus govinda Sikes. Manteau brun-roux, long et large bandeau noirâtre sur les lores, les yeux et les oreilles. Le poussin du Govinda diffère peu de celui de ses congénères ; sa première robe présente le même duvet clair ; les longues soies du vertex, blanches à leur base, sont vers la pointe d'un brun cuivré, luisant ; le dos et le dessus des ailes sont d'un brun fuli- gineux; la gorge blanche; le cou et les parties inférieures d'un fauve pâle; les paupières noires; un large bandeau noirâtre se répand sur les lores, autour des yeux et jusqu'au-delà des oreilles, accusant déjà la tache noire des adultes, qui leur a valu le nom de Milvus melanotis dans la faune du Japon; bec noir, avec marteau blanc; parties nues, cire, commissures et pieds jaunes; ongles brun pâle. Nos sujets capturés en juin dans les monts Altaï ne donnent encore aucun indice sur la couleur de la deuxième robe, dont la nature toutefois ne doit pas différer de celle des autres espèces. Les œufs du Milan govinda, très voisins de ceux du Milan royal, mais un peu plus petits, présentent deux séries de taches d'un brun-rougeâtre plus ou moins foncé, les unes petites répandues à peu près uniformément, les autres plus larges, plus moirées, agglomérées à l'un des pôles. Ils mesurent 54 à 58'"'" sur 42 à 43. Genre FAUCON. — Falco Linn. Bec court, robuste, un peu renflé, anguleux dans ses conlours et de couleur très pâle aux premiers jours; mandibule supérieure arquée dans sa partie cornée, surmontée du marteau, aiguë, armée d'une dent sur ses bords; mandibule inférieure arquée en dessous en sens contraire, tronquée à son extrémité, échancrée sur ses bords dans la partie correspondant à la dent ; narines orbiculaires, avec un tubercule au centre; lores vêtus de duvet en avant et sur les côtés sur un tiers à peu près de leur longueur, entièrement nus sur la face postérieure, réticulés sur les parties nues; mais portant dans les petites espèces une ligne d'écaillés, 86 .1. VIAN qui descend sur l'angle interne de la face antérieure et contourne sur le poignet jusqu'à la naissance du doigt médian; doigts cou- verts sur presque toute leur longueur d'écaillés, dont le nombre varie sur le médian de 14 à 22 suivant les espèces; les deux latéraux presque égaux, beaucoup plus courts que le médian, ce dernier et l'externe unis à la base par une membrane peu déve- loppée; ongles un peu cannelés en dessous, coniques, rabougris à la pointe pendant le cours de la première robe, et faiblement courbés pendant la deuxième, celui du pouce le plus long. Les caractères les plus saillants des adultes : la dent et l'é- chancrure sur les bords mandibulaires, les narines rondes avec tubercule, affirment parfaitement le genre chez les sujets qui ont pris leur deuxième robe, mais ils ne sont pas toujours très ap- préciables à la naissance des Oiseaux, surtout chez les espèces de grande taille. La première robe des Faucons est d'un blanc plus ou moins pur dans toutes les espèces que nous connaissons; le duvet, barbelé sur presque toute sa longueur, est doux et soyeux au toucher, clair et peu adhérent à la peau; laisse généralement à nu le bas des côtés du cou, le tour des yeux, le jabot, une partie des flancs et de l'abdomen; il est court, mais plus épais sur le dessus de la tête, et s'avance en saillie sur la cire au bas du front ; il est plus long, mais plus clair sur le corps. A la seconde robe le duvet grandit et devient beaucoup plus épais et plus laineux; toutefois il reste toujours plus clair sur le vertex que sur les autres parties et en saillie sur la cire; il prend alors généralement une autre teinte, et dans tous les cas il ne conserve plus le blanc pur des premiers jours; le bec perd le marteau et se rembrunit, sauf à redevenir pâle lorsque l'Oiseau atteindra l'âge adulte; enfin les rémiges et les rcctrices commen- cent le plumage. Les poussins des Faucons se distinguent de ceux des autres Rapaces diurnes à leurs narines orbicuhiires, avec tubercule, à leurs becs très pâles, aux bords mandibulaires qui portent une dent en haut et une échancrure en bas; à la ligne du capistum, dont le duvet s'avance en saillie sur la cire, au lieu de former un arc rentrant sur le front. Ils diffèrent encore des Néophrons, des Aigles, des Pygargues, des Buses, des Bondrées et des Milans par le duvet de leur vertex bien plus court que celui du corps; des Aigles et de la Buse pattue, par leurs tarses vêtus seulement sur un tiers de leur longueur; enfin par les nombreuses écailles de MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'eUKOPE 87 leur doigt médian (14 à 22, suivant les espèces), des Néophrous, des Aigles, des Balbuzards, des Buses et des Bondrées, qui ne présentent que 2 à 5 écailles. Le nombre des écailles sur le doigt médian pourrait, dans la pénurie des caractères spécifiques, aider à difTérencier quelques espèces du genre Faucon, surtout entre sujets vivants; mais il est bien difficile de préciser ce nombre, sur les doigts rabougris des sujets en peau, nous essayerons de le faire d'après les adultes, et à la loupe d'après les dépouilles de leurs poussins. Le genre Faucon nous donne les types les plus caractérisés de la série des œufs sanglants, et avec tant d'uniformité entre toutes les espèces que, hors des nids, il est presque impossible de les distinguer spécifiquement, si ce n'est par les dimensions.- Toute- fois si les œufs des Faucons sont les plus rouges pour le fond, les taches n'arrivent point à la teinte noire-pourpre que l'on ren- contre sur les œufs des Néophrons, des Balbuzards et des Bondrées, et par suite les œufs des P^aucons présentent un ensemble de couleurs plus vives. Ils varient pour la forme de l'ovoïde à l'ovalaire, rarement longs, souvent courts, surtout dans les petites espèces ; ils sont mats, à test dur, très unis, à grain fin, à pores et granulations invisibles, même dans les grands Faucons; la coquille, d'un blanc fauve, ou d'un roux-rouge pâle à la surface, est troujours rous- sâtre dans la transparence; elle est semée de taches généralement petites, mais tellement multipliées qu'elles absorbent souvent le fond; elles sont d'un rouge brique, ou d'un brun rubigineux, moirées nuance sur nuance, et graduées dans leur intensité de la profondeur à la surface de la coquille. Le fond est généralement plus découvert dans les grandes espèces : dans le Faucon blanc, dans le Faucon d'Islande, dans le Gerfaut. Faucon sacré. — Falco sacer Briss. Bec fort, narines rondes avec tubercule ; les deux robes blanches; duvet très clair, i-î à 16 écailles sur le doigt médian ; poussin mal vêtu. Tour des yeux, côtés du cou, jabot et flancs dénudés et jaunes; les autres parties vêtues d'un duvet blanc, court mais assez fourni sur le vertex, un peu plus long, mais très clair-semé sur le man- teau, plus clair encore aux parties inférieures; bec jaune, avec marteau blanc; cire, commissures et pieds jaunes, ongles d'un brun pâle. OO .T. VIAN Il n'est pas beaucoup mieux vêtu dans sa deuxième robe; le duvet, d'un blanc moins pur, est plus épanoui, mais pas en pro- portion du développement du corps, et laisse voir la peau partout, surtout aux parties inférieures; le bec et les ongles sont plus rembrunis; son volume ne permet plus alors de le confondre avec les Faucons de petite taille, c'est le plus mal vêtu de nos Fau- cons et en cela il se distingue du Pèlerin, son plus proche voisin. M. Marchand a figuré le poussin du Sacré dans sa première robe pi. 11 de la Revue de zoologie de 1878 et pi. 148 du Recueil. La femelle du Faucon sacré pond 3 ou 4 œufs ovoïdes, parfois ovalaires, mats, ou très faiblement lustrés, à test dur, unis, à grain fin, à pores et granulations presque invisibles; la coquille parfois blanchâtre, mais généralement d'un roux pâle à la surface, toujours rousse dans la transparence, est semée presque uni- formément de taches très petites, rarement étendues, plus ou moins foncées, d'un rouge brique. Ils mesurent 54 à 55'"'" sur 41 à 43. Faucon pèlerin. — Falco peregrùius Briss. Bec fort; narines rondes, avec tubercule; manteau de la première robe blanc de neige, de la deuxième cendré-pâle; 16 à 18 écailles sur le doigt médian. Assez bien vêtu dans sa première robe d'un duvet blanc de neige; bec jaune avec pointe et marteau blancs; parties nues, cire, commissures, tarses et doigts jaunes, ongles bruns. Le duvet de la deuxième robe beaucoup plus épanoui et plus épais, surtout sur le corps, est d'un cendré-pâle aux parties supérieures, blanc aux parties inférieures; le bec, toujours pâle, conserve encore le marteau, mais accuse sur ses bords la dent et l'échancrure. Plus complètement vêtu que le Sacré dans ses deux robes, il en diffère dans sa deuxième par son manteau cendré; son bec fort, et, lorsque l'Oiseau a pris sa deuxième robe, son volume per- mettent de le distinguer des petits Faucons. La ponte du Pèlerin est de 3 œufs, rarement de 4, ils sont sem- blables à ceux du Faucon sacré pour la forme, le volume et la coloration, mais souvent plus courts; ils en dillérent généralement par les taches plus étendues, plus dili'uses, souvent agglomérées à l'un des pôles. Leurs diamètres donnent 53 à 55"'" sur 40 à 42. MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'eUROPE 89 Faucon hobereau. — Fcdco suhhuteo Liiin. Narines orbicidaircs, avec tubercule; bec rose au premier âge, doigt médian, sans Vongle, plus long que le tarse, portant 24 à 26 écailles ; premier manteau blanc rosé, le deuxième cendré. Duvet de la première robe d'ua blanc lavé de rose aux parties supérieures; bec d'un rose assez vif, avec marteau blanc; tour des yeux et cire d'un jaune un peu marbré de rose; les autres parties nues et les pieds jaunes; les teintes roses blanchissent quelques jours après la mort. Dans sa seconde robe le poussin est bien vêtu d'un duvet épais, long, cendré sur le vertex, le dessus du cou, le dos et les. ailes, blanc sur la gorge, et d'un blanc fauve sur les cuisses et les par- ties inférieures; les côtés du cou et le tour des yeux encore nus, et les pieds sont jaunes; le bec jaune a perdu le marteau et prend une teinte brune à la mandibule supérieure ; les ongles sont brun foncé; le duvet de la face, en tombant, laisse paraître les gaines foncées des plumes, ce qui lui donne l'apparence d'un masque rembruni. Chez le Hobereau ce sont les rectrices et non les rémiges qui commencent le plumage. Le poussin du Hobereau se distingue de ses congénères par son bec rose au premier âge, le manteau de sa deuxième robe fran- chement cendré, son doigt médian très long, dont les écailles au nombre de 24 à 26 sont plus nombreuses que dans les autres espèces du genre. M. Marchand Ta figuré dans sa première robe pi. 8 de la Revue de zoologie de 1864 et pi. 14 du Recueil. La femelle du Hobereau pond 3 à 5 œufs ovalaires, mats, très unis, à test dur; la coquille fauve dans la transparence, d'un blanc fauve k la surface, est semée généralement d'une façon uniforme, rarement par agglomération à l'un des pôles, de petites taches très irrégulières et de points, très multipliés, d'un brun rubigineux plus ou moins foncé, qui assombrissent l'œuf et dominent souvent le fond, sans l'absorber. Ils mesurent 40 à 42'"'" sur 30 à 32. Faucon kobez. — Falco vespertinus Linn. Narines orbiculaires ; dent prononcée à la mandibule supérieure; ongles jaimcs ; première robe d'un blanc de neige; 12 à 15 écailles sur le doigt médian. 90 .1. VIAN Première robe d'an Jjlanc de neige; formée par un duvet assez fourni, toujours plus court sur la tête, ne laissant à nu que la moitié inférieure des côtés du cou; bec d"un jaune terne, avec marteau blanchâtre: commissures, cire, parties dénudées, pieds et ongles jaunes. La dent et l'échancrure des bords mandibulaires accusent un Faucon dès la naissance de ce poussin. Nous ne le possédons pas dans sa seconde robe. Le Faucon kobez se distingue par le blanc de neige de sa robe des Faucons crécerelle et crécerellette et en outre du premier par ses ongles jaunes, et du second par la cire un peu moins découverte au bas du front; toutefois pour reconnaître ces diffé- rences, il faut comparer des sujets de même âge et en bon état. La femelle du Kobez pond 3 à 5 œufs, rarement B, semblables à ceux du Hobereau, mais généralement plus courts et un peu moins gros. Leurs diamètres donnent 35 à 38"'°^ sur 30 à 31. Faucon crécerelle. — FaJco tinmmculus Linn. Narines orhiculaires ; bec couleur de chair dans V Oiseau vivant; ongles brun jjâle ; iS à 16 écailles sur le doigt médian; manteau de la première robe d'un blanc un peu jaunâtre^ de la deuxième d'un gris fauve pâle. Duvet de la première robe assez fourni, ne laissant à nu que les côtés inférieurs du cou et le tour des yeux, blanc aux parties inférieures, d'un blanc à peine teinté de jaune aux parties supé- rieures; bec couleur de chair, avec marteau blanc; parties dénu- dées, commissures et cire d'un jauue-pâ,le; pieds d'un jaune plus accentué; ongles d'un brun pâle. Le duvet de la deuxième robe plus long et beaucoup plus épais est alors d'un gris fauve, plus pâle aux parties inférieures, le bec se rembrunit; les bords mandibulaires unis dans les premiers jours dessinent alors la dentetréchancrure; les pieds sont jaunes et les ongles brun de corne. Le plumage commence par les rémiges et les rectrices. La Crécerelle voisine à tous les âges de la Crécerellette, s'en distingue par ses ongles plus bruns et dans sa seconde robe par sa teinte cendrée; toutefois la différence dans la couleur des ongles est d'autant moins sensible que les poussins sont plus ieuncs. MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'EUHOPE 91 M. Marchand a figuré ce poussin dans sa seconde robe pi. 9 de la Revue de zoologie de 1869 et pi. 80 du Recueil. La femelle du Faucon crécerelle pond généralement 5 œufs, parfois G et même 7, ovalaires, souvent courts, mats, très unis, à grain fin, à test dur, toujours d'un roux pâle dans la transpa- rence; ils rentrent essentiellement dans la série des œufs san- glants, mais varient beaucoup dans leur mode de coloration; les uns sont semés à peu près uniformément sur fond blanc-fauve de points et de petites taches d'un roux de rouille plus ou moins foncé, généralement vif; dans d'autres les taches sont grandes, diffuses, moirées à plusieurs nuances, et groupées à l'un des pôles, où elles forment parfois une plaque d'un rouge pâle, qui laisserait supposer qu'elles se sont confondues en déteignant; les taches sont souvent si multipliées partout qu'elles laissent à peine voir la couleur du fond; d'autres présentent un semis de petites taches d'un brun rubigineux assez foncé sur fond d'un roux terne; nous avons rencontré ce dernier type surtout dans les nichées dont l'incubation était avancée. Ses œufs mesurent 37 à 40'""' sur 30 à 32. Faucon crécerellette. — Falco cenchris Naum. Narines orbiculaires ; bec couleur de chair ; ongles j amies; i4 à 16 écailles sur le doigt médian ; les deux robes blanches. Vêtu un peu légèrement dans sa première robe d'un duvet blanc à peine lavé de jaune sur le manteau ; bec couleur de chair avec marteau blanc ; bas dénudé des côtés du cou, tour des yeux, commissures et cire d'un jaune pâle; tarses, doigts et ongles d'un jaune plus vif. Le duvet de la deuxième robe beaucoup plus long, plus épa- noui et plus épais conserve la couleur blanche ; le bec prend des marbruresbrunes etdessine complètement la dent etl'échancrure, à peine accusées à la naissance de l'Oiseau; il ne porte plus de marteau, les pieds sont encore jaunes, mais un peu plus foncés. La Crécerellette se distingue de la Crécerelle à tous les âges par ses ongles plus pâles et dans sa seconde robe par la couleur blanche de son duvet. M. Marchand l'a figurée dans sa première robe pi. 10 de la Revue de zoologie de 1869 et pi. 86 du Recueil. Sa ponte est de 4 à 6 œufs semblables à ceux du Faucon créce- relle, présentant les mêmes variations, mais généralement plus 92 ' .ï- VIAN sphériques et plus pâles, parfois même tachetés sur fond blanc, toujours plus petits. Ils mesurent 32 à 35'"'" sur 28 à 29. Genre AUTOUR. — Astur Lacép. Bec court, élevé à la base, comprimé dans sa partie antérieure ; mandibule supérieure régulièrement arquée dans toute sa lon- gueur, acérée, portant le marteau, mais seulement pendant quel- ques jours ; l'inférieure échancrée à son extrémité ; narines ova- laires ; tarses plus longs que le doigt médian, ongles compris, vêtus sur les faces antérieure et latérale jusqu'au tiers au moins de leur longueur, écussonnés en avant et en partie en arrière ; doigts couverts de nombreuses écailles (18 à 28 sur le médian, suivant les espèces) ; l'interne et le pouce à peu près de même longueur, et portant les ongles les plus longs, le médian et l'externe unis à leur base par un repli membraneux. Duvet de la première robe d'un blanc pur dans nos deux espè- ces de France, un peu clair, mais ne laissant complètement à nu que le bas des faces latérales du cou, généralement court, sur- tout sur la tête, ras sur les lores et sous les yeux, barbelé dans presque toute sa longueur, très tin à son extrémité, doux et soyeux au toucher. Duvet de la deuxième robe encore court sur la tète ; mais long, très épanoui, très touffu, laineux et comme emmêlé sur toutes les autres parties ; il différencie alors nos deux espèces par sa couleur ; le bec et les ongles sont devenus plus foncés. Les rémi- ges et les rectrices sont les premières plumes qui paraissent. I^es ongles, un peu cannelés en dessous, prennent leur forme arquée un peu plus tôt que chez les autres Rapaces. Les Autours se distinguent des Aigles et de la Buse pattue par leurs tarses en grande partie nus ; des Néophrons, des Aigles, d^a Pygargues, des Buses, des Bondrées et des Milans par leur duvet notablement plus court sur le vertex que sur le corps ; des Fau- cons par leur bec rembruni, à bords unis, leurs narines ovalaircs sans opercule ; des Néophrons, des Aigles, des Balbuzards, des Buses, des Bondréos par leur doigt médian garni de nom- breuses écailles (18 à 28 contre 3 à 6) ; et des Busards par l'absence de roux dans leur duvet, et par leurs tarses vêtus sur une plus grande longueur, sur un tiers au moins, le tout indé- MONOGRAPHIE DES POUSSINS DÉS OISEAUX d'eUBOPE 93 pendamment d'autres caractères détaillés sous chacun des genres. Le genre Autour nous donne les deux séries d'œufs à fond blanc- azuré, le type unicolore chez l'Autour palombivore, et le type tacheté chez l'Autour épervicr;ce qui paraîtrait légitimer la séparation générique de ces deux Oiseaux ; mais l'Autour pond assez souvent des œufs tachetés, et l'on rencontre au contraire de temps à autre des œufs d'Épervier sans aucune tache ; enfin, VAstur badius et VAstur brevipes, si semblables à l'Épervier pour la taille, les formes et la robe, qu'ils sont presque toujours con- fondus avec lui, même par les naturalistes, pondent des œufs d'un blanc azuré, sans taches, qui ne diffèrent que par leur petit volume de ceux de l'Autour palombivore. Autour palombivore. — Astur palumbarius Bechst. ex Linn. Duvet court sur le vertex ; première robe blanche, ynanieau de la deuxième cendré; doigt interne, sans l'ongle, atteignant l'extrémité antérieure de la deuxième phalange du doigt médian ; 18 à 20 écailles sur le médian. Première robe d'un blanc pur, formée par un duvet un peu clair, médiocrement long sur le corps, plus court sur le vertex, ras sur les lores et sous les yeux ; mandibule supérieure noire de corne, avec la base plus pâle et le marteau blanc ; l'inférieure jaune, avec marbrures brunes ; bas des côtés du cou nus ; cire, commis- sures, pieds et ongles jaunes. Duvet de la seconde robe toujours court sur la tête, mais long, épais, très épanoui, laineux et emmêlé sur les autres parties, cen- dré sur le manteau et sur les ailes, parfois, mais plus faiblement, sur le vertex et le jabot ; blanc aux parties inférieures ; duvet des lores en partie remplacé par les gaines des poils qui devaient les couvrir ; bec et surtout les ongles plus foncés ; cire, commissures et pieds jaunes. M. Marchand l'a figuré dans sa première robe pi. 25 delà Revue de zoologie de '1864 et pi. 19 du Recueil. Les auteurs donnent généralement 2 à 4 œufs aux xlutours; nous pensons que ce chiffre ne représente pas la nichée origi- naire, mais ce qui en reste lorsque les petits ont acquis un cer- tain développement ; nous en avons donné l'explication et pré- cisé des faits à l'appui dans deux articles de la Revue de zoologie de 1869 et 1870, que nous avons publiés avec M. Alléon sous le titre de Migrations des Oiseaux de proie sur le Bosphore de Cons- 94 J. VIAN tantinople. M. Alléon qui a beaucoup étudié les Autours et leur nidification en Turquie, notamment dans la forêt de Belgrade près Gonstanlinople, a presque constamment trouvé 7 œufs ou 7 poussins nouvellement éclos, dans les aires des Autours ; mais le nombre était réduit à 2, souvent même à un seul, lorsque les poussins avaient pris leurs plumes. Il a constaté qu'en volière comme au nid, les poussins se déchiraient les uns les autres, et que les survivants mangeaient les morts, sans même en laisser de débris. Les adultes quittent l'aire au moindre danger lorsqu'ils couvent, ce sont au contraire les plus audacieux des Rapaces lorsqu'ils ont des petits; ils leur apportent des aliments, sans paraître s'intimider de la présence du chasseur, ni même des coups de fusil; ce courage après l'éclosion n'est-il pas dû au désir d'éviter les fratricides? M. Alléon a trouvé dans la forêt de Bel- grade, le 8 juin 1865, deux aires de l'Autour palombivore, conte- nant chacun 7 petits récemment éclos. Les 14 poussins réunis dans une volière où la nourriture ne leur a jamais manqué, ont dévoré deux poussins de Buse des déserts, et se sont dévorés entre eux sans laisser d'autres débris qu'un survivant mutilé, qui a vécu 3 mois et qui constate encore leur identité dans la belle collection d'Oiseaux de proie de M. Alléon. Le 3 juin 1868, dans la même forêt, M. Alléon a observé d'un arbre voisin, sur une aire d'Autour, établie au sommet d'un Hêtre, deux poussins déjà emplumés, qui se battaient avec achar- nement ; le 7 il n'en restait plus qu'un dans l'aire. Il est donc présumable que dans le nid les poussins les plus forts absorbent les plus faibles, et qu'il n'en sort pas autant de petits qu'il a été pondu d'oeufs. Les œufs de l'Autour palombivore varient de la forme ovoïde à l'ovalaire; parfois un peu ventrue, la coquille épaisse et dure, mate, unie, mais à pores et granulations visibles, est d'un blanc- azuré sans taches à la surface, d'un vert-azuré à la transparence. On rencontre cependant quelquefois des exemplaires qui portent quelques macules nébuleuses, ou quelques petits traits peu visi- bles. Ces œufs mesurent 52 à 58™'" sur 42 à 45. Autour épervier. — Asiur nisus Keis. et Bl. ex Linu. Duvet court sur le vertex ; les deux robes hlaiiches; doigt interne, abstraction de l'ongle, excédant à peine l'extrémité antérieure de la jjremière phalayige du doigt médian ; 2^ à 2S écailles sur ce doigt. MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX D'EUROPE 9,^ Uniformément blanc dans ses deux robes, mais avec un duvet court et très clair dans la première, long, épais et laineux dans la deuxième, dans les deux cas, court, mais assez bien garni sur le vertex ; bec noir de corne avec la base bleuâtre; parties nues, commissures, cire et pieds jaunes; les ongles d'un jaune sombre aux premiers jours deviennent bruns pendant le développement de la deuxière robe. Il se distingue de l'Autour palombivore par sa robe blanche aux deux phases, par la proportion du doigt interne avec le médian, et par les écailles plus nombreuses sur ce dernier doigt. M. Marchand l'a figuré pi. 7 de la Revue de zoologie de 18G9 et pi. 83 du Recueil. La femelle de l'Épervier pond 4 à 6 œufs, très variables dans la forme, le volume et surtout la maculature, ovoïdes ou ovalaires, parfois sphériques, mats, unis, à pores et granulations peu visi- bles ; la coquille assez épaisse et dure est d'un blanc faiblement azuré à la surface comme dans la transparence ; elle est marquée assez irrégulièrement de grandes et de petites taches informes, tantôt diffuses sur toute la surface, tantôt agglomérées en cercle, souvent même groupées par plaques à l'un des pôles, et au con- traire multipliées et finement ponctuées à l'autre ; ces taches rares, peu visibles, et de teinte violacée dans la profondeur de la coquille, sont très accentuées et généralement nombreuses à la surface ; elles y sont colorées de brun, teinté de rouge, de rosé, ou d'olivâtre et souvent marbrées en surcharge de veines d'un noir rougeâtre. Quelques exemplaires ne présentent que des traits ou des points très petits, d'autres n'ont aucune tache, mais ils sont rares. Les œufs de l'Épervier mesurent 37 à 41™»^ sur 31 à 33. Genre BUSARD. — Circiis Lacép. Cire assez longue; bec élevé, court, comprimé, mandibule supérieure régulièrement arquée dès la base, aiguë, noirâtre, avec marteau blanc, fixé très bas, près la pointe, et persistant jusqu'à la naissance des rémiges ; mandibule inférieure moins foncée, tronquée à son extrémité, bords mandibulaires unis ; narines ovalaires, parallèles à l'axe du bec ; tarses vêtus en avant sur un quart à peu près de leur longueur, grêles, scutellés en avant et en partie en arrière, plus longs que le doigt médian, 96 J. VIAN ongle compris; doigts couverts de nombreuses écailles (14 à 18 sur le médian), mais parfois irrégulièrement; les deux latéraux, ongles compris , à peu près égaux ; le médian uni à l'externe par un repli membraneux ; ongles grêles, un peu racornis à la pointe, mais déjà assez bien arqués ; celui du médian cannelé sur sa face latérale interne ; ceux du pouce et de l'interne les plus longs. Première robe blanche, ou très faiblement lavée de roux ou de chamois, formée par un duvet court et très clair sur le corps, plus court encore^ mais ]ilus garni sur la tête, ras sur les lores et au- dessous des yeux, laissant à nu le bas des côtés du cou, une par- lie des flancs et l'abdomen ; la collerette est très faiblement accu- sée par un petit espace nu et de petits bourrelets de duvet en arrière des joues. Le duvet de la deuxième robe s'allonge à peine sur la tête, mais il devient plus long, plus épanoui, plus épais, plus laineux, plus pelotonné sur le corps, les cuisses et les ailes, sans toute- ibis revêtir encore complètement les flancs et le bas du cou ; il disparaît sur les lores et autour des yeux, pour laisser percer les gaines des poils roides qui auraient couvert ces parties ; il prend alors sur le manteau ou sur quelques parties du corps une teinte chamois plus accentuée, et les ongles, d'abord pâles, deviennent plus foncés. Les ailes, déjà relativement longues dès la naissance du poussin, grandissent rapidement. Les Busards se distinguent facilement des Aigles et de la Buse pattue par leurs tarses en grande partie glabres; des Néophrons, des Aigles, des Pygargues, des Buses, des Bondrées et des Milans par leur duvet plus court sur le vertex que sur le corps; des Faucons par leur bec foncé, à bords unis et leurs narines ovalai- res, sans opercule ; des Néophrons, des Aigles, des Balbuzards, des Buses et des Bondrées par leur doigt médian garni de nom- breuses écailles (14 à 18 contre 3 à 6); enfin des Autours, leurs plus proches voisins, par la teinte rousse ou chamois qu'affectent leurs robes, parle marteau fixé plus près de la pointe du bec et par leurs tarses vêtus sur moins du tiers de leur longueur. 11 est très difficile d'établir des ditférences saisissables entre les poussins de nos quatre Busards d'Europe. Ce n'est pas plus facile pour leurs œufs, que le volume seul diflerencie ; la progression qui existe dans la taille des Oiseaux se retrouve dans le volume de leurs œufs ; de l'œuf du Busard harpaye qui est le plus fort, on descend graduellement à ceux du MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'EUROPE 97 Saint-Martin, du Blafard, et enfin à celui du Montagu qui est le plus petit. Les œufs des Busards, généralement un peu longs, varient de la forme ovoïde à l'ovalaire ; ils sont mats, assez fins de grain, d'un blanc azuré faiblement surtout à la surface, et le plus sou- vent unicolores. Toutefois nos quatre Busards, et surtout le Saint- Martin, donnent assez souvent des œufs marqués de quelques taches d'un brun-roux plus ou moins pâle. Busard harpaye. — Circus œruginosus Savig. ex Lin. Mandibule supérieure noirâtre ; jse^iïe bande nue accusant le'disque en arrière des oreilles ; pieds massifs : ongle du pouce un peu plus long que celui du doigt ifiterne ; deuxième robe iMnachée de blanc sur cha- mois. Médiocrement vêtu dans sa première robe d'un duvet blanc aux parties inférieures et à la nuque, lavé de chamois pâle aux par- ties supérieures, clair et court sur le corps, plus court et plus serré sur la tète, ras sur les lores, autour des yeux et sur les côtés de la cire, où il se prolonge jusqu'aux narines; paupières noirâtres ; mandibule supérieure noire, avec marteau blanc fixé bas près la pointe ; Tinférieure brune, avec base jaune; petite bande sous les oreilles, flancs et bas des côtés du cou dénudés et jaunes ; cire, commissures et pieds jaunes, avec la pointe des ongles un peu rembrunie. La deuxième robe, sans habiller encore l'Oiseau bien complè- tement, présente un duvet plus long, excepté sur la tête, mais surtout plus épanoui, plus épais, plus laineux, d'une teinte cha- mois assez vive, mais panachée de blanc pur, par taches irrégu- lières, individuellement variables, affectant le plus souvent l'occi- put et la nuque ; lores et tour des yeux dénudés ; bec noirâtre, portant encore le marteau ; base de la mandibule inférieure, cire, commissures, parties encore nues du disque, du cou et des flancs jaunes ; doigts d'un carné jaunâtre, ongles bruns. Le Busard harpaye se distingue des trois autres par ses pieds massifs et pendant le cours de sa seconde robe par sa couleur franchement chamois, mais panachée de blanc et par son bec et ses patc€S, dont le volume, dès avant la naissance des plumes, atteint au moins celui des mêmes organes chez ses congénères adultes. M. Marchand a figuré sous le nom de Circus rufus, pi. 2 delà Revue 7 98 J. VIAN de zoologie de 1870 et pi. 91 du Recueil, un poussin qui ne doit pas avoir été pris sur un Busard liarpaye, mais sur un Saint- Martin. La iéniellc du Busard harpaye pond 3 ou 4 œufs ovoïdes ou ovalaires, assez longs, mats, unis, mais à porcs et granulations apparentes, à test dur ; la coquille d'un blanc à peine azuré à la surface, un peu plus dans la transparence, est généralement uni- colore : cependant on rencontre parfois des exemplaires marqués de taches d'un brun de bistre, rares et petites, d'autres maculés dans la profondeur de la coquille de marbrures pâles et nébuleu- ses, de teinte vineuse ou roussâtre. Ces œufs mesurent 47 à 50'""' sur 37 à 40. Busard saint-martin. — Circus cyaneus Boié ex Lin. Bec noirâtre; marteau fixé très bas, ongle du doigt interne un peu plus long que celui du pouce ; première robe blanche, la deuxième très faiblement lavée de roux. Première robe d'un blanc pur, toujours avec duvet plus court et mieux fourni sur le vertex, ras sur les lores et sous les yeux, clair dans les autres parties ; paupières brunes ; parties dénu- dées sous les oreilles, sur les côtés du cou et les lianes jaunes ; bec noirâtre avec la base plus pâle et le marteau blanc ; cire et commissures d'un jaune un peu verdâtre; tarses et doigts jaune- pâle, ongles bruns. La deuxième robe, encore blanche à la tête et aux parties infé- rieures, prend une teinte fauve très légère sur le manteau et les ailes ; le duvet est plus long et beaucoup plus épais, excepté sur la tète ; les paupières sont noirâtres ; le bec et les pieds ont con- servé leurs couleurs, et le marteau subsiste encore. Les poussins du Saint-Martin sont des quatre Busards de la faune européenne les plus fidèles à la robe blanche, leur deuxième duvet étant à peine nuancé de roux sur les parties supérieures. Nous étions précisément plongé dans l'étude des Busards et nous étions fort embarrassé pour trancher les (juestions de pa- ternité de nos poussins assez nombreux, mais tous en peau, ne rencontrant pas toujours de concordance entre leurs caractères et ceux des adultes, lorsque nous avons reçu en chair une nichée de trois Busards Saint-Martin, recueillis le 25 juin 1887 dans le département de l'Indre. Ces Oiseaux nous étaient adressés par notre collègue M. Martin, à qui nous sommes heureux de renou- MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'eUROPE 99 vêler dos remerciements pour des envois si obligeants et pour nous si utiles. L'un des poussins de 2 à 3 jours avait encore sa première robe, les deux autres, de 3 à 4 jours plus âi^és, pre- naient la deuxième. Nous avons suivi avec soin les effets de la dessication sur ces Oiseaux, nous avons constaté pour le bec qu'il devenait et restait plus comprimé par suite de la préparation, et que la cire originairement plus saillante que la partie cornée, s'affaissait au-dessous ; pour les pieds, que les doigts étaient courts ou longs, suivant qu'ils séchaient librement ou tendus par des épingles, que la différence pouvait être de plus d'un tiers ; que chaque articulation dans les pattes tendues laissait un vide de deux à trois millimètres ; que les tarses et les doigts étaient généralement très desséchés, et, par suite, très amincis ; que parfois, au contraire, ils étaient tumétiés, mais mous, et que ces deux effets opposés n'étaient pas toujours semblables dans les deux pieds du même Oiseau. Nous croyons utile de signaler ces modifications à l'état naturel, parce qu'elles se reproduisent plus ou moins chez les poussins de tous les Rapaces, et qu'il est utile d'en tenir compte, lorsque l'on recherche en eux les caractères des adultes. Les couvées du Busard Saint-Martin sont de 3 à 5 œufs, sem- blables à ceux du Busard harpaye, mais un peu plus azurés et toujours plus petits. On rencontre plus fréquemment dans cette espèce que dans les autres des œufs tachetés et même assez diver- sement ; ainsi les uns portent des points et des taches très petites, profondes, d'un brun de bistre, ou d'un brun vineux, d'autres des macules larges, marbrées de nuance foncée sur nuance pâle, d'un brun rubigineux, toutes ces taches disséminées sur la sur- face ou agglomérées à l'un des pôles. Diamètres 44 à 46«'" sur 33 à 36. Busard blafard, — Circus Sioainsoyil Smith. Bec noirâtre ; marteau fixé bas ; ongle du pouce le plus long, les deux robes lavées de roux, mais faiblement. Duvet rare sur les lores et autour des yeux, court et assez garni sur la tête, un peu plus long, mais clair sur les autres par- ties, accusant le disque facial par un double renflement; blanc sur la gorge, le ventre et les cuisses, d'un roux pâle sur les par- ties supérieures, laissant à nu la partie inférieure des côtés du cou, les flancs et un petit espace près le disque; paupières noi- lOU J. VIAN râtres; bec d'un noir de corne, avec marteau blanc; parties dénudées, commissures, cire, pieds et ongles jaunes, ces derniers avec pointe brune. La seconde robe présente les mêmes couleurs, avec un duvet beaucoup plus long et plus épais sur le corps; les lores et le tour des yeux dénudés laissent percer les gaines des tiges criniformes, le bec est plus foncé, les ongles sont bruns et les pieds d'un jaune plus terne. Les rémiges et les rectrices émergent avant les autres plumes. La femelle pond 4 à 5 œufs semblables à ceux du Busard harpaye, mais un peu plus azurés et beaucoup plus petits; ils sont presque toujours unicolores; cependant nous possédons un exemplaire régulièrement moucheté de points et de petits traits d'un brun de sienne et d'un noir sépia. Ils mesurent 41 à 43'^'"' sur 33 à 34. Busard Montagu. — Circus cineraceus Naum. ex Mont. Bec noirâtre: doigts courts ci grêles, l'ongle du pouce le ]dus long; les deux robes teintes de roux eti dessus. Une tache à la nuque, gorge et parties inférieures blanches; dessus de la tête, ailes et manteau d'un roux pâle, paupières d'un noir-roux, répandu en dégradé autour des yeux; bourrelets de duvet accusant le disque facial; bec noir avec marteau blanc; parties dénudées, commissures, cire, pieds et ongles jaunes, ces derniers avec pointes brunes. Le duvet de la deuxième robe, beaucoup plus long et plus épais sur le corps, conserve les mêmes couleurs, seulement les ongles se rembrunissent. Les rémiges et les rectrices sont les premières plumes qui paraissent. Les variations de la teinte rousse fournissent presque les seuls caractères spécifiques des poussins de nos quatre Busards euro- péens; ainsi elle est prononcée, mais panachée de blanc dans le Busard harpaye; elle modifie à peine la deuxième robe du Busard Saint-Martin ; elle est plus accentuée sur les deux robes du Busard blafard, et enfin plus prononcée encore, mais seulement sur le manteau, chez le Montagu. M. Marchand a figuré le Montagu dans sa première robe pi. 2 de la Revue de zoologie de 187U et pi. 92 du Recueil. Dans la pi. 127 du Recueil, il a figuré une nichée de trois poussins, dont deux en MONOGRAPHIE DES POUSSINS DES OISEAUX d'eUROPE 101 duvet roux et un en duvet brun, qu'il considère avec raison com- me un spécimen de la race nègre ; ces Oiseaux, d'après leur volume (diminué de moitié dans la planche), le tour des yeux et les lores nus, les ongles bruns, l'apparence pelotonnée donnée au duvet et l'apparition des gaines des rémiges, avaient évidemment revêtu leur deuxième robe ; la première du nègre était-elle brune comme la deuxième, ou rousse et blanche, comme celle de ses frères? Dans tous les cas, la nature ne paraît pas suivre la même marche pour tous les types nègres, car M. Bureau (1) a trouvé le 28 juin 1868 dans la forêt d'Ancenis (Loire-Inférieure) et dans la même aire deux poussins d'Aigle botté dans leur deuxième robe, qui portaient l'un et l'autre un duvet d'un blanc pur, mais dont les premières plumes aux parties inférieures indiquaient un sujet blanc et un sujet nègre ; les père et mère étaient : le mâle du type nègre, la femelle du type blanc. La femelle du Montagu pond 3 à 5 œufs, semblables à ceux du Busard harpaye, mais un peu plus azurés, surtout dans la trans- parence, et plus petits même que ceux du Saint-Martin et du Blafard. Ils sont presque toujours unicolores ou avec des taches rares et à peine visibles ; cependant nous avons recueilli un exemplaire marqué de taches assez grandes et accentuées, agglomérées au gros bout, présentant deux nuances d'un brun rubigineux. Les œufs du Montagu mesurent 40 à 42""" sur 31 à 32. Rapaces nocturnes. — Accipitres noctumi Vieil. Des caractères généralement admis pour distinguer chez les Oiseaux adultes, ou au moins revêtus de leurs plumes, les Rapaces diurnes des nocturnes, les poussins des nocturnes ne présentent que les doigts vêtus de duvet, et cela même avec des exceptions, ainsi le Scops, l'EflVaie ont les doigts nus, ou presque nus. A ce caractère nous pouvons en ajouter un autre, qui existe à tout âge : tous nos Strigidés d'Europe ont l'ongle du pouce plus court que ceux des doigts médian et interne, tandis que chez nos Rapaces diurnes, excepté chez la Bondrée, l'ongle du pouce est toujours plus long que celui du médian; toutefois les ditférences (I) L. Bureau. Association française pour l'avancement des Sciences; Congrès de Nantes, 1875. 102 .1. VIAN ne sont pas très sensibles aux premiers jours qui suivent la nais- sance, les ongles étant alors peu développés. Les poussins des Strigidés présentent en outre quelques carac- tères qui leur sont particuliers, spécialement à la tête ; ils n'ont pas à leur naissance le faciès plat des adultes, ils ne commencent à le prendre qu'à leur deuxième robe; leur tête est d'abord conique entre ses lignes latérales, le bec relativement fort est tressaillant; les yeux ouverts près le sommet du crâne ne sont pas dirigés en avant et paraissent resserrer le front; le duvet de la tête au lieu de suivre la direction uniforme et ordinaire d'avant en arrière, comme chez les Rapaces diurnes, présente dans la plupart des espèces des ditïérences partielles dans la longueur, l'épaisseur, la direction, comme si la peau qui le porte était formée de pièces cousues, mais mal assorties; des bandes sail- lantes de duvet assez long contournent les yeux, plus ou moins complètement, accusant les disques périophthalmiques, et forment sur le vertex un sillon longitudinal du bec à la nuque; d'autres de duvet très court esquissent la conque auditive; les lores et les côtés de la cire, qui chez les Rapaces diurnes présentent toujours un duvet ras aux premiers jours, sont au contraire chez les nocturnes garnis d'un duvet relativement long; la cire remonte profondément sur le front et permet une courbe plus régulière dans toute la longueur de l'arête du bec; les narines forment de chaque côté un renflement saillant, avec ouverture étroite, orbi- culaire ou ovalaire ; enfin la tète présente un aspect particulier, disgracieux, difficile à définir; mais, pour qui l'a étudiée, elle permet toujours de reconnaître les Oiseaux de nuit. Les difficultés deviennent insokibles si l'on veut caractériser plusieurs genres chez les Rapaces nocturnes, les éléments man- quent parmi leurs poussins, dans tous la première robe est blanche ou à peu près, des teintes souvent inconstantes différencient la deuxième; seule la conque auditive, par ses variétés de forme et de grandeur, présente des différences appréciables; nous serions disposés à admettre des genres basés sur cet organe, s'ils ne donnaient lieu à des associations choquantes chez les adultes ; nousnous arrêterons aux deux grands genres Ghouette-ygidio producto, trapczoidali, medio tumescente, declivi, aciUe 4-lobato. — Forcipis crura distantia, defiexa, basi supra crista recurva dentiformi, prope basim margine interno inferioreque denticulo munita ; usque ad médium, extus; a medio ad duas partes tertias, inius; deinde usque ad mucrones cuntiguos extus, sinuata. — A denticulo inferiore, crurium margines interni dentibus tribus aliis armati sunt. Femina ignota. Long, corporis 13""" — prou 1 75 — elyt 3 — alas 1 50 — iiltinii di)i'.s. s(.'"iii 1 50 Long, ultinii forcipis 5"""i5 Lat. pronoti ant 0 75 — — post 1 40 — abdoniinis mininia 1 10 — iilliiiii (lors. seL;p.i 1 80 Tète. — Plate, rouge terne, aussi large que longue; sutures peu distinctes. — l^"" article des antennes (le seul qui reste), brun, assez long. Pronotum. — Séparé de la tèle par un cou très marqué; d'un ÉNUMÉKATION DES ORTHOPTÈRES DE l'iLE DE CUBA 121 testacé translucide très pâle, avec le disque orangé et une bande médiane longitudinale d'un brun-clair. 11 a la forme d'un trapèze dont la base postérieure serait double de la base antérieure, et dont la largeur, au milieu, serait celle de la tête. — 11 est presque plat avec une légère dépression transversale médiane. — Son bord antérieur droit à angles très aigus, le bord postérieur un peu arrondi. Élytres. — D'une longueur double de celle du pronotum qu'elles débordent de chaque côté du quart de sa largeur; côtés droits, épaule bien arrondie, bord postérieur largement échancré en dedans. Partie saillante de ïaile. — Aussi longue que la moitié de l'élytre, côtés droits, bord postérieur coupé droit. Les élytres et les ailes sont d'un testacé pâle formant une bande longitudinale médiane entre deux bordures égales d'un brun pâle, l'une externe, l'autre suturale. Pattes. — Assez longues et grêles, 1" article des tarses égalant la longueur des 2 autres réunis; le 3» moitié plus long que le 2"; celui-ci cordiforme, petit. Abdomen. — Convexe, d'un marron-rougeâtre, très étroit à la base, s'élargissant graduellement jusqu'à la base du dernier seg- ment. Plis des 2^ et 3'= segments peu accusés. Dernier segment dorsal. — Carré, son bord postérieur ofTre au milieu une petite échancrure arrondie, flanquée d'un petit bour- relet au-dessus de chaque racine de la pince. Dessous du corps. — Plus pâle que le dessus, surtout le sternum. Pénidtième segment ventral. — Plus long que large, grand, carré, couvrant entièrement le dernier; il présente, au milieu, une ligue longitudinale étroite, en saillie. Pygidiurn. — D'un brun-rougeâtre, en forme de trapèze, dilaté au sommet, renflé au milieu, aplati et déclive sur les bords; son bord postérieur présente trois échancrures et, par conséquent, quatre pointes. Bratiches de la pince. — De la couleur de l'abdomen, triquêtres et robustes à la base (écartées dans tout leur parcours), puis s'îirrondissant de plus en plus. De la base au quart de la longueur, modérément; du quart aux 3/4, fortement déclives ; des 3/4 à l'extrémité, presque hori- zontales. Elles sont faiblement et diversement arquées, savoir : De la base au 1/5 de la longueur, en dedans; de là aux 2/3, en dehors; 122 IGNACIO BOLIVAR puis en dedans jusqu'aux extrémités contiguës dont les pointes s'entrecroisent à peine. L'arête interne de cliaque branche est armée : 1° A la hauteur du sommet du pygidium, d'une dent courte, triangulaire, horizontale; 2° Vers le tiers de la longueur, d'une forte épine dont la pointe est dirigée vers le bas; 3° Vers les 2/3, d'une forte épine à peu près horizontale et dont la pointe regarde en arrière ; 4° Vers les 3/4, d'une dent plus petite et dirigée dans le même sens. En dessous les branches de la pince sont creusées au milieu en un canal qui va de la base à la 2^ dent, puis elles sont arrondies de ce point à l'extrémité. Observation. — Cette espèce, très remarquable, a un faciès sin- gulier qui semblerait nécessiter un genre nouveau. Mais n'ayant sous les yeux qu'un exemplaire, et surtout les antennes étant réduites à un seul article, je le laisserai provisoirement dans le genre Anechura dont il réunit les caractères principaux. Je dois la description qui précède à mon excellent ami, M. Au- guste de Bormans. L'espèce m'a été envoyée dernièrement par M. Gundlach. Gen. FORFICULA L. 11. F. TJîNiATA Dohrn. 8tett. ent. Zeit., XXIII, p. 230 (1862). Cette espèce a été signalée de l'Amérique centrale, du Mexique et du Brésil. Je la possède en outre des Philippines où elle a été découverte par M. C. de Mazarredo. N°^ 8-21 de la coll. Gundlach. 12. F. ALBiPES Fabr. Mants. Ins., 1, p. 224 (1787). L'espèce n'avait pas été trouvée à Cuba, elle habite le continent. Fam. Blattidae. Gen. BLATTAL. 13. Bl. germanica L. Syst. Nat., II, p. (18(1766). ÉNUMÉRATION DES ORTHOPTÈRES DE l'iLE DE CUBA 123 Phyllodromia germanica SerY.,ffist. des Or th., p. 107. — Brimner, Nouv. syst. Blatt., p. 90, fig. 7. Blatta hivittata Sauss., Mém. Mexique, Blatt. ^ p, 102. Cette espèce est cosmopolite, elle a déjà été signalée aux Antil- les et au Mexique ; je la possède aussi de x4.piahy (Brésil), où elle a été trouvée par M. Puiggari. No 33-86 de la coll. Gundlach où elle porte le nom de Bl. hivittata. 14. Bl. bivittata Serv. Hist. 7iat. des Ins. Orth., p. 108 (1839). Phyllodromia hivittata Guérin, in Sagra, Hist. de Cuba, An. Art., p. 346. ~ Brunn. N. syst. Blatt., p. 92. Blatta diluta Sauss., Mélanges Orth., I, p. 2.D. — hivittata Sauss., Mission se. au Mexique, p. 28. Espèce presque cosmopolite, elle a été retrouvée au Brésil et à Ceylan, elle avait déjà été indiquée comme se trouvant à l'île de Cuba d'où je l'ai reçue tout récemment de M. Gundlach. 15 Bl. delicatula Guér. Blatta delicatula Guérin, in Sagra, Hist. de Cuba. p. 346 (1856). — — ■ Sauss., Mission se. au Mexique, p. 33; Mém. Mex., p. 104, fig. 17. Déjà indiquée des Antilles et du Mexique. ]\Tos 41-80 delà coll. Gundlach et aussi de la mienne, envoyée par M. Cabrera. 18. Bl. adspersicollls Stâl. Blatta adspersicollis Stal, Freg. Eugenia Resa ; Zool., V, 318 (1861). Sauss., Mission, p. 35, f. 22. Blatta Nahua Sauss., Rev. et Mag. de Zool., 355 (1868). Cette espèce n'était pas signalée comme se trouvant à l'île de Cuba, mais j'ai reçu dans le temps un exemplaire de M. Cabrera, et récemment M. Gundlach l'a prise à Guantanamo. 17. Bl. supellectilium Serv. Hist. nat. des Orth., p. 114 (1839). — Brunn., i\^owy. syst. des Blatt.. p. 98. Blatta phalerata Sauss., Mél. Orth., p 23, fig. 16, $ . — cubensis Sauss., Rev. et Mag. de Zool., p. 166 (1862). Phyllodromia cubensis Brunn., /. c, p. 109. M. de Saussure dit l'avoir pris à Cuba, mais non au Mexique. Nos 95-122 de la coll. Gundlach. i'-'i IGNACIO BOLIVAR Gen. ISCHNOPTERA Biirm. 18. TscH. EXCISA sp. nov. Magna, omnino castanea, vena humerali ehjtrorum fusco-nigra, alis fcre hyaJims, venis castaneis, area vitrea augusia, vena humerali raedio furcata, ramo antico j)luri(liviso, ramo j)ostico integro, vena discoldali raynos 5 versus venam analem, 3 versus apicem emitentti. Abdomine suhtus ferruginco. cf Lamina supraanali dentibus duobus apice acutis, inter eos exci- sura magna, rotundata ; cercis deplanatis, longiusculis ; siglis bre- vibiis. $ Lamina supraanali trigonali, apice acute excisa. Long, corporis J ? lO™™ I Long, clytr. o ? — nron r> • 21" pron. Couleur d'un ferrugineux très foncé, uniforme, avec le disque de l'abdomen en dessous roussàtre. Corps large. Tète un peu visible en dessus. Pronotum à bords obliquement rabattus, transverse, un peu atténué en avant, la marge latérale quelque peu relevée. Élytres dépassant de beaucoup les cerci, parallèles, arrondis au bout avec la veine luimérale noire à la base. Ailes presque li;>"a- lines, plus obscures le long du bord antérieur et à l'extrémité ; la veine humérale bifurquée au milieu en deux branches dont l'an- térieure se bifurque encore quatre ou cinq fois, la postérieure est droite et entière ; la veine discoïdale envoyant trois courts rameaux vers la veine anale et cinq au bout de l'aile, ces der- niers longs et légèrement arqués. La plaque suranale du J" est profondément excisée en arc au milieu et remplacée dans cet espace par une membrane blanche ; de chaque côté, son bord postérieur se continue en forme de dent, étroit, déprimé et armé d'une pointe roussàtre à son extrémité ; celui de la $ est trian- gulaire et étroit mais profondément sinué au milieu. La forme des organes de la région anale ne permettra point de confondre cette espèce avec aucune de ses congénères. Par sa couleur et même par sa taille, elle a le faciès de la Periplaneta orientalis L., mais le corps est plus étroit et plus allongé. 19. ISCH. BLATTOIDES SaUSS. Epilamjira blatioides ^ausii., Mél. Orth., I, n° 16 (1863). Blatta capitata Sauss., Mém. Mexique, 114, fig. 19, cT- Ischnoptera capitata Brunner, Nouv. syst. des Blatt., p. 140. N"" 63-33 de la coll. (iundlach. Déjà indiqué de Cuba. ÉNUMÉRATION DES ORTHOPTÈRES DE LILE DE CUBA 125 20. IsCH. PARVULA Sauss. Rev. et Mag-. de Zool., p. 112 (1869). — Miss. se. au Mexique. 62. Alél., lY, p. 102. N*^ 89 de la coll. Gundlacli. Geii. POLYZOSTERIA Burm. 21. P. OPACA Bruuner. La femelle n'était pas connue; elle ala plaque suranale trian- gulaire avec les bords serrulés et sinués à l'extrémité. Je crois utile de signaler les dimensions de la femelle. Long, coiporis $ 80™"" -38""° I Lat. pron. Ç 17°""ô — pron H 5 | Long, elytr -. . . . 5 N"^ 1-584 de la coll. Gundlacli et dans la mienne, envoyé par M. Cabrera. 22. P. INGENS Scudd. Platyzosteria m(/ens Scudd., Eut. notes., VI, p. 33 (1878). M. Scudder dit l'avoir reçue de Cuba, bien qu'elle se trouve aussi en Floride, etc. 2^. P. Cabrer.e Bol. Notas entom. Anales Soc. espanola de H. N., p. 355, Lam. VIII, %. 3-3 a (1881). ? Polyzosteria Fischiana Sauss., Mél., IV, p. 111, (larve?). M. de Saussure ne donne pas les dimensions de son espèce qui pourrait bien être un jeune de celle-ci. N° 96 de la coll. Gund- lach et la mienne, envoyée par M. Cabrera. 24. P. DiMIDIATA Sp. nOV. Femigineo tesiacea, fascia transversa verticis tibiarmn apice nec non abdomine piceis ; pronoto postice truncato, undique angustissime fasco-marginato ; rudimentis elytrormn lateralibus, triangularibus, margine eœteriore rcflexo, postice rotundatis. Articulo primo tarsorum posticorum articulis sequentibus unitis longitudinis. Abdomi7ie seg- mentis basaîibus apice tantum fuscis ; OMguJo postico segmentorum apicalibus acuto ; lamina supraanali (^ valde transversa, postice recte truncata, média breviter emarginata, marginibus integris, la- mina supraanali 2iar va subtruncato-rotundaia, medio intégra utrin- quejuxta insertionem stylorum sinuata cf. Long, corp 25""° [ Long, elytror 4" — pron 8 12G IGNACIO BOLIVAR MalgTÔ la couleur testacée presque uniforme, sauf sur l'abdo- men qui est obscur, j'aurais supposé que cette espèce était la P. mysteca Sauss., mais la forme des lames anales en est bien diffé- rente de même que celle des élytres qui sont aussi grands, bien qu'ils ne dépassent pas le bord postérieur du mesonotum. Elle m'a été envoyée récemment de Guantanamo par M. Gund- lach. 25. P. CARAIBEA Sp. nOV. Planiuscula, subnitida, ferrugineo-iestacea, abdominis segmentis duohus apicalibus fasco-nigris. Vertice inter oculos fascia lata trans- versa fusca. Pronoto parum convexo, posiice recte truncato, angulis posticis vix rolundatis, ferrugineo, parce fusco-punctaio, marginibiis angustissime fusco-tenninatis. Elytris 'subqicadralis mesonoto vix superantibus, posiice oblique truncatis, angulo postico extetyio angiisie rotundaio, margine externo reflexo, intus dimidio tnesonoti haud attingentibus. Pedibus testaceis, rufospinosis, articula primo tarsorum posiicorum tribus seqicentibus unitis vix longiore. Ahdomine deplanato, marginibus lateralibus impresso-punctatis ; angulis posticis scgmeato- rum apicalibus acuie spinosis, lamina supra anali retrorsum angus- tata, medio convexa, apice arcuatim profundeque emarginata, angulis, acutis. marginibus iniegris, cercis illa parum longioribus, supra pla- niusculis, incissuris subindistinctis ; valvis inferioribus parum ele- vatis (^ . Long. corp. c? 21""" j Long. el\ troruni 3°"" — pron "i 5 I Cette espèce ressemble beaucoup à la P. piciventris Sauss. du Mexique. Elle m'a été envoyée par M. Gundlach dans le produit de ses dernières chasses. Gen. PERIPLANETA Burm. 26. P. occiDENTALis Sauss. Rev. et Ma,!?, de Zool., XVI, 11° 62 (1864). Miss. se. au Mexique, p. 72. Déjà indiqué des A.ntilles et de la Martinique. Je ne connais pas la $ et même le J que j'ai vu était fort incomplet. N» 98 de la coll. Gundlach. 27. P. AMERICAN A L. Bkitta americana L., Syst. Nat., II, p. 687 (1766). Periplaneta americana Burm., Handb., II, p. 50:3 et auct. ÉNUMÉRATION DES ORTHOPTÈRES DE l'iLE DE CUBA 127 Espèce cosmopolite et fort commune. No« 64-78 de la coll. Gundlach. 28. P. AusTRALASi^ Fab. Blaita Anstralasise Fab., Syst. cntom., p. 271 (1775). — Dominguensis Palis., Ins. Afr. Amer., p. 182, pi. I, fig. 4. Periplaneta Ausiralasias Burm., Handb., p. 5U3 etauct. De même que la précédente, cette espèce est cosmopolite, elle était déjà signalée des Antilles et de Cuba. N°* 16-87 de la coll. Gundlach et la mienne, envoyé par M. Cabrera. La larve n°' 16-87 ressemble tout à fait à l'adulte par la colo- ration de son prothorax. Gen. EPILAMPRA Burm. 29. E. cuBENSis sp. nov. Castanea, capiie nigro-, ore tesiaceo. Pronoto posiice obtuse angidato dilute rufo-punciato. Ehjtris abbreviatis, médium abdominis tegenii- bus, versus aplcem attenuatis, apice rotundatis, casianeis ; campo marginaU latissimo, vena anali linea nigra apposita. Pedibus ferra- gineis. Abdomiyiis dorso fusco. Lamina supraanali triangulariter rotundata, apice angulatim excisa, lobis obtusls $ . Long, corp ao""" 1 Long, elytr 10""" — prou 6 5 I Ne diffère pas par son faciès de la Periplaneia occidentalis dont elle a la grandeur ainsi que la coloration. Tète grande, très peu saillante, noire, côtés et labres plus pâles. Prothorax à bord postérieur en angle obtus, rebordé latérale- ment ainsi que le long du bord postérieur, d'un ferrugineux très foncé avec des taches plus obscures et très peu visibles. Elytres plus longs que larges, mais ne recouvrant que la moitié de l'abdomen, arrondis à l'extrémité ; le champ marginal très large ; la veine anale parcourue par un trait noir. Abdomen en dessus d'un brun noirâtre avec le bord postérieur des segments ferrugineux ; lame suranale atténuée et arrondie postérieure- ment et émarginée à l'extrémité, avec les bords un peu redres- sés. Elle diffère extrêmement de toutes les espèces du genre avec qui elle ne pourra pas être confondue. N" 99 de la coll. Gundlach. 30. E. MExicANA Sauss. Rev. et Mag. de Zool., p. 288 (1862), Miss. se. au Mexique, p. 80. 128 IGiNAGIO BOLIVAK Var. insularis nov. Griseo-ferruginea, fusco-co7ispersa. Vertice fuscu. occiput flavo- signato. Pronoto laterihus suhreflexo, disco fusciori, postice obtuse angulato. Elytris abdomine longioribus, confertirsime fusco-consper- si s ; vend humer aU base macula f usai. Pedibus antice fusco lineatis. Abdomine fusco et 7iigro punctato ; lamina supt^a anali pclhicida, apice excisa. Variât supra cum elytris ferruginea, p)unctis sanguinis subobsoletis variegata Ç . Long, corp 27""° 1 Long, elytr 20""° — pron 6 5 I Je ne peux pas affirmer que cette variété forme réellement une même espèce avec la E. mexicana Sauss., dont je ne connais pas le type ; mais sauf, la grandeur un peu moindre et la couleur plus ferrugineuse, je ne trouve pas de véritables difTérences.. No^ 13-90 et 11, 5Gde la coll. Gundlach; ces derniers appartien- nent à la variété de coloration signalée. 31. E. BuRMEiSTERi Guér. Phyllodromia Burmeisteri Guér., in Sagra, Hist. îsla de Cuba, p. 345, (^ (18o6). Epilampra Burmeisteri Sauss., Mém. Mexique, p. 131, fig. 25. Indiquée des Antilles, Cuba, le Mexique et le Brésil. N^s 45-75 de la coll. Gundlach et la mienne, envoyée par M. Cabrera. 32. E. AZTECA Sauss. Rev. et Mag. de ZooL, p. 356, cT (1808), Mission se. au Mexique, p. 82, fig. 45. Elle a tout à fait le faciès de l'espèce précédente dont elle dif- fère spécialement par sa taille qui est de beaucoup plus réduite. Je ne peux pas juger si la coloration pâle est propre seulement aux individus de Cuba, comme le dit M. de Saussure, car je n'ai pas vu d'individus pris ailleurs; mais, si elle est constante, ainsi que la forme du champ humerai des élytres, moins pointu au bout, je n'aurai pas de difficulté à considérer les individus de Cuba comme appartenant à une espèce distincte. Cen. OXYHALOA Brunner. 33. 0. BUPRESTOiDES Sauss. Blatta buprcstoides Sauss., Rev. et Mag. de Zool., p. IIG (1862). Ischnoptera buprcstoides Brunner, Nouv.syst. de Blatt., p. 140. ÉNUMÉRATION DES ORTHOPTÈRES DE l'ILE DE CUBA 129 Oxyhaloa hiqyrestoides Sauss., Mission se. au Mexique, p. 90, ûg. 48. Cette espèce est propre à l'île de Cuba ; sa tête saillante et ses élytres atténués à l'extrémité lui donnent un faciès de Buprestide remarquable. N'^s i2-85 de la coll. Gundlach. Gen. PLECTOPTERA Sauss. 34. Pl. migans sp. nov. Nigra, antennis base flavescentibus . Pronoto postice subrotuudato, lateribus deflexis, rotundatls, pellucidis, disco macula magna nigra antice et lateribus ebumeo-marginata, margine postico medio flano- virgulato. Elytris corneis, convexis, fusco flavoque variegatis, atque macidis majoribus nigris quarum duabus discoidalibus, cœteris pos- tice possitis, margine antico flavo, subreflexo. Abdomine pedibusque flavo-variega tis . Long, corporis 5°"". Corps noir avec les antennes pâles à la base. Protliorax abords latéraux réfléchis et arrondis ; disque avec une grosse tache noire qui a la forme d'un demi hexagone et qui s'étend jusqu'au bord postérieur; en avant le pro thorax est margine de blanc ainsi que de chaque côté de la tache noire du disque; à la base près du bord postérieur on distingue des petits traits de la même couleur blanchâtre. Élytres convexes parsemés de points bruns et jaunâ- tres irrégulièrement espacés, il y a en outre quelques taches noi- res dont deux sont placées à l'extrémité du champ anal et deux autres tout près de la pointe des élytres ; la marge antérieure est quelque peu réfléchie et de couleur claire à la base. Ailes très obscures. Pattes et abdomen variés de jaunâtre. N°^ 34-88 de la coll. Gundlach où elle figure avec ce nom que j'ai conservé. 35. P. PORGELLANA Sauss. Anaplecta porcellana Sauss., Revue et Mag. de Zool., p. 164., (1862). Plectoptera porcellana Sauss., Mém. Mex., p. 175. — Mission se. au Mex., p. 96, fig. 50. Ceratinoptera porcellana Brunner, Nouv. syst. des Blatt., p. 79. No« 46-71 de la coll. Gundlach. 36. P. PoEYi Sauss. Blatta Poeyi Sauss., Revue et Mag. de Zool., p. 164 (1862). 9 130 IGNACIO BOLIVAR Plecto'ptera PoIhs duplo longioribus, lobis genicularibus femorum posiicorum acute productis ; tibiis anticis biseriatim spinosis, tibiis intermediis basi S'ubincrassatis. Cercis (^ brevihus, crassis, Ç conicis, versus apicem sensim acuminatis ; lamina infra anali J' angulatim excisa, stylis brcvibus instructis : ovipositore modice curvato, pone médium com- presso, distincte dilatato, apice acuto. ÉNUMÉRATION DES ORTHOPTÈRES DE l'ILE DE CUBA 151 110. E. CARAIBEUS Sp. IIOV. PalUdc viresccns. Antennis corporc trîplo longion'bus. Pronoii dorso depressiusculo, lobis latcralibus aniice suhtiis suhsinuatis; femo- ribus anticis quadrispinosis. Abdominis segmenta ultimo dorsali (^ apicc exciso, basi tUrinquc oblique sulcato ; lamina supra anali bre- vissima, trigona, sidcata; cercis (S brevibus, basiintus dentatis? lamina infra anali apice angulaiim excissa. stylis filiformibus ; ovipositore margine superiore leviter curvato, pone médium dilatato, ap)ice acuto. Long, corp cT 17""" Ç IS"" — pron 4 5 4 — elyt 23 25 Nos 144-29 de la coll. Gundlacli et la mienne Long. fem. post. cT 12""" ^ 1:3" — ovipos ... 10 Gen. EREGHTHIS gen. nov. Verticis fastigio basi articula p)^^'>^'>-0 antennarum haud latiare, conica, opice fere adunco; articula primo antennarum intus tiec dila- tato nec in dentem p)roduclo. Pronoto, dorso cylindraceo , antice truncato, postice rotuyidato-subtrimcato ; lobis latcralibus retrorsum ampliatis supra coxas anticas haud angulato, seno humerali p)arum explicato. Elytris alisque apicem femorum posticorum supcrantibus. Prosterna inermi; mesosterno transverso. Femoribus subtus spinosis, femoribus quatuor anticis geque longis; femoribus ptosticis femoribus intermediis plus duplo longioribus, lobis genicularibus longe acumi- natis; tibiis anticis biseriatrm spinosis, tibiis intermediis dimidio basali subincrassatis ; cercis 'onoto anguste cylindraceo. antice truncato, postice py^oducto, rotiindato, lobis lateralibus postice oblique truncatis ; seno humerali j'tcrspicuo. EJytris hynUnis, irideo micantibus, apicem femorum superantibus; costa avena radiait extcrna sensim divergente, areolis medio rugidis elevatis, apice parce et remote reticidatis : alis hyalinis elytris midto longioribus, sidwirescentibus. Tibiis anticrs parum curvatis spinis quinque majus- r.uiis armatis: tibUx iatermediis média sidjtus spinis duabics ; femo- ribus posticis dimidio apicali minute spinidosis. Lamina supra anali elongata, medio divisa; cercis conicis; lamina \nfra anali postice lobos duos auricidatis, '>nemhranaceis, valde productis cT. ÉNUMÉRATION DES ORTHOPTÈRES DE l'iLE DE CUBA 1S3 Long, corp Il" — pron 3 — elytr 13 — alar 20 Lon fem. ant.. — tib. ant.... — • fem. post. N°^ 51-102 de la coll. Gimdlach et la mienne; envoyé par M. Cabrera. Dans cette espèce, de même que dans deux autres que je possède des Hautes-Amazones, le corps et ses diverses parties sont si allongés, les pattes si grêles et les yeux si saillants que l'Insecte ressemble un peu à certains Nevroptères tels que les Nemoptera et les Chrysopa. Chez eux les épines des jambes anté- rieures sont beaucoup plus longues que chez les autres espèces du genre et disposées comme dans les Litroscelis ou Cerherodon, et les ailes sont de beaucoup plus longues que les élytres. La forme des lames anales servira à elle seule pour caractériser le Phlugis Chrysopa^ la suranale est longue et fendue en deux lanières enroulées à son extrémité (dans l'insecte sec), les cercis sont assez longs, coniques et comprimés à la base, et la plaque infra-anale porte à son extrémité deux appendices longs, foliacés en forme d'oreilles et placés dans un plan vertical. Les deux autres espèces des Hautes-Amazones dont j'ai fait mention peuvent ee caractériser comme il suit : PHLUGIS Nemoptera sp, nov. Pallide virescens; antennis fusco-annulatis; oculis obscure fuscis valde prominulis : capite supra lineis duabus pronotoque fascia média obscure viridibus. Pronoto valde elongato, angusto, compresso, antice truncato atque reflexo, postice subeJcvato, rottindato-truncato ; lobis lateralibia angusùs, antice rotundatis, postice oblique truncatis; seno humerali nulle. Elytris hyalinis, irideo micantibus, apicem femorum haud attingentibus, venis transversis numerosioribiis parallelis, tan- iuni prope apicem irregidariter reticulatis; venis radialibus inter se valde distantibus. Alis hyalinis^ subviresccntibus, elytris multo lon- gioribus. Pedibus elongatis, gracilibus; tibiis anticis pronoto dîiplo lo7igioyihus, curvatis, spinis magnis arcuatis, internis longioribus ; tibiis intennediis medio unispinosis : femoribus posticis dimidio apicali inermibus vel parcs et subindistincte sp)inosis, cercis cT valde elongatis; lamina infra anali ^ appendicibus duobus wembrayiaceis, apice sensiîn ampliatis, ovipositore dimidio basali inflato, medio subtus sinuato, deinde deorsum flexo, apice acuto, casianeo. 154 IGNACIO BOLIVAR Long, corporis 6 ç lô'"'» - 19™'"; pron. 3™n,5-4'""'; elytr. U™-^- lo'"™; alar. ID"^"^ - 23'"™; fem. ant. ô'""" - l'^'^Scm.. post. ll^m. 14mm. tib. ant. 7™"" - D'"'"; ovipos. 5™™. Chez cette espèce les jambes antérieures sont conformées de la même façon que chez le Cerberodon viridis Perty, et dans la femelle elles sont bien plus grandes que chez le mâle. Les ap- pendices de la plaque infra-anale du mâle sont plus étroits que chez l'espèce précédente, ils sont en même temps dilatés vers l'extrémité et pas au milieu. PIILUGIS MaNTISPA Sp. UOV. Testaceo virescens; antennis augustissime fusco-cingulatis. Pronoto 2mrum elongato, dorso haud duplo longiore quam latiore, antice trun- cato, postice rotundato; nec antice reflexo nec postice elevato; lobis lateralihus postice valde oblique- truncatis, seno humerait vix distincte. Elytris virescentibus, apicem femorum parum siiperantibus; venis ra- dialibus parum inter se distantibus; vems radiali externa et costali parallelis, alis elytris multo longioribus, virescentibus. Tibiis anticis spinis tantum quatuor armatis; tibiis intermediis niedio subtus spinis duabus : femoribus posticis dimidioapicali minute spinosis; ovipositore basi inflato, versus apicem compressa et curvato ? . Long, corp, 16'"'"; pron. 3"""; elytr. 14™'"; alar. 19™'"; fera, ant. 3ra™,5; fem. post. 10'"'"; tib. ant. 4"i™,S; ovipos. 4™™, 5. Cette espèce ressemble extrêmement au Phi. Chrysopa dont elle diffère par sa tête plus grosse, par ses élytres plus longs et beau- coup plus densément réticulés et dont Taire antérieure est par- courue par plus de vingt-cinq veines transverses, tandis que chez le Ph. Chrysopa il n'y en a que treize ou quinze, et par les épines des tibias antérieurs qui, dans le Ph. Mantispa par exception, sont au nombre de quatre dans chaque bord. J'ai encore une autre espèce du Brésil à laquelle, de même qu'à celle décrite par feu le prof. Stal., sous le nom de Thysdrus tener, pourrait s'appliquer la description de la Locusta spinipes Fabr. Cette espèce rentre tout à fait dans la forme normale des espèces du genre Phlugis Stal = Thysdrus Stàl. Voici sa diagnose : PIILUGIS CEPHALOTES Sp. UOV. Testaceo-virescens . Capite crasso. Pronoto retrorsum subangustaio. haud dimidio longiore quam latiore. antice subexciso, postice rotun- dato, dorso cylindracco ; lohis lateralibus subtus rotundatis, brevibus. ÉNUMÉRATION DES ORTHOPTÈRES DE l'iLE DE CUBA 155 postice oblique tmncatis, seno humerali nullo. Elijtris ajneem femorum haud extensis, hyalinis, venis viridibics, margine postico rufo; venis radialibus redis, parallelis, venis transversis plurimis flexuosis, irre- gularihus; alis elytris parum longioribus, fiavescentibus , campo antico rufo, opaco, disco obscure fusco. Pedibus brevibus, crassiusculis, spinis tibiarum anticarum parvis, intus extusque siibœque longis; tibiis mediis subtus trispinosis : femoribus i^osticis inermibus. Ovipositore dimidio basali vcdde inflaio, dimidio apicali deorsum, flexo sensim acicminalo Ç • Long. corp. 19"»™; pron. 3"im,o; elytr. 9'""\5; alar. 12"™; fem. ant. 3"™, 5; fem. post. Il""'»; ovipos 5'"™. Apiahy (Brésil). Je dois cette espèce à mon excellent corres- pondant M. Puiggari. Gen. PPIERTERUS Brimner. 115. Ph. cubensis de Haan. Locusta[Rhaphidophorus) cubensis de E.cidin,Bijdragcn, p. 218(1843). Pherterus cubensis Brunn., in litt. M. Gundlach a trouvé divers exemplaires de cette espèce, mais pas un seul cT. Elle figure dans sa coll. sous le n° 127. Gen. DIBELONA Brunn. 116. D. cubensis Brunn. Cette espèce sera décrite par M. Brunner von Wattenwyl dans la Monographie qu'il publiera bientôt sur les lûsectes de cette tribu. N°* 90-3 de la coll. Gundlach. Fam. Gryllidse. Gen. GRYLLOTALPA Latr. 117. G. PIEXADACTYLA Pcrtj. Delect., 119, pi. 23, lig. 9 (1830). — Guér., in Sagra l. c, p. 352, pi. 12, fig.8. Espèce assez commune dans presque touce l'Amérique. N"' 31- 19 de la coll. Gundlach. 118. G. BOREALis Burm. Handb., II, 740 (1838). — Sauss., Mission, p. 34l). 156 IGNACIO BOLIVAR Gryllotalpa hrevipeyinis Serv., Ortli., 368. Je l'ai reçue de M. Cabrera; elle se trouve aussi aux États- Unis. Le genre Scaptenscus ne s'est pas encore trouvé à l'île de Cuba, mais nous croyons qu'on parviendra à le découvrir, car une des espèces, le S. didactylus Latr. a été rencontré déjà dans les autres Antilles. Gen. NEMOBIUS Serv. 119. N. cuDENSis Sauss. Mission, p. 384, fig-. 5 (1870). Espèce propre à l'île de Cuba. N"" 21-14 de la coll. Gundlach et la mienne. Gen. ANUROGRYLLUS Sauss. 120. A. Antillarum Sauss. GryUodes Antillarum Sauss., Mission, p. 414, fig. 10. 13 (S ? (1870). Anurogryllus Antillarum Sauss., Gryllidcs, I, p. 453. Je n'ai pas vu cette espèce en nature. 121. A. ABORTivus Sauss. GryUodes ahortivus Sauss., Mission, p. 415, fig. 11 ? (1870). Anurogryllus abrcviatus Sauss., Gryllides, p. 454. Cette espèce et la précédente n'existent pas dans la coll. de M. Gundlach. Gen. GRYLLUS L. 122. G. ASSiMiLis Fabr. Fabr., S. É., 280 (1775): Sauss., Gryllides, I, p. 318. Var Ctibensis Sauss., Ftev. et Mag. de Zool., XI (18.59), 316. — Mission, p. 397-98. C'est l'espèce la plus commune à l'île de Cuba. N°* 38-17. La couleur change beaucoup; j'ai vu des individus qui avaient à peu près la même livrée que les exemplaires mexicains. 123. G. CAPITATUS Sauss. Mission, p. 405 (1870). — Gryllides, 1, p. 318. Je ne crois pas devoir rapporter à une autre espèce les exem- plaires de taille un peu plus grande que ceux du G. assimilis, à couleur roussàtre et à grosse tète que j'ai reçus de M. Cabrera, bien que je trouve quelques ditTérences en les comparant avec ÉNUMÉRATION DES ORTHOPTÈRES DE l'ILE DE CUBA 157 mes exemplaires du Pérou. Chez ces exemplaires, les élytres de la ? sont un peu racourcis et les ailes chez le d' soQt un peu plus courtes que les élytres, l'oviscapte des ? a quinze millimètres de longueur. Ces exemplaires, par leur grosse tête, ressemblent un peu à notre vulgaire G. campestris L, Gen. GRYLLODES Sauss. 124. G. PoEYi Sauss. Mission, p. 420, pi. 7, fig. 8 (^ (1870). Je n'ai vu qu'un seul exemplaire de la coll. de M. Gundlach où il porte le n° 143-8. Gen. GYGLOPTILUM Scudd. 125. G. AMERIGANUM SaUSS. Mission, p. 426, pi. 8, fig. 41-42 J' ? (1870). Espèce propre à l'île de Cuba. N°« 39-102 de la coll. Gundlach et la mienne. Gen. AMPHIAGUSTES Sauss. 126. A. ANNULiPES Guér. Phalangnpsis ayinnhpes Serv., Orth., 369 $ (1839). — Guér., in Sagra, Hist. do Cuba, 353, pi. 12, fig. 9 $ . Amphiacusta annulipes Sauss., Miss., p. 446, fig. 40. C'est l'espèce la plus vulgaire; le ci' a la plaque suranale pourvue de deux cornes, caractère dont M. de Saussure n'a pas fait mention en traitant de cette espèce et qu'il signale comme étant exclusif d'une autre espèce, A. fuscicomis Serv., ce qui m'a engagé à lui communiquer mes exemplaires, supposant que j'avais à faire à une autre espèce; ces cornes n'existent pas chez la larve. La forme du front fait distinguer aisément cette espèce de la suivante. Je l'avais reçue dans le temps de M. Cabrera. Elle existe aussi dans la coll. de M. Gundlach sous le nom de Plialangopsis Guet-ini. No^ 32-95. 127. A. GRANDIS Sauss. Amphiacusta grandis Sauss., Mission, p, 447 (1870). Cette espèce est plus grande que la précédente et se reconnaît 158 IGNACIO BOLIVAR immédiatement par son front déprimé transversalement comme si elle était chiflbnnée. Je l'ai reçue tout récemment de M. Gundlach. Gen. GOPHUS Sauss. 128. G. THORACicus Sauss. Mission, p. 455; Gryllides, II, p. 590, fig. 44 (1870). Espèce remarquable, presque aussi grande que celle du genre précédent, et dont je n'ai vu qu'un seul exemplaire, n^ 50 de la coll. Gundlach. Cet exemplaire, qui est une $ , a l'oviscapte extrê- mement court, ce qui pourrait faire supposer qu'il n'est pas tout à fait développé. Gen. ŒGANTHUS Serv. 129. Œ. NivEus de Geer. .Gryllus niveus De Geer., Mém. Ins., III, 522, pi. 43, fig. 6 Ç (1773). Œcanthus niveus ^evYiWe, Orth., 3G1. — Saussure, Mission, 458. Il habite aussi toute l'Amérique du Nord et les Antilles. J'en possède des exemplaires de Apiahy (Brésil) recueillis par M. Puig- gari. No^ 100-7 de la coll. Gundlach. Gen. GYRTOXIPHUS Brunner. 130. G. GuNDLACHi Sauss. Cyrtoxipha Gundlachi Sauss., Mission, p. 373, pi. 7, fig. 2 (1870). Cyrtoxiphus Gundlachi Sanss., Gryllides, II, p. G20. Cette espèce se reconnaît facilement à la direction des veines du champ latéral de l'élytre qui sont parallèles, et plus particulière- ment à la forme du dernier article des palpes maxillaires qui n'est pas plus long que large à son extrémité, ce qui ne se voit chez aucune autre espèce américaine de ce genre; ce caractère nous a paru être d'une très grande importance, tous les autres pouvant changer plus ou moins, comme la couleur, qui peut être d'un jaune-citron sans taches ou, au contraire, d'un Jaune rous- sàtre et plus ou moins tachetée de brun; la longueur des élytres et plus spécialement des ailes qui, bien qu'elles soient toujours caudiformes, peuvent s'étendre jusqu'à la moitié des tibias ou ne dépasser que de très peu les genoux postérieurs. Bien que nous ayons examiné plusieurs exemplaires, nous ne sommes ÉNUMÉRATION DES ORTHOPTÈRES DE l'iLE DE CUBA 159 parvenu à en trouver un seul auquel puisse convenir la lon- gueur (6'""^3) que M. de Saussure signale pour les élytres des ç ; chez les plus grands exemplaires nous ne trouvons tout au plus que 5'""i2. Reçu de M. Cabrera; coll. de M. Gundlach. N°^ 47-96 cT ? et 136 (variété roussâtre). 131. C. viTTATUs sp. nov. Prsecedenti valde affine, sed corpore valde angusiato; articulo quinto palporum elongato, fere conico antennis fusco-anulatis; pjronoti dorso fiisco picto; elytris fusco macidatis differt. (^ Pronoti dorso lineis duahus interruptis longiiudinalihus, paralle- lis; antennis reinote annulâtes; vena diagonali elytrorum haud sinuata, speculo elongato fusco seneo : alis longe caudatis fusco macidatis. Ç Cainte supra, pronoti dorso, elytroru)n campo discoidali fuscis ; canthis i^otundatis pronoti, vitta hunier ali elytrorum testaceis; antennis annulis latis approximatis fuscis. Long, corporis (S 5'"'" Ç 4'""'5 — pron 0 8 0 8 — elytr 4 8 3 8 Long. feni. post. . cT 3raci.8 o 4" — ovip 1 Cette espèce est très voisine de la précédente, mais le corps est beaucoup plus étroit, le pronotum plus petit et la couleur différente. Les élytres du d' sont ornés près de la base et au milieu du miroir de grandes taches d'un brun à reflets quelque peu métalliques, et les nervures du champ latéral sont parallèles et à peine plus rapprochées de la veine médiastine que celle-ci l'est de la veine humérale ; chez la $ les veines discoïdales, au nombre de trois, vont terminer à la veine anale dont la plus rapprochée de celle-ci termine à peu près vers le milieu de l'élytre, tandis que chez le C. Gundlachi elles sont parallèles à la veine anale jusqu'à l'extrémité. Les palpes maxillaires sont en triangle allongé dont la base très étroite correspond à l'extrémité. Les ailes sont caudiformes dans les deux sexes. N"» 1.50 (^ et 152 $ de la coll. Gundlach; le ^ existe aussi dans ma collection. 132. C. PoEYi sp. nov. Pallide fulvus, immaculatus vel punctis raris fuscis sparsis; rostro inter antennas haud compresso marginihus rotundatis; antennis pallidis ; palpis elongatis, articido quinto valde longiore quam latiore. Pronoto transverso, antrorsum parum angustato canthis rotundatis, 160 IGNACIO BOLIVAR pilis fucis sparsis. Elytris brevibus abdomine vix longioribus cT venis campo laterali paraUelis <^ speculo elongato, rhomboidali , plica média concentrica Ç venis tribus dorsalibus, ciini vena anali confluentibus ; alis lomjissime caudatis ; spinis iibiarum liosticarum validis, valde elongatis; ovipositore cercis breviore. Long, corporis O 4°'°'5 Ç 5""°5 — pron 1 12 — elvtror 3 5 4 5 Long, alai'um o 8'°'°5 Ç 9""° — feinor. post... 3 8 4 5 — ovip 18 Cette espèce ressemble aussi au C. GundlacM et je suis porté à croire que c'est elle que M. de Saussure a considérée comme une variété à taille plus petite de cette même espèce; cependant la forme allongée du dernier article des palpes maxillaires, celle des élytres proportionnellement plus courts et la longueur des épi- nes des tibias postérieurs qui sont très fortes et beaucoup plus longues que l'espace qui les sépare à la base, tandis que chez les deux espèces que nous avons déjà citées elles sont capillaires et beaucoup plus courtes, permet de les reconnaître facilement. Elle se rapproche aussi de l'espèce péruvienne que j'ai décrite sous le nom de C. Stolzmanni, mais cette espèce offre un carac- tère que nous n'avons retrouvé chez aucune autre, et qui con- siste en ce que le rostre est comprimé en avant des antennes, ses bords étant aigus et parcourus par une ligne rouge. N°' 87-36 J' et 20-65 $ de la coll. Gundlach; elle existait déjà dans la mienne, grâce à l'obligeance de M. Cabrera. 133. C. iMiTATOR Sauss. Gryllides, II, p. 627, $ (1878). Dans la collection Gundlach, cette espèce se trouve sous le n° 13o (5* ? . La description qu'en a donnée M. de Saussure con- vient parfaitement à la femelle, sauf pour la longueur des élytres qui est de 4'"'"5 au lieu de 3"""4. Le J' de cette espèae n'était pas connu ; sa couleur de même que dans la ? est d'un jaune grisâtre avec de nombreuses taches brunes sur la tête et le pronotum ; les pattes sont en outre aune- léesde cette même couleur, les côtés du corps sont ornés d'une bande obscure qui commence derrière les yeux et se continue sur les bords latéraux du pronotum et des élytres, le long de la veine humérale. Les élytres sont beaucoup plus larges que chez le C. GundlacM, avec la veine diagonale assez sinueuse, le miroir à peine plus long que large, rhomboïdal, avec sa moitié antérieure aussi longue que la postérieure, la veine médiastine est presque ÉNUMÉRATION DES ORTHOPTÈRES DE l'ILE DE CUBA 161 droite, fort déviée de l'immérale vers l'extrémité et réunie aveo elle par de nombreuses veines transverses très fortes et sail- lantes. Long, du corps o" G""° j Long, de l'élytre C^ 5""' — — avec les ailes. 10 l — des fem. post 4 5 Le mâle existe aussi dans ma collection. N" 135 de la coll. Gundlach. Gen. PARŒGANTHUS Sauss. 134. P. FORAMINATUS SaUSS. GrylUdcs. II, p. 736 (1878). Gette espèce m'est inconnue. 13o. P. FALLAx Sauss. Mission, p. 470, fig. lo (1870). N" 129 de la coll. Gundlach et la mienne. Gen. APITHES Sauss. 136. A. QUADRATUS Scudd. Hapithus quadratiis Scudd., Proceed. Bost. Soc, XII (1868). Apithis quadrata Sauss., Mission, p. 488, fig. 16, 17. Gette espèce se trouve aussi au Mexique et dans l'Amérique du Nord. Je possède deux exemplaires du Missouri. Des exemplaires de Guba m'ont été envoyés par M. Gabrera. Elle existe aussi dans la coll. de M. Gundlach, n°^ 148 et 149. 137. A. iRRORATus sp. nov. Brunneiis, fuf'(^^olina pour type, est caractérisé par une coquille épaisse, ovoïde, non costulée, à bord externe crénelé en dedans dans toute sa longueur et doublé en dehors d'un épais bourrelet un peu oblique. 45. Atillv Faurotl Testa, ovato oblonga, albicans, lineis lt)ngitudinalibus nigris picta sub suturam et in medio albi cincta. Epitesta tenui, fulva induta. Anfracti 9 costati et spiraliter striati; apertura parva, oblongo-ovalis, columella callosa, fulvo maculata labium extcrnum intus tenuissime striatum fulvo maculatum. Dimensions : long., 13 à lo'""'; larg., ^^">o; épaiss., 5'"™. Coquille ovale très allongée et aspire élancée et conique, affec- tant quelquefois une forme subulée. Son test, épais et solide, est orné de côtes longitudinales et de très iines stries circulaires. Sa couleur est formée de bandes longitudinales blanches alter- nant avec des bandes noires flexueuses et irrégulières. La spire est formée de 9 tours séparés par une suture linéaire très nette- ment accusée ; leur développement s'effectue d'une façon lente et régulière. Les deux premiers tours, qui manquent très souvent, sont lisses ; les tours suivants, au contraire, sont ornés de côtes arrondies et saillantes et de fines stries circulaires que l'on ne peut voir sans le secours d'un verre grossissant. Les côtes sont d'un très beau noir alors que les intervalles sont blanc-jaunâtres. On remarque que, près de la suture, toutes les deux côtes sont couronnées de taches blanches. Le dernier tour, un peu renflé, égale à peu près la moitié de la longueur totale de la coquille. Sa face inférieure est, comme les tours précédents, ornée de côtes longitudinales, alors que sa partie dorsale ne présente plus que des tubercules épineux, saillants, situés près de la suture. Les stries circulaires deviennent sur le canal plus fortes, saillantes et visibles à l'œil. Sa couleur, formée de bandes noires et blanc- jaunâtre, est divisée en deux parties par une zone circulaire 178 F. JOUSSEAUME blanchâtre. Les taches de la partie postérieure affectent la même disposition que celles que nous avons signalées sur les tours précédents, alors qu'à la partie antérieure les bandes plus longues et plus larges, sont au nombre de dix, cinq noires et cinq blanches. L'ouverture, de forme irrégulièrement ovale, se termine en avant par un canal profond dirigé en haut et à gau- che. Le péristome est formé d'un bord columellaire et d'un bord externe reliés entre eux en arrière par une couche d'enduit assez épaisse. Le bord columellaire, qui s'élève un peu en dehors, est encroûté en dedans vers sa partie moyenne, qui est colorée de taches brunes; à la loupe, on aperçoit au-dessus de cet encroû- tement trois petites dents obsolètes; le bord externe, exhaussé en arrière, est doublé en dehors d'un bourrelet plus saillant et plus éloigné en avant qu'en arrière, alors qu'intérieurement il est presque lisse et coloré d'une bande longitudinale d'un brun- rougeàtre. Hah. — Des quatre exemplaires recueillis à Obock par notre collègue, M. le D'' Faurot, trois ont été pris vivants. 46. TmiONIDEA RUFINA. Testa ovato-acuta, crassa rufo nigricans ; anfracti 7 longitudi- naliter costati et elegantissime cingulati , cingulis undulatis in penultimo 5, ultimus ventricosus, 3/.^ longitudinalis îequans, cin- gulis 12 suico albido divisis. Apertura ovato oblonga, intus alba, labro intus sulcato. Columella crassa gibbosiuscula. Gauda brevissima. Dimensions : long., 20'""'; gr. diam., il'"'"; p. diam., 9""". Coquille ovoïde aspire allongée et conique. Son test, très épais, est surmonté de côtes larges, peu saillantes et arrondies et de cordons circulaires saillants très régulièrement disposés, dont la couleur est d'un brun-noiràtre, alors que celle des sillons qui les séparent est grisâtre. La spire est formée par l'enroulement régu- lier* et assez rapide de sept tours. Les deux premiers, d'un corné brunâtre, sont petits et lisses; les suivants, au contraire, sont costulés longitudinalement et cerclés de quatre cordons spiraux; le dernier,un peu ventru, forme à lui seul les deux tiers du volume total de la coquille; à sa surface existent 10 à 12 côtes longitu- dinales arrondies, un peu saillantes, qui se termine en mourant en arrivant à la naissance du canal et 12 cordons spiraux qui suivent dans leur contour les ondulations formées par les côtes MOLLUSQUES DE LA MER KOUGE ET DU GOLFE d'ADEN 179 longitudinales. Les deux cordons qui accompagnent la suture, séparés par un espace un peu plus grand, sont si rapprochés l'un de l'autre qu'ils forment presque un cordon unique. Indépen- damment de ces douze cordons, il en existe sur le canal cinq autres beaucoup plus petits, très rapprochés et obliques. L'ou- verture, blanche intérieurement, a la forme d'un ovale allongé, déprimé en arrière par un canal profond et arrondi, qui atteint, sans l'échancrer, le bord du péristome, et creusé en avant par une gouttière large et profonde. Le péristome est formé d'un bord externe et d'un bord columellaire réunis en arrière par une couche d'enduit blanchâtre. Le bord externe, doublé en dehors d'un large et épais bourrelet, est crénelé intérieurement par 9 petites côtes divisées par des sillons qui correspondent aux cordons de la face externe. La côte postérieure , un peu plus forte que les précédentes, forme à la marge une dent saillante. Le bord columellaire, très épais, présente à la naissance du canal une gibbosité saillante et un peu tuberculée ; il est relié au bord externe par une couche d'enduit qui s'étend presque jusqu'à l'extrémité du canal antérieur. Ohs, — Cette espèce, assez répandue dans les collections, y est désignée sous le nom de B. rubiginosus Reewe -^ elle se distingue de l'espèce figurée et décrite par Reeve, par sa taille plus petite, l'absence d'une zone blanche sur le milieu du dernier tour et la ténuité des cordons qui se trouvent sur le canal. Hab. — Obock. Trois exemplaires, deux roulés et un en parfait état de conservation (M. Faurot); Aden (M. Marie); Maurice (MM. Robillard et Liénard). THAISID^. 47. MORULA ANAXARES. Ricinula anaxares Duel. (Kien, Icon., pi. vu, fig. 17). Hab. — Obock. Un individu jeune. 48. MORULA SPEGTRUM. Ricimda spectrum Reeve, Icon., sp. 19. Hab. — Obock. Un exemplaire. 49. Mancinella Savignyl Purpura Savignyl Desh. (Sav., Hist. Eg., pi. vi, fig. 1). Hab, — Obock, Gameran. Assez abondant. 180 f. jousseaume 50. Leptoconchus striatus; Leptoconchus striaius Rupp., Trans. Z. S., pi. xxxv, fig. 9 et 10. Ilah. — Gameran. Un exemplaire de petite taille pris vivant. .yi. VOLEMA NODOSA, Pijrula nodosa Lara. (Sow., Th. Conc, pi. ni, fig. 25). Ilab. — Obock. Deux exemplaires jeunes. M. le capitaine Sanson m'a apporté de cette localité un très grand nombre d'in- dividus morts recueillis sur la plage. PURPURIDiE. 52. Chicoreus anguliferus. Murex anguliferus Ldon. (Sow., Th. C, pi. vni, fig. 68). TIab. — Aden, Gameran. 53. Favartia nucula. Murex nucula Reeve (Sow., Th. C, pi. xxiii, fig. 227). Ilab. — Obock. Deux exemplaires assez bien conservés. 54. Naquetia trigonulus. Murex trigonulus Lam. (Sow., 7'h. Conc, pi. xn, fig. 120). Ilab. — Obock. Un seul exemplaire jeune et roulé. 55. HOMALOCANTHA FaUROTI. Testa oblongo-fusiformis, solida, alba, inter varicas lœvigata. Spira kiosquiformis ; anfracti 7 irregulariter crescentes, primi 2 tenuissimi, subulali, lœvigati, sequeutes varicosi, ad suturam inter varices cavernosi. Varices quini crassi, squamibus elevatis laciniati ; apertura ovalis, canalis longus, squamibus digitatus, clavatis expansis ornatus. Dimensions : long.,63™">; larg., 35'""'; épaiss., 30'^"\ Ouverture : long., 14"""; larg., 9"""; canal, long. 24'"'". Coquille fusiforme, épaisse, solide, hérissée de saillies clavi- formes surmontant cinq rangs de varices. Sa couleur est d'un blanc uniforme. La spire est formée de 7 tours à développement assez rapide et un peu irrégulier; les deux premiers, allongés et lisses, forment à l'extrémité de la spire un petit sommet acuminé qui ressemble à une petite queue rudimentaire. Les tours sui- vants sont divisés par cinq rangs de varices saillantes, décou- MOLLUSQUES UE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'y\.DE\ 181 pées et laciuiées qui se continuent, étant reliées entre elles par la crête qui divise la suture en autant de loges profondes. L'espace compris entre chaque varice est presque lisse, c'est à peine si l'on aperçoit quelques petites côtes obsolètes correspondant aux digi- tations les plus saillantes des varices. Sur le dernier tour, un peu déprimé en arrière, ces côtes très espacées sont beaucoup plus saillantes, surtout dans les deux ou trois derniers espaces. Les varices, qui se prolongent en avant sans solution de continuité jusqu'à l'extrémité du canal, sont découpées et laciniées et cou- ronnées par six larges tubercules ; ils sont plissés à leur face antérieure qui est un peu concave, et squameuse, au contraire, à leur partie postérieure qui s'arrondit en dos d'àne et dont la par- tie saillante se continue en arrière en formant un cordon saillant. L'ouverture, de forme assez régulièrement ovale, est peu étendue, son péristome, qui paraît continu, est déprimé en arrière par une large gouttière qui divise la dernière varice de la varice corres- pondante de l'avant-dernier tour. Le bord externe, finement den- ticulé sur le bord, est lisse et sillonné en dedans de quatre petits sillons qui se continuent en-dehors par un canal ou une petite ouverture avec la cavité médiane des grandes digitations foliacées. Toutes ces varices par leur réunion forment une large collerette frangée, lamelleuse et plissée. Le bord columellaire peu saillant et lisse décrit une courbe arrondie ; il s'unit par ses extrémités au bord externe ; en arrière, cette union se fait sans solution de continuité, alors qu'en avant les deux bords se joignent sans se souder ensemble. Le canal dont la longueur est à peu près égale au tiers de la longueur totale de la coquille, est hérissé de cinq rangs de larges tubercules saillants, un peu plus larges à l'extré- mité qu'à la base, squameux à leur face dorsale et canaliculés sur leur face opposée ; eu-dessous, le canal est recouvert par une lame assez mince, dont le bord libre se soude à sa partie moyenne avec le bord externe. Le canal, droit dans presque toute sa lon- gueur, se recourbe vers le haut à l'extrémité qui finit en gout- tière. Rapi-). et Diffcr. — Cette espèce qui pourrait par certains carac- tères être confondue avec le M. Rota^ s'en distingue par sa forme plus allongée, le nombre et la disposition des tubercules palmés qui ornent les varices. Dans le M. Rota, il existe sur les tours trois digitations sur chaque varice et une seulement sur le canal. Dans l'espèce qui nous occupe les digitations sont très courtes et au nombre de quatre sur les tours et de deux sur le canal. J'ai 13 182 F. JOUSSEAUME VU un très grand nombre de M. Rota et dans aucun je n'ai trouve une forme approchant de Tespèce que je viens de décrire. Ilah. — M. Faurot a recueilli vivant sur la plage d'Obock un seul individu de cette magnifique espèce. RANELLlDiE. 5G. COLUMBRARIA GRANIFERA. Ranella granifera Lin. (Reeve, Icon., sp. 30). Ilab. — Aden, Obock. Assez commune. BUGCINID^. 57. GUTTURNIUM ALBOCINGULUM. Triton albocinrjulum Desh. Ilah. — Obock, Gameran. Assez commun. 58. Lampusia pilearis. Murex jnleare Lin. (Gualt.. pl.XLix, fig. 9). Hab. — Obock. Individu recueilli vivant. Son é])itc3t présente sur chaque tour de petites lamelles espacées, longitudinales, hérissées de longs poils. Quoique cette espèce soit très répandue, il est très rare de rencontrer des individus avec leur épitest intact. TURBlNELLIDiE. 59. Vasum turbinellum. Murex turblneUus Lin. (Gualt., Test., pi. xxvni, fig. 1). jlab. — Obock. Un individu vivant et un fossile trouvé dans les sables des plages soulevées. 60. Peristernia nassatula. Turbinella nassatula Lam. (Reeve, Icon., sp. 45). jjab. — Obock. Plusieurs exemplaires très jeunes. GI. Peristernia Forskalli. Peristernia ForshaJli Tap. Gan. (Ktist., pi. xx, fig. G). jlah. — Obock. Un exemplaire vivant. L\\SGIOLARlIDyE. G2. Pleuroploca trapezium. Murex trapezhou Lin., Sijst. nat., 10, p. 745. MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'aDEN 183 Fasciolaria trapezium Sow., Th. Conc, pi. m, fig. 22. Hab. — Obock. Deux exemplaires, riiii recueilli roulé, l'autre vivant. PLEUROTOMID^. •33. LlENARDL\ OBOCKIENSIS. Testa ovato oblonga, ventricosa, longitudinaliter costata, trans- vcrsim sulcata, late clathrata, alba, lineis duabus palidissime fulvis cincta; spira coiivexo coiiica ; apex acuta; aniV. 7 sutura profunda separatis, ultimus spiram sequans, ventricosus antice atteuuatus, canali brève terminatus; apertura siuuata, angusta crassa, coluriiella subgibbosa. Dimensions : long., 4"""; larg., 2'"'". Coquille petite, en forme d'ovoïde allongé et a spire étagée, aiguë et saillante; son test épais, solide et sa surface rugueuse, est sil- lonnée de stries spirales et de côtes longitudinales; sa couleur est d'un blanc opaque sur les individus morts; mais, à l'état vivant, il existe à la surface quelques filets bruns. Sur l'exemplaire recueilli par M. Faurot, on aperçoit sur le dernier tour deux petites lignes ferrugineuses presque effacées, dont l'une est placée près de la suture et l'autre vers le milieu. Cette coquille est formée par l'en- roulement régulier et assez rapide de 7 tours convexes, anguleux et fortement déprimés en arrière. Ils sont divisés par une suture sinueuse assez large et très profonde. Les premiers tours, costulés longitudinalement, sont cerclés par deux cordons spiraux qui for- ment de petites nodosités en passant au-dessus des côtes longitudi- nales; le dernier tour, qui mesure à peu près la moitié de la lon- gueur totale de la coquille, est déprimé en arrière, et convexe sur les parties latérales. Sa surface est divisée par 9 côtes longitudi- nales saillantes et par 5 cordons spiraux à peu près équidistants. Indépendamment de ces cinq cordons, il en existe trois autres sur le canal qui sont séparés des précédents par un espace un peu plus large. L'ouverture, allongée et très étroite, ayant la forme d'une fente courbée en S, se termine en un canal assez profond à chaque extrémité. Le bord columellaire est assez long, convexe et gibbeux à sa partie moyenne ; le bord externe, un peu déjeté et lisse en dedans, est doublé en dehors d'un épais bourrelet longitudinal au-dessus duquel passent les cordons spiraux qui viennent finir à la marge externe de l'ouverture. Le canal assez 184 F. JOUrfSEAUME court, droit et rugueux en dehors, est creusé eu dessous par une gouttière profonde déprimée et un peu plus étroite que la largeur de l'ouverture. Rapports et différences. — Cette espèce se distinguera i'acilement du PL alha Desh. avec lequel elle pourrait être confondue, par la forme plus anguleuse des tours de spire, par le nombre des côtes longitudinales qui est de 9, alors qu'il en existe 11 dans le PL alba. De plus, dans cette dernière espèce, les premiers tours de spire ont trois cordons circulaires; l'ouverture présente également de notables diflerences, elle est plus large et à bord externe crénelé intérieurement dans le PL alba. Hah. — Je possède deux individus de cette espèce, l'un recueilli à Obock, par notre collègue M. Faurot, l'autre à Djeddali, par M. le capitaine Sauson. NASSID,^. 04. Arculia Deshayesi. Nassa Beshaycsi Homb. et Jacq., To^. ZéL, pi. xxi, fig. 11. Ilah. — Obock. Deux exemplaires de petite taille et on mauvais état de conservalion. J'ai créé pour cette espèce et celles qui ont avec elle, comme la i\". arcularia, une analogie frappante, le genre Arculia. 65. HiMA ADANSONI. Nassa Adansoni Desh. jlah. — Obock. Deux exemplaires d'un blanc mat à peine tacheté de roux et à granulations un peu moins fortes que celles qui hérissent les exemplaires de Maurice et de Madagascar. 66. PiiRONTis Obogkensis. Testa ovato conica, soUda, longitudinaliter costata et spiraliter striata, luteo fuscoquefasciata, apex alba, anfracti 8, ultimus spi- ram œquans ; apertura parva, ovalis, intusalbo nigroquefasciata ; labrum incrassatum, album quadridentatum et tenuissimc stria- tum ; columella valde callosa, alba, antice tridcnticulata. Dimensions: long., 11'""'; larg-., 6"""; épaiss., 5""". Ouverture: long., 4"^"" ; larg., 2'""'. (Coquille épaisse, solide, légèrement dilatée et arrondie à la base età spire aiguë et conique. Sa surface est ornée de côtes Ion- MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'ADEN 18u yitudinalcs et de petits cordons transverses, iiliformes, peu sail- lants et serrés, formant de petites nodosités en passantan-dessus des côtes. La couleur est formée de deux bandes jaunâtres alter- nant avec deux bandes noirâtres. Pour l'aspect général, la forme, la taille et le mode d'ornementation, cette espèce peut être com- parée à la N. incrassafa si abondante dans les mers d'Europe. La spire est formée de 8 tours séparés par une suture linéaire pro- fonde et à développement régulier, les quatre premiers d'un corné blanchâtre formant à l'extrémité de la spire un petit sommet aigu ; les deux premiers sont lisses et les deux autres légèrement costulés et striés. Les quatre tours suivants, h. peine convexes, présentent près de la suture un étranglement produit par un sil- lon spiral assez profond qui divise les côtes en deux parties iné- gales. La partie postérieure, très étroite, forme au-dessous de la suture une petite couronne de tubercules assez saillants et jau- nâtres, séparés par des intervalles d'un noir foncé. Le dernier tour, un peu dilaté, est surmonté de douze côtes longitudinales assez saillantes et à peu i)rès d'un même nombre de petits cor- dons transverses peu saillants et serrés. La couleur est formée par deux zones d'un jaune-clair, l'une médiane et l'autre antérieure et de deux zones inégales d'un brun noirâtre ; la médiane sépare les deux bandes jaunâtres, et la postérieure plus étroite occupe près de la suture la partie étranglée. L'ouverture, très étroite et de forme ovale, présente en arrière un canal en forme de gout- tière étroite, profonde et à labre tuberculeux. Le canal antérieur, étroit, très profond et dirigé en avant et en haut, découpe l'extré- mité antérieure du péristome. A sa face supérieure convexe, on aperçoit un petit bourrelet séparé par un profond sillon de la base du dernier tour qui s'unit, après avoir formé la lèvre droite du canal, avec le bourrelet du bord droit de l'ouverture. La lèvre gauche du canal est formée par une petite lamelle linguiforme assez saillante, convexe, finement striée et maculée d'une tache noirâtre au dehors. I^e bord externe, doublé en dehors d'une forte varice, est large, épais, un peu brillant et finement strié ; il est intérieurement armé de cinq dents assez saillantes qui se pro- longent dans l'intérieur de l'ouverture où elles forment de petites côtes assez saillantes. Hab. — Deux exemplaires de cette espèce, un jeune et un adulte, ont été recueillis à Obock, par M, Faurot. 18i; F. .TOUSSEAUME 67. Tritia Fauroti. Testa ovato conica, solida, longitudinalilcrcostata costis prope siUiiram nodulose interruptis, luteo-alba ; ani'racti 8 planis con- vexis ultimns 3/5 longitudinus superans, sutura profunda cauali- ciilata ; apertura ovalis postice angulato, labrum intus louge liratum, columella antice sulcata. Dimensions: long., 23"""; gr. diam., 15'""^ ; p. diam., 13""". Ou- verture : long., 14"'"' ; larg., G"''". Coquille solide, oblongue, ovoïde et à sommet conique, son test solide et blanc est orné à la surface de côtes longitudinales sail- lantes. L'on est frappé par le peu d'analogie qui existe entre les côtes des derniers tours qui sont beaucoup plus fortes et moins nombreuses que sur les tours précédents. La spire est formée de 8 tours scalariformes, séparés par une suture profonde et canali- culce; les 2 premiers sont lisses et les cinq suivants, dont le développement est très régulier, sont ornés de côtes longitudi- nales lisses, régulières et saillantes, séparées par des intervalles un peu moins larges que les côtes; en arrière, près de la suture, qui semble entourée d'un chapelet de tubercules, elles sont di- visées par un sillon circulaire. Le dernier tour, très grand, allongé, un peu ventru et à peine convexe sur la partie latérale constitue à lui seul à peu près les trois quarts du volume total de la coquille ; sa surface est surmontée de côtes très larges, lis- ses et saillantes, séparées par des sillons relativement étroits et profonds. Les trois côtes qui bordent en dehors le péristome sont beaucoup moins larges, moins saillantes et, comme sur les pre- miers tours, plus rapprochées ; les côtes, divisées en arrière par un sillon circulaire, sont également découpées en avant par cinq sillons occupant la base de la coquille. L'ouverture, anguleuse en arrière, a la forme d'un ovale allongé se terminant en avant en un large et profond canal. Sur sa face externe s'élèvent 10 petites côtes assez saillantes, très largement espacées, qui j^énètrent profondément dans l'intérieur et qui se terminent assez brusque- ment un peu en arrière du péristome; le bord externe, un peu brisé sur l'unique exemplaire que nous possédons de cette espèce, doit être assez mince ; le columellaire assez court, presque droit et recouvert d'une mince couche d'enduit, est orné en avant de deux i)lis transverses, peu saillants ; la couche d'enduit (pii les relie au bord externe est assez large et très mince. Le canal dirigé en haut et en avant est entouré à sa base par une crête MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'aDEN 1S7 assez saillante, qui se continue sans solution de continuité avec sa lèvie droite ; entre cette crête et le sillon qui la sépare de la base du dernier tour, existe une rangée de tubercules allongés. La partie lamelleuse,qui forme la base du canal, fortement striée à la surface se termine à l'extrémité par un bordétroit et convexe armé de chaque côté d'une pointe assez saillante. Ilah. — Cette espèce a été trouvée dans les plages soulevées des environs d'Obock, à une grande distance de la mer. Comme toutes les autres coquilles recueillies dans cette localité se ren- contreut encore à l'état vivant, il est probable qu'elle existe encore à l'époque actuelle dans quelques points de l'Océan indien. 68. Eburna mollL'Vna. Nassa moUiana Chemn., 4, pi. cxx, fig. 1118. Elmrna ValcniicDia, Swains. Hab. — Aden, Trois exemplaires décolorés, recueillis sur la plage. TEREBRID.E. G9. IIastula duplicata. Terebra duplicata Sow., Th, Conc, pi. xlî, lig. 4. Hab. — Aden. Deux exemplaires roulés et détériorés. 70. Impages cœrulesgens. Terebra cœrulescens Lam. (Sow., Th. Conc, pi. XLii, fig. 27). Hab. — Obock. Un exemplaire. 71. Myurella sgabrella. Terebra scabreîla Lam. (Sow., Th. Conc, pi. xlu, tig. 27). Hab. —Obock. Un exemplaire trouvé dans les sables des plages soulevées, brisé à ses extrémités, mais a^-ant encore conservé des traces de coloration. PYRAMIDELLID^. 72. Odostomla. dolL'Vrls. Odoniostomia doliaris Phil., Zeit. fur Mal., 1849, p. 29). Hab. — Ile Cameran. Un individu trouvé dans les sables de la plage. 1(s8 f. jousseaume 73. Odostomia Fauroti. Testa oblonga, ovalis obtushisciila, solida, lutescciilc alba, transversim sulcato cingulata; anfracti 6 1/2, convexiusculis, su- tura canaliciilatascpai'ati; cingula elevata iiitertitus inœqualibus prolunde divisa, cingulis 3 in periultimo. Anticc 2, et in ultimo circa 0. Apertura subovalis, parva, unidentata. Dimensions : long., 2'»"\.'j; larg., l""". Coquille petite, solide, ayant la forme d'un ovale allongé; sa couleur est d'un blanc sale, légèrement teinté de jaunâtre. A sa surface s'élèvent des côtes spirales fortes, saillantes et inégales, séparées par des sillons étroits et plus ou moins profonds; la spire est formée de G 1/2 tours, légèrement convexes et à déve- loppement régulier, que sépare une suture profonde, large et canaliculée; entre le dernier tour et le précédent on aperçoit, dans l'intérieur de la suture, un peiit cordon intermédiaire; le premier tour, lisse, forme à l'extrémité de la coquille un sommet obtus, les suivants sont entourés de deux côtes fortes, saillantes et mousses, dont la postérieure est un peu plus large ; arrivée à l'avant-dernier tour, cette côte se dédouble, ce qui porte à trois au lieu de deux le nombre de ses cordons circulaires; le dernier tour, dont le volume égale à peu près la moitié du volume total de la coquille, est un peu renflé, convexe et arrondi, les cordons cir- culaires qui l'entourent vont en diminuant de saillie d'arrière en avant et finissent par disparaître complètement à la base. On en compte 6 à 7, séparés par des sillons inégaux en profondeur et en largeur; l'ouverture, assez étroite, a la forme d'un ovale déprimé en dedans par l'avant-dernier tour; son bord externe, crénelé en dehors par la saillie des cordons de la surface décrit une courbe arrondie et vient, après avoir formé une lèvre antérieure, rejoindre le columellaire avec lequel il s'unit en formant une dent saillante qui s'enfonce dans l'intérieur de l'ouverture. Ilah. — Aden. Je ne possède qu'un seul exemplaire assez bien conservé de cette curieuse espèce, elle est très facile à distinguer du DoUaris, par sa taille un peu plus gn^ande, son test i)lus épais, ses cordons spiraux moins nombreux et sa couleur d'un blanc sale légèrement jaunâtre. CASSID.E. 1\. Faurotis faurotis. Testa ovata, vcntricosa, solidula, pallide cornea; spiraconica; MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'ADEN" IS'.I sutura iaipressa; auiVacti 8 rotundati, primi 2 lœvcs, rubro- nigresceutes, sequentes spiraliter late impresso striati; aperlura, irregulariter ovato oblouga; peristomum album, margiiie externo crasso crenulato, columellari, late expanso, fortiore, rude rugoso plicato, labro dcntato, lyrato ; canali subite recurvalo. Dimensions : long., 45 àG4"''"; larg., 31 à 44'"'"; épaiss., 28 à 36™'". Ouverture : long., 32 à 45'"'^' ; larg., 11 à 15™'". Coquille ovale, solide, costulée à la surface et de couleur corné- jaunàtre ; la spire, de forme conique, est formée de 8 tours séparés par une suture profonde; leur développement s'eflectue d'une façon régulière et progressive, le dernier formant à lui seul à peu près les trois quarts du volume total de la coquille. Les. deux premiers, et une partie du troisième, qui forment à l'extrémité de la sphère un petit sommet aigu, sont lisses et d'un brun rou- geàtre foncé; les tours suivants sont finement et délicatement striés; les petites côtes qui séparent les stries, fines et très régu- lières sur les premiers tours, vont en s'élargissant sur le dernier tour; on observe que ces côtes, arrondies et saillantes en avant, sont très aplaties à la partie médiane et beaucoup plus nom- breuses et serrées en arrière; entre les onzième et sixième côtes antérieures il existe dans les sillons qui les séparent une petite côte filiforme très apparente sur les sujets adultes; l'ouverture semi- ovale, échancrée par l'avant-dernier tour, anguleuse aux extré- mités, est intérieurement tintée d'un jaune rougeàtre; le canal postérieur est étroit et superficiel alors que l'antérieur, très profond, se courbe brusquement vers la face dorsale ; le péris- tome, très épais et blanc, est formé d'un bord externe doublé en dehors d'un fort bourrelet séparé de la coquille par un canal longitudinal assez profond et armé en dedans et en dessus d'une vingtaine de côtes très saillantes et aiguës qui s'atténuent et finissent par disparaître en s'enfonçant dans l'ouverture; le bord columellaire, relié au précédent par une large couche d'enduit, lisse et brillant, appliqué sur la moitié interne de l'avant-dernier tour est presque droit et fortement déjeté en dehors, ce qui le fait paraître presque aussi large que long; il est creusé de sillons transverses que sépai'cnt des plis irréguliers et saillants; ces plis, sur la partie libre du bord, se prolongent et forment des tubercules divisés par de profondes échancrures. C'est avec le Cassis bisulcata Sow., les seules espèces chez lesquelles la partie libre du bord columellaire est crénelée et comme digitée. Au- dessus du bord columell.iii'e la face externe du canal antérieur 190 F. JOUSSEAUME forme un bourrelet arrondi el saillant, séparé de la base du der- nier tour par un canal étroit et profond qui s'enfonce profondément dans l'intérieur de la coquille et de la lèvre antérieure par un autre canal plus large que le précédent qui se prolonge également dans l'intérieur de la coquille; ce canal se termine en haut par une partie saillante en forme d'oreille, dont le bord antéiieur vient s'unir en bas au tubercule antérieur du bord columellaire, alors que le postérieur, après avoir contourné l'extrémité antérieure du second tour, vient s'unir, par un angle saillant, avec le bord externe. Hab. — Cette espèce a été recueillie par M. Faurot sur la plage qui se trouve à l'Est d'Aden. Ohs. — Gomme je l'ai fait observer dans la description que je viens de faire, le Fam-otis présente, sur le lobe du bord columel- laire, des tubérosités saillantes, divisées par de profondes échan- crures; ce caractère qui, correspondant certainement à une orga- nisation particulière de l'animal, permettra de distinguer toutes les espèces de ce groupe des Scmicassis. Le genre FauroUs , dont l'animal est encore inconnu , peut se caractériser par sa coquille ([ui, malgré son analogie frappante avec celle des Seniicassis, s'en distingue nettement par les créue- lures qui découpent le limbe du bord columellaire. Les deux espèces connues jusqu'à ce jour sont le Faurotis faurotis, type du genre, et le Fam-oth hisnlcata Sowerby. 75. Cassis uufa. Buccinum rufam Lin., 8ijst. NaL, 10. p. 736. Cassis rufa Rceve, Icon., sp. 20. Hab. — Obock. Assez commun. 70. Phalium glaucum. Buccinum glaucum Lin., ^S^s^;. Xat., 10, p. 737. Cassis fjlauca Reeve, Icon., sp. 33. Ilab. — Cameran. Un exemplaire en mauvais état de conserva- tion. 77, Casmeria touquata. C/issis torquaia llecve, Irn»., sp. L Jlab. — Obock, Aden. Plusieurs individus morts et roulés. MOLLUSQUES DE LA MEH ROUGE ET DU GOLFE d'aDEN 191 UOLllD.^. 78. Ficus decussata. Ficiila decussala Wood. (Sow., Th. Conc, pi. ccccxxiii, fiij. 3). Hab. — Aden. Deux exemplaires décolorés. OLIVID.E. 79. ÂNCILLARLi TrONSONL Ancilhiria Tromoni Sow., Th. Conc, pi. il, iig. 20-21. Hab. — Obock. Un exemplaire roulé. 80. Cahmione bulbosa. Olira bulbosa Boit. ^Sow., Th. Conc, pi. xiii, fig. 186-192). Hab. — Obock, Aden. Variétés nombreuses et abondantes en ces deux localités. MARGINELLID.E. 81. Granula suezensis. Marginella suezensis Issel (Sav., Hisi. Eg., pi. iv, fig. 17). Hab. — Obock, Gameran. Un exemplaire de chacune de ces localités. 82. Granulina pygm.ea. Marginella }vjfjm%a Issel (Sav., Hist. Eg., pi. iv, fig. 26). Hab. — Obock. Deux exemplaires. CYPR^IDJS. 83. PORCELLANA CARNEOLA. Cyprœa carncola Lin. (Sow., Th. Conc, pi. ni, fig. 1). Hab. — Obock. Un individu jeune recueilli vivant. 84. Trôna mauritiana. Ci/jii-cvn luauritianu Lin. (Sow., Th. Conc, pi. ix, fig. 5l-o2). Hab. — Obock. Deux exemplaires. 8.^. VULGASELLA TIGRIS. Cgprxa tigris Lin. (Sow., Th. Conc, pi. xxi, tig. 172-173). Hab. — Obock. Assez commune. 192 F. JOUSSEAUME 8G. VULGASELLA PANTIIEUINA. Cj/prxa panthcrina Sol. (Sow., 'Th. Cotic. pi. x, fiir. 69-71). Ilab. — Obock, dameran. Abondante. 87. VuLGASELLA MAPPA. C>jpra2a mappd Lam. (Sow., 77/,. Conc.., pi. v, tig, 2(j). //r?&. — Obock. Un exemplaire. 88. VuLGASELLA MELANOSTOMA. Cjjprœa mdanostoma Leath. (Sow., 77/. Conc.^ pi. vi, fjg. 35-36). Ilab. — Cameran. Un exemplaire. 89. Arabica arabica. Cj/prxa arabica Lin. (Sow., 77i. Conc, pi. x, fîg". o9-61), Ilab. — Obock, Cameran. Très abondante; les individus sont tous de petite taille. 90. Erosaria erosa. Ci/prœa crosa Lin. (Sow., Th. Conc, pi. xvni, (ig. U'i-llo). Ilab. — Obock, Cameran. Troix exemplaires. 91. Erosaria turdus. Ci/prcva turdus Lam. (Sow., 77/.. Conc, pi. xvin, tig. 128-130). Obock. Abondante. NERITOPSID^. 92. Neritopsis r adula. Nerita radula Lin. (Chemn., Mart. Conch., fig. 2407). Ilab. — Obock. Un exemplaire, en très bon état de conserva- tion, recueilli dans les sables des plages soulevées. NATIGIDiE. 93. NaTICA VESTALIS. Natica vestalis Pliil. (Chemn., 2'= édit., pi. xviii, fig. 6). j/ab. — Cameran, Aden. Un exemplaire adulte recueilli dans les sables des plages soulevées de Cameran, et un exemplaire jeune recueilli sur la, plage d'Aden. NERITID.E. 94. Nerita albicilla. Kerita albicilla Lin. (Reeve, Jco». sp., 64). Ilab. — Cameran. Assez abondante. MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'aDEX J93 95. Odontostoma orbignyanum. Kerita orhignyana Recl. (Reeve, Icon., sp. 58. liai). — Obock. Deux exemplaires. 96. Odontostoma politum. Ncrita 2')oUta Lin. (Sav., Desc. Ey., pi. v, fig. 12). Ilah. — Obock. Deux exemplaires. 97. Odontostoma Rumpiiil Nerita Rumjihii Recl. (Reeve, Ico>i., sp.). Hab. — Cameran. Trois exemplaires. 98. Peloronta quadricolor. Nerita quadricolor Gmel. fReeve, Icon., sp. 4). Ilab. — Cameran. Trois exemplaires. 99. Peloronta arabica. Nerita arabica Reeve, Jco}i., sp, 20. Ilab. — Cameran. Deux exemplaires. 100. Peloronta Longil Nerita Longii Recl. (Reeve, Icon., sp. 52). Ilab. — Obock. Assez abondante. Il est probable que la P. arabica n'est établie que sur des indi- vidus très âgés de la P. Longii. L'étude de l'animal tranchera cette question. 101. Peloronta neritopsoides. Nerita yieritoposoides Reeve, Icon.., sp. 69. Hab. — Cameran. Deux exemplaires mal conservés, quoique recneillis vivants. 102. Smaragdla Feuu.letl Neritina FeiiiUeti Aud. (Sav., Besc, Eg., pi. v, fig. 11). Ilab. — Cameran. Deux exemplaires jeunes. LITTORINID^. 103. Melarhaphe glabrata. L'ittorina glabrata Phil., Abb. Conc, pi. vn, lîg. o. jjab. — Obock. Plusieurs exemplaires recueillis vivants. 194 F. JOUSSEAUME TURRITELLID^. 104. ÏORCULA MACULATA. IhirriteUa maadata Reeve, Icon., sp. 33. Bah. — Cameran, Un exemplaire recueilli dans les couches des plages soulevées. 10.'). TORGULA ANNULATA. Tarritella anmdata Kien, Icon,, pi. xiii, fig. 1. Hah. — Gameran, Aden. Plus petit et abondant dans cette dernière localité, SOLARllDiE. 106. Verticillus formosum. Solarium, formosum Hinds fCliemn., 2^ pi. iv, fig\ 7). Ilah. — Obock. Un exemplaire décoloré à la base. CYCLOSTREMIDJî. 107. Cyclostrema micans. CijcJosirema micans A. Ad. (Sow., Th. Conc. pi. cclv, lig. 7-8). I/al). — Gameran. Un exemplaire. 108. Gyclostrema biporcatum, Cyclostrema hiporcata À. Ad. (Sow., Th. Conc, pi. ccLV, fig. 30- 31. JTab. — Gameran. Deux exemplaires. SGISSURELLID^. 101). SCISSURELLA OrBIGXYI. ScissureJh( Orhùjwji kwà. (Sav., Desc. Eij., pi. Y, (ig. 30"). liai). — Obock. Un exemplaire trouvé dans des sables madré - poriques recueillis à Surcoul'. PIIASIANELLID.E. 110, PUASIANELLA BrONGNIARTI. Pliaslamlla IJrongniarti Aud. (Sav., Descr. IJr/., pi. v, lig. •23-24). Ilah. — Gameran. Un exemplaire jeunt; et à bord externe de rouverlure biisé. MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'aDEN 195 TURBINID.E. m. LiOTLA OTOMUS. Liotia otomus Issel, Mal. M. Rosso, pi. m, lig'. 2. Ilab. — Camerau. Un exemplaire. 112. Petholatus petholatus. Turbo petholatus Lin. (Kien., Icon,, pi. xxiv, fig. l^ ). Ilah. — Obock. Un exemplaire. 113. FORNAX CHEMN1TZIANA. Turbo chemnitzianuin Reeve, /co?z.,p. 30. Ilah. — Obock. Un exemplaire. 114. Lunella coronata. Turbo (zoronatus Gmel. (Kien., Icon., pi. xii, fiy. 2. Ilah. — Gameran. Trois exemplaires. TROCHIDiE. llo. Tectus dentatus. Trochus dentatus Y ov^\i. (Reeve, Icon., sp. 12), Ilab. — Gameran. Trois exemplaires jeunes. 116. Gardlnalia virgata. Trochus virgaius Gmel. (Reeve, Icon., sp. 69). Ilab. — Obock. Un exemplaire. 117. Lamprostoma altum. Trochus altus Phil. (Reeve, Icon., sp. 13). Ilab. — Obock. Un exemplaire adulte et un jeune. 118. Glanculus pharaoxis. TrocJius jjharaonis Lin. (Sav., Descr. Eg., pi. m, fig". 7). Ilah. — Obock. Un exemplaire. FISSURELLID.E. 119. Fissurella cruciata Kraus., Sildaf. MolL, pi. iv, fig. 9. Ilab. — Obock. Quelques exemplaires recueillis vivants que je considère comme la F. cruciata de Kraus, quoiqu'ils soient peints de 8 zones rayonnantes noires au lieu de quatre. 196 F. JOUSSEAUME SlPHONARIIDyK. 120. SiPlIONARIA VARIABILIS. Siplionaria variahilis Kraus., S'ùclaf. Moll.^ pi. iv, fig. 4. Jlab. — Obock. Deux exemplaires recueillis vivants. PATELLIDiE 121. SCUTELLASTRA STELL.Î':F0RMIR. Patella stellsoformis Reeve, Conc. Syst. Paiellapentagona Heeve, Icon., sp. 48, non PatcUa pcntagona Born. 122. Patella varl\bilis Patella variahilis KvSiUS.,, SikIof\ MolL, pi. m, fig. 12. j/ah. — Obock. Quelques individus recueillis vivants. 123. Patella piiaraonis. Patella pliaraoïds Yak, Coll. Mus. Ilah. — Obock. Quelques exemplaires de pclitc taille. PIIOIAUID.E. 124. PlIOLADlDEA FaUROTL Testa clausa ovato-oblonga, canali serrato divisa, concentrice et tenuissime striata, margo ventralis, antice ovalis lœvigata, postice acuminata, spatulis duabus expansa. Dimensions : long., 22""" ; diam., 13"""o. Coquille oblongue, ovoïde, à test mince et d'un gris cendré prenant une teinte plus foncée dans sa moitié postérieure. Elle est formée de deux valves réunies à sa face dorsale et ventrale, dans sa partie postérieure seulement par une lamelle calcaire assez forte, saillante et usée à la surface. Elles sont brillantes à l'extrémité antérieure, là où les pièces accessoires, qui recou- vraient cette extrémité à sa partie dorsale, n'ont pas été conser- vées sur l'unique exemplaire que nous a remis M. le D'" Faurot. L'extrémité postérieure, largement ouverte, est bordée de chaque côté d'une écaille unguiforme et lamelieuse fortement rejetée en dehors ; elle est soudée à la base avec le sommet de la valve et sur les côtés avec l'extrémité des deux pièces accessoires qui MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'ADEN 197 unissent entre elles les deux valves. A la face externe, chaque valve est divisée en deux parties inégales par un petit sillon qui, portant des crochets, se dirige obliquement de haut en bas et d'avant en arrière ; indépendamment de ce sillon, on aperçoit, à l'aide d'un verre grossissant, des petites lamelles concentriques fines et serrées, qui suivent la courbe des bords antérieur, infé- rieur et postérieur. En avant et en bas, il existe sur chaque valve une surface semi-ovale lisse et blanchâtre, nettement séparée de la partie striée par une dépression; on dirait une membrane mince qui se serait accolée à la valve par sa face interne. Les sommets peu saillants sont couronnés par deux crêtes saillantes qui se dirigent en avant jusqu'au miheu environ du bord àntéro- supérieur et qu'une petite pièce intermédiaire réunit en arrière. Par l'entrebâillement des valves on aperçoit intérieurement deux petites côtes assez saillantes et libres, qui se fixent au-dessous des crochets par leur extrémité supérieure. Cette coquille a été recueillie dans les environs d'Obock. C'est la première fois, sauf un débris trouvé à Suez par M. le profes- seur Vaillant, que l'on ait rencontré une Pholade dans les eaux de la mer Rouge. Toutes nos félicitations à M. le D"" Faurot pour cette précieuse et intéressante découverte. CLAVAGELLID^. 125. Clavagella adenensis. Testa. Valva sinistra unguiformis, arcuata extus transverse rugoso plicata et irregulariter tenuissime striata, in partcm anti- cam longitudinaliter rugoso striata. Epitesta caduca, tennis, flavida, intus concava nitens, margaritacea. Dimensions : long., 13"^"^ ; larg.. lia 14""'". Parmi les intéressantes récoltes faites par M. Faurot, j'ai ren- contré deux valves de Clacagella recueilHes à Aden. Malgré la variabilité de forme que présente en général la valve gauche des Clavagella, je n'ai pas trouvé parmi les quelques espèces connues les caractères que me présentaient les valves libres de l'espèce que je vais décrire. Coquille unguiforme, à bord antérieur un peu plus court que le postérieur. Sa face externe, recouverte par endroit d'un épitest très mince, caduc et d'un jaune clair, est convexe transversale- ment et boursouflée de rides concentriques irrégulières et plus ou 198 F. JOUSSEAUME moios fortes; on aperçoit également des stries transversales un peu ondulées, découpées dans la moitié antérieure par des stries longitudinales , interrompues , formant des nodosités plus ou moins saillantes. La face interne concave, brillante et nacrée, présente au-dessous en arrière une impression musculaire nette- ment accusée, assez étendue et presque circulaire; de son bord antérieur paît une impression linéaire centrale qui se dirige de haut en bas et qui,inférieurement se repliant brusquement en arrière, se termine à une petite impression plus profonde et de forme ovale. Les bords sont minces; l'inférieur, qui décrit une courbe arrondie, est déjeté en dehors, alors que l'antérieur et le postérieur s'inclinent vers la face interne. Le sommet, légère- ment anguleux au ventre, est large et peu saillant. Il est à regretter que les autres parties de la coquille de cette espèce n'aient pas été recueillies, ce qui n'enlève rien de l'impor- tance, au point de vue de la distribution géographique de ces espèces, de cette intéressante découverte. Hah. — Aden. Deux valves sur lesquelles l'animal se trouvait encore fixé. SOLENIDtE. r2(j. SOLEN TRUNCATUS. Solen truncatus Wood. (Reeve, Icon., sp. 1). Hah. — Aden. Plusieurs exemplaires recueillis sur la grande plage. 127. Solen corneus. Solen corneus Lam. (Pliil., Ahh., pi. n, fig. 2). liai). — Obock. Un exemplaire recueilli vivant. 12S. SiLIQUA POUTA. Pollia Hanley. Hah. — Aden. Plusieurs exemplaires recueillis sur la grande plage. TELL1D1N.E. 129. ASAPIIIS VIOLASCENS. Venus violascens Forsk., I)esc. An., p. 31. Hah. — Obock. Deux exemplaires. MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'ADEN 199 130. ASAPHIS ARENOSA. TcUina areaosa Rumpli., Thesaur., pi, xlv, fig. 6. Hah. — Obock, ile Cameran. Abondant dans ces deux localités. 131. Métis ephippium, Tellina ephijyjyium Spengl. (Sow., Th. Conc, pi. lxv, p. 244). Hah. — Ile Cameran. Un exemplaire recueilli dans les couches des plages soulevées. 132. Macoma? truncata. Tellina truncata Jona.s (Sow., Th. Conc, pi. lxh, fig. 198). Hah. — Obock. Une valve recueillie dans les couches des plages soulevées. 133. Arcopagl\ striatula. Tellina striatula Lam. (Sow-, Th. Conc, pi. lxi, fig. 17.5). Jlab. — Obock. Plusieurs valves recueillies dans les couches des plages soulevées. 134. Arcopagl\ scobinata. Tellina scobinata Lin. (Sow., Th. Conc, pi. cxiv, fig, 23.o). Rab. — Cameran, Deux exemplaires en très bon état de con- servation. MACTRIDiE. 135. Magtra isthml\. Testa trigona, subœquilateralis, solidula, tumida, anticc trans- versim, sulcata, albo-cinerea, epitesta, nitens, flavida; arealunu- laque planis, striatis ; pagine interna alba postice violacea. Dimensions : long., 4.5""" ; larg., 35'"'" ; épais., 20""". Coquille assez plate, de forme triangulaire, à bord inférieur arrondi ; son test, assez mince et solide, est recouvert, excepté près des sommets où il a été usé par le frottement, par un épitesfc très adhérent, mince, lisse, luisant et de couleur jaune-clair, de sorte que la coquille, légèrement teintée de rose au sommet et d'un blanc cendré au centre, prend une teinte jaunâtre dans la portion recouverte par l'épitest. La moitié antérieure de chaque valve est ornée de sillons concentriques, alors que la partie posté- rieure et le sommet présentent une surface lisse découpée de dis- tance en distance par des stries d'accroissement. Les crochets recourbés en dedans forment un sommet mousse et arrondi. 200 F. JOUSSEAUME L'éciisson et la lunule sont aplatis, l'oilement striés et lég-ère- ment teintés de violet. Le bord inférieur, assez mince, décrit une courbe arrondie, et l'extrémité postérieure à peine baillante est un peu plus saillante et anguleuse que Tantérieure, dont la courbe est régulière. L'intérieur des valves est d'un blanc très légère- ment teinté de violet paie, excepté à l'extrémité postérieure qui est colorée en rouge violacé. Les impressions musculaires, larges et ovales, sont reliées par l'impression palléale qui est plus dis- tante du bord inférieur et présente une excavation moins profonde que dans la M. Fauroti. La charnière, en grande partie supportée par une lame cardinale saillante, surtout au-dessous des crochets, est formée, sur chaque valve, de deux dents cardinales qui ont la forme d'un V renversé ; celles de la valve gauche sont beau- coup plus fortes et plus saillantes que celles de la valve opposée, dont la dent postérieure, presque transversale, est beaucoup plus courte que l'antérieure. Les dents latérales sont lamelleuses et saillantes sur la valve droite, la dent externe est beaucoup plus courte, plus mince et moins saillante. La fossette du ligament interne est large et de forme triangulaire. Les Mactra Fauroti, isthmia et olavhia, qui n'ont entre elles d'autres rapports que les sillons qui ornent la moitié antérieure de la coquille, ont certai- nement été confondues par les auteurs qui ne se sont préoccupés que de ce seul caractère et j'ai déjà vu ces différentes espèces dans les collections étiquetées M. olarina. Hah. — Cette espèce a été recueillie par M. Faurot dans le canal de Suez à la première station après Port-Saïd. Avec cette Mactra qui appartient à la faune de la mer Rouge, M. Faurot a recueilli deux espèces, la Tapes decussaia et le Cardium edide qui sont abondants dans la Méditerranée. Le fait de migration des Mollusques de la mer Rouge vers la Méditerranée et ceux de cette dernière mer vers la mer Rouge est des plus intéressants, car les faunes de ces deux mers étaient si nettement tranchées, malgré la proximité de leurs eaux, que je ne connais pas une seule espèce qui leur soit commune : elles présenteront dans un avenir pro- chain un très grand nombre d'espèces communes. 136. Mactra Fauroti. Testa ovuto triangularis, subiequilateralis, tumida antico irans- versim striata, posticc hiante, junior pallide violacea; adulta albaad apiccs vialaceo-purpurescens, epitcsia ilavida subuitens. MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'ADEN 201 Area lunulaque plaoiusculis, exquisite striatis ; pagine interna purpurescente alba. Dimensions : long., 50'"'" ; larg., 36'"™ ; épais,, 26"t". Coquille solide, luisante, subéquilatérale et irrégulièrement ovale, à bord inférieur arrondi et anguleux supérieurement. Son test d'un blanc mat prend au sommet une teinte mélangée de pourpre et de violet. On observe sur le sommet de chaque valve deux bandes latérales jaunâtres qui, en contact par leurs deux extrémités internes, se séparent en formant un angle d'environ 25°. L'épitest, d'un cendré jaunâtre, mince, très adhérent et lui- sant, n'existe pas sur les sommets ou il a été détruit par le frot- tement. La face externe de chaque valve lisse dans la plus grande partie de son étendue, présente à la partie inférieure de son extrémité antérieure de fortes stries concentriques. Au-dessus de l'extrémité postérieure, existe en forme de fente étroite et allon- gée un entrebâillement des valves ; les sommets assez saillants et recourbés en dedans sont assez distants. La lunule et l'écusson, fortement déprimés et de forme ovale, présentent au milieu une légère crête formée par le relèvement des valves. Le bord infé- rieur assez mince décrit une longue courbe arrondie. L'intérieur des valves est d'un rose violacé et blanc bleuâtre; au-dessous des crochets et près du bord inférieur, les impressions musculaires sont assez larges et presque rondes, les impressions palléales très larges, lisses et luisantes ainsi que les impressions musculaires, sont déprimées en arrière par une excavation profonde. La char- nière est formée de deux dents cardinales assez saillantes qui, unies par leurs extrémités externes, atïectent la forme d'un V renversé et de deux dents latérales de chaque côté pour la valve droite et d'une seule pour la valve gauche. Ces dents sont très longues, lamelleuses et saillantes. Le ligament occupe en arrière de la dent cardinale postérieure une fossette triangulaire suppor- tée ainsi que les dents médianes par la hime cardinale qui s'avance dans l'intérieur de la coquille. Par sa forme, sa taille et sa coloration, il sera toujours facile de distinguer cette espèce d'avec la M. olarina décrite et figurée par Philippi. Hah. — M. le W Faurot a trouvé cette espèce sur la plage est d'Adeu. Les quelques exemplaires qu'il m'a remis sont en aussi bon état de conservation que s'ils eussent été recueillis vivants. "202 F. JOUSSEAUME GUSPIDARllDyE. 137. CuspiDARiA Adenensis. Testa ovalo pyriformis, ventricosa, leniiis, la3vig'ata, cauda transverse striata ; umbones mediocris, tnraidis approximatis ; cxtrcmitate anlice ovalis, postica valde rostrata, rostruin fortis, curtis, margo ventralls siibconicus, vcnlralis arcuatus. Dimensions : long., 7"'m.o ; larg., o'"*"- épais., o""". Coquille subpyriibrmc, renflée vers le sommet, un peu déprimée sur les bords. Son test mince, fragile, blanc et opaque est recou- vert d'un épitest brun clair jaunâtre assez adhérent qui, sur l'extrémité postérieure qu'il dépasse, devient épais, foliacé, caduc à la surface de la coquille qui, dans le jeune âge se boursouffle par la dissécation; ou n'observe aucune trace de strie excepté sur l'extrémité postérieure où l'on observe sur les individus privés d'épitest de petites stries lamelleuses transverses. L'extrémité antérieure est arrondie. La postérieure, un peu baillante à l'extré- mité, se prolonge en forme de rostre déprimé, séparé à la base du reste de la coquille par une dépression large et profonde. Lors- que l'épitcst n'existe pas, indépendamment des stries transverses que nous avons signalées, on constate à son bord supérieur l'exis- tence dans chaque valve de deux côtes longitudinales assez sail- lantes. Le bord inférieur, convexe en avant, devient concave à la naissance du rostre. Le sommet obtus et saillant est formé par les crochets des valves qui sont en contact. De chaque côté partent deux lignes presque droites qui s'inclinent pour rejoindre les extrémités, de sorte que le bord supérieur a la forme d'un V renversé, largement ouvert, et à sommet obtus ; l'intérieur des valves est blanc, lisse et luisant. La charnière est formée par un cuilleron qui renferme le ligament et sur lequel s'élève en avant une petite dent assez saillante. Ilab. — M. le D"' Faurot a recueilli vivants quatre individus de cette espèce, deuxjeunes et deux adultes. GALEOMMID.E. 1-38. Scintilla obockensis. Testa depressa, ovato oblonga, medio subinllata, antice et pos- lice rotuiidata, (lavescente alba, tenuis. opaca, tenuissimc striata MOLLUSQUES DE L.\ MER ROUGE ET DU GOLFE d'ADEN 203 umbones tumidi vix promiiienti ; margina ventralis latc aperta. Dimensions : long., 10'""^ larg., 5"'"^; épaiss., 4™"^ Coquille petite, bâillante, oblongue, déprimée aux extrémités qui se terminent en contour arrondi, un peu renflée au milieu et abords presque droits et parallèles. Son test mince, brillant, opaque, fragile et d'un blanc jaunâtre, est boursoufflé par zones irrégulières et concentriques à la surface, qui présentent égale- ment de très fines stries concentriques découpées par des stries rayonnantes d'une ténuité extrême et à peine visibles, même à la loupe. Son contour est formé par les bords et les extrémités ; le bord inférieur, à peine convexe, est largement ouvert, alors que le bord supérieur est un peu plus court, droit et un peu saillant de chaque côté de la charnière ; ce bord présente au milieu un petit sommet assez aigu, dont la base forme sur chaque valve un ren- flement très nettement accusé; les deux extrémités, aplaties et à contour arrondi, sont de longueurs à peu près égales. L'intérieur des valves est un peu 'rugueux et opaque, sa couleur, d'un jaune citron, diffère de celle de la surface que l'on dirait enduite d'une légère couche de vernis blanchâtre; à chaque extrémité on aper- çoit assez distinctement les impressions musculaires assez larges et un peu ovales reliées entre elles par l'impression palléale à peine visible. La charnière allongée et étroite présente le ligament log'é dans une petite fossette située au-dessous des crochets et sur chaque valve deux petites dents cardinales assez saillantes et aiguës et d'une dent latérale postérieure courte et lamelleuse. Cette petite espèce, qui ressemble à la Se Layardi, s'en distingue par sa teinte jaunâtre et le contour arrondi de ses extrémités. Ilah. — Trois individus recueillis vivants à Obock par M. le D"" Faurot. 139. SCINTILLULA SCINTILLULA. Testa clausa, ovata, inilata, alba leviter flavcscens, tennis, opaca, nitens, irregulariter concentrice et tenuissime strata; umbones depressi vix prominenti ; dentés 2 fossula ligament! divisi. Dimensions : long.. S"!™ ; larg., 6'"'"; épaiss., 5'""^ Coquille petite, ovale, ventrue, à extrémité antérieure un peu plus courte et plus étroite que la postérieure; le bord des valves, en contact dans tout leur pourtour, ne présente pas l'entrebâille- ment du bord inférieur que l'on observe dans un très grand 204 F. JOUSSEAUME nombre d'espèces. Le test mince, fragile, opaque, est d'un blanc légèrement teinté de jaune citron; sa surface, boursoufflée de rides irrégulières, arquées et transverses, est sillonnée de stries concentriques fines et serrées, visibles seulement à l'aide d'un verre grossissant, que découpent des stries rayonnantes d'une ténuité extrême mais un peu plus apparente sur l'extrémité pos- térieure; le bord supérieur plus épais que l'inférieur, surtout au niveau des crochets qui ne sont représentés que par un petit mammclon peu distant, incliné du côté de la charnière et à peine visible à l'œil dans l'intérieur des valves, presque lisse et d'un jaune citron très pâle. On ne distingue ni l'impression palléale, ni les impressions musculaires; sur les bords, dont le contour décrit un ovale assez régulier, on n'aperçoit aucune trace de stries ou denticules. La charnière est formée par un ligament assez fort, logé dans une fossette qui occupe toute l'épaisseur du bord ; en dehors, il envoie de chaque côté un prolongement fili- forme qui unit les lèvres externes du bord entre lesquelles il forme une petite saillie noirâtre. Sur chaque valve il existe, au niveau des crochets, une dent saillante et bifide, de forme tuber- culeuse et de chaque côté deux petites dents lamelleuses à peine saillantes, séparées par une fossette allongée et peu profonde. Ilah. — Deux individus de cette espèce ont été recueillis vivants à Obock avec les précédentes par notre collègue, le D'" L'aurot. J'ai créé, en prenant pour type l'espèce que je viens de décrire, le genre ScintiUnla, pour les espèces de Scintilla renllées, ovales ou presque globuleuses, non bâillantes, à bord lisse et à sommet aplati. 140. LiOMELITA LIONELITA. Testa ovata subtrigonaincequilateralis, omnino clausu, sulidula, alba, subopaca, nitens, absolete et minutissime striata; umbones tumidi vix prominenti, margo ventrahs crassus externe minute crenulatus. Gardo angustus, dentés 2 fossula ligament! divisis. Dimensions : long., 14"''» ; larg., 10"""; épaiss., 5'"™. Coquille de forme ovale, aplatie, à sommet assez saillant et à extrémité arrondie ; les valves, à peine convexes à la face dorsale, s'inclinent brusquement sur les bords, ce qui hù donne l'aspect dune bonbonnière en miniature. Son test, assez épais et d'un blanc vitreux, est lisse, brillant et subtransparent; à l'aide d'une forte loupe on aperçoit à la surface des stries concentriques d'une MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'ADEN 205 grande ténuité, découpées par des stries rayonnantes beaucoup plus fines et moins apparentes. Par transparence on aperçoit nette- ment à la surface de la coquilles les impressions musculaires et palléales nuancées d'une couleur difTérente de celle du reste de la coquille. Son contour est formé par deux extrémités mousses et arrondies; la postérieure beaucoup plus longue et un peu plus large que l'antérieure ; par un bord inférieur légèrement convexe et par les bords antéro et postéro-supérieurs presque droits et le sommet qui est mousse et légèrement incliné en avant. Inté- rieurement, sur une surface terne et concave, on aperçoit de chaque côtélesimpressionsmusculaires reliées entre elles par l'impression palléale, assez distantes et parallèles au bord inférieur. Toute la partie comprise entre le sommet et l'impression palléale est sil- lonnée de petites stries rayonnantes. Le bord inférieur est très finement denticulé dans toute son étendue; la charnière est formée de deux petites dents saillantes, séparées par une large fossette triangulaire renfermant le ligament; les dents antérieures ont, sur chaque valve, la forme d'un tubercule alors que la posté- rieure est lamelleuse. liai). — Cette espèce a été recueillie vivante à Obock par M. le D"" Lionel Faurot. Obs. — J'ai créé pour cette espèce, à laquelle il faudra joindre la Schitella Cumingii de Deshayes, le genre Liondita. Ce genre est nettement caractérisé par la régularité de la coquille dont le test, assez épais, est si lisse et brillant qu'on dirait qu'un vernis est répandu à la surface; par ses bords inclinés brusquement l'un vers l'autre et denticulés intérieurement. A ces deux espèces déjà connues, il en existe une ou deux autres de la Nouvelle-Calédo- nie, mais de taille plus petite. PAPHIID.E. Ml. Ervill\ scaliola. Ervilia scaliola Issel, Mal. M. Ros., pi. i, fig. 2. liai). — Ile Gameran. Plusieurs valves séparées. Sur les valves qui n'ont pas été roulées, on constate la présence d'une bande rougeàtre qui s'étend du sommet au bord inférieur; quoique cette bande n'ait pas été signalée par M. Issel dans la description de cette espèce; il n'est pas douteux, tous les autres caractères étant conformes, que ce n'est là qu'une simple 20G . F. JOUSSEAUMR variété ou des individus en meilleur éLut de conservation que ceux qui ont servi de type à l'auteur de VE. scaliola. 142. Mesodesma Savignyi. Mesodcsma Savignyi sp. nov. (Sav., Desc. Eg., pi. viii, lig. 5). Cette espèce, figurée par Savigny, dont la forme triangulaire, à bord arrondi, rappelle la M. striata de Desliayes, s'en distingue, à première vue, par les côtes concentriques qui s'élèvent à la surface. Ces côtes, larges, saillantes et mousses dans la striata, sont fines, serrées et lamelleuses dans la Savignyi, l'on retrouve également dans la disposition de la charnière des ditrérences net- tement accusées ; mais ces caractères ne peuvent être bien saisi qu'en ayant sous les yeux les charnières de l'une et l'autre espèce. Aussi le caractère le plus saillant, et qui ne se retrouve du reste dans aucune des espèces déjà décrites, est la ténuité et la forme lamelleuse des stries de la surface. Ilab. — Ile Camcran. Deux valves gauches, dont l'une arrivée à l'état adulte et d"un tiers plus grande que l'autre, mesure 21""" de largeur sur 17 de hauteur, son épaisseur est de 5'""\ ce qui donnerait 10 pour l'épaisseur totale de la coquille. VENERIDiE. 143. TiVELA DAMAOÏDES. Cythcrca damao'idcs Gray (So\a\, Th. Conc, pi. cxxvii, tig. 7). Jlab. — Aden. Deux exemplaires jeunes et frustres. 144. Meretrix umbonella. Cgtherea umhonella Lam. (Sow., Th. Conc, pi. cxxx, fig. 65). Ilab. — Obock. Une valve et un très jeune individu recueilli vivant. 145. Meretrix pulchra. Cythcrea puldira Gray (Sow., Tli. Conc, pi. cxxx, fig. 73). Ilab. — Ile Cameran. Une valve recueillie dans les couches des plages soulevées. 14(). Cytiierea isselina. Testa ovata, sui)cordata, subconvexa, crassiuscula, concentrice sulcata, polita, nitida, albida, faciis latis, rufis, ziczacformibus irregulariter picta ; area leviter glauca, lincis rutis maculata ; MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'ADEN 207 lunula parviila, cordata, violacea; pagina interna alba, poslice violacée majginata; margine iutegro. Dimensions : long., 25"^'" ; haut., 21""" ; épais., 14'""'. Coquille ovoïde, déprimée, cordii'orme, brillante, à test assez épais et solide; à sa surface, des stries concentriques nettement accusées divisent des côtes aplaties, beaucoup plus larges à la partie médiane ([ue sur les parties latérales; leurs extrémités, en se courbant pour se diriger du côté du sommet, atteignent la lunule en avant et l'impression ligamentaire en arrière. Sa couleur est d'un blanc faïence, rehaussé de larges bandes d'un brun marron intense, largement espacées, entrecroisées par endroit et courbées en zigzag et irrégulièrement disséminées à la surface. Les cro- chets un peu bleuâtres, avec deux petites lunules rayonnantes et brunes, sont assez saillants, un peu recourbés et assez fortement inclinés en avant. Le bord inférieur décrit une courbe régulière; l'extrémité postérieure est un peu plus saillante que l'antérieure qui se continue sans ligne de démarcation avec le bord inférieur. La lunule, très petite, cordiforme et lisse, est d'un bleu violacé très intense; l'écusson, au centre duquel le ligament fait une légère saillie, est très finement strié; sa couleur est d'un blanc bleuâtre avec quelques linéoles brunes sur les bords. L'intérieur de la coquille est d'un blanc laiteux, excepté en arrière où s'étale une bande assez large d'un bleu légèrement violacé qui prend naissance au-dessous des crochets et vient finir au point de jonc- tion des bords postéro-supérieur et inférieur. La charnière, assez épaisse, est armée de dents saillantes; la dent cardinale posté- rieure est beaucoup plus saillante sur la valve droite que sur la gauche ; sur cette dernière, au contraire, la dent subcardinale ou lunaie est beaucoup plus baillante; les impressions palléales sont peu apparentes, on peut cependant en suivre le contour qui est semblable à celui que l'on observe dans les autres Cythérées. L'impression musculaire postérieure est ovale et àgrand diamètre transversal, alors que l'antérieure, située au-dessous et un peu en avant de la dent subcardinale, est plus profonde et à grand diamètre dirigé de haut en bas. Hab. — Cette charmante et curieuse espèce a été recueillie par M. le !)'■ Faurot dans la baie de Tadjoura; il est bien regrettable que notre collègue n'ait pu s'en procurer qu'un seul individu. 208 F. JOUSSEAUME \M. CiRCE PLICATINA. Cylhcrea plicatina Lam. {Circe, Sow., Th. Conc, pi. cxxxviii, fig. 31-32. Ilab. — IleCameran. Un exemplaire entier et une valve. 148. CiRCE CORRUGATA. Venus cornigata Chemn., VII, pi. xxxix, fig. 410-411. Ilab. — Ile Gameran. Une valve dans les terrains des plages soulevées. 149. Grista pecticata. Venus pectinata Lin. (Sow., Th. Conc, pi. cxxxv, fig. 3). Jlab. — Ile Gameran. Un exemplaire. 150. GiRCENITA ARABICA. Venus arabica Ghemn. [Cythcrea Sow., Th. Conc, \)\, cxxxv, fig. 16.J-168). Hab. — Obock et île Gameran où elle paraît assez abondante. 1.51. GiRCENITA SPLENDENS. Cytherea splendens Sow., Th. Conc, pi. cxxxv, fig. 167. Ilab. — Obock. Un exemplaire adulte et bien conservé. 152. GiRCENITA CALYPIGA. Venus calypiga Born., Mus. Lœs., pi. v, fig. 1. Hab. — Obock. Un individu en très bon état de conservation, présentant dans sa coloration une anomalie curieuse : la valve droite est blanche dans toute sa surface, alors que la valve gauche est marquée d'une bande d'un brun marron de quatre à cinq mil- limètres, étendue sur le bord postérieur du sommet à la base ; le reste de la valve, comme pour la valve droite, est d'un blanc beaucoup plus clair au sommet; par transparence on aperçoit des macules ondulées et brunes jaunâtres. J'ai créé pour ces trois espèces en prenant pour type la C. ara- bica le genre Circenita, groupe auquel appartiennent également les C. lentiginosa, subelliptica, abbreviata, elliptica, etc. 153. LlOGONCIIA PIGTA. Cytherea picta Lam., An. S. Vert.^ pag. 3(30, Enc Mctli., pi. CGLXXIII, fig. 2. Hab. — Obock. Un exemplaire un peu plus petit que les dimen- sions normales. MOI.LUtfQUES DE LA MER ROUtiE ET DU GOLFE d'aDEN 209 154. DOSINIA ANGULOSA. Cyiherea angtdosa Phil., Abhild., pi. v, fig. 1. Hab. — lie Caraeraii. Un exemplaire trouvé dans les sables des plages soulevées. lo5. Glementl\ Cumingil Clementia Ciimingii Desh. (Sav., Descr. Eg., pi. vni, fig. 6). Hah. — Obock. Un exemplaire en parfait état de conservation, et trésa dultes trouvés dans les sables des plages soulevées. 156. Venus retigulata. Venus reticulcUa Lin. (Sow., Th. Conc, pi. glui, fig. 11-13). Hab. — Obock, île Gameran. Deux exemplaires de chaque loca- lité. 157. Venus lagerata. Venus lacerata Haul. (Sow., Th. Conc, pi. glu, fig. 3-4). Hab. — Obock. Une valve trouvée dans les couches des plages soulevées. 158. Tapes decussata. Venus decussata Lin. {Tapes Sovv^., Tli. Conc, pi. cl, fig. 115. Hah. — Un individu de cette espèce a été recueilli vivant par M. Faurot, dans le canal de Suez, à la première station après Port-Saïd. 159. Tapes Deshayesl Tapes DeshayesiYldi.n\.,^0\\., Th. Conc, pi. gxlvi, fig. 24). Hab. — Obock. Une valve. 1()0. Venerupis magrophylla. VcncrupismacrophyllaT)QÛ\. (Sow., Th. Conc, pi. CLXV, fig. 20). Hab. — Aden. Deux exemplaires. 161. Petricola Hemprigiii. Petricola Hem2:)richi Issel, Moll. M. Ros., pi. i, fig. 6. Hab. — Aden. Deux exemplaires. LUC1NID.E. 162. LUCINA tigerina. Vemcs tigerina Lin. (Chemn,, Vil, pi. xxxvii, fig. 390). Hdb. — lie Gameran. Un exemplaire trouvé dans les couches des plages soulevées. 210 ' F. JOUSSEAUME 163. LUCINA GLOBULARIS. Lucina glohuJaris Lk., An. S. Vert., V, pag-. 244. Ilab. — Ile Cameran. Plusieurs valves provenant des sables des plages soulevées. 164. LORIPES GLOBOSUS. Ventes f/lobosa Ghemn., VII, pi. XL, fig. 430-431. Ilab. — Ile Cameran. Une valve trouvée avec l'espèce précé- dente. 165. Gyglas macandre/E. Lucina [Cydas) macandrese H. Ad., Pr. Zool. Soc, 1870, pi, XLvni, fig. 15. Jlab. — Ile Cameran. Deux valves trouvées comme les précé- dentes dans les couches des plages soulevées. CHAMIDtË. 166. Chama Lazarus. Chama Lazarus Lin. (Chemn., VII, pi. u, fig. 507-508). Hab. — Obock. Une valve supérieure en parfait état de con- servation trouvée dans les sables des plages soulevées. 167. Chama divaricata. Chama divaricata Piceve, Icon., sp. 20. LIab. — Ile Cameran. Une valve supérieure recueillie sur le rivage. 168. Chama Corbierei. CJiama Corbierei Jonas. (Sav., Desc. Erj., pi, xiv, fig. 8), Ilab. — Obock , île Cameran. Plusieurs individus recueillis vivants, 169. Chama Jukesh. Chama Jukesii Beeve, Icon., sp. 30. Ilab. — Obock, Un exemplaire adulte et d'autres jeunes. TRIDACNID^, 170. Tridacna elongata. Tridacna elongata Lam. (Gualt,, Test.., pi, xcn, fig, 3). Ilàb. — Ile Cameran. Un exemplaire recueilli vivant. Cette espèce a également été observée à Obock par M. le D^ Faurot. MOLLUSQUES DE L.\ MER HOUGE ET DU GOLFE d'aDEN 211 CARDITID^. 171. Cardita variegata. Cardita variegata Brug. (Rceve, Icon., sp. 3). Jlab. — Obock. Trois exemplaires différents de taille. CARDIID^. 172. Traciiycardium leugostoma. Cardium leucostoma Boru., pi. xi, fig. 6-7. Hah. — Obock. Un exemplaire recueilli sur la plage et une valve dans les sables des plages soulevées. 173. L^vigardium attenuatum. Cardium attenuatum Sow. (Reeve, sp. 72). Hah. — Ile Cameran. Une valve trouvée dans les couches des plages soulevées. 174. Papyridea dulcis. Cardium dulce Desh., Mon. Bourb., pi. ii, fig. 4-5. Hab. — Obock. Deux exemplaires, l'un jeune se rapportant à l'espèce décrite et figuré par Deshayes sous le nom de C. dulce et un autre très adulte, mesurant plus de 3U'""' de diamètre et qui semble être identique à Tespèce décrite par Reeve sous le nom de C. radiaium. Les descriptions étant trè.s incomplètes, pour ne pas dire insignifiantes, il est difficile avec des subfossiles de trancher une question aussi délicate. 175. Ceratoderma edule. Cardium edule Lin. (List., AngL, pi. v, fig. 34, Gualt., pi. Lxxi, fig. 7). Hab. — Deux C. edule ont é[é recueillis vivants par M. leD"" Faurot dans le canal de Suez, à la première station après Port-Saïd. Cette espèce, ainsi que la T. decussata trouvée au même endroit qui ne se trouve que dans l'Océan Atlantique et la Méditerranée, avait pris le chemin de l'Océan indien. Il n'est pas douteux que le mélange des Mollusques de la mer Méditerranée et de la mer Rouge est en voie de s'opérer par l'intermédiaire de l'isthme de Suez. 212 f. jousseaume 176. Trachycardium peregrinum. Testa cr.issa, ovata, dopressa , obliquata, costis grandibus, promiuentibus circiter trigenti, radiatim costata, postremis mui'icatis mediauis crenulatis, anticis rugoso-crenatis; épidémie lutcscenti induta; iutiis alba, rare siib natibus Intcscente macu- lata. Dimensions : long., 30 à 49'^'"^; larg., 26 à 44'""\j ; épaiss., 10 à 32'""". Coquille épaisse, cordiforme, déprimée, se courbant par les progrès de l'âge en s'incurvant vers le bord postérieur; son test est recouvert d'un épitest d'un corné-jaunâtre qui disparait, quoique très adhérent, par le frottement de la coquille dans les mouvements qu'exécute l'animal au milieu des sables qui lui servent de retraite. Sa couleur, qui est d'un gris-jauucâtre si l'épitest existe, devient d'un blanc terne, légèrement grisâtre, lorsqu'il est disparu. Sur cette teinte générale se détachent de petites taches noirâtres, très espacées et irrégulièrement dissé- minées; ces taches, toujours très apparentes chez les jeunes, s'atténuent en disparaissant presque complètement par le progrès de l'âge. A la surface s'élèvent des côtes rayonnantes et saillantes au nombre de 30 chez les jeunes et de 32 chez les adultes. Les côtes, très saillantes et divisées par des sillons profonds, un peu arrondies en dehors, présentent des bords latéraux taillés à pic. Les antérieures sont hérissées de tubercules lamelleux, alors que les postérieures sont armées de petites écailles épineuses, assez espacées ; les côtes intermédiaires, lisses à la surface, sont fine- ment denticulées sur les bords. Les crochets, recourbés en dedans et en contact, forment un sommet assez saillant et mousse en arrière duquel le ligament très court et d'un corné noirâtre, forme une forte saillie. I^e bord antérieur, convexe et arrondi, est moins saillant et beaucoup plus épais que le postérieur. L'inté- rieur des valves, en t^'énéral, d'un blanc mat uniforme, prend, au centre et au niveau des impressions palléales, une légère teinte jaunâtre chez des individus arrivés à un âge avancé. Sur les côtes et au-dessous des dents latérales se dessinent nettement les im- pressions musculaires assez étendues, lisses, et de forme ovale. Dans le reste de son étendue on voit des sillons rayonnants et superficiels qui correspondent aux côtes de la surface ; les bords sont crénelés. La charnière, assez forte, ne présente que trois MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'ADEN 213 dents saillantes sur chaque valve, une dent cardinale et deux latérales, ces dernières, chez les sujets adultes, prennent souvent une teinte d'un jaune orange clair. Hab. — Cette espèce, qui porte dans les collections le nom d'espèces déjà connues, n'a cependant d'analogie qu'avec le C. Diqmcliense de Reeve, mais sa forme oblique et un peu aplatie et la présence des taches noires de la surface permettront de l'en distinguer facilement. Le seul exemplaire recueilli vivant à l'île Gameran étant un individu jeune, j'ai dû faire figurer dans cette collection un adulte provenant de la Nouvelle-Calédonie où cette espèce est abondante. Je l'ai également reçue des Philippines, dans un envoi que m'a fait notre collègue, M. Ipolito Fernandez. argidjî:. 177. Arca Kraussl Arca Kraussi Phil. (Kraus., Sûdaf. Moll., pi. i, tig. 13). Hab. — Cameran. Quelques exemplaires recueillis sur la côte. 178. Scapharca natalensis. Arca natalensis Kraus. (Sûdaf. MolL, pi. i, fîg. 12). ffab. — Aden, Deux exemplaires, un adulte et un jeune, re- cueillis sur la plage. 179. Barbatia nivea. Arca tiivea Chemn. [Conc. Cab., pi. liv, fig. 538). Hab. — Cameran. Deux valves séparées recueillies dans les sables des plages soulevées. 180. Barbatia oblonga. Barbatia oblonga Dunk. {Nov. Conc, pi. xxxvii, fîg. 4-6). Hab. — Obock. Quelques exemplaires recueillis vivants. 181. Anomalogardia scapha. Arca scapha Lin. (Reeve., Icon., sp. 2.5). Uab. — Obock, Cameran. Plusieurs valves recueillies dans les couches des plages soulevées. 182. Anomalogardia holoserigea. Arca holosericea Reeve, Icon., sp. 11. Hab. — Obock, Gameran. Plusieurs valves provenant des cou- ches des plages soulevées. ^5 214 f. jousseaume 183. Anomalogardia Ehrknbergi. Anomalocardia Ehrenhergi Dunk., Nov. Cotic, pi. xxxviii, fig. 17 et 18. Ilab. — Gameran. Deux exemplaires entiers provenant des couches des plages soulevées. 184. Anomalocardia radiata. Arca radiata Reeve, Icon., sp. 40. liai). — Cameran. Dans les sables des plages soulevées : un exemplaire adulte et un jeune. 185. ACAR DIVARICATA. Byssocarca divaricata Sow. (Sav., Desc. Eg., pi. vi, fig. 10). H(d>. — Cameran. Une valve provenant des couches des plages soulevées. Parallepipedum. Le genre Parallepipedum, créé par Klein, est orthographié d'une autre manière dans V Index rerum, où cet auteur écrit : Parallelo- pipedum au lieu ^q- Parallepipedum, que nous trouvons à l'en-tête de son genre et à l'explication des planches. Aujourd'hui, ni l'une ni l'autre de ces expressions n'est acceptée, et c'est le Parallcli- pipcdum qui tient la corde; demain, ce sera le Parallelopipedumei plus tard le Parallepipedum. Quoique Klein n'ai pas donné les raisons qui l'ont déterminé à faire cette abréviation, j'admettrai le mot de son genre, tel qu'il l'a écrit, attendu que ce mot, créé pour un genre, ne peut avoir, quelle que soit son étymologie, d'autre signification que d'indiquer un groupe d'espèces, 18(3. Parallepipedum Fauroti. Testa elliptico-oblonga, senitorsa, inœquilateralis, inœquivalvis, antice et postice rotundata, alba; epitesta crassa, fusca, margi- ninata, striis minutis, radiatim ornata; nates approximati, obtusi bicristati, cardo tenuis, elongatus, multidentatus. Dimensions : long., 53"""; larg., 23"^'"; épaiss., 17""". Coquille irrégulière, tortueuse, allongée et de forme ovale; sa surface, ornée de fines stries rayonnantes, assez distantes et assez régulièrement disposées, est recouverte, sur le bord des valves, d'un épidémie gris-noiràtre, épais, lamelleux et peu adhérent ; sa couleur est d'un blanc mat que le frottement rend brillant sur les MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'ADEN 215 parties saillantes de la coquille ; ses bords sont presque parallèles et ses extrémités arrondies, surtout l'antérieure qui est moins large et de moitié moins longue que la postérieure. La valve droite, régulièrement contournée, présente à sa face externe une carène mousse peu saillante qui s'étend du sommet à l'angle postéro-inférieur; en avant de cette saillie se trouve un large sillon superficiel qui se rétrécit en haut et divise le sommet en deux parties. La valve gauche, moins bombée en avant que la valve précédente, est divisée en deux parties presque planes par une carène saillante et mousse qui s'étend du sommet à l'angle formé par l'union des bords postérieur et inférieur; les crochets sont fortement divisés par un sillon assez profond. Les bords anté- rieur, inférieur et postérieur de chaque valve sont amincis et mousses; le supérieur très long, rectiligne et étroit au niveau des crochets, s'élargit un peu aux extrémités ; il est armé de dents nombreuses, peu saillantes et obliquement dirigées de bas en haut et de dedans en dehors; au-dessus de cette rangée de dents qui s'engrènent les unes dans les autres, se trouve un ligament étroit, effilé aux extrémités, qui s'étend sur toute la longueur du bord; intérieurement, les valves, d'un blanc légèrement teinté de jaunâtre et ternes au centre, sont d'un blanc bleuâtre et lui- santes sur les bords. Les impressions musculaires, placées aux extrémités, sont peu distantes. Hab. — Adeu, où elle paraît abondante. 187. Pectungulus pectiniformis. Peciimculus pectiniformis Lara. [Encycl. Méih., pi. cccxi, fig. 3). Hab. — Obock. Une valve provenant des sables des plages soulevées. MYTlLIDiE. 188. Mytilus irisans. Testa ovato-oblonga,sub depressa solida, luteo nigricans; margo dorsahs irregulariter curvatus, angulo obtusissimo interruptus, ventralis subrectus antice concavus ; umbones disjuncti, acuti, elongati, ad basim intus bidentati, violaceo alba, irisans, marga- ritacea. Dimensions : long,, 52 à 74'"'»; haut., 30 à SBiii-no; épaiss., 17 à 30mm. Coquille ayant la forme d'une ovale allongé, légèrement incur- 216 F. JOUSSEAUME vée et déprimée, surtout en arrière. Son test, assez épais et solide, est sillonné à la surface de petites stries concentriques et de rides qui marquent les périodes d'accroissement. Aidé de la loupe, on aperçoit également des stries longitudinales très fines et presque effacées. L'épitest, d'un brun jaunâtre souvent érodé, est épais et très adhérent; le bord supérieur, convexe, est interrompu par l'angle dorsal très obtus, plus aminci et plus saillant selon les individus, mais toujours plus rapproché de l'extrémité posté- rieure; le bord inférieur, presque rectiiigne, s'incurve un peu en avant; le bord postérieur, toujours plus mince que les deux précé- dents, décrit une courbe semi-circulaire. L'extrémité antérieure est terminée par deux crochets saillants, mousses, coniques, inclinés vers la base et séparés par un sillon large et profond. Les valves sont maintenues en place par entrecroisement de deux petites dents situées à la base interne des crochets et par un fort liga- ment qui s'étend de l'angle dorsal à la base des crochets dont il recouvre toute la face interne. La face interne irisée, brillante et luisante, est d'un blanc bleuâtre violacé en arrière; sur cette face très concave et creusée en fossette au-dessous des crochets, on distingue très nettement les impressions ligamentaires : l'une, très petite et profonde, située au-dessous de la base des crochets, l'autre, plus large et également ovale, placée au-dessous de l'ex- trémité postérieure du ligament et la postérieure très large et plus superficielle formée, chez les individus adultes, de deux impressions distinctes, dont la supérieure est plus petite et plus irrégulière. L'impression palléale, très superficielle, est à peine apparente. Hab. — Cette espèce, recueillie par M. le D'" Faurot à Gameran et dans la baie de Tadjoura, me paraît abondante dans ces parages. 189. MODIOLA AURICULATA. Modiola cmriculata Krauss, Sïulaf. Moll., pi. n, fig. 4. Hab. — Obock, île Cameran. Elle paraît assez abondante dans ces deux localités. 190. BOTULA CINNAMOMEA. Modiola cinnamomea Lam. (Sav., Desc. Eg., pi. xi, fig. 5). Ilab. — Obock. Un individu en parfait état de conservation. 191. Pkasina borboniga. Prasina borbonica Desh., Moll. Bourb., pi, iv, fig. 4-8. Hab. — Obock, Une seule valve roulée, décolorée et en mauvais MOLLUSQUES DE L.V MER ROUGE ET DU GOLFE d'ADEN 217 état de conservation ; le caractère des deux Prasina connues est si nettement tranché que je ne puis rapporter cette valve cju'à l'espèce décrite par Deshayes. 192. Dactylus lesseptianus. Lithodomus lessepticmus Vaill. (Sav., Desc. Eg., pi. xi, fîg. 1). Hah. — Obock. Un individu mort et friable qui s'est brisé après l'avoir retiré du test de la Cha?na qu'il avait perforé. En restituant le nom de Dactylus créé par Lang aux Mollusques que l'on désigne généralement sous le nom générique de Lithodo- mus et que Bolten et Mtihlfeld appelaient, le premier Lithophaga et le second Lithophagus ; je crois, au lieu de jeter le trouble dans la classification des Mollusques, mettre en harmonie et rendre possible la méthode binominale créée par Linné. J'indiquerai plus tard dans une notice que j'ai l'intention de publier sur le développement de ces intéressants Mollusques, les raisons qui me font rejeter les genres Liosolenus et Myoforceps, basés sur des caractères que j'ai observés dans presque tous les Dactylus, lorsque ces animaux se sont trouvés dans des retraites dont les dimensions n'étaient pas en rapport avec le volume de la coquille. 193. Dactylus Faurotl » Testa subcylindracea, tenuissima lœvigata,lutea, crusta calca- rea obtecta, antice laevigata, postice lamellis undulalis laciniata, extremitate antica rotundata; apicibus tenuibus appressis subin- volutis, margine dorsali medio elevato, distincte angulato, ven- traii recto. Pagine interna margaritacea, iridescente alba. Dimensions : long., 32 à 40'"'"; haut., 10'""^5 à 12"irao ; épais., 9 à 10""'". Coquille allongée, cylindrique, arrondie en avant et atténuée en arrière. Son test, très mince, fragile et noir, est recouvert d'un épitest assez épais et adhérent, dont la couleur est d'un jaune foncé un peu teinté de brun. Au-dessus de l'épitest la coquille est recouverte dans toute son étendue d'une couche calcaire très mince dans ses deux tiers antérieurs, beaucoup plus épaisse et ridée à la surface qui est surmontée de plis saillants, irréguliers et transverses à son extrémité postérieure ; cette couche calcaire qui dépasse le bord postérieur delà coquille est lacinée et denticulée. En enlevant cette couche calcaire, on aperçoit à la surface de la 218 F. JOUSSEAUME coquille, qui est luisante, des stries concentriques assez réguliè- rement disposées. Le bord supérieur, au-dessus duquel émerge la crête dorsale est séparé du reste de la coquille par une dépression longitudinale nettement accusée. En avant de cette crête il existe au niveau du ligament une dépression assez profonde. Le bord in- férieur est presque rectiligne. L'extrémité antérieure, à peine atté- nuée et brusquement terminée par une convexité semi-sphérique, présente supérieurement deux crochets très petits, à peine recour- bés, presque en contact et peu distincts du reste de la coquille, au lieu d'être en retrait comme cela s'observe sur la plupart des espèces de ce genre, ils se trouvent aussi avancés que la partie convexe. L'extrémité postérieure, trè3 atténuée, est recouverte comme nous venons de le signaler d'une couche épaisse d'incrus- tation calcaire d'un gris-cendré. Hah. — M. le D"" Faurot a recueilli, vivants, quelques indivi- dus de cette espèce à Obock. 194. Dactylus erythr.îiensis. Testa subcylindracea, tenui, castaneo-nigra in anticampartem striis tenuioribus perpendicukribus exarata, extremitate antica lœvi truncata rotundata; apicibus involutis ; extremitate postica rotundata, depressa : valvse salco disjunctœ. Pagina interna alba vix lutescens. Dimensions : long., 55™^ ; haut., 17"^"'5 ; épais., 16'"'". Coquille cjdindrique comprimée en arrière et arrondie à ses extrémités, de couleur brun-noirâtre très foncé. Son test assez épais et solide est recouvert d'un épitest très adhérent, brillant et comme velouté à la surface ; sur chaque valve il existe des stries d'accroissement concentriques, très fines et assez régulièrement disposées. Indépendamment de ces stries concentriques, toute la partie antéro-inférieure est sillonnée de stries verticales fines, serrées, assez régulières et très finement denticulées ; ces stries, au nombre de 90 environ, qui, en avant, s'étendent des sommets au bord inférieur, vont en diminuant insensiblement à mesure qu'elles s'éloignent de l'extrémité antérieure et la surface qu'elles recouvrent se termine en pointe à une certaine distance de l'extrémité postérieure . Le bord supérieur, légèrement con- vexe, présente au niveau du ligament une longue et profonde fossette qui sépare les deux crochets en avant. En arrière de cette fossette, s'élève la crête dorsale à peine anguleuse et for- MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'aDEN 219 niant une très faible saillie au-dessus du bord, dont elle est sépa- rée par une dépression latérale superficielle. Le bord inférieur est droit et sensiblement plus court que le supérieur. L'extrémité antérieure, convexe, arrondie et dépourvue de stries verticales, est surmontée de crochets recourbés en volute, dont les contours limitent une dépression cordiforme dont la marge inférieure, en forme de bourrelet, est couronnée de plis assez saillants. L'extré- mité postérieure, arrondie et aplatie latéralement, est divisée par un sillon perpendiculaire très profond. Ce sillon est produit par un épaississement et un prolongement de l'extrémité de cha- que valve qui s'écartent en se déjetant un peu en dehors. Cette espèce se distingue par la ténuité de ses stries perpendi- culaires, par le peu de saillie de sa crête dorsale, par son extré- mité antérieure, qui dépasse à peine la saillie des crochets. Hah. — Obock. Un seul exemplaire a été recueilli par M. le D"" Faurot. 195. Perna lentiginosa. Perna lentiginosa Reeve, Icon., sp. 27. Hab. — Obock. Un individu jeune. 19G. Perna lingu.eformis. Berna Uaguseformis Reeve, Icon., sp. 7. Hab. — Obock. Un individu. 197. Perna rudis. Perna rudisReeve, Icon., sp. 20. Hab. — Obock. Un individu. 198. Perna legumen. Osirea legumen Gmel. (Chemn., Conch. 7, pi. llx, fig. 578). Hab. — Obock. Deux individus, un adulte et l'autre jeune. AVICULlDiE. 199. Meleagrina margaritifera. Mytilus margaritifer Lin. (Reeve, Icon., Avicula., sp. 1 et 21). Hab. — Obock. Un exemplaire de taille moyenne. 200. Meleagrina fucata. Avicula fucata Gould. (Reeve, Icon., sp. 74). Hab. — Ile Gameran. Quelques individus en mauvais état. 220 f. .tousseaume 201, Meleagrina occa. Avicula occa Reeve, Icon., sp. 24. Hab. — Obock, île Cameran. Quelques individus à différents degrés de développement. Aucun n'était arrivé à l'état adulte. 202. Meleagrina radula. Avicula radula Reeve, Icon., sp. 23. . liai). — Obock. Trois exemplaires assez bien conservés. 203. PiNNA PENNA. Pinna penna Reeve, Icon., sp. 69. Hab. — Aden. Un exemplaire beaucoup plus grand que celui figuré par Reeve, qui ne peut être qu'un très jeune individu ; dans un âge avancé, la teinte violacée du sommet est beaucoup moins étendue et moins foncée. 204. Vulsella linguafelis. Vulsella linguafelis Reeve (Sav., Desc. Eg., pi. xiv, fig. 2). Hab. — Ile Cameran. Plusieurs individus de taille différente réunis en colonie dans une éponge. 20o. MaLLEUS REGULA. Maliens régula Forsk. (Sav., Desc. Eg., pi. xiii, fig. 3). Hab. — Obock. Deux exemplaires encore jeunes. Je possède également de cette espèce une variété qui me paraît bien distincte. Malheureusement je n'ai pas les matériaux nécessaires pour étu- dier les espèces qui habitent la mer Rouge, mais je suis persuadé que l'on finira par décrire de cette localité plusieurs espèces que l'on a confondues ou qui n'ont pas encore été recueillies. PECTINIDiE. 206. PeGTEN AUSTRALIS. Pecten australis Sow.., Th. Conc, pi. xl\, fig. 219-220. Hab. — Ile Cameran. Trois valves dépareillées, trouvées dans les couches des plages soulevées. 207. Pecten senatorius. Pecloi senatorius Gmel. (Sow., Th. Conc , pi. xviii, lig. 189). Hab. — Obock. Deux valves dépareillées. MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE D'ADEN 221 208. Pecten splendidulus. Pecten splendidulus Sow., Th. Conc, pi. xx, fig. 246. Jlab. — Aden. Une valve. LIMlDiE. 209. Lima bullifera. Lima bullifera Desh., Moll. Bourb.,^\. iv, fig. 9-10. Hab. — Obock. Une valve rencontrée dans les sables des plages soulevées. SPONDYLID^. 210. Spo^'dylus zonalis. Spondyhcs zonalis Lam. (Sow., Th. Conc. pi. lxxv, fig. 12). Hab. — Ile Camerau. Un exemplaire bien conservé. 211. SpONDYLUS AURA]S"TIUS. Spondylus auraniius Lam. (Sow., Th. Conc, pi. lxxiv, fig. 1-2). Hab. — Obock. Un individu très vieux recueilli vivant. Ile Gameran. Plusieurs valves trouvées dans les sables des plages soulevées. 212. Spondylus concavus. Spondylus concavus Desh., Moll. Bourb., pi. v, fig. 1-2. Hab. — lie Gameran. Une valve inférieure provenant des cou- ches des plages soulevées. 213. Spondylus aculeatus. Spondylus acideatus Ghemn., VII, pi. xliv, fig. 460. Hab. — Gameran. Dans les sables des plages soulevées. 214. Spondylus Faurotl Testa irregulariter ovata, solidissima, insequivalvis et intequi- lateralis, valva inferior, oblonga profundissime excavata, costis numerosis, squamosis radiatim ornata, inter illas tenuissime striata, valva superior ovalis convexa, longitudinaliler sulcata, costis tennis senistra squamis spinosulis armata.Golor rubescente alba. Dimensions : long., 90"^"" ; larg., 58'"'". N'ayant pas eu d'exemplaire complet de cette espèce, j'ai dû 222 F. JOUSSEAUME prendre, pour en faire la description, des valves appartenant à des individus ditïérents. Cette coquille, de forme irrégulière- ment ovale, inéquivalve et inéquilatérale, présente un test très épais. Sa couleur blanchâtre est teintée de jaune orange clair, ce qui fait supposer qu'à l'état vivant elle devait être du beau jaune orange. Sa valve inférieure, très allongée et en forme de corne d'abondance, est convexe en dehors et très profondément excavée en dedans. A sa surface se trouvent une quinzaine de côtes assez espacées; hérissées de courtes aspérités squameuses et séparées par des intervalles très finement striés; longitudinalement ces stries sont chagrinées par de petites écailles très serrées et à peine visibles. Sur le côté gauche, qui est finement strié mais dépourvu de côtes, la valve présente une dépression prononcée. Le talon très allongé et de forme conique présente au-dessus une surface plane triangulaire divisée en deux parties, à peu près égales, par une fissure profonde qui s'étend du sommet au centre de l'impression du li,2:ament. Par sa face inférieure, qui est adhé- rente, il se continue sans solution de continuité avec la face dor- sale de la coquille. Le bord antérieur de la valve, à peu près lisse sur les parties latérales, est divisé en avant par des sillons assez espacés et assez profonds qui se prolongent dans l'intérieur de la coquille jusqu'à l'impression palléale. La valve supérieure convexe en dehors, concave en dedans et à bord denticulé comme la pré- cédente, a la forme d'un ovale également déprimé à gauche. A sa surface s'élève de petites côtes rayonnantes plus fortes et squa- meuses sur la partie gauche. Entre ces côtes existe des stries un peu plus fortes, moins nombreuses que celles qui existent sur la valve inférieure. Le sommet, assez saillant sur les côtes, porte deux petites saillies triangulaires dont la gauche est beaucoup plus large et plus saillante que celle du côté opposé. En dessous du sommet, l'area assez large est également divisé par une fis- sure qui s'étend du sommet au ligament. Intérieurement, on aper- çoit nettement l'impression palléale qui décrit, à une assez lon- gue distance, une courbe parallèle au bord. Ilah. — Plusieurs valves, mais une seule inférieure, ont été recueillies par M. le D"" Eaurot dans les couches des plages soule- vées d'Obock et de Cameran. MOLLUSQUES DE LA MER ROUGE ET DU GOLFE d'aDEN 223 PLlCA.TULIDiE. 215. Plicatula ramosa. Plicatula ramosa Lam. (Sow., Th. Conc, pi. xc, fig. 1). Hab. — Obock, Ile Cameran. Trouvées vivantes dans ces deux localités et à l'état subfossile à Cameran seulement. 21 G. Plicatula imbricata. Plicatula imbricata Mënke (Sow., Th. Conc, pi. xc, fig. 6,pl.xci, fig. 1.^-18. Hab. — Ile Cameran. Plusieurs valves trouvées dans les sables des plages soulevées. OSTRtEID^. 217. Ostrea cognata. Ostrea cognata Chemn., VIII, pi. Lxxni, fig. 675. Hab. — Obock. Un seul individu. 218. OSTR.EA FORSKALI. Ostrsea Forshnli Chemn., VIII, pi. Lxxn, fig. 671-616. Hab. — Ile Cameran. Une valve inférieure ramassée sur la plage. 224 NOTE SUR LES QUATRE OEUFS T)'ALCA IMPENNIS APPARTENANT A NOTRE COLLECTION OOLOGIQUE, Par le Baron d'HAMONVILLE. (Planches Y et VI). La publication du remarquable Traité d'oologie de M. 0. des Murs, en 1860, a donné une impulsion très grande aux collections d'œufs d'Oiseaux que jusque-là on avait négligées, laissées aux enfants ou aux simples amateurs de curiosités. Les leçons du maître qui venait de créer une science nouvelle furent toute une révélation : on comprit dès lors la valeur de l'oologie et les servi- ces qu'elle peut rendre au point de vue surtout de la classifica- tion ; aussi les ornithologues se mirent à l'envie à former des collections sérieuses , scientifiques du produit ovarien des Oiseaux. Parmi ces amateurs, il convient de citer le Comte Raoul de Baracé, d'Angers, qui, longtemps déjà avant l'apparition des tra- vaux de M. des Murs, avait réuni des séries remarquables d'œufs d'Oiseaux d'Europe et dont la collection, qui passait avec raison pour l'une des plus belles de France, contenait, entr'autres rare- tés, trois œufs authentiques d'une espèce aujourd'hui éteinte : le Pingouin brachyptère, Alca ùnpe7ims Linné. Cet Oiseau se reproduisait sur les ilôts escarpés et déserts de cette partie de l'Océan comprise entre le Labrador et la Norvège, spécialement près de Terre-Neuve, de l'Islande, des Orcades et des Hébrides. 11 était très commun au xvi'' et au xvu'' siècle, et offrait aux navigateurs des ressources alimentaires précieuses, d'autant plus faciles à se procurer que lorsque cet habile nageur était surpris sur la terre ferme, son impuissance pour la marche comme pour le vol le laissait à la merci de ses ennemis. Malheu- reusement les marins ne surent pas ménager cette ressource que la Providence leur avait préparée, et en firent des massacres inu- tiles qui diminuèrent l'espèce avec une rapidité d'autant plus grande que chaque couple ne pond qu'un œuf par an. QUATRE ŒUFS d'aLCA IMPENNIS 225 Ail commencement de notre siècle, de nouvelles expéditions dirigées contre cet Oiseau, notamment en 1833, et des éruptions volcaniques qui engloutirent quelques-uns des rochers sur les- quels il nichait amenèrent sa destruction presque complète. Aussi depuis cette époque, on n'en rencontra plus qu'exceptionnelle- ment, et le dernier survivant de sa race a dû être capturé vers 1846. Depuis qu'on a acquis la certitude de la disparition du Pingouin brachyptère, il a pris une très grande valeur : l'œuf surtout, d'un prix si modique au début, s'est élevé dans des proportions considérables. Ainsi, M. des Murs nous dit (Revue zoologique, 1863) qu'il en a payé un le 5 juin 1840, 5 fr., et un autre le 10 mai 1833, 3 francs. Cependant, à cette même époque,' il avait déjà pris une certaine valeur dans les ports, où les marins l'avaient surnommé V Œuf d'or. Nous savons en effet que M. Hardy, armateur à Dieppe, et ornithologiste distingué, prévoyant la dis- parition de l'espèce, promettait une prime élevée aux marins de ses terre-neuviers qui lui en rapporteraient. En 1844, M. Parzu- dacki, marchand naturaliste à Paris, nous en offrit un exemplaire pour 100 francs, et nous avons souvent regretté que notre bourse d'écolier n'ait pu nous permettre cette acquisition. En 18o3, M. Kunz, de Leipzig, en a vendu un spécimen assez beau quoique un peu fendu pour 400 francs au baron de Veze. Vers la même époque, l'administrateur du musée de Boulogne en cédait un à un Anglais pour 600 francs. Depuis, sa valeur n'a fait qu'aug- menter dans les différentes transactions dont il a été l'objet, notamment sur le marché de Londres, où en décembre dernier il a atteint en vente publique le chiffre de 160 guinées, soit quatre mille cent soixante francs de notre monnaie ; c'est plus de trente fois son poids en or. La rareté de cette espèce donne un grand intérêt à la description de chacun des précieux spécimens con- servés dans les diverses collections ; c'est ce motif qui nous engage à décrire les quatre œufs qui font aujourd'hui partie de notre musée. Nous les désignerons par les lettres A, B, G, D. A. — Pi. V. Cet œuf provient de M. Yarrel chez lequel nous l'avons vu en 1851. En nous le montrant, M. Yarrel nous dit avec une cq]:- ta^ine rievté : c'est un œuf anglais, ce qui nous fit présumer qu'il avait été capturé aux Orcades ou aux Hébrides. Après la mort de 226 d'iiamonville sou propriétaire, il fut veudu en I806 à M. Bond, qui nous l'a cédé avec sa collection en 1875. Mesure. — Grand diamètre, 127""" ; petit diamètre, 75">"'. Poids. — 47 grammes 5 cent. Forme. — Ovoïconique. Coquille. — Epaisse, poreuse, relativement résistante, d'un blanc verdàtre intérieurement, mate et sans retlet. Couleur. — D'un blanc teinté de chamois, avec quelques taches isolées, nuageuses, d'un fauve pâle, se fondant dans la teinte générale de la coquille, et d'autres taches et des traits rap- pelant les caractères chinois, superficiels, les uns de couleur sépia plus ou moins foncée , les autres d'un noir profond et s'accumulant sur le gros pôle qui en est couvert. B. — PI. VI. 11 y a environ 40 à 50 ans que M. de Baracé a acquis ses trois œufs de Pingouin brachyptère. Nous pensons qu'ils doivent pro- venir des ilôts déserts qui avoisinent Terre-Neuve. Nous savons en effet que M. Hardy s'en est procuré plusieurs de cette région et nous croyons qu'en 1852, lors d'un séjour que nous fîmes chez lui à Dieppe, il nous cita M. de Baracé comme l'un des heureux auxquels il avait cédé cette rare espèce. Ces œufs sont restés dans sa collection jusqu'à sa mort. Nous en avons fait l'acquisi- tion en mars 1887. Mesure. — Grand diamètre, 126""" ; petit diamètre, 81™"'. Poids. — 44 grammes. Forme. — Ovoïconique, mais se rapprochant de la forme ova- laire. Coquille. — Mince, peu résistante, poreuse, sans reflet, fine- ment chagrinée ; au dedans d'un blanc laiteux, traversé par une zone bleuâtre, et laissant voir quelques taches à l'intérieur par l'effet de la transparence. Couleur. — D'un blanc fauve assez chaud, couvert surtout vers le petit pôle de mouchetures très petites, mais très nombreuses, profondes, d'un gris ardoisé, avec des taches arrondies, moyen- nes ou grandes, plus nombreuses vers le grand pôle, les unes d'un brun-noir, les autres d'un brun-verdâtre. Mémoires Soc, Zool. de France,!, 1888. PL.V "■'*':.%!• ^ '■4'' -î!^ A ^^?':\^ ..* D B""^ d'HamoTiviUe ad. nat.del. Imp Edouard Bry, Pans. Millot lith. Mémoires Soc.Zool.de France, 1,1888. PL.VI. n •.»"-*.• «,'-. B ^ ^P^^ C B°" d'HaraonviUe ad. nat. del. Imp Edouard Bry, Pans. Millot lith. QUATRE ŒUFS d'aLCA IMPEiNNIS 227 G. — PL VI. Mesure. — Grand diamètre, ll7"'"i ; petit diamètre, 73™'". Poids. — 44 grammes. Forme. — Intermédiaire entre la forme ovalaire et la forme ovoïconique dont il se rapproche davantage. Coquille. — Assez épaisse, peu résistante, poreuse, très fine- ment chagrinée, mate, d'un blanc jaunâtre inférieurement où l'on aperçoit quelques macules qui ne concordent pas exactement avec les taches extérieures. Couleur. — D'un blanc verdâtre, couvert un peu partout de taches et de traits nombreux s'enchevètrant , peu apparents, les uns violet cendré pâle, incrustés, les autres plus superficiels d'un vert de vessie ou d'un brun pointillé. D. — PI. V. Mesure. — Grand diamètre, IIG'"'"; petit diamètre, 76™"i. Poids. — 45 grammes. Forme. — Ovoïconique, mais se rapprochant de la forme ova- laire. Coquille. — Épaisse, solide, résistante, à gros grains, d'an blanc jaunâtre laissant voir à l'intérieur et par transparence les taches extérieures. Couleur. — D'un blanc ocracé assez prononcé, avec des taches et surtout des traits assez grands, isolés, peu répandus sur l'ensemble de la coquille, mais nombreux, tantôt larges, tantôt étroits, bizarres, enchevêtrés au grand pôle qu'ils recouvrent entièrement à son sommet, d'un noir profond passant parfois et exceptionnellement au sépia. 228 NOTE rRr^LIMINAIRE SUR L'ANATOMIE DU LABRE CHEZ LES COLÉOPTÈRES Par le D>- Henry LABONNE. (Planche VII). J'ai l'honucur d'appeler l'attention de la Société Zoologique sur l'anatomie du labre cliez les Coléoptères et en parliculier sur l'anatomie de la lame inférieure ou ventrale de ce labre. Cette première note a surtout pour but de prendre date pour un long travail que j'ai l'intention de poursuivre. J'ai, en efifet, le désir d'étudier le labre des Coléoptères non seulement dans les grandes familles, mais encore dans les tribus, les genres et les individus. Peut-être arriverai-je même à signaler des différences sexuelles importantes dans la lame inférieure seule. L'idée de semblables recherches m'a été donnée par M. J. Gazagnaire, qui a fait connaître à la Société les résultats de ses études sur les organes de la gustation chez les Dyticidœ, les Jli/drojihilidœ, etc. Aujourd'hui, je soumets cà la Société la photographie de la lame inférieure du labre chez Silpha Uttoralis. Ce dessin a un caractère zoologique absolu, non de famille, à la vérité, mais de genre pour les SiJpJui. Chez S. smuata, S. rugosa , S. tJioracica , S. opaca, S. alrata, S. lœvigata, etc., on trouve toujours en arrière du labre, sous l'épistorne, un cpaississement chilineux affectant la forme d'un arc parfait. Cet arc est divisé en deux parties symétriques par une bande également de chitine qui, dans ma comparaison, représenterait la flèche tendue sur la corde de l'arc. A gauche et à droite de cette bande médiane, on aperçoit à un faible grossissement des cor- dages très élégants qui comblent l'espace laissé vide entre l'arc et sa corde. A un grossissement de KOO diamètres, j'ai photogra- phié une région de ces cordages et alors j'ai vu, comme il est ANATOMIE DU LABRE CHEZ LES COLÉOPTÈRES 229 facile de s'en convaincre en considérant la figure n" 2, que ces belles lignes sont formées par une série de poils très parti- culiers. . Chacun d'eux constitue un véritable pinceau dont la base est dirigée en avant et en haut, tandis que la pointe (je veux dire les poils du pinceau) est tournée vers l'entrée de l'œsophage de l'in- secte. Je n'ai jusqu'ici, et j'ai déjà préparé plus de deux cents labres, trouvé ces poils ou ces pinceaux que chez les Silpha (1). Les Nécrophores, quoique également delà famille des Silphoïdes, n'en possèdent pas. J'ai choisi pour la photographie la lame inférieure du labre du Silpha littoralis, non seulement parce que ce Goléoptère est la plus grande espèce, mais aussi parce que l'on a discuté sur sa place exacte dans la classification. Mon travail prouve qu'il doit être maintenu dans les « Boucliers » puisqu'il offre nettement caracté- risés les poils en pinceau que je n'ai encore découvert que chez les Silpha proprement dits. Ces poils présentent, bien entendu, des variations de taille, de rapport, de forme suivant les espèces, mais ils sont toujours répartis sous l'épistome comme je viens de le décrire et comme le photographe les reproduit Les deux autres figures représentent la lame inférieure ou ventrale du labre de VHydrophilus piceus. En les soumettant à la Société, j'ai eu surtout pour but de profiter de mon modeste talent de photographe pour présenter le dessin d'un labre que notre sagace collègue J. Gazagnaire a expliqué dans la séance du 11 mai 1886 mais sans en donner de description graphique. La manière d'être de cette face est également démonstrative et a la même valeur zoologique de famille. La partie la plus inté- ressante est constituée par les glandes (fig. 3 et 4) dont on voit l'intima commun. Intima commun présentant de nombreux ori- fices. Sur une pièce fraîche, non traitée par la potasse, on voit que chacun de ces orifices est traversé par un conduit capillaire aboutissant à une cellule. Ces cellules déversent leur suc ou le produit de leur fonte dans les canaux sur lesquels j'appelle l'atten- tion et ce sac cellulaire est ensuite conduit jusqu'aux réservoirs (1) Dans le genre Staphylinus et en particulier chez St. cyaneus, des bandes non moins élégantes partent de la partie postérieui'e du labre pour aboutira son bord libre, mais les poils qui garnissent ces bandes no sont pas découpés en lanières. 16 230 HENRY LABONNE qui surmontent les canaux pour de là se répandre sur les feuilles dont se nourrit l'IIydropliile. Chez liydroiis caraboides, il y a coalescence de ces canaux qui se réunissent de façon à former deux cuvettes situées à gauche et à droite de la ligne médiane et c'est alors le fond des cuvettes qui est percé de trous. La large pièce cliitineuse située en arrière des glandes subit aussi des modifications importantes. Tantôt elle atfecte, comme ici, ia forme d'un trapèze, tantôt comme chez hydrous caraboïdes elle est conformée en croissant. A la partie antérieure de cette large pièce chitineuse et bordée par des poils tactils se voient les poils guslatifs dont les groupe- ments considérés eux aussi dans leur répartition feront l'objet de mes longues recherches ultérieures. Mémoires Sor Zvol Fianrc / 1888 Pi Vil. Poils en^ jnintfou Jn StJpha litli:^^^^^^^ Fw t hUcralis Hi/di-Of?hiliis pue (If Lame infcricure du laùre de^' Coleoptèrc? Hèliùlypie A.diiinsit iC hmi.faris SUR QUELQUES BRYOZOAIRES D'EAU DOUCE Par le D-" J. JULLIEN. M. Kraepelin, de Hambourg, vient de publier une Monographie des Bryozoaires de l'Allemagne (1), Ce zoologiste nous reparle de la découverte qu'il a faite, dans les eaux douces de Hambourg, de la Pectinatella magnifica Leidy : nous souhaitons avec lui la bienvenue à cet émigrant du Nouveau-Monde, l'une des plus belles espèces d'eau douce, et la plus vigoureuse par la taille des zoaria, qui atteignent celle d'un œuf d'Autruche. De plus, il con- fond avec notre Cristatella européenne toutes les Gristatelles amé- ricaines et constitue avec la Paludicella erecta de Potts, le nou- veau genre Pottsiella. Je laisse aux naturalistes américains le soin de défendre les espèces qu'ils ont établies, s'ils le jugent à propos ; quant à moi, je veux seulement relever, dans le texte et dans les figures don- nés par le savant de Hambourg, ce que j'y trouve d'inadmissible. Page 17... M. Kraepelin propose de changer le nom de zoœcie, représentant, selon lui, une idée fausse (un cystide se dévelop- pant dans un autre cystide), par celui de cystiderme qui désigne- rait la paroi, l'enveloppe corporelle du cystide, ce qui serait l'idée vraie. Autrefois, une individualité de Bryozoaires était con- stituée par une cellule et son contenu, mais l'histologie ayant acca- paré le mot cellule, Smitt a pu juger convenable de nommer zoœ- cium l'ancienne cellule des Bryozoaires, devenue la zoœcie des zoologistes actuels, qui désigne l'enveloppe des animaux en ques- tion ; enveloppe contenant le polypide avec ou sans organes génitaux (2), ou appareil respiratoire et digestif, pourvu d'un cen- (1) K. Kraepelin. Die deutschen Sussiousser-Bryo^oen. Eine 31 ono graphie. — y. Anatomisch-systernatischei' Theil. Abhandl. ans dem Gebiete der Naturwiss., X, 1887. (2) Mission scientifique du cap Horn (t. VI, Bryozoaires) 1888, p. 12 (note). J'ai appelé génésie la zoœcie dépourvue de polypide, mais contenant des organes géni- taux ; et ;roœciît/e, la zoœcie ne contenant ni polypido. ni organes génitaux, mais n'étant ni un avicellaire, ni un onychoceilaire, ni un vibracellaire. 232 J. JULLIEN tre nerveux. Quelle que soit l'idée qui a présidé à la création du mot zoœcium, ce mot doit être conservé, parce qu'il a un sens dépourvu de toute ambiguïté. La f/atne ^enifacw^atVe est considérée par M. Kraepelin, comme un prolongement direct de l'enveloppe du corps, lequel prolon- gement relie la paroi corporelle à la paroi antérieure du lopho- phore. En conséquence, la gaine tentaculaire reçoit le nom de kampioderme (1) (xà^-TTro';, flexible; âepixx^ peau) ; quant à la paroi externe du lopliophore, composée d'un simple rang de cellules épithéliales, formant par conséquent un derme réduit à sa plus simple expression, elle est nommée lophoderme. L'idée d'appeler ainsi cette couche épithéliale est assez inattendue. Cette façon d'envisager l'origine de la gaine tentaculaire est for- mellement démentie par l'étude des Bryozoaires marins (2), chez lesquels on peut voir, dans de jeunes zoœcies, le bourgeon de polypide surmonté d'un simple tractus coujonctif, dépourvu de cavité, s'étendant du bourgeon vers le sommet de la zoœcie où l'opercule n'existe même pas encore, et se développant d'abord près du bourgeon, où la cavité de la gaîne tentaculaire fait son apparition. La gaine tentaculaire ne peut donc pas être considérée comme un prolongement direct de l'enveloppe du corps. Une note, au bas de la page 80, nous prévient que « le genre Alcyonella est à supprimer, car il n'est autre chose qu'un stade d'accroissement des Phmiatelles. » Il y a là une équivoque et une erreur. Le genre Alcyonella n'est pas à supprimer, ilest supprimé depuis plusieurs années ( 3 ) ; il ne représente pas un stade d'accroissement des Plumatelles, mais bien la forme des zoaria qui possèdent la plus grande énergie vitale, et chez lesquels le bour- geonnement est d'emblée excessif, produisant vers la fin du déve- loppement colonial, des rameaux qui sont des Plumatelles, comme on les comprenait au commencement de ce siècle. La forme alcyonnelle peut naître aussi bien d'un slatoblaste libre que d'un statoblaste fixe. Page 89. — « Dernièrement, Jullien se basant sur des exemplaires maladifs de PlumaXella, recueillis en automne, chez lesquels les tenta- cules étaient réduits à l'état de courtes verrues, et dont il était impossi- (1) M. Kraepeliu trouvo malheureux le nom de gaine tentaculaire, parce que, dit-il, cette gaine ne contient les tentacules que pendant la rétraction du polypide; et c'est en partie pour ce motif qu'il donne à cette gaine le nom de kumptuderme. (2) Voiries mémoires de Vigelius sur la Flustra mcmbranaceo-truncata. (:jj Voir les travaux do Raspail et de Hyatt. SUR QUELQUES BRYOZOAIRES d'eAU DOUCE 233 hlc de trouver l'cpistome, a cru devoir considérer comme secondaire l'importance de Vépistome, en tant que caractère de l'ordre, et le subor- donyier à celle du loplwphore ; mais quiconque a vu combien nos Bryo- zoaires d'eau douce dégénèrent en automne ; comment les tcntacides et le lophophore s'en vont morceaux par morceaux ; comment les bour- geons, faute de 7iourriture suffisante, ne produisent que des individus tout à fait maladifs, et prescjne dépourvus de tentacides ; comment les Infusoires attaquent et dévorent par dedans comme par dehors les polgpides décrépis, sans pour cela anéantir complètement V existence de leur victime ; n'attachera pas une grande valeur aux conclusions que V on peut tirer de ces états maladifs. Nous nous en tenons donc aux divisions de Phylaclolœmata et Gymnolœmata proposés par Allman, et qui ont été adoptés dans tous nos livres destinés à l'instruction ; nous plaçons en regard des Entoproctes, après comme avant et d'accord avec Nitsche, ces deux groupes comme sous-classes des Ectoproctes. » En quoi ces arguments infîrment-ils ce fait, que l'épistome disparaît sur des individus où le lophopliore persiste? Voici deux caractè- res : l'un disparaît, l'autre demeure ; où est celui qui a le plus d'importance? Que viennent prouver à ce propos: les dégénéres- cences d'automne, les tentacules et le lophophore s'en allant morceaux par morceaux (ce qui n'est pas vrai), les bourgeons soi- disant malades que l'on peut voir déjà au mois de Mai, et jus- qu'aux Infusoires que l'on fait intervenir d'une façon tout à fait abusive, et qui n'ont rien à faire dans cette discussion ? Tout cela n'est rien et ne prouve rien. Pourquoi attribuer à l'épistome une influence aussi considérable , quand on ne sait point ce qu'est cet épistome, et qu'on ignore même son homologie ? N'est-il pas certain qu'Allman en établissant ses PhylactoUcmata ignorait les modifications qui peuvent se produire dans la dis- position du lophophore et dans la constance de cet épistome qui est dépourvu de toute utilité ? La disposition du lophophore n'est- elle pas avec sa persistance là où l'épistome disparaît, d'une importance autrement grande que celle de cet épistome fugace? Le professeur allemand s'attache aux Entoproctes et aux Ecto- proctes de Nitsche; cela est d'autant plus regrettable que les Entoproctes n'existent pas, il n'y a pas de Bryozoaire qui rejette les matières fécales au milieu de sa couronne tentaculaire, les Pédicellines n'ont point un lophophore entier, la disposition hippocrépienne s'y rencontre, ainsi qu'Allman nous l'a indiqué, et l'anus est justement placé dans la fourche que font les deux branches du lophophore; l'anneau constricteur n'appartient pas au 234 J. JULLIEN lophopbore,il est l'homologue de l'ensemble de fibres musculaires qui forment le sommet des zoœcies chez les Plumatelles. Page 91. ' — « J'apprécie tout autrement l'opinion de Jallien quandil veut que la Frédéricelle ne soit qu'une monstruosité des Plumatelles. Le nombre des tentacules, 'inoindre d' environ moitié chez Fredericella, ne joue p)0ur cet auteur aucun rôle, depuis qu'il a vu ces formes abor- iives de Plumatclle, à couronne tentaculaire maladive, dont nous avons parlé plus haut ; pour le même motif, le lophophore, qui ne s'est développé qii en raison de sa situation, est naturellement explicable; tandis que l'absence des statoblastes à flotteur n'a également pas d'im- portance, ^^iiisque les statoblastes fixes des Plumatelles en sont égale- ment dépourvus, et que, d' après Jullien, ils sont conformés de la même manière (/). Par contre, il est invoqué à l'appui de l'identité des deux formes : que les zoaria des deux sortes ne peuvent être distingués les 'uns des autres, lorsqu'on ne voit ni les couronnes tentaculaires ni les statoblastes ; que la ramification des deux, ainsi que leur coloration sont les mêmes, et qu'enfin M. Jullien a rencontré une fois, isolées d'au- tres colonies (clayis solitude), les deux formes mélangées l'une à l'autre sur un même morceau de pierre. Je n'ai j^ as à exposer plus clairement ici le comique (1) de cette démonstration .......je ferai seulement observer dès à présent, pour ce qui concerne le dernier argument invo- quépar Jullien, que j'ai déjà rencontré sur le même morceau de pierre oud'écorce [dans solitude), non seulement des Frédéricelles et des Plu- matelles, mais encore avec celles-ci des Paludicelles et des Cordylop)ho- r es, qui s'étaient développés les uns parmi les autres, sons que pour cela je me sois convaincu de l'identité de toutes ces formes. « Le pro- fesseur Kraepelin ne peut admettre l'état monstrueux que j'attri- bue à la Frédéricelle ; il appelle cet état, un état maladif, con- fondant la monstruosité avec la maladie. 11 trouve extraordinaire que je n'attache aucune importance à la diminution de près de moitié du nombre des tentacules de la Frédéricelle par rapport a la Plumatella lucifuga, mais pourquoi pas ? Ne voit-on pas chez la Plumatella lucifuga la possibilité de perdre plus du cinquième du nombre de son plus fort chiffre de tentacules : ce nombre n'a donc pas la fixité d'un caractère. Pour les statoblastes, j'éprouve encore là une nouvelle surprise ; Kraepelin prétend (avec un (1) M. Jullien dit, en parlant de la Monographie d'Atlman, qui depim plus de dix an-, ir;t considérée partout comme un véritable modèle : « Le livre d'.illman eut écrit avec un sérieux d'autant plus comu\uQ, r/u'il est plein d'erreurs, comme on. le verra plus loin. » SUR QUELQUES BRYOZOAIRES D'EAU DOUCE 233 point d'exclamation) que je considère les statoblastes de Frédéri- celle comme constitués de la même façon que les statoblastes fixes des Plumatelles. Je n'ai jamais dit cela; j'ai dit que chez la Plumatelle lucifuge, il se trouvait quelquefois des statoblastes en forme de haricot semblables à ceux de la Frédéricelle, j'en ai donné le dessin dans la ûg. 98 de ma Monographie. A ce propos, je crois m'apercevoir que mon contradicteur allemand ne com- prend pas suffisamment le Français. Dans ma Monog. desBryoz. d'eau douce, j'ai déclaré : que dans un étang où se trouvait des Frédéricelles, on ne trouvait jamais la Plumatelle lucifuge; et encore que si on rencontrait la Plumatelle lucifuge dans un étang, on n'y trouvait pas de Fref?er/ce/?e; qu'une seule fois, et dans une petite rivière, j'avais trouvé ensemble dans une même touffe Plumatelle lucifuge et Frédéricelle. Cette dernière trouvaille fait rire M. Kraepelin, et il a la charité de nous avertir qu'il a lui- même trouvé « dans solitude » non-seulement des Frédéricelles et des Plumatelles ensemble, mais encore avec celles-là des Palu- dicelles et des Cordylophores. Il est très fâcheux que M. Kraepe- lin ait omis de nous dire quelles Plumatelles accompagnaient ces Frédéricelles ; le fait en ce moment en valait la peine, aussi bien que l'indication de la précieuse localité où il a fait cette ou ces découvertes; mais je puis répondre qu'on n'a jamais trouvé dans un étang, ni dans un lac, la Frédéricelle avec la Plumatelle lucifuge : on ne trouve jamais que l'une ou l'autre. Les dragages des naturalistes suisses, dans les grands lacs de leur pays, ainsi que dans le lac de Constance, viennent à l'appui de mon opinion; tandis qu'en Belgique, en France et en Amérique, l'association de ces deux formes n'a été rencontrée que dans de petits cours d'eau, où les conditions d'existence sont évidemment différentes. Je suis donc en droit de dire que {si c'est dans des étangs que M. Kraepelin les apéchées) les Plumatelles associées aux Frédéri- celles, dont parle le professeur de Hambourg, n'étaient pas la Plumatella lucifuga. Le professeur Forel, de l'Académie de Lausanne, m'a écrit ce qui suit: « Nos lacs suisses sont très pauvres en Bryozoaires. Pour le lac Léman, je n'y connais qu'une seule espèce, la Frédé- ricelle sultane, qui est fréquente dans la faune littorale où son polypier est très régulier, avec des bourgeons nombreux et bien espacés. Dans la région profonde, une autre forme, que j'ai appe- lée Fredericella Bujylcssis, a un polypier beaucoup moins compli- qué et plus irrégulier. Mais depuis ma publication j'ai dû consi- 236 J. JULLIEN dérer cette dernière forme, comme une variété de la première. » Le professeur Forel m'a envoyé des échantillons de Frédéri- celle sultane de différents lacs ; certains échantillons des grandes profondeurs (Léman, lac d'Annecy (5^"^, lac de Bienne (40'"), sont absolument hyalins, incolores, ils ont pris dans l'alcool une teinte lactescente, et sont en tous cas très ditférents, par leur aspect, des Frédéricelles de nos étangs. Ainsi donc, dans les lacs de la Suisse, comme dans les plus modestes mares, là où existe la Frédéricelle sultane, on ne ren- contre pas la Plumatelle lucifuge. Il est jusqu'à présent très vrai- semblable que M. Kraepelin n'a pas eu la bonne fortune de ren- contrer ensemble, même « dans solitude-)^, la Plumatelle lucifuge et la Frédéricelle sultane, et qu'il se trompe en parlant de sa trou- vaille. La faible profondeur du lac de Joux (2.^i'" dans les plus grands fonds) permet, au contraire, à tous les Bryozoaires d'eau douce européens de vivre dans ses eaux, mais la Plumatelle lucifuge ne s'y rencontre qu'à l'état de Frédéricelle. Ce fait absolument bru- tal n'est certainement point comique. Les deux seuls Bryozoaires d'eau douce des grands lacs de la Suisse sont la Frédéricelle sultane, abondante au delà de 25 mètres dans beaucoup de lacs et la Paludicella articidata Ehren- berg, du lac des IV Cantons, par 40 mètres (1). Page 91. — 1- Le genre Hyalinella a été établi par JulUcn d'après la description de Plumatelles américaines, sans qiiil en ait jamais eu un exemplaire sous les yeux. Il est exclusivement basé sur l'ecto- cyste gélatino'lde, non corné, mais cependant parfois de colora- tion brune, etc. » J'ai cru pouvoir établir ce genre sur le texte de Hyatt, pour les Plumatelles à ectocyste hyalin et mou ; si M. Kraepelin peut affirmer que ces Plumatelles n'existent pas, il n'y a qu'à supprimer le genre Hyalinella auquel je ne tiens pas plus que M. Kraepelin, sous la réserve que je viens d'exprimer. Page 99, — FREDERICELLA. Caractères du genre. Zoariwn ramifié comme une corne de Cerf, presque massif, avec des tubulures libres, piresque toujours brunes, incrustées d'Algues et de grains de sable, plus rarement hyalines (Hyatt) .Tube presque cylindrique, les plus (Ij F. A. Forel, Faune profonde des lacs suissss. Noiiv. Mém. delà Soc. Helvé- tique des scienees naturelles, XXIX. p. 217, Zurich. 1885. Et dans le même vo- lume : D' G. du Plossis-Goiiret, Essai sur la faune profonde des lacs de ta Suisse . SUR QUELQUES BRYOZOAIRES D'EAU DOUCE 237 vieux carénés sur le dos, non divisé, mais 2^nr-ci par-Jà, avec des cloi- sons annulaires rudimcntaires . Ouverture apicale, située à l'extrémité des tubidures, qui sont généralement dilatées, par suite de la formation des bourgeons, ou bien légèrement fourchues. Polypide très long, grêle, avec épistome et couronne tentaculaire disposée en cercle; nombre de tentacules faibles (24). Statoblastes brun foncé, elliptiques, ou en forme de haricot, toujours sans anneau flotteur, à surface lisse. » Pour ce qui est du zoarium, cette caractéristique peut parfaitement s'ap- pliquer à la Plumatella lucifuga, que l'on voit également incrustée d'Algues diatomées et de grains de sable, et toutes deux sont carénées de la même façon. Quant au polypide, il est établi sur des proportions qui correspondent parfaitement à celles de la Plumatella lucifuga; cette grande longueur du polypide n'étant point spéciale à la Frédéricelle sultane ne peut la caractériser ; elle peut, elle doit même la rapprocher de la Plumatella lucifuga. De plus, la couronne tentaculaire n'est point disposée en cercle, elle est habituellement ovale, je ne l'ai jamais vue en cercle par- fait avec la bouche centrale; et, pendant son invagination, les tentacules reprennent une disposition hippocrépienne. Les stato- blastes, nous dit Kraepelin, sont elliptiques et en forme de haricot, mais l'elliptique et le haricot se rencontrent également chez la Plumatelle lucifuge (1) ; le caractère de ces statoblastes, c'est l'absence de flotteur; mais ce llotteur n'existe pas au commen- cement du développement du statoblaste des Plumatelles, c'est une formation secondaire qui avorte dans la monstruosité 1^'rédé- ricelle, arrêt de développement qui accompagne celui de tout le polypide. L'absence du flotteur est l'une des raisons qui m'a fait dire que pour distinguer la In'édéricelle sultane de la Pluma- telle lucifuge, il fallait voir les tentacules ou les statoblastes. La caractéristique que nous donne Kraepelin n'apporte rien de nou- veau dans le débat, ce que dit cet auteur ne rendra jamais à la Frédéricelle le droit de former un genre ni une famille. a En revanche, continue-t-il, elles se rapprochent tellement par leur port de plusieurs Plumatelles, qu'il faut une certaine expérience pwur les reconnaître immédiatement « si on ne voit pas les tentacules ou les statoblastes, (Jullien, p. 121). » D'un côté comme de Vautre, nous avon'i des branchages de tubes chitineux, bruns, d'app)arence irrégu- lière, qui adhèrent en partie au support, et en partie s'élèvent librement (1) Voyez dans ma Monographie des Bryozoaires d'eau douce, la lig. 93 ot son explication. 238 J- JULLIEN dans le milieu ambiant; ils varient tellement dans leur développement, selon la nature du substratum et les condition?, physiologiques, que l'aspect général de la colonie ne permet pas de les distinguer Cependant il est possible, dans beaucoup de cas, de ^reconnaître les colonies de Frédéricelle lorsqu'elles sont mélangées à des Plumatclles, et même surtout dans ce cas-là, à la plus gravide ténuité de tuyaux, aux branchages souvent en forme de spatule et légèrement bordés, ainsi qu'à la coloration particulière linioncuse et opaque des plus jeu- nes bourgeons. )) Dans ce passage, je trouve, contre toute attente, la confirma- tion de mes anciennes conclusions, à savoir qu'on ne peut dis- tinguer extérieurement la Frédéricelle de la Plumatelle (que je suis forcé de sous-entendre lucifuge) : dans la dernière phrase, cette confirmation est encore plus absolue, puisque l'auteur alle- mand y affirme que, d(tns beaucoup de cas, il est possible de recon- naître les colonies de Frédéricelle, lorsqu'elles sont mélangées à des Plumatellos, etc. : il reconnaît donc qu'il y a d'autres cas où il n'est pas possible de se prononcer et de décider l'affaire. Mais, en homme prudent, il ne nous dit pas à côté de quelle Pluma- telle la Frédéricelle peut être reconnue. Son beaucoup de cas, c'est quand la Frédéricelle est associée à la Plumatclla repens, comme cela se voit au lac d'Enghien, et, en Suisse, au lac de Joux : les autres cas, c'est quand la Frédéricelle est associée à la Plumatella lucifuga. Pages 101-102. — « Les polypides des Frédéricelles, ainsi que même Ve^iveloppe extérieure, le cystiderme, montrent une ornementa- tion si particulière, ^t('?me ignorance absolue c7es conditions anato- miques peut seule excuser M. Jullien de les avoir présentées comme des mo7istruosités de Plumatella. » J'espère que cette phrase attirera l'attention d'autres chercheurs sur la question, et qu'ils sauront voir que la Frédéricelle est désormais déchue de la place qu'elle a occupé et que M. Kraepelin persiste à vouloir lui faire occuper. 11 n'y a pas de détail anatomique qui tienne devant ce fait irrécu- sable, que les zoaria de Frédéricelle sont identiques à ceux de la Plumatella lucifuga. On ne se trouve pas là en présence d'un cas de mimétisme, mais d'une simple monstruosité. M. Kraepelin qui constate mon ignorance absolue des conditions anatomiques de la Frédéricelle, et je pense aussi de la Plumatelle lucifuge, ainsi que de l'ornementation de leur cystiderme, ne nous fait pas connaître cette dernière : veut-il établir son type sur la minceur du funi- cule, sur la présence de l'épistome, sur la couronne tentaculaire, SUR QUELQUES BRYOZOAIRES d'EAU DOUCE 239 sans tenir compte du zoarium ? sans tenir compte des liens communs aux deux formes? sans tenir compte des monstruosi- tés de Plumaiella repens trouvées mêlées aux zoœcies normales"? Et cette ornementation si particulière du zoarium des Frédéricelles en quoi consiste-t-elle ? Enquoi ditfère-t- elle de celle des Plu- matelles? Toutes les zoœcies des Plumatellides sont couvertes de corpuscules étrangers dont la nature et la taille varient selon les lieux où la colonie s'est développée, ce sont des corpuscules ter- reux ou arénacès, des frustules de Diatomées et des spicules d'Épongés (Spongille). Chez les Frédéricelles, tantôt les particules terreuses dominent, comme dans le lac d'Annecy, où elles sont excessivement ténues et rares, tantôt il n'y a presque que des Diatomées comme dans l'étang de Rospordcn (Finistère). Mais tous ces corpuscules sont collés à la surface de l'étui cliiti- neux, où les Diatomées paraissent rangées obliquement par rap- port à l'axe zoœcial et suivant leur longueur : ils font tous un relief plus ou moins considérable sur la surface extérieure. C'est la même chose pour les Plumatelles. Kraepelin prétend que Iti Frédéricelle est plus grêle que la Plumatelle lucifuge, ce n'est pas absolu, chez l'une comme chez l'autre il y a de petits et de gros échantillons. Ainsi les Frédéricelles des fonds du lac Léman sont énormes, deux fois plus grosses que certaines Plumatelles lucifuges ; en Bourgogne il y en a d'extrêmement ténues, dans le lac d'Enghien elles sont de dimension moyenne ; la gracilité dont parle Kraepelin ne signifie donc rien. Au bas de sa page 91, M. Kraepelin met la note suivante : « M. Jullien dit, en pjarlant de la Monographie d'Allmayi, qui, depmis plus de dix ans est considérée partout comme un véritable modèle : « Le livre d'Allman est écrit avec un sérieux d'autant comi- que (le texte cité porte : plus comique) qu'il est pletn d'erreurs comme on le verra plus loin. » Le mot comique, qui rend parfaite- ment la situation dans laquelle Allman s'est trouvé après ses lon- gues et patientes recherches, l'amenant à une classification aussi erronée, n'a pas paru suffisant à l'auteur allemand ; il l'a déve- loppé beaucoup plus qu'il ne fallait. Allman a bien étudié ses Bryozoaires, ses dessins sont, pour la plupart, exacts et bien exécutés, bien exposés; mais il n'a pas compris ces animaux, on ne saurait dire autrement. Si son livre,. /^^s^/n'à moi, est resté un modèle, il ne faut pas dire, comme M. Kraepelin, que c'était un modèle pour les gens compétents ; c'était un modèle (peut- être) pour des gens parfaitement ignorants des Bryozoaires d'eau 240 J. JULLIEN douce, et rien de plus. Quand M. Kraepelin nous dit ciu'Albnan n'avait qu'une faible idée de Vextrême variabiliié des Bryozoaires, il affirme ce que je viens de dire, et ce que j'ai résume dans le moi comique ([u'il me reproche si amèrement et hors de propos, je pense, en raison de ses relations avec Allman. Page 118. — « En ce qui concerne la nomenclature, j'aurais volon- tiers, pour mes trois séries de formes, conservé les anciens noms donnés par les auteurs, si je n'avais craint, en agissant ainsi, d'apporter encore 2:)lus de confusion dans la Nomenclature déjà suffisamment embrouillée ; j'ai adopté des noms nouveaux. Il est vrai que Jullien, dans son travail sur les espèces ctcropéennes, a déjà introduit de nou- velles appellations ; mais ce travail montre une telle ignorance des rap- iwrts qui existent entre les différentes séries de formes, et jette les uns parmi les autres des éléments tellement hétérogènes qu'il est sans aucune valeur. Ainsi sa Plumatelia repens comprend à côté des PL Dumortieri, coralloides, elegans, Alcyonella fungosa, etc. qui appartiennent bien à ce groupe de formes, les PI. emarginata, Alcyo- nella Benedeni et PL punctata Hancock, c'est-à-dire des représen- tanis de trois espèces distinguées par moi. Pour les Plumatelles à longs statohlastes ( série de Temarginata ) il a repris l'ancien nom de Vaucher: PLlucifuga, bien qu'il soit impossible, de l'avis unanime des auteurs compétents, d'établir quelle est la forme que Vaucher a eue en vue, et que Duniortier et Van Beneden [p. 19) démontrent expressé- ment que ce naturaliste attribue dans son texte des statoblastes ronds à sa PI. lucifuga qui est pourvue de 26 à 52 tentacules, tandis que dans la figure, par une erreur du graveur, il a été attribué à cette forme les longs statoblastes d'une Tubulaire rampante . Dans ces circonstances, il paraît impossible de sîdvre l'exemple de Jullien, d'autant plus qu'il adjoint également la Frédéricelle sidiane à sa PL lucifuga, tandis que d'un autre côté, il laisse subsister non-seulement comme espèces distinc- tes toutes les Plumatelles américaines, mais qu'il en élève même quel- ques-unes {V\. vesicularis Leidg, PL vitrea Ilgatt) au rang d' un nou- veau genre, Hyalinella. Nous devons, par conséquent, en passant à la caractérisation de nos trois séries de formes., et de leurs variétés, nous résoudre à établir des noms nouveaux, et nous choisissons, pour la série emarginata, l'appel- lation de VI. i)nncei:)s{[); pour la série repens, celle de PL poly- morpha; tandis que pour la série punctata, nous conservons le nom de (1) Ce nom siçiuific que nous- avunt bien eu en vue danf; cette espèce, Icx forma; phylogéné tiques les plus cniriennes des Plumatelles fKraep.J. SUR QUELQUES BRYOZOAIRES d'eAU DOUCE 241 PL pimctata Hancoch. » Ainsi le professeur Kraepelin trouve qu'il n'y a pas encore assez de noms pour les Plumatelles, il en ajoute encore. En tous cas, la PlumateUa punctata ne restera pas dans nos carnets, car elle loge très fréquemment dans les zoœcies de la PlumateUa repens ! Gela se voit facilement aux environs de Paris et dans les montagnes du Gharollais. Et quand il parle de l'avis unanime de tous les auteurs compé- tents à propos de la forme décrite par Vauclier, de qui parle-t- il ? D'auteurs qui attribuent au Lophopus le statoblaste de la Gristatelle, et qui nomment PlumateUa repens la PlumateUe liici- furje ou fruticosa d'Allman. Ces auteurs ont écrit d'excel- lentes choses sur les Plumatelles, mais ils possédaient au mo- ment de leurs écrits encore une bonne dose d'incompétence. La Tubularia lucifuga de Vaucber n'est ni la PlumateUa repens, ni la FrédericeUe sultane, elle ne peut être qu'une espèce nouvelle que l'analyse de la description permet très bien de reconnaître, quoi qu'on en dise ; et comme il n'existe pas spécifiquement de Plwinatella punctata il ne peut y avoir d'hésitation. Page 132. — Au bas de la page 132, on trouve la note suivante à propos du Lophopus crystaUinus : « Ce nom, accepté universeUement par la science depuis SO ans, a été récemment remplacé par Jullien contre celui de Lophopus Trembleyi, parce que ce n'est point Pallas, mais bien Tyxmhlen qui a découvert cet animal. Comme je piense que V application générale de ce principe introduirait, dans l'ensemble de la Nomenclature, une confusion vraiment Babylonienne {[), je ne puis me décider à suivre cet exemple. Les guérites de Tremble// sont d'ailleurs assez grands pour ne pas être oubliés, même sans le rafraîchissement de M. Jullien (Kraep.). )) Celle note est au moins singulière de la part de M. Kraepelin. Il ne veut pas admettre le nom Lophopus Trembleyi, et il admet le nom Paludicella Ehren- bergii. Gette dernière espèce a été nommée par Ehrenberg Alcyo- nella articulata en 1831. De quel droit Van Beneden a-t-il nommé cette Paludlcelle Ehrenbergii"! G'est un hommage rendu à Ehren- berg. Eh bien ! c'est un hommage du même genre et encore plus légitime, que je propose de rendre à Trembley ; hommage d'autant mieux mérité, que cet auteur nous a fait connaître avec un rare talent, le premier Bryozoaire d'eau douce. Gela est une affaire de sentiment, de reconnaissance, qui rappellera aux Zoolo- (1) Il est évident qu'on a voulu mettre Babclicnne, 24:2 J. JULLIEN £?istes, le nom d'un observateur plein de finesse et de justesse dans ses appréciations. ...Pour ce qui est de la confusion Babylonienne que l'on redoute, l'auteur allemand n'a rien à craindre du Lophopus Tremhleyi, il aurait mieux pensé en n'écrivant pas les nouveaux noms qu'il propose d'adapter à nos anciennes Plumatelles, succombant déjà sous le poids de leur synonymie. En résumé, le professeur Kraepelin n'a point démontré que la Frédéricelle puisse former un groupe typique de Bryozoaires, puisqu'il reconnaît qu'il est des cas où l'on ne peut distinguer la Frédéricelle sultcme de la Plumaielle lucifuge extérieurement. Cet auteur est obligé d'aller chercher les caractères illusoires de ce genre dans l'intérieur de la zoœcie, ce qui est absolument con- traire à toutes les habitudes zoologiques. Ensuite, ses considérations sur la distinction des formes de Plumatelles ne sont pas soutenables, et les nouveaux noms pro- posés pour les formes en question, superflus. On peut en dire autant de ses nouveaux noms anatomiques, dont on n'a nulle- ment besoin. Parmi les Figures de Kraepelin, il eu est qui sont erronées, ce sont les suivantes : Fig. 120. — Les Paludicelles n'ont point les tentacules coni- ques, mais cylindriques. P'ig. 121. — Les Frédéricelles sont toujours carénées: elles portent, comme la Plumatelle lucifuge, la crête anale fort dis- tinctement. Or, ici, la crête anale est absolument omJse. Fig. 123. — Cette Plumatelle est aussi carénée, sa coupe est triangulaire, ici elle paraît arrondie, ce qui est faux. Fig. 12.^. — Les bras du Lophophore, qui laissent voir la bou- che, sont beaucoup trop larges, ce n'est jamais cela. Fig. 127. — Cette figure est absolument fausse, il n'y a pas de Plumatelle dont le lophophore affecte la forme d'un éventail I Fig. 128. — Le lophophore qui montre ses deux bras est beau- coup trop lourd et tuméfié, ce n'est jamais cela. Fig. 149. — Ce statoblaste est faux. La taille des cellules du flotteur s'en va grandissant du centre vers les bords du stato- blaste ; là., elles sont toutes égales et dessinées au hasard. M. Kraepelin a bien voulu dans son travail, accompagner le titre de ma Monographie des Bryozoaires d'eau douce des remar- SUR QUELQUES BRYOZOAIRES d'eAU DOUCE 243 ques suivantes : « Résumé de notre système scientifiqm ; suppression de beaucoup d'espèces d'Allman : la Frédéricelle est ime monstruosité de la Plumatella lucifuga Vaucher. Mauvaises gravures ; beaucoup de copies d'après Allman, Hyatt, Van Beneden. » Que M. Kraepelin reçoive ici tous mes remerciements, pour l'intérêt qu'il a pris à ma MonograpjMe des Bryozoaires d'eau douce. Qu'il me permette de lui dire que mes gravures qu'il trouve mau- vaises, ont été obtenues par la photographie, 1° d'après mes des- sins presque tous exécutés à la chambre claire, 2° d'après des décalques très exacts des dessins des auteurs, et 3'' enfin, d'après la photographie directe des gravures de Hyatt. Tous ces dessins sont la représentation exacte de ce qu'ils ont la prétention de représenter. 244 J. JULLIEN O O o n a a rs m u o N O >> m o -s Cfl <0 Vï •iH es h su ■ fH r— I es O o m (O I— I I— I o > o C 'cT O 3 S p .2 o es .ïï rtÔ o ci c:- -n -•^ — s o c- 'SJ -.-g CL, o o .2 J • - o c ci ■w près Vi ntaino, le- Dû ai C3 -5 c5 >■ -S ■? — .^ P -~^ 3 3 d" '5 d c '5 O ,,^,— 1 .^ 5- 5 Ci '- — ^ *^ 3 c; c o 1-1 -c2 ' O -"P o o 2 o c^ O H 'C3 c2 o ^ « O c -_ c- r/5 S '5 o ci c * 1 • ^ L^ '/"i ''^"^ tD o es Cu o J To vi' -5 O '^ O •-^ ^r~^ O 0 o ° ?? -^ :a -Xl^ :§ =^ 2 "^ C/2 O C "O O -^, S CD O rt ^ — o K ta-i ?s ^ i'î « o o "^ ^ 0 _rt ^ '.n< ^ •r- o _o "c; '^ ci T* ^ w v: '/> r/) ^ ^ Cï "-^ rn la :3 Ci ci 2 O >? 5 '- -^ 1j "^ 1 o 3 ci r^ .^ -^ — ' ci o -Q a — , -'. _J2 ._ O r3 ^ c ■|-^ -W-fcil J '-^ ^ -J r_5 'K-2 u -< ;-* es CJ >- -&:« Ij .d <3 X 'O *o o C m _© -ai _2' œ t^ o o i^ Hi Cj O . o -< G . c' . , "O >< X . C • •^ 'C3 . . 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Tous les ornithologistes connaissent le Syrrliapte paradoxal, Gallinacé des immenses steppes salés qui s'étendent au delà de la mer Caspienne, aussi curieux par sa singulière structure que par ses habitudes erratiques. Cet Oiseau, dont la dernière apparition en Europe remonte à 1863, vient de faire, au printemps de 1888, un nouveau voyage jusqu'aux limites occidentales de la France, après vingt-quatre années de séjour dans les plaines asiatiques. Le remarquable passage de 1863 a donné lieu à de nombreures publications et les mœurs aujourd'hui bien connues du Syrrhapte ont été décrites avec assez de soin pour qu'il n'y ait pas lieu d'y revenir (1). Bien qu'il soit prématuré de parler des Syrrhaptes, le passage actuel ne paraissant pas terminé, je cède à la demande de quel- ques amis en exposant ce que je connais de ces Oiseaux dans l'Ouest de la France. I. Passages de 4859 et 1863. Les premières apparitions du Syrrhapte en Europe remontent à 1859, époque à laquelle quelques captures furent faites en Russie et en Angleterre (2). (1) Pallas, Appendix de ses voyages en Asie. Radde, Reisen im Sïiden von Ost-Sibirien in den Jahren 18oo-1So9. S'-Peters- burg, 1863. Vol. II, p. 287. A. E. Brehni, La vie des animaux illuslrée, Oiseaux, II, p. 395. f2) Fatio. Bull. Soc. Ornith. Suisse, I, 1865, p. 112. 17 246 LOUIS BUREAU En août 1861, suivant CoUett, un \ol de quatorze à quinze indi- vidus aurait été observé près de Mondai en Norvège (1). En 1863, une grande émigration eut lieu, et, les Syrrhaptes se répandirent alors, en nombre considérable, sur tout le Nord de l'Europe. La Revue zoologique, le Journal fur Ornithologie enregis- trèrent avec soin les captures, et M. Alfred Newton, dans un très intéressant article (2), retraça l'histoire complète de ce remar- quable passage. Pendant l'année 1863, le Syrrliapte paradoxal s'est étendu en Europe sur 33 degrés de longitude, depuis Brody, en Galicie, jusqu'à Naran, sur les côtes occidentales du Donégall en Irlande, et sur 25 degrés de latitude, de Biscarolle, dans le département des Landes, jusqu'à Tliorsharw, dans les îles Féroë. L'itinéraire de ces Oiseaux a été relevé avec soin. Ils se sont montrés le 5 mai à Sokolnitz, en Moravie; le 14 à Tucliel, dans la Prusse occidentale; le 17 à Polkwitz, en Silésie; le 20 à Wœhlau, dans le duché d'Anhalt ; le même jour à Laaland; le 21 à Helgo- land et sur la côte du Northumberland ; le 22 à Borkum, dans le Staiïordshire et sur la côte du Lancashire ; dans les derniers jours de mai aux îles Féroë. Les Syrrhaptes séjournèrent en Europe pendant la fin de l'année 1863 et une grande partie de 1864. Les dernières appari- tions eurent lieu à Plauen, en Saxe, à la tin de juin, et près de Wreschen, province de Posen, vers la fin d'octobre. Ils se reproduisirent en Europe; plusieurs nids furent en effet découverts, en juin et juillet 1863, sur les dunes, dans le Jutland et les îles danoises (3). Ce passage de 1863, sur les côtes de l'Ouest de la France, n'a laissé que peu de traces, bien que l'on trouve parfois cités les Sables d'Olonne et la Barre-de-Mont. Un mâle de la collection Rouillé est le seul spécimen que l'on possède de ce passage. Rouillé qui était pharmacien aux Sables, et que je vis pour la dernière fois le 29 août 1875, quelques années avant sa mort, me donna sur cette capture les renseignements suivants : Ce Syrrhapte fut abattu à la Garnière, dans les terrains qui (1) Brehrn, La vie des animaux illustrée, Oiseaux, 1], p. 298. (2) Tho Ibis, VI, 18(U. (:31 Brelini, Loc. cit., II, p. 300. SYRRITAPTE PARADOXAL DANS L'OUEST DE LA FRANCE 247 s'étendent au delà de la gare des Sables, en octobre ou novembre 1863, dans une bande de 700 à 800 individus qui ne se montrèrent qu'un seul jour. Un autre spécimen, tué le même jour, ne fut malheureusement pas conservé. Rouillé avait entendu dire que, vers la même époque, il en fut tué près de Bouin (Vendée). On ignore toutefois ce que sont deve- nus ces Oiseaux. Mais, tout porte à croire qu'ils n'ont pas été conservés. J'ai vu le 4 août 1877 au Musée d'Histoire naturelle de l'Hôpital de la Marine à Brest, un Syrrhapte paradoxal mâle, n° 651 du catalogue, sur l'étiquette duquel on lisait : « tué par M. Sallerin à Guilers (Finistère), hiver de 1865. » Il est à craindre qu'il y ait eu erreur de date et qu'il s'agisse de l'hiver 1863-1864. II. Passage de 1888. A en juger par ce que nous connaissons déjcà, le passage de 1888 ne le cède en rien à celui de 1863. Dès la fin d'avril, les Syrrhaptes ont été signalés en Pologne (1) ; puis il en a été capturé, au milieu de mai, dans la province de Mantoue, et vers la même époque à Hermanstadt, à Varsovie, à Leipzig, dans le comté de Marmarosch, à Haïda (Bohême), à Hanovre, à Enzersdorf et aux environs de Vienne (2). Deux notes intéressantes ont déjà été publiées en France : M. Ch. van Kempen (3) a fait connaître les captures faites aux environs de Dunkerque depuis le commencement de mai jus- qu'au 8 juin. M. J. Vian (4) a, de son côté, signalé quatre cap- tures faites sur différents points de la France. 13 mai 1880, une femelle, Alençon (montée par M. Delesalle). 14 — un mâle et une femelle, Saint-Valery-sur-Somme (montés par M. Delesalle). 18 — un mâle, village de la Mollière, entre Saint-Valery- sur-Somme et Cayeux (coll. Marmottan). Enfin, à la date du 29 juin, M. Alfred Newton, de Cambridge, (1) rAccliinatation, p. 185, 1888. (2) Luigi Picaglia, in : IlPanaro. çiazzctta di Modena, anno XXVII, n" ICO, 11 juin 1888 et Bulletin de la Soc. Zool. de France, XIII, p. 153, 1888, (3) Ch. van Kempen, Présence du Syrrhaptes paradoxus dant le Nord de la France. Bull. Soc. Zool. de Fr., p. U5, 1888. (4) J. Vian, Retour du Syrrhapte paradoxal en France. Bull. Soc. Zool. Fr., p. 154, 1888. 248 LOUIS BUREAU m'écrit que de nombreuses bandes de Syrrhaptes sont répandues dans toute l'étendue des Iles Britanniques. Dans l'Ouest de la France, les Syrrhaptes ont fait leur appari- tion sur les côtes de la Loire-Ini'érieure et de la Vendée le 11 mai 1888, après des grands vents de nord-est. Ce jour-là, un mâle fut tué à Préfailles, Loire-Inférieure, dans une bande de trois individus (Muséum de Nantes), et une femelle fut abattue dans une bande de douze, sur les dunes de la Barbà- tre, île de Noirmoutier, Vendée. Ce dernier sujet a été donné au Muséum de Nantes par M. Marotte, de Beauvoir-sur-Mer, qui le tenait de M. Michaud, maire de Barbàtre. A partir de ce moment, les captures se succédèrent sur la côte des Sables-d'Olonne. Le 13 mai, M. Perrocheau, des Sables, abattait deux Syrrliaptes, un mâle et une femelle aux environs des Sables-d'Olonne et les adressait pour empailler à M. Sautot, naturaliste à Nantes. Le 14 mai, M. le D"" Georges Gandin, des Sables, se procurait un mâle, tué le jour même aux environs, et l'offrait au Muséum de Nantes. Pendant les journées des 13 et 14 mai, m'écrivit M. le D"" Gan- din, de nombreuses compagnies de Syrrhaptes ont été vues volant comme des Pluviers. Le 20 mai, M. Perrocheau tuait un mâle qu'il envoyait de nou- veau à empailler à M. Sautot (Muséum de Nantes). Le 24, M. Meunier, de la Combe, près les Sables, tuait dans les dunes, près la mine d'argent, un Syrrhapte qu'il lit empailler. Le 26, M. Perrocheau tuait de nouveau un autre sujet qui eut malheureusement les honneurs de la table. Ces captures réitérées faites sur la cote qui s'étend au sud des Sables-d'Olonne, me déterminèrent à aller assister à cet impor- tant passage. Je partis de Nantes, pour les Sables, le 29 mai au soir, et con- sacrai toute la journée du 30 à parcourir les dunes étroites et basses qui s'étendent entre le Ouairuy-Pigeon et les Sables- d'Olonne sans avoir la bonne fortune de rencontrer ces Oiseaux. Obligé de rentrer à Nantes, sans me laisser décourager par ce premier insuccès, je remets au surlendemain une nouvelle excursion. Le !«'• juin, mon frère Etienne et moi, nous prenons à Nantes le train de G h. 26 du matin et à 9 h. 59 nous arrivons en gare des Sables. Une voiture nous conduit au Quairuy-Pigeon, village SYRRHAPTE PARADOXAL DANS l'OUEST DE LA FRANCE 249 situé assez près de la côte, à 14 kilomètres au sud- est, où nous arrivons à midi un quart. Nous nous dirigeons aussitôt vers les dunes qui bordent la mer, et eu quelques minutes, nous sommes dans la région que fré- quentent les Syrrhaptes. La chasse étant prohibée à cette époque de l'année et proba- blement gardée sur différents points, nous cheminons dans la dune, nos armes démontées et laissées dans leurs fourreaux, afin d'éviter autant que possible les contestations qui pourraient nous faire perdre un temps précieux et venir entraver nos recherches. Nous visitons d'abord inutilement les sables qui s'étendent au sud jusqu'aux beaux bois de Chênes verts du Veillon, puis, reve- nant sur nos pas, nous nous dirigeons au Nord, vers la mine d'argent et le Caillola. A peine avons-nous fait quelques centaines de mètres au nord du chemin du Quairuy-Pigeon, qu'un Syrrhapte, blotti dans une dépression de la dune où poussaient quelques grêles et rares Fou- gères, se trouve surpris et part à quelques mètres de mon frère ; je me cache aussitôt contre terre et le Syrrhapte, décrivant un circuit en poussant un petit cri : ka ka, ha ka ka, analogue à celui desGangas, passe si près de moi que je reconnais non-seu- lement une femelle, mais encore toutes les particularités du plu- mage. C'est avec peine que nous voyons cet Oiseau nous échapper, gagner l'intérieur des terres et disparaître à l'horizon. N'ayant aucun espoir de retrouver ce sujet, nous poursuivons notre route vers la mine. Arrivés à quelques centaines de mètres au delà de la ferme Saint-Martin, entre cette ferme et un bois de Chênes verts, nous apercevons de loin une bande de seize Syr- rhaptes qui se lèvent d'un champ labouré et viennent s'abattre dans un champ sablonneux, sur le revers de la dune. En me dissimulant le long d'un fossé, je parviens à me poster convenablement, pendant que mon frère fait, en se cachant, un demi-tour pour cerner la bande et me la faire passer s'il ne par- vient pas à l'approcher d'assez près. Notre tactique réussit : la bande prend le vol, vient un peu sur moi, et, au moment où ces Oiseaux volant de front et sur une môme ligne, décrivent un cir- cuit pour m'éviter, je risque d'un peu loin deux cartouches : un Syrrhapte femelle reste au coup, deux autres blessés quittent la bande et vont tomber dans le champ qui borde au sud les bois voisins. Nous nous mettons à la recherche des blessés. Mon frère aper- 250 • LOUIS BUREAU çoit l'un d'eux, un mâle, blotti dans un sillon. Comme il cherche à s'en emparer, l'Oiseau prend le vol ; un coup de fusil l'arrête. Enfin, parcourant de nouveau le champ, nous apercevons le troi- sième, une femelle morte dans un sillon. Nous voici en possession de trois Syrrhaptes. Pendant ce temps, la bande a continué son vol dans la direction du Veillon. Revenant sur nos pas, nous trouvons de nouveau, dans la dune, sept Syrrhaptes, probablement détachés de la bande dont je viens de parler. Ils se lèvent à une centaine de mètres de nous et disparaissent à l'horizon. Le manque de temps nous empêche de rechercher ces Oiseaux qui font de très long- vols. A 4 heures un quart, nous reprenons au Quairuy-Pigeon notre voiture qui nous met à 6 heures en gare des Sables, et à 10 heures du soir, nous sommes de retour à Nantes. Les mesures prises sur ces Oiseaux en chair donnent les résul- tats suivants: Mâle: Longueur sans les filets de la queue, O^OG ; envergure. O^GT. Coll. Bureau. Femelle — 0"'S2 ; — 0"66. Coll. Bureau. Femelle — O^SO ; — 0'"63. Coll. Bonjour. L'envergure varie notablement suivant le degré, plus ou moins grand, d'usure de la première rémige qui est extrêmement grêle et effilée. M. J. Lloyd a bien voulu examiner, au point de vue botanique, le contenu du jabot composé, du reste, uniquement de produits végétaux. En ouvrant le jabot de ces Oiseaux, je fus frappé de l'immense quantité de graines noires d'une ténuité extrême, qu'il contenait, mêlées à quelques petits grains de quartz blanc, comme cela se voit, du reste, chez tous les Gallinacés. Un examen attentif a fait reconnaître que trois espèces bota- niques constituaient à elles seules l'abondante nourriture dont s'étaient gorgés ces Oiseaux : 1" Des graines de Montia fontuna L., petite Caryophyllée qui croît en certaine abondance dans les moissons, les champs sa- blonneux mouillés l'hiver et au bord des sources. Ce sont ces graines si ténues et noires dont je viens de parler qui consti- tuaient le fond de la nourriture ; 2" Une grande quantité de graines de Mibora minhna Adams, connue vulgairement sous le nom de Poil de Chat. Cette (Jrami- néc est, dans l'ouest de la France, le plus petit représentant de la SYRRHAPTE PARADOXAL DANS l'oUEST DE LA FRANCE 251 famille ; mais il est vrai qu'elle pousse en extrême abondance et couvre souvent des champs entiers; 3" Quelques jeunes fruits, encore verts, de Speryula suhulata L. Telle est la seule nourriture qu'avaient pris ces Oiseaux. Ce qui frappe donc, c'est le peu de variété et surtout la ténuité extrême des aliments. Cette nourriture est toutefois en parfaite harmonie avec la structure des Syrrhaptes. Il semble que la nature, en douant ces Oiseaux d'un bec si petit et de pattes si courtes, a voulu leur permettre de glaner, avec plus de facilité, les graines des espèces naines du règne végétal. Le 5 juin, nous retournons aux Sables et parcourons de nou- veau, le 6, les dunes qui s'étendent entre le Veillon et le Caillola. Cinq Syrrhaptes sont dans le même champ sablonneux où nous les avons tirés les jours précédents; mais il nous est impossible de les approcher et bientôt ils disparaissent dans l'intérieur des terres. Dans cette excursion, nous trouvons un Syrrapte mort depuis longtemps déjà. Nous en rapportons le squelette complet et en bon état de conservation. Enfin, sur le point de rentrer au Quairuy-Pigeon, nous découvrons, dans la dune, deux jeunes Œdicnèmes criards, âgés de deux ou trois jours, et couverts d'un épais duvet. Depuis ce jour, je n'ai pas eu de renseignements sur les Syr- rhaptes des Sables qui commençaient à devenir moins nom- breux. Cependant, ces Oiseaux séjournèrent longtemps encore sur nos côtes. Le 23 juillet, en effet, M. Dezaunay abattait à Douges (Loire-Inférieure) une femelle, dans une bande de il individus (Muséum de Nantes). Cette petite bande se tint pendant plu- sieurs jours dans les prairies qui bordent la Loire; lorsqu'on la poursuivait, elle prenait le vol vers les champs labourés voisins. Telles sont les captures dont j'ai pu enregistrer exactement les dates. D'autres Syrrhaptes ont encore été capturés dans l'Ouest. M. Bacis, pharmacien à Saint-Nazaire, a envoyé à monter à M. Peligry, naturaliste à Nantes, une femelle provenant des bords de la Grande-Brière, vaste tourbière de la Loire-Inférieure. Cet Oiseau, blessé vers le milieu de mai 1888, entre le village du Biseau et le château de Crevery, dans une bande de trois sujets qui se tenaient dans une petite vigne à sol très rocailleux fut conservé pendant quelques jours en captivité. 252 LOUIS BUREAU Vers la même époque, M. Gharon, naturaliste à Nantes, reçut trois Syrrhaptes de M. Quincarlé, de Carnac (Morbihan). Ces Oiseaux , arrivés dans un état très avancé de putréfaction, furent malheureusement perdus. Enfin, dans les mêmes temps, une volée d'une trentaine d'exemplaires a été vue à la pointe de Trévignon, au sud de Con- carneau (Finistère) (1). Nantes, le 16 août 1888. (1) L'Acclimatation, n° du 24 juin 1888, p. 203. 253 ÉGHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS, Par G. COTTEAU. (7° article}. 63. — Salenia areolata (Wahlenberg), Desor, 1857 PL VIII, fig. 1-4. Echinites areolatus Wahlenberg, Petriflcata telluris suecanse^ p. 46, pi. III, fig. 4 et 5, Acta Societalis regiae scien- tiarum^ Upsal, tome VIII, 1818. Echinus areolatus Kœnig, Incoms sextiles, p. 4, pi. VIII, fig, 100, 1820. — — Hisinger, Lethea suecica seic petrif. Suecix, p. 92, pi. XXVl, fig. 1, 1836. — — Des Moulins, Études sur les Échinides, p. 300, 1836. Salenia areolata Bronn (non Agassiz), Index paleont., p. 1107, 1840. — — Agassiz et Desor, Catal. rais, des Échin.^ p. 37, 1847. — — Qiienstedt, Handhuch der Peirefackienkunde, p. 576, pi. XLIX, fig. 1, 1832. — — Desor, Synopsis des Échin. foss., p. 150. 1856. — — Dujardin et Hupé, Histoire nat. des Zooph. Échi- nod., p. 542, 1862. Espèce de taille moyenne, quelquefois assez forte, circulaire, élevée, déprimée ou très légèrement bombée en dessus, plane en dessous. Zones porifères droites, à Heur de test, formées de petits pores serrés, disposés obliquement, séparés par un renflement granuliforme, déviant un peu de la ligne droite sans se multiplier autour du péristome. Aires ambulacraires très étroites près du sommet, s'élargissant un peu en se rapprochant de la base, droites, légèrement bombées, composées de deux rangées margi- nales de petits granules fins, serrés, mamelonnés, augmentant un peu de volume autour du péristome, au nombre de vingt- 234 G. COTTE AU quatre ou vingt-cinq par série. Entre ces deux rangées, se mon- trent deux autres séries de granules beaucoup plus petits, plus espacés, presque alternes, régulièrement disposés, accompagnés de quelques verrues éparses. Ces granules intermédiaires, parfai- tement distincts dans tous les exemplaires, disparaissent vers le sommet et le péristome. Tubercules interambulacraires cré- nelés, non perforés, saillants, fortement mamelonnés, largement scrobiculés, assez homogènes. Ceux qui sont placés près du som- met ou autour du péristome sont seuls plus petits que les autres, au nombre de six et quelquefois sept par série. Granules scro- biculaires assez gros, fortement mamelonnés, peu nombreux, espacés, formant des cercles irréguliers, interrompus à la base et au sommet des scrobiculés et sur les bords des zones porifères. Zone miliaire étroite à sa partie supérieure, assez large vers l'am- bitus et dans la région inframarginale, occupée par des granules abondants, serrés, homogènes, moins gros que les granules scro- biculaires et accompagnés de petites verrues éparses. Péristome bien développé, presque à fleur de test, subcirculaire, marqué de fines entailles relevées sur les bords. Les lèvres ambulacraires sont comme toujours beaucoup plus larges que celles qui corres- pondent aux aires interambulacraires. Périprocte subcirculaire, un peu renflé sur les bords. Appareil apical grand, presque plan, à peine un peu bombé, tout à fait lisse, sans aucune trace, sur la suture des plaques ou sur les plaques elles-mêmes, destries et d'im- pressions; plaques génitales pentagonales, perforées assez près du bord; plaques ocellaires subtriangulaires; sur tous les exem- plaires, la plaque génitale antérieure de droite est parfaitement reconnaissable à sa déchirure madréporiforme. Exemplaire de grande taille : hauteur, 12™""; diamètre, 20'"'". Exemplaire plus petit à appareil apical un peu bombé: 12"""; diamètre, 16""". Rapports et différences. — M. Lovén, l'éminent zoologiste de Stockholm, nous a envoyé un certain nombre d'échantillons appartenant à cette jolie espèce; ils ont été recueillis àBromolla (Scanie) et nous ont paru, comme à M. Lovén, parfaitement identiques au type de l'espèce, provenant de Balsberg, autre loca- lité de Scanie, décrit et figuré par Wahlenberg, dès 1818, dans les Mémoires de l'Académie d'Upsal. L'espèce est donc connue depuis longtemps, mais comme elle est encore fort rare dans les collec- tions, qu'elle n'a jamais été décrite avec détails, et que les figu- res qui la représentent laissent à désirer, j'ai cru devoir en donner ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 235 une nouvelle description. La S. areoJata constitue une espèce particulière, bien caractérisée par la structure de ses aires ambu- lacraire avec granules intermédiaires, par ses tubercules interam- bulacraires nombreux et homogènes, et surtout par son appareil apical dépourvu de stries et d'impressions. Ses aires ambulacraires, munies de deux rangées intermédiaires de petits granules, rappro- chent un peu la S. areolata de la S. petalifera, de l'étage cénoma- nieu, mais elle en diffère certainement par ses aires ambulacraires droites, au lieu d'être flexueuses, par ses tubercules interambu- lacraires moins largement développés, plus nombreux et plus homogènes, enfin par son appareil apical dépourvu d'impres- sions, toujours très prononcées chez la S. petalifera. Quelques rapports existent également entre la S. areolata et la S. Heherti, de la craie supérieure de Meudon, mais dans cette dernière espèce, la granulation intérieure des aires ambulacraires est plus fine, plus abondante, moins régulièrement disposée, l'appareil apical est plus petit et toujours muni, sur la suture des plaques, d'im- pressions subcirculaires qui font absolument défaut dans la S. areolata. Quenstedt (Petref. Deutschl, p. 244, pi. lxix, fig. 81), a représenté, sous le nom de S. areolata, une Salenia, de la craie de Salzberg, qui nous paraît, en raison de ses aires ambulacraires dépourvues de granules intermédiaires, et de son appareil apical muni de quelques petites impressions, appartenir à un type différent. Localités. — Balsberg, BrômoUa (Scanie, Suède). Assez com- mun. Craie blanche supérieure. Musée d'Upsal et de Stockholm, ma collection (M. Lovén), Explication des figures. — Pi. VIII, fig. 1, S. areolata, de ma collection, vu de côté-; fig. 2, face supérieure; fig. 3, face inférieure; fig. 4, portion de l'aire ambulacraire, grossie. 64. — Salenia loveni Cotteau, 1888. PL VIII, fig. 5-9. Espèce de moyenne et grande taille, circulaire, médiocrement élevée, déprimée en dessus, plane en dessous. Zone porifères presque droites, très légèrement onduleuses, à fleur de test, formées de pores serrés, disposés par paires obliques, se multi- pliant un peu autour du péristome. Aires ambulacraires très étroites surtout près du sommet, s'élargissant en se rappro- 2u6 G. COTTEAU chant de la base, presque droites, sensiblement bombées, com- posées de deux rangées de petits granules serrés, saillants, mamelonnés, augmentant de volume à la face inférieure, rede- venant très petits près du péristome. Dans les exemplaires peu développés, les deux rangées sont très rapprochées et laissent à peine la place à quelques verrues intermédiaires qui se glissent çà et là entre les granules. Chez les échantillons de taille plus forte et notamment dans le très gros exemplaire que nous avons repré- senté, lig. 8, les deux rangées, bien que très rapprochées, laissent voir au milieu une série irrégulière de petits granules accom- pagnés de verrues fines et éparses. Les granules intermédiaires et les verrues diparaissent aux approches du sommet et du péris- tome. Tubercules interambulacraires saillants, crénelés, non perforés, fortement mamelonnés, très largement scrobiculés, au nombre de cinq ou six par série, inégaux; trois ou quatre gros tubercules seulement se montrent sur chacune des aires inter- ambulacraires; les autres tubercules sont beaucoup plus petits, quelquefois même font presque défaut à la face supérieure ou tendent à se confondre avec les granules les plus forts. Granules scrobiculaires très apparents, saillants, mamelonnés, espacés, formant des cercles irréguliers, interrompus à la base et au sommet des scrobiculés et surtout vers le bord des zones porifè- res. Zone miliaire étroite, s'élargissant à la face supérieure surtout dans les exemplaires de grande taille, garnie de granules épars, assez rares, moins développés que les granules scrobiculaires ; l'espace intermédiaire est occupé par des verrues fines et inégales. Péristome subcirculaire, très ouvert, à fleur de test, marqué de faibles entailles relevées sur les bords ; les lèvres ambu- lacraires sont beaucoup plus larges que celles qui correspondent aux aires interambulacraires. Périprocle subcirculaire, un peu anguleux. Appareil apical grand, plan, tout à fait lisse, quelque- fois un peu relevé vers les bords, marqué, sur la suture des pla- ques, d'impressions espacées, régulières, anguleuses ou arrondies ; plaques génitales pentagonales, perforées à une assez grande dis- tance du bord; plaques ocellaires subtriangulaires, perforées sous le bord même ; la plaque génitale antérieure de droite est parfai- tement reconnaissable à sa déchirure madréporiforme. Exemplaire de taille moyenne: Hauteur, 13^0^; diamètre, 24"^™. Exemplaire de grande taille: Hauteur, 23"""; diamètre, 36""". Exemplaire de petite taille: Hauteur, 7"^'"; diamètre, 15""". ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 257 Cette espèce est très variable dans sa taille. L'individu qui mesure 23'""' de diamètre est assurément le plus grand exem- plaire de Salenia que nous connaissons; il diffère un peu des échantillons de taille moyenne avec lesquels on le rencontre associé, par sa forme relativement un peu plus haute et plus renflée, par ses aires ambulacraires plus longues, plus flexueuses au sommet, par ses granules ambulacraires présentant, au milieu, une rangée subsinueuse de granules beaucoup plus petits, par sa zone miliaire paraissant plus large et plus finement granuleuse aux approches du sommet. Malgré ces légères différences, cet exemplaire ne saurait être séparé du type, dont il se rapproche par tous les autres caractères. Rapports et différences. — La Salenia Lovent ne saurait être confondue avec aucune autre Salenia ; elle sera toujours facile- ment reconnaissable à sa forme peu élevée et déprimée, à ses aires ambulacraires étroites, renflées, garnies de deux rangées de granules, augmentant sensiblement de volume à la face infé- rieure, à ses tubercules interambulacraires très gros, saillants, fortement mamelonnés, peu nombreux et très inégaux, à son appareil apical très grand, pentagonal, lisse, marqué d'impressions régulières et espacées. Nous sommes heureux de dédier cette curieuse espèce à M. Lovén, correspondant de l'Institut de France, qui a bien voulu nous communiquer les échantillons ayant servi à l'établir. Localités. — Balsberg, Brômella (Scanie, Suède). Assez rare. Craie blanche. CoU. de M. Lovén, ma collection. Explication des figures. — PL VIII, fig. 5, S. Loveni, de la collection de M. Lovén, vu de côté; fig. 6, face supérieure; fig. 7, face inférieure ; fig. 8, exem- plaire de très grande taille, de la collection de M. Lovén; fig. 9, portion de l'aire ambulacraire, grossie. 65. — Salenia Lundgreni Cotteau, 1888. PI. VIII, fig. 10-13. Espèce de forte taille, subcirculaire, haute, renflée, légèrement bombée au sommet. Face inférieure rentrante, presque plane, arrondie sur les bords. Zones porifères flexueuses surtout à leur partie supérieure, formées de petits pores serrés, disposés obli- quement, séparés par un renflement granuliforme, se multipliant autour du péristome. Aires ambulacraires très étroites près du 258 G, COTTE AU sommet, s'élargissant un peu en se rapprochant de l'ambitus, subflexueuses comme les zones porifères à leur partie supérieure, garnies de deux rangées de granules lins, serrés, mamelonnés, homogènes, augmentant sensiblement de volume à la face infé- rieure, au nombre de vingt-neuf ou trente par série. Entre ces deux rangées, se montrent deux autres séries de granules beau- coup plus petits, presque alternes, régulièrement disposés, accompagnés de quelques verrues éparses et inégales. Ces gra- nules intermédiaires, parfaitement distincts, disparaissent vers le sommet et le péristome, et les deux rangées de granules prin- cipaux se touchent. Tubercules ambulacraires , au nombre de huit par série, crénelés, non perforés, saillants, assez fortement mamelonnés, largement scrobiculés, de taille médiocre, augmen- tant sensiblement de volume au fur et à mesure qu'ils se rappro- chent du sommet, à l'exception, cependant, du dernier qui est beaucoup plus petit et quelquefois même se réduit à un simple mamelon. Granules scrobiculaires assez gros, mamelonnés, peu nombreux, espacés, formant des cercles irréguliers, interrompus à la base et au sommet des scrobiculés surtout sur le bord des zones porifères. Zone miliaire étroite au sommet, assez large vers l'ambitus et à la face inférieure, occupée par des granules abondants, serrés, homogènes, moins gros que les granules scro- biculaires et accompagnés de petites verrues éparses. Péristome assez grand, à fleur de test, subcirculaire, marqué d'entailles relevées sur les bords ; les lèvres interambulacraires sont à peu près de même dimension que celles qui correspondent aux aires ambulacraires. Périprocte subcirculaire, un peu renfle au pour- tour. Appareil apical médiocrement développé relativement aux dimensions du test, épais, un peu bombé, paraissant lisse, pré- sentant cependant à la suture des plaques, de légères impres- sions longitudinales; plaques génitales pentagonales, perforées assez près du bord; plaques ocellaires subtriangulaires ; plaque madréporiorme parfaitement distincte. Hauteur, 21"""; diamètre, 26""" 1/2. Rapports et différences. — Nous ne connaissons de cette espèce qu'un seul exemplaire d'une admirable conservation; il se rapproche beaucoup, par l'ensemble de ses caractères, 'de la Salenia areolata Desor. La structure des aires ambulacraires et des zones porifères, la grosseur et la disposition des tubercules, l'aspect de la zone miliaire qui sépare les deux rangées, la forme du péristome sont les mêmes. L'exemplaire que nous avons sous ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 259 les yeux nous a paru, cependant, constituer une espèce particu- lière, que distinguent suffisamment sa grande taille, sa forme beaucoup plus élevée et surtout son appareil apical relativement moins développé et marqué, sur la suture des plaques, de petites impressions légères et longitudinales, tandis que, chez la Salenia areolaia, la suture des plaques est lisse et entièrement dépourvue d'impressions. Si plus tard, cependant, on découvrait des variétés intermédiaires, il faudrait réunir les deux espèces, et la Salenia Lundgreni ne serait plus qu'une variété de très grande taille de la Salenia areolaia. Localité. — Môrby, province de Blekinge (Suède). Très rare. Craie blanche, zone à Belemnitella mucronata. Musée géologique de l'Université de Lund, Cette belle espèce nous a été communiquée par M. le professeur Lundgren, auquel nous sommes heureux de la dédier. Explication des figures. — PI. VIII, fig. 10, S, Lundgreni, vu de côté ; fig. Il face supérieure; fig. 12, l'ace inférieure; fig. 13, portion de l'aire ambulacraire, grossie. Q(). — CiDARis KiLiANi Cotteau, 1888. PL Vm, fig. 14-16. Test inconnu, Radiole grêle, cylindrique, très allongé, recouvert d'ornements variés : tantôt la tige est garnie de petites côtes épineuses, ser- rées, régulières, homogènes; tantôt à ces petites côtes se mêlent des épines inégales, éparses, quelquefois très saillantes. Chez d'autres radioles, les granules disparaissent complètement, et la tige ne présente que des épines subtriangulaires, espacées et très proéminentes. Le plus souvent la tige est cylindrique ; parfois cependant elle devient anguleuse et aplatie sur quel- ques-unes de ses faces, mais toujours, lorsque le radiole est bien conservé, les granules, les côtes, les épines et l'espace qui les séparent sont marqués de stries très fines, très régulières, par- faitement distinctes à la loupe. Tous ces radioles, malgré la difTé- rence d'ornements qui les séparent, me paraissent appartenir au même type. Les côtes et les épines s'atténuent et disparaissent à quelque distance de la collerette qui est très longue, finement striée et nettement limitée à sa partie supérieure. Bouton très dé- veloppé. Anneau saillant, un peu tranchant, couvert de stries 260 G. COTTEAU plus prononcées que celles de la collerette ; facette articulaire creusée en dessous, marquée de fortes crénelures. Epaisseur de la tige, 2'"'"l/2; longueur de la tige, inconnue. Rapports et différences. — Ce radiole se rapproche de beau- coup d'espèces que nous connaissons ; il ne nous a pas paru ce- pendant pouvoir être rapporté d'une manière certaine à aucune d'elles. Il est assurément très voisin des radioles du C. Uneolata, du terrain néocomien inférieur, mais cette dernière espèce est moins régulièrement cylindrique et, sans être subfusiforme, oiTre une tendance à le devenir. Certaines variétés du C. spinigera ont également quelques rapports avec les radioles qui nous occupent, mais l'intervalle qui sépare les grandes épines, au lieu d'être finement strié, est garni de pustules atténuées et de petits granules inégaux et épars que nous ne retrouvons pas dans les radioles du Cidaris Kiliani. Le bouton de cette dernière espèce paraît plus développé et sa collerette plus longue. Les radioles du Cidaris haculina Gauthier, de l'étage urgonien d'Algérie et d'Espagne, se rapprochent également des radioles du C. Kiliani ; ils en différent par leur forme plus grêle, leur tige garnie de granules beaucoup plus serrés, leur bouton moins développé et surmonté d'une col- lerette plus courte. Localité. — Garniole (Basses-Alpes). Assez commun. Étage aptien. Explication des figures. — PI. VIII, fig. 14, 15 et, 16, radioles du Cidarix Kiliani, avec grossissement. Genre MIGROPELTIS Pomel, 1885. Leiosoma (pars) Gotteau, 1861 et 1866. — Micropeltis Pomel, 1885. Test de taille assez forte, circulaire, renflé en dessus, déprimé et presque plan en dessous. Zones porifères larges, à fleur de test, subflexueuses, composées de pores presque unisériés aux appro- ches du sommet, se multipliant ensuite très fortement jusqu'au péristome, les plaques ambulacraires majeures comprenant plus de trois paires de pores. Tubercules ambulacraires et interambula- craires à peu prés identiques, bien développés, saillants et imper- forés; des tubercules secondaires accompagnent les tubercules interambulacraires et se montrent tantôt sur le bord, tantôt au milieu des rangées principales. Granules intermédiaires plus ou moins abondants, très inégaux, épars. Péristome médiocrement ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 261 développé, à fleur de test ou un peu enfoncé, subcirculaire, net- tement entaillé, à lèvres inégales. Appareil apical petit, subcir- culaire, à en jug-er par l'empreinte qu'il a laissée. Rapports et différences. — Le genre MicropeUîs,te\ qu'il a été circonscrit par M. Pomel, se distingue facilement des autres Leiosoma par ses pores simples et onduleux autour du sommet, très fortement bigéminés sur tout le reste du test, par son péri- stome relativement étroit, par son appareil apical très petit, d'après l'empreinte qu'il a laissée. Nous connaissons deux espèces appartenant à ce genre, le M. Tournoueri {Leiosoma), de la craie supérieure de Roquefort (Landes), et le M. Kunckeli, de la craie sénonienne d'Algérie. 67. — Migropeltis Kunckeli Gotteau, 1888. PL VIII, fig. 1-3) Espèce de grande taille, circulaire, très légèrement pentagonale. Face supérieure assez élevée, uniformément renflée, subdéprimée au sommet. Face inférieure presque plane, pulvinée et arrondie sur les bords, subconcave au milieu. Zones porifères étroites, onduleuses et formées de pores simples autour du sommet, plus droites, beaucoup plus larges et composés de pores multiples sur une grande partie de la face supérieure, vers l'ambitus et jus- qu'au péristome. Aires ambulacraires étroites près de l'appareil apical, s'élargissant au fur et à mesure qu'elles descendent vers la région inframarginale, garnies de deux rangées de tubercules de grosse taille, saillants, fortement mamelonnés, ni crénelés ni perforés, assez espacés, diminuant rapidement de volume près du sommet et de la bouche, au nombre de vingt à vingt-deux par série. Les tubercules qui avoisinent le sommet sont plus espacés que les autres, très irrégulièrement disposés, alternes et parais- sant souvent rangés sur une même ligne. Granules intermédiaires assez abondants, épars, très inégaux, quelquefois assez gros et mamelonnés, se prolongeant çà et là entre les pores ambula- craires. Aires ambulacraires relativement étroites, pourvues de deux séries de tubercules principaux à peu près de même taille, vers l'ambitus et dans la région inframarginale, que ceux qui recouvrent l'aire ambulacraire, mais beaucoup plus développés à la face supérieure et diminuant peu de volume en se rapprochant du sommet, au nombre de seize ou dix-sept. Tubercules secon- 262 G. COTTEAU daires de même nature, mais beaucoup moins développés que les tubercules principaux, formant quatre rangées assez irrégulières, une de chaque côté des aires interambulacraires, sur le bord des zones poril'ères, et deux au milieu des tubercules principaux. Granules intermédiaires abondants, épars, très inégaux, souvent mamelonnés, groupés en cercle incomplet autour des scrobi- cules; les plus gros de ces granules tendent à se confondre avec les plus petits des tubercules secondaires. Des verrues inégales accompagnent les tubercules et les granules. Péristome étroit, subcirculaire, un peu enfoncé, marqué de fortes entailles relevées sur les bords; les lèvres ambulacraires sont beaucoup plus larges que celles qui correspondent aux aires interambulacraires. Appa- reil apical subpentagonal, échancré sur les bords, de petite di- mension à en juger par l'empreinte qu'il a laissée. Hauteur, 23™'»; diamètre, 54'»™. Rapports et différences. — Cette espèce ressemble beaucoup par l'ensemble de ses caractères au Micropeltis Tournoueri ; elle nous a paru cependant s'en distinguer par plusieurs caractères importants et qu'on ne saurait attribuer à la taille beaucoup plus forte de l'exemplaire que nous avons décrit. A la face supé- rieure, huit ou neuf paires de pores restent simples avant de se multiplier, tandis qu'on en compte plus de quarante dans le M. Tournoueri, dont les pores ne deviennent bigéminés qu'au- dessous de l'ambitus. Dans les aires interambulacraires, les tu- bercules secondaires sont moins développés, mais beaucoup plus nombreux et forment quatre rangées au lieu de deux; c'est à peine, dans le M. Tournoueri, si quelques granules isolés se glis- sent entre les deux rangées principales qui se touchent par le milieu, tandis que dans l'espèce qui nous occupe, la zone miliaire, large vers l'ambitus, comprend deux rangées de tubercules secon- daires et d'abondants granules. Le péristome, chez le M. Kunc- keli, est relativement plus petit et un peu enfoncé. L'appareil apical, tout en étant très étroit, comme dans le type du genre, atTecte une forme plus pentagonale. Localité. — Kef Matrek (département de Goustantine). Très rare. Dordonien inférieur, associé à V Hcterolampas Maresi. Collection Gotteau (M. Kûnckel d'IIerculais). Explication des figures. — PI. IX, fii,', 1, M. Kunckeli, vu do côté ; Hg. 2, porliuti de l'aire ambulacrairc prise à hi faco supéricuic; grossie; fig. 3, tubercule iateranibulacraire, grossi. ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 263 Le genre Leiosoma, tel que nous l'avons établi en 18G6, dans la Paléontologie française, a été subdivisé par M. Pomel en quatre genres : trois de ces genres nous paraissent naturels et nous n'hé- sitons pas à les adopter. Dès l'instant où pour les Cyphosoma et les Pseudodiadema, on rangeait dans des coupes génériques distinctes les espèces à pores simples et les espèces à pores bigéminés, il devenait nécessaire d'appliquer le même système aux Leiosoma qui, considérés dans leur ensemble, ne diffèrent des Pseudodiadema que par leurs tubercules dépourvus de créuelures et de perfora- tions, et des Cyphosoma que par leurs tubercules lisses au lieu d'être crénelés. Avec M. Pomel, nous réservons le nom de Leiosoma aux espèces dont les pores sont bigéminés, non seulement sur la face supé- rieure mais sur tout ou partie des zones porifères. Le Leiosoma ru- gosum, la première espèce que nous ayons fait connaître, reste le type du genre qui comprend également L. Jauherti et Babeaui, de l'étage bathonien, A. Beaugrandi, de l'étage corallien et Leiosoma Vidali de Fijols (province de Barcelone). Nous y réunissons le Leiosoma Selim Peron et Gauthier, de l'étage sénonien, dont M. Pomel a fait le type du genre Gomphechinus, mais qui ne diffère des véritables Leiosoma que par ce que les pores sont dédoublés dans toute leur étendue, tandis que dans les autres espèces de Leiosoma, les pores cessent de se multiplier vers l'ambitus. Cette différence ne nous paraît pas suffisante pour motiver la création d'une coupe particulière; nous ne devons pas attacher une im- portance exagérée à la présence ou à l'absence de quelques pai- res de pores vers l'ambitus, lorsque ce caractère ne correspond pas à d'autres différences. M. Pomel, sous le nom de Circopeliis, a séparé des Leiosoma les espèces à zones porifères onduleuses et formées de pores simples depuis le sommet jusqu'au péristome. Ce genre qui correspond au genre Coptosoma, démembré des Cyphosoma et au genre Poly- diadema Lambert {Plesiodiadema Duncan, non Pomel), démembré des Pseudodiadema, comprend les C. meridanensi'i et C. Archiaci, du terrain turonien et une espèce tertiaire, C. Gourdoni, du terrain nummulitique de Pobla de Roda (Aragon, Espagne), remarquable par ses zones porifères très onduleuses, ses tubercules ambula- craires et interambulacraires de même grosseur, saillants, forte- ment mamelonnés, et par l'absence complète de tubercules secon- daires dans les aires interambulacraires. Le troisième genre établi par M. Pomel, au détriment des Lcio- 264 G. COTTEAU soma. est le genre Micropeltis dont nous avons donné plus haut les caractères, et qui diffère des Leiosoma véritables non seulement par ses pores simples autour du sommet, mais par l'étroitesse de SCS aires interambulacraires et le peu de développement de son appareil apical. 68. — Hemiaster Rigoneti Gotteau, 1888. PI. IX, fig. 4-8. Espèce de petite taille, allongée, subhexagonale, acuminée et un peu rétrécie en arrière. Face supérieure renflée, avant sa plus grande hauteur dans la région postérieure qui est brusque- ment et obliquement tronquée. Face inférieure arrondie, bombée, saillante en arrière. Sommet ambulacraire subcentral. Sillon antérieur étroit vers le sommet, s'élargissant ensuite, disparais- sant complètement vers l'ambitus, à peine indiqué en avant du péristome. Aire ambulacraire impaire droite, formée de pores simples, petits, très espacés, disposés par paires obliques. Aires ambulacraires paires pétaloïdes, assez fortement creusées, très inégales, les antérieures, larges, ouvertes, un peu rétrécies à leur extrémité, les postérieures beaucoup plus courtes, plus rapprochées, en forme de feuille. Zones porifères larges, compo- sées de pores inégaux, les internes arrondis, les externes allon- gés, unis par un sillon, disposés par paires obliques, au nombre de vingt ou vingt-et-une dans les aires ambulacraires antérieu- res, de quinze ou seize dans les aires ambulacraires postérieures. Zone interporifère bien développée, aussi large que l'une des zones porifères. Tubercules assez gros, épars, apparents à la face inférieure, sur le plastron de Taire ambulacraire postérieure. Péristome subcirculaire, très excentrique en avant. Périprocte arrondi, placé au milieu de la face postérieure, sans trace de sil- lon ou d'aréa. Appareil apical muni de quatre pores génitaux. Fascioles non distincts. Hauteur, 11mm; diamètre antéro-postérieur, 17mm; diamètre transversal, 13'""'. Rapports et différences. — Cette petite espèce ne saurait être confondue avec aucun des nombreux Hemiaster, qu'on ren- contre en Algérie et dans le terrain crétacé d'autres pays ; elle sera toujours reconnaissablc à sa petite taille, à sa forme allongée, subacuminée en arrière, hexagonale, à sa face supérieure très ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 265 renflée dans la région postérieure et fortement déclive en avant, à son appareil apical presque central, à ses aires ambulacraires très inégales, les aires postérieures beaucoup plus courtes que les autres et en feuille, à sa face inférieure remarquable par la saillie anguleuse de l'aire interambulacraire impaire postérieure. Sa petite taille, sa forme allongée et subhexagonale rapprochent cette petite espèce de certains Ditretnaster, de l'époque tertiaire ; elle s'en distingue nettement par son appareil apical pourvu de quatre pores génitaux au lieu de deux. Localité. — Djebel Ouach, près Gonstantine (Algérie). Très rare. Craie sénonienne? Ma collection (M. Kûnckel d'Herculais) (1). Explication des figures. — Pi. IX, fig. 4, H. Riqoneli, vu de côté; fig, 5, face supérieure; lig. 6, face inférieure; fig. 7, face postérieure. Genre PARASALENIA A. Agassiz, 1863 Parasalenia A. Agassiz, 1863 et 1873 ; Pomel, 188o. Test de taille relativement petite, allongé, renflé en dessus, arrondi à l'ambitus, presque plan en dessous. Zones porifères étroites, subonduleuses, formées de pores simples, irrégulièrement superposés ; trois paires de pores correspondent à chacune des plaques ambulacraires. Autour dupéristome,les pores se resserrent et se multiplient. Aires ambulacraires étroites au sommet, s'élar- gissant vers l'ambitus, composées de deux rangées de tubercules saillants, fortement mamelonnés, ni crénelés ni perforés. Tuber- cules interambulacraires de même nature que ceux qui garnis- sent les aires ambulacraires, avec ou sans tubercules secondaires. Granules intermédiaires inégaux, épars, quelquefois mamelonnés, en général peu abondants. Péristome elliptique, très grand, marqué de fortes entailles relevées sur les bords. Périprocte petit, ovale, fermé seulement par quatre plaques anales. Appareil apical largement développé, muni de cinq grandes plaques géni- tales et de cinq petites plaques ocellaires placées en dehors. Rapports et différences. — Ce genre a été démembré des Echinometra par A. Agassiz ; il est surtout facile à reconnaître au petit nombre et à la disposition des plaques qui ferment le péri- procte, mais ce caractère n'est pas isolé et correspond à la dispo- (1) L'Hemiaster Rigoneti et le Micropeltis Kunckeli ont été recueillis par M. Rigonet, membre du Conseil général de la province d'Oran. 266 Ci. COTTEAU sition Lrigéminôe des pores; aussi, lorsque l'appareil apical et les plaques anales manquent, comme cela arrive souvent chez les espèces fossiles, est-il encore possible de reconnaître les espèces qui appartiennent à ce genre. Nous connaissons aujourd'hui trois espèces de Parasalenia : l'espèce vivante qui a servi de type au genre, Parasalenia graciosa, provenant de Zanzibar et de Kingmells Islands ; deux espèces fossiles: Parasalenia prisca, espèce miocène que nous avons décrite et figurée, sous le nom d'Echinomeim prisca, dans la Des- cription des Échinides des îles Saint-Barthélémy et Angidlla, et une troisième espèce, Parasalenia Fontanesi, dont nous donnons plus loin la description. En 188.5, notre Echinomeira 2-)risc «servi à M. Pomel de type à son sous-genre Plagiechinus ; mais il ne nous paraît pas possible d'adopter cette coupe basée uniquement sur cette différence que notre espèce, tout en ayant comme les Parasalenia, les pores trigéminés, ont les aires interambulacraires pourvues de deux rangées de tubercules secondaires très développés. Excellent pour la distinction des espèces, ce caractère, éminemment variable chez tous les Échinides, nous paraît insuffisant lorsqu'il s'agit d'établir une coupe générique nouvelle ou même un groupe particulier. 69 — Parasalenia. Fontannesi Cotteau, 188S. PL IX, fig. y-12. Espèce de taille relativement petite, oblongue, arrondie en avant, un peu rétrécie en arrière. Face supérieure médiocrement renflée. Face inférieure plane, légèrement évidée. Zones porifères droites près du sommet, subonduleuses à l'ambitus et dans la région inframarginale, composées de pores petits, rapprochés les uns des autres, offrant une tendance à se grouper par triples paires qui correspondent à chacune des plaques majeures des aires ambulacraires, se resserrant un peu, sans se multiplier, autour du péristome. Aires ambulacraires étroites et aiguës près du sommet, s'élargissant en descendant vers l'ambitus, garnies de deux rangées de tubercules saillants, ni crénelés ni perforés, fortement mamelonnés, assez gros et serrés vers l'ambitus, au nombre de dix ou onze vers l'ambitus. A la face supérieure et sur. tout près du sommet, ces tubercules s'espacent et deviennent beaucoup plus petits, tout en restant parfaitement distincts. Les ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 267 scrobicules se touclient soit latéralement soit par la base, et lais- sent à peine la place à quelques granules épars. Aires interambu- lacraires relativement étroites, garnies de deux rangées de tuber- cules principaux de même structure que les tubercules ambula- craires, cependant plus développés surtout à la face supérieure, au nombre de sept ou huit par série. Quelques tubercules secon- daires, beaucoup plus petits, se montrent sur le bord des zones porifères et forment, de chaque côté, une rangée irrégulière qui disparaît au-dessus de l'ambitus. Zone miliaire assez large, occu- pée par des granules bien développés, souvent mamelonnés, peu abondants, épars, qui se prolongent cà et là entre les scrobicules et tendent à se confondre avec les plus pe[its des tubercules se- condaires ; de petites verrues inégales, souvent à peine distinctes, accompagnent les granules. Péristome très grand, subcirculaire, un peu ovale, marqué de petites entailles relevées sur les bords; l'espace correspondant aux aires ambulacraires est plus étendu que celui qui correspond aux aires interambulacraires. L'appareil apical, d'après l'empreinte qu'il a laissée, devait être elliptique et bien développé comme celui des Parasalenia. Hauteur, G""'"; diamètre antéro-postérieur , 14""" ; diamètre transversal, 12"^'"; Individu de taille plus forte : hauteur, 10'»™ ; diamètre antéro- postérieur, 19'"'"; diamètre transversal, lô''""? Rapports et différences. — L'aspect général de cette espèce, la disposition de ses pores ambulacraires, la structure de ses tubercules, la forme de son péristome, l'empreinte laissée par son appareil apical ne nous laissent aucun doute sur la place géné- rique qu'elle doit occuper. Très voisine du Parasalenia graciosa, type du genre, elle s'en distingue par ses pores ambulacraires plus lins, plus serrés et moins multipliés près du bord, par ses tubercules ambulacraires relativement moins gros et moins sail- lants, par la zone miliaire plus large et plus granuleuse qui sépare les deux rangées de tubercules interambulacraires. Les dilférences qui séparent cette espèce du Parasalenia prisca sont encore plus grandes : chez ce dernier type, les tubercules sont plus nombreux, plus espacés, beaucoup moins saillants, et les aires interambulacraires présentent, au milieu des tubercules principaux, deux rangées irrégulières bien moins distinctes de tubercules secondaires, qui font défaut chez l'espèce qui nous occupe et ne sont représentées que par des granules un peu plus gros, quelquefois mamelonnés, mais toujours isolés. 268 G. COTTEAU Le Parasalenia Fontannesi nous a été communiqué par M. De- peret, professeur à Marseille, et c'est avec grand plaisir que, sui- vant son désir, nous avons donné à cette espèce le nom de notre savant et bien regretté collègue, Fontannes. Localité. — Garry, près Marseille (Bouches-du-Rhône). Rare. Étage aquitanien (Mollasse inférieure). Musée de Marseille (M. Arnoux), collection Deperet. Explication des figures. — PI. IX, fig. 9, P. Fontannesi. vu de côté; fig. 10, face supérieure; fig. 11, face inférieure; fig. 13, aire ambuiacraire prise à sa partie supérieure, grossie; fig. 14, plaque interambulacraire, grossie. 70. — Laganum kamaranense Cotteau, 1888. PL IX, fig. 14-16. Espèce de taille moyenne, pentagonale, onduleuse au pour- tour, anguleuse en avant, plus droite en arrière. Face supérieure légèrement renflée et subconique au milieu, déprimée, arrondie et subuoduleuse sur les bords, plane en dessous, à peine un peu concave autour du péristome. Sommet ambuiacraire central. Aires ambulacraires pétaloïdes, larges, presque entièrement fer- mées à leur extrémité, les aires postérieures quelquefois un peu plus longues que les autres. Zones porifères très étroites au sommet, s'élargissant au fur à mesure qu'elles s'éloignent, for- mées de pores inégaux, les internes arrondis, les externes allon- gés, unis par un sillon, disposés par paires obliques que sépare une petite bande de test tlexueuse et finement granuleuse, au nombre de vingt-huit à trente dans chacune des zones porifères ; les pores des paires les plus rapprochées du sommet cessent d'être pétaloïdes, deviennent très petits et presque microsco- piques. Zone interporifère large, un peu bombée, acuminée à l'extrémité. Vers l'ambitus, les aires ambulacraires sont beau- coup plus larges que les aires interambulacraires et occupent une place très étendue sur le renflement du pourtour. Sillons inférieurs droits, un peu creusés, aboutissant directement au péristome. Tubercules finement crénelés et perforés, scrobiculés, abondants, épars, uniformément répandus sur toute la surface du test, pénétrant jusque dans les zones porifères qui bordent les aires ambulacraires, un peu plus développés à la face infé- rieure, partout accompagnés de petits granules inégaux et épars. Péristome subcirculaire, un peu enfoncé, finement granuleux sur Mémoires Soc.Zool. de France, 1,1888. 9 ■ PL, VIII. ^^ 1*^' 14 l:.^sêM Huniberi.ad.nc rd Bry, Pans. 1-4 Salenia aerolata (Wahlenberg) Desor. 5- 9 Salenia Loveni, Cotteau. 10-l3._Salenia Lundgreni, Colteau. I^-IG.- Cidaris Kiliain, Cotteau. [émoires Soc. Zool, de France, 1, 188^ 14 PL. IX. '^:^-:^- 15 .^'^'^, Humbert.ad.nat. deJ etlith Imp Edouard Bry, Pans. 1 - 3._Micropeltis Kunckeli, Cotteau. 4-- 8._Hemiaster Rigoneti, Cotteau. 9 -13._Parasa]enia Foiitanesi^ Cotteau. 14'-16 — Laganum Kamoranense, Cotteau. ÉGHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 269 les bords. Péristome inframarginal, petit, arrondi, très rapproché du bord postérieur. Appareil apical saillant, bombé, remarquable par le développement de la plaque madréporiforme, muni de cinq pores génitaux et de cinq plaques ocellaires très petites. Hauteur, 8"^'"; diamètre antéro-postérieur, 37""»; diamètre transversal, 2""". Individu de grande taille : Hauteur, lO-^^j diamètre antéro-pos- térieur, SS^""»; diamètre transversal, 50'"'". Rapports et différences. — Cetteespèce se rencontre associée au L. depressum. fréquent dans les dépôts quaternaires de la mer Rouge ; elle est beaucoup plus rare et nous a paru s'en distinguer d'une manière positive par sa forme plus nettement pentagonale; par les renflements subnoduleux qui, correspondant aux aires ambulacraires et interambulacraires, forment comme une bordure au pourtour du test ; par la structure de ses aires ambulacraires plus pétaloïdes, plus larges, moins effilées, presque fermées à leur extrémité ; et surtout par la position de son périprocte placé très près du bord postérieur. C'est un caractère que nous ne connaissons chez aucun autre des nombreux Laganum que nous avons sous les yeux. — La même espèce se retrouve, à l'état vivant, dans la mer Rouge: le bourrelet qui entoure le test est le même, le périprocte est également placé très près du bord posté- rieur, mais les aires ambulacraires affectent une forme un peu différente ; elles sont relativement plus allongées dans les indivi- dus vivants, plus étroites, tout à fait fermées à leur extrémité. Malgré ces quelques différences, nous ne pouvons considérer ces individus vivants que comme une variété de l'espèce que nous venons de décrire. Localité. — Ile de Kamaran (mer Rouge). Assez rare. Plages soulevées ("quaternaire ?, époque actuelle). Ma collection (M. Faurot). Explication des figures. — PI. IX, fig. 14, Laganum kamaranense, vu de côté; fig. 14, face supérieure; fig. 16, face inférieure. 49 27U DU TESTICULE CHEZ LA LEPRALIA FIGULARIS JOHNSTON, 4 847, ET DES VARIÉTÉS DE CET ORGANE CHEZ LES BRYOZOAIRES EN GÉNÉRAL. Planche X. Par le D' J. JULLIEN La Lepralia figularis est une des rares espèces qui soient pour- vues d'un testicule glandulaire dans l'acception du mot. Cet organe est cylindrique, arrondi à son extrémité postérieure, s'effilant à son extrémité antérieure pour se terminer en un tube ou canal déférent, qui vient s'ouvrir sur le bord externe de l'iri- soïde et verser au dehors ses produits spermatiques. Il est flottant dans la cavité viscérale ; soit simple, soit double ; dans le pre- mier cas, il se trouve ordinairement accompagné de l'ovaire ; dans le second cas, un testicule s'ouvre à gauche et l'autre à droite de la gaîne tentaculaire sur l'irisoïde. Généralement le canal déférent possède à peu près la même longueur que le tes- ticule lui-même. La paroi externe de ces glandes est formée par une sorte de tunica propria transparente, plus épaisse sur le fond de l'organe. Intérieurement cette tunica propria est tapissée de cellules poly- gonales, qui sont autant d'ovules mâles destinés à la production des spermatozoïdes. Sur les testicules arrivés à leur complet déve- loppement, on distingue parfaitement la dénudation cellulaire de la tunica propria, et les innombrables spermatozoïdes qui ont remplacé les ovules mâles. Dans les vieilles zoœcies la tunica. propria se conserve encore très longtemps après la disparition du polypide et des fibres musculaires, elle s'y ratatine en partie, et le canal déférent disparaît. Ainsi donc, chez les espèces de Bryozoaires pourvues d'un sem- blable testicule, les spermatozoïdes sont évacués directement au dehors, voilà qui est bien certain ; mais comment ces spermato- zoïdes expulsés rentrent-ils dans la zoœcie pour féconder les ovules m situ"! C'est ce que je ne puis expliquer. DU TESTICULE CHEZ LA LEPRALIA FIGULARIS 271 11 est très intéressant de constater, que, étiez les Bryozoaires, la première glande qui apparaît est un testicule, et que l'impor- tante et indispensable fonction de la reproduction a été la pre- mière à bénéficier du perfectionnement dans l'un de ses plus essentiels instruments. Depuis plusieurs années déjà, j'avais eu l'occasion d'observer ces singuliers testicules, n'y ayant point distingué les spermatozoïdes je m'étais demandé à quoi pou- vaient servir ces glandes, et n'ayant pu trouver leur raison d'être, j'avais abandonné la question. La présence d'éléments pseudo-cellulaires de grande taille, tapissant la paroi postérieure de la loge zoœciale, lui donne une certaine opacité; ces sortes d'éléments sont des débris de corps bruns, car plusieurs d'entre eux contiennent des Radio- laires et des frustules de Diatomées pour ainsi dire enkystés dans ces fausses cellules. Dès à présent nous pouvons voir quelles sont les variétés de la forme testiculaire chez les Bryozoaires. Habituellement on trouve des testicules que j'appellerai diffus, c'est-à-dire constitués par un véritable stroma celluleux dont chaque élément est un ovule mâle : 1° chez les Gristatelles, ce stroma est indépendant des poly- pides, les testicules paraissant coloniaux ; ils forment des amas appendus à l'endocyste sous la paroi frontale, généralement à l'extrémité frontale des trabécules (1) musculeuses que recouvre une couche celluleuse endocystique, et les spermatozoïdes tom- bent dans la cavité périgastrique où ils fécondent les ovules qui s'y développent également; 2» chez les Plumatelles, le stroma se développe sur le funicule, les spermatozoïdes tombent dans la cavité périgastrique; d^ chez la plupart des espèces marines, le stroma est adhérent à la paroi de la zoœcie, plus ou moins lobé, faisant saillie dans la cavité périgastrique, où se répandent les (l) C'est à ces trabécules musculeuses que la colonie des Gristatelles doit la possibilité de changer de place dans une certaine mesure. Ces mouvements coloniaux me paraissent s'exécuter au hasard et sans direction déterminée. Il est évident que toutes ces trabécules, se contractant plus ou moins alternativement, dé- terminent des groupements d'efforts, qui soulèvent très légèrement la face dorsale ou rampante de la colonie, glissant sur le mucus qu'elle secrète, et font ainsi mou- voir cette face dorsale, toujours dans une direction imprévue. J'ai vu des colonies progresser aussi bien dans le sens de leur longueur que dans le sens de leur largeur. Ces efforts musculaires, se contrariant les uns les autres, se neutralisent en partie. Les parois frontale et dorsale des Cristatelles se trouvant dépourvues de fibres musculaires, ne peuvent pas ramper comme le pied d'un Escargot : le mode de reptation de ces Bryozoaires leur est tout à fait spécial. 272 J. JULLIEN spermatozoïdes; ces derniers doivent tantôt être rejetés au dehors, tantôt peuvent être utilisés dans leur zoœcie, s'il s'y trouve un ovaire; ¥ enfin le stroma devient une glande complète telle que je viens de la décrire. J'ai découvert encore cette même forme glandulaire du testi- cule sur une nouvelle espèce que j'ai pêchée à la Martinique, et plongée toute vivante dans l'alcool. Les testicules y sont si petits, et ils se sont teints si vigoureusement dans le picrocarminate d'ammoniaque, que l'on ne peut y distinguer les spermatozoïdes; ce n'est donc que par comparaison que j'ai pu savoir que les deux petites glandes situées sur les côtés de l'opercule sont des testicules glandulaires. EXPLICATION DE LA PLANCHE X Lepralia figularis Johnston, 1847. Deux zooecies vues par la face «Jorsale, laissant voir ainsi, d'une manière assez nette, la structure intime de leur contenu. Dans la figure 1, le testicule est encore dépourvu de spermatozoïdes; l'ovaire possède un œuf déjà en voie de développement; à la base de l'ovicelle, on voit un revêtement épithélial qui n'a pas encore été signalé. Dans la figure 2, le testicule contient des spermatozoïdes indiqués par des lignes très fines; l'ovaire contient trois ovules non fécondés ; et l'ovicelle, une larve ou œuf en plein développement. 0. — Lophophore dans la gaine tentaculaire. b. — Bouche. c. — Pharynx. d. — Œsophage. e. — Estomac. /'. — Cœcum gastrique. g. — Intestin. h. — Anus. i. — Muscles rétracteurs de l'opercule. j^ _ Muscles rétracteurs de l'abdomen (fibres musculaires pariétales des auteurs. Elles rétractent en réalité la paroi abdominale, mise en évidence par la découverte de la chambre à eau de compensation ou chambre compensatrice. k. — Testicule. 1. — Canal déférent. rn. — Irisoïde (diaphragme obturateur de la gaine tentacwlaire). n. — Ovicelle. 0. — Ovaire. p. — Œuf en voie en développement (larve). cj. — Épithélium de la base de l'ovicelle. r. — Débris pseudo-celluleux de corps bruns; quelques-uns d'entie eux contien- nent des Diatomées et le Dictyoca spéculum (Radiolaire). ^A^m. Soc. Zool.de France,!, 1888. PL.X. /^u D-f Jullien ad. nat.del Imp. Edouard Bry, Paria. Millot litK. Lepralia fiqularis Johnston 184'7. DU TESTICULE CHEZ LA LEPRALLV FIGULARIS 273 s. — Cerveau (soi-disant ganglion œsophagien) . t. — Nerf cervical. u. — Tissu cellulaire plus ou moins embryoplastique, situé sous la paroi abdo- minale. V. — Muscles rétracteurs du polypide. X. — Ces lignes, exagérées par le lithographe, doivent être extrêmement ténues; elles se rapportent à des plissements delà gaîne tentaculaire. 2. — Orifice du canal éjaculateur sur l'irisoïde. 274 OBSERVATIONS ANATOMIQUES SUR LES CATÉNICELLES Par le Dr J. JULLIEN Planche XL Depuis bien longtemps, je désirais connaître l'organisation des Gaténicelles ; les espèces de ce genre disparate, entaché d'erreur dès son origine, ont été surtout établies par G. Busk, puis aug- mentées par quelques auteurs récents ; aucun de ces derniers n'a étudié l'anatomie de ces curieux animaux si abondants autour de l'Australie. J'ai pu me procurer, au Jardin des Plantes de Paris, de très petits échantillons de deux espèces de Gaténicelles, dont l'étude, après décalcification par l'acide azotique dilué, teinture au picrocarminate d'ammoniaque, monture dans le baume du Canada, m'a fourni quelques faits nouveaux fort intéressants. Ges faits se rapportent à trois points principaux : 1° à la chambre à eau de compensation située sous la (paroi) frontale en arrière de l'opercule ; 2» à la nature des fenestrœ et des viiias qui forment des taches ou ornementations de formes diverses sur la frontale des zoœcies; 3° au bourgeonnement zoœcial. Gettc étude portera simultanément sur la Caicnicella alata Wy. Thomson, 1858, et sur la Catenicella ventricosa G. Busk, 1852. La Catenicella alata, conservée dans l'alcool au Muséum, a été rapportée d'Australie par Quoy et Gaimard en 1810. La parfaite conservation de cet exemplaire, depuis tant d'années, démontre la résistance des tissus de ce groupe et leur excellente fixation par l'alcool fort; je puis dire que, chez les Bryozoaires, pour l'anatomie générale, c'est le fixateur par excellence, et qu'on ne saurait trouver mieux : il faut y plonger les Animaux vivants le plus tôt possible. 11 y a cependant quelques cas particuliers où d'autres réactifs soit fixateurs, soit colorants, soit engourdissants, sont indispensables. La C. ventricosa vient du détroit de Bass, mais ne porte pas d'autre indication. (Chambre a eau de compensation. — Gello chambre, sur laquelle OBSERVATIONS ANATOMIQUES SUR LES GATÉNICELLES 273. j'ai déjà appelé l'attention dans une note du Bulletin de la Soc. Zool. de France (1), au mois de février dernier, apparaît d'une façon parfaitement distincte sur les zoœcies encore jeunes des Gaténi- celles en question. Sur les très jeunes zoœcies elle se montre encore très petite (C. alata) tapissée de noyaux embryoplastiques qui disparaîtront plus tard, en même temps que la chambre elle- même s'étendra davantage vers la base zoœciale en devenant plus difficile à distinguer. Ces noyaux embryoplastiques se teignent fortement en rouge carminé très vif dans le picrocarminate d'am- moniaque, ils deviennent très apparents dans l'essence de girofle ou dans le baume du Canada. Chez C. ventricosa, on peut aussi très bien voir la chambre à eau de compensation (qu'il serait plus court de nommer compensatrice (compensatrix) ; mais elle y paraît de dimension plus restreinte, elle y occupe la même place, comme chez toutes les espèces de Gheilostomiens monodermiés (2). Sur mes préparations elle n'atteint même pas, comme profondeur, la hauteur de l'opercule. Nature des fenestr^b et des vitt^. — Les fenestrse et les vittx de Georges Busk ne sont autre chose que des origelles. Ici les origelles sont d'une excessive minceur, elles sont formées, comme les origelles des autres groupes, par des noyaux embryo- plastiques, mais seulement disposés sur une ou deux couches, dont la face extérieure se recouvre de chitine (fenestra) ou se calcifié (vitta). Quand les origelles sont jeunes, on peut voir les noyaux qui les forment, noyaux déterminant parfois la formation de cellules conjonctives dont les prolongements s'anastomosent entre eux ; plus tard ces éléments disparaissent, mais la place qu'ils occupaient persiste, recouverte soit par une pellicule chiti- neuse, soit par une pellicule calcaire ; parfois, ils donnent nais- sance à un avicellaire. Si dans C. alata nous prenons une zoœcie isolée, nous voyons que la zoœcie vraie donne naissance à quatre bourgeons origel- liens, deux supérieurs et deux inférieurs. Les deux bourgeons (1) D' J. JuIIien, Sur la sortie et la rentrée du polypide dans les zoœcies, chez les Bryozoaires cheilostomiens monodermiés. Bullet. Soc. Zool. de France, 1888. (2) Chez Eschara foliacea L., la chambre à eau de compensation s'étend presque jusqu'au fond de la zoœcie, et ses dimensions sont telles, que sur des exemplaires de Roscoff, pôchôs au laboratoire du prof. Lacaze-Duthiers, j'ai pu voir sous la frontale, avec l'objectif de Nachet n» 9 à immersion, de délicates Diatomées à frus- lules excessivement minces, démontrant ainsi la pénétration régulière de l'eau de mer dans un espace à contours difficiles à apercevoir. 276 J. JULLIEN supérieurs, un à droite, l'autre à gauche, se trifurquent hiientôt pour former un groupe lamelliforme, dont le plan est parallèle à la frontale. De ces trois origelles secondaires, la supérieure forme une lamelle triangulaire, dont l'angle supérieur envoie en haut et en dehors un processus qui se termine à un petit amas de noyaux embryoplasliques couronné par un cône chitineux plus ou moins développé, formant parfois une courte épine : la moyenne reste plus ou moins cylindrique et se termine sur le bord externe par une cupule chitineuse : enlîn l'inférieure reste à l'état lami- neux ou lamelliforme, elle n'atteint pas le bord zoœcial, et, de même que la supérieure, se recouvre d'une large feuille de chi- tine. De chaque côté de la région inférieure de la zoœcie se trou- vent les bourgeons origelliens inférieurs, fournissant chacun une origelle lamelliforme qui se recouvre de chitine également. Au- dessous de ces lamelles chitineuses on aperçoit quelques noyaux embryoplasliques parfois transformés en éléments du tissu con- jonctif, et anastomosés par les trabécules de ces éléments. Ne pas oublier que ces éléments embryoplasliques sont ici très fugaces, et qu'il faut les rechercher surtout sur les jeunes zoœcies ; la couche de noyaux embryoplasliques est la cause déterminante de la production chitineuse, elle existe donc toujours avant cette dernière, qui est une sécrétion de cette couche. Ce sont toutes ces origelles qui déterminent l'expansion latérale, calcaire et chitineuse, de la zoœcie. La Catenicella veniricosa porte des origelles de même nature. Ces origelles donnent lieu à de grands ocelles chitineux, situés latéralement, par rapport à la zoœcie vraie. Tout en haut de la zoœcie, et latéralement, apparaît de chaque côté, un avicellaire triangulaire, à mandibule terminée par un crochet pointu formant un an.ccle droit avec le reste de la mandibule. Nous savons qu'un avicellaire, porté par une zoœcie, est toujours le résultat du développement d'une origelle de cette zoœcie. Il est évident que les vittx, portées par d'autres formes de Caté- nicelles, correspondent aux origelles chitineuses que je viens de décrire; mais elles ne se recouvrent pas de chitine, elle sécrètent du calcaire. Les origelles de la paroi frontale proprement dite ont été nommées fenestra par G. Busk. Cet auteur n'a jamais eu aucune idée de ce que représentaient ces fenestra ; il les considérait comme des ouvertures de la paroi, d'où le nom de fenestra qu'il OBSERVATIONS ANATOMIQUES SUR LES CATÉNICELLES 277 leur a appliqué : en réalité ces fenestra sont toujours fermées (à moins d'écrasement accidentel) sur le vivant, il n'y a rien dans l'origelie qui puisse mouvoir ces sortes d'opercule; je dis oper- cule, car ou peut voir dans ces organe anormaux les homologues de l'opercule vrai. Ainsi donc, les Gaténicelles nous fournissent encore une preuve que les origelles sont des individualités indépendantes, résultant du bourgeonnement de l'endocyste zoœcial, mais ne communi- quant avec la zoœcie dont elles proviennent que par endosmose, et pas autrement, pour se procurer ainsi les matériaux indispen- sables à leur développement et à leur entretien. Bien que les avicellaires puissent saisir n'importe quoi avec leur mandibule, ils ne peuvent rien absorber de l'extérieur, et doivent se nourrir par l'intérieur comme de simples bourgeons ou origelles; ils ne peuvent procurer aux individus nourris- seurs aucune proie, aucun aliment, puisque tout ce qu'ils peuvent saisir ne peut être introduit dans l'appareil digestif de ces derniers. Bourgeonnement zoœcial. — Le bourgeonnement zoœcial des Gaténicelles est aussi un fait intéressant à connaître, car il n'a pas été décrit. Ici nous avons à considérer un bourgeonnement zoœcial compliqué de ligament interzoœcial, et un bourgeonne- ment simple. Pour le premier, chez la C. alata, tout comme chez la C. ventricosa, la jeune zoœcie apparaît au sommet de la zoœcie mère et naît pour ainsi dire dans son sein. Le polypide se montre de bonne heure, il touche presque la septule (l) ou diaphragme interzoœcial, et se forme tout à la base de la joncturie (1) ou origelle donnant naissance à une zoœcie. Dans mon étude sur les Bryozoaires du Gap-IIorn, j'ai décrit la formation du ligament qui réunit chaque article de la Menipea Fuegensis G. Busk, mais j'avais cru à la disparition du jeune polypide après la formation du tube chitineux, qui va constituer le ligament, je me suis trompé. Dans les deux Gaténicelles que j'étudie, on voit le jeune polypide occupant la même place, entièrement entouré de noyaux embryoplastiques, s'échapper du fond du tube qui formera le liga- ment chitineux, et se développer complètement dans la vésicule qui fait suite à ce ligament et produira la zoœcie. A son origine, l'amas celluleux qui doit devenir un polypide est fixé à la jonc- turie mère, par une sorte de funicule également celluleux: à côté de ce funicule fertile apparaissent de petites colonnettes (1) Mission du Cap-Horn, Uryosoaires, 1888, par le D' .1. Jullien, p. 42. 278 .). JULLIEN stériles dont la structure paraît identique à celle du funicule fertile; il est fort probable que ces colonnettes se dressent sur des septules très fines qu'il m'a semblé voir de profil, dans la ligne lumineuse séparant les deux zoœcies. Dans l'état que je viens de dire, le jeune polypide est entouré et surmonté par une sorte de calotte, d'auréole, de noyaux embryoplastiques, calotte qui entraîne le jeune polypide avec elle, vers la vésicule zoœciale, le funicule de ce polypide ne tarde pas à se rompre; c'est dans la vésicule zoœciale que se développe le nouveau polypide, qui s'est échappé de la portion tubuleuse de la zoœcie. Le ligament est un produit de la zoœcie, et non une individualité, comme je l'avais cru, sa formation est des plus simples, et facile à suivre chez nos deux espèces. Ainsi donc, les ligaments interzoœciaux ne sont point produits par des origelles, comme je l'ai dit dans les Bryozoaires de la mission du Gap-IIorn, à propos de la Menipea Fuegensis^ ils sont formés par une modification spéciale de la zoœcie à son origine ; le jeune polypide qui apparaît au fond de ce ligament ne s'y résorbe pas, il en est arraché par l'amas de noyaux embryoplas- tiques qui l'enveloppe et le surmonte, et adhère davantage à la vésicule zoœciale qu'à la paroi du ligament elle-même; en consé- quence, cet amas suivant la vésicule zoœciale dans son dévelop- pement entraîne avec lui le polypide en question, tandis que le tube ligamenteux interzoœcial reste vide au-dessous de lui. Dans les Caténicelles dont je parle, l'étude du bourgeonnement zoœcial compliqué de ligament interzoœcial est beaucoup plus facile à suivre que chez la Menipea Fuegensis, à cause surtout de la grosseur des Caténicelles. Quant au bourgeonnement simple, il se produit à la base du polypide d'une zoœcie pourvue d'un ligament interzoœcial, et sur le côté, à droite ou à gauche. Ce mode de bourgeonnement étant bien connu, je ne m'y arrêterai pas, il est d'ailleurs repré- senté sur mes dessins, non seulement pour les Caténicelles, mais encore pour d'autres groupes. Remarques générales. — Le nombre des tentacules est de 12 chez C. alata; et 19 chez C. ventricosa. N'ayant jamais constaté, chez les Bryozoaires que j'ai tenus en captivité, ni sur les pièces traitées par les réactifs, le bourgeonnement de nouveaux tenta- cules sur une couronne tentaculaire déjà formée, je pense qu'on peut arriver facilement et réellement à connaître le nombre normal des tentacules, en profitant du moment où lelophophore OBSERVATIONS ANATOMIQUES SUR LES CATÉNICELLES 27i) ne porte que des tubercules rudimentaires faciles alors à compter sous le microscope. C'est sur de jeunes lophophores que j'ai compté, pour chacune des espèces citées ici, les nombres des tentacules que je viens de dire. L'anatomie des Caténicelles offre certaines difficultés. Il arrive fort souvent que les zoœcies soient littéralement couvertes de Diatomées et d'Algues microscopiques lamelliformes, dont les détails de structure suffisent à masquer le contenu des zoœcies. Les tubes radicellaires, servant à la fixation des colonies, doivent leur origine à des noyaux embryoplastiques s'amassant vers l'extrémité de la radicelle ; dans les portions anciennes de cette radicelle, une partie des noyaux ou éléments embi^yoplas- tiques devient de véritables éléments conjonctifs anastomosés formant des réseaux fort élégants. A l'extrémité libre des radi- celles, les noyaux embryoplastiques sont juxtaposés et lozangi- ques ou en fuseau. Je n'ai pu distinguer d'organes sexuels sur aucun des exem- plaires que j'ai étudiés, mais je ne doute pas que chez plusieurs espèces de Catemcella, la loge femelle ne soit une véritable génésie dépourvue de polypide et ne contenant qu'un ovaire. EXPLICATION DE LA PLANCHE XI Fig. 1-2, Catenicella (data \Vy. Thomson, 1858. Fig. 3, Catenicella ventricosa G. Busk, 1852, a. — Apparition du ligament contenant le polypide rudimentaire. b. — Ligament dont l'endocyste, développé par la multiplication des éléments embryoplastiques, se projette au dehors sous la forme d'une vésicule. Le polypide rudimentaire est représenté par la tache noire qui se trouve près du fend de ce ligament dans un amas de noyaux embryoplastiques. c. — Vésicules zoœciales dans lesquelles l'embryon a été entraîné. Elles sont presque entièrement tapissées par des éléments embryoplastiques. d. — Très jeune zoœcie sur laquelle on voit l'apparition de la zoœcie-fille laté- rale, encore à la période des éléments embryoplastiques, avec le jeune polypide à l'état rudimentaire. A sa partie supérieure, au-dessus de l'opercule, se trouve une jeune zoœcie à ligament, très peu de temps après son apparition. On remarque, par cette figure, que les nouveaux bourgeons d'une zoœcie n'atten- dent pas, pour se montrer^ que la zoœcie, dont ils dépendent, ait atteint son com- plet développement. Cette façon de bourgeonner n'est point spéciale à cette espèce, on la rencontre très ordinaiiement. e. — Ligaments chitineux plus ou moins vidés de leurs éléments embryoplastiques. Ils appartiennent toujours à la zoœcie qui les suit. 280 J. JULLIEN f. — Chambre compensatrice à divers états de développement. g. — Origelles à productions chitineuses de diverses formes, et à différents degrés de développement. Ce sont les fenestrœ de G. Busk. Comme la plupart des autres origelles, elles doivent leur origine à des éléments embryoplastiques qui se résor- bent de bonne heure. h. — Jeune polypide de la zoœcie. La figure 1 représente la face dorsale de la Catenicella alata; la figure 2 en repré- sente la face frontale. La figure 3 représente la face frontale de l'e.ttrémité d'un rameau de Catenicella ventricosa. Mém. Soc. Zool. de France, 1,1888. PL. XI. D^ Jullien adnat.del. Imp. Edouard Bry, Pans. Millot lith. Fig.1-2, Catenicella alata Thomson Wy. 1858. Fig. 3 , Catenicella ventricosa BuskG. 1852. ESPECES ET GENRES NOUVEAUX DÉCRITS DANS LE TOME I DES MÉMOIRES, 1888 ECHINODERMES Pages, Salenia Lovent Cotleau 255 S. Lundgreni Cotteau 257 Cidaris Kiliani Cotteau 259 Micropeltis Kunckeli Cotteau 261 Pages. Hemiastcr Rigoneti Cotteau 264 Parasalenia Fontannesi Cotteau . . 266 Laganum kamaranense Cotteau... 268 NÉMATODES Halalaimus de Man, n. g H. gracilis de Man Monohystera oxycerca de Man.... Terschellingia de Man, u. g T. comnumis de Man • Arœolaimas de Man. n g A . elegans de Man Anoplostoma Blanchardi de Man.. 2 3 10 II 12 14 16 18 Eurystoma filiforme de Man Doiicholaimus de Man, n. g D. Marioni de Man , Syringolaimus de Man, n. g . . . . S. striatocaudatns de Man , Halichoanolaimus de Man. n. g. Hypodontolaimus de Man, n. g.. . Spilophoi'a paradoxa de Man MOLLUSQUES Clypeomoriis clypcomorus Y . Jous- seaume 171 Atilia Fauroti F. Jouss 177 Tritonidea rufina F. Jouss 178 Homalocantha Fauroti F. Jouss . . 180 Lienardia obockiensis F. Jouss... 183 Phroniis obockensis F. Jouss 184 Tritia Fauroti F. Jouss 186 Odostomia Fauroti F. Jouss 188 Faurotis faurotis F. Jouss 188 Pholadidea Fauroti F. Jouss 196 Clavagella adenensis F. Jouss . . . 197 Mactra isthmia F. Jouss 199 Mactra Fauroti F. Jouss Cuspidaria adenensis F. Jouss Scintilla obockensis F. Jouss Scintillula scintillula F. Jouss... Lio7ielïta lio7ielita F. Jouss Cytherea isselina F. Jouss Trachycardium peregrinumY. Jouss. Parallcpipedum Fauroti F. Jouss.. Mytilus irisans F. Jouss Dactylus Fauroti F. Jouss D. erythrasensis F. Jouss Spondylus Fauroti F. Jouss 26 31 32 34 •iô 36 39 45 200 202 202 203 204 206 212 214 215 217 218 221 ORTHOPTÈRES Anechura elongata de Bormans . . . 120 Ischnoptera excisa Bolivar 124 Polyzosteria dimidiata Bol 125 P. caraibea Bol 126 Epilampra cubensis Bol 127 E. mexicana Sauss., var. insularis Bol 127 Plectopteru micans Bol 129 282 ESPÈCES ET GENRES NOUVEAUX Pages. Phantanin Sausiurei Bolivar 136 Ph. hjrata Bol 137 Caulonia Poeyi Bol 137 C. triedrica Bol 138 Orphula Sciidderi Bol 142 Nicheliiis Bolivar, n. g 144 N. fusco-pictm Bol 145 Eriolus Bolivar, n. g 150 E. caraibeus Bol 151 Erechthis Bolivar, n. g 151 Pages . Erechthis Gutidlachi Bol 151 Phlugis chrysopa Bol 152 Ph. ncmoptera Bol 153 Ph. manlispa Bol 1 54 Ph. cephalotes Bol 154 Cyrtoxiphwy vittatui Bol 159 C. PoeytBol 159 Apithes irroratus Bol 161 Orochinis Bolivar, n. g 162 0. pilosHS Bol 162 TABLE DES MATIERES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS Pages. I. Bolivar. — Émimération des Orthoptères de l'île de Cuba 116 L. Bureau. — Sur les passages du Syrrhapte paradoxal fSijrrhaptcs paradoxus) dans l'Ouest de la France 245 G. CoTTEAU. — Échinides nouveaux ou peu connus (7° article) (Pi. VIII etIX).. 253 B°" L. d'Hamonville. — Note sur les quatre œufs d'Alcaimpennis appartenant à notre collection oologique (PI. V et VI) 224 F. JoussEAUME. — Description des Mollusques recueillis par M. le D' Faurot dans la mer Rouge et le golfe d'Aden 165 J. JuLLiEN. — Sur quelques Bryozoaires d'eau douce 231 — — Du testicule chez la Lepralia figularis Johnston, 1847, et des variétés de cet organe chez les Bryozoaires en général (Pi. X).. 270 — — Observations anatomiques sur les Caténicelles (Pi. XI) 274 H. Labonne. — Note préliminaire sur l'anatomie du labre chez les Coléoptères (PI. VII) 228 J.-G. DE Man. — Sur quelques Nématodes libres de la mer du Nord, nouveaux ou peu connus (Pi. I-IV) 1 J. ViAX. — Monographie des Poussins des Oiseaux d'Europe qui naissent vêtus de duvet fPlilopedes SundwaI)! 52 Le Secrétaire-général, gérant. Prof. Raphaël BLANCHARD. Meulan, imp de A. Masson. 'A ^3, MÉMOIRES DE LA r r SOCIETE ZOOLOGIQIE DE ERÀNCE POUR L'ANNÉE 1888 <ï=â^^«&^^ 'Z, "c- © V-" ■^ . v^ ^ ^ ® ■^ \ 0^ C/i \a> \ o ^' ,^ \ • o l£> , o S o ^^\'0_ • ":^ ■""C-^ C-' -> ù -K^ \ p- . iX G> \ k _k -jÈL. êVî ■ ;^P. A^P.'.- •SJV^v AMNH UBRAHY 100125038 >J '^><:c. 3Psi\ ^^v'^'-W,. 'W\^ r^hf'i ■?f-^';, ^-^^w^s?^^ ^'V:W, f-t^Û^m' If