mm -rr^:^ iïV-:^>îp-;i>;'' 'iffr^ WSSS^mî 3S)HI^' S^i^^- ^ÈS^">' , i f^f^%^ hÇkW^^P «JefiQi ^' \)(^ <;?!.. r^,/^ lùL> {^¥JV 1 FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR LANNEE 1890 0 ^., u 1^ ( *T'-^ ) ^ MËMOniES ^ ni-: LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNEE 1890 TOML: III Première Partie PA II I S AU siî-:ge dh la société 7, rue des Grands-Augustins, 7 1889 rt^ MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE LA KAHLK DES JUMARÏS Par André SUCHETET Depuis le milieu du Wh siècle, juscju'à nos jours, un uoiiibie considérable d'auteurs, la plupart des naturalistes et des physiolo- gistes, se sont occupés du croisement, soi-disant fécond, entre le Bos tauriis et deux espèces appartenant au iieni'e Equus, VE. caballus et VE. asinus. Gesner, le premier (1), dit avoir ai)])ris qu'il existait à Gratia- nopoli (Grenoble) un Mulet (|ui naît de l'Anesse et du Taureau et ((u'on appelle Jumart en français. Cette indication se trouve dans l'édition de M. D. L. I., Tiguri apud Christ. Froschoveruni, p. 799. Il y a même dans l'édition d'Henri Laurent de Francfort, anno SCVI- LICIO-IOCX, p. IGO, que des hommes dignes de foi avaient vu aussi au pied du Mont Spelugi (Tyiol) des animaux ués de la Jument et du Taureau. Après Gesner, Huelï (2) et Cardan (3) parlent de ces prétendus hybrides. En Suisse, écrit le premier, une Jument saillie par un Taureau mit bas en temps voulu un Poulain ayant seulement les pieds de la Cavale, mais ayant la forme d'une Vaciie pour les crins et la queue; Cardan ne cite pas de faits, il se contente de donner quelques détails sur la conformation des produits. Jean-Baptiste Porta dit avoir vu lui-même à Ferrare un animal de la forme du Mulet, ayant la tète de Veau sur laquelle on apercevait deux proéminences eu guise de cornes ; il était de couleui' noire et avait des yeux de Taureau (4). (1) Historiœ nnirnalium, Lib. I, de Oii;i(Itii|H'dihus viviparis. (2) De conceptu et rjeneralione. (3) De conlraïUct. medi. (4) Nous plaçons cet auteur au XVI'' siècle, (pioique son Truite de Iti Magie natu- relle où se trouvent ces observations, n'ait été imprime à Amsterdam qu'en 16(>4. Mais on assure que Porta avait écrit les premiers livres de cet ouvrage à l'âge de quinze ans ; or, Porta était né vers 1545 (Voyez Feller, Biogr iiniv.). Nous n'avons pu nous-mème consulter La Mag. nal.. nous la citons d'après Blunienbacli, De generis humani varietate nalura, p. 14 ; Goettingae, cb b cclxxvi. -: ANDKK SUCHETEÏ l'Iusicdis auteurs du XVJIesièclo éf-riveut sur le uiêuic sujet; ils ne sont jjas encore bien nombreux. Une première mention des Jumarts est faite dans Hist. nat. max. Nieremberg, Anvers 1635. Au chapitre XXIV, on trouve : « Un Cheval naquit d'un Taureau et d'une Jument » et au cljaijitre XXIX, on lit : « une cinijuième espèce de Mulets est celle qui naît de l'Anesse et du Taureau. » Vient ensuite Zacchias (Questioni's iiicdico-lcgales, Avenion l(îo7j, qui déclare avoir vu lui-même le Mulet d'un Taureau et d'une Jument. Mais c'est le pasteur Jean Léger, dans son Histoire (jénérale des églises évangé- liqiu's du Piémont, imi)rimée à Leide en 10G9, qui a le plus contribué à répandre cette croyance. Il est cité par presque tous les auteurs qui ont écrit après lui. « Entre les bêtes domestiques, dit-il (1), il n'y a que les Jumarts que je trouvai tout à fait inconnus en tous ces pays septentrionaux. Cet animal s'engendre ou d'un Taureau et d'une Cavale ou d'un Taureau et d'une Anesse. Ceux-là sont plus gros et s'appellent Baf ; ceux-ci sont plus petits et s'appellent Dii ; ceux-là ont la mâchoire supérieure beaucoup plus courte que l'infé- rieure, à peu près comme les Pourceaux, mais en sorte que les dents de dessus sur le devant sont un pouce ou deux doigts plus reculées que celles de dessous. Ceux-ci, au contraire, ont les mâchoires de dessous beaucoup plus longues, quasi comme les Lièvres ou Lapins, mais en sorte que les dents de dessous sont aussi plus avancées, tellement que ni les uns ni les autres ne peuvent paistre à la cam- pagne que là où l'herbe est si longue qu'ils la coupent avec la langue; ils ont teste et queue de Bœuf et tant soit peu d'élévation à la place des cornes; et par tout le reste, ils tiennent de l'Ane ou du Cheval. Leur force est inconcevable, eu égard à leur grosseur, ils sont plus petits que les Mulets, mangent peu et dévorent le chemin. » Le pasteur nous fait savoir (|u'il a fait jusqu'à dix-huit lieues « tout par la montagne, le 3 et 4 septembre, avec un tel Jumart; » il déclare avoir été beaucoup plus à son aise que s'il eut été monté sui' un Cheval et accompagne son récit d'une ligure assez grossière re|)r('seiilant sa monlui'(î. Ainsi il clablil une (listinclioii eiitic l'aiii- Mial (|ui nait d'un Taureau et d'une Cavale et le produitdu Taureau et de l'Anesse ; cette (iislinclion avait du rcslc déjà été l'aile par tous ses prédécesseurs. Le célèbre, mais trop crédule John Locke, ipii croyait sans difilculté à l'hybride du Chat et du Rat! s'empresse d'accueillir ces assertions et parle du Jumart « from the mixture of a bull and a (1) Cliap. I, pp. 7 et 8. LA FAMLK DKS JUMARTS '4 mare (1). » Yeuelte les ndiiict aussi o.r apni ci nicca (2), mwmque et asi)i<) (3). Cet être assez prol)l«'iiuili(|ue est étuclic an XYIII'-" siècle d'une fafon toute particuli('n^ Les uaturalisles les plus célèbres lui (lonuenl leur alleulion : les voyageurs, les uiédecius et les pliilo- so[)hes s'en ocoupcut : les diclionnaires et les encyclopédies en parlent. Mais alors, serrée de plus près, la légende commence à s'évanouir ; nous allons voir l'existence du Jumart mise en doute, bientôt niée i)ar plusieurs. Ainsi le Journai Kni-yclopédiijuc (Mars 1 1()2.) létule Wicler ipii pré- tend que le Bœuf avec la Cavale donnent une sorte de Encéphale, parce que, dit ce journal, « on n'a pas de preuves de ces laits. » UEncyclopédie de Felice, 1773 (4), en présence des dissections de Jumarts qui sont reconnus pour être de vrais Bardots par le cardinal des Lances (5), traite de fable les lécits (|ui ont été lails à leur sujet. UEncyclopédie méthodique est moins atlirmative, mais elle exprime des doutes et penche visiblement pour l'opinion qui rejette l'exis- tence des Jumarts. Un voyageur allemand, venu à l'école d'Alfort dans le but d'exa- miner un Jumart qui devait avoir eu pour père un Taureau et pour mère une Anesse, raconte ainsi sa mésaventure à ses amis : « Je voulais voir ce bastard, quand on m'apprit à mon grand regret qu'il Hait mort. Il n'y avait plus que les os de la tète avec les muscles qui avaient été préparés; le larynx était cependant conservé en partie; çà et là pendait un peu de peau. La bouche paraissait plus large que celle du Cheval et ressemblait assez à la bouche d'un Bœuf; c'était la seule partie du reste qui présentait quel({ue chose d'anormal. Toute la tète, et les parties molles qui la recouvraient encore, ne différaient pas du Cheval. Les dents de la mâchoire infé- rieure, il est vrai, étaient uni)eu plus épaisses, mais elles avaient la (1) Voyez .4n essay concerning hum an under standing, wrilten by .John Locke, gent. London 18:tô, p. S^W. L'essai de Locke avait été commencé en 1(170. (2) Voy. Haller, Elomenta phy.^iDlagiœ corporis huniani. Lugduiii Batavorum, .MDCCLXVL Voir VJII, p. 8. (3) Voy. Blumenbach, op. cit., p. Li. (4) Dictionnaire des connaissances humaines, t. XXV. (5) '< Le cardinal des Lances, dit /'£»iC!/(:/o/)('di'e, a fait disséquer des Jumaits.espèce de Mulet, connue des Romains et née du Cheval el de l'Anesse, plus petite que le Mulet ordinaire, mais capable comme lui d'un ^'rand travail. Cet animal est un véri- tal)le Ane; il n'a ni coimio. ni oiii,'i(' fi'iiiiii, ni ijuiilre esloniacs; la queue est celle de l'Ane. >. 1 ANDRK SUCHKÏET forme ])ro])re à la race chevaline. » Dans la mâchoire snpérieure il pnt remarquer six dents et cin(] dans la mâchoire intérieure. En conséquence, dit le voyageur, si le .luinart est tel, il n'est autre (|n'un Cheval aufiuel l'imagination attrihuait une ressemhlance avec le Bœuf; ceci paraît d'autant plus exact (pi'un jeune étudiant qui avait vu l'aniniai vivant m'assura (ju'il ressemblait tout à lait à un Cheval (i). Les Allemands se sont du reste toujours montrés jm'ii crédules sur ce chapitre. Dans les Commentarn de Rébus in historia naturali l'I mcdecina (jcstis, imprimés à Liepzig en 177ÎI. l'auteur cherche encore à démontrer (|ue les Jumarts sont tout sinq)lement des Hiiini, c'est-à-dire des produits du Cheval et (h; l'Anesse (t. XXIÎ, partie I). J.-A.-A. Meyer, dans le Magaz-in fâr Tltiergeschichtr, nie aussi l'origine du prétendu hybride. S'appuyant sur les dissections du Cardinal délie Lanze et sur le dire de plusieurs naturalistes alle- mands qui ont pu examiner des Jumarts à la ménagerie deCassell, il donne l'Etalon et l'Anesse comme leurs vrais parents. C'est enfin, en 1780. Ulumenbach qui s'élève contre ces prétendus hy- brides : ce ne sont, dit-il, (|ue de vrais Bardots [de gêner is humani varielnte. Coettingœ, CIO 13 CCLXXVl). Plus tard, il les traitera de fables {llandbuck der Naturgeschichte, 11° édition, Goettingen, 1825). Cependant cette opinion n'est pas encore la plus répandue et on cite des faits nombreux pour prouver la réalité de ces hybrides : « Il ne nous est pas permis de douter, dit Réaumur (2), qu'il n'y ait dans les montagnes du Dauphiné des animaux dont les uns doivent leur naissance à l'accouplement d'un Taureau avec une Jument et qu'on appelle Ju/)iar{A-, et les autres doivent la leur à l'accouplement d'un Taureau avec une Anesse; on assure aussi, ajoute le célèbre j)hysicien, qu'il y a des Mulets si extraordinaires dans les mon- tagnes d'Auvergne ». Le Manuel Lejcique, attribué à l'aîjlté Prévost (3), 1775, le Diction- naire Languedocien, de François de Nîmes (1756) (4), le Dictionnaire raisonné universel des animaux, ])ar M. 1). L. C. 1). B., Paris, 1759 (5). (1) Berner kung en eines Reisenden in lirirfen an seine Freundr. Altenlmrg, 177o. Zweyler Theil, p. (50. (2) Page .-ÎT."). (3) Ou Dict. portatif des mots français dont la signification n'est pas familière h tout le monde, p. 385. ('4) Paf-'t' :2iJG. (6j T. 11. LA lAliLI", l)i:s .lU.MAUTS D L(> Coins illiisliiivi' luiliiirllr (I) (l';iris. 171)0;. l'.oiir-iicl, dans ses /,('/// v.s///)//o.so/>/HV/?(c^(Ainsterdam 1719), Bose, de ('.ciin'alionehybri- (1(1, M|>siiP 1777. sont d'avis ((ii'il cxisto des animaux enj,'endrésd'un Tanrcau et d'nne .lunicnl (2), ou d'un Taureau et d'une Anesse (3), ou encore d'un Ane avec une Vacliel'ij: plusieurs en donnent la description. Des voyageurs les nuMilionueiil dans plusieurs eonlrées de TEu- ro|)e. Ainsi Mérolle raconte, dans un voyaj^e qu'il lit au Congo, (lu'arrivé à la baie de Corsicas, on lui envoya pour porter ses baga- ges au monastère voisin un BomiI (pii, en sa (pialité de bête de somme, est d'un usage très commun dans ce |)ays; cela lui parut étrange, mais il lut encore plus étonné lorscju'on lui apprit qu'on s'en servait comme de bidet à l'occasion. 11 apprit alors de quel- ques gentlemen portugais ([u'on agissait ainsi dans l'île du Cap-Vert, où il existe une race intermédiaire entre les Bœufs et les Anesses, race qu'on paraît obtenir du croisement du Taureau avec l'Anesse, en attachant sur cette dernière une peau fraîche de Vache pour tromper le Taureau. Mérolle ne se fait pas le défenseur de cette cause et se contente de rapporter le dire des Portugais, il ajoute môme: « aux philo- sophes de tirer les conclusions qu'il leur plaira » (o). Mais M. Shaw qui a voyagé dans plusieurs provinces de la Barbarie, dit qu'on emploie une espèce de Mulet nommé Kumrab qui vient d'un Ane et d'une Vache; « c'est une bète de charge, dit Shaw, petite à la vérité, mais de fort grand usage. » Les Mulets quil a vus « n'avaient qu'une corne au pied comme l'Ane, cependant ils en étaient fort dilïérents à tout autre égard, ayant la peau i)lus lisse de la ([ueue et la tête de la Vache, excepté qu'ils n'avaient point de cornes. » Bonnet croit aussi aux Jumarts ; à une h;ttre (piil écrit à Bour- gelat, le célèbre vétérinaire, qui avait fait disséquer une soi-disant (1) Manuel Lexique, p. 583, Dictionnaire Languedocien, p. 256 et Dict. rais, universel. (2) Manuel Lexique, p. :î85, Dict. Languedocien, p. 2o(J, qui les nomme encore JliiiiK^i'ie ou Jliinicrus, de (ieneratione hybrida. (!J) Cours d'Itisl. naturelle, p. 457. {i) Manuel Lexique, p. '.iUli, Dict. raisonné universel. Lettres philosophiques, de Gcncrutionc hybrida. (3) La Uclationc del viaggio net Regno di Congo date de 1092, mais elle est si pou conmie en Fiance ([ue Enriès dans son aiiicic .U('/"o//a (Biofirapliie Universelle) t. XXVUI, p. 38^1. parait croin? qu'elle n'a jamais tMé écrite en ilalicn. Nous l'avons trouvée dans la ColU-cliim of Voyages and Trarfis, Londun, Cliuichill, 1704, vol. 1, p. 655. fi ANDRK SUCHETKT Juinare (1) sous ses yeux, àlt-cule de Lyou, et qui depuis avait ouvert et disséqué plusieurs autres individus, les uns mâles, les autres l'einclles, lui répond ceci : « Je crois à l'existence d'un genre particulier de Muh^ts appelés Jumarts, comnK! à la mienne même. J'en ai eu |)lusieurs, dont (piclcfues-uns m'ont ctc envoyés du Haut- Dan|)iiiné par les élèves des é(;oles vétérinaires, et (pii avaient pris naissance dans les fermes de leurs pères » (2). (1) Nous disons « soi-disant »,cai'Buurgolat igaorail coin|)lèlL'iiicnt l'origino de cet animal. Dans une note additionnelle (p. li\o), qui suit immédiatement la table des matières contenues dans le Tome VI, de la Collection des Œuvres de Ch. Bonnet, Bourgelat ditquele «PariiCtth'eî' » dont il la tenait n'était pas, selon les apparences, plus instruit que lui à cet éfj;ard cl qu'on n'étail assuré de res[)èce ni du père ni de la mère. (2) Considérations sur tes Corps organisés, l. Il, que l'un h-ouvei-a dans les Œuvres d'Histoire naturelle et de Philosophie, édil. de MDCCF>XX1X, imprimée à Neufchàlel, de Ch. Bonnet, t. VI, p. 349 et suiv. Nous n'avons point encore eu l'occasion de donner une description anal()uii(|ue des Jumarts. Nous reproduirons ici eu grande partie celle (|ui fut envoyée à Bonnet jtar Bourgelat d'après la Jumare disséquée à l'Ecole vétérinaire de Lyon. «Considérée extérieurement, cet animal avait le front, la mâchoire antérieure conformés comme dans le Taureau, mais la tète ayant été dépouillée de son enveloppe, on trouva le crâne beaucoup plus arrondi que dans le Cheval ; l'os frontal plus évasé, les os du nez plus enfoncés à leur partie supérieure, les oritices des forces nasales beaucoup plus étroits; ces mêmes fosses, beaucoup plus resserrées: l'entrée delà fosse oibitaire, ronde, au lieu que dans le Cheval elle est ovale; le palais beaucoup plus large et beaucoup plus concave; la mâchoire antérieure plus courte d'un pouce et demi que la postérieure; la première ayant, comme dans le lîd'uf au moins deux pouces de plus en largeur que la seconde. Chaque mâchoire était garnie de douze dents molaires, six de chaque côté, celles de la mâchoire postérieure d(''crivard un arc de cercle en arrière. L'endroit qui répond aux i)arres du Cheval était aplati, et son étendue d'un pouce et demi. Du reste, tout l'intervalle (pii sépare les incisives et les molaires, était convexe, tandis que dans le Cheval il est concave. Cette Jumare n'avait point de dents canines ou de crochets. Les incisives, (pii sont au nondjre de huit dans la mâchoire postérieure du Bonif n'étaient ici qu'au noudjre de six dans chaque mâchoire.... Leur position n'était pas verticale, elles inclinaient en avant La langue ne dilîérait point de celle du lioiif. Les papilles ou mamelons y étaient aussi sensibles (|ue dans celui-ci. La glotte était proportionnellement beaucoup plus large que celle du Clieval..., Les yeux ne dilîéraient en rien â l'exlcr-ieur de ceux du CIicv.il, maison n'y remar- (|uait jioint ces prolougemeids de I'iimc, (pi'on voit â l;i p;iiiir Mipérieure et infé- riiMire de la pupille du Cheval L'csIoukk; était uni(|ne, et conformé précisément comme celui du Cheval, mais il était beaucoup plus ample. La rate était delà même ligure rt de la même consistance ipu' celh^ du Bu'uf. La vessie, dans la plus grande dilatation, ne s'étendait [)as au delà de li'ois pouces. La matrice était absolument semblable à celle de la Jument ou de l'Auesse. Du reste, nulle vésicule du bel et nulle ditlérence dans la structure des autres viscères, ((ui ressemblaient en tout aux autres viscères de la Jument. Lnlin, la myologie de celte Jumare était parfaileuu'nt semblable à celle du Cheval. I,A FAHLK l»i:s .Ii:.MAnTS / Le savant anatomiste italien, l'abbé Spallanzani admet encore sans hésiter, l'existence des Jumarts ; il écrit que « l'autorité de cet homme célèbre (Bourgelat), mérite une entière foi » (1). Valmont de Bomare, le premier naturaliste qui écrit un diction- naire d'histoire naturelle, dont quatre éditions sont successivement tirées, s'étend longuement sur les Jumarts. Il rappelle, entre autres faits qu'en 1767 on pouvait voir à l'école vétérinaire de Paris, deux de ces productions tirées du Dauphiné; l'un de ces animaux était mâle et l'autre femelle. « La Jumare était le produit du Taureau et de la Jument; elle n'avait rien (U) dilïérent d'une petite Mule ordi- naire, si ce n'est que sa màclioire supérieure était beaucoup plus courte que l'inférieure. Quant au Jumart, qui devait le jour au Taureau et à l'Anesse, il était environ de la taille de trois pieds deux pouces. » Valmont de Bomare en fait la description qu'il serait trop long de rapporter; cet animal possédait plusieurs caractères propres au Bos taiirus. II parle aussi de la Jumare, fort vieille, âgée de trente-sept ans, qui existait à l'école vétérinaire de Lyon ; il en donne une des( rii)- tion d'où il ressort qu'elle ressemblait pins à la Jument ({n'an T;in- reau. Une quantité de détails se trouvent ajoutés an portrait qnil en trace; les habitudes de cet animal, sa manière de manger, rien n'est passé sous silence. Aussi, « par cette description, ajoute-t-il, il ne reste plus d'incertitude sur la possibilité de l'existence de ces Mulets. » Il fait encore savoir que dans la paroisse de Saint-Igny-de-Vers, en Beaujolais, une Vache saillie par un Etalon navarrain donna un produit (mi-partie), n'ayant malheureusement vécu qu'un mois et sur lequel on n'a donné aucun détail. Un domestique, natif de Gap, assure avoir vu chez un habitant voisin du domicile de son père, une Jument qui pendant quatre années consécutives a donné régulièrement un Jumart mâle ou femelle. Le baron de Gleicben, s'étonne que l'on puisse douter de la réalité des Jumarts; il déclare avoir vn asstïz souvent deux de ces animaux, lorsqu'il était second chef de la grande écurie de Bayreuth; ces Jumarts avaient été achetés à Arles en 1755, cent et quelques livres la pièce; toutefois on ne s'était point informé (( quelle espèce d'animal étoit leur père, mais leur conformatiini desceloit trop l'Ane pour que l'on sy méprit. » On peu donc sup- (I) Traité sur la Génératinn, p. :U(), Voy. aussi p. 2i't. Aftirmalions que Ion trouve encore (laus les Œuvres de Spallan/.ani, texte italieu et traducliou fran- çaise, III, p. .316. 8 ANDRE SUCHETET poser que Gleichen leur donnait ce dernier pour père et la Vache pour mère (1). L'auteur de la Dissertation sur la génération et les animalcules spermatiques dit que les Jumarts achetés à Arles n'étaient pas beau- coup plus grands que la plus grande espèce d'Ane des meuniers; « ils étoient mâles, le poil bai, à la tête grosse et au front large; point d'oreilles longues, le col, le dos, les jambes, les sabots et la queue de l'Ane, dont ils avaient presque la voix, ils étoient, outre cela, fort lassifs, méchans et têtus, se cabrant quand ils pouvaient seulement trouver une petite place pour assaillir le valet d'écurie, etc. » Ces aniuiaux, ajoute de Gleichen, devicinit'iil lai'einent jtliis grands (|ii(' la plus grande espèce d'Ane; cependant nn ami digne de loi, (pii a séjourné à Madrid |)en(lant (|uel([ues années, lui a assuré qu'il avait vu dans les écuries du l'oi, uu Juinarl |)lus grand que le mulet le plus grand et (pii servait d'étalon (2). Une lettre écrite d'Avignon le 30 Novembi'e 1777 et insérée en note dans sou ouvrage, donne des détails sur la manière dont on obtient les différents genres de Jumarts (|ui se trouvent en Auvergne, en Dauphiné, dans le Vivarrais, etc. Plusieurs des précautions que l'on conseille de prendre pour arriver à ce résultat paraissent su})erl1m^s au haron de Cileiehen. Celh» lettre ajoute que le « Jumarl provenant d'un Ane ou d'un Taureau, a toujours la tète de Veau et les oreilles courtes, le poil d'un gris clair, comme l'Ane, quoique de temps en temps, il s'y trouve (|nel(pie diversité. Les sabots, les jambes et le ventre tiennent entièrement de l'Ane. Ces bâtards sont ordi- nairement plus petits que la grande race des Anes de meuniers, quoi(pi'il s'eu trouve quehpu^fois de plus grands. On n'y remarque aucune trace de cornes (3). Leurs dents sont connue cellesdes autres Anes, mais ceux dont un Ane est père, ont la mâchoire supérieure ])lus longue, presque d'un pouce, que l'inférieure, et les autres ont c(dle-ci qui avance d'aulant sous la supérieure, c(^ (pii fait (pi'ils (1) Ce qiialrièrnc genre (le .luiiifii'l esl ciiiii (|iii ;iv;iil clé déjà tiicnlioiinc piii- le voyageur Schaw. (2) Voy. pour ces renseigaeiiienls, Disscrldlioii sur ht ijnii'rddou. Irs (iniiiid- cules spermaliques et ceux d'Infusion. Oiivra^'e Iradiiil de ralleiiiand, Paris, an Vil. (li) l»r (iiciclii'ii ri'iiian|uc ifi (|iic daii> le tiii'nioirc de S|iallaii/ani sur les Midrls ri sur 1rs (llllrcs hilhirds. i>il lil ri'|iciidanl (|iril> old des (■(irili'S asxv |icliles. LA FARLK OES JUMARTS y ne poiivont point pàturei-, nuiis ({ii'il i'aiit lus nourrir dans IV-tahlc, (l'hrilics, d'avoine, d'orge et de son. » A la (in du XVIIIe siècle, nous eroyons pouvoir encore nicn- lioiincr. coin me partisans des Juniarts, Hossi (Mc'in. Socifta IhiUdiid, T. \ll. p. III». anno 1799), et avant lui Pallas (|ui assure «qu'ils sont connus dej)uis les temps 1rs plus rccidcs. » (\'oy. Spirilcf/ia zooloifica, \). .'}{, 1770). Nous parlerons enfin du citoyen Sutières qui dit avoir possédé lui-même pour sa culture des Jumarts dont la force était extraor- dinaire. Il donne de longs détails sur trois individus qui lui ont rendu de grands services (1). Nous avons omis dans cette nomenclature les deux minis de Bufïon et de Haller. Bufion, qui n'avait pu recueillir sur ces hybrides qu'un très petit nombre de faits, n'avait point voulu se Ijrononccr (2). Cependant, sans nier leur existence, il paraît plutôt eu douter. Dans sa terre de Bufïon, en effet, en 1767 et années suivantes, des rapprochements libres avaient eu lieu entre une Jument et un Taureau qui habitaient la même étable, mais jamais il n'en était résulté aucun produit. Comme ces accouplements s'étaient renouvelés pendant plusieurs années et qu'on ne pouvait le nier, car ils avaient eu pour témoins tous les gens du pays, Bulïon se trouvait donc amené à croire, qu'an moins sous notre climat, l'union du Taureau et de la Jument restait stérile. 11 n'ajoutait point foi non plus au récit du voyage de Mérolle, mais il se montre plus réservé à l'égard du Dr Schaw, voyageur 'instruit, ([ui décrit le Mulet nommé Kumrach, produit de la Vache et de l'Ane. Du reste, on lit autre part, qu'ayant fait venir un Jumart du Dauphiné et un autre des Pyrénées il reconnut, « tant par l'ins- pection des parties extérieures que par la dissection des parties intérieures, que ces Jumarts n'étaient que des Bardeaux ». Il se crut donc autorisé à dire «que le Jiimait n'était qu'un nom chimérique et sans origine réelle ». Quant au célèbre de Haller, il nous paraît ressortir des pp. 8 et 9 de ses Elenicnta plii/siolngiai, qu'il doutait de l'existence des Jumarts, « Non ita certnm est, » etc. D'après Isidore Geoffroy Saint-Hilaire {HixL tirs rhjncs onianiqucs, III, p. 146), il aurait fini par les (1) Ce ivcit se trouve dans la Dcrade plulosopliif/ur, iittrrnire et polilif/iir, V année, 2" triniesU-e, n" 15, :iO pluviôse, p. '.\2.'.). De l'animal ipi li' qm^ la Coloniltr iiniu au Faucon onL^emlre le Coucou I LA FABLi: DKS JUMARTS I I Cardiiii, en 1848 {Dictionnaire (VHip'patiqnc), parait aussi se faire le (léfeiiseiir des Jmnarts. Il cile, p. 140, un fait assez intéressant et se i-apportant aux études de Bourgelat. Le célèbre vétérinaire avait |)lacé un Etalon navarriu dans les hautes niontajïnes de la province du IScanjolais. « Cet Etalon |)lein d'ardeur couvrit uni; Vache, il eu na(|iiil un .lumarf.... Ce Juniart ne vécut que (|uatre mois; il avait plus de rap|)orls avec la mère qu'avec le père. » l>ouri;elat lut frap|)é, paraît-il, de deux proéminences qui se fai- saient iiMuarquer à l'endroit des cornes comme dans le Veau naissant. Cardini cite plusieurs autres exemples, qui nous sont déjà connus. Eiu'ore i)lus prés de nous, Lucas {Trailé pliilosopliitiin' et plii/siolo- ijique de l'hérédité naturelle, Paris, 1850) semble admettre l'exis- tence des Jumarts, car il ne fait aucune objection aux faits cités par Valmont de Boinare. Nous croyons aussi (jue Malte-lJrun les avait accrédités dans sa Monographie des Basses- Alpes (1). Devons-nous comprendre dans cette liste, Groi;nier qui n'ose rien décider ? « Tout ce ([ue nous savons, dit-il, c'est qu'on a vu souvent des Taureaux couvrir des Cavales et des Étalons saillir des Vaches. » Il pense néanmoins que, « pour avoir reconnu cent fois que ces accouplements avaient été stériles, on ne peut pas (;n conclure qu'ils n'ont jamais été féconds. « Nous avons la certitude, ajoute-t-il, que, dans les pays où les mâles et les femelles de toutes les espèces sont pèle-mèle au pâturage, il naît (|Uél(piefois des Mulets à tête de Veau, à queue de Vache, avec des protuhérances à la place des cornes,, ayant le corps et les jambes faits comme dans le cheval. » Tel est le texte que nous avons lu dans son ("oai's de Zoologie vétérinaire, 2e édit.. Paris, 1887. Si nous en croyons (>ardini ([ui rapporte le même passage, Gronier aurait ajouté (pie « sans nier l'existence des Jumarts, il les regardait comme invraisemblables. » Parmi les écrivains du XIX^ siècle, il s'en trouve donc (piebiues- uns qui n'osent nier absolument l'existence des Jumarts, et d'autres même (fui l'admettent sans hésitation, mais il faut avouer (ju'ils ont contre eux le plus grand nombre de savants. Sans nous étendre sur les considérations ([ue l'on op[»ose à cette fabuleuse existence, considérations (pii, du reste, sont partout à peu près les mêmes, car presque tous ceux (jui écrivent regardent la chose comme jug('^e, nous nommerons Bechstein, ({ui ne voit (1) Vo\ . Hiilh'llii lie lu Sociclr il'dcrUni.. \\. p. 'n"^. ISCT. 1 î ANDRÉ SUCHETET chez les Jiiinarts que des Bardots ditïunnes (1) ; Meckel, ([ui pense de même : « attendu cjuc tous leurs caractères sont propres à ces animaux et qu'on n'a jamais eu de témoiiïnages bien autlieuticjues de leur prétendue origine (2j; le citoyen Giorna, (jui reconnaît que la tradition parait couHniier leur existence dans les vallées de Turin et de Pélis, mais ([ue les })reuves d'une existence j)assée uuuiquent (3); Wilduugen (4), qui se refuse à croire qu'ils aient jamais vé(;u ; Marcel de Serres, qui écrit ([u'il doit en être ainsi (5) ; le lieutenant-colonel Hamilton Smith, (jui constate que les Jumarts de Barbarie, appelés par les indigènes Koomrahs ue sont que des chevaux sauvages de montagne ou tout simplement des Hinnus (6) ; Déterville, qui prétend que tous, sans exception, sont des Bardots à tète dilïorme (7j ; Paul Gervais, qui conseille de nier leur existence jusqu'à preuve du contraire (8) : Rousseau, qui a des doutes sur eux et les appelle « des êtres imaginaires (9) ; Duvernoy, qui regarde comme une fable le mélange du Taureau et de l'Anesse (10): Flouicus, ((ui déclare ■k priuri \e fait impossible et fait connaître ])lusieurs expériences toujours restées infructueuses (il) ; M. de la Morandière qui, pendant sou séjour dans les Basses-Alpes (12), a constaté que les rares Jumarts répandus dans les montagnes n'étaient (pie des Mulets dégénérés à tête ditîorme (13); Godron, i\m écrit que l'on doit reléguer parmi les fables leur existence (14) ; le D'' Broca. qui déclare que tous ceux qui ont étudiés n'étaient que de vrais Bardots, enfin et pour ne pas prolonger cette liste Isidore Geoffroy St-Hilaire qui ne craint pas de dire que l'existence des Jumarts est rejetée par la science (15). (1) Gemein. Nalurrj. 1, p. 2!»4, en note, ISOl. (2) Traité général d'analoiuir comparée, trad. de rallemaml, p. 'i(t2, Paris^ 1828. Q\) Mém. Àcad. des Sciences, Belles Lettres et Arts de Turin, p. i:;4, an XII. (4) W eidniann' s feierabanide fiir Jaeijer u)td .hujdfreunde,V.\}. :{. (H) Voy. Ontologie naturelle, i" leçon, Paris, isd'i. Consiillez aussi : Dr l'Inlrt- ligence chez les animaux, édilion de IS'i.';. |>. \ilj. (12) Alors qu'il étail sous-préfet. (13) Bulletin de la Soeiél»' d'acclimatation, 18(17, |». 448, (14) De l'espèce, p. 210. (15) Op. cit., p. 14^) et 14fi. LA FABLK DES JUMARTS 13 S'il nous était permis de nous prononcer nous-iiièiiie,uousdirioiJS que nous avons vu et palpé un Jumart ! Dans notre bonne ville de Rouen, rue de Croizilles, 20, il en existe un en eiïet, venu des pain|)as de Bnenos-Ayres. Mais c'est un très va^ue on-dit delà-bas, (|iie le propriétaire de l'aniniai nous a raconté en souriant. Un vélérinaii-e distingué de notic département a bien voulu, sui' notre demande, examiner la béte et nous a conlirmé dans notre opinion eu nous attestant comnu^ i)rogéuiteurs l'Equus caballus ^f et i'iùjiius asiiiKs 9, en sorte qu'encore ici on n'a aiïaire qu'à un Bardot. Du reste, M. Aug. Pendola, le directeur du Musée national de Buenos-Ayres, dans une communication (pi'il imus adresse, nous assure (pi'il n'a jamais entendu dire que des accouplements entre Taureaux et Anes se produisent (pielquefois. Cette opposition générale, qui s'élève anjourd'bui dans la science, contre l'existence des Jumarts, n'a point cependant été capable de détruire dans les contrées où on a signalé ces hybrides, l'antique croyance populaire ? Une enquête que nous avons faite à ce sujet nous l'a démontré. Beaucoup de personnes croient (|ne l'union des deux genres Bos et Equus, appartenant à des ordres distincts, est néanmoins capable de devenir féconde. Avant de rendre compte de cette enquête, nous désirons rappeler une communication importante qui fut faite par M. llaniy en 1872, à l'une des réunions de la Société de Biologie de Paris. Après avoir fait remarquer qu'une telle fécondité est aujourd'hui généralement regardée comme une fable, M. Hamy s'exprimait ainsi : « Quelques personnes continuent cependant à croire à l'exis- tence de ces étonnants produits. On attribuait en 1830, aux Arabes d'Algérie, l'art de les obtenir et d'en tirer un parti avantageux pour divers usages domestiques. Et, il y a peu d'années, un médecin français de Constantinople, écrivait au Muséum que le Sultan en possédait deux dans ses haras. Aujourd'hui, deux [)ersonnes ins- truites, connues pour leur zèle à servir la science, vieniiciit do nouveau aHirmer l'existence des Jumarts, non plus bien loin de nous, et dans des conditions qui en rendaient l'examen impossii)le, mais en France, dans les cantons montagneux du département de la Drôme, à une journée de Valence. Suivant MM. Lepic et (!o Lubac, ces hybrides ne seraient pas très rares, et il serait possible d'en amener un à Paris. » M. Hamy portait cette assertion à la connaissance de ses collègues, en fornuilant les réserves les plus 14 ANDRÉ srCITKTET formelles sur des faits que ses honorables correspondants ne con- naissaient (|ue par ouï-dire et n'i-iitendait ])ar const'-iiuent foui'uir à cette note aucun appui moral. M. de Lubac avait du reste promis une enquête et annonçait l'envoi de plusieurs documents. Nous avons appris, grâce à l'obligeance de AI. Mamy (|ue, malgré la publicité des Comptes-rendus de la Société, aucun renseignement ne s'était produit, mais M. Hamy avait la bonté de nous donner l'adresse de Al. de Lubac, nous renvoyant à lui i)Ouide plus amples explications. Cela a été le début de l'enquête que nous avons poursuivie pendant l'automne de 1886, et nous allons présenter successivement les faits qui nous ont été signalés par d'honorables correspondants. Lorsque AL de Lubac habitait près de Saint-Péray, il eutendait (luelquelois parler des Jumarts, et l'opinion ne mettait pas en doute que ces animaux ne provinssent de rencontres du hasard entre le Bœuf et le genre Cheval, élevés en liberté dans les pâturages des liantes montagnes de la Drome, et principalement à Séderon, arrondissement de Nyons. Le porteur de contraintes de cette localité chevauchait, disait-on, sur un de ces singuliers animaux. Voulant savoir si ces dires avaient quelque fondement, AL de Lubac fut trouver à A^aleuce un vétérinaire de cette ville. Cehii-ci lui afiirma l'existeuce du Juniart, lui donna des détails (pril transcrivit devant lui et signa cette sorte de ])rocès-verbal communiqué par AL Hamy, AL de Lubac ne put malheureusement pDUisuivje son enquête plus h)in, détourné par de nouvelles fonctions des préoccupations scientilîques. Mais dernièrement, ayant eu l'occasion de causer de cette (iuestiou avec une personne sérieuse et compétente, voici ce ([u'elle lui dit : « Il existe dans les hautes montagnes de l'Ardèche, notamment dans les cantons de Cheylard, de Saint-Pierreville, de Saint-AIarlin de Valamas, etc., un assez grand nombre de ces animaux, qui sont désignés dans l'idiome local sous le nom de Junicri. On en voit dans toutes les foires, le prix s'élève jusqu'à cinq cents francs. C'est un animal précieux pour porter de lourds fardeaux en remontant des pentes pénibles. Il est sobre et robuste. La forme générale est celle d'un petit Alulel, avec des membres plus épais. Le muflle est large et plat, rappelant celui du Bœuf, mais la consistance en est molle. La mâchoire inféjieure est plus courte que la supérieure, ce ((ui rend le pacage diflicile. Ces animaux sont pres(iue toujours vicieux. C'est bien le résultat de la saillie du Taureau sur l'Anessc. Ce n'est ]>as im croisemenl de LA FAHLK DKS .FUMARTS 15 hasard; ce produit résulte de la volonté de l'éleveur, mais toutes les Allasses n'acceptent pas la saillie du Taureau, il y en a ([ui sont réfractaires. » La pei'sonne eu question a nu plKsicurs fuis cas saillies, cL un très grand nombre de produits. « Si on voulait se rendre un compte exact de ce pliéiutmène, a-t-elle ajouté à M. de Lubac, il n'y aurait qu'à envoyer sur les lieux une commission : on ferait saillir devant elle nne Anesse ayant déjà produit des hybrides, on l'emmènerait en surveillance et on attendrait le jiroduit, » Celui-ci nous faisait savoir en outre (|u1l avait lu autrefois, dans le Bulletin archéoloyiiiue de la Drame, un tarif de droits d'entrée pour les viandes de Valence, au moyen-àge, or, la viande de Jumart y était désignée et tarifiée. Enfin, il nous apprenait (jne le Jumart naissait ({uelquefois le pied fendu, mais dans ce cas on ne le conser- vait pas, i)arce qu'il devenait impropre aux services qu'on lui demande généralement. Cette indication était donnée à titre de « an-dit. >» Du reste M. de Lubac, depuis sa correspondance en 1872 avec M. Hamy,- étaitdevenu assez scepti(|ue, il s'était même persuadé (|ue le Jumart était simplement le Uardot et que le Taureau n'était pour rien dans son origine. S'il avait pris de nouveau les renseignements que nous venons de transcrire, c'était sur notre demande et dans le but de nous être agréable. Séderon était tout indiqué pour poursuivre notre enquête, M. de Lubac avait encore eu la bonté de nous donner l'adresse d'un vété- rinaire du canton. Malheureusement celui-ci n'était point à même de satisfaire notre curiosité d'une manière absolue ; après nous avoir fait savoir que le Jumart existait sans doute et(ju'il était le produit de l'Anesse ou de la Jument avec le Taureau ou bien de la Vacheavec le Cheval, il nous disait que quelques Jumarts avaient vécu dans sa localité, qu'il en existait, même encore un aujourd'hui, mais hélas! tous avaient été amenés par des maquignons venajit d'Auvergne et il n"en était jamais né dans le pays. Le propriétaire du Jumart vivant qui aurait pu donner des renseignements était inortlui-même depuis trois ou quatre ans et l'animal était échu à une personne ([ui ne savait absolument rien sur son origine. Nous nous sommes alors adressé dans diverses autres localités de la Drtune, puis ensuite dans les départements de l'Ardèche, du Puy-de-Dùnie et de la Haute-Loire. Une première lettre, datée du 30 octobre et partie de St-Pierreville, nous apprenait que plusieurs animaux, réputés pour être le produit du Taureau et de l'Anesse et nommés Jumarts, existaient dans le 16 ANDRÉ SUCHETET pays, mais aucun de leurs propriétaires actuels ne les avait vus naître. Ils ont, nous disait-on, la t^-te et les naseaux du Taureau, moins les oreilles, la mâchoire supérieure projetée en avant, point de dents, aussi on se demande comment ils peuvent se nourrir. Une autre lettre nous procurait les détails suivants surles Jumarls du Dauphiné que l'on emploie surtout au labourage à cause de leur force excei)tionnelle. « D'un caractère nalurell(Mnent méchant, ils ne peuvent ôlre réduits que parle travail. Leur tète est carrée, aux angles de leur front apparaissent des rudiments de cornes. Ils n'ont point le pi(Ml fourcJiu. mais hi séparation es! indiipK'c [)ar une raie qui démontre une formation incomplète et coniballue par la struc- ture du solipède qui a présidé à leur organisation. » La personne instruite et fort distinguée qui avait la bonté de nous adresser ces renscignemeids voulait ])i(;ii jmus promettre de nouveaux détails aussitôt qu'elle pourrait eu obtenir, car elle était alors en déplace- ment et la commuuicalion (ju'elle nous faisait lui avait été adressée par quelques-uns de mes amis du Dauphiné. Ces renseignements se sont fait longtemps attendre, ce n'est (pie le 20 mais 18(87 (|ue nous avous reçu de notre très aimabh' corres- pomhuit la copie d'un article paru le 2 juillet 18."j4, (bins le .Iniiriuil (le Seuils : « Un Jumart, disait ce journal, existe en ce moment à Fresnoy-la-Rivière. dans l'étable de la veuve Dazineoiut. Il est renuir({uable en ce (ju'ilest le produit, non d'une Junuuit, mais d'une Anesse : son père est un Taureau de race Berrichonne, (k'tte singu- larité n'est pas la siîule qui distingue cet être anormal; la nature lui a accordé précisément ce (pi'elle a refusé à tous ses devanciers, son front est surmonté de deux cornes très bien conformées et en tout semblal)les à celle du Bœuf. » Une troisième lettre, venant de Besse (Puy-de-Dôme), nous informait que les Jumarts étaient tout à fait inconnus dans les environs, mais, par contre, elle nous faisait savoir qu'une personne du ])ays se rappelait avoir vu à Tulle, dans son enfance, un de ces |)roduits exposé dans un théâtre forain. Une (pialriènu» corres- |)ondance de l'Ardèche disait aussi que les habitants des hautes montagnes de ce département ne le connaissait guère, mais qu'ils avaient été vus sur les montagnes de l'Isère par des personnes sérieuses. Nous apprenions encore par uni; lettre de St-Péray (Ardèche) (ju'il y avait, non, dans la l)r(Mne, comme on nous r;iv;iit dit, m;iis dans les Basses-Alpes, des Jumartsi)eugoùtési)arce(prils ne rendent pas plus de service que les Mulets. L'écrivain de cette lettre à i.A lAHLK i)i:s .ir.MAins 17 loujoiiis eiiteiidii dire t[in' le Tamcaii avec l'Auesse, el surloul avec les Jimieiils donnait des produits. Personne de son pays ne met en doute leur existence. Maintes fois des propriétaires de montajine lui ont raconté avoir élevé des .luniarts, cependant ou n'en rencontre pas dans les foireset leur valeur n'est pas cotée, ce sontdes animaux de fantaisie fort laid>- et très rares qui doivent leur naissance au cajirice des éleveurs. 11 lui fut afiii iné tju'il eu existait un dans la connu une de (hozou, canton de li M. stru (Ardèche^, eu même tempo il nous donnait le nom du propriétaire auprès duquel nous nous sommes renseigné. Celui-ci, homme recommandable, qui croit de toutes ses forces à l'existence des Jumarts « parce qu'il est à même d'en voir très souvent et qu'on ne peut les confondre avec le Bardot », nous a fait savoir avec beaucoup de courtoisie (pi'il n'eu possédait plus actuellement comrm; on l'avait supposé, nuiis il en avait eu pour son service et il s'en trouve encore quelques-uns dans lepays. Leur nombre va en diminuant, pourquoi ? il n'en sait rien; il croit cependant pouvoir attribuer cette diminu- tion à la difliculté qu'on éprouve dans les saillies qui sont, dit-on, très peu sûres. Les Juiuarts des environs de Grozon sont achetés sur les champs de foire du Pux ou de St-Jean (Hte-Loire) : il s'en vend aussi aux foires du Clieylard et de Mézilhac (Ardèche). Grozon n'est donc pas un lieu de production, néanmoins un habitant de cette commune a possédé autrefois un de ces animaux né chez lui. La Jument, la mère de cet hybride, était déjà pleine lorsqu'il en lit l'acquisition, mais le vendeur avait assuré qu'elle avait été couverte par un Taureau et qu'en conséquence elle mettrait bas un Jumart, ce qui arriva en elïet. Notre respectable correspondant voulait bien encore nous donner quelques indications sur les caractères propres à ces animaux, sur la manière dont on les emploie et dont on les obtient. Ils sont recherchés par les petits agriculteurs qui cultivent des terres sur le flanc des montagnes d'un accès difficile, car ces bètes de somme sont capables de porter des charges considérables (150 à :iOO kilosj, à travers les chemins pierreux et escarpés ; ils sont plus dociles que l'Ane, mais leur valeur est moindre fpie celle des Poulains de leur âge, aussi laplupart naissent sans avoir été recherchés. Les Juments qui paissent dans les pâturages avec les Vaches et les Taureaux, sont saillies i)ar ces derniers au milieu des prairies. Comme aspect, ils ressemblent au Bardot, le i)oil est le même, ainsi que le sabot et les oreilles. La difTérence entre ces deux hybrides consiste en ce que le Junu^-y (uoui dont on désigne le Jumart dans le patois du pays), 18 ANDRÉ SUCHETET a le nez tn'^s aiilati ot très carre, la mâchoire supérieure s'adapte mal sur riiiléiiciirc, les dents suul visil)les et l'animal semble lire; il ne rappelle eu rien le Taureau. Malgré ses similitudes avec le Bardot, il ne peut être confondu avec ce dernier ni avec le Mulet ; à une grande distance, le paysan sait le distinguer d'avec ceux-ci. Il en existait un, il y a quelques années, dans la commune de Borée (canton de Saint-Martin-de-Valamas) ; il a été vendu il y a deux ans et on ne sait ce qu'il est devenu. La personne (|ui voulait liieii nous fournir cette nouvelle indication nous a fait savoir qu'après avoir consulté les meilleuis éleveurs de ses montagnes, elle avait a|)pris ([ue les Jumarts n'étaient point des êtres imagi- naires, mais qu'ils existaient réellement. Ces bètes, ajoutait-elle encore, d'après les propriétaires consultés, seraient infatigables au travail, ayant le nez et la bouche du Taureau, le pied tantôt fendu comme le pied de ce dernier, tantôt fermé comme le pied de l'Ane. Après ces renseignements (pii, on le voit, ne s'accordent pas sur plusieurs points, mais(iui Ions, adnn'ttent l'exislence des Jumarts, viennent ensuite se |)lacer : \'' une communication (pii nous a été envoyée [lar la mairie de Saint-Martin (Ardèclie), nous faisant con- naître qn»; clans un leni|>s, dont on peut lixer l'épocpie, il a vécu dans celte commune nn Jiiméry, fruit de l'Anesse avec le Taureau, ressemblant au Mulet, sauf les pieds (|ui se rapprochaient de ceux (In Taureau ; mais il y a lougtenqis (iiTon ne \()il plus de produits de ce genre dans la contrée ; '1" une lettre datée de Lamotte (Haute- Loirej, nous ajqtrenait comme l'avant-dernièi'e, (|ue l'existence des .Inmarts n'était point une fable et (pi'on en avait vu au Puy : 3*^ enlin une réponse d'un docteur (!n médecine de la Drùnn^ (réponse (|ui nous était communicpu'e par un dé|»uté de ce déi)ar- tement), disait ([uil y avait en aussi à Cbàtillon-en-lJiois un l'ortjoli spécimen (pii a disparu, el «pie [ilnsienrs |)ersonnesde la région se rappelaient parfaitement avoir vu des Juméris. Ce docteur arrivait précisémenl de la Haute Ardèche on on trouve encore un assez grand nombre de ces aninuiux. In maiéchal-ferrant au([uel il en avait causé, lui avait assuré (pi'en une journée on jtourrait en réunir plusieurs chez lui ; il lui avait donné en outre la certitude ([ne parmi eux il en naissait avec; les sabots bilides, mais qu'on les détruisait immc'diatement parce qu'on ne pouvait les utiliser. Mais arrivons de suite à une correspondance de Marcols (Aidèche). (pii est rnnedes plus inq)orlanles (pie iKuisayons i-ecne. T. a [lersonne ipii lions (Miil cl (pii s'esl iiioiitice d'une tr(''s grande obligeance n'est jjoini personnellciiient an courant de la (pie .11 MAnTS 21 Le |)i'(»|>ri('l;iin' de cfl ;iiiiiii;il (It'iiiciirc ;iii (;rt'ii\-|;i-lM;mcli(^, comiininede Sl-.Maiti;il. Il l'u ;ic([uis il va dciix ans, diiii |ii(t|iri(l'- taire de Do nia s. Tels sont les faits qui nous ont été comninniqnés ; la plupart d'entre eux nous sont envoyés par des personnes dignes de foi; ils auraient donc une certaine valeur, si ces personnes avaient pu les coutrùler. Malheureusement, ils nous parviennent tous de seconde, (le Iroisiènu'on dequatrièine main. iMalii,ré les recherches que nous avons faites, et celles très nombreuses qui ont été entreprises pour nous dans le pays même des Jumarts, il a été tout à fait impossible de nous mettre en relations avec des éleveurs ayant fait cux-ini'iiK'.s saillir des Anesses et des Juments par des Taureaux, ou des Vaches l)ar des Anes et des Etalons. Tantôt, nous l'avons vu, le propriétaire qui aurait pu donner des indications était mort et l'animal (|u"il avait eu entre les mains était échu à une personne incapable de fournir la moindre indication sur son origine, tantôt les posses- seurs actuels n'avaient point vu naître les Jumarts ([u'ils avaient acquis, tantôt encore ces animaux avaient été amenés dans le pays par des maquignons venant de loin : toujours l'origine est obscure et mal connue. Une fois seulement, le témoin d'un accouplement entre Taureau et Jument a donné des détails assez précis. Nous voulons parler du fait (îité p. 49 ; encore est-il qu'il manque dans le ivcit (|ui nous est adressé des détails d'une grande importance. On ne dit pas si le produit de l'accouplement en question avait quelques caractères du Bœuf, on se contente de dire que son i)ied ressemblait à celui du Cheval. En ce qui concerne le dernier Jumart dont nous avons donné la description, nous sommes parvenu à nous procurer les noms des diverses personnes qui tour à lour s'en sont rendues ac([uéreurs, nous avions donc espéré un moment pouvoir entrer en relations avec l'éleveur connu du dernier acheteur. Mais celui-ci interrogé par nous s'est contenté de nous dire (|iril liahitail à .'{Il kilomètres de son domicile, il ne nous a point donne son nom. malgré les demandes réitérées (\\\i' nous lui a\()Ms faites. Nous regrettons d'autant plus ce silence (jue c'était le seul fait (pie nous aurions pu \éritier d'une manière authenti(|ue. Et du reste, pendant (jue nous recevions la correspondance (pie nous venons reproduire, d'autres letti-es, des mêmes endroits, con- testaient les faits que l'on nous citait et niaient l'existence des 22 ANDRÉ SICHKTKT .Iiiin;ii1s. Ces h>tti'(>s sont pi-('S(|ii(' ;iiissi iioiiiltmisi^- ((uc les précé- dentes; elles éiiiJiiiciil (le pcrsoiiiics non nniins compétentes; aussi ne poil von s-nons les | tasser sons sihîiice rldcvons-iMMis iiKlMpier les points les plus saillaiils (pi'eiles eonlienneiit. C'est ainsi qu'une personne lialiilaiil la (diiiiiiiiiie inèiiie de Saint- Pierre dans la Drinne, nous faisait savoir ipreilc n'avait jamais vu d'aniinanx produits j)ar J'Aiiesse ou par la .luineut avec le Taureau, que si cela était, ce devait être un lait exceptionnel. Un habitant d'Allevard (Isère) nous informait aussi (pi'il n'avait jamais entendu parhM'd'un tel croisement ; |iliisieiirs piM'sonnes ipTil a (piestioimées à ce sujet ne croient pas ipie, de mémoire (riiomme, pareil |théno- méne se soit vu à Allevard ou dans les (;n virons. Cn i)ropriétaire lialiitant r.Vrdèche, à Saint-Ktienne-de [.iii;(larès, commune ijui se trouve aux confins des plateaux de la Lozère et de la Haute-Loire où on élève des quantités considéraldes d'animaux, n'a jamais eu oui-dire qu'on ait essayé d'obtenir ces bybrides; de grands éleveurs auxquels il s'est adressé ont paru fort étonnés de sa demande. Une quatrième personne qui a parcouru le massif de l'Oisans, le Polvocin, le Briançonnais ajoutait qu'elle n'avait jamais rencontré de Juniarts dans ces contrées et qu'il n'en était pas (jiiestioii. V\\ membre du Conseil supérieur de l'Agriculture, ancien déjuile, connaissant la partie de l'Ardèche où on se livre à la prodnclion des Bœufs et des Chevaux, nous réi)ondait (pie dans sa longue vie d'agriculteur c'était la première fois (ju'il entendait [larler de croisement du Taureau avec des individus ? du genre Equns : il ne pouvait croire rpie cela fut possible. D'autres lettres reçues à la même époipie ne craignaitiiit pas de nier cette existence et d'appeler les Juniarts des animaux fantastiques, fabuleux, bons à classer |)arnii les animaux légendaires; d'autres coirespondants aussi ([iii avaient eu l'occasion d'examiner des •Inmarts les avaient trouvés en tout semhialtles aux Bardots (>| les rangeaient an nombre des prodiiclious de l'Ane avec la .liimenf. (( .Mes observations, éclaiiM'es par de fréipientes discussions avec des personnes les phisca|ial)les dn pays, nous éciivail le 1(1 Décembre ISSC), un pro|iriétair(; de Borne, liront absolnnient comaincii ipie le Taureau devait être complêlemenl ecarle dans la |>rodnction du Juméri. La rareté extrême de ce genre de Mulet s'expliipie par la quasi dis|)arilion de l'Ane dans nos montagnes, l'amelioralion des routes niudant les services de ce dernier moins indispensables qu'autrefois.» Il ajoutait qu'il a\ail \ii pendaiil de longues années deux .Inmarts employi's c(miiiie bêles de reiifori clie/. un aubergiste L\ FABLE DES .lUMARTS 23 do Saint-FolicitMi (clicl-licii de chiiIoii de l^inKiidissciiicnl do ToiiiMioii, Ardocho). Il s"on olail servi liii-iiiôiiio, los avait montes; \h pont ôiro |ioiin"i()ns-ii()iis avoir dos i'onsi'ii;iiomeMts précis? Il ikmis l'ut ro|)(iiidii (|iio cos deux .luniarts (ot pliisioiiis autres) avaient été achotés au Puy (Haiilo-Loiic;) ot (pioi(prou uo sache rien sur leur origine on les regardait néanmoins comme |)roduits par l'Anesse et le Cheval. Cette dernière indication nous ;i montre (|uo los .luméri n'élaiout pas loujoui's considérés comme des produits du lias et de VFjiuks, mais (pTou les assimilait aux liardots et (pie, par consé([Uont, los deux noms i\i' .liimarl et de Bardot et;iient synonymes dans l'esprit de |ilusienrs. Cotte divergoiioo entre habitants (rua ohmoc pays est (l('j;i um; forte présomption contre ['existence des Jumarts, car a-t-on januiis pensé à nier celle du Mulot et du Bardot? Mais les contradic- tions qui existent chez les partisans de ces hyhrides méritent d'être signalées. Cependant, on nous permettra de faire quelques remarques sur los auteurs dont nous avons parlé et qui ont cru aux Jumarts. 1"' Observation : La iduparl d'entre eux écrivaient à une épofpie (u'i on admettait dans la science la fécondité des croisements les plus disproportionnés et los plus étranges; on citait alors des hyhrides de Carnassiers et d'Herhivores, de Palmipèdes et de Gallinacés, (\(' Mammifères ot d'Oiseaux. Mémo au siècle dernier de célèhros jihysiologisLos ou |»hysiciens, ({iii allirmaient avec le plus d'énergie l'existence des Jumarts, se laissaient aller à ces erreurs. Rien donc d'elonnanl à ce ([uo l'on ait admis la l'econdito de la Jument et de l'Anesse unies au Taureau, accoiqilements ipii pouvaient et f[ui peuvent encore réellement se produire dans les pâturages ou dans les écuries. 2« Observation : Beaucouji de ceux ipii écrivent rapportent los faits déjà cités sans s'assurer do leur exactitude, ils co|iient les assortions do leurs devanciers. 3" Observation : Plusieurs, il faut le reconnaitre, s'étendent longuomout et n'émotteni leur opinion (pi'après avoir étudié sérieusement le sujet qu'ils traitent, ce sont principalement au siècle dernier, Bonnet, le Baron de Gloichen, Valmont de Bomare, et au commencement de ce siècle, Tupputi. Nous répondrons à cela : Si Bourgolat n'avait point parle, Bonnet, Valmont de Bomare, Tupputi et jilusieurs autres, tels que 1\ AXDHK SrCHKTKT Spallaii/ani, Rossi, (îiof^niur, (^aidiiii, aiiiaicut-ils iiièine cru, la plupart, à l'existence des Jumarts ? Bonnet ne parle que par Hourgclat, il n'a rien vu par lui-même, c'est après une lettre que lui a écrite ce dernier qu'il s'est décidé à ajouter foi à l'existence des Jumarts, « le témoignage si formel d'un académicien aussi éclairé » lui a paru du plus grand poids. L'abbé Spallanzani, croit aussi « parce que l'autorité de cet homme célèbre mérite une entière foi. » Les observations de Bour- gelat ont également frappé Rossi. Valmont de Bomare appelle encore raticution sur la Jumare disséquée à l'école vétérinaire de Lyon ])ar les ordres de Bourge- lat (1). Tu|)puti (qui déclare n'avoir jamais vu de ces produits), tout en donnant un graud déveloitpiMnent à la thèse qu'il soutient contre Huzard, s'a})puie surtout sur Bourgelat, ainsi le font Grogniei' etXardini. Bourgelat (i) a donc fait loi ; n'est-il point cependant permis au plus savant de se tromper et de commettre une erreur ? 4'- Observation : L'influence exercée par le pasteur Léger et le Di' Scliaw, est pres([ue aussi (considérable que celle de Bourgelat. Le récit de Léger et celui de Schaw (3) se trouvent fréquemment reproduits, on cite ces auteui-s, on se sert de leurs propres expres- sions, mais on ne contrôle pas leur dire. Léger a voyagé dans le Piémont, il a chevauché sur un animal qui n'a ni cornes, ni pied fendu, on peut s'en convaincre par la grossière gravure (jui accom- pagne son récit ; néanmoins on n'hésite pas à croire que le Bardot (|u'il représente ne soit bien le produit du Bos et de l'Ëquus, alors fpi'il est au contraire l'hybride plus ou moins difforme de ÏE. cahallua cf et de VE. asinns $ . Si Bourgelat, le célèbre physiologiste, s'esl hoiiipé, le pasteur Léger, qui, du rest(?, n'attacliait probablement point à son r(';cit une importance capitale, i)eut à jilus forte raison avoir lui-même commis une erreur, erreur qui, malheureusement, s'est propagée parce qu'on croyait alors, nous venons de le dire aux Dionstri's (4) les plus iuvraisenil)lables dont la physiologie moderne a reconnu aujourd'hui la naissance impossible. S*' Observation : Les anli'cs argiunenls (|iic pliisicins de (I) Nous avons vu (p. *>. ru nulf) iiiic forij^im- de l;i .Imii:ir<' dissciiiK'i' à l'école (le Lyon n'était point connue. (2J Dont les observations reposenl suc un aiiiiual ilnnl il ignore couipieleiiienl l'oriKine. (!{) Dont nous aurons occasion de parler lunl ;i l'heure. (i) Ces! ainsi (ju'on appelai! le produil de deux espéi*e> disliucles. LA FABLK DES .lUMARTS 25 ces ailleurs développent sont-ils à l'abri de toute critique ? Si Val- mont de Boniare parle de la Juiiiare tlisséquéeà l'école de Lyon (1), c'est pour nous rappeler, quoi qu'il en dise, que son orii>ine n'était point connue, et « qu'elle ressemblait plus à la Jument qu'au Taureau ». S'il parle encore de deux autres Jumarts, mâle et iemelle, envoyés à l'école d'Alfort, c'est pour constater que cette dernière « n'avait rien de différent d'une petite Mule ordinaire, si ce n'est sa mâchoire supérieure (jui était lieaucouj) plus courte (jue l'inférieure.)) Le .Tumart cf avait, il est vi'ai, plusieurs caractères se rapjiroc liant du N'eau : malheureusement Valmont de Bomare ne dit pas avoir vu l'animal et on sait ce que ce voyageur venu d'Allenuigne pensait, après mûr examen, des Jumarts de l'école d'Alfort. Cependant Valmont de Bomare cite d'autres faits. Une Vache saillie par un Étalon navarrain dans une commune du Beaujolais, met bas un animal « mi-parti, )> mais Valmont ne cache point qu'il n'a reçu « aucune sorte de détail » sur ce produit qui n'a vécu ((u'un mois; encore fait-il erreur, car il ne peut être question ici (|ue (lu jeune Jumart dont a parlé Bourgelat et (lui vécut (juatre mois, l'u domestique natif de Gap assure avoir vu chez un habitant, voisin du domicile de son père, une Jument ([ui, pendant ([uatre années consécutives, a donné régulièrement un Jumart mâle ou femelle ; mais ce domestique ne précise point si la Jument a été couverte par un Taureau ou par un Ane. Or, nous avons vu (p. 25) que le nom de Jumart s'appliquait aussi au Bardot. Que dit maintenant de Gleichen ? Il a vu lui-même à Bayreuth des Jumarts achetés à Arles, mais il avoue « qu'on ne s'étoit point informé quelle espèce d'animal étoit leur père. )> La description qu'il en donne se i-apporte à celle d'un animal du genre Equua. Puis, d'après le dire d'un ami digne de foi, il cite un Jumart qui servait d'Étalon dans les écuries du roi d'Espagne, ce Jumart (' étoit plus grand que le Mulet le plus grand. » N'était-ce point, disons-le tout de suite, un Cheval entier, car comment l'hybride cT de deux espèces appartenant à des ordres distincts aurait-il été capable de se reproduire, alors ([ue l'hybride de deux espèces appaiteuaiil au même genre, le Mulet, u'a jamais pu féconder la Juuienl ou l'Auessc : si l'on a \ii très rarement des Mules devenir pleines par la saillie d'un Klalon de, pure race, toujours on a cons- taté chez le Mulu.s cf l'imperfection des organes génitaux. Valmont de Bomare ne s'est point borné à citer les faits que nous (I) Voyez p. :{;>, en note. 26 A^DRÉ SUCHETET venons de rappeler, il a invtxjiu' cii favnir de l'opinion qu'il soute- nait les ténioijçnages de ses devanciers, le D»" Schaw et Mérolle par exemple, disant que celui-ci avait raconté que dans l'ile de Corse « il y avait un animal portant bagage (jui provenait du Taureau et de l'Anesse », assertion nullement exacte puisque Mérolle dit au contraire qu'arrivé à la baie de Corsikas, on lui amena pour porter ses bagages au monastère voisin « un liœuf (pii, en sa (pialité de bête de somme, est d'un usage très fréquent dans ce pays. » Si Mérolle parle d' « une race intermédiaire entre les B(Kufs et les Anesses » qui existerait, non en Corse, mais dans l'île du Cap-Vert, (race qu'il ne dit pas avoir vim), c'est d'après le dire des Portugais et non d'après ses observations personnelles. Quant au ])«' Schaw, qui prétendait qu'en Barba lie il existai! une espèce de Mulet appelé Kamrah, son récit se trouve bien discrédité depuis les observations faites par le lieutenant-colonel llamilton Smith, qui sous cette dénomination a reconnu des Chevaux sau- vages de montagne (1). Nous pourrions sans doute continuer ces criti(pies, mais revenons à la correspondance que nous avons directement reçue du pays où vivent, soi-disant, les .lumarts. (1) « ht' Knnmnili di- l'Afrique SoptontrioïKilc, dit ce voyageur, (in The NatU7'aliitt's lihrary, Mammalia, vol. XII, EdimlK)urj,', ISil, y. 2'Xi et suivantes), passe pour un animal rare, une espère de monstre Mulet issu d une .InuienI et d'un Taureau.., En réalittS le Koomrali <'l Vllinninf sont sullisamment semblables pour passer pour des merveilles aux veux du vulgaire, mais le premier est un animal sauvage, le second, le résultat de la domestication. » .\près avoir donné plusieurs rensei- gnements sur l'élymologie du mot Koomrah, le lieutenant-colonel continue ainsi : « Nous avons vu un spécimen véritable de Koomi-ali vivant en .Vnglelerre, et nous avons vu aussi la peau d'un autre; le premier venait (\o Barbarie, le second était mort à bord d'un vaisseau Slave, pendant un voyage de la côte de Guinée aux Indes Occidenlales en I7',>8, la peau, les jambes et la tète avaient élé conservées avec grand soin par le maître du navire ([ui permit d'en prendre luic es(piisse et des notes. « Suit luie 1res longue (lescrii)tion. C'est à l'orlsmoulh ipie llauulloii Smilh lit son esquisse. Cette espèce de Cheval sauvage ne vivrai! pas en tr(>iq)eaux mais habiterait les montagnes, recherchant les couverts des bois. A l'article The Hinny, p. Ml, même volume, on voit que le Koomrah « a le garrot bas, le corps gros et le front couvert il'une fourrure laineuse, « ce qui est sulïisant pour avoir fait soupçonner aux Orientaux, amis du merveilleux, un mélange avec la race bovine et pour être pris pour l'animal qu'Hérodote a désigné sous le nom de Borges. — Le?.Hinnus, dit il plus haut, |». '.Wt. sont maintenant très rares en Babarie. on les consfdère comme des prodiges : nous constatons que s'ils sont tous de l'espèce semblable à celle d'un spécimen de couleur noire déjà mentionné, on a affaire simplement à un Hinnus ; mais les Arabes de l'Ouest atïirment que ces animaux sont sauvages et montrent (-omme témoignage des espèces de Chevaux que nous avons décrites ci-dessus, sous le nom donné par eux de Koomrah, etc. LA FABLE DES JUMARTS 27 Nous avons dit (|ii(^ Ifs diviM-^cncos d'opinidns qui existaient entre individus d'un iiu'iiif pays étaient nue forte présomption contre l'existence des .luniarls et qu'on nMuarquait de véritahhîs contradictions dans les renseignements fournis par les partisans de ces hybrides. Ainsi les uns [uétendent que ces animaux sont des produits du hasard, qu'ils naissent dans les pâturages sans avoir été recher- chés (Ij, tandis ((uc d'autres allirment qu'ils résultent de la volonté de l'éleveur (2). Un correspondant nous dit (jn'ils sont jicu goûtés par le paysan fju'on n'en voit point sur 1rs foires, que ItMir valeur n'est point cotée f.'i); puis on lit autre part (ju'ils rendent de grands services, (pie CI' sont des aiiiniaiix infatigables (4), qu'on les achète sur les clunups de foire (5), on indi((ue même les lieux où se tiennent ces marchés (fi). Ils sont, dit-on, inconnus sur les hauts plateaux de l'Ardèche (7), on ne les trouve point non plus dans la Drôme (8), mais d'autres prétendent qu'on les y rencontre et nomment les localités où on les emploie (9). Le dicton |>opulaire prétend qu'ils sont rejetés dès leur naissance lorsqu'ils naissent le pied fendu, parce (lu'ils sont impropres aux services qu'on leur réclame, et voici que pour les mêmes services on emploie des Bisul(|Mes, le Bœuf et la Vache. Nos Mulets, très nombreux dans les montagnes de l'Ardèche, nous dit un correspondant, font tous les transports « avec les Bœufs rt les ]'ach('s)>. Ces derniers, nous l'avons vu (page 5), sont aussi employés comme Bidets à l'occasion. Cependant on s'accorde sur un point important, on reconnaît partout que les Jiimarts sont de véritables petits Mulets, qu'ils ont ras[)ecl du IJardot. Quels sont donc, en (^tïet, ceux ([iii disent avoir vu des .luniarls ressemblant véritablement au Taureau ou la Vache? Aucun de nos coirt^spondants n'a doum'' cette alhrmalion ; on parle tout au j)lus, el cela d après les autres, d'individus ayant des rudiments de (1) Fagf 17. ;{' lifjiif : ]>. l'.t, (IcrniiM-f li^nc. (2) Page 44, 2.2.' ligne. (3) Pajie 19. 26' et 27' lignes. (4) Page 18. l.'l'^ ligne : p. 20, l.T et 14' lignes. C5) Page r.t. :{ ligne ; p. 17. 17" ligne. (G) Page l'.>. (lerniére ligne , p. 20, I" ligne. (7) Page i;t, l.'i' ligne. (8) Page 18. 18' ligne. (9) Page 16, 3' ligne el p. 12, 12" ligne. 28 ANDRÉ SIJCHETET cornes, des naseauxde Taureau, le uiulle spongieux, ([urhiurfois la tête de la Vache, mais dépourvue de cornes, ou s'arrête surtout sur les ditïormités de la mâchoire, ce qui les empêche de paître facilement. Mais que jirouve donc cette dilïormitê de la mâchoire, en quoi cette anomalie peut-elle faire croire (jue h' Taureau a eu une part dans. la production du Jumart ? Ignore-t-on aussi qu'il existe des chevaux avec des proéuiinences sur le fronl. El ces mufles spon- gieux (jue nous disent-ils ? Si nous consultons les ouvrages de ceux (|ui ont écrit sur ce sujet, nous ti'ouvons toujours, à (piehpu's exceptions près, les mêmes caractères indi({ués. — Et du reste ([uatre auteurs seule- ment ont constaté de visu ces ressemblances extérieures. — Nommons-les : ce sont Porta, Léger, Schaw et Bourgelat (1). L'aniuial que Porta a vu avait bien, suivant son dire, la tète d'un Veau sur huiuelle on apercevait, non deux cornes, mais « deux j»roéniinences » en guise de cornes. — Nous venons de voir que ces l)roéiiiinences ne sont pas l'apanage exclusif des Juuiarts, nous savons aussi que Porta écrivait au XVI« siècle, à uuc époipic où ou invente les monstres les plus burlesques. Léger veut qu'ils aient « teste et ({ueue de bœuf » ; le dessin (pTil donne ne le prouve pas absolument. Les oreilles assez longues (fue f)orte le sujet représenté sont redressées et placées haut sur la tête; aucune corne n'apparaît, et la queue, eu demi-balai, ressem- blerait plutôt à celle du Cheval qu'à celle du Bœuf. Le corps, il est vrai, est massif, mais le dessin très grossier ne permet pas de juger d'une manière sufïlsante de l'animal. M. Schaw indique ([ue les Kumrahs (pi'il a vus, ((uoique dépourvus de cornes, avaient la tête et la (jueue de la V^ache et la peau lisse. Nous avons vu ce qu'il fallait penser de ce récit. Bourgelat est réellement le seul qui dit avoir vu un jeune Juuiart ayant plus de l'apport avec la mère (la Vache) (|u'avec le |)ère (un Étalon qui avait sailli celle-ci). Mais il est combattu par Grognier (2) qui remarque qu'il man([ue deux choses à cette oltstMvalion : (( l'autopsie el la cei-titudc (pTaucuii Taureau n'avait approché de la Vache *>. Ou se lappfjjc. eu ctïci. (pic l"c\|M'i'ieucc n'avait point été faite sous les yeux i\{' Hourgclat, rKlaloii iiiivarain ;i\ail (1) Nous oublions inleuliomielliMiicnl do citer le Jnitriuil < (p. '16), parce que l'article pulilié n'émano pas diin Icinoiii : ilii rcsli, il nous prouve une fois (le plus que les Jumaris, sauf le sujet (|u"(>ii cite, ndtil Jinimis ni île rnrnea. (2) Cit(' par Canlini. LA FAMLK DKS JlIMARTS 29 étr ciivovr clicz un ciilliN iilciir du Beaujolais cl Hourgciat n'a |)(»iiit (loiiiu' (le (Irlails sullisaiits. 11 est (loiic |ir('S(|ne toujours pailr de Juniails ressemblant à des animaux (\u iicurc Eoinnienl, en elïet, expli- (|utM'ail-on (juc l'animal enfiondrc par des espèces frès éloignées, (un lîumiuant et un Solipcde), se trouve idenli((ue avec l'hybride engendré par des animaux appartenant à un seul et même genre? Cette bizarrerie, si elle se rencontrait, constituerait un fait uni- tiuedans la science. Mais admettons, conti"e toute vraisemblance, qu'elle se produise, en vertu de quelle loi le Jumart prendrait-il les caractères d'une seule des deux espèces mères et toujours y\v la même, YKquun? kxxcwn croiseim^nl ne donne ce l'ésultal. Tout au contraire l'étude des hybrides nous a souvent fait remarquer que si ceux-ci ne présentent pas des caractères réellement mixtes, ils laissent apcrcevoii- très-visiblement des traces de leur double origine. 11 est bieji rai'c ([u'un hybride, provenant d'un croiseihent direct, soit presque exclusivement, comme forme et comme couleui", ressemblant à l'une des deux espèces aux([uelles il doit sa naissance. Ceci n'arrive ({ue par exception ; nous en connaissons un exemple: le produit d'un Amherst et d'un Doré qui nous a été envoyé il y a quelques années ne rappelait V Amherst que par sa fière démarche et sa haute stature, un observateur peu exercé l'aurait certainement pris pour un faisan Doré. Quehjuefois encore il naît de l'union du Chardonneret et de la Serine des produits pres^iue jaunes, nous avons deux exemplaires cT et 9 qui se trouvent dans ces conditions. Mais on ne saurait dire (|ue c'est la règle générale. Or le Jumart combattrait cette loi et pourquoi ? On nous objectera probablement qu'Athénée a prétendu que lors(ju'une Brebis était couverte par un Bouc, il en naissait une Brebis, de même lorsqu'une Chèvre était couverte par un Bélier, il en naissait une Chèvre (Voy. Galien, De Seniine, Vile Jivrej. Bulïon a lui-même écrit que la Brebis saillie par le Bouc donne toujours des Agneaux (1), mais d'autres expériences tentées récemment contredisent ce fait (2) ({ui est de peu d'iuqjortance |)uisque aujourd'hui on a trouvé bonde mettre en doute la fécon- dité de l'union de VOcis aries et de la Capra hircus (3). Ce fait (1) Art. Bouquetin, t. II, p. ('>H\ de ses Œuvres complètes, édition de \M'i. (2) Voy. dans les Comples-rendusde V Acadhnie des Sciences, t. LVII, p. (JWi, une lettre tU- M. IJalsanio, Secrétaire de la Société d'Aîii-iculture de Terra d'Otranto ; vov. aussi le bulletin de la Société (rAccliniatation. 187."). j). :5I7. (:{) Voy. entre-antres, (hm^^der ./.ool. lîarlen de FraïK'forl, ISTC, une coiniinini- cation du D"^ Filippi, de Santiago du Chili. 30 ANDRK SUCHETET serait-il exact, il n'expliquerait pas encore comment le Jumart ressemble toujours an Bardot, (ju'il doive sa naissunce à la Vache, à l'Anesse ou à la Jument. — Pour qu'il puisse être assimilé aux produits de VOcis et de la Capra, il devrait, suivant que sa mère est Vache, x\nesse ou Jument, être lui-même : Veau, Ane ou Cheval. Mais enfin, comment et surtout se tait-il qu'on n'ait jamais réussi à obtenir des produits lorsqu'on a entrepris des exi)ériences régulières? Flourens (1) nous l'ait savoir (jue de son temps un agro- nome distingué a pu obtenir, soit entrt; le Taureau et la Jument, soit entre le Cheval et la Vache, soit entre le Taureau el l'Aïu'sse ou l'Ane avec la Vache une union ])hysi(|ue, mais jamais un produit. Lui-même a tenté raccouplement du Tauieau avec la Jument, du Cheval avec la \'ache, il l'a obtenu (piehiuetois, mais jamais cette union n"a été féconde. Il eu a été de même dans les écuries de Bidïon entre un Taureau et une Junu'nt (pii s'alliaient volontai- rement. On pourrait citer bien d'aidres expériences de ce genre toujours demeurées sans succès. Tout nous amène donc à niei- l'existence des Jumarls, comme produits du Bos et de V£quns ; cette existence aurait |ui, à la rigueur, être niée à priori, puis(|n'il a été reconnu que, chez les Mammifères, les croisements obtenus entre espèces d'un même genre ou d'un genre peu éloigné peuvent seuls être suivis de fécondité. Nous avons nommé dans celte étude un granti nombre d'ailleurs modernes qui se sont élevés avec raison contre la prétendue origine de ces animaux, vrais Haniois-d la mâchoire pinson moins dilïorme. La science éclairée proteste aujourd'hui contre l'existence de Ions ces hybrides impossibles (jue l'on admet tait dans les tiois deiniers siècles. Ce sera un honneur poui- notre é[)oque d'avoir ]K)rté la lumière sur ce sujet obscur et encore trop peu étudié. Démontrer ([ne les unions [thysiipies ipii se itroduisenl entre Mammifères de genre trop distinct ne peuvent être sui\ies tle fécondité, n'est-ce point répondre à l'une des ([uestions les plus intéressantes de la physiologie animale. (1) Untotuyie iKtlurellc. Paris, 18()4. 31 LACIDE UHIQUE ET LA FONCTION RENALE CHEZ LES LNVERTEBRES Par le D" Paul MARCHA L Licencié ès-sciences naturelles. L'acide uriqiie est avec l'urée le corps qui lient la place la plus considérable dans l'histoire des produits de la désassiniilalion des substances azotées. Celte prépondérance est due en partie à l'im- portance physiologique de ce corps ; mais elle tient aussi à ce fait (|ue l'acide urique présente des réactions tellement nettes (pu- de simples traces suflisent généralement pour le caractériser. Ces propriétés sont excessivement précieuses chez les animaux inférieurs qui fournissent diflicilement des matériaux assez abon- dants pour être soumis à l'analyse. Chez ces êtres il existe de nom- breux organes dont la fonction est encore problématique et qu'à tort ou à raison on assimile souvent à des reins. Or, la présence de l'acide urique suffirait souvent pour les caractériseï-, et en tous cas, viendrait puissamment en aide aux dift'éreutes considérations mor- phologiques sur lesquelles on se base pour expliquer leur fonction. D'un autre coté, chez les animaux supérieurs, on discute encore sur la fonction rénale ; le rein qui est chargé du rôle d'émonctoire de l'organisme élabore-t-il une partie des matériaux excrétés aux dépens du sang comme une véritable glande, ou bien fouctionne- t-il comme un appareil de fîltration chargé de séparer du li(|uide sanguin les substances inutiles ou nuisibles cpii y i)réexistent ? Au point de vue purement scientilique, il s'agit d'approfondir les processus qui président à la désassimilation de notre organisme ; au ])()int de vue médical, il s'agit d'élucider une question physiolo- gique dont la connaissance exacte peut seule servir de base à la pathogénie de la goutte et de l'urémie. Or, jusqu'à ce jour, ce sont les recherches expérimentales faites sui- la sécrétion de l'acide urique chez les animaux, qui semblent appelées à fournir sur ce sujet les données les plus positives, et les travanxde Zalesky, Garrod, Pawlinofï, Minkowski, Chronszczevvsky, Colasanti, ont montré que c'était de la physiologie expérimentale que l'on devait attendre la solution du problème. Ces considérations m'ont conduit à concevoii' l'idée d'une étude générale sui' l'acide urique, soi'te de mouogiapliie où auraient été exposés les résultats des auteurs, tant au point de vue zoologique 32 PAUL .MAliCllAL (liiaii point de vue i)liysiologi<|ue, et où les miens auraient été donnés comme complémentaires. La l''« partie aurait été consacrée à l'étude de l'acide urique et de la fonction rénale chez les Inver- tébrés ; la 2™« aux expériences pliysiologi(|ues sur les Vertébrés et aux applications que l'on aurait pu en tirer au point de vue de la patholoi^ie. Mais je ne fu.s \y.\s loni;teni])s sans nrapercevnir coiMbien la confusion qui régnait sur cette (juestion était grande, cl combien il était difficile de se faire une opinion d'après les travaux des autres. Ce ne sont cependant pas les docunients qui manciuent : il y en a trop ! et mieux eût valu que quelques uns d'entre eux dus plutôt à une viveimaginationqu'à une observation consciencieuse, n'eussent jamais vu le jour! Sur certains points, notamment sur les variations quantitatives de l'acide uri(|ii((, le dédale des faits devient abso- lument inextricable. Donner l'historique de la question dans de telles conditions, discuter les travaux des auteurs, et chercher à tirer des conclu- sions de leurs résultats contradictoires, il m'a semblé qu'un tel travail serait forcément stérile. D'autre ])art, recommencer les expériences ou eu instituer de nouvelles ])our les vérifier eut exigé plusieurs années de travail. J'ai doue préféré me restreindre et ne traiter pour le moment que la i)remiére partie de la question, celle qui a trait à la zoologie. Eutiu, bien (jue l'acide urique soit mon objectif princij>al dans ce mémoire, je ne me ferai i)as faute de donner les détails néces- saires sur d'autres principes chimi(iues qui, chez certains animaux, paraissent le rem|)]acer entièrement ou jouer un rôle analogue au point de vue de la désassimilation de l'azote. C'est surtout chez les Invertébrés que la recherche de l'acide urique présente de rintérèt. Chez eux la signification des organes auxquels on donne la signification d'excréteurs n'est pas toujours bien définie et la présence de cet acide dans une? sécrétion oiïre toujours une grande importance. Chez les Vertébrés, la fonction rénale étant toujours déterminée par les rapports anatomi(iues de l'organe qui en est chargé, la recherche de l'acide uri(|ue nolïre guère d'intérêt qu'au point de vue des conditions de sa fornuition et de ses variations suivant le régime aii(|uel l'animal est soumis; nous sortons alors du domaine de la zoologie |tour enli'er dans celui de la physiologie. Nous traiterons donc exclusiveinrnl des organes excréteurs des luveitébrés. l'aCIDK UHKJIIK CHKZ LKS INVKHTKBIIÉS '.VA Pour aborder cette étude, il fallait avoir à sa disposition un nombre d'animaux considérable. •le me lais un |»laisii- el uu devoir d'a^licsscr ici à mon vénère iiiaîlrc M. le Professeur de Lacaze-Dulliiers mes riMnurcinH'nts les plus sincères pour la libéralité avec lai[ueile il m'a fait envoyer de ses laboratoires de Roseolï el de iîanyuls tous les animaux que je pouvais désirer. Je prie également M. le professeur A. Gautier d'agréer l'expres- sion de toute ma gratitude pour la hienveillance avec laquelle il m'a admis à travailler dans son laboratoire et pour les ct)nseils ([u'il n'a cessé de m'y jjrodiguer. Le présent mémoire est divisé en liuit cliapitres. A la fin de cbacun d'eux, on trouvera sous le titre OBSEuvATmNS l'exposé de nos propres recherches sur la classe animale considérée et sous le titre Conclusions le résumé des connaissances actuelles sur la (luestion traitée. Les conclusions qui sont considérées comme per- sonnelles sont écrites en caractères italiques. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE (1) I. — Cœlentérés 1. Carus. — System der thier. Morphol., p. 1-48 (Guanine), 1853. 2. KoLLiKER, Gegenbaur und H. Mûller, Bericht ûber einige im Herbste,1852, in Messina angesteLle vergleichend-anato- mische Untersueliungen. Zeit. f. wis. Zool.^ II, p. 368. (Guanine), 1853. 3. KoLLiKER. — Schwimmpolijpen von Messina, 1853 (Guanine). 4. Krukenberg. — Vergleichend-pligsiologisehe Studien., h.h- theil. II, Heidelberg, 1880. 5. Bedot. — Sur l'histologie de la Porpita mediterranea. Recueil Zool. suisse, II, 1884-1885. II. — Echinodermes 6. Carus. — [Loc. cit., n" 1), p. 119. 7. Selenka. — Zeitsclir. 1". wis. Zo(j1., X"VII, p. 297, 1867. (1) Cet inde.v est exclusivement réservé aux travaux traitant de la nature des substances excrétées chez les Invertébrés. Le signe -|- indique que l'acide urique a été signalé par l'auteur mentionné. ni.— 3 34 J'AI 1, .MAi;<;ii.\i. 8. MûLLER und Trosciiel. — Syst. der Asteriden, p. 132. 9. Krukenberg. — {Loc. cit., n» 4), p. 2^. m. — Vers 10. Wagener. — Enthelmenthica Ueber eine. Distomengattung. Mûllers, Ai'cli. P. Aiiat. und Pliys. XIX, p. .'.01 (Truanino ?), 1855. 11. Leydig. — Ueber den Bau und die sustentât. Stellung der Raderthiere. Zeit. f. wis. Zool., VI, p. 92 (Guanine), 1855. 12. Sommer (F). - Z. f. wiss. Zool. 22, p. 515, 187-4. i:^. + Griffitiis (a. b.). — Researehes on Ihe problematical organs of Invertebraia. Proc. Roy. Soc. oi' Kdiid)Uri;-, XIV, p. 230, 1887. li. + Griffiths (a. b.). — On the Nephridia of Hirudo niedici- nalis, loc. cit., p. 346, 1887. 15. Carl VoGT et YuNG. — Anat. C'om/>. (Hirudiiiées) [y. 337, fig. 155, 1888. IV. — Crustacés, Arachnides, Myriapodes IG. Uavy (J.). — Additional notice on the urinanj excréments of tnsects with some observations on that of Spiders. Edimb. new philosopii. Journal, XL, 1846. 17. Wasmann. — Abh. d. naturw. Veroins zu Hamburg, 18-46, (Mygale). 18. Davy(J.). — On the température of the Spider and on the Urinarij excrétion of the Scorpion and Centiped. Loc. cit. XLIV, 1848. l'J. Gorup-Besanez und Fi*. Will. — Guanin, ein wesentlicher Bestandtheil geirisser Sehrete irirbclloser Thiere. Ann. à. Chein. und Pharm.. LXIX, 1849. 20. Menge. — Ueber die Lebensweise der Afterspinnen (Pha- langida). Dantzig, 1850. 20''"*. SiEBOLD et Stannius. — Noue. Manuel d'anat. eomp., p. 525, 1850. 21 . HeoSling. — Histologisclie Beitragezur Lehrecon der Harn- ubsonderung . léna, 1851. 22. Leydig. — Zeitcli. f. wiss. Zoologie (Larves do Cyclopes), 1854. 23. Davy. — On t/ie urinary Sécrétion of Fishes iritli some- remarks on the sécrétions in other Classes of animais (Hélix, Scor]iio.) Ti'an.sact. of tiu^ Hoy. Soc. of Iviinburgli, XXI, 1857. l'.vcidk riiioi k chk/, lks invkiîtkhuks 35 2i. Claus. — Ztir Anat. und Entœick. der Co/iepoden. Archiv tûr Naturgescliiclito. !,]>. 19, 1858. 25. Leydig. — Ueber Haarnack-und Kratzinilben. \vq\\\\ fur Naturges. I, p. 'ih2, lî^ô!). 20. DoHRN. — Analeeta adhistoriam nnturalem Astacijluciatilis. Diss. inaug. Berolini, 1861. 27. Leydig. — Traité d'Histologie. Paris, p. 389 (note) et p. 525, 186G. 28. -f MÉGNiN. — Note sur la faculté qu'ont certains Acariens de vivre sans nourriture pendant des phases entières de leur existence. Comptes rendus Ac. Se, LXXXIII, p. 993, 1876. 29. + Plateau (F). — Sur les phénomènes de la digestion et sur la structure de l'appareil digestif des Phalangides. Bulletin Ac. Roy. Se. de Bruxelles, (2), XLII, 1876. 29bis_j_ Plateau (F.). — Recherches sur les phénomènes de la digestion et sur la structure de l'appareil digestif cliez les Myriapodes. Mém. Ac. Roy. Belgique, XLII, 1878. 30. Plateau (F.). — Structure de l'appareil digestif et phéno- mènes de la digestion chez les Aranéides dipneumones. Bul. Ac. Roy. Se. de Bruxelles, (2), XLIV, 1877. 31. Krukenberg. — (Loc. cit., nM), 1880. 32. Bertkau. — Uber der Verdauungsapparat der Spinnen. Archiv f. mik. Anat., XXIV, p. 398-451. 33. + Szigethy. — Anatomie, histologie et physiologie de la glande verte de l'Ecreoisse. Travaux de l'Inst. zool. de rUniv. de Budapest (en magyar), 1885. :U. -j- Griffiths(a. b.). — On the extraction of uric acid crys- tals from the green glands of Astacus fluviatilis. Chemical News, p. 121, 13 mars 1885; et Proc. of the R. Soc.,XXXVIlI, p. 187, 1885. 35. -f Gibson-Carmichael. — Notes on the Anatomy of Myria- poda. Proc. Phys. Soc. Edinburgh, VIII, p. 377-381, 188o. 36. Spencer. — The Urinary organs of Amphipoda. Q. J. micr. Se, XXV, p. 183-191^ 1885. 37. LoMAN. — Ueber die morp/iologische Bedeutung der soge- nannten Malpigischen Gefasse der echten Spinnen. Tijdschrift. v. de nederlandsche dierk. Vereeniging (Leide), 1887. 38. + Weinland. — Notiz iXber das Vorkommen von Guanin in den Excrementen der Kreuzspinne. Zeit. tûr Biol. von Kùhne, XXV, p 390-395. 1888. 'A(\ l'Ai (. MAliClIAL Insectes 39. -\- Chaussier. — Mémoire sur un acide particulier découvert dans le Ver à soie. Nouv. Mrm. de l'Acad. de Dijon, IV, p. 7i>, 17M;}. 10. -(- RoBiQUET. — Kjcp. sur les Cantharidcs. Ami de (liiinie, LXXVI, 1810. ^1 . -f- Bhlu.xatklli. — Osserc. sopra l'assiuralo d'iunmoniaca. Gioruale de fisica, VII, p. 42, 181.'». \-^ . -f WuKZER. — Chemische Untersuchuny des StoJJ'es, in den sogennanten Gallengen/nssen des Sc/imettertin(/.s ilc.r Seidenraupe. Meckel's Deutsclies Arcliiv iùr die Pliysiul., IV, 1818. i3. + Straus-Durckeim. — Considérations générales sur la classe des Insectes. Paris, p. "251 (Analyses de Ciievreul), 182.3. ii. + Henry et Bonastère. — Recherches analijti(/ues sur les Charançons du blé. J. de Pliarm., XIII, p. 530, 1827. •4ô, -|- iACOBSO>!.— OmBloddi/renes X gérer og om L'rinsgren, sont ved dem hos nogle a/ disse Dgr a/'sondres. \'idenskaljernes Selskabs Afhandlinger, III, p. 324, 1820. ■46. + Milne-Kdwards (H.). — Observations sur la sécrétion urinaire chez les Insectes. Ann. Soc. Kntomol. de France, Bulletin, p. Oi, 1833. 17, -f- IloRNUNG UNO Blhy. — Entoinolog i sch clieiuische untersu- l'hung des sogenannten MistUafcrs ( Blaps obtusa) Journal 1'. i)rakt. Chemio, VI, p. 257^ 183."). tcS. + AuDOUiN. — Lettre concernant des calculs trouvés dans les vaisseaux biliaires d'un Cerf-volant. Ann. s-c. nat., (2), V, 183G. -49. + Heller. — Harnsaàre. einreichliches Excret der Schmet- terlinye. Archiv f. Chemie und Mikroskopie. Wien, p. 132, 1844. 50. + Davy (J.). — Note on the excréments of Insects. Kdin- burgli new philosoi)li. Journal, XL, i).231, 184(). 51. + 1)AVY(J.). - {Loc. ciï., n» 1G),184G. 52. + Karsten. — Harnorgane des Brachinus complanatus. Mullor's Archiv fur Anat., 1848. 53. Verloren. — V. d. Hoeven, Zoologie, I, |». 245 (Acide lii|(pui'i- quc), 1850. ."»4. Pkligot. — Etudes chimiques- et phy.siologiques sur les Vers à suie. C. R. Ac. Se. Paris, XXX III, p. i!»l et XXXI V, p. 278. 1851-1S52. LACIDK I lilol K cm;/. LKS INVERTEBRKS 'M 5'). Davy(J.). — Some observations un flie excréments of Insects. Tran- sact. entom. Soc, (2), III (Mémoires, p. 18), 1854-1850. 5G. -j- CoRNALlA. — Monografia del Bombice del Gelso (Sericaria mori). Mem. (IpIT Ist. Lombardo di scienze, lett. ed arti, 1856. 57. -\- Fabre (,i. h.). — Etude sur Cinstinct et les métamorphoses des Sphêgiens. Ann. se. nat., (i), VI, p. 168, 1855. 58. ScHLOssBERGER. — Arcli. f. Anatomie und Pli.vsiol. p. Hl (Kichenspiniierraupe), 1857. 59. 4" KoLLlKER. — Zur feiner en Anatomie der Insehten, ; vorliandlder Physic. Medicin. Ges. in Wurzburg- VIII Bd., Heft 2, S. 230. (Louciiio dans les tubes do Mal[)ighi), 1857. 5gbis _j- BaSCH. — Untersuchungen icber das chglopoefische und iiropoietische System der Blatta orientalis. Sitzuagsber. der Akad. in M^en, XXXIII, 1858 (publié en 1859). 60. + Gmelin. — Handbuch der Chemie, Y (Phyto u. Zoochemie), p. 426, ia58. 61 . + SiRODOT. — Recherches sur la sécrétion urinaire chez les Insectes. Ann. sc. nat., (4), X, 1850. 62. -f SÉGUIN. — Etudes sur les Vers à soie. Comptes rendus Ac. sc. Paris, XLVIII, p. 801, 1859. 63. -|- Milne-Edwards. — Leçons sur la phys. et Panât, comp., V, p. 637 ; et VII, p. 386 et p. 449, 1862. 6-4. -(- Fabre (j. h.) — Etude sur le rôle du tissu adipeux dans la sécrétion urinaire des Insectes. Ann. SC. nat., (4), XIX, p. 351, 1863. 65. -}- Leydig. — Traité d'histologie. Paris, 1866. 65bis _|_ Robin et Laboulbène. — Appareil lumineux des Cucujos. (.'. H. Ac. sc. LXVII, p. 511, 1873. 66. -f" PlaTE.au. — Recherches sur les phi'noménes de la digestion chez les Insectes. Mém. Ac roy. de Belgique, in-4", XLI, 1874. 67. j- JousSET (de Bellesme). — Recherches expérimentales sur la digestion des insectes et en particulier de la Blat'e. Paris, 1875. 68. -|~ Plateau. — Noie sur les phénomènes de la. digestion che:. la Blatte atnérieaiJie. Bulleliii Ac. h'oy. de Hi'l;j'ii|Ui'', C-l. XI, I. ii' <>, 1876. 68^'* Leydig. — Archiv tùr iiiikrosk. .Vnat. (Max Schultze), p. 538 (guanine), 1876. 69. + SCHINDLER. — Beitrage :ur Kcnnlni^s der Malpigischcn Gcfassen der Insekten. Zeitsch. f. wis. Zool., XXX, p. 587-660, 1878. 70. + Krukenberg (Loc. cit., n" 4), p. 28-29, 1880. 38 l'AlL MAUr.HAL 71. + MacMunn. — Note on a method of ohtaining m-ic acid cryslals from the Malpighian tnhts of I nsects, and from the nephridium of pulmonate MoUusca. Journ. ol" Physiol-, VII, W'i, p. 128, 188(). 7|his _|_ Dubois. (R). — Les Elatérides lumineux. Bull. Soc. Zool. de France, XI, p. 258,1886. 72. HORVATH. — Die Excre-inente der gallenbewohnenden Aphiden. Wien. ent. Zeitschr., VI, p. 249, 1887. VI. — Mollusques 73. -f- Jacobson. — {Loc. cit.j n" iS), 1820. (iD.). —Journal de Phys., XCXI, p. 318, et Meckel's Deutschcs Archiv. VI, 1820. 74. 4" OWEN. — Lecture on the comparât, anatomy. et Todd's Cyclo- pœdia 6, art. Conchifera, 1836. 75. + Garner. — On the anatomy of Lamellibranchiate Conchifera. Trans. of the Zool. Soc. II, p. 92, 1837. 76. KrOHN. — Ueber das Vorkommen von Entozoen und Krystallabla- rerungen in den schwammigen venenanhangen der Cephalopoden. Frorieps neue Notizen, II, n" 234, pp. 21:3-216, 1839, 77. _|_ Meckel. — Mikrographie einiger Drûsen-apparate der niederen Thiere. MùUer's Àrchiv, p. 13, 1846. 78. 4- Hari.ESS. — Ueber die Nieren von Sepia... etc. Archiv fur Naturgcschichte, L p. 1-8, 1817. 79. WiLL et Gorup-Besanez. ~ {Loc. cil, n» 19) et Gelehrte Anzeigeu der bayer. Akadcmie, n° 233, p. § 828, 22 novembre 1848. 80. + SiEBOLD et Stannius. — Nouv. Manuel d'anat. comp., II, p. 280, 1850. 81 . -|- LaCAZE-Duthiers. — Mémoire sur l'organe de Bojanus des Acéphales. Ann. des se. nat., (4), IV, p. 312, 1855. 82. Schlossberger. — Ann. der Cliemie und Pharm., XCVIII, 3, 1853 ; et Concremente ans don Bojanusschen Organ. Mûller'S Archiv, p. 540, 1856. 83. -|- Lacaze-Duthiers. — Histoire anntomique et physiologique du Pleurobranche orangé. Ann. sc. nat,, (4), XI, 1859. 34. j^ Voit. — Anhallspilnkte fiir die Physiologie dei Perlmiischel. Zeitschr. f. wis. Zool., X, 1860. 8,j. _|_ Bert (P.). — Mémoire sur la physiologie de la Seiche. Mémoires delà Société des sc. phys. et nat. de Bordeaux, V, 1867. 86. Griesbach. — Arch. f. Naturg., p. 92, 1877. 87. FrÉDÉRICQ (L.). — Sur l'oi ganisation et la physiologie du Poulpe. Bullet, Ac. Roy. de Belgique, (2), XLVI, nML 187.s. LACIt)K IKini K cm;/. LKS IN\ KIVIKHUÉS '^^) 88. -f Krukenberg {Loc. cit., n" i), p. 23-:27, 1880. 89. 4- BarfurTH. — Die Excrctions organe von Cyclostoma eUgans. Zoûl. Anz., p. 474, 1884. 90. Letellier. — Etude sur la fonction urinaire chez les Mollusques Acéphales. Thèses de la Faculté des Sciences, 1887. 91. + Griffiths (a. B.). — Researches on the problematical organs of the Cephalopoda, Gasteropoda, Lamellibranchiata, Crustacea, Insecta, and Oligocheta. Proceed. of the R, Soc. of Edinhurgh, 14 May, 1887. 92. -)- Griffiths (a. b.). — On the Nephridia of Patelin vidgata. I»ro- cood. of the Roy. Soc. XLIl, p. 392-394. Extrait dans Journal ol" Chemical Society absti-acts, p. 178, février 1888. VII. — Tuniciers 93. + Lacaze-Duthiers. — Ascidies des côtes de France. Archives de Zoologie expérimentale, 1874. 94. + KuPFFER. — Archiv f. mikr. Anat., VIII, p. 379. 95. -\- Krukenberg {Loc. cit., n" 4), p. 22, 1880. KEiNSEIGNEMENTS UKI.ATIFS A LA TECHNIQUE DE F/ACIDE URIQUE (C^H^AziOa) 1° Cristaux de l'acide urique On en trouvera des figures dans : {a) Robin et Verdeil. — Traité de Chiinie anatomique. Atlas : pi. Xi XII, XIII, XIV, XV, XVI. 1853. {b) NeubaUER et VOGEL. — Analyse des Urines. (c) Otto Fûnke. — Atlas der Physiologischen Çhemie, 1858. (rf) GoLDLN'G BiRD. — De l'Urine et des Dépôts urinaires, p. 150 cl suiv fig. 48 à 74. {e) Sirodot [Loc. cit., \\° 01), chez les Insectes. if) Plateau (/."c. cit., n"OG), chez h^s Insectes. {g) ScHiNDLER (Z-oc. cit., n° 69), chez les Insectes. Pour obtenir les cristau.K d'acide urique avec les organes do-s Iuvim'- tobrés, on |)ourra faire usage des procèdes suivants : Procédé de Sirodot (61) pour les tubes de Malpighi des Insectes. — On enlèvi' dans une dissection rapide (ju'il faut (''vitei' de l'aire sous l'eau une certaine quantité de tubes de Malpiglii, on broie avec un peu d'eau dans le creux d'une lame de verre à concavité, on ajoute une petite goutte d'acide acétique et l'on couvre d'une lamelle de verre. 40 PAUL MAUCIIAL Procédé de Mac Munn (71). — On traite par l'eau bouillante les organes où on suppose l'existence d'urates ; l'extrait est évaporé à siccité : le résidu est lavé par de l'alcool absolu bouillant, puis repris par de l'eau bouillante et filtré à chaud ; au filtratum on ajoute un excès d'acide acétique. 2" Réactions de l'acide urique (a) Réaction de la murexide. — On traite la substance à essayer par une goutte d'acide azotique modérément concentré, on évapore à siccité avec précaution ; s'il s'agit d'acide urique, au moment où l'on cliauffe il se produit une vive effervescence et la substance se dissout. Il reste un résidu jaune qui, par l'addition d'une trace d'ammoniaque et en chauffant légèrement, prend une belle couleur rouge carmin (murexide ou purpurate d'ammoniaque). Il faut avoir soin de ne pas mettre un excès d'ammoniaque, car la réaction n'aurait pas lieu ; en ajoutant de l'eau, la teinte devient souvent plus franche. Plateau (66) indique le procédé suivant, applicable lorsque l'on a affaire à des traces d'acide urique, par exemple pour les tubes de Malpighi des Insectes : On broie les tubes de Malpigiii dans un verre de montre avec une petite goutte d'acide nitrique, on fait évaporer ensuite au-dessus d'une flamme, en tenant le verre de montre entre les doigts, de manière à éviter ainsi une température trop élevée, et on pousse l'évaporation Jusqu'à ce que le résidu soit complètement sec; on laisse refroidir; puis on retourne le verre de montre, comme un couvercle, au-dessus d'un verre identique contenant une goutte d'ammoniaque, que l'on chauffe légèrement à son tour. La couleur rouge de la murexide doit apparaître aussitôt par points et par taches disséminés sur un fond jaune. On arrive à un résultat semblable en approchant du résidu jaune azotique une baguette de verre humectée avec de l'ammoniaque et en soufflant sur les vapeurs ammoniacales, de manière à les diriger sur le résidu (Gorup-Besanez — Analyse zoochimique, p. 184). (b) On laisse refroidir, et on ajoute au résidu rouge pourpre de la réaction précédente un peu de lessive de potasse qui transforme le rouge en bleu-pourpre (Gorup-Besane/., loc. cit.). Si, au lieu de traiter le résidu par l'ammoniaque, on y ajoute immédia- tement de la lessive de potasse, ou de soude, on obtient une magnifique dissolution d'un violet pourpre qui, cependant, lorsqu'on cliauffe, devient plus pâle, et qui, enfin, avant que le liquide soit tout-à-fait évaporé, perd tout-à-fait sa belle couleur (Neubauer et Vogel, loc. cit.). (c) Si l'on dissout un peu d'acide urique dans une quantité aussi faible que possible d'un carbonate alcalin, et si l'on humecte avec cette dissolution du papier à filtrer blanc, sur le(juel on a préalablement déposé une solution d'azotate d'argent, il se produit immédiatement sur le papier une tache brun foncé, due à la réduction de l'oxyde d'ai'gent (Réaction très sensible de Schifl'). (d) On place un peu d'acide uri(iue dans une petite capsule de porcelaine avec deux gouttes d'eau et une ou deux gouttes d'acide nitrique ; on évapore doucement à siccité ; le résidu jaune ou légèrement rougeàtre est dissous dans deux ou trois gouttes d'aride sulfurique concentré, et en ajoutant de L ACIDE [IIUQIK CHKZ LKS INVKUTÉBRKS 41 la benzine (;ommereiale, une superbe coloration bleue ajjparait (Denigks, ./. Pharm. (ô), XV III, p. 1(1I-U52). 3" Dosage de l'acide urique On trouvera des indications biblioyrapiiiques sur le dosage de l'acide urique d.ms Milne-Edwards (Lej-'ons aur l'Anatomieel la Pliysiol.,p. 105), dans Nêubauer et Vogel (Loc. oit ), etc. Zabelin donne pour correction relative à l'acide uiique lestant en dissolution dans les eaux de lavage 0,0016 par 100' ' d'eau de lavage (Ann. d. C/i. u. Ph., 1863, suppl. II, p. 313). Heintz dit qu'il y a une erreur en plus dans le procédé de Zabelin à cause des matières colorantes de l'urine qui compensent à peu prés l'acide urique dissous ; il propose de ne laver qu'avec 30<^<'- ; ou si l'on emploie une quantité supérieure d'eau de lavage, d'ajouter 0,0045 par 100*- «"bes (^nn. der Chem. und Pli., CXXX, p. 179, nouv. série, t. LIV, Mai 1864). SalkOAVski trouve que le précipité donné par l'acide clilorhydrique est très inférieur à l'acide urique total; il achève la précipitation par l'azotate d'argent, après avoir sursaturé par l'ammoniaque (Zeilschrifl f. analyt. Chem., VII, p. 516; Virchow's Archiv, t. I. XVIII, et Berichte d. chem. Geselbchafi, t. V, p. 410). Schwanert a constaté que l'on compense la solubilité de l'acide uri(iue dans l'eau acidulée d'HCl en ajoutant 0,0048 par lOO'-^^ de liquide; ce nombre représente en effet la solubilité de l'acide urique dans l'urine acidulée telle que l'a établie Zabelin. 'D. chem. Ges., V, p. 316, 1872-7). Maly confirme les résultats de Salkowski et dit que le précipité obtenu est un urate double d'argent et d'une autre base telle ((ue KO, NaO, etc. (Jahresb. ùb. d. Fortsch. der Thiei'chemie, II, p. 178) (1). Magnier dî la Source. — Dosage par l'iiypobromite de soude (Bulletin de la Société chimique de Paris, XXI, p. 292, 18?4). Fokker. — Méthode fondée sur l'insolubilité relative de l'urate acide d'ammoniaque (Bulletin delà Société chimique de Paris, XX\', p. 475, 1876 ; et .Irchiv von Pfliiger, 1875). Esbach. — Des procédés de dosage de l'acide nviqne {iiullctiii ijénéral de thérapeutique, XCIII, \k 358). Coignard. — Dosage de l'acide urique dans l'urine comme élément de diagnostic et d'indication thérapeutique (Journal de Thérapeutique, 1880, p. 3-X). Ludwig. — Eine Méthode zur qnantil. Be.slinvnunfj der Ilarnsaûre i^Wien. hied. Jithrh., 1884). Haycraft. — Méthode i)ar l'argent : donne un résultat trop fort à cause de la précipitation des produits .\antlii(iues ; modification ; (Brit. Med. Journal, M, 18S5, p. 1100). (1) LcK résumé.* prôcédents .smil faits d'iiiirKs le llulletin dv lu Société chimique ri,' Pori^. 42 PAUL MAUCHAL Hermann. — Ueber die Haycraftsche Bethude der Hurnsnure Mestimmuny in Ilar.ie {Zeilsch. fur pli. Chem Hoppe-Seyler.,X\\, Bd, 64, 1888, p. 496). Czapek. — Fine Méthode zur Maasanalytinche Bestùntnung der Harnsaùre im Harne (Ibidem, p. 502). I. — SPONGIAIRES, CŒLENTERES, ECHINODERMES L'acide iiriijue a été re(;herché chez les Sponi^iaires par Krii- keiilHU-j.^ (4). .\[ais cet auteur n'a pu en trouver trace cliez les éponges sur les({uelles portèrent ses expériences {Myxilla fti.sririi- lata, Tcthf/a Ij/ncii.ri'iim et Kusponr/ia adriatica). L'acide urique n'a pas été signalé chez les Cœlentérés, Kriiken- berg (4) l'a recherché sans succès dans les filaments mésentériques des Actinies, (Actinia nicsembrijantheiniun. Sdijarlia Ifofilodiili's et Cerianthus). Mais on a à diverses reprises parlé de la guaniue : Garus (1) aurait rencontré cette substance dans les lilaments mé- sentériques des actinies, et pour cette raison il assimilait ces organes à des reins. Toutefois les réactions sur lesquelles il se base pour déterminer cette substance sont trop infidèles pour (pie l'on puisse rien affirmer à cet égard. Chez la Porpita, parmi les Siphonophores, Kôlliker (3) a décrit comme rein un organe particulier placé au-dessous du foie et se présentant sous la forme d'une plaque blanche ; cet organe contient de nombreuses granulations et des cristaux qui, d'après la ligure donnée par cet auteur, ressemblent à ceux de l'acide uricjue : mais il n'y a qu'une analogie de forme ; ils se dissolvent facilement et sans effervescence dans les acides minéraux, ils sont insolubles dans l'eau, l'alcool et l'éther, niais se dissolvent dans les alcalis caustiques : ils brûlent sur la lame de platine. Chauffés avec de l'acide azotique, ils donnent un résidu couleur jaune citron, qui par rammonia(pie devient orangé; la solution clilorliydrique diluée laisse déposer de très beaux cristaux semblables à ceux du chlo- rhydrate de guanine, et rammonia([ue précipite de la solution les cristaux primitifs. Kôlliker pense (pie les réactions qui précèdent sulîiseul poui- albruicr l'existence de la guanine chez les l'orpiht. Toutefois la nature cristalline des concictiinis cl la loiinc des cristaux semblent laisseï- (piehpu' doute sur ce |)oint, el il serait plus prudent de dire simplement (pi'il s'agit d'un corps de la série xanthique, peut-être de la guanine. Bedot (5) a d(''nionlré léccminrnl (pie les cristaux en (]uesti()n l'acidk rniQiK ciriv. m:s invertkbués 43 n'existent pas seulement dans la platjne blanchâtre, mais r-ncnre dans les canaux qui traversent ror7/rt/i<^rr>i/?-o/ jusciu'ici désigne sous le nom de foie: s'il est vrai que les cristaux pn'cédenls indif[U('nt la fonction rénale de l'organe où on les rencontre, il faut donc en conclure d'après Bedot que ce sont les canaux traversant l'organe central qui jouent le rôle de rein chez les Porpites. Chez les Echinodermes nous ne savons rien sur la chimie physio- logique des organes excréteurs. Carus (6) aurait trouvé un corps ayant les réactions de la guauine dans les utricules anaux des Astéries et dans l'organe de Cuvier des Holothuries. Selenka (7) a reconnu l'absence d'acide uri([ue dans les organes du Cuvier des Holothuries. Krukenberg (4ja recherché l'acide urique dans le foie (dépendances radiaires de l'intestin) iVOphiofjlupha teclurala, et dans le foie, l'intestin elles culs-de-sac interradiaires d'A.stropfrtcn aurnntiacus ; mais il n'a pu en découvrir. Millier et Troschel (8) avaient déjà obtenu des résultats négatifs analogues chez les Astéries. CONCLUSIONS (a). — L'acide urique a été recherché chez les Spongiaires, les Cœlentérés et les Echinodermes, mais les résultats ont toujours été négatifs. (h). — On a trouvé des corps xanthi([U('s voisins dv la guauine chez les Cœlentérés et chez les Echinodermes. II. — VERS Il n'y a pas de groupe où l'étude de la chimie physiologi(pu' des organes excréteurs soit aussi importante ({ue les Vers. 11 s'agit, en elïi'l. (Il' déterminer la fonction des organes segmentaires qui cons- titiKMil le trait le plus saillant de l'organisation des Vers, et dont la signiliratiou a une importance capitale au point de vue desairinités (|ni relient les différentes classes. Toutefois les recherches ont été peu nombreuses, ce cpii s'ex- plique facilement par la petitesse des organes excréteurs et par leur répartition sur toute la longueur de l'animal. Peu d'auteurs ont donc tenté de reconnaître la nature chimique des principes excrétés. Wagener (10) isola les « sacs blancs « des organes excréteurs du Distoiiin hfistri.r, parasite du Mcrlangns rarbonariiis et les confia à Lieberkûhn pour en faire l'analyse: celui-ci, en les traitant par raiiimoiiiafiue (IIMm'-. obliiil une soliilimi (|iii. »'■ va |)0 ri'c à siccité et 44 PAUL .MA|{CHÂ[> traitée par l'acide azotique et l'îiiniiioniaque, ne doima pas la réaction de la murexide, mais une réaction analogue à celle de la guanine. D'après Somnicu- (12) (1), l'analyse permet de démontrer dans les canaux excréteurs des Cestodes, l'existence de substances voisines de la xanthine et de la gnanine. Leydig (11) a observé chez les larves de dilïérenls Rotifères {Laci- nularia, Floscularia, etc.) des organes glandulaires particuliers, situés à l'extrémité postérieure du canal digestif et sécrétant une substance blanche qui remplit la portion rectale de l'intestin et ({u'il compare au méconium (jui s'accumule dans l'intestin pendant le sommeil (2) de la chrysalide des Insectes. Toutes ces notions, on le voit, sont assez vagues et les travaux ((ui ont été faits sur les autres familles et notamment sur les Annélides ne donnent pas de résultats beaucoup plus précis. Chez les Hiru- dinées, les organes segmentaires renferment dans la portion dilatée en ampoule une substance gélatineuse et blanchâtre (|ui, examinée au microscope, présente de nombreux globules et de fins cristaux ([ue C.Vogtet Yung(15) ont décrits et figurés. Enfin Gridiths (13,14) en examinant chimiquement les organes segmentaires delà Sangsue commune et du Ver de terre aurait reconnu la présence de l'acide urique. Les méthodes suivies par cet auteur |)our la Sangsue sont textuellement les suivantes : « (a) Le liquide clair des nephridia fut traité par une solution (îhaude de soude diluée, et alors eu ajoutant de l'acidi; chlorbydri(|ue un léger précipité floconneux fut obtenu après quel([ues heures de repos. Ces flocons apparurent sous le microscope, comme formés de difïérenles formes cristallines. Kn traitant ces cristaux jiar l'acide nitrique etchaulïanl douc(luile, et celle-ci se montra crislallisée en prismes à quatre faces. La sécrétion même étant traitée par l'alcool, il se déposa des cristaux i'homl)i(|ues. Suivant la l'éaclion du I)'' ScliilT pour l'acide urique, ces cristaux furent dissous d;ins une goutte ou deux de carbonate de soude et la solution fut alors versée sur un morceau de pa|)i(;r à liltrei", humecté d'une solulion d'azotale crargeiii : une lâche brun (owcv d'argeiil niélalli(|ue fui obtenue ». (1) Voir C. Vogt et Yiinp;, Traité d'Ànatomie comparée pratique, 1888. (2) Voir I.oydin, lor. rii. v\ (if'!,'rnh;iiii', Traité il'.innfnm ir comparer, p. i\'t. L ACIDE IRTOrK CIIKZ I.KS INVERTKBRKS M\ « (h) Le procédé suivant lui aussi ap|)li(jue : Au ii(|uide sécrélf par les nephridia de la Sangsue, de l'eau distillée bouillante fut ajoutée, cl le tout fut évaporé soigneusement à siccité. Le lésidu ainsi obtt'uu fut traité par l'alcool absolu et llltré. De l'eau bouil- lante fut \-ers(' sur le résidu, et de l'acide acéticpic en excès ajoute au lillratuui. Après plusieurs lieuics de re|»os, tles cristaux d'acide iiricpie tirent leur ap[)arition et furent aisément reconnus par les cpicuvi's cliiuii(pies et microseopi(iues mentionnées plus liant ". Les résultats précédents paiaissent tellenienl nets qu'ils semblent laisser |)eu de place au doute : on désirerait toutefois un peu plus de détails sui'la faconde se piocurer la sécrétion des organes segrnen- taires ; car chaque vésicule contient à peine une goutte, et ce ne serait pas un petit travail que de se procurer les nuitériaux sufli- sauts pour une étude semblable à celle dont parle (Irillitbs. En outre on se demande ce ((ue l'auteur veut dire pai- le li(|uide clair des nepbridia ; rien, en etïet, n'est |)lns trouble et gélatineux ([ne ce liquide (pii tient en suspension de nombreuses granulations blanches et des groupes de lins cristaux que l'auteur semble complètement ignorer. De plus, si le li([uide est clair, on ne voit pas bien à quoi peut servir cette dissolution de soude chaude qui ne peut avoir pour but que de dissoudre des urates;le fait d'avoir obtenu la murexide assez pure et en ({uantité suffisante i)our l'avoir cristallisée en prismes à quatre faces n'est pas non plus sans laisser ([uebpie doute dans l'esprit : enlin,on serait reconnaissantà l'auteur, (le dire par (|ucls moyens il a trouvé (|ue c'était l'anse externe des organes segmentaires du \'ei' de terre (pii sécrétait la plus grande (juantité d'acide urique. J'ai donc pensé que quelques nouvelles recherches sur ce point ne seraient pas inutiles. OBSERVATIONS Si l'on retire par ponction à l'aide d'une fine canule de verre étirée à la lampe le liquide contenu dans les organes segmentaires d'une Sangsue {Hirudu mt'dicinaiis), et qu'on évapore sur une lame de verre les quelques gouttes troubles et chargées de granules blanchâtres que l'on arrive ainsi à recueillir, on obtient un résidu, ([ui, traité successivement par l'acide azotique et l'ammoniaque, ne donne pas la réaction de la murexide. Il se développe seulement une teinte orangée; cette teinte existant pour un très grand nombre de substances, il n'y a pas lieu de nous en préoccuper. Si l'on observe sous le microscope la matière blanche <[ue tient 46 l'ALL MAUCUAL en suspension le liquide, des organes segnienlaires, on voit une multitude de granules réfringents et des petites aiguilles extrêmement lines qui sont enchevêtrées les unes dans les autres ou groupées autour d'un noyau central. Ces cristaux sont très pâles et pour bien les voir, il faut faire usage d'un grossisseuient de 400 diamètres environ et employer la lumière oblique ; ils sont assez comparables aux cristaux de leucine que Gorup-Besauez a figurés (1); ils sont insolubles dans l'eau froide, dans l'alcool froid et dans l'ammouiaiiue. L'addition d'acide acétique sous la laim^lle couvre- objet ne fait pas apparaître de nouveaux cristaux. Après ces essais préliminaires, il fallait se procurer niie(|uaiilité de substance suffisante pour la recherche de l'acide uricpie. Pour y parvenir, il fallait isoler un nombre assez considérable d'organes segmentaires. Or, la dissection successive de ces organes est extrêuiement longue ; cluKpie Sangsue, en effet, ne possède pas moins de trente-quatre organes segmentaires, et chacun d'eux adhère assez intimement aux parties voisines. Je ne crois donc pas inutile de donner un procédé plus rapide pour arriver au même but. La Sangsue étant luée parle chlorolorme est lixéesurle fond de liège d'une cuvette à dissection ; d'un coup de ciseau la peau est fendu(5 sui- la ligue médiane dorsale, en même tenq)S (|ne le tnlx^ digestif dans toute sa longueur; les laml)eaux ainsi obtenus sont rabattus et fixés avec des épingles; puis les culs de sac du tube digestif, lavés à l'aide d'une seringue à injection ; la paroi inférieure du tui)e digestif qui recouvre les organes segnu-nlaires est ensuite enlevée par lambeaux avec des pinces ; cette partie de ri)|)érali(iii est la plus longue et la plus délicate^ car il y a de nombreuses adhérences avec les organes segmentaires ; une foiscjuc ceux-ci sont mis à nu, on détache alors du même coup tous les organes segmen- taires d'un coté, en découpant avec les ciseaux une étroite bande e()nq)reuant toute la paroi du (,'orps. On fait de même pour l'autre côté, et on obtient ainsi deux longs rubans de peau, allant d'une extrémité à l'autre de l'animal et présentant, a|)|)endu<' sur la paroi interne, toute la série des organes seg- mentaires. Ces rubans sont alors |)orlés dans une petite cuvette à peine excavée; et tenant une des exli'éuiités avec une pince, on enlève par raclage avec un scalpel, toute la partii' nu)lle (pii com- prend les organes segmentaires et (pii se séjiare ainsi facilement de la p(;au dure et coriace. (I) (ioniii-IJesaïuv,, Traitr ildniilusi' ziiocliiniiquc, i>ni;t' li'l'J: ;m^ilc sti|it'riciir ilniil (If la lig. 81. l'acidk ( itini i: cm:/. i,i:s i.wkrtkurks 47 J'ai recueilli ainsi les organes se^iiieiitaires (riiiic \ iiitilaine de Sanjj;sues; parmi les individus exaiiiinés, les uns avaitnl le tube digestif vide, les autres étaieiil gorgés de sang. Les organes scgnicn- taires ont été broyés dans un mortier avec du verre |)ilé et épuisés à plusieurs reprises avec de l'eau bouillante; le li(|uide troul)l(' passé à travers un linge fut ensuite éxapoié au bain-uiarie à siccité et le résidu lavé à l'alcool; l'extrait alcooliiiue ainsi obtenu fut mis de côté poui' élre tîxamiiK' |ilus lard. La i)artie insoluble dans l'alcool fut i<'|»rise par une solution faible de potasse; la li<|ueui' potassiipic fut liltrée et addilioiiiiée d'acitle cblorliy(hi(pi('; oi-, ménuïen altcudant [iliisieurs joins, jr ne vis se former qu'un très faible |»récipité ({ui, examiné au micros- cope était complètcMiient amor|)lie et était dû viaisemblablement à des albuminoïdes: il m- donnait |)as la réaction de la murexide. La licpu'ur cblorhydricpie fut alors évaporée doucement à siccité, et le résidu, lavé avec un peu d'eau froide pour enlever le cblorure de potassium, fut examiné au microscope et ne montra que des gra- nulations absolument amorphes; il fut alors traité pas l'acide azoti([ue et l'ammoniaque et ne donna pas la réaction de la mu- rexide. Il n'y a donc pas d'acide uri(iue dans les organes segmen- taires de la Sangsue. L'extrait alcoolique avait une réaction franchement alcaline; cette alcalinité ne pouvait être due à aucun réactif, l'eau et l'alcool ayant été seulement employés ; il avait en outre une très forte odeur de saumure de Hareng indiquant sans doute la présence de trimétkylamine ou d'un corps voisin. Si on reprend l'extrait alcoo- lique sec par l'eau, l'eau devient alcaline et l'évaporation de cette eau donne un lésidu présentant des cristaux en forme d'étoiles et de feuilles de fougères; la solution aqueuse précédente étant légè- rement acidulée avec l'acide chlorhydrique précipite abondamment par le réactif de Bouchardat (iodure de potassium ioduré). En additionnant de chlorure de platine la même solution on obtient un faible précipité formé de petits octaèdres et qui est probable- nu'ut du chloroplatinate d'ammonia(iue et de triméthylamine; ce précipité est séparé par tiltration et la licpienr claire est évai)orée spontanément sur un verre de montre; au bout d'un ou deux jours on obtient un superbe chloroplatinate jaune, cristallisant en belles aiguilles et en prismes obliques à angles parfaitcnuMit déliuis ; ces cristaux polarisent vivement la lumière et prennent alors les cou- leurs les plus variées. Les réactions précédentes suffisent pour indiquer dans l'extrait 48 PAUL MARCHAL alcoolique la présence d'un alcaluide, qm, d'aj>iès M. Gautier, dont on connaît la haute compétence sur ce sujet, doit être rapporté au groupe dos b'iirdinaiin's. Je n'ai |)as tait l'cxanien cliiiniciuc des organes sci^iiiciilaiies du \{'V (le teri'e, mais il (ist |)robaljle ([u'ils \n' «onticnnciil [las plus d'acide uri(|U(' que ceux de la Sangsue. CONCLUSIONS (a). — Des substances analogues à la guaninc ou à la xaiitliiue ont ('lé signalées chez les TréniaU^des et les Ceslodes. (h). — L'acide urique a été signalé dans les organes segnientaires chez la Sangsue et le Ver de terre, mais il n'existe pan en réalité chez la première, et il est prohahie (in' il en est de même rhe: h' second. (c). — Les orfianes set/mentaires de la Sannsne rcnfermcnl nn nlra- loïde; peut-être de la leneine et de la trimétlti/lamine. III. — CRUSTACÉS Les organes excréteurs des Crustacés sont constitués par deux glandes désignées sous le nom de glandes vertes et qui débouchent habituellement par deux pores en avant du péristôme à la base des antennes. On a longtemps discuté sur le rôle de ces organes ; et Leydig, en raison de considérations morphologiques particulières, se refusait à y voir des organes rénaux. Poui' lui les cœcums du tube digestif devaient, comme chez les Insectes, être chargés de cette fonction. 1! est juste de dire ([ue la position des orifices débouchant en avant de la bouche paraît assez singulière pour des ori lices urinaires, et l'on comprend assez bien l'erreur de Milne Kdwards (|ui pensait y voir des organes d'audition. Toutefois les travaux de NtMiwylei', Hfcckel, Huxley, Leuioine, Crobbcn, Szigethy, Rawitz i)nt montré que la structure et l'anatomie de l'appartnl en ((uestion réjjondaieut à un ap|)areil d'excrétion. Dans une note précédente (I), j'ai moi-mèuie dénioutié le foiic- lionneuicnt de l'appai'cil excréteur chez le Crabe-araignée (Maia Squinailo). 11 restait toutefois un point (h^s plus intéressants à élucider au point d<' vue du iiMc de l'oi'gauc (|iii nous occupe. (I) Sur irxcrétion riiez tes Cru>itacé)i tlécapiulcfi inucroure^. Cumplcs rendus de l'Acad. des Sciences, j tlécenibre 1887. L ACiDK I liint i; cm:/. li:s iNvi;itTi';i{iu';s 49 Quels étaient les caractères de la sécrétion ? De l'azote étail-ilélhiiiiié par cette voie et sons quelle l'orme était-il éliminé? Gorup-Besauez (19) dit bien avoir trouvé dans la glande verte de l'Ecrevisse une substance qui présente les réactions de la guanine. Toutefois, dit l'autiHir, les matériaux étaient iusuflisants {tour faire des expériences décisives. D'après Dobrn (26j il s'agirait non de guanine, mais d'un corps analogue à la tyrosine. De plus, ces expériences ayant été faites sui- la glande, et non sur le li(iuide d'excrétion, on ne peut savoir si les substances trouvées étaient destinées à être éliminées par cette voie; la tyrosine, par exemple, a été trouvée un peu partout chez les animaux intérieurs. Szigethy (33) décrit des cristaux qu'il a trouvés en évaporant le suc des glandes, et bien que, d'après les dessins qu'il en a lait, ils ne ressemblent que de fort loin à ceux de l'acide urique, leur forme seule sans aucune autre réaction suffit à l'auteur pour affirmer la présence de ce corps dans la sécrétion de l'Ecrevisse. Bien plus, l'auteur localise la sécrétion de l'acide urique dans une partie de la glande, parce que cette partie se colore moins vivement par le carmin, ce qui a lieu lorscpie les tissus sont imbibés d'un acide ; des raisons aussi peu sérieuses que les précédentes conduisent le même auteur à admettre la i)résence de l'urée dans la sécrétion de l'Ecrevisse ; nous ne nous y arrêterons pas davantage. La même année, Griffiths (34) publiait uneanalysede la sécrétion de la glande verte de l'Ecrevisse. L'auteur ne donne pas de détails et ne dit pas s'il s'agit de la sécrétion proprement dite, ou d'un^extrait aqueux des organes. D'après lui la sécrétion est acide, et « en traitant par une solution de soude chaude, puis par de l'acide chlorhydrique, un léger précipité floconneux est obtenu. En examinant les flocons sous le microscope on voit qu'ils se composent de petits cristaux rhom- biques : ces cristaux se précipitent par l'alcool et sont solubles dans l'eau bouillante. Si on les humecte avec de l'acide nitrique dilué, de l'alloxanthine se produit, et en chauffant doucement avec de l'ammoniaque, on obtient de la murexided'uubeau rouge pourpre, ou purpurate d'ammoniaque de Prout. La murexide ainsi obtenue cristallise en prismes (pii, par la lumière réiléchic font voir un splendide reflet vert métallitjue, et (lui, par la lumière transmise, sont d'un rouge pourpre foncé. » Ainsi rien ne manque ])Our carac- tériser l'acide urique, et pourtant comme on le verra plus loin, nos recherches ne conlirment pas ce résultat. La glande verte n'était pas le seul organe où l'on pût rechercher m.— 4 50 l'ALi. .MARCHAL l'acide uriqiie. Krukenberg (31) l'a recherché dans les excréments des Crustacés (Oiiiscus Ascllii.s) et dans h; loie d'im grand nombre de ces animaux (Pagiirus maculatus, Erii)hia spinifrom. Main squi- nado et rrri'ucosa, IIoiuarKs nili/aris), mais il n'a jamais ol)tenu la réaction de la nuii'exide. Sjjcncer et W. Badwin (36j ont recherché également l'acide uri(|ue sans succès cliez les Amphipodes (Gam- marus, Talitrus). OBSERVATIONS Deux méthodes ont été suivies pour la.rechei'che de l'acide urique dans les organes d'excrétion de l'Ecrevisse. La première consistait à ponctionner les deux vessies el à en l'étirer le liquide clair (|ui y est renfermé; ce liquide était ensuite soumis à l'analyse. La 2^ consistait à extraire sur les mêmes animaux les deux glandes vertes avec les vessies attenantes déjà ponctionnées et ensuite à en l'aire des extraits pour les analyses. Ni l'une ni l'autre de ces méthodes ne m'a permis de déceler la moindre trace d'acide urique; mais l'aflirmation contraire de Grillitiis m'oblige à donner quelques détails. La première expérience que j'aie faite portait sur vingt-cpiatre Ecrevisses achetées sur le marché de Paris. Le manuel opératoire ([ui m'a paru le plus commode et le plus l'apide est le suivant : Le céphalothorax est coupé transversalement avec de forts ciseaux un peu en avant du sillon cervical ; on écarte alors les deux fragments en coupant avec des ciseaux les tissus mous (pii les tien- nent réunis, mais en évitant de perforer l'intestin ; ou écarte les lobes du foie qui se portent de chaque cùlé de l'estomac, et ou voit alors bomixu' de chacpie cùté de cet organe une vessie trans- parente et plus ou moins pleine de liquide ; on ponctionne alors chacune de ces vessies par sa face postérieure avec une line canule de verre étirée à lampe et on aspire le li(|uide qu'elle contient. La quantité de li({uide exti'aitc par i)onction de la vessie sur les 24 animaux fut environ de 4 centimètres cubes ; il tant dire (pie cette proportion est inférieure à la réalité, cai' il y a toujours pendant l'opération piécédente une certaine quantité de liipiide perdue. S'il n'y a |>as de sang mélangé avec l'urine, ce (pie l'on peut éviter assez l'acileiiicnt, Turiiie est claire et à ])eu près incoloré. En ajoutant de Tacide clilorhydri(pie, au lieu d'obtenir un léger |tréci- j)ile lloconneux se composant de petits cristaux rhoinboédriques l'.VCIDI:; l lilQUE CHEZ LES INVERTÉBRÉS 51 (Grllfiths) le liquide reste clair, inômeen attendant plusieurs jours. Le mélange de sang à l'urine pourrait ètrt; dans ciM-tains cas une cause d'erreur; dans le cas où ce mélange existerail, il siillirait de coaguler le li([uide par l'ébullilion et de liltrci' houillant; après cette opération (pii élimine les albuminoïdes, j'addilion d'acide chlorliydrique ne fera apparaître qu'un simple louche. La sécrétion traitée ainsi par l'acide chlorliydrique est évaporée à siccité, et le résidu lavé à l'alcool absolu; une goutte d'acide azotique est ajoutée, mais il n'y a pas d'elïervescence même en chaullant ; un léger liseré jaune apparaît, mais les vapeurs d'ammoniaque ou l'addition d'unegoutte de ce réactif ne font apparaître aucune trace de mnrexide : la teinte jaune vire à l'orangé par l'addition d'une goutte de potasse. De ces deux expériences nous pourrions déjà conclure qu'il n'y a pas d'acide urique dans l'excrétion qui s'est accumulée dans la vessie, et que, par suite, la glande elle-même ne doit pas en contenir. Mais il nous a paru préférable de recourir à une seconde méthode. Les (juarante-huit glandes vertes des vingt-quatre Ecrevisses pré- cédentes furent mises dans un petit mortier de verre, avec du verre pilé, et broyées de façon à former une bouillie ; cette bouillie fut ensuite délayée dans une grande quantité d'eau bouillante et passée à travers un linge tin. Le liquide trouble fut évaporé à siccité, le résidu sec lavé à l'alcool absolu, et repris par une quantité d'eau bouillante considérable; la liqueur trouble fut alors filtrée bouil- lante, et le filtratum traité par l'acide chlorhydrique. Un léger louche se produisit dû sans doute à des substances albuminoïdes ; mais pas le moindre précipité d'acide urique, même en attendant plusieurs jours, ou en concentrant la liqueur à un petit volume. Or, les résultats que Griffiths prétend avoir obtenus sur la pré- sence de l'acide urique sont tellement positifs, et les réactions qu'il dit avoir constatées sont tellement nettes, qu'il ne pourrait évi- demment pas s'agir de traces d'acide urique, mais d'une quantité de cette substance relativement considérable. Il est facile avec une trace d'acide urique d'obtenir la coideur rouge de la murexide ; mais pour avoir cette même substance « cristallisée en prismes qui, par la lumière réfléchie, donnent un splendide reflet vert métalli(iue, et par la lumière transmise une couleur pourpre foncé, » on ne contestera ])as qu'il faille une quantité notable d'acide uric^ue, surtout si Ion songe que ce corps précipité dans ces conditions est toujours im|inr. Ces considérations me firent penserque les Ecrevisses de Grifliths 52 PAUL .M.vnCHAL pouvaient être dans d'autres conditions que les miennes ; peut-être cet auteur avait-il eu à sa disposition des Ecrevisses en plein acte de digestion ; les miennes achetées à la Halle devaient être à jeun depuis longtemps. Je résolus donc de laire une seconde expérience. \'ingt-iiuit Ecrevisses lurent mises dans l'eau courante, el de la viande leur fut dojinée à saliété pendant trois jours entiers. Au bout de ce temps elles furent sacriliées et traitées par les deux méthodes déjà exposées pour la première expérience : leur estomac et leur iiittïslin étaient gorgés de nourriture. Néaiiinoius je n'eus pas la moindre trace d'acide urique (1). La faible quantité de substance dont je disposais, ne m'a guère permis de rechercher d'autres corps que l'acide uricpie chez l'Écre- visse. Après avoir évaporé à sec l'urine acidulée avec de l'acide chlo- rhydricpie et repi'is le résidu pai' l'alcool absolu, j'ai obtenu en évaporant l'extrait alcoolicpie des cristaux se présentant sous les formes de prismes à bases rhombes lorsque réva[)oration est lente, et en arborisations plus ou moins confuses lorsfjue l'évapora- tion est rapide ; ces cristaux sont ti'ès solubles dans l'i^au, dans l'alcool et dans l'éther ; ils ont une réaction franchement acide, et m'ont paru brûler en partie sur la lame de platine. Enfin, la réaction jaune orangée que i)rend le résidu sec de l'urine i)ar l'action de l'acide azotique et de la potasse, permet de supposer, ainsi que l'indique Gorup-Besanez, des produits analo- gues aux corps xanthi(iues dans le liciuideexcrémeutitiel de l'Ecre- visse. Avant d'aborder cette étude chez VAstariis jluviatilh, j'avais déjà eu l'occasion d'examiner, à Uoscolï, le licpiide excrété par le Maia squinado ou (Irabe-araignée. (1) Dans la crainlt' qu'il n'y pùI tl(> l'acide iiri(|ut' ou des uraU's non dissous par l'eau bouillante, ce qui était bien improbable, étant donnée la grande quantité d'eau employée, j'ai repris le résidu déjà épuisé par l'eau bouillante i)ar une disso- lution fail)le de potasse et j'ai ensuite i»iécipilé par l'acide clilorbydiiiiue : le résultat a été également négatif. En évaporant à sec les liqueurs précédentes et notanituent l'urine aciilulée par IlCl des Ecrevisses en pleine digestion, on obtient des cristaux (|ui souvent ressem- blent d'une façon frappanb' à l'acide urique; mais il est facile de se convaincre (piil n'y a là (pi'ime simple analogie de forme. Ces cristaux se redissolvent dans l'eau aciAUL MAUCHAL et se trouver remplacés par les diiïérents corps (pie nous avous signalés. Je n'ai pu déterminer que d'une façon approximative la nature chimique des substances éliminées, mais j'espère combler en partie cette lacune en opérant sur des (quantités de substance plus considérables. CONCLUSIONS (a) Malii'ré l'assertion de certains auteurs, il n'y a pas lieu d'ad- mettre l'existence de Vacide urique dans les glandes vertes des Crus- tacés. Il manque chez VEcrevisse, qui est le seul Crustacé où il avait été signalé (I); il en est de même chez le Maia squinado. {h) Le liquide excrété par les glandes vertes recueilli à l'état de pureté complète, renferme de l'azote. La présence de ce corps qui ne présenterait aucun intérêt s'il s'agissait d'un simple extrait des organes, a au contraire une grande importance dans le liquide d'excrétion qui, ainsi que nous l'avons constaté, est destiné à être rejeté au dehors d'une façon intermittente. (c) Chez le Maia sf[uinado, le liquide excrété renferme une subs- tance présentant quelques-unes des réactions des corps xantJiiques, mais semblant en différer par son acidité, un alcaloïde particulier, et des substances qui, par l'action de la potasse dégagent abondam- ment des corps alcalins volatils de la famille de la mélliylamine. Ces substances ont comme véhicule un liquide clair excrété en grande abondance et qui présente à peu près la même composition chimique que l'eau de mer. {d) Si l'on donne le nom de reins aux organes qui ont pour fonction exclusive ou principale de débarrasser l'économie du produit de la désassimilation des substances azotées, les glandes vertes des Crustacés peuvent être considérées, ainsi qu'on était disposé à l'ad- mettre, comme de véritables reins. (e) il se peut que, chez les Crustacés, il y ait d'autres orj^anes qui participent avec la glande verte à la fonction rénale, mais rien ne permet encore de l'afllrmer. On n'a trouvé d'acide iiriiiiic ni dans le foie, ni dans les excréments (Krukenberg). (I; (îriflillis ;iiiiMit n'|i('ii(|;ml Iroiivc i';;;il(;illi'iil de l'iicidc iiiiqilr clliv, Ir lliiiii;il(l. .Je n'ai pas (■(nitrolccc rcsullal. l acide urique chez les invertebres '.v6 iv. — arachnides 1° Fonction rénale : Chez les Arachnides, on admet i^énéralement que les orfçanes urinaires sont constitués par des tuhes généralement très fins qui se déversent dans la dernière portion de l'intestin et qui diffèrent des tubes de ^^alpighi des Insectes par les nombreuses ramifications (pii en naissent et qui vont se perdre dans le t'oie. Chez les Scori)io- nides. ces tubes sont tellement fins et diaphanes que Dufour (1) les considère comme infouclionnels. Il paraît eucITct tout à fait impossible (pje la quantité de substance blanche excrémcnliliclle, qui souvent remplit l'intestin et ([ui, co.iime nous le verrons, est pres([u"entièrement formée de produits urinaires, puisse être sécrétée par d(!s tulx's d'un diamètre si minime. Et ce (pii tend à prouver (ju'ils sont |)Our peu de chose dans sa sécrétion, c'est qu'on voit souvent cette pulpe blanchâtre remonter bien au-dessus de l'insertion des tubes de Malpighi. Dufour attribuait ce phénomène à des mouvements antipéristal- tiques produilsau moment de la mort de l'animal; mais la fréquence de ce phénomène rend cette (îxplication peu probable. Pour Dufour, les tubes de Malpighi du Scorpion sont des repré- sentants vestigiaires des tubes de Malpighi des Insectes; et admet- tant pour ces derniers la théorie biliaire, il en conclut que chez les Scorpions les tubes de Malpighi sont atrophiés à cause de l'appari- tion d'un nouvel organe chargé de la fonction hépatique : cet organe serait le foie qui remplit toute la cavité du cor[)s (2). Il faut dire que les faits précédents sont singulièrement en faveur des partisans delà fonction mixte pour les tubes de Malpighi, et si l'on ajoute que Dufour et Em. Blanchard f3) ont observé des anas- tomoses très nettes entre les tubes de Malpighi et les canaux hépa- tiques, les faits précédents semblent avoir une portée encore plus grande. Chez les Aranéides, les tubes de Malpighi sont d'après les obser- vations de Plateau (30j, parfaitement fonctionnels, et il a observé dans leur intérieur toujours la même sul)stance et les mêmes gra- (1) L. Diifuiir, Ui^tdire andhinniiiic l'I j>lt!iqn" itnim'tJ . Paris, |.s;>J-l8()i. 36 PAUL MARCIIAL Il iila lions que celles de rintestin et de la poche stercorale. Toute- fois, Loman (37) soutient que, chez les Cténizes comme chez d'autres Arachnides déjà observés, les tubes de Malpij^hi sont des prolongements de l'intestin moyen, et de plus les caractères de ces tubes lui auraient montré qu'ils n'avaient pas une fonction rénale. Les Arachnides, d'après l'auteur, s'écarteraient par ces deux particularités des Insectes pour se rapprocher des Crustacés (1), 2° Nature chimique des excrétions : On a souvent dit([ue les Arachnides excrétaient de l'acide nrique; or, le fait est excei)tionnel et n'a été signalé d'une façon qui paraisse indiscutable que chez les Acariens et chez les Phalangides (Faucheurs) peut-être aussi chez les Tétrapneumones (Mygales). (a) Acariens. — Mégnin (28) a montréque les déjections rendues par certains Ixodes et leurs larves se composent uniquement d'nrates alcalins, or, les larves des Ixodes ne se nourrissant (jue sur la réserve de leur vitellus, il est donc bien évident que l'acide nrique ne provient pas chez elles du dehors, mais est le résultat de la désassimilation des tissus. (h) Phalangidea. — Plateau (39) a démonlié ([ue de l'acide nrique était éliminé d'une façon normale et constante chez les Faucheurs. (c) Aranéidi's dipneumnnes. — La poche rectale des Dipueumones est remplie d'un liquide jaunâtre tenant en suspension de nom- breux corpuscules qui communiquent à l'ensemble de la lifjueur l'apparence d'une bouillie crayeuse ; l'aspect de ce liquide rappelant assez celui des urates qui se trouvent souvent dans l'intestin des insectes, certains auteurs ont été trompé pai- l'analogie et ont dit (pie les Araignées excrètent de l'acide uri(|ue. Il y a déjà longtemps (jueDavy (16,18) analysant les déjections des Araignées et du Scorpion, a l'ait voir ([u'elles étaient (•oin|)osées d'un corps pr('^sentant les réaclions de la série xaiilhiipie; la guauine n'étant pas encoïc coiiniie à ce iiiomeiit, il ciiil a\()ir alïaire à de la xanthine ; ([uchpuïs années plus tard, (ioriip-Uesanez (19) analysa les excrétions (h; K/H'iin dimlcDin (ît montra (pi'il s'agissait non pas de xanthine, mais de giiaiiine. L'aiitoiite (oii^idcialiie de ce chi- miste seml)l(ï sulTire pour enliaîiier la eoiiviclion ; lu-anmoins comme la giianine apparliciil à une série de corps très rares dans l'économie et qu'on n'a pas l'iciiiicniiiicnt l'occasion de l'ohsei'ver, cette découverte nK-ritait coiilirnialioii. (Miel(|iie Iciniis après, \\j Zool. Record, .irdchn. 1, I8S7 (Exlrail;. l'acide urique chez les invertébrés 57 Davy(23)liii-niùine, ;iii;ilysant;"i iioiiv(Niulesdéjectionsde l'Araignée et aussi celles du Scorpion, reconnut (|u'elles ('iMirnt him loruiée de guanine. Plus récemnR'nt, Plateau (30; constata couiuic Davy I'mIisciicc d'acide urique et l'existence de la i;uauinc ([u'il sij;iiala ch»îz les ïégéniiires, les Argyronètes, les Epcires, les (llubiones, etc. ; il donne même une ligure du chlorhydrate et (h? l'azotate de guaiiinc (|ii"il a ohtiMius, et (|ui présentent l(!S formes caractérislirpies (pic l'on connaît. Il a, en outre, reconnu que la substance (pii se trouvait dans le cloaque existait aussi dans les tubes de Malpiglii. Enfin tout nouvellement, Weinlaïul (38) a recommencé les ana- lyses de Gorup-Besanez sur VEpcira />»/V/^/('///ri en les faisant d'une façon })lus complète. Après avoir lavé à l'eau et à l'alcool la subs- tance à analyser, il la dissout dans l'acidt? cbloiliydriipie dilué ; à la solution chlorliydricpie il ajoute alors de raiiiMioiiiafpie et un abondant précipité blanc se produit. L'n éclianlillon du précipité étant chaufïé avec de l'acide azoli(pie, il reste un résidu jaune qui, par l'ammoniaque vire à l'orangé. Ces réactions permettent déjà de dire qu'il s'agit très probablement de guanine; car la xanthine, la sarcine, la tyrosine cpii pourraient donner des réactions colorées analogues ne se précipitent pas par rammoiiia([U(;, mais s'y dis- solvent facilement. Le précipité obtenu par raininonia(|ue est alors rejjris par l'acide chlorbydrique dilué et la solution évaporée à un petit volume. Les aiguilles caractéristiques du chlorhydrate de guanine disposées en groupes radiés se déposent, elles donnent les réactions colorées de la guanine et les nouvelles réactions indi(iuées par Capranica (1). Chaulïés avec une solution saturée à froid d'acide picrique, les cristaux se dissolvent, mais bientôt se reprécipitent de gros cris- taux jaunes et pointus. Avec uik! solution concentrée de ferrocya- iiure de potassium on obtient égnlenieiil iiii piV'cipilé d';iiguilles cristallisées. Dans quelques cas, Weinland a trouvé dans la li((ueur ammonia- cale où s'était précipitée la gujinine, une faible (luantité d'acide iiri(pie qu'il réussit à isoler en évaporant la liqueur à sec ; et, en lavant à l'eau froide le résidu jiour le débarrasser du chlorhydrate d'ammoniaque, il obtint alors la réaction de la murexide. Quelque soit l'intérêt de cette dernière observation il n'est |»as probable, ainsi ([ue l'auteur le remanpic lui-même, (jue l'acide urique soit un (I) Zeitschrift f. iiliysiol. Clioin. IV. p 2:X',, 1W(I. Do PAUL MARCHAL produit de désassimilation de l'Araignée ; car sa présence est excep- tionnelle et il ne s'y trouve qu'en petites quantités; il est plus rationnel d'admettre, comme le pense Weinland, qu'il provient des Insectes dont se nourrissent les araignées et qui en renferment des l)roportions notables. Tout au contraire, la guanine est un produit de désassimilation des substances albuminoïdes des tissus de l'arai- gnée qui est ensuite excrété dans l'urine. D'après l'auteur, la gua- nine étant insoluble dans l'eau, doit être combinée cliez l'araignée soit à une base, soit plutôt à un acide ; il signale une substance qui donne une réaction fortement acide à l'eau de lavage des excré- ments, mais qui n'a pu être isolée. (d) Aranéidfs tc'trapxcumôiics. — L'acide iiricpie a été sigu;ilé cliez les Mygales par Siebold (20 bis), (^bez ces animaux, l'urine est rougeàtre et les tubes de iMalpighi renferment des concrétions dures et rougeàtres qui ont donné à cet auteur les réactions de l'acide uri({ue. Wasmann (17) au contraire n'a pu déceler cette substance dans les tubes de Malpighi des Mygales. ((') Scnrpio)ii((es. — Nous avons déjà vu que Davy (18-23) nvnit signalé la xanthine chez des Scorpions provenant d'Amérique, et que dans une note postérieure il avait reconnu qu'il ne s'agissait pas de cett(? substance, mais de la guanine ([ui prf'st'ulc. des réactions analogues, OBSERVATIONS 11 est inutile d(! riivenir sur la nature chimique dos excrétions de r.Vraignée ; je dirai seulement qu'avec le contenu d'une seule |)oche rectale, j'ai obtenu lacilement sous le microsco|)e(les petits groupes d'aiguilles de chloi-ydrate de guanin(\ Les Scor|)ioni(l(^s ont surtout attire mou iilteulion. (-liez le Sroy/z/o occitanus, l'inlesliu est rempli d'une pulpe blanchâtre (pii remonte bien au delà des tubes de Malpighi, ainsi (pu- l'avait déjà reniarqué Dufour. Cette pul|)e se rencontre dans pi('S(pu' loute l;i longueur de l'intestin. D'fiprès Dul'our, ce phénomène devrnit étr(> attribué à des mouve- ments anti|)éristalti(pies de l'intestin produils au momeni de la uH)rl de l'animal. MaisTHyanl observé fréipie eiil,et cela sur des animaux morts ]»ar l'action du chloroforuu'. je pense (pi'il s'agit d'un fait noiiual et (pu* la pulpe en ([ueslion n'est pas sécrétée i)ar les tubes de Malpighi. Ceux-ci sont, en elïet, d'une ténuité extrême et îibsolumenf di;ii)h;ines. Mais il devient ;ilors fort embarrassant l'acidk uriquk ciikz li;s invertébrés o9 de (liro quelle est l'origine de cette pulpe blanchâtre. Pour Dufour, il s'aij;it de simples excréments ; mais l'analyse (■liiini([ii(' ne coiilir- nu; pas cette hypothèse. Davy (18) fait remarquer juslcmenl ((ue la plus L^rande partie des excrénu'uts semble être de nature ui'inaire chez les Scorpicms et chez les Araignées et, dit l'auteur, on est porté à en conclure ([ue presque toute la nourriture absorbée est assimilée chez ces animaux et que les déchets de la nutrition sont rendus sous forme urinaire(l). Je serais assez porté à me rallier à cette opinion, et alors j'admet- trais volontiers que la pulpe en question est une sécrétion de riutestinlui-mème; le fait du restene seraitpas Isolédans l'histoire des animaux; et nous verrous que chez les larves des Sphégiens parmi les Insectes le ventricule chylilique sert à l'élimination de Facide urique. Des remar(pies ;iualogues ont été faites pai" Kruken- berg chez des Coléoptères adultes. Chez les Vertébrés eux-méuies, ainsi que l'ont fait voir les expériences de Prévost et Dumas, l'in- testin peut servira rélimiiiatiou des matériaux urinaires. Il n'y a donc rien d'invraisemblable à ce (pie dans le cas actuel, les tubes de Malpighi étant devenus iufonctionuels, l'intestin ou ses auuexes (foie), soient chargés de la dépuivilion urinaire. Il me semble du reste impossible de trouver une autre solution et d'expli- quer d'une façon différente l'origine de la [)idpe blanche de guanine qui remplit l'intestin, La pulpe intestinale paraît complètement amorphe; elle brûle entièrement sur la lame de la platine : sa solution dans l'acide chlorhydrif[ue dilué laisse déposer les aiguilles caractéristiques de chlorhydrate de guanine, qui blanchissent et deviennent (qia({ues en se desséchant. La guanine obtenue dans ces conditions est bien plus facilement soluble dans l'ammoniaciue ({u(> la guanine fin commerce sur laquelle j'ai fait des essais C()iiip;ir;ilil's. Cette solubilib' in';i niéiue permis d'obtenir la guanine à peu près pure en traitant les excré- ments i)ar rammoiiia(|ue; j(; l'attribue à l'état de division très grande sous lequel se prés(Mile la giiaiiiiie dans ces conditions. Elle se dépose de sa dissolution aminoniaeale par évaporation spontanée sous forme de petites juM'Ies microscopiques présentant (l) Ce|)en(laiil les Sc^rpioii;; iriihsurltciii \i:\< iiiiiiiur ni Ifs lujiiidt's vilaiix lie leur proie, mais aussi des parties solides. .);u vu deux jçros Scorpions qui. après avoir vécu en bonne intelligence avec deux autres jyetits pendant une quinzaine de jours, les dévorèrent complètement, et ne laissèrent comme traces de leur méfait (|iiclt's pinces elia (iiiriio ('pcpstabdonicn) (\i' leurs victiuies. 60 PAUL MARCHAL un échit tout particulier par la lumière réilécliie. Ces perles sont groupées de façon à constituer des écailles à aspect micacé. Elle est précipitée sous la même forme de ses dissolutions alcalines. Je n'ai pas trouvé d'acide urique. CONCLUSIONS (a) La fouction urinaire des tubes de Malpighi chez les Arach- nides n'est pas établie d'une façon indiscutable; chez les Scorpio- nides, elle est même très douteuse. Il est vraisemblabh' tjiii' l'intestin ou ses annexes (foie) roncourent chez les Scorpions à la fonction urinaire ; toutefois, des expériences seraient utiles pour contrôler cette opinion. (a) L'excrétion d'acide urique chez les Arachnides est un fait exceptionnel, elle ne semble guère être normale (|ue chez (|uelques Acariens, les Phalangides et peut-être les Mygales ; chez les autres Arachnides, il n'a été rencontré ([ue comme un fait exceptionnel chez les Dipneumones, et provenait alors probablement des Insectes qui constituent leur nourriture. (c) La guanine est au contraire excrétée chez les Arachnides d'une façon normale et en quantité considérable. Ce fait a été démontré chez les Aranéides dipneumones par de nombreux observateurs (Gorup-Besanez, etc.) et chez les Scorpionides par Davy et i)ar nos ))ropres observations. V. — MYRIAPODES Les documents relatifs à la fonction excrétrice des Myriapodes sont peu nombreux ; ils suffisent néanmoins |)Our démoiiticr (|ue chez ces animaux les tubes de Malpighi sécrètent de l'acide uricpie. En 1848, Davy (18) constata que les excréments de Sco/o/»//r/r(/ mor- sitans étaient recouverts d'une incrustation blanchâtre et (|ue ce dépôt était principalement formé de « lithate d"ainmonia(pie » (lisez urate d'ammoniaque). Mais ce fut IMatt'au(29'''*j (|ui démontra la présence de l'acide uri([ue ilans h's tubes de Malpiiilii des Myi-i;i- podes. Cet autcMir a trouvé l'acide urique libre en très fjiible ([uantile dans les tubes de Malpighi de la Lithobie {l.illKihiiis firfinihiliis). Chez les Géophih^s, il en a obtenu des cristaux par l'action de l'acide acétique. Chez les Iules, les tubes de Malpighi présentent de l'oxalate de chaux et des groupements cristallins (jue l'analyse l'acide urique chez les invertébrés 61 nii(:rucliinii(iiie (Iciiioiilre être formés d'urate de soude; chez les (Unmcris, l'acide acéti((iie fil apparaître égalcnient des cristaux d'acide uritinc riibsou-(^>arniicliael (35j a égaleuii'ut trouvé l'acide uri(pir daus les tubes de Malpiiihi des Myriapodes, et cet auteur avance que l'on trou\(' plus d'acide iiri(iue chez ceux (pii sont pris à jcini (pic chez ceux ipit' l'on examine peu de temps après un rt;pas. iMilin l'acide nri(pie semble ne pas exister uni(iuement dans les tubes de Malpii;iii. Leydiii (25, 27) a trouvé dans le cor|)s adipeux d'Iulus tcrrcstrls, de nombreustîs i;ranulalions qui paraissent bien être formées d'urates. CONCLUSIONS (a) La sécrétion de l'acide urique est un phénomène géiieial chez les Myriapodes, ce corps ayant été signalé chez tous les types où il été recherché. (h) Les tubes de Malpighi sont les organes chargés chez les Myriapodes de l'excrétion de l'acide urique, ils ont la signification d'oruanes urina ires VI. — INSFXTES FONCTIO.N URINAIRE DES INSECTES. — TUBES DE .MALPIGHl Il y a très longtemps que l'acide uri(iue a été signalé chez les Insectes. En 1783, Chaussier (39) constata chez le Ver à soie l'excrétion d'une matière acide auquel il donna le nom d'acide bombycin. Quelque temps plus tard, en 1815, Brngnatelli (41) reconnut que cet acide n'était autre que l'acide uri(iue. Le premier, Wurzer (42) en 1818, constata la présence de l'acide urique dans les tubes de Malpighi chez h; Bombyx du Mûrier. En 1831), Audouin (48), analysant un calcul trouvé dans les, tubes inali)ighiens du Geif-volant, reconnut qu'il était en grande partie formé d'acide urique. Ces laits jetèrent une vive lumière sur la signilication physiologique des organes connus chez les Insectes sous le nom de tubes de Malpighi. Jusqu'alors se basant surtout sur des considérations morphologiques, on pensait avec Cuvier que les organes en question avaient une fonction hépatique. (i!2 PAUL MARCHAL L'acide uriqiie ayant été découvert et sa présence reconnue pour ainsi dire coiislanle dans ces organes, on devait forcément adnicitre la fonction iiriiiaire. A cette opinion, se rangèrent donc la inajeure partie des auteuis, à ]tart Léon Dulour (pii conlinua à adinctlrc la fonction hépati(|ue, c(jniptant la présence tic lacidc uii(|uc coninie un fait de minime importance. Toutefois certains naturalistes pensèrent (|ue cette fonction n'ex- cluait pas forcément la première et que les tubes en question pouvaient agir à la fois comme reins et comme foie. On se tiouva alors en présence ties deux théories l)ien connues ([ui encore aujourd'hui ont chacune leurs partisans : la théorie de la fonction mixte, et celle de la fonction urinaire exclusive. La ])remière imaginée par Meckel, défendue par son école et par Milne Edwards (63) a été soutenue par Leydig (65) au moyen d'ar- guments tirés de la structure des tubes deMalpighi et re|)rise il y a une dizaine d'années par Sabatier (1). La deuxième a été soutenue par Audouin d'abord, puis par Sirodot (61) (|ui n'a pu arriver à déceler par ses analyses la moindre trace de produits biliaires et notamment de cholestérine. Plateau (66) a fait plus récemment des recherches analogues et étant arrivé aux mêmes résultais, il conclut à la fonction uiinaire exclusive des organes en question, Kolliker (59) Schindler (69j et Krukenberg (2) sont arrivés également sur ce point à des résultats négatifs, et considèrent les tubes de Malpighi comme des organes exclusive- ment urinaires. Nous admettrons donc avec tous les auteurs l'existence de la fonction urinaire des tubes de Malpighi; (piant à la fonction biliaire, elle est extrêmement douteuse. DISSÉMINATION DE LA FONCTION RÉNALE M. Fabre (57,64) a observé que les tubes de Malpighi n'étaient pas les seuls organes, capables d'excréter de l'acide uri(iue et que d'autres oi'ganes tels (|ue le ventricule chylili([ue ayaid habi- tuellement une autre fonction pouvaient en excréter normalement dans certaines circonstances, tandis que les tubes de Malpighi semblaient tester inactifs. Les faits observés pai' i-'abre, malgré le (1) Association pour ravanceriient des Sciences, Session du lh\\re, 1877. (2) Iteilrage zur Kenntnisu dcr Verdauiingscurgùnge (Mol!iist|ncs, Cnislacés, Inscclps). Unlcrs. a. d. piiysiol. Inslil. d. Univ. llcidelberg, II, p. iJi», etc., 1878. l'aCIDK UUQIIK CHEZ LKS INVEKTÉBHÉS (j3 f:,i;iiul iiilrrèt qu'ils présuiilL'iit, uni v\(' trop souviMit passés sous silence ou cltMialurés pur les auteurs (|iii se sont oceupés de la (juestion. Nous croyons donc iii(lispens;il»le de donnei' sur ce point (juchpies d(d;iils. Les princip;des ohxMNalions de ce savant ont porte sur les Sphé^iens. Les larves de ces insectes ont k^ tube (liji,ostif divisé en deux par une Hue nieini)raue au uiveau de la partie postérieure du ventricule chylitlque : elles ne peuvent, par conséquent, évacuer aucune matière solide; néanmoins elles mandent d'une façon continuelle, jusipi'au moment où elles ont atteint leur taille déli- nitive, et ce n'est que lorsqu'elles ont tissé leur coque qu'elles évacuent à leur intérieur une jx'tile unisse noirâtre. Klles passent alois riiiver dans leur coque, et u'opérenl leur nymphose et leur trant'ormalion (piiiu printemps prochain. Oi', des observations de M. Fabre il résulte (pu', chez ces larves quelques jours a})rès l'éclosion, apparaissent des |)onctuations d'un blanc crétacé; puis ces ponctuations augmentent (m nombre et atteignent leur maximum de dév(d()|»pement iiendant la période dhilx'rnalion ; elles sont alors semées dans Tépaisseur du tissu adipeux. Si l'on vient à cette époipu; à traiter un lambeau de ce dernier par Tacide azoticjue il l'ait elïervescem'C!; en évaporant la licpieur azoticpu' et en traitant par l'ammoniacjue il se dévelop|)e immédiatement une couleur carmin intense « qui sutïit pour colorer tout un verre d'eau. » Ainsi, le tissu a(li|)eux des larves des Sphéiiicns contient en abondanc(! de l'acide uricjue, probablement cond)iné à l'ammoniariue, si l'on en juge d'après les caractères opti(iues des granulations (pii renq)lissent les lobules uratiques. Tous les utricules du tissu adipeux ne sont pas indistinctemeni chargés de cette sécrétion, mais il y a entre eux une sorte de division du travail, les uns étant cliargés de sécréter de la graisse, les autres de l'acide; uri(jue; j)uis arrive le jnoment de la nym- phose : les tissus subissent les phénomènes de l'histolyse et les organes de l'Insecte parfait .se constituent rapidement aux dépens de la bouillie graisseuse qui résulte de la destruction des organes de la larve. Oiu' deviennent pendant ce tenqis les granulations uri(iues ? Quehpu's jours a[)rès la nympliose on les voit diminuer et en même temps l'insecte évacue par l'anus de l'acide urique : « si vers cette épo(pu? on ouvre le corps de l'animal, on trouve son tube digestif rempli d'une tige blanchâtre continue ou l'ragmentée, qui se com- pose d'acide urique; si l'ouverture du corps a été faite avant le 64 PAUL iMARGHAL inonKMit de l'évacuation, au moment de la métanioipliose, on conslate (jue cette substance blanche ne se trouve (juc dans le \r\\- tricule chylilique qui est supérieui' à l'insertion dcsliihcs di; M;d|)i- ghi et ([ui est séparé par une cloison de l'inlestin où ces derniers débouchent ; or, jamais chez les larves des louissenis, les lid)es de .Malpii;lii ne renl'crmcnt d'urates au moins en ({uaiililc |ici(T|tlible aux l'éaclifs chimicines. Les trois organes, corps adipeux, tubes de Malpighi, ventricule chylihque,se comportent-ils donc d'um* laron similaire et tous trois sont-ils indistinctement em|)loyés à extraire dn Ihiide nonrricier l'acide uri(|ue? M. Fabre ne le pense |)as. Ponr lui le tissn adipeux est seul l'organe chargé de la sécrétion de l'acide nri(pie chez les Insectes : c'est un véritable rein. Le ventricule chylilique ne joue le rôle de vessie urinain; ({u'occasionnellement; quant aux tubes de Malpighi, ils servent de simples tul)es vecteurs ou de réservoirs pour l'acide uri([ue; encore, cette l'onction ne serait-elle pas un fait général, puisque nous venons de voir que chez les larves des Sphégiens, par un exemple bien lemanjuable de cumul physio- logique, c'est le ventricule chylili(pie ([ui les supplée dans cette fonction. Mais alors les tubes de Malpighi, tout comme le ventricule chylilique, doivent avoir une fonction constante et [)riiicipale ; on l'a deviné, cette fonction serait la fonction biliaire. Les faits précédents restent, et ils sont du plus grand intérêt ; mais ou peut contester la théorie. Il semble tout d'abord bien difTicile d'admettre qne le corps adipeux soit nn véritable rein. Il est vrai qu'il faudrait d'abord s'entendre sur ee((ue c'est (|iiiin rein et la ])hysiologie de cet oi'gane, n'étant pas encore (ixée chez les animaux supérieurs, il semble bien dilïicile d'en donner une déli- nition ; si l'on donne le nom de reins aux organes (jui ont pour fonction d'élaliorer les matériaux urinaires sans être chargés en même temps de leur élimination, il s(! peut qu'alors ou puisse donner cette qualification au corps a(li|)eux des insectes ; mais alors, ne sommes-nous pas exjjosés à voir bien des organes porter le nom de reins? et d'après les recherches de Uanke, Meissuer, MinkowsUi et d'autres physiologistes sur les animaux snpérieurs, le foie, la l'alt;, j)eut-ètre d'autres organes, et même tous les tissus de l'oi'ganisnuMl'après certains aut(Mirs, ayant une foiu'tion nropoié- tieuveut jouer un rôle analogue et contribuer à l'élimination ou à remmagasinement des déchets de l'organisme. ACIDE URIQUE DANS LES DIFFÉRENTS ORDRES D'après ce qui précède, on a pu voir que l'acide uri([ue avait été trouvé chez la pliqjartdes Insectes. Chez les Coléoptères, l'acide urique a été constaté chez les Cha- rançons par H. Milne Edwards (46) et chez le Hanneton par Ghe- vreul (43). Nous venons de voir que, d'après M. R. Dubois, il s'agirait de guanine. Toujours est-il que l'existence de l'acide urique n'est pas douteuse d'après les réactions pré- cédentes; quanta la guanine il se peut (ju'elle coexiste avec l'acide urique dans la couche lumineuse. D'après Robin et Lai)oulbène (65 bis), l'abondance des urates dans la substance des cellules, au sein desquelles a Heu le dégagement de lumière, porte à penser que l'acid? uri([ue est ua des composés cristallisables résullanl de la décomposition photogénique d'une substance azotée détinie. 68 l'Ai I. AIAI'.CIIAI. Eu 1836, Aiuloiiin (48), exaiiiiiiiiiit iiii caltiil Iroiivc' par M. Aube dans les liibes de Malpiiilii du (Icrl-Nolanl, ivcoimiit ([ii'il so com- posait d'iirales. Sirodot (61) s'est clïorfc de (Iciiioiilicr |i;ir une ;iii;ilyse porhiiil sui- tes tubes de soi\an(e-eiii(| iiidi\idus, la présciicr de rurjitc neutre de soude dans les luhes de .\Ialpii;lii de VOiijcIcs. lutsironns ; il ;i ohleiiu le inùnie résultat pour le Hanneton. D'après le même auteur l'acide urique se trouve combiné avec la chaux chez le Dytique, et Plateau (66) a eonlirmé ces résultats, (^liez les llydrophilieus. Plateau a siij,iialé la [uésence de l'urate desoude, Kolliker (59) dit avoir trouvé de la leucine. Euliu Sirodot signale avec doute la présence de l'urée (lu'il aurait ohleniie à l'étal d'oxalate. Chez les Uk.mii'Tkuks, ou u'a pas trouvéd'acide urique. Plaleau(66j a rencoutré chez les Nèpes et les Hauàtres une jiulp(,' blanchàlre, à réaction alcaline, dans l'intestin moyeu, mais pas d'urales. C'est chez les Lki-idoptèiiks ([ue l'acide uricjue a été signale j)our la première fois comme excrétion des Insecles. Nous ue passerons pas en revue les nombreux auteurs (|ui en ont fait mention depuis; et il nous suflira de dire qu'il résnliedes expériences de Davy (55j faites sur un grand nomlire de Papillons, et principalement sur des Sphynx recueillis aux lîarbades que l'acide urique n'existe qu'eu proportion assez taible chez les Chenilles, et que dans certains cas, il serait même entièrement remplacé par l'acide hippurique. Toute- fois ce corps n'ayant été caractérisé que par la forme de ses cristaux eu iirésence de l'acide chlorhydrique, son existence doit encore être considérée comme douteuse chez les Insectes. Chez les Pajti lions à l'état parfait, Davy (55) a toujours an contraire trouvé de lacide uricpie eu al)ondance : c'est ainsi ([u'un Papillon de nuit examiiK' par cet auteur, rendait des excrétions uriîpies (pii excé- daient en p()id> celles d'un Oiseau-Mouche pesant près de cent fois plus, (pi'il obsiiivait à la même époque. La plupart (\[i temps l'acide urique est, chez les Lépidoptères, à l'état (l'urate d'amuioniacjue, dans certains cas ceiieiulant, Davy (55j vit l'acide urique à l'état libre ; cet acide urique libre a été trouvé par Sirodot (61) sous forme de calculs tout à fait compa- rables à ceux des animaux supérieurs chez la Chenille du Saule. Chez les Diptkres, Davy (55) a rencontré l'acide uriipie chez les .Moiisti(pies, chez la Mouche domesliipie, chez ('tillijihurd vitniihtiid, A hIIkiiiiiIii jihilHrd. l'risidlis Iciki.i. etc. D'après l;artlicl('iii>cit(' par l-'abre (64). la larve d'un lacliiiiaire parasite de la Clieiiille du Sphinx de 1" lui pi m ni >e, en contient autour L'AniDK iiiini !■: cm./, lks invkhïkiusks fit) des ramificalioiis traclifciiiii's dans les (•(îlluh's adipeuses dispos«'3es cil cliaijelet. Pendant la n\ nipliose, il s'en dévt^loppe notamment cliez les Anthrax, les Toxopliores, etc. Chez les Outhoptèrks, nous avons vu ((ue l'acide niique existe non seulement dans les tubes de Malpit;lii, mais encore dans les téguments et dans le tissu adipeux. Bascli (59; a démontré la présence de l'acide uri({U(;à l'état de cris- taux dans les Inbes de Malpighi de la Blatte commune (Periplaneta oriciilaiis), et Plateau 68) dans ceux de la Periplaiii'ta americana. (^n a assez rarenuMit icclierché l'acide urique chez les Nkvrop- TKI5KS. Davy (55) l'a cependant rencontré chez la Libellule, Plateau i66) l'a reclierclie die/, les nym|)hes de ces insectes sans succès, en rc-vanche cet auteur a trouvé dans l'intestin )noyen des petites masses orangées formées d'nrates. Schindler (69) a trouvé ra(;ide urique dans les tubes de Malpii;hi, de Pci-Ui hirumlis, fjhcl- liilii jhiri'Hcens, Vhnifjanca jltiricovnis et rcticulala. (liiez les Hyménoptères, nous avons vu ([ue l'acide urique était ré|iandii dans tous les grouiies. D'après Krukenberg- (70) cependant, il terait défaut chez l'abeille, Davy (55) au contraire dit eu avoir trouvé des traces chez cet Insecte; dans les matières évacuées par un Bourdon, Davy (50) dit n'avoir rencontré aucune trace d'acide urique; il semble donc que chez les Hyménoptères mellifères, l'acide urique existe en faible quantité. Toutefois, ce fait mériterait d'être confirmé. Chez les Thvsanoures, l'acide uriqueaété trouvé parScliindler(69) dans les tubes de Malpighi du Lépisme. OBSERVATIONS .l'ai eu roccasion d'obsei'Ner les i;ranulations uriipies du tissu adi|)eux chez les larves des Spliéiiiens dans trois types dilïeieiil-, le Ccrccris ofiiatii, le Crahro ci'iiluilnh's et un Péloprc. Si ou enlè\-e Tuiie (\t'< poiicl liât i()ll■^ blanches ipii sont semées comme autant (h- niilioles dans l'épaisseur du corjis adipeux du Pi'iopée et (pi'on la |)()rte sous le mii-roscopi' ou voit(pi'elle consiste en une \('>iciile pleine de sphéroïdes refriLit'uls. La Nc^iciile e^l une des cellules du tissu adipeux dont la iiieiiibrane persiste souvent, mais semble inaïupier dans ceitains m^ ; (hnis ce derniers cas les splitToïdes reslenl encore coInM'eiil-- eiiin' eux. mais il siillil d'appuyer légèrement sur la laiiielli'. pour |e> dissocier. Ils ont en moyenne un diamètr»^ de l.'ifx, leur contour est for- tement oiiibiu' et au centre on dislinuiie une sorte de iiovaii d'oi 70 PAUL MAliClIAL part(!iit ([uel{|ii('s rayons (igurant une étoile ; en un mot, ils offrent rasi)ect bien connu des globules d'urate d'ammoniaque ; l'acide acé- tique instillé sous la lamellelesdissoutpeuà peu: ou voitalors chacun d'eux se dissociei' en fines graunlalions ; il reste à ce moment une fine membrane (jui traduit le contour primitif du globule ; on voit pendant quelque temps les granulations animées de mou- venumts moléculaires butter contre cette membrane dfins laquelle elltîs sont emprisonnées ; puis elles liJiissent })ar se dissoudre complètement et ])ar disparaître. Ainsi les globules d'urate d'ammonia(|ne ([ui l'oiinent le contenu de la grande cellule adipeuse sont eux-mêmes contenus dans des vésicules secondaires. Chez le Carceris oniatn, j'ai ])u voir 1rs granulations apparaîtrez dans ces vésicules, puis segroupci- en lormanl de stries rayonnantes aulour d'un centre commun, peut-être un noyau. Nous avons vu que ces globules se dissolvent par l'action de l'acide acétique; toutc^fois la réaction est assez lente, probablement à cause de la m(!mbrane qui les entoure ; et ce n'esl qu'au boni de ([uelque temps que l'on voitde nombreux cristaux d'acide uriqiie faire leur apparition sur le champ du microscope. J'ai constaté l'existence de grajiulations ni'ati([ues analogues aux précédentes chez une larve d'/r/^/«/a//r.v parasite du ("rabro ccpJialotes, chez la larve d'une Mégachile (pii faisait ses cellules avec des feuilles d'orme découpées, et enfin chez une grosse larve deColéop- tère vivant dans le bois. Mais c'est surtout la larve de la Mouche (I) qui fixera notre attention. Cette larve, ayant été prise comme type par la plupart des naturalistes cpii se sont occupés des phénomènes si curieux du développement post-embryonnaire des insectes, présente un intérêt tout spécial ; il est en effet bien remarquable que les auteurs qui ont traité cette ([uestion, et notammemt \'iallanes, ne font aucune mention des dépots d'acidi^ nriqne qui s'accumulent dans le tissu adipeux de la nymphe et (jni formeraient cependant des repères précieux pour celte étude. Si l'on prend une lai've de Mouche déjà grosse et que l'on porle sous le microscope un lambeau de son tissu adipeux, on voit que les cellules sont rein|»lies de vésicules de graisse qui les rendent absolument noires. Si l'on fait alors passer un courant d'élher sur la |ir(''paralion, l('< rclliih's s'cclaircisscnl coniidrlcniciil , cl à pin! le gros noyau o\;daire, les cellules semblent complèteniml \ ides. (I) Liirvfs oinployt'es ;i Paris par les prclinirs et vcinliii's sur les (jiiais (asiicols). l'aCIDK IRIQIK CHKZ LKS INVEHTKBUKS 71 l'n peu plus tard, alors (juc la larve est depuis |)eu Lrausloruiée eu pupe, il n'en est plus de même ; l'éther éclaircit eucore la pré- liai"iti()U (I), mais il reste de nombreux globules réfringents rem- plissant com[)lètemeut la eelluleet pressés les uns contre les autres; ces globules ne sont pas tous entièrement spbérique; beaucoup d'entre eux oui un contour polygonal dTi à la j)iessiou réciprocpie ([u'ils exerceul les uns sur les autres; leur diamètre est de 5 àO [j.. l'.xaMiiués à un fort grossissement, ils apparaissent comme des |»etites masses réiringenles. dans les([uelles on voit souvent de lines granulations et quel([uelois des cor[)uscules anguleux ressem- l)lant assez bien à des cristaux. Si l'on exerce une pression sur la lamelle <'Ouvre-objet, cba(|ue globule se déforme et s'étire à la façon d'une goutte de graisse ; si l'on com[)riuu; davantage ils se fusion- nent entre eux, en formant des traînées réfringentes dirigées en tous sens; il n'y a donc pas de nuunbrane au moins à cette époque, et n'y ayant pas vu de noyau, je ne i)ense pas que les globules en (|uestion puissent avoir la signification de véritables cellules; dans certains cas ces globules se groupent ensemble de façon à former des corps muriformes. " Ces faits histologiques étant connus, instillons une goutte d'acide acétique sous la lamelle couvre-objet, et laissons rei)oser penchiut une lieure ou deux dans une cbambre bumide. L'aspect de la préparation s'est, au bout de ce temps, entièrement modifié : les globules contenus dans la cellule adipeuse subsistent toujours, mais ils se sont éclaircis, et de nombreux cristaux d'acide uri([ue se sont déposés. Duis certains cas, le cbamp du microscope en est couvert; beaucoup se groupent de façon à former des concrétions mamelonnées, d'autres formiMit des petits cristaux losangi(|ues isolés, d'autres enfm se sont déposés à l'intérieur des globules (pie nous avons décrits. Les cellules adipeuses renferment donc des urates et les globules réfringents sont les éléments où ils se dépo- sent. Avant l'action de l'acide acétique, ou voit assez souveut des concrétions dans les cellules adipeuses, mais il arrive aussi fré- quemment qu'il n'y a ni concrétions, ni granulations inorganiques ainsi qu'on peut s'en assurer en comprimant la préparation de façon à la rendre entièrement transparente, et pourtant, même dans ce cas, l'addition d'acide acéti(|ue fait souvent encore ap|»:iraître les ciistanx d'acide uri(jue (pii peuvent même être très luunbreux. (I) L'élliiT éliinl ('VJiporé. il voMo de loiif:iU's ;iii;iiillcs m'(Mi|iiM's, c;iraclOrisli(|ii('s (U's cori)S gras l'I iiotamiiiL'iil ilc la sloarine. 72 PAtL MARCHAL Les lira les sont alors prol)ablemeril à l'état liiiiiide et imprègnent le contenn des cellules adipeuses: ce fait était du reste à prévoir étant donnée la réaction franchement alcaline des tissus. Il arrive assez fréquemment que, même en attendant longtemps, la réaction ne réussisse pas et qu'on n'obtienne pas de cristaux d'acùde urique. Le moyen qui m'a donné les résultats les meilleurs et les plus constants est le suivant : Ou met un petit lambeau de tissu adipeux sur une lame de verre, en évitaut le contact de l'eau ; on dessèche sur la lauipeen chaufTaut d'une façon modérée, ou ajoute alors une très petite goutte d'eau, et autant d'acide acétique, puis on dépose dans une chambre humide sans mettre de couvre-objet. Il est rare en employant ce moyen de ne pas obtenir de beaux cristaux d'acide uri({ue. Eu traitant un lauibeau du tissu adipeux par l'acide azoti(iue et les vapeurs d'auiuioniaque on obtient souvent la réaction de la murex ide. Il nous reste maintenaul à couiparei' les faits précédeuls avec les données que nous fournissent les auteurs. Les globules de la cellule adipeuse out été le sujet de différentes interprétations. Weismaun (1) désignait les cellules adipeuses qui se sont dissociées pendant hî travail de la nyinpliosc, sous le nom de A7>V>u7/^'///.v/r/f'//t(sphérules granuleuses;; il y voyait, eu etfet, des formations spéciales dont il ne connaissait pas l'origine, (;t pour lui les globules ou noyaux étaient les éléments formateurs des tissus de l'imago. Ganin (2) pense (jue les cellules du corps adipeux sont frappées de dégénérescence, et qu'au(;une partie vivante ne restant de ces éléments, les débris servent de matériaux nutritifs aux tissus nouveaux. Kiiuckel d'IIerculais (3), émetune opinion analogue en coinpaiant le corps adipeux à un véritable vitellus nutritif. Viallanes (4) enfin considère les globules cdninic autant de formations cellulaires nées par génération sijontancc dans la grande celluh! et (lu'il désigne sous le nom de rellnlcs /illrs. L'opinion de Ganin et de Kimckel parait an pi cniicr abord assez (I) VVoismann, DIr Entirirkphinq der Diplcrrii. Lcip/i;:, Isfl'i (cili' (l';i|tn's Viallanes). (ii) (ianin. MdU'rimi.v pmtr servir U l'hialoire du (h'n'lojipnm'iil iiosl-rni- hri/ontiitiri' dfs Insectes (en russe), Vai-sovie, 187."), |). ^{4, elc. ('.)) Kiincliel d'Ilercnlais, Hrclierrltes sur l'arçianisalion et le (lérelnpjienieiit des Volucelles. Paris, 187;). (i) Viallanes. Rerlierches sur i hisloloijie el le dérelojijiemenl posl-em - hri/oiiiiiiire des liiseries. Anii. des se. naL, \>. I.i".!, |SS:i. l'acidk URiori: cni;z lks invertébrés 73 S(''(lLiis;iiil(': il l';iiil coiiNrnii- loiilclois ([n'il csl, hu'ii singulier «[lie ces pi't'It'iKliis Liloliiilcs vitclliiis ir;i|i|i;iraissent (|ir;iii iiioinrnl où l;i I;ii'\(' coiiiniciicc ;'i se mclli'c cii |)ii|te. S'il s';ii;issail rt-cllcniciit d'iiiir n'st'r\(' milrili\t', ii'aiiiail-i'llr pas du s'acciiiiiiilrr pcinlaiil la [h'iJikIc a('li\ I' (le ranimai cl non pas an nn)nirnl on l'animal r-^l innnohilc cl ne prend ancnne nonnilur*' V si le lail di; mise en réserve es! |)aitaitcnu'nl admissible pour l;i graisse, il est donc au ciMilriire 1res conleslahie pour les globules en (luestion. Quant à l'opinion de \'iallanes. j(3 doute (pTclle soit fondée, caries caractères pliysi(pies et ()pti([ues des globules, leur aspect bouiogène, la façon dont ils se coniportent, lorsipi'on les c(Hnprime, ne sont pas en faveur de celle bypotbèse ; cependant les \ésicnles (pie l'on oljseive chez les Spliégiens nu' laissent encore (pu'l([ue doute sur ce |ioinl. Vax résumé, nous conclurons ([ue les globules réfringents en ipiestiou sont des parties dilïéreuciées de la cellub; adipeuse, peut- être de véritables cellules en voie de formation et([ui emmagasinent l'acide urique provenaut de la désassimilation des tissus, au moment du ti'avail si actif de bi uympliose ; quanta savoir s'ils ont un autre rôle, une étude ])lus approfondie de leur évolution, et de leurs réactious uiicrocbimiques peut seule en donuer une expli- cation satisfaisante ; il y a là certainement un [)oiut à éclaircir dont l'étude aiderait beaucoup à comprendre les phénomènes si imiiortants et si intéressants de l'histolyse et de l'histogenèse au moment de la nymphose. Que devient ensuite l'acide nrique accumide dans le tissu adipeux ? Nous avons vu que tous les auteurs s'accordent à dire ([u'au moment de Téclosion de l'Insecte, l'acide uri([ue est évacué (Ml abondance par l'intestin : c'est ce que l'on ap[)elle le inccaniiiiu ; nous avons vu également que d'après les recherches de Fabre (57, 64) avant d'être évacué, il s'accumule soit dans le ventricule chylilique et les caecums qui en dépendent, soit dans l'intestin et les tubes de Malpighi. Comment se fait le passage des nrates, du tissu adipeux dans ces organes ? Il y a là un point intéressant à élucider, et({ui ne me parait pouvoir être résolu (pie [lar la méthode des coupes. Je n'ai pu encore recueillir aucune donnée sur ce sujet. Nous terminerons cette étude par l'examen d'un Insecte au moment de l'éclosion, et nous prendrons comme sujet un Hyiiié- noptère de la famille des Abeilles gastrilégides, l'Osmie (1). ([) Los os|)oros iiui' jiii l'xaiiiiiK'is cl (|iic jf iluis. ;iiiisi qiio les larvi-s di' IVlopoo (loiif i';ii pii (lisnoscr, ;'i rcxirriiic ()l)li.u;r;iiici' di' M. Nicolas, le s;iv;tnl rnlunioloiiislc irAviiiiiini, sciiil (l.- et de l'oxalate d'ammoniafpu'; on voit alors se former imnK'diatement un précipité blanc soluble dans l'acid».' clilorliy(lii(|iie. indiipiaut la présence de la chaux. Il résulte des expériences |)r(''C(''(lentes (|iie le meconiiini de l'Osmie est fornit- d'acid»; uri(pie ('onihine à la clianx et à l'ainnioniaipie, et d'acide uri([ue libre. 76 l'AL'L .MAKCHAL CONCLUSIONS (n) La sécrétion de l'acide urique est un fait général chez les Insectes, et si l'on néglige les petits groupes des Strepsiptères, des Thysanoptères, et les Parasites où il n'a sans doute jamais été recherché, les Hémiptères font seuls exception. (h) L'élimination de l'acide urique est en général dévolue aux tubes do .Mal|)ighi (Audouin, etc.); toutefois la foncliou urinaire, surtout au moment de la période larvaire, est mal localisée, et l'on voit tantôt le tissu adipeux, tantôt l'intestin ou le ventricule chyli- li({ue et les ca3cums ([ui en dé[)eudeut, tantôt la peau, servir d'une façon normale à l'élimination ou à l'emmagasinemeut de l'acide urique. (Recherches de Fabre interprétées par lui d'une façon un |)eu différente.) ((•) Les tissus les plus divers et surtoui le corps adipeux ont chez les Insectes un nMe uropoiéti([ue (Fabre, Leydig. Krnkenl»ergj. Néanmoins, le r(jy\)S adipeux ne peut être considéré comme un lein ; sauf peut-être chez certaines larves, si l'on considère l'emma- gasinemeut de l'acide urique comme un mode spécial et provi- soire de dépuration urinaire. ('/) Les recherches chimiipies ne conliiinenl pas rhy|)Othèse de la fonction biliaire des tubes de Malpiglii (Sirodol, Plateau, Krukenberg, etc.). L'accumulation d'acide urique d;ins le tissu adipeux, tanl(M dans d(!S cellules spéciales, tantôt dans toutes les cellules est au nidnicnt de la nymphose un phénonu^ne général (Fabre). ie) Les tirâtes se iléceloppent à l'intérieur do eelliiles adipeuses, dans (les vésicules secondaires (Sphéfjiens), on dans îles (ilobiiles particuliers et réfriiujents (Diptères). Il est douteux que ces fjlohules soient de véritables cellules fil les et c'est pr(d)al)leiiieiil à tort (ju'on les a considérés roninie des éléments vitelliiis. (/) Au moment de la transforin.dion, l(>s orales liassent pai' nu processus inconnu dans le \'enlricule cliylili(pie et ses ca'cnms, ou dans l'intestin et les tubes de Malpighi, pour être ensuite rejetés au dehors sous forme de ineconium (Fabre, etc.) (ij) L'acide urir[ue existe chez les différents Insectes (pielipie soit leur régime, eton le rencontre aussi bien chez le Papillon que chez le Coléoptèi'C carnassier. Le fait serait poiirlani à coidr('ilei- |)our les Hyménoptères mellifères. L'ACinK rniori: ciii:/. i.i;s i\\i;ini':[!i(i'> 77 (/() I.'acidt' iiii(|ii(' cxislc clic/, les Insectes à Tétiil d'acide iiri(|iic lihrc, diiratc (raiiiiii<»iii;H|iic, de soude, de potasse et de chaux (Clievreul, Fat)ie, Sirodof, Plateau, ohserv. pers. etc.) (/) En outre de l'acide uii([uc. I:i leucine, l'acide lii|i|)iiii(|iie. la lïiianine. et d'une l'acon très doiileuse l'iiiée auraient été trouvés accessoirenieiit dans les produits de désassiniilalion des Insectes (Kollikcr. I)a\\ , Audoiiin. Ilapliacl Duliois, elc. j \"II. — .MOLLUSQUES Nous exauiiiierons successivement les trois groujjes cln;/, les(|uels (tu ail fait des recherches pour déceler la présence de l'acide uri([ue : les Lamellibranches, les Gastéropodes et les déplia lopodes. 1" LA.MKLLIBHANCnKS : Les premiers auteurs ipii aient i)arlé de la présence de l'acide iiri(|ne dans l'organe de Bojanusdes LamellihranchessontOwen (74j et(iarner (75): mais ils se hornent à en constater la piésem-e sans dire les réactions sur les((uelles ils se basent; Babo ayant analysé les calculs proNenaut d(; l'organe de Bojanus du l'rcliinrnhis iiilostis les a trouvés composés de phosphate calcaire avec une trace de phosphate de niagnésie et une faillie quantité d'une matière orga- nique se comportant avec l'acide nitri(|ue exactement comme l'acide nriipie. Mais ce ne fui (pie plus lai'd, en ISoC), (|ue M. de Lacaze-Didhiers (81), dans son célèbre mémoire sur l'organe de Bojanus, signala d'une façon positive l'acide uricpie chez les Acéphales. Kiche. auquel l'analyse avait été conliée, en li'aitanl par les méthodes appropriées la poussière brunâtre ([ui sort de l'organe de Bojanusdes Lutraires (jblint des cristaux d'acide uriipie et avec ces cristaux la murexide. Cette découverte jeta une vive lumière sur la i)hysiologie de l'organe en question, et fournit un argument de [)lus à ceux (pii voyaient un rein dans l'organe de Bojanus des Lamellibranches. Des résultats analogues mais nK)ins positifs furent obtenus sur les Maclres (81). Toutefois les recherches (jui suivirent sans inlirmer les résultats précédents montrèrent que la présence de l'acide urique chez les Acéphales, loin d'être générale, était l'exception. En 18o6, Schlossberger (82) analysant les calculs de la Pinna nahilia les trouva formés en majeure ])artie de phosphate de chaux 78 PAUL MARCHAL et de magnésie, mais n'y trouva pas d'acide urique. Voit(84j ;i fait de nombreuses analyses portant sur des Huîtres et des Huîtres perlières, les unes sur les animaux entiers, les autres sur les organes eux-mêmes; il n'a jauiais obtenu d'acide uri(|ue. L'analyse des concrétions du Pcctunculus iiHosns où Babo avait sigualé un corps ayant les réactions de l'acide urique, lui a également donné des résultats négatifs. Griesbach (86) pour les concré- tions d'Anodonta pisanaUs, Krukenherg (88), pour les calculs (le Pinud s(jit(iinos(i, Spondjilus fjacdcrojjHs, Mdclra lactea, Osirea linncllosa, Tapes dccassald, Mytilus edulin, Peclen Jacuhœus, sont arrivés à de paieilles conclusions (1). Enlin M. Leiellier (90), a montré que la présence de l'acide urique était un phé- nomène extrêmement rare chez les Acéphales. Ses expérien- ces très minutieuses et très variées ont porté sur les organes de Bojanus provenant de centaines de moules, il a passé en revue vingt-deux espèces diiïérentes d'Acéphales, et n'a obtenu que des résultats négatifs (2). Il restait donc, après bien des recherches, les calculs de la Lutraire qui, à la rigueur, peuvent être considérés comme patho- logiques, pour démoutrer la fonction de l'organe de Bojanus des Acéphales; c'était peu, surtout si l'on considère que la positiou de cet organe, par rapport au trajet du sang, est bien plutôt, ainsi, que le fait remarquer M. de Lacaze-Duthiers, celle d'un foie que celle d'un rein. Une analyse portant sur les organes de Bojanus d'un grand nombre d'animaux pouvait seule résoudre la question. M. Letellier a lit et démontra la pi'ésence de Vuréc dans l'organe de Bojanus de tous les Acéphales qu'il put se procurer en quantité suffisante pour procéder à ce genre de recherche, notamment chez la Moule, l'Aiiodonte et le Cardium; il a, en outre, signalé la présence delà tyrosine, de la leucine, de Xa créât mine, de la créai ine et de la taurine. Gorup-Besanez (79) avait trouvé une suhstance qui présentait les réactions de la guanine, mais les recherches postérieures de Voit et de Letellier n'ont pas confirmé ce résultat. (1) GriflUlis (91) prôlond avoir trouvé de l'acide urique et de l'urée dans l'or- gane de Hojanus de l'Anodonte; le premier résultat est oonlredil par les reelierches de (iriesitat'h et de Leteilii-r. (2) Les vingl-deux espèces examinées i)ar jM. Leiellier son! : Oalira edulin, Peclen maximum, l'eclen rarins!, Pinna rerrnnihtta. l'erlimnihi^ piloau^, Car- (liimi noni:egicuiii,C!Jcl(tft corneus. Tapes (lecusxuta, Tapes pullaslra. (ifllierea ckione, Maclra solUla. Tellina solitlvla, Donax analina, Solen <'h.s(s, l'Iiolas daclijlns, l'Iiolas candidu, l'an dora ras Ira ta. l'acide iRiniK cm:/. lf,s iNvr:nTi':niu':s 79 Pour ce dernier ;iul('iu\ la |»réseii('C de l'urée eu quautité notable dans l'ortiane de Bojanus a une signilication décisive pour déter- iiiiiier la touction rénale de l'ori-ane de Bojanus des Acéphales. Il est certain (|iif la découverte de cette substance a nue grande iniportaiicc au |)oint de vue physiologique. Néanmoins l'existence de l'urée ne serait certainement pas suflisante pour trancher la (|uestioiK si l'on ne savait i)ar l'étiule anatomi(|iui du sac de lîojaiiiis (|m' cette urée peut être éliminée directement au dehors \):\v un canal excréteur. On sait, en efïct, (pie l'urée n'est pas carac- téristicpie de l'urine, et (|ue, pour bien des auteursje foie est son lieu de formation chez les animaux supérieurs. Chez les Mollus- (pics eux-nuMues, l'organe de lîojanus n'est ])as le seul organe où on ail trouvé de l'urée : En 18S0, Krukenberg (88j (I), avait dcjà trouvé celte sidtsiance d;ins le foie (VAira Noœ, de Miillliis (/iilld-jn-nriiiridlis, et de dilïérents gastéropodes tels que Tiirim ni;/(isiis. Cet auteur avait de plus signalé dans le foie de nombreux nH)llusques cette ménu' taurine (jucnous venons de voir examiner dans l'organe de Bojanus. Fort de sa découverte, Kiidvenberg disait à celte époque que c'était le foie bien plutôt (jue l'organe de Bojanus qui devait ètie assimilé à un rein. Aujourd'hui le foie est devenu le pancréas, et l'organe de Bojanus a repris sa jdace. llàlons-nous de dire ({ue toutes ces contradictions sont |)lul(d apparentes que réelles, et ({u'elles sont dues à l'assimilation forcée (|ue les ])hysiologistes sont trop souvent tentés de faire entre les organes des animaux inférieurs et ceux des A'ertébrés. On veut à tout prix retrouver dans le fonctionnement de l'orga- nisme d'un Invertébré la même lilière (juc dans celui de l'orga- nisme d'un Vertébré. Or, rien n'est plus contraire à la vérité que cette nuuiiére de voir. Il y a plus d'une combinaison possible pour arriver à l'assimilation et à la désassimilation, et les facteurs nécessaires peuvent se grouper ou se dissocier de façons bien dillérentes pour arriver au même résultat linal. C'est ainsi qu'au risque de commettre une hérésie physiologi({ue, nous admettrons ({ue l'organe de Bojanus peut très bien i)articiper avec le foie à la fonction urinaire, et cedei'nier jouer eu mêmetemps un rôle analogue à celui d'un pancréas, et un rôle éliminateur. '2o Gastéropodes : Si la présence de l'acide urique aétédiscutée chez les Acéphales, (1) Loc. cit., p. 31-33. 80 PALL MAliCIIAL il n'en est pas de même chez les Gastéropodes. Ce tut Jacol)s<)ii (73) (|iii. en 1820, constata ponr la première fois, la présence de Tacide iiri(pie dans l'organe de Bojauus de l'Escarjrot (Ifcli.r iioimilin). Davy (23) la lionvé depnis chez les //r//> exotiques. Il esta remar- quer que c'est surtout chez les Pulmonés qu'il est fait mention de l'acide nri(|uo chez les Gastéropodes. Leydig et Scherer l'ont sij::nalé chez la Palndine, Meckel (77) chez la Lymnée et la Planorhe, Kru- keuberg (88) d'une façon non constante chez Arian a In-, Mac Munn (71) chez Liina.r fUirus, Letellier (90) chez l'In/sa luala (ï). D'après Letellier, il existe en aussi grande quantité que chez l'Escargot où il est extrêmement abondant chez l.lmmfd sifujndlis vl iialustris, chez Physa acuta et Ptaiiorbis cornciis. - lui (iciiors des Pulmonés, les exemples des Gastéropodes cités comme ayant de l'acide uiique sont extrêmement rares, et à ma connaissance, du moins, il n'y a que le Pleurobranche où l'acide urique a été trouvé par Riche et Lacaze-Duthiers (93), et la Patelle vulgaire où il a été signalé par Grilhllis (92). Chez l'Escargot {UcU.r (isjicisa ou Jl. poiiKilid) il existe en si grande abondance qu'il suffit de crever un organe de Bojanus sur une lame de verre, pour f|u'il s'éciiappe immédialcmcnt sons l'orme d'une tiaînée nuageuse; et l'on obtient la réaction de la mnrcxich; avecla plus grande facilité. On sait que l'éliininalion de cet acide se fait chez les Pulmonés d'une façon assez s[)écial('; il s'accumule, en effet, sous forme de petites concrétions dans les cellules épithé- lialesde l'organe de Bojanus, puis les cellules se détaclienl el tom- bent dans l'intérieur du sac pour être ensuite évacuées an dehors par le canal excréteur. Chez le Cyclostome (CurldsIoiiKi rlf(/(iiis) (|ni, par l'existence d'un ]»ounion se rattache! aux Pulmonés, mais ({ui, [»ar le reste de son organisation se rattache aux Prosobranches, il y a une j)articularité anatomique très intéressante qu'il est impossible de ne pas signaler. Clapai'ède avait déjà démontré, en 18.")S, que chez le Ci/cIosIoiiki l'ii'ijdiis il y avait deux sortes d'appareil excréteur ; or Barfuth (89j a récemment fait voir que l'un d'eux nommé glande à concrétions contient de l'acide urique; au contraire la partie désignée sous le nom de rein ne contient ni acide urique, ni aucune autre substance alliée telle ([ue guanine, xanthine, etc. II résulte de ce f|ui ])récède (pie l'existence de r.icide nii(|iie (1) l>;i prcsciicr (le r;ii-iilc' iirii|in' a ('h' iiii>>i ilciiiuntrct' elic/ Hiilimiis iinni hiini^ J'hijsa l'ovIiiKlli'!, Vilrimi l'Idinidlii . Siiccnicu n miilnlini . clc. Ivriilvriilici';;, Inc. cit. {90). V '•'■ l'acidk iiîioii; cm;/, i.ks i.\vi;iiTi':itiii';s 81 semble générale cliez les riastri'opodes iiiiinis d'uw pdumoii. D'après Knilienberg cepeiKiaiit, il y aiiiait des espèces <'hi'z lesquelles l'ariclf' iiri(pie ne st'iviit pas constant et se reiicoutreiait chez nii individu, faisant an conliaire défaut cliez nn auli'e. Les recherches jjorlant sur les autres Gasléropodes ne sont |)as encore asseznonibreusesi)Our poiivoii- conclure d'une façon générale à leur égard. 3° Céphalopodes : Chez les Céphalopodes, l'existence de l'acide urique n'est pas plus contestable (pie chez les Gastéropodes, mais elle parait être un fait encort? moins général (jue dans ce dernier ordre. Jus(|u'ici on ne l'a mentionné que dans un seul type, la Seiche. Eu 1835, Mayer considéra le liquide des cœcums péritonéaux comme de l'urine et les appendices glandulifères des veines comme des reins. Harless (78) signala à l'intérieur des cœcums précédents des cori)uscules(run rouge vermillon qui déjà, du reste, avaient été vus par Siebold et Krohn ; mais il reconnut |)ai' l'ana- lyse qu'ils étaient composés d'acide urique. Paul Bert (85) obtint le même résultat. Griffiths (91) a analysé le liquide des cœcums péritonéaux ou sacs rénaux de la Seiche et il aurait trouvé de l'acide urique et du phosphate de chaux; mais il ne parle que d'un liquide clair et nullement des corpuscules rouge vermillon ({ui ce])endant frappent immédiatement la vue lorsque l'on a ouvert les sacs rénaux. Cet auteur aurait de plus constaté l'existence d'une petite (piantité d'acide urique dans la veine cave avant son entrée dans le rein, et son absence dans le sang (jui revient des branchies. Chez le Nautile, il a été cherché sans succès à diverses reprises (1) ; il en est de même chez Sepiola Uondeleli, Loligo culgaris et Octopus rult/aris (2). Léon Frédéricq (87) a examiné le li(iuide même de l'excrétion du Poulpe ; il a trouvé que ce liquide avait une densité de 1035 ; il a fait une analyse portant sur environ 18 centimètres cubes, et n'a trouvé ni acide urique ni urée, enfin, en soumettant les concré- tions pierreuses qui se trouvent à la surface des appendices glandu- lifères des reins du Poulpe à ré|)reuve de la murexide, il eut un résultat négatif, mais l'addition de potasse au résidu azotique donna une teinte rouge, qui devint d'un beau violet à la chaleur ; cette (1) \()ir Iliixh'v. Tlir (inaloiiii/ of iitrrrlt'hrnlrd tniiiiidla. 1877, \^. '6'li. {!) Voir Krukt''iil)cr!,^ Vergl. pit. Stnd.. ISSd. p. :i7. lu.— G 82 l'Ail. MAKCIIAL rracMoii ;i])|);irU'ii;iiil aux corps de lasrric xaiitlii([iie, ÏÀ'on Frrdrricii coiicliil à la présence (le hi^uaiiiiH' ou de la xaulhine. 11 se poul ([lie Hessliuii' (21) ail couroudu cette rcaction avec celle de la murexide, iors(|u'il si^uaia la prrscnce de concrctious d'acide uri(jU(! chez Ochijnis niUjdiis. Klrihnic nioscluiltt cl l.olijjo nili/ser pendant \H heures, le précipité ipii s'est l'orme est lavé à l'acide clilorliydri(|ue légèicmenl dilué et bouillant de lagon à dissoudre les corps étrangers tels cpie xantliine, albuminoïdes ou autres (jui auraient pu être précipités avec l'acide uritpie ; si ce dernier n'est pas encore blanc et pur ou le ri'picnd encore par la potasse et on le rejn-écipite |»ar l'acide chlorliydri(iue. On obtient alors l'acide uri(jue sous forme d'une poudre bien blanche et composée de cristaux microscopiques. Après lavage à l'eau distillée, il est séché et pesé suivant le procédé connu. Ces dilïérentes opérations nécessaires pour avoir l'acide urique pur ont pour résultat de laisser une certaine quantité de ce corps dans les eaux-mères et dans les eaux de lavage. Aussi est-il néces- saire de faire subir la correction indiquée par les auteurs {[). Le poids d'acide urique obtenu pour la sécrétion a été de 0e''I002 soit par Hélix de Os^OOli. Nous pouvons donc admettre qu'un Jldix pomatia dont le poids moyen est de 17 grammes (coquille et opercule compris) ren- ferme dans son organe de Bojanus au minimum 7 milligramnu'S d'acide urique, à la fin de la période d'hibernation. J'ai utilisé les matériaux qui m'avaient servi pour le dosage précédent, en procédant à la recherche de l'urée. J'ai traité le résidu de l'extrait alcoolique, par l'acide azotique afin d'obtenir de l'azotate d'urée, et par le réactif de Millou. Les résultats ont été négatifs. Letellifu" (90) était du reste déjà arrivé à la même con- clusion. En outre, l'extrait alcooli(|ue a présenté uni; réaction fran- chement acide qui est peut-être due à un acide organique autre que l'acide urique; en l'évaporant à un faible volume on obtenait des petits cristaux lamelleux, très minces, chatoyants vl nacrés, surnageant à la surface du liquide, et de forme rhomboïdale; ces cristaux étaient en trop faible quantité pour les soumettre à l'examen (1) Je me suis servi iiuiii' li s caiix-inères de la cor l'cclidiKlon.dO'iS |iar KKIc.e. et pour les eaux de la correcUun de 0,flO''i;) par lOOc.c. 84 PAI'L -MAUCHAL chimique. Je crois aussi autant «[u'ou peut en juger par le simple examen microscopique avoir trouvé de la leucine qui existerait alors en assez grande abondance. Il aurait été intéressant de voir si l'existence de l'acide uri(|iiL' n'était générale que chez les Pulmonés, et si, en réalité, il manquait chez la plupart des autres Hastéi-oiJodes. Je n'ai malheureusement pas encore eu l'occasion de le iaire. 3° CÉPHALOPODES : Trois Seiches ont été examinées. Leur s;ic rénal renfermait des calculs d'un beau rouge vermillon adhérents pour la plupait aux l>ar(>is du sac ; le plus gros de ceux ({ue j'ai examinés avait la taille d'un grain de Chenevis ; la majorité formait un tin gravier rouge. Ces calculs, ainsi que Harless et Paul Bert Tavaieiit déjà constaté, donnent la réaction de la murexide. Ils se dissolvent dans l'eau bouillante bien (pi'assez dillicilement. Il n'y a donc pas de phosphates ou de carbonates alcalino-terreux. Un des calculs étant chautïé sur le couvercle d'un creuset de platine, il se carbonise, et il reste un très faible résidu insoluble dans l'eau, in;iis soluble dans l'acide chlorhydri([ue avec elïervescence. La dissolution clilorhydrique des cendi'es est recueillie et additionnée d'ammoniaque et d'oxalate d'ammoniaque: il se pro- duit un léger précipité indi({nant la présence de la chaux: ce pré- cipité est tiltré et le liquide clair additionné de phosphate de soude; il ne se forme pas de dépôt ammoniaco-magnésien révélant la pré- sence de la magnésie. Le résidu de la calcination est donc du carbonate de chaux. L'acide carbonique ne préexistant pas ainsi qu'on peut le constater en traitîint un calcul i);tr l'acide chloiliydriciiie, il faut admettre (|n"il provient de la décomposition de facide urique, etqu'il y avait une faible trace d'urate de chaux. Toutefois la presque totalité du calcul est formée d'acide nri(ine libre. Si l'on traite, en elTet, sous le microscope, la poussière cristalline qui résulte de la pulvérisation d'un calcul par l'acide chlorhydrique, on constate (|u'elle reste inattaquable et l'on ne voit pas se former de nouveaux cristaux, comme cela iiuriiit lieu s'il y avait des urates en (piiintité a|)pré- ciidiie. I)e plus un calcul étant dissous dans l'eau honillante, il se reprécipile par ii^froidissemenl non pas des nrales, mais des cris- taux d'acide nri(pie. .lai constate aussi le dégagement (raninionia(|iie par la potasse; mais il e>l probable (ju'il jirovient de substances eti-angères. l'acidI": [:Funi"K ciii:/ i.ks invki^tébrés 85 Les calculs de la Seiche se composent doue d'acide iiii([iic libre et d'une faible quantité d'urate de chaux. CONCLUSIONS (a) L'acide ui'i(|ue fait presque constamment défaut dans l'organe de Rnjanuschez les Lamellibranches, et y est remplacé par l'urée, la taurine, la créatiniue, la créatine ; on y rencontre aussi de la lencine et de la tyrosine (Letellier). (h) L'urée et la taurine se rencontrant également dans le foie et dans l'organe de Bojanns des Lamellibranches; ces deux organes peuvcnl être considérés l'un et l'aulrecommeparticipant à la môme fonction, et si la désignation de rein doit être donnée uniquement à Torgane de Bojauus, c'est parce que cet organe semble, en raison (le sa structure anatomiqiie, devoir remplir un rôle exclusivement éliminateur; le foie ayant au contraire un rôle prépondérant dans les phénomènes digestifs ne peut être assimilé à un organe rénal. (r) Chez les Gastéropodes, la présence de l'acide urique est un fait général chez les Pulmonés, (Jacobson, etc.); l'urnanc de liujiiii.iis d'an seul Heli.r poriKitia en rnifciiiii' plus de 7 milli- {/rtniniies. Les données actuelhïs ne permettent pas de dire si l'acide urique existe d'une façon générale chez les autres Gastéro- podes. ((/) L'urée n'a pas été rencontrée dans l'organe de Boj;iuus chez les Gastéropodes qui ont été examinés en vue de cette recherche (Letellier, Observ. pers.), mais on y rencontre en outre de l'acide urique, une siilistdnre avide spéeiale el prohahleiiient de la leucine; le foie de certains Gastéropodes renferme de l'urée (Krukenberg). (i') Chez les Cé[)halopodes, la Seiche est le seul ly|)r chez le(pu'l l'acide lu'ique ait été trouvé d'une façon certaine (Harless, Paul Bert, etc.) Il existe dans le rein de cet animal à l'état d'acide iiri(|iie libre avec traces d'urate de chaux (Observ. pers.). (/) Un corps xanthique, sans doute la guaniue, remplace l'acide uri((ue cliez le Poulpe. (P'rédéricq). (ej Chez les .Mollusipie-;, rexcréliou de l'acide uri([iic se fait à 1 état solide, soit sous forme d'une Due poussière éliminée avec les cellules qui l;i prodiiiseul comme chez les IMilmonés, soit sous forme de calculs et de giavier comme chez la Seiche : il se peut aussi (pie dans certains cas elle se fasse exclusivement à l'état lirpiide, et O;) PAIL M AliClIAI, alors l'acitle iirique étant ôlimiiu'à iiicsiire ({iTil se l'orme peut avoir échappé à des recherches siiperlicielh-s. VIII. — TUMCIERS L'Acide uriqiie a été découvert chez les Tuniciers par M. de Lacaze-Duthiers (93) chez la Mol;^iile. Dans le « sac bojanien » de cette ascidie se trouve une grosse concrétion «jaune bistre solide reproduisant, uiais en plus petit et avec des bords irréguliers, la l'orme générale de l'organe. » D'après les réactions données par cette concrétion, M, de Lacaze- Duthiers conclut qu'elle est formée d'acide urique. En dehors de ce gros calcul central, on trouve aussi des petits amas uricpies à l'intérieur des cellules autour des noyaux, mais d'une façon moins constante que chez les Pulmonés et chez la Lutraire. Les résultats précédents ont été conlii'inés par Kuplïer (94j (|ui a trouvé de l'acide urique dans les « reins » d'Ascidia complanata, et Krukenberg (95) qui en a reconnu la présence constante chez l'haUusia mentala dans la masse glandulaire qui entoure l'intestin. La brièveté du chapitre nous dispensera de conclusions. CONCLUSIONS Avec les Tuniciers, nous sommes arrivés à la [routière qui sépare le domaine des Invertébrés de celui des Vertébrés. Une étude aualogue à celle que nous venons de faire ne pourrait avoir d'intérêt chez les N'ertébrés qu'à la condition de faire de nom- breuses expériences physiologiques. Cette étude, prise à un point de vue i-estreiut, nolauimeut chez les aniuiaux hiberuanis. fera sans doute l'oljjot d'un prochaiu travail déjà ébauclié. Nous ne donnerons pas de résuuK' de la itrcccdciiie éhuh^; ou trouvera, en cfïet, à la fin de cIkkiuc chai)ilre les couclusions (jui résuuient à la fois l'état des connaissances actuelles et le résultat de nos rcclicrclics personnelles. .Nous nous contenlei'ons scnlcnienl de jelei' un coni» d'o'il en ari'ière sur le chemin parcouru. Nous voyons d'abord (pie la sécrétion de ra(;ide uriipie est un plirnonièn(! (pii n'est pas constant chez les Invertébrés, et que l'on na pu eu dé(M)uvrir chez les Spongiaires, les Ccrlenterés, les Kchi- nodcrmes et les A'ers. Dans les typi's orgaiiiipies où on It^ rencontre (Moliiisfiiics. A rlliropodcs). il n'i-xistc p.is (l;in^ tontes le-> classes, l'acidI': riuori-. <:iii:/. i.k.s iNVKitrKiuiKs 87 ou Ituit an moins se présenlo chez (iiiel(j[iH'S-iiiies d'entre elles d'une façon tout à lait exceptionnelle en se cantonnant àqnelques espèces. C'est ainsi que chez les Arthropodes, si la sécrction de l'acide nrique est à peu près générale chez les Inseclcs et les Myriapodes, elle est an contraire exceptionnelle chez les Arachnides, et semble jusqu'à présent faire défaut chez les Crustacés. C'est ainsi éfçaleinent que, chez les .Mollus({ues, si la sécrétion de l'acide nrique est générale chez les Gastéropodes pulmonés, elle est extrômeiiienl rare chez les Acéphales. Enfin, dans les cas où la sé( lélion de l'acide uri(iue disparaît ou devient accessoire, nous constatons un phénomène de chimie phy- sioloiii(|ue des plus curieux : la désassimilation des substances alluiniinoïdes se fait alors sous forme de bases organiques, véri- tables alcaloïdes animaux (guanine, lencomaïnes, etc.). L'existence, dans les produits de désassimilation, de ces substances qui nous ont été révélées par les belles découvertes de M. Gautier est donc un fait général, et semble même être un phénomène plus constant et plus important chez les Invertébrés que chez les Vertébrés. Enfin, en terminant ce travail, je liens à faire remar([uer com- bien l'étude de la chimi(> physiologiiiue des Invertébrés, jusqu'ici trop dédaignée, peut rendre de services, non seulement à la Zoo- logie même qui ne peut raisonnablement étudier les organes et les comparer dans les différents types sans en connaître leur fonction, mais encore à la ithysiologie générale ([ui est la base de la patho- logie. N'est-ce pas, en effet, un phénomène bien curieux (pie de voir chez les Invertébrés l'acide nrique sécrété par un travail actif des cellules, ainsi que cela est évident pour les organes rénaux des Gastéropodes et dos Acéphales, et pour le coijjs adipeux de nombreux Arthropodes; et le fait précédent, en mettant en lumière le rôle actif des cellules dans la formation des principes immédiats de l'urine, n'est-il pas de natui-e à jeter un jour inattendu sur la physiologie et la pathologie de l'appareil rénal chez les Vertébrés ? 88 LISTE DES OISEAUX D'ASKHABAD Par Jean STOLZM/VNN Le Musée zoologique des comtes Brauicki à Varsovie vient de recevoir dans les derniers temps une collection d'Oiseaux recueillis aux environs d'Askhabad, capitale du pays Trans-Caspien par le correspondant spécial du musée, M. Thomas Barey. Ce collection- neur, après deux ans de chasses au Caucase, s'est rendu à Askhabad, qui présente encore un grand intérêt sous le rapport ornithologique. S. E. M. le Lieutenant-général KomarolT, chef du pays Trans- Caspien, qui comme naluraiiste lui-même s'intéresse beaucoup au progrès des sciences naturelles, a daigné ofïrir à notre correspondant sa haute protection. Je prolite aussi de l'occasion pour remercier notre savant ornithologiste, AL Ladislas Taczaiiowski, (jui a mis à ma disposition sa science et son travail pour m'aider à mettre en ordre notre collection. La connaissance de l'avifaune du pays Trans-Caspien est princi- palement due à M. N. Zaroudnoï, qui a exploré cette contrée au courant des années 1884-1885. Comme résultat de ses travaux, M. Zaroudnoï a publié une liste d'Oiseaux (1), qui contient 184 espèces. Puis MM. les docteurs liadde et Walter, accompagnés de M. Kontschinc, ont fait des recherches oruithologiques dans le pays Trans-Caspien et ont publié récemment une liste complète d'Oiseaux de cette contrée dans VOrnis de Vienne (2), où, en outre des espèces de leur voyage, on a inséré toutes les espèces recueillies par le voyageur cité plus haut, ainsi que les espèces connues de cette région des voyageurs plus anciens. Cette liste comjjte 297 espèces. En comparant notre liste avec celle de MM. Radde et Walter, nous avons trouvé les 9 espèces suivantes, qui n'ont pas été citées par \()S savants russes : Si/lcia miim.'iCHld, Sa.ricola lenconicla Panurus biartnicus, JiiKh/lcs auiipcslris, Anilnis (Uiualicus, Ijinius, excubitor, Aegialitis hiaticnla, (walUuagd hiiciualia et Mcrgus, merganser. Tous les Oiseaux présentés dans la liste suivante ont été recueillis aux environs d'Askhabad. (1) N. Zaroudnoï, Oisraii.r ih' lu ruiiircf Tran^-Cu^pii'niic. Moscou, ISS,';. (2) D'G. Raildf iiud l)"- A. Wallcr. Die Viigel Tninscaupirus. Omis, l'o liviaismi, 188'.). LISTE DES OISEAUX d'aSKHABAD 89 1. BuTEO LEUCURUS Nauiii. Pleske, Revis. ré blanc grisâtre. La $ en plumage d'été tout frais et complet est semhialde ;i la figure 5 et 6 de M. Pleske, elle a égaleimuit le milieu du sommet de la tète lavé légèrement di; i>runàtre, neltement distinct du cendré bleuâtre clair de la bande sourcilière, fort élargie derrière les yeux; la couleur du dos et des ailes est plus luiiiiàtre (pie dans ces figures. cf- Longueur d(î l'aile (;|iii>": (pieue .'iU; bue de la ('ommis- sure 13; tarse 18; doigt médian avec l'ongle 14. 9- Longueur de l'aile (vW» ; queue 54; bec de la eoniuiis- sure 13; tarse 19 ; doigt médian avec l'ongle 14. LISTK DKS OISKAIX d'asKIIAB.M) 91 II). SVLVIA FI SCII'ILKA Se\V('l1Z( > W. l'ii màlc ri imc Iciiicllc Iik's en aoùl. 17. PllYLLOSCOins THISTIS Blytli. Deux mâles, trois femelles et un exemplaire sans indication du sexe, tués en octobre et novembre. 18. .VTitAiMioiiMs ARALEiNsis Ewersm. Trois màlcs et une l'emelle lues en septembre et octobre, 19. Rl'ticilla mi'fivk.ntius Vieill. (Juatre mâles et uue feuielle tués depuis sepleuibre 1.S8.S, jusiju'en mars ISS!). 20. KuTicn.LA ERYTinio.xoTA Ewcrsui. Trois mâles et trois feuielles recueillis eu octobre et novembre. 2.1. CVANECLLA SIECICA L, C. suecica-cœrulecula Pall. Radde u, Walter, /. c, p. 51, 22. Saxicola leucomela l'ail. Une paire prise en août et uu luàle tué en mars. 23. Saxicola DESERT! Riipp, S. satina Ewersm. Un mâle tué le 14 octobre 1888. 24. Saxicola isabellina Riipp. Deux femelles tuées en août et octobre, 2;), Pr.\tincola indica Blytb . /*. nihirola L., Radde, u, Walter, 1. c. p. ('»(). Trois màles et une femelle tués en février et uiars. 2(). Parus bociiarensis Liclit. Un mâle et trois feuielles tués eu jauvier et février. 27. Paxurus biarmicus L, Deux màles et trois femelles pris eu octobre, 28. -EgITHALL'S l'ENDrLIN'l'S !.. l'ne femelle tuée le 29 octobre 1888, Cette femelle ressemble complètement à celle de Leiikorau ibonl S. 0. (le la mer Cas|)ieune) du 18 mai de la uiènu' année et n'eu dilïéiT (pie par la couleur du veutre plus forlciucut ocreuse et snildul par le plumaui'dii tibia b/aucoup nioins roux. f>a coloration de ces deux Oiseaux est |>ai'f:iileiueul semblable à celle des Oiseaux de Polo^'ne; ils pir.iissenl (•ep(Midaul avoir la couleur du sonnnet de la tète, de la iini|iii' el du (■('(!(• posIt'TJeur du cou \)\\\> i:i 47 '.;■) 'i( • 'i.'i 47 4.". s..') •» s.;; f ■; s S 8 14 (■..:; 14.5 i: 1 l'i ■...■) f) 14 92 JEAN STOLZMAXN fortement blanchâtre. Ces Oiseaux du Pays Trans-Caspicn sont d'une taille un peu moins forte que les Remiz de la Polognt' et que 1'-/:'. rastaneus du Volga inférieur, comme ou le voit dans la table suivante : Ti-;inscaiic;isiii Po|(»ni;i .Eg. raslaneus 9 9 cfcf? 9cf$ Askiiiibiiil l;riikor»ii I>onf;inMir (le l'aile .... iiO'"'" 51 ;i(i '.\'i '.V.\ '.Y.) '.'y 'M '.'ù'> H de la queue ... 42 » (lu eulmen ... 7 » du tarse .... l'A » de l'ongle du ixiuce. ('> 29. MOT.VCILLA AI.lîA L. Deux femelles et un mâle tués en octobre 1888 et un mâle pris en 1889. 30. .MOTACILLA PKRSOXATA (loilld. Vn mâle du 10 septembre et une l'emelle du 20 déceiubre 1888. Le mâle est en |)lumage tout frais et ressemble complètement aux mâles en robe de noces du Hau al im'ridional et du Turkestan, mais il s'en distingue [»ar le blanc pres([ue pur dominant large- ment snr le menton, quelques ])etites macules Itlanches centrales dans les plumes sont visibles à l'extérieur et une large moustache malaire blanche variée de noir et prolongée» le long de deux côtés de la gorge. Une pareille moustache se trouve aussi chez une femelle en plumage de noces du Baïcal méridional (musée de Varsovie) ; elle est propre aux mâles de la M. hodgsoni. La femelle d'Askhabad a la gorge blanche, comme celle de la 4n^c li^nre du catalogue du Musée Britauique, mais moins régulièrement variée de noir dans sa partie inférieure. La tête est d'uji noir intense sur le vertex et le cervix, ainsi que sur la région auriculaire. 31. BlIDYTES MELANOCEPHALA Licht. Un mâle tué le 8 mars 1889 et deux jeunes recueillis eu août et en octobre 1888. 32. BUDYTES CAMPESTRIS Pall ? Un mâle en plumage d'hiver frais tué le 22 août. La bande sourci- lière de cet Oiseau est l)lanchàtre, sale avec une très légère nuance jaunàtie. 33. Anthus aquaticus Bechst. Une femelle prise le 28 décembre 1888. USTK DKS (HSKAIX n'ASKHARAIi 1)8 ''i\. AnTIH S PHATKNSIS L. DtHix inàles etuue lenielle tués en noveml)r(\ jînivlcrt't lï'vrier. 35. Aguodhoma campestius Beclist. Trois ma les. tués eu août el déceiiilirc. ;{(■». Ti iiDis viscnoiu's L. Clic Iciiicllc, tuée le !«'• février 1889. 'M. TlIlDLS ATROGULAIUS I'Ymu. Trois luAles et (|uatre feuielles, tués eu octobre et jauvier. .'}S. Jj'.vruuosTKHXA l'AHVA Beclist. Di'iix mâles et trois fcuKîllcs, tiu'-s en octobre. 39. LaNILS EXCdBITOH !.. M. Bogdauolï, Pic-ijrth-ltr< ilr lu punie iiissc (eu langue russe) p. 130. y. Koussolï. Ih'vi.'i il. lHrl,<'si. Oinis. in Méni. de l'Ac. imp. de St-Pétersb., XXX VI, N" 3, p. 38, 1888. Deux leuielles dont une très adulte à ondulation grisâtre à peiue visible sur les côtés de la poitrine et l'autre paraissant moins adulte: toutes les deux recueillif^s à Askliahad. en novembre 1888. Ces deux exemplaires présentent une transition entre /.. p.iriihilor et /.. Ilonicijcri (lab. La ressemblance avec cette dernière espèce se manifeste seulement par le manque de la couleur noire sur les lores de la femelle moins adulte et dans son faible développement dans l'adulte, par la bande frontale blancbe plus développée, et par la couleur plus claire des lectrices supérieures de la queue. Ku revancbe, ces exemplaires diffèrent du f.. Jloineyeri parle miroir alaire double moins large, égal à celui des Pie-grièclies européennes et par le développement plus faible du blauc sur les rectrices. Dans les ailes de ces exemplaires, la l''<^ rémige est égale à la moitié de la 2« ; la 2'" plus courte (|ue la 3"' de 15 cbez l'adulte et de l^mm chez la plus jeune; 3^ et 4« les plus longues. La rectrice externe plus courte que les médianes de llmm ggt toute blanche à baguette foncée, dans les 2/3 basais, dans la 2<^ rectrice jus(iu*au 3/4. 9 ad. Longueur de l'aile 110'°™; queue 120; tarse 27. 9 moins ad. » » 11 5™"! ; » 110; » 27. Dans le Turkestan, le /.. ejcubilor ne fut trouvé que par M. SaAveukolï, le 28 février 1875 et par M. Roussofï, Nos deux Oiseaux indicfuent aussi qu'ils y sont de passage, ce qui est d'accord avec la supposition de AL Bogdauolï(p. 140j. 94 JKAN STOLZ.MANN 40. Lanius Grim.mi Bogd. Pies-ijrih-hfs dr lu [(iitiic russe, p. Illl, tab. IV, lij». 1. Zaroudiioï, /. c. p. 'M. l'ii iiKilc adulte tiir à AsKIialiad. le :{l août IS8S. (Ici Oiseau re.sseinl)le eu tout à la ligure de l'ouvrage de .M. 15og- dauulï, excepté dans un seul détail, (|ue sur les rectrices externes et les subexterues il porte une tache l'oucée sur la barbe externe, cette tache n'étant pas indi(|uée dans la desciiptiou de l'auleur. VI. K.NNKOCTO.M s COLLUKIO L. Trois l'enielles tuées en août et octobre. 4:J. OïO.MKLA ISABKLLINA lleUlpl'. cl KIlPl). Trois femelles tuées eu août et oclolnc. 4;}. PiCA CAiDATA Kevs. et IjI. Un uiàle tué le ii octobre 1888. 44. CORVUS CORAXL. Une femelle tuée le 2.1 o('tobre 1888. 45. CORVUS CORNIX L. Une femelle tuée le 19 novembre 1888. 46. CORVUS FRUGILEGliS L. Une paire recueillie eu janvier et lévrier. 47. Sturnus vulgaris-i'L'rpurascens Gould. Un mâle tué le 1"^'' novembre 1888. 48. Chlorosimra chloris L. Une femelle tuée le 26 janvier 1889. 49. Passer montanus L. Deux mâles pris en octobre et novembre. 50. Erythrospiza obsoleta Licht. Deux mâles et une femelle tués en septembre, octobre et février. 51. Ltnota caxnabina L. Un mâle tué le 7 janvier 1889. 52. EmberizahortulaiNa L. Deux mâles adidtes et un jeune i)ris eu août et octobi(\ Le mâle se distingue des Oiseaux d'Europe et du Caucase par la couleur de la bande pectorale grise avec une faible nuance jaunâtre variée de nombreuses taches noirâtres sagittiformes : des taches pareilles le long des raies malaircs. LISTK DKS OISKAI N d'aSKMAM A I) 95 53. Cynchramus miliaria L. Un màlc et une femelle tués en novenilue. Ces deux exenij)l;iin's sont plus petits que les ()ise;uix (l'i^uiope, du Turkcstau et du Caucase, que nous possédons dans notfe follcctioii. \'iHii les diincusions comparatives : Askli;il)ii(l. Ti irki-sl; III. (liiin-iisf. & 9 cT cf 9 71 sans illll. O (lu srvc. !^:iii$ illll. ilii se\t'. <)|,Mml)2 lui *.N'> \U1 '.•".» '.»•.) KM) i\ t;; N2 77 x\\ '.NI 7(; 1 4 I.onuiiiMir ili- r;iili^ » (il' ];i qiiciii 54. SCHOEXICOLA SCHOliNICLLS !.. Quatre mâles pris eu octobre, novembre et février. 55. Alauda arvknsis L. Deux màles et une femelle lues en octobre et novembre. .")('». Alauda TiuiîouiivNcuA Iloyds. Zaroiuinoï, /.r., |). .'51:^. lladdeu. Walter, Le, p [][).[ hunln inroiispinid, Sewertz, Turk. Zuw. p. 142. Aliiiiihi i/(il)/iil(i, Bianclii, /'//' Omis dcr Wi'sl-Piiniir and Allai, in Mel. Biol. del'Acad. d. Se. St-Pétersb., XII, p. ()5(), 1886. Pleske, lier. (I. Turk. Orn., Roussolï in Mém. de l'Aead. des Se. St- Petersb., p. 22, 1888. Un mâle adulte tué aux environs d'Askhabad le 4 mars 1889. Cette Alouette dilïère principalement de IM. arcensis \r,\v le raccourcissement considérabledes rémiges primaires et des rémiges tertiaires, ce ([ui fait (pie l'aile dans cette espèce est beaucoup |)lus courte et à bord postérieur moins fortement concave, lorsqu'elle est ouverte. C-ette différence est très visible dans la gradation des rémiges |)rimaires : la première abortive est très courte, ne dépassant [)as la moitié de la longueur des grandes tectrices alaires voisines ; la troisième est, comme l'a remarqué Sewertzofï, la plus longue ; les 2" et 4<^ à peine moins longues et presque égales entre elles ; l'extrémité de la 5« n'est éloignée de l'extrémité de la i° cpie de S""'". : l'extrémité de la G^ est éloignée du bout de la 5^ de 7 mm. ; la 7e est plus courte que la fie de 5 °^™. ; la différence entre la 8'' et la 7e est de 5"i"'. : la difïérence entre la 8e et l'extrémité de l'aile est de 22"""»., tandis que chez l'Alouette des champs commune cette partie de l'aile varie dans la longueur entre 35-27""™. La grande rémige tertiaire couvre la (5^ jusqu'à son extrémité comme l'a indiqué Sewertzofï. Les plumes occipitales sont également allongées comme celles de l'Alouette des champs. Quanta la coloration, la nuance générale est i)lus claire que celle de l'espèce citée à cause de la couleur plus claire de toutes les bor- dures ; tout le des.sous du corps en commençant du menton est d'un 96 JEAN STOI./MANN roussàti'e |)àle uniforme partout sans rien de lilaiic inir: cette couleur l'oussàtre est plus prououeée que celle du veiiire d(! la Coclievis d'Kuiope ; les sous-alaires et les axillaiies sout d'uu Isabelle roussàtre, ainsi (|u'une lari^e bordure interne de lotîtes les rémiges, d'une nuance plus jauii;ilre et moins grise, (jiie celle de l'Alouette des champs : dans la t|ueue, la première reclrice exieine et la barbe externe de la reelriee sui\ante sont d'un blam: distinc- tement jaunâtre. Le bec est semblable à celui de l'Alouette des champs, mais à ligne dorsale moins courbée dans sa ])artie teiininale. Longueur de l'aile pliée 95™™; queue GO: bec de la feule Iniccale 17 ; plumes dorsales \2: tarse ^1 : doigt UK-dian avec l'ongle 18 : l'ongle |)Ostérieur lo. 57. (lALEumA crusïATA-.MAG.NA lluuie. Calerida magna Zaroudnoï, /. c, p. 312. Pleske, Rcf. d. Turk. Orn., etc., p. 22. Radde u. Walter, /. c, p. 37. Une série de 8 exemplaires recueillis à Askhabad depuis le 10 septembre 1888, jusqu'au 10 février J889. Ces Oiseaux comparés avec une série de (^ochevis du Turkestau provenant de la collection Sewertzotï et un mâle de Lob-noor de la collection Przewalski ne présentent aucune différence. C'est une forme très voisine de la G. niacrorliijiu-ha Trist., mais facile à distinguer au premier coup d'œil à tel point que de quelque côté qu'on les examine, on reconnaît de suite le lieu de leur provenance. En la regardant d'en haut, ou voit partout la nuance générale plus jaunâtre dans les Oiseaux africains cl plus grisâtre dans les asiati(iues ; chez les premiers, les taches centrales des phunes du manteau sont moins foncées et moins grosses, se confondant av(!c la nuance générale, tandis que chez les Cochevis trans-caspieunes les taches sont foncées, plus grosses et plus visibles à l'extérieur. En dessous, dans les Oiseaux africains, les stries pectorales sont en général moins foncées et souvent i)lus fines (|ue celles des Oiseaux asiati(pies. Chez les Oiseaux africains, la nuance roussàtre est aussi plus prononcée et plus répandue sur la queue, sur les ailes et surtout sur le croupion. La plus grandi! différence est dans le bec, (pii, dans les Oiseaux asiatiques, est distinctement plus court et un peu moins courbé. Oiseaux d'Askliiibad, du Turkrsliin, du l.ub-iKMir, de l'AlpTiV. 1,1111-. ihiiiiir losm'niK) loc, ii)i 1 1:{ 105 kk; km; kks los io.s lo;» ii:i » (Ir l;n|ilriic f.N C.T ti'i fid fid Cii CC, C.t; C.S CiS ()7 ("«O H4 » ihi Imc :il 1\ -l't 11 1\ 1\ 1\ 1\ 1\ 1\ £\ 2'i — » loimir iH.>i. I'. \i ii; \i U) i:î \i \i i;t i:t l'i i:î ii i.i>Ti: iii:s oi>i;ai \ d'askii ahah 07 Tous U'> Oi.scaiix (|iii iinii> oui ser\ i à celle cuiiipuraisoii oui elé i'e. MkLANOCORYPHA SIBIUICA (îm. Deux mâles lues en décembi-e. (il. CUCULISCANORUS L. l'ii mâle et une femelle pris en août et septembre. 02. Pterocles arenarius Pall. Une femelle tuée le 2 novembre 1888. (>3. l'i'KROCLKS ALCUATA L. Trois niàles ei une femelle pris en octobre. ()4. Syrrhai'tes par.\doxls Pall. l'n mâle tué le '1 décembre 1888. li.J. ()TIS TAlîDA L. Une femelle tuée le .'{() octobre. (U). Otis ïpnMAx h. Un jnàle et deux femelles tués eu octobre. (j7. A'anellls GRiSTATUS Mev. Quatre mâles lues en août. 08. Chettusia gregaria. Vu màlc tué le 18 octobre 1888. 01). .Kglvlltes hiaticula L. Vue femelle prise le 27 août. 70. (Ilareola austriaca Gm. Cliircoln pralinrola L. Kadde il Waller, /. r.. p. MO. Un mâle tué le 18 septembre. 71. AllDKA CLVKliKA L l "ne lemelle liiée le 18 novembre 1888 Îl8 JKAN S'IUl.Z.MA.NN li. Heuouias alba L. Un mâle pris le 10 décenibie. 73. Ardeola minuta L. Une femelle tuée le 2 juin 1888. 74. BOTALIUS STELLARIS L. Un mâle tué le 10 décembre 1888. 75. TOTANUS OCHROPUS L. Un mâle tué le 27 août. 7(1. TuTANLÎS CALIDUIS L. lu inàle des environs de Lenkoran iCjiiicasc), tué le 1!) juillet 1888. 77. HiMANTOPUS MELANOPTERUS FeUI. Une femelle tuée le 13 septembre. 78. Machqetes plgnax L. l'ue femelle tuée le 2G août. 79. Tringa minuta Leisl. Trois uiàles et une femelle lues en yoùt 80. Tringa surarquata (iiild. Un mâle tué le 30 août. 81. Gallinago scolopacina Bp. Deux màles tués en août. 82. Gallinago iiyemalis Ewersm. Un mâle tué le o décembre. 83. Phalaropis hyperroreis L. Trois màles et une femelle tués en août. 84. Fulica atra L. Deux màles tués eu janvier et féviicr 85. Casarca rutila Pall. Un mâle tué le 28 janvier 188i). 86. Anas boschas U. Trois mâles tués en (iclobrc. janvier et fcxi'icr. 87. Querquedula crecca L. Trois mâles tués en décembre, février et mars. H8. Ciiaulelasmus strepera U. Une femelle tuée en décembre. LISTK DES OISEAUX d'aSKHABAO 99 89. Flliglla rlflna Pall. Deux mâles tués en décembre et février. 90. AlTHYIA FERINA L. Deux mâles tués en décembre et janvier. 91. Glaucion clangula L. Un mâle tué le 4 janvier. 92. Mergus .merganser L. Un iiiàle et deux femelles tués en déceiiiltre et janvier. !Kj. M erg (S ALBELLUS L. Truis niàk'S et deux l'emelles tués eu décembre et janvier. 94. ÏACHYBAPTUS MINOR L. Deux mâles et deux fenudles tués en novembre et décend)re. 95. CHROICOCEPH.VLLS RIDIBUNDUS L. Une femelle tuée le 25 novembre 1888. 90. Sterna lelcopareia Natt. Un mâle pris le 30 août 1888. 97. Ph.\lacrocorax carbo L. Une femelle tuée le 13 février 1889. Je profite de cette occasion pour présenter plusieurs caractères ditïéreutiels entre les femelles du Faisan du pays qui nous occupe et celles du Faisan du Turkestan : les mâles se ressemblent par la couleur blancbe répandue sur le devant des ailes. Phasianus chrysomelas Sewertzofï. Une série de plus de trente exemplaires de ces Oiseaux esLarrivée en cbair au mois de février dernier au marché de Varsovie, venani probablement de Syr-Darie. Malheureusement, tous ces Faisans avaient, à la manière musulmane, la gorge coupée, et nous n'avons pu en choisir qu'une paire pour notre collection. Les Oiseaux étaient gelés et sont arrivés à Varsovie dans un état parfait de conservation. La femelle est facilement reconnaissable par la couleur générale plus claire et plus cendrée que dans les autres espèces. Elle a le sommet de la tète d'un fauve clair, rayé transversalement de noii. La nuqu(.' cl le devant du dos sont d'un ciMidré, varié ih' rayures noires c't de taches de la même couleur. La base des plumes de cette partie du corps est rousse, ce qui, n)élangé avec la couleur cendrée du bout des plumes, donne une certaine nuance cannelle. 100 ji:a.\ stoi./mann l.e dessus du rorps est f;iii\t' lirisàtic parsenu' de grosses laclies noires; ces taches sonl variées çà cl là de roussàtre. La face supé- rieure de la queue est gris fauve, traversée (ea commençant des tectrices supérieures de la (pieuc) de \'2 raies transversales; chaque raie est fauve au milieu et bordée largement de noir des deux cotés. Les côtés de la tète sont fauves rayés linement de noir. En dessous et derrière l'ceil il va une tache rliomboïdalc d'un blanc sale, presque uniforme, taudis que dans les espèces voisines elle est tachetée de noir. Derrière cette tache s'étend une grosse tache fauve roussàtre, formée des plunn^s auriculair(>s: cette tache est noirâtre dans sa partie postérieure, voisine de la lacln; post-oculaire. Les cotés du cou sont d'un eaniielle cendré linement rayé de noirâtre. La gorge est fauve blanchâtre très pâle, unicolore; le devant du cou cannelle cendré avec une Une rayure noirâtre; l'épigastrc et les cotés de la poitrine fauves roussàtres, parsemés çk et là de grosses taches noires rondes. Le milieu de la poitrine fauve gri- sâtre; l'abdomen, le ventre et la région anale Isabelle uuil'orme; les côtés (lu corps isabelles avec de grosses taches noires qui, dans la |)arlic postérieure, prennent une apparence de grosses raies trans- versales; les sous-caudales fauves ondulées légèrement de noi- râtre et de roussàtre. La face inférieure de la queue est brune rayée et ondulée de noir avec un certain mélange de fauve. Le bec gris clair, les pattes brun grisâtre foncé; l'iris brun foncé. Cette espèce est facile à reconnaître par la coloration des plumes du dos, chaque plume étant traversée de deux, quelquefois d'une ou de trois larges raies transversales fauves, tandis (|ue dans les autres espèces les raies fauves des plumes du dos sont hnar S. E. M. le général Komarolï d'Askhabad. La femelle de cette espèce diffère principalement de la $ du /'/(. fhrijsDiiiclas ])ar la coloration générale plus foncée et plus roussàtre ; surtout sur le dos la couleur roussàtre prédomine, taudis fiu'elle est insigniliante chez le Ph. chri/soinclds. Les plumes typiques du dos et des scapulaires sont noires dans les 3/4 basais F.ISTK DKS OISF.AI \ h ASKIIAIÎAI) |(l| de lit loiitiiKMir ; le loiii;- dt; la liamiellu siiil sur ce fond noir uue baiidc laiive, ([iii s'amincit forleineiiL vers la pointe. Derrière la partie noire s'étLMid nnc larj^e bande roussàtre entourée d'un fin liséré noir ; tonte la plnnie esi bordée de fauve. C'est justement cette partie fauve roussàtre qui est visible cl (pii donne à cetti^ nuance le rôle pr('(l()minant dans la colorai ion du dos. Les raies noires de la face supérieure de la (pieiu' sont moins prononcées que (•liez le /'/?. rltri/sonirlds. T/a face inférieure de la (pieni; esl d'une couleur roussàtre plus claire (|ue dans l'espèce citée et disliiicte- nient ray(>e de noir. $. Lon;4ueur de l'aile 22!""" ; ([iieue .'{20 : bec depuis la commis- sure .'i'3 : tarse i\o : doii;t médian avec l'oncle oo. 102 OISEAIX HYBRIDES l>K MA COLLECTION Par Ch. VAN KEMPEN Passereaix. — Passkrks Corbeau ordinaire cT et Corneille noire 9- Corrns cora.r cT et Corvns coronc Ç. Adulte tué à l'état sauvage en Allemagne, en 1885. Taille inter- médiaire entre les deux Corvus; bec du C. coia.r\ plumage noir, comme chez les deux espèces dont il provient. Serin vulgaire cT et Chardonneret 9- Fringilla canaria (^ et Fringilla rarduelis 9 ■ Deux mâles adultes, plumage connu, venant de Lille en juin 1877 et de St-Omer en janvier 1886. Improductifs. Serin vulgaire et Linotte vulgaire 9- Fringilla. canari a cf et Linota cminahina 9- Deux mâles adultes venant deLille en juin 1877 et de St-Omer, janvier 1879 ; tète et bec de la Linotte, plumage de la Linotte au- dessus du corps, en dessous jaune rougeàtre. Improductifs. Serin vulgaire cf et Verdier ordinaire 9. Fringilla canaria cT et Liguriniis chloris 9- .Mâle adulte, procuré à Lille en juin 188'L Tète grise, sourcils jaunes, dos gris, croupion jaune, ailes grises, (|ueue blanche, grandes pennes grises, dessous du coi-ps jaune. Iinjtrodiu'tif. Colombes. — Columb.e Pigeon commun çf' et Tourterelle à collier 9 • Columba mdgarisç^ et Turtur risorius 9- Deux mâles adultes achetés au Mans en 1883, montés en octobre 188o, improductifs, s'accouplaut cependant avec des Tourterelles, mais les œufs étaient clairs à chaque couvée. Grande ressemblance avec le Pigeon colombin, dont ils ont la grosseur. Plumage gris bleuâtre, un léger collier de petites plumes rousses autour du cou, rémiges noirâtres, couvertures des ailes rousses, ijueue gris bleuâtre, la plume latérale de chafiue cote presqne blanche, le dessous de la queue l)leu en partie, et blanc (l;ins l;i partie extrême, oisKAix iivi!iui)i> i)h; MA cui.LKcriuN |():{ tache blanche sous le bec. L'un des (1lus jolis, couniie |)lum;ige, de l.i série des Gallinacés. OISEAUX HVMHIDKS |)K MA CONLIT.TION 107 F;iis;iii doic ç/" et FaisJiii roiiiiiiuu $. Femelle de ce i)n»(luit accouplée avec Faisan versieolore 9. Thnnmnlcd picta, Phnsinn^s colclucus et Phnsinims lerskolor. Femelle adulte achetée en peau, en Angleterre en 1881 ; taille de la P'aisane ordinaire, tète fauve maillée vert, cou pareil, dos et queue comme chez la Faisane commune, dessous du corps doré et fauve. Ce plumage est très iutéressant. Faisan doré charbonnier cf et Faisan Swinhoé 9- Thaumalea picta obscura cf et Ifierophasis Swinhoei 9- Mâle adulte acheté à Angoulème en 1887. Taille du Faisan doré ; tète et collerette brun doré, mélangé de bleu, les plumes de la tète, formant aigrette, dos brun doré, ailes bleues à reflets verts, queue brune et noire, dessous du corps brun doré elair, mélangé de blanc et de bleu. Plumage remarquable. Faisan Lady Amherst cf et Faisan doré 9- Thaumalea Anihcrstiae cT et Thaumalea picta 9- Mâle adulte, acheté monté eu janvier 1879, à la maison Verreaux à Paris; ayant beaucoup de ressemblance avec le Lady Amherst. Dessous du corps rouge, collerette plus mélangée de noir, épaulettes jaunâtres, le blanc de la queue du type est remplacé par du roussàtre. Mâle adulte, acheté comme le précédent à la maison Verreaux. Le dessous du corps est comme le Lady Amherst, sauf le croupion qui est rouge, et le blanc qui est plutôt jaunâtre ; la queue est comme chez le précédent, les épaulettes n'existent pas. Mâle adulte, acheté en peau en Angleterre en 1876 : même plumage que le précédent. Faisan Lady Amherst cf et Faisan vénéré 9- Thaumalea AmherstiiV cf et Sijrmaticus lieevesi 9- Mâle adulte acheté vivant à Hasselt (Belgique) en février 1887. Taille de TOiseau mâle, plumes du dessus de la tète formant aigrette, rousses : collerette gris perle entouré de noir, dessus : dos maillé vert et roux, croupion et ailes semblables, queue gris perle rayé de lignes noires à reflets verts, dessous du cou, petites plumes semblables à la collerette : ensuite ventre roux clair; quelques petites plumes rouges forment un collier, autour du cou, sur le dessus du corps. CeOallinacé a un plumage fort intéressant. J08 Cir. VAX KKMPKN Faisan argenté cf et Faisan iiiciauute $. Ge}inœus nyctlumereus ,^ et Gallophasis melanotns Ç. Femelle adulte achetée vivante à Templeuve, en mai 4884, ressemble complètement à la femelle Faisan argenté; le gris du dessous du corps cependant un peu plus clair. Faisan de Reynaud (f et Faisan argenté $. d'anniuilophiliis lineatus ç^ et (iciDuvus )ri/cthemerus<^. Mâle adulte, acheté en peau, en Angleterre, en avril 1882 ; ressemble complètement, comme plumage, au Faisan de Reynaud ; force du Faisan argenté, (pieuede même longueur (|ue chez celui-ci. avec la couleur du Faisan de Reynaud. Faisan Swinhoé cf et Faisan argenté 9, Hierophasis Swinhoei <^ et Gcnnœus nycthemerus 9 • Mâle adulte, acheté vivant au Mans en novembre lS8(j. Tête à dessus bleu ; plumes formant une légère aigrette, cou bleu, maillé blanc et roux, collerette blanche s'étendant au-dessus du corps, jusqu'au milieu du dos ; l'autre partie, roux doré, maillé noir ; ailes roux doré; queue, partie supérieure des plumes, maillées blan- châtre et l'autre partie semblable au dos; dessous du corps, noir à reflets bleus. Charmant plumage. Un second mâle, acheté en peau à Londres, eu avril 1882; |)lumage semblable au précédent. La taille de ces deux hybrides est celle du Faisan argenté. Dindon ocellé cf et Dindon sauvage 9- Meleafjiis gallopavo ocdlata cT et (iallopnvo anierirana 9- Paire adulte, achetée eu peau, en Angleterre, en décembre 1882. Taille et foi-me du Dindon ocellé, plumage du Dindon sauvage, encore plus cuivré cependant. Pintade vulgaire cT et Poule de lloudan 9- Mâle adulte : cet Oiseau a la forme do la Pintade, plus foite, de la grosseur de la Poule de lloudan ; le plumage est gris roussàtre, épais collier noir autour du cou. Cravate blanche en-dessous. Epe- rons aux pattes comme le coq. Improductif. Ce métis vivait au milieu des autres volailles et n'était pas méchant envers elles, comme la Pintade. Empaillé eu féviier 1886. Pintade commune cT et Pintade vulturiue 9- Numida vulgaris ^ et ArnjUuim ruiturinuw 9- Maie adulte acheté monté en mars 187!), à la maison Verreaux, ()i dk \u culi kcïiox IO'.i vk'iiL d'iilaiule ; laille dv la l'iiiladc coiiiiimin' : pluiiia;;»' de la l)iiitade ordiuaife, lèle cl cuii cléiiiulé de la \ iilliiiiiic ; un collier de lougues plunics Idaiiches el iiuircs autour du ((ui. Canahds. — A.NATlD.i;. Canard ladoiiie (f el Canard sauvage 9- Anas ladorna cf et Anas boschas [era 9. Mâle adulte, acheté vivant en iioNciiihir 1884 à Nort (Loiie-Infc- rieure), né en captivité. Dessus du corps: tète noiit; au-dessus, rousse sur les cotés et en dessous ; dos brun doré, légérenuMit piqueté de noir, couverture des ailes grise, miroir vert, rémiges primaires grises, longues })lunH's des ailes noires, ([ueue noire. Dessous du corps brun doré, taille et forme du Tadorne. (Canard musqué cf «t Canard domesticiue 9- Cairina iiiosrhata cf et Anas hoschas o. Paire adulte, moulée en 1882, ayant vécu chez moi plusieurs années : tons deux ont le dessus du corps noir. Le mâle : dessons du corps, la première partie, rousse, la seconde partie blanche, mou- chetée de roux. La femelle n'a que le dessus de la tète noir, le dessous est roux, piqueté de noir, toute la poitrine est mélangée de roux et de noir, dans la première partie ; le roux se change en blanc dans la dernière partie et les taches noires deviennent plus petites : miroir des ailes vert. Femelle adulte, au i)lumage semblable à la précédente, égarée sans nul doute ; est venue s'abattre en 1882, i)endant l'hiver, dans une ferme près de Bailleul (Nord). Canard domestique cf et Canard musqué 9. Anas bouchas cT et Cairina moschata 9 . Paire adulte achetée vivante au marché de Saint-Omer, eu mars I880. Même plumage ([ueles piécédents ; le mâle a un large collier blanc, un miroir à l'aile el les grandes pennes ti'ès blanches ; la femelle ne diffère pas de la précédente. Ces métis sont improductifs et sont plus forts que le Canard domestique. Canard Labrador cf et Canard mignon blanc 9. .4 nas labi'ddorid cf ''t Anns pana alba 9 • Femelle adulte, achetée vivante dans la Dordogne, en novembre 110 CH. VAN KEMPEN 1887. Tète bhinchc, dus l)Iaiic, quclqut'S plumes bleuâtres au milieu du dos -.ailes noires à rellets bleuàlies, eroupiou blanc et noir ; ventre blanc, quelques légères plumes noires. Cette femelle a repro- duit des œufs féconds avec le Canard commun. Sarcelle de la Chine (^ et Sarcelle de la Caroline 9. Aix galericulata ^ et Aix sponsa $ . Mâle adulte, acheté vivant aux environs de Saumur, en mai 1888; diiïère du inàle Sarcelle de la Chine par la poitrine qui est brun doré ; le jaune d'or de la tête est remplacé par du blanc ; les ])1 unies (jui entourent la tête sont grises cendrées ; dessous du bec, blanc Canard pilet cf et Canard sauvage $. Anas acuta ^ et .1 na^ boschas fera 9 ■ Mâle adulte acheté tout monté en Angleterre ; rien n'indiquait s'il avait été tué à l'état sauvage. Taille du Canard sauvage : dos, ventre, ailes comme chez le Pilet ; tèt(; verdàtre, large collier blanc s'amincissant vers la nuque, haut delà poitrine roussàtre, rappelant le Canard sauvage ; queue terminée par deux ou trois petites plumes pointues. Canard bec oranger cT et Canard sauvage 9. Anas xantliurhyncha cT et Anas boschas fera 9- Paire adulte, qu'a bien voulu me céder, vivante, M. Rogerun, du château de l'Arceau, près Angers, en avril 188G. Le mâle ressemble au Canard sauvage : tète roussàtre, dessous du corps roux moucheté de noir. La femelle est une Cane sauvage de petite taille : grandeur de VAnas xaiitliorhuncha. Canard bec oranger cf et Canard obscur 9. Anas xanthorhyncha cf et Anas obsciwa 9- Femelle adulte, achetée en peau, en Angleterre, en 1879, morte en captivité. Plumage un peu plus clair (|ue celui de la mère ; bec du père. Canard bec de lait cf et Canard sauvage 9. Anas po'cilorln/ncha cT et Anas boschas fera 9- Paire adulte, obtenue vivante de M. Uogeron, en mai 1885 ; le mâle a beaucoup de lessemblance avec le Canard sauvage : la femelle ressemble à la Caue sauvage ; taille du Canard bec de lait. Un autre mâle adulte, acheté en 1875, en Angleterre ; tète noire. OISEAUX IIVIîlilDKS ItK MA COI.LKCTKtN III un |iru iiiL'laii;^!' de i;iis, clfssous tlu cou ;; ris |)i([Liuli' do noir, dos liiiiii mélangé gris et noir, ailes do niônio, miroir vorl, queue noire a rollets verts, dessous, moitié du veutre bruu doro, maillé uoir, seconde moitié blauclie, maillée gris. Canard sauvage cf et Canard à bec orangé o. Une femelle de ce produit s'étant uuie avec Canard à sourcils blancs cf. inas boschas fera, xanthorhynclta et superciUd.'^d. Komollo adulte, obtenue vivante de M. Rogeron, tm uovcmbro 1887 ; plumage semblable à celui de la femelle précédente, uu pou moins foncé. Canard ridenne cf et Canard sauvage $ . A)ias strcpera cT et Anas boschas fera $. Lue l'omelle obtenue de celte union, s'est accouplée avec un Canard milouiu. Anus [l'vina cf, et a donné en 2«' génération. Paire adulte venant vivante de M. Rogeron, ([ui me l'a cédée v\v avril 188(). Le màle a la lète verte, dessus du corps cendré mélangé de roux, ailes grisâtres : au-dessous, couleur roussàtre mélangé de uoir. La femelle est une petite femelle de Cauard milouin. Sarcelle d'hiver ^T et Cauard siftlour $. Querquedula crecca (-f et Anas petwlupe Ç. Màle acheté monté en Angleterre, en 1888; grosseur du Cauard sillleur, plumage de la Sarcelle, sauf le dessous du corps, poitrine jaunâtre, ((uelques légères plumes noires, le reste, blanc, miroir de l'aile violet. Aucune indication si l'Oiseau a été tué à l'état sauvage. Sarcelle d'été cf ft Canard milouin 9- Querquedula circia cf et FuUgula ferina $. iMàle adulte acheté vivant dans la Dordogne, en novembre J887, obtenu en captivité. Tête noire, reflets verts, sourcils blancs, dos gris, grandes pennes des ailes blanches, queue verte, dessous du cou blanc, veutre gris, (aille du Milouin. Sarcelle d'été cf et Canard sauvage Ç. Paire adulte, née en captivité, achetée vivante dans la Dordogne en novembre 1887. Le màle ressemble entièrement au màle Canard sauvage, en plus petit : le collier blanc du cou, est seul plus large. 1 1:^ en. SAN KK.MI'KN La l'eiiit'lli' ;i le itliiiiiii^cd'iiiic petite C;me sauvai^f. Taille du Cauaid siffleur. Sarcelle lorinose cf et Cauard sil'lleur $. nurniucdula formosa çf et Anas pcnelope Ç. Mille adulte acheté monté eu Angleterre en 1879, sans indication si rOiseau a été tué à l'état sauvage. Taille de la Sarcelle i'ormose. Dessus de la tète brun, le reste du cou, maillé brun, gris noir avec quelques i)etites i)Iumes plus foncées; ailes grises, miroir vert, ((ueue grise; haut de la poitrine roux maillé noir, abdomen blajic Très raie. Canard sil'lleui- huppé çf et Canard pcposaca $. Branta rufina cf et Anas peposaca Ç. Mâle adulte ayant tous les caractères du mâle peposaca ; couver- ture des ailes blanches, scapulaires plus claires que le type mâle, ailes l)run rouge ; bec jaune; acheté en peau en Angleterre en ISS2. (Canard sillleur ^T ft Macreuse ordinaire Ç. Anas pou'lopc cf et Oidcinia niijra 9. Màleadulle, acheté monté en Angleterre, en juin IS78: aueuue indicalioii, si l'Oiseau est né à l'état sauvage ou en captivité. Tète, cou, haut du dos d'un l'oux vif, sus-caudales blanches ; le leste du dos, scapulaires et couvertures supérieures des ailes d'un cendié roussàtre rayé en travers de zig-zags et d'un cendré noirâtre ; haut de la j)oitrine rouge, se joignant au-dessus du dos ; abdomen et lianes blancs ; rectrices brunes. Sujet très rare. Sa grandeui' et sa grosseur sont celles du Milouiu : il en a éualemeni la forme. 113 SUH LNF. CAHOÏINF DORIGINE ANIMALE, CONSTITUANT LE IMCMFNT HOlJCiE DES DIAFTOMLS par le D- Raphaël BLANCHARD Professeur-Agroyé à la Facullc de nicdcciae de Paris, Secrétaire-général de la Société. Depuis deux niinres, je consacre une grande partie de l'été à rexi)loration zuologique des liombreux lacs (jui couvient les som- mets des montagnes avoisiuaut Briançon. Jusqu'à i)iésent, j'ai étudié la faune d'environ 25 lacs, d'étendue et de i)rofondeur variées, compris pour la [)lupart entre des altitudes de iSOO à 2500 mètres. Avant de faire connaître les résultats auxquels m'ont conduit ces recherches et les additions qu'elles me ]»erinettent de faire à la faune française, je me propose d'y consacrer encore l'été prochain et de les compléter à l'aide de méthodes plus parfaites, notamment à l'aide d'un hateau transiiorlable, grâce auquel il me sera possible de pécher au large et i)ar diverses profondeurs. Parmi les Crustacés de petite taille que l'on peut rencontrer dans ces lacs, les Diaplonnis méi-itent une mention toute s[)éciale, en raison des particularités que présente leur distribution altimétrique et à cause de leur coloration. Jusqu'à ce jour, j'ai exploré méthodiquement quatre plateaux, dont les caries de l'état-major au 80 000*^ (feuille 189) indiquent assez exactement la topographie. Ce sont: 1*^ le plateau du Gondran, entre le Mont-Genèvre, la vallée de la Cerveyrette ou du Bourget et l'Italie; 2° le plateau de Cristol, entre la Salle et Névache; 3» le plateau de Paris, à l'ouest de la Grave; 4° le plateau de l'Alpavin, à l'est de l'Argentière. Ces (|uatre plateaux m'ont donné deux espèces de Didplomm, nouvelles pour la faune française. Plateau du Gondran 1° Lac de Chausse. — Altitude 2'tOO mètres. — Dinptomns iJniti- cornis Wierzejski, abondant, rouge carmin. 2° Lac du Lauset. — Dinptomus denticoniis, peu abondant, rouge carmin. 30 Lac de Gimont. — Diaploiitus baccHUfcr Kœlbel, en extrême abondance, rouge carmin. Ces Copépodes se tiennent sur le bord du lac, là où l'eau n'a que (j[uel(|ues centimètres de i)rofondeur; ils s'y m. — 8 114 H. BLANCHARD trouvent en telle quantité que, malgré leur taille exiguë, ([ui ne dépasse guère un millimètre de longueur, ils fonneiil comme une ceinture rouge autour du lac. Plateau de Cristol 1° Lac du Col. — Nous nommerons ainsi un petit lac, non indiqué sur les caries et non dénommé d.ins le pays, (jui se trouve au i)ied même du col de Cristol; un luisseau en part, qui va se jeter dans le lac Rond, puis dans le lac de Cristol. — Diapiomus baccillifer, abondant, rouge carmin. 2° A 200 mètres en aval du lac de Cristol et à droite du ruisseau, se trouve une mare renfermant de nombreux Diaptonius bacciUip'r, rouge carmin. Plateau de Paris 1" Lac non indiqué sur les cartes et non dénommé dans le pays, un peu avant le lac Noir en venant de la Grave. — Diapiomus denti- cornis, rouge carmin. 2° Lac Noir. — Diapiomus denticornis, blanc, sans trace de pigment rouge. 3o Lac Cristallin, au pied du signal de Rif-Tord. — Diaplniuïis denticornis, incolore. 4" Lac des Moutières, appelé dans le pays lac de la Moutaise. — Diaptomus denticornis, moins vivement coloré que dans les autres lacs ; certains individus sont blancs on à peine teintés de rouge. 5° Dans une autre pèche i)rovenant de ce même plateau, mais d'une attribution incertaine, par suite de la perte de l'étiquette, je trouve de nombreux Diaptomus baccillifer, rouge carmin. Plateau de l'Alpavin Lac de l'Ascension, appelé dans le pays lac du Parc {lao ihni par). — Diaptomus denticornis, d'un rouge intense. Les carcinologues ont noté déjà le fait (|ue je relève ici, à savoir qu'une même espèce de Diaptomus csl, suiMuii le milieu où on la trouve, rouge carmin, blanche et totalement incolore ou d'une légère teinlt; 1)I('U verdàtre; mais aucun n'a cluTché jusipi'à ce jour la cause de ce ciiiieux |)héiu)inène. Le même fait est connu pour certaines autres ('S|)èces animales, appartenant ;i diis familles Iticn différentes; on sait, |i;ii' exemple. SUR UNE CAROTINK d'oRIGINE ANIMALE I l.'j que les Ilydrachnes des j^enres .\rrniin-i(s, \inunnia el Marini sont laiilôl verts ettantiM loiijjjcs; on peut voii- un ui(hne individu passer pr()i;ressiveni(Mit d'une teinte à l'autre, mais loseauses de ce changement de couleur (il s'agit ici de couleurs comjdémentaires) sont encoie inconnues. L'abondance exceptionnelle de Diaptomiis bacciUijcr d'un roui;e vil dans le lac de Giniont, i»ar une altitude de 2400 mètres environ, m'a fourni l'occasion d'aborder l'étude de ce problème. Mes reclier- elies ne m'ont encore fourni aucun i-ésultat délinitif, quant aux raisons physiologiques des variations de couleurs signalées plus haut; elles m'ont néanmoins conduit à une détermination précise de la nature du pigment rouge, détermination ({ui [)résente un grand intérêt au point de vue de la physiologie générale. Environ 300 centimètres cubes di; Diaptomus sont péchés au lilet lin, puis conservés dans l'alcool : cette quantité représente un nombre très considéral)le d'animaux, puis((ue chacun de ceux-ci n'a guère plus d'un millimètre de longueur. Au bout de deux mois environ, l'étude du pigment est entreprise. L'alcool, très faiblement coloré, est décanté, puis les Crustacés sont broyés dans un mortier avec du sable lin : cette opération préalable est indispensable, la carapace chilineuse opposant, lorsqu'elle est intacte, une barrière presque infranchissable aux réactifs. Le magma préparé de la sorte est évaporé dans le vide, pour le débarrasser de l'alcool résiduel ; ou obtient ainsi une poudre d'un rouge vif, point de départ de toutes nos manipulations. Exposée à l'air, cette poudre passe insensiblement au rouge brique, puis au jaune et finalement au blanc, môme quand on la maintient à l'obscurité : dans ce dernier cas, la décoloration est complète au bout de 19 jours. Cette rapide altération au contact de l'air compliquait singuliè- rement mon étude : pour m'y soustraire, autant que possible, j'ai conservé ma poudre rouge à l'obscurité et dans le vide ou dans des flacons rem[)lis d'une atmosphère d'acide carbonique. Pour les diverses solutions dont il va être question, les mêmes précautions ont toujours été prises : le flacon était niaintenu à l'obscurité, et la partie non occupée par le liquide était remplie d'acide carbonique. Quelques rapides essais préalables, faits avec la poudre fraîche- ment préparée, m'ont renseigné tout d'abord sur les })ropriétés générales de notre pigment. Celui-ci est insoluble dans l'eau, même à chaud, dans l'ammo- 116 R. BLANCHARD niaque, l'alcool méthylique ; il se dissout très légèrement à chaud dans la lessive de potasse étendue de 3 ou 4 volumes d'eau, mais est insoluble dans la potasse plus étendue; il est à peine soliiMe dans l'alcool éthyli([ue, môme à chaud. En revanche, il se dissout dans l'éther, qui prend la teinte du sirop de groseille; dans l'éther de pétrole et la benzine, qui se colorent en brun orangé ; dans le chloroforme, qui se colore en rose; dans le sulfure de carbone, qui se colore en rouge ponceau. Les acides minéraux (acides azotique, chlorhydrique), les acides organi([ues (acides oxalique, acéti([ue), les agents réducteurs (sulfhydrate d'ammoniaque) et les alcalis (ammonia(iue, potasse) sont sans action sur les solutions; l'acide sulfurique présente à cet égard une intéressante exception, dunt il sera question plus loin. Les réactions et les caractères de solubilité qui précèdent mon- trent que le pigment se comitorle en général à la façon des graisses. Les graisses que renfermait le corps des Diaptomus allaient donc se dissoudre en môme temps que le pigment et rendre fortdilUcile la séparation de celui-ci à l'état de pureté. A la suite d'essais longs et infructueux, nous avons adopté la méthode suivante, basée sur l'inégale solubilité du pigment dans les divers véhicules. La poudre est soumise à trois lavages successifs à l'alcool, puis séparée par liltration et desséchée dans le vide. On la traite ensuite à trois reprises par l'éther de pétrole, puis on filtre et on dessèche la poudre dans le vide. L'alcool et l'éther de pétrole se sont chargés d'une quantité appréciable de pigment, mais ont enlevé en outre un certain nombre de substances solublcs, notamment les graisses. Après le dernier lavage à l'éther de pétrole, la poudre dégraissée est finalement traitée par le sulfure de carbone jusqu'à épuisement. On obtient ainsi une série de solutions, d'abord d'un rouge int(!nse, puis de moins en moins colorées ; on mélange le tout et on réduit à consistance sirupeuse par distillation. Celle-ci achevée, il reste dans le ballon 5 ou 0^™° d'eau et environ S'"'"" d'une substance huileuse d'un rouge carmin sombre. On évapore l'eau au bain- marie; puis la substance huileuse est reprise par quchpies gouttes de sulfure de carhone, versée dans une cupule de verre et portée dans le vide. Au bout de quelques jours, le vide ayant été fait à i)lusienrs reprises dans la cloche, pour enlever les vapeurs sulfo-carbouées, la substance rouge se réduit de plus en plus dans la cupule, mais ne cristallise i)as. La cui)ule renferme |)ouiL:Mit une crislallisulion en aiguilles SUR UNE CAROTINE D ORIGINE ANIMALE 1 | 7 prismatiques et incolores, provenant de qncl(|ne substance dissoute dans le sulfure de carbone eu inùnie tenipsciuele pi^Muent, Mi;ii> ne semblanl pas résulter d'une altération de celui-ci. Les cristaux eu question, desséchés au pa|)ier joscpli, jniis cliaullés sur une lame de platine, ne s'enflamnient pas, mais dispa- raissent progressivement par volatilisation, sans laisser de résidu : ce ne sont donc pas des cristaux de soufre, ainsi cpi'on pourrait le peuser ; d'ailleurs, on trouveàcôté d'eux ([uel([ues cristaux micros- copiques bipyramidés, provenant de traces de soufre dissoutes dans le sulfure de carbone. Le pigment du Didplomus n'est donc pas sans avoir une analogie mai-quée avec les matières colorantes étudiées jusqu'à présent chez les Crustacés et d'autres animaux invertébrés; il en diiïère toutefois par un certain nombre de caractères importants, tels (jue sa très faible solubilité dans l'alcool et sou spectre. En solution très étendue et examiné sous une faible épaisseur, ce pigment donne un spectre exempt débandes, mais dans le([uel le bleu, l'indigo et le violet sont obscurcis. Avec une solution moins diluée, ces mêmes couleurs sont absorbées, ainsi que la moitié droite du vert. Une solution plus concentrée encore montre une extinction plus complète du vert. Enlin une solution très concentrée absorbe tout le spectre, à l'exception du rouge. Dans aucun cas, les parties visibles du spectre ne présentent la moindre bande d'absorption. Ces caractères spectroscopiques sont bien différents de ceux que signalent les auteurs, tels que Moseley, Ivrukenberg et Mac Munn, qui se sont occupés récemment de la matière colorante des Crustacés. Les pigments rouges sont très répandus chez les Invertébrés. On peut les diviser en deux catégories bien distinctes. La pnrpurtdinc des Zoanthaires (Ccrianthus tni'mhrnnaceus) est soluble dans l'eau ammoniacale, mais insoluble dans l'alcool, l'éther, le chloroforme, la benzine, le sulfure de carbone, les huiles et les essences. La comatulinc, ou pigment rouge de la Comatule, se comporte de même. Il eu est encore de mènu^ pour les fluriilini"<, pigments pourpres ou violets qui s'observent chez les Spongiaires (ircinin, Spongelia, Reniera) et chez les Bryozoaires iBiujula). Le second gi-oupe de pigments rouges est constitué par des matières colorantes qui présentent des caractères bien différents. Ces pigments, qui {KHivent être aussi parfois jaunes ou jaune verdàtrc. 118 R. BLANCHARD se présentent sous l'aspect de gouttes huileuses : ils sout insolubles dans l'eau, mais se dissolvent aisément dans l'alcool, l'éther, le chlorofoiMie, la benzine, le sulfure de carbone, les huiles et les essences. Traités par l'acide sulfurique concentré, ils prennent une coloration qui va, suivant les cas, du bleu verdàtre au bleu indigo foncé. Examinés au spectroscope, ils présentent toujours deux bandes, parfois même trois bandes d'absorption dans le bleu ou le violet. Ces pigments, d'ailleurs à peine connus, ont l'ecu le nom collectif de liilct)i('s, parce (ju'onles considère comme analogues à la matière colorante du jaune d'œuf et du beurre, caractérisée par une bande d'absorption dans le bleu. Pour marquer leurs relations avec les graisses, Krukenberg (1) a proposé récemment dt; leur donner le nom de lijHirhrôtiies. On les rencontre chez un très grand nombre d'animaux, notauiment chez les espèces marines (Eponges, Echino- dermes, Crustacés, Tuniciers) ; ce sont elles que C. de Mérejkovsky (2) a étudiées sous le nom de zoonérythrinc. Au nombre des carac- tères les plus constants de ces substances, on doit noter d'une façon toute spéciah; la grande solubilité dans l'alcool et la i)résence de deux ou ti-ois bandes d'absoriUion dans la partie la plus réfran- gible du sp(ïctre. La crusldcc'orubrine, ([ui donne une teinte écarlate intense à divers Schizopodes {Gnathophausia, Petalophtlialmm), Pénéides et Caridides de la faune al)yssale, a été étudiée par Moseley (3). C'est une matière huileusi; très soluble dans l'alcool; elle donne une large bande d'absorption dans le vert et le bleu. Un spectre semblable est donné, suivant Moseley, par l'alcool dans lequel on a conservé un grand nombre d'Eutoinostracés j)élagiques, de couleur rouge. Un spectre analogue, sinon identi(iue, est encore fourni par l'alcool dans lequel ont été conservés certains Copépodes (Pandanis) l)arasites d(! ('(ircharias hrachyunis. L'hypoderme à'Astacun fluviatiUs, delJomarus rnli/aris, de /Vf//;/- riis hcrnhardus, de Cancer paquvus, de Carciniis marnas et d'un certain nombre de Crustacés décapodes renferme un lipochrùme que l'action de la lumière (ou ]»lut(H de l'oxygène) déc(dore rapi- dement, (lui est soluble dans l'alcool absolu et dont le spectre, d'après Mac Munn (4), varie suivant les cas. Les sdliilions (thtenues avec le pigment de Payarits lirruhanhis et de ('(Uircr iiai/nnis donnent une seuh; bande d'absorption. Celles (|ui proviennent du pigment (VAstacua flumatUis, de llomavus vuU/aris et de Carcinas iiiairnas présentent nin; larg(! bande d'absorittitm dans le vert. SUR UNE CAROTINE d'ORIGINE ANIMALE 110 qn;iii(l 011 les examine sons une faible ('paissenr; eu couche plus épaisse, tout est absorbé, à l'exception du rouge et d'une portion du vert. Les lutéines ou lipochrômes des Crustacés mentionnés ci-dessus sont donc dilïérents du pii;inent de nos Diaptonins. Celui-ci, com- l)aré aux pigments rouges des Cœlentérés, des Echinodernies, des Bryozoaires, des Mollusques, etc., ne se montre identique à aucun d'entre eux. En revanche, il présente; une frappante ressemblance, tant au point de vue spectroscopique qu'au point de vue des réac- tions, avec la carotine, C^^ H^s. Cette substance, ([ue M. Arnaud a étudiée d'une façon si complète (4), existe, comme on sait, dans la feuille de tous les végétaux verts, ainsi que dans la racine (Carotte) ou le fruit (Tomate, Potiron) de quelques-uns. Les caractères attribués plus haut au pigment du Diaptomus appartiennent également à la carotine, si ce n'est que cette dernière, obtenue à l'état cristallin, se dissout très peu dans l'éther. Il semble donc qu'il y ait, à cet égard, une profonde différence entre les deux substances, puisque notre pigment est très soluble dans ce môme liquide. Mais, dans notre cas particulier, l'éther dissout non seule- ment le pigment, mais aussi les graisses. Or, l'éther chargé de graisse devient un dissolvant mixte, dans lequel le pigment se dissout avec une grande énergie. Ainsi s'explique l'apparente dillérence signalée plus haut entre la carotine et le pigment du Diaiitomus. La preuve qu'il en est bien ainsi nous est d'ailleurs fournie par M. Arnaud, qui augmente d'une façon très notable la solubilité de la carotine dans l'éther, en ajoutant des graisses à celui-ci ; d'autre part, la carotine des feuilles dépourvues de graisse ou de cire colore l'éther de pétrole en brun orangé clair, tandis que celle des feuilles chargées de graisse ou de cire se dissout plus abondam- ment et donne une teinte brun orangé foncé. La carotine présente, avec l'acide sulfurique, une réaction caracté- ristique : elle s'y dissout et communique à l'acide une très belle coloration bleu indigo intense ; en versant alors le liquide dans une petite quantité d'eau, la coloration bleue disparait aussitôt, sans qu'il y ait formation d'aucun précipité. Cette belle réaction s'obtient aussi avec le pigment du Dinplomus; toutefois, les matières graisseuses et autres qui sont dissoutes avec le pigment la masquent partiellement, en se carbonisant sous l'influence de l'acide. 120 R. BLANCHARD La matière colorante du Diaptoinu.s présente donc une si parfaite ressemblance avec la carotine qu'on ne peut hésiter à la considérer, sinon comme identique à la carotine des végétaux, tout au moins comme étant un corps de même nature. Notre pij,mient serait donc un carbure d'hydrogène non saturé; comme pour la carotine, sa rapide décoloration à l'air est l'indice d'une énergique oxydation. On sait que la carotine pure, dissoute dans le sulfure de carbone, est précipitée sous forme de cristaux j)ar l'alcool absolu. Nous avons essayé maintes fois de faire cristalliser notre substance dans ces mêmes conditions, mais nous n'avons pu y réussir, pour la raison suivante : A supposer que, après lavages réitérés par l'éther de pétrole, la séparation des graisses eût été complète, l'élévation de tem|)érature à laquelle nous avons soumis notre solution sulfo-carbonée pour la distiller, puis pour évaporer le résidu aqueux, suflisait à rendre notre substance incristallisable. Cette propriété, que celle-ci par- tage encore avec la carotine, rend plus étroite l'assimilation (jue nous avons été conduit à établir entre les deux substances; en sorte que, étant données les conditions spéciales que nous venons de dire, le manque de cristallisation, loin de rendre douteuse cette assimilation, la rend, au contraire, |)lus certaine. Le pigment du /)m/}/o///(/.s //arc/nz/ry est donc de la carotine, ou ]»lutot une carotine, car on doit penser (pi'il existe |)lusieurs caro- tines, tout comme il y a i)lusieurs chlorophylles et plusieurs hémo- globines(l).ll s'ensuit quelescarotines, qui se rencontrent déjà chez tous les Phanéi-ogames et chez les Fougèi-es, ]»rennent rang désor- mais parmi les pigments animaux. Cette constatation est (l'une grande ini|)(trtance au point (h; vue de la physiologie générale, en ce qu'elle nous fait connaître: 1" Une nouvelle substance chimi(iue commune aux animaux et aux plantes ; 2o La possibilité jxtur l'organisme animal de faliri([uer des hydro- carbures, corps inconnus jus(iu'alors chez l'animal à l'état ])hysio- (Ij La pliiriililr des lit'iiio^^IoliiiU'S csl, iltMiMiiili'i'c par la divi'i-sili- tlos formes rris- tallinps et aussi, dans une larfj;c mesnrp, par les vaiialimis de la rapacité respira- tfiirc du sanî^. Dp iiirmc. la caivylino de la pclliciili' dr la loinalr a mie aiilrc furiiio cristalliiH' (im- ndlc des feuilles, bien (pfelle xijl idenliipie à eelli> ci |rir Ions ses autres c«raclèrcs. SUR UNE CAROTINK DOIIIGINE ANIMALE 121 loiiiqin; (J), iiKiis Irrs n'-pandiis chez I;i phiiitc. iMihiiiiiiiciil (l;iiis les essences el les haiiiiies, ;iiiisi {|iie dans la houille ; 3° Un nouvel exemple de l'exislence de la Caroline indt'pen- daninient de la chlorophylle, comme c'est d'ailleni's le cas, chez les l»lantes, ponr la racine de la Cîirotte et pour le fruit de la Tomate et du Potiron; 4° Kniin l'existence chez les animaux d'une fonction physiolo- j;i(|ue jus(|u'alors considérée comme spéciale aux plantes. Kn (pioi consiste cette fonction? Il est dillicile, (piantà présent, de se prononcer à son sujet. Toutefois, l'cxtrémc extension de la Caroline dans le règne vé;;élal semble démontrer (lu'un rôle impor- tant et général est dévolu à cette substance. D'autre part, sa puis- sante affinité pour l'oxyj^^ène rend très plausible l'opinion qu'elle lixe ce gaz, comme le fait l'hémoglobine, puis le cède aux (issus, à la respiration desquels elle présiderait en quelque sorte. Cette hypothèse, ou tout au moins l'opinion que la présence de la Caroline est liée à l'accoinjjlissement d'une fonction importante, se trouve singulièrement corroborée, si l'on songe que des matières colorantes analogues ou même indentiques à celle qui nous occupe sont très répandues chez les animaux invertébrés. Je me propose de poursuivre l'étude de cette substance et de rechercher notamment pour ([uelle cause elle est très abondante chez les Diaptomus d'un lac déterminé, alors qu'elle fait totalement défaut chez ceux du lac voisin. Maintenant que sont établies ses aflinités naturelles et la méthode suivant laquelle il convient de l'étudier, j'ai l'espoir qu'une nouvelle provision de Diaptomus, recueillie l'été prochain, me permettra d'obtenir le pigment à l'état cristallin et d'ajouter une dernière preuve à toutes celles que j'ai énumérées plus haut. Ce travail a été fait au laboratoire de chimie de la Faculté de médecine. J'ai grand plaisir à remercier M. le professeur A. Gautier de son cordial accueil et de ses bons conseils. Index Bibliographique (1) C. Fr. W. Krukenberg, Ucbrr thicrischc Farhsio/J'e ïind dercn physiologische Bedeiitimg. Vergleichend-physiologischeStudien, (1), (I) r.i' fornii'-nc nu |»mhino. Cil'., no saurait (Mre considéré romnio élaljoré i)ar rori,Mnismc aniinai, i)i('n (jn'on le Iroiivodans l'inlestin de rilomino ; il provicnl d'une Iransforination des matières alinienlaires ou excréuienlilieiles, vraisenihla- bleinenl sous l'aclion des Mieroi)es ; il résuUe donc d'une fernientaliou (pii, dans un certain sens, se fait en dehors de l'organisme. 122 R. BLANCHARD. — SUR UNE CAROTINE d'oRIGINE ANIMALE II, p. Go, 1880. — Id., Die Pigmente, iltre Eigensclmllea, ilire Genèse und ihre Metaniorphosen bei den wirbelloaen Thieren. Ibidem, (2), III, p. 1-1 IG, 1882. Voir p. 92 et 99. (2) G. de Mérejkowsky, iXonccUeii reekerehes sur la zoonérutltrine et autres pi(/ments animaux. Bull, de la Soc. zoologiqiie de France, VIII, p. 81, 1883. (3) H. N. Moseley, Un îhe culonrimj inatler uf caiious animais, and especially of deep-sea forms dredged by IL M. S. Challenger. Qiiarterly journal of niicr. se, (2), XVII, |). 1, 1877. (4) C. A. Mac iMuun, Contributions to animal rhromattdagg . Quarterly journal of micr. science, (2), XXX, p. 51, 1889. Voir p. 88. (5) A. x4rnau(l, Recherehe.s sur les matières colorantes des feuilles; identité de la matière rouge orangé arec la Caroline, C^^^IP^ 0. Comptes rendus de l'Acad. des se, C, p. 751, 1885. — Id., liecherehes sur la composition de la carotine, sa fonction chimique et sa formule. Ibidem, GlI, p. 1119, 1880. — Id., Dosage de la carotine contenue dans les feuilles des végétaux. Ibidem, CIV, i». 1293, 1887. — Id., Recherches sur la carotine; son rôle phiisiologique probable dans la feuille. Ibidem, CIX, p. 911, 1889. — Id., Sur la carotine. Bull, de la Soc. chimiciue de Paris, XLV'lll, p. G4, 1887. 123 UECOLTKS MALACOLOlilOL'KS DE M. LE CAriTAlNE EM. DOlUJ. DANS LE HAUT-SÉNÉGAL ET LE SOUDAN FRANÇAIS de 1886 à 1889 par Ph. DAUTZENBERG Vice-Président île la Société (Planche I) La faillie iiialacologi(|iio du Haut-Sénégal et du Soudan français est encore peu connue. En 1886, M. le f)"" Jousseauiiie a publié, dans le Bulletin de notre Société, un travail comprenant la descrii»- tion de plusieurs espèces nouvelles découvertes par M. le D'Bellainy, ainsi ((ue la révision de celles qui avaient été indiquées jiisipi'alors de ces régions. Les Mollusques terrestres et lluviatiles connus à cette époque étaient au nombre de trente. M, le capitainiî Km. Dorr, de l'infanterie de marine, bien connu par ses intéressantes découvertes en Cochincbine et à Hué, publiées par le regretté M. Wattebled, dans le Journal de Conchyliologie (1), vient d'explorer pendant trois années consécutives une partie du vaste territoire de notre colonie africaine et plus particulièrement les environs de Bakel et de Médine. 11 a bien voulu me confier l'étude de ses récoltes. Mais il m'eût été fort ditlicile de tirer parti de ces matériaux sans le précieux concours de M. Artliur Morelet, le savant naturaliste auquel nous devons tant de travaux importants et qui connaît mieux (pi'aucun autre, la faune malacologi([U(! afri- caine. Aussi est-ce avec un vif sentiment de reconnaissance (jue je le prie d'accepter ici tous mes remerciements pour sa bienveillante collaboration. Avantde remonter le cours du fleuve Sénégal, M. Dorr a recueilli ([uelques Mollusques au bord de l'Océan; mais comme il n'a pu consacrer rpie fort peu de temps à ces recbercbes, il a du se con- tenter de ramasser les coquilles rejetées sur les plages et celles qui vivent sur les rocbers, à portée de la main. Bien que toutes appar- (I) G. Watlclded. DcM'fipUon de Mollusques inédits rrcueillis par M. le citpiUiine Dorr, en Cochinchine. Journal de Concliyliolojjip, XXXII, p. Il'» cl yniv., pi. VI, 1884. G. Wattebled, Descriplion de MolluH. DAIJTZENBERG tienuent à des espèces bien coimucs, je crois utile de les éimmérer à cause des indications précises qui les accouipaj^nent. A Dakar, le Mijlilus sraci/nlrnsis Lk. vit en i^rand noinitre sur des roches ferru'-ineuses. M. Dorr a recueilli dans la même localité un spécimen du Crepidula sulin Adanson (= Cr. fornicala (L.) auct.) A N' DarToud, le Ti'ri'hra niiraiis Hinds = (7\ Adamoni DcslKJse rencontre abondamment, vivant sur le sable de la plai;e à marée basse. Le Donax i^ugosus Lin. (== l;; Pamet Adanson) est très com- mun daus la même localiti'. A Bor, environs de S' Louis, M. Dorr a observé le TniiipcDioloiiius fiiscatus Linné (= le Popcl Adanson) vivant en quantité innom- brable sur les bords vaseux du Sénéii;al, où il reste immobile, exposé au Soleil, à marée l)asse; le Ti/nipanotoiini.s radiiln Linné se trouve mélangé au fuscaliis; mais il est bien moins abondant. Près de l'habitation Hérissé, M. Dorr a encore recueilli : Soloiocurtus (Tcifjalus) anijuldlus Sowerby (= le Tagal Adanson) et Cyrenella Dupontiae de Joannis. Avant d'entreprendre l'étude des Mollusques terrestres et fluviatiles, je signalerai encore VArca (Senilia) scniUs Linné (= h' Fayan Adanson) qui est très répandu dans tout le Sénégal et le Soudan : le ballast de la voie ferrée entre S* Louis et Dakar est presque entièrement composé d(; valves fossiles de cette espèce, extraites d'une colline située près de la station de Lekliar. VA. senilis sert également à la fabrication de la chaux et les murs du fort de Bakel, construit en 1828, en contiennent de nom!)reux spécimens à demi-calcinés. Enfin, des valves percées du même Mollusque servent de grigris aux enfants, dans tout le Soudan et constituent un objet de commerce. On rencontre entre les mains des indigènes, le Cypraca moneta Linné; mais c'est là une coquille importée de la côte orientale d'Afriffue : elle sert de monnaie dans le Soudan; à Bakel on n'en fait (|uc des grigris. MOLLUSQl'ES TERRESTRES ET FLUVIATILES Les espèces terrestres et iluviatiles recueillies par iM. Dorr, sont au nombre de2J, dont 7 sont entièrement nouvelles pour la science et 0 n'avaient jias été signalées |)ar M. le I)"" Jousseaumc V.w ajou- tant C(;s 13 espèces aux 30 du catalogue de cet auteur, muis ohltiuons donc un total de 43 espèces (13 terrestres et 30 llii\ i.ilih's) dont voici la liste : MOLLUSQUES DU HAUT-SÉNÉGAL KT DU SOUDAN 125 Fiiiiiillc Testacellidae KiDU'd lUtvri Diiiitz. — Artliitri Dautz. Famille Limacidae VilriiKi (iimii'sidtia A. Morelet Failli llo Hllicidae Ili'li.r (l'oiniliis) nii'dltii'tisis Dautz. Famille Pupidae lUtliniinns (Ena) coenopictus Hutton. l'iijiii microhiis A. Morelet mss. Famille STENOGYRmAE Litnirolaria Ktunbcid Adansou. — lli/ndc.siJouss. — a (ricana Reeve. — Bdlamiji Joiiss. Slenofjijra aïK/ustiur Dolirn. — llaiiionoiliei Dautz. Famille SucciNEmAE Succinca Dorri Dautz. Famille Limnaeidae Planorhis coret Adanson. Famille Physidae Physa Joiisseaunifi Dautz. — Gncrnei Dautz. Pyrgophysa scalaris Duuker. Famille PALUDiNmAE Vivipara niiicolor Olivier, var. Bollantyi Jouss. Famille Ampullariiuae Lanistcs sp. ? Famille UNiONmAE Unio {Rou'ua) antinilot icus Ijouv^. 12(') PH. DAUTZENBERG Untu (Urncus) linckoiji Uocheb. — — Diiponti Uocheb. — — lùiiillicrbci Jouss. — — l'ouladougouensis Jouss. — — niandini/uoruni Rocliob. — — lii'nciis Jouss. — (l'harauiila) Bellainyi Joyiss. — — JuUani Bourg. M aida inutd Adaiisou. — {Mulelina) cuinplanala Jouss. — — rostrata Bourg. — — seiipgalicn Bourg. Spatlia Bellamyi Jouss. — chaiziana Rang. — Mal) i lie i Jouss. — IKUiyaoUciisis Kocheb. — liencA Jouss. — Jlochcbnmci ,]on^s. — Taicdii Rang. — tristis Jouss. — {Spath cl la) A (la nsun i Jouss. Famille Iviiikuidae Ellieria CaiUiaiuli Fénissac. — plumbea Férussac. ENUMKKATION DES ESPECES RECIEILLIKS l'AH M. EM. Iidlill EXNEA DORRl, IIOV. Sp. PI. I, fig. l»à 1 f. Testa siibiiiiiata, pellucida, laevigata, nitida, ovata, aplcc obtusu, Anfr. 7 convexiusciUis. Apertura subcirculari (juinqucidicala. Plica J valida, pone insertionem; 1 coUunellari, transcersa; 1 inlnorc, basali ; 2 in margine externu, appioximalis. Peristoinalr margine interrupto, calloso, cxpanso, irjlcxo. i'obirc ccrci) siiblnjalind, plici!< et margine apcrlarac lacleis. Loug. 9 niillini. ; diarn. 4 1/2. iiiilliiii. A|>erlura (1 iiiilliiii. alla ; () iiiilliin. lata. Coquille du forme o\ale, reulléc au milieu, a sonimel obLus, jiour- vue d'uue feute ombilicale très petite. Tours despire au nombre de 7, UM ])eu convexes, séparés [)ar nue suture assez bien mar(juée, MOLLUSQUES DU HAUT-SÉNÉGAL KT Di: SOUDAN 127 étroitement iiiarginéc. Surface lisse et très Iiiisaiitc A l'aide de la loupe, ou apenoit des ligues d'accroisseuieiit faibles et obliques, plus développéi'S à la base du dernier tour. Ouverture n'atteignant pas le tiers de la bauteur totale de la coquille et garnie de ciiuf plis dentiforuies : le 1«'" situé près de l'insertion du labre est grand et forme saillie endeliors de l'ouverture ; le !2me, à peu près liorizontal, est situé au milieu du bord columellaire; le S"»", plus petit ([ue tous les autres, se trouve placé à la base de l'ouverture ; enfin, les 2 der- niers, placés à la face interne du labre, sont rapprocbés entre eux et déterminent, à l'extérieur, une scrobiculation peu profonde. Péris- tome épaissi, largement dilaté, réiléchi, à |»ro(il un |)en sinueux. Coloration d'un blanc jaunâtre hyalin, plis et péristome d'un blanc de lait. Cette jolie coquille que je me fais un plaisir de dédier à M. Dorr, ne peut être comparée qu'à VEiuiea laeciyala Dohrn, des parages du lac Nyassa et de Zanzibar (Proceedings Zool. Soc. of London, 1881, pi. XXXII Mg. ()). Chez les deux espèces, le test est également lisse et luisant, le nombre des plis de l'ouverture est le même, mais VE. Doni a l'ouverture plus petite en proportion, pourvue de plis plus développés ; son i)éristome est plus dilaté et beaucoup plus largement réiléchi ; sa taille est aussi un peu plus forte (haut 9 mill. au lieu de 8 mill.). Habitat : N'Dangaa, dans le Bondou. Ennea Arthuri, nov. sp. PI. I, flg. 2a à 2d. Tenta Holidiuscula, cijlimlrica, apice obtuso, Hinualim hrcn'lrr riinata. Anfr. 0 coiivcxiuscuiis, obliffie tenerrimc costuldto-.striaiis et ùifra suturam impressam cremilatis. Apcrturasubqaadrata, bipUcata: piica altéra pro/unda, pone insertioneni ; altéra perobsoleta in margine externo. Peristomate incnissato, breviter rejlexo. Colore alliiiln. Long. 3 millim. ; diam. 1 1/3 millim. Apertura 1 niillim. alta; 1 millim. lata. Co(iuille assez solide, luisante, de forme cylindrique, à sommet obtus, pourvue d'uni; fente ombilicale courte, sinueuse, l)ien mar- quée. Spire élevée, composée de six tours un peu convexes, ornés de i»lis d'accroissement obliques, peu apparents sur la convexité des tours ; mais s'élevanl au dessous de la suture, où ils déter- minent une série de crénelures. Ouverture subquadrangulaire, liourvue d'un pli dentiformc placé au sommet, assez i)rof()ndéinent 128 vu. DAUTZENBERG et près de l'iiiserliuii du laine. Lu autre pli, à i)eiue développé, est situé sur le labre lui-même. Columelle arquée, sans pli. Péristome épais, étroitement réfléchi. Coloration d'un hlanc jaunâtre niiifoi me. Cette petite espèce, i-ecueillie par M. Dorr dans le Jardin hota- ni(iue de Dakar, appartient au groupe Hutonella de Pfeifler, qui n'était connu jusqu'à présent que de l'Afrifiue australe et orientale, des Comoies, d'Assam et de l'Ile de Socotora. C'est de l'A', oryza Morelet, des Comores, (ju'elle se rapproche le plus ; mais elle s'en distingue jiar ses crénelures sul)suturales, par la dent du hord droit moins dévcloppét; et, enfin, par le nonibie de ses tours, (jui n'est que de six, tandis que l'E. oryza en possède huit. Je prie M. Arthur Morelet de vouloir bien accepter la dédicace de cette espèce. ViTRiNA GoMESiANA A. Morclet A. Morelet, Voijaue du IF Fr. W'elicitsch (1808), p. 52, pi. i, fig, 2. Je rapporte à cette espèce plusieurs exemplaires d'une grande Vitrina recueillis à N'IJangaa (Bondouj, sur les berges de la Falémé; ils sont malheureusement tous plus ou moins détérioriés et M. Morelet, à qui je les ai communi(iués n'a pu se prononcer d'une manière certaine sur leur détermina Lion. Hélix (Conulus) medinensis, nov. sp. PI. I, (ig. 3" à 3'1 Testa angusle scd projunde pcvforata, paniiti nilentc. Spira co)ioi- dea, apice obluso, sutura impressa. Anfr. 5 con}jexis,striis iiicreuienti confertis, versus hasiu, anfr. ulthni evanescentibus, ornatis. Apeilura obliqua, semilunari. Testa fusca, basi pallidiore. Diani. maj. 3 millim. ; min. 2 2/.'{ inillim. ; filtit. 2 3/4 millim. Coquille étroitement; mais profondément ombiliquéc, opaque, peu luisante, de forme conoïde. Spire assez élevée, obtuse au som- met, composée de 5 tours convexes, séparés i)ar une suture bien mar([uée. Base du dernier tour convexe et un peu plus luisante que le reste du test. Surface ornée de stries d'accroissement Unes et serrées (|ui s'atténuent sui- la base du dernier tour, on l'on obseive; mais seulement à l'aide d'un lort grossissement, des stries concen- triques très délicates et légèrement onduleuses. Ouverture obliciue, semi-circulaire. Columelle arijuée, un peu réllé(diie sni' l'ombilic. Bord basai et bord droit légèreuK'ut épaissis à l'intérieur. Colora- tion d'un biun assez foncé; base de la co(iuille un |m ii plus claiie et tirant sur le jaune. iMOLLUSQUES DU HAUT-SÉNKGAL ET DU SOUDAN 129 L' IJcli.r iitcilincusis il (iUL'l(|ii(' ;iualogie de forme et de t;iille avec 17/. seniitiimn Morelel, du (îahon (Jourual de Coucliyliologie, vol. XXI (1873), p. 529); mais il en dilïèie i)ai- sa perforation ombi- licale ainsi (jue par les stries d'accroissement qui ornent ses tours. Habitai. Kecueilli par un temps pluvieux, sur des pierres recou- vertes de Mousses, à Médine. BuLiMiNUS (Ena) coenopictus llutton PI. I, fig. 4" , 4b Pupa coenopicta llutton, Joitrii. As. Soc, III, [). 85. Bnlimus coenopictus lleeve, Conclioloyia Iconica, pi. LXIX, fig. 492. Pupa scncyalensis iMorelet, Revue Zoolofjiquc (1848), p. 354. — — Morelet, Séries conchyliolot/iques, p. 28, pi. III, fig. 4. — — Morelet, Voi/afl'' '/" ^^'" Fr. Wdiritsch (18()8), j). 81. L'aire de dispersion de ce Mollusque est considérable : elle s'étend depuis l'Inde jusqu'aux côtes occidentales de l'Afrique, en passant ])ar l'Abyssinie (A. Morelet). Ilahitat. Commun, vivant, à Bakel. Pupa microbus A. Morelet, mss. PI. I, flg. oa , 5b Testa parca, aiiihilicala, suhpellucida, tenuicula. Spira data, tuirita, sutura projinula. Anfr. J superne depressiuscuiis, dvinde valde conce.iis, oblique subtilissime striatulis. Apertura rotundata, peristomate continua, expansé, 4 dentato : plica 1 parietali valida; I coluniellari minuta; 2 in marçjine de.rtro {supera breciuscula). Colore sordide corneo. Altit. 2 millim. ; diam. 1 millim. ; aperturae altit. 2/3 millim., la t. 2/3 millim. Coquille ombili([uée, un peu translucide, assez solide. Spire élevée, turriculée, composée de 5 tours un peu aplatis à leur partie supérieure, ensuite très convexes, séparés par une suture profonde. Surface couverte de nombreuses stries longitudinales obliques, fines et serrées, assez irrégulières. Ouverture arrondie, à péristome continu, dilaté ; fortement grimaçante, pourvue de 4 plis denlifor- mes situés : l'un, très grand, tout près de l'insertion du bord droit; un autre, petit, à la base de la columelle ; des 2 derniers, placés à la face interne du labre, l'inférieur est sensiblementplusdéveloppé. Coloration d'un fauve corné uniforme. Habitat : Médine, sous une pierre enterrée, saison pluvieuse. Un seul exemplaire. m. — y 130 PH. DAUTZENBERG LiMicoLARiA Kambeul AdîUlSOIl 1848 Bulhnus Adamoni Pfeifïer, Monogiaiiliia llcUccoruni ciicntiuiii, II, p. 179. Habitat . Celte espèce est coniDiuiie à Mt'diiie, où M. Doit l'a ren- coutrée vivante eu août 1887 ; ses œufs sout blaucs, globuleux, parfois un peu irréguliers, et mesurent G millimètres de diamètre. La co(juille, au moment de l'éclosion, se compose de trois tours de spire (voir pi. 1, lig. G" G"*}. A Bakel, le /.. Kambeul n'a été trouvé que mort. M. Dorr en a également reçu de nombreux spécimens, rap- portés de la région des Gommiers (à cinq journées au Nord de Bakel) par un marabout maure. LiMicoLARiA Hyadesi Jousseaume. 1886. Bulletin de la Société Zoologi(iue de France, XI, p. 477, pi. XII fig. 2. Habitat. N'Daugaa (Bondou) à 100 kilomètres au sud de Bakel- M. Dorr a recueilli, le 14 Juin 1888, 10 exemplaires vivants du /.. Hyadi'si chms cette localité, tandis qu'il n'a pu y trouver un seul individu du i. Kaaibeul. Stenogyra ANGi stior Dolim. 18GG. Steno(jijra (SubiiUna) atujustior Dohrn, Malak. Bliitter, Xlll, p. 127. Le St. anfjustior, très voisin du St. striatella Rang (Annales des Se. Nat., XXIV, p. 38, pi. III, fig. î)7), était considéré autrefois par M. Morelet {Séries eonchuliologiqaes, p. 2G) comme une variété de cette espèce. Il s'en distingue par sa forme plus cylindrique, .«les tours plus convexes, séparés par une suture plus profonde. Parmi les si»rcini('ns r(M'ueillis par M. Dorr à N'Daugaa, il en est (|ui attei- gnent 22 niillimèlres de hauteur. L'œuf de ce iMollus(iue est globu- leux et mesure 1 1/2 millim. de diamètic. Habitat. Abondant à Bakel et à N'Daugaa (.luin 1888). Stenogyra Hamonvillei, nov. sp. PI. I. ^l^^ 7", 7i>. Testa ubtecte sabpeil'oiata, elniK/ato-tarrila. tenai. sutura imiiressa. Anfr. 8 conve:riusculis, striis loaijitadinalibns ne transcersis subiiliter decussata. A}iertura obloiu/o-uvala, siibri'rtieali uian/iiiibiis tnni connitcntibas. Colninell.a recta, paruni dilatata, rejle.viascula; labro siwplici, aentn. ('(dure pallide eorneo. MOLLUSQUES DU HAIT-SKNKGAL KT m: SOCDAN 131 Loii;;. 11 iiiilliin.; (iiaiii. .'5 iiiilliiii. Aperlurau allil. 3 1/2 milliiii., lat. 2 inilliiii. Co([iiilh' étroiteinent pcifoive, de forme alloii<;(''0, turriciiit'e, iiiiuce, à peint' translucide. Spire élevée, assez atténuée au sommet, composée de huit tours légèrement convexes, séparés par une suture bien nianpiée. Surface ornée de costulations lon;4ilndinales très lincs et de stries décurrentes plus lines encore qui donnent au test, lorsiin'oii Tobserveù la loupe, un aspect treillissé. Ouverture ovale, allonj;ée. Colnmcllc droilc faiblement dilatée et réfléchie. Labre simple, tranchant. Coloration d'un blanc jaunâtre uniforme. Habitat. Cette espèce, que je me fais un plaisir de dédier à notre savant confrère, M. le Baron d'IIamonville, est abondante à Bakel. SUCCINEA DORRl, UOV. Sp. PI. I, 11g. 8« , 8b Testa tctiiti, subpeUacida, ocato-glohosa. Spira hrexi, sutura im- pressa. Anfr. i ■J/'2 coiuejcis, longitudinaliter tniuissime striatis; anfr. ultimopermagno, ventroso. Apcrtura vix obliqua 2/3 altitudinis aequante. Columella arcuata; labro simplici, acuto. Colore cereo- albido. Long. 4 1/2 millini.; diam. 3 1/4 niillim. Aperturae altit. 3 millim., lat. 2 1/2 millim. Coquille imperforée mince, subtranslucide, non luisante, de forme ovale globuleuse. Spire courte, composée de 2 1/2 tours convexes, à surface un peu rugueuse et marquée de stries d'accroissement peu apparentes. Dernier tour très grand et ventru; suture profonde. Ouverture grande, à i)eine oblicjue, de forme ovale-arrondie, com- prenant les 2/3 de la hauteur totale. Columelle arquée, à peine épaissie; labre arqué simple et tranchant. Coloration d'un blanc jaunâtre uniforme. Epiphragme membraneux assez épais et résis- tant. Le .S. Dorri a une grande analogie avec le .S. concisa Morelet, du Gabon; mais il en dilïère ])ar sa forme un peu moins haute, son dernier tour plus ventru, sa columelle à peine épaissie, non calleuse dans le haut et, surtout, par son genre de vie : tandis (jne. s', coucisa habite les lieux bas et se traîne dans la vase dont il est toujours enduit (A. Morelet), le .S. Dorri est arboricole et son test est net. Habitat. Bakel, sur le tronc d'un Bomir et dans les fentes d'une muraille, à 8 mètres au dessus du niveau du lleuve. — Avril 1887. 132 l'II. DALTZKNBERG Planorbis coretus Adanson. PI. I, llg. 9» , 9b , 9c 1757. Le Corel (Coretus) Adanson, Voyage an Sénétjal, p. 7, pi. I, (ig. 3. Testa discoidea, tenui, pellHci(la,palUde lutea, nitente.Spira platuita, sutura impressa. Ànfr.,4 conre.ris, tniuissinie striatis: ultinio basi compresso, ad peripheriam subaufjulato. Apertura oblique ocata, peristomate simplici, acuto. Coquille discoïde, mince, pclliicide, assez luisante. Spire plane, composée de 4 tours convexes, séparés ])ar une suture assez pro- fonde. Dernier tour aplati à la base et subanguleux à la périphérie. Ouverture oblique, un peu transveise, de forme ovale. Péristome sinii)le, tranchant. Suiface ornée de stries d'accroissement lines et serrées. Coloration d'un blanc jaunâtre hyalin. Le test est presque toujours érodé. y/«/>////L Bakel mars et juin 1888. Peu abondant dans les mares des environs. Sa ponte renferme de ;> à 7 oMifs (|ui éclosent au bout de huit jours. (Dorr). Je suis heureux de pouvoir ligurercetle ancienne espèce d'Adanson (lui n'avait pas été identifiée jusqu'à ce jour. -ISIDORA JOUSSEAUMEI, nOV. Sp. PI. I, fi-. 10" , lOh . Testa sinistrorsa, auguste perfurata, tenuicula, parum nitente virescente,ovato subtruncata, basi altenuata. Spira brevissima, sutura impressa. Anfr. 3 convexis, lineis ïncrementi tenuissimis ornatis; Ultimo permagno, superne ventroso, basi attenuato. Apertura inhis albida, oiato-oblonga 415 testae aititudinem superante. Colamella brexji, iasi contorta; labro arcuato, simplici, acuto. Long. 9 iiiillim.; diam. (\ millim.; aperturae altit. 7 millim., lat. 4millim. Co(iuillc sénestre, élroitement perforée, mince, peu luisante, (h' forme ovale, subtroncpiée au sommet, atténuée à la base. Spire très courte, conqiosée de 3 tours convexes, séparés par une suture bien marquée. Surface traversée seulement par des lignes d'accroisse- ment très fines. Dernier tour très grand, élargi et ventru à sa partie su|)érieure, atténué à sa base. Ouverture ovale-allongée, occupant plus des 4/5 de la hauteur totale. Columelle courte, tordue ;i la base, très légèrement rénéehie. Labre; régulièrement arqué, simple et tianchanl. Cohiration d'un vert olive; intérieur de l'ouverture blanc. MOLLUSQUES DU HAUT-SÉNÉGAL ET DU SOUDAN 133 Celte espèce que je dédie à M. le I)' .lousseaiiiiic. ;iiitciir de riiit(''rrss;inl travjiil sur les .M(>lliis(|iiesdii Ilaijt-Séiiéj;al. |)iil)li(''daiis notre liiiUftin, l'u IS.Sl», est bien caractérisée par sa forme élargie; et troïKiiiée an soininel et atténuée à la bas;'. Kllc ai»parlient au groujje de Visid. coiilortii et a une i;rande analogie avec Vfslil. natalciuis. M. A. Morclel,;'! qui je l'ai ('oniniuni([uée, m'a dit ipi'il possédait un spécimen non adulte de la même fornu^ [irovenant de l'Ile S^ Vincent (Cap \'ert). l.a collection de M. le I)'' W Fischer renl'erme ([uelques spécimens de cette même espèce, rapportés de .Mt'diue j)ai'.M. Lataste; le plus grand ne mesure pas moins de 13 uiillim, de longueur. Habitat. Environs des chutes du Félou, près de Médine : dans des trous creusés dans le grès par des cailloux de silex. Août 1887 (Dorr). ISIDORA GUERNEI, UOV. Sp. PI. I, fig. lia , Mb Testa sinistrorsa, anfjuste sed profunde perforata, tenui, parum ni tente, virescimte, ovata. Spira elata, sutura impressa. Anfr. 3-4 com'exis, iineis iacrenunti tenuissimis ornata ; ultimo ventroso. Apertura intus albida, ovato-oblonga 2/3 testae altitudinem aequante. ColumeUa recta, liaud conforta ; labro arcuato, simplire, acuto. Long. 12 millim.; diani. 9 millini. Aperturae altit. 8 millim., lat. o millim. Co(]uille sénestre, étroitement, mais profondément perforée, mince, peu luisante, de forme ovale. Spire assez élevée, composée de trois à quatre tours bien convexes, séparés par une suture profonde. Dernier tour grand et ventru. Surface garnie de stries d'accroissement très fines. Ouverture ovale-allongée, occupant les deux tiers de la hauteur totale. Columelle droite, non tordue, réfléchie sur la cavité ombilicale. Labre arqué, simple, tranchant. Coloration d'un vert olive; intérieur de l'ouverture blanc. Habitat. Je prie notre président, M. le Baron J, de Guerne, de vouloir bien accepter la dédicace de cette nouvelle espèce, recueillie par M. Dorr dans des mares, aux environs de Tuabo. Pyrgophysa scalaris Dunker PI. I, lig. 12" , 12b liiiliinus scalaris Dunker, fndex moltiiscoruw quae in itinere ad (luineam inferioreni collciiit G. Tains., p. 8, pi. II, fig. o. Le P. scalaris, par sa forme élancée et ses tours étages, se rappro- 134 IMI. DALTZKXBERG che bien plus du P. Mariei Crosse, de Nossi-Iîé quedu /'. I.ndouciund Rang. Unhitat. Commun à Bakel, dans les mares stagnantes. Mars 1888. (Dorr). ViviPAR.v uNicoLOii Olivicr, var. Bellamyi Jousseaume Cette forme décrite par M. le D^" Jousseaume sous le nom de BrUamya Bellamya (Bulletin Soc. Zool. de France, XI, p. 479, pi. XII, lig. 3), d'après des exemplaires provenant de Kora, vit également en grande abondance dans le lleuve Sénégal, à Bakel, ainsi que dans la Falémé. Des échantillons roulés, charriés par les eaux, ont été recueillis par M. Dorr dans la plaine de Dagaua (entre Saint-Louis et Podor). M. Morelet ne pens(! pas qu'il y ait lieu de la séparer du V. unicolor, espèce très répandue dans l'Afrique centrale, et très variable. Son opinion est basée sur l'examen d'un grand nombre de spécimens de différentes localités. Lanistes sp. ? M. Dorr a rencontré près d'Alinkané, dans une forêt du Bondou inondée pendant la saison des pluies, des fragments d'un Lanistes ([u'il n'est pas possible de déterminer au point de vue spécilique. Unio (Reneus) Faidherbei Jousseaume. 1886. Reneus Faidherbei Jousseaume, Bulletin Soc. Zool. de France, XI, p. 483, pi. XII, fig. 5, 5n. Cette espèce a été établie par M. le D'" Jousseaume sur un exem- plaire jeune et une valve unlcjne d'un individu adulte, recueillis sur les bords du Backoy, affluent du Sénégal, par M. le D'" Bellamy. M. Dorr m'a envoyé de nombreux spécimens, la plupart pècliés vivants, d'un Unio qu'il ne me paraît guère possible de regarder comme une espèce différente, surtout si l'on prend en cousidération les nombreuses variétés individuelles auxquelles il semble soumis. Les sommets sont, en elîet, tauttU à peu près lisses, tantôt garuisde tubercules, tantôt ornés de plis ]»liis ou iiioius tuberctdeux ft disposés en zigzags. L'épaisseur du test est aussi plus ou moins grande ; mais tous ces caractères sont i)eu constants et il existe entre les formes extrêmes, des passages à peu près insensibles. Ilnhihil. Le fleuve Sénégal : quelques exemplaires morts à i'odor et Saldé; plus commun, et exenq)laires vivants en remontant le lleuve, de Saldé à Bakel ; on le trouve dans le sable, à Heur d'eau. Mem. ûoc. ^ûûi. de France, 1890, PL.I. 2a > \ v^ \ :i •1 10 ■■ iiaull ad.natuci ci. uu. 1^-1. EnneaDorri Dautzenberg. 2^2*? Arihuri Dautzenberq. S^-S*^ Helix(Conulu5)înedinensis Dautzenberg. 4-^, 4^ Bulimus (Ena) coenopictus Hutton. 5^ 5^ Pupa raicrobus A.Morelet mss. 6*, 6^ Limicolana kambeul Adanson (Embryon.) 11° MV,p .uouarQ i^i'V I ài'is. 7^, 7^ Sienogyra Hamonvillei Dautzenberg. 8°, 8^ Succmea Porri Dautj^enberg. 9^-9? Planorbis coret Adanson. lOMO^ Isidora Jousseaumei Dautzenberg. 11^,11^ Guernei Dautzenberg. 12^12^ Pyrgophysa scalaris Dunker. MOLLUSQUES DU HAUT-SÉNÉGAL ET DU SOUDAN 13o sur les deux rives du (leuve. Cette coquille, bien connue des indi- gènes, porte le nom de owijcvw langage toucouleur (l)orr). MUTELA MUTEL AdaUSOU. I7.")7. Ij- Mu tel Adanson, Voyage au 'Sénégal, p. 234, pi. XVII, fig. 21. 1700. Mjjtilus (lubiiis Gmelin, Si/stenia Natiirae, edit. XllI, p. 3303. lS3i. Iridina mutel Rang, Acéph. Sénég., p. 18. 1880. Mulela Adansoni Bourguiguat. Habitat. Bakel, au bord du (leuve Sénégal. Mai 1887. Cette espèce vit longtemps hors de l'eau, un mois environ (Dorr). Spatha Mabillei Jousseaume. ISSG. Spatha Mabillei Jonsseimme, Bulletin Soc. Zool.de France, XI, p. 495, pi. XIV, fig. 2, 2a. Ilnhilal. Bakel, dans le fleuve Sénégal. Mai 1887 (Dorr). Spatha (Spathella) Adansoni Jousseaume. 1886. Spathella Adansoni Jousseaume, Bulletin Soc. Zool. de France, XI, p. 498, pi. XIV, fig. 4, 4^ Habitat. Bakel, dans le fleuve Sénégal, Juin et Juillet 1887; Juin 1888 (Dorr). Etheria Catlliaudi Férussac. Etheria CailliaudiFén\ssd.c, Mémoires Soc. hist. nat., V, 1, p. 359. Etheria tiibifem Sowerby, Zool. Journ., V, 1, p. 523, p. 19. Habitat : le fleuve Sénégal, en grand nombre sur une roche quartzeuse, au milieu du fleuve. Ces Mollusques meurent au fur et à mesure que le niveau de l'eau les laisse à découvert; ils adhèrent au rocher et font corps avec lui au point ({u'il est dilficile d'obtenir un exemplaire complet. Les indigènes ne les mangent pas: leur saveur ressemble à celle des Mollusques bivalves qui vivent dans les marais de France. L'E. Cailliaudi forme aussi des bancs très denses dans la Falémé (Dorr.) 136 LA PHOSPHORESCENCE CHEZ LES MYRIOPODES DE LA FAMILLE DES GEOVHILID.E ÉPOgUK IJT CONDITIONS PIIVSIOI.OGIQUKS DE l'aPPAHITION DK LA l'IlOSPilOUESCKNCE par J. GAZAGNAIRE (1) Secrélaire de la Société eiiloiii()li);;i(nic de Franco. Depuis longtemps, l'on sait (jiic quelques Myriopod.es Chilopodes de la famille des Geophilidae possèdent la propriété do i)roiluire de la phosphorescence. Les auteurs, presque toujours, se sont contentés deconstatersim- plement le phénomène lumineux et de le siij,naler comme une propriété de l'animaL llarement ils se sont elïorcés d'en résoudre le mode de production, jamais ils n'ont recherché si le phénomène était en relation avec un état physiologi(iue quelconcjue. Aujourd'hui les quelques renseignements que nous possédons sur ces êtres excusent la prétention de poser les deux questions suivantes : Chez les Geuphilidac photogènes peut-on fixer, d'une laçou i)lus ou moins précise, une époque à l'apparition de la luminosité? Peut-on entrevoir un processus physioloi;i(|uc lié à sa production? Déjà G. Newport (2), en 1840, se hasant sur deux observations concernant Geophilus longicornis Leach, hasarda l'hypothèse que chez les Geophilidae la phosphorescence pourrait ap|)aiaîlre à répo(|iie de la copulation. L'hyi)Otlièse du savant entomologiste anglaisa été rééditée quelquefois, mais aucun auteur, aniant (|ue je sache, n'a mis à l'étude ce point imi)ortant de biologie». Une note de M. J. Richard (3) donne un aperçu rapide des travaux sur les Myriopodes photogènes. A la (in de sou travail, M. J. Richard dit : « Si, en |)résence de ces nombreuses lacunes, ou se rapi)ell(' qu'on a étudié de toutes les façons, au |)oint de vue physique, au point de vue chimique et môme à l'aide du spectros cope, la phosphorescence des Méduses, des Insectes, des Mollusques (1) J. {îaza;;iiaire. Itiill. de l;i Soc rnloiii. de France, p. cxviii, S août 1888. (2) (j. Newport, Momxjruph uf Ihe rlprochùs l'un de l'autre qui, au contact, s'enfui- rent très rapidement. Moi-même, à Nemours, en Algérie, du milieu d'avril aux premiers jours de mai 1888, j'ai capturé de nombreux Orija harharica Gerv. Souvent, sous la même pierre, j'ai rencontré mâle et femelle, quelquefois trois individus de sexe différent, très rarement du même sexe. Tous les individus capturés sécrétaient, sur la surface ventrale de leurs corps, une matière jaunâtre visqueuse à odeur particulière qui, dans l'obscurité, était très phosphorescente (5). (1) Mailles. Cilé|(ar.I. Gazngnaire. Riill. de la Soc. zool. de France, il jiiill. 1888. (2) Iloulbei-t. Feuille des jeunes Naliiralistes, n" 109. p. 14, 187'.*. (:$) lluef, Xole sur un Myriopode lumineux trouvé à La Fère ;.iisne'. Coniple- rendu des séances de la Soc. de Biologie, 20 nov. 1886. (4) R. Dubois, loc. cit. (;ï) .1. Gazagnaire. La phosphorescence chez les Myriapodes. Bull, de la Soc. Ent. de France, p. xciii, 27 juin 1888. Bull, de la Soc. Zoolog. de Fiance, p. 182, 24 juillet 1888. 142 J. r.AZAGNAIRE Comme on le voit dans les dix observations énumérées, sept consignent la présence de deux ou plusieurs (jeopluUddi: dans les points où la piiospliorescence a été constatée. Dans les rares observations où l'on s'est préoccupé de la recherche des sexes, la présence des niàles et des femelles a été reconnue. Nous pouvons dire que si la constatation des sexes n'a pas toujours été établie, c'est que les auteurs n'y ajoutaient aucune importance, où ne disposaient pas des moyens de faire la distinction. Dans les cas où il n'a été capturé qu'un seul individu, il est permis de penser aux nombreuses causes qui ont pu rendre incomplète l'observation. Dans sa promenade nocturne, l'observateur, le plus souvent, n'est-il pas surpris, désarmé, par l'apparition subite, sur le sol, de traînées phosphorescentes ! Et lorsqu'il se croit bien près, grâce à la lueur du foyer, de capturer les objets lumineux, il se trouve replongé dans l'obscurité. Impuissant alors, il ne recueille qu'une poignée de terre, là où tantôt jaillissait la lumière. 11 n'a pu entrevoir qu'une partie du drame, il n'a pu capturer au hasard (ju'un acteur trop imprudent. On peut môme admettre la capture d'un seul individu ; c'est chose fort possible, mais j'insiste, comme du reste les observations rapportées m'y donnent droit, sur la présence de plusieurs deophi'' lidae dans les points où la phosphorescence a été observée. J'y insiste avec intention, parce que je trouve dans le fait un argument de grande valeur, qui vient appuyer mes conclusions. Le rappro- chement des individus de môme sexe ou de sexe différent, s'il n'a aucune signification chez bien des animaux, en a une certainement chez les Geoplulidae. Les GeophUidae, comme la plupart des Myriopodes Chilopodes, sont des animaux très antipathiques les uns aux autres. Dans la nature on les trouve très rarement ensemble. Ils vivent solitaires dans les endroits un peu humides, dans la terre, sous les pierres, sous les écorces, les mousses. Mâles et femelles se rencontrent pres- que toujours isolés. En captivité, les mâles se détruisent entre eux; la cohabitation des deux sexes donne lieu à d'atroces tragédies ; les femelles, géné- ralement i)lus vigoureuses, tuent impitoyablement les mâles, leur rongent la tôte, dit Fabre (1). Avec des animaux d'un naturel si peu (1) J.-H. Fabre, Recherches sur l'analoinie des organes reproducteurs et sur le développement des Myriapodes, 1855. LA PHOSPHORESCENCE CHEZ LES MYRIOPODES 143 sociable, ou entrevoit aisément, comme nous le disions plus haut, les dillicultés de l'élevage. Cette mouomauie de l'isolemeut, ces sentiments d'antipathie se montrent aussi chez d'au lies animaux. On connaît les mœurs sin- gulières decertaiues Araignées, leursamours sanglantes, les dangers continuels ({ue doivent afïronter les mâles pour dompter les femelles et assurer la conservation de l'espèce, les cruautés des femelles, à l'endroit des mâles inexpériuientés. Chez ces Araignées, cette anti- pathie persiste, augmente même à l'époque de l'accouplement. Toujours vindicatives, toujours cruelles, elles sont insensibles au repentir! Chez les Geophilidae, au contraire, il semble qu'il y a une époque dans leur existence où leur nature change, où ils éprouvent le besoin d'oublier les luttes sanglantes, de devenir meilleurs. Leurs nneurs s'adoucissent. Ils fuient l'isolement, ils se recherchent la nuit, se réunissent deux à deux, lantùt par petit groupe, sur les chemins, dans les clairières des bois, dans nos jardins. C'est l'époque de la trêve, c'est la fm de la m onom a n le de l'isolemen t, de la cruauté, c'est la paix pour quelques semaines et, comme si cette transformation subite dans leurs mœurs exigeait une grande manifestation, ils la donnent à leur gré : ils deviennent lumineux! On le voit, le rapprochement des individus, des sexes, chez ces animaux, a une signidcation bien nette, et je crois que l'on peut avancer avec grande certitude que cette transformation subite dans leur nature sert de prélude aux actes qui assurent la conservation de l'espèce. C'est l'époque où les organes génitaux entrent en fonc- tion, et commela phosphorescence se manifeste à cette mémeépoque, il est tout nature] de conclure que la propriété d'émettre de, la bimièrc chez les Geophilidae photogènes est liée intimement à la l'onction ç/énitale, La démonstration de cette conclusion devient plus évidente encore si nous faisons appel aux données que nous possédons sur la façon probable dont la fécondation a lieu chez ces animaux. C'est à Favre (1), notre grand entomologiste, à qui nous les devons. Deux années entières, Fabre a poursuivi ses recherches sur les Geophilidae. Jamais il n'a constaté d'accouplement. Je ne sache pas que, depuis, l'on ait été plus heureux que lui. La ponte des sperma- tophores, découverte par Fabre, semble effectivement confirmer que, chez les Geophilidae, il n'y a pas d'accouplement comme le pensait G. Newport, en 1840. H.l-.l) (Favre, loc. cit. 144 .1. GAZAGNAIRE A la fîu de septembre, en examinant des Geophilus conwlcens tenus en captivité, Fabre aperçut, dans les couloirs pratiqués par ces animaux, au sein du terreau qui leur servait de demeure, de très petits réseaux formés de lilamentsaranécux et disposés de loin en loin. Au centre de chacun était appendu un fiiobule sphérique, blanc, de la grosseur d'une petite tête d'épingle. Ce globule n'était autre chose qu'un spermatophore. Pendant un mois et demi, des spermatophorcs sont pondus par les màlos dans les mêmes conditions. Que deviennent ces spermatophorcs ? Comment s'effectue la fécondation? Fabre nous dit: « L'absence complète d'organes fopulateurs, les capsules protectrices du si)erme, h's réseaux sper- matiques, tout me fait croire que le mâle déi)Ose furtivement les spermatophorcs sur des réseaux tendus dans les couloirs souterrains et (|ue c'est là ([uc l;i femelle, guidée par sou instinct et pressée par son fardeau, doit venir trouver l'élénu'nt coni[»lémeutaire (h» ses ovules. » 11 n'y a pas d'accouplement; c'est un fait fort probable, étant donnés les renseignements fournis par Fabre. Mais dans la question qui nous intéresse, ce fait, d'une grande valeur pourtant, n'est que secondaire. Qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas accouplement, peu nous importe, ce que nous retenons c'est répo(|ue de la ponte des spermatophorcs, époque très probable de la fécondation, puisqu'à l'air libre, dans un temps fort court, les spermatophorcs, corpus- cules microscopiques fort délicats, sont condamnés à une destruc- tion presque certaine. Une grande Immidité les fait éclater, la sécheresse les ratatine et les durcit: les Acariens, qui eu sont très friands, les dévorent I)ien vite. Or, l'époque de la ponte des spermatophorcs, très certainement de la fécondation, est exactement la même que celle à laquelle apparaît hi luminosité chez les Gcophilidae phos])horescents. Fabre, en effet, a constaté la ponte des spermatopliores de Geophilus conioUcns (qui n'est pas une espèce phosphorescente), de la fin septembre au douze novembre, elles observations que nous avons relatées sur la capture des (icophiliddc i)hotogènes consignent comme dates extrêmes 2.j septembre (G. Newport), 14 novembre (Maille). La constationde cette dernière coïncidence entraîne la conviction et, dans les limites des observations actuelles, je crois avoir le droit de conclure : « que chez les Geophilidae européens plwspho- resccnls, Vapparilion de la luminosité non seulement est intinienient liée à l'acticité génitale, mais semble eorrespondre exactement à l'époque LA l'IlUSl'HORKSCENCE CHKZ LKS MYIllOPODES 145 de la ponte des .spcniuitoplidi en {très prababletnent aussi de la jécun- dation), c'est-à-dire de la fin septembre à la pieinière quinzaine de novembre. J'ai formulé des conclusions très atlirmatives : j'y ai été autorisé par l'histoire actuellemeut connue dos Geopliilidae européens phos- phorescents. Si, eu thèse générale, nous avons la conviction qu'elles seront couliruiées par les recherches ultérieures, nous ne sommes pas sans admettre qu'elles puissent subir des modilicatious sur quelques points secondaires. Nous ne serions nullement étonné, par exemple, si, en Europe, on signalait de nouvelles espèces photogènes, lumineuses à des dates bien des diilérentes de celles inscrites au tableau qui a été donné plus haut ; si certaines espèces, déjà connues, étaient trouvées phosphorescentes également à d'autres dates. Dans le dossier actuel lui-même, il existe une observation, celle de J.-V. Audouin (1), où la capture de Geophilus electricus lumineux a eu lieu le 16 août. Dans ces observations, on ne saurait admettre que deux hypo- thèses : ou le rapprochement des sexes a été devancé par le lait de certaines conditions accidentelles, locales, atmosphériques, ou bien répo(iue donnée est l'épociue précise du rapprochement des sexes chez ces espèces, et alors nous nous trouverions en présence d'une simple dilïérenciation généri(iue, spécifique, touchant l'époque du fonctionnement des organes génitaux, dilïérenciation de peu d'im- portance que l'on constate assez souvent dans d'autres groupes. Ces variations de dates se rencontreront surtout pour les espèces exotiques, dont les conditions de vie ne sont plus celles de nos espèces européennes. C'est ainsi déjà que Orya barbarica Gerv., espèce assez répandue en Algérie, a été signalée phosphorescente par moi pour la première fois à Nemours, à une époque bien antérieure à celle que donnent les observations concernant les espèces européennes (2). Si nous n'acceptons que ces deux hypothèses, c'est qu'aujourd'hui l'histoire connue des Geophilidae phosphorescents ne nous autorise pas à supposer que, chez ces animaux, la luminosité puisse se com- porter dans les méuies conditions que chez certains autres Arthro- podes, de la classe des Insectes, par exemple, comme les Lampyres, les Pyrophores, que l'œuf, le jeune, l'adulte, sa vie durant, jouissent (1) .I.-V. Audouin, toc. cit. (2) J. Gazaf,maire, La phosphorescence chez les Myriopoda. Bull, de la Soc. zoo- logique de Franco, p. 182, 24 juillel 188ÎS. III. — lu 146 J. GAZAGNAinK. — LA PHOSPHORESCENCE CHEZ LES MVHIUPODES de la propriété de donner de la pliosplioresceuce comme cela a lieu chez les Insectes désignés à tous les âges indiqués. S'il nous était permis de faire un rapprochement, nous dirions volontiers que les Gcojiliilidac phosphorescents, en tant qu'animaux photogènes, ont beaucoup plus d'aflinités avec certains Annélides Oligochétes de la famille des L(»iil>ricl(lae qu'avec toulautregroupe. En effet, chez ces Annélides, chez Lunihricits phusplioretis Dug. par exemple, la matière lumineuse est une substance sécrétée par de nombreuses glandes (pii déimuchentà l'extérieur. Cette matière s'attache aux objets qu'elle rend plus ou mieux lumineux par con- tact. Nous savons qu'il en est de même pour Onja barharica Gerv., mes observations sur celte espèce étant concluantes. Les Lombriciens ne paraissent jouir de la propriété d'émettre de la lumière qu'à certaine époque. Les observateurs disent aussi que les Vers trouvés phosphorescents montrent un Clili'lliun assez déve- loppé (bourrelet cutané de nature glanduleuse qui atteint son maxi- mum de développement à l'époque de la ponte), fait qui indique que les individus sont adultes, et à l'époque de la reproduction. On le voit, certains points de ressemblance existent entre les Lombricidae %i\e& Geophiiidae; malheureusement les observations sur la luminosité des Lombrics sont peu nombreuses, aussi n'insiste- rons-nous i)as davantage sur cette question pleine d'intérêt, mais encore trop dans l'enfance pour fournir des conclusions satisfai- santes. En résumant dans les conclusions données les faits que nous fournit l'histoire des Geopliilidae nous croyons rendre service. Nous serons satisfait si nous attirons l'attention des Zoologistes sur le sujet, si nous suscitons de nouveaux efîorts pour compléter le dossier bien pauvre encore des GeuphiUilar phosphorescents. Les observateurs, guidés par les renseignements que nous apportons, seront plus heureux dans leurs recherches et leurs travaux, j'en suis convaincu, feront disparaître bien des incertitudes, éclaii'ciront bien des points encore dans l'importante ([uestiou de la phospho- rescence animale. 147 RÉCOLTES MALACOLOGIQUES DE M. L'ABBÉ CULLIÉRET AUX ILES CANARIES ET AU SÉNÉGAL en Janvier et Février 1890 par Ph. DAUTZENBERG Vice-Présidenl île la Société (Planche II) Embarqué en qualité d'aumônier à bord du croiseur le Dubour- fiien, M. l'Abbé Culliérot a utilisé ses loisirs à la recherche des Mollusques et il a bieu voulu nous confier l'étude des intéressants matériaux qu'il a réunis, tant à la Grande Canarie que sur la côte d'Afrique, à Dakar età Rufisque.A ses récoltes personnelles se trou- vent jointes un certain nombre de co(iuilles ({ui lui ont été données pendant le cours de son voyage. Pour les espèces recueillies par M. Culliéret lui-même, nous avons fait suivre l'indication de l'habitat du signe!; pour les autres, nous avons indiqué, entre parenthèses, les noms des natu- ralistes qui les lui ont remises. ILES CANARIES CÉPHALOPODES Spirula ^eroni Lamarck. iS3^. Spirula Peroni Lam.,D'oRBiGT!iY, Mollusques des Iles Canaries, p. 24. 1856. » MAC ANDREW, Report on the marine testa- ceous Mollusca of the North-Atlantic and neighhouring Seas. Report of the british Association for the Advance- ment of Science, p. 154. Habitat. La Luz ! ([uelques coquilles rejetées sur la plage, PTÉROPODES Les pêches de surface sont rarement possibles, lorsqu'on voyage 148 l'II. DAUTZENBERG à bord d'un grand navire ; la rapidité de la marche ne permettant pas au lilet lin de {)énétrer dans l'eau. Un ralentissement a pourtant permis à M. Culliéret de donner quelques coups de filets par 21 à 22p de lat. N. et 21 à 21 1/2° de long. 0. Cette opcratinn lui a i)rocuré les trois espèces suivantes : Camlinia {Ihjaliwa) inflexa Lesueur. Diacria liispinosa Lesueur. Cleodora pyramidala Pérou et Lesueur. GASTÉROPODES A. Terrestres et fluviatiles. Le premier travail important sur les Mollusques terrestres et lliivialilcs des lies Cinaries a été publié en ISlTi |)ar d'Orbiguy, d'après ses récolles personnelles, ainsi (|ue celles de MM. Webb et Berthelot, Quoy et Gaimard, Maugé et Ledru. MM. Shuttleworth, Granet, Lowe et Morelet tirent ensuite connaître un certain nombre de formes nouvelles du même archipel et, eu 1872, xVL Mousson résuma dans sa « Révision de la faune malacologiqne des Canaries, » ce que l'on connaissait à cette date. En 1878, M. Wollaston, dans sou important ouvrage : « Icslacea Alhintica, » passa de nouveau eu revue tous les Mollusques terrestres et fluviatiles des Canaries. Depuis lors, des additions d'espèces nouvelles ont été faites par plusieurs naturalistes; mais aucun travail d'ensemble n'a été entrepris. Comme les coijuilles terrestres et fluviatiles rapportées par M. Culliéret figurent toutes dans les publications de MM. Mousson et Wollaston, nous nous bornerons à en (ioniici- la liste, avec les iudications d'habitat. Hijdliaia Ciinariae Mousson. Grande Canarie, à 500 mètres d'altitude. Uidicella {Kujiaiypha) pisnna Mûller. La Lu/,!; Las Palmas!; Tafira (Grande Canarie). Jlclicclla (Euparyplid) alhoranciisis Webb et Berthelot. Ile de Graciosa (Alluaud). Ihdicrlla {Kupanjplia) ijt'nnnata Mousson. Ile de Fuertaventura (Alluaud). IleliceUa {Enparypha) Grasset i Tarnier. Grande Canarie I Ilelicella (Xerophila) iiiwala Olivier [niarilinia Drap). Talira ! de MOLLUSQUES DES CANARIES ET DU SÉNÉGAL I 'l'.) 300 à îiOO mètres (rjillitudc. Ile de Fucrlaveiiliira (Miisrc de Las Palmas). Ili'lici'U(i{t]Ioiiilcnri(i)tuinul()niiii Wehlj et l>ertli. (iraiide Caiiarie ! à iiOO mètres d'altitude. Hi'licella {Monih'aria) prucposita Mousson. La Caldera ! (Grande Canarie) — un seul spécimen. Ifi'Ucclla (Coclilicella) ieinniscnlum Webb et Berth. Talira ! de 300 à 500 mètres d'altitude. IIf'Uc('ll(i{C()chlic'eUa) ïcnliicusa Drap. Grande Canarie I ."jOO mètres et jus((u'à 1,000 mètres (Alluaud), IlcUrclla {Turricida) Di'siircun.ri d'Orb. Grande Canarie (Musée de Las Palmas). Anchistoma (GonostoDia) forlunatum Shuttleworth {lens Webb et Berth., non Férussac). Téuérife (Alluaud). Anchistoma {(ionostoma) lenticiila Férussac. La Caldera ! à 400 mètres d'altit. et à 1,000 mètres (Alluaud); Puerto-Cabras (Alluaud); Fuertaveiitura (Alluaud). Cuchlea {Macularia) lactea Mûller, var. canariensis Mousson. Grande Canarie ! Cette variété est plus globuleuse que Y Hélix lactea typique ; sa coloration se rapproche de celle de 17/. piinctata Millier ; son péristome est très coloré et souvent tout-à-fait noir. Cochlea (Macularia) vermiculata Mûller. Grande Canarie! Nous ne pensons pas que cette espèce européenne ait été signalée jus(iu'à présent aux îles Canaries; il est probable qu'elle y a été introduite récemment. Cochlea (Hemicf/cla) sarcoatoma Webb et Berth. var. Cannriac Mousson. Grande Canarie! Les exemplaires recueillis ont tous le péristome blanc. Cochlea (lleniicucla) temperata Mousson. Las Paluias! Aboudaut dans la vallée des lauriers (Valle de los laureles), à une altitude de 400 mètres. Cochlea (Hemicijcla) Sanlcyi d'Orb. Grande Canarie (Musée de Las Palmas). Cochlea (Hemicycla) Glasiana Shuttleworth. Grande Canarie! à 300 mètres d'altitude. L'aspect de cette espèce varie beaucoiij) avec l'âge des individus; chez les exemplaires très adultes, le péristome est fort épais, et le tubercule du labre très développé. Bnlinrinm fXii pneus) myosotis Webb et Berth. Grande Canarie! à 500 mètres d'altitude. linliiiiinus (Napaeus) Moquinianus Webb et Berth. Taliîa ! 11)0 ril. D.VUTZKN'nKRC. nuiiminus (iXapncus) obcsatus Férussac. Cliaiule Caiiarie, à 1000 mètres d'altitude (Alluaud). Hinninn ilccoUata Linné. Grande Canarie (Musée de Las Palnuis). Cihhnlina ilcalhaln Webb et Berth. draude Canarie (Musée de Las Palmas). Fernf>sacia licissi Mousson. Ténérife (rapporté par M. le comman- dant de la « Résolue »). Alexia hicolor Morelet. Ile Lanzarote (Alluaud). Alexia aequalis Lowe [Vulcani Morelet). Ile de Fuertaventura (Moreno). Physa r^nm/ae Mousson, var. (iran-Canariae Mousson, Valle de los laureles (Grande-Canarie) ! Ancylus striatus Quoy et Gaimard, Valle de los laureles! Abondant. Cyclostoma canariense d'Orb., var. adjuncta Mousson. Grande Canarie (Musée de Las Palmas). Neritina fluviatilisMiïWer. Grande-Canarie(Muséede Las Palmas). B. Marins La faune malacologiciue marine des Iles Canaries est moins bien conuue que la faune terrestre de cet Archipel. Depuis la i)ubli('atioii de d'Urbigny « Mollusques des Iles Canaries, 183i )>, aucun travail d'ensemble n'a été faitsur ce sujet. Mais nous trouvons de nombreux renseignements disséminés dans les travaux de MM. Jeffreys, Watson, Tryon, etc., et notamment dans Mac-Anrlrew (1). La récolte de M. l'abbé Culliéret présente un grand intérêt, car elle renferme plusieurs Mollnsrpies qui n'ont pas encore été ren- contrés aux lies Canaries et elle nous permet, de plus, d'élucider la synonymie de quelques espèces critiques. BuLLA occmENTALis A. Adams. 1868. Uullaoccidentalis A. A(h\ms, reeve, ConrluddijUi icoiuca,s\). 14. Ilab. Grande Canarie (Musée de Las Palmas). Il est probable (|ue c'est celle espèce que d'Or])igny cl Mac Andrew ont signalée sous le nom de Bulla anijiulla. Atlanta Peroni Lesueur. Ilab. Pêche de surface, par 21°, 15' lat. N. et 21° 3,")' long. ().! (I) firport on llie marinr leslaceous M()lluM:a of ihc Norlh-East Ailanlic and ncighbouring Seas, ISiiCi. MOLLUSQUES DES CANARIES ET DU SÉNÉGAL l'Jl CoNus GuiNAicus llwass. 1834. Conusguinaiiuia d'orbigny, Mollusques des Iles Canaries, p. 83. 1856. Conus meiUterrauens mac andrew, lieport on tfie test. molL, etc., p. lo3. Ilab. La Liiz (Grande Canariii)! très abondant. La forme du C. guinaicus est assez voisine de celle du inediter- raneus \)ouv que Mac Andrew l'ait confondu avec cette espèce. Mitra fusca Swainson. 1834. Mitra nigra Chemnitz, d'orbignv, Canaries, p. 86. 1836. » ///.S77; Swainson, mac anurew, lîeporl, p. 132. Hah. La Luzl nombreux exemplaires. Aucun des échantillons adultes recueillis par M. Culliéret n'atteint une taille aussi i^rande que celle de certains individus méditerranéens. Nous en possédons un des eûtes d'Al^^érie qui mesure 40 millim. de haut, tandis que ceux de La Luz ne dépassent pas 34 millim. ? Mitra zebrina d'Orbigny, pi. II, fig. 6^, 6^. 1834. Mitra zebrina d'orbigny, Canaries, p. 86. llab. Fuertaveutura (Morcuo). C'est avec hésitation que nous rapportons à cette espèce l'exem- plaire unique que nous avons sous les yeux : taudis que le M. zebrina est orné de nombreuses linéoles longitudinales noires sur un fond blanc, le spécimen de Fuertaveutura est irrégulière- ment marbré de noir et de blanc. Fasciolaria (Pleuroploca) armata a. Adams, pi. II, fig. 4. Hab. La Luz ! Deux exemplaires recueillis vivants, mesurant 37 millimètres de hauteur. M. Watson, dans son travail sur les Gastéropodes du Challenger (p. 244), émet l'opinion que la coquille décrite précédemment par lui sous le nom de Chascax maderensis, pourrait bien être l:i même (jue celle rai)portée de Ténérife par le Challenger. Les deux spécimens de M. Culliéret confirment absolument cette manière de voir, car ils constituent deux intermédiaires entre la forme à ombilic fermé figurée par M. Watson (pi. XIII, fig. 1), sous le nom (l(! /•'. armata et celle à ombilic très ouvert, infundibuliforme (67/. maderensis). Nous avons également observé dans la collection de M. Maurice Chaper une coquille de la même espèce, recueillie 152 l'H. DAUTZENBERG au Sénégal qui, elle aussi, est intermédiaire, tout eu se i;4»[)i()cliant jdiis (lu Cil. madercnsis. Persicula (Gibberula) MiLiARiA Liuué. 185G Marginellamiliacea Lamarck, mac andrew, Report, p. 151. 1886 » miliaria Linné, waïson, Challenger, p. 271. (Ténérife). Hah. Fuertaventura (Moreno). Nombreux exemplaires. Cantharus tafon (Adanson) Lamarck. var. viVERRATOiDES d'Orbigny. 1834. Purpura viverratoides d'orbigny, Canaries, p. t)l. 1856. » d'Orb., mac andrew. Report, p. 153. llab. — La Luz ! Cantharus assimilis Reeve. 1846. Buccinum assimilerKEESE., Conch. icon., sp. 90. llah. Grande Canarie (Musée de Las Palmas). M. Tryon a considéré le C. assimilis comme une variété du C. OrbignyiV-AYV., de la Méditerranée; mais ces formes nous sem- blent assez dilïérentes pour justifier le maintien des deux espèces. Nous ne pensons pas ({uece Mollustiue, bien connu du Sénégal ait été indiqué jusqu'à présent comme vivant aux Canaries. Nassa costulata Renieri. 1856. Amassa variahilis Philippi, mac andrew, Report, p. 153. Ilab. La Luz ! ; Fuertaventura (Moreno). Les exemplaires de la Luz appartiennent tous à la variété inadei- rensis RGCV(i{i), taudis que parmi ceux de l'Ile de Fuertaventura nous distinguons le type de l'espèce ainsi que la var. encaustica Brusina(2) et une variété albida entièrement blanche. Amycla conspersa Philippi. 1851. Buccinum conspersum philippi, Abbildungei), III, p. 44, pi. l,fig. 6. 1856. Nassa glaberrinia Gmel., mac andrew, Report, p. 153. (\) Conch. icon., sp. 182. (2) Bucriuoy, Daiilzonl)or},Ma (i. Dollfiis. .I/o //h. s' 7 h es' nidriiis ilii ltnii:'i, pi. XI, lifî. 20, 21. MOLLUSQUES DES CANAIUES ET DU SÉNÉGAL l.'i.T Cette espèce ([ui a éti' rapportée eu nomltrcux exemplaires de Santa Cniztle Téiiérife jtai' notre collègue M. (]lia|)er, semble moins commune daus les autres îles de l'Archipel des Canaries. Parmi les échantillons recueillis à La Luz par M. Culliéret, nous mentionne- rons la variété undnlata (nov. var.), un peu [tins t^n-ande rpie le type (14 millim. de haut) et ornée de flammules longitudinales noires, onduleuses, sensiblement plus larges que les intervalles clairs qui les séparent. Nous avons représenté cette jolie variété, [A. \\, fig. 5», o*^. COLUMBELLA RUSTICA Liuué, Var. STRIATA DuclOS. 1757. Le Sùfer adanson, Voyarje au Sâm/al, p. 135, pi. 0, lig. 28. 1835. ColiimheUa slrinta duclos, lUuslialions conchyliologiqucs, pi. VI, lig. 5-8; pi. XIII, fig 19,20. 1834. Columbella rustica Lin., d'orbigny, Canaries, p. 90. 1856. » » » MAC ANDREW, Report, p. 153. llab. La Luz! abondant. Columbella mercatoria Linné. ilîjl.Le Staron adanson. Voyage au Sénégal, p. 137, pi. 9. fig. 29. Beaucoup plus rare que la var. striata du Col. rnstica. M. Culliéret n'en a trouvé qu'un seul exemplaire à La Luz; mais vivant et parfaitement caractérisé. Cette espèce, bien connue aux Antilles, n'a pas encore été indiquée des Iles Canaries. Columbella (Mitrella) cribrarl\ Lamarck. 1856. Columbella cribraria Lin., mac andrew, Report, p. 153. llab. La Luz ! Murex (Bolinus) tumulosus Sowerby 1841. Murex tumulosus sowerby, Conch. Illustr., fîg. 71. 1834. » ^/"a/u/a?'/5 d'orbigny (nou Linné), C'rtRa/vV.s-, p, 93. 1856. » » MAC ANDREW (non Liuné), /i('po?7, p. 154. flab. La Luz ! Les deux exemplaires rapportés par M. Culliéret ont une grande importance, car ils nous permettent d'établir les allinités de cette espèce, tant avec le Murex eornutus Linné, de la côte occidentale d'Afrique, qu'avec le Murex brandaris Lin., de la Méditerranée. M. Sowerby a établi son M. tumulosus sur des exemplaires jeunes, concordant exactement avec l'un des deux échantillons de M. Cul- liéret; mais il n'a pas connu la co(iuille adulte qui est représentée 154 PII. DALTZE.NBERG par le second échantillon que nous avons sous les yeux et qui nous permet (le résumer ainsi la question : 1° Le M. tumulosns se rapproche du cornutns par sa grande taille (haut : 113millim.), sa spire courte, sa suture très profonde et par la présence de deux ranimées d'épines sur le canal ; mais il s'en éloigne par ses épines plus droites, non recourbées, plus eflllées, ainsi que par sa coloration fauve claire uniforme, sans bandes décurrentes. 2" Le M. tumulosm se rapproche du M. hrandaris par ses épines droites et par sa coloration fauve uniforiuf;; mais il s'en éloigne par sa taille plus grande, sa spire plus courte, sa suture plus profonde et par les deux rangées d'épines du canal. 3° La somme des caractères communs aux M. tumiilosus et cormtfiw est plus forte que celle des caractères communs aux M. tumulosus et brandaris ; mais il serait cependant difficile de réunir le tumulosus nu comiutus sans arriver à faire entrer aussi le hiau- daris dans la même espèce. Pseudomurex Meyendorffi Calcara. Hab. Grande Canarie (Musée de Las Pahnas). Cette espèce (\m ne figure, ni dans l'ouvrage de d'Orbiguy, ni dans la liste de Mac Andrew, est indiquée des Iles Canaries par Tryon(i). Purpura (Stramonita) haemastoma Linné. 1834. Purpura haemastoma Lin., d'orbigxy, Canaries, p. 91. 1836. » » » MAC ANDREW, Report, p. l.')3. llab. La Luz! Plusieurs exemplaires d'une taille au-dessous de la moyenne, garnis de tubercules nombreux et ayant l'intérieur de l'ouverture coloré d'un rouge intense. Triton (Simpulum) chlorostoma Lamarek, liai). La Luz! Les trois spécimens recueillis vivants par M. Cul- liéret sont identiques, sous tous les rapporls, à ceux ([uc nous possédons de la Nouvelle-Calédonie et de Tahiti. Bien que la pré- sence du Tr. ehlorostoma aux îles Canaries ne soit pas fortsurpn^- nautes, puiscpril est établi (|iie cctle espèce est non scMilciiiciil répandue dans l'Océan Pacifique et dans l'Océan Indien, mais qu'elle se retrouve aussi dans les ludcs occidentales, il est cepiMidaiil (1) Manual of Conch. slrucl. and syst., Il, p. Zio. MOIJASQUES DES CAN AIUKS ET DU SÉNÉGAL 15o forl intéressant de ijouvoir constater sa présence dans cette station inlci-iiiédiairc TiiiTON (Simpulum) olearius f.inné Uni). Grande Canarie (Musée de Las Palmas). Cette espèce, qui est la même que le Tr, parthcuoptu'ns von Salis, u'a été mentionné ni par d'Orbigny, ni par Mac Andrew. Triton (Aquillus) doliarius Linné liai). Grande Canarie (Musée de Las Palmas). C'est probablement la même espèce que d'Orbigny a citée, p. 94, sous le nom do Triton cutaceus. BuFONARiA scrobiculator Liuué. 1834. lYiton scrobiculator Linné, d'orbigny, Canaries, p. 94. 1836. » scrobiculatus Lamarck, mac andrew, Report, p. 154. liai. Grande Canarie (Musée de Las Palmas). Cassis (Semicassis) sulcosa Bruguière. 1834. Cassis sulcosa Bvug., d'orbigny, Canaries, p. 89. 1856. » » » MAC ANDREW, Ttcport, p. 153. llab. La Luz ! Varie de même que dans la Méditerranée : certains exemplaires sont grands et minces, d'autres, au contraire, petits et extrêmement épais. Cypraea (Luria) lurida Linné. 1834. Cypraea lurida Linné, d'orbigny, Canaries, p. 87. 1856. » » » mac ANDREW, Report, p. 151. Hab. La Luz! D'Orbigny a fait connaître que cette espèce acquiert, aux îles Canaries, des dimensions bien plus grandes que dans la Méditerranée et il a indiqué un exemplaire mesurant 56 milli- mètres de long. Cette taille peut encore être dépassée, puisque M. Culliéret a recueilli à La Luz un spécimen de 60 millimètres. ' Cypraea (Zonaria) pyrum Gmelin. 1834. Ctjpraea pyrum Gmel., d'orbigny, Canaries, p. 87. 1856. » )) » mac ANDREW, //r/;o/-/, p. 151. llab. Fuerlaventura (Moreno). V6i) PU. DAUTZEMÎEHG Cypraea (Erosaria) spurca Linné. 1834. Ci/praea spurca Linné, d'orbigny, Canaries, p. 87. 1856. » » » MAC ANDREW, Ucporl, p. iijl Uni). La Luz! très abondant. Trivia (Pusula) quadripunctata Gray. liai). Las Palmas (Moreno). Deux exemplaires de cette espèce très commune aux Antilles; mais (jui n'a pas encore été rencontrée aux îles Canaries. Cerithium vulgatum Bruguière. 1834. CerithÀum vulgatum Brng., d'orbigny, Canaries, p. 92. 1850. » » » MAC ANDREW, Ucport, p. 150. Hah. Grande Ganarie (iMusée de Las Palmas). Exemplaires de la forme typique. Cerithium rupestre Risso, var. attenuataB. D. D. 1856. Cerithium fnscatum Costa, mac andrew. Report, p. 150. 1884. » rupestre Risso, var. attenuata, blcquoy, daut- zenberg et G. DOLLFus, .MolL marins du lioussillon, pi. 23, fig. 3, 4. Hah. La Luz ! BiTTiu.vi reticulatum da Costa. 1834. Cerithium lima Brug., d'orbigxy, Canaries, p. 93. 1856. )) /r//twora'//(//m MAC ANDREW, Ilcport, p. 151. Hab. Grande Cauarie (Musée de Las Palmas). M. Tryon considère cette espèce comme synonyme du A', lactea Guilding, des ludes occidentales. Natica marochiknsis Ginelin, var. livida PfeilTer. Uab. La Luz ! Le N. marochiensis a une aire de dispersion très étendue; mais il n'a pas encore été mentionné aux îles Canaries. La variété livida, caractérisée i)ar la coloration l)rune de sa callosité cohimellaire, habite les Indes occidentales et le Brésil. Janthina fragilis Lamarck, var. PLANOsrmATA, Adams et Reeve. 1834. Janthina fraijility Lamarck, d'orbigny, Canaries, p. 83. 185(). » cuituniinis Lamarck, mac andrew, 7?epor^, p. 147. Ilab. La Luz!; Las Palmas ! Les exemplaires rapportés par M. l'Abbé Culliéret appartiennent tous à la variété planospirala. Scalaria commutata Monterosato. 1834. Scalaria pseudoscalaris d'orbigny (non Brocchi), Canaries, p. 80. 1856. » » MAC ANDREW (non Brocchi), 7?(7)or/, p. 149. Ilab. La Luz ! Scalaria fulvovittata Dautzenberg, pi. II, fig. 3*, 3^. = ? Scalaria denticulata Sowerby (non Montagu). Testa tenuicula, elongato-turbinata. Anfractus i) conve.ri, lenuis- sime decussati et costis lont/itadinalibus {10, in anfr. nltinio), laniel- liforniibus, valde reflexis, superne spinosis, ornali. Colar alliiis, transversini f'ulvo, in anfr. ultimo ac penultimn, uni/'asciatus. MOLLUSQUES DKS CANAItlKS ET DU SÉNÉGAL loi) Coquille assez mince, allongée, turbinée. Tours bien convexes, au nombre de ninif, séparés par une suture très jjrofonde. Tours embryonnaires lisses et luisants; les autres linement et régulière- ment treillissés par des stries décurrentes et des stries d'accrois- sement et gai'uis de lamelles subcoutinues minces, élevées, fortement réllécliies, épineuses à leur partie supérieure. Ces lamelles, au nombre de dix sur le dernier tour, sont très légèrement ridées en travers. Ouverture arrondie, à péristome continu. Colo- ration blanche avec une bande décurrente fauve assez large, visible seulement sur les deux derniers tours. Haut. 18 millim ; larg. ÎJ millimètres. Hall. La Luz ! Un seul exemplaire. M. de Boury, qui a bien voulu examiner avec nous la co([uille (jue nous venons de décrire, a constaté ([ue l'espèce dont elle se rapproche le plus est le SV. denticulata Sowerby : la taille, la forme générale et la sculpture sont sensiblement les mêmes; mais le Se. denticulata est d'une coloration blanche uniforme. Bien que la coloration ait plus d'importance chez les Scalidés que chez la plupart des autres Gastéropodes, nous ne nous serions pas décidés à donner à la coquille de La Luz un nom nouveau, si celui de denticulata Sow. ne devait être rejeté à cause de l'existence d'une autre espèce décrite antérieurement par Montagu sous le même nom. M. Tryon a reconnu ce double emploi; mais il a rattaché le Se. denticulata, comme synonyme, au Se. centiqiiadra Morch, espèce plus petite, plus élargie et à lamelles moins élevées. En résumé, le Se. fulcovittata ne se distinguant guère du denticulata So^verby, que par sa coloration, il reste à décider s'il y a lieu de les réunir sous le même nom de fulwvittata. Des matériaux plus importants que ceux que nous possédons, permettront de résoudre la question. Smaragdia vmmis Linné. 1850. Neritina viridis Linné, mac andrew. Report, p. 148. Hah. Fuertaventura (Moreno). Phasianella pullus Linné. 1834. Phasianella pulla Linné, d'orbigny, Canaries, p. 81. 1856. » pullus » mac ANDREW, Rcport, p. 148. liai). La Luz!; Fuertaventura (Moreno); Lanzarote (Moreno). 1()0 IMI. DALTZENBEUG Clanculus Bertheloti (l'Orbigny. 1834, Monodimld Ucithclolii d'orbigny, Canaries, p. 81, i»I. 0, fig-. 17-20 185G. TrocJtiis {Motiodonln) Horl}ieh)lii mac axdhew, lli'ixnl, \). 147. Hall. La Luz!: Fuertaveiitiira (iMoreno). ÏROCHOCOCHLEA Tamsi Duuker. 1853. Trochus Tamsii dlnker, Index Mollusconun quac in itinere ad (iiiineam infi'rioion rollci/it (ioorgius Tants, p. IG, pi. II, lig. 40, 41, 42. Hab. La Luz 1 Cette espèce connue de la côte occidentale d'Afrique, des îles du Ca]) Vert et du cap de Bonne-Espérance, a aussi été indiquée comme habitant les îles Canaries par M. Pilshry (1). M. CuUiéret en a recueilli de nombreux spécimens à La Luz. La perforation ombi- licale étroite que l'on observe chez les individus jeunes, disparaît couqjlètcmcnt chez les adultes. OXYSTELE SAUCIATA Kocll. 1845. Trochus sauciatus Koch, in philippi, Abbildunijcn, I, Trochus, pi. 5, fig. 7. 1856. Trochus indecnras Phil., mac andrew, Hcporl, p. I'i7. Uab. La Luz! nombreux exemplaires. Cette espèce est connue aussi sous les noms de Trochus sai/Htifcrus Hidalgo (non Lamarck) et TrocJius cilrinus auct. (non (imclin). Gibbula Candei d'Orbigny. 1834. Trochus Candei d'orbigny, Canaries, p. 82, pi. 6, fig. 21-23. Ilah. La Luz ! Moins commun à La Luz, que les autres Trochidés. Cette espèce est très polymorphe : les stries spirales sont tantôt bien marquées, tantôt ])resque obsolètes. Gibbula Hackktti Payraudeau, var. gibbosula (Dan. et Sandri) Brusiua. Ilab. La Luz ! (1) In Tryon, Mttnudl af Coiirholoiji/ strucl. aiul sysl., p. Du. MOLL[SQri:S DKS CANAIlIliS KT DU SKNKC.AF. Ifil C'est la première fois ([uc celle fdiiiie, liicii (•(iiimic diiiis l.i Mcdi- tcrrauée et l'Adri ili(iiie, est r;i|)ii(»rli'(; des lies Oaiiaries. Calliosto.ma (JiJiBixus) Gravi.nak Moatcrosato. Hab. La Liiz! ; Fuertaveulura (Moreuo). Forme inéditei l'aaéeime séparée du Tr. stridlns Linné, jiar M. de i\[oulerosato. Haliotis la.mkllosa Lamaick. 183i. [laliiilis ttihcri'ulata ]Àniw, u'omncsy, Ciinarics, jj. D.j. 1856. » » » ? .MAC ANUKKW, p. L47. Hab. La Lu/. ! On peut distinguer parmi les exemplaires de la Lu/, les variétés striata Gmelin et reiiculata Reeve. FissuRKLLA r.iBBEuuLA Lauiarclv. ISijG. FissiweUa gibba Pliil., .ai.vc andrew, Ucporl, \). Ii7. llab. Fuertaveutura (Moreuo). P.VTELLA LowEi d'Orhlguy. 1834. Patelin Lowei d orbigxv, Canaries, p. 97, pi. 7, (ig. 9-10. 18")6. » » d'Orb., mac andrew, Report, p. 14G. Ilab. (iiaude Cauarie (Musée de Las Palmas). 1\\TELLA CREX.\TA (lUieliu. 1834. Patella crenata iÀmelin, d'orbigxy Canaries, p. 97, \)\. 1, fig. 6-8. 18o6. » » » MAC ANDREW, Heport, p. 146. Ilab. (iraude Cinarie (Musée de Las Palmas). P.\TELLA GUTTATA d'Url)igny. 1834. Patella (jattata d'orbigxy, Canaries, \). 98, pl.7",lig. 13-15. 1856. » » d'Orb,, .mac axdrew, Heport, p. 146. Ilab. (îrande Canarie (Musée de Las Palmas). P.\.TELLA CAERULEA Liuué, var. suBPLAXA Potiez et Michaud. Uni). Fuertaveutura (Moreno). Un exemplaire à sculpture très rugueuse, concordant avec cer- 111. — Il 102 l'II, DAUTZENBERG tains spécimens des côtes méditerranéennes de France. Cette forme n'a pas encore été signalée aux lies Canaries. Chiton albus Linné. Hab. Islets (Grande Canarie) ! M. Culliéret a recueilli plusieurs échantillons vivants qui appar- tiennent incontestablement à cette espèce européenne : c'est une acquisition nouvelle pour la faune des Canaries. ChITOX (HoLOCHITON) CAJETANtJS Poli. llah. Islels ((îraude Canarie)! avec le Ch. (dhiis. Cette espèce est aussi rapportée des iles Canaries pour la première fois. PÉLÉCYPODES Spondylus gaederopus Linné. 1834. Siioiulfilns ij(U'(li'n)jiits L'iunè, d'oubigxv, Caïuirics, p. 101. 18;)(). » » » mac ANDREW, lii'jlOll, p. 113. llab. Grande Canarie (Musée do Las Palmas.) Pecten jacobaeus Linné. 1834. Pecten Jacobaeus Linné, d'orrigny, Canaries, p. 102. Ilab. Grande Canarie (Musée de Las Palmas.) PiNNA PERNULA ChcUinitZ. 1831-. Pinna r?////.v d'orbigny (non Linné), Canaries, p. 103. 18.'>(j. » )' MAC ANDREW (uou Liuué), lieporl , \). 143. llah. Grande Canarie (Musée de Las Palmas.) Mytilus afer Gmeliu. llah. Grand»! Canarie (Musée de Las Palmas.) Le M. afer n'a pas encore élé sii;nalé au.\ îles Canaries. CARDriA CALYCULATA Liuilé. 1831. Cardila calyculata Linné, d'orbignv, Canaries, \\. 10."». 1851). » » » .MAC ANDREW, />'7)0/7, |t. l'id. Ilab. La Lu/.! ; Fuertaveutura (Moreno). MOLUSQUES DKS CA.NAIUKS KT I)C SK.NKGAL 163 Venus verrucosa Linné 183i. Venus n'rrwosn Lia., d'orbkinv, (Uui'irics, \\. 10(1. 18o(). " " » MAC ANi)iu:\v, n^porl, \). l'iO. Ilah. El (joU'o-Lauznrote (Alluand). Yenkrupis irus Linné, ISoO. Venrrupin //•((.< Linné, mac andrew, lîcport, p. 13!). Ildb. Grande Canarie (Musée de Lns Palniasj. PSAMMOBIA VESPERTINA Clicmnitz. 1834. Psainmuhia icspertina Clieninilz, d'orbigny, Canaries, p. 107. 1856. » » MAC ANDREW, Repot't, p. 139. Il'ib. El Golfo-Lanzarote (Alluaud). Jagonia rkticulata Poli. liai). Grande Canarie (Musée de Las Palnias). C'est probablement la môme espèce que d'Orbignyet Mac Andrew ont indi(|uée sous le nom de I.ucina peclen Lamarck. SENEGAL Adanson, dans son célè])re ouvrage : « Histoire naturelle du SénéiiaL— Cofjuillayes)^, a l'aitconnaitre, dès 1757, J^08niollus(iuesde cette région. Giàc(3 à l'exaeliUule de ses descriptions et à l'exécution relativement bonne des planches, la plupart de ces espèces ont pu être reconnues. Le système de nomenclature suivi par Adanson, inen qu'unino- minal, en apparence, diiïère en réalité fort [)eu de celui fondé par Linné et universellement adoi)té aujourd'lini, car ses espèces sont groupées sous des noms génériques. 11 sullit donc de faire précéder 1rs noms des espèces, de ceux des genres insciits en tète des chapi- tres, pour obtenir une nomenclature binomiuale parfaitement établie : Cucltlea biinhcul, Purpura sakeni, etc. Nous ne pensons pas qu'il soit avantageux de reprendre aujourd'hui les noms spéciliques d'Adanson, lorsqu'ils ont été remplacés ou latinisés parGmelin ou 164 l'H. DAUTZENBERG par d'autres naturalistes; mais nous ne voyons auciii] inconvénient à eni|)loyerces noms pour celles des espèces qui n'ont pas encore été identiliées. C'est ainsi que nous avons conservé le nom d'O. {/asar pour VOstrea regardé à tort par Gmelin comme une variété de son 0. po ras i lien. La plupart des Mollusques récoltés au Sénégal par M. Cullieret sont bien connus, aussi nous bornerons-nous, dans leur liste, à indiquer la synonymie d'Adanson. CÉPHALOPODES. Lolifjo vuUjaris Lamarck. — Dakar ! Sepia hierredda Rang. — Dakar! GASTÉROPODES. A. TERRESTRES. liiiUiinUiis cœnopictiis llutton = Pupa .soir^jalcnsis Morelet. — Corée, jardin de riio|iital ! StciKxjyrd a}ujuslior Dolirn. — Corée, jardin de i'Iiopilal ! B. MAÎUNS. Siphomuia alr/csirœQyioy etGaiinard=:? Mourel Adanson. — Dakar!, abondant. liiiUti siriala Bruguière = Gosson Adanson. — Dakar! Apbjmi occllata d'Orbigny. — Dakar! Terebra setieijalensisLimuwck = Faral Adanson. — Bnlisque!, exemplaires de petite taille, très colorés. Tercbra micans llinds = Arvan Adanson. — Bufisque!, irés- comniun dans le sable de la plage. Terebra lepida Hinds. — Dakar!, Rufisque ! Comis mcrcator Linné = Tiliu Adanson. — Dakar !, Bu(is((ue ! Connu papiUotiaccus H\vass = Jamar Adanson. — Dakar !, Bivière d'Or (Moreno). Recberclié par les indigènes qui le portent comme amulette (grigri) pour se préserver de la morsure des requins. Pusionella (iculciforniis Lamarck = Uiifcl Adanson. — Dakar ! Clacatitbi muricala Lamarck = /•7n-o/.s Adanson. — l)akai!:les variétés saecrdos Reeve et riibrifasciala Reeve. Agaronia hiatula Ginelin = .Iz/rtro/i Adanson, — Dakai! Olirella leuco:;on(as Grav. — Dakar ! MOLLUSQLKS DKS C.VN.VElIKS ET DU SKNKi.AL Kiîj M(U-iji)ii'Ua fflnhi'lhi Linné = Porti'lainc Adaiisoii. — l);ik;iil; ]{ivi('re d'Or (Moiciio). Margiiu'Uii irrorata Menke. — Rivière d'Or (Moreno). Mun/iiicUd (Fdhd) f'nh.i Limir. — Rivière d'Or (Moreno). Mdnjinclla {Inilm) hi/asciata Lainarciv. — Dakar ! Margim'lla{Volvarina)tritic('aLi[nmTc\i^Simeri Adansou = e.rilis (r.niclin) Tryon.— Gorée N. ! M(Uijini'Ua (Eyoncna) amijf/dala Kiener =: Jujouen Adansou. — Dakar ! Persicula cinr/nlata Dillwyn = Bolii Adanson (ex parle). — Dakar ! ; Rivière d'Or (Moreno). Persicula cornea Lamarck. — Dakar 1 ; Rivière d'Or (Moreno). Persicula [Gibberuln) stipon Adanson = ? onj::a Lamarck. — Gorée N. 1 Yetus porcinus Lamarck = Philin Adanson. — Dakar! Nonil)reu.\: spécimens adultes et jeunes dragués par 10 à lii mètres. Yelus cisius Lamarck = l't'f Adanson. — Dakar ! Avec le précédent; mais beaucoup plus rare. Yetus Xeptuni Gmelin, — Dakar 1 Abondant. 11 est probable qu'Adanson a confondu sous le nom de Yet les F. Neptuni et cisi)(s ; mais sa figuration se rapporte certainement au cisins. Melongena niorio Linné = Nioar Adanson. — Banc d'Arguin (Directeur de la Compagnie du chemin de fer). Grands exemplaires, avec les tubercules de la carène très proéminents. Tritonidea {Caiitharus) varief/atus Gray = Tafon Adanson. — Dakar ! Tritonidea (Caiitharus) assimilis Reeve=:?S//u5 Adanson. — Dakar! Espèce fort voisine du Tr. Orhiijnyi Payr., mais distincte. Xassa miga (Adanson) Bruguière. — Dakar ! Nombreuses variétés décoloration. Nassa argentea Marrât = tenella Reeve, teste Tryon. — Dakar ! Dorsanum polit um Lamarcj>^ z= J///"a/i Adanson. — Dakar ! Columhella {Xitidella) strigata Reeve. — Dakar ! Espèce voisine des Col. Brofleripi Sow. et Col. Kraussi Sow. Columhella (Seininella) caucellata Gaskoin. — Dakar ! ; Gorée N ! — C'est à tort que Tryon réunit cette espèce au Col. obesa, des Indes occidentales. Columhella {Mitrelld) crihraria Lamarck. — Dakar ! Columbella (Mitrella) parvula Dunker. — Dakar ! plus rare que le Col. eribraria. Murex {Phgllonol us) turbinatns Lamarck. — Fossile à St-Louis ! dans la couche à Senilia seniiis Lin. 166 PH. DMTZKXBERG Murex (Plii/llouotiis) ftucinlus Sowerhy. — D;iknr! Mufc.r {Ptcroiintus) liiifjui Dillw vu = laton Adanson = Murex gililiosus Lamarck. — Dakar! Murex {Mur icopsLy) Blairwilk'i Payraudeaii var. (ili-rriuia nov. var. — Dal>:ar ! Forme très aberrante, ne possédant ([lie cinq ou six cordons spiraux à tubercules nuitiques. Sa coloration est entière- ment noire, aussi bien à l'extérieur que dans l'ouverture. Donnrania caïKliiliH^itui Pliilip])!. — Dakar! La sculpture des exemplaires de Dakar est un peu plus fine (pie celle des spécimens méditerranéens. Donovania minima Montaiiai. — Dakar ! Purpura {SIrniiionita) hannastoma Linné = Sakem Adanson. — Rufisque ! Simpuiuw nlcariuin Linné == pai'lJieiiopdfuit) von Salis =: V^jcl Adanson. — Dakiir ! Ariuillus (loliurlua Linné. — Rivière d'Or (Moreno). Cijpracd stcrrnrariu Linné =: Majcl Adanson. — Dakar! grands et beaux écliantillons. Stronihus bubon i us Lamarck =: Kulan Adanson. — Dakar! PSEUDOBITTIUM UOV. gCU. Nous proi)osoiis ce nouveau genre pour une petite co(iuille dont M. l'Abbé Culliéret a recueilli, à Dakar, de nombreux exemplaires et que nous n'avons pu faire entrer dans aucune des coupes géné- riques étalilies. Son ouverture entière à la base, s;\ns la moindre trace de canal, ne ])ermet pas de l'assimiler aux llilliuni, dont elle s'éloigne, d'ailleurs, par son test mince et sa surface ornée seuh^- ment de stries spirales. D'un autre coté, la conformation paueis- pii(''e de l'opereiilc ne permet |)as de la rapprocher des Mesalia. Enlin, la scul|iture longitudinale des touis (Miibryonnaii'es est tout à fait spéciale. PSECDOniTTUM (aM.UaiKTI, IU)V. SJ). PI. II, 1 lig', 2'-, 1^-. Testa tenuieulu, subpellurida, elau(jato-î\irrita, rnrirosn, apiee aruniinalo. Anfraelus J3 eoiirexi : priu\i 'i i(tu(jilu(lninlHer untluUi- liiiujue costulali ; sequeiih-s -> l.ficn'uuli ; po.^lr.'nii (i spiruliter nirisi. Aperlura roluiiilata. Coluniellu tircmiln. husin rersus lorla. Ijibruui siiuplex, arutum. Coior rorneus julro ohsdhli' slrlyatus; varices albidi. Operndiini Intuc, roruenui, p:iucisjilniliini. -MOLLUSQUES Di:s CANAIIIKS I:T DU SKNKG.VL I 07 Co(jiiillo inincc, sul»p 'lliiridc, .'illoni^rn, liirriciiléo, iKUiiniiU'i' ;ni sommet, coinposéo de l'î tours convexes. Suture j)ie;i iinrqure. Tduis l'iiiliiyoniKiires, ;in nombre de \, orni'S de coslules loniiitiidi- indes liues et onduleus -s. Trois tours suivants lisses. Six derniers tours traversés |)ar dessillons dreurrents étroits, peu protonds, au nombre de 7 sur l'avant dernier. Les sillons de la base du dernier tour sont un peu i»lus marqués. A l'aide d'un grossissement un peu fort, on distinfiiie des stries d'accroissement très fines. Varices arrondies, saillantes, irrégulièrement disposées et au nombre de 3 à o sur toute l'étendue de la spire. Ces varices sont striées comme le reste du test. Ouverture arrondie. Columelle légèrement arquée et tordue à la base. Bord basai entier sans canal ni écbancrure. Labre simple, trancliant, régulièrement arrondi. Coloration fauve cornée, avec les varices d'un blanc opaque et des flammules fauves peu distinctes. Opercule mince, corné, paucispiré. Hauteur 10 milli- mètres; largeur 3 millimètres. Habilat. Dakar! nombreux spécimens dragués sur des algues vertes, en même temps que le Chlamijs orhiculariti. Potamidcs [Ti/mpanotomus) fuscatus Linné := Popi'l Adanson. ^ St-Louis! Potamidcs (Ti/inpanotomns) iwhild Linné. — St-Louis! Mesifilia bmvalis Lamarck = Menai Adanson. — Dakar! beaux exemplaires; Rivière d'Or (Moreno), un échantillon de la variété varia Kiener. Littorina punctata Gmelin = Marnât Adanson. — Dakar ! ; Corée ! ? Crcpidula fornicata (Linné) Dunker. — Dakar! ? Crepidnla lirpaticaDeshnxes. — Dakar! ? Crcpidula adspcrsa Dunker. — Dakar! Les Crepidnla rapportés par M. Culliéret n'étant pas adultes, ce n'est qu'avec hésitation ([ue nous les avons déterminés. Calyptra sinensis Linné. -=• D;ikar! Exemplaires de grande taille (25 millimètres de diamètre). Aatira fanel Adanson = Adansoni Reeve (non Pliilippi). — Dakar ! Natica fidminea Gmelin = Gochi't Adanson. — Dakar ! Nalica rollaria Lamarck. — Dakar ! ? Eulima intermedia Cantraine. — Dakar !, un seul échantillon. Nerita sencgalcnsis Cmelin=/vu?ir;r Adanson. — Dakar !,ab(mdant. Phasianella Petiti Craven. — Dakar ! Clanculiis {Clanculopsis) Kraiissi Pliilippi. — Dakar ! Troclwcochleii panctulata Lamarck = O-sî/Z/t Adanson. — Dakar ! espèce très commune. 108 PH. DAUTZEXBEHd. — MOLLUSQUES DES CANARIES ET DU SÉNÉGAL Hatiotis onnier Adanson = ? tuberculala Linii!'. — Dakar ! FissureU'j coarctata Kins= Ddsan Adansoii. — Dakar ! Patella Adansoni Dunkftr = Lihot Adanson. — Gorée! Pati'Ua liiijiilii-is (înit'lin. — Dakar!; Unlisqne! PÉLÉGYPODES O.strea gasar Adanson = 0. parasitica Gmelin var. p. — Dakar! Abondant sur les Palétuviers, se développe par groupes. Ostrea si'ni'galeïisis(\mii\in = Iiujel Adanson. — Dakar! Petite espèce très aplatie qui se fixe com|)lètenient, par sa valve inférieure, dans des coquilles mortes tie Yi'tns porcinus et ^'cpttnii. Cidamy.s (Aequipeclen) gibbus Linai", var. rahicund.i Ghuniuitz. — Rullsque ! Chlamijs (Pallioluiii) orbicularis Sowei'hy = Ei,san Adanson. — Dakar î sur les algues vertes, en conii)ap,nie du PscnJobiltiiiin CuUiereti. M. le D^' Gliarbounier a publié ( I ) une étude intéressante sur VEssan d'Adanson. Pinna pcinula Giieninitzz= .l;Kf/< Adauson.— Dakar! Exemplaires à squamules très développées. Mj/tilus {fIormi)mya)Ch'irpentii'ri Dunker =: ïbcr Adanson.— Môle de Dakar!; I{u(is(|ue. Arca{Senilia) senilis L\\\ué=Fagan Adanson. — S'-Louis! commun. J:ilh()ilo\nus (Myolorcpps) candigcrns Lamarck = Ropan Adanson. — Dakar! Cardita senegalensis Reeve = Jéson Adanson. — Dakar! Cardita [Cardiocardita] njar (Adanson) Bruguière. — Dakar! Cardium coHtatuin Gliemnitz = Kamaii Adanson. Nombreuses valves sur la plage, entre Dakar et Rufisque. Dosinia Orbigniji Dunker. — Dakar ! ? Pelficola Ulhaphinpi |{etzius. — Dakar! Vn seul exemi)laire plus régulièrement ovale que les éciiantillons européens : c'est peut-être une espèce distincte. Doiia.r nigosns ]Ann(i = P(nii('l Adanson. — • IUilis({ue! très-i'ommnii; diverses variétés de coloration. Solcnocurtas (Tnifalii.s) aiigiilaliis Sowerby = Ttiijal .Vdanson. — Jeppe ! Sfactra Adansoni IMiilippi = L/.'or Adanson. — Dakar! Tagoniasemisulcdla Adains= Tugon Adans )n (ex parte). — Dakar ! Tellina cumana 0. G. Gosta. — Dakar! (\j .louriial (le (;(»iu'liyli(il()j,M(', p. liC.I, IS,'):t. Mém. Soc. Zool. de France, III, 1890. T PL. IL t: ' 2^ A Arnoul ad. naL ùel.etiiitii Imp. Edouard Bry.Pans. Mollusques des Canaries et du Sénégal. 1^ 1^ Mathilda cananensis. nov. sp. 2^2^2= Pseudobittium Culliereli nov, sp. 3? 3^ Scalaria fulvovittala nov. sp 4^ Fasciolana armata A.Adams.. Fuertaventura. Dakar. La Luz. La Luz. 5^ 5. Amycla conspersa Philippin var. undulata nov. var. La Luz. 6^6-^ Mitra zebrina d'Orbigny var... Fuertaventura. 1G9 QLATltlKMK MtTi; SIU LKS .M,.M.\T()l)i:S MlUiKS DK LA MKK Dl .NOKl) HT l)i; LA ^LV.NCIIL Par le D' J.-G. de TJAN de Middclbuiu-},' (l'ays-Uas), (planches III A V). Les dix espèces décrites daus cette note ont été étudiées par moi sur les côtes du Calvados (Saiut-Aubiu-sur-Mer) et de la Manche (Saint-Vaast). Quatre sont nouvelles pour la science, et j'ai dû établir pour uue de ces formes le nouveau genre OncliolujincUm. I. — Genre MUXOHYSTEliA lîastian. Sous-genre Theristus de Man. 1. — MONOHYSTERA NORMANDICA, n. Sp. PI. m, fig. 1. ^ imm^i^r i»»3i. a chez le mâle = 'M, chez la femelle = .'H. fi chez le mâle = 513 à (>, chez la femelle = ;j 1 2. y = 7 à 7 1 '.i. Celte petite espèce est celle qui se rapproche le plus de la Mono- hijsteta {Theristus) setosa Bùtschli, mais elle s'ea distingue au premier cou^) d'œil par sa moindre longueur et par sa taille plus svelte. MiDiohj/sii'ia jioniuiiidica présente, en efïet, une taille assez svelte, surtout le mâle. Le corps ne se rétrécit que })eu en avant, à peu près comme chez la Monolnjstcra setosa, de telle sorte que la largeur du corps, immédiatement en arrière des organes latéraux (lig. 1), est égale aux deux tiers de la largeur au niveau du commencement de rinteslin. Quelques soies runrtes et suhmédianes sont répandues sur la partie antérieure du corps ((ig. 1) ; la queue du mâle eu porte plusieurs. Comme chez la Moiwh. setosa, l'extrémité de la queue porte deux soies, tant chez le mâle que chez la femelle ; ces soies sont un peu i)lus longues chez le mâle que chez la femelle. La culiciile est anneléi' : les anneaux cuticulaires s'observent déjà à un faible grossissement à cause de leur grandeur, surtout aux régions antérieures et postérieures du corps. Les anneaux cuticu- laires sont plus distincts chez cette espèce que chez la Monoh. (Theristus) aeris Bastian. Ils présentent une longueur de 3 y. 1 au 170 J.-r.. DE MAN ii)ili(Mi (lu rorps do l;i femelle; ils sont encore iiu pou plus longs à la nioitié posléiieuro do la queue, 3 y. 6. Les champs latéraux sont à poil près moitié aussi larges ([ue la largeur du oori)s; le champ dorsal et le champ ventral sont aussi assez largos; j'ai roncontré en outre des chamjjs suhmédians, quoi({ue trés-étroils, à la partie antérieure du corps. La toto ressemble à celle de la Moiioh . sctom (1). L'orifice buccal est entouré de six lèvres peu saillantes, chacune d'elles porte une petite papille ((ig. 1); la tête est ornée de douze soies assez longues, disposées par six paires; les deux soies de chaque paire ont à peu près la môme longueur. Les organes latéraux sont petits, circulaires, sans point central, placés à une petite dislance eu arrière de la base des soies cépha- liques; la distance de l'orifice buccal au milieu des organes laté- raux mesure 15 a, c'est-à-dire environ 1/15 de la longueur de r(esophage. Celui-ci s'élargit un peu en arrière et l'intestin, vu par transparence, présente une couleur d'un brun jaune rougeàlre. La Monohystera normandica est dépourvue de taches oculaires et de glande ventrale. L'armature génitale mâle resseml)lo en général à celle des deux autres espèces du sous-genre Tlicristiis. Les spicules sont petits et présentent une longueur de 32 à 33 u, mesurés le long de leur bord dorsal; ils sont courbés à angle obtus, l'extrémité supérieure se termine par un bouton presque globuleux, tandis (pie l'extrémité inférieure est aiguë et semble être dirigée vers la face latérale (fig. l6"). La pièce accessoire a en général les mêmes rapports ([ue celle de la Monoh. setosa, mais se distingue essentiellement pai' le déi)eloppement rudimentaire et la brièveté du prolongement qui est dirigé en arrière. La queue présente presque la mémo forme ciiez les doux sexes, et ressemble beaucoup à celle de la Monoh. setosa (voir : Além. Soc. Zool. France, I, pi. I, fig. oa), mais la ])arlio terminale grêle et filiforme mesure à peu près un tiers de la longuour totale de la queue etest ainsi relativement unpeu plus longue que chez l'espèce décrite par Biitschli. La (|uoue du mâle est ornée, de chaque côté et (I) Moiiohyslera .srio.sv/ Hiiischli est 1res (•(tiiimimothins la vasodt-la |)la;;eà Saint- Aul)in-siir-Mer. La closiri|ilioii de la liHe que j'ai doniu'e dans une noie précédente (Mcm. Son. Zool. de France, I. ISHS, p. U) n'est pas exacte, .l'ai observé à Saint- AuI)iM un individu mâle, U)ng de 1"""7;). La tète porte six petites papilles, ainsi fiu'une couronne de douze soies, c'est-à-dire six paires; les petites soies ne sont (|ue luoillc aussi longues que les autres : M. Biitschli i)ar consé(]uenl avait raison (biitschli, Abli. d. Senckenh. naturf. Gesellschaft, IX, p. IlO, 1874). NMÎMATODnS DE L.V MKP. DU NORD ET DE LA. MAXCMK 171 près de In ïv^nc inéilio-veutrale, de huit ou neuf soies minces ; j'en vois deux on avant de l'anus, ainsi qu'au coté dorsal de la ([ueue. L'extrémité caudale (fig. 1 d) n'est pas épaissie, ou à peine, et porte deux soies, qui sont plus longues chez le màlc que chez la feinelle. La distance de la vulve à l'extrémité cuidale mesure toujours un peu plus d'un tiers de la longueur totale. On observe une glande de chaque côté du vagin; une troisième se trouve en avant et une quatrième immédiatement en ai ii''ii' de lui ; la troisième est un peu plus grande que la quatrième. Celte espèce se distiugue de la Monoh. sctosa par sa moindre longueur, sa taille plus grêle et la brièveté du prolongement de la pièce accessoire ; elle ne possède pas non plus les longues soies qui caractérisent la Monoh. sclosa et qui sont répandues chez cette espèce sur la partie œsophagienne du corps. Monoh. normandica hnhiie les côtes du Calvados et de la Manche, où elle est fort commune. Ses mouvements sont très agiles comme ceux des deux autres représentants du sous-genre Theristus. II. — Genre COMESOMA Bastian. Comesomd Bastian, Monograph on the AngiLillaliilœ, 18G5, p. l.")8. — Biitschli, in Ahhandl. d. Senckenb. naturf. Gesellschaft, IX, p. 30, 1874. Vers grêles de taille moyenne. Cuticule sétifère, aunelée très finement, ornée de séries transversales de points excessivement petits, comme chez les Ci/athol-iimus. Musculature polymyaire. Tète munie de papilles et de soies. La cavité hucoile, petite, présente des parois chitineuses et minces, qui correspondent aux parois du tube central tricjuètre de l'œsophar/e, et se continue ainsi directement avec lui. Immédiatement en arrière de la cavité buccale, le tuhe œsophagien présente une petite dent triangulaire placée dans la ligne médio- dorsale; on voit en outre, un peu en arrière de cette dent, de ("ha({ue coté de la ligne médio-ventrale, une pièce saillante triangulaire, dirigée eu avant. C'est probablement par cette dent et par ces deux pièces saillantes que débouchent les glandes œsophagiennes dans la cavité buccale. L'œsophage s'élargit un peu en arrière. Organes latéraux grands, spiroïdes. Point de taches oculaires. Glande caudale et glande ventrale jtrésenles. Tube génital du mâle biparti. Spermatozoïdes en forme de petits corpuscules irréguliers et petits. Spicules allongés et étroits, à pièce accessoire unique. Plusieurs soies préanales et postanales de chaque côté de la ligne médio- 172 J.-G. DK M AN vt'iilnile. Orii'anes géiiihiiix de la femelle s\\\\r[v\i\\\i'^ ; les oruircs ne sont pas replies, mais s'étendent en acant et en arrièic. Ce genre très naturel est voisin des genres Monohijsteni et Ciiatholaimus. 2. — CoMEsoMA vuLGARE Bastian IM. m, fig. 2 Coweso»?a uî( ///ans Bastian, /. c, p. IJiS, iil. XIII, fig. 195-197. (-7" 4n>"i7. 9 .'imm. a = nOà;)."). [i =I2à lli. y clifz k' inàlt -~-^ \2. à 12 1.2, chez la ffriK-Uc = i:5 à 14. Ces Vers ont une taille allongée et svelte. Le corps ne se rétrécit que peu en avant, la largeur de la tète à la base des soies cépha- liques n'étant égale qu'aux deux cinquièmes de la largeur du corps au commencement de l'intestin. De petites soies courtes sont répandues sur les régions suhmédianes du cor|»s entier. Los anneaux de la cuticule sont excessivement fins et n'ont (|u'iine longueur de 3 \j. G au milieu du corps; ils sont séparés les uns des autres par des séries transversales de très i)etits points circulaires, qui ne mesurent queOîJ.5 à 0 y. 7. Les anneaux eux-mêmes pré- sentent en outre d'autres points. Ceu.x-ci sont disposés à la partie antérieure du corps et à la (jueue en une s(;uli; série transversale sur chaque anneau; mais sur la plus grande partie ducorps(rig.2/>), ils sont rangés en deux séries aux faces latérales, en trois ou quatre à la face dorsale et à la face ventrale ; et c'est ici que ces séries sont souvent à peine distinctes, les points y étant placés d'une façon très irrégulière. A la tète, les points sont aussi très-serrés et à peine disposés en séries transversales. Les champs latéraux sont assez larges; leur largeur au milieu du corps est un peu plus d'un tiers de la largeur de celui-ci; ils se composent de grandes cellules transversales plus ou moins rectangulaires. Je crois avoir observé un champ dorsal étroit, et des champs snbmédians étroits à la face ventrale-, de cliaque côté de la ligue médiane. L'orifice buccal est hexagonal et entouré d'une couronne de six papilles fort petites, suivie d'une seconde couronne de papilles un peu plus grandes. Celte espèce se reconnaît facilement aux nombreuses soies céphaliques. La tète (fig. 2) est séparée par un rétrécissement de la j»artie voisine du corps et port(^ (juatre soies submédianes, assez longues et grêles; tout i)rès et en arrière de ces soies s'en trouvent plusieurs autres, également submédianes, i)lus courtes et de lon- gueur un peu inégale. J'en ai compté constamment (|uatre ou cin(i NK.M.VTUDKS 1)1-: LA .MKH DU NORD KT DE LA MANCIIK 1 7.'{ chez le mâle (fis:. 2), deux ou trois chez la femelle. Plusieurs soies de lougueur ini\i;ale se voient eu outre sur la partie antérieure du corps, immédiatement en arrière des organes latéraux, qui sout grands, spiroïdcs, et situés entre les soies céphaliques j)0stéri(;ures: ces soies sont implantées sur les régions suhlatérales, subdorsales et subventrales du cor|)s. La cavité buccale (lig. 2 et 2 «) est petite, à parois chitineuses et minces; elle est trilatérale; ses parois correspondent à celles du tube cential de l'œsophage. La petite dent dorsale et les deux pièces saillantes subvcntrales que l'on voit immédiatement en arrière de la dent, se trouvent à rexlrémité antérieure du tube œsophagien, vis-à-vis des organes latéraux. L'œsophage n'est pas pigmenté, ne porte pas de taches oculaires, est assez étroit et s'épaissit un peu à son extrémité postérieure. Le collier nerveux se trouvée une petite distance en arrière du milieu de l'œsophage et la glande ventrale débouche immédiatement après lui; cette glande est placée au commencement de l'intestin. La queue, tant chez le mâle ([ue chez la femelle, est le plus souvent un peu plus courte que l'œsophage; ([uehpiefois ces deux parties du corps présentent la même longueur. La queue du mâle se rétrécit d'abord lentement, puis plus vite après le milieu ; celle de la femelle s'atté- nue peu à peu jusqu'au milieu, tandis que la moitié postérieure ne se rétrécit qu(î fort peu. L'extrémité de la (pieue(ng. îf) est un peu renflée, tant chez le mâle que chez la femelle, et porte deux petites soies de chaque côté. Le tube génital du mâle est biparti. Les spermatozoïdes sont de petits corpuscules irréguliers, mesurant 7 à 9 y. et relativement petits. Les spicules ont une longueur de 0™m2l à 0'"™23, mesurant, par conséquent, trois cinquièmes de la longueur de la queue ; ces organes sont allongés, étroits et sillonnés sur toute leur longueur près du bord dorsal; l'extrémité inférieure(fig. 2cei2d) se termine en pointe aiguë, mais je dois faire remarquer que le bord antérieur présente une très petite saillie immédiatement en avant de cette pointe. La pièce accessoire, ([ui fut niée par Bastian, se compose : l» de deux sillons chitineux convergents, réunis l'un à l'autre par une pièce médiane; 2° d'une pièce transversale placée devajit les si»icules; cette pièce transversale est réunie de chaque coté aux deux sillons chitineux, de telle sorte (|ue la pièce accessoire se compose principalement de deux tubes soudés l'un à l'autre, dans lesquels glissent les spicules. l'n certain nombre de soies sont placées eu deux séries longitudinales en avant et en arrière de 17i .].(.. I)K MAN raiius, de chaque côté et près de la ligne médio-ventrale. J'ai coiii})té 20 à 25 soies préauales à des distances assez irrégulières ; 40 à 45 soies sont im[)lantées sur la longueur entière de la queue; 10 à 12 se trouvent plus latéralement à des distances jtlus grandes et sont un peu plus longues; quelques-unes enliu s'observent à la face dorsale. La vulve se trouve toujours un peu en avant du milieu du corps. J'ai vu une petite glande en avant et une en arrière delà vulve. Les tubes génitaux s'étendent comme chez les Monohystera, en ligne droite en avant et en arrière, et les ovaires ne sont pas repliés. Cetle espèce élégante et agile fut découverte i)ar Bastiau à Falmoutli. Je l'ai retrouvée à Saint-Vaast, où elle n'est pas rare. IIL — Genre SPIRA Bastian. Spfra Bastian, /. c, p. 159. Les Spira sont des Vers de taille moyenne, plus ou moins fdi- formes, s'atténuant un peu en avant. Cuticule mince et délicate, sétifère, annelée très finement. Champs longitudinaux bien déve- loppés, les champs latéraux se composant de grandes cellules. Tète sans lèvres, munie de courtes papilles ou non, portant toujours une couronne de soies. Cavité buccale fort petite, infandibuUforme, à parois chitineuses très minces, armée d'une dent excessioement petite placée dans la ligne médiu-dorsale (au moins chez la Spira parasi- tifera, que l'on peut regarder comme le type du genre). Œsophage très-raccoarci, cylindrique et se terminant par un vrai bulbe. Organes latéraux d'une forme caractéristique, circulaires, mais non spi- roïdes. Absence de glande ventrale. Tube génital du mâle simi)le. Deux spicules égaux et robustes, à pièce accessoire unique. Mâle dépourvu de papilles ou de soies sexuelles. Organes génitaux de la f(Miielle syin(''tii([ue à ovaires repliées. Ovipare. \/±. Y cliez le mâle = ;j 1/2, rhoz la femelle = 0. Cette petite et jolie espèce est trapue ; le corps se rétrécit peu en avant, de telle sorte que la tète n'est qu'un i)eu [)lus que moitié aussi large que le corps au commencement de l'intestin. La (jueue est assez svelte et s'atténue lentement vers son extrémité pointue. De petites soies assez longues, mais trèsdélicates,sont parsemées sur les régions submédianes du corps. Les anneaux cuticulaires présen- tent aux laces latérales du corps de nombreux corpuscules plus ou moins ovalaires, disposés parallèlement l'un à côté de l'autre; on observe çà et là dans ces anneaux des orifices ovalaires (iig. ^b), longs de 2 \j. 5, larges de 1 a 8. Ces orifices doivent être regardés soit comme des pores cuticulaires, soit comme des pa[)illes. L'orifice buccal(fig.4a)est entouré de six lèvres peu saillantes, dont chacune porte une très petite papille. La tête est munie d'une couronne de quatre soies assez longues et délicates. La cavité buccale ressemble à celle des autres espèces et n'a rien de particulier; la dent dorsale est petite. L'œsophage, qui est dépourvu de tacites oculaires, se termine par un bulbe de grandeur médiocre. L'intestin, vu par transparence, a une couleur brun-rougeàtre. Il y a une glande ventrale, placée au commencement de l'intestin. Les spicules ont unelongueur de ioàoOa et mesurent à peu près deux cinquièmes de la longueur de la queue (fig. 4c); ces organes ont une forme assez grêle, sont légèrement courbés et se terminent en pointe aiguë, l'extrémité supérieure étant boutonnée. La pièce accessoire est symétrique et présente de chaque coté une ajmphyse chitineuse un peu courbée, à laquelle s'attache la musculature. Le mâle ne porte pas de papilles préanales, ni de papilles postanales. (1) Tentabunda, UUonnant. III. — 12 178 J.-G. DE MAX Lh vulve se trouve au milieu du corps ; les deux tubes génitaux ont une longueur égale et sont un peu plus longs (jue la moitié do la distance de la vulve à rextrémité j)ostérieure de l'œsophage ou de l'anus. Je n'ai rencontré des œufs chez aucune des trois femelles •thservées et j'en conclus que cette espèce devient [x'ut-ètre encore un peu plus grande. J'ai observé la Spilophora tentabunda de temps en temps à Saint-A-ubin-sur-Mer, où elle semblait être assez rare. Cette espèce s'attache continuel lement par la ({ueue à d'autres objets et endroits, mouvant et tournant sans cesse la tète et tâtonnant; c'est d'après ce caractère-ci qu'elle a obtenu son nom. Chromadora crt^ca Bast. semble être une autre espèce, parce que sa queue ne mesure ([u'nn huitième de la longueur totale et paraît ainsi relativement plus courte, la longueur entière des deux espèces étant la même, V. — Genre CHROMADORA Bastian. 5. — Chromadora filiformis (Bastian) de Man. PL IV, fig. 5. Chromadora filiformis Bastian, /. c, [). 109, pl. XIII, fig. 242-244. (^ l"'"'(i, Ç l"""!). a chez le iiiàle = aU à ;w, cliez la femelle = ;]."> à 40. ^ chez le inàle = 8 1/2 à 9, chez fa femelle = 7 1/4 à 7 1 3. y ^^hez le mâle = 9, chez la femelle =- 7 1/:3à7 2/:j. Le mâle de cette jolie espèce est très grêle et filiforme, la femelle est beaucoup plus épaisse au milieu et parait ainsi fusi forme, comme la décrit Bastian. Le corps se rétrécit relativement peu en avant. Au niveau des taches oculaires le tégument paraît un peu obscurci; cette teinte foncée disparaît graduellement, déjà au milieu de l'œso- phage, mais s'arrête assez subitement en avant, au milieu de la distance entre les dents de la cavité buccale et les taidies oculaires, dételle sorte (jue la tête parait claire et transparente. Des soies assez longues, mais très fines et délicates, sont répandues sur la longueur entièri! du cor[)s; elles sont placées, comme d'ordinaire, sur les régions submédianes. A l'exception de la tête et de l'extrémité de la (pieue, la cuticule est annelée. Une double rawjée de points eirnilaires se voit sur les faces latérales; ces points sont situés (/a/t.s les anneaux cuticnlaires, non pas dans les sillons interannulaires, et sont assez rapproihés (lig. ."W). On observe ensuite à un très fort grossissement, dans les anneaux cuticnlaires, de nombreux corpuscules bacilliformes,sem- NÉMATODES DK LA MER DU NORD KT DE LA MANCHE 179 blables à ceux que l'ou reucoutre chez d'autres espèces; ces cor- puscules bacilliforines sout disposés parallèlement l'un à côté de l'autre. A la face dorsale et à la lace ventrale du corjjs, les anneaux cuticulaires présentent, de chaque coté de la ligue médiane, une bande étroite longitudinale dépourvue de corpuscules ; la partie médiane, qui se trouve entre ces deux bandes et est ornée de corpuscules, est un peu plus large que les bandes elles-mêmes. Une interruption semblable des corpuscules cuticulaires s'observe chez VEuchrouKulora vuUjaris Bast. à la partie antérieure œsopha- gienne du corps (1). La bouche est entourée de six lèvres, dont chacune porte une petite i)apille (ces papilles ne sont pas indi({uées sur la fig. oa). La tête est munie d'une deuxième couronne de papilles (fig. '6a), qui sont assez hautes et grêles; elle présente ensuite quatre soies assez longues et placées dans les régions submédianes. La cavité buccale a la forme et la structure typique ; elle est cyathi- forrae et probablement dodécagone. Elle a une longueur de8 ;j.à8 ;j(.,4. An fond de la cavité buccale se trouvent trois petites dents mobiles, un peu courbées; la dent doisale est un peu plus grande et plus forte que les deux ventrales, dont j'en ai figuré une (fig. o/>). Chaque dent aboutit à sa base en une apophyse chitineuse, qui est entourée par la couche musculeuse de Tcesophage et à laquelle s'insèrent les muscles de la dent : l'apophyse de la dent dorsale (fig. 5a) est par conséquent aussi plus grande que celle des dents ventrales. L'extré- n)ité antérieure du tube central de l'œsophage, contiguë à la cavité buccale, estinfundibuliforme et se rétrécit graduellement jusqu'au niveau des taches oculaires. L'(fisophage est dilaté en arrière d'une façon pyriforme et, ce qui est fort remarquable, le tube central pré- sente ici deux dilatations situées l'une après l'autre, à peu près comme chez la Siiilophora paradoxa de Man (fig. 5). Les deux taches oculaires sont d'un beau rouge orangé; la dis- tance des ocelles jusqu'à l'orifice buccal mesure 1/8 à 1/7 de la lon- gueur de l'œsophage. Le collier nerveux est placé un peu en arrière du milieu de l'œsophage et la glande ventrale paraît déboucher immédiatement en avant du collier; celui-ci, comme l'orifice de la glande, sont assez dilliciles à observer. Les spieules (lig. ^d)sont très fortement courbés et se terminent en une pointe simple. La distance linéaire des deux extrémités mesure (1) De Mail, Analomisclip i'ntersuchutujen ubcr freilebcnde ^ordsce-yemuLo- den. Leipzig, pi. Xil, lig. 1-4, 188G. 480 J.-G. DE MAN 29 [x, à peu près un sixième de la longueur de la queue du mâle. La pièce accessoire est unique, se compose de deux sillons chitineux soudés sur la ligne médiane et se termine de eluique côté, à l'extrémité inférieure, par trois petites dents aiyuës un peu courbées en dehors (fig. 5c); la première dent est dirigée vers l'anus, la seconde vers le côté latéral, la troisième en arrière. Le mâle présente cinq pupilles préanales, organes do fixation, ayant évidemment la même structure et la môme fonction que celles des Chromadora nudicapi- tata, macrolaima et microlaima; elles se trouvent à peu près à distances égales l'une de rautre,et la distance de la papille antérieure à l'anus est à peine moitié a)issi lonijue que la queue. La (}ueue, qui, chez le mâle, est toujours un peu plus courte, relativement à la longueur entière, que chez la femelle (a/y), est allongée et s'atténue graduellement et régulièrement; le tube de sortie pour la glande caudale parait un peu asymétrique dans le plan dorso-ventral, comme chezV Euchromadora. La queue et Vœsophage ont, tant chez le mâle que che: la femelle, toujours à peu près la même longueur. La vulve se trouve toujours un peu eu avant du milieu du corps. Chez les individus adultes les tubes génitaux mesurent environ la moitié de la distance de la vulve à l'extrémité postérieure de l'œsophage ou à l'anus. Je n'ai observé qu'un à deux œufs dans l'utérus. La Chromadora fiUformis est extrêmement commune à Saint- Vaast. Les deux sexes sont également nombreux. Cette espèce est aussi agile et rapide que la Chrom. nudicapitata. Je suppose qu'elle fut découverte i)ar Bastiau. Le savant anglais cependant ne fait pas meidion des cinq papilles préanales ; je crois qu'il ne les a pas vues, parce qu'elles sont moins distinctes que chez la Chrom. nudicapitata et la Chrom. nalans. Il dit aussi que l'ouverture génitale de la femelle se trouve un peu en arrière du milieu. Néanmoins, malgré cela, j'identifie provisoirement l'espèce si fréquente de Saint-Vaast à la Chrom. filiformis, parce que aucune des espèces que j'ai observées sur les cotes d'Angleterre, n'a pu être identifiée à la Chromadora décrite par Bastiau. VL — Genre CYATHOLAIMUS Bastiau. , G. — Cyatholaimus punctatus Bastian PI. IV, lig. () . Cuulliolaimiis p}inrtnlus Bastian,/. r.,p. 101, pi. XI 11, lig, il 7, 21 S. ^ 2'""', $ t-^'-S. a flifz le ni;"ilc = 30 à '.Mt, chez l;i fciiiclle = 2'i à 2(1. [i «"lit^z le riiAle = '.» 1 2ii 10, chez l;i fi'iiu'lle =81 2 à Kl. y clifz h' iiiàlo =811] à 10, cliiv. la femelle = 'J à 13. NÉMATODES DE LA MER DU NORD ET DE L\ ^[ANCITE 181 Cette espèce est très voisine du Cyalli. ocellatus Bast., mais se distingue au premier coup d'o.'il par la structure différente de l;i cuticule, par la présence de papilles préanalcs chez le mâle, semblables à celles du Cijatit. caecus Bast., et parce que la lemelle est vivipare. Quant à sa forme générale et ses dimensions, cette espèce ressemble assez bien au Cyatli. ocellatus. La femelle a une taille trapue, le mâle adulte est plus svelte. Le corps ne se rétrécit que peu en avant vers la tôte. Tant chez le mâle que chez la femelle, de petites soies courtes sont répandues sur la longueur entière de la cuticule, tout près des bords des champs latéraux. Tandis que la cuticule du Cyath. ocellalus offre partout la même structure, nous voyons que ce n'est pas le cas chez le Cyath. punctatus : eu effet, aux faces latérales du corps qui correspondent aux chami)s latéraux, la structure de la cuticule est autre qu'à la face dorsale et à la face ventrale. Les anneaux cuticulaires de la femelle adulte ont, au milieu du corps, une longueur de 3 [j. 3 à 3 [x 6, et de 4 a au commencement de l'intestin. Aux côtés latéraux du corps, les anneaux cuticulaires sont séparés l'un de l'autre par des séries transversales de points circulaires, situés dans les sillons interan- nulaires; chaque anneau n'y présente en outre qu'une seule rangée transversale de points ayant la môme grandeur que les points interannulaires : à la partie œsophagienne du corps du mâle, ces points ont un diamètre deO y. 7. Au côté dorsal et au côté ventral, la cuticule est égalemeut ornée de séries transversales de points, mais ces points sont ici considérablement plus petits qu'aux faces latérales et plus nombreux ; en effet, chaque anneau y pré- sente, entre les deux séries interannulaires qui le séparent des anneaux voisins, trois séries de petits points au lieu d'une seule. Chez le Cyath. ocellatus, au contraire, on observe trois séries de points aussi bien aux faces latérales qu'aux faces dorsale et ventrale du corps, et ces points y ont partout la même grandeur, étant fort petits. Comme chez cette espèce-ci, la cuticule porte en outre des papilles nombreuses à base ovala'ire, larges de 2 u. 2 à 2 u. S (lig. (\b). Les champs latéraux sont assez étroits et contiennent les mômes cellules subcuticulaires, que l'on rencontre chez les autres espèces de ce genre; ces cellules se voient aussi à la face dorsale et à la face ventrale. L'orifice buccal est entouré de six lèvres, dont chacune porte une très petite papille. La tôte porte, en arrière de ces lèvres, une cou- ronne de dix soies céphaliques; ces soies sont aussi robustes que 182 J.-G. DE MAN celles du Cyath. ocellatus, mais elles sont comparativement un peu plus longues. Les six longues soies ont une longueur de 14-15 [j. chez le mâle adulte. Les quatre soies courtes et snbmédianes sont implantées d'une façon anormale; en effet, ces soies ne sont pas placées au côté latéral des grandes soies, mais celles des paires dor- sales se trouvent au coté dorsal et celles des paires ventrales au côté ventral des grandes soies. Chez la femelle, les soies latérales semblent être accompagnées, comme le sont les soies submédianes, d'une soie un peu plus courte, placée au côté ventral : la femelle porte, par cousé(|uent, douze soies céphaliques. Les organes latéraux sont spiroïdes, et se distinguent par le nombre plus grand des circonvolutions ; chez le Cyalli. ocellatus et le Cyath. caecus, ces organes ne présentent que trois circonvolu- tions, chez le Cyath. punctatus cinq. Les organes latéraux sont larges de 14 a chez le mâle adulte, et cette largeur mesure un peu plus d'un tiers de la largeur de la tête au niveau du centre des organes. Ceux de la femelle sont un peu plus petits par rapport à la largeur de la tête. La cavité buccale est longue de 14 à 15 (x et se distingue de celle du Cyath. ocellatus parce que la dent dorsale est très petite ou manque peut-être entièrement. Les taches oculaires noires ont une longueur de 8à 9(ji. et se trouvent à une distance de la bouche qui est deux fois aussi grande que la longueur de la cavité buccale. L'u'so- phage est cylindrique et ne s'élargit pas en arrière. La glande ven- trale débouche un peu en arrière du milieu de l'd'sophage. L'armature génitale mâle ressemble beancoup à celle du Cyath. ocellatus, mais est très différente de celle du Cyath. caecus. Tandis que chez le Cyath. ocellatus les spicules sont distinctement plus courts que la pièce accessoire, ils ont à peu près la même longueur chez le Cyath. punctatus. Chez les mâles adultes la pièce accessoire a une longueur de 85 à 87 u, y compris les dents; elle mesure, par conséquent, un peu plus d'un fiers de la longueur de la queue. La pièce accessoire du Cyath. ocellaliis est comparativement un peu plus grande. Les spicules ont environ la même forme chez les deux espèces; l'extrémité inférieure estoblusémenl arrondie((ig.G6'et(W/), mais ils présentent près du milieu de leur longueur un très petit a|)pendice pectiniforme que le Cyath. ocellatus ne possède pas (lig. V)C et lig. G/j. La pièce accessoire (i'ii;. C>c-e) ressemble à celle du Cyath. ocellatus et se distingue seulement par les dilTérences sui- vantes. Les deux pièces latérales ne sont armées que de trois tlenls au lieu de quatre, mais le bord postérieur présente une petite pointe NÉMATODES DE LA ^rER DU NORD ET DE LA ^rANCIIE 183 aiguë sur la ligne médiane; ros deux pièces latérales portent cha- cune à leur bord antérieur un prolongement court et arrondi, qui manque chez le djulh. orcllalus et auquel s'insère sans doute la musculature. Les Itords latéraux, eulln, qui font face à l'anus, sont ornés de pores canaliformes 1res lins, ([ue l'on n'observe pas chez l'autre espèce. Le mâle adulte se distingue par une rangée préanale de sept papilles (fig. Qg), qui ont la même forme et la môme structure que celles du Ci/afh. caecus; la distance de la papille antérieure ou septième à l'anus est un })eu plus petite ([u'im neuvième de la dis- tance de l'anus jusqu'à l'extrémité postérieure de l'œsophage. A l'exception des trois papilles antérieures, les distancfîs mutuelles de ces papilles s'accroissent en avant; la troisième (en comptant à partir de l'anus) se trouve immédiatement en avant de l'extrémité antérieure de la pièce accessoire, vis-à-vis du commencement du rectum, La musculature anale est très forte et s'étend sur la moitié antérieure de la queue. La longueur de la queue est un peu variable tant chez le mâle que chez la femelle; elle a du reste environ la môme forme que celle du Cyath.ocellatus, mais elle est un peu plus longue. Le tube excréteur de la glande caudale(rig.l)/?) a une forme un peu différente, n'ofïrant pas au milieu l'élargissement que l'on trouve chez l'autre espèce à ocelles. La queue du mâle porte à la face ventrale, de chaque côté et près de la ligne médiane, une série de sept à huit soies, qui ont une longueur de 11 a; six ou sept de longueur égale s'observent à la face dorsale; quelques-unes sont implantées sur les faces laté- rales. Ces soies caudales sont toutes plus grandes que celles qui sont répandues sur le reste du corps. Cette jolie espèce offre encore un caractère que l'on ne trouve pas chez le Cyalh. ocellatus. Chez le mâle, une membrane cuticulaire très mince s'étend sur la ligne médio-ventrale, en avant de l'anus; cette membrane com- mence près de la papille antérieure, et se termine à peu près au milieu du corps. Elle a, au milieu de sa longueur, une largeur, c'est-à-dire une hauteur de 7 a 5 à 8 ;jl, et les anneaux de la cuticule se continuent sur elle. La femelle est vivipare. On observe néanmoins très souvent des individus dont l'utérus contient des œufs, dans lesquels l'embryon n'est pas encore formé. La vulve se trouve à peu près au milieu du corps; une glaiulc se voit en avant, et une autre en arrière de la vulve (jui présente une musculature très développée. Cyatholaimus punctatus est une espèce très commune sur les côtes 184 J.-G. DE MAN du Calvados et de la Manche; ses mouvements sont agiles; les deux sexes sont également nombreux. YII. — Genre ONCHOLAIMLÎS Diijardin. Sous-genre Viscosia, nov. subg. Je propose le sous-genre Viscoshi pour ([iielques espèces de petite taille, dont le tégument semble se distinguer de celui des autres par ses fonctions pliysiologitiues, peut-être aussi par sa structure histologique. Le tégument semble être très visqueux, de telle sorte que de petits corpuscules s'y attachent facilement: de plus, ces Vers présentent la particularité de flotter comme des (ilels brillants sur la surface de l'eau, caractère que l'on retrouve chez les Anticoma. L'armature génitale des mâles est dépourvue d'une pièce accessoire, et les femelles ne possèdent pas l'organe singulier (|ui caractérise quelques autres représentants de ce genre, et au(iuel j'ai donné le nom d'organe tubiforme. 7. Oncholaimus (Viscosia) viscosus Bastian. PL IV, fig. 7. Oncholaimus viscosus Bastian, /. c, p. 13(t, pL XI, fig. 131-1.33. Oncholaimus viscosus BùtschLi, l. c, p. 31), pi. IX, fig. 38. cf î'""':V\, $ 2"'"'C). a chez le mâle = Oi) à 70, chez la femelle 60 à Cii. p chez le mâle = C) 1/3 à G 2 '.\, chez la femelle = 7. y t'hez le mâle = 18 à l'J, (liez la femelle = 20. Le corps de ces Vers est filifortuc, et s'atténue relativement peu en avant; au commencement de l'intestin, la largeur du corps est un peu plus (l'une fois et demie aussi grande qu'à la base de la cavité buccale. La longueur de la queue ne mesure qu'«*( tiers de celle de l'cesophage; elle est ainsi assez courte (fig. 7/;), filiforme, et son extrémité est plus on inoius épaissie. Quel(|ues petites soies courtes sont répandues sur la partie antV'rieurc du corps; le màlc porte l)lusieui-s |)etites soies sur la (jueue et sur la région anale. La cuti- cule offre quelquefois le phénomène palliologiiiue de former çà et là de petits rendements, phénomène (|ui semble dépendre de ses autres propriétés, parce ([u'on ne l'observe pas chez les espèces dont la cuticule n'est pas visqueuse. L(;s chanq)s longitudinaux et la muscubiture n'oni rien de p;irtieulier. NÉMATODES DE LA MER DU NORD ET DE LA >L\NC1IE 18;î Six lèvres peu saillantes entourent l'oriliec buccal; chacune d'elles porte une petite papille. La tète est ornée d'une couronne de dix soits assez courtes, qui sont iini)lantées do la manière ordinaire. La structure de la cavité buccale caractérise cette espèce. La cavité buccale (lîg. 7) est longue de 22 à 23 \i, et est exactement deux fols aussi longue que large, de telle sorte qu'elle pa7'aît très étroite. La grande dent, qui est asyuiétri(iue comme chez les autres espèces de ce genre, se trouve dans le segment droit ventral de la cavité buccale, comme chez VOncholaimus fuseus Bast.; elle s'étend très loin en avant, jus([u'au-delà de la base des soies céphaliques. Les deux autres dents, au contraire, sont très petites, et ne s'étendent pas encore jusqu'au milieu de la longueur de la cavité buccale; quand on les observe en face, elles présentent une forme caractéristique d'un M. Ces petites dents ont, du reste, la même position relative que celles de VOnchol. fuseus. Immédiatement eu arrière de la cavité buccale le tube central de i'u'sophage i)réseute un appareil valvulaire singulier, que VOnchol. fuseus ne possède pas (fig.T). L'œsophage s'élargit peu à peu en arrière et est entouré à sou milieu par le collier nerveux; trois séries longitudinales de granules d'un vert jaunâtre s'observent comme d'ordinaire dans sa couche musculaire. Les organes laté- raux sont relativement plus grands que chez VOnchol. fuseus et se trouvent immédiatement en arrière de la base des soies céphaliques; ces organes paraissent aussi plus larges que chez l'espèce citée. L'orifice excréteur de la glande ventrale se trouve à une petite distance en arrière du collier nerveux; la distance de l'orifice à la bouche mesure deux tiers de la longueur de l'œsophage. Les spicules sont grêles et étroits (fig. le). L'extrémité supérieure ne se termine pas ou à peine en bouton ; ils présentent, un peu en arrière du milieu de leur longueur, une courbure caractéristique, et la partie terminale est légèrement épaissie. Les spicules sont longs de 32 à 31 a et cette longueur mesure ainsi un quart ou un peu plus d'un quart de la longueur de la queue. 11 n'y a pas trace de pièce acces- soire. La queue du maie porte quelques petites soies sublatérales à la face ^ventrale. Une j)etite soie très courte se voit au niveau de l'anus, une autre semblable est placée un peu en avant de l'anus et six ou sept soies de lougu<'ur égale se trouvent sur la queue même ; une soie un peu plus longue se voit en outre en avant el en arrière de l'anus (fig. le), ces deux soies sont placées un peu plus près de la ligne mMio-ventrale. On observe enfin une soie extrêmemiMit courte, immédiatement devant l'orifice excréteur de la glande 486 J.-G. DE MAN caudale. Les cellules dont se compose celte glande se voient à une certaine distance en avant de l'anus. La vulve se trouve au inilieu du corps ou imuiédiatement en avant du milieu. L'utérus contient deux ou trois œufs, qui ont à peu près une longueur de 0"i™12. La partie postvaginale de l'apjiareil génital mesure environ un tiers de la distance de la vulve à l'anus, et la partie antevaginale a la uiéme longueur. Les mâles sont aussi nombreux et fréquents que les femelles. Bastian a découvert cette espèce sur les cotes de Falmouth, Biitschli l'observa plus tard dans le port de Kiel et sur les cotes de la Norvège; moi je la retrouvais sur les cotes de la Hollande, du Calvados et de la Manche. Ses mouveineuts sont assez agiles et venu i formes et ce Ver offre le caractère de flotter sur l'eau comme un fdet brillant. 8. — Oncholaimus (Viscosia) langrunensis, n. sp. (1). PI. IV, fig. 8. ç^ 2"""()'^, Q ^"""7."). a fiiez le mâle = 80 à 8."), clicz la femelle = 70 à 7o. P = 0 1/2 à 7. Y = l'.lii:io. Cette espèce présente la plus grande ressemblance avec Vihtclio- laimus viscosus, quant à sa longueur, sa forme générale et ses dimensions, mais elle s'en distingue par la structure de la camté buccale, des organes latéraux et de l'armature génitale mâle. Elle est un peu plus longue que l'espèce précédente, mais sa forme générale et sa physionomie externe sont tout à fait les mêmes. Le corps se rétrécit peu en avant ; au commencement de l'intestin la largeur du corps n'est qu'un tiers ou un |)eu plus d'un tiers plus graude qu'au fond de la cavité buccale. La queue(lig.8/>) ressemble parfaiteuient à celle de VOnchol. viscosus, et l'extrémité, un peu épaissie, qui porte une petite soie extrêmement courle, a exactement la même forme chez les deux espèces. Quelques soies courtes sont réi)audues sur la partie antérieure du corps; la queue du mâle en est pourvue également, comme chez VOnchol. viscosus. La cuticule et les champs longitudinaux ont la même structure. Six lèvres peu saillantes sont placées autour de l'orifice buccal, ( liicmie d'elles porte une papille petite; en arrière de ces lèvres sont implantées dix soies cê[)hali(iues,(iui sont un peu pinslongncsque chez VOiicliol. risrosns. ].n cavité buccale des \'ers adultes a une longneur de 1() ;/. et une (1) Langrune, village près de Sainl-Aubiii-siir Mer. NÉMATODES DE L\ M EU DU NOfU) ET DE LA MANCHE I S7 largeur (le l(> [j.'ô; elle ii'csl jkis, par consâjiicnt, si étroite (fuc citez VOnchol. viscosuK, tuais an pen plus lanje. \/,i position relative des dents est la même chez les deux esprces. La i,n-an(le dent, qui e-t asyinrtriqnc comme crordinaire, se trouve dans le segment droit ventral de la cavité liuccalc et s'étend aussi loin en avant.jusqu'un peu au-delà de la ])ase des soies cépliali(|ues. Les deux autres dents ont cependant une forme différente (lig. 8rt), et s'ëten- dent presque jus(]u'ai( milieu de (a cavité huccale: elles sotil jilns saillantes, plus f/)andes et plus lomjues, ne présentent pas la forme d'un M, caractéristique pour l'Onchol. viscosus, quand on les observe en face, mais elles sont plus dentif)rmes et res- semblent à celles de l'Onchol. fuscus. Immcdiatement en arrière de la cavité bnccale, le tnbe central de l'o-sopliage présente le même appareil valvulaire que VOnchol. viscosus. L'œsophage s'élargit peu à peu en arrière, et est entouré, an milieu de sa lon- gueur, par le collier nerveux. L'orifice excréteur de la glande ventrale est situé à une petite distance en arrière du collier nerveux, et la distance de cette ouverture à la bouche mesure à peu près deux tiers de la longueur de l'œsophage. Cette espèce se distingue aussi par les organes latéraux ((ig. Sa). Ces organes sont situés vis-à-vis le milieu de la cavité buccale, et sont consiilérablement plus grands que cherA' Onchol. viscosus : ils présentent en outre une forme un peu différente, pour laquelle je renvoie à la figure que j'en ai faite. Les spicules sont grêles et étroits, prescjue droits (lig. 8f), ne présentent pas la courbure qui caractérise les spicules de VOnchol. viscosus, et n'ont qu'une longueur de 27 [x; cette longueur ne mesure qu'un cinquième de la longueur de la queue. Les spicules ne sont pas seulement plus courts que chez le viscosus, mais aussi plus courts par rapport à la longueur de la queue et à la longueur totale. Une pièce accessoire fait complètement défaut. Je n'ai pas étudié les soies qui se trouvent sur la queue, de sorte que je ne sais pas si elles sont plus nombreuses ou non que chez VOnchol. viscosus, et si leur posi- tion est autre. L'ouverture génitale de la femelle se trouve, comme chez l'espèce précédente, au miliau du corps ou un peu en avant du milieu. La moitié postérieure de l'appareil génital mesure un tiers (quebiue- fois seulement un (juart) de la distance de l'ouverture génitale à l'anus: la jtirtie antévaginale est souvent un peu plus courte, rarement plus longue. Je n'ai rencontré que deux anifs dans l'utérus, leur longueur était de 0™™14 à Oni™lo. La glande 188 J.-G. DE MAN caudale se trouve à une assez grande distance en avant de l'anus. VOncJwlaimus lamjruncnsis habite, avec YOnchol. viscosus, les côtes du Calvados, où celte espèce est fort fréiiuente; les deux sexes sont également nombreux. Quant aux propriétés et à la manière de vivre, les deux espèces se ressemblent entièrement. 9. Oncholaimus (Viscosia) glaber Bastian. PI. V, fig. 0. Oncholaimus glaber Bastian, l. c, p. 136, PI. XI, fig. 129, 130. 71 omm^ Q 2.""''i. % clioz le iiiAle = î)5, chez la femelle = 40 à 4."). [î = ."i 2, 3 à G 1,4. Y = 81/2 à 9 1/3. Cette espèce n'atteint pas la longueur des deux précédentes ; son corps est filiforme, mais la femelle est moins svelte que celle de VOncliol. laïKjrunensis G\. de YOnchol. viscosus. 11 se rétrécit un peu plus en avant chez la femelle que chez le mâle, de telle sorte que, chez la femelle, la largeur du corps à l'extrémité de l'œsophage est juste deux fois aussi grande qu'à la base de la cavité buccale. La cuticule est entièrement glabre, ne portant aucune soie, ni à la tête ni à la queue. Elle a les mômes caractères physiologiques que celle des deux espèces précédentes :. de petits corpuscules s'y attachent facilement et le Ver flotte également sur l'eau comme un filet brillant. La bouche est entourée de six lèvres arrondies, peu saillantes, dont chacune porte une très petite papille; la tête n'est pas munie de soies céphaligues, mais d'une seconde couronne de papilles, et ces papilles, probHblement au nonibrede dix, sont aussi petites ([ueles papilles labiales. La cavité buccale a une longueur de 20à2oîx et est assez spacieuse. La grande dent, ({ui est très pointue, se trouve, comme chez VOnch(d. viscosus, et YOnchol. langrunensis, dans le segment droit ventral de la cavité buccale et s'étend extraordinai- rement loin en avant jusqu'à la hase des lècres. Les deux petites dents sont bien développées, de grandeur égale, présentent presque la même forme que chez YOnchol. langrunensis et s'étendent également plu'i loin en avant que d'ordinaire, jusqu'aux organes latéraux. Immédiatement en arrière de la cavité buccale, le tube central de l'resophage présente le môme ajtpareil valvulaire que les deux espèces précédentes, et qui est peut-être caracléristi(iue des espèces de ce sous-genre. L'œsophage est pigmenté de la numière ordinaire, NÉMATODES DE LA MER DU NOIU) ET DE LA .MANCHE 189 s'élargit peu à peu eu arrière; au uiiiicu de sa longueur se trouve le collier uerveux; l'orifice excréteur de la glande ventrale se voit à une petite distance eu arrière du collier nerveux; sa distance de l'orilice buccal mesure à jjeu près deux tiers de la longueur de l'œsophage. Les organes latéraux sont petits, et situés un peu après la deuxième couronne de papilles; ils scMnhleut présenter la môme structure que ceux de VOnchol. fuscus (lig. 9 et 9 a). Les spicules sont étroits et grêles, presque droits, légèrement élai'gis à l'extrémité supérieure et ressemblent à ceux de VOnrhol. liiiu/riDioisis ; ils mesurent :i5 .a, cette longueur est un neuvième de la longueur de la queue (fîg. 96 et 9c). Je crois avoir observé deux dents excessivement petites, qui se trouvent immédiatement devant leur extrémité iul'érieure ((ig. 9'/). La pièce accessoire fait complè- tement défaut. La queue est grHe et fUi forme (fig. 96), a la même forme chez les deux sexes et est un peu renflée à son extrémité; sa longueur mesure à peu près deux tiers de la longueur de l'u'so- phage, de telle sorte qu'elle est relativement deux fois aussi longue que chez VOnchol. riscosus l't VOnchol. langruncnsis. La vulve est située au milieu du corps. La partie postvaginale de l'appareil génital occupe à peu près un tiers de la distance de l'ou- verture génitale à l'anus, la partie antérieure ayant la même lon- gueur. J'ai trouvé dans l'utérus quatre (eufs longs d(; \/\i^'^. h'OncholaiiDiis glaher parait être beaucoup plus rare que les deux espèces précédeules. Bastian n'a observé qu'un jeune individu, long de 1™™, à Falmoutli, et je le retrouvai à Peuzauce (Cornouailles). Cette espèce habite aussi les côtes du Calvados, où elle est peut-être également rare. Sa manière de vivre et ses qualités sont les mêmes que celles des Onchol. viscosus et Onchol. langrunensis. Vlll. — Genre ONCHOLAIMELLUS, uov. gen. Ce genre très intéressant présente presque tous les caractères du genre Oncholaimus Daj., mais s'en distingue essentiellement parce que le mâle est pourvu d'une bourse papillifère et que les deux spicules ont une longueur et une forme inégale; comme chez le genre Euchro- madora, le grand spicule est placé au côté droit. La cavité buccale est plus étroite que chez les Oncholaimus, de telle sorte ([ue les dents sont plus rapprochées; sa forme est un peu dilïerente. Les organes latéraux ont aussi une autre forme. Ce genre olïre en outre le caractère remarquable d'avoir les soies céphaliques du mâle beaucoup plus longues que celles de la femelle, et l'extrémité de la 190 .l.-G. Dli M AN queue d'uue forme différente chez les deux sexes : des difïérences sexuelles que l'on n'observe pas chez les Onclwlaiinas. Organes géuitaux des lenielles bipartis, ovaires repliés. Ovipare. La feuielle ne possède pas l'organe tul)ifornie que l'on trouve chez (|ueb|ues espèces du genre Oncliolaimm. 10. Oncholaimellus calvadosicus, iiov. gcn., ii. sp. PI. V, fig. 10. (f l"""8, Ç :>'""•. aciu'z le iiiùk'==(;(»à(j;;, cliezlafeiiielle = aOàu;j. p = 412àa. Y chez le niAle = 17 à 18, chez la femelle = 18 à 20. Cette jolie espèce a la taille jUi[orme et se rétrécit peu eu avant; à la base de la cavité buccale, la largeur du corps mesure les deux tiers de la largeur prise à l'extrémité postérieure de l'o'sophage. Le corps se rétrécit plus en arrière et se termine parla queue courte et trapue (fig. 10c). Quelques soies submédianes sont répandues sur la partie anté- rieure du corps. Le tégument présente les mêmes caractères que chez les espèces du sous-genre Viscosia que je viens de décrire; il est visqueux et les petits corpuscules s'y attachent facilement. Ces Vers présentent de même le caractère de llotler sur l'eau comme des filets brillants. La largeur des champs latéraux est un peu plus d'un tiers de la largeur du corps. Six lèvres jjcu saillantes entourent la bi»u(iie; (•hacuiie d'elles porte une petite papille. A la base des lèvres se trouve une couronne de dix soies grêles, qui sont implantées de la manière ordinaire et (lui, chez le mâle, sont coiuidétahleincnt plus lonijues que chez la fi'inelli'. Chez le mâle, en effet, ces soies sout pres{jue aussi longues que la longueur de la cavité buccale; chez la femelle, au contraire, elles ne mesurent (ju'un tiers de la longueur de la cavité buccale; les petites soies submédianes sont presfjue aussi longues que les autres. La partieantérieurede la tête qui porte ces soies, est séparée par un léger rétrécissement. La cavité buccale a une forme caracté- risticpie; elle est plus étroite que chez les espèces du genre Oucho- lainias,el sa longueur, (jui mesure i!)-31 [j., est trois fuis aussi grande que sa largeur. Le tiers antérieur est séparé i)ar un rétrécissement d(ï la partie {(ostérieiire et celle-ci se rétrécit en arrière comme un entonnoii'. La i/rainh' dciil présenti' un (léreloppeinnit e.rtraiiiliuaire et occvpe presque toulr seule Vespuer oiticr de la earilé liureale : cette dent, asyméti'i(pn.' coujuie chez les Ourlidlainius, s'étend ])resi|ue jusqu'au milieu de la portion antérieure et élargie de la cavité NÉMATODES DE LA MER DU NORD KT DE LA MANCHE 191 buccale. Les deux autres deuts sont tuberculiforuies, peu saillantes et obtuses, et sont presfiue conligues à la grande dent; elles s'éten- dent piesijue jiis(in'au rétrécissement des i)arois que j'ai décrit. L'œsophage s'élargit graduellement en arrière, et sa couche muscu- laire n'est pas pigmentée. Le collier nerveux est situé plus en avant que chez les espèces du sous-genre Viscosia; sa distance de l'orifice buccal, ne mesure qu'un peu plus d'un tiers de la longueur de l'œsophage. L'ouverture de la glande ventrale se trouve, au con- traire, environ au milieu de l'œsophage. Les spicules sont très allongés et étroits, et se termiuent en pointe effilée. Ils ont une longueur très inégale. Le grand spicule se trouve toujours au cùté droit : chez les genres Hcterakis et Euchro- madora, chez lesquels ces organes sont également d'une longueur inégale, le grand spicule se trouve aussi du côté droit. Ce spicule a une longueur de 85 • l''ig.2. ('omosom.-i vuliiaic li.isliiui. Fig. +.S]>il<)])lu)i-a Iculaliunda a sp Mémoires Soc. Zool de France. III.1890. te.lt de Man dd . Kig. I- Si>ili)|ili(>r;) liMilabimda ii.sp Kii-.l'- C.vril lioldimus |iut)i'l.'ilii.s Iîmsi Ki'J.ii.diM li.il.iii 6T>. O 3 0 3 O OOO OODOOO o» o a a o " » ° " ■ •^j': 09000000 ^^ i;i lllilorniis I I^asi > de .M.in r. OiK holiiimiis viscosiis Bast. cnsis II. S]) LiÙuCRirst.Leipziê MémoiT-P5^ Fîon.Zno] ae^spr- lïï.IROQ. X r( A deMandel. ri^.9. OiicliolamiiiS çlalierBasI. riâlO.OnrholaiiUPlbis cnlA-arlosicnis nov. gen"n.si>. L:->.CJ5rst,Ieipzi NEMATODES DE LA MKIl DU NOUD KT DK LA MANCIIK Wï.i spicule, 1370 diain.; — ;]i. pièce accessoire vue p:ir la face vi-iitialt', 1370 diain.; — 3g. extrémité de la queue de la femelle, 1370 diaui. Fig. 4. Spilophora tentahunda, u. sp. Région antérieure d'une femelle, vue de cùté, 500 diani.; — V léte de la femelle, vue de profil, 1370 diam.; — ii,, partie de la cuticule un peu en avant de l'anus, au coté latéral, d'une femelle, 2800 diam.; — 4c, région anale d'un mâle long de 0™°» 6, vue de profil, 1370 diam. Planche IV Fig. 4d , pièce accessoire et extrémités des spicules vues par les faces ventrales, 2800 diam.; — 4e, extrémité inférieure d'un individu femelle, 500 diam. Fig. 5. Chronuidom filifonnis (Bastian) de Man, région antérieure d'un individu mâle, vue de i)rofil, 300 diam. ; — Oa tète du mâle, vue de profil, 2000 diam. ; — ob, une des deux dents ventrales de la cavité buccale, vue de profil, 2800 diam. ; — Oc, partie de la cuticule d'un individu femelle au coté latéral, vis-à-vis du bulbe de l'œsophage, 2000 diam.; — oa, armature génitale mâle, vue de profil, avec les deux papilles préanales postérieures, 1370 diam. ; — 5e, pièce accessoire et extrémités des spicules, vues par la face ven- trale, 2800 diam. — of, organe de fixation préanal, vue en face, 2800 diam. ; — 5g queue de la femelle, vue du coté latéral, 500 diam. ; — 5h, extrémité caudale, vue du côté latéral, le coté ventral étant à la droite de l'observateur, 2000 diam. Fig. 6. Cyatholaùnus punctatus Bast., tète d'un individu mâle vue de profil, 1370 diam. ; — 6a, coupe opti([ue longitudinale des parois de la cavité buccale au côté dorsal, d'un mâle, 1800 diam. ; — 6b, partie de la cuticule d'un mâle, près du collier nerveux, 1370 diam. ; — 6c, armature génitale mâle vue de profil, 000 diam.; — 6d, la même, vue par la face ventrale, 1)00 diam. ; — 6e, partie inférieure de l'armature génitale mâle, vue du côté latéral, 1370 diam.; — 6f, appendice pectiniforme des si)icules, vu à un très fort grossissement ; — 6g, papille préanale postérieure du mâle, placée dans la glycérine et vue de profil, 1800 diam. ; — 6h, extré- mité caudale, vue de profil, d'un individu femelle, 1370 (li;im. Fig. 7. OnchoUiinius ciscusus Basl., tète d'un individu mâle, vue de profil, le côté ventral étant à la droite de l'observateur, 2100 diam.; — 7a, moitié gauche de la tète du mâle, vue par la face venlnilc; la petite dent (juc l'on voit à la gauche se trouve au fond de la figure, 2100 diam.; — 7b, queue d'une femelle, longue de 2"nmo, m - i:} 191- J.-G. DEMAN.— NKMATODES I)K LA MER DU NORD Kl DE LA MANCHE vue de prolil, oOO tliam.; — 7c, armature génitale mâle, vue du côté latéral, 1400 diam. Fig-. 8. Onclwlaimus laiigrunensis, n. sp., lôte d'un individu femelle long de 2'^^1, vue de prolil, le côté ventral étant à la droite de l'observateur, 2100 diam.; — 8a, moitié droite de la tète d'un individu mâle, vue par la face dorsale, 2100 diam.; la grande dent se trouve au fond de la ligure; — 8b. extrémité inférieure d'un individu femelle long de 2 ^^1, vue de prolil, 500 diam.; — 8c, région anale du mâle, vue de profil, liOO diam.; — 8d, extrémité caudale d'un mâle, vue de profil, le côté ventral à la droite de l'observateur; 1400 diam. Planche V Fig. 9. Oncludaimus glaber Bast., tète de la t'cmelle, vue du côté latéral, le côté ventral étant à la droite de l'observateur, 1850 diam. ; — 9a, coupe opticpie longitudinale d'un organe latéral de la tète, 2800 diam. ; — 9b, extrémité inférieure d'un mâle long de 2°"^, vue de prolil, 400 diam. ; — 9c, région anale d'un mâle long de 2mm^ vue de profil, 1400 diam. ; — 9j, extrémités inférieures des spicules vues par la face ventrale, 2800 diam. ; — 9e, extrémité caudale d'un mâle, 1400 diam. Fig. 10. Oiiclwlaiinellus caUadusicus nov. gen. nov. sp., tète de la femelle, vue de profil, le côté ventral étant à la droite de l'obser- vateur, 2100(liam.; — lOa. région anale d'un mâle, long de i^^G, vue du côté latéral, 700 diam. ; 10b, vue ventrale de la bourse et des extrémités inférieures des spicules, 1400 diam. ; — 10c, queue de la femelle, vue de protil, 500 diam. ; — lOd, extrémité caudale du mâle, vue de profil, le côté dorsal étant à la droite de l'observateur, 1400 diam. ; — lOo, la même de la femelle, 1400 diam. lllo ÉPONGES DE LA MANCHE Par Emile TOPSENT De nombreux dragages et des excursions répétées à la grève m'ont permis de dresser à Luc, au cours de ces dernières années, une liste de 88 Éponges. Sans doute pourrait-on y découvrir encore d'autres espèces, mais les recherches y sont peu fructueuses et je me contenterai d'avoir précisé les caractères de la faune des Spon- giaires de cette région. Cette faune est remarquable par la rareté relative des Ca/(V!/rrt et des TetractinelUda et par la grande exten- sion de la zone sublittorale. Aussi loin que nous ayions dragué, toutes les espèces que nous avons obtenues, à quelques exceptions près, se retrouvent à la grève sur lescùtes de Bretagne prises comme terme de comparaison. L'eau n'a pas de profondeur et la côte sans abri, lavée par des courants rapides, se ressent trop des tempêtes pour être favorable à la multiplication des individus. Quelques types intéressants, tels que Ciocalypta peniciUus Bow., Pulymastia robusta Bow., Tetiuja lyncurium Lam., Ckalina oculata (Johnst.), Douluri/.r Hyndiiiniii (Bow.), SpoiujAia frayilis (Johnst.), et les Jiaspailia ramosa (xMont.), Il riyida (Mont.), H. hispida (Mont.) et R. fascicularis (Bow.), y abondent, mais les autres Éponges riche- ment représentées au large sont des espèces plus ou moins encroû- tantes, et, grâce à la nature calcaire du fond, surtout des Cliones. La grève est souvent explorée par les pêcheurs et dévastée par les coups de vent du nord, de sorte qu'il faut atta([uerà l'aide de pinces les hèves des rochers qui découvrent aux grandes marées pour recueillir autre chose que les Halichoudria panicea et Hymeniacidon caruncula, si communes sur toutes nos cotes océaniques. Aux listes partielles que j'ai publiées chaque année, il faut aujourd'hui ajouter 9 espèces. Citons en premier lieu : 1. Tethyspira spinosa (Bowerbauk). Cette Éponge, que Bowerbauk a décrite sous le nom de Tethea spinosa, n'était encore connue que par les deux fragments recueillis ensemble par M. C. Peach à Fowey Ilarbour. Depuis 1874, date de la publication du tome III de la Monographie des Eponges anglaises, il n'en a plus été question que je sache, et Sollas n'en 196 É. TOPSENT fait même pas mention dans son remarquable mémoire sur les Tetractinellida et sur les Monaxonida spintharophora. En septembre 1889, la drague eu a pris, non loin de la tonne des Essarts de Langrune, par 15 brasses de profondeur, un échantillon magnifique capable de servir à ia description définitive de l'espèce. Largement fixé sur une pierre, il est massif, ovale, et mesure 5 centimètres de longueur sur 4 centimètres de largeur, et 10 à 12 millimètres d'épaisseur. Sa surface est généralement lisse, mais, par places, des faisceaux de spicules en saillie la soulèvent en de petites éminences arrondies, et quelquefois même la traversent, déterminant alors une liispidation locale assez lâche. A l'état frais, le derme est brillant comme de 'la cire ; des cellules contractiles et des cellules sphéruleuses d'assez belle taille entrent dans sa consti- tution ; le pigment fait défaut dans ces éléments, et l'ectosome est assez épais pour que la couleur jaune orangé pâle du choanosome soit invisible extérieurement. L'Éponge intacte paraît donc gris clair. Je n'ai pu découvrir les orifices du système aquifère; placé depuis plusieurs heures dans un baquet d'eau de mer avec les autres ,^ Telhyspira ftpinoaa (Bow.) Tops. produits du dragage, l'échantillon était déjà contracté lors(|ue je vins à l'examiner. La drague l'avait un peu déchiré, et les bords de la plaie formaient un bourrelet cicatriciel. La blessure laissait voir à l'intérieur les lignes rayonnantes du squelette faites de mégasclères. Spiculation. — L Mégasclères. 1. Sli/lcs (spicules du siiuelette) fascicules, pas très forts, longs de 1"^™, 1 en moyenne. 2. Slijh's (si)icules de tension au sens de Bowerbank), grêles, souvent llexueux, et généralement plus longs que les précédents ÉPONGES DE LA MANCHE 197 (Imm^ 3— l"^n\ ."i), almudaïUs. — Très frc(|ueiiiineiit la Lùte de ces spicules, de deux ordres, présente un renflement plus ou moins marqué. II. Microsclères. — 3. Tylostrongyks épineux, assez abondants dans les membranes. Leur longueur est en somme assez considéra- ble puisqu'elle varie de 80 à 100 [x. On peut toujours distinguer une tète dont la largeur atteint souvent 8 a. La tige est ordinairement tronquée. Les épines sont fortes, espacées. Je n'ai pas remarqué comme Bowerbank que ces organites fussent en plus forte proportion dans la membrane dermique que dans le revêtement des canaux aquifères. En tout cas, ils ne s'y disposent certainement pas à la façon des microsclères des SpirastreUidae. Il ne s'agit pas, cela est indiscutable, d'une espèce du genre Tethya : la surface est unie, le microsclère n'est pas un spheraster, et il n'existe pas de couche corticale différenciée. J'ai donc cru devoir l'appeler, d'un nom nouveau, Tctinjspira spinosa. Le groupe des Spiraspinthara de Sollas, auquel cette Eponge appartient évidemment, se compose de trois familles dont deux, les Scolopidae et les SpirastreUidae, ne peuvent la recevoir. Quant à la famille des Suberitidar, elle est assez hétérogène pour que ce type n'y semble pas plus déplacé que Proteleia Sollasi, Halicneinia paiera et beaucoup de Cliona. Par la structure rayonnante de sa charpente squelettique, Tethyspira spinosa possède d'ailleurs des affinités frappantes avec les genres Polymastia, Proteleia, Trichostemma,- Halicnemia et Stylocordyla, et nous avons vu que ses styles devien- nent souvent des tylostyles, de sorte qu'on peut en faire une Cla- vulina au sens de Ridley et Dendy, sans plus d'hésitation que pour Polymastia robusta, Cliona Lesueuri, etc. En résumé, quelle que soit la classification adoptée, il est permis d'écrire provisoirement : Famille des SUBERITIDAE (0. Schmidt). Genre Tethyspira, n. g. Mégasclères monaclinaux disposés en lignes rayonnantes issues de la base de l'Éponge. Microsclères : tylostrougyles épineux. Type : Tethyspira spinosa (Bow.). 2. AxiNELLA DISSIMILIS (BoW.). L'Isodiclija dissimilis de Bowerbank est une Axinella. Son axe 198 H. TOl'SENT est ferme et ses oscules se disposent le plus ordinairement en lignes sur les côtés de ses rameaux un peu comi)rimés. Un seul échantillon recueilli au large de Luc. 3. Reniera Peaciii (Bow.). Deux petits individus. Dragages. 4. SuBERiTES suLPHUREA (Bcau) Gray. non Suberites sulphurea Topsent, 1888. Il existe dans les eaux de Luc deux Kpong(;s ([ue je confesse avoir longtemps confondues : i° cette Subcrilcs sulphurea, à derme distinct et spiculeux, à vraie structure à.' Uymeniacidon malgré ses tylostylcs; 2° une Suberil es plus typique, ([ue j'ai malencontreu- sement appelée Suberites sulphurea. La première y est très ran; et il m'a fallu la retrouver à Roscoff pour comprendre mon erreur. La seconde y est au contraire très commune ; et doit représenter la forme saine de Suberites teniiicula. 5. Suberites tenuicula (Bow.) Carter? Cette Éponge a été décrite sous le nom d'ili/medesmia tenuicula par Bowerbank (1). La mention suivante concerne sa couleur : « Alive, deep blue; in spirit liglit blue ». • . En 1878 (2), Carter parle d'une Suberites sp. envahie par une Algue bleue ({u'il appelle lljipheotrix coerulea. Ilymedesniia tenuicula Bow. est commune à Luc sur le rocher qu'on appelle le Quihoc. C'est une Suberites. Sa lielle couleur est due ri des Thallophyles [)arasites. Et il est piobahle (pie \n Suberites sp. vue par Carter n'était autre que cette Eponge. M. Lignier, professeur de botanique à la Faculté des sciences de Caen, a bien voulu examiner les « IJypheotri.r ». Ce sont des Beggia- toacées. Peut-être même, à son avis, ne s'agit-il que d'une variante de Beggiatoa alba var. marina Cohn. Suberites tenuicula est jaune pâle par cllc-mémc et ordinairement très mince; la coloration ([ue lui (•oiiiniiiiiiipiciit les Algues attire donc seule l'attention sur clic. Elle l'oniic des taches hh^u soiuhrc, irrégulières, sous les berges du rocher et à la l'ace inféi'ieurc des grosses pierres qui découvrent aux grandes maires. (1) l Monoijriipli of lirilisli Sixnujiadac, IV', p. (IS. pi. I. li^'. ij. (2) Vnrasiles of llw Spoiti/ithi . Aun. jiikI Maj,'. of iial. Iiislory, II, 1878. p. I."»7. ÉPONGES I)K LA iMANCIII-: 109 A Luc, « Iljjiihcoiri.r cocnilca » ne végrtc absolument que sur S. tenuicnla, et, souvent, sur une niriiie pierre s'éteudent plusieurs plaques bleuies de celte l'iponge, srparées par des l''poni2;es parfai- tenieut pures ai)parteMant à d'auli'es espèces. Si l'on tient de ces pla([ues i)leuies longtemps enfermées dans des godets d'eau de mer, on constate qu'il s'en dégage une forte odeur d'hydrogène sulfuré au moment où les Algues eutient en décomposition. Peut-être l'Eponge produit-elle ou emmagasine-t-elle du soufre? Ce serait la raison qui la ferait rechercher des Beggiatoacées. Ce parasitisme ue paraît pas funeste à S. tenuicnla, car on la trouve ordinairement en pleine vie alors <|ue 1' « Ili/pheotrix » envahit oiiLièremcut sa surface. 11 est à peu jirès certain ([ue Siiheritcs tenuicula se rencontre très souvent sans parasite dans les dragages : ce serait l'état sain de cette Eponge que je prenais pour une Suberiles nouvelle (S. sulphurca mihi) (1), avant d'avoir découvert les causes de la coloration du type de l'espèce décrite par Bowerbank. Eu revanche, (iovmiu\). 1".». Reniera varians (Bow.). 20. Reniera rosea (Bow .) . 21. Reniera elegans (Bow.). 22. Reniera parasitica (Bow.j. 2:5. Reniera den sa (Mow.). 2'i. Reniera fislulosa (Bow.). 2.'). Reniera simulans (.lohnst.). 2(3. Reniera 7'ainusculus (Bow.). Sous-famille. Chalininœ 27. Chalina oculata (.lohnst.) Bower- bank. 28. Chalina Montagui (Johnst.) Bo- werbank. ^J. Chalina gracilenla Bowerbank. Famille 2. uioTicnuuiuiAeniD/E Sous-famille. Gelliinœ :}(). C.eUius angulatus (Bow.) Bidley et Dendy. ;jl. Gellius fihulalus ((». Scbmidl). Sous-famille. Desmacellinœ 32. Desmacella Peachi (Bow.). Famille 3. dksmacidinid-k Sous-famille. Esperellinœ 'X\. Esperella sordida (Bow.) Vosmaer. ;34. Esperella modesla (O. Schm.) Vos- maer. 35. Esperella aegagropila (.loluisl.) Vosmaer. 3(3. Esperella nuicilenta (Bow.) Vos- maer. 37. Esperiopsis Eduardi (Bow.) Bid- ley et Dendy. :58. Esperiopsis fucorum (.lohnst.). 39. Esperiopsis Norniani (Bow). 40. Desuiacidon fruticosa (Johnst.) Bowerbaidv. 41. Vendoryx Dujardini (Bow.) Top- senl. M. Dendorijx incrnstans (.lohnst.) (ira y. 43. Dendorij.r incruslans var. ciscosa Topsen t . 44. Dendoryx irreg ularis (Bow. )Gvay. 202 E. TOPSENT 45. Dendoryx nigricans (lîow.) Tnp- senl. 4(). Dendoryx Hyndmani (Bow.) Top- senl. 47. Dendoryx luciensis Topsent. Sous-famille. Echjonina'. 48. Spanioplo)i armatura (How.) To]»- senf . 49. MijxiUa radiata (Bow.). îiO. Myxilla zetlandtca{\io\\ .)Vosmiivv. 51. Myxitla pliimosa (Montag.) Vos- niaer. 52. Microciona (irmata Boworbank. 53. Microciona alrasanguinea Bower- hank. 54. Microciona spinarcus: Carter. 5;), Microciona strepsitoxa Ilope. 5G. IJymeraphia clavala Bowerbank. Famille 4. axinellid.k 57. Uymeniacidon caruncula Bower- barik. 58. Uymeniacidon sulphnrea (Beau) Bowerbank. 5it. Uymeniacidon sanguinea (Graiit) Bowerbank. no. Hynieniacidon Àldonni (Bow.). (11. Hyfiieniacidon uniforntis (Bow.). (>2. Uymeniacidon pannosa (Bow). ra. Ciocalypta peniciliui^ Bowerbank. 04. Axinella dissitnilis (Bow.). ()5. Raspailia ramoso (Monlagu). (îfi. Raspailia hispida (Montagu). (■)7. Raspailia fascicularis (Bow.). 08. Raspailia rigida (Monlagu). 0!>. Raspailia virgultosa (Bow.). 70. Hymedesmia stellata Bowerbank. 71. Hymedesmia »n?(rt.r Topsent. Sous-ordre II. CLAVULINA Famille suberitidae 72. Suberites suberea (Jobnst). 7:t. Siiberiles ficus (Johnst.) 0. Soh- iiiidl. 7i. Suberites tennicula (How.) Carlev! 75. Polymastia inammillaris {Johnsl.) Bowerbank. 70. Polymastia robusta Bowerbank. 77. (Juasiliina brevis (Bow.) .\orman. 78 . Telhyspira spinosa (Bow.) Topscnl . 70. Cliona cclata Grant. 80. Cliona raslifica Hancock. 81. Cliona loba la Hancock. Sous-ordre III. l'SELDOTETHAXU.M.NA Famille. tethy.\».k 82. Telhya lyncurium Lamarck. Ordre Tctraotinellitla Sons-ordre. CHORISTIDA Famille, stellettihae 8:5. Pilochrota (?) /«c^ca (Carier) Sollas. Ordre Ceratlna Famille. spo.ngelid/E 84. Spongelia fragilis (.lohnst.) 0. Schmidt. Famille. aplysinid/E 8.'). Aplysilla rosea (Barrois) Sclinlze. 8(). Aplysilla sulfurea F.-E. Schulze. Ordre Cariiosa Famille hamsauciu.e 87. Ilalisarca Dnjardini Jobnslon. 88. Oscarella lobularis (Schm.) Vos- Études rétrospectives. — Si l'on (''cai'lc : Ti'thea Schmiiiti Bow., synonyme, d'après So\\i\9, daSlcUella ColUnysi (Bow.)Soll.; Isodictya fallaxYiow., Desmacidon similaris Bow., cl Microciona Kenti Bow., synonymes, d'après ^'osmaol■, de (iclliiis ;iiik siiiiijilaiteu 1882 l'existence dans la Manche se monte encore à I 11 espèces: 2.j n'avaient été recueillies (jue sur la côte méridio- nale de l'Angleterre, ."kî provenaient seulement des Iles Anglo- Normandes, 33 habitaient à la fois ces deux régions. De ces 111 espèces, 44 n'ont pas été revues depuis dans la Manche. Ce sont : Leuconia Soiiifsi Bow. Slnjplinus ponderosus (lîow.) Soll. StcUetla couclnra (How.) Soll. Dercilus Bucklandi (ISow.) Soll. nalicItonUria coccinea (Bow.). H. lactea (Bow.). H. reliculata (Bow.). H. tegeticula (Bow.). H. reguUiris Bow. //. editsa Bow. H. ambigua Bow. Reniera obscura (Bow.). R. siuipU'X (Bow.). R. pociUuiii (Bow.). R. ma m m ea la (Bow.). R. dicholoma (Bow.). R. pallida (Bow.). R. clac a (Bow.). Chalina Flemingi Bow. C. Granit Bow. Jiiemma corrugata (Bow.) Gray. Esperella rolaiis (Bow.). Vosm. Dendoryx rugosa (Bow.) Tops. I). candida (Bow.) Tops. D. pulchella (Bow.) Tops. 1). Ingalli (Bow.)Toi)s. 1). Thoiiiptioni (Bow.) Gray. Micrnciona lictitia Bow. M. falla.r Bow. M. spimilenta Bow. Hy m en iacidon cru si u la Bo w . H. Hillieri Bow. H. consimiiis Bow. H. radiosa Bow . //. pluinigera Bow. H. subdola (Bow.). Clathria Beanl (Bow.) Bidl. Raspailia ventilabrum (Bow.). R. radiosa (Bow.). R. aculeata (Johnst.). R. puniila (Bow.). Suberites carnosa (Johnst.) Schm. S. farinaria (Bow.). Spongelia coriacea (Bow.). Les ()7 autres ont été retrouvées, soit par Koeliler, aux Iles Anglo-Normandes, soit par moi-même, à Luc ou à Roscofï (1). II. II. H. Granlia compressa Fleming. .1, G S. — R. Sycon ciliatum L'wheikiihn. .1. G. S. — L. R. Uleglabra 0. Schinidt. G. — R. Sycon elegans (Bow.) PoléjacIT. G, S. — R. Leiicosolenia bolryoides (EU. Sol.) Bo- werbank. .1. G. H. — L. /, . conlorla Bowerbank. S. — L. L cor/rtrea (Mont.) Bowerbank. L. R. Leuconia Hicm ((îranl) Bowerbank. .] . S. — L, B. i. fislulosa Bowerbank. G. (daprès iXornian). L.pumila Bowerbank. R. L. Gossei {Yiow .) . S.— R. Pachymalismajolinstonia Bowerbank. .1. S. — R. SU'lleUa Collingsi (Bow.) Soll. S.— R. Pœcillastra compressa Sollas. R. Ilalickondria albescens Johnston. R. H. Brclti (Bow.)L. //. caduca lîowerbank. L. //. inccrla Bowerbank. L. //. panicea aucX . J. G. H. S. — L. R. (I) Les localités sont désignées par leur initiale : .1. Jersey, G. Guernesey, II. Herrn, S. Sark, L. Luc, R. Roscoft. 204 K. TOPSENT Ilalicondria ylahra Roworljink. L. Reniera cinerea {Civaï\\). J. (i. — L. I{. R. rosea (Bow.). L. R. R. indistincta (Bow .) . R. R. Peachi {Bo\y ), L. R. R. elegans (Bow.). L. U. R. flstulosa (Row.). L. R. siwulans (Johnsl.).I. (1 . II. S. — L. R. Tragosia infundibtiliformis (Jolmst.) Vosinaer. G. Chalinn oculata (Johnsf.) Roworbank. L. R. C. gracilentn Bowerbank. L. R. C. Montagui (Jolinst.) Bowerbank. L. Gellkis angulatus (Bow.) Ridley et Dendy, L, R. Esperella modesia (Schni.) Vosmacr. L. R. E. aegagropila (Bow.) Yofimaor. L. ii. E. warilenta (Bow .)\osimiev. L. E. sordida (Bow.) Vosmaer. L. R. Esperiopsis fiicorum (.lolinst.). .1. G. H. - L. E. Normani (Bow.). L. E. Edirardi (Bow.) Ridley et Dendy. I.. R. DesiiKiridon fruticosa (Johnsl.) Bower- bank. L. R. Dendoryx incrustans (Johnst.) Gray. G. H. — L. R. D. Pattersoni {Bow .) Gray. R, /). nigricans {Bow .) Topsenl. L. D. irregularis {Bow.) Gray. I.. R. Dendorg.r Uijndiiuini (Bow.) Topsent. L. R. Myxilla pluinosa (.Mont.) Vosinaer. L. R. Microciona arma ta Bowerbank. .1. G. — L. R. .V. alrasangninea Bowerljank. S, — L. R. Hymeniacidon caruncula Bowerbank. J, G. II. — L. R. //. sanguineu (Grant) Bowerbank. L. R. H. nianniieala Bowerbank. .1. G. H. sulphured (Bean.) Bowerbank. L.R. H. pannom (Bow.) L. H. uniformis (Bow.). L. Ciocalypta penicillus Bowerbank. L. Àxinella dissimilis {Bow.). L. R. Raspailia ramosa (Monlngu). J. G. — L. R. R. hispida (Monlagu). L. R. fa.^cicularis (Bow.). L. R. Ophliiaspongid papilla Bowerbank. (ï. 0. séria ta {Viviin\) Bowerbank. R. Flyiiirdrsmia stellata Bowerbank. L. Sulicrites suherea (Jobnst.). L. l'olymastia inammillaris (.lulinst.) Boweii)ank. L. Clinna celata Grant. .1. (i. S. — L. R. Tethya lyncuriuvi Lamarck, J. S. — L, R. Spongelia fragilis (Johnsl.) Schniidl. .1 (?) — L. R. Un certain noml)i'e d'Épongés que Bowerbank n'avait pas rernes de la Manche, mais que l'on savait, d'après son ouvrage, habiter quelque autre point des côtes anglaises, viennent à présent s'ajouter au.\ listes précédentes. En regard de ces espèces j'inscrirai les régions les moins éloignées de la mer qui nous occupe où elles aient été signalées par Bowerbank, et, d'autre part, les points de la Manche où elles ont été rencontrées récemment par Koehler ou par moi. SheUand. Cydonium Millleri Flem. S. Dcvon-GornwaB. Ifalicliondria roalita Johnsf. L. R. St Geor;:e's Channel. //. inronftpicua Bow. L. W. Ireland. Reniera ISoirerlxtulii (.Norm.) L. R. St (ieorge'sGliannel. H .prniiiilli.i ficus (Johnst.) Schm. L. R. \V.IreIand.S./e«(/tCM/a (Bow.). Carter? L. R \V. irel.-E. Kngl. l'ohjiitaslia rohusUi Bow. L. R. \V. Scotland. Quasillina brevis (Bow.) Norm. L, Devon-Cornwall. Tethyspira spinosa (Bow.) Tops. L. Cela porte à 144 le nombre des espèces, coimues de Bowerbank, qui vivent dans la Manche. Ce n'est pas tout. La présence de plusieurs Éponges de la Médi- terranée a été, dans ces derniers temps, constatée sur nos côtes : Leucosolenin falcata {Uaeck )Poléj.R. ÀphysilUi sulfurea F .E. Schnlze. L.R. Gellius /ibulatus (Schm.). L. Oscarella lobularis{Schm. )\o<,\n.L.R. Axinella damicornis Schm. R. Halisarca guttula Schm. R. et l'on sait que s'y trouvent encore Microciona spinarcus Carier. Hastings. L. M. slrepsiloxa Uope . Hastings. L. Pilochrota (?) lactea (Cart.) Sollas. Bndleigh-Sallerlon. I>. Reniera l'ar/itli Càv\er. Torbay, Deaiiiacella annexa Sclunidt. l'.nglish Channel (Cart.) Aplysilla rosea (Barrois) Schnlze. S'Vaast. J. - L. R. Halisarca mimosa Giard. Wimereux. Halisarca Dujardini .1ohn?.lon. S'Vaast. L. R. Cliona lobdla Hancock L. C. vaslifica Hancock. L. R. Leucosolenia lacunosa (Bean) Bower- bank. G. — R. L. variabilis (Haeck.) Poléjaeff. !.. R. L. pinus (Haeck.) Poléjaefï. R. Sycon quadrangulalu))! (Schm.) Polé- jaelï. Bretagne. L. .S. coronnlinn (EU. Sol.) PoléjaelT.L.R. S. villosum (Haeck.) i'oléjaelï. R. Leuconia Joltnstnni Carier, (i . S . — R . L. ananas (Montagu). Côtes de xNor- niandie. Dendoryx incrus tans var. viscosa Toi>sent. L. R. Dendoryx luciensis Topsenl. E. Hyniedesmia minax Tupsent. E. toutes espèces que ne connaissait pas le célèbre spongologiste anglais. Inutile d'ajouter que cette liste est certainement loin d'être close. 206 NOUVELLE ESPÈCE DE BATRACIEN ANOURE DES ILES PHILIPPINES Par Victor -Lopez SEOANE. Secrétaire du Congrès international de zoologie. (Planche VI.) BUFO PANAYANUS, IlOV. Sp. Characteres. — Cristae pariétales desimt, sed crislae orhitn- tympanicae praeorhitalesqiie valde distinctae. Caput depressum, crislis osseis compressis, suhacutis instruetnm, videlicet annulo osseo circum orbitain, praeterea crista canihali hretmsima, praecipiti, crista supralabiali distincta, crista orbito- tympanica longa; rostrum prolractum, subacutum, fere resimum; spatiuin interorbitale duplo latins quani palpehra siiperior ; tympanum dislinctissinium, magnitudine oculi duplo ininor. Diyitus primus et secundas manus aequa longitudine; digiti pedis semipalmati, tuber- culis siibarticularibus simplicibus inslrucli; tubercula metatarsalia duo, quorum internum coinpressum, subelongatuin; plica tarsalis brevis, sed es doigts et les orteils sont assez longs et grêles, légèrement dépi-imés, et un peu épatés à leur extrémité. Les tubercules sous-arliculaires sont peu jtroémiiients : ceux des doigts, en partie doubles: ceux des orteils, tous simples. Le |)n'mier et le second doigts sont égaux. Les deux tubercules situés à la base de la main sont forts, l'iulerne RATllAClKN ANOriU: DHS IM:s l'IIlLII'PINK^ 200 presque double et proémiiuMit, l'externe eordifonnc et aplati. Les brosses cojtulatrices du mâle se trouvent situées à la faee externe du tubercule interne de la niaiu, et aux faces externes du premier et du second doigts. Les orteils sont palmés dans la moitié ou un l)eu i)lus de leur lon,i;iienr, et bordés d'une étroite membrane jusqu'à leur pointe; le premier est relativemeut long et plus libre dans ses mouvements que le second. Les deux tubercules du talon sont de moyenne grandeur; l'inlerne, produit |)ar le ])i'cmi('r os cunéiforme, est long et comi)rimé; l'extei'ne, situé du cùté opposé, est plus petit et circulaire. TÉGUMENTS. — La peau du crâne adhère intimement aux os, comme cela s'observe chez beaucoup d'autres espèces du môme genre. Toutes les parties supérieures, excepté le crâne, sont cou- vertes de petites verrues arrondies sur le dos, un peu coniques sur les lianes et sur les membres, plus grandes sur les parotides et sur la nuque, plus petites et même pointillées vers les extrémités des membres. De semblables verrues se voient sur les paupières supérieures. En dessous, la peau est creusée de petits sillons longitudinaux et transversaux et, en outre, couverte de très petites verrues molles, un peu écartées. Coloration. — Face supérieure du corps presque uniformément d'un brun sombre ; les parties latérales du corps et des membres, ainsi que les fesses, peu distinctement marbrées de blanchâtre et de noirâtre ; face inférieure jaunâtre, celle des jambes et des pattes plus sombre, brunâtre. A la partie postérieure du corps, se trouve man(uée une ligne médiane un peu plus claire que son entourage. Toutes les verrues du dos et un certain nombre de verrues des membres sont d'un noir brillant; toutes les parties osseuses du crâne, et en particulier les proéminences des crêtes, sont finement pointillées de noir. Patrie. — Yloilo (Panay). Cette espèce a été trouvée par mon frère Joseph Seoane, général de la marine de guerre. Mœurs. — Comme les autres espèces du genre liufo, et grâce à ses grands yeux à pupille verticale, cette forme nouvelle doit mener une vie exclusivement nocturne. Observations. — Aucun des Bnfo des Indes anglaises ou néerlan- daises n'a de rapports prochains avec cetti; forme singulière. Notre espèce dilïère du groupe du B. DiclanostictHs Schneider par la m. — 14 210 V.-L. SEOANE. — BATRACIEN ANOURE DES ILES l'IIILIl'l'INES présence d'une cnHe orbito-tympauique très l)ien développée; elle se distingue du groupe du H. asper Grav. par la présence d'une crête préorbitaire également très prononcée. Quant aux espèces améri- caines, nous avons comparé plus haut notre espèce nouvelle au Bufo (/utturosus Latr., le seul avec lequel elle ait des rapports assez intimes pour que nous croyons pouvoir la regarder comme le pen- dant oriental de cette espèce intéressante. EXPLICATION DE LA PLANCHE VI Fig. 1. — Bufo panayanriii, de grandeur naturelle. Fig. 2. — Tète, vue de profil, de grandeur naturelle. Fig. 3. — Bouche ouverte, de grandeur naturelle. Fig. 4.— Main droite, vue par la face inférieure; diamètre, 1 1,2. Fig. ii.— Pied gauche, vu par la face inférieure; diamètre, 1 1/2. Oîr ^ ^^44fc««MU^^ CD u ce o o ô o co CD ^^, 211 NOTE SUR UN FORAMIMFÈRE NOUVEAU DE LA COTE OCCIDENTALE D'AFRIQUE Par Ch. SCHLUMBERGER (Planche VII) Notre collègue, le docteur Jullien, qui a rai)porté tant de choses intéressantes de ses explorations zoologiques de la côte occidentale d'Alrique, dans les parages de la République de Libéria, a trouvé aussi des organismes très curieux qu'il avait pris à première vue pour des Bryozoaires. Mais il n'a pas lardé à reconnaître qu'aucun des caractères ne permet de les rattacher à cette classe d'animaux, et il a bien voulu m'en conlier l'étude et la description. Je viens aujourd'hui m'acquitter de cette tâche. J'examinerai d'abord les caractères extérieurs de ces organismes, puis leurs caractères internes et enliu leur mode de développement. Les plus grands d'entre eux sont composés de deux plaques subtrigones, ilabelliformes, ayant beaucoup de traits de ressem- blance avec la Padina paconia, cette Algue si connue, et qui sont réunies tantôt par leur pointe (PI. VII, lig. 1), tantôt à la suite l'uue de l'autre (hg. 2). Le bord circulaire de ces plaques est fortement plissé, et garni de nombreuses tubulures souvent bifurquées, qui se soudent entre elles quand elles se touchent. Quelques-unes de ces tubulures, mais plus rares, s'élèvent au milieu de la surface. De même que le bord des plaques, toutes ces tubulures, quand elles n'ont pas été brisées par accident, sont fermées. La surface externe est un peu rugueuse, garnie de fines striés concentriques et de plis longitudinaux peu saillants. La couleur générale est d'un brun assez foncé avec une bande plus claire le long du bord, et à l'extrémité des tubulures. Si l'on fait une section transversale dans le corps de la plaque, on observe qu'elle se compose de deux lames parallèles (hg. 'S), laissant entre elles un intervalle divisé longitudinalement par des arêtes ou cloisojis internes opposées, soudées entre elles par places, et qui constituent ainsi des canaux qui vont déboucher dans les tubulures du pourtour, mais qui communiquent aussi entre eux. On constate en même temps que le test tout entier est formé par une agglomération de grains de sable siliceux, reliés par une matière chitineuse brune. En séparant les deux lames, on voit que la face interne est rendue très rugueuse par la saillie des grains de sable, que les arêtes internes longitudinales augmentent en nombre à 212 C. SCHLUMBERGEU mesure que les pla(iues s'élargissent, et qu'entre ces arêtes le test est criblé de petites dépression en entonnoir. Si alors ou plonge une de ces lames dans l'eau, et (ju'on l'examine à la lumière transmise, on reconnaît que ces dépressions aboutissent à de très petites perforations ménagées entre les grains de sable de la surface externe. Ce lestarénacé est donc en même temps perforé, quoiqu'on ue puisse pas s'en apercevoir à l'extérieur. Les tubulures du bord sont constituées de la même manière (fig. 4), et ainsi que je le disais plus haut, à leur extrémité fermée le test est d'une couleur plus claire : sans doute il est aussi perforé, mais je n"ai pu m'en assurer. Aucun des individus, dragués par M. Jullien, n'est absolument complet; la plupart des tubulures sont i)lus ou moins brisée, et la pointe inférieure des plaques est toujours rompue. Ce fait peut faire supposer que ces organismes étaient fixés aux corps sous-marins. Je n'ai donc pu constater la présence d'une loge initiale, mais l'individu figuré sur la lig. 5, a été rompu fort près de sa partie embryonnaire; la surface de rupture au points, n'a guère plus d'un millimètre d'étendue, et montre déjà à l'intérieur deux cloisons longitudinales. On peut suivre le développement subséquent de l'animal, grâce à la présence des lignes d'accroissennmt de la surface. Pendant un temps plus ou moins long, selon les individus, l'ensemble garde sa ressemblance avec la Padimi paconid (fig. 6.). L'esi)ace entre les deux lames du boi'd plissé est alors fermé par une bande de sable aggloméré de couleur claire, d'apparence spongieuse, percée d'assez nombreuses ouvertures en fente. Ace moment déjà on voit quelques tubulures s'élever sur la face plane. Plus tard, le bord circulaire se divise en larges crénelures, PI. VII, lig. 5, ({ui s'allongent et se terminent enlln |»ar df nom- breuses tubulures dirigées dans tous les sens. Une singularité de cet organisme, c'est cfu'il paraît pouvoir recommencer son évolution à partir d'un ])oint (luelcomjue de son test. On voit, en elïet, que celui qui est représenté par la PI. VII, fig. 1, parait double, puisqu'à la pointe embryonnaire d'un ])reinier individu, un développement semblable s'est produit dans le sens opposé, tandis que la lig. 2 représente un individu sur le bord circulain^ duquel joaraît s'être grelïée une nouvelle formation dirigée dans le même sens. Je n'ai pas vu l'aninud vivant et je ne crois pas (|uc M. Jullien ait pu l'observer, mais l'ensemble des caractères que je viens d'énu- mérer concorde avec ceux des Foraminifères arénacés. Ces orga- nismes sont des Foraminifères voisins des Astruihizn, dont ils ém Soc.Zool de France m, 1890 PI. VII 4.\ •*«< J... ■7 ■■^^,, „.rt .•Vl^lîTÎL^»! < Y.X la plaque d'un Jullienella, grossie 12 fois. Fig. 4 Section longitudinale de;ni-schémati(|ue dime tubulure bifurquée, grossie 12 fois. Fig. '6 et 0. Individus jeunes. 214 DESCRIPTION DU HRàDYà EDWARDf^L COPEPODE AVEIT.I.E NOUVEAU, VIVANT AU IU)IS DE UOULdGNK AVEC DIVERS ENTOMOSTIJACÉS DANS LES EAUX ALIMENTÉES PAU LE PUITS ARTÉSIEN DE l'ASSV Par Jules RICHARD Secrétaire de la Société. Désirant me procurer de nouveaux matériaux pour continuer mes recherches anat.omi(iues sur les Copépodes d'eau douce, je cherchai à ]»roximité de Paris une localité qui me fournirait ces animaux au fur et à mesure que; j'en aurais hesoin. Je demandai à M. le Conservateur du Bois de Boulogne l'autorisation, immédia- tement et très gracieusement accordée, de pêcher dans les lacs du Bois. J'y trouvai un grand nombre d'espèces d'Entomostracés et en particulier le Copépode nouveau qui fait le principal objet de cette note et que je me fais un grand plaisir de dédier à M. le professeur A. Milne-Edwards. Ce Crustacé est intéressant à plus d'un titre. Il apparlient, on effet, à un genre marin inconnu en France, et de plus, il est complètement aveugle. M. le Conservateur du Bois de Boulogne, que je remercie ici de son obligeance, m'apprit que les lacs Inférieur et Supérieur sont alimentés par le puits artésien de Passy et me conduisit aux points où ces eaux se jettent dans les deux lacs. Il me paraît dès lors très naturel d'admettre que Bradya Edirardsi provient de la nappe souterraine qui alimente le puits artésien. Cela ne fait aucun doute pour moi. On trouvera plus loin d'autres détails sur l'habitat de ce Crustacé aveugle dont voici la description : Bradya Edwardsi, n. sp. La femelle adulte mesure environ l^m avec les soies de la furra et de ()"""7y à 0'n"i80 sans ces soies. Le céphalothorax est composé de î> segments. Le premier est aussi long que les quatre suivants réunis. Il se termine en avant par un rostre arrondi dépourvu de cils. Les bords de ce segment sont développés et munis de fines épines. Les quatre segments suivants ont à peu près la nu^me longueur; leur largeur diminue progressivement et il n'y a pas de séparation bien nette entre le céphalothorax et l'abdomen. Ce dernier se compose de quatre segments et de la furca. Le premier segment est un i)eu plus long fjue le deuxième, (|ui est à peu près de la môme longueur (jur le troisiènu'. Le quatrième J. RICIIARD. — DESCRIPTION DU BRADYA EDWARD!^! 215 est plus court et plus étroit. Tous les segments de l'abdomen portent vers leur (extrémité distale une couronne de fines épines. Le dernier serment porte en outre, dans sa portion divisée (ce(iui le fait ressemblera un prolongement de la furea), de nom- breuses épines très fines. La furca est un peu plus courte que le segment qui la précède, et à peu près aussi lougui; que large. Elle porte à son extrémité deux longues soies à peine ciliées dont l'externe est plus courte d'un ([uart que l'interne, qui est aussi longue que l'abdonieu. Presque à l'extrémité de la furca, latérale- ment et en dehors, se trouve une épine assez forte, atteignant la longueur de son origine au bord antérieur du quatrième segment abdominal ; une soie fine de la même longueur naît à peu près au même niveau que la précédente sur le côté dorsal. Une forte épine courte à peu près de la longueur de la furca sort de l'extrémité de celle-ci du côté ventral. Enfin, une soie assez forte, \u\ peu plus courte (lue la moitié de la grande soie externe, naît à l'extrémité interne de la furca. Celle- ci porte, en outre, quelques petites épines autour dé son extrémité. Les antennes de la pre- mière paire (fig. 1) sont très courtes , dépassant peu l'extrémité du rostre. La partie basilaire est très large et fortement colorée eu brun, tandis que la partie terminale est plus grôle. Ces antennes, formées de 7 articles difilciles à distinguer, portent des soies assez longues et nombreuses. Le troisième article, coloré en brun comme les deux précédents, porte extérieurement un fort crochet, peu incurvé du coté de l'antenne, constamment jaunâtre et à pointe peu aiguë. Son extrémité dépasse la naiss;ince du sixième article. Les anteunes de la seconde paire, bien plus longues ([ue celles de la première paire, sont formées de deux branches. L'externe est triarticulée. Le deuxième article porte à son bord externe une série d'épines. Le troisième porte sur ce môme bord des épines plus fortes, dont deux grandes. L'extrémité libre porte cinq soies, dont trois plus longues, toutes munies d'épines très distinctes. Ces 216 J. RICHARD soies ne sont pas coudées, mais droites, et leur portion terminale, assez longue est très déliée et lisse. La branche interne (fig. 2) [)arait formée de deux articles. Le premier, très court, porte extérieure- ment une soie plumeuse qui atteint l'extrémité du dernier article. Ce dernier, étroit, cylindri(iue, est aussi long que le deuxième article de la branche externe et porte à son extrémité deux longues soies dont l'externe est de un tiers plus longue que l'interne. Chacune de ces soies, dont la plus courte est environ deux fois plus longue que l'article qui la porte, naît près d'une petite épine. Le labre, très proéminent, forme une saillie arrondie de couleur brune recouverte de nombreuses épines serrées les unes près des autres. La mandibule (fig. 3), est presque entièrement d'un brun foncé, et porte quatre ou cinq dents très aiguës (qui, seules, sont peu colorées), trois grosses dents arrondies et une courte soie. Le palpe (fig. 4) de la mandibule est très développé et formé de deux branches. La principale a deux articles dont le basilaire porte six à sept soies, l'autre porte deux soies près de sa base et six longues soies à son extrémité lil)re élargie. La branche secondaire est formée d'un article court cylindri([ue portant à sa ])ase une longue soie plumeuse et à sou extrémité deux soies dont l'une, environ trois fois plus longue que l'autre, esta peu près égale à la soie basilaire. Le maxille (fig. 5) est une pièce à peu près rectangulaire, munie de cinq à six dents longues et aiguës. Il porte un palpe bi(Mi développé, formé de trois articles dont le dernier n'est pas nettement séparé du précédent. Le premier, court, cylindricpie, porti; intérieurement une longue soie. Le deuxième porttî exlérieu- rcMUiMit, près (le la base, un |)rol()Ugement court DESCRIPTION DU BRADYA EDWARDS! 219 au deuxième article. Enfin, une rangée de petites épines suit le bord d'insertion concave du premier article et se prolonge en remontant jusqu'au bord interne de ce premier article. L'animal tout entier est coloré en brun jaunâtre, ce qui le rend peu transparent. Le rostre seul avec la partie cépbalique médiane et antérieure est peu coloré. La couleur brune est très foncée en certains points, tels que les articles basilaires des antennes de la première paire et les pièces chitineuses épaisses auxquelles sont attachées les pièces buccales. L'œil fait entièrement défaut dans les deux sexes. J'ai pu constater sur les embryons que j'ai vu sortir de l'œuf que, dès ce moment, le pigment oculaire manque complètement. La femelle porte un ovisac de grandeur médiocre portant environ dix œufs assez gros. J'ai rencontré quelques rares femelles accou- plées, difïéraut du type décrit ci-dessus. C'étaient de jeunes indi- vidus à peu près incolores, plus petits que les exemplaires bruns et près d'être adultes. Les mâles qui les retenaient étaient au con- traire toujours colorés. Les mâles de cette espèce sont un peu plus petits que les femelles dont ils ne difïèrent pas par la coloration, mais seulement par les modifications ordinaires dans les antennes de la première paire et les pattes de la cinquième paire. Le troisième article de l'antenne de la première paire présente, comme chez la femelle, le fort cro- chet jaunâtre dont il a été parlé plus haut. Ce crochet, qui n'est pas indiqué chez les autres espèces du genre Bradya, est sans doute une modification de l'organe sensoriel commun chez les individus de cette famille et que je n'ai pas trouvé ici. Les quatrième et cinquième articles sont confondus en un gros renflement brun, les deux der- niers articles sont un peu plus allongés que chez la femelle. Quant aux pattes de la cinquième paire, elles offrent la même structure que chez la femelle et ne présentent que des difïé- , jç^/^ renées de détail peu importantes (fig. 10). J'ai rencontré pour la première fois, sur le bord du lac Inférieur du Bois de Boulogne, le 2 avril der- nier, des exemplaires assez nombreux, mâles et femelles ovifères, de ce curieux Copépode aveugle. Je l'ai recueilli depuis avec divers autres Entomos- tracés dans le petit bassin (très élevé au-dessus du lac Inférieur) où l'eau venant directement du puits artésien de Passy tombe avant de se jeter par une cascade dans le lac Inférieur. Dans ce petit bassin, où la tempe- 220 J. RICHARD rature dépasse 27°, l'eau, peu miuéralisée, a sans doute une com- position très voisine de celleindi(iuée ci-dessous(l). Le lac Supérieur est alimenté uniquement par l'eau du puits artésien de Passy, tandis que le lac Inférieur reçoit en outre de l'eau de l'Ouicq. La plu|)art des Crustacés recueillis se trouvent dans les deux lacs, en particulier Bradya Edwardsi, que j'ai rencontré à diverses reprises en assez grande abondance. On ne connaissait jusqu'ici que deux ou trois espèces du genre Bradya, B. typica Boeck (2) a été recueilli par cet auteur dans le fiord de Christiania par 16 brasses de profondeur. Rrady (.3) décrit sous le même nom une espèce qui est peut-être diiïérente. Il émet lui-même des doutes sur l'identification de l'espèce de Boeck avec la sienne, qui a été trouvée par 20 brasses au large de la baie de Porcressa (îles Scilly). B. limicola llerrick (4) provient d'une mare d'eau saumâtre protégée par de hautes herbes et située à Océan Springs (Mississipi). Cette espèce est aveugle comme B. Edicardsi. Ni Boeck ni Brady ne parlent de l'œil chez B. typica. B. Edwardsi dilïère par plusieurs caractères importants du Copé- pode figuré par Brady comme on peut s'en convaincre par l'examen des dessins de cet auteur et ceux qui ont ici leur place. Quant à la description de Boeck, elle est tout à fait insuirisante. Ce naturaliste ne donne aucune figure. Cependant M. Poppe a eu l'obligeance de (1) Analyse de l'eau du puits artésien de Passy, couiuiuni(|U('c par le service des eaux de Paris : Degré hydrolimétrique i)o Carbonate de chaux 0,02ii — magnésie (I.IKHI Sulfate de chaux 0,(XM) — magnésie U,0:i2 Chlorures O.OÎi? Sels de potasse 0,010 Silice, alumine, oxyde de fer (1,012 Résidu fixe par litre <».l'i'.» Il est inutile d'insister sur cette composition (pii ne présente rien de liien remar- quable, et qui est du reste assez variable, c w l"a montré Ik-igrand et (nmiiif le prouve une analyse de Poggiale faite en 1S(;2. (i) A. Hoeck, Nye Std'fjlrr og Arter af Sdllrdinls-Cojicpodrr. Vidensk. Selsk. Forliand. , 1S72. (.'{)(;. s. Rrady, À nionofjraph, of Ihc frrc (tml sriiii purasilir Cnjtrpmhi, de. Vol. H, p. 17, pi. XXXVIII, (ig. 1-10. (4) C. L. Herrick, .1 final report on Ihe Cruslacea of Minnesota, etc.. p. is;;. — llerrick pense, à tort, que Rrady a transposé les maxillipèdes D'après lui, Rr:idy aurait nommé premier maxillipède le deuxième et invcrsemenl. 11 n'm est rien, les dénominations de l'auteur anglais sont exactes. DESCRIPTION DU liRADY.X KDWARDSt 221 nie conimuiilquer un dessin inédit de Boeck représentant une patte de la ciu(iui('ui(' i)aire de la femelle. Ou bien ce dessin est aussi incomplet ({ue la })artie de la (lescri[)lion qui s'y rattache, ou bien B. tijpica de Boeck est dépourvu (ce qui est peu probable) de la soie basilaire du deuxième article des pattes de la cinquième paire. Pour ce ([ui regarde l'espèce américaine, la description, dépourvue de figures, ne contient que des caractères génériques ou des indica- tions très vagues. « Cette espèce est bien distincte de li. tijjiica du nord de l'Europe; » cette phrase est certainement le meilleur carac- tère ditïérentiel donné par Herrick ! Les lacs Inférieur et Supérieur du Bois de Boulogne sont encore habités par un grand nombre d'Entoinoslracés dont plusieurs sont rares, intéressants ou nouveaux pour la faune française. Jamais je n'ai rencontré un aussi grand nombre d'espèces dans une même localité ; eu voici la liste : 1. Sida cristallina. 14. Pleuro.ruf! personatu.'^. 2. Siniocephalus vetulus. 15. Chydorus spluericua. 3. Scaplwleberis mucronata. 16. Monospilus diapar. 4. Bosniina cornutci. 17. Eurytemora lacinnlala . 5. Macrothrix laticornis. 18. Diaptomus cœruleus. 6. Ilyocryptus sordidus. 19. Cyclops signaius. 7. EnrycercuA lamellalus. 20. — tenuicornis. 8. Alona acunthocercoides. 21. — viridia, var,? 0. Alona aff'niis. 22. — inacruriis. 10. Alona coslala 23. — seiTulatus. 11. Alona roslrala. 24. — finibriatus. 12. Acroperus leurocephalus. 2u. Çanthocamptuii hibernicus. 13. Caiiiptocercus recliroslris. 2G. Bradya Edicdnlsi. Il n'y a rien de particulier à dire des espèces indiquées par les numéros 1, 2, 3, 4, 7, 9, 12, 15, 19, 20, 23. Elles sont toutes com- munes. M. laticornis, I. sordidm, A. aranthocercoides, sont rares d'ordinaire. Les espèces 10, 11, 13, 14, 21, 22, 24, sont encore des espèces peu communes. C'est la première fois que le Monospilus dispar est rencontré en France. Cet animal est remarquable en ce qu'il ne possède qu'une tache oculaire au lieu d'avoir comme les autres espèces de la même famille un œil véritable en outre de la tache oculaire. E. lacinulata n'était connu jusqu'ici en France que dans les marais salants du Croisic et à l'embouchure de la Somme. M. de Kerhervé m'a montré récemment un dessin se rapportant à cette espèce et fait d'après un individu unique qu'il avait recueilli en juin 1888, au Bois de Boulogne. Canthocaniptus hibernicus Brady, nouveau jxjur la France, n'était connu jusqu'ici qu'en Irlande. Ou trouve encore dans cette localité de nombreux Rotifères 222 .î. RICHARD. — DESCRIPTION DU BRADYA ËDWARDSt Anurœa aculeata, A. cochlearis, Asplanchna helvetica, Synchœta pecti- nata, Triai thra longiseta, Polyarthra platyptera et d'autres que je n'ai pas étudiés suffisamment pour en donner les noms. Les Spon- gilles, les Naïdiens, les Hydres, les Planaires et une foule d'autres animaux inférieurs vivent dans les lacs du Bois de Boulogne. Ces eaux, par les conditions de leur alimentation, donnent à penser qu'il y aurait là, en dehors des Entomostracés, d'autres êtres infé- rieurs intéressants à difïéreuts points de vue. SUR QUELQUES LOMHUICIENS EXOTIQUES APPARTENANT AU GENRE EUDRILUS par le L' R. HORST, Conservateur au Musée de Leyde. (Planche VIIIj Les Vers de terre dont je décrirai l'organisation dans la présente note ont été rapportés de Libéria (cap Palmas) par M. le D''Jullien; grâce à l'obligeance de M. le baron Jules de Guerne, ils me furent remis pour les examiner. Ils appartiennent au genre Eudrilus, dont la présence n'a été jusqu'ici constatée que dans la partie orien- tale de l'Amérique du Sud, dans les Antilles et dans la Nouvelle- Calédonie. Nous devons à M. Perrier les premières communications sur ce genre remarquable de Lombriciens (1). Quoiqu'il n'eût à sa dispo- sition qu'un nombre fort restreint d'exemplaires, presque tous conservés dans l'alcool depuis plusieurs années, il a su reconnaître leurs principales dispositions anatomiques. Il décrit l'étrange structure de l'organe génital femelle et le remarquable appareil terminal de l'organe génital mâle et il signale que les Eudrilus se distinguent par ces caractères de tous les autres Lombriciens. Une quinzaine d'années plus tard, M. Beddard examina des indi- vidus d'Eudrilus provenant de la Nouvelle-Calédonie {E. Boijeri) (2) et de la Guyane anglaise (E. sykicola) (3)-, grâce aux nouvelles méthodes de recherche microscopique, il a pu corriger et étendre d'une manière importante les observations de M. Perrier. Moi- même aussi j'ai eu l'occasion, il y a deux ans, de disséquer quelques Eudrilus originaires de Surinam et de la Nouvelle- Calédonie (4); malheureusement ces Vers n'étaient pas sulTisam- ment conservés pour permettre un examen microscopique. Ainsi je fus bien heureux de pouvoir examiner les Vers récoltés (1) Recherches pour servir a l'histoire des Lombriciens terrestres. Nouv. Arch. Mus. hisl. nat., VIII, 1872, p. 71, pi. II, fig. 26-30, pi. IV, fig. 7(î. (2) A new species o/" Eudrilus. Proceed. of the Zoological Society of London,188G, p. 302. (3) Contributions to the Anatomy of Earthicorms. Ibidem, 1887, p. 372, pi. XXXIII. {i) Descriptions of Earthicornis, II. Notps from the Leyden Muséum, IX, 1887, p. 247. •li^ [\. nonsT par M. Jullieii, (jui se lioiivoiit dans un excellent état de conser- vation ; car malgré les recherches de M. Perrier et de M. Beddard, il existe toujours une certaine obscurité sur ([uehines points de la structure de l'organe génital femelle et sur la valeur morphologique (le r). Celte /n, bourso copulatrice. prostate, qui s'étcud postérieurement sur '^n environ six segments, a pres([ue le même diamètre sur toute sa longueur, seulement, dans son milieu, elle est un peu étranglée; elle aboutit par un tube court et étroit à la bourse du pénis. De chaque cùté du corps il y a deux canaux déférents {Wy:. I et cd, canal tléférenl. pr, prostate. p, pénis. nf, organe en fer à clieviil SUK QIIKLQITKS LOMMiUCIK.NS KXOTIOlîF.S 220 gravure, ai), qui flottcut librement dans la eavitt' i;énérale et quoiqu'ils soient situés tout près l'un (le l'autn; et soient entourés d'une couche musculaire commune, ils ne se soudent pas; arrivés au dix-septième anneau ils passent en dehors de la bourse du pénis, se recourbent en dedans an dessus de la prostate, pouv s'insérer à sa face interne, justement dans la région de l'étranglement. M. Perrier croit avoir observé que, chez VE. dœipicns, les canaux déférents s'ouvrent directement dans la bourse du pénis; cependant puis- qu'une telle disposition n'a été trouvée ni par M. Beddard, ni par moi-même chez une des espèces examinées par nous, c'est proba- blement une méprise. On voit encore aboutir dans la bourse du pénis un autre appen- dice (fig. 1 et gravure ci-contre, o/), présentant la forme d'un fer à cheval allongé, comme chez VE. Boyeri; quehiuefois les branches de cet organe paraissent séparées et celui-ci prend alors la forme d'un Y, comme dans VE. decipiens et VE. si/lvicola. Comme M. Perrier le fait observer avec raison, la prostate de VEudrilus ne présente en aucune façon l'aspect glandulaire de cet organe chez les autres Lombriciens; cette particularité me fit même douter, lors d'une communication antérieure, de sa véritable nature de glande. Cependant M. Beddard reconnut sur des coupes transver- sales sa structure glandulaire et en publia une description minu- tieuse. La paroi musculaire, qui donne à l'organe l'aspect nacré, con- siste, pour la majeure partie, en une couche épaisse de ril)res longitu- dinales, garnie à l'intérieur d'une couche fort mince de fibres circu- laires. La couche glandulaire, qui tapisse l'intérieur de l'organe, est environ deux fois plus épaisse que la couche musculaire et paraît être constituée par deux sortes de cellules. Une couche simple de cellules cylindriques, à contenu fortement granuleux, entoure la lumière de la prostate, tandis que, autour d'elle, on voit plusieurs couches de cellules pyriformes dont les cols minces et effilés s'ouvrent parmi les cellules précédentes. Ces cellules glan- dulaires présentent une grande ressemblance avec celles de la ceinture et de la prostate des Megascolides (1). La cavité de la prostate est divisée en deux moitiés inégales par une cloison naissant de la couche des fibres circulaires, environ à la hauteur où s'insèrent les canaux déférents; la partie antérieure de cet organe contient donc deux cavités situées l'une à côté de l'autre. Mais avant de s'ouvrir dans le pénis, ces cavités se soudent de nouveau pour former un canal commun. Les deux canaux déférents, quand (I) Transactions Royal Society of Vicloria. I p. 1. pi. I-VI. 230 R. IIORST ils ontrent dans la paroi de la prostate, sont encore séparés, mais bientôt ils s'unissent en un tube unique qui passe par la cloison musculaire et paraît déboucher tantôt dans la cavité courte, tantôt dans la cavité longue de la prostate. Le canal du pénis ne paraît pas s'ouvrir précisément à la pointe de cet organe (fig. 7, p), mais un peu avant, et l'on voit, depuis cet orifice jusqu'à la base du pénis, une gouttière, qui s'étend sur toute sa face inférieure. En face de la base du pénis, la bourse qui l'en- veloppe est pourvue d'un coussin musculaire, sur leiiuel se trouve l'orifice de l'organe en fer achevai (fig. 7 et gravure, p. 228). La paroi épaisse de cet organe paraît se composer seulement de fibres musculaires, qui se sont tellement entrelacées, que sur des coupes transversales cette couche présente une apparence spongieuse ; sa cavité intérieure n'est tapissée que d'un épithélium cylindrique. L'hypothèse de M. Beddard, que l'organe en fer à cheval servirait comme un réservoir de sperme, me paraît assez probable, puisque son orifice se trouve justement en face de la place ou s'arrête la gouttière du pénis, de sorte que les spermatozoïdes, passant par celle-ci, y peuvent entrer sans obstacle. Cependant ni M. Riuldard ni moi n'avons rencontré de spermatozoïdes dans cet 'organe ; aussi dans sa dernière note (1) l'auteur anglais exprime l'opinion que l'organe correspond plutôt aux sacs, qui enveloppent les soies péniennes chez d'autres Lombriciens. M. Beddard croit avoir observé chez 1'^. sijhicxjla que le canal du pénis, outre sou orifice terminal, eu aurait encore un autre à sa base et que, par cousé(iuent, le sperme pourrait aussi entrer directement dans la cavité de la bourse copulatrice ; il ne m'a pas été possible de trouver une telle disposition chez nos exemplaires et je doute un peu qu'elle existe en efïet. L'orfiane génital femelle des Ktidrilus diffère beaucoup i)ar son aspect de celui des autres Lombriciens ; l'ovaire et l'oviducte entrent en effet en communication avec la poche copulatrice, située dans le quatorzième anneau (la cloison entre le treizième et le qua- torzième segment est rndimentaire). L'ovaire occupe sa place ordi- naire dans le treizième anneau ; il est attaché à la lace postérieure de la cloison antérieure à côté de la chaîne nerveuse. Cepeiulant sa surface n'est pas libre comme chez les autres Lombriciens; il est enveloppé d'une poche tubulaire, qui traviH'se le treizième anneau d'avant en arrière et aboutit dans le conduit excréteur de la poche (1) Qnartcrly Journal of inicrosc. science, XXX, ISIKL SUR QUELQUES LOMBlllCIENS EXOTIQUES 231 copulatrice (fig. 1 et 2, co). M. Rosa (1) a donné à cette poche le nom de conduit ovarique (condolto ovan'co). L'ovaire est constitué par une masse de cellules germinatives assez large et plus ou moins lobée (fig. 8, A, o). Dans sa partie distale, on distingue très nettement des cellules polygonales, constituées par du protoplasme finement granuleux, au sein duquel se trouve une grande vésicule gcrmiua- tive, avec un contenu granuleux fortement coloré au carmin d'alun et portant une tache germinative ; dans la partie proximale de l'ovaire les contours des cellules ne sont pas reconnaissables et on ne voit que des noyaux situés tout près les uns des autres, et en- tourés de protoplasme. Les plus grandes cellules germinatives ont un diamètre de 0,01ii°i.; des œufs, de la grandeur de ceux qu'on trouve ordinairement dans l'ovaire des Lombriciens, ne furent ob- servés par moi que dans le réceptacle des œufs (voyez plus loin). L'ovaire se distingue aussi par l'absence de vaisseaux sanguins, ainsi que de cellules péritonéales, qu'on trouve ordinairement sur la surface de cet organe. Le conduit ovari([ue, qui enveloppe l'ovaire à quelque distance de sa périphérie, est constitué dans sa partie basale par une mem- brane mince de tissu conjonctif (fig. 8, A, co), mais dans sa partie tubulaire sa paroi devient plus épaisse, musculeuse (fig. 8, B, en). Le conduit est tapissé de cellules péritonéales, qui ne sont pas dis- posées en une couche unique, mais réunis çà et là en de petits amas faisant saillie dans la lumière du tube. La poche copulatrice (fig. 1, 2 et 8, pc) se compose d'un sac tubu- laire assez large, qui, suivant un trajet tortueux, remonte le long de la face latérale de l'intestin; elle s'ouvre à l'extérieur dans la rangée des soies dorsales par un tube épais, musculeux. Une coupe de la paroi de la poche copulatrice montre qu'elle se compose d'une mince couche musculaire, très riche en vaisseaux, et d'une couche épithéliale formée d'une grande quantité de cellules superposées; surtout dans la partie inférieure de la poche, près du passage dans le canal excréteur, cette couche épithéliale devient très épaisse (fig. 8, B). Il ne m'a pas été possible de reconnaître la structure intime de cet épithélium ; cependant je suis convaincu que les petites sphères qu'il contient sont des noyaux et non pas des globules de sécrétion, comme M. Goehiig en a observé dans l'épithélium de la poche copulatrice du Loml»ric (2). Près du point de communication (1) Lo)nbrichi dello Scioa. Ann. del Mnsco civico di sloria iialiiralo di (irudva. (2), VI, 1888, p. :)71,pl. IX. (2) Ueber die Génital- und Segmentai-organe von L. Icrrcslris. Zoo1oj,ms(1k' lîci- trage von Dr. Anton Schneider, II, p. l'.y,i, pi. XIII. 232 n. noiisT du conduit ovari(iue et delà poche copul;drice,s'ri couche miiscnlairc coniMieiice à devenir j)lus é|)aisse et fmit par se confondre avec la forte paroi muscuhure du canal excréteur, qui est composé, pour la majeure partie, de fibres transversales, entremêlées de quelques fibres longitudinales; au contraire, l'épaisse couche épithéliale s'amincit peu à peu pour faire place à une couche unique de cellules cylindriques. La partie inférieure de la poche copulatrico contenait des spermatozoïdes, dont la tête s'appuyait contre la paroi. Un peu au-delà du point de réunion du conduit ovarique et de la poche copulatrice, encore deux autres organes y aboutissent : 1*^ en face, une petite sphère (fig. 1 et2, gl); 2° en arrière, un tube étroit, long et contourné (fig. 1 et 2, or), qui débouche dans une poche réni- forme (fig. 1 et 2, ro) que je crois devoir considérer comme un réceptacle des œufs {recepiaculum ovorum). La paroi de la sphère antérieure présente une mince couche muscu- laire, et est tapissée en dedans de plusieurs couches superposées de cellules oblongues, sans membrane distincte, ayant un contenu granuleux et qui sont sans doute de nature glanduleuse; elle forme plusieurs replis, qui font saillie dans la lumière de la poche et la divisent en un labyrinthe de cavités secondaires. Par un canal très court, révêtu à l'intérieur d'un épithélium de cellules cylindriques, la sphère communique avec le conduit excréteur delà poche copu- latrice. Presque en face de cette communication se trouve l'orifice du tube contourné, qui conduit au réceptacle des œufs; sur des coupes transversales du conduit excréteur de la poche copulatrice, on voit les deux tubes, avant qu'ils se soient réunis, situés l'un à côté de l'autre, déjà environnés d'une couche musculaire commune. La paroi du tube entortillé présente une épaisse couche musculaire, composée presque entièrement défibres transversales, et un revê- tement épithélial de cellules cylindriques, qui, du moins dans la région supérieure du tube, sont garnies de cils vibratiles. Après s'être réuni avec la poche réniforme, le tube commence à s'élargir et s'ouvre par un entonnoir vibratile, qui ressemble beaucoup à l'entonnoir de l'oviducte (lig. 9, eo); en elïel ce tube contourné correspond, comme nous le montrerons plus tard, à l'oviducte des autres Lombriciens. L'examen des coupes transversales (fig. 0) nous moiilre que la poche réniforme est envelop])ée d'une paroi médiocremenl épaisse, formée de tissu conjonctif, dans lequel sont répandus çà et là des fibres musculaires et des vaisseaux. Des cloisons nées de la ]KTroi de la poche en divisent la cavité eu un grand nombre de compar- SUIl QUELQUES LO-MlililCIIvNS EXOTIOL'KS :l'.io liinonts. On voit, dans (•ciix-cides amas irréguliers do cellules, dont quel([iies-uiiesse distiiij^ueut par leur volume remarquable et qu'où reconnaît sans peine pour des œufs. Les compartiments semblent ôtre tapissés d'une couche mince de cellules endothéliales; ces cellules n'ont pas de membrane, et elles sont liées les unes aux autres par des filaments protoplasmiques, de sorte qu'on pourrait considérer aussi cette couche comme un plasmodium léticulaire. M. Beddard croit que les cavités sont tapissées d'un épitiiélium de cellules germinatives, mais il ne m'a pas été possible de confirmer son opinion. Quoique les cellules germinatives soient situées souvent tout contre la i)aroi des compartiments, elles sont toujours réunies en grands groupes, qui s'enfoncent profondément dans la lumière de ces cavités. Je n'ai jamais réussi à reconnaître dans nos coupes une vraie couche épithéliale. Quand on examine les groupes de cellules germinatives à un fort grossissement, on reconnaît (jue les amfs jeunes sont constitués par des cellules polygonales, munies d'un grand noyau, avec un contenu granuleux et un nucléole fortement coloré parle réactif (fig. 10). Bientôt un couple de cellules paraissent prendre un plus grand développement que les autres ; le corps cel- lulaire, qui est finement granuleux, commence à grandir considé- rablement et s'entoure bientôt d'une membrane à doubles contours. La vésicule germinative devient en même temps beaucoup plus volumineuse et son contenu semble être de même nature (]ue celui de la cellule; toutefois on y observe d'ordinaire un espace clair, rempli de li(iuide. La tache germinative ronde vient d'être entourée d'une épaisse membrane et présente dans son intérieur plusieurs granules, qui réfractent fortement la lumière. Je n'ai jamais ob- servé plus d'une tache germinative, comme cela arrive souvent dans les œufs d'autres Lombriciens. Quand les œufs grandissent, on les voit entourés d'une couche de cellules, qu'il faut considérer sans doute comme les restes des autres cellules germinatives, ayant servi à nourrir la cellule-œuf; ces cellules ont perdu leur membrane et leur noyau est devenu plus petit. Ce processus de réduction des cellules entourantes continue toujours, ainsi l'œuf linit par être enveloppé d'une masse proto- plasmique, présentant une structure librillaire montrant seulement qu('l({ues noyaux à sa périphérie. A mesure que l'œuf se développe, des changements remanjuables se nmntrent tant à sa périphérie que dans son centre (tig. il). On observe à l'un des pôles de l'œuf une coiffe de filaments protoplasmiques, qui ont l'apparence de cil? 234 R. HORST courts et épais, dont les sommets se perdent dans le protoplasme ambiant. Je n'ai pas réussi à observer si ces filaments prennent leur origine dans l'œuf même et se fraient un chemin à travers la membrane vitelline, mais cela me semble très probable. Dès lors, ces filaments auraient peut-être la fonction de fournir à l'œuf de la substance nutritive. En mtMuc temps les contours de la vésicule ger- minative deviennent de plus en plus confus et finissent môme par disparaître tout à fait ; à sa place on trouve maintenant un proto- plasme finement granuleux, tandis que dans la partie péripliérique de l'œuf apparaissent de larges granules. La tache germiuative a perdu sa forme ronde et a pris une forme oblongue rétrécie au milieu ; sa paroi épaisse a disparu également et son contenu pré- sente de fins granules de chromatiue. Les œufs ont à ce stade un diamètre de 0,05™°!. Le mode de développement des œufs de VEudrilus ressemble on effet beaucoup à celui du Ulnjnchelmis, qui nous a été si minu- tieusement décrit par M. Vejdovsky (1) ; cependant comme je n'avais à ma disposition que des Vers à l'état conservé, il ne m'a pas été possii)le de reconnaître tous les stades de la maturation de l'd'uf. M. Perrier a, le premier, reconnu la structure remarquable de l'appareil génital femelle de VEudrilus. Voici comment il la décrit (2) : « il est situé dans le quatorzième anneau (3), et son orifice extérieur n'est pas autre chose que l'orifice porté par cet anneau en avant de la paire supérieure de soies. On voit partir de cet orifice un tube ([ui se recourbe plusieurs fois en se dirigeant en arrière, se renfie finalement en une poche allongée à parois plus ou moins distendues et dont l'extrémité en cul-de-sac se dirige en avant. Greffés sur ce tube avant sa dilatation en poche, ou voit d'abord un tube plus petit, entortillé de façons diverses, et juste en face de lui une sphère assez peu volumineuse, quelquefois deux, qui présentent alors un aspect un peu dilTérent Ce sont là des ovaires dans lesquels il est encore possible de reconnaître les œufs avec tous leurs éléments caractéristi(ines Il n'en demeure (1) Entwickelungsgeschichlliclie Untcrsuchungen, 1888, Hcfl I. (2) Loc. cit., p. 74. (.'5) Il résulte do cette description, iiii'il faut y avoir uiic crnMir, iiiiand M l'crrior dit (p. 81) que cliez VE. decipicim, le douzit-ine .uineau roiifcriiic les ])0(li»'s copnla- Irices. Il est en ellel souvent fori dillicili-, conirno le savent tous ceux qui s'occuprnt de l'anatoinie des l.oniWriciens, de constater le numéro juste de Ici il le! sej:;nienl, parce (|ue presque loujoui's fiuel(|ues cloisons ont été déplacées dr irm- posiliou nor- male par le dévtdoitpcuierU érioruiedes vésicules séminales, ou encore (piel(|ues-unes en sont devenues rudimeulaires. SUR QUELQUES LOMBIIICIENS EXOTIQUES 235 pas moins constant ([iie les ovaires sont ici i,^r<'(T(''S snr un appareil (pi'on ne jjcnt considérer que comme une [)Oche copulatrice. » Cependant, ([uelques pages plus loin (1), eu décrivant l'anatomie de l'A', dcclpicns, M. Perrier dit de cette petite si)hère glandulaire : « c'est là très probablement l'ovaire; mais nous n'avons pas d'observations précises sur ce point. » Aussi les œufs de VE. pere- Orinus, figurés pi. ÏV. fig. 76, n'ont pas été trouvés dans la petite sphère glanduleuse, située intérieurement et en face du tube de la poche copulatrice, comme chez VE. decipiens, mais dans un organe « au-dessous du tube tortillé et extérieurement à lui. » Ainsi il régnait encore quelcjne incertitude sur la vraie nature de l'ovaire, quand M. Beddard eut l'occasion d'examiner quelques Eudrilus provenant de la Nouvelle-Calédonie (2); il reconnut que chez cette espèce (E. Boijeri) les u'ufs ne sont pas contenus dans la poche sphérique, située en face du tube excréteur de la poche copulatrice, mais dans un petit sac réniforme attaché à l'extrémité du tube contourné. Il en résulte que cette dernière poche devait être considérée comme l'ovaire et le tube contourné comme l'oviducte. M. Beddard iit une série de coupes transversales de l'appareil femelle et étudia de cette manière la structure histologi(iue de ses parties constituantes. Il trouva que l'ovaire découvert par lui est formé d'un certain nombre de compartiments tubuleux, tapissés d'un épithélium germinal, dans lequel naissent les œufs qu'il reconnut, en elîet, à tous les stades de développement. Au contraire, la poche, fixée sur le tube excréteur de la glande copulatrice, ne semblait être qu'un organe de nature glanduleuse, peut-être correspondant à la glande albuniineuse d'autres Londjriciens. M. Beddard ne réussit pas à démontrer la présence de spermatozoïdes dans la poche copulatrice. De ces recherches, l'auteur anglais dut tirer la conclusion que les Eudrilus se distinguent de tous les autres Lombriciens par : la position anormale et la structure compliquée de l'omire, la réunion de l'ovaire et de Vomducte-, et la connexion de l'oviducte avec la poche copulatrice. Vers la môme époque, j'eus également l'occasion d'exa- miner quelques individus d'Eudrilus et de confirmer les observa- tions de M. Beddard (3); malheureusement mes Vers n'étaient pas en assez bon état de conservation pour eu faire des coupes. L'année suivante M. Beddard publia la description de la structure (1) Loc. cil., p. 81. (2) Oïl the reproductive organs in Ihe gcnus Eudrilus. Proceed. of llic lloyal Society of Edinburgh, XIII, p. 672, pi. XXV. (3) Loc. cit. 236 R. HORST de l'appareil femelle d'une autre espèce, VE. sylvicoia (1). Quoique ces recherches semblassent fournir un réel appui à ses interpréta- tions antérieures, elles firent connaître un fait nouveau et remar- quable, à savoir la présence d'un ovaire rndimentnire, enveloppé par la poche décrite ci-dessus, et situé à la place ordinaire, où se trouve cet organe chez les autres Lombriciens. A propos de cette observation, M. Beddard se demande s'il ne faut pas considérer cet organe comme le véritable ovaire; tandis que le corps, dans lequel il voulait d'abord voir un ovaire, devrait être plutôt considéré comme l'homologue du réceptacle des œufs. Cependant l'auteur anglais ne peut pas admettre cettte proposition, et se base surtout sur le fait qu'on trouve dans cet organe, chez VEiidritus, les œufs à tous les stades de développement, ce qui ne se voit jamais chez les autres Lombriciens. M. Beddard, dans un autre travail (2), maintient son ancienne opinion, et décrit tous les détails du développement des œufs dans son i)rétendu ovaire. Il signale la réduction d'une partie des cellules germinatives, qui donnent naissance au protoplasme librillaire autour des œufs, et il croit que les filaments protoplasmiques, qui entourent l'un des pôles de l'œ'uf, proviennent aussi de ces cellules. Quoique j'aie vainement cherché à reconnaître la véritable origine de ces fdaments, je ne puis admettre l'opinion de M. Beddard, parce ([ue, déjà avant l'apparition des filaments rayonnants, je vois l'œ'uf enveloppé dans la couche de protoplasme librillaire, tandis que les cellules se trouvent déjà à une grande distance de sa péri- phérie (fig. 10). Quand M. Beddard publia ses recherches sur les Eudrilus, ce genre tenait encore une place exceptionnelle parmi les Lombriciens, quant à la structure de son appareil femelle; mais depuis que M. Rosa nous a fait connaître l'anatomie du remarquable genre Teleudrilus (3), on sait qu'il existe des Vers, dont l'appareil femelle ressemble beaucoup à celui des Eudrilus. Les Teleudrilus ((ig.13) ont des ovaires bien développés, situés à la place normale, dans le treizième anneau; chaque ovaire est enveloppé d'une poche membraneuse fcnndottoovarico), qui, peu à peu, devient tubulaire et j)réscnte un élargissement, qui entre en rapport avec le réceptacle des œ.ufs (la cloison entre les anneaux XllI et XIV est rudimentaire). Dans cet élargissement se trouve l'entonnoir de (1) Loc. cil. (2) Journal of AnaLoiiiy and l'iiysiology, XXII, 1888, p. '.), pi. 1. (3) Loc. cil. S(!|l Ql'ELQl'KS LO.MmtlCIKNS KXOTIQUES 237 l'oviduclc, qui s'ouvre au dehors entre le treizième et le quatorzième segment. Dans le quatorzième anneau il y a une paire de poches copulatrices oblongues, qui aboutissent ensemble dans une bourse musculeuse, commune, située dans le plan médian ; chaque poche possède, à son entrée, un diverticulum glandulaire, qui se dirige vers le réceptacle des œufs et vient s'insérer entre l'entonnoir de l'oviducte et le conduit ovarique. La principale différence entre l'appareil femelle des Teleu- drilus (fig. 13) et des Eudrilus (fig. 14) consiste en ce que, dans le premier genre, la poche copulatrice et l'oviducte de chaque côté du corps s'ouvrent en dehors indépendamment l'un de l'autre, tandis ({ue, dans le dernier genre, ils ont un conduit excréteur commun. Supposons cependant que la bourse médiane, commune des Teleu- (Irilus vienne à s'atrophier, et que le diverticulum mentionné ci- dessus entre en rapport avec le conduit ovarique, nous aurions à peu près un appareil génital constitué comme celui des Eudrilus. Il me semble que M. Rosa a bien raison de dire que la connaissance de la structure de l'appareil femelle des Teleudrilus nous fait mieux com- prendre la nature du môme organe chez les Eudrilus, et qu'il est permis de conclure par analogie, que le corps dans le treizième anneau de l'Eudrilus, considéré par M. Beddard comme un ovaire rudimentaire, représente, en effet, le véritable ovaire, et que l'ovaire de l'auteur anglais est plutôt homologue au receptaculum ovorum des autres Lombricieus (fig. 12). Dès lors, il n'y a pas de connexion directe entre l'ovaire et l'oviducte, comme le prétend M. Beddard, mais l'ovaire entre en rapport avec le réceptacle des œufs au moyen du conduit ovarique. M. Rosa admet que ce conduit ovarique n'est qu'une exagération de ce qu'on observe chez le L. agricola, où la membrane péritonéale qui enveloppe l'ovaire s'allonge postérieurement en un tube assez long. En effet, cette opinion paraît trouver un réel appui dans le fait qu'il m'a été impossible de démontrer des cellules péritonéales à la surface de l'ovaire de nos Eudrilus. Cependant la membrane qui enveloppe l'ovaire de ces Vers peut aussi être considérée comme l'homologue de la vésicule séminale, qui enveloppe quel- quefois les testicules et les pavillons des canaux déférents et (jui, d'après les recherches de M. Bergh, prend son origine dans la cloison (1). M. Beddard, bien qu'il ait lui-même trouvé plus tard des œufs (1) Untersuchungen iiber Bau und Enlwickelung der Geschlechtsorgane der Regenwurmer. Zeitsclir. fur wissensch. Zoologie, XLVI, p. .'J03, pi XXI. ^38 R. HORST mûrs daus sou piéteudu ovaire rudimentaire, ce (jui plaide en faveur de l'opinion de M. Rosa, ne peut pas admettre l'interpréta- tion du zoologiste italien (1). Pour lui, le conduit qui, chez VEudrilus, mène de l'ovaire au tube excréteur de la poche copula- trice, ne peut pas être homologue avec le canal qui, chez le Tcku- drilus, met en rapport l'ovaire avec le réceptacle des œufs. Car M. Beddard croit avoir démontré que le canal de VEudrilus est un vrai tube tapissé de cellules cylindriques, taudis ({ue, suivant les recherches de M. Rosa chez le Teleudrilm, c'est une poche du cœlome ne portant que çà et là des groupes de cellules. Cependant mes observations ne sont pas tout à fait conformes à celles de l'auteur anglais ; quoique la poche qui enveloppe l'ovaire chez nos individus prenne bientôt la forme d'un tube, j'ai signalé que la structure de sa paroi présente une ressemblance incontestable avec celle du conduit ovariqiie du Tt'lcudrilus. 11 est possible que le con- duit de VE. sijkicola soit tapissé d'une couche de cellules plus régulière que dans nos exemplaires ; mais d après la description et la ligure de M. Beddard (2) ce ne sont pas non plus des cellules cylindriques, munies de cils vibratiles ; cela ne prouve pas en faveur de sou hypothèse que le canal constitue un oviducte. D'ailleurs, M. Beddard ne peut aduiettrc ({ueles œufs descendent d'abord par le conduit ovarique vers le tube de la poche copulatrice et remon- tent ensuite par l'oviducte pour aniverdaus le réceptacle des œufs. Cette disposition semble, eu eiïet, ollrir quelques dilhcultés,mais il ne faut pas oublier que nous ne comprenons pas non plus le mode d'expulsion des œufs chez les autres Lombriciens ; nous ignorons aussi pourquoi lesœmt'sdu Lonibric, eu quittant l'ovaire, entrent d'abord dans le receptaculum ovorum, au lieu de passer directement à l'extérieur par l'oviducte, qui leur olïre son entonnoir évasé, pourvu de longs cils vibratiles. Mais l'opposition de M. Beddard à notre opinion, se base surtout sur le fait qu'on rencontre dans notre prétendu réceptacle des œufs non seulement mûrs, mais à tous les stades de développement, qu'on n'observe ordinairement que dans l'ovaire. Cette objection a bien perdu un peu de sa valeur depuis que M, Beddard a trouvé lui-même chez une espèce de Perichacla (P. interniedia) dans le reccplaculum ororjtm, à côté d'œufs complètement développés, d'autres à l'état jeune (3). Il est vrai que chez mes Vers je n'ai pas observé degrands œufs mûrs daus l'ovaire, mais on peut attribuer cette circonstance à leur état peu avancé de maturité sexuelle, puisque la ceinture était aussi peu déve- (Ij Zoologischer Anzeiger, 1888, \>. Mi. (2) Loc. cil., pi. XXXIII, li|,'. 4. (3) Quarlerly Journal of inicrosc. science, XXX, 181X), [k 421, pi. XXIX and XXX. SUR QUELQUES LOMBRICIENS EXOTIQUES 239 loppéc. Daus uue des coupes (Oy. 8, A), il y avait même un groupe de cellules germinalives, qui semblaient s'être détachées de l'ovaire; ct'peudaut cela ne peut vive ([u'un cas accident»;!, provoqué en faisant les coupes. Néanmoins la supposition (déjà faite par M. Beddard) me semble permise, que dans les Eudrilus le mode de (lévelo|)pemcnt des œufs ressemble plutôt à celui des Naidomor- phes, chez qui, comme on le sait, l'ovaire se disjoint eu un certain nombre de groupes de cellules qui vont se développer dans des poches particulières. D'ailleurs, les modifications caractéristiques que présentent les œufs pendant leur maturation, que j'ai décrites ci-dessus, et qui n'ont jamais été observées dans l'ovaire, sont là pour accroître les raisons de rejeter l'opinion de M. Beddard, et de voir dans l'organe du quatorzième segment un receptaculum owruni, comme on le trouve chez différents genres, Lumbricus, Criodrilus, Hormogaster, Perichaeta. Au contraire, M. Beddaid croit que l'organe représente une com- binaison d'un ovaire et d'un réceptacle des œufs, et il termine sa dernière note sur ce sujet par la conclusion suivante -. (( Il y a chez TEudrilus deux paires d'ovaires, situées respectivement dans le treizième et le quatorzième segment ; chaque ovaire est eïiveloppé d'une gaine musculeuse, qui se continue dans l'omducte ; les deux oviductes de chaque côté du corps s'ouvrent l'un en face de l'autre dans le conduit excréteur de la poche copulatrice. La poche musculeuse enveloppant les ovaires correspond probablement au receptaculum ovorum des autres Vers de terre. » Il m'est impossible d'admettre cette conclusion ; l'organe du quatorzième anneau ne peut jamais représenter un ovaire, car à cette interprétation s'opposent : Structure. — L'organe est entouré d'une paroi musculaire ; sa cavité intérieure est divisée en compartiments; il se continue dans l'oviducte. Or, voilà autant de caractères qui n'ont jamais été observés dans un ovaire, tandis qu'ils existent dans le réceptacle des œufs. Position. — L'organe n'est pas situé dans la série des glandes génitales mâles, comme c'est le cas pour l'ovaire de tous les Oligo- chètes ; il est i)lacé derrière l'oviducte, tandis que l'ovaire se trouve toujours devant ce canal. Nombre. — Chez tous les genres d'Oligochètes, on n'a trouvé jusqu'ici qu'une paire d'ovaires ; M. Eisen a bien mentionné chez VEclipidrilus trois paires d'ovaires, mais M. Vejdovsky, qui connaît si bien les Oligochètes, doute de l'exactitude de cette observation pour des raisons fort sérieuses. i4U 15. HORST. — SUR QU1:LQU1> LOMBRICIEXS EXOTIQUES EXPLICATION DE LA PLANCHE Mil SIGNIFICATION DKS LKTTUES COMMUNES bc, bourse copulalrice. os, organe segmentaire. cd, canal déférent. ov, oviducte. ch, chaîne nerveuse. p, pénis. cl, cœur latéral. pa, pavillon du canal déférent. co, conduit ovaricpie. pc, poche copulatrice. eo, entonnoir de l'oviductc. ph, masse glandulaire pharyngienne. g, gésier. pr, prostate. gc, ganglion céréhroïde. ro, réceptacle des œufs. gi. glande intestinale. /, testicule. gl, glande. vd, vaisseau dorsal. i, intestin. vn, vaisseau sus-nervien. 0, ovaire. vs, vésicule séminale. oe, œsophage. vv, vaisseau ventral. of, organe en fer à cheval. Fig. 1. — Eudrihis, ouvert par le dos pour montrer la position relative des diffé- rents organes; dans la moitié gauclie de la cavité générale, les organes seginentaires et les appareils génitaux iTonl pas été figurés ; grossisse- ment .') fois. » 2. — Coupe longitudinale des amienux X-XIV, destinée à montrer les rapports des organes génitaux; grossissement 8 fois. )> 'A. — Organe segmentaire de la région antérieure du corps ; grossissement. „ /j._ — Organe segmentaire de la région postérieure du corps ; grossissement 20 fois. » îJ. — Coupe transversale du corps dans le dix septième anneau, pour montrer l'existence de la cloison dans l'intestin; grossissement 17 fois. t (•>. — Figure idéale d'une partie de l'intestin dans le dix-septième anneau. » 7. — Coupe idéale longitudinale du pénis ; grossissement 'M fois. » s. — Coupe longitudinale de l'ovaire et du conduit ovarique : A. L'ovaire enveloppé de la partie basale du conduit ovaricjue ; grossisse- ment 90 fois. B. La partie tubulaire du conduit ovarique, pour montrer sa connexion avec le tube excréteur de la poche copulalrice; grossissement (S fois. » 9. — Coulie à travers le réceptacle des œufs, avec l'enlonnoir de l'oviducte; grossissement Go fois. » 10. — Portion de deux compartiments voisins du réceptacle des u'ufs, pour montrer le mode de développement des œufs; grossissement l7o fois. » 11. — OLuf dans son dernier stade de développement; grossissement puissant. ,, 12. — Figure schématique des organes génitaux du Lombric. )) i;{. — Figure schématique des organes génitaux du Telciidrilus; la iiorliim terminale de l'organe nulle est supprimée. )) 14. — Figure schématique des organes génitaux de VEudrilus; la portion termi- nale de l'organe mâle est supprimée. N. H. — Ce Mémoire était déjà sons presse, quand M. le D'' W. Michaelsen eut l'amabilité de m'envoyer son travail intéressant : « ISt'ftclireihuiig der ni MiindiiiKj.-i- gehici lier Siniihcsi f/rsiiiiinii-llcii TrrriroIrH" (.laliri». Ilandturi.;. wissm^cli. Ans- laltcn, VII, IS'.IO), dans l((|nel il décrit (|nfl(|nt's gciui's nouveaux, appartenant à la famille dis lUidriUiliti'. Sa dcscriiition de l'appareil femelle dans les genres l'.udri- loidcx, i\'eiiirrlarasilaire el ne pouvai(Uit être produites (|ue par des Acariens ou par (lesLIianqiignons, plus pro ha blême ut par ces derniers. J'annon- çais en outre mon intention d'éludier ces tumeurs et de faire connaître ultérieureiiieut le lésullat d(^ mou étude. (lelle-ci fut eiitrepiise ipiehpies jouis |)Uis tard. Pendant ([iiatre années, j en ai ajourné la publication, maillé le grand intérêt qu'elhï me semblait présenter, parce (pie j'espérais pouvoir réparer un accidi'ul regretlahle, (pii m'a mis dans l'impossibilité d'achever mes [(jcherelies et de leur donner la consécration de l'expérience. Après avoir constaté (pie chacune des trois tumeurs renfermait en abondance des spores de Champignon, j'avais mis l'animal à mort, puis coupé la queue en tronçons, l'n examen su|»erliciel in'ayant démontre, ainsi (pu- je l'ai déjà fail observei', que les Irois liiiiieiir> a\aienl essentiellement la mènu' siructnre. <'oniiiie leur UK.MAllQU.UiLK DKIt.MATOSE CAUSlÎE CIIK/. LK LKZARD VKI4T 2.V.] ress(!iHl)lauce exléricuie peiiiicUMit du reslc de le supposer, je lis réltide liistologiqiic de la première tumeur, mieux développre (lue les autres, cl réservai celles-ci i)Our des reclierches d'une autre nature; dans ce but, je les conservai simplement dans un tube à essai, où elles se desséchèrent, sans que les spores perdissent en rien leur vitalité. En ensemençant ces spores dans divers milieux, je pus assister à toutes les phases de leur germination et voir les filaments ainsi obtenus les reproduire elles-mêmes. L'évolution du Champignon étant connue, il me restait à déter- miner les conditions suivant lesquelles ce végétal, très probable- ment sapro|)liyte à l'état ordinaire, envahissait la peau du Lézard et y déterminait la maladie en question. Pour résoudre ce problènie, il me fallait tenter l'inoculation du Champignon ou de ses spores. J'ai la conviction (jce l'inoculation eût été positive, c'est-à-dire que des tumeurs cutanées se fussent progressivement développées au point lésé; toutefois, je ne puis citer aucune observation à l'appui de cette manière de voii'. Au moment où j'allais procéder à ces inoculations, je dus, en effet, quitter Paris pendant une dizaine de jours: ou était à la fin de juillet. Quand je revins, les vacances étaient déjà commencées : ou avait profité de la circonstance pour faire dans le laboratoire un raugementau cours duquel fut déplacé le tube renfermant les deux dernières tumeurs. Malgré des recherches réitérées, il m'a été impossible de le retrouver. Sur l'animal vivant, les tumeurs semblent être constituées uni- quement par une hypertrophie de la couche cornée de l'épiderme. En les raclant à la surface, on enlève des lambeaux cornés ; mais si le scalpel ou l'aiguille s'y enfonce, môme à une faible profondeur, on ramène rinstrument taché de sang et quehjues gouttes de sang viennent même sourdre à la surface. Malgré leur apparence, ces tumeurs ne sont donc pas exclusivement épideriniques, puisque des vaisseaux sanguins les parcourent jusque dans leur partie la plus superficielle; le derme prend donc aussi une certaine part à leur formation. L'examen histologiqne va confirmer pleinement cette première constatation. En examinant au microscope les lambeaux cornés obtenus par raclage de la surface, on les trouve envahis dans toute leur épaisseur par des productions étrangères, dans les(|uelles il est aisé de recon- naître des spores, ou couidies de deux sortes. Les plus nombreuses (fig. 2; fig. 3, B) sont des couidies septées, formées de deux à six cellules et le plus souvent incurvées en croissant. Elles dérivent évidemment de corpuscules ovoïdes ren- 244 R, BLANCHARD contrés en même temps qu'elles, mais en moins grande (|uantité: entre la simple cellule et la spore formée de cinq ou six cellules, c'est-à-dire arrivée à son complet état de développement, on trouve tous les in- 0 0 L V^. L termédiai- res. La lon- gueur de ces (; 0 n i d i e s varie avec le nombre des cellules qui les composent: elle peut atteindre jusqu'à 25 u.; la largeur oscille dans tous les cas entre 2 u. o et 4 a. Elles sont blanches et limitées par une très mince membrane; les cloisons séi)aranl les cellules sont elles-mêmes d'une grande minciuir : elles font i)arfois une faible saillie, en sorte que la surface de l'organisme est légère- Fii ment onfhiirc (flg. Il, 15). Le protoplasma (pii remplit les cellules est ordinairement iiomogèni! et incoloie : jKirfois iiourtant il se montre creusé de vacmdes pinson nu)ins nombieuses et inllltre de granu- lations fines et incolores. Ces conidies trouvent sûrement dans l'épiderme moibide, au sein même de la tumeur, des conditions favorables à leur évoluiion, puis(|irelles y grandissent et s'y segmentent luogressivement en une série de cellules. Une i)reuve plus convaiucaute, si possible, nous en est encoi'e donnée par ce fait, cpu' les ])lus grandes d'entre elles iirésenleiit parfois, soit à une seide de leurs exIriMniles. soit REMARQUABLE DEmiATOSE CAUSÉE CHEZ LE LKZAUI) VERT 2i") aux deux ensemble, une sorte de I)oui'^(M)ii clair, plus ou moius alloiigr, ([ui u'est autre chose (|m' le prcuiier rudiment d'un lila- nieut mycélicn, nr par alloui'cnieut et i,M'riniualioii d(» la cellule fei'Miiual(> (lii;-. 2, les trois derniers d(;ssins). Ce l'ail donne à penser que les conidies septées sont nées elles- nn^'uies sur des filaments mycriiens ([ui' se trouvent en quelque |)oint de la tumeur; les préparations fort simples que nous décri- vons actuellement ne nous ont donné aucun renseignement positif à cet égard, mais l'examen des coupes histologiques de la tumeur nous a j)rouvé l'exactitude de cette hypothèse. Les conidies dont il vient d'être question se rencontraient dans nos préparations en nombre vraiment prodigieux. A coté d'elles, mais avec une rareté relative, s'en trouvaient aussi d'autres, d'un aspect bien différent. C'étaient de grosses spores brunes, ovalaires ou claviformes, formées d'une à dix cellules (lig. 3, A); quelques-unes se prolon- geaient encore, par l'un de leurs pôles, en un filament étroit vX incolore, en voie de formation par bourgeonnement. Cette fois encore, on trouvait tous les intermédiaires entre la spore unicellulaire et la spore composée de dix cellules. Ce fait et celui du bourgeonnement mettaient hors de doute la vitalité des spores à l'intérieur de la tumeur; mais celles-ci prove- naient-elles des mêmes filaments que les conidies en croissant ou bien de filaments différents? Etaient-elles en relation directe avec la maladie ou bien avaient-elles été déposées par hasard à la sur- face de la peau, ainsi que jjourrait le faire admettre leur rareté relative? Ce sont là des (piestions que nous nous réservons d'examiner i)lus loin. L'étude des coupes transversales de la première tumeur est très intéressante et révèle nue structure tout à fait inattendue, que la figure 4 reproduit fidèlement. La peau seule prend part à la formation de la tumeur : la masse des muscles de la queue n'a subi aucune modification et s'unit de la façon habituelle avec la couche profonde du derme. Le tégument a une structure normale sur la plus grande |)artie de la p(''i'iph(''rie (le la (pieue, corn uu^ le montre la lig. 1 et comme il i"essort égale- iuaui de rexanu'U de la lig. i, h : en ces points, la structure de la peau correspond exactement à la (lescri[ttiou que nous en avons donnée jadis (1). (1) R. Blanrliîird, Recherches sur la sirucliirr dr In peau des Lézar(h. Hiill.
  • la Sor. Zool. (le France, V, p. \, 1880. 246 R, BLANCHAIU) Au niv(»aii de la tmnoiir. les sqiiaïues dorniiciiies se relèvent briis- (liieiiient : elles préseiileiit ime épaisseur eousidéi'abJe, (|ui va en augmentant de la périphérie vers le centre. Ce sont d'ahord des // r/ c__-- \ y papilles très épaisses, puis bientôt de longues papilles villeuses, (/, (jui vont en s'eflilant progressivement et dont la longueur est ju^ju'à ([uatre fois supérieure à l'épaisseur de la peau. Ailleurs, c, ces longues ])apilles ne vont point en s'eflilant, mais se renflent çà et là et présentent des arborisations lalérales s'étalant eu tous sens. Il en résulte que, sur des coupes verticales comme celles de la lig. 4, on trouve par places des îlots épidermiques, a, qui semblent être isolés du reste de l'épiderme el entièrement com])ris dans ré|)aisseur du derme. Le dernu! a donc subi um? hypertrophie considéiablr. On trouve d'ailleurs dans les papilles hypei'tropliiées les éiémouts normaux : le stroma est constitué par des faisceaux conjonctifs et surloul par une substance amorphe, granuleuse, où serpente un nhondaul lacis de vaisseaux sanguins et dans huiuelle se trouvent des amas de chromoblastes noirs de forme mal définie; les iridorylcs font entièremeut défaut. A la surface (h- la ([iicue se dressent donc nii grand nombre de pics et de crêtes, constitués par des smilévcmcnts du derme et laissant entre eux de larges vallées. ItK.MAlUU Ain.K IIKIIM AïOSK CAUSKK Cil K/. LK LK/.AlîI) VKltT 2.\1 Colles-ci sont oiitièrenieiit, coinhlées par do j;raiidos masses d'épi- derme corné, dont les coiiehes en stratification discordante sont intimement serrées les unes contre les autres. Çà et là pourtant, elles s'écartent et laissent entre elles des lacunes plus ou moins larges, dont nous indiquerons tout à l'heure la nature. Ces masses cornées sont déchi([uetées à la surface et vont sans cesse en s'eftritant : de là l'aspect irrégulier et comme tomenteux présenté par la tumeur. Quant à la couche muqueuse de l'épiderme, elle ne contribue que très faiblement à combler les dépressions délimitées par l'hyper- tropliie des papilles du dorme. Elle occupe sa position normale à la surface de celles-ci et les recouvre en entier. Elle aussi a subi une hypertrophie, mais son épaississement n'est pas très apparent et ne frappe point tout d'abord le regard. Certaines lacunes s'observent dans la profondeur de l'épiderme : elles sont creusées entre la couche cornée et la couche muqueuse, et non entre celle-ci et le derme. Telle est la structure singu- " .v«^«»£-^.,. Hère que présente la tumeur. ^*>- "^ '^"^-v^ ^ ^^ Pour en achever la description, , "' *^W^ il nous reste à indi({uer la situa- ^'^ tion occupée par le Champignon ^ • * dont nous avons reconnu l'exis- ^ ^- --^ tence. ' 4*^*^! ^"^ ~ Les deux sortes de conidies ""v? ' ^ s'observent aisément dans toute ^■^'t&î. l'épaisseur de la couche cornée; '"; mais, là encore, les conidies '"' ''' brunes sont peu nombreuses et dilhcilos à trouver, tandis que les conidies blanclios en croissant sont abondantes et se voient assez aisément sur les coupes. Elles s'infiltrent entre les lamelles cornées: ici, elles sont isolées; là, elles forment des amas plus ou moins considérables. Les conidies blinches s'observent ainsi depuis la surface jusque dans la profondeur de répiderme. Là. elles se trouvent en rapport avec un abondant mycélium, dont les filaments entrecroisés s'insi- nuent entre les cellules de la coiidie nunpieiise de repidenne et traversent en tous sens les lacunes les plus profondes, l'arloiil on les |tapilles deiiiii([ues, revêtues d'une mince couche (répilheliiiiu iiiu(|utîux, se montrent à nu (soif (|ue le rasoii- ait oiilevi' un fragment de tissu corné, soit (iii'iiiie lacune ail existé avant la coupe), on remarque une a])ou(laiito végétation mycélienue. Les 2\S H. I5LANCIIAIU) lilaiiieiits sont incolores, cloisonnés, larges de 3 a et présentent parfois une ramification latérale : ils s"entrenièl(!nt les nns aux antres et, prenant Icnr |>oint d'appui sur la eoncbe mn(|uense, se di-essent à l'intérieur de la lacune. Ils ne senihlent pas s'étendre au- delà de celle-ci, vers les parties les plus superticielles : les seuls fdanieiits qu'on observe dans ces régions semblent être des débris morts, arraebés à la coucbe gazonnante. C'est donc aux dépens de cette dernière, c'est-à-dire dans la i»arlie la jilus profonde de l'épiderme, (|ue doivent ])rendre naissance les conidies. Celles-ci se rencontrent m cITet à ce niveau, mais l'examen réitéré de nos nombreuses cou|)es ne nous a rien appris de net, quant à leur mode de formation. Notons pourtant qu'en certains endroits, comme sur la figure o (1), on voit, au milieu du feutrage des filaments mycéliens, de gros corpuscules ovoïdes ([ui semlihni être des conidies brunes à l'état jeune. Nous avons déjà fait observer ([ue les conidies en croissant commencent à germer alors même ({u'elles sont encore renfermées dans la tumeur. Leur vitalité est donc très grande et il semliie ([ue, mises en liberté i)ar suite de la desfiuanialion furfiii'arée de la tumeur, elles devront trouver aisément des conditions favoral)les à l(Mir germination. En effet, nous les avons vues germer dans ditlV'- rents milieux: dans l'un d'eux, leur culture pure nous a même permis de suivre toutes les pbases du développement du mycélium, jus(|u'à la reproduction des conidies. Nos cultures ont toujours eu lieu à la température amJjiantc, dans la seconde (|uinzaine du mois de juillet. Nous dissocions avec des aiguilles des fiagmcnts d'épidémie provenant de l'une quelconque des trois lumeurs et nous ense- mençons dans un milieu de culture, avi^c les précautions d'usage, les [larcelles ainsi obtenues : fpiel(|uc iietitesipie fussent celles-ci, nos ensemencements ont loujours cte jiositifs, tant les conidies étaient abondantes. En |)rocé(lant de cette manière, nous n'avons ])U savoir si ([uel- ques-unes des colonies développées dans nos cultures n'avaient jias eu iiour point de départ une grosse spore brune. La cliose n'est pas inqtossibic, mais nous devons faire observer (|iie, sauf un pelit nombre de colonies bactériennes, nous avons toujouis obleiiii des pbupies iiiyci'liennes assez semblables eiili'c elles pour (|iril fùl (1) CfUc lii^'iirc rc|)r(''sciilr à un jiliis fori i^Tossisscim-iil le |).iiiil a di- la li^'iiri' 1. REMARQFAnLr. DI'.II.A! ATOSK CACSKK CAIV/A \.K LKZAItl) VKItT i'iD possible d'alliriiier ([irelles étaient de iiiriiu,' nature et ajipai-tenaient à une seule et nièinc espèce de Cliainpi-nun. Dans l'eau albnuiincnse, la germination se fait bien, mais avec assez de lenteur pour qu'on eu puisse suivre tontes les |)liases. Les filaments mycéliens sedévelopi)ent aux dépens de l'une quelconque des cellules de la couidie : nu filament apparaît d'abord, |)uis un second, puis uu troisième; assez souvent, une ou plusieurs cellules restent sans germer (fig. 3, C, D). Les filaments j)Oussent en diver- geant; ils sont grêles, d'un blanc laiteux. Quand ils ont atteint une certaine longueur, ils se ramifient latéralement; mais, dans ce milieu spécial, ils ne donnent qu'une très maigre végétation. Il en est de même pour les cultures dans une solution de carbo- nate d'ammoniaque au centième : au bout de vingt-trois beures, les filaments les plus développées n'ont pas encore dépassé le stade représenté par la lig. 3, E. Pas plus dans ce milieu que dans le précédent, les filaments ne produisent des conidies; il est évident que le Cliampignon ne s'accommode pas volontiers de la vie au sein des liquides ou que les substances nutritives mises à sa dispo- sition ne lui conviennent pas, Kn tout cas, il est essentiellement aérobie, car on le voit s'étaler en une mince couche blanc de neige à la surface du vase, La culture en chambre humide, dans le bouillon de Veau stéri- lisé, ne donne aussi que de médiocres résultats. L'aspect est bien dilïérent, quand la culture se fait sur plaque. Sur l'agar-agar, chaque colonie acquiert en vingt-quatre heures le diamètre d'une pièce de cinquante centimes : du centre partent en rayonnant une foule de lllaments très grêles, qui s'enchevêtrent, se raniifieut abondamment et présentent sur tout leur parcours une largeur uniforme de 3 à 4 [j.. Au bout d'un jour de culture, on ne voit pas trace de conidies; il est probable qu'il s'en serait déve- loppé par la suite, mais l'expérience n'a pas été poursuivie. Sur des plaques de gélatine-peptone, la végétation est encore plus luxuriante que dans le cas précédent. Les colonies sont circu- laires et ont rarement plus de G à l'^^. La gélatine devient lluide, soit seulement au niveau de chaque colonie, soit sur toute l'étendue de la plaque ; en se développant, le Champignon sécrète donc une abondante diastise. Chaque plaque présente, à peu près en nombre égal, deux sortes de colonies d'aspect identique, mais dilTérant les unes des autres par la colo- ration. Les plus nombreuses sont blanches et incolores ; les autres ont une légère teinte jaune verdàtre. 2lj0 R. BLANCH.VnD Un jour après rciisoiiiciicoincut, les colonies vordàLi'os ont allcinl déjà toute leur expansion. Elles sont très semblables, à i)art la teinte, à celles (jue nous avons vues s(; développer sur l'agar-agîir et Fig. C. l'examen microscopique ne fait ([ue confirmer cette similitude. A la lin du deuxième jour, elles n'ont pas grandi, mais on constate entre les filaments la présence d'un grand nombre de conidies semi-lunaires (fig. G, B), absolument identiques à celles que renfer- mait la tumeur. Il n'est pas facile de (b'Lcinuiicr de (fuelle manière ces organismes ont pris naissance; nous avons |iourlant acquis la certitude (pi'ils naissent latéralement sur le mycélium, à la façon d'un bourgeon et au voisinage immédiat d'iiiu' cloison transversale (fig. G et 7, F). Les conidies restent d'ordinaire attacbées au rameau qui leur a donne naissance jus(]u'à c(! qu'elles aient atleini tout leur développement, fixées [)ar une de leurs extrémités. Le moindre contact sullit alors à les détacher, et c'est pour cette raison ([ue nos préparations en renferment un si grand noml^re à l'étal libre et une si |»etite (piau- tité à l'état de fixaliou. L'aspect de ces cultures ne se inodilie p;is les jours suivants. Les (colonies blanches sont très stMoblables aux précédentes, dont elles ne dilîèreut (pie |)iir la couleur: a l'd'il nu el au microscope. elles inonlrent la même stiucture ([ue celles-ci. Mlles atteignent au maxininin le diamètre d'une j)ièce de cimpiante ceidimeset (Mit liK.MAlîQFAlîLi; DKIi.MATOSE CAUSKK CIIK/. IJl LK/.AIID VKIl cic(iiiis déjà loiil.e leur croissance an bout d'un jour ;i un jour et (lenii; par la suite, elles se bornent à devenir pins toiilïiics. Le troisième jour, on y découvre des conidies en croissant, mais peu Fiu, 7. nombreuses; celles-ci sont d'ailleurs identi(|ues par leur structure, leurs dimensions et leur mode de formation, à celles des colonies verdàtres, en sorte que l'identité spéci(i(iue des deux sortes de cultures se trouve ainsi démontrée. Quelques colonies conservent ce nuMue aspect le cimiuiènie et le sixième jours et l'cstent aSnsi sans présentei" la moindre modilica- tion. Dès le troisième jour, la plupart se montrent, au contraire, traversées par quelques filaments mycéliens plus i;ros que les autres et à cellules moins loni;ues. Le quatrième jour, le nombre de ces filaments a augmenté, et l'on distingue nettement d'intéres- 2."»2 li. i;LA.\ciiAiii) SMiili's lorinations dont, la veille, on ponvait observer déjà la pro- niière éltamlie. Les ligures 6 et 7 nous dispenseront de les décilre longuement. Disons dès maintenant que ces formations, développées à l'extrémité des filaments, s'observent aussi bien sur les lilaments les plus i;rèles que sur les plus gros ; peut-être même sont-elles moins fré(|uenles sur ees derniers. D'ailleurs, il est aisé de cons- tater (jue gros et petits lilaments sont en connexion intime et ne sont que deux formes distinctes des rameaux d'un seul et même mycélium. On voit des ])Ourgeons latéraux d'une forme particulière naître sur le trajet des lilaments, non loin di; l'extrémité libre, G. Les uns sont des bourgeons ordinaires, destinés à s'allonger en un lila- meut nouveau. Les autres deviennent elliptiques, puis se reullent en une sorte de gourde qui repose sur le (ilameul par sa portion viMitrue, avec ou sans l'intermédiaire d'un très court pédoncule, 11, 1, K. Dans la figure I et dans quelques autres, nous avons repré- senté à l'intérieur de certaines cellules le protoplasma incolore et très finement granuleux, rétracté sous l'influence des réactifs. La figure K met en évidence l'état ultérieur de ces formations. La gourde se dédouble par une cloison transversale et la plus petite cellule s'allonge et se cloisonne à son tour; de même, le pédoncule peut s'allonger et se cloisonner, puis s'allonger encore pour donner naissance à une série de cellules intercalaires. Ainsi s'explique ce fait, (ju'il n'est point l'arc devoir sur le trajet d'un long filament iiiycélieii une ou plusieurs grosses cellules spliériques, mesurant jusqu'à 18 ;/. de largeur. iîoii iKiiiilirc (le filaments grêles se terminent par nue grosse cellule ovoïde, subsphérique ou pyriforme, ayant parfois encore un aspect un peu différent, L, M. Cette cellule présente, à son extrémité disliilc, un jtrolongement ellilé, (pii souvent se sépare, à l'aidi' d'une cliiixiii transversale, l'arfois encore le prolongement est (Idulile, on bien le lilament, au lieu de se terminer avec une pareille régularité, a ses dernières cellules de pins en |)liis ren- llées, M. X. l'ne antre proilnclion ;ipic.ile niérile (■giilenient de lixer notre attention. Mlle consiste en un r(Mill(Mnenl. ovoïde, (|iii bienli'tl se ilï'iiniile par une cloison. (). (".c rcntlrnient s'allaclic parfois lalcra- li'nirnl, à l'extrémité dn lilanicnUl*. on prend nit'nie ras|ie<-| (riin ovule analrope, i). Il finit pai' s'isoler et bientiM nirnie coniinence à germer. H. ('-'est donc là une forme [)arliculière de conidie, dont la véritable nature reste indéterminée. REMARQUABLli DKUMATOSE CAUSÉE CHEZ LE LÉZAIIU VEUT 253 Nous (levons niontlonncr enfin quo, dans la plupart des colonies hlanclies, vieilles de trois jours au uu)ius, nous avons neltciMent constat»' la présence de quelques spores brunes septées, tout à fait semblables à celles que nous avons décrites dans la peau ((i^^ 3, A). Nous n'avons pu malbeureusenient déterminer leurs relations avec la culture elle-même. Tel était l'état de nos recherches, ([uand nous avons dû (|uitter Paris. Nous nous proposions de les compléter au retour, ([uand la |)erle inopinée de notre réserve de spores est venue nous en empê- cher.Tout incomi)let (ju'il (»st. notre travail com|»orte néanmoins une série de déductions dout la discussion doit nous oceu[ier uutiu- tenant. La [)remière question ([ue nous ayons à tianeliei' est celle de l'identification du Champignon dont nous venons de suivre l'évolu- tion. Il n'est pas douteux (|ue nous ayons all'aire ici à un llypho- mycéte de la famille des Mucédinées. Cette famille constitue un i;r()U[)e essentiellement disparate, dans lequel on lauiic un nombre immense deCluimi)ig;nons filamenteux, en attendant (|u'uue connais- sance plus complète de leur organisation et des conditions de leur existence permette de leur attribuer une place définitive dans la classification. On tend à admettre pour beaucoup de Mucédinées (|u'elles ne sont (]ue des états transitoires, capables uéannu)ins de reproduction indéfinie, auxquels succèdent des états plus compli- qués, dans des conditions •encore mal connues. Semblable opinion a été émise notamment pour des Ilyphomycèles à conidies septées, appartenant aux genres Fusarium et Fusisporium. Il en est proba- blement de même pour notre Champignon, mais il est bon de noter ([ue nos cultures ne nous ont rien appris à ce sujet. Les conidies septées en forme de fuseau on de croissant se ren- contrent souvent dans la nature : elles proviennent de filaments mycéliens de structure trop variée,. i)Our que leur sim]»le C(tnsta- tation suffise pour une détermination générique. D'autre juirt, les diagnoses et les descriptions données par les mycologues sont généralement trop vagues ou trop incomplètes pour ({u'il soit possible, en s'en tenant à elles seules, d'identifier sûrement un objet. Le plus sur moyen d'arriver à une détermination i)récise est, dans les études de ce genre plus que dans aueun(> autre, de déter- minej' d'abord approximalivemeni rorganisuiC siiivanl, les procédés habituels, puis d'achever la détermination eu le e(unparaiil atten- tivement aux dessins publiés par les auteurs. 254 U. ULANCIIAUD Kii |)i-()('(''(l;iiil (le la soi-lc, iioiis avons ac(|uis la coiiviclioii (|ue notre Cliainpii-noii était uu Fiisarium Link, 1809, ou plutôt un ."^rlcnosporium Coi'da, 1837, ce genre résultant d'un (léineuibreinont (In incniier. Certaines des figures données par Corda (1) pourraient s'appliquer exaclenicnt à notre Clianipignou, si ce n'est que dans celui-ci tout est Ijlanc, tandis (|U(! l'espèce l'eprésentée par Corda (Selenosporiirm urticcarum) avait des liyphes et des conidies ron- gea très. Corda a été témoin (\u Ijouigeonnenuînt latéral des conidies en croissant, le long des tilanients inycéliens et au niveau d'une cloison intercellnlaiic : cette concordance de nos propres obser- vations avec celles du mycologue tchèque conliiMne donc notre déterminal ion. Celle-ci est encore corroborée parles observations de Wasser/jig (2),((ui déci'it ce même phénomène chez un Fusariiun très polymoij)he, rencontré sur des feuilles ayant séjourné (juchpu' Icnqts dans l'eau et cultivé à l'état de pureté dans du hoiiillon de \'eau légèrement acide, additionné de glycose; les filaments de ce (^ham|)ign()n se ramifiaient abondamment et avaient uiu; largeur de ï à 7 [j., caractères qui concoident encore avec ceux que nous avons indi(|ués plus haut. En revanche, Corda figure et Wasserzug décrit un pliénomène dont nous n'avons pas été témoin, à savoir la formation de conidies en croissant à l'extrémité libre des filaments mycéliens. Saccardo (3) donne même ce mode particulier de S])orulation comme caractéris- tique des Fasaiiuni : « conidia fusoidea vel falcata, matura typice ]>luriseptata, in sporoi)horis ramosis acrogena. » L'absence de ce caractère pourrait être invoquée en faveur de la création d'un genre nouveau, voisin du genre Selcnospoiiuin ; mais nue semblable pratique nous semblerait peu justifiée. En efïet, en établissant les trop nombreux genres que comprend actuellement la vaste famille des Mncédinées, on n'a ])as tenu sulfisamment coni|»le du polymorphisme de ces êtres. En raison de ce même polymorphisme, l'absence de spores acrog.ènes s'ex|)lique sufiisam- nient par les conditions spéciales dans lesquelles s'est faite la (1) A. C. .1. (Jord;!, Icone.-i fiingoniin liiiriit;ijue cognilonim. Prague, in fulio, is:{7. — l'onr le genre Sclotospariiiin, voir II, |>!. IX, lig. 30. ilessins .'J, (i, 7, 11. l'i, IC. l'I 17. Four le genre Scplm^poriiDii, voir I, pi. lil, lig. 17.1. (2) E. Wasserzng, Sur l(i produciion do l'iiireriinc clic:, iiiichiiics ('luniipi- rjnons. Annales de rinslitui l'asleiir, I, ]>. ;i:i,'j, ISS7. (.'5) P. A. Saccardo. Si/lloç/c fuiKjormu oinnitiiii hiinisiiiir coguilonitii . Palavii. ISSC. Voir IV, p. C'.Ci cl suivantes. REMAllQCAliLl'; DKU.MATOSE CAUSÉE CHEZ LE LÉ/.AIU) VEUT 25o ciiltiiie du (;ii;iiii|)itiii()n ; îissiiiéiiieiil, celui-ci rcucoulrc daus la nature des conditions bien dilTéreules de celles-là. Les i;rosses spores cloisonnées de couleur brune a|t|iaili('nn('nt, d'a]H'ès Corda, au genre Si'itlosporiuiii. Ce genre a-t-il ou iu)u des relations avec le genre S<'/('?u>.s7>o//(//// .M^est ce quaiiciiu observa- teur n'a dit jusffu'à présent. Ces relations, iu)us n'avons pu les démontrer netlenieut, mais nous croyons avoir apporté (juelques arguments en faveur de leur existence réelle. Quant aux formations variées, de forme plus ou moins globu- leuse, (jui prennent naissance à l'extrémité des lilameids, elles sont tout à fait comparables aux diverses sortes de conidies aériennes décrites i)ar Wasserzug. Les Fusarimii, les Sclcnosjioriuni et les Scptosiiorium se rencontr'ent fréquemment dans la nature : ce sont des végétaux sapro|)liytes, ([ui se développent sur les matières organiques en décomposition, |triiu'i|)alement sur les plajites putréliées. On connaît en outre deux espèces de Fasarium qui vivent aux dépens de débris animaux : F. larvarum Fuck., de couleur rouge, envahit les cadavres des chry- salides; F. an-ense Speg., d'un rose orangé pâle, se trouve dans les os d'Oiseau putréfiés. C'est donc un fait très reinaniiiable, de voir un Sclcnospnrium, c'est-à-dire un Champignon essentiellemeid, sai»i'opliyte et pulri- cole, s'adapter si parfaitement à la vie parasitaire, chez un animal aussi élevé en organisation que l'est un Saurien, et déterminer chez celui-ci une maladie très grave, dont l'analogie avec les teignes des Vertébrés à sang chaud ne saurait être méconnue. Certains auteurs ont prétendu que les Champignons des teignes et du muguet étaient des espèces banales, ré|)andues çà et là dans la nature et ca])ables de se ilxer accidentellement sur la [)eau ou les niii(|iieuses. Les végétations luxuriantes qu'on obtient en cultivant ces organismes à l'état de [tureté jiermetteiit assurément de su|q)oser que leur phase ])nrasitaire n'est |)()int leur seul état de dévelo[»|)e- ment, mais ([ue, dans certaines conditions encon; inconnues, ils ac([uièrent normalement une structure i»lus conq)li(juée et un ensemble de caractères nouveaux. On conviendra (|tie les faits rapporti'S dans le présent travail vienneid, plaider en fa\eur tie celle nianièrt! de voir. 251) LES OISEAUX HYBRIDES IIENCONTRÉS A E'ÉTAT SAINAGE, par A. SDCHETET, PREMIi:UK PARTI K. Les Gallinacés. Dans l'Ordre des Gallinacés, la famille des Phasianidés et celle des Perdicinés nous olïrenl quelques exemples de croisements, mais ces croisements sont extrômement rares. L'hybridation ne se manifeste d'une façon particulière que parmi les Tctfauiiidés ; chez ceux-ci, les six espèces européennes contractent entre elles des alliances suivies de fécondité, le Tctrao tetrix et le T. urogallus se mélangent même très fréquemment. L'accouplement de ces deux Oiseaux a seul été constaté de visu. La double origine de tous les hybrides provenant des autres croisements n'a donc pu être établie que par des conjectures, tirées généralement de l'examen des caractères extérieurs. Mais les difl'érences morphologiques que présentent certaines espèces étant très peu sensibles, il s'ensuit que la reconnaissance du produit est dilïicile à faire, d'autant plus que la coloration du plumage varie suivant les saisons. Aussi, plusieurs des faits que l'on cite restent très hypotiiétiques. Les diverses espèces de Tétraonidés ne se marient pas seulement entre elles; un type très caractérisé par sa queue en forme de lyre et sa grande agilité, le petit 7'. tetrix s'allie au genre Phasianus. De nombreux faits de ce croisement ont été observés en Angleterre depuis une cinquantaine d'années, et tout dernièrement sur le continent européen. Cette particularité, digne d'être remarquée, trouve, pensons-nous, son explication dans l'importation d'une de ces deux esi)èces dans les cantons habités par la première. Ces cas d'hybridation entre deux espèces de genre très distinct sont uniques; tous les autres croisements féconds que nous allons examiner se sont, en effet, produits entre esi)èct'S rai)prochées. Nous nommerons : 1° Francolinus vuhjaris X Fr. picta, 2" Callipepla yainhcli X Colinus cdlifoiiiictts, 3» Perdix cinerea X P. rubra, 4» Perdix cinerea X P. soxatilis, 5" Perdix saxatiiis X P. rubra, OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 257 6° Tctrao telrix X T. urojjallus, 7° Liujopus scoticus X L. mutus, S*' fjKjopus alltusX L. mutus, 9° Gallus Sonnerati X G. banJciva, 10° Euplocamus lineatus X E. melanotus, 11° Phasiauus Rcrvcsi X Pli. colchicus, 12" Ph. versicolor X Pli. Sœmmeringiy 13° Tetrao tetrix X Lagopus mutus, 14o Tetrao tetrix X Bonasa hetulina, lo» Lagopus albus X B. hetulina, 160 /;, albus X B. betulina, 17° /.. scoticus X T. tetrix, 18o L. albus X T. tetrix, 19° Tliaumalea picta X Phasianus vulgaris, 20° Euplocamus nycthemerus X Ph. colchicus, 21" Ph. colchicus X T. tetrix, 22° Ph. vulgaris X Lagopus albus. Disons tout de suite que les croisements compris sous les numéros 3, 11, 13, 14 et 22 ne sont pas suffisamment attestés; les croisements indiqués par les numéros 4, 5, 7, 12, IG sont assez probables; sont authentiques les numéros G, 18 et 21; paraissent également bien assurés les numéros 1, 10, 14, 17, 19 et 20 (mais le croisement qui porte le n° 10 a lieu plutôt entre variétés qu'entre espèces), enfin le n° 9 n'est pas prouvé et le n» 8 est assez problé- mati(iue. Si l'on considère le grand nombre d'espèces dont se compose l'ordre des Gallinacés, le chifïre des croisements que nous indiquons paraîtra peu élevé; c'est cependant après avoir fait des recherches bibliographiques très étendues, après avoir interrogé beaucoup de naturalistes et fouillé les divers cabinets zoologiques, les musées ou les collections particulières, ([ue nous avons pu l'établir. Mais il probable que le nombre de ces croisements s'augmentera à mesure que l'action de l'homme se fera sentir davantage, c'est-à- dire à mesure (jue les forêts se défricheront, ([ue les champs se cul- tiveront, que l'aire des grandes chasses se rétrécira et que l'impor- tation de nouveaux gibiers deviendra plus fréquente. Il ne faut pas oublier, en effet, une remarque fort imporlante : c'est que les espèces que nous venons de nommer sont toutes comestibles et chassées par l'homme. L'inégalité dans les sexes, suite inévitable de la destruction qui s'opère, le trouble apporté dans les mœurs de III. — 17 2S8 A. SUCHETET ces Oiseaux par les changements que nous avons rappelés, peuvent certainement amener les mules ou les femelles surnuméraires à contracter des alliances avec les nouveaux venus ou avec des espèces étrangères déjà existantes. On a même constaté des croisements entre des Gallinacés vivant à l'état sauvage et des Gallinacés vivant en domesticité, nous en dirons quelques mots à la lin de cette étude. Les hybrides, provenant des divers croisements que nous venons d'indiquer, se sont-ils propagés, ont-ils reproduit leur race? Nous pouvons aftîrmer que non. Sont-ils pour cela stériles? D'après les expériences qui ont été laites, ils le sont pour la plupart lors(iu'ils se croisent entre eux, l'infécondité des mâles pouvant être établie comme règle générale. Mais les individus de sexe femelle, que l'on rencontre en très petit nombre, sont sans doute capables, en s'accoLiplant avec les espèces pures, de donner des jeunes. Seulement ces produits, empruntant ainsi les trois quarts de leur sang à l'une des espèces mères, ne tardent point à faire retour au type prédominant et par là leurs caractères mixtes s'effacent peu à peu. Le feu professeur Severtzow aurait eu l'occassion de constater chez certains exemplaires appartenant au genre Telrao de légères traces d'hybridation qu'il attribuait au mélange plusieurs fois renouvelé des espèces pures avec les hybrides. La chose est vrai- semblable. Il ne faut cependant pas oublier que, du croisement direct de deux espèces, naissent parfois des produits dont les caractères sont presque exclusivement ceux de l'un des deux l)arents. Perdicinés Genre Fraucolinus Francolinus vulgaris et Fr. pictus. Le croisement de ces deux Oiseaux est mentionné par MM. Hume et Marshall (1). Ils racontent que le capitaine Butler tua six ou sept hybrides près de Deesa où on a rencontré les deux espèces. Ces Oiseaux sont plus forts que les Paiuted Partridges /F. pictus) ; les lianes sont d'un brun très sombre, le bec est noir, les jambes et les pieds sont de couleur saumon. (1) Game Jiirds o/' India, II, p. 2ij. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGK 259 Genre Ortyx CaLLIPEPLA GAMBELI (1) et COLINUS CALIFORNICUS (2). D'après uue cominimicalioii (jui nous est faite par M. Manly Hardy de Brewcr (États-Unis d'Amérique), la rîanihcllo Quail et la Calilornica valley Quail s'eutrecroiseraieut. Le récent Hnnd-Book d'Elliot Coues sur les Oiseaux des régions arrosées par le Missouri ne parle cependant pas de ces croisements, quoique l'auteur décrive longuement les diverses espèces a})partenant au genre Ortyx. M. Geo. B. Sennett a annoncé à la réunion du 21 février de la Linnœan Socieli/ of New York (3) qu'il venait d'obtenir un hybride bien marqué entre la CalUpepla squainata et le Colinus cirginianns, mais il n'indique pas si l'oiseau a été tué à l'état sauvage. Nous n'avons donc point fait figurer cet hybride sur notre liste; l'habitat des deux espèces n'est pas le même. Genre Perdix Perdix cinerea (4) et Perdix saxatilis (o). Bureau delà Malle a, le premier, parlé du croisement de ces deux espèces (6), le fait (ju'il raconte est néanmoins resté assez probléma- tique comme on va le voir. Dans la partie du Perche où se trouvait son domaine, la Perdrix rouge, surtout la grosse Bartavelle ou Perdrix grecque, se trouvait en grande majorité, mais, en 185i, la Bartavelle rouge avait piesque complètemenfdisparu. Depuis plus de dix ans, le garde rapportait qu'on avait aperçu des Perdrix rouges avec des ailes de Perdrix grises. 11 parvint un jour, sur les indications que lui donna Dureau de la Malle, à découvrir, dans le territoire de Calonard, situé entre deux grands taillis, des Perdrixqui paiurentètre lei)r()duit de la Bartavelle grecque femelle, avec un mâle de Perdrix grise, nommée la Roquette (7), étrangère aussi et originaire des Pyrénées-Orientales. (1) Ou Lophortyx gambeli. (2) Ou Tetrao californiens. (3) Abstract of the Proceedings ot the Linnœan Society, 7 mars 1890. (4) Ou P. cineracea ou Tetrao perdix ou encore Slarna cinerea. (o) Ou P. grœca. (6) Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, p. 784, 1805. (7) La Hoquette est probablement la variété damascena. 260 A. SUCHETEÏ Le célèbre auteur de V Economie politique des Romains pensa que la Bartavelle, pressée par la violence dé ses désirs, et ne trouvant plus dans le canton qu'elle habitait de màlc de sa race, avait con- tracté cette union avec le niàlo de la Roquette. Dans son récit il s'est montré très sobre de détails et n'a point décrit les produits, aussi Isidore GeolTroy Saint-IIilaire a-t-il remar- qué que Dureau de la Malle n'avait point justifié complètement sou opinion (1). M. de Quatrefages trouve également les quelques ren- seignements qu'il a donnés tout à fait insuiïîsants (2). Par quelles circonstances, eu eiïet, Dureau de la Malle a-t-il pu savoir que c'était précisément la Bartavelle qui avait joué dans ce croisement le rôle de la femelle et non celui du mâle? Qui sait encore si ces i)ro{luits ue tiraient poiut leur origine de la Perdrix rouge? C'est à peu près le seul exemple que l'on ait cité; cependant M. Louis Calpini nous écrit de la Suisse qu'il a vu un spécimen provenant du croisement de P. cinerea et de P. saxatilis; s'il ne fait point erreur, ce sujet est conservé à Sion. Nous avons interrogé M. Bonoin-Gliappuis, de cette ville. Celui-ci nous a répondu que deux spécimens avait été remarqués dans son canton. Perdix cinerea et Perdix rubra (3) Aux yeux de tous les chasseurs ces deux Perdrix ont toujours passé pour des ennemis irréconciliables. Aussi Buiïon avait-il cru l)ouvoir s'exprimer ainsi à leur sujet : « Si l'on a vu quebiuefois » un mâle vacant de l'une des deux espèces s'attacher à une paire )) de l'autre espèce, la suivre et donner des marques d'empresse- » mejitet même de jalousie, jamais on ne l'a vu s'accoui)ler avec la » femelle, quoiqu'il éprouvât tout ce qu'une privation forcée et le » spectacle perpétuel d'un couple heureux pouvaient ajouter au » penchant de la nature et aux influences du printemps. » Cette règle soulïrirait-elle quelques exceptions ? — Un jour, en passant devant la boutique d'un marchand de gibier, un membre de la Société nationale d'acclimatation, M. Duwarnet, aperçut un sujet qui, dit-il (4), montrait des marques évidentes de son hybri- dation : « Son bec et ses tarses étaient rouges. Les plumes des (1) Hisl. (jén. (les Règnes organiques, III, p. 131. (2) Revue des Cours scienlilifiues, p. 1:^8, 18(384)1). Voy. eiicin'c Coiuples-reiuius de l'Acad.des Se, XLllI, p. 784, 18;)r), où les mêmes réserves suiil cxpiimécs. (;}) Ou P. rufa ou Tetrao ru fus ou encore Caccabis rubra. (4) Rulloliti de la Société (rAcclimiilation, p. 54o, 1874. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE 201 flaucs, bien qu'un peu moins vivosj étaient celles de l'espèce rouge. Les ailes, le dessus du corps étaient ceux de la race grise avec des tons un peu plus chauds. » Déjà un autre nieuihre de la Société avait signalé ce fait, observé par lui dans le département de Maine-et-Loire, d'une couvée simul- tanée, dans le même nid, de trente à trente-cinq œufs par deux Perdrix, l'une grise, l'autre rouge (1). Cependant ces renseignements ne sont pas sullisants pour attester que le croisement de la /*. rubra et de la /'. cinerean eu lieu réelle- ment et qu'il a été suivi de fécondité. M. Hamon le Stranger nous fait savoir que ces deux espèces habitent les mômes champs à Hunstanton Hall (Angleterre) ; jamais aucun hybride n'a été ren- contré ni par lui, ni par les garde-chasse, quoique ses recherches aient duré plus de vingt ans. Perdix saxatilis et Perdix rubra (2) D'après Bailly (3), la Bartavelle s'accouple parfois dans les monta- gnes avec la Perdrix rouge. « Il résulte de cette alliance, dit cet auteur, des sujets qui, par la taille, les couleurs et les dispositions, tiennent le milieu entre les deux espèces, etc. » MM. Deglaud et Gerbe (4), après avoir examiné plusieurs de ces produits, ont constaté des difïérences très notables sous le rapport du nombre et de l'étendue des taches du cou ; « chez un mâle que M. Devron a reçu de Grenoble, disent ces auteurs, le bord externe de la bande noire qui encadre la gorge est à peine festonné par de rares taches qui s'en détachent; sur deux autres mâles, l'un pro- venant aussi de Grenoble et envoyé par M. Bouteille, l'autre d'origine inconnue, les taches un peu plus nombreuses se dispersent assez loin sur les cotés et le devant du cou ; enlin deux femelles, dont l'une appartient au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, diffèrent si peu par le nombre et l'étendue des taches du cou des femelles de la Perdrix rouge, qu'on les rapporterait volontiers à cette espèce, si la double bande noire des plumes des flancs ne les en distinguait. » M. Bouteille a décrit (."ij ces divers hybrides sous le nom de P. Labatiei. Après les avoir regardés comme une espèce distincte, (1) Voyez le Bullelin de ISfil, p. 288. (2) Les notes (jue nous avions rassemblées sur ce croisement ayant été égarées en partie, nous ne pourrons être aussi complet que nous l'aurions désiré. (3) Ornilliologie de la Savoie, III, p. 187. (4) Ornitholorjie européenne. II, p. M. Paris, ISt'iT. (5) Ornithologie du Dauphiné, p. :J37. 2G2 A. SUCHETET à l'exomple de tous les chasseurs du Dauphiné, puis après avoir changé d'avis, cet ornithologiste est revenu à sa première opinion, parce que, dit-il (p. 337 et 338), « si dans le voisinage des lieux qu'habite la Rochassière, on trouve quelquefois la Perdrix rouge, on n'y voit jamais la Bartavelle. » Le professeur Blasius a mis aussi en doute la valeur de cette prétendue espèce, « en se fondant sur ce qu'il n'a jamais pu l'obtenir dans son pays natal, et alléguant ce fait, que son auteur lui-même ne s'en est procuré ({u'un seul exemplaire (1) ». La majorité des ornithologistes se prononce cependant en faveur de l'hybridité. A ce sujet, M.Lacroix, de Toulouse, nous écrit qu'il possède dans sa collection un hybride de la Perdrix rouge avec la Perdrix barta- velle ; il connaît un deuxième spécimen chez un de ses amis. Ces oiseaux ont été capturés à l'état sauvage, le premier dans les environs de Muray, 20 kilomètres sud de Toulouse, et le second près de Miremont (Haute-Garonne), sur la ligne du chemin de fer de Toulouse àFoix (Ariège), à 35 kilomètres sud-est de Toulouse. Ces captures ont été faites pendant les années 1869 et 1872 (2). Nous pouvons signaler deux autres exemplaires dans la collection de M. Lemetteii, à Bolbec (Seiue-luférieure). La collection du D"^ Marmottan doit aussi renfermer un hybride de Bartavelle et de Perdrix rouge, autrefois préparé par M. Bémer, naturaliste à Paris. Cet Oiseau avait été tué dans la Sartlie. Enfin un spécimen auquel on attribue une semblable origine se voit dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle de Marseille; il a été signalé, nous écrit M. Mariou, directeur de ce Musée, dans VOnutholofiie de Jaubert et Barthélémy Lapommeraie; il avait été acheté mort sur le marché de Marseille. PeRDIX MONTANA. Buffon (3) fait une race distincte de cette Perdrix « parce que, dit-il, elle no ressemble ni à l'espèce grise, ni à l'espèce rouge, et qu'il est dilTicile d'assigner celle de ces deux espèces à laquelle elle doit (1) Voyez M. Olphe-Gaillard, Coniributions h la Faune nrnilhologiqne de l'Europe occidentale, fasc. xxxix, p. S, mai ISSO. (2) Dans son Calalogue raisonné des Oiseaux obscm's dans les Pyrénées fran- çaises, p. 17, M. AdiiiMi F-aci'oix parli' d'un autre liyl)ii(l(' conservé dans k> Musée d"liisl(iirc nalurclle de Toulouse. Nous nous dcuiandons s'il n'y a pas lieu ici à doidjje eni))loi. (3) Œuvres complètes, V, p. 240. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 263 se rapporter ». Il dit qu'on assure ([u'elle se môle (juelquefois avec les Perdrix grises et il la soupçonne fort, mais sans pouvoir citer aucun exemple, de se mêler aussi avec les Perdrix rouj;cs. Par ces raisons il est porté à la regarder comme une race intermédiaire. Nous pensons que la P. montana n'est qu'une variété de la Perdrix grise, comme l'indique M. Olplie-Gaillard (1), comme l'ont pensé aussi MM. Degiand et Gerbe (2). M. Thomasso Salvadori (.'{) l'a décrite ainsi : « tout entière couleur de châtaigne, excepté le cou et les jambes ([ui sont de la couleur du Lion, quoique un peu moins clairs. » En parlant de cet Oiseau, I.-G. Saint-Hilaire(4) s'est exprimé ainsi: « il y aurait, selon plusieurs ornithologistes, des métis de Perdrix grises et Perdrix rouges; la P. montana de quelques auteurs serait établie sur ces derniers métis, mais cette opinion est contredite par plusieurs faits. » Une récente notice de M. Louis Petit (.")), considère de nouveau la P. montana comme une simple variété de la P. cinerea. Nous signa- lerons un exemplaire au Musée de Rouen et un autre au Musée de Marseille. Tetraonidés Genre Tetrao Tetrao tetrix (('») et Tetrao urogallus (7) Presque tous les ornithologistes s'accordent à dire que le Tetrao urogallus 9, pour des raisons dont nous chercherons une explica- tion à la fin de ce chapitre, se croise en liberté avec le Tetrao tetrix (-f et donne naissance à l'Oiseau appelé Rackelhaue (8). Celui-ci, presque toujours du sexe mâle, comme son nom semble l'indiquer, est très répandu. (1) Contrihulions a la faune ornithologique de l'Europe occidentale, fascicule XXXIX, p. 20, mai 1,S86. (2) ODiith. europ. ("^) Fauna d'Ilalia. Parle seconda, l'cceUi, p. 191. Milano. (4) Hist. des règnes organiques, III, p. 181. (5) Bulletin de la Société Zoologique de France, XIV, p. 21G, 1888. (6) Autres noms : Lyrurus telrix ou Urogallus minor. (7) Ou Vrogallus major. (S) Ses noms scientifiques sont les suivants : l'rogalhis minor pnnclatus Rrisson; Tetrao hyhridus F^inné.- Tetrao médius Fritsdi; Tetrao tetrix interme- r/ï».s LanfisdorlT; Tetrao nrogallides Mlsson: T. hi/bridus ex urogallo et tetrice (iloger; Tetrao vrogallo-tetricides Sundevall,- Lyrurus uieilius Breiim; Tetrao urogallus hybridus Dresser; Tetrao urogallo-telrix Bogdanow. 264 A. SUCHETET Il a été d'abord rencontré en Suède, dans le Smâland (ancienne province au sud de la OoUiie orientale) et le Vestergotland, où Rutenskiold tua deux exemplaires pendant le printemps de l'année 1744 (1). NiIsson(2) l'a signalé ensuite dans le district deKalmar, (Gothie), dans le Roslagen, (partie de la province d'Uplande), et le et le Sodermanland (ancienne province de la Suède, entre la Baltique, les lacs Malar et Hjelmar, la province d'Uplande et la Gothie orien- tale), ainsi que dans le nord du Wermland, près de Linkôpings, dans un endroit montagneux et sauvage. En Norvège, d'après le même auteur, il n'est pas rare aux alentours de Kungsberg; quelquefois il apparaît dans la partie nord de Shane. Le i)rofesseur C()llelt(3) dit même ({u'un nombre considé- rable de ces Oiseaux sont tués chaque année dans les différentes parties de ce royaume; ceux qu'on apporte à Christiana viennent de Gudbraudsdal,d'Osterdal, des parties sud deTroudjen stil't (diocèse), et de Thelemarken, dans Christiansand stift. Le point nord le plus éloigné où ils ont été trouvés, et où ils peuvent être vus, dit cet auteur (4), est le Balsfjord, près Tromso (69° 20'), cette localité étant l'extrême limite d'un des parents : le Tetrao tetrix. Blasius rapporte (5) que le Rackelhane se voit assez souvent dans les forets du nord de la Russie. Sparmann (G) l'avait déjà signalé dans la FinUinde et dans la Courtaude (7), le prof. Germann dans la Livonie (8). On le tue aux environs de Saint-Pétersbourg (9), on l'ap- porte sur les marchés de cette capitale en grand nombre (10) ainsi qu'à Moscou. M. Lorenz, naturaliste de cette ville, aurait eu l'occa- sion d'examiner ainsi un grand nombre d'exemplaires pendant l'espace de quinze années (11). Un sujet du sexe féminin, conservé (1) Voyez son récit envoyé à l'Acadéniie des Sciences de Slockholm : Kong, svenska Vetenskaps Academiens, V, p. 181, 182 et 183. (2) Skand. fauna, 1858. (3) Remarks on the Ornithology of nnrlheren Norway. Vidcnskaps selskabet forhandlinger, I, p. 233 et suiv., 1872. (4) « Tlie most northerly point at which il lias heen found or indced can occur. » {")) Reise in europaischem Russland, in den Jahren iSiO und /W/. Branns- chweig, 1844. (6) Muséum Carlsoniannm. llolmia', 1786. (7) Pour celte dernière contrée, voy. aussi LangsdorlT in Comptes-rendus de l'Acad. des Sciences de Sainl-Pélersbourg, 1811. (8) Voy. le docteur Meyer d()IIenl)ach. Magazin der Gesellscliafl naturfors- chender Freundc in Berlin, p. 3;$7 et suiv., 1811. (9) Voy. Bogdanow, op. cil., p. 3(5. (10) Voy. Langsdofî, Meyer, que nous venons de citer, et Tennninck {Ilisl. des Gallinaci-s, III, Paris, ISliJ). (11) Voy. Prof. Severtzow, in Mémoires des Naluralistes de Moscou, 1888, OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 265 au Musée de Dresde, provicat du goiivernemeut de Wladimir (1), deux autres, de sexe mâle, d'Archangel (2). De temps à autre, nous écrit M. le professeur Taezanowski, le Rackelhaue se montre en Pologne; deux exemplaires, ([ui sont conservés au Musée de Varsovie, viennent de la Lithuanie (gouver- nement de Minck). En Allemagne, il se rencontre plus rarement, aussi son origine hybride a-t-elle été longtemps contestée dans ce pays. On ne connais- sait guère encore, au commencement de ce siècle, ([u'un exemplaire pris par Klein en 175(3, dans le duché de Kaussuhen, en basse Pomé- ranie (3), mais, depuis, cet Oiseau a été rencontré dans plusieurs contrées (4). Le physiologiste Wagner eut en sa possession un exemplaire provenant de la Bavière méridionale (5). M. A. B. Meyer a signalé, en 1881 et 1883 (6), deux autres sujets tués sur la frontière de la Saxe, dont l'un à Kost, près Sobotka (Bohème du Nord); il le mentionne encore aux environs de Dresde, (district de Rohrdorf) (7). Dans la principauté du prince Camille de Rohan, dit le Journal de chasse de Vienne (8), on tua non loin de Schrow, pendant lecou- rant des années 1880 à 1887, huit Rackelhanes, trois furent tués en 1880, 1881 et 1884 par le baron Elning, un autre en 1882, par le Kronprinz Rudolph (9), un cinquième en 1883 par le duc de Cobourg Gotha, et les trois derniers par le prince Alain Rohan, pendant les années 1885 et 1886; on trouva aussi, en 1887, un Rackelhaue mort. Ajoutons qu'un dixième exemplaire fut abattu par le prince Rudolph dans la Bavière du Sud, aux environs de Gundens, en 1883. Mais c'est dans le Nord de la Prusse que le Rackelhaue se rencontrerait le plus souvent; d'après leD^Wurm (10), (1) D-- A. B. Meyer, de Dresde, Unser Auer Rakel und Birkwild und seine Abarten. Wien, 188G. (2) Dr A. B. Meyer, op. cit. (3) Voyez le D-- Meyer, d'Oiïenljacli, loc. cit.. 1811. (4) Pasteur Brehm, Handbuch der Naturgeschichle der Vogel Deutschlands, p. 507 et 508. Ilmenau, 1831. {"i)\ojez Lehrbuch der Physiologie, p. 2(5. Leipzig, 1839. (G) Dans Mittheil. ornithol. Ver. in Wien. (7) Mittheil. ornithol. Ver., p. 9,1884. (8) Page 342, n» 11,1887. (9) Cependant, dans Mitlli. Ornith.. 1S83, et .lagd-Zeiding , même année, il est rapporté que le Kr()n|)rinz iJudolph tua deux exemplaires remarquables dans une forêt (jui avoisine la route qui conduit de Soijan Podol à Sol)t)lka et (jui, pensons- nous, fait partie de la principauté du i)rince Camille de Bohan. (10) Zool. Garten, p. 152, 1880. 266 A. SUCHETET on en voit beaucoup dans le Livland; le baron von Kruduer a parlé (1) de quatre exemplaires tués dans cette contrée en 1883 et en 1884 (2) ; deux autres ont été nouvellement tirés au château de Trikateu (3). Siji:nalons encore, dans l'est de la Prusse, un magnifique Rackel- hane tué à Ratzeburg, sur la place des Tetrix, par M. l'Inspecteur des forêts Nitche, et un deuxième tiré dans les montagnes de Brangiszko, par le fils d'un garde forestier (4). LeTyrol, la Carniole eu Autriche, l'Italie, la Suisse, nourrissent cet étonnant hybride. L'individu conservé au Musée de Bergame provient des Alpes qui avoisinent cette ville (o). Le spécimen décrit par M. Victor Gan'é (6) fut tué près de Lengendfeld, dans l'Ober- krain. Les deux exemplaires du Musée de Gènes viennent du Tyrol italien (7). Un autre, conservé au Museo dei Vertebrati, de Florence, fut abattu sur le mont Tuttoga en Avril 1862 (8). On a signalé de nouveaux sujets dans le canton d'Uri, dans l'Oberlaud Saint-Gallois et dans le Valais (9). Dernièrement, le colonel H. de Salis faisait savoir (10) (pic deux magnifiques exemplaires, tués dans la vallée de Pratignan, avaient été envoyés dans la collection de M. Challandes. Enfin, le Rackelhane s'est montré en Ecosse, depuis l'introduction récente d'une des espèces mères, VnrofjaUns, qui avait presque complètement disparu (11). M. Campbell, de Glascow, nous signale entre autres un individu tué en 1869 à Sullzallam (Clackmannan Shire). Le premier hybride paraît avoir été tué vers 1842 dans les terres de Dunira (12). Encore peu d'observations ont été faites sur les mœurs du Rackel- hane. Il se trouve, dit le pasteur Breiim, dans les lieux déserts, il (i) Jagd-Zeitung, p. 40G, 188;i. (2) Voyez p. 501 et 502. (3) Voyez Jagd-Zeilung. p. ."iOO, 1888. (4) L'exemplaire de I{iitzel)iirg a été envoyé à M. Bock, de Berlin, pour être empaillé. Jagd-Zeilung, p. 344, 1888. (;■)) Cominunieation qui nous a été faite par .M. Cannozzi. (C) Jagd-Zeilung. p. 237, 188'i. (7) Communication de M. le Marquis Doria, conservateur de ce Musée. (8) Nous devons ce renseignement à l'obligeance de M. (iiglioli. (9) Voy. Tschusi, Len Alpes. Strasbourg, iSl'A. (10^ Jahresbericht der N. G. Graub, VIII, Chur, 188:{. (11) VoyezNilson, Skand. Fauna,i868. De nombreuses indications ont tic données, d'après cet auteur, dans VInsIdtut, XI. p 298. Voy. aussi le 1)'^ Wunn, Die dents. Wald-Tlnhner. Zool. Garten. Frankfurt, 1880. (12) James Wilson, Nftiice nf the occurence in Scollainl of llic T/'huio iiifiliii.<. etc. l'roceedings of tlie royal Sociely of Kdimlturg. I, \\. îV.t.i. lS'i2-IS'i:{. C'est I.ord Breadalbane qui a introduit l'Urogalle en Ecosse. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 267 aime les bruyères, et recherche, pendant l'hiver, les collines cou- vertes de genévriers. Laugsdoriï, de Saint-Pétersbourg, dit que les gens G{ni le vendent au marché le désignent sous le nom de HMeBaji memep.Ka ou Tétras des champs, ce qui fait supposer, ajoute l'auteur, qu'il a une manière particulière de vivre et qu'il préfère les champs aux forêts (1). Sa nourriture parait être semblable à celle de l'Urogalle et à celle du petit Coq de bruyère. Ruteuskiold, ([ui l'observa le premier, l'aperçut sur le baltz de rUrogallus, au milieu des Poules; il le vit aussi, mais plus rare- ment, sur les places où le Tétrix fait ses jeux d'accouplement. Nilsson, auteur très complet eu cotte matière, dit que c'est surtout pendant le printemps qu'on le rencontre. A ce moment il pénètre sur les jeux des deux Coqs, quelquefois on en aperçoit plusieurs sur le uième balz; d'après le célèbre ornithologiste, c'est dans les jeux du Tétrix qu'on le voit le plus souvent. Il se bat avec ce dernier, le chasse même; cependant il ne cherche pas à profiter de sa victoire et à s'emparer des Poules. Parfois, faisant irruption dans le jeu du grand Coq, il le poursuit aussi, car il a presque autant de force que lui et possède l'agilité du Tétrix. Lorsqu'il s'est rendu maître de la place, il saute sur les Poules urogallus. Pour lui il ne possède aucun balz, on ne le voit jamais avec ses semblables ou avec ses propres Poules; il vit seul, dispersé çà et là (2). M. Frederick Eduardovitch, de Falz-Fein (Tauride), qui eut souvent l'occasion, pendant le séjour qu'il lit à Dorpat, de parler de cet Oiseau avec des personnes qui s'y intéressaient et qui avaient pu observer les Tétras en liberté, très abondants dans ce pays, nous écrit « que partent où l'on a vu le Rackelhane, on a rencontré que des individus détachés, mêlés avec les deux autres espèces, inva- riablement un à un; nulle part ces personnes ne l'ont observé comme espèce distincte peuplant une certaine localité. Quoiqu'il soit le point de mire de tous les chasseurs, parce qu'il est un véritable perturbateur, empêchant les accouplements régu- liers de se i)roduire, ou ne l'approche que très dilTicilement. Non seulement il est très sauvage, mais il est toujours en mouvement, sautant d'arbre eu arbre à la poursuite des Coqs en jeu (3). (1) Oi). cit., p. o07 et 308. (2) Depuis, cependant, dans une cliasse que fit le prinee Rudolpli, celui-ei aperçut deux l'ouïes hybrides qui vinrent se placer auprès d'un Hackelliane. (3) y»\. SkuïtdiiKivisk Faitna. Koiflarna. .\ndra baudet, Luud tSiiS. Cette observation de Nilsson est conlirnié par nos modernes. Voy. in .lagd Zeilung, p. 22;j, 188;^, le prinee Rodolphe (|ui écrit que 1(> Rackelhane « change conslaniinent de place» et dans le même journal (p. 2.1M, I88i). M. Victor (ialTé, qui dit avoir vu et tué, près de Lengenfeld, un Rackelhane (jui « était très remuant, u Voy. aussi une observation du prince Schwaruniberg in Jagd-Zeitung, p. Go7, 1882. 268 A. SUCHETET Gloger a écrit que le Rackelhane ne fréquentait pas les jeux de Vurogallus parce que ses forces ne lui permettaient pas de combattre ce dernier. Le prof. Collet t dit aussi que cet hybride semble recher- cher la compagnie des Tétrix, le plus grand nombre des individus qu'il a observés ont été tués au milieu d'Oiseaux de cette espèce. Tschusi (1) raconte que des chasseurs aperçurent un Rackelhane s'abattre au milieu de Tétrix, et le baron A. V. Krudner rappelle dans le Jagd-Zeitung (2) que son père vit, il y a environ quarante ans, un Rackelhane se promener dans les champs avec un grand nombre de Tétrix. Il est encore fait mention dans ce journal (3), de Rackelhanes qui apparaissent de temps à autre sur les places d'amour du petit Coq Tétrix, où ils mettent le trouble. Enfin, d'après les personnes que M. Frederick Edùardovitch a consultées, au moment de la reproduction les Rackelhanes se réunissent toujours aux Tétrix. Cependant, dans le district de Stainz, pendant l'année 1862,1e comte Lichnowsky tua, le 26 avril, un Rackelhane ({ui, par ses que- relles, avait, durant six années, bouleversé les balz des urogallus et était même resté vainqueur de la lutte contre trois Co(|s de ces derniers. L'année précédente le prince Emile de Furstemberg avait tué, pendant la saison des amours, un Rackelhane à coté de quarante et une Poules urogallus et de quarante Poules tétrix (4), M. Victor Gaiïé parle également (o) d'un spécimen qu'il tua le 29 mars de cette année et qui chantait le plus souvent sur les balz de Vurogallus. Il ajoute même qu'observé depuis 1883, cet Oiseau combattait tous les urogallm <^, et qu'il fut vu fréquem- ment dans la société des Poules de ces derniers. Le Rackelhane fréquente donc les balz des deux Coqs comme l'avaient dit Rustenskiôld et Nilsson (6). Du reste tous les auteurs, (1) Histoire des Alpes. (2) 1884, p. 296. (3) Année 1883, p. 226. (4) Voy. un article de M. le d' \V. Wurrii dans Zool. garten, KrancfurI, p. 176, 1880. (i)) Journal de chasse de Vienne, p. 237 el2;5S, 1884. (6) Tschnsi fait remarquer que les Tétrix, auprès desquels s'abattit le Rackelhane mentionné plus haut, étaient en train de chanter, que celui-ci les chassa par sa pré- sence, après quoi il se mita chanter lui-même, tout en restant inditîérenl pour les Poules, car on sait, ajoute l'auteur, (|ue les hybrides sont en général inféconds. Cette infécondité ne les empêche jioint cependant de les cocher; nous avons vu des Oiseaux hybrides se montrer 1res ardents i)rès de femelles et s'accoupler avec elles. Il est fait mention dans Tarticle de Colh't d'un individu « tliat it iras sliot in ils spil on hrredinrj liaunl of CaprraiiUie. « Nilsson. on se le rappelle, avait dit que le Rackelhane sautait sur les Poules de Vurogallus lors(iu'il parvenait à chasser ce dernier de son baltz. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 269 s'accordent généralement à dire que le Rackelhane ne se rencontre que dans les endroits où vivent les deux espèces de Tétras (1). Il n'y a que quel([ues exceptions à citer : Un exeini)laire femelle conservé au Musée de Dresde, tué en décembre 1884, à cinq lieues de cette ville, se trouvait dans un endroit où VurofjaUus paraissait manquer et où les Tétrix sont pareillement rares. Dé'jà, deux ans auparavant, un Raclvelhaue mâle avait été tué dans le même endroit (2). M. le contrôleur Steinbreuner a encore remarqué que trois Rackelhanes avaient été rencontrés dans le Thauuus où, depuis très longtemps, on ne remarquait plus d'urogalkis. Mais, comme le fait très bien observer Jiickel (3) une femelle Urogalle, manquant de mâles daus son canton, a pu se diriger vers Thaunus, puis s'accoupler avec un Tétrix. Ce naturaliste a souvent remarqué, dans la forêt de Nuremberg, que les Poules urogallus, au moment des amours, s'en vont au loin. Les diverses circonstances que nous venons de rapporter nous font donc penser que le Rackelhane a une double origine. On ne l'aper- çoit, en effet, que dans les endroits fréquentés par les Urogalles en même temps que par les Tétrix, il n'a pas de baltz propres, il se mêle à des Poules étrangères, on ne le voit pas en compagnie de ses propres Poules, entin les exemplaires tués sont généralement mâles. Cette double origine nous est du reste indiquée par d'autres circons- tances encore plus décisives. C'est ainsi que M. le premier lieutenant G. V. Krœner fit savoir à Nilsson que, pendant une matinée de l'année 1828, alors que l'enseigne Kerkëpa assistait, daus le canton de Lampis, à un jeu du petit Coq, et que déjà deux Tétrix cf avaient été tués par lui, une Poule du Grand Coq s'abattit subitement à quatre-vingts pas de l'affût de l'enseigne. Celui-ci la vit, à son grand étonnenient, cochée par des Tétrix, tandis que d'autres Coqs, aban- donnant leurs Poules, l'entouraient et se disputaient entre eux. 11 faisait à ce moment presque jour et aucune méprise n'était possible. Deux jours après on tuait sur le même baltz un Coq Tétrix et une Poule Urogalle eu accouplement, la môme Poule, probablement, qui avait été vue l'avant-veille; ces deux Oiseaux étaient abattus du même coup et on put s'assurer que la Poule appartenait bien à (1) Nilsson, Gloger, Tschuili, Schinz, Brehm, Gould, etc. (2) Voyez Meyer in Mittheilungen des ornithologischen Vercins in Wion, p. 19, 1884. (3) La Naumannia, p. 108-109, 1855. 270 A. SUCHETET yespèce urogallus; elle pesait six livres et demie et le ïétrix trois livres seulement (1). En outre, Nilsson raconte qu'entre Frosa et Skersta, dans le sud de Wisocken, existe un petit village près de la route nommée Orsiiva, où tous les paysans sont chasseurs. Le Tétrix est très nom- breux dans ces parages, l'iîrogalle beaucoup plus rare; presque tous les ans on y tue le Uackelliane et la croyance des paysans est que cet Oiseau provient réellement du petit Coq et de la Poule de Vuro(jallui>. Ceux-ci ont vu, du reste, et tué les Poules du grand Coq sur les jeux duïéirix ; l'un d'eux, Nil HauserdOrsava, aperçut, lui- même un Tétrix sauter sur une Poule du grand Coq. Nilsson ajoute enfin qu'on peut être certain de trouver une Poule urorjallm dans l'endroit où on a tué un Rackelhaue, tandis qu'on ne trouve pas de Poules tétrix sur les baltz de Vurogallus (2). Nous lisons chez d'autres auteurs des asseiiions semblables. Gloger, par exemple, rapporte qu'un chasseur de Kalmarlaen lui a assuré avoir vu un Tétrix cT cocher une Poule urogaUiis; tous les chasseurs, dit Gloger, sont unanimes à reconnaître ([ue les poules de cette dernière espèce ai-riveut Iréqueinment sur les baltz des Tétrix. Ce n'est donc pas, disons-le en passant, « le mâle Tétras lyre qui, à défaut de femelle de son espèce, s'accouple avec celle de son congénère » comme l'ont écrit MM. Degland et Gerbe (3), mais la femelle Urogalle qui, faute de mâle, recherche les tétrix et vient dans ce but sur leurs baltz. Nous trouvons un nouvel exemple de ce fait dans les Mitthei- lungen des ornithologischeu Vereins (4). 11 est raconté que, sur la route qui conduit de Svijan Podol à Sabotka s'étend sur les deux côté une forêt dont les broussailles sont richement peuplées ])ar les Tétrix; les Tétras urogalles se trouvent, au contraire, à une dis- tance de quelques lieues de la forêt dans une grande plaine cultivée. Or depuis réi)0(|ue où, dit-on, une Poule Urogalle s'égara dans la forêt habitée par les Tétrix, on rencontre chaque année des Rackel- hanes. Déjà nous avons eu l'occasion de faire remarquer que, depuis l'introduction récente en Ecosse de Vurogallus dans les endroits où existait le tétrix, on aperçoit maintenant l'hybride de ces deux (1) Ce récil se trouve dans Sckand. Fauna, édit. de iSliS, p. 84 et 8;j. On le Irouve aussi tout au long dans Lloyd, Game birds, p. lUii et 106, en noie, 1807. (2.) Skand. fauna, 1858. (3) Ornith. Europ. (4) Wien, 1883, p. 105. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 271 espèces, « ce qui n'avait point lieu autrefois, » fait observer M. Wilson (1). Mais le fait le plus prohaut, peut-être, est celui ([ue le prof. Collet t a raconté (i). Des œufs pris dans le nid d'une Poule urogallus mis sous une Poule domestique, donnèrent une couvée de petits Rackelhanes; cette Poule avait donc été cocliée par un Coq tétrix. Aussi le plus grand nombre des ornithologistes se sont montrés partisans de riiybridité chez le Rackelhane ; ceux qui considèreut cet Oiseau couune une espèce véritable sont bien rares. Voici du reste la liste plus ou moins complète des auteurs qui ont admis l'origine mixte de cet Oiseau. En premier lieu, C.A. Rutenski()ld(3), (jui parle d'après les chasseurs du Smaland et du Vestergotland(4); puis Linné qui s'exprime ainsi : Species hybrida a pra3cedenti (urofjallo) et sequenti specie [tetrice). « Ipse banc vidi (5) ». Ensuite, le Baron de Gleichen (()); Sparrmann (7), chez lequel on trouve: « Tetrao hybridus, magnitudo feminas majoris T. uro/jalli. Originem ex T. tetrice ac T. urogallo matre trahere creditur ». Le D^" Latham, qui parle d'après ce dernier (8). Cependant, dans Ailyeineine Uebersicht der Vôgel (9), un avis contraire parait être donné, mais peut-être par l'éditeur ? Johan Beseke(lO), Bechstein (11), Wildun- gen (1^); A. Reztius (13), Nilsson (14). Celui-ci apporte un grand nombre de faits très probants. L'abbé Bonnaterre (15), Frïes (16), (1) Pmceedings of the royal Society of Ediiiburgli, I. p. 395, -1842-43. (2) Forhandlinger Videnskaps selskabet. Christiana, 1872. (3) Kongl. sweiiska Vetenskaps Acadeiuiens, V, p. 181, 182 et 183. 1744. (4) On trouve encore son récit dans Der Kœniglichen Schwedischen Académie des Wissenschaften abandlungen aus der .Natur., etc. Hambourg et Leijjzig, liv. V. 1751 . (5) Fauna suecica, n" 201, 17G1. (6) Découvei'tes les plus récentes dans le Règne ve'gélal, Cl, d'après Abband. der kônigl. schwed. Acad. der Wissensch., VI, p. 113. (7) Muséum Carlsonianum. Holmiai, n° 1.5, 178(). (8) Supplément to the gênerai synopsis of Birds, p. 214, London, 1787. et Index ornithologicus II, Londini, 1790. (9) Voir IV, p. 609. Rurnberg. (10) Beylràge zur Nalnrgeschite der Vôgel Kurlands. p. G9, Mitau und Leipzig, 1792? (11) Gemein ISatur. Deulsch. p. 497 et suiv. Leipzig. 1793. (12) Neujarhsgesclienk fiir 1795, p. .50, cité par Burdach et Bronn ; nous n'avons pu nous procurer cet ouvrage. (13) Faunœ suecicœ a Carolo a Linné, p. 208, Lipsiai, 1800. (14) Ornitlwlogia suecica, Pars prior, p. 302 et 303, 1817 et Skandinavisk Fauna (diverses éditions). (15) Tableau encyclopédique des trois règnes de la nature. Ornilhologie, l^e partie, p. 195 et 19(3, Paris, 1823. (16) Tidskrift for Jâgare, p. 54 et suiv. Stockholm, 1832, cité par A.B. Meyer, p. 58, 272 A. SUCHETET Naumann qui s'est convaincu par ses propres observations et ses longues recherches (1). Le d^ Constantin Gloger dans une remarque que l'on trouve dans l'ouvrage de Naumann, puis dans Volhtandiijes Ilandbuch dcr Xalarfjeschichte (1er Vugel Europas (2) et dans le Jour- nal fiir Ornithologie (3) où le docteur s'étend encore assez longue- ment sur le môme sujet. John Gould (4); R. Wagner (5) qui fait savoir que son opinion s'est formée d'après les écrits de Naumann et de Gloger (G). Yarrell{7); ïemminck, seulement dans la quatrième partie de son Manuel d'Ornilhobçjie paru en 1840, car dans l'édition de 1820 il déclarait, dans l'erreur les ornithologistes partisans de l'hybridité; les observations étendues de Nilsson l'ont ensuite fait changer d'opinion (8). J. fl. Blasius (9); Pritchard (10) et G. S. Morton (11) qui citent tous deux Bechstein. Jaëckel proba- blement (12); James Wilson (13); Tschusi(14); II. Stevenson (15); le D«' Wurm (16); Isidore Geofïroy-Saint-Hilaire qui parle d'après Naumann et Gloger (17); le professeur Rudolph Wagner (18) Sundevall (19); L. Lloyd (20); C. D. Degland et Z. Gerbe (21) Adolf Karl Millier (22); Victor Fatio (23); de Quatrefages (24) (1) NalurgeschiclUe der Vi'xjel Deutschlands. ('>. Tlieil. p. .'504 et suiv. Leipzig, 1833. (2) 1. Theil, p. 312 et suiv. Breslau, 1834. (3) Mars 181)4, p. 129 et suiv. (4) Birds of Exiropa, IV, London, 1837. (5) Traité de Physiologie, p. 183, 1838. (f)) Lchrbuch der Physiologie, 1. Abth., p. 12 et 2(>. Leipzig, 1839. (7) liritish birds, II, p. 361. (8) Voyez p. 318, édit. de 1840. (9) Reise in europùischent Russlaiid in den Jahren 1840 und I8il. 1. Tlieil, p. 2(j(>. Braunscliweig, 1844. (10) Hesearches, n" 42, p. 40. (11) Tiie american Journal of sciences, 111, p. 203, 1847. (12) La Nauinannia, voy. pp. 108-106. Francfort-sur-le-Mein. (13) Proceedings o( the royal Society of Edinljurgh, I, p. 395, 1842-43. (14) Les Alpes, p. 374 et suiv. Strasbourg, 1857. (15) Zoologist, p. 6244, 18;J8. (16) Journal fur Ornithologie, n» 43, p. 21, 1860. (17) Uisloire des Règnes organiques, III, p. 165. Paris. 1862. (18) Der Zoologische (iarten, Franckfurt, 1863, p. 82. (19) Scenska foglarna, 18C)6. (20) The ganie birds and wildfowl ofSweden and Noncuy, p. 104et suiv. London imi. (21) Ornithologie européenne. II, p. 48 et suiv. 1867. (22) Zool. Garlen, p. 100, 1867. (2;j) Bulletin Soc vaudoise des se. naturelles, IX, n° 58, (t. 5 à 9, 1868. (24) Revue des Cours scientili(iues. 1868-1869, p. 122. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE 273 Collett (1); Brehiii (2); Dresser (3); le D^ W. Wtirm (4); le prince Schwarzenberg (5); Pf. Jacke) (6) ; le prince Rudolph, qui a tu6 liii-niènie plusieurs exemplaires (7); le D"" A. B. Meyer, de Dresde (8); Victor Galle (9j ; le baron V. A. Kruduer (10); Bogdanow (11); der Weidinaun n» 35, 1881, et le Journal de Chasse de Vieuue, p. 340, où l'on fait mention d'un individu tué par le prince Clary ; le même journal, année 1884, p. 296, 327, 306, 434, etc., où, à divers endroits, on trouve des articles de M. Sterger, de M. B. et de M. Galïé; M. Wiebke (12); A. Dubois (13), le feu pro- fesseur Severtzovv (14) de Moscou; G. Parot (15). Enfin, M. Lorenz, de cette ville, qui publie en ce moment un ouvrage sur les Tétras et leurs hybrides (16). La plupart de ces auteurs et presque tous les ornithologistes que nous avons consultés, donnent au Rackelhane le Tétrix pour père, l'Urogalle pour mère; quel(|ues-uns, cependant, tout en reconnais- sant la double origine de cet Oiseau, pensent qu'il peut tout aussi bien provenir du croisement inverse ou même des deux croisements (17). Les naturalistes qui voient, au contraire, dans le Rackelhane, une (i) Fôrhandlidger Videiiskabs SelskaLet, Christiania, p. iUl), 1877 et aussi dans Nyt Maj^azin for Nalurvidcnskaberne, p. 155, 1877. (2) Oiseaux, trad. par Gerbe. (.'i) History uf Ihe Birds of Europa, London, 1871-22. (4) Zool. Garten, p. 17i), 1880 et 11,"), 1884, ainsi que dans Das Àïienoild, dessen Nalurgcschichte,Jagd und Pfîege, VVien, 1885, p. 184 à 115 et Der Axurhahn juger, p. 27 à 29, Wien, 1888. (5) Jagd-Zeitung, p. 657 et G58, 1882. (G) Zool. Garten, p. 103, 1881. (7) Mitth. orn. Ver. Wien, 188^J, p. 105 et 106 et dans plusieurs autres numéros, ainsi que dans Jagd Zeilung 1883, p. 125 et 1887, p. 342. (8) Milt. ornith. Ver. Wien, 1S80. 1881 et 1884, et notamment dans son bel ouvrage Unser Auer Rackel und seine Aharten, Wien, 1888, où il donne les descriptions et les figures d'un grand nombre d'exemplaires. (9) Jagd-Zeitung, p. 237, 1884. (10) Même journal, même année, p. 296, et 1885, p. 502. (11) Co7ispectus avium imper iiRossici,{sLScica\us I, p. .35 et 36, Saint-Pétersbourg, 1884. (12) Journal fur Ornithologie, p. 394 et suiv., 1885. (13) Faune des Vertébrés de la Belgique, II, p. 36 à 50. (14) Nouv. Mém. de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, XV, p. 161 et 162, 1888. (15) Monatsschrift des deuls. Vereins, n» 3, p. 87, 1890. (16) Cette publication ne sera achevée, nous écrit-il, (jue l'iiivcr procliain. (17) Nous ne pensons point nous tromper en nommant les docteurs Gloger,\Vurm et Meyer, ainsi que M. Wielke, le i)rof. Bogdanow, le docteur Fatio, et le prince Sciiwarzemberg, Yarrel, SIevensoii. IMiisicurs auteurs n'ont poiiil fait connailre leur dinion. III. — 18 274 A. SUCHETET espèce véritable ou une variété sont, nous l'avons dit, peu nombreux ; il en est de même de ceux qui n'ont pas voulu se prononcer. Ce sont principalement Brisson, qui fait mention du Rackelliaue sous le nom de Coq-de-Bruyères piqueté, Urogallas minoi' punctatus (1), et probablement Bulïon, qui à l'article Péiit tétrus à queue pleine semble en parler incidemment, mais d'une manière confuse et qui ne permet pas de saisir si c'est bien l'hybride qu'il veut désigner (2). Pennant (3), qui se contente de dire que le langage de Linné est obscur ! Dans notre siècle, G. H. Langsdorlï (4) s'exprime d'une façon très nette; après s'être procuré plusieurs exemplaires il s'est convaincu, dil-il, que le Rackelhane n'est ni une variété ni une production de deux es|)èces différentes, mais une espèce particulière qu'il nomme Tétras intermédiaire ou Tetrao (letrix) intermedius.hQ Di" Meyer d'Ofïenbach est moins afïirmatif, néanmoins il pense que le Rackelhane coustitue une véritable espèce{5). Lepasteur Brehm ((>) est de cet avis. Lesson ne donne aucune explication (7). Viennent ensuite : Schiuz (8) qui laisse la chose indécise ; le D»" J.-B. Jaubert, qui critique les raisons données par Gloger (9), puis met en doute l'existence de l'hybridité, sans toutefois se pro- noncer d'une façon définitive (10); Ernest Faivre, qui écrit, sans paraître bien au courant de la question, que les exemples que l'on cite méritent conlirmation (11). Godron, qui pense que le Rackel- hane n'est qu'une variété du Tétrix parce que, dit-il, il ne s'en distingue que par une taille un peu plus forte, et son plumage est le même. James Starck, lequel, dans une communication lue à la Société Zoologique de Londres (12), établit la curieuse hypothèse suivante : « le Jetrao )nedius n'est point un hybride, il n'est point non plus une espèce distincte, mais plutôt un mâle précoce (immature). » Enfin, récemment, le colonel IL de Salis (13), ([ui (1) Ornithologia, I, i). 191, Paris, ITHO. (2) Voy. Œiu-res coinpiHes, V, p. l'Jl et 1!)2, cdit. de 1844. (3) ArcLic Zoology, II, p. 314, London, 1785. (4) Méin. de l'Acud. Imp. des Sciences de St-Pétersbourg, III, p. 28G et suiv., 1811. (;j) Magazin der Gesellschaft iialurforschender Fieunde /u Berlin, 3. Qiiarlal, p. 337 et suiv., 1811. (0) Ilandbucli der Naturgesckiclite der Vijfjei neiilaclilands. ilinciiau, 1831. (7) Manuel d'Ornithologie, il, p. 11)4. Paris, 1828. (8) Europaische Fauna, I, p. 277, 1H40. (9) Journal fur Ornithologie, 1834. (10) llevue et Magazin de zoologie, de Guéiin-Mcnneville, (2), VlU, p, 'J7, 183(j. (11) De la viabilité des espcces et ses limites, p. 119. Paris, 18G8. (12) i>roceedings, p. 13, Part XIII, 1845. (13) Jahresbericht der N. Graub., VIII, Chur. 1880. OISEAUX HYBHIDKS IIKNCONTRKS A l'ÉTAT SAUVAGE 275 pense que le Rackelliaue est une véritable espèce, avouant cepeu- daut qu'il ne peut le démontrer. Les raisons données par ces auteurs sont pres(|ue toutes sans valeur, nous allons le voir, car la plus graude partie des Rackel- hanes qui ont été observés sont des mâles adultes qui difïè- rent notablement de VurogaUns et du tctrix. Dans cette liste d'opposition nous n'avons point nommé Leisler, parce que nous n'avons pu nous procurer son ouvrage (1), mais nous pensons qu'il doit être compté parmi les adversaires de l'hybridité chez le Rackelhane. Faisons ici remarquer que ces derniers donnent, en général, peu de raisons pour soutenir leur opinion, tandis que des naturalistes de grande valeur et partisans d'une double origine, ont multiplié les leurs. Nous avons parlé longuement des circonstances qui laissent à penser que le Tétrix est le père du Rackelhane ; nous n'avons rien dit de celles qui peuvent, au contraire, faire croire qu'il en est la mère. Les ornithologistes qui admettent l'origine T. uroyallus ç^ et T. teirix 9 se sont surtout fondés sur les caractères qui différencient les individus. Si presque tous les Rackelhanes mâles (2) ont un type uniforme, quelques-unes, cependant,offrent des différences dans la forme et le plumage; aussi a-t-on cru pouvoir dire que ces diffé- rences étaient dues au renversement des termes père et mère. Nous ne répéterons pas ici ce (jue uous avons dit ailleurs, le renversement des deux facteurs ne change point toujours le produit. Chez les hybrides, Ainhcrstiœ picta, par exemple, une din'érence, même notable, dans la forme et dans le plumage de l'hybride, n'indique point le rôle des deux parents. Mais des observations du genre de celles que nous avons citées ont une toute autre valeur et nous devons reconnaître que plusieurs indications de cette nature ont été données en faveur de la paternité de rUrogalle. Nous les avons principalement trouvées dans l'ouvrage de Lloyd(3). Ainsi, d'après M. Falk, les Rackelhanes suivent les Tétrix aussi bien pendant le Lck que pendant les autres époques de l'année, on ne les trouve que très rarement parmi les Urogalles, pour cette raison probable, ajoute M. Falk, qu'ils préfèrent la compagnie des Oiseaux avec lesquels ils ont été élevés. Pendant l'année 1830, (1) Beit. zu Bechslein s Naturg., Ileft 2, p. 19G. (2.) Ou mieux llackelli.ui.'ir (eu suédois), mais nous pensons que le nom de Rackelhane, très usité, peut être francisé et emprunter la marque du pluriel. (3) The Game Birds and Wikl Foivl of Sweden and Norway, p. lOiJetsuiv. Londou, 18G7. 276 A. SUCIIEÏKT M. Holin aperçut une couvée de Tétrix parmi lesquels se trouvaient deux hybrides. L'un, (]ue l'on crut femelle, fut tué pendant la saison de la chasse; le second, un mâle, qui fut de nouveau aperçu pen- dant l'aulouine dans la môme couvée, fut tiré le printemps suivant. Ces jeunes oiseaux vivaient dans les chasses réservées de M. liolm, où on avait laissé un grand nombre d'urotjaUus cf. Quand à Lloyd, il avoue que « c'est un sujet qu'il ne saurait éclaircir. » Pour notre part, nous sommes porté à voir le plus souvent, dans le Rackclhane, le produit du T. tetri.v ^ avec 7'. urogallus 9- Les causes qui déterminent des croisements aussi fréquents sont- elles connues? Plusieurs auteurs ont cherché à les expliquer, Nilsson, par exemple. En Suède, dit-il, où la chasse est libre dans certains endroits, tout paysan, grand ou petit, est chasseur et chasse quand bon lui semble. Chacun lue autant qu'il peut sans se soucier de l'avenir; il ne pense à retirer quelque profit que pour le présent. Or, le Coq urogallus se laisse tirer facilement pendant le temps de l'accou- plement ; lorsqu'il est en amour les paysans sont à peu près sûrs de le tuer. Le petit Coq tclri.r, plus agile, est, au contraire, dithcile à approcher, aussi devient-il très abondant dans certains endroits où disparait le grand Coq. Les Poules urogalles surnuméraires se trouveraient ainsi portées à rechercher le Co([ tétrix faute de mâles de leur espèce. Une preuve en faveur de cette opinion, poursuit Nilsson, c'est que, dans le Herjedalm et dans beaucoup d'endroits du Nord de la Suède, le Rackelhane augmente en proportion du nombre des chasseurs; ceux-ci sont devenus plus nombreux qu'autrefois et le Rackelhane est devenu de moins en moins rare. Pour l'Alh'maguo, où le Rackelhane se voit moins fré(iue'iunent qu'en Suède où en Norvège, Nilsson cherche une autre explication. La chasse est soumise à certaines lois, elle est confiée à des personnes habiles (|ui la font avec méthode, celles-ci se gardent de trop détruire, et les Poules surnuméraires deviennent l'exception. Gloger (1) a voulu aussi étudier cette question, il est même entré dans de nombreux détails. Pour lui, ce sont principalement les jeunes Cocjs urogallus qui, chassés par leurs aines de la place du ha Hz, deviennent les pères des hybrides en s'accouplant avec des Pouhîs du Tétrix. D'après le savant ornithologiste ou s'est convaincu de ce fait eu Suède et en (1) Jdiirriiil fiir Ornilliologio, 1854. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 277 Norvège par des observations très oxactosel poursuivies loiii^^temps. Les jeunes Coqs }iro(jnllu!<, conlinue-t-il, sont en cITel |>Ins forts ([ue les Co([s U'tri.r, et, excités par une longue privation, ils ne tardent pas à devenir les seigneurs du baltz de ces derniers. Telle est, d'après lui, la règle généra h; ([ ni donne lieu àriiyl»i'id;ili()ii des deux espèces; ce n'est (|ue par exception (|u'elle se produit dans le sens inverse. Si. par exemple, dans un endroit quelconque trop de Coqs urogallus sont tués (ce (|ui arrive plus facilenuMit que les Coqs tctri.r, bien plus rusés), les Poules urogalles, privées alors de leurs Coqs se rendent aux appels des Tétrix qui chantent dans le voisinage. Elles sont naturel leuKMif les l)ien v(Miues. Ct;tte opinion avait déjà été émise |);ir Gloger dans : Volht, p. IMij. 278 A. SUCHKTET MM. Degland et Gerbe ont également dit qu'il était difficile de rencontrer deux individus semblables à cause de la grande variabilité des couleurs. Nous pensons qu'il y a là erreur, à moins donc que ces auteurs n'aient voulu simplement parler de ces différences qui existent qut'l([ucfois entre les exemplaires d'une même espèce. Le Rackel- liane cf adulte, sauf de rares exceptions, forme un type bien carac- térisé, auquel il est facile de ramener la pkqtart des individus que l'on rencontre. Ainsi Naumann (1) fait savoir qu'un des mâles qu'il décrit ressemble parfaitement aux quatre exemplaires vus par Leisler, ainsi qu'aux sept exemplaires dont le D"" Meyer a donné une description (2). Sept autres individus conservés à cette époque dans diverses collections, soit eu Allemagne, soit ailleurs, présentaient les mêmes caractères. John Gould dit qu'il a eu l'occasion de cons- tater le peu de diversité qui existe entre les divers Rackel-lïanar ; il ne croit i)oiul que ceux examinés par M. Yarell différaient les uns des autres par leur structure interne. Le spécimen tué dans les terres de Demira, en Ecosse, se rapporte en tous points aux spéci- mens que l'on trouve en Norvège (3). Tous les caractères du T. médius, dit le prof. Severztow (4) sont extrêmement constants, sans variations individuelles; ils sont tous identiques. Ce qui est sin- gulier, remarque encore Brehm, c'est que le plumage du Rackelhaue est régulier, c'est-à-dire qu'il ne varie pas d'un individu à l'autre. Enfin le prince Uudolph, qui a eu entre les mains, soit en chair, soit empaillés, une assez grande quantité de Rackel-Hanar, dit qu'il n'a jamais constaté des difïérences plus essentielles que chez les espèces pures. Nous-môme, qui avons pu examiner quinze Rackelhanes dans diverses collections et qui en possédons un exemplaire, nous n'avons trouvé que des Rackel-Hanar typus, et les renseignements qui nous sont parvenus de différents Musées d'Europe uous ont confirmé dans cette opinion. Nous pouvons citer l'individu conservé au musée de Gorlitz, qui est conforme, par sa grandeur et sa couleur, aux descriptions (}ui ont été données sur les Tetrao nwdlus parles auteurs anciens, tels que Breiiui, Naumann, etc. ; les deux exemplaires du Musée de Francfort, fjui correspondent ])arfaitcmeut avec la des- (1) Nahir (1er Vijfjpl Dnilarlildnih, (">. Tlicil. (2) Ma;.'asin dcr (lescllscliafl naliirf. FrcuniK* zii Hcriiii. |s||. (3) Voy. la coiniiuinicalion de James Wilson à la Socielé ruyalr dKdimlioiirg. Proceedings, I, p. 39.'3, 1842-W. (4) Mém. des Nal. de Moscou. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 279 crijUioii doniiéo par Nauinanii; le sujet (|iii onic la collrclioii de la Société tl'Hiatoirt' valiircllr de Coliiiar et (jiii se rapporte à ladiagiiose de Schiuz ; le Rackelhane de YUIJ'icio ornitlinloijico de Florence (Miiseo dei Vertebrati), appartenant à la forme typique, ainsi ([u'un individu semblable du Muscn cicico de Trente ; puis, pensons-nous, les exemplaires des Musées de Giessen,Darmstadt,Tul)ingue, Bergen, Leide, etc. Toutefois, nous l'avons dit il se rencontre plusieurs exceptions; déjà le prince Rudolph avait signalé (1) deux (exemplaires qui s'éloi- gnaient du Rackelhane typus(2); M. Paul Leverkidm nous écrit de Strasbourg qu'il existe dans le musée de cette ville un spécimen provenant de la Forèt-Noire, qui oilre des analogies avec ce type; le Baron von Krudner a parlé (3) d'un sujet assez petit tué à Ranzen (Livland), et ([ui, d'après la description qu'il en donne paraît s'éloigner du type ordinaire du 3". médius. Dans son bel ouvrage (4), le D' A. B. Meyer a rassemblé plusieurs exemples de ces excep- tions. Le feu professeur Severtzow (5) a également mentionné des types lie Tetrao telri.r, présentant seulement quelques légères traces d'hybridation, il a supposé, comme nous l'avons dit en commen- çant, que ces individus provenaient du croisement d'espèces pures avec des hybrides en train de faire retour à l'une des deux espèces mères ? A part ces exceptions, lesRackelhanes cT adultes que l'on tue fré- quemment, tout en offrant de légères difïéreuces entre eux, peuvent être ramenés le plus souvent à un type dont les caractères princi- paux varient peu. Nous avons réuni ici un grand nombre de descriptions du Rackel- hane cT qui ont été données depuis un siècle et demi, nous avons ajouté à ces divers renseignements les diagnoses plus ou moins (1) Milt. oi-n. Ver. Wien. p. lO;;, 1S83. (2) Voici en jurande partie leur descriplion : Bec fort gris jaune, cou bleu fonce, poitrine à reflets violets, le dessous foncé avee peu de plumes brillantes. Sur les ailes un miroir blanc. — Au croupion des taches blanches. Les couvertures supérieures du croui)ion sont longues et marbrées de blanc. — Croupion forme de lUrogalle, les dernières plumes échancrées. Le dos à la façon de l'Urogalle, coloré brun. Les yeux bruns. — 2' e.xemplaire: Bec jaune de IT'rogalle, cou gris de ce dernier, poitrine verte, le dessous brillant, grisâlre avec beaucouj) de plumes brillantes, pas de miroir blanc sur les ailes. Croupion tout noir, très court; comme chez les poules, les dernières plumes sont échancrées. Dos à la manière de l'Urogalle, coloré brun, yeu.x bruns (cet exemplaire dilTère complètement du Rackelhane typua). (3) Jagd-Zeitung, p. .'iOl et o02, année 188:;. (4) Unser Aupr-Rackel und Birknild xind !n\e {l)('i/ la nd) : bas du ventre blanc sale (f'./r////)/a//v' de M. Lonelleil); un peu de blanc au milieu de l'abdomen qui est brun pointillé de blancbàtre sur les flancs {exemplaire d'Arkangël) ; ventre très noir, d'un brillant plus ou moins violet, le milieu du ventre parfois blanc, la partie postérieure avec du blanc {A.-B. Meyer); flancs finement pourprés d'un gris cendré (/>/). Dos : Prout tetraonis (Klein) ; tout le dessus du corps est tacbeté de blanc (Rechstein) ; les plumes qui couvrent la partie supérieure du dos sont noires et variées de très petits points blancs et roussàtres qui sont à peine perceptibles, le dos est noir varié de brun {I.aïujsdorff) ; le dos gris noir entouré et tacbeté couleur de rouille, et la partie postérieure noire avec quelques tacbes blancbes {Mnjer, d'0/l'enbach) ; chez un second sujet on voit seulement une longue ligue blanche à la tige des plumes (id.) ; le sommet du dos est d'un noir brun parsemé de petits points noirs innombrables d'un ])run clair comme du sable, qui se rangent quelquefois en zigzags (Naumann) ; dos d'un noir lustré parsemé de très petits points et de zigzags cendrés et bruns (Tcmmiiick) ; dos finement tacheté (ou poudré) de gris cendré (Gloger) ; noir brillant tacheté de gris (Srhinz) ; noir lustré bleu (Nilssou) ; le bas du dos noir violet poin- tillé de blanc et chatoyant {Tscliim) ; dos noir, semé de points et de lignes grises très fines, en zigzags (Brelim) ; noir varié de roussàtre {Deglandet Gerbe) ; noir à reflets orangés et pourprés autre exem- plaire (id.) ; d'un noir de suie, sablé de très fines stries gris perle au manteau {exemplaire de M. Lemetteil) ; brun presque noir, pointillé de roux et de blanchâtre (exemplaire d'Arkangël) ; finement pourpré d'un gris cendré (Gloger). Epaules : Les plumes du dessous des épaules sont blanches (LangsdorfJ); même signalement chez notre exemplaire; épaules d'un noir brun parsemé de petits points innombrables d'un brun clair comme du sable qui se rangent en zigzags (Xauniann) ; la région des épaules est blanche, mais ceci ne se montre qu'à l'état de repos des ailes, et rarement, comme une petite tache triangulaire (Nau- mann) ; une petite tache blanche à l'épaule (Gould) ; les épaules noires (Nilsson) ; absence de tache blanche aux épaules (Langsdorfj); une tache blanche sur l'épaule (D^ A. B. Meyer) ; de même sur notre exemplaire; absence de tache à l'épaule (les trois exemplaires de Rouen). Ailes, conformation et dimensions : A l'état de repos, elles :J88 A. SUCHETET n'atteignent avec leur pointe qu'un peu au-delà de la racine de la queue, elles sont concaves, en forme de jatte; étendues elles sont arrondies par devant et, à cause des régimes primaires, étroites, fendues comme les doigts; vers l'extrémité les tiges sont très recourbées à l'intérieur (Nauwann) ; la troisième ou la quatrième rémige est la i)lus longue, la première de deux pouces et demi plus courte que la quatrième (id.); d'une pointe de l'aile à l'autre 73^"" (excinpl. tué par le prince Clary); largeur du vol, 103 {exetnpl. décrit par M. y. Gafjé); la première penne un peu plus courte que la septième, la deuxième comme la sixième et la troisième comme la cinquième, la quatrième est la plus longue (Nilsson) ; 312°^'" (Malni); ailes 29,5 °/°i {un exemplaire du Musée de Strasbourg); 30 V^ {un autre exemplaire); l'étendue des ailes d'un bout à l'autre est de 3 pieds 5 pouces {Langsdur/f) ; longueuj- des ailes de leur naissance jus(iu'à leur extrémité, 14 pouces 1/2 {Nauinann); les ailes 33 centi- mètres {exemplaire d'Arkamjel); l'aile '611^^^ {exempl. du Musée de Bergen). Ailes, coloration : Semées de petits points rougeâtres {Brisson) ; noires avec des points gris et des lignes en zigzags (Schinz); noires, quoiqu'un peu moirées de brun, le lustre comme le dos, le dos, plus bleu {Nilsson) ; moirées d'un brun noir et gris (Brehm); d'un brun noirâtre, parsemées de petites taclies roussûtres peu apparentes, rassemblées en zigzags {Degland et (jerbe) ; ailes brunes {Musée d'York); d'un brun foncé {Tschusi}; noir brun, gris blanc et brun châtain avec des zigzags {Meyer, d'Offenbach) ; il existe une tache blanche plus ou moins visible dans le creux de l'aile et une autre à moitié ronde à la naissance de l'aile {Nilsson) ; il y a sur l'aile un(! tache blanche {Tschusi); on voit une phKiue blanche au pli de l'aile (/;^'^/a/«^/j; lorsque l'aile est ployée,il se forme une tache blanche {Langsdorlf) ; une tache blanche au poignet de l'aile {exemplaire de M. Len\etteil); un large miroir blanc sur l'aile, sou- vent caché quand l'aile est fermée {b^ A. IL Mcger) ; les ailes ont la couleur de celles de l'Urogalle, quoique dans le haut elles soient un peu plus foncées {exemp. décrit par M. V. Gafjé). Les plumes scapulaires sont rayées transversalement et en zig zags de brun et de roussàtre de la même manière que le Coq urogallus ; les deux premières grandes plumes de l'aile sont brunes, les autres sont de la môme couleur; mais leur coté extérieur est bordé irrégulièrement de points blancs ; leur tige est brunAirc. Les plumes moyennes sont jusqu'à la moitié blanches à leur racine, ce qui,lors(iue l'aile est pliée, forme une tache blanche de cette couleur, OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAUVAGE 289 leur bout est brun et terminé par un petit bord blanc, une partie de leur côté extérieur est varié de brun et roussâtre, de la môme manière que les plumes scapulaires ; les lonjïues plumes de l'aile du dessous sont gris cendre et lustré {Lanysdor/]); les pennes alaires sont brunes et ont le bord de la barbe blanc ( Tscliusi) ; les scapulaires et les secondaires blancbes à leur extrémité, les rémiges brunes, sur les bords d'un blanc grisâtre (Could); les rémiges secondaires mar([uées vers le milieu d'uue légère bande d'un blanc sale et à la pointe d'une même couleur (Brehm); les scapulaires noires, variées de roussâtre et bordées de blanc à l'extrémité (Degland et Gerbe) ; rémiges brunes, à baguette blanchâtre, les primaires variées de blanc et de roux de rouille sur les barbes externes, les secondaires blanches et maculées de brun de la base au milieu, ensuite tachées de roux et bordées de blanc à l'extrémité {Degland et Gerbe, autre exemplaire) ; les rémiges primaires d'uu brun pâle, la barbe blan- che en dehors ; les rémiges secondaires sont bordées de blanc à la pointe {D^ Â.-B. Meijer). Les couvertures des ailes : Sont rayées transversalement et en zig-zags de brun et de roussâtre de la même manière que l'Urogallus (Lanr/sdorfl) ; plumae sub alis albae (Klein) ; les couvertures d'un noir brun, parsemé de petits points innombrables d'un brun clair comme du sable qui se rangent quelquefois en zigzags (Naamann); autre exemplaire bigarrées d'un brun noir et de blanc (^V/.); noires et parsemées de points roux et blancs (Tschusi); les couvertures supérieures des ailes sont noires, variées de roussâtre (Degland et Gerbe); autre exemplaire, grandes couvertures supérieures terminées de blanc (id.)\ couvertures alaires d'un noir de soie, sablées de très fines stries gris perle (exemplaire de M. Lemelteil) ; couvertures des ailes brunes avec des points et des zigzags roux, rougeàtre, et plus ou moins bordés de blancluitre (exemplaire d'Arkangel); les cou- vertures inférieures blanches et grises, parsemées de marques noires (Di* A. B. Meyer). Queue, conformation et dimensions : Longueur, à peu près celle de Vuragollus. Cauda non furcata aut divisa (Klein, Stem. Avi.) ; cauda bifurca, structura est in urogallo (Linné) ; queue fourchue (Pennant) ; fourchue, mais plus faiblement que chez le Coq de bruyère (Beehstein) ; queue en éventail à la manière de l'Urogalle (Johann Beseke) ; dix-huit plumes, lesquelles étant déployées forment un éventail ; les deux extérieures de chaque côté sont les plus longues, elles ont huit pouces et demi de longueur, le bout un peu tourné en dehors, ce qui rend la queue en quelque façon four- ni.—la 290 A. SUCHETET chue; les autres vers le milieu en diminuant jusqu'à la septième et huitième de chaque cùté ; les dernières sont les plus courtes et n'ont que 7 pouces 1/2 de longueur; les deux du milieu augmentent un peu {rjuigHtlor/l'); queue bil'urquée composée de dix-huit plumes {Meyer d'O/foiback) ; presque fourchue et découpée (pasteur Brclun) ; plus courte que chez les deux espèces (Naumann) ; elle est un peu fourchue, car la découpure atteint à peine un pouce ; les rectrices sont de longueur égale, leur bout est comme coupé avec le bout de la tige s'avançant un peu et les coins un peu émoussés, semblables à ceci, ^-^ {Naumann). Nous avons remarqué cette particu- larité sur plusieurs rectrices de l'exemplaire qui est entre nos mains. Queue bifurquée, les rectrices les plus extérieures sont aussi contournées en dehors, mais pas autant que chez le Tétrix cf {r.reivplaire du Musée de Genève); queue un peu bifurquée {Sehinz) ; bilide {Brehm) ; queue bifurquée avec les rectrices les plus extérieures, quel([uefois contournées en dehors {Deglandei Gerbe); queue bifur- quée, toutes les rectrices du côté droit contournées en dehors, deux ou trois seulement du côté gauche {notre exemplaire); la forme de la queue comme celledu Tétrix cf consistant en dix-huit plumesgrandes et bien formées, les plumes de côté sont 1 pouce 3/4 plus longues que les huit du milieu qui sont à peu près pareilles (Mlsson) ; queue plus carrément coupée que chez le Tétrix cf (7ir/(».s/); ({ueue faible- ment fourchue {e.veinpl. du Keliungrove Muséum, Glascow) ; légère- ment fourchue (Tsehusi); queue fourchue {L's trois exemplaires de Leide); dix-huit rectrices (Yarrell) ; les deux plumes extérieures de cha(iue côté ont 8 pouces 1/2 de longueur, les autres, vers le milieu, diminuent jusqu'à la 7"^ et 8° de chaque côté, ces dernières sont les plus courtes et n'ont que 7 pouces 1/2 de long (Langsdorff); plumes de la (|ueue au nombre de dix-huit, les plus extérieures un peu courbées en dehors {exempl. décrit par M. Victor Gaffé); les rectrices extérieures de la queue mesurent jusqu'à la pointe 8 pouces 1/2, celles du milieu 7 1/2 {Meyer d'Ojfenhach) ; la queue mesure 15" {pasteur Brehm) ; longueur de la queue 8 à 9 pouces, les i)lumes du milieu sont plus courtes d'un pouce (^Vauman/i); la 1»*^ rémige 2 pouces 3/4 plus courte que la 4« {id.); la queue 9 pouces 1/2 (Mlsson); cauda9", caudœ pennœ 18 {Klein) ; queue 18 à 20.plumes ; les rectrices du dehors sont plus longues de ^'^^ et plus ou moins recourbées en dehors {À.-B. Meyer); queue un peu fourchue {Musée d'York) ; les rectrices latérales beaucoup plus longues que les médianes, ce ([ui donne à la queue une forme très fourchue dilïé- rant de celle du Tétrix eu ce que les rectrices externes ne sont pas OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 291 contournées, bien ([u'elles paraissent avoir une propension à se retourner. Les sous-caudales sont moins frangées de blanc, et une blancbe comme chez le tétrix, et ne dépassent pas les rectrices (exemplaire de M. Lemetteil) ; queue bifurquée, les rectrices les plus extérieures sont assez contournées en dehors, mais pas autant que chez le mâle tétrix [Musée de Genèce) ; la queue étant ouverte ressemble à un éventail [les trois exemplaires du Musée de Rouen) ; dix-sept plumes, en éventail (CnlL Noury) ; longueur des rectrices extérieures 21,5, rectrices inférieures ^{exempL décrit par A. Gaffé). Queue, coloration : Comme couleur ressemble à Vurogallus, les plumes sont finement tachetées en dessous comme les plumes de cet Oiseau {Rutenskiôld) ; caudœ pennae 18 nigrae sub cauda penme ex nigro et albo variiB (Klein) ; queue noire, le croupion et les petites couvertures du dessus de la queue sont noirs, variées de brun, les grandes couvertures brunes... les couvertures du dessous noires tachetées de blanc (LangsdorjJ) ; la queue est noire, avec bordure blanche à l'extrémité (D'M^'ï/t'/*, d'Offenbach)', la queue noire avec les rectrices intermédiaires frangées de blanc à l'extrémité (Gloger) ; les couvertures du dessous blanches et noires, avec le bout blanc (pasteur Brehm): les couvertures de dessous blanches et noii'es, au bout blanches (notre exemplaire) ; couvertures supérieures brun noir très accentué, parsemé de petits points brun noir (Naumann) ; couvertures supérieures brun noir parsemé de petits points brun gris (notre exemplaire) ; les couvertures inférieures de la queue, noires vers l'endroit où les plumes commencent, blanches au bout, beaucoup ont à leur tige une raie noire presqu'à la pointe; ces parties sont donc blanches dans l'ensemble, avec des taches noires, néanmoins le blanc domine (Naumann) ; les rectrices sont profondément noires, d'un éclat bleu très faible, et couvertes toutes, presqu'au trois les plus extérieures, à la moitié de la racine, de taches blanches irrégulières comme chez Vurogallus (^(Xaumann); la partie inférieure de la queue a un aspect gris noir, etc. (id.) ; croupion noir brillant, tacheté de gris, la queue noire (Schinz); la. queue noire (A7/.s\so/i); le croupion noir (id.); couvertures inférieures noires avec des larges taches blanches aux extrémités, la queue noire, quelques plumes au centre légèrement blanches à l'extrémité (Gould) ; queue noire, les plumes les plus centrales et celles qui sont le plus en arrière bordées de blanc à la pointe. Toutes deux à leur racine, et surtout les dernières, quelquefois jusque vers le milieu, avec quelque peu de blanc couvert. Les pennes, en général, brun obscur et tachetées à l'extérieur d'une couleur blanchâtre et 292 A. SUCHETET d'un jaune de rouille ; les plumes de la queue blanches , intérieu- rement noires {Glof/er); les plumes du dessus de la queue et celles du milieu ont un tout petit bord blanc (Niisson); croupion noir violet pointillé de blanc et chatoyant, queue noire {Tsclnisi); deux pennes médianes bordées de blanc [id.); les pennes alaires sont brunes et ont le bord de la barbe blanc (id.) ; queue noire, quelque- fois bordée de blanc à l'extrémité des rectrices {Brclim); rectrices noires, terminées de blanc, à l'exception des deux médianes {Di'f/land) ; autre exemptai re, rectrices noires, les deux médianes bordées de blanc à l'extrémité {id.) ; six plumes médianes bordées de blanc à leur extrémité {notre exemplaire) ; rectrices noires linement liserées de blanc au bout {exemplaire de M. Lemelteil) ; ([ucuc noire, sous-caudales noires, mais largement terminées de blanc; rémiges brunes marbrées de blanchâtre sur la barbe externe {exemplaire d'Arkaïu/el); 18 à 20 plumes, une partie tachetée faible- ment de brun à la base, marquetée plus ou moins de blanc {A. B. Meyer) ; les plumes sous le croupion sont noires à leur base et blanches à leur extrémité ; lorsqu'elles sont pliées les unes sur les autres, le noir devient plus ou moins visible, les plus grandes sont d'un brun plus accentué et marquées plus fortement, parfois elles sont bordées de blanc (ù/.); queue noir brun (/^,s trois exemplaires de Rouen); les rectrices de la couleur de celle de l'Urogalle {eoll. Noury) ; couvertures supérieures, couleur de l'Urogalle {id.). Tarses et pieds, forme, dimensions : la proportion du corps conservée, les pattes comme celles de l'Urogallus {liustenskiold) ; digitus médius 3' {Klein); les pattes et les pieds pour la grosseur et la forme comme ceux de Vurogallus {Bechstein); le doigt médian à peine recourbé, le pouce fortement recourbé {D^ Meyer, d'Offen- hach); aspérités des doigts très longues {Temminck); les ongles longs et plats (pasteur Breltm); relativement à la grandeur du corps, les tarses sont plus grandes que chez VuroijaUus [Saumann); les ongles longs et très bien courbés [Nilsson] ; les doigts larges et plus longuement frangés sur les côtés que chez les deux autres espèces (Tscliusi); la distance depuis le genou jusqu'au bout de l'ongle du grand doigt du milieu est de G pouces [Lanysdorlf]; le doigt médian, l'ongle compris, mesure 2 pouces 3/4 (?); la patte 2 pouces 2/8, le doigt médian 3 pouces [Nilsson); tarses épais qui le rapprochent de l'Urogalle [exemplaire de M. Lemetteil); largeur du tarse 6,3, doigt médian, 7,2 {exempt, décrit par A. Gafje). Tarses et pieds, différents caractères et coloration ; Pedes villosi ad i)riinum usque articuluni digitorum [Klein) ; les jambes OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 293 sont semées de petits points rougeàtres (B;'/6S0?i) ; elles sont cou- vertes de plumes (lues, brunes ou i^risàtres, juscju'à rori;ïiue des doigts {LcDiysdurff) ; les tarses sont couverts de plumes Unes jus(iue sur les doigts, ces plumes gris-noir sont à leur origine parsemées de petites taches longues gris sale (notre l'.rcmplnire) ; les doigts sont bruns et garnis de cliaque cùté d'appendices écailleux pectines (Langsdorfl); mêmes caractères chez notre exemplaire; les ongles sont noirâtres (Lanf/sdorff) ; les ongles sont d'un noir brun très foncé (notre exemplaire) ; les tarses sont recouverts de plumes d'un gris brun clair (/J'" Meijer, d'Offenhach); les tarses sont fortement em|)lumés jusipi'aux doigts et ce revêtement est si long dans le bas qu'il cache le pouce juscpi'à l'ongle (Xanmann) ; la couleur des doigts gris brun, les ongles brun noir [Id.) ; les pattes sont recou- vertes d'un duvet long et épais, surtout dans le bas ; ces plumes légèrement blanches au-dessus du talon (/V/.) ; plumes des jambes blanc grisâtre et brun mélangés (Gould) ; pieds noirs (id) ; pattes fortement emplu niées ( Tschusi) ; ongles noirs (c.n'mp/. de M. DeijroUe)', les jambes sont noires avec de petits points blancs moins nombreux à la cuisse (Tchusi); les plumes qui recouvrent les pattes sont blanches (id.); les plumes des tarses d'un gris noir (Brehm); les jambes d'un brun pâle tacheté de blanc sale, les doigts des pieds frangés (D»' Â.-B. Meyer) ; les plumes des tarses d'un gris brun, strié de blanc (Degland et Gerbe) ; bas des jambes blanchâtre, plumes des tarses d'un cendré brunâtre, pointillé de blanchâtre [exemplaire. d'Arkangel) ; tarses emplumés, les plumes sont brunes, beaucoup plus claires et même blanches dans le haut de la jambe (les trois e.rempl'iires du Musée de Rouen, ainsi que Vexemplaire de M. DeyroUe) ; tarses fortement emplumés, de la couleur de rUrogalle (exemp. de la coll. Noary). Nilsson, l'ornithologiste suédois (jui, nous l'avons dit, a le plus contribué à faire reconnaître l'hybridité chez le Rackelhane, a possédé vivants chez lui plusieurs de ces Oiseaux. Il a donc pu observer les changements qui s'opéraient dans leur plumage. Il nous a laissé des renseignements intéressants que nous reproduisons en partie (1) : Du 5 au 8 mai commençait à disi)araître le i)lumage luisant de l'hiver; à la moitié de ce mois, le changement était en pleine activité, l'écaillé des pattes était tombée et il existait une tache (1) La traduction française qui nous a été faite de ce passage ne précise point si Nilsson a voulu parler d'un seul exemplaire ou de plusieurs ; elle ne dit pas non plus si les observations de Nilsson ont été répétées pendant plusieurs années. 294 A. SUCHETET nue près des yeux ; les plaques des sourcils étaient diminuées sensiblement. Pendant tout l'été, du reste, l'Oiseau changeait de plumes; d'abord tombaient les plumes du corps, puis celles de la queue; le 17 juillet, il se trouvait sans queue. Mais, dès le 5 août, la nouvelle queue atteignait déjà quelques pouces de longueur. Pendant le mois de septembre, la livrée d'hiver se terminait et s'embellissait de jour en jour. Le 6 mars, le lustre du cou et de la poitrine était splendide à cause de ses reflets violacés et pourprés ; la plaque verruqueuse au-dessus des sourcils était rouge etgonllée; au mois d'avril, l'Oiseau, dans toute sa beauté, commençait son jeu d'accouplement. Voix du Rackelhane : Le Rackelhane chante sur les arbres ou par terre (1) ; sa voix n'a jamais été vantée. Le D^" Latham (2) trouve son chant plus grave, plus rude que celui du Wood Groose, dont il se rapproche, mais souverainement désagréable; M. Œdmann (3) ne l'apprécie pas davantage : son cri désagréable, dit-il, est sem- blable à celui de la Grenouille. D'après feu M. Grill, un homme d'une grande compétence en histoire naturelle, dit Lloyd (4), la troisième note de son chant d'amour ressemble au grognement du Cochon. Rutenskiold (5), tout en constatant que son chant n'a aucune ressom])lance avec celui des deux espèces mères et qu'il est difficile à décrire, le compare néanmoins (qu'on nous pardonne l'expression), au bruit que fait une personne qui rote continuelle- ment. De temps à autre, écrit le D"" Meyer, d'Ofïenbach, le Tétras mediiiH fait entendre un cri pleureur, très fort, il n'a pas d'autre cri. Bechstein reconnaît aussi ce son pleureur et constate que le Rackelhane n'a ni le cri du Coq de bruyère, ni celui du petit Coq. Nilsson, qui a conservé en volière, pendant près de six ans, un Rackelhane vivant, parle de son cri comme d'un grognement ; il ajoute : « absolument comme s'il voulait le vomir. » Il s'étend longuement sur ce sujet lorscju'il parle des Rackelhanes vivant en liberté et dont le cri, en dehors de l'époque des amours, est [arr farr farr — farr farr farr. Feu M. Grill (0), en parlant du chant d'amour des Rackelhanes qui restent dans les forêts, dit qu'il ressemble beaucoup à celui de Vurogallus. Ses deux premières (1) Voy. .];igd-Zcilun^r, page 225, 188:3, et p. 237, 1884. (2) Supplément la l lie gênerai synopsis- (il paraît paiitM- d'iipn's Sparniiaiin). Ci) Acl. Upsal, V, p. 7!), cité par .Xauiuann, op. cil. p. 317, en note. (4) Game birds, p. 10"J. (.">) Kongl. swe. Vet. Acad. (()) Voy. Lloyd, op. cil. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 295 notes « Kmippingcr et Klunken » renferment néanmoins plus de modulations, mais, au lieu de « Sisniiu/eti », la troisième ou dernière note produit uu son appelé Rackla, de là ])r()l)al)lcmeiit, ajoute-t-il, son nom de Racket. Le prince Rudolpli, (|ui a eu l'occa- sion d'entendre le chant d'amom- du Rackelhane, en parle comme d'un chaut étrange, mais étant toujours le même, très caractéristique, ne variant point. Les notes se suivent avec exactitude, plus vite que chez Vnrognlbis et sans interrujjtion, le ton est aussi beaucoup plus clair que chez les deux autres espèces (1). Enlin, M. Victor GalTé dit que le cri d'amour des Rackelhanes consiste en un grognement didicile à décrire, mais dont le rythme fait jdutôt i)enser au Schildhalm <{u'à l'Urogalle. Peu de naturalistes ont disséqué des Rackel-Hanar, l'auatomie de cet Oiseau est à étudier. Le D'Meyer, d'Oiïenbach (2), a cependant fait remarquer que la trachée artère du mâle n'est pas courbée comme chez ri/ro//rt/h/.s, mais elle est droite. Wildungeu (3), avait déjà fait cette observation. L'estomac du Rackelhane tué parM. Victor Gafïé (4) contenait une quantité de cailloux. Plusieurs auteurs ont donné des figures du Rackelhane. Klein (o) a représenté les doigts de cet Oiseau, pi. XXXVIII ; ïemminck (6) a figuré le bec, pi. IX, n" 3. Ou trouve des dessins ou des figures coloriés représentant tout l'Oiseau dans les ouvrages de Sparr- mann (7) ; l'abbé Bonnaterre (8) ; Leisler (9) ; Naumann (10) ; Nilsson(Il);(îould(12);Suudevall(13); Dresser(i4); A. B. Meyerflo); enfin on verra encore, dans Synopis of thc Neiccaslte Muséum une (1) Voy. Mitt. orn. Ver. Wien. (2) Op. cit. Ci) Cilé par le \Y W. Wurni. Zool. garten, p. V62, 1880, (4) Décrit in .lagd-Zeitung, 1884, p. 237-238. {"]) Stemmata avium, Lipsifp, 17o9. (fi) EUt. nat. génér. des Pigeons et des Gallinacés, t. III. (7) Muséum Carlsonianum. HoImicP, 178G. (8) Tableau encyclopédique des trois règnes de la nature. Ornith)logie. Paris, 1823 (très mauvaise figure, probablement d après Sparrmann), pi. 188, fig. 10. (9) Beilrage zu Beclistein's Naturgcschic/ite. Taf. 2, cité par Naumann {op. cit.), p 305. (10) Nalurgeschiclile der Viigel Deutschlands, G, Theil, pi. l.'ifi, figure coloriée. (11) Dans plusieurs éditions de Skandiainsk. Fauna. (I2j lirilish hirds, vol. IV ; la ligure en couleur est de taille naturelle. (i:{) Soenska Flogarna, pi. XXXI V, fig. 1, la ligure est coloriée. {\ij Birds of Enropa, pi. 48'.), f. 1. (lu) Lnser Auer Racket und Birkœild, un grand nombre de figures, notamment des exemplaires différents du Rackelhane typus. 296 A. SUCHETET figure gravée par Robert Beewick, d'après un dessin fait par son frère, Thomas Beewicit. Des dépouilles du Rakelliane sont conservées dans beaucoup de Musées et de collections particulières ; nous nommerons d'après les communications bienveillantes qui nous ont été adressées par MM. les docteurs Ou professeurs Adam Kock, R. Peck, A. Dubois, James A. Grieg, H. Giglioli, Faudel, Calloni, J. Sparre Schneider, von Lorenz, Boulenger, Sordelli, E. Rey, Fr. Tieman, Bnigger, Noury, M'^ G. Doria, J. Biisikofen, A. von Pelzeln, H. Blaiue, Lemetteil, Rechenbach, H. M. Plattaner, Taczanowski, Campbell, Lûtken, Cnlpini, F. Smidt, Grant, Reichenau, Théel, Godefroy- Lunel, Handcoke, Oust;det, Sprengel, Th. Pleske, A. Knop, et aussi d'après les renseignements puisés dans les ouvrages ou mémoires de Sundvall, A.-B. Meyer, von Tschusi, Fr, v. Hauer, G. Niorh, Eimer, D^' Attum, Ch. Keller, Collett, de Salis, Lloyd, Malm, Bogdanow, Wiebke, V. Gaffé, W. Wurm, etc.: En Suède, le Musée Zoologique de Stockolm qui posséderait soixante-deux exemplaires, le musée de Gothembourg, et le Musée d'Upsala; en Norvège, la collection de l'Université de Christiana, le Muséum de Bergen ; en Russie, le Musée zoologique où, d'après M. Pleske, on conserve sept exemplaires ressemblant tantôt à Vurogallus, tantôt au tetrii- (1), le Musée de Moscou(2) ; en Pologne, le Musée de Varsovie, trois individus, dont deux pro- venant de la Lithuanie; en Allemagne, les Musées de Giesseu, de Francfort, de Breslau, de Mayence, de Gorlitz, de Darmstadt, de Braunschweig, la collection de l'Académie forestière d'Eberswalde, qui contient trois vieux mâles et un jeune coq; l'Institut zoologique de Tubingue, le Cabinet d'Histoire naturelle de Carlsruhe, le Musée de Dresde, où il existe un grand nombre d'individus, décrits par le D^A.-B. Meyer, lacollection de M. W. Wiebke, qui renfermeégalement plusieurs exemplaires ; celles du D^" E. Rey, à Leipzig, de M. Schutt, à Fribourg ; en Alsace-Lorraine le Musée de Strasbourg, et la collection de la Société d'Histoire naturelle dé Colmar ; en Autriche, les Musées de Vienne, de Prague, de Laibach et de Trente ; la collection de S. A. le prince Clary, et le Musée de chasse de Franenbcrg, où l'on voit un exemplaire tué par le prince Adolphe (1) (;ilé par A-15. Meyer, op. cit., p. iiS. (2) V^TS 17*.)2, il existait un exemplaire dans la cdlleclidn île .luIin-Deseiie. V(>\ . son ouvrable sur les Oiseaux de la Courlande, Milau et Leipzii;, ]>. ()'.). On voit aujourdinii dans une autre eolleetion de la Courlande, celle du D' nied. H. M., un Coq empaillé dont la description a été faite dans Ja^^d-Zeilung, p. JJCO, Vienne, 1881. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 297 Joseph de Schwarzenberg et un autre provenant, croyons-nous, de l'élevage de M. Kralik ; en Italie, les Musées de Floronce, de Pavie, de Milan, de Gènes, de Turin (1); en Suisse, ceux de Laus;inne, de Zurich, de Genève, de Coire, et les collections de Sion, du capitaine Vouga de Gastaillard, de M. Challandes, à Berne; en Diueinark, le Musée zoologique de l'Uuivei'sité de Copenhague; en Hollande, le Muséum van natuurUj/cc liistorii' de Leiden ; en Belgique, le Musée royal de Bruxelles (trois exemplaires); en Angleterre, le Brilisk Muaeum de Londres, le Musée de Northuniberland-Durhiun and Newcastle-on-Tyne, celui d'York, celui de Glascow, la collection de lord Wodehouse de Kimberly (2) et celle de M. Wbitaker; en France, enhn, le Muséum d'histoire natui-elle de Paris, celui de Bouen, le Musée Noury, d'Elbeuf, le Muséum d'Arras, les collec- tions de M. Lenietteil, à Bolbec, de M. Deglaud, à Lille, du D^" Marmottan, à Passy (3), de M. DeyroUe à Paris, qui possèdent un ou plusieurs exemplaires. La Rackel-Hona La description de la femelle présente certaines difficultés ; peu d'exemplaires ont été rencontrés, soit qu'on les confonde avec les deux femelles d'espèce pure qui présentent entre elles de grandes analogies, soit plutôt que le sexe mâle domine chez le Backelhane comme chez tous les autres hybrides, Brisson, qui considérait le Backelhane comme appartenant à une véritable espèce, avait donné une description de la femelle, mais une description trop courte et trop vague pour qu'on puisse la reconnaître. Langsdoriï a indiqué ses caractères d'une façon plus précise et beaucoup plus détaillée. Toutefois est-il qu'il se serait absolument mépris. D'après Temminck (4), sa description se rapporterait plutôt au jeune mâle qui ressemble plus ou moins dans sa première année à la femelle, comme c'est le cas dans toutes les espèces de ce genre ; le D^ Meyer, d'Oiïenbach, avait déjà fait la même remarque. Le pasteur Brehm, et môme Naumann, le grand ornithologiste (1) M. le D'' A. Knop, de Carisrulio, nous fait savoir ([ii'il connaît un exemplaire chez M. WiUinf;, à Iiinsbruk (Tyroi). (2) En oiilre, .M. Pliilip (".aiiaiig nous (•crit de Londies (lu'il vieni de recevoir trois spécimens, dont un lui est envoyé de Russie. (3) La collection du D'' Mannoltan est aujourd'hui réunie au Muséum d'iiist. natucelle de Paris. (4) Hist.des Gallinacés, p. 136. 298 A. SUCIIETET allemand, n'auraient pas été plus heureux. D'après le docteur A. B. Meyer, de Dresde, le premier décrit comme Rackel-Houa uue Poule de Tétrix, et Naumann a commis la même erreur eu reproduisant, sur un dessin qui orne son ouvrage, la soi-disant femelle du pasteur Brehm. La description donnée par Frics (1) serait plus satisfaisante. Nous avons vu dans l'ouvrage de Sundevall (2) une ligure coloriée de la Rackcl-Hona. Un exemplaire femelle se trouve au musée de Prague, cette Poule fut élevée par MnieKralik, d'Adolf en Boliéuic (3), nu autre exemplaire est conservé au musée de Zurich. Pendant une chasse ({ue le prince Rudolph fit en 1883, il vit à une distance de vingt pas tout au plus, près d'uuRackelhane, s'abattre deux Poules dont la couleur rougeàtre lui fit connaître aussitôt qu'il n'avait devant lui, ni des Poules Urogalles, ni des Poules Tétrix. Le cri d'appel de ces Poules était si difïéi-ent de celui des deux parents qu'il en fut frappé et il ne douta plus qu'il se trouvait en présence de Poules hybrides (4). Le D^ A. B. Meyer (5), parle d'une feuielle de Rackelhane tuée dans les environs de Dresde, dans le district de Rohrdorf, en décembre 1884. Le docteur a pu comparer trois femelles; celles-ci ne se ressemblaient pas sur tous les points et ne tenaient pas justement le milieu entre les deux espèces. M. Anto- nin Wiebke, dans une réunion de la Société urnithologique tenue à Vienne en 1884, fit savoir qu'il avait reçu dans ces dernières années, de la part de différents ornithologistes, des Poules de tétrix annoncées comme des Poules de Rackelhane (G). On nous a olîert à nous-môme une femelle dont la description nous a laissé des doutes sur son hybridité. Nous croyons donc pouvoir dire que, sauf quelques exem- plaires, la plupart des individus que l'on conserve dans les collec- tione.sont fort douteux, ainsi que ceux dont on a donné la des(;rip- tion. L'hybride femelle de deux espèces dont les Poules ont de grandes ressemblances sera toujours difficile à déterminer. Comme nous l'écrit avec beaucoup de raison M. Frédéric Eduardovilch, les femelles du Rackelhane que l'on rencontre se perdent dans la (1) Tidskrift for jajjraro, Stockliolin, cité par A. B. Mcyor, do Di'osde, j). ij'i-iJT. (2) Svcnska Florjarnii. (:5) (;oiiimiinicalioii do M, le docleiirC. Moescli. ('i) Voy. MiUlicil. orniUiol. Ver. Wien , ISSJ, p. 1U8. Voy, aussi Jagd. ZciUmg, môiue année, p. 2£). (.")) -Mùme revuo, année 1884, p. 19. (6) Voy. .Journal fur Ornithologie, 1883. OISEA.UX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 299 masse, on les prend tantôt pour des femelles du petit Coq, tantôt pour des femelles du grand Coq. Quoiqu'il en soit, nous reproduirons plusieurs diaj^çuosLîs qui nous ont été envoyées ou qui ont été faites dans divers ouvrages, tout en reconnaissant que la plupart sont sans valeur. Aspect général : Gris, varié de taches noires, rossemijle assez à la femelle du Tétrix(/?/'mvjn); tout lecorps est d'un brun noirâtre, tacheté et varié de plusieurs couleurs (Langsdorff) ; un oi)servateur peu exercé la prendrait pour une forte Poule tétrix ordinaire (Naumann) ; le plumage doit être varié de petites raies noires transversales sur un fond roussàtre {suivant (ks données plus ou moins certaines renies par Temminck); d'un jaune de rouille avec des bandes noires transversales, d'un éclat plus clair à la gorge [pasteur Brehm) ; elle se distingue assez facilement de la Poule urogalle par sa queue fendue, et de la Poule du tetrix par sa grandeur et sa couleur (Ij; lafemelle duRackelhane ressemble tellement au Tétrix femelle qu'on pourrait facilement la confondre avec elle [Naumann); ressemble à la femelle du T. uragollus, mais elle est plus petite [exemplaire du Musée d'York); elle ne diffère pas considérablement de la Poule tétrix, quand elle est jeune on doit surtout la prendre pour cette dernière [Lloyd); elle ressemble tantôt à la femelle de rUrogalle, tantôt à celle de la Lyrure des bouleaux [Brehm) ; couleur rougG'dtre [prince Rudolph); partie inférieure du corps brun-jaune plus ou moins intense, les plumesontdes bordures blanches larges et bruues plus ou moins régulièrement formées (D'" A.-B. Meijcr). Taille : A peu près de la grandeur de la Poule du petit Tétras [fjinrjsdor[[);e\\G tient le milieu pour la grandeur entre les femelles du Tétrix et de l'Urogalle (2); beaucoup plus grande que la Poule tétrix [Naumann); bien plus petite que le mule [lAoïjd); tantôt ressemblant à la Poule tétrix à s'y méprendre, tantôt à la Poule urogalle (Gloger); les femelles en général sont prises pour des Poules tétrix [id.); longueur 21" seulement sur 34" de h\rç;e [pasteur Bn'hm); un autre exemplaire, longueur 22 pouces (?rf.); sa longueur n'excède pas de beaucoup 1 pied 9 pouces [Lloi/d); un quart plus petite que le mâle [exemplaire du Musée de Zurich). TÈTE, COLORATION : Raics transversales rousses et noires, sur le côté de la tète et au menton existent des plumes rayées de noir et de blanc, formant des taches irrégulières de cette couleur (1) Remarque du D' Gloger, in Naumann. (2) D'après les données plus ou moins certaines adressées à Temminck. 300 A. SUCHETET (Langsdorff); tête jaune de rouille avec des raies noires en travers {MLsson); brun jaune avec des bandes noires larges et des taches blanchâtres jaunes sous les yeux, un peu plus foncées sur les joues et en-dessous les pointes des taches noirâtres {Dr. A. li. Meijer). Bec, conformation et dimensions : Un pouce, et à i)artir des narines, 6/8 (.Mlsson); le bec gros et droit, mais le dessus plus bombé que celui de la Poule du grand Coq de bruyère; (id.) le bec brun noir (.1. li. Mcijer); moitié plus court que celui du mâle {l'.rempl. Musée de Zurich). Gorge : Il existe à la gorge des plumes rayées de noir et do blanc, formant des taches irrégulières de cette dernière couleur (Laufjs- dorff) ; les plumes de la gorge plus longues que celle de la Poule urogalle {Nilsson). Cou : Ondulé comme la femelle tetrix [exemplaire du musée de Zurich); raies transversales rousses et noivas {Laugsdorf}) ; beau- coup de plumes sur les côtés, brunes variées et bordées d'un noir violet très éclatant et lustré, de la même couleur que celle du Coq de bruyère à queue fourchue (id.) ; le cou jaune de rouille avec des raies noires en travers (Mlsson) ; brun jaune avec des bandes noires larges et des taches blanchâtres jaunes (.4. B. Meyer) ; les côtés du dessus noir brun avec des bandes en travers, et des bordures gris blanc, la bande en travers subterminale est jaune brun, rompue par des petites raies foncées {id.). Dos : Beaucoup de plumes sont brunes variées et boidées d'un noir violet très éclatant et lustré, de la même couleur que celles du Go(i de bruyère à (|ueue fourchue {ijinijsdorU) ; sur le dos beau noir bleu avec des taches de rouille [pasteur Brehiu). Aile, dimensions: A ])artirde sa naissance, 11 pouces 2/8 (.V/7.s>oh); un autre exemplaire, 10 pouces 6 lignes {id.). Aile, coloration ; Les couvertures des ailes sont noires, variées de petites raies transversales grisâtres et rousses, ([uehiucs-uncs sont le long de hîur milieu blanches, ce qui forme des raies lougi- tudinales blanches, les grandes plumes de l'aile soûl brunes, le bord extérieur est varié de blanc, leur tige est de celte même couleur, les plumes moyennes de l'aile ress<'mblent assez à celles du mâle, elles sont blanches à leur origine, leur hout est hniu, rayé transversalement de noir et terminé d'un bord Itlanc {Ijiiu/s- dor/f): les pennes? brun foncé en dehors, à leur extréniilé bigarrées de brun rouge {Nilsson); sur les ailes on voit deux bandes blanches OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 301 {pasteur Brehm); les épaules sont tachetées de i)laiic {A. B. Mn/er); les petites couvertures des ailes en partie nianjuées de petits points fins et noirs, la partie inférieure des ailes d'un jaune gris d'argent id.); les rémiges des ailes sont colorées comme chez la femelle (Tétrix ?)avec des ])()rdures blanchâtres {e.rempl. du musée de Zuricli); miroir blanc sur l'aile [id.). Poitrine : Colorée comme la $ Tétrix (exempl. du musée de Zîirich): plumes noires rayées transversalement de petits points blancs : la tige de la plupart des plumes sont le long de leur milieu blanches, ce qui forme des raies longitudinales blanches [Lantjsdorlf). Ventre : Le bas-ventre est brun foncé [Langsdorff)-, on aperçoit sur le fond blanc du ventre des bandes brunes (Brehm) ; le dessous du corps tacheté de noir et de blanc et de jaune rouille, le bout des plumes orné d'un large bord blanc (^'ilsson), les côtés gris d'argent devenant noirs vers la queue (exempl. Musée de Zurich). Queue, dimension ET conforaiation: elle est composéede 18 plumes, dont 10 du milieu sont beaucoup plus courtes et ne surpassent guère trois pouces et demi de longueur, tandis que les trois inté- rieures de chaque côté augmentent l'une après l'autre jusqu'à 5 pouces 1/2, étant à leur bout tournées en dehors, ce qui rend la queue très fourchue et si ressemblante à celle d'un mâle de Coq de bruyère, qu'il est très difficile et pardonnable de croire au premier coup d'œil que cet Oiseau est une variété du mâle du i)etit tétras {Langsdorff) ; queue moins fourchue que le mâle {suivant des données plus ou moins certaines envoyées à Temminck); ouverte dans le haut, les rectrices du milieu 1/2 pouce plus courtes que les extérieures, toutes très larges et bien garnies, le bout pointu {Mlsso7i) ; un autre exemplaire, les plumes de la queue, les 10 les plus courtes, longueur G pouces, les plumes extérieures les plus longues, 7 pouces {Nilsson) ; la Rackel-Hônapeut être distinguée des Poules urogalles et tétrix par la forme de sa queue, qui, étendue un peu, est presque carrée, au lieu de préseuter la forme ronde de la Poule urogalle, et la faible fourchette de la Poule tétrix {Lloyd) ; le croupion forme une faiJjle saillie, presque droite en dedans {A.-B. Meyer) ; la queue est tantôt à peine découpée, tantôt au contraire elle l'est très profondément iGtoger). Queue, coloration : Les couvertures du dessus de la queue et les côtés sont noirs, variés de petites raies transversales, grisâtres et rousses, les couvertures du dessous sont blanches, les plumes de la 302 A. SUCHKTET queue sout variées à leur l'ucine de couleur rousse et lerniiuées à leur bout de noir et d'un bord blanc étroit (Langsdor(J') ; la queue est noire avec des rellets jaunes de rouille : sur les cotés de la queue existent des bandes brunes (pasteur BrclDii); queue moitié plus courte que celle du inàle (/:;.r<'»)p/. rfu musée de Zurich); les plumes du croupion noires et l)igarrées en travers d'un jaune de rouille et gris blanc, les couvertures du dessous de la queue jaune rouille, avec des raies en travers jaune rouille et de larges points blancs, les rectrices sont !)run rouge, à la naissance rouge pâle et rayées (?); sur le croupiou et la queue des bordures larges se cbangeant en gris-clair, avec un mouchelagenoir, ainsi ces parties prennent une teinte grise {A.-B. Meyer) ; croupion brun-noir tacheté d'un brun clair rougeàti'e avec une lisière, de liserés blancs aux rectrices ; le dessous du croupion plus pâle; les endroits de l'anus noirâtres avec des bordures blanc sale et des bandes en travers, petites couvertures sur le croupiou blanc, grandes brun-clair, bordées de noir et avec des pointes blanches larges (A.-B. Meyer); les plumes du dessous de la queue sont plus blanches (|ue chez le mâle, celles du dessus sont noires avec des bordures brunes [e.iempl. du Musée de Zurich). Jambes et pieds : Ressemblent, ainsi que les doigts et les ongles, à ceux du mâle, excepté qu'ils sont beaucoup plus petits [I.atujs- dorjj) ; les ongles plus courts que ceux de la Poule urogalle et })oinlus [Nihson); le duvet des pattes bigarré gris sombre (/(/.); le plumage des pieds brun pâle avec marque claire, les pieds brun noir (?) ; la patte deux pouces, le doigt du milieu 3 pouces 2/8 ; plumage des pieds plus clair que chez le mâle {exeinpl. du Musée de Zurich) ; les ongles moitié plus courts que ceux du mâle {id.). Cri d'appel de la Rackel-Hona : M. le comte Cerfitz Beckfries aurait entendu ce cri. Il le dit moins fort que celui de la femelle de rUrogalle et plus fort que celui de la Poule du tétrix, mais il ne saurait dire auquel des deux cris il ressemble le plus (1). Des dessins ou figures coloriées représentant des femelles de Rackelliane se trouvent dans Naumann (2) et dans Niisson (3); Lloyd (4) a donné la disposition de la ({ueue comparée aux queues de la Poule urogalle et de la Poule tétrix, d'après un dessin qui (1) Lloyd, op. cit., p. 111. (2) Op. cit., pi. CLVI, (3) Skand. fauna, pi, IV, dessin de M. V. Wri^^hl, (4) Op. cil. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 303 lui tut envoyé par M. Malin, alors directeur du Musée de Gothem- bouri;-; Suudevall (I) a donné un i)i)rtrail eu couleur r('|)rés(Mitant tout l'Oiseau ; le D'' A.-B. Meyer, de Dresde, une très belle planche coloriée. On voit des exemplaires empaillés, mais plus ou moins autlien- ti(iues, dans les Musées de Colmar, de St-Pétersbourg, de Lausanne, de Neufclîàtel, de Stockholm, de Christiania, de Gothembourg, de Dorpat, de Vienne, de Munich, de Dresde et de Zurich, dans les collections de M. Henkc, à Soupsdorf, de M. Walsckke à Anna- berg (2), du comte de Mengden, au château de Mozahn (Livland) (3), etc. (4). Jeunes mâles. Nous n'avons que fort peu de renseignements à donner sur les jeunes du Rackelhane. 11 en existe un dans la collection de l'Acadé- mie forestière à Neustadt d'Eberswalde (Ij). D'après le D"" Wurm (6), cet individu se trouve dans son habit de transition, il porte des plumes de couleur de rouille claire, lammelées de noir, tout le l)lumage est déjà très mélangé de noir (7j. Nilsson a décrit un autre spécimen, dont le cou, le dos, le croupion sont de cou- leur gris-cendré fortement ombrée, les épaules et les ailes aussi fortement ombrées, mais d'un brun de rouille. Tels sont, dit Nilsson, les jeunes sujets. Citons encore un jeune mâle qui fut trouvé par M, Collett sur le marché à gibier de Christiaua, le 3 octobre 1870. Rackelhanes en captivité. Nilsson posséda en captivité trois Rackelhanes. Le dernier, né pendant le printemps de 1834, mourut âgé de près de six ans. Ainsi Nilsson put faire des remarques sur les mœurs de cet Oiseau. Presque toutelajournée, raconte l'ornithologiste suédois, ce Rackel- hane restait sur son perchoir, ayant les yeux fermés, quelques plumes hérissées, et laissant tomber sa queue. Malgré sa longue captivité il était demeuré sauvage; il devenait méchant lorsque de (1) Op. cit., pi. XXXIV, fig. 2. (2) Pour ces deux collections, voy. A-B. Meyer, op. cit. (3) Cité p. le baron A. v. Krudener, in Jagd-Zeitung,p. 29G. (4) Deux femelles viennent d'être vendues à Londres par M. J.Whitakcr, esq. (5) Comniunicalion de M. le D"' Attuni. (6) Voy. Zool, Garlen, 1880, p. 17(j. C'est d'après Alsuii que parle M. Wurm. (7) Skand. fauna. 304 A. SUCHliTET petits Oiseaux s'approchaient de sa cage pour mauger sa nourri- ture. Au printemps, c'est-à-dire au moment où il ])renait son plnmage de noces, il se montrait plus lier et jetait son grognement. Il tai- sait son jeu sur son perchoir ou au fond de la volière ; sa queue se levait alors et se déi)loyait en éventail, les ailes se baissaient, les plumes de sou cou se hérissaient. On l'entendait chanter tout le mois d'avril jusqu'aux premiers jours de mai; il ne commençait jamais son chant de grand matin, mais il le continuait dans la journée lorsque le temps était beau ou après une petite pluie. Du 5 au 8 mai, il cessait ses chants; parfois pendant l'automne on entendait sa voix, mais rarement. Sa nourriture consistait en de petites baies, il mangeait aussi diverses graines telles que celles du genièvre et du blé (1). Le Jardin Zoologi(iue de Haml)ourg reçut en 1883 une Lyrnre intermédiaire prise en Suède. Ses allures étaient bien plutôt celles du Tétras urogalle que celles de la Lyrure des bouleaux, elle avait la tenue majestueuse du premier. Cet hybride ne se montrait point que- relleur. Un Coq tetrix qui partageait sa cage lui lit bientôt sentir sa supériorité; dans ses accès de jalousie, il le nuil traitait tellement que le malheureux Oiseau, dès qu'il apercevait son rival, se sauvait aussitôt et se cachait dans un buisson, restant ainsi tapi sans oser bouger (2). On a encore parlé (3), d'un Rackelhane vivant en captivité chez M. Sterger, à Krainburg (4). Mais d'après M. Victor (îalïé et autres (5), cet Oiseau ne serait qu'un tetrix. Le Jagd- Zeitung a publié jdusieurs articles à ce sujet. De la fécondité du rackelhane, Klein (G) parle des œufs de la Rackel-hona dans ces termes : (1) Skand. Fnuna. Kilil. do ISIiS. Lund. (:J) Ces renscigncmcnls sont donnés par Hrelim [Hist. (les Animaux. Oiseaux, II, p. ;{ Pl4). Nous nous pornieUrons de faire reniar(|uer que celle timidité du Rackclliane en captivité ne se rapporte pas au diro des naturalistes, qui pré- tendent au contraire (pu* le Rackelhane est non-seuienient victorieux dans les ballz des Tetrix, mais qu'il afTronte même l'Urogalle dans ses jeux d'amour. (',i) Numéros (i et 7 du .lournal de Chasse de Vienne, 1884. (4) Voy. Jagd-Zeitunf,% p. 237, 1884. (;>) Voy. Jagd-Zeitung, n" M, p. 237, et n» lo, p. 434, 1884, entre autres la réponse laite par M. Sterger, i, 188'.). (3) Chose éloniiaiile, nous avons pu conslater la pi-ésence de spermatozoïdes bien développés dans les testicules de ces hybrides. (4) Voy. Skand. Fcmna, j). 17. (5) Game birds, p. 84. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 307 en captivité des (Jrogalk'S, un les amait iiiriiiu croises avec dus Lyrures des bouleaux, mais le résultai parait iiicouiui. Heureusement ces essais ont été tentés tout dernièreuient pir uu industriel de Mégerswalden, M.Carl Kialik. (^elui-ci a bien voulu uous faire savoir qu'il avait ainsi acquis la certitude ([ue « le Hackd-hahn et la Hac- kel-hennc, étaient bien le résultat d'un croisement entre ïi-lnm Ifirix cT et Tetrao uro(j(illus 9. » M. Kralik ajoute dans sa communicatiou que ses Rackelhaues s'étaient accouplés très fréquemmeut pendant le printemps cpii suivit leur naissance, mais il ne fait mention d'aucun produit; du reste, ces Oiseaux moururent les uns ajirès les autres. Tous les faits que nous venons de rassembler nousautoriseni donc à reconnaître une double origine chez le Rackelhane, ijui peut être déclaré, croyons-nous, comme hybride authentique de T. tctrixel T. urogallus. Genre Lagopus. Lagopus scoticus (1) et Lagopus mutus (2). En 1878, à l'une des réunions de la Société Zoologique de Londres, M. le prof. Newton exposa la peau d'un Oiseau qu'il supposait être le produit du croisement de ces deux espèces. Ce curieux spécimen lui avait été donné pour le Muséum de l'Université de Cambridge par le capitaine Houston, de Kintradwell, en Sutherland ; c'est dans cette contrée qu'il avait été tué le 1*^'' septembre 1878. Son plumage d'été, dit le professeur Newton, ressemble à celui de la poule Ptarmigan (Lagopus mutus), quoiqu'il paraisse plus sombre extérieurement. Les régines primaires tiennent beaucoup de celles du Lagopède d'Ecosse, la bordure blanche s'allonge davan- tage. Le professeur lit voir la peau de cet Oiseau à plusieurs ornithologistes de ses amis, qui confirmèrent son dire. Cette conjecture est d'autant plus fondée, ajoute-t-il, que la partie du terrain où cet Oiseau a été tué est voisine d'une localité fréquentée par le Ptarmigan. En outre, M. Newton est porté à croire, d'après certaines informations, qu'on a découvert, avec ce spécimen, d'autres exemplaires d'un croisement semblable. (1) Ou lionasa scolica ou Tetrao scolicna. (2) Ou Tetrao niiilus ou T. lagopus {yav alpina, minori, ou Lagopus vulgari^ ou bien encore L. alpinus et L. montanus. 308 A. SUCHETET Lagopus ALDUS et Lagopus mutus (1). Dans les Proceediugs of the Zoological Society (2), M. Collett fait savoir qu'il a examiué un hybride entre le Lagopus mutas et le L. albus, exemplaire tué à Rôros, en septembre 1883, aujourd'hui conservé dans le Musée de l'Université de Christiana. Ce spécimen, dit M. Collett, est un inàledans son plumage d'au- tomne, époque où la livrée des deux parents est la plus reconnais- sable. Le plumage du Lagopus mutus prend alors une teinte particulière, gris-bleuàtre, où chaque plume, sur un fond cendré, est liniment tachetée de noir sans former des lignes bien tranchées; le Lagopus albus, tout au contraire, porte sur chaque plume des taches brun-rougeàtre où on aperçoit distinctement des lignes croisées sur un fond noir. Or, chez le spécimen hybride, la couleur et la disposition (3) des plumes indiquent une fusion des caractères des deux espèces. Sur le dessus du corps le plumage ressemble davantage au /.. mutus, les plumes, ainsi (lue celles des flancs, sont finement tache- tées de noir sur un fond un peu rougeâtre, quoique la couleur ne soit point aussi accentuée (jue chez /.. albus. La dis[)osition du plu- mage (4) est celle du L. mutus, et les longues plumes des lianes, ainsi que les couvertures supérieures de la queue, où il n'existe ])ointde plumescroisées, diffèrent tout particulièrement de A,, albus ; une ou deux plumes cependant ressemblent à ce dernier. Les bandes croisées de la tête ont également beaucoup de ressemblance avec celles du L. mutus, elles sont aussi plus fournies (jue chez /.. albus, quoique plus confuses et irrégulières. Le plumage de dessous se rapproche de celui du L. albus, surtout comme coloration, les plumes sont rayées transversalement comme celles de /.. mutus, mais leur couleur est rouge et ressemble l)eaucoup plus à celle de /.. albus. En somme, la disposition (o) des plumes de cet Oiseau est celle du L. mutus, tandis que la coloration, notamment en-dessous, est celle de L'albus. Le bec est de grandeur intermédiaire. (i) Ou Tetrao mliceli, ou T. subalpinus, ou T. Lagopus, ou T. albus et lappo- nicus, ou encore Lagopus saliceti. (2) Pages -ZH'i et 2:57, 1K8G. i'i) Marliinrjs. (4) Thepallcrn on the feulliers. (5; Ttie patlern. OISIvMX lIVnHIDKS HENCONTRKS A l'kTAT SAL'VAGi: 300 Tktkao tetrix et Lagopis mutus Yarrell parle de ce croisement (1) et donne la fifjfured'un spécimen qu'il remanpiadaiis la collection de M. Eskmark. Le comte Alphonse Auersperg de Laiback (Krain) (2) a donné également (3) d'inté- ressants détails sur les T. tctru cf qui fré(|uentent les haltz- platzcn du Laj^ojtède des Alpes. Il aperçut à Debela, dans les derniers jours de mai 1882, et cela pendant trois matinées, un Coq tetrix qui venait régulièrement sur les haltz du Lagopède. Quelques jours après, se trouvant encore dans la forél, il vit tout à coup le même Oiseau s'envoler avec des Poules de Laffopus alpinus. Le soir étant venu, il se porta dans les environs et vit bientôt le Coq revenir. Alors, imitant le cri de la Poule alpinus, il entendit le Coq lui répondre par son chant ordinaire ; il était à peine à cinquante pas de lui. Ayant pu s'en rapprocher davantage, il fut assez heureux pour le tuer ; ce Coq pouvait a^'oir deux ans. Le D"" A.-B. Meyer pense que plusieurs exemplaires albinos du Tetrix cT doivent être des hybrides provenant des croisements de ces deux espèces ? M. Pleske aurait admis pour la Russie de pareils croisements, chose possible, car M. le professeur Taczanowski, de Varsovie, nous fait savoir ({ue le Musée de cette ville possède un hybride de ce genre tué à l'état sauvage. Tetrao tetrix et Bonasa betulina (4). En 1876, M. Dresser présenta à la Société Zoologique de Londres (.')), un hybride né d'un croisement entre le Telrao tetrix et la BniKisia betulina. Cet individu appartenait alors à M. John Flo\ver,Esq., qui l'avait acheté à M. Smithers, marchand d'Oiseaux, près de Cannoii-Street, le 16 mai 1876, mais cet Oiseau avait déjà passé dans plusieurs mains. M. Dresser apprit cependant qu'il venait de la Norvège. En le disséquant il reconnut que c'était un mâle. Les intestins étaient presque semblables à ceux de la Poule Tetrix, mais ils étaient plus courts de trois pouces, mesurés depuis le gésier jusiju'à la partie la plus basse du cccum, la longueur entre ces points étant (1) Oiseaux (le l'Angleterre, II, p.:ilO et :j()2. {i} Cilô p. A.- M. Meyer, op. cit. (3) Das liirkirild, p. 12, 1885. (4) Ou Telrao bonasia ou Bonasa sylveslris. (5) Voy. Proceedings, p. 3^45 et suiv. 310 A. SUCHETET pour la Poule tétrix de cinquante-quatre pouces. Le jabot était vide, le gésier contenait une quantité de petites pierres, pour la plupart de quartz blanc, et un grand nombre de tiges de matière végétale. M. Dresser versa le contenu du gésier daus un bassin rempli d'eau chaude, et ces matières exhalèrent une odeur assez douce. Pensant qu'il pourrait apprendre quelque chose sur la couleur des muscles pectoraux après la cuisson, il fit cuire les muscles de l'hybride et ceux de la Poule grcij (1). « Ceux de la Poule grey présentèrent alors le contraste ordinaire caractéristique du Black Grouse, mais ceux de l'hybride étaient presque blancs, le muscle inférieur ayant à peine la couleur plus claire que le muscle supérieur. La chair de l'hybride était très inférieure comme saveur à celle du tetrix, elle était plutôt sèche et sans goût, comme celle du Tetrao rufm. » M. Dresser remarqua, autant que son expérience pouvait le lui démontrer, et suivant ce qu'il avait entendu dire par les chasseurs suédois et russes, qui ont l'occasion d'étudier les habitudes de YHazel Grouse, que ce dernier est monogame et que, lorsqu'il s'accouple, il demeure fidèle à sa compagne. Il n'a donc jamais entendu dire qu'an Coq Hazel ait été supplanté par un Black Grouse. Il peut seulement soupçonner que le présent hybride provient d'un Coq Hazcl qui se sera accouplé avec quelque Poule grey durant ses promenades solitaires? D'après M. Bogdanow (2), les premiers hybrides de T. tetrix et T. bonasia auraient été découverts par M. Andreicwsky au mois de septembre 18G0 ; deux exemplaires cT avaient été tués près du village Toxowo, non loin de St-Pétersbourg ; leur bec ressemblait à celui du tetrix et leurs tarses étaient emplumés comme chez cet Oiseau (3). Voici, du reste, leur description : « Queue beaucoup plus longue que chez la Gelinotte et très four- chue. La forme des reclrices extérieures tient beaucoup de celle du tetrix. Les deux rectrices médianes colorées comme chez la Geli- notte; les autres noires, parsemées de points cendrés sur les parties toutes bordées à leur extrémité de blanc étroit. La partie supé- rieure du corps entièrement d'un gris foncé avec des nombreux zigzags noir. Rectrices des ailes même couleur, mais nuancées de (1) T. ielrix. (2) Conspeclns aviuin imperii rossici, fasciculns M, p. 36 et :$7. Saint-Prlors- 1)011 rg, 1884. (!î) Un (le cf's hyl»ri(Ies apjiarlicnl au Musée zoologitiiic d<' l'AcadiMuio Impériale (les sciences de Sainl-Pélersljourg, et l'autre est conservé d^ms le (',al)inet /oido- pique de rilniversité. Voy. Tli. IMcske, Mém. Acad. des se. de Sl-i'étersl»., XXXV, n" i). OISEAUX iivnninKS rkncontkks a l'ktat SArvAfiK 311 1)11111, el (les hauts lilaiics sur les tij;es des plumes ([iii s'élargissent vers le bout, eu taclies hiamiies. Plumes du vt'itox allongées comme chez la riéliiiolte. Hase du hec el i;()r^e noir, mal, eueadrées par une bande hlanche. Derrière l'œil une tache blanche. Tout le dessous du corps coloré comme chez la (îélinolle, mais la coidenr brune est remiilacéc par un noir briinàlre. Sous-caudales blanches avec des tacbes noires vers la base des plumes. Flancs colorés c(»mme le dos et n'étant pas de la coloration de la Gelinotte. » En général, continue M. Bogdanow, la coloration des plumes conserve le ty|)e de la Geli- notte, mais les couleurs sont plus foncées, le brun remplacé par le noir, le cendré plus foncé; presque pas de roux. Les caractères plasti(jues, au contraire, ont conservé le type du tetrix. M. Bog- danow a appelé ces liybrides Tctrao bonasia telrir. On trouvera, dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg (1), la description et une figure coloriée d'un mâle et d'une femelle bybrides. La femelle fut achetée au marché sans que l'on sache sa provenance; le mâle est un de ceux ren- contrés par M. Andreiewsky eu septembre 1860. M. Th. Pleske ne croit pas se tromper en désignant pour père des deux exem- plaires qu'il représente la Bonasa beialina et pour mère le T. tetrix, parce qu'on ne peut guère, dit-il, admettre qu'une Geli- notte femelle se soit rencontrée sur les places des Coqs de bruyère lorsque ceux-ci sont en amour ; il lui parait plus vraisem- blable qu'un Tétrix cf, très porté à l'amour, ait recherché une Gelinotte? M. le Di Mcyer, de Dresde, a également donné uue description et une figure coloriée de l'exemplaire de M. Dresser (2). Il croit aussi (sans pouvoir le prouver, comme il le dit avec beaucoup de raison), que le Tétrix est le père et la Gelinotte la mère. Il a appris en 1886, par M. Lindner, de Salzbourg, qu'un spécimen de ce genre avait été tué dans les environs de cette ville, mais l'exemplaire ayant été vendu, on n'a pu le retrouver. Dans les Nouveaux Mémoires des Naturalistes de Moscou (3), le feu prof. Severtzow parle du produit de T. telrir avec T. bonasia comme présentant une prédominance décidée du type bonasia. Il dit qu'il a l'air d'une grosse Gelinotte, avec la coloration à |)eii près normale de 7'. hon'isia, seulement les teintes sonti)lus foncées, la queue est plus longue el fourclme, les rectrices sont légèrement (t) (7), XXXV. n» ;•). (2) Tableau XVI. Les mesures sont à la page 'JO de son ouvrage déjà cilé. (!{) XV, p. !(•,:>. 1888. 312 A. SUCHETET fléchies en dehors. D'après M. Kolthofl (1), le dessin des couleurs de la Gelinotte tétrix varie beaucoup. Lagopus mutus et Bonasa betulina. M. le Comte J.-B. Cannozzi Vertova veut bien nous écrire de Berp:ame qu'il possède dans sa collection un hybride de L. mulus et T. bonasia; cet individu fut pris dans les Alpes de Bergame. M. le Comte Vertova crut d'abord qu'il avait aiïaire à un cas d'albinisme, mais le spécimen ayant été examiné avec soin par le feu prof, de Filippi, il fut jugé un vrai hybride de ces deux espèces, surtout par les pieds qui sont couverts de plumes laineuses parfai- tement blanches à peu près jusqu'à l'extrémité des doigts, ayant cependant près des ongles un petit bout dos doigts découvert connue dans les autres Tétraonidés; dans le Bonasia betulina, la partie inférieure du tarse et des doigts continue. D'autres caractères marquent encore ce croisement, mais ils sont moins saillants que ceux des pieds. Le comte ajoute dans sa communication (ju; la Bonasia est maintenant très rare dans les montagnes de Bergame, tandis qu'on trouve encore facilement le Lagopus mutus ei le Lagopus albus. Lagopus albus et Bonasa betulina. M. G. Kolthofï a donné dernièrement (2) des renseignements sur un Oiseau qu'il nomme Lagopus bonasioides, et qu'il croit provenir du Lagopus albus et la Bonasa betulina. Le spécimen qu'il décrit est un mâle, aujourd'hui conservé dans le Musée d'Upsala. Il fut acheté en 1885, au marché de Disting de cette ville, à une personne qui vendait des Oiseaux du Nord et qui déclara que cet Oiseau provenait du Jemtland septentrional. M. Kolthofl pense qu'il avait été tué au mois de décembre 1884, puis mis dans la glace. Dans le Musée on le classa, tout d'abord, comme provenant de la Gelinotte et du Tétras, avec un autre spécimeu qui avait été acheté en même temps et qui lui était h peu près semblable. Ce n'est qu'un an plus tard que M. le prof. Collet s'aperçut, après l'avoir comparé avec plusieurs hybrides Gelinotte-Tétras, (|u'il ne pouvait leur être assimilé et émit l'opinion (|n'il était plutùt produit (1) Dont nous cilcrons bicnlùt roiivra^'o. (2) Riliang lill koii;,M. svenska Vctonskabs Akatlemions Ilandlingar. XIII. Afd. IV. Stockholm, 1H88. OISEAUX HYRRinKS RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE 313 par l'alliance du Ijigopus: avec la Bonam. M. Kolthof! l'étudia alors de très près, le soumit à un examen détaillt', et reconnut par son squelette que l'assertion du professeur de Cliristiania devait être exacte. Les parties du squelette qui purent être examinées s'écar- taient en ellet de la conformation de la Gelinotte-Tétras et indi- quaient une forme intermédiaire entre le LnrfnjitiH et la lionasa. La (lifTiculté consistait à détoi'mincr à quelle espèce de Ijy/opus il devait sa naissance, car, portant sa livrée d'hiver, il était dillicile de préciser s'il provenait du Lafjopus mutus ou plutôt du Latjopus alhus ? Comme certaines parties de son squelette sont plus fortes (jue chez le L. mutus et que le mode de vie de la Donasa se rapproche bien plus de celui du L. alhus que du /.. inittiis, (|u'aussi le A. nnitus se rencontre rarement dans les endroits habités par la Gelinotte, M. Koltholï est amené à penser que cet Oiseau est hybride du L. albus. Voici en p;i"ande partie sa description : « Les troisième, quatrième et cinquième plumes des ailes sont de la môme longueur, la queue n'est pas entaillée, mais arrondie et se composant de seize plumes .... A première vue, cet Oiseau ressemble beaucoup au produit de la Gelinotte avec le Tétras; la couleur domi- nante est le blanc. La tète est blanche en dessus, les plumes se pro- longent jusqu'à la houppe et sont de couleur gris clair, mélangées de noir, on avec une bande noire. Les côtés de la tète sont blancs; la naissance du bec, ainsi que les coins, sont marqués de quelques taches noires. . . . Les plumes du cou rappellent beaucoup celles de la Gelinotte et sont gris clair avec trois rayures noires. Sous le menton existe une tache noire, la gorge est toute blanche par devant et sur les côtés, comme aussi toutes les parties inférieures du corps. Le dos est tacheté de gris clair, blanc, brun et presque noir. Les plumes de la partie antérieure du dos sont gris clair avec de larges raies brunes et noires et de gros points delà couleur primitive des plumes, lesquels points sont parsemés, à grands intervalles, de petits points bruns ou noirs. Sur la partie inférieure du dos les plumes sont brun foncé avec mélange de noir et de gros points blancs confus. Les plumes de l'épaule sont noirâtres à la naissance et blanches dans le reste. Les tiges des plumes des ailes sont noires, les troisième, qua- trième et cinquième ont en outre des barbes blanches ; pour le reste, elles sont gris foncé avec de i)etits bords gris blanc sur la barbe des pointes. La première plume des ailes est aussi longue que la septième; la seconde un peu plus longue que la sixième; les troi- sième, quatrième et cinquième delà même longueur. La cinquième plume manque à l'aile droite. 314 A. SUCHETET » La queue est un pou arrondie; les plumes, qui sontau nombre de seize, sont moirées de gris à la naissance et au centre et rappel- lent beaucoup celles de la Gelinotte. Les plumes de la queue sont noires dans la moitié extérieure, avec des pointes blaucbes, et le blanc des pointes est plus grand dans les plumes centrales. » Le bec est noir; les doigts, qui ressemblent beaucoup à ceux de la Gelinotte-Tétras, sont tout blancs comme les tarses. Le revê- tement des plumes des orteils occupe les deux tiers de leur lon- gueur. Les ongles sont plus petits que ceux de la Gelinotte-Tétras. L'ongle du doigt médian a 3 millimètres de largeur au milieu. Tous les ongles sont noirs à leur naissance; vers l'extrémité, ils sont d'une teinte claire cornée comme les parties nues des doigts. Les lamelles des doigts sont plus grandes que chez les Gelinottes-Tétras et d'une teinte gris-blanc. » Le squelette a aussi une forme intermédiaire entre le Lagopède et la Gelinotte, mais il se rapporte, comme l'extérieur de l'Oiseau, plus au Lagopède qu'à la Gelinotte. Ainsi, tout le squelette est seulement un peu plus petit que celui du Lagopède blanc (ou sub- alpin) et, dans certaines parties, plus grand que le Lagopède muet (ou alpin). » La crhla-Hlcrni, qui a 70 millimètres de longueur est, par devant et à la partie inférieure, moins prolongée ({ue chez le Lagopède blanc ; par suite, son bord antérieur est moins concave, et comme la crisln-slcrni chez la Gelinotte est encore plus eu travers à l'avant, la Gelinotte-Lagopède est, à ce point de vue, entre les deux. La hauteur de la crista est contenue trois fois en longueur chez le Lagopède, deux fois et demie chez la Gelinotte, et deux fois trois quarts chez la Gelinotte-Lagopède. » La partie de l'os de la poitrine le plus rapproché de la crisla est, choz les deux, large de 12 millimètres à l'endroit le plus mince; ciiez la Gelinotte elle n'a (pie 5 millimètres et 8 millimètres chez la Gelinotte-Lagopède. Le bord postérieur de l'os de la ijoitrine qui, chez le I^agopède, est faiblement arrondi, avec une insigniliante incision au milicui de l'avant de la crisla, et (jui, chez la Gelinotte, est fort arrondi ou presque en pointe, est ici plus arrondi que chez le Lagopède. La partie inférieure, impaire et plate, est triangulaire chez le Lagopède et presqufi aussi large que longue; chez la Geli- notte, elle est deux fois plus longue que large et atteint sa largeur extrême au centre. Chez la Gélinotte-Lagoi)ède, la largeur est comprise une fois et demie dans la longueur et le bord antérieur est arrondi, de sorte (pie la ])lus grande largeur est au centre. OISEAUX HYBRIDKS RENCONTIIKS A l'ÉTAT SAIIVAGK 11") » Le scapulaire, qui est long de 8 millimètres de plus que chez la Gélinolte et de 2 millimèlres de moins (|ue chez le L;ii;()p('(l(' blanc, est, comme chez la GélinoUe, un peu jilus conih;'' que chez le Lagopède, quoique insensiblement, el son (''hhiilioii ;iu militui du bord supérieur est un peu plus forte et moins cicudue que chez ce dernier, mais pas aussi forte que chez la Gelinotte. » Comme le bassin était très défoncé, M. Kollhofï n'a i)U en (louncr la largeur extrême, mais il est évidemment, dit-il, ])lus étendu que celui du Lagopède et se rapproche ainsi de celui de la Gelinotte. A l'examen du sexe, on trouva que les organes génitaux étaient forts et bien prononcés, ce qui fit penser qu'on avait alîaire à un vieil Oiseau, le développement des lamelles des doigts du pied semblait également rindi({uer. Il serait intéressant de comparer cet Oiseau avec l'exemplaire que possède M. le comte Cannozzi et dont l'origine est, au con- traire, attribuée au croisement de la Gelinotte avec le L. malus. M. Walter Rothschild, de Londres, a acheté dernièrement à la vente faite par M. J. Whitaker, un Tétras indiqué sur le catalogue comme provenant de la Willow Grouse (L. allnis) et de la Hazel lien {Bonasa beluUna). Cet Oiseau viendrait de la Russie. Tktrao tetrix et Lagopus scoticus(I). La femelle du T. tetrix a la queue à peine fourchue et se rapproche, comme forme et comme couleur, de la femelle du Lagopède d'Ecosse; pour cette raison, dit Macgillivray{2), on croit que ces deux espèces produisent ensemble, du moins trois spécimens qu'il a vus présen- taient des caractères intermédiaires. Il put examiner l'un d'eux qui était du sexe mâle. L'imperfection de ses organes génitaux lui laissa à penser que c'était un hybride. Cet Oiseau, d'abord en la possession de M. Feuton, empailleur d'animaux à Edimbourg, passa dans les mains de M. W. Smellie Watson, de cette ville. Comme forme et comme proportions, il ressemblait à la femelle du Coq noir, et son bec était pareil à celui de cet Oiseau. Voici, en partie, la description que donne Macgillivray : « La membrane, au-dessus de l'œil, comme celle du Co(i noir, ayant cependant une mince bordure frangée, ce qui n'existe pas chez ce dernier. Les plumes, en général, oblongues, largement arrondies. . . . (I) Ou Totriio i^rolicus, ou enrove Bonasa srolica. {i) llii^tnnj of Brilisli liirds, p. 1(;2, London, 1837. 316 A. SUCHETET La queue à peiue fourchue, comme celle de la femelle du Coq noir, mais composée seulement de seize plumes comme celle du Coq rouge... Les tarses recouverts de plumes sans espace dégarni par derrière. Les doigts couverts aussi de duvet, comme les membranes (lui les séparent, le plumage de ces parties aussi épais que chez le Coq rouge. Les ongles très longs, arqués, comme ceux du Co([ rouge et du Ptarmifjim (jrcij. Le bec d'un noir brun, la membrane au-dessus de l'œil écarlate ; les doigts bruns. La partie supérieure de la tète marquée de taches brun rougeâtre, noir brun et gris, le cou à la partie postérieure gris; le reste du cou noir avec une légère teinte rouge pourpre à la gorge, lesplumesont le bord blanc et sur les côtés du cou elles sont barrées d'un rouge brun. En général, les plumes dans les parties inférieures sont noires, marquées de blanc; celles des cotés ont une bande rouge; celles de la partie inférieure delà queue noires avec un grand espace blanc. . . Les parties supé- rieures sont très ondulées; elles sont noir brun et rouge bruu avec des bandes blanches très étroites. .. On voit une tache blanche à l'aisselle, mais il n'y a pas de bande blanche sur l'aile, comme chez le Coq noir. La queue est noire, les deux pennes du milieu marquées de points rougeàtres, la huitième plume a une bande étroite blanche. Les plumes des tarses d'un blanc grisâtre, celles sur le côté extérieur pointilléesde rouge. La longueur, comptée jusqu'à l'extrémité de la queue, 20 pouces 1/2; celle des ailes 31 pouces. » En somme, cet Oiseau ressemblait par sa forme à une femelle ou à un jeune mâle de l'espèce du Coq noir ; il leur ressemblait aussi par son organisation interne, mais il avait le canal intestinal beau- coup plus court et à peu près de la même dimension ([ue celui du Coq rouge; comme plumage et couleur, il tenait des deux espèces. » » En examinant le corps on put facilement se rendre compte de la cause de sa maigreur. Les bronches étaient très enllées, le poumon gauche parfaitement sain, mais le droit engorgé de sang. Le rectum s'était dilaté à sa partie inférieure de f;iron à atteindre 1 pouce 1/2 de diamètre et contenait une substance ressem- blant à du mastic et composée principalement d'acide uri(pie. Les rognons étaient dans leur état naturel, mais l'uréthre s'était empli d'une substance semblable à celle contenue dans le rectum, cependant plus molle. » M. Yarrell (1), en septembre 1855, eut l'occasion de voir un bel exemplaire, dont le plumage ne laissait pas de doute sur son (1) BritishBirds, II, p. 3GU. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRKS A l'kTAT SAUVACK 317 origine. Cet Oiseau avait été envoyé par lord Mosteyn de Galles à M. William, l'empailleur d'Oiseaux do la rue d'Oxford, qui periuil à M. Yarrell d'eu prendre un croquis. « La tête, le cou, la poitrine et toute la partie inférieure du corps étaient recouverts d'un ])lumage semblable à celui d'un jeune (a)([ rouge; le dos, les ailes, les couvertures supérieures de la queue et les plumes de la queue étaient aussi noires que le sont ces parties cliez le Coq noir ; les plumes de la queue étaient allongées et four- chues, mais comme c'était un jeune Oiseau de l'année tué au com- mencement de la chasse, la plus grande partie des plumes latérales de la queue n'étaient pas encore recourbées à l'extérieur; les jambes étaient couvertes de plumes jusqu'aux doigts, les doigts étaient nus et pectines comme ceux du Coq noir. » En outre, M. Collett (1) examina au Musée de M. Dresser, à Londres, un individu dont la forme lui indiqua un croisement entre le T. Tetrix et le L. Scoticus. Ce spécimen avait été tué en Ecosse, le 12 septembre 1876. Il est, dit-il, de couleur noire brunâtre, « le dos a de belles taches brunes sur un fond presque noir; la poitrine est noire, la tôte et le cou noirs, avec des taches brunes. Le ventre a des bandes transversales d'un brun rouge ; les couvertures inférieures de la queue ont des arêtes blanches, ainsi que plusieurs des plumes sur les côtés du dessous du croupion. La queue est noire. La garniture des pieds tout à fait comme chez le Ripe hybride. » Deux autres individus, examinés par M. Dresser, diffèrent peu de cet Oiseau, qui est actuellement en la possession de M. le D^'Meyer, de Dresde. Un nouveau spécimen çf acheté la même année, le 15 décembre, au marché de Gothembourg, en Suède, a été décrit par le feu professeur Malm (2), qui l'avait reçu de M. E. Lignell, employé de la salle de vente (3). Les parties du squelette que l'on put recueillir en le préparant sont exposées au Musée d'Histoire naturelle de cette ville. Ou ignore dans quelle contrée il fut tué. Cet Oiseau, dit Malm, a des ressemblances avec le petit Coq de bruyère, mais il diffère de ce dernier sous d'autres rapports qui (1) Voy, Magazin for Natur., Christiania, p. 1G2, 1877. (2) ijfversigt af konj?!. Vet. Akail. Fôrhandiingar, 1880, n» 7, p. 17-31, Stockholm. (3) On aurait rencontré jadis en Grande-Bretagne, dit Malm, des hybrides sem- blables, mais ils n'ont point été l'objet d'un examen complet. Malm fait sans doute allusion aux trois spécimens décrits par Macgillivray et peut-être aussi à celui dont a parlé Yarrell 318 A. SUCHETET sont propres au Lagopède rouge; sa grandeur est presque celle de la femelle de Tétrix. « Le bec et lesougles sont courts, ceux-ci ont des bordures inté- rieures blaucliàtres. La grandeur du bec se rapproche de la femelle du Coq des bois; la forme, remarquable par la grosseur relative de la naissance du bec, ressemble, par contre, davantage à celle du Coq des bois mâle. Sous tous points de vue le bec s'écarte beaucoup du bec court et épaté du Lagopède rouge, et est presque deux fois plus graud en volume que ce dernier. La longueur des ongles dépî^se, par contre, celle du Coq des bois ; ceux-ci ressemblent aux ongles du Lagopède rouge, ils sont plus droits, ou moins recourbés que chez le Coq des bois. » 11 existe une plaque nue de couleur rouge au-dessus de l'œil, et remplie de papilles... Les plumes du vertex sont petites comme chez le Coq lagopède rouge, mais plus longues que chez celui-ci et chez le mâle du Coq des bois. Les ailes ont la même structure et la même forme que celles du Coq des bois et du Lagopède rouge. » La longueur totale de l'Oiseau est environ celle du Tétrix cT, attendu queles plumes centralesde la queue sont plus longues que chez ce dernier... La queue, qui comprend 18 plumes, est très peu arrondie; toutes les plumes ont une petite pointe, et sont droites au bord extérieur, mais les 2-3 extérieures sont moins arrondies. Les plus longues rectrices inférieures de la queue sont un ogou- diameter plus courtes que les plumes centrales de la queue. Chez le Coq des bois cT et $, la queue est fourchue, et les plumes, comme celles del'hybride, outla pointe plus émoussée, mais les extérieures, surtout chez le Coq, sont très relevées et par suite très arrondies au bord extérieur, les tectrices inférieures les plus longues attei- gnent 1-2 ogondiametrar en plus des plumes centrales de la queue. Chez le Lagopède rouge, la queue est fortement arrondie, ce qui est aussi le cas pour chaque plume qui est relevée un peu à chaque bord extérieur. Les autres rectrices inférieures de la queue sont 1 \l'l ogondiam plus courtes que les centrales et sont aussi les plus longues de la queue, de même qu'elles ont l/4ogondiameter de plus long que les extérieures. » Les plumes des doigts du pied, par exemple, entre les doigts, s'avancent jusqu'au commencement de l'avant-dernière partie du doigt de pied. Chez le Coc] des bois, elles n'atteignent que la moitié du premier; chez le Lagopède rouge, elles ne vont (|ne jus(iua l'ongle. La longueur du pouce, comparée au doigt médian sans compter les ongles =1:4 1/2; chez le Coq des bois cette propor- tion est de 1 : 3 1/2 ; chez le Lagopède rouge de 1 : ii 1/2. OISEAUX llVlilUDlvS HENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE MO Après avoir donné des détails sur la disposition et le nombre des franj^es des écailles, le professeur Malm décrit longuement la cou- leur de l'Oiseau (ju'il compare avec celle du jeune Cixj des bois tué à la même é|)0(iue et à celle de Lagopède roui;e. De ce ([ui précède, ajoute-t-il, il semble (|ue l'Iix bride (|ui vient d'être déerit est un intermédiaire entre lus deux espèces. Il ressemble au Co(j[ des bois [)ar : 1° La forme longue et grossière du bec ; 2" la tache sur l'œil ; 3° les franges des écailles à la partie extérieure des doigts; 4' la couleur noire dominante, surtout dans les parties inférieures du corps; 5" les plumes blanches de la partie inférieure du croupion, qui sont noires à la base. 11 tient surtout du Lagopède rouge par : 1° Le pouce du pied relativement petit; 2° la queue relativement plus longue; Soles plumes de la partie inférieure du croupion relativement courtes, en comparaison de la longueur moyenne de la (|ueue ; 4° les plumes uniformément foncées de la partie infé- rieure du bras, à l'exception des pointes ; 5° la marque châtaigne sur le dos, sur le jabot ; 6" les plumes du vertex plus longues. Le prof. Malm a donné à cet hybride le nom de Laijopotctrix Dicksoni. Les divers individus dont nous venons de parler ne sont pas les seuls qui aient été rencontrés. M. Bussikofeu, conservateur du Musée de Leide, nous fait savoir que la collection de cette ville possède, sans indi- cation de sexe, un individuempaillé auquel il attribue une semblable origine. M. Bussikofeu est porté à croire qu'il provient du croise- ment du tetrix 9 et du scoticus cT ? M. R.-M. Traquair nous informe aussi qu'il existe ru Muséum of Science and .4rîd'Edimbourg un autre spécimen; Herr Wiebbke, de Hambourg, auquel cet Oiseau a été envoyé pour être examiné, a émis l'opinion qu'il devait provenir du mâle Red Grouse et de la femelle Black Grouse. D'après une communication qui nous est faite par M. J. Machauglt Campbell, le Kehingrove Muséum de Glascow possède un hybride de ce genre, mais on ignore à quelle époque cet Oiseau a été reçu. Enfin, dans le Musée d'York on conserve deux autres exemplaires cT et $ ; la femelle seule est bien conservée, nous écrit M. Platnaner, elle a presque la grandeur du tetrix, le plumage est plus foncé, les jambes sont nues, le cou est long. Ajoutons qu'un nouvel exemplaire a été tué en Ecosse tout récemment, au mois d'août dernier, à un endroit appelé Glen-Mayeran, dans le comté d'Inverness. Nous tenons ce fait de M. J.-B. Burton, de Rossai, qui nous envoie une copie de 320 A. SLGHETET ri verness Courier, du 6 novembre 1889, où l'on trouve de précieuses indications sur cet Oiseau. Le journal s'exprime en ces termes : « Vendredi dernier, M. Macteny demanda à M. J. E. Burkley d'examiner un Oiseau qui avait été envoyé de Gleu-Mayeran pour être empaillé et qui avait été tué par M. Laurence Hardy Esq''^. L'Oiseau est un hybride mâle entre T. scoticus et T. tetrix. Le cou et le dos sont de la couleur de la Grousse oj-dinaire, cependant le dos est peut-être un peu plus foncé. La poitrine, à l'exception de quelques plumes blanches, est d'un noir brillant. Le croisement se fait voir tout particulièrement dans la tète,laqueue,les ailes et les pieds. Le dos est lar^e, la crête est extrêmement rouge pour la saison. La queue est exactement celle d'un jeune Tetrix, mais les plumes ne sont pas recourbées en forme de lyre comme chez ce dernier. Les ailes sont marquées d'une manière curieuse et mon- trent plusieurs ressemblances avec le Coq capercailie, notamment sur les couvertures (mais M. Marling observe qu'il a aperçu cette cette couleur sur les ailes de poules (jrey qui semblaient être de très vieilles poules). Les jambes et les pieds sont forts comme chez le Tetrix, et disposés pour que l'Oiseau puisse se percher. Enfin ce spécimen est un peu plus petit qu'une poule (jrey et pèse 2 1. 1/2. C'est au milieu de buissons qu'il a été tué. » Tetrâo tetrix et Lagopus albus. Après le Rackelhane, l'hybride le plus répandu parmi les Tétrao- nidés est le Ripe-Orre, produit par le croisement du T. tetrix et du L. albus. Le premier auteur qui en parle, mais à titre de variété, est Sparmanu, en 1788 (1). Bientôt après, en 1795, Sommerfelt (2), décrit deux exemplaires mâles qu'il considère comme hybrides. Ces deux auteurs paraissent être les seuls qui, au siècle dernier, aient fait mention de cet hybride. G. P. Thumberg, en 1808 (3), en parle de nouveau ; Nilsson ensuite en 1817 (4), et dans les diverses éditions de Skandinamsk Faima. (1) Muséum Carlsonianum, partie III». (2) Topographik Journal for Norge. (3) Kongl. Vetenskaps-Akademiens nya llandlingar, XXIX, p. 10.), l'.Xi et TJ". (4) Ornilhologia suecica. OISKAIX IIVIÎItIDKS rUINCOXTUKS A i/kTAT SAIVACK Mi L'fdition «le I.iiud, 1858, contient de longues tlcbciiptions de eut Oiseau (l). NannKinn en 18.'Î3(2), écrit qu'où ue peut douter de l'hybridité du liipe-Urie et (juc cette double origine apparaît niùme au pre- mier coup-d'œil ; le célèbre oruithologiste allemand avait été assez heureux jiour recevoir d'un ami un spécimen «{u'il put comparer aux deux espèces pures. LeD"" Constantin Lambert Gloger pense de même (3), R.Wagner (4), rappelle ce croisement, ainsi ([ue Yarrell (y) et Bronn ((5), ces deux derniers d'après Naumann. J. H. Blasius, dans un voyage qu'il lit en Russie (7j, en 1840, le mentionne également ; puis Lewin (8), Sundevall(9),Lloyd(10), Lindbland(ll),A.Muller(12). A Rasin (13), Degland et Gerbe(li), Isidore Geolïroy-Saint-IIilaire(lo), Brehm(lG), A.-W. Malra (17). M. CoUett en a donné une longue histoire et a fait connaître beau- coup de spécimens nouveaux (18). Citons encore Dresser (19) qui (1) Quoique Teuimini-k (ilanuel d'ornithologie, 2' édil., 2« partie, Paris, octobre 184U; nen ail pas parlé il'une façon directe de cet hybride, nous ue pouvons cependant passer sous silence ce qu'il dit, à l'article Tétras birkan, de l'Oiseau figuré par Si)ar- niaun op. cit., fasc. 3. 11 remarque en etiet que cet Oiseau « porte des plumes sur les doigts» et que ses pieds sont ceux «du Lagopède ptarmigan.» Aussi, ne lui supposant pas une doul>le origine, émet-il l'avis que l'individu qui a servi de modc\e(uyant été probable ntenl mutilé) on lui aura substitué des pieds de Lagopède ptarmigan « dont ces parties, ajoute-t-il, portent les caractères. » Cette remarque est assu- rément en faveur de l'origine hybride de l'Oiseau. (2) ^alurt une femelle, sont considérés comme ayant pour père le Lagupux albus, et un (lualiicme comme provenant du croisement en sens inverse. (2) Le D'Meyer (op. cit.) considère le Ripe-Orre de son tableau quatorzièmecomme produits par l'accouplement du T. lelrix cT avec le Lagopits allnis (^'. Ces exem- plaires peints sont au nombre de quatre: deux Coqs de la collection Wiebke, un Co(i du musée de Dresde, donné par M. Collett, le quatrième une Poule, décrite par M. Bogdanow. (3) 11 n'y a pas deux individus identiques, dit-il. Nouv. Mém. Soc. Kat. .Moscou, XV, p. 102, 1888. (4) iifversigl af kongl. Vetcnskaps-AUademicns Forliandlingar, IS'iT. (l'y) Voy. op. cit., p. 33(1. (d) 1'. 330. (7) Skaiid. fiiuna, 18î>8. OISKAIX lIVlîlilDKS HKNCONTUKS A l'kTAT SAUVAOK 32o lande (1) savent (|iril n'est pas rare de voir la Pou1(î de neige dans le jeu du petit Co([ de bruyère. Enfin, M. Pleske a adressé à M. Collett l'analyse d'un rapport de M. Kasin (2), d'où il ressortirait, d'après le savant Russe ([ne le Telrao tetrix doit être réellement considéré comme le père dans la production hybride dont nous parlons. Celte analyse écrite en langue allemande est la suivante : « Dans le district de Nowgorod, dans les lieux marécageux appelés Kone- voscheu,on rencontra une compagnie de Poules (|ui étaient conduites par une femelle de Lafjopu.s albus, la([uelle fut tuée dans la suite. Les deux petits qui furent pris avaient l'extérieur complet de jeunes Tetrix; ils étaient aussi grands que la mère, ils ne difïéraient des vrais Tetrix que par quatre plumes caudales blanches ainsi que par deux rémiges de l'aile di-oite; l'un des deux avait l'aile gauche entièrement marquée comme le Lagopus albus (3). DESCRIPTION o'EXEMPLAmES cT Caractères généraux : Pas deux individus identiques (Severtzoïv); le type de la coloration des deux espèces pures s'équilibre parfois, mais plus souvent c'est le blanc du Lagopus qui prédomine, quel- (jnefois aussi le noir du T. tetrix (id.); intermédiaire pour la taille et les caractères plastiques entre les deux espèces («rf.); ce qui le distingue des variétés accidentelles de l'espèce, c'est qu'il n'a pas comme celle-ci la ({ueue profondément échancrée, et que les rectrices latérales sont très peu contournées en dehors {Degtaiid et Gerbe); noir sur le dos et chiné gris ou bordé de blanc dessous, le dessus du cou et le dessus des ailes est blanc avec des taches noires et une grande tache noire sous la gorge {Nilsson); on s'accorde à dire qu'ils sont plus ou moins blancs, et plus ou moins marqués de taches noires (Thiinibcrfj); de couleur blanche dans les parties inférieures, tachetés de gris dans les supérieures avec des taches plus foncées {id.); le troisième exemplaire décrit par M. Wiebke ressemble, par sa couleur, à la Poule de neige; une grande partie du plumage d'un blanc luisant, chaque plume marquée au milieu d'une tache noire; cette tache prend la forme d'une poire sur le dos (id.); une grande {',)) Nous devons ici faire roniarqucr que, d'après Mêla {Verlehrata fennica, IIflsni;j;fors. p. \V>\. cilé par CoUell, op. rit), on n'a |)oint cependant signalé le Ripe- Orre en Finlande. (6) .Tournai Oclioliji Konnosawodstwa, p. 340 et :i41, 1889. (7) Dans le cas où le rapport de M. Bazin se bornerait à ces quelques détails, le prof. CoUeU est porté à croire que ces deux jeunes sont des albinos et non point des hybrides , 326 A. SUCHETET tache noire sur le devant {!)'' Glocjer); il est tellement intermédiaire entre le Tetrix el le Lagopède (livrée d'hiver et de mue?) (|u'on pouvait le prendre à |)reniièi'e vue pour un vrai assemblage artiliciel des deux {(jloc/er); toute la partie sui)érieure noire, pointes des plumes finement tachetées de vert, et dessous blanches {Sunilefall). Taille, conformation : à peu près de la grandeur d'wne jioule tétrix, également la forme de cet oiseau^ [Ntiiun an n); le troisième exemplaire dont parle M. Wiebke a également la forme d'une Poule tétrix. Tkte, coloration : plumes noires dans le haut avec bouts bruns ou blancs (^'ihson); un autre exemplaire: au dessus des yeux une grande plaque rouge verruqueuse, etc. {Niisson); autre exemplaire : dessus de la tête noir semé de taches blanches, avec une raie blanche en travers et derrière les yeux, les tempes noires avec des points blancs (ici.); au-dessus des yeux une bande nue et rouge (Sparmami); sourcils couverts d'une grande quantité de petites verrues rouges. La hauteur des sourcils est environ i/2. du diainèlre de l'œil: la crête n'est pas très haute {CoUett) ; plumes de la tète d'un noir fort luisant, bordure blanche à leur pointe, peu de plumes sont brunes {Wiehke); un antre exemjjlaire : plumes très luisantes et très noires (kl.); un troisième exemplaire, (considéré par M. Wiebke comme provenant du croisement inverse Tétrix cf et Lagopède 9). |»lumes delà tète brun jaune pâle, à la pointe noires, bordées d'une bande blanche (i(L); une tache rouge verruqueuse au-dessus de r(eil {f,lo;/(>r) ; le menton noir ou tacheté de noir {Sandevall); comme le U'tri.r, j)laque verruqueuse (Snmlcvall). Bec, conformation et coloration : noir {Spannann): noir, pareil à celui du Lagopus albtis, mais un peu plus grand (IVilsson) ; un autre exemplaire : noir, semblable à celui du Lat/opus, mais beau- coup plus grand (/■(/.); large et également haut {iXaumnnn) ; bec l)lutôt semblable à celui du Tétiix, bien constiuit, mais le culmen n'est pas si élevé que dans cette espèce ; sa longueur est à peu près double de celle du Lagopus alhus, les branches de la mandibïile fortement développées {CoUett); bec noii-, un i)eu plus grand que chez le Lagopède {Gloger). Coi;: sur leçon, comme chez le Tétras lyre, mais le plus souvent les plumes sont variées de taches l)lanchesconfluentes(S/H//7/(^u) //)(!); plumes très luisantes et très noires (Wiebki-); 2^ c.rcniplalrc: plumes (I) Cilé par Di'glaniJ el Gerbi-, el ainsi pour les aulres nieiilions conrernanlia desciiplion. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAUVAGE 327 très luisantes et très noires; 3° exemplaire : plumes du cou d'un brun jaune pâle, à la pointe noires, bordées d'une bande blancbe. Dkssls du cou : noir linement ombré L;ris fuMidré (^'ilsson)•, sur le derrière du cou, il y a une grande tache noir bbui luisant et hante de deux pouces, qui s'allonge des deux cùtés jusqu'au joint de l'aile (?'/); sur le cou les plumes sont blanches, tachetées de noir (id.); les |)lumos du dessus du cou d'un noir fort luisant, bordure blanche à leur pointe, peu de plumes sont brunes (Wiebke). Gorge : grande tache noire sous la gorge (Nilsson); entre la poitrine et la gorge, un anneau de taches noires et blanches, montant jusqu'au cou (r/iwm/zer^); la partie inférieure delà gorge noire ou tachetée de noir (Sundevall). Dos, COLORATION : uoir, finement ombré gris cendré (N'ilsson); autre exemplaire : le haut du dos noir avec les bords blancs {lYilsson); le reste du dos l)run noir avec des taches noires et d'étroits bords blanchàlres (id.): ((uelques plumes foncées d'un brun châtain avec (les bandes en travers et des zigzags, toutes ces plumes sont finement bordées de blanc ; outre cela, le dos est mélangé de plumes noires {Wiebke); un autre exemplaire: partie supérieure du dos, plumes fort luisantes et très noires, sur la partie inférieure beaucoup de plumes sont colorées de châtain brun foncé (id). Poitrine, coloration: poitrine blanche tachée de noir (Sparmann); sur la première partie de la poitrine il y a une grande tache noir bleu luisant et haute de deux pouces, qui s'allonge des deux côtés jusqu'au point de l'aile (Nilsson) ; les flancs noirs ou tachetés de noir (SundevaJl). Epaule, coloration : chaque plume se termine par une tache blanche qui, au milieu, est petite et étroite et qui, sur les côtés, est plus grande et plus large (Mlsson): les plumes des épaules d'un noir très luisant, bordées de blanc à leur pointe, peu déplumes brunes (Wiebke); un autre exemplaire : plumes très noires et fort luisantes (id). Aile, conformation : plumes pointues, la première plus longue que la septième, la deuxième ([uo la sixième, et un plus courte que la cinquième, la troisième est pluslongue, la quatrième un peu plus courte (i\'ilsson):\Qs plumes des ailes ressemblent comme forme à peu près à celles de l'Oiseau décrit par Naumann (Wiebke). Aile coloration : blanche, tachée de noir (Sparmann); les petites plumes de l'aile blanches avec des taches noires [Nilsson]; sur les 328 A. SL'CIIEÏET ailes coloration blanche avec des taches noires (Naumann); les plumes des ailes ressemblent comme couleur à peu près à celles de l'oiseau décrit par Naumann; ce qui estàremaniuer c'est (jue beau- coup de ces plumes sont sur un côté de la tige blanches, de l'autre côté noires. Les rômigos Itriin gris noir, qui s**nt blanches à leur pointe, ne sont blanches qu'au milieu de la barbe, ailleurs elles sont tachetées de blanc (Wiebke); le troisième exemplaire : les plumes blanches des ailes, qui sont très courtes, ont des deux côtés de la tige une bande large brun gris («/.); aile tachetée de noir [Thumberg); ailes blanches avec des taches noires {ly Glofjer); ailes noires avec de grandes taches blanches et de petites raies blanches aux tiges (Sundevall). Ventre : le dessous du corps blanc avec des taches noires en travers (Nilsson); les flancs et le ventre sont sans tache ( Wiebke); deuxième exemplaire : ventre blanc marqué de raies noires trans- versales (id.y, abdomen blanc, taché de noir {sparmmDt). Queue, conformation : elle consiste en dix-huit plumes, les rec- trices les plus extérieures sont les plus longues et courbées, celles qui viennent ensuite se raccourcissent de plus en plus et sont plus droites jus([u'à celles du milieu, qui sont à peu près 0/8 plus courtes que celles de côté {Nikson); queue un peu îenàue (Naumann); queue moins fourchue que celle du Tétras tétrix {f^jyirmann); queue légè- rement fourchue; dix-huit rectrices (Collelt); les i)lumes les plus extérieures, très légèrement recourbées vers le bout, de 12 à 14 mil- limètres plus longues que les plumes du centre. La longueur de la queue est en proportion plus longue que celle du Tétrix et se rap- proche plus de celles du Lagopus (Collett); couvertures inférieures delà queue légèrement plus courtes (pie les rectrices ceutrales(/r/.); queue légèrement fourchue {Sunderall) ; (jueue fendue ( Wiebke); bien fourchue, mais moins recourbée que celle du Tétras (Thumberg); quelque peu fendue, composée de dix-huit plumes, dont les huit ou dix centrales sont d'égale longueur 3/4 de 2" de degrés plus comtes que les huit extérieures qui sont quelquefois même légèrement recourbées vers l'extérieur (Gloger). Queue, coloration : noire, rectrices médianes avec la pointe bordée de blanc; croupion noir, finement ombré gris cendré; couvertures supérieures noires bordées de blanc, le dessous tout blanc (AV/.s'.so??); autre exemplaire : queue dix-huit penues noires, les plus extérieures sont les plus longues, les quatre suivantes un peu plus courtes, toutes un peu courbées ou presque droites, les huit OISEAUX IIYBRIDF.S lîKNCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGK 320 médianes presque de la môme loni;iieur, etc. (/>/.); le croii|tion brun noir avec des taches noires et d'étroits bords bbincliàtrL's {Mlssoii): sus-caudales noires, avec l'extrémité blanche, sous-caudales d'un l)lanc pur, excepté la pointe, qui est noire, rectrices noires, les deux médianes blanclies au bout {t^jianiuinn): la queue, ainsi que les couvertures supérieures d'un noir pur, plumes bordées de blanc à leur extrémité, surtout celles du milieu, les couvertures inférieures blanches (Glogcr): quelques plumes du croupion foncées, d'un Ijrun châtain avec des bandes en travers et des zigzags; toutes ces plumes ont de fines bordures blanches ( Wiehke) ; queue noire, à l'exception de la rectrice extérieure qui est brun noir et une des rectrices du milieu qui est pointillée de brun à sa pointe. Quel({ues plumes de la queue en-dessous, très brillantes, sont bordées de blanc; ces bor- dures s'élargissent sur les plumes du milieu (Wiebke); un deuxième exemplaire : ])armi les dix-huit rectrices tout à fait noires, celles du milieu ont des bordures blanches et très larges. Les tectrices en dessous, comme toute la partie inférieure, d'une blancheur éblouis- sante (id.); 3e exemplnirc: quehpies plumes de la ([ueue, blanches, sont, au milieu et sur toute la longueur, rayées de noir, ce qui forme à la pointe une grande tache, etc. (id.); queue noire avec les bords blancs aux extrémités. Pattes : pattes couvertes de petites plumes blanches. Le bout des pattes couvert d'écaillés avec les bords dentelés (Nilsson) un autre exemplaire: les pattes comme le précédent, etc. (id.); les plumes sont d'un blanc sale un peu ombrées (id.); les jambes ont un plumage semblable à celui du Lagopède (Wiebke); doigts à moitié couverts de plumes, les ongles sont comme ceux du Lagopède (Sundevall). Pied, conformation et coloration : Les ongles sont longs et brunâtres avec les bouts plus tranchants et plus larges que ceux du petit Coq de bruyère, mais plus étroits que ceux de la Poule de neige (Nilsson); un autre exemplaire : les doigts sont intermé- diaires entre ceux du petit Coq de bruyère et ceux du Lagopède; pieds fortement emplumés, doigts couverts jusqu'à la moitié f^jVfl»mfl?in/;doigts à moitié couverts de plumes épaisses, ressemblant à des poils, l'articulation la i)lus intérieure entièrement recou- verte de plumes, celle du milieu nue au dessus, mais couverte sur les côtés, la plus extrême tout à fait nue (Collett); les ongles, comme ceux du Lnr/npus, 'lonç^s et larges et légèrement obliques, le bord intérieur étant légèrement plus large que le bord extérieur. Ils sont moins courbés que chez le Tétrix et leur couleur est moins sombre 330 A. SUCHETET que dans cette espèce (id.); le pouce court comme chez e Lagopuft, proportionnellement beaucoup plus long que chez le Tetrao (iilJ\ un tiers des doigts est recouvert d'un plumage semblable à celui du Lagopède; pouce couvert entièrement; les ongfes, larges, ressem- blent plutôt à ceux du Tétrix (Wiehke); le truisiènn' e.reinplairo : pieds couverts de plumes blanches semblables à des poils etqui ne s'élèvent que peu au dessus des doigts. Ces derniers ont de longues franges et les ongles ont la forme et la couleur de ceux du Lagopède (id.) ; ongles très longs peu recourbés, plus larges que ceux du tetrix, mais plus minces que ceux du Lagopède, d'un brun de corne (D^ Gloger). Dimensions : Longueur totale 18 p. queue comprise, la([uelle a })res([ue6p.: le bec depuis l'ouverture à 1 p. 1/8, depuis les narines O/IG; pattes 1 p. G/8 de long; de la naissance de l'aile jusqu'au bout 9 p. 6/8; la patte 1 p. 6/8; le doigt du milieu, sans l'ongle, 1 p. 3/8; l'ongle 6/8; le pouce caché dans les plumes 11 p. 16 (Nilssov): lon- gueur environ 18 pouces {Nauinanii); un exemplaire du Musée de Berlin, longueur 16 à 17 pouces, largeur 28 à 29 pouces; longueur des ailes 8 pouces; longueur de la queue presque 5 pouces 3/4, le bec 5/8, à la racine 1/2 (Nautinuin); le doigt médian (y compris l'ongle, qui a presque 8 lignes), un pouce 3/i (Namnann). M. CoUett a donné les dimensions de dix individus provenant de diverses contrées et tués pendant l'espace de douze années, depuis 1870 jusqu'en 1882, elles sont les suivantes : longueur totale du premier spécimen tué à Gandrandsdalen 470™™, du deuxième 480, du troisième (?), du quatrième 508, du cin([uième 480, du sixième 499, du septième 505, du huitième 480, du neuvième 486, du dixième 530. L'aile 242 m"', 238, 237, 255,252, 245, 232, 235, 235, 23.".; rectrice extérieure, 142™™, 147, 138, 142, 140 (?), 146, 135, 140, 150. Rectrice centrale 122, 117, 106, 125 (?), 130, 124, 115, 118, 125. Ou voit qu'il règne des différences quelquefois assez sensibles entre les divers exemplaires décrits. M. le professeur Collett a donné aussi les dimensions (h's diflerentes parties du squelette d'un Oiseau cT venant de Saltdalen(Nordland). « Comme les squelettes des deux parents, fait remarquer l'auteur, se ressemblent tellement, qu'à part la différence de taille, il serait dilliclh' de les distinguer, cet hybride n'a pas de trait distinctif dans la structure de son squelette en dehors de la différence de taille ». Le deuxième exemplaire décrit par M. Wiebke a 52 cenliniètres OISEAUX IIVBRIDKS llliNCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE 3'M (lo loiiiiiK'iir loUiIc, le Iroisit'iiio ;i 'lO''",."» fl). Lon^iioiir i30'"'" {>^iinilcnUl): ailo 250">"\, plumes du milit'ii (\i' l.i (|iiciic 140""", pliiiiies extérieures 35 '"'" plus longues el uu peu courhcfs. Voix : î.es deux jeunes uiàles dont M. Lewiu a pailé avaicnl, un i^l(uisseuuMit dur, tout à fait eouuue le grand Coq de bruyère (:i). Description de la femelle M. Wiebke (3) a décrit une femelle hybride tur'e à Kazan le 2 mars 1884. Partie inférieure du corps blanche, la poitrine tachetée de noir, sur le milieu du ventre des plumes blanches sont bordées de luiir. La tète, le cou, la nu(iue sont d'un rouge brun jaune vif, le reste du corps d'un rouge plus foncé, bordé et tacheté de noir, larges bordures blanches sur les tectrices? les plumes brun gris des ailes sont bordées et tachetées de blanc sur la barbe extérieure; deux larges bandes blanches traversent les ailes. Le noir de la partie inférieure du dos brun luisant bleu d'acier, toutes les plumes sont bordées de blanc. Les plumes de la queue rouge brun bordées de noir avec des bordures très blanches et larges, de même sont les tectrices qui, en dessous, sont blanches. . . A la gorge, une plaque blanche; bec allongé; jambes blanches, partie inférieure tachetée de brun gris: doigts faiblement empluniés à leur racine, frange courte et ongles plus tendus. La longueur de cet Oiseau est de 48 c. D'après Nilsson, la femelle, dans son plumage d'hiver, est bigarée el tachetée de blanc, noir, jaune rouille et gris cendré; la tête a des taches blanches, noires et jaune rouille; sur le cou ces taches sont transversales Le dos, et surtout le croupion, plus gris et semés de points noirs. Les épaules avec des taches blauches plus grandes et 1)1 us rondes. Le dessous du corps blanc, avec les ctHés tachetés transversalement de noir et de jaune rouille, aucune grande tache noire sur le devant du cou. La queue un peu ouverte, toutes les plumes avec de larges points blancs; les plumes extrêmes delà (1) M. Wiebke considère cet exemplaire coiuiue provenant du croisonient du Tetrix cf et du Lagopus •_^ el non du eroisement inverse, pourquoi? (2) Le Journal de Chasse de Vienne, 1884, p. ','à)2, a donné une courte description du Hipe-orre. Il résulte des observations qui ont été faites que la tète el leçon sont d'un brun de rouille avec des taches noires, que le reste au plumage est gris rt l)Ianc el tacheté d'une couleur de rouille, que le croupion est fortement arrondi, (juc les plumes extérieures sont noires. (3) Journal fur Ornithologie, p. .'390 el suiv., ISSii. 33i A. SUCHETET queue soûl noires, bigarrées de jaune et quelquefois aussi avec des points blancs, etc. (e.vi'mplaire du Musée de Slorkholin). Autre description de la femelle en hiver, d'après Sundevall : blanchâtre, bigarrée de noir, de brun-jaune et de blanc. Les plumes (le toute la partie supérieure, ainsi que celles de la gorge, des cotés du corps, sont rayées de noir et de l)riiii jaune avec la pointe large et blanche. Sur le dos et sur la partie inférieure du dos ces pointes sont plus longues, gris blanc tacheté de noir. Le ventre blanc, les plumes de la queue noires avec des pointes blanches plus larges et eu dehors tachetées de brun jaune surtout, au centre. Longueur 380™"»; ailes 120; plumes du centre 115, les plumes extérieures 110""™ plus longues. A en juger par les plumes d'été qui restent encore à l'automne ou pendant la mue, Sundevall ajoute (]u'el]e doit être peudant l'été jaune brun et tachetée de noir. M. Collett a également donné une description du Ripe-Orre $. DES JEUNES Il existe au musée de Christiana quatre exemplaires jeunes, chan- geant de livrée, celle d'hiver prédominant (1). Nilsson a décrit un jeune Coq pendant l'automne : Sur le cou, la partie (antérieure)? du dos et les épaules, les plumes du jeune âge se voient encore, elles sont jaune rouille avec des raies noires en travers sur le cou ; mais sur le dos ces raies sont plus larges, noires et jaunes de rouille. Le dessus des épaules est bigarré uoir et jaune rouille, une grande tache noire au milieu, et une en longueur, étroite et blanchâtre jus({u'à l'extrémité du corps; une grande tache noire sur le devant du cou et une par devant à la hauteur des cuisses. Les plumes de l'aile sont d'un brun sombre avec de larges bords blancs. La queue est noire avecuuepointe blanche aux grandes et aux petites plumes. Cet Oiseau est conservé au musée de Stockholm. Le Ripe-Orre peul-il se reproduire avec l'une des deux espèces mères? Le prof. Severtzow a pensé que, par suite de la grande diversité des exemplaires ({ue l'on a rencontrés, cet Oiseau se mêle avec le Tetrao letri.v et le Layopus albus. M, Collett, qui a disséqué des individus de sexe mâle et de sexe femelle, s'exprime ainsi : « Dans tous les mâles dissé([ués en hiver, les testicules ont paiii petits, bien (juc formés d'une façon normale. Leur couleur était d'un blanc grisâtre ; le testicule gauche était, en (1) Voy. CoUcU, op. cit. OISEAUX lIVIirUDKS UKNCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE .'{.33 ;;■('' lit' rai, plus liiaiid (|ii(' le dioil et mesiiiait, dans un spi cinicu, 5 uiillini. de long- et environ '.\ de large. Dans uu autre, examiné le 28 février, ils étaient petits et n'avaient que 2 millimètres de long. Les Poules tuées en hiver avaient les ovaires visibles sur le coté gauche comme un petit point blanchâtre; on voyait dilli- cilement les œufs. Si lesRipe-Orre $ ou cT se reproduisent en se mêlant avec l'un des deux types purs, les jeunes ainsi obtenus doivent reprendre, a[)rès quel([ues autres croisements,- les caractères propres aux ancêtres (1). Phasianides Genre Gai las Gallus Sonnerati (2) et Gallus Bankiva (.3). D'après M. L. Magaud, d'Aubussou, ou rencontrerait à l'état sauvage des hybrides du G. Sonnerati et du G. bankiva; Jerdon aurait fait cette remarque (4); dans ses Birds of India, à l'article Gallus ji'iriujineus, p. 536, il est dit que la variété de Sykes se ren- contre dans les Western Ghats, qu'elle a beaucoup plus de rouge dans son plumage, mais qu'elle doit être considérée coniLue étant de l'espèce du ferruyineus; Jerdon ajoute, p. 537, qu'un jour il tua un Oiseau qui était un hybride certain fum/ow6to/y) entre les deux races. Gallus Temmincki En 1849, M. G. R. Gray attira l'attention des membres de la Société Zoologi(iue de Londres sur deux spécimens de Gallinacés que l'on ne trouve décrits dans aucun ouvrage ; on prétend que l'un d'eux avait été rapporté de Batavia, cependant on ne savait rien de bien précis sur son origine. Le deuxième se voyait dans les Jardins de la Société ; il offrait une certaine ressemblance avec le premier, quoi- que se rapprochant du Coq Œnus. Des planches représentant ces deux Oiseaux furent alors exécutées (5). On désirait en effet attirer (I) Cet article était Icnniné lorsque M. Graf von Waldiirg, d'AUgau (Suisse), a eu la complaisance de nous faire satoir qu'il avait vu en Sibérie l'hybride vivant du Coq des bois et de la Gélinate blanche. (:*) Appelé encore Gallus indicus ou Phasianus galLus. (3) G. l'errugmeus ou G. gallorumou. (4) Voy. Bull. Soc. d'Acclinialation, p. G19, 1867. (o) PI. VII et Vlll,p. 02. 334 A. StICHETET l'attention des naturalistes à même d'étudier ces Oiseaux sur leur lieu d'origine et savoir ainsi si on se trouvait en présence d'une espèce particiilirri', ou si ces Oiseaux devaient élre considérés connue hybrides. M. Blith (1), et quelques autres savants se seraient montrés favo- rables à celte dernière opinion. Nous reproduisons ici eu partie la description qui a été faite par M. C. R. Gray (2), parce que, dernièrement, on a émis l'opinion que le Gallu,s Teminincki pouvait être un hybride (3). Les plumes du dos allongées et étroites, noires, bordées d'une nuance fauve, les plumes de la queue d'un noir bronzé avec les couvertures allongées, noires, largement bordéiîs de violet, les plus larges, violettes, étroites, bordéesde noir et, dans ({uelques cas, d'une nuance fauve ; les moins larges, tout à fait fauves, les plumes de derrière étroitement bordées de blanc brunâtre et les plumes secon- daires noires, bordées de châtain. Les plumes de la poitrine noires, plus ou moins bordées d'une nuance fauve. La crête large, s'étendant très en arrière est irrégulièrement dentelée sur le bord supérieur, la gorge est nue, les barbes larges et pendantes de chaque côté près de la base de la mandibule inférieure. Dans le cas où le Gnllus Temmincki serait un véritable hybride, il faudrait encore s'assurer s'il a été produit en liberté ? Genre Eiiplocaimis EUPLOCAMUS LINEATUS (4) ET EUPLOCAMUS MELANOTUS M. Magaud, d'Aubusson (o), dit que le Faisan de Reynaud, qui habite les forêts et les jungles de Ternasserim, du Pégou et de Siam, ainsi que l'Arakan et les contrées montagneuses de la Bir- manie, rejoint l'Enplocome de Horsfield et s'unit à ce dernier: les deux types se fondent l'un dans l'autre à travers une suite de variétés qui existent à l'état sauvage dans la région qui relie leurs habitats respectifs. Remarquons ici que l'origine des Euplocomes appelés melanotus, (1} Cité ptrations zoolo(jiques de Deyrolle, publiées eu 1874 et faites d'après les Faisans importés au Jardin d'Acclimatation, identifient le Cucieri avec Valbocrislalus, donnant pour patrie à cet Oiseau le nord-ouest de l'Hynialaya. Dans la y./*-^ (iflhr ccrlcbrated Animais (i), les deux noms Cuvieri et llorsfieldi désignent deux types provenant le premier de l'Arakan, et le deuxième du nord-ouest de l'Hymalaya; tout au contraire, dans le Bulletin de la Société d'Acclimatation (2), M. Touchard laisse à penser que VE. Cuvieri et VE. Horsfieliii ne sont qu'un seul et même type ; la même manière de voir est exprimée dans une note de la Rédaction {'.)). Dans le même Bulletin (4), M. Rufz de Lavison fait du Cuvieri et de Valbocrislalus deux variétés originaires de l'Asie centrale, principalement de l'Himalaya et du Népaul. Ajoutons (|u'au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, nous avons trouvé, sons les noms de Leucoméle et (Valbocristatus, deux types qui diffèrent légèrement entre eux ; nous sommes disposé à regar- der le Leucoméle comme le produit de ce dernier avec le melanotus. Du reste Elliot (.j) nous apprend ({ue, dans la province du Népaul, où le ineUinotus et Valbocristatus se rencontrent sur la ligne qui sépare leurs territoires respectifs, ceux-ci produisent un métis qui se distingue facilement de ses parents par la crête noire et le crou- pion. Or, si nos souvenirs sont exacts, la pièce indiquée au Muséum comme Leucoméle a précisément les teintes du croupion intermé- diaires entre les deux variétés. Elliot ajoute que c'est à tort qu'on fait de ces métis une espèce particulière sous le nom de leucome- lanus. Jerdon (G) avait déjà signalé ce fait dans ces termes : le White Crested Kalijpheasant {albocristatus) se trouve dans le nord- ouest de l'Himalaya, là il se croise avec l'espèce rapprochée, et des hybrides entre les deux ne sont pas rares ; ceux-ci ont causé quebiue confusion d'espèces, P. leucomelanus de Latham étant considéré comme un de ces hybrides, et P. Hamiltoni un autre. Le Faisan Reynaud serait-il lui-même une variété de VE. meld- (1) Of the Garden of the Zool. Society, Eight Edition, p. 486, 1883. (2) P. 307, 18Cm. (3) P. 274, 1868. (4) P. 17o. 1864. (o) Monographie des Phasianidés, octobre 1871. (6) The Birds of India, being a natural history, by the late Jerdon. reprinied by Major Godwin-Auxten, VIII, p. 352, part II, Calcutta. 336 A. suciii;ti:t notus, comme l'a dit M. A. Geofïroy St-IIilaire (1) ; il est naturel de le supposer. Le croisement que nous indiciuous ici sous le titre Euplocamus lineatus et E. inelanotus devrait doj'c être reporté aux croisements entre variétés. Genre Pljasiaiuis Phasianus vllgauis et Phasianls Reevesi D'après M. Dresser (2), les Pli. Reecesi, introduits dans les chasses en Ecosse, se sont croisés avec le Faisan ordinaire et le Faisan venicolor (variété de ce dernier). N'ayant pu consulter directement l'ouvrage de M. Dresser, nous ignorons dans quelles circonstances ces croisements se sont produits. Nous nous sonunes informé en France, auprès de grands propriétaires qui avaient lâché des l'h. Hecoesi dans leurs chasses, si les mêmes faits s'étaient produits ; les réponses (jue nous avons reçues sont toutes négatives. AI. le prince de Wagram nous écrit que, depuis vingt ans, il possède dans ses bois des Faisans vénérés à l'état sauvage ; ces Faisans se sont très multipliés. Jusqu'à ce jour, le prince a tué (jualre-vingt-dix Coqs, il en a repris et vendu cinquante-cinq paires, sans compter tous ceux qui, s'éloignant des réserves, se trouvent tués par les rive- rains qui abattent Coqs et Poules. Or, jamais un croisement n'a été constaté avec les Faisans communs (jui vivent en grand nombre dans les mômes lieux. Loin de se mêler avec ces derniers, ils les chassent; souvent les deux espèces se livrent de furieux combats, jusqu'à ce qu'une mort s'en suive. Dans le parc de Ferrières, où on avait également introduit des Faisans vénérés, aucun croisement n'a encore été signalé (3) ; deux exemplaires, tués dans ces bois, qui nous ont été présentés par un amateur comme ayant quelques marques de croisement, n'étaient autres que des Faisans ordinaires. M. Dably, de Saint-Cermain-les- Corbeil, nous allirme également n'avoir jamais rencontré un seul hybride dans son parc où, depuis six ans, il a làclié des Faisans vénérés qui se sont rencontrés avec les Faisans ordinaires. Toutefois, contrairement à ce qui s'est passé dans les bois de M. le prince de Wagram, Faisans ordinaires et Faisans vénérés font bon ménage; on a même trouvé un nid où une Faisane vénérée et une Poule faisane commune pondaient ensemble. — Nous ignorons (Ij Uiilk'lin Suiicte d'Accliiualalluu, [>. i7(), IWS. (2) Cité jiar M. Dubois, in Faune de la lielyique. (■i) Cuiiiiiiunicalion (jui nous est faite jiar le (aisaiidier. OISEAUX llVIUtlDKS HKNCONTHIÎS A l'kTAT SAUVAGK 337 ce que sont devenus les lieevesi qui avaient été introduits dans la forêt de Saint-Germain, dans celled'Ivry et dans lachassedu ducde Williuglon. Mais, (iiioi(jue l'assertion do M. Dresser nous vienne de seconde main, nous ne voulons point la mettre en doute; il est très croyable que deux espères de Faisans, l(.']les que lo Vénéré et U' Faisan ordinaire de taille à peu près semblable, une fois mises en contact, se recherchent lorsque les sexes ne sont plus en équi- libre, ce qui doit arriver fréquemment dans des chasses réservées. Du reste, un grand collectionneur, M. van Kempen, deSaint-Omer, nous apprend qu'il [)0ssède un hybride de Ph. colcliicus et de Ph. lii'ccesi, trouvé à Lille, en décembre 1879. au milieu d'autres Faisans envoyés d'Angleterre pour la consommation. Cet Oiseau porte les marques du Vénéré ; le dessus du corps est maillé roux clair et noir avec reflets violets, et la tète a le type du Beevesl. Peut-on supposer que ce Faisan ait été produit en volière? le gibier que l'on destine à la consommation provient généralement de battues faites dans les chasses. Du reste, eu captivité, le croisement (les deux espèces s'obtient rarement. Phasianus versicolor et Phasianus Sœmmeringi M. Maingonnat, naturaliste à Paris, nous a fait savoir qu'il avait reçu du Ja[)Ou, parmi des Faisans cersicolor et des Faisans Sœnnne- ringi, un individu présentant les caractères bien mélangés de ces deux espèces; l'Oiseau aurait été tué à l'état sauvage. Variétés Notre intention n'est point de parler dans cette étude des croise- ments entre variétés d'un même type. Nous rappellerons seulement que les variétés tnotigollcus, colchiciis, torquatas et versicolor, se sont mélangées depuis leur importation en Europe et ont produit des métis fécouds qui se sont propagés à leur tour. Voici quelques exemples de ces croisements : il y a environ dix ans, dans une localité dépourvue de Faisans, M. le Baron Henri de Bussières introduisait quatre-vingts Poules de Bohème importées d'Autriche et sept Coqs de Mongolie importés de Chine; quelques années après on tuait un grand nombre de métis dans les chasses (1). (1) Bulletin Société d'Acclimatation. Procès-verbaux, p. 73, 188i3. Lempereur Napoléon III aurait remarqué que ces deux variétés, qui se croisent avec la plus grande facilité, ne peuvent cependant vivre ensemble. Bull. Soc. Accl., II, p. 288, 18(>i. UI. — -22 338 A. SICUKTET Daus les réserves auglaises le Faisaa versicolor et le Faisan à collier se sont mélangés à un tel point qu'il est très difTicile, si l'on n'a soin de les tenir soigneusement séparés, de trouver des exemplaires purs (1). Ces croisements se produiraient-ils aussi au Japon, |)atrie du Tcrsicoloi? M. van Kempen nous fait savoir ((u'il possède dans sa collection un métis mâle adulte du Faisan commun cf et du Faisan versicolore 9, indiqué comme tué au Jai)oii. Le capitaine W.F. Hfeellon dit (2) que, dans l'île de Sainte-liéléue et dans la Nouvelle-Zélande, où on transporta, vers I806, le colchicus et le torquatus, ces deux Oiseaux se sont très multipliés. L'abbé David rapporte également (3), que dans la chaîne des Tsiii- tin/, le Faisan comuuiu se mêle fréquemment au Faisan à collier. Enlln M. Dubois fait la lemarque suivante (\) : « Le musée de liruxclbîs possède un Faisan, (n" 1781 du catalogue), (|ui ressembleeu tous points au /'//. foimofianus iiguré dans la Monoiinqiliie des I'Iki- .s/anyV/éfs de M. Elliot.Cet Oiseau n'est cependant qu'un simple hybride, né au Jardin Zoologique de- Bruxelles, ayant eu i)Our père un /'//. Idiijiialus et pour uwvo. un /*//. cfraicolor. 11 y a donc lieu ilecroiic. ajoute M. Dubois, (pi'à l'île de Formose, située non loin de la Chine et du Japon, on a introduit primitivement des /'//. lorqaalus et des /'/(. ci'rsir(ili)r, propres à ces deux pays. Les métis nés dans cette île riuraient lini ]tar remplacer les types dont ils déiivent et à pro- duire la race nouvelle connue aujourd'hui sous le nom de /'/(. foi- iiiosanus? » Ponr vérilier cette assertion, il faudrait étudier les métis produits en si grand nombre à l'état sauvage en Angleterre et voir s'ils ont le type du fonnosanu.s ; nous en douions un i)eu. Nous rappelons ici (ju'il s'agit de variétés d'un même type, et non de véritables espèces ; c'est à ce titre (pie nous faisons mention de ces derniers croisements. (ronres /'JujilocHiniis cl Plinsimnis EiTLOCA.MUS NVCTHEMERUS ET PhASIANUS VULGARIS En 1875, M. W. B. Tegetmeier exposa, à la Société Zoologique de Londres, deux spécimens de Faisans hybrides nés dans le Surrey à l'état sauvage. Ces deux hybrides provenaient d'une Poule (1) M. Mui^aiiii, d'AiOtusson, in Itulleliii Socir'ttMl'AcrliiiiMtiilion, 1». '»IK, ISHC. (2) TraiisacUons of tiie .New Zflaiid liisliluli'. (!{) Oiseaux- de La Chine. (4) Faune de Belgique. (tlSK.VlX HVIUUDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGK 339 nycthemrrus qui s'était échappée et qui, suppose-t-on, s'était unie à un Faisan commun; cesOiseaux paraissaientétrc màle et femelle, ce|)('n(lanl huir sexe n'avait point été bien (létcrminé par rempail- leur. L'exemplaire ressemblant à un màle, dit M. Tegetmeier (1), était très (listinctemenl éperonné, la couleur générale de son plumage gris brun avec (b's retlets métalliques, mais pas de trace des irradia- tions (lu Faisan argenté sur la tùte. La Poule sans éperons, sa couleur générale d'un brun clair tacheté; queue longue et pointue, avec (les bandes transversales, ressemblant à celles du Faisan de Scemmeriug. Gani-cs Thaumalen ci Phasiunus Thaumalea picta 9 et Phasianus vulgaris cT M. John W. G. Spicer a cité (2) deux hybrides nés dans un bois faisa)it partie de la propriété de M. llalsey, à Henly-Park, comté de Surrey. — Vers 1838, une Poule Th. picta, s'étant échappée dans les couverts, on remarqua, dans certaines parties des bois, que les Faisans ordinaires étaient toujours troublés ; après avoir surveillé attentivement les endroits où ces Oiseaux prenaient leur nour- riture, ondécouvrit la Poule faisane et deux autres Faisans à l'appa- rence singulière. Ils furent tués tous les trois et on acquit la preuve, dit le rapport, que les deux derniers étaient des hybrides. Leur plumage dévoilait leur origine mixte. Ils étaient petits et sans beauté, tenant des deux espèces. L'auteur qui raconte ce fait dit qu'il mérite de fixer Tattention, car en Chine, où ces deux sortes d'Oiseaux sont sauvages, on ne les a jamais vus produire des hybrides. Mais ce fait perd de son impor- tance si l'on considère que la femelle '/Vf.pzcïa qui s'était échappée se trouvait sans màle de son espèce et dans un pays où il n'en existait aucun (3). (1) Voy. Proceedings, p. :J17, London. (2) Proceedings of the Zool. Society. (15) La lettre de M. Spi(;er, (|iii était adressée à M. Leadboaler, a été lue à la Zool. Society par M. Gould (p. (jl, des Proceedings de ISiJi). M. Lowock avait déjà signalé ce fait, en 1800, dans les Neue Notizen ausdeni (jeb. der Natiir, XIII, p. 250. Voyez aussi Bronn, yittitrj .. p. 172. \6V.i. el le Zoujogisl. p. 42'.».'j. May lKi4. ;3't() A. SUCHETKT Phasianidés et Tetraonidés 4 Genre PIjasiHiiii:i et Tetvdo telrix Phasiams vulgauis kt Tetuao tktiîix Nous l'avons dit eu comiucuçaut, un uouihre assez considérable dOiseaux, que Ton suppose produits i):ir le croisement de ces deux espè(;es, a élé observé en Auglelerre. Le premier spécimen est mentionné par White (1); la pièce avait été abattue dans un taillis à Holt et envoyée par Lord Stawell à White, ([ui ne put déterminer exactement son origine. Ce fut le Rev. William Herbert (jui se Ijrouonra d'une laçon décisive après l'avoir examinée dans la collection du comte d'Egremont, à Petworth. Une figure coloriée est donnée dans quebjues éditions de l'ouvrage de Wliile. Le deuxième exemplaire fut tué au mois de janvier de l'année 1829, à Widey, près de Plynioutli, par le Rev. Morsbead. Le garde des bois où il fut abattu avait remar(|ué qu'un Faisan mâle et une Poule tétrix étaient souvent ensendde. On tua d'abord le Coq Faisan, puis, quelques jours après, le jeune hybride, mais la Poule telvix échappa. Cet Oiseau fut envoyé à M. Drcw pour être préparé; on croit (pi'il passa ensuite dans les mains du t-apitaineMorshead (2), En 1834, M. Sabine appela l'attention des membres de la Société Zoologi(iue de Londres sur un troisième spécimen né dans le Carnwald, et qui était eu la possession de AI. William Call (3). L'année suivante, on lut devant la même société un rapport de M. Thomas C. Eyton esq. sur un Oiseau ayant une origine sem- blable. A la suite de cette lecture, on montra la peau de cet hybride ainsi qu'un dessin le représentant. « Il y a quelques années, disait le rapport, on avait observé dans le voisinage de Merrington, appar- tenant à Robert llaney, esq., une femelle de Tétras, mais on ne l'avait jamais vue avec aucun autre Oiseau de son espèce. Au mois de novembre 1834, un Oiseau tenant du Coq de Bruyère et du Faisan était tué sur les terres du manoir avoisinant Merrington et appartenant à M. Llyod, esq. ». Un autre spécimen qui offrait avec lui des ressemblances, quoique plus petit, fut abattu de nouveau au (1) Histoire de Selbourne. (2) The Magasin of nalural liistory. 1, Londoii, 18117. (3) The Proceedings of tlie Zooi. Society, part 11, |». 'M. Luiuloii, I8i]i. nisEAix innniDKs nKxr.uNTRKs a l'ktat sauvât,!-. .'Vtl mois (le (le(eml)re; il est coiiseivé dans la eolleetion de M. Kyloii (l) qui eu a donné un dessin (2). D'après M. Yarrell, qui l'a également ligure dans son ouvrage sur les Oiseaux de l'Angleterre (3), il serait du sexe femelle. M. Eyton nousajiprend que la couvée dont faisaient partie ces hybrides se composaient de cinq Oiseaux. Les trois derniers furent tués eu uu'ime temps ([ue la vieille Poule Tetrix(4). D'après Yarrell, ils auraient été servis sur la table d'un fermier qui les avait abattus. C'est avec raison que M. Eyton considère ces cinq Oiseaux comme issus du T. tetrix $ et du Phasianus cf puis- qu'ils furent tués en compagnie d'une Poule du Coq de Bruyère. — Cet auteur aurait vu un autre spécimen tué près de Croweey et conservé dans la collection de M. Rowland Hill, Bart (5). En décembre 183(), un dixième exemplaire fut présenté à la Société naturelle de Belfast, jvir M. William Thompson, vice- président de la Sociélé. Cet Oisi^ui, qui lui avait été envoyé par M. Andrew Agnew du cbàt(>au de Loclinam, paraissait être du sexe mâle; il avait été tué dans le VVigtonshire, à Lochnam, en 1835, où les Coqs de bruyère et les Faisans étaient nombreux dans les plan- tations environnantes. Il avait été vu plusieurs fois et pris pour un Dindon sauvage. M. Thompson pense qu'il provient de l'union de Coq tétrix et de la Poule /)/?r/.s-mH(/.s. M. Yarrell (6), en a donné un des- sin. Celui-ci exposa, le l:i décembre 1837, devant les membresde la Société Zoologique de Londres, un onzième hybride paraissant provenir des mômes espèces (7). Cet Oiseau, tué près d'Aluwick et envoyé à INI. Leadbeater par ordie du duc de Northumberland, est actuellement au Musée Britannique (8). Le duc lit don au Mmeum of tlie Xatural historjj Society of Northumberland, Dnrham and Newcastle-on-Tijur, d'un pareil spécimen tué à ,\luwick martlur- drich Castle, en novembre 1837 (9). D'autres hybrides rencontrés dans le Devonshire sont mentionnés dans Yarrell(lO). C'est le Rev. W. S. llore, de Stoke, près de Devon- port, (fui les lui lit connaître. L'un, mâle, fait])artie de la collection (1) Voyez ProcecLlings uf tlir /.ool. SocicLy of London, p. 02, 1K5."). (2) Hislonj of british bird^. p. 1 . I.ondon, 18:36 (petite gravure). (3) British bii'ds, p. 3.j7. (4) Voyez William Thompson, in llie M;ig;isinof Zooloi^y and Botany. 1, p. 453, 1^37. (o) Voyez Brttisli Birdi de Yan-ell, p. 3'6ti. (6) British Birds, p. 3ol . (7) Voyez Proceedings ol Ihe Zool. Society, p. 135, 1837. (8) Voy. Yarrell. op.' cit., p. ."JoS. (9) D'après une lettre qui nous a i>té adressée par M. Tlandmrk. (10) Op. cil., p. 3;;s. 312 A. SUCHETET de M. Hore ; l'autre est figiiré à la pa^e 350 Mes Britlsh lilrils: on croit qu'il se trouve dans la collection du D'" Uoab de Trebartha en Coruwall (Ij. Yarrell mentionne, à la même page, un exemplaire, tué au roninioncement de décembre 1839, par Lord Ilowick, dans un grand bois appartenant au comte Grey, à ([udipies milles à l'est de Felton (Northumberland).Un dessin colorié de cet Oiseau se trouve dans l'ouvrage de Yarrell. M. Handcock nous informe qu'eu 18i2, un autre spécimen l'ut tué à Belsay, par M. C. H. Cadosan esq., de Brienkburn; ou le conserve dans le Musée de la Société d'Histoire Naturelle de Northumberland. Cet exemplaire, ainsi que celui qui fut tué à Aluwick en novembre 1837, n'ont jamais été décrits (2), En 1851, M. Gould appela de nouveau l'attention des membres delà Société Zoologique de Londres sur un Oiseau bybride qui avait été tué le 26 octobre à Henley Park, dans le comté de Surrey, par le garde de M. Hasley esq., dans une partie de sa propriété appelée « The Peal Moor ». Au retour de la chasse, cet Oiseau avait été pendu dans l'ofTice avec les autres Faisans, et on se préparait à le plumer, lorsque M. John W. G. Spioer l'aperçut. Il demanda aussitôt à M. Hasley la permission de l'enlever et de le faire empailler, ce qui lui fut accordé. « Il n'y a pas de doute, écrivit-il à M. Leadbater> que cet Oiseau ne soit un hybride entre le Tétrix cT et la Poule faisane; depuis deux ans un Tétrix fréquentait le couvert où cet Oiseau a été tué, il y prenait même sa nourriture avec des Faisans (3). Trois ans plus lard, en 1854, M. John J. Briggs de King's Derby faisait savoir (4), qu'un Oiseau venait d'être tué dans un grand bois appelé « Stniniton Sprinr/s, » près de Melbourne, par le garde au service du comte Ferrers. Depuis quelque temps on avait remarqué que cet Oiseau se nourrissait avec plusieurs Faisans qui fréquen- taient les bois. M. Briggs crut reconnaître un hybride enhe le Tétrix et le Faisan, ((uoique ce dernier fût tout à fait inconnu (1) Diiiis le Z(tolot;isl ûv ISCil, p. TiJ'i.'), M. W. S. Hoir s'exprime ainsi : .. A la voiile (le la collection ornitliologi(|iie de feu M. Cornélius Tripe, rie DevonporI, jailielai un hybride entre le Co(i noir et le Faisan, <|ui avait été acquis sur le marché de celte ville il y a dix ou douze ans. C'es-t un niàle en beau plumage, quoique commençant à muer près d>i bec. En I8.'l0, j'obtins un de ces hyl)rides <|ui ii\;iil itc lui' dans le Cornwall, et qui se trouve dans les Hritish Uiffi^ de Yarrell. (2) Nous en donnerons plus loin les descriplimi- qui iumi- nul clr .nlirs-^i'es jiai' M. Handcock. i'.i) Voy. les t'roceedings de \8r>\, p. tll. (4) The Zoologist. ]>. MU'.]. oiSEArx iivniunKs rencontuks a i/ktat sArvACK 3^3 dans ces régions. Le comte Kencrs en conserve la dépouille. On signale encore parmi le gibier tué le iî) décembre 1855, dans les couverts du comte de Stamford.à Enville, un très curieux et très bel Oiseau tenant du Coq de l)ruyère et du Faisan (1). M.Hore,dans unecommunication adresséeauZoologist en 18GI (2), fait savoir qu'il avait vu, il y a plusieurs années, une femelle de cette .sorte dans une collection d'Oiseaux appartenant au rU'v. T. Johnes, de Brandstone Rectory, près Tavistock ; cette femelle était beaucoup plus petite que son exemplaire. En octobre 1878. M. John Gateombe remarqua, i)armi le gibier exposé sur le marché de Plymouth, un hybride entre le Faisan et le Coq noir, tué depuis quehjues jours sur les limites de Dartmoor, pense-t-il. C'était un jeune mâle, mais inférieur en grandeur au Coq Faisan et en pleine mue, notamment sur la tête et le cou. S'il avait vécu un mois de plus, dit M. Gateombe (3), il aurait revêtu un magnifique plumage. Cet oiseau, qui faisait partie de la collection mise en vente parM. Whitaker, esq.,le 22 mai dernier, a été acquis, nous écrit M. Stevens, par M. Larnb, de Londres. En 1883, M. Burton exposait à la Société zoologie] ue de Londres un hybride sup|)Osé issu du mâle Tétrix et de la Poule faisane. Cet Oiseau avait été acheté récemment au marclié de Leaden ; un an plus tard, le 16 janvier, M. Edwards Harts, de Christehurch, Hauts, rencontrait, dans une grande» plaine remplie de broussailles, un autre individu qu'il conserve dans son Muséum, à Christehurch, Hanls. La même année, sur la propriété de M. John .Jones de The Croiea, près de Craven Arms (Shropshire), le major Gregory Knight, tuait lui-même un très beau croisement entre un Black Grouse et nu Faisan. M. Montagu Browu, qui raconte ce fait (4), est enclin à penser que le père de cet oiseau était un Faisan, peut être un rÙKj- necked, pïirce qu'on aperçoit quatre ou cinq plumes blanches sur le cou. .M. llamou ie SI ranger à la lionlé de nous écrire de Huustanlon Hall (Norfolk), qu'un exemplaire entre le Phasianus colrhicus et le Tetrao tctrir fut tué, il y a nue viugtaine d'années, dans un de ses bois; son père y avait introduit quelques Tétrix, venant d'Ecosse. (J) Voyez Va ripll, o//. ril. \>. .'M'.. (2) P. 7545. (3) The Zoologisl, p. 60, 187'.». (i) Th.' Zoolop:ist, pp. 2(\ et 27, IS8.'i. 344 A. SL'CHETET M. le Stninger possède encore cetOiseRii : ;i prciiiière vue, nous dil- iJ, on reconnaît sa double parenté. M. J. Turner, de Sutton Colfield, près Birmingham, nous fait éga- lement savoir qu'il tua, en 1888, un liybride femelle, dans le grand parc qui avoisiue cette petite ville manufacturière. Les faisans cou- vent rarement dans ces bois, où pendant l'été viennent un grand nombre de promeneurs; ceux que l'on rencontre viennent. de la partie réservée (jui appai-tientà un ricin? pi'opriétaire. Pendant l'été de 1888, ou avait aperçu un ou deux Tétrix. L'Oiseau tué par M. Turner ne laisse pas de doute sur son origini^ hybride. Aucune poule Tétrix n'ayant été vue, mais seulement un ou deux nicàles Tétrix, M. Turner en conclut que ce jeune hybride avait eu pour mère une Poule faisane. Il n'était point isolé, et appartenait proba- blement à une couvée, car un deuxième exemplaire fut tué le même jour. Après avoir été empaillé, on le lit voir à une des réunions de la Société d'Histoire naturelle de Birmingham, il y excita un grand intérêt. Comme il serait difTicile de décrire minutieusement les caractères qu'il présente, M. Turner se propose de le faire photo- graphier dans deux ou trois positions différentes; il veut bien nous promettre ces photographies. C'est en 1884 que, pour la première fois, l'hybride du Pli. colcliicus et du T. tétrix parait avoir été tué sur le continent. Vers les derniers jours de novembre, on aperçut un Oiseau étrange qui était égaré dans le parc du château de Jeltech (1); il y était venu probablcMuent pour y chercher de la nourriture. Il fut tiré par le .jardinier du pays sur une grange bâtie près du parc. Depuis cependant vingt- cinq ans, nous fait observer M. Johann Egsaurend, auteur de cette communication, aucun Coq de bruyère n'avait été tué eu cet endroit, où existent seulement des Faisans. L'Oiseau, du sexe femelle, est conservé au château de Jeltech, chez M. le comte Saurma (2). En 1880, M. le comte Johann Karrark envoyait an Musée* royal de Bohême un second S])écimen de nu-me provenance tué â Zèle, dans le district de Tahorer; c'était un Coq (h' lorte taille. Dans les euvi- j-ons de Zèle, dans une partie du bois où les Tétrix sont en gra'nd nombre, on avait établi une faisanderie; les Faisans se trouvèrent ainsi en contact avec les Coqs de bruyère, et l'on su])pose qu'un Faisan se croisa avec un de ces derniers. (1) Silcsif. (2) C'est M. Kiisikel qui. If jurinicr. nous a f:iil i'imii;iîtn' <•«> fail : M. Kioinaii. cnii- servalciir du Musée de l'UuivtTsih- de lîifslau. iHni> a ruali'rni'nl adresse des i-imimm- menls sur rottc iinporlanlc i-aplurt". OISKMX iniililliKS lUCNCONTRKS A F, F.TAT SAUVAGK .\\.} M. le prof. D' Aiit. Kritscli, do Prnguc, (|ni liiconle ce tait(l), croit même que le pèrt' de cet liyhride est le Faisan, et le Tétras sa mère, mais le croisement inverse a pu aussi bien se réaliser, et le D' A.-B. Meyer penche pour cette opinion. Ce sujet devait être envoyé à la prochaine exposition ornilholo- gique de Vienne ; un dessin en a été donné, dans les Mittheilunsen des Ornithologischen Vereins de Vienne ; il existe aussi une magni- (i(|ue planche coloriée dans l'ouvrage du D"" J.-A-B. Meyer (2j. Depuis soixante-dix ans environ, un grand nombre de spécimens hybrides entre le Tétrixetle Faisan auraient donc été rencontrés. Le premier que nous avons nommé fut tué dans un taillis à Ilolt; le deuxième à Whidey, près de Plymouth, eu 18^0; le troisième dans le Cornwall, en 1834: le ({uatrième, le cinquième, le sixième, le septième et le huitième sur les t(;rres de Merrington ou sur celles avoisiuant le manoir, ])en(iaut l'année 1834; le neu- vième près de Corwey, dans le Merionethshire, le dixième à Lochnam, dansle Wigtoushire, en 1835; le onzième près d'Alinvick, dans le Northumberland; le douzième au même endroit, • en novembre 1835; le treizième et le quatorzième dans le Devonshire; le quinzième à quelques milles à Test de Felton (Northumberland), vn décembre 1839 ; le seizièuK» à Belsay, en 1842; le dix-septième à KeulgPark, comté de Surrey, le 26 octobre 1851; le dix-huitième iMi 1854, dans un grand bois appelé Staunlon Springs, près de Mel- bourne; lé dix-neuvième dans les couverts du comte de Stamford, à Enville, le 11) décembre 1855; nous ignorons la provenance du vingtième: le vingt et unième fut tué probablement sur les limites de Dartmoor en 1878; le vinp;t-deuxième fut acheté au marché de Leaden; le vingt-troisième rencontré dans les environs de Christ- church, le 16 janvier 1884; le vingt-quatrième fut abattu eu 1883. prèsdeCraven Arms, Shros[)hire ; le vingl-cinquièinedaus le Norfolk il y a une vingtaine d'aiinées ; le vingt-sixième en 1888 près de Bir- mingham : le vingt-se|ilième vers la fin de novembre 188i au châ- teau de .Jellsch, en Silésie; enlin le vingt-huitièmeà Zèle, en Bohème, en 1886. Si même nous en croyons M. le comte von Waldung Zeil Tranchbury, de semblables hybrides auraient été rencontrés en Moravie. L'origine de ces Oiseaux a été attribuée, tantôt à l'accouplement du Faisan cT et du Tétrix 9, tantôt au croisement inverse. Quatre de (1) Mifl. ornitli. Ver. Wien, p. !)8 et suiv. (2i Tiif. XIII. .Niiiis pensons, daprès les indications qui nous sont fournies par .M. le D' liev, de Leipzij,', que ce sujel a été tué par .M. le comte Rreniier. 346 A. SrCHKTKT ces assertions paraissent fondées, elles eoneernent le deuxième exemplaire, leciuatrième avec ses frères ou sœurs, le dix-septième et le vini-t-sixième. On ne peut guère supposer que ces hybrides soient des oiseaux échappés de volière : l'individu tué sur une grange chez M. le comte Saurma pourrait seul, à cause de sa familiarité apparente et des circonstances particulières que nous avons rappelées, laisser quel- (jne doute sur son origine. Les croisements entre espèces pures paraissent donc s'être accomplis à l'état sauvage, ils donnent lieu à quelques remarques : Quelle tendance, en efïet, peuvent avoir deux espèces éloignées à se rapprocher ? Le petit Telrao tetrix, avec les séductions qu'il déploie et sa queue en forme de lyre, ofîre-t-il assez d'attraits pour conquérir les Poules faisanes? Nous l'avons vu souvent jouer le rôle de mâle dans les croisements des Tétras. Mais ici il n'en est plus de même, les Coqs faisans pai'aissent s'être accouplés avec ses femelles. Aussi l'inégalité dans les sexes nous semble-t-elle plutôt expliquer ces accouplements. A l'époque de la reproduction, qui suit, en général, la fermeture de la chasse, les Faisans et lesTétrix surnuméraires chercheront en vain des individus de leur propre espèce pour s'accoupler; les influences du printemps aidant, ils se trouveront amenés à contracter ces unions bizarres qui se sont produites, nous devons le remarquer, dans les pays de chasse où l'introduction de nouveaux gibiers n'est pas une chose rare. Du reste, si le Tétrix est un Oiseau propre à l'Angleterre et à l'Europe, le Faisan est un Oiseau d'importation ; et ([uoifiue cette importation remonte à plusieurs siècles, le Faisan n'en a j)as moins été mis par le fait de l'homme, et non jiar des causes naturelles, en contact direct avec le Tétrix; puis les condi- tions de son existence ont été et sont encore tous les jours modifiées. Souvent lâché dans les chasses après sa re|)roduction en volière, son coi'ps a pris à ce régime un volume qu'il n'avait pas originai- lenieiil. il est devenu plus gros, plus massif, il est aussi devenu plus familier. Avec les soins ({u'on lui procure, la nourriture échaulfanle qu'on lui donne, le Faisan s'est plutôt ahàtnrdi. Ne voyons-nous pas tous les jours des Faisans blancs, Isabelle, ou à pliimagedépareillé, commele sont nos Poules domestiques? Buffon a remarqué, avec beaucoup de raison, rpie l'Oiseau captif devient lascif. Dans plus d'un cas, ruiiion du Faisan ;ivec le Tétrix peut avoir été provoquée par ces changements divers, c'est :iu moins ce qui est arrivé à Zèle. OISEAUX FIYRRIDKS IU-AC().\THK> A LKTAT SAFVAWK .TlT M.iis si les causes i|iii aiiièiiciil ces imioiis lit; |)eti\eiit ôtro delei- iiiiiiees (ruiie façon précise, on ne saiirail nier l'exisleuce des hybrides ([iii en rt'sullent; l'origine mixle des Oiseaux dont n(U]s venons de parler est acceptée par tous les naturalistes, (|uel(|ues cas seuls no sont pas suflisanuneiit |irouvés. — Dans les listes des viuiil-liuit spécimens énuniérés, il ne se rencontre que cinc( ou six femelles: il est viai ({ue le sexe n'a point été dél(;rminé ciiez beau- coup (liii(li\idus: cependant, là où cet examen a été fait, ils ont été pres<|ue tous déclarés mâles, ce «{ui est une forte présomption en faveur de l'iiybridité; on sait que les hybrides de deux espèces bien tranchées sont généralement mâles. On pourra établir comme suit une comparaison entre plusieuis des Oiseaux décrits : Premier exemplaire : la description faite par Wliite, à l'exception des jambes dégarnies de plumes, s'applique admirablement, dit Thompson, au spécimen ([u'il a décrit (celui (|ue nous avons cata- logué sous le no 10.). Le cinquième exemplaire ressemble au n" 4, sauf qu'il est plus petit (Yarrell). Le dixième exemplaire offre égale- ment des ressemblances avec l'Oiseau de M. Sabine (n» 3), mais il diffère beaucoup par les couleurs et par les dimensions du spé- cimen de M. Eyton (le n" 5 (1). Le onzième exemplaire, que décrit Yarrell, avait plus de ressemblance, dit cet auteur, avec l'hybride représenté par White (le n" 1), qu'avec l'un ou l'autre des spécimens exposés à la Société Zoologique de Londres, c'est-à-dire avec les nos 3 eto; le vingt et unième est très semblable au spécimen de Shropshire figuré par Eyton et Yarrell, mais il laisse voir, à l'inser- tion de l'aile, le blanc sale comme on l'observe chez le Tétras; le dix-huitième exemplaire, décrit par Briggs, ressemble presque complètement, comme forme générale, à l'Oiseau re])résenté par Yarrell, p. 311, c'est-à-dire à ce dernier (n" 11); le vingt quatrième, dont parle M. Montagu Brown, ressemble aussi à l'oiseau de Yarrell. p. 311 : pour la couleur, cependant, il faut se reporter au spécimen ligure à la page 310, (l«'o édition); eulin le douzième et le seizième, conservés au Musée de Northumberland, n'ont pas de rapport avec l'individu du Hilti^h Musctnn. Description Aspect général. Premier exemplaire : sa forme, sa tournure et (1) Tompson. Cetlf renianjue a peu d'importance, puisque ou a présumé que cet oiseau est dn sexe, mâle, tandis que l'Oiseau de M. Eylon i si une fcuielle. ainsi que la prouvé l'examen de ses organes génitaux. :]\S A. SL'CHKTKT sesli e.ri'nipl.) ; tarse à moitié garni de plumes, sans éperons, couleur du Faisan (5« exempL); tarses et doigts de la forme du Faisan ; tarses uns sur les cotés et derrière, mais gar- nis de plumes par devant jusqu'à la moitié île leur longueur (lU'^ (Mcm/)/.); partie supérieure du tarse couverte de plumes (ll«ei"^/»/)/.); tarses uus à la manière du Faisan (12^ e.rempl.}; jambes en partie couvertes de plumes (18'" c.rcmpL): tarses à moitié enq)lumés (partie supérieure); pas d'éperons (2S'^exempL); aucune ressemblance dans les doigts des pieds avec ceux du Télrix (id.); sont comme ceux du Faisan (id.) (Ij; tarses et doigts nus, à l'exception de ({uclques plumes qui ressemblent au duvet et se montrent par devant, s'éten- dant un peu au dessous du genou (2,1^ exempt.); les jambes et les doigis ressemblent à ceux du Faisan i)ar la couleur, la forme et la grandeur (S'i*^ exempt.). Thompson a donné une tabh^ permettant de comparer les dimen- sions du 10<^ exemplaire avec celles du Coq faisan et du Coq Tétrix. Could a fait remanfuer que le 11'^ eremplaire chantait en s'élevant lorsqu'il fut tiré, comme le fait habituellement le F'aisan. M. Mon- tagu Brown a donné les dimensions des principales parties de l'exemplaire tué par le major Gregory Knight. Eyton a trouvé dans le 5^ exemplaire des ovaires très petits, les œufs à peine visibles, et en petit nombre. 11 a donné quelques détails anatomiques qui sont les suivants : Le sternum se rapproche plus de celui du Coq noir que du Faisan, mais l'os n'est pas si massif (ou dur), le bord antérieur du keel est plus festonné et l'os entre les pétoncles postérieurs n'est pas si large que chez le Tétras. L'os furcatorium est le même que celui du Faisan, plus arqué que celui du Coq noir et ayant l'apophyse (pro- (l)Nous n'avons point parlé du 1H« exeniplaiio, parce que, nous dit M. Handcock, il ressemble au \i<' (jui a été décrit, cependant cet Oisoau laisse apercevoir quelques plumes blanches à l'an^Me de laile, comme chez le Tétrix. 352 A. SUCHETliT ci'ss) plat ù l'extrémité et plus large près du sternum. Le bassin est exactement intermédiaire entre les deux, plus ferme, plus large et plus long que chez le Faisan en ce qu'il a deux apophyses de chaque côté de la vertèbre caudale qui servent pour les attaches des muscles levator et de la queue. Au sujet (lu 27e crciniildir/', M. le prof. Fritsch dit que : le tube intestinal est de la dimension de celui du Tetrix, la recherche ana- louiique lui prouva (|ue l'exemplaire était mâle. Tous ces caractères annoniMMit bien une double origine chez ces Oiseaux, Comme on Ta vu, de nombreux dessins de l'hybride du Ph. rolcliicus et du 7'. ti'Iri.r ont été faits, ainsi que des ligures coloriées. Presc^ue toutes les déi)Ouilles des Oiseaux lues ont également été conservées; voici les noms des personnes qui les possèdent ou qui les ont possédées : le comte d'Egremont, à Petworth : le capitaine Morschead, probablement; William Call ; Eyton; Piowland llill; le Rev, W. S. Hore, de Stock ; le D»' R. Rod de Treeben en Gornwall ; Leadbeater; Rev. T, Jones, de Bradstone; le comte Ferrers; Bustou ; M, Kd, Hart ; M. Stranmn le Stranger ; AI. John Gatcombe, iM. Turner et M, Lamb. Dans les collections publifpies nous avons à nommer : le Muséum of the Naturalllislory Society of .Northumberland, Durham and Newcastle-on-ïyne, le Musée de Leicesler, le British Muséum et le Musée royal de Bohème, Genres Lngopus ni Plirisianus. Phasianus vulgaris kt Lagopus. J.e Joui'nal de Chasse de Vienne (1) parle de trois hybrides de Faisan et de Lagopède (Scluieclmhit) tués à Wales, pendant le cours de l'année 1872. Malheureusement, ce journal ne donne aucuns détails et cette sinqjle mention ne nous parait point sutlisante pour attester que ce croisement se soit réellement produit. Tels sont les croisements entre espèces sauvages de Gallinacés (jui sont venus à notre connaissance. Notre travail doit se terminer par une courte étude sur les croisements qui se sont produits entre espèces libres et entre espèces domestiques ou ca|)tives. Le nombre de ces croisements est très (1) 1'. tioi, is7:i. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAL'VAGE 3.>3 limité; la plupart sont restés fort douteux ou n'ont pu être déclarés féconds ; l'un d'eux est même absolument fantaisiste, un seul est bien autiieiiliquo et deux autres probables. Les espèces qui ont contracté des mélanges sont les suivantes : Gai lus Sonnerati, Gallus domesticus, Galbis f.nfnyctti'i, fMgopua nlhns, Perdix cinerea, Phasiamts culijaris, McliuKjrislvdv. doim'sliriis) etliybridc de T. Mri.v X T. urogalhis, s'alliaiit ainsi : G. Sonnerati X G. domesticus. G. Lafayettci X G. domesticus. G. domesticus X hybride T. tetrixX T. uro(jallas. G. domesticus X L. albus. Perdix cinerea X G. domesticus. Ph. vulgaris X Meleagris. Ph. vulgaris X GaUus domesticus. Eu tout sept croisements. Il est à remarquer que le croisement fécond authentique est le deuxième indi([ué, que les croisements féconds probables sont le premier et le septième, en sorte que tous les trois appartiennent à des espèces rapprochées ou à un genre peu éloigné. G.\LLus Sonnerati et Gallus domesticus Le G. Sonnerati, dit Darwin (1), se croise aisément dans l'Inde, avec la Poule domestique. Aucune autre indication n'est donnée sur ce croisement et Darwin ne paraît pas avoir indiqué la source où il a puisé ce renseignement. Gallus Lafayettei (2) et Gallus domesticus Layard (3) dit que les G. Stanleiji cf se mêlent assez souvent aux volailles des villages isolés et qu'ils se croisent avec la race domes- tique, étant supérieurs en courage aux Coqs de basse-cour et armés d'éperons terribles. M. Milford, du service civil de Ceylan, lui montra, à Katuapoova, une Poule hybride ; sa tournure et sa forme générale étaient celles de l'Oiseau sauvage; ses œufs étaient tachetés. (1) Variation des animaux et des plantes, p. 148. Traduction française. (2) Ou G. Sianleyi ou G. lineatus. (3) Notes on the ornithology of Ceylon, Annals and Magazine ofnaturalliislory, (2), XIV, p. 57. London, 1854; Gloger, Journal fiir Ornithologie, 5 Ileft. sep- tembre 1854; et Darwin, Variations des Animaux et des Plantes. I, p. 249, ont donné le récit de Layard. m. — 23 354 A. SUCHETET Mais M, Miliord essaya en vain d'en avoir des l*oussins ; les (eufs ne furent jamais fécondés. L'Oiseau se montra très bien ai)i)rivoisé au milieu des volailles [)r«'S des([uelles on le plaça, il fuyait en toute liàte à l'approche des étrangers. D'après les exemplaires (jui sont exposés dans les Nouvelles galeries du Musénm, le Coq Lafayelti présente de grandes ressemblances avec le C()(i lninkird. Jerdon (1), dit qu'il est (luebjuefois comme le Bankiva, mais rouge en dessous. Hybride cT r)E T. tétrix X T. urogallus {linckrlhniic) et Gallus domesticus $ Le prince Adol|)lie-Jose|)li de Sclnvarzenix'rg rai)porle (2) cpi'un Uackelliane, vivant dans le district du Tasin, réussit à croiser une PouL^ donu'sti(iue contrefaite, ([ui ne pouvait lui échapper. Ce liackelhane, ([ue le cri de l'ouïes (loniesti(|ues paraissait exciter, fut tué par le prince {tendant le mois d'octobre. GeiJrcs Logojius ol Gklhis Lagopus ALDUS et Gallus domesticus M, Collett a fait savoir (3) que sou ami, le prof. Frees remarciua, au printemps de 18o7, dans l'une des fermes les plus élevées du N(n'dui6se (Bergen stifl), une Wlllow Croiisr (pii rodait pendant plusieurs jours de suite autour de l'habitation de la ferme, cher- chant à s'accoupler avec une Poule doniestifiue tachetée de blanc. A ce sujet, le itrofesseur de l'Université de Christiania fait remar- quer ([u'il peut y avoir, pendant l'été, excès de mâles chez la WiUoic Crome (et chez le Ptarniigan) et que ceux-ci, parcourant les monta- gnes, contractent probablement des unions fortuites de quelque nature quelles soient? Néannujins il ue cite aucun fait. Gallus domesticus et Perdix cinerea. Sir Georges Edwards (4) dit qu'on lui a assuré (et il est porté à (1) Dans une noie de la p. o39 de ses Birds oflndin. (2) Zagd-Zeilung, p. 6o7, 1882. (3) Proceedings of the Zoologiral Society, 1886. Voyez aussi : Forliandiingar. Videns- kabs-Selskabct, Christiania, p. 141,1872, où le mi^nie fait est raconté et où on parle du Plarmujan. (4) l'hiiosupiiical Transactions, LI, partie 11, p. 833, Loudon, 17G1. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 355 le croire), « (lu'iiiu' espèee iiiixle a et»' i)ro(liiih' cnli-e nos Poules (loiiiesliques et les Perdrix ([ui séjournent dans le voisinage des fermes. » Quel est cet hybride, où a-t-il été élevé et par qui? Sir Georges Edwards ne le dit point avec raison. Phasianus (vrLGAïus?) et (îallo-I'avo (var. ilnnn'slirus) Cn seul exemple de ce ci'oisement parait avoir été cité, encore est-il ({u'il remonte au milieu du siècle dernier et (j[u'il n'est point parfaitement établi. En 1700 (1), le même sir Georges Edwards lit savoir au Kev. D"" Birk, secrétaire de la Société Royale, qu'il avait reçu du très digue Henri Seymour Esq., de Haiidl'ord, dans le Dorsetshire, un Oiseau intéressant qui paraissait provenir d'un croisement accidentel entre un Faisan et un Dindon. Aussitôt après la mort de cet Oiseau, on constata ([ue la peau autour des yeux était d'un rouge plomb pâle elles yeux comme ceux d'un Dindon. C'est en vain que l'on chercha à se procurer un autre exemplaire dans le bois où il avait été tué et où ou avait ai)er(;n deux Oiseaux semblables. La description que sir Georges Edwards a doniié de cet hybride est la suivante : « Sa taille est moyenne entre celle d'un Faisan et d'une Dinde, sa forme est à peu près celle de ce dernier Oiseau. Le bec, les jambes et les pieds sont noirs, formés comme ceux du Dindon ; il a autour des yeux une espèce de peau nue, couleur de minium pâle, les yeux comme ceux du Dindon. La tète et la moitié du col sont recou- verts de plumes très courtes, couleur d'argile blanchâtre avec des barres sombres transversales, quoique la gorge et la partie anté- rieure du col restent entièrement couleur d'argile claire. Ces courtes plumes occupent la tète et cette partie du col qui, chez le Dindon, est naturellement privée de plumes. Sur la partie inférieure du col, sur la poitrine et sur le ventre, ces plumes sont bien plus longues et de couleur noire avec un reflet pourpre et changeant. Les cuisses et les jambes, sur la partie antérieure, et un peu au-desssus des genoux, sont couvertes de plumes traversées de bandes noires et couleur d'argile. Le dos, les couvertures des ailes et de la queue sont de couleur mixte, avec des lignes lines transversales brunes et noires, quoique quelques-unes des plumes des couvertures des ailes et de la queue aient des bandes transversales plus larges de ces mêmes couleurs... » Sir Georges Edwards a compté seize plumes à la queue, les extérieures étant de deux [)ouces plus courtes (1) Voyez Pliilosopliical transactions, LI. part II, for tlie year 1700. Lontlon, 1701. 356 A. SUCHETET que celles du milieu : « leur eouleur se e()ni|)ose de hruii et de uoir eutieuit'^l(''e jiai- des raies transversales, couiuie sur le (Ids, mais leur eonleui' est plus sumhi'e vers les bouts, ces bouts même étant d'un biuii clair. Les bitrds extérieurs des plumes laté- rales caudales sont d'un bai clair, les plumes des couvertures en- dessous de la ((ueiie sont dt; couleur oranii;éo avec raies noires trans- versales; autour de l'anus, les plumes sont blancbes avec des taclies sombres. Toute la partie ressemlde à celle d'une Poule faisane, mais de coloration plus foncée. Toutes les jilumes du corps sont doubles, c'est-à-dire qu'il y a deux plumes distinctes sur une seule tige, la plume extérieure large et de tissu ferme, la plume intérieure est plus petite et couverte de duvet. » L'auteur de cette description est porté à croire ([ue ce spécimen est plutôt le produit du Phasianus (f et du (idllo paio 9 que le pro- duit inverse, parce (juc, dit-il, la disproportion de taille entre ces deux Oiseaux est moins grande qu'elle ne l'est entre un (•alla jxii'o $ et une Poule de Phasiantis; il reconnaît cependant que cette; snp|>o- sition n'est pas sans donner prise à uneditïiculté; comment, enetïet, un Oiseau domestique se serait-il réfugié de lui-même dans les bois et y aurait-il élevé son produit sauvage, chose contraire, paraîl-il, aux habitudes des Dindes dans le Dorsetshire. Bulïon, qui a i)arlé assez longuement de ce fait (1), ne se sent pas porté à admettre l'origine qu'Ldvvards suppose à cet Oiseau, parce ([ue ce prétendu hybride avait des caractères qui mampieut absolu- ment aux deux espèces primitives (les plumes doubles) et i[u'il lui manquait, par contre, d'autres caractères qui se trouvent dans les espèces mères (les 18 plumes de la (pu'ue). Si l'on veut lui donner u[ie origine double, il y aurait plus de fondement, croit Bulïon, à supposer qu'il dérive du mélange du Coq de bruyère et du Dindon, qui n'a que seize j)ennes à la (jueue et qui a des plumes doubles, comme l'hybride en question. Temminck (2) partage l'avis de Bufïon. Nous n'avons point vu la gravure qui accompagne dans les Philosophical transactions la description de Georges Edwards, mais Yarrell, dansses Brilish Birils, en a donné une reproduction, et nous avouons (jue l'origine sup- |)osée de ce produit nous ])arait assez probable. L'Oiseau, du moins, tel qu'il est représenté, paraît bien intermédiaire entre le Dindon et le Faisan. (1) V, page 174. Edition de 1845. (2) Hist. des Gallinacés, II, p. 389 et 390. OISEAUX HYBRIDKS URNCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE 357 Reste encore à savoir si le Pliasiaiius, père supposé de l'hybride en question, était un Faisan vivant à l'état sauvage? PhASIANUS Vl'LGARIS KT CiALLUS DOMESTICUS • J A la dernière Exposition oiiiithologique de Stargard (Ponié- ranie) (1), on voyait plusieurs hyhridos provenant d'un Faisan et d'une Poule doniestifjue (raccCocliiiicliinoise). Ces Oiseaux avaient été exposés par M. Adolph Meyer, qui les avait reçus d'un culti- vateur des environs f2j. La Poule, mère de ces hybrides, s'étant écartée près de la forêt, avait été cochée par un Faisan de chasse. Les hybrides exposés étaient au nombre de trois, un Coq et deux Poules. Leur couleur est blanche, avec retlets jaunâtres, peu de j)lumes sont tachetées. Le mâle a la poitrine légèrement brune. La forme du corps est sveltc, le cou est long et gracieux. La queue courte, la pointe est légèrement arquée en dessous, se rapprochant du genre Cuchin, mais moins fournie. Le ^3 décembre, Son Altesse Royale le Prince Louis Ferdinand tuait, dans une chasse de la faisanderie de Moosach, un bel Oiseau ayant la grosseur et l'aspect du Coq de bruyère; le croupion est celui du Faisan, le plumage noir, semé de gris et de blanc. Cet exemplaire se trouvait au milieu d'autres Faisans (3). Comme on avait élevé, l'année précédente, dans une des volières de Moosach, des hybrides du Ph. colchicus et des dallns domesticus, on suppose avec raison que l'Oiseau tué par le Prince Ferdinand avait été produit en domesticité (4); aussi nous ne le décrirons pas. A ce propos, rappelons que le Rev. Gilbert White (3) a raconté qu'un Oiseau curieux fut trouvé dans un taillis par les épagneuls d'un des gardes de Lord Stamwell. Cet Oiseau, qui avait été tiré à l'aile, lui fut envoyé par ce dernier, afin qu'il l'examinât : « La tournure, la forme extérieure et le cercle éclatant autour de l'œil de cet Oiseau dénonçaient un Coq Faisan; mais la tète, le cou et la poitrine étaient d'un noir lustré, et bien qu'il pesât le poids d'un fort Coq Faisan, il n'avait pas d'éperons aux jambes, comme en ont les Coqs Faisans. Les jambes et les pieds n'étaient (Il Tonuf 1rs ir> cl 17 noveiiiltic ISS'.t. (2) Voyez Zeilschrift fur Oniillio!o«ic. Slrtliu, Mil. ii° 12, 188'.). ('.i) Voy. .\iigsburger Abenrizeitun/, 24 Décembre 1880, n" 3oo, p. G (arUcle Spoi I ) {'i) Coniiminication qui nous es 'arlressée de Munich par M. C. Parrot. (o) A Naturalist Calendar exlri teii froni the paper? of fhe late Rf^v. Gilbert White. London, 1705. 358 A. SUCHETET point empluinés, il n'avait point non plus à la (jneue de longues plumes commo celles des Faisans; sa queue était beaucoup plus courte que celle d'une Poule Faisane, elle était carrée. Les plumes du dos et des ailes, de même que celles de la queue, étaient d'un roux pâle rayé d'une manière étrange et ressemblaient un peu à celle d'une Pei'drix. « Le Rev. Gilbert Whilc n'indiipic jtoiul exactement la provenance de cet Oiseau étrange, il fait remarquer qu'il ne peut venir du Gocj de bruyère parce que ni ses jambes ni ses pieds n'étaient emplumés, il penseque c'est un liybride probableentre le C()(| faisan et quelque Oiseau domestique. Il ajoute que le garde lui avait dit que pendant l'été on avait vu des Paonnes fréquenter le taillis et les couverts où cet Oiseau avait été tué. Montagu (1) a parlé du récit de White, mais il dit (|ue Wbite considérait cet hybride comme venant du Faisan et de la Poule domestique ((hiDicstIc fool {!). Morton dit également que Wbite a donné la description d'un iiybride sauvage provenant du Faisan et delà Poule doinesti(iue (3). N'ayant pu examiner la figure coloriée qui accompagne le récit de White, nous n'osons point nous prononcer. Peut-être pourrions-nous ajouter à ces divers croisements celui de la lionam hrtuUna et de la Poule (louiesti(iue. L'Isis (i) dit en elïe t que M. Badeker a cité un exemple de ce croisement, mais ou ne fait point savoir si cet accou|)lemont a été suivi de fécondité, on n'in(li(|ue jioint non plus l'état dans leiiuel vivaient lesdeuxOiseaux, c'est-à-dire si l'une des deux espèces était sauvage et l'autre domestique. Remarque Longtemps ou a confondu dans un seul Onirc les (iALUNACKS et les Pigeons. Cette classification est encore aujourd'hui maintenue dans plusieurs ouvrages. Cependant la manière particulière dont les Pigeons nourrissent leurs petits, lnmes, aveugles et pres(|iH' nus, forme un contraste avec les Gallinacés dont les jeunes sont ea|)al)les de (piitler le nid aussitôt leur sortie de l'cr-nf et de chei'cliei- eux-nn^nes leur nounihire. (1) Ornilholngical Diclionnanj, seconde édition, p. 30!». London, 1831. (2) Nous n'avons plus sous les yeux le lexle iinj^'lais de Wiiile. ^3;.TIie aineriean .lomnal of science and litteralnre, (1). 111, May IS'iT. ]>. 203. (4) P. 2o, 1828. OISEAI'X IIVDmnF.S RKNCONTIIKS A l'f.TAT SAUVAGE 3o0 Les Pigeous sout au>^si tous iudiio.u imcs, taudis (itic le plus ^rand nombre des ri;illinac(''S est poly}::ame; dit;/, ces deruiers le inàle ne j):iita^e poiut le soiu de riucub itiou. Autre particularité remarquée par Pliiu' (1) : les Pigeous ne renversent pas le cou en buvant; ils ont aussi la faculté de (Jé\t>l()[)|)er leur i t/e J/u.s'COH.n" i, p. 8(»S, 1H8'.). (.'}) Voy. Degland et Gerbe, qui ont duiiné des indications sur ces croisements dans leur Ornithologie européenne, II, p. 11, Paris 1867. (4) Jerdon, op. cit., p. 218. (o) Fauna (l'Itrilia.Viwie seconda, rccelli. par Tlioiiiafso Salvadcri.p. iMt, Milano. 360 A. SUCHETET. — OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Oddi est porté à croire (I) que cet Oiseau est un produit du Turtur an)it}is et du T. ritiorius, parce que, dit-il, les quelques détails que donne M. Salvadori s'adaptent merveilleusement à un sujet authen- tique obtenu entre ces deux espèces et conservé dans sa collection. Mais, en admettant (jue l'appréciation de M. le Comte degli Oddi soit juste, encore est-il que ce sujet ne peut être considéré comme un hybride produit à l'état sauvage, puisque le T. risorius n'habite pas ritalie. Tout au plus peut-il être considéré comme provenant d'un croisement accompli en semi-liberté, à moins donc qu'un T. lisoriiis, échappé de quelque volière et ne trouvant aucun individu de son espèce pour s'accoupler, n'ait contracté une alliance avec un T. auritns sauvage, chose très douteuse. Il est plus naturel de penser que, si l'individu en question n'est point une simple variété de Turtur, c'est un Oiseau échappé ; en captivité le croisement des deux espèces est en effet très fréquent. Nous n'avons donc rencontré qu'un seul cas d'hybridation chez les Pigeons vivant à l'état sauvage. Pourquoi cette différence avec les Gallinacés dans l'ordre desquels ils ont été classés? Cette diffé- rence provient-elle de leurs habitudes monogames, on serait tenté de le croire. On ne peut cependant alléguer ce motif, car chez les Passereaux et les Palmipèdes, Oiseaux essentiellement monogames, on a rencontré plusieurs fois des individus portant des traces d'hy- bridation. Il faut croire plutôt, si nos recherches ne sont point 'ncomplètes, que l'aire de dispersion des Pigeons et leur manière de vivre ne leur donnent j)oint l'occasion de se rencontrer, comme il arrive chez les Gallinacés qui vivent à terre et dont la destruction, au moins dans nos pays, s'opère sur une grande échelle. (1) Note sur un hybride artificiel issu du Turtur tiuritus et du T. risoriu.' Rovigo, 1885. 361 OBSERVATIONS SUR LA CRISTATELLÀ MUCEDO G. CUVIER. Par le Dr J. JULLIEN Ancien Président de la Société. (Flanelle IX). Le 10 Juin 1888, lors dt^ ina pi-emière excursion aux magnifiques étangs de Mortefontaine, près Chantilly (Oise), j'ai eu le bonheur inespéré de trouver une véritable mine de Cristntella imicedo G. Cuvier. Cet animal, que tous les zoologistes français regardent comme d'une excessive rareté, que j'ai moi-même cherché inutile- ment pendant deux ans, soit aux environs de Paris, soit en Bour- gogne, soit en Bretagne, cet animal, dis-je, couvre dans l'étang de Vallière d'énormes branches de ses colonies visqueuses. Dès ma première récolte, je pus voir dans l'eau de mes bocaux les larves s'échapper des colonies captives, et je compris du même coup l'im- portance de ma trouvaille. Je mis immédiatement en coupes réglées les gisements de Cristatelles; c'est ainsi que j'ai pu suivre ces animaux, de quinze jours en quinze jours, en continuant chez moi l'étude commencée aux étangs, mais qui ne pouvait s'y faire en permanence. De la sorte, j'ai vu la ponte, l'éclosion et le développe- ment des œufs véritables et des statoblastes, ce qui m'a permis d'en suivre toute l'évolution. En employant les procédés techniques, usuels aujourd'hui dans les laboratoires, j'ai obtenu des milliers de préparations se complé- tant l'une l'autre, elles m'ont permis de comprendre l'anatomie, et en particulier le développement de ces singuliers Bryozoaires. La plus grande partie de mes récoltes a été conservée de la manière suivante : 1° Introduire dans de grands bocaux de l'eau de l'étang, y placer les branches couvertes de Cristatelles, les laisser s'étaler en repos, c'est l'afïaire de quelques instants; alors saupoudrer la surface de l'eau contenue dans le bocal avec du chlorhydrate de cocaïne pur et cristallisé, ou pulvérisé si l'eau n'est pas trop profonde; au contact de la solution plus ou moins concentrée qui tombe sur eux, les polypides se rétractent vivement, mais ils sont déjà anes- thésiés et paralysés, ils s'étalent rapidement, et restent engourdis dans cet état; il faut les laisser ainsi un quart d'heure environ, pour anesthésier les fibres musculaires, plus lentes à influencer. On s'assure de l'immobilité absolue des polypides, eu en touchant 362 J. JULLIEX quelques-uns avec une fine ait^uille à tricoter, avec un fil rij;ide ; si personne ue bouj'e, c'est que tout le monde dort. 2" A ce moment, on remplit, d'une solution aqueuse saturée de sublimé corrosif (bichlorure de mercure), une grosse pipette (500 gr.), dont la pointe a pour longueur la hauteur du bocal ; on en fait descendre la pointe justpi'au fond du vase, el ou la maintient verticale : dans cette situation, on soulève doucement le pouce qui la ferme. La solution fixatrice s'échappe en lamecirculaire, s'étalaut sur le fond du vase; elle moule doucement, en chrissant au-dessus d'elle l'eau de l'étang plus légère; on remi)lit ainsi le bocal qu'on laisse environ une demi-heure au repos, les Crista telles sont fixées, elles sont cuites à froid. Il faut alors renouveler l'eau du bocal plusieurs fois pendant quelques heures, pour enlever l'excès de sublimé corrosif, etc. 3" Remplacer l'eau par de l'alcool à 70" centigrades, (|u'(in change jusqu'à ce qu'il reste à peu près incolore ; enfin on lui substitue de l'alcool à 90o. Tel est le procédé ordinaire fjui permet de conserver les Bryo- zoaires étalés comme pendant la vie, s'il a été employé avec les précautions indispensables à la fixation de ces délicats animaux. Pour les fixations par d'autres réactifs, l'usage préalable du chlorhydrate de cocaïne se montrera i)lus ou moins nécessaire; il sera utilisé ou laissé de côté au choix de l'opérateur. On peut obtenir des Cristatelles toutes les préparations désirables pour l'étude de leur anatomie et de leur dévelo])pement. Les stato- blastes eux-mêmes, dilTiciles à couper sans fractures de l'enveloppe chitineuse, se laissent très bien pénétrer par les essences de Girofle el de Cèdre, à la condition de les y laisser plongés pendant plusieurs mois. Aux étangs de Mortefonfaine, on trouvera encore des Plumatelles (Plumatelle, Alcyonelle et Frédéricelle). J'y ai rencontré, sur les vannes, des colonies de Plurrtatella repens (Akyonella stagnorum) épaisses de deux doigts, couvrant des surfaces dépassant un pied carré; des colonies de Fi'édéricelle grosses comme les deux jioings; enfin des colonies de Paludicelle ailiculée de l'épaisseur et de la grandeur de la main. Le parc et les étangs de Mortefontaine étant soigneusemenl gardés, il est indispensable de demander la permission d'y pécher avant d(> s'y rendre. Madame veuve Corbiu, (|ui en est la |)ropriétaire, accorde volontiers son autorisation aux zoologistes qui s'adressent à sa bien- veillance; on trouve dans le village des hôtels où on peu! ><'ini)roduction. OBSERVATIONS SLll LA ( UISTAIEI.L.X Mil EDO 365 NoiniuTURE DES POLYPIDES. — Les aliments de la Crislatelle ne (lilïèiciil pas (le ceux des aiities Hryiizoaires d'eau douce ; ce sout des Dialoniées, des Oscillaires, des Desniidiées et des lufusoires. Daus l'estoniac, dans les pelotes fécales, ou voit toutes les Diato- ujées de nos eaux douces, grandes et petites beaucoup de Desuii- diées, et de petites espèces d'iul'usoires, les j^rosses espèces s'écliap- pant facilement des tentacules au milieu desquels elles se trouvent entraînées. Je n'y ai jamais vu de Uiiizopodes, il y eu a cependant plusieurs espèces vivant [)armi les colonies dont les branches sont couvertes; elles paraissent y absorber la mucosité sécrétée par les grosses cellules des parois coloniales. J'akasites de la cristatelle. — Infusoircs. — Aux diiïérentes époques où j'ai péché la C'r/i7a/('//a macedo, je l'ai toujours trouvée couverte de deux sortes d'Infusoires, la Trichodina pediculus Ehren- berj; et une autre moins connue. Ces lufusoires circulent avec viva- cité sur toutes les parties de la colonie, même sur les tentacules, sans que les polypides paraisseut eu éprouver la moindre géue ; et, chose fort remarquable, ces animaux ne se laissent jamaisentraîner dans l'appareil digestif par les cils vibratils teutaculaii'es et épisto- miens, ils réussissent parfaitement à s'échapper au moment dange- reux. La Trichodinn pediculus, que sa forme arrondie fait ressembler à une i)etile salière, s'y moutrcî excessivement abondante, elle reste très souvent dans les pr-éparations de Cristatelle, surtout parmi les tentacules. Le 18 Novembre 1888, je l'ai rencontrée en abondance sur les colonies de Cristatelle, se groupant principalement sur les mamelons des plus vieilles Zotecies, dont le polypide avait disparu: circulant sur le côté externe des tentacules épanouis, ainsi que sur la gaine tentaculaire, souvent secouée par les courants des cils vibratils mais ne se laissant pas avaler. Elle devient aussi parasite des larves sur lesquelles elle circule rapidement; j'ai eu bien souvent l'occasion de l'y observer (du .30 Juin jusqu'à la fin de l'année). Ces lufusoires me paraissent se nourrir de la mucosité sécrétée par les grosses cellules muqueuses de l'ectoderme. Hhizopodes. — Les Rhizopodes d'eau douce semblent rechercher la mucosité sécrétée par la face ventrale des colonies de Cristatelle ; j'ai souvent rencontré sur cette mucosité: Difflugia pyriformis Perty, 1848, Difflugia corona Wallich, 1864, Difflugia cralera Leidy, 1877. Malgré le voisinage des lophophores, je n'ai jamais aperçu le test de ces animaux daus l'appareil digestif de la Cristatella. Diptères. — De nombreuses larves de Diptères font une guerre 366 J- JLLLIEN acharnée à tous les Bryozoaires d'eau douce. Sous les colonies de Cristateiles, j'ai trouvé les larves de plusieurs espèces de Cliiro- uonies enveloppées dans leur étui soyeux. La plus abondante et la plus redoutable, pour toutes les colonies de Bryozoaires d'eau douce, est certainement le Ver rouge ou Ver de vase des Parisiens ; c'est la larve du Chirotionius i)lumos)(s Meitr. de la famille des Culi- citipulaires. Mais cette larve me paraît surtout préférer la bave ou mucosité sécrétée par les cellules muqueuses elles-mêmes, à ces cellules muqueuses, qui constituent i)0ur ainsi dire la portion coloniale la plus externe, par conséquent la portion colon ia le la plus directement attaquable. Cette larve mange presque constam- ment, elle mordille de tous cotés ; malgré cela, les colonies n'ont pas l'air de s'en trouver plus mal ; on les rencontre groupées en quantité sur certaines branches, où elles ont la compagnie de nom- breuses larves de Chironomes. Dans les colonies de PluniatcUa, le Ver rouge mâche et détruit les tubes zoœciaux. 11 s'installe dans les tubes chitineux des IMuma- telles (AlnjoncUa, Frcdericclla), pour y dévorer tout ce qui se ren- contre à leur portée. Ou doit soigneusement l'enlever des bocaux où on élève ces animaux, car si les vivres viennent à lui manquer, il s'attaque aux Bryozoaires avec une gloutonnerie sans pareille : bientôt tout est perdu. Vers. — Deux espèces de Nais vivent en parasites sur la Cristatella, ce sont les NaïsprobuscidcaO. F.Mùlleret Nais elinijuis. 0. F. MùUer. Elles vivent toutes deux sous la face ventrale des colonies, dans des tubes qu'elles se préparent; mais elles en sortent pour circuler au travers des polypides épanouis, et méuie au travers des tentacules, sans que ceux-ci en manifestent la moindre inquiétude. Nais clin- guis habite fréquemment les zoœcies des Plumatelles, soit (juand elles sont déjà vides, soit après en avoir dévoré le polypide. Observations sur lk nombre des tentacules observé au début DES colonies. — Le nombre des tentacules de la Cristatelle, pour les polypides d'aspect qu'on peut dire normal, varie dans d'assez larges proj)()rtions. Ainsi pour le polypide des larves statoblastiques, il oscilleentre48et 70 tentacules. Sur trois polypides i)remiers de stalo- blaste, j'ai compté, le ^1 Février 1889, 48, 56, 56 tentacules; chez un polypide second, à la même date, je n'en ai compté que 52. Dans la première quinzaine de Mars 1881), où j'ai eu encore de nombreuses éclosions de statoblastes, j'ai compté, sur cinq polypides premiers, 64, 65, 70, 70, 70 tentacules. Sur 18 polypides seconds, j'ai compté : 52 — \ l'ois 51 — l fois 48 — 1 fois UUSKItVATUtNS SUR LA CRlSTAÏliU.i Ml ( I-IX) 367 50 tentaciilrs 1 l'ois 53 tentacules 3 fois 58 — I fois 50 . — 2. fois 55 — 1 fois 54 — 4 fois D'après ces chiiïres, il paraît ressortir ([iie les premiers polypides (le statoblaste auraient ordinairement plus de tentacules (jue les polypides suivants, et que les premiers polypides de statoblastes éclos en Mars auraient encore plus de tentacules que ceux du mois de Février. Ainsi c'est sur les premiers polyi)ides stalol)lasti([ues de la première quinzaine de Mars que j'ai trouvé les nombres les plus élevés, (Vt, G5, 70, 70, 70. Sur des colonies adultes, pourvues de statoblastes et pêchées le 24 Décembre 1888, j'ai compté 56 et 51 tentacules, comme dans les polypides seconds des larves statoblasti({ues. Avec ces deux chiffres, il faut admettre (|u'il existe d'autres variantes; car rien ne varie comme le nombre de tentacules chez tous les Bryozoaires d'eau douce. En Juillet 1888, j'ai publié une note (1) sur le nombre de tenta- cules des Cristatelles de grandes colonies pochées au mois de Juin. Je rappellerai ici que les polypides de ces vieilles colonies ont, eu général, plus de tentacules que les polypides larvaires. En effet, sur 25 lophophores réguliers, pris au hasard, j'ai compté : 80 tentacules 1 fois 74 tentacules 7 fois 77 — 2 fois 73 — 5 fois 76 — 1 fois 72 — 2 fois 75 — 3 fois 71 — 1 fois J'avais cru dans le principe que les colonies, observées en Juin 1888, étaient des colonies mâles; je me suis assuré plus tard que ces colonies étaient hermaphrodites. En observant ces colonies par transparence, les ovules avaient passé inaperçus; depuis, ayant pratiqué des coupes sur ces animaux, j'y ai vu de nombreux ovaires. 11 n'y a pas de colonies unisexuées, elles sont toutes hermaphrodites. Il est encore utile de rappeler ici que sur 9 lophophores irré- guliers, j'ai compté : 70 tentacules 1 fois 56 tentacules 1 fois 65 — 1 fois .53 — 1 fois 64 — 2 fois 52 — 1 fois 59 — 1 fois 35 — 1 fois (I) Sur la Cristalella iiiuceilo. Bulletin Soc. Zool. de France, XllI, p. 165, 1888. 368 .t. JULLIEN Soit en résumé, pour tous ces dilïéreuts états de polypides, 18 nombres différents. C'est un chiffre considérable de variétés. Sur un loi)lioph()re portant 3o tentacules, j'ai compté 14 tentacules internes, et 21 externes; Sur un lophophore portant 52 tentacules, j'ai compté 20 tentacules internes, et 32 externes ; Sur un lophophore portant 56 tentacules, j'ai compté 24 teulaculcs internes, et 32 externes; Sur un lophophore portant 59 tentacules, j'ai compté 24 tentacules internes, et 35 externes; Sur un lophophore portant 53 tentacules, j'ai compté (12 à droite, 11 à gauche), 23 tentacules internes, et 30 externes. Les tentacules ne sont pas toujours en nombre égal de ciiaque côté du lophophore. Ainsi, j'ai trouvé sur la rangée interne : 15 tentacules à droite et 16 tentacules à gauche; 7 à droite et 8 à gauche, avec l'épistome, les tentacules de ce dernier polypide étaient à l'état de verrues, 16 à droite et 9 à gauche sur un bras très court. Structure de la paroi ventrale. — La paroi inférieure ou ven- trale d'une colonie de Cristatelle est constituée de dehors eu dedans : 1" Par une couche de cellules ectodermiques (ectocyste) beaucoup plus allongées que les mômes cellules de la paroi frontale; ces cellules sont destinées à la sécrétion de la mucosité sur laquelle la colonie tout entière peut se donner queUiues mouvements de glissements. On rencontre entre ces cellules une quantité de noyaux nucléoles. Cette couche a été déjà décrite et figurée par les auteurs, on peut en avoir une idée ])ar la figure 29, pi. IX. Fig. 1. 2° Par une véritable aponévrose (fascia tentralh), lig. 1. Cette OBSERVATIONS SI l! I.A ( HISIAÏLI.I.A MKEDO -309 ;i|to!R'vrosc esl iiuliiiiiL'c par Ivraupeliii coiiiiiit' daiil de nature Miusciilaire ; c'est une erreur. Cette couclic im'iiiltraneuse est formt'e d'une quantité considérable de lilnes dirigées dans toutes les directions d'un nième |>lan, et forinanl une sorte de feutrage, disposition caractéristique des aponévroses: tandis ([ue le caractère (les muscles se trouve non-seulement dans la nature des éléments histologi(iues, mais encore dans le parallélisme de leurs libres, à moins ([ue ces fibres soient isolées et libres sur toute leur longueur. C'est sur cette coucbe fibreuse (|ue s'insèrent les diverses libres jnusculaires qui rampent sur la face interne de la paroi ventrale et de là se dirigent vers les dilïérents points de la cavité périgas- tri([ue, et même vers les lo|)hoi)liores. 3° Par une coucbe de cellules endodermi{iues disposées sur un ou plusieurs rangs, à éléments petits, ir réguliers et nucléés, s'entremélant aux libres musculaires lisses et nucléées ([ui s'insè- rent au /(i.s'f/a centralis. Quelques-unes de ces cellules conservent pendant leur vie leur forme larvaire, elles sont pourvues d'un gros cil vibratil; ce cil vibratil, par sou mouvement continuel, brasse le liquide périgastrique, et, comme ces cellules pourvues de cil sont le plus ordinairement disposées par petits groupes de trois ou quatre, elles déterminent dans leur voisinage de véritables tourbillons, dans lesquels ou voit pirouetter les spermatozoïdes et les petits éléments histologiques flottant dans le liquide périgastrique. Sur la paroi ventrale, les fibres musculaires ne forment pas une couche régulière, elles sont éparses, ou par petits groupes, et n'y adhèrent que par les extrémités. Pour bien se rendre compte de la structure de cette paroi, il faut en faire des coupes verticales, transversales et longitudinales, et surtout des coupes horizontales parallèles au plan de fixation. Pour ces dernières coupes, on laisse adhérer sous l'eau une colonie vivante à une lame de verre; quand elle est bien adhérente, on la cocaïne, puis on la lave doucement à l'eau filtrée, on la fixe par une solution aqueuse saturée à froid de sublimé corrosif, on la lave à grande eau qu'on renouvelle aussi souvent que cela est nécessaire, pour enlever l'excès de sublimé qui ne s'est pas combiné avec les matières albuminées de la colonie, enfin on la passe dans la tein- ture choisie, et on la conserve dans l'alcool à 70° qu'on porte rapi- dement à 90". Elle peut alors être |)réparée pour les coupes selon l'usage. Ce procédé donne des préparations irréprochables sous tous les rapports. Cellules nerveuses particulières aux tentacules. — Quanrl ou a ui. — ii 370 .1. .)[:l.lJi:.V cocaïué uue colonie deGiistalelle, les teutacules leslent iminoljiles, séparés les- uns des autres. Si on lave iloticement à l'eau dislillée celle colonie, de façon à enlever l'excès de chlorhydrate de cocaïne, (il qu'on verse, dans l'eau (|ui la conlienl, (|uel(|ues i^outtes d'une solution d'acide osnii(|iie à I i;r. pour 100 'j;v. d'eau distillée, les dilléreuls tissus de la colonie ne tardent pas à y brunir, chacun selon sa nature; de telle sorte que certains points sont à peine teintés en noir, tandis (jue d'autres deviennent très noirs. En prati ([uani des coupes transversales des teutacules (PI. IX,lig.l-2). on voit (ju'eu dedans du lophophore les cellules j)àles sont au nombre de quatre, puis à droite et à gauche de ces quatre cellules il en existe une autre excessivement brune. Cela a lieu sur toute la longueur des tentacules. Je ne sais à (jnoi correspond cette cellule particulière; elle paraît de nature nerveuse ; cependant, malgré tous mes elïorts, je n'ai pu suivre aucun nerf dans le corps des C-i'ista telles. Il y existe nn ganglion nerveux o'sophagien, mais ([uanI aux nerfs (|ui en partent, malgré les dessins et l'assertion de différents auleuis, l'em- ploi des procédés en usage pour la recherchi! des nerfs ne m'en a pas laissé l'econnaîlre même la trace sur mes coupesde lophophore. Cependant j'ai trouvé à l'extrémité de deux tentacules, lixés par l'acide osmi(iue, une terminaison iieiveuse (|ue j'ai dessinée (PI. IX, lig. 21-22} raj)idement, au moment où je l'ai vue, mais que je n'ai plus retrouvée pour la reproduire à la clunubre claire. Cette terminaison nerveuse est certainement une cellule tactile. Je n'ai pu voir de nerfs dans l'épistonn;, (d ailleurs ils sont encore très difliciles à dé- couvrir avec certitude.. llKl'nuDLCTIO.N 1)K LA T/f/S'/ 17/.7./..I Mit i:i)() Testiculk. — Dans une cohmie de Cristalelle il est ordinaire de rencontrer, vers le 10 Juin, plusieurs testicules arrivés à malurilé, chargés de spermatozoïdes en mouve ment et encore adhérents (lig. 2 et PI. IX, (ig. 8). Les éléments celluleux de ces testi- cules forment des amas de taille variable, fixés sous la paroi frontale à l'endoderme colonial, dans les points où s'attachent les trabécules musculo-en(lodermi([ues, qui ont la fonction de maintenir la forme de la colonie dans des proportions détermiruH'S. Le funiculç des polypides ne porte ni les spermatozoïdes ni les œufs, un seul slatoblaste s'y développe; il se OBSERVATlOiNS SUR I.A r/ J. JULLIKN déterrniuer son recouvremenl jiai' l'endoderme colonial formant ïln/sléruuli', lIvsThiKoÏDE. — A son apiiaiilion, eellc memltiane esl composée w Fis. ïi. Fi-, (i Fis. 7. Fis. 8. Fis. 0. [r'?-^.® ^^l_ 1^» - «®^ '-1- -i'-Cv. /■■■ r'i>^y c^<-r Jp^ Fis. 10. Fig. 11. Fig. 12. Fig. i:i. OBSEUVATKi.Ns siit i.A ( nis.T\Ti:i.i.\ un i:i)0 373 (le cellules épillielioïdes, d'origine eiidoilermiqin' ou riidoeysli(|ue, de forme et d'épaisseur irrégulières, ,r "'^- souvent très amincies sur leur bord, surtout au commeuceinenl du déve- loppement. Très rapidement, elles se n'Miplissentdenoyaux, se multiplient, deviennent hexagonales et prennent du corps pour former une sphère autour de l'œuf. Ce dernier y subit toutes les phases de son développe- ment. Les nucléoles et les novaux se Fi-'. 14. Fis. i;i. Fig. ir>. Fis. IS. multiplient à l'inhui (11g. 20 et 21), faisant disparaître, par leur agglomération, les parois des cellules qui lesreuferment(fig. 21 et 22). Cesout ces éléments (lui élaborent les sucs nourriciers devant servir au développement de l'embryon. Au commencement tie la segmen- tation, l'hystéroïde est reliée à l'endoderme i)ar un pédoncule (fig. 4). Segment.\tion. — La segmentation est régulière; elle aboutit à une blastosphère (pii se s.mde sur un point avec l'hystéroïde (tig. 27, 28 et 29). Une sorte de placenta, qu'on pourrait nommer iilaccn- tuluin pour rappeler sa fonction, se forme au point de contact ; il servira de soutien à. l'embryon, auquel il fournira encore la nonr- 374 J. JCLLIEN liture, soit dlivcleiiient, soit par endosmose : re pédoncule a ûli' comparé à un placenta chez la Plutualcllti rcpciis; cette compa- raison est également exacte i)0ur la (-lis- tatelle. C'est sur l'exlrémité interne du jda- centuliim qu'apparaissent les membranes embryonnaii'es formées de cellules délicates, et c'est encore sur le point le plus rai)proclié du placentulum (|ue se développera l'em- bryon. Le placentulum est, je crois, Iravei'sé p;ir un canal (fig. 19) faisant communiipier l'archentéron avec la cavité périi;aslri(|ue coloniale au travers de l'hystéroïde. Mais il se peut aussi ([ue le placentulum soit tout à fait i)lein, et (lue la cavité liysléi'oï- dienne s'ouvre dans la cavité périgastrique, p;ir un canal spécial, en même temps (juc l;i poclie leutaculaire s'ouvrirait par un autre canal également sj)écial dans lacavite liystéroïdienne. Le pédoncule hystéroïdien se résorbe, en même temps que l'hystéroïde, peu de l'.i. Fi:; ■1\ Vi'A. 20. rij- OnSERVATlOiNS Sllî LA CRl^TATEI.I.X Ml (EDO TiW ti^mps après l'apiiarilioii de l'einhryoïi, l't Td'iif loiiilo' (hms la cavité viscérale ou |)Ci-i;4a^lii(iiio; il y i;iaiidit, jiis(|ii'aii moiiictit où son voliinio (Irtcniiino rcclalcmciil de la paroi frontale suivi de son expulsion. A ce dernier nionieid, l'Iiystéroïde a (lis|taru. I^nefois lihre, la larve tourl)illonn(3 dans l'eau, de droite à };auclie, sem- blable à une nioidi;oltière inicroscopi([ue, elle tourne autour {\r Vvs. 23. son grand axe, monte, descend, jusqu'à la résorption de l'ampoule ventrale larvaire et des cils vil)ratils externes. Ceux-ci disparaissent en môme temps que l'ectoderme qui les porte. Dès l'apparition de l'endiryon, les cellules de l'hystéroïde, à iîaucbe. Sur les échantillons iixés Fit:. .Ti. i-v-A 378 .[. JLLLIEN vivants dans une sulnlion aqneuse satnrée de snhlinié corrosif, un petit qnel([uefois distiuiiuer encore ces sortes de méridiens; pour bien les étudier, il faut avoir sons les yeux des échaidillons vivants plongés dans l'eau. Une solution a([ueuse d'azolatc d'argent cris- tallisé, à 1 pour 100, fixe aduiirablenieut les cils vibratils qui, sous riiilluence de la lumière, s'y colorent eu noir, ainsi que les |)arois cellulaires ectodermiques ; ce réactif est inliuiment supérieur à l'acide osmique et au sublimé corrosif i)Our l'étude de ces détails anatomi(pies. Je n'ai tiré aucun parti avantageux de la solution de chlorure d'or dans ce dernier cas. Peu de temps (;)à28 heures) après l'éclosion, l'ectoderme et l'endoderme, formant la dilatalion abo- rale opposée à l'embryon ou aux embryons, sont cnliéicmcnt l'ésorbés, au profit de la jeune colonie. (lette résorption rapide est la preuve d'un développement excessif des fonctions vitales, qui agissent autour des embryons plus ou moins développés, dans les instants (|ui suivent l'éclosion; ce n'est pas l'un des faits les moins étonnants du développe- ment de cet auif si curieux, et cette |)arli- cularité est d'autant plus extraordinaire qu'elle se montre là pour la deuxième fois; puisque l'hystéroïde passe, avant la dilatation aboraleou ventralefljdel'ceuf, par des phases de résorption qu'on peut qualifier d'identi([ues. Si l'o'uf éclos atteint son développement à la surface d'une eau tranquille, la dilatation ven- trale ayant dis[)aru, la face ventrale de la colonie étant constituée, ses cellules mu(iueuses entrent en fonction, elles sécrètent, à la surface de l'eau, une mucosité semblable à celle (|ue il^-h II Kiu. Wl. (I) Dans les larves écloses de la Crislalclle. on voit lt)iij(itir.< i\\u- l'iiilesliii esl louriié vers la dilatalion aijorale, lan»lis (luo le lopliopliore est lonjoiirs placé du côté oral de la larve. Celte disposition est constante chez Ions les Clieilosloniiens marins rétractés, même adnites, ce qui fait que, pour étudier ces animaux, il est très avan- tageux de les rejiarder par cette face, qu'(jn peut avec raison nrunmer face rrtilfdh'. et non pas [dcc (lor^alr, ainsi ipi'on le fait à piésent. Dans la Crislalelle adulte, pen- dant la rétraction des polypides, Pinteslin est pliUoI tourné vers la face externe i>u lihre de la colonie, vers sa jucc froiildli', ctimme on dit. mais ce n'est pas la positinn piimaire delinlesliii : I i itremiére, celle de la (Irislatclle adidte,esl nue fausse posi- tion di'tenninée par l'.u raniienn'nt des ory:anes coloui.iux d'aliDcd, et ensuite p;ir rallen^ement fin polypide. I,a dc'nominalion de farf fronlitlc dnit être i-ouservi'c, puisque cette face correspond en réalitéàla cervelleou jjaniilion cérébral du polypide. OHSF.RVAÏIONS suit LA t fUSI \Ti:i I i M li 1-1)0 370 les Liimircs et aiilrt's .M(»lliisi|iu's d'cnii douce piodiii^ml i|ii;iiid i\< i';mii)('iit sous la surl'arode l'caii ; ccUc iiiucosilé |H('iid la loriiiu d'un nihaii à surface irrégulière, et c'est à l'une de ses exlréuiitcs ([ue se Iroiivc la jeune colonie. Une léj^èro figilalioii du li(jui(le sullit pour l'entraîner au fond avec la mucosité sécrétée, ou sans elle. A mesure (|ue disparait la dilatation ventrale, on voit grossir la jeune colonie et sespolypides; la face frontale fait une saillie de plus en plus pro- noncée, elle s'éiuudée en (|uelque sorte de la lace veidrale,dont l'ou- vei'ture se dilate de plus en [)lus, pour la laisser |)asscr. Cette ou- verture se rétrécit après le passage qu'elle devait laisser se produire et linalemeut, de su|)érieure (pi'elle étail dans le principe, elle; devieid iiil'érieure el disparait à sou tour, après la résorption com- plète de la dilatation ventrale (pi. IX, lig. 17-20). La coloiiic l'sl alors ronsliluâ', elle vivra désorm;iis des matériaux du dehors. Endoui:r.me. — (>eUe memhiane se sépare de d é 1 a ni i u a t i 0 n (fig. 31 et 35, ti- rées du même œuf);elleeusuitle développement. Ses éléments sont toujours plus dé- licats que ceux de l'ectoderme, sur l'intérieur des- quels ils s'appli- (|uent; nucléaires à leur origine, ils deviennent plus tard celluleux, leurs contours sont alors irrégu- liers, terminant nue membrane très mi nce sur la<[uelle le noyau fait un relief sen- sible. Sur leur surface interne on découvre de gros cils vil)ratiles très Fi-. :5S. a première par 380 .1. .ItLLlKN espacés les uns des autres, qui halleut le li(|uide périviscéral de l'œuf: ces cils vibratiles, de l'endoderme de l'œuf, se retrouvent dans les colonies, où ils remplissent les mêmes fonc- tions: on les ren- contre souvent à l'extrémité des trabécnles mus- culo-endodermi- (]ues coloniaux, groupés i)ar trois, par cinq, par six, etc.; ce sont eux encore qui gar- nissent la couche la plus extérieure des enveloppes statoblastiques, à la maturité des statoblastes, aux- quels ils impri- ment un mouve- ment giratoire assez rapide. Ainsi (|ueje l'ai dit plus hautjtoute la por- tion vésiculeuse de cette mem- brane se résorbe après l'éclosion, au profit delà co- lonie. Nous ver- ions plus loin quelle dilïérence existe dans les malérianx (|n(' > l'œuf et le stato- lilaste destinent au développe- ment de leurs Fifr. w. embryons. nJî'^^TT^^. W ^m^ix V.' •" OHSEitVATIO.NS sn; I.A (HISiAlIlLIA Ml iLDO :m 6. n'y forme |);is de couche dislincte ou limitable(IM. I.\, lig. 9, i;j-20) (I). (l) Korohiov adcccuvcil la larve delà Crishilcllii iinicnhi en même liiiips (|iic moi; il en a publié |tliisieiirs dessins en 1^81). Voir: llpO'l'. A. h'opi) l lUMU., no uoupocy i>A:{iurnfr ni'I>cHOBO/uibixi> MiTiAuoKh. ^ian^cKu KieiîCK. OuU],OCTBa ECTCCTU., \, pi. VI, (ig. 15-J'.I, 18S".I. OBSERVATIONS Sl^U [>A ClUSTATl-LLi Ml (EDO 383 Des Statoblastes. — L'appiiiitioii des jeunes staloltlastes doit èlie suivie sur le bord des coloaies, où ces organes de reprodiictiou se montrtMil en iiièine temps que les bourgeons de polypides; ils sont très souvent pins gi'os (|ue les p(jly|>ides auxquels ils adlièrent; dès leur venue, ils sont faciles à distinguer du bourgeon polypidien, dont ils semblent n'èlre que le dédoublement. 11 n'y a qu'un statoblaste pour un polypide, mais il n'y a pas nécessaire- ment toujours un statoblaste avec un polypide, ce dernier peut être dépourvu de statoblaste. Le bourgeon da polypide apparaît accolé à l'endocyste, près de l'angle que forme la face ventrale ou pied de la colonie, avec la face frontale de la colonie, il est enserré sur les cotés droit et gaucbe par deux lamelles Irabéculaires de tissu conjonctif, assez résistant pour maintenir la forme de la colonie pendant l'extension des polypides; il se trouve donc dans une sorte de réduit plus ou moins allongé, ([ui s'ouvre dans la cavité générale de la colonie.. Par la continuation du dévelop- pement, le fuuicule se montre, à son tour, sous la forme d'un petit filet, qui relie le statoblaste au fond de l'estomac du jeune polypide; peu après, se montre un nouveau bourgeon polypidien, entre le statoblaste (ît le polypide dont je viens de parler; dès lors, ces deux individus (statoblaste et polypide) sont séparés l'un de l'autre, et n'ont d'autre continuité que par le funicule. Il résulte de cette disposition que tous les statoblastes sont refoulés vers la face ventrale et tous les polypides vers la face frontale: comme la portion du funicule qui relie le statoblaste à l'endocyste delà paroi dorsale est beaucoup plus .courte ((ue la por- tion du funicule qui relie le statoblaste au fond de l'estomac, il s'ensuit que le statoblaste reste très longtemps dans le réduit où il a fait son apparition, tandis ([uele polypide perfore la paroi frontale, et que dans l'anse formée par le funicule peuvent se loger plusieurs nouveaux polypides et .statoblastes. Cette disposition est plus facile à voir par transparence sur une colonie vivante renversée sous un verre mince. Quant aux lamelles Irabéculaires latérales, borizon- tales dans le principe, elles deviennent obliques et finissent par se redresser, si elles arrivent à occui)er soit la région moyenne qui sépare le bord du milieu de la colonie, soit le milieu de la colonie lui-même. Ces lamelles trabéculaires ne jouissant pas dune élas- ticité bien grande, limitent l'extension delà colonie, (jui, de ce fait, se montre toujours avec des dimensions sensiblement constantes pendant l'extension. Dès le début de son apparition, le jeune stato- blaste se montre formé de vésicules très tenues remplies de fines 384 J. .ILLLIKX i;r;iiHilat.ions. nii('l([ne temps après, (hins les statobi istes encore (l'un blanc laiteux, ces lines granulations se groupeut dans les vésicules eu vésicules de moindre dimension et encore granuleuses: dans cet état, il n'existe pas d'enveloppe chitiiieuse, mais on peut voir déjà un anneau celluleux qui enveloppe tout le boid de la lentille statol)lasti(|ne; et (pii, en se cbitinisant, donnera naissance non se'ulement au flotteur du statoblaste, mais encore aux épines remarquables qui le surmontent. La masse celluleuse centrale du statoblaste est, à son début, recouverte d'un épithélinm pavimenteux à très petites cellules polygonales; cet épilhélinni devient cliitineux assez rapidement sur la masse celluleuse d'origine, il enveloppe donc très étroite- ment cette masse, en se cbitinisant d'abord sur la face inférieure du statoblaste ([ui est la plus bombée ; mais, sur le bord de la lentille statoblastique, il se produit une hypergénèse des cellules de cet épithélinm qui donnera l'anneau flotteur et les épines. On peut voir aisément les noyaux de ces nouvelles cellules de l'anneau en traitant de jeunes statoblastes par l'acide osmi- que, parce moyen on pourra différencier le noyau contenu de la paroi déjà en voie de chitinisation (fig. 43). En suivant la chitinisation des cellules épithéliales, dont je viens de parler, on voit que l'hy- pergénèse de l'épithélium primitif n'est pas uniforme sur tout le pourtour, et qu'au niveau des points où les épines apparaîtront, se déve- loppent de grosses cellules, formant de petits groupes plus ou moins nombreux qui soulèvent l'épithélium externe (pi. IX, fig. 26). Extérieurement à l'anneau flotteur, l'épithélium se dédouble encore pour fournir une couche interne adhérente à l'anneau, couche formée de deux lits de cellules polygonales dont les plus profondes, en ne se cbitinisant que sur leur face interne, laissenl à la surface de l'anneau des alvéoles dont les angles sailhints forment les soi-disant villosités de Potts, de très petites (linicii- sions, tindis (pie la couche externe, également formée de deux lits de cellules, se trouve tinalemoit i-ecouverte d(; cellules pourvues chac[ine d'un gros cil vibratil assez long(|tl. IX (ig. 26); cette conclu^ ciliée lire évidemment son origine (\e la couclie endodermiipie de l'o'uf. Du groujte des cellules, () 387 b mois quelques milliers, tous isolés avec leur ciivelojtpe épithéliale, ils se mirent eu pelote unicpie au l)oul dune seconde, parce que j'avais un peu ai;ité l'eau du verre avec, le manche d'une aiguille à dissLMiuer; en les re^cardant Fis. k la l()U|)i', je ne vis plus trace de leurs enveloppes, elles avaient été détruites par les Bactéries. Fiff. 48. Les statoblastes des Crislatellesde Mortefontaine présentent cette particularité, que les épines du couvercle sont presque toutes avor- tées, réduites le plus souvent à deux ou trois tronçons dépourvus de griCEes. Ce n'est qu'une variété (1). Pour étudier le développement des statoblastes sur le vivant, il faut déposer au fond d'nne cuvette à fond plat en verre de Bohème, une ou plusieurs Crislatelies pourvues de statoblastes (2), en évitant qu'elles se tordent (les échantillons de petite taille de 1 à 2 centi- mètres sont excellents) ; quand les colonies sont adhérentes au verre, on retourne sous l'eau la cuvette dans une autre cuvette du même verre, où on ne laisse qu'un peu d'eau, les Cristatelles s'étalent d'abord dans celte sorte de cage, mais après vingt- quatre heures, le manque d'oxygène les fait toutes rentrer, les bords de la colonie s'éclairent bien et laissent voir les stato- blastes avec le funicule et les lamelles trabéculaires. Quand les polypides étalent leurs lophophores, on peut très bien distinguer leurs muscles rétracleurs et leurs insertions. Tous ces horizons se découvrent à travers la face ventrale de la colonie qui les rend un peu voilés; il faut profiter des moments où certains points deviennent plus nets que d'autres, jiour bien se rendre (1) Variété : Espèce inconslante dérivant de l'espèce constante on typicpie. Une variété peut et doit être, dans cerlains cas, considérée comme une espèce, quand on ne connaît pas le type constant ou espèce type. Ce fait s'est présenté pour tous les Bryozoaires d'eau douce, mieux connus et mieux appréciés aujourd'liui. (2) .1. Richard en a trouvé à Vichy dès le printemps; mais celles que j'ai observées et qui étaient fort belles (8 et 1 1 centimèt es deionfi) ont élé|ièchées le 14 octobre, après deux ou trois nuits dégelée blanche; les slatol)lasles s'y mon- traient nombreux, et je n'y ai |)oiul dislingiié d'oMifs, ni de spermatozoïdes On y vovait tous les âges du statoblasle. ;h88, .1. ji i.i.iKN cuinple de celle orgauisaliuu spéciale des colonies de Crislalelle. Au lieu de se servir de deux peliles cuveltes pour ces observalions, ou pcul laisser adhérer une colonie à un morceau un peu ^rand de verre mince à recouvrir, j)uis le retourner sous l'eau dans un verre (le inonlre, de façon à ce (|ue la Crislalelle plonge dans l'eau et j)iiisse s'y étendre. On essuie avec |»récauliou la lace supérieure du verre mince el ou peut exposer le tout sous le microscope. Il faut parfois éclairer énergiquemeut. Verworn a étudié avec beaucoup de soin le développement du staloblaste de la (Iristatelle ; il considère ce corps comme un œuf parthénogénésique. Dans mes nombreuses coupes, dont les épaisseurs varient de -j^^ à ^ de millimètre, il existe un assez grand Jiombre de staloblastes à tous les âges : je n'ai pu constater avec évidence l'ceuf parthénogénésique de Verworn ; j(; crois que cette ojiinion de Verworn résulte d'une illusion d'opli(|ue. Certaines positions de l'objectif semblent dessiner un (euf jaunâtre, dans l'enveloppe épithéliale, mais il n'y a jamais de netteté dans le (u)ntour, et je ne saurais aflirmer l'existence de cet œuf. Ce que Verworn a pris pour une gaslrula dans cet ouif, est une disposition se rapportant à l'enveloppe chitineuse, ce n'est pas une gaslrula ; cette soi-disant gaslrula apparaît de très bonne heure dans le staloblaste, sous la forme d'un petit cercle celluleux plus ou moins régulier, parfois très ovale, toujours superficiel ; en suivant le développement de cette pseudo-gastrula, on voit (|u'elle aboutit à la formation de l'envelopjje chitineuse dont elle (;sl le prélude. Malgré l'opinion de Verworn, il m'est dilïicile de voir dans le staloblaste un o'uf parthénogénésique; je me rallie eucoreà l'opinion d'Allman qui considère le staloblaste comme un bourgeon. 1ù:losion du Statoblaste. — Tiirpiii, puis l'olls oui assisté à l'éclosion des staloblastes de la Crislalelle. Au moment où elle s'effectue, les deux valves chitineuses s'entrebâillent, puis le stalo- blaste commence à tourner sous l'inlliience des cils vibratils leuta- culaires pressés de sortir ; peu de temps après, la larve statoblaslique, en se gonflant d'eau, ouvre complètement la porte de son berceau cliitineux, et s'en échappeen suivant le ruban muqueux que secrète sa face ventrale. A ce moment, elle contient toujours des polypides assez parfaits pour remplir immédiatement le rôle nourricier qui leur incombe : la colonie toute fiaîche éclose est alimentée par les jeunes estomacs qu'elle contient et qui mangent avec avidité ; aussi les petits embryons disséminés sous la paroi frontale vont-ils se développer rapidement (pi. IX, lig. 27-28). OBSERVATIONS SUR LA i RlST\Ti:i.l.\ MIH:EI)0 389 Cette larve est charmante, elle ressemble;! une bottine de cristal, par l'entrée de laquelle s'échappent des fleurs aussi de cristal, fleurs animées aux mouvements élégants et capricieux; ces petits bou- quets de fleurs vivantes, garnis de leurs Infusoires parasites, offrent un spectacle des plus curieux. En comptant les polypides et les jeunes embryons de 14 larves statoblastiques venant d'éclore, j'ai trouvé les nombres suivants : 10 embryons dont 2 polypides parfaits I fois 10 — 4 -^ 1 fois 12 — 2 — 1 fois 12 — 4 — 1 fois 15 — 3 — 1 fois 15 — 4 — 1 fois 16 — 4 — 3 fois 17 — 4 — 2 fois 18 — 6 — 1 fois 19 — 4 _ 1 fois 22 — 4 — 1 fois 25 — 4 — 1 fois Ces animaux, on le voit, sont essentiellement curiables : l'^ pour le nombre de leurs embryons larvaires au moment de l'éclosion ; 2° pour le nombre des tentacules de leur lopbophore; 3» pour les époques de ponte et d'éclosion des ii;ufs et des statoblastes; 't" i)our la dimension et la forme de leurs colonies; 5" pour la forme et les dimensions de leurs statoblastes: 6° pour leur habitat. Il me paraît en conséquence qu'il n'existe qu'une seule espèce de Cristatelle, pourvue de nombreuses variétés, impossibles à distin- guer spécifiquement. Kraepelin a donc eu raison de rapporter à la (.'ristateUa mucedu de Georges Cuvier, toutes les espèces de Crista- tella établies jusqu'à ce jour. Je ne veux point terminer ce travail, sans adresser à Madame Corbin, pro|)riétaire du parc et des étangs de .Mortefontaine, mes remercimeuts les plus sincères pour l'autorisation qu'elle a bien voulu m'accorder, de pécher ces curieux animaux dans son superbe domaine; et pour avoir, sur ma demande, autorisé mes collègues de la Société Zoologique de France à venir y pécher avec moi. Au nom delà Science, nous lui en témoignons tous notre vive recon- naissance. '.yjO J. JULLIEN LETTRES EXPLICATIVES COMMUNES A TOUTES LES FIGURES. a. — Ecloflerme. n. — Ganglion nerveux. h. — Endoderme. o. — Orifice de l'iiystéroïde. r. — Arciientéron. p. — Placenliiliim. il. — Orilice de rarclieiiléron. r. — Face dorsale du zoarium. e. — Embryon. .5. — Bourgeon. (/. — Psendo-archenléron. t. — Gaine lenlaculaire. /(. — Hystéroïde. bl. — Blastopore (?) /. — Eslomac. ep. — Epithélium. k. — Face ventrale du zoarium. st. — Staloblasie. l. — Lophophore. stf. — Anneau flotteur du staloblasie. )/). — Muscle. //". — Trabcrculc cellulo-musculeux. EXPLICATION DES FIGURES INTERCALEES DANS LE TEXTE, Fig. 1. — Couclie fibreuse de la sole, placée entre reiidoderme et lectoderme ventral ; cette couche a été prise par Kraepelin pour une couche musculaire. Picro-carm. d'ammoniaque. Gross. -j-. Coupe à j^^ de millim. d'épaisseur. Prép_ n" 35. 10 juin 18b8. Fig. 2. — Spermatozoïdes. Gross. 600 fois, prép, n" 8. Un spermatozoïde a une longueur d'environ 22 u.. Coupe au «yQ demillim., Acide osmique. 3Aoùl 1888. Fig. 3. — Un œuf dans un processus endoderiiiique anormal. Cet oMif est logé dans une cavité dont les parois latérales sont des cloisons musculo-endodermiques. La couche supérieure formée de grandes cellules appartient à Tectoderme. Carmm aluné. Gross, =j-. Coupe à qj-. de millim. Prép. n° 8. 3 août 1888. Fig. 4. — Œuf au début de la segmentation (l'ovule se segmente en deux parties, enveloppées déjà par l'hystéroïde fixée à son pédoncule), gross. -^-. Prép. no 42, Cocaïne, subi, corrosif, carmin aluné. -^ de millim. d'épaisseur, 3 Août 1888. Fig, 5, 6, 7. — Œuf stérile, dans lequel l'hystéroïde seule s'est développée, La fig. ij est la coupe la plus superficielle ; la fig. 7, la coupe la plus profonde. Coupes au ;r^ de millim. Carmin aluné. Prép. n» 8. 3 août ISi^S. Gross. "j. Fig. 8, 9, 10, 11. —Œuf stérile, dans lequel l'hystéroïde seule s'est développée. Les lignes poinlillées indi(|uent l'apparence celluleusc du proloplasma contenu. Carmin aluné. Gross. •^. Coupe au g^jj de millim. Prép. n" 8. 3 août 18S8. Fig. 12, 13, 14. — Œuf stérile. Dans la cavité hystéroïdienne, on voit des cellules représentant l'embryon avorté. L'hystéroïde est superbe et montre d'énormes cellules, pourvues de noudn-eux noyaux en voie de prolifération. Carmin aluné. Gross. ?^. Coupes à 4-. de millim. Prép. n" 8. 3 août 1888. F g. 15.— Ovaire sessile, avec des ovules, dont quelques-uns sont recouverts par des cellules épithélioïdes qui forment l'hystéroïde, gross, 600 fois. Prép. n» 8. acide osmitpie. I,e diaméire d'un ovule oL'alc environ 35 >/ 5, coupe ;ii' ^ de millim . '.i Août 18SS. OBSF.UVATIONS sri{ LA '4 ^ 1$ H'' J Jnliie.-i. del r Hé" F;^ ... Imp Edouard atella n PL. IX V Mm Fiq 6 ',i>- ' I \" 'Vj'rj.-i . -^ F.g.7"^ Fiq8 // r^^xx-/"^^^_ '^*WÊ^'*-" Fiq.li ■i^_J Fiql3 ^ /^•S i I ! M ii :fi Fij. 21 Fig 22 t^*.Lf; F19 29 Pans . •edo . G. Cuvier T f'î- 23 Fij.19 -f \^.-A^ Fig.31 '•■•■ ^ Fig,25 Fxg.32 E Jacquemm, iith OBSERVATIONS SI l« l,A ( IUST\[EI.I.\ Ml (EDO 395 Fig. 26. — Schéina dcslino à faire coiuprcndif la disposition des couches enve- loppantes d'un Slatoblasle parfail (adulte), inonlranl les cellules ciliées de la couche la plus externe et les cellules destinées à se transformer en épines à grilles. Fii;. n et 28. — Larve slatohlasiique éclose le 21 février I.S8i). Dans la lii;. Il, Ions les poly|iides sont rentrés dans leurs f^aines tentaculaires. Vers le haut de cette larve, on voit quatre corps bruns démontrant l'existence de quatre polypides précédents, dont les cadavres sont passés à l'état de corps bruns. Celte larve vivant déjà depuis quel([ues jours, a épuisé sa provision de cibuin. Le polypide des figures 27 et 28 était dépourvu d'épistome, il portait 41 tentacules s^it bien développés, soit encore à l'état rudimentaire. I^es lettres a, b, c désignent les mêmes polypides dans les deux ligures; x, corps bruns; tr, trabécide central musculo-endodermique; e, cul de bouteille ou ventouse. Fig. •^8. — Dessinée vivante, d'après nature, sous un grossissement de ôO diumèlres. Fig. 29. — Bord d'une colonie laissant voir un jeune statoblasteotreprésentantrœuf partliénogénésique de Verworn. — .s', jeune polypide au début deson apparition; *•", polypide plus âgé, mais [)as encore adulte, (jross. -y- Coupe au .— - de mill. Fig. 30. — Polypide avec son statoblasle encore très jeune, vu du cùlé profond de la face frontale d'une colonie Dessiné d'après nature vivante. Fig, 31-32. — Epines anormales et jumelles observées sur la (ace inférieure d'un Statoblaste parfait. Dessiné d'après nature. 396 DESCRIPTION l>r Sru.)l.i(Ki:i{l.l l'ORBESI, N. (ÎEN. KT Sl>., CALANIDE NOUVEAU HECUEILLI PAR M. SCHMACKEIl DANS LES EAUX DOUCES Dt:S ENVIRONS DE SIIA.NdllAi par S. -A. POPPE et Jules RICHARD (Pliiiiclié X). La feiiielh atteiot, sans les soies de la furca, l'^m^O de longueur, t't Dm, 310 de largeur maxima. Le céi)halothorax est un |t(Mi plus atténué en avant ({u'en arrière; il est composé de quatre segments. Le premier est plus long (|ue les trois derniers réunis; ceux-ci sont à peu près égaux en longueur. La plus grande largeur se trouve près du milieu du céphalothorax. Le dernier segment est arrondi, sans expansions latérales; il présente dorsalement de chaque côté un mucron terminé par une (quelquefois deux) épine courte, épaisse, dirigée en arrière. Les angles latéraux, antérieur et postérieur, sont arrondis. Ce dernier segment porte de chaque côté deux séries ohliques de poils spiniformes; une du côté ven- tral, l'autre sur la face latérale. La tète porte en avant deux pro- longements pointus et grêles (fig. 1). L'abdomen de la femelle est allongé et formé (furca comprise) de cinq segments. Le premier est le plus long; il est un peu plus long (|ne la furca, mais moins que la furca et le quatrième segment réunis. Il est renflé légèrement à sa base et porte dans le premier liers de sa face dorsale des poils spiniformes nombreux Chacune des deux ouvertures génitales est recouverte d'un opercule un peu cordiforme, dont la pointe est dirigée obliquement en arrière et se continue latéralement en une lame hyaline dentelée. Le deuxième segment abdominal est un peu plus court que le troisième, qui a la longueur de la furca. Le quatrième est le plus court et ne dépasse |)asla moitié delà longueur de la furca, dont chaque branche est ((uativ fois plus longue f|ue laige et garnie de longs cils à son bord interne. L'extrémité postérieure de chacun des trois premiers seg- ments alKloniinaux porte une eonronne de dents fortes et courtes très distinctes. Chaipie branche de la furca i)orte cinq soies garnies de cils forts sur toute leur longueur. Elles sont toutes biarti- culées à une distance de l'exirémité de la furca égale environ à la longueur du quatrième segment abdominal. La soie externe est la [•lus courte et a la longueur de la furca. La deuxième, la ([uatrième et la ein((iiièMie, ;i |ieii près égales, ne sont pas tout à tait deux fois hiisciiiriKiN 1)1 S( iiM \i hini { iitniiisi 397 ;iiissi loiiiiiK's (|ii(' l:i pnMiiicr.' : l;i Iroisiriiic .'iIlciiiL le (l()iil)lc (l(! l;i loiiuiiciir (le l;i (in-iiiicrf. Il y ;i cii oiilrc, insérre tlorsaluiiieiit ;'i l'aiiiilc iiilfiiic de rcxliciiiili- df la l'iii'c.i, iiiic soit' siiii|ili' |ti'('<(]tii' aiis>i loiiiiur ([lie la soit- cilirc cxU'iiic. Les aiiloiines aiilériciiies (Ut la l'emt'llt' ilig. 1), l'oiiiiccs de viiij;l- (k'iix articles (eu comiUaiil pour deux articles le sixième qui est iucomplètement divisé), atteij;ueut à peu près le milieu du premier segujcut abdouiiual. Les uombres suivauls douueiit les rajtports de lougueur des dilïéreuts articles des cliilïres i;ras soutles numéros s tir lie les). 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 7 0 :5 .") .") :i 'i 'i / ^-■' 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 s.; 10 II 10 II 10 '.» '■' '•1 ' 10 \1 Les soies sont généralement courles et simples, souvent liiaiti- culces. Ou eu tiouve une plus grande et plus forte que toutes les autres au troisième article. 11 y a, à l'extrémité externe de chacun des articles i, 2, 4, 5, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 17, 21 et 22, un petit organe sensilif allongé, à extrémité ari'ondie, à pédicule plus étroit, semblable à ceux (|ui ont été signalés chez Diuplontns, Ucteroropc, Ouphrauticuin, etc. Les antennes de la deuxième paire (lig. 4) sont formées de deux branches fixées sur un article basilaire portant extérieurement vers sa l)ase um; et vers son extrémité deux soies. La branche externe biarticulée porte vers l'extrémité externe de son premier article allongé, deux soies simples. Le dernier article donne du côté externe un grou[>e de cinq longues soies biarliculées suivies de deux plus courtes ; du prolongement interne naissent six longues soies. La branche accessoire de l'antenne est un peu i)lus longue que la branche jtrincipale et est formée d'arti(des peu distincts, sauf le der- nier, qui est allongé et porte à sou extrémité trois longues soies plumeuses et une semblable vers le milieu de sa longueur. Les articles précédents (environ au nombre de G) forment par leur réunion un grand article rende du coté interne et muni extéiieu- l'ement de huit soies dont les quatre distales sont biarliculées. Les mandibules (lig. 5) ont leur partie masticati'iee fornu^e d'en- viron dix dents dont la supérieure est peu dilîérente des autres (quoi- que un peu plus grosse) et obtuse. Le palpe porte deux branches sur 3DS s. -A. pomM-: et j. richard un article bnsilaire très i^raud, qui porte quatre courtes soies. La I)rauclie priucip'ile semble formée de deuxarticles indistincts, dont le premier porte quatre soies et le deuxième, plus large, est muni de neuf soies. La branche secondaire, courte et indistinctement (jua- driarticulée, porte cinq soies biarticulées dont les deux proximales sont les plus longues. Les maxilles portent du coté masticateur de fortes épines barbelées et aiguës. Du coté opposé s"e trouve un lobe portant neuf longues soies. La partie terminale du maxille est divisée en doux lobes dont le plus petit porte huit ou dix longues soies, et dont le plus grand porte à son extrémité quatre soies et du côté opposé au petit lobe des soies plus grêles. Entre ce lobe et la partie masticatrice se trou- vent encore deux petits lobes portant chacun trois ou quatre soies à leur extrémité. Toutes ces soies sont ciliées. Les pattes mâchoires di; la première paire (fig. G) portent à partir de leur base cinq prolongements digitiformes, parallèles entre eux, très distincts, munis, à leur extrémité, chacun de deux soies simples longues et d'une plus courte ciliée. Le premier porte en outre à sa base une courte soie simple. Outre ces cinq prolongements perpen- diculaires à l'axe de la patte mâchoire, celle-ci porte encore quatre petits renilemenls portant cinq longues soies simples. Ces renfle- ments réunis forment l'extrémité conique de la patte mâchoire. Les pattes mâchoires de la deuxième paire (fig. 7j, présentent des paiticularités remarquables. Chaque patte est formée de trois parties de longueur à jteuprès égale. La première, presque aussi haute (jue longue, présente à son bord supérieur, en partant de la base, d'abord deux soies ciliées fortes mais assez courtes, plus loin deux soies semblables groupées avec deux soies simples; plus loin une soie ciliée, près de la base de laquelle part en avant une sorte de forte épineà pointe tronquée tout à fait particulière. Enfin viennent deux ixîtites soies simples. La deuxième portion de la i)atte a son bord inférieur presque droit, et sou bord supérieur très convexe vers l'extrémité distale. Ce bord, cilié, présente sur la convexité trois soiescourtes.Latroisièmepartie du membre estformédecinqarticles dont le dernier est jjeu distinct. Les i)remiers présentent ensembh; trois prolongements égaux, longs, peu atténués à l'extrémité et terminéschacun |)ar detrès petites épines; une é[)ine analogue plus longue se voit encore plus près de l'extrémité de la patte. Outre ces fornuitions particulières, les articles delà dernière partie de la patte jjrésenlent de nombreuses soies de longueurs diverses, et simples ou ciliées. hi;s(:i{ii»Ti(iN Kl SI iiM \( Ki:i{ii ](miii:si 399 Les pattes ii;il;il()irus sont toutes ljir;miées; ehaque rame est formée de trois articles; la rame interne est un peu plus courte que l'externe. Les pattes de la première paire (11g. 8), sont moins déve- loppées que celles des trois paires suivantes. La rame externe porte à son premier article une soie courte sim{)le externe, et une longue soie ciliée à son extrémité interne. Le deuxième article ne porte qu'une soie ciliée au même point. L'article terminal, un peu plus long que les précédents, porte à son côté externe deux petites soies simples, et à son extrémité, en allant de dehors en dedans, un aiguillon assez fort barbelé et deux soies plumeuses biarticulées; le côté iuterne porte en sou milieu une soie semblable. Les deux premiers articles de la rame interne portent à leur coté externe une soieplumeuse biarticulée. L'article terminal porledeux soies sembla- bles apicales, trois autres au coté iuterne et une au côté extcrue. Les pattes de la quatrième paire (tig. 9), portent sur leur branche externe: aux deux premiers articles un fort aiguillon barbelé à l'angle (listai externe, et une longuesoie biarticulée vers l'extrémité interne. Le dernier article porte extérieurement deux aiguillons forts, courts et b:irbelés;à son extrémité se trouve un aiguillon analogue, mais trois fois i)las grand et biarticulé ; le côté interne présente cinq longues soies plumeuses biarticulées. La rame interne présente au bord interne de son premier article, une, et à celui de son deuxième, deux soies plumeuses biarticulées. Le deriiiiu" article porte deux soies semblables apicales, trois autres au côté interne et deux au côté externe. Les branches externes des pattes de la deuxième et de la troi- sième paire sont semblables à celle des pattes de la quatrième paire. Les branches in ternes ne diffèrent de celle des pattes de la quatrième paire qu'en ce que le dernier article porte une soie de plus au côté interne. Les pattes de la cinquième paire de la femelle sont semblables, uniramées. Chaciue [jatte est formée d'un article biisilaire muni sur sa surface de (|uatre séries d'épines et terminé par un ptîlil mucron. L'article basilaire est suivi i)ar trois articles dont les deux piemiers ont à peu près la même longueur. Le premier est un peu plus large ([ue le deuxième. Le troisième a une forme ovale, il est plus étroit et un peu moins long ([ue le précédent. Le premier article porte vers la partie médiatie de son bord externe une soie courte simple, sous la([uelle on voit (iuel([ues épines, et au bord interne des poils spiniformes ainsi (pie deux rangées de petites épines. Le deuxième article porte vers sou extrémité externe une 4(JU s, -A. l'OPPE Eï J. RICHARD forte épine barl)elée et au côté interne, vers la i)artie médiane, trois ou (jualre poils laides assez forts. L'extrémité interne de cet article se rentle en une saillie hyaline arrondie. Le dernier article se ter- mine par un très fort aiguillon renflé à sa base, large, dépassant la longueur des deux derniers articles réunis. Cet aiguillon est garni à son bord interne de dents assez fortes, et à sou bord externe de dents plus grêles. Vers l'extrémité du troisième article, du côté ventral, naît encore une forte épine large, un peu plus longue que le dernier article de la patte et garnie de chaque coté de grosses dents obtuses. De l'extrémité interne du troisième article part encore une épine assez grêle, barbelée, un peu moins longue que la précé- dente. Enfin, du côté externe, un peu au-dessous de la base du grand aiguillon terminal, on voit encore une épine barbelée, sem- blable, quoique un peu jjIus courte, à celle du côté externe du deuxième article. Le femelle (lig. 14j porte deux ovisacs, placés symétriquement de chaque côté de l'abdomen, comme chez Cijciops. Ces ovisacs ova- laires contiennent chacun environ six ou huit œufs assez gros ; leur extrémité atteint le quatrièmesegment abdominal, et ilsse tiennent légèrement écartés du corps. Le mâle (fig. 12) mesure, sans les soies abdominales, l™lo de longueur, avec0'»304de largeur maxima. Les dimensions relatives et le nombre des segments du céphalothorax sont comme chez la femelle. Les muerons dorsaux et les épines du dernier segment thoracique sont semblables à ceux de la femelle, quoique plus petits. L'abdomen se compose (avec la furca) de six segments. Le premier est court, un peu renflé latéralement, et présente du côté droit des poils spiuiformes, et du côté gauche, outre des poils semblables, un crochet court, trapu, dirigé un peu en arrière. Les trois segments suivants, à peu près d'égale longueur, sont cylin- driques, un peu plus longs que larges, et portent à leur extrémité postérieure une couronne de dents comme chez la femelle. Le cin- (juième segment, qui est le plus court, atteint la moitié de la lon- gueur de la furca, qui est semblable à celle de la femelle, aussi bien pour le nombre des soies que pour leurs dimensions. Les diverses pièces de la bouche, ainsi que les pattes natatoires, sont semblables à celles de la femelle. Le troisième article desdeux antennes du màleporte comme chez la femelle une très longue soie ainsi qu'un appendice sensoriel tiès allongé qui paraît manquer chez la femelle. L'antenne droite de la première paire est tormée de 20 articles. La plupart des 16 premiers DESCHIl'ÏIO.N DU SCJLM.iChl-HIA lOniillSl 401 articles porteut cliacuii iiii appondice sensoriel semblable à ceux (les auteuiies de la femelle. Les articles l.'ià 18 sont légèrement rendes. Le 17"i«-' article porte au bord externe une forte épine dont l'extrémité atteint presipie l'appendice strié de l'article suivant. Le 18™^ porte à son bord externes un appendice strié. L'antenne est pourvue d'une articulation entre le i8"i^ et le 19"> article. Celui-ci porte du côté externe un a|)|)endice en forme de peigne suivi d'une épine qui atteint la l)ase du dernier article. L'article terminal est, long, grêle, deux fois plus long que le j)récéd('nt, il i)orte à son bord interne deux soies médiocres, à sou bord externe deux petites épines et à sou extrémité cin([ soies assez courtes. L'antenne se termine enfin par un petit prolongement arrondi liyalin, à la base duquel naît un appendice sensoriel. Les pattes de la cinciuième paire (fig. Il) sont très dillérentes l'une de l'autre. La patte droite ressemble assez à la patte droite de la cinquième paire cbez Diaptomus, et paraît formée de quatre articles. Le premier, un peu oblong, porte à sa face antérieure deux prolongements assez courts byalins, le premier tronqué à son extrémité, le deuxième pointu. Le deuxième article, à peine plus long que large, se i)rolonge à l'extrémité interne en un long aiguil- lon aigu qui atteint la lin do l'article suivant. Ce troisième article, (jui présente une courte épine, au-dessous du milieu de sa face ventrale, est deux fois ])lus long que le précédent, légèrement concave du côté interne, et convexe du côté externe. Le quatrième article, beaucoup plus étroit, est un peu plus court que le précédent et porte une petite épine vers le milieu de son bord interne. Il se termine par une longue griiïe recourbée assez fortement, et ciliée sur tout son bord interne et sur la dernière moitié de son bord externe. Cette griffe porte à sa base, du côté interne, une petite épine. La patte gaucbe forme un puissant organe de préhension. Elle est formée de trois articles. Le premier est extrêmement déve- loppé du côté externe. La partie basilaire externe, très large, se prolonge du côté interne en un appendice cylindrique, légèrement pointu à son extrémité. Le partie distale étroite forme un long appendice digitiforme recourbé, dont la concavité est du côté interne, et qui se termine par un ongle assez court, peu aigu. L'extrémité de cet appendice atteint environ le milieu du quatrième article de la patte droite et porte quebiues petites éi)ines à son bon' interne concave. Le deuxième article, à peu près deux fois plu* long que large, porte un peu au-dessus du milieu de son bord m, — '2{j 40:2 ■ s. -A. POPPE KT J. UlCHAHI) externe une petite épine, et à son extrémité interne se proloni:;!' en lin crochet court. I;irgeà la base, aij;ii à l'exlréniité et recourbé eu arriére. Le troisième article, plus court (|ue le précédent, offre une disposition spéciale : légèrement convexe du côté interne, il se rende du côté interne eu un lobe dirigé vers l'extérieur, arrondi à son extrémité, et cjui se prolonge lui-même à sa partie médiane du côté externe en une sorte d'appendice en forme de massue qui va perpendiculairement à la rencontre du long prolongement du premier article, vers le milieu de la concavité de ce prolongement. Cet appendice en forme de massue est formé d'une sorte de pédicule inséré sur le lobe du dernier article de la patte, et renllé à son extrémité en une masse ari'ondie munie de trois ou quatre petites épines espacées à son extrémité libre. Enfin le dernier article de la patte se termine par un fort aiguillon barbelé à peu près de la môme longueur que l'article qui le porte. Schmackeria Forhesi ne se rapproche, à vrai dire, d'aucun des Calanides d'eau douce actuellement connus. C'est, jusqu'à présent, le seul d'entre eux qui présente chez la femelle deux sacs ovifères comme chez Ci/clops. Il présente cependant divers points de ressem- blance avec PùppeUa (iiiernei Richard. Nous rappellerons que Sclimacki'ria et l'uppcUa soûl les seuls genres d'eau douce présentant à la fois les cinquièmes pattes $ uuiramées et toutes les rames des pattes natatoires triarticulées (1). On peut constater aussi que toutes les pattes natatoires de VoppclUi sont presque identiques aux pattes correspondantes de Schniackcfia ; le nombre des soies et des aiguil Ions est le même, les soies sont biarticulées dans les deux genres ; le nombre des segments abdominaux est aussi le même ; on retrouve cnliu chez l'oppclla les caractères spéciaux représentés ici (fig. 6 et 7), tels que l'épine de l'extrémité du premier article de la deuxième patti'-machoire. Cei)en(lant d'autres caractères tirés de la consti- tution des antennes, des inaxilles, du nonibri; des segments céjtha- lothoraciques, dos cinquièmes pattes chez le mâle éloignent bien nettement Sclniiackcria de Popprlla. Ce remar(|uableCalanide a été recueilli en (^hinc par M. Schmac- ker (de Brème), à qui nous nous faisons un plaisir et un devoir de le dédier. C'est aussi avec une vive satisfaction que nous donnons à l'espèce le nom du i)rofesseur S. A. Forbes, de ri'niversilé de (iliam- paign (Illinois), en souvenir de la découverte faite par lui, dans les (I) Voir J. de fiiiprnc et J. nichani. Rt^riiiioii ilca Cdhiniilei^ iTcait ilDiirr. Métu. S(jc. Zool. de France, II, 1889, p. Wel l'i'.t. Mem Soc. Zool.de France ,111, 1890 PLX S.A. Poppe & J. Richard ad nat del. Imp Edouard Bry, Pans . G. Nicûlet lith. SCHMACKERIA FORBESI DESCHIl'TIOiN DU SiUMiCKI-HIA fORUI-SI 403 grands lacs des Etats-Unis, des Calanides si intéressants, Osphinn- ticuni et Episrhnra. Srltinackcrln Forbesi a été pris en comp;iguie de Liinuocalanns ainensis Poppe (1), dans le lac Sitaï, dans les inares situées dans le voi^inngede ce lac et .-uissi d;ins lo lleuve Whangpoo. KXl'I.ICATlo.N l)i; LA PLA-NCilK X . I . A|>|H'ii(li(t's (lo rcxlréinitc antérieure de la lèle ^ X -•^^• 2. Aiilonni- gauclu' de la première paire ^ X "-J- 'A. l-is onze derniers articles de l'antenne droite du niàle X •'"*'• ^. Antenne s'unlit^ de la deuxième paire ^ X '•^-■ ;}. Manilil)nlc el palpe Q X -'-■ (i. Première pallc niiiclioire X 320. 7. Deuxième id. X 320. 8. Première paire de pattes natatoires ^' X -30. 9. Quatrième id. id. <^' X 230. 10. Cinquième id. ^ X ^^• 11. Id. id. c^X270. 12. Sciniinckeria Forbeai çf X 54. 13. Id. abdomen cf X 1-J2. 14. Id. addomen 9- ;i) ii.id.'Mi. p. lai. 404 LES FAUVETTES D'EUROPE Par F. de SCHAECK L'histoire des Oiseaux d'Europe a déjà été traitée dans piusieuis ouvrages, parnii lesquels je citerai seulement le « Manuel d'Orni- llwlnf/ic )) de Teniminck, VOitiithologie ciiropâ'tuir de Degiand et (Jerbe, les « Oiseaux de riCurope et leurs œufs » de Dubois, les beaux volumes de Gould, de Dresser et Sharpe (( Bùds of Kuropa », de Fritsch « die Vitijel Europa's ». Les caractères distiuctifs des Oiseaux, leur classification, leurs nueurs cl leur liabitat s'y trouvent exposés avec plus ou moins de détails, et journellement des notes recueillies par les voyageui's, des observations laites par des ama- teurs, des documents fournis par les chefs des stations ornitholo i^i<[ues, viennent accroître nos connaissances rekitives à rOrnitlio logie européenne. Mais la plupart de ces documents se trouveni, épars dans des faunes ou dans dès recueils ([ui ne sont pas acces- sibles au plus grand nondjie. J'ai donc pensé qu'un iMcmoirc dans lequel seraient raisonuées les données les plus récentes que l'oii possède sur un groupe d'Oiseaux d'Europe les plus intéressants et les plus utiles, sur la famille des Sylviidés, i)ouirait éti'e accueilli avec intérêt, surtout si j'y ajoutais des r<'niai([ues inédiles sur les moMirs, l'aire de dispersion horizontale et verticale de ces Oiseaux. Ayant eu, grâce à l'extrême obligeance de M. le professeur Alph. Milne-Edwards, à (|ui j'en exprime ma profonde reconnaissance, les collections du Muséum de Paris à ma disposition, j'ai pu (Hudier de près les espèces (|ue je traite ici, et préparer cette Monographie. La collection de M. Marmottan, dont le Muséum a fait la précieuse acquisition, m'a [tarticnlièrement facilité ma tâche. .Fai rassemblé, pour chaipie espèce les synonymies reconnues, ([ui éliminent une mulUtude de formes considérées à tort comme distinctes. En consultant les volumes V, VII, VIII, du « CatalofjKe ofllte Bii'ds in the Brilish Muséum » et les ouvrages cités plus haut, on trouvera des diagnoses plus étendues des espèces ; j'ai cherché à faire ressortir les caractères tranchés et constants qui permettront de reconnaître de visu les Sylviidés. Pour les habitudes, j'ai rapporté ce (|ue j'ai pu observer en parcourant la campagne ; enfin, m'éten- dant sur la distribution des Becs-lins en Euro]»e, et dans les contrées limitrophes, j'ai signalé les points extrêmes où ilsontéfé rencontrés. Je fais rentrer dans cette élude des espèces dont l'habitat est LES FAUVETTI'S D'KtriOPE 40'j t'li';iiigri' ;iii\ limites de l'riiiropi'. On ne ix.'iil. lus coiisidiTerroimm' faisant particMlt' noire laiinc: néanmoins leurs apparitions auto- risent leur adjonction, d'autant mieux (|u'on ne saisit pas de limite tranchée entre les faunes asiatique et africaine d'une part, et la faune européenne de l'autre part. On n'a du rcîsle pas lieu de s'étonner de voir desOiseaux des continents voisins apparaître dans nos climats sous des latitudes parfois identicjues à celles de leur patrie. On pourra se faire une idée, d'après le tableau que je donne ci-après, de l'aire de distribution des Sylviidés, ({uantà leur habitat d'été et d'hiver. Ce qui élonneau pi-emier abord, c'est l'extension de la dispersion de certaines espèces. Par exemi)le le Phjilluiinensle Irocliilus, qui se trouve dès le Nord de l'Afrique, niche du Sud du continent européen, de Gibraltar, jusque dans la Norvège. Il atteint là la limite des bois, nous apprend llartwig. En Europe, le point extrême où croît la Ikluhi odovata se marque en Norvège, an pied du Tyve près d'iianimerfest, à 7flo40' lat. N. (soit à 42 kil. S. 0. seulement du Cap Nord). Un bois composé d'arbres de petite taille se voit là dans une baie abritée. Chaque été, le Pouillot iitis y fait entendre son chant qui s'éteint presque sous le mugissement des vagues delà Mer glaciale. Nous retrouvons \o. l'Ii. trorh il us {h\us l'Asie septentrionale et dausrAméri([ue du Nord. Le PhiiUupn. ru[a, en atteignant Troms0 à 09^40' lat. N., élève là sa petite famille aussi bien que sous le climat africain. La S. Jiortensis a été rencontrée par Hartwig dans les mêmes parages. Ce qui frappe aussi, c'est l'élévation de ces petits êtres dans la montagne. Lu S. airicapilla niche dans la Haute-Maurienne jusqu'à 1800 mètres, enfin le Pln/llopn. Bondiiise reproduit à une altitude de 2000 mètres dans la Ilaute-Engadine. Beaucoup s'arrêtent à une région inférieure mais encore bien élevée pour ces Oiseaux. Des migrateurs traversent parfois des niveaux très supérieurs. On se demande pounjuoi ils évitent alors souvent certains cols (|ui les conduiraient plus promptement et |)lus sûrement dans les contrées basses, où ils vont poursuivre leurs pérégrinations. Le groupe des Sylviidés est représenté par des Oiseaux de petite taille (\u'\ échappent facilement à l'attention de l'observateur. Leurs migrations s'efïectuent pour la plupart la nuit, et il semble qu'il n'y aurait aucune station détermiiu'e dans ces grands voyages ; ces Oiseaux s'arrêtent parfois. durant le jour, en quête d'une nourri- ture qui rétablisse leurs forces, pour disparaître le lendemain. La direction générale qu'ils suivent est du Sud-Ouest au Nord-Est, et viee-versa. pour la majeure partie de notre eontiinNit. Les Fauvettes 406 F. DE SCHAECK propreiiieiil dites voyagent parfois en grandes roni|)a!;nies, plus souvent isolées. Ou remarque surtout dans ce geuie la migration par sexes séparés, l'un précédant l'autre à i)lusieurs jours d'in- tervalle. En automne, les jeunes se mettent toujours eu route après les adultes; ils sont retardés par leur mue. Les llypolaïs se montrent isolément (juaud ils ne voyagent pas avec les Pouillots; ceux-ci opèrent leurs migrations par bandes souvent très considé- rables. Nous voyons, en Suisse, les Acrocéplialicns et Calamoher- piens apparaître en nom])re, au printenips, les coui)les étant sou- vent déjà assortis. Les Locustelles se dissimulent dans les hautes herbes, en longeant les cours d'eau, les bords des lacs ou les j)rai- ries marécageuses. Les genres ('/.s//t'o/a, A L'don,A /;(?u>o/rt, particuliers aux contrées méridionales et orientales, se livrent à des déplace- ments locaux peu étendus. Ils cherchent souvent des lieux abri- tés, un climat plus doux en hiver, conservant leur habitat distinct suivant la saison, mais en général dans la même région. A l'approche du printemps, un de nos Roitelets (//. //////a;/*///(/.s) gagne eu masse les montagnes ({u'il a presque totalement abandonnées en automne. Quant à la Bouscarle (Cettia), b brièveté de ses courses tient à rimi»erl'ection de ses ailes. La nature du terrain, de la nour- riture, l'abondance de l'efiu, enfin des phénomènes atmos|)héii(|ues, modifient les habitudes vagabondes des Oiseaux. La hauteur où s'opèrent les passages a été peu étudiée; elle varie énormément suivant les conditions où les migrations sont entre- prises. Nous en avons un exemple frappant dans un extrait de « Cid el Terre » que publiait « la Nature y (n» 451, 21 janvier 1882, p. 118). M. Scott vit un jour de l'Observatoire de New-Jersey, aux États-Unis, de nombreux Oiseaux (Pics, Merles, Pinsons) passer à une hauteur qu'il évalua de 1500 à 5000 mètres. Le gros de la bande émigrait à une élévation d'environ 3000 mètres. 11 faut supposer que les Sylviidés, quelques-uns du moins, voyagent à de grandes altitudes. Dans les nuits claires, ils peuvent encore se guider. L'île d'Helgoland joue un rôle important dans la marche des voyageurs, en nous permettant de suivre les espèces indigènes, et d'enregistrer des formes complètement étrangères à nos climats. Sur ce rocher isolé, haut de 400 jneds, visible de loin |»(uir les migra- teurs, le phare les attirant la nuit, on a vu passer dans certaines journées des milliers d'Oiseaux. Ils s'arrêtent peu sur l'île, mais le sol dénudé les y laisse aisément découvrir. Des observaleuis, et M.Gaetke en |)articulier, (nil pu recueillir des données suivies sur ces passages. M. Vian nous ;i lait part dans une notice (Hiillelin, XI, LKS FAI'VETTFS d'eUROPK i07 1886) de Pdiiillols ;isi;ili(|m's ciiitlnros (l;iiis lili'. Iliiil espèces, dont (|iielrnios-iim's limilres aiiXord de la Kiissic, sont vemiesauguientei' iiolit'coiitiiiiiciit. de l'Europe eeiili'ale. La pliipaitde cesPliyllo|)neus- liens ont pour patrie l'Asie, et on se demande quelle route ces Oiseaux suivent, et dausquel hutils s'ét^areut surla cote de la Mer du Nord ? Des détails nous sont aussi ti-ausniis, au sujet d'Oiseaux apparus sur Meliioland, i)ar .M. de Selys-Lonjïchamps (liiillrthi, VU, 1882). Imi comparaut l'habitat des Oiseaux, il y a uu demi-siècle, sous le iap|iort d(> l(Hir distrihutiou, de leur rareté onde leur al)ondance, avec cidui d'aujourd'luii, on constate de curieux cliangenn'nts. Cette émigration lente mais continuelle, ([ui obéit peut-être aux coiulitions d'existence, (;t dont j'ai vu des exem|)les remanpiables dans dilïé- rents groupes, se distingue aussi chez les Sylviidés. Telle espèce commune autrefois dans une localité, y est devenue rare ; telle autre peu connue auparavant s'y voit abondamment. Ainsi S. Orp/im, (jui était rare il y a ijOans, dans le canton de Genève (voir Necker, Méni. s. tes Ois. des ravir, fie GenHe, p. 67, 1864), est une espèce maintenant commune. Ph. BoneHii, (jui y apparaissait accidentellement([). loi), est abondant surtout au pied des montagnes voisines, et se voit fré- (juemmenten plaine. ('. luinalica (p. 138) et C. phragmitis (p. 172) ne sont pas rares de notre temps. N. rurnica me semble au contraire diminuer dans la région. M. Delal'ontaine (Faïuie du Lu.icnibouryjl, p. 302) nous dit à propos de l'.l . pahistris : « cette espèce si commune » aujourd'hui sur la presque totalité de nos cours d'eau et de nos » étangs, était autrefois si rare dans nos contrées qu'on l'y connais- » sait à peine. Ce n'est que depuis 25 à 30 ans qu'elle est si fortement » répandue. )> Cette espèce est de même plus abondante dans le Mecklembourg, suivant A. de Homeyer. Et M. Liebe, professeur à Géra, signalait, il y a peu d'années, l'auguientation remarquable de Va. tnrdoides dans la Tliuringe orientale. liKI'AUTITION GÉOGRAPHIQUE DES SYLVIIDÉS 1° ETspèces sédentaires dans l'Eu- / rope méridionale et centrale; une l PhijilopurasU' ifociiilns, ni- partie gagne en automne le Sud, et ) jus: Ufijulus cristntus, ii/tiica- quelques-unes vont nicher au prin / pillns. temps dans l'Europe l)oréaIe. 108 F. DK SCHAKCK iSi/lv/d nichnini-i'jihabi, ]iV()- cinciaiis, sarda, consptcillatn, suhalpina, Ituppelli, Orphen àedon tjal'ictodes, fainiliaris: Àmnic. melanopotjon : Celtia Cetti; Ci.Hicola sclirmirnld. .> Espèces venant du Midi t't I ,, , . , , . ,^ . ' ,,. , , l S)iU-i(i cnu'it'Ji, liorhniiis , d Orient, pour passer 1 été dans \ „, • ,, „, ,, 1 Europe centrale et boréale. Un )•/■,, ,, , ; ■ f'ontinsent stationne dans 1 Europe ) ^ , , ;- , méridionale, et seiourne pendant f . ,;/,'•./ ■ • •/ l'hiver en Afrique et en Asie. | 4° Espèces venant au printemps, [ du Sud, pour iiiclier dans rEuro[)e 1 l'Iuilhipn. linnclln. IIi/ikiI. centrale et orientale; (juelques- j /)o//y///o/^/, olirclunim ; Acro- unes stationnent dans l'Europe j ceph. lurdoidcs, stirpcrus, pa- méridionale ; d'autres vout hiver- f bistiis; LocksI. IJuridlilis. ner en Airique. 5" Espèces sédentaires sur la [ l'hullopn. boréal is, ciridiui- limite européo-asiatique ; nicheut \ nus. superciliosus, Middendor- dans l'Europe boréale, ont apparu ) fi : Acrocph. d)nn('torinii, (l'/rl- accidentellementà Helgoland. [ cola; Locu.sl. laurcolata. (\^ Espèces qui ont l'Asie pour l^hifUopn. prori'fjubts, roro- patrie, se sont montrées acciden- | natiis, Irishs, nitidus; lljfp:clienh., l, \). 172(1802); Wolf, raschenh., l. p. 227 (1810); Temm., Man. d'Oni., p. 108 (ISi:;) ;id., Man. iVOrn., l. p. 200(1820; : Vicill., Vanne Frane., I, I». 223(1820); Naum., Vàg. J)eiislclil., II, p. i'JO (IS22); Roux, Orn. Pnn\, p. ;3il (1825); Keys. u. Blas., Wirh. i:ar., p. 189(1840): Nord. Demid., Voij. liass. wérid., 111, p. \'û (bS'iO); WeriU'r, Allas, Inseelic, pi. 38(1842); Gray, (ien. H., 1. p. 17i (18^8) ;Bp., Consp., l, p. 21)u(18o0); Cab., Mas. Hein., 1, p. 3o (ISiJO); Kjaerb., Danaf. Fagle, p. 155(1852); Sunderv. Ne. FogL, p. (»;{, pi. NUI, lig. 3 (185()); Schl., nier. Nederl. Vijgels, p. 55 (1861) ; Dubois, Ois. Eiir., pi. 64 (1862j ; Cray, Iland-l. H.. \, p. 214, n^ 302î (1869); Heugl., nm. N.-O.-Afr., I, 11. ;;i;i (I869). Salvad., Faan. liai. Uce., p. !»!l (1871); Severtz., rarkest.Jevotn., p. 65(1873) ; Dresser, H.Ear. pi. XXX (1874); Id., Ibis, 1876. p. 79: Blanf.. F.ast. Pers., \l, p. 174 (1876) : Marscb. et Prl/.., orn. Vimloh.. p. 45(1882). Ciiiriirn aisnria iBechst.) Koch, S'//.s7. haier. /onL, I, p. 'i3'i (I81(i| : LKS FAI'VKTTF^S n'Kt'ROl'l': 'fil Bois, Isis, 182i, p. 553; (îoiihL />'. Kur.. Il, pi, 128(18:J7); Jaub. et Barth.-Lapoinni., liirh. Oni.. p. î\2. (1859); Dej-l. et Gerbe, Orn. /•;*//■.. J. p. iS.'i (I8(i7): l)<)lwn('iis itisnriiis (Beclist.) Kaup, Natiirl. Si/sl., \). 28(1829). Cnrnica amlnta Broliin, Vitij. ncuIscliL, p. ii4 (1831, iicc Bodd). Ciirruca undulata Brehiii, tmii. cil., p. 415(1831). .\isnrln iindata Brehm. I!p., Cniiif). I.ist. If. Kur. tind \.-Aiin'r., p. 15 (1838). Atlojihoncus kihIiiIiis Brehm, ISanmannia, 1855, p. 283. Adophuni'Hs niultiUiliis Brehm, i\niimanma, 1855, p. 283. Sijlvia (Adoj)honens) nii^orid (BechsI.) Fritsch,roV/. Kiir., p. 177, pi. 24, f. 12-14 (1870). Plulncanthn n isori a (BechsL) Swiiih., /'. /. s.. 1871, [). 355 : David et Oust., 0?;s. Chine, p. 2i2 (1877). DiAGXosE. — Adultes : Parties supcrieuiesd'uu cendré l'oucé,légère- meut roussàtie sur le bord do cIkhiuc plume. Héuiiges d'un bruu grisâtre, bordées de gris clair. Oueue d'uji gris bruu avec des raies transversales foncées sur les deux pennes médianes, et avec des taches d'un blanc pur à l'extrémité des autres rectrices. Gorge et milieu du ventre d'un blanc pur. Poitrine d'un gris blanchâtre avec des taches d'un gris foncé (moins prononcées chez la femelle). Flanc et sous-caudales d'uu brun cendré. Bec noirâtre, jaunâtre à sa base. (Iris jaune doré). — Jeunes : taches s(pialil'ormes peu marquées sur les parties inférieures. Mesures. — Taille : 170-180 iiiillimètres; aile, 88: queue. 78; tarse, 20; bec, 12. An^E DE DISPERSION — Proveucc (Crespon), Meurthe-et-Moselle (d'Hamonville) (1); Italie : l*iéuiont, Louibardie, Vénétie, Emilie, Ligurie, Marches(Giglioli iiiAvif. liai.), Toscane, Sicile (Malherbe) ; Suisse N. et 0. (Schinz) ; Autriche : Basse-Autriche, Carinthie, Dal- matie, Moravie, lîohéme, Transylvauie(ex Omis internat.): Hongrie (Madaras/.j : Belgicpie (de Selys-Longchampsj ; Danemark (Liitkenj; Angleterre : Norfolk (Hartiug); Helgoland (Gaetke) et prov. alle- mandes : Bavièie, Bade, Schleswig-llolsteiu, Pomérauie. Bran- debourg, Silésie, elc... (ex Jahresb . fiir Beobacht. der V'ogel Deutschl.) : Finlande (Nordmann) ; Norvège, Suède (Sunds- trôm). Ile Gottland (Mewes): Empire russe : Pologne, riv. Prosna (A. de Ilomeyer), Pétersbourgi Fischer). Moscou et Toula (.MtMizbier), (1) L'es|)ècc nirlif dans lo (kiic ilr .MmIutîhilio, |in''s île Nancy iBaion irilaniimvillo « la Vie des Oi.'^eau.v .. I8«)0). 'il 2 F. DE SCHAECK iûizMii (Eversiuiiiiii). La Kaiivutle épervière a fie reiicoiiLrce en l^apouie par Nordniaun. Elle s'étend à l'ouest eu Bulgarie, au Dohrodja (Alléon); Balkans (Fiiisch); Grèce (von (1er .Mtililo) ; Tiii- (|uie (Ehves et Buckley) ; Asie-Mineure (Danford); Cliy|)re (Lilfordj. Cette espèce a été observée en Tunisie et sur les côtes de Barbarie. Dresser ra|»porte que celte Fauvette atteint une altitude de OdOo à 10000 pieds, dans les montagnes du Turkestan. Mœurs.— La Fauvette épervière n'est jamais coiiniiuiK; dans les contrées du Nord, où elle se montre dans les derniers jours d'avril. Au comnieneement de juin, des marchands d'Oiseaux de la ville de Prague, ayant icçu plusieurs de ces Fauvettes, m'assuièrent qu'elles avaient élé capturées dans les enviions. M. le ju-of. Fritscli qui a publié (1) un .Ménn)irt; complet sur les Oiseaux de la Bohème, mentionne la Fauvette épervière comme ti'ès rare dansées parages; ce Bec-fin serait plus commun dans la vallée de Zàvist. Le 28 juin, me trouvant an « Ikuiiiiyarten » près de la ville, je reconnus un couple de Fauvettes épervières, et je trouvai son nid, élevée au-dessus du sol d'environ un mètre, dans un buisson du parc. Ce nid ressemble à celui que construit la F'auvette à tète noire, mais les parois en sont plus épaisses et mieux reliées. Il y avait là quatre œufs, mais la couvée normale en comprendrait jus((u'à six. De couleur blanchâtre, avec des taches régulières gri- sàtres ou brunâtres, ils mesurent ïg:^f '"•". J'ai entendu l'Epervière chanter l'amour aussi bien et avec autant de variations ([ue rOr|)hé;': comme celle-ci elle saisit les notes d'autres Oiseaux, surtout de Fauvettes. Elle se tient dans la même position que l'Orphée, sur pattes hautes, le cou allongé, le corps très horizontal. Son appel est crilsch, Ichc, tcJnr... Souvent, lorsqu'elle se sent observée, la Fauvette épervière saute silencieusement dans les broussailles, allant toujours plus vite, s'arrétant [)ar(ois pour regarder celui qui la suit. Je l'ai vue rarement courir sur le sol. Cet Oiseau ne se placerait sur des arbres élevés ([ue dans ses migrations. Brehm nous narre que la femelle simule, en cas de danger, une paralysie, pour attirer l'ennemi sur elle, et préserver ses petits. Suivant Xauinann, la Fauvette épervièie est méchante et querelleuse, même avec ses semblables. (I) An-hiv der iialiii'w. I,aii(lc>)///., p.(>2, pi. XIIL fig. 1 (1851)); Jaub. et Barth.-Lapoinm., Birh. Orn., p. 244(1859); Linderm., Vofj. r.ricchenl., \). 102(1860): Sclil., /)/('/■. iXederl. Vmjels, p. 50 (181)1); Dubois, Oi.s. Eur. p. 3G0, pi. 84(1862); Loche, K.rpl. Sri. Alyér. Ois., I, p. 240 (1867; ; Droste, Vor/ebr. Bnrhnm's, p. 99(1869): HeugL, Orn. N.-O. Afr., l, p. 307 (181)9,; Gray, lland-l. B., I, p. 213, n^ 3012 (18()9): Blanf., GeoL et Xool. Abi/ss., p. 379 (1870); Fritsch, Vug. Enr., p. 173, pi. 25, f. 7, pi. 26, f. 1 (1870); Salvad., Foun. Ital. Ucc, p. 101(1871): Shelley et Buckley, Ihis, 1872, j). 291 : llartiug, llandh. Br. B., 1». 16(1872): Shelley, B. %///;/., p. III (1872); Seveitz., Tnr- hcsl. .In-oln., p. 65(1873) : Gould, B. CI. 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Aire de dispersion. — La Fauvette grisette a été signalée dans tous les départements français, môme aux environs de Paris (Cretté de Palluel), en Corse (Whitehead), à Constantine (Dixon),en Tunisie (Kienig); dans toute l'Italie, en Sicile et en Sardaigne, sur l'Ile de Capri (Kœnig) ; Espagne (Saunders), Gibraltar (Irby); Iles Brilannif|nes par 50" ;'i ."iO • lat. (More) ( I ). Ici ce Bec-fin ne semble (I; 0/1 Ihe Dislrihiitiiin nj ISirils in (ircdl Itrihiiii. Ihis, I8(j.'). i». I, pi. I. LES FAIJVKÏTKS d'kLROI'K 4l5 |);is visiliT les ilcs Hébrides, ()rc:i(li;s cl. Slietlaiid. Un le rt'iicuiilit' cil Belgique (l)iil)()is); llollamle (All);ii(la), Danemark; Alleinaj,^ne cl. Ilelucîiaiid ; Aiiliiclic, IJnlicmc, IIoiii;ric : niilgarie. Grèce. 11 hahile Chypre, le Tiiikcstaii, la Xubie, l'Arabie, TEgypte. Au Nord, on le trouve en Russie : Moscou et Toula, Livouie (Middeudorf cl SeideH, Eslhouie (lloyuiniiiie-llueuc), Sainl.-Pctcrsboiirg, Fin- lande, ArchangeUSeebolun), Caucase (Bogdanow), Suède, Golllaud ((îadainer), Norvège (Ilartwig), mais il ne dépasse pas Chris- tiania. 11 se voit en Laponiii. Cette espèce s'élève assez haut dans les Alpes. Ainsi, an jiied du Saint-Gothard, daus la petite vallée d'Urscren, M. Falio la signale (Hull.Soc.Oriiiîh.Sidssi', 1, p. r>0,I8()oj,C()mnH' nicheusc à une altitude de IMiOii 1.jOO mètres. On la rem;:r(|ue dans les Pyrénées-Orientales, danslaHaute-Ariège de 2300 à 3200 pieds, et dans la chaîne d'An- dorre jusqu'à 5000 pieds, suivant M. Clarkc (Ihis. 1880). D'ai)rès Wodzicki, elle visite les Monts Talia jusqu'à 4000 pieds. En Perse, elle monte jusqu'à TOOi) pieds. Moi:rRS. — C'est surtout dans les haies é|»ineuses, le long des clicniins, que l'on peut suivre les évolutions de la Fauvette giisette. On la voit s'élever vcrlicaicinent dans les airs; son chant mélodieux, |tlein d'ardeur, retenti!. [)uis l'Oiseau fait une itirouetteet retombe vers sa com|)agne ou sur le berceau de sa progéniture. Ce Sylvain niche dans les haies, mais, suivant J.-B. Bailly, il établit aussi son uid dans les moissons, dans les champs de Colza, de Luzerne, etc. Peu distante du sol, cette habitation a la forme d'une coupe, légère et finement construite, en dehors, de pailles et de minces racines; eu dedans, de laine, de soies d'Insectes et de duvet de Salicidés. En mai, la Fauvette grisette pond ((uatre à cinq (eufs; j'en ai trouvé six, mais ce cas me |)arait rare. Il y a deux pontes. Le fond de ces (cufs est d'un blanc grisâtre ou verdàtrc, semé de taches brunâtres et jaunâtres, réunies vers le gros bout. Ils mesurent j.^j^,^ ™'d. Le mâle les couve à tour de rùle avec la femelle, lorsque celle-ci s'éloigne du nid, pour pourvoir à sa subsistance. Cette Fauvette, lorsqu'elle est en colère, ou même curieuse, hérisse les plumes de sa tête. Elle soigne et élève avec beaucoup d'attentions le jeune du Coucou. L'espèce émigré à la mi-se|)tembre. 3. Sylvia hortensis Bchst. FaiiveKes des jjirtiins, (iaidcii-W'arhler. Ciarlengrasinncivt» La jjclitf Fauretle Briss., On*., III, p. 374 (1760). V MulaciUa salicaiia Linn., Sysl. nat., I, p. 330 (1700). 416 F. DE SCHAECK MolacHln hi/ppolnis TJan. îtpud Tunsl;ill, Oni. Biit., p. 2(1771). V La Pdsscrinelli' ou iJL'lih' lùinccltt' Hiilï., Ilist. mit. Ois., \'., p. 12:i (1778). ? La Petite Fauxelte DaubeuL, IH. KnL, 57i), Ji<^-. 2 (1778). Pettyeltaps variété, Latli. Gen. Sijn., II, pt. 2, p. 413 (1783). ? Motarilla horin Bodd., Tald. Pi. EnL, p. 35(1783). Si/lria sitnpicr Lath., ilen. Syn. Siippl., \, |). 287 (1787): Doiinvaii. \al. Hist. lir. H., VII, pi. cL (LSIC)). 7 Motaellld jidsserina Gniel., Si/st. mit., I, j). î)o4 (I788j. '! 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Je signalerai les principales régions où on l'a observée comme nicheuse, me basant sur le principe admis que la véritable patrie d'uu animal est le point du globe où il revient chaque année pour s'y reproduire. En France, l'espèce semble être plus abondante au Nord et à l'Ouest : NorFiiaudie (Chesnon), Seine-Inférieure (Lemetteil), Seine- et-Marne (de Sinéty), Seine (Cretté de Palluel), Eure-et-Loir (Mar- chand), Loiret (Nouel), Meurthe-et-Moselle (Ilolandre), Haute-Marne (Lescuyer), Cote-d'Or (Wattebled), Sartlie (Gentil), Saùne-et-Loire (Montessus), Jura (Ogérien), Doubs (Sabler), Haute-Savoie et Savoie (Bailly), Creuse (Dugenest), Charente-Inférieure (Beltrémieux), Gard (Crespon), Landes (I)arracq), Hérault, Tarn, Tarn-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège, Aude (Lacroix), Pyrénées-Orientales (Clarke), en Corse. Toute la Suisse ; l'Italie : Piémont, Lombardie, IIS F. i)i; scii.M'.cK Aeiiélie, Emilie, Lii;iiiii', Toscane, .\l:iiclio'S, Abiiizzes, (Jain|i:iiii(', l'ouilles, Calabres, Sicile et Sardaigiie (Giglioli). Sud de l'Espagne (Sauiiders) : Mincie (R.Brcliiu) ; P()rlu;^al (lley); (îiljraltar drhyi; lles-Hrilanni([ues ."iOà ;")(!" lai. (More) ; llesEa;roë ((^larke) ; I3elgii|iie, Hollande, Dancmaik: de passage sur Helgoland, habile au prin- temps la plupaildcs provinces allemandes, dejtnis la Bavièi'e jiis(|u'à la Poméranie. En Autriche : Tyrol, Salzbourg, (^ariidliie, llaule el Basse-Autriche, Moravie, Bohème; Forêt de Bohème (de ïschusi), Kaipalhes (Wodzicki), Transylvanie, Hongrie, Bukowine. Dalmatie, île de Lésinai A. Fritsch); Bulgarie et Dobrodja (A Iléon); Asie -Mineure, Chypre, Palestine, etc.. liussie Sud (Radde); Moscou et Toula, Finlande, Livonie; Saint-Pétersbourg (Brandi) : T'man et la (aimée i(îod)el); Caucase (Bogdanow); Suède, ile (lotlland; Norvège: Christiania jusqu'à Tromsf^ par 69*^40' de lat.. Nord (Hartwig). On rencontre encore la Fauvette des jardins dans la Laponie. En Savoie, suivant J. B. Bailly, l'espèce s'élève ordinairemeiil dans les montagnes jus(j[u'à 1400 et 1500 mètres au-dessus du niveau de la mer, elle ne monte plus haut qu'accidentellement. C'est aussi (le l'ioOà loOO mètres (ju'elle niche, (pioi(iue en jxîtit nombre, dans la vallée d'Urseren, comme nous fait part M. Falio (niill. Soc. ornitltol. Suisse, 1, 186"), p. 60). Et, dans les Pyrénées- Orientales, M. Clarke (Ibis fioui- l'année LSS'J) vil ce Bec-lin à une liauleur de 4000 à îioOO pieds. La Fauvette des jardins est assurément un des Sylviidés les jilus communs dans nos bois, nos bosquets et même au bord des eaux. Ce migrateur arrive dans les premiers jours d'avril; les sexes se suivent à quel([ues jours d'intervalle, les mâles paiaissanl toujours les pre- miers. Le chant de celte espèce est agréable, son cri d'a|)pel est f/iiil:, i't'. J.-B. IJailly assure ([iie les jeuues paileul seulement eu octobre, ai^rès (|ue leur mue s'est aec(im[)li(\K. de llomeyer et Meyer, eu visilaut l'ile de UiiL:;en, cuustatèrent ([iie cet Oiseau étahlissîilt sou- vent sou nid sous la terre, et |)our cela il ai;randit l'ouverture des trous prati(|ués |)ar les Souris {Ornilh. lirii'fi', 1S8I). Kkcimi:. — Des Insectes, des l*a|)i lions et leurs lai'ves, des(^iieuilles, (!('< \'ermisseau\. Mu auloniue, des haies de Kouce, de Mi'iriei', ete, i. SvLViA Hi l'PKLLi Temm. Kiiincllf (le Iiii|iiicll, Hii|i|icirs \\"arl)lcr. lîtippeirs (inisiiuickr !), pi. ll)(l,S2(j); Temm., Man. (l'Oru., 111., p. 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Ji., I,p. 214 ir 3023 (1869). Curruca crassirostris (Crelzsclun.) Bp., Cmisp., I, [). 294 (1850). Gurruca musiccL Breliin, Nau>n., 1855, p. 283. Curruca cnnicps A. Brchin, (idc L. Bichm, Journ. Orn., 1856, p. 455. Curruca n'dali A. Brchiii, fide L. Brelim, loui. cit., p. 455 (1856). Curruca orphra f/risfiocapilla A. E. Brehin, 1//,'/. di'ulsch. witurh. /cit., 1857, p. 461. Si/lcia {Curruca) Orphca (Tcriiin.) Kritsch, Twy. Fur., p. 171(1870). DiAGNOSE. — Adultes: Parties siipérieiires d'un gris cendré chez le Miàle,roussàlrechezla femelle. Dessus de la tète noir chez le mâle, gris foncéchez la l'enielle.Ailes d'un noir grisâtre frangéesde brun. Pennes caudales : les quatre médianes noires, les autres marquées de blanc à leur extrémilé; les deux externes blanches, avec des tiges noires. Tour des yeux et joues d'un beau noir, terne chez la femelle. Gorge et ventre blancs. Poitrine d'un rose pâle, roussàtre chez la femelle. Flancs, abdomen et sous-caudales marcfués de roux. Tarses bleuâtres; pattes brunes. Mandibule supérieure du bec noire, l'in- férieure plus claire et jaune à la base. (Iris jaunâtre). — .leunes: roux très accentué sur les parties supérieures. Mesures. — Taille, 170 à 174 millimétn's; aile, 77: ipu'ue, 62: tarse, 1î); bec, 12. AiREDEDisPEr.siox. — Eu Fraucc, départ euicuts (lu Nord, Ardeniies, Boulonnais, Loiret, Meurthe-et-Moselle, Vosges, Haute-Marne, (lôtiî- d'Or, Sarlhe, Saone-et-Loire, Jura, Doubs, llaute-Savoic, Savoie, Ain, Charente-Inférieure, Dauphiné, Provence, Gard, Hérault, Tarn, T;:rn-et-Garonne, Aude, Pyrénées-Orientales. Provinces italiennes: Piémont, Lombardie, Vénétie, Emilie, Ligurie, Toscane, Marches, Pouilles. Sicile ; Suisse méridionale ; Espagne Sud, Murcie ; \Z'À r. r>K SCIIAKCK r);ilé;iri,'s lA. de lloiiicNcii. l*t)rtiii;;il, fjil)i;ill;ir : Tunisie. .M.iroc (Olcese); ljeli;i(|U(' ; — respècc iniMKiiie cnAiiiiloterre. — llcl^ohiiid (le |)iissagc; Met/, (de Selys-f^oniicliamps) ; Autriche (1) : Diliiudic (Kolonihatovic); Grèce; llussie: Odessa (Gœbel) ; Asie-Mineure, Chy- pre, Mont-Tauins, ïiirkestan, Syrie, Nubie, Egypie cl Palestine. Elévation (hins les montagnes : 1430 à l.'iOO mètres, vallée d'Urseren (Fatio), seulement de passage. La Fauvette Orphée, un de nos plus gais chanteurs, Ji'est point rare en Suisse. Je l'ai rencontrée dans les broussailles au pied d('s montagnes, aussi bien que sur les grands arbres, le long des che- mins. Bailly la signale abondante au bord du lac du Hourget et dans les taillis avoisinant les torients de la S:ivoie. J'ai remarqué (juc l'Orphée se tient volontiers dans les buissons du l'iumis lauro- fvvY/.s/rs-, dont elle mange les fruits à répo([ue de leur maluiité. Le chant mélodieux et varié que l'Orphée fait entenilre,ra tait nommer avec raison, par lesAllemands, « lemaitrede langues wMeistersanger. Elle imite, en elïet, les ramages de ])lusieurs Fauvettes, de la Grive et du Merle. J'ai entendu l'Oriihée contrefaire, à s'y méprendre, les notes du Bec-tin Etïarvate. La Fauvette Orphée achève son nid dans les premieis jours de mai. IClle le place dans des buissons épais, près du sol, ou sur des ai'i)res de hauteur UKiyenne. Parfois ce nid se trouve djius l(>s |tlautes rampantes qui riM'ouvient les rocs ou les masures, comnie le fait observer Hailly. Suivant Necker, cet Oiseau nicherait dans les murs des vieilles tours ou des fermes isolées; mais ces deux cas me semblent rares. I^e nid, léger comme celui de laFauvetteà tète noire, nuiis plus volumineux, se compose ordinairement, en dehors de petites feuilles, d'hei bes et de mousse sèche ; en dedans de poils, de laine et de brindilles. \a\ |)onte comprend quatre à six fcufs, mesu- rant ''~,''"'" d'un blanc (iiicbiuefois i;-risàlre. tachetés de poiids noirâtres, bruns cl cendi'és, et de jaune. La l-'aiivelte ()i |iliee aban- donne nos pays a\ant le mois d'octobre. On ti()u\'e tri'ipieiiiiiieiil {W> é[)ines du Sapin dans Icstomac de ce l>ec-lin. Noc.RRiTuni:. — Insectes, CluMiilles et baies. (i. SVLVIA CI ClilCA L. FiMiv( Kl- hiihillardc. l.cssi-i- W'Iiilc- riii-(i;ilO(l \\ .irhlcr. Z.iiiiiLiia-iiMickc 1.11 niiircllr iKiiilliinh' \\\-\s<.., (Un., III, p. ."{Si ( HCUi : Ibilïon. ///>/. .\nl. ais.,\,\). I.'J.'hITTSi; D.iubcnt., Pl.Kul, ."iSII. lig.iî i ITTs.i (I) Koriiliiil»'!' [yixjt'l Viniani^, ISCi,;. p. 'n inliiKliiil |>;ir crrtMir.s'. Orphcii (l;m< l;i faillie Iwiujifoisc, car ra|i|iacili<)ii de ccl oiseau en Hongfio n'a piiiiil t'Ié eoiistali-e illS(|if;'i |iri'selll. LES FAUVETTES d'eUROPE ^'S-i Mnlticilhi niirncd Liiiii., Si/si. Xnl., I, |>. .'52*.) ilTOGi; (Jniel., .s//,v/. .\)il., I, p. !);i't I I78S) ; Brclist.. Adtiir;/. iWiitscli ., l\, |». •')<') 1 (I7!»;ii. '.' MoliiriUd ihniKidi-iim Miiii., Sijsl. Xiit., I, |i. •J'î'i ilTiJii). Si/lriii nirrnca (IJnn.) Scop., Ami., l, p. 155(1769); Lnlh., Ind. Orn., Il, pt. 2, p. 501) (171)0); Bechst., Orn. Tnsrhcnh.,\, p. 171 ( lS02i ; Tenini., }[an. iVOtn., p. 113 (1815); Le;ich, CnL Mamm. lirlt. Mus., p. i>'î (1810); Vieill., Faune Franc, I, j). 205 (IS20i; Teimn., Man. (rOrn., I, p. 209 (1820); Nauin., Fo//. Drutsfhl., II, p. 151 (1822) ; Roux, Ont. Proc, p. 332 (1825) ; iMéiiétr., Cat. Rais. Cauc, p. 34 (1832) ; Jeuyiis, Man. Bril. VerU'hr., p. 109 (1835) ; Bp., Conip. List. B. Eur. et N. Amer., p. 14(18381 ; Crespon, Orn. dard. p. 133 (1840) ; Keys. u. Blas., Wirh. Fur., p. 187 (1840); Nordin. Demie!., Voy. linss. niérid., III., j). 148 (1840); Weruer, Atlas. Tmectif., pi. 44 (1842) ; Selys-Lougch., Faun. Bel)., p. 97 (1842) ; Gray., fien. B , I, p. 174 (1848); Bp., Consp.,!, p. 293 (1850); Kjaerb., Drinni. Fufjle, p. 150 (1852); Baill., Orn. Savoie, 11. p. 373 (1853); Siiiidev., ST. FogL, p. 62, pi. XIII lîg. 2 (1856); Liiiderm., Vo;/. (Irieehcnl., p. 101 (1860); Schl., Dier. Nederl. Vof/els, p. 56 (1861); Radde, Heis. Sibir. Vë(j., Il, p. 259 (1863); Loche, E.rpl. Sci. Alger. Ois., p. 239 (1867); Droste, Vogehr. Borkum's, p. 99 (1869) ; Gray, //a>«Y/.-/. B., I, p. 213, U''30I3 (1869): IIciiîj^I., Oru. \.-0. Afr., I, p. 308 (18()9) ; Fritsch, Vog. Eur., p. 17'i, pi. 26, fi-. 2 (1870); Salvad., Faun. Ital. Uec, p. 100 (1871); Shelley, li. Egijpt., p. 101 (1872); Nowt. éd. Yarr.. Br. B., I, p. 410 (1873) ; Fallon, Ois. Belg., p. 53 (1875); Dresser, /;. Eur., pt. XLVIII (1876); Seel)., Cat. B. Brit. }lus., V, p. 16(1881); Marsch. et Pelz., Orn. Vindob., p. 43(1882). Babbling Warbler Lath., Gen. Sijn., H, pt. 2, p. 417 (1783). ? White-breasted Warbler Lath., (ien. Sgn., II, pt. 2, p. 447(1783). .s7//i-m syhiella Lath., Gen. s'//h. Suppl., I, p. 287 (1787); Lath., Ind. Orn., 11, p. 515 (1790): Tiirton, Bril. Faun., p. 45 ( 1807); Leacli, Cul. Miinnii. Uni. )rus., j). 23(1816): liarliiii;-, lluudb. Br. IL, p. K; (1872). '.' sijlciu dunielorunt Latii., ///'/. Orn.. Il, |i. .522 i 1790). f.esser Whilrliirnul Lath., Gen. Syn. Suppl, II, p. 239 (1801). Motaeilln sgkiella { Lalh . ) TiirtoD , Li un., Gen . Si/st. Xal., I, p. 588 ( 1 806). Sglr/io garruit Bechst., Xalurg. heu.lschl., 2^ éd., II, p. 540 (1807); Wolf, Tasehenh., I, |i. 2H^ (1810); Bechst., Orn. Tnsclienb., M\ F. DE SCHAECK l>l. III, p, ;i61 (1812): Vieil)., A'. Diri. illlisi. \al.. XI. p. U\:\ (1817) ; Mac^ill., lir. IL, II, p. a.'w (i83î)) ; Dubuis, Ois. Bi'lfj., I, pi. 74, tig-. 2 (1874) ; Gad. de Kerv., Faune Xonnanfl., II, p. 234(1800). Curnira i/arritla (Beclisl. ) Kocli, Si/st. Imicr. /on!., I, p. 157 ilSlOi : Selby, Brit. Oni., I. p. 2i:i(183:{); Ooiild, B. Eur., Il, pi. 12."; (1837); Jaiib. et lî;irlli.-L;ip()inni., Ilich. Orn.. p. 213 (I8;iî)i: Degl. et Gerbe, Oni. Eur., I, p. 'i77 ilSG7i: Dodcil.. Arij', SiciL, p. 120 (18C)'.)). Curruca si/hiclla {Laih.} Flciiiiiiii. /i/'//. Orn., p. 71 (1828). Currtica ilmnctoru))! (Liiiii.) Hrelini, ynij. Di'iischl., p. 422 (1831i. Curnicd mnldi'ia IJreiiiu, lac. cil. (1831i. firi'diihi ;/(trru la (Bechst) lilytli. Reiinie's Fichl .\al., l, p. 3;)2 ( 1833i. Cunuca supeiriliaris ] Curruca si-plratrionalis ( ,, , ,. ,,. ^^^ /iol- ' . ... ? Hrcbin, l 07^//., p. 228 fl85D). Carmca assinuus \ > .1 1 \ Car nie a ohscura ' Sylvla malaria Sylcia septentriunalis Si/hia assimilis l IjicIiiii, Xamii., I80."), p. 283. Sjjlria ohscura Sijlma .sujK'rciliaris DiAGNOsi:. — Adultes : Parties supérieures d'uu i;ris bruiiàlre, bleiiàti'esurla tète (i^rispureliez la femelle ).néinii!,esbruues, bordées de i;ris. Parties intérieures lavées de roux ; li'orgc, uiilieu du vr'ulre d'uubl.iiie pur. lianes grisâtres. Rectrices noirâtres, les deux externes eendrées, frangées et terminées de blane à leurs extrémités. Tarses gris foncé. I5ec noir, (fris couleur noisette). — Jeunes, d'un gris- ceudi'é en dessus, bleuâtres sur la tète, d'un blanc pur en dessous. Mksi:hes. — Taille : 1-30 à 11(1 millimèti-es : aile, ."»!); (|uen(>. CA) ; tarse, 18; bec, !). AnîK DE DiSPERSio.N. — La distribution gt-ograplii(|(ie de j-elle espèce est assez étendue, mais en général peu connue; en I-'imucc. la l"Viuvette babillarde se montre eu petite (piantité dans le deparle- nienl (lu Nord; elle habite ceux de : Seine-Inférieure. Normandie. Seine-ef-i\Iaiiu!, Seine, l']ure-et-Loir, Loiret, iMeurtlie-el-.Moselle, llaubî-.Marne, Gôtivd'Oi', Sartbe. Saône-et-Loire,.Iura, Doubs, liante- Savoie, Savoie, Cbarente-Inférieure, Gard, Hérault, Tai'n, Tarn ef- (iaronne, f îers, liera ult,Ariège, A ude.Pvrén, es-Orient;. les, Corse. etc. ; toute la Suisse, surtout le Sud; Italie: Piémont. Londtardie, N'éiietie. lagnrie, Toscane. Marches, Campanie. Sicile. Sardaigne. ilc de G;ij)ri : Kspagne; .Mgérie, Gonslantine ( hixoin ; Iles britannique- : LKS FAUVETTES d'eIIIOIM: 42o Imite rAiiyli'Icrrc, \r,\v ."iO à ."Ul" de l;iL ; Kcosse : coiiilfs d'Ayrs, l>('iil'rowe, l.aii;iik. ll;id(lini;loii, Ediinbomi,^. f.iiilith^ow , lac l.oiiioiid. Ariiylcs : in;iii(|iit' en Irlande ; elle se voit en Belgique, ilollaiide, Danemark : Alleniai^iie : liade, Bavière, liesse, Hanovre, Mekiembonrfi-, Oldenbourii;, etc., IIelji,olan(l, en passaj^e. Autriche: Tyrol, Carintiiie, Salzbour|2:, Hante et Basse-Aulrielie, Moravie, Bohème, Transylvanie, KarjiatlKîs, Honi>rie, Bnkow iue, Dalmatie, Bulgarie et Dobrodja, Grèce, Cyclades, Asie-Mineure, Chypre. Enlin l'espèce visite le Turkestan, l'Arabie et l'Egypte. Nous la voyous remonter vei's le Nord, depuis la Pologne (Tacza- Dowski), les provinces Baltiqnes deLivonie, Esthonie; Saint-Péters- bourg, Einlande, Arkhangel : au centre, Moscou et Toula ; Suède, Ile (h' Goltland; Sibérie, lac Baïkal méridional jus(|n'en Daourie (Dybowski); Sibérie orientale, Aniur(E. de Homeyeri; M. Seebohm signale l'espèce comme s'avançant jusqu'au 67<' de latitude Nord. La Fauvette babillarde visite le Mont-Cenis, surtout le sommet des pentes méridionales de 1800 à 2000 mètres (Baillyi : la vallée d'Urseren à 1150 et 1500 mètres (Falioi. Un fait qui m'a surpris est la rareté de hi Fauvette babillarde dans le canton de Genève; et je doute qu'elle soit commune en Suisse; les contrées tempérées et accidentées devraient pourtant lui plaire. Je l'ai vue de passage dans les bois. Elle se montre à la même époque que la Fauvette à tête noire, et suivant J.-B. Bailly, elle reste en plaine ou sur les coteaux circonvoisins durant quelques jours, l»nis gagne la montagne. Elle s'établit dans les endroits buissonneux parsemés d'arbres, surtout dans les bois de Chênes, de Hêtres, et dans les clairières des forêts de Mélèzes et de Sapins. Très vif dans ses mouvements, ce Bec-fin a un ramage gai, mais monotone. Son nid, suivant l'auteur savoyard, est placé sur les premières branches. « Il est fait avec des brins de paille ou des tiges de petites [liantes sèches, surtout de Lin, que recouvrent en dedans d'antres morceaux de paille ou d'herbes très déliées, ainsi que des crins et des poils ». Une seule ponte, d'ordinaire, comprend cinq ou six (l'ufs blanchâtres, nuancés de cendre, et tachetés de noir et d'oli- 15— "16 vàtre, surtout vers le gros bout. Ils mesurent i.2_^;5"^'"- L'espèce gagne, en septembre, les pays chauds. A propos de la nourriture de ce Bec-lin le D"" Turrel s'exprime ainsi : « Dans un champ de Fève des marais dont les jeunes tiges étaient couvertes de Puce- rons noirs, j'ai vu plusieurs couples de Fauvettes babillardes se livrer à une chasse active sur ces Pucerons, et nettoyer en (|iielqm's iieiires un espace d'an moins 50 centinïètres carrés 420 F. DE SCHAECK occupé par uiic douzaine de piaules. >< iliull. Suc. /ool. .[crltniat., 1875, I). 410). Hkc.i.me. — Mouches, Papillons et leurs larves; parfois des iiaies. 7. SVLVIA ATRICAl'ILLA L. I'";niv('Uo ;i liMc noire, Hlack-capiied Warlilcr, Sclisviirzkrj|tli,;:(' ("irasimicki' La l-'aiiipttc à tcsle nuiie Briss., Orn., III, p. 380 rHOOi. Motadlla atricapilhi Linn., Sijst. nul., I, p. 332 (1706); Bechst., Xaturg. Dcutschl., IV, p. 540 (1795). Sylcia aIricapiUa f Liun. i Scop. , A nii.. I, p. 151) ( 1 709 1; Lai li. , Inil. Orn . , II, p. 508 ( 1790); Beclist., Orn. Taschrnh.,]). 1(;S < 1802i ; Wolf, Tnschrnh., I, p. :>'23 (1810); Temui., .^lan. ifOrn., 1, p. 109 (1815) ; Vieill.,A. Divt. irHi.sl. Xnt., XI, p. 22\ (1817); Leacli, Si/.st. Cat. Maïuiti. Brit. Mas., p. 25 (1810); Tenim., .l/i//i. d'Orn., L p. 201 (1820): Yie\l\.,Fauni' Franc., I, p. 207 (1820); Naum., ]'(>!/. Ih'iitsrhl., U. p. 492 (1822): Houx, Orn. Proc, j). 331 il825i: .Méuélr.. Cal. Unis. Cauc, p. 33 (1S32): Jenyns. Man. lirit. Vcrti'br.. \^. 108 (1835); Eversm., Adtl. Pull, /ooijr. l{usso.- Asial., lasc.III, p. 10 (1835) ; Maci-ill.. //r. //., H, p. 339 ( 1839); Crespou, Orn. Canl. p. 128 (18'd)j: Keys. u. Blas. Wirh. Ear., p. 188(1840): Xordni. Demid., Voij. Iluss. nicn'il., III. |>. 150 (1840); Selys-Longch.. l'aan. Hcbj., p. ÎIO (1842): Wenier. MkiH Inseclir., pi. .3Î) (1842i: (îray, Gcn. H., I, p. 174 (1848): Kjaerl)., Dinni. raijlc, p. 157(1852); Bail!., Oin. Snmic, IL j). 354 (1853) : Suudev.. Nr. l-ogl., p. (')5, ])l. XIII, li-s. ."i, 0 (185!)); Linderui., Tm/. Cricclicnl., p. 102 (1800): Nchl., Dicr. Nederl. VoijcU, p. '.\'.\ (1801); Degl. el (lerhe, Or)i. Eai.. L p. 473 ( 1807) : Doderl.. .1 cif. SiciL. p. 1 19 (1809) ; Droste, Vuhjcn-. liorlmni's. p. 9!) (18()9i: Cray, Nanti. -I. H., I, p. 213, n^3017 (1809); Ileu-L, Orn. X.-O. Afric. 1, p. 310 (1809): Godinan. Azores, p. 24(1870): Salvad., l'aan. liai. l'rc. p. 98 (1871); Ilarting, Handh. Br. B., p. 15 (1872) : XewI. ed Varr., Br. B., L p. il8(l873): Duhois. O/.v. //Wv.. I. pi. 72 ( 1874): Dresser, B. i:ar..\>\. XLlVfl87:i): Irl.y, B. (.ihr.. p. 84 (1875): Kallon, Ois. Bclij.. p. ."il (1875): Blaul"., Ka^l. l'ers., Il, j). 174 (1870): Seel).. C'il. li. Bril. Mas., v. p. 23(1SSI): .Marscli. et l'rl/.. Oui. 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SijUia(Curruca)atricapilUi{Lmn.)Fïiisc\i, Mkj. l'jir., p. 171.pl.24,fig. 0 et 18 (1870). DiAGNOSE. — Parties supfMieiires (riiii cendré olivâtre: dessus de la tèle et ûccipntd'iin uoir profond cbezleniàle, d'un ronx marron cliez la feuiellc. Ailes brunes, rémiges secondaires (rangées d'olivâtre. Paities inférieur^'S, cou, poitrine el lianes gris, gorge |)lus claire. \'entre et sous-caudales d'un gris blancbàtre (roussàlrc cliez la femelle). Rectrices d'un brun olivâtre. Taises giis brun, lîec brun foncé abords |)àles. (Iris noirâtre). — .leunes : brunâtres sur la tète, ressemblent à la fi'melie. Mesures.— Taille : 150 ;i HiO iiiillinièlres :aile, 77 : (|ueue, 73: larse, 20; bec, 10. Aire de disi'Eusio.n. -- L;i i'nuvette à lèle noire est commune dans toute la France, comme aux eux irons de Paris; elle hiverne dans les départements méridi(»nau.\ et se hasarde (|ueI((uefois assez au .Nord. .\ Angers, .M. Mille! suivit une paire de ces Oiseaux, au mois de janvier, [>ar une leiiip(''i;iture de 7" centigr.; ils se nourrissaieii 428 F. DE SCHAECK de Iruils du Licrru et d'autres J)aies. Eu Suisse, celte esi)èee se voit jtartout, de môme en Italie, depuis la Lombardie, le Piémont, jus(|u'au\ Calabres, en Sicile, en Sardaigne, à Capri et sur les petites iles de la côte. Elle habite le Sud de l'Espagne, Murcie, Portugal, Gibraltar, les Baléares, Algérie, Tunisie, le Sénégal jusqu'au Cap. Eu Anglctern^, du iiO"^ au ."iS" de lat. ; Ecosse, comtés du Nord : Clackmannan, Pertli, Bannif, Dumbarlon et Ross; Irlande; Belgique, Hollande, Danemark; Helgoland et toute l'Allemagne; toute l'Autriche, abondante dans la Forêt de Bohème I de Tschusi), Karpallies(Wodzickii : Transylvanie, Hongrie, Bukowine, Dalmatie, île de Lésina: Dobrodja et Bulgarie: (irèce, Cyclades ; Asie-Mineure, Chypre. Elle s'étend à la Syrie, l'Arabie, la Nubie et l'Egypte et au Jajjou. Au Nord, Pologne (Taczanowski), Moscou eU Toula, Livonie, Saint-Pétersbourg, Finlande, Uman; Caucase : Suède et Laponie. Nous savons que ce Bec-lin s'élève en Suisse, dans la vallée d'Urseren par exemple, jusqu'à 1450 et 1500 mètres et s'y reproduit {Biillcl. Soc. ornith. Siussic). ]ycms la Haute-Maurienne, de liOO à 1800 mètrtîs (Ornilli. de la Saroic). Sur les Karpathes, Wod/.icki le rencontra au mois d(^ juin, au milieu de la haute neige. J'ai observé régulièrement <[ue les màhis de celte espèce précè- dent les l'emelles dans les deux migrations. Hs se uu)ntrent en Suisse, au commencemeut d'avril, tandis que leurs compagnes apparaissent dix ou (|uin/.e jouis plus tard. Ces Oiseaux émigrcul vers la lin de septembre. La l^'aiivette à tôle noire est sans contredit un des chanteurs les mieux duués de n;)s piys. Sa voix douce, légère, est bien uuxlulée, elle retentit au haut des arbres ou au fond des buissons; je l'ai entendue encore dans les derniers jours daoùl. En volelaul à tr;.vers les buissons, la Fauvette à tète noire appelle par tac, tac, parfois suivi de nirl, ijiri. Elle franchit de grands espaces d'une seule traite, mais si elle va souvent près du sol, elle y court rarement. Vers la lin d'avril ou au commencen)ent de mai, le nid de ce Bec- lin est achevé. Lue Aubépine, un Lilas, souvent les branchages d'inie haie, abrilcul celle c(mstiucli(m légère mais bien com|tacle. •le l'ai trouvée ordinairement à trois ou (piatre mètres d'élévation du sol, sur la bifurcation d'une branche, formée en dehors de brin- dilles, de mousse et d'herbes, eu (le;l:;iis de p:iille, de laine, mais surtout de crins. La Fauvette à tèt(! noire niche aussi sur les arbres fruitiers, à une assez grande hauteur. Les crins qui tapissent le nid sont répartis avi^c uni? régularité vraiuuMil remarcpiable. Cette ij:s I'ACvkttks d'hikoim: V:1\) espèce l'ail jiis(|ii"i'i liois poiiti's par an, l"iiiie de cimi, les aiili'cs de (|iialre œufs cl'uii blanc sale ou rosé, niarqu«'rs de laclies brunes, jaunes et {prises, avec quebiues points foncés. J'ai trouvé des œufs à fond blanc, et des «rufs à fond rose, dans la même couvée. J.-B. Bailly signale comme rares, les ceufs d'un blanc presque pur et sans taciies, ou bien pi([uetés de brun clair au gros bout. Il a remarqué ces deux variétés réunies aussi dans un nid. Les œufs de cette espèce mesurent , .],^ ™"'.Je puis témoigner de l'amour mab'r- nel chez la Fauvette à tèle noire. Ayant découvert son nid, dans une haie, je ni'approchai. La mère s'envola de très près, se débattit un instant, puis tomba comme foudroyée, à (|uelques mètres plus loin. Ayant satisfait ma curiosité, je reculai, distinguant toujours la femelle inerte sur le sol. Après quelques instants, je la vis se relever, et gagner furtivement son berceau. 8. Sylvia conspicillata Mann. FauveUe ;i luaeltcs, Speclacled Warbler, Rrillenf,nMsmncke !>!/lcia consix'cillntaMiwm. fide Temm., Mm., I, p. 35 (1850); Baill., Orn. Savoie, 11, p. 378 (1853) ; Jaub. et Barth.-Lapomm., Jiich. 0?-/i.,p. 2i5 (1859); Linderm., Vëg. GriechenL, y*. 9*d (1860); Dubois, Ois. Kar., pi. 08 (1802); Neck., Mciii. Ois., Genève p. 173(1804) ; Dubois, Ois. Ear., I, pi. 68 (1868) ; Gray, HandA.B., I, p. 212, n° 3007 (1869); Fritsch, Ylig. Eur., p. 175(1870) ; Salvad., Vaun. Ital. L'cf., p. 101 (1871) ; Shelley, B. Eçjypt., p. 109 (1872) ; Dresser, B. Eur., pt. XLIV (1875) ; Irby^ B. Gibr., p. 87 (1875) ; Blanf., East. Pers., II, p. 179 (1876); Seeb., Cat. B. Brit. Mus., v. p. 22 (1881 1. .s7//i-/a ipasserina (Gmel.) apud Temm., Man. d'Orn., I, p. 213(1820); i\pud\ieîl\., Faune Franc, I, p. 206 (1820); apud Meyer, Tasrhenb. Zus. u. Ber., \). 89 (1822); apud Roux, Orn. Prov., p. 334 (1825), Curruca conspicillata (Marm.) Boie, Isis, 1822, p. 553; Gould., B. Eur., II, pi. 12() (1837); Degl, et Gerbe, Orn. Eur., I, p. 484(1867); Doderl., Arif. Sicil., p. 122(1869). Curruca passerina (Gme\.) apud Boie, f.s/5, 1822, p. 553, 430 r. DK SCIIAKCK Enjlhrolcaca liasse ri un (Gmel. i.iipiKlKaup., .\aliiil.Sij.s[.,[). I.")3i I829j. Sylria kierops Ménéfr,, Cat. rais. Cuiic, p. 34 (1832) ; Bp., Coinp. l.ist.B. Eur. et iV. Anwr., p. 11(18381: Sdil., Hrr. rrit.. \).'M i I84i); Gray, Gen. IL, 1, p. \1\ (1848i. slnpiirnla rnaspicillata (Marm.) Bp., Cal. Piirzml., p. (» (l8;Hî); Loclic, E.rpl. Sri. Ah/rr. Ois., p. 2i2. i I8(>7). DiAciNOSK. — Adultes : Parties siii)érieuies d'un i^vis roussàlre, dessus delà tète d'un ceiidié bleuàtiechez le mâle (reiubruDi chez la femelle). Ailes noirâtres à couvertures frangées de roux vif. Lorums noirs, cette couleur entourant le cercle blanc des yeux. Pai'ties itiférieures d'une teintr vineuse (moins pure chez la fenielh»), ventre plus j)àle. Gorge et cotés du cou l)lancs, devant du cou cendii'. Fhnics roussà- tres. Bectrices noirâtres, les deux externes |)res(|ih' entièrement blanches, les deux suivantes lerniiuées par une tache lilanche. l'.itles d'un liriin (daii". lîec noir à base et à bords jaunes iusi|u'aux deux tiers. (Iris brun pâle). — Je u ues d'uncend ré l'oussàtre eu dessous. La nudité ophtiialmicpuî ne se voit (pie chez les adultes. Mesurks. — Taille, 120 millimètres; aile, "»5; (|ueue,.")2: tarse, 10; bec, 9. AmE DE DispEHSioN. — Cette espèce ne se voit eu Frauce (ju'en très petit nond)re: elle a été signalée eu Provence, dans le (iard, les Hautes-Pyrénées, en Corse, dans la Savoie et dans la Haute-Savoie. En Suisse, (ienève, où elle niche? (binder). Elle se montre dans les provinces italiennes, la Ei;.;urie, la Toscane, en Sudaii^ne et en Sicile. Au Sud de l'Espagne, à Murcie. en Andalousie et à Gibraltar; au Pcutugal ; en Algérie et en Tunisie, au Maroc (Favier). Elle se reproduit aussi en Grèce et sur les îles Cyclades; en Asie- Miiu3ure, à Chypre, en Egypte et dans la Palestine. On a rencontré la Fauvette à lunettes aux îles Canaries et à celles du Cajt-Vert, en partictdier à Ténerilïe, Saiut-Viucent et Santiago. Dans sa « Distrihndon crrlicale des Si/lciadécs en Suisse, » M. Fatio indi(jue 37o à oOO mètres comme niveau d'élévation de cette espèce, au d(;ssus du Bassin du Léman. Ce Bec-(in se cantonne donc dans la plaine et dans les montagnes basses. La Fauvette à luuettes habite essenliellenuMit les lieux incultes et pierreux, les versants arides des nu)utagues dans les pays nu''ri- dionaux, d'où elle n'entreprend que de petites excursions dans le voisinage. En hiver, elle se réunit parfois en compagnies assez nombreuses. Elle aime à se placer sur les extrémités des buissons, voire nu''nH' sur les tas de pierres, d'où elle jette un cri vigoureux Irrhr, Irrhr, en balançant la (jueue. Léchant du mâle est agréable, Li;s rAi\i;TTi:s i)');rii(ii'K 'i.'U il le ledil souvent dans les airs, |mis plonge (laii> les broussailles. C'est au pied des buissous, souvent près des murailles, (|ue cette espèce établit sou nid; conipos;'' de (ilanients d'herbes sèches, et iiarni de laine et de crins à l'inlérieur. Laj)onle, décrite pour la picinière fois par Ci'espon, se compose de quatre ou cin([ omiIs d'un blanc i,n'isàtre, marqués de taches brunes formant une zone vers le i;ros bout. Ils mesurent ,,)""". NouRRiTiiRK. — Petits Insectes, (llimillcs cl haies de Honces, aussi des A'ermisseaux. '.(. SVLVIA SIHAI.I'INA lîoll. Faiivollo siil);il|)in«', Siil>;il|iiiic Wfirhk'i-, \Vt'issl);irHger Saoj^er Si/lriii sulKilpiiui Bonelli, (ide Temin., Man. d'Orn., I, p. IW (1820) M(;yer, Taschenb. Zus. ii. lier., p. 9.'J(l822j; Bp., Camp List. B. Fait, et N. Amt'r., p. 14 (18:J8i ; Keys. u. Blas., 117;/^ i:nr., p. 186 (1840); Gray, dm. B., I, p. 174 (1848); Bp. Cump., I, p. 294 (18;)0): Cab., Min. llcin., I, p. ;3o (I8:)0) Jaub. et Barth.-Lapomm., liich. Oui., p. 246 (185!>) Liuderm., loy. GriechenL, p. 00 (I8!)0); Dubois, Ois. Eut. ], pi. 07 (1868) ; Gray, llnud-l. B., I, p. 212, n^ 3000 (1860) Heugl., 0?-». A'.-O. Afr., l, i». 301 (1860); Kriisch, Viuj. Eiir. I).ilo(\8l0);^c\\vf{d., Faim. [tal. LYT.,p. 102 (1871); Sharpe Cat. Afr. B., p. 35(1871); Shelley, B. Fijijpt., p. 109(1872) J)resser, B. Fur., pt. XLIV (I87."j); Irby, B. (iibr., p. 87 (1875); Blanf., Fast. Pers.. II., i». 180 (187()). Seeb., ('. 553. Alsfccus kucopoijon (Meyer) Kaup, Natilrl. Syst., p. 108 (1829). Curruca Icueopof/on Gould, B. Far., pi. 124 (1837). Si/lcia passeriiia Temm. apud Crespon, Orn. Gard, p. 137(1840). Curucca alhistriata Brehm, ^aiuii., 1855, p. 283, Sylvia alhistriata ^vehm, Vof/rlf., p. 229(1855». Stoparola subaipina (Temm.) Bp., Cat. Parznd., p. 6, (1856); Loche, FxpL Sri. AUjcr. Ois., p. 243(1867). DiiiiH'licola suhalpina (Temm.) Homeyer, Jauni. Orn., 1262, p. 279. DiAGNOSE. — Adultes: Parties supérieures d'un gris cendré, dessus de la tète bleuâtre. Rémiges et couvertures alaires bordées de roux. 43i 1'. t)E SCIIAECK Uecl lices bniiiosjlesdi'ux latérales Itlaiiches sur leurs barijes ex tenios et inar([uéesiDtérieiireineut (riiiie tache triangulaire blanche. Parties inférieures d'un blanc grisâtre; gorge d'un roux vif (grisâtre chez la femelle), encadrée de blanc. Pattes d'un brun roux. Bec noir, rougeàtreà l'extrémitédela mandibule inférieure. (Irisbrun roux). — Jeunes d'un cendré roussâtre en dessus et d'un brun pâle en des- sous; rectrices frangées de cendré. Après la première mue, entiè- rement blancs à la gorge et à la poitrine. AiRK DK DISPERSION. — Eli France, la Fauvette subal|)iiie habite les départements suivants : Aude, Ariège, Ciers, Hérault, Tarn, Pyrénées-Orienlales et la Provence, la Corse, la Savoie et la Haute- Savoie. En Suisse : Genève (Mallet apud Necker) mais peu abon- dante. En Italie, quelques provinces: Piémont, Lombardie,Vénétie, Ligurie, Toscane, Marcbes, Campanie, Pouilles, la Sicile et la Sardaigna. Ou la trouve au Sud de l'F^spagne, au Portugal, en Algérie, en Tunisie et jusque dans la Sénégambie. En Autriche, on l'a signalée tout récemment dans le Tyrol italien (Bonomi);eHe visite régulièrement le Littoral et la Dalmatie. On a vu cette espèce en Grèce, à Chypre, en Egypte, et les stepi)es de la Nouvelle-Russie et le Ghouriel sont aussi des contrées où elle se reproduit. La Fauvette subalpine s'établit dans les terrains incultes et rocailleux, couverts de broussailles, souvent sur les collines, à la base des montagnes. Elle aime à se dissimuler dans les taillis, et, si elle se fait voir un instant à découvert, en un clin d'œil elle disparaît dans les touffes d'un arbuste. Son chant ressemble à celui de la Fauvette grisette ; ses cris sont kel, kct. Le nid de cette espèce, placé à [)roximité du sol, contient, dans les premiers jours de mai, cinq œufs blanchâtres, un peu verdàtres, avec des taches brunes mêlées de cendré roux. Ils mesurent ^'*'^- ™"'. 10. Sylvia nana llempr. et l'ihrbg. l';iiiv(llr (lu tli'serl, Desn-l-\Viirl)ler. \Vuslcii-(ii-;ismuclvi'. Cnntiai nana llempi'. (,'t Ehrbg., Si/ntl). l'Iu/s. Aces loi. ce i'183.'î). Salicaria aralrnsh Eversm., Hall. Soc. Nal. Mosc, XXIII, pt. 2, p. mi), pi. VU, lig. 1 (1850); Eversm., .hntrn. Orn.. IS;;:{, p. 286. Sloparola dcsrrli Loche, lier, cl May. /oui., 185S, p. ;{!)4, |ii. XL lig. 1 ; Loche. A'.r/*/. Sri. Alijér. Ois., \). 2i."> (18(')7). Siflria (IcUcutnla llarllaub, Ihis, ÏHIW), p. 3i0, pi. X, (ig. 1; lilyth, Ibis,iSQl, p.- 28; Salvad., Mli. H. Arrail. sci. Turinn, HI, p. 291 ij:s faivkïtks d'kiiîoI'K 43'] (I8()8); Ilmiic, Ihis, I8()î), i>. iJo.'i; Giny, [fand.-l. H., I, p. '1[1 11" ;}008 (18(;î)); lluiiic, Sliaij Feath, I, p. 199 (1873). Sijlrid Doriii' Filippi, Viaff;/. Pers., p. 348 (I8();j). Siiln'd tintia (Ilempr. et Elirhg.) Gray, ILind.-l. IL, I, p. t[l, u" 3010 (18G9); Heuj;!., 0/h. .V.-O. Afr., I, p. 300 (18{)9); Dresser, Ihis, 1876,p.80; Blaiif., Knsl. Pris., Il, p. 178 (I87r.); Seeb.. Cnt. /)'. /y///. !/«>., V, p. 2(; I I88lj. Sjilnn chrtjsoiihllKiliiia lleugl., Ont. .V.-O. l/r., I. p. 30()(18()9). Atrophornis ai-nlcnsis {Evevsm.) Severl/... Tiukcsl. .Iccoln. pp. fifi.jji^ (1873). Si/lcia araU'Hsis (Kversiii.) Prjev. Howlcy's, Oin. Mise, II, p. 170 (1877); David etOusI., Ois. Chine, p. 241 (1877). Di.vG.NosK. — Adultes: Parties supérieures, chez les deux sexes, bru- nes,plus clairessurleeroii|tionetlesextrémilés des rémiges. Une raie brune plus foncée sur les secondaires. Rectrices: les deux plumes centrales d'un brun clair, avec raie foncée au milieu ; les externes blanches, les autres d'un biun foncé, à e.xtrémilés et à bords blancs. Parties inférieures et sous-caudales d'un blanc brunâtre, légère- ment plus foncé sur la poitrine et sur les lianes. Pattes d'un jjrun pâle. Bec à mandibule sujiérieure brune, inférieure i)àle, à extré- mités plus foncées. — La livrée des adultes ne dilïère pas considé- rablement de celle des Oiseaux de l'année. Chez ceux-ci le plumage est un peu plus clair. Mesures. — Taille, 120 millimètres; aile, 02; queue, 48; tarse, 17; bec, 9. Remarque. — On peut constater avec intérêt la récente et unique apparition, en Europe, de la Fauvette du désert. En effet, M. le pro- fesseur Giglioli (AvifaKHa Italien, I, p. 'JJ.'t, w l'2'2, ISSU), nous renseigne, en comjilétant ses données, sur cet Oiseau, qui fut pris dans un filet, aux conlins de la province de Crémone, en novembre 1883. (lardé en cage durant quelques jours, il y péril; sa dépouille fut envoyée au professeur Giglioli, et elle est conservée dans la collection centrale des Vertébrés italiens du Musée de Florence. Aire de dispersion. — Cette espèce a été observée en Algérie comme nicheuse; mais elle habite en plus grand nombre le Sahara, toute l'Arabie, le Turkestan, le Sud de la Perse; elle hiverne dans le Béloutchistan. Voici ce (|ue nous apprend le capitaine Loche sur les mœurs de la Fauvette du désert : « C'est dans les Ksours du Sud de l'Algérie que nous avons rencontré ce charmant jietit Oiseau, III. — 2.x 4.'{4 F. I)K SCIIAKCK (lui se plail i)ai liciilirrciiieut dans les toiilïes cVAlfd, SIIjki Iciui- cissima et d'Ai'temisia herba alba, qui croissent sur les dunes et dans lesquelles il se tient presque constamment. Son nid, qu'il cache avec soin dans ces toulTes, esl très artislcment construit et matelassé; ses œufs sont d'un gris un peu verdàlre et recouverts de petites taches peu apparentes et d'une nuance un peu plus foncée que la co(iuillc. Son chanl, peu étendu et peu éclatant, esl doux, très agréable: il a quel(|ue rapport avec celui de la S', conspicillata. Sa nourriture principale consiste en petits Insectes ailés. » 11. SVLVIA MF.LANOCEPH.\LA rilll. Fauvette inélinocéiiii île, Sardinian Warl)lei-, Scli\vaiv.ij)lial(i (Gniel.) F.ath., Iiul. Ont., II, p. 509 (1790); Temni., Mdit. d'drn., I, p. 203 (1820); Meyer, Tnschenb. /us. H. lier., p. 90 (1822); Bp., Com}>. List. B. Eur. et N. Amer., p. 14 (1838) : Cresp., Orn. Gard, p. 129 (1840); Keys. u. Blas., Wiib. Eur., p. 187(1840) ; Nordm. Deinid., Voij. Unss. irérid., Ill, p. loO (d840); Werner, Atlas Imectii\, {A. 40 (1842); Gray, Gen. Il, I, p. 174 (18i8) ; Linderm., Vog. GriechenL, p. 100 (18G0); Dubois, Ois. Eur., I, [.l*. 05 (18()8}; (iiay, Ilnnd.-l. B.,l, p. 212, no3000 (1869) ; Dresser, /.'. Eur., pi. XXXIII (1874) ; Irby, Ti. Gibr., p. 85 (1875): Seeb., Cul. B. Bril. Mus., V. p. 29 (1881). .s///rm ruseieola Vieill., N. Dict. d'Hist. Aat., XI, p. 180 (1817); id., Eaun. Franc, I, p. 203 (1820); Houx, Orn. Pwr., \). 329 (1825). Currui-a nielanoeephala (Gmel.) 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Muladlla U'uroija.slra Ledru, Iule BoUe, Jouni. (hn. 18.j7, p. 2S:i. Dumclicola niclnuocrphnla (Gmel.) Iloineycr, Jourii. Oui., 18(J2, p. 277. Sijlrid {l'iiriii)ltlh(iliii(i) nicldiiDcciiliala (Gmel.) Krilsch, Voij. Enr., [». i72(I870|. Di.vc.Nosi;.— .\(lulles : P;irties siipéri<'iires d'iiii ^ris foncé roussàtrc chez le inàle, dessus de la tèle noii-, d'un hiuii roussàtrc clicz la l'cinelle et dessus de la tète d'uu \^v\> souihre. Ucniiges bruues bordées de rou.x. Hectrices noires, l'externe blanche extérieurement et* tachée intérieurement de blanc à son extrémité (roux chez la femelle). Quelquefois taches blanches sur la seconde et la troi- sième rectrice. Parties inférieures, gorge, poitrine et ventre d'un blanc grisâtre, roussàtrc chez la femelle. Flancs nuancés de roux. J'atles brunes. Bec noirâtre en dessus, blanchâtre à la base infé- rieure. (Iris châtain). — Jeunes ressemblant aux femelles. Mesures. — Taille, 135 à 140 milliuu"'tres; aile, 59; queue, GO; tarse, 19; bec, 10. Remarque. — M. Luigi Benoît indi(iue une race constante, dont la taille est plus grande d'un huitième, qui réside en Sicile. Cette variété serait commune en Algérie; elle a été tirée aux environs de Metz. Et, d'après VOrnilhologie enropénine, nous savons que la collection de Deglaud contenait un individu provenant de Gènes et de taille sensiblement inférieure aux exemplaires origi- naires du midi de la France. En outre, celui-ci se fait remarquer jtar des teintes plus pures et bleuâtres au dos et aux flancs, et par un blanc d'argent au cou, au milieu de la poitrine et au ventre. L'espèce est sujette à varier comme dimensions et même comme coloration. AmE DE DISPERSION. — Elle habite le midi de la France, les dépar- tements : Alpes-Maritimes, Gard, Hérault, Hautes-Pyrénées, Aude, Pyrénées-Oiientales, la Corse; se nu)ntre irrégulièrement dans ceux de la Creuse, de la Haute-Marne, du Doubs et de la Sarthe. Abondante dans la province de Conslautine et en Tunisie. Elle est apparue accidenlellenient en Suisse, à Genève. Assez répandue dans litalie : Piémont, Lombardie, Vénétie, Emilie, Ligurie, Toscane, Marches, Naples, Pouilles, lie de Capri, Sicile et Sardaigne. Wright a vu cette espèce à .Malte et à Gozzo; elle habite aussi le Sud de l'Espagne, la province de Murcie, le Portugal, Gibraltar et les Baléares. En .VUemagne : de passage à Metz (Holandre) et sur Helgo- 43G F. DE SCHAKCK hiiid. \m Bessarabie, la Daliiiatie, la Grèce et les Cyclades, l'Asie- Mineiire et Chypre, Smyrne, le Mont-Sinaï (Wyatt), l'Egypte, la Palestine et Jéricho (Tristram), sont anssi des contrées où l'on ren- contre celte 1^'anvelte pendant toute l'année. Conlinée dans les contrées méridionales et orientales, la i'^auvette niélanocéphale y est sédentaire: elle anime les jardins et les taillis. Les buissons de VOpinitid nilfjaris, de VAr/ac' timcricdiiii et dn Ij/aiiiii harharum sont ses retraites favorites, (|ii"rlle [);ire(>inl en laneant son cri, o'e, cre.... ou ten, ten, si elle est en colère. J.e niàle commence son chant par Irec, trec, ([u'il poursuit avec des notes roulantes et harmonieuses. Parfois il chante en s'élevant dans les airs, et il vient se reposer sur la branche d'où il est parti, ^^.es allures de cet Oisi^au sont vives et élégantes. Dans les Alpes-.Mari- times, la Fauvette niélanocéphale se retire dans les grands bois; elle y est très sauvage. En (Jrèce, le comte von der Mùhle trouva aussi cet Oiseau très farouche. Rey découvrit de nombreux nids, en Poi'tugal, dans les bouquets de Chônes-verts, entourés de broussailles d'Oliviers, de Lauriers et de Grenadiers. Cet observateur trouva le nid achevé le 24 mars et des jeunes éclos le 13 avril. Cette Fauvelb' niche donc de très bonntî heure. Haussmann remarque que l'Oiseau s'établit souvent dans les buissons bas et toulïus de Cralacipis et de Ij/riuin, ou au milieu des Ronces. Le nid lessemble, en général, à celui des autres Fau- vettes habitant la terre ferme, mais les parois sont très épaisses. Les (cufs, au nombre de (juaire à ciofi par couvée, (Vuw blanc sale ou d'un gris olivàli-e, semés de très petits |»oints foncés, en cou- ronne sur le gros bout, mesurent !!'■-,- "^'". Ils prennent souvent une belle coloration ronge. NouRiUTiRE. — Des Insectes et des baies, surtout de nisiurld h'nli.'inis. 12. SyLVIA PHOVINCIALIS Gui. Fauvctlc |>rovrnr;ilc. I);irtf()r(l Wjirhlcr. l'i-()vcnc('s;in;;or. I.i' l>ilrhoii Ibilf., Ilisl. .\(ii. Ois., \, p. l.'iS (1778). Ij' l'illr-rhou ilr riorritir. D.iubeut., /'/. I-Jil.. C»."").'), W'j;. i (1783). MohinllK lUKhilii Dodd., Tulilc /'/. /■;;//.. p. 'iO(1783j. Darlfdiil Wdrhii'r ]/,d\\.. Cru. si/ii.. 11, p. 'i3:i (1783): Lewin. It. CL lu-., IV., pi. lOS (I7!»7). Sijhid (hirlfurtliritsis Lalh., (icn. Si/n. >///;/tiirilhi prorinri((lisGmeL,S!isl. .\al., I, p. ÎCJS (I78S). I.KS lAIVKTTKS l»'i;ril()l'K '^37 ]lcli:()lihilii.'< (hitifoi-iliciisis (l.jith.j Lcacli . Si/sl. Cul. Mniniii. lirit. Mus., p. -Il) (181(1). Si/lriti fcrni(jiiu't( Vieill., .V. Dirl. il'Hist. \af., XI, |i. :H)\) (1817); id. l'Kun. l'ranr., l, p. 218 (1820); Roux, Orn. l'rur., p. ,'3.37(1825). Si/ln'ii inorim-inlis (Gmel.) Teinm., Uni. iVOrn.. I, |». 211 (1820); .Meyer, Titschcuh. Zns. n. Bn\, \). î)3(1822i; Crespon, Ovn. GttnL p. 13() (18U)); Keys. u. Blas., Wirh. Enr., p. 18G (1840); Werner, 1 //f/s [ïiscrtic., \A.\G (1842); Liiidenn., loy. Griechcnl.. p. 100 (I8(i0); Dubois, Ois. Enr., 1, i)l. 70(1^08); lleugl., Orn. .\.().-\fr., I, p. 302 (18(;î)); Seeb., Cat. H. Brit. Mus., v. p. 31 (1881); Gad. de Kerv., Fautw yoninind., II, p. 237(1890). l'urnica procinridiis (Ginel.) Boie, Isis, 1822, p. Irô^; Flenuiij,% Brit. An., Y). 70(1828). Thininwiltis provinriali.'i (Gmel.) 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Dresser, B. Enr., pi. XLIII (1875); Irby, B. Cihr., p. 88 (1875). DiAGNOSE. — Adultes : Parties supérieures ceudiées('|)lus pâles chez la femelle), tète et cotés du cou bleuâtres. Dos et couvertures alaires d'un bruu olive. Rémiges noirâtres, bordées de roux. Rectrices brunes, l'exterut' liseréeextérieureuieut et termiuéede blanc. Parties inférieures rousses (plus claires chez la femelle). Gorge tachetée de blanc, milieu du ventre blanc. Pattes jaunâtres. Bec brun en dessus, jaunâtre eu dessous. (Iris brun). —Jeunes: ressemblent à la femelle, plus mouchetés de blanc à la gorge et sur la poitrine. 438 F. DE SCIIAKCK .Mksuhks. — TailU' : ['■V't à l.'ili iiiilliiiiOlies ; aile, .'li: ([ueuo, 04; tarse, 17; bec. 9. AiHK i)K DisPKKsiON. — (>,? B^c-liii est sédentaire dans les dépar- temenls iiiéridioiiaux de la France, dans les Pyrénées-Oiientales, la (lliarente-Inlerienie, l'Ande, rAriège, les Hantes-Pj rénée^», le Gei"s, Tarn-et-Gaionne, le Tarn, l'iléranlt, le (lard et la Corse. Il serait sédent;iire dans le Finistère (De<>landj, mais il ne se montre qu'irrégnlièrement dans les contrées du centre et du Nord, la Seine-Intérieure, la Sirthe, la Manche, le (vilvados , le Pas-de-Calais, la Somme, la Bretajjjne. Il se reproduit dans les provinces italiennes : le Piémont, la Lombardie, la Vénélie, la Ligurie, la Toscane, Naples, les Marches, les Pouilles, en Sicile et en Sardaigne. Il habite l'Espagne, surtout Murcie, le Portugal, et Gibraltar. En Afrique : l'Algérie, la Tunisie. Le Sud des lies Britanniques, du 50'^ nyi o2<^ de latitude, et la Grèce, sont des contrées que la Fauvette provençale visite cha([ue année, elle y serait même sédentaire. Montagu l'a signalée dans les comtés de Devon et de Kent. De passage sur Helgoland, mais rare. Cette espèce s'élèverait en Espagne, jnscpi'à 1000 mètres dans les montagnes. La Fauvette provençale vit dans les bois couverts de Genêts et de Bruyères. Vive, pétulante, elle court très rapidement à terre. Elle hiverne dans les contrées méridionales, suivant Crespon. Le mâle a un chant doux, qu'il redit du haut des arbres; ces notes peuvent se rapprocher de celles de la Fauvette mélanocéphale. Un son rauque châd, rhâil exprime le cri de la Fauvette provençale. Les endroits de prédilection, les Bruyères et les Genêts, sont aussi ceux ou elle établit son nid, en le construisant avec des brins d'herbes, et le garnissant intérieurement de laine et de crins. Ce Bec lin jiond quatii' où cin(| (inil's d'un blanc grisâtre ou verdàtre, avec (les ]t!)iiils hnins et cendrés, serrés vers le gros bout. Ils mesurent ^J^'' ">™. |{i';(;iMi:. — Insectes cl baies. 13. SVLNIA SAUD.V TcUlUl. Faiivi'lle siirilt', Miirmorii's Warhlci-, Saiilisclicr S;iii;;«'r. Mosrhila it Xoscliilhi Cctti, /Vv. San/., \). JlS(l77(»j. Sifiriii niDsrhila (iiiicl., Si/sl. nal., I. p. 970(1788). Si/lria sardii Maian. lide Tcinu)., Utin. (roni., 1. p. liVi (IS:>()); Mcycr, Tnschoil). /)is. n. Ilrr., p.'.H (IS:i:i); Hp., l'omp. 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Vax uutre, MM, lliiddr et Wahav f Voiji'l TninscKspirns, Ontis, /.S'.S'fy, j». 52), i'omai(iuent sur des individus tués ;iu mois d'jivril, (juo le dos est d'un giis-brun terne : eette colorjilion est Jiccenture sur les couvertures de la queue. DiAONosE. — Parties su[)érieures d'un lnini olivâtre, plus foncé sur la tête.Hémii;es et leclriees biiincs, bordées extérieurement d'olive. Lorums olivâtres: raie superciliaire d'un jaune foncé. Parties infé- rieures d'un jaune brunâtre sur la poitrine et sur les tlancs. Pattes brunes. (Le reste du plumage cbez les adultes ctcliez les jeunes ne (lifTère pas de celui de S. ciirnœd.) Mesures. — Taille : liiO à 140 millimètres; aile : environ Gi ou nmins(//. cl ]] .). AiFiE DE DISPERSION. — La IJabil lai'dc de Sibérie, cst apparue pi usicurs fois en Europe, en Russie, en Norvège, en Angleterre, à Helgolaud (Seebohm, Onùth. of Siheria). Elle a été vue, en juin, dans la Sibérie àYénisseïsk,soit par OG» ^ de lat. Nord ; elle ne dépasserait pas le 07'^. On la signala dans l'Ouest, à Malo-Altlim. L'espèce est répandue^ en Asie-Mineure, dans le Nord de la Perse, dans le Turkeslan et r.Vfgbaiiistau, ainsi que dans le Nord-Est de l'Empire cbinois. Elle hiverne dans le Béloutchistan, l'Indoustan et sur Ceylan. Cette Babillarde semble avoir les mêmes habitudes que S. ("nrnica: Blyth et d'autres auteurs ne l'avaieut considérée que con)me une sous espèce. H. PHYLLOPNEUSTE Caractères génériques : Plniiiayc verdàtre ou jaunàtie en dessus. Mlc^ longues, sub- obtuses, aboutissant généralement au-delà de la moitié de la queue. Queue légèrement ioui- chue. Pattes déliées. Doiijl s ^^ ^ tB grèles,lemédiaupluscourt ^ (jue le tarse; ongle du j\ pouce plus coiii't (jue ce \j|^^V doigt. Hcr faible, droit, ellilé, un peu échancré à l'extrémité de la mandibub' supérieure, yarincs oblongues, recou- vertes par une membrane. Mue simple. Migrateurs jiar petites troupes, quelaues-uns hivernent; arboricoles. Les deux sexi's ]K>rt(Mit une livrée peu 442 F. DE SCHAECK dilÏL'iL'iito. Nids bieu coiislriiils, en l'orme de buule, placés sur les arbres, dans les buissons ou sur le sol. Œufs tachetés. Hemahole. — Les livives de transition itouvant conduii'c à des erreurs dans la détermination des espèces de ce ^cnrc, j'exposerai ici les caractères constants bnsés sur la longueur de la penne bâtarde et sur la proportion des rémiges. Distinction des espèces : Penne bi'itarde l'ioporlion des rémiges PhfiUojnicmlc — -~ Irocliilus 12 f"™ 1 à i»eine = ;j \ sihihitri.v 8 l := M / pas de iiaiides Ikmi'llii l.'i-Ki 1 à peine = ."> ( sur Taili' ni fus 11-1() 1 à peine = 7 ] hort'tilis 8-10 1 entre 4 et 5 iiiliihis \'A-\\ I entre î) et G ririildniis 1.'{-I() 1 presque = (> Middciulorfi 14 1' entre 7 et 8 2 bandes sur l'aile (•(innuiliis 13-10 1 dépasse (> \-'2 » » , . , ,., ,, , , . ,, pas de bande Instis l.Mi 1 a i)eine =: d sur l'aile suiit'rcllidsiis \î\\ I |jluscourte(iue (1 2 liandes sur l'aile lifon'f/iihis i."»-l(') 1 entre (i et 7 1 bande snr le croupion. McsvLHS DES PoLiLLOTs. — Lcs cspèces de|iL'tite taille (jui compo- sent ce groupe ont à peu près les mêmes allures. Agiles, [u-ompts et légers dans tous leurs mouvements, les Ponillots j)arcourent les arbres, même élevés des vergers, les Sapins, les buissons et les haies. Il n'est pas rare de les rencontrer aux abords des marais ou des cours d'eau; j'ai vu ainsi le Pouillot sitlleur se percher sur des Roseaux. Quelques-uns, suivant A. E. Brehm, [)asst3raient même des journées entières dans les champs de Céréales, notamment de Maïs; je ne les y ai jamais rencontrés. En plaiu", j'ai remarqué que ces Oiseaux visitent de préférence les plantations de Mélèze. .Vinsi, dans un jardin où se trouvai! un groujte de ces Cùnil'ères, je voyais durant toute l'année, lesPmiilldU litis et véloce s'y donner rendez- vous. \u |»rint,emps et en automne", j'y notai le l'ouillol sillleiii-. souvent en nombre considérable. J'en ai compté jiis(|u'à (•in(|uanle individus à la fois, sur ces arbres. Et ces Ponillots pissaient, car en les observant avec (pielqne suite, j'ai reconnu (pie ces |)etits migrateurs se relayaient continuellement. En été, j'ai observé les visites du Pouillot de Bonelli; j'ai vu surtout des jeunes de celte LES FAUVETTES d'EUROPE 44 espèce, ft iJiit'inciil des Oiseaux adiillfs. Ce Pouillot nie i>uiaît se livi'er, en celte saison, à des déplacements locanx qui s'étendent des montagnes ou de leur hase, à la jdaine. Dans leurs voltij^es à travers les arbres, tous les Pouillots lialau- ct'ul leur queue, de li-iut en l):is. Ils se suspendent parfois par leurs pattes, mais ne restent qm; ((uehpu's instants dans cette [)Osition; ils contournent ainsi les branches, en les frôlant à j>eine de leurs ailes ou de leur ({ueue, même dans les endroits les |)lus touffus. Ou entend souvent le bruit (jue l'ait leur bec en se refermant sur (juelque Insecte aérien (|ui passait près d'eux. Mais ces Oiseaux cliercbent aussi lesjtetits Insectes ou leurs larves contre les troncs, le lonj^- der^ branches, et sur ou. plus tréquemuHUit, sous les feuilles, listes découvrent même dans le calice des fleurs; ce sont les Colibris de nos pays. J'ai vu un Pouillot s'attaquer à un nid de Chenilles, situé sur un Pin. Les Pouillots ne craignent pas de voleter autour de la cime des arbres, et descendent parfois sur les herbes pour y saisir quelque j)roie, ou avaler peut- être ([uelque goutte de rosée. A teri'e, ces oiseaux courent agilement, mais peu de temps, et ils se hâtent de regagner les branches basses d'où ils sont ordinairement descen- dus. Je n'ai jamais vu les Pouillots s'abattre directement sur le sol d'une certaine hauteur. D'un naturel peu défiant, ils se laissent facilement approcher, mais reconnaissent le danger lorsqu'on les poursuit. Ils cherchent souvent querelle à d'autres Oiseaux; j'ai vu un Pouillot fitis s'acharner après une Mésange bleue, adversaire de petite taille mais redoutable. A force de la frôler dans ses vire- voltes repétées et rapides, il l'obligea de déguerpir. Le vol de nos Pouillots est saccadé. Sauf dans leurs grandes migrations, ils ne franchissent pas de longs espaces, et vont de bosquet en bosquet, d'arbre en arbre. Leur cri, lorsqu'ils se rallient, ou bien s'aver- tissent d'un danger, est peu variable, thiti, thuit ou Inii. Mais chacun a un ramage différent au printemps, que je distingiu^rai en tiaitant cha({ue espèce. 15. PnVLLOPNELSTE S1BIL.\TRIX Bchst. l'oiiillul sifllenr. Wood-Wirn, \Valdl;iul)vogt'l Le (jrand Puaillot Brisson, Urn., 111, p. i«2 (ITOO). Yelloïc Wi'en var. C. Lath., ijcn. Sifn., II, p. 514 (1783). Mntarilla siUbdtri.v Bechst., Nattirçi. DeutsrhI., IV, p. 088 M 795). Si/lria si/lrirola Mont., Tnnis. J,iini. Soc, IV, p. 35 (1798) ; Lath., //('/. (ini., Suppl., p. 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Eur.. pt. XLVIII (1876); LKS I".\ivi:tti:s d'ki iîoim-: 441) Seeboliin, Ihis, |S77, |>.88; Seeh., Cal. H. Biil. Mua., V. i). o4 (1881); Gad. de Iverv., rnnnc Xoniiaud., II, p. 220 (1890). Phyllopneustt' sihihdrl.r (Beclisl.) Cal)., .l/(/.s. Hein., I, p. 8.'} (18")0); Heiigl., Orn. i\.-0. -\fr.,\, p. 298 (1809). Di.\GNOSE. — Parties supérieures d'un vert jaune (olivâtre chez la fcnielle). Réiniiics et roctrices d'un brun noirâtre, bordées de vert clair. Sourcils jaunes. Parties inférieures, corunis, gori-e, côtés et devant du cou, liaul de la poitrine d'un jaune pur (plus pâle chez la femelle). Ventre et sous-caudales d'un blanc pur. Flancs d'un jaune giisàtre. Tarses bruns-clairs. IJec brun en dessus, jaunâtre à sa base inférieure et sur ses bords (Iris noirâtre). — Jeunes avec teintes plus pâles, semblables aux femelles. — En automne, les plumes jaunes des parties inférieures se colorent, à leur extrémité, d'une nuance blanchâtre disparaissant au printemps. Mesures. — Taille. 121: à 125 millimètres: aile. 72: queue, 48 à 49; tarse, 15 ; bec, 8. Aire DE DISPERSION. — Le Pouillot siftleur habite en été une grande partie de l'Europe ; tous les départements de la France; et il hiverne dans ceux du midi, dans la Corse, l'Algérie et la Tunisie; en Espagne aux Baléares, au Portugal. Irby l'a signalé à Gibraltar.il est commun en Italie, en Sicile et en Sardaigne, à Capri ; dans toute la Suisse, la Belgique, la Hollande et le Danemark. Répandue en Angleterre et jusqu'au Nord de l'Ecosse, du 50<^ au 58» delatitude, cette espèce n'a point été observée en Irlande. De passage à Helgoland, elle se voit eu Allemagne, en Autriche, aux Carpathes, en Hongrie, dans le Dobrodja (Lintennes) et la Bulgarie , en Grèce. Si ce Bec-fin semble être moins abondant dans le Nord, il habite la Livonie, Archangel, Saint-Pétersbourg (Brandt) , Moscou, Toula. On sait qu'il vient en Suède , à Gottlaud , et en Norvège (Collett). Sui- vant Schrader, il pousserait ses voyages jusque dans la Laponie. Il se retire dans l'Orient, en Asie-Mineure, sur Chypre et en Egypte, pour y passer la mauvaise saison. On a reconnu cette espèce à des niveaux élevés. Ainsi, à 1700 et 2000 mètres dans la Haute-Eugadiue en Suisse (Fatio); à 3000 pieds dans la Haute-Ariège et à 5700 pieds dans l'Andorre (Clarke); enfin à 2500 pieds dans les Carpathes (Wodzicki). Dans les premiers jours d'avril, époijuc où le Pouillot silfleur se montre dans nos contrées, ])ar petites compagnies, on voit com- mencer un passage considérable de ces Oiseaux, qui gagnent la plaine et les montagnes moyennes. En août, j'ai observé souvent, dans les régions basses, des bandes migratrices nombreuses, com- 44() V. 1>H SCHAKCK posées surLout. de jeunes Oiseaux; les retardataires se Vdii'iil jusqu'à la (lu de septembre. Le PouiUot siflleur habite les mêmes lieux que les espèces pré- cédentes ; je l'ai vu plus fréquemment encore aux abords des marais. 11 s'aventure môme dans les jardins des villes. Son chant se reconnaît à un long si-si-ri-rl-li-fi lancé très vite, ces notes étant roulées. L'appel est liii-tiiiL et se fait entendre en toute saison; il varie suivant le degré d'intiuiétude de l'Oiseau. C'est en mai (|ue le Pouillot silUeur construit son Jiid. Il le place près de terre au pied d'arbustes ou dans des plantes toufïues. De forme ovoïde, composé à peu i)rès des mêmes matériaux qu'en» ploie le Fitis, ce nid présente une ouverture aménagée laléraleinenl, mais penchée vers le sol, pour préserver la couvée de la pluie et des vents. La ponte comprend cinti à sept œufs, mesurant jj'J^ """ d'un blanc rosàtre, couverte de taches d'un brun roux ou cendré, nombreuses vers le gros bout. Bailly signale l'attachement tout particulier (pi'a cette espè(;epour ses |)etits. Je ne puis ([ue contirmer la remariiue de ce zélé observateur, par le fait suivant, dont je fus un jour témoin : Parcourant une montagne, en Savoie, je vis mon Chien retirer lestement d'une toulïe de Noisetiers un nid de (;e Pouillot, avec des jeunes nouvel h'inent éclos, et venir le placer à mes pieds, avant que j'eusse le tem|)s de l'arrêter. Mais aussitôt, les deux Pouillots arrivèrent voleter autour de moi, autour du Chien, semblant parfois tomber à terre, puis remonter vers les branches et m'etïleurer de leurs ailes, avec une hardiesse remarquable. A leurs cris, ils joi- gnaient un (■fâ-rrc, puis tuii. Enlln, je replaçai de mon mieux la couvée, à l'endroit où je la supi)Osais avoir été installée. Les Oiseaux m'accompagnèrent encore durant plusieurs minutes, me harcelant de leurs notes i)laiMtives. Etant retourné plus tard au nid, je vis qu'il n'était point abandonné. L'amour maternel chez ces i)etits êtres ne manquera jamais de frapper l'observateur. NoimniTUUE. — La même que chez l'espèce précédente. le». PnVLLOPNEUSTE TROCHILLS L. l'i.iiillot fitis, W ilIow-Wn-n, !• ilisl;mi»v();-Ml Le l'ouillol OU Cliinilrc llrisson, Orn.. 111, p. 479 (17(10). Mohtcilla Irochlhts Linn., S.//.s7. i)((t., I. i>. -V-^S (\H\i\j : P.echst., Uphrrs.. Il, p. 4iK)(17!)Vl. Sîjlvin Irnrhihis (Uuu.) ^coiK \nu., I, p. U\() (17(15)): Lalli.. Ind. LKS FAUVKTTKS I» Kl'Unl'K \'H Ont., Il, p. ."mO (1790); Teiiiiii., Man. ilOni., I. p. 224 (1820); Boie, y.s/.s 1822, p. 551; Nauni., Viu). hciiIscliL, III, p. 5()8 (1823): Teiiiin., J7aH. d'Orn., III, p. 152 (1835) ; Gould, B. Kur., II, pi, 131, liiç. 1 (1837); Nordm. Deinid., Voy. Russie nirrûL, 1II,[). 139(1840); Bonap., lùmn. liai. 1er., pi. 27, fig. 2 (1841): Worner's, Mlasi Insirtir., \)\. 55(1842); Xiuv.Jiril.B., I,p.l37, pi. 30, (i-. 1 el2(185(;) ; Siindev., St\ roijL, pi. 14, fijç. 3 (1858) : Layard. H. S. \fr., p. 102 (1867): (iray, Hand-I. Il, I, p. 214, no3032([8()9); .Marsch. et Pelz., Oni. 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Phnllopncusti' Eccrsnianni Bp., Consp., I, p. 289 (1850K Si/lna Mrisni'ri Piissler, .\(min., 1851, p. 56. PkyUopncaste septentrionalis C. L. Brelim, Vogelf., p. 232 (18551. Pln/llopni'uste gracilis C. L. Brelim, loc. cit. (1855). Plujllnpni'uste major Trislram, .\nn. Nat. Ilist., 1871, p. 29 (iicc Korster). Phijllopncuste sihilatri.r {Bechst.) i\\md Alstonel Harvit'-Browii. Ih s, 1873, p. 61. Pin/llosropus Gaetkci Seeboliin, Ibis, 1877, p. 92. l'hilllopni'iiste trocJiilus (Liiin.) Giebol, '/'/(f.s-. Orn., lil, p. 121 (1877). DiAGNOSK. — Parties suprrieures d'un <;ris verdàtre : Kemiges et rec- trices d'mi gris brun, bordé d'olivâtre. Soureils jaimàti-es. Parties inférieures d'un jaune clair; ventre blanc au milieu, nuancé de jaune sur les côtés. Flancs d'un gris olivâtre. Sous-caudales blan- ches. Pattes, bec d'un brun jaunâtre, la mandibule inférieure plus claire (Iris brun foncé). Les couleurs sont moins vives chez la femelle et ciiez le jeune. Mesures. — 120; aile, 65; queue, 57; tarse, 18 ; bec, 8. iÎEMARQUES. — Lc Pli. (/(tctkci décrit par M. Seebohm ilhis, 1S77) et réuni ensuite au Ph. Irochilas par cet auteur, n'est qu'une race qui se distingue par sa taille plus forte, le dos gris bruji, et le ventre d'un blanc sale, où l'on \U' remai(|ii(' pas (h; nuances jaunes. Kilo fut sigualée ])ar M. Gaelke sur lleigoland. Trislram oitserva déjà cet Oiseau sur les bords de la Méditerranée, et le décrivit sous le nom de /'/(. major. M. de Selys-Longcbamps nous apprend (|iie l'on LKS F.UVKTTIvS l)'F.i;ii()l'K 449 trouve parfois, eu Kcl^iiiiu^, des individus |)ouvaiit se rapporter à eette forme. AiRK DK Disi'KiisioN. — Celte espèce est [)ropre à l'Europe, depuis Gibraltar jusqu'en Laponie. On la rencontre sur toutes les îles, aux Balrares, en "Corse, en Sardaij^ne, à Capri ; de passage à llelgoland, aux Cyelades, à Candie et à Chypre. Elle se voit à partir (lu Sud de l'Angleterre, jusqu'aux îles Hébrides, Orcades et Shetland (50° à 59^ lat.). C'est par erreur (lue A.-E. Brehni signale la Suède centrale coninie étant la limite de distribution de ce Bec-lin. Car Th. de Heuglin l'avait déjà observé en Norvège, à Troms0, Hartwig à Christiania, puis à Trollhattan par 58° j^ lat. N., à Romsdal 1 3 62'' 4 , à Tronsdal 69" ^ et aux îles Forgen, L'espèce est, du reste, commune en Suède et sur Goltlaud, sui- vant Gadamer. M. Seebohm la trouva en Sibérie, par 70" de lat. N. Selon Schrader, elle se voit dans la Laponie. Le Pouillot fitis est sédentaire en Algérie et dans toute l'Afrique septentrionale; son habitat s'étend à la iNubie, l'Egypte, l'Arabie, l'Asie-Mineure et aux Indes oritMitales. Le Pouillot litis se re|)ro(luit à 1500 mètres dans la vallée d'Urseren,et se montre jusqu'à 2000 mètres dans laHaute-Engadine, selon M. Falio. Il se tient parfois sur les glaciers: Hartwig le recon- nut sur le glacier de Swartisen, à 100 mètres d'altitude, en Norvège. Si quelques Pouillots litis hivernent dans l'Europe centrale, un fort contingent arrive des pays méridionaux, de bonne heure, au commencement de mars, pour émigrer dans les premiers jours d'octobre. Ceux établis dans les montagnes semblent alors rejoindre les Pouillots de la plaine. Ces Oiseaux frétiuentent les bois, les haies, les vergers, qu'ils visitent en tous sens, ne craignant pas les bords des eaux; on les voit même dans les jardins des villes. Le couplet que le mâle lancer souvent du sommet des arbres, sans changer de place, est précédé d'un bruissement suivi de thiv, tliid, thiv, thia, thia,zia, zia, zia; les dernières notes sont plus séparées, comme si la fatigue obligeait le chanteur à cesser son ramage. Durant toute l'aimée, le cri de ce Pouillot est chuit, cliuii, chuii. Son nid est ordinairement achevé vers le milieu d'avril, dans la plaine, un peu plus tard dans les bois alpestres. Placé près du sol, dans les buissons é[)ineux, formé à l'extérieur de feuilles sèches, de brins d'herbes, de mousse, à l'intérieur, de laine, de crins et de phinies n'a])part(Miant pas toujours à TOisonu. Ainsi, Th. de Heuglin découvrit, en Norvège, le nid de ce Pouillot tapissé entièrement de plumes du Telnio subalpinus. Cette habitation a m. — 29 450 I'. 1>K SCHAKCK la foiiiie d'une boule, uu peu allongée verLicaleiiieiil ; l'Oiseau y enlre par une ouverture réservée sur le côté, plus voisine du soui- niel du nid et toujours orientée sur l'endroit le plus découvert. La première couvée se compose de six œufs, la seconde de quatre à cinq. Ces œufs sont blancs, marqués de taches rouges plus ou moins foncées, disjmsées en forme de collier vers le gros bout, et mesure -j^-. ^f ^^. Nourriture. — Petits Insectes, Mouches, Cousins et œufs de Fourmis. Parfois des baies, suivant Meissner et Schinz. 17. Phyllopneuste Bonellii Vieill. l>()uillot (lt> |{i)iH'lli, Bonelli's Warbler, Berglaubvogel. Sjjlrin ISonrlUi \ie[\\., A. Dicl. dllist. Nat., XXVIII, p. iH (1819); Houx, Oni. l'rov., pi. 226(1825); Bonap., Fauti. Uni Ucc, pi. 27, fig. 4 (1832 à 1841); Gray., Gen. H., I, p. 174(1848); Gray, llandA. B., p. 214, n'^ 3033 (1859). Sijlcia Satlereri iQmxw., Man. d'Orn., I, p. 227 (1820j; Temm.,/^/. col., m, pi. 24, lig. 3 (1824); Gould, IL Eiir., Il, pi. 134 (1837j; Nordm. Deinid., Voti. Russ. »k'/7V/., III, p. 139 (1840); Werner, Atlas, Insectir., pi. 57 (1842). l'hi/llopiicusle Dionlaim Brehm, Vïxj. Dcuti^cliL. \). 429 (183ij. Si/lria pnisinoj)[/;/(i Lield., fide Glogcr, IJainIh. Mx/. Eur., I, p. 217 (1834). Sjjh-ia alhicam Baldsl., lide Gloger, op. cit., I, p. 217 (1834). J'h!jl[(ipneii.st(' Bo)icllii (YieiW.) Bp., Conip. List. B. Eur. and N. Amer., p. 13(1838); i(l.,CoM.s7K,I, p.289(1850); Ilartl., Orn. W.-Afr., \). 01 (1857); Jaub. et Barth.-Lapomm., Rick. Orn., p. 205 (1859); Degl. et Gerbe, Orn. isf/r., I, p. 554 (1867); Loche, Expl. Soi, Al;/n-., Ois., I, p. 255 (1807); Tristram, Ibis, 1807. p. 83; Doderl.,.1 (•//■. Sicil., p. 133 (1809); Fritsch, Vijg. Eur., pi. P.», fig. 9 (1871); Salvad., Faun.Ital. Ucc, p. 108 (1871); Shelley, B. Eijijpt, p. 101 (1872). Pliullojinruslc iXatlcreri Baill., Orn. Saniii', II. p. 441 (1853). Ficedula honeliii (Vieill.) Keys. n. Blas., Wtrh. Eur., p. 185 (1840); Sclile-., liijdr. Dicrk. Auistcrd., p. 28, jtl. 12, lig. 0 (1848). l'hi/lloscopus .\alt('rcri{T(iimn.} Blyth, Cat. B. M. As. Soc.,\). 184(1849). Phyllopneuste Bonellii (Vieill.) Cab., Mus. //t-r/i., I,p.33 (1850); Heugl., 'Orn. ^-0. Afr., I, p. 300(1809). l'}ujllopneusle alpestris Brehm, Voifclf.. p. 232(1855). Phi/tlopneuste orientalis Brehm, op. rit., p. 232 (1855). LES FAUVETTES d'eUROPE 4j1 Syliia{I'liiilluiJui'usl(') tit un la nu {Brehm}, Nauin., Vôg DeutschL, XIII, 1». 417, pi. 369, lig. 4(1860). Phi/lloscupus lionel I a (VieiW.) Tristram, Ihis, 18o9, p. 418; Irby, B. (iibr., \). Si) (ISToj; Dresser, U. Ear., pt. XLVIII (1876;; Seebohin, Ihis, 1877, \). 1)4; Seeb., Cal. B. Brit. Mus., V, p. 59(1881) ; Gad. de Kerv., Faune Normand., II, p. 231 (1890). DiAGNOSE. — Parties supérieures: sommet de la tète, dessus du cou d'un cendré brun légèrement teinté d'olivâtre, plus foncé sur le dos et les couvertures des ailes. Pennes alaires et caudales d'un cendré noirâtre, bordées d'olivâtre. Croupion d'un jauntï olivâtre. Joues grisâtres. Sourcils d'un blanc jaunâtre. Dessous du corps d'un blanc i)ur (i)lus terne cbez la femelle et chez le jeune). Tarses, pattes et mandibule supérieure du bec de couleur brune, l'infé- rieure plus claire, d'un gris blanchâtre à la base (Iris noirâtre;. En automne, le blanc des parties inférieures devient grisâtre, surtout sur la poitrine. Mesures. — Taille, 115 millimètres; aile, 60 à 61 ; queue, 52; tarse, 17; bec, 8. AmE de dispersion. — L'habitat duPouillol Bonelli s'étend depuis le Nord de l'Afrique, au Midi et jusqu'au Centre de l'Europe. Les contrées de la France où l'on a observé cette espèce sont : La Bretagne, Somme, Seine-Inférieure, Seine-et-Marne, Seine, Loiret, Meurthe-et-Moselle, Haute Marne, Sarthe, Maine-et-Loire, Saône- et-Loire, Jura, Doubs, Haute-Savoie et Savoie, Ain, Gard, Hérault, Tarn, Tarn-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales, Corse. En Italie : Piémont, Lombardie, Vénétie, Emilie, Ligurie, Toscane, Naples, Sardaigne et Sicile; Espagne S. Murcie, Portugal, Baléares, Gibraltar; Alger, et Constantine. L'espèce n'a jamais été rencontrée dans les Iles Bri- tanniques. Elle est commune en Belgique, surtout dans la Campine. De passage sur Helgolaud, elle habite la Lorraine, la Bavière et la Thuringe orientale, et probablement quelques autres provinces du Sud de l'Allemagne. En Autriche, leTyrol, Salzbourg((leTschusi), la Carinthie, la Bohème (Ij en petit no:nbre, la Hongrie, la Tran- sylvanie (Danford et Brown), et la Dalmatie. On la voit eu Crimée, en Asie-Mineure, à Chypre, en Arabie et en Egypte. Elévation dans les montagnes. — Niche de 1500 mètres, vallée d'Urseren, de 1700 à 2000 mètres, Haute-Engadine en Suisse (Fatio) à 3000 pieds, Crimée? (Gœbel, in ,/. /". Ornilli., 1874). (1) .I";ii signalô crilo osprco, nniivolle dans la faune, de la Holu'me, pour l'avoir rencontrée dans l'Erzgebirj^'c {MiUh. orn. Ver. « Schicalbe»,XUl, p. :i(JiJ-i!(iG, 1889). 452 !•■ I>K SCIIADCK CV'sl dans lu |)i('iiii(,'i'(' (|uiii/.aiiie du mois d'avril, (jue I»' l'oiiillol (le Boiielii se m(»iitiT en France, coiiiiiie vu Suisse, gaj;iiaiit les réjiions du Nord. Les eiulroils boisés, niarécaj^eux de la |)laine lui couvieiuieiit, mais les eoUiues, le pied des iiioula^ues soûl i)lus volontiers visités par ce l'ouillot, qui y élève sa petite couvée. On reconnaît facilement ce Bec-fin à son chant suivi, articulé sur le même ton, llntiriririririri.... Un certain cri, thuil, i)récède ou suit ce couplet, lors(iue l'Oiseau se déplace. Cette note persiste toute l'année, elle est même forte chez les jeunes qui liassent en plaine, après les nichées. J'ai surtout observé le Pouillot de Bonelli dans les hautes broussailles, au pied du Salève (Savoie), jusqu'à mi- hauteur de la « Gramh'-Corne. » Il s'y trouve abondant, dès le commencement de mai. J'ai reconnu sou nid, placé près du sol, sur des plantes, ou bien sur une ])etite élévation. On lt> voit aussi à terre, dans les feuilles sèches. Il a la forme arrondie, avec une entrée sur le côté, et il est composé des mêmes matériaux que chez les espèces précédentes. Ce nid icnferine de cin(i à sei)t (lîufs blancliàtres et couverts de petites taches roui;eàtres et cendrées, plus accumulées vers le gros bout de l'd'uf. Leurs mesures sont li'^^ -i millimètres. Nourriture : Mouches, petites Chenilles, jietites Araignées et chrysalides. 18. PnvLLOi'.NiaîSTK liUFiiS Bchst. Ponillol vt'locc, CliilTclKiiï, Weidcnlanlivoi^cl. Ydlow Wren var. I). Lath., Cm. Si/n., II, p. 514(1783). Si/lria Jiiiipolais (Linu.)apud Lath., (jim. Sijn. SuppL, I, p. 87 (1787); apud Turton, Brit. Faun., p. 44 (1807); apud Leach, Syst. Cal. Maiiiiu. cl liiil. Mus., p. 24 (181G); apud Could, B. Eut., II, pi. 131, lig. 2 (1837) ; apud Yarr., Biil. H., I, p. 307 (1843). Molacilla rufad lolhariiujica Linn. lideBechst., Nahinj. Dmlschl., IV, p. 682(1795). ' Siilrla nifd llechst., Dm. Tnxchenb., I, p. 188 (1802); Wolf, Tas- chnih., I, p. 249 (1810); Temni., Mua. (rorn., I, j). 225 (1820); Boie, Isis, 1822, p. 552; Naum., VU;/, ncutsrhl., III, p. 581, pi. 80, lig. 4 (1823); Temm., Man. (rorn., III, p. 15i (1835); Bonap., Faun. liai. Irc, pi. 27, fig. 3 (1841j ; Werner's,.l//^/.s', Inseclir., pi. 5G (1842); Gray, Cev. B., I, p. 1-74 (1848); llewitson, Fm/s Uril. B., I, p. 139, pi. ;}(;. lig. i; Cray, lland- l. B., I, p. 21.5, u" 303i (18!')!)): Marsch. et l'elz., ()in. Vimiuh., p. 40 (1882j. LKS FAllVKTTKS d'kI'HOIM; 453 MotitriUa In'iipoldis Liim., ;i[)iiil Tiirtoii, l.lnn. .s//.n7. \iiL, I. |). oS? (ISOl)). ricrdnia nifa (Hechsl.) Kucii, Si/sl. haicr. Zool., l, p. 1(10 (iNlOj; Ki>ys. u. Hl;is , WIrh. Eur., p. 18.") (1840); Schleg., liijdr. Dirrl,-. \mstrnl.. f„|. I, p. 28, j)l. 12, (ig. 8(1848);' Sclileg., Vii;/. .\t'(l('rl., pi. 7i(18.")4); Liiidenii., VU;/. (iricclwnL, p. dS (1800). Si/lrl'i colh/hiln Yicill.,:V. /)/(•/. (l'Ilisl. Xal., XI, p. 235 (1817); Roux, Orn. l'ror., pi. 223 (1825). Tnxliihis iiiiiKi l'^orster, Si/nnpt. Cal., \^. 51- (1817). Siilria iihirtlna Nilss., A'. Vrl-A/c. Ihnidl., 1819, p. 115; Nordni., ]oi/. /»'»«. iiiérid., p. 110 (18^0); Suiidov., S'o. Fojl., pi. 14, lig. 4 (1858). nci/iihis hippoldis {\A\\\).} -Aiind Flouiiiig, Ifril. An., p. 72(1828). l'hi/lloscopus nifiis (l)C(tlist.)Kau|), .\aliui. SijsL, p. 94 (1829); Blylli, Cat. B. Mus. t.s'. Soc, p. 185 (1849); Trlstrain, Ibis, 18o9, p. il8; Sclileg., Ncdni. Vng., pi. 7, lig. 8 (18(51); Seeb., Cat. IL Hrll. ]lus., V, p. 00 (1881); dul. de» Kerv., Faune Nor- mand., Il, p. 230 (1890). rliilllopuinislp si/lrcslfis Rrcliiii, Vin/. Di'atsclil.. \). 431 (1831). Pliijllopm'nsh' s(dilaria Rrclim, op. cit., p. 432 (1831). l'In/llopucuslc pi)u'l()rain nreliin, op. cil., |>. 432 (1831). rhilllopni'Hsfi' rnfa (BiH'hst.), Hreliin, op. cit., p. 433 (1831); [i\).,rou)p. I.isl.li. Eiir. and .V. .1 mer., p. 13 (1838), Ccib., Mus. Hein. ,\, p. 33 (1850); r.p., ro/rs/».. I, i>.289{1850i;Jaul). cl Barlli.-Lapoiiim., nicli. Orn., p. 208 (1859) ; Degl. et Ger])0, Orn. Eur., I, p. 546 (1867); Loche, E.rpl. Sci. Abjér. (hs., I, p. 253 (1867); Tris- tram, Ibis, 1867, p. 83; Doderl., Avif. SiciL, p. 133 (1869) ; Howard Sauiiders, Ibis,iSlï, p. 213; Fv\lA(',h,V()g.Eur., p. 160. [)1. 19, li-. i;; (1871) : Salvad., Faun. Ital. Ucc, p. 107 (1871); Shelley, IL Eyypl, p. 102 (1872); Godman, [bis, 1872, p.l7i; r.oiild, IL et. lir., |.l. 66 (1873); Heugl., Orn. .\.-(). Afr., I, p. 299 (1869). TrochUus rufa (Bechst.) Réunie, Fiehl .\al., I, p. 52 (1833). Si/lria loqua.r Herbert, White's \. H. of Selb., p. 55, note (1833). Si/lricol'i rufa (Beclist.) Kyton, Cat. Brit. IL, \\. 14 (1836). S'jiriu brevirostris Strickl., /'. /. S'., 1836, p. 98; Gray, Len. /;., I, p. 174 (1848) ; Gray, lland-1. B., I, p. 215, n» 3038 (1869). l'huUopneuste bippolais (Linn.) apud Macgill.,^//'. B., II, p.379(1839i. l'IvjUopneuste brerirostris (Strickl.) Bp., Consp., I, p. 289 (1850). S!ilri(t (Phnllopneuste) sfj Irest ris {Mcimiev}, (ido Xamn.. l'm/. Deustchl., Xlll, p. 429, pi. 369, li-. 1 ( ISoO). 454 F. DE SCHAECK Si/li'ia (l'in/lhiimi'usli'l >■)([ (186.3). Phylloscopm hahessinicus Blaiif., .\nn. .\(i(. Ilist., 18()ll, p. ."{29. l'hillloscopua BrrhniiUomoyGv, Erinn. Vers.Dcastchl. dm., 1870, p. 48. PlujKoscopus abyssiniens Bi;inf., Geol.el XooL AbysH., |).."{78, pi. 111, fig. 2(1870). Phyllopneuste lirehmi {llonwxcv) Dresser, /'. /. ,S'., 1872, p. 25. Phyllopneuste Tristraini Brooks, fide Dresser, P. Z. S., 1872, p. 25. Phylloscopus col lyhita (Vie'ill.) Newt. éd. Yarr., Brit. B., I, p. 437 (1873); Irby, B. Gihr., p. 39 (1875); Danford et Harwie Browii, Ibis 1875, p. 308 ; Blanf., East. Pers., II, p. 181 (1876) ; Seebohm, Ibis 1877, p. 9.j ; Dresser, B. Eur., pt. LXXIV (1879). Phyllopneuste rufa (B(iGhiil.). Py-d'iU., Ont. Saroie, il, p. 432(1853); Gieb., Thcs. Ovn., 111, p. 120(1877). DiAGNOSE. — Parties supérieures d'un gris brunâtre, nuancé d'olivâ- tre (plus terne chez la femelle). Bémiges et rectrices d'un brun noir, bordées d'olivâtre. Baie superciliaire jaune; côtés de la tète d'un brun clair. Parties inférieures, gorge, devant du cou, poitrine et ventre d'un blanc jaunâtre, mouchetés d'un beau jaune ; flancs roussâtres. Pattes brimes-noiràtres. Bec brun en dessus, jaunâtre en dessous (Iris d'un gris-noir). — Jeunes: dos plus foncé, ventre et poitrine jaunâtres, flancs lavés de brun. Mesures. — Taille, 1 18 à 120 millimètres ; ailes, 62 ; queue, 49 ; tarse, 17 ; bec, 7. Remarque. — M. de Berlepsch {Journ. fur Ornitli., 1885, p. 19) reconnaît un Phyllopneusle qui serait très voisin du rujm, mais se distinguerait par ses dimensions plus grandes, ses couleurs plus pâles, et le dos est moins verdâtre. Les pattes sont plus sombres. L'auteur croit que cet Oiseau, qu'il a tué dans le Hanovre, peut se rapporter à la race Scandinave du P. rufus. Aire de dispersion. — Celte espèce est répandue dans i)resque toute l'Europe. Dans toute la France, aux environs de Paris et en Corse, sédentaire dans les départeuKîuts du midi et du centre, le Pouillot véloce se voit en assez grand nombre. Il liabili! l'Italie, la Sardaigne, Capri, la Sicile: l'Espagne, le Portugal, (iiluaitar; l'Algérie et la Tunisie: la Suisse, la Belgique, la Ildllamle et le Danenuirk: l'Angleterre, en Ecosse les comtés de Dunifries, Glas- gow, Berwick, Lolhian, et Abcrgeldie (50" à 56" lai. i : l'Irlande (Donovan), même en hiver; de passage régulier siii- llelgoiand, il visite les provinces allemandes, hivernant parfois en Bavière. Il n'est pas rare dans tout rijii|)ire austro-hongrois et en Bohème. Ou Ta LKS FAl'VFTTKS n'iailOIT, 45o signalé en Russie, en Pologne, on Livonie, à Saint-Pétersljonrg (BrnndtXàAi-fhangel.En Snrdc, en Norvi'iic.à Dronllieini.àUomsdal liar()!2o ^ délai. X.(llarl\vigj. Sclirader nous enseigne (jnece Poiiillot se trouve en Laponie. A l'Ouesl. il habile la Bulgarie et le Dobrodja, (Alléon) le Caucase, l'Asie-Mineure, Chypre, le Turkeslan, l'Arabie; suivant M. Palacky, celte espèce ne se voit pas en Egypte. Hk.marqui:. — 11 est certain ([ue Schreuck a introduit ce Bec-lin dans la Faune de la Sihrric urimilalc, d'après un exeni[)laire, en plu- mage incomplet, tué dans la baie lladsclii. Depuis, les voyageurs n'ont jaurais plus rencontré cet Oiseau dans le pays. Il est pro- bable que le Pouillot appartenait à une espèce différente. On possède quehiues données sur la distribution verticale de cette espèce: 1500 mètres, nicheur, vallée d'Urseren en Suisse (Fatio); 4150 pieds, Haul-Ariège, et 4500 pieds. Andorre (Clarke); 2500 pieds, Carpathes iWodzjrki) ; 3000 à 7500 pieds, Scnafé en Abyssinie (Blanford). Le Pouillot véloce a les allures de l'espèce précédente. Son nom lui sied bien, car il parcourt les arbres et les haies avec une rapidité vertigineuse. 11 est commun durant la belle saison, plus rare en hiver; j'en ai vu un petit nombre dans le canton de Genève, en décembre et janvier, toujours par individus isolés, car beaucoup de cette espèce délaissent les contrées tempérées avant les premiers froids. Par une température très basse, Bailly a rencontré le Pouillot véloce le long de l'Ai banne, près de Chambéry, comme il épiait les immondices que charriait cette rivière. « Ces Oiseaux » dit-il, «se jettent quelquefois plusieurs ensemble sur la même proie; se trouve-t-elle considérable, ils s'y posent et se laissent entraîner avec elle par le courant de l'eau, tandis qu'ils la becquètent à l'envi et sans relâche, jusqu'à ce qu'ils aient pu en arracher quelques petits morceaux, qu'ils viennent ensuite dévorer sur les bords ». Bailly nous apprend aussi que ces Pouillots, à l'approche de la nuit, se blottissent plusieurs dans le même trou, où ils se tiennent serrés pour se garantir du froid. Une sorte de grognement précède léchant du mâle, (jue l'on peut exprimer par -/>, :ip, zaji, zaïi, zeup, zeup. . . la dernière syllabe ordinairement prolongée. Suivant M. Millet, l'auteur de la Faune lie Mai)ie-ct-Loire, le Pouillot véloce pourrait modifier sa voix, comme un ventriloque, faisant croire que le chanteur est près, lorsqu'il se trouve en réalité fort éloigné, et vice-versà. Dans toutes les saisons, le cri de ce Pouillot ressemble à celui de ses congénères, thui, thui. Le nid est construit (le même que celui du Fitis, déforme iofi F. DE SCHAEGK splu'ri(ni(', avec une ouverliire lalénile, il est i)lacé près de terre, ou quel(|uefois sur le sol, caché parmi les racines. L'Oiseau fait deux pontes par an, en mai, et vei's la (in de juin. Les œufs, au nomhie de cimi ou six dans la j)remière couvée, de (jualre seulement dans la seconde, sont blancs, marqués de taches et de points rouges ou brunâtres, an couronne plus ou moins serrée vers le gros bout. Ils mesurent jolii'""*- NouRRiTUHR. — Mouclies, petites Araignées, Chenilles non |»oi- lues, larves et œufs de PaiiiMons; baies, suivant Meissnerel Schinz. 1!). l'ilVF.LOPNKUSTE BORKALIS HUlS. Poiiillot lionsil. Arolic Willow-Warlil.'r. Sylria (Pin/llopneustc) Kversnianni lioui\i).,n\n\d MkM., ^^ibir. Hcisr, p. 178 (1831); apud Radde, licis. Sibir. Joy., p. 263 (1863). rhiillopunisle boiralis Blas., Naum., 1838, i). 313; Swinhœ, P. /.. S., 1871, p. 3;;6; Tnr/.., Bull. Soc. Zool. France, 187(>, p. 141; Prjin-. Mowley's, Oru. Misc.,U, p. 171 (1877); David et Oust., ois. Chiiii', \). 271 (1877). Mewes et K. Ilomcyer, Omis, ISSC», p. 223; W. Hlasius, Omis, 1888, p. 603. Pfn/Uoscnpus siilriciiltri.r Swinlue, Ibis, 1860, [). 53; 1866, p. 2!)3. Si/iria IJavcsn'us Cray, V. Z. S., 1860. p. 3i0; u\. Ihtwl-l. H., I, p. 213. n'>3047 (18G9). PhyUosropnslii/lcbdtaSvrinhiv, J. A. S. Bcmj., XXIX, p. 263 (1860). Siilrin (Phiillnimcustr) horcalis{H\ii».) Naum., Voij. DeulschL, XIII, p. 69, pi. 373, lig. 1 (1860). Phylloscopiis borealis (Blas.), Ncmmannia, 1838, p. 313; Blyth, Ibis, 1867, p. 28; Seebohm et Harwie Brown, Ibis, 1876, p. 216: Hume, Str. F., IV, p. 290 (1876); Sharpe, Ibis, 1877, p. \{\\ Seebohm, //;/,•>, 1877. p. 69; Hume, Str. F., VI, p. 332 (1878); Seebohm, Ibis, 1879, p. 9; Seeb., Cnt. B. Bril. Mus., \, p. 40 (1881); Salvad., Om. Papuasia, H, \). V28 (1881): Meyer, S,l:bii. \hh. Ces. his, I, p. 6, M (1884). Pliilllopnfiislc Kennicolti Baird, Trans. Chicago \r. Sr.. I. p. :)\:',, pi. XXX, fig. 2(18()9). Snlriasiih-icnllrix (Swinhœ) Gray, lltind-l. B., I, j). 216, n"3l).i'i (1869). Si/ln'i bormlis (Blas.) Cray, Uand.-LB., 1. |). 2I(;. n" 3(163 i I8(;!)). Phiilloininistc Eocrsnidnni Bonap. apud Alsloii ri llirwie jliown, //;/.s-, 1873, p. 61. Phiillopneivilcjui-diiirii Bonap. apud Salvad., Trr. //n//;.. |). 2î'i( 187'i). LKS F.VrVKTTKS D'icriioiM-: 457 PhilIloiDunisIr horralis (Rlnsj Mcwos. .Uni m. Oni.. IST."), |). '^20. rirrihild (iiirralis Dubois, Ois. Iju.. II. p. cl pi. I!)!!'' (1872). DiACNosK. — Parties stipéiiciires veidàtics. plus n^iiiinunies sur la tète, plus pàlos sur le croupiou. iiémij^cs tl'uu biun t,nisàlre, fran- gées de vert sur leuis barbes externes: baude blanche sur l'aile. Sourcils jaunes. Ucctrices do Icinte olive, avec un liseré de blanc t(Mininal. Parties inférieures d'un blanc teinté de jaune, celle cou- leur très marquée sur la gorge et sur la poitrine ; milieu du ventre blanchâtre. Flancs grisâtres. Sous-caudales jaunâtres. Pattes brunes, lîec brun en dessus, jaunâtre à sa base inférieure. Mesures. — Taille, 120 à 122 millimétrés; ailes, 62à()7 : (lueue, .'il ; tarse, 10 ; bec, 9. Aire de dispersion. — Ce Pouillot habite la Russie septt.'utrionale et le .Nord de la Norvège durant la belle saison. Ainsi, M. Fischer l'observa aux envi rousde Saint-Pétersbourg, M. Seebohni à Archangel; .Mewes le vit j)lus au Sud, près doKopatschevskaja et de Siisniaja et non loin de Kargo[)ol et de (Iholmogori. 11 a été signalé à l'embou- chure de rOussonri (ïaczanowski). Nous savons par M. Collett que ce lîec-fm se re|)roduit dans le Finmark, Va ranger Fjord. 11 s'est montré sur Ilelgoland (Gaetke). On l'a rencontré en Sibérie, près du lac Baïkal et en Daourie, par le Gl)'' lat. N. suivant M. Seebohm. Middendorff l'a reconnu au 70° lat. N. et sur le versant occidental de la chaîne Jablonne. 11 liiverne dans l'Asie méridionale, sur les îles de la Malaisie, àTabukauet sur la Grande-Sanguir; à Anda- man et dans la presqu'île de Malacca. 11 émigré à travers la Chine. A propos du mode de nidilication du Pouillot boréal, M. Seebohm (Oruitholo(jy of Siheria) s'exprime ainsi : « Lorsque je quittai le cercle arctique, il n'avait probablement pas commencé à nicber ; mais le H juillet j'eus la bonne fortune de tuer un Oiseau sur son nid à Egaska (lat. G7o). Les (cufs sont plus grands que ceux du P. tro- chilus, d'un blanc pur et très manjnés de petites taches roses pâles. Il y en avait cin<[. Le nid était bâti sur le sol dans un bois clairsemé, et il se trouvait ])lacé dans uu enfoucement près d'une toufle d'herbes. Il étaitdemi-sj)bérique, l'extérieur se com[)Osantde mousse, cl (le liues iierbes sèches reliaient l'iutériiMir. 11 ne s'y trouvait ni l»luines, ni ciins. » Mewes rencontra le Pouillot boréal en Uussie, et rapporte que celle espèce est vive dans ses allures, et va répétant son cri tjdttsrh, Ijdlt^ich. On observe cet Oiseau en petites compa- gnies de quatre à cinq individus, le long des chemins, à travers les grauds bois. Mewes vit les adulles rechercher avec avidité les 458 F. DE SCHAECK larves vertes du Tcnthredo et du Lophi/rus, que les Oiseaux tcuaient dans leur bec, puis frappaient contre les branches jusqu'à ce que ces larves pussent être avalées par eux, ou par leurs petits. Car les jeunes accompagnent leurs parents, mais prennent aussi eux- mêmes leur nourriture consistant en Fourmis, Coléoptères et autres petits Insectes. 20. Pu VLLOPNEUSTE S UPERCI LIOS [S Gui. l'oiiillol modeste, Vellow-hroweil Warliler. yplloiv-hroïml Warbler Latb., Gen. Syn., Il, p. iat) (1783). Motacilla superciliosa Gmel., Syst. nat., I, p. 97.') (1788). Sylvia .mpercHiosa (Gmc].) Lath., Ind. Or»., II, p. 52()(17'J()) iSundcv , Sv. FoçfL, pi. (18, lig. 1 (1858); Gray, llaud-l. B., I, p. 210, n" 3067 (1869). Regulus modestus Gould, Hancock, Ann. Nnt. fllsl., II, p. 310 (1839); Yarr., Brit. B., l, p. 316(18«); Cabanis, Mtinn., U, \)i. i, p. 5 (1852); Gaetke, Journ. Orn., 1853, p. 91; Naum., Voij. DeutschL, XllI, pi. 378, fig. 2 et 3 (1860); Trislram, lins, 1804, 1). 230. Regulus inornatus Blytli. ./. .1. S. Bciuj., XI, p. 191 (1842;. Phylloscopus modestus (Gould) Blvth, .7. 1. S. Beng.,X\\, p. 963 (1843). PhyUopneustc modesia (Gould) Blylh, Ann. .\nt. Uist., XU, p. 98 (1843); Blyth, Ann. Nat. Hist., XIII, p. 116 (1844). Reguloides modestus (Gould) Blyth, /. .1. S. Beng., XVI, p. 442 (1847j; Blyth, Cul. B. Mus. As. Sor., ]). 18'^ (1849 i)artim.) Sylvia (Phyllopneuste) proregnlus (Pâli.) Midd., sih. Beisc, p. 183 (18;i3) parliiu.) Phyllohusih'us superrilioHus ((iiiiel.j Cabanis,, /0(//'/(. ()rn., IS.'i3, p. 81 ; Fritsch, Vog. Eur., pi. 19, fig. 3 et 4 (1872). Beguloides iirorcgulus (VnW.) lloisf. et Moore, (V//. //..U/^s. lî.J. Cn., I, ]). 3i2 (1851); Swinhoe, Ibis, 18(;3, p. 307; Jerdon, IL Ind., Il, p. 197 (1803); Bp., Consp., I, p. 291 (1850). Pir('duluproregulus{VnU.) Srlilegel, Vog. XrdcrI.,]). 130, 2U (1854). Phylbpneu.slr pioreguins (Pall.) Blasius, .Va//»/., VllI, p. 31 1 (18ci8); Blasius, ////.s, 1802, p. OO. Sylma hifasriula Gaetke, .\. /;/-. /y., p. 107 (1872); Gould, li. Gt. B., II, pi. 68 (1873); Hume, Xcsls and Etjus, fwL B., p. 364 (1873); Blyth et Waldcn, /^. Burm., p. 106 (1873); Prjev. Rowley's, Orn. Mise, II, p. 172 (1877) ; David et Oust., Ois. Chine, p. 273 (1877) ; Hume et Davison, Str. F., VI, p. 358 (1878). Phylloscopus PaUasi Dubois, Ois. Eur., p. 83 (1862). Phi/KoiincustP sHperciliosa (Gmel.), BoUe, Journ. Orn., 1863, p. 60, Tacz., Bull. Soc. Zool. France, 1876, p. 141. Régulas superciliosus (Guiel.) Gray, Cat. Bril. B., p. VA (1863). Phylloscopus superciliosus (Gmel.) Crommelin, Ned. T. D., III, p. 244 (1866); Newt. éd. Yarr., Br. B., I, p. 443 (1873); Dresser, B. Eur., pt. XXX (1874): Seobohm, Ibis, 1877, p. 102; id. Ibis, 1879, p. 12; Seeb., Cat. B. Brit. Mus., V, p. 68 (1881). Syhia inornata (Blyth) Gray, Hand-l. B., I, p. 215, ir 3066 (1869). Phyllopneustc proregulus (Pail.) Giebel, Thés. Orn., III, p. 120 (1877). Remarque. — A. E. Brehm a créé, pour cette espèce, le geure Reguloides. M. Gaetke nous a renseigné sur ce Bec-lin, dont les habitudes se rapprochent beaucoup plus de celles des Pouillots que des Roitelets. Il s'éloigne aussi de ces derniers par sa struc- ture, notamment par la longueur de ses ailes. DiAGXosE. — Parties supérieures d'un vert olivâtre, plus clair sur le croupion. Front d'un jaune terne peu apparent seulement chez le raàle. Rémiges et rectrices liserées de vert jaunâtre sur les barbes externes. Doubh; l)ande jaunâtre sur l'aile. Sourcils d'un jaune verdàtre (blanc jaunâtre chez la femelle). Trait longitudinal d'un jaune paie sur le milieu de la tète. Lorums d'un brun verdàtre clair. Parties inférieur(»s blanchâtres ; gorge et milieu du ventre nuancés de jaune. Flancs verdàtres. Sous-caudales jaunâtres. Pattes noi- râtres. Bec brun en dessus, jaunâtre en dessous. Mesures. — Taille, 93 à 100 millimètres; aile, 57: queue, 51; tarse, 18; bec, 8. AmE de DISPERSION. — LcPouillot modeste, d'origine asiatique, est de passage régulier à Ihîlgoland. Il a été signalé en Angleterre (1) à Cheltenham, aux environs de Newcastle (Hancock), et sur les îles (1) On a capturé jusrivrici quatre individus dans la Grande-Bretagne [Ibis, 1890, p. 387-3aS). WO F. DE SCHAECK Sorliiii;ii('s (.Tciikiusoii). En Allcniaguo, il ;i Jiiché dans le Bi-aiide- l)()nri;(H()ll,Sclialow).Il s'est montré à Milan et en Véii(''tie(Giy;lioIi), en Dalniatie; prés de Saint-Pétershonrj»- (Fischer), dans la piovince d'Amonr (E. de llonieyer) et près de l'Onssonri (Taczauovvski). Ce Bec-liu se reprodnit abondamment dans les montagnes de la Sibérie. I)yl)o\vslvi l'a rencontré dans la Sibérie orientale, et nous savons parM. Seebohni qu'il atteint même le 70'' lat. N. Son habitat s'étend à l'Aral (Severtzow) et à la Daourie (Pallas). Il hiverne dans la péninsule lînrma, au Sud de la Chine, et, dans ses migrations, il traverse toutes les Indes. E. de Homeyer remarqua cette espèce sur la crête des Monls Stanovoï, en Sibérie. On l'observe dans l'Himalaya. Cet Oiseau, propre à l'Asie centrale, ne se montre (pTacciden- tellement en Europe. Le Pouillot à grands sourcils volête, l>arait-il, d'un buisson à l'autre, semhlanl glisser à travers les branches. On le rencontre surtout par individus isolés. 11 fréquente aussi les bords des rivières. Son cri d'appel est sirilit, siriht... Blyth, (pii a décrit le premier le nid de cet Oiseau, rapjtorte ([ne c'est une construclion artistique, de (orme sphérique, suspendue aux branches à une certaine élévation. Les parois sont formées de libres végétales (ines et solidement ■entrelacées, formant à l'inté- rieur une couche très molle. L'extérieur est revêtu de fragments d'écorces et de toiles d'Araignées. Ce nid présente deux ouvertures, l'une latérale, servant d'entrée, et protégée par une sorte de toit; l'autre ouverture opposée est située un peu en dessus. î\. PiivLi.oi'NKi'STK Nrrn)Lis lllylli. l'oiiill.il hrillanl, (ircfii Willow - U'Hrhlcr. Si/lria ir,trrl)ui \\vi\[., llodgs, M. S. I)rawin); \i\. Cat. IL Mus. As. Soc, j). 18'i (1849);. lerdon. //. Imlia, IL |). 1 '.):{( 18(;;{); Iloldsworth, /'. /. .S., 1872, p. 'i."»7: lliinii". s7/'. /'.. 187:{, p. 197; Legge, lliis. IS7'i. p. 22; Seehohm, Ihis. IS77. p. 72: Seeb., Cal. H. Uril. Mus.. V,p. 43(1881); Haddect Waltcr, fn/n.s-, 1889. p. :il». Regulus nitidiis im\lh)Gvn\, Cm. II.. I. p. 17.; ( 18'iS). Abrornis nilidus (Blythj lip., Consp.. I. p. 290(|s;iOi. Syhia nilula {m^W\) Cray, Ihnul {. it., I. p. 2i;i, n" .to.H» ( 18(19). LKS FAI VIITTKS D'iaïUOPi: '|(tl l'h!llli>l>itrii>ih' iiili'hi (|{lyHi) Adiiiii. s7/'. /■'.. lS7;{, p. :',H2.: (iirl((;|, rhrs. Ont., III. p. II!» (IS77). DiAGNosi:. — l'aiiit's sii|u'ri('iift's d'iiii vcri. jaiiiiàlre. Soiiicils jau- nes. Héinii^es cl loclriccs (rtiii hriiii i^risàlrc, borcJécs sur les harhes exU'riies de jaune (iiu)iiis iiiai(|iic chez la lomeiliN. Couverture des ailes ti'iiii vei't liruiiàtrc. (Iroiipioii vert clair. Parties iiiférimircs, yorgc, poitrine et ventre d'un hlanc lavé de; jaune (terne chez la femelle). Flancs j^ris jaunâtres. Sous-caudales d'un jaune clair. Pattes d'un brun grisâtre. Bec brun, un j)eu jaunâtre en dessous. Mi:sunKs. — Taille, 108 niilliinètres ; aile, GO; (jueue, 4o ; tarse, 17 ; bec, 8. AiRK DE DisPEKSiox. Le Pouillot brillant s'est montré acciden- tellement à llelii:oland. Cette espèce habite les monts Himalaya; elle hiverne au Bengale, à Ceylan et dans le Sud des Indes; rare à Calcutta, suivant Jerdon. MM. Radde et Walter ont rencontré cet Oiseau i)rès de KrasnowodsU, eu avril et mai, durant leur expé- dition dans le pays Transcaspien. A la même époque, on l'a vu à Tschikischljar. 22.. Pu VLLOI'NKUSTE VIlilHAMS Dlytll. l'oiiillol vi'i'doy;inl, Imliaii Willow W'iiililci'. Phylloimcuslc rufu (Lalb.) apiid Blylh, ./. A.J.Bnuj., XL, p. 191 (1842). l'hijlloscoinis i:iri/.s',1863, p. 93; Seebohm, Ibis, 1877, p. 79; Seeb., Cal. B. Brit. Mas., V, p. 49 (1881). l'hi/llopneuste coronata (Temm.) Giebel, Thés. Uni., 111, p. 118(1877). Iic(ji([()ides coronata (Temm.) Hume et Dawison, Str. /•'., VI, \). 356 (1878). Diagnose.— Parties supérieures d'un vert un peu sombre lavé de jaune sur le croupion, dessus de la tète d'un brun olivâtre; une bande blanchâtre s'étendant du vertex au bas de la nuque, lorums olivâtres. Rémiges et rertrices brunes bordées de vert clair exté- rieurement, et de blanc sale intérieurement. Parties inférieures LES l'AlJVKTTES d'eUROPE 463 hliiiiclies lin pou jaunâtres; (lancs gris. Pattes (riiii ^ris verdàtre. Bec, maiulibiile siii)érieiire hniiie, rinférieure jaune (Iris brun). Mesures. — Taille, 130 millimètres ; aile, 60 à 6;j ; queue, 45 à 50 ; tarse, 18; bec, 8. Aire de dispersion. — Un unique échantillon du Pouillot cou- rouné a été recueilli à Hclgoland par M. Gaetke. Cette espèce habite une grande partie de l'Asie. De passage en Chine, elle se reproduit au Japon, dans la Sibérie orientale (Dorries), en Daourie(Dybo\vski et l'arrex), dans l'Amour (E. de Homeyer). Dybowski la signale à l'embouchure de l'Oussouri et dans la baie d'Abrek. En hiver, elle s'établit à Malacca et aux îles de la Sonde. 24. Phyllopneuste tristis Blyth. Pouillol h-iste. Siberiau Willow-Warbler. Moladlla acirdula (Linu.) apud Pall. Zoog. liosso-As.,l, p. 490 (1811). Sylcia trochilus (Linn.) ? apud Jerd. Madras Jouni., XI, p. 6 (1840). Phylloscopm tristis Blyth, /. .1. S. Ikiuj., XII, p. 9GG (18i3) ; Id., J. A. S. Beng., XIV, p. 591 (1845); Id., Cat. B. Mas. As. Soc, p. 185 (1849); Horsf. et Moore, Cat. B. Mus. E. J. Co., p. 33G (1854) ; Jerdon, B. India, II, p. 190 (1863) ; Hume et Henders., Lahore ta iark.,\). 219(1873); Dresser, B. Eur., pt. LXVI (1875); Blant., East. Pers., II, p. 180 (1876); Seebohm et Harwie Brown, [his, 1876, p. 217 ; Scully, Stray Feath., IV, p. 148 (1876) ; Seebohm, Ibis, 1877, p. 97 ; Id. Ibis, 1879, p. 10 ; Seeb., Cat. B. Bril. Mas., V, p. 63 (1881); Radde et Walter, Omis, 1889, p. 50. Phjllopneuste affmis Hodgs., M. S. Dramings (in the: Brit, Mus.) ofBirds of Népal, Passeres,p\. 57, n° 838, undè Hodgs. Gray's ZooL Mise, p. 82 (1844 nec Tickell; ; Gray, Cat. Mamm. Népal, Coll. Hodgs., p. 65 (1846j. Regulus tristis (Blyth) Gray, Gen. B., I, p. 175 (1848). Ahroriiis tristis (Blyth) Bp., Consp., I, p. 290 (1850). Phyliopneasle tristis (Blytlij Gould, B.ofAsia, pt. XVII (1865); ïacz., Bull. Soc. ZooL France, 1876, p. 140; E. Homeyer, Omis, 1886, p. 40. Phylloscopus brevirostris (Slrïckl.) apud Brooks, Ibis, 1869, p. 236. Sylvia tristis (Blythj Gray, Hand.-l. B., l, p. 215, n° 3048 (1869). Sylvia affuiis (Hodgs.; Gray, Iland-l. B., I, p. 217, n° 3084 (1869). Ficedula fiiUescens Severtz., Turkest. Jeioln., pp. 65, 126 (1873 vide Ibis, 1876, p. 82). 4(14 F. DE SCEI.VECK l'hullopscusles Irislis (Blyth) Mewes, Joani. Ont., 187o, p. 430. Plujlloscopus negteclus llu\ue,iiimd'ë>Qehohn\ et llarwie Diow ii, Ihis, 1S7G, p. 218. l'In/lhiscopus lirclniil Hoiiicyer, apiul HIaiif., /•.''., 1. p. 210, n iO, 3001 (1809). I>hijlh)i)iii'iisl(' MiililciKhiilli M('\\vs,OI'i-. L Vil. Al,', l'inli., 1871. p. 758. I.HS FAUVETTKS D'eUROPE 4()0 l*lil/lli)jjiii'uslt' pliiiiiliriliirsit {<,\\\n\\.), 1\ /.S., iSli , \) . 3l')C) ; Iloiiieyer, Joitrn. (Un., 187:^, \). 20(5; Prjev. Rovvlcy's, Oni. Mise, II, p. 171 (18771 ; David et Oust., Ois. Chine, p. 270 (1877). Plu/llopncustc (l^ln/llolxisilcus) coronalus (Teiuiii.) apud lloineyer, Junrn. Orn., 1872, p. 207. Phi/llnscopus e.rcoro)uitus Iloiiioyei', Journ. Orn., 1872, p. 207. l'In/Uopncnsti' inicrnicdia Severtz,, Tarlicst. Jcioln., p. 12."3(1873j ; Ihis, 1870, p. 81. fli/polais (jraniinis S(3V0i'tz., loc. t"/L(l873). Pltijllopncitstc Middi'ntlorjjl (xMewes.) Tacz., HiiU. Soc. Zool. France, 187G, p. 140 ; Mewes et E. Homeyer, Omis, 188G, p. 220. Phyllopsi'uste plunibeitarsa (Swiiihoo) Giehel, Thés. Orn., III, p. 120 (1877). DiAGNOSE. — Parties supérieures d'un brua grisâtre, jaunâtre sur le croupion. Rémiges et rectrices grises, bordées extérieurement de jaune. Deux bandes pâles sur l'aile et des barres foncées sur la queue. Raie superciliaire d'un vert pâle. Parties inférieures blan- cliàtres, légèrement jaunâtres ou grisâtres sur la poitrine et sur les lianes. Bec brun, plus clair à sa base inférieure. Mesures. — Taille, 115 millimètres ; aile, 62 à 64 ; queue, 58 à 60; tarse, 19 ; bec, 8. AmEDE DISPERSION. — Lc PouiUot de Middendorlï a été rencontré sur l'Ile d'Helgoland (L. Gaetke). 11 niche dans le Gouvernement de Perm, près de la rivière Kama, et aux environs de Tjubuck ( Mewes ). Ce naturaliste l'a découvert à Ydskoï-Ostrog, dans la Wolhynie russe. Cette espèce habite, durant l'été, la Daourie et le lac Baikal (Dybowski), le Tuvkestan (Severtzow) et l'Oural; elle traverse l'Em- pire chinois. On la trouve, en hiver, sur la péninsule de Burma. 20. Phvllopneuste proregulus Pall. Pouillot pi'oconsiil, Pallas's Bai-red Willow-Warbler, Motacilla proregulus Pall., Zoogr. liosso-Asiat., I, p. 499(1811). Heguliis modestus Gould, B. Ear., II, p. 149 (1837). Ilegiilus proregulus (Pall.j Iveys. u. Blas., Wirh. Eur., p. 18i (18'i0); Gray, Gcn. D., I, p. 175 (1848, partim.) Abrornis chloronotus Hodgs., M. S. Drauings (in the Brit. Mus.) of Birds of Népal., Passeres, pi. 57, fig. 5, u" 839. • Abrornis chloronopus Hodgs. Gray's, Zool. Mise, p. 82, n" 839 (1844); Gray, Cat. M. et Birds Népal, Hodgs., pp. 66, 152 (1846); Bp., Consp., 1, p. 291 (1850). III. - 30 46G F. DE SCHAECK Jlcijiiloidcs cliloronnhis (Hodgs.) Blylh, ('(U. B. Mus, As. Soc, p. 184 (1849); Jerdon, B. India, II, p. 107 (1863). PJiyllohasileus cltloronolus (Hodgs.) Cabanis, Journ. Orn., 18.")3 p. 1)G. Sylvia (Pliyllopneustc) prnrefiuliis (V;i\\.) Middciid., Bcis. Sibir. Zoo/. p. i83(18:)3, parti m.). licguloidcs prorcf/nlns (l>all.) Swiiilioc, lln's, 1803, p. 307 etsul)Se(]. Id., P. Z. S., 1871, p. 337; Blauf., /. .1. S'. Bemj., XLI, pt 2 p. 53(1872); Brooks, /. .1. S. Benrj., XLI, pi 2,"p. 81 (1872) Hume, Nests Egrjs Ind. B., p. 368 (1873); Hume et Henders. Lahorc to Yark., p. 220(1873); Blyth et Walden, B. Biinn. p. 106 (iS'o);Tacz., Bull. Soc. Zoot. France, 1876, p. 141 Prjev., Roicleifs Orn. Mise, II, p. 172 (1877); David et Oust. Ois. Chine, p. 274 (1877) ; Hume, Strai/ Feath., VI, p. 358 (1878) Sj/hia (Phyllapneuste) superciliosa (Gmel.) Radde, Reis. Sibir. Vor/. p. 264(1863partim.). Sylxia proreyulus (Pall.) Gray, Hand-l. B., I, p. 216, n» 3065 (18G9) Phyllopneusle (PhyllobasHeus) prorrgulus (Pall.) Homeyor, Journ Orn., 1872,'p. 208. Phylloscopiis proref/ulus (Pall.) Seebohm, Ibis, 1877, pp. 104,1(52 Seeb., Cat. B. Prit. Mus., V, p. 71 (1881). DiAGNOSE. — Parties supérieures d'un vert olive, plus pâle sur les couvertures de la queue. Dessus de la tèle moucheté de noir Rémiges et reetrices ])runes, bordées de vert et de blanchâtre. Parties inférieures, njenton et gorge grise; poitrine, lianes et sous- caudales jaunes, ventre blanc. Pattes brunes. Bec brun foncé, plus pale en dessous (Iris l)run foncé). Mesures. — Taille, 90 à 110 millimélres; aile, 50 à 55; queue, 40; tarse, 16; bec, 7. An{E de dispersion. — La capture du Pouillot proconsul, à Hel- goIandetdansleNortbumberland, m'autoriscù joindre cette espèce à la Faune d'Europe ; elle a été vue deux fois sur l'île. Elle habite, en été, la Sibérie méridionale et orientale (IXirries) : signalée en Daourie par Dybowski et Parrex. Elle gagne les Indes (Jerdon ), le Sud do la Chine et du Bengale, pour y rester durant l'hiver. M. l'abbé David nous renseigne sur les ha])itudes du Pouillot proconsul. En Chine, où ^ette espèce est commune et niche en grand nombre dans les bois des montagnes, elle a, ]»arait- il, à peu près les mêmes mœurs que le /*/;. supcrciliosus, mais elle ne se mêle jamais avec lui. Le chant du Pouillot proconsul est Li:S l'ArVKTTKS O KUROI'i: 4(i7 varié; il s'ciiltMid mrmo en aiitoiniie; le cii do riippcl est un Isii prolougé. Obsekvation. — M. Vian, eu ss basant sur les données de M. de Selys-Longclianii)s (liitllclln, Vif, JSS^), signale (XI, JSSr,) le Pli. fuscahts (le Blylli, comme recueilli à llelgoland. Le Ponillot brun habite durant l'été la Sib^'rie orientale et le Japon. Il est de passage régulier dans le Sud de la Mongolie et dans le Nord de la Gliine, et il hiverne au Beugale et sur l'ile Formose. Cette espèce est comprise dans legeure Lusciniola de Gray. Comme il se pourrait qu'elle apparût eu Europe plus fréquemment qu'on ue le suppo- serait, voici sa description : Iris brun; bec brun, avec la base de la mandibule inférieure blanchâtre; pattes d'uubrun vordàtre. Parties supérieures bruues avec uu sourcil allon;^é d'uu roux grisâtre; gorge et abdomen blancs; poitrine et cotés du cou lavés de brun- rosé très-clair; sous-caudales blanches, nuancées de brun ; flanc d'un brun très-clair. Mesures. — Taille, 105 millimètivs; aile, 60; queue, oS; tarse, 22; bec, 9. (David etOustalet, Oiseaux de la Chine, p. 2G7j. 111. llïl'OLAIS Caractères génériques : Phimnçje de couleur uniforme. Ailes longues sub-aigues ou sub- obtuses. Queue égale ou un peu arrondie. Tarses épais; doiyts déliés, l'ongle du pouce moins long que ce doigt. Bec fort, trian- gulaire, à arête peu saillante, large à la base ; mandibule supérieure légèrement échau- crée à son extrémité. Narines ovales. Mue simple. Les sexes difïèrent peu, comme plumage. Nids artistement travaillés, suspendus aux branches, et ouverts par en haut. Espèces arboricoles, migratrices; elles ont le talent de l'imi- tation d'autres chants d'Oiseaux. Distinction des espèces 2° rémige plus longue que la f 5<^, égale ou presque égale à | la4«; la 3»^ la plus longue. icterina, parties inférieures jaunes. tiUr.-tornm, parties inférieures Itlanchàtres. 468 F. DK SGHAECK 2«> rénii-e inférieure ou éffale à i P<>^y'J^"'l Hypolais média '■ Brehin, Isis, 1828, p. 1283. Hypolais planiceps ) Hypolais hypolais (Linn.) Kaup, Natiirl. Sysl., p. 96 (1829). Ilypidais .sa//ray/a (Linn.) apud Bp., Comp. List. B. Fur. et-V. Amer., p. 13 (1838); apud Jaub. et Barth.-Lapomm., Rich. Orn., p. 262 (1859); apud Loche, Explor. Se. Alger. Ois., I, p. 273 (1868); apud Ileugl., Orn. N.-O. Afr., I, p. 296(1869); apud Fritsch, Vôy. Eur., p. 161 (1870); apud Sharpe, Cat. Afr. B., p. 33 (1871) ; Dubois, Ois. Belg., I, p. et pi. 78 (1874). LKS l'AUVPITTKS DKlIiOl'i: 460 Ficcdula In/potai.'i (Liim.) Keys. u. Blas., Wirh. Knr., pp. LVI et 184 (18i0) ; Schi., Rcv. crit., p. XXVI ( ISVi) ; Ileiigl., .s7/.s7. Uebers., p. 23 (1856) ; Linderm., Yôfj. Gricchcnl., p. 97 (1860); NewL, L>.hiis(]Au\\.) Savi, Orn. Toac, 1, p. 287 (1827). LES FAUVETTES d'EUROPE 471 Ficeiluhi ictcnna (Vieill.) Keys. u. Blas., 117/7^. Eur., pp. LVI, ISo (1840). Sijhi(t ictcriiin (Vieill.) Dp., Fnnn. Ital. Ucc, pi. 28, fig. 1 (1841). Hypolais poluf/lotta (^V'ieill.) Gerbe, Rcv. ZooL, 1844, p. 440; Jaub. et Barth-Lapomm., Uich. Orn., p. 263 (1859); Degl. et Gerbe, Orn. Eur., I, \).l\Oî (ISIwi; Loclie, /•>/>/. Sri. Ahjc'r., Oix., I, p. 275 (1867); 'èidvMl., Fanit. Uni. L'cc, p. 110(1871); Diil)ois, Ois. Belf)., I, p. et pi. 78=^ (1874); Seeb., Cal. II. liril. Mus., V, p. 70 (1881); Gad. d.'Kerv., Faun,' Xoniiand., II, p. 223(1890). Salicaria hi/polais (Liiii».) Filippi, Mus. McdioL, p. 30 (1847). Ficedula polyglutta (Vieill.) Schl., For/. NederL, p. 13G (1854) ; Newt., List. B. Eur. Blasiiis, p. 11 (1802); Doderl., Acif.SiciL, p. 130 (1869). Hijpolais salicaria (L'inn.) Fviisch, Ylnj. Eur., p. 161, pi. 10, lîg. 16 (1870). DiAGNOSE. — Parties supérieures d'uu cendré uuaucé de verdàtre (plus terne chez la femelle), couvertures alaires et rémiges d'un Ijrnii foncé, bords blanchâtres. Lorums, sourcils, gorge et toutes les i)arties inférieures d'un jaune pâle (très pâle chez les jeunes et les femelles). Flancs grisâtres. Rectrices coupées carrément, brunes et bordées de gris. Bec, mandibule supérieure d'un brun foncé, mandibule inférieure d'un blanc jaunâtre. Tarses et pattes d'uu brun jaunâtre. (Iris brun). Mesures. — Taille, 120 à 130 millimètres; aile, 68; queue, 55; tarse, 20; bec, 11 -^. Aire de dispersion. — Un grand nombre d'observateurs ont con- fondu cette espèce avec la précédente. La Polyglotte, ou Hypolaïs à courtes ailes, a un habitat plus restreint. Elle ne s'avance pas autant au Nord. On l'a notée dans les départements suivants: Seine- Inférieure, Seine, Eure-et-Loir, Haute-Marne, Côte-d'Or, Maine-et- Loire, Jura, Ilaule-Savoic, Savoie, Var, G:ird, Hérault, Tarn, Tarn- et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège, Aude, Pyrénées-Orien- tales, Gironde; cette espèce habite l'Espagne, le Portugal, Gibraltar, l'Algérie et la Tunisie, en hiver le Sénégal. En Italie : Piémont, Lomi>:irdie, Vénétie, Emilie, Ligurie, Toscane, Marches et Pouilles; le Sud-Ouest de la Suisse; la Grèce ; en Autriche, la Dalmatie et le Littoral, où elle liivci'ue. La Polyglotte est de passage à llelgoland ; elle a été signalée dans la Scandinavie [)ar le prince Cli. Bonaparte. Elle est rare en Belgique et en Hollande. Ce Bec-fin s'établit à 700 mètres, llisli. niche: à 1500 mètres, vallée d'L'rseren, se reproduit à cette altitude (Fatio). 472 1'. UK SCHAECK Dès le milieu de mai, à ce moment où les Oiseaux rivaliseul en chansons de toute la \igueur de leur voix, si l'on se promène sous bois, ou dans les bosquets des jardins, des notes variées vous surprennent. On y reconnaît le chant de divers Oiseaux, et pourtant l'on devine à l'enchaînement de la mélodie, la présence d'un chanteur uniciue. Intrigué, on veut découvrir la Fauvette polyglotte qui nous charme de ce ramage. On a souvent de la peine à l'apercevoir, au milieu des Chênes, des Charmilles, des Tilleuls ou des Lilas. C'est assez haut qu'elle se tient dans une position i)ros(iue verticale, tout en chantant. Infatigable, si on l'oblige à se déplacer, elle s'envolera et recommencera plus loin dans les arbres. Le ramage de dilïérentes Fauvettes, hortensis, nhirapiUa, cincrca est redit par la Polyglotte, qui imite de préférence la Fauvette effar- vate. Parfois, elle emprunte les accents durs de la Pie-grièche écorcheuse, ou le doux babil de l'Hirondelle des cheminées. La Polyglotte s'approprie aussi les cris de plusieurs de nos petits Passereaux. Je n'ai jamais vu cette Hypolaïs courir sur le sol; elle se tient dans les haies, surtout par les temps de pluie, elle semble y trouver plus d'Insectes. L'appel que la Polyglotte fait entendre vers la fin de l'été peut être rendu par grre, grre. Son nid n'est ordinai- rement prêt qu'au commencement de juin. Placée sur la fourche d'une branche, ou dans un buisson, et assujettie alors par une quantité de rameaux, cette habitation, souvent profonde, est liée avec art. Des brindilles, de la paille, réunis par des toiles d'Arai- gnées sont les matériaux du dehors; des crins, du duvet déplantes ouatent le dedans. L'Oiseau élit souvent domicile sur les arbres frnitiers. La couvée se compose de quatre ou cinq œufs rosàtres ou violàtres et marqués de raies et de taches noires, parfois rou- geàtres. Ils mesurent ivhs'^'"- L'Hypolaïs polyglotte arrive tard, ne niche qu'une seule fois et repart dans les premiers jouis de septembre. NouimrruRE. — Mouches, Vermisseaux et Chenilles rases. 21). IIVI'OLAIS OLIVETOIIUM StHckl. Hypolaïs des Oliviers, Olive-Tree Warbler, Olivenspôller. Salicaria olicetorina Strickland, fide Gould , IL Eut'., Il, pi. 107 (18:}7); Keys. u. Hlas., Wirh. Eur., p. LIV (1840) ; Lindcrm., Vo(j. CritriiritL, p.88 (ISGO). Calamoherpc oliccloruni (Slrickl.) Bp., Cami). List. IL Eur. ri N. Amer., p. Vo (1838). I.KS FAUVETTKS I)'i:rU()l'K M3 Sylcia oUcctuniin (Slrickl.) Temm., Man. d'Oui., IV, p. (111 (1840); Werner, Atlas, Insectiv. App., pi. IV (1842) ; Drummond, Ami. Nat. Ilist.. XII, p. 415 (1843) ; Gray, Ilaud-l. B., I, p. 214, no 3027 (1869j. Hypolais olivetorum (Sirickl.) Gerbe, Rev. Zool., VII, p. 440 (1844); Degl. et Gerbe, 0/-/i. /::(/r.,p.504 (18G7); Dubois, O/s. Eur., 1, p. et pi. 72(1808); Fritscb, Voij. Eur., \^. 103 (1870) ; Slielley, B. Egypt, p. 99 (1872) ; Dresser, B. Eur., pt. XXVII (1874) ; Seeb., CaL B. Brit. Mus., V, p. 79 M881). FiceduUi olivctorum (Strickl.) Schleg., Bijd. tôt de Dier/c. Aiustrrd., folio I, p. 27 (1848); Newton, List. B. Eur., Blasius, p. 11 (1802) ; Doderl., Avif. Sicil., p. 131 (18()9). Calautodytaolircturum (Strickl.j Gray, Gen. B., I, p. 172 (1848). Chloropeta oiivetorum (Strickl.) Loche, Expl. Sci. Ahjér. Ois., I, p. 209 (1807). DiAGNosK. — Adultes : ])arties supérieures et côtés du cou d'un gris brun, légèrement teinté d'olive sur le croupion. Rémiges brunes à extrémités bordées de blanc grisâtre; couvertures de l'aile plus largement bordées de gris. Caudales brunes, les extérieures avec des marges blanches-grisâtres, diminuant graduellement, et dispa- raissant sur les deux pennes centrales. Des traces peu distinctes de raies transversales sur les plumes de la queue. Parties inférieures d'un brun blanchâtre, devenant blanc sur le menton, la gorge et le milieu du ventre. Flancs d'un gris pâle. Pattes d'un gris bleu foncé. Mandibule supérieure du bec d'un brun foncé, inférieure pâle. (Iris brun foncé). En automne, les parties supérieures deviennent plus grises. — Jeunes : dessus de la tète et dos grisâtres. Mesures. — Taille, 100 à 170 millimètres; aile, 88; queue, 07 1 tarse, 23; bec, 15. AmE DE DISPERSION. — ConOuée dans l'Europe méridionale et orientale, l'Hypolaïs des Oliviers habite l'Espagne (Saunders); l'Al- gérie ; dans l'Italie les provinces de Ligurie et d'Apulie, mais en petit nombre. Plus abondante eu Grèce, aux Cyclades et aux îles Ioniennes; cette espèce a été découverte à Zante par Strickland. Elle se voit en Dalmatie, et s'égare parfois à Ilelgoland. On la retrouve dans l'Asie occideutale (Ch. Bonaparte), et en Egypte (Shelley). Cet Oiseau fréquente les régions où croissent les Oliviers ; il niche de préférence sur ces arbres. Son habitation dépasse en dimensions celle des espèces précédentes; le dedans du nid est très matelassé 474 F. DE SCHAECK (lu duvet de dilïùreutes plantes. Ou trouve quatre ou six œufs d'uu lilas clair avec des points noirs mesurant j^lyy™'^- 30. Hypolais pallida Hempr. et Eiirbg. Ilypolaïs pàlt', Olivaccous Tree-Warbler, Oelbaumspôtloi'. Curruca pallida Ileinpr. et Ehr., Sijnib. Phys. Acrs, fol. bb (1833). Curruca androini'da Ileuipr. et Ehr., S>/i!il). Phijs. Aves, fol. bb (1833). Curriica ina.rilaris Hciiipr. et Ehr., Sijmh. Phys. Aces, fol. bb (1833). Salicaria pallida (llciiipr. et Ehr.)Keys. u. Blas., Wirb. Eur., p.LIV (1810) ; llcugl., Syst. Uebers., p. 22 (18o6j; Severtz., Turkest. Jnoln., pp. 6(3, 129(1873). Salicaria cUvica Linderm., Isis, 1843, p. 343; Id., Vôy. (iricchcnl., p. 90 (18G0). Ficedula ambigua Schl., Rcv. crit., pp. XXVI, p. 53 (1844). Hypolais clœica (Linderm.) Gerbe, lice. ZooL, 1844, p. 440; Degl. et Gerbe, Orn. Eur., I, p. 309 (18G7): Dubois, Ois. Enr., I, p. et pi. 72a (1808); Heugl., Orn. N.-O. .l//'.,I,p. 297(1869); Blauf., Geol. et /oui. Abyss., p. 380 (1870); Eiuscii, Trans. '/.. .S., Yll, p. 232 (1870) ; Ei'itsch,T%. Eur., p. 163 (1870); Salvad., Eauu. Ital. Ucc, p. m (1S71); Sharpe, Cat. Afr. U.. \). 33 (1871); Shelley, B. Eyypt, p. 100 (1872). Ficedula (dœica {Linderm.) Schl., Bijd. tôt, dcDierk. Amsterd.. pt. 1, p. 27 (1848); Newt., List. B. Eur., Blasius, p. 11 (1862); Eilippi, Viaç/ij. Pers., p. 348 (1865). Calanwdyta c/a^/ca (Linderm.) Gray, Gen. B., I, p. 172 (1848). S///rm Pm//// Frauenfeld, Verh.-zool. bot. Ver. JFù'?i, I, p. 54 (1852). Hypolais Verdoti Jnul)., Bec. et May. de ZooL, 1835, p. 70. Sylcia elœica (Linderm.) Von der Mûhle, Mon. eur. Syb:., p. 93 (1856) ; Gray, llaiid.-l. B., I, p. 224, uo 3028 (1869). Chloropeta elœica (Linderm.) Bp., Cat. Parzud., p. 6 (1856); Loche, E.rpl. Sci. Alyér., Ois., I, |>, 270 (1867). Hypolais pallida (Klir.) Dubois, ois. Eur., pi. 71 (1832); Dresser, B. Eur., i)t XXXI (1874); Blauf., East. Pers., II, p. 187 (1876) ; Seeh.. Cal. li. Hrit. Mus., V, p. 82 (1881). Acrorephaluspallidus (Khr.) Ileu-l., Orn. i\.-0. Afr., I. !>. 294 i; 1869). Salieai'ia lauiarircli Severtz., Turkest. Jerotn., pp. (56, 131 (1873). Sylcia opaca (Lcht.) lide Cab., )lu^. Hein.. I, p. 36 (1850). l'Iiytlopnruslr oparu (Cab.) Leiit., iXoiu. .4r., j). 30 (1854). Hypolais opaca (Lchl.) Seeb., Cat. B. Bril. Mus.. V, p. 83(1881). DiAd.NOSE. — Parties supérieures d'un gris oliviHrt' pâle (roussàlre LKS FAUVETTES d'eLHOPE 47o onautomnc) : ('roii|)i()ii biimàliv. lîrmiges (rmihriui cliiir, piiiiiaires avec liseiv j;miif piilc, vcidAlii' siii- les secondaires. Rectriccs d'un brun clair, les deux externes hlancliàtres sur les bords, dans ))resque toute leur étendue; les autres bordées de blanc, lléf^ions pan)ti(iues verdàlres. Parties inférieures d'un blanc nuancé de jaune (cette couleur [tlus prononcée en automne), ventre jaune pâle. Flanc d'un gris verdàtre. Pattes d'un lu'un clair. Bec brun en dessus, jaunâtre en dessous (Iris brun noisette). — Les jeunes de l'année ont le plnniaii;e d'automne des adultes. AIeslues. — Taille, 12.") à 128 millimètres; aile, GG ; queue, 54; tarse, 19; bec, 12. Aire de dispersion. — L'Afrique septentrionale et l'Asie orientale sont la véritable patrie de l'Ilypolaïs pâle. Assez commune au .Maroc, en Algérie; le baron d'iiamonville rencontra cet Oisean en plein Sahara. Cette espèce ne fait qne des incursions irréi?ulières dans le Midi et l'Ouest de notre continent. Saunders l'a reconnue dans le Sud de l'Espagne, et Irl)y à Gibraltar. M. le professeur Giglioli mentionne ses apparitions en Lombardie et en Ligurie. Elle habite la Dalinatie(KoIonil)atovic),ristrie f\Vashington),laGrèce,la Crimée, l'Asie-Mineure (Danford) et Chypre (Lilford),le Caucase (Seebohm), enfin la Perse et le Béloutchistan, où elle est sédentaire. Le capi- taine Shelley l'a signalée en Egyi»te. MM. Radde et Waller, à Dusu- lum et à Germab dans le Transcaspien. Nons savons que cette espèce visite les montagnes ; elle a été vue à 200 i)ieds, Bogos; à 47o0 pieds, Shiraz en Perse; à 3000 pieds, Bampnr, dans le Béloutchistan {Seebohm, ex Cat. B. Brit. Mus., V). L'Hypolaïs pâle a exactement les mœurs de ses congénères précé- dentes. Son nid est artistement construit; il contient de quatre à six œufs d'un gris lilas foncé avec des points d'un brun noir et ([uelques minces traits brunâtres. Ils mesurent '^g millimètres, suivant les renseignements recueillis i)ar Degland et Gerbe. Observation. — Vllifpolais elœica Linderm., doit être identifiée avec //. pallidn. Car, les divergences de la taille, du bec et des rémiges, n'indi([uent (ju'une variété climatéri([ue. Les habitudes sont les mômes, et les œufs ne présentent aucune dilïérence notable. IJ. opacd Lcht. serait une race propre à l'Espagne et à Alger. M. IIVPOLAIS CALIOATA Lcllt. lly|ii)liiïs Ixdlro, Dixilcd Ticc-WarbliT. Motdcilin snlicdrid Linis. apud Pallas, Zooijv. U(iS!>o-.[siat., I, [). •1D2 (1811). 476 F. DE SCHAECK Sylcia calujata (Liclit.) Eversm., Rcise. Buchara, p. 128 (1823j; Gray, Hand-I. B., I, p. 209, n° 2967 (18G9). Idunn (Lmciola) cnligatn (Licht.) Keys. u. Blas., Wirb. Kur., pp. LVIII, 190 (1840). Sylvia scita Eversm. Pall., Add. Zoor/r. Bosso-Asiat., fasc. III, p. 12 (1842); Sewertz., Turkest. Jevotn., pp. 66, 130 (1873). Salicnria caligata (Licht.) Schl., Ber. dit., p. (iO (1844). Hijpolais Swainsoni Hodgs., M. S. Draidngs (iii tlie Brit. Mus.), of B. of Népal, Passercs, pl.oS.fig. 6, n" 385 bis (1844); Gray, Cat. Mamm. and B. Népal, Hodgs., p. 65 (1846; partim. Calamodyta caiigata (Licht.) Gray, Gen. B., I, p. 172 (1848). Calamoherpe caiigata (Licht.) Degl., Oni. Eur., I, p. 576 (1819) ; Dubois, Ois. Eur., I, p. et pi. 75^^ (1868). Calamoherpe scita (Eversm.) Bp., Consp., I, p. 285 (1850). Iduna salicaria (Linn.) apud Bp., Consp., I, p. 295(1850); Newt., List. B. Eur., Blasius, p. 11 (1862). Iduna caiigata (Licht.) Gray, fide Bp., Consp., I. p. 295 (1850); Fritsch, Viig. Eur., p. 161 (1870). Sylvia (Iduna) salicaria (LiDii.)apud Naum., Vôg. Deutschl. Anluing, p. 78 (1860). Phyllopncusterama(^Y\iGs) apud Jerd., /?. Ind.,ll, p. 189( 1863) partim. Hijpolais caiigata (Licht.) Degl. et Gerbe, Orn. Eur., I, p. 510(1867); Dresser, B. Eur., pt. XXXVIII (1875); Dn;sser, Ibis, 1876, p. 88; Seeb., Cat. B. Brit. Mus., V, p. 85 (1881). Jerdonia agricolensis Hume, Ibis, 1870, p. 182. Calamodyta agricolensis (Hume) Tristram, Ibis, 1870, p. 494. Salicaria brevipennis Severtz., Turkest. Jetotn., pp. 66, 129 (1873); Dresser, Ibis, 1876, p. 83. Locustella salicaria (Liuu.) apud Tacz., Bull. Soc. Zool. France, 1876, p. 139. Di.vG.NOSE. — Parties supérieures d'uu gris olivâtre, plus sombre sur la tèle, plus clair au croupiou, qui est nuancé de roussàtre. Couver- tures alaires hrunes. Rémiges d'un brun clair, les primaires liserées de grisâtre, les secondaires de roussàtre. Hectrices d'un brun pâle en dessus, cendré en dessous, bordées de blanc sale, les tieux médianesà liserés plus clairs. Raiesourciliaire d'un blanc jaunâtre. HégioM paiotifiue d'un grisâtre strié d'olivâtre. Parties inférieures d'un blanc sale lavé de brun et de jaune; gorge blanche. Flancs brunâtres. Pattes d'un brun clair. Bec à mandibule supérieure brune, infi'rieiii'c jaunejus((ii'à la moitié. — Chczles jeunes, parties supérieures plus rousses, inférieures plus brunes (Iris brunâtre). LES FAUVETTES d'eUROPE 477 Mesures, — Taille, 11.") millimètres; aile, 57 à 00; queue, 48; tarse, 20 ; bec, 10. AmE de DisiMîRsioN. — Cette Hypolaïs se montrerait en Grèce, suivant M. Dubois. Elle habite la Russie; signalée au Nord-Ouest par Mewes, près du lac I^atscha ; sur les bords du Volga et dans les monts de l'Oural, en Sibérie (Pallas). Elle serait répandue dans toute la région Transcasi)ienne, si on l'identilie avec //. fania de Sykes. Mewes, dans son voyage en Russie, ne put se procurer l'Hypolaïs bottée, mais il l'observa au commencement du mois de juillet, à proximité du lac Latscha. Cet Oiseau se tenait dans une prairie marécageuse plantée de Bouleaux et de Saules, et il volait en chan- tant d'un buisson à un autre. Ce chaut ressemblait à celui de VH. sfl//ca?'/a, et avait du rapport avec les intonations des Calamoherpiens. Suivant Pallas, le nid se compose de brins d'herbes; l'Oiseau pond quatre à cinq (cufs. Ce naturaliste ne nous a donné aucun rensei- gnementau sujetdela couvéequ'il a trouvée. Mais le barond'Hamon- ville, qui a reçu l'Oiseau et ses œufs des steppes des Kirghiz, nous dit que l'œuf de cette Hypolaïs est de couleur chair à points noirs. Il ne dilïère de ceux de ses congénères que par une plus petite taille (Cat. Ois. Eur., p. 34). IV. Acrocephalus Caractères génériques : Plumage uniformément coloré, brun ou roussàtre sur le dos, et différant peu dans les deux sexes. Ailes moyennes, sub-aigues, la 4me rémige la plus longue. Queue conique, étagée, à pennes larges. Pattes fortes, tarses longs et grêles. Doigts minces, le médian, y com- pris l'ongle, de la longueur du tarse. Ongles robustes aigus, celui 5B du pouce plus long que ce doigt. liée comprimé sur les côtés, large à la base, à are te saillante, surtout au front, échancré à la pointe de la mandibule supérieure. Xarines ovales. Migrateurs, muent deux fois dans l'année, peu avant chaque 478 F. I>E SCHAKCK voyage. Nids ordiuairemcnt enlacés aux roseaux (A. palustris lait exception). (Eufsà mouchetures et taches très dessinées. Remarque. — Quehiues auteurs réunisseut à ce genre les Cala- modytes ou Calaniolierpieus {iihraijmilis, (iqualica). La coloration particulière propre à ces espèces, la conformation des pennes caudales, ciilin le mode de placer leur nid sur le soi ou à proxiuiité forment des dilïérences tranchées qui les en séparent. En compa- rant VA. palustris, qui niche à terre, il semble que l'analogie de son plumage, la structure de son crâne et la couformaliou de ses rec- trices doivent nécessairement la rapprocher des Acrocéphaliens. Distinction des espèces : Longueur de l'aile, 88 à 98ai"i turdoides Parties supérieures d'un l)run olive palustris l^irties supérieures d'une teinte légèrement rouillée. strcperus 2« rémige inférieure à la 7"^ dumclorum 2c rémige égale à la 7^ agricola 32. AcROCEPHALUs TURDOIDES Mcycr. RousseroUe, Great Heed-W jiar Gould, liahile l'Aiislralie. 480 F. DE SCIIAECK de Paris, luio race de VA.lni-ilniilcs, provenant de Biarritz et d'Algérie. Les mesures relevées sur deux exemplaires sont inférieures : Taille, 175 millimètres; aile, 88; queue, 65; tarse, 23; bec, 17. 2° Chez VA. fulvolatrralis de Sliarpe, la couleur générale des parties inférieures est beaucoup plus fauve. Ce plumage n'est autre que la livrée d'automne de A. turdoidcs. 3" Jaubert a signalé (lier, et Mag. de ZooUxj. pour JSj.j, p. 03^ un sujet delaRousserolle turdoïde, en livrée de noces, qui porte surles joues et sur les cotés du cou quelques plumes de couleur lie de vin, et inégalement distribuées. Cet Oiseau a fait partie de la collection d'Aix en Provence. AmE DE DISPERSION. — Cette espèce habite probablement toute la France, où elle paraît être plus abondante dans les départementsde l'Est et du Nord. Elle a été signalée dans celui de la Seine (Cretté de Palluel), notamment aux environs immédiats de Paris, sur l'étang delà Glacière(Paquet);dans Seine-et-Marne, Seine-Inférieure, Nord, Calvados, Manche, Eure-et-Loir, Loiret, Yonne, Aube, Meurthe-et- Moselle, Haute-Marne, Côte-d'Or, Sartiie, Saone-et-Loire, Jura, Doubs, Haute-Savoie et Savoie, Charente-Inférieure, Gard, Hérault, Tarn, Tarn-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales, Corse. En Algérie et en Tunisie ; sa distribution s'étend à l'Abyssinie, au Niger, au Congo, au Gabon et au Transvaal, L'Espagne, le Portugal et Gibraltar sont des contrées que cette espèce fréquente. En Italie, elle est répandue dans les provinces suivantes : Piémont, Lombardie, Vénétie, Emilie, Ligurie, Toscane, Marches, Campanie, Pouilles ; en outre, elle visite la Sardaigue, la Sicile, Malte et Gozzo. Elle se voit en Suisse, mais pas partout; en Belgique et en Hollande, au Danemark (Liitken) ainsi qu'au Jiitland (Horsens). En Allemagne, la Rousserolle turdoïde se reproduit dans la plupart des régions, Bade, Bavière, liesse, Westphalie, Hanovre, Slesvig-IIolstein, Mecklembourg, Poméranie, Brande- bourg, Saxe et Silésie. Elle habite l'Angleterre, du 51" au 53° (le lat. où on l'a signalée dans lescomtésd'Essex, Herts, Middlesex, Camj)ridge, Hundington, Northampton et Surrey, près de Dorking (Yarrel). Dans l'Empire austro-hongrois, les provinces suivantes : Tyrol, Salzboiirg, Styric, Carniole (Seidensacher), Littoral, Dal- matie, Basse-Autriche; observée aux environs de Vienne (Marschall et Peizelu); en Moravie, Bohème, Hongrie et Transylvanie; en Bulgarie (AUéon). Cette espèce se montre au Nord. Elle a été rencontrée en Pologne (Taczanoswki), dans le Gouvernement de Toula (Meuzbier). Dans ia Suède, M. Ilartwig la vil le long du canal de Trollhiitta, près de i.KS k.u;vi;ttks i)'i;t itoi-M 481 lu (lollia. L;i lîoiisserolle liiidoïdc sr. Iioiivr fii Asii'-Miiieiire, à (Chypre, au .lapon, à Hnrnro. Ou l'a observée à Tiipoli cl dans pres- que tout le coiiliueiit africain, où elle liiveriic, de incine ([n'en Asie, f.e prince llodoiplie d'Autriche vit cet Oiseau en Kgypte et dans la Palestine. M. Fatio nous a l'ait i)art que cette espèce s'élève jusqu'à 1400 et l.'iOO mètres eu Suisse, dans la vallée d'L'rseren, et il est pro- hihlc ([u'elle se reproduit daus la région, La Kousserole turdoïde estl'espèce européenne, parmi les Becs- lins, rejtrésentaut le mieux, par sa structure et par ses allures, la transition entre les Turdidœel les Syiciidic. Elle arrive daus nos climats, sur la liu d'avril, ou durant les premiers jours de mai. Elle est sauvage et dillicile à observer. La position du corps est presque verticale chez cet Oiseau; lorsqu'il se meut, semblant grimper sur les Roseaux, il reste cependant tou- jours légèrement i)enché. La Rousserolle tuidoïde ne stationne jamais longtemps à la même place. Perchée sur un Jonc à décou- vert, dès qu'elles se sent observée, elle se précipite dans les endroits fourrés. Son cri peut être rendu par les syllabes cara, cra, erra, crée parfois tr,'i(, triti, truH, rappelant alors le ramage de l'ElIarvate, mais sur un ton plus vigoureux. Une fois blessée, elle se cache ; je l'ai vue plonger; elle se maintient sous l'eau, masquée par les plantes aquatiques, comme une Marouette. A terre, sa course est souvent très rapide ; dans son vol, qui est lourd, elle ne franchit pas de grands espaces, elle tient sa ([ueue dépliée et pendante. En Suisse, cette espèce semble préférer les marais des bords des lacs, des îles, ou des grands cours d'eau, à ceux situés au milieu des terres. Ainsi, dans le canton de Genève, j'ai rencontré fréquemment cette Rousserolle, à Bellerive, près du lac, surtout aux passages; j'y ai vu des jeunes à la fin de juillet, preuve qu'elle y avait niché. Elle évite les marécages de Roelbau, Sionnet, on se reproduit communément l'Elfarvatte. Mais la Rousserolle turdoïde se plait aussi dans les marais profonds, comme ceux d'Etrem bières (près de l'Arve, sur la frontière franco-suisse), où j'ai vu qu'elle y élevait chaque année, sa petite famille. Les endroits préférés, où elle établit son nid, sont ceux qu'environnent le Ti/pha^ le Sparganium, les Iris et les Care.r. Son berceau, entrelacé avec art, à troisou cinq cannes de Roseaux, quelquefois au nombre de six. selon Naumanu, est placé jusqu'à 1 mètre au-dessus de l'eau ; il n'est jamais sus- |iendu au-dessus de la terre. Il mesure enviion en hauteur 14 ceiiti- III. — 151 \^2. F. 1>K SCIIAECK mètres, eu épaisseur 2 ceutimètres, et coinine diamètre 10 ceuti- mètres. Les matériaux qui le composent sont, à l'extérieur, des brins de Joncs et dos feuilles de Roseaux, reliés par des toiles d'Arai- gnées, et un peu de mousse; à Tintéiieur, le duvet de certaines grai- nes, rarement des plumes. A la lin de mai, ou aucoinmeucementde juin, 4-0 œufs composent la i)onte ; les petits éclosent après une (juinzaine de jours. Le fond de ces œufs est bleuâtre ou verdàtre clair, avec des taches noirâtres, cendrées ou brunâtres. Ils mesurent '^ ^ ^* millimètres. Lorsque les jeunes quittent le nid, ils suivent 16 à 18-!;; agilement leurs parents dans leurs évolutions. J.-B. Bailly nous dit que les Kousserolles turdoïdes se répandent alors dans les saussaies, même dans les broussailles. On ne les voit jamais sur des arbres élevés, mais elles se perchent sur des buissons de moyenne hauteur. On trouve quelquefois cette Rousserolle dans les forêts, pourvu qu'elle y rencontre l'eau nécessaire à son existence. Dans ses migra- tions, elle ne va, parait-il, que de cours d'eau en cours d'eau, ou de pièce d'eau en pièce d'eau. Brehm a entendu cet Oiseau chauter jusque fort avant dans la nuit (ce que j'ai observé chez l'espèce suivante) ; elle s'approprierait même les cris des Grenouilles. NouiiiaruRE. — Moucherons, Libellules, Araigiuks, petits Coléop- tères (Donacia), Chrysomèles et leurs larves. Baies de la Bourdaine (Hhamnus frangula) en automne. 33. AcRocEPUALUS STREPERUs Vieil 1. FauveUe elTarvaUe, Reed-Warbler, Tclclu-olirsanger. Iji Fauvette des naseaux Briss., Orn., III, p. 378 (17()0); BnlT., Hist. Nat. Ois., V, p. 142 (1778); Daubent., Pi EnL, 581, fig. 2 (1778). 1 MolaeiUa salicaria Liiin., Sijst. nat., I, p. 330 (1766); Bechst., ^alur{). DeatschL, IV, p. (wl [\W6). Motacilla arundinacea Lightfoot, PliiL Trans., LXXV, p. 21 (1785); Gmel., Si/st. i\al., I, p. 9î)2 (1788) ex Lightfoot. Jteed Wren Lath., (ieu. Sijn. SuppL, 1, p. 184 (1787). Si/lcia arundinacea (Gmel.) Lath., Ind. Orn., Il, p. 510 (1790); B(!Chst., Orn. Tascheah., \). 17i (1802); Wolf, T.isrlirn').. l, p. 235(1810) ; Leach,r'a7. Muinni. etc., Brit. j//<.s., p. 23 (181(;) ; ïemm., Man. d'Oni., 1, p. I'.)l(1820); Nauni., Vii/. D.'iitscliL, III, p. 014 (1823) ; Jeuyus, Man. lirit. Vertebr., p. 107 (1835) ; Crespon, Orn. Gard, ^. 115 (1840); Nordui. D'iiiid., Voij. Les l'AUVKTtES d' EUROPE 483 Ku.ss. niérlil., lll, p. 142 (1840); Weriier, Atlas, Insertit:., pi. ;i()(184l); Kjaerb., Danm. fugle, p. lG5(18iJ2); Suudev., .s'r. l'of/L. p. 09 (ISrK)) ; Falloii, Ois. Bcli()duire sur des jeunes de l'Efïarvatte qu'ils ont élevés. 2° L'existence de deux races de VA. streperus, signalées par Hardy (Cal. des Ois. ohs. dans le départ, delà Seine-Inf<;r.), ne peut être admise. Suivant les recbercbes de ces mêmes naturalistes, (lui ont examiné un grand nombre; d'Klïarvattes reçues de diiïérentes localités, on sait que les sujets à bec étroit sont des jeunes, et ceux à lai-ge bec des adultes. Hardy avait obseivé les premiers eu automne et les derniers d(! la mi-mars à la lin d'août. 3" Le D'" Str)lker {lieitr. z. Albin, d. Vinj., in Cahauis' Journ. f. Ornith., JSJJ, p. 4'l^i) signale un albinos femelle de cette espèce, provenant du Vorailberg; l'albinisme se voit très rarement chez l'Efïarvatte. AmE DE DisPEUsmN. — Un voit déjà cet Oiseau sur les élaiigs aux environs de Paris, et les galeries du .Muséum conservent la dépouille d'une Klïarvatte femelle, capturée dans le Jardin des Plantes. Ge lîec-lin des Koseaiix liaiiile tous les départenu^nts fran- çais, y compris la Gorse (Wliarton) et l'Algérie. Abondant dans les provinces d'Italie, en Sicile et en Sardaigne: en lls|i:igne, en Por- tugal, aux Baléares; il se montre dans les lies Britanniques, du 50° LliS FAUVETTKS I) KUROl'K 485 au ui)" (le latit. La Beli;i(|ti(', la Hollande, et, la KrisiWDuriilord), le Danemark, et tonte rAIlcinagiie sont des contrées où l'Klïarvatte se reproduit ehaciue saison ; Droste l'observa sur i'ile de Borkuin. Elle n'est pas rare en Suisse, en Autriche, môme aux environs de Vienne; en Bohùnu>, je l'ai vue nicher sur les étangs de Probstau, près de Teplitz; on la voit en Hongrie. Elle habite les Balkans, la lînigarie et le Dobrodja lAlléoni, la Grèce et les Cyclades. Elle stationne pendant l'hiver dans les contrées orientales, en Asie->Hneure, eu Egypte, en Palestine et aux Indes. En Bussic, l'Elïarvatte a été signalée en Pologne (Taczanowski), au Caucase dans les parages d'Astrakhan, de Moscou, de Toula et de Saint- Pétersbourg, en Finlande (Goebel); en Suéde; (Sundstrom), eu Norvège (Dubois). Elle se voit dans le Groenland (Beinhard). Cette Rousserolle réside aussi dans les régions alpestres. En Suisse, elle niche dans la vallée d'Urseren, à l.")00 mètres (Fatio) ; à 2000 pieds près de Bami)ur. dans le Béloutchistan (Blanfordi; enfin à 8000 pieds à Kohrud, au Nord d'Ispahàn (Seebohm, Cat. Brit. Mm., t. V). Si l'on visite les marais vers la mi-avril, à cette époque de l'année ou tout reverdi! sons ces nappes d'eau, on rencontre des troupes de Cinaids et de Sarcelles, des Echassiers comme des Hérons ou ({uelques Cigognes, et uue foule d'autres voya- geurs. Mais des cris perçants, puis un chant saccadé, varié, mêlé de notes graves et aiguës, ne manqueront pas d'attirer l'atten- tion : Inv.i, Iran, trin, trrlnn... Irui, trui, trdn.... huii; c'est le chant d'amour de l'Elïarvatte. Son cri d'alarme et d'appel est cre, crui, crée. Ou aura souvent de la peine à distinguer l'Oiseau; on se guidera par les Roseaux (pii s'agitent. Lorsqu'on approche, le gai chanteurdisparaît. On verra mieux cette Bousserolle en restant immo- bile; alors l'Efïarvatte, déliante mais intriguée, veut connaître les allures de l'observateur : elle cesse tout ramage, et arrive sou- vent très près de la personne (pii la guette. L'Elïarvalti', par son port, par la couleur dcî son plumage, enfin par ses habitudes très aquatiques, rai»|)elle la Rousserolle turdoïde. Elle aime tous les marécages et les bords des étangs, des cours d'eau, voir même des ruisseaux. L'époque d(; son apparition est irrégulière. Dans le canton de Genève, je l'ai vu arriver, certaines années, seulement aux preniiei's jours de mai, toujours en petite compagnie. Si j'ai eu à mainte reprise l'occasion d'observer cette espèce en liberté, je prends à J.-B. Bailly l'excellente description 486 F. T)K SCIIAKCK (les mœurs de l'EfTarvatte, au uiuuient de la rciiioduction, me réser- vant d'ajouter quelques faits qui m'ont paru intéressants. « L'EfTarvatte niche vers le milieu de mai, ([uehjuefois seulement dans les |)remiers jours de juin. Le mâle et la femelle travaillent d'un commun accord à leur nid, qu'ils placent habituellement au milieu des Roseaux, rarement dans les buissons, ([uoitin'ils croissent le pied dans l'eau : c'est un vrai petit chef-d'd'uvrc fait en dehors avec des brins d'herbes ou de pailles déliées, mêlées avec des feuilles et des pelures sèches de Hoseati, et matelassé à l'intérieur avec les sommités de cette jdanle, ou bien avec de la paille excessivement fine; il se trouve lié, comme celui de la Rousserollc turdoïde, à trois, quatre ou cinq cannes de Roseaux très rapprochées, au moyen de petits anneaux composés de (ila- ments de plantes ou de racines fibreuses et qui reçoivent souvent, dans leur construction, les feuilles mêmes non détachées des Roseaux ou des rameaux qui soutiennent le nid. Quand il est complètement achevé, il ressemble à un petit panier allongé, ayant 10-11 centimètres de hauteur sur 7-8 centimètres de lar- geur. » La ponte se compose de quatre ou cinq œufs, mesurant 18 à ''1 -j^rk' iiiilliiiiètres, d'un blanc verdàtre ou grisâtre, clair, avec des taches d'un brun jaunâtre ou verdàtre, et quelques points et stries d'un gris nuancé quehiuefois de violet. On lit encore dans VOrnithologie de la Savoir : « L'incubation dure quinze jours. Le mâle ne s'éloigne jamais beaucoup de sa com- pagne tandis qu'elle couve; tranquille alors à l'extrémité d'un Jonc ou d'un Roseau très proche de sa nichée, ou bien escaladant l'un après l'autre tous ceux de son petit arrondissement, il chante presque tout le jour et même une bonne partie de la nuit, et toujours il se trouve prêt à accompagner la femelle, quand elle quitte le nid pour aller chercher les aliments. A l'éclo- sion, le mâle chante un peu moins fréquemment que pendant l'incubation ; il est alors appelé à aider sa compagne dans la nutrition des petits. » J'ai découvert des nids de forme parfai- tement circulaire, les deux axes étant égaux. Mais on observe quel([uefois des modifications curieuses dans la demeure de l'Elïar- vatte. Ainsi, le 20 mai, j'ai trouvé à Sionnet son nid fraîchement bâti, placé à 20 centimètres environ d'une motte qui doiniiiait l'eau de la même hauteur. La végétation, en retard ct'tte année, n'offrait guère de soutiens solides à cette gentille construction, aussi la Rousserolle avait-elle fixé son nid à une seule tige de Roseau (Phnupinds roiinnuiiis): une plante de Mentlu' (Mcniha LKS FAUVETTES d'kI ItOl'E i87 (iiliKitira) soi'vaU «le pilier opposé, et de iiombnMix (]arex reiitoii- raiciil, rolïiisquant (Ml partie; il s'y trouvait déjà deux œufs. Jackel (.loiint. /. OnilUioL, ISTil, ji. j'Jtl) reman|ua niénic uu nid placé au-dessus de l'eau, et appuyé sur trois branches d'un Solainini DulcauKua en Heur; aucun Roseau ne le retenait. L'ElTarvate s'établit quebpiefois au milieu du marais. Elle a, du reste, sa place favorile, (pi'cîlle retrouve chaque printemps. Je l'ai vue se quereller avec ses seml)lables, même avec la Phragmite ; aussi préfère-t-elle avoir son district particulier. Comme tous nos petits chanteurs, cette Kousserolle est exposée à de nombreux dangers. Le ber(;eau qui contient sa progéniture est installé fré(iuemment dans les fossés que les chasseurs nomment « fendues » souvent au bord des eaux, il est facilement découvert. La Pie-grièche grise est friande des œufs et des jeunes de cette espèce; en automne, je l'ai vue s'attaquer môme aux adultes. Le Coucou confie fréciuemmentà l'Effarvatteson œuf à couver; les gens des campagnes s'y méprennent toujours, et attribuent cet œuf à la (< Mata(jassc » ou Pie-grièche. NoLRRiTURE. — Dcs luscctcs aquatiqucs, des petites Chenilles. En automne, Naumann vit l'Eflarvatte s'attaquer aux baies de la Bourdaine, du Groseiller, du Sureau et du Troène. Orservatiox. — Calamoherpe arborea C. P. ou Rousserolle des arl)res. — Dans ses « Notes /lonr serrir à la Faune des environs de Paris » (Le NatAiraliste, 4884). M. Cretté de Palluel mentionne sous ce nom, mais sans la décrire, une espèce voisine de l'Effarvatle, qui se trouverait dans tous les jardins, même à Paris. Elle arri- verait en mai, pour repartir en août, et habiterait les endroits boisés, nicliaiil dans les buissons et sur des arbres élevés. Je n'ai pu recueillir aucune donnée sur cet Oiseau. 34. ACROCEPHALUS PALUSTRIS Bchst. Fauvello vcnlerolle, Marsli Reefr(tlirsanger. MotariUa caiiilschakensis Gmel. apud Bechst., .\'ilur(i. Deutschi, IV, p. GG7(1795). Si/lria paiuslris Bechst., Orn. Tnsehenb., p. 18() (180:i); ïemm., .17a». d'Orn., I, p. 192(1820j; Meyer, Taschenb. Zus. a. Ber., p. 81 (1822); Naum., Vinf. DeutsrhL, 111, p. 630 (1823); Roux, Orn. Pror., I, p. 348 (1825) ; Temm., Man. d'Orn., III, p. UC) (1835); Crespon, Orn. Gard, [). 117(1840j; Xordm. Demid., Voy. Russ. tnérid., III, p. 144 (1840); Werner, Jf/rts. Insectiv., 488 F. DE SCHAECK 1»1. 31 (1842); Kjîicil»., Dimin. l'iujic, p. 164 (1852) ; Siiiulev., Se. I'0(/L, p. 70 (18o(i); Fallon, Ois. licUj., p. 49 (1875). AcrocepJtalus piilustris (Bechst.), Nnt. Land.-u. Wass.-Voi/. no/v//. Ih'utsr.hl. Nachlr., Heft. IV, i). 202 (1811); Salvad., Fanii. Uni. rcc, p. 111 (1871); Dresser, B. Eur., |>t. LVl (1877); Seel)., Cal. B. Bril. Mus., V, p. 101 (1881). Calamoherpc palmtris (Beehst.) Boie, [sis, 1822, p. 552; lirelim, Voij. DnitschL, p. 445 (1831); Selys-Loiigch., Faiinr B,'h/., p. 100 (1842); BailL, Oni. i.Y<^o/<^ II, p. 403 (1853); Sclil., Vo(j. Nedprl., p. 144 (1834); Jaub. et Barth.-Lapoiniii., Birh. Orn., p. 260 (1859); Newton, "/j.s7. /^. Knr., Blasius, p. M (1862); Degl. et Gerbe, Oni. Eur., I, p. 518 (1867); Doderl., Avif. SiciL, p. 125 (1869); Gould, B. Gt. Bi\, II, pi. LXXIV (1873); Dubois, Ois. BeUj., I, p. et pl. 82 (1874). Calamolierpe salicaria (Linn.) apud Brebiii. Vôg. DeulscJiL, p. 444 (1831). Cahimohcrpi' ni.usiraBvi)hm, Viif/. DcuIschL, p. 446(1831). Salicaria paluslris (Becbsl.) Gould, B. Eur., II, pl. 109 (1837); Keys. 11. Blas., Wirb. Eur., pp. LUI, 181 (1840); Schl., Bi'i\ crit., p. XXVII (1844); llartin-, Handh. Br. B., p. 104 (1872). Calamotlijla palustris (Becbsl.) Gray, (Jeu. B., I, p. 172 (1848). Sijkia (Calamolun'pe) [ruiicoia Nauui., Vixj. Deutscitl., XIII, p. 453 (1853). Calainolicrpe philomela Brebui, Vofjelf., p. 236 (1855). Calamoherpe piatensis Jauh., Bec. et .]la(j. de/ooL, VII, p. 65 (1855). Calamod !/ ta palustris FiMsch, Vixj. Eur., \). 152 (1870) ; Marscb. et Pelz., Orn. Vindoh., p. 42 (1882); Gad. de Kerv., Faaue .\or- wand.. II, p, 214 (1890). Salicaria inacronyx Severtz., Turkest. Jerolu., jip. 66, 128 (1873); Dresser, Ibis, 1876, p. 84. DiAGNOSE. — Parties su])érieures variautdu hruu olive (au luiu- tcuips), au biuu ti'rreu.x (eu automne). Loruuis cl raie sourciliiiire JMuuàtre. Kéiuiges et rectiices brunes, boi'dccs de cendré roussàlre. l*arti(;s inférieures, gor|^e et milieu du ventre d'un blanc pur; poitrine, lianes et sous-caudales d'un blanc nuancé de roussàtre. Pattes biMinàtres. Bec brun en-dessus, jaunâtre en-dessous; iidé- rieur orauiié (Iris noisetbî). — Couleurs plus j)àles cliez hi femeHe cl chez les jeunes. Mesufies. — Taille, 132 à 134 millimèlres; aile, (il à 65; (|ueue, 52 ; tarse, 21 ; bec, 12. lîK.MAiiouES. — 1. Jaiibeil cl Caire, en lonnani \'.\crar son front plus sombre. AiRK DE DISPERSION. — La Verderollo habite l'Europe tempérée. En France, on l'a signalée dans les départeiuents suivants : Nord, Pas-de-Calais, Somme, Seine-Inférieure, Seine-et-Marne, Loiret, Yonne, Haute-Marne, Cote-d'Or, Sarthe ? Saône-et-Loire, Jura, Doubs, Savoie, Haute-Savoie, Ain, Basses-Alpes (Caire), Gard, Hérault, Tarn, Tarn-et-Garonnc, Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège, Aude et Pyrénées-Orientales ; dans le Sud de l'Espagne (Saunders). En Angleterre, rare; M. Fraser l'a vue même dans le « Kcf/i'nts Pdi'k ». Elle habite, en petit nombre, la Belgique, le Luxem- bourg (Delafontaine), la Hollande (Albarda), le Danemark (Liitken); en Italie : Piémont, Lombardie, Vénétie, Emilie, Ligurie, Sardaigne (Giglioli) et Sicile (Malherbe;; en Suisse, plus abondante dans les Alpes ; en Allemagne : Bavière, Thuringe-Orientale, Bas Rhin, Hesse, Nassau, Westphalie, Hanovre, Brunswick. Mecklembourg, Slesvig-Holstein, Anlialt, Brandebourg, Poméramie, Prusse-Orien- tale, Saxe, Basse-Silésie, etBorkum. Lu Autriche: Tyrol,Salzbourg, Styrie, Croatie, Carinthie, Haute et Basse-Autriche, environs de Vienne; Bohème, Galicie, Transylvanie. En Hongrie, Gomôr (de Tschusi) ; la VerderoUe se trouve en Bulgarie, dans le Dobrodja (Alléoni, aux Balkans (Finsch), en Tur({uie (Ehves et Buckley), au Turkestan (Severtzovv), eniin en Egypte et en Palestine. Le capitaine Shelley a rencontré ce Bec-fin dans le Sud de l'Afrique. Le D' Emin Bey l'a noté à Wadelai, où il hiverne. Dans l'Empire russe, ou a signalé cet oiseau, à Astrakhan (Seebohm), Kiev (G(L'bel), Saint-Pétersbourg (Brandt) , Moscou et Toula (Meuzbier); en Livonie et en Pologne (Taczanowski). M. Stiudstrom nous fait part (]u'il visite la Suède. Elévation dans les AmNTAGNES. — 4000 pieds, val d'HéremiMice 490 F. DE SCHAECK dans lelIaut-Valais(Fatio) ; 1000 à 2000 mètres, Hivers, Mont-Cenis (Bailly); TOOOpieds, Schiràz, en Perse (Blaiiford in : Cal. Brit.Mm., B). L'abbé Caire fait remarquer qu'il n'a jamais vu cette espèce eu dessous de la température de Barcelonnette, dans les Basses- Alpes, c'est-à-dire à 1100 mètres au-dessus du niveau delà mer, tandis qu'elle va nicher jusqu'à 1800 mètres d'élévation (lier, et Mag. de ZooL, IS5o, p. 64, 4^ lettre s. l'Ornith. de la Franee niérid.). Observation. — M. Éesnard, dans ses « Itemarques oi'nitholofiiques » (Bull. Soc. afjric. se. et (iris de la Sarthe, t. \Xf, 1883 et i8Si), nous communique qu'il trouva, en juin 1882, un nid aux environs du Mans, et qu'il présume être de la Verderolle, C'est ce qui m'a obligé à considérer l'observation comme incertaine. On rencontre la Vcrtierolle dans les prairies humides, plus souvent dans les champs de la plaine et de la montagne. Car elle atteint une altitude très élevée, comme on a pu en juger. C'est du milieu des Trèlles et des Blés noirs, que ce Bec-lin fait entendre son babil. Il appelle par tek, tek. Son nid, confectionné en mai, dansles régions basses, estaciievé seulement en juin dans les Alpes. Il est sphérique; placé près du sol, composé d'herbes sèches, de débris de racines, de mousse, de poils etde crins. Suivant Naumann, il est souvent fixé aux tiges de l'Ortie (Urtieadioiea) [)arloisà celles du Seirpus (((eustria. Les o'ufs, au nombre de cinc} ou six, sont, soit d'un gris violàtre, tachés de violet et de brun rouge, soit verdàtres, presque bleuâtres, avec des taches violettes et brunes. On trouve aussi ses umis à fond blanchâtre très clair. Ils mesurent 18 à 20 .,,. ,, millimelres. 13 àlo Nourriture. — Libellules, Phryganes, petits Papillons, Araignées, Coléoptères des genres Donaeia et llalliea, Vermisseaux. 35. ACROCEPHALUS DUMETORUM Blytll. Housseiolle des bosiinets, Blyth's Keed-Waii)ler. Sijlvia montana Sykes,P. /. S., 1832, p. 89 (nec Horsfield.). Sylma arnndinacea (Ginel.) apud Evcrsm., .1//'/. /*'///. '/.'oijr. liosso- Asint., fasc. III, p. 11 (18i2). Salicaria a/v//»7/macm? Hodgs., M. S. DniuirKjs lin Ihe l'.ril. Mus.) of B. ofXepal, J*a:iseres, pi. l\2. Saliearia araadinaeea? llodgs., Cray's /oïd. Mise., n" 8IS, p. 82 (1844); Severtz., Turkest. Jemhi., p. C)". (1873); Sevcrl/.., S7?v/// Feath., 187:;, |). ^25. LKS FArVKTTKS d'kI'IIOI'K 191 Acrocejiluilits ///(>/)^/u//.s (Sykes) IJIylli, (./. .1. .S. Hcinj., \\\ , p. W.)\ (IS45, nec liorslield); Id., Cal. IL Mas. As. Suc, \). 181 (18W). Acroccphains (htmclorniii Blytli,/. 1. s. lien;/., XVIII, p. 81;j (1849j; Id., Cat. B. Mus. As. Suc, p. 'MW (ISW); Layard, A nu. Nat. llist., 18.')3, p. 2fi3; Horsf. et Moore, Cat. li. Mus. K. L Co., I, p.332(18;;i);>/v/. //. A/i(/.,II, [). l;):i(18G3); Dresser, H. Euv., pt. LUI (187(i); Secb., Cat. H. lirit. Mus., V, p. 104 (1881;; Kadde et Walter, Omis, 1889, p. 4(;. S"///i-/a fSalicaria) tnagni rost ris LiWjeh., ofr. \ct.-Ak. Ilundl., 1850, p. 274, pi. XIX. Cahunodyta dumctonm (Blytli), Gray, UamL-l. IL, 1, p. 207, no292.'3 ( 1869). Calaiiinhrri'C (Salicnria) uui;/nirostris (Lilljeb.) Mewes , 0/V. VV^- !/,■. l'iirh., 1871, p. 752; Mewes et E. Homeyer, Omis, 1886, p. 216. Salicaria eurhi/iicha Severtz., Turkest. Jciotn., [)[>. (K), 128 (1873); Severtz., Stray Feath., 1875, p. 425; Dresser, //>«>■, 1876, p. 85. Salicaria sphniura Severtz., Turkest. Jevotn., pp. ()6, 128(1873); Severtz., Stray Feath., iSlo, p. 425; Dresser, Ihis, 1876, p. 86. Salicaria concolor Severtz., Turkest. Jevotn., pp. 66, 130 (1873); Severtz., !>tray Feath., 1875, p. 426 ; Dresser, Ibis, 1876, p. 88. Acrocephalus s treper us {\iei\l.) apud Dresser, Ibis, 1876, p. 83. DiAONosE. — Parties supérieures d'un brun olive (au itrintcuips), grisâtre (eu été), avec uue teinte fauve accentuée après la mue d'automne. Raie de l'œil peu distincte. Rémiges et rectrices bru- nâtres. Parties inférieures, uienton, gorge et milieu du ventre d'un brun blancliàtre. Poitrine, lianes et cuisses brunes. Bec brun, pâle en-dessous. Mesures. — Taille, 124 millimètres; aile, 60; queue, 50 à 52; tarse, 22; bec, 13. AmE DE DISPERSION. — Eu Russic, on observe la Rousserolle des bosquets près d'Astrakhan, dans les Gouvernements de Moscou, de Saint-Pétersbourg. Elle se reproduit dans toute la région à l'Est jusqu'à Yenesay. Mewes la rencontra entre Novaja Ladoga et Sermaks au Nord-Ouest de la Hussie, et en abondance dans l'Oural. M. Seebolim la reconnut par le 62° lat. N. eu Sibérie. Elle habite Ceylan, le Bengale, le Nord de la Perse (Nikolskyi, le Turkeslan (Sevcrtzow), et les Indes (Jerdon). 492 F. DE SCHAECK 30. ACROCEPHALUS AGRICOLA J(M'(1. HonsseroUo des prairies, Jerdon's Hee(l-\Varl)ler. Sylvia (Arroccphalus) (u/ricola Jerd., Mtulriis, Jauni., \\\\, pi. 2, p. 131 (1844). Calamoherpe açjricola (Jerd.) Blytli. ./. .1. .s'. Ihnij., XI\', |t. oiJo (1845) ; ]}|)., Consp., I, p. 285 (1850). Calamodyta lujrivola (Savà.) Gray, (kn. IL, \, |). 172 (I8'i8i; (jr;iv, Hand.-l. B., I, [). 207, n^ 2921 (181)9). Acroccpfutlus CKjricola (Jerd.) Blylli, r'///. /;. ;)///.s. l.v. s'or., p. 182 (18'iî)); Horsf. and Moore, Cal. B. Mus. E. 1. Co., 1, p. 334 (1854); Jerdon, U. Ind., II, p. 15() (1863); Dresser, R Ijir., pt. lJII(187(i); Seeb., rV/i. B. Brit. Mus., V. p. 105 (1881); Radde et Walter, Omis, 1889, p. 40. Salicaria capistrata Severtz., Turkest. Jerolu., p.p. 00, 127 (1873); Severtz., Slrau Fralh., 1875, p. 425; Dresser, Uns, 1870, |). 84. Salicaria aiotlcsta Severtz., Turkest. .k'cotn., pp. 50, 129 (1873); Severtz., Strai/ Feath, 1875, p. 426 ; Dresser, Ibis, 1876, p. 88. Salicaria yracilis Severtz., Turkest. Jevatn., pp. 06, 130 (1873) ; Severtz., Straij Feath., 1875, p. 420; Dresser, Ibis, 1876, p. 80. DiAGNOSE. — Parties supérieures variant d'un hrun ronx (au printemps), au brun terreux (en été), devenant loussàtre après la mue d'automne. llémi<::es et rectrices brunes, bordées extérieure- ment de la même couleur que le dos. Parties inférieures d'un brun pâle, plus foncé sur la poitrine et sur les flancs. Pattes d'un brun de corne j)àle. Bec brun en-dessus, jaunâtre en-dessous; extrémité de la mandibule inférieure foncée (Iris brunâtre). Mesures.— Taille, 123 millimètres; aile, 00; (jueuc, 57: tarse, 20: bec, 11. Aire de dispersion. — Cette espèce a été capturée à llelgoland, au mois de janvier (de Selys-Longchamps). Elle s'est montrée aussi à Astrakhan (de lleuglin). Ses voyages s'elTectuent à travers toute l'Asie: elle habite les Indes, Madras, le .\e|)al, le (/iciieiiiir et l'Afghanistan, suivant Jerdon. \. (lAr.AMOIlIllil'E Caractères généri(|U('s : l'iuntai/c varié de taches oblongues, brunes, verdàtres ou rous- sàtres. Ailes courtes, subaigiies (la 4e rémige plus courte (|ue les Li;s FAIVKTTKS 1> Kt lt(tl>K lia pri'iiiit'ies). 0(/r(^/' (•iiiieifoiiiic, iiioyeimc. à pennes très aoiiniiiiées, étroites. /V///'.s minces; doigts déliés, le incdi.ui. y compris l'ongle, plus lonti ({ue le |)oiice, l'ongle de cedoigi conipt;int |)Our moins a q^ de la moitié. licc petit, droit, 0^ médiocrement comprimé, pins large que haut à la base; man- dibule supérieure à arête mous- se, échancrée de chaque côté à l'extrémité. Narines ovales, recouvertes par un opercule bombé. Migrateurs; mue simple. Les teintes des jeunes avant la première mue sont plus foncées. Nids placés sur le sol, ou à |)i()ximité, moins artisteuKmt travaillés que chez les Acrocephaliens. (H^]ufs de couleur uniforme, ou marqués de traits tins, souvent à peine visibles. Distiuclion des espèces : Doux larges bandes sombres sur la tète. Raie de l'œil s'étendant jus([u'à la nuque (Kjadlicus Quatre bandes sombres longitudinales, sur la tète. Raie de l'œil n'atteignant pas la nuque phratjmitis Remarque. — Linné a la priorité de la nomenclature pour la Fau- vette des marais (no37), car il a décrit cette espèce dans son « Systema Naturœ ». Comme on s'exposerait à des confusions, en conservant sa Motacilla ou .s'///r, schœuobnenus, il est préférable! de maintenir le nom généralement connu S. plirafjinitl.s de Bechstein, cet Oiseau ayant été bien défini par cet auteur. 37. Cala.moheri'e i'HRAG>nTis Rclist. Fauvclte phivigmite. Sedge-lleed \V;irbler, SLliilfrolirsanger. ?La l'anfi'Uc des huis ou la Roussette Briss., Orn., 111, p. 393 (1760). Motacilla schaenohaenus Linn., Syst. Nat., I, p. 3i9 (1766); Vieil!., N. Dict. d'ifist. Xat., XI, p. 196 (1817). Motacilla saliearia Linn. a[)ud Tunstall, Orn. lUit., p. :i(1771i; apud Donovan, Nat. llisi. Br. H.. II, pi. XLVIII (1794). ?La IU))i.ssi'tte ou la Fauvette des hais Hulî., llist. nat. Ois., V, p. 139 (1778). ?/^m/ Warbler Lath., (ien. Syn., Il, p. 418 (1783). Sed(je Warbler hviih., Gen. Syn., II, p. 430 (1783). Sylcia saliearia (Linu.j apud Lath., (k'n. Syn. SuppL, l, p. 287 (1787) ; 494 K. Dli SCHAIiCK apud Lalli.", l)id. Ora., Il, p. 516 (1790); apud Leach, Cat. Main., clr., Bril. Mus., p. 23 (1816) ; apud Forster, Si/n. Cat. Br. B., p. 53 (1817). "ISylvia schœnohaenus (Linn.) Lath., Ind. Orii., Il, p. 510 (1790). Sylcia phrKfjmitis Beclist., Oni. Taschcnb., p. 186 (1802); Wolf, Taschenb., I, p. 234 (1810); Teinni., Man. d'Orn., l, p. 189 (1820); Naum., lo//. DeutschL, 111, p. 648 (1823); Méiietr., Cat. Hais. Cane, p. 33 ; Jenyus, Man. Bril, Vertehr., p. 106 (1835); Eversin., Add. Bail. Zooijr. Bosso-Asiat., p. 23 (1835j ; Teinm., Ma7i. d'Orn., 111, p. 115 (1835); Crespon, Orn. Gard, p. 114(1840); Nordin. Deniid., Voy. Bass. mérid., III, p. 145 (1840); Wcrner, Allas I)isi'ctic.,]}\. 29(1842); Kjaerb., Danm, Fufflc, [). 168 (1852); Fallon, Ois. BeUj., p. 48 (1875). Acrocephalns phraginitis [Bechsl.) Naum., Xal. Land-u. Wass.-Vofj. Nimll. Dculschi, IV, p. 202(1811); Seeb., Cat. B. Bril. Mas., V, p. 91 (1881). Mascipeta phraf/mitis (Bechst.) Koch, Sijsl. haicr. /ont., I, p. 163 (1816j. Sylcia schaenobaenus (Linn.) Vieill., Faune Franc., I, p. 224 (1820); Roux, Orn. Proc, 1, p. 352(1825); Suudev., Si'. Fof/I,.. p. 69 (1856j. Calamohcrpe phragmilis (Bechst.) Boie, Isis, 1822, p. 552; Brehm, 1%. Deulschl., p. 449(1831 ; Macgill., Br. B., II, p. 390 (1839); Selys-L()ngch.,/'Vtunc Be/^., p. 101 (1842) ; Baill., Orn.Saxoie, 11, p. 423 (1853); Schl., Vog. NederL, p. 145 (1854). Curruca salicaria (Linn.) apud Fleming, Brit. An., p. 69 (1828). Calainodus phragmilis (Meclist.j Kaup, Natiirl. Syst., p. 117 (1829). Calamohcrpe lrilici\\ve\\\n, Vog. Deulschl., p. 449(1831). Calamohcrpe schenohœnus (Linn.) Brehm, loc. cit., p. 450 (1831). Salicaria phragmilis (Bechst.) Selby, Bril. Orn., I, p. 201 (1833) ; Gould, /;. l-ur., Il, pi. 110 (1837); Keys. u. Blas. , Wirb. Kur.,\)i). LIV, 182(I84(J) ; Schl., Bec. cril., p. XXVI1I(1844); Tliomps., B. IrcL, 1, p. 180 (1849) ; Linderm., Viig. GriechcnL, p. 92 (I86()j ; llartiug, llandb. Br. B., p. 14 (1872). Calamudyla. phragmilis (Bechst.) Bp., Comp. List. B. Fur. (Oul N. Amer., p. 12(1838); JauJj. et Barth.-Lapomm., Bich. Orn., p. 253 (1859); Newt., Lisl. B. Fur., Blasiiis, p. 11 (1862); Degl. et Gerbe, Oin. Fur., 1, [). 533 (1867j ; Loche, Frpt. Sci. Alger. Ois., p. 262 (1867) ; DoderL, Avif. Sicil., p. 128 (1869); Droste, Vogelic. /;o/7,«//(',s, p. 100 (1869); Frits(;li, Mtg. Fur., p. 155 (1870) ; Salvad., Faun. liai. Ucc, p. 115(1871; ; (iouki, B. Cl. Br., Il, pi. LXXV (1873). LKS FAUVETTKS d'kI'MOIM-; 49o Sj/lriii Irltiri Breliin,.Yr;(///(., I8.')."j, p. 284. Stjlijia sahiihraijniilis lireliiii, Xditni., 1855, p. 284. Caricicola phratjinitis (Beclist.) Brehin, Vofjclf., \). 23j (t8")5). ('aricicola sch(Vnoh(t'nns (Liun.) Brehiii. /oc. cil. (18oo). ('(ilainodi/lii >!rli(i-Nnh(t:ni(s (Liiin. ) (iray, IIund.-L /y., I, p. 20!), n*' 2iJ()4 (18tiî)); Shcllcy, /i. lùjiji)!., [k di (1872j ; Marscli. et Pclz., Oni. Vindob., p. 41 (1882) ; Gad. de Kerv., Fmme Normand., H, p. 217(1890). Acroccplialu.'i ."■■clia'nubœnus {Linn.) x\e\vl. cd. Yarr., lir. IL, I, {). ;{7G (1873) ; Dresser, B. Fait., pt. LVl (1S7()). Calamodus scli(t'ii(din'nus (Linii.) Blaiif., Easl. l'ers., H, j). 199 (187(3). DiAGNOSE. — Adultes: Parties supérieures d'un brun de rouille, chaque plume plus foucée au ceutre. Ces centres foncés devenant remarquablement noirs sur la tète et sur les couvertures alaires, et au dos, disparaissant sur le croupion. Raie de l'œil distincte et brunâtre, plumes post-orbitales rousses. Rémiges alaires et cau- dales brunes, les bords liserés de rouille. Parties inférieures d'un blanc brunâtre, plus foncé sur li poitrine et sur les lianes. Poils du be(; bien déveloi)pés. Mandibule supérieure plus foncée que l'infé- rieure d'un brun pâle. Pattes brunâtres claires (Iris brunâtre). — Jeunes : extrémités des plumes de la gorge et de la poitrine mar- quetées de brunâtre. Mesures, — Taille, 125 millimètres; aile, OG; queue, 54; tarse, 20; bec, 10. AmE DE DISPERSION. — L'habitat de la Phragmite est très étendu, en Europe, en Asie, et en Afrique. En France, les départements de Seine- Inférieure, wSeine-et-Marne, Seine, Eure-et-Loir, Loiret, Meurthe et-Moselle, Haute-Marne, Cùte-d'Or, Sarthe, Saùne-et-Loire, Jura, Doubs, Haute-Savoie, Savoie, Gard, Hérault, Tarn, Tarn-et-Garonne, Gers, Hautes-Pyré- nées, Ariège, Aude et Pyrénées-Orientales, sont les contrées où l'on a observé cette espèce, qui habite probablement presque toute la France. En Italie elle a été signalée : Piémont, Lombardie, Véuétie, Emilie, Ligurie, Toscane, Marches, Pouilles, Sardaigne et Sicile. On la trouve en Espagne et eu Portugal ; à Coustantine, en Tunisie, et durant l'hiver elle gagne Natal, le Transvaal, l'Afrique équatoriale. Ce Bec-fin visite en assez grand nombre les lies Britan- niques, qu'il habite depuis lé 50' jusqu'au 59'^ de latitude N. ; la Belgique, la Hollande, le Danemark. Eu Allemagne il a été observé en Bavière, Thuringe, Bade, Hesse-Nassau, Anhalt, Hanovre, 4% ■ F. DE SC(l.\i;CK Meckleinlxjiirg. Hrandeboiirg, Poinérauie, Brunswick, Saxe, Silésie, sur Borkuni et sur llelgolaud; eu Autriche : SalzJjourg, Haute- Autriche, Styrie, Littoral, Dalniatie, Bohème, Hongrie, Transylvanie; Bulgarie et Duhrodja, Balkans. Il est sédentaire en Grèce et aux Cyclades; il liiverue aussi à Chypre, en Asie-Mineure, au Turkes- tan, dans le Nord de la Nubie et en Egypte. Dans l'Empire russe, on l'a signalé sur dillèrents points : en Pologne (Taczanowski), puis à Astrakhan, Kiev, Uman, Moscou, Toula, en Livonie, en Finlande , près de Saint-Pétersbourg et d'Archangel. Enfin en Laponie (Nordmann) ; en Suède (Sundstrom), à Shane, à Ekolsuud (Mewes); en Norvège, à Tronis0 (Heuglin); en Sibérie, à Yenesay, OGo.' lat. E. en juin, et BT» lat. N. (Seebohm). La h'auvelte phragniite s'élève à 1500 mètres en Suisse, dans la vallée d'Urseren (Fatio), s:ins toutefois nicJKir à cetle alLiliide. Le Frère Ogérien nous rapporte que cette esj)èce se reproduit sur les bords du lac de Cliàlin et près des étangs de la haute mon- tagne, dans cette région (Hist.nuL (hj Jnni cl di's (lépdrlniioits voisina, p. 167, 1803). Les Fauvettes phragniiles, nommées aussi Phragmiles des Joncs, rappellent par leur plumage et leurs mœurs les Fauvettes aqua- ticjues : elles sont i)lus abondantes. Les Phragmiles arrivent dans l'Europe centrale vers les derniers jours d'avril ou au commence- ment de mai. Selon Lemetteil, l'auteur du C(tl (dogue des Oiseaux de la Seine-Inférieure, ces Becs-fius se montreraient dans ce dépar- tement avant les RousseroUes, pour le quitter après elles. J'ai vu les Phragmites apparaître en Suisse, en même temps que les Eiïar- valtes, fré(|ueminent untï à une au début. Les marais, les étangs, môme peu garnis de végétation, aux abords des lacs et des rivières, sont leur domicile de prédilection. Eu Suisse, beaucoup sont jiassa- gères, un petit nombre s'y arrête pour se livrer à la reproduction. Ces Oiseaux sont fort agiles dans leur manière d'explorer les Roseaux, souvent la tète en bas, ils vont très vile dans leur course sur le sol. Ils se tie.uKMit parfois dans les broussailles mêlées aux grands Boseaux; si on les force à déguerj»ir, ils partent d'un vol saccadé et vont souvent se réfugier dans quel(|ue loulïe de végéla- tion bàcheiise aux endroits plus découverts. Si l'on approche, les JMii'agmites [i.trtenl (?n sens opposé, sans qu'on les aperçoive, ou passent dans hîs basses herbes, en se soustrayant habilement aux yeux de l'observateur. Elle ont un cri d'appel très |)récipité erre, erre, cré, erre. L()rs(|u'elles sont de mauvaise humeur, elles font entendre, parait-il, un groguement; je n'ai jamais pu saisir cette LKS FAUVETTES d'eUROPK 497 variation signalée par A. K. Ureiini. Ces « Famcttcs di' iiKirai.s » cliaii- leut l)ien, môme plus agréablement que les Eltarvattes. J*ai surpris le uiàle sVlevaut alors dans les airs, verticaleMieiit; puis retombant comme une llèclie dans les Roseaux, pour ciiarmer sa compagne. Le nid des IMiragmites est situé très près du sol, sur une petite élévation (ce que j'ai observé eu Bohème), ou bien à une distance de deux |)iedsau phis, dans les environs immédiats des marécages, où t'IU's trouveront leurs aliments. Des herbes, des feuilles de Hoseau et de Menthe, des Carex, un peu deiMousse, des crins, sont assez i)ien reliés. Ces nids reçoivent au commencement de juin 4-G Q'ufs mesurant " '-mm de couleur olivâtre ou verdàtre, quelque- fois très claire. Le Muséum de Paris conserve de ces œufs, ayant une légère teinte rosée, accentuée sur la couronne. Pendant que la femelle couve, le mâle attaque i)lus volontiers les Oiseaux intrus qui s'aventurent près de son domaine. J'ai vu mainte fois la Phragmite tourbillonner autour du Lanius minor, eu le narguant pour ainsi dire. On n'aperçoit jamais cette espèce sur des arbres élevés. Dans les pays où elle hiverne, elle fréquente les buissons et les champs sillonnés de fossés. En Afrique, Brehni rapporte que cette Fauvette habite les plaines où croît l'Alfa. C'est dans les der- niers jours de septembre que la Phragmite gagne les pays chauds. J'ai trouvé encore le 12 octobre, cette espèce de passage sur les îles du Rhône, dans le département de l'Ain. Nourriture. — Petits Hannetons, Limaçons, Taons, Cousins. 38. Calamoherpe aquatica Gm. Fauvette a(|uatiqiie, Aquatic Reed-Warbler, Binsensânger. '^Sylviq schamobacnus (Linu.) apud Scop., Ann., I, p. 158 (1790). ? Aquatic Warbler Lath., (ien. Syn., II, p. 419(1783 ex Scopoli). iMolacilla aqudtu'd Gm., .s'//.s7. mtt., l, pt. 2 p. 953(1788, ex Scopoli et Latham. ISykia aquatica (Gniel.) Lath., hul. Oru., Il, p. 510 (1790); Cara, Orn. Sa nia, p. 4i (1812). Sylria xalicaria (Liun.j apud Beciist., ()r)i. Tascliciih.. p. 185 (1802); apud Wolf, Tasclwnh.. I, j). 232 (1810). Arrorcplialus salicarius (Linu.) apud Xaum., .\iit. Lairl- u. Wass.- y02 (1817); Vieill., l'iuoii' Frioi';.. 1, p. 22:W1820); lloiix, O/'//. /'/'or.. I, p. 3;j4 (18:J;i). .s/y/(vV/ nirici'ti Naum., Isis, J821, p. 78o; Naum., Vw/, Dcntschl., III, p. (i()8(1823); Nordin. Demid., Voy. J{itss. mviil,, III, p. 14() (18iO); Schl., JWr. rril., p. ;i8 (18'ii); Kjaei-h., Z>/nj///. /-Vi/^', p. KiU (1852); Sundev., S'r. /-o///., p. 71 (1856). Caltuiiiihi'riii' (iqiidtlca (Gmcl.) Boio, Isis, 1822, p. 552; Selys-Loai;cli., Faun. Bdy. Orirrhnil., \). 93 (1860); Ilarling, Hawll). Br. B.. p. 105(1872). CdhiiiKidi/td cd r icct i (Niium.) lîp., ('unip. Lisl. B. Fur. und S. Amer., p. 12(1838); Gray, Ont. B., I, p. 172 (1848). Caldinodyld schœnobdi'Hds (Liiin.)apu(l Dp., ('(niiji. I.isl. H. Fur. and .V. .1///^-., p. 12 (1838). Cdlaniodiis salicarius (Liuu.) apud Cab., Mhk. Ilciii., I, j). 3Î) (18."»0). Arroc('iilidliis (Kiudticns (Guiel.) Newt. éd. Yarr., Br. B., I, p. 380 (1873); Dresser, B. Eitr., \A. I, LI (1876); Seeb., Cdl. B. Bril. Mus., y, ]). 89 (1881). DiAGNOSE. — l'arlics su|iérieures duu gris roussàtrc, avec des LKS rALVKTTliS b'iil IlOl'K 499 taches loiii,nlndiii;tles d'un brun foncé sur le c(Mitie de cha((ue plume; taches i)lus petites sur la nu({ue, croujjion roussàtre, tacheté. Rémiges d'un brun foncé, frangées de roux. Rectrices d'un brun noirâtre, bordé do gris roussàtre. Parties inférieures, gorge t't milieu du ventre d'un blanc légèrement lavé de roux. Poitrine, flancs d'un roussàtre devenant plus foncé avec l'âge et marques de stries longitudinales noirâtres. Bec à mandibule supérieure d'un brun noirâtre; in{érieur(; jaune. Pattes jaunâtres (Iris brun foncé). — Jeunes : stries biuues nombreuses sur le devant du cou et sur les flancs. Mesures. — Taille, 122 à 124 millimètres; aile, G7 ; queue, 55; tarse, 19; bec, 10. Remarque. — La Sylvid cariceti Naum. ou stridta Brehm, que reconnaissaient comme espèce MM. Cabanis, Keyserling et Blasius, a été fondée, suivant M. Schlegel, sur des individus en livrée de noces du C. aqualica. AmE DE DISPERSION. — La Fauvette aquatique habite surtout l'Europe méridionale et centrale. On la rencontre en Afrique. En France, on l'a observée dans les départements du Nord, Somme, Seine-Inférieure, Seine, Yonne, Aube, Meurthe-et-Moselle, Haute- Marne, Cùte-d'Or, Sarthe, Saône-et-Loire, Jura, Doubs, Haute-Savoie, Ain,Var, Gard, Hérault, Tarn,Tarn-et-Garonue, Gers, Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales, Corse ; en Suisse, dans les cantons de Genève, Valais; Fribourg, Berne et Schaiïouse, suivant (iœldlin; dans l'Italie, en Piémont, Lombardie, Vénétie, Ligurie, Toscane, Sicile ; en Sardaigne (Cara) ; dans le Sud de l'Espagne, en Portugal ; en Tunisie (Kœnig); cette espèce apparaît accidentellement dans les Iles Britanniques i\), Leicester (Harting). On rencontre ce Becliu en Belgique, Hollande, Bavière, Anhalt, Brunswick, Brandebourg, Poméranie; M. Gaetke l'a vu de passage à Helgoland. En Autriche : Salzbourg, Tyrol, Haute-Autriche, Carinthie, Styrie, Littoral, Dal- matie, Bohême, Hongrie; en Bulgarie (Sintennis), en Grèce, aux Cyclades. Il hiverne dans le Turkestan et une partie des Indes. Le prince Rodolphe le vit en grand nombre sur les îles du Nil, entre le Caire et la mer. On a encore reconnu la Fauvette aqua- tique dans les régions suivantes : en Pologne iTaczanowskii ; près de la rivière Prosna (A. de Homeyen ; Kiev et Uman (Go'bel), Saint-Pétersbourg (Brandt). En Suède (Sundstrôm) ; en Norvège, Troms0 (Hartwig). Mais les ajjparitious de cette espèce au Nord doivent être considérées comme accidentelles. (1) Un exenipliiirp, en élc 1804 [Ihis pour l'annoc 18G7, p. 4(18). î)00 F. DE SCHAECK Ce Bec-lin a été observé coiiuiie iiiclieur de GOO à 700 mètres au Hasli, dans l'Oberland Bernois (Fatio). La Fauvette atiuatique est, avec la IMiratiinite, un des plus i:,entils volatiles qui animent dos marais. Elle aies allures et les nueursde cette dernière; mais eu Suisse, comme dans bien d'autres régions, on la rencontre plus rarement. Ce Calamolierpien a|)paraitrait dans nos pays, suivant J.-B. Bailly, dès les premiers jours d'avril, à l'intérieur des grands marais et sur les bords boisés des rivières ; il y vivrait solitaire jus(iu(; sur la lin du mois, époque de sa pariade. Je ne l'ai vu arriver en Suisse qu'au eommeneement de mai. 11 faut un d'il exercé ])Our suivre la Fauvette a(|uali([ue, cai' son i)lumage tacbeté, strié, la dissimule admirablement au milieu des Joncs secs, ses stations de prédilection. On la confond facilement avec la Phragmite. Bailly ra[)p()rle que le nid de la Fauvette aquatique est entrelacé au.\ rameaux des buissons qui bordent l'eau, ou bien aux tiges et aux feuilles des plantes aquatiques; il est formé des mêmes matériaux (juc le nid 19-20 des Bousserolles. Les (eufs mesurent ^3 '-u '""^ ^^ se distin- guent par une coloration cendrée jaunâtre, ou rosées, avec de 1res liuf^s taches olivâtres. L'auteur de « rornilholoi/ic de la Saroic » a entendu cet Oiseau ramager avec assez de suite. Mais sou cri, qu'il lance, même en automne, me paraît pouvoir être exprimé par cré, eré, erre. . . crui, se rapprochant des notes d'appel de certaines Fauvettes terrestres. Malgré mes recherches, je n'ai pu découvrir le nid de la Fauvette aquati(iuc, (pu)ique je susse où elle nichait, voyant le mâle et la femelle venir souvent sur le bord du nuirais, pour pâturer, et choisir des matériaux pour construire^ le berceau de leur fciniille; tous deux remplissent cette tâche. L'abondance de l'eau ne me permettait pas d'approcher. Voici quelques dates qui prouvent que cette espèce est devenue plus abondante dans certaines parties de la Suisse, alors qu'elle y était très rare aui)aravant. Mdidis (les envi mus de (ieuère J'ai observé en I880, I septembre, individu isolé, adulte. » .") » deux jeunes de l'année. » 17 » un adulte. 1886, "i mai, un adulte. » î) )) i)lusieurs adultes. 1887, 20 » d'et $ nichèrent? LES FAUVETTES D EUROPE 501 1887 5 juillet, ])lusi(Mii's jeunes. « 1 septembre, un adulte. » 8, il, 27, 2,9 sei)teml)r(;, iutllvidus isolés. 1889, C) octobre, un jeune (i)assage très tardif). » i\ » plusieurs adultes. Eu automne, ces Oiseaux l'réipienteiit plus souvent les arbres; je les ai vus sur des Chênes et sur des Peupliers élevés. RÉGIME. — Petits Insectes, des Vers, Sangsues et Limaçons. VI. LOCUSTELLA Caractères généri([ues : PliuiKUjo tacheté, ou uniforme. .l//(^b' courtes, arrondies, sub-aigues (les 2"= et 3e rémiges dépas- 5A S 3E. saut les autres). 0''^'"^' ^^ — -...^^ moyenne, uniforme, à pen- ^^^ r^ ^^ l\ nés larges et acuminées, à M couvertures inférieures "'uW \ /X\ très longues. /V/^/r.s déliées. Doigts longs. O/ff/Zr.s déliés. Bec pointu ; à base large. Ndrinrs obiongnes ovalaires. Mue double; ceufs d'une coloration très particulière; le nid est posé à terre. Les espèces de ce genre vivent de préférence sur le sol ; elles y marchent mais ne sautent pas ; leur vol est lourd. Distinction des espèces : Parties supérieures d'un brun olive; poitrine striée Ilui-iatilis. Parties supérieures d'un Ijiun roux; pas de stries sur la poitrine hisrinioiilcs. Parties supérieures avec des centres foncés bien définis. Caudales avec une raie noire subterminale à à extrémité pàlo rcrllilahi. Parties supérieures avec des taches obscures déli- nies sur le dos. Caudales de couleur uniforme, avec des raies transversales obscures peu distinctes . . narria. Parties supérieures brunes teintées de roux. Infé- rieures avec une longue raie longitudinale foncée au centre de chaque plume laurrohita. Rkmakqlie. — Quehiucs aut(Hirs ont sé|)aré A. (InriatUis et /.. Iiiscinloiiles, [^ouv vu former un sous-genre (l'otaiiiodi) ; ces deux ,102 F. DE SCIIAECK formes se dislinguciil |i;ir la coiilciir iiiiiforine du dos, tandis (inc chez les autres espèces(Aoc».sr^//rt'), les parties supérieures sont plus ou moins tachetées. Le prince Ch. Bonaparte s'est fondé sur ces caractères pour réunir ces deux espèces dans le yenre [.Ksciniujisis, admis par MM. Degland et Gerbe. 39. LOCUSTELLA FLUVIATILIS M. W. Lociisicllo lliivialile, Mivor firassho|(|iei'-W;irltlci', Flussrolirsan^'tT. Si/lcia jlntialiUs Wolf, Titsi:]iml>., I, p. 229 (1810); Temni., Mdii. d'Orn., I, p. 183 (1820); Nauni., l'or/. Deutschi, III, p. 094 (1823); Nordm. Dcmid., Voy. l{af, ' ,,. I A. K. Brehm, I ers. » » alturps [ r^ T D I , , / Sdiiniil., G. L. Brehm, » )> niacrorlujHchus l c uorr. 1 J). o (18oo . » » macroura ) i v / l'srndiduscinia fluviatilis ( Wolf) Trisiram, Ihis. IS(;7.p.77: Sliclh'v, li. Eijiipt, p. 90 (1872). l'abniiodijta ( Lusciniopsis) fluvial il is (Wolfi Fritscli, \ iiif. i:ur.,\).\'6\) (I870i. Sj/lriai Tlirrii('tria)llurialilis i Woll i, Scliauci',./n///'//.n/';(.,|S73. p. 101. Tinrnetria f/rullina Schauer, .louiit. ()r)i., IS73, p. 183. I.orustclhi rii-iidn naiisiiiaiiii, .hiuni. Ont., IS73. p. '(31. LES FAUVETTES d'eUROPE 303 DiAGNOSE. — Adultes: Parties supéri(^ures d'un bruu olive, plus sombre sur les ailes, pâle sur les plumes secondaires. Rémi;jfes avec bandes transversiiles foncées, |)en distinctes. Raie sourciliairc blau- cliàtre; lorums l)rnns. Parties inférieures nuancées de brun gris ; gorge blanche, devant du cou blanc moucheté de brun fpeu marqué chez la femelle). Milieu du ventre et sons-caudales d'un blanc pur. Pattes d'un brun rougeàtre. Bac brun foncé en-dessus, pâle en- dessous. (Iris brun). — Jeunes, sans centres foncés sur les plumes du devant du cou. Kii automne les plumes de tout le corps sont l)or- dées de cendré. Mesures. — Taille, 147 à 148 millimètres; ailes, 12. à 74; queue, GO ; tarse, 22 : bec, 12. Aire de dispersion. — Confinée dans le Midi et l'Orient de l'Europe, la Locustelle lluviatile est de passage accidentel dans la Haute-Marne (Lescuyer); elle a été observée en Danemark, à Stevnsfyr iLiitken); en Allemagne, seulement dans certaines régions : Thuringe-Orientale (Liebe), Saxe, bords de l'Elbe, Anhalt (Passler), Silésie, Breslau (Arlt), Brandebourg (Shalow), Poméra- nie (Taiicré); en Autriche: Salzbourg, Basse-Autriche, aux envi- rons de Vienne (Zelebor), en Croatie, Styrie. Moravie; Bohème (Fritsch), en Hongrie, Ijords du Danube (Madarasz), à Gomor (de Tschusi ), en Transyl vanie(Csalô ). Cette espèce habite en petit nombre la Pologne, la Lithuanie; elle a été signalée dans diverses contrées de la Russie : Aslrakhnn (Seeb;)hm), IJman (Goebel), Moscou et Toula (Menzbier),Livoiiie(Middend.et Seid.), Saint-Pétersbourg (Buchner); elle se reproduit en abond ince dans le Nord-Ouest, près de Dubno et de Ptinostrolï «. [le îles Oisranx » (Mewes), dans la Russie orientale (Pleske) ainsi ([u'en Sibérie Elle a été reconnue en Turquie, Asie- Mineure (Kriiper), eu Egypte; elle hiverne dans ces pays. Rencontrée en Algérie (d'Hamonville), ellehabite l'Afrique septentrionale, mais il n'est pas certain si elle y reste durant toute l'année. Les endroits marécageux, comme les bords des lacs et des rivières, les prairies humides sont le séjonr favoi'i de la Locustelle lluvia- tile. En Russie, les bois de Pins et de Bouleaux lui conviennent aussi; elle se cache avec une grande célérité dans les brous- sailles et les hautes herbes. Près du lac Onega, Mewes parvint à attirer près de lui cet Oiseau, en imitant son cri, au moyen de deux feuilles de Roseau frottées l'une contre l'autre. Il entendit alors la Locustelle lui répondre par de courtes notes (jui devinrent bientôt plus vives. Le chant est un ziz.izizi tremblant et })rolongé. Le mâle chante surtout le soir, et durant toute la nuit. 504 F. DE SCHAECEv Des Roseaux abritent ordiuairemeut son habitation. .M. Ailt, (jui nous fournit de précieux renseignements sur la Locustellefluviatile, nous en décrit le nid comme composé en dehors, surtout à la partie supérieure, de nombreuses tiges du Calhtiii (tiiarinr, ce qui donne à cette construction une solidité remarciuabie. Des herbes fines, des Carex, relient le reste. Cet observateur a remarqué la parfaite insou- ciance avec huiuelle le mâle se voit enlever ses petits. Mais il me semble que nous sommes ici eu présence d'un de ces faits (ju'il est difficile d'expliquer. L'excès d'alfiictiou ne rendrait-il pas muets certains de nos Oiseaux? Les œufs, au nombre de quatre ou ciu(i par couvée, sont d'un blanc sale, grisâtre ou roussâtre, un peu tachés de gris et de brun. Ils mesurent j.; ™". Nourriture. — Insectes et petites Mouches. 40. LocusTELLA LusciNiomES Savi Lociistelle lusciaioïde, Nachtigallrolirsânger, Savi's-Warbler. Syhia luscinioidps Savi, Xuoro Giornale de Lctlerati, VII, p. 341 (1824); Roux, Oni. Prov., I, p. 32o M825); Temm., Man. d'Oru., III, p. 119 (1835) ; Crespon, Oni. C.ard, p. 120 1 1840) ; Nordm. Demid., Voy. Russ. mérid., III, p. 142 (1840): Fallon, Ois.Beln., ]). 50 (1875). Loatslrlla Inscinioldcs (Savi) Gould, B. Kxr., Il, pi. 104 (1837); Brehm, Vooelf., p. 234 (1855) ; Dresser, If. Enr., pt. XXXVIII (1875); Seeb., Cni. H. Biit. Mus., V, |». 112(1881); Tac/.., Omis, 1888, p. 457. Pseudoluscinia Savii (Bp.) By). ,('011111. I.ist. H. Ijtr.iind \. \ni<'r.. p. 12 (1838). Saiicaria Inscinioidcs (Savi) Keys. n. Blas., Wirh. lùir., pp. LUI, 180(1840); Schl., IWccrit., p. XXVIII (\S\\k \U\r[\n'^,lhindh. Dr. B., p. 15(1872). I.nsciniopsis Sarii Bp., l'cc. Enr., \). 30(1842). CahiiiKiiliiia hisrinioides (Savi) Gray, Got. B., I, p. 172 (1848); dray, lluud-l. B., I; p. 208, no 2953 (1809). l'rllla Inscinioidcs (Savi) L. Gerbe, Dict. unir, dlllsl. .\iil., \l. p.2'(() (1848); .laub. et Barth.-Lapomm., Ilirh. Orn., p. 251 (1859). rnhiiiiolicriH' liisrinioidcs (Siwi) Schl., 1 07. \i'ilrrL, p. 119 (1854); l)iil)()is, Ois. Bclf/.. I, ]). et pi. 79=' (187'i). LiisciiiKilfi Stirii \)\).,<'al. l'nrziid., p. (1 (iS.'id); Loclii'. I^.ijd. Sri. \lijér. Ois., p. 2(i5 1 1807 1. l.iini.^IfllK Stirii {?>[).) Salvin, Ihis iS.il), j). ;55l). LES FAUVETTES d'eUROPE oOo Luaciiiioptiis lii!iri)uuiil('s (Savi) ^owl., List. IL Enr., Blasius, p. Il (18G2); Degl. et Gerbe, Oni. Eur., I, p. 520 (18()7); Doderl., Arif. SiciL, p. 12G(l8(;i)); Salvad., rnuii. Uni. Irr., p. 1 Ta (1871); Goiild, li. (jt. lir., II, pi. LXXVU (187:j). Liisriniopsis litscinioidcs rufcsccm A. E. Brelim, Vers. SKiiniiL, C. L. Brchm. p. 6 (1806). Liisciiiiopsis lascinioldcs iiKicrorln/nrlnis A. K. lîfcliiii, lor.ril. (186(i). Lusciniopsis luscinioidcs hi-di-lnirhuiirlniH A. E. Breliiii, loc cil. (1806). C((ht)iiO(hit(i f fj(s;ri)iii)iisis) liisri)ii()iih's (Savi) Fritscli, Mi;/. Eiir., p. IGO (1870). Pscudoliiscinid lusrinioidcs (Savi) SheWëy, B. Emipt, p. 89 (1872j. Acvocephalus luscininidcs (Savi) Newt. éd. Yarr. Br. IL, I, p. 389 (1873). Stjlria (Threnetria) hiscinioidcs (Savi) Schauer, Juuni. Orn., 1873. p. 161. Threnetria Acheta Schauer, Jauni. Orn., 1873, p. 183. Potaniodus luscinoides (Sayï) Bhmï . , East. Bers., II, p. 199 (1876); Radde et Walter, Omis, 1889, p. 47. DiAGNOSE. — Parties supérieures d'un brun roux, plus foncé sur les couvertures alaires. Queue à barres transversales obscures. Raie de l'œil d'un bruu foncé, loruuis d'un brun roux. Parties inférieures d'un brun pâle. Gorge et milieu du ventre d'un blanc brunâtre. Sous-caudales d'uu brun pâle. Pattes brunes. Mandibule supérieure du bec d'un brun foncé, inférieure de couleur corne (Iris d'un châtain jaunâtre). — Les jeunes sont moins roux sur les parties supérieures, et sont plus pâles en-dessous. Mesures. — Taille, 120"im; aile, 74; queue, 65; tarse, 20 ; bec, 12. AmE DE dispersion. — Les contrées méridionales sont la patrie de la Locustelle luscinioïde. On l'a observée en France dans les régions suivantes : IJretagne et Basse-Loire, Provence, Gard, Aude, Hérault, Tarn, ïarn-et-Garonne, Pyrénées-Orientales. Elle habite le Sud de l'Espagne, le Portugal et l'Algérie. En Italie, les provinces du Piémont, Vénétie, Ligurie, Toscane, Marches, Sicile (Giglioli), et la Sardaigne (Salvadori). Observée en Hollande, assez répandue dans les Iles Britauniques du 50° au 53" lat. On l'a signalée dans les comtésde Devon, Kent, Surrey, Essex, Middlesex; Norfolk, Cam- bridge, Huntingdon, qu'elle visite régulièrement, suivant M. More. Elle manque en Irlande. Eu Autriche, on l'a vue sur quelques points; à Salzbourg, (de Tschusi), en Cariuthie (Keller), eu Styrie (B. llanf), dans la Boukovinc (Kranalietter), en Hongrie, près de Budapest (Petényi) et de Béllye (Zelebor), et eu Transylvanie 500 F. DE SCHAECK (l);inl()i(l et, Urown); en Allemagne: la Silésie;eii Russie, en Pologne (Taczanowski), aux environs d'Odessa (Degland et Gerbe) etdansla province d'IJman suivant Goebel. Cette espèce hiverne en Asie- Mineure, à Cliypre, au Turkestan et en Egypte. MM. Radde et Walter l'ont rencontrée dans le Transcaspien. La Locustelle luscinoïdo, suivantTaczano\vski,se voit eu Pologne, sur les grands étangs couverts d'une végétation épaisse, sur les bords des lacs peuplés de buissons de Saules, mélangés de Roseaux et d'herbes a([uati(|ues,et dans les parties fort inondées et couvertes d'herbes épaisses et hautes. Le chaut qui part souvent du fond des roseaux peut être rendu par la syllabe hjjjj longuement prolon- gée. En Toscane, Savi vit cette Locustelle peu craintive, se cachant de préférence dans les buissons de Tamaris. Baldamus nous en décrit le nid, ordiiiaii-cmont |ilacé à une p(>tih' distance du sol. Il contient quatre ou cinq œufs d'un blanc sale ou grisâtre, couverts de petites stries, de points et de taches d'un brun t - '" Ré(;i.me. — Des Vermisseaux de préférence. grisâtre, roussàtreet cendré. Ces œufs mesurent -,', ^-millimètres. 41. LOCUSTELLA NAEVIA Bodd. Lociislelk' lachcl (■'(•, (irasshopper-\Varl)ler, lleiisclireckenrolirsaiigt'r. La fdiirclti' f/rlH,' tnchelée Briss., Orn., VI, SnppL, [). [\1 (17()0). The Cnisshopprr fjirk Penn., Brit. Zool, II, p. MO (1708). La lùdin'llc hidirin' Daubent., Pi. Enl., 581, lig. 3 (1778). r.d fjioislclh' Montb., Ilist. Xat. Ois., V, p. 3iS (1778). Moinnihi nnema Bodd., Tahl. di's Pi. Enl., p. .35, 11° :i8l ( 1783). S///r/V/ lorusli'lhi ]/,\ih., fnd. Orn.. II, p. 515 (1790); Wolf, Dtschmli.. I, p. 230 (1810); Vieill., Faune Fn. 71 (185()); Fallon, Ois. Ihd;/., p. 47(1875). .\cro(-i'})}\nliis [Inrialilis (Wolf) apud Naum., .\at. I.and- u. ]Vass.- Vixj. niirdl. Dentschl. Xarhtr., llefi, IV, p. 202(1811). MuscifH'ta locnsfella (Lath.) lioch, Si/st. h.wr. Znnl.. I, p. ICC. (1810) .Muscijn'ta olimcea Koch, S//.s7. haicr. Zoo/., I, p. I(;7 (ISIC). Calanioherpe locustclla {Li\lh.) Bo'w, [sis. 1822, p. 552;Brehm. Mx/. LES FAUVETTES d'eUROPE ^07 Ik'utschl., p. 430(1831); Selys-Longcli., Fann. Ikhj., p. 102 (1842); Balll., Orn. Savoie, II, p. 414(18o3) ; Dubois, Ois. Belf/., I, p. et pi. 79 (I874i; Sclil., Vof/. \<-;h-rl., p. 147 (18o4). Carnwa locustcUd (Lalh.) Stcph., sluur's Cm. /oïd., XIH, jil. 2, p. 213 (182;j) ; Flemins, Brit. An., p. (iO (1828). LocHStella lucuslellu i Lalli.) Kaup, Nallirl .s/y.s^., p. 115 (1829) ; Droste, Vocjdic. Borkum's, p. 100 (18()9); Seeh., Cal. IL Brit. Mus., V, p. 115(1881). ('(ihiiiioherpi' tcniiiroxlfis Brflim, Vôg. Deiitschl., \). 440 (1831). Salicaria locustclla (Latli.) ^c\hy, Brit. Orn., p. 199 (1833) ; Keys. u. Blas., ]Virl). Eur., [)[). liv. 182 (1840); Schl., llpr. Crit., p. XXVIII (1844) ; Thoinps., B. frcl., l, p. 179 (18i9) ; Harting, Ilanilh. Br. 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Locuslella vera fruticeti A. E. Brehm, loc. cit. (1866). Locustella vera tennirostris Idem. Locustella rera anthirostris Idem. Calamodijta locustella (Lalh.) Gray, Hand- l. P., I, p. 210, u» 2972 (1869); Fritsch, V()(j. Eur., p. 157 (1870): Marsch. et Pelz., Orn. Vindoh., p. 41 (1882). Acrocephalus na-vi us (Bodd.) Newtou, ed.Varr., Br. P., I, p. 384(1873). Sfjlcia(Threnetria)locustella{LaÛi.)ScÀiauer,.Tourn.Orn., 1873, p. 161. Threnetria locustella (Lath.) Schauer, Journ. 0/'h.,1873, p. 183. DiAGNOsE. — Parties supérieures, dessus de la tète, cou. dos et couvertures alaires d'uu olivâtre uuancé de bruu, avec taches 508 F. DE SCHAECK iioinitn's, ovoïdes au centre des plumes, et plus ])etites sur la tète etlecou. Petit trait jauuàtresuperciliaire,lorums grisâtres. Rémiges brunes foncées, bordées d'olivâtre; (livrée moins distincte chez la femelle). Gorge et milieu du ventre blancs. .Vuréole de taches brunes sous la gorge (moins marquées chez la lemelle), qui est jaunâtre, de même que la poitrine. Flancs d'un brun roux, mou- chetés de taches brunes oblougues. Sous-caudales d'un brun clair avec taches brunes. Bec brun foncé en-dessus, de couleur chair en- dessous. Pattes et doigts d'un brun jaunâtre (Iris bruni. Mesures. — Taille, 140 millimètres ; aile, G4; queue, Gl ; tarse, 20; bec, 9. Aire de dispersion. — L'Europe tempérée est l'habitat de la Locustelle tachetée. On a observé cet Oiseau dans un grand nombre de départements français : Nord, Pas-de-Calais, Seine-Inférieure, Seine-et-Marne, Seine, en Normandie; Meurthe-et-Moselle, Haute- Marne, Cùte-d'Or, Sarthe, Finistère, Maine-et-Loire, Saùnc-et- Loire, Jura, Doubs, Savoie, Haute-Savoie, Creuse, Gard, Hérault, Tarn, Tarn-et-Garonne, Landes, Hautes-Pyrénées, Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales; il est plus abondant dans l'Ouest de la France. En Italie : Piémont, Lombardie, Vénétie, Ligurie, Toscane (Giglioli); au Portugal (Tait). Il habite les Iles Britanniques du 50° au 50° de latitude, i)res(iue tous les comtés de l'Angleterre, en Ecosse, ceux de Kirkeudbright, Ayr, Renfrew, lac Lomond, Argyle. Il est très rare en Hollande et en Belgiriue. suivant .M. l)id)ois. La Locus- telle tachetée se re|)roduit en petit nombre dans les cantons du Sud et de l'Ouest de la Suisse. En Allemagne, dans les régions suivantes : Bavière, Thuringe-Orientale, Saxe-Altenbourg. Bas-Hliin, Anhalt, Hanovre. Prusse-OricMitale, Silésie, Sleswig-llolstein. \V('stphalie et Brandebourg. Ou la l'cncontre dans les provinces du Tyiol. Salz- bourg, Bîisse-.Vutriche, Littoral, Croatie, Moravie, eu Bohême, en Hongrie et en Transylvanie. En Russie, elle a été signalée sur (piel- ques i)oints : en Livonie, dans les Gouvernements d'Uman, Moscou et Toula, et sur les rives d(! l'Onega. Elle s'étend à la Sibérie, à la Daourie et au Turkestau. Il est à nolei" (jue celte espèce se montre dans les .\lpes Suisses, à uue altitude de I.'iOO mètres, en particulier dans la vallée d'Urse- reii, selon M. Fatio. Ces! en Suisse, (jue j'ohsrrvai pour l;i iMcinièrc fois la Locus- telle tacheté(.' ou de Ray. (Jiioiipi'il soit dillicilc de suivre les allui-es de cet Oiseau, il m"a viveuient intéressé, même intrigué. ,\u mois (le mai, comme je visitais un petit bois situé sur la lisière LES FAUVETTES d'eUROI'E .j09 (l'un grand marais, j'étais arrivé dans une clairière, en partie garnie de buissons bas, et bordée de ces petits Chênes à larges troncs que l'on ébranche tous les deux ou trois ans. C'était un terrain marécageux, traversé par quelques filets d'eau mas- qués d'herbes. Un cri sirrr.... attira mou attention; ayant fait quelques pas, je vis un Oiseau au dos chiné, à la queue longue et déployée en éventail, s'envoler pour disparaître à dix mètres de moi. Je le suivis et le relevai à plusieurs reprises; je pus même une fois l'apercevoir, durant quel([ues secondes, courant très rapide- ment à découvert. Mais bientôt, la Locustelle s'eiïaroucha de ma poursuite et s'enfonça dans les broussailles. Buffon compare déjà le cri de la Locustelle tachetée au bruisse- ment de la Cigale, c'est-à-dire au son que produit cet Insecte, en S(! frottant les ailes, l'une contre l'autre. Vieillot le rapproche du bruit que le grain fait sous la meule. Xaumann remarque avec intérêt que ce bruissement, très faible de près, s'entend à une grande distance. Ainsi, dit-il, par une soirée bien calme, une bonne oreille le distinguerait à plus de mille pas. La Locustelle tachetée, chante de préférence après le coucher du soleil. Je l'ai entendue plus d'une fois, en Bohême, dans des prairies marécageuses, entre onze heures et minuit; ceci n'est pas d'accordavec l'assertion deJ.-B.Baiily, car, suivant lui, cet Oiseau ne chante que de jour. Mais, Naumaun, Brehm et d'autres ont déjà observé sou chant de nuit. Les Locustelles tachetées arrivent en Suisse dans le courant d'avril pour partir en septembre ; un petit nombre d'individus s'y arrête pour nicher. Au printemps, cet Oiseau fréquente volontiers les haies des grands chemins, même à l'écart des pièces d'eau, ainsi qu'lin de mes amis l'a observé. Bailly nous apprend qu'en automne, on trouve parfois cette Locustelle en des lieux très éloignés des marais. Hanf l'a vue dans hîs champs de Pommes de terre. La Locustelle tachetée se distingue donc d'autres Becs-fins aquatiques. Un terrain sec peut lui convenir autant qu'une terre marécageuse. Elle préfère cependant le bord des marais et des rivières ; mais aux chami)s ou dans les forêts, si elle peut se cacher, elle est satisfaite. Le nid est composé de foin, de racines, de crins et même de mousse. Cette légère construction rappelle celle de la Fauvette à tête noire, et de la Babillarde. Elle est ordinairement placée près de terre, entre les racines, quelquefois sur le sol (si l'endroit n'est pas humide) ou bien dans des buissons. La Locustelle tachetée pond au commencement de mai, 4 ou 6 œufs d'un gris rose, couverts de 510 F. DE SCHAECK points ou de très petites taches d'une nuance plus fon(-ée, soit rou- n-19 geàtre, soit jaunâtre. Ces œufs mesurent 13.14'"™. On croit que les parents les couvent à tour de rôle. Et il y aurait deux nichées dans les saisons favorables. Nourriture. — Petits Limaçons, Mouches, Libellules, Cousins et Vermisseaux. 42. L0CUSTELL.\ CERTUIOL.V Pall. Loc'uslelle cerlhiole, l'allas's-Wailjk-r. Mnlacilla rcrlhiola Pall., Zoorjr. liosso-AsiaL, I, p. o09 (1811). Sijlcia certltioln {\\i\\.)Man. d'Oni., I, p. 18G (1820) ; Meyer, Tmckenh. /ns. u. Bcr., p. 8-3 (1822); Teinni., Man. d'Orn., HI, p. 113 (1835); Nordm. Demid., Voy. Ituss. iiirrlil., 111, p. 147(1840); Werner, Atlas, InsccUv., pi. 27 (1842); Schl., liée, dit., p. 59 (1844) ; Degl. et Gerbe, Oni. Eur., 1, p. 529 (1867) ex Temm. Tnrdus certkiola (Pall.) lide Temm., Man. d'Orn., I, p. 187 (1820). Cahiniolvriie certhiola (Pall.) Boie, Isis, 1822, p. 552; Dubois, Ois. Khi:, I, p. et pi. 78 (1868). fjinistidln crrthiola (Pall.) Could, B. Eur., Il, pi. 105 (1837); Bp., Consp., I, j). 280 (1850); Swinhoe, 1\ /.. S., 1871, p. 354; David et Oust., Ois. Cliim, p. 248 (1877j; Dresser, B. Eur., pt. LXVIII (1878); Seeb., Cat. B. Brit. Mus., V, p. 114 (1881j ; Mewes et E. Homeyer, Omis, 1886, p. 213. Locustdla ruhescens Blyth, /. .1. S. Bcni/., XIV, p. 582 (1845); Swiuhoe, P. Z. S., 1871, p. 354. Calaniodgta certhiola (Pall.) Gray, Gen. B., l, p. 172 (1848); Gray, ll(tnd.-l. B., 1, ]). 210, U0 2971. (1869) ; Tacz., Journ. Orn., 1872, p. 356; Tacz., Bull. Soc. Zool. France, 1876, p. 139. Salicaria (Locustella) certhiola (Pall.) Schrenck, Reis. u. Forsch. AiNurl., I, p. 372 (1860). Sijlcia (Caldinoherpe) certhiola (Pall.) Xaum., Vi);j. Deutschl. .\achtr., pt. 2, p. 91 (1860). Parnojtia certhiola \Vu]\.) Xewt., List B. Eur., Blasius, p. 11 (1862). f.ocHsIclhi Icmiiorulis .\i'idou, B. Ind., Il, p. 160 (18(>3). Fahiiiiiidiihi hiiriiC Salvad., Alti. B. Ace. Se. l'or., \\l, p. 531 (1868) ; Shar|)(', Ihis, 187(;, p. U, pi. 11, liii. 2. Calaniodyta ruhescens (IJlyth) Gray, Hniid-l. B.. ï, p. 210, m" 2975 (186Î)); Tacz., Journ. Orn.. 1872, i». 357. Salicaria certhiola (Pall.) Bey, Syn. eur. Vi);/.. p. CO (1872). Locustella )ninor David et Oust., Ois. Chine, p. 250 (lS77j. LES lAUVETTES d'eUROPE iill DiAGNOSE. — Parties supérieures d'un bruu roux, grisâtre sur la la tète ; croupiou bruu. llénnges brunes, couvertures claires bor- dées d'uu bruu pâle, cbaque plume à centre foncé. Lorums bruns, raie sourciliaire peu nianiuée. Parties inférieures presque blanches ; menton, gorge et milieu du ventre nuancés de brun itius pâle sur la poitrine et aux sous-caudales. Uémiges plus foncées vers leur extrémité inférieure et terminées de blanc grisâtre. Pattes d'un brun paie. Bec brun foncé en-dessus, brun clair en-dessous. Mesures. — Taille, 140 à li") millimètres; aile, 70; (pieue, 00; tarse, 21 : bec, 13. Rem.vrque. — M. Seebohm signale f/^/.v, JSJ'J, p. 13) les dilïérentes erreurs auxquelles a donné lieu la détermination de celte espèce. Ainsi, la /.. or/?o^'/(.s/.s éti(pietée par Dybowski, et provenant du lac Baikal, est le jeune Oiseau de L. ccrlhiola. Dans ce premier plu- mage, les parties inférieures sont de couleur jaune chamois, plus foncée sur la poitrine et sur les tlancs, et de couleur noisette aux sous-caudales. Le premier plumage d'hiver couserve cette teinte jaune qui disparaît après la mue du printemps; alors les parties inférieures sont d'un blanc chamois, plus sombre sur la poitrine et les lianes ainsi ([u'aux sous-caudales, c'est la seconde livrée. Une troisième livrée est celle de l'adulte; la couleur des parties infé- rieures devient jaune noisette. Dans cette phase de la livrée, (jui s'assombrit en hiver, c'est L. riibcscens de Blytli. Jerdon, doutant de l'identité de la forme sibérienne avec la forme indienne, avait bien désigné les jeunes et les adultes dans leur plumage d'été, comme L. ccrthiola, mais proposait déjà le nom de tciiiiKiidlia pour la forme des Indes, si onvenaità la distinguer. Cet auteur admettait aussi L. nihcsri'ns de Blyth. pour les individus adultes en livrée d'autonuie, soupçonnant leur similitude avec l'Oiseau de Pallas. f'alani. Doriœ de Salvadori n'est autre (|ue L. rcrlliiobt, en plumage d'hiver, i)rovenant de Bornéo. Observation. — iMM. Deglaud et Gerbe [Oniilh. Europ., I, p. 3'2[), ■1867) font remarquer. « La Sylrid crrthiola (Temm.) dont le prince Ch. Bonaparte faisait une Locustelle, est une espèce à raijcr de la liste des Oiseaux d'Europe. C'est à tort, selon M. Schlegel, qu'elle y a été introduite, l'Oiseau n'ayant été trouvé par Pallas que dans la Sibérie orientale. » Le peu de données que nous possédons sur cette espèce, nous permettent de la réintégrer dans les Sylviidés européens. Airk de dispersion. — Suivant M. Cordeaux, un bel exemplaire de cette espèce capturée à Helgoland, est conservé dans la collection 0l2 F. DR SCHAECR de M. (jaetke (ibis, 1S7'), p. JJ'JJ. La Locuslelle certliiole a été observée en Crimée. Elle habite la Daourie (Dybovvski et Parrex), la Sibérie orientale, Ainoiir i E. de Ilomeyer), les rives de rOiissouri (Taczauowski), l'Asie eeiUrale (Przewalsky), Ceyloii, IJoriiéo et les Indes (Jerdoii). Je prends à M. Seel)()Iun (Ornilh. of Sibcria) quel(iucs renseigne- ments sur les hahitufles de celle espèce. « Lorsque je passais par Yenesay, en revenant de mon voyage, vers la fm du mois d'août, je trouvai ce rare Bec-fin jiicliant dans les taillisdes hordsmarécageux de la rivière. Je le vis très timide et sauvage dans ses allures. Les jeunes Oiseaux étaient encore au nid, et quelques-uns seulement étaient à peine en état de voler ; de temps à antre je tirai sur l'un d'eux qui, ayant quitté les Joncs, s'était aventuré sur les Saules. Ils s'appelaient par un dur tic, tic, tic. » Pallas (Zooij raphia Rosso- Asiatica) parle de celte Locustelle que l'on reconnaît « cantit hrcri scd ainœnissimn. » 43. LOCUSTELLA LANCEOLATA Tcmm. Lucustcllf lanct'olée, Lan(•eoUlte(l-^V;l^l)ltM•. Si/lria lanccolata Temm., Mau. il'Orx., IV, p. 014 (1840); Werner Atlas. Insectic. App., pL 10(1842). Cisticula la jiccolata (Temm.) \)nni/.zo, l'cc. I.itj.. p. 35 (18'i-0). Salicaria tanceolata (Temm.) Schleg., lier. ('vit., p. 30(18'i4). Calamodyla lanccolata (Temm.) Gray, (Icn. H.. I, j». 172 (1848); Bp., Consp., 1, p. 287 (1850); Gray, Uarul.-l. B., 1, p. 210, no 2970 (18(). /. N., 1871, p. 354; Walden, Ibis, 1874, p. 139; Dresser, B. Eur., pt. XXXV (1875); Tacz., Bull. Soc. Zool. France, p. 139 (1876); J)aKid et Oust. Ois. Chine, p. 251 (1877); Hume, Sir. F., VI, j). 339 (1878); Seeb., Cat. B. Bril. Mus., V, p. 118(1881); Mewes et E. Ilomeyer,, Omis, 1886, p. 210. fAisciniopsis Hcndersoni C'dssin, Proc. Bhil. Ac. Sci.. p. l'.t'r (1858). Saliruria lorusti'Ua var. Uuiccolaiu (Tcinni.) Uiidde, licis, Sibcr. Vii;/.. Il, p. 20(;(1863). Jjinislclhi iiiiiiiila Swinh., /'. /. .S., 1863, p. !I3. Locusiclla luarropus Swinh., /*. /. .s'., 181)3, p. 93. Locnstclla Ucnilersuni {Cass.) i\p\id Swinh., [bis, 1863, p. \\\. i.KS FAi:vKTTi:s I) i;rii()i' ;ii3 CulaiiKulijiit llriiili'rsiiiii iCjiss.) (iriiy, //'///'/. /. />'., I, p. :ilO, ii" il)7() (18()9). Lot' us le lia sitlsiipuita Hiimc, Sir. /<\, I, p. iOO (1873). DiAGNOSE. — Parlics siii)éi'ioures (\\u\ ceiidn'' olivâtre reiiil)ru)ii, avec de larf;es taclies.d'un noir foncé au centre des plumes. Gorge, devant du con, poitrine et basvontrc d'un blanc jaunâtre; flancs, abdomen, et une partis des sous-caudales d'un cendré roussàtre. Toutes les parties inférieures de la gorji,o aux sous-caudales, le milieu du ventre excepté, couvertes de tacbes noirâtres de forme lancéolée. Mesures. — Taille, 100 à l II millimètres; aile, ;)5; queue, 43; tarse, 17 ; bec, 10. AmE DE DisPERsmN. — La Locustelle lancéolée a pour patrie le Nord de l'Asie ; elle apparaît dans l'Europe orientale, et accidentel- lement dans le Midi. Malberbe a contredit (Faïuw île hi Sicile) l'assertion de Temminck, cet Oiseau n'ayant point été pris aux environs de Mayence, l'exemplaire en question étant orij^inaire de la Russie. Cette espèce fut observée en Russie, par Mewes, notam- ment à Posad, et dans la contrée qui sépare Krasnoffrskaja de la ville d'Onega. Elle babite la Mongolie (Radde), la Daourie, les abords du lac Baikal et la baie d'Abrek (Dybowski), enfin le Tur- kestan (Sewertzofl), et les îles d'Andaman, la Chine, en biver. M. l'abbé David l'a rencontrée près de Pékin. Le marquis Durazzo l'a signalée à Gênes; les apparitions de cet Oiseau, au Sud de l'Europe, sont exceptionnelles. « En descendant rOnéga », rapporte Mewes, « j'entendis dans les environs de Posad, le 9 juillet, vers minuit, le chant vif et continu d'une Locustelle, qui se tenait à proximité de la rive, dans un marais couvert de petits buissons et de plantes marécageuses. Je mis aussitôt pied à terre, et bien que la nuit ne fût pas très claire, j'eus le bonheur, après ([uelques recherches, d'apercevoir l'Oiseau sui- un tronc d'arbre coupé, où je le tuai. » La propagation de la Locustelle lancéolée est encore inconnue. VIL Aedon Caractères généri([ues : Pluniaije de couleur uniforme, sauf la queue, subaigues. Queue longue, ample, arrondie. /V///^'s- for- 2. 13 tes. Doigts vigoureux à ongles courts. Dec compri- mé, recourbé; mandibule supérieure très fléchie à la ]>ointe, sans échancrure. Nurines ovalaires. — Espè- in. — 33 514 1'. DE SCHAECK ces propres à l'Europe méridionale et orientale. Nid peu confec- tionné et placé près du sol, sur les branches basses des arbustes Distinction des espèces : Rectrices médianes d'un beau brun noisette .... ijaldclodes Rectrices médianes d'un brun grisâtre f(niiili(iris Nota. — Le genre Aedon a été placé i)ar certains auteurs, dans les Sylviens, par d'autres dans les Calamohorpiens. L'espéco type ((jal(ictodes) l'éuui d'abord i)ar Temmiuclv à sa section desRiverains, fut rapporté plus tard par lui, à celle des Sylvains. Les mœurs des Ai'dons, la forme et la couleur de leurs œufs, les rapprochent en une certaine mesure des Fauvettes arboricoles. MM. Dejiland et Gerbe remar(|ucnt déjà que ce genre est plutôt voisin des Rous- serolles, [)ar son fi'ont anguleux, mais ils ue considèrent pas cette place couime délinitive. C'est un genre de transition. Les observa- tions basées sur les habitudes propres aux espèces de ce genre, sont incouiplètes |)Our pouvoir déterminer la place qu'on doit lui assigner dans l'échelle ornithologique. Mais le caractère tiré du front anguleux, et fuyant, rapproche l'Aedon de VAcroce- phtilns, du Calaiiioherpc. enfin de Vllypolais. Comme ce dernier, il s'en éloigne par la fréquentation des bois, des arbres môme élevés, enfin par sa préférence pour les endroits secs. Nous voyons néan- moins l'Aedon, prendre cette position presijue verticale propre à ces trois groupes. Le mode de nidification rapprocherait ce genre des Rubiettes (Ruticilla) ; la coloration des œufs l'en sépare, car tous ceux-ci pondent des œufs unicolores. A.-E. Brehm n'avait pas counaissance des travaux de von der Miihle et de Lindermayer, lorsqu'il rapprocha l'Aedon du Rossignol. Il fait observer qu'il ne le remplace pas, mais le représente dans les contrées où le Rossignol mauque. Ce naturaliste maintient ces deux Oiseaux l'unà côté de l'autre. M. A. dellomeyer s'est basé sur les différences que présente le plumage des jeunes, pour séparer VAedon ; cela n'a qu'une impor- tance secondaire. Mais on doit admettre que les caractères princi- paux tirés de la foruie du cràue et du bec, du corps élancé, doiveul réunir ce genre au grou[)e des Recs-fins aquatiques. 44. Aedon galactodes Temni. A;,'n)li;ilc l'iihijiint'ux, l{ufoiis-\\'iiili!i'i-, l?;niinii;i(lili;i;ill. lirrd-rlirush var.. A, Lalh., Cen. Si/n., II, p. iJ.'i (17S;{). 'J'iirdiis (innidi)tarriis Liuu. var IJ. Latli.. Iiid. Uni., l, \). ;J34 (1790). l.i:S lALVETTKS I) KI'KOl'l'; .>l.» Sjjtria (jalaclodca Teinin., Mua. d'Oni., I, [). 182 (1820) ; SuuIj., Cal. B. Brit. Mus., V, p. 34 (1881). Tunlua nihijjinosus Meyer, Tuschcnb. Zus. u. Ber., p. GG (1822). At'ilon ijalaclodes (ïeiiiiu.) Boie, f.s/.s-, 1820, p. 972; Gray, Cicn. B., I, p. 173 (1848) ; Bp., Comp., I, p. 280 (1850) ; Ileu-l., .s'/ys/. l'cbet's., p. 25 (18:)()); Newt., LiM. B. Km:, Blasius, p. il (1802); Degl. et Gerbe, Oni. Eur., I, p. 405 (1807); Loche, Expl. Sci. Ahjév. Ois., I, p. p. 279 (1807); Gould, B. G. T. Br., II, pi. 53 (1808); Heugl., Oni. X.-O.-Afr., I, p. 270 (1809); Fritsch, Vog. Eur., p. 153 (1870); Ilartiiig, llandh. Br. B., p. 105 (1872) ; Shellcy, B. Egypt, p. 85 (1872) ; Newt. éd. Yarr. Br. B., I, p. 355 (1873); Dresser, B. Eur., pt. XXXII (1874); Irby, B. G//;/'., p. 92 (1875) ; Gad. de Kerv., Faune Xormand., II, p. 210 (1890). >^Ulr/a ruhiulnnsa Teiiini., Man. trorn., III, p. 129 (1835). .{ijrobalcs (jalarlndcs (Teniin.) Swaius., Classif. B., II, p. 241 (1837); Gigi., Avif. liai., I, p. 223 (1889). Salicaria galactodvs (Teniiii.) Gould, B. Eur., II, pi. 112 (1837) ; Keys. 11. Blas. , Wirb. Eur., pp. 55, 183 (1840). Erijthropygia ijalactodes (Temm.) Bp., Comp. List. B. Eur. and N. A>»Vr., p. 13(1838). Aedon rubiginosa (Temm.) Degl., Orn. Eur., I, p. 507 (1849). Aedon minor Csib., Mus. Hein., I, p. 39 fl850). Calamoherpe galactodi's (Temm.) ^ch]., Vog. Nederl., \). 141 (1854). Aedon pallcns brarhyrhgnrhos \ Aedon paUens macrorhynchos j Aedon galactodes brachyrhynclios f Brehm, Journ, Orn., Aedon galactodes macrorhynchos l 1850, pp. 441, 442. Aedon meridionalis brachyrhynchos \ Aedon meridionalis macrorhynchos I Agrobates rubiginosus (Temm.) Dubois, 0/6-.i';(n'.,I,p.etpl. 74 (1808). DiAGNOSE. — Parties supérieures d'un roux plus ou moius grisâtre, très vif sur le croupion, plus clair sur les couvertures alaires. Baie sourciliaire blanchâtre. Rémiges d'un brun pâle. Parties inférieures, gorge, poitrine et sous-caudales d'un blanc rembruni; ventre plus clair. Flancs bruns roux. Rectrices d'un roux vif, les deux médianes unicolores, les autres avec des taches arrondies noires, et des taches blanches aux extrémités. Pattes d'un brun jaune. Bec de couleur corne, clair en-dessous. — Teintes moins rembrunies aux [)arties supérieures, et taciies des rectrices moins étendues, chez la lemelle et chez le jeune. .'il G F. DE SCIIAKCK Mesures. — Taille, 170 à \1\ iiiilliiiièli-es ; aile, 8(t à 88;(|U('iie, 78; larse, 23; bec, 13. Kemahqie. — Les exemplaires provenaûl d'Abyssinie sont de laiile iuférieure (1 „ à 2 centimètres), et pourraient être admis comme une sous-espèce; ce serait Aedon minor du D'' Cabanis. Le Muséum de Paris conserve quatre écbantillons de cette forme. AuîE DE dispersion. — Cette espèce est conlinée dans l'Europe méridionale; elle habite en outre l'Afrique septentrionale et l'Abys- sinie. Eu France, ou l'aurait observée dans la Seine-Inférieure? (Lemetteil) ; en Italie, dans les provinces de Vénétie et Ligurie (Gigiioli) ; en Espagne, au Sud (Saunders), près de Cadix et d'Algé- siras (Nalterer), en Andalousie (Keyserling et Blasius), à Cibraltar (Irl)y), au Portugal (Tait); dans l'Algérie, i)rès de Glielma, Milianah (Cermain), à Constanline, en Tunisie (Kœnig), au Maroc. On Ta signalée en Angleterre, près de Start-Point dans le comté de Devon. L'Agiobalc rubigineux aime à se ]ihicer sur quelque poste élevé, le sommet d'un arbuste, le fil d'un télégraphe, d'où il pourra guetter sa proie. Là, s'appuyant sur sa ([ueue, lés ailes iiendantes vX les pattes un peu fléchies, il lance quelques notes agréables suivant IJrclim, ci mouolones selon Von (1er .Miililc (le ciiant resseml)le à celui de la Fauvette Babillarde, et serait donc assez varié. Les allures de cet Oiseau rapix'llent celles des Pies-grièches. Il est, j>arait-il, coiilianl mais counait la |)ru(leiice. Il se maintient dans les conti'écs sèches, couvertes de broussailles basses. Eu Espagne, suivant Brehin, celte espèce habiterait les vignobles et les planta- lions d'Oliviers. En Afrique, on rencontre l'Agrobate rubigineux dans les jardins des villages. Le baron d'IIamonville vit cet Oiseau en Algérie, sur les Lauriers roses au bord des torrents, et dans les massifs de Jujubiers.il semblerait que les mâles de cette espèce arri- venten Europeplus tôt ((ue les femelles. (CefutM. Nalterer, commis- saire du cabiuel impérial de Vienne, (jui découvrit l'Agrobate rubi- gineux à Gibraltar.) Le nid que cet Oiseau établit sur un tronc d'ar- bre,entre les branches ou dans un buisson épais, se compose à l'extérieur de feuilles et de mousse; il est tapissé de poils, de plumes, de laine et de duvet. Les œufs, au nombre de cin(| ou six, sont d'un blauc verdàtre très clair, marqués de taches plutôt longi- tudinales, de traits et de points de couleur brune ou roussàlre '22-23 quelques-uns d'un gris violet. Ils mesuient iu-i6jr^ ™™. RÉGIME. — L'Agrobate ne prend sa nourriture (pie sur le sol; elle consiste en Vers et en Insectes. Liis fauvi;tti:s d'el'hoi'ic 'Ml 4o. Aedon f.vmiliaris Mi'Qéti'. AgroI)rite familier, (îiTy-l):u"koil Warl)!er. Curruca galarJodes rar. sijriàni lh']U[n\ cl K.lir., :<;j,nh. Phij^. Aces, fol. b b. (18-33). Sijh-ia fnmiliaris Méiiétr., Cat. Unir.. Cane., p. 3i (1832); Seeb., Cdl., It. Drit. Mas., V, p. 3(j (1881 ). Eri/lltropm/ia f(nHi{iaris{Ménétv.)P>[).,Cu)!i}>. List.li. Ear. andX. Anwr., p. '12 (1838). Salicaria familiaris (Ménétr.) Sdil., Ilec. Cvit., pp. XXIX, 08 (184^0- Salicaria galarlodvs (Tenuii.) aimd Vou der Miilile, Orn.GriedwiiL, p. m (1844). Ardini fainiUdrls iM{mé[v.) Gray, Cm. B., I, p. l73(18'j-8) ; Bi)., Comj)., 1, p. 286(1850); Gray, llamU. U.,l, [). 211, n" 2980 (18i)!)) ; Dresser, B. Eur., \){. XXXI1(1874); id., Ibh, bSTO, p. 8'J; Bogd.,/i. Cauc, p. 100 (1879). At'don ruhiginosus (Meyer) apud Duj:;!., 0//t. Knr., l, p. 567 (1849) Calainolierpe familiaris (Méûétr.) Sehl., Vo'j. Nedoi., p. 141 (1854). Acdonhrnchii Brcbm, Jonrn. Orn., 1856, [). 442. Acdoii hnivlu/rlujnchus Brehm, Jonrn. Orn., 1856, p. 442. Ai'don nincrorhynchos Brehm, Jonr)i. Orn., 1856, p. 442. A fjrobates familiaris (Ménélv.) Dubois, Ois. Enr., I, p. et pi. 74^ (1868) ; Gigl., Amf. ItaL, I, p. 223 (1889). Aedon galactodes (Temm.) B. familiaris (Ménéii'.) Newton, List. B. Enr.. Blasius, p. 11 (1862). Aedon ijalnclodes (Temm.) apudFilippi, Vin(j(j. Vers., p. 348 (1865), apud Degl. et Gerbe, Orn. Eur., l, p. 495 (1867) partim ; apud Hume, Ibis, 1869, ]). 365 ; apud Doderl., ,41//: SVc/L, p. 129 fl869); apud Salvad., Fann. liai. Uec, p. 118 (1871 j. Aedon ijalactodes (Temm.) var familiaris (Ménétr.) Severtz., Tnrhest. Jewtn., p. 65 (1873). DiAGNOSK. — A. galactodi similis, sed corpori; su[)ia ])ruuesceiitc vix griseo adumhrato née rufescente, uropygio et supra caudali!)us rufescentibus, rectricibus duabus centralibus saturatè bruuueis, remigi]»us albicante cervino uec rufescente marginatis facile distin- guendus (ex Dresser and Sbarpe). Mesures. — Taille, 172 millimètres; aile, 77 à 8U ; queue, (>8; tarse, 23; bec, 13. Aire de dispersion. — La distribution géograpliirpie de l'Agro- bate familier est encore peu établie. Ou l'a vu en Vénétie et dans la 518 F. DE SCHAECK Lii^urie (Giglioli). De passage accidentel à lleigoland (GaelUej, il habiterait le Sud de la Russie, la Géorgie, la Grèce (Altum), le Cau- case, les îles de l'Archipel, la Tunjuie, le Turkestau, et s'étendrait au Sud-Est de la Perse, au Béloutchistan. Le Priuce Rodolphe d'Autriche a rencontré cet Oiseau en Palestine et dans la vallée du Jourdain, où il est abondant dans les broussailles. VIII. Amnicola Caractères génériques : Plumage peu tacheté, très doux au toucher. Ai li's courtes, sur- . . obtuses. Queue moyenne, io ToB a pennes arrondies a 1 ex- trémité. Pattes déliées; doiçits minces, le médian y compris l'ongle presque aussi long que le pouce. Bec eflilé, presque droit, aigu aussi haut que large à la base, et échancré de chaque coté à la pointe de la mandibule supérieure. Narines oblongucs, liuéaires. Mue simple. Ce genre est coutiué dans les pays tempérés. Le nid est placé sur les buissons à peu de distance du sol. 46. Amnicola melanopogon Temm. Aninicole ;i mousladics noires, Moiistaflied Grass-WarbkT. Sylvia melanopogon Temm., Pi. coL, pi. 245, lig. 2 (1823); Roux, Orn. Prov., p. 357 (1825) ; Savi, Orn. Tose., I, pi. 279 (1827); Temm., Man. d'Oni., III, p. 121 (1835); Crespon, Orn. Gard, p. 121 (1840); Nordm.Dcmid., Voi/. Huss. merid., III, |t. IW (1840j. Calamodyta mehinopngoïi (Temm.) lî])., Camp. I.isl. J{. Knr. and N. Amer., p. 12 (1838); Gray, (ien. H., I, p. 172 (1848); P.p., Consp., I, p. 287 (1850) ; Gray, Iland.-l. P., I, p. 210, n" m\\) (18(19); Fritsch, Vlnj. Ear., p. 157 (1870); Shelley, li. Krjijpt, p. 93(1872). Saiicaria melanopogon (Temm.) Keys. ii. lUiis., Il ///'. /.///•., |). LV (1840); Schl., Pec. erit., p. XXIX (1844): Liiidciiii.. Vi>g. GrieeheuL, p. 9(5 (1860;. Lusciniold niehuiopogo)! (Teuim.) Gray, l.lst. Gen., p. 58 (1841); LES FAUVETTES d'eUROPE S19 Newt., r.i^^t.Ii.Eiir., Bhisius, p. 11 (18G2); lleii-l., Orn.N.-O. Afr., I. |.. VIII (18(3Î)) ; Salvad., Faun. fiai. Ucc.,]). ll(j (1871); Iluiiie, .S7/V/// l'cath., 1873, p. 190; Dresser, li. Knr., pt. L\I (187()). Cettia melanopoi/on (Teinui.) Gerbe, J)icl. unir. d'IIisl. AVtf., XI, p. 240 (1848); Jaub. et Bartb.-La[)oniiii., Hicli. Orn., p. 252 (1839). Sijlma (Calamohcriic) im'lanoptxjon (Temni.) Naum., Vixj. Dcntschl., XIII, p. 45G(18o3). Caricicola melanopoyon (Temm.) Brehiii, Vofji'lf., p, 236 (18î)o). Caricicola bonelli Brebm, Vogelf., p. 236 (1855). Aiiinkoht niclanopor/on (Teinii].) Degl. et Gerbo, Orn. Ijir:, I, p. 527 (1867) ; Dodeii., Acif. SiciL, p. 127 (1869). Acrocephalus melanopogon (ïemm.) Irby, B. Gibr., |». 223(1875. (jilanonisi niolanopogon (Temin.) Blauf., Ens^t. Pei!>.,\\, p. 198 (1876). DiAGNOSE. — Parties supérieures d'uue teinte générale l)rune ; dessus de la tête et dos margiués lougitudinalenient de noir. Deux bandes blaucbàtres au dessus des yeux, atteignant les oreilles. Lorums noirs. Rémiges noirâtres, les primaires d'un cendré foncé et blanchâtres sur leurs bords internes, les secondaires noirâtres et bordées de brun sur leurs barbes externes. Crou[)ion brun. Par- ties inférieures d'un blanc parfois jaunâtre. Ventre blanc. Rectrices noirâtres, liserées de brun ou de gris. Flancs bruns, roux ou jau- nâtres. Pattes brunes (Iris noisette). — Jeunes d'un brun foucé en dessus, lavés d'olivâtre en dessous. Mesures. — Taille, 100 millimètres ; aile, 61 ; queue, 55 ; tarse, 22; bec, 11. Remarque. — La couleur plus ou moins claire, et la largeur de la raie sourciliaire dépend moins du sexe que de l'âge: de très vieilles femelles ont ce bandeau très prononcé. Sur de jeunes mâles il est distinct, mais sensiblement plus étroit. J'ai du moins observé cebisur une belle série d'une douzaine d'Amnicoles, de la collection Marniottan au Muséum de Paris. AmE DE DISPERSION. — L'Amnicole habite quelques départements du Midi de la France, lesBouclies-du-llhône (Marmottan), l'Hérault (Lebrun);le Gard (Crespon),oùelle serait sédentaire; ellese montre accidentellement dans ceux du Nord. Elle se voit en Italie, dans les provinces de Ligurie,Vénétie, Emilie, Toscane, Marches etPouilles, en Sicile (Giglioll), en Sardaigne (Salvadori). On a observé cette espèce en Dalmalie (Kolombatovic), dans le Sud de la Hongrie, notamment à Béga (Petényij ; en Bulgarie et au Dobrodja lAlléon); l)H\ V. DE SCHAECIv en Grèce (Voii der Miililt'K au Caucase (Seebulinn. Kllcse reiicoulic dans le Sud de la Perse, eu Egypte et en Palestine. Le prince Rodolphe d'Autriche a reconnu cet Oiseau sur les îles du lac Men- zaleh et dans toute la vallée du Jourdain. Suivant Blanford, l'Aninicole s'élève jus([u'à 4730 et 7000 pieds, à Scliiràz, en Perse. Teinminck, qui découvrit cette espèce ilans uue région couverte de Tamaris, ne conclut pas que ce « Bec- fin des Tamaris » vive seu- lement dans les endroits où croît cette plante. En elïet, l'Amnicole à moustaches noires fréquente aussi les marais et les broussailles environnantes, où pousse VArundo spcciosd. d'après Cantraine. (jui a vu ce Bec-lin près du lac Castigiione. L'Oiseau se craïuponne aux Joncs et aux Roseaux en faisant entendre un cri très vigoureux L-re, kre, hrc, comme nous en fait part Crespon. Cet Ornithologiste dit que le ramage du mâle, commençant par les syllabes laii, tai. ... est agréable à entendre pendant l'été et durant les beaux jours d'hiver. L'Anini- cole à moustaches noires descend parfois vers la surface des eaux, pour se promener sur les plantes aquatiques. Les naturalistes qui l'ont observée s'accordent à dire qu'elle n'est pas farouche. Elle voyage souvent en compagnie de la Loriisl. (n.scinioides, comme le font remarquer MM. Uadde et Walter. L'Amnicole construit son nid sur les buissons; elle lui donne la forme d'une coupe et y dépose quatre à cini] œufs d'un blanc azuré avec (juel({ues i)oints bruns; ils mesurent ^^^ """. C'est M. Lebrun, de Montpellier, qui a fourni les premiers rensei- gnements sur la reproduction de cette espèce. Temminck ne l'avait point encore observée. RÉGIME. — Mouches. Cousins et petits Coléoptères. 1iB IX. Cetti.\ (Caractères génériques : PI nniage de coaleav uniforme, très doux au loucliei sub-obtuses. Quruc ample, com- posée de dix pennes larges et molles. Pattes moyennes. Doifjts épais, le médian, y compris l'on- gle, moins long (jue le i)uuce; l'ongle de ce doigt comptant poui- la moitié au moins. Ikc droit et étroit, aussi haut que 1 /Vr.s- ^^'-^ o LES 1 AUVKTÏKS D liUllOl'Ii large à la base, et plus haut (lue lar^edaus les deux tieisanlcriciirs. Nari)u\s oblonyues. L'esi)èce (le ce genre habite les pays méridionaux et orientaux. Migratrice. Nid placé i)rès du sol, assez artistemeiit consli'uil. Fré([ut'Ute le bord des eaux. Remarqli:. — MM. Degland et Gerbe, dans la 1"- édition de leur ouvrage, out réuni comme Cetties les espèces sr/vt-ra, Inscinidiilcs et iii('la)iopot/on, (juiont. en ellet, certains rapports par leur structure et leurs mœurs. La 2'' édition de VOrnithulugic niropccnnc comporte trois genres pour ces trois espèces, Luscinioims, Ccttia, Amnirola. Legenre Cellia, fondé sur l'espècecuropéenne, possède des caractères tranchés. Quant au genre Lusciniopsi.'i (comprenant /.. {huialilis et lu.st'/H/o/(^'.s),pour({uoi compliquer la classilication déjà si fragmentée, en le maintenant comme genre à part? Le luscinioidcs a des allinités étroites avec flui-iatiUs, qui n'est qu'une véritable Locustelle. Ouiinl au inchinopogou, il appartient évidemment à un genre particulier. 47. Gktti.v cetti Marm. Bouscarle OUi, Scidcnarl. Scliilfsaiim'r, CeUi's Biiscli-Warblor. BoHSCdrh', variété de la G risette. D' KuhQwi., PI. Enl., 1()."), fig. 2(1770). Usigmiolo di fnuiit' Cetti, Uec. d. Sard., p. 216 (1776). Bouscarle B\iiï., Hist. Nat. Ois., V, p. 134 (1778). La Bouscarle de Provence Daubent., Pi. Enl., ()55, fig. 2 (1778). Motacillasijhia G. Carrucafalcescens Gmel., Si/st. i\at., p. 956 (1788). Sijlda Cetti Marm., Mem. Ace. Tor., XXX, p. 2o4(1820); Temm., Man. d'Orn., I, p. 194 (1820); N'ieill., Faune Franc., I, p. 208 (1820); Lath., Gen. Hist. B., VII, p. 19 (1823); lloux, Orn. Pror., ]). 326, pi. 212 (1825) ; Savi, Orn. Tosc, l, p. 273 (1827); Ménétr., Cat. Rais. Cauc, p. 33 (1832); Crespon (ty|). err. l/ettij, Orn. Gard, p. 118 (1840); Werner, Allas, Insectic, pi. 30 (1842;; Cara, Orn. Sarda, p. 4-4 (1842). Sf/lria serieea Natterer, fidc Temm., Man. d'Orn., I, p. 197 (1820); Lath., (;('//. Hist. B., Vil, p. 9(1823); Werner, Atlas, [nsectic, pi. 33 (1842). Si/lviafalcescens (Gmel.) N'ieill., Faune Franc., I, p. 208 (1820). Cahunohcrpc Cetti (Marm.) Boie,/.';/.s, 1822, p. 552; Dubois, Ois. Fur., I, p. et pi. 77 (1868). . Cuirucu serieea (Temm.) Boie, Isis, 1822, \), 553; Stcph. Shaw's, Gen. ZooL, XIII, pt. IL p. 208(1826). 522 F. DE SCHAECK CmrucaCi'tti (Marm.) Stcpli. Sliaw's, Gcn. Zoo!., XIII, pi. II. p. 5)0 PhrauiiiitesCetti (Mann.) Blyth, Rennie's, FicIdXat., I, p. 439(18;«). Salicaria Cetti (Mann.) Goiiid, B. Knr., II, pi. dl4 (1837); Keys. ii. Blas., Wirb.Eiir.. p. LV. (1840); Sclil., lier, cvit., p. XXIX (1844); Lindenn., Muj. (iriechpnL,\).%\{m')0). Salicaria scricea (ïeniin.)Gould, B. Knr., II, pi. 115 (1837). Pliilomela sericea (Temm.) Swaius., Classif. B., II, p. 240 (1837). Ccttia aJti.sdnans Bp., Coiirp. List. B. Kur. and N. Amer., p. 11 (1838); Jaub. et Bartl).-Lapomm.,7i/(;/f. Orn., p. 250(1850). Cettia sericea (Temm.) Bp., Comp. List. B. Eur. and N. Amer., j). 12, (1838); Id., Con.^p.. I, p. 287 (1850); Loche, E.rpl. Sri. Ah/ér., Ois., p. 2G8 (18(37) ; Irby, B. Gibr.. p. 03 (1875). Calamodyta Cetti (Marm.) Gray, Gen. B.. l, p. 172 (1848); Frilscli, V(ir/. Eur., p. 159 (1870). Calamodyta sericea (Temm.) Gray, Gen. B., I, p. 172 (1848); Grav, Iland.-l. B., I, p. 209, n» 2954 (18G!)). CettiaCetti (Mann.) Degl., Orn. Eur., l, p. 578 (1849); Newton, Li.'it. B. Eur., Blasius, p. 11 (1862); Degl. et Gerbe, Orn. Eur., I, p. 524(1867); Doderl., Avif.Sicil., p. 126 (1860) ; Seeb., Cat. B.Brit. Mus., V, p. 135(1881). Bradypterus Cetti (Marm.) Cab., Mus. Ih'in.,l, p. 43 (1850); lleugl., Orn. N.-O. Afr., I, p. 274 (1860); Salvad., Faun. liai. Ucc, p. '117 (1871); Shelley, B. Egypt, p. 80(1872); Dresser, Ibis, 1876, p 80; Id., B. Eur.. pt., XLVIII (1876). Calanioherpe sericea (Temm.) Brehm, Voyelf., p. 236 (1855). Potamodus Cettii (M-cii-m.) Lilford, Ibis, 1866, p. 178. Cettia (Potamodus) oriental isTvistnxiu, Ibis, 1867, p. 70. Cettia cettioides Hume, Stray Featli, I, p. 104 (1873). Cettia albiventris Severtz., Turkest. Jeiotn., pp. 66, 131 ( J873). Cettia scalenura Severtz., Turkest. Jevotn., pp. 66, 131 (1873). Cettia Slolirzkae Ihime, SIray Feath., II, p. 520 (1874). Bradyptetes Cettii (Mann.) BJanf., East. Pers., II, p. 200 (187()). DiAGNosE. — Parties supérieures d'un brun marron (plus pâle chez la feuiellej, plus roux aux couvertures des ailes et au crou- pion. Rémiges brunes avec extrémités grisâtres. Hectrices brunes, bordées de marron et traversées par des bandes parallèles peu visibles. Parties inférieures, gorge d'un blanc i)ur ou grisâtre, poitrine blanche, lavée de grisou de jaune. Ventre diin gris blan- châtre, sous-caudales brunes. Flancs bruns-gris. Pattes d'un brun LES FAUVKTTKS u'kUROI'E '623 clair. Bec briiu, roux en-dessus, jaune en-dessous (Iris l»run fauve). — Jeunes à couleurs rembrunies. Mesures. — Taille, 13() à l'iO inillinièlies; aile. (i:i : (jucue, ."iO; tarse, 19; hec, M. Rk.m.vrques. — 1" MM. Deglaud et Gerbe in(li(iurnt une difiérence de taille d'un eeutimètru entre le mâle et la femelle chez cette espèce, cette dernière étant inférieure. Mais cette divergence n'est point constante chez les deux sexes, comme j'ai pu m'en assurer sur les exemplaires du Muséum de Paris. Et MM. Radde et Walter mettent en évidence deux femelles de Cctti , provenant de Keltetschinar et de Kulkulan, dans la région Transcaspienne ; ces individus présentent une dilïérence de taille d'environ un demi- pouce. Les ailes et le bec sont plus courts, et la longueur de la queue, par rapport à la dimension du corps, diffère aussi. 2" Dans une note de M. Dresser sur la « Faune du Tur/cestan » du Dr Sewertzoft il est fait mention d'une variété de C. Cetti, rencontrée au Nord-Est de la province d'Oural, et qui n'a pas été décrite; quel- ques-uns de ces sujets, comparés avec des spécimens espagnols rapportés par M. Alexandre de Homeyer au Musée de Berlin, diffè- rent notablement. M. Dresser (Ibis, 1876, pp. S9 et 90) considère cette forme comme une espèce douteuse. Aire de dispersion. — C'est dans le Nord et l'Ouest de l'Europe, que nous trouvons la Bouscarle Cetti. Elle habite une partie de la France, où elle est sédentaire dans les départements du littoral Méditerranéen; Vienne (^Mauduyt), Charente-Inférieure (Beltré- mieux),Var (Gerbe), la Provence (Degland), Gard (Crcspon), Hérault, , Tarn (Lacroix), Landes (Darracq), Basses-Pyrénées (Loche), Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales (Lacroix), Corse (Whitehead) ; en Italie : Piémont, Lombardie,Vénétie, Emilie, Ligurie, Toscane, Marches, Sicile, Sardaigne, (Giglioli); en Suisse (I ). Ou ren- contre la Bouscaiiedans le Sud de l'Espagne (Saunders), eu Portugal (Tait), Gibraltar (Irby), aux Baléares (A. de Homeyer) ; en Algérie, près de la Mitidjah, où elle est très commune (d'Hamonville), en Tunisie (Kœnig). On l'observe en petit nombre seulement, en été, en Angleterre (Degland), dans le Sud du pays, eu Bulgarie et au Dobrodja (AUéon) ; en Autriche, le Littoral (Schiavuzzi); en Russie, au pied des monts de Talisch, dans les jardins de Zouvant (1) L'espèce est d'apparilionaccidentclk'. Ainsi, M. Falio écrit (Bu/ief. Soc. Ornith. Suisse, I, p. 149) qu'il a reçu une Cdli provenant de Lucerne. M. Fatio estime que cet Oiseau est arrive au IS'ord des Alpes par le Saint-Gothard et la vallée de la Reuss. oli V. DE SCIlAliCK (Ménûtriés), au Caucase (Bofïdanow). Elle habite la Grèce (vou der Miilile), les Cyclades (Eiliard), Chypre (I.ilford), l'Asie-Miueure (l)au- lordj. Sa patrie s'étend au ïurkestan, à l'Aral fSevei tzo(î), et à l'Egypte (Shelley). Ce Bec-lin s'élève jus([u'à 7000 pieds, dans la vallée de Karij, en Perse. (Seebohm, Cul. Brit, Mus., Y). Gerbe nous a renseigné sur les habitudes de cette espèce. (Méinoii'e sur la Fauvette Cetti (.î/ay. do ZooL, p. 21, 1840). La Fauvette ou Bouscarle Cetti vit dans le voisinage des eaux, au milieu des grands buissons, des arbustes toulïusetdes hautes plantes herbacées. Elle demeure constamment cachée; se fatigant très vite d'un vol prolongé, elle est incapable de soutenir une migration continue, aussi ce Bec-fin voyage par déplacements successifs. Sui- vant ce naturaliste, le chant de cette espèce est doux, éclatant et sonore, mais saccadé, brisé, de peu d'étendue et fort peu varié. Elle le fait entendre en toute saison. Le nid est placé près de terre, au bord des eaux, aussi sur les plantes aquatiques, selon Crespon, composé de feuilles et de brins de Graminées à l'extérieur, de duvet végétal et de racines très fines à l'intérieur. 11 contient ({uatre ou cinq a3ufs d'un rouge brique uniforme, plus ou moins foncé et sans taches. Ils mesurent j^ "^i". NouRiuTL'RE. — Mouches, Cousins, petits Vers. X. ClSTlCOL.V Caractères génériques : iHitniiijji' tacheté de Itruii, de noir et de gris. -l//''s courtes, très arrondies, l'extrémité tles rémiges secondaires atteignant prt^sque celle des i)riniaires (la 4"^° dépassant les autres), nurw moyenne étagée. Pattes fortes. Doifjts minces, le médian, y com- pris l'ongle, de la lon- gueur du larse. Oiujlcs lo- bustes. celui du ponce moins recourbé, et plus long que ce doigt. Bec court, mince, légèrement arcjiié, très com- primé antérieurement; mandibule supérieiiie entière, très aigiie. Atirincs oblougues. — Mue doui)le. Color;ilion du plumage vai-iant suivant le sexe et suivant l'âge. Mâle toujours pliisgiand (|ue la femelle. Niri enlacé artistemeiit. (H^iifs très variables comme couleur. Nota. — Je conserve la désignation de r/.s7/r((/^/ sclKniicahnlu pri nce u B I.KS FAUVKTTKS I) KrHOPK :\'y\ Ch.-].. r)()ii;i[»;irle. Cai' le iiuiu speciiiquc de rin->:iiiins duiiui; par Kraiikliii. par Blyth, ue semble guère convenir, |»iiis(iiie .lerdon dit que cet Oiseau n'a pas l'Iialtitudc de courir, mais h qu'il s'avance à tiavcrs les Hoscaux, en partie eu sautillant, eu partie en volant. » D'autre |)ai't, les homonymes binaires Ciiaticola ci.sticola de Lesson, et Cistimla rislirola de Oates, peuvent donner lieu à des erreui's. Racks GÉOGiîAPniQUF.s. — Ou couipte aujourd'hui 'Sï (espèces de Cisticoles répailies sur divers points de notre globe, mais limitées aux régions chaudes. Il est reconnu (|ue la C. schn'nirolti d'Europe, que l'on a cru longtemps devoir séparer en espèces distinctes, en se basant sur quelques variations de tinntes ((ue ])résentent des individus provenant d'Afrique, d'Asie et des Indes, ne l'orme (|u'une seule espèce; .lerdon (Birds of India, If, jiarl. I,p. IJ.'t) li-ancbe déjà celte question. On se trouve eu présence de races ou variétés climatériciues, (|ui se sont un |)eu modiliées dans letii- {•f)l()iation, ou subissaut des iulluences locales. 48. CiSTicoLA sch(h:xi(:ola Bp. ('isliroli' (les lîoscniix. l'an liiilcd W'aiiih'r, (iislcni'olii'siiimci'. Iji lùiurcUc cislirole \ieiU., Faune Franc., p. 27, pi. 102, iig. 1 (1820). Si/lvia risfirola Temm., Man. d'Orn., I, p. 228 (1820j; Id., Pi. col., YJ, lig. 3 ( 1820j ; Id., Man. d'Orn., III, p. 123 ; Cara, Orn. Sardn, p. 45 (1842) ; Von der Muhle, Monogr. Eur. Sylc, p. 122(1856). Prùii'd cur.sitans Frankl., P. /.S., 1831, p. 118; ,]ci\\., Madr. Joiirn., XI, p. 5 (i840j; Id., ///. Iiid. Orn., pi. VI (1847). Ci/stirola cisticolaLess., Traite, ]). 415 (1831 ) ; Lichl., Ao///r»r/., p. 31 (1854). Si/kia fcistirold) [yims, Rûpp., Nciic W'irI). Tm/., p. 113 (1835-40). irrynioica cislicola Swains., Clasfiif. H., II, p. 242 (1837); Gray, Gen. li.. I. p. 104 (1848). Salicaria cisticola Gould, B. Eur., pi. 113 (1837) ; Keys. u. Blasius, ^Virb. Eur., pi. LV (1848); Schl., Rev. crit., p. XXX (18U) ; Linderm., Yôg. GricchenL, p. 95(1800). CiKticola scha'nicola B\).,Comp. List. B. Eur. ami X. A uH'r.,\). 12 ( 1838); B\\[\\, Cat. B. Mus. As. Soc, p. 145 (1849); Bp., Consi)., 1, p. 286 (1850) ; Cab., Mus. Ilcin., I, p. 44(1850); Heugl., Si/st. L'cbcrs, p. 21 (1856) ; Tristr., Ilis, 1859. p. 160; Honieyer, ./. /■. 0., 1862, p. 283; Jerd., B. Ind., II, j). 174 (1863j; Swinh., //^ /a-, 1863, p. 303; Giglioli, Ihis. 1865, p. 52;Luuel, Bull. Soc. Orn. Suisse, l, p. 10 (1865); Blyth, Ibis, 1866, p. 23; ;J2() F. I)K SCIIAKCK Loche, K.i})l. Sci. Alger. 0/.s.,I, p. 281 (1867); Dcgl. el (jerbe, i)rn. Km:, I, p. o.'H (ISOT); A. C. Smith, [bis, 1868, p. 441 ; Brooks, t. c, p. 130; liume, Ihis, 1870, p. 136 ; Swiuh., t. c.,p. 34"); Sharpe, t. c, p. 475; Gurney, Ibis, 1871, p. 83 ; Swinh., P. /. S., 1871, p. 352; Holdsw., P. Z. S., 1872, p. 455; Shelley, B. Eyypl, p. 97 (1872) ; llume, IVests and lù/gs. Ind. 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Beng., XVI, p. 457 (1847); Tickell, 0/). ciï., XVII, p. 300 (1849); Blyth, Cat. B. Mus. As. Soc, p. 145(1849); Bp., Consp., I, p. 286(1850); Horsf. et Moore, Cat. B. E. I. Co. Mus., I, p. 324(1854); Cass., Proc. Philad. Acad., 1856, p. 318; Hartl., Orn. W.-Aj'r., p. 264 (1857); Swinh., Ibis,- 1861, p. 329; Antin., Cat. desc. Ucc, p. 37 (1864); Hartl., P. Z. S., 1867, p. 825; Finsch et Hartl., Viig. Ostafr., p. 229 (1870); Salvad., Faun. liai. Uec, p. 119 (1871); Sharpe, Cat. Afr. B., p. 29 (1871); Gurney in Anderss., B. Dam. IjL, p. 88 (1872); Walden, Trans. Z. S., VllI, p. 64 (1872); Antin. et Salvad., Yiagg. Bogos, p. 108 (1873); Sharpe et Bouvier, Bull. Soc. Zool. France, l, p. 305 (1876;; Dresser, B. Eur., III, j>. 3, pi. 96 (1877) ; Hume, S/r. F., 1877, p. 90; Davidson et Weuden, Str. F., 1878, II, p. 85; Bail, t. c, p. 217; Cripps, /. c, p. 235;Tweedd.,7».Z.S., 1877, p. 710; Hume et Dawison, ,s7/'. F., 1878, ]». 319; Leggc, B. Ceylon, p. 531 (1879); xMeyer, Ibis, 1879, p. 146; Huuie, ,s7/'. F., 1879, p. 101; Vidal, Str. F., 1880, p. 67; Bingham, /. c, p. 186; Butler, /. c, p. 407; Wardlaw Ramsay, Orn. Works Tweed., p. 658 (1881) ; Bocage, Orn. Angola, p. 554 (1881); Ueitl, Str. F., 1881, p. 46; Kelham. /6/.s', 1881, p. ."HC. Liiis f.u;vi:ttks d'kukopk 1*2,1 Cislicula umalara BlyLli, CkI. IL Mus. As. Soc, p. 'J45 (18VJ, descr. milla) ; kl. /. A. S. linuj., XX, p. 17G (1851); Bp., Cunsp. I, p. 28G (I80O); I\el;i;irl, /'/'o^/r. Cat., p. 120 (1852); Blyth, Ibis, 18G7, p. 302; Hume, Str. F., 1877, p. 90. Salicaria (Cisticola) brunneiceps Temin. et Schleg., Faun. Jnp. Ai-es, p. 13i pi. 20 (1850). Cisticola brunneiceps Bp., Consp., I, j), 280 (1850). Caricicola cisticola Brehm, Vogelf., p. 237 (^1855). Sijlcia nrquald voii Millier, J. f. Orn., 1850, p. 224. Drymœca uropyijialis \h\rl\., Orn. W.-Afr., p. 50 (1857). CalamantheUatintinnabulans Swiuh., /. As. Soc. N. China Br. (1859). Cisticola tinti)inalndans Sw'mh., [bis, 1860, pp. 51, 131; 1861, p. 32. Schœnicola cislicula Blasius, l/ist. H. Eur., eti. Nowtou, p. 11 (18()2j; Salvacl., Ixc. Sardegn., p. 56 (1864); Boll, /. /■. 0., 1865, p. 142; Brooke, Ibis, 1873, p. 344. Calamolierpe cysticola Dubois, Ois. Eur., I, p. et pi. 76 (_18G8). Cisticola fuscicapilla, Wall.. P. Z. S., 1863, p. 489. Cisticola europaea Hartl., Ibis, 1863, p. 325. Drymoeca cisticold Ileugl., Ibis, 1869, p. 132. Dryiiiuira omalura dray, Ilami.-l. B., I., p. 200, iio 2812 (1869). Drymoica cursitans Gray, l. c, p. 200, n" 2806 (1869). Drymoica fuscicapilla Gray, t. c, p. 200, ir 2810 (1869). Cysticola munipurensis Godwin-Austen, P. Z. S., 1874, p. 47; Id. /. A. S. Benr/., XLIII, pt. 2, p. 165. pi. IX, fii;-. 2(1874); Hume, Str. F., 1875, p. 398; 1877, p. 90; 1879, p. 101. Locustella brunneiceps Seebohm, Ibis, 1879, p. 37. Cisticola cisticola Oates, Il Brit. Burm., p. 115 (1883); Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., VII, p. 259 (1883). DiAGNOSE. — Parties supérieures d'un gris jaunâtre, centre des plumes noirâtre; teinte rousse sur le croupion. Rémiges brunes, bordées de roux très-clair, sur la moitié des barbes externes. Parties inférieures, gorge et ventre blancs. Côtés du cou, poitrine et flancs d'un jaune brunâtre. Queue étagée, d'un brun noirâtre en dessus, cliaque rémige caudale bordée deroux, cendrée en dessous; tache ronde, noire à l'extrémité inférieure de chaque plume, gri- sâtre sur les médianes, blanche sur les latérales. Pattes d'un brun jaunâtre. Bec à mandibule supérieure brune, l'inférieure plus claire (Iris brun clair). Mesures. — Taille, 105 millimètres; aile, 50; ([ueue, 41 ; tarse, 17; bec, 10. 528 l'. DK SClIAKClv Phases de la cohjralioii du [iliimage : 1" Le mâle et la femelle diiïèrent dans leur plumai^c, an moment de la ponte, la tète tendant à devenir uniforme chez le mâle et rayée chez la femelle. 2'^ La livrée d'hiver de la femelle ressemhle à celle d'été (blanchâtre). 3° La mue a lieu au |)rintemps et en automne, éi)0(iue où le mâle revêt son plumage d'hiver; il ressend)le alors à la femelle. 4*' Les jeunes, au sortir du nid, ressemblent à la femelle adulte, dans sa livrée d'hiver. 5° Les jeunes, après la mue d'automne, ressemblent à la femelle adulte; ils ont les rémiges caudales plus longues et paraissent plus grands. 6° Le mâle est toujours i)lus grand que la femelle. AmE DE DISPERSION. — La Clsticolc habite le littoral de la Médi- terranée,'où elle reste en hiver. On l'a observée dans les départe- ments de Haute-Marne (Lescuyer), Saône-et-Loire (Montessus), Hérault, Alpes-Maritimes (Lunel), Gard (Crespon), Pyrénées-Orien- tales (Brehm); en Corse (Wharton). Ou la rencontre en Italie: Piémont, Lombardie, Vénétie, Emilie, Ligurie, Toscane, Marches, Pouilles, Sicile et Sardaigne; dans l'Espagne, au Sud, à Santander et dans la province de Murcie (R. Brehin); au Portugal (Rey), sur les Pialéares (A. de Homeyer). En Afrique, Constantine (Dixon), Tunisie (Kœnig), au Maroc, Sénégal, Guinée, Cap Lopez, Congo, Zanzibar, en Nubie et en Egypte. Elle se reproduit en petit nombre sur la côte autrichienne, eu Dalmalie. La Cisticole est abondante en Grèce (von der Mùhle), aux Cyclades (Erhard); en Asie-xMineure, à Chypre. Son habitat est très étendu, car on la rencontre dans l'Indo-Chine, à Pegu, au Népal, à Madras, dans ITndoustan, à Geylan, au Bengale, à Singapore, à Haï-Nan, Formose, Bokol et à Manille. RKMAnQiE. — Suivant le llév. Smith, la Cisticole schcenicole est très rare en Portugal; cet observateur, qui connaissait cet Oiseau ])Our l'avoir rencontré en Egypte et en Nubie, l'a cherché en vain dans ce pays, voire même dans les endroits qui paraissaient convenir à l'espèce (0)1 ihc Binls of PoilH;/al. Ihis, 1868). La Cisticole schœnicole fut rapportée du Portugal par MAL Lincl< et Hofïmannseg. Nous sommes redevables de précieuses données sur ses mœurs à M. Lunel, (pii a observé attentivement cet Oiseau, dans le Midi d(.' la France, en piirticulier à Maguelone, piès de Montpellier. La Cisticole est d'un uatur(d très vif; elle fré- (pu'iite les marais et les jonchaies du littoial Méditerranéen. Elle sautille ou voltige à travers les Roseaux ou les hautes herbes, s'éle- \;\u\ parfois dans les airs, à une très grande hauteur, puis(|ue LES fa[ivi:ïtks d'kuiioi'k 529 M, Liiiiel Ici perdaiL de vue. Cet observateur reud le eii de cet (Jiseau par czi, czi, czi, en appuyant sur la doiuiôre note. M. Lunel présume que ce cri n'est que le prélude ou l'accompagnement du chant à peine perceptible. Le chant du mâle fait nommer cette espèce « tintin » en Espagne, et « piiikpiiik » en Algérie. Savi a décrit le premier le mode de nidification chez la Cisticoh' schœnicole ; cet Oiseau s'ap|)arie à la lin de mars. Mais le savant Genevois fait remarquer qu'à cette époque les marais, encore dénudés, n'otïrent pas les matériaux nécessaires à la construction du nid ; « la Cisticole vient s'établir provisoirement dans les champs de Céréales et les prairies situées dans le voisinage des maré- cages qui, eu cette saison, sont déjà recouverts d'une abondante végétation. C'est là, dans les hautes herbes, qu'elle fait son premier nid, placé le plus souvent sur le bord d'un fossé, ordi- nairement sur quelque toulïe de Graminées, telles que les Avena fraijiUsyAlopt'curm cujrcstis, Bronms sylcaticus et tricialis, etc. Mais à peine les marais, sous l'influence de la belle saison et des rayons vivifiants du soleil, ont-ils repris un peu de verdure, que la Cisti- cole se hâte de regagner ces lieux solitaires, son séjour de prédi- lection, et va s'y livrer à de nouvelles nichées. » On a signalé le fait ([ue, pendant que la femelle couve, le mâle augmente le nid eu hauteur. Savi a observé, près de Pise, jusqu'à trois couvées successives chez cette espèce. Comme nousl'appreud M. Lunel, le premier nid édifié dans des conditions différentes, n'a pas la solidité et l'élégance du second. Celui-ci est placé à 30 ou 40 centimètres du sol, formé d'un faisceau variant entre 40 et 80 tiges hautes, surtout des Carex, cousues ensemble sur la paroi interne du nid. L'Oiseau pratique dans chacune des tiges un petit trou, au moyen de son bec, et il y passe un cordon formé de fil de soie d'Araignées ou du duvet d'aigrettes d'Asclépiadées; il frise et entortille à la manière d'un nœud chaque fil sur son bord. Il existe dans ce mode intéressant de fixation des rapports étroits avec l'habitation de l'Orthotomus longicawla. Suivant les localités, nous fait part M. Lunel, la Cisticole construit son nid parmi les Joncs ou les Roseaux : Arundo phragmitis, Phaleris arundinacca, Triticum repens, Poa fJuitans. En Espagne, suivant A.-E. Brehm, cette espèce choisit les prairies, les champs de Mais, de Luzerne, de Chanvre, des plaines basses pour y élire domicile. Sur les îles Baléares, A. de Ho- meyer rencontra la Cisticole en moins grand nombre dans les parties marécageuses ({ue dans les moissons et lescham[)sde Tabac, à proxi- mité de la côte. Hausmann la vit au bord de la mer, en Sardaigne. 530 1". DE SCIIAKCK Diversité des tirufs. — Nous trouvons dans la nature certains problèmes, qui, s'ils ont été observés, n'ont point encore été résolus : la Cisticole scbœnicoleen présente un exemple qui ressortit évidem- ment à la physioloj^ie, c'est la variabilité de ses œufs. Ils dilïéront non-seulement d'une nichée à l'autre, mais sont même complète- ment dissemblables comme coloration dans une même ponte. Celle du Coucou peut être rapi)rocliée, en quelque sorte,dececas curieux ; encore le Coucou, par l'assimilation de son œuf unique avec ceux de l'Oiseau auquel il le confie, accuse-t il une raison déterminante dont l'iulérét, au moins, ne nous échappe pas. 16 La Cisticole schœnicole pond quatre à six œufs mesurant ^^ ™'" et qui varient pour la grosseur et pour la forme. i blanc pur. J)ianc rosé. blanc azuré, bleu verdàtre clair. Dans la ponte normale, on trouve des œufs de ces diverses cou- leurs intercalés dans dilïérentsnids. Maij>il faut y ajouter le ^enre tacheté. Keitel a découvert ainsi une couvée de six anifs d'un bleu verdàtre, avec de i;i'andes et de plus petites taches d'un brun ronge etcpielques petits points noirs formant une couronne vers le gros bout. Le môme naturaliste a observé des œufs provenant de Sar- daigne, avec des fonds de couleur différents, mais parsemés de taches d'un brun noirâtre avec des reflets violets ; taches rouge et noir; taches roussàlres; taches et points d'un brun rouge, et (le couleur chair livide; taches et points noirs, (juclques-uns rous- sûtres ; taches grandes et points d'un rouge clair. Enfin, on voit des (rnfs avec des taches et des points d'un louge bri(|ue (Raldamus ex Algeria). Le fait avancé par llausmann, que les ouifs unicolores seraient en Sardaigne les ])lus rares de tous, demande encore conlirmation. M. Lunel, dans sa jolie note sur la Cisticole, nous donne un tableau comparatif fort intéressant de onze couvées qu'il a été àmômed'exa- miner. La ponte la plus curieuse, comme dissimilitude de coloris, est assurément la suivante: dans une couvée de six œufs, il s'en trouvait deux blancs, deux bleus, un verdàtre et un tacheté. XoiiHRiTi'Hi:. — Insectes aquaticpies, Molluscpies, Diptères et IK'liles Chenilles ; larves de Mcuitis, IJ:S lAUVKÏTIiS d'kuuoi'K IV'W XI. Régulus Caractères génériques : Plumage à plumes décomposées. Ailes courtes et obtuses. Queue moyenne, un peu écliancrée. Pultcs grêles; doigt médian réuni par la base à l'externe; le doigt pos- . ^ téricur le plus fort de tous. Bec grêle, droit, comprimé; mandi- bule supérieure linemeut écban- A crée à l'extrémité, terminée en y/yi/ pointe aigué. lYarines ovales, "^ couvertes eu partie par deux petites plumes décomposées, et cou- chées en avant. Counmni' de couleur de feu ou d'aurore sur le sommet de la tôte. Arboricoles. Sédentairesou elïectuantdes migrations peuétendues. Insectivores. Nids construits avec art, fixés aux Conifères. Mue simple; peu de dilïérence dans le pliimnge des deux sexes. Distinction des espèces : Ligne blanche suborbitale ignicapilluft. Pas de ligne blanche suborlutale . . . cristatus. 49. Regulus cristatus v. Koch. Udilclcl liM|i|ir, (idldcn-crcsled Wrcii, (M'ibkôijfigcs r.dldliiiliiKlicii. MotaciUa regulus Linn., S. .V., I, p. 338 (176()) ; Gmel., S. N.,\, p. 995 (1788). Si/hin regulus Scop., Ann. Hist. Nat., l, p. 161 (1769); Lath., Ind., Oru., II, p. o48, pi. 2 (1790); Bechst., Oruith. Taschenb., p. 189(1802); Meyer et VVolf, Taschenb. Deutsciil. Vug., p. 250 (1810); Temm., Mau. d'Orn., \). 229 (1820). Itcgiiliis cnslatns Koch, System, baier. ZooL, p. 199 (1810) ; Vieill., X. IHct. (l'Hist. NaL, p. 420, t. 29( 1817); Id., Faune Franc., p. 229 (1820); Temm., Man. d'Oru., p. 157; Id., PL Col., 631, lig. 3; Naum., Vog. Deutschl., pi. 93, fig. 1,2 (1822) ; VVerner, Atlas, [nsectir., pi. 60 (1842) ; Gould, B. Knr., pi. 142 (1847); Keys. u.Blas., Wirh. Enr., [). LV (IS42i ; Schl., Bévue, p. XLIV (1844); Gray, Geu. B., I, p. 175 (1818); Blyth, Cat. H. Mus. As. Soc, p. 186 (1849); Temm. et Schl., Faun. Jap. Aves, p. 70 (1850); Bp., C'onsp., l, p. 291 (1850); Cab., Mus. lleiu., I, p. :Vi (1850); Kjaerb., Danm. Fm/le, pi. 24 (1852); Baill., Ora ."332 r. DE SCHAKCK Sacoic, II. p. 447 (18u3j; Suudev., 6'f. Fuijlc, pi. lo, lig. î (18(3G); Fritsch, Vog. Eur., pi. 19, fig. 5, 6 (1870); Gould, B. Gt. Jir., II, pi. 09 (1873) ; Degl. et Gerbe, Orn. Eur., I, p. 5o3 (18(J7j; Gray, llaml.-l. /^., I, p. 218, n» 3100 (J8G9); iJroste, Vogclic. Borkum's, p. 89(1809); Perini, 0/n. l>/-o»., p. 210 (1858); Bettoni, Ucc. Lombard., pi. 100 (1807); Altimi, Eorsl- zooL, p. 193(1880); Ncwt. ed Yarr., Brit. B., \). 449(1873); Dresser, B. Eur. ,11, pi. 71 (1875); Marsch. et Pelz., Orn. nnilob., p. 47 (1882); Gadow, Cat. B. Brit. Mus., VIII, p. 80 (1883); Gad. de Kerv., Faune Normand., II, p. 173(1890.. Uegulus vulgaris Steph., (icn. Zool., X pt. 2 p. 758 (1817). Regutus japonicus Bp,, C. B. As. Se, XLIII, |). 707 (sine descrij)t., 1850); Swinh., P. /. S., 1803, pp: 350, 451, 002; Id., 1871, p. 358; David et Oust., Ois. Chine, p. 270 (1877). Béguins aiireo-capillus Meyer, Taschenh. deutschl. Yogelk., II, p. 120 (1822) ; Id. Ij'hrh., p. 275 (1823i. Begulus crococephalus Brelim, Beitr. Vogcll,-., II., p, 120(1822); Id. Lehrh., p. 275 (1823). Begulus flavicapillus Nauiii., Vog. Deutschl., III, p. 908 (1823); iich'mz, Eur. Faun., p. 207 (1840); Boux, Orn. Pror., pi. 234 (1825j; Bouteille, Orn. Dauphin., pi. 27 (1844). Begulus septentiionaiis Bvchm, Vog. Deutschl., p. 479 (1831). Begulus chrysocep h al u s ïirchm, Op. cit., p. 481 (1831). Begulus auri capi II us 'èelhy, Brit. Orn., I, p. 229 (1833). Begulus himalayensis Jerd., B. Did., II, p. 200 (1863) ; Gould, B. Asia, II, p.200(1809);Gray,//rn(rf-/. B., I,p. 218, u" 31 02 (1809); Swinh., P. Z. S., 1871, p. 358; David, Nouw Arch. Mus. Bull., Cat. Ois. Chine, sp. 196 (1871) ; Prjev. in Dawson, Bouieys orn. MisceU., II, ]). 57(1877) ; Stolizka, Str. F., p. 240 (1875). Begulus crislalus Pelz., Ibis, 1808, p. 308 ( ncc Koch.) DiAGNOSE. — Parties supérieures d'un olivâtre mêlé de jaune, surtout sur le croupion; pennes alaires et caudales brunes, bordées extérieurement de verdàtre et intérieurement de blanchâtre. Deux bandes transversales blanches sur chaque aile, et tache carrée noire au milieu. Couronne huppée de plumes d'un jaune orange (citron chez la femelle), liserées de noir à l'extérieur des barbes, et de jaune à l'intérieur. Parties inférieures d'un cendré roussàtre (plus paie chez la femelle). Pattes noirâtres (Iris brun foncé). — Jeunes : couronne olivâtre. Mesures. — Taille, !M» à î)7 inillinièlres; aile ."il: (jiiciic, 38; tarse, 10; bec, 0 .', , LES FAUVETTES d'eIIIOPE 333 Observation. — ïemmiack ineiiliouiiedaiis son « Manurl » (i).230) doux jolies variétés qui se i)réseutent chez cette espèce : parfois le sommet de la tèle est d'un bleu azuré; plus souvent la tête et une partie du plumage sont de couleur blanchâtre, et la huppe se colore en jaune livide. Aire de dispersion : Le Roitelet huppé se reproduit dans quelques départements français. On le voit de passaj^e dans toute la France. Il est reconnu que cette espèce niche dans la Vienue, Basses-Alpes et Seine, selon MM. Degland et Gerbe; dans la Seine-Inférieure, Seine et-Marne, en Normandie, dans l'Eure-et-Loir, Loiret, Yonne, Meurthe-et-Moselle, Haute- Marne, Cùte-d'Or, Sarthe, Saône-et-Loire, Jura, Doubs, Savoie, Haute-Savoie, Creuse, Charente-Inférieure, Gard, Hérault, Tarn, Tarn-et-Garoune, Gers, Hautes-Pyrénées, Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales, Corse. Si dans ({uelques-unes de ces régions, on n'a pas encore vu l'espèce se reproduire, on l'a du moins observée en dehors des époques des migrations ; il est pro- bable qu'elle se relire i)arfois dans les montagnes, pour nicher. En Italie, on a signalé le Roitelet huppé au Piémont, Lombardie, Vénétie, Ligurie, Toscane, Marches, Campanie, Pouilles, Galabres, Sicile, Sardaigne et l'île deCapri. Il habite l'Espagne, le Portugal, les Iles Britanniques du 50° au 59° de lat ; l'Ecosse, et l'Irlande; la Belgique, la Hollande, le Danemark. Il émigré régulièrement sur Helgolaud et se montre dans toute l'Allemagne, l'Autriche et la Hon- grie; aux Caparthes, en Bulgarie et au Dobrodja, en Grèce; on l'a noté en Russie sur dilïéreuts points, ainsi aux environs de Moscou, Toula, Saint-Pétersbourg, Archangel, en Livonie, en Finlande et en Pologne. Il apparaît en été en Suède, à Gottland et dans le Sud de la Norvège; en Laponie et dans la Sibérie Orientale. Dans les montagnes, M. Clarke a remarqué cette espèce entre 5000 etGOOO pieds dans la chaîne d'Andorre (Ihis, ISSO, Acif. ofthe East. Vijrenees). Je l'ai vue à une altitude de 1800 mètres, au mois de septembre, près de Binn, dans le Haut-Valais. On aperçoit le Roitelet huppé en toute saison, parcourant les bois de Conifères, les vergers et les haies, à la recherche de petits Insectes ou de leurs larves, qu'il prend sur les branches, sur les feuilles, et qu'il découvre dans les fissures de l'écorce ou dans la Mousse. On le voit même se renverser complètement à cet elïet, en se suspendant par ses pattes. En hiver, le Roitelet huppé, de même que son congénère, se réunit aux troupes de Mésanges, de Sitelles et de Grimpereaux familiers, ce qui forme souvent toute une petite société, alerte et vive. Le cri de cette esi)èce est f)34 F. DE SCHAECK zi, zi, zi, li'cs vile répélé. Son chant d'amour est:;/, zi. tell, irilz... Le nid se trouve fixé surtout aux arbres résineux. Des toiles d'Arai- i;nées, de la soie de Chenilles fixent cette construction, ouverte en haut, ordinairement achevée au mois de mai. De la Mousse, des Lichens eu garnissent l'extérieur. Le dedans est formé de duvet de plantes, de crins et de poils. Les six ou huit œufs d'un blanc rosé, marqués de taches el de quelques points d'un rou^e pâle, se confon- 1''-I3 dant presque avec le fond de l'œuf, mesurent ,j_^q """. On réussit quel(|uefois, avec des soins, à conserver encore long- temps en captivité ce petit Oiseau qui semble si délicat. M. Hahn (./. fi(r Ornith., 1867, p. 211) nous renseigne sur cinq Roitelets, dont 2 çf et 3 9 , qu'il a gardés p(;ndaut sept ans. Leur régime se com- posait de blanc d'œufs, de cœur haché de divers animaux et de larves de Fourmis. Au printemps, les Roitelets établirent leur nid sur une branche de Pinus sylvestris disposée dans leur volière; mais ils ne se sont pas appariés. 50. Regulus iGNiCAPiLLus Brchm Roitelet à triple bandeau, Kirc-crested Wrcn. Keiieiko|i(ii,'es ("loldlialmclieii. S^ouri ou Poule Bulï., PI. EuL, \)\. 651, fig. .3 (1778i. Sykia m/iilus Bechsl., Ont. Tasrhcnh.. }). 18!) (1802). Sykia ùjuicapiUK Brehm, in Temni., Man. d'Oni., \). 231 (1820) ; Naum., ¥6(1. DcuIschL, III, pi. !)3, fig. 1, 5, 6 (1882). Heyulus iijnicdiiillus Meyer, Tasclienb. Deulscld. Vonclk., III, p. 100 (1822j; Werner, Atlas, Insrctic, pi. 61 (1842); Koux, ()/■;(. Prov., pi. 235 (1825); Temm., Man. d'Orn., III, p. 158(1815); riould,/^ Ear., |)1. 148, fig. 2 (1837); Schinz, Kiirop. Faim.. I, p. 207; Keys. ii Blas., 1)7/7;. Eur., p. LV (184(») ; Schl., lier.. p. XLIV(1844) ; Gray, Gen. B., I, p. 175; Bp., C. .1. I, !>. ±\n ; Cab., Mus.Ilcin. I, p. 34(1850); Kjœrb., 7^»^. rui/lc. pi. 54, fig. 5(1852) ; Frilsch, Vo(j. Ear., pi. 10, Iv^. 1, 2 ( 1870) ; Degl. el Gerbe, Orn. Eur.,], p. 555(1867); V,ouh\,n.(:i. lir.,\\,Y\\. 70; Schleg. Voff. \cfl('rL,\)\. 124(1861); Drosle, yoijclir. lUubini's, p. 30 (1869); Perini, Orn. Vcron., p. 212; .\ltum, l'orsl. /ooL, p. 104 (1880); Newton, éd. Varr., lUit. li, I. p. 4;;(; ( 1873) : Dresser, B. Eur.,U, p. 450, pi. 72, lig. 1 ; Gadow, l'ai. li. Hril. Mu.s.,\lU, p. 83(1883); Pelz. et Marsch., Orn. Vimtob., p. 47 (1882); Gad. de Kerv., Faanr .yoniiainl.. Il, p. 174 (18!I0). Bcf/alas pi/roci'pltalits iMeyer, Bcttr. Vof/clic, 11, p. 130, pi. I, Wix. I (1822); Id., Lrhrb. p. 276; Id., Voy. Drutschi. p. 483. LKS FAUVETTES D'eUROPE 0.3."> l{C(ji(l.its inijataccus Vieill., lùiun. l'rmu;., p. 231 (1820). Uegulus Nilsonii, Brehm, Vo//, DeutschL, [>. 482(1831). l!('(/uli(s hrarhi/rlnjvchus Brehm, t. c. p. i83 (1831i. DiAG.NosK. — Parties siqx'rieures d'uu olivâtre tirant sur le jaune, liandeau blauc lougitudiual do cluKiue côté de la tète; au-dessus bande noire, bordée de jaune. Trait noir allant du bec à l'iris. Huppe d'un orangé couleur de feu (moins vif chez la femelle). Kémiges brunes, traversées par deux bandes blanchâtres. Parties inférieures: moustache noire de chaque côté de la gorge, devant du cou, poitrine, ventre et flancs d'un cendré roussàtre (plus |»àle ciiez la femelle). Pattes noirâtres. Bec noir (Iris brun foucé). — Jeunes ; huppe olivâtre. Mesures. — Taille, 1)4 à î)o millimètres; aile, 52; queue, 37 ; tarse, 15 ; bec, 6. Aire de dispersion. — Cette espèce est très répandue en Kuroped), mais ne se rencontre pas partout. On l'a signalée dans différentes contrées de la France, en Normandie et dans les dépar- tements de Seine-Inférieure, Seine-et-Marne, Seine, Eure-et-Loir, Loiret, Meurthe-et-Moselle, Ifaute-Marne, Côte-d'Or, Sartho, Saône- et-Loire, Creuse, Jura, Doubs, Haute-Savoie, Savoie, Charente- Inférieure, Gard, Pyrénées-Orientales et en Corse. Le Roitelet à triple bandeau habite surtout les Alpes Suisses, durant la belle saison. Il est commun en Italie, au Piémont, Lombardie, Vénétie, Emilie, Ligurie, Toscane, Marches, Campanie, Pouilles, Capri, Sicile et Sardaigne.Il se montre en Espagne, au Portugal, à (îibraltar, aux Baléares, en Algérie, dans la province de Constantine. On le rencontre en Belgique, en Hollande; en Angleterre, dans quelques comtés; il traverse Helgolaud chaque année et habite une i)artie de rAllemagne, la Bavière (Jiickel), la Hesse (Millier), le Hanovre (Mejer), le Mecklembourg (Wiistnei), le Brandebourg (Shalow), la Poméranie (Hintz), et l'île dé Riigen (Shilling). Eu Autriche ; Salz- bonrg, Haute-Autriche, Styrie, Carinthie, Moravie, la Bohème et la Hongrie. On a reconnu cette espèce en Bulgarie et au Dobrodja, eu Crèce. En Russie, au Sud (Radde), i)rès de Saint-Pétersbourg (Brandt), Uinan (Goebel), en Finlande (Nordmaun) en Pologne (Taczanowski). Le même observateur l'a rencontrée dans la Laponie. Remarque. — Il semblait que le Roitelet à triple bandeau ne (I) D'apivs M. Diiijois, le R. criatatus de nu'-iiK' (luc Ph. trochilux scraioiil répamiiis (l;ms l'Atiiri-iiiiif soptcnti-ionaU-. Virillol a ivncontri- dans le Xoiiveaii Con- liiienl, un Koilclet (jii'il avait d'aboid admis ciniimc nue race du crislalus; ensuite il en a fait R. iinjsldccus, qui, selon l'avis de .M.tiaduw. doit se rapporler i\Vi^iticii- pillus . 536 F. DE SCIIAECK. — LES FAUVETTES d'eUROPE visitait l'AiigieteiTe qu'en liiver. Mais M. Hewitson rapporte (E(j(jr. B. IL, T, p. 148, dern. ('dit.) que le Révérend E. H. Browne a observé l'espèce, eu été, près de sa résidence, dans le Norfolk, et il est ]>ro]»able que cet Oiseau se reproduit dans cette région. I.e lîoilelet à triple bandeau ou pyrocépbale avait été longtem|)s conlondu avec le Roitelet huppé, et pris comme une variété de celui-ci. (Brehm découvrit qu'il formait bien une espèce à part.) Nos deux Roitelets (mt du reste les mêmes allures. Je les ai trouvés tous deux nichant dans la plaine suisse; mais j'ai reman^ué ([ue le Roitelet à triple bandeau est moins abondant durant la belle saison, car il gagne alors en grand nombre les bois des montagnes. Les deux espèces se montrent aussi communément dans les régions basses, en hiver. Le mode de nidification est le même que chez le Roitelet hui)pé, mais notre espèce, plus féconde, pond de sept à dix œufs qu'il est fort dillicile de distinguer de ceux du R. huppé ; ils sont plus petits, ils ne mesurent que -g:/"^™. Nourriture des Roitelets. — Mouches, Moucherons, Araignées et larves. Observations. — 1° La Sylvicola norebomcensis Gm., décrite par Vieillot sous le nom de Sylvia anthoides, figure dans la « Note sur h's Oiseaux américains admis dans la Faune européenne » du baron E. de Selys-Longcbamps (Méni. de la Soc. roy. des sciences de Liège, t. ÏV.) Mais,comme l'auteur nous en fait part, il y a eu une erreur matérielle, la dépouille de l'Oiseau en question ayant été acquise, dans le Nord de l'Europe, d'un lot provenant d'Amérique. La S', noveboracensis doit être, par conséquent,éliminée du groupe desBecs-tinsd'Europe. 2° Nous rencontrons sur l'île de Madère des Sylviidés que nous avons en Europe. Ainsi S. conspicillata, S. atricapilla (rar.); S. Itor- tensis qui y apparaît accidentellement (1). Et, bien d'autres espèces l)euveut s'égarer sur ces îles, de même que dans les Açores et dans l'Archipel des Canaries. Ces groupes d'îles possèdent des formes sj)écial('s, comme Regulus niaderensis qui est (-antonné à Madère, mais eu outre d'autres espèces qui rapprochent ces régions de la faune de l'Afrique septentrionale (2). Cela m'a obligé d'exclure ces terres de notre faune. En terminant cette revue des Sylviidés d'Europe, je me fais un devoir d'adresser à M. le D'' Oustalet mes plus vifs remerciements, pour in'avoir dirigé dans le clioix dvs sources, et sonteun de ses précieux encouragements. (\) \\\f\t>n UiMTOuvl, yoticr <>f (lie Binh of )l. 537 ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS, par G. COTTEAU, Correspondant de rinstiliit. ('J« article) (Planches XI cl XII) Genre Circopeltis Pomel, 188.j JA'iosoma (pores) Cotteau, 1866. Circopeltis Pomel, ISSi); Gottcau, 1888. Test de taille moyenne, renflé en dessus, déprimé et presque plan en dessous. Zones porifères étroites, presque droites, à fleur de test, composées de pores simples, unisériés dejiuis le sommet jusqu'au péristome, se multipliant un peu autour de la bouche ; les plaques ambulacrairfïs majeures comprennent plus de trois paires de pores. Tubercules ambulacraires et interambulacraires à peu près identiques, bien développés, saillants, lisses, imperforés. Tubercules secondaires plus ou moins apparents, quelquefois fai- sant entièrement défaut. Granules intermédiaires plus ou moins abondants, très inégaux, épars. Péristome assez grand, arrondi, à entailles peu prononcées, presqu'à fleur de test. Périprocte irrégu- lièrement circulaire, un peu rejeté en arrière. Appareil apical ordinairement solide; plaques génitales subpentagonales, inégales. Ghez les exemplaires que nous connaissons, la plaque ocellaire postérieure de droite aboutit directement sur le périprocte, entre deux plaques génitales. Rapports et différences. — Le genre Circopeltis, tel ({u'il a été établi par M. Pomel, se distingue facilement des autres Leiosonm par les pores ambulacraires simples du sommet à la base. Ge genre, jusqu'ici, est propre au terrain crétacé et comprend trois espèces : les Circopeltis uieridanensis, Archiaci et l'espèce ({ue nous décrivons plus loin. 79. Gircopeltis Peroni Gotteau, 1890. PI, XI, fig. l-o. Espèce de moyenne taille, circulaire. Face siii)éiiciin.' renflée, ;i;{8 G. COTTEAU iiiiil'oriuémeiil, convexe. Face lufériciiic pi'csquu plane, piilviuce et arrondie sur les bords, à peine concave autour du péristonie. Zones porifères étroites, presque droites, sub-onduleiises, formées du sommet à la base de pores simples, se multipliaut un peu autour du péristome. Aires ambulacraires très étroites |)rès du sommet, s'élariçissant en descendant vers l'ambitus, garnies de deux rangées de tubercules saillants, mamelonnés, lisses et imperforés, au nombre de treize ou quatorze, placés sur le bord des zones poiifères. Les scrobicules ([ui les entourent sont assez larges et bordés de granules homogènes qui forment, au milieu de l'aire ambulacrnire, une rangée subsinueuse. Quatre pores au moins correspondent à chacune des plaques ambulacraires majeures ; les petites plaques porifères qui, en se soudaut, forment ces plaques plus grandes, sont séparées par des sutures bien accusées qui ne disparaissent qu'à la base des scrobicules. Les tubercules ambula- craires, en se rapprochant du sommet, sont plus irréguliers, plus espacés que les autres et souvent alternes. Aires interambulacraires relativement étroites, pourvues de deux séries de tubercules princi- paux de même structure, mais un peu plus développés et plus espacés que les tubercuhîs ambulacraires, plus gros surtout à la face supérieure, au nombre de onze à douze |»ar série. Tubercules secondaires de même nature, maisbeaucoup plus petits, formant du côté externe des tubercules principaux, sur le bord des zones porifères, une rangée bien apparente vers l'ambitus, mais diminuant l'apidenient de volume à la face supérieure et près du péristome. D'auti'es tubercules se montrent également au uulieu des deux rangées, mais ils sont encore bien moins développés et tendent à se confondre avec les granules inégaux (|ui entourent les scrobicules et remplissent la zone iniliaire. Péristome subcirculaire, assez grand, marqué de [letites entailles. l*éri])rocte grand, iriégulière- ment arrondi, rejeté en arrière. Appareil apical solide, muni seule- ment de (juelques granules épars; plaques génitales peiitagouales, inégales, les deux phufues antérieures uri peu plus développées (pie les îiulres; la plaque ocellaire postérieure de droite aboutit direcle- ineiil sur le périprocte. Lu des exemplaires que nous a coiiimuMi(|ués iVL Peron présente un petit radiole qui appartient, suivant toute probabilité, à cette espèce ; il est grêle, allongé, cylindri(iue, marqué de côtes fines, régulières et longitudinales ([ui descendent jusqu'au bouton, sans trace de collerette; le bouton est saillant; la facette articulaire très étroite. | tarait lisse. Hauteur: 1) millimètres; diamèlre : IS milli mclres et demi. l':CIIIMI)KS NOI'VKAIJX Ol l'KU CONiNUS .■>'"V.) ll.vi'i'uuTs KT Dii'KKHENCES. — Cottc cspèce sc r;ipi>i(tclu', par sa loiiiie, par sa taille, par la ;;r()sseiir et la dispositiou de ses tuber- cules, des Cirrojv'ltis iiicridaiwnsis iil Airhiitri, (iii'oii rencontre dans rélai;e tiironien du midi de la France ; elle s'en distiu|;ue neltenient par la présence de tubercules secondaires interambulacraires sur le bord des zones porifèrcs, par ses zones porifôres plus onduleuses. Le développement des tubercules secondaires n'est pas dû à l'âge et à la taille un peu plus forte de notre exemplaire, car chez un échantillon beaucoup |»lus jeune de l'espèce qui nousoccui)e, trouvé dans la même localité, les tubercules secondaires sont parfaitement visibles et forment deux rangées bien distinctes. Localité. — Le Castelet (Var). Très rare. Étage sénonien, zone à Lima ocata. Coll. Pérou. E.XI'LICATION UKS FIGURES PI. XI, lig. 1, Circopeltis Peroni, vu de côté; flg. 2, face supérieure ; lig. 3, face inférieure; fig. 4, plaques anibulacraires et interambulacraires, grossies; Hg. O' appareil apical grossi. 80. Pyrina flava Arnaud, 1877. PI. XI, lig. 0 et 7. Le Pyrina /kra a été décrit et figuré par M. Arnaud dans son Mémoire sur le terrain crétacé du Sud-Ouest. M. Arnaud vient de nous communiquer de cette espèce assez rare un exemplaire qui est muni de ses pla(|ues buccales. C'était une bonne fortune que de pouvoir connaître ces plaques, si rarement conservées dans les échinides irréguliers fossiles. Nous connaissions déjà, pour quel([ues genres voisins, la structure et la disposition des pla(iues qui ferment le périprocte, mais nous ne connaissions i)as encore les plaques recouvrant la membrane buccale. Chez les espèces du genre Pyrina, le péristome est à fleur de test et ellipti(|ue dans le sens du diamètre autéropostérieur; il présente sur les bords cinq plaques granuleuses plus longues (jue larges et un peu l)ombées. Trois de ces plaques paraissent marquées au milieu d'une suture peu prononcée. Les cinq pla(|ues laissent entre elles iiii espace stelli- forme couvert de phupies beaucoup plus petites, plus ou moins allongées, inégales, granuleuses, se dirigeant vers le centre où se trouve l'ouverture. Si maintenant nous rapprochons ces plaques de celles qui recou- vrent le péristome des Eclrinoneus, nous les trouvons entièrement diiïérentes. Les cin(| plaifues |)lus grandes entourant un espace sLelliforme n'existent pas chez ce dernier genre, et la membrane o40 G. COTTEAU buccale est partout gHiiiie de plaques très petites, inégales, irréjj;u- lières, d'autant plus fines qu'elles se rapprochent de l'ouverture (1). Ces plaques non granuleuses et beaucoup plus nom])rciises dillèrent complètement de celles des Pi/rina, et établissent, indépendamment de la position du périprocte, une dilïérence très marquée entre les deux genres. Nous devons à l'obligeance de notre ami, M. Arnaud, la con- naissance de ce précieux échantillon. Explication dks iiguiies PI. XI, lig. (■>, Pyriiia jUira, vu sur la face inforieure : lig. 7. pla(iucs buccales ;,'rossies. 81. Uemiasteh LATiGRUNDA Peron et Gauthiei", 1880. l'I. XI, Fig. 8-11 Cette espèce, très abondante dans certaines localités de l'Algérie et parfaitement décrite par M. Gauthier, est très connue. Nous ne reviendrons pas sur les caractères qui la distinguent de l'IIemiaster rouiiieli, avec lequel elle a été confondue par M. Coquand. Je veux appeler l'attention sur un exemplaire déformé que mon frère, Edmond Cotteau, dans un récent voyage en Algérie, a rapporté, mêlé à des centaines d'échantillons de tout âge et d'une conservation parfaite. La monstruosité consiste dans la disparition complète d'une aire ambulacraire et d'une aire interambulacraire. L'exem- plaire, très irrégnlier et relativement de petite; taille, ne présente que quatre aires ambulacraires ; la cinquième ne paraît avoir laissé aucun vestige ; elle a disparu complètement du sommet à la base ainsi que le pore ocellaire qui la surmontait et le pore oviducal correspondant à l'aire interambulacraire voisine. Les aires ambulacraires ([ui ont persisté et sont demeurées intactes sont l'aire antérieure impaire, dont aucun des caractères n'a été altéré, mais qui, au lieu d'être dirigée régulièrement en avant, est fortement rejetée sur la gauche. Le fasciole n'en conserve pas moins sa position normale, et les zones porifères aboutissent au péristome, comme cela doit être. L'aire ambulacraire antérieure de droite et les deux aires postérieures sont restées également dans la |)osition (|u'ell('s devaient occuper; le périprocte a sa forme el sa position habituelles, et les plaques qui l'entourent n'ont point subi (1) A. Afjassiz, nrrisio n[ llic l.'rhiiii. parli.' III. \>. ".iCi, j-f. XIV. Iil:. '. l'I ."). |il. XlVa, li-r. C. KCHINIDES NOUVr;.\rX ou PF.U CONNUS .»41 (le jnoililicatioii. L'aiic aiiihiilacraire qui lait défaiil est l'aiie [laire autérieure de j^auche, ainsi ([ue l'aire interambulacraire paire aiilérieure de j^auehe; là encore, il existe une iterturhation à ])eine seusiljle; le lasciole est un peu moins net, mais les plaques inter- ambulacraires ont conservé leur structure habituelle, peut-^tre sont-elles un })i'u |)lus longues, cependant la diiïérence est à peine visible. L'aire ambulacraire postérieure de gauche, à la face infé- rieure, se prolonge un peu plus et vient prendre, sur le bord du péristome, la place de Faire ambulacraire paire antérieure de gauche, et celle de l'aire i)ostérieure. La forme générale du péris- tome, entouré ainsi de quatre aires ambulacraires au lieu de cin([, se trouve à peine changée; il est seulement un peu plus irréguliè- rement circulaire. Cette monstruosité présente un intérêt tout spécial; dans la plu- part des cas, il y a modification de l'aire ambulacraire ou interam- Itnlacraire, soit par la disjiarition ou l'adjonction de pores et de plaques survenue pendant le développement de l'animal, et on peut suivre les modifications que les pores ou les plaques ont successi- vement éprouvées. L'exemplaire qui nous occupe n'oftre aucun phénomène, de cette nature, l'aire ambulacraire dont il s'agit, ainsi que l'aire interambulacraire qui l'accompagne, leurs pores oviducal et ocellaire faisaient défaut dès l'origine et n'existaient probable- ment pas à l'état embryonnaire. Cette absence d'une aire ambula- craire a donné à cet exemplaire une forme irrégulière et anormale, mais ne paraît pas avoir nui à son développement. On le rencontre associé à des individus encore beaucoup plus jeunes, et rien ne prouve qu'il n'eût pas atteint plus tard, la taille ordinaire des échan- tillons de cette espèce. Localité. — Tebessa (Algérie). M. l'abbé Delapard, curé de Tebessa, qui avait conduit mon frère sur ce riche gisement, lui a afilrmé avoir déjà recueilli deux ou trois exemplaires présentant une mons- truosité analogue. Collection Cotteau. Explication des figures PI. XI, fig. 8, Hemiasier Inligrnndit, pourvu de quatre aires ambulacraires, vu sur la face supérieure. A, aire ambulacraire paire anléricure de droile; B, aire ambulacraire antérieure; C C, aires ambulacraires paires postérieures; fig. 'J, face poslérieure : fig. 10, face inférieure ; fig. 1 1, péristome grossi. .)\2. (J. COTTK.U; 8i. CioARis PYRENAÏCA Cotteaii, J8()8. IM. XJ, lig. 12 ft j:$ Cette espèce, depuis longtemps décrite et figurée, est parfaite- lueut connue, et si nous revenons aujourd'hui sur sa descriptiou, c'est alin d'appeler l'atteutiou sur un exemplaire trouvé en Espagne, remarquable i)ar son admirable couservation et sa lailbî relativement considérable. Nous donnons de cet échantillon, dont nous devons la connaissance à l'obligeance de M. Vilanova, une (leseriplion spéciale : Test de très grande taille, circulaire. Face su|)cricure élevée, subconique, déprimée au sommet ; face iuférieure bombée, plane au milieu, très arrondie et rentrante sur les bords. Zones porifères étroites, déprimées i)artout, très flexueuses. Aires ambulacraires composées de pores transversalement elliptiques, séparés par un petit renllement granuleux. Aires ambulacraires très étroites, sur- tout vers le sommet, garnies de six et quehiuelois huit rangées de ])etits granules; les deux rangées externes sont formées de granules plus petits, par cela même un peu plus espacés et visiblement mamelonnés ; les autres granules sont très serrés, aplatis, écrasés eu dessus et semblent se confondre; les rangées du milieu sont moins régulières que les autres et font défaut lorsque l'aire amhii- lacraire se rétrécit. De petites verrues microscopiques se montrent çà et là, au milieu des zones porifères. Tubercules interambula- craires largement dévelopi)és, espacés notamment à la face sui)é- rieure, fortement mamelonnés, perforés et non crénelés, au nombre de cinq ou six par série. Scrobicules circulaires, indépendants les uns (les autres, médiocrement déprimés, entourés d'un bourrelet épais et saillant de granules espacés, mamelonnés et eux-mêmes scrobicules. Les tubercules sont quelquefois atrophiés prés du sommet et réduits à de simples mameloiis perforés, dé|>ourvus de scrobicules et placés sur des plaques granuleuses, allongées. Zone iiiiliaire assez large, subonduleuse, déprimée, garnie de granules beaucoup moins développés ([ue ceux qui entourent les scrobicules, serj'és, a|)latis, disposés eu séries sublransverses, d'autant plus petits qu'ils se ra])prochent du bord des pla(pies. Ces mêmes gra- nules se prolongent à la face supérieure, entre les scrobicules les plus espacés et dans l'intei'valle (jui les sé[»ai'e des zones porifères. Péristome assez étroit, subcirculaire, dépourvu d'entailles. Appa- l'eil apical subpenlagonal, un peu moins étendu (|ue le péristome, à en juger par rem|iieiule (pi'il a laissée. KCHIMDKS NOUVEAUX OU PEU CONNUS ■i'i-i Les grands exemplaires (rEs[)agne nï'taieiit poiut afconij)aresque droites, un peu bombées, garnies de deux rangées de petits granules, serrés, mamelonnés, augmentant de volume aux approches du péristome, au nombre de quatorze ou quinze par série ; les deux rangées sont très rapprochées, se touchent par le milieu et .'344 G. cottI':au laissent à peiue la place à (Quelques i^raniilos (|ui se inoiitroiit seu- lement vers la base. Tubercules interambulacraires crénelés, non perforés, saillants, fortement mamelonnés, largement scrobiculés, au nombre de quatre ou cinq par séries. Trois ou quatre de ces tubercules sur chacune des aires interambulacraires sont bien développés ; les autres, près du sommet ou du péristome, diminuent brusquement de volume et sont souvent remplacés près du sommet par un simplegranule, ou même font absolument défaut. Granules scrobiculaires assez gros, peu nombreux, épars autour des scrobiculés, dont le bord touche de cha(iue coté les zones pori- fères. Zone miliaire nulle, occupée par les scrobiculés et les gra- nules (fui les entourent. Péristome assez grand, à fleur de test, circulaire, jnarqué de lines entailles relevées sur les bords; les lèvres ambulacraires sont comme toujours beaucoup plus larges ({ue celles qui correspondent aux aires interambulacraires. Périprocte arrondi, muni d'un léger bourrelet. Aj)pareil apical grand, bombé, nettement pentagonal; chacune des plaques génitales et ocellaires est marquée de petites côtes rayonnantes qui traversent les sutures et se relient aux côtes voisines. Indépendamment du pore génital, le centre des plaques présente, au sommet des côtes rayonnantes, deux petites impressions de forme allongée qui existent également au milieu des plaques ocellaires. Les sutures des plaques sont bien accusées et pourvues, entre les côtes rayonnantes, d'impressions suturales profondes et régulières. Hauteur, 7 millimètres; diamètre, 9 millimètres. Rapports et différences. — Cette petite espèce se rencontre associée au .S. scutù/efd : elle nous a paru se distinguer par le p(itit nombre de ses granules ambulacraires très serrés et de ses tubercules interambulacraires; par sa zone miliaire plus étroite, presque nulle ; par son appareil apical plus nettement pentagonal: par ses plaques oviducal es et ocellair('s,garnies de stries rayonnantes plus accusées et surtoutpar les deux petites impressions qui existent au milieu des plaques oviducales et ocellaires. Localité. — Rousselières (Charente). Rare. Santonien inférieur (Coniacien). Coll. Arnaud. Explication dks Ficuur.s PI. XIF, li;;. I, Sdlcnia radians, vu décote; fi^- -, face supérieure ; fig. !{. face infôricurt': lit:, 't, appaifil ;ipi(;il cl iiire ainbulacrairi', t;rossis. KCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 543 84. CiDARis BAUSSETEN6IS Cotteau, 1890. l'i. XII, fig. ;;-i2. Test inconnu. Radioles de lorine très variable, tantôt régulièrement cylindri- ques dans toute leur étendue, tantiH acuniinés de la base, qui est épaisse et rcullée, jusqu'ausonunet tout à fait pointu, plus ou moins allongés, recouverts sur la tige de cotes liues, inégales, épineuses, souvent irrégulières, très serrées ; les épines varient dans leur taille et sont plus ou moins saillantes, acérées et comitrimées. Dans certains radioles ou sur quelques points d'un même radiole, les épines disparaissent, les granules se rejoignent, se confondent et forment des côtes presque lisses, surtout vers l'extrémité du radiole. Collerette médiocrement développée, limitée, paraissant lisse mais en réalité très finement striée. Anneau saillant, caréné, facette articulaire crénelée. Plusieurs des radioles que nous avons sous les yeux paraissent se dédoubler et présentent deux tiges, quelquefois môme trois, faisant corps ensemble et se confondant entièrement à la base, qui est unique et plus renflée qu'à l'ordinaiie. Sur neuf radioles que nous nous a communiqués M, Peron, trois présentent ce caractère singulier, qui est peut-être une difformité, mais que nous n'avons pas encore remarqué chez les radioles des autres espèces de Cidaris. Longueur, 23 millimètres; épaisseur, 4 millimètres. Rapports et différences. — Cette espèce de radiole présente des caractères bien distincts. Si certaines variétés allongées et cylin- driques offrent, au premier aspect, quelque ressemblance avec les radioles du C. snbcesiculosa, on ne saurait cependant, en aucune façon, les réunir à cette espèce, dont elles s'éloignent par leur forme habituelle et par la disposition des granules épineux qui recouvrent la tige. Localité. — Le Moulin, près du Bausset (Var). Assez commun. Craie à hippurites supérieure. Coll. Peron. Explication des figures PI. XII, fig. M, radiole du Cidaris bmissetensis, variélé cylindrique et épineuse; lig. C), la môme, grossie ; tig. 7, putre radiole à côtes presque lisses; fig. S, le même, grossi; fig. 9, autre radiole, variété ayant l'aspect de trois liges réunies; lig. 10, portion de celte variété, grossie; fig. 11, variété otirant l'aspect de deux tiges réunies; Ug. 12, portion de celte variété, grossie. m. — 35 546 G. COTTRAU 85. EcHiNOLAMPAs MoRGANi Cotteau, 1890. IM. XII, fig. 13 -la Espèce de taille moyenne, un peu allongée, ovoïde, subpentago- nale, arrondie en avant, plus ou moins sensiblement rostrée en arrière. Face supérieure régulièrement convexe. Face inférieure fortement pulvinée, renflée et arrondie sur les bords, déprimée autour du péristome. Sommet ambulaciaire excentri({ue eu avant. Aires ambulacraires pétaloïdes, relativement peu développées, presque égales, les aires postérieures un peu plus longues que les autres. Zones poriféres larges, composées de pores à peu près sem- blables, les pores extérieurs, cependant,un peu plus allongésque les autres, unis par un sillon très atténué. Les zones porifères sont égales dans l'aire ambulacraire antérieure. Dans les aires paires antérieures, la zoneporifère placée eu avant olïre cinq ou six paires de moins ; dans les aires ambulacraires postérieures, la différence se réduit à deux ou trois paires. La zone interporifère, relativement très étroite, superlicielle, occupe à peine la place de deux zones porifères. Tubercules petits, arrondis, scrohiculés, espacés à la face su[)érieure, i)lus serrés et plus dépiimés dans la région infranuii- ginale, s'esparaut de nouveau et augmentant un peu de volume aux approches du périslonie. L'espace compris entre le périslome et le péii|irocte [)réseute, à la face inférieure, les traces d'une bande lon- gitudinale dépourvue de tubercules. Granulation intermédiaire Une, abondante, homogène. Péristome excentrique en avant, forte- ment déprimé, subpeutagonal, trinsverse, muni d'un lloscelle a[)parenl, mais peu prononcé. Périprocte assez grand, elliptique, subtransverse, s'ouvrant sous le bord postérieur. Appareil apical muni de quatre pores génitaux bien ouverts, les deux antérieurs 1)1 us rai)prochés ({ue les deux autres. Nous ne connaissons qu'un petit nombre d'exemplaires de cette espèce, et cependant ils présentent plusieurs variations dans leur taille et leur forme. L'échantillon le mieux conservé, celui que nous venons de décrire, est court, convexe, renflé, ovoïde, très arrondi et à peine rostre en arrière. Deux de nos exemplaires sont plus développés et beaucoup plus sensiblement rostres en arrière, mais ils ne sauraient être distingués du type. Individu de petite taille et ovoïde : hauteur, 2.0 millimètres; dia- mètre antéro-postérieur, 30 millimètres; diamètre transversal, 11 millimètres et (leiiii. Individu de taille plus forte et [)lus rostre : diamètre antéro- KCHIMDKS NOrVEAUX OU PEi; CONNUS o4/ postérieur, M millimètres; diamètre transversal, .'3."i millimètres (la hauteur u'est pas couiiuc). Rapports et différences. — Dans l'origine, nous avions cru devoir, comme l'avait (ait avant nous M. de Moigan, réunir cette espèce à VEchinoliimpas oculuni Laube, qu'on rencontre en Aus- tralie. Les descriptions que M. Laube et, plus tard, M. Duncan, ont donnée de cette es[)èce, ainsi que les ligures et la description encore plus complète publiées tout récemment par M. Gregory (1), ne permettent pas de confondre les deux espèces. L'Kckinol. ovuliun sera toujours reconnaissable à sa grande taille, à sa forme renflée, subcouique, arrondie en avant, subdéclive en arrière; à sa face inférieure à peine déprimée autour du péristome, tranchante sur les bords; ci ses aires ambulacraires très larges, très ouvertes, relativement courtes et cessant d'être pétaloïdes à une grande dis- tance du bord; à son péristome subcentral, pentagonal et de petite dimension. M. Gregory (locu cilato) a fait connaître une seconde et nouvelle espèce d'Echinolampas, Echinol. posterocrassus, qui au premier aspect, par sa taille, sa face inférieure pulvinée et l'étroitesse de ses aires ambulacraires, se rapproche davantage de VEchinol. Morgani. Notre espèce nous a paru, cependant, se distinguer de VEchinol. posterucrassiis Gregory, par sa face supérieure plus régu- lièrement convexe et moins élevée en arrière ; par sa forme générale plus pentagonale et plus rostrée ; par ses aires ambulacraires plus étroites ; par son péristome plus pentagonal. h'E. Morgani ollre également queh^ues rapports avec VE. siloisis P. de Loriol, mais il en diffère par sa forme plus ovoïde et plus renflée ; par ses aires ambulacraires plus étroites et moins longues ; par ses zones pori- fères ])eaucoup moins inégales dans les aires ambulacraires paires ; par son péristome plus enfoncé et plus pentagonal ; par son péri- procte plus rapproché du bord. Localité. — Mont Gambier (Australie). Assez rare. Collection Cotteau (M. de Morgan). Explication des figures. FI. XII, lig. \^, Echinol. Morgani, vu de cùté; fig. 14, face supérieure; fig. \o autre exemplaire plus rostre, vu sur la face inférieure. (1) Gregory, Some additions tho Ihe Àuslraiian terliarij Echinoidea. Geolo- gical Magazine, Décade III, vol. VII, noaiT, p. 48;!, pi. XIII, lig. 7-8, IS'JU. m G. COTTEAU Galeraster Cotteaii, 1890 Test de taille assez forte, subcirculaire, arrondi eu avant, régu- lièrement convexe au dessus, i)ulviné en dessous, déprimé autour du périslome. Sommet ambulaeraire excentrique eu avant, aires ambulacraires égales entre elles, formées de pores simples rapprochés les uns des autres, disposées par paires d'autant plus espacées qu'elles se rapprochent de l'ambitus. Tubercules saillants, écartés, épars. Péristome excentrique en avant, elliptique dans le sens du diamètre transversal. Périprocte transverse, irrégulièrement arrondi, superliciel, [)lacé au sommet de la face postérieure, sans trace de sillon. Rapports et différences. — L'exemplaire qui sert de type à notre nouveau genre est assez mal conservé ; il présente, cependant, un ensemble de caractères su f lisant i)Our le distinguer de tous les genres que nous connaissons : ses aires ambulacraires droites, égales à la face supérieure, composées de pores simples et se pro- longeant avec la mémelargeur jusqu'à Pambitus, l'absence coniplète de sillon antérieur lui donnent, au premier aspect, quehiues rapports avec certain genre d'Echinocoridées, mais quand on consi- dère sa face inférieure, son péristome elliptique, excentrique en avant, et la disposition des pores qui l'entourent, son i)èriprocte arrondi et placé à la face postérieure, ses petits tubercules serrés et homogènes, on ne peut méconnaître des afiinités avec les Spdtdnyidécs et notamment les Holdstcr. Cet ensemble de caractères jtarticuliers nous a engagé à faire connaître des à présent ce type singulier ; mais nous ne pourrons lixer la place qu'il doit occuper dans la mélhode que lorsque nous aurons à notre disposition des exemplaires plus complets et mieux conservés.. Nous ne connais- sons du genre Galeraster qu'une seule espèce que nous décrivons plus loin, G. Avslraliœ, de l'Eocène du Mont-Gambier. 80. Galeraster Australi^e Cotteau PI. XII, lig. 16-18. Espèce de forte taille, ovoïde, subcirculaire, un peu plus longue que large, arrondie en avant, subtronrjuée et légèrement rétrécie dans la région postérieure. Face supérieure renllée, régulièrement convexe, ayant sa plus grande hauteur au point qui corresponde l';ipp;ireil apical. Face inférieure i)lane, subpulvinèe, arrondie sur les bords, un peu renflée dans l'aire interambulacraire postérieure, ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 349 déprimée aux approches du périsloinc. Soiiiuiet ambulacraire pres(jue central, légèrement excentrique eu avant. Aires ambula- craires, toutes les cinq de même nature, droites, ouvertes, conver- geant en ligue droite du sommet à l'ambitus et ensuite au péris- tome, les aires postérieures plus longues que les autres, surtout à la face inférieure, en raison de l'excentricité du périslome. Zones poritères à Heur de test, formées de petits pores à peu près égaux, arrondis, les externes paraissant subvirgulaires, très rapprochés les uns des autres, séparés seulement par une petite cloison granuliforme, disposés par i)aires espacées, plus écartées les unes des autres aux approches de l'ambitus que vers le sommet, un peu i)lus serrées près du péristome, s'ouvrant alors à la base de ])elits rendements scrobiculés etovalaires. Tubercules petits, serrés et abondants, à en juger par ceux qui se montrent sur certaines parties du test. Péristome plus excentrique en avant que l'appareil apical, régulièrement ellipti(iue dans le sens du diamètre trans- versal, à peine labié en arrière, s'ouvrant au milieu d'une dépres- sion bien accentuée du test. Périprocte à Heur de test, subtrian- gulaire, irrégulièrement arrondi, placé au sommet de la face posté- rieure, à la base d'une carène très atténuée qui partage l'aire interambulacraire impaire, pas de traces de sillon, seulement quel- ques protubérances à peine apparentes se montrent sur les bords de la troncature postérieure. Appareil apical inconnu. Hauteur, 32 millimètres; diamètre antéro-postérieur, 62 milli- mètres; diamètre transversal, 48 millimètres. Rapports et différences. — Cette espèce curieuse constitue certainement un type particulier et qu'il nous a paru utile de faire connaître. Le Galeraster Australiœ est bien caractérisé par sa forme subcirculaire, régulièrement convexe en dessus, déprimée et subpul- vinée en dessous; par ses aires arabulacraires égales et semblables entre elles, composées, comme chez certains Holaster, de pores arrondis, subvirgulaires, s'espaçant vers l'ambitus; par ses tuber- cules épars et assez développés; par son péristome elliptique et à peine labié; par son périprocte, irrégulièrementarrondi et placé au sommet de la face postérieure. M. Duncan, dans ses travaux impor- tants sur les Oursins d'Australie, décrit deux espèces d'Kolastcr éocènes : //. Australiœ et H. (ll/ficilis; l'une d'elles, au premier aspect, semble présenter quelques rapports avec notre GalerasterAustntliiv. Il ne nous parait pas possible, cependant, de réunir les deux types, car, indépendamment de la taille et d^ la forme, ils diffèrent par ce caractère essentiel que V Holaster Australia; a l'aire ambula- 550 G. COTTEAU. — KCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS craire antérieure coni])Osée de pore;-- plus |ietils et, placée dans un sillon, faiblement accusé, il est vrai, mais jiarl'ailement distinct, tandis que dans notre genre Cnlcrastcr, la face antérieure est com- plètement unie et m\ présente aucune trace de sillon. Localité. — Mont Gambier (Australie). Très rare. Eocène, Collection Cotteau (M. de Morgan). Explication di:s figurf.s PI. XII, fig. 10, Galeraster .iiistriitia', vu de côté; fig. 17, face inférieure; tig.18. face jjostéiieiire. Mem.Soc.Zool.de France, m, 1890. PL.z: 06 ■^,' .■^''' i:^£^^;v;-; Hiirabert ad.nat. ■> 1-5. Circopcltis Feroni Cotteau. ôetZ Pyrina fiava Arnaud. #=^,â^^^" Itnp. Edouard Bry, Paria. 8-11. HemiaslcF latigrauda Pp.ron et Gauthier. 12etl3. Cidaris pyrenaicd rnltp.an. Mem, Soc. Zool.de France, III.1890. PL. XII. Humbert ad.nal.delet lith. 1-4. ùalenia radians Arnaud. 5-12. Cidaris baussetensis Cotteau. fmp. Edouard Brv Paris. 13-15. Lcninolampa^ Morgani Cotteau. 16-18. G-aleraster Australiae Cotteau, 351 iXOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES ALCYONAIRES PROVENANT DKS CAMPAGNES DU YACHT \:niRoynEiiE, 1886 — 1887 — 1888 par Th. STUDER, Professeur à l'Université de Berne, La riche collection d'Aleyonaires recueillie pendant les cam- paf^ues du yacht Vllirondclli' présente une série de formes très intéressantes en ce qui concerne la dispersion fj;éographique. Plusieurs types sont éj^alement remarquables au point de vue uuirphologique et systématique. La collection comprend d'ailleurs de nombreuses espèces et même quelques genres nouveaux. Je saisis avec empressement l'occasion d'exprimer ici ma vive reconnaissance à S. A. le Prince de Monaco, qui a bien voulu me confier l'étude de cette belle série d'Aleyonaires. Les résultats définitifs de mon travail seront exposés d'une manière complète dans un mémoire ultérieur. Daus cette note préliminaire, je relèverai d'abord quelques faits d'uu intérêt général. Différentes espèces, considérées jusqu'ici comme spéciales à une faune méditerranéenne particulière, ont une dispersion beaucoup plus étendue qu'on ne l'avait cru jusqu'ici, et se retrouvent dans les profondeurs moyennes de l'Atlantique. C'est un fait que j'avais eu déjà l'occasion de relever pour d'autres ordres du règne animal en m'occupant de la faune de la côte occidentale d'Afrique (1). Pour la faune dont il s'agit ici, nous trouvons, en fait d'espèces regardées comme exclusivement médi- terranéennes, Cali(/()iyi(i ri'rtirilhita fPall.), Aramplof/orgia hrhrii- roifles (v. Koch), Bebnjrc ///o///.s- dePhilippi, près des Açores(pointe E de Pico), à des profondeur de 318 mètres. D'autre part, des types signalés sur les côtes orientales de l'Amérique, comme Acanella Xorm(mni\Qvv\\\, A. ehunim (Pourtalès), Slachijodes trilcpis (Pour- tiûès), Aeanthogotrfia mpera (PourL), muricata \ernl\, Stcnogorgia inliii((ta (Val.), sont dispersés jusque dans les parties orientales de l'Atlantique. Une série d'Alcyonacés connus des mers polaires descend enfin par les profondeurs froides dans les parties méridio (1) Die For^chunfjsn'isc s. M. .S. tlazrllc, III, y. ITelsuiv. 532 TH. STUDER unies (\o la mor, ce qui donne à la collection provenant des campa- gnes de Vllirniuh'lh' un caractère des plus variés. Enfin une eérie de genres nouveaux peut être dislingufc, ainsi uu l^ennatulide très curieux et un Isidée (\m, par sa structure et celle de ses spicules, permet de rapprocher deux sous-familles d'Isidées jusqu'à présent très éloignées l'une de l'autre, celle des C('rah)i)^idinœ et celle des fsidinœ propremenls dits. Je donne ici d'abord la liste des Gorgonacées; celle des Alcyo- nacées et Pennatulacées suivra prochainement. PREMIÈRE PARTIE. — GORGONACEA. Section II. Holaxonia. Famille Isid.e. Genre Acanella Gray. A. NoRMANi Verrill, Amer. Journ. scienc, XVI, 1878, p. 212. — Bullet. Mus. Comp. Zool., XI, nM, 1883, page 14, pi. IV, fig. 2. Une belle colonie. Ses branches sont couvertes d'une Actinie, Saf/artia Aranrilao Verrill. Profondeur : 1207 m. Terre-Neuve, 1887, Stn. IGl. Lat. 46" 4' 40" N Long. 49" 02' 30' W. P. A. ERURNEA Pourtalès. Mopsca chiirncd Pourtalès, Bull. Mus. Comi). Zool., I, 18G8 p. 132. — Verrill, /. c, p. 16, pi. IV, fig. 5. Une belle colonie trouvée au voisinage des Açores (sud de Pico). Lt. 38° 23' N. Lg. 30° 46' 52' 0. à une profondeur de 1135 m. Proba- blement, un squelette d'AcmieUa dragué à l'E de Florès. Lat. 300 22' 48" N. et Lg. 330 45' 50" 0. à 1384 m., appartient à la même espèce. A. ARRUSCULA (.lobus). Mopsca (irhiisciiJiint Johnson, Ann. Mag. Nat. Ilist.', (3), XI, p. 290. — Anincllii (irlniscnhi Gvi\\, fatal, of l.llliojilinlcs [iril. Mas., p. 16. Une col()iii(^ prise à l'E. de Florès, Açores. Lat. 39° 26' 30" N. Long. 330 23' 0, à une [)rofondeur de 1557 mètres, présente des caractères qui permettent de la réunira res[)èce de Johnson, seule- ment les calices paraissent être uu peu plus allongés (jue dans le type. ALCYON A m ES DE \:iiiR()M)i:i.i.i: lys.j Genre Ciiklidonisis, n. geii. L'axe est composé de longs articles calcaires et de dis([ues cornés, les branches nombreuses naissent des articles calcaires et ont toujours pour base un disque corné. Le cœnenchyme est mince, presque transparent. Les polypes naissent de part et d'autre des branches et forment de petits calices saillants en l'orme de verrues arrondies à la bouche huit lobées dans lesquels les parties anté- rieures du polype avec les tentacules peuvent se replier. Les spi- cules sont de doubles massues et forment souvent des jumelles verruqueuses. Des spicules irréguliers et épineux se trouvent jusque dans les tentacules du Polype. Les spicules du cœnenchyme et des calices ont tout-à-fait la forme de celle du genre [sis propre- ment dit. Ce genre a par son port beaucoup d'analogie avec quel([ues Ccraloisidlnic, surtout avec Sclcrisis Studcr; mais les spicules sont analogues à ceux des Isis vrais; nous avons donc ici une forme de transition entre deux sous-familles qui paraissaient jusqu'à présent séparées par une grande lacune. Gh. auranti.\ca, n. sp. La colonie est richement ramifiée, les branches sont grêles, ternes, très rigides et naissent dans un plan sous des angles droits ou obtus. Le cœnenchyme est très mince. Les calices naissent seule- ment de deux côtés des branches dans le plan de la ramification, ils sont assez écartés les uns des autres, et possèdent une largueur de jmm à la base, une hauteur de 0,8™™. Dans le cœnenchyme on distingue huit canaux longitudinaux qui produisent sur les articles calcaires des sillons profonds séparés par des crêtes finement dentelées. La couleur du cœnenchyme est blanche, celle des calices et des canaux longitudinaux qui se voient au travers du tissu transparent jaune orangé. A l'E de Graciosa, Açores. Lat, 39o 1' 40" N. Long. 30o 15' 40" 0. 454 mètres. Famille Primnoid.e Genre Stacuyodes Wright Studer. St. Josephln.e (Lindstrom). Cab/ptrophord Josephinœ Lindstrom, Contrib. Acliunloi)!/ of thc Atlantic Océan. Kong, svenska Vetensk. Akad. Handl., XIV^ n» 6., p. 6, 1877. Cette belle espèce n'est représentée dans la collection (^ue par 554 TH. STL'DER des branches détacht'es, recueillies à l'E de Pico, Açores. Lat. 38'^ 23' 30" N. Lony-. 30" 20" 0, à une profondeur de 318 mètres. S. Trilepis (Pourtalès). Prinniod trilepis Pourtalès, Bullet. Mus. comp. Zoolog-. Cam- bridge, 18G8, VI, p. 130. Une série de magnifiques spécimens, formant de larges éventails,, a été draguée au sud (]o Pico, Açores. Eat. 28^ 23' 45" N. Long. 30'^ 20' 20" 0, à une profondeur de 927 mètres. Genre Caligorgia Gray. C. VKRTiciLL.vTA Pallas, La forme typique a été recueillie aux Açores, à l'E de JMco. Lat. 38» 23' 30" N. Long. 30" 20' 20" 0. Profondeur, 318 mètres. Genre Plumarella Gray. Pl. Grimaldii, n. sp. Colonie ramifiée dans un plan. On distingue un tronc principal et des branches principales qui naissent sous des angles de 45 degrés ; des branches secondaires se séparent des premières sous le même angle. Ses calices, longs de i"^^, naissent des deux cotés du tronc commun des branches. Ils forment sur le tronc et les grosses branches deux séries alternantes ; sur les parties grêles des bran- ches, ils sont placés vis-à-vis les uns des autres. Leur forme est celle d'une massue et ils montrent une face ventrale qui est appressie au tronc. Les spicules des calices forment des S(|uames carrées ou triangulaires, qui présentent un nucleus excentrique et des stries rayonnant du nucleus vers le bord élargi. Les squames de la partie ventrale sont longues et rectangulaires. Les spicules ont 0,18™" de longueur sur 0,18™™ de largeur, ou de 0,25™«i de longueur sur 0,179™™ de largeur. La couleur est blanche, jaunâtre. Celte espèce se rapproche de Pi. Poiirl(dcsi Verr., mais la forme des squames est très différente. Lat. 390 1' 40" N. Long. 30^ 15' 10" 0. 454 mètres. Famille MuRiCEm^E. Genre Acantrogorgia Gray. A. ASPERA Pourtalès, Bullet. Mus. Comp. Zool., T, 1807. p. 113. Bien qu'il n'existe pas de figures de cette espèce, je crois pouvoir lui rapporter, d'après les descriptions de Pourtalès et de Verrill, un AL(;vnNAii{i:s i»i. \:hii{(l\I)i:li.i: .w.» Acanthoijorijia dr;igiié aux Arores, au sud de Pioo. Lat. 38° 73' 45" N. Loug. 30" 51' 30" 0. 9:^7 inrtres do profoudeur. A. HiRSUTA Gray, Proceed. Zool. Soc, 1857, p. 128. Une colonie richement ramifiée 'provenant des Açores, entre Pico et Sào-.Torge. Lat. 38° 34' 30" N. Long. 30-' 26' 30 0. 1287 mètres. A. MURicATA VerrilL Une petite colonie draguée à l'Ede Graciosa, Açores. Lat. SO'' 1' 40' N. Loug. 30" 15' 40'. Profondeur : 454 mètres Ressemble beaucoup ou est môme peut-être identique avec l'espèce de Verrill. A. TRUNCATA, U, Sp. Cette nouvelle espèce, qui ressemble beaucoup à .1. aspcra Verrill, s'en distingue par ses calices qui sont cylindriques, plus courts et comme tronqués à l'extrémité. Les spicules, dont les pointes forment une couronne d'épines autour de l'ouverture des calices, sont longs de 0,11^^^ et possèdent une longue pointe ccmplètcmont lisse et une racine qui est élargie et un peu ramifiée, couverte de petites épines. Au large de la côte nord d'Espagne. Lat. 43° 44' 30" N. Long. 8" 32' 30" W. 240 mètres. A. Verrilli, u. sp. Petite colonie, peu ramifiée, avec calices longs de 4 à 8™™ et un peu élargis à l'extrémité. Leur surface est lisse, aucun spicule ne s'élève du cœnenchyme, seulement l'ouverture du calice est entourée de huit fascicules de longues épines, mesurant 0,98™°! de longueur, ces épines sont droites avec une pointe lisse et une racine claviforme couverte de petits spicules. Dans le cœnenchyme se trouvent des spicules courbés qui sont quelquefois plats et courbés et peuvent se ramifier en forme de fourche. L'espèce est voisine de A. armata Verrill, mais les calices sont plus petits et les spicules différents. Le cœnenchyme et les spicules sont d'une couleur blanc grisâtre. 46" 4' 40" lat. N. 49^0, 2' 20" long. 0. 1267 mètres. A. HORRIDA, n. sp. Cette espèce, très particulière, pourrait former un genre nouveau. La colonie est très ramifiée, surtout dans un plan, les calices naissent en spirales denses qui entourent les branches. Ils sont courts, cylindriques et un peu rétrécis à leur base. Leur longueur est de 1,5™°», l'épaisseur \^^. Ils sont couverts de huit faisceaux de longs spicules, qui convergent vers le bord et surgissent au- OOl) TH. STlDKlî dessus on liiiil i)oiiites. (]es faisceaux stï composeut de spiciiles courbés et couverts de liûcs éi)iues. Leur l(Kigtieur est de 0,75 Le cœnencliyme est hérissé de petites pointes cpii s'élèvent îiu-dessus de l'ectoderme. Ils proviennent de spicules ramifiés dont une branche pointue s'élève verticalement du milieu de deux l)rau- ches à trois (pii s'étendent horizontalement dans le cœuenciiyine. Il existe à côté des spicules fusiformes, courbés et fourchus, tou- jours couverts de petites épines. Sa couleur est brune. Au large de Ja cote nord d'Kspage. 43^ 57' lat. N. 90' 21'' \oivj:. O. 300 mètres. Genre MuiacEinKS Wright, Studer. M. FURC.vTA, n. sp. Colonie droite, formant un tronc cylindrique qui s'épaissit un peu vers l'extrémité supérieure, d'une longueur de ISO"»™. A SOn»"" en-dessous s'élève une seule brandie sous un angle aigu à 14™"! de longueur, aussi épaissie à l'extrémité. Le cœnenchyme est épais et rugueux. Les polypes naissent en spirales autour du tronc et de la branche à une assez grande distan- ces les uns des autres. Ils forment des calices minces, cylindricjues, longs de 1™™ et épais de 0™°i,8. Ils sont terminés par un couvercle tentaculaire. Les spicules des bases des tentacules convergent vers le bout, et forment huit valves qui reposent sur un collier constitué par un anneau de spicules. Les calic(îs, comme le cœnenchyme, sont hérissés de petites poin- tes qui percent l'ectoderme. Ces pointes pi'oviennent de spicules plats, courbés et épineux qui émettent à leur convexité une épine pointue perçant la peau ; à coté il y a des spicules plats, ramifiés et épineux, et des fuseaux couverts de verrues épineuses. La couleur du ccrneuchyme et des calices est jaune d'ocre. A l'E de Graciosa, Açores. 39" 40' lat. N. 30° 15' 40" long. W. Profondeur 454 mètres. (ienre Ac.vmptogorgia Wright. Studer. A. BKuuvcoiDKS (Koch). Mnrict'a hchri/roidi's Koch, lùiinui iitnl l'Iorn îles (iolfes v. .\i'(i})i'l, 1887, p. liH. Cette espèce, découveite par Koch dans le (îoHe de Naples, a été trouvée dans le détroit de Pico Fayal, Açores. Lat. 38» 23' 3Q' N Long. 30'3 -20' 20" W. à une profondeur de 130 mètres. ALCVdNAIRES DE \:UIRn?inEUE 557 Genre Clem.vtissa Wright, Stiider. Cl. sceptrum, m. sp. Colonie forniîint un Irone non rameux, s'élevant d'une Ijase cornée élargie et s'épaississant peu à peu vers le bout. Le ccenen- ehyme épais porte des calices disposés en spirale peu serrée et formant dos verrues tronquées au bout. Les calices ont 3"i"^ d'é|tais- seur et 1 à 2™°» de hauteur. Les spicules sont arrangés dans le cœuenchymeen séries longi- tudinales et sont composés de fuseaux épais et épineux de O.GS"""» de longueur et 0,084"^°^ d'épaisseur, ou 0,45"^"^ de longueur, sur '0,07™™ d'épaisseur. Entrseux, il y a aussi des spicules fourchus ou aplatis avec des verrues dentelées. Dans les calices, les spicules sont épais, quelquefois courbés et obtus à l'extrémité, ils sont disposés comme des palissades autour du calice. Lopercule est formé de huit valves, chacune étant composée de spicules fusifor- mes convergeant vers le bout et reposant sur un collier de spicules qui forment un cercle à la base des tentacules. Couleur de l'écorce blanche. Au sud de Pico, Açores. Lat. 38» 23' N. Long. 30° 46' 42" W. Profondeur: 1135 mètres. Genre Bkbryce de Philippi. B. MOLLIS de Philippi, VViegm. Archiv, VIII, 1842, p. 35. Cette espèce bien connue de la Méditerranée a été recueillie aux Açores, à l'E de Pico. Lat. 38^^ 23' 30' N. Long. 30° 20' 20' W. à une profondeur de 318 mètres. Famille des PLEXAURm.^•:. Genre Eumcella Verrill. E. DUBIA, n. sp. Le seul exemplaire de cette espèce qui se trouve dans la collection est une base avec un petit morceau du tronc, d'où surgit une longue branche non ramifiée, un peu épaissie à l'extrémité et tronquée. Elle est couverte d'un cdMienchyme épais d'où naissent des calyces verruciformes, qui se trouvent surtout sur deux cotés, dans le sens desquels la branche est un peu aplatie. Dans le cœnen- chyme il y a, comme dans toutes les espèces du genre, une couche superficielle de missiiQs, en dessous une couche de fuseaux. Les massues, avec une longueur de 0,14™°^ sur 0,042ram d'épaisseur, sont entièrement lisses, seulement ils possèdent à leur racine une ou deux petites ramifications; les fuseaux sont grêles, avec peu de OoS TH. STLDER (lenticules, aussi longs que les massues, 0,1 't"»»^ de lougueur sur 0,028™'" (le largeur. Le cœnenchyme est blanc, l'axe mince et lle.\il)le (l'un jaune doré. La forme des massues ressemble beaucoup à celle des spicules de EunicelUt raccinusa (Valeuc), la disposition des calices à Eunicella furcata (Lamark), ( Verrucella furcata Milne- L(l\vai-(ls), avec bupielle elle pourrait, en définitive, être identique, mais je ne connais pas les spicules de cette espèce (1). Station 233. Lat. 38" 33' 21". Long. 30» 28' 54" 0. Entre Pico et Sa()-Jorge, Açores. Famille Gorgonid.e. Genre Stenogohgia Verrill. St. miniata (Valenciennes). Gonjonia miniata Valenc, Comptes rendus, XLI, p. 12. — Milne- Edwards, Corail., I, p. IGO. Une petite colonie d'un Stenogonjia montre très bien les carac- tères attribués à cette espèce par Milne-Edwards. Pourtalès a trouvé la mémo espèce dans les profondeurs de la Mer Caraïbe, Lat. 39° 1' 40" N. Long. 30" 15' 40" 0. 45'i mètres à l'E de Graciosa. Açores. Famille Gorgonelud.k. Genre ScmPEARiA Cuv. Se. FLAGELLUM (JobuS.) Juncclla flaijelhuti Jobnson.Proceed.Zool. Soc, nov. 24, 1803, p. 1. La collection renferme des écbantillons de cette l)elle espèce ayant jusqu'à GSO'^m de longueur. Açores, en deux localités, au voisinage de Pico. 39° 1' 40" lat. N. 30" 15' 40" loug. W. 45i mètres. 38" 23' 30" lat. N. 30" 20' 20" long. W. 318 mètres. (1) A propos de Eunicella [nrcuUi ([>;im.). je iiif pei-iiiclli'ai encore une jtelile (lil^ression. Il existe maintenant trois espaces dilIériMiles décriles sous le même nom. E. furcata Studer de rAfrlipie oecidentale. dorgonia furcala W. Korli ((|ni. d'après les spieules. est un Eitiiicclhi) de la côte de Ilolas. (iorgonia furcala Lamarck. VcrruccUit fiircaUt .Milnc Kdwards (|ni. d'après S. Kent (cnlcarenus spicules af ilic Cnrgonaceœ), est aussi un Eunicella. Il était coiuiu de la Méditerranée. Knorr, Delicicv naluriv scleclœ. ISnrnher^;, IT.'i'i. PI. A ï), fig. 1, en a donné une belle figure qui rappelle notre espère décrilc ci-dessus, mais qui possède des branches plus courtes el tordues. C'est à (;ette espèce que doit resler le iidiu de Eunicella furcala (lamarcki. VouT Eunicella furcala Sludt^r, je proposerai le nom de /;'. Gazrllnc Shidrr. pour /;'. furcata W, Koch celui de /;. Kncfii Sludcr. AI.CVONAIIIKS DK l/IIIHOyDELLI- 359 Se. OCIIRACKA, 11. sp. Colonie en forme do verge, grèlo, (lexihlc, non ramifiée, attei- gnant nne longneiir de |dns de 200""". l/axe calcaire, blanc, est rigide d'abord et devient tle.xible en s'amlncissant. Le c(enencbyme est assez mince. Les polypes naissent de <\i'u\ cotés du tronc, laissant entre enx deux espaces nus. D'abord ils se trouvent en plusieurs séries, plus loin ils ne forment des deux côtés que deux séries alternantes. Ils forment des verrues caliciformes, s'élèvent droit du cœnenebyine et sont assez espacées entre elles. Elles ont 2mm (le longueur sui- 1"^"^ d'épaisseur à la base. Les spicules sont de doubles massues avec des épines ramifiées d'unt; longueur de 0,067 à 0,087mm sur une épaisseur de 0,015 à 0,0205""". Açores à l'E de Pico. 38" 23' 30" lat. N., 30° 20' 20" long. W. Pro- fondeur 318 mètres. Genre Verrucell.\ Valenciennes. V. GuERNEi, n. sp. Colonie grêle rigide et ramifiée abondamment, surtout dans un plan. La tige principale, épaisse de 1™™, est courbée en divers sens et produit de deux ccMés des brancbes grêles qui se détaclient sous un angle de 45 à 80° et donnent naissance à de nouvelles branches très' grêles et courtes. L'axe calcaire, blanc et fragile, est couvert d'un cœnencbyme mince dont s'élèvent, surtout de deux côtés, per- pendiculairement à des distances assez grandes, les calices verru- ciformes un peu comprimés dans le sens de la longueur de l'axe. Ils ont la forme d'un cône tronqué de 1 à 1,2™'» de hauteur et 0 gmm d'épaisseur à la base et forment une ouverture à huit lobes, dont les lobes couvrent l'ouverture du calice. Les spicules sont de doubles massues verruqueuses, placées de telle sorte que leur grand diamètre est perpendiculaire à l'axe longitudinal des branches. Ils ont 0,051™™ de longueur sur 0,03™™ d'épaisseur, au dessous des spicules analogues, mais plus longs, 0,087™™ longueur sur 0,02™™ d'épaisseur, sont placés longitudi- nalement à l'axe. La couleur du cœnencbyme est blanche. Cette espèce a beaucoup de rapports avec Verrucclld (juada- iupensis Duchass. Michel, mais elle est beaucoup plus grêle, les polypes sont plus petits et les spicules un peu ditlérents. Elle a été recueillie aux Açores, en deux localités au voisinage de Pico, en même temps que Srirpearia flaf/ellum. 38° 23' 30" lat. N. 30^' 20' 20" long. W. 318 mètres. 39° 1' 40" lat. N. 30° 15' 40" long. W. 454 mètres. o60 ESPECES ET (iENHES NOUVEAUX DÉCUITS DANS LK TOME III DKS MK.MOIIIKS, 18'.)U FOKA.MIMFKIIES Paçcs. Jiillienella Sclilumberger, n. g 2H /. fœtida Schlumbergci- 211 Spongiaires Telhijtfpiru Topsent, a. (j |'.;7 Alcyonaiiies , Acantliogorgid liorrida Stiuler. . ii.').') A Iruncala SLudor ili)."! .1. Verrilli Sludor ■».")■') Chclidonisis Sludcr, u. g ij">:5 l'h. aurantiaca Sluder .'J-'W Clenialissa scrplrum Sliider .').")7 Eunicrila dubin Stiidci- ."iiiT Muriccidrs furcala SUidt'r ilIiC) IHitinarella Grimaldii Sliidei- i)i)4 Scirpearia ocliracea Sluder ii")!! Verrucella Guernei Sluder .VM) ECIIINODERMES Cidaris haussetfnfiis Cotleaii "•'lii Circopellis Peroiii Colteau ."ilJT Echinolampas Morgani Cotleau '.'M\ (Jaleraster Cotleau, n. g l'M (}. A ustraliae Colteau ;)48 Salenia radidnn Arnaud .■i4l{ NÉMATODES Monoliystera noriiutndica de Maii Kii) Oncholaimellus de Man. n. g IW 0. calvffdosicus de Man . l'.Hi Onriioldinius InngriDiansif: d ■ Man IHCi tibl Page'. Spilophora tentabunda de Man j77 Viscosia de Man, n. subg 184 V. langrunensis de Man lyy Oligochètes l^udrilus Jullieni Horst 22:5 Gastkropodes l:nnea Àrthiiri D.mlzenberg 127 É.. Dorri Dautz \ii\ Uelix iiiedinensis Dautz 128 Jsidora Guernei Dautz ' V.i'i 1. JoussediDttei Dautz 132 Mathilda canariensis Dautz i;j() Pseudobitliuin Dautz., n. g 1G(J y'.<. Culliereti Dautz -. 1G6 Pitpa m icrobus Morelet 129 Scalaria fulvuvitlata Dautz 1;")S Stenogyra Hamonvillei Dautz 13(J Succinea Dorri Daulz 131 COPÉPODES Bradya Edwardsi J. Richard 214 Schmackei-ia Poppe et Richard, n. y 3% Schm. Forbesi Poppe et Richard 39 o62 TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS I{. Rlancmakii. — Sur une (luroliii.' trorijiine aiiiniale, consliliiaiil le [(igiiienl rouge des Diapluiniis 1 1-5 — — Sur une. reniarquatde dermatose causée cliez le Lézard verl. i>ar un Champignon du genre Seleitosiioriuin 241 ^ Le Secrélairc général, lieranl, Dr Raphaël Blanchakd. MÉMOIRES DE LA r » SOCIETE ZOOLOGIPE DE FRANCE POUR L'ANNEE 1890 TOME III PARIS AU 6lf<:GE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FR.WCE 7, rue des Grands-Augustins, 7 1890 Los vdliimcs l)ii>ch('>s du (loinpto-rendu tlos séances du Conprfts inter- national do zoologie s(uil (li^jà (''|iiiis6s. Il icslo (.\|it'Mli('>s CD Frauoi» <>l ou Aluriio, di< IS fr. [)(h>x|iodii^s daus Ions les |iays faisaul |)arlio ilo ITuion |iosla1(>. I.<> Socn'lairo noiiora! invilo les personnes (pii n'uni pis eneore fail l'aequisilion tie cet iniporlanl. v(diinit<, indispcMisablo iX tout /.oolo^lsto descripteur, à ne pas larder à souserire, l'edilinn devani tMre proriiainenieid epnisee. KXïijArrs i)i:s stati rs \- kkiilisMiùnt juo la sociktk Statuts. — Anr. \ 1. — Cliaipie Meiui)re doit payer: I» Un droit d'entrée de 10 francs, en éclian^çe du(|uel il rec<»il un diplAnu* do Mendu'o de la Société. Ce droit pouira tMre au^nienti' dans la suite, in.iis senlruient p(Mii' les Mendires à élire. :!" Une cotisation anniu'lle tixét» i\ 20 friines. AuT. VU. — 'l'ous les MiMubres pouri'onl s'atli'ancliir de la cotisation auniudlo nar ui 0 tiouiiue iW IIOO francs, iuit> fois pa>ée, et auront alors le litre de Mciuhrcif a rie, Aht. VIII. — Lo litre do Mcinhrc iliDUih'iir sera décerné i'i toute personne ayant i"» sol» eniroe dans la Soi'iélt^ versé une soniuie d'au uniius.'lOO francs. Iliici.i.MKNT. — AijT. (>. — Les étaldisseinenls publies et les Sociétés sciontiliiines do la France et de l'KtranjJier peuvent être admis connue Mendu'e de la Société au.x inéuKvs cliarj;<>s et aux nn^'uies droits ipi'un Mendu't^ (U'dinaire. Anr, 0. — l.a cotisation annuelle est duo ot se perçoit h partir du I'" janvit>r; elle devra étro transmise sans frais au Trésorier. .\nT. 10. — Tout Memlue ipii n'aura i>as payé sa cotisation cessera do recevoir les pulilications de l'année courante, jusipi'A ce qu'il soil on rèj,'lo, et sera rayé au bout de trois ans. Aht. II. — T(Mit Mendtre nouveau de la Société devra faire parvenir sa cotisation et son droit d'(>ntrée dans le mois (]ui suivra sa nomination. I.e noudire des Mend>res (it> la Société est illimité. Les Français et les Ft rangers peuvent en faire partie. Pour faire partie de la Sociétt>, on devra être |irésenté par un Membre societ.iire (pu sij^uer.i la proposition de presentalion, ou en faire la deinandt< au Président ou au Secrétaire t;eiieral Les Hh'iiioin'it paraissoiil par fa.scieulos ù inlorvalles irréffuliors ; les Membres t\o la Société ont seuls le droit u'y publier. Ils eomi)rennenl tous les travaux (M'iginaux, ornes ou nt>n de planctics et de ligures dans le texte, ayant plus de six pages d'impression; ils compreniuMit onecue tous les travaux originaux ayant moins de six pag»'s, mais aeeompagnés d'une t)U iilusieiirs i)laiiclies. 1.0 Hiillrlin contient dos travaux originaux de peu d'étendue et dépourvus de planclii's. Les ligures ttans lo texte sont admises, mais l'i la oondition ipie l'autt'ur remelle, v\\ mémo temps (pie son manuseril, le eliebéfail ù ses frais, l'n maximu.ni d(> six pages par commimicalion, ligures comprises, est accorde aux Membres'do la Société, .\ucun Mi ndu'e ne pourra publier plus de ."U pag( s par an. Le liiillrlin est ouvert à tous les /oolugistcs lrain.'ais et étrangers; b s travaux rédiges en langue fraïK.aisi" eonformeinenl aux règles de noiuenclatnie adoptées par 1(> Congrès inler- nali(tnal (le /(udogie en 1SS0, y sont seuls admis. L< s persomu's étrangères i'i la Soeii''li> ont droit à un uiaximum de \ pages par communication et de Id pages par an. &:.: Ihiii \.v 1iH)i»T frir i <;* m- ;<,,.->' -\^ ,sv AMNH LIBRARY 100125040 is*-.' .<-^jt -n tM. '^^i. ^ ■■«.■ :ir9lv:^K..-^ HkM M ^^ *^ i 1^ H f'I B ^^ R i^^S ^.^1 y 1^1 ^^\Mk^ Uv>^^ ^■^^■'•^:S -:a> ■^ ■*^ ,^.«