m& ^■^ \û «P\" ■> gkx.:. :■ -V |-r~ S^^'\! FOK THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNEE 1891 o MÉMOIRES DE LA r T SOCIETE ZOOLOGIQDE DE FRANGE POUR L'ANNEE 1891 TOME IV PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, rue des Grands-Augustins, 7 1891 '^/^;^^ ^c4^ MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE VOYAGE DE LA GOELETTE MELITA AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL, 1889-1890, par Edouard CHEVREUX. Le 6 novembre 1889, je partais de Saint-Nazaire, à bord de mon yacht Melita, goélette de 50 tonneaux, montée par neuf hommes d'équipage, dans l'intention d'effectuer des recherches zoologiques aux îles Canaries et sur la côte du Sénégal. Le 9 mai 1890, je quittais Dakar pour rentrer en France. Durant ces six mois de voyage, je me suis efforcé de recueillir le plus possible d'échantillous appartenant à toutes les branches de la zoologie. Quelques jours de relâche sur la côte ouest de la péninsule ibérique m'ont permis d'explorer les baies de Vigo, de Sétubal et de Cadix. Un séjour d'un mois à Ténérife et à la Grande Canarie m'a procuré l'occasion de réunir de nombreux spécimens des faunes marine et d'eau douce de ces deux îles. Enfin, j'ai passé plus de trois mois sur la côte du Sénégal, et bien qu'un accident arrivé à mon chalut m'ait forcé à renoncer aux opérations en eau profonde, les nombreux dragages effectués, à l'aide des embarcations du yacht, dans les baies de Dakar, de Corée, et en rade de Rufisque, m'ont procuré des matériaux d'étude d'un grand intérêt. Les recherches à la côte, à basse mer, n'ont pas été négligées, non plus que les pêches au filet fin dans les marais d'eau douce de l'intérieur. Dans toutes les baies, sur toutes les rades où mouillait la goélette, de petites nasses en toile métallique, semblables à celles employées durant les campagnes de VUirondelle, ont ramené d'intéressants spécimens de Crustacés. Enfin, pendant toute la durée du voyage entre la côte d'Espagne et le Sénégal, des pêches au filet fin de profondeur pendant le jour, au chalut de surface pendant la nuit, 6 ED. CHEVREUX ont été effectuées toutes les fois que l'état de la mer a permis l'emploi de ces instruments (1), En terminant cette courte introduction à l'étude des résultats de mon voyage, je suis heureux d'adresser mes sincères remerciements à ceux de mes collègues de la Société Zoologique de France qui ont bien voulu entreprendre l'examen des matériaux que j'ai rapportés; une partie d'entre eux a déjà été distribuée à MM. Alluaud, Itaphaël Blanchard, Bouvier, Dautzenberg, de Guerne, Jullien, Bichard, Simon, Topsent; ils ne sauraient être en meilleures mains. Avec l'aide de ces savants collaborateurs et grâce aux publications de la Société, j'espère montrer que le premier voyage du yacht Melita n'aura pas été sans quelque profit pour la science. PODOPRION BOLIVARI, AMPHIPODE NOUVEAU DE LA FAMILLE DES LYSIiNASSID/E (Planche Ij Epùnera J mi 'pavia sefjticntibus multo minora. Antennœ elongatœ flagello multiarlicidato. Mandihulœ brèves et latœ, in apice dentibus sat magnis armata. Maxillœ J mi paris lamina interiore parva, ovata, in apice setis phimosis instructa. Maxillœ i di paris laminœ fere eadem magnitudine. Pedes maxillares lamina externa magna et lata, fere ad fmem articuli palpi 2 di porrecta, in margine interno spinis denti- culatis instructa; palpo robusto, articula ultimo unguiformi. Pedes J mi et 2 di paris vatidi, manu in angulo infero-posteriore ad fïnem unguis producta. Pedes 5 ti paris articulo i mo in margine posteriorc dentibus maximis et aculis instructo. Pedes 0 ti et 7 mi paris valde elongatœ. Uropoda S tii paris ramis lanceolatis, pedunculo multo longioribus . Telson elongatum, fere usque ad basin fissum. Tète grande, presque aussi longue que les deux premiers segments du thorax réunis, et présentant une légère projection rostrale. Les lobes latéraux sont très courts et arrondis. Les yeux sont grands, rénif ormes. Epimères de la première paire très courts, moins hauts ([ue le segment correspondant du thorax, et recouverts en partie par les (1) Sauf once qui concerne leurs dimensions plus réduites, les appareils employés à bord de la Melita sont, à jien près les mêmes que VHirondcllp. .Te ne possède pas, toutefois, le filet à rideau destiné aux pêches pélaiiiques profondes et décrit par le prince Albert de Monaco (Recherche des animaux marins, Progrh réalisés sur rHiRONDELi.E da?is l'outilluge Sféciul. Com]ple-ren(in du Congrès internilional de Zoologie, 1889). VOVAliE JJE LA (ifir.LKTTE MELITA AUX CA.NAUIES KT Al SK.MX.A I. / suivants. Les épiinères des seconde et troisième paires sout lai'g(;- ment arrondis ; ceux de la quatrième paire sout relativement étroits ; leur prolongement lobiforme, très peu accentué, est anguleux. Les épimères de la cinquième paire sont beaucoup plus larges que hauts. Le bord inférieur du troisième segment abdominal se prolonge légèrement en arrière, et forme un angle à peu près droit avec le bord postérieur. Le quatrième segment présente une profonde dépression dorsale. Antennes longues et multiarticulées. Le premier article du pédon- cule des antennes supérieures, beaucoup plus long que large, se termine iuférieurement par une dent aiguë qui dépasse l'extrémité du second article. Le premier article du fouet, aussi long que l'en- semble des six articles suivants, est garni dans toute sa longueur de nombreuses rangées de cils raides. Le fouet comprend en tout dix- neuf articles. Le fouet accessoire, très grêle, n'en comprend que cinq, et atteint la longueur du premier article du fouet principal. Les antennes inférieures sont notablement plus longues que les supérieures, et atteignent près de la moitié de la longueur du corps. Le cinquième article du pédoncule est aussi long, mais beaucoup plus mince que le quatrième. Le fouet comprend trente articles très courts. Epistôme peu proéminent; lèvre supérieure arrondie. Mandibules (lîg. 2) larges et courtes. Bord tranchant convexe, terminé par quatre fortes dents. Le lobe accessoire de la mandibule gauche (fig. 3) est grêle, légèrement courbé, et porte six à sept petites dents coniques. Le tubercule molaire, peu proéminent, très voisin de l'extrémité de la mandibule, est garni de dents crochues et Ijar- belées. Le palpe est fixé un peu plus loin de l'extrémité de la man- dibule que le tubercule molaire. Chacun de ses deux derniers articles porte une rangée de cils raides le long de la moitié anté- rieure de son bord interne; ceux de l'extrémité du palpe sont l)arbelés. Lèvre inférieure (lig. 4) très large. Les lobes portent deux rangées de cils au bord interne. Les prolongements latéraux sont recourbés en avant. Mâchoires de la première paire (fig. 5). — Le lobe interne atteint la moitié de la longueur de l'autre; il est largement arrondi, et porte six longues soies ciliées. Le lobe externe se termine par une série de dents simples, divergentes, et de tailles diverses. Les deux 8 ED. CHEVREUX îii'liclcs (lu palpe sont d'égale longueur; le dernier porle à son extréniili' un bouquet de cinq petites épines. Mâchoires de la seconde paire (lig. 6). — Lobes longs et étroits. L'interne, un peu plus large que l'autre, est bordé de quatorze longues épines barbelées. Le lolte externe porte douze épines simples à son extrémité. Patles-mâchoires (lig. 7). — Le lobe interne, court et tronqué, atteint l'extrémité du premier article du palpe; il est bordé de longues soies ciliées. Le lobe externe, largement ovale, n'atteint pas tout à fait l'extrémité du second article du palpe, et porte au bord interne une rangée d'épines légèrement courbées et denti- culées, qui augmentent graduellement de longueur jusqu'à l'extré- mité du lobe. Le premier article du palpe est très court ; le second, beaucoup plus long que les autres, est complètement glabre, sauf une petite épine à l'extrémité du bord externe. Le troisième article atteint les deux tiers de la longueur du second, et porte quelques longs cils simples. Le quatrième article affecte la forme d'une griffe longue, mince et légèrement courbée. Pattes de la première paire (fig. 8) grandes et fortes. Le cinquième article, beaucoup plus long que le quatrième et renflé au bord antérieur, se prolonge inférieurement en une pointe aiguë et recourbée, dont l'extrémité, se croisant avec la griffe forte et cro- chue, forme avec elle un organe de préhension d'une puissance remarquable. l'attes de la seconde faire (lig. 0) longues et grêles. Le cin([uième ai'ticle, bciaucoup plus court que le quatrième, est, comme chez les pattes précédentes, prolongé inférieurement, mais ce prolongement est légèrement arrondi et porte un faisceau de courtes épines entre lesquelles l'extrémité de la griffe vient se loger. Pattes des troisième et quatrième paires minces et allongées. — Les troisième et quatrième articles sont d'égale longueur, un peu plus courts (jue le cin([uiènie. La griffe, très longue, est légèrement courbée. Pattes de la cinjiaième paire (lig. 10) caractérisées d'une fa(;on bien remarquable par les six énormes dents aiguës qui garnissent le bord postérieur de leur premier article. Le troisième article est un peu renflé; il porte, ainsi que les deux suivants, quelques épines au bord antérieur. La griffe est longue et légèrement courbée. Pattes des sixième et septième paires grêles et allongées, les der- nières dépassant de beaucoup l'extrémité des uropodes. Le bord VOYAGE DE LA GOELETTE MEUTA AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL 1) postérieur (lu premier article est légèrement deuticulé. La gritïe est lougue, mince et presque droite. Uropodes longs. Les branches des uropodes de la première paire sont styliformes, d'égale longueur, et portent une rangée de petites épines au bord postérieur. Les uropodes de la seconde paire sont les plus courts; leurs branches sont également styliformes; la branche interne est notablement plus longue que l'externe. Les brandies des uropodes de la troisième paire (fig. H), beaucoup plus longues que le pédoncule, sont d'égale taille, lancéolées, la branche externe se terminant par un petit article bien distinct, en forme d'épine. TeUon allongé, dépassant de beaucoup le pédoncule des uropodes de la troisième paire, fendu dans |)resque toute sa longueur. Les lobes, légèrement écartés l'un de l'autre, se terminent par une pro- fonde échancrure, du sommet de laquelle part une épine. Couleur rose pâle. Yeux rouges. Longueur, mesurée du bord antérieur de la tète à l'extrémité du telson : 11 millimètres. La description qui précède a été faite d'après une femelle portant des œufs. Le màle, un peu plus petit, n'en ditïère que par la taille de ses antennes inférieures. Chez un spécimen bien adulte, elles sont presque aussi longues que le corps ; leur fouet comprend trente-six articles beaucoup plus allongés que les articles corres- pondants de la femelle. Le nouveau genre Podoprion devra prendre place à côté du genre Euonyx Norman, dont le type, Euonyx chelatus Norman, assez brièvement décrit (1), n'a malheureusement pas été figuré. La description très complète cVEuony.f Nornumi Stebbing (2), que l'auteur du magnifique ouvrage sur les Amphipodes du Challenger a classé dans le genre Euonyx après examen du type de Norman, nous permet néanmoins d'indiquer brièvement les caractères qui différencient les deux genres. Le genre Podoprion se rapproche d'Enonyx par la forme des antennes, des épimères antérieurs, et des pattes de la première paire, mais les organes de la bouche, et particulièrement les man- dibules, la lèvre inférieure, le lobe externe des pattes-mâchoires (1) Norman, Report of tlie Cominillee appointed for tJie purpone of e.vploriug the Coasts of the Hébrides by mearïs of the dredge. Part IL Report of tlie Rritisli Assoc. for the Advanc. of Se, 1860, p. 202. (2) Stebuino, Report on the Amphipoda collerted hii H. M. S. Cn.\LLEN(iicn. p. (i69, pL XLX. 10 Kl). ClIliVItEL'X (lilïèrciil ahsuhiineiil dans les deux genres. Les pattes de la seconde paire sont aussi bien difîérentes, puisqu'elles se terminent, chez le Pixloprion, par une petite main préhensile. Enfin, sans même insister sur les énormes dénis (jui garnissent le premier article des pattes de la cinquième ])aire, la grande longueur des pattes des deux dernières paires nous semble être encore un caractère généri(iue important. Un grand nombre d'exemplaires de l'Amphipode décrit ci-dessus ont été pris en novembre 1889, pendant le séjour du Yaclit Melita en rade de Vigo, dans une ])etite nasse en toile métalli([ue, amorcée de Poisson, mouillée pendant la nuit auprès de la goélette. Le fond était de vase molle, la profondeur de 20 mètres. Je suis heureux de dédier cette espèce à mon savant collègue de la Société Zoologique de France, le docteur Bolivar, professeur d'entomologie à l'Université de MadricL EXl'MCATIO.N DE LA l'LAXCHE 1 (Tontes 1rs (imircs ont rlr dt-ssinri-s ;i la cliamijre claire). Eig. 1. — Podoprion Bolivari Ç ovifère. Fig. 2. — Mandibule droite. Fig. .3. — Extrémité de la mandibule gaiieiir, (orltinciil grossie. Fig. 4. — Lèvre intérieure. Fig. ;j. — Màclioire de la |)reniière paire. Fig 6. — Màeboire de la seconde paire. Fig. 7. — Patte-mâchoire. Fig. S. — Une des grandes épines du lolie exicrne des pâlies màclioire; forlement grossie. Fig. '.). — l'atte de la in-eniière paire. Fig. 10. — Patle de la seconde paire. Fig. 11. — Patte de la cinquième paire, Fig. \i. — Uro])ode de la troisième paire. Fig. 1:î. — Telson. Mémoires Soc. Zool.de France.]V!1891. PI. I E.Chevreu.'x dtl Podoprion Bolivari, novgen.nov sp. lith.CKrsl.IeiîZig M VOYAGE DE LA GOELETTE MELITA AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL, 1889-1890. SFONGLAinKS. par Emile TOPSENT, Chargé de cours à rÉcolc de Médecine de Reims. (Planche 11) Les Spongiaires rapportés par M. Ed. Chevreux de sou voyage à la côte occidentale d'Afrique sont seulement au nombre de quinze, dont six recueillis en passant aux Canaries. On sait combien la côte du Sénégal est pauvre en Éponges ; peut-être l'exploration de tonds un peu considérables aurait-elle fourni de meilleurs résultats : un accident arrivé aux engins de dragage l'a rendue impossible. Par bonheur, ces quelques espèces ne manquent pas d'intérêt. La liste suivante offre en effet un heureux mélange d'animaux médi- terranéens et d'animaux du Nord de la Province lusitanienne; il y figure aussi une Calcisponge qu'on ne connaissait que d'après un seul spécimen provenant de Bahia; enfin elle n'est pas dénuée de toute nouveauté. I. — ÉPONGES DES CANARIES Leucosoleinia coriacea (Montagu) Bowerbauk. Baie Confitale (Grande Canarie). Sur les roches, à basse mer. — Plusieurs spécimens. Cette Éponge a été recueillie déjà aux Aeores par l'Hirondelle, en 1888, dans le détroit entre Pico et Fayal, par 130 mètres de profondeur. Leuconia aspera iO. Schmidt) Vosraaer. Baie Confitale (Grande Canarie). Sur les roches, A basse mer. — Trois spécimens. C'est la seconde localité où se constate, dans l'Atlantique, l'exis- tence de cette Éponge connue autrefois dans la Méditerranée seu- lement. Elle se présente sous la forme Di/ssicearluni asperain Haeckel. C'est également sous cette forme que V Hirondelle l'avait draguée en 1888 entre Fa val et Pico. 12 E. TOPSENT Amphoriscus flamma Poléjaefï. (PI. II, (liï. a). Port de ly Luz (Grande Canarie). Chalut eu rade; 13 mètres de profondeur. — Un spécimen. Le type de l'espèce, recueilli par le Challenger, provenait de Bahia. Le spécimen de la Luz est aussi une colonie, grisâtre et hispide. Il est long de 28 millimètres et large de 5 millimètres au maximum. C'est (PL II, fig. 5j un tube de diamètre inégal, courbé, terminé en haut par un grand orifice cloacal que borde une longue collerette soyeuse, et pourvu latéralement de trois petites papilles coniques à oscule également orné d'une frange ciliée, ces bouches secondaires s'ouvrant toutes du côté où l'Éponge s'infléchit. Exté- rieurement, ou le voit, VAmphoriscus flamma des Canaries resseml)le fidèlement au type brésilien ; il possède seulement moins d'oscules latéraux. La comparaison minutieuse de la spiculation de ces deux colonies démontre qu'il s'agit bien de la même espèce. Aplysina aerophoba Nardo. Port de la Luz (Grande Canarie). Au fond du port, sur les pierres, à marée basse. — Un spécimen. — Type méditerranéen. Reniera spiculotenuis, n. sp. (PI. II, (ifi-. 3 et i), . Baie Confitale (Grande Canarie). Sur les roches, à basse mer. — un spécimen assez étendu. Je ne vois nulle part de Reniera à spicules aussi petits que ceux de cette espèce. Elle tient un peu de H. cinerea (Grant) par sou aspect et son habitus, un peu aussi de H. eleijans (Bwk.) et de /.'. permollis (Bwk.) par sa mollesse et par la simplicité de ses lignes squelettiques, mais sans identification possible. Il s'agit d'une Eponge revêtante, d'épaisseur notable, à surface égale, sans oscules visibles, percée de pores petits et assez réguliè- rement disposés, à consistance molle, et de couleur claire dans l'alcool. Le derme est spiculeux (ce qui n'existe ni dans IL cinerea ni dans B. permollis) et soutenu par un réseau très régulier d'oxes formant des mailles triangulaires et quadrangulaires (PI. 11, fig. 3). Le squelette est composé de fibres s'entrecroisant à chaque longueur d'oxe. Les oxes, grêles (PL 11, lig. 4), ont une taille uniforme : longueur =: 53 [*, largeur— 3 [j. à peine (ceux de li. Peachi Bwk. atteignent 95 [jl, ceux de li. permollis 115 [j. et ceux de R. cinerea L50 ;/). A chaque entrecroisement de spicules, il y a un beau VOYACE DE LA (illOLETTE MEUT.i AUX CANARIES ET AU SÉiNÉCAL 13 déveloitpeineiit de spongiiie bien localisé. C'est l'aspect de la charpente de H. clegans, mais il n'existe pas ici trace du système conjonctif caractéristique de cette autre espèce. Ghondrosia plebeja 0. Schmidt. Baie Confitale (Grande Canarie). Sur les roches, à mer basse. — Un spécimen. — Type méditerranéen. II. — ÉPONCES DU SÉNÉGAL Sycon ciLiATiJ.Ai (0. Fabricius) Lielterkiilm. Dakar, Snr un corps mort de la rade. — Sept spécimens, Spongelia pallescens 0. Schmidt. Rufisque. Roches du Phare, à mer ])asse. — Un spécimen ayant pour base une agglomération de fragments de coquilles. — Type méditerranéen. Ghalina LiMBATA (Montagu) Bowerbank. Dakai'. Sur un corps mort de la rade. — Deux spécimens. ? Halichondria caduca Bowerbank. Ruiisquc, Roches du Phare, à mer basse. — in fragment d'Epongé sans caractère saillant et dont la détermination n'est, par suite, rien moins que certaine. 11 est massif, grisâtre, à sur- face irrégiilière, sans oscule visible. Son S(iuelette, diffus, se compose d'oxes assez longs et forts. Tedaxia Ghevreiîxi, n. sp. (l'I. II. lii^. I cl il. Un individu, fixé autour d'une branche de Gorgone, rejeté par un raz de marée, le 9 avril 1890, sur la plage au S. de Rufisque. G'est une grosse Éponge massive (PI. U, fig. 1), sorte de tronc de cône renversé, plein, légèrement comprimé, haut de 14 centimètres, large de 9 centimètres en haut et de 5 en bas, épais à peu près uni- formément de 5 centimètres. Les vagues l'ayant roulé, son derme a partout disparu et sa surface usée est percée d'une multitude de trous larges de 1 à 3 millimètres, représentant la coupe des canaux aquifères. Plusieurs canaux atteignant un centimètre et plus de diamètre la traversent de part en part, Tedania Clwvreuxi a une texture compacte, mais elle jouit d'une compressibilité très sensible. Une teinte verdâtre la colore jusqu'à une certaine profondeur et s'accentue surtout sur une de ses faces. Il est probable que, comme ] 'l K. TOPSKNT Ualickoiiilria (Kiiiicca, elle osl jaune par elle-même, mais (jii'uii pigment chlorophyllien verdit ses régions superficielles les mieux éclairées. La Tedania avec laquelle T. Cherrcuxi a le plus d'affinités est T. infundibuUformis Rdl et 1)., décrite d'après un seul individu de la cote S.O. de l^atagonie. On ne peut, en effet, la rapprocher ni de l'espèce polymorphe, Itnmchueou papilleuse, T. digitata (Schm.) Rdl. et D. (ne serait-ce qu'à cause de sa spiculation), ni de T. siirtorla Schm., recon- naissahle à sa (orme; T. nctliuiformis Rdl. el ]). et T. massa Rdl. et D. possèdent des iorHofr.s pour spicules diactinaux du derme; les tètes des tylotes de T. Iniulctipitata I\dl. sont lisses, inégales et mal marquées ; ma T. Icplodenna n'est pas une Tcdania ; enfin, l'examen attentif de la spiculation de T. commi.rta Rdl, et 1). empêche font rapprochement de ce côté, cette Eponge de Ridley et Dendy ayant des mégasclères trop longs, des styles passant à la forme tylostyle et des tylotes à têtes lisses ovales peu développées. Seules, T. infandibuUforniis et T. Checrenxi présentent des tylotes à têtes, bien accusées, épineuses à leur extrémité libre; les épines, seulement indiquées dans la première de ces Éponges, apparaissent très nettes dans la seconde. Malgré ce caractère commun, 7'. Cheweuxi se distingue aisément de T. infundilniliforinis : elle n'est pas creusée d'une cavité, mais pleine, et ses larges canaux, diversement orientés, ne sont pas comparables à l'énorme (Mifoncement de la région supérieure du type de T. infundihulifoniiis. I^es spicules, de môme forme dans les deux Éponges, sont loin d'avoir les mêmes dimensions : les tylotes de T. Chexreaxl (PI. Il, iig. â,"-'^') mesurent 180-200 [x de long au lieu de 280, et 3-4 ;jl de large au lieu de 6; mieux encore, ses styles (PI. 11, fig. 2, "^j n'atteignent que 215-230 [j. de long, au lieu de 340, et 8-i) \j. de large, au lieu de 15 ; ses raphides, enfin (PI. II, tig. 2,*=), n'ont que 150-1()0[ji. sur 1 a, au lieu de 350 y. sur 2 a. Toutes ces dilïérences autorisaient la création dans le g. Tedania d'une nouvelle espèce que je suis heureux de dédier à M. Ed. Chevreux. SlTîKIÎITKS FICUS (JollUStOUj ScllUlidt. Enlrc iJakar et Ruiisque. Chalut : profondeur 25 m. : saldc vaseux, — Deux spécimens. C'est, à ma connaissance, la localité la plus méridionale où l'on ait observé cette l']ponge. Les microstrongyles de l'un des deux Mem. Soc. Zool.de France,, IV, 1891. PI II E. Top sent del. Tmp. Edouard Bry, Paris . G. Jeanne lith. 1-2 Te dama Chevreuxi , n. sp. 3-4- Reniera Spiculotenuis, n, sp. 5 Amphoriscus flamma Poléjaeff. VOYAGE DE LA C.EOLETTE .¥/:/. /Il AIX CANARFES ET AUSÉNÉCAI. I."» s|)éciineus ne sont pasceiitmtylotes, mais ce n'est là qu'une varia- tion individuelle, car ceux de l'autre le sont parfaitement. SuBERiTES DOMUNCULA Nardo. Dakar. Marée au bas du jardin public. — Un spécimen. Tethya lyncurium Lamarck. llnlis(]ue. Roches du Phare à basse mer. — Un individu, plus lisse que ne le sont d'ordinaire les ïétbyes de nos côtes. Geodia Barretti Bow., var. senegalensis, n. v. Ruris((ue. Roches du Phare à basse mer. Deux échantillons massifs, l'un noirâtre, l'autre vert assez clair dans l'alcool. De place en place, des orifices aquilères ronds, médiocres, quelquefois en petits groupes. Écorce épaisse. Cette Eponge se distingue du type norvégien par les proportions plus faibles de ses spiçules : les sterrasters subsphériijues mesurent 70 [ji.de diamètre, les oxes corticaux 180-200 y. seulement, les oxes du choanosome lm»\ 160 à 1™™3, tout au plus; les sphérasters de l'écorce ont 8 0. Fig. 4. — Reniera tenuispicula . Spiçules. Deux oxes, X 300. Fig. ."). — Ainpiwrisciis flawma Podéj. Le second spécimen connu, gr. nal. 1() \()V.\(iE iti: LA (ioKi. K/rn: mi:i.it.i w \ caxaiuks i:t at sknkcal, 1889-1890. MOLLUSQUES TESTACÉS, par Ph. DAUTZENBERG. Vi('(>-prési(lent. de la Socit'tc (l'L.WCFIi; III). Parti de Saiiit-Nazain' en iioveiiihie 1889 sur sou yacht '<.McUta », dans le but d'elïectner des recherches zoologiques, M. Chevreux, a[)rès avoir lait escale sur quelques points des côtes de l'Espagne et du Portugal, se rendit aux Iles Canaries et visita successivement Ténérife et la Grande Canarie. 11 se dirigea ensuite vers le Sénégal où il explora la baie de Dakar, l'île de Gorée et les parages de Rufisque. M. Chevreux ayant bien voulu nous confier les nombreux Mollus- ques qui faisaient partie de ses récoltes, nous sommes heureux de constater tout d'abord qu'ils présentent un sérieux intérêt scien- tili([ue. Ils nous ont fourni des documents inédits sur l'habitat de certaines espèces et nous ont permis, pour ce qui concerne la faune du Sénégal, de reconnaître quelques-uns des types d'Adansou qui n'avaient pas encore été identifiés d'une manière suffisante. M. l'abbé Culliéret, en visitant peu de temps auparavant les jnèmes parages, à bord du Diihoiirdirii, nous a donné l'occasion de faire connaître ici même, au commencement de l'année dernière, le résultat de ses recherches malacologiques. Mais les récoltes des deux naturalistes, loin de faire double emploi, se complètent l'une par l'autre de la uianière la plus heureuse. En (îlïet, tandis qu'un séjour plus prolongé aux Iles Canaries a permis à M. Culliéret d'y réunir ses matériaux les plus nombreux, M. Chevreux s'est surtout attaché à explorer la côte du Sénégal et a rapporté de ce pays la belle série que nous avons étudiée. La collection de Mollusques testacés réunie ])ar M. Chevreux comprend : 1" — 17 espèces des côtes de l'Espagne et du Portugal, dont 1 Céphalopode, G Gastéropodi's et 10 Pélécyiioilcs. 9o — 50 espèces des Iles Canaries : 1 Céphalopode. VOYAGE DE LA GOELETTE MELITA AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL i 7 6 Gastéropodes terrestres. 33 Gastéropodes marins. 10 Pélécypodes. 30 — 153 espèces du Sénégal : 3 Céphalopodes pourvus de coquilles. 102 Gastéropodes marins. 1 Scaphopode. 46 Pélécypodes. 1 Brachiopode. De son coté, M. l'abbé Culliéret avait réuni : 98 espèces des Iles Canaries : 1 Céphalopode. 3 Ptéropodes. 31 Gastéropodes terrestres et fluviatiles. 54 Gastéropodes marins. 9 Pélécypodes. et 88 espèces du Sénégal : 2 Céphalopodes. 2 Gastéropodes terrestres. 66 Gastéropodes marins. 18 Pélécypodes. Eu comparant ces récoltes, nous trouvons que 2o espèces (1 Cépha- lopode, 4 Gastéropodes terrestres, 18 Gastéropodes marins, et 3 Pélé- cypodes) ont été rencontrées à la fois par nos deux confrères aux lies Canaries, et que 64 espèces (2 Céphalopodes, 49 Gastéropodes marins et 13 Pélécypodes) ont aussi été trouvées par chacun d'eux au Sénégal. En additionnant les deux récoltes et en défalquant les espèces qui font double emploi, nous obtenons les totaux suivants : ILES CANARIES 1 Céphalopode. 3 Ptéropodes. 33 Gastéropodes terrestres. 69 » marins. 16 Pélécypodes. Total . . . 123 espèces différentes. IV. - 2 18 PH. DAUTZENBERG SÉNÉGAL 3 Céphalopodes. 2 Gastéropodes terrestres. 119 » marins. 1 Scaphopode. 51 Pélécypodes. 1 Brachiopode. Total . . . 177 espèces différentes. Voici la liste détaillée des Stations qui ont l'oiinii des Mollusques et (|ui seront indiquées par leurs numéros : suit Ion /. — 12 novembre 1889. — Baie de Vigo. SI H. i'i. 2.D — Sétubal. Dragage en rade par 20 mètres de profondeur. S7/(. Ifi 26 — Sétubal. Basse mer de Syzy- gie, au sud de la rade. Sable vaseux couvert de Zostères. SIn. '}■'>. 10 décembre 1889. — Cadix. Plage à basse mer. Sln . "219. 25 — Ténérife. A basse mer, dans les Algues au S.-O. de Sta-Cruz et sur les rochers. Sln. ■)(>. 2() — Ténérife. Barranco Santo , sous les pierres (Mollus- ques terrestres). Stn. o'J. 27 — Ténérife. Algues recueillies à basse mer sur les roches, au sud de Santa-Cruz. Stn. 33. 27 — Ténérife. Dragage en rade par 15 mètres. Fond de sable noir. Stn. 34. 29 — Ténérife. Sur la lisière S. -K. de la forêt de Las Mercedes, l)rès du village de ce Jiom, à environ (JOO mètres d'al- titude, sous les })icrres, au bord des ruisseaux (Mol- lusques terrestres). Stn. 3S. 2 janvier 1890, — Ténérife. Dragage en rad(^ de Santa-Cruz, par 80 VOYAGE DE LA (lOKLKTTE MELITA A L'X CANA UIES ET AU SÉNÉGAL 19 mètres. Fond de sable noir très-fin, avec pointes d'Alênes (Ditriipa). Stn. 40. 4 — Au milieu du canal qui sépare Ténérife de la Grande Canarie. Pris au havenean , le long du bord [Carin(tria). Stn. il. (j — La Liiz (Grande Canarie). Marée sur la plage, au fond dn port. Stn. 53. 17 — Baie Confitale (Grande Cana- rie). Marée sur la plage du Nord, dans les Algues. Stn. 59. 22 — La Isleta (Grande Canarie). Au bord de la route du phare, à environ 200 mètres d'altitude (Mollusques ter- restres). Stn. 63. 24 — La Luz. Dans le port, sur les Algues, à basse mer. Stn. 65. 24 — La Luz. Dragage en rade par 25 mètres. Fond de gravier avec Nullipores. Stn. 66. 25 — Baie Confitale, sur les algues et sur les rochers, à basse mer. Stn. 67. 25 — ' La Luz. Coup de chalut en rade, par 18 mètres. Fond de Nullipores. Stn. 73. 31 — Lat. N. 170 02; Long. 0. 18° 59'. Dragage chalut et fau- berts par 80 mètres. Fond de vase verte. Stn. 74. !"■ février 1890. — Dakar. Entrée de la Baie, dans l'estouiac d'une .Bo- nite pèclîée à 8 milles au N.O. de la pointe des Ma- melles. Stn. 75. 3 — Dakar. Sur des Ulves vertes ramenées par un trama il Stn. 70. 4 Stn. 77. 5 Stn. 78. 5 20 1>H. DAUTZENBERG mouillé le long du bord, pendant la nuit. — Dakar. Dans un casier mouillé près du bord, par 6 mètres. — Dakar. Dans un tramail mouillé à la pointe Bélair. — Dakar. Sur un corps mort de la rade, dans les Balanes vides. Sln. 7'.i. (■) — Entre Dakar et Gorée. Dra- gage par 15 mètres. Fond de coquilles brisées. Sln. Sj. 10 — Dakar. Dragage au chalut sur les fonds d'Ulves vertes de la rade. Slii. ss. 14 — Dakar. Dans un tramail mouillé en rade. Sln. '.14. 2,3 — Dakar. Marée, le long de la digue, sous les pierres et dans les Balanes. Stn. 'J7. 20 — Dakar. Dragage à l'entrée de la rade, par 9 mètres. Fond de sable fin. mars 1890 — Dakar. Marée, le. long de la grande jetée. — Dakar. Dragage le long du bord, par 5 mètres. Fond de vase. — Dakar. Dragage le long du bord, par o mètres. Fond de vase. — Dakar. Marée derrière l'Am- bulance, sous les pierres. — Dakar. Marée au bas du Jardin public. — Anse de Dakar. Dragage près de la pointe Bélair, par 8 mètres. Fond de sable vasard lin. .S7/). 10(1. 10 — Baie de Gorée. Dragage à l'ouest de Gorée, par lii .S7/(. <.)S. 1' Stn. 00. 3 Sin. lO'î. 5 Stn. lOS. 8 Stn. 104. 10 Sln. 108. 15 Stn. JI3. 20 Stn. 116. 22 Stn. 135. 7 VOYAGE DE I.A GOELETTE MELITX AUX CANARIES ET Al SÉNÉ(iAL 21 mètres. Fond de coquilles brisées. Stn. 110. 17 — Baie de Dakar. Dragage au bas de l'Ambulance, par 4 mètres. Fond de sable fin . Stn. m. 19 — Entre Dakar et Rufisque. Dragage par 23 mètres. Fond de sable vasard. — Rufisque. Marée sur l'îlot de roches. — Rufisque. Marée sur les ro- ches, au bas du phare. 7 avril 1890. — Rufisque. Marée sur les ro- ches du phare, sous les grosses pierres. Stn. 14S. 9 mai 1890. — Lat. N. 20° 01' ; Long. 0. 25^ 33'. Surface {Spirula Pe- roni). I. COTES D'ESPAGNE ET DU PORTUGAL CÉPHALOPODES : 1. Sepia officinûlis Linné. — Sétubal, Stn. 16. Gastéropodes : 2. Aplysia depilam Linné. — Vigo, Stn. 1. 3. Murex brandaris Linné. — Sétubal, Stn. 16. — — var. nivea Linné, Syst. Nat., edit. XII, p. 1214, var. Y. Sétubal, Stn. 16. D'un blanc pur aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. 4. — trumulm Linné. Sétubal, Stn. 16. Exemplaires à bandes décurrentes très foncées dans l'inté- rieur de l'ouverture, qui est d'un fond carnéolé. 5. CaUjptra chinensis Linné var. Polii Scacchi. — Sétubal, Stn. 14. 6. Turbo (Bobna) rugosus Linné. — Cadix, Stn. 23. 7. Calliostoma (Jujubinus) exasperatusl'enna.nl. — Sétubal, Stn. 14. PÉLÉCYPODES : 8> Chlamijs flexaosa Poli. — Sétubal, Stn. 14. 9. Naciila micleus Linné. — Sétubal, Stn. 16. 22. ril. DAUTZKNBERG lu. Cardiiiiii iukIosuih Turtoii. — Sétubal, Stii. 16. 11. Tapes ptillastcr Wooà. — Sétubal, Stn. 16. 12. — aureus Gmelin. — Sétubal, Stn. 16. 13. Ercilia castaneaMonia^u. — Sétubal, Stn. 14. 14. Lulraria ohlonga Chemnitz. — Sétubal, Stn. 16. 15. Curbula (jihba Olivi. — Sétubal, Stn. 14. 16. Loripcs lacteus Linné. — Sétubal, Stn. 16. 17. Fragilia fragilis Linné. — Sétubal, Stn. 16. IL — ILES CANARIES CÉPHALOPODES 1. Spirula l'rioiii Laniarck. — La Luz, Stn. 41. Coquilles rejetées en grand nombre. Sur la plu- part se trouvent lixés des Ana- tifes {A. pectinata Spengler). Gastéropodes A. Terrestres. 2. Vilrina Lamarckl Férussac. — Ténérife, Stn. 34. 3. Ilclici'lla (Exparypha) Grasseti Tarnier. — La Isleta, Stn. 59. 4. Hi'licella {Monilearia) turnulorum Webb et Berthelot. — La Isleta, Stn. 59. 5. Anchistoma (Gonostoma) lenticula Férussac. — Ténérife, Stn. 34. 6. Cochlea {Heniicyda) plicaria Lainarck. — Ténérife, Stn. 30. 7. Ferussacia Reissi Mousson. — Ténérife, Stn. 30. B. Marins. 8. Carinaria frdfjilis Bory de Saint-Vincent. — Entre Ténérife et la Grande Canarie, Stn. 40. Un exem- plaire vivant, pris au haveneau, le long du bord. 9. Conus (juinaicus Hwass. — Baie Confitale, Stn. 53. 10. Marginella guancha D'Orbigny (1834, Mollusques des Iles Cana- ries, p. 88, pi. VI, lig. 32-34). — Téné- rife, Stn. 32. 11. Mitra fusca Swainson. — Baie Confitale, Stn. 53. 12. Mitra zehrina d'Orbiguy. — Ténérife. Stn. 32. Deux exem- plaires de la coloration typique. — Baie Conlitale, Stn. 66. Un spécimen de la variété (]ue nous avons décrite et figurée : Récoltes de M. l'abbé Culliérel, VOYAGE DE LA GOELETTE Ml- LUI MX CA.NAniES ET AL SÉNÉGAL 23 in Mém. Soc. Zool. de France, III, 18!)0, p. 151 (PI. Il, lî--. Q>\ &'). 13. Mitrolumna olivoidea Gantraine. — Baie Coufitale, Stn. 66. 14. Fusus rostratus Olivi. — Ténérife, Stn. 38. 15. Tritonidea (Cantharus) vkerrata Kiener, var. ikerratdides d'Or- bigny = Tafon Adanson — Ténérife, Stn. 29. 16. Nasm costulata Renieri, var. castanea Brusina. — Baie Coufitale, Stn. 53. 17. Nassa liinala Cliemnitz — BwccmM?nsca/an/on?ic Valenciennes. — Ténérife, Stn. 38. Beaux spécimens, ])ien adultes, concordant avec la figure 2 a, b, c de la pi. XXIII de Studer, Expé- dition de la « Gazelle. » 18. Amijcla compersa Philippi. — Baie Conlitale, Stn. 53. 19. Coiumbella rustica Linné, var. striata Duclos. — Ténérife, Stn. 29 ; La Luz, Stns. 63, 67 ; Baie Con- fitale, Stn. 53. 20. Coiumbella (MitreUa) cribraria Lamarck. — Baie Coufitale, Stn. 53. 21. Colutubella {MitreUa) ('a?tflrit'?i.sù d'Orbigny (1834, MolL des lies Canaries, p. 90, pi. VI, fig. 35, 37). — Baie Confitale, Stn. 53. 22. Purpura {Stranionita) haemastoiua Linné. — Ténérife, Stn. 29. 23. Triton [Simpulum) oleariiis Linné. — La Luz, Stn. 63. 24. Ranclla (Bufonaria) scrobiculator Linné. — Baie Coufitale, Stn. 53. 25. Hanella (Aspa) martjinata Gmelin = laerigata Lamarck. — Ténérife, Stn. 38. Un exemplaire vivant. 26. Cypraea [Erosaria) spurca Linné. — Ténérife, Stn. 29; Baie Cou- fitale, Stn. 53; La Luz, Stn. 67. 27. Ceritluum vuUjatum Bruguière. — Baie Coufitale, Stn. 53. 28. Bittium reticulatum da Costa. — Ténérife, Stn. 32; La Luz, Stn. 67. 29. Bittium lacteum Philippi. — Baie Coufitale, Stn. 66; La Luz, Stn. 67. 30. Turritella triplieata Brocchi. — La Luz, Stn. 67. Jolie variété de coloration, ornée d'une zone subsu- turale brune, interrompue. 31. Rissoa octona (Linné) Nilsson. — Ténérife, Stn. 32. 32. liissoina sp ? — La Luz, Stn. 67. Un exemplaire en trop inaii- Z\ 1>II. n.VUTZENBERG vtiis état pour iju'il soit possible de le déterminer au point de vue spécifique. 33. Barlt't'ia ruhra Montagu. — ïénérife, Stn. 32. 34. Janthina fiwjilis Laraarck, var. planospirata Adams et Reeve. — La Luz , Stn. 41. Nombreuses coquilles rejetées. 35. Siitaragdia viridis Linné. — La Luz, Stn. 67. 3(). Pluisidnella pullus Linné. — Ténérife, Stn. 32. Baie Confitale, Stn. 53. 37. ('(dliosloiiia (/ranulatuiii Boni. — ïénérife, Stn. 38. 38. Jujuhinus iiiiiiidulas Aradas. — La Luz, Stn. (57. Exemplaires identiques à ceux de Palerme qui nous ont été envoyés par M. le marquis de Monterosato. 39. Fissiirella (jraec a Linné. — La Luz, Stn. 63. 40. Fissurella gibberula Lamarck. — Baie Confitale, Stn. 53. PÉLÉGYPODES 41. Modiola barbata Linné. — La Luz, Stn. 63. 42. Pectunculus concentricus Dunker. — La Luz, Stn. 63. Même forme que celle du Sénégal. 43. Cardita calyculata Linné. — La Luz, Stn. 63. Baie Confitale, Stn. 66. 44. Cardium aculeatum Linné. — Ténérife, Stn. 38. 45. Venus casina Linné. — La Luz, Stu. 65. 46. Venerupis irus Linné. — La Luz, Stn. 63 ; Baie Confitale, Stn. 53. 47. Ervilia castanea Montagu. — Ténérife, Stn. 33 ; La Luz, Stn. 67. 48. Psammobia fàrôensis Chemnitz. — La Luz, Stu. 67. 49. Jagonia reticulata Poli. — La Luz, Stn. 63. 50. Loripes lacteus Linné. — Baie Confitale, Stn. 66. III. — SÉNÉGAL CÉPHALOPODES 1.? LoLiGO vuLGARis Lamarck. 1799. Loligo vulgaris lamarck, Mém. Soc. Hist. Nat. Paris, p. 11. 1879. — — Lmn. y TIW ON, Manaalof Conchologij, structu- ral systemalic, p. 145. Habitat. Baie de Dakar, Stn. 74. VOYAGE DE LA GOELETTE MEUT A AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL 2o 2. Sepia hierredda Raug. 1837. Sepia hierredda rang, Magasin de zoologie, p. 75, pi. 100. Habitat. Baie de Dakar, Stn. 88. Plusieurs exemplaires dont quelques-uns très grands : l'une des coquilles rapportées mesure 36 centimètres de longueur et 14 centimètres de largeur. 3. Spirula Peroni Lamarck. 1799. Spirula Peroni lamarck, Ani7n. sans vert., VII, p. 601. Habitat. Stn. 148. Coquille flottant à la surface. En plus de ces espèces possédant une coquille interne, M. Che- vreux a rapporté dans l'alcool plusieurs spécimens de Céphalopodes qui en sont dépourvus (Octopus, etc.). Nous ne connaissons pas assez ces Mollusques pour nous permettre de les déterminer. Gastéropodes 4. SiPHONARiA algesirae Quoy et Gairaard. 1757. Lepas mouret Adanson, Voyage au Sénégal,]). 34, pi. II, lig. 5. 1830. Siphonaria algesirae quoy et gaimard, Voyage de l'Astro- labe, II, p. 338, pi. XXV, fig. 23-25. 1856. — palpebrum reeve, Conchologia Iconica, pi. IV, fig- 18a , 18b . Habitat. Dakar, Stn. 98 ; Stn. 104. 5. BuLLA STRiATA Bruguièrc, var. Adansoni Philippi. 1757. Cymbium gosson adanson. Voyage au Sénégal, p. 4, pi. I, fig. 2. 1847. Bulla Adansoni philippi, Zeitschrift fur Malacozoologie, p. 121. 1853. — — Phil., DUNKER, Index molluscorum quœ in itinere ad Guineam inferiorem collegit Georgiiis Tams , p. 4, pi. IV, fig. H, 12. 1868. — — REEVE, Conch. Icon., pi. V, fig. 13. Habitat. Dakar, Stns. 75, 84, 99, 101, 103, 108. La forme du Sénégal est ordinairement un peu plus petite, plus courte et de test plus solide que celle de la Méditerranée. Sa colo- ration est d'un fond plus clair, orné de petites taches nombreuses et bien marquées; les stries de la partie supérieure sont presque toujours obsolètes. 26 PII. DAUTZENBERG (■>. CyLICHNA GrIMALDII, IlOV. S|). PI. III, lîg. 1<^ , 11' , 1^ . Testa 9 mm. aitti, 5 mm. lata, solidiuscula, coiivoluta, siibcylin- (Irica, basi rotundata. Apex obtuse truncatus, imperforatiis, medio depressus. Anfractus ultimus lineis incrementi arcuatis ac striis spiralibus numerosis, impressis, bene conspicuis undique regula- riter ornatus. Apertura superne angusta, iiiferne dilatata. Colu- mella brevis, arcuata ; labrum acutum ultra verticem prominuliim, basin versus expansum. Color albidus. hyallnus, sub epiderniide fusco. Coquille assez solide, enroulée, de iorme assez courte, su])cyliii- drique, arrondie à la base. Sommet obtus, tronqué, imperforé, déprimé au milieu. Dernier tour orné de lignes d'accroissement arquées et de stries décurrentes régulières, nombreuses, bien mar- quées. L'ouverture, étroite au sommet, est dilatée à la base. Colu- melle courte, arquée: labre simple, tranchant, dépassant le sommet. Coloration d'un blanc hyalin. Épidémie assez épais, d'un roux ferrugineux. Comparée au C. alba Brown, cette espèce est d'une taille plus grande, d'une forme beaucoup moins allongée; son test est plus mince, ses stries spirales sont plus marquées et couvrent toute la surface, tandis que chez le C. alba, elles s'elïacent au milieu du dernier tour. Le C. Grimaldii se distingue du C. propiiuiua M. Sars (G. 0. Sars Moll. Arct. Norv., pi. XVIII, lig. 5), par sa taille plus forte, sa forme plus cylindrique, moins globuleuse, sa columelle plus courte, plus arquée, son test plus mince, ses stries plus accu- sées, etc. Habitat. Dakar, Stn. 101. — Cinq exemplaires recueillis vivants. Nous prions S. A. le Prince Albert de Monaco de vouloir Itiru agréer la dédicace de cette nouvelle espèce, 7, Hydatina physis Linné. 1767, Bulla physis linné, Sijstema Naturae, edit, XII, p. 1184. Habitat. Rufisque, Stn. 116. Un exemplaire identique à ceux que nous possédons de l'Ile Maurice, mais recueilli mort. Il est pro- bable que la présence de ce mollusque à Rufisque est due à un apport accidentel, mais qu'il ne vit pas dans la région. 8. Philine aperta Linné. 1767. Bulla aperta linné, Sijst. Nat., edit. XII, p. 1183. Habitat. Dakar, Stn. 108; Baie de Corée, Stn. 109, VOYAGE DE LA GOELETTE MELITA AIX CANARIES ET AU SÉNÉGAL 11 9. ? Aplysia ocellata d'Orbigny. Habitat. Dakar, Stu. 104. Les coquilles d'Apiysia rapportées par M. Chevreux ont été plus ou moins brisées et déformées, de sorte qu'il ne nous a pas été possible de les déterminer d'une manière satisfaisante. 10. Terebra senegalensis Lamarck. 1757. Terebra faval adanson, Voy. au Sénégal, p. 54, pi. IV, lig. 5. 1822. — senegalensis -LkMARCK, Anim. san,s vert., Yll, p. 287. 1853. — — Lk., DUNKER. Index molL, etc., p. 31. Habitat. Dakar, Stns 104, 108, 113; Baie de Gorée, Stn. 109. Le nom de T. faval a été employé par Dujardin pour désigner la même espèce qui existe à l'état fossile dans les faluus de laTouraiue. 11. Terebra migans Hinds. 1757. Terebra arvan adanson, Fo?/. a(/-S'e?ief/a/, p.53, pi. IV, fig. 4. 1843. — micans hinds, Proceedings zool. Soc. p. 181. 1859. — Adansoni deshayes, Proceedings zool. Soc, p. 291. 1860. — micans Emds, reeve, Conch. lerni., pi. XXV, fig. 135'^. Habitat. Dakar, Stns 75, 99; entre Dakar et Gorée, Stu. 79. La figuration de l'ouvrage d'Adanson est plus que médiocre ; mais sa diagnose est bonne et ne permet aucun doute sur l'identi- ticatiou de cette espèce. M. Tryon, dans son « Manual of Conchology- Structural and systematic, VII, p. 31 », réunit sous le nom de T. cinerea Born des formes de provenances très diverses : Afrique occidentale, Indes occidentales, Japon, Philippines, Polynésie, qui présentent entre elles des diftérences assez notables pour que la plupart des naturalistes modernes les aient considérées comme des espèces distinctes. Cette manière vraiment trop large de comprendre l'espèce nous semble présenter autant d'inconvénients que l'exagération en sens inverse. 12. CoNus PAPILIONACEUS Hwass. 1757. Strontbns jamar XDAtisoN, Voyage au Sénégal, p. 83 (ex parte), pi. VI, fig. 1. 1792. Conus papilionaceus hwass, in Bruguière, Encyclopédie métho- dique, p. 665, pL.CCCXXX, fig. 1, 2. Habitat. Exemplaires roulés, sur la plage de Dakar. Sous le nom de Jamar, Adanson a compris plusieurs Cônes différents et de provenances diverses. Parmi ceux qu'il indique 28 l'II. DAUTZENBERG comme variétés, oii peut recoiniaitre, eu plus du C. papiHonac('u.'<, les C. (jenuauHs, Htterntus, (jhiucus et maimorem. Les spéciuiens recueillis par M. Chevreux concordent bien avec la ligure 132 de Bonanni, qui est donnée comme référence du C. papilionaceus par Bruguière, ainsi qu'avec les figures 1 et 2 de la planche CCCXXX de V Encyclopédie. 13. CoNUS GENUANUS Linné. 1757. Strombiis jamar adanson, Voij. a a Sénégal, p. 83 (ex parte). 1767. Conus genuanus linné, Sijst. Nat., edit. XII, p. 1168. 1853. — — Lin., dunker, [ndex Mail, etc., p. 28, pi. lY, 11 g. 20, 21. Habitai. Baie de Corée, Stu. 109; entre Dakar et Gorée, Stu. 7'J; Rufisque, Stu. 113. 14. CoNUS MERCATOR Linué. 1757. Stroinbus tilin adanson, Voy. au Sénégal, p. 91, pi. VI, lig. 3. 1767. Conus mercator linné, Syst. Nat., edit. XII, p. 1169. Habitat. Dakar, Stns. 98, 103; Baie de Gorée, Stn. 109. Parmi les exemplaires recueillis par M. Chevreux, nous remar- quons chez les uns la coloration typique bien figurée par Kiener, pi. LIV, fig. 3, 3^ , chez d'autres une coloration plus terne, avec les deux zones réticulées moins distinctes, et enfin un spécimeu entière- ment couvert de linéoles longitudinales irrégulières, formant trois fascies transversales plus foncées. Cette variété de coloration semble constituer un passage entre les C. mercator et guinaicus. 15. CoNus GUINAICUS Hwass. 1792. Conus guinaicus hwass, in Bruguière, Encyclopédie wélho- dique, p. 697, pi. CCCXXXVII, fig. (î. Habitat. Dakar, Stu. 77. 16.? Conus Tamsianus Dunker. 1853. Conus Tamsianus dunker. Index molL, etc., p. 28, pi. IV, fig. 22, 23. Habitat. Rufisque, Stn. 135. Nous croyons pouvoir rapporter à cette espèce un exemplaire unique recueilli par M. Chevreux à Rufisque : il concorde bien avec la description de Dunker ; mais il présente au milieu du dernier tour une zone claire, ornée de taches blanches et de VOYAGE DE LA GOELETTE MELITÀ AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL 29 linéoles décurrentes articulées de blanc et de brun : cette zone est très apparente sur la face interne du labre. ïryon croit que le C. Tamsianus a été établi sur un exemplaire jeune du C. guinakus. 17. PusiONELLA ACULEiFORMis Lauiarck. 1822. Fusils aeuleiformis lamarck, Animaux sans vertèbres, VII, p. 132. 1839. — — Lk., KiENER, Monoi/r., \^. 47, pi. XXIX, lig. 2. 1883. Piisiimellii — VON maltzan, Jahrbilcher der deutschen nialakozoologisrben Gesellschaft, p. 130. Habitat. Baie de Gorée, Stn. 109. Cette espèce est bieu caractérisée par les costules longitudinales de ses premiers tours. 18. PusiONELLA Recluziana Petit. 1851. Fusus Heclusianus petit de la saussaie, in Journal de Conchyliologie, II, p. 77, pi. I, fig. 1. Habitat. Dakar, Stn. 108. Cette espèce, d'une forme trapue, n'est ornée que de stries décur- rentes ; ses tours embrydnnaires sont lisses et plus convexes que les premiers tours normaux, ce qui donne au sommet un aspect papilleux. M. von Maltzan n'a pas mentionné le P. Recliisiana. 19. Clavatula rubrifasciata Reeve, var. ferruginea von Maltzan. 1843. Pleurotoma rubrifasciata reeve, Conch. Icon., pi. XX, fig. 171 . 1883. Clavatula — Reeve, von maltzan, Jahrb. der Deutschen Malak. Ces., p. 120. Habitat. Dakar, Stn. 84; Rufisque, Stn. 113. La variété ferruginea a été établie par M. von Maltzan pour des exemplaires plus grands que le type de Reeve et d'une coloration externe d'un brun ferrugineux uniforme. 20. Clavatula sacerdos Reeve. 1757. Purpura farois adanson, Voy. au Sénégal, p. 143, pi. IX, fig. 34. 1845. Pleurotoma sacerdos reeve, Conch. Icon., pi. XX, fig. 172. 30 l'U. DAl TZENBERG 1883. Clavatula saccrdos Reeve, von maltzan, Jalirb. de Deuls- chen malak. Ges.,-p. 127. Habitat. Dakar, Stns. 84, 99, 101, 108; Baie de Corée, Stu. 79. Le Cl.saccrdos que nous avons indiqué comme variété du Cl. muri- m^adans notre liste des mollusques recueillis par M. l'abbé CuUié- ret, semble bien constituer une espèce distincte, de même que le Cl. rubrifasciata. Var. MvsTicA Ueeve. 1843. Plcurotoma imjstica reeve, Conch. Icon., pi. XII, fig. 107. 1883. — sacerdos var. mijatica von maltzan, Jabrb. der Deutschenmalak. Ges., p. 127. Habitat. Baie de Gorée, Stn. 109. Nous acceptons l'opinion de M. von Maltzan qui ne voit, dans cette forme, qu'une simple variété de coloration du Cl. saccrdos, à tubercules blancs. 21. Pleurotoma similis Bivona filius. 1839. Plcurotuina baltcata beck mss., in kiener, Monogr., p. 25, pi. XIII, lig. 2. 1843. — tenais gray mss., in reeve, Conch. Icon., pi. IX, %. 73. 1878. — similis bivona fil., in monterosato, Knaiii. c Sinon., p. 44. Habitat. Stu. 73. Un seul exemplaire, identique à ceux que nous possédons de Cberchell (Algérie). M. von Maltzan n'a pas rencontré le PL similis ; mais il a dragué dans la Baie de Gorée, par 20 à 30 mètres de profondeur, le PL nndatiruya Bivona qui, tout en appartenant au même groupe, présente cependant assez de différences pour que nous n'approu- vions pas M. Tryon d'avoir réuni les deux formes sous un même nom. 22. Genotia mitraeformis Wood. 1757. Purpura (jcnot adanson,. Voy. an Sénégal, p. 145, pi. IX, fig. 35. 1828. Mnrcx mitraeformis wood, Indcr testac, suppL, pi. V, iig. 5. 1839. Plcurotoma — Wood, kiener, Monogr., p. 49, pi. XXI, lig. 1, 2. 1843. — — reeve, Conch. Icm., pi. IV, tig. 23. Habitat. Baie de Gorée, Stn. 109. Un seul exemplaire. VOYAGE DE LA (iOELETTE MELlTA AUX ClANAUlES ET AU SÉNÉGAL 31 M. von Maltzan, dans son travail sur les Pleurotomidés de la Sénégambie (Jahrb. der Deutschen Malak. Ges., 1883, p. 117), ne cile qim le Genotia papfdi s Reeve, fort voisin du G. mitracformis, puisqu'il ne s'en distingue que par sa forme moins allongée et par sa spire plus haute en proportion. 23, Cancellaria (Bivetlv) similis Sowerby. 1757. Purpura bivet adanson, Voij. au Srnéf/al, p. 123, pi. VllI, fig. 16. 1811. Cancellaria si mi lis sowerby Conrkolof/icat Illustrations, p. 42, fig. 38. 18o3. — ranrcllata DUNKER(non Linné), [ndc.r Mail., etc., p. 23. Habitai. Baie de Gorée, Stn. lOî). Espèce voisine du C. cancellala L., de la Méditerranée; mais qui s'en distingue constamment par sa forme plus ramassée et surtout par ses cordons décurreuts plus nombreux. 24. Cancellaria (Tribia) Angasi Crosse. 1863. Cancellaria Angasi crosse, Journal de Concb., p. 64, pi. II, (ig. 8. Habitat. Baie de Gorée, Stn. 109. Un exemplaire. La découverte de cette espèce au Sénégal en fixe l'habitat qui était inconnu jusqu'à ce jour. 23. Agaronia hiatula Gmelin. 1737. Porcellana ar/aron adanson, Voij. an Sénégal, p. 64, pi. IV, fig. 7. 1790. Voluta hiatula gmelin, Sgst. Nat., edit. XIII, p. 3442. Habitat. Dakar, Stns. 75, 108 ; Baie de Gorée, Stn. 109. 26. Oliva flammulata Lamarck. 1737. Porcellana girol adanson, Vog. au Sénégal, p. (il, pi. IV, fig. 6. 1822. Oliai fUunniulala lamarck, Anim. sans vert., VII, p. 424. 1853. — — Lk., dunrer, fH/to iwo//., etc., p. 29, pl.IV, fig. 26, 27. Habitat. Entre Dakar et Gorée, Stn. 79 ; Dakar, Stn. 108 ; Baie de Gorée, Stn. 109. 32 PII. DAUTZENBERG L'O. (lammulata n'est pas rare dans la baie de Gorée et présente certaines variétés de coloration : les taches blanches sont plus ou moins nombreuses et tantôt nettement marquées, tantôt obsolètes. Nous désignerons sous le nom de var. castauea une coloration d'un brun marron uniforme, sans aucune tache. 27. Olivella leucozonias Gray. 183t). Oliva leucozonias grav, in Beechifs Voy. /onlor/i/, p. 130. Ildbiint. Dakar, Stn. 77. Un exemplaire. 28. Marginella glabella Linné. 1757. Porcrilann porcplninr adanson, Voy. au Sénégal, p. 'ô(\, pi. IV, fig. 1. 17()7. Vol nia (jlabella linné, Syst. Xat., édit. XII, p. 1189. Habitat. Dakar, Stn. 103. 29. Marginella (Glabella) bifasciata Lamarck. 1757. Porcellana narel adanson, Voy. au Sénégal, p. 59, pi. IV, fig. 2. 1822. Marginella bifasciata lamarck, Anim. sans vert., VII, p. 357. Habitat. Dakar, Stn. 108. Baie de Gorée, Stn. 109. 30. Marginella (Glabellaj harpaeformis Beck. 1846. Margini'lla harpaeformis BECK,'insowERBY, Thésaurus Conch., I, p. 374, pi. LXXIV, fig. 78. Habitat. Dakar, Stn. 103; Baie de Gorée, Stn. 109. 31. Marginella (Glabella) Cleryi Petit. 1836. Marginella ('Icryi petit delà saussaye, in Revue et Magasin de Zoologie, pi. LXXIII. 1841. — — Petit, KiENER, Monogr., p. 31, pi. X, lig. 3. 1864. — — — REEVE, Conch. Jeon., pi. IX, fig. 37* , 37b . Habitat. Stn. 73. Cette jolie espèce, encore peu répandue dans les collections, est ornée de linéoles longitudinales onduleuses noires, qui se détachent nettement sur un fond gris clair. 32. Marginella (Persicula) cornea Lamarck. 1757. Porcellana boiri adanson, Voy. au Sénégal, p. 61 (ex parte). 1822. Marginella cornea LXMXRCK, Animaux sans vert., VII, p. 360. VOYAGE DE LA GOELETTE J/A/./T.I MX CANAltlES ET AT SÉNÉGAL So Habitat. Dakar, S tas. 7o, 103. Adanson a compris sous le nom de Bobi, la présente espèce ainsi que la M. persicula et cinçjulata. Il dit, en elïet, que la coloration varie beaucoup : « les unes sont blanches, les autres sont tigrées de petites taches rouges ; d'autres sont rayées de 15 à 20 lignes étroites, etc. 33. Marginella (Persicula) persicula Linné. 1757. Porcellana bnbi adanson, Voy. au S:-né(jal., p. 61 (ex parte). 1767. VoliUa persicnla linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1189. Habitat. Dakar, Stn. 75; Baie de Gorée, Stn. 109. Beaucoup moins commun que le M. rinyulala. 34. Marginella (Persicula) cingulata Dillwyu. 1757. Porcellana bobi adanson, Voy. au Sénégal, \). 60 (ex parte) ; pi. IV, fig. 4. 1817. Voluta cingulata dillwyn, Descriptioe Catalogue of récent ahelh, I, p. 525. Habitat. Dakar, Stns. 75, 84, 108; Ruiisque, Stns. 113, 135. — Abondant. Les ligurations du Bobi daus l'ouvrage d'Adanson, représentent bien M. cingulata ; mais nous avons vu plus haut que dans son texte il comprend sous la même appellation les M. cornea et persicula. 35. Marginella (Egouena) amygdala Kiener. 1757. Porcellana eifouen adanson, Voy. au Sénégal, p. 59, pi. IV, lig. 3. 1841. Marginella amygdala kiet^er, Monogr. p. 36, pi. XI, lig. 1. Habitat. DA^diV, Stns. 70, 84, 99, 101, 108; Ruiisque, Stn. 113. Espèce très commune dont la taille est fort variable : M. Che- vreux a recueilli des exemplaires adultes qui n'ont ([ue 8 milli- mètres de hauteur. 36. Marginella (Egouena) olivaeformis Kiener. 1834. Marginella olicaeformis kiener, Monogr. p. 12, pi. VIII, lig. 36. Habitat. Baie de Gorée, Stn. 109. 34 l'H. DAUTZENBERG 37. Mahginella (Volvariaj exilis Gmelin. 1757. Periholus siineri adanson, Voy. au Sénégal, p. 79, pi. V, lîg. 3. 1790. Voluta exilis gmelin, Syst. Nat., edit. XIII, p. 3444. 1822. Marijinella triticea lamarciî, Anini. sans vert., VII, p. 363. 1875. Volvariasnncri Adans., jousseaume, Mo7io^/'. des coq. de la famille des Marginelles, p. 52. Habitat. Dakar, Stn. 101. 38. Marginella (Volvaria) micans Petit. 1851. ManjiiK'lta inicans petit de la saussaye, Joutd. de Coiich., II, p. 48, pi. I, fig. 15, U). Habitai. Entre Dakar et Gorée, Stii. 79. M. IVlit (le la Saussaye dit que cette espèce lui a été donnée par M. (iuillain, au retour de sa campagne surlacôte orientale d'Afrique ; mais il est probable qu'elle a été recueillie, au retour, sur la cote occidentale, car nous ne croyons pas nous tromper en identifiant la co(iuille recueillie par M. Chevreux avec celle décrite par M. Petit. 39. Yetus Neptuni Gmelin. 1757. Yetus yet adanson, Voy. au Sénégal, p. 44 (ex parte). 1790. Voluta Neptuni gmelin, Syst. Nat., edit. XIII, p. 3467. Habitat. Dakar, Stn. 88. M. Chevreux a pu observer de nouveau chez ce mollusque vivipare le fait déjà signalé par Adanson, que la plupart des exemplaires adultes renferment des jeunes de diverses tailles, bien formés et déjà pourvus de coquilles relativement grandes et solides : l'un des exemplaires dragués à Dakar n'en contient pas moins de huit dont les coquilles mesurent de 48 à 55 millimètres de hauteur. C'est à tort que certains naturalistes ont maintenu comme espèce distincte le Yetus nacicula Gmelin, caractérisé seulement par la présence de taches blanchâtres nébuleuses. Nous nous sommes assurés, en examinant les nombreux spécimens rapportés par M. Chevreux et par M. l'Abbé Culliéret, que ces taches existent tou- jours sur les coquilles jeunes et qu'elles disparaissent chez les indi- vidus très adultes. 40. Yetus gracilis Broderip. 1757. lV//(.s gel adanson, Voy. au Sénégal, p. 44 (ex parte), pi. III, fis. 11. VOYAGE DE LA GOELETTE MEIITA AUX CANAHIES ET AU SÉNÉGAL 33 1847. Cijmba graciUa^KOXiERW, Thésaurus Concli., p. 410, pi. LXXIX, fig. 15 et pi. LXXX, fig. 24. Habitat. Dakar, Stn. 88. C'est aux nègres du Sénégal qu'Adansoii a emprunté le nom de Yet. Ainsi que nous l'avons fait observer eu parlant des Mollusques du genre Yetus recueillis par M. l'abbé CuUiéret, le savant auteur du Voyage au Sénégal, a confondu sous le nom de Yetus Yet deux espèces bien distinctes que l'on désigne généralement aujour- d'hui par les noms de Y. Neptuni et Y. cisius {= graeilis Gm,). Mais on peut regarder cette seconde espèce comme ayant été plus spécia- lement visée par Adanson, puisqu'elle seule a été figurée dans son ouvrage. La synonymie de la présente espèce est difficile à établir. En effet, l'espèce que Menke a désignée sous le nom de Cymbium cisium n'est autre chose que le Voluta cymbium Linné et ce n'est que pour éviter la répétition du même mot pour le genre et pour l'espèce qu'il a substitué le nom de cisium à celui de cymbium. Or, le Voluta cymbium de Linné n'est autre chose que l'espèce nommée plus tard Yetus porcinus par Dilhvyu, comme l'ont bien démontré Hanley (Ipsa Linnaei Conchylia, p. '231) et Reeve (Concli. Icon. sp. 13). p]n présence de cette confusion, nous avons préféré adopter le nom de Y. graeilis, qui ne prête pas à l'équivoque. 41. Yetus cymbium Linné. 1757. Yelus philin adanson, Voy. au Sénégal, p. 48, pi. III, lig. 2. 1767. Voluta cymbium linné, Syst. Nat., édit., XII, p. 1. 1817 — porcina dillwyn, Descr. Catal. of récent Shells, l, p. 377 (excl. var.). Habitat. Dakar, Stn. 110. A moins de reprendre le nom de philin Adanson, c'est celui de cymbium Linné qui doit être adopté, puisqu'il est démontré que l'auteur du Systenia Naturae a bien eu en vue le Mollusque nommé plus tard Voluta porcina. 42. TuDicLA (Streptosiphon) afra Ginelin. 1757 Purpura lipin adanson, Voy. an Sénégal, p. 125, pi. VIII, lig. 18. 1790, Murex afer gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3558. Habitat. Dakar, Stn. 108; Baie de Corée, Stn. 109. 3(1 l'II. DAUTZENBERG 43. Melongena morio Lin ne 1757. l'iirpiwa iiivar adanson, Voii. an S:'ii(-(/((l, p. I4J, pi. IX, lig. 31. ' 17G7. Murex inorio linné, Sijst. Nat., édit XII, p. 1221. 1853. Fmus — Lin., dunker, Index MolL, etc., p. 27. Habitat. Rade de Dakar, pris à l'épervier. 44. Cyllene lyrata Lamarck. 1822. Baccimim lyratum lamarck, Animaux sans vert.,YU,]). 272. Habitat. Dakar, Stn. 76 ; entre Dakar et Gorée, Stn. 79 ; Baie de Corée, Stu. 109 ; Rufisque, Stn. 113. 45. Tritomdea (Cantharusj viverrata Kiener. 1757. Purpura taj'on adanson, Vuïj. an Snin/al, \). 133, pi. IX, ]ig. 25. 1834. liuccinum cicerratuiii kiener, Monogr., p. 35, pi. X, fig. 35. 1834. — viverratoides d'orbigny, MoU. des Canaries, p. 91, pi. VI, fig. 38. 1839. Cantharus lariegatus gray, Bcechi/' s Voij. Zool., p. 112. 1853. Hnccinuin lineatum (GmeVm), DvmŒR, Index MoU., etc., p. 19. Habitat. Dakar, Stn. 103; Rufisque, Stn. 135. Le Ihiccinnm linealtun de Gmelin est une espèce foit douteuse, cai' sa description est insulTisante, et la seule référence indiquée : Knorr, t. 111, pi. XIV, fig. 3, représente le Littorina scabra. Il nous semble donc (|U(; Dunker a eu tort de désigner sous ce nom la présente espèce. 40. Tritonidea (Cantuarus) assimilis Reeve. 1757? Purpura silus adanson, Vojj. au Sénégal, p. 143, pi. IX, fig. 33. 1840. Buccinuin assimile reeve, Conch. Icon., pi. XII, fig. 90. Habitat. Dakar. Stns. 76, 84, 101; Baie de Gorée, Stu. 109; Rufisque, Stn. 135. M. von Maltzan a décrit, sans les figurer ('Nachrichtsblatt der deutschen Malakozoologischen Gesellschaft 1884, p. 67, 68), trois espèces nouvelles de Cantharus (PoUia), provenant de Gorée. Ce sont les C. turricula, subsinuatus et multigranosus. Le dernier seul pourrait être rapproché du T. assiuiilis. 47. Pseudomurex fusulus Brocchi. 1814. Miirc.r fusulus brocchi, Cani-Ji. foss. subap., p. 209, pi. VIIF, lig. 9. VOYAGE DE LA GOKI.ETTE JIELITA AUX CANARIES ET AT SÉ.NÉiiAI. '57 18o9. ' — Spadac libassi, Mriu. .wpra aie. Cojich. foss. il ci ilin- torni (H Palermo, p. 43, pi. I, fig\ 29. Habit. Stn. 73. 48. Phos Grateloupianus Petit. 1853. Phos Grateloupianus petit de la saussaye, Journal de Conch., IV, p. 243, pi. YIII, fig. 4. Habitat. Stn. 73 ; Rulisque, Stn. 113. Chez cette espèce, qui a été assimilée à tort par M. Tryon au Phos Veraguensis Hinds, de la côte occidentale d'Amérique, le labre est échancré vers la base par un sinus profond. 49. Nassa miga (Adanson) Bruguière. 1757. Purpura »/<>/« adanson, Votj. au Sénégal, p. 116, pi. VIII, fig. 10. 1792. Buccinuin miga bruguière, Encyclopédie méthod.,]). 274. Habitat. Dakar, Stns. 78, 84, 98, 99, 101, 103, 104, 108; Baie de Gorée, Stn. 109. 50. Nassa incrassata Muller, var. senegalensis von Maltzan. 1884. Nassa incrassata, var. senegalensis V0x\ maltzan, Diagnosen neuer senegambischer Gastropoden, in Nachrichtsblatt der deutschen Malak. Ges., XVI, p. 70. Habitat. Entre Dakar et Gorée, Stns. 79, 101. Cette variété diffère du type européen par sa petite taille, sa forme courte, sa callosité columellaire moins étendue et par le bourrelet du labre moins développé. 51. Nassa argentea Marrât. 1877. Nassa argentea marrât, New [omis of Nassa, p. 9, pi. I, iig. 21. Habitat. Dakar, Stn. 84. Var. multigostata von Maltzan. iSS\. Nassa argenteaMamit. var. multicostata \o^ Mxurzx^, Diagn. neuer Seneg. Gastr., in Nachrichtsbl. der deutschen Malak. Ges., XVI, p. 70. Habitat. Dakar, Stns. 79, 84. 38 PII, DAUTZENBERG ■62. Nassa Crossei von Maltzan. 1884. Nassa Crossei von maltzan, Diagn. neiier Seneg. Gastr., in Nachrichtsbl. der. deutschen Malak, Ges., XVI, p. 69. Habitat. Entre Dakar et Gorée, Stn. 79; Dakar, Stn. 84. 33. DoRSANUM MiRAN (Adanson) Bruguière. 1737. Tcrebra miran adanson, Fo//. au Sénégal, p. 30, pi. IV, fig. 1. 1792. Buccimim miran Adans. , bruguière, Enqjcl. Méthod., p. 268. 1822. — politum lamarck, .4n/w. sa?isveyt.,VlI,p. 269. Habitat. Dakar, Stns. 75, 76, 84, 99,101, 108, très commun. Il n'y a vraiment aucune raison de ne pas conserver pour cette espèce le nom de miran consacré par Bruguière, alors que l'on accepte celui de Nassa miga qui se trouve exactement dans le même cas. 34. CoLUMBELLA RUSTicA Linné, var. striata Duclos. 1757. Purpura siger adanson, Voy. au Sénégal, p. 133, pi. IX, fig. 28. 1833. Colnmbella striata duclos, Monogr. in Illustrations Conchy- iiologiques,, pi, VI, fig. 3 à 8; pi. XIII, fig. 19, 20. 1833. — — Duclos, BUNKER, Index MolL, etc., Yi. 2i. Habitat. Dakar, Stn. 98. Cette même forme vit en grande abondance aux Iles Canaries ; elle parait être assez rare au Sénégal. 33. CoLUMBELLA (Mitrella) cribraria Lamarck, 1737. Buccinum barnet adanson, Voy. an Sénégal, p. 146, pi, X, lig. 1. 1822, Buccinum cribrariuni lamarck, Anim. sans vert., VII, p, 274, 1834. — — Lk., KiENER, Monogr., p. 43, pi. XVI > lig. 37. 1833. Colnmbella cribraria dunker, Indcr Moll., etc., p. 24. Habitat. Dakar, Stii. 103 ; Ruiisque, Stns. 113, 133. 36. CoLUMBELLA (Seminella) rac Adausou. PL III, fifî. 2a, 2b, 2c. 1737. Buccinum rac adanson, Voy. au Sénégal, p. 130, pi. X, fig. 4. VOVAi.E DE LA r.OELi:TTE MEIJTA AUX CANARIES ET AI' SÉNÉOAL 39 1890. Columbella strigata dautzenberg (non Reeve), Récoltes de M. l'abbé CiiUiéret, in Mém. Soc. Zool. de France, III, p. 165. Testa 10 milllm. alta ; alta ; 4 1/2 millim. lata, ovato-oblonga. Spira elata, conica. Anfr. 7, convexiusculi, sutura impressa sejuncti, nitentes, laeves praeter parte antica anfr. ultimi, ubi plicae longitudinales flexuosae apparent. Apertura mediocris,coarc- tata ; columella flexuosa ; labrum superue emarginatum, interne, intus denticulatum. Colorflavidus, lineis longitudinalibusflexuosis fuscis, ac fasciis obscuris in anfr. ultimoirregulariter depictus. Coquille de forme ovale, allongée. Spire élevée, conique, com- posée de 7 tours légèrement convexes à surface luisante, séparés par une suture simple, bien marquée. Les premiers tours sont entièrement lisses, tandis que sur le dernier et rarement sur une partie de l'avant-dernier, on observe des côtes longitudinales flexueuses. Ces côtes n'existent ordinairement que sur la première moitié du dernier tour : toute la spire et la seconde moitié du dernier tour étant parfaitement lisses. Des stries décurrentes fines, au nombre de 10 à 12, garnissent la base de la coquille. Ouverture allongée, n'atteignant pas la moitié de la hauteur totale, terminée à la base par un canal court, ouvert, profondément échancré. Bord columellaire concave à sa partie supérieure, ensuite convexe et garni d'une callosité appliquée, finement plissée. Labre tranchant, épaissi au sommet, où il est pourvu d'une échancrure profonde, arrondie. Au-dessous de l'échancrure, on observe 7 plis deuti- formes. Coloration fauve ornée sur le dernier tour de deux zones transverses plus foncées, dont la supérieure se continue sur les tours précédents ; des linéoles longitudinales disposées en zigzags, couvrent toute la surface et sont plus marquées sur les zones trans- verses ; elles s'entrecroisent souvent vers la base du dernier tour de manière à former un réseau. Intérieur de l'ouverture d'un blanc bleuâtre, avec le bord interne du labre, depuis l'échancrure, jusqu'à la base, teinté de brun. Habitat. Dakar, Stn. 103. Nous avons eu tort d'indiquer dans notre liste des mollusques recueillis par M. l'abbé Culliéret, sous le nom de C. strigata Reeve, des spécimens appartenant à l'espèce que nous venons de décrire. Les spécimens bien adultes recueillis par M. Chevreux nous ont permis de rectifier cette erreur. Le C. strigata est, eu effet, entiè- rement lisse et appartient au groupe des Nitidella. Le Columbella obesa C. B. Adams, tel qu'il est figuré par Reeve (Conch. Icon., 40 PH. DAUTZENBERG ]»!. XXLII, fig. 141), a ((uelqiie ressemblance avec le C. rac ; mais chez cette espèce, les côtes loogitudinales existent sur les tours supérieurs et disparaissent sur le dernier, l'échancrure du labre est moins profonde et la coloration consiste en un réseau complè- tement interrompu, sur le dernier tour, par une bande médiane blanche. Nous avons cru utile de décrire la présente espèce, dont Adausou n'a donné qu'une figuration médiocre et une diagnose trop courte; mais qui nous semblent cependant suffisantes pour justifier notre identification. 57. Murex lingua Dillwyn. 1757. Purpura jatou adanson, Voij. au Sénégal, p. 129, pi. IX, fig. 21. 1788. Murex lingua vcrvecina chemnitz, Conch. Cah., X, p. 251, pi. CLXl, fig. 1540, 1541. 1790. — (lecussatus gmelin, Syst. Nat., edit. XIII, p. 3527. 1817. — lingua dillv^^yn, Descr. Catal. of récent Shells, II, p. 688. 1822. — gibbosus lamarck, Anini. sans vert., VII, p. 166. Habitat. Dakar, Stn. 104, Baie de Corée, Stn. 109; Ruiisque, Stn. 135. 58. Murex saxatilis Lamarck. 1822. Murex saxatilis lamarck, Anini. sans vert., VII, p. 167. Habitat. Dakar, Stn. 97. Un grand exemplaire vivant, mesurant 16 centimètres et demi de hauteur. Le nombre des varices est assez variable chez le M. saxatilis; l'exemplaire rapporté par M. Chevreux en possède huit sur le dernier tour. 59. Murex varius Sovrerby. Var. iNOPS nov. var. 1853. Murex varias Sow. var. dunker, Index Mail., etc., p. 26, ])1. III, fig. 20, 21. Habitat. Dakar. Stns. 77, 101 ; Baie de Gorée, Stn. 109; Rufisque, Stn. 135. Cette variété, bien indiquée par Dunker, mais sans que cet auteur ait jugé utile de lui attribuer un nom, est beaucoup plus petite que le M. varius type, et les foliations des varices sont obsolètes, VOYAGE DE LA ClOELETTE MELllX AL X CANAlllES ET AL" SÉiNÉGAL 41 60. DONO VANIA CANDIDISSLMA Philippi, VcU". ÏENUISCULPTA, flOV. Vai'. l'I. III, lig. 3a, 3b, 3c. 1757 ? Burcinum dip adanson, \oij. au Sénéyal, p. loi, pi. X, 11g. 7. 1836 Buccinum mndidissimnm philippi, Enumeratio MoUuscorum Siciliae, I, p. 222, pi. XI, fig. 18. 1883. Lachesis candidissima Phil., von maltzan, in Jahrb. der Deutschen Malak. Ges., p. 130. Habitat. Dakar, Stii. 110. Quatre exemplaires appartenant à la même forme finement sculptée, que nous avons signalée dans la récolte de M. l'abbé Culliéret. 61. Purpura (Stramonita) haemastoma Linné. 1757. Purpura Sakem adanson, Voy. au Sénégal, p. 100, pi. Vil, fig. 1. 1767. Buccinum haemastomum u^né, Syst. Nat., édit. XII, p. 1202. 1853. Purpura haemastoma lAn., hunker, Index MoU., etc., p. 21, pi. m, lig: 11, 12. Habitat. Dakar, Stns. 98, 101, 103, 108 ; Baie de Gorée, Stn. 109 ; Rufisque, Stn. 113. Espèce très abondante. 62. Purpura giton (Adanson) *Recluz mss. PI. III, llji. 4a, 4b. 1757. Purpura r/iton adanson, Voy. au Sénégal, p. 124, pi. VllI, fig. 17 (mala). Habitat. Dakar, Stn. 108. Un exemplaire. Espèce bisn décrite, mais mal figurée par Adanson et qui n'a pas été identifiée depuis d'une manière satisfaisante. Recluz, dans son exemplaire annoté de l'ouvrage d'Adanson, qui fait aujour- d'hui partie de notre bibliothèque, l'a indiquée sous le nom de Nassa giton; mais nous avons sous les yeux, en plus du spécimen recueilli par M. Chevreux, six exemplaires bien adultes, dont trois pourvus de leurs opercules, et il ne peut y avoir aucun doute sur la place que doit occuper ce Mollusque dans la nomenclature : c'est bien un Purpura et non un Nassa. 63. Triton (Aquillus) olearius Linné. 1757. Purpura vojet adanson, Voyage au Sénégal, p. 118, pi. VIII, fig. 12. 42 l'H. DAUTZEXBEIIG 1767. Buccinum oleariniii linnk, Sy^t. Nat., édit. XII, p. 1196. 1793. Murex parthenopaeus von salis marschlin, Rcise ins Koeni- greich Neapel, p. 370, pi. VII, fig. 4. Habitat. Dakar, Stn. 103; Rufisque, Stn. 135. La comparaison d'échantillons de diverses provenances nous permet d'affirmer que la coquille de la Méditerranée, ordinairement désignée sous le nom de T. partlvniopaeus, est bien la même que celle des mers intertropicales, plus connue sous le nom de T. oleariiis. Cela n'a rien qui doive surprendre, car plusieurs Mollusques du genre Triton ont une aire de dispersion aussi étendue. 64. Cypraea STERGORAiiiA Linné. 1757. Cypraea inajet adanson, Voy. au Sénégal, p. 65 (ex parte), pi. V, fig. la, Ib , lo (tantum). 1767. — stercoraria linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1174. Habitat. Dakar, Stn. 103. Adanson a réuni sous le nom de Majet plusieurs Cypraea tort différents et qui n'appartiennent même pas tous à la faune du Sénégal. En plus de la présente espèce qui est bien représentée par ses figures A, B et C, nous trouvons les C. lurida L (fig. D), C. lurida jeune (fig. E), C. caput-serpentisL. jeune {ûg. F), C. caput serpentis, adulte (fig. G), C. asellus L (fig. H.), et enfin C. spurca L. (fig. J). Il nous semble que le Peribolus potan Adanson (pi. V., fig. 1) n'est autre chose que le jeune âge du C. fitercuraria, qui ressemble beaucoup, dans cet état, aux exemplaires jeunes du C. maaritiaiia L. 65. Cypraea LURmA Linné. 1757. Cypraea majet adanson, Voy. au Sénégal, p. 67 ( var. D), pi. V, fig. D et fig. E (juv.) 1767. — lurida linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1175. 1853, — — Lin.,DUNKER, Index Moll. etc., p. 30, pi. IV, fig. 5, 6 (var. miuima). Habitat. Dakar, Stn. 98. 66. Cypraea zonata Chemnilz. 1788. Cypraea zonata CHEMmTz,Conch. Cabinet, X,Y). 107, pi. CXLV, fig. 1342. Habitat. Dakar, Stn. 75. \'OYAGE DE LA GOELETTE MEUT i AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL 43 G7. Ovula spelta Linué. 1767. Bulla spelta Linné, Si/st., Nat. édit. XII, p. 1182. Habitat. Dakar, Stn. 84. Cette espèce, connue de la Méditerranée et des Iles Canaries, n'avait pas encore été signalée sur le littoral occidental d'Afrique. 68. Strombus bubonius Lamarck. 1757. Purpura kalan adanson, Voij. au Sénégal, p. 137, pi. IX, fig. 30. i'&'2^^. Strombus bubonius \.kUki{.CK, Anuit. sans vert., VII, p. 203. Habitat. Dakar, Stn. 101. 69. Chenopus senegalensis Gray. PL III, fig. oa, ob. 1838. Aporrhais senegalensis gray. On some new species of quadru- peds and shells, in Annals and Magazine of Natural History, I, p. 27. Testa 24 millim. alta, 18 millim. lata, crassissima. Anfractus 8 convexi, transversim dense striati : primi quatuor rotundati, sequentes très carina nodulosa et iiltimus carinis tribus nodulosis ornati. Apertura angusta; columella callosa, subrecta; labrum callosum expansum, margine interno crenulato et digitis quatuor acutis, divaricatis, munitum : supero spirae adnato. Color griseus, apertura alba, nitida. Coquille très épaisse, à spire élevée, turriculée, composée de huit tours convexes ornés de cordons décurrents nombreux et étroits. Les quatre premiers tours sont arrondis et ne portent aucune trace de carène; les trois suivants sont pourvusd'une carène médiane garnie de petits tubercules arrondis. Sur la convexité du dernier tour, on voit deux carènes principales tuberculeuses, qui se prolongent ensuite sur la face externe des digitations du labre, en crêtes non tuberculeuses. Une troisième carène, plus faible, règne au-dessous des deux autres et porte des tubercules moins saillants. Ouverture allongée, étroite, anguleuse à la base. Bord columellaire un peu sinueux, dirigé obliquement et pourvu d"une callosité appliquée, épaisse et luisante, nettement limitée. Labre dilaté, armé de digita- tions divergentes fortes, acuminées et canaliculées. La digitation supérieure est complètement soudée à la spire et son extrémité en dépasse à peine le sommet. Des deux digitations suivantes, la supé- rieure est la plus robuste, et on observe, immédiatement au-dessous 44 IMI. DAUTZENBERG fie la seconde, un dentelou obtus qui n'est autre chose qu'une dif-ita- tion rudimentaii-e, correspondant à la carène inférieure du dernier tour, La quatrième digitation est pointue et formée par la soudure des extrémités de la columelle et du labre. Le bord interne du labre présente une série de crénelures, plus ou moins obsolètes chez les individus très adultes, mais toujours visibles. Coloration d'un gris sale, callosités de l'ouverture formées d'un émail blanc très luisant. Habitat. Stn. 73. Trop sommairement décrite pai- Gray, cette espèce est restée assez peu connue jusqu'à ce jour pour que M. Tryon ait cru qu'il ne s'agissait là que d'une variété du Ch. pespclccani Linné. Les nom- breux spécimens recueillis par M. Chevreux prouvent, au contraire, que le Ch. sencgalensi.s est absolument diiïérent de cette espèce européenne. La digitation supérieure soudée dans toute son étendue, répaisseur du test, le développeineut excessif des callosités de l'ouverture, la petite taille et les crénelures du labre, constituent un ensemble de caractères amplement suffisant pour motiver une séparation spécifique. Certaines formes du pliocène d'Italie connues sous le nom de pespclecani, possèdent aussi des crénelures au labre et semblent indiquer un passage entre les deux espèces; mais, chez ces fossiles, la digitation supérieure est toujours détachée de l'extrémité de la spire, comme chez le Ch. pespelecani de l'époque actuelle. 70. PsEUDOBiTTiuM CuLLiERETi Dautzcuberg. 1890. Pseudohittiuin Culliercti dautzenberg , Récoltes malacolo- r/iques de M. l'abbé Culliérct anx lies Canaries et au Sénégal, in INlém. Soc. Zool. de France, III, p. 166, pi. Il, ji.v 9a -Oh -90 Habitat. Entre Dakar et Corée, Stn. 79. Ayant conçu des doutes sur la place qu'il convient d'assigner à cette espèce dans la classification, nous l'avons communiquée à M. E. de Bouryqui s'est spécialement attaché à l'étude de la famille des Scaiidae et a publié sur ce sujet de nombreux travaux très- appréciés. Il résulte des observations de notre savant confrère que le Ps. Culliereti, par sa forme, son ornementation et la conforma- tion de son sommet, offre beaucoup d'analogie avec les Arirsa et surtout avec les espèces du groupe Acirsella ; uiais, d'un autre côté, il s'en éloigne par le peu d'épaisseur de son test, par sa forme plus élargie et par la conformation de son ouverture qui présente un VOVAGK DE [.A C.OEIJ-TTK MI'J.lTi MX CA.NAUIES ET AI' SENE(;AL i) l)éiistome franchement discoutiuu, une légère inflexion de la colunielle et une faible trace de canal. Un examen anatomique du mollusque sera donc nécessaire pour résoudre la question. 71. Triforis perversus Linné var. adversa Montagu. 1707. Trochus perversus Li^niÉ, Syst. Xat., édit. XII, p. 1231. 1803. Murex adversus montagu, Testacea britannica, p. 271. Habitat. Dakar, Stn. 79. 72. Turritella flammulata Kienei". 1757. C'erithiinn li(/ar adanson, Voy. au Sénéyal, p. 138, pi. X, tig. G. 1843. Turritella flammulata kiener, Moiuxjr., p. 7, pi. V, (ig. 1. Habitat. Baie de Gorée, Stn. 109 ; Rufisque, Stn. 13."). 73 ? Turritella bicingulata Lamarck var. 1822. Turritella bicingulata lamarck, Anim. sans vert., VII, p. 38. 1833. — — Lk., DUNKER, Index Moll., etc., p. 13. Habitat. Dakar, Stn. 73. C'est avec hésitation que nous rapportons à cette espèce un exemplaire roulé recueilli par M. Chevreux et chez lequel les cordons décurrents sont au nombre de ([uatre sur chaque tour, tandis que chez le T. bicinyitlata type, on n'en observe que deux. 74. ? Turritella Knysnaensis Krauss. 1848. Turritella Knysnaensis krauss. Die Sildafricanisehen Mol- lasken, p. 106, pi. VI, fig. 9. Habitat. Stn. 73. Cette jolie coquille est caractérisée par sa suture très-profonde, ses tours supérieurs pourvus de deux cordons saillants et très-rap- prochés. Sa coloration consiste en un fond brun marron élégam- ment ponctué de blanc. Nous la rapportons avec quelque doute au T. Knysnaensis du Cap de Bonne-Espérance. 77. Mesalia brevialis Lamarck. 1737. Cerithium mesal adanson, Voy. au Sénégal, p. 139, pi. X, fig. 7. 1822. Turritella brevialis lamarck, Anim. sans vert., VII, p. 38. 1833. Mesalia — Lk., dunker, Index Moll., etc., p. 14. Habitat. Dakar, Stns. 84, 99, 101, 108; Baie de Gorée, Stn. 109. IC) PII. DAUTZENBERG 78. LiTTORiXA PUNCTATA Gmeliu. 1757. Trochus marnât adanson, Voy. au Sénégal, p. 1G8, pi. XII, fig. 1. 1790. Turbo punctatus gmelin, Syst. Nat., édit. XllI, p. 3597. 1853. IÀU()nnapunctataGm.,M\}^KEK, Index MolL, etc., p. 11, pi. II, ti^-. 23, 25et fig. 24(var.). Habitat. Dakar, Stn. 98. 79. RissoA iNCONSPicuA Aider. Var. VENTROSA Jefïreys. 1867. Rissoa inconspicua Aid., var. rentrosa .ieffreys, Brilisli Con- rltology, IV, p. 27. ']878, — — var. — g. o. sars, Mail. Arct. Norv., p. 182, pi. X, lig. 11 et pi. XXII, fig. 5, 6. Habitat. Entre Dakar et Gorée, Stn. 79. Un seul exemplaire ; mais recueilli vivant, qui concorde exactement avec des spécimens de Strib (Danemark), que je dois à M. Lijuge, de Copenhague. Cette espèce, connue des côtes océaniques de l'Europe, ainsi que de la Méditerranée, n'avait pas encore été signalée au Sénégal. 80. Barleeia rubra Moutagu. Var. major nov. var. 1803. Turbo rubcr montagu, Test. Brit., p. 320. 1867. Barleeia rubra^^loni., jeffreys, Brit. Conch., IV, p. 56; V, p. 209, pl.LXIX, lig. 4. Habitat. Rufisque, Stn. 135. Plus grande que la forme typique des mers d'Europe, cette variété a 3 millimètres de hauteur. Sa coloration brune foncée, avec bande basale blanche, bien apparente, est la même que celle des exemplaires algériens recueillis par M. P. Joly. 81. Crepidula goreensis Gmelin. 1757. Lcpas jenac adanson, Voy. au Sénégal, p. 41, pi. II, lig. 10. 1790. Patella goreensis gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3694. Habitat. Dakar, Stn. 75 ; Rufisque, Stns. 113, 135. Cette espèce est caractérisée par sa surface externe garnie de plis d'accroissement lamelleux. Sa coloration interne est d'un blanc pur et le septum est mince, subpellucide. Les exemplaires jeunes VOYAGE DE LA GOELETTE MEfJTA AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL 47 sont d'une forme arrondie, taudis que les vieux sont beaucoup plus allongés. 82. Crepidula fornicata Linné. 1757. Lepas sulin adanson, Voij. au Sénégal, p. 38, pi. II, fig. 8. 1767. Patella fornicata linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1257. 1853. Crepidula — Lin., DumŒR, Index MolL, etc., i). M. Habitat. Dakar, Stns. 77, 84 ; Rulisque, Stn. IIB. var. Garnot Adanson. 1757. f.epas garnot adanson, Voij. au Sénégal, p. 40, pi. II, (ig. 9. Habitat. Dakar, Stns. 75, 84, 104, 108 ; Entre Dakar et Corée, Stn. 79 ; Baie de Gorée, Stn. 109 ; Rufisque, Stn. 135. Nous adoptons la manière de voir de Dunker en regardant le Suliyi et le Garnot d'Adanson comme deux formes d'une même espèce. Le Sulin est aplati tandis que le Garnot est très convexe et comprimé latéralement ; mais il existe de nombreux intermédiaires entre ces deux extrêmes. 83. Crepidula hepatica Deshayes. 1830. Crepidula hepatica deshayes, Encycl. Méthod., 11^ partie, p. 26. 1853. — _ Desh., dunker, //ic?cj?Mo//., etc., p. 34, pi. V, fig. 4, 5. Habitat. Dakar, Stn. 77 ; Rufisque, Stn. 135. La coquille du Cr. hepatica est d'un brun uniforme avec le septum blanc. 84. CREPmuLA ADSPERSA Duuker. 1846. Crepidula adspersa dunker, Zeitscbr. fiir Malakozoologie, p. 25. 1853. — — DUNKER, Index MolL, p. 35, pi. V, lig. 12, 16, 26, 27, 28. Hahital. Rufisque, Stn. 113. Un seul exemplaire en médiocre état. Le Cr. adspersa semble beaucoup plus rare que le Cr. fornicata et sa var. Garnot ; il se distingue de ces deux formes par son som- met acuminé, très proéminent, ainsi que par sa surface irréguliè- rement et grossièrement plissée. 48 l'II. DAUTZENHERG 85 Calyptra CHiNENSis Linné. 17(i7. Patella chinemis linné, Syst. Xat., edit. XII, p. 1257. 1853. Calyptraeavulgaris PHiLiPPi,inDUi\KER,jrw/f'x.l/o//.,elc., p.36. Habitat. — Dakar, Stn. 98. Exemplaires de grande taille (diamètre 20 millimètres), à test épais, garni de squamules bien développées et régulièrement espa- cées; coloration entièrement blanche. 86. Natica collaria Lainarck. 1757. Xnlira iiatice adanson, Voi/. nu Séim/al, p. 174, i)l. XIII, fig. 2. 1822. — — collaria lamarck, Aniiii. sans rcrt.. \1, 2'' par- tie, p. 200. Habitat. Stn. 98. 87. Natica panel (Adanson) Tryon. 1757. Natica faiwl ABXTSiso:i, Voy. an Sénégal, p. 170, pl.XIIl,lig. 3. 1855. — Adansoni REEVE(non Philippi), Conch . Icon., pi. XIX, fig. 83. 1880. — /Wh?/ Adanson, tryon, Manual of Conch. striict. and syst., VIII, p. 17, pi. Il, lig. 29. llahilal. Dakar, Stns. 101, 104; Baie de Gorée, Stn. 109; Rufisque, Stn. 135. 88. Natica fulmixea Gmelin. 1757. Natica yoch et AhXNSOTH, Voy. aa Sénégal, p. 177, pi. XIII, lig. 4. 1790. Nerild fulniini'a gmelin, Syst. Mat., édit. Xlll, p. 3672. Habitat. Dakar, Stns. 77, 98, 104, 108; Rufisque, Stn. 113. Espèce très commune. 89. Natica cruentata Gmelin. 1790. Ncrita cruentata gmelin, Syst. Nat., édit. Xlll, p. 3673. Habitat. Dakar, Stn. lOi. La coloration de cette espèce consiste en nombreuses petites j)onctuati()ns l)runes et en larges maculatious irrégulières de même nuance, disposées en trois zones sur le dernier lour. Nous ne pen- sons pas que Tryon ait eu raison de la réunir au N. fuJminea. VOYAGE DE LA GOELETTE MELITA AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL 49 90. Natica lagtea Guilding. 1831. A'^ttf/ca/acfm GUILDING, in TransactionsLinn. Soc, XVII, p.29. 1834. — porcelana d'orbigny, Mollusques des Iles- Canaries, p. 84, pi. VI, fig. 21, 28. Habitat. Dakar, Stu. 104. Bien connue des Antilles, sous le nom de N. lactea, et des lies Canaries sous celui de N. porcelana, cette espèce n'a pas encore été indiquée de la côte occidentale d'Afrique. 91. SiGARETUS coNCAvus Laïuarck. 1737. Haliotis s igaret au a^son, Voy. au Sénégal, p. 24, pi. II, fig. 2. 1822. Sigaretus concaciis lxmxrck, Anim.sans vert., VI, 2^ partie, p. 208. 1851. — — RECLUz in chenu. Illustrations Conchyl. Monogr. du genre Sigaret, p. 11, pi, I, fig. 8% 8b , 8°. 1833. — cymba dunker, (non Menke), Tnde.r Moll., etc., p. 32, pi. V, fig. 20, 21.22. Habitat. Dakar, Stn. 73. La présente espèce a été désignée par Recluz dans sa belle mono- graphie du genre Sigaret, sous le nom de S. concavus Lamarck, tandis que beaucoup d'autres naturalistes et récemment encore M. Tryon {Manual, p. 35), ont attribué ce même nom à une autre espèce qui vit sur les côtes occidentales d'Amérique, depuis le Chili jusqu'en Californie. La diagnose de Lamarck nous parait très suffisante et elle renferme les mots : « spira albida », qui ne s'appliquent qu'à l'espèce du Sénégal, puisque chez les spécimens américains les premiers tours de spire sont constamment d'un bleu livide foncé. On peut objecter que Lamarck a fait figurer la réfé- rence du Sigaret d'Adanson dans la synonymie du -S', haliotideus; mais ce fait prouve seulement que Lamarck a mal compris l'espèce d'Adanson en ne la jugeant que d'après les figurations fort médio- cres de cet auteur, ou bien qu'il a accepté sans contrôle la synonymie établie par Gmelin. VHelix haliotidea de Linné, est, en effet, une coquille très aplatie « depresso-planiuscula », dont le spécimen existant dans la collection de Linné, a été représenté par Hanley : IpsaLinn. Conch., pi. IV, fig. 7. Le Sigaretus cijmba Menke est certainement l'espèce américaine ; c'est donc à tort que Dunker a employé ce nom pour la coquille du Sénégal. .'iU P!I. DAUTZENBEIÎG m. Niso Chevreuxi, nov. sp. IM. III. li^'. (U. (jb, (•.'•. Testa ait, IJ itiilliin. 1/2,, lat. niax. 5 inill., elongato tiinita, apice afuminata, solida. uitidissiina. Anfr. 10 plani, sutura impressa sejuiicti ; iiltimiis iiiedio angulatiis, basi couvexus, umbilico medio- cri, angulo circunidalo, perforatus. Apertura subquadrata; colu- mella oxpansa, reflexa ; labriini simplex, medio obtuse angulatuni. Color lacteus, liueis increuienti luteis, pallidissimis, paruni cons- picuisornatus. Operculum tenue, corueum, paucispiratum. Coquille allongée, turriculée, à spire conique, acuminée au sommet. Test solide, très luisant. Tours plans, au nombre de dix, séparés par une suture simple, bien marquée. Dernier tour angu- leux à sa partie médiane, convexe à la base, où il est pourvu d'un ombilic médiocre, caréné au l)ord. Ouverture subquadrangulaire ; columelle dilatée et réfléchie sur la cavité ombilicale. Labre simple, tranchant, subanguleux vers le milieu. Coloration d'un blanc de lait uniforme, avec quelques ligues d'accroissement d'un jaune très clair, à peine visibles. Opercule corné, mince, paucispiré de couleur fauve claire. Habitat. Baie de Corée, Stn. 109. Nous ne pensons pas que la présence du genre Niao ait été sigua- \('jd jusqu'à ce jour sur la côte occidentale d'Afrique. Môrch décrivit, il est vrai, en 1872, comme provenant probablement de la côte de Guinée, un Niso tritineata (Journal de Conch., p. 129) ; mais il reconnut bientôt (Journal de Conch. 1872, p. 345) que c'était là une indication fausse, que sa coquille avait sans doute été recueillie dans l'Océan Indien et qu'il y avait lieu de la réunir au N. purnmi- tIcUoïdes Nevill. C'est du Niso ehurnea Risso, fossile du pliocène d'Italie et du miocène de la Touraine, que le N. Cherveiui se rapproche le plus; mais il s'eu distingue par ses tours plus plans et complètement lisses, sans aucune trace de sillons décurrents. Nous sommes heureux de dédier cette nouvelle espèce à notre collègue M. Chevreux, dont le zèle infatigable rend les plus grands services à la science. 93. Nerita senegalensis Gmelin. I7."»7. Ncrihi ihiiuir adanson, Voij. au Séiicyal, p. I8M, pi. XIII, li-. 1. VOYAGE DE LA GOELETTE MELITA AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL 51 1790 — senegaknsis gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3686. Habitat. Dakar, Stns. 94, 98, 104 ; Ruiîsque, Stns. 113, 135. Très abondant sur les rochers. 94. Phasianella tenuis Michaud. 1829. Phasianella tmuis MicuxvD, Bull. Soc. Liun. Bordeaux, III, p. 270, fig. 19, 20. Habitat. Entre Dakar et Gorée, Stn. 79. Un seul exemplaire qui nous paraît bieu se rapporter à l'espèce méditerranéenne décrite par Michaud. 95. ÏROCHOCOCHLEA puNCTULATA Lamarck. 1757. Turbo osilin adanson, Voy. au Sénégal, p. 178, pi. XII, fig. 1. 1822. Monodonta punctulata LkMARCK, A iiim. sans vert., VII, p. 37. Habitat. Dakar, Stns. 98, 104 ; Rufisque, Stns. 113, 135. Espèce très commune sur les rochers. 96, Gibbula dalat Adanson. PI. m, llg. 7a, 7b, 7c, 7d. 1757. Turbo dalat adanson, Voy. au Sénégal, p. 186, pi. XII, fig. 8. Habitat. Dakar, Stn. 103 ; entre Dakar et Gorée, Stn. 79 ; Baie de Gorée, Stn. 109. Le G. dalat est fort voisin de certaines variétés du C. magus Lin., des mers d'Europe ; mais sa forme est plus haute et il se distingue surtout par sa base très convexe pourvue de 6 à 8 sillons concen- triques profonds. Ces caractères, qui sont tout à fait constants, nous paraissent suffisants pour justifier la séparation des deux formes, et nous conservons à celle du Sénégal le nom qui lui a été imposé par Adanson. 97. Haliotis ormier Adanson. 1757. Haliotis ormier adanson, Voy. au Sénégal, p. 19, pi. II, fig. 1 • 1853. — tuberculata (Lin.), dunker, Index MolL, etc., p. 33, pi. V, fig. 17, 18, 19; pi. V, fig. 1, 2, 3 (var.). Habitat. Dakar, Stn. 98. Nous conservons provisoirement à cette espèce le nom qui lui a été attribué par Adanson, car les matériaux que nous possédons ne sont pas suffisants pour nous autoriser à décider s'il y a lieu Ou non de réunir la forme du Sénégal à l'Haliotis tuberculata des mers d'Euroi)e. ;)2 l'Il. D.VtT/.KNUKHC 98. FiSSURELLA COARGTATA Kiny. 1757. Lcpas (lamn ADXNSOTi, Voij. au Sém(jal, p. 35, pi. Il, i\'^. i). 1835. Flsmrella coarctata king, Zool. Jourii., V, p. 339. 1849. — — King, reeve, Conch. kon., pi. V, lig. 32. Hahittit, Dakar, Stn. 98. Nombreux exemplaires. 99, FiSSURELLA NUBECULA Linné. 1767. Patella nubecula linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1262. 1790. — rnsea gmellx, Syst. Nàt., édit. XIII, p. 3730. 1853, FIsHiiirlla — Gm, dunker, Inthw MoU.. eU'., p. 36. Ildhital. Dakar, Stn. 75. 100, FiSSURELLA Men'keana Dniiker. 1853. Fi-ssiirclld Mcnkcdna dunker, liiiJe.r ÛolL, elc, p. 37. pi. V, fig. 13, 14, 15. Ildhital. Hiilisque, Stn. 113. Un seul exemplaire. 101. Patella Adansoni Dunker. 1757. Lcpas Uhot adanson, Voy. au Sénégal, p. 27, pi. Il, fig. 1. 1853. Palclla Adamoni dunker, Index Moll., etc., p. 42, pi. VI, lig. 10, 11, 12(juv.)et 13, 14, 15. Habitat. Dakar, Stns. 98, 103. En grand nombre sur les pierres, var. ATRA, nov, var. ïlaliital. Rufisque, Stn. 13."). D'une coloration noire uniforme à l'extérieur et d'un bleu l'oncé à l'intérieur, avec la callosité centrale blanche, plus ou moins lavée de jaune. 102. Patella lugubris Gmelin. 1790. Patella liii/ubris gmelin, Syst. Xat., édit. XIII, p, 3705. 1853. — — Gmel,, dunker, Index Mail., etc., p. 38, pi. VII, lig. 9, 10, 11,22,23, 24. Habitat. Dakar, Stns, 98, 103 ; Rufisque, Stn. 135. 103. Chiton lyratus Sowerby. 1840, Chiton lyratus sowerby, Conch. Illustr., Mg. 126. 1847. — — Sow., REEVE, Conrh. Icon.,pl. XVIIl,lig. MO. Habitat. Dakar. Stn. 103. Espèce voisine du Ch. olirareiis Spengler, de la .Méditerranée, VOYAGE DE I.A dOKLKTTE MKIAT.i AUX CANAIUES ET AU SÉiNÉ(iAr, .')•} dout elle se disliugue par ses valves terminales ainsi que les aires latérales de ses valves intermédiaires lisses et non pas granuleuses. 104. Chiton marginatus Pennant. 1776. Chiton marginatus pennant, Britisk zoologij, IV, p. 71, pi. XXXVI, fig. 2. Habitat. Rulisque, Stn. 135. 105. AcANTHOCHiTON (Anisochitonj fascicularis Linné. 1757. Lepas kalison adanson, Voy. au Sénégal, p. 42, pi. II, fig. 11. 1767. Chiton fascicularis linné^ Syst. Nat., édit. XII, p. 1106. Habitat. Rulisque, Stn. 135. SCAPHOPODES 106. Dentalium senegalense, nov. sp. PI. Kl, tig. 8a, 8b, 8c. Testa 3îi mm,, alta 5 mm. basi lata ; teuuicula elongata, arcuata, costis longitudinalibus 11-13 angustis, contiuuis et inter costas striis incrementi tenuissimis ornata. Apex integer. Apertura poly- gonata, margine acutissimo, 11-13 sulcato. Color lacteus. Coquille tubuleuse, assez mince, de forme allongée, médiocre- ment arquée, ornée de côtes longitudinales continues, beaucoup plus étroites que les intervalles, au nombre de 11 à 13. Les inter- valles des côtes sont entièrement dépourvus d'ornementation lon- gitudinale; mais on y voit des stries d'accroissement très fines. Oritice postérieur entier, sans fissure; orifice antérieur légèrement polygone, à bord tranchant, présentant sur sa face interne, de 11 à 13 sillons qui correspondent aux côtes longitudinales. Coloration d'un blanc mat uniforme. Habitat. Dakar, Stn. 99. Le D. senegalense se rapproche du D. dentale Linné, de la Médi- terranée, par ses côtes égales entre elles et par sa coloration blanche ; mais il ne possède que 11 à 13 côtes longitudinales, au lieu de 20, et il s'élargit plus rapidement vers l'extrémité antérieure. Il peut encore moins être confondu avec la forme méditerranéenne que nous avons décrite : « Mollusques du Roussillon, p. 561, pi. LXVI, fig. 7, 8 et 9 », sous le nom de D. alternans (1) et qui possède des (1) (le nom ne |>eiit subsister, rar ile.viste un D. ////f/-/H/H.'^. publié antérieiirenienf |)ai-Chemi : Illustrations conchiiUologiiiues, j». 1, [il. I\ , lig. I7.i\diis pnjposons doue de lui suljstituci- celui de Z). iiutequicostatuw. 'M l'H. DAUTZENBERG côtes alternativement plus fortes et plus faibles. Notre espèce se rapproche enfin du D. Lessoni Deshayes {Monographie du genre Dentale, p. 27), rapporté par Lessou de la Nouvelle Guinée. PÉLÉCYPODES 107. OsTREA GASAR Adausou . 1757. Ostreum gamr adanson, Voy. au Sénégal, p. i96, pi. XIV, fig. 1. 1790. Ostreaparasitiea var. B gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p.3337. Habitat Dakar, Stns. 77, 88. Nous conservons à cette espèce le nom de gasar, car elle n'a aucun rapport avec la forme typique de VOstrea parasitica. 108. OSTREA SENEGALENSIS GmcHn. 1757. Ostreum rojel adanson, Voy. au Sénégal, p. 202, pi. XIV, lig. 5. 1790. Ostrea senegalensis gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3337. Habitat. Dakar, Stn. 77. 109. OsTREA GuiNEENSis Dunkcr. 1853. Ostrea guineensis dunker, Index MolL, etc., p. 43, pi. VII, fig. 12 à 18. Habitat. Dakar, Stns. 88, 103. Remarquable par son talon très développé et par les crénelures des bords internes, dans la région des sommets. 110. Chlamys (Aequipecten) gibba Linné. 1767. Ostrea gibba linné, Syst. Nat., édit. Xll, p. 1147, Habitat. Dakar, Stns. 75, 101, 108. 111. PiNNA pernula Chemnitz. 1757. Perna apan adanson, Voy. au Sénégal, p. 212, pi. XV, lig. 5. 1785. Pinna pernula chemnitz, Conehylien Cabinet, VIII, p. 242, pi. XCII, iig. 785. Habitat. Entre Dakar etRufisque, Stn. 111. M. Dohrn, dans un article sur les mollusques marins de l'Afrique Occidentale (Jahrbiiclu'r dcr deutschen malakozoologischeu Gesell- V(»YA(iE DE LA (iOEEETTK MELITA AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL 5.J schaft, 1878, p. 177), indiquait cette espèce êoiis le nom de Phuui rudis, en disant qu'il n'existe pas de différences entre les exem- plaires africains et ceux des Indes Occidentales. La question a été bien élucidée depuis par M. de Monterosato et par d'autres natu- ralistes, qui l'ont résolue d'une façon opposée, et nous l'avons nous- mêmes discutée : Mollusques du Roussillon, t. II, p. 126, 127. 112. Mytilus (Hormomya) senegalensis Lamarcii. 17fi7. Perna aber adanson, Voij. an Sénégal, p. 210, pl. XV, fig. 2. 1822. Mytilus senegalensis LXMXRCK, Anitn. sans vert., VI, l'^ partie, p. 122. 1841 . — — Liv., DELESSERT, Rccueil de Coquilles, pl. Xlll, lig. 11. 1848. — lariabilis kravss, SiUlafr. MolL, p. 25, pl. Il, fig. o. 1890. — Charpentier i Dunker, dautzenberg, /Jâ'o/fcs //m^rtr*. de l'abbé Culliéret, in Mém. Soc, Zooi. de France, III, p. 168. Habitat. Dakar, Stns. 94, 103; Ruiisque, Stns, 113, 135. L'examen des nombreux exemplaires rapportés par M. Ghevreux nous parait .justifier l'opinion de M. Dohrn (Jabrb. der deutschen inalak. Ges. 1878, p. 170) qui réunit au M. senegalensis les M. tenuis- triatus Dunker et Charpentieri Dunker. 113. MoDioLA LULAT Adansou. 1757. Perna lulat ABATSSoisi, Voy. an Sénégal, p. 207, pl. XV, fig. 1, 1853. Modiola barbata dunker (non Linné), Index MolL, etc., p. 48. Habitat. Dakar, Stns. 78, 103 ; Rufisque, Stns. 116, 135. 11 ne nous semble pas que cette coquille du Sénégal puisse être assimilée au M. barbata Lin., des mers d'Europe : elle est toujours beaucoup plus renflée, surtout dans la région des sommets. 114. LiTHODOMus (Myoforceps) aristata Solander. 1757. Trredo ropan adanson, Voy. an Sénégal, p. 267, pl. XIX, lîg. 2. 1817. Mytilus aristatus solander, in dillwyn, Descr. Catal. of récent shells, I, p. 303. 1822. Modiola caudigera lamarck, Anim. sans vert., VI, l^e partie, p. 116. Habitat. Dakar, Stn. 103; Rufisque, Stn. 113. Nombreux échan- tillons. ;jG l'H. DAUTZKNBEKG 115. Arca despecta Fischer. 1757. Pi'cfiniciilus niussok adanson, Voy. an Sâtnjdl, p. 250, 1)1. XVlll, (i|;-. 1). 187(). \mi il l'spccld FISCHER, Journ. de Concli., p. 2.38, |tl. VllI, lig. 1. . Habitat. Dakar, Stu. 75; Rutisque, Stn. 135. M. le 1)1' P. Fischer n'admet pas que cette lorine du Sénégal puisse être ideatifiée avec VArca Noe de la Méditerranée. Nous possédons toutefois des spécimens du Roussillon qui ne nous sem- blent pas présenter de différences sensibles avec ceux rapportés par M. Chevreux. 116. Arca (Acar) pulchella Reeve. 1795. Arca imhricata pou (non Briiguière, 1792), Tcstacca ntrim- qne Ski lac, II, p. 145, pi. XXV, lig. 10, 11. 1844. — pulcIieJÂa reeve, Conch. Icon., pi. XVII, lig. 122. Habitat. Rufisque, Stn. 135. Ne diffère pas des spécimens méditerranéens. Ses dimensions concordent bien avec celles de la ligure du Conchologia Iconica. 117. Arca (Striarca) afra Gmelin. 1757. Peclunculmjabet adanson, Voy. au Sénégal, p. 250, pi. XVIII, fig. 8. 1790. Arca afra gmelin, Syst. Nat., édit. Xlll, p. 3308. Habitat. Dakar, Stn. 104; entre Dakar et Gorée, Stn. 79; Rutis- que, Stn. 113. Celte jolie petite espèce, qui n'a pas été figurée par Reeve, est remarquable par sa surface très finement treillissée. 118. Arca (Senilia) senilis Linné. 1757. Pectunculns fagan adanson, Voy. au Sénégal , p. 246, pi. XVIII, fig. 5. 1767. Arca senilis unnè, Syst. Nat., édit. XII, p. 1142. 1853. — — dunker, Inde.r Moll., etc., p. 45. Habitat. M. Chevreux n'a pas dragué cette espèce; mais il en a rencontré plusieurs exemplaires chez des indigènes, au village de Kounoune. Il l'a également observée à l'état fossile dans le ballas (le la voie ferrée, à Rufisque. \ OVAGE DE LA GOELETTE MKIATA AI X CAAABIES ET AU SÉNÉGAL 'ol 119. Pectuxculus concentp.icus Dunker. 18o3. Pertiinnilti^ spec. dub, (concentiicïis) dunkeh, [ndv.r ]foll., etc., p. 47. llnhilat. Entre Dakar et Gorée, 8ta. 79; Baie de Gorée, Stn. 109. Dunker a mentionné un Pectunciilus dont il a rencontré des valves sur la côte de Loanda en proposant, pour le cas où il s'agirait d'une espèce nouvelle, le nom de P. concentrkus. Les caractères indiqués par Dunker : taille petite, forme presque orbiculaire, surface ornée de stries concentriques, s'appliquent si bien aux spécimens rap- portés par M. Chevreux, que nous nous sommes décidés à les regarder comme appartenant bien à la même espèce. Si l'on com- pare nos échantillons du Sénégal aux divers Pectunculus des mers d'Europe, on constate qu'ils ne se rapprochent que du P. bima- culatus Poli = siculus Reeve ; mais leur aire cardinale est plus large, les stries rayonnantes sont moins nombreuses et les stries concentriques sont très développées et donnent à la surface des valves un aspect treillissé. 120. Leda BicuspmATA Gould. 1845. Nucula bicuspidata gould, Boston, Journ. Nat. Hist. 1851. — LargilUerti philippi, Zeitschr. fiir Malakozoologie. 1871. Laeda bicuspidata Gould, reeve, Conch. Icon.,\)\.\\, fig. 8", 8b. 4878. Leda — — dohrn, Jahrb. der deutschen Malak. Ges., p. 171. Habitat. Dakar, Stn. 99 ; Rufisque, Stn. 113. Cette jolie espèce a également été draguée par notre collègue M. le D"" Jullien sur divers points de la côte de Libéria. 121. Cardita rufescens Lamarck. 1757. Pernajeson adanson, Voy. au Sénégal, p. 215, pi. XV, lig. 8. 1822. Cardita rufescens lamarck, Anim. sans vert., VI, 1^ partie, p. 24. 1843. — senegalensis REEWE, Conch. Icon., ])\. lY, ii'^. iij. Habitat. Dakar, Stn. 103; Rufisque, Stns. 113, 135. Le C. senegalensis ne diffère du C. rufescens que par sa coloration et par son sommet parfois un peu moins saillant; mais ces carac- tères sont à peine suffisants pour motiver une variété. 122. Cardita ajar (Adanson) Bruguière. 1757. Chaîna ajar adanson, Voy. au Sénégal, p. 222, pi. XVI, lig. 2. .'68 PH. DAUTZENBERG 1792. Cardita — Adaiis., bruguière, EnnjvL Mrlhoil., p. iO(i. 1878, — — Brug'., dohrn, Jahib. der deutschen Malak. Ges., p. 170. Habitat. Dakar, Stns. 104, 108; Rufisque, Stns. 113, 116. 123. Crassatella (Crassitina) contraria Gmelin. 1782. Venus divaricota fjuinaica chemnitz, Conck. Cah., VI, p. 318, pi, XXX, fig. 317 à 319. 1790. — conlnuia gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3277. 1822. Crasaatelld — Ciiiiel., lamargk, .ln«//?. sans ver t., Y,]). \S2. 1843. — dimricala (Chtzj reeve, Concli. Icon., pi. III, lig. 18. 1853. — — — DUNKER, Index Mail., etc., p. 49, pi. IX, lig. 4 à 7. Habitat. Rufisque, Stus. 113, 135. Chemnitz a compris sous la dénomination de Venus diraricala des coquilles très différentes et notamment leCirce dixaricata de l'Océan Indien. Il a distingué l'espèce du Sénégal et des côtes de Guinée en l'appelant Yenus dicarieata giiinaiea. Mais ce nom ne peut être admis puisqu'il n'est pas conforme aux règles de la nomenclature; il vaut donc mieux adopter celui de contraria Gmelin. La coloration du Cr. eontraria est fort variable ; à côté de la coloration typique, marbrée de brun et de jaune, nous avons trouvé (les exemplaires recueillis par M. Chevreux qui sont d'un rouge brique uniforme. Nous proposons de les désigner sous le nom de var. coccinea. 124. Crassatella (Crassitina) Paeteli von Maltzan. Fl. 111, lig. 9a, 9b, 9c, 9d. 1885. Crassatella Paeteli von maltzan, Aeae Gastroijodrn i:oni Sénégal, in Nachrichtsbl. der deutschen Malak. Ges., p. 29. Habitat. Entre Dakar et Corée, Stn. 79; Baie de Corée, Stn. 109. Cette espèce se rapproche du Cr. subradiata Lamarck, de l'Océan Austral, figuré par Reeve : Conch. Icon., i)l. III, fig. 15. 125. Cardium costatum Linné. 1757. Pectunculus Kaman adanson, Voy. au Sénégal, p. 243, pi. XVIIl, fig. 2. 1767. Cardinm costatum linné, Sgst.Nal., édit. XII., p. 1121. 1853. — — iJiiNKER, Index Mali., etc., p. 49. \ UYAGE DE LA COELETÏE^MELITA AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL 59 Habitat. Rufisque, Stn. 135. Uu exemplaire de grande taille, mesurant dix centimètres de diamètre antéro-postérieur. 126, Cardium ringens Chemnitz. 1757. Pectunculus mofat ADXfisoN, Voy.au Sénégal, p. 241, pi. XVIII, fig. 1. 1782. Cardium. ringens cuEMmiz, Conclu Cab., VI, p. 176, pi. XVI, fig. 170. 1853. — — Chemn., dunker, Index MoII., etc., p. 50. Habitat. Rufisque, Stn. 116. 127. Cardium papillosum Poli. ildi. Cardium papiUosum POLI, Test. utr. Sic, I, p. 56, \)l. XVI, fig. 2, 4. Habitat. Baie de Gorée, Stn. 109. Cette espèce, bien connue des mers d'Europe, n'avait pas encore été recueillie au Sénégal. 128. Laevicardium norvegicum Spengler. Var. SENEGALENSis, nov. var. Habitat. Dakar, Stns. 101, 103, 108 ; entre Dakar et Gorée, Stn. 79; Baie de Gorée, Stn. 109. Cette variété diffère surtout du type européen par sa taille plus petite et par son test plus mince. Sa coloration consiste eu un fond gris cendré orné de maculatious fauves disposées en zigzags et qui forment, tantôt uu réseau fin et serré, tantôt, au contraire, uu dessin très large. Les dimensions des nombreux exemplaires recueillis par M. Chevreux ne dépassent pas : diam. umbono ventral 24 millim. ; diam. antéro-postérieur 25 millim.; aussi supposons-nous qu'il s'agit là d'une race locale appauvrie et non d'échantillons jeunes. A dimensions égales, le test des individus jeunes du L. norvegicum type, est beaucoup plus épais. Le L. norregicuni n'a pas été signalé sur le littoral occidental d'Afrique ; mais il a été rencontré aux îles Canaries et à Madère par Mac Andrew. 129. Chama jataronus Adanson. 1757. Jataron jataronus adanson, Voij. au Sénégal, p. 205, pi. XV, 1/90. Chaîna gri/phoides GMELis (ex parte), S//a7. Va/., édit. XIII. p. 3302. 00 IMI. D.vrTZE.NBKIu; ll(ihil(((. Kufisque, Stn. l.'î.'i. Géuéralenient coofondiie avec le Chamn i/riiphoidi's de la Médi- terranée, la forme du Sénégal semble s'en éloigner assez pour constituer une espèce distincte; sa taille est sensiblement plus forte. 130. Venus verrucosa Linné. 1757 ? Chdma rUniissr adansox, TV)//. (/;/ Sénégal, p, 216, pi. XVI, tig. 1. 1767. Venus cerrmosa lixxé, Sy^t. Nat., édit. XII, p. 1130. Habitat. Dakar, Stn. 104. Une comparaison attentive des spécimens de Dakar avec ceux des mers d'Europe, prouve à l'évidence qu'il ne s'agit que d'une seule et même espèce et nous croyons que le Vomis nodosa Dunker, de forme un peu plus arrondie et à tubercules très développés, ne doit être regardé que comme une variété un peu aberrante. 131. Venus affinis Sowerby. 18oo. Venas af/inis sowerby, Thésaurus Conch., part. Xl\', p. 72(1, pi. CLV. lig- 62. 1863. — — Sow. REEVE, Conch. Icoii., pi. XII, tig. 38. Habitat. Baie de Gorée, Stn. 109. 132. Venus rosalina Rang. 1834. Venus rosalina rang. Magasin de Zoologie, classe V. pi. 42. 1863. — — Rang, reeve, Conch. Icon., pi. V, lig. 16. llahitat. Rufisque, Stn. 113. Exemplaires jeunes. 133. Venus Chevreuxi, nov. sp". l'I. H, (ifi. lUa, 10b, 10c, lOd. Testa diam. umbono-margin 12; diam. autero-post. 13; crass. 8 millim., parum solida, fere orbicularis, lamellis 10 transversis erectis, regulariter cïncta. Lunula cordiformis, linea impressa cir- cumscripta. Area elongata satis prol'unda. Valvularum margo internus crenulatus. Sinus pallealis inediocris, apice angulato. Color sordide griseus, haud nitens. Coquille peu solid(!, de forme presque orbiculaire, ornée de lamelles concentriques minces, assez hautes, régulières, continues et séparées par des intervalles larges et lisses, à l'exception de (|iiel((uos lignes d'accroist^ement à peine visibles. Ces laniclles, au VOYAGE DE LA GOELETTE MELITA AIX CANARIES ET AU SÉNÉGAL ()1 iioniltie de dix, sont fragiles et s'élèvent à angle droit; en les examinant à la loupe, on voit qu'elles sont linement plissées à la base. Lunule cordiforme, nettement limitée par un sillon. Corselet étroit, assez profond et contenant un ligament allongé, peu saillant. Bord interne des valves linement crénelé, excepté dans la région du corselet. Charnière plutôt faible. Impressions des muscles adduc- teurs relativement petites et reliées par une ligne palléale pourvue d'un sinus postérieur médiocre, anguleux au sommet. Coloration externe d'un gris rosé sale, uniforme et mat. Intérieur des valves blanc. Ifdhilal. Stn. 73. Il ne nous semble pas possible de rattacher le \. Çhcrreu.ri k aucune des formes vivantes ni fossiles du V. multilamella, qiii pos- sède des lamelles moins élevées, moins régulières et plus nom- breuses. Par la nature de son test, sa surface lisse, ses lamelles minces, élevées et écartées, il se rapprocherait plutôt du \ . Cuiningi Sow. d'Australie ; mais sa taille est plus petite, sa forme est plus arrondie et ses lamelles sont continues, tandis que celles de l'espèi^e australienne sont toujours i)rofondément échan- crées à une certaine distance du bord antérieur. 134. Cytherea erubescens Duuker. 1853. Ci/therea erubescens dun'ker, Index MolL, etc., p. 58, pi. VIII, tig. 26, 27, 28. Habitat. Dakar, Stn. 104. Un exemplaire sensiblement plus grand que celui ligure par Dunker; son diamètre antéro-postérieur est de 28 millimètres, an lieu de 23. 135. CYtherea tomens Cmelin. 1757. Chaîna pitar adansox, Voy. au Sénégal; p. 226, pi. XVI, tig. 7. 171)0. Venus tumens gmelin, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3292. 1853. Cytherea — Gmel., dunker, Imle.r MolL, etc. p. 58, pi. VIII, fig. 23, 24, 25. Habitat. Dakar, Stns. 75, 99; Rufisque, Stn. 116. 136. Tapes corrugatus Gmelin. 1784. Venus ohsoleta seu decrepita chemnitz, Çonch . Cab . , VII, p. 50, pi. XLII, fig. 444. 1790. — eorruijata gmelix, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3280. 1817. — obsoleta BiLLWYy, Descr.CataLofrec.Shells,!,^.^^)^. ()2 ini. DAUTZENBERG 1818. — coniKjata var. 2. la.marck, .1 nim. sans rcrt., V, p. 594. J8a;{. y(>)U'rupls perforans dunker (hou Monlagu), Index MolJ.. etc., p. BO, pi. X, fig. 1, 2, 3. 1864. Tapes corrngata reeve, Conch. Icon., pi. XIII, lig, 72. Habitat. Dakar, Stn. 104; Rufisque, Stn. IIG. Les exemplaires figurés par Dunker sont jeunes. 137. Tapes durus Gnielin. 1757. Chania pégon adanson, Voi/. au Srnn/aJ, p. 228, pi. XVII, fig. 12. 1790. Venus dura gmelin, Sf/st. N((1., édit. XIII, p. 3292. Habitat. Dakar, Stn. 99; Baie de Gorée, Stn. 109; Rufisque, Stn. 116. 138. DosiNiA radiata Reeve. 1757. Chaîna cotan adanson, Voi/. au, Sénéf/al, p. 224, pi. XVI, fig. 4. 1850. Dosinia radiata reeve, Conch. Icon.. pi. VII, fig. 37. Ilabllal. Baie de Gorée, Stn. 109 ; Rufisque, Stns. 113, IIC». 139. DoviNiA DosiN (Adanson) Roemer. 1757. Chaîna dosin adanson, Voi/. au Senéfjal, p. 225, ])1. X\'I, fig. 5. 18G2. Dosinia — Ad.,R»;MER, Ueberden Félan Adanson's, et<'.,iu Malakozoologische Bliitter, p. 28. Habitat. Dakar, Stn. 108. , R(Buier a démontré que le Dosin d'Adanson a été rapporté à tort par Philippi à son Dosinia Adansoni et que cette espèce de Philippi a été assimilée parles naturalistes anglais au J). africana Gray; mais que le vrai Dosin ne correspond à aucuue autre l'orme décrite et constitue bien une espèce spéciale. 140. Petricola pholadiformis Lamarck. 1818. Petricola phoadi (brmis lamarck, Aniin. sans vert., V, p. 505. 1853. — — Lam., dunker. Index Moll., etc., p. 60. Habitat. Dakar, Stns. 103, 104. Nombreux exemplaires. Nous sommes du môme avis que Dunker qui a considéré comme appartenant à la môme espèce les échantillons de la côte occiden- tale d'Afrique et ceux de l'Amérique du Nord, bien connus sous le VOYAGE DE LA GOELETTE MELITA AUX CAiNAUlES ET ALI SÉNÉGAL G.3 nom de P. pholadiformis. Comme chez la plupart des Mollusques perforants, la coquille, souvent gênée dans son développement, alïecte des formes diverses. A côté d'exemplaires normalement conformés et très allongés, la récolte de M. Chevreux en renferme d'autres courts et ovales. 141. Ungullna alba Rang. 1853, l')i(/iiliiia idha Rang, dunker, Index MolL, p. 56, pi. VIII, fig. 17, 18, IVI. Habitat. Dakar. Stn. 104. 142. DoNAX RUGOSus Linné. 1757. Tellina pamct adaxson, Voy. au Sénégal, p. 235, pi. XVIII, fig. 1. 17G7. Dona.r ragosa linné, Sijst. Nat., édit. XII. p. 1127. 1818. — clongata lamarck, Anini,. sans vert., V, p. 550. 1853. — — Lam., dunker, Index Mail. , etc., p. 51. 1878. — elonfiatits — dohrn, .Tahrb. deutschen malak. Ges., p. 167. Habitat. Dakar, Stns. 75, 104, 108; Rufisque, Stn. 116. Espèce très commune. 143. DoNAX ACUTANGULus Dcshaycs. 1854 (Mars). Donax acutangula deshayes, Proceedings Zool. Soc, p. 350. 1854 (septem.). — — Desb., reeve, Conch. Icon., pi. VI, fig. 33. Habitat. Dakar. Stn. 108. 144. PsAMMOBiA fàroensis Ghemnitz. 1782. Tellinn ferriiensis chemxitz, Cenieh. Cab., VT, p. 09, pi. X, fig. 91. Habitat. Dakar, Stn. 98; entre Dakar et Gorée, Stn. 79. 145. TuGOXLA. ANATiNA Gmeliu. 1757. Pholas tiujon adanson, Votj. au Sénégal, p. 263, pi. XIX, fig. 2. 1782. My a anatina guineeiisis CKEMNiTz, Conch. Cab.. VI, p. 28, » pi. 11. fig. 13 à 16. 1790 — anatina gmelin, Sijst. Nat., édit. XIII, p. 3221. Gi PH. DAUTZENBERG 1803. Tugonia oninecnsis reeve, Conch. Icon., pi. 1, fig, 1», 1^' . HahiUil. Riilis((iie, Stii. 110. 146. Magtra glabrata Linué. 1757. Chaîna lisor adansox, Voij. an Séné[/al, p. 231, pi. XVII, lig. 10. 1707. Maclra glabrata linné, Syst. Nat., édit. XII, p. 1125. 1850. — lisor HANLEY, Récent Shells, pi. II, lig. 54, 55. Habitat. Dakar, Stn. 108 ; entre Dakar et Gorée, Stn. 79. Cette espèce a été confondue par Gmelin avec le Mactra stultorani Linné, des mers d'Europe. 147. CoRBULA si'LCATA Lamarck. 1818. Curbnia .su/tvifa lamarck, Anini. sans lert., V, p. 495. Habitat. Entre Dakar et Gorée, Stn. 79 ; Baie de Goi-ée, Stus. 108, lOλ. Cette espèce, pourtant fort commune sur la côte du Sénégal, n'a pas été signalée par Adanson. Elle a été établie par Lamarck d'après les ligures 1=', l'^ , 1'^ de la planche CCXXX de V Encyclopédie. Cliemuitz l'a aussi bien figurée : (Unich. Cab., X, ])1. CLXXII, fig. 1070, 1071. 148. Jagonia l'ECTEN Lauiarck. 1757. Pecl anculns jayoïi ADXTisoy;, Voy.aaSi'ni'qal, p. 245, j)l. XVIII, fig. 3. 1818. J.ncina pecten lamarck, Anim. sans vert., V, p. 543. 1841. — — Lan)., delessert. Recueil fie Ccxpiilles, \)\. VI, fig. 8% 8b, 8<=. 1853. — — — dtnker, /7u/^'.r ,Wo//., etc., p. 54. Ildbildl. hulisque, Stn. 135. 149. Tellina strigosa Gmelin. 1757. Chaîna uujal adanson, Voy. au Sénégal, p. 232, pi. XVII, fig. 19. ' 1790. Tellina strigosa gmelin, Sysl. i\(it. édit., XllI, ]). 3239. Habitai. Kufisque, Stn. 110. 1.")0. Tellina cumana 0. G. Costa. 182Î). l*saininobia cumana o. g. Costa, Calai, ^'/.s•^. p.20, pl.ll,(ig. 7. Habitat. Dakar, Stns. 99, 101, 104. [èm. Soc. Zool. de France, IV, 1891 PL. 111 :p 7b 7C / '■' f^> 9^ K^ A .^^fg» 'îi^ 10 " inb 10< / 10^ G. Jeanne ad. nat. del et litli Imp Edouard Bry.Pans Mollusques des Canaries et du Sénégal. VOYAGE DE LA GEOLETTE MELITÀ AUX CANARIES ET AU SÉNÉGAL 6o Exemplaires identiques à ceux de la Méditerranée, avec les sommets teintés de rose carnéolé. 151, Tellina lacunosa Chemnitz. 1782. Tellina lacunosa chemnitz, Conch. Cah., VI, p. 92, pi. IX, fig. 78. 1790. — paptjracca gmelin, Syst. Nat. édit. XIII, p. 3231. Habitat. Rufisque, Stn. 135. 152 ? Syndesmya alba Wood. 1801. Mactra alba wood, Trans. Linn. Soc. of. London, VI, p. 174, pi. XVI, fig. 9-12. Habitat. Dakar, Stn. 101. Un exemplaire un peu jeune que nous rapportons avec quelque doute à cette espèce. Brachiopodes 153. DisciNA STRIATA Scliumacher. 1817. Crania striata Schumacher, Essai d'an nouveau système des habitations des Vers testacés, p. 102, pi. XX, fig. 1^ à 1^ 1822. Discina ostveoides lamarck, Aniin. sans vert., VI, 1"^® partie, p. 237. 1862. Orbicula — Lam. reeve, Conch. Icon., pi. I, lig. 7. Habitat. Rufisque, Stn. 113, EXPLICATION DE LA PLANCHE III Fig. P, l''. Cylichna Grimaldii Dautzenbcrg. 1<^. » )) grossi 2 fois 1/3. Fig. 2a, 2''. Columbelta (SemineHa) rac Adanson. 2*-'. » )) grossi 3 fois. Fig. 3", 3b. Donovania candidUmna Pliilippi, var. tenuisculpta Dautz. 3c. » » » » grossi 2 fois 1/.J. Fig. 4', 4''. Purpura giton Adanson. Fig. 5a, Sb. Chenopus senegalensis Gray. Fig. 6a, 6b, 6d. ISiso Chevreuxi Daulzenberg. 6c. » » grossi 2 fois 1/3. 6e. » )i opercule grossi 2 fois 1/3. Fig. 7a, 7b, 7c, 7ti. Gih bula dalat Adamon. Fig. 8a. Dentaiiuin senegalense Daulzenberg. 8b, » )) grossi 2 fois. 8c. » » sommet grossi 2 fois. Fig. 9a, 9i>, 9c, 9d Crassatella fCrassatinaJ Paeteli von Maltzan. Fig.lOa,10b,10>^',10ii. Venus Chevreuxi Daulzenberg. OG SUR LE CI:RIàNTHUS MEMBRAMCEUS (GMELIN). par le D^ L. FAUROT. Dans une note à l'Académie des Sciences (22 février 1891), j'ai fait connaître la disposition, par groupes de quatre, des cloisons mésontéroules (sarcosepta) chez le Ceriantlnis tiiembmnaceus. Cette importante particularité anatomique n'a été signalée chez aucune autre espèce d'Actiniaire adulte. Elle constitue avec le mode de déve- loppement et la structure des sarcosepta, l'orilice inférieur, la double couronne de tentacules, l'orifice aboral, la musculature longitu- dinale de la paroi du corps, un ensemble de caractères qui font du Ceriantlnis mcmbranaceus ou plutôt des Cérianthes (1) une division très distincte parmi les Actiniaires. Quant à la symétrie bilatérale ou biradiale que l'on croyait être spéciale aux Cérianthes, on sait parles travaux de M. le professeur de Lacaze-Duthiers qu'elle existe chez les Hexactiniaires en voie de développement. On la retrouve aussi chez tous les Actiniaires adultes, par suite delà présence des deux commissures buccales signalées en premier lieu par Hollard. Chacune de ces commissures correspond en outre à l'attache d'une paire de sarcosepta de direction (Rotteken et Schneider) désignées l'une par le nom de dorsale, l'autre par celui de ventrale (Hertwig). Je vais ici entrer dans plus de détails au sujet du groupement et de la structure des sarcosepta, puis je montrerai quels rapproche- ments il me paraît possible de faire avec les autres actiniaires. Les résultats de cette étude seront nécessairement incomplets, car les notions que nous possédons sur les premières phases du développe- ment du Cerianthus membranaceus sont trop restreintes pour nous servir de base, ainsi que cela devrait être, dans la recherche de ses alTmités morphologiques. Jules Haime (2) nous donne cependant un précieux renseignement se rapportant d'une façon certaine à l'embryogénie de cette espèce (3). Dans la cavité générale d'un Cérianthe adulte, ce naturaliste a trouvé des larves à quatre tenta- cules. Ces quatre tentacules primaires n'étaient pas égaux, deux étaient plus gros et plus longs. Sur la ligne médiane, entre les deux (1) Il est vraisemblable que l'anatomie des autres espèces de Cérianthes ne diffère pas de celle A\x, Cerianthus ïneinbranaceus. Une disposition toute dilïérente a cepen- dant été décrite chez, le Cerianthus aniericanus par Me Murrich (18!)0). (2) Mémoire sur le Cérianthe membraneux. Ann. se. natur., 1854. 3) MM. Kowalesiiy, Jourdan ont étudié la formation des feuillets de la larve. SUR LE CERIÀMHUS MEMliRANACEUS (GMELIN) 07 tentacules plus grands, il a vu se développer un nouveau tentacule. MÉSENTÉROÏDES OU Sarcosepta. — La figure ci-contre représente quatre groupes de quatre mésentéroïdes. Je désignerai chacun de ces groupes sous le nom de quatroseptnm ; ce sont les quatrième, cinquième, sixième et septième quatrosepta comptés à partir de la loge impaire médiane correspondant au tentacule impair que Jules Haime a vu se développer, correspondant aussi à la plus grande et à la plus profonde des deux commissures ou sillons œsophagiens de l'Actinie. t.t.m. t.t.b. Figure schématique montrant les mésentéroïdes disposés par quatrosepta. t. t. h., tentacules buccaux ; t. t. m., tentacules marginaux ; A, B, C, D; A', B', C, D', etc. : quatrc^epta. L'œsophage a été supprimé. Cette loge impaire est limitée par deux petits sarcosepta d'égale longueur. Leur présence a été reconnue par V. Heider. Viennent ensuite pour former trois nouvelles loges de chaque côté : 1° un second sarcoseptum, très grand et qui seul avec celui du côté opposé atteint l'orifice aboral. Ces deux lonsrs mésentéroïdes ont été décrits 08 • L. FAL'ROT par J, Haiiiie; 2° un troisième sarcoseptum, uu peu plus long que les petits sarcosepta limitant la loge impaire; 3° un quatrième sar- coseptum plus long que celui qui précède. Telles sont les longueurs relatives des quatre raésentéroïdes constituant le premier quatroseptum, de chaque côté du grand sillon œsophagien. Les deux quatrosepta qui viennent ensuite ne paraissent pas difïérer de ceux que j'ai figurés. Cependant, comme il me reste quelque doute à ce sujet, la figure ne commence qu'au treizième mésentéroïde qui est le premier du quatrième quatroseptum. La llèclie indique la direction opposée au grand sillon œsophagien, elle est donc dirigée vers le point où, depuis les observatons de Sars, Hervi^ig et Agassiz, on sait que naissent les nouveaux mésentéroïdes. Les A, A', A", A" désignent les mésentéroïdes qui se correspondent de l'un à l'autre quatroseptum et de même pour les autres lettres. Les mésentéroïdes A, C; A', C; A", G"; A", G" peuvent être considérés comme des microsepta alternativement grands et petits ; de même B, D ; B'D', etc., comme des macrosepta alternativement petits et grands. On voit de plus que les quatro- septa sont d'autant plus petits qu'ils se rapprochent davantage du point de formation des nouveaux mésentéroïdes. Les microsepta sont tous stériles, les macrosepta tous fertiles. Les sarcosepta sont donc et sans exception alternativement stériles et fertiles. En somme, chaque quatroseptum peut être assimilé à une réunion de deux paires de sarcosepta, chacune de ces paires étant cons- tituée comme le plus grand nombre de celles que l'on observe dans lesZoanthines, c'est-à-dire par un microseptum stérile et par un niacroseptum fertile. L'hermaphrodisme est constant; cependant, dans les onze Gérianthes membraneux que j'ai examinés, il m'a paru y avoir prédominance chez les uns de cellules-œufs, chez les autres de cellules à spermatozoïdes. Les sarcosepta fertiles, nous pouvons maintenant les désigner sous le nom de macrosepta, présentant trois portions bien distinctes : 1° La partie supérieure, après qu'elle s'est détachée du tube œsophagien, fait une légère saillie sur la paroi interne du corps et son bord libre [)iésente un bourrelet en forme de trèlle analogue à celui que l'on trouve à ce niveau chez tous les Actiniaires. 2o Plus bas, les macrosepta font une saillie plus considérable dans la cavité générale, les cellules-œufs et à spermatozoïdes appa- raissent et occui)ent eette seconde partie du sarcoseptum sur une longueur en rapj)ort avec celle du sarcoseptum lui-même. SUR LE CERIANTHUS MEMBRAXÀCr:rS (GMEI.IN) fiO 3° La portion mférieure, complètement stérile, est remarquable par l'amincissement filiforme et l'allongement très considérable du sarcoseptum dans le sens transversal. Les macrosepta font dans la cavité générale une saillie d'autant piusgrande qu'ils sont examinés plus près de leur extrémité inférieure. Sur des coupes transversales on ne les voit cependant pas disparaître brusquement, le bord libre du sarcoseptum se recourbant graduellement vers la paroi interne du corps. La portion inférieure est encore caractérisée par des rami- fications du bord libre du sarcoseptum. Ces ramifications, dont la structure histologique est la même que celle du bourrelet sarcoseptal , sont surtout évidentes sur les deux grands sarcosepta qui abou- tissent à l'extrémité inférieure du Cérianthe. Les sarcosepta stériles, c'est-à-dire les microsepta, sont différents des macrosepta : 1° en ce qu'ils se détachent de l'œsophage à un niveau plus élevé que les macrosepta ; 2'^ en ce que leur bourrelet sarcoseptal ne présente pns de ramifications comme celui des macrosepta. De même que les macrosepta, ils font une saillie d'au- tant plus considérable dans la cavité du corps qu'on les examine plus près de leur terminaison inférieure. De même aussi que pour les macrosepta, cette terminaison est marquée par une diminution graduelle du sarcoseptum. Sur les onze Cérianthes qui m'ont servi pour cette étude, j'ai vainement recherché un rapport entre l'ordre d'apparition des sarcosepta et les difïérentes longueurs qu'ils acquièrent dans les quatrosepta. L'examen de mes coupes ne fait que confirmer ce que Sars, Hertwig, Agassiz, Cari Vogt avaient déjà observé pour les tentacules et les mésentéroïdes, c'est-à-dire l'apparition successive de ces derniers en un point de la paroi correspondant au petit sillon œsophagien. Cependant cette apparition des sarcosepta ne se fait pas deux par deux, ainsi que C. Vogt l'a observé sur les Arachnactis. J'ajouterai encore ces deux remarques : 1" Les nouveaux sarcosepta peuvent être produits en plus grand nombre d'un côté ou de l'autre du petit sillon œsophagien. C'est ainsi que, sur un individu provenant du Laboratoire de Roscofî, il existait d'un côté, entre le petit sillon œsophagien (loge de multi- plication) et la loge correspondant au grand sillon, 53 sarcosepta, tandis que de l'autre côté il y en avait 80. Les onze Cérianthes qui m'ont été fournis par le Laboratoire d'Arcachon étaient moins âgés, aussi les différences de nombre entre les deux côtés étaient-elles moins considérables. Deux de ces Cérianthes seulement avaient un quatroseptum de plus à gauche qu'à droite. (Le grand sillon œsophagien est supposé placé en avant et le petit sillon en arrière). 70 L. FAUROT 2"' Lu formation des quatrosepta d'un coté est indépendante de celle de l'autre côté. Les différences que nous venons de mentionner dans le nombre des sarcosepta en est déjà une preuve, mais en outre, j'ai constaté sur un de mes Cérianthes une anomalie dans la situation du plus grand des macrosepta qui se répétait régulière- ment dans tous les quatrosepta d'un seul côté. Ces quatrosepta anormaux étaient au nombre de onze (44 sarcosepta). On pourrait conclure de là qu'il existe chez le Cerianthus mem- hranacnis ce que l'on présume être la règle chez les Zoanthines, c'est- à-dire deux parties distinctes où se forment les nouveaux sarcosepta, avec cette différence que chez les Zoanthines ces deux points de forma- tion sont séparés par une paire de sarcosepta, tandis que chez le Cérianthe ces deux points seraient en contact l'un avec l'autre. Je n'émets cette déduction qu'avec réserve, car on ignore comment se développent les premiers sarcosepta de l'embryon. Peut-être aussi arriverait-on à des conclusions différentes par l'étude de Cérianthes moins âgés que ceux que j'ai étudiés, à Arcachon ? Le nombre des sarcosepta était de 103 chez le plus âgé et de 6o chez le plus jeune. Tentacules. — Un autre résultat de mes recherches est que les tentacules marginaux naissent avant les tentacules buccaux. C. Vogt a fait la môme observation sur les Arachnactis. Cette avance dans l'apparition des tentacules marginaux est due à ce que les nouveaux sarcosepta naissent entre les deux plus jeunes de ces derniers tentacules et qu'ils s'accroissent de haut en bas dans la direction de ia couronne buccale. On comprend ainsi que le prolon- gement supérieur (tentacule marginal) des loges nouvellement formées ait poussé avant leur prolongement buccal ou inférieur. Les tentacules buccaux, tous d'égale longueur, ont une dispo- sition tout à fait particulière que M. le docteur Fischer a signalée dans le Bulletin de cette Société (séance du 22 janvier 1889). On peut trouver, il me semble, une explication assez satisfaisante de cette disposition qui ne correspond nullement aux différentes dimen- sions des sarcosepta, dans la moins grande étendue, la moins grande extensibilité de la couronne buccale, par rapport à la cou- ronne marginale. Le retard dans la poussée des tentacules buccaux vient encore s'ajouter à ces deux conditions pour s'opposer à une intercalation régulière de ces tentacules et à leur concordance par- faite, cycle par cycle, avec les tentacules marginaux. On remarquera sur la figure que la couronne buccale pi'ésente une sorte de grou- pement par quatre. M. Fischer a déjà signalé cette particularité. Chacun de ces groupements correspond non pas à un quatroseptum, SUR LE CERIANTHUS MEMBRANACEUS (GMELIN) 71 mais à deux moitiés de quatroseptum. Dans le voisinage du grand sillon œsophagien, cette disposition est différente (1). Un autre mode de groupement qui me paraît utile de signaler, c'est celui des tentacules buccaux correspondant aux sarcosepta AB — CD — A'B' — CD' — A"C", cet. ; on voit ainsi qu'une série de couples de tentacules s'interposent alternativement sur deux rangées, on pourrait même dire sur deux cycles difïérents. Cette disposition viendrait à l'appui de l'opinion émise plus haut que les sâvcoseptA du Cerianthus mcmhranaceus sont ordonnés comme ceux des Zoanthines, puisque chaque couple de ces tentacules corres- pond à un microseptura stérile et à un macroseptum fertile. Les tentacules marginaux, disposés sur une circonférence plus étendue et plus extensible, se montrent répartis à la manière des autres Actinies, c'est-à-dire en véritables cycles. C'est ainsi qu'aux tentacules marginaux de premier rang correspondent de grands macrosepta, aux tentacules marginaux de second rang correspondent de petits macrosepta et enfin à des tentacules marginaux de troisième rang correspondent alternativement des microsepta grands et petits. Sur cette figure, les tentacules marginaux des plus grands micro- septa sont un peu rapprochés du cycle moyen. Il n'en est pas de même pour les tentacules buccaux correspondants ; c'est là une disposition douteuse, qu'il est très difficile d'observer en raison des inégalités de contraction des couronnes tentaculaires. Le plus sou- vent on distingue trois cyclesdans les marginaux,et mes observations ne sont pas assez nombreuses pour pouvoir affirmer l'existence d'un quatrième cycle marginal que J. Haime a cru reconnaître. J'ai cons- taté d'ailleurs que des difierences existent d'un individu à l'autre suivant l'âge. Sur un jeune Cerianthus membranaccus à trente-deux tentacules (provenant de Banyuls-sur-Mer), je n'ai pu distinguer que deux cycles marginaux. Conclusions. — Le Cerianthus mcnibranaceas est donc caractérisé anatomiquement par des sarcosepta de ([uatre grandeurs différentes, chacune d'elles se répétant régulièrement dans le même ordre de quatre en quatre de manière à constituer des groupes de quatre bien distincts, divisibles en deux paires ordonnées comme celles des Zoanthines. En outre, et contrairement à ce qui existe chez tous les Actiniaires, les sarcosepta ne sont pas munis sur l'une ou l'autre de leurs faces latérales d'épaississements longitudinaux de fibres mus- culaires qui puissent permettre de les orienter. Chez les Actiniaires, (1) Voir p. Fischer, note citée, lii,'. 2. 72 L. FALROT suivant que cesépaississementsse font vis-à-vis dans la même loge ou qu'au contraire ils sont tournés en sens contraire, de manière à faire saillie dans des loges différentes, ils déterminent dans le pre- mier cas des loges, dans le second des interloges. Il n'existe rien de semblable dans le Cmttwf/iî/s membranaceus; c'est là une différence considérable qui s'oppose à une assimilation plus complète de cette actinie avec les Zoanthines.Cbez ces derniers, les paires de sarcosepta sont bien caractérisés, surtout dans leur partie supérieure, par des faisceaux musculaires qui se font vis-à-vis, à l'exception cependant des deux paires de direction où les faisceaux sont, comme chez toutes les Actinies, tournés en sens inverse. De ces deux paires de direction, l'une d'elles, formée de deux microsepta stériles (chez les Zoanthines)etde longueur égale, est assimilable aux deux sarcosepta qui forment la loge impaire correspondant au grand sillon œsopha- gien du Cérianthe fl). Ces deux caractères : quatrosepta et absence d'épaississement musculaire du sarcoseptum, joints à ceux que nous avons énumérés au début de cette étude, font des Cérianthes, nous l'avons déjà dit, une division très nette dans l'ordre des Actiniaires. La répétition des parties que J. Haime a signalée chez le Cérianthe comme une analogie avec les Coralliaires Rugueux ne s'appliquait selon lui qu'aux quatre cycles de tentacules qui lui ont paru exister dans la couronne marginale. De la disposition des mésentéroïdes par quatrosepta il n'avait aucune idée, son Mémoire sur le Cérianthe et les figures qui l'accompagnent ne laissent aucun doute à cet égard. Pour J. Haime : les quatre cycles de tentacules marginaux, les larves à quatre tentacules et la symétrie bilatérale étaient les seuls carac- tères qui l'avaient guidé dans sa comparaison du Cerianthus mem- branaceus avec les Coralliaires fossiles. Peut-être aussi le grand sillon œsophagien lui rappelait-il la fossette septale des Zaphrentis ? Les Coralliaires Rugueux, très abondants durant le silurien supé- rieur (Zittel), ont disparu complètement au permien. 11 est donc très remarquable de retrouvera l'époqucactuelle un descendant ou tout simplement un allié de ces Polypiers. Il parait vraisemblable, en effet, que le Cérianthe, par ses quatrosepta, se rapproche beau- coup plus des Rugueux que des Actiniaires vivants (2). Le nombre, (1) Parmi d';iutres caractôres qui (Moisnent les Zoanihines du Cérianthe membra- neux, on peut citer la réimion des individus en colonie. 11 y a cependant des exceptions : le Sphenopu>^, par exemple. (2) lli^vlwip {Report on the Acliniaria dredgcd h>j U. M. S. Challenger) décrit une Actinie : Sicyonia cra^sa dont les mésentéroïdes. disposés comme ciiez les Hexaclinies, présentent cependant un ordre tétrauiéral, d'oii il induit (]ue les Sicyonidie et les TelracoraUia peuvent être: « closely relaled. » SUR LE CERIANTHVS MEMBRANÀCEUS (GMELIN) 73 souvent très considérable, onpourrait dire illimité, de ses sarcosepta et son apparence extérieure, rappelle aussi les Cyathophyllés. Les cloisons des polypiers correspondent non pas à des sarco- septa, mais à des loges (de Lacaze-Duthiers), elles ont été étudiées surtout au moyen de coupes transversales, aussi ignorons-nous si les Rugueux, si les Tetracornllia (1) possédaient des quatrosepta sem- blables à ceux des Cérianthes. L'ouvrage de Milne-Edwards et Jules Haime sur les polypiers palœozoïques nous montre cependant, surtout en ce qui concerne les Zaphrentis, que le nombre des cloi- sons de ces polypiers est fréquemment un multiple de 4 et que souvent aussi il existe chez eux une alternance assez constante de grandes et de petites cloisons. Le défaut de relation entre les quatre ordres de longueurs des sarcosepta et leur ordre d'apparition chez l'adulte (nous ignorons s'il en est de même dans les premières phases du développement), rend difficile une comparaison du Cérianthe avec les autres Acti- niaires. Nous avons vu aussi que ses sarcosepta faisaient d'autant plus saillie dans la cavité générale qu'ils se rapprochaient davantage de leur terminaison inférieure. Il en résulte sur des coupes transver- sales que les petits sarcosepta A, A', A"'ont l'apparence de macrosepta au niveau de leur tiers inférieur, tandis que les macrosepta B, B', B" paraissent être d'une moindre longueur. Il n'en est pas ainsi pour la plupart des larves d'Hexactiniaires. Jusqu'à l'apparition de la douzième loge on voit chacun des sarcosepta conserver, sur une coupe transversale, des dimensions en rapport avec leur ordre d'apparition. Plus tard les douze sarcosepta deviennent égaux. Cependant chez certaines Hexactinies non fixées (2), j'ai montré que chez l'adulte on retrouvait une disposition de sarcosepta qui n'avait été observée que sur des larves. Le Cérianthe élant composé de quatrosepta, nous pouvons ima- giner une phase larvaire à deux quatrosepta, c'est-à-dire à huit mésentéroïdes, phase que Boveri a observée sur les Arachnactis (3) (1) Les Tetracorallia comprennent un certain nombre de groupes avec lesquels on ne saurait comparer le Cérianthe. Tels sont, par exemple, ceux qui sont organisés d'après le type Streptelasma étudié par Kunth. Chez ces Tetracorallia, le dévelop- pement des cloisons parait s'être produit en quatre points de la périphérie. (2) Peachia hastala (Bulletin de la Soc. Zool. de France, 28 janvier 1890), Halcanipa chrysanlhelliun (C. -Rendus .\cad. des Se, 3 février 1890). (3) En supposant aussi chez la larve de Cérianthe une phase semblable à celle que Agassiz a observée sur les Arachnactis, c'est- à-dire rallongementdela partie aborale, on expliquerait la présence des deux premiers grands macrosepta se prolongeant chez l'adulte jusqu'à l'orifice aboral. 7i L. FAUHOT. - SUR LE CERIANTHVS MEMBRANACEUS (GMELIN) et que précédemment on a aussi trouvé sur les Hexactinies sui- vantes : Adamsia paUiata{i),Halcampa clirysanthellum{2), Aîilactinia steUo'ides (3) et que depuis j'ai constaté de nouveau swy Anthea cereus et un très grand nombre de larves d'Actinies dont je n'ai pu vérifier l'origine (4). Cette phase larvaire à luiit sarcosepta étant persistante chez les Edwardsies, la parenté se trouverait donc établie entre les Cérianthes, les Edwardsies et les Hexactinies. (1) Faiirot. Gompt. Rend. Acad. Se, juillet 1885. {■1) iladdon. Se. Pr. Roy. Dublin Soc, 1887. (:{) Mc.Mun-icli. .lohn Hopkin's Univ., 188'J. (4) Iladdon (Révision of tlie British Acliniœ, 1889) allrihuo (.'■{ralement, mais sans certitude, une larve à liuit tentacules au Peachia haslala. Cette larve et celle que ce zoologiste a décrite pour Vllalcawpa chrysanthellum possédait douze sarco- septa, tandisquela \;\v\e dcVAcldnisiapalliata n en roalitéluiit sarcosepta orientés comme ceux de TEdwardsie adulte. Haddon a démontré la concordance des huit plus grands niésentéroïdes de VFIalcatvjxi chry.'^dnthrlhiDi avec ceux de TEdwardsic. 75 NOUVEAUX FAITS D'HYBRIDATION OBSERVÉS CHEZ LES BATRACIENS ANOURES, par HÉRON-ROYER. On se souvient qu'eu 1883 j'ai mentiouué dans le Bulletin de la Société diverses observations sur l'hybridation des Bratraciens anoures et sur leurs produits (1). Depuis cette époque, j'ai continué ces recherches chaque fois que l'occasion s'en est présentée, mais j'ai attendu, pour les faire connaître, d'avoir réuni un certain nombre d'observations. Le phénomène de l'hybridation, chez les animaux, a toujours excité l'attention des savants. Sans chercher à en retracer l'histoire, je rappellerai le nom de l'abbé Spallanzani, dont les essais tirent grand bruit, le({uel tenta aussi d'hybrider les Batraciens, entre autres les Anoures avec les Urodèles. Depuis lors, maints savants ont touché de près ou de loin à cette question. Assez récemment, Arthur de l'Isle (2) fit quelques essais qu'il abandonna bientôt, malgré un séduisant début. Après lui, Lataste (3) vint reprendre les mêmes recherches; mais, également dérouté par d(;s insuccès réitérés, il en conclut que l'hybridation était impossible chez les Batraciens. En 1881 et en 1883, comme on le sait déjà, j'ai élevé les produits hybrides de divers accouplements monstrueux : ceux d'une femelle de Pelobates fuscus croisée avec un Rana fusca; puis ceux d'une femelle de Biifo ruluaris fécondée par un Bufo cala- mita; enfin ceux d'une femelle de Bufo calamita accouplée avec Bufo vulgaris. Aujourd'hui, je viens apporter quelques nouvelles preuves de la facilité qu'ont certains Batraciens à s'hybrider, mais il n'est pas encore établi que ces produits puissent être féconds. Le 10 mai 1884, j'assistai à l'accouplement de Hijla arborea femelle avec un Hyla barytonus. Les œufs ainsi fécondés sont éclos le 15 du même mois et les jeunes larves, au nombre d'une centaine se développèrent sans trop de difficultés. Un grand nombre mou- rurent, mais le succès a été assuré par une vingtaine de survivants (1) Note sur l'iujbrulation des Batracien!^ anoures, etc. Bull, de la Soc-. Zool. de France, VIII, I8S3. {'1) Annales des sciences naturelles, Zouloijie, (.")), XVII, 1872, (D) Bull, de la Soc. Zool. de France, III, 1878. 70) UKnON-ROYKR qui iichevèrcut leur transforniation du 1<^'" au 10 août de cette même année. Plusieurs moururent également dans les années suivantes et, eu 1888, il m'en restait encore sept. Depuis lors, deux se sont échappés et un autre est mort d'accident. Il ne m'en reste donc plus-que quatre, ayant fort belle mine : leur forme se rap- proche beaucoup plus de celle du père que de celle de la mère. Qu'on me permette de faire uu retour en arrière pour reprendre ces hybrides au moment où ils atteignent l'état parfait, afin de suivre les changements qui se sont opérés peu à peu dans leur livrée. A leur sortie de l'eau, ils |)résentent sur les lianes une i)ande Ijruue avec une boucle ou crochet lombaire, exactement, du reste, comme je le remarque chez les jeunes barytons à cet âge. Le 15 septembre, ces bandes s'effacent uu peu, tandis que, chez l'espèce typique, elles sont déjà disparues. Le 26 septembre, je constate une sensible réduction de la boucle lombaire : elle est à peine visible, il faut éloigner la cuisse du corps et tendre la peau pour l'apercevoir. Le 20 décembre, la boucle lombaire est complètement disparue; on ne voit plus que la bande latérale, partant de la tache temporale et se terminant aux deux tiers du flanc, mais cette bande est bien distincte de celle de la tempe par sa coloration beaucoup moins foncée et par sa délimitation moins nette. L'année suivante, au réveil du printemps, ces bandes sont encore moins apparentes et s'effacent dans le cours de l'année. Aujourd'hui, ces Rainettes hybrides entrent dans leur huitième année et les bandes latérales ne sont plus constantes : elles parais- sent ou disparaissent pour des causes assez difficiles à apprécier, mais qui tiennent aux relations de l'animal avec le milieu ambiant. On remarque souvent sur le dos de Ht/la harytonus un semis de taches qui apparaissent également })our disparaître ensuite. Chez Hyla arhorea, de semblables macules se voient très rarement, jamais elles ne sont ocellées comme chez Hyla barytoiins. Chez ce dernier, le sac vocal est plissé longitudinalement. Nos hybrides présentent aussi les taches ocellées, et le plissement du sac. Leur chant rappelle celui de leur père : il est moins bruyant et plus bref; ou dirait que leurs poumons ont moins d'ampleur. Enfin, leur forme et leur coloration (luelquefois bronzée les rappro- chent beaucoup plus de //. harytonus que de //. arborca. Les 28 et 30 mai 1885, je fis l'hybridatiou en sens inverse et j'en HYBRIDATION CHEZ LES BATRACIENS ANOURES i7 obtins deux poutes ; mais ces tentatives restèrent infructueuses, les œufs ne se développèrent pas. En 1886, je repris cette même hybridation. Cette fois, je pus réunir un grand nombre de sujets des deux espèces et je distribuai les couples de façon à ce que les femelles pussent entendre le chant des mâles de leur espèce, sans en être trop éloignées. J'organisai pour cela des cloches de verre, percées à six centimètres de leurs bords de petits trous destinés à livrer passage à l'air. Ces vases furent remplis d'eau et de plantes aquatiques jusqu'au niveau des trous d'aération, puis recouverts d'un plateau de verre également percé, pour favoriser davantage la circulation de l'air. Ces vases, ainsi préparés, ])roduisirent un eiïet étonnant de réper- cussion; le cri ces mâles était d'une intensité surprenante et rendait des vibrations telles qu'il était impossible de les suppor- ter longtemps, tous criant à la fois ; si bien qu'il se produisait, dans l'espace de cent mètres à la ronde, un bruit indescriptible ayant une cadence lente comme celle des vagues de l'océan, bruit dans lequel on ne pouvait que difficilement distinguer la voix de chaque espèce. Ce vacarme mit tout mon quartier en émoi ; moi-même, je restai presque huit nuits sans pouvoir fermer l'œil, ce tapage ne commen- çant chaque jour qu'au coucher du soleil et se terminant à son lever. Enfin, le 26 avril, je recueillais quatre pontes, dont une seule continua à évoluer; les autres passèrent seulement les phases de la segmentation. Il est à remarquer que tous les œufs de ces pontes hybrides ne présentaient pas de position bien franche : ils se penchaient tous plus ou moins sur le côté. Parmi les jeunes têtards, un certain nombre furent monstrueux. Les autres eurent un développement lent et à peu près anormal ; ils donnèrent des sujets chétifs, au nombre d'une trentaine. Six de ces derniers sont encore vivants et en parfaite santé, mais ils sont restés petits : leur taille est à peu près moitié plus petite que celle des hybrides de 1884, nés d'œufs de Hi/la arhorea fécondés par la semence de llijla barytonm. Ces expériences nous démontrent, comme l'a déjà fait remarquer le Di" M. G. Peracca (1), au({uel j'avais fait part de ces particula- rités, que l'hybridation peut se faire aisément dans un sens, alors que l'hybridation inverse reste souvent sans résultat. La robe de ces derniers hybrides rappelle encore celle de leur (i) Sulla bonth specifica del Triton Blasii, etc. Bull, dei Miisei di Zool. ed Anat. comp. di Toriiio, I, n" 12, 1880, 78 HERON-ROYER père : ils portent la boucle lombaire, les bandes latérales sont surtout bien marquées; de temps en temps, on voit sur leur dos de petites macules ovalaires foncées, peu nombreuses et rarement ocellées. Leur corps est trapu, leurs membres sont courts; leur chant est celui de Hyla arborea ; leur sac vocal est moins foncé que celui de leur père, mais il est pareillement plissé. Le 8 mai 1886, j'obtins une ponte de l'accouplement de Bufo ara- hicus femelle avec Bnfo ciridis mâle. Cette ponte peut être consi- dérée par beaucoup de naturalistes comme un métissage, vu qu'il n'est pas prouvé scientifiquement que le Crapaud vert d'Afrique soit une espèce distincte du Crapaud vert d'Europe, malgré les différences de structure que l'on constate entre ces deux formes. Pour moi, j'ai élevé en captivité ces deux formes et j'ai constaté entre elles de remarquables différences de mœurs, d'allure et d'intelligence, c'est pourquoi j'ai soin de les désigner ici sous des noms qui permettent de distinguer leur origine. Du reste, on verra tout à l'heure que les œufs nous fourniront une preuve à l'appui de leur différence spécifique. La ponte s'effectua en l'espace de quatre heures; les cordons, d'une grande longueur, ont environ trois millimètres de largeur, un instant après leur sortie du cloaque; l'œuf n'a guère plus d'un demi-millimètre de diamètre. La glaire du cordon se gonfle très lentement et son maximum d'épaisseur atteint un demi-centimètre. La segmentation de l'œuf se fait assez correctement. Cependant, plusieurs œufs présentent des segments de forme très irrégulière et très écartés les uns des autres. Le 9 mai, au matin, ces œufs ne montrent plus qu'un état fine- ment granuleux et la couche corticale brune a envahi presque en entier l'hémisphère inférieur. Le soir, les œufs sont encore dans le coidon, mais durant la nuit tous en sortent, laissant leur place vide, tout comme je l'ai mentionné et figuré dans la ponte natu- relle du Bufo viridis (1). C'est ici qu'un changement intéressant se produit : les œufs, en sortant du cordon, entourent celui-ci en spires très amples, se fixant les uns aux autres à mesure que la capsule interne se gonfle et annule entre eux les distances ; puis cette capsule, en augmentant de volume, perd la forme sphérique et devient ovoïde. Arrêtons notre attention sur ces particularités et rappelons-nous, (I) Bull, de la Soc. Zool. de France, XIII, p. 2G, 1888. HYBRIDATION CHEZ LES BATRACIENS ANOURES 79 comme je l'ai déjà signalé, que le départ de l'œuf du cordon pro- tecteur est précédé, chez tous les Anoures du genre Bufo, de phéno- mènes spéciaux à chaque espèce, accompagnant successivement les phases de la segmentation et celles de la formation embryon- naire, jusqu'à la rupture de la capsule interne. Or, malgré l'accouplement monstrueux de deux espèces diffé- rentes entre elles, j'ai constamment remarqué que l'œuf se com- porte tout comme s'il avait été fécondé par un mâle de son espèce. La plus facile des preuves, celle qui peut servir d'exemple très démonstratif, c'est la fécondation d'œ^ufs de Bufo calamita par la semence de Bufo vulgaris, même par la fécondation artificielle : les œufs se déplacent dans le cordon, celui-ci s'allonge considérable- ment et prend un aspect serpeutiforme et auuelé (1), tandis que l'œuf du Bufo vulgaris reste péniblement dans sa glaire et que celle-ci conserve sa forme cylindrique. On vient de voir que, chez Bufo arabicus, les œufs s'isolent et entourent le cordon d'un chapelet en spirale, tandis que les cap- sules internes prennent une forme ellipsoïde. Chez Bufo riridis, l'œuf se fixe au contraire sur la glaire du cordon et s'y développe sans autre mouvement, tandis que la capsule interne, de moindre importance, conserve sa forme arrondie. Ces faits parlent en faveur de la valeur spécifique du Bufo arabicus de Rûppell. Le 28 juin 1888, je faisais une expérience semblable à la précé- dente, en réunissant une femelle de Discoglossus pictus avec un mâle de Discoglossus auritus : les œufs furent en tout point sembla- bles à ceux de l'espèce à laquelle appartenait la femelle et se con- duisirent comme chez cette même espèce : ils donnèrent des embryons de couleur brune, mais dont la taille était celle des em])ryons de l'espèce africaine. De même que dans les cas rapportés ci-dessus, l'œuf se comporta donc comme il a coutume de le faire dans l'espèce à laquelle appar- tient la femelle, tandis que l'embryon, une fois que ses branchies furent résorbées, se comporta comme dans l'espèce à laquelle appartient le mâle. Le 15 avril 1888, j'accouple un Bufo vulgaris femelle avec un Bufo arabicus mâle. Le 16 au matin, la ponte a lieu ; à huit heures l'œuf est segmenté en quatre, à midi il est en huit, à quatre heures en seize, à sept heures l'épilobie est déjà accomplie. Le 18 avril, l'œuf est lisse : c'est bien un œuf de Bufo vulgaris (1) Bull, de la Soc. Zool. de France, VIII, p. 410, 1883. 80 IIÉRON-ROYER avec sa couleur brune uu peu roussàtre, mais il penche sa calotte pigmentaire. Ce même jour, vers deux heures et demie, se montre le croissant céphalique, sous la forme d'une déchirure très accentuée de la couche corticale (jui coupe l'œuf en croissant. Le soir, le croissant est remarquable par le soulèvement de la capsule cérébrale. Chez quehpies œufs, l'anus de Rusconi est très grand ; chez d'autres, il parait normal. Le 20, apparaît le sillon dorsal; le bouchon d'Ecker se réduit. Le 21, la plupart des œufs exécutent les mouvements de rotation et continuent à séjourner dans le cordon. Le 22, je note la jonction des bourrelets médullaires; le soir du même jour, se montrent les saillies viscérales et branchiales. Le 23, l'embryon pousse un bout de queue ; sa fossette sous- buccale est large et les orifices olfactifs sont très apparents. Le 24, je constate que bon noml)re de larves ont l'abdomen recouvert de verrues ; les saillies branchiales se développent très-lentement. Le soir, vers six heures, les embryons crèvent leur capsule interne et viennent s'établir sur le cordon, exactement comme cela se passe pour les embryons naturels de Bufo vulgaris, mais ils mettent cinq jours pour arriver à vider le cordon, quand normalement une seule journée suffit. Le 30 avril, j'observe les premiers mouvements de latéralité ; le 2 mai apparaissent les branchies. Le 7, ces organes sont encore peu développés ; beaucoup de larves ont des ventres énormes. Le 16, les monstres sont encore plus nombreux : leur tète est petite et à la place de leurs branchies se voient de grosses tumeurs ; chez d'autres, la fossette sous-buccale est encore ouverte et la bouche est fermée ; chez d'autres encore, la fossette sous-buccale est fermée et la bouche n'est point terminée; enfin, j'en trouve qui ont des formes bizarres. Le 30 mai, je vois parmi ces têtards des sujets dont la peau est en lambeaux. D'autres se développent très bien ; cependant il en meurt chaque jour un grand nombre. Quelques jours après, me trouvant très occupé par d'autres pontes hybrides, je prie M. Ch. Mailles de continuer l'éducation de ces têtards ; mais, vu leur mauvais état de sauté, il ne put en sauver qu'un seul qui parvint à l'état parfait le 17 août. En février 1889, M. Mailles me remit ce curieux animal dont la coloration sombre présentait des reflets bronzés. Malheureusement il mourut d'accident vers l'âge de quinze mois, alors qu'il était vif, bien portant et, notamment, d'un caractère extrêmement sauvage. HYBRIDATION CHEZ LES BATRACIENS ANOURES 81 Il u'avait point encore de taches verdàtres, mais les reflets bronzés et la vivacité de ses mouvements dénotent ([u'il tenait du côté paternel. Le 1^1' juin 1888, ayant disposé un aquarium pour un essai d'hybridation entre le Bonihinator igneus femelle et le Bombinator pachypus mâle, j'obtins d'une ponte quarante-deux têtards qui vécurent tous jusqu'au passage des bras (quatrième période) : c'est à ce moment que la mort vint ravager leurs rangs ; une dizaine parvinrent à l'état parfait. Eu môme temps je m'occupais de l'hybridation en sens inverse, sur les mêmes espèces, comme j'avais fait antérieurement pour les Hi/la : Bombinator pachypus femelle fécondée par Bombinator igneus mâle. De ce rapprochement sexuel illicite, j'obtins plus de trois cents larves, si bien qu'embarrassé de cette grande quantité d'élèves, j'en nourris mes Urodèles et n'en gardai qu'un nombre égal aux hybrides précédents. Dix-huit arrivèrent à l'état parfait. Ces deux sortes d'hybrides furent élevées séparément dans des Fis. 1. Fig. 2. cages semblables et étiquetées : A pour les premiers et Bpour les seconds. Dans le cours des six premiers mois, j'en perdis plus de la moitié. Le retour de la belle saison me laissait plein d'espoir, et, jusqu'en août 1889, je les croyais tous sauvés, tant ils avaient grandi, quand un jour, m'étaut absenté sans avoir eu soin de rentrer mes cages, IV. - G 82 HERON-HOYER im ouragan acconipagné d'iino averse de grêle, vint à éclater et détruisit la presque totalité de ces intéressants animaux. Après cette regrettable catastrophe, il, ne me restait plus que trois sujets de la ponte A (lig. 4, 2 et 3) et un seul de la ponte B (fig. 4). Dès lors je résolus de les réunir dans une même cage; mais avant, j'eus soin de les examiner de nouveau et de prendre un croquis des faces supérieure et inférieure du sujet unique B, afin de le recon- naître plus facilement : il portait au bas du dos, sur le coté droit, une très grande tache lenticulaire d'aspect brunâtre. Quant au reste, il était eu tout point semblable à ses trois com- pagnons A : le dessus du corps est d'un gris sombre; la peau, couverte de petites verrues, présente de gros tubercules noirs et espacés; sur la région dorsale, deux bandes de glandules également noires, arquées et à convexité interne, rappelant très exactement ces mêmes bandes chez le Bombinator iyiK'iis; sur le dos, quatre taches cendrées peu visibles et fondues par paires ; au-dessus de Fis. 3. Fis. 4. l'oreille une petite parotide allongée et légèrement roussâtre ; entre les épaules, pas de taches vert-tendre. Les taches abdominales, quant à la couleur, sont semblables chez les deux types, jaune-citron et aucunement (^arminécs, sur fond noirâtre piqueté de blanc ; la gorge est un peu plus claire que le reste. Mais, toutes ces taches jaunes alïectent des formes diffé- rentes chez chaque sujet, ce qui me permit de retrouver facilement le sujet uni(iue B, car ([uelques semaines plus tard la tache lenti- HYBRIDATION CHEZ LES BATRACIENS ANOL'RES 83 culaire, dont il est question plus haut, avait disparu ; elle était due, probablement, à un traumatisme causé par un grêlon, La dimension de ces hybrides, à cette époque, ne dépassait pas 22 millimètres de longueur, du bout du museau à l'anus. A 18 mois de là, ils se rapprochent de la taille adulte. En même temps qu'il se produisait un progrès sensible dans leur taille, il s'est opéré un changement dans la disposition des taches ventrales jaunes : grandes et envahissant. par moitié la couleur brune du fond chez le sujet d'un an, ces mêmes taches aujourd'hui n'occupent pas un tiers de la surface abdominale : elles sont rétrécies, étirées et ont pris l'aspect de signes hiéroglyphiques très divers, ce qui permet par conséquent de reconnaître chaque individu. Voyant ces curieuses particularités individuelles, j'ai cherché si Fig- 3- Fig. (5. quelqu'un des parents vivants de ces hybrides ne présenterait pas une disposition analogue de ces taches jaunes ou carminées. J'ai pu en effet trouver un mnle de Bombinator igneus (fig. Q) avec des dessins assez semblal)les et une femelle de Bombinator pachi/pus dont les macules jaunes présentent aussi des contours harmonieux et bien arrêtés (fig. 5). 84 IIKRON-ROYER Chose égaleiuenl curieuse, mes liyhrides A et H ne poiienl, puiut, au pli de l'aïue, la tache eu forme de bandelette propre au Bomhi- natoi' igneus de saug pur, comme l'a indiqué Bouleuger et comme le montre aussi la figure G : cette tache est remplacée par de petites macules d'une autre forme, ou bien les parcelles qui la représen- tent ont perdu leur orientation et se fusionnent avec les taches fémorales (fig. 2, 3 et 4). Chez tous les Bombinator igneus que j'ai eus en ma possession, la paire de taches pectorales est indépendante, tout comme les taches inguinales. Ici encore, nous trouvons une anomalie chez un des trois hybrides A (fig. !2)/dont les taches pectorales s'unissent par un isthme étroit aux taches brachiales; chez Bonihinator pachypus, ces taches (fig. 5) se fusionnent toujours entre elles et avec celles des bras. Quant à la face supérieure, elle a peu changé : la teinte du fond est devenue plus foncée et les tubercules sont plus saillants, en sorte que cette face est plus rugueuse que chez les parents ; aucune apparence de vert-clair ne s'est montrée jusqu'ici sur le dos ni sur la tête. En somme, pour cette face, comuie pour l'inférieure, les hybrides A et B se ressemblent. C'est bien le type du Bombinator igneus, moins la couleur des taches ventrales, qui domine chez eux, car il est bien établi qu'à l'âge adulte, chez le B. igneus, ces taches ont pris, depuis longtemps déjà, la teinte sang ou carmiu, tandis que chez le B. pachypus elles ne varient que du jaune pâle au jaune orangé. 11 est à remarquer que la forme extérieure, quoique allongée, est moins renflée à sa base; cela tient pro])ablement à la nourriture peu variée que prennent ces animaux. Leur pied est peu épais et bien dégagé, avec des orteils plats et longs. Le bout des orteils et des doigts est de teinte plus claire que le fond, mais cette teinte ne peut être prise pour du jaune : c'est plutôt du marron ou du bistré. Je répète que, malgré les petites différences relevées sur l'hybride B, il serait iuipossible, si l'on ne connaissait les particularités que présentent ses taches abdominales, de le distinguer des trois autres. Ainsi, tous les hybrides que j'ai obtenus, avant ceux de Bombi- nator, tenaient du type j)ateruel, peu ou poijit du type de leur mère. Ceux de Ilyla, du 10 mai 1884, n'ont de leur uièie qu'une légère apparence de bande sur le haut du flanc; leur sac vocal est plissé longitudinalenient et leur chant est très proche de celui de leur père. Ceux du 2G avril 1886 ont la (orme du père, mais ils sont plus HYBRIDATION CHEZ LES BATRACIENS ANOURES 85 chétifs et un peu rabougris, leur flauc présente une baucle avec un crochet lombaire réduit et peu apparent, leur sac vocal est brun, petit et plissé moitié en travers, le chant est celui du père. Chez l'hybride du 16 avril 1888, le type est encore celui du père par sa forme extérieure, la marche dégagée et la coloration relevée d'éclats métalliques. En 1881 et en 1883, les produits présentaient donc exactement les caractères du mâle. Je penchais alors à en conclure que l'œuf des Anoures n'est qu'un véiiicule indifférent, approprié pour recevoir le spermatozoïde, et qu'il n'a pas la propriété, vu son isolement de l'organe femelle au moment de la fécondatien, de modifier autant la forme du mâle que le peut faire l'œuf des Mammifères. Aujour d'hui, je reste embarrassé devant les produits de mes Sonneurs. Mais, sans rejeter mes précédentes conclusions, je laisse la question- ouverte, en attendant d'autres preuves. 86 NOTE I'HÉLLMI.NAUîF: SUH les ALCYONAIRESPUOVENANT des campagnes DUVACHT VHIRONDELLE 1886 — 1887—1888 par Th. STUDER, Professeur à l'Université de Berne. SECONDE PARTIE. — ALCYONACEA et PENNATULACEA (1) Famille Nephthyidae Sous-famille Spongodinae Genre Eunephthya Verrill. E. RACEMOSA, n. Sp. Espèce voisine de 7:;. Liitkeni Marenzeller, dont elle diffère surtout par ses polypes plus grands et moins compacts. Le tronc est fixé par une base membraneuse sur des pierres ou des coquilles. Il s'élève droit avec une épaisseur de 5 à G^m^ mais il s'amincit vite à la nais- sance des premières brandies, qui a lieu tantôt près de la base, tantôt plus haut, à une distance de 4 à 6"°». Le tronc a un tissu assez ferme grâce aux nombreux spicules accumulés dans son écorce, sa superficie est rugueuse et présente des sillons longitu- dinaux. Eu haut il se termine en deux ou trois branches diver- vergentes et courtes qui portent surtout à leur extrémité des groupes de cinq à six polypes. Les branches latérales, qui se séparent du tronc de tous les côtés, sont assez nombreuses, pour cadier à la vue le tronc principal. Elles sont simples ou rami- fiées. Les polypes naissent à leur extrémité en groupes de cinq, mais on voit aussi des polypes s'élever directement du tronc ou de la tige des branches. Les polypes, non rétractiles, ont la forme d'une massue; d'abord minces, ils s'épaississent vers la partie orale où les tentacules se replient en dedans. Ils sont striés longitudinalement de huit sillons qui ne se continuent pas sur la tige de la branche. La longueur des polypes est de i^^, leur épaisseur à l'extrémité de 2™'». Les spicules forment, dans l'écorce du tronc une couche épaisse (1) Pour la première imi-lic : Gi,rfjanacea, voir Mt'-ni. Soc Zooloii. France, II], p. .'jol, 1890. ALCVOXAIllES DE L'HIRONDELLE 87 de petits corps épineux, en forme de double rouets ou étoiles irré- guliers à épines verruqueuses ou ramifiées de longueur 0,102 sur 0,067mra d'épaisseur, ou de fuseaux courts et épais, ou de massues toujours munies d'épines et de verrues. Longueur 0,134 sur O.Oolcani d'épaisseur. Sur les branches des fuseaux et les massues longues deviennent plus fréquents et sur les polypes de longs fuseaux épineux et des massues grêles, avec une partie effilée et une partie élargie qui porte de longues épines, forment huit séries de spicules, chacune constituée de deux séries qui convergent vers l'extrémité orale du polype en forme de chevron ; ceux-ci se laissent poursuivre jusque dans les tentacules qui portent des spicules jusqu'à l'extrémité. Longueur des spicules, par rapport à l'épaisseur : 0,267 à 0,0358 ; 0,271 à 0,041 ; 0,22 à 0,03G ; 0,23 à 0,056 ; 0,17 à 0,02mm. L'œsophage des polypes contient dans sa partie antérieure des séries de petits spicules irréguliers et un sillon cilié assez large. Couleur de la colonie dans l'alcool : blanc grisâtre. Profondeur, 1267 mètres; Terre-Neuve, 1887, Stn, 161, Lat. 46° 4' 40" N. Long. 49° 2' 30" 0. Genre Voeringia Danielssen. V. CLAVATA Danielssen, Norvv. Nord Allant, expedit. 1876-78. Zool., Alcijon., p. 29. PI. XX, fig. 45-83. Une colonie de la station n" 21. Lat. 38° 23' 45" N. et long. 30" 51' 30" 0., provenant d'une profondeur de 927 mètres, correspond assez bien avec la description et les ligures de Danielssen. V. Danielsseni, n. sp. La colonie est fixée par une large base membraneuse sur des pierres. Le tronc est épais, rigide et sillonné longitudinalement. Ses branches naissent à différentes hauteurs de tous les côtés du tronc. Elles sont courtes, épaisses et arrondies àl'extrémité, 6 à gmm longueur et 6 à 9™°i en largeur, au bout. Quelquefois elles donnent naissance à de petites branches latérales que leur épais- seur fait ressembler à de petits lobes. Les branches sont couvertes de polypes qui naissent très près les uns des autres, de sorte que les parois des calyces sont souvent en contact. Chaque polype est constitué par une partie calycinale, large de i^'^ et haute de 0,1^^, dont la paroi porte huit côtes bien accentuées, qui se termi- nent au bord eu Jiuit petits lobes, et d'une partie rétractile, longue de 2°im. Celle-ci peut se rétracter complètement dans le calyce qui, de son côté, contracte son bord de telle façon qu'il ne s'élève alors 88 TH. STUDliR que très peu sur le ca'ueuchyiiie. Les lobes de sou bord replié iorment uue étoile à huit rayons. En état de contraction, la colouie offre alors un aspect très différent de celui qu'elle présente quand les polypes sont étalés. Elle forme alors une masse coustituée de lobes arrondis, percés partout de pores à ouverture huitlobée. Les spicules du tronc sont des fuseaux épais à longues épines, des dou- bles étoiles, qui ont quelquefois la tendance à devenir des massues, on trouve aussi des jumeaux. Ces spicules montrent les relations suivantes : Longueur par rapport à l'épaisseur : 0,276 à 0,035 ; 0,144 à 0,067; 0,128 à 0,067; 0,133 à 0,061 ; 0,13 à 0,092; 0,041 à 0,092mm. La partie rétractile des polypes montre au-dessous de la base des tentacules un collier annulaire de fuseaux épineux ; dans les tentacules des séries de fuseaux disposés en chevron en conver- geant vers la pointe des tentacules. Les rapports de longueur à l'épaisseur sont de 0,25 à 0,025 ; 0,41 à 0,0307mm. La couleur des échantillons conservés dans l'alcool est gris brunâtre. L'espèce la plus voisine est Voeringiacapitata Danielssen. Profondeur, 1267 mètres; Terre-Neuve, 1887, Stn. 161. Lat. 46° 4' 40" N. Long. 49° 2' 30" 0. Famille Alcyonidae. Genre Anthomastus Verrill. A. AGARicus, n. sp. Colonie en forme de Champignon, Le tronc, qui était fixé par sa base dans le sable, est épais, rigide, sillonné longitudinalement. En section transverse, il est ovalaire. A la hauteur de 17™™^ il forme un disque irrégulier, plat, à bord mince, et découpé à quelques endroits. Son plus grand diamètre est de 38mm. pp^s du bord naissent à sa surface des Autozooides à des distances différentes. Huit sont tout près du bord, deux plus au milieu. Ils sont larges, d'une longueur de 9mm et d'une épaisseur de S^^m. Leur surface porte huit côtes longitudinales. Les tentacules sont longs. L'espace libre du disque est couvert de Siphonozooides ({ui apparaissent sous la forme de petites verrues à des distances de 0,7mm }es unes des autres. Toute la colonie est dure et rigide. Le tronc possède une écorce formée de spicules en forme de doubles étoiles et de roues de 0,067mm^ en dessous se trouvent arrangés en sens longitudinal des ALCVO.NAllîKS DE l.HIRONDELLIi 89 fuseaux longs avec de rares épines. La longueur, par rapport à l'épaisseur, est de 0,41 à 0,0205; 0,205 à 0,013; 0,25 à 0,0102™!°. Les spicules des Autozooides sont des doubles massues courtes avec des épines ramifiées, de longueur 0,0613 à 0,(>41m'^ d'épaisseur, des massues épineuses de long. 0,134 à 0,013 et de 0,138 à 0,0102'°™ d'épaisseur, des doubles massues de 0,092, long, à 0,0102™™ d'épais- seur, fuseaux de 0,25 à 0,0182™™. Dans une jeune colonie le disque mesurant 15™™ eu largeur affecte la forme d'un coussiu circulaire à bords repliés vers la base ; de son centre inférieur naît un petit tronc de 5™™ de longueur en forme d'ognon, la pointe embrassant une pierre. Cet exemplaire ne présente que trois Autozooides. Sa couleur est d'un rouge pourpre. Genre Rhodophyton Gray. R. VARIABILE, n. Sp. Les colonies sont constituées par une tige courte, épaisse, dure et sillonnée longitudiualement et par une partie plus ou moins longue, claviforme, couverte de polypes, et qui forme ou le prolon- gement direct de la tige ou se ramifie en donnant à sa base nais- sance à des branches latérales courtes, tronquées et couvertes de polypes. Le polypier entier est dui- et rigide. Les polypes sont formés d'une partie calycinale et d'une autre rétractile. La portion calyciuale est cylindrique, longue de 2 à 3™™, épaisse de 1 à 2™™, elle porte huit côtes longitudinales qui se ter- minent au bord du calyce en huit papilles proéminentes. Un côté du calyce est toujours soudé au tronc de telle sorte que l'ouverture circulaire seule reste libre et proéminente. C'est ce caractère qui me fait placer l'espèce dans le genre Rhodophyton. La partie rétractile est molle, seulement les tenta- cules sont hérissés à leur base de spicules. Plies ensemble ils forment, quand le polype est rétracté, un opercule tentaculaire sur l'ouverture du calyce. Les spicules, qui sont extrêmement abon- dants et donnent au tissu une consistance dure et rigide, sont des fuseaux longs et grêles, couverts de fines épines. Ils ont une longueur par rapport à l'épaisseur de : 0,213 à 0,0302 ; 0,223 à 0,02^23; 0,154 à 0,0302™™. Entre les fuseaux se trouvent en abondance, surtout dans la tige, des double roues de 0,067 à 0,035™™ et des spicules en forme de massues de 0,077 à 0,033™™. Dans la partie rétractile des polypes des spicules en forme de fuseaux forment à la base des tentacules un collier annulaire sur 90 TH. STUDER lequpl s'appuient des spicules arrangés en forme de chevron, qui convergeut vers l'extrémité des tentacules. Les colonies ont une hauteur de 20 à 2d^^, la tige est épaisse de ■6 à 9""Ti. La couleur est ti'ès variable, tantôt blanche, tantôt couleur de chair; dans quelques échantillons la tige est blanc jaunâtre et la partie polypifère rouge. Toujours les couvercles tentaculaires sont blancs. Profondeur, MO mètres, golfe de Gascogne, 1886, stn. 57 ; lat. 43° 41' 30" N. Long. 8'^ 32' 30" 0. Profondeur, 134 mètres, golfe de Gascogne, 1886, stn. 58; lat. 43o 40' N. Long. 8^55' 0. Genre Alcyonium. A. GLOMERATUM (Hassal), Annals Nat. Hist., (5), XI, p. 112, 1843. Un échantillon; profondeur, 90 mètres, golfe de Gascogne, 1886, stn. 5() ; lat. 43°, 38' 30" N. Long. 8^ 28' 30" 0. A. CLAVATUM, n. Sp. Les colouies forment des uiasses dures, plus ou moins claviformes qui s'élèvent d'une base membraneuse étendue sur des corps étrangers. On distingue toujours un tronc stérile court, qui s'étend plus en haut dans une partie globuleuse couverte de polypes. Dans (luelques échantillons, elle produit encore une branche courte et arrondie au bout. La partie calycinale des polypes s'élève à peine au-dessus du coenenchyme, elle porte huit côtes qui se terminent au bord en huit papilles, qui peuvent fermer l'ouverture quand le polype est contracté. La partie rétractile est longue de 6"im. Elle contient des spicules jusque dans les pointes des tentacules et les pinnules. Les spicules forment dans le coeuenchyme une épaisse couche corticale de petits doubles fuseaux, à épines longues et ramifiées, de doubles étoiles, et de petites massues. Longueur |)ar rapporta l'épaisseur, 0,128 à 0,041; 0,082 à 0,036; 0,12 à 0,052; 0,071 à 0,035i"m. A l'intérieur les parois des tubes sont munies de longs spicules fusiformes (jui sont épineux, quehiiiefois un peu renllés ou tron- (piés à une extrémité. Longueur ])ar rapport à la largeur, 0,27 à 0,0303 ; 0,292 à 0,0235; 0,215 à 0,036m>n. La partie rétractile est couverte de fuseaux. La hauteur des colonies atteint 10 à 12"!"', l'épaisseur étant de •; j\ fîmm_ j^e diamètre des calvces est de 1, 5"t". ALCYONAIRES DE U HIRONDELLE 91 La couleur est. rouge de corail, la partie rétractile des polypes toujours blanc jaunâtre. C'est avec Alcyonium stellatuiii Milne-Edwards que cette espèce paraît avoir le plus de rapport. Profondeur, 318 mètres. Stn. 247, 1888, Est de Pico, Açores. Lat. 380 23' 30" N. Loug. 30-^ 20' 20" 0. Famille Organidae Danielssen. Genre Schizophytum, n. g. La colonie est formée par des tubes de polypes qui s'élèvent ensemble d'une base commune et dont les parois sont soudées les unes avec les autres. A différentes hauteurs des parties antérieures de Polypes se détachent du tronc commun et deviennent libres sur une certaine étendue, pour se terminer en disque oral entouré des tentacules. Ces derniers se replient au repos en dedans sur le disque oral. C'est ainsi que la colonie prend l'aspect d'un Cormus formant d'abord une tige épaisse striée longitudinalement, qui donne nais- sance, d'une certaine hauteur, à des polypes tubuliformes non rétrac- tiles, surgissant de tous côtés et qui finit par un polype terminal. La colonie rappelle en somme l'aspect des Gersemia Marenzeller. Comme le système de canaux nutritifs manque entre les tubes des polypes, il faut placer ce genre dans la famille des Organidae, nouvellement établie par Dauielssen. Les polypes peuvent se mul- tiplier par fissiparité. On trouve, par exemple, un polype terminal dont le disque oral ainsi que les parois du corps sont allongés dans le sens de l'axe transversal et où il existe seize tentacules. Les deux œsophages se sont déjà séparés en deux jusqu'à l'ouverture buccale. Une autre fois c'est un polype latéral ou les deux disques, entourés chacun de huit tentacules, se sont séparés ainsi que les deux œsophages, mais où les parois du corps des deux individus sont encore unies. De ce mode de fissiparité qui ne s'étend pas sur les tubes du tronc commun, il résulte que le nombre des tubes dont se compose le tronc n'est pas égal au nombre des polypes libres qui constituent une colonie. Les spicules en forme d'étoiles à quatre rayons à la réunion desquels s'élève un piquant (|ui perce la surface, forment une couche extérieure sur tout le polypier ; à l'intérieur les tubes sont munis de spicules moins réguliers. Le 92 Tll. STIJDKIl tube œsophagien possède un sillon à longs cils vihratiles peu accentué (i). SCH. ECHINATUM, n. Sp, La colonie s'élève jusqu'à iS^m. Le tronc, qui est profondément sillonné, a un diamètre de 3™«i et se fixe par une base membra- neuse sur des pierres. A une hauteur de 5 à lO™™, les parties libres des polypes se détachent du tronc commun, elles ont une longueur (jg gmm sm- une épaisseur de 1,5 à2^^, et sont renflés à l'extrémité où les tentacules sont infléchis sur le disque oral. Les spicules forment une couche régulière dans toute la paroi extérieure du polypier. Ce sont des étoiles à quatre rayons dont le diamètre est de 0,138, 0,128, 0,102mm. Au point de jonction des rayons, s'élève un piquant pointu ou verruqueux, long, de 0,076, 0,0307,0,102mm, qui perce la peau; cela donne au polypier une surface échinulée, quand on le regarde à la loupe. A l'intérieur, les parois des tubes ont des spicules semblables, mais moins régu- liers, qui forment des étoiles, des doubles roues ou de gros fuseaux à épines ramifiées. Les tentacules ont des spicules en forme de bâtons courbés et de massues. La couleur du polypier conservé dans l'alcool est blanche. Profondeur 318 mètres, stn. 247, 1888, Est de Pico, Açores. Lat. 38° 23' 30" N. Long. 30° 20' 20" 0. Profondeur, 130 mètres, stn. 226, 1888, détroit de Pico-Fayal. Famille Cornularid/e. Genre Callipodium Verrill. C. ASTR/EOIDES, U. Sp.. La colonie forme une feuille épaisse qui s'attache d'un côté à la coquille d'un Chcnopus et s'étend de là, par une large expansion, sur des tubes de 'ïubularia indivisa qu'entoure et colle ensemble son coenenchyme. Celui-ci est épais, quelquefois élevé en forme de coussin. On y distingue une partie lisse, inférieure, sans polypes, qui forme une feuille pédale et une partie supérieure élevée qui est couverte de polypes. On distingue chez ceux-ci, une partie calycinale qui forme des verrues d'un diamètre de 2™"\ Les calyces ont 8 côtes fortement accentuées, ils naissent si près les uns des autres, (lue (1) Th. Studer, Cas de (Issiparité chez un Akyonaire. Bull, delà Soc. Zool. de Fi-îince, XVF, p. 28. 1891. L'espèce y est encore décrite sous le nom de Gersemia. ALCYONAIRES DE L'HIRONDlJJ.i: 93 leurs parois se touchent étroitement. Quand la partie tentaculaire des polypes est rétractée, les bords des calyces se ferment au dessus de l'ouverture et il apparaît la ligure d'une étoile à huit rayons. Comme ces étoiles se touchent les unes les autres, le tout produit l'impression d'un Astra-a. La partie rétractile des polypes est longue de 1™™. Tout le coeueuchyme et les calyces sont remplis de gros spicules à épines et prolongements dentelés ou épineux. On distin- gue surtout de doubles étoiles, doubles massues, de gros fuseaux à prolongements ramifiés, des corps irréguliers à rayons multiples. Ces spicules sont d'un diamètre de 0,113 ; 0,0923; 0,097; 0,102, 0,087mm. Dans la partie rétractile des polypes, les spicules, sous forme de fuseaux, sont rares, sous la couronne tentaculaire seule- ment, ils forment un collier de spicules disposés en cercle, et, dans la base des tentacules, des fuseaux forment des séries disposées en chevron. Ces fuseaux sont épineux, d'une longueur de 0,2 ; 0,179; 0,153™™. L'œsophage contient des petits corps épineux et irréguliers. La couleur de la colonie est jaune. Profondeur, 03 mètres, stn. 40, 1880,parage de Belle-Ile. La t. ^1" ll'S'N. Long. 5o27'30"O. Genre Clavularia Ouoy et Gaimard. A. — Stolonifera. CL tubaria Wright et Studer, Challenger Ih'porl. Mci/niuirid, p. 256, PI. XLII, fig. 10. Profondeur, 1372 mètres. Stn. 211, 1888, Parages de Floris,Açores. Lat. 39°, 18' 5" N. Long. 33° 22' 15' 0. Profondeur, 1384 mètres. Stn. 213, 1888, même parages que ci- dessus. Lat. 39" 22' 48" N. Long. 33" 45' 30" 0. B. — Membranipoda. Cl. concreta, n. sp. D'une base membraneuse, couvrant une coquille, s'élèvent des polypes, naissant très près les uns des autres. Leurs calyces sontfusiformes, amincis aux deux bouts et renflés au milieu, longs de 4™™. sur 2™™ de diamètre. 8 cotes fortes et arrondies, séparées par des sillons profonds, longeut les calyces et se terminent en 8 papilles autour de l'ouverture. Les calyces, comme la base, sont remplis de spicules courts et épineux qui forment de gros fuseaux et surtout de corps oblongs, tronqués aux deux extrémités et portant de tous côtés de petits prolongements gros et obtus. Ces spicules ont une longueur par 94 TH. STUDEU rapport à l'épaisseur cleO,107 à 0,036 ; 0,082 à 0,030 ; 0,148 à 0,036'«"i. La partie rétraclile contient surtout des fuseaux peu épineux et des massues grêles qui sont dispersés irrégulièrement sur la région œsophagienne et concentrés dans la région tentaculaire où ils se trouvent jusqu'à l'extrémité des tentacules. Profondeur, 12G7 mètres. Stn. 161, Terre-Neuve, 1887. Lat. 46' 4' 40" N. Long. 49° 2' 30" 0. Ordre Pennatulacea. Famille Pteroeidid.e. Genre Gyhophyllum, n. g. Le pédoncle est long, non renflé à sa base, qui est arrondie vers son extrémité seulement, il s'élargit en un rachis portant peu de feuilles. Ces dernières sont larges, charnues et épaisses. Elles sont attachées au rachis par une base étroite, mais elles s'élargissent vite et forment un large bord ondulé, plissé ou même contourné en divers sens. Le bord présente les ouvertures pour les Autozooïdes qui sont complètement rétractiles et disposés sur deux ou plusieurs rangs très irréguliers. Les Siphonozooïdes couvrent les deux faces des feuilles; sur la face dorsale, ils sont surtout massés le long du bord et sur la partie la plus élargie, de l'autre côté ils sont plus dispersés sur toute la sur- lace. Le rachis et les feuilles contiennent une quantité de petits spicules répandus partout dans la masse charnue. Leur aspect est vitreux, ils forment des bâtonnets minces et lisses. Un axe calcaire parcourt tout le pédoncule de la colonie. G. HmoNDELLEi, n. sp. L'unique exemplaire recueilli présente une longueur de 127"'". Le maximum de largeur au niveau de la plus grande extension des feuilles est de 40™™. Le tronc est cylindrique, de 6™™. de diamètre environ et un peu renflé vers le commencement du rachis. Les premières feuilles, petites et ovales, naissent à 80™™. de la base ; à une courte distance vient une seconde paire de feuilles plus grosses et réniformes, un second intervalle les sépare des larges feuilles, qui, au nombre de cinq paires seulement, se suivent de très près. La quatrième paire est la plus développée, la dernière très petite, ses bords ont de 3 à 4™™. d'épaisseur et sont, avec leur contour plissé, dirigée vers la face dorsale . ALCYONAIRES DE VHIRONDELLE 95 Les ouvertures pour les polypes ont 2""". de diamètre. Les petits spicules, dispersés irrégulièrement, ont 0,35mm de longueur. D'après une aquarelle exécutée sur l'animal frais et mise gracieu- sement à ma disposition par M. Jules de Guerne, la couleur était d'un rose violacé, celle des polypes pourpre foncé. Dans l'alcool le pédoncule et les feuilles sont devenus gris, les couronnes tenta- culaires seules montrent encore une couleur pourprée. Ce magnifique Pennatulide provient de la station 244. Il a été recueilli à la profondeur de 1,266 mètres, entre Pico et Sào Jorge (Açores). Lat. 38« 33' 47" N. Long. 30° 39' 30' 0. Famille Pennatulidae. Genre Pennatula Lam. P. PHOSPHORE A L. Un échantillon qui pourrait bien appartenir à la variété Lanci- folia Kolliker. Le pédoncule est blanc, le rachis et les feuilles sont rouges, à l'exception du bord des calyces qui est blanc. Profondeur, 135 mètres. Stn. 53. Golfe de Gascogne, 1886, Lat. 43° 34' 50" N. Long. 8^ 12' 0. P. PHOSPHOREA, var. ACULEATA Kôlliker. Une série de jeunes colonies de Pennatula, d'une grandeur de 30 à 35™™ seulement, devra être rapporté à cette variété d'après les piquants qui s'élèvent au-dessus des zooïdes latéraux. Profondeur, 1287 mètres. Stn. 112, 1887, entre Pico et Sào Jorge (Açores). Lat. 38° 34' 30" N. Long. 30° 43' 30" 0. Famille ViRGULARmAE, Genre Virgularia Lamark. V. LJUNGMANi Kôlliker. Fragments dragués à la profondeur de 134 mètres. Stn. 58, 1886, Golfe de Gascogne. Lat. 43'' 40' N. Long. 8° 55' 0. REVUE DES DERNIERS SYSTEMES ORNITHOLOGIQUES ET NOUVELLE CLASSIFICATION PROPOSÉE POUR LES OISEAUX, par le D>- Alphonse DUBOIS, Conservateur au Musée royal d'iiisloire iialureile de Relgiiiue. Dans ces derniers temps, les naturalistes ont cherché à doter l'ornithologie d'une classification basée sur des caractères pure- ment anatomiques. Mais, est-il bien raisonnable de sacrifier complètement les caractères extérieurs et de ne tenir compte que de ceux qu'on ne peut percevoir qu'à l'aide du scalpel et souvent même du microscope ? Les biologistes reprochent aux anciens systèmes de ne pas avoir de base sérieuse, vu que les caractères fournis par le bec, les ailes, les pattes, etc. sont de peu d'importance; ils ont cru trouver dans la structure anatomique des caractères irréfutables. Nous commen- çons cependant déjà à voir que les recherches faites dans ce sens nous mènent aux mômes errements. Si les classifications variaient jadis suivant que leur auteur n'avait envisagé que tel ou tel organe externe, elles varient aujourd'hui selon qu'on se base sur des caractères fournis soit par le squelette, soit par les muscles, soit par tout autre système d'organes internes. En suivant cette voie, on aura bientôt autant de systèmes qu'il y a d'organes dans le corps d'un Oiseau, et nous serons tout aussi embarrassés qu'avant dans le choix de la classification à adopter. C'est une erreur de croire que les caractères anatomiques soient toujours meilleurs que les autres; ils ont, j'en conviens, une grande importance, etj'on doit en tenir compte dans certains cas. Ensuite, connaît-on la structure interne de tous les genres d'Oiseaux? Evidemment non; on est donc obligé d'avoir recours aux analogies de formes pour placer les groupes non étudiés anato- miquemeut dans le système général, ce qui peut occasionner de grands mécomptes. Je crois donc qu'il est indispensable d'envisager l'Oiseau autant au point de vue de ses formes exléi'ieures, de ses mœurs, de sa reproduction, qu'à celui de sa structure anatomique. Diviser un ordre aussi naturel que celui des Palmipèdes, comme le font quel- ques naturalistes anglais, me semble peu rationnel ; encore si les différents groupes palmés étaient placés à la suite les uns des NOUVELLE CLASSIFICATION PROPOSEE POUR LES OISEAUX 97 autres, mais ils sont séparés par des ordres, comme les Pigeons et les Gallinacés, qui n'ont que peu de rapport avec les Palmipèdes. C'est le professeur Huxley qui est le promoteur de ce système, basé principalement sur les formes et les relations des os du palais et de la base du crâne (1). Le savant professeur adopte les deux sous-classes établies par de Blainville en 1815, en leur donnant les noms plus significatifs de Ratitae et Carinatae proposés par Merrem. Il divise les Oiseaux en trois ordres : A. — SoRUR^. — Ne comprend que le genre fossile Archaeopteryx. B. — Ratit.«. — Cet ordre se compose des Oiseaux anormaux (Autruche, Casoar, Aptéryx), dont le sternum est formé par une plaque dépourvue de crête osseuse. C. — Carinat^. — Dans cet ordre viennent se ranger tous les autres Oiseaux, c'est-à-dire ceux dont le sternum est pourvu d'une crête sternale ou bréchet. Cet ordre se divise en quatre sous-ordres, savoir : I. — Drom^ognath^e (Crypturidae). II. — ScHizoGNATH^. Famillcs: 1. Charadriomorphae(Charadriidae, Scolopacidae) ; 2, Geranomorphae {Otidae, Gruidae, Psophiidae, Rhyno- chaetidae, Rallidae); 3. Cecomorphae [Laridae, Procellaridae, Colym- bidae, Alcidae) ; 4. Spheniscomorjjliae (Spheniscidae) ; 5. Alectomorphae (Tous les Gallinacés sauf les Tinamous) ; 6. Peristeromorphae (les Pigeons) ; 7. (2j Heterom.orphae [Opisthocomidae). III. Desmognath^e. Fam. : 1. Chenomorphœ {Anatidae, Palame- deidae); 2.Aniphimorphae (Pfiœnicopteridae); 3. Pelargomorphae (Héro- diens); 4, Dysporomorphae {iQ^Toû^^hwes deCuvier); 5. Aëtomorphœ (les Rapaces); 6. Psi ttacomorphae {\es Perroquets); 7. Coccygomor- phcB (Coliidae, Musophagidae, Cuculidae, Bucconidae, Rhamphastidae, Capitonidae, Galbulidae, les Anisodactyles et les Hétérodactyles) ; 8. Celeomorphae (Les Pics et les Torcols). IV. — iEGiTHOGNATH^. Fam. : Cypselomorphae {Trochilidae, Gypse- lidae, Caprimulgidae)', 2. Coracomorphae (Tous les Passereaux). Il est certain qu'un pareil système rend l'étude des Oiseaux fort difficile; dans le même ordre on trouve les familles les plus dispa- rates, et les groupes qui se rapprochent par leur conformation générale et leurs mœurs sont souvent disloqués et placés dans des ordres différents. (1) T. H. Huxley, On the cl(tssifica(ion of Birih. Pi-oc. zool. soc, 18G7. p. 4KJ. (2) Ibidem, 18G8, p. 304-311. IV. — 7 1)8 A. Dt HOIS Le professeur Sundevall fait remarquer, nou sans raison, que les caractères tirés des os du crâne sont loin d'être constants, même dans un ordre aussi naturel que celui des Rapaces. « Les processus basiptérygoïdiens des os sphenoïdaux, dit-il, sont semblables à ceux des Autruches chez les genres Strix et Gypogeranus, rudimentaires chez les Aqmla, Buteo, etc., mais manquent complètement chez la plupart des Rapaces ; ces Oiseaux-ci sont en général des Desmo- gnathes, mais chez VAquild clirysaëtos les maxillo-palatins sont parfaitement séparés, quoique très rapprochés, et chez le Gijpaëtus, ces os sont plus largement séparés que dans plusieurs Oiseaux Schizognathes, Huxley a observé lui-même que ces os sont séparés chez les Chouettes, et on pourra montrer plusieurs exceptions de cette sorte, ce qui prouve que la forme de ces os ne donne pas de bons caractères pour les groupes plus grands (I). » Nitzsch a voulu disposer les Oiseaux d'après la conformation des artères carotides; mais il a été reconnu que ces artères dilïèrent souvent chez les espèces d'un même genre. Nous voyons donc que la structure des parties internes est en général très variable et n'offre pas toujours de meilleurs caractères quelesparlies externes. Nitzsch a cependant fait faire un grand pas à l'ornithologie, en constatant que certains Passereaux européens sont dépourvus de l'appareil musculaire du larynx inférieur, découvert et décrit par Cuvier sous le nom de muscles chanteurs. Mais il ignorait qu'un grand nombre de Passereaux américains se trouvent dans le même cas, comme le reconnut bientôt J. Mûller. Quelques années plus tard (1839), Keyserling et Rlasius père découvrirent que tous les Passereaux chanteurs de l'Europe, à l'exception des Alouettes, ont le coté postérieur du tarse recouvert seulement de deux lamelles cornées, tandis que chez les Alouettes et les espèces dépourvues de l'appareil chanteur (RoUier, Guêpier, Martin -pêcheur, etc.), cette partie est divisée par plusieurs sutures transversales ou en écailles plus petites. Cette découverte attira l'attention de J. MuUer, qui ne tarda pas à constater qu'un grand nombre d'Oiseaux de l'Amérique, aussi bien que des espèces de l'ancien monde, sont également dépourvus de l'appareil chanteur et ont la partie postérieure du tarse divisée (Tyrannidés, Pipridés, Formicariidés, etc.) (2). Ces découvertes sont très impoilantes et l'on doit eu tenir compte ; (I) C. .1. SuNDKVALL,- Mclliodi HcUiirdIis ariuiii (nsjiotwDihiruni Icnldiiii'ii, p. Mil. Slockliolm, iHlL {!) MiiUer's AiTliiv, ISU, Jaiiri'sl),, p. 1^. NOLIVKLLK CLASSlTlCATIOX PlU)I»()SliK l'OlUl LIvS OISEAUX Ul) cette coucordance entre les caractères l'oiiruis par l'appareil chan- teur et par le tarse est vraiment remarquable. Cabanis chercha à en tirer parti pour la disposition systématique des Passereaux de Cuvier, et il fut ainsi le preuiier à débrouiller ce groupe, dont il fit trois ordres : 1° Oscines, composés des Oiseaux chanteurs, c'est-à-dire de ceux pourvus de l'appareil du chant; 2p Glamatores, ordre formé des groupes désignés aujourd'hui sous les noms de OUgomyodae, Tracheophonae, Pseuduscines et Anisodactijlae; 3" Strisores, ce troi- sième ordre comprend les Trochilidés, les Cypsélidés, les Capri- mulgidés, les Stéatornithidés, les Coliidés, les Musophagidés et les Opisthocomidés. Le quatrième ordre (Scansores), adopté par Cabanis, se compose des Zygodactyles et des Hétérodactyles (1). Je ne passerai pas en revue toutes les classifications ornitholo- giques présentées jusqu'à ce jour, mais je crois indispensable de résumer les plus récentes, dont l'une ou l'autre pourrait ne pas être connue de mes lecteurs. Je me bornerai du reste aux classifications de MM. Sundevall, Sclater et Max Fûrbringer ; celle du professeur Huxley a été examinée plus haut. CLASSIFICATION DU PROFESSEUR CARL SUNDEVALL (2) AgMEN PRIMUS. — PsiLOPyEDES OrDO I. — OsCINES Séries I. — Laminiplantares Cohors I. Cichlomorph.e. — Fani. [^-.i.Lusciniinae; 2. Saxicoiinae ; 3. Turdinae; 4. Cinclinae; 5. Henicurinae; 6. Myiophoninae; 7. Euci- chlinae ; 8. Acanthizinae ; 9. Cisticolinae ; iO. Malurinae; 11. Bra- (lypterinae ; 12. /Egitliininae : 13. Copsychinae; 14. Crateropodinae; 15. Brachypteryginae ; 16. Eupetinae ; 17. Malaconotinae ; 18. Hylo- pliilinae; 19. Troylodytinae ; 20. Toxostominae ; 21. Miminae ; 22. Vireoninae ; 23. Phyllopseustinae ; 24. Sylviinae ; 25. Calamodytinae; 26. Pteoedinae; 27. Pachycephalinae ; 28. Parinae; 29. Laniinae; 30. Ptilorhynchinae ; 3i. Ampelinae; 32. Pycnonotinae ; 33. Pliyllor- nithinae ; 34. Oriolinac ; 35. Artaminae ; 36. Campopkagiîiae ; 37. Prionopinae : 38. Dicrouiinac ; 39. Fircduluiac {Mnscicapa) : 40. (1) Wieomann's Archiv, 1847, p. 186 et p. 'M)!, el Muséum Heincanum, IIV 1830-180.3. (2) C. J. SuNDiîVALL, Mcllioili naliiralix (iriuui (lisponoidariiiti Iciitaineii, Storkholm, 1872 (3) Il est à remarquer que raiMeur termine le nom de la famille par in(n el non par if/fc comme c'est l'usage cl comme Ta prcscril le Congrès intenialioiial de zoologie de 1889. 100 A. DUBOIS Platystirinac ; M. Myiagrinae: 42. Miiscipetinae ; ¥S. Uhipidurinae ; 44. Muscicapinac {Hntalis) \ 45. Pericrocotinae ; iQ. Motacilliv.ae ; 47. Dendroecinae ; ^8. Sctopliaginae; 49. Icteriinac ; ^0. Ilemithrau- pinae ; ol. Pardalolinae. CoHORS II. CoNiROSTREs. — Faiii. : 1. Ploceiiiae ; 2. Viduinae ; 3. Acceiilofinae ; 4. Chloridinae; 5. Frinçiillinae ; 6. Loxiinae ; 7. Emberizinae ; 8. Zonotrichinae ; 9. Pitylinac ; 10. Arrononinae ; U. Cissopinac ; 12. Tarhyphoninnc; 13. Uhamphocclinac ; 14. Traupinac : 15. Tanagriiiae. CoHORS III. CoLiOMORPHvE. — Faiii.: 1. Chalcophcminae; 2. 1//^- hieinae; 3. Icterinae; 4. Calkieadinne ; 5, Sturninae; 6. Buplidr/inae ; 7. Fregilinae ; S. Nucifraginae; 9. darrulinae ; 10. Corvinae; 11. Sw/>- garrulinae ; 12. Gyinnorhininae; 13. Paradiseinae ; 14. Epimachinae ; 15. Irrisorinae. CoHORS IV. Certhiomorph/E. — Fani. : 1. Certhiinae ; 2. Sittinac ; 3. Acantliisittinae. CoHORS V. Cinnyrimorph/E. — Fam. : i. Arhelorhininae; 2. D/'f- panldlnae : 3. Nectariminae ; 4. Meliphaginae ; 5. Philcdoninae. CoHORS VI. Chelidonomorph.e. — Fam. : 1. Ilinindininae. Séries II. — Scutelliplantares CoHORS I. HoLASPiDEAE, — Faiii. : 1. Alaadinae; 2. Upupinae. CoHORsII. Endaspideae. — Fam. : 1. Faniariitiae ;2. Synallaxinae ; 3. Dimdrocolaptinae. GoHORS III. Exaspideae. — Fam. : 1 . Oxyrhynchinac ; 2. Tyranninae ; 3. Todinae ; 4. Piprinae. CohorsIV.Pycnaspideae. — Fam. :1. Rupicolinae;^. Ampelioninae ; 3. Tityrinae. CoHORS V. Taxaspidae. — 1. Païctinae; 2. ThamnophUinae ; 3. Myr- mornithinae ; 4. Hypsihaemoninac ; ^. Scytalopodinae. Ordo II. — Volucres Séries I. — Zvgodactyl.t: CoHORs I. Psittaci. — Divisés en six familles. CoHORs II. Pici. — Comprenant éiialement six familles. CoiiORS m. CocGYGES. — Fam.:l. IndicaUirindc : 2. Mcijdhii'iiiiiKic: 3, Ulniiiipitasiiiiai' ; 4. (iitlInilin'U' ; 5. Hucconintie; (i. Lcplosoiiiinac \1. CentropoiliiKii'; 8. /(inclosloiiuiicw ; 9. Ciintlindc: 10. Coccystinae ; 11. Diplopterinac; 12. Crotopliayiiuw. NOUVELLE CLASSIFICATION PROPOSÉE POUR LES OISEAUX 101 Séries II. — Anisodactyli CoHORS IV. CcENOMORPH.E. — Fam. : 1. Musophaginae ; 2. Coliinae; 3. Coraciinae, CoHORsV. Ampligulares. — Fam. : 1. Trogoninae ; 2. Podarginae; 3, Caprimulginae; 3. CypseUnae. CoHORS VI. LoNGiLiNGUES. — Divisés en douze familles (genre Trochilus de Linné). CoHORsVII. — SyndactyL/E. — Fam.: 1. Meropinae; 2. Prionitinae ; 3. Alcedininae; 4. Bucerolhiae. CoHORS VIII. Peristeroide.e. — Fam. : 1. Didinae; 2. Columbinac ; 3. Megapeliinae. Agmen secundus. — Ptilop.edes Ordo III. — Accipitres CoHORS I. Nyctharpages. — Divisés en quatre familles formées du genre Strix de Linné. CoHORS II. Hemeroharpages. — Huit familles (genre Falco, Lin.). GohorsIII. Saproharpages.— Fam. : 1. Gypaëtinae;'^. Vulturinae. CoHORsIV. Necroharpages. — Fam. .• 1. CarthaiHnae; 2. Polybo- rinae. Ordo IV. — Gallin^ CoHORS I. Tetraonomorph^e. — Fa.m.: l.Pteroclinac; 2. Tctraoïiinae. CoHORS II. Phasianomorph.e. — Fam. : 1. Pliasianinae; 2. Pavo- niaae ; 3. Perdicinae; 4. Hcmipodiinae {Turnix). CoHORS III. Macronyches. — Fam. : 1. Catheturinac; 2. Megapo- diinae. CoHORsIV.DuoDECIMPENNAT.^i:. — Fam.: 1. Cr((cinai';2. Penelopinac. CoHORS V. Struthioniformes. — Fam. : 1. Crypturinae. CoHORS VI. Surgrallatores. — Fam. 1. Thinocoiinac;''!. Chioni- dijiae. Ordo V. — Grallatores Séries I. — Altinares CoHORS I. Herodii. — Fam. : 1. Ardeinae. Cohors II. Pelargt. — Fam. : 1. Plataleinac ; 2, Ciconiinae ; 3. Ibinae ; 4. Scopinae. Séries II. — Humilinares Cohors III. Limicol.e. — Fam. : 1. Totoninae; 2. Himantopodinae. Cohors IV. Cursores. — Fam.: 1. Charadhinae ; 2. Otidinae; 3. Rhinochaetmae ; 4. Eurypyginae : 5. Gruinae: 6. Iinl,li}}a<' ; 7. Heliornithinai' ; 8. Palamedeinac, i02 A. DUBOIS Ordo VI. — Natatores CoHORS I. LoNoiPENNES. — Faiii. : 1. Stcrninm; 2. Rhîjnchopinae ; 3. Larinac. CoHORS II. Pygopodes. — Fam. : 1. Alcariae ; 2. Eudytinae (Colymbus) ; 3. Colijmbinae (Podiccps). CoHORS III. ToTiPALMATAE. — Faiii. : 1. Pelecaiùnae. CoHORs IV. TuBiNAREs. — Fam. : 1. Halodrominae ; 2. Procella- rinae ; 3. Diomedeinae. CoHORS V. Impennes. — Fam. : 1. Spheniscinae. CoHORS VI. Lamellirostres. — Fam. : 1. Phœnicopterinae ; 2. Anatinae. Ordo VII. — Proceres Cohors I. Proceres veri. — Fam. : 1. Struthioninae ; 2, Dro- maeinae. Cohors II. Subnobiles. — Fam. 1. Aptenjginae. Ordo VIII. — Saurur^ (fossile). Sundevall admettait, déjà eu 1833, que les Passereaux devaient se placer en tête de la classe, comme les plus parfaits des Oiseaux. La classification que je viens de résumer n'est eu quelque sorte qu'une nouvelle édition modifiée et complétée de celle que le savant pro- fesseur avait publiée en 1833 dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Stockholm. On peut reprocher à l'auteur d'avoir trop multiplié les familles qui, à vrai dire, ne sont que des sous-familles; d'autre part, certains groupes caractéristiques, comme les Phytotoma, par exemple, méritaient bien de former une famille spéciale. On est parfois étonné de la place assignée à certains genres, ainsi les Panurus, les /E(jithalm et les Accentor sont placés parmi les Conirostros ; les Upupa, entre les Alidaudae et les Furnariinae, tandis que \Q?,Irnsor, si voisins des Huppes et comme elles aniso- dactyles, se trouvent avec les Paradisiers et les Epimaques. Les Todus seraient aussi mieux à leur place près des Prionites que près des Tyrannidap. La cohorte des Coccyr/es renferme à la lois des Anisodactvles et des Zygodactyles, tandis que dans la série des Anisodactyles se trou- vent les Trofjonidap. et à leur suite les Podargidne,\es Caprinmlgidae, les Cypselidae, les Trorhtlidnc, les Mcropidac, etc. ; dans la famille des Capriinulgidae, on constate avec étounemeutle genre (Jlari'ola 1 NOUVELLE CLASSIFICATION PROPOSEE POUR LES OISEAUX lo:} Quoiqu'il en soit, le Tentamen de Sundevall est rempli de consi- dérations précieuses, et les vues exposées dans ce petit volume sont du plus grand intérêt. L'auteur a reconnu, dès 1830, que la confor- mation des ailes et du doigt postérieur s'accordait parfaitement avec les formes internes connues jusqu'alors, et que tout cela formait ensemble une démarcation distincte et parfaite entre les Passereaux propres et tout le reste des Oiseaux. CLASSIFICATION DE M. P.-L. SCLATER (1) Tout en admettant le groupement général du professeur Huxley, M. Sclater divise, dans son Nomeuclator, la classe des Oiseaux en 24 ordres, en commençant par les Passereaux. I. — AVES CARINAT^. /Egithognathina DliSMOGNATHINA SCHIZOGNATHINA Drom.kognathina 1. Passeres. 4. Coccyges. 11. ("oluinba'. 11*. CrypUirl. 2. Cypseli (Macro- 5. PsiUaci. 12. Gallinae. chires). 6. Striges. 13. Opisthoconii . 3. Pici. 7. Accipilres. 14. Grues. 8. Steganopodes. 15. Liinicola\ 9. Herodiones. 16. Gaviœ. 10. Anseres. 17. Pygopodes. 18. Impennes. 20. Apteryges. 21. Struthiones. II. — AVES RATIT^ Quelques années plus tard, M. Sclater remanie tant soit peu sou premier classement, intercale les groupes de l'ancien monde et porte le nombre des ordres de 21 à 26 (//>/*■, 1880). En fait, c'est toujours le système proposé par le piofesseur Huxley, comme l'auteur le reconnaît du reste lui-même, mais le groupement des subdivisions est plus méthodique. Voici, en résumé, l'exposé de cette classification : (1) P. L. Sclater et 0. Salvin, Nomenclator aoium neotropicalium. London, 1873. — Rewarka on the pret^ent state of the Systema avnim. Ibis, 1880, pp. .340 et 399. 104 A. DUBOIS SUBCL. CaRINAT/E Ordo I. — Passeres : a. Oscines ; Dentirostres, Latirostres, Tenui- rostrps,Conirnstrcs,CvMrirnH(r(>s. — /aOligomyoD/E. Fam.: 1. Oxyrham- phidae ; 2. TyrannichiP ; 3. Pipndae ; 4. Co(ingiilae ; 5. l*lnjtotomidae ; 6. Pittidac; 7. Philipittldnc ; S. Eurylapmidae. — c.TRACHEOPiiONAE : 1. Dendrocolaptidae; 2. Formicariidae ; 3. Pteroptochidae. — rf. Pseu- DOsciNES : 1. Atrichiidae; 2. Menuridae. Ordo II. — Picari^ : a. Pici : 1. Picidae ; 2. Jyngidae. — b. Cypseli : 1. Trorhilidae ; 2. Cypseli.dae; 3. Caprimulgidae. — c. Anisodactyl^e : 1. Coliidae ; 2. Alcedinidae ; 3. Bucerotidae ; ^. Upupidae; 5. Irriso- ridae; 6. Meropidrifi; 7. Momotidae ; 8. Todidae; 9. Coraciidae; 10. Leptosomidae ; 11. Podargidae: 12. Steatornitliidde. — rf. Hetero- DACTYL^: Trogonidae. — ^. Zygodactyl.e : i.Galbulidae;2. Bucconidae ; 3. Phamphastidae ; 4. Capitomdae ; 5. Indkatoridae. — /". Coccyges : 1. Cuculidae; 2. Musophagidae. Ordo III. — Psittaci : 1. Cacatuidae ; 2. Stringopidae ; 3. Palaeor- nithidae; 4. Psittncidae. Ordo IV. — Striges : 1. Strigidae; 2. Asionidae. Ordo V. — Accipitres : 1. Falconidac, ; 2. Cathartidae; 3, Serpen- tariidae. Ordo VI. — Steganopodes : 1. Fregiitidae ; 2. Phaëthontidae ; 3. Peleranidae ; 4. Phalarrocoracidae ; 5. Plotidae. Ordo VII. — Herodiones : 1. Ardeidae ; 2. Ciconiidae; 3. Plata- leidae. Ordo VIII. — Odontogloss^e : Phœnicopteridae. Ordo IX. — Palamade^ : Palamadeidac. Ordo X. — Anseres : Anatidde. Ordo XI. — Columb/e : 1. Carpophagidae ; 2. Columbidae ; 3. Gouridae ; 4. Didiincididae. Ordo XII. — Pterocletes : Pteroclidae. Ordo XIII. — Gallin^ : 1. Craddae ; 2. Megapodiidae ; 3. Tetrao- nidae ; 4. Phasianidae. Ordo XIV. — Opisthocomi : Opisthocomidae. Ordo XV. — Hemipodii : Ilemipodiidae. Ordo XVI. — Fulicarle : 1. Hallidae ; 2. lleliorniikidae. Ordo XVII. — Alectorides : 1. Aramidae; 2. Eurypygidae ; 3. Gruidae ; 4. Psoplnidue ; 5. Cariamidae ; 6. Otidae. Ordo XVIII. — Limicol/e : 1. Œdicncmidae ; 2. Parridae; 3. Charadriidae ; 4. Chionididne ; 5. Thinocoridae ; 6. Scolopacidae. Ordo XIX. — Gavie : Ijtridae. Ordo XX. — Tubinares : ProcelUiridac. NOUVELLE CLASSIFICATION PROPOSÉE POUR LES OISEAUX lOS Ordo XXI. — Pygopodes : 1. Colymbidae ; 2. Alcidae. Ordo XXII. — Impennes : Aptenodytidae. Ordo XXIII. — Crypturi : Tinamidœ. SuBCL. Ratit.e. Ordo XXIV. — Apteryges : Apterigidae. Ordo XXV. — Casuarii : Casuaridac. Ordo XXVI. — Struthiones : Struthionidae. Comme on le voit par ce qui précède, l'auteur qui avait d'abord fait un ordre distinct pour chacun des groupes qu'il désigne sous les noms de Cypseli, Pici et Coccyrjcs, les réunit en dernier lieu tous trois dans un même ordre « Picariae » ; les Coccyges passent ainsi des Desmognathesaux .Egithognathes. D'autre part, le nombre des ordres est augmenté pour les Echassiers et les Palmipèdes. CLASSIFICATION DE M. MAX FÙRBRINGER (I) Plus récemment, M. Max Fiirbringer, après de longues et de patientes recherches sur le squelette, les nerfs et sur le système musculaire de la poitrine, des épaules et de la région voisine des ailes des Oiseaux, présente un système oruithologique basé sur la structure de ces parties. Il est évident que l'auteur, ayant choisi un autre système d'organes pour caractériser les différentes divisions de la classe des Oiseaux, ne pouvait arriver aux mêmes résultats que le professeur Huxley dans le groupement des familles. Je n'examinerai pas dans ses détails le volumineux mémoire de M. Fiirbringer (2 vol. in-fo comprenant 1751 pages), qui fourmille de faits intéressants, et je me bornerai à résumer sa classification. Celle-ci, comme celle du professeur anglais, débute par les Oiseaux les moins parfaits et par le genre fossile Archœopteryx. SuBCL. I. — SaURUR^ Ordre I. Archornithes. — Fam. *Archaeopterygidàe (2), SuBCL. II. — Ornitur^ Ordo II. Struthiornithes. — Fam. Struthionidae. Cl) Bijdragen tôt de Dierkunde, V6' Aflev. Amsterdam, 1888. (2) Les familles précédées d'un astérisque ne comprennent que des genres fossiles. 106 V. DUBOIS Ordo m. ]\heornithes. — Fam. nhriilac. Ordo IV. HippALECTRYORNiTHES. — Faiii. t 1. DrowProc"0(lings, olc, ji. '.Wk 18G0, On some lujbrids ducks, by Al. Nowton. (2) Conimnnicalion de M. .lolin Handcock. (3)P. ;;()!•, VIII, London, I8:{:j. (i) Ilyhridity in animais. Tlie arnoriran journal of science and ails. May iS'iî. (;i) P. 107, IX, 1830. ((j) The foioler in iTeland, p. 36. London, 1S8G. (7) Voy. : TlieField, 31 mai 1890. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 129 Description Hybride tué à Comacchio, du Musée de Florence : « Bec cendré sur les cotés et noir au milieu; pieds jaunâtres, membranes noirâtres, formes et teintes du plumage du cf D. acuta, mais la tête a le vert obscur du cT A. bmchas, la poitrine est teintée de châtain clair, le collier est blanc et large de 3 centimètres (1) ». Hybride tué à Naples, du Musée de Florence : plus jeune que le précédent et montre davantage les caractères de l'i. boschas, mais il est de moindre taille. La tête est d'un brun noirâtre sur un fond plus clair, il n'y a pas de trace de collier blanc ; la poitrine est uiarron foncé ; le dos est comme la tète, le spéculum clair, bien marqué dans le précédent, l'est peu dans celui-ci. Les sous- caudales, qui sont noires dans le n» 1886, sont blanches lavées de marron. Le bec et les pieds ont les proportions du D. acuta (2). » Hybride tué à Brème, Musée de Milan : « Le bec noir, un peu allongé, rappelle assez celui de V acuta. Tête noirâtre, à reflets verts. Un collier blanc. Poitrine couleur de rouille en haut, d'un blanc rougeâtre en bas. Cette dernière couleur est celle de l'abdomen et des flancs, dont les plumes sont traversées par de très fines lignes brunes ondulées. Dos et couvertures supérieures (de la base) des ailes blanc-cendré, traversés de même par de fines brunes. Rémiges brun cendré, miroir vert métallique, bordé en-dessus de brun rougeâtre, et dessous (l'aile étant dans la position du repos) d'un double bord, noir foncé et blanc. Une partie des grandes couver- tures des ailes est noire, de sorte que, les ailes étant fermées, on voit deux longues taches noires, à reflets violacés; pennes exté- rieures de la queue cendrées, bordées de blanc ; les deux moyennes noir à reflets verts, plus longues, effilées, et courbées en haut. L'aspect général de l'oiseau paraît assez tenir le milieu entre les deux espèces (3). » Hybrides cT du Musée d'Amsterdam, le premier : Tête brun-noirâtre avec reflets métalliques, au cou une bande blanche, montant aux deux côtés de la nuque; jabot brun-pourpré, poitrine et flancs du corps avec des lignes transversales blanches et noir-brunâtre, les parties supérieures de la même couleur, mais plus brunes. Couver- tures des ailes gris-brun, miroir vert avec bande brune comme (i) Description faite sur nature par M. le prof. Henri H. Gii^lioli, et qui nous est adressée par ce dernier. (2) Description faite pour nous par le même. (3) Description faite également pour nous par M. prof. Sordelli. IV. - 9 130 A. SUCHETET chez Vacuta, plumes des épaules noires et blanches, celles en dehors avec des taches noires. Couvertures de la queue roussâtres avec marges blanches et lignes transversales; celles du milieu noires et recourbées, mais pas dans toute leur longueur. Sous-couvertures de la queue brunes avec des marges blanches, croupion brun noirâtre à marges plus claires. Bec noir au milieu, aux côtés bleu grisâtre, yeux bruns, pattes roussâtres, palames plus foncées. Le second : Tête brun noirâtre avec reflets métalliques, bande au cou large et blanche, toutes les petites plumes avec des marges brun-pourpré montant aux deux côtés de la nuque dans une pointe, la nuque gris brunâtre. Jabot brun-pourpré, toutes les plumes finissant en des marges brun-blanc. Partie antérieure de la poitrine blanche, du milieu jusqu'au ventre, Ijlanche, avec des lignes transversales gris noir, ventre de la même couleur. Couver- tures des ailes gris-brun avec des marges plus claires, miroir vert, en avant avec bande brune comme chez A. acutaet finissant en une bande noire et blanche; rémiges gris-noir; épaules grises. Plumes de la queue, celles du milieu noir-grisâtre, un peu recourbées, les autres gris-foncé avec marges blanchâtres. Sous-couvertures de la queue noires à l'extérieur avec des marges blanches ; celles de dessus et le croupion sont gris noirâtre avec marges brun-clair. Bec, bleu foncé sur les côtés, le milieu noir, yeux bruns, pattes roussâtres, palames plus foncées. » Hybride 9 du Musée d\Ai)isterdremier individu (1) ». (1) l)cscii|ili()ii failc |i:ir M. v;in WickcvdorlCioiniiiclin cl |iiil)lirc dans .Ncdcr- landscli Tijdsclirifl voor de Dicrkiindc, 111, |i. ■Wil. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 133 Hybr/ile cT tué lUim la Hollaii'le septentrionale, collection de M. vcui, IVickei-oort-Crommelin : « Ressemble en général, par les formes et les couleurs du plumage, au second des individus que nous venons de signaler ; il offre toutefois quelques modifications dans les teintes, d'ailleurs il porte encore des restes de la première livrée, les plumes se voient surtout au cou, aux scapulaires et aux flancs; elles sont pareilles à celles du jeune Pilet. Mais ce qui caractérise surtout l'Oiseau, et le fait différer des deux individus cités plus haut, c'est qu'il a le bec formé comme celui du Canard ordinaire, coloré comme celui de l'.l. acnta, et que les pieds qui, par la structui'e, rappellent ceux de VA. boschas, ont cependant une teinte cendrée un peu mariée de jaunâtre. Ce Canard présente, quant à la conformation des diverses parties delà trachée, les mêmes signes caractéristiques que le Canard ordinaire ; les anneaux ont lé même diamètre, la protubérance osseuse à la ].)il'urcation de cet organe, et offre la même forme et la même dimension, et les bronches sont disposées de la même manière que chez cette espèce. Mais cette trachée n'égale môme pas en longueur celle de l'A. boschas\ c'est donc encore par cette particularité que l'Oiseau se distingue de l'individu auquel ou vient de le comparer, et qui se caractérise surtout par la longueur excessive de cet organe (1) ». Hybride cT de la collection de M. le baron Ed. de Selys-Longchamps . « Bec de forme intermédiaire, ainsi que la queue, dont les deux rectrices médianes sont un peu plus longues que les autres et recourbées en haut. Plumage voisin de Vacuta par le dos, le ventre et les ailes, mais le miroir plus grand, plus brillant. Couleur de la tête comme le boschas, mais moins verte, ayant au bas et en avant du cou un demi-collier blanc plus large, remontant en s'amincis- sant sur les cotés vers la nuque, comme chezl'rtcî/to; haut de la poitrine sous le collier rappelant le boschas par des ondes brun roussâtre (2). » Hybride taé sur la Garonne, collection de M. Lacroix, de Toulouse. « Tête et cou d'un gris de Souris, suivis d'un collier blanc d'argent étroit et en forme de bague; haut de la poitrine d'un roux marron vif, grandes plumes des ailes d'un blanc pur, petites et moyennes couvertures d'un roux très-clair, miroir couleur lilas pâle, dessus (t) Description faite par M. vaii Wickevoort Crommelin et publiée dans les Archives des sciences exactes et naturelles de von Baunliauer, 11, p. 450-451, 1867, puis dans le Bulletin de la Société Nationale d'Acclimatation, p. 784, IBGB. 2) Description faite par M. le baron de Selys-Longchamps et ]iubliée dans le RuUetin de 1" Académie des sciences de Beigiciue, XXlll, 2' partie, 185(i. 134 A. SUCHETET (lu dos presque effacé, sous-caudales violet gris-clair, queue blanc sale ; pieds rouge rose très pâle; bec gris, vineux. La forme géné- rale est asez élancée, le cou est long et mince comme celui du Canard Pilet (1). » Hybride tué près de NeiDcastle-on-Tyne , collection de M. John Ilandeolk : « La forme et la couleur sont plutôt celles de VA. (irula que celles de VA. hoschas. Par son bec et sa tète il a plus de ra])port avecTi. acuta qu'uvec VA. hoschas. » Tête et cou bruns, derrière du cou brun et vert luisant, presque tout à fait comme le cou de VA. hoschas. Il présente deux stries blanches, une de chaque côté de la ligne médiane postérieure, qui font voir le collier blanc s'étendant presque jusque sur le derrière de la tète. Dos comme celui de IM. hoschas, poitrine et abdomen, couvertures et rémiges, sous-caudales noires, la partie blanche autour de l'anus, sont comme chez IM. acuta. Les deux plumes de la partie supérieure de la queue sont recourbées en haut, cependant pas autant que chez VA. hoschas (2). » Nous ne pouvons donner la description de l'exemplaire ayant appartenu à M. Reid, de Doncaster, le Magazine of natural History n'ayant rien publié à ce sujet. Les renseignements donnés par Sir Payne-Gallway sur l'exemplaire appartenant à M. Law, de Goughal, sont très incomplets. Le rév. Macpherson, de Garlishe, ne nous a non plus fourni d'indications sur l'hybride rapporté de Palestine par M. Carron Tristram, de Durham, hybride qui fut tué dans le « Holyland » par un habitant du pays (3). Quant aux deux sujets dont a parlé M. de Reltner, nous avons vu qu'on ne savait ce qu'ils étaient devenus. Enlin les deux exemplaires tués sur la rivière Avon, Christchurch, par M. Grantly F. Berkeley, ayant été vendus, M. Ed. Hart peut seulement se rappeler ({ue le mâle avait la tète grise du hoschas et le collier blanc, mais s'étendant derrière le cou jusqu'à la tête; le reste du plumage ressemblait au hoschas, leçon était plus long; certaines plumes de la queue ressemblaient comme forme à Vacula. La femelle avait le cou plus long que celui de la femelle A. hoschas ainsi que les deux plumes centrales, elle ressem- blait à cette dernière. (1) Catalogue raisonné des Oiseaux obsercés dans les l'yréni'cs fruiiniises et les régions limitrophes. Toulouse et Paris, 187;M87;j. (2) DescripUoii faite pour uous par M. le D' Enilileloii, de Newcasllc En parlant de cet Oiseau, le Majiazine of natural iiistory avait dit siMilement ((ue son plumage tenait du mâle de la première espèce (le Wild Dn<'k) et de la femelle de la seconde (le Pinlal). (3) Peut-être cet auteur donne t-il le signalement de cet Oiseau dans son ouvrage de la faune de la Palestine. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Kîo Anas boschas cL Querquedula crecca Si l'on eu croit sir Alfred Newton, V Anas bi maculât a de Keyserlin;^ et de Blasius, VAnas ijlocitaus de Gmelin (mais point celui de Pallas), descendent du Canard sauvage (1. boschas Linné) et de la Sarcelle [Querquedula crecca, Steph.). Le professeur Newton est arrivé à cette conclusion, non seulement à la suite d'observations répétées sur des spécimens décrits par Vigors(lj, qui sont mainte- nant au British Muséum, mais aussi parce qu'il a vu plusieurs oiseaux de cette sorte dans différentes collections (2). M. Tliomes et M. Bartlett (3) avaient déjà émis cette opinion (4). L'avis du professeur Newton est encore celui de M. van Wickevoort Crom- melin (5). Mais d'autres naturalistes ne partagent point cette majiière de voir. M. de Selys-Lougcliamps, enti'e autres, pense que VA. bimaculata et l'I. (jlucilans viennent du croisement de VA. penelope et l'.l. boschas. M. Grantley F. Berkely est de cette opinion (6), ainsi que le prince Bonaparte (7), Degland et Gerbe disent que la cbose est probable (8), il n'y a môme aucun doute d'après M. Jolin Handcock (9). Trois exemplaires décrits par MM. van Wickevoort Crommelin, van Bemmelen et Severtzow ne paraissent pas avoir été critiqués; nous donnerons la description de ces Oiseaux, ainsi que celle de trois autres que le Rev. Macpherson, de Garlisle, nous a indiqués. Ces six exemplaires, tués ou capturés récemment, sont tous du sexe mâle. Le premier capturé, eu Hollande pendant l'année 1862, se trouve dans la collection de M. van Wickevoort Crommelin, à Harlem ; le deuxième, abattu près de Leyde, est conservé dans les galeries du Muséum national des Pays-Bas; le troisième, tué en 1883 dans le gouvernement de Bjasan (Russie), a été entre les mains du feu pro- (1) Linn. Trans., XIV, p. 559. (2) Voyez 0«' a hyhrid Duck. Procecd, of. Ilie zoo'. Society of Loiulon, 18(U. (3) Cité par Newton, inop. cité. (4) The zoologiste. (5) Arcliives Néerlandaises des sciences e.Kacles et naturelles. Harlem. (6) Field, n" du 16 mars 18G1. (7) Cité par Olplie (îalliard, ConiribiUions ii la Faune ornitkologique de l'Eu- rope occidentale, fascicule IV. Anatidae. (8) Ornithologie européenne, (9) « The Bimaculated Duck of Bewick and Gawell is a hybrid betvveen the Wigeon and the Teal » History transactions, Northumberland, Durham, etc. Vî, p. 153, 136 A. SUCHETET fesseur Severtzow, de Moscou ; le quatrième, tué en Hollande deux ans plus tard, appartient à M. J. M. Pick de North Haven (Angle- terre), mais il est actuellement chez M. Hart, de Christcluirch, (jui l'a préparé. Celui-ci conserve dans sou Muséum le cinquième exem- plaira qui fut tué dans les environs de Poole (Dorset) pendant le mois de janvier 1861. Enfin le sixième se trouve chez M. J. H. Guer- ney de KeswiGk,Novwick, il a été acheté par M. Hore au marché de Devonport; cet Oiseau avait été tué dans le Devonshire. Il a, nous dit son propriétaire, la poitrine d'nn Anas crecca. Les autres parties de sou plumage ressemblent beaucoup à VA. bosclias cf. Le Rév. Macpherson nous a bien indiqué un autre exemplaire trouvé par ses cousins, MM. Macpherson, dans une maison de ferme du Sussex, mais ce Canard, qui était dans une caisse avec d'autres Oiseaux, ne portait aucune indication de son lieu d'origine. L'aqua- relle faite d'après nature par les cousins du Révérend, aquarelle que celui-ci nous a obligeamment envoyée, ne nous a point paru du reste prouver l'origine hybride de l'Oiseau. L'exemplaire de M. Pike a été examiné lorsqu'il était encore en chair, par MM. Macpherson et Hart; tous deux pensent qu'il provient de VA. Bosclias et de VA. crecca. Voici, du reste, les rensei- gnements que M. Hart a bien voulu nous envoyer sur ces deux hybrides : Exemplaire de M. Pick : tête et cou vert sombre avec plumes de couleur châtaigne sur chaque côté et au-dessus des yeux , avec des plumes vertes, une bande sombre traverse la poitrine comme chez l'^. boschas, mais chaque plume a une tache sombre; les flancs sont tachetés, le ventre brun; les spéculum de la couleur du crecca; les jambes jaune ocre sombre. Exemplaire de M. llart : La couleur châtaigne des deux côtés de la face est plus prononcée que chez l'exemplaire de M. Pick, le spéculum est comme chez le crecca. En parlant de la couleur de la poitrine et des plumes, M. Hart s'exprime ainsi : « It bas the che- snunt band across the chest like boschas, and eacli feather spolted like crecca. » Ces deux exemplaires paraissent donc se ressembler; ils ressem- bleraient aussi à l'individu décrit par le professeur Severtzow. Celui-ci, (fui ne connaissait ])oint les descriptions déjà faites de l'hybride de .1. crecca X buschas et même aucune citation de cet hybride, est entré dans de nombreux détails sur la couleur et la conformation de l'Oiseau, qui avait été tué dans le gouvernement de Rjâsan en avril 1883. Après avoir donné les descriptions de MM. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 137 van Wickevoort Croramelin et van Bemmelen, nous reproduirons en grande partie la description du feu professeur. 1° Mâle adulte, capturé le 13 mars 1868 et adressé à M. Crommelin : « Pour la taille, un peu inférieur au Canard ordinaire; bec formé comme celui-ci, mais un peu plus court, coloré de noir en dessus et de vert foncé sur les côtés, à lamelles plus apparentes ; les pieds pareils à ceux de la même espèce. Le dessus de la tète est d'un roux de rouille pointillé d'une teinte plus foncée et un peu plus claire autour de l'œil; au-dessous et derrière cet organe existe une bande d'un vert foncé à reflets, qui s'étend jusqu'à la nuque; celle-ci est de même couleur, ainsi qu'un large collier qui entoure tout le bas du cou ; point de collier blanc. Les joues sont d'un roux ferrugineux, plus foncé à la gorge ; cette couleur couvre toute l'éten- due qui se trouve entre les deux bandes vertes; elle ne formepas deux taches distinctes, comme c'est le cas dans les Canards célèbres, tués en Angleterre ; il existe cependant une raie entrecoupée, formée de quelques plumes d'un vert foncé, et traversant la grande tache rousse de haut en bas, réunissant ainsi la bande verte de l'œil au collier du bas du cou. La poitrine est colorée comme chez \'A7ins boschas, mais d'une teinte plus claire et marquée de taches pareilles à celles de VAnas crecca, niais moins distinctes. Les autres parties inférieures semblables à celles du Canard ordinaire, mais les raies en zigzags des flancs moins fines. Le dos, comme celui de cette dernière espèce, mais marqué de zigzags comme chez la petite Sarcelle, quoique plus fins. Le croupion et la queue semblables aux uîêmes parties de VAnas boschas ; cependant aucune des couvertures supérieures n'est recourbée en haut et les deux pennes médianes sont pareilles à celles de VAnas crecca, un peu allongées et pointues comme chez cette espèce. Les ailes et les scapulaires formées comme chez le Canard ordinaire ; ces der- nières ont cependant des raies en zigzags plus distinctes ; couver- tures supérieures d'un gris de plomb comme chez la petite Sarcelle ; une bande noire surmontant le miroir, qui est noir comme chez la dernière espèce, le beau vert à reflets étant réduit à la partie supé- rieure de quelques plumes, seulement un peu de roux, au-dessus du miroir; une large bande blanche borde le miroir en dessous ».(!) 2° Exemplaire conservé au Musée national des Pays-Bas à Leyde; description faite par M. van Wickevoort Crommelin et M. van Bem- melen :■« Les ailes, y compris le miroir, le dos et les autres parties supérieures pareils à ceux du mâle de VA . boschas ; le dessous de la queue du mâle de la même espèce, mais les couvertures mitoyennes (1) Canards observés e7i Hollande. Archives néerlandaises, p. 331 et 332. 138 A. SUCHETET moins recourbées ; le dessous de la queue comme chez la femelle de ri. crecca, cependant pas autant de taches; le jabot et le haut de la poitrine d'un brun marron, ainsi que dans le Canard ordinaire, mais varié de taches noires en croissants ; le collier, le bas de la poitrine, le ventre semblables à ceux du mâle de IM, hoschas, ainsi que les autres parties inférieures; mais sur les lianes se trouvent de grandes taches brunâtres, telles qu'on en remarque chez la femelle de l'.l. crecca; le dessus de la tête comme dans 1' 1. bosclias mâle, le vert à reflets plus pâles ; le reste de la tète et une raie étroite aux deux côtés du front comme dans la femelle de l'.l. crecca; la gorge et le devant du cou d'un brun rougeâtre clair; le bec, mesurant 47™'^, est noir à la base; les bords et une grande tache sur le devant de la mandibule supérieure de couleur orange, les pieds jaunâtres comme ceux de l'.l. hoi^clKis; taille moyenne entre celle des deux espèces citées, mais se rapprochant [)lus de celle du Canard ordinaire (1). 3" Exemplaire du professeur Severtzow, décrit par ce dernier (2) : « Mandibule supérieure gris bleuâtre ; . . . . mandilmle inférieure, presque noire ; la couleur jaunâtre du bec de l'.l. boschas apparaît cependant à travers le gris de la mandibule supérieure et se montre autrement dans les lamelles des bordures... Les pieds sont d'un jaune rougeâtre, comme chez 1. boschas, les membranes digitales sont cependant plus noirâtre foncé. Les plumes du front sont brun noir, leurs extrémités sont en partie jaune de rouille, en partie gris jaune blême. Les plumes du sommet de la tête sont aussi brun noir, vers les sourcils, elles chatoient en partie sur le vert, toutes larges à leur extrémité et d'un rouge de rouille foncé ; pareillement la nuque, les tempes. La moitié supérieure du cou, tout le collier (à la partie inférieure du cou) sont d'un vert métallique foncé. La tête et les côtés du cou sont rouge de rouille comme chez .1. crecca; la gorge noirâtre et brun châtain, les plumes sont finement bordées de rouille blan- châtre Dans leur ensemble les couleurs de la tête et du cou sont exactement intermédiaires entre les deux races d'origine. La partie antérieure du dos, près du cou, d'un Itrun noirâtre peu accentué, avec des ondulations en travers d'uu brun jaune pâle; en avançant vers le milieu du dos, ces ondulations s'elïacent peu à peu et la teinte des plumes devient uniforme tout en conservant de faibles traces de ces ondulations qui deviennent alors plus (1) Tijdschrift, voor de Dierkundo, II. (2) Bulletin de la Société des Naturalistes de Moscou. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 13U claires et bordées de brun mate et de gris jaunâtre peu accentué. Les plumes des épaules sont en général marquées de fines raies ondulant en travers qui forment des zigzags variant du brun noirâtre au jaune rouille, excepté les plus intérieures vers le dos qui sont brun mat, et les dernières et les plus longues qui sont gris-brun clair ; toutes ces plumes de couleur uniforme sont fortement bor- dées de gris jaunâtre. Le derrière du dos est assez foncé, cependant de couleur matte brun-noir, s'assombrissant peu à peu sur le crou- pion et présentant la teinte noir velouté des couvertures supé- rieures de la queue Les couvertures des ailes sont gris-cendré, assez clair, tirant un peu sur le brun ; les petites couvertures de derrière sont de couleur uniforme, celles du devant sont bordées plus clair, mais couvertes aussi faiblement de rouge de rouille, celles du milieu ont des bordures noir de velours, quelques-unes de devant ont des bordures brun-châtain ; les grandes pareillement bordées de noir de velours, mais beaucoup plus larges, se rétrécissant sur celles de devant et se changeant en brun gris ; on aperçoit en avant de l'extrémité foncée, une bande transversale assez large, de couleur gris blanchâtre, mais un peu masquée ; cette bande manque aux grandes couvertures de derrière. Les quatre pennes tertiaires de l'aile sont allongées et pointues, la plus longue a quatre centi- mètres, elle est à peine de trois centimètres plus courte que les plus longues pennes primaires ; toutes les quatre sont gris brun pâle, bordées de gris jaunâtre très clair ; les secondaires diminuent dans leur longueur, les deux dernières sont encore effilées, elles sont d'un gris cendré fin avec larges bordures noir velouté; vers l'intérieur cette couleur se change peu à peu en gris. Les six pennes du milieu sont d'un magnifique vert d'émeraude, se termi- nant au tiers par du noir de velours; toutes ont leurs barbes inté- rieures gris foncé, tirant un peu sur le brunâtre. Cette couleur des pennes secondaires, s'accordaut avec les extrémités noires des grandes couvertures, forme de tous côtés un miroir bordé de noir de velours dont la couleur est entièrement vert métallique, bril- lant aussi bien dans l'ombre que dans la lumière, comme cela arrive chez le crecça ; mais lorsqu'on place l'Oiseau dans une lumière passagère, cette couleur verte se change en un violet métal- lique comme chez r.4. hoschas; sans lumière le miroir se montre en partie vert, en partie violet. Quant aux pennes primaires, elles sont, comme chez presque tous les Canards, gris d'oie bordées de gris plus clair. En ce qui concerne les rectrices, les quatre médianes sont gris d'oie, avec bordures gris jaunâtre ; les autres 140 A. SUCHETET gris clair, bordées largement de blanc jaunâtre. Près du corps, les couvertures inférieures des ailes sont blanches, à leur l)ase elles sont gris brun clair Les plumes du jabot sont pour la plu- part d'un rouge de rouille, toutes sont bordées assez largement en travers de brun noir.... Sur la partie antérieure du thorax, près du jabot, toutes les plumes portent des taches ovales ou demi-rondes de couleur foncée et des bordures entières n'ayant d'interruption qu'à la naissance des plumes. La couleur du fond est ici pâle rouille jaunâtre, le dessin est mat brun noirâtre, puis la couleur du fond, aussi bien que le dessin, deviennent peu à peu comme ceux de la partie postérieure de la poitrine, où la bordure foncée est remplacée par des ondulations plus fortes vers le devant et plus fines vers le ventre, et où la couleur claire se change en blanc Les plumes du ventre sont, à mi-partie de la racine, d'un blanc pur ; l'autre moitié, qui se dirige vers l'extrémité, est plus grisâtre et ondulée transversalement d'un gris foncé fin et bordée largement de blanc. . .Les couvertures inférieures de la queue entièrement noires de velours comme les supérieures. Sur toutes les parties du corps une couleur assez intermédiaire entre les deux espèces mères. Les bandes transversales du jabot, étrangères à ces dernières et changées par l'intluence de l'.l. bouchas, se rapprochent aisément des marques typiques du jabot de l'.l. crecca. Les nombreuses petites plumes variées (brun blanchâtre avec taches noirâtres) du devant de la tète qui entourent la racine du bec, et les quelques plumes des couver- tures supérieures de la queue qui sont bordées de couleur claire, indiquent que cet hybride a revêtu l'habit de noces. Le professeur Severtzow fait savoir que l'Oiseau, dont on vient de donner la description en grande partie, fut acheté peu de temps après sa mort, sur le marché à gibier de Moscou, le 15 (27) avril, par un habile préparateur qui prit soin d'examiner les testicules ; 11 les trouva aussi bien conformés et aussi forts que le sont ceux de r.4. bosrhas à l'époque du printemps. Le professeur pense que ce développement complet des parties génitales prouve que cet hybride était capable de se reproduire et que déjà il avait dû s'accoupler? Nous croyons qu'il n'en est rien. Nous avons examiné, avec M. le D^" Camille Dareste, des testicules d'hybrides de Colomhi.dés. Ces testicules étaient parfaitement normaux, les hybrides n'avaient jamais pu cependant se reproduire, même avec les femelles des deux espèces pures auxquelles ils devaient leur naissance. Ajoutons que les testicules d'un des deux hybrides contenaient des sperma- tozoïdes entiers et sans (léfonnation. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 141 M. Severtzow lit l'cicquisitiou de l'hybride .1. crecca x A. boschas seulement au mois de mai, alors que l'Oiseau était déjà mis en peau; heureusement sa longueur et sa largeur avaient été mesurées lors- qu'il était encore en chair. Ces mesures en pouces anglais sont les suivantes ; « Longueur totale (pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue) 23" 2 = 59^11 ; ailes, mesurées de la courbure à la pointe 11" G = 29cm,5, largeur 38" = 96^^ 4; queue 4' 5; tarse, r 8; doigt médian, 2"; sommet du bec, 2" 1. Le professeur pense que ces mesures peuvent indiquer le sens de deux facteurs, soit ,1. crecca cf et A. bouchas 9, parce que, ajoute-t-il, Toeuf de l'A. boschas 9 est seul capable de produire un hybride aussi grand, l'œuf de IM. crecca, beaucoup plus petit, ne saurait le faire. Cette opinion ne nous parait pas justifiée. Ne voyons-nous pas tous les jours des animaux 9 de petite taille donner le jour à des produits de grande taille ? Sans autres indications que celles développées par le feu profes- seur, le sens des deux facteurs dans cette production hybride ne nous parait point pouvoir être déterminé. M. van Wickevoort Crommelin nous fait remarquer que si l'on compare la description donnée par le professeur Severtzow avec celle faite par lui de l'hybride qu'il possède et qui paraît provenir des mêmes espèces, on s'aperçoit que les deux spécimens diffèrent l'un de l'autre, tout en présentant des ressemblances entre eux. En effet la coloration de la tête, du cou, du dos, de la queue, des ailes et des parties inférieures se ressemblent beaucoup dans les deux individus ; cependant le miroir du spécimen de M. van Wichevoort Crommelin est bordé en dessous d'une bande blanche qui manque chez celui de M. Severtzow, et les raies blanches propres au mâle de l'.l. crecca, et qui se trouvent également aux côtés du cou de l'hybride de M. Severtzow, manquent totalement chez celui de M. Crommelin, cet exemplaire a le bec et les pieds presque pareils à ceux de VA, boschas, tandis que ces mêmes parties de l'Oiseau de M. Severtzow ressemblent surtout à celles de VA. crecca. Dans ses Additions à la Récapitulation des hybrides observés chez les Anatidés (1), M. de Selys Longcharaps avait mentionné au titre Anas boschas x Anas crecca, un sujet également de sexe mâle, conservé au Muséum de Paris. Il en avait donné la description, sans indiquer si cet individu avait été tué à l'état sauvage. Il nous est impossible d'indiquer sa provenance, car, nous écrit 0) Biillelin de l'Académie des Sciences de Bruxelles, XXIll, 2' partie, 18ufj. 142 A. SUCHETET M. Oustalet, « cet hybride a dû être réformé, il y a pins de viugt- ciiiq ans, avant que M. Milue-Edwards ait fait dresser le catalogue méthodique de la galerie, ou bien il a été signalé par erreur par M. de Selys-Longchanips, car il n'en existe aucune mention sur les registres du Muséum ». Anas boschas et Chaulelasmus streperus (1). Nous avons lu dans une brochure écrite par M, le comte Arrigoni degli Oddi qu'il existait dans la collection du comte Ninni à Venise un hybride d'Ànas boschas et de Chaulelasnms streperus. M. Oddi remarque que c'est un très bel Oiseau qui fut tué dans l'estuaire de Venise au mois de mai (2). Dafila acuta et Querquedula crecca. Deux individus cT 6t $ que l'on suppose provenir de ce croise- ment sont conservés dans la collection de M. van Wickevoort Crom- melin à Harlem; un troisième du sexe $ se voit dans la collection de M. le comte degli Oddi à Padoue (2). C'est M. X. A. van Bemmelen, directeur du Jardin zoologique de Rotterdam, qui fit don à M. Crommelin du premier individu. Cet Oiseau, après avoir été pris vivant dans une canardière en Hollande, le 2o février 1868, vécut pendant près de trois ans dans l'établisse- ment zoologique de Rotterdam et mourut le 26 décembre 1870 (3). M. A. A. van Bemmelen l'inscrivit tout d'abord dans son premier Annuaire (4) comme hybride d'.t. acitta et de Querquedula circia, erreur, paraît-il, qui fut corrigée dans le second volume (5) où on lui attribue l'origine. 1, acutaX Querquedula crecca. Cette manière de voir a paru à M. van Wickevoort Crommelin la plus rationnelle puisque ce sont, dit-il, les deux espèces auxquelles l'Oiseau semble le plusse rapprocher; on ne saurait cependant, ajoute-il, l'iden- tifiera aucune des deux, ni le rapporter à aucuue autre espèce connue. (1) Auli-es noms : C.haihliodus slrepera, Querquedula slrepera, Ktinorhynclins slrepcra. (2) Nota sopra uno ihrido arti/iciale, p. (j. Rovigo, 1885. {\i) Voyez pour ces renseignements et les suivants : J. V. van \\icUevi)orl-Croni- melin, Note sur quelques Canards observés en Hollande. Arcliives néerlandaises, p. i;i4 et 133, 1872. (4) Jaarb. Rott. Dierg., I, p. 150. (ij) Jaarb. Rott. Dierg., II, p. 97. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 143 « Ce Canard est pour la taille, les formes générales, le bec et les pieds, intermédiaire entre le Pilet et la petite Sarcelle; cependant il se rapproche plus de cette dernière. Le dessus de la tête est brun foncé, varié de petites taches noires comme chez VAnas acuta ; les côtés de la tête, les joues, la nuque et le cou sont colorés comme chez r Inrts crecca ; toutefois il n'existe pas de raies blanches lon- geant la bande verte ; le rouge des joues est d'une teinte plus claire et traversée par une raie noirâtre. La poitrine est pareille à celle de la petite Sarcelle, mais les taches sont moins nombreuses et moins apparentes. Les flancs ressemblent à ceux du Pilet, cepen- dant les zigzags sont moins tins. Les sous-caudales et les rectrices sont pareilles à celles de cette dernière espèce, néanmoins les deux pennes médianes sensiblement plus courtes ; les couvertures du dessus de la queue sont nuancées comme chez le Pilet, mais elles ont des bordures claires comme celles de la petite Sarcelle. Le dos et le croupion sont pareils à ceux de VAnas acuta, les plus longues scapulaires sont formées comme chez cette espèce, mais colorées de gris-brun bordé d'une nuance plus claire. Les ailes, y compris le miroir, ressemblent à celle de VAnas crecca, mais la bande blanche en-dessous de cette dernière partie est aussi large que chez VAnas acuta (1). » La femelle qui a été tuée le 2 octobre 1888, et que M. vanWicke- voort Crommelin considère également comme provenant de VA. acuta et de l'.i. crecca, a été décrite par lui dans une lettre adressée à M. Paul Leverkûhn. M. Crommelin a bien voulu nous envoyer une copie de cette description : « En ce qui concerne le plumage et les couleurs, la longueur du cou, ainsi que la forme de la queue et du bec, elle ressemble presque entièrement à la femelle de VA . acuta, cependant elle est d'un tiers plus petite ; les ailes sont plus courtes que celles de l'hybride mâle provenant de l'.l. acuta et de VA. crecca décrit dans les Archives néerlandaises (2), mais plus longues que celles de VA. crecca ; ou peut dire la même chose de la longueur du. bec, qui, pour la forme et la couleur, ressemble k celui de Va. acuta ; tandis que le bec du mâle déjà décrit se rapproche davantage de celui de l'.l. crecca. La coloration du dessous de la tête se rapproche beaucoup de celle de la même partie de l'-l. crecca, tandis que le miroir est en tout semblable à celui de l'.l. acuta. Il est surtout intéressant de remarquer que les pieds et les doigts qui, quant à la couleur, ressemblent à ceux de (1) VII, p. 134. (2) Archives néerlandaises, VIT, p. 134 et 135, 1872. 144 A. SUCHETET Va. acuta, sont pareils, (luant à la forme, à ceux de IM. crcccu et qu'ils n'excèdeul certainement pas en longueur ceux de cette der- nière espèce. » Voici maintenant la description de l'exemplaire appartenant à M. le comte degli Oddi : « Le sujet en question est une femelle de Tannée; dans les scapulaires on y voit des traits couleur Isabelle, les parties infé- rieures sont couvertes de taches. La couleur du fond tire sur le rouge, elle est plus apparente sur la tête, sur la gorge, et elle s'efface sur le ventre, les côtés et les autres endroits La physionomie, en raison peut-être de la longueur du bec, est plutôt celle du Dafila acuta que celle àe la Querquedala nccca. Les plumes du dos sont d'un brun noir, traversées par trois stries d'un isabelle clair, il en est de même des scapulaires, ici cependant l'isabelle s'accuse plus nettement. Sur le dos et la croupe les stries transversales vont en se rétrécissant. Les grandes plumes de la queue sont pres- que de la même couleur que celles de la Querquedula crecca. Les ailes sont brunes, les grandes couvertures largement bordées de couleur noisette claire. Les rémiges secondaires d'un vert émeraude comme celles de Q. crecca, celles qui touchent les premières sont de couleur noisette claire à leur extrémité, et celles qui se trouvent le plus près de celles du corps sont blanches, plus ou moins teintées de noisette. Cet Oiseau fut tué en janvier 1888, dans la vallée de Salsa Morosiua (Padoue), par M. Bernardo Date. L'Oiseau présente les particularités suivantes : Bec brunâtre, iris marron, tête et cou d'un blanc rougeâtre (ou roussàtre), piqué de taches foncées plus larges et plus rapprochées sur la partie supérieure et le derrière de la tête, moins accusées sur les côtés, et à peine apparentes sur la gorge; le dessus du corps brun, presque noir, avec deux ou trois stries trans- versales de couleur isabelle claire ou blanchâtre, plus dessinées sur le dos que sur la croupe . Les couvertures supérieures de la queue noires, blanches sur les bords, et au centre, où l'on remarque une petite tache triangulaire. La poitrine d'un blanc rougeâtre avec de grandes taches d'un brun noir au centre des plumes, taches qui se rappe- tissent graduellement en se rapprochant du ventre, où elles sont très épaisses sur un fond blanc sale. Le dessous de la queue légè- rement rougeâtre avec de grandes taches presque noires. Les couvertures des ailes brun-cendré. Les grandes secondaires ont à la base (jnelques petites taches blanches et le bout orné d'une large bande fauve clair tirant sur le noisette. Les rémiges secondaires sont à l'extrémité d'un blanc fauve pour les plumes extérieures, OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 14o d'un blanc légèrement teinté de fauve pour celles qui sont près du corps, noires sur les barbes extérieures de la l^^^ 2^, 3*', 4% les suivantes d'un vert doré ; le miroir, composé par le vert et le noir, forme de longues bandes superposées séparées sur le devant, auprès des rémiges priiuaires, par une couleur noisette claire, puis de blanc légèrement fauve, eteulin par une bande fauve clair tirant sur le noisette. Les rémiges brunes, plus claires sur le bord exté- rieur, les grandes plumes de la queue brunes, blanches sur les bords. Les pattes bleuâtres, les ongles couleur de corne (1). » Anas boschas et Anas obscura. L'hybride de ces deux espèces est meutionué par Morton. M. William Gambel aurait vu un produit chez M. J.-G. Bell, de New- York ; ce spécimen, dont le sexe n'est pas déclaré, a été tué dans les environs de cette ville. M. J. H. Seais, assistant au Muséum de l'Académie des sciences de Salem (2), nous fait connaître deux Oiseaux de plumage sem- blable conservés dans cette collection; ces Oiseaux furent capturés dans une bande d'Anas obscurci. On crut tout d'abord avoir affaire à des Oiseaux albinos; mais, de leur petite taille et de leur ressem- blance générale à VAnas boschas, M. J. H. Seais conclut qu'ils vien- nent de Va. obscura et de l'-l. boschas. Des renseignements qui nous sont parvenus d'autres côtés, nous font croire que le croisement de ces deux espèces n'est pas absolu- ment rare dans l'Amérique du Nord. Ainsi M. J. F. Whiteaves, du Geological Survey Department, nous écrit d'Ottawa, qu'il en a entendu parler ; M. R. Ridway, curateur du Musée ornithologique de Washington, nous fait aussi savoir que plusieurs exemplaires sauvages sont conservés dans cette collection. En 1888, un habile chasseur, M. Andrew Chichester, envoyait d'Amityrille, Sulfolk Co., à M. William Dutcher, un très beau spécimen tué dans une bande de cinq canards. Enfin M. Meanly Hardy, de Brewer (Etats- Unis), nous écrit qu'il a eu entre les mains deux hybrides prove- nant du Black duck (3) et du Mallard (4). (i) Esti-aUo degVi Atli délia Societa veneto trentina di Scienze Naturaii, XI, fasciculo II. (2) Peabody Academy of Science, Salem, Mass., U. S. A. (3) Anas obscura. (4) Anas boschas. Cependant M. Brewer ne nous indique pas la provenance de ces oiseaux, et comme il nous fait connaître le sens des deux facteurs, A. obsciira c^X ^- boschas ^ Poui' le premier, et A. boschas cf' x A. obscura pour le second, nous pouvons supposer que ces deux hybrides sont nés en captivité? IV. — 10 146 A, SUCHETET M, William Dulcher a douné daus le journal oi'Jiilhologique américain « The Ank » (1), quelques reoseignements dus à M. F. M. Champmaii sur l'Oiseau {\\n lui avait été envoyé par M. Audrew Chichester (2). « Cet hybride maie, dit M. F. M. Chapiiian, présente daus tout son ensemble les caractères mixtes des deux parents ; le dessus de la tête, le derrière du cou et la nuque (;{) sont comme chez le boschan ; les côtés de la tète, la gorge et le cou ressemblent davan- tage à ceux de Vohscura, mais il existe comme un lavage de vert sur la tête, le menton est noirâtre. Les couvertures les plus petites, les médianes et les tertiaires sont semblables à celles du boschaa, tandis que le spéculum est comme chez Vobscurt(, avec le bord terminal plus blanc que dans le boscluis. Les couvertures supérieures et celles de dessous ressemblent à celles du bouchas, la queue diiïère très peu de celle de Vobscuru. L'abdomen se raitproche de ïobscura, mais la couleur châtaigne est répandue sur toute la poitrine. » On sait que l'hybride de l'.i. buscJias X .1. obscara a été décrit comme une espèce distincte sous le nom de Brewer's duck {Anas Jireircri). Anas boschas et Anas pexelope A l'article A. bouchas x ^1- crecca nous avons eu l'occasion de faire remarquer la divergence d'opinion qui existe au sujet de plusieurs hybrides que divers ornithologistes supposent provenir de ces deux espèces, tandis que d'autres les regardent comme produits par ,4. pt^îit'/ope x A. crecca. M. Westerman, dont nous avons eu l'occasion de parler déjà plusieuis fois, nous signale un Oiseau cT conservé dans le Musée d'Amsterdam, provenant du croisement de VAnas hoschas et de l'Anas penelope. Cet individu, capturé à l'état sauvage, a le front et le sommet de la tête bruns, avec des petites marges claires, les joues et le cou jaune d'ocre avec des petites taches noires et reflets métalliques ; les oreilles, l'occiput et le long du cou sont d'un vert métallique, la gorge est noire; entre les yeux et le bec supérieur aux deux côtés une petite tache jaune blanchâtre. Jabot brun poui- l)àtre. Poitrine blanche, ventre avec petites bandes transversales grisâtres. Parties supérieures et flancs du corps avec bandes trans- it) The Auk, VI, n» i, i». i:$3 el 134, avril 1882. (2) Un extrait de celarUcle nousa élé gracieusemonl comniiiiiiiiih' par M. Diilclicr. (3) « The Iroat hind-neck and nape » OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 147 versales gris blanchâtre. Couvertures des ailes gris blanchâtre, petites rémiges extérieures grises, miroir vert, grandes rémiges gris- noir. Plumes de la queue brun-grisàtre à marges blanches, celles du milieu pointues et un peu recourbées ; couvertures de la queue noires à marges claires. Croupion gris noirâtre avec petites lignes transversales blanches. Pattes roussâtres, palames gris noirâtre. Yeux bruns, bec bleu grisâtre à pointe plus foncée (1). M. Ed. Hart, de Christchurch, veut bien également nous faire connaître un autre individu, de même origine, tué par Lord Chas Lennot sur le marais Douglas Lamark (Ecosse), le 9 décembre 1870. Ce spécimen fut envoyé à M. Ed. Hart par Lord Home, afin d'en faire l'examen. C'est indubitablement une femelle, nous écrit M. Hart, ressemblant plus à la femelle bouchas qu'à la femelle penelope, mais le spéculum et la tète sont comme chez cette dernière espèce et les pieds sont gris rougeâtre. A la vente d'Oiseaux qui eut lieu le 22 mai 1890, au Covent Garden de Londres, on exposa deux hybrides entre le penelope et le hoschas. Ils étaient inscrits sous les numéros 129 et 131 du Catalogue. Le Rév. Macpherson a donné sur eux quelques renseignements (2), Les Oiseaux étaient en mue lorsqu'ils furent empaillés, aussi on ne peut préciser quelle aurait été la couleur définitive de leur plumage. Leurdos elles couvertures des ailes révé- laient leWigeond'uue manière sensible, mais ils avaient la grandeur et la tournure du Mallard (A. hoschas). Nous avons vu à l'article .1. hoschas x ^1. acuta que le Rév. Macpherson croit qu'une semblable origine doit être attribuée à un autre couple désigné sur le catalogue comme Pintails hybrides. Nous pensons qu'il s'agit bien ici d'oiseaux sauvages, M. Withaker, esq., nous ayant fait savoir que tous les Oiseaux hybrides de la collection qu'il mettait en vente avaient été obtenus à l'état sau- vage. Nous n'oserions cependant rien aflirmer sur ce point, Spatula clypeata (3) et Dafita acuta? M. le baron Ed. de Selys-Longchamps a donné (4) la description d'un Oiseau cT acheté par lui dans une collection à Ems, et pré- sentant des caractères propres au clypeata et à Vacata. Mais c'est (1) Nous pensons que la description qui vient d'être donnée par M. Kolter, dans le Journal de Zoologie, se rapporte à cet hjijride. (2) Field, 31 mai 1890. (3) Autres noms : Allas clypeata, Anas ruhens, Rhynchaspis clypeata. (4) Bulletin de l'Académie des sciences de Belgique, XXllI, n» 7, ISiiO. 148 A. SUCHETET avec beaucoup de doute qu'il a présenté cet Oiseau comme un hybride. Il se fonde, dit- il, « sur la circonstance que, dans la collection où il l'a acquis, il était indiqué comme tué en Alle- magne ; sur la forme intermédiaire du bec, même pour les lamelles, et sur le système de coloration, où la tète, la queue et les pieds rappellent si bien le clypeata, alors que les ailes, le ventre et les lianes sont presque comme chez Vacuta. » Il se fonde encore « sur le motif qu'il n'a vu cet Oiseau dans aucun Musée, bien qu'un ornithologiste illustre pense que c'est une espèce connue sans toutefois pouvoir se souvenir du nom. » La description qu'il en a donnée est la suivante : « Bec dans le genre du cli/peata, mais moins large. Tête de même, mais le dessus entre les yeux sans reflet vert; les joue-s, la gorge et les côtés du cou blancs, un peu pointillés de noir; région des oreilles et nuque vert foncé ; bas du cou et poitrine marron vermiculé de noir; ventre et flancs comme Vacuta, ainsi que les ailes; les scapulaires moins allongées en pointe, ne formant pas à leur base la grande tache noire de Vacuta; dos, queue et croupion comme le Clypeala, pieds jaunâtres. Depuis la savante communication de M. le baron Ed. de Selys- Longchamps à l'Académie des Sciences de Bruxelles, nous avons appris que la riche collection ornithologique de M. van Wickevoort Crommelin, à Harlem, renfermait un spécimen cf, pris à l'état sauvage et que M. Crommelin attribue au même croisement. Cet oiseau ressemble sous beaucoup de rapports à l'hybride décrit par M. de Selys-Longchamps. M. Paul Leverkùhn doit prochainement donner le signalement de cet Oiseau. Dafila acuta et Anas streperea i\I. van Wickevoort Crommelin a le premier décrit l'hybride de ces deux espèces (1). Un seul exemplaire mâle paraît du reste être connu. Cet Oiseau fut pris dans les canardières de la Hollande et fait aujourd'hui partie de la collection ornithologique de M. Brown, pasteur à Rotterdam. Ce sujet offre des particularités qui ont autorisé M. van Wickevoort Crommelin à le considérer comme provenant de l'union de l'.l. acuta et de l'.l. streperea. Voici la descri])tion de cet Oiseau : « Taille, formes générales, ainsi que le bec et les pieds, comme chez l'.ljws acuta; coloration (t) Arcliivos néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, II, p. 451 et Mi'l, 18G7. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 149 de la lète et du cou semblable à celle du Canard Chipeau ; cepen- dant la teinte foncée au-dessus de la tète s'avance sur le front jusqu'à la base du bec, et le blanc, qui forme un demi collier au bas du cou, s'avance vers le haut des deux côtés de la nuque comme chez le Pilet ; la poitrine est d'un blanc sale, mais elle est marquée de quelques traits uoirs qui ne rappellent que faiblement les écailles noires propres à VAnas streperea. Ventre blanc ; côtés du corps et 'abdomen rayés de noir sur fond blanchâtre ainsi que chez le Canard Ridenne ; les raies noires de la dernière de ces parties sont disposées irrégulièrement ou en zigzags comme chez cette espèce, mais elles sont beaucoup plus prononcées; les traits noirs des lianes se distinguent de ceux du Chipeau, en ce qu'ils sont plus réguliers, et qu'ils forment de larges bandes alternatives noires et blanches dont la série se prolonge depuis les côtés de la poitrine jusqu'aux cuisses, ce qui donne ainsi à l'Oiseau un aspect tout par- ticulier, « Le dos et les plus courtes des scapulaires sont colorés comme chez l'.l/K/s streperea; les plus longues de ces dernières sont plus pointues que chez cette espèce, mais elles ne sont pas allongées et aussi rétrécies que celles du Pilet ; elles sont cendrées comme chez le Chipeau, mais marquées au centre d'une tache noire comme chez VAnas acuta ; les ailes et la queue sont pareilles aux mêmes parties de cette dernière espèce (1). » M. van Wickevoort Crommelin, n'ayant pas eu l'occasion d'étu- dier les caractères anatomiques de cet hybride, n'a pu donner aucun détail sur la construction de la trachée. Carina moschata (2) et Anas clypeata. M. Oustalet nous fait savoir que le Muséum d'Histoire naturelle de Paris possède un Canard offrant certains caractères du Canard de Barbarie et du Canard Souchet ; cet Oiseau a été tué par M. Dybowski, à la fin de l'hiver 1886, dans le parc de Grignon. M. Oustalet ajoute que c'est peut-être un Canard échappé de quel- que basse-cour ? Anas Streperea et Anas clypeata. On conserve dans la collection du Musée du grand duc d'Olden- (1) Le Bulletin de la Société d'Acclimatation de Paris a reproduit cette descrip- tion, p. 785, 1868. (2) Autre nom : Anas moschata, 150 A. SUCHETET bourg un hybride mâle paraissant provenir de ces deux espèces (1). La forme du corps est celle de VA . clijpeata, au moins elle offre avec celle de ce dernier de grandes ressemblances. Le dessus de la tête et le derrière du cou sont brun foncé avec du vert brillant, les plumes du devant de la tête sont bordées de jaune clair brunâtre ; la gorge blanche est en partie tachetée de brun foncé ; ces taches deviennent si grandes devant le jabot qu'elles forment nue large bande transversale d'un verdâtre brillant. Le haut de la iioitriner brun clair, ainsi que le jabot, chaque plume est bordée largement de ])run noir ; ventre blanc ; les flancs rayés et tapissés de l)run ; couvertures inférieures de la queue noire ; le haut du dos brun ; chaque plume est bordée de brun plus clair; le bas du dos est noir ; couvertures supérieures de la queue noires, avec vert brillant; plumes de la queue brun gris, bordées de gris clair; les ailes gris- cendré bleuâtre, comme chez .1. clijpcata ; le miroir gris cendré dans sa partie supérieure, vert métallique en dessous, devant lequel existe une bande transversale noire, bordée de blanc; le vol brun noir, les pieds comme chez .1. clypeata; forme du bec également pareille à ce dernier, mais au bout encore plus étroite à la fin. Cet hybride fut pris vivant dans le Mecklembourg ; il vécut en captivité pendant plusieurs années, on lui donna des Canes domes- tiques avec lesquelles il s'accoupla, néanmoins on ne put jamais obtenir d'œufs fécondés, quoique l'expérience durât pendant trois années. M. F. Wiepken a eu la bonté de nous envoyer une aquarelle de l'Oiseau que son jeune ami, le peintre Miiller-Kaniff, de Berlin, a exécutée avec une rare habileté. Anas boschas et Anas clypeata. Nous avons reçu de M. van Wickevoort Crommelin la descrip- tion d'un Canard hybride tué près de Rotterdam, le 12 février ISGl, et dont les caractères se rapportent aux deux espèces plus haut nommées (2), M. le B°^ Fischer a fait connaître (3) un autre exem- plaire tué par le comte Otto Sorewyi, pendant le mois de sep- tembre 1884, sur le lacdePomagy. M. le B"" von Rittcrvon ïshusi, de Schmidhoffen (Dalmatie) a parlé d'un troisième individu, tué (I) Communication qni nous osl adressée par M. Wieplien, diiecleur de ce Musée. l'i) CeUe dcscriplion a élé pul)liéedansNcderlandsrh Tijdsclirift voordc Dierkuiide, I, p. 175. (:5) MitUi. des Ornith. Ver. W'vm. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A L ETAT SAUVAGE loi à Frif, eu janvier 1883, que M. le professeur Koloml)cilovic, de Spalato, lui avait douné à examiner (1). Un quatrième spécimen avait été remarqué quelques années auparavant par le professeur Kolombatovic'(2). Il en existe un cinquième dans la collection de M. Ed. Hart à Christchurch; cet Oiseau fut tué en 1862, parmi d'au- tres espèces de Canards sauvages (3). Enfin dans le Zoologist de cette année (4), M. G. B. Corbin de Ringwood, Hauts, fait savoir d'après M. Mills, de Bisterne House, Ringwood, qu'en 1875, un hybride entre le Mallard {A. bosclias cT) et le Shoveller {A. clypeata) avait été tué dans cette contrée. Mais il faut remarquer que plusieurs de ces exemplaires, quoique tués à l'état sauvage, paraissent provenir, d'après les caractères qu'il révèlent, de Canards domestiques. C'est au moins ce qui arrive pour les exemplaires de M. le baron von Ritter von Tshusi et de M. le baron Fischer. La description de ces différents Canards et quelques reuseigne- menls sur leur origine ne manqueront pas de présenter un certain intérêt. 1° Exemplaire de M. von Wickevoort Crommelin : « Presque de la taille de VA. huschas, il en a aussi les pieds; il a le bec de la seconde espèce, mais un peu moins large et à lamelles plus courtes ; l'iris d'un jaune roussàtre; la tète et le cou d'un vert foncé à reflets; point de collier ni de blanc au jabot; plumes du dos et scapulaires d'un brun cendré à bordures plus claires et quelques- unes portent des raies en zigzags très indistinctes, mais d'une teinte plus foncée que dans le Canard sauvage ; les plus longues des scapulaires marquées de blanc sale à la pointe ; croupion et couvertures supérieures de la queue noirs à reflets verts ; les deux plus longues plumes de ces dernières atteignent le bout de la queue et se relèvent un peu vers la pointe ; parties inférieures comme dans l'A. boschas , mais nuancées d'une teinte rousse, qui couvre aussi le jabot, cette teinte est plus claire au bas-ventre et se change en blanc sur les côtés de cette partie ; ailes à peu près comme celles du Souchet, mais les petites couvertures nuan- cées d'un peu de brun et le Jiiiroir bordé de deux étroites bandes blanches dont l'inférieure est précédée par un liseré noir (1) Baslard von Anas boschas L. (domestica) elÀ. clypeata L. Zeitschrill fur die, gesammto Ornithologie von Madarasz, II. p. 523 et 524. Budapest, 1885. Cette descrip- tiona été reproduite dans Deutsche .lâger-Zeitung, VII, n» ;{, Neudmann, 188G. (2) Ibidem. (3) Couimunicatiun qui nous est faite par ce dernier. (i) Xl\', p. 2.3, n" 157, janvier 1890. 152 A. SUCHETET qui se trouve entre elle et le vert du miroir; rectrices et sous-cau- dales pareilles à celles de VA. hoschas. » 2" Hybride décrit par M. le baron von Fischer : D'après la construction du bec et des ailes, l'Oiseau paraît n'être plus un exemplaire jeune; quelques plumes vertes sur la tête font également croire que c'est un mâle. S'il avait été tué six semaines plus tard, on pourrait être plus sûr de sa prove- nance, on ne peut donc faire que de simples conjectures sur son origine. Plumage brun gris cendré, les deux premières pennes rémiges de l'aile droite entièrement blanches ; le cou blanc montre très exacte- ment les marques du ç^ LuU'el-Ente(le Souchet). Cette ressemblance existe encore dans la forme du cou et dans le vert de la tête. Bec de la couleur de celui du Stock-Ente ou de quelque Canard de maison (race de Rouen, Ham-Entcn). Les membranes inter- digitales tachetées comme le dos des Salamandres de feu. Le baron Fischer, ayant eu cet Oiseau entre les mains pendant quelques heures seulement, n'a pu examiner d'une façon suffi- sante la couleur jaune delà pupille. Il dit que les rémiges blanches des ailes prouvent que le père était un Canard domestique, il pense que la mère était sauvage; dans le cas contraire l'hybride aurait été élevé dans quelque basse-cour. Malgré l'opinion de plusieurs ornithologistes qui pensent que le Stock-Ente n'est pas étranger dans cette production, M. Fischer croit (pie l'Oiseau est bien l'hybride .du Canard domestique et du Souchet, attendu que : 1° Il est trop petit pour provenir du croisement du Stock-Ente et du Haus-Ente, il a à peu près la grosseur du Lôffel-Ente ; 2° La forme est celle de ce dernier ; 3" La couleur blanche et la marque du cou sont aussi caractéristiques pour le Lôlfcl-Eute que pour le Spits- Ente; 4° La couleur des membranes inlerdigitales, au moins la partie colorée en jaune, permet de distinguer les Canards Stock des Canards JÀtfJ'el; 5-^ La manière de vivre du l.ô/fel-Ente se rapproche considérablement de celle du Stock-Ente; G" Eulin, si on objecte que le signe distinctif du Lofjel-Ente , c'est-à-dire son large bec, fait défaut à l'iiybride en question, d'un autre côté il possède la marque du cou et la couleur des membranes interdigitales de ce dernier. A ce sujet M. van Wickevoort Crommelin nous adresse la réflexion suivante : « Je viens de lire la description que le baron Fischer a donnée d'un hybride supposé provenir d'un Canard domestique et d'une femelle sauvage du Souchet ; l'hybride de ces OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 153 deux espèces, que j'ai daus ma collectiou, me paraît avoir des caractères plus marquants en faveur de son origine hybride : le blanc au jabot, auquel on reconnaît facilement le mâle du Souchet et sur lequel M. Fischer base surtout son raisonnement, pourrait bien, selon moi, provenir du père, vu que plusieurs Canards domestiques, du moins en Hollande, qui ont comme lui quelques rémiges d'un blanc pur, ont souvent un grand espace blanc au jabot. Le caractère le plus saillant qui pourrait être allégué comme preuve de l'origine hybride de cet Oiseau me paraît devoir être pris de sa taille et de son habitus, qui, selon M. Fischer, paraissaient correspondre entièrement avec ceux du Souchet. » Exemplaire décrit par M. le baron von Ritter von Tschusi. L'Oiseau n'offre point les caractères d'une espèce pure, il rappelle visiblement VAnas hoschas, cependant son large bec et ses marques d'un vert brillant le rapprochent du dypcala. On y trouve aussi des traces d'albinisme, qui, d'après l'opinion émise par le baron Fischer (1) et par le baron Steph. v. ^Yashington, indiquent la provenance d'un Canard domestique. Le front, le vertex, le derrière de la tête et du cou, et une marque indécise qui part de la cavité buccale, sont d'un noir brun. La gorge, la tête, les côtés du cou dans le tiers supérieur, couleur de glaise foncée, la première partie plus fine, les deux autres marquées de noir brun. Un large collier blanc entoure la partie inférieure du cou, qui est coupée par les marques noir brun qui partent de la tête. Jabot, poitrine, ventre et côtés d'un noir brun, avec de larges bordures ou bandes d'un jaune de glaise dans les parties supérieures. Les couvertures inférieures de la queue noir brun, bordées couleur de glaise, semées de bandes et de taches irrégulières. Le dos, les épaules, et le derrière d'un noir brun, quelques plumes seulement sont légèrement tachetées de jaune glaise. Les ailes brun foncé, à l'exception des cinq pre- mières pennes primaires qui sont d'un blanc sale, avec la tige d'un blanc pur. Le miroir vert brillant, bordé en dessus et en dessous de blanc sale , les rémiges sont d'un noir brun, bordées couleur de glaise. Enfin, le bec en avant est large et de couleur noire; les membranes interdigitales sont d'un brun jaunâtre, ainsi que les ongles bruns, à l'exception de l'ongle du doigt majeur, qui est noir (2). Ajoutons, d'après M. Tschusi, que MM. vonPelzeln et Homeyer,qui (1) Mitheilungen des Ornilh. Verein in Wien, IX, p. 4i, 1885. (2) Bastard von Anas boschas L. (clomestica) et A. clypeata L. Zeitschrifl der gesammlen Ornithologie von Madarasz, II, pp. '623, b24. Budapest, 1885. 154 A. SUCHETET ont examiné cet liyl)ri{le, pensent comme lui (jue ce Canard vient de r.l. Ijoschas et IM. chjpcata. Exemplaire appartenant à M. Ed. Hart, de Cliritscluirch : « Res- semble aux deux, bec du cli/peata, cou, collier bl:inc, spéculum de VAnds boschas; les couvertures les plus petites et les médianes du cUjpmla, les flancs sont tachetés. » Eu parlant de l'Oiseau tué à Ringwood M. G. B. Corbin dit seule- ment ; « Il a le large bec du Shoveller (le Souchet), mais la colo- ration de son plumage ressemble plutôt à IM. boudins. CAmiNA MOSCHATA et AnAS BOSCHAS Un certain nombre d'exemplaires auxquels on attrii)ue cette origine ont été tués à l'état sauvage, mais il est présumable que plusieurs d'entre eux proviennent d'individus échappés de capti- vité. Les premiers exemplaires ont été observés sur le lac de Genève en avril 1815 et mars 1824, ils étaient en compagnie d'espèces sauvages; on en vit deux autres sur le lac de Constance (1); un cinquième avait été recueilli à Abbeville en 1818. Depuis M. le l>aron de Selys-Longchamps en tiia un sixième, de sexe lemeile, sur un étang àLongchamps-sur-Geer, en décembre 1835 (2) ; M. von Beneden lui en fit voir un autre provenant des environs de Louvaiu (3). Un huitième, tué sur la côte sud de Long-Islaud (Etats-Unis d'Amé- rique), fut envoyé par M. Daniel G. Elliot à la Société Zoologique de Londres et exposé dans un meeting de la Société tenu le 22 novembre 1859 (4). En 1863 on en tua un neuvième sur l'Oder, à Rottennunden en Silésie (5), puis en 1873 un dixième sur le fleuve Chram (neuf milles au-dessous de Tiflis) (6) ; enfin, deux exemplaires cf sont conservés dans le Musée national des Etats-Unis à Washington, plusieurs autres auraient été vus autrefois sur les lacs de Lorabardie (7). Tels sont au moins les exem})laires qui nous sont bien connus (8). (1) Schiiiz, Europuisclie Fauna, I, j). \2l, Sliillj,'arl, 1S40. (2) Faune belge : 1" Série, p. 140. Liège, 1842, et Bullelin do rAcadémio des Sciences de Bruxelles, 1845. Ç\) Hullelin de l'Académie des Sciences de Bruxelles, 184t). (4)' Proceedings of llie zoological Society, p. 4.37, 18o9. (ij) Journal fur OrniUiologic. (6) Omis cuucasica, p. 4i)3. Cassel, 1884 ; voyez aussi : Réjxjnsc à M. le prof. Bogdanow. Omis, pp. fjel61, 1880. (7) Voyez Bull. Acad. des Sciences de Bruxelles, 1841). (8) 11 existe cependant encore au Musée de Milan (coilccliun ïnrali) un liyhride de ce genre acheté à M. Shilling par le feu comte. Malheureusement M. le profes- OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 155 Les deux premiers sont conservés au Musée de Lausanne ; M. le colonel Freh, à z\aron, possède un de ceux qui furent tués sur le lac de Constance (1). M. de Selys-Longchamps a vu chez M. Bâillon l'individu cf recueilli à Abbeville, il a examiné au Musée de Lau- sanne ceux qui furent tués sur le lac de Genève. Ceux-ci sont mâles et absolument semblables à l'exemplaire de M. Bâillon (2). Le dernier a été décrit par M. le D^ Gustave Radde dans son Omis caucasica (3), où il donne un dessin colorié représentant l'Oi- seau (4). Le Canard tué sur l'Oder, en 1863, est conservé dans le Musée de Breslau avec un autre individu qui date de l'année 1878, mais dont nous n'avons point parlé, ignorant s'il a été tué à l'état sauvage. Descriptions Exemplaire tué en janvier J87S : « 11 surpasse en grandeur aussi bien le Canard ordinaire que le Canard musqué et ressemble à une petite Oie naine. Les caractères de VA. boschas dominent dans toute la partie de devant. Le plumage du dos de couleur uniforme et la queue cunéiforme rappellent l'.l. moschata. Les plumes recour- bées en demi-cercle, propres à VA. boschas, manquent chez lui. Les couvertures ainsi que le plumage du dos possèdent le vert bleu d'acier brillant tel qu'on le voit chez le moschata à l'âge typique. La tête et le bec sont comme chez r.4. boschas, le bec est cepen- dant plus long et plus mince ; l'onglet a une bande mince dans le haut, à sa naissance, il est couleur de corne, le reste est jaune, etc.. La tête et la partie supérieure du cou sout de couleur uniforme seur Sordelli, directeur-adjoint au Musée, n'a pu nous dire si l'Oiseau avait été tué à l'état sauvage; cet exemplaire ne porte aucune indication sur son état, on sait seulement qu'il vient du Chili. A titre de renseignement nous en donnons la diagnose : Tête d'un brun foncé sur le dessus; joues couleur de rouille avec de nombreuses mouchetures noirâtres; de petites plumes blanches près de la racine du bec; un petit espace nu triangulaire, derrière les yeux avec pUimule blanche aux bords ; une étroite bande nue sur les yeux, encore bien distincte malgré la dissection. Cou et dessous de la tête blancs; poitrine d'un rougeâtre marron à taches noires. Abdomen blanc, avec quelques plumes latérales brunes derrière les jambes. Dos et couvertures des ailes bruns ; rémiges et pennes de la queue blanches, couvertures de la queue blanches, mêlées avec d'autres noirâtres. Le dos a de légers reflets violacés, tandis que les rémiges secondaires, d'un brun foncé, ont des reflets vert métallique. (l)Schinz, op. cit., p. 428. (2) Faune Belge, p. 140. (3) P. 453-454. (4) Tab. XXV. 156 A. SUCHETET vert noir, le coloris n'est pas aussi clair et vert brillant comme chez VA. boschas, mais plus mat et il brille d'un foncé métallique comme chez mo.schata ; ensuite on aperçoit une lar;2;e zone blanche au cou, à laquelle se rattache le plumage brun de IM. boschas cf. Cette couleur brune se change de plus en plus en gris à mesure qu'elle s'avance vers le ventre et plus loin ; en dessous ou voit une place large de couleur blanche où se trouvent quelques plumes qui ne sont pas tout à fait couvertes par des bordures brunes. Plus bas suit de nouveau une zone blanche ; les couvertures de la queue sont également blanches, au contraire les côtés des cuisses et les plumes placées sur les côtés de la partie postérieure du ventre sont largement tachetées de noir et de blanc, bien plus largement et distinctement que cela se produit dans la couleur grise et noirâtre des Canards mâles ordinaires. Les grandes pennes de l'aile sont blanches; le miroir est d'un vert métallique très accentué. Les pieds sont plus forts que chez l'.l. boschas, mais conformés à la manière de ce dernier et de couleur jaune-orange. » Exemplaire tué en 1863 sur l'Oder : « De la grosseur de l'.l. moschata. Le bec, la tête, la queue et les pattes sont en tout sem- blables à ceux de VA. boschas, mais ils sont plus grands. Pas de pouce à la patte gauche, rien cependant n'indique que ce pouce ait été perdu pendant la vie de l'animal. Le plumage est un heureux mélange des couleurs des deux parents. La tête et le cou sont noirs avec des marges d'un pourpre chatoyant. Le collier blanc de r.4. boschas existe, mais il est un peu interrompu sur les côtés du cou. La poitrine est brune comme chez l'.l. boschas. La couleur des plumes du croupion est un mélange de la couleur de cette partie chez les deux mâles. Toute la partie supé- rieure de l'Oiseau est comme chez le mâle du moschata, les ailes comprises, mais le miroir n'est pas blanc, il est d'un vert bleuâtre brillant et la pointe des plumes est bordée de blanc. » Ces deux descriptions ont été faites, la première par AL le D' Radde, directeur du Musée d'Histoire naturelle de Titlis (1), la seconde par M. Tiemann, conservateur du Musée zoologique de Breslau (2). Aiitres descriptions données par M. de Sehjs-Lonijchamps (3) : « Mâle : tête et haut du cou vert foncé à reflets violet pourpré en dessus. Un large demi-collier en dessous. Haut du dos marron (1) Omis caucasica. (2) Journal fiir Ornitliologie, p. 219, 18G5 (3) Faune Belge. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 157 foncé ; le reste et les couvertures des ailes vert obscur à reflets pourprés; couvertures supérieures de la queue d'un vert foncé plus décidé ; la queue un peu cunéiforme, vert doré et pourpré au milieu, les rectrices latérales brun noirâtre. Poitrine marron rougeàtre, le centre des plumes noirâtre, la couleur marron s"étend sur les flancs avec des bordures blanchâtres aux plumes et de fines stries noires vermiculées. Le Centre du ventre blanc, mêlé de grisâtre ; couvertures inférieures de la queue rousses. Ailes brunes avec un large miroir vert doré bordé des deux côtés par une fine raie dorsale et basale noirâtres. Pieds jaune obscur, les ongles noirâtres. Iris jaune. « Femelle: Elle diftère du mâle en ce qu'elle n'a pas de demi- collier blanc, le cou est brun, finement moucheté, de noir et de gris en dessous, plus foncé en dessus avec des reflets vert foncé et pour- prés ; le dos est brun avec le centre des plumes noirâtre; les couver- tures de la queue et celle-ci sont noirâtres à reflets verts ; le miroir des ailes est d'un vert moins vif ; les flancs n'ont presque pas de roux et sont plus fortement verraiculés de noir et de blanc sale, le dessous de la queue est blanc saupoudré de noir. Le bec est d'un jaune sale et plus bordé de noir sur les côtés et près des narines. Les pieds jaune orange obscur avec quelques taches brunes. (( Taille un peu plus forte que celle de VA. boschas, moinsgrande que celles de VAnas moschata. » A ces deux descriptions M. le baron Ed. de Selys-Longchamps a ajouté les caractères généraux suivants : « Le mâle a en quelque sorte le bel aspect de VAnas tadoinoïdes de l'Océanie. Il tient du moschata par la forme et la dimension de la queue, des ailes et uu peu par celles du bec et des pieds, mais il se rapproche du boschas par le port, l'absence de nudité à la base du bec, le miroir vert pourpré des ailes souvent bordé de blanc, l'absence de blanc à la base des ailes, la couleur de la tête et du cou. La femelle ressemble également à celle du boschas par ces mêmes caractères. Le marron domine chez le mâle, le fulugineux obscur chez la femelle (1). Nous avons fait remarquer eu commençant que plusieurs de ces hybrides, quoique tués à l'état sauvage, pouvaient provenir d'espèces domestiques échappées de captivité. Le croisement des deux espèces mères s'opère, en effet, sur une grande échelle dans bien des contrées et même en Amérique, patrie du moschata. On (1) Récapitulation des hybrides observés dans la famille des Anatidés. Bulle- tin de l'Académie des Sciences. Bruxelles, 1845. 158 A. SUCHETET sait que cette dernière espèce n'a jamais été bien domestiquée ; d'après Pallas (1) et Schlegel (2) elle serait même redevenue sau- vage sur les bords de la mer Caspienne. Ce seraient donc des moschata échappés qui se mélangeraient avec des .1. boschas, car comment supposer que les individus dont nous avons parlé soient venus de l'Amérique du Sud ? Il est curieux de remarquer que l'exemplaire envoyé par M. Daniel J. Elliot,à la Société zoologique de Londres,ne diffère pas, suivant le professeur Newton (3), de la variété apprivoisée connue sous le nom de Canard du Labrador et vivant précisément en Amé- rique. M. le Dr Radde de Tiflis a aussi émis l'opinion que le Canard hybride qu'il a décrit provient d'un Anas boschas férus et d'une femelle moschata échappée de captivité, fait, ajoute-t-il, qui arrive dans le Caucase (4). Et du reste les hybrides mentionnés peuvent à la rigueur avoir été eux-mêmes produits eu captivité, puis s'être échappés, ayant hérité du caractère sauvage du moschata. M. de Selys-Longchamps (5) suppose cependant que ces Oiseaux sont pro- duits par des A. moschata cf qui, sur les grands marais, recherchent des A. boschas $ ; peut-être même par des moschata venus des bords de la mer Caspienne, où, nous venons de le dire, ils seraient, suivant Pallas et Schlegel, redevenus sauvages. M. Ridgway nous fait remarquer lui-même que les deux Oiseaux conservés au Musée National de Washington, quoique tués à l'état sauvage, sont proba- blement d'origine domestique. Quoiqu'il en soit, la double origine de .1. moschata X A boschas parait probable au moins pour plusieurs. M. Tiemann, en parlant de l'exemplaire tué eu 1863, sur l'Oder, dit même que sa forme et son plumage ne laissent aucun doute sur son origine hybride. M. A. Pichler, assistant à l'Institut zoologique de l'Université d'Agram, qui a eu l'occasion d'examiner un semblable individu produit en domesticité, dit aussi, que dans tout l'ensemble, l'Oiseau décrit par le D'' Radde, annonce un produit de l'.l. boschas et de l'A. mos- chata. (6) D'après MM. Degland et Gerbe (7) les quatre exemplaires décrits par Schinz sous le nom d'Anas purpureo-viridis sont certai- (1) Cité par M. de Selys-Longchamps, Bull. Acad. des Sciences de Bruxelles, IS'iîi. (2) Cité par Oïpbe-Gai\ldrû,Contributions a lafauneornithologique de l'Europe. Fascicule IV, p. lO'J. (3) Proceedings of the zoological Society, .lune 20, 1850. On some hybrid. Ducks. (4) Voy. : Réponse à M. le professeur Bogdanow. Omis, p. y, 1889. (5) Bulletin de rAcadéniie des Sciences de Bruxelles, 1845. (G) Voy. Miltlieilungen des Ornithologischen Vereins in Wien, p. 8i à 80, 1887, (7) Ornilhologie européenne, II, p. 471. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 159 iieiiieiit des hybrides de ces deux espèces. Schinz, il est est vrai, les a placés dans soii Europàiscàt' Fauna comme race éiiigmatique, mais il reconnaît que beaucoup de ceux qui les ont vus les ont considérés comme provenant de l'Oiseau domestique et du Bisa- mente(/l. moschata) (1). Enfin M. de Selys-Longchamps, tout en admettant provisoirement comme espèce les six exemplaires qu'il a examinés, a laissé penser qu'ils pouvaient être des hybrides (2). Tadorna casarka (3) et Querquedula falcata? A la réunion du 14 janvier 1890 de la Société zoologique de Lon- dres, M. Sclater fit voir un Canard singulier qui lui avait été envoyé par M. Ch. Liitken, de Copenhague. Cet Oiseau avait été tué en 1877, dans une localité de l'Asie orientale, au nord (4) par un fonc- tionnaire télégraphiste (5) et envoyé sans autre indication. Regardé à Copenhague comme une espèce nouvelle (0), il a été considéré par M. Sclater, après un examen minutieux, comme devant être un hybride, produit probablement par le croisement de la ladorma casarca et la Querquedula fuicata. M. Sclater l'a décrit comme suit : « Le front, la face, l'espace entre les yeux, tout le tour du cou, blancs ; le sommet et le derrière de la tète, les plumes relevées qui s'étendent derrière le cou et la ligue sous les yeux, noires, le dos gris-brunàtre, avec de nombreuses barres transversales blanches et étroites : les couvertures de l'aile d'un blanc très pur ; les pre- mières noires ; les secondaires intérieures vert bronzé ; les secon- daires extérieures grises, avec une large tache de couleur châtaigne brunâtre sur les werbs extérieurs, la queue noire, la poitrine et le ventre gris sombre avec de nombreuses barres blanches trans- versales ; le crissum rongea tre ; les couvertures supérieures de la queue blanches; le bec brun; les pieds jaunâtres; dans toute sa longueur l'Oiseau a 18 pouces; 1 aile ll'S, la queue 4' 4,1e tarse 2 (7).» Une figure coloriée accompagne la description de M. Sclater. (1) Voy. p. 421. (2) Bulletin de l'Académie royale de Bruxelles, XII, 1845. (.3) Autres noms scientifiques : Anas rutila, Anas rubra, Anas casarka, Casarka rutila. (4) Près Wladivostok, N.-E., suivant les Proceedings. (5) M. le lieutenant Fr. Irminger. (6) Communication qui nous a été faite par M. Ch. Liitken. (7) Proceedings of the zool. Society, 14 janvier 1890, 160 A. SUCHETET Tadorna Vulpanser (1) et Anas boschas D'après les notes de Hele sur Aldeburgh (2), on tua, au mois de janvier 1884, près de cette place, deux hybrides provenant d'un Canard et d'un Drake {T. vulpanser), mais d'après une remarque faite dans le Field, ces Oiseaux avaient probablement été produits en domesticité, le croisement de ces deux espèces avait en elïet été obtenu avec succès à Saxmundham. Genre Fuligula FULIGULA FERINA (3) et FULIGULA NYROCA (4) Beaucoup d'auteurs ont parlé de ce croisement; mais plusieurs considèrent l'Oiseau que l'on suppose eu provenir comme une véritable espèce; un savant ornithologiste a même voulu eu faire une variété d'âge ou de climat. Voici, du reste, les principales opinions qui ont été émises à ce sujet. Eu 1847, M. Bartlett (5) a présenté comme une nouvelle espèce les trois exemplaires alors tués en Angleterre et les a désignés sous le nom de F. ferinoides, ou Paget's Pochard (6), parce que, dit-il, « ils semblent plus rapprochés du Pochard commun que de toute autre espèce (7). En parlant d'un couple tué en avril 1850 dans les environs de Rotterdam et conservé dans la collection du Jardin zoologique de cette ville, M. Baedeker s'e^xprime ainsi : « Ces Oiseaux tiennent le milieu entre la Fuligula ferina et la Fuligula nyrom. Leur ressemblance avec ces deux dernières pourrait faire penser qu'ils en proviennent, mais l'apparition à l'état sauvage d'hybrides naturels est tellement rare, qu'il est dilïicile de penser qu'il en soit ainsi, d'autant plus que ces Oiseaux, mâle et femelle, étaient vraisemblablement accouplés (8). » M. Baedeker (1) Ou Tadorna lielonii, T. familiaris, Anas tadorna. (2) Cité par M. J.-H. Giieniey, juiii, in Zoologist, p. 2G0, n» de juillet 1889. (3) OuAnas ferina, A. Pénélope, A. ruficollis, Aythya ferina, Aythyaerythro- cep ha la. (4) Ou Anas nyroca, A. glaucion, Nyroca leucoplilhalmos, A. africana. (o) Voy. Proceedings of Ihe zoological Society of London, p. 48, 1847. (6) Fuligula. (7) Paget à cause de feu E. J. Paget, esq., de Great-Yarmoulli, gentleman bien connu comme un naturaliste éminent et l'un des auteurs de « Sketch of the natural History ofGreat Yarmouth. » (8) Naumannia, Archiv fur Ornithologie von Eduard Baldainus, p. 12 et 13, Stuttgart, 18u2. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE lOl a donné à cette soi-disant espèce le nom de Faliguhi llonn'ijcri, en l'honneur de M. le baron de Homeyer. Ces deux Oiseaux furent dans la suite assimilés par M. Gould (1) au Pagets' Pochard. Le Di' J.-B. Jaubert, qui paraît avoir connu quatre autres exem- plaires, capturés en France, voit en eux des produits hybrides. L'examen attentif des. signes d'un (Canard mâle, dont il donne la description, « fait voir, dit le docteur, tous les caractères de l'hybride, et malgré les quelques captures que nous en comptons, on ne saurait eu faire une espèce (2). » Le célèbre professeur Naumann partage cette manière de voir. Après avoir parlé d'un exemplaire de la Fuliguld Homeijeri « ce n'est pas une espèce, dit-il, mais un produit hybride (3). » Cependant le D'' Gloger est d'un avis tout opposé, parce que F. Iloineyeri « n'est pas intermédiaire entre les deux espèces, qu'elle n'offre pas de ressemblances avec nyroca, et tient beaucoup plus de ferina. » C'est probablement, conclut-il, une variété d'âge ou de climat de cette dernière espèce, et non une espèce indépendante, comme le croit M. Baedeker (4). Mais M. le Bo"! de Homeyer n'admet pas cette manière de voir ; l'Oiseau forme une véritable espèce (5). L'ornithologiste bien connu, M. Olphe Gaillard, trouve également inadmissible l'assertion du D^" Gloger (6); une vive discussion s'est engagée à ce sujet entre lui et le savant docteur. M. le B°^ Ed. de Selys-Longchamps, en parlant des quatre exem- plaires du D"" Jaubert, de la Fuligule de Homeyer et d'un jeune mâle, pris à Liège, en 1832, dit « qu'on ne peut affirmer avec certi- tude que ce Plongeur soit vraiment un hybride, mais que la chose est probable ))(7). LeDi"Henri.Blasius, après avoir examiné les diverses opinions qui ont été émises au sujet de la F. HoiH''yeri, et après avoir comparé à cette dernière un individu mâle qui fut présenté à la réunion des ornithologistes allemands, réunis à Halberstadt, pense aussi qu'il convient de conclure à l'hybridité (8). (1) Cité jiar M. Alf. Newton, in Proceedings of the Zool. Society of London, 18(10. (2) Revue et Magasin de Zoologie, p. 118, 1853. (3) Journal fiir Ornitliologie, Extra-Heft. p. 7, 1853. (4) Cette opinion a été de nouveau exprimée dans le journal fur Ornithologie, V, 1854, et p. 354, 1856. (5) Einige Worte ilber Art, hertaiid und klimatische ausarthung Fuligula Homeyeri, in Journal fiir Ornithologie, supplément LXVI, 1854. Voy. aussi Journal fur Ornith. p. 434, 1870. (6) Naumannia, V, pp. 402 et 403, ISoo, et VII, p. Gf) à 70. (7) Bulletin de l'Académie des Sciences de Bruxelles, XXIII. (8) L'Histoire des Oiseaux de i'Altemagnp, de Naumann. Xllf, p. 305 à 312, 18G0. IV. — 11 K'»- A. SUCIIKTKT Eu 1860, dans une réuuiou de la Société zoologique de Londres, le professeur Newton rappelle l'exposition faite par M. Bartlett en 1847, des trois Canards tués eu Angleterre, présentés sous le nom de F. ferinoides, et de l'assimilatiou de la F. Ilomeyerik ce dernier ])ar M. Gould. Le professeur fait aussi mention des quatre hybrides mâles du D'' Jaubert, VAiuis interineilia, puis il fait connaître son opinion et déclare que les F. ferinoides et les F. Homeycri lui parais- sent issus du croisement qu'a suggéré M. Jaubert, sa croyance est confirmée, ajoute-t-il, parla parfaite analogie que l'on trouve avec l'hybride du Nouveau-Monde. » Telle est l'opinion du savant directeur de la Société des sciences naturelles de Rotterdam, M. van Wickevoort Crommelin, d'une grande compétence en cette matière. Si ces oiseaux formaient une espèce particulière, dit-il, avec beaucoup de raison (1), celle-ci serait une espèce anormale car, les canards proprement dits, comme les Canards plongeurs appartenant à la même espèce, ne présentent ([ue très exceptionnellement des variétés indivi- duelles dans les teintes et dans les formes des différentes parties du corps, en dehors de celles produites par l'âge ou les saisons. » Or, les divers Milouins supposés hybrides, dons nous venons de faire mention « quoique se ressemblant sous plusieurs rapports, offrent néanmoins des différences très remarquables. Ainsi, à en juger par les mesures données, le type du Fui. Uomeyeri, aussi bieu que le sujet cité par M. de Selys, avait le bec et les pieds de la longueur de ceux du Milouin commun. Les mâles décrits par M. Jaubert auraient le bec se rapprochant de celui de cette même espèce, tandis que le torse et les doigts n'excéderaient guère ceux du Fui. Nyroca. » Enfin, l'individu de la collection de M. Crommelin ne surpasse que de très peu ce dernier Oiseau par la longueur du bec; les pieds sont égaux. 11 faut noter aussi que « la coloration de la poitrine et celle des sous-caudales présentent des disparités notables « Le mâle décrit par Yar- rell et Bartlett, ainsi que ceux pris en Provence, et celui de M. van Wickevoort Crommelin, « ont plus ou moins de noir à la première de ces parties », tandis que cette teinte « manque complètement chez les sujets de MM. Baedeker et Olphe Gaillard. » Cet exemplaire, comme ceux de M. Jaubert, semblent en outre avoir plus de blanc aux sous-caudales qu'il ne s'en trouve dans l'exemplaire de M. van Wickevoort Crommelin, ainsi que chez le (I) Notrs Kiir qnrliiiics Ca)utril.< abscrrcK en Hollande. Ai'fliivcs aôtTliindaiscs, m. 11. i:'.s. lS7:i. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE [{')'■} mâle adulte tué eu Angleterre (le ty[)e d;; F. fcriaoiiles) ; celui-ci aurait le dessous de la queue d'uu noir bruiiàtre. Même le miroir, cette partie du plumage la moins sujette aux variations, o])serve encore M, Crommelin, présente chez les Oiseaux en question des différences toutes particulières. Chez les Canards tués en Angleterre, comme chez le mâle pris en Belgique et les sujets capturés en Provence, « le blanc, ainsi que les bandes noirâtres, propres an Fui. nyrom, seraient plus ou moins prononcés, tandis que chez ceux pris eu Hollande, comme chez le mâle tué près de Lyon, le miroir présente plus de gris-cendré. Il manque à l'exemplaire de M. van Wickevoort Crommelin (1). A ces judicieuses remarques nous ajouterons qu'il n'est point exact que l'hybridation soit nulle chez les Anatidés, comme le supposait M. Baedeker, les faits que nous venons de citer le prouvent abondamment; les raisons alléguées par l'éininent ornithologiste ne peuvent donc servir à établir la thèse qu'il soutient. Quant à l'opinion émise par le D^' Gloger, à savoir que cette Fuligule ne peut être déclarée hybride parce qu'elle n'offre pas des caractères mixtes, déjà nous avons eu l'occasion de remarquer que les hybrides em- pruntent quelquefois presque exclusivement leurs caractères à une seule des espèces mères. Nous sommes donc porté à croire que les Oiseaux dont nous avons parlé doivent leur origine au croisement des types F. farina et F. nyroca; ainsi pensent un grand nombre de naturalistes que nous n'avons pu nommer tous. Voici la récapitulation plus ou moins complète des exemplaires qui ont été pris ou tués pendant ce siècle : Collection de M. J. H. Guerney, un exemplaire, capturé outué eu Angleterre; — collection de feu M. Doubleday d'Epping, un exem- plaire prison tué en Angleterre; — Musée du feu comteDerby àLiver- pool, un exemplaire, mêmeprovenance. Ce sont ces trois Oiseaux qui ont fait le sujet de la communication adressée par M. Bartlett à la Société zoologique de Londres. — Collection du Jardin zoologique de Rotterdam, un mâle et une femelle adultes, tués en avril 1850, et décrits par M. Baedeker sous le nom de FulUjula Uomeijeri, plus une jeune femelle(2). — Chez M.Olphe Gaillard, un exemplaire,celui qui fut, pensons-nous, présenté à la Société ornithologique allemande. — Musée de M. Ed. Hart, naturaliste à Christchurch (Hauts), deux (i) Ibidem, p. 138 et 139, 1872. (2) Probablement tuée quatre ans plus tard. Nous supposons en elïet qu il s"agit de l'oiseau mentionné p. XIV, du Journal fiir Ornitliologie (supplément), IHiii. 1(34 A. SUCHKTET (3xemplaires mâles, dontun tué par celui-ci le 12fL'vrier 1870; lesecond avait été tué plusieurs années auparavant. Musée d'Histoire natu- relle de Genève, un sujet trouvé sur le marché de Montpellier, — Collection vendue par M. Whitaker, esq. à Londres (1) en mai 1890, un hybride, catalogué sous le n» 132 (sans indication d'origine). — Collection de M. van Wickevoort, à Harlem, un mâle. — Le British Muséum, un ou plusieurs exemplaires. — Nous ignorons où sont conservés les quatre exemplaires décrits parle D^'Jaubert, le Canard pris vivant en février 1870 dans une canardière de la Hollande (2) ; et le jeune mâle capturé à Liège au mois d'avril 1832 (3). Nous serions donc en présence de vingt individus environ, mais peut-être dans ce nombre plusieurs font-ils double emploi à cause du déplacement probable de certaines pièces (4). La description de ces divers Oiseaux est la suivante : Hybride ç^, tué le I'-} février 1870 par M. Hart. — Aussi grand que ferina. Tête et poitrine riche châtaigne remplaçant la bande noire de ferina. Le dos brun sombre, finement vermiculé, avecdes couleurs plus foncées, ventre lavande sombre. Le second hybride de M. Ilurt. — Plus jeune que le précédent, teintes de toutes les parties du corps moins accuentées, sans quoi il lui serait semblable. Mâle pris àlAège en JSS^. — « 11 se rapproche beaucoup du ferina par le bec, la tête, les yeux, les pieds. Il en diffère principalement par la coloration des ailes et surtout par la coloration de leur miroir, qui est d'un blanc sale terminé de noir avec une bordure extrême blanche; l'intérieur du miroir est formé par quelques plumes d'un noir à relief métallique verdâtre, mais moins prononcé que chez le nyruea. L'Oiseau se rapproche donc du nyroea par la couleur des ailes et de leur miroir, ainsi que par le roux de la tête et du cou, qui descend plus bas et se mélange insensiblement avec le brun de la poitrine (laquelle est noire chez le ferina). Le dos est presque comme celui de la Namnannia, le dos est gris, vermiculé de noir comme le ferina (o). Exemplaire trouvé sur le marché de Montpellier, le Ji) janvier 'J8ôO{Q). — Tète, cou et poitrine d'un rougeâtre et brillant comme chez (1) Au Covcnt {j;ai-(](;ii. (2) Ce. Canard vrcul au Jardin Zoologicjuc de Rotterdam depuis le 23 février 1870, jour di" sa capture, jusqu'au 9 juin de la même année. (;{) Dont fait mention M. le baron Ed. de Selys-Longcliamps. (4) 1.0 no ir$2de la vente Wliitaiier est |)eul-èti-e dans ce cas. (î)) De Selys. ((■)) La description suivante a clé faite sur noire dtniande pai- M.uodefroy I.unel, conservateur du Musée d'Histoire nalui'ellc de (ienéve. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 105 F. nyroca, avec seulement quelques plumes noires éparses sur la poitrine ; croupion d'un noir mat; queue brune; ailes de cette dernière couleur avec quelques reflets pourprés. Dos, couvertures des ailes, flancs, cuisses et abdomen d'un brun roussâtre, un peu plus clair sur ces deux dernières parties ; toutes ces parties sont rayées de zigzags fins, nombreux et très rapprochés d'un brun noirâtre. Milieu du ventre d'un blanc pur comme chez F. fcrimi, miroir de l'aile blanc termine, de noir comme chez F. nyroca. Iris d'un jaune orangé très clair. Bec d'un bleu noirâtre ; onglet noir. Tarses et doigts d'un cendré bleuâtre, comme chez F. ferina, mem- branes noires. Longueur 43 centimètres. » L'examen que M. Godefroy-Lunel a pu faire, sur le frais, des parties internes de cet Oiseau comparées à celles de F. jerina, lui a montré certaines légères modifications résultant sans doute du croisement de ces deux espèces. Hybride capturé dans une canardière de la Hollande, le 23 février 1870. — « Cet Oiseau a le bec conformé presque comme celui du Fu. ferina, mais guère plus long que celui de Fui. nyroca et mesu- rant 51 millimètres ; le tarse et les doigts se rapprochent également le plus de ceux de la seconde espèce, le doigt du milieu mesurant 60 millimètres ; les ailes égalent aussi en longueur celles du même oiseau. Le dessus de la tête comme chez le Milouin commun ; les joues, la nuque et le cou pareils à ceux du petit Milouin (F. nyroca), mais avec moins de reflets au-dessus du petit collier brun, qui est moins apparent que chez celui-ci; la poitrine est colorée également comme celle de la dernière espèce, mais le brun ne s'avance pas aussi loin que chez celle-ci et se termine en noirâtre comme chez le F. ferina. Les flancs, le ventre et le dessous de la queue, pareils à ceux de la dernière espèce; cependant la teinte du ventre est un peu plus claire, et le noir des sous-cau- dales est varié de blanc. Le dos, le croupion et le dessus de la queue sont colorés, à peu près comme chez le Milouin commun : Les raies en zigzags semblables à celles de cette espèce, mais la teinte du fond, ainsi que les couvertures supérieures des ailes, tirant plus au brun que chez celle-ci. Le miroir est pour la largeur intermédiaire entre les miroirs des deux espèces citées; il est d'un blanc sale, tirant au grisâtre, mais dépourvu des deux bandes noires propres à celui du F. nyroca. Les rémiges ne présentent que très peu de blanc et uniquement à la barbe interne; le bord extérieur de l'aile est très clair, mais non pas d'un blanc aussi pur que chez les petits Milouins (1) ». Un des trois Oiseaux tués en Angleterre nviint ISIJ7. — 11 diiïère de la (1) Description de M. van Wickevoort Crommcliii. IGG suciiKTirr F. juihjuUt, espèce à laquelle il jesseiiible le plus cependaut, par sa taille plus petite, sa coloration plus sombre, la couleur des yeux, par son miroir blanc apparent sur l'aile. La trachée artère est aussi plus longue et plus étroite que chez F. fcrina (1). Mâle en hiver décrit par Jaubert. — « Longueur totale : 43 centi- mètres, longueur du bec, 54™«i, le bec se rapproche de celui du 31ilouin par sa l'orme générale, par sa couleur, par l'onglet et par la disposition des narines. L"is orangé clair, tête et cou d'un roux rougeâtre comme chez le Milouin ; poitrine d'un roux marron comme chez le Nyroca. On remarque à la base du cou un petit collier noir qui se fond en avant avec les teintes de la poitrine et va former en arrière un espace noirâtre qui limite la partie supé- rieure du dos. Région dorsale grise, forte, striée de brun, lianes, cuisses et abdomen d'un centre bleuâtre striés de brun, comme le dos, le ventre de même blanc jusqu'à la hauteur des cuisses, région anale noirâtre, couvertures inférieures de la queue blanches. Les ailes sont brunes avec un large miroir blanc, les tarses et les doigts bleuâtres, les membranes noires. » Les (leur Oiseaux nppeh'sF .Eomeyevi.— Le ?»r? /t'.- couleur dubecblanc noirâtre à l'extrémité antérieure, bande transversale au sommet du bec ; prunelle de l'œil de deux couleurs, le tour de la pupille blanc, le bord extérieur rouge jaune. Au-dessous du bec, une ligne aiguë large de 3™™ (2) avec une tache ronde, dont les petites plumes sont rouge foncé. La tête et le cou, ainsi que le bord supérieur du dos, le jabot et le bord de la poitrine sont d'un rouge brun avec éclat. On aperçoit à la lumière, sur les côtés et sur le jabot, une teinte verte ou violette. Les plumes du jabot à la base, sont bordées de gris noir (mais ceci ne peut se voir que de près). Le dessus du dos, le croupion et la queue sont bi'un-noir, avec des reflets verdâtres. La poitrine est blanche avec des plumes rouge jaunâtre près du jabot. Les grandes pennes rémiges sont gris-brun avec un bord brun-foncé et une bordure inférieure. Le croupion est blanc, aussi mélangé de gris argenté jusqu'au gris noir et blanc aux extrémités. Les grandes plumes des ailes sont d'un vert brillant, mêlées de noir, le reste gris itointillé de blanc. La queue a (|uatorze plumes, celles-ci sont noir gris ])lus l'oiicécs à la tige et à l'extré- mité, etc. La femelle : Les pieds et le cou comme ceux du mâle, mais la tache grise au-dessus du bec est plus petite et presque indistincte. Tête et cou couleur de rouille avec reflets cuivrés sur le haut. Le jabot, (1) Bartlett. (2) Mesure rie la Saxe. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'eTAT SAUVAGE 1()7 le dos à la partie supérieure et les plumes de l'épaule brun foncé, chaque plume bordée de rouille, les plumes des épaules eu partie pointillées avec des ondulations interrompues. La poitrine et le ventre jusqu'à l'anus sont couleur de rouille foncé. Le ventre est presque brun. Les plumes des côtés brunes avec de larges bords rouille et gris rouille. La partie inférieure de la queue est blanc jaunâtre. Dessous des ailes blanc comme chez le mâle avec une bordure de plumes grises pointillées de blanc et au nombre de quatorze, etc. (1). RESSEMBLANCE DE LA FULIGULA HOMEYERl (2) avec F. nijroca. La tête, le cou, sans collier noirâtre, et le bouclier rouge de rouille foncé avec reflet de pour- pre. Ce plastron descend moins profondément que chez nijroca. Point de plastron noir, le mi- lieu du ventre blanc. Les cou- vertures supérieures des ailes, grises noirâtres, moins foncées que chez F. ni/roca, mais très distinctes de la couleur de ces parties chez ferma, où elles sont gris clair sur un fond blanchâtre. Elles ont outre cela des reflets faibles de bronze, qui rappellent la couleur de ces parties chez mjioca. Le miroir de l'aile pres- que tout blanc, quoique cette couleur soit moins pure que celle dans les mêmes parties chez nyroca. Il se distingue cepen- dant beaucoup du miroir de la ferina qui est gris de cendres. Outre cela il est gris foncé d'ar- doise avec un reflet peu sensible là où les mêmes parties sont vert bronzé chez nyroca. La partie extérieure et postérieure de der- rière des rémiges du second rang, qui est vert de bronze chez nyroca, est ici gris d'ardoise, avec un léger reflet de bronze (gris chez ferina). La longueur totale surpasse très peu celle de nyroca et est bien inférieure à celle de ferina. Les mêmes relations pour le bec. (1) Baedeker. (2) D'après Ulphe Gaillard. Naumannia, VII, ji. tid à 70. avec F. ferina. Pas de collier noirâtre sous le cou : le rouge de la tête et du cou moins pourpré que chez F. nyroca , mais bien plus que chez F. ferina. Les régions anales et le bas- ventre gris et formé de lignes. Les cotés sont en lignes grises (elles sont rouge brun chez nyroca). Le dos en forme de lignes grises, mais ces lignes sont moins flnes que celles de ferina et sur un fond plus foncé. 168 A. SUCHETET RAPPORTS DE LA F. HOMEYERL AVEC LES DEUX ESPÈCES MÈRES (1) La tête, le cou, les euvirous du jabot et la nuque d'.4. Ilomeyeri ressemblent à .1. nyroca, il ne manque que la bande noire du cou. Le dos et les flancs s'accordent essentiellement avec .1. ferina. Le miroir gris pâle est essentiellement comme chez .1. ferina, mais s'approche d'I. nyroca, par la couleur blanchâtre aux bordures des ailes et par le miroitant de la base. Egalement l'aile supérieure fait penser à .1. ferina. Les couvertures inférieures de la queue ressemblent davantage à celles d'.l. nyroca. CARACTÈRES DISTINCTIFS DES ANAS FERINA ET NYROCA ET ANAS INTERMEDIA, d'après JAUBERT lias ferina Long, totale, 45 cent. Bec assez fort, mais à sa base et à son extrémité, bleuâtre dans son milieu. Iris jaune orangé. Tète et cou d'un roux rougeâtre et brillant; large bande ou ceinture noire s'étendant sur toute la poitrine et sur les par- ties supérieures du dos. Région dorsale d'un gris clair fortement strié de brun. Flancs, cuisses et abdo- men d'un cendré bleuâtre, finement strié. Milieu du ventre blanchâtre, varié de zigzags cendrés, pres- que imperceptibles. Ré- gion anale et couvertures inférieures de la queue noires, queue cendrée. Ailes d'un gris brun, avec un large miroir cen- dré. Tarses et doigts bleuâ- tres , avec membranes noires. Longu eur d u (a rsc, 33 milliui. Longueur du doigt mé- dian, 70 millim. Anas intermedia Long, totale, 43 cent. Bec moins tort, de même forme et de même couleur, long. o4 millim. Iris orangé clair. Tête et cou d'un roux rougeâtre plus terne : col- lier noirâtre se fondant en avant avec la nuance roux marron de la poi- trineet formant en arrière un espace noir qui limite la partie supérieure du dos. Régions dorsale d"un gris plus foncé fortement strié de brun. Flancs, cuisses et abdo- men d'un cendré bleuâtre linement strié. Milieu du venti'e blanc. Région anale noirâtre, couvertures in- férieures de la queue blanches, queue brune. Ailes brunies avec un large mii»ir blanc, ter- miné de brun. Id. 30 uiillini. .'il millim. A. nyroca Long, totale, 40 à 41 cent. Bec plus court, presque noir, à narines relevées, long. 40 milim. Iris blanc. Tète et cou d'un roux marron ainsi que la poi- trine ; à la base du cou est un petit collier noir qui va se fondre en ai-rière avec la couleur bi'une du dos. Région dorsale d'un brun noirâtre à reflets pourpres sans aucun strie chez l'adulte. Flancs, cuisse et abdo- men d'un roux plus ou moins foncé. Milieu du ventre blanc. Région anale ot couvertures inl'éiieures de la queue blanches, queue noire. Ailes d'un brun noi- râtre avec miroir d'un blanc pur, terminé de noir. Tarses et doigts d'un gris foncé , avec mem- branes noires. liOngueur du lars(% âS millim. Longueur du doigt mé- dian, 01 millim. (1) D'après Henri Blasius, Histoire des Oiseaux de i Allemagne, de i^auinantt, p. 30.J à 312, XlIIe partie. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 1()9 Tels soiit les renseignements que nous avons pu rassembler sur l'intéressant hybride qui a fait le sujet de tant de discussions. FULIGULA NYROCA et FULIGULA CRISTATA (1) M. le baron Ed. de Selys-Longchamps nous fait savoir qu'il possède dans sa collection un hybride tué à l'état sauvage et parais- sant être le produit de ces deux espèces. On sait que VAnns Baeri, décrit par Radde (2), a été considéré par plusieurs comme étant un hybride. MM. Newton (3), G.-R. Gray (4) et Th. V. Heuglin (5) seraient de cet avis. M. Eugène de Homeyer a émis des doutes à ce sujet (6). Nous n'oserions nous prononcer, n'ayant pu consulter les auteurs partisans d'une double origine. Il serait intéressant de comparer cet Oiseau avec l'exemplaire que possède M, le baron Ed. de Selys-Longchamps. FuLIGULA AFFINIS OU (FuLIGULA COLLARIS) ? (7) et FuLiGULA Valismeria (OU FuLIGULA americana)? En 1859, M. Daniel G. Elliot envoyait de New-York, à la Société Zoologique de Londres, un Canard considéré par lui comme hybride probable entre F. afftnis et F. Valismeria (ou F. americana (8). M. Newton (9) a, l'année suivante, contesté l'origine supposée de cet Oiseau ; il croit qu'elle est due à un croisement entre F. collaris et une des espèces indiquées par M. Elliot, mais probablement F, americana. « On remarque, dit-il, une ressemblance avec la F. collaris à cause du miroir gris et de la tache blanche qui se trouve sous le menton, caractères que ne possèdent ni l'un ni l'autre des Scaup-Ducks, trouvés dans le Nouveau-Monde. » M. Newton accompagne son récit d'une belle planche coloriée repré- sentant l'hybride dont l'origine n'est point assurée (10). (1) Autres noms : Ànas fuligula, A. Glaucion, A. arctica, A. scandiana* Nyroca fiiligula, Anas latiroslra. (2) Oiseaux de la Sibérie, p. 37(i. (.3) The Ibis, p. 118, 1886, cité par M, van Wickevoort Cromnielin. Arcliives néer- landaises, (i) Hand-List of Birds, III, p. 86, cité par le même. (o) Oiseaux de l'Afrique, II, p. 433, 1870, cité par Olplie Gaillard, Conlributions à la Faune ornithologique de l'Europe occidentale, III, p. 100, 1888. (6) Cabanis, Journal fur Ornithologie, p. 433, 1870. (7) Autres noms : Fuligulata rufilorques, Anas collaris, Anas fuligula. (8) Voy. Proceedings of the Zool. Society of London, p. 437, 1859. (9) Les mêmes Proceedings, p. 336, 1880. (10) PI. CLXVII. 170 A. SUCHETET FULIGULA CRISTATA et FULIGULA FERI.NA. Nous ne connaissons que deux exemplaires provenant de ce croi- sement, le premier se trouve au Musée de la Société d'Histoire naturelle et philosophique de Belfast, le deuxième dans la collec- tion particulière de M. le D'" Giovanni Piazza, de Padoue. L'exem- plaire du Muséum de Belfast n'a jamais été décrit, il fut tué près de Dowimpatrick. M. le comte Arrigoni degli Oddi a donné une description du second (1); cet Oiseau est adulte, du sexe mâle, on pense qu'il a été tué dans la vallée de Salsadei Millecampi, province de Padoue. On nous avait indiqué un troisième exemplaire au British Muséum, mais M. Bouleuger et plusieurs de ses collègues l'ont cherché en vain pour nous en adresser la description. Nous nous contenterons donc de décrire le premier exemplaire d'après les ren- seignements qui nous sont envoyés par M. J. Brown, puis nous don- nerons la description du deuxième, d'après VAtenco leneto. Premier exemplaire. — Bec plus court que celui de la Fnliyula ferina, mais un peu plus large ; ressemble beaucoup au bec de cristata, quoique plus long. Tête pourpre brun, avec un lustré métallique; huppe petite, mais bien caractérisée. Le cou de la même couleur que la tète. Poitrine très foncée, couleur pourpre, presque noire. Ventre blanc satiné, la partie postérieure faiblement tachetée de gris. Dos pourpre foncé comme la poitrine. Les couver- tures des ailes gris sombre et tachetées. Queue pourpre foncé ; même ton de couleur que chez F. cristata. . L'Oiseau est intermédiaire entre les deux espèces, mais ressemble plus à cristata. Exemplaire de M. le D^' Giovanni Piazza, de Padoue (description de M. le comte Arrigoni degli Oddi). — « Tête et cou d'un noir violet à reflets pourprés ; rémiges secondaires grises , avec une bande blanche terminale, le gris formant un large miroir obli(iue sur l'aile fermée; flancs faiblement cannelés, à la dilférence des parties inférieures. Bec d'un bleu foncé, avec la base et l'onglet noirs. Iris jaum» doré. Tète et cou d'un noir violet à reflets pourpres tachetés de bai. Les plumes de l'occiput voûtées et formant un petit toupet. Les plumes de l'échiné du dos, des scapulaires, sus-caudales et sous-caudales noir violet. La gorge et- le cou noirs avec un pointillé bai, la poi- trine d'un noir changeant. Abdomen blanc. Flancs faiblement striés (1) yole sopra un ihrido non encora descrilto. Alonco venolo, 1SS7. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LÉTAT SAUVAGE 171 de brun, les couvertures des ailes cendrées et noires. Rémiges pri- maires d'un brun grisâtre. Rémiges secondaires grises avec un liseré, le gris formant un large miroir oblique quand l'aile est fermée. Tarses, doigts et membranes interdigitales de couleur brune. Longueur totale, 455™™ ; longueur de l'aile, 220mm ; ç\q Ij^ queue, 70™™ ; du bec, 45™™ ; du tarse, 30™™ ; du doigt du milieu avec l'onglet, 59™™ ; sans l'onglet, 54™™. FULIGULA CRISTATA et FUUGULA MARILA(I)? M. le docteur Marmottan, dont la magnifique collection est aujourd'hui au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, nous a fait savoir qu'il possédait un Palmipède qu'il a déterminé comme devant être l'hybride du Canard Morillon et du Canard Milouinau, toutefois le docteur ajoute dans sa communication que cet exem- plaire aurait besoin d'être examiné de nouveau. FuLIGULA CLANGULA (2) et FULIGULA MARILA ? Nous avions fait connaître (3) un Oiseau tout à fait extraordinaire, que M. de Selys-Longchamps conserve dans sa collection. Cet Oiseau vient certainement du Garrot, disions-nous, mais en désignant comme second progéuiteur le F. morila. M. de Selys-Longchamps était loin d'être aussi affirmatif. Aujourd'hui, M. de Selys-Lonchamps veut bien nous donner des détails très précis sur ce spécimen, qu'il a examiné de nouveau et qui probablement n'est pas un hybride, mais une aberration de couleur du mania. Voici in extenso la note que le savant académicien a rédigée sur cet Oiseau : « Au milieu de l'hiver de 1888, j'ai trouvé à l'un des marchés de Bruxelles, un Canard du genre FuUgula, qui est si singulier par les couleurs de son plumage et de ses pieds, que je ne puis le rapporter avec certitude à aucune des espèces connues. Il diffère de toutes celles qui sont décrites par les pieds (tarses, doigts et membranes) d'un beau jaune orangé, comparables sous ce rapport à ceux du (1) Autres noms : Ànas freneUi. Nyroca niarila, Â)ias niurila. (2) Autres noms : Clangida vulgaris, Ànas glaitcion. Glaiicion clangula, Anas clungula. (3) Note sur les Hybrides des Anaiidcs,[). 12, Rouen, imprimerie nouvelle de Paul Leprètre, 188S, et Revue des Sciences naturelles appliquées, n" '21, novembre 1889. 112. A. SUCHETET Menjiis meir/auser ou du liltynchaspis clijpeata, et pai' les six pre- mières grandes rémiges, entièrement blanches, caractères qui ne se voient chez aucune espèce de FuUijula, dont ses pieds ont cepen- dant la conformation, y compris la membrane du doigt postérieur, très développée, caractère du genre. « Par la taille, la stature et le reste du plumage, il resseml)le assez à une femelle ou au jeune âge du Milouinau [FuUijula ninrina), mais le bec est en grande partie couleur de chair avec l'arête obscure et l'onglet noir. Ce bec est moins élargi au bout que chez le Mœrila. La tête et le cou sont noirâtres avec un large collier blanc ; le dos gris brun, comme saupoudré de petits points blanchâtres, passant au noirâtre aux couvertures supérieures de la queue. La poitrine grisâtre, ainsi que les plumes ; le reste du dessous blan- châtre ; l'épaule mélangée de blanc. « Il me paraîtrait être un demi-albinisme du MarUa, si le bec n'était moins élargi au bout, à moins que ce ne soit un hybride du Marila et du Claiigula ? (Le Clangiila a les tarses et les doigts jaunes, mais non la membrane). « Le pouce, additionné d'une membrane, exclut l'hypothèse que ce serait un hybride d'une Fuligula avec un Anas ou un Hhiinchaspis, genres chez lesquels il existe des espèces à pieds jaunes ou orangés. » L'origine de cet Oiseau restant incertaine, nous n'avons pu cru devoir le faire figurer sur la liste des hybrides. SOMATERIA MOLLISSIMA Ct SOMATERIA SPECTABILIS ? A l'article Eider vulgaire, MM. Degland et Gerbe (1) font remar- quer que « trois ou quatre individus reçus de Terre-Neuve, avaient sous la gorge deux traits noirs comme en offre la Somatcna spectahilis, mais d'une teinte moins foncée. » Ces auteurs se deuiandent si ces Oiseaux sont des hybrides de ces dernières espèces, avec la femelle de l'Eider, ainsi que l'a supposé M. Hardy? Le prince Bonaparte et sir W. Jardine (2) ont eu l'occasion d'exa- miner d'autres exemplaires reçus de l'Amériiiue polaire, ils pensent au contraire, dit M. de Selys-Longchamps, que c'est une espèce distincte et l'ont décrite sous le nom de Somateha-V-nigrum (3). (1) Ornithologie européenne, II, p. 555. (2) Cités par M. de Solys-Longcliamps, in HiiU. Acad, Sciences, Rnixcllcs, ISIif). (3) On sali, que la femelle de l'Eider n'oiïre pn^siine pas de dilTéicnce avec relie (le l'A. spectahilis. OISEAUX HYHRIDF.S RENCONTRES A l'ÉTAT SAUVAGE 173 C'est SOUS ce nom (|iie l'a inscrite M. Sclater dans sa List of thc certainhj knoicn species of Anatidœ{i)et beaucoup d'autres auteurs (2). Genres : Anas et Fuligula FULIGULA FERINA 6t AnaS CRECCA (OU AnAS BOSCHAS )? En 1882, à l'une des réunions delà Société zoologique de Londres, M. Sclater montra, de la part de M. Peter Juchhald, F. Z. S., deux Canards curieux qui avaient été tués sur une pièce d'eau d'agré- ment, près Darlington, dans le pays de Durham. L'un d'eux paraît être le produit d'un croisement entre le Pochard {Fuligula ferina) et un Canard d'eau douce, tel que la Teal (^1. crecca) ouïe Mallard (A. boschas) ; le deuxième présentait l'apparence d'une femelle Scoter (Œdemia, nigra) mais il était au-dessous de couleur plus sombre (3). Ces deux Oiseaux doivent peut-être leur origine à un croisement ayant eu lieu en captivité (4). Genres : Clangula et Mergus. Clangula glaucion et Mergus albellus (5) Le Mergus anatarius d'Eimbeck, hybride supposé de ces deux espèces, n'a pas moins fait parler de lui que la Fûiigula Ilomcycri de Baedeker; sa double origine a môme été plus contestée que celle de cette Fuligule. Les exemplaires sont aussi beaucoup plus rares, on en compte quatre ou cinq seulement. Ils sont encore connus sous les noms de Clangula angustirostris Brelim, et ('. nwrgoides Kjarbolling. (1) Procet'dinss the Zoological Society of London, 1884. (2) The list of the vertehrated animais of the Zoological Society porte aussi qu'on aclieta, le 2G mars 1861, un iiyliride, supposé entre Fuligula marila (Linn.) et Nyroca leucophtaliiia (Beclist.), mais on jie dit pas si cet Oiseau avait été pris à l'état sauvage ou produit en domesticité. M. le professeur Sordelli, directeur-adjoint au Musée de Milan, nous a fait aussi savoir qu'il existait dans la collection Turati, réunie à ce Musée, un exemplaire iVOiclemia fiiscaX C. glaucion ; malheureusement ■ il ne nous indique pas si l'Oiseau a été tué à l'état sauvage. Nous n'avons donc point cru devoir faire figurer ces deux hybrides sur notre liste. (3) Proceedings of the Zool. Society, p. 134, 1882» (4) M. de Selys mentionne, d'après Morton, l'hybride de 1'^. boschas et de la F. rufitorques, observé aux Etats-Unis, mais il n'indique pas l'origine de l'Oiseau (Bull. Acad. des Sciences de Bruxelles, 18a6). (5) Autres noms : Mergus minutiis, M. asiaticus, M. glacialis, M. cristatns minor. 174 A. SUCIIETET Eimbeck a, le premier, fait connaître un de ces Oiseaux qui lut tiré au printemps de 1825, sur l'Oker, dans le voisinage de Bruns- wik, par l'inspecteur des forêts, M. Busch, un chasseur infatigable. L'Oiseau fut tué dans une contrée où, pendant le passage des Canards, il s'arrête plusieurs espèces différentes, même lors des froids rigou- reux, le courant rapide empêchant l'eau de se congeler entièrement. L'Oiseau tomba par bonheur dans les mains d'un amateur qui l'empailla pour sa petite collection ; puis il fut acheté, à la mort de ce dernier, par Eimbeck, qui en donna la description suivante (1) : « Delà grosseur du mâle de l'.l. rlangula, il peut avoir 19 pouces de long et 32 à 33 pouces en largeur, les ailes déployées; il res- semble aussi au clangula par la forme du corps et de la queue. Cependant ses longues plumes eu taillades à la partie posté- rieure de la tête, son bec et ses ailes pointues le caractérisent plutôt comme un Mrrgus alhellas, masc. Sa forme est intermédiaire entre les deux espèces, elle montre, ainsi que sa couleur et la façon dont les plumes sont marquées, des traces des deux espèces. Son bec, depuis son extrémité jusqu'au coin de la bouche, mesure 1 pouce 10 lignes. Il est à la base plus haut que large; sur le devant, il est tout plat, plus large que haut, et quand il est vu de côté, il ressemble à celui du Harle, mais le bord supérieur, les dentelures sont moins visibles. Les narines ovales et transparentes sont placées au milieu du bec, lequel est rouge foncé, tirant sur le brun et au- dessous d'une couleur corne claire. La forme particulière du bec frappe au premier coup d'oeil lorsqu'on regarde la tête d'en haut. « Le fond delà couleur de l'Oiseau est le blanc; la tête et la nuque vert foncé chatoyant à diverses places. Entre le bec et les yeux se trouve une tache blanche dont les petites plumes blanches ne touchent pas immédiatement le bec, mais sont entourées d'une tache foncée large de deux lignes. Au-dessous se trouve une tache semblable qui s'étend vers le bas et qui s'unit au cou d'un Idanc pur, sur les joues se trouvent de petites plumes dont le tuyau est gris argenté jusqu'au milieu et la pointe seulement est vert et tout cet endroit semble en être parsemé. « Le dos est noir brillant et quelques plumes des épaules sont blanches, mais la plupart à la poitrine sont bordées de noir qui marque les deux traces des deux colliers comme chez le Mcrgus albeUus. Les grandes plumes des ailes sont d'un blanc pur, sur les bords extérieurs deux lignes noires et larges qui se réunissent sur le dos et forment une longue tache. Sur la (1) Isis, XII, p. 2V«I, llcfl 1, Leipzig, 1831. OISEAl'X llYBlilIJKS RKNGONTUKS A l'ktAT SAL'VAGIi 175 partie iiiférieuie du dos, au-dessus des ailes, sout quatre plumes rectrices d'une beauté particulière, celle de l'intérieur brun gris, celles de l'extérieur blanches, avec la couleur pure des perles aux extrémités et entourées,dans toute leur longueur, d'une bande noire, de sorte que cet espace semble être divisé. « Les plumes motrices du premier ordre, d'un brun noir avec des tiges noires, celles de second ordre et les petites plumes rectrices des ailes, au bout, d'un blanc clair avec l'extrémité noire, de sorte que les ailes forment une double marque brillante. La queue a seize plumes, dont les extérieures sont 1 pouce 3/8 plus courtes que les deux du milieu, toutes sont d'un noir grisâtre, plus brillantes à l'extrémité, les plumes inférieures blanches, les supérieures brun noir. Les plumes des côtés et les plumes motrices des ailes blanches et tachetées de points gris. « Les pieds n'ont pas tout h faitla grosseur de ceux de VAiias clan- gula, mais ils sont cependant façonnés de môme ; couleur foncée de rouille, la palme tirant sur le noir. Les ongles de couleur cornée. « D'après son plumage brillant,bien coloré, on pourrait le prendre pour un maie du plus beau plumage. » Un second spécimen femelle, tué quatre ans plus tard sur un marais, est mentionné par Brehm. Un troisième individu, un jeune mâle, fut trouvé par M. Kjabolling, dans une collection d'Oiseaux achetés par lui en 1853 à Copenhague. L'Oiseau fut d'abord pris pour un jeune Mergus all)eUus,msiis bientôt M. Kjarbolling s'aperçut qu'il devait appartenir à la famille des Canards plongeurs appelés Clangnla. Il ressemble dans sa première livrée au mâle décrit par Eimbeck, mais on voit que c'est un jeune Oiseau, surtout à la tète, où la couleur rougeâtre et d'un brun olive n'est atténuée qu'en partie par un noir chatoyant dans le vert (1). Ce sont ces trois premiers exemplaires qui ont donné lieu à de nombreuses discussions. Doit-on, en effet, les considérer comme provenant des deux espèces nommées plus haut, ou plutôt comme appartenant à une espèce régulière et bien déliuie? Plusieurs orni- thologistes, auxquels Eimbeck montra le premier exemplaire, men- tionné dans l'Ibis (2) le prirent pour une production hybride ; le pasteur Brehm l'a, au contraire, considéré comme une véritable espèce, ainsi que la femelle qu'il décrit (3). Naumann, sans se prononcer d'une façon définitive, partage visi- (1) Naumannia, p. 328, 1853. (2) Voy. p. 300 de ce journal, 1831. (3)0/). CTi.,pp.9.30. 17(i A. SUCHETET blement l'opinion de ceux qui voient dans l'Oisean d'Eimbeck un mélange des deux espèces ; l'A. clangubi et le M. (tlbeUiis (1). Pen- dant l'hiver et au même endroit on voit, paraît-il, ces Oiseaux rassemblés, et les Mergus côte à côte avec les clangula. On aurait même vu une fois un de ces derniers conduire une troupe de J/er- r/ws ? Schlegel (2) et Temminck partageraient l'avis du célèbre ornithologiste allemand (3). Cependant Kjarbolling estplutôt porté à croire à une véritable espèce; la proximité où vivent les Mergus et les Clangula ne prouve rien. Il observe avec raison que l'hybri- dation ne se manifeste pas là où diverses espèces se rassemblent en foule, vivant longtemps les unes près des autres. D'après lui, le pasteur Brehm paraît avoir le mieux jugé la chose (4). Gloger (o), eu parlant de l'exemplaire de Copenhague et de celui de Brunswick, dit qu'il croit reconnaître, aux caractères que présentent ces Oiseaux, l'origine indiquée par Eimbeck et Naumann. Degland et Gerbe sont de cet avis (G). A l'occasion d'un mémoire de M. Kjarbolling {!), qui possède le jeune mâle, il y eut, dit M. de Selys-Longchamps (8), lors de la réunion des ornithologistes allemands, tenue à Halbertstadt en 1855, une discussion très intéressante; la majorité des membres qui y prirent part se prononcèrent dans le sens de l'hybridité, ce furent : MM. Hartlaub, Kirchkoiï, Panier, Naumann, Heine, Baldamus, von Homeyer, Blasius ; MM. Kjarbolling, Cabanis, Reichenbach, Hennecke se montrèrent d'un avis opposé; M. von Homeyer, continue M. de Selys, croit que le Mergm analarius, vieux mâle, est certainement un hybride, et que le jeune mâle, Anas clangula mergoïdes (9j de M. Kjarbolling l'est probablement aussi. M. Heine est du même avis, mais trouve que l'autre individu est diiïérent. M. de Selys, n'ayant pas vu ces Oiseaux, ne peut se pronon- cer sur l'identité entre les deux hybrides ; pour expliquer leur diversité, il se demande si Vanatarim ne serait pas le i)roduit du (1) Voy. Naturgeschichle der Vogël Deutsclilands,p. 195. Leipzig, 18i4. Voy. aussi p. 330, où la même opinion est exprimée. (2) Aperçu critique des Oiseaux européens, p. 109, 1884, cité par Oscar Wolsciike. Siebeater Jaliresbericht des Annaberg— Buchbolzezl Vereins fiir Nalur- kimde, 1883-1885. (3) Cité par Oscar Wolschke. (4) Voyez Naumannia, p. 328, Stuttgart, 1853. (5) .tournai fiir Ornithologie, novembre 1853, ((■)) Ornithologie Européenne, \). 471. (7) Notice inst'îrée dans la Naumannia de 18.53, p. 137. (8) Bulletin de l'Acad. des Sciences de Bruxelles, \\!II, I8;;C). ('.)) Ainsi api)elé par M. Kjarbolling. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAUVAGE 177 Mergiis albellus mâle et du Fidigula clarKjuli femelle, elle mergoïdes (ou angustirostris Brehm), le produit du clangula mâle et de Valbellus femelle ou bien l'inverse ? Enlin, M. Geoffroy Saiut-Hilaire partage roi)iniou de la grande majorité des ornithologistes allemands et il croit que le Ilark- Gtirrot ne tardera pas à être inscrit, d'un accord unanime, sur la liste des hybrides authentiques (1). Un nouvel exemplaire fut tiré à la fm de février 1865 dans le voisinage du Pôl, et un autre en 1881 à Kalmarsund. Le premier fut d'abord dans la possession de M. Frantz Sclimidt, qui (it un rapport sur cet Oiseau (2), puis il passa dans les mains de M. Oscar Wolschke. Le second se trouve dans le Musée de l'Université d'Upsala, en Suéde. 11 fut tué le 20 novembre par M. Themstrom, M. le D'' Blasius eut l'occasion de le voir au mois de juin 1883, au retour d'un voyage en Scandinavie, il le mentionna dans ses notes de voyage comme un hybride du Mergus albellus et de VAnas clan- gula (3), M. Gustave KoUhofï en a donné la description (4). On trouvera des dessins ou des figures coloriés représentant ces divers Oiseaux dans les ouvrages ou publications d'Eimbeck (o), KjàrboUing (6), de Naumaun (7) de Kolthoft (8) et de Blasius (9). Clangula americana et Mergus cucullatus (10) En 1834, à l'une des réunions de la Société d'Histoire naturelle de Boston, le D'" Cabot exposa un spécimen d'un hybride de Canard, un croisement probable entre le Golden eye {C. a)nericana) elle Hooded merganser (M. cucullatus). Cet hybride, dit le rapport (11), possède les caractères distinctifs de chacun de ses progénileurs, (1) Histoire des Règnes organiques, p\). 15(1 et IGO, III. 1SG2. (2) Archiv des Vereins der Freunde der Naturgeschichle in .Mecklemburt^, pp. 145 et 146, 1875. (3) Monatsclirifl des deutscheii Vereins zii m Schiitze de." Vogelwell, n" 14, 1887. (4) Ofversigl ai liongl. Vetenskaps-Alvadeniiens Kôrliandlinger, p. 185. Stofkholni, 1884. (5) Op. cit. (6) Ornithologia Dania, 1851, cit. par Wolsclike. (7) Op. cit. (8) Op. cit. (9) Op. cit. (10) Autres noms : Mergus fuscus, Merganser cucullatus. (11) Proceedings of tlie Boston Society of natnral bislory, V, p. 57, 1854. IV. — 12 178 A. SUCHETEÎ L'Oiseau fui tiré dans le voisinage de Searborongh par M. Caleb Loriug, au mois de niai(l). Le Di' Cabot en a fait une description; il conclut en- disant que si cet oiseau doit être considéré comme appartenant à une véritable espèce, à cause de particularités et de dimensions des viscères, il l'appellerait Clangnla mergiformis. Les testicules de ce spécimen avaient été examinés au microscope par le professeur Wyman, et ciuoiqu'ils fussent très gonllés (ils avaient un demi -pouce de long), on n'avait pu cependant découvrir aucune particule spermatique. Clangula glaucion et Mergus merganser Pendant un violent ouragan de neige, M. l'Inspecteur des forêts de Negelin, d'Oldenbourg, aperçut pendant plusieurs heures deux AnaselaïKjulu, accompagnés d'un troisième Oiseau ([ui se comporta près de ces derniers comme un mâle ; après l'avoir tué on reconnut que c'était un Mergus merganser. On ignore si cet accouplement fut suivi de fécondité, disons que l'observation de M.deNegelinavaitété faite de loin, d'une fenêtre de la maison d'un garde forestier (2). PALMIPÈDES LONGIPENNES Fumille des Laridés. Genre Sterna. STERNA PARADISEA (3) et STERNA mRUNDO (4) La Sterne paradis, disent MM. Degland et Gerbe (5), a été con- fondue jusqu'en 1819 avec la S/('r/ia liinuido. Ces auteurs pensent que ces deux types se croisent quelquefois et donnent des produits ressemblant plus ou moins au père ou à la mère. M. Hardy ((')) croit en avoir acquis la certitude. « Les individus ({ui proviendraient de cette union, ont, les uns (1) Voy. iiirinc revue, p. i\K (:>) Riipporl (lu D' (ilogor, .loiirnal fiir Oinilliolonio, p. 417, .Ilefl VI, iiovein- bre 18iJ(). (3) Autres noms : Slerna macroura, S. Nilz^chi ou S. hiriiiido. (4) Ou Slerna fluvialis, ou S. viarina. (i)) Ornithologie européenne, II, p. 4:)1). (Cl) r.ilé par l)oij;]an(l el (ierbe. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAUVAGE 1 79 avec les pieds courts de la Ster. paradisea, le bec assez long de la Ster. hirundo; les autres, le bec grêle de la Ster. paradiaca, et les tarses de trois à cinq millimètres plus longs que ceux de cette espèce. Toutes les fois que les pieds se rapprocbent ainsi par leur longueur de ceux de la Ster. hirundo, il s'y joint un autre point de ressem- blance; les couvertures de la queue ont une teiute d'un gris bleu dans celle-ci, tandis qu'en autouine les Slcr. paradisea jeunes et vieilles ont toujours ces parties d'un blanc pur. M. Hardy, profond observateur, reconnaît ces Oiseaux au vol, à ce dernier signe diffé- rentiel, tant il est frappant. » Notons ici que le rév. Macpberson a émis l'opinion (1) que le Glaucous [Larus glaucus) et le Iceland Gull {Larus leucoplerus) pou- vaient s'entrecroiser parfois dans les régions lointaines dil Nord, mais il ne cite aucun exemple. C'est à peine si ce dernier croisement, qu'aucun fait n'a encore confirmé, peut être cité; aussi, comme nous l'avons dit en commen- çant, l'hybridation chez les Palmipèdes ne se manifeste réellement que dans une seule famille, celle des Anatidés. Il nous paraît probable qu'elle ne se produit que fort rarement chez les Échassiers. Dans cet ordre, du moins, nous n'avons pu rassembler que deux exemples. ÉCHASSIERS HERODIENS Famille des Grnidés Genre Ardea Ardea cinerea et Ardea purpurea M. Lacroix, de Toulouse, nous fait savoir qu'il possède un hybride de Héron cendré et de Héron pourpré, tué (ou pris) dans les raujiers de Braqueville, 8 kil. sud de Toulouse, en février 1854. M. van Kempeu nous écrit aussi qu'il a dans sa collection un oiseau qui lui a été vendu comme un hybride de V Ardea purpurea et de VArd. cinerea. Ces croisements sont-ils bien authentiques? M. van Kempen ajoute que chez son Oiseau les jambes seules et les ailes sont rousses, tout le reste du plumage est de ]'Ard. cinerea. Son sujet provient de l'Allemagne. (1) Field, .31 mai 1890. 180 A. SUCIIETKT ÉCHASSIERS COUREURS Fdtiiille des Charadridéa Genre Haematopus H.EMATOPUS UNICOLOR et H.EMATOPUS LONGIROSTRIS Plusieurs collections de la Nouvelle-Zélaude posséderaient des hybrides entre ces deux types. Sir Walter Buller, qui fait cette communication à M, Henry Seebohm, ajoute (|ue ces hybrides sont probablement stériles (1). REiM ARQUE Un certain nombre des croisements que nous avons cités ont été répétés en domesticité. Plusieurs des produits obtenus ont été mariés entre eux. Nous n'avons point besoin d'insister sur l'intérêt que présentent ces expériences qui permettent de fonder de sérieuses présomptions contre ou pour la fécondité des hybrides rencontrés à l'état sauvage. Malheureusement ces expériences n'ont point toujours été entreprises dans un but scientifique et bien souvent les auteurs qui les ont racontées ont négligé de faire connaître les diverses circonstances dans lesquelles ces accouplements se sont produits. Ces expériences pourraient présenter un autre avantage si elles étaient faites avec des individus d'espèce bien pure, car elles per- mettraient, [)ar l'étude des caractères des hybrides ainsi obtenus et leur comparaison avec les produits sauvages, de reconnaître l'authenticité de ces derniers, quoiqu'on ne puisse cependant obtenir un critérium absolu à cause de la plasticité des hybrides et la variabilité de leur coloration. Dans les croisements que nous allons indi([uer, l'.i. hoschas domestique paraît avoir été le plus souvent employé; les produits, ayant hérité des caractères des parents modifiés, ne pourront donc servir de point de comparaison. Les hybrides obtenus en captivité, se rapportant aux croisements que nous avons indiqués, sont les suivants : A. AGUTA (!t A. PENELOPE: Ilybridcs nés dans la ménagerie de (I) « Tlic rarily of (lie intonnodiate (orms is incsiinipUve évidence lliay llicy aro Ijareii. » \'oy. : Tke geographical dislribuiion of the Charadridœ, p. 308. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE JSl Lord Stanley, d'une femelle nc;/f(/ et d'un unile pe)ielopi'{l) ; hybride également obtenu au Jardin zoologique d'Amsterdam (2). A. BoscHAs et A. AcuTA : Hybride ayant vécu à la ménagerie de Schœnbrunn (3). Un autre mâle montré dans une réunion delà Société zoologi(iue de Londres par M. Twiselton Fienes (4), origine aciita cf ; cet Oiseau appartenait à une couvée de six jeunes. Croise- ment encore obtenu au Jardin zoologique d'Amsterdam, origine acittaç^ et hoscluis $ (5). M. Alf. NcAvton a parlé d'autres hybrides qui lui furent otïerts par un ami (6). Enfin M. Pfaunenschmid,à Emden, aurait obtenu de nouveau le même croisement (7). Anas boschas et Chaulelasmus strepera : Hybride vu par M. de Selys-Longchamps au Zoological Garden (8). Une femelle obtenue par M. Rogeron entre un mâle Chipeau et une femelle de Canard sauvage (9). Anas obscura et A. boschas : Hybride obtenu aux Etats-Unis, par M. Elisa Slade(lO). A, PENELOPE et A. BOSCHAS : Hybride obtenu par M. Durham, de Bremly Grange, près de Ripou (Angleterre), (origine A. penelope inasc. À. boschas fem.) (11). A. BOSCHAS et Carina moschata : Hybride obtenu journellement ; grand nombre d'auteurs l'ont mentionné dans leurs ouvrages. FuLiGULA NYROCA et F. CRisTATA : Hybride né au Jardin Zoologique de Londres (12). Anas clangula et Mergus merganser : Ce croisement aurait été obtenu par M. Pfaunenschmid, d'Emden (Ostfriesland); celui-ci aurait élevé un hybride de ces deux Oiseaux (13). (1) Voy. i\lon(ay;u, Ornilhological dictionary, 2" édit., p. 543. Luiulon, 1831. (2) Communication de M. Westemiann, diretteur. (3) C.-R. Académie de Vienne. Fit/inner, décembre 1853. (4) Proceed. of the commilte of science and correspondance ol tlie zool. Society. Part. I, p. 15G, 1830-1831. (5) Communication de M. Weltermann, directeur. (6) Proceed. of the zool. Society of London, p. 326, ISiiO. (7) Voy : Neudam, XVI, n" 21, p. 373, 11 décembre 1890. (8) Bull. Acad. Se. de Bruxelles, 2' partie, XXlll, 18oG. M. de Selys ne dit pas si l'Oiseau a été produit en domesticité, mais la chose nous paraît probable. (0) Bidlet. de la Soc. nationale d'Acclimatation, p. .'idO, 1883. (10) Proceed. of the United States national Muséum, p. (iO. (11) Alf. Newton, On a liybrid diick. Proceed., p. 392, 18(11. Voy. aussi pour le même croisement .John Handcok, A catalogue oj the JSirds of IS'orthumberkmd and Durham. Natural Transact. N'orthumbcrland, |). l.")3, 187i. (12) Bull. del'Acad. des Se. de Bruxelles, XXIIl, 18o0. (13j Voyez Neudam, XVI, no 21, p. 373, décembre 1890. 182 a. suciiktkt Essais dk reproduction en captivité Lord Stanley lit. savoir au colonel IMontaj^u qu'une femelle Pintail (.1. aciila) s'apparia dans sa ménagerie avec un mâle Wigeon {.\. penelope), et produisit la première année neuf ou dix jeunes. La seconde année, cette Cane donna six petits (1). Les hybrides nés de cette union se montrèrent stériles (2). Il est fait mention dans les Proceedings de la Société zoologique de Londres (3) de plusieurs hybrides \. aeuta cf et 1. hoschas 9 qui, unis à Vaciita cT dont ils descendaient, produisirent avec celle-ci. M. Alf. Newton parle (4) d'une paire semblable qu'il mit, en 185G, sur un étang où il y avait des Canards des deux espèces. Le inàle hybride régnait eu maître. A l'approche du printemps, il se montra de plus en plus jaloux, aucun Canard n'avait le droit de s'approcher de sa compagne. M. Newton ne fut jamais assez heureux pour assister aux noces, mais il a de fortes présomptions pour croire qu'aucun mâle ne trouva moyen de s'accoupler. Au mois d'avril, la femelle hybride fit son nid et couva ses œufs, d'où il sortit quatre jeunes, deux mâles et deux femelles. Pendant les années 1857 et 1858, M. Newton ne fut pas chez lui; mais, en 1859, ayant pu observer attentivement les nouveaux hybrides, il crut s'apercevoir qu'ils étaient infertiles. Après leur mort, il les disséqua et constata que ses présomptions étaient fondées. Cette stérilité, reconnue dès la deuxième génération, indique, comme le pense M. Newton, des hybrides demi-sang. Cependant la surveillance n'a pas été telle qu'on puisse assurer que les mâles d'espèce pure aient toujours été éloignés de la femelle hybride. L'hybride .4. strepera x A. hoschas, vu par M, de Selys-Long- champs au Zoological Gardenen 1851, s'étant accouplé au Canard siffleur, l'union fut féconde. Il en est résulté, dit M. de Selys, un Oiseau dans la formation duquel 1' 1. penelope entre pour la moitié, et les .1. hoschas et .1. strepera chacun pour un ([uart (5). M. Rogeron raconte (6) qu'une femelle (Chipeau cf, Canard sau- (1) Ornilliological diclionary of brilish Birds, p. l'A'A, London, 18:51. (2) Voy. Selby, lUnslralions of brilish (>rintlinlog>/,\\, p. :V>V>. Ki]\t\\)uy^h, \H'X\. Voy. aussi Yan-ell, Brilish Birds, p. 2G1 . (3) P. l.":8, 18.30-1831. Ce fait est rapporté par Yarrell in Brilish Birds. (4) Proceedings of Ihezool. Society ol London, p. !5.'î(i, ISCiO. (o) Bulletin de l'Acad. des sciences de Bruxelles, XXVI, IS.'U), (0) Bulletin delà Société d'Acclimatation, 1883. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 183 vage $), après avoir contracté une liaison avec un Milouin (1), fut trouvée dans une luzerne couvant neuf œufs tous fécondés et dont six éclorent. Cette Cane donna eucore d'autres (rufs fécondés les années suivantes, et, en 1884, M. Rogeron était en possession de douze hybrides (2). En 1886, les tentatives de reproduction des hybrides étaient restées sans résultat; pas un seul œuf n'avait été fécondé (3). 11 en était de même en 1888 (4). Une femelle croisée de Canard sombre et de Canard sauvage (Wild Duck), accouplée à un obscura pur, a produit une couvée au Jardin de la Société zoologique de Londres (3). En 1877, dans le comté de Bristol (Etats-Unis), raconte M. Elisa Slade{6), des jeunes Mallards sauvages (1. hoschas) furent capturés et appariés avec des Canards sombres pris l'année précédente dans la même contrée. M. Slade dit qu'il possède aujourd'hui dans sa cour un de ces Canards sombres et un mâle Mallard de 1877, le reste de ses Oiseaux descendent de cette paire. « Les hybrides sont fertiles inter se les Oiseaux s'apparient régulièrement sans se quereller.» Nous pensons donc que M. Slade a pris soin de séparer les espèces pures. Cependant il ajoute qu'il possède une « paire dont le mâle est trois quarts sang Mallard et un quart Duskey Duck, la femelle trois quarts Duskey Duck et un quart Mallard ». La fécondité inter se de ces Oiseaux n'aurait rien du reste de surprenant, car ils paraissent l)Iutôt appartenir à une variété ({u'à une bonne espèce. M. John Handcok (7) parle d'une femelle A. penelope cT et .1. bos- chas 9 qui couva pendant un mois onze œufs dont l'éclosion n'eut pas lieu. M. Handcok avait reçu de M. Savage deux paires d'hybrides de cette sorte, un des mâles vivait encore en 1874. Nous avons dit que le croisement de l'.l. boschas et de 1' 1. mos- ehata se produisait journellement dans les basses-cours. Les hybrides qui en naissent sont inféconds. Cette infécondité est telle- ment notoire que, dans les fermes où l'on élève les Mullards (8), (t) Ce Canard avail eu, huit ou uouf ans auparavaut, une aile lirisée par un chasseur, et depuis 11 était resté sur les douves de M. Rogerou sans femelle de son esjîèce. (2) Bulletin, p. 867, 1884. (3) Bulletin, p. 310, 188f). (4) Bulletin, p. 910, 1888. (o) Sclater, On some hybrid Ducks. Proceedings of the zool. Society of London, p. 442, 1859. (6) Proceedings of United States national Muséum, p, 66. (7) Natural History Transactions of Northumberland, p. 153, 1874. (8) On nomme ainsi les produits de VA. hoschas et de VA. moschatn. 184 A. SUCIIEÏET ceux-ci ne sont jamais conservés jusqu'au nionicut de la repro- duction. M. de Selys cite un hybride Fuligala nyroca et F. cristala (jui s'apparia avec un nyroca pur d'où il résulta un second croisement. On se rappelle que l'hybride A . cli/preata et A . streperea, pris vivant dans le Mecklenibourg, ne put féconder les Canes qu'on lui donna. En dehors de ces exemples, un grand nombre d'autres croise- ments chez les Anatidés ont été produits en domesticité ; nous en tenant seulement aux genres Anas, Faligula et Mmjus, les seuls qui, à l'état sauvage , aient contracté des mélanges, nous citerons : A. ca^urka X Tadorna rulpanscr (i) 1. l>o>ichus X Tadorna riilpamer (2) Ai.r spunsa X -l. boschas (3) Querqucdula brasiliensis x Querquedula castanea (4) Aie sponsa X Aix galericulata (5) Mareca chUoinisis X Dafila spinicauda (6) Dafila spinicauda X Dafila acuta (7), etc. Or, un hybride de Spatulaclypeata x A. que rtincdula lui conservé sans résultat pendant un été sur un petit étang des jardins de la Société Zoologique de Londres avec une femelle de Garganey (1) Né en 1859 dans le Jardin de la Zoological Society of London, issu d'un mâle du Common Sliieldrake (Tadorna vulpanser el d'une femelle du Shieldraiie White Ironted ou Monlain-Goose of Southern Africa Casarca Canaj. Cette femelle, dit M. P. Lutley Sclatei-, avait été acquise par la Société à la vente de la collection du feu Lord Derby en 18ol. (2) Croisement s'étaiit proiluit dans la basse-cour de M. Raillon, fait cité par BulVon (Oiseaux, 11, p. .')18), puis, rapporté par Hernardin de Saint-Pierre (T. Xll des OEuvres complètes, p. o4). Le même fait parait s'être produit en Allemagne (Voy. le prof. D'^ Miuiter in Journal fiir Ornithologie, IV, p. 302, 1853. (3) Examiné par M. de Selys-Longchaïups au Muséum d'Histoire naturelle de Viivis(Récap. des Hybrides chez les Anatidés. Bull. Acad. sc.de Bruxelles, 185G). Depuis, l'Oiseau, nous écrit M. Oustalet, a été réforme à cause de son mauvais état. Il ne portait aucune indication, mais tout porte à croire que c'était un individu domestique. (4) Croisement s'étant produit au parc Beaujardin, à Tours, entre un brasiliensis c^ et un castanea Ç'. (5) Croisement obtenu dans les deux sens par divers amateurs. (G) Hybride présenté en 1878 par M. J. Cliarlton Parz, Esq. (Voy. List of Ihe vertébrale anitnals in the garden of zool. Society of London, p. 437, 1883). (7) Obtenu par M. Bourgeuil, de Nantes. Voy. Bull. Soc. Acclimatation, p. 574, 1884. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 183 (.1. querquedidd), et une femelle de Sho\Q\ei' (Spat nia clypcata) (l). Une femelle Tadorna culpanser x .1. />os6'/ias, gardée pendant trois ans par M. Bâillon, n'a jamais voulu écouter ni les Canards ni les Tadornes (2). Les produits de ,1. spinicaiula y. A. acuticauda, obtenus par M. Bourgeuil et envoyés par lui au Jardin d'Acclimatation de Paris, n'ont pas reproduit (3), Les hybrides Aix (jalericulata x Aix spoiisa, élevés notamment en Hollande, sont inféconds (4). En concluant par analogie, il y a lieu de croire que les hybrides sauvages que nous avons cités sont incapables de se reproduire inter se, mais accouplés avec des espèces pures, plusieurs paraissent jouir de la fécondité. Dans ce cas, les jeunes retournent tôt ou tard au type dont le sang domine, c'est ce qui fut constaté par Yarrell : Les Pintails 3/4 sang acuta perdirent, dit cet auteur (o), « toute apparence du Canard commun. » (1) Voy. Variell, Briiish Birds, p. i'6l. {i} Bulïon, Oiseaux, \l, ]).6o8. (3) Communication de M. le Directeur. (4) Voy. Alfred Touchard, Guide pour élever les Faisans, p. 91, (o) Op cit. 186 SUR LES HELMINTHES DES PRIMATES ANTHROPOÏDES (Phkmikre notk. — Cestodks) Par le D^ Raphaël BLANCHARD, professeur agrégé à la Faculté de iiiédecine de Paris, Secrétaire général de la Société. On ue sait eucore que fort peu de chose relativenieut aux liel minthes des Anthropoïdes, et pourtant on peut dire qu'uu intérêt tout spécial s'attache à la connaissance de ces parasites, en raison des étroites aftinités anatomiques qui relient les Anthropoïdes à l'Homme. D'autre part, en considérant les théories transformistes, suivant lesquelles l'Homme ne serait qu'uu Anthropoïde perfec- tionné, il était très important, au point de vue même de Thistoire naturelle de l'Homme, d'acquérir des notions précises sur l'helmin- thologie comparative des différentesespèces de Primates bipèdes (1). Je suis en mesure de répondre à ce desideratum, à la suite de l'examen d'une importante série de Vers. M. le professeur Max Weber, de l'Université d'Amsterdam, a bien voulu me confier l'étude de ceux qu'il avait recueillis dans l'Archipel malais. M. le pro- fesseur Th. Studer, directeur du Musée zooloyique de l'Université de Berne, et M. le D^ R. Horst, conservateur au Musée de Leyde, m'ont communiqué aussi des exemplaires uniques, appartenant à ces Musées. Je dois encore à d'autres personnes quelques autres helminthes. I. — CESTODES Genre BertiaR. B1., 1891. Diagnose. — C(ipnl c)U(ssum,sul)Spli(U'iicuni,rostro(ic)il('is(iii('<-(ir('iis, acetabulis ellipticis, in dua paria oalde distantia dispositis. Colla m hr cri', propre ta ta laruani (j aaai caput .Corpas epi'raialtisannalishrcvis- siaiis latisqae, itabricatis, constans. Pori (jeaitaics auiriiinaUi^, tcaais- simi, ah uno annalo ad alterum plus minus veijulariter alternantes. In annalo peraïa.taro, ova in plures fascicalos reynlares, transrerse dispositos , collecta . Oncosphaera pyriforme apparata, circamdata. Evolutio ignota. Tête grosse, suhsphérique, sans rostre ni crochets; ventouses ellipti(iues, disposées en deux paires très distantes l'une de l'autre. (I) l'our la signilicatioM attribuée à ce mot, voir no(re Tmilc de Zoologie iiiédi- rale. Il, p. 858. SUR LES HELMINTHES DES i'KIMATES ANTHROPOÏDES 187 Cou court, presque aussi large que la tète. Corps formé d'anueaux très nombreux, très courts, larges, imbriqués. Pores génitaux marginaux très étroits, alternant plus ou moins régulièrement d'un anneau à l'autre. Dans l'anneau mûr, ceufs réunis en i)lusieurs paquets réguliers, disposés en travers. Oncosphère entourée d'un appareil pyriforme. Développement inconnu. Ce nouveau genre rentre dans le groupe des Anoploccphalinae ; il difïère nettement des genres Moniezia R. Bl. et Anoplocephala Em. Blanchard (1) par la disposition des pores génitaux. Je le dédie à la mémoire de mon maître Paul Bert, en souvenir des cinq années (1878-1883) que j'ai passées auprès de lui en qualité de pré- parateur, en souvenir aussi de ses travaux sur l'anatomie des Anthropoïdes. Bertia Studeri 11. Bl., 1891. La tète (fig. 1) est subsphérique, pro- longée en avant par une proéminence discoïde très surbaissée ; sa largeur est de 0"'"'65, sa longueur de On^^Gl. Les ventouses sont longues de 340 à 345 [x, larges de 275 à 280 u. ; leur couche musculaire a une épaisseur de 37 à 40 y. Elles sont réunies deux à deux, oblon- gues, légèrement obliques d'avant en arrière et de dedans en dehors ; elles for- ment une très faible saillie à la surface de la tête et sont plutôt creusées dans celle- ci. Les deux paires de ventouses sont séparées de chaque côté par un large espace: une paire occupe la face dorsale, ^* l'autre la face ventrale. Le cou est très court et presque aussi large que la tête. Les premiers anneaux |q„ ^ se montrent déjà à 0™"^30 en arrière de / Tète de liertia Studeri, 2;rossie 3(; fois. (1) Dans une Révision des Cesiodes actuellenienl sous presse, j'établis le groupe des AnoplocepliaUnae pour les Téniadés à anneaux courts et à appareil pyriforme et le genre Moniezia pour ceux de ces Vers qui ont sur chaque anneau deux pores sexuels, latéraux et symétriques (anciens Taenia e.ipansa Rud., denticula Rud., alba, Perroncifo, Benedeni Moniez, marmotae Frôlich, Dipylidiitm Leuckarti Riehm, peclinaluiii Rielini, lalissiiiuuii Rielim, elc). Je reprends également le genre Anoplocephala Em. Bl. pour les espèces à pores sexuels unilatéraux (anciens Taenia perfoliala Gôze, mamillana Mehlis , plicata Rud., wimerosa Mo- niez, etc ). 188 R. BLANCHARD /: celle-ci. Dans le cou et les premiers anneaux, on distingue nette- ment i)ar transparence un large vaisseau latéral. Les anneaux sont extrêmement serrés les uns contre les autres; même à la partie postérieure du corps, ils demeurent très courts et n'ont pas plus de 0"ïi^35 de longueur. Ils vout en s'élargissant progressivement et n'atteignent leur largeur définitive qu'à 43™°i environ de l'extrémité antérieure: ils ont alors une largeur de 15™™, qu'ils gardent très exactement jusqu'à l'extrémité postérieure. Le Ver s'eflile donc en avant d'une façon insensible (fig. 2). Les pores sexuels sont marginaux, très petits et visibles seulement à la loupe. Il n'en existe qu'un seul par anneau et, fait remarquable, ils alternent très régulièrement d'un anneau à l'autre; il est tout à fait exceptionnel de voir deux pores percés sur deux anneaux successifs, auquel cas l'alternance régulière se rétablit aussitôt. Le long du bord latéral, l'anneau porifère est sensiblement plus large que ceux entre lesquels il se trouve intercalé. Dans l'anneau mûr, les œufs sont rassemblés en 30 à 35 paquets polyédriques, de taille très inégale, séparés les uns des autres par des cloisons de tissu conjonctif et formant une rangée transversale qui occupe toute la largeur et toute l'épaisseur de l'an- neau. Les plus grands de ces paquets mesurent 0™™92 sur Om^Sl, les plus petits 0™m51 sur Om^lO. Cette zone ovigère s'est formée aux dépens du parenchyme interne; elle est limitée à ses deux faces dorsale et ventrale par une puissante couche de muscles longi- tudinaux, en dehors de laquelle se voit le système tégumentaire haljituel. Celui-ci est infiltré d'un grand nombre de cor- puscules calcaires très réfringents, elliptiques, arrondis , ovoïdes ou anguleux suivant les cas, mais présentant ])res({ue toujours des couches concentriques bien marquées. Leurs dimensions varient entre 15 et 20 [x de long sur 11 à 17 [j. de large. L'œuf (fig. 3) a la même structure générale ((ue ^^}n- '■^■—J'''''"' chez les autres .inoidoœnhaliaai' : il comprend trois deur uaiureiie. enveloppes successives. L externe est distendue, ,'. 3. — OKiif (le Sluderi. Bcrtia SUR LES HELMINTHES DES PRIMATES ANTHROPOÏDES 189 arrondie, mince etanhiste; elle est la véritable membrane vitelline, qui persiste autour de l'œuf, même après que l'ovule a subi les profondes modifications dont il est le siège; elle se déchire, d'ail- leurs, ou se plisse et se laisse déprimer très facilement, en sorte que l'œuf peut prendre une forme irrégulière ou polyédrique. A l'intérieur de cette membrane se voient quelques détritus vitel- lius, puis une seconde enveloppe, plus étroite et plus mince, ordi- nairement plissée sur elle-même. C'est une sorte de chorion, qui renferme aussi des détritus vitellins, mais en plus grande abondance que la première enveloppe. La troisième membrane est emboîtée dans les deux premières. Elle est homologue à ce qu'on est convenu d'appeler la « co([iie de l'œuf (1) » chez les ïéniadés les plus connus ( Taenia solluin, T. ser- rata, T. saginata) ; elle en diffère toutefois par ^ . ses dimensions plus petites, par sa structure |0) ,-)^( )'^[ homogène, « les canalicules poreux » faisant (i^J ^^W' %=^ défaut, et surtout par l'existence d'un « appa- ,.. , ' ^ ^ ^ Fif>. 4. — Appareil 1-eil pyriforme. » Comme on sait, cet appareil pyriformederœnf consiste en deux prolongements en forme de dcBertuiStuden. corne, développés sur la « coque de l'œuf » d'une façon plus ou moins symétrique; leur aspect et leurs dimensions sont assez variables, ainsi que je le montrerai dans un autre travail. En ce qui concerne plus spécialement le Bertia Stiukri, les figures 3 et 4 montrent l'aspect le plus habituel de l'appareil pyri- forme, dont les deux cornes sont grosses, courtes et obtuses. Une seule fois nous les avons vues s'effiler et s'entrecroiser ; il est possible que cette disposition soit fréquente, mais nos préparations ne nous renseignent pas sufTisammentà cet égard: elles étaient déjà faites, quand nous avons reconnu que, pour se rendre exactement compte de la structure de l'appareil pyriforme, il était nécessaire de colorer au carmin avec la plus grande intensité. Quoi qu'il en soit, il n'est pas rare d'observer des œufs dans lesquels les deux cornes de l'appareil pyriforme sont écartées l'une de l'autre de toute la longueur du diamètre de la « coque de l'œuf » et divergent for- (1) Rien n'est aussi vague et indécis que ce qu'il faut entendre par coque de l'œuf. Chez les Poissons osseux, la coque entoure l'ovule tout entier et l'ovule seul ; chez les Reptiles et les Oiseaux , elle est extra-ovulaire et entoure non seulement l'ovule ou vitellus, mais encore toute l'albumine; chez les Cestodes, au contraire, elle est intra-ovulaire et n'enveloppe lînalenient qu'une petite portion du vitellus primitif. Le sens du mot chorion n'est pas plus précis. Il est vraiment désirable qu'on finisse par s'entendre sur la signilication de ces expressions et qu'on régu- larise un peu la nomenclature embryologique. 190 It. BLANCHAIU) temenl. D'autres fois, l'appareil pyriforme se montre de profil, en sorte que les deux cornes se superposent et semblent ôtre rempla- cées par une corne unique. Les dimensions moyennes de la membrane vitelline sont de 53 à 60 [j.. La largeur de la « coque de l'œuf » est de 14 à 16 [/.; sa hau- teur, y compris l'appareil pyriforme, est de 23 à 30 . et longue de 19 à 25 u., y compris l'appareil pyriforme. Celui-ci présente la même structure et les même variations que dans l'espèce précédente, si ce n'est que nous n'avons point vu ses cornes s'efTiler et s'entrecroiser. L'em- bryon hexacanthe est arrondi et mesure 13 [x. Jlaliitiit. —Intestin grêle de l'Orang-Outang {Siniia satynis). Affinités du genre bertia. Il est très intéressant de rencontrer des Cestodes du même genre chez deux Anthropoïdes géographiquement aussi distincts l'un de l'autre que l'Orang et le Chimpanzé. Cette observation nous conduit aux conclusions suivantes: 1" Pour aucun des Anthropoïdes dont nous avons étudié les Téniadés, il ne s'agissait de Vers contractés en Europe, pendant un séjour dans les ménageries. Les deux Chimpanzés n'ont d'ailleurs vécu en Europe que fort peu de temps, trop peu de temps même, semble-t-il, pour que des Vers aussi riches en anneaux eussent pu arrivera parfait développement. D'autre part, ces Vers appartiennent à un nouveau genre auquel on ne peut rapporter aucun des nom- breux Téniadés décrits jusqu'à ce jour. 2° Les rapports des Bertia avec les Téniadés des Singes ou Primates quadrupèdes sont ditTiciles à préciser, en raison de l'incertitude de nos connaissances relativement à l'helminthologie de ces derniers. Le Taenia riKjosa Diesing, du Cebus hypoxanthus, est inerme, long de 32 à i8'"^ est large de 10 à 15°^""; ses anneaux sont très courts, mais son cou est long et ses ventouses sont reportées en avant; la disposition des pores génitaux n'est pas indiquée. Le Taenia megasloaia Diesing, d'un bon nombre de Singes d'Ame- SUR LES HELMINTHES DES PRIMATES ANTHROPOÏDES 193 rique, est inerme, à pores sexuels alternes, mais ses ventouses sont reportées en avant et ses derniers anneaux sont aussi larges que longs. Le Taenia melanoccphala P. J. van Beneden, du Cynocephalm mormon, est inerme et à anneaux courts et larges; mais l'état jeune de l'unique exemplaire n'a permis aucune observation ni sur la structure des organes génitaux ni sur celle des œufs. Récemment, Gottheil (1) a fait connaître chez les Singes deux Téniadés inermes, qu'il ne dénomme point et dont il donne d'ailleurs utie description très insuûisante. La première espèce a été trouvée chez Macacus cynomolgns. Sa lon- gueur est de 20cm, sa largeur maximum de 3m°^5. La tète est globu- leuse, les ventouses sont reportées en avant. Le cou, extrêmement fin et comme filamenteux, est long de 2oai™. Les anneaux augmen- tent insensiblement de taille et n'acquièrent leur largeur définitive qu'à 15"^i^ de la tète ; l'anneau mûr est long de Oi^niTo et large de 2°iai5. Les pores sexuels sont latéraux, mais Gottheil a négligé de dire s'ils alternaient ou non. La seconde espèce a été rencontrée chez Macacm r.ijnoiitolijus et chez Cebus capucinus (2). Sa longueur est de 15°°^, sa largeur maximum de 8°^™. La tête est grosse et claviforme, les ventouses sont petites et reportées en avant. Le cou est court et épais. Les anneaux augmentent rapidement de taille après le premier pouce et atteignent leur largeur définitive à 75™°! de la tète. Les anneaux mûrs sont longs de 4"»m5, larges de 8°^°^ et fout saillie de chaque côté à leur angle postérieur. En laissant de côté les Cysticerques et les Echinocoques qui ont été observés chez divers Primates et qui n'ont rien à voir ici, voilà la liste entière des Téniadés décrits ou signalés jusqu'à ce jour chez les Singes. Ainsi qu'il est facile de le constater, aucun de ces Téniadés n'a la moindre analogie avec les Vers du Chimpanzé et de l'Orang-Outang. A quels autres helminthes ceux-ci sont-ils donc analogues ? 3° A première vue, les Bcrtia ressemblent beaucoup aux Téniadés (1) Wm. S. Gottheil, On sonie Taeniae of llie Quadruniana. Journal of compa- rative med. and surgery, VII, p. 13(i, 1887. (2) Le premier de ces Singes est originaire de l'ancien continent, le second est originaire d'Amérique. La rencontre d'une même espèce chez des animaux d'origine aussi dillérente prouve évidemment que ceux-ci ont vécu dans une même ménagerie pendant assez longtemps. Cela diminue notablement l'intérêt du travail de Gottheil. IV. — \?, 494 R. BLANCHARD des lierl)ivores ; à part ses dimensious plus grandes, b\ Sludcri a une frappante resseniblaucc avec Mo)iie:-ia niariiiolac. ('ne étude attentive conlirme partiellement cette analogie, mais fait lessortir sur certains points des différences fondamentales. Les Berlin, les Moniezia et les Aiioploccpitala ont poui' caractères communs d'être inermes, d'avoir des anneaux notablement plus larges que longs et des œufs à triple enveloppe, dont la plus interne est transformée en un appareil pyriforme. Mais les Moniezia diffèrent des Bertia en ce qu'ils ont sur chaque anneau deux pores sexuels, latéraux et symétriques; les Anoplocephala en diffèrent à leur tour en ce que leurs pores sexuels, au nombre d'un seul par anneau, sont tous situés d'un seul et même côté. On se rappelle que les Bertia n'ont également qu'un seul pore sexuel par anneau, mais que, envisagés dans la série des anneaux, les pores sexuels sont disposés en alternance plus ou moins régulière. 4" On connaît chez les Ruminants, notamment chez le Mouton, plusieurs espèces de Téniadés inermes, dont les pores génitaux, au nombre d'un seul par anneau, sont disposés en alternance régu- lière. Récemment, le professeur G. Neumann (1) a consacré à ces helminthes une coui te notice, qui précise leurs caractères et établit leur synonymie. Taenia ocill.a Rivolta, 1878 (== T. Giar di Moniez, 1879; T.acuteata Perroncito, 1882), est long de 1^50 à 2"\ Les anneaux mûrs sont larges de 5 à 10°^™ ; leur largeur est plusieurs fois supérieure à leur longueur. Les œufs sont groupés au nombre de 6 à 10 dans de nombreux diverticnles globuleux ou claviformes de l'utérus, comme chez Taenia fimbriata Diesing; ils n'ont pas d'appareil pyriforme. Taenia Voijti Moniez a ses œufs pourvus d'un appareil pyriforme, mais ses anneaux mûrs sont longs de 5™™ environ et larges de 2mm05. En raison de son étroitesse et de la forme particulière de ses anneaux, ce Ténia n'a évidemment que des afFmités lointaines avec le genre Bertia. Quant aux Taenia centripunetata Rivolta et globiimnctala Riv. ( ;= T. ovipimclata Riv.), ils n'ont aucune analogie avec les Bertia et ne doivent pas nous arrêter. 5" On peut penser (jue les Bertia ont quelque analogie avec VArliynchotaenia critiea, que Pagenstecher (2) a découvert dans les (1) G. Nf.umann, Obsercatious sur les Ténias du Mouton. Société d'iiisloire naturelle de Toulouse. Coniple-rendu de la séance du 18 mars 1891. (2) II. Al. V.s.GE:iiitEciiEn, Zur i\aiurgeschiclite der Cesloden.Z. i. w. Z., XXX, p. 171, 1878. SUR LES HELMINTHES DES PRIMATES ANTHROPOÏDES 195 voies biliaires du Daman du Cap (Hijrax capensis) et que Th. Barrois(l) a retrouvé dans l'intestin du Daman de Syrie (Ilyrax syriacus). 11 n'eu est rien : ce Cestode a tous ses pores génitaux situés d'un même côté, et ses œufs sont dépourvus d'appareil pyriforme. 6° Une semblable opinion peut être émise relativement à Plagio- taenia gigantea Peters, 1856, et à Taenia magna Mûrie, 1870. La première espèce (-2) a été trouvée chez nliinoceros africanus, de Mozambique; la seconde, si toutefois il s'agit réellement d'une espèce distincte, a été vue par Mûrie (3) chez Rh. unicovnis, des Indes, et par Garrod(4) chez Rh. sondaicm, des îles de la Sonde. Voici une diagnose abrégée du genre : Tête volumineuse, inerme, présentant une légère saillie en' avant; ventouses globuleuses, contiguës. Cou indistinct. Corps formé d'un grand nombre d'anneaux courts, remarquables par leur très grande largeur. Longueur totale, 120™"\ Dimensions des anneaux : largeur maximum, 31mm- épaisseur, 4™i»o; longueur, l™°i environ. Pores sexuels unilatéraux. L'aspect général est le même que chez les Bertia , si ce n'est que les Plagiotaenia sont notablement plus larges. Ou est surtout frappé de l'identité de structure de la tête et des ventouses. Bien que les pores génitaux s'ouvrent tous du môme côté, nous n'hésitons pas à conclure qu'il y a une grande analogie entre les genres Bertia et Plagiotaenia. Pour ce dernier, on ignore encore la structure des anneaux, ainsi que celle des œufs, mais il est vraisemblable que ces derniers sont disposés par paquets et possèdent un appareil pyriforme. 7° Le genre Bertia a donc d'étroites relations avec les genres Moniezia, Aiioplocephala et Plagiotaenia, mais ne peut être confondu avec aucun de ceux-ci. Bien qu'il ne comprenne encore que deux espèces, son établissement semblera parfaitement légitime : on trouvera sans aucun doute de nouveaux représentants de ce genre chez les autres Anthropoïdes, Gorille et Gibbons. (1) Tli. Baruois, Notes de vogage d'un naturaliste h la mer Morte. Revue biologique du Nord de la France, III, p. 44, 1890. Voir p. o4, en note. (2) W. C. H. Peters, Ueber eine neioe durch ihre riesige Grosse ausgezeichnele Taenia. Monatsber. der Berliner Akad. der Wiss., p. 469, 1836. (3) J. Mûrie, On a probably new species of Taenia from tlie Rhinocéros. Proceed. Zool. Soc. of London, p. 608, 1870. (4) A. H. Garrod, On the Taenia of the Rhinocéros of the Sunlerbunds (Plago- taenia gigantea Peters). Ibidem, p. 788, 1877. 196 R. BLANCHAI{D. — SUR LES HELMINTHES DES PRLMATES ANTHROPOÏDES 8° Le genre Bertia est caractéristique des Anthropoïdes, autaut que permettent d'en juger les données actuelles de la science. 9° L'absence de tout helminthe de ce genre chez les Primates quadrupèdes, c'est-à-dire chez les Singes proprement dits, est un nouvel et puissant argument en laveur des théories transformistes, d'après lesquelles une large barrière séparerait les Anthropoïdes des Singes. 10° D'après ces mêmes idées, on devait s'attendre, en revanche, à trouver des Cestodes du genre Bertia chez l'Homme qui, pour les transformistes, est anatomiquement et physiologiquement plus rapproché des Anthroj)oïdes que ceux-ci ne le sont eux-mêmes des Singes. Or, cette attente ne se réalise point : on n'a jamais observé chez l'Homme aucun Cestode du groupe des Anoplocephalinae. Cette constatation peut paraître inattendue, quand on considère l'étroite ressemblance anatomique qui existe entre tous les Primates bipèdes; mais il ne faut pas oublier que l'Homme, en s'élevant au premier rang de l'animalité, a cliaugé progressivement de régime alimen- aire et, d'exclusivement frugivore, est devenu omnivore et surtout Carnivore : il a perdu de la sorte ses anciens helminthes, pour en de nouveaux. D'ailleurs, on ne connaît encore que les helminthes des races humaines supérieures, spécialement de la race blanche. La race jaune commence à être un peu connue à ce point de vue: elle héberge des parasites particuliers, capables, il est vrai, de se déve- lopper aussi chez des individus de race blanche, mais dont la cause première réside dans le régime alimentaire. Pour ce même motif et aussi eu raison de leur évolution moins avancée, on i)eut donc supposer que des Cestodes du genre Bertia seront observés quelque jour chez les races humaines les plus inférieures. 197 COLÉOPTÈRES RECUEILLIS AUX AÇORES PAR M. J. DE GUERNE PENDANT LES CAMPAGNES DU YACHT L'HIRONDELLE, (1887-18881, par Charles ALLUAUD, Conservateur du Muséum de Limoges. Si, dans les moyens de dispersion, on ne considérait que les cou- rants emportant au loin les troncs d'arbres déracinés par les fleuves, et les vents favorisant les longues étapes aux animaux ailés et aux organismes légers, on devrait s'attendre à trouver aux Açores beau- coup plus de types de la région néotropicale que de la région paléarctique. Mais, soit à cause des fréquents ouragans qui viennent neutraliser ces actions, soit à cause des relations commerciales, c'est le contraire qui a lieu; les Açores ont une faune européenne parfaitement caractérisée. Sur 212 espèces de Coléoptères signalées de cet Archipel, 174 sont identiques à des espèces vivant en Europe (1). Le reste se partage en 19 espèces des autres archipels de rAtlanti([ue, seulement 3 de l'Amé- rique du Sud, et enfin 16 espèces spéciales, n'ayant pas encore été retrouvées ailleurs. Ces 16 espèces appartiennent à des genres européens, sauf une [Hcteroilores azoricua), qui peut être considérée comme d'origine sud-américaine. Jusqu'à ce jour, sur les neuf îles qui composent l'archipel, deux sont restées à peu près inexplorées au point de vue entomologique. Ce sont Pico et Sào Jorge. Selon toute probabilité, Pico doit être la plus riche, étant la plus boisée et la plus élevée. Avant donc que d'affirmer définitivement la pauvreté de la faune arthropodique des Açores, il serait à désirer qu'un naturaliste visitât avec soin cette île, et y fit des recherches minutieuses dans ce qui peut rester de l'ancienne flore des Lauriers et des Euphorbes, recherches qui, aux Canaries et à Madère, ont donné des résultats surprenants. La collection que S. A. le prince de Monaco a bien voulu soumettre à mon examen a été réunie par M. Jules de Guerne pendant un petit nombre d'excursions faites dans l'intérieur des îles au cours des campagnes scientifiques du yacht VHirondeUe. M. de Guerne, occupé surtout de zoologie marine et de l'étude des faunes d'eau douce, ne s'est attaché d'une manière spéciale qu'à la recherche des Coléoptères aquatiques. Dans cet ordre d'idées, ses efforts ont été (1) Dont 12 sont cosmopolites. 198 CH. ALLUAUD couronnés de succès, car il a retrouvé les espèces déjà signalées aux Açores. Quant au reste, la précision avec laquelle sont notées les localités où les récoltes ont été faites, fournit quelques documents nouveaux surladisti'ibutiongéographique des espècesdans l'archipel açoréen. Sur les neuf îles dont il se compose, M. de Guerue en a visité six : Sào Miguel, Graciosa, Fayal, Pico, Florès et Corvo. Pico n'a fourni que deux espèces. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Drouet (Henri), Coléoptères acovéem. Rev. et Mag. de Zool., (2) II, p. 243-259, 1839. Du même, ElémenU de la faune aroréenne. Paris, 1861 : Coléoptères, p. 187-200. Tarnier (Frédimc), Coléoptères des Ues Açores, dans Arthur Morelet, Notice sur l'histoire naturelle des Açores, etc. Dijon, gr. 8% p. 87-96, 1860. Crotch (R.), On the Coleoptera of the Azores. Proc. Zool. Soc. of London, p. 359-391, pi. XXIII, 1867. Du même, Article Coleoptera dans Du Cane Godman (Frederick) : Natural histonj of the Azo)%'s or western IsUuids. Londres, 1870. Cet article est la reproduction à peine modifiée de sa notice de 1867. De GuERNE (Jules), £'.rc»?'i-/o?(.s Zoolo(ji(iues dans les Ues delun/al et de San Miguel (Açores). Paris, 1888. Citations de Coléoptères aqua- tiques et remarques. Famille Cicindelid.e Cette famille n'est pas représentée aux Açores. Je crois intéres- sant de signaler à ce propos la dillicullé que les Cicindèles éprouvent à être transportées ou acclimatées dans les petites îles éloignées des continents en général. On en connaît fort peu d'espèces des petites îles de l'Océan Pacifique. En ce ({ui concerne les archi- pels de l'Atlantique, on n'eu connaît qu'aux îles du Cap-Vert (2 espèces). L'existence de Cicindela nilotica Doj. aux îles Canaries, signalée par Rrullé, n'a jamais été vérifiée. Famille Carabid/e Genre Calosoma Weber Contrairement à ce ([ue viens de dire pour les Cicindèles, le genre COLÉOPTÈRES RECUEILLIS AUX AÇORES 199 Calosoma est par excellence uq genre insulaire ; son transport doit être des plus faciles, vu qu'on le retrouve dans la plupart des Archipels. A Madère et aux Canaries, on trouve Calosoma Maderœ F. (177o). (^ indagator F. 1787) ; aux Açores C. a::oricuin Heer, dont il va être question; aux îles du Cap-Vert C. imbricataia Klug., C. senegalmse Dej., et tegulatum Woll. ; enfin, à Sainte-Hélène, C.Helenœ Hope. C. AzoRicuM Heer. Drouet avait identifié ses Calosomes des Açores au C. Olimeri Dej., et après examen d'un grand nombre d'exemplaires de C. azoricum des Açores, de C. Maderœ des Canaries et de C. Olimeri de Barbarie, je reste fort embarrassé pour séparer ces trois espèces. Entre C. azoricum et C. Oliciôri, je ne trouve aucun caractère diffé- rentiel ; au point que si je supprimais les étiquettes de localité, je serais incapable de les reconnaître. Entre C. azoricum et C. Maderoi je ne trouve qu'un seul caractère distiuctif de valeur secondaire, mais à peu près constant. Il consiste dans la sculpture des élytres qui peut chez C. azoricum s'exprimer ainsi : « eUjtris rugosius et vix densius imbricatis. » Mais alors Wollaston s'est mépris en rapportant au C. azoricum les individus provenant des îles de Lanzarote et de Fuerteventura aux Canaries. Tous les exemplaires que j'ai pris dans ces deux îles sont absolument identiques à ceux de Ténérife et de Gran-Canaria (1), et sont bien des C. Maderœ. Aucun de mes exemplaires canariens ne présente ce caractère de la sculpture des élytres plus marquée et plus dense, qui est assez constant dans les nombreux exemplaires rapportés des Açores par M. de Guerne. A l'heure actuelle, je n'ose encore établir positivement la syno- nymie de ces trois Calosomes (Maderœ, Olimeri, azoricum). Je compte dans un travail ultérieur revenir sur ce sujet (2). En ce (fui concerne la taille, C- azorioim est généralement plus petit, variant de 19 à 22mm ; (j^ Maderœ des Canaries, de 21 à 25 et jusqu'à 28™"^ dans les îles orientales (Lanzarote et Fuerteventura). Localités: Sào Miguel, ïerceira, Santa Maria (Drouet). Sào Miguel (Godman). — Florès, hauteurs de Fajemzinha, 31 (1) L'auteur de ce mémoire vient de faire un voyage zoologique de huit mois dans Tarcliipel des Cmaries. (2) Le fait de la présence de Calosoma azovicum signalée par Karsch en Tripo- litaine semijle favoraide à ridenlKication des C. Olivieri et C. azoricum (Karseli, Die Kàfer der Rolilfschen afrikiutisclien Expédition 1878-1879. Berlin. Entomol. Zeit.,XXV). 200 CH. ALLUAUD juillet ; i)lateau central, l^"" août; hauteurs de Lageus, 2 août; Corvo, fond de la Galdeira, G août (de Guerne). Genre Anisodactylus Dej, A. BINOTATUS F. Espèce d'Europe et de Madère. Açores: Tout l'Archipel (Drouet), — SàoMiguel. — TerceirafGod- man). — Corvo, fond de la Galdeira, 6 août; Graciosa, caldeira et forno, 21 août; Fayal, monte Guia, fort Greta, 23 août (de Guerne). Genre Ophonus Steph. 0. DiFFiNis Dej., var. rotnndicoUis Fairm. Espèce d'Europe et de Madère. Açores: Sào Miguel (Drouet). — Terceira, Florès (Godmau). — Fayal, eu allant à la Caldeira, 21 juillet (de Guerne). Genre Pseudophonus Motsch. P. PUBESCENS Mûll. (= P. ruficornk F.). Espèce d'Europe. Açores : Tout l'archipel (Drouet). — Commun à Sào Miguel (Godman). — Pico, Ribeira grande, Prainha, 8 août (très commun dans les maisons); Florès, en sortant de Santa-Cruz, 30 juillet; dans la maison à Lagens, 2 août; Graciosa, Caldeira, bords du lac exté- rieur, 21 août; SàoMiguel, entre Relva et Feteiras, 10 juillet; Fayal, en allant à la Caldeira, 21 juillet; environs de Horta, août; Monte Guia, fort Greta, 23 août (de Guerne). Genre Harpalus Latreille H. DISTINGUENDUS Df t. Espèce d'Europe et de Madère. Açores : Tout l'archipel (Drouet). — Terceira, Fayal (Godman). — Corvo, fond de la Caldeira, G août ; Fayal, monte Guia, fort Greta, 23 août (de Guerne). Genre Buadycellus Erichson B. DiSTiNCTUs Dej. (= B. cordkollis Wesm.) Espèce d'Europe. Açores : Sào Miguel, lagoa des Furnas, 1 exemplaire (Godinan). — Graciosa, Furno, 21 août, 2 exemplaires (de Guerne). COl'KOl'TÈHKS RECUEILLIS AUX AÇORES 201 Genre Stenolophus Latreille S. TEUTONUS Schr. (= S. vaporariorum F.) Espèce d'Europe, de Madère et des Canaries. Açores : Sào Miguel (Drouet). — Sào Miguel, Terceira, Fayal (Godmau). — Sào Miguel, entre Relva et Feteiras, 10 juillet ; Graciosa, Caldeira, bords du lac extérieur, 21 août; Corvo, fond de la Caldeira, 6 août ; Fayal, environs de Horta, août (de Guerne). Genre Amara Bonelli A. ^NEA Deg. (= A. tricialis GylL). Espèce d'Europe et de Madère. Açores: Tout l'archipel (Drouet). — SàoMiguel, Florès (Gddman). — Sào Miguel, entre Relva et Feteiras, 10 juillet; Corvo, en allant à la Caldeira, et au fond de la Caldeira, 6 août; Graciosa, Caldeira, bords du lac extérieur, 21 août; Fayal, environs de Horta, août (de Guerne). Genre Lcemostenus Bonelli L. (Pristonychus) complanatus Dej. Espèce d'Europe, de Madère et des Canaries. Açores : Tout l'Archipel (sous le nom de P.nlatus\Yo\\., Drouet). — Sào Miguel, Florès (Godman). — Florès, hauteurs au-dessus de Fajemzinha, 31 juillet, matin; Graciosa, Caldeira et Forno, 21 août (de Guerne). Genre Platynus Bonelli. P. (Anchomenus) ruficornis Goeze (P. albipes F. = P.pallipes F.). Espèce d'Europe, de Madère et des Canaries. Açores : Sào Miguel (Drouet et Godman). — Florès, hauteurs de Ribeira da Cruz, 30 juillet; hauteurs de Fajemzinha, 31 juillet; Fayal, en allant à la Caldeira et Caldeira, 21 juillet, soir (2 individus dans l'estomac d'une Grenouille), (de Guerne). Genre iVcoNUM Bonelli. A. marginatum Linné. Espèce d'Europe, de Madère et des Canaries. Açores : Terceira (Drouet). — Sào Miguel, bords du Lagoa das Furnas (Godman). — Florès, hauteurs de Ribeira da Cruz, 30 juillet, 202 CH. ALLUAUD matin ; Graciosa, Caldeira, 21 août. ; Corvo, fond de la Caldeira, 6 août; Fayal, Caldeira, 21 juillet, soir (1 individu dans l'estomac d'uoe Grenouille), (de Guerne). Famille Dyticid.e M. le D^' Régimbart, d'Évreux, a bien voulu examiner les espèces de cette famille et de la suivante (Gyrinidœ). C'est lui qui a rédigé la description de VHijdroporus Guernei qui va suivre. Cette espèce, à mon avis, est celle que Grotch a identifiée à 1'//. planus F. Genre Hydroporus Clairv. H. Guernei, n. sp. Régimbart. Long. 3 7/8— 4 1/4 m™. Ooalis, sat eiomjiitus, anticp paulidum atténuât us, paruin convexus, gi-iseo-pubescens, suhopacus ; infra nigey,epipleuris pedlhusque ru/ls, antennis flavis, articuloruni apice nigricante. Capite subtiliter ctfor- titer reticulato, sut dense punctulato, nigro ad clypeuiu et in vertice ruhro; pronoto suhtilius reticulato, sat fortiter punctulato, nigro, margine laterali angusto, anguiis anterioribus rufis ; elytris ut in pronoto spulpturatis, piccis, ad basin, huineros et latera ante niediuni rufo notatis. Celte espèce, ([ui appartient au groupe des //. liinb:itu,s Aube et IL planus F., se distingue surtout par la réticulation bien nette qui couvre tout le dessus du corps et qui le rend subopaque, la ponc- tuation est assez fine, modérément serrée, avec la pubescence abon- dante, longue, coucbée et grise. C'est d'/f. limbatus Aube que la coloration le rapprocbe le plus, mais les tacbes rousses plus ou moins apparentes etconfluentes n'occupent que la base des élytres, les épaules et la moitié antérieure du bord externe ; le bord latéral du pronotum est plus finement marginé, avec l'angle antérieur assez largement roux. Comme forme, cette nouvelle espèce est plus allongée et surtout plus sensiblement atténuée en avant (jue les autres espèces du même groupe. Drouet ne signale aucune espèce aquati(iue. Terceira. — Fayal.— Florès (Godman, sous le nom d'//. planvsF). Florès, Ribeira grande, bauteurs de Fajemzinba, 31 juillet; hau- teurs de Ribeira da Cruz, 30 juillet, matin; hauteurs près de la Cal- deira comprida, 31 juillet, soir. — Corvo, fond de la Caldeira, 0 août. — Fayal, Caldeira, 22 juillet; montagne près de la Caldeira, 25 août (de Guerne). COLÉOPTÈRES RECUEILLIS AUX AÇORES 203 Genre Agabus Leach. A. GoDMANi Crotch. Espèce spéciale. Terceira. — Fayal. — Florès (Godman). Florès, hauteurs de Fajemzinha, Ribeira grande, 31 juillet; hau- teurs près du campement à l'E^stdela Caldeira coniprida, 31 juillet, soir; Ribeira das Algares, 30 juillet. — Pico, dans la cuvette d'un torrent en montant aux lacs, 28 août. — Graciosa, mares près du Forno et Caldeira, 21 juillet. — Fayal, Caldeira, 22 juillet(deGuernej. Genre Rhantus Lacord. R. PUNCTATUS Fourcr. {=P. pulverosus Steph.). Espèce d'Europe. Açores : Citée sans localité précise par Godman. — Graciosa, Caldeira, mares près du Forno, 21 août; Corvo, au fond de la Caldeira, 6 août ; Fayal, Flamengos (de Guerne). Famille GYRL\m.4î. Genre Gyrinus. G. ATLANTICUS, n. sp. Régimbart. M. Régimbart m'informe que les individus pris par M. de Guerne se rapportent à cette espèce qu'il a décrite sur des exemplaires pris en 1888 par notre collègue le D'' Th. Rarrois (de Lille), à Sào Miguel. La description de cette intéressante espèce a été remise à la Société Entomologique de France, en décembre 1890, et paraîtra prochai- nement dans les annales de cette société (Régimbart, 2^ suppléin. à la Monographie des Gyrinidcs). Crotch a dû confondre cette espèce avec G. Dcjcani dont elle est parfaitement distincte, même à première vue. Florès. — Santa Maria (Godman, sous le nom de G. Dej'ani). — Sào Miguel (Th. Barrois). — Florès, hauteurs près du campement à l'est de la Caldeira comprida, 31 juillet, soir, abondant (de Guerne). Famille Staphylinid/e. Genre Emus Curtis. E. (Creophilus) maxillosus Linné. Espèce d'Europe, de Madère et des Canaries. Açores : Florès, Fayal, Graciosa (Drouet). — Sào Miguel, Fayal (Godman). — Graciosa, plage de Praya, 20 août (de Guerne). 204 GH. ALLUAUD Genre Staphylinus Linné. S. (OcYPUs)oLENS Millier. Espèce d'Europe et des Canaries (n'existe pas à Madère). Açores : Tout l'archipel (Drouet et Godnian). — Fayal, Monte Guia, fortGreta, 23 août; environs de Horta,aûiU ; Graciosa, Forno, 21 août (de Guerne). Genre Philonthus Curtis. Ph. nigritulus Grav. Espèce d'Europe, de Madère et des Canaries. Açores: Sào Miguel, Terceira, Florès, Fayal (Godnian). — Florès, hauteurs à l'Est de la Caldeira comprida, 31 juillet, soir ; Caldeira secca, l'=i" août (de Guerne). Genre Xantholinus Serville. X. LiNEARis Olivier. Espèce d'Europe et de Madère. Sào Miguel, Fayal, Terceira (Godman). — Corvo, en allant à la Caldeira, 6 août (de Guerne). Genre Stenus Latreille. S. GUTTULA MûUer. Espèce d'Europe, de Madère et des Canaries. Açores : Sào Miguel (Godman). — Florès, caldeira secca, l"^i' août (de Guerne). Famille ScARAB^m.E Genre Onthophagus Latreille 0. TAURUS Schreber. Espèce d'Europe. Le genre Onlhoph(U/us n'est représenté ni à Madère, ni aux Canaries. Açores : Tout l'Archipel (Drouet et Godman). — Corvo, en allant à la Caldeira, 6 août ; Sào Miguel, entre Relva et Feteiras, 10 août; Graciosa, Caldeira, bords du lac extérieur, 21 aoûlfdeGuernej. 0. VACGA L. Espèce d'Europe. Açores : Terceira (Godman). — Corvo, en allant à la Caldeira, 6 août (de Guerne). COLÉOPTÈRES RECUEILLIS AUX AÇORES 205 Famille Elaterid.e Genre ^Eolus Esch. JE. MELLicuLus Cnod. ( = E. Moreleti Tarnier) Cet Insecte représente l'une des trois espèces introduites de rAmé- rique tropicale. Il est répandu, d'après Candèze, du Venezuela à l'embouchure de la Plata. Açores : Santa Maria (Drouet). — Fayal, Horta (Godman). — Payai, environs de Horta, août (de Guerne). Genre Heteroderes Latreille. (N'est qu'un sous-genre du précédent, selon quelques auteurs). H. azoricus Tarnier. ( = IL atlanticus Candèze). Espèce spéciale. La plupart des îles, notamment Sào Miguel et Sauta Maria (Drouet, sous le nom cVOophorus azorkiis). — Sào Miguel, Florès, Corvo, Terceira (Godman). — Fayal, baie de Horta, 24 juillet; Monte Guia, fort Greta, 23 août; environs de Horta, août; Sào Miguel, entre Relva et Feteiras, 10 juillet (de Guerne). Genre Melanotus Esch. M. DiCHROus Er. Espèce d'Europe méridionale. Açores : Santa Maria (Godman). — Fayal, baie de Horta, 24 juillet (de Guerne). Il est assez remarquable que les espèces introduites d'Amérique vivent toutes à l'état larvaire dans le bois, et de plus que toutes, sauf une, appartiennent à la famille des Elatérides, ce sont : jEoIus meUiculus, Monocrepidius posticus (commun au Brésil) et très probablement aussi Heteroderes azoricus, qui est très voisin de 17/. rufangnkLsGyW., également du Brésil. L'autre espèce américaine acclimatée aux Açores appartient à la famille des Cérambycides, c'est le magnifique Tœniotes scalaris F., du Brésil aussi, abondant à Sào Miguel, d'après Crotch, où il s'atta- que aux figuiers. Drouet cite cette dernière espèce de Fayal et de Terceira. Ces introductions sont très probablement dues à l'action du Gulf 206 CII. ALLUAUD Stream, trausportant et abandonnant snr les côtes des Açores des troncs d'arbres déracinés par les grands llenves de l'Ainériqne du Sud. La présence aux Açores d'un autre Élatéride, Elastnis dolosits Crolch, (si la détermination générique est exacte), est d'une expli- cation plus difficile, le genre Elastrns n'étant connu, jusfiu'à ce jour, que de Madagascar. Famille (Edemerid.e. Genre Nacerdes Schmidt. N. MELANURA L. Espèce très répandue. Non signalée des Açores. Prise à bord de V Hirondelle au voisinage de Sào Jorge. A pu naître à bord. Famille Curculionid.e. Genre Laparocerus Schônherr. L. azoricus Drouet. Espèce spéciale. Fayal, très abondant en août (Drouet). — Sào Miguel (Godman). — Corvo, abondant au fond de la Caldeira, 6 août; Fayal, en allante la Caldeira 21 juillet (de Guerne). C'est la seule espèce représentant aux Açores ce genre Laparo- ceriis dont les formes sont si nombreuses à Madère et aux Canaries et qui est d'ailleurs absolument spécial aux archipels de l'Atlantique. En ajoutant à cette liste deux espèces du genre Bembidion et une d'un genre voisin d'Anchome7ius qu'il m'a été impossible jus(iu'à présent de déterminer et que je réserve pour un mémoire ultérieur, on arrive au total de 30 espèces de Coléoptères capturées par M. Jules de Guerne dans l'archipel des Açores. Le tableau suivant montre leur répartition dans les différentes îles. Les espèces marquées du signe — ont été recueillies, pour la preuiière fois, parM. do Guerne, dans les îles correspondantes, celles marquées du signe + avaient été signalées déjà par ses prédéces- seurs. Il n'a pas été tenu compte, dans les colonnes, des types cités par Drouet, comme ayant été trouvés dans tout l'archipel. C'est à Graciosa, Fayal et Corvo que l'apport de M. de Guerne est surtout abondant. Notre collègue nous informe que ce résultat est dû en partie à ce que M. Jules Richard l'accompagnait, en 1888, dans les excursions faites dans ces localités. COLÉOPTÈRES RECUEILLIS AUX AÇORES 207 Caiîabid.e Calosoma azoricum Heer Anisodactylus binotatus F {') Ophoniis dijjinis De]., var. rotundiculiis Fairni.. Pseudophonus pubescens Mûll (*) Harpaliis disiiiig uendus Dfl (*) Bradycellus distincius Dej Stenolophiis leit tonus Srlir Amara œnea Deg C) Lœmostenus complanatus Dej (■) Platinus ruficornis Gocze Agonum marginatum L DVTICID.E. Hydroporus Guernei Régiinb Agabus Godinani Crotch Rhantus puiictatus Foiucr (") (lYIUNID.t; Gyrinus atlunlicus Régimb STAPnVLlNlD.K Emus ma.iillosus L Ocypus olens Miill (') Philonthus nigritulus Grav Xantholinus linearis 01 Stenus guttula Mùll SCAUAB.KID.E On Ihophag us taurus Scheb (*) » vacca L Elatehid.e yEolus melUculus Candèze Heteroderes azoricus Taniier Melanotus dichrous Ev OElJEMERID/E Nacerdes m élan u va h CURCULIOMD^ Laparocerus azoricus Di-ouet c a: te S o ■Jn ce H ce X o 11 5 —5 o es' -o p c + i + + -f — — — + + + + + — 4- — + + — + — + — — + — + — + f — — + + + + + + — — + + — -f + + + + + + + + + + + + + + + + + + + — + + ? + (*) Espèce citée par Droiiet comme habilant tout l'archipel. (■■) Espèce citéepar Godman sans localité précise. 208 RÉSULTATS D'UNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN ALGÉRIE, Par le L^ Raphaël BLANCHARD, Professeur agrégé à lu Faciillc' de médecine de Paris, Secrétaire général de la Société. Au commencement d'avril 1888, l'Association française pour l'avancement des sciences tenait à Oran son Congrès auuueh Je résolus d'y prendre part et de profiter de mon séjour en Afrique pour y entreprendre quelques recherches zoologiques. Le peu de temps dont je disposais m'interdisait des recherches nécessitant un long séjour dans une même localité, comme c'est le cas, par exemple, pour la récolte des petits Mammifères, des Oiseaux, des Insectes, etc. ; à ces divers points de vue, la faune algérienne est d'ailleurs trop connue pour qu'on puisse compter sur un résultat appréciable, à moins d'investigations prolongées pendant un temps fort long. Des études de ce genre ne sont pas compatibles avec un voyage rapide ; aussi me vis-je contraint de les laisser totalement de côté. En revanche, l'itinéraire que je m'étais tracé traversait des régions où abondent les sebkhas et les chotts : après la clôture du Congrès je devais me rendre en toute hâte à Biskra, pour en repartir, le 12 avril, à destination de Tougourt et de Temacin. Cette admirable excursion, organisée par la Société aijricole et industrielle de Batna et du Sud algérien, me faisait parcourir la vallée de l'Oued Rir', le long de laquelle s'égrène tout un chapelet de chotts. Je résolus donc d'étudier d'une façon toute spéciale la faune des lacs salés. Plusieurs raisons m'y déterminaient; d'abord le régime très par- ticulier de ces lacs, qui restent à sec plusieurs mois chaque année, et dans lesquels doivent vivre des animaux, probablement en petit nombre, mais remar(]uables pourtant à cause de leur adaptation à d'aussi précaires conditions d'existence ; ensuite l'ignorance absolue où l'on se trouvait relativement à la nature de ces animaux; enfin la possibilité de les recueillir rapidement, à l'aide du lilet fin et sans ralentir eu rien la marche de l'excursion à laquelle je prenais part. En se reportant aux dates auxquelles mes pêches ont été faites, RÉSULTATS d'uNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN ALGÉRIE 209 on se convaincra en elïet de la rapidité avec laquelle j'ai accompli mon excursion zoologique en Algérie. Je ne me dissimule pas que ce sont là des conditions lâcheuses et que des recherches pour- suivies avec plus de méthode et avec moins de hâte m'eussent sans doute donné des résultats plus importants. Tels qu'ils sont, les résultats auxquels m'ont conduit ces recherches n'en sont pas moins intéressants, puisqu'ils viennent combler une lacune importante dans nos connaissances sur la faune algérienne et dévoilent le caractère très spécial de la faune des lacs salés. Des lacs de cette nature n'existent pas seulement dans le nord de l'Afrique ; on en trouve encore en mainte autre région, notamment dans l'Amérique du Sud et en Australie : on y rencontrera sans aucun doute des espèces animales différentes de celles que nous avons découvertes dans les lacs salés d'Algérie, mais on peut affirmer pourtant que la faune des lacs salés est actuellement connue d'une façon générale. Notre excursion entre Biskra et Temacin s'est accomplie sous la conduite de M. Rolland et de M. Jus. Nous sommes heureux de pouvoir leur adresser nos meilleurs remerciements pour l'excellente organisation de cette excursion et pour la bonne hospitalité que nous avons reçue à Ourir et à Sidi-Yahia, dans les bordjs de la Société agricole et industrielle de Batna et du Sud algérien, Société dont M. Rolland est administrateur délégué et M. Jus ingénieur- conseil. C'est pour nous un agréable devoir que d'adresser égale- ment un souvenir reconnaissant à Si Ismaïl ben Masserli Ali, agha de ïougourt, auprès duquel nous avons trouvé un excellent accueil. Tout en parlant ici en notre nom personnel, nous avons la certitude d'exprimer également les sentiments de nos compagnons de caravane, parmi lesquels se trouvaient M. Gariel, professeur à la Faculté de médecine de Paris, M. Léveillé, professeur à la Faculté de droit de Paris, M. Ch. Lauth, ex-administrateur de la Manufac- ture nationale de Sèvres, M. Kunckel d'Herculais, ancien prési- dent delà Société Zoologique de France, ainsi que M. le D'" Em. Hecht, de Nancy, membre de la Société Zoologique de France (1). Les récoltes que j'ai rapportées de ce voyage en Algérie ont été réparties entre plusieurs zoologistes, qui ont bien voulu en faire l'étude et auxquels j'adresse mes meilleurs remerciements. (1) Pour le récit du voyage, voir Excursion dans l'Oued Rir' et h Tougourt, in Association française pour l'avanceuient des sciences, Congrès d'Oran, 17' année, I, p. 320, 1888. Voir aussi une note de G. Rolland, in Comptes-rendus de la Société de Géographie de Paris, p. 283, 1888. IV — 14 210 R. BLANCHARD M. le professeur MoMEz, de Lille, étudie les Ostracodes; M. le professeur Vejdovskï, de Prague, les Annélides ; M. Eug. Simon, les Arachnides ; M. Emile Belloc, les Diatomées ; M. le professeur Targioni-Tozzetïi, de Florence, a bien voulu se charger d'étudier des Cochenilles recueillies sur le Dattier. Les (Gastéropodes cap- turés dans les chotts ont été déterminés par M. Ph. Dautzenberg, les Hémiptères par M. le D' Puton, les Coléoptères par M. L. Bedel. Enfin je dois une mention spéciale à mou ami Jules Bichard, à la haute compétence duquel j'ai fait apiicl pour l'étude des Copépodes. APERÇU GÉNÉRAL DE LA FAUNE DES LACS SALÉS D'ALGÉRIE Comme il a été dit plus haut, l'étude des lacs salés d'Algérie a été faite en deux régions distinctes : d'abord dans h' Tell, aux environs d'Oran ; puis dans la région saharieune, eutre Biskra et Temacin. Dans la première région, nous n'avons exploré que trois sebkhas ; dans la seconde, nous avons exploré un assez grand nombre de choLts (1), ainsi que des cours d'eau et des réservoirs de diverse nature. Dosage des chlorures dissous dans l'eau. — En raison de l'évaporation progressive à laquelle est soumise l'eau des lacs salés, celle ci passe d'une saison à l'autre, ou plutôt d'uu jour à l'autre, par des degrés très divers de concentraliou. 11 était donc indispen- sable de procéder à l'analyse cliimi({ue des eaux, sur des échan- tillons prélevés au moment même dv. la pèche. Le mieux eût été, sans aucun doute, de recueillir dans cluKjue lac au moins un litre d'eau : de retour à Paris, nous eussions eu tout le loisir d'en faire une analyse détaillée. Mais, dans de semblables conditions, un voyage rapide n'est plus possible et l'on ne peut songer à traîner sans cesse après soi et à exposer aux hasards de la route un bagage aussi fragile et aussi encombrant. 11 fallait donc trouver une méthode d'une application facile et permettant une analyse extemporanée : c'était sur le bord môme du lac que nous devions analyser ses eaux. La composition générale des eaux qu'il s'agissait d'examiner est déjà connue : on sait qu elles renferment des chlorures alcalins et des sulfates alcalino-terreux ; les autres sels (phosphates, nitrates, (1) Il n'y a pas de dilîércncc essonUclle cnti-e une sebkha et un chott. Le premier mot esl usité dans le Tell, le second est cni()loyé dans le Sahara : tons deux désignent des lacs salés dont l'eau s'évapore totalement cinuiue année, sous l'influence de la température. RÉSULTATS d'uNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN ALGÉRIE 211 etc.) s'y rencoiitreiit en quantité négligeable. Le temps nous était compté, nous ne pouvions songer à entreprendre des analyses un peu longues, sinon compliquées : aussi avons-nous dû nous en tenir uniquement au dosage des clilorures. Sur le conseil de M. le pro- fesseur A. Gautier, nous avons eu recours pour cela à une réaction élégante et rapide, dont la précision ne laisse rien à désirer, pourvu que les solutions dont on doit faire usage soient titrées très scru- puleusement. L'outillage nécessaire pour opérer d'après cette méthode est réduit au minimum et est partout transportable. Voici en quoi il consiste : 1° Une solution de nitrate d'argent bien pur, au titre de 17 grammes par kilogramme d'eau distillée. Un centimètre cube de cette solution représente 0 gr. 0035 de chlore. 2° Un flacon renfermant une solution de chromate neutre de potasse, saturée à froid. 3^ Une petite burette divisée en dixièmes de centimètre cube. 4° Une pipette jaugée de 10 centimètres cubes. 5° Un petit verre à fond plat. 6° Un entonnoir, des filtres et du papier de tournesol. Ces divers objets ne sont pas indispensables, si l'eau à examiner est limpide. Voici maintenant de quelle manière ou procède : Il est préférable de hltrer tout d'abord une certaine quantité d'eau : on s'assure que celle-ci est neutre. On en prélève ensuite, à l'aide de la pipette, lO^-^ que l'on verse dans le verre; puis on additionne de trois ou quatre gouttes de chromate neutre de potasse. Cela fait, on remplit la burette de la solution de nitrate d'argent, puis on verse cette solution dans le verre, goutte à goutte et avec précaution. Eu tombant dans l'eau, chaque goutte produit une belle coloration rouge, mais celle-ci disparaît par l'agitation. Il eu est de même aussi longtemps que le chlore n'est point en totalité combiné à l'argent. Dès que cette combinaison est achevée, la coloration rouge devient persistante. Ou lit alors sur la burette combien de centimètres cubes et de fractions de centimètres cubes delà solution titrée de nitrate d'argent ont été employés. Un calcul très simple permet d'eu déduire la quantité de chlore renfermée dans l'échantillon d'eau ou dans un litre de cette môme eau. Pour fixer les idées et donner une démonstration pratique de cette méthode, supposons qu'il s'agisse d'analyser 10-° d'une eau déter- minée. Nous procédons comme il a été dit plus haut : dès que la coloration rouge devient persislaute, nous lisons sur la burette que 7cc5de la solution de nitrate d'ari-eut ont été utilisés. Les 10''- d'eau 212 R. BLANCHARD renfermaient donc 0,0035 X 7,5 = 0 gr. 02625, soit 2 gr. 625 de chlore par litre d'eau. Sebkha d'Oran Station n° 1. 31 mars '1888. A Ititude : 80 mètres. 5° lo7ig. W, 35'' 30' lut. N. Degré de salure : 25 gr. 15 de chlorures par litre. La grande sebkha d'Oran, située à 14 kilomètres au sud-ouest de cette ville, est une vaste cuvette elliptique, dirigée de Test à l'ouest et creusée dans le terrain tertiaire supérieur. Sa superîicie est évaluée à 32 000 hectares : malgré cette vaste étendue, sa profon- deur ne dépasse pas 0°^50; en été, elle arrive à se dessécher complètement. Elle n'est d'ailleurs jamais recouverte entièrement par les eaux et celles-ci se déplacent et s'accumulent vers l'une ou l'autre extrémité, suivant la direction et la force du vent. Son fond est constitué par une couche argileuse; près du bord croissent quehiues Roseaux et une maigre végétation, trop peu développée pour pouvoir être l'objet d'une détermination certaine. La sebkha est alimentée par les eaux de pluie et par des sources qui proviennent de terrains imprégnés de sels et se font jour en difîéreuts points de son périmètre. Analyse d'un litre d'eau par Ville (1), le 30 décembre 1848. Densité = l,03;jl à 14° C. Clilorui-e de sodium 98 gr. 1830 — magnésium 5 3040 Sulfate de magnésie o 2090 — chaux 5 0u()0 Fer Traces. Total des sels par litre.. . . 113 gr. 7520 Le 31 mars 1888, nous abordons la sebkha à Aïn Bredéa, en compagnie du professeur F. A. Forel, de l'Académie de Lausanne. Nous avons de l'eau jusqu'à la hauteur du genou, au maximum; des Arabes, qui traversent la sebkha et que nous suivons longtemps du regard, ne semblent pas rencontrer des profondeurs plus con- sidérables. Le fdet ne ramène d'abord qu'un petit nombre de petits Copé- podes et Ostracodes ; mais quand nous avons piétiné le fond (1) Ville, Recherches sur les roches, les eaux et les gites minéraux des pro- vinces d'Oran et d'Alger. Paris, in-40 de 423 p., 18[)2. RÉSULTATS d'uNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN ALGÉRIE 213 pendant quelques minutes dans un même endroit, la vase se soulève et le filet ramène en même temps des Phyllopodes, qui reposaient jusque-là sur le fond et échappaient ainsi à la pêche pélagique. Coléoptères. — Hydrovatus cuspidatus Kunze. Phyllopodes. — Artemiasalina Linné (i). Cladocères. — Moina macrocopus (Straus) Robin. Ostracodes. — Cj/pris ungulata Moniez (nova species). CopÉPODES. — Mesochra Blanchardi J. Richard. Lac de la Sénia Station n» 2 /er aiml 1888. 2° 5i' long. W, 35^ 40' Int. N. Degré de salure : 20 gr. 25 de chlorures par litre. Le lac de la Sénia ou petit lac salé d'Oran est situé à peu près à cinq kilomètres au sud-est de cette ville. Sa longueur est de deux kilomètres environ, sa largeur d'un kilomètre à un kilomètre et demi ; sa profondeur est partout notablement inférieure à un mètre, en sorte que l'évaporation de ses eaux doit se faire totalement en été. Sur le fond argileux poussent, près du bord, les mêmes jeunes plantes que dans la grande sebkha. Analyse d'un litre d'eau par Ville, le 14 janvier 1849 : Densité = L03ol à 14o C. Chlorure de sodium 26 gr. 2000 — magnésium 8 6790 Sulfate de soude 4 6980 — magnésie 0 1090 — chaux 4 0930 Potasse Traces. Fer Traces. Total des sels par litre 43 gr. 7790 (1) Audouin (Examen des Crustacés rapportés de la saline de Marignane. Annales des se. nat., Zool., (2), VI, p. 226, 1836) avait déjà signalé la présence de ce Crustacé en Egypte, dans divers lacs de nalron, notamment dans les lacs de Goumphidieh, Ahmaruh et Bédah. L'eau de ces lacs a une densité de l,2o5 ; elle est colorée en rouge et ne renferme ni Poissons, ni coquilles, ni aucun autre animal. D'Arcet, d'après les observations duquel Audouin donne ces détails, ne croit pas que la coloration rouge soit due à VArtemia, parce que, dit-il, il n'en a vu que 5 à 6 individus par litre d'eau. Ce que nous savons aujourd'hui de la colo- ration rouge des marais salants nous autorise à penser que celle-ci était due, dans ce cas spécial, au Chlaintjdomonas Dunali que nous avons nous-même observé dans le Sahara, à Temacin, dans des conditions analogues (Voir plus loin). 214 R. BLANCHARD Coléoptères. — OcJulicbius sericeus Mulsaut. Phyllopodes. — Artemia salina en très grande abondance. Quel- ques mâles, sexe d'ordinaire relativement très rare. Cladocères. — Moina macrocopits Robin. Ostracodes. — Cypris virens Jurine. CopÉPODES. — Diaptomiis salinus von Daday, Mesochra Blanchardi J. Richard. En revenant du lac, nous traversons une ferme ; dans la cour se trouve un bassin d'eau douce, où nagent d'énormes têtards de Rann escuJcntn à la fin de leur troisième période larvaire. Non loin de là, nous trouvons aussi un Bufo viridis [B. arabicus Rûppell) (f. Lac de Gharabas Station n" 3. 2 avril iSSS. . 5° 45' long. W, 35° 36' lat. N. Degré de salure : J4 gr. 04 de chlorures par litre. Le lac de Gharabas, c'est-à-dire de l'ouest, est à quatre kilomètres environ de Sainte-Rarbe du Tlélat. Nous le trouvons desséché aux deux tiers; sur ses bords, un tapis déjeunes pousses de Salsola. L'eau est extrêmement trouble : pour en faire l'analyse, nous devons la laisser reposer pendant tout un jour. Par suite de l'éva- poration, il s'est formé sur le bord du lac un certain nombre de flaques plus ou moins grandes, dans lesquelles la salure atteint le taux de 25 gr. 15 de chlorures par litre; on y trouve d'ailleurs les mêmes animaux que dans l'eau moins salée du lac. Cladocères. — Daphnia magna Straus. Ostracodes. — Cypris virens Jurine. Copépodes. — Diaploinus salinus von Daday, Mesochra Blanchardi J. Richard. Le lac est situé au milieu d'une lande, dans laquelle nous ren- controns : Reptiles. — Testudo pusilla Shaw (nec Linné), Tropidonotus lipe- rinus. Coléoptères. — Chlacniiis relutiniis Duftschmid, var. auricollis Gêné, Pimelia valida Erichson. Isopodes. — PorcelUo Wagneri. RÉSULTATS d'uNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN ALGÉRIE 21o Orléansville 3 avril J888. Myriapodes. — Scolopendra morsitans Villers, un grand exem- plaire recueilli dans les rues de la ville. Gastéropodes.— Parmacelia Deslioyesi Moquin-Tandon, nombreux exemplaires dans le fossé desséché qui borde la pépinière. La Chiffa 5 avril JSSS. Batraciens. — Discoglossus auritus Héron-Royer, nombreux têtards à la deuxième période larvaire. Myriapodes. — Julides indéterminés, recueillis vivants dans le Ruisseau des Siuges. El Kantara 10 avril '1888. Altitude : 530 mètres. 3° 20' long. E, 35^ 23' lat. N. Distance au nord de Biskra : 55 kilomètres. Batraciens. — Bufo mridis Laurenti, ou plutôt Bufo arabicus Riippell, si réellement cette forme est distincte de la forme euro- péenne. Discoglossus auritus Héron-Royer : nombreux exemplaires, âgés de quelques semaines à deux ans. Hémiptères. — Hydrumetra stagnorum Linné. Cette espèce semble être assez répandue en Algérie : le D^' Puton l'y a rencontrée en diverses localités, même plus méridionales que El Kantara; malgré un examen très attentif, il n'a pu découvrir aucune différence spé- cifique avec nos exemplaires français. Myriapodes. — • Orgaharbavicd Gervais. Un exemplaire, sur lequel j'ai observé pour la première fois la phorphoresceuce des Chilopodes du genre Orya{\). Cet individu présentait une paire de pattes de plus que ceux, très nombreux, que J. Gazagnaire a recueillis à Nemours. Acariens. — Gamasides indéterminés, pris sur de grosses larves de Mélolonthides vivant sous les pierres. El Outaïa // avril '1888. Altitude: 285 mètres. 3^ 13' long. E, 35'' 2' lat. N. Distance au nord de Biskra : 27 kilomètres. (1) Bulletin de la Soc. Zool. de France, XIII, p. ISG, 1888. 216 R. BLANCHARD IsopoDES. — Ileiiiih'pistiis Reauniuri. Ce Criistacé est répandu dans toutes les régions arides et sablonneuses, depuis le Sahara jusqu'en Egypte et en Syrie. Il se creuse généralement des trous à la façon des larves de Gicindèle. Oasis de Biskra Jl avril 1 888. Altitude : J 19 mètres. 3° 22' long. E, 34° 50' lat. N. L'oasis de Biskra est arrosée par l'oued Biskra, qui coule du nord au sud et n'est que la continuation de l'oued El Outaïa. Cette rivière, qui va se jeter dans le chott Melrir, est fréquemment à sec. Heureusement qu'un certain nombre de sources thermales, dont la température est de 29° 5 C, jaillissent dans le lit même de la rivière, à deux kilomètres en amont de la ville, et alimentent celle-ci en tout temps (1). L'eau de ces sources est limpide, un peu salée et légèrement purgative; en été, sa température peut s'élever à 35% dans lességuias (canaux) qui parcourent la ville. La composition chimique de l'eau prélevée dans les séguias de la ville varie avec la saison, suivant que l'eau des sources est à peu près pure (été) ou mélangée à une plus ou moins grande quantité d'eau de l'oued (hiver). C'est ce qui explique sans doute les diffé- rences que l'on constate entre les analyses faites en avril 1852 par Dubocq, ingénieur des mines, en 1861 par Vatonne (2) et en 1865 par Morin, pharmacien en chef de l'hôpital militaire : Dubocq Morin Vatonne Densité. 1,0020 Carbonate de chaux Ogr. 2o6 0 gr. 278 ^ magnésie. . 0 070 j "S'-l'-^" Sulfate de chaux 0 448 0 021 \ magnésie 0 357 [ 0 7S27 _ soude 0 280 \ Chlorure de sodium 0 878 0 024 1 1083 — magnésium. 0 464 0 102 Silicate de soude 0 024 0 0310 Matière organique Traces Indéleriuinée. Total des sels par litre. ... 2 gr. 320 1 gr. 476 2 gr. 1610 (1) Sicnizi.vT, Etudei^ ,s-(/r l'oasis de fiisknt. Paris, in-S» do 210 p., iS7:). (2j Vii.LK, Voilage (l'exploralion dans les bassins du llodna el du Sahara. Paris, in-B» de 790 p., 1868. RÉSULTATS d'uME EXCURSION ZOOLOGIQUE E.\ ALGÉRIE 217 Station n» 4. — Pèche dans la vasque d'une fontaine publique. CopÉPODES. — Cyclops pulcheUns Koch. Station n" 5. — Séguias de la ville. DÉCAPODES. — Mckmopsis proemasa. Annélides. — Espèces indéterminées, au sujet desquelles M. le professeur Vejdovsky, de Prague, publiera une note. Station n" 6. — Séguias du jardin Landou. Cladocères. — Moina macrocopus Robin. Station n° 7. — Mare d'eau douce sur la route du vieux Biskra. Coléoptères. — Ochthebius auropallens Rey. HÉMIPTÈRES. — Larves de Corixa sp. ? M. Puton nous indique trois espèces comme ayant été rencontrées par lui à Biskra, savoir: C. hieroghiphica Dufour, C. scr/p^a Rambur et C. vermiculata Puton. Aranéides. — Singa species nova. OsTRACODEs. — Cgpris incongruens Ramdohr. Cladocères. — Daphnia magna Straus , Moina jnan'ocopus Robin, Macrothrix hirsutkornis Norman et Brady, Alona sp.?, Chy dor us LetourncuxiJ. R i ch a rd . CopÉPODES. — Cyclops pulchellus Koch, C. diaphanus Fischer. Station n° 8. — Séguia sur la route du vieux Biskra. Cladocères. — Alona sp. ? CopÉPODES. — Cyclops pulchellus Koch. Station n" 9. — Flaques d'eau produites par la dérivation d'un séguia. Coléoptères. — Orectogyrus striatus Olivier. HÉMIPTÈRES. — Gerris cinerea Puton. Phvllopodes. — Branchipus pisciformis. Cladocères. — Daphnia inagna Slraus, Moina macrocopus Robin, Macrothrix hirsuticorn.is Norman et Bràdy. CopÉPODES. — Cyclops pulchellus Koch, C. diaphanus Fischer. Un certain nombre d'animaux ont encore été vus ou recueillis dans l'oasis de Biskra : Reptiles. — Varanus griseus Daudin, Uromastix acanthinurus Gray, Gongylus ocellatus Gray. Solifuges. — Galeodes barbarus Lucas. 13 avril -ISSS. Station n' 10. — Nous partons pour le Sud. Nous côtoyons bientôt l'oued Biskra, qui roule un volume d'eau assez considéra- 218 11. BLANCHARD ble. On y voit Ranci esculcnta Linné, des Barbeaux [Barbus sp. ?), Gerris cinerea Puton, et do petits Dyticides indéterminés. Nous traversons ensuite l'oued Djeddi, qui est complètement à sec. Oasis de Ghegga Altitude : 5S mètres. ■ 3" 42' long. E, 34° 27' lat. N. Distance an sud de Biskra : 51 kilomètres. Cette oasis est alimentée par plusieurs puits artésiens creusés depuis 1837. Les eaux s'écoulent dans quelques séguias et forment quelques mares ou flaques assez malpropres. Elles sont très riches en sulfates alcalins et très purgatives. Analyse d'un litre d'eau du puits n^ 1 ou de la Fertilité, par Simon, le 7 avril 1861 : Température = 23o C. Azotate de soude 0 gr. 2157 Chlorures de sodium, potassium, magné- sium 0 8789 Sulfates de soude, chaux, magnésie 4 6607 Carbonates de chaux et de magnésie 0 OoOO Oxyde de fer, silice 0 OIHO Matière organique Indéterminéo. Total des sels par lilre. 5 gr. 824.3 Station n" 11. — Petite mare encombrée d'immondices, à quel- ques mètres du bordj et alimentée par la fontaine enchâssée dans le mur qui clôt le bordj au sud. Batraciens. — Bufo arabicus Rûppell et très jeunes têtards de Bufo regnlaris Reuss, déterminés par M. Héron-Royer, d'après les caractères de la bouche. Le Bufo regularis, connu eu Egypte, en Guinée et en Sénégambie, n'avait pas encore été signalé en Algérie. CopÉPODES. — Cyclops du groupe de C. strenuus Fischer. OsTRACODES. — Cijpris tv'rens Jurine, C. incongruens Ramdohr, C. Blanchardi Moniez (nova species), Cypridopsis villosa Jurine. Station n" 12. — Ruisseaux alimeutés par un puits foré eu 1857 et s'étalaut çÀ et là en petites flaques. Batraciens. — Bufo arabicus Rûppell. OsTRAcoDES. — Ci/pris lurens Jurine. Station n» 13. — Fosse d'un puits artésien foré en 1862, à un kilomètre et demi à l'est du bordj. OsTRAcoDES. — Cijpris virens Jurine, C. incongruens Ramdohr. RÉSULTATS d'uNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN ALGÉRIE 219 Je rencontre encore dans l'oasis divers Coléoptères : Cleonus hieroglyphicus Olivier, Akis Goriji Solier, Piinelia piiifera Lucas. Le soir, ca])ture d'une Chauve-Souris (Vespcrugo KiUhi cT) à l'in- térieur du bordj. Le 20 avril, en revenant de Tougourt, nous couchons encore à Chegga et prenons sous une tente un nouveau Vesperugo Kiihli cf- Ces deux Chauves-Souris ont été données au Muséum d'histoire naturelle, le 25 juillet 1888. Sétil 13 avril J8SS. Distance de Biskra : 72 kilomètres. Station n" 14. — Pêche dans un puits d'eau potable, profond de l'"20 et communiquant avec le lit souterrain de l'oued El Bahadj ou oued Itel. Kef-el-Dor 13 avril 4888. 3o 40' long. E, 34" 12' lat. N. Altitude : 96 mètres. Distance de Biskra : 77 kilomètres. A Kef-el-Dor ou Coudiat-el-Dor (1) se trouve un bordj construit sur la crête d'une sorte de large falaise de sable qui borde au nord le chott Melrir. Un poste de télégraphie optique est installé dans le bordj, d'où la vue domine le chott. On dirait une mer parsemée d'îles et s'étendant à l'infini vers l'est. Et pourtant, le chott ne ren- ferme pas une goutte d'eau : sa surface entière est couverte d'une mince couche d'efflorescences salines qui, en miroitant sous les rayons du soleil, donnent l'illusion d'une vaste nappe liquide. Il n'y a ni source ni puits au poste de Kef-el-Dor. Cette localité est excellente pour la capture des Reptiles, des Insectes et des Arachnides : Reptiles. — Againa inennis Reuss, Acanthodactylus scutellatus Audouin, Tarentola neglecta Strauch, Varanus griseus Daudin, Cérastes aegyptiacus Duméril et Bibron. Coléoptères. — Cleonus hieroglyphicus Olivier, Anthia sexmaculala Fabricius, Pimelia eonsobrina Lucas, P. piiifera Lucas, Ocnera Latreillei Solier, Akis Goryi Solier, Adesmia Soiieri Lucas, A. Fare- monti Lucas, Erodius sp.?, Zophosis approximata, Mesostema laevi- collis Solier, Graphyterus lactuosus Dejean. (1) Coudiat, colline. 220 R. BLANCHARD Orthoptères. — Ercnuaphila sp.? Aranéides. — Lycosa cunicularia E. Simou. SoLiFUGES. — Galeodes barbarus Lucas, G. OUrieri E. Simon, Galeodes nova species, Solpuga aciculata E. Simou, Glimn kahiUana E. Simon, BitonveloxE. Simon ; cette dernière espèce n'était encore connue que de Tunisie. Scorpions. — Buthus australis Linné, Buthus .Eneas C. Koch. Signalons encore un fait intéressant de géographie botanique, à savoir la présence à Kef-el-Dor du Tijlostoma rolrulat^iiii Borsch. Cet Hyménomycète n'était connu encore que des plaines sablonneuses de l'Asie centrale. Aïn Dor Station n° 15. 13 avril ISSB. Localité située sur la rive même du chott Melrir, au pied de la falaise qui borde celui-ci au nord-ouest. Un puits artésien, creusé vers 18G0, donne par minute environ 250 litres d'une eau modé- rément salée, qui se déverse dans un ruisseau et forme quelques flaques. HmuDiNÉES. — Hirudo (Limnatis) nilotica Savigny, deux exem- plaires reçus à la fin de l'été, de l'un des soldats du poste optique de Kef-el-Dor. Chott Melrir et Oued Rir' A cette époque de l'année, le chott Melrir est complètement à sec. Vu du haut de la falaise de Kef-el-Dor, il donne l'illusion d'un lac immense ou d'une mer s'étendaut à perte de vue vers l'est : on dirait une nappe d'eau parsemée de quelques îles verdoyantes et dont les flots sont mollement agités par la brise. Dès qu'on descend à Aïn Dor et qu'on cherche à se rapprocher du rivage, celui-ci se dérobe et recule. On marche encore, et bientôt il semble qu'on traverse à pied sec un vaste lac, dont les eaux se sont rejointes derrière nous, et maintenant nous entourent de toutes parts. Pourtant, le sol est sec et ne présente nulle part la moindre trace d'humidité. Nous sommes donc le jouet d'un mirage, dont l'expli- cation est d'ailleurs facile à donner. Les pluies d'hiver transforment cliaque année la plaine où nous marchons en un immense redir d'eau salée, que les premières chaleurs printanières dessèchent déjà. Les sels abandonnés par l'évaporation de l'eau cristallisent et se déposent à la surface du RESULTATS D UNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN ALGÉRIE 221 sol, SOUS forme d'efflorescen- ces blanches, qui brillent vivement au soleil et qui, vues à distance par une vive lumière, donnent le spectacle grandiose dont nous venons de parler. L'eau séjourne en permanence dans quelques bas-fonds , mais aucun de ceux-ci ne se trouve sur notre route. Le chottMelrir serait des- séché depuis longtemps, s'il n'était alimenté par un cer- tain nombre de rivières, telles que l'oued Djeddi et l'oued el Arab, et par une puissante nappe d'eau, souterraine et intarissable, qui s'étend vers le sud jusqu'à Temacin. La région dans laquelle s'étend cette nappe souterraine est l'oued Rir' : c'est une vaste dépression saharienne, sorte de vallée dont le niveau, d'a- bord inférieur à celui de la mer, se relève progressive- ment, sans atteindre nulle part une bien grande alti- tude. La vallée descend donc en réalité du sud au nord : elle aboutit à l'extrémité sud- ouest du chott Melrir : en ce point, l'altitude est négative et inférieure de 25 à 30 mètres au niveau moyen de la mer. Bon nombre de géographes considèrent le chott Melrir comme le fond de la baie de BISKRA Chegaoy SetiL o KefelDokr o AïfiDokr Mraier SidlKhelU A'kahen Rxi^ Chria Sahia^ o Ourlana? Sùli Yahia/ ^Ayaicu Sidi Radiedi C'hamrcL TOUGOURT j Te m ac i n ® ^ Zaouui. Biskra : 95 kilomètres. Cette oasis a été créée en 1882 par la Société agricole et indus- trielle de Batna et du Sud algérien, qui y possède 800 bectares, y compris l'annexe d'Ensira; c'est là que réside M. P. Bonboure, agent principal de la Société. L'oasis d'Ourir et les oasis voisines d'Encira, de M'raïer et de Dendouga sont alimentées par 6 puits indigènes, 12 puits français et 1 babr, donnant plus de 20,000 litres d'eau par minute. Ces eaux proviennent d'une profondeur maxima de 82 mètres; elles sourdcnt à une température qui varie entre 24o3 et 24"5 et renferment environ 4 gr. de sels anbydres par litre. Station n' 16. — Pècbe dans les ruisseaux d'irrigation alimentés par le puits no 2 d'Ourir : lliuuDiNÉKS. — Deux exeniplaii'cs adullcs dlliindo nu/sonirlds. Du moins, ces deux Sangsues sont identi(iues à une espèce dt)nt RÉSULTATS d'UNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN ALGÉRIE 229 j'ai reçu, du Séuégal, par l'aimable intermédiaire de M. Bavay, plusieurs individus désignés sous ce nom. Il n'est pas certain que tous ces animaux appartiennent à l'espèce décrite sommairement par Henry, Serullas et Virey, en 1829; c'est une question sur Fig. 3. — Bordj et plantalions tle l'oasis d"Ourir. — Cliché communiqué par M. G. Rolland. laquelle nous nous proposons de revenir ultérieurement. En tout cas, il est intéressant de noter l'existence d'une môme espèce d'Hirudinée au Sénégal et dans le sud de l'Algérie, Oasis d'Encira /5 avril J88S. Altitude : — 19 mètres. Distance de Biskra : 96 kilomètres. Analyse d'un litre d'eau du bahr d'Encira par Beugin, le 9 avril 1861 : Chlorures de sodium et de potassium 1 gi". 3932 Sulfates de soude, de chaux et de magnésie .... 2 2730 Carbonates de chaux et de magnésie 0 138o Phosphates terreux, peroxyde de fer, silice libre 0 0450 Azotate de soude. traces Matière organique indéterminée Total des sels par litre 3 gr. 8497 230 R. BLANCHARD Station n' 17. — Pèche dans les ruisseaux et réservoirs alimentés par le puils w i d'Encira : Coléoptères. — Ili/ilrophilus pi>. H-ÊKOTopua paKOOôpaaiiua co.iano- 03epinjx'b H ripicnijx'b BOAt u OTHomeiiie hxi> Kt cpejx'b. 3anHCKH HOBopocc. o6iii,ecTBa ecTecTBOHcnbiTaTejieii, III, p. 2G4, 1874. W. J. Schmankewitsch, Ueber das Verhàltniss der Artemia salina Miln. Ediv. stiT Artemia Milliausonii Miln. Edw. und dem Genus Branchipus Schae]f. Z. f. w. Z., XXV, SupplementLand, p. 103, 1875. Analyse par .Mois Ihimbert, in Bibliothèque universelle et Bévue suisse. Archives des se. phys. et nat., nouvelle période, LIV, p. 284, 1875. — Du .MÊME, Explications relatives aux di/férences qui existent entre TArtemia salina et /'Artemia Milliausenii cl entre les yenres Artemia et Bran- ciiipus. Archives des se. phys. et nat., L\ I, p. 358, 1870. RÉSULTATS d'uNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN ALGÉRIE 241 En 1871, à la suite d'une inondation, l'eau de ce lac ne marquait que 8' à l'aréomètre Baume. Elle alla en se concentrant les années suivantes : elle marquait 14" pendant l'été de 1872, 18" en 1873 et 2oo à la fin de l'été de 1874. A mesure que la salure des eaux devenait de plus en plus forte, on pouvait constater que les générations successives d'A. salina subissaient de profondes modifications, notamment en ce qui con- cerne la structure du post-ab"domen et le volume des branchies. En 1871, les Artemia du lac de Kujalnik avaient le post-abdomen terminé par deux grands lobes, sur chacun desquels s'inséraient de 8 à 12 soies, parfois même jusqu'à 15 soies. Les générations sui- vantes, nées dans des eaux plus chargées de sel, se faisaient remar- quer par une réduction de plus en plus notable des deux lobes, qui ne portaient plus que 3 à 5 soies chacun, parfois même encore moins. A la fin de l'été de 1874, un bon nombre d'individus présen- taient encore, à la place des lobes caudaux, deux proéminences sur chacune desquelles pouvaient même s'insérer une soie; mais la plupart des individus n'avaient plus ni lobes caudaux ni soies cau- dales et se rapprochaient ainsi de V Artemia Milhauseni, à laquelle ils ressemblaient d'ailleurs par leur plus petite taille. En même temps que ces transformations s'opéraient d'une génération à l'autre, la surface des branchies allait en augmentant, relativement à la grosseur du corps ; Chmankiévitch explique cette augmenta- tion de volume des branchies en admettant que la quantité d'oxy- gène dissous diminue dans l'eau, à mesure que la salure de celle-ci se concentre. Quoiqu'il en soit, les observations du naturaliste russe démon- trent nettement que VArtemia Milhauseni n'est qu'une simple variété de l'.l. salina, variété qui apparaît dans des conditions de milieu actuellement bien déterminées. Chmankiévitch a voulu donner de ces faits une démonstration encore plus convaincante : dans ce but, il éleva plusieurs générations successives d'Artemia salina dans des eaux dont la salure était progressivement aug- mentée et put obtenir de la sorte l'.l. Milhauseni en passant par la série entière des formes intermédiaires, telles qu'il avait pu les observer dans le lac de Kujalnik. L'expérience inverse fut faite avec non moins de succès : des Artemia Milhauseni, prises dans le lac salé, furent élevées dans une eau dont la salure diminuait progressivement : elles rétrogradèrent alors peu à peu vers l'A. salina et on obtint finalement des généra- tions dont tous les individus se montraient identiques à celle-ci. IV. — 16 242 R. BLANCHARD Les observations de Chmankiévitch nous donnent donc une expli- cation rationnelle de la forme spéciale des Artémies recueillies à Temacin : le haut degré de salure des eaux où nous les avons captu- rées nous rend compte de leur petite taille, ainsi que des particula- rités anatomiques qui les caractérisent. • Station 11° 32. — A l'entrée même de la ville se voit un grand lac de forme subrectangulaire, mesurant environ 500 mètres de long sur 200 de large. Ses eaux sont fortement salées, limpides et reçoivent le trop-plein de toutes les séguias d'irrigation de l'oasis. La profondeur est très peu considérable sur les bords, mais augmente notablement vers le centre. Des animaux très nombreux, sinon d'espèces très variées, y vivent. OpHmiENS. — Tropidonotus viperinus Sonuini et Latreille. Poissons. — Nombreux individus, appartenant à plusieurs espèces. Il nous a été impossible d'eu capturer. Gastéropodes. — Aninicola Dupotetiana Bourguignat, Hydrobia Peraudieri Bourguignat. Station n° 33. — Avant la conquête française, la ville de Temacin était entourée de larges fossés. Depuis notre domination, ces fossés sont abandonnés et sont devenus des dépôts d'immondices : des remblais servant de ponts les traversent en plusieurs endroits et les divisent en une série de mares, dont les unes, alimentées par des eaux de puits artésiens, ont une salure assez peu élevée pour que des Couleuvres vipérines, des Poissons, des Coléoptères .et d'autres animaux puissent y vivre, mais dont les autres sont totalement isolées. L'eau de ces dernières, n'étant plus renouvelée autrement que par les pluies, s'est concentrée par l'évaporation et représente une solution saline saturée : en effet, le fond et la surface sont recou- verts d'une couche de sel à l'état cristallisé, et l'analyse chimique révèle le chiffre énorme de 2fi6 gr. ilo de chlorures par litre d'eau. Cette eau est d'ailleurs remarquable à cause d'une intense coloration d'un rouge ocreux, qui rappelle exactement la teinte que présentent en été les œillets des marais salants, c'est-à-dire les compartiments au fond et à la surface desquels se dépose le sel. Bien que la rubéfaction des marais salants ait été expliqué de façons très diverses, on sait maintenant qu'elle est due exclusive- à des Flagellés qui vivent en nombre immense dans les eaux satu- RÉSULTATS d'uNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN ALGÉRIE 243 réesde sel. Ces Flagellés, découverts par Dunal (Ij eu 1838 et décrits en 1840 par N. Joly (2) sous le nom de Monas Dunali (3), doivent être classés dans le genre Chlamydomonas (4). Ils sont ovoïdes et entourés d'une carapace très épaisse, colorée en rouge et partout continue à elle-même, sauf au petit pôle : à ce niveau, la carapace est percée d'un orifice par lequel le .protoplasma incolore se met en rapport avec l'extérieur, sous forme d'un mamelon conique; au sommet de ce dernier s'implantent deux longs flagellums, qui se portent d'abord en avant, puis retombent en panache de chaque côté. Parmi ces myriades d'animalcules rouges, on en distingue quelques-uns qui sont de forme identique, mais plus petits et inco- lores, ou présentant plutôt un ou deux globules d'un vert clair au sein de leur masse protoplasmique. Ces individus incolores sont de taille très inégale; ils représentent l'état jeune des animalcules rouges, ainsi que Dunal l'avait déjà reconnu (5). Tous recherchent avidement la lumière. Bien que, dans les deux cas, la nature des sels ne soit pas exacte- ment la même, les œillets des marais salants ressemblent si parfai- tement aux fossés rouges de Temaciu, que nous avons tout de suite cru à l'existence du Chlamydomonas Dunali dans ces derniers. L'examen microscopique des eaux est venu, à l'instant même, confirmer cette prévision. De plus, nous avons reconnu l'identité du Flagellé de ïemacin avec celui des marais s:ilants de l'ouest de la France, spécialement du Croisic et du Pouliguen, en comparant des préparations faites avec des eaux de l'une et l'autre provenance. Voilà donc encore un organisme qui, rencontré jusqu'à ce jour exclusivement dans la zone littorale, se retrouve à 380 kilomètres de la mer. Ce fait, en apparence paradoxal, s'explique aisément par (1) F. Dunal, Extrait d'un mémoire sur les Algues qui colorent en rouge certaines eaux des marais salants méditerranéens. Ann. des se. nat., Bota- nique, IX, p. 172, 1838. (2) N. Joly, Histoire d'un petit C rtistacé {Avlemia. salina), auquel on a faus- sement attribué la coloration en rouge des marais salants méditerranéens, suivie de recherches sur la cause de cette coloration. Ann. des se. nat., ZooL, (2), XIII, p. 22o, 1840. Voir page 266. (3) Saville Kent (A ntanual of the Infusoria, I, p. 241, 1880-1881) donne une courte description de ces Flagellés, d'après Dujardin {Zoophytes-Infusoires, 1841) ; il les désigne sous le nom fautif de Monas Dumalii et les range à tort parmi les espèces douteuses. (4) L. Faxre (U In fusoire de l'eau rose. Le Petit Marseillais, no 8162, 24 sep- tembre 1890) consacre à cet animalcule un curieux article. (5) 11 désigne la forme jaune et incolore sous le nom de Protococcus salinus, et la forme adulte et colorée en rouge sous celui d'Haeniatococcus salinus. 244 R. BLANCHARD la réalisation à Temacia des mômes conditions biologiques que dans les marais salants (1). En outre du Chlaniydonionas Dunali, divers animaux vivent dans les œillets des marais salants : ce sont des Dyticides, des Arlcinia salina (2) et même des larves de Sf/Yi^/om?/5 chamœleo (3). A ïemacin, nous n'avons rien observé de semblable, mais il convient de remar- quer que le temps nous a manqué pour faire une exploration com- plète des fossés à eau rouge. Station n° 34. — A l'extrémité sud de la ville, pêche dans une mare remplie d'Utriculaires et dont l'eau renferme 21 gr. 64 de chlorures par litre : Coléoptères. — Larves d'Hydrophilus sp.? Diptères. — Larves de Culicides. OsTRACODES. — Cypïis niareotica Fischer, en très grande quantité. CopÉPODES. — Mesochra Blanchardi J. Richard, en abondance extrême ; Diaptomus salinus von Daday. (1) R. Blanchard, Note préliminaire sur Monas Dunali, Flagellé qui cause la rubéfaction des marais salants. Bull, delà Soc. Zool. de France, XIII, p. 1^3,1888. Le titre même de cette courte note montre que nous avions l'intenlion de consacrer un travail plus étendu à l'étude de la Monade des marais salants. Nous nous pro- posions en effet de faire l'étude chimique de sa matière colorante, dont certaines particularités avaient attiré notre attention. Cette étude n'est pas encore complète, mais est assez avancée pour que nous en puissions indiquer le résultat essentiel : leur pigment est une carotine, qui présente la plus grande similitude avec la Caroline des Diaptomus (R. Blanchard, Sur une carotine d'origine animale constituant le pigment rouge des Diaptomus. Mémoires de la Soc. Zool. de France. III, p. 113, 1890) et ne semble en difïérer que parce que, au spectroscope, elle absorbe une petite quantité de la portion initiale du rouge. (2) Au Pouliguen et au Croisic, VArtemia salina semble être très rare dans les marais salants; nous ne l'y avons jamais vue, et M. Chevreux, qui a fait une étude si complète des Crustacés de cette région, nous écrivait, à la date du 9 juin 1888: « j'explore souvent, depuis des années, les marais salants, sans avoir jamais trouvé un seul spécimen de ces Crustacés ». Or, le 6 août 1888, P. Lchuédé, du Bourg de Balz, nous en envoyait un exemplaire : il 1 avait puisé dans un o'illet, en même temps que l'eau rouge que nous l'avions chargé de (iltrer en grande quantité, alin d'isoler les Flagellés dont nous nous proposions de faire l'étude chimique. (3) Ces larves de Diptère vivent volontiers dans l'eau. Le séjour dans l'eau saturée de chlorure de sodium ne les incommode nullement : elles s'y montrent vives et alertes, et trouvent dans leur épaisse cuticule chitineuse une protection ellicace contre le sel qui, sans cela, ne manquerait point de les tuer. Ce fait est comparable à ceux que nous avons signalés déjà, relativement à la vie de certaines espèces ani- males dans le vinaigre et les solutions d'acide osmique (R. Blanchard, Sur la pré- paration et la conservation des organismes inférieurs. Revue internationale des sciences, ill, p. 245, 1879). RÉSULTATS d'UNE EXCURSION ZOOLOGIQUE EN ALGÉRIE 245 Zaouïa de Tamelhat 16 avril J888. La Zaouïa de Tamelhat, située à 2600™ au sud de Temacin, est une sorte d'école religieuse, de séminaire, en même temps que la maison-mère de la secte des Tedjini, très puissante confrérie dont l'influence s'étend fort loin. C'est là que réside le marabout, chef de l'ordre. Son frère consanguin, Si Mahàmar bel Hadj Ali, inten- dant général de l'ordre, nous fait le meilleur accueil. Station n" 35. — Le jardin de la Zaouïa estarrosé par un ruisseau à l'eau courante, qu'alimentent plusieurs puits indigènes et deux puits français ; l'un de ces derniers, l'aïn Baraka (source de la béné- diction), a été foré à la fin de 1856 par M. Jus. HiRUDiNÉES, — Hirudo mysomelas, ou du moins l'espèce que nous avions rencontrée déjà dans l'oasis d'Ourir et que nous avons dési- gnée plus haut sous ce nom, est très abondante dans les ruisseaux de la Zaouïa. Laghouat 0^ 35' long. E., 33'' 48' lat.N. Cette localité se trouve à peu près sous le môme parallèle que Nza ben Rzig. Bien que nous ne l'ayous pas explorée, nous devons mentionner ici le résultat de pêches qu'y a faites M. le D"" Ch. H. Martin et dont il a bien voulu nous confier l'examen : Phyllopodes. — Apus cancriformis Schàfïer, Branchipus pisciformis Schàfïer, Estheria Mayeti E. Simon. 246 FAUNE DES LACS SALÉS D'ALGÉRIE OSTRACODES par R. M 0 N I E Z, Pi'ofesseur à la Faculté de médecine de Lille. M. R. Blanchard a récolté, dans les lacs salés d'Afrique, un certain nombre d'Ostracodes dont il a bien voulu me confier l'étude. Sur les huit espèces qui forment sa collection, deux seulement sont nouvelles. Les autres sont connues depuis longtemps : quatre d'entre elles sont fort communes et ont été rencontrées, non-seule- ment partout en Europe, mais encore aux Açores, en Asie, en Afrique et en Amérique. C'est d'ailleurs le caractère général de ces formes de petite taille des eaux douces que le cosmopolitisme des espèces qui les constituent, grâce à la facilité avec laquelle elles sont transportées. Le grand nombre de recherches faites dans ces der- nières années a surabondamment montré que la plupart de ces animaux se retrouvent partout où on les recherche avec quelque soin, eux ou des formes vicariantes. Toutes ces espèces, communes et extrêmementrépandues, présentent des caractères ordinaires, peu saillants, leurs différences spécifiques sont légères et elles ont su s'adapter à des milieux très variés. Il n'en est plus de môme pour celles qui offrent des caractères singuliers, ou qui montrent une exagération des caractères habituels : celles-là sont rares et leur aire de dispersion est moindre ; elles sont moins aptes à changer de milieu. Le dernier cas n'est celui d'aucune des espèces que nous étudions dans ce mémoire : elles sont toutes parfaitement homotypes, à part peut-être la Cijpris ungulata, chez laquelle se développe très forte- ment un ongle qui est représenté chez toutes les autres Cypris par une simple soie. La présence de ces Ostracodes dans des eaux salées n'a rien non plus qui doive nous surprendre beaucoup : il n'est pas rare de trouver dans les eaux saumâtres de nombreux Entomostracés, qui semblent y être dans un milieu naturel, et un certain noml)re de Cypridées, en particulier, ont déjà été signalées dans ces conditions spéciales : il n'y a ici qu'une question de plus ou de moins et l'on conçoit sans peine, (pie des êtres qui s'accommodent très bien de l'eau saumàtre, aient [)u s'adapter à des eaux dont la salure a pro- OSTRACODES DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 247 gressivement augmenté, au poiut que le chiffre des chlorures qu'elles contiennent est devenu très élevé. Le principal intérêt qui s'attache aux récoltes faites par M. Blanchard, c'est que cinq des espèces qu'elles comprennent et qui appartiennent à des genres chez lesquels on n'avait pas, jusqu'ici, signalé les mâles, sont représentés par les deux sexes : on sait que cette absence de mâles était si généralement reçue, qu'on a pu, récemment, considérer la reproduction « exclusivement par- thénogénétique » comme un des caractères de plusieurs genres de Cypridés. Or, sur neuf espèces récoltées en Algérie par M.Blanchard, entre mars et avril, six présentaient un nombre de mâles presque aussi grand que celui des femelles (1), ce qui constitue un fait assez surprenant, auquel je n'ai pu trouver d'explication. Ces espèces qui m'ont donnédes mâles sont les Cypris nirens, ungulata, incongruens, mareotica, balnearia et la Cypridopsia villosa. Les mâles de la C. mareotica avaient été reconnus déjà par Fischer et j'avais anté- rieurement trouvé, dans les récoltes faites par M. Letourneux en Afrique, les mâles des C. incongruens et Cyprid. villosa. J'ai d'ail- leurs publié, dans un travail récent, le résultat de mes recherches à ce point de vue, sur les Ostracodes exotiques rapportés par plusieurs voyageurs et que j'ai pu étudier (1). Je passe maintenant à la description des espèces rapportées d'Algérie par M. R. Blanchard. 1. — Cypris ungulata, nova species. La proportion des mâles, dans cette espèce, est à peu près égale à celle des femelles. Celles-ci atteignent environ 1600 u. de longueur, la plus grande largeur des valves en leur milieu étant de 780 [x; les mâles sont un peu plus })etits que les femelles (1300 {a sur 870 [j.), leur forme générale est plus arrondie (fig. 1) ; les valves sont trans- parentes dans les deux sexes, sans dépressions, la valve gauche est plus petite que la droite ; elles portent des poils peu nombreux et je ne leur ai pas constaté de sculpture ; beaucoup d'individus avaient perdu toute coloration dans l'alcool, quelques-uns étaient verts. (1) Il faut ajoutei- aux espèces décrites dans ce mémoire la Cypris balnearia * nov. sp., récoltée en quantité, sous les deux sexes, dans les thermes d'Hammam- el-Meskhoutine, et qui sera étudiée ailleurs. (2) R. MoNiEz, Le*' mules chez les Ostracodes d'eau douce. Comptes-Rendus de l'Acad. des Sciences, CXII, p. 6G9, 31 mars 1891. Dans cette note, une eri-eur de plume m'a fait compter à tort !a Cypris Blanchardi au nombre des espèces dont j'ai trouvé le mâle ; j'y cite VErpetocypris spinosa, nov. sp., dont j'ai aussi trouvé les deux sexes et qui a été récoltée en Asie par M. Th. Baruois. 248 R. MONTEZ La Cypris imgulata se distingue des Cypris jusqu'ici décrites, par les caractères de la première paire de pattes : tandis que, chez toutes les autres espèces, l'ongle robuste qui termine ce membre est accompagné, latéralement, par une soie plus ou moins développée, le plus souvent très courte, cette soie, chez la C. ungulata, a pris un développement considérable et est devenue une véritable griffe accessoire (fig. 6) que l'on croirait, à première vue, née en dessous de la grifïe principale, mais dont la portion proximale est bien réellement latérale (1). D'autres caractères différentiels peuvent être tirés des rames abdominales, semblables dans les deux sexes, finement ciliées de courtes épines dans toute leur longueur, et dont les deux griffes ^^ terminales sont presque d'égales dimensions; la soie du bord dorsal est très rapprochée des griffes. Ces rames ont une concavité très accentuée vers leur base; nous avons remarqué un individu anor- mal, qui présentait une notable exagération de cette courbure. La deuxième paire de pattes n'offre aucune particularité ; elle se termine, comme dans un très grand nombre de cas, par une lon- (1) Chez le mâle, la f,Mnffe de la première piiire mesure 21") (j. ; l.i griffe accessoire 80 |j,. Chez la femelle, la grilTe de la première jiaire mesure 270 ;-<•, la grille accessoire 120 [J: OSTRACODES DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 249 gue soie, une soie large et courte, courbée en crochet, et un petit crochet ; son dernier article est fusiforme, plus allongé dans les femelles. Les soies natatrices de la deuxième paire d'antennes dépassent les crochets, mais de moins de moitié de la longueur de ceux-ci. Habitat. — Sebkha d'Oran, station n" 1, eau salée (1). — 31 mars 1888. Explication des figures (2). — Fig. 1, coquille du mâle, vu de côté, valve gauche. — Fig. 2, coquille de la femelle vue de côté, valve droite. — Fig. 3, coquille, vue de dos. — Fig. 4, palpe droit de la deuxième paire de maxilles, chez le mâle. — Fig. 3, palpe gauche de la deuxième paire de maxilles, chez le mâle. — Fig. 6, extrémité de la première paire de pattes. — Fig. 7, rames abdominales. — Fig. 8, impressions musculaires. 2. — Cypris virens Jurine. Les mâles de cette espèce, si commune partout en Europe et en Amérique et que j'ai signalée aux Açores, n'avaient pas encore été trouvés (3) ; ils sont presque aussi nombreux que les femelles dans les récoltes de M. Blanchard, aux trois localités indiquées. Les individus de cette espèce péchés à la Senia, méritent une mention spéciale et constituent une variété ; ils présentaient une proportion un peu moindre de mâles, mais toutes les femelles, indistinctement, avaient en réserve deux volumineux faisceaux de spermatozoïdes réduits à de simples filaments, plies d'ordinaire de façon à former un 8 de chiffre; la longueur moyenne de la coquille était de 1350 à 1450 y. de long sur 870 [j. mesurés dans la plus grande largeur des valves (4) ; l'épaisseur totale étant d'un peu plus de 1000 [j. ; tous les individus examinés, après action de l'alcool, étaient d'un vert terne. Les soies natatrices de la deuxième paire (1) Pour tous renseignements sur les diverses stations, voir aux numéros correspondants, le travail de M. R. Blancliard: Résultats d'une excursion zoo lo- logique en Algérie. (2) Tous les dessins reproduits dans cette note sont à la même échelle. (3) Herrick (List of the fresh-water and marine Crustacea of Alabama. Geolog. Survey of Alal ama, V, 1887) dit bien qu'il a trouvé, non sans beaucoup de peine, les mâles de la C. virens en Amérique, mais l'espèce qu'il désigne sous ce nom est évidemment diflérente de la véritable C. virens : elle s'en éloigne en parti- culier, par les dentelures des rames abdominales. (4) La Cypris virens est une espèce qui paraît varier très largement pour la taille ; du moins les individus de nombreuses provenances que nous avons sous les yeux, sont-ils très différents les uns des autres à cet égard. 250 R. MONIEZ d'autennes dépassaient les crochets de la moitié environ de la lon- gueur de ceux-ci. Chez les mâles pris à la Sénia, comme d'ailleurs chez les mâles du type, la coquille s'amincit assez brusquement à la partie antéro-iuférieure, mais d'une façon générale, la coquille (lig. 10 et il) est proportionnellement plus large et plus ventrue que celle du type ; la valve gauche est plus longue que la droite, grâce à une lame mince qui la termine. Toute la surface des valves, chez les individus péchés à la Senia, est revêtue de tubercules larges, plats, contigus, entre lesquels naissent les poils, tubercules que je n'ai rencontrés chez aucune autre forme de Cijpria virens, bien que j'aie apporté toute mon attention à l'examen des caractères de la structure de la coquille chez cette espèce (1). Je dois mentionner que, chez quelques individus, ces sortes de perles étaient moins développées et qu'elles n'existaient pas chez plusieurs autres. Les caractères particuliers de la couche cellulaire qui tapisse les valves des Cypris virens provenant de la Senia, sont en relation, pensons-nous, avec cette structure particulière des valves, mais nous n'avons pu nous rendre bien compte de sa structure: à première vue, il semble qu'on ait affaire à une série d'éléments de forme ronde et non polyédriques, clairs, à double contour, reliés par une matière granuleuse qui les enchâsse comme dans une sorte de réseau ; l'action de la potasse ne détruit ni n'affaiblit le réseau, mais elle rend beaucoup moins nets les corps ronds; ceux-ci d'ailleurs se détachent assez facilement par les manipulations et flottent dans (1) J'yi dérrit sous le nom de Cypris helenu une forme de praiide taille très voisine de la C. virens et que MM. Nou.mann et HnAnv rapportent à leur Cypris i;^?ît?'tco*Yi, dont ils ne font |)lus maintenant qu'une variété de la C. virens. Tni retrouvé la structure de la carapace, si caractéristique de cette variété, sur des Cypris de même taille et de même coloration, récoltés en Espagne par M. Boliv.xk. OSTRACODES DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 251 la préparation. J'imagine qu'ils sont dus à une sorte d'enkyste- ment(?) de la portion principale de chacune des cellules qui tapissent les valves ; mais je n'ai pas suivi leur mode de formation. Certaines coquilles sont opaques et semblent dépourvues de la couche que nous venons de décrire, ou plutôt cette couche est uni- formément granuleuse et les cellules rondes ne sont pas encore formées. C'est cette couche qui contient la matière colorante verte. Au reste, les modifications de la couche cellulaire qui tapisse les valves, nous paraissent peu importantes et représentent simple- ment sans doute un stade de son évolution. Habitat. — Lac de la Sénia, station n» 2 ': nombreux indi- vidus (1" avril 1888). — Lac de Gharabas, station n° 3 : nombreux exemplaires (2 avril). — Chegga, station n" 11 : quelques exem- plaires (12 avril). — Eau salée dans les trois localités. Explicationdes figures. — Fig. 9, aspect que présentent habituelle- ment les valves dans la variété de la Sénia (station n°2). — Fig. 10, valves vues de côté. — Fig. 11, valves vues de dos. 3. — Cypris incongruens Ramdohr. Les mâles de cette espèce, des plus communes en Europe, et qui se retrouve en Asie et en Afrique, en même temps qu'aux Açores, n'avaient pas encore été signalés jusqu'ici ; ils se trouvaient en quantité presque égale à celle des femelles dans les récoltes des trois localités ci-dessous mentionnées ; nous les avions d'abord observés dans des récoltes faites par M. Letourneux en Tunisie, entre Nabel et Klibia (date?), mais leur proportion était beaucoup moins forte, comparée à celle des femelles, et ils étaient d'ailleurs difficiles à trouver, par suite de leur forte pigmentation ; les indi- vidus récoltés par M. Blanchard en Algérie, sont beaucoup moins colorés et les sexes sont assez faciles à reconnaître pai- transparence. La sculpture de la coquille, d'ordinaire si marquée chez cette espèce, est quelquefois fort difficile à voir ; chez certains mâles, les mailles qui la forment sont différentes de celles des femelles, plus délicates, beaucoup plus grandes, régulières : sur d'autres, où ces mailles étaient fort nettes, on voyait un second réseau, bien déve- loppé, à l'intérieur du premier. Tous les individus examinés pré- sentaient, au bord libre de la coquille, la série de tubercules sou- vent observée dans le type, interrompue au milieu et s'arrèlant aux extrémités antérieure et postérieure. Habitat. — Biskra, station n» 7 (11 avril 1888). — Chegga, 232 R. MONIEZ station n» 11 (12 avril). — Sidi-Rached, station no28(lo avril) : en grande quantité. — Eau douce dans la première localité, eau salée dans les deux autres. 4. — Cypris Blanchardi, nova species. Cette espèce, assez remarquable, rentre dans le genre Cypris (s. str.) ; elle est, après l'action de l'alcool, de couleur jaunâtre pâle; la coquille est de consistance molle et se laisse déprimer sans se briser ; il est à noter que les différentes espèces récoltées dans la même localité et en même temps que celle-ci, ont la carapace de consistance ordinaire ou même très résistante. La coquille de la C. Blanchardi, qui rappelle à première vue celle de plusieurs Candona ou Ilyocypris, mesure l'""'5 de longueur sur 710 [j. dans sa plus grande largeur; elle est assez transparente, aplatie, nettement pincée vers le milieu, mais dans la région ven- trale seulement, aussi cette dépression n'est-elle pas visible quand on regarde la coquille par le coté dorsal ; les valves, qui portent des poils grêles, peu nombreux, sont sculptées de mailles petites, irré- gulières, difficiles à voir, formées de ligues délicates que la couche cellulaire sous-jacente peut cacher, quand elle est très granuleuse ; dans les individus observés, cette couche cellulaire, qui tapisse les valves, est formée d'un réseau de cellules espacées, reliées par leur prolongements, qui donnent l'aspect de petites taches serrées ana- logues à celles delà Cypria compressa Baird (ophthalniica Jur.,Brady et NoRM.), quand on regarde l'animal par transparence ; ces mailles sont allongées dans le sens du grand diamètre au bord libre, mais les cellules qui les forment, deviennent de plus en plus développées aux dépens de leurs prolongements, en allant vers le dos. Les soies natatrices de la 2^ paire d'antennes atteignent la pointe des crochets, les soies et les crochets sont grêles ; la soie latérale OSTRACODES DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 233 de l'ongle de la première paire de pattes est peu développée et m'a paru rester constamment appliquée contre l'ongle, ce qui la fait échapper à un premier examen, celui-ci est dépourvu de denticules; la deuxième paire de pattes est terminée par une longue soie, une soie large en crochet et un crochet court ; les rames abdominales ont des griffes très grêles, assez courtes (190 a). Habitat. — Chegga, station n» M (12 avril) : 6 individus femelles. — Eau salée. Explication des figures. — Fig. 12, coquille vue de côté. — Fig. 13, coquille vue de dos, obliquement. — Fig. 14, une rame abdominale. — Fig. 15, impressions musculaires. 5. — Cypris Fischeri Lilljeborg. Un seul individu $. Fischer découvrit cette espèce en Russie, à Peterhof, et la décrivit sous le nom de Cypris fasciata{l). Lilljeborg la retrouva à Upsal; elle n'a pas encore été rencontrée ailleurs. L'iudividu observé était d'un vert très foncé, après l'action de l'alcool, sa taille était un peu inférieure à celle du type (l'""'75 au lieu de 2 mill.), mais les produits sexuels étaient encore à l'état rudimentaireet l'animal n'avait pas toute sa taille. D'après Fischer, cette Gypride vit dans la vase; c'est cependant une espèce nageuse, d'après les caractères des soies natatrices ; ce n'est d'ailleurs pas la seule espèce qui secomporte ainsi, malgré ses caractères anatomiques. Habitat. — Ourir, puits d'Encira, station n» 17(13 avril 1888). — Eau salée. 6. — Cypris mareotica Fischer (2). J'ai pu examiner de très nombreux individus de cette espèce. Ils étaient de toute taille, et, entre les petits, manifestement non adultes, et ne mesurant pas plus de 350 u. de longueur, et les plus grands, qui atteignaient 1320 [x, on trouvait tous les intermédiaires, aussi bien pour la taille que pour la forme ; après l'action de l'alcool, ces animaux étaient d'ordinaire uniformément verts et le liquide conservateur était teint de la même couleur, qu'il avait dissoute. (1) Fischer, Abhandlung liber das Genus Cypris. Saint-Petersburg, 1851, p. 23. (2) S. Fischer, Beitrag zur Kenntniss der Ostracoden. Abhandl. d. mat.-phys. Classe, vu, 1883, p. 653, pi. XIX, fig. 39, 40, 41. 254 R. MONIEZ Les petits individus de la C. marcolica, comme il arrive souvent chez les Cypris, sont transparents, cunéiformes (fig. 16); à mesure que leur taille augmente, les deux extrémités tendent à devenir semblables (lig. il) et la coquille se renfle, à mesure que la couleur devient plus intense : les individus adultes, aussi bien les mâles que les femelles, qui se ressemblent complètement à cet égard, arrivent à être de forme généralement ovoïde, très ventrus, opaques et de couleur très foncée. Notons qu'on observe souvent que ces individus, complètement développés, paraissent marqués de petites taches vertes très rapprochées : un examen attentif fait voir que le siège du pigment est dans la couche cellulaire qui tapisse les valves et que les cellules qui la forment, comme il arrive souvent chez les Cypris, à certains moments du moins, au lieu de rester contiguës, prennent l'aspect adénoïde; les éléments cellulaires réduits conservent le maximum de coloration et déterminent ainsi l'aspect de taches vertes dont nous venons de parler. Le plus sou- vent, et en relation sans doute avec l'âge de la coquille, la couche cellulaire sous-jacente est formée de cellules polyédriques réguliè- rement disposées, qui ne laissent eutr'elles qu'une ligne étroite. Un autre caractère de la coquille, chez l'animal adulte, est cons- titué par des lignes délicates, parallèles au bord libre et reliées par de rares anastomoses: notons enfin que les deux valves sont d'abord égales, mais que, chez les adultes, celle de droite est devenue plus petite (fig. 18). Cette inégalité des deux valves et la forme très ventrue de la coquille, expliquent pourquoi il est extrêmement difficile de la placer d'aplomb, soit du côté dorsal, soit du côté ventral ; de même, la saillie des valves cache la dépression qu'elles présentent vers la partie moyenne de la région ventrale. Vue de dessus, la coquille a une projection presque circulaire. Les soies natatrices de la seconde paire d'antennes présentent une particularité intéressante :.on sait que, chez un très grand nombre d'espèces du groupe des Cyprides, ces organes sont de longueur égale, mais que, chez plusieurs d'entr'elles, réunies d'une façon générale, sous le nom de Cyprid et dans le genre Cijclocijpris, qui correspond sans doute aux mâles d'une ('upria, deux ou trois de ces soies dépassent de beaucoup les autres en longueur : or, chez la C. marcolica, les jeunes individus présentent toujours trois longues soies, alors que, chez les adultes, il y a cinq soies d'égale longueur qui dépassent un peu les crochets qui terminent le membre. Nous conservons une préparation cuiieuse, en ce sens OSTRACODES DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 255 qu'elle est faite avec un individu d'âge intermédiaire, muni de quatre soies plus longues. La deuxième paire de pattes, chez la C. mareotica, ne présente aucune particularité : elle est terminée, comme chez un grand nombre d'espèces, par une longue soie grêle, une large soie qui forme un crochet relativement long et par un petit crochet ; son article terminal est sensiblement plus grêle chez l'adulte. Les rames abdominales sont semblables entr'elles, assez grêles et ne montrent point de caractères particuliers; elles mesurent environ 200 u. ; des crochets qui les terminent, le premier est très long et atteint de 145 à IGO u.; elles sont, chez les jeunes, propor- tionnellement beaucoup plus larges et leurs griffes sont plus rapprochées ; — nous avons constaté, chez plusieurs individus jeunes, que la première griffe était moins développée que la seconde, contrairement à ce qui se passe chez les autres Cypris et, en parti- culier, dans cette espèce. Les mâles sont plus petits que les femelles et presque aussi nombreux. Nous avons rapporté l'animal récolté par R. Blanchard, à Temassiu, à l'espèce décrite pour la première fois par F'ischer, qui la trouvait dans le lac Mareotis, près d'Alexandrie ; le savant russe n'a donné de celte espèce que le dessin de la coquille, qui convient parfaitement aux Cypris récoltées dans la mare de Temassin ; sa description, que nous reproduisons, correspond aussi fidèlement à ce que nous avons dit plus haut : « Ich fand dièse hellgrûnliche, mit dunklern unregelmâssigen Flecken der Schalen versehene Cypris, von 0,68 ' Lg. und 0,40" Hôhe, im See Mareotis, bei Alexandrien. In der Seitenlage, in die sie sich sehr schwer bringen liisst, ist sie bôhnenfôrmig, von oben gesehen abgestumpft eifôrmig. Die Schalen sind mit zerstreuten Haaren besetzt, lassen Leberschlaûche und Eierstôcke als schiefe Binden durchschimmern, sind sonst glatt, glanzend. Das Auge griin, glauzend, schwer zu sehen. Die rechte Schale ist etv^^as kleiner als die linke. Mannliche Individuen etwa um ein Drittel kleiner, sonst aber âusserlich àhnlich gestattet, kamen mir vor. » La taille indiquée par Fischer est un peu supérieure à celle que nous avons trouvée : 1^^534 (0,68'" Lg.) au lieu de lmm32. Habitat. — Temacin, station n" 34, en très grande abondance (16 avril 1888). — Eau salée. Explication des figures. — Fig. 16, animal jeune, vu de côté. — Fig. 17, animal un peu plus âgé, vu de côté. — Fig. 18, animal 236 R. MONIEZ adulte, VLi de dos. — Fig. 19, auimal adulte, vu par la face ven- trale et un peu de côté. — Fig. 20, rame abdominale d'un individu jeune. — Fig. 2i, rame abdominale d'un individu adulte. — Fig. 22, cornicule qui termine l'appareil copulateur du mâle. — Fig. 23 et 24, palpes droit et gauche de la deuxième paire de maxilles chez le mâle. — Fig. 25, impressions musculaires. 7. — Erpetocypris reptans Baird. Trois individus $ non complètement développés et de taille un peu inférieure à celle du type. C'est une espèce commune en Europe. Habitat. — Ourir, puits d'Encira, station n" 17 (13 avril 1888). — Eau salée. FAUNE DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 257 8. — Cypridopsis villosa Juriae. On n'avait, jusqu'ici, observé les mâles, chez aucune espèce de Cypridojhsis (1). J'ai observé, pour la première fois, des individus de ce sexe, au milieu de quelques Cyprid. viUosa récoltés par M. Letourneux, en Tunisie (Magraûn); je les ai revus dans les Ostracodes récoltés par M. Blanchard, à Cbegga.Dans les deux observations, le nombre des mâles était à peu près égal à celui des femelles. Il faut noter que les mâles sont un peu plus petits que les femelles et que le crochet de la première paire de pattes est garni, chez eux, de denticules très marqués, qui en occupent toute la moitié distale sauf le bout : la même disposition est, de beaucoup, moins accusée chez la femelle ; la coloration des mâles, après l'action de l'alcool, était beaucoup moins forte que celle des femelles. La taille de la coquille chez cette espèce, relevée par Brady, le seul auteur qui ait donné quelques détails à son sujet, est de 635 a. Les individus récoltés à Chegga sont de taille bien supérieure, oscillant entre 900 et 1040 [j. ; ceux de Magraiin sont un peu plus petits (870 'j.) ; cette taille est à peu près celle d'individus provenant de Belle-Isle et que m'a remis mon ami J. Richard ; les plus petits exemplaires de C. villosa que j'ai vus, proviennent des Açores : j'en ai mesuré un grand nombre, tous adultes, dout la longueur ne variait qu'entre 700 et 730 [j.. On voit par tous ces chiffres que, en somme, la taille de cette espèce est très variable. La Cyprid. villosa, bien que ne se rencontrant pas très fréquem- ment, a été trouvée dans l'eau douce et dans l'eau saumàtre en beaucoup de pays de l'Europe : Angleterre, Suède, Belgique, Suisse, Allemagne, et nous avons fait connaître plusieurs de ses localités en France ; c'est un des Ostracodes les plus communs aux Açores et nous l'avons trouvé dans les pèches faites par M. Sclimacker, près de Shang-Haï et dont M. Poppe a bien voulu nous confier l'étude; rappelons que nous n'avons pu trouver de mâles parmi les fort nombreux individus de cette espèce, rapportés par M. Barrois des Açores et récoltés eu avril. Brady ne mentionne pas les caractères de la 2'^ paire de pattes chez les Cyprid. villosa d'Angleterre. Habitat. — Chegga, station n" 11 (12 avril 1888). — Eau salée. (1) Weissmann (Parthénogenèse bei den Ostracoden. Zool. Anz., III, 1880, p. 82) dit cependant qu'il a trouvé des mâles du C. vidua, mais quelques lignes plus haut, il cite expressément cette espèce coiume ne lui ayant jamais fourni de mâles ; d'ailleurs Stuhlmann, qui a eu les préparations et dessins de Weissmann à sa disposition, ne mentionne pas cette espèce, dans le petit nombre de formes dont il a étudié les mâles, iv. — 17 258 STKLLÉItIDKS NOUVEAUX PROVENANT DES CAMI'AGNES DU YACHT \: HIRONDELLE (Golfe dk Gascogne, Açores, Tehrf.-Neuve), par Edmond PERRIER, Professeur au Muséum d'iiisloirc naturelle, Ancien Présklenl de la Sociélé. Genre Pedicellasïeu Sars. 1. Pedicellaster parvulus, species nova. 3 août 1887, profondeur 15o™, 14 exemplaires. Station 162, près du grand banc de Terre-Neuve. Cinq bras. R = 18 Mm; ?• = 4 Mm ; R = 4,5 r. Tubes ambulacraires assez serrés à la base des bras pour paraître disposés eu quinconce, demeurant ensuite nettement bisériés. Dents portant chacune un assez long- piquant cylindrique. Plaques adambulacraires portant chacune dans le sillon ambu- lacraire un petit pédicellaire droit et sur le bord ambulacraire de leur face ventrale deux piquants plus petits que les pi(|uants dentaires, o])tus ou amincis au sommet, légèrement divergents et placés l'un derrière l'autre de manière à former une double série de cha([ue côté de la gouttière ambulacraire ; piquant externe plus grand que l'interne. Immédiatement en dehors des plaques adambulacraires, une rangée de plaques alternes avec elles, mais présentes de deux en deux sutures seulement (marginales ventrales ou initiales d'arceau), etportaut chacune un piquant cylindrique plus grêle que les piquants ambulacraires, entouré d'un cercle double ou triple de pédicel- laires croisés. Plaques marginales dorsales correspondant exactement à ces plaques initiales, portant comme elles un piquant cylindrique, entouré à sa base d'une couronne multiple de pédicellaires croisés et s'appuyant sur elles par une apophyse inférieure. Dans la région occupée par ces apophyses, tégument formant une gouttière dépourvue de piquants et de pédicellaires , mais présentant une rangée d'assez grosses papules isolées, placées chacune dans le cadre circonscrit par les plaques marginales et les apophyses inférieures des marginales dorsales. STELLÉRIDES NOUVEAUX DU VACIIT L'HIRONDELLE 259 Tégument dorsal assez épais, ne laissant distinguer que d'une façon confuse, les plaques qui le constituent Genre Prognaster, noQiun geniis (1). Tubes ambulacraires en deux séries légèrement onduleuses, à ventouse normalement développée. Arceaux du squelette dorsal formés de 11 pièces ; les carinales plus longues que leurs voisines et faisant souvent partie de deux arceaux consécutifs ; une rangée latérale de plaques prédominant beaucoup sur les autres en raison de ce qu'au lieu d'être imbriquées, elles couvrent, dans la partie où elles les touchent, les bords des deux plaques entre lesquelles elles sont comprises. Pièces calicales très prédominantes sur le squelette du disque. Les basales plus grandes que les infrabasales qu'elles séparent presque des radiales. Plaques abactinales portant de longs et grêles piquants mobiles très espacés. Par la disposition des pièces de leur squelette, les Prognaster rappellent surtout les Pholidmter de Percy Sladen (2) ; ils ont comme eux de très grandes plaques carinales et de chaque côté une série longitudinale de plaques, probablement les marginales dor- sales, beaucoup plus grandes que les autres. La disproportion entre les trois séries de plaques et leurs voisines est beaucoup plus marquée que chez les Zoroaster et, de plus, l'arrangement des grandes plaques marginales est particulier ; en outre la disposi- tion quadrisériée des tubes ambulacraires est à peine indiquée à la base des bras. Le squelette tégumentaire abactinal, épineux et non écailleux, rappelle celui des Zoroaster plutôt que celui des Pholidaster; les Prognaster occupent donc une position intermédiaire entre ces deux genres. Il faut ajouter que les Prognaster ont des pédicellaires droits comme les Zoroaster, tandis que ces organes manqueraient aux Pholidaster, suivant Sladen. 2. — Prognaster Grimaldii, species noca. 2 septembre 1888. Chalut, profondeur 2870™, laps. Station 248. Cinq bras longs et grêles. R = 135 Mm; r = 9 Mm; R = 15 r. (1) De irpoW/), Hirondelle. (2) The Voyage of H. S. Challenger. Report on tlie Aslero'ida, p. 42G, pi. LXVII, lig. 5-7 et pi. LXVIII, fig. o-G. 260 K. PERRIER Tubes ambulacraires bisériés, mais à séries légèrement sinueuses, et tendant, eu conséquence, vers la disposition quadrisériée. Ventouses terminales des tubes à peu près de même diamètre que ceux-ci. Plaques dentaires grandes, portant chacune le long de son bord suturai , et un peu en dedans de ce bord, trois ou quatre longs piquants aigus, qui forment avec ceux de la plaque jumelle une double série interradiale. Cinq à six autres piquants divergents entourent la plaque le long de son bord externe. Plaques adambulacraires à face externe très légèrement carénée et saillante dans la gouttière ambulacraire, de manière que les carè- nes passent entre deux tubes ambulacraires consécutifs. Chaque plaque porte au sommet de sa carène un piquant assez fort, pointu, ordinairement rabattu sur la gouttière ambulacraire, et muni d'un bouquet de pédicellaires droits. Sur la surface ventrale de chaque plaque adambulacraire, se montre un peigne transversal ou légè- rement oblique de trois piquants, aplatis, pointus, couchés sur la plaque, la pointe dirigée en dehors et vers le sommet du bras. Ces plaques gardent à peu près leur longueur, mais se rétrécissent à mesure qu'on s'avance vers l'extrémité des bras, de sorte que leur surface libre est de moins en moins apparente. Leurs piquants persistent cependant, mais se réduisent à de simples tubercules. Deux arceaux dorsaux correspondent à environ trois plaques adambulacraires. Ces arceaux sont contigus, de sorte que toute la surface dorsale est soutenue par des plaques calcaires. Comme les plaques de môme rang se correspondent d'un arceau à l'autre, il s'en suit que les plaques dorsales peuvent être indifféremment considérées comme disposées en rangées longitudinales ou eu arceaux transversaux. Chacun de ces arceaux est formée de cinq plaques latérales qui se correspondent exactement et dont la plus élevée vient s'appuyer sur une médiane dorsale ; mais les médianes dorsales sont plus longues que leurs voisines, la même médiane fait ordinairement partie de deux arceaux successifs. A partir de la gouttière ambulacraire considérée comme infé- rieure, les quatre premières plaques de chaque arceau sont imbri- quées de telle façon (^ue le bord supérieur de chacune d'elles passe sous le bord inférieur de la suivante. La surface apparente de la première plaque est faible; celle delà deuxième plaque un peu plus grande ; celle de la troisième est égale ou supérieure à la somme des surfaces des deux précédentes; la quatrième plaque est enliu entièrement visible, son bord supérieur passant sur le bord inférieur STELLÉRIDES NOUVEAUX DU YACHT LHIRONDELLE 261 de la ciuquième plaque, comme son bord inférieur passe sur le bord supérieur de la troisième. La forme des plaques de cette quatrième rangée est un ovale dont les deux axes sont presque égaux, et dont le petit sommet est dirigé vers le bas. Ce sont probablement des marginales dorsales. Les plaques de la cinquième rangée sont rectangulaires, à grand côté longitudinal; leur petit côté est égal à la moitié de la hauteur des plaques de la quatrième rangée environ. Les plaques médianes dorsales sont également rectangulaires, et leur petit côté a une longueur double environ de celui des plaques de la cinquième rangée. On voit par cette description que trois rangées longitudinales de plaques prédominent sur toutes les autres : la carinale et les deux rangées latérales du quatrième rang. Il en résulte pour l'ani- mal un aspect très caractéristique. Les quatre premières plaques de chaque arceau portent chacune au voisinage du milieu de leur bord inférieur un tubercule arrondi. La cinquième plaque n'en a pas ; les carinales portent chacune à leur centre un piquant assez court, plus ou moins obtus. En outre toutes les plaques des arceaux dorsaux, sans exception, portent des tubercules arrondis, épais, sur chacun desquels se trouve un piquant isolé très court et très grêle. Dans le tiers inférieur des bras, un assez grand nombre de plaques portent un ou deux pédicellaires droits. Le squelette du disque est composé : 1° D'une dorso-centrale ; 2° De cinq radiales (sous-basalcs) assez petites. 3° De cinq grandes interradiales qui arrivent presque à se toucher et séparent, en conséquence, les radiales du disque ou sous-basales des premières carinales ou radiales calicinalcs des bras. Ces plaques portent de petits piquants semblables à ceux des plaques des bras, mais pas de piquant central, ni de tubercule. Elles peuvent aussi porter de rares pédicellaires droits, La plaque madréporique est petite, arrondie,, marquée d'un petit nombre de côtes irrégulières très saillantes. Sur le disque il existe de petites papilles respiratoires isolées entre les radiales et les interradiales. Sur les bras, les papilles respiratoires sont aussi isolées et forment de chaque côté des bras trois rangées régulières. Les papilles des deux rangées inférieures sont aux angles supérieurs des plaques de troisième et de qua- trième rang; les papilles de la rangée supérieure sont aux angles 262 E. PERRIER des médianes dorsales; elles sont moins constantes qne celles des deux autres rangées. Genre Galycaster, noviun geniis. Tubes ambulacraires bisériés. Plaques adambulacraires munies d'un double rang de piquants placés transversalement l'un der- rière l'autre. Squelette latéral et dorsal constitué par cinq rangées de grandes plaques imbriquées se correspondant transversalement et lon'^itudinalement : les marginales et les carinales. Squelette du disque exclusivement formé par une dorso-ventrale et cinq basales ou inlerradiales. Des pédicellaires croisés, de rares granules sur les plaques. Papilles respiratoires isolées. 3. — Galycaster monecus, species nova. 30 juillet 1888. Chalut, profondeur 1557"". Station 203, Est de Florès (Açores). Quatre individus d'Age différent. Les rayons varient de la manière suivante : N" 1 : R = 5 Mm; r = 2mm5 No 2: R = 6 Mmn; r = 3Mm iNfo 3: R = 11 Mm; r = 4M/H N° 4: R = 18 Mm; r = mm Exemplaire n° 1. —Jeune individu. Tubes ambulacraires bisériés. Plaques adambulacraires portant chacune deux piquants pointus, divergents, placés l'un devant l'autre, de manière à constituer une double rangée de piquants adambulacraires. Marginales ventrales correspondant à deux ou trois adambula- craires, portant chacune sur leur bord deux robustes piquants , placés côte à côte, aplatis et taillés à leur extrémité en bec de plume ou en pointe de flèche. Squelette dorsal des bras constitué par cin(i rangées de plaques : les carinales et les marginales imbri([uées dans chaque rangée de manière que l'extrémité distale de cha([ue plaque passe sous l'extré- niilé proximale de la phujue suivante, quand ou va de la base vers le sommet des bras. Ces plaques se correspondent : les médianes s'appuient de chaque côté sur les latérales qui sont des marginales dorsales; celles-ci s'appuient chacune sur unemarginale ventrale. Elles sont arrondies STELLÉRIDES NOUVEAUX DU YACHT VHIROSDELLK 263 011 ovales. Le petit sommet de l'ovale des médianes est tourné vers le disque. Sur chaque plaque, et. principalement au voisinai^e du bord, quelques gros granules épars. Plaques carinales à peu près égales aux marginales, au nombre de six. Plaque terminale grande, en demie ellipse, portant sur son bord, de chaque côté, deux ou trois piquants. Squelette du disque constitué par six plaques beaucoup plus grandes que celles des bras, à savoir : nne dorso-centrale penta- gonale. Cinq interradiales ou bamles exactement accolées latéra- lement les unes aux autres. Quatre d'entre elles sont accolées de même à la dorso-centrale; la cinquième en est séparée par l'anus. Sur le bord externe de chacune de ces plaques, il existe deux pédicel- laires croisés. Il n'y a pas de papilles respiratoires sur le disque; sur les bras ces papilles sont isolées, alternent avec les plaques et forment une rangée de chaque côté des plaques carinales; il n'y en a pas entre les deux rangées de marginales. La plaque madréporique n'a pu être distinguée. Exemplaire nt' 2. — Cette description convient à l'exemplaire n" 2, sauf qu'il existe neuf carinales. Exemplaire n° 3. — Les piquants latéraux des marginales ventrales se sont arrondis, et sur la surface ventrale de ces plaques il existe une deuxième paire de piquants insérés parallèlement à la gouttière ambulacraire. Les carinales sont au non.ibre de ({uatorze. Les pièces du squelette du disque, toujours au nombre de six, ont gardé leur orientation; mais leurs dimensions sont à peu près les mômes que celles des pièces des bras, dont la première carinale s'enfonce un peu entre les interradiales, de manière à simuler une radiale. Exemplaire n" 4. — L'exemplaire n" 4 a un aspect différent des précédents. Il n'existe toujours que le môme nombre de rangées longitudinales de plaques et le nombre de plaques du disque n'a pas augmenté. Mais elles sont maintenant moins apparentes et l'importance du squelette du disque s'est affaiblie par rapport à celle du squelette des bras. Toutes les plaques se sont épaissies, de manière qu'il y a entre elles de véritables fossettes comme chez les Neomorphaster ; leurs granules sont plus gros et plus nombreux. Les plaques marginales ventrales ont la forme de parallélo- 264 E. PERRIER grammes et sout très serrées les uues contre les autres. Les margi- Dales dorsales sont ovales, à pointe s'appuyant sur les ventrales, de manière à laisser entre elles un espace membraneux probableuieut occupé par leur papille respiratoire. A la base des bras cinq ou six plaques ventrales forment un commencement de rangée entre les adambulacraires et les margi- nales ventrales. Plaque madréporique invisible. Observation. — Il est évident que les formes que nous compre- nons dans le genre CaJycaster sont des formes encore jeunes; il est impossible de savoir si elles s'arrêtent dans leur évolution à l'état décrit sous le n" 4 ou si leur évolution se poursuit plus loin. Le fait que la constitution fondamentale du squelette reste la môme dans les quatre exemplaires dont le rayon passe de 5 à 18 Mm semble indiquer que cette constitution est bien permanente. D'autre part, l'exemplaire n° 4 a pris quelques traits des Neomorphaster et l'on pourrait se demander si lesCrti^/m.sfcrnesont pas des jeunes de ce dernier genre. Il faudrait alors admettre que les Neomorphaster gardent plus longtemps que les autres étoiles de mer leurs carac- tères embryonnaires. D'autre part M. Sladen dit que les jeunes Neotiioriiastcr, où R = 13,5, ont déjà tous les caractères de l'adulte, sauf qu'il n'y a pas de fossettes entre les plaques calicinales. Ici les dorso-latérales et les ventro-lalérales font défaut ; les sous-basales ne sout pas apparentes. Genre Sclerasterias, noviiin gcnus. Tubes ambulacraires à peine quadrisériés, pourvus d'une ventouse terminale normale. Plaques adambulacraires à deux piquants. Point de ventro-latérales apparentes. Marginales ventrales portant une paire de piquants assez gros. Marginales dorsales et carinales portant un piquant mousse entouré de pédicellaires croisés. Entre les marginales dorsales et les carinales, probal)lemeut une raugée de dorso-latérales portant cbacun un polit pi(|uaut mousse. Tégu- ment épais, lisse, présentant un sillon Irausversal eutre les arceaux scjuelettiques cousécutifs. Esi)ace compris eutre deux sillons cousé- cutifs cori'espondant à trois adambulacraires. 4. — Sclerasterias Guernei, spcrics nova. 5 août 1886. Station 57, N" 20. Profondeur SiOi". 2 exemplaires. 0 août 1886. Station 60, N" 23. Profondeur 300'". 2 exemplaires. STELLÉRIDES NOUVEAUX DU YACHT UHIRONDELLE 265 Tubes ambulacraires à peu près quadrisériés à la base des bras. Plaques adambulacraires portant chacune deux piquants assez gros, placés l'un derrière l'autre et formant ainsi deux séries longi- tudinales, si étroitement appliqués l'un contre l'autre qu'ils semblent au premier abord n'en former qu'un seul. Plaques marginales ventrales correspondant à environ trois adambulacraires, portant chacune un peigne de trois piquants dont la ligne d'insertion traverse obliquement la plaque de l'angle interne distal à l'angle externe proximal. Plaques marginales dorsales correspondant aux ventrales, trian- gulaires, à sommet tourné vers le bas et s'appuyant sur la ventrale correspondante. Sommet distal de la base de chaque plaque passant sous le sommet proximal de la base suivante, eu allant vers le sommet des bras. Un piquant robuste vers le milieu de la base de chaque plaque. Plaques carinales portant chacune un piquant semblable à celui des marginales, formant ensemble une arête solide, de sorte que la région dorsale des bras est soutenue par trois rangées longitudinales de plaques étroitement unies dans chaque rangée et donnant au squelette une apparence de grande solidité. Plaques carinales unies aux marginales dorsales par une ou deux petites plaques intermédiaires, et que l'on ne peut distinguer quajid les téguments sont intacts. Ces plaques portent souvent un petit piquant mousse. Chaque arceau dorsal comprend donc les deux marginales, les deux petites intermédiaires, la médiane dorsale ou carinale, puis de l'autre côté de la carinale deux intermédiaires et deux margi- nales. Des sillons tégumentaires profonds qui, chez les individus con- servés dans l'alcool, demeurent colorés en brun, alternent avec les arceaux calcaires et les séparent les uns des autres. Les piquants des plaques marginales et médianes dorsales sont entourés d'un cercle de pédicellaires. Des pédicellaires droits sont épars sur la surface dorsale. De grosses papilles respiratoires isolées forment une rangée lon- gitudinale de chaque côté des losanges des plaques médianes dorsales ; entre ces plaques et les marginales, les papilles et les plaques alternent. Il n'y a pas de papilles entre les marginales d'un même côté. Le squelette du disque ne peut être que diflicilement aperçu au travers des téguments. Il parait formé de plaques plus petites que celles des bras et en plus grand nombre que lescalicinales. Ces 266 E. PERRIER plaques portent chacune un ou deux piquants. La plaque madre- porique est grande, arrondie, marquée de fins sillons rayonnants ; elle est entourée d'un cercle de 8 à 10 piquants. La plaque terminale est petite, mais bien distincte, ovale, à petit sommet tourné vers l'extérieur, et portant un piquant impair, 6 ou 8 autres piquants sont distribués sur le pourtour de la plaque. Genre Stolasterias Sladen. 5. — Stolasterias neglecta, spccies nova. Station 44, lat. N. 46o27, long. 0. Go30'. — Profondeur 106™. Golfe de Gascogne. — 1 exemplaire. Cinq bras inégaux, assez grêles. R = 15 Mm ; r = 3 Mm ; R - 5 r. Tubes ambulacraires disposés par paires; mais paires alternati- vement rejetées à droite et à gauche, de sorte que l'ensemble des tubes se rapproche bien plus de la disposition quadrisériée des Asteriad^ que de la disposition bisériée de Pedicellasterid^, sans cependant réaliser d'une manière complète l'une ou l'autre. Ventouse bien développée. Dents petites, tronquées, portant chacune sur leur bord libre deux piquants. Plaques adambula- craires portant chacune deux piquants légèrement divergents, placés transversalement l'un derrière l'autre. Point de pédicellaires dans la gouttière ambulacraire ni autour des piquants adambu- lacraires, qui sont cylindriques et assez courts. Les marginales ventrales paraissent immédiatement eu contact avec les adambulacraires ; elles se répètent de trois en trois adam- bulacraires et portent deux piquants cylindriques, obtus, contigus, disposés un peu obliquement par rapport à la ligne longitudinale suivant laquelle les plaques sont disposées ; entre ces plaques et les adambulacraires, il n'y a ni pédicellaires ni papilles; mais du côté dorsal, chaque couple de piquants est entouré d'un demi cercle de pédicellaires croisés. Les plaques marginales dorsales forment le long des bras une ligne carénée; chacune d'elles ne porte qu'un seul piquant, cylindrique, obtus, assez long, entouré d'un cercle de pédicellaires croisés. Les plac^ues s'appuient au jiioyon d'une apophyse ventrale sur les marginales ventrales correspondantes. L'espace quadrangulaire compris entre les marginales et leur apophyse , est occupé par une papille respiratoire isolée. Ces papilles isolées forment donc entre les marginales ventrales et les marginales dorsales, une rangée longitudinale dans laquelle les STELLÉRIDES NOUVEAUX DU YACHT UHIRONDELLE 267 papilles semblent alterner avec les plaques situées au-dessus et au-dessous d'elles. Les plaques médianes dorsales forment aussi une carène le long de la ligne médiane des bras et portent chacune un piquant entouré de pédicellaires croisés, semblables aux piquants marginaux. Les plaques médianes dorsales correspondent exactement aux margi- nales, auxquelles chacune d'elles est reliée, de chaque côté, par une bande calcaire transversale. On ne peut voir à travers les tégu- ments si cette bande, d'ailleurs assez large, est uniquement formée par les apophyses des plaques qu'elle unit ou si elle contient des plaques intermédiaires. L'existence des plaques intermédiaires est cependant probable, car on observe souvent, au milieu de la bande, un piquant beaucoup plus petit que les piquants médians et laté- raux et entouré de pédicellaires. Dans les mailles rectangulaires que forment les diverses parties du squelette dorsal on compte, en général, trois papilles respi- ratoires. Le disque est petit. Son squelette est composé de pièces peu nombreuses, disposées en réseau et portant des piquants entourés de pédicellaires croisés; on ne peut le décrire exactement à travers les téguments. Je n'ai pu reconnaître à la loupe la plaque madréporique. Genre Hexaster, noçum genus. Six bras. Corps convexe eu-dessus. Une grande épine isolée, libre de toute palmure sur la surface ventrale de chaque dent. Plaques adambulacraires portant un peigne transversal de piquants palmés. Epines actino-latérales enfouies dans la membrane ven- trale, ne dépassant pas le bord des bras. Membrane dorsale épaisse, non transversée par les épines qui la supportent, sans réseau fibreux, mais papilleuse et percée de nombreux spiracules. 6. — Hexaster obscurus, spccies nova. 3 août 1887, Terre-Neuve, 155^. Station 162. — Un seul exemplaire, Ptérastéride intermédiaire entre les Marsipaster et les Calyptraster. Six bras courts : R = 20 Mm ; r = 13 Mm ; R = 153 r. Dents formant une carène saillante sur la face ventrale; portant sur leur bord adambulacraire 4 ou 3 épines aplaties, unies par une 268 E. PERRIER palmure et sur leur surface ventrale chacune une grande épine isolée, en arrière de laquelle commence la carène. Plaques adam- bulacraires portant un peigne transversal de quatre piquants courts, unis par une palmure, plus une épine actinolatérale immergée dans le plancher de la surface actinale. Epines actinolatérales ne dépas- sant pas le bord des bras, aplaties, s'élargissant vers leur extrémité libre, qui est brusquement tronquée (1); toutes les épines se touchent par leur bord externe et font paraître légèrement festonnée la membrane qui les unit. On en compte une vingtaine environ. Les épines abactinales soulèvent par place la membrane dorsale, mais ne la traversent pas. On n'aperçoit pas dans celle-ci de bandes musculaires. Mais outre les saillies qui correspondent aux paxilles, la surface de la membrane dorsale est papilleuse ; la plupart des papilles correspondent à l'extrémité d'une épine. De nombreux opercules isolés sont disséminés entre les papilles. Le tégument dorsal est épais, de couleur brune et ne laisse pas dis- tinguer le nombre des épines paxillaires. L'orifice osculaire est petit, entouré de courtes épines qui ne laissent pas apparaître d'arrangement régulier. Nota. — Outre le nombre exceptionnel de leurs bras, les Hexasler diffèrent des Marsipaster par la brièveté de leurs épines actino- latérales; leurs épines buccales supplémentaires indépendantes ; le nombre de ces épines (1 au lieu de 3) les distingue des Calyplraster. Genre Mediaster Stimpson. 7. — Mediaster stellatus, species nova. Cinq bras courts, unis par des arcs interbrachiaux à faible cour- bure. R = 34 ; Mm ; r = 14 Mm ; R = 243 ?'. Pièces dentaires constituant un losange à peine apparent sur la face ventrale ; chaque dent armée de huit piquants adambula- craires, dont les premiers sont plus gros que les autres et prisma- titiues. Sur la face ventrale de la dent, deux piquants aplatis ou ])rismaliques, pointus, avoisinaut le sommet de la dent ; puis une ligne de trois pi(iuants semblables, très légèrement oblique par (1) Quelques épinos supportent une pièce mobile carrée, ou rectangulaire, unie à la partie prin(ii)ale de, l'épine i)arunc suture et paraissant se contuuier immédiate- ment avec elle. Cette disposition n'est pas constante et correspond peut-être sim- plement à une rupture accidentelle de l'épine ijui la présente. STELLÉRIDES NOUVEAUX DU YACHT VHIRONDELLE 269 rapport au bord ambulacraire de la dent ; quatre gros granules disposés parallèlement à la suture dentaire, trois ou quatre le long de la suture de la dent avec l'adambulacraire voisine. Plaques adambulacraires à surface ventrale, presque carrée, por- tant chacune cinq piquants adambulacraires, minces, légèrement comprimés et divergents ; derrière eux, trois piquants divergents, aplatis, tronqués, plus courts et plus larges, quelquefois remplacés par des piquants prismatiques ; puis une ou deux rangées de gra- nules semblables à ceux des plaques ventrales. Plaques latéro-ventrales, carrées ou polygonales disposées en mo- saïque assez régulière, mais ne se laissant pas distribuer en bandes allant des plaques adambulacraires aux plaques marginales, couvertes par trois ou quatre rangées régulières de gros granules qui laissent nettement apercevoir les limites des plaques. — Plaques marginales ventrales contigues aux adambulacraires à partir de la 9^, rectangulaires et allongées d'abord normalement au bord du disque, puis presque carrées, couvertes de granules plus fins que ceux de la ventro-latérale — point de pédicellaire. — Plaques marginales ventrales au nombre de 25 environ. Plaques marginales dorsales en même nombre que les ventrales, presque carrées, finement granuleuses. Plaques dorso-latérales en forme de paxilles, plus grandes, plus nettement séparées les unes des autres et à granules plus gros dans la région centrale du disque et dans la direction des bras que sur les autres régions. Souvent, surtout dans la région interradiale, un pédicellaire légèrement excentrique, formé de deux, trois ou quatre valves ayant à peu près l'aspect et la dimension des granules. A la base des bras de nombreuses plaques séparent l'une de l'autre les deux rangées de marginales ; le nombre de ces plaques diminue peu à peu vers l'extrémité des bras, mais sans tomber au-dessous de trois. Plaque ocellaire de grandeur moyenne, ovale. Madréporite petit, à gros sillons, situé plus près du centre que du bord du disque. Geni'c Pluton ASTER Sladen. 8. — Plutonaster granulosus, spccies nova. Station 49, 2 août 1888. Chalut, profondeur 1384^. Tubes adambulacraires pointus, à ventouse tout à fait rudimen- taire. Chaque paire de dents formant un pentagone allongé, dans 270 E. PERRIER lequel les postérieures sont environ deux fois plus longues que les antérieures. Sur les petits côtés qui forment le bord buccal, huit épines divergentes dont les deux premières ou angulaires plus grandes que les autres. La surface actiuale de la plaque, couverte par trois rangées irrégulières de granules, un peu allongés en forme de piquants. Suture des dents très légèrement baillante vers son milieu. Plaques adambulacraires passant graduellement de la forme trapézoïdale des dents à la forme rectangulaire, à côté ambulacraire remplacé par un arc convexe vers la gouttière ambulacraire et portant huit piquants. Surface actinale de la plaque couverte de granules que l'on peut considérer comme distribués en trois ran- gées ; mais ces rangées sont très irrégulières; elles contiennent chacune cinq ou six granules; les granules de la première rangée s'allongent quelquefois en piquants. Latéro-ventrales développées jus(ju'au niveau de la sixième marginale ventrale de chaque côté et formant neuf rangées qui partent chacune d'une adambulacraire; première et deuxième rangées formées de cinq plaques, troisième de quatre plaques, quatrième et cinquième de trois plaques, sixième et septième de deux plaques, huitième et neuvième d'une plaque. Les trois premières rangées aboutissent à la première marginale; les deux suivantes à la deuxième marginale, la sixième à la troisième marginale, la septième et la huitième à la quatrième marginale, la neuvième à la cinquième marginale. Ces plaques, bien nettement séparées les unes des autres, sont couvertes d'une vingtaine de petits piquants, que l'on peut aussi décrire comme des granules en général allongés, sur le bord des plaques, plus gros et courts vers leur centre. Les marginales ventrales sont contiguës aux adambulacraires à partir de la sixième ; elles sont au nombre de vingt-huit à chaque bras et passent graduellement de la forme rectangulaire à la forme carrée ; elles sont couvertes de granules, mais dépourvues de toute trace de piquants. Il en est de môme des plaques marginales dorsales dont la surface dorsale est à peu près carrée. Les plaques dorso-latérales forment au voisinage des marginales des rangées dont trois ou quatre correspondent à une même marginale. Ces rangées cessent d'être distinctes dans la région médiane des bras, où l'on ne peut reconnaître de rangée régulière de carinales. Les plaques dorsales sont nettement séparées les unes des autres, presque paxillaires, arrondies ou irrégulièrement polygonales ; un peu plus petites vers le centre du disque ([ue sur les bras. STELLÉRIDES NOUVEAUX DU YACHT V HIRONDELLE 271 L'anus en forme de fente est bien reconnaissable, Un groupe de six à huit protubérances paxilliformes, plus grandes que les plaques du disque, cache la plaque madréporique. Voisin du Plutonaster notatus des Açores, mais s'en distinguant de suite par ses marginales ventrales complètement inermes. Genre Dytaster Sladen. 9. — Dytaster intermedius, species nova. 2 septembre 1888. Chalut, profondeur 2870™. — 3 exemplaires. Bras allongés ; des arcs interbrachiaux. R = 40 Mm ; r = 9 Mm ; R = 4-4 r. Tubes ambulacraires terminés par une petite ventouse conique. Dents assez allongés, se rejoignant à leurs deux extrémités en laissant entre ellesun espace ligamentaire fusiforme. Onze piquants sur leur bord ambulacraire, quatre rangées de piquants sur leur surface ventrale. Plaques adambulacraires portant sur leur bord de six à huit piquants cylindriques en arrière desquels, sur la face ventrale, se trouvent successivement, à partir de la première ambulacraire, quatre, trois, deux et finalement une seule rangée de piquants secondaires. Plaques ventro-latérales assez nombreuses, couvertes de petits piquants qui s'opposent à ce qu'on puisse facilement déterminer leurs limites à travers les téguments. Plaques marginales ventrales contiguës, à partir de la cinquième, avec les adambulacraires, plus petites que ces plaques, de telle sorte que cinq adamlmlacraires correspondent à six marginales ; au nombre de quarante environ ; densémeut couvertes de petits piquants parmi lesquels deux piquants plus grands, couchés sur les plaques, se distinguent sur les plaques occupant l'arc interbra- chial ; les plaques suivantes ne portent plus qu'un seul piquant qui s'oblitère sur les plaques du dernier tiers des bras. Les plaques marginales dorsales, petites, presque carrées,portent un piquant conique au voisinage de leur angle supéro-distal, tout le reste de leur surface est spinuleux. Toute la surface dorsale est couverte de petites paxilles serrées, portant ordinairement six piquants divergents autour d'un piquant central, les uns et les autres obtus. Plaque madréporique cachée sous les paxilles. 272 MONOGRAPHIE DES FRANGOLINS, par F. de SCHAECK. Grâce à M. le professeur Alpli. Milne -Edwards et à M. le D"" Oustalet, à ([ui j'offre ici mes remerciements, j'ai pu entre- prendre, dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle de Paris, la révision de plusieurs groupes de Gallinacés et particulièrement des Francolins, dont j'ai eu sous les yeux des squelettes, de nombreuses dépouilles et même un certain nombre d'œufs. Le grand ouvrage de M. Milne-Edwards, « Recherches anatomiqiies et paléontulogiques pour servir à l'histoire des Oiseaux fossiles de la France », m'a aidé à pénétrer l'organisation interne des Francolins; en outre, j'ai réuni toutes les notions que l'on possède sur leurs caractères extérieurs, leur habitat, leurs mœurs et les essais que l'on a faits pour les acclimater. Quelques espèces sont encore rares dans les musées, ce qui ne nous étonne pas d'ailleurs quand nous savons que leurs patries d'origine ont été relativement peu explorées. Pourtant, la nombreuse série des Francolins du Muséum de Paris m'a permis d'exposer des diagnoses, dont plusieurs étaient demeurées incomplètes, et d'espèces qui n'ont pas été ligurées. RÉlPARTITIOKr GÉOGRAPHIQUE IDKS FRANCOLINS Nombre I. — Afrique. des espèces. Nord-Ouest : Sénégal, Guinée septentrio- ( FrancolinuA bicalcaratus, albogularis, ~ nale, Cameroun, jusqu'à l'Equateur. ) ahanlensis. \\ Forme répandue au Nord-Ouest et au Sud- Ouest. Sud-Ouest : Congo français, Angola. { F. Lathami. 1 \ F. Cranchii, Lucani, Sclateri, squamatus ( Finschi, Schuetti (M), Hartlaubi, jugu- ) laris, griseo-striatus. 9 o , .^ ivT , . . . ^ J^- (jariepensis, Levaillanti, Shelleyi, ad- Sud : Damara, Namakoua, roloniedu Cap, ' f,- ■ ^ -V. ,,. . „,, , m , i spersus,Swainsoni,afer,capensis,nata- htats d'Orange et de Transvaai. 1 / ' / > /- Formes répandues au Sud et au Sud-Est. j F. nudicoUis, Coqui. 2 Sud-Est : région des Grands-Lacs, Mozam- ) ^ Humboldti, leucoparœus, Fùcheri, bique et Zambézie. } Altumi, Hildebrandli, rufopicUis, Kirki \ (c'um Zanzibar), infuscatus. 8 Formes répandues au Sud-Est et au Nord- Est. F. pllealus, Granii. 2 MONOGRAPHIE DES PRANCOLINS 273 [ F. Boehmi, Jacksuni, elgonensis (M), Nord-Est : Somali, Clioa, Ethiopie et \ Gedgii, streptophorus, Erckeli (M), icte- Abyssinie, Nubie. / ropus (M), gutturalis (M), rahricollis, \ Ruppelli, castaneicollis,spilolaemns. 12 Réifion centrale au Nord de l'E([uateur, ) „, , • r. 1. 1 ;■ • < i i „ ^ / F. Clappertoni, Schlegeli, icterorhynchus Soudan. 3 Madagascar, La Réunion, Maurice. ! F.pintadeanus. 1 II_ — Afrique septentrionale et Asie occidentale. (Europe méridionale), Egypte, Palestine, ( . , , . . . • i • s a , . w. . . n -7 foi^ F- yuiû'ans plaine et région alpine). i Asie-Mineure. Asie- Occidentale. » . 440; Ibis, 18G8, pp. 212, 321. ((;) Ibis, 187'.), p. .390; Ibis, 1889, p. .3.31. (7) Figeons et Gallinacés, III, p. :{43, en noie. (8) Ibis, 1862, p. 352. MONOGRAPHIE DES FRANGOLINS 299 par M. Godeheu (Brisson, Wright) (1). On l'a noté en Turquie, au golfe de Salonique, dans l'Asie-Mineure, sur la côte, près de Messine (Danford) (2). A Scala-Nova (Krûper) (3), au Caucase (Seebohm) (4), dans la Transcaucasie russe, dans la vallée du Koura et sur les Monts Ghémaklia et dans cette région, le Di" Radde (5) constata que cette espèce se déplaçait de l'Ouest vers l'Est. En Russie au bassin des fleuves Kour et Aras (Bogdanow). La partie de F. vulgaris s'étend encore à la Perse (Schalow) (Q), à l'Afghanistan, où on l'observa près de Kandahar et sur les bords de la rivière Argandab (Hartlaub, Swinhœ) (7); dans le Sud, aux environs de Kelàt et de la vallée de Choltiali, on rencontra le Francolin vers 4000 pieds d'altitude (John) (8), comme au Sind (Gould) (9), dans les contrées du Pandjab et du fleuve Indus (Vigne) (10). On l'a noté dans les Monts-Himalayas (Ever) (11), à Simla, Mussorie, à 5000 pieds (Tytles) (12) et au Nord -Ouest, dans la vallée de Sutlej, vers Sehahan, où l'on observa cette espèce jusqu'à 9000 pieds d'élévation (Soliczka, von Pelzeln"^ (13). Elle habite en abondance toutes les chaînes inférieures de l'Himalaya Occidental (Adams) (14), le Népal (Irby) (15), les bords du Gange, entre Calcutta et Bénarés (Fran- klin) (16), le Bengale et Bombay (Adams, Moore) (17), où elle n'est pas rare, Siam et la Chine (A. von Pelzeln) (18); enfin, le Cachemire et le pays de Ladak (Adams) (19); on la trouve ici dans les localités qui sont cultivées (20). L'Archiduc Rodolphe d'Autriche nous a fait part des observa- (1) Ornilhol, I, p. 247 ; Ibis, 1864, p. 42. (2) ll)is, 1877, p. 202. (3) Journal fiir Ornithologie, 1875, p. 283. (4) Ibis, 18S3, p. 27. (5) Ornithologische Briefe, p. 4, 5 (1881). (6) Journal fiir Ornithologie, 1876, p. 186. (7) Journal fur Ornithologie, 1855, p. 319; Ibis, 1882, p. 119. (8) Ibis, 1889, p. 175. (9) Proceedings of the zoological Society of London, 1855, p. 41. (10) Ibid.,1841, p. 6. (11) Ibid. 1842, p. 92. (12) Ibis, 1868, p. 203. (13) Jonrn. Asiat. Soc. Beng., 1868, p. 68 et Journal fiir Ornithologie, 1868, p. 36. (14) Proceedings of the zoological Society of London, 1858, p. 502. (15) Ibis, 1861, p. 236. (16) Proceedings of the zoological Society of London, 1830-31, p. 123. (17) Ibid., 1858, p. 502. (18) Verhandl. der Wiener zool. bot. Gesellschaft, Februar 1875, p. 41. (19) Proceedings of the zoological Society of London, 1859, p. 186, (20) Ibis, 1868, p. 383; Ibis, 1884, p. 423. • 300 p. DE SCHAECK lions suivantes : « dans la région supérieure du Jourdain, à une journée du lac de Tibériade, non loin de Besam, dans les endroits marécageux qui environnent ce village, nous vîmes cet Oiseau en très grand nombre. Nous en découvrîmes des paires dans ces localités humides où poussent des taillis épais, de l'herbe et quel- ques Roseaux. Le Francolin se laisse approcher de près et il ne songe à s'envoler qu'au dernier moment. A cette époque, les femelles couvaient assurément, car nous n'en levâmes qu'une seule. Le matin et dans la soirée, on entend sans cesse et de toutes parts, le chant monotone des mâles. Pendant la chaleur accablante du milieu du jour, ce bruit cesse. Le cri de cet Oiseau, qui n'est point discordant, guide le chasseur dans son approche et facilite beaucoup la poursuite de ce joli gibier (1). » Aux Indes, le Francolin vulgaire se répand aussi bien dans les pâturages qui sont situés près des cours d'eau, comme dans les champs de Blé et de Moutarde et au milieu des broussailles. Il va plutôt par couples que par compagnies. Cette espèce est d'un tempérament robuste, car Adams (2) vous dit à son sujet que ni la chaleur torride des plaines, ni les neiges des chaînes élevées ne paraissent l'affecter. Suivant cet auteur, il s'accouple au commen- cement du mois d'avril dans l'Himalaya, mais de meilleure heure dans les régions basses. — Ce n'est qu'à une époque relativement récente que des données sur la propagation du Francolin nous ont été transmises. Ainsi, du temps d'Okeii (3) on ne possédait encore aucune observation sur la reproduction de cet Oiseau. — « Pendant la période de l'incubation, nous apprend Adams, on entend les mâles qui se répondent sur toutes les montagnes. Leur cri est aigu et composé de quatre sons distincts : ichec-wha-icluch d whiëli, et ce chant est répété à de courts intervalles pendant que l'Oiseau perche sur une pierre ou sur un buisson. » Nous savons que la femelle, après avoir creusé une petite fosse entre les broussailles, y dépose, sur une litière de feuilles mortes, dix à quatorze œufs; leur couleur varie. J'ai pu examiner au Muséum de Paris, deux spécimens originaires du Bengale ; leur coloration est brunâtre ou café-au-lait uniforme, ils mesurent 3,^-^3 millimètres. Un autre exemplaire ffui provient de l'Arménie est de couleur café-au-lait, légèrement ver- dâtre et il a pour dimensions ^millimètres. La forme de ces œufs est sphero-conoïdale. Los jeunes Oiseaux accompagnent longtemps (1) Jagdenund Bcohachkmgen, p. 578, 1R87. (2) Proceedings of the zoological Society of London, 18.'58, p. u02. (3) Ahbild. zu Oken's nalurgesch, Ergânz. lleft, p.'ili, 1842. MONOGRAPHIE DES ERANCOLINS 301 les parents et ce n'est qu'à la fin du mois d'octobre qu'ils devien- nent bons à être chassés. Gould (1) nous assure que la « Perdrix noire » est un excellent gibier, renommé au Sind ; sa chair est blan- che et délicate. Elle se nourrit de graines, de ])ulbes et d'Insectes. En les soignant bien, nous dit A. E. Brehm, on peut conserver ces Oiseaux en cage et les voir reproduire. Nous savons que le Jardin de la Société Zoologique de Londres (2) a reçu, ces der- nières années, plus de 24 individus vivants de cette espèce (3). 2. Francollmus chinensis Osb. Perdix sinensis Briss., Oniithol, t. I, p. 234, pi. 28-^, fig. 1 (17G0). Tetrao chinensis Buffon, Sijst. Natar., t. î, p. 277, n^ 19 (17GG): Osb., Voy. to China a. East Ind., t. II, p. 32G (1771). Tetrao perlatus Gm., (nec Temm.) Lin., Sijst. Nalar. Aves, t. Il, p. 758, no 35 (1788). Perdix perlata Lath., Tnd. OrnithoL, t. II, p. 648 (1790). Francolinus perlatus Steph., in Shaw, Gène)-. Zool. Aves, t. XI, p. 325 (1819) ; G. R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part 111, p. 3G (1844); G. R. Gray, Gmera of Birds, t. III, p. 505 (1849); Bp., Compt. rend. Acad. Se, t. XLII, 1856, p. 882. Francolinus sinensis Blyth, Cat. Birds Mus. As. Soc, p. 251, uo 1499 (1849). Francolinus Phayrei Blyth, Journ. as. Soc. Bengal, t. XXIV, p. 480 (1855). Perdix maculatus G. R. Gray, Birds of China, p. 6, pi. 7 (1871). Francolinus chinensis G. R. Gray, Hanà-list, part II, p. 266, no 9681 (1870); Hume, N.andE. Ind. Birds, t. III, p. 539 (1875j; Boucard, Cat. Avium, p. 19, no504 (1876); Oates, Birds Brit. Burmah, t. II, p. 323 (1883). La description du Francolin de Chine peut être donnée de la manière suivante : Le mâle adulte a le vertex largement marqué de noir; chaque plume est bordée de brun marron. La région du cou et celle du dos sont couvertes de taches oculiformes blanches. Rémiges d'un brun marron avec des raies blanches. Couvertures alaires noirâtres variées de raies et de taches blanches oculiformes. Croupion et sus- (1) Procecdings of Uie zoological Society of London, 1855, p. 41. (2) Listofthe Vertebr. aniin. of the Garden of the zool. Soc. o[ London, 1879, p. 400, no 1042. Proceedings of the zoological Society of London, 18G4, p. 139. (3) Bulletin de la Société nationale d'Acclimatation, 1887, p. 635. 302 F. DE SCHAECK caudales noires, rayées de blanc. Rectrices noires rayées transver- salement de blanc ; leurs extrémités sont de couleur uniforme. A la tète, les sourcils sont noirs ; joues et côtés de la tète d'un brun marron. Un bandeau noir s'étend du bec jusque sur les côtés de la gorge. Sur les parties inférieures, le blanc pur envahit le menton et la gorge. La poitrine, l'abdomen et les côtés du corps sont d'un brun sombre, marqué de taches oculiformes blanches et ces mar- ques prennent une teinte fauve sur les flaucs. Ces taches sont plus grandes sur la région abdominale. Sous-caudales d'un brun marron unicolore. Chez la femelle adulte, le dessus de la tête est brun ; les plumes sont lisérées de fauve. L'occiput est rayé et tacheté de blanc. Le manteau, d'une couleur brune sombre, est varié de marques blanchâtres en forme de flèches et marqué de raies et de taches noires sur le milieu des plumes. Ailes brunes rayées de blanc ; on distingue un peu de roux sur les dernières rémiges. Croupion et sus-caudales brunes tachetées et veinées de gris blanchâtre. Rec- trices noirâtres avec des raies blanches à leur origine. A la tète, les sourcils noirs sont peu distincts. Aux parties inférieures, le menton et la gorge sont blancs. Tout le dessous du corps est rayé de noir. Sous-caudales d'un brun marron. La femelle a des dimensions sensiblement inférieures. Iris de couleur noisette rougeàtre. Bec d'un brun foncé, plus clair à l'extrémité de la mandibule supérieure. Pattes de couleur orange, les ongles sont d'un brun pâle. Cette espèce m'a fourni comme mesures : d" ad. aile 0^^157 ; queue 0^070 ; tarse 0'^038 ; bec 0°i022. 2 ad. aile 0^150 ; queue 0°^068; tarse 0>^038; bec 0^020. L'habitat de F. chinensis s'étend dans les Indes Orientales, depuis le Sud de l'Empire chinois à la Birmanie, Siam, Annam, le Cam- bodge et la Cochinchine, jusqu'au côté Ouest du golfe du Bengale. Dans la Chine, on a signalé cette espèce sur ditïérents points, à Amoy, Hong-Kong, Fochow, Canton et Haï-nan (Swinhœ; (1). En Birmanie, dans les districts deKaren-nee, Tonghoo, Thyetmo(Ram- say) (2j, dans la vallée de l'Iraouadi et vers Prome (Blanfordj (3; ; à Siam (Schomburgkj (4) ; cet Oiseau est assez abondant dans l'An- nam, au Cambodge et dans le Nord de la Cochinchine (Magaud (1) Ibis, 1860, p. 63 ; 1861, p. 50 ; 1802, p. 259 ; 1807, p. 406 ; 1870, p. 259 ; Procec- dings of Ihc zoological Society ol London, 1871, p. 4U0. (2) Ibis, 1875, p. 350; Ibis, 1877, p. 468. (3) Ibis, 1870, p. 463, 469. (4) Proceodings ol Uie zoological Society of London, 1859, p. 151. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 303 d'Aubusson) (1). Il habite encore la presqu'île de Malacca (Blylli) (l), les contrées de Pegou (Hume) (3) et d'Arakam (Elwes) (4j. Nous savons que ce Francoliu a été introduit dans l'île de La Réunion (Swinhœ (5), Maillard) (6). M. Magaud d'Aubusson (7), à propos des habitudes de cette espèce, s'exprime ainsi : « Dans une lettre que nous a adressée dernière- ment M. Hamel de la Bassée, nous relevons les renseignements qui suivent. Le Francoliu de la Chine dont le nom annamite est « Con- da-da », imitation d'ailleurs parfaite de son cri, est fort commun dans le Nord de la Cochinchiue, eu Annam, au Cambodge... Son vol au départ est bruyant, pointant vers le ciel, puis rapide et soutenu. Jamais je ne l'ai rencontré en compagnie. Sou cri s'entend à une distance considérable. Ce Francolin habite également les lieux bas et humides. » Le môme voyageur a vu souvent ces Oiseaux dans les plaines inondées, coupées çà et là de petites émineuces recou- vertes de buissons. 11 en a fait lever presque dans l'eau. Cette espèce, nous dit M. Swinhœ, ne perche jamais. On la trouve sur les monta- gnes du Sud de la Chine, par individus isolés et elle prend son essor avec une certaine difïiculté. Le D^" Theobald (8) raconte avoir trouvé le nid, le 4 juin, à Meadey, un peu au Nord-Est de Thayetmyo. Il était placé sur le sol et il contenait quatre œufs verdàtres de cou- leur crème. Suivant Oates, ces œufs varient depuis la couleur crème à l'olivâtre sombre et au jaunâtre. J'ai eu l'occasion d'examiner au Muséum de Paris, deux spécimens se rapportant à cette espèce. Ils sont d'un brun jaunâtreclair uniforme et mesurent^^^^Jy^millimètres. 3. Francolinus pictus Jardine et Selby. Perdix Hcpburnii G. R. Gray, Illustrât. Ind. ZooL, t. I, pi. 55, fig. 1 (1832). Perdix Hepburnii var. palUda Odyp., op. cit., t. I, pi. 55, fig. 2 (1832). Perdix picta Jard. et Selby, Illustrât. OrnithoL, t. I, pi. 50 $ (1848-52). Francolinus pictus G. R. Gray, List Spec. Brit. Mus., part llf, p. 36 (1) Bulletin de la Société nationale d'Acclimatation, 1886, p. 236. (2) Ibis, 1862, p. 91. (3) Op. cit., p. 539. (4) Proceedings of the zoological Society of London, 1873, p 661. (5) Proceedings of the zoological Society of London 1863. p. 3J7» (6) Ibis, 1863, p. 104- (7) Op. cit., p. ^36 du Bulletin. (8) Hume, op. cit., p. 539. 304 F. DE SCHAECK (1844); Blyth, Cat. Birds Mus. As. Soc, p. 251, no 1501 (1849); G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 505, n" 2 (1849); Bp., Compt. rend. Acad. Se, t. XLII, 1856, p. 882; Jerdon, Birds oflndia, t. IH, p. 561 (1864); G. R. Gray, lland-lisl, part. II, p, 266, n" 9682 (1870); Hume, N. and E. Ind. Birds, t. III, p. 538 (1875); Boucard, Cat. Avium, p. 19, 11° 505 (1876); Legge, Hist. Birds of Ceylon, p. 744 (1880). Le mâle adulte a le dessus de la tête brun, les plumes sont bordées de blanc jaunâtre; le derrière du cou d'un brun pâle, noirâtre au milieu des plumes. La région du dos et des couvertures alaires d'un brun sombre marqué de raies longitudinales d'un blanc crème et liséré de brun clair sur le bord des plumes. Rémiges barrées de brun et de roux pâle; la partie inférieure du mautt.iu, et le croupion, et les sus-caudales sont variées de bandes transversales ondulées noires et blanches. Rectrices d'un brun noirâtre avec d'étroites ligues blanches à l'origine des pennes. A la tète, la région périophthalmique elles plumes auriculaires sont d'un brun orangé. Les côtés du cou sont blancs tachetés de noir et cette même colo- ration s'étend aux parties inférieures sur le devant du cou. La poi- trine, le ventre et les flancs sont variés de noir et de blanc jaunâtre. Abdomen et sous-caudales d'un brun orangé sombre. Le bec estd'un brun noir. Pattes et ongles bruns jaunâtres. Dimensions : Ô aile 0^174; queue 0™074; tarse 0^030; bec 0^024. La patrie de F. pictus est la région qui s'étend depuis le Nord de l'Afghanistan à Siam, limitée par la chaîne de l'Himalaya, et com- prend rindoustan, le Dekkan septentrional et l'île de Ceylan. On a signalé cette espèce dans l'Afghanistan (Ramsay) (1), sur les bords de l'Indus (Burgess) (2). Dans l'indoustan, elle est abondante dans les plaines adjacentes au Mont-Abou, mais elle n'habite pas les montagnes (Butler) (3). On l'a notée à Kattiawar (Hayes Loyd) (4), Madra, Sirdhi et Erinpoora (Hume) (6). Les Indes Centrales (Swinhœ) (7), les districts de Patna, Karial jusqu'à Raipur et Mahanadi au Nord forment encore l'habitat de cette espèce (Balle) (8) (1) Ibis, 1880, p. 70. (2) Proceedinys of Ihc zoological Society of London, 1855, p. 30. (3) Legge, op. cit., p. 745. (4) Ibis, 1873, p. 415. (5) Ibis, 1885, p. 131. (G) Op. cil., m, p. 538. (7) Ibis, 18G4, p. 263; Ibis, 18G7, p. 158; Procccd., 1832, p. 153. (8) Proceedings of tiie zoological Society of Lojidon, 1872, p. 469 MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 305 qui s'étend au Bengale, au Gange (Hume) (1) et dans une grande partie du Dekkan (Fairbank). On la trouve à Siam (Schom- burgk). A Ceylan (Holdsworth), le capitaine Legge nous renseigne que F. pictus fréquente les collines qui sont situées entre les pentes occidentales de la chaîne de Nuwara-Eliya et de Badulla d'une part, et les hauteurs de Udu-pusselawa et le massif de Haputale d'autre part. Sur cette île, l'aire de dispersion de cet Oiseau est restreinte. D'après les observations du capitaine Legge, ce beau Francolin se tient de préférence sur les collines qui s'étendent de Fort-Macdo- nald à la chaîne d'Haputal. C'est une sorte de plaine accidentée d'une élévation de 130 à 260 mètres, où l'on découvre des gorges profondes que parcourent des torrents. Les broussailles, les jungles le long des cours d'eau et quelques champs de Riz sont la végéta- tion de cette contrée. F. pictus se nourrit essentiellement de Fourmis noires. Son cri très aigu peut être rendu par les syllabes quserk- quserk-quserk... Suivant M. Blewitt, il se reproduit de juillet à septembre. Son nid, formé d'herbes et de racines, se trouve placé dans une excavation du sol, à l'abri d'un buisson ou d'une touffe d'herbes hautes. D'après M. Hume, l'espèce ne pond guère plus de cinq œufs. Sur un échantillon provenant du Malabar, au Muséum, j'ai pu voir que cet œuf est de couleur verdàtre clair, un peu tacheté d'olivâtre et de quelques points de la môme couleur. H mesure -^j- millimètres. F. pictus a vécu dans la ménagerie de la Société Zoologique de Londres (2). 4. Francolinus pintadeanus Scopoli. Le Francolin de l'Ile de France Sonner., Voy. Ind. Or. et Chine, t. ni, p. 145 (1782). Perdix pintadeanus Scop., Sonnerat, Voy., p. 166, pi. 97 (1784). Pintado Partridgc Lath., Synon., t. IV, p. 761, no 7 (1783). Tetrao niadagascariensis Gm., Lin. Syst. Natur., Aves, t. II, p. 756, n° 31 (1788). Perdix madagascariensis Lath., Index Ornithol., t. II, p. 645 (1790). Perdix perlata Temm. (nec Gm.), Hist. natur. Pigeons et Gallin., t. ni, p. 326 (1815); Less., Traité d'OrnithoL, p. 505, n» 10 (1831). Perdix perlatus (Briss.) Cux. et Griiï., Anini. Kingdoni, Aces, t. III, p. 46 (1829). (1) Op. cit., III, p. 538. (2) List of Vertebr. anim. of zool. Gard, of the zool. Soc. of Londoii, 1819, p. 400, no 1044 IV. — 20 306 F. DE SCHAECK Francolinus pintadeus Blyth, Cat. Birds, Mus. As. Soc, p. 250, n° 1498 (1849). Francolinus madagascaricnsis (Gm.) Bp., Compt. rend. Acad. se, t. XLII, 1856, p. 882; Hartl., Vog. Madagasc, p. 280 (1877). Francolinus pintadeanus G. R. Gray, Hand-list, pari II, p. 266, n" 9683 (1870); Boucard, Cat. Avium, p. 19, n° 507 (1876). Chez le mâle adulte, le vertex est noir, les bords des plumes sont roux. Les autres parties du dessus de la tète sont d'un jaune rous- sâlre. Le manteau est d'une couleur mordorée ; couvertures alaires noirâtres au centre des plumes et marquées de taches irrégulières d'un blanc roux. Rémiges primaires noires avec des raies transver- sales blanches ; les petites plumes des ailes noires portent des taches rondes d'un blanc roussàtre. Croupion et rectrices internes d'un roux clair marquées de bandes noires transversales ; les pen- nes latérales d'un noir brunâtre uniforme. A la tète, ou remarque sur chaque côté deux raies longitudinales qui entourent l'œil ; l'espace intermédiaire est blanc. Sur les parties inférieures la gorge est blanche. Le devant du cou et la poitrine sont noirs et chaque plume est marquée sur son bord de six taches blanches ; ces taches, de couleur roussàtre et plus larges, se voient aussi sur les plumes du ventre. Sous-caudales d'un roux clair, variées de bandes trans- versales noires. Le même dessin se voit sur les plumes des cuisses. Le mâle est armé d'un ergot. Chez cet Oiseau, l'iris est brun. Bec noir. Les pattes d'un roux clair. Dimensions : Adulte : aile 0^140; queue 0^050 ; tarse Ot^OSO; bec 0i°020. F. pintadeanus habite Madagascar, les îles de La Réunion et Maurice. D'après Sonnerat, ce Francolin est originaire de Madagascar, d'où il a été importé dans l'Ile de France. Ici, M. E. Newton (1) le rencontra en assez grand nombre aux environs du Cap Saint- Martin. Suivant quelques auteurs, il aurait été introduit dans La Réunion (Hartlaub (2), Schlegel) (3). Mais M. A. de Pelzeln (4), en comprenant La Réunion et l'île Maurice dans son habitat, pense que Sclilegel et Pollen ont considéré cette espèce comme introduite sur ces terres, sans joindre une preuve à l'appui de leur assertion. Le D' Hartlaub (5) ajoute que ce Francolin a été transporté de Chine (1) Ibis, ISC.l, p. 274. (2) Journal fiir Ornithologie, ISGO, p. 9 fmadagancariensisj. (3) Prooeedings of tlie zoological Society of London, 180(>, p. 425 fPerdix striataj. (4) Wiener zool. botan. (les. Vcrhaniil., Silz. (3 Februar), 187o, pp. 42, 47. (5) Vogel Madagascar' s, p. 281. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 3Ô7 à Maurice. Pour ma part, mes recherches ne m'out point encore permis d'élucider cette question. Le D'" Hartlaub nous assure que le Francolin pintade ou de Madagascar ne part que ditïicilement lorsqu'il est blotti dans les broussailles. Mais à découvert, il sait courir très vite et pen- dant longtemps. On l'observe surtout par paires; au milieu du jour, il se tient caché. Le cri du niàle doit être exprimé par les notes kerkuk, kerkuk, kerkuk...., que l'on entend par intervalles réguliers. Ce chant, nous dit Sonnerat, approche de celui de la Pintade, ce qui a valu à cet Oiseau, de la part des indigènes, la désignation de « Pintade. » Nous savons que cette espèce perche souvent. Elle est susceptible d'être acclimatée. Plusieurs individus, originaires de Capetovvn, ont vécu dans le Jardin de la Société Zoologique de Londres (1). 5. Francolinus pondicerianus Gmelin. Tetrao pondiceriamis Gm., Linn.Syst. Natiu\, t. II, Aves, p. 760, no42 (1788); Cuv. et Grifï., Anim. Kingdom, t. 111, Aces, p. 45 (1829). Perdix ponticeriana (2) Lath., Index OîiiitfioL, t. II, p. 645 (1790); Less., Traité d'OrnithoL, p. 505, n» 11(1831); Temm.et Laug., Pi. color., 213 (1838) ; Blyth., Cat. Birds Mus. As. Soc., p. 252, n" 1506 (1849). Pondicherry Partridge Lath., Synon., t. IV, p. 774, nol7 (1790). La Perdrix de Pondichéry Sonnerat, Voyages Ind., t. II, p. 165(1782). Perdix orientalis G. R. Gray, Illustrât. Ind. Zool., t. I, pi. 56,fig. 2 (1832). Chaetopus Pondicerianus Swains., Classif. of Birds, t. II, p. 344 (1837). Francolinus Ponticerianus G. R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part III, p. 35 (1844). Francolinus Ponticerianus Hdgs., Cat. Mani. and Birds Thibet, p. 127 (1846) ; G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 505, no 4 (1849) ; Boucard, Cat. Avium, p. 19 n^ 507 (1876). Francolinus ponticeriana Hartl., Vôg. Madagasc, p. 282 (1877). (1) Proceedings ol Ihe zoological Society of London, 1864, p. 374; List of Verlebr. anim. of zooL Garden of the zool. Soc. of London, 1879, p. 400, n" 1043. — F. perlatus (Gm.) reçu de Siam au Jard. Zool. de Paris (Proceed. zool. Society, 1864, p. 159) doit se rapporter à l'espèce suivante. (2) Le nom spécifique a été formé d'après la désignation de la localité où on l'a découverte : Pondichéry, L'orthographe doit être rectifiée. 308 F. DE SCHAECK Ortygornis ponticerianus Bp,, Gompt. rend. Acad. Se, t. XLII, 1856, p. 882; G. R. Gray, Hand-list, part il, p. 266, n» 9684(1870). Ortygornis Ponticeriana Jerd., Birda India, t. III, p. 569 (1864). Ortyfjornis pondiceriana Hume, N. and E. Ind. Birds, t. III, p, 542 (1875). Ortygornis Pondiceriana Legge, Hist. Birds Ceylon, p. 748(1880). On reconnaîtra le Francolin de Pondichéry aux caractères qui suivent : Le mâle adulte est d'un roux pâle sur le front, d'un brun grisâtre sur le haut de la tète. Le dessus du cou, le dos, les couvertures alaires et les plumes du croupion ont une coloration grise brune; les plumes sont marquées sur les bords de leurs barbes de grandes taches noires et de trois raies transversales d'un roux blanchâtre sur leurs barbes externes. Deux rectrices médianes grises variées de nombreux dessins sous forme de zigzags de couleur brune et marquées de quatre bandes jaunâtres. Les pennes latérales de la queue sont roussâtres à leur origine avec des extrémités noires ter- minées en blanc roussàtre. La région périophthalmique et les plu- mes auriculaires sont d'un roux clair. Sourcils roussâtres pâles atteignant l'occiput. Aux parties inférieures, un rabat sur la gorge est formé par une large bande rousse liserée de noir sur ses bords. La poitrine est rayée par des bandes alternant du blanc roussàtre au brun clair. Le plumage du ventre et des sous-caudales est blanc, rayé d'une double rangée de zigzags brun pâle. On voit quelques taches rousses sur les plumes des flancs. Le mâle porte un éperon très acéré qui est remplacé par un tubercule calleux chez la femelle. La livrée de la femelle est de couleur plus terne et le rabat qui se dessine sur la gorge n'est point aussi distinct que chez le mâle et le roux est plus pâle. Ce Francolin a l'iris rouge. Le bec, rouge à sa base, est jaunâtre à son extrémité. Les pattes sont rouges. Cette espèce mesure : Adulte : longueur totale, 0^280 ; aile 0^135 ; queue 0^065 ; tarse 0^^035 ; bec Oi«020. F. pondicerianiis habite, aux Indes, la région qui s'étend entre le Sud de la Perse, comprenant le Béloutchistan, l'IIindoustan, le Dekkan et Ceylan jusqu'aux Monts Himalaya et à la Chine. On le trouve sur les iles de La Réunion, de Maurice, de Rodriguez et à Madagascar, où il aurait été importé. Cette espèce, d'après le capitaine Legge (1) est répandue sur (1) Op. cit., p. 749; Journal fur Ornithologie, 1854, p. 159. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 309 Ceylan, depuis l'extrême Nord et la côte Nord-Ouest jusqu'à Put- talan. Plus au Sud et dans l'intérieur de l'île, elle fait défaut. Elle est abondante dans certains districts, comme à Kowthermunoi ( = Partridf/e Point), suivant M. Murray, et sur les îles Erinativoe et Manoar. Sur le continent, on l'a notée à Touticorin (Holdsworth), dans les parties orientales de la Carnatie jusqu'à la base des mon- tagnes, en particulier près de Peria Kulam, où le D"" Fairbank rencontra cette espèce vers 300 mètres d'élévation. Elle habite d'ail- leurs une grande partie de la côte de Malabar, le Bengale jusqu'au Nord du Gange, en Assam (Jerdon) (1), au Népal (Hodgson) et le Kumaon (Irby) (2). On l'a signalée au Nord-Ouest de la vallée de Cachemire et au Pendjab (Blyth)(3). Ce Francolin n'est pas rare dans le Béloulchistan (4) et suivant le major John, la limite occidentale extrême de sa distribution paraît être Lar, dans le pays montagneux qui borde le Golfe Persi- que. F. pondicerianus habite l'Himalaya (Ewer) (5), probablement la base de la chaîne, car Sykes (6) nous dit que cet Oiseau ne se voit pas dans les montagnes. Sur File Maurice (Newton) (7j,on l'observe eu moins grand nombre, aux environs du Cap Saint- Martin, que la a Perdrix Pintadée.)). Il est répandu à Rodriguez (Hartlaub) (8), à La Réunion et à Madagascar (A. de Pelzeln) (9). Si Schlegel et Pollen ontconsidéré cet Oiseau comme ayant été intro- duit sur ces îles, ces auteurs ne nous transmettent aucunepreuve qui explique ce fait. Dans les collections du Muséum, j'ai noté deux spécimens qui ont été rapportés des îles Amirantes par Lantz. D'autres exemplaires ont été recueillis au cours des expédidions de « la Danaidey) et de « la Favorite » sur les côtes de Coromandel. « Ce Francolin fréquente, nous dit Jerdon (10), indifféremment les jungles couverts par des buissons et les terrains cultivés; on le rencontre daus les jardins et fréquemment près des villages, où il se cache dans les haies et les fouillis. Cet Oiseau se réunit eu com- pagnies de cinq à quinze individus; on a souvent de la peine à le (1) Op. cit., III, p. 570. (2) Ibis, 1861, p. 236. (3) Ibis, 1867, p. lo8. (4) ex Legge, op. cit., p. 750. (5) Proceedings of the zoological Society of London, 1842, p. 92. (6) Ibid., 1832, p. 154. (7) Ibis, 1861, p. 275. (8) Vogel Madagascar's, p. 282. (9) Wien. zool. botan. Ges. Verhandl., Sitzb. (3 Februar), 1875, pp. 42, 47. (10) (Franlilin) Pi-oceed., 1830-31, p. 122; (Burgess) Proceed., 1855, p. 31 ; Hume, op. cit., III, pp. 542, 570. 310 F. DE SCHAECK lever, car il court à de grandes distances avec une rapidité éton- nante et il se réfugie dans les buissons épais d'où on ne le fait que difficilement sortir. Lorsqu'il est surpris, il s'élève avec un bruit d'ailes remarquable, il vole bien mais peu longtemps. Cette espèce perche souvent sur les arbres bas, sur les buissons épineux d'Eu- phorbia. Son cri est perçant et étrange; on peut le comparer au mot patpela-pateela-pnteela vite répété, mais précédé d'une seule note qui est exprimée à deux ou trois reprises, chaque fois avec une intonation plus haute jusqu'à ce qu'elle ait atteint pour ainsi dire le ton du cri. Cet Oiseau niche pendant la saison sèche, de février à mai ou juin. La femelle pond ordinairement de huit à dix œufs de couleur crème ou pierreuse; elle les dépose sous une haie ou dans un buisson touffu. » J'ai remarqué dans les collections du Muséum de Paris, huit exemplaires d'oeufs de cette espèce. Un spécimen, provenant des Indes-Orientales, a une coloration brune verdâtre claire, un peu tachée de roux et de gris et mesure f^ milli- mètres. Sept exemplaires originaires du Pendjab sont d'un brun jaunâtre teinté de rose pâle, mesurent |]-^-^ millimètres ; d'ail- leurs, ces œufs sont très sujets à varier. Suivant Burgess (1), on appelle quelquefois ce Francolin « Sca- venger Partriâge » (c'est-à-dire Perdrix qui enlève la boue) mais il ne paraît pas exister une raison pour lui attribuer ce nom. D'après cet auteur, sa chair est excellente. « L'estomac d'un individu que j'ai tué, nous dit-il, était rempli de bajocce et de petites graines. » F. pondicerianus peut être conservé en captivité. Ainsi, le Jardin de la Société Zoologique de Londres (2) a reçu plusieurs individus de cette espèce dans différentes années, entr'autres une variété albine originaire du Bangalore. 6. Francolinus gularis Temminck. Perdix gularis Temm., Hist. natur. Pigeons et GaUin.,\. III, p. 401 (1815); G. R. Gray, Illustrât. lad. ZooL, t. I, pi. 56 fig. 1 (1832); Rlyth, Cat. Birds Mus. As. .Soc, p. 251, no 1505 (1849). Perdix monogrammica (Temm.) Less., Trailé d'OrnithoL, p. 504, n»3 (1831). Francolinus gularis G. R. Gray, List Spec. Brit. Mus., partlll,i^. 34 (1) Proceedings of Ihe zoologic';il Society of London, 18!)."), p. 'M. (2) List of Vertebr. Animal of zool. Garclen of Ihe zool. Society of London. 1879, p. 401, no 1050. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 311 (1844); Hdgs., Cat. Mam. and Birds Thibet, p. 127(1846); G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 505, n° 6 (1849) ; Boucard, Cat. Avium, p. 19, n° 508 (1876). Galloperdix gularis Bp., Gompt. rend. Acad. Se, t. XLII, 1856, p. 882. Ortygornis gularis Jerd., Birds of India, t. III, p. 572 (1864); G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 266, n» 9685 (1870); Hume, N. and E. Ind. Birds, t. III, p. 544 (1875) (1). La description de F. gularis peut être exposée de la façon suivante : Le dessus de la tête et le haut du cou, chez le mâle à l'état adulte, sont d'un brun olive. La région du dos, des ailes et du croupion est brune, mais toutes les plumes de ces parties sont marquées de blanc le long de leurs baguettes. Trois ou quatre bandes transver- sales d'un blanc jaunâtre se dessinent sur chaque côté des plumes et ces bandes sont environnées d'une ligne noire étroite. Rémiges primaires de couleur roussàtre à leur origine, avec des extrémités grises et leurs tiges blanches; secondaires rousses sur les barbes intérieures et brunes extérieurement, marquées de raies trans- versales rousses ; le roux envahit aussi les tiges. Rectrices d'un roux sombre; les deux médianes d'un brun olivâtre rayé trans- versalement de roux pâle ; les latérales portent à leurs extrémités une bande étroite d'un blanc roussàtre. A la tète, les sourcils sont blancs et un bandeau blanc s'étend au-dessous des yeux. Sur les parties inférieures, la gorge est 'd'un beau roux couleur de rouille. Sur la région de la poitrine et du ventre, les plumes, d'un brun olivâtre, portent une large raie d'un blanc pur qui suit la direction de la tige. Les flancs, le bas de l'abdomen et les sous- caudales sont revêtus d'un duvet blanc roussàtre. Bec noir. Les pattes sont roussâtres. Le mâle est armé d'un ergot très tranchant qui fait défaut chez \r femelle. Chez celle-ci la coloration du plumage est plus sombre. J'ai relevé chez cette espèce les mesures qui suivent : cf adulte: longueur totale, 0^320; aile O'^lOO; queue 0"'055; tarse 0^^048; bec 0™024. $ adulte: longueur totale, 0'"3I2; aile 0^170; queue 0°i050; tarse 0^046; bec 0^024. Dans son ouvrage sur les Oiseaux de l'Inde (2), Jerdon nous (1) On doit probablement rapporter à cette espèce la Perdix concentrica Gray. Illustr. Ind. Zool., pi. LUI, fiy, 1, c/'; Gênera of Birds, lU, p. 206; Hand-list, part II, p. 266, n''2G76. (2) Birds of India, III, p. 573. 312 F. DE SCHAECK transmet des détails particuliers sur la distribution du F, gularis. La « Perdrix Kyah », nous apprend cet auteur, se rencontre dans tout le Bengale, dejjuis Tirhootet Goruckpoor jusqu'à Sunderbruns, et à l'Est jusqu'en Assam, Sylhet, Cochar et Tipperah. On n'a pas mentionné cette espèce au Sud de ces localités, mais elle pourrait encore se trouver à Cbittagong. Dans les provinces occidentales du Bengale, on l'observe surtout près des rives septentrionales du Gange, depuis Monghyr à Rajmahal, dans quelques endroits qui semblent lui convenir, et ceFrancolin se voit aussi entre Bbagirutty et le Gange. Mais on assure qu'il ne s'étend pas jusqu'à Kisbnagar ni aux environs de Calcutta. On prétend qu'on le trouvait autrefois sur les bords de la rivière Roopnarain ; mais de nos jours, on ne le rencontre plus dans cette région. On découvre ce Francolin jusqu'à la base de l'Himalaya, et j'ai ouï dire qu'on le voit dans l'Onde Terai, ce qui forme sa limite de dispersion à l'Ouest ». « Les endroits que préfère cet Oiseau, nous dit Jerdon, sont les lieux couverts de Roseaux et de longues herbes, le long des cours d'eau et surtout les terrains marécageux où les buissons de Roses rampantes forment des fouillis impénétrables à tout animal, à l'exception de l'Éléphant. Cette « Perdrix » fréquente les marais, suivant un autre auteur, aux mêmes lieux où l'on rencontre la Bécassine et le Butor. Mais si des terres cultivées sont dans son voisi- nage, elle aime à s'y rendre pour se nourrir dans les champs ense- mencés de Moutarde et de Pois. Pendant les journées froides, on l'observe fréquemment dans les champs et à toute heure... A l'époque des pluies, lorsque ses districts préférés se trouvent être inondés, elle va aux champs en parcourant les haies, les fourrés et offre alors un sport intéressant au chasseur à pied. Dans les loca- lités submergées, on voit quelquefois la (( Perdrix Kyah )) voler d'arbre en arbre )). Il paraît qu'elle pond ses œufs sous les buis- sons épais, en un endroit sec. J'ai reconnu au Muséum de Paris un œuf de ce Francolia. Sa couleur est d'un blanc grisâtre clair et uniforme. Il mesure : r,^ millimètres (Ind. Or.). On a conservé, dans le Jardin de la Société Zoologique de Lon- dres (1), plusieurs individus de cette espèce. 7. Francolinus longirostris Temminck. Perdix longirostris Temm., Hist. nalur. Pigeons et Gallin., t. III, (1) List of Vertebr. Aniin. of zool. G'ardm of the Zool. Soc. of London, 1879 p. 401, Bo 1051. MONOGRAPHIE DES FRANGOLINS 313 p. 323 (1815); Cuv. et Grifï., Anim. Kingdom, Aves, t. III, p. 50 (1829) ; Less., Traité d'OrnithoL, p. 505, n» 9 (1831). Tetrao cunnrostris Raffl., Transact. Lin. Soc, t. XIII, 1822 p. 323. Francolinus lon(jirostris G. R. Gray, Illustrât. Ind. ZooL, t. II, pi. 45, fig. 2 (1834) : G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 50G, no 27 (1849); Boucard, Cat. Avium, p. 19, n° 509 (1876). Rhizothera curvirostris Blyth, Cat. Birds Mus. As. Soc., p. 252, n« 1509 (1849). Rhizothera longirostris G. R. Gray, Hand-list , part II, p. 266, no 9686 (1870). Cette espèce présente les caractères suivants : Les plumes du dessus de la tête et de l'occiput, de la partie supé- rieure du dos et les scapulaires ont dans le mâle adulte une couleur d'un brun marron, elles sont marquées de raies et de grandes taches noires, ce qui donne au plumage un aspect velouté. Sur ces parties, quelques-unes des plumes ont un trait médian et étroit de couleur jaune d'ocre ; elles sont parfois bordées de jaune. Le reste de la région du dos et du croupion, les sous-caudales sont d'un brun ferrugineux, variés de zigzags fins et de couleur plus sombre et l'on voit un petit espace d'un jaune d'ocre au centre et à l'extrémité de chacune des plumes. Couvertures alaires de couleur marron avec des taches noires, quelques marques jaunes au milieu des plumes et des zigzags bruns sur les bords externes. Rémiges primaires d'un brun ferrugineux, marquées de raies et de taches brunes sur les barbes externes. Les rémiges secondaires et les rectrices sont variées de traits bruns transversaux. Côtés de la tête d'un brun jaunâtre uni- forme. Sur les parties inférieures, la gorge, le haut du cou, la région du ventre et des flancs ont la même coloration brunâtre pâle et sans aucune tache. Le bas du cou et la poitrine sont d'un gris couleur de plomb. Chez ce Francolin, le bec vigoureux et allongé est noir ; la peau nue entourant l'œil est rouge. Les pattes et les ongles sont d'un brun pâle. La livrée de la femelle diffère de celle du mâle en ce que la poitrine est d'un roux ferrugineux. Dimensions : Aile 0"198 ; queue 0^070 ; tarse O-^OGO ; bec 0^038. F. longirostris habite l'île de Sumatra et il fréquente surtout les bois touffus de la partie septentrionale. Il a été introduit à Java. Le « Hand-list » de G. R. Gray comprend encore Bornéo dans l'habitat de cette espèce. Les galeries du Muséum de Paris conservent une nombreuse série d'exemplaires. L'un d'eux a vécu au Jardin d'Ac- climatation. 314 F. DE SCHAECK 8. Francolinus nudicollis Gmelin. Bare-necked Partridge Lath., Synon., t. II, p. 759, n" 5 (1783). Tetrao nudicollis Gm. , Lin. Syst.natur.,Aves,t.ll,y).lDd,n^ iO (1788) ; Grifï. et Cuv., Anim. Kingdom, Aves, t. III, p. 49 (1829). Perdix nudicollis Lath., Ind. Ornithol, p. 644 (1790); Less., Traité d'Onu:f/*o/., p. 504, n°2(1831). Francolinus nudicollis G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 506, no 23 (1849) ; Layard, Birds South-Africa, p. 268 (1866); Boii- card, Catal. Avium, p. 18, 11° 470 (J876); Holub et Pelz., Ornithol. Sûd-Afr., p. 187 (1882). Pternistes nudicollis G. R. Gray, List Spec. Brit. Mus., part Ul, p. 32 (1844) ; Lay. et Sharpe, Birds South-Africa, p. 589 (1884). Pternestis nudicollis Sws., Cat. B.Mus. As. Soc, p. 250, n=> 1494(1849). Pternistis nudicollis Bp,, Compt. rend. Ac. Se, 1856, t. XLII, p. 882. Francolinus (Pternises) nudicollis G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 264, 110 9647(1870). La description suivante est établie sur des exemplaires, provenant du Cap, dont les dépouilles sont au Muséum de Paris. Le mâle adulte se distingue dans ses parties supérieures par le front qui est noir; les sourcils sont noirs mêlés de blanc. Le vertex est d'un brun sombre avec le centre des plumes noirâtre; la nuque est d'un brun plus clair. Sur le dessus du cou, les plumes noires sont bordées latéralement de blanc qui se change sur le dos eu de larges bords cendrés, où le noir brunâtre ressort au milieu des plumes. Le manteau est d'une couleur brune très cendrée; croupion rous- sâtre ; sur toute cette région de larges traits lancéolés suivant la tige des plumes à partir de leur moitié. Môme système de coloration sur les couvertures alaires, mais les marques sont plus étroites. Rémiges d'un brun noisette avec les bords externes d'un brun blanchâtre; le tissu extérieur des rémiges secondaires est chiné de brun très clair. Sus-caudales d'un brun uniforme. Rectrices roussâtres légèrement chinées de jaune. — Aux parties inférieures, les plumes du bas de la gorge sont d'un brun noirâtre avec des bords blancs. Haut de la poitrine grisâtre, milieu des plumes roux. A la poitrine, la tige iDrune est entourée de blanc auquel succèdent des bords bruns. Le ventre très marqué de brun foncé a le môme dessin, les flancs sont noirâtres. Les sous-caudales, légèrement chinées, sont brunes et bordées de jaunâtre. Cuisses d'un brun grisâtre, mélangé de fauve. Le plumage chez la femelle adulte est presque semblable à celui du raâle, mais les traits médians noirâtres sont partout plus minces. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 315 En outre, les plumes du cou sont brunes et le haut de la poitrine est teinté de gris jaunâtre. Deux exemplaires de F. nudicoUis recueillis par Jules Verreaux en Cafrerie présentent des caractères particuliers comme jeunes : les tiges des plumes qui recouvrent le bas du cou et les couver- tures alaires sont jaunes ; il existe sur le devant du cou comme des barres formées par des taches brunes, mais ces taches un peu arrondies sont toujours nettement séparées par la tige de la plume. L'un des spécimens a la gorge emplumée d'un blanc jaune. Un autre a cette région déjà dénudée et une partie du plumage du dessous du corps possède ces marques qui alternent avec les dessins propres aux adultes. Le jeime en duvet, acquis au même naturaliste, peut être décrit comme suit : front d'un brun noisette; deux bandes de cette couleur s'étendent au-dessus des yeux et atteignent le cou ; leurs bords sont noirâtres. Vertex et occiput d'un brun Chamois. Dos grisâtre marqué de noir par places ; couvertures alaires brunâtres. Gorge d'un blanc jaunâtre formant une sorte de rabat. Poitrine, abdomen et flancs d'un cendré brunâtre. Cuisses et sous- caudales d'un brun gris. Chez les Oiseaux à l'état adulte, les parties dénudées, soit la région périophthalmique et la gorge, sont d'un rouge cramoisi ardent (1). J'ai relevé comme dimensions : Adulte : cf aile 0^200; queue OmiOl ; tarse 0^050 ; bec 0m032. Adulte : 9 aile 0^185 ; queue 0™098 ; tarse 0^042; bec 0^027. Suivant MAL Layard et Sharpe, la taille de cette espèce varie entre 0^330 et 0'"380. Lq Francolinns nudicolUs habite l'Afrique Méridionale; à l'Est, toute la côte qui s'étend depuis le Cap de Bonne-Espérance jusqu'à l'Equateur ; à l'Ouest, le pays qui est limité au Nord environ par le 20° de latitude. Sur toute cette région , on a signalé cette espèce dans diffé- rentes localités : sur la côte orientale de Zanzibar, Dar-es-Salaam (capitaine Shelley) (2), au Mozambique et à l'Usegua: Mbusini, Quelimane (Reichenow) (3) ; en Zambézie le D^ Holub l'observa des deux côtés du fleuve. Elle se retrouve dans le Transvaal (districts de Chalumna, Lydenburg : Barratt, Ayres) (4) et dans (1) Layard and Sharpe, Birds of South Africa, p. 590. {2)Listof Birds collected by D' Kirk m Eastern Africa. Proceedingsol the zoolo- gical Society of London, 1881, p. 597. (3) Journal fur Ornithologie, 1889, p. 270. (4) Ibis, 1876, pp. 209 et 433. 316 F. DE SCHAECK le pays des Betjouanas (Holub). On rencontre encore cet Oiseau dans toute la colonie du Cap (King Williamstown : capitaine Tre- velyan); M. Rickard l'a vu en très grande abondance près d'East- London, de Port-Elisabeth, et on l'a signalé sur différents autres points de la côte et de l'intèi-ieur (1). C'est dans cette région du Cap que les naturalistes Jules Verreaux et Delalande en ont recueilli, comme en Cafrerie, plusieurs exemplaires. M. Gurney a fait con- naître l'individu provenant du Damara, de la collection d'Andersson. Ce pays est le seul de la cote orientale qui constitue encore l'habitat de F. nudicoUis, espèce d'ailleurs assez largement répandue. Nous sommes renseignés en partie sur les mœurs du Francolin- à-gorge-nue (2). C'est surtout dans les lieux marécageux, dans l'herbe haute et épaisse qu'on le découvre. Il paraît être assez sauvage, et quand il se sent poursuivi, il se réfugie dans les fouillis inextricables où le chasseur ne peut pénétrer. On observe, suivant le B^ Holub, parfois cette espèce dans les forêts étendues aussi bien que sur les plateaux sablonneux. Ce voyageur rapporte une habitude qui est très particulière à ces Francolins : lorsqu'ils aperçoivent quelque chose d'insolite, le mâle s'envole de sa com- pagnie et se perche sur un buisson, un tronc coupé ou même une colline de Termites; et là il se remue et crie avec colère. Le désir de reconnaître le danger et une certaine curiosité l'amènent à faire cette petite démonstration qui le conduit souvent à sa perte. Car le chasseur le voit facilement et le Chacal n'a qu'un bond à faire pour l'atteindre. Vers le soir, distribué en petites sociétés, il se remise sur les arbres à feuillage épais qui sont situés près de l'eau et il y reste pendant la nuit. M. Layard nous apprend que les œufs de cette espèce sont entière- ment semblables à ceux du F. Humboldti. Aux environs de Zanzibar, d'après le D^Stublmann, on la nomme aQuare)). Elle soigne ses jeunes avec beaucoup de dévouement. En captivité, on peut la conserver. Ainsi, on annonçait (3) l'arrivée en France, par Aden, de cinq Francolins ou « grosses Cailles » de la côte orientale d'Afrique (F. nu- dicoUis), qui vécurent quelque temps au Jardin Zoologique d'Accli- matation, à Paris. (1) Birds of South Africa, p. oSlià vm. (2) La « Gorge-nue » désignée par Bufïon se rapporte au F. rubricullis. (:i) Bulletin de la Société d'Acclimatation, 1866, p. liïïà. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 317 9. Francolinus leucoparaeus g. a. Fischer et Reichenow. FrancoUnus nudicollis (Gm.) G. A. Fisch. et Rchw., Joiirn. f. Orni- thol., 1879, p. 339. Francolinus (Pternistes) leucoparœus G. A. Fisch. et Rchw., Journ. f. OrnithoL, 1884, p. 263. Pternistes leucoparaeus G. A. Fisch., Journ. f. OrnithoL, 1885, p. 121; Ibid., 1889, p. 340. Nous ne connaissons que l'Oiseau femelle de cette espèce, qui avait été d'abord réunie au F. 7iudicollis par les auteurs qui l'ont découverte. Dans la suite, le capitaine Shelley voulut distinguer sur cette forme des affinités qui l'identifieraient avec F. Huniboldti. On voit pourtant que ce dernier s'éloigne de F. 7iudicollis et F. leu- coparaeus par la coloration générale du dos et du croupion, qui est d'un brun jaunâtre marqué de traits clairs, plus sombres à leurs extrémités et sous forme de bandes. Au contraire, chez F. leuco- paraeus comme chez F. nudicollis, ces parties du manteau sont d'un gris brun, avec des traits noirâtres sans trace de bandes. En somme, le F. leucoparaeus, qui est très voisin du précédent, possède quelques caractères qui lui sont propres. La femelle adulte est reconnaissable à ses joues blanches, au large trait blanc qui descend des joues et entoure les côtés de la gorge, sans en atteindre le bas. Un sourcil rayé de blanc et de noir s'étend au-dessus de l'œil, jusqu'aux oreilles. Au-dessus de l'œil, une tache allongée d'un blanc pur. Aux parties inférieures, les côtés du cou et de la poitrine sont d'un brun noirâtre sombre, et chaque plume est marquée de blanc dans sa longueur. Tout le dessous du corps est d'une couleur très foncée (on ne remarque aucune trace de brun roux sur les flancs). Les dessins blancs des côtés du ventre sont très étroits et le milieu de l'abdomen paraît être d'un brun- noirâtre sombre et unicolore. Ce dernier caractère n'a pas été fixé par les auteurs, car l'état de conservation de l'Oiseau décrit laissait à désirer sur cette partie du plumage. MM. Fischer et Reichenow ont noté, pour le leucoparaeus, les mesures suivantes : $ aile 0^180; queue 0^^075; tarse O^^OoS; bec 0°i029. La taille de cette espèce varie entre 0™310 et 0™314. L'iris est brun et les parties dénudées de la tête et du cou ainsi que les pattes sont d'un rouge de Corail. Le bec rouge est couleur de corne à sa pointe. 318 F. DE SCHAECK Francolinus leucoparaeus a été trouvé dans l'Est du continent africain. Le ï>^ G. A. Fischer le recueillit à Kipini (1) dîins l'Oua- toua, près de l'embouchure de l'Osi, sur la cote orientale au Sud du pays des Somalis. « Je le tuai près de Kipini, nous dit M. Fischer (2), l'espèce fré- quentait les endroits couverts iVlIi/pItaena, de broussailles, entre- coupés de places herbeuses, qui sont situés entre Kan (plutôt Kaon) et la côte. Le matin, au crépuscule, il se tenait perché sur les Hypluwna, ordinairement par paire, et le mâle lançait une note résonnante et ronflante, mais désagréable à l'oreille. Ce cri peut- être rendu par « quarré ». Il serait à désirer que l'on connût la livrée particulière aux deux sexes de cette espèce, comme ses uiœurs et son habitat. Sans cela, il est difficile de savoir si cet Oiseau, voisin du précédent, ne lui appar- tiendrait pas. Son aire de dispersion le laisse à supposer. Les diffé- rences que présente son plumage sont distinctes, mais peu considé- rables; les dimensions sont sensiblement inférieures. Les indigènes appellent cette espèce comme la précédente d'après son cri qui est semblable. Aurait-elle donc les mêmes allures? 10. Francolinus Humboldti Peters. Francolinus Humboldtii Pelers, Monastber. d. Berlin. Akad. d. Wis- sench., 1854, p. 134; Kirk, Ibis, 1864, p. 330; Finsch et Hartl., in Deck. Reisen, t. IV, p. 581 (1870); Boucard, Cat. Avium, p. 18, n° 471 (1876). Pteniistes llumboldlii Bocage, Jorn. Acad. Se. Lisboa, 1807, p. 327; Lay. et Sharpe, Blrds of South-Africa, p. 589 (1884). Francolinus {Pterniscs) Humholdtii, G. R. Gray, Iland-list, part II, p. 264, no 9648 (1870). L'exemplaire type du F. Humboldti fait partie des collections du Musée de Berlin. Il y a une vingtaine d'années, MM. Finsch et Hartlaub ont publié une description détaillée de cette espèce. J'emprunte à ces auteurs les caractères principaux. Le nidle du F. Humboldti ne paraît pas être connu. Chez la femelle adulte, pour ce qui concerne les parties supérieures, le vertex, l'occiput, la nuque sont d'un brun uniforme. Le reste du manteau est d'un brun olive rougeâtre s'éclaircissant sur le dos (1) Journal fur Ornithologie, 1884, p. 203. Ibid., 1885, p. 121. (2) Journal fur OrniUiologie, 1879, p. 284. — Cette notice, suivant l'opinion des auteurs, se rapporte à l'espèce pi'ésente. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 319 elles épaules ; dans cette région chaque plume est terminée par un trait sombre qui a la forme d'un crochet. Couvertures alaires d'un brun olive, avec des traits et deux lignes transversales peu marquées, mais de teinte plus pâle. Rémiges primaires d'un brun sombre devenant rougeàtre sur les bords et marquées de taches foncées irrégulières. Le croupion et les sus-caudales, d'un brun olive rougeàtre, sont marquées de trois lignes transversales d'un blanc fauve et limitées en arrière par un trait souibre. Rectrices d'un brun rouge et traversées par trois lignes blanchâtres limitées de noir uni au-dessus, et de pointillés sombres sur leurs bords inférieurs. — Quant aux parties inférieures, la région de la tête, les sourcils, les joues jusqu'à l'occiput et les côtés du cou sont variés de blanc et de noir (chaque plume est noire au centre et blanche aux bords). Région parotique brunâtre. Le menton est blanchâtre : la gorge et le bas du cou sont de couleur grise ; sur ces parties le milieu des plumes est plus clair et leurs bords sont parsemés de traits noirâtres. Bas de la poitrine et ventre noirs rayés de blanc. Les flancs sont bruns avec des traits blancs liserés de noir. Sous- caudales d'un brun olive marquées de deux ou trois lignes trans- versales sombres. Le bec est brun, couleur de corne. L'extrémité des mandibules, les pattes et les ongles sont jaunes. On ne voit pas d'ergot. La diag- nose originale contient les dimensions qui suivent : Longueur totale O^^SiO; aile O-^IGO; tarse 0^049; bec O'iiOâe; doigt médian (avec l'ongle) 0^042. Le Francolin de Humboldt est particulier à l'Afrique Orientale. Il habite le Mozambique, où Peters le découvrit, à Teté sur le Zambèze, à quelque distance de la côte. Durant l'expédition de Livingstone, le D^' Kirk rencontra encore cet Oiseau près des collines de Manganja ; dans ce pays on le désigne sous le nom de « Kaware ». F. Humboldti a été encore signalé par le capitaine Shelley (1), sur les bords de la rivière Tana, à une distance de 50 milles environ de son embouchure. L'exemplaire qui est conservé dans les collec- tions du Musée britannique provient de Mazzoro. On ne possède encore aucune donnée sur la manière de vivre et sur le mode de reproduction de cette espèce. 11. Francolinus rubricollis Rûppell. Perdix rubricollis Riipp., Crschm., (necLath., nec Gm.) Atlas z, (1) Proceedings of the zoological Society of London, 1889, p. 370. 320 F. DE SCHAECK Reise im nôrdl. Africa, Vog., p. 44, pi. 30(1826); Less., Traité d'OrnithoL, p. 504(1831). Perdix asiatica Lcht. (nec Lath.), Nomenclat., p. 84. Tetrao rubricoUis Griff. et Cuv., Animal Kingdom, Aves, t. III, p. 49 (1829). Francoiinus rubricoUis G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 506, n'J 24 (1849); Finsch et Hartl., Deck. lîeisen in Ost.-Africa, t. IV, p. 576 (1870). Pternisles rubricoUis G. R. Gray, List Spec. of Drit. Mus., part III, p. 32 (1844); Rûpp., S//sf. Uebers. d. Vôg. Nord.-Ost-Afrik., p. 106 (1845). Pternistis rubricoUis Bp., Compt. rendus Ac. Se, 1856, t. XLII, p. 882. Francoiinus (Pternises) rubricoUis G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 264, n° 9649 (1870). Francoiinus leucoscepus G. R. Gray, List Birds Brit. Mus., part V, p. 48 (1867) ; Hgl., Ornithol. Nord-Ost A fric, t. II, p. 889 (1873). Chez cette espèce, la livrée n'ofïre pas de diiïéreuce notable entre les deux sexes. On remarque sur le plumage de ['adulte que les parties supérieures, soit le dessus de la tête, le vertex, la nuque sont d'un brun noirâtre. Sur le cou, les plumes brunes au centre, sont bordées de blanc. Le dos et les couvertures des ailes d'un brun noirâtre ont le milieu des plumes d'un jaunâtre clair. Rémiges primaires d'un brun roussàtre ; un blanc jaunâtre envahit la tige et la moitié de la barbe interne, en formant un bord blanc, étroit à l'extérieur. Les rémiges secondaires sont brunes et marquées sur leur tissu externe par de nombreux points qui dessinent des lignes transversales irrégulières; les rectrices sont colorées de la même façon. Croupion et sus-caudales d'un blanc sale finement chiné de brun et de noir. Les joues, les côtés du cou sont de couleur brune rayée longitudinalement de blanc. Aux parties inférieures, sur le devant du cou et la poitrine, les plumes ont un large milieu blanc, bordé latéralement de brun noirâtre. La poitrine et les lianes sont marqués par endroits de brun rouille qui tranche sur la partie sombre du plumage. Sous-caudales grisâtres avec des points légers de couleur brune. D'après les indications des voyageurs, l'iris est brun clair. Le bec et les pattes de couleur de corne et, sur l'Oiseau vivant, la base des mandibules est de couleur chair. Quant aux régions dénudées de la tête et du cou, elles sont d'un rouge cinabre et le bas de la gorge est jaune. L'ergot est très développé chez le mâle ; il manque chez la femelle. Voici les dimensions que j'ai notées sur MONOGRAPHIE DES FRANGOLLNS 321 deux exemplaires ([ui sont conservés au Muséum de Paris. Pro- venance : Abyssiuie. cf aile 0ra210 ; queue 0^111 ; tarse O-^OeS ; bec 0^033. 9 aile 0^203 ; queue 0^095 ; tarse 0-045 bec 0-029. Longueur du corps variable entre 0™380 et 0^400. Les terres qui avoisinent l'Abyssinie, la cote de la Mer-Rouge qui s'étend depuis Massaouah à l'Est de ce pays jusqu'au Cap Guardafui au Sud, une partie de toute cette région intérieure, limitée environ par le 10° et le 17° de lat. N., forment la patrie du F. rubricollis. Découvert à Massaouah, par M. Ruppell — les exemplaires du Muséum ont été recueillis par ce naturaliste — ce Francolin fut reconnu dans diverses localités. Ainsi, M. Th. de Heuglin (1) eu rencontra plusieurs paires le long de la baie d'Adulis,aux environs des lacs Asal et de Tadjourah, au Danakil, où il est très abon- dant, comme sur toute la côte Nord-Ouest du pays de Somali. Dans cette contrée, F. rubricollis se montre sur les collines et il atteint parfois 700 à 1000 mètres, altitude qu'il ne dépasse pas. De Heuglin n'observa jamais cette espèce en Abyssiuie et cet auteur doute de l'assertion de Brehm et Jesse (2) qui ont signalé F. rubri- collis dans le pays de Bogos. Il habite encore le Ghoa et le Sud de l'Ethiopie, suivant le comte Salvadori (3) qui l'a noté près de Tosan. Deux savants voyageurs, de Heuglin et Brehm, ont recueilli des observations sur ses mœurs. Les endroits préférés du F. rubricollis sont les vallées rocheuses plantées de buissons, les lits creusés par la pluie et les terrains marécageux. Mais on le surprend encore dans les endroits où la végétation fait presque défaut, près de la mer, jusque sur les sables. En été, cette espèce vitpar couples; en hiver, elle se tient distribuée en petites sociétés. Elle est très abondante dans quelques localités. Suivant de Heuglin, on entend par moment, surtout au crépuscule ou après les orages, les cris de ce Francolin retentir dans tous les buissons. A. E. Brehm (4) nous a décrit l'habitation du F. rubricollis ; « j'ai trouvé, dit-il, un nid dans un buisson très épais, à ras du sol, au milieu de plusieurs troncs d'arbrisseaux. Il était fait de feuilles et de plumes, et renfer- mait six œufs en tout semblables à ceux d'une petite Poule. La (1) Ibis, ISm, p. 34.3; op. cit., p. 901. (2) Finscli et Harlaub, op. cit., IV, p. .o76. (3) Uccelli Scioa. Ann. Mus. civ.Genova, 1888, p. IjOS. (4) Les Oiseaux (édition de Z. Gerbe), II, p. 363. IV. - 21 322 • F. DE SCHAECIv femelle trahit elle-même l'existence de son nid. A mon approche, elle sortit du buisson, s'éloigna d'une cinquantaine de pas, battit des ailes, en criant : hihaerr, dans l'intention évidente de m'attirer. Je reconnus le buisson et la suivis. Elle s'en alla, sautant, voletant, criant sans cesse; me conduisit ainsi pendant environ cin([ cents pas, puis, s'élevant tout à coup, elle revint au nid. Je ne pus voir le mâle, mais je ne doute pas qu'il ne fût dans les environs. » Les Somalis appellent cet Oiseau « Digrin » et les Tigréens « Beït Abrehi »; ces peuplades le capturent fréquemment à l'aide de filets. On le chasse facilement, paraît-il, au fusil; sa chair se rapproche de celle de la Pintade. Le F. rubricolUs s'apprivoise aisé- ment. Ainsi, Th. de Heuglin nous rapporte qu'il a conservé pendant longtemps sur son embarcation, plusieurs individus qui se prome- naient librement et venaient pour prendre le pain, le Maïs et les grains d'Orge qu'on leur distribuait. Nous savons d'ailleurs que le Jardin de la Société Zoologique de Londres (1) reçut en mai 1870, un exemplaire vivant. 12. Francolinus infuscatus Cabanis. Pternistes infuscatus Gab., Journ. f. Ornithol., 1868, p. 413; ibid., 1871, pi. 4 cf. Francolinus infuscatus Finsch. et Hartl., Deck. Reisen in Ost-Afr., t. IV, p.578(1870); Boucard,CrtL.4y/wm, p. 19, n» 476 (1876). Francolinus (Pternises) injascatus (î. R. Gray, lland-list, part II, p. 265, n" 9653 (1870). F. infuscatus ne diffère pas beaucoup de l'espèce précédente. On le reconnaîtra cependant à sa coloration, qui est plus sombre ; au dessus des sous-caudales, qui sont d'un noir brunâtre, largement marginées de blanc à partir de la moitié des plumes; aux couver- tures supérieures de la queue, qui sont brunes avec des points et des stries de couleur plus pâle. La diagnose peut être exposée de la manière suivante : Pour Vadulte, les parties supérieures, dessus de la tète d'un brun noirâtre ; sourcils d'un brun clair, chaque plume est marquée de noir sur son milieu. Dessus du cou d'un noir brunâtre, les plumes sont étroitement bordées de blanc. Le manteau, d'uue couleur générale brune, est finement tacheté de noir ; les tiges des plumes d'un brun rouge et leurs extrémités portent de petites taches claires. (1) List of Vertehr. anim. of zool. Garden of Ihe zool. Soc. of London, 1879, p. 400, n" 1045. MONOGRAPHIE DES FRANCOLIiNS 323 Couvertures alaires bordées de fauve pâle. Ciuq réuiiges primaires brunes foncées, bordées extérieurement de plus clair et marquées intérieurement de taches terminales d'un jaune rouille; sixième rémige mouchetée de brun sombre sur un fond plus clair. Rémiges secondaires d'un brun sombre marqué de couleur claire. Croupion brun; sus-caudales et rectrices brunes avec des points et des taches irrégulières d'un brun pâle. Un trait brunâtre s'étend du bec aux joues ; les plumes de cette région et celles des oreilles ont leurs tiges plus sombres. Aux pai'ties inférieures, les côtés de la nudité du cou sont d'un brun noirâtre, chaque plume est bordée de blanc. Le bas de la gorge et du cou sont d'un brun foncé avec de larges taches d'un blanc fauve à l'extrémité des plumes; tiges roussàtres. La poitrine est brune rousse ; les plumes sont bordées de brun pâle auquel succède un liseré sombre. Ces taches terminales, claires, se voient aussi sur les plumes du ventre, des lianes et des cuisses, qui ont un fond rougeâtre; ces deux nuances sont nette- ment séparées par une ligne longitudinale marquée de cotdeur plus sombre. Sous-caudales d'un brun foncé, largement bordé de fauve. MM. Finsch et Hartlaub ont décrit l'exemplaire typique. Le bec est brun; les yeux sont blancs. Les parties de la tète et du cou qui sont dépourvues de plumes ont chez l'Oiseau vivant une cou- leur jaunâtre. La coloration des pattes est brune de corne. Deux individus m'ont fourni les dimensions suivantes : 2 aile 0°"180 à 0^190 ; queue 0^080 à 0^095 ; tarse 0°»04o à 0^050 ; bec 0^023 à 0"ï028. La taille du F. infuscatus varie entre 0'i>380 et 0°"390. Je ne trouve chez aucun auteur des mesures relatives au mâle. L'aire de dispersion du F. infuscatus paraît être localisée dans l'Afrique Orientale, à la région qui est formée par la côte de Zan- guebar et qui est limitée par l'Equateur du côté Nord, et par le 10° de lat. environ du côté Sud. — C'est sur les bords du lac Djipé dans le Souahéli que le baron von der Decken découvrit cet Oiseau. On a noté encore F. infuscatus à une faible distance de la mer, dans le district de Pare, à Maurui, Mambrui, Aruscha, d'après les observa- tions du Di" Fischer (1). M. Kirk (2) recueillit cette espèce à Mamboio (1) Journal fiir Oniithologie, 1885, p. 120; Zeitschrift fur die ges. OriiiUiologio, 1884, p. 38.3. (2) Pi'oceedings of the zoological Society o£ London, 1882, p. 310. 324 F. DE SCHAECK et M. HuDter (1) la rencontra près de la rivière Useri, dans les mômes parages. Les deux exemplaires du Muséum de Paris portent la men- tion de Zanzibar, Ils ont été réunis par M. Hildebrandt. 13. Francolinus Boehmi Reichenow. Francolinus Cranchii Finscli et Hartl,, Deck, Reisen in Ost-Afr. t. IV, p. 579, pi. 9 (1870) ; Hgl., Ornithol. Nord-Ost Afr., t. II, p. 902 (1873). Pternistes Cranchii Sel., Proceed. of the Zool. Soc. of London,1864, p. 113. Pternistes Bôlimi Rchw., Journ. f. Ornithol., 1885, p. 465. Avant de traiter des espèces suivantes, une remarque est ici nécessaire. Le spécimen-type du F. Cranchi est conservé dans les collections du Musée de Londres. Il a été recueilli pendant l'expé- dition du capitaine Tuckey au Congo par l'infortuné naturaliste Grandi. Cette espèce avait été décrite très sommairement par Leacli d'après cet exemplaire. Et, J. C. Gray et Hardwicke ont repré- senté dans leur « Atlas de Zoologie indienne » sous le nom de Perdix punctulata un Oiseau que l'on doit rapporter au Cranchi. Cette planche serait même très exacte comme j'ai pu le vérifier en com- parantplusieurs échantillons du Cranchi qui se trouvent au Muséum de Paris. On doit reconnaître qu'une erreur matérielle est la cause que cette espèce particulière à l'Afrique Occidentale et Centrale, ligure dans cet ouvrage parmi les animaux de l'Inde. Il y a peu d'années, le F. Cranchi était encore rare dans les grandes collec- tions, et plusieurs auteurs appliquèrent le nom de Cranchi à l'espèce présente qui ne fut décrite que plus tard par le D^ Reichenow, sous la désignation de F. Boehnii. Ce Francolin habite essentiellement l'Est du continent africain. Pour en donner une description aussi complète que possible, je me suis servi de la caractéristique du D'' Reichenow, qui, le premier, a déterminé cet Oiseau, et de la diagnose indiquée dans l'ouvrage de MM. Finsch et Hartlaub. Chez le mâle adulte, ou remarque dans ses parties supérieures, le front, les sourcils, les joues et les côtés du cou garnis de plumes lan- céolées noires et liserées de blanc ; auriculaires bi'unes grisâtres. Le vertex, la nuque, le dessus du dos des couvertures alaires et du croupion sont d'un brun terreux et chaque plume porte sur son (I) Op. cit., 1889, 1). 370. iMONOGRAPHIE DES FRANCOLIXS 325 milieu iiu trait noirâtre distinct surtout sur le plumage du cou, des épaules et du croupion. Toutes les plumes du manteau sont mar- quées sur leurs bords par un grand nombre de petits points noirs. Les rémiges primaires et secondaires sont d'un brun uniforme avec leurs bords externes de couleur plus pâle. Les rectrices ont des lignes transversales eu zigzags peu distinctes, mais leur face inférieure est d'un brun olive sombre, uniforme. Sur les parties inférieures, les plumes du bas du cou et des côtés de la poitrine ont un fond gris brunâtre moucheté de points déliés de couleur plus sombre et de larges traits noirs sur leurs tiges. La poitrine et les flancs sont blanchâtres; les plumes avec des centres foncés sont ornées de lignes transversales étroites sous forme de zigzags. Abdomen blanc ; plumes noirâtres au milieu et bordées de brun rougeâtre avec un liseré intérieur de noir. Sous-caudales et cuisses brunes marquées de traits sombres et étroits sur la tige. Chez l'Oiseau en vie, la région périophthalmique dénudée est rougeâtre. Le menton et la gorge, qui sont aussi dépourvues de plumes, se distinguent par leur couleur jaune (1). Le bec est d'un jaune brunâtre. Suivant les dimensions relevées par le D^ Reiche- now, nous avons : Adulte: aile0°ïl70 à 0^1180 ; queue0™073; tarse 0^053; bec 0^027. Jusqu'à ce que des données plus complètes viennent nous éclai- rer sur ce point, nous devons admettre que l'habitat de F. Boehmi comprendrait la région de l'Est de l'Afrique qui s'étend depuis les sources du Nil-Blanc et le Sud de l'Ethiopie et côtoie à peu près l'Etat du Congo jusqu'au pays limité par la partie septentrionale du lac Nyassa, environ au 10° de lat., du côté Sud. Il est probable que l'espèce habite encore le littoral. Les localités où l'on a signalé F. Boehmi sont très distantes. Le naturaliste qui le découvrit l'a reçu de Gonda et Kakoma (2), dans l'intérieur, et le Dr Reichenow l'a noté de môme à la région fron- tière Soboro, Ugo-go (3). M. Sclater mentionne cet Oiseau à Usui{4) où il s'y rencontre en assez nombreuses sociétés jusqu'à la mer, et MM. Finsch et Hartlaub l'ont reçu de la môme provenance. Il abonde encore dans tout le district d'Ounyamouêzi (5). Le (1) Sclater, en désignant cette espèce pour F. Cranchi, recueillie par Speke à Usui, nous dit : « the tliroat is yellow; nacked space l'ound the eyes bright red » (Proceed. zool. Soc, 1864, p. 113). Ce savant observa déjà le contraste de la colora- tion sur les parties de la tète et de la gorge, ce qui fait exception à tout le groupe. (2) Journal fiir Ornithologie, 188ij, p. 465. (3) Ibid., 1887, p. o2. (4) Proceedings of the zoological Society of Londou, 1864, p. 113. (5) Journal fiir Ornithologie, 1885, p. 71 ; 1887, p. 156. 326 F. DE SCHAECK D'' Fischer l'a trouvé à Mambrui et près de la rivière ïana(l). Enliu, Th. de Heuglin l'a signalé beaucoup plus au Nord dans la région du Nil-Blanc. Des observations sur ses habitudes et sa propagation nous font encore à peu près défaut. Nous savons pourtant, d'après le capitaine Speke, que y'.Boe/rwUrait par paires et qu'il niche- rait par petites colonies. Les indigènes le connaissent sous le nom de « Quall » qui vient de son cri. Néanmoins, Th. de Heuglin nous laisse à supposer que les notes qui suivent pourraient se rapporter à l'espèce dont il s'agit ici. « Un de mes chasseurs, nous dit ce voyageur, me raconta, de parfait accord avec un mar- chand d'ivoire, qu'ils avaient vu dans les lieux sauvages, et sillon- nés par de nombreux ruisseaux, s'étendant entre le Mont Kosanga et Mobauga, dans la région du Kredj-Nejer, comme autour des éta- blissements des « Djelabes », de petites Poules très particulières, groupées par compagnies, qui courent çà et là dans les lieux sablonneux, au milieu des broussailles basses et des hautes herbes. Parfois même, les mâles s'élèvent dans les airs en faisant entendre leur chanson d'amour. » 14. Francolinus Lucani Barboza du Bocage. Pternistes Lucani Boc, Jorn. Acad. Se. Lisboa, 1879, noXXV, p.68; RchAV. et Schalow., Journ. f. Ornithologie, 1879, p. 423 ; Barboza du Bocage, Ornithologie d'Ant/ola, p. 402 (1877-81). Deux voyageurs français, MM. Lucan et Petit, découvrirent, il y a quelques années, cette intéressante espèce sur la côte du Loango. Plusieurs exemplaires ont été rapportés en Europe. M. Barboza du Bocage a décrit le type qui est conservé au Musée de Lisbonne. Le Muséum de Paris possède deux spécimens, un mâle et une femelle, du F. Lucani, originaires de la même région et sur lesquels j'ai pu fonder mes descriptions. Le iinllc adulte, dans ses parties supérieures, a le vertex, le dos, les couvertures alaires et le croupion d'une nuance brune olivâtre; les plumes ont leurs tiges plus sombres et elles sont marquées de stries et de points irréguliers de couleur brune. Une teinte grisâtre envahit le dessus du cou, qui est orné de stries brunes et de traits irréguliers noirs. Les rémiges sont brunes et elles sont marquées sur les barbes externes de vermiculations d'un brun pâle ; leurs (1) Jom-iial fin- Oriiilliolosic 1S79, p. 284. MONOGRAPHIE DES FRAXCOLINS 327 bords externes sont grisâtres. Sus-caudales et rectrices d'un brun olive avec des dessius bruns sous forme de traits et de points nom- breux. Les sourcils et les joues sont noirs, finement striés de gris ; auriculaires d'un brun clair uniforme. Côtés du cou variés de brun et de noirâtre. Aux parties inférieures, le dessous du corps a une couleur générale grisâtre, mais se dislingue par de nombreuses bandes consécutives grises sur un fond blanchâtre, qui forment des dessins en zigzags sur le devant du cou, la poitrine et l'abdo- men. Sur une partie du ventre, on remarque de larges taches d'un brun rouille au bord des plumes, sans atteindre leurs extrémités. Sous-caudales d'un brun jaunâtre marginé et pointillé de bruu foncé. Cuisses brunes, striées de gris et de blanc. Chez une femelle jeune, provenant du Congo, la coloration esta peu près semblable à celle du mâle, mais le dessus du corps est d'un brun tirant au grisâtre. Les rectrices sont d'une couleur plus claire. Sur les côtés du cou, le brun s'étend sur la tige des plumes et le blanc grisâtre y domine. Dans le système de coloration du dessous du corps, les marques en zigzags sont encore plus fines. Les taches éparses brunes se voient au bas de la poitrine. Sous- caudales d'un brun roux. Les parties dénudées de la tête, la région périophthalmique et la gorge sont rouges. Le bec est rouge avec l'extrémité et les bords des deux mandibules de couleur orangée. Sur ces deux exemplaires, j'ai relevé comme dimensions : cf adulte : aile 0^190; queue 0^090 ; tarse 0^153 ; bec 0^032. $ jeune : aile 0°^170 ; queue O^ïiOeO ; tarse 0^045 ; bec 0"^028. La taille de cet Oiseau est de 0'"300. Le F. Lucani habite l'Ouest de l'Afrique. On ne l'a trouvé jus- qu'ici qu'au Congo, sur la côte du Loango et en particulier près de Landana. 15. Francolinus Svvainsoni A. Smith. FrancoUnus spadiceus Steph. Shaw, Gène)-. Zoology, t. XI, p. 329 (1819). Francolinus Swainsonii A. Sm., Illustr. of thc Zool. of S-Afr., t. II, Aves, pi. 12. cf (1849); G. R. Gray, Gênera of Birds t. III, p. 506 no 25 (1849); Layard, Birds of South-Africa, p. 269 (1866); Boucard, Cat. Avium, p. 18, n" 473 (1876). Pternistis swainsoni Bp., Compte-rend. Acad. se, 1856 t. XLII, p. 882. Pternistes SKainsoni G. R. Gray, List. Spec. Brit. il/ws.,part III, p. 32 (1844J; Lay. etSharpe, Birds of South-Africa, i^. 581 (1875-84). 328 F. DE SCHAECK Francollnus ( l'terniscs) Sii-ainsoni G. R. Gray, Hand-Ust, part II, p. 264, n° 9650 (1870). On peut le décrire de la manière suivante : Mâle adulte, partirs supérieures, dessus de la tète, nuque et haut du cou d'un brun noirâtre avec de légers reflets roussàtres. Bas du cou noir, chaque plume est bordée latéralement de gris rosé. Cette coloration se retrouve sur le dos, avec de larges milieux noirs sur la tige des plumes et de légères mouchetures souvent des deux côtés. Croupion et sus-caudales brunes chinées de couleur pâle. Ré- miges d'un brun noisette; les tiges sont très claires. Les rectrices d'un brun clair sont mouchetées de points bruns plus sombres. — Les plumes des joues sont noirâtres; auriculaires de couleur rousse. Aux parties iuférieures, le bas du cou est largement marqué de noir sur le centre des plumes dont les côtés sont gris rosàtres. Poitrine grise avec des reflets roses ; une large ligne noire suit la tige des plumes en s'élargissant vers leurs extrémités. Sur le milieu de la poitrine, on distingue sur les bords des plumes quelques traits inégaux bruns couleur de rouille. Flancs bruns avec des plumes à centres noirâtres. (La femelle ne dilïère du mâle que par des dimen- sions un peu inférieures). Sur le jeune la gorge est en partie garnie de plumes. Il n'y a pas de divergence dans la coloration du manteau. Mais on voit sur la poitrine et sur le haut du ventre que chaque plume est marquée, vers son milieu, de deux taches latérales de couleur brune; le reste de la })lume est d'un blanc jaunâtre. Ou ne remarque pas de taches brun rouille sur les parties inférieures. M. Ayres (Ij a noté sur l'Oiseau à l'état frais les caractères suivants : « iris brun ; bec noir; la mandibule inférieure et la peau nue qui environne les narines, les yeux, le menton et la gorge sont d'un rouge rosé assez vif. Les tarses et les pattes sont noires nuancées de rouge pâle. » Les dimensions de F. Su-ainsoni sont assez variables. Plusieurs spécimens originaires de la Cafrerie, rapportés par Jules Verreaux au Muséum de Paris m'ont fourni ce (|ui suit : cT adulte : aile 0'^210; queue 0^090; tarse 0^055; bec 0^032. cT adulte : aile 0^185; queue O^^OTS; tarse O^OoS; bec 0™030. $ ? aile 0^160; queue 0^060; tarse 0«i050; bec 0in020. Suivant MM. Layard et Sharpe, la taille de cet Oiseau serait de 350 millimètres. (1) Ex Layard and Sharpe, vp. cit., p. 588. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 329 La contrée où la présence de F. Swainsoni a été constatée, com- prend d'une part les pays du Matebelé et du Trausvaal, et d'autre part le Damara, soit l'Est et l'Ouest de l'Afrique Australe. On l'a observé dans le Matabelé (Buckley (1), Shelley (2); dans le Transvaal aux environs de Pretoria, à Lydenburg (Bar- ratt) (3), près de Rustenburg, au Mont Makali et aux abords de la rivière Eland (Ayres). (4) J. Verreaux le rencontra en Cafrerie. Enfin M. Andersson (5) remarqua F. Swainsoni dans la région des Damaras, d'abord en petit nombre, à l'extrémité méridionale de Omuveroom, et l'espèce devenait toujours plus abondante à mesure que le voyageur s'avançait vers le Nord, jusque sur les rives de l'Okavango où elle s'y trouvait en compagnies nombreuses. Andersson la découvrit d'ailleurs sur plusieurs autres points du pays. Delegorgue nous dit, dans la relation de son voyage (6),quecomme il arrivait aux environs de la montagne de Makali, près de la rivière Sloâne « la montagne rocheuse fut inspectée.... des arbres de Tambooty et passablement des Mimeuses croissaient dans les fissures... Il y avait en abondance des Francolins, nudicollis Swainsoni et aux abords des troupes de Pintades, etc.. » Cet Oiseau est désigné comme « Faisan » par les colons ; du reste, ce nom peut s'appliquer à plusieurs espèces de ce groupe. Suivant M. Andersson, ce Francolin « fréquente les endroits herbeux, clairsemés de broussailles, et il recherche généralement, mais pas toujours, le voisinage des sources, des rivières et des marais. Il prend sa nourriture dans les lieux découverts, pour se retirer au milieu des fourrés à la première alerte ; il opère alors sa retraite en courant. La nuit, il perche toujours sur les arbres, et il s'y rend parfois de jour, de giand matin et dans la soirée, il lance des cris aigus. Sa nourriture se compose surtout de petits bulbes, de graines de baies et d'Insectes «.Le nid du F. Swainsoni nous est décrit par M. Ayres. Il est placé sur le sol, dans une légère excavation, masqué par les hautes herbes. Formé à l'extérieur d'herbes sèches et fines, ce berceau est parfois doublé de plumes que les Oiseaux s'arrachent delà poitrine. Le 4 juin, notre observateur trouvait six œufs déjà un peu couvés. De forme arrondie, ils mesurent j| milli- (1) Il)is, 1874, p. 386. (2) Ibis, 1882, p. 360. '"' Ibis, 1876, p. 209. Ibis, 1869, p. 297; .u-,, i.. o*v., luou, i,. xw. {d) Voyage dans l'Afrique australe, II, p. 347. (i; luis, loo-, p. .juu. (3) Ibis, 1876, p. 209. (4) Ibis, 1869, p. 297; 1877, p. 346; 1880, p. 109. {d) Voyage dans l'Afrique austra 330 F. DE SCHAECK mètres. Lt^ur couleur est d'un crème rosé avec de fmes taches d'un blanc calcaire sur toute la surface de la coquille. Remarque. — Buiïon a certainement voulu représenter l'espèce suivante, dans sa nPcrdrixrouged'AliKjnc. » A part quelques légères différences du manteau qui paraît être d'une couleur plus olivâtre, des taches sur les parties inférieures qui envahissent davantage le blanc, de la région périophthalmique qui est tout entière d'un rouge vif, nous reconnaissons néanmoins F.Sclateri qui a été figuré dans la suite, accompagné d'une diagnose détaillée. Le nom de rubricoUis Gm. s'appliquant à une autre espèce, il faut l'aban- donner, de crainte de s'exposer à des erreurs, d'autant mieux qu'on ne peut distinguer nettement celle décrite par Gmelin « siiper- cilia et crissitm alba. » Enfin, le ruhricoUis de Latham, qui fut à l'époque de Teraminck réuni à tort au 7uu/ico//i!,s, pourrait encore rentrer dans l'espèce présente suivant quelques auteurs. Mais aucune preuve ne l'autorise ; la description est restée imparfaite, et c'est une désignation qu'il est préférable de reléguer une fois pour toutes hors des synonymies. 16. Frangolinus ScLATERi Barboza du Bocage. La Perdrix rouge d'Afrique Buffon, PL enlum., 180 (1786). Tetrao rubricollis Gm., Lin. Syst. naturœ, Aves, t. II, p. 758 (1788). Tetrao afer A. Miill., Syst. naturœ., Suppl., 129. Pternistes Sclaterii Barboza du Bocage, Jorn. Acad. Se. Lisboa,1867, no IV, p. 372, pi. 6, $. Francolinm (Pternises) Selateri G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 265, no 9654 (1870). Pternistes selateri Boucard, Cat. Avium, p. 19, n» 477 (1876). Pternistes rubricollis (Gm.) Boc, Ornithologie d'Angola, p. 400 (1877-81); Layard et Sharpe, Birds of South-Africa, p. 589 (1875-84). M. Barboza du Bocage reçut plusieurs exemplaires de cette espèce (jui font partie des collections du Musée de Lisbonne. Le mâle adulte a les parties supérieures d'un brun cendré avec des marques plus foncées sur la tige des plumes. Le croupion et les sus-caudales sont d'une couleur plus roussàtre. Rémiges d'un brun pâle uniforme, avec des tiges d'un brun marron et des liserés gris sur les bords extérieurs des barbes. Rectriccs d'un brun pâle uniforme chez les adultes (avec des vermiculations brunes cliez les jeunes) ; tiges des plumes de la queue d'un brun sombre. La raie MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 331 sourciliaire et les joues sont d'un blanc pur; plumes auriculaires brunes. Le dessus et les côtés du cou sont striés de noir et de blanc et les parties inférieures, blanches, sont variées de grandes taches longitudinales noires ou noirâtres occupant le milieu des plumes. Crissum et sous-caudales d'un blanc lavé d'isabelle avec des taches plus étroites sur le centre des plumes. La femelle nilulte porte la même livrée ; sa taille est notablement inférieure. Iris brun. Région dénudée des côtés de la tète et de la gorge de couleur rouge. Les pattes sont rouges. Dimensions : cf adulte : longueur totale Oai360; aile 0'"190 ; queue 0^073; tarse 0i°0o2 ; bec 0'"029. $ adulte : longueur totale 0™260; aile O^^ISS; queue 0^073 ; tarse 0"^045; bec 0ra022. La patrie de F. Sclateri est, dans l'Afrique Occidentale, l'Angola. Les limites de dispersion de cet Oiseau peuvent être fixées au Nord par le Zairé, et au Sud par la rivière Guneué. Cette espèce a été recueillie par M. d'Anchieta (1) sur différents points de la côte, au Nord, depuis la baie de Dande jusqu'à la région qui est située au Sud du Mossàmedes. Cet explorateur l'a ren- contrée encore dans l'intérieur à Quillenghes, Caconda dans le Benguella et à Huilla dans le Mossàmedes. Ici, on la nomme « Guari ». Suivant l'opinion de M. Barboza du Bocage, elle serait abondante aux environs de Humbé, — localité située à l'ex- trême Sud du Mossàmedes — si le nom de « Unguari » donné encore par les indigènes à un Francolin s'applique à l'espèce pré- sente. Le F. Sclateri (ou rubricoUis Gm.) n'est point mentionné sur la liste des Oiseaux observés par M. Andersson dans le pays de Damara, ce qui revient à dire qu'il ne dépasse pas la région que je viens de déterminer. 17. Francolinus Cranchi Leach. Perdix Cranchii Leach, Tuckey's Narrai, of an exped. to explore the ricer Zaire, Appendice, p. 408 (1818); Griiï et Cuv., Anitn. Kingdom Aves, t. III, p. 49(1829). Perdix punctulata Gray, Illnst. of Ind. ZooL, t. II, pi. 43, fig, 2 (1830-34). Perdix Cliarltroni Eyton, Ann. Mag. nat. hist.,t. XVI, p. 227 (1845). Francolinus Cliarltroni G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 505, no 7 (1849). (1) Ornithologie d'Angola, p. 400. 332 F. DE SCHAECK Pternistis Cranchi ( Bp., Compt. rend. Acad. se, 1856, t. XLII, Starna Charltroni ( pp. 882, 883. Francolinus Cranchii Steph. in Shaw. Gmer. Zoologij, t. XI, p. 336 (1819). Francolinus Cranchii Boucard, Cat. Aviuin, p. 19, n» 474 (1876). Francolinus (Pternises) Cranchii G. R. Gray, Iland-list, part II, p. 264, n° 9651 (1870). Pternistes Cranchii W agi, Isis, 1832, p. 1229 ; G. R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part. IIÏ, p. 32 (1844); Hartl., Syst. Ornith. West- Afrika's, p. 202 (1837) ; Sharpe et Bouvier, Bullet. Soc. Zoolog. de France, 1876, p. 52. Pour résumer ce que j'ai dit à propos de F. Boehmi, nous savons que M. Sclater désigna sous le nom de F. Cranchi (1) un Oiseau qu'il avait reçu par Speke d'Usui; ce naturaliste l'a pris pour le mâle qui n'avait point été décrit (l'exemplaire type est une femelle). Le D"" Hartlaub désigne comme Cranchi (2) des sujets conservés au Musée de Brème et qui servirent à la description et à la planche de F. Boehnii (3) de MM. Finsch et Hartlaub. Le F. Cranchi (4) de l'ouvrage de M. Th. de Heuglin s'applique assurément, comme ceux que je viens de citera F. Boehmi. Le Muséum de Paris possède quatre beaux spécimens du véritable F. Cranchi originaires de l'Angola. Cela m'autorise de donner la diagnose de cette espèce,qui est restée longtemps méconnue. Chez le mâle adulte, on distingue aux parties supérieures, un front noirâtre, et un large sourcil blanc qui s'étend du bec au-dessus des oreilles, limitant la région dénudée périophthalmique; quelques plumes noirâtres bordent le haut du sourcil. Le vertex est brun, chaque plume a un milieu sombre et la nuque a une teinte grisâtre. Au-dessus du cou, les plumes sont brunes et les bords sont d'un blanc pur à partir de la moitié de leur longueur. Au bas du cou, le blanc prend une couleur grisâtre et il y a quelques teintes rousses sur le milieu et les extrémités des plumes. La couleur générale du dos est d'un brun roussâtre, grisâtre, eu ce sens que la tige seule des plumes est noire, et leur centre d'un brun roux maniué de petites taches noires, irrégulières; ces marques sont moins dis- tinctes sur le croupion qui est d'un brun presqu'uniforme. Couver- tures alaires d'une couleur cendrée sur leurs bords. Rémiges pri- (1) Proceedlngs of the zoological Society of London, 1864, p. 113. (2) Ibid., 186o, p. G6G. (3) Decken's Reisen in Ost-AfrikcCs, IV, p. o79 pi. 9 [Cranchi). (4) Proceedings of Uie zoological Society of London, II, p. 902. MONOGRAPHIE DES FRANGOLINS 333 maires d'un brun grisâtre sombre; tige rousse; face interne des rémiges gris d'argent. Rémiges secondaires chinées de noir et de roux à bords clairs. Rectrices d'un brun pâle avec quelques mou- chetures noires. — Aux parties inférieures, des deux côtés de la base inférieure du bec, on voit un bandeau blanc qui s'étend au- dessous des yeux jusqu'aux premières plumes auriculaires et descend en entourant une partie dénudée de la gorge. Au bas du cou, plumes brunes à bords blancs. Tout le haut de la poitrine se distingue par sa couleur très grise et chaque plume est marquée étroitement tout au long de la tige, de noir bordé de brun. Au-dessous de cette sorte de collier, les plumes de la poitrine ont le milieu brun, parfois noirâtre et largement bordé de blanc pur; on voit se dessiner au centre et rarement sur les bords des pointillés bruns. Le plumage du bas de la poitrine, du ventre et des cuisses a ses couleurs distribuées de la même façon en deux parties égales, le milieu des plumes d'un brun noir et les côtés d'un blanc pur, mais sans aucune moucheture. Aux flancs, le centre est très pâle avec des pointillés sur les bords. Sous-caudales d'un brun jaunâtre avec des bords blancs marqués de brun. D'après les renseignements qui nous sont communiqués par M. d'Anchieta, un des explorateurs, l'iris est de couleur châtain. Le bec est de couleur corne transparente. La région dénudée de la face et de la gorge, de même que les pattes sont d'un rouge chair assez vif. — Par le tableau suivant on pourra juger de quelques dimensions relevées sur quatre spécimens du F. Cranchi. d" adulte : aile 0^190; queue 0^090; tarse 0^060; bec 0^025. cf adulte : aile 0^175; queue 0^070; tarse 0^050; bec 0^028. $ adulte : aile 0^200; queue 0^085; tarse O'nOBO; bec 0^029. $ adulte : aile 0^150; queue 0^070; tarse 0^045; bec 0^023. L'aire de distribution du F. Cranchi comprend l'Ouest et le Centre de l'Afrique Méridionale, soit la région qui s'étend depuis le Mossà- medes, au Congo et aux sources méridionales de ce fleuve. Le lac ïanganyika semble former la limite la plus orientale. Cette espèce habite l'Angola (d'Anchieta) ; on l'a trouvée à Huilla (Campana) et à Kondoa (Bloyet). Mais le premier exemplaire a été recueilli au Zairé (1) ; la localité n'a pas été précisée. Depuis lors, MM. Sharpe et Bouvier l'ont noté à Chinchôcho (2), dans le Loango. Le D^^" Bôhm l'a rencontré aux environs du fleuve (1) G. R. Gray, List Spec. Brit. Mtis., III, p, 32. (2) Bulletin de la Société Zoologique de Franco, 1876, p. 52. 334 F. DE SCHAECK fleuve Ugalla (1) dans l'Afrique Centrale, non loin de Masembe, dans le Maroungou (2), à Grand-Halboga (3) et sur les bords du lac Tanganyika, en particulier à Karema (4). Dans la même région, ce voyageur a signalé le F. Cranchi à Lukufu, Kauwire, dans la vallée de Lofunso, Likulwe et près des cours d'eau de Lualaba (o). Car il faudrait admettre, comme le fait déjà remarquer M. Matschie, que le Francolin mentionné comme F. Lucani et qui a été recueilli dans la région du lac Tanganyika par le lieutenant Storms (0) est cette espèce. L'habitat récemment connu du F. Cranchi contribue à nous expliquer un fait qui a de l'intérêt. Les collections réunies anté- rieurement par M. Bohndorfï avaient déjà démontré que la faune occidentale domine dans l'Afrique Centrale jusqu'au pays de Niam- Niam. Mais la distribution du Cranchi associée avec celle des Oiseaux de différentes familles (7), qui résulte des données si nombreuses fournies par le D^" Bôhm, nous prouve que la faune occidentale des forêts s'étend jusqu'au lac Tanganyika, à l'Est. Pendant un séjour qu'il fit dans l'Afrique Centrale, le D"" BOhm eut souvent la chance de rencontrer le F. Cranchi. Ce bel Oiseau se tient, parait-il, dans les champs, au milieu des buissons, dans les rizières humides comme au bord des cours d'eau. On le découvre même sur les arbres du rivage de la mer. « Le matin et le soir, nous dit ce voyageur, la contrée retentit de son cri aigre, éclatant, korrcck, kôrreck ou quarreck. . . que le mâle fait entendre aussi bien que la femelle (en même temps, l'Oiseau salue violemment avec le cou), ce qui lui a valu le nom de « Quarc » de la part des Waswahelis. Durant le jour, ces Francolins sont tranquilles et ils ne s'animent qu'après les ondées rafraîchissantes. Alors, les mâles rassemblent leurs compagnies » Il paraît que ces Oiseaux perchent souvent, et régulièrement pour dormir. Lorsqu'ils vont et viennent sur les arbres, leurs battements d'ailes font beau- coup de bruit. Ils volent un peu à la manière des Perdrix grises, mais ils sont vite à bout de forces. Le caractère du F. Cranchi est sauvage et prudent. Si l'on n'a pas un Chien d'arrêt avec soi, sa chasse est peu fructueuse. Dans la région des lacs, on appelle encore (1) Journal fur OrniUiologie, 1882, p. 194. (2) Journal fur Ornilluilogie, 1885, p. 416. (.3) Ibid., 1885, p. 421. (4) Ibid., 1887, p. 139. (5) Ihid., 1887, p. 147. (G) Bulletin du Musée Royal d'Histoire naturelle de Belgique, IV, p. 147. (7) Exemples : Musophaga Rossœ, Corytkaix Livingslonei. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 335 ce Francoliii « Gura. » Quant au mode de reproduction du F. Cran- clii, nous possédons des renseignements du même observateur (1) : (( Le 4 avril, raconte le D^ Bôhm, je surpris dans les champs une femelle, accompagnée de ses jeunes qui étaient déjà emplumés. La mère vola bas et maladroitement au-dessus d'une clairière, sans que je l'entendisse rappeler ses petits, et toute la compagnie disparut dans les taillis. Plus tard, vers le 2 mai, je rencontrai à plusieurs reprises des Oiseaux de l'année en compagnie des adultes. Le 27 mai, j'en reçus une couvée; elle comprenait 5 œufs ressemblant beaucoup aux œufs des Poules; le nid était construit de brins d'herbes lâchement entrelacés. » 18. Francolinus bicalcaratus Linné. Perdix senegalensis Briss., OniithoL, 1. 1, p. 231, 8, pi. 24, fig. 1 (1740). Didijmacis senegalensis Rchb., Naturl. Sijst., pi. 421 (1768). Sénégal Partridge Lath., S!jnon.,i. IV, p. 757, n" 2 (1790). Francolinus senegalensis Steph. in Shaw, Gêner. ZooL, Aces, t. XI, p, 330 (1819). Le Bis-ergot Bufïon, Pi. enlum., 137, t. II, p. 443 (1765). Tetrao bicalcaratus L., Sgst.naturœ, t. I, p. 277,15 (1766); Cuv. et Grifï., Anim. Kingdom, Aves, t. III, p. 46 (1829). Perdix bicalcarata Lath., Index Ornitholog., t. II, p. 643 (1790). Perdix Adansonii ïemm., Hist. nat. Pigeons et Gallinacés, t. III, p. 305(1815); Less., Traité d'OrnithoL, p. 504, n° 4 (1831). CJiaetopus Adansonii Sws., Classif. ofBirds, t. II, p. 344 (1837). Chaetopus ( Didijmacis) bicalcaratus Bp.,Gonipt. rend. Ac. Se, t. XLII, p. 882 (1856). Francolinus bicalcaratus G. R. Gray, List Spec. Brit. Mus., part III, p. 33 (1844); G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 505, n» 8 (1849); Hartl., Syst. Ornithol. W.-Af'r., p. 201 (1857) ; Boucard, Cat. Avium, p. 19, n° 478 (1876). Francolinus (Chaetopus) bicalcaratus G. R. Gray, lland-list, part II, p. 265, n° 9655 (1870). Chez cette espèce ({ui est très connue sous la désignation de « Francolin d'Adanson », le mâle adulte a le front noirâtre elles plumes sort bordées à leur extrémité de brun. Dessus de la tête d'un brun marron qui devient roussàtre sur l'occiput. Sur le cou, les plumes sont rousses avec une tache noire vers leur extrémité, mais les (1) Journal fur OrniUiologie, 1882, p. 19u. — Ibid., I880, p. 39, pour les mœurs de cet Oiseau, la note (rubricollis) du même auteur. 330 F. DE SCHAECK bords sont roussàtres. Sur le dos, la tige des plumes est d'un brun pâle, le milieu est brun noirâtre avec une marque étroite de couleur jaunâtre, en forme de flèche, qui entoure la baguette; les bords des plumes, d'un blanc fauve, sont parfois ornés d'un liseré brunâtre sur la barbe externe. Le bas du dos est brun noir entièrement chiné de brun clair. Le croupion et les sus-caudales sont variés de points et de traits minces, irréguliers, bruns pâles. Rémiges d'un brun- grisâtre traversées dans leur longueur par de larges traits d'un blanc rosé et marquées de la même couleur sur la barbe externe. Rectrices brunes sillonnées de bandes transversales, irrégulières, d'un brun rose. — A la tête, on voit un sourcil blanc qui s'étend du bec jusqu'à la nuque et il est surmonté par un trait noir qui longe le front. Lorums blancs. Joues blanches, le milieu de chaque plume étant noir. Auriculaires d'un brun roussàtre. Côtés du cou avec de petites plumes rousses marquées d'une tache arrondie et noire et entourée de blanc au bout des plumes. Aux parties infé- rieures, le menton et la gorge d'un blanc assez pur. Depuis la base du bec au-dessous des oreilles, jusqu'en bas de la gorge, les plumes blanches sont marquées d'un trait noir sur la tige. Les plumes du bas du cou, de la poitrine et du ventre sont bordées sur leurs côtés de roux Chamois. L'intérieur est jaune pâle et des traits d'un brun sombre, sagittiformes, au milieu desquels on voit une ou deux taches d'un jaune pâle, suivant la tige des plumes. La couleur rousse disparait aux sous-caudales où le blanc devient brunâtre. Je n'ai pas remarqué de différence sensible dans la livrée du mâle et de la femelle. 11 paraîtrait pourtant, suivant M. Hartlaub, que celle-ci a une coloration plus pâle. Le tarse possède toujours deux ergots chez le mâle. Le bec est brun clair et les pattes sont bruues. Les exemplaires du Muséum de Paris m'ont fourni comme dimen- sions : cf adulte : aile 0™200 ; queue 0^095; tarse 0°i070 ; bec 0"030. $ adulte : aile 0^180; queue On^OTO; tarse 0^063; bec O^^OiG. Les spécimens que j'ai eus entre les mains étaient originaires du Sénégal. F. bicakaratus habite le Nord-Ouest de l'Afrique, mais surtout les régions côtières occidentales qui s'étendent au Sud jusqu'au Came- roun, environ le 5" de lat., N. On a rencontré cette espèce dans le Maroc (Reid) {\) où elle est abondante près de Mogador, et M. Olcèse reçut six exemplaires (1) Journal fur Ornilhologie, ISHiJ, pp. 241, 2ol. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 337 vivants de Casabianca. Au Sénégal, on l'a signalée sur le bord de la Gambie (^Hartlaub) (1), sur la côte à Rufisque (Bouvier) (2), puis à Albreda, Sedhiou, même à Bathurst, sur l'île de Sainte-Marie et dans différentes localités de la région Sénégambienne (Roche- brune) (3). Nous savons que la collection d'Oiseaux du duc de Wûrttemberg possédait un spécimen originaire de Libéria (Hartlaub) (4j. On l'a reconnu d'ailleurs dans une grande partie de la Guinée Septen- trionale où il est assez abondant autour d'Acra et sur la Côte-de- rOr (Sharpe (5), Shelley (G), Ussber) (7). F. bicalcaratus habite en outre toute la région du Niger, on l'a noté à Schonga (Schelley) (8), près d'Ida (Thoms) (9) et de Loko (Hartert) (10) et il se voit encore dans l'Etat de Bénin. Mais cette contrée forme assurément sa limite de dispersion du côté Sud. Le cri se rapproche de celui de la Pintade. Suivant M. Hartert, il se nourrit de préférence de VArachis hypogea. Les indigènes delà région du Niger l'appellent « Morua. » Dans les magasins du Muséum de Paris, j'ai pu examiner deux œufs de F. bicalcaratus. Ces exemplaires portent la mention « Afrique occidentale. » Ils sont de couleur uniforme, d'un gris ver- dàtre, et légèrement lavés de brun, et ils mesurent sur leurs axes 53T38 millimètres. On conserve souvent cette espèce en captivité. M. Ed. le Prieur écrivait (11) : « Je possède dans ma collection une paire de Francolins d'Adanson {F. bicalcaratus) que je me suis procuré au Jardin d'Acclimatation, il y a un an environ. Quelque temps après leur arrivée chez moi, la 9 me donna quatre œufs qui, mis sous une Poule, se trouvèrent clairs, etc.. » Pour résumer ici ses obser- vations, M. le Prieur rentra au mois d'octobre ses Francolins qu'il hiverna en compagnie de Leucosarcia picata et de Chamœpccia passerina. Au mois de mai, la $ pondit sept œufs ; tous furent (1) Journal fur Ornithologie, 1854, p. 209. (2) Catal. géographique de l'expéd. Marche et Compiègne, p. 33. (3) An. de la Société Linnéenne de Bordeaux, VIII, 1884, p. 357. (4) Syst. Ornithologie W.-Àfr., p. 201. (5) Ibis, 1872, p. 73. (6) Ibis, 1872, p. 290. (7) Ibis, 1874, p. 72. (8) Ibis, 1883, pp. 518 et 560. (9) Journal fur Ornithologie, 1854, p. 209. (10) Ibid., 1886, p. 602. (11) Bulletin de la Société d'Acclimatation, 1866, p. 518. IV. — 22 338 F. DE SCHAECK clairs. Mais la 9 couvait en outre quatre autres œufs dans un panier à Tourterelles, a Le jour de l'éclosion arriva, nous dit cet observateur, et je vis avec plaisir qu'aucun des œufs n'avait été clair. La mère conduisait ses quatres jeunes avec beaucoup de soin et de vigilance, ne craignant même pas de se jeter sur moi, lorsque j'allais lui porter à manger. Dans la volière, elle les défend cou- rageusement contre tout ce qu'elle suppose pouvoir leur nuire. » D'ailleurs, le Jardin de la Société nationale d'Acclimatation garde actuellement une paire de ces Oiseaux, et nous savons que le Jardin de la Société Zoologique de Londres en a reçu et conservé plu- sieurs exemplaires (1). 19. Francolinus Levaillanti Temminck. Perdix Le Vaillantii Cuv. et Grifï., A7iim. Kingilom, Aves, t. III^ p. 49 (1829). Perdix Le Vaillantii (Temm.) Less., Traité d'OrnithoL, p. 506, n^ 24 (1831). Chaetopus Vaillantii Sw s., Classif. of'Birds, t. II, p. 344 (1837). Perdix Vaillantii Temm, etLaug., Planches color., ill (1838). Francolinus Levaillantii G. R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part III. p. 33 (1844) ; G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 505, n« 10 (1849); A. Sm., Illustrât. S.-Afr. Zool., Aves, t. II, pi. 85 $ (1849); Layard, Birds Soutli-Africa, p. 270 (1867); Boucard, Cat. Avium, p. 19, n» 479 (1876) ; Lay. et Sbarpe, Birds South-Africa, p. 596; n" 574 (1884). Scleroptila Levaillantii Blytli, Cat. Birds Mus. As. Soc., p. 250, n" 1490 (1849). Chaetopus (Scleroptera) Levaillantii Bp. Gompt. rend. Ac. Se, t. XLII, 1856, p. 882. Francolinus (Scleroptera) Levaillantii G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 265, n« 9636 (1870). Le plumage de l'adulte se distingue par le brun qui forme une calotte sur le dessus de la tête. Le manteau est entièrement varié de grandes taches rousses grises et brunes marqué de zigzags noirs irréguliers. Les plumes des joues et des auriculaires sont d'un roux vif. Les sourcils formés de plumes blanches et noires attei- gnent la région de la nuque. Un second bandeau de même cou- leur cerne la gorge qui est blanche. Aux parties inférieures, \e haut (1) List of Verlebr. Aniin. of zool. Gard, of tlie zool. Soc. of London, 1879, p. 400, no 1040. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 339 du COU est blanc, marbré de bandes noires qui constituent une sorte de hausse-col dont les cotés remontent jusqu'à la région des oreilles. La poitrine, le ventre et les sous-caudales, d'un brun cendré, portent des stries blanches sur les tiges des plumes, et l'on voit des zigzags brunâtres qui se dessinent sur les barbes externes et quelques grandes taches noires qui sont marquées sur les barbes internes. Cet Oiseau a l'iris de couleur aurore ; le bec noir est jau- nâtre à la base des mandibules. Le mâle seul porte l'ergot. Chez la femelle, \qs, couleurs sont moins vives et ses dimensions sont infé- rieures. Il mesure : cT adulte : aile 0'û183; queue 0^062; tarse 0^^036; bec 0^033. ? 9 aile 0'^163; queue 0-^060; tarse O-^OSl ; bec 0^033. Le premier de ces exemplaires est le type de la planche de Tem- minck, recueilli par Delalande. Le second spécimen est originaire de l'Afrique Australe (Gb. Bonaparte). F. Lecaillanti est confiné dans l'Afrique Méridionale, au Trans- vaal, en Cafrerie et au Cap. On l'a observé dans le Transvaal (Layard) (1), aux environsde Lydenburg (Ayres) (2), en Cafrerie, près de Natal (Gurney) (3) et dans presque toute la colonie du Cap, soit aux environs de Kingwilliamslown, à East-London, Port-Elisabeth (Rickard), Riversdale (Atmore) sur la côte, de môme à Grootvaders- bosch (Layard) (4), enfin près de la rivière Gouritz, à Korhaan, Blanco (Atmore) et dans plusieurs autres localités (Layard et Sharpe) (5). Il s'étend dans le pays des Koranas, situé au Nord du fleuve Orange. MM. Layard et Sharpe nous renseignent sur les mœurs du Francolin de Levaillant. « Ce bel Oiseau est très localisé dans les districts occidentaux où il fréquente les endroits isolés, géné- ralement les vallées resserrées dans les hautes chaînes de mon- tagnes, parcourues par quelques torrents. Dans le « Palmiet » qui encombre les marais formés par les eaux débordées, on ren- contre cet Oiseau qui se blottit dans les touffes épaisses d'her- bes et de Joncs. Nous avons souvent, de notre premier coup de fusil, tué un de ces Francolins, et, du second, une Bécassine. Ils se tiennent couchés à terre, et, dans mainte occasion, nous avons pour ainsi dire écarté l'herbe sous le museau du Pointer pour per- (1) Ibis, 1871, p. 261. (2) Ibis, 187G, p. 433. (3) Ibis, 1864, p. 334 ; 1863, p. 274. (4) Ibis, 1869, p. 375. (p) Op. cit., p. 396. 340 F. DE SCHAECK mettre aux Oiseaux de s'envoler... Par un temps sec, ils restent tellement enfouis dans le « Pdlmiet », qu'il est impossible de les faire lever. Nous savons que dans les districts orientaux, ils affectionnent les pentes des collines et ne fréquentent pas les marais. C'est ainsi le cas à Grootvadersboscli, avec la différence que les localités où ils vivent sont toujours couvertes de longues herbes et de Joncs, ce qui indiquerait qu'elles sont plus humides que la contrée environnante; ces endroits sont probablement des marécages dans la saison pluvieuse. » M. Layard a recueilli des œufs de ce Francoliu. Ils sont de couleur rougeâtre et mesurent : 1^ millimètres. Suivant Gurney, la chair du F. Levaillanti est estimée. 20. Francolinus gariepensis a. Smith. Francolinus gariepensis G. R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part III, p. 33 (1844) ; G. R. Gray, Gênera of Birds, t. 111, p. 505 (1849); A. Sm., Illustrât. S.-Afr. ZooL, Aces, t. 11, pi. 83 cT et pi. 84 9 (1849); Layard, Birds South-Àfrica, p. 272 (1867); Finsch et Hartl., Deck. Reisen Ost.-Afric., t. IV, p. 582 (1870) ; Barboza du Bocage, Jorn. Ac. Se. Lisboa, n» XII, 1871, p. 376; Boucard, Cat. Aviuui, p. 19, n» 480 (1876); Barboza du.Boca'^ejOrnith. d'Angola, p. 404 (1877-81); Lay. et Sharpe, Birds South-Africa, p. 599, n" 576 (1884). Chaetopus (Scleroptera) gariepensis Bp., Compt. rend. Ac. Se, t.XLII, 1856, p. 882. Francolinus [Scleroptera] gariepensis G. R. Gray, Hand-Ust, part II, p. 265, n° 9657 (187(3). CeFrancolin est voisin du précédent; il peut être décrit de la façon suivante : Le nulle à l'état adulte a le front, le dessus de la tète et du cou d'un brun rougeâtre elles plumes sont bordées par du roux orangé. Deux bandes d'un noir brunâtre maculé de blanc, marquent les côtés du cou, le bandeau supérieur s'arrètant à l'occiput. Le plu- mage du dos est d'un brun orangé varié de gris. Siw les parties infé- rieures le menton et le haut de la gorge sont blancs. Un rouge orangé pâle teinté de gris envahit la poitrine où les plumes sont marquées de bandelettes transversales d'un noir brunâtre. La région abdomi- nale et les couvertures inférieures de la queue d'un jaune orangé, portent des stries plus sombres de couleur rougeâtre. Iris brun MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 341 rouge. Le bec d'un rouge brunâtre est jaune à sa base. Les pattes sont d'un jaune orangé. J'ai relevé sur un spécimen, rapporté du Cap par Jules Verreaux, les dimensions qui suivent : cf adulte : aile Ot^^lTO; queue 0^073; tarse 0^038; bec 0^025. Le Sud de l'Afrique, de Zanzibar au Cap à l'Est et du Cap à l'An- gola du côté Ouest, forme la patrie de F. gariepensis. Signalé dans l'intérieur près de Kinn, Kâmba (BOhm) (1), ce Francolin a été noté récemment près de Zanzibar (Fischer, Rei- chenow) (2), mais Fornasini l'avait déjà recueilli dans le Mozam- bique Méridional, en particulier près de Inhambane (Hartlaub) (3). On l'a trouvé au Transvaal, près des fleuves Orange et Limpopo et à Potchefstroom (Ayres) (4) ; enfin, dans la colonie du Cap, sur les bords du Vaal et du Caledon. Ce fut près des sources de ces cours d'eau que Smith le découvrit. A l'Ouest, Andersson l'a observé sur les plus hauts plateaux du pays des Damaras et des Grands-Namaquas et M. d'Anchieta le vit dans le Benguela, près de Caconda. On le reconnut encore dans l'Angola (Monteiro) fS) et cet auteur prétend que F. gariepensis y est très abondant, mais M. Barboza du Bocage a de la peine à l'admettre. Il est probable que, dans ce pays, il recherche de préférence les localités élevées. Dans le Mossàmedes, on le rencontra à Kapangombe (Bocage) (6), situé sur la côte. A propos des habitudes de F. gariepensis, M. Andersson rap- porte (7) qu'il fréquente généralement les pentes d'herbes cou- vertes de buissons clairsemés. Il se nourrit de bulbes, d'herbes, de baies et de graines. M. Andersson l'a rencontré dans le Damara, ordinairement par compagnies de six à huit individus. Suivant M. Ayres « ces Oiseaux nichent dans l'herbe épaisse, aux en- droits secs mais peu éloignés de l'eau. Les œufs sont courts et entièrement tachetés de brun sombre sur un fond basané, ils mesurent comme diamètres : ^ millimètres. Cet observateur ajoute qu'il a trouvé, le 7 septembre, un nid qui renfermait trois œufs déjà un peu couvés. Ce nid était placé dans une légère excavation du sol, au milieu de hautes herbes sèches, et il était doublé à (1) Journal fiir Ornithologie, 1882, p. 195. (2) Ibid., 1880, p. 140; 1885, p. 120. (3) Decken's Reisen, p. .584. (4) Ibis, 1873, p. 282 ; Ibis, 188G, p. 202 ; Ibis, 1882, p. 361 . (5) Proceedings of tho zoological Society of London, 1865, p. 91. (6) Journal fiir Ornithologie, 1876, p. 305. (7) Layard and Sharpe, op. cit., p. 599. 342 F. DE SCHAECK l'intérieur d'herbes fines à moitié pourries et mêlées de quelques plumes. 21. Francolinus jugularis Bùttikofer. Francolinus jugularis Bùttikofer, Notes from the Leyden Muséum, t. XI, 1889, p. 76, pi. 4. M. J. Biittikofer a décrit sous ce nom une espèce qui est voisine delà précédente mais qui s'en distingue aisément par le dessus du manteau d'une teinte plus grise, et par les raies transversales moins marquées et plus étroites, sous forme de veines. Mais ce Fran- coliu se reconnaît surtout à la couleur noire qui envahit la poitrine et sur cette partie, chaque plume possède une tache blanche subter- minale, cordiforme et mouchetée de blanc. F. jugularis peut être décrit de la manière suivante : Le mâle adulte a toutes les parties supérieures d'un gris brun. Les plumes du dessus de la tête et de l'occiput ont des milieux noi- râtres. Le dos et les couvertures alaires sont marquées de taches irrégulières d'un brun foncé et comme veinées de couleur cuir. Couvertures inférieures et grandes couvertures alaires teintées de rouge vineux. Bémiges d'un brun terreux. Les quatre rectrices externes de la même couleur, uniforme, mais les pennes internes de la queue et les sus-caudales marquées de la même façon que le dos. — Sur la tête, deux traits formés de plumes blanches et noires; l'une passe par l'œil et s'étend jusqu'aux côtés de l'occiput; l'autre part de la base du bec et cerne le menton et la gorge d'un blanc pur. Ces deux bandes bordent la région auriculaire et les côtés du cou pour se terminer en une large tache noire jugulaire et sur cette région, chaque plume est traversée à sa base par un trait blanc et, vers son extrémité, par une large tache cordiforme de la même couleur. Aux parties inférieures, la poitrine et le ventre sont blancs, avec des teintes brunâtres et de grandes marques noires ressortant sur la poitrine. La plupart des plumes des flancs sont d'un brun rouge sur le tissu interne, et elles ont des barres grisâtres sur le tissu externe; au milieu une large raie lancéolée blanche. Le ventre et les sous-caudales sont légèrement rayés de bniu gris. Plumes des cuisses teintées de l'ouge vineux uiiifoniu". Iris brun lougeàtre. Bec gris brun. Les pattes soni jaunes. La /e?»e//en'a [jasd'ergol sur le tarse; sa livrée ne diffère pas de celle du mâle. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 343 Mesures.— ^ adulte: aile 0^154; queue 0^068; tarse 0^033; bec 0^030. 9 adulte : aile 0^152; queue 0™06o; tarse 0^035; bec 0'"028. F.jugularis habite le Sud-Ouest de l'Afrique. M. J. Bûttikofer eu reçut une paire originaire de Gambos (février). 22. Francolinus capensis Gmelin. Tetrao capensis Gm., Lin. Syst. Natiir.,Àves, t. II. p. 739, n° 37 (1788); Lath., Ind. OrnithoL, t. II, p. 643 (1790). Cape Partridge Lath., Synon. t. IV, p. 736, n° 1 (1790). Perdix clamator Temin., Hist. nat. Pigeons et Gallin., t. III, p. 298 (1813); Cuv. et Griiï., Animal Kingdom., Aves, t. III, p. 48 (1829). Francolinus clamosus Less., Traité d'OrnithoL, p. 304, n° 1, pi. 87, fig. 2(1831). Francolinus capensis Steph. in Shaw, Gêner. Zoology, Aves, t. XI, p. 333 (1819) ; G. R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part III, p. 34 (1844); G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 303. n" 17 (1849); Boucard, Cat. Avium, p. 19, n" 300 (1876). Clamator capensis Blyth, Cat. Birds Mus. As. Soc, p. 230, n" 1493 (1849). Chaetopus (Clamator) capensis Bp., Compt. rend. Acad, Se, t. XLII, 1836, p. 882. Francolinus (Clamator) capensis G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 266, no 9078 (1870). Francolinus clamator Layard, Birds South-Africa, p. 268 (1867) ; Lay. et Sharpe, Birds South-Africa, p. 391, n° 369 (1873-84). Caractères : Le mâle adulte est d'une couleur générale gris brunâtre, avec des taches et des traits gris de formes irrégulières. Le vertex et la nuque sont d'un brun uniforme. Les plumes du dessus du manteau sont brunes et variées de zigzags blancs, sous forme de fines raies qui suivent le contour de la plume. Ces dessins deviennent rous- sàtres sur les rémiges secondaires et sur les rectrices. Rémiges pri- maires d'un gris brun clair. Le plumage des joues, et du haut du cou est bordé de blanchâtre. Sur les parties inférieures, la gorge est blanche, variée de brun, cette dernière couleur n'occupant que l'origine des plumes. Un large plastron d'un brun noirâtre orne la poitrine dont chaque plume est marquée d'une bande longitudinale blanche, qui suit la direction de la baguette. Iris brun, pattes jau- nâtres. La femelle ne diffère que par ses dimensions qui sont un peu 344 F. DE SCHAECK inférieures. — J'ai relevé, sur des spécimens rapportés du Cap par Delalande, les mesures qui suivent : cf adulte : aile 0^250; queue 0"^095; tarse Oi^Oea; bec 0^029. $ adulte : aile 0^210; queue O'nOOO; tarse 0^055; bec 0^025. Chez le jpiine en duvet, le dessus de la tête et l'occiput sont d'un brun marron bordé latéralement de noirâtre. Le dos est d'un gris brunâtre, plus foncé dans la région du cou et des couvertures alaires. Sur le dos, une marge double longitudinale et noirâtre. Une large raie d'un brun clair s'étend au-dessus des yeux et un trait d'un noir brunâtre se rend depuis les yeux jusque sur les côtés du cou. Les parties inférieures d'un gris brunâtre à la poitrine sont d'un cendré plus uniforme sur la région de l'abdomen. La patrie de cette espèce est la colonie du Cap. Delalande a recueilli dans cette région de nombreux spécimens qui figurent aujourd'hui dans les galeries du Muséum de Paris. On la rencontre surtout vers les districts maritimes, près de la côte, à l'Ouest, à la baie de Sainte-Hélène (Melliss) (1), comme vers le Sud (Shelley) (2) et dans l'intérieur de la vallée de Zoetendal, et sur l'île de Robben (Layard et Sharpe) (3) où elle y a été importée il y a quelques années. Dans l'intéressant ouvrage sur les Oiseaux du Sud de l'Afrique, M. Layard nous fournit les données suivantes concernant les mœurs du Francolin criard. » Le Faisan, dit cet auteur, est répandu dans tous les districts maritimes de la colonie. Il préfère les endroits couverts de buissons dans le voisinage des cours d'eau, mais on l'y chasse avec une certaine difficulté, car il a l'habitude de se remiser sur les branches, hors de la portée des Chiens. Il s'échappe toujours à la course plutôt qu'au vol; sur l'île de Robben, il est arrivé que des compagnies entières se sont laissées poursuivre pen- dant plus d'une lieue sans vouloir prendre leur essor. Dans ces circonstances, elles se dirigent vers les rochers de la grève et sans s'inquiéter des brisants, elles courent aux extrémités les plus éloi- gnées. Comme les autres Francolins du Cap, ceux-ci prennent leur nourriture le matin et le soir; elle consiste en bulbes, grains et Insectes. Ils établissent leur nid sous un buisson et pondent de huit à quatorze œufs d'un brun verdâtre, rarement tachetés. Ces œufs mesurent 3^ millimètres. L'espèce est bruyante dans ses allures et son cri aigu s'entend à une très grande distance. » (1) Ibis, 1871, p. 367. (2) Ibis, 1875, pp. 61, 85. (3) Op. cit., p. 591. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 345 On a essayé d'importer le F. capensis dans des pays étrangers à son habitat. M. Picliot nous en cite un exemple dans une note (1) d'après un rapport de M. Layard. Le savant G. R. Gray avait envoyé quatre couples à la Nouvelle-Zélande, a ils supportèrent à merveille le froid violent qui sévit pendant la traversée, et deux mois après avoir été mis en liberté sur le domaine d'Auckland, trois couples avaient déjà pondu. Si l'on ne put découvrir le nid de la quatrième paire, c'est qu'elle avait mis sans doute plus de soin à cacher son trésor. On en a lâché aussi quelques-uns en Australie, où ils seront, suivant MM. Layard et Sharpe, bientôt acclimatés. Les Jardins Zoologiques conservent souvent ce Francolin ; j'en ai vu une paire au Jardin d'Acclimatation du Bois de Boulogne, et le Jardin de la Société de Londres (2) en reçut à plusieurs reprises quelques-uns. D'après Temminck, un colon du Cap de Bonne-Espérance, qui faisait propager ces Oiseaux en domesti- cité, est même parvenu à en obtenir des métis par l'accouplement avec des Poules vulgaires; ces bâtards ont toujours été inféconds. Mais cette espèce est très sujette, en cage, paraît-il, à une maladie étrange, qui se manifeste par une sorte d'ophthalmie. Les yeux enflent beaucoup; elle devient complètement aveugle, si le mal ne lui coûte pas la vie. 23. Francolinus natalensis A. Smith. Francolinus Lechoho A. Sm. ] ç< xf • rt t <9 ■ Francolinus natalensis k. Sm. j ' ' ^ " . ^ ^ ., , part. II, p. 48 (1833); G. R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part III, p. 34 (1844); A. Sm., Illustrât. South-Afric. ZooL, Avcs, t. II, pi. 13 cf (1849) ; G. R. Gray, Gênera ofBirds, t. III, p. 505, n° 15 (1849); Layard, Birds South-Africa, p. 273 (1867); Boucard, Cat. Avium, p. 19, n° 501 (1876); Lay. et Sharpe, Birds South-Africa, p. 592, n" 570 (1875-1884). Chaetopus (Clamator) natalensis Bp., Compt. rend. Acad. Se, t. XLII, 1856, pp. 882, 953. Francolinus (Clamator) natalensis G. R. Gray, Hand-list, part II, ]>. 266, n" 2679 (1870). La diagnose de cette espèce peut être exposée de la façon sui- vante : (1) Bulletin de la Société nationale d'Acclimatation, 18G4, p. 487. (2) List of Vertebr. Animal of zool. Garden of tlie zool. Soc. of London, 1879, p. 401, n" 1049. 346 F. DE SCHAECK Chez Vadulte (les sexes nte diffèrent pas quant à leur livrée) le front est varié de noir et de blanc. Le dessus de l'a tête, le dos, les couvertures alaires et les rectrices sont d'un brun clair fineuient bigarré de noir brunâtre et de blanc fauve; les scapulaires sont tachetées de la môme couleur. Rémiges brunes, mouchetées de fauve sur leurs barbes externes. Les côtés de la tête blancs ont des traits brunâtres sur le milieu des plumes, et les sourcils sont variés de noir et de blanc. Aux parties inférieures, le menton est blanc, tacheté de brun, et une coloration blanche et noire envahit la gorge, la poitrine et le haut du ventre. Le bas de l'abdomen, les flancs et les sous-caudales sont variées de noir, de fauve et do brun clair. Iris brun. Le bec est rougeàtre. Les pattes et les ongles sont d'un jaune rougeàtre. J'ai mesuré plusieurs exemplaires de F. natalemis qui se trou- vent au Muséum de Paris — ces Oiseaux ont été recueillis à Natal, par Jules Verreaux et par Delegorgue — et j'ai obtenu pour dimen- sions : cT adulte : aile 0°il90; queue 0°ï095; tarse 0in045; bec 0^027. $ adulte : aile O^^ISS; queue 0^090; tarse 0^038; bec 0°i024. jeune : aile 0^155; queue 0^085; tarse 0°i029; bec 0^018. F. yiatalensis habite le Sud-Est de l'Afrique, les pays de Natal, du Transvaal et de Matebelé. Ce fut près de Port-Natal que Sir A. Smith a découvert ce Francolin que l'on rencontre d'ailleurs dans toute la colonie et au Transvaal (Gurney) (1) où on a signalé cet Oiseau à Rustenburg(Barratt,Ayres),(2),prèsdes fleuves Limpopo (Ayres) (3) et Makalipsi (Oates) (4). Il s'étend dans la contrée de Matebelé (Buckley) (5), et M. Arnot l'a noté dans la région des Mahuras (Layard) (6). — Chez les Betchuanas, suivant le D^ Exton, on le désigne sous le nom de Môsogo et de Lisugo lorsqu'ils sont en nombre. Au sujet de ses mœurs, M. Ayres écrivait de la colonie de Natal : « Ces Oiseaux vivent dans les sous-bois épais qui bordent la côte. Leur nourrilui-e se compose de graines et d'Insectes. Leur cri ressemble beaucoup à celui de la Poule d Afrique (« Guinea- fon-l ))). Ils courent très vite et sont sauvages et dilficiles à atteindre. Pendant la nuit, ils perchent dans les arbres et s'y rendront immé- (1) Ibis, ISfiO, p. 214 ; Ibis, ISliS, p. 407. (2) Ibis, 1870, p. 209; Ibis, ISSO, p. MO. (3) Ibis, 1880, p. 2!)2. (4) Layard and Sbar|)c, op. cil. (5) Ibis, 1874, p. 387. (6) Ibis, 1869, p. 375. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 347 diatement s'ils sont poursuivis par les Chiens ou surpris de toute autre manière; autrement ils vont à la course. » Les œufs de F. natalensis sont d'un brun pâle immaculé et mesurent : ^ milli- mètres. 24. Francolinus Shelleyi Og. Grant. FrancoUnus ShelJeyi Og. Grant, Ibis, 1890, p. 348, pi. 10. Dans sa note sur ce Francolin récemment découvert, M. Ogilvie Grant s'exprime de la manière suivante : « Cette espèce se distingue facilement de F. (jariepennis et de F. jugularis, en ce qu'elle a le milieu de la partie inférieure de la poitrine et l'abdomen blancs et ces régions sont marquées irrégu- lièrement et transversalement par des barres noires assez larges. Cela forme un contraste prononcé avec le haut de la poitrine où les plumes sont d'un roux noisette, et une partie de leurs tissus internes de couleur cuir est marquée et barrée de noir. Pour le reste de son plumage, F. Shelleyi ressemble à F. gariepensis par les barres transversales de couleur cuir pâle qui se voient sur les plumes du manteau, ces marques sont claires et distinctes chez les Oiseaux adultes, et par les larges bandes longitudinales de couleur noisette qui se remarquent sur les plumes des flancs des deux côtés de leurs tiges. Il en diffère de cette espèce (gariepensis) et ressemble plutôt à F. jugularis par la tache de plumes blanches bordées de noir, qui se dessine sur le haut de sa poitrine. Sur les dépouilles de cet Oiseau, les pattes sont jaunes ; le bec est d'un brun foncé, il devient jaunâtre à la base de la mandibule inférieure.» Dimensions de l'adulte : aile O-^IGS ; queue 0^058 ; tarse 0-034. L'habitat de F. Shelleyi est l'Afrique Méridionale : colonie de Natal, pays de Souazi et royaume de Matebelé. 25. Francolinus elgonensis Og. Grant. Francolinus elgonensis Og. Grant, Ibis, 1891, p. 126. Ce Francolin, qui a été décrit par le même auteur, est assez voisin de F. Shelleyi. $ adulte. — 11 diffère cependant par le dessus de la tête qui est noir, chaque plume étant bordée de roux. Les plumes de la nuque, de couleur marron, sont ornées à leurs extrémités d'une tache noire arrondie. Le reste du manteau est d'un beau noir, les plumes sont bordées et rayées de brun et de gris, et elles portent des flèches étroites de couleur brun cuir. Rémiges primaires et tissus 348 F. DE SCHAECK internes des secondaires d'un brun marron ardent, avec des raies et des bigarures noires aux extrémités ; les tissus extérieurs des secondaires bruns foncés et marqués de barres étroites de couleur brun cuir. — Sourcils bruns. Côtés du cou d'un roux marron, avec des tacbes noires à l'extrémité des plumes. Aux pnrtips inférienres, les plumes de la gorge et de la poitrine, de couleur marron, portent une barre noire ondulée subterminale sur les tissus extérieurs et de couleur cuir rayé de noir sur les tissus intérieurs. Le ventre, les flancs et les sous-caudales sont noirs avec des raies et des bords de couleur brun cuir mêlé de roux. Suivant M. Jackson, qui a recuelli le premier spécimen, l'iris est brun. Bec de couleur corne foncée, plus pâle à la base de la mandi- bule inférieure. Pattes d'un blanc jaunâtre. — Nous ne connaissons pas le mâle de ce Francolin. Dimensions : 9 adulte : aile O^ieS; queue 0^080; tarse 0-038. Cette espèce paraît habiter l'Est de l'Afrique Equatoriale. F. elgonensis a été trouvé par M. Jackson, sur le Mont-Elgon, dans l'Afrique Orientale, au mois de février, à l'altitude de 3600 mètres. Ce Francolin était en compagnie de trois individus de la même espèce. Il a été probablement déjà rencontré au-dessus de Mau, dans la même région, à 3000 mètres d'élévation. 26. Francolinus griseo-striatus Og. Grant. Francolinus griseo-striatus Og. Grant, Ibis, 1890, p. 349, pi. 10. Cette espèce possède les caractères suivants : Adulte. — Le vertex est d'un brun gris. Le dessus du cou et le haut du dos de couleur noisette; les plumes ont des milieux plus sombres et elles sont bordées de chaque côté par une raie noire et gris de perle. Couvertures alaires, croupion et sus-caudales d'un brun gris finement strié de noir. Rémiges primaires et secondaires d'un roux noisette, plus pâle sur les tissus extérieurs, avec des stries noires irrégulières. Rectrices de couleur roux noisette et striées transversalement de noir; les plumes latérales sont moins marquées et de couleur pale. A la tête, les lorums. les sourcils et les joues sont d'un blanc rnugeàtre, en arrière de l'œil on voit une tache à peu près blanche. Aux parties inférieures, le menton et la gorge sont blancs. Le dessous du cou et le haut de la poi- trine ont des plumes d'un roux noisette et des bords blancs. Sub- alaires gris d'argent avec des stries noirâtres. Le bas de la poitrine, MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 349 le ventre, les flancs et les sous-caudales sont variés de larges raies rousses légèrement striées de noir, La mandibule supérieure du bec est d'un brun foncé, un peu jaunâtre à l'extrémité; l'inférieure jaune est noirâtre à son bout. Les pattes sont d'un jaune vif; ergots bruns foncés. L'auteur a relevé sur celte espèce les dimen- sions qui suivent : Adulte : aileOn^L^S; queue Oi^OSO; tarse 0^038. D'après M. Ogilvie Grant, l'habitat de F. (jriseo-striatus est le fleuve Congo. 27. Francolinus Coqui A. Smith, PerdixCoquiA. Sm,, Report Centr.-Afr. Exped., Journ. R, Geog. Soc, t, VI, 1836, p. 394, Francolinus subtorquatus A. Sm,, Illustrât. South-Afr. ZooL, Aves, t, II, pi. 13 cT (1849); G, R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part III, p. 35 (1844); G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 305, n« 19 (1849); Layard, Birds South- Africa, p. 273 (1867); Lay, et Sharpe, Birds South-Africa, p, 600, n» 577 (1875-84); Bou- card, Cat. Avium, p. 19, n° 481 (1876). Chaetopus (Scleroptera) subtorquatus Bp., Compt, rend. Acad. Se, 1856, t, XLII, p. 882. Francolinus (Scleroptera) subtorquata G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 265, n'' 9658 (1870), Francolinus scinitorquatus Ayres, Ibis, 1880, p. 110. Francolinus Stuhlinauni Rchw., Journ. fur Ornithol., 1889, p. 270 ; Ibid., pp, 264, 330; Rchw., Abhandl. d. naturwiss. Ver. zu Bremen, 1891, p. 92. Si la désignation de subtorquatus a été souvent employée pour dénommer cette espèce, le nom de F. Coqui qui lui est antérieur est cependant préférable. Deux exemplaires du F. Cogw/ qui font partie des collections du Muséum de Paris, la dépouille de l'un d'eux n'a pas d'état-civil et l'autre, en peau, provient de l'Afrique iMéridionale (coUect. du prince Ch. Bonaparte, 1858). Ils m'ont donné la des- cription suivante : La femelle adulte a le front brunâtre, le vertex grisâtre et rou- geàtre, et chaque plume, plus foncée au milieu, a des extrémités grises, avec un peu de roux à la base. La nuque est d'un roux mêlé de blanchâtre. Tout le dessus du cou, du dos, des couvertures alaires et du croupion estbrunàtre; chaque plume a un filet jaunâtre, lancéolé, des marges transversales régulières d'un brun Chamois, et des bords grisâtres, surtout au bout. Les couvertures alaires 350 F. DE SCHAECK d'un gris clair, chiné de brun sombre et paie disposé en petites marges. Rémiges grises un peu brunâtres sur leur barbes externes. Sus-caudales d'un brun traversé de jaunâtre, et sur les rectrices ces marques se succèdent, d'un brun rougeâtre au noirâtre, avec des extrémités claires. A la tète, les lorums d'un blanc assez pur s'éten- dant jusqu'aux oreilles; joues d'un brun fauve et l'on voit une étroite raie superciliaire noire surmontée d'une ligne d'un blanc roussâtre pâle. Aux parties inférieures, la gorge est d'un blanc jau- nâtre et elle est entourée au bas d'un étroit collier noir. Le dessous du cou est d'un gris roussâtre légèrement rosé, les plumes sont tachetées à leurs extrémités et finement traversées de brunâtre. Une couleur jaunâtre largement marginée de brun sombre envahit la poitrine, l'abdomen et les flancs jusqu'aux sous-caudales. Chez cet Oiseau, le bec est de couleur brun corne ; la mandibule inférieure est jaunâtre à sa base et en-dessous. Iris brun-jaunâtre. Les pattes sont jaunes. Dimensions : 9 adulte : long, tôt., 0°i240 ; aile 0"429 ; queue 0^050; tarse O-^OSO; becO^^OlG. F. Coqui est dispersé dans l'Afrique Méridionale et une partie de la région orientale. Il habite au Sud la colonie de Natal (Gurney) (1), le Trans- vaal : Rusteuburg, rivière Lehtaba (Ayresj (2), rivière Limpopo (Gurney) (3), les pays de Matebelé et Baraangouato (Buckley) (4). 11 est abondant au Damara, le long de l'Okavango (Andersson, Gurney) (5). Au Sud, on l'a signalé à Durban (Shelley) (6) à Free State (Smith) et Matje Umschlope (Jameson). Il a été rencontré au Centre de l'Afrique par le D^ Bôhm (7), à Pori sur la Luvule et près du lac d'Itambe, à l'Est vers Mombassa (Cabanis) (8), Kakoma (Schalow) (9) et Duruma (Shelley) (10). M. Ayres nous dit que c'est le Francoliu le plus commun dans les montagnes du district de Rustenbourg, au Transvaal, et qu'il se voit généralement par compagnies dans les vallées les plus ouvertes (1) Ibis, 18G0, p. 215. (2) Ibis, 1S80, p. 110; Ibis, 1884, p. 2.32; Ibis, 1886, p. 293. (3) Ibis, 1808, p. 4G7. (4) Ibis, 1874, p. 380. (Ji) Proceedings of Uic zoological Society of London, 1804, p. 6. (0) Ibis, 1875, p. 85. (7) Journal iùv OrniUiologie, 1887, p. 14" (8) Journal fin- Ornilbologie, 1878, p. 24 (9) Ibidem, 1883, p. 341. (10) Proceedings, 1889, p. , p. 370. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 351 OÙ le sol est planté d'arbrisseaux ; il s'éloigne rarement du voisinage de l'eau. Ses mouvements rappellent ceux de la Perdrix anglaise, il vole comme elle et lorsqu'il a été dérangé à l'aide d'un bon Chien on le chasserait avec succès. Le peuple des Kishualis le désigne sous le nom de « Quaniu' ». 28. Francolinus afer Latham. Pearled Partridge var. A. Lath., Gen. Synon., t. IV, p. 773, 15=^ (1790). Perdix afra Lath., Ind. OrnithoL, t. II, p. 648 (1790); Temm., Pigeons et GaUin., t. III, p. 337 (1815); Guv. et Griff., Anim. Kingdom, Aves, t. III, p. 50 (1829); Less., TraiUi d' Or- nithoL, p. 505, n" 12(1831). Francoli)ius africanus Steph. in Sliaw, Gêner. Zoology, Aves, t. XI, p. 323 (1819); Layard, Birds South-Ajrica, p. 270, (1867); Bouc, Cat. Aviuin p. 19, n^ 483 (1876). Scleroptila afra Blyth., Cat. Birds Mus. As. Soc., p. 250, n» 1497 (1849). Chaetopus (Scleroptera) afer Bp., Compt. rend. x-Vcad. se, t. XLII, 1856, p. 882. Francolinus (Scleroptera) africanus G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 265, no 9660 (1870). Francolinus afer Layard et Sharpe, Birds South-Africa, p. 595, n» 573 (1884). On a longtemps confondu le F. afer A. Mull. avec la Perdix afra de Latham. Comme nous l'avons vu, au commencement de celte étude, le premier de ces deux Oiseaux se rapporte à un rubricollis. J'ai pu examiner dans les galeries du Muséum de Paris de nombreux individus soit à l'état adulte, soit à l'état jeune du F. afra de Latham et de Temminck. Il se distinguera facilement aux caractères suivants ; Les adultes des deux sexes ont le dessus de la tête et l'occiput de couleur noire bordée de roussâtre. Le dos est d'un cendré très sombre, et sur chaque plume des parties supérieures on remarque une tache noire qui est traversée par des raies en zigzags d'un roux clair, et une ligne blanche le long de la baguette. Couvertures alaires d'un cendré pâle marginé de roux. Rémiges brunes avec un dessin irrégulier sur la barbe externe. Rectrices noires rayées transversalement de zigzags d'un roux très clair. — Une bande étroite rousse, variée de noir, borde les côtés du cou, 352 F. DE SCHAECK une seconde bande parallèle avec des plumes blanches terminées en noir, sedessiue au-dessous de la première en atteignant la gorge, et rejoint un troisième bandeau longitudinal qui passe au-dessous des yeux. De cette façon, le roux moucheté de noir est encadré par du blanc qui est égalemeut moucheté de noir. Aux parties infé- rieures, la gorge est blanche poiutillée de noir. Les plumes de la poitrine, d'un jaune roussàtre, sont bordées de cendré bleuâtre ; celles des côtés de la poitrine et dos lianes sont très nuancées de grisâtre et elles sont marquées d'une large tache d'un roux marron vers la moitié de leur longueur; les autres parties de la plume sont rayées de jaunâtre et variées de taches blanches ovoïdes, très nom- breuses sur le milieu du ventre. Chez cette espèce, la livrée est semblable dans les deux sexes. La femelle ne porte pas d'éperon, mais il est remplacé par un très petit tubercule calleux. Bec brun. Les pattes sont d'un brun jau- nâtre. J'ai relevé les mesures suivantes : cT adulte : aile 0""162 ; queue 0^082; tarse 0^030; bec 0^025 (du Cap). cf adulte : aile 0"'178; queue 0^084; tarse 0^033 ; bec 0°»030 (d'Abyssinie). 9 adulte : aile 0^138; queue 0^038; tarse 0^034; bec 01^^021 (de Gafrerie). Un jeune en duvet, qui a été recueilli au Cap de Bonne-Espé- rance par Jules Verreaux, se distingue par une raie longitudi- nale d'un brun Chamois qui part du bec et va en s'élargissant jusqu'au bas de la nuque; cette ligne est bordée en haut par du brun sombre, et en bas par deux raies blanches. Sourcils blancs mélangés de noir. Le dos est gris brunâtre, tacheté longitudina- lement de noir; couvertures alaires légèrement teintées de roux. Joues blanchâtres; plumes auriculaires variées de noir. La poitrine est grise, le ventre est d'une couleur plus pâle. J'ai remarqué, au Muséum de Paris, [un albinos partiel dont j'ai donné la description (1). Le Francolin Ourikinas habite essentiellement le Sud de l'Afri- que. Dans la colonie du Cap, depuis la baie de Sainte-Hélène (Melliss) (2), Paarl, Stellenbosch (Shelley) (3), le Cap (Gray) (4), Grahamstown (capitaine Trevelyan) (3), Port-Elisabeth (Rickard) (3) (1) VoirCompte-i'endu du second Congrôs international ornithologique (sous presse) (2) Ibis, ISœ, p. 4;i9 ; Ibis, 1871, p. 3C7. (3) Layard et Sbarpe, op. cit., p. iJ'Ju ; Ibis, 187j, p. 84. (4) List Spec. Brit. Mus., part III, p. 34, MONOGRAPHIE DES PRANCOLINS 353 sont les localités de la côte où l'on a signalé F. afer. Au centre du pays, en particulier près de Beaufort, suivant MM. Layard et Sharpe, on ne rencontre cette espèce que sur le sommet des montagnes. Les bords du Vaal (Oates), la région qui est située entre les lleuves Orange et Melopo (Holub) (1) jusqu'à Potclief- stroom et Lydenburg ( Barra tt) (2) dans le Transvaal, enfin la côte de l'Afrique Australe, au Sud tant à l'Est qu'à l'Ouest forme son habitat. A propos des mœurs de YOurikinas, MM. Layard et Sharpe nous disent qu'il habite en grand nombre les districts maritimes, se nourrissant de bulbes et d'Insectes qu'il déterre du sol, au moyen de sou bec puissant et recourbé. Il niche dans les buissons et confectionne son nid dans un creux de la terre avec des racines et des herbes qui sont lâchement entrelacées. Ses œufs, au nombre de six à huit, varient du gris brun au brun sombre; leur colo- ration est parfois d'un vert pâle, presque blanc. En outre, ils sont toujours tachetés de petits points bruns. Ils mesurent : -jjg millimètres. Temminck (3) en parlant de VOurikinas indique que la ponte se compose de dix jusqu'à dix-huit œufs. Si l'on doit admettre cette donnée, l'espèce serait très prolifique. On a conservé ce Francolinen captivité. Ainsi, nous savons que la Société Zoologique de Londres (4) intégra, au mois d'août 1870, quatre exemplaires de cette espèce méridionale, dans sa ménagerie. 29. Francolinus adspersus Waterhouse. Francolinus adspersus Alex. Waterh., Exped. Disc, append., t. II, p. 267 (1838); G. R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part III, p. 34 (1844) ; G. R. Gray, Gênera ofBirds, t. III, p 505, n» 18 (1849) ; Layard, Birds South-Africa, p. 269 (1867); Boc, Jorn. Acad. Se. Lisboa, n^ XVII, 1877, pp. 42, 59; Boucard, Cat. Avium, p. 19, W 492 (1876) ; Boc, Jorn. Acad. Se. Lisboa, n» XVI, 1877, p. 226; Layard et Sharpe, SZ/y/s South-Africa, p. 590, no 568 (1875-84); Boc, Oriiitholog. d'Angola, p. 410 (1877-81). (1) Ornilhologie Sild-Àfrica's, p. 188. (2) Ibis, 1876, pp. 192, 208. (3) Pigeons et Gallinacés, III, p. 337. (4) List of Vertebr. Anim. of zool. Gard, of Ihe zoological Society of London, 1879, p. 400, n» 1047. IV. — 23 354 F. DE SCHAECFC Chaetopus (Scleroptera) adspersus Bp., Compt. rend. Acad. Sc.,t.XLlI, 1850, p. 882. Francolinus (Scleroptera) adspersus G. R. Gray, Ilaiul-list, part II, n" 96G9 (1870). M. Barboza du Bocage a décrit le F. adspersus, dans 1' « Ontilhu- logie d'Angola », d'après des spécimens originaires deHumbé. « Le mâle adulte a le dessus de la tète, le dos, les ailes, le croupion et les sus-caudales d'un gris brunâtre finement ponctué et linéolé de brun; le reste du plumage est rayé transversalement de brun et de blanc sale, ces raies apparaissent beaucoup plus Unes et irrégulières sur les côtés de la tète, la gorge et le cou. Les côtés du front et les loruins sont noirs. Rémiges d'un brun pâle avec des pointillés d'un roussàtre clair. Rectrices brunes également pointillées de roussàtre. L'espace autour des yeux est jaune pâle. Iris brun. Le bec est rouge couleur du Corail avec la base des man- dibules plus pâle. Pattes d'un rouge orangé. — La feiiieUe a les mômes couleurs que le mâle. » Dimensions. — Longueur totale, 0^340; aile 0™180; queue 0™03d; tarse 0^050; bec 0^027. L'habitat de F. adspersus est relativement assez limité. On ne Ta trouvé jusqu'ici que dans le Sud, au Damara et Namakoua à l'Ouest. Cette espèce s'avancerait à l'Est jusqu'au Matebelé et, au Sud, elle ne parait pas dépasser la partie septentrionale de la colonie du Cap. Les localités où on l'a observée sont les suivantes : Dans l'Angola, au llumbé, près de la rivière Cuuené (d'An- chieta)(l), au Gambos (Bocage) (2); dans le Damara et les Naina- kouas (Layard)(3); dans l'intérieur, sur les bords du lac Ngami (Andersson) (1), enfin au Sud jusqu'au fleuve Orange et dans le pays d'Ovampo, suivant MM. Layard et Sharpe. D'après les observations recueillies par Andersson, nous savons que ce Francolin est très abondant dans ces régions. Il y voyage en petites sociétés qui se composent de dix à quatorze individus, ordinairement sur les bords des cours d'eau. F. atlspersus vit beau- coup sur les arbres; il y perche pendant la nuit et va s'y reposer pendant les chaudes journées. A terre, il court avec une rapidité extraordinaire. Sa nourriture consiste en graines, en baies et en Insectes. « Le cri de ce Francolin, nous dit Andersson, est aigu et si vigoureux (ju'ou le perçoit à une très grande distance; il ressem- {l) Layard et Shai-jje, op. cit., p. iJ90. (2) Journal fur Ornitliologie, 1870, p. 303. (3) Ibis, 18G9, p. 375. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 355. ble à une succession d'éclats de rires hystériques; il est d'abord lent, puis il augmente eu rapidité et en force, jusqu'à ce qu'il cesse subitement. » L'Oiseau dépose ses œufs dans une excavation du sol, sans aucune doublure. Muelle et Angi sont deux désignations qui lui ont été appliquées, par les noirs du Mossâmedes. 30. Francolinus pileatus A. Smith. Perdix Sephaena A. Sm., Rep. S.-Afr. Exped., p. oo (1836). Francolinus Sephaena Layard, Ibis, 1868, p. 269. Francolinus pileatus G. R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part III, p. 35 (1844) ; A. Sm., Illustr. S.-Afr. ZooL, Aves, t. II, pi. 14 cT (1849); G. R. Gray, Gênera ofBirds., t. III, p. 506, n» 20(1849); Layard, Birds South-Afr., p. 272 (1867); Finsch. et Hartl., Deck. Reisen Ost.-Afr., Vog., t. IV, p. 586 (1870); llgl., Ornitli. Nord-Ost.-Ajr., t. II, p. 890 (1873); Boc, Jorn. Acad. Se. Lisboa, n° XVII, 1874, p. 59;Boucard, Cat. Avinm, p. 19, n» 490 (1876): Boc, Oriiith. d'Angola, p. 405 (1877-81); Holub et Pelz., Ornitli. Siid-Afr., p. 186 (1882); Lay. et Sharpe, B/rrfs South-Afr., p. 593, n» 571 (1884). Chaetopus (Scleroptem) pileatus, Bp., Compt. rend. Ac. Se, 1856, t. XLII, p. 882. Francolinus (Seleroptera) pileata G.R.Gray, Hand-list, part 11,^. 265, n« 9667 (1870). Adulte. — Dans \es parties supérieures, le dessus de la tête est gris de rouille veiné de brun ; les plumes sont allongées ; une sorte de collier blanc taché de rouge entoure une partie de la nuque. Tout le manteau est d'un gris rougeàtre; couvertures alaires d'un rouge très marqué ; chaque plume du dos et du croupion a une large ligne blanche en forme de flèche le long de sa tige. Rémiges primaires et secondaires brunes, plus jaunâtres à la base, et bordées de blanc sur leurs barbes externes. Rectrices médianes d'un brun pâle légè- rement tacheté de brun sombre; rectrices externes d'un brun foncé et uniforme. — Les côtés du cou sont blancs marqués de rougeàtre. Sourcils, menton et gorge blanches. Les parties inférieures du corps sont d'un jaune clair; la poitrine est variée de taches et de points triangulaires d'un brun rouge et d'une ligne de la même couleur qui suit le milieu de chaque plume. Le ventre d'un jaune blanchâtre est marqué de barres étroites transversales de couleur brune. Sous- caudales avec le même dessin très léger. Chez cet Oiseau le bec est brun pâle. Les pattes sont jaunâtres 356 F. DE SCHAECK dorées à l'état frais. J'ai noté sur un exemplaire de F. pileatus du Muséum de Paris, originaire de l'Abyssinie, procuré par M. Rûppell, les dimensions suivantes : Adulte : aile 0^170; queue 0^080; tarse 0^^031 ; bec 0^020. Suivant M. Smith, la taille de cette espèce est de 0^380. Le F. pileatus habite l'Afrique Méridionale, à l'Est toute la côte jusqu'à l'Ethiopie au Nord. A l'Ouest, il ne paraît pas dépasser le 15° de lat., Sud. Dans l'Angola, cet Oiseau est rare et il a été signalé seulement au Sud du pays, aux environs deHuilla, Humbé, à la rivière Cunéné (d'Anchieta) (1). Pendant son voyage dans le Damara, Andersson le rencontra au Nord de cette région, eu particulier près de Okanbuté (2). On le voit aussi dans le pays de Betjouana (Frilsch) (3) ; au Transvaal, le long des cours d'eau Limpopo et Lehtaba (Ayres) (4). A l'Est, il a été signalé à Inhambane (3), sur la côte du Mozambique, et on l'a noté à l'inté- rieur dans les Etats de Matebelé, de Bamaugouato, sur les bords de la rivière Mackloetze (Buckley)(o). — Cette espèce a été découverte par Smith près du fleuve Marikwa. Sur la côte orientale du pays des Somalis, on l'a encore signalée à Malindi (Fischer, Reichenow) (G). F. pileatus habite en outre la région abyssinienne. Nous en avons un exemple dans l'échantillon qui a été désigné par M. Riippell et nous savons que ce naturaliste reçut plusieurs individus de cette espèce, originaires du Ghoa (3), Enfin, MM. Guériu-Méneville et De la Fresnaie (7), énumèrent F. pileatus parmi les espèces qui ont été rapportées par MM. Galinier et Férret d'Abyssinie et de Nubie. Ce Francolin aurait donc un habitat fort étendu et il est très probable qu'il vit dans une grande partie de l'Afrique Centrale dont les régions n'ont point encore été sufTisamment explorées, pour ce qui concerne leur faune. Nous possédons quelques données sur les habitudes de F. pileatus. Ainsi, le Di'Exton écrivait: (8) a Je ne l'ai trouvé que sur les pentes des montagnes boisées. Il a les mœurs du « Faisan du Cap » (F. capensis), il se tient dans les buissons épais et lorsque les Chiens le surprennent, il s'envole dans les hautes branches, puis en (1) Journal fiir Ornithologie, 1870, p. 305 ; Ornithologie d'Angola, p. 40o, (2) Layard and Sliarpe, op. cit., p. o93. (3) Finscli und Harllaub, op. cit., p. 58G. (4) Ihis, 1869, p. 297; Ibis, 1880, p. 292; Ihis, 1887, p. 01. (0) Ibis, 1874, p. 38(; ; Ibis, 1882, p. 300. (0) Journal fur Ornithologie, 1878, pp. 2:50, 293. (7) Calinier et Ferret, Voyage en Àbyssinie, III, pp. 249. 250. (8) Layard and Sliarpe, op. cit., p. 186. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 357 dressant les plumes de sa tête il surveille tous les mouvements des Chiens, avec une anxiété évidente ». A Humbé, les indigènes le surnomment « Kalangue ». Le D'' Holub (1) qui l'a observé dans le Centre de l'Afrique, nous dit : « le Francolin huppé se nourrit de graines, d'Insectes, notamment de Termites, de Saute- relles, de Vers, enfin de petites bulbes et d'oignons de plantes qu'il sait déterrer. Ces Oiseaux me laissaient approcher de près et ne s'effarouchaient même pas quand ils avaient été effrayés à plusieurs reprises. Quelques tribus appellent ce Francolin du nom reproduit par son cri qui est khori-khori. Il s'habitue facilement à la capti- vité ». Suivant Andersson, il vit en compagnies. On le chasse, et sa chair est un excellent manger. Francolinus ochrogaster Hartlaub, M. le D"" Hartlaub a décrit (2) dans le « Journal fiir Ornithologie » pour l'année 1882, p. 327, sous le nom de F. ochrogaster, une espèce qui serait assurément très voisine de la précédente, si nous n'avons, pas là un seul et même Oiseau? Il n'existe pas de différence sensible dans la coloration de la tête, mais le collier qui entoure la nuque est plus dessiné. F. ochrogaster s'éloignerait de F. pileatus par les mouchetures diidessousdu corps qui sontplus petites et restreintes à la région du cou. En outre, la poitrine et le ventre auraient une couleur jaune plus vive et sur ces parties les traits transversaux sont à peine visibles. Sous-caudales de couleur uniforme, roux pâle. Les rectrices, presque unicolores chez un mâle adulte, sont barrées transversalement chez la femelle et chez le jeune. Le bec et les pattes sont plus grêles et, en général, les dimensions de F. ochrogaster seraient notablement inférieures. Cet auteur nous indique les mesures différentielles de la manière suivante : Francolinus pileatus. Francolinus ochrogaster. Aile 0^162 ; tarse 0^041 . Aile 0'"148 ; tarse 0™03o. Bec 0"020; haut, bas., 0-010. Bec 0-016; haut, bas., 0-008. Doigt niéd. av. l'ongle 0-039. Doigt méd. av. l'ongle 0-035. Cet Oiseau est désigné par le Df" Hartlaub comme une forme orientale-équatoriale, qui a été découverte dans la région du Haut- Nil (3), en admettant que le type F. pileatus serait restreint à l'Afrique Méridonale et Centrale. Le F. schoaniis Hgl., abondant (1) Holub etde Pelzeln, op. cit., p. 186. (2) Abhandlungen des naturw. Vereins zu Bremon, Vllf, 1882, p. 218, n" 117. (3) Journal fur Ornithologie, 1883, p. 409, 358 F. DE SCHAECK près de Ambo-Karra et aux environs de Gascanié (1) devrait se rapporter à cette espèce. On devrait admettre encore que le Fran- colin signalé par le Dr Fischer sur la côte orientale appartiendrait au F. Qchrogaster, qui a été rencontré aussi près de Lado (2). Et c'est d'après des individus reçus de cette même localité que le capitaine Shelley a réuni F. ochrogaster au Cranti (3). Mais le premier est beaucoup plus voisin de F. pileatm. 11 constitue proba- blement une race, qui est particulière à quelques localités du Nord de l'Afrique. On ne peut la séparer en espèce distincte. Car, sous le rapport de la coloration du plumage, nous avons constaté que F. Granti subit des changements curieux et qu'il diverge aussi beaucoup dans sa taille. F. pileatiis varie de même. Et il n'est pas étonnant que ces espèces, dont la patrie est fort étendue, soient aptes à ces modifications qui occasionnent ces variétés plus ou moins constantes. Remarque. — Le groupe suivant qui com\)Yenà F. Granti, pileatus, Kirki et peut-être spilogaster , est caractérisé par la couleur du manteau qui est d'un brun rouge et par les plumes du cou, du dos, des scapulaires et des couvertures des ailes qui sont marquées d'un trait blanc en forme de flèche. M. Ogilvie Grant nous a fait connaître (4) la phase du plumage chez ces formes; on peut la décrire de la façon suivante: \es jeunes dans les deux sexes ont le dos, les scapulaires, les secondaires extérieures et une partie des couvertures alaires barrée transversalement de noir et de roux ou de couleur cuir et de chaque côté des traits blancs. Le bas du dos, le croupion, les sus-caudales et les rectrices médianes sont barrés ou veinés de brun couleur de cuir. Les femelles adultes ne perdent apparemment jamais ces marques, mais les flèches blanches devien- nent plus étroites. Chez les mâles, ces marques disparaissent gra- duellement avec l'âge, et chez les mâles très adultes, que l'on recon- naît surtout à l'ergot qui est considérablement développé, le man- teau est entièrement dépourvu de ces barres transversales et les traits en forme de flèches sont très réduits dans leur largeur. 31. Francolinus Granti Hartlaub. (5) Francolinus Gra.ntii llar^l., Proceed. of the Zool. Society of Lon- (1) Salvadori, Uccelii del Scioa, j). 194(1880). (2) Altliandlungpu Hrcmen, lor. ci!., (:}) l'rocet'dings of llio zoological Socielj' of I.oiidon, 18S8, p. 48. (4) Ibis, 1890, p. 34;). (5) L'Oiseau Franco linns'! recueilli par Spolie (Pi-ocood. zool. Soc, 1804, p. 113, 110 53) et mentionné par le D^ Sclater, se rapporte évidemment au F. Granti. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 359 don, 1863, p. 663, pi. 39, fig. 1 ; Finsch et Hartl., Deck. Reisen in Ost-Africa, t. IV, p. 389 (1870); Lay. et Sharpe, Birds of South-Afrka, p. 394, n" 372 (1873-84) ; Hgl., Ornith. N.-O. Afric, t. II. p. 891 (1873) ; Boucard, Cat. Avium, p. 19, no491 (1876); Og. Grant, Proceed. of tlie Zool. Society of London, 1890, p. 346. Francolinus (Scleroptera) Grantii, G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 263, ir 9668 (1870). Francolinus Rovuma (cDG. R. Gray, List. Birds Brit. Mus., part 32 (1867); Ibid., Ibis, 1868, p. 99. Francolinus Shoaiius, Hgl., Ornith. N.-O. Afric, p. 891, pi. 29, fig. 2 (1867) ; Salvad., Ann. Mus. civ. Genova, 1884, p. 110. Les travaux de M. Ogilvie Grant ont donné à reconnaître que le nom de F. Rovuma a été fondé par G. R. Gray sur deux spécimens, l'un portant la mention « Afrique orientale » et l'autre originaire de la rivière Rovouma dans le Mozambique. Ces deux Oiseaux, parait- il, n'appartenaient pas à la même espèce; le premier était un mâle adulte de F. Granti, le second, une femelle de F. Kirki. M. Ogilvie Grant, qui a pu comparer l'exemplaire type de F. Granti, une femelle adulte conservée dans les collections du Musée de Brème, nous dit encore que F. schoanus de Heuglin est fondé sur un individu de F. Granti qui ne peut être nullement rapproché de' F. pileatus avec lequel l'auteur le compare. La synonymie doit être admise comme ci-dessus. Voici la diagnose du F. Granti. Le mâle adulte a le dessus de la tête noirâtre; la région parotique roussâtre; les plumes du dos d'un roux pâle, marquées de taches et de bandes transversales noires, les tiges sont blanchâtres. Les rémiges d'un brun rouge sombre, ont les barbes extérieures rous- sâtres à leur base, et leur milieu clair est varié de bandes et de traits irréguliers d'un fauve noirâtre. Rectrices d'un brun roux à peu près uniforme. Sourcils blancs surmontés d'un trait noir. Aux parties inférieures, la -gorge est blanche ; cou blanchâtre. Le haut de la poitrine est tacheté de brun noisette en forme de flèches; la région abdominale de couleur jaune d'ocre porte des points sombres sur les flancs. Sous-caudales d'un rougeâtre ferrugineux. Pattes d'un brun clair. Iris brun. Bec de couleur corne, l'extrémité et les bords sont pâles. La femelle a le même plumage, mais les marques des parties supérieures, en particulier celles du dos, sont très étroites, et apparaissent comme de fins traits déliés. Dimensions : cf adulte: aile 0°il43; queue 0^010; tarse 0'^042; bec 0°^019 (Zanzibar). 360 F. DE SCHAECK 9 adulte : aile 0^140; queue 0^065; tarse 01^038; bec 0"'018; (Afr. E.). La côte orientale du continent africain qui s'étend depuis l'Abys- sinie (10" de lat., N.) jusqu'au fleuve Zambéze (15" de lat., S.) est tout entière habitée par ce Francoliu qui s'avance encore dans l'intérieur des terres. On a signalé F. (Jranti dans différentes régions de la côte, depuis le Choa (1); aux environs de Barava dans le pays des Somalis;plus au Sud à Lamou, à Kipini dans l'Ouatoua (Fischer) (2), près de la rivière Tana (3), enfin, à Melinde (Shelley)(4), à Mombaza (Caba- nis) (5), sur toute la côte du Zanguebar comme à Pangani, Baga- moyo (2), et à Dar-es-Salaam (6). On l'a rencontré dans le district de Pare (2) jusqu'au massif de Kilima-Ndjaro sur plusieurs points (Fischer) (7), et le capitaine Speke le découvrit dans l'Ounyaraouêzi (Hartlaub) (8). Bécemment, on a noté cet Oiseau à Taka, sur l'île Manda (9) et à Lado dans l'Afrique Equatoriale (Shelley) (10), comme sur les bords de l'Useri. La présence de F. Granti est dûment constatée jusqu'au fleuve Bovouma (11), et le D^ Peters le trouva encore plus au Sud, près de Teté sur le Zambèze (12). Suivant M. Hildebrandt, il est très abondant aux environs de Mombaza (13), mais on ne connaît pas ses habitudes. Speke l'a observé au-delà d'Ounyamouêzi dans une contrée de forêts et le 20 février il vit près de Kazeh, une femelle conduisant ses jeunes. La distribution de F. Granit nous laisse admettre que ce Francolin habite surtout les régions maritimes. Dans sa « Faune Sénégambieiine )) (14), M. de Bochebrune nous dit que le D'' Colin avait rencontré cette a espère ahyssinienne » en plu- sieurs endroits du Sénégal ; elle apparaîtrait à la fin de l'hiveruage. Mais je suppose que ce Francolin se rapporte à une espèce différente. (1) Ibis, 1885, p. 414. (2) .Journal fiir Ornithologie, 1879, pp. 303, 339; il)i(l., 1885, p. 119. (3) ]hU\., 1879, p. 284. (4) Proccedings of the zoological Society oî London, 1881, p. 597. (5) .lournal fiir Ornitliologie, 1878, p. 243. (fi) Proceedings o( tlie zoologiral Society of London, 1878, p. 359. (7) Zeitsclirift fiir die gesammte Ornitliologie, 1884, ]). ,382. (8) Proceedings of the zoological Society of Lon(h)n, 18(i5, p. fi('>5. (9) Ihis, 1888, p. 303. (10) Proceedings of the zoological Society of London. 1888. p. 48: ihid., 1889, p. 370. (11) Du Musée hrilantM(pie ; Ihis. 1890, p. 340. (12) Deckeirs Reiscu. IV, p. 589. (13) .tournai fiir Ornithologie, 1877, p. 300; ihid., IS87, ]). 52. (14) Ann. delà Société Linnéenne de Uordeau.\, VllI, 1884, p. 358. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 361 32. Francolinus streptophorus Og. Grant. Francolinus streptophorus Og. Grant, Ibis, 1891, p. 126. M. Ogilvie Grant a décrit sous ce nom un Francolin qui a été recueilli l'an dernier au pied du Mout-Elgon dans l'Afrique Orien- tale. Cette intéressante espèce possède un faciès très particulier. Si elle a certaines affinités avec F. Granti, on ne peut cependant la rapprocher tout à fait d'aucun des groupes de Francolins que nous connaissons. L'ensemble des caractères qui lui sont propres le ratta- chent, sous certains rapports, aux formes dont nous venons de traiter, et cela me décide à la placer à leur suite. Voici sa des- cription : Chez les deux sexes, les parties supérieures de la tête, du dos, des ailes et du croupion ressemblent à F. Granti, mais le manteau et le haut de la poitrine dont les plumes sont rayées de blanc et de noir, la nuque elle-même ont une coloration brun marron qui se retrouve sur les côtés du cou, les sourcils, les joues, les lorums et sur la gorge. En outre, les plumes du bas du dos, du croupion et des scapulaires sont largement tachetées de brun. Aux parties inférieures, le menton et la gorge sont blancs, bordés de quelques taches d'un brun marron. Le bas de la poitrine est de couleur cuir pâle avec des barres transversales noires sous forme d'ondulations. Les flancs et le ventre ont de même la couleur de la peau de Bufïle avec des taches oblongues et des raies ondulées noires. Aucun sexe ne porte trace d'éperon. Iris brun doré. Bec brunâtre, mandibule inférieure jaune. — Mesures : cf adulte : aile O^lS^i ; queue 0^072; tarse 0-036; bec 0-019. $ adulte : aile 0-142; queue 0'n068; tarse 0^032; bec 0°i016. M. Jackson a observé cet Oiseau par paires et par individus isolés, au mois de mars, vers la base méridionale de l'Elgon. Le Musée britannique possède quatre exemplaires de F. streptophorus, une femelle adulte, une jeune, et deux mâles très adultes. 33. Francolinus Kirki Hartlaub. Francolinus Rovuma (9) G. R. Gray, List Birds Brit. Mus., part ^2 (1867). Francolinus Kirki Harll., Proceed. Zool. Society of London, 1867, p. 827; Finsch. et Hartl., Deck. Reisen Ost.-Afrika, t. IV, p. 588, pi. 10, fig. 1 (1870); Boucard, Cat.Avium, p. 19, n"496 (1876) ; Og. Grant, Ibis, 1890, p. 546. 362 F. DE SCHAECK Francolimis (Scleroptera) Kirkii G. R. Gray, Iland-list, part II, p. 263, n" 9673 (1870). Une note de M. Ogilvie Graut (1) m'autorise à joindre à la syno- nymie l'Oiseau qui avait été désigné pour une femelle de F. liocumn. L'auteur l'a récemment comparé avec l'exemplaire typique de F. Kirki qui est dans les collections du Musée de Brème. Ce dernier a été envoyé par le D"" Kirk de Zanzibar et l'on peut énoncer ses caractères comme suit : Le mâle adulte a le dessus de la tète et l'occiput d'un brun sombre, et cette couleur descend un peu sur le haut du cou. Les côtés du cou sont blancs et chaque plume est terminée par une petite tache couleur de rouille. Le fond du manteau est coloré en brun châtain rougeâtre, chaque plume étant bordée de blanc fauve. Couvertures alaires d'un brun plus sombre avec des traits médians de couleur claire. Rémiges primaires d'un brun sombre, roussàtre sur la barbe externe; tiges d'un brun foncé. Les secondaires brunes foncées, avec des taches brunes et rousses sur les bords extérieurs. Sus-caudales d'un brun de rouille, marquées de points légers de couleur plus foncée. Les deux rectrices médianes sont noires avec des taches brunes sur les barbes externes. — Un sourcil blanc bordé en dessus de noirâtre s'étend jusqu'à la nuque et un trait étroit brunâtre va depuis les narines jusqu'à l'œil et rejoint la région auriculaire. Les plumes de la gorge jaunâtres sont variées de larges taches terminales sagittiformes d'un brun marron qui sont bordées de blanc jaunâtre. Sous-alaires d'un brun pâle. Au milieu de la poitrine, ces dessins deviennent étroits, presque noirs, mais les taches sont plus allongées en bas de la poitrine et sur les plumes des flancs. Milieu du ventre d'un blanc fauve avec quelques marques terminales allongées et de couleur rouille. Sous-caudales brunâtres et barrées transversalement de couleur plus sombre. Bec brun de corne. Pattes jaunâtres. Chez cette espèce, le plumage des deux sexes ne diffère pas. M. Ogilvie Grant a fait remarquer que le mâle et la femelle de F. Kirki ont à tout âge une tache sombre de couleur noisette, oblongue, à l'extrémité de la flèche sur les plumes de la poitrine et du ventre. Il a les dimensions suivantes d'après l'exemplaire typique (2). (1) Ibis, 18110, p. im. (2) Description donnée dans rouvrage « Decken's Reiscn «, réduction du pied du Hoi. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 363 cT Longueur totale 0^210 ; aile 0^135 ; queue 0^070; tarse O^nOSo; bec 0^020. Il y a uue vingtaine d'années, on connaissait seulement l'île de Zanzibar pour être la patrie de F. Kirki . Depuis lors, on l'a décou- vert sur le continent africain dans la région orientale qui est d'ail- leurs assez voisine de l'île. Ou l'a trouvé en deux endroits diffé- rents, à Mbusini dans l'Ousegua (Reichenow) (1) et à Tabora dans rOunyamouèzi (Fischer) (2). Les observations sur sa manière de vivre nous manquent. Francolinus spilogaster Salvadori. Le comte Salvadori a désigné sous ce nom (Annalidel Museo civico di Stor. natur. di Genova, 1888, p. 541), un Francolin origi- naire du Harar, qui serait très voisin de la précédente espèce, s'il ne lui appartient pas. M. Ogilvie Grant, qui a pu comparer l'exemplaire en question avec plusieurs individus du Francolin de Kirk, nous dit (3) : « La seule raison qu'on ait de le distinguer de F. Kirki me paraît fondée sur sa taille qui est considérablement plus grande. Le plumage ne présente aucune différence, et j'ai tout lieu de croire que ce spécimen est un beau mâle adulte de F. Kirki. Mais il serait nécessaire de voir plusieurs exemplaires provenant du Harar, pour pouvoir l'affirmer. » Les dimensions du F. spilogaster sont : cf adulte : longueur totale 0^320; aile 0^170; queue 0™095; tarse 0'°045; bec 0^021. 34. Francolinus Jacksoni Og. Grant. Francolimis Jacksoni Og. Grant, Ibis, 1891, p. 123. Cette espèce, qui a été récemment décrite par M. Ogilvie Grant, se reconnaît à la livrée suivante : Chez le mâle adulte, le front est d'un rouge sombre ; le vertex et la nuque d'un brun rouge bordé de veines noires et grises. Le haut du dos est brunâtre, toutes les plumes ont des centres de couleur marron et des bords striés de gris et de noir. Sur les couvertures alaires et sur la partie inférieure du dos, le brun marron disparaît graduellement et les plumes, rougeâtres au milieu, portent les mêmes veinures sur leurs bords. La coloration des ailes, du crou- pion et des pennes caudales est celle de la sienne. — Dans la région (1) Journal fui- Ornithologie, 1889, p. 270. (2) Journal fur Ornithologie, 1885, p. 120. (^\ Ihis. 1890. n.^mi (3) Ibis, 1890, p. 347 364 F. DE SCHAECK de la tête, les lorums et le devant des joues sont d'un rouge foncé; auriculaires d'un brun clair. Les sourcils et la partie post-auricu- laire blanche, avec de larges raies de couleur rousse et eu forme de flèches. Aux parties inférieures, le menton et la gorge sont colorés de la même façon, mais les marques sagittiformes sout plus étroites. Un brun marron vif envahit le bas du cou, la poitrine et la région du ventre; on voit des bords blancs sur chaque plume et parfois quelques taches noires. Les plumes des flancs du bas-ventre et des sous-caudales sont d'un brun marron sombre sur leur milieu avec de larges bordures formées par des veines noires et grises. D'après les notes de l'explorateur, M. Jackson, qui a recueilli cet Oiseau, l'iris est brun et les paupières sont d'un rouge de Corail. Le bec de couleur sombre; les pattes, du même rouge, sont plus pâles sur leur face antérieure. Le mâle adulte est muni d'une paire de forts ergots auxquels s'ajoute parfois une excroissance cornée. Chez le mâle à Véiat jeune, le tissu extérieur des rémiges secondaires et des rectrices est d'un roux très vif. Nous avons comme dimen- sions : cf adulte : longueur totale 0^390 ; aile 0^23^ ; queue 0^133 ; tarse 0^065; bec 0'«030. J> jeune: longueur totale 0™370; aile 0^215; queue 0°ill5 ; tarse 0^062 ; bec 0'^028. F. Jacksoni n'a été trouvé jusqu'ici que dans l'x^frique Orientale, à Kikuyu. 33. Francolinus Hildebrandti Cabanis. Francolinus (Scier opter a) Hildebrandti Cab., Journ. fiir Ornithol., 1878, pp. 206, 243, pi. 4, fig. 2 $. La femelle a les parties supérieures d'un gris brun rougeâtre avec d'étroites bandes transversales de couleur sombre et claire peu marquées, mais qui ressortent davantage dans les régions de la nuque et du haut du dos; sur ces parties, les tiges des plumes sont d'un brun rougeâtre. Vertex d'un brun gris. Les plumes des côtés du cou noirâtres, ont les bords d'un blanc gris. Sourcils, joues et toutes les parties inférieures de couleur cinabre prononcée et uni- forme; cette coloration s'éclaircit vers la gorge et le poitrail. Quel- ques-unes des plumes de la poitrine et du ventre sout blanches à leurs extrémités. Les sous-caudales sont largement terminées de blanc et chacune des plumes a une bande médiane transversale blanche qui est bordée en-dessus de noirâtre. Chez cet Oiseau, on a noté un iris brun ; le bec est d'un brun sombre, la mandibule MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 365 inférieure et la pointe de la mandibule supérieure sont rougeâtres. Les pattes, de couleur rouge, ont des ongles d'un brun pâle. Ses dimensions sont les suivantes : 9 longueur totale, 0^330; aile 0^175; queue 0^093; tarse 0™042; bec 0^022. Ce Francolin habite l'Est de l'Afrique : Ndi, Taita (Cabanis) (1), Naiwascha dans le Massailand (Fischer) (2). 36. Francolinus Fischeri Reichenow. Francolinus Fischeri Rchw., Journ. fur Ornithol., 1887, p. 51. Cette espèce a de même été décrite d'après un individu femelle dont les caractères ont été exposés de la façon suivante : Le dessus de la tète est gris brun. Les plumes de l'occiput et des côtés du cou sont noires brunâtres, avec de larges bordures en partie blanches et en partie grises; on voit quelques traits de couleur rouille. Le plumage du dos est gris avec un dessin noir et un bord couleur de rouille. Le reste du manteau et des ailes est d'un brun pâle avec des lignes transversales irrégulières d'un brun sombre. A la tète, les sourcils sont blancs, et les joues, également blancbes, sont marquées sur leurs plumes antérieures par de fines taches blanches. Lorumsgris bruns. Les parties inférieures ont une coloration d'ocre pâle; les tiges des plumes sont blanches et les plumes de la poitrine portent une petite tache terminale noire. Iris brun. Mandibule supérieure du bec brunâtre; inférieure plus pâle. Pattes jaunes, de couleur corne. F. Fischeri possède comme dimensions : 9 Longueur totale 0^320; aile 0^160; queue 0™100; tarse 0^050; bec 0^025. Observé dans les environs d'Ussure (Reichenow). 37. Francolinus Altumi Fischer et Reichenow. Francolinus Altumi Fisch. et Rchw., Journ. fiir Ornithol., 1884, p. 179, pi. 2. L'adulte a les parties supérieures grises ou brunâtres couleur de rouille avec des barrures étroites et irrégulières noires. Les plumes des côtés de la tête sont blanches marquées de traits médians noirs. Le cou porte des plumes noires bordées de blanc. Aux parties (1) Loc. cit., (2) Zeitschrift fur die gesammte Ornithologie, 1884, p. 382. 366 F. DE SCHAECK inférieures, les plumes de la gorge, sqiialiformes, sont noires sur leurs milieux et blanches sur leurs bords. Le bas de la gorge et la poitrine sont blanches et marquées de taches serrées cordiformes noires. La région du ventre est d'un jaune fauve. Sous-caudales variées de lignes transversales irrégulières et de taches d'un brun sombre. Le bec est brun à la mandibule supérieure et jaune à sa base; la pointe et la mandibule inférieure sont d'un rouge de Corail. Pattes d'un rouge orangé. On a relevé chez cet Oiseau les dimensions suivantes : Adulte : longueur totale 0^300; aile 0'"i85 à 0^195; queue O'"10o à 0">110; tarse O'nOSO; bec 0^030. Ce Fraucolin est originaire du lac Naiwascha, des Monts-Mœru et des côtes de Mauri, dans le Massailand. Il habite dans l'intérieur de l'Afrique Orientale. 38. Francolinus rufopictus Reichenow. Pternistes rufopictus Rchw., Journ. fïir Ornithol,, 1887, p. 52; Hartl., Abhandl. d. naturwiss. Ver. zu Bremen, 1891, p. 89. Dans les collections d'Oiseaux réunis par le D"" Fischer, à l'Est de l'Afrique, le D^ A. Reichenow a découvert cette jolie espèce qu'il a décrite d'après un exemplaire mâle dont la dépouille est conservée au Musée de Berlin. Tout récemment, le D'" Hartlaub nous a fait connaître la femelle de cet Oiseau. Les deux sexes por- tent une livrée assez différente. Le mâle adulte est caractérisé dans ses parties supérieures par le dessus de la tète, d'un brun foncé; les plumes des côtés du cou sont noires, brunâtres sur leurs tiges et rayées de blanc sur leurs bords. Le manteau et les couvertures alaires ont un milieu gris qui est marqué transversalement par un trait et des lignes d'un brun noirâtre. Rémiges d'un brun sombre, avec des dessins sous forme de lignes transversales de couleur rouille pâle. Croupion et sus- caudales grises, barrées en travers de couleur plus sombre. Aux parties inférieures, les sourcils blancs ont des bords supérieurs noirs. La nudité de la tète est entourée en bas d'un ruban noir, et au-des- sous de ce bord se trouve un bandeau blanc qui limite de chaque côté la gorge déplumée. Les plumes du bas du cou sont grises avec des traits médians noirs. Les autres parties inférieures sont blan- ches avec de larges bords bruns rouges, et chaque plume est mar- quée sur son centre d'un trait noir. Milieu du ventre d'un blanc grisâtre. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 367 On reconnaît la femelle adulte au dessus de la tête, qui est bruu avec des raies noires. Sur le plumage du haut du dos et des couver- tures alaires, chaque plume est largement bordée de roux couleur du Renard. En outre, les sourcils sont très peu marqués et les côtés dénudés de la tête sont limités seulement par une tache noire de forme triangulaire. Le trait médian qui orne les plumes du devant du cou est d'un brun sombre. L'iris est brun. Les parties dénudées de la tête sont d'un rouge orangé (Ij et la gorge est jaune pâle avec des plis transversaux de couleur orange. Le bec est d'un brun rougeàtre à la mandibule supérieure; l'inférieure est plus rouge. Pattes brunes foncées. Pour F. rufopictus, on a reconnu comme dimensions : cf Longueur totale 0^390 ; aile 0^210; queue 0°^080; tarse 0^058; bec 0'"024. 9 Longueur totale 0ni437 ; aile 01)^210 ; queue Qi'OTO ; tarse 0"057; bec 0^024. Le petit pays qui s'étend depuis le lac Victoria Nyanza jusqu'au lac Tauganyika doit être considéré pour la patrie jusqu'ici connue du Francolinus rufopictus. M. Fischer rencontra cet Oiseau à l'Est dans les steppes de Ouembéré, situés au Sud du Victoria Nyanza et plus tard, Emin Pascha le découvrit à l'Ouest, dans la petite contrée d'Oussambiro. Il est probable qu'il se trouve encore dans une région plus vaste. Ses mœurs sont inconnues. 39. Francolinus Gedgei Og. Grant. Francolinus Gedgii Og. Grant, Ibis, 1891, p. 124. Cette espèce, qui a été récemment décrite, possède les caractères suivants : Le mâle adulte a le dessus de la tête et du manteau d'un brun très foncé. Les plumes du dos et des côtés du cou sont noires; cou- vertures alaires bordées de blanc et les plumes de la région infé- rieure du dos portent deux taches terminales blanches. Croupion et sus-caudales d'un brun olive, les milieux des plumes sont plus sombres et marqués de bordures de brun cuir. Rémiges d'un brun foncé ; les primaires sont bordées sur leurs barbes externes et rayée de couleur cuir. Rectrices brunes foncées portant d'étroites raies ondulées d'un brun pâle. — A la tête, les sourcils sont blancs; (1) D'après la description de l'Oiseau femelle, la région déplumée de la tète n'a pas la couleur orangée. 368 F. DE SCHAECK lorums et plumes autour du bec noirs; région auriculaire rousse. Les plumes des côtés delà tète et du cou sont blanches et marquées de larges centres noirs. Sur les parties inférieures, le menton et la gorge sont d'un blanc pur. La poitrine et le dessous du corps de couleur cuir pâle, où se dessinent de larges raies noires sous formes de llèches. Sur les lianes, quelques-unes des plumes sont ornées d'une tache ovale de couleur marron et elles ont des bordures inté- rieures noires sur les deux tissus. Le bec est de couleur corne sombre, de couleur orangée sur les bords. Iris brun foncé. Les pattes sont brunes sur la face antérieure et d'un brun rouge sur la face postérieure. Cette espèce mesure : cf adulte : aile 0ml8o ; queue 0^064 ; tarse 0^057. L'unique spécimen que nous connaissons a été capturé, au mois de février, par M. Gedge, dans la plaine d'Elgon, à l'Est de l'Afrique. 40. Francolinus Erckeli Riippell. Perdix Erckelii Riipp., A'cwé^ Wirbelth. Abyss., p. 12, pi. G (1840); Lefebvre, Voy. Abyss., t. VI, p. 144, pi. 11 (1842). Francolinus Erkelii (1) G. R. Gray, List Spec.Brit. Mus., part III, p. 33 (1844); G. R. Gray, Gênera o[ Dinls, t. III, p. 505, no 9(1849); Heugl., Ornitliol. Nord-Ost-Afric, t. II, p. 882 (1873); Bou- card, Cat. Avium, p. 19, n" 485 (1876). Chaetopus (Scleroptera) erkeli Bp., Compt. rend. Acad. Se, t. XLII, 1856, p. 882. Francolinus (Scleroptera) erkelii, G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 265, no 9662 (1870). On reconnaîtra cette espèce aux caractères suivants : Le mâle adulte a le dessus de la tète d'un brun marron; les petites plumes rigides qui parent le front et la gorgerette sont noires avec des stries blanches. Le cou est brun marron, les plumes sont bor- dées de blanc. Le plumage du dos, des couvertures alaires et les rémiges sont grises avec des bords marrons; sur les autres parties du manteau, on remarque des mouchetures et des bandes transver- sales jaunâtres, parfois bordées de brun noirâtre qui se dessinent sur les rémiges secondaires. Les rectrices médianes sont chinées de brun, de blanc et de gris clair, mais ces variations s'elïacent sur les (1) Le nom de cette espèce acte faussement ortliofçraphié par plusieurs auteurs. Nous savons que M. Rùppell dédia ce Francolin à son ami Erclicl qui l'accom- pagnait dans son voyage. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 369 pennes extérieures. — Sur les parties inférieures, la gorge est blan- che. La poitrine colorée en grisâtre est marquée de traits médians lancéolés d'un brun marron. Abdomen et sous-caudales blanchâtres avec un trait en forme de flèche sur le milieu des plumes et des bords bruns marron. — Le bec et les pattes de couleur de la corne. Le mâle porte deux ergots sur le tarse. Chez la femelle, de dimensions moindres, la livrée est identique. On ne voit pas d'ergots. Les jeunes se distinguent par les auri- culaires, les sus-caudales et les rectrices d'une coloration fauve blanchâtre, marquées de bandelettes et teintées de brunâtre. En outre, les sous-caudales sont jaunâtres et entourées par de larges bandes teintées de noir. J'ai pu étudier au Muséum de Paris, cinq spécimens, dont deux sont préparés comme peaux, de cette intéressante espèce. Voici les mesures que j'ai relevées (1) : cf adulte : longueur totale 0^440; aile 0™223; queue O'^iAi) ; tarse 0^030 ; bec 0m032. (Schimper). $ adulte : longueur totale 0'"400 ; aile 0^205 ; queue 0nil04 ; tarse 0"'040 ; bec 0^023. (Collection Bonaparte). A propos de F. Erckeli, M. Lefebvre (2) nous donne à remar- quer : « Une différence importante qui suffit pour motiver notre planche, et qui ne doit être attribuée qu'à ce que le dessin de la « Faune d'Abyssinie )) a été fait sur uu individu desséché, c'est que les pieds qui, dans ce dessin, comme dans la description qui l'accompagne, sont indiqués être de couleur corne, sont chez notre individu, d'un jaune verdàtrebien marqué, l'autre couleur n'appar- tenant qu'aux éperous et au bec. . . c'est ce que nous a démontré jusqu'à l'évidence l'inspection d'une peinture de ce Francolin faite sur les lieux, d'après nature, de grandeur naturelle, et d'après le vivant, par Vignaud, peintre attaché à l'expédition ». Cette espèce habite l'Abyssinie. « Nous ne l'avons rencontrée, nous dit M. de Heuglin, que dans les parties orientales du pays des Bogos, sur les montagnes au bord de la mer près do Masana, au Sud jusqu'à Bagemeder et Lasta, à l'Ouest jusqu'à Wogara; mais elle ne se trouve pas dans la plaine de Dembra ». F. Erckeli vit à une élévation qui varie entre 2."j00 et 10000 mètres. Erckel fut le premier qui observa ce Francolin dans les montagnes de Taranta (Rùppell) (3). (1) Ces caractères (lu jeune Oiseau nous sont énoncés par de Heuglin, dans son ouvrage, p. 884. (2) Voyage en Àbyssinie, VI, p. 145. (3) Op. cit., p. 12. IV. - 24 'MO r. DE SCHAECK Celte espèce, qui est très rare sur le Plateau Rouge, est plus connue dans la région du Sémieu et près deMadillat, à 3000 mètres d'alti- tude (Lefebvrej. Au Nord de l'Abyssiuie, on ne la trouve que sur les plateaux élevés (Blanford) (1). Elle habite encore la région du Tigré et la côte (Heuglin) (2). On Ta signalée près de Kobbe sur la frontière éthiopienne et sur de nombreux points du Choa (Salvadori) (3), en particulier à Entotto (Giglioli) (4). Enfin, le catalogue des Oiseaux qui ont été réunis par iVLM. Galinier et Ferret (o), énumèreut F. Erckeli comme étant originaire de la Nubie. On la désigne sous les noms de Koha, Gogorri, Galla (Antinori). Le nid est placé dans une cavité du sol, au milieu des feuilles sèches , et ordinairement les grandes herbes et les branches le recouvrent. Les œufs sont d'un blanc sale; la coquille a, parait-il, une dureté semblable à celle d'un œuf de Pintade. Ces 30 œufs mesurent ^^ millimètres. Des chasseurs ont assuré à Th. de Heu- glin que ce Francolin se reproduit souvent dans les champs d'Orge. 41. Francolinus igteropus Heuglin. Francolinus (Scleroptcra) icteropus Hgl., Journ. fiir Ornithol., 1862, p. 412; G. R, Gray, Hand-list, part II, p. 265, n» 9671 (1870). Francolinus icteropus Hartl., Proceed. Zool. Soc. of London, 1865, p. 666, pi. 39, fig. 2; Hgl., Ornithol. Nord-Ost.-Afric, t. II, p. 885 (1873) ; Boucard, Cat. Avium, p. 18, n» 494 (1876). Ce Francolin a été décrit et figuré d'après un individu femelle qui se distinguerait de l'espèce précédente par sa taille inférieure, sa queue qui est plus longue et ses pattes de couleur jaune. En outre, le dessus de la tête est d'un brun noirâtre, les plumes allongées formant une huppe. Sur la région de l'occiput, les bords des plumes sont ferrugineux. Au-dessus delà tempe, une strie noire s'étend des deux côtés. Les plumes qui recouvrent le derrière du cou sont d'un brun ferrugineux avec deux stries longitudinales blanches. Les parties de l'abdomen et du croupion portent deux larges bandes longitudinales d'un brun marron, et des bandelettes de la môme (1) Proceedings of llie Asiatic Society, 18G8, p. 284. (2) Journal fiir Ornithologie, 18(51, p. lî)7. (3) Ann. Mus. civ. Genova, VI, 1888, p. 308; Uccelli Scioa, p. liKi (1884) ; Ibid., p. 128(1888). (4) Vertebr. Scioa, j). .'17. (5) Enuméralion des Oiseaux, III, p. 249. MONOGRAPHIE 1)ES ERANCOLINS 371 couleur se voient aux sous-caudales. Rectrices variées de douze à seize traits alternés de couleur isabelle et noirâtre. Bec brun foncé. Voici les dimensions qui ont été notées. 9 adulte : aile 0^280 ; queue 0^086 ; tarse 0^034; bec 0^018. Le type qui a servi à cette description se trouve dans les collec- tions des Musées Impériaux de Vienne. Th. de Heuglin rapporte qu'il a observé ce Francolin ordinairement réuni par troupe de trois à six, dans la région située au Sud du Semièn non loin de Debreski, à l'altitude de 3300 à 3600 mètres. 42. Francolinus castaneicollis Salvadori. Francolinus castaneicollis Sa\\Sid., Ann. Mus. civ. di stor. natur. di Genova, t. VI, 1888, p. 542; Og. (îrant. Ibis, 1889,' p. 130; Ibis, 1890, p. 350, pi. 11. Comme on peut en juger d'après la description, cette espèce possède un faciès assez particulier; on ne peut la rapprocher complètement des autres groupes que nous connaissons. Le mâle de F. castaneicolli<^. n'a pas encore été découvert. La femelle adulte est caractérisée par le dessus de la tète qui est d'un brun noirâtre, les plumes ont une légère bordure et sont ornées d'une tache terminale noire. Le front est couvert déplumes noires légères et pointues. Sur le cou, qui est brun châtain, les plumes portent deux taches intérieures noires, et elles sont ornées de deux taches externes blanches. Le dessus du dos, de couleur marron, est varié de noir sur le milieu des plumes; leurs bords sont gris brunâtre. Un gris olivâtre pointillé et marqué de bandes et de taches noires envahit le croupion. Rémiges primaires variées de brun marron sur les barbes externes. Les secondaires ont des lignes blanches et noirâtres et quelques bandelettes de couleur plus pâle. Les rectrices latérales sont rougeâtres, mais les pennes médianes, plutôt d'un gris olivâtre, ont des marques noires sous la forme de bandelettes. Les pennes de la queue sont terminées de roux clair. — Sur la région de la tète, les sourcils et une bande qui se prolonge derrière le front sont de couleur marron variée de noir. Lorums bruns pâles. Joues de couleur marron rougeâtre avec des bords noirs sur les plumes. Auriculaires d'un brun uniforme. — Aux parties inférieures, les flancs sont tachetés de brun mari'on, mar- qués de traits blancs et noirs transversaux. Sous-caudales d'un blanc sale avec des bandes transversales noires. Dans la dépouille 372 F. DE SCIIAECK de cet Oiseau, le bec esl d'uu brun uoiràtre; les pattes sout pâles. Il mesure : $ adulte : longueur totale, 0«i300 ; aile Oi^lGo; queue 0^090; tarse 0°i043; bec 0^020. Le spécimen type de cette espèce fait partie des collections du Musée de Turin. F. castaneicollis habite Choa en Ethiopie. Cet exemplaire, qui est unique, a été recueilli près du lac Ciar-Ciar, et l'Oiseau a la répu- tation d'être abondant. 43. Francolinus gutturalis Rûppell. Perdix gutturalis Rùpp., Neue Wirbelth. Abyss., p. 10(1835-40). Francolinus gutturalis Rûpp., Syst. Uebers. Nord-Ost. Afric, p. 104, pi. 40 (1843); G. R. Gray, Gnura uf'Birds, t. III, p. 505, n" 14 (1849); G. R. Gray, List Spec. Brit. Mus., partY, p. 50(1867); Finsch et Ilartl.. Deck. Bcisen Ost.-Afr., t. IV, p. 584 (1870) ; Ilel., Ornithol. Nord-Ost Afric, {. II, p. 875 (1873); Roucard, Cat. Avium, p. 19, n° 495 (1876). Chaetopus (Sclrroptera) gutturalis Rp., Compt. rend. Acad. Se, t.XLII, 1850, p. 882. Francolinus (Scleroptera) gutturalis G. R. Gray, lland-Ust, part II, p. 265, n-^ 9672 (1870). La description qui nous a été donnée par l'auteur comprend les caractères suivants : Chez le mâle, à l'état adulte, le dessus de la tète et la nuque sont d'un brun sombre, les bords des plumes de couleur plus pâle. Le manteau est brun, strié de blanchâtre ; les plumes, qui sont jau- nâtres dans leurs milieux, ont sur leurs côtés des taches sombres de forme rhomboïdale. Couvertures alaires ornées de macules d'un brun marron. Rémiges primaires d'un brun pâle devenant ferrugi- neux à la base des pennes, dont les extrémités sont bordées de couleur cendrée. Rectrices marquées de barres transversales brunes et Isabelle. Aux parties inférieures, la gorge est d'un blanc Isabelle, les côtés du cou et de la gorge d'un brun ferrugineux avec des taches sombres. Sur la poitrine, on voit des traits transversaux et déliés de couleur isabelle; l'abdomen, de la même couleur, porte des taches brunâtres lancéolées. Les plumes des lianes sont variées de brun marron sur leurs bords internes et bariolées de couleur isabelle sur les bords externes. Cuisses d'un brun ferrugineux. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 373 Pattes (le couleur brique (1). Le plumage de la fcineUc ne dilïère pas de celui du mâle. Dans les deux sexes, on a relevé les dimen- sions qui suivent : Adulte : aile 0«il90; queue 0^070; tarse 0^058 ; bec 0^020. F. gutturalis habite l'Abyssinie et les côtes de la Mer-Rouge qui s'étendent jusqu'au Nord du pays des Somalis. On a rencontré cette espèce sur les hauts plateaux, à l'altitude de 2000 et 2500 mètres, mais elle n'est pas abondante (Rûppell) (2). On l'a vue en plus grand nombre près d'Adoua et d'Assaye (Lefebvre) (3) dans la région du Tigré et surtout au Nord du pays (Blanford) (4). Jesse l'a notée dans le Bogos et M. Ruppell l'a recueillie à Halai, Axum, Dembea. Un exemplaire qui se trouve dans le Musée de Leyde porte sur son étiquette la mention de Haut-Nil-Blanc (5). Cette espèce serait encore dispersée sur les côtes de la Mer-Rouge jusqu'à la partie septentrionale des Somalis (Speke) (6). M. de Heuglin a recueilli un grand nombre d'observations con- cernant les mœurs des Oiseaux d'Abyssinie. Ce voyageur nous transmet les notes suivantes : « L'habitat de ce joli Francolin peut être évalué à l'altitude de 600 à 3000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Lorsque la saison est sèche, il se montre aussi bien dans les régions basses du Dega. Gomme la plupart de ses congénères, il recherche de préférence les vallées rocheuses et les collines où il se tient près des ruisseaux et des puits. Pendant l'été, il vit par paires et plus tard par petites sociétés. Nous ne l'avons jamais rencontré dans les champs de Céréales. Ce Francolin est d'un naturel très bruyant et souvent il arrive que les mâles se livrent entre eux à de violents combats. Vers le soir, les troupes abandonnent les broussailles et les hautes herbes pour se diriger en pays découvert où elles stationnent à proximité des rochers et des éboulis. Nous avons tué à plusieurs reprises quelques-uns de ces Oiseaux comme ils arrivaient pour s'abreuver; devant le Chien, ils ont l'arrêt très ferme. Leur chair est tendre et elle peut être comparée à celle de la Gelinotte. Ils sont d'ailleurs très exposés aux poursuites des petits animaux carnassiers. Les Zèbres (1) Suivant Lefebvre fVoy. Àbyss., VI, p. 148), les pattes sont veixhUres livides. (2) Syst. Uebersicht, p. 103. (3) Voyage en Ahyssinie, VI. p. 148. (4) Proceedings of the Asiat. Society, 18GS, p. 284. (5) Deckçn's Reisen, IV, p. 584. (G) IIjIs, 18(J0, p. 248. 374 r. DE SCHAECK inangoiistes en font leur proie et ils s'emparent des œufs, delà couvée et même des adultes ». Dans la langue tigréenne, on nomme ce Francolin « Seruhhey » (Lefebvre). 44. Francolinus spilol^mus G. R. Gray. FrancolinuspsHolœmus (sic) G. R. Gray, Cat. Birds Brit. Mus., part Y, p. 50(1867); Hgl., OrnithoL Nord-Ost. A fric, t. II, p. 897 (1873); Gigl., Vertebr. Scioa, p. 57 (1884). (1) Francolinus spilolœmus Hgl., Peterm., Geogr. Mittheil., 1869, p. 415; Finsch. et Hartl., Vug. Ost-Afric, p. 586 (1870)'; Boucard, Cat. Avium, p. 19, n" 482 (1876); Salvad., Ann. Mus. civ. Genova, t. VI, 1888, p. 306. Francolinus (Scleroptera) psilolœmus G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 266, n° 9659 (1870). La diagnose de cette espèce peut s'établir ainsi qu'il suit : Chez le mâle adulte, le front, le vertex et la nuque sont noirs variés et bordés de roux. Les côtés de la tête, d'un roux isabelle mêlé de noir. Le manteau brun est marqué par des taches pâles qui s'éten- dent le long des tiges des plumes. Couvertures alaires et rémiges largement tachetées de roux marron; les premières pennes des ailes et une partie des secondaires sont brunâtres, variées de noir à leurs extrémités. Rectrices noirâtres avec des dessins sous forme de fins traits transversaux ondulés et rougeâtres. Les joues blanches por- tent des taches arrondies noires, très évidentes. Une teinte d'un brun gris envahit \es parties inférieures où l'on voit quelques bandes transversales noires qui ont la forme de zigzags. La gorge blan- châtre est entièrement parsemée de taches noires arrondies liserées de rougeâtre. Cette dernière couleur, mêlée de taches noires, marque la région de la poitrine, et sur les flancs qui sont de couleur marron on distingue de grandes macules rondes d'un brun roux. Abdomen tacheté de brun. Sous-caudales d'un gris brun avec de larges ban- des transverses noires. Le bec est brun foncé; les pattes sont rouges. La livrée est semblable chez les deux sexes, dont les dimen- sions sont : cT adulte: longueur totale 0^325; aile 0^175; (lueue 0'"078; tarse 0">043; bec0"™024. (t) Le nom de spiloltnnvs, qui est préférable à psilolœviuif, a été reolifié par plusieurs auteurs. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 375 cf adulte : longueur totale0™310; aile 0™10o; queue 0^078 ; tarse 0"°043; bec 0^020. F. spilolaemus a été rencontré dans le Choa d'Abyssinie par le major Harris et par le D^ Travesi, en particulier près de la ville d'Entotto (1). 45. Francolinus Clappertoni Children (nec Rûppell ). Perdix Clappertoni Chiidr., inDenham et Clappert., Narrât. N. and C. Afr.App. (1824) ; Cuv. et Grifï., Animal Kingdom, Aves, t. III, p. 46 (1829). Francolinus Clappertoni G. R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part III, p. 33 (1844^; G. R. Gray, Gênera of Birds, t. III, p. 505, n° 11 (1849); E'y]., Ornithol. Nord-Ost Afric, t. II, p. 886(1873); Boucard, Cal. Avium, p. 19, n" 486 (1876). Chaetopus (Scleroptera) Clappertoni Bp., Compt. rend. Acad. Se, t. XLII, 1856, p. 882. Francolinus (Scleroptera) Clappertoni (j. R. Gray, Hand-list, part II, p. 265, n" 9663 (1870). Pternistes Clappertoni Shell., Ibis, 1888, p. 295. La description que je présente, est fondée sur deux exemplaires qui proviennent de la région du Nil-Blanc. Le mâle adulte est noirâtre sur le front et les plumes sont légère- ment bordées de brunâtre: cette couleur s'étend sur le vertex et sur l'occiput. Les plumes du dessus du cou ont des milieux noirs bordés de blanc. Le dos et les couvertures alaires sont brunes avec des bords jaunâtres. Au croupion, les plumes, d'un brun uniforme, ont des liserés gris. Sus-caudales bordées de gris; les tiges noires. Rémiges d'un jaune fauve sur les barbes externes et marquées de traits irréguliers et de taches d'un brun roux sur les barbes inter- nes. Rectrices d'un brun sombre avec trois ou quatre barres trans- versales jaunâtres; les pennes sont terminées de blanc. — Les petites plumes des côtés du cou et de la tête ont leur milieu noir en forme de flèche avec des bords d'un blanc d'argent. Sourcils et auriculaires d'un brun clair. Aux parties inférieures, la gorge et le dessous du cou sont d'un blanc un peu grisâtre. Sur le haut de la poitriue, les plumes brunes ont des bords jaunâtres et une colora- tion noire vers leur extrémité. Les plumes des flancs brunes sont variées de deux bandes longitudinales jaunes et quelques-unes (1) Opéra citata. 376 F. m: schaeck portent du brun marron sur les côtés. Chez cette espèce, le bec est noir, les pattes ont une coloration brune rou^eâtre. La livrée de la femeUe coloriée d'une façon plus foncée, ne diffère pas du plu- mage du mâle. J'ai relevé chez F. f'/a/^perfonnes dimensions sui- vantes : cT adulte : aile O^WS\ queueOi«07G; tarse 0^065; bec 0^Q?^\. $ adulte : aile 0^178; queue 0^076; tarse 0"'055; bec 0^033. Sa patrie s'étend dans l'intérieur de l'Afrique, à l'Est du Soudan, depuis le lac Tchad jusqu'au Choa dans l'Ethiopie. Les contrées où on a signalé cet Oiseau sont Bornou, Darfour, Kordofan, Senuâar et la région du Nil-Blanc (Denham et Clapperton ; Heuglin)(l), à l'Est jusqu'à Taveita et aux côtes de Mereui (Shelley) [i] dans le pays du Choa à Daimbi et Farré (Salvadori) (3). Th. de Heuglin fait remarquer que cette espèce n'a jamais été vue dans le Centre de l'Abyssinie. F. Clappertoni habite l'intérieur de l'Afrique et il s'élève jusqu'à 1700 et 2000 mètres. Il se tient soit par paires soit par com- pagnies. Dans le pays de Bogos, il se reproduit pendant la saison des pluies et s'établit dans les broussailles. Ses œufs, d'un blanc sale mesurent j^xig ligues. M. Koehler nous a communiqué (4) dans une note sur l'élevage de cette espèce, les renseignements que je fais suivre : cet auteur acquit au printemps de l'année 1875 une paire de Francolins de Clapperton. Ils furent installés pendant l'été dans une volière, en compagnie de Colins de Californie, et en hiver dans une écurie non chauffée. Au printemps de 1876, ils furent enfermés .dans une volière séparée, dans le jardin; ils paraissaient très alertes mais ne nichèrent pas. « Le printemps suivant, nous dit M. Koehler, j'eus la joie de voir la femelle occupée à se faire un nid dans une petite corbeille remplie de foin qui se trouvait posée à terre. Vers le milieu d'avril, elle pondit quatre œufs à intervalles de cinq ou six jours. . . Elle se mit à couver ses œufs, et au bout de vingt-quatre jours, je vis éclore trois petits Francolins sem- blables en tout à de jeunes Perdrix. Un des trois mourut malheu- reusement dès le premier jour; quant aux deux autres, leur viva- cité, leur gaîté faisaient plaisir à voir. La nourriture que je leur (1) Op. cil., p. 8S7. (2) ll)is, 1888, p. 2<)5. i'J) Uccelli Scioa, p. l'JiJ (1884); ibid., p. 128 (1888j ; Ami. Mus. civ. (ienova, VI, 1888, p. 308. (4) BulleUii de la Société nal.ionaled'Accliinatalioa,1882, p. 6:J2.— Monalsschr. d. deutsch. Ver. z. Scli. d. Vogehvelt, 1877, p. 149; 1878, p. 148. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 377 donnai, était exactement composée comme celle dont je m'étais servi dans mes précédents élevages de Colins de Californie. Elle semblait parfaitement convenir à mes jeunes élèves, etc.. » L'auteur nous raconte ([u'il perdit encore un des jeunes; mais l'année suivante les deux Francolins qui avaient survécu et s'étaient bien portés pendant l'hiver s'apparièrent. « Il me restait, dit-il, pendant l'hiver 1878-79 d'une part les parents, de l'autre les cinq jeunes dans leur demeure bien close, mais non chauiïée. » M. Koehler ajoute à ces intéressantes observations que ces Oiseaux ne lui ont jamais paru soufïrir du froid ou de l'humidité. 46. Francolinus Rûppelli G. R. Gray. Perdix Clappertoni Riipp. (nec Ghildr.) Cretzsch. Atlas z. Reise ini Nôrdl.-Afric, p. 13, pi. 9 (1826); Lefeb., Voij. Abyss., t. VI, p. 147, pi. 11. Francolinus Ruppellii G. R. Gray, List Spec. Brit. Mus., part III, p. 33 (1844); G. R. Gray, Gênera of'Birds, t. III, p. 505, n° 12 (1849); Hgl., Ornithol. Nord-Ost-Afric, t. II, p. 888 (1873); Boucard, Cat. Aviuin, p. 19, n° 487 (1876). Chaetopus (Scleroptera) RûppelliBY>., Compt. rend. Acad. Se, t. XLII, 1856, p. 882. Francolinus (Scleroptera) Ruppellii G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 265, n" 9664 (1870). Cette espèce essentiellement abyssinienne se distingue par les caractères suivants : Chez l'adulte, le front est noir ; le dessus du manteau est d'un brun noirâtre varié de couleur fauve, mais cette dernière couleur, qui borde chaque plume des épaules et du dos, est beaucoup plus sombre que chez F. Clappertoni. Rémiges d'un jaune fauve, mar- quées irrégulièrement de roussâtre. Rectrices d'un brun noirâtre avec des barres jaunâtres. — Les sourcils et un second trait passant au-dessous de l'œil sont blancs. Aux parties inférieures, une légère tache noire se voit sur le menton. Gorge blanche. La poitrine est d'un brun grisâtre, mais les taches sont noires (au lieu de brunes) et, sur les flancs, ces marques prennent une belle couleur marron. Le reste de la livrée ne diffère pas de celle de l'espèce précédente. Bec noir. Iris brun. Pattes rouges. J'ai relevé comme dimensions : o^ adulte : aile 0^180; queue 0^085; tarse 0^050; bec 0^026 (Abyssinie). 9 adulte : aile 0^178; queue 0^062; tarse 0^050; bec 0«i024 (iVbyssinie). 378 F. DK SCIIAKCK F. Ruppelli habite l'Abyssiuie et le Sennâar. MM. Petit et Dillou le recueillirent clans la première de ces régions. M. Botta le rapporta de la seconde. Ces exemplaires font partie des collections du Muséum de Paris. Suivant dellojglin (1), ce Francolin s'avance au Tigré, sur la côte, mais il se rencontre abondamment dans la partie septentrionale de l'Abyssinie, d'après M. Blanford (2). 47. Francolinl's icterorhynchus Heuglin. Francolinus icterorynckus Hgl., Journ. i'iir Ornithologie, 1863, p. 275; Hgl., Ornitlwl. Nord-Ost. Afric, t. II, p. 894, pi. 9, fig. 1 (1873); Boucard, Cat. Avium, p. 19, n" 497 (1876): Hartl., Abhandl. d. naturwiss. Ver. zu Bremen, t. VII, 1881, p. 118; Ibid., 1882, p. 150; Shell.. Proceed. Zoolog. Society of London, 1888, p. 48. Francolinus (Scteroptera) icterorhynchus G. R. Gray, Hand-Ust, part II, p. 265, n" 9674 (1870). Cette espèce se reconnaît aux caractères suivants : Le mâle adulte a le front et un trait qui s'étend entre les narines et l'œil de couleur noire. Le vertex et la nuque sont d'un brunâtre sombre. Un gris brunâtre varié de jaune pâle envahit le dos, les ailes et la queue ; scapulaires rouges. Dans la région de la tête, les sourcils sont d'un blanc pur. La région parotiqueest brunâtre et les plumes des joues et du cou, d'un gris blanchâtre, portent des stries noires. Sur les parties inférieures, la gorge est d'un blanc pur. La poitrine et l'abdomen, d'un jaune pâle, sont maculés de noir. Sous- alaires de couleur fauve avec des taches brunâtres. Les flancs gris sont variés de brun. Sous-caudales blanchâtres marquées de taches sagittiformes un peu brunâtres. Iris brun ou jaune. Le bec est noirâtre. Les pattes jaunes ont des ongles blanchâtres. Dimensions : Adulte : aile 0^158 ; queue 0^068 ; tarse 0^032 ; bec 0^018. F. icterorhynchus habite l'Afrique Centrale. On l'a rencontré à Bongo, Durrah (Heuglin) (3), à Tingasi (Shelley) (4) dans l'Afrique Equatoriale. Th. de Heuglin a vu ce Francolin dans la région des forêts et dans les savanes recouvertes de broussailles du Djur et des Kosanga, où il est assez abondant; on le rencontre même dans les champs de Blé et de Sésame. Ordinairement, il vit en petites (1) .Journal fil r Ornithologie, 18G1, p. 197; 1863, p. 164. (2) Proceed. of the Asial. Soc, 1868, p. 284. (3) Journal fiir Ornithologie, 1863, p. 275 ; 1864, 271. (4) Proceeilings of the zoological Society of London, 1888, p. 48. MONOGRAPHIE DES FRANCOLLNS 379 sociétés. Il perche souvent. Sa nourriture se compose de grains de Blé, déplantes oléagineuses et légumineuses, de fruits à noyaux et d'Insectes. 48. Francolinus Schlegeli Heuglin. FrancoUnus Schleyelii Hgl., Journ. fur Ornitliol., 1863, p. 275; Hgl., Peterm. Geogr. Mittheil., 1869, p. 415; Hgl., Ornithul. Nonl- Ost-Afric, t. II, p. 898, pi. 30 (1873); Lay. et Sharpe, Birds South-Afric, p. 602, n» 578 (1875-84); Boucard, Cat. Avium, p. 19, n" 493 (1876); Barboza du Bocage., Ornithol. d'Angola, p. 407 (1877-81). Francolinus (Scleroptera) Schlegelii G. R. Gray, Hand-Ust, part II, p. 265, n° 9670 (1870). Le mâle adulte a les parties supérieures d'un cendré nuancé de roussâtre et marqué par des bandes transversales rousses et noires; les milieux des plumes sont striés de couleur fauve. Dessus du cou et côtés de la tête d'un fauve ochracé. Couvertures alaires bleuâtres à leurs extrémités. Rémiges primaires brunes sur leurs barbes externes et légèrement bordées de gris; les secondaires, de couleur rousse, devenant plus sombre sur les barbes internes; rémiges tertiaires entièrement rousses. Le croupion et les sus-caudales sont d'un rouge grisâtre fasciolé de brun sombre. Rectrices barrées de cendré et de fauve ochracé ; les bandes fauves sont liserées de noir. Sur les parties inférieures, la gorge est d'un fauve blanchâtre. Les plumes qui recouvrent le bas du cou, la poitrine et l'abdomen sont d'une coloration blanche lavée de gris et variée de raies transver- sales noires. Sous-caudales de couleur roussâtre et uniforme. L'iris est brun; le bec jaune devient noirâtre à son extrémité. Les pattes sont jaunes et portent des ongles brunâtres. La femelle ne diffère sous aucun rapport quant à la livrée. On a relevé comme dimen- sions : Longueur totale, 0'"245; aile 0^188; queue 0^062; tarse 0^032, bec 0^018. F. Schlegeli habite l'Afrique Centrale. Une paire a été recueillie pour la première fois à Gaba de Bengo (Heuglin) (1) et le même auteur (2) rencontra ce Fran- colin entre les fleuves Djur et Kosanga. Le D"" Bôhm l'a noté dans (1) Journal fur Ornithologie, 180.3, p. 27G. (2) Ibid., 1864, p. 271. 380 F. DE SCHAECK le district de Marouugoii (Schnlow) (1); MM. Capello et Iveus Tout trouvé dans la région du Quaiigo depuis le 10« au 13° de lat. Sud, jusqu'au 16° et 17» de longit. Est (Bocage). Les habitants de cette dernière contrée nomment cet Oiseau « Campanijo » . Th. de Heuglin l'a rencontré, dans le Centre de l'Afrique, au mois d'avril, par paires, en décembre, réuni en compagnies. Ces Oiseaux, parait-il, se tiennent dans les buissons épais et ils cou- rent avec une rapidité extraordinaire. Ou ne les fait lever que diffi- cilement. Ils savent profiter des moindres accidents du terrain pour se cacher. Leur vol n'est pas bruyant, mais bas et peu soutenu. Ils se reproduisent pendant les mois de juillet et d'août. 49. Francolinus Harïlaubi Barboza du Bocage. Francolimis Hartiaubi Bârb. du Boc, Jorn. Acad. Se. Lisboa, 1870, no VIII,p.330; Lay. et Sharpe, Emis Soutli-Àfrica, p. 602, n^ 579 (1875-84); Gadow, Journal fiir OrnithoL, 1876, p. 305; Bou- card, Cat. Avium, p. 19, n» 498 (1876); Boc, OrnithoL d'An- gola, p. 406(1877-81). Francolinus (Scier opéra) Hartlaubi G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 265, n° 9675 (1870). La science est redevable à M. Barboza du Bocage de ce Francolin qu'il a décrit. Les caractères de F. Hartlaubi sont réunis de la manière suivante : Chez le mâle imparfaitement adulte, le dos et les ailes sont d'un gris brun pâle, varié de taches irrégulières et de points fauves et bruns ; ces marques sont moins visibles sur le croupion. Le dessus de la tète est brun foncé ; ligne noire sur le front, surmontée d'une bande étroite blanche se prolongeant de chaque cùlé du vertex en un sourcil blanc; plumes auriculaires d'un roux ])runàtre. Les rémiges sont d'un brun pâle, avec des pointillés de couleur fauve sur le bord interne des barbes extérieures. Rectrices noirâtres avec des barres transversales et des extrémités blanches. — Aux parties inférieures, les cotés du cou et le dessous du corps sont blancs fortement striés de noir-brunâtre, avec des teintes fauves au bas de l'abdomen et sur les flancs. Sous- caudales blanches, traversées par de larges bandes noires. En outre, ce Francolin a l'iris rougeâtre. Le bec est brun et jaunâtre sur ses bords et sur ses extrémités. (I) Journal fiir Urnilhologie, 1886, p. 424. MONOGRAPHIE bE§ FRANCOLINS 381 Pattes d'un bruu jaune pâle. L'auteur ajoute: « chez ud individu marqué comme femelle, les sourcils sont roux au lieu de blancs, et les parties inférieures d'un roux fauve sans taches ; la gorge d'une teinte plus pâle. Les côtés du cou et le haut de la poitrine sont variés de fauve sur un fond gris, mais ces vestiges du premier plumage doivent disparaître plus tard, car la teinte fauve qui occupe le centre des plumes tend à les envahir enlièrement. » On a noté chez F. Hartlanbiles mesures suivantes: cf jeune: longueur totale 0^250; aileO^^lSo; queue 0^070; tarse 0^033; bec 0^024. (3n n'a rencontré cette espèce jusqu'ici que dans le Mossâmedes, au Sud de l'Angola, sur différents points, rivière Chimba, Kapan- gombe et Huilla (d'Anchieta, Barboza du Bocage) (1) F. Hartlaubi serait d'ailleurs assez abondant dans cette région. Les indigènes l'appellent « Muhele », dénomination qui se rapporte aussi bien à celle qui précède 50. Francolinus Finschi Barboza du Bocage. Francolinus, sp.? Barb. du Boc, Jorn. Acad. Se. Lisboa, u'^ XXIV, 1878, p. 278. Francolinus Finschi Boc, Ornithol. d'Angola, p. 406 (1877-81) ; Lay. et Sharpe, Birds South-Africa, p. 598, n^ 575 (1875-84); Rchw. et Schalow, Journ. fiir Ornithol., 1882, p. IIG. F. Finschi assez voisin du Francolinus gutturalis, dont je donne ci-après la description, mais il s'en distingue par la couleur du manteau, où les teintes noires dominent davantage et où les stries transversales de couleur fauve sont moins marquées. Le mâle adulte a le dessus de la tête et du cou d'un cendré brun (sans aucune nuance de roux) avec le milieu des plumes de couleur plus sombre. Tout le dessus du corps d'un brun noirâtre avec des traits transversaux légers, bruns pâles. Les rémiges sont d'un roux ardent et pointillées de brun à leur base; elles deviennent brunes à leurs extrémités et elles sont liserées extérieurement de grisâtre. Rectrices brunes marbrées de noirâtre et vermiculées en travers de gris. A la tète, les sourcils et les côtés, à l'exception de la région auriculaire, sont d'un gris brunâtre. La gorge est d'un blanc pur et un roux fauve uniforme envahit le dessous du cou. La poitrme et les flancs sont d'un gris brun pâle, chaque plume est bordée de grisâtre et marquée par des bandes transversales d'un fauve pâle. Sur l'abdomen, le roux fauve est très visible; une grande tache (1) Op. cit.; Jooi'nal fur Ornithologie, 1876, p. 305. 382 F. t)E SCHAECFx d'un roux ferrugineux sur cliaque plume qui a des bords gris. Sous-alaires de la môuie couleur, mais uniforme. Les sous-caudales, d'un gris brun, sout traversées par des raies étroites et sinueuses de couleur gris fauve. Chez cet Oiseau, le bec est noirâtre, plus pâle sur les bords et à la base des mandibules. Pattes d'un brun jaunâtre. Mesures : cf Longueur totale 0^330; aile 0™163; queue 0In090^ tarse 0">040; bec 0^028. Cette espèce est particulière à l'Afrique Orientale, à l'Angola. F. Finschi a été recueilli par M. d'Anchieta, à Caconda, localité qui est située au Sud du Benguella. On ne connaît assurément qu'en partie son aire de distribution. 51. Francolinus Schuetti Cabanis. Francolinus (Scleroptera) Schuetti Cab., Journ. fur Ornithol., 1880, p, 3Si; Journ. fur Ornithol., 1881, pi. 2. Francolinus Schiitti Rchw. et Schal., Journ. fiir Ornithol., 1882,p.ll6. Francolinus Schuetti Fisch., Zeitchr. ges. Ornithol., 1884, p. 382. Francolinus (Scleroptera) modestus Cab., Journ. fiir Ornithol., 1889, p. 87. Cette espèce a été récemment séparée en deux formes distinctes, alors qu'elle n'en constitue qu'une seule. La première, F. Schuetti, a été décrite par le D^" Cabanis d'après un exemplaire mâle. En examinant deux spécimens des galeries du Muséum de Paris, j'ai pu me convaincre que F. modestus est le jeune de F. Schuetti. Je donne ici la description très brève de la livrée particulière à cette espèce. Chez l'adulte, la couleur générale du plumage est d'un brun terreux ; le dessus de la tête, le dos, les ailes et la queue sont d'un brun unicolore, mais, sur les autres parties du plumage, on distin- gue de larges liserés gris olive au bord des plumes. Ces bords deviennent plus clairs sur les côtés de la tète et sur les parties infé- rieures (1); vers le milieu du ventre ils sont blanchâtres. La gorge est d'un blanc gris, sans taches. Sous-caudales brunâtres marquées de traits gris transversaux. (1) Sur cette région, les plumes sont grises et portent un étroit trait plus sombre. C'est le seul caractère qui peut, à la rigueur, le distinguer de F. aliantensisi, chez lequel les parties inférieures sont brunes et marquées d'une raie blanche entre le trait sombre et le l)ord des plumes. Je n'ai pu examiner qu'un e.vemplaire adulte de ahantensis, mais j'admets que nous avons ici une seule espèce. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 383 L'iris est brun, le bec rouge de Corail et les pattes rougeâtres chez l'Oiseau à l'état frais. Mesures : cT adulte : aile 0M75; queue OmOSo; tarse 0^040; bec O^aOSS (Landana). Jeune : aile O-^lSo ; queue O-^OTO ; tarse 0^023 ; bec 0^020 (Landana) . La distribution s'étend à l'Ouest de l'Afrique, au Congo, au Cameroun, et dans une faible partie de l'Afrique Orientale. Les spécimens du Muséum de Paris sont originaires de Landana, sur la côte du Loango, où ils ont été recueillis par M. Petit. F. Schuetti fut découvert par M. Schuett (1), au cours de son voyage dans le pays de Monata-Yamvo, situé au Nord-Est de l'An- gola. Il a été signalé dans la même région de Lounda (Reichenow, Schalow) (2). En admettant la synonymie de F. modestus, nous trou- vons qu'on l'a noté encore au Congo, près de Chinchonxo et à Barombi dans le Cameroun (Cabanis) (3j. Enfin, à l'Est, on l'a observé aux environs de Grand-Aruscha, dans le Massailand (Ficher) (4). 52. Francolinus squamatus Gassin. FrawcohnMSS(7wawaîMsCass. ,Proceed.Acad.Philadelpli.,1836,p.321, no 43; Hartl., Syst. Ornithol. W-Afric, p. 268, n" 759 (1857); Boucard, Cat. Avium, p. 19, n° 489 (107(j); Boc, Ornithol. rf'A/i^o^a, p. 409(1877-81). Francolinus (Scleroptera) squamata G. R. Gray, Hand-list part II, p. 265, no 9665 (1870). Francolinus Petiti Boc, Jorn. Acad. Se. Lisboa, n» XXV, 1879, p. 68; Rchw. et Schalow, Journ. fiir Ornithol., 1879, p. 423. Ce Francolin a été découvert au Cap Lopez par Du Chaillu et la description nous en a été donnée par John Cassin. 11 est resté rare dans les collections. C'est sur un Oiseau semblable que le savant naturaliste de Lisbonne a fondé une espèce différente qu'il a réunie peu après comme synonyme au F. squamatus. Ses signes distinctifs peuvent se résumer de la façon suivante : L'Oiseau à l'état adulte a le dessus de la tête d'un brun rougeàtre sombre et uniforme. Cette couleur,bigarrée de blanc rougeàtre foncé, envahit le manteau ; le dos est marqué de raies transversales noires et irrégulières qui se voient aussi sur les couvertures alaires et sur (1) Journal fiir Ornithologie, 1880, p. 3d3. (2)lbid., 1882, p. 117. (3) Ibid., 1889, p. 88. (4) Zeitsclirift fur die gesamrate Ornithologie, 1884, p. 382 ; Journal fur Orni- thologie, 1885, p. 120. 384 1'. DE SCHAECK le croupion. Toutes les plumes da cou sont bordées de blanc cendré. — Aux parties inférieures, la gorge est blanchâtre et le dessous du corps est de couleur cendrée avec des teintes fauves; chaque plume est marquée dans son milieu d'un trait brun foncé. La poitrine a une couleur générale plus sombre et les sous-caudales sont d'un brun foncé rongea tre. Le bec est d'un bleuâtre sombre à la mandibule supérieure; l'inférieure est colorée en rouge. Les pattes sont rouges. — La femelle, de dimensions moindres, ne diffère pas dans son plu- mage. Les mesures relevées sont : cf adulte : longueur totale, 0^340; aile 0^183; queue 0^098; tarse 0^033 ; bec OmO^O. 9 adulte : longueur totale, 0^310 ; aile 0^160 ; queue 0^076 ; tarse 0^030 ; bec 0™02o. La patrie de F. squamatus se trouve confinée à l'Ouest du conti- nent africain, dans le Congo français et sur les côtes du Gabon. On l'a rencontré depuis le Cap Lopez (Du Chaillu),à Ogobai, à Moonda (Heine) (1). Il est, paraît-il, très répandu sur toute la côte du Loango. MM. Lucan et Petit en ont réuni plusieurs exem- plaires à Landana et à Chinchouxo (Sharpe et Bouvier) (2). 33. Francolinus ahantensis Teraminck. Froncolinus (ihantensis Temm., Bijârarj tôt. de Dierk., t. I, p. 49, pi. 14(1848); Hartl., Syst. Ornith. West-Afric, p. 202(1857). Francolinus ashantensis Boucard, Cat. Avium, p. 19, n^ 488 (187()). Francolinus (Scleroptera) ashantensis G. R. Gray, Hand-list, part II, p. 265, no 9665 (1870). Le Muséum de Paris conserve un spécimen mâle, originaire de la Guinée. Cet exemplaire provient des collections du prince Ch. Bonaparte. Voici sa description : Le mâle adulte a le dessus de la tête d'un brun noirâtre uniforme. Les plumes du cou sont brunes et portent des taches longitudinales blanches. Au dos, aux ailes et au croupion, la couleur noirâtre est variée de taches et de lignes d'un noir très sombre. Les joues brunes ont des teintes rougeâlres. Sur les parties injérieures, la gorge est blanchâtre; du brun envahit la poitrine et la région du ventre et chaque plume dans ces parties est marquée des deux côtés d'un trait blanc. Sous-caudales brunâtres, variées de traits gris. Iris brun. Le bec rouge est noirâtre à sa base. Les pattes sont un peu .Journal fiir Oniilliologiç, 1800, p. 197. (2) Bulletin de la Société Zoologi(|uo de France, 187(5, p. 52. MONOGRAPHIE DES PRANGOLINS 383 colorées en rouge. — Il paraît, suivant le D^" Hartlaub, que la femelle de F. ahantensis ne diffère du mâle que par des teintes plus sombres et ses dimensions qui sont inférieures. Pour le premier, j'ai relevé comme dimensions : cf adulte : aile O-^^OO; queue 0°>094 ; tarse 0i"043; bec 0^027. La taille de cette espèce varierait entre O^^SOo et 0™330. C'est à l'Ouest de l'Afrique, dans une partie de la Guinée Septen- trionale, que l'on rencontre F. ahantensis. Recueilli par Pel, sur la Côte-de-l'Or entre le Cap-des-trois-pointes et Accra (Hartlaub) (1), il habite le pays d'Ahanta. Une note manuscrite de J, Verreaux nous apprend qu'un mâle de cette espèce a été tué au mois d'octobre 1863, aux alentours de Bissav, dans les grands bois, ce qui a fait donner à ce Francolin le nom de « Perdrix des grands hois ». Ou ne connaît pas ses habitudes ni son mode de reproduction. r»4. Francolinus albogularis g. R. Gray. Francolinus albogularis G. R. Gray, List. Spec. Brit. Mus., part III, p. 33 (1844) ; Hartl., Syst. Ornithol. West-Afric, p. 201 (1857). Chaetopus (Scleroptera) albigularis Bp., Compt. rend. Acad. Se, t. XLII, 1836, p. 883. Francolinus (Scleroptera) albogularis G. R. (îray, Hand-list, part II, p. 265, n''9661 (1870). Francolinus albogularis Boucard, Cat. Amum, p. 19, n" 484 (1870). La diagnose de cette espèce peut se résumer ainsi : L'adulte a le dessus du manteau brunâtre, varié irrégulièrement de noir et marqué transversalement de noir et de blanc. Le vertex est brunâtre mêlé de roux ; les côtés de la tète sont entièrement blancs. Région parotique d'un brun noirâtre; une étroite ligne brune s'étend sur le front. Les ailes d'un brun ferrugineux ont quelques-unes des plumes marquées sur leur milieu d'une strie blanche. Rectrices brunes, fasciolées transversalement de blanc et de noir. Aux parties inférieures, la gorge est blanche ; la poitrine et le ventre sont d'un fauve pâle. Flancs variés de brun ferrugineux. Le bec de couleur noire est jaune à sa base. Les pattes sont jaunes. Les dimensions de l'Oiseau sont les suivantes : Longueur totale 0^330; aile 0^136; queue 01^068; tarse 0°»032; bec 0^^023. (1) Journal fur Ornilliologie, 1885, p. 301. IV. — 2r> 380 p. DE SCIIAliCK F. albogularis habite la Sénégambie. Rendall l'a découvert daus la région du fleuve Gambie (Hartlaub) (1) et depuis lors on l'a noté dans différentes localités du Sénégal, en particulier à Thionli, Leybar, Diouk, Dakar-Bango, Sorres, Gandiole, Casamence, Sedhiou et Albreda sur la côte (Rochebrune) (2). 33. Francolinus Lathami Harllaub. Francolinus Peli Temm. et Schleg., Bijdr. toi. Dierk, t. I, p. 30, pi. XV (1848). Leona Partridge Lath., Gêner. liist. Birds, t. VIII, p. 273 (1787), Francolinus Lathami Hartl., Journ. fiir Ornithol., 1834, p. 210, n» 474; Hartl., Syst. Ornithol. West-Afrik., p. 202 (1837); Boucard, Cat. Acium, p. 19, n" 310 (1870); Boc., Ornithol. d'Angola, p. 411 (1877-81). Perdicideus Lathami F. Heine, Journ. l'iïr Ornithol., 1800, p. 198. Peliperdix lathami Bp., Compt. rend. Acad. Se, t. XLII, 1830, p. 882. Francolinus (Peliperdix) Lathami G. R. Gray, Iland-list, part. II, p. 200, u^' 9087 (1870). On reconnaîtra cette jolie espèce de Francolin aux caractères suivants : Le mâle adulte se distingue, dans ses parties supérieures, par le vertex, la nuque, qui sont de couleur olivâtre et brunâtre; le front est un peu grisâtre. Le manteau est brun roux marron avec des vermiculures brunes, et chaque plume est marquée d'un trait blanc le long de sa tige, qui est bordée de noir. Ou remarque le même dessin sur le croupion. Rémiges primaires brunes ; à l'excep- tion de la première penne, les autres sont blanches jusqu'à la moitié des barbes externes. Rectrices brunes avec des vermicu- lures rousses. A la tète, les joues sont d'un cendré clair, et cette même coloration se voit sur la région auriculaire et une partie des côtés du cou. Les sourcils blancs sont bordés inférieurement par une ligne noire qui s'étend de la base du bec jusqu'à la nuque. Le noir envahit le menton, la gorge et les parties inférieures, mais la poitrine et la région abdominale sont entièrement marquées de taches bhinches cordiformes, sur un fond noir; les flancs et les sous-caudales portent des stries et des taches blanches mêlées de noir sur leurs bords. Chez cette espèce, l'iris est brun. Le bec est (1) Journal fur Oriii(liol()y,ie, IKli, p. 21U. (2) Ann. de la Société Linnéenne de Bordeaux. XXXVIII, 1884, p. 357. MONOGRAPHIE DES PRANCOLINS 387 brun-noirâtre. Pattes d'un Jjrun rouge. La taille est de 0™270 à 0™278. Voici les dilïérentes dimensions : cf adulte : aile 0^148 ; queue 0"'076; tarse 0^043; bec 0m017. La femelle est plus petite, sa livrée est plus terne et les taches blanches qui ornent les parties inférieures sont entourées de noir sur un fond brun roussàtre. Les côtes occidentales de l'Afrique qui s'étendent depuis la Séné- gambie jusqu'au fleuve Congo constituent l'habitat de F. Lathami. Cet Oiseau s'aventure peu dans l'intérieur des terres. On l'a noté au Sénégal près de l'embouchure de la Gambie, à Albreda, Bathurst, Sedhiou (Rochebrune) (1), sur les côtes de Guinée, à la Sierra Leone (Hartlaub) (^2), dans le pays des Achantis, où Pel rencontra ce Francolin sur la Côte-de-l'Or, entre, le Cap- des-trois-poiutes et Accra (Hartlaub) (3), dans le pays des Fantis à Dabocrom (Sharpe) (4), à Aubium (Ussher (5). Du Chaillu le recueillit à Ogobai et près du fleuve Camma (Heine) (6). MM. Lucan et Petit, et le D^ Falkenstein l'ont trouvé au Loango. On l'a encore signalé à Coudé et vers l'Ogôoué (Sharpe et Bouvier) (7). D'après l'auteur de « l'Ornithologie d'Angola », le fleuve Congo peut être considéré comme la limite méridionale de sa distribution sur la côte occidentale du coutineut. Dans le cours de cette Monographie, nous avons examiné le groupe des Fraucolins, mais nous reconnaissons qu'il subsiste encore beau- coup de lacunes dans les données que nous possédons sur les livrées, l'habitat, les allures et la biologie de ces Gallinacés. Ayant néan- moins poursuivi cette étude aussi loin que possible, j'ai jugé utile de résumer ici les résultats que j'ai obtenus. La classification des Fraucolins m'a conduit à fixer à 55 le nom- bre des espèces connues. Les descriptions de leurs diverses formes sont établies dans ce travail, je n'ai donc pas à y revenir. Mais si d'une part, les explorations futures nous réservent des découvertes certaines qui enrichiront ce groupe, d'autre part on peut prévoir que plusieurs de ses représentants, élevés aujourd'hui au rang d'es- (1) An. de la Société Linnéenne de Bordeaux, XXXVIII, 1884, p. 3:i8. (2) Op. cit., p. 202; Journal fiir Ornithologie, 1854, p. 210. (3) Journal fur Ornithologie, 18.j5, p. 361. (4) Ibis, 1869, p. 387. (y) Ibis, 1874, p. 71. (6) Journal fiir Ornithologie, 1860, p. 197. (7) Bulletin de la Société Zoologique de France, 1878, p. 79. — Catal. géogra- phique expéd. de MM. Marche et Compiègne. p. 33. 388 r, DK sctiAKCK pèces, pourront encore être rapportés à des formes précédemment connues, et devront être considérés peut-être comme des sous- espèces, des variétés climatériques ou des races. Cette dernière désignation s'appliquerait très hien à des formes exlrcmemeut voi- sines, dont les caractères secondaires s'associent à une répartition géographique particulière. Ce qui frappe surtout lorsqu'on compare le mode de coloration des Francolins avec leur distribution, c'est qu'à peu d'exceptions près, des espèces de même livrée générale se trouvent réunies dans les mômes régions. J'ai pu, grâce à cette loi, répartir ces Oiseaux en quelques groupes naturels. Ceux de l'Afrique Méridionale se distiuguent immédiatement de ceux de la région orientale ou de la Sénégambie. Les espèces particulières au massif de l'Abyssinie possèdent un faciès bien différent de celui des espèces de l'Asie Méri- dionale et des Indes Orientales. Nous verrons plus loin, après avoir traité de leur dispersion géographique, qu'à part quelques formes qui sont aberrantes, il existe plusieurs types distincts. Ce que nous savons de ces Gallinacés nous permet de les envi- sager comme occupant un rang élevé dans leur ordre. Leur déve- loppement, leurs instincts et leurs habitudes présentent des particularités intéressantes. Nous avons remarqué que leur mode de nidihcation est simple ; ils pondent sur le sol où ils réunissent assez grossièrement les matériaux du nid, mais ils montrent là leur supériorité sur d'autres groupes, les Talégalles, les Mégapodes (1), qui abandonnent l'éclosion de leurs œufs à la chaleur produite par les rayons solaires ou la fermentation des matières végétales. Chez les Francolins, couvés par la mère, les jeunes naissent revêtus d'un duvet plus ou moins l)igarré, et ils sont assez forts pour courir et suivre pendant quelque temps les parents qui les guident et les aident à choisir leur subsistance. On ne peut les regarder comme des auxiliaires de l'Homme, car ils se nourrissent de graines et de plantes plutôt que d'Insectes, mais ils n'occasionnent guère de dégâts dans les récoltes. A côté du dévouement et du courage — particuliers à tous les Gallinacés — on reconnaît aux Francolins de la prudence à l'égard du danger et une certaine intelligence. L'acclimatation de ces Oiseaux offrirait de l'intérêt, et l'on réussira d'autant mieux en choisissant des espèces vigoureuses. En volière, nous avons vu qu'ils ne perdent pas toujours leur naturel sauvage, (1) On sait que les (l'iifs sont iléposés, non plus dans un nid, mais sous un amas de feuilles. La chaleur qui se dégage par fermentation de ces substances végétales suffit à réclosion. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 389 mais, avec du soiu, on arrive à les apprivoiser; en tous cas, ils sont gais et agréables à la vue. Toutefois, leur faible fécondité ne permet pas d'espérer qu'ils deviendront jamais, étant domestiqués, une ressource notable pour l'Homme. C'est un gibier précieux aux colons comme aux indigènes de l'Afrique et de l'Asie. Leur chasse dans les contrées où on les introduirait serait attrayante. On a fait en ce sens des essais dans quelques localités de l'Angleterre, sur plusieurs îles de l'Océan Indien, en Australie et à la Nouvelle- Zélande, et ces tentatives ont réussi. Si nous jetons un coup d'œil sur la distribution géographique des Francolins, nous voyons que, sur nos 55 espèces, 46 habitent le continent africain ou ses îles, une seule est dispersée dans le Nord de l'Afrique eten Asie, huit sont répandues dans la région asiatique. Francolinus rulgarisa habité autrefois le Midi de l'Europe, mais on doit le considérer aujourd'hui comme disparu de notre faune. Sans vouloir contredire l'opinion des auteurs qui attribuent auxCroisades l'introduction de cette espèce sur notre continent, je supposerais plus volontiers que les Francolins vulgaires qui ont vécu jusqu'à la moitié du siècle actuel dans l'Europe Méridionale étaient les vestiges d'une espèce indigène ancienne. Pour l'expliquer, il nous faut peut-être remonter à la période crétacée pendant laquelle ce bassin de la Méditerranée dilîérait de son état actuel. En ce temps, la faune et la flore de l'Afrique Septentrionale se confondaient avec celles du Sud de l'Europe. Les restes qui survivent de certains Mauimifères (le Singe Magot à Gibraltar) et nombre de plantes sont autant de témoignages qui attestent la réunion primitive des deux continents, sans parler des données nombreuses que fournit la paléontologie. A cette époque, l'Afrique étant reliée sur plusieurs points avec l'Europe, les Francolins devaient habiter l'Asie-Mineure, la Grèce, Tltalie, peut-être le littoral delà France et le Portugal, et certainement l'Espagne. Ils avaient probablement des communica- tions par terre ferme avec l'Europe, car leur locomotion aérienne n'a jamais du sutfire à traverser les mers. Le savant anglais M. Sclater (1) comprend les Oiseaux de ce groupe, comme les Perdrix, les Faisans, sous le nom de Familiœ Paleogenœ sice Orbis mteris par opposition aux Neoganœ sice novi Orhis. En consultant le tableau de la répartition générale des espè- ces, on remarque que pour l'Afrique d'une part, 13 sont particu- lières à la région occidentale (4 au Nord de l'Equateur et 9dans le Sud). Huit espèces sont répandues dans l'Afrique Méridionale, enfin (1) On the gênerai distribution of Aves. Journal of the Lin. Soc, 1838, p. liJ2. 390 F. DE SCHAECK 3 espèces se rencontrent au Centre, plutôt vers le Nord. Une seule est répartie au Nord-Est de l'Afrique et également dans l'Asie Occi- dentale. Enfin, 3 espèces vivent dans l'Asie Méridionale, dont une habite l'Archipel malais. 11 faut encore rattacher à ces dernières formes un Francolin qui est propre à Madagascar et à deux des Iles Mascareignes. On voit facilement que, pour ces Oiseaux, la faune de l'Est du continent africain surpasse notablement celle de l'Ouest, par la richesse de ses formes ; cela tient surtout à l'abondance des espèces dans le massif de l'Abyssinie et les terres voisines. Sur la côte oppo- sée et au Nord-Ouest, les Francolins sont faiblement représentés, mais leur nombre augmente vers le Sud Occidental, et le groupe qui se trouve répandu dans l'Afrique Australe est relativement nombreux, si l'on considère l'étroitesse relative de la région. Enfin, les quelques espèces particulières au Centre, depuis le Nord des Grands-lacs jusqu'au Sénégal, sont les plus intéressantes, car elles prouvent la liaison des faunes occidentale et orientale. Nous avons vu d'ailleurs, en traitant des espèces, des faits semblables (exemple: F. Cranchi) qui se présente dans les contrées du Sud. Il est curieux au premier abord de constater l'absence presque complète des Francolins dans l'Afrique Septentrionale. En effet, la vaste région qui s'étend du Maroc à la Tripolitaine n'en n'abrite actuellement aucun. Leur répartition est liée aux conditions d'exis- tence que leur offrent la végétation et le régime des eaux. Or, la Mauritanie peu boisée manque aussi de grands fleuves, et c'est une des raisons qui nous expliquent l'absence des Francolins. Sur le tableau que j'ai dressé, on peut suivre les grandes aires de dipersions par rapport aux bassins des principaux fleuves, le Niger, le Congo, les rivières Orange et Vaal, le Zambèze et le Nil. Au Nord du continent, le Sahara forme une barrière infranchissable, dont les abords seuls offrent quelques ressources à des Oiseaux qui sont sédentaires. Comme nous l'avons vu, un Francolin (F. Clctppertoni Childr.) s'avance jusqu'au lac Tchad. J'ajouterai, pour l'Afrique, que six espèces habitent les montagnes; on rencontre les autres parfois sur les collines, mais toujours dans les régions basses; quelques-unes sont essentiellement littorales. Le petit nombre d'espèces que l'on observe en Asie nous fournit des sujets intéressants, pour peu que l'on envisage leurs carac- tères si tranchés et l'étendue considérable de leur habitat. Je ne reviendrai sur F. mdgaris, notoirement distribué depuis l'Egypte jusqu'à l'Himalaya, que pour ne noter ici son habitat actuel. MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS 391 car on devrait comprendre le Nord de l'Afrique, l'Est et le Midi de l'Europe. Nous avons reconnu cinq autres espèces aux Indes Orientales, dont une sur les îles de la Sonde ; une autre à Mada- gascar et aux Mascareignes. A l'exception de ces deux dernières, ces Oiseanx se trouvent réunis dans l'immense contrée qui s'étend, du côté Nord, depuis les monts de l'Afganistan, et suit l'Himalaya jusqu'aux frontières de l'Empire Chinois, et, du côté Sud, va jusqu'à la mer (y compris l'île de Ceylan). Leschaînesde l'Himalaya forment une limite naturelle. Ici, une seule espèce (F. mdgaris) habite la région alpine en même temps que la plaine. Après avoir exposé, d'une manière générale, la distribution des Francolins, je cher- cherai leur origine. Si nous tenons compte des renseignements paléontojogiques, nous savons que les Gallinacés fossiles sont très nombreux. Nous les connaissons déjà en grande partie, grâce aux magnifiques recherches de M. le professeur A. Milne-Edwards. Jusqu'ici, on n'a trouvé aucun reste fossile de Francolins. Il a existé des types qui leur étaient très voisins. Car M. Milne-Edwards, en décrivant (1) le PaUvorti/x? Phasianoides a reconnu sur un scapulum et une portion d'humérus provenant des environs de Langy (Allier), certaines affini- tés avec les os correspondants des genres Ortyx et Francolinus. Mais à cause de certaines particularités qui diffèrent, M. Milne-Edwards exclut un rapprochement complet avec les types vivants. Il semble- rait pourtant que ces Oiseaux, au contraire des autres Gallinacés, qui vivent le plus souvent au bord des eaux, auraient dû nous laisser des vestiges plus faciles à découvrir. Il est probable que les régions habitées par eux dans les temps reculés n'ont pas encore été toutes explorées. Suivant M. Milne-Edwards, les plus anciens Gallinacés datent du commencement de la période tertiaire; à partir de cette époque, on en trouve jusque dans les couches du diluvium. Nous pouvons admettre que la plupart des types de cette famille existaient dès le début de la période miocène. (Ou a même reconnu que beau- coup de Galiinœ étaient déjà représentées pendant l'éocène, sinon par des formes identiques, du moins par des types extrêmement voisins). Le commencement de cet âge a vu se manifester une recru- descence et un accroissement de formes nouvelles, en particulier d'Oiseaux doués d'un organisme accompli {Corvus, Turdus, Frin- (l'dla), et une extension de la terre ferme offrant des lacs et de nom- breux cours d'eau amena, comme dans la période précédente, un (1) Recherches anato)iiù/UPS et paléontologiques pour sei'vir a l'histoire des Oiseaux fossiles de la France, II, p. 237. 392 F. DE SCHAECK. — MONOGRAPHIE DES FRANCOLINS curieux mélange de faunes et de flores primitives, en partie sem- blables à celles de nos jours. Nous savons qu'il existe dans toute classification d'êtres vivants quelque cbose de plus que leur ressemblance, et c'est en remontant à leur forme typi([ue que nous découvrons la parenté qui les relie. L'espèce type étant déterminée, s'impose comme soucbe du groupe ; les autres apparues à une époque plus récente, localisant leurs formes et continuant à les développer, constituent à la longue des races ou même des espèces. C'est ainsi que, dans la révision de ce groupe, j'ai considéré F. culgaris comme l'espèce primitive connue, peut-être unique, à cause de ses caractères parfaits, la ricbe coloration de son plumage et l'étendue considérable de son habitat. Il paraîtrait, en tenant compte de l'ensemble des formes actuelles qu'outre ce premier type (F. vulgaris, chinensù, pictiis, etc.) issu de l'Asie, il existe un second type africain originaire du Sud de l'Afrique (F. hicalcaratus, nudicoUis, etc. . .). Ce dernier, nous l'avons vu, se distingue par une organisation pins vigoureuse, un faciès qui ne permet pas de le rapprocher du précé- dent, à moins qu'ils n'aient eu un ancêtre commun, inconnu de nous. Mais nous trouvons parmi les nombreuses espèces africaines, des formes qui semblent indépendantes (exemple : Abyssinie) et qui ne se relient pas à la chaîne de tout le groupe. De même en Asie (Malaisie) F. /oni^zrostm présentedans sa structure des analogies avec les Francolins d'Afrique, tandis que les caractères extérieurs de cette espèce sont aberrants. Pourtant, on ne doute pas que les îles de la Sonde n'aient été réunies au continent, ce qu'attestent la géologie sous-marine et les animaux de l'Himalaya, que l'on rencontre daus cet archipel. PAGURIENS DES CÔTES DE FRANCE ET DE NORVÈGE. 393 ETUDE DE QUELQUES l'AGURIENS RECUEILLIS PAR M. JULES DE GL'ERNE SUR LES COTES DE FRANCE ET DE NORVÈ(iE, par E.-L. BOUVIER Professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie. M. J. de Guerne a eu l'obligeance de me communiquer, pour en faire l'étude, un certain nombre de Paguriens qu'il a recueillis durant son voyage de 1881 en Norvège, et en 1884 sur les (;ôtes de France, depuis Le Croisic jusqu'à Dunkerque. Cette petite collec- tion ne renferme aucune forme nouvelle, mais elle a néanmoins de l'intérêt, car elle fixe l'habitat d'un certain nombre d'espèces peu communes et renferme des matériaux qui permettent d'étendre singulièrement loin vers le Sud, l'aire géographique occupée par le Diogenes pugilator. Genre Anapagurus Henderson. 1. — .1. Hijnibnanni Thompson. — Un spécimen mâle, dragué aux îles Glénans, le 5 octobre 1884. Dans cette espèce, qui a été jusqu'ici très insuffisamment décrite, les antennules sont très longues et dépassent les yeux depuis le milieu de l'avant-dernier article pédouculaire, le chélipède droit est sensiblement plus long et beaucoup plus fort que le gauche ; son carpe, qui dépasse de beaucoup la longueur de la portion pal- maire, a sur le bord supérieur une série de spiuules écartées ; enfin la main, qui est largement ovale, est entourée d'une rangée de spinules sur le bord inférieur du propode et sur le bord supérieur du doigt mobile. Cette espèce, qui n'est pas commune, habite toutes les mers de France, depuis le golfe de Gascogne jusqu'au Pas-de-Calais ; elle se trouve toujours assez loin, à des profondeurs médiocres des côtes. Nous en avons recueilli plusieurs exemplaires à Saint-Vaast-la- Hougue, par 20 mètres de profondeur. 2. — A. lœvis Thompson. — Trois individus mâles. S.-O. de la Jument des Glénans, par 50 m. de profondeur, 20 Septembre, 1884. L'A. lœvis a une taille ordinairement plus forte que celle de l'.4. Hijndmanni; comme la plupart des autres espèces du même genre, il a les antennules assez courtes. Les épines du bord supérieur du carpe de la patte antérieure droite sont fortement indiquées, les 394 E.-L. BOUVIER. spiûules du bord inférieur de la main font défaut et sont remplacés par une ligne de granules, enfin on observe à la base du propode, sur la face externe, un bourrelet saillant et peu alloQgé ([ui est carac- téristique de l'espèce. Le carpe est moins long que dans l'espèce pré- cédente ; il a rarement une longueur sensiblement plus grande que celle de la portion palmaire. Un des individus recueillis par M.deGuerneestde très belle taille ; il mesure environ 20 millim. de longueur du rostre au telson et sa grande patte n'a pas moins de 25 millimètres. Cette espèce est encore plus rare sur nos côtes que la précédente; on l'avait signalée jusqu'ici dans la région atlantique, mais non dans les eaux françaises de la Manche. Nous l'avons cependant recueillie l'année dernière à Cherbourg, par 20 mètres de profondeur, sur un fond sableux. Ce n'est jamais une espèce côtière. Genre Eupagurus Brandt. 3. — E. Bernhardus Linné. — La collection de M. deGuerne ren- ferme des spécimens de localités fort différentes : 1° Plusieurs spécimens de grande taille dans des co([uilles recou- vertes par VHydractinia pcUniata: — Dunkerque, à la drague et sur le Hilsbank (1). 2" Une femelle de taille assez réduite : Klosterfjord (Finmark). 3° Plusieurs spécimens de petite taille: BaiedeThorshaven, Fârô. (Communiqué par M. le D^" Labonne). Les spécimens de Dunkerque sont très normaux; ils appartien- nent à la forme typique qui correspond à la variété B (granulato- denticulata) de Brandt, au PagiDnis streblonyx de Leach et, d'après Brandt, au P. Bernhardus de Linné. Les yeux sont dilatés et les doigts des pattes ambulatoires qui sont fortement tordues, présen- tent une dépression longitudinale sur leur face interne. Les spécimens des deux autres localités sont très différents et appartiennent sans doute à la variété A ((ir(nmlnt(i)de Brandt. Ceux du Feroi'^ n'ont pas les yeux dilatés, et il y a deux lignes de granules nettement plus fortes sur la main droite, enfin dépression interne et torsion disparaissent complètement sur les doigts des pattes ambulatoires. Tous ces spécimens sont probablement des jeunes recueillis sur la côte à marée basse; ils présentent en effet tous les caractères des jeunes recueillis par nous l'année dernière sur la plage de Saint- (I) Voir,!, de Guernc, La rade de Dunkerque. Movue scientilhiuo, 14 mars lyeri et présente au carpe, comme dans cette dernière espèce, une rangée inférieure de denticules plus forts que les autres; mal- heureusement la patte gauche fait défaut et c'est elle qui distingue surtout VE. Benihardus de VE. Kr(/)yeri. 4. E. Prideauxi Leach. — Plusieurs spécimens dragués à Concar- neau et dépourvus de leur coquille. Cette espèce, qui est surtout méditerranéenne, disparaît progres- sivement à mesure qu'on se rapproche des mers du Nord. Elle se trouve assez loin de la côte, à des profondeurs variables ; elle est assez souvent ramenée parla drague en compagnie des grands E. Bern- liardus. A Cherbourg, par 15 à 20 mètres de profondeur, nous l'avons récoltée en assez grande abondance sur les fonds sableux de l'anse du Becquet, où \'E. Benihardus est rare. A Saint-Vaast, elle a été ramenée plusieurs fois par la drague, mais nous l'avons trouvée plus fréquemment dans la vase des chaluts des pêcheurs de Grand- camp. Elle est, presque toujours, en compagnie d'une belle Actinie, VAdamsia paUiata (1). 5. E. cuanensis Thompson. — Une femelle de moyenne taille et pourvue d'oeufs. Draguée dans le chenal, à Concarneau, 1884. Cette espèce a les pédoncules oculaires plus allongés que dans les autres Ewpagurm de nos côtes ; elle se distingue aussi par les puissantes épines de ses pinces et par les poils longs et touffus qui cachent ces dernières et dissimulent en même temps la coloration rose-violacée, tirant parfois au brunâtre, de l'animal. Ce Pagure est souvent sali par une vase noirâtre qui rend l'étude des détails difficile ; cette particularité est due à la nature des poils, qui sont longs et garnis de rameaux secondaires très fins et très nombreux ; chaque poil constitue une espèce de plumet allongé aux rameaux duquel viennent s'attacher les particules solides et vaseuses conte- nues dans l'eau de la mer. UE. cuanensis se trouve à quelque distance de la côte, par des (1) M. Ed. Chevreux a dragué \'E. Prideauxi dans le sud de Belle-Ile, sur des fonds de gravier, par 50 à GO mètres de profondeur, et il a publié d'intéressantes obser- vations sur les rapports de ce Crustacé avec VAdamsia (Associât, franc, pour Tavan- cement des Sciences. — Congrès de Blois, 1884). 396 E.-L. BOUVIER profondeurs assez faibles. Trouvé d'abord dans les mers britan- niques, il a été signalé depuis sur les côtes de France, depuis Roscofï (M. Delage) jusqu'au golfe de Gascogne (M. P. Fischer). On l'a recueilli aussi au voisinage des îles anglo-normandes, mais jamais, que nous sachions, sur les côtes françaises de la Manche. Nous l'avons observé pour la première fois dans cette zone, à Saiut-Vaast, où il est assez commun, de 10 à 20 brasses, sur des fonds formés de débris -solides, fréquemment recouverts d'algues calcaires. VE. cuanensis est représenté dans la Méditerranée par VE. Lucasi Heller [Pagurus spininianus Lucas); les descriptions de Lucas et de Heller s'appliquent à tous les spécimens d'E. cuanetuis que nous possédons, aussi croyons-nous qu'il y aura lieu d'identifier VE. Lucasi avec VE. cuanensis de Thompson. Genre Clibanarius Dana Cl. misanthropus Rim. — Nombreux spécimens recueillis à l'île Verte, près Concarneau, 1884. Cette espèce, qui est très commune sur les côtes occidentales de la France et dans la Méditerranée, n'a jamais été signalée sur les côtes de la Manche. C'est un fait singulier et digne d'attirer l'atten- tion des naturalistes; on sait d'ailleurs que les espèces du genre Clibanarius habitent pour la plupart les mers chaudes. Genic Diogi:np:s Dana. Diogcnes pugilator Roux. 1" Pagurus pugilator Houx, Crust. Médit., 1828, pi. XIV, lig. 3 et 4. Guérin, [Lvp. de Morée, r^ partie, Zool., 1832, p. 32, n" 28. A. Whilo, List. Coll. brit. Mus., 1847, p. 59. = P. Médi- ter ranetis Spinola. Pagurus pugilator 0. G. Costa, Fauna Napoli, 183G, p. 11, n" 10, Ilopo, Catal. crost. Italiani, 1831, p. 13, n" 23. Diogenes? pugilator Stimpson, Proc. Acad. Nat. Se. Philad., 1858, p. 71. 2» Pagurus varians 0. G. Costa, Fauna Napoli, 183G, p. 9, n» 7, pi, II, flg. 3. F. G. Hoiio, Calai. Crnst. Italiani, 1851. p. 13, n" 20. C. Heller, Verhandl. zool.bol.Ges. VVieii, VIII, 1858, p. 82. C. Clément, BiiH. Soc. d'études se. nat. de Nîmes, 1876. Id. Études d'hist. naturelle, 1879, p. 141. F. (le Hiitto Capcllo, .1 ornai sciencias Lisboa, 1877, tira;:e à part, p. 11. L. Staiio, Cat. Crost. Adrial., IS77, i). 87, iv 70. PAGURIENS DES COTES DE FRANCE ET DE NORVÈGE 397 IHogenes rarians C. Hellor, Crust. siull. ft/ropa, 1863, '^Cancer Diofjenes Olivi. p. 170, pi. V, lig. 13-14. Id., Verliandl. zool. bol. Ges. Wien, XIV, 18G4, p. 45. A. M. Norman — Rep. brit. Assoc. Advanc.Sc, 1808, p. 22. G. D. Nardo. Memor. Inslilut Veneto, 18G9, p. 311, n" 28. = Cancer Diogenes Scopoli = Àstacus Diogenes Martens. Ulianin, Soc. imp. Amie. Se. Nal. Moseoii, IX, 1872, p. 70 (d'après le zool. Reeord). Neumann, Catal. Criist. Heidelberg, 1878, p. 30. Czerniavsky, Catal. Crust. Pont., 18G9, p. 127. Id. Crust. clecap. Pont. litl. 1884, p. 90. E. J. Miers, Annal. and Mag.nat. Hist.,(o),Vlll,1881, p.272. J. V. Cariis, Prodr. faunae Médit., 1885, p. 48. B. Osorio, Jornal sciencas Llsboa, 1889, lirage p. GO, n"5l. P. Gourret, Ann. Mus. Hist. nat. Marseille, zool., III, 1889, art. 5, p. 27, n" G3. 3" Pagurus arenarius H. Lucas, Expl. scientif. Algérie, zool., I, Crustacés, 1849, p. 33, pi. 3, fig. 7. Diogenes arenarius Stimpson, Prôc. Acad. nat. Se. Pliilad., 1858, p. 15. 4° Pagurus Billwyni Sp. Bâte, Annal, and Mag. nat. Hist., (2), VII, 1851, p. 320, pi. X, fig. 11. Pagurus Dilhryni T. Bell., Brit. Stalk-eyed Crust., p. 377 (avec fig.), 1852. A. White, Popular Hist. brit. Crust., 1857, p. 78. R. M' Andrew, List. brit. Invert., 18G5. Sp. Bâte, Rep. brit. Assoe. Advanc. Sciences, 18G5, p. 53, et 18G7, p. 277. — Id., Ann. and Mag. nat. Hist., (3), XVII, 1GG6, p. 25. Pagurus Dilwynnii Carrington and Lovett, Zoologist, (3), VI, 1882, p, 38(). Eupagurus Dihcyni Stimpson, Proe. Aead. nat. Se. Philad., 1858, p. 74. 5° Pagurus ponlicus Kessler, Voy. zool. sur le litt. sept, de la mer ISoire, 18G1, p. 219. Wagner, Voy. en Tauride. 1864, p.l2 (d'après Czerniavsky). G" Pagurus Lafonti P. Fischer, Actes Soe. linn. Bordeaux, XXVIII, 1872, tirage p. 13, n" 3G. 7» Pagurus currimanus C. Clément, Bull. Soc. d'éludés Se. nat. de Nîn)es, 1874, tirage, p. 21. Id. Etudes d'hist. naturelle, 1879, p. 137. 8" Pagurus Bocagii F. de Britto Capello, Jornal scieneias Lisboa, 1875, tirage p. 3, n» 4, lig. 2 et 1877, tirage p. 10, n" 42, lig. G et 8. 9° Pagurus algarbiensis F. de Britto Capello, Jorn. scieneias Lisboa, 1885, tirage p. 4, n" 48. 10" ? Diogenes brevirostris W. Stimpson, Proc. Ac. nat. Se. Phil., 1858, p. 83. H» ? Diogenes avarus C. Heller, Reise Novara, Zool., Zweiter Theil, III. Abth., Crust., 1868, p. 83, pi. VU, fig. 2. .']î)8 E.-L. BOUVIKH. Comme le inoutre la synonymie précédente, cette espèce est très variable et a été justement désignée sous le nom de varùins par Costa. Nous avons pu l'étudier sur des spécimens recueillis dans des stations nombreuses et très différentes, depuis Kotonou jusqu'à Dunkerque, en passant par Libéria, Ruiisque, Dakar, la côte algé- rienne. Cette, Arcacbon et Le Croisic. Nous relevons d'abord les caractères qui sont communs aux spécimens de ces diverses localités. La carapace est plus ou moins dilatée en arrière et divisée en deux parties de longueurs inégales par une suture cervicale régu- lièrement, mais peu fortement concave en avant. La moitié posté- rieure est toujours plus longue que l'autre ; elle est ornée de poils longs, plus ou moins nombreux, qui sont plus serrés sur les flancs et deviennent parfois très rares sur l'aire cardiaque. Cette dernière est sensiblement ovalaire en avant, mais se rétrécit beaucoup en arrière avant d'arriver à l'échancrure postérieure qui est fortement indiquée. La pnrlie située en avant du sillon cervical présente latéralement un sillon variable dont le bord externe »st armé, surtout en avant, d'une rangée dedenticules, parfois spiniformes, parfois faiblement marqués. Entre ce sillon et la région gastrique se voient de chaque côté un petit nombre de lignes transversales dont le bord antérieur, saillant et fréquemment denticulé, est orné d'une rangée de poils assez longs. Presque toujours on retrouve quelques poils sur les bords de la région gastrique et parfois môme ces poils sont implantés sur des lignes transversales plus courtes et moins saillantes que les précédentes. La région gastrique est limitée en arrière par un sillon arrondi et en avant par deux lignes courbes, à convexité antérieure, qui se rencontrent sur la ligne médiane. La saillie médiane du front est arrondie ; elle n'est jamais plus saillante que les dents latérales, ordinairement accuminées, et presque toujours s'avance moins en avant que ces dernières. L'épine rosti-ale ne dépasse pas le bord antérieur des écailles ophthalmiques et ordinairement n'atteint pas ce bord; elle est un peu élargie à la base et inerme sur les cotés. Les écailles ophthalmiques ne sont séparées que par l'épine rostrale ; sur leur bord antérieur oblique se trouve une rangée de denticules ordinairement épineux (jui sont d'autant plus forts qu'on se rapproche davantage du bord interne. Les i)édoucules oculaires ne dépassent jamais l'extrémité des pédoncules antennaires et antennulaires, mais ils atteignent au moins et dépassent ordinai- rement la base du dernier article de ces pédoncules. Leur cornée PAGURIENS DES COTES DE FRANCE ET DE NORVÈGE. 399 est réduite et présente sur sou bord supérieur une échancrure étroite, mais profonde et plus ou moins arrondie en avant ; ils sont ordinairement ornés de quelques poils très courts. Le dernier article des pédoncules antennulaires est à peine plus court que le précédent article et sensiblement de même longueur que le fouet supérieur qui est pauci-articulé. — Le premier article des pédonculaires antennaires est découvert sur sa face supérieure ; l'article suivant est large, quadrangulaire, uu peu rétréci en avant, lisse, orné de quelques poils courts et à peu près régulier en dessus; sur son bord antérieur il est orné en dehors d'un den- ticule épineux très variable et, en dedans, d'un denticule aigu beau- coup plus failjle et fréquemment absent. L'acicule se termine en pointe aiguë et présente sur son bord interne une rangée de denti- cules ordinairement spiniformes ; il atteint toujours le bord posté- rieur de la cornée et fréquemment l'extrémité de l'œil, mais il ne la dépasse jamais. Les deux derniers articles des pédoncules antennaires ontdes longueurs assez variables, mais l'avant-dernier est au moins un peu plus court que le précédent; l'antépénultième est dépourvu d'épine à l'extrémité antérieure de son bord inféro-interne. Le fouet terminal est fort et garni de longs poils sur sa face inférieure ; sa lon- gueur est très variable, mais il ne dépasse jamais sensiblement l'extrémité de la grande pince et le plus souvent il est beaucoup plus court. Les deux pattes antérieures sont inégales, la droite étant beau- coup plus courte et beaucoup plus faible que la gauche. La main gauche a son bord inférieur toujours un peu infléchi vers le bas; sa surface externe et celle du carpe sont couvertes de granulations nombreuses qui peuvent devenir assez fortes ou se réduire à tel point qu'on les sent à peine en passant une aiguille à la surface. Le bord supérieur du carpe et celui du doigt mobile sont toujours nettement saillants et occupés par une ligne de granules plus forts que les autres et souvent terminés eu pointe. Les doigts sont dépour- vus d'ongles cornés et armés sur leur bord interne de denticules calcaires obtus; entre le milieu et la base du doigt immobile se trouve une dent plus forte que les autres, ou au moins un angle obtus. — La patte droite atteint à peine, au maximum, la base de la main gauche; elle est couverte de longs poils dressés, sur la main et sur la carpe. Ce dernier est armé sur le bord supérieur d'une rangée de saillies presque toujours épineuses. Les doigts de la main laissent un hiatus entre eux quand ils sont fermés; ils sont plus longs que la portion palmaire. Le carpe est plus court que la main; il est aussi plus court que le méropodite. 400 F,.-L. BOUVIEH Les doigts des pattes ambidatoires atteignent rarement l'extré- mité de la grande pince et plus rarement encore la dépassent un peu. Ils sont garnis de poils sur le bord supérieur et se termi- nent par des doigts arqués, plus longs que le propode. Ces doigts sont très comprimés latéralement, fortement arqués, faiblement onguiculés ; ils présentent sur la face externe, et plus rarement sur la face interne, une cannelure longitudinale qui s'atténue rarement au point d'être à peine visible. Sur le bord supérieur du carpe, on trouve une rangée de denticules qui peuvent être allongés et aigus ou bien très atténués et réduits à une seule spinule antérieure qui fait rarement défaut. Les denticules sont toujours beaucoup plus faibles sur le carpe des pattes postérieures et il n'est pas rare de les voir disparaître à peu près complètement. Les pattes de la cinquième paire se terminent par une fausse pince; la plage rugueuse est allongée mais peu large, le doigt mobile, quand il atteint sa longueur maximum, dépasse à peine l'extrémité du propode. Les pattes de la paire suivante sont grêles et plus allongées ; leur plage rugueuse est extrêmement réduite. Les pattes mâcboires externes ne présentent rien de particulier ; nous pouvons dire toutefois que les dents de leur ischiopodite sont peu nombreuses. Le pénultième segment abdominal est séparé en deux parties de longueur inégale par un sillon transversal; il n'y a pas de sillon longitudinal, maison trouve parfois quelques dépressions irrégu- lières sur sa partie postérieure, qui est la plus courte. Le telson n'a pas d'échancrures latérales sensibles, mais il a une échancrure ter- minale dont les dimensions et la forme varient beaucoup; il y a toujours des denticules sur son bord postérieur. Variations. — En dehors des variations que nous avons indiquées dans la description précédente, il en est d'autres sur lesquelles il ne sera pas inutile d'insister ici, car se sont elles qui, pour la plupart, ont déterminé beaucoup d'auteurs à créer à tort des espèces en se basant sur de simples variations. 1" Epi7ie rostrale mobile. — Dans un spécimen de Rufisque, on voit deux faibles échancrures sur les côtés de l'épine. Longueur très variable. 2" Ecailles ophthalmiques. — Les écailles ophthalmiques sont très variables; dans les spécimens à main courte de Kotonou et de Monrovia,ellessont presque triangulaires et ne présentent que([uatre ou cinq denticules obtus ; dans les spécimens à main longue de la même localité, les denticules s'allongent beaucoup, les écailles sont PAGURIENS DES CÔTES DE FRANCE ET DE NORVÈGE. 401 plus larges, mais aussi plus courtes. Dans les spécimens du Sénégal, leur bord antérieur devient arrondi et présente jusqu'à huit ou neuf denticules peu allongés, la spinule interne étant ordinaire- ment un peu plus longue que les autres; ces denticules s'atténuent très fort dans les spécimens à main très courte. Les exemplaires d'Arcachon, du Croisic et de Dunkerque ressemblent beaucoup à ceux du Sénégal, mais le denticule interne est plus allongé. Dans les spécimens de Cette, le bord antérieur devient plus droit et la spinule interne, toujours très forte, est munie en dedans d'une spinule accessoire, mais on trouve fréquemment des spécimens où cette spinule accessoire se réduit et ressemble aux autres den- ticules. 3° Acicule. — Comme nous le savons, la longueur de l'acicule est variable, mais on peut dire d'une manière générale qu'elle est plus longue et plus étroite dans les spécimens méridionaux; le plus souvent elle est armée de cinq denticules, y compris le denticule terminal, mais nous avons des spécimens (Kotonou) où il n'y en a que quatre, d'autres où il y en a jusqu'à sept ou huit. Les spécimens de la Méditerranée en ont ordinairement cinq, mais on en trouve fréquemment davantage. 4° Pédoncules oculaiî'es. — La variation principale est celle qui nous est offerte par les spécimens à longues pinces de Kotonou ; chez ces derniers, en effet, les pédoncules oculaires s'atténuent en avant dans des proportions qui sont quelquefois très prononcées. Dans les spécimens à pinces larges de la même localité, les yeux out sensiblement le même diamètre aux deux extrémités. Ordi- nairement les pédoncules oculaires sont plutôt un peu dilatés à l'extrémité, mais on trouve tous les passages entre cet état et celui signalé au début. Dans les spécimens les plus méridionaux, les pédoncules oculaires et antennaires nous ont paru plus allongés que dans ceux de la Méditerranée ou des côtes françaises de l'Océan; mais les pédoncules antennaires étant relativement plus longs que les pédoncules oculaires, ces derniers sont loin d'atteindre la base du fouet terminal. Dans les espèces des côtes françaises, au contraire, les pédoncules antennaires, surtout dans leurs derniers articles, se réduisent plus en longueur que les pédoncules oculaires et on voit fréquemment ceux-ci se rapprocher beaucoup de la base du fouet. 5® Fouets antennaires. — Ils sont de longueur très variable. Dans la plupart des spécimens de la Méditerranée et d'Arcachon et dans ceux à longues pinces de Kotonou, ils atteignent à peu près la base de la grande main. Dans ceux du Croisic, de Dunkerque et de IV. — 26 W2 E.-L. BOUVIKK. Uufisque, ils sout beaucoup plus courts. Daus d'autres spécimens du Sénégal et de Libéria, presque tous à mains courtes, ils atteiguen l presque l'extrémité des pinces. Enfin nous avons des spécimens de Dakar où ils atteignent nettement cette extrémité. 6° Grandes pinces. — La longueur et les ornements des grandes pinces présentent des variations plus considérables encore. Nous relevons les dimensions suivantes pour la longueur : Kolonoii Le Ci'oisic Arcniliiin I)iinkei(|Uf Dakar Cette Le Croisic Dakar Cette Kotonou Riilisqiie Dakar 3"'"'8 6.8 6,2 8 6,1 7,3 4,6 11 19 17,2 20,5 14,2 15,5 8,5 2,89 3,2 2,79 2,77 5 2.56 2,32 2,21 1,84 5,7 6,2 4,1 4,1 2,5 0.29 0,30 8 0,29 0,30 0,28 0,26 0,29 4,5 8 8,8 5,8 6,3 3,6 l/iO 1,40 4,5 1,60 1,42 1,41 1,53 1,44 2,6 5 5,2 3,7 3,8 2,2 0,57 0,56 0,62 3,7 0,59 0,63 0,60 0,61 1,7 3,5 4,5 3,22 3,3 2,3 1,9 3,8 4 4.6 3,7 4,3 3 0,42 0,47 0,50 0,52 0,63 0,68 0,83 A Loiigueurducéphaloth. B )) de la grande piiice. Rapport de B à A. C Longueur du carpe. Rapport de C à B. D Longueur de la main. Rapport de D à C. E Longueur des doigts. Rapport de E à D. F Largeur du carpe. C Largeur de la main. Rapport de G à I). Ce tableau montre que la patte gauche peut avoir des longueurs 1res variables dans des spécimens recueillis dans la même localité, il met aussi eu évidence ce fait que la largeur de la main aug- mente à mesure que la longueur de la patte et celle de la main dimi- nuent; il en est de même de la longueur de la main, comparée à celle du carpe. L'armature et les ornements de la pince gauctie présentent des difïérences considérables. Les spécimens de Dunkerque et du Croisic, et ceux à longue pince de Kotonou ont le carpe et la main très linement granuleux; c'est à peine si l'on aperçoit les granules à l'œil nu dans ceux de Dunkeniue et du Croisic, qui sont d'assez grande taille, et il faut se servir du microscope pour les apercevoir sur ceux de Kotonou, qui sont beaucoup plus petits. Le méropo- dite est inerme et à bord supérieur arrondi; le bord supérieur du carpe est oc'cupé par une série de granules plus forts (Kotonou) ou par des granules plus nombreux et non sériés (Dunkerque, Le Croisic). Le bord supérieur de la main est arrondi, et l'on trouve PAGURIENS DES CÔTES DE FRANCE ET DE NORVÈGE. 403 au bord supérieur du doigt mobile une série de fines échancrures (Kotonou) ou deux séries de granules saillants (Dunkerque, Le Croisic). Dans les spécimens de Dunkerque et du Croisic, il y a une dépression en dehors du bord supérieur du carpe, et l'on trouve en outre presque toujours 1, 2 ou 3 tubercules plus ou moins saillants sur le milieu de la face externe du même article, un peu en arrière du bord antérieur. J^es spécimens d'Arcachon ressemblent beau- coup à ceux du Croisic et de Dunkerque, mais leurs granules paraissent un peu plus forts. Il en est de même de ceux de la Méditerranée, avec cette différence toutefois que les granules du bord supérieur du carpe sont plus puissants et se disposent sensible- ment en une rangée; d'ailleurs les tubercules de la face externe du même article sont très atténués ou nuls. Dans les exemplaires de Dakar, le méropodite a déjà quelques denticules aigus sur le bord supérieur, les granules sont aussi forts sur le carpe, et la rangée supérieure devient forte, très nette, formée de denticules aigus; il y a aussi une rangée incomplète de denti- cules plus faibles sur le bord supérieur de la main, et les rangées supérieures du doigt mobile sont au nombre de deux ou de trois. Dans les exemplaires à mains très courtes qui. proviennent de la même localité, on trouve aussi quelques denticules aigus sur le bord interne de la face inférieure du méropodite. Les spécimens à main courte de Kotonou sont aussi semblables à ceux de Dakar: les deux bords inférieurs du méropodite sont armés de denticules aigus et le bord supérieur du même article devient net et saillant; le bord inférieur de la main est également très net, surtout en avant, enfin la rangée interne des granules du doigt mobile s'atténue considérablement. Dans les spécimens de Libéria, le méropodite est armé de denti- cules sur ses trois bords ; il y a une rangée de denticules épineux très forts sur le bord supérieur du carpe et une rangée irrégulière de granules assez forts sur le milieu de sa face externe ; la main ressemble à celle des spécimens à main courte de Kotonou, mais le bord inférieur, plus marqué encore, est finement crénelé sur toute sa longueur. La main est d'autant plus infiéchie vers le bas qu'elle est plus longue; dans toutes les localités, on peut rencontrer des exem- plaires à doigts croisés et d'autres à doigts appliqués bords à bords. Patte antérieure droite. — La patte antérieure droite est toujours de faible longueur ; la rangée supérieure des denticules du carpe se poursuit quelquefois sur la main, ou s'atténue dans des proportions 404 E.-L. BOUVIKH. très marquées (spécimens à longue pince de Kotonou) ; elle est parfois accompagnée d'une rangée accessoire externe. La largeur de la main est aussi variable, moins cependant que celle de la pince gauche. Pattes ambulatoires. — La rangée supérieure des denticules aigus du méropodite s'atténue beaucoup, même sur les pattes ambula- toires antérieures, dans les spécimens à longue pince de Kotonou et dans ceux de Dunkerque, du Groisic, d'Arcachon et de Libéria ; elle devient forte au contraire sur les pattes antérieures des exem- plaires de la Méditerranée, de Dakar, etc. Variétés. — Les individus de Kotonou, à longue pince, pourraient correspondre assez exactement à la variété gracilimanus de Miers. Les spécimens de la Méditerranée, à main courte ou longue, pour- raient être considérés comme les types de l'espèce, ceux d'Arca- chon, du Groisic et de Dunkerque, malgré leur ressemblance avec ceux de Kotonou, n'étant considérés que comme des modifications secondaires de ce type. Ceux de Libéria, ceux à pince courte de Kotonou et ceux à pince moyenne ou longue de Dakar pourraient former une variété distincte {inter mcdi us), cRmciérisée par l'arma- ture de la pince droite. Les individus à pince très courte de Dakar, semblables à ceux dont nous avons relevé quelques dimensions dans la dernière colonne du tableau intercalé dans cette note, doivent aussi, paraît- il, former une variété assez distincte. Outre les caractères tirés des dimensions de la patte gauche, ils se distinguent par l'armature des bords latéraux de la face inférieure du méropodite de la même patte: i° par les fins granules presque épineux de la main et du carpe, granules qui forment sur la face externe une série plus forte assez bien indiquée sur le carpe et quelques lignes plus fortes, mais beau- coup moins distinctes sur la main; 2" par les faibles denticules des écailles ophthalmiques et par les épines fortes, et au nombre de 4 ou 5, des acicules. Le fouet antennaire atteint ou dépasse sensiblement l'extrémité du chélipède gauche. Nous croyons que cette variété est celle que Miers a désignée sous le nom iVovatns. M. Gzerniavsky a créé une variété de couleur d'après les spéci- mens qu'il a recueillis dans la mer Noire, au port de Suchum ; mais la coloration de D. varions, comme le fait d'ailleurs remarquer l'auteur russe, est extrêmement variable et c'est seulement pour mémoire que nous mentionnons cette dernière variété. Les variations sont si nombreuses dans cette espèce, qu'on pour- rait multiplier sans mesure le nombre de ses variétés. Les mieux PAGURIENS DES COTES DE FRANCE ET DE NORVÈGE. 405 établies, d'ailleurs, seront toujours mal limitées, grâce au nombre considérable de formes intermédiaires qu'on pourra toujours intercaler entre les plus extrêmes. Synonymie. — On donne ordinairement à l'espèce qui nous occupe le nom de varians, créé par Costa, et qui n'a jamais été mieux mérité. Il nous semble toutefoisquecettedénomination est contraire aux règles de la nomenclature, car il est certain que le Pagurus pugilator de Roux, dont on possède une description suffisante et une bonne figure, n'est pas autre chose que le varians de Costa. Le travail de Roux date de 1828, celui de Costa de 1836, et c'est par conséquent le nom de Diogenes pugilator Roux qui doit être con- servé. Le P. meditcrrnncus de Spinola, le Cancer Diogenes d'Olivi et de Spinola, enfin l'Astaciis Diogenes de Martens correspondent très probablement à notre espèce, mais leur description est trop incom- plète, ce nous semble, pour pouvoir servir de base à la nomenclalu re. Heller a fait passer au rang de synonyme le Pagurus ponficus de Kessler et le P. arenarius de Lucas; cette simplification a été acceptée, à juste titre, par tous les autres cacinologistes. F. de Brito Capello a reconnu que l'espèce décrite par lui sous le nom de P. algarbiensis n'était autre que le D. varians et Osorio a montré qu'il en était de même pour le P. Bocageida même auteur. Clément a lui-même reconnu que son P. curinmaniis devait être désigné sous le nom de D. varians, enfin M. P. Gourret assimile avec doute le P. Dillwyni, des côtes anglaises, à l'espèce qui nous occupe. M. P. Gourret a été précédé dans cette voie par M. A. M. Norman qui, en 1868, signalait déjà d'une manière positive l'identité spé- cifique du P. Dilluijni avec le 7;. ixirians. Cette observation, qui est restée méconnue ou ignorée, est d'ailleurs parfaitement juste ; grâce aux spécimens recueillis par M. de Guerne au Croisic et à Dunkerque, et à ceux dont M. P. Fischer nous a signalé l'existence à Trouville, on ne peut plus douter aujourd'hui de l'identité du P. DiUmjni avec le D. pugilator. Il sufiit de jeter un coup d'oeil sur les figures données par Sp. Bâte pour s'en convaincre; elles rap- pellent complètement les spécimens recueillis au Croisic et à Dunkerque. Dans les exemplaires de Sp. Bâte, les pédoncules ocu- laires atteignent les pédoncules antennaires, mais nous savons que dans les spécimens les plus septentrionaux, on se rapproche plus ou moins d'une disposition semblable. Le P. Lafonti de M. P. Fischer, a été recueilli à Arcachon. La description qu'en a donnée l'auteur s'applique parfaitement au D. pugilator qu'il nous a rapporté lui-même fie la localité où il 40G . E.-L. BOUVIER. avait trouvé le P. Lafonti. Cette dernière espèce, par conséquent, doit passer à la synonymie. Nous croyons, en outre, qu'une étude comparative minutieuse montrera l'identité du D. breviTOstris Stimpson et du /). avarus Heller, avec l'espèce qui nous occupe. D'après la diagnose de Stimpson, le D. breciroatris diffère du D. pugilator par le bord inférieur du propode, qui a aussi des gra- nules aigus et par la face externe du môme article qui a une crête oblique de 7-8 spinules (manu margine inferiore acute grauulata, crista obliqua faciei exterioris 7-8 spiuulosa). Henderson ajoute que l'exemplaire de D. brecirustris, recueilli pai-le Chnllenger, difïère de la forme typique du D. piu/ilator : i° par son chélipède gauche, dont les articles ont une tendance à la spinulation et dont le bord inférieur est arqué; 2" par les écailles ophthalmiques qui sont pauvrement dentées. Il ajoute, du reste, qu'il n'y aura peut-être pas lieu de conserver cetteespèce. Studer signale des affinités étroites entre le D. brevirostris et le D. pugilator, mais les pédoncules oculaires sont plus longs et plus épais, l'épine rostrale est plus courte, il y a sept épines à l'acicule au lieu de cinq, enfin les écailles ophthalmiques n'ont que trois dents au lieu d'une fine crénelure. Les caractères différentiels signalés par Henderson et Studer rentrent dans le cadre des variations que nous avons relevées plus haut; le spécimen d'Henderson ressemble singu- lièrement à la variété ocatus telle que nous la comprenons, mais il est possible que ceux de Studer se rapprochent davantage de la variété »i?(Tmerfws. Quant aux spécimens de Stimpson, ils se distingueraient par leur crête externe spinuleuse, qui existe rarement à l'état d'ébauche dans les exemplaires que nous avons eus sous les yeux. Le D. uvarus Heller ne se distingue en rien des spécimens à longues pinces de Kotonou, et il ne nous paraît pas douteux qu'on le considère tôt ou tard comme appartenant à la variété (jracili- manus du I). pugilator. Distribution. — De l'étude comparative qui précède, il résulte que le D. pugilator occupe une aire géographique très étendue. L'espèce se trouve dès aujourd'hui signalée dans les localités suivantes : Côtes britanniques : Worms-Head, Swansea (Sp. Bâte); Bigberry Bay, embouchure de la rivière Yealme, près de Plymouth, et Teigiimouth (Sp. Bat(!); Gornouailles (A. White, Coiich); en vue de Plymouth (Garrington et Lovett). Côtes françaises de la Manche : Dunkerque, jetée est (M, de (iuerne, PAGURIENS DES COTES DE FRANCE ET DE NORVÈGE. 407 1884; deux spécimens à mains longues). — Trouville, saisie de la plage (signalé à l'auteur par M. P. Fischer). Côtes franraist's de l'Océan : Le Croisic (M. de Gueriie, 1884, une dizaine de spécimens, mâles pour la plupart, à main gauche géné- ralement longue). — Bassin d'Arcachon (Lafont, M. P. Fischer). Côtes du Portugal: Sétubal,AlgarveetCascaes (F. deBritoCapello, Osorio). Mer N'oire : Orianda (Usovv). — Golfe de Sébastopol (Ussow? Wagner); ansede Jalta (Czerniavsky). — Port Théodore (Gzerniavsky, Stremhitzky); anse de Novorossijsk (Kriczagin); Port de Snchum (Czerniavsky); Odessa et Eupatoria (Kessler). Méditerranée : Sapience et CapTenare (Guérin). Zara(Kirschberg), Spalato (Heller); Lussinpiccola (i\Iayer);Trieste et Pirauo (Mus. de Trieste); Lussin et Lésina (Heller); Venise (Comte Ferrari, Nardo); golfedeTarente (Costa); Sicile(Costa,d'apr. Heller); golfe de Pouzzoles (Costa); Naples (Carus); Spezzia (Neumann); Gênes (Canestrini) ; Marseille (Roux, Marion, Gourret; (lette (Neu- mann, un envoi de M. Sabatier); rade d'Aiguesmortos (Clément). Rade de Boue (Lucas). Côte occidentale de l'Afrique : Sénégambie et Gorée (Miers; ; anse de Dakar (M. Chevreux, expédition de la Melita); Monrovie à Libéria et Kotonou (commandant Parfait). Si l'on admet l'identilication du D. brerirostris Stimpson et du D. ararus Heller, avec le /). pugilator, notre espèce pourra encore être signalée dans les localités suivantes : Monrovia (Studer). Simon's Bay, au cap de Bonne-Espérance (Stimpson, Heller). Nicobar dans le golfe du Bengale (Heller). Singapour? (Walker). Elphiustoue Island Bay, dans l'archipel Mergui (de Man). L'espèce se trouverait ainsi dans la Manche, sur la côte orientale de l'Océan Atlanti({ue, dans la mer des Indes et jusque dans le Pacilique. Elle aurait ainsi une extension géographique presque comparable à celle du Pagurus striatas. Uahitat. — Le D. pugilator est une espèce côtière, on la trouve à marée basse, ou à une faible profoudeur, sur le sable, dans les fonds vaseux ou sableux, et parmi les rocailles. 4U8 DIPTERES NOUVEAUX OU PEU CONNUS, parJ. M. F. BIGOT. T A B A N I D I (J. B.) TABLEAU DICHOTOMIQUE DES GENRES PUBLIÉS JUSQU'a CE JOUR. (Octobre 1891) Tabanidi (Latreille, 1802), Fallen, Meigen, Macquart, Zetterstedt, Agassiz, Loew; J^/7;rtn/?(Wiedemann); Tahnnidd'iLe-Ach, 1819), Curtis, Westwood, Walker, Saunders; Tabanides {L-dir. 18^9); Scleroso ma (Duméril, 180G) ; Tabnnia (Burmester) ; Tabanina (Newmann) ; Tabaninœ, Tabanina, Pangonia (Rondùm, 1846); Tabanidii, Tabanidi (Bigot, 1852-68) ; Tabanidœ, Tabaninœ, Pangoninœ [Schiuer) ; Tabanii (Thomson, 1858-68) ; Tahanidœ (Jaennicke, 1867); Tabanidoi [OsiQu- Sacken, 1871-78) ; Tabanidœ (Brauer, 1880) ; Tabanidi, Hœmato- philiti, Anthophiliti (Lioy, 1863-64). Ce groupe, extrêmement riche en genres, en espèces, appartient à ma famille des Empndiata, c'est-à-dire aux Diptères possédant trois peluttes (pulvilla') bien distinctes à l'extrémité tarsienne. Ses caractères les plus saillants consistent en une bifurcation de la 4"^ nervure longitudinale alaire (Rondani), une pipette rigide et pungeante (au moins chez les femelles), une ou deux callosités frontales plus ou moins marquées, des cuillerons bien développés. Quelques-uns des caractères sus-mentionnés se retrouvent chez les Acanthomeridi (melius Panophthalmidi); mais ceux-ci dilïèrent notablement, soit par la conformation de la pipette ou des palpes, (cylindro'id es), soit par la présence d'un ciiète antennal plus ou moins sétiforme, soit par les fortes épines dont sont fréquemment armés, en-dessous, les fémurs postérieurs, soit par l'atrophie des cuillerons, soit enfin par l'allongement et le rétrécissement de l'abdomeu, à son extrémité, chez les femelles. Chez les Tabanidi la tête est relativement grande, hémisphérique, 1 écusson mutique, les ailes ne sont pas réticulées, les pieds sont grêles. La place qu'ils doivent occuper dans la classification laisse, il est vrai, subsister quelques doutes ; toutefois, à mes yeux, la complication et la vigueur de leur organisme, imposés évidemment par un genre de vie prédateur, leur confèrent le premier rang parmi DIPTÈRES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 409 les Brachocères, immédiatement avant les Àcanthomeridi (mihi) Panophthalmydi et Sicaridi mihi (Sicarii Macqiiart), qui, pour ainsi dire, représentent des chaînons servant à les relier aux Stra- tiomydi (mihi, alias Notachanta) de certains auteurs. Eu résumé, mes Tabanidi peuvent être qualifiés et diagnosés comme il suit : tribu Humalocerati (mihi), curie Brachyceratœ (mihi); famille Empodiata (mihi), oirculus Tabanidi (mihi). Antennes tri segmentées, le dernier segment manifestement annelé, point de chète sétiforme ou filiforme, pipette rigide ou pungeante (chez lesÇ), palpes plus ou moins épaissis, nod cylin- driques, ordinairement composés de deux articles distincts, tête hémisphérique, relativement élargie, thorax non gibbeux, front élargi, muni de callosités, et vertex (au moins chez les $) pourvu d'ocelles, ou d'un tubercule plus ou moins développé, cuillerons grands, ailes avec cinq cellules postérieures, une discoïdale, une anale bien développée, la 4= nervure longitudinale (Rondani) bifurquée, écusson mutique, fémurs postérieurs dépourvus, en dessous, de pointes ou d'épines, organes $ et cf non saillants. Annotations. En 1880, j'ai publié un opuscule (1), ayant pour objet la classifi- cation des genres anciens et modernes, démembrés des genres Tabanus et Pangonia ; or, la plupart des considérations que j'y ai introduites me semblent encore présentement acceptables, mais le tableau synoptique annexé, tout à fait insuffisant, contient nombre de fautes et d'erreurs. Le présent travail est plus complet, car la liste méthodique qui l'accompagne comprend, cette fois, tous les genres à moi connus, formant mon groupe actuel des Tabanidi (genres que je n'entends pas ici discuter). J'ai cru devoir éliminer la plupart des genres créés par Walker (V. Diptera Saundcrsiana), selon moi insuffisamment caractérisés, démembrés de l'ancien genre Pangonia ; voici la liste de ces élimi- nations : Naceria, Fidena, Mclpia, Scaptia, Tadna, Thara, Clanis, Osca, Plinthina, Scarphia, Silena. Genres Atylotus et Therioplectes. — J'admets (mais à titre provisoire) le genre Atylotus Osten-Sacken; ce genre, soit dit en passant, renferme bon nombre d'espèces avec la bifurcation externe de la 4e nervure longitudinale des ailes (Rondani) dépourvued'appen- dice, mais, il ne me semble pas nettement caractérisé : en effet, la (1) Ann. Soc. Ent. de France, p. 369, etc. 410 J. M. F. BIGOT présence ou l'absence soit des ocelles, soit de la saillie ou tubercule ocellifère, sont généralement choses difficiles à constater (particu- lièrement chez les ^f ), et, l'hésitation demeure ici d'autant plus excusable, que, chez certaines espèces l'on ne peut en découvrir la moindre trace, bon nombre de $ montrent, il est vrai, un vertex tubercule, mais pas d'ocelles distincts; ceux-là, je les range, mais avec doute, dans le genre Tabanus (proprement dit). Pour ce qui regarde le genre Therioplectes, je crois que la valeur du caractère principal sur lequel il repose (la villosité des yeux, variable suivant les sexes) est éminemment contestable ? En somme, il me paraît que ces deux genres devraient être supprimés, et que l'ancien genre Tabanus pourrait être autrement scindé, c'est-à-dire de façon à constituer deux sections, l'une ayant la bifurcation externe de la 4"= nervure longitudinale (Rondani) munie d'un appendice, l'autre avec ladite bifurcation iuappendi- culée. Genre Gastroxides. — Hors la vue du type, en présence seu- lement de la diagnose de Saunders, je ne puis discerner par quoi il dilïère de l'ancien genre Chrysops ? Genre Lepiselaga Macquart, S. à Biiffon, 1838. — Identique au genre Hadrus (Perty, 1833), devrait garder la première de ces deux dénominations, quoique postérieure à l'autre, car Dejean (1833) a donné celle d'Hadrns à un genre de Coléoptères. Toutefois, il est fort difficile de le séparer nettement du genre r(/7;a/i«s( proprement dit); en effet, on trouve là plusieurs espèces (par exemple, le T. bigut- tatus Wiedemann) avec les tibias antérieurs ciliés, notablement dilatés, et les antennes nullement insérées au bas de la face ; parmi les caractères qui lui furent départis resteraient donc les écailles, ou la villosité squammeuse? mais ce n'est assurément pas un critérium générique suffisant. Genre Stibasoma. — Schiner, dans sa diagnose, dit que l'appen- dice de la bifurcation externe de la 4« nervure longitudinale de l'aile (Rondani), n'existe pas. Or, sur une espèce nouvelle de ma collection, qui, sans nul doute, appartient au présent genre, j'ai constaté la présence de cet appendice, très court à la vérité ; je lui ai infligé conséquemment le nom de S. appcndicula. Mais je n'admets qu'en hésitant ce genre, ne différant à jnes yeux du genre Dichœlacera que parla dilatation des tibias. Genre AcANTHOCERA. — La diagnose de Macquart (Dipt. cvot. et suites à Buffon) est assurément insulfisante, comme on le peut reconnaître en étudiant le type {Iln'inatnpota loiv/irornis Wiedem.); DIPTÈRES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 411 cependant, nonobstant l'opinion contraire de Schiner (NuiaraReise), je crois devoir le conserver, principalement en raison de l'allon- gement exceptionnel du l^i' segment des antennes. Genre Coknopnyga Thomson. — L'auteur le suppose identique au genre Pelecorhynchus Macquart, mais la cellule anale des ailes étant ouverte chez le premier, fermée chez l'autre, je les maintiens provisoirement tous les deux. Genres Scione Walker et Diclisa Schiner. — Assurément les diaguoses de Walker sont insuffisantes, mais, comme à titre d'exemple il cite la Pamjonia Incompleta (Macquart, voir la fig.), je ne m'expli({ue pas pourquoi Schiner change cette dénomination en celle de Diclisa ? Genre Sackenimyia (iMihi). — Parmi les nombreuses Pangouies que j'attribue à cette nouvelle coupe générique, quelques-unes ont les yeux villeux, et d'autres, la bifurcation externe de la 4' nervure longitudinale de l'aile (Rondani) appendiculée ; ces deux particula- rités pourraient, sans doute, autoriser de nouveaux démembrements? En attendant, je crois devoir lui rapporter toutes les espèces chez lesquelles la 4^ cellule postérieure est ouverte, assignant, par contre, au Genre Mi/cteromi/ia (Philippi), celles chez lesquelles cette cellule est manifestement close. Mais, comme quelques-unes des espèces que je crois devoir rapporter soit à l'un, soità l'autre de ces deux genres, montrent des yeux, tantôt villeux, tantôt glabres, peut- être, nonobstant le peu d'importance de ce dernier caractère, serait-il à propos d'établir encore d'après lui de nouveaux sectionnements? Genre Chrysops. — Quelques exotiques montrent, sur le deuxième segment des antennes, deux sillons transversaux qui sembleraient révéler ici une subdivision rudimentaire. Genre H^matopota. — Les caractères assignés à ce genre, d 'ailleurs peu homogène, diffèrent notablement suivant les sexes, les limites ne m'en paraissent pas clairement délinies. Genre Diabasis Macquart =r: Diachlorus Osten-Sacken. — On peut en dire autant que pour le genre précédent. Genre Dichelacera. — Suivant moi, ce genre ne se distingue guère des genres Tabanus, Therioplectes, Atylotiis, que par l'allon- gement très notable de la dent existant sur le 3= segment antennal ; les autres caractères que lui assigne Macquart, par exemple, la con- formation des palpes Ô et ?, ne présentent, à mon sens, ni la fixité ni la netteté suffisantes. Genre Mycteromyia. — Chez ce genre, dont il a déjà été question ci-dessus, la conformation des palpes étant fort difficile à apprécier, 412 J. M. F. BIGOT j'ai préféré me servir de la nervation alaire pour le séparer de mon genre Sackenimyia. Pangonia longipalpis Macquart [Diptères exotiques, suites du 2*2 supplément, 1847). Cette espèce me semblerait mieux placée chez les Sihii, à moins qu'on ne la veuille prendre pour type d'un genre nouveau ? Le genre Philoliche d'Hofïnianseg n'est pas caractérisé par son fondateur et par Walker (Insect. Saundersiana) , de telle façon qu'il puisse être classé avec certitude. Le genre Nemorins, créé parRondani (P;w/?",, I, p. 171, 18oG), aux dépens de l'ancien genre Chrysops, ne me paraît pas suffisamment caractérisé. Hœmatopotd inappendiculata. — Cet Insecte, par moi décrit dans la Faune du Gabon (Archives entomol., Thomson, IS^8, Diptères, p. 5), appartient très probablement au ^enve Hœmatopota, nonobstant l'absence d'appendice distinct à la bifurcation externe de la 4' ner- vure longitudinale (Rondani), en raison delà flexion à angle droit de la dite bifurcation. Tableau dichotomique des genres Tibias postérieurs, avec deux épines plus ou moins longues, à leur extrémité ; aotennes l^r art. du S" segment, ordinairement sans échancrure ni saillie distincte en dessus. ... 1 . Tibias postérieurs, sans épines semblables à leur extrémité ; antennes 1^' art. du 3^ segment souvent échancré en dessus, ou bien, avec une saillie distincte 15. 1. — Antennes l^r art. du 3^ segment, sans échancrure ni saillie en dessus 2. Antennes, ibid., notablement échancré, les sui- vants, avec une saillie dentiforme en dessus.. . . Dicrauin. Macq., Suites à Buffon, Diptères, l, p. 195, 1834. Pangonia, pt. 2. — Antennes, les deux premiers segments réunis au moins aussi longs que le 3^ souvent égaux entre eux Chrysops. Meigen, lllig. Magaz., 1803, p. 267. — Syno- nymes : Gastro.rides Saunders, A>mo/'ù/,s' Houdani. Ibid., réunis, notablement plus courts que le 3®, inégaux entre eux 3. DIPTERES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 41 3 3. — Ailes avec deux cellules postérieures fer- mées, G« nervure longitudinale (Roudani), n'attei- gnant pas le bord, face peu ou point saillaute, les yeux villeux Scione. Walker, Tnsect.; Saunders, Dipt., I80G, p. 10. — Synon.: DiclisaSchinev, Novara Reise, 1868, p. 101. Ailes avec, au plus, une seule cellule posté- rieure fermée, 6® nervure longitudiuale(Rondani) atteignant le bord ; face parfois saillante et conoïdale, les yeux souvent nus 4 . 4i — Antennes insérées, soit au niveau, soit au dessus de la ligne médiane des yeux ; souvent des ocelles ; ailes, bifurcation externe de la 40 nervure longitudinale (Rondani) souvent inap- pendiculée 5 . Id,, insérées au bas de la face, celle-ci très médiocrement saillante ; pas d'ocelles ; ailes, bifurcation externe de la 4^^' nervure longitudi- nale (Rondani) appendiculée Cadicera. Macq., Dipt. Exot., S'' supplément, p. 22, 1855. 5. — Face notablement saillante, conoïdale ; lèvres fort petites ou atrophiées 6. Face très peu ou point saillaute ; lèvres parfois dilatées 7 , 6. — Tète au moins aussi large que le thorax ; palpes paraissant bisegmentés ; les yeux plus ou moins villosules; ailes, li"« cellule postérieure ouverte Sackenimyia. J. Bigot, Soc. Eut. France, Bulletin n" 6, 1879. Tête ordinairement moins large que le thorax ; palpes paraissant bisegmentés ; ailes, l"*** cellu- lose postérieure fermée Mycteromyia. Philippi, Verhandl. k. k. z.b. Gesellsch. Wien, V, p. 712, 1865. 7. — Tête hémisphérique, front souvent cal- leux ; antennes, les deux premiers segments peu ou point villeux ; extrémité des tibias posté- rieurs avec deux longues épines 8 . Tête fortement comprimée d'avant en arrière ; frontsans callosités; antennes, les deux premiers segments louguement villeux ; les épines des tibias postérieurs fort courtes Pronopes. 'il 4 .1. M, F. B I fi OT H. Lôw, Faun. Sud-Âfrik. Dipt. 1860, p. 26. 8. — Ailes, l""" cellule postérieure fermée. ... 9. Ailes, ibid., ouverte 11 . 9. — Pipette au moius égale à la hauteur de la face, lèvres fort petites ou atrophiées ; les yeux souvent villeux ; front et face sans callosités... 10. Pipette à peine égale à la hauteur de la face, lèvres normales; les yeux glabres ; front $, calleux Eseiiihcckia. Uondani, Archiv. p. l.zool. Modena, t. III, p. 83, 1863. Silvius, pt. 10. — Les yeux villeux En-phosis. Rondani, loc. cit., p. 85. Pangonia, pt. Les yeux nus Pangonia. Latr., Iiist. nat. d. Crust. et d. Ins. ,111, 1796. — Synon,: Tanyglossa, Illig. mag. 1803. 11. — Antennes, dessus du 2« segment, avec une saillie dentiforme; ailes, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondani) iuap- pendiculée ; pipette modérément allongée ipocainpta. Schiner, Novara Reise, 1868, p. 96. Antennes, ibid. dépourvu de saillie dentiforme; pipette moins longue que la hauteur de la face, lèvres normales ; ailes, bifurcation externe de la 4enervure longitudinale(Roiidani) parfois appen- diculée 12. 12. — Pipette au moins aussi longue que la hauteurdelaface, lèvres fortpetites ou atrophiées. 13. — Pipetttï plus courte que la hauteur de la lace ; lèvres normales 14. 13. — Les yeux villeux IHatomineura. Rondani, Archiv. p. I. zool. modena, III, p. 85, 1863. Pangonia, pt. — Les yeux nus Corizoncura. Rondani, loc. cit., p. 85. Pangonia, \)\.. 14. — Les yeux villeux Veprius. Rondani, loc. cit., p. 83. Sibius, pt. — Les yeux nus Silvius. Meigen, .S|/sî. Heschr., II, p. 27, 1830. — Synon.: Philoiichc Hoffmanseg. DIPTERES NOUVEAUX OU PEU CONNUS Ml) 15. — Antennes, l^^' article du 3^ segment sans écliancrure ni saillie prononcée en dessus 16. — Antennes, ibid.,plus ou moinsprofondément échancré, ou bien, avec une saillie prononcée en dessus ^6 . 16. — Pipette grêle, notablement plus longue que la hauteur de la face, lèvres atrophiées; antennes, l^^" article du 3'= segment plus long que les autres; ailes, bifurcation externe de la 4e nervure longitudinale (Rondani) inappendi- culée, cellule anale fermée; les yeux nus Erodlorhi/nchiis. Macq. Diptrii's exotiques. I, l'" partie, p. 110, 1838. — Synon.: Rhygioglossa. — Pipette plus ou moins épaissie, égalant au plus la hauteur de la face, lèvres normales.. 17. 17. — Ailes, cellule anale fermée, lèvres très peu ou non dilatées eu arrière 18, — Ailes, ibid., ouverte, lèvres notablement dila- tées en arrière ; ailes, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondani) inappen- diculée; les yeux nus; tibias sans dilatation. . . . Cœnopnlga. Thomson, Fregat. Eagenies Resa, p. 450, 1868. 18. — Antennes ordinairement insérées, soit au niveau, soit au dessus de la ligne médiane des yeux; pipette avec les lèvres très peu ou point dilatées en arrière; parfois quelques-uns des tibias dilatés; ailes, bifurcation externe de la ¥ nervure longitudinale (Rondani) souvent appendiculée 19. — Antennes insérées au-dessus de la ligue médiane des yeux, lèvres notablement dilatées en arrière ; ailes, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondani) inappendiculée ; les yeux nus ; tibias sans dilatation Pelecorhynchm. Macq., Diptères exotiques, 4^ supplément, p. 28, 1850. 19. — Tibias, ou quelques-uns d'entre eux, dila- tés et ciliés; antennes, avec le l*^'" segment, court, peu ou point épaissi, glabre, toujours beaucoup moins longues que la tête et le thorax réunis, insé- rées au bas de la face 20. 416 J. M. F. RIGOT — Tibias ni dilatés ni ciliés ; antennes, parfois aussi lonf^ues que la tête et le thorax réunis, insé- rées, soit au niveau, soit au dessus delà ligne médianes des yeux, le 1er segmentsouvent allongé, épaissi, parfois très villeux 21 . 20. — Antennes, 1^^^ segment notablement épaissi ; ailes, bifurcatiou externe de la 4« nervure longitudinale (Roudani) appendiculée Selasoma. Macq. Diptères exotiques, I, 2« partie (supplé- ment), p. 187, 1838. — Antennes, ibid., nullement épaissi; ailes, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondani) inappendiculée Lepiselarja. xMacq., loc. cit., 1, i^" partie, p. 153, 1838. Taha- nus, pt. — Synon.: Iladrus Perty, 1833. 21. — Antennes au moins aussi longues que la tête et le thorax réunis, l^r et 2'^ segments munis à la base d'une épine longue et recourbée; ailes, bifurcation externe de la i" nervure longitudinale (Rondani) appendiculée Acanthocera. Macq. Diptères suit, à Bu/f., I, p. 209,1834. Hœmatopota, pt. — Autennesplus courtes que la têteet le thorax réunis, l^r et 2^ segments mutiques; ailes, bifur- cation externe de la 4^ nervure longitudinale » (Rondani) souvent inappendiculée 22. 22. — Antennes glabres, 1«^' art. duS^ segment, grêle, aussi long que les suivants réunis, et, tous bien distincts; face et pieds à peu près glabres; ailes, bifurcation externe de la ¥ nervure longi- tudinale (Rondani) courbée suivant un angle obtus, arrondi et inappendiculé Ilcrtitmiia. Meigen, Sijst. beschr.,ll, p. 38,1820. — Synon.: Hf'ptatoma, lUig. mag., Il, p. 267; Hexatoma Rondani, Prodr. — Antennes, ibid., souvent villeux et de lon- gueur variable, parfois (cT) épaissi, les suivants peu distinctement visibles; face et pieds plus ou moins villeux ; ailes, bifurcatiou externe de la 4e nervure longitudinale (Rondani) parfois inappendiculée, mais, dans ce cas, brusquement coudée suivant un angle droit et saillaul 23. DIPTÈRES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 417 23. — Bases des antennes, face et pieds, à peu près glabres, souvent le l^r segment épaissi chez le cT ; ailes, bifurcation externe delà 4e nervure longitudioale (Rondani) inappendiculée et cour- bée suivant un angle obtus et arrondi 24. Bases des antennes, face et pieds, longuement villeux, 1er segment antennal très peu ou point épaissi chez le cf ; ailes, bifurcation externe de la 4« nervure longitudinale (Rondani) appendi- culée Dasybasis. Macq. Dipt. Exot., 2^ supplément, p. 25, 1847. 24. — Antennes, l""" segment souvent notable- ment épaissi et allongé chez le (^ ; ailes, bifur- cation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondani), appendiculée, ou bien, brusquement coudée suivant un angle droit et saillant 2o. Antennes, ibid., très peu ou point épaissi (cT et ?), souvent raccourci ; ailes, bifurcation externe de la 4' nervure longitudinale (Rondani) inappendiculée, courbée suivant un angle obtus et arrondi Diachlorus. Ost.-Sacken, Prodr., II, p. 475, 1876. — Synon.: Diabasis Macq., Dipt. suites à Bu{f.,\, p. 207, 1834. 25. — Antennes, l^^" segment notablement épaissi et allongé chez le cf ; palpes (9) appli- qués sur la pipette et nullement divergeants Hœmatopota. Meigen, Illig. Mag., II, p. 267, 1803. Autennes, ibid., peu ou point épaissi, ordinai- rement raccourci (cT); palpes (?) notablement divergeants Hœmophila. Kirchenbaumer, Verhandl., k. k. z. b. Gesellsch. Wien, 1873, p. 69. 26. — Ailes, l^^^ cellule postérieure fermée avant le bord Bellardia. Rondani, Archiv. p. 1. zooL, Modena, III, fascic. I, 1843. Tabanus, pt. Ailes, ibid., ouverte 27. 27. — Antennes, l^r article du 3^ segment échancré en dessus, mais pas très profondément ; pipette nullement érigée, avec des lèvres bien distinctes ; palpes formés de deux articles dis- IV. - 27 418 J. M. F. BIGOT tincts ; tibias antérieurs parfois dilatés ; ailes, bifurcation externe de la 4'^ nervure longitudi- nale (Rondani) parfois appendiculée 28. Antennes, ibid., très profondément échancré en dessus et paraissant bifide ; pipette grêle, érigée, lèvres fort petites ; palpes formés de trois articles distincts ; face parfois bituberculée ; les yeux nus ; ailes, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondanij inappendiculée Rhiiiomyza. Wiedem., Nov. Dipter. Gênera, p. 8, 1820. 28. — Antennes, l^i"art. du 3^ segment, avec,en dessus,une saillie dentiforme bien distincte; face parfois doublement calleuse ; tibias antérieurs parfois dilatés; les yeux villeux; souvent pas d'ocelles ; ailes, bifurcation externe de la 4^ ner- vure longitudinale appendiculée 29. Antennes, ibid., avec une saillie très médiocre, 1er segment notablement allongé ; face uni-cal- leuse ; tibias antérieurs non dilatés; les yeux nus ; des ocelles ; ailes, bifurcation externe de la 4^ nervure longitudinale (Rondani) inappendiculée. Mesomyia. Macq., Dipt. Exot., i^ suYti^l., p. 37, 1850. 29. — Tibias antérieurs, notablement dilatés, les postérieurs ciliés; antennes, l"art. du 3^ seg- ment, profondément échancré en dessus ; front uni-calleux Stibasoma . Schiner, Novar. Reise, p. 3, 1868. Tibias, à peine, ou non dilatés, postérieurs, non ciliés; antennes, l^r article du 3^ segment parfois très médiocrement échancré en dessus ; front parfois bi-calleux 30. 30. — Antennes, l^r article du 3e segment, pro- fondément échancré en dessus ; front bi-calIeux; les yeux villeux ; ailes, bifurcation externe de la 4e nervure longitudinale (Rondani) appendiculée Ditylomyia. J. Bigot, Rev. et Magaz. zool., n" 7, 1859. — Antenne, ibid., parfois médiocrement échan- cré en dessus; front tantôt dépourvu de callosités, tantôt avec une seule ; les yeux souvent nus ; ailes, bifurcation externede la 4enervure longitudinale, (Rondani) souvent inappendiculée 31 . DIPTÈRES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 419 31. — Antennes, l^e article du 3® segment très profondément échancré en dessus; les yeux nus ; des ocelles; ailes, bifurcation externe de la 4** nervure longitudinale, inappendiculée Dichelacera. Macq., Dipt. exot., l, l^e part. p. 112, 1838. — Antennes, ibid., médiocrement échancré. . . 32. 32. — Des ocelles, ou bien, un tubercule ocel- lifère ($) 33. — Pas d'ocelles ni de tubercule ocellifère (9)- Atylotus. Ost.-Sacken, Mem. Boston, Soc. hist. nat., II, p. 425, 1876. Tabanus, pt. 33. — Les yeux villeux Therioplectes. ZeWerJsis, 1842? — Synou.: A^^/rtHiusRondani, Archiv. p. 1. zool. Modena, III, fasc. I, p. 79, 1863. — Les yeux nus. , Tabanus. Linn., Fami. Sueciœ, II, p. 462, 1761. 420 NOTICES HELMINTHOLOGIQUKS (l)F.t'XlÈME SÉlUi:) (1) par le D'" Raphaël BLANCHARD. Professeur agrégé à la Faculté de uiédecine de Paris, Secrétaire général dé la Société. 6. - SUR LES TÉNIADÉS A VENTOUSES ARMEES. GENRES ECHINOCOTYLE, DAVAINEA et OPIIRYOCOTYLE. M. Rosseter, ayant eu l'amabilité de me communiquer des prépa- rations et de m'envoyer quelques exemplaires du Téniadé qu'il a décrit récemment (2), je me suis convaincu que ce parasite est très différent de Taenia lanceolata, et que môme il représente un type de Téniadé jusqu'alors inconnu. Sa taille très exiguë, la très grande minceur de son cou, l'existence de crochets sur les ven- touses, la présence de dix crochets autour du rostre, la grande longueur de ce dernier, l'unilatéralité des pores génitaux, sont autant de caractères dislinctifs qui ne peuvent laisser aucun doute au sujet de la non-identité de ce Ver avec Taenia lanceolata. Celui-ci se distingue par sa taille infiniment plus grande (30 à 130mm (le long, sur 5 à 12^™ de large), par son cou court ou même absent, par sa tète comme enfoncée entre les premiers anneaux, par l'élargissement progressif et rapide de ses anneaux, etc. Les pores sexuels sont unilatéraux, mais cet unique caractère concordant ne saurait être invoqué en faveur de l'opinion exprimée par M. Rosseter. Le rostre est assez court ; Dujardin lui attribue une couronne de dix crochets, mais Krai)be et d'autres observateurs n'ont compté que huit crochets, longs de 31 à 35 [j. et môme à 38 a. L'appareil génital mâle ne comprend que trois testicules, d'après Feuereisen. Le Ver observé par M. Rosseter n'est donc point le Taenia lanceo- lata Bloch. Recherchons s'il ne serait pas identique à quelque autre parasite du Canard. Les Cestodes signalés jusqu'à présent chez (1) Première sérits in Bull. Soc. Zool. de Fiance, .\1, \). 2114, 188(). (2) T. B. RossKTER, Sur un Cyslicercoïde des Oslracodes, capable de se déve- lopper dans l'intestin du Canard. Bull, de la Soc. Zool. de France, XVI, p. 224, 1891. NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 421 Anas hoschas, var. domestica, sont au nombre de treize ; le tableau suivant met en évidence ceux de leurs caractères distinctifs qu'il est nécessaire et suffisant de connaître pour trancher la question posée. Taenia fasciolaris Pallas (= T. maliens Gôze) T. megalops NiLzsch T. conica Molin T. imbu ti for mis Polonio T. gracilis Rudolphi T. temiirostris Rud T. Irilineata Batsch T. sinuosa Zeder r. anatina Krabbe T. coronula Dujardin r. crassula Rud r. infnndibuliformis Gôze.. Téiiiadé de Rossetor Dimensions du corps en millini. lonsiieiir 2-10 10-12 27 250 35 50-160 300 40-190 300 20-130 1,25- Iar2;eur 1 ,5-2 1,0 1 1-2,25 3 2-4 4 1-2 0,2-... Crochets du rostre Présents loii- noralire guenr en M- Absents + + + 12 8 10 iO 10 10 21-26 60 10-20 10 17 20-23 47-58 51-01 ()5-72 14-15 10-11 20-27 35-38 Ventouses 4- + + + 4- + + + + + + Pores sexuels iinilaU'- raiix + + + + + + + + alternes + Il suffit d'étudier attentivement ce tableau pour se convaincre que le Téniadé étudié par M. Rosseter ne peut être confondu avec aucune des espèces observées jusqu'à présent chez le Canard. Même si l'on avait à sa disposition des exemplaires addltes, sur lesquels on pourrait noter quelques caractères importants qui font encore défaut, comme la longueur totale, la structure de l'organe femelle et des œufs, cette conclusion demeurerait entière. Mais, dira-t-on, le développement du Cestode dans l'intestin du Canard domestique est purement expérimental, et rien ne prouve que cet Oiseau soit l'hôte normal du parasite. Il importe donc de comparer attentivement ce dernier avec les nombreux Téniadés à dix crochets et à pores sexuels unilatéraux qui vivent dans l'intestin des Oiseaux. Eu tenant compte de la forme générale et des dimensions des crochets, on élimine progressivement la presque totalité de ces Téniadés et on se trouve finalement en présence de quatre espèces, avec l'une ou l'autre desquelles on pourrait pré- tendre que l'espèce observée par M. Rosseter est identique. Avant 422 R. BLANCHARD de discuter cette opinion, nous résumons dans un tableau compa- ratif les principaux caractères de ces espèces litigieuses : Taenia liophallos Krabbe. T. longirostris Rud. T. microsowaCrepUn T. seligera Frôlich. Téniadé de Rosseter, Hùle du parasite Cygnus atratus. Glareola pratin- cola. Larus glaucùs et divers Anas. Anser cinereus domesticus. Dimensions du corps en millimètres longueur 12 60 40 200 1,25- largeur 0,8 0,3 0,5 2 0,2-.. Crochets 3o-38 33 33-60 (38) 35-40 35-38 ab ac 62,85 100 55_ 100 65-70 100 69,1 100 _69,2 lôo" A l'exception de Taenia longirostris, qui vit chez un Echassier, on remarquera que ces espèces sont parasites des Lamellirostres: ce fait explique la grande facilité avec laquelle le Ténia de Rosseter s'est développé expérimentalement chez le Canard domestique, et indique clairement que sou hôte normal doit être également un Lamellirostre. Il nous semble hors de doute que le Ténia étudié par M. Rosseter n'est identique à aucune des quatre espèces qui figurent avant lui dans le tableau ci-dessus. Ses dimensions doivent se rapprocher le plus de celles de Taenia longirostris et de T. microsoma, mais le rapport -^^ (d), est trop faible chez la première, et les crochets sont trop grands chez la seconde. D'autre part, T. liophallos a les crochets trop longs, et le rapport "- trop faible. Enfin, bien que ce même rapport et la longueur des crochets soient identiques chez le Téniadé de Rosseter et chez T. setigera, on ne saurait considérer ces deux espèces comme identiques, car celle-ci a des dimensions générales que celle-là est silrement incapable d'atteindre ; d'ail- (1) Sur la signification du rapport, ^-, voir R. Rl.vncmahd, Note sur les migra- tions du Taenia gracilis Krabbe. RuU. de la Soc. Zool. de France, XVI, p. 119, 1891. NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 423 leiirs^ la structure est loin d'être comparable, ainsi que nous le montrerons plus loin. Nous avons donc affaire à une espèce nouvelle, et même à un groupe nouveau de Téniadés, en faveur desquels il est nécessaire d'établir un genre nouveau. En raison du caractère très spécial que leur donne l'existence de crochets sur les ventouses, nous donnerons à ce nouveau genre le nom iVEchinocotijk' R. Bl. ; l'espèce qui nous occupe sera V Echinocotijle Rosseteri R. BI. Nous nous étions arrêté déjà à l'opinion ci-dessus, quand M. Ros- seter nous a communiqué une observation nouvelle, qui vient tout à la fois confirmer notre manière de voir et expliquer les incertitudes de ses premières recherches. On se rappelle que les Gysticercoïdes d'EcJmiocotyle étaient logés dans le corps de Cypris, provenant d'une seule et même mare. Or, quelque temps avant la découverte de ces Gysticercoïdes, M. Rosseter avait placé sur cette mare des Canards récemment arrivés de Calcutta. Ayant fait l'autopsie d'un de ces Canards, il y trouva VEchinocotyle. Il est donc vraisemblable que ce Ver est un parasite normal des Canards du Bengale et que les Cypris de l'abreuvoir en question n'hébergent son Cysticercoïde que depuis l'époque où ces Canards ont été introduits dans la mare. Les Canards du Bengale n'ont pas été infestés par les Ostracodes qui vivaient dans cette dernière ; ce sont eux, au contraire, qui, en laissant tomber dans l'eau des anneaux d'Echinocotyle remplis d'oeufs mûrs, ont été la cause directe de l'infestatiou des Crustacés. La grande facilité avec laquelle notre Canard d'Europe contracte le parasite, permet de croire que celui-ci va se répandre progressivement dans les races domestiques du Sud de l'Angleterre. VEchinocotyle Rosseteri n'est pas le seul Téniadé dont les ven- touses soient armées de crochets : cette remarquable structure s'observe également chez quelques autres espèces qui sont toutes parasites des Oiseaux et parmi lesquelles il y a lieu de distinguer au moins trois genres. La courte description de ceux-ci mettra en relief leurs caractères distinctifs. GENRE ECHINOCOTYLE R. BLANCHARD, 1891. Diagnosis. — Corpus breiie et gracile. Caput ellipticuin vel subsphae- rieum, instructum longo rostre omnino sese in caput retraliendi capace, unica X uncinorum corona armato . Acetabida magna, elliptica,parum musculosa, vix defossa, sed triplice uncinorum retroflexorum série 424 H. BL\NGH.\RD armald. Qudefiiu' schi's e pluribus uncinoram ordinilntH constat : una longum a.rem acetabuli, reliquaeutn'iisque lateria oramtenent.CoUum distinctum. Annuli pauci, serrati, latiores quam lonr/iores. Pori géni- tales uno eodemque annulorum latere Mantes. Testes multi. Pénis gracilis spinisque relrofle.ns armatus. Apparatns fcmineus ovaque adhuc ignoti. Larva Cercocystis in Ostracodum cavo corporis, vermis adultus in Anatidum intestiiio tenue vivens. Corps court et grêle. Tète elliptique ou subsphérique, ornée d'ua long rostre capable de se rétracter entièrement dans la tète et armé d'une couronne unique de dix crochets. Ventouses grandes, ellip- tiques, peu musculeuses, à peine creusées, mais armées de trois séries de crochets à pointe réfléchie en arrière. Chaque série est formée de plusieurs rangées de crochets : une série occupe le grand axe de la ventouse, les deux autres en occupent le bord de chaque côté. Cou distinct. Anneaux en petit nombre, en dents de scie, plus larges que longs. Pores génitaux unilatéraux. Testicules nombreux. Pénis grêle et armé de spicules en rétroversion. Appareil génital femelle et œufs encore inconnus. La larve est un Cercocystis qui vit dans la cavité générale des Ostracodes ; le Ver adulte habite l'intestin grêle des Anatidés. Ce genre ne comprend encore qu'une seule espèce; sa diagnose devra être remaniée, quand on aura découvert d'autres espèces lui appartenant. Quant à présent, son caractère dominant consiste en la présence de crochets, non-seulement autour des ventouses^ mais surtout suivant leur axe longitudinal ou grand diamètre. EcHiNOcoTYLE RossETERi R. Blauchard, 1891. La description de ce Ver est déjà donnée en partie dans la diagnose du genre ; nous la compléterons en quelques mots. Complètement développé, VEchinocotyle Rosseteri (fig. 1) doit compter moins de 50 anneaux, moins de 3 millimètres de longueur et avoir à peine 0°i™25 de largeur ; c'est donc un Ver de très petite taille. Toutefois le nombre des anneaux mûrs devient si élevé, chez certaines espèces, par suite de leur peu de tendance à la sépa- ration spontanée, qu'il ne faut pas attacher trop d'importance aux prévisions indiquées par ces chiffres. M. Rosseter et moi, nous n'avons pu encore examiner (jue des individus jeunes, encore dépourvus d'oeufs et d'appareil génital. Le plus grand était long de l^mis^ large de 0™mi8 au plus et com- prenait 26 anneaux. Voici quelques mesures prises sur lui ou sur d'autres exemplaires : NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 423 La tète (fig. 2) est subsphérique, longue de 85 à lOo [j., large de 75 à 105 [i. Le rostre est très long, à peu près aussi long que la tête; sur un individu où il est en grande partie rétracté, et dont les crochets sont enfoncés profondé- ment dans la tête, il est long de 32 [X et large de 18 [«. à sa base ; chez .y/t . pm-, o m--./A:. '-'.or-.'.. JH.^ iu> jn'„.. )iv. Vil*- V"■•.• ;"?-.o ■-■•°",'o':.^ Fig. 1. — Echinocntyle Rosseleri, grossi 120 fois. Fig. ?,— Tête d'Echmocotyle Rosseleri, grossie oOO fois. un autre Ver, où il est presque entièrement invagi né, la partie pro- tractée est subsphérique, large de 37 u. et creusée d'un canal large de 10 à 13 u.. Les crochets (fig. 3, A) sont longs de 35 à 38 a, d'après mes observations, de 31 -z. seulement, d'après celles de Rosseter; leur taille est donc assez variable. Leur forme rappelle celle des 426 R. BLANCHARD crochets de Taenia setigera (1), si ce n'est que la garde ou extrémité de la racine postérieure est moins proéminente, d'où une forme générale plug élancée. Les ventouses sont oblongues, à grand axe longi- tudinal, et mesurent 90 |x sur 27 a dans un cas, 67 [j. sur 32 [j. dans un autre cas. Leur couche musculaire est extrêmement réduite, et leur concavité est com- plètement effacée, au moins sur l'animal mort. Sans leur armature de fins crochets, il serait véritable- cheidii rostre- ment impossible de les distinguer du reste de la tùte, B, crochet des bien qu'elles en occupent à peu près toute la longueur ventouses. , i- et presque toute la surface. Les crochets des ventouses (fig. 3,B) sont disposés en trois séries dont la situation nous est déjà connue ; ceux du bord de la ventouse forment deux séries distinctes, qui se rejoignent plus ou moins à chaque extrémité, plutôt qu'une couronne continue autour de la ventouse ; ceux du grand diamètre s'arrêtent avant d'atteindre l'une ou l'autre extrémité et n'ont par conséquent aucune connexion avec les deux séries marginales. Chaque série est décomposée en rangées transversales comprenant chacune trois crochets, quelque- fois deux, rarement quatre. A l'extrémité de chaque série, le nombre des crochets diminue dans chaque rangée; il tombe à deux et même à un, M. Rosseter admet que le nombre total des crochets est de 132 ; chez un individu, j'en ai compté 38 sur un bord, 41 sur l'autre et 18 dans la série médiane, soit un total de 97 ; sur d'autres Vers, où je n'ai pu les compter avec une semblable précision, ils étaient cer- tainement plus nombreux. Leur nombre varie donc de 100 à 130, approximation suffisamment exacte, si l'on tient compte de ce que leur caducité semble être assez grande, comme le prouvent les lacunes observées çà et là dans les séries. Chaque crochet est formé d'une base en forme de bâtonnet, longue de 7 à8 [x, dirigée dans le sens longitudinal et sur laquelle s'élève une grilïe longue de 3 à 4 a et dont la pointe s'infléchit en arrière. M, Rosseter pense, comme on l'a vu, que les crochets deviennent moins visibles, à mesure que le Ver avance en âge, parce qu'ils sont progressivement envahis par le tissu parenchymateux, qui finirait par les recouvrir. Nous ne croyons {)as à la réalité d'un semblable phénomène : les crochets sont des dépendances de la cuticule, (I) II. Kr.vbbk, Bidrag til Kiindskab oin Fuglcnes Bœudrlorinc. Vidensk. Sciskabs Skrifler, (o), VIII, no G, 18G9. Voir pi. VI, lig. 120. NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 427 et à ce titre doivent toujours rester superficiels, quelque actif que soit, d'ailleurs, le processus de prolifération qui se produit au dessous d'eux. Il est incontestable qu'on les voit moins aisément chez l'adulte que chez le Gysticercoïde, mais cela peut tenir à plu- sieurs causes : d'abord à leur caducité, puis à l'opacité de la tète par suite d'accumulations pigmentaires, enfin à ce qu'il est difTicile de débarrasser complètement la tète des mucosités au milieu des- quelles elle était plongée dans l'intestin. Ajoutons à cela que les crochets se montrent le plus souvent de profil, ainsi que l'a reconnu M. Rosseter, et que leur réfringence est à peine différente de celle de la tête. Le cou est long de 90 à 140 a et large de 43 à 70 u, suivant son état de contraction. Sur un Ver formé de 20 anneaux, le % anneau est long de 22 a et large de 34 a, le lO^ anneau est long de 43 \j. et large de 127 [j.. Le 20^ et dernier anneau est long de 133 jx et large de 193 a; il est arrondi en demi-cercle sur ses bords latéraux et postérieur, et prouve ainsi la « virginité « du Ténia (1). Sur un animal plus âgé, les anneaux suivants arrivent donc à être carrés, voire même plus longs que larges. Dès le dixième anneau , les glandes génitales sont reconnais- sablés : elles forment une masse glandulaire compacte, qui occupe toute la moitié de l'anneau opposée au pore sexuel, et qui représente sans doute l'appareil testiculaire. La poche du cirre se montre bientôt : elle court transversalement tout le long du bord antérieur de l'anneau. On voit apparaître, d'autre part, dans la région médiane et tout contre le bord postérieur des anneaux 19 à 24, une masse elliptique, dirigée en travers et représentant l'ovaire. On ne distingue ni réservoir séminal, ni glande coquillère. A partir des anneaux 13 à 17, le pénis est bien visible : il est ordinairement en protraction ; il est large de 3 \i., fait hors du sinus génital une saillie de 27 tx et est couvert de fins spicules en rétro- version. La poche du cirre se distingue également à partir des anneaux 13 à 17; dans le premier ou le deuxième anneau qui suivent, elle atteint déjà son complet développement. Elle mesure alors 140 \x de long, 14 [x de largeur maximum, s'effile insensible- ment vers le pore sexuel et s'étend très loin vers le bord opposé, (\) Gôze fVersuch einer Naturgeschichte der Eingeweideiviirmer thierischer Korper. Blankenburg, 1782. Voir p. SCii; appelle vierges les Ténias qui sont arrondis à leur extrémité postérieure et n'ont encore perdu aucun anneau. « Denn aile Wiir- nier dieser Art, welche ara Hinterende rundlicht zulaufcn, sind keine Alte, zur Propagation reiie; sondern nocli Junge (Taeniae Virgines). » 428 R. BLANCHARD dans l'autre moitié de l'auneau. Dans les anneaux 20 à 24, elle est déjà en voie de régression. Le pore sexuel s'ouvre dans la partie antérieure du bord latéral de l'anneau. Nous n'avons pas eu à notre disposition des Vers assez nombreux pour élucider la structure et la maturation de l'appareil reproduc- teur. Disons seulement que, à partir des anneaux 22 à 25, suivant les individus, le parenchyme se montre plein de corpuscules arrondis, larges de 22 [/ en moyenne : ce sont sans doute des œufs en voie d'évolution, comme le montre l'absence des crochets de l'hexacanthe. Le Ver adulte habite les premières portions de l'intestin grêle des Palmipèdes du genre Ànas. En nageant sur les mares ou les lacs, le Canard rejette des anneaux mûrs; les œufs, mis en liberté par la destruction des anneaux, se répandent dans la vase et dans les détritus qui la recouvrent. C'est là que les petits Ostracodes, tels que Cypris cinerea Brady, et probablement aussi les Copépodes, qui se nourrissent de débris organiques, rencontrent les œufs et les avalent. Ceux-ci livrent alors passage à un embryon hexacauthe qui traverse la paroi intestinale et pénètre ainsi dans la cavité générale du Crus- tacé, où il se transforme en un Cercoci/sîis de très petites dimensions, à peine visible à l'œil nu. M. Rosseter ayant indiqué sommairement les caractères de.ce Cysticercoïde, je n'ai rien à y ajouter. On conçoit, d'autre part, avec quelle facilité peut se faire le passage du Cysticercoïde dans le tube digestif des Palmipèdes : en barbottant dans les mares, ceux-ci avalent les petits Crustacés et s'infestent de cette manière. Jusqu'à présent, l'hôte normal de V Echinocotyle Rosseteri est le Canard commun du Bengale; le Canard domestique d'Europe se laisse infester si aisément qu'on doit se demander s'il n'est pas également, en quelque pays, un hôte normal pour ce même parasite. GENRE DAVAINEA R. RLANCHARD ET RAILLIET, 1891. Diagnosis. — Vermes parvi autmediocris habitus. Caput rolundaUim , aat rustro auctum aut infandibulo defossum, utique duplice multo- rum parvorumque figura proprià uncinorum corona armatum. Aceta- hula rotundata, plurihus ordiiiibus imcinulonini aut haumlorum, caducorum aut pcr vitam permanentium, circumdala. Pari (jenitales, uno eodemque lutcre hiantes aut vage alterni. In annulo permaturo, pler\imqu(' mulla cirrpuscula rotundata, alia ah aliisseparata, c uiultis oris cunglubatis, apparalu piriforme careUlibus, constantia ; nonnun- quam vero ova disjuncta, in annuli parencliymate sparsa. Evolutio NOTICES helminthologiques 429 ignota; quarumdam specierum tamen larva in clito corporis Myria- podum terrcstriumque Molluscurum vivere dicitur. Vernûs adultus in intestino tenue Avium (Cursorum, Rasorum, Coiuinbarum) Hominis quoque parasitus. Vers de taille petite ou moyenue. Tête arrondie, surmontée d'un rostre ou creusée d'un infuudibulum, mais armée dans l'un et l'autre cas d'une double couronne de crochets nombreux, petits et d'une forme spéciale. Ventouses arrondies, entourées de plusieurs rangées de petits crochets ou spicules, caducs ou persistaut pen- dant toute la vie. Pores génitaux unilatéraux ou irrégulièrement alternes. Dans l'anneau mûr, d'ordinaire beaucoup de corpuscules arrondis, séparés les uns des autres et formés d'un grand nombre d'œufs conglomérés, dépourvus d'appareil piriforme; parfois aussi, œufs isolés, épars dans le parenchyme de l'anneau. Développement inconnu ; on suppose que la larve de certaines espèces vit dans la cavité générale des Myriapodes et des Mollusques terrestres. Le Ver adulte est parasite de l'intestin grêle des Oiseaux (Coureurs, Gallinacés, Pigeons) et même de l'Homme. Nous sommes d'accord avec M. Railliet pour créer ce genre en l'honneur de Davaine, qui a décrit le premier Téniadé à ventouses armées. Ce genre est nettement caractérisé par le grand nombre et la structure des crochets du rostre ou de l'infuudibulum, par l'exis- tence de plusieurs rangées concentriques de crochets autour des ven- touses, par le groupement particulier des œufs. Même s'il venait à être démontré que certaines espèces rapportées à ce genre, telles que Taenia inadagascariensis Davaine, n'ont les ventouses armées à aucune époque de leur existence, ces espèces n'en appartiendraient pas moins sûrement au genre Davainea; de même que Taenia saginata, bien qu'inerme, appartient sans conteste au genre Taenia (sensu stricto), c'est-à-dire au groupe des grands Ténias armés qui ont pour larve un Cysticercus. Le genre Daiaiiica comprend quatorze, probablement même seize espèces, qu'on doit répartir en deux séries, suivant que les pores sexuels sont unilatéraux ou alternes. Premier Groupe. — Daminea à pores génitaux alternes. 1° Davainea proglottina Davaine, 1860. — Ce Ver n'a encore été signalé qu'en France, où Dujardin l'a découvert; c'est Inique 430 R. BLANCHARD le célèbre naturaliste désigne sous le nom de Ténia du Coq (1), d'après des anneaux sans tète recueillis à Rennes. Une description sommaire a été donnée par Davaine, qui avait recueilli quelques Vers avec la tète, en 1885, à Saint-Amand (Nord). J'ai moi-même trouvé un petit nombre d'anneaux isolés et quatre individus avec la tète, dans l'intestin d'une Poule, à Saint-Chris- tophe (Indre-et-Loire), en septembre 1886. C'est la seule fois où j'aie rencontré ce parasite, bien que j'aie ouvert l'intestin d'un grand nombre de Poules, soit à Saint-Christophe, soit à Briançon, soit à Paris. L'examen de mes exemplaires me permet de donner une description complète de ce curieux helminthe (Tig. 4). Il est long de O^ms à imm et large de 0'^^2 à 0°im4 ^ \i com- prend deux à quatre anneaux, suivant que le dernier anneau est vieux et sur le point de Fig. 5. — Tète avec rostre évaginé ; un seul anneau, en partie détaclié, fait suite à la tête. Fig. 4. — Davainea proglotlina, grossi 95 fois. — g, germigènc; p, poclie du cirre; r, réservoir spermalique ; t, testicule; l\ vagin ; r;, vileliogène. Fig. 0. — Tète avec rostre invaginé ; le cou est en voie de segmentation. (1) F. DiUARDiN, Mémoire sur les helnnnlhe.< des Musaraignes. \nn. dossc.nal., Zool., (2), XX, p. [Vii, 1843. — Id., Bisiotre natureUe des helniinthes, p. 630, pi. X, fig. A, 1845. NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 431 se détacher , ou jeune et encore incomplètement développé. La tête (fig. 5 et G) est régulièrement claviforme et confondue avec le cou ; sa longueur, variable suivant que celui-ci est ou non en train de se segmenter, est de 140 à 230 p., sa largeur maximuui de loO à 200 ;x. Le cou est large de 108 a; le premier anneau qui s'en sépare (fig. 6) est long de 56 \j.. D'après Davaine, le sommet de la tête présenterait un iofundi- bulum large de 80 [x, dont le bord serait armé d'une double cou- ronne de plus de 80 crochets, longs de 5 a ; les ventouses, larges de 17 a, seraient armées de crochets semblables à ceux de la tête, mais plus petits. Cette description est partiellement inexacte, car la tète porte à son sommet un rostre hémisphérique, à la base duquel s'insèrent les crochets. Ce rostre est haut de 35 \i. et large de 60 à 85 fx, suivant les individus; il est tantôt en proti-action (lig. 5), tantôt plus ou moins invaginé dans la tète (fig. 6). Dans ce dernier cas, les crochets se voient très nettement par transparence, et il existe un large fossé circulaire entre le rostre et l'infun- dibulum. Les crochets du rostre (fig. 7, k) ont la forme caractéristique des Davainea; ils mesurent 6 u 5 et 7 [x 3 dans leur plus grande lon- gueur, suivant qu'ils appartiennent à Tuue ou l'autre série. Ils sont en effet de deux sortes, disposés en alternance régulière sur un bourrelet qui entoure la base du rostre et forment ainsi une double couronne; d'une série à l'autre, ils ne diffèrent que par la taille et sont d'ailleurs tout à fait semblables. Leur nombre total est de 93 environ. Les ventouses sont circulaires, très peu excavées, larges de 23 à 35 y. et bordées d'une seule rangée de cro- chets. Ceux-ci (fig. 7, B) ont la forme d'un triangle isocèle, dont la base, •'^ ^ arrondie à ses angles, serait échancrée Fis- ?• —A, crochets du rostre ; .,. Ti 11 1 o 1. B, crochet des ventouses. en son milieu. Ils sont longs de b [7. et manquent souvent sur une partie plus ou moins grande du bord de la ventouse. Sur un Ver formé de quatre anneaux (fig. 4), le premier anneau estencoreen indifférence sexuelle et constitué par un parenchyme dont les éléments se teignent vivement par le carmin, preuve d'une grande activité vitale; cet anneau est plus large que long. Dans le deuxième anneau, l'appareil génital mâle est en plein fonctionnement. Le pore génital est percé dans l'un des angles 432 U. BLANCHARD antérieurs; il débouche dans un large sinus, au fond duc^uel viennent s'ouvrir la poclie du cirre et le vagin. La poche du cirre est fusiforme, se dirige transversalement le long du bord antérieur de l'anneau et renferme un pénis pelotonné sur lui-même et hérissé, sur presque toute sa longueur, des fins spicules en rétro- version. Le canal déférent s'étend dans la même direction que la poche du cirre et reçoit le sperme élaboré par un assez grand nombre de vésicules testiculaires, disposées dans les parties laté- rales de l'anneau. L'appareil génital femelle ^ est déjà représenté par un vagin sinueux qui, du sinus génital, se porte vers le centre de l'anneau ; ce conduit est tapissé intérieurement de lins spicules et se termine par une portion eiïilée qui débouche finalement dans un réservoir spermatique ovoïde et rempli de sperme. On distingue enfin, dans la région médiane et postérieure, un vitellogène dans sa forme irrégulièrement quadrilatère. Le troisième anneau a encore son pore sexuel percé dans l'angle antérieur, mais du cùté opposé. Il se trouve à l'état femelle, c'est- à dire que les vésicules testiculaires sont déjà atrophiées et que l'appareil génital mâle n'est plus représenté que par la poche du cirre, /K Le vagin, r, et le réservoir séminal, r, sont comme dans l'anneau précédent ; le sperme s'est accumulé en grande quantité dans le réservoir. Le vitellogène, vi, occupe la même Situation que précédemment. On distingue en outre deux germigènes, g, ayant l'aspect de deux glandes lobées, disposées de part et d'autre de la ligne médiane. Les germigènes, le vitellogène et le réservoir spermatique se réunissent sur la ligue médiane. La glande coquil- lère n'est pas apparente, non plus que l'utérus. Le quatrième et dernier anneau est mûr : c'est un sac rempli d'œufs, dans lequel on ne distingue plus trace de glandes génitales. La poche du cirre est en voie de régression et on ne distingue plus le pénis à sou intérieur. Le vagin, dont le contour est encore net, est lui-même en voie de résorption. On voit encore le réservoir spermatique, mais il n'a plus aucune connexion avec le vagin. A lui seul, le dernier anneau est presque aussi long que la tête et les trois premiers anneaux réunis; il est notablement plus large que l'anneau précédent. Il est rempli d'œufs arrondis (fîg. 8), larges de 35 à 40 jx, limités par une coque mince etanhiste, mais résistante, que l'oncosphère remplit à peu près complètement; les crochets de cette dernière sont longs de 10 à 11 [x. , , Dans la partie n.;>vcune d'un anneau récemment arrive a matuiilo, .es œufs sont séparés les uns des NOTICES HELMINTHOLOGIQUKS 433 autres et assez clairsemés. Le Gestode qui nous occupe appartient donc à celte catégorie de Davainea chez lesquels les œufs ne sont point réunis en plus ou moins grand nombre dans des capsules dérivées des culs-de-sac utérins. Si l'on examine de jeunes anneaux mûrs, on observe, dans les parties latérales, l'existence de coques claires, juxtaposées, déprimées réciproquement et renfermant chacune un œuf; mais ces coques ne sont pas de véritables capsules ovigères, et représentent plutôt la membrane externe de l'œuf. Les anneaux ont une très grande tendance à se séparer les uns des autres : le second anneau est déjà en partie séparé du premier. Même s'il se détache avant d'être à maturité, l'anneau continue de vivre dans l'intestin : il absorbe des aliments, grandit et achève son évolution. Il peut atteindre une longueur de 2™°! et une largeur de lmm25, c'est-à-dire qu'il acquiert des dimensions supérieures à celle du Ver tout entier. C'est en cet état qu'on le trouve ordinaire- ment dans l'intestin grêle de la Poule : les anneaux libres sont très faciles à distinguer et à recueillir délicate (1). 2° D. ECHINOBOTHRIDA sommet de la tète (fig. 9) est occupé par un inf un- dibulum garni d'une centaine de très petits crochets disposés sur deux rangs. Les ventou- ses sont bordées de sept rangées de crochets en aiguillons de Rosier, ceux des rangées mé- dianes étant les ,plus grands; avec l'âge, ces crochets tombent et les ventouses s'effacent peu à peu. Ce Ver est para- site de la Poule, du Faisan et du Pigeon. mais la récolte des tètes est plus Mégnin, 1881. — Long de 50 à 100mm. Le Fig 9. — Davainea echinobothrida, d'après Mégnin. — A, tèle grossie 100 fois, montrant les ven- touses garnies de sept rangées de crochets ; B, portion du bourrelet dune ventouse, grossie 500 fois; C, crochet de la ventouse, grossi 1000 fois ; D, cro- chet du rostre, grossi 1000 fois. (1) Grassi et Rovelli (Centralblatt f. Bakteriol., III, p. 172, 1888 ; V, p. 372, 1889) ont trouvé fréquemment le Davainea proglotiina chez la Poule en Lombardie, mais non en Sicile. Les hôtes intermédiaires sont Limax cinereus, L. agrcsLis et L. variegatus; le Cysticercoïde s'y constitue en moins de 20 jours; avalé par la Poule en même temps que la Limace, il devient adulte et possède ses quatre anneaux au bout de 8 jours (Note ajoutée pendant l'impression). IV. - 28 434 R. BLANCHARD Fig. 10.— OEiiftle Uavai nea circumvallala d'après Krablje. 3° D. ciRCUMVALLATA Krabbe, 1869 {Taenia piariuncinata Crely, 1890). — Long de 150°"™. Rostre eutouré d'une doul)le couronne d'envi- ron 800 crochets, longs de 11 u. Dans le jeune âge, les ventouses sont armées de six à huit rangées concentriques de crochets dont la taille est assez variable, mais dont la forme reste constante. Ce Ver est parasite de la Caille. 4° D. CESTiciLLUs Molin, iS&i {Taenia infundibuUjormis Dujardin, 1845, uec Gôze, 1782). — Long de 100 à 130nim. Rostre armé d'une double couronne de 208 crochets, très caducs, longs de 7 «x (lig. 11). Suivant Mégnin (1), le bourrelet des ven- touses porte dans le jeune âge trois rangs de petits crochets en aiguillons de Rosier, à pointe dirigée vers le centre de la ventouse. Ce Ver vit chez la Poule et le Faisan. Signalé d'abord dans la Hante-Italie (Molin), puis en France (Dujardin, Mégnin), il aurait été observé en Abyssinie. Suivant Pasquale, il serait le plus fréquent de tous les Cestodes chez les Poules de Massaouah;il serait long de 18 àSOmi^. Pour Grassi et Rovelli, l'hôte intermédiaire serait un Coléoptère ou un Lépidoptère. Fig.ll.— Crochet du rostre et œuf de Davainea ces- ticiUus, d'après Krabbe. 9a groupe. — Davainea à pores sexuels unilatéraux. 5" D. iNSiGNis Steudener, 1877. — Long de 100 à 130™™. Rostre entouré d'un bourrelet en forme de prépuce, dont la lèvre externe est armée d'une double couronne de très petits crochets. Le bord des Fig. 12. — Davainea australis, d'après Krabl)e. — A, portion de la couronne de crochets entourant le rostre ; B, crochets du rostre ; C, crochets des ventouses. ventouses présente 1 ui-même une couronne de crochets gyriniformes, encore plus petits que les précédents, à pointe dirigée en dedans. (1) Mégnin {f)e la caducité des crochets et du scolex lui-même chez les Ténias, Journal de l'analomie, 1881) confond encore ccUe espèce avec le vérilable Taenia injH ndibuliforni is Gôze. NOTICES HELMINTHOLOGinUES 435 Ce Ver vit chez im Pigeon des Moluques {Carpophaga oceanica Lesson). 6» D. AusTRALis Krabbe, 1869. — Long de 400"°i, large de lmm2. C- ^s Fig. 13. — Davainea urogalli, d'après Krabbe. — A, B, tête; C, anneau mûr. Rostre entouré d'une double couronne de 340 à 360 petits crochets, longs de 12 à 14 [j. (lig. 12, A, B). Ventouses entourées de crochets très serrés (fig. 12, C). Ce Ver est parasite de l'Einou (Dromaeus NoDcie-HoUandiae). 1° D. UROGALLI Modeer, 1190 {Taenia lumens Mehlis; T. microps Diesing, 1851). — Longueur 300mm. Double couronne de 100 petits crochets, longs de 10 à 1 1 [j. (lig. 13 et 14). Ventouses entourées de petits crochets caducs. Vit chez les Coqs de bruyère {Tetrao urogallus, T. tetrix) et les Perdrix [Megaloperdix Nigelli, Perdix graeca). Fig 8° D. FRONTiNA Du jardin, 1843 {Taenia crateri formis Rudolphi, 1810, pro parte). — Long de lOO^m, p^ès^K^aJ^be.^' large de 1™™. Tète large de 380 [/., surmontée d'un rostre hémisphérique, large de 126 [x et entouré à sa base d'une double couronne d'environ 300 crochets, longs de 8 [i. Au- dessous de la couronne de crochets se verrait, suivant Dujardin, un bourrelet en forme de turban, large de220[ji., épais de 58 [/., tout couvert de très petites épines ou papilles en rangées obliques. Les ventouses sont larges de 140 ix; d'après Wagener (1), leurs bords sont armés d'un grand nombre de petits crochets. Le cou 14. — Cro- chet du rostre de Duvamea (1; G, R. Wagener, Die Entwicklung der Cestoden, Nova Acta Acad. leopold. carolinae, XXIV, supplément, ISiiu, Voir p. .3. 436 R. BLANCHARD est large de 200 y.. Les pores sexuels sont unilatéraux. Le pénis est hérissé de petites épines. Ce Ver vit chez le Loriot {Oriolus galbula) et le Pic vert {Picus viridis), peut-être aussi chez le Picépeiche {P. major). 'Jo D. TETRAGONA Moliu, 1861 (Taenia bolhrioplites Piana, 1881), — Long- de 200 à 250^™, large de l'n">5 à S^m. Rostre armé d'uue double rangée d'environ 200 crochets, longs de 6 u.. Ventouses circu- laires, armées d'un grand nombre de crochets de taille inégale, dilîérents de ceux du rostre et disposés sur sept ou liuit rangs E M D 35_ 15. ■Davainea tetragona, d'après Krabbe. — A, B, tête ; C, crochet du rostre ; D, anneau jeune ; E, anneau mùr. concentriques. Ce Ver (fig. 15) vit chez la Poule, en Italie (Molin, Polonio, Piana), dans le Turkestan (Krabbe) et en Abyssinie (Pasquale). Suivant Piana, sa l^rve vivrait dans les Gastéropodes terrestres (Hélix carthusianeUa, H. maculosa) : c'est un Cysticercoïde invaginé dans sa queue à la façon de Monocercus glomeridis Villot. lOo D. coLUMBAE Zeder, 1800(2Y^mm crassula Rud., 1819). — Long de SOOiiEa, large de 4'"'". Rostre armé d'environ 60 crochets longs de 10 à 11 p. (hg. 16). Ventouses armées d'épines. Ce Ver (1) vit chez les Pigeons (Coluinba livia, C. turtur). (1) Von Linslow ne mentionne point le Taenia sphenoccpliala Rudolphi dans son Compendium, et senilile le confondre avec Ddvainea coluinbac ; Krabbe admet éKaleinenf cette confusion. Or, c'est là une erreur, d'après un travail récent de Mé'^n'm (Un nouveau Ténia du Pigeon, ouplutôlune espèce douteuse de Rudolphi, réhahilïlée. Comptes-rendus des séances de la Soc. de biologie, (9), III, p. 751, 1891). Les auteurs qui, comme Rudolpbi, Dujardin et Diesing, ont distingué NOTICES HELMIXTHOLOGIQUES 437 Fig. 16. — columbae Krabbe. - Da\-ainea d'après A, tète ; B, crochet du rostre. En outre de celles qui sont énumérées ci-dessus, le genre Dacainea comprend encore quelques autres espèces insuffisamment connues : pour les unes, on ignore simplement la disposition des pores génitaux ; pour les autres, on n'a pas encore signalé la présence de crochets autour des ventouses, mais on en trouvera, selon toute vraisemblance, en examinant des indivi- dus jeunes, préparés avec précaution. 11° D. cmcuMciNCTA Krabbe, 1869. — Lon- gueur dépassant 120""™; largeur 2™™. Rostre entouré d'une double couronne d'environ 300 crochets, longs de 11 à 12 [x (fig. 17). Ventouses petites, entourées d'un bourrelet de spicules très serrés. Les pores génitaux n'ont pas été vus. Les œufs sont groupés en masses arron- dies. Ce Ver est parasite de VArdea garzetta, en Egypte. 12" D. Friedbergeri von Linstow, 1878. — Long de 200mm et plus, large de 2 à 3^^, La tête est piriforme, raccourcie, un peu compri- mée suivant son axe longitudinal : elle est longue de 300 a, large de 386 [j.. Le rostre est armé d'une double couronne de 150 crochets, tous semblables (fig. 18, A), solidement fixés, longs de 12 [j. 2. Les ventouses ont la forme d'une ellipse courte et sont également entou- rées de crochets disposés en quatre ou cinq rangées très serrées; ils sont longs de 10 \j. 3, par conséquent plus courts que ceux du rostre, d'une autre forme que ceux-ci (fig. 18, B) et d'autant plus petits qu'ils sont plus près du centre. Le cou est long de 2 à 3°ini et très mince. Les anneaux sont beaucoup plus larges que longs; leur bord postérieur déborde de chaque côté, d'où un aspect en dents de scie. Leur longueur augmente progressivement : Fig. 17. — Crochet du rostre de Davainea circumcincta, d'après Krabbe. Friedbergeri, d'après Friedberger. — A, cro- chet du rostre ; B, crochets des ventou- ses. le Taenia xpheuncephala, ont donc en raison. Diesing est réellement de ce nombre , bien que Mégnin dise le contraire. ScMollhauher {Beitràge :ur Helininthologie. 31. Versammlung deutscher Naturforscher und Aerzte zu Gôttingen, 1854 (18G0), p. 121) cite le Taenia sphenocephala au nombre des espèces qu'il a observées chez la Tourterelle; mais sa description est tellement confuse qu'il est impossible de dire s'il a eu réellement alîaire à cette espèce. 438 R. BLANCFIARD à partir du flerni(3r sixième, ils deviennent moniliformes ; les derniers prennent la forme d'une ellipse courte ou deviennent même globuleux, et présentent parfois un éclat jaune rougeâtre, faiblement rosé, comme chez Dipylidium caninvm. Les pores sexuels sont percés au milieu du bord latéral. L'œuf est large de 34 à 38 |v.; sa coque est épaisse, légèrement jaunâtre. Les crochets de l'oncosphère mesurent 6 a o. Ce Ver vit chez le Faisan (Pliasianus colchicns). Il tue les jeunes Oiseaux et cause de grands ravages dans les faisanderies. Fried- berger (1) pense que sa larve est un Cysticercoïde vivant dans la pupe des Fourmis, puisque celle-ci constitue l'unique nourriture des jeunes Faisans. Diverses recherches pour découvrir cette larve sont pourtant restées sans résultat. 13° D. LEPTOSOMA Diesing, 1850. — Long de 160°^™, large de 2™™. Rostre armé d'une double (?) couronne de 70 crochets, longs de 11 à 13 |ji et présentant la forme caractéristique (fig. 19). Les crochets des ventouses n'ont pas été vus. Les pores Fig 19 — Crochet du ^cxuels sont unilatéraux. (le Ver habite l'in- rostre Davainea testin des Perroquets (Psittacus erithacus , leptosoma, d'après . ^ Krabbe. ^^^-I- 14° D. MADAGASCARiENSis Davainc, 18G9. — C'est assurément un fait très inattendu que de voir le Taenia madagascariensis figurer dans le genre Davainea, dont toutes les autres espèces sont para- sites des Oiseaux. Et pourtant cette place est bien réellement la seule qui puisse lui convenir. Récemment, cet helminthe a été étudié par Chevreau et de Chazal, par moi-même (2) et par le professeur Leuckart (3). Par une curieuse coïncidence, ma note et celle de Leuckart ont été publiées exactement le môme jour, l'une à Paris, l'autre à Leipzig. J'ai eu à ma disposition divers fragments appartenant à deux individus, dont les tètes faisaient malheureusement défaut ; de leur étude je tirais cette conclusion, que le Ver adulte devait avoir une longueur (1) Cet aulmrdiandirurmseuche'unlerdenFasanen. Zeilschrift fur Velerinair- Wissensehaflen, p. 1-16, 1877) a donné la description du Ver, que von LinstoNV (Compendiuin derHelminthologie. Hannover, 1878) s'est borné à dénommer. (2) R. Blanchard, Note sur quelques Vers parasites de l'Homme. Comptes- rendus de la Soc. de biologie, (9), III, no20, p. G04, 1891. — Cette note, communiquée à la séance du 18 juillet, a été publiée le 24 juillet. (3) R. Leuckart, Ueber Taenia madagascariensis Davaine. Verbandl. der deuts- chen zoolog. Gesellschafl, p. 08-71, 1891. — Le tirage à [lart, publié avant le volume dont il est extrait, a été misa la poste à Leipzig le 24 juillet et m'est arrivé le 26 juillet. NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 439 approximative de 25 à SOc"" et comprendre environ 200 anneaux ; « et encore, ajoutais je, inclinerions-nous à penser que ces chiffres sont un peu trop faibles. » Leuckart n'a eu en sa possession qu'un seul exemplaire : sa lon- gueur était précisément de 24°°!; le nombre des anneaux pouvait s'élever à cinq ou six cents. La tête ne faisait pas défaut : elle était surmontée d'un rostre assez gros, rétracté et entouré d'une double couronne d'environ 90 crochets, longs de 18 a et pré- sentant la structure caractéristique du genre. Les ventouses sont rondes et assez grandes ; Leuckart n'indique pas qu'elles soient armées, mais l'examen d'individus jeunes permettra sans doute d reconnaître à leur pourtour plusieurs rangées concentriques de crochets ou despicules. Les pores sexuels sont unilatéraux, comme Davaine l'a reconnu le premier. Le Ver adulte n'a encore été observé que dans l'espèce humaine, pendant le jeune âge : aux Comores (Grenet, Davaine), à l'île Maurice (Chevreau et de Chazal, R. Blan- chard), à Bangkok (Leuckart). On ignore quel est l'hôte intermé- diaire. Peut-être devra-t-on rattacher aussi au genre Davainea les deux espèces suivantes : 1° Taenia cantaniana Polonio, d860. — Ce Ver a été trouvé à Padouedans l'intestindu Dindon domest\q\iQ{Meleagris gallopavoL.) . Polonio (1) en donne la diagnose suivante; 0 Caput glohosum centro umbonatum. Acetabulis cruciatim oppositis ob majorem capitis circulum ; collum niillum ; corpus retrorsum dila- tatum, articulis supremis campanaeformibiis, scquentibus campanae- formibus imbricatis trapaezoidalibus; aperturae génitales marginales. Long. 0.013. » La figure de ce Ver peut, d'autre part, être interprétée ainsi : Les ventouses sont grandes et arrondies, la tête semble être sur- montée d'un rostre très court, probablement rétractile. Le cou est assez long, nettement séparé de la tête. Les anneaux sont au nombre de 60. Les 'pores sexuels sont unilatéraux: la poche du cirre se voit dans les anneaux 26 à 45; les anneaux 46 à 60 sont pleins d'oeufs. Ceux-ci, autant que la figure permet d'en juger, sont épars et isolés, comme chez Davainea proglottina. (1) A. F. Polonio, Catalogo (lei Cefalocotilei italiani e alcune osservazioni sul lorosviluppo. Atti délia Soc. ital.di se. nat., Il, p. 217, pi. VII, fig. 2, 18G0. — Id., Nova3 helminthum species nuper observatae. Lotos, p. 21, 1860. 440 H. BLANCHARD Neumann (d) signale également la présence de ce parasite chez le Faisan commun. L'été dernier, j'ai trouvé à Briançon, dans une Pintade [Numida meleagris) provenant du Piémont, un Téniadé sans tète qui, peut- être, se rapporte à cette espèce. L'animal était long de 20"i"'; l'anneau le plus jeune était encore en indifférence sexuelle et mesurait 80 [j. de long sur 335 ;x de large; le dernier anneau mesurait 0'^™6 de long sur lmm| de large. Les pores sexuels sont unilatéraux, le pénis est hérissé de longues épines à son extrémité. Un grand nombre d'anneaux étaient à maturité sexuelle, mais l'état de putréfaction avancé dans lequel j'ai trouvé le Ver ne m'a permis aucune obser- vation sur la structure des glandes génitales. 2° Taenia clavulus von Linstow, 1888. — Ver recueilli pendant l'expédition du Challenger, à Gap York, dans l'intestin d'un Passe- reau {Ptilorhis Alberti). GENRE OPHRYOCOTYLE FRIIS, 1869. Diagnosis. — Captit ante dilatatum, rostro careiis, apice plurihufi infimdibulis excavatum, quorum margo permultis uncinulis armatus. Acetabula rotundata, pluribus transversis uncinorum ordinibus armata. Corpus e paucis annulis constans, quorum ultimi longiores quam latiores. Pori génitales vage alterni. Evolutio ignota. Verniis adultus apud Àves (Grallatores et Natatores) parasitus. Tête élargie en avant, dépourvue de rostre, niais creusée de plusieurs infundibulums, dont le bord est armé d'un très grand nombre de petits crochets. Ventouses arrondies, armées de plu- sieurs rangées transversales de crochets. Corps formé d'un petit nombre d'anneaux, dont les derniers sont plus longs que larges. Pores sexuels irrégulièrement alternes. Développement inconnu. Le Ver adulte est parasite des Oiseaux (Echassiers et Palmipèdes). Ce genre est bien caractérisé par les dépressions multiples, et à bord armé de crochets minuscules, qui sont creusées au sommet de la tête, ainsi que par les rangées transversales de crochets qui arment ses ventouses. Il ne comprend encore que deux espèces. 1° Ophryocotyle proteus Friis, 1869 (0. fjicazei Villot, 1875). — Long de 10 à 25mni, large de O^mc (fig. 20). Contracté, son infundi- bulum céphalique a l'aspect de cinq petites élévations contiguës, disposées en ligne transversale; ôvaginé, il déborde la tète de cha- (1) L. G. Nel'mann, Traité des maladies parasllaires non microbiennes des animaux domestiques. Paris, p. 433, 1888. NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 441 que côté et présente cinq ondulations successives, dont le bord est orné d'une rangée de plus de 1000 crochets n'ayant pas plus de 4 [x de longueur. Les 'Co^ vraies ventouses sont arrondies et traversées dans leur moitié anté- rieure par une bande transversale arquée, à convexité antérieure , formée d'une triple ran- gée de crochets alternes, longs de 8 [j. et au nom- bre de 60 à 70 dans cha- que ventouse. Le cou est plus ou moins long. Les anneaux sont au nombre de 19 environ ; les quatre ou cinq der- niers sont mûrs et plus longs que larges. Les orifices sexuels sont irrégulièrement alter- nes : le cirre est orné de très fines épines. L'œuf est arrondi et à double contour. Ce Ver ^'- -<^- " Ophryocotyle proleus, craprès Frus. habite la partie supérieure de l'intestin de Trimja alpina, Cliara- drius hiaticula, Calidris arenaria, Larus canus et Limosa ru fa. L'helminthe décrit par Villot (1) chez cette dernière espèce est certainement identique à 0. proteus. Villot ne figure que trois ventouses à la cupule céphalique, ce qui constituerait une différence spécifique; mais, le 25 mai 1890, nous avons reçu de ce naturaliste un dessin inédit, fait d'après ses anciennes préparations, presque identique à ceux de Friis et montrant cinq ventouses. En môme temps, il nous écrivait : « Je ne connais le travail de Friis sur VOphryocotyk proteus que par les analyses du Zoological Record et de VArchiv fur Natur- geschichte. Je ne saurais donc vous dire si les figures de Friis sont exactes. La figure que j'ai donnée de cette espèce, eu 1874, ne (1) A. Villot, Recherches sur les helminthes libres ou parasites des côtes de la Bretagne. Arch. de zool. expérim., IV, p. 451, 1875. Voir p. 478, 442 n. BLANCHARD représente pas rigoureusement ce que j'ai vu, mais bien ce que j'ai compris dans les images fournies par le microscope. L'esquisse que je joins à ma lettre a été prise à la chambre claire. Elle est certainement plus exacte au point de vue matériel, mais on peut l'interpréter de bien des manières. Je n'en suis pas moins persuadé que mon Orphryocotylc proteus est identique à celui de Friis. » 2° 0. iNSiGNis Lonnberg, 1890. — Long de 50, GO, lOO^m et même plus; large de 4mm environ. La tète semble être plus grosse que chez l'espèce précédente. L'infundibulum céphalique n'a pas été vu à l'état depiotraction; il n'est pas divisé en cinq ventouses, comme Friis et Villot l'admettent, mais ses bords sont simplement onduleux, se rejoignent et s'écartent alternativement, d'où une confusion possible avec des ventouses véritables (1). Les crochets de l'infundibulum sont longs de 4 a; ceux des ventouses mesurent 8 [j. (2). Les anneaux sont plus courts et plus larges que chez 0. proteus : ils sont séparés les uns des autres par un profond sillon, en sorte qu'on peut distinguer à chaque anneau une face antérieure et une face postérieure. Les pores sexuels ne sont pas exactement latéraux, mais s'ouvrent plutôt sur la partie latérale du bord antérieur de l'anneau. Chaque pore sexuel est donc normalement recouvert par l'anneau précédent; le sinus génital est longitudinal, assez profond. Le pénis est piriforme, transversal, inerme, progressivement* efblé vers son extrémité libre et renflé en sphère à sa base; il est long de 80 a, dont la moitié environ pour la portion basilaire. Les testicules sont arrondis et rapprochés de la face dorsale. Le canal déférent est pelotonné sur lui-même. Le vagin a la même direction que ce dernier, derrière lequel il court; à son extrémité interne, il se dilate en un gros réservoir spermatique, en arrière duquel se voit une glande coquillère. L'ovaire est de grande taille et richement lobé; il occupe presque toute la face ventrale de l'anneau et empiète aussi sur la (1) C'est aussi ce que montre nettement le dessin inédit que j'ai reçu de M. Villot. Ainsi s'explique d'autre part ce fait, que cet liahile naturaliste n'a représenté VOphryocotyle proteus qu'avec trois ventouses dans les Archives de Zoologie expc'riiiientale, alors qu'il lui attribue cinq ventouses sur le dessin qu'il a bien voulu me communiquer. Les sinuosités du bord de l'infundibulum variant d'un individu à lauti-e, le nombre des pseudo-ventouses est lui-même variable. (2) Ces dimensions sont identiques à celles que Friis a indiquées pour VOpliryo - colyle proteus ; il n'est donc pas impossible que Friis et Villot aient ou alîaire à des individus jeunes de cette espèce, et Lonnberg simplement à des adultes. NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 443 face dorsale, dans la partie antérieure. Ce Ver vit chez un Echassier, l'Huîtrier pie [Hacmatopus ostrilegus). 3° Le genre Opimjocotyle est également représenté par une espèce au moins chez les Palmipèdes d'Australie : l'une des figures rappor- tées par Krefït (1) à son Taenia tuberculata, du Nyroca australis, représente très probablement une tête d'Ophryocotyle. 7. — GESTODES DU GROUPE DES ANOPLOCEPHALINAE R. BLANCHARD, 1891. Dans un travail récent (2), j'ai indiqué brièvement que les Téniadés inermes des herbivores, Téniadés dont les anneaux sont courts et l'œuf pourvu d'un appareil piriforme, méritaient, suivant mon opinion, d'être réunis en un groupe des Anoplocephalinae. J'indiquais également la caractéristique essentielle des deux prin- cipaux genres de ce groupe : Moniezia, novum genus, pour les Vers qui ont sur chaque anneau deux pores sexuels, latéraux et symé- triques ; Anoplocephala Emile Blanchard, pour les espèces à pores sexuels unilatéraux. Le travail en question était consacré d'autre part à la description du genre Bertia, que j'établissais en faveur de deux espèces de Téniadés des Anthropoïdes, à pore sexuel unique sur chaque anneau, mais plus ou moins régulièrement alterne. Le groupe des Anoplocephalinae comprend donc actuellement trois genres distincts : Anoplocephala Em. Blanchard, 1848 (nec Stâl, 1870) ; Moniezia R. Blanchard, 1891 ; Bertia R. Blanchard, 1891. SOUS-FAMILLE ANOPLOCEPHALINAE R. BLANCHARD, 1891. Diagnosis. — Caput magnum, rotimdatum , rostro aculeisque carens, acetabulis inermibus. Collum nullum aut brève, prope tam largum quam caput. Annuli densati, latiores quam longiores ; in unoquoque annulo, porus genitalis simplex latereque hians, aut duplex et par. Utérus transversus, racemosus. Ovum tribus calycibus circumdatum, quorum internum piriforme apparatu instructum. Evolutio ignota. Vermis adultus in tenue intestino Mammalium her~ baticorum parasitus. (1) Krefft, On Auslralinu Entozoa, loith descriptions nf new spccies. Tran- sactions of Ihe Entomol. Soc. of iXew South Wales, II, p. 200, 1870. Voir pi. 1, fig. 16. (2) Sur les Helminthes des Primates anthropoïdes. Mém. de la Soc. Zool. de France, IV, p. 186, 1891, Voir p. 187, en note. 444 R. BLANCHARD Tête grosse, arrondie, sans rostre ni crochets, à ventouses iuermes. Cou nul ou court, presque aussi large que la tête. Anneaux serrés, plus larges que longs; sur chacun d'eux, un pore génital simple et latéral, ou double et symétrique. Utérus transversal, en forme de grappe. Œuf entouré de trois enveloppes, dont l'interne est pourvue d'un appareil piriforme. Développement inconnu. Le Ver adulte est parasite dans l'intestin grêle des Mammifères herbi- vores. Cette sous-famille se divise actuellement en trois genres. GENRE BERTIA R. BLANCHARD, 1891. Ce genre a été suiïisamment caractérisé dans notre précédent travail pour qu'il n'y ait pas lieu d'y revenir ici. Rappelons seule- ment qu'il renferme deux espèces bien distinctes : Bertia Studeri R. Bl., du Chimpanzé, et Bertia satyriR. EL, de l'Orang-Outang. GENRE MONIEZIA R. BLANCHARD, 1891. Diagnosis. — Corpus antice lanceolatum. Annuli derisati, valde latiorcs quain longiores, poris genitalibus duobus oppositis. Corps lancéolé en avant. Anneaux serrés, beaucoup plus larges que longs, avec deux pores sexuels opposés. Ce genre est dédié à M. R. Moniez, professeur à la Faculté de médecine de Lille, en raison de ses beaux travaux sur les Cestodes, particulièrement sur les espèces du type du Taenia expansa. On doit lui rapporter les onze espèces suivantes : 1° MoNiEziA ALBA Perroucito, 1878. — Chez le Bœuf et le Mouton. 2° M. Benedeni Moniez, 1879. — Chez le Mouton. 3° M. DENTicuLATA Rudolphi, 1810. — Chez le Bceuf et le Mouton. 4° M. EXPANSA Rudolphi, 1810 {Taenia ovina Goze, 1782). — Chez le Mouton. 50 M. FESTiVA Rudolphi, 1819. — Chez le grand Kangourou {Macropns g i g an te us ) . 6° M. Gœzei Baird, 1853 {Dipylidium latissiinuni Riehm, 1881). — Chez le Lapin de garenne. 70 M. Leuckarti Riciim, 1881. — Chez le Lapin domestique. 8"^ M. MARMOTAE Frolicli, 1802. — Chez la UiwmoUe {Arclomys marmota). 90 M. Neumanni Moniez, 1891. — Cliez le Mouton. lOo M. NULLicoLLis Mouicz, 1891. — Chez le Mouton. NOTICES HELMINTH0L0GIQUE9 445 11" M. PECTiNATA Goze, 1782 (Taenia pectinata Goze, pro parte; Dipylidium pectinatum Riehm, 1881). — Chez les Lièvres (Lepus timidus, L. variabilis). On connaît sous le nom de Taenia ovilla Rivolta, 1878(1), unCestode du Mouton, long de plus de deux mètres, à tète inerme, à anneaux mûrs longs de l°i°i et larges de 6 à 7mm. l^s pores génitaux sont indiqués par Rivolta et Perroncito comme irrégulièrement alternes ; Moniez en avait donné tout d'abord la même description, mais des recherches récentes (2) lui ont montré qu'en réalité les pores sexuels sont doubles et symétriques sur chaque anneau. J'ai vérifié moi-même l'exactitude de cette observation sur deux fragments de Taenia omlla qui m'avaient été envoyés par Perroncito (sous le nom de Taenia aculeata) etparNeumanu, de Toulouse (sous le nom de Taenia Giardi) ; ce dernier fragment provenait d'un Ver envoyé par Moniez à Neumanu en 1886. La disposition bilatérale des pores sexuels se voit également, avec la plus grande netteté, sur un Ver de la collection du British Muséum, représenté par un fragment sans tète, long de SO^m ; les plus grands anneaux sont longs de l^^m et larges de 7°^™ ; les pores sexuels sont punctiformes et percés dans le tiers antérieur du bord latéral ; le bord postérieur est légèrement plus large que l'anté- rieur, d'où un aspect eu dents de scie. Ce Cestode, dont l'hôte est inconnu, provient de Soriano (Uruguay) et a été donné au Musée, le 10 octobre 1874, par Th. Havers, esquire. Il fait partie du lot de 17 llacous de Téniadés de provenance inconnue et portant le numéro 51. Par son aspect général, ainsi que par la disposition spéciale et la taille de ses œufs, il ressemble tellement au Taenia oiilla que nous n'hésitons pas à le lui rapporter. Si cette détermination est exacte, le Taenia ovilla existerait donc chez le Mouton uruguayen, observation d'autant plus intéressante que Gooper Curtice (3) dit expressément n'avoir jamais rencontré ce parasite chez le Mouton des Etats-Unis. Le Taenia ovilla dewaLii donc rentrer dans le genre Moniezia, si ses œufs en avaient la structure caractéristique, c'est-à-dire si l'on- cosphère était pourvue d'un appareil piriforme. Bien au contraire, les œufs sont de petite taille, ovoïdes, larges de 16 à 25 y. et comme empaquetés au nombre de 10 à 25 dans des capsules ovoïdes à (1) Synonymes: Taenia Giardi Moniez, \S~9 : T. aculeata Pevvoncilo, 1882. (2) R. Mo.NiEz, Notes sur les helininllies. Revue biol. du Nord de la France IV, p. 23, 1891. (3) C. Curtice, The animal parasites of Sheep. Washington, 2"^ édition, 1890. 446 R. BLANCHARD parois fibreuses ; ils n'ont qu'une seule coque, dépourvue d'appareil piriforme. Voilà, semble-t-il, des caractères dilïérentiels d'une telle valeur que le Taenia omlla ne saurait être classé dans le genre Moniezia. Pourtant, l'existence de capsules ovigères ne saurait avoir une bien grande importance au point de vue systématique, puisqu'on sait qu'elles sont dues simplement à l'isolement et à la persistance des culs-de-sac utérins autour des œufs ; de même, en botanique, la persistance et l'accrescence du calice autour du fruit ne constituent pas un caractère générique. L'absence de l'appareil piriforme et des deux membranes externes de l'œuf est plus significative, à notre point de vue. Toutefois, Moniez a reconnu que la membrane vitelline ou pre- mière enveloppe ovulaire existe autour des œufs jeunes; « il faut, dit-il, considérer la coque chitineuse qui revêt immédiatement l'oncosphère comme homologue de l'appareil piriforme, puisqu'elle a la même origine. Le Taenia ovilla se trouvant donc rattaché aux Anoplocéphalines par le plus important des caractères de ce groupe, par l'existence de l'appareil piriforme autour de son embryon, » il s'ensuit qu'il doit prendre place dans le genre Moniezia. Il y forme du moins, à lui tout seul, une subdivision particulière, caractérisée par les capsules ovigères et la structure simplitiée de l'œuf, non moins que par la position occupée par les testicules, qui se voient dans les zones latérales, en dehors des cordons nerveux. Le Taenia funbriata Diesing, 1850, doit vraisemblablement rentrer aussi dans le genre Moniezia; il a été signalé d'abord par Diesing, chez divers Cervidés du Brésil, puis a été retrouvé par Cooper Curtice, avec une extrême fréquence, chez le Mouton des Etats-Unis. Les pores sexuels sont doubles et symétriques ; les capsules ovigères existent encore et ont la même origine que chez Moniezia ocilla, mais l'œuf a subi une régression moins complète, puisque ses trois enveloppes sont distinctes ; toutefois, l'appareil piriforme ne semble pas être développé. GENRE ANOPLOCEPHALA EM. BLANCHARD, i868. Synonymie : Plagolaenia Peters, 1871. Diagnosis. — Corpus ante lanceolatum. Annuli niaturi plus minus densati, plerumque laliores quam longiores. Pori génitales secundi, uno eodemque annuloram latere hiantes. NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 447 Corps lancéolé en avant. Anneaux mûrs plus ou moins serrés, le plus souvent plus larges que longs. Pores sexuels unilatéraux. Le professeur Emile Blanchard rangeait dans le genre Anoploce- phala tous les Téniadés inermes des herbivores ; l'espèce citée en premier lieu était le Taenia perfoUata. En raison de l'état actuel de nos connaissances, ce genre doit être démembré comme étant formé d'espèces disparates. Le Taenia perfoUata devient donc le type du nouveau genre Anoplocephala à caractères plus précis. Ce genre comprend les onze espèces suivantes : 1° Anoplocephala Blanchardi Moniez, 1S91. — Chez le Cam- pagnol {Arvicola arvalis). Le travail (1), dans lequel Moniez décrit cette espèce, qu'il me fait l'honneur de me dédier, m 'arrive au moment même (3 novembre), où le présent mémoire est achevé et allait partir pour l'imprimerie. Tout en rendant hommage à sa grande activité scientifique, mon savant collègue me permettra de lui faire observer que j'ai déjà proposé moi-même (2) de désigner désormais sous le nom de Taenia arvicolae R. Bl. le Taenia inermis von Linstow, 1878 (nec Moquiu-Tandon, 1560), qui vit également chez les Campagnols. 2" A. cuNiGULi R. BL, 1891 {Taenia pectinata Goze, 1782, pro parte; T. rhopaliocep hala Riehm, 1881). — Chez le Lapin de garenne. Le nom proposé par Riehm ne peut pas être conservé, en raison de son identité avec le nom de Taenia rhopalocephala ; ce dernier seul est valable : il a la priorité, puisque le Ver auquel il s'applique est décrit par Riehm quelques pages avant le Taenia rlwpaliocephala{^), et d'ailleurs il est le seul dont le nom soit correctement formé. S^ A. GiGANTEA Pctcrs, 1856 [Taenia gigantea Peters, 1856 ; (1) R. MoMEz, Notes sur les helminthes (suite). Revue biol. du Nord de la France, IV, p. 05, novembre 1891. Voir p. 75. — Dans ce nouveau travail, Moniez rattache au genre Anoplocephala, le Taenia Vogti Moniez, le T. centripunctata Rivolta et le T. globipunctata Rivolla (=T. ovipunctata Riv.), tous trois parasites du Mouton. Le temps nous manque actuellement pour discuter cette opinion qui, si elle se justiflait, aboutirait à une modification profonde de la diagnose du genre Anoplocephala el même dagi-oupe des Anoplocephalinae. En elïet, Taenia Vogti â bien les œufs munis de Tappareil piriforme, mais ses anneaux sont extrêmement grêles et ses pores sexuels sont irrégulièrement alternes (ce qui le rattacherait plutôt au genre Berlia) ; T. centripunctata et T. globipunctata en diffèrent par l'absence de l'appareil piriforme. (2) R. Rlancuard, Histoire zoologique et médicale des Téniadés du genre Hymenolepis Weinland. Paris, in-8" de 112 p., juillet 1891. Voir p. 66. (3) Pour ce point spécial de la loi de priorité, voir R. Blanchard, De la nomen- clature des êtres organisés. Bull, de la Soc. Zool. de France, XIV, p. 249-250, § o3 et 55, 1889. Compte-rendu des séances du Congrès international de Zoologie, Paris, 1889, p. 371-372, § 53 et 55, 1889. . 448 R. BLANCHARD T. magna Mûrie, 1870 ; Plagolaenia gigantca Peters, 1871). — M. le professeur Mobius, directeur du Musée zoologique de Berlin, ayant eu l'amabilité de ni'envoyer un exemplaire de cette espèce, j'ai pu la comparer avec les Téniadés des Solipèdes et reconnaître leur grande affinité. Après 35 ans de séjour dans l'alcool, ce Ver à une largeur maximum de 27™™. La tête est plus volumineuse que celle d'A. perjoliata et est percée de ventouses dont l'orilice circu- laire a environ 0™™4 de large. Bien que ni Peters (1), ni Mûrie (2J, ni Garrod (3) n'indiquent le fait dans leur texte ou sur leurs des- sins, la tète porte à chaque face deux lobes cervicaux rudimentaires, ce qui augmente encore la ressemblance avec A. perfoliata. L'œuf est polyédrique dans l'anneau, mais se gonfle et devient rapide- ment sphérique, dès qu'il est libre et plongé dans l'eau ou l'alcool. Il mesure alors 80 y. de large : il présente à quelque distance une seconde enveloppe également arrondie, large de 50 [x, renfermant une masse très granuleuse et un bel appareil piriforme, large de 19 à 20 [j. dans sa partie globuleuse et présentant deux longues cornes entrecroisées. Ce Ver vit chez Rhinocéros africanus (Peters) et chez Rh. sondaicus [Gâvrod] . 4" A. GLOBicEPs Diesing, 1856. — Chez le Tapir {Tapirus ameri- canus). 5° A. MAMiLLANA Mehlis, 1831 [Taenia perfoliata Dujardin, 1845; nec Gôze, 1782). — Chez le Cheval. 6" A. PERFOLiATA Gôze, 1782, nec Dujardin, 1845 [Taenia equina Pallas, 1781, pro parte; T. quadrilobata Abildgaard, 1789; Alysel- minthus lobatus Zeder, 1800). — Chez le Cheval. 7° A. PLicATA Zeder, 1800 (Taenia equina Pallas, 1781, pro parte ; T. magna Abildgaard, 1789; Alyselnnnthus plicatus Zeder, 1800j. — Chez le Cheval. 8° A. RHOPALOCEPHALA Richm, 1881 [Alyselminthus pectinatus Zeder, 1800). — Chez le Lièvre (Lepus timidus). 9° A. TRANsvERSARiA Krabbe, 1879. — Chez une Marmotte du Tur- kestan [Arctomys sp. ?). (1) W. Peters, Veher eine durch ihre riesige Grosse ausgezeicimete Taenia. Monalsber. der Berliner Akad. der Wiss., p. 469, 185G. — Id., Note on ihe Taenia froin the Rhinocéros, lately described by Dr. J. Mûrie. Proceed. Zool. Soc. London, p. HG, 1871. (2) J. MuniE, On a probably new species of Taenia from Ihe Rhinocéros. Ibidem, p. G08, 1870. (3) A. H. Garrod, On the Taenia of the Rhinocéros of the Sunderbunds (Plagio- taenia gigantea Peters). Ibidem, p. 788, 1877. NOTICES HEL.MINTHOLOGIQUES 449 10° A. wiMEROSA Moniez, 1880. — Chez le Lapin de garenne (R. Moniez) et le Lièvre variable (R. Blanchard). Je me propose de publier prochainement une étude sur cet Anoplocéphale. 11° A. ZEBRAE Rudolphi, 1810. — Ce Ver a été mentionné pour la première fois par Sander, qui en aurait vu un exemplaire au Muséum de Paris(l). D'après la simple mention que cet auteur en avait faite, Goze (2) émit l'opinion qu'il devait avoir une grande ressemblance avec .1. perfoliata; Rudolphi, qui le range d'ailleurs parmi les espèces douteuses, est plutôt enclin à le rapprocher d'.l. pi/cafa, et attribue à tort cette même opinion à Gôze. A l'exemple de Rudol- phi, Diesing le range parmi les species inguirendae et le rapproche d'.4. plicata, auquel Cobbold Unit même par le réunir. Or, cette opinion est inexacte : Collin (3) a étudié récemment plu- sieurs Teniadés du Zèbre de l'Afrique orientale et a reconnu qu'ils constituaient bien réellement une espèce distincte, encore que très voisine de l'.l . perfoliata. Le corps est long de 70™™, large de 26'"™ au plus, et épais de 5 à 6™™. La tète est large de 3™™, épaisse de 2™™5 et porte à sa base quatre lobes aussi développés que ceux d'.l. perfoliata, mais trian- gulaires et fortement sillonnés en travers. Les anneaux sont envi- ron un tiers plus courts que chez cette autre espèce. J'ai pu vérifier l'exactitude de cette description sur un spécimen, large de J8'"'", que Collin a bien voulu m'euvoyer. J'ai constaté en outre que l'œuf a exactement la même structure que chez .4. gigan- tea : il est polyédrique dans l'anneau, mais devient sphérique après avoir été mis en liberté. Il présente alors une largeur de 86 ;j.. Son appareil piriforme est très développé et a une largeur de 20 à 22 . et se sépare à quelque distance, sur des œufs traités par l'alcool. Krabbe a décrit, sous le nom de Taenia transversaria, un Cestode (jui vit chez une Marmotte du Turkestan [Arctomys sp. ?). Ce Ver est très différent du Moniezia mar m otae : ses pores sexuels sont unila- téraux et il doit prendre jilace dans le genre Anoplocephala Emile Blanchard, tel que nous l'avons défini. y. — Hymexolepis naxa von Siebold, 1852. Dans un récent travail (1), j'ai mentionné avec doute, comme se rapportant à un cas observé en Angleterre, la présentation d'un Ht/meiiolepis mina faite à la Société zoologique de Londres par le professeur J, Bell. Je signalais le fait en ces termes : « A la séance du 7 décembre 1880, le professeur Bell présenta à la Société zoologique de Londres un exemplaire (V Un me noie pis nana provenant de l'Homme et « obtenu récemment du Musée du King's Collège. » )) La mention de ce fait est des plus laconiques : rien n'indique s'il se rapporte à un nouveau cas, ou si, comme nous le pensons, Bell n'a i)as plutôt présenté comme un objet rare un spécimen appartenant déjà au Musée susdit, n Cette piévision est exacte. D'une conversation que j'aie eue avec M. Bell au Musée britannique, il résulte que le spécimen en ques- tion avait été acheté à M. Fritch, de Prague, et provenait du cas de Belgrade. Jus{|u'à ce jour, Vllyinenolepis nana n'a donc été observé qu'une seule fois en Angleterre, par Ransoni. 10. — DlSTOMA LANCEOLATUM Mchlis, 1825. Nombreux exemplaires dans les canaux lùliaires de l.epiis varia- bilis, à Briançon (Ilautes-Alpes), par plus de 1600 mètres d'altitude. Les œufs mesurent de 30 à 39 ;/. de longueur sur 20 à 24 u. de lar- (1) lî. lîi.AxciiARi). Hislnirc zoolofjiqiir et nuhlicnlp des TéniudéA du genre Hyinenolepis Weinlitnd. Paris, Soc. d'éditions scienlif., in-S" de 112 j»., 181)1. Voir p. 70 et 9U. NOTICES HELMLNTHOLOGIQUES 4G7 geiir; la dimension la plus fréquente est de 36 a sur 24 \j.. Chez le Mouton, les œufs sont un peu plus gros et mesurent de 40 à 45 y. de lonii'ueursur 30 p de largeur. A part cette légère différence, les Vers recueillis chez le Lièvre variable ne se distinguent en rien de ceux qui proviennent du Mouton et d'autres Uuminants. 11. — DisTOMA AsciDioïDEs Van Beneden, 1873. Nombreux exemph^.ires trouvés en août 1886 dans l'intestin grêle de Murins {Vcspertilio murinus) capturés dans les carrières de la Clarté-Dieu, à Saint-Paterne (Indre-et-Loire). Les animaux traités par l'alcool et montés dans le baume sont longs de 1™"12 et larges de 0'"'"5 ; la ventouse buccale, de très grande dimension, est sensiblement circulaire et longue de Qm™^ ; iVpuf est elliptique et mesure 30 a sur 13 u. Les vitellogènes sont massés en arrière et sur les côtés de la ventouse buccale. Ce Ver n'avait encore été vu qu'en Belgique, où Van Beneden l'a rencontré chez divers Chiroptères (1). Bien que nous ayons examiné un bon nombre de Rhinolophes, nous n'y avons jamais rencontré ce parasite (2). Le Distoiiiti ascid'oiiles a été décrit par Van Beneden d'une façon très iusullisante. Sa description tient en douze mots : « il se dis- tingue particulièrement par le grand développement de la ventouse buccale. » C'est en raison de ce même caractère que nous croyons pouvoir rapporter à l'espèce en question les Vers trouvés par nous chez le Murin. D'ailleurs nos Vers n'ont pas les vitellogènes en avant de la ventouse buccale, comme Van Beneden le dit expressément et le figure (3) pour le Distoma ascidia. 12. — DisTOM\ HETEROPORUM Dujardiu, 1845. Nombreux exemplaires recueillis en février 1823 chez des Pipis- trelles (Ffsperjt^o p//j«.sf7-(?//(tsJ. Des individus traités par l'alcool et (1) P. J. Van Beneden, Les parasites des Cliaîives-snuris de Belgique. Métn. de l'Acad. des se. de Belgique, XL, 1873. Voir p. 30. (2) Van Beneden est en contradiction avec lui-nième quant à l'iiahilat de ce parasile. A la page .30, il dit l'avoir u trouvé surtout dans le Petit-ferà-cheval » (Rhinolophus hippocrepis). Or, aux pages 34-35. il ne mentionne pas le parasile dans la liste des helminthes de celle mèuie espèce ; en revanche, à la page 38, il le signale comme très abondisnt chez li Nodule [Vi'spennjo nociuUi). (3) Loco citato, pi, VI, lig. 17. 468 R. BLANCHARD montés dans la glycérine sont longs de l"i™ et larges de Omii'32. L'œul est elliptique; sa longueur est de 18 à 21 a, sa largeur de 8 à 12 a. Les vitellogènes sont ramassés en deux glandes en éventail, situées au commeucement du tiers postérieur du corps; ils sont situés en arrière de la ventouse postérieure et des testicules. Ce Ver se distingue du Diatoma noclnlae Rudolphi, 1819 (/>. chi- lostoma Mehlis. 1831), en ce que ce dernier helminthe a, d'après Van Beneden, les vitellogènes en avant de la ventouse postérieure. 13. — DisTOMA vENTRicosuM Pallas, 1774. Synonymie : Hirudinella marina Garsin, 1730, Fasciola ventricosa Pallas, 1774 (nec Disloma renlri- cosum Rudolphi, 1819). F. clavaia Meuzxes, 1791.' F. f'uscaBosc, 1801. F. Corypliaenae Base, 1801. F. caudata Bosc, 1801. F. Scoiiibri petamidis Tilesius (apud Rudolphi, 1810). F. Conjpliaenae hippuridis Tilesius (apud Rudolphi, 1810). Distoma clavatum Rudolphi, 1810; Owen, 1835; Diesiug, 1850; Wagener, 18G0; Cobbold, 1868; Jourdan, 1881. D. Coryphaenae Rudolphi, 1810, D. tornatum Rudolphi, 1819, IlirudineUa clavata de Blainville, 1828 ; Baird, 1853. Fasciola clavata seu ventricosa Owen, 1835. Hirudinella ventricosa Baird, 1853. Distoma ingens Moniez, 1886. La longue liste synonymique qui précède montre déjà (^ue le Ver qui va nous occuper maintenant a été observé par un bon nombre d'helminthologistes. Il a donné lieu à quelques interprétations inexactes, qu'il nous semble utile de critiquer brièvement. Ce Ver a été signalé pour la première lois par Garsin (1), qui l'avait trouvé dans l'estomac d'une Bonite {Thi/nnus pelamys) prise en mer au-delà de l'Equateur. 11 en donne trois dessins assez précis pour l'époque et l'appelle Hirudinella marina, pour marquer l'activité de l'extrémité antérieure, qui explore en tous sens, puis se fixe comme celle d'une Sangsue. II décrit la grosse ventouse (1) Gahsi.n. Histoire de l'Acad. des sciences, p. 43, 1730. NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 469 ventrale comme « uue bulle assez grosse et bien marquée, placée comme sous le ventre, et qui peut s'enfler et se désenfler alternati- vement ». Pallas (1) décrit sous le nom de Fasciola ventricom un exemplaire adulte, de belle taille, long de 43™°i, large de il^^^ (2), qu'il avait reçu d'Amboine et dont il n'indique pas la provenance d'une façon plus précise. lien donne une diagnose assez exacte, si ce n'est qu'il prend l'orifice de l'appareil excréteur pour un anus véritable. Il donne deux très bonnes figures et ne semble pas d'ailleurs avoir connaissance de l'observation de Garsin, ni soupçonner l'identité de son animal avec celui de cet auteur, Meuzies (3) a souvent trouvé ce même parasite dans l'estomac de la Bonite, entre les tropiques, dans l'Océan Pacifique. 11 le consi- dère comme une espèce nouvelle, lui donne le nom de Fasciola clavata et le décrit comme un animal long de deux pouces environ, à corps mou, cylindrique, finement annelé; vers l'extrémité, le corps devient gibbeux, sphérique, se termine par un « anus » et est fortement marqué de rides transversales. La figure qui accompagne cette description représente un animal long de oo à 60'^^, trop grêle en avant, à ventouse ventrale trop petite, mais pourtant bien reconnaissable à la courbure de son cou et à l'épaississement clavi- forme de l'extrémité postérieure, qui est ridée transversalement et percée d'un large pore à son sommet. Bosc (4) a trouvé sur les branchies et dans l'intestin de la Dorade (Conjphaena liippurus) des Vers qu'il décrit comme trois espèces distinctes (Fasciola fusca, F. coryphaenae, F. caudata), mais qui ne sont bien évidemment que des individus inégalement âgés d'une seule et même espèce : bien que ses descriptions et ses dessins soient très imparfaits, la dimension générale des Vers, la taille et la situation de leur ventouse postérieure, l'inflexion de leur cou, sont autant de caractères qui démontrent l'exactitude de cette interprétation. D'autre part, il est évident que la forme adulte {Fasciola fusca) est identique au Distonia ventricosuin Pallas : la partie antérieure porte « deux petits tentacules en dessous. » Cobbold s'étonne beaucoup de cette disposition et voit là un carac- tère spécifique indéniable. S'il avait pris la peine de comparer un (1) Pallas, Spicilegia zoologica, fasc. X, ITT'i. Voir pi. I, fig. 9 et 10. (2) Mesures prises sur les dessins originaux. (3) A. Menzies, Description of tliree new animais found in the Pacific Océan. Transactions of the linnean Society, I, p. 187, pi. XVII, fig. 2, 1791. (4) L. A. G. Bosc, Histoire naturelle des Vers. Paris, an X. Voir I, p. 271, pi. IX, fis. 4-6. 470 R. BLANcn.Min Dli^toDui nnitrirosuiii avec la figure de Bosc, il aurait reconnu pour- tant (|ue les deux tentacules en question occupent exactement la situation du ])ore grnital et ([u'il s'agit simplement du |)énis. Rudolphi reconnaît comme appartenant à une seule et même espèce les Vers vus par Garsin et par Menzies; quant à ceux de Bosc, il hésite à les rapportera cette même espèce et les range parmi les espèces douteuses, sous le nom de Distoma corijphaenae. Les renseignements qu'il donne, d'après des notes que lui avait com- muniquées Tilesius, n'ajoutent rien de nouveau aux faits déjà connus. En 1835, Owen (1) décrit un bel exemplaire, de provenance inconnue et appartenant à la collection du Rev. L. Guilding;il donne aussi quelques détails d'anatomie interne et une figure d'une grande précision. C'était un Ver long de 54™"^, large de 21'"" dans la partie postérienre. Les ventouses sont interprétées exactement, ainsi que les orifices sexuels et le pore excréteur. Après la description très précise donnée par Owen, on est vrai- ment surpris de voir Dujardin déclarer que ce Ver « n'est certaine- ment pas un Distome ni même un Trématode (2). Si sa forme exté- rieure et ses deux oscules lui donnent quelque ressemblance avec les Dislomes, sa structure musculeuse le rapproche davantage des (iordiiis, et son tégument ressemble à celui des Siponcles. » Et pourtant Dujardin a eu (mtre les mains de nombreux exemplaires provenant de la Bonite et recueillis par Dussumier et Reynaud. La sagacité de l'illustre helminthologiste se trouve ici singulièrement en défaut. Diesing (3) est plus précis, et maintient le Ver qui nous occupe au nombre des vrais Distomes; il n'ajoute d'ailleurs rien de nouveau à ce qu'on savait déjà. Dans un autre ouvrage (4), il mentionne une opinion de Steens- tru]), d'après laquelle Fasciola caudata Bosc (DistmiKt inrnatu))! Rudolphi) ne serait qu'une forme larvaire ou une Cercaire urodèle de Fasciola fusai Bosc : la preuve en est en ce que Fasciola caudata ne se trouve })as seulement dans le tube digestif de son hôte, mais aussi sur les branchies, ce qui semble démontrer que cette forme (1)R. Owen, On the nnatomy of Disloma clavaliini, Riid. Ti-ans. znol. Soc of LoiHlon, I, p. 381, pi. XLI, fi^. 7, 18.35. (2) F. DiuAUDiN, Histnire nalirrelle des licliiilnllie.'i. Paris, IS^ij. Voir \). V.V.). (.3) C. M. DiEsiN(;, SystenKi helmintimm. Viiidolionae, I, p. 3(;('), ISilO. (^) V.. M. \)\v.?.\s{\, Nacldrage nnd Verhcastn-inificn zur lierision der Mi/zliel- winlhen. Silzungsher. dennalh. naliirw. Classeder Wiener AUad. der VViss., XXXV, |). 421, 1859. Voir p. 431. NOTICES HKLMINTHOLOGIQUES 471 larvaire vient elle-même à la reeherche du Poisson et n'est pas avalée par celui-ci avec sa nourriture. Wagener (1) a eu l'occasion d'étudier des Vers de la Bonite, faisant partie de la collection de Rudolphi. C'étaient des animaux longs de 2omm^ larges de 4™™ à l'extrémité caudale sphérique, larges de 2""" sur le reste du corps; la ventouse buccale était large de 1™°», la ventouse ventrale de 3™™. Il a donc eu affaire à des individus jeunes, comme le montrent d'ailleurs ses figures, trèsreconnaissables. « La peau est lisse et fortement, mais non régulièrement plissée eu travers. Le pharynx est petit et s'insère immédiatement sur l'intes- tin et sur la ventouse céphalique. L'intestin court de chaque côté du ventre, en décrivant de nombreuses inflexions... Sur l'extrémité caudale se trouvait une fente allongée, probablement l'ouverture de l'appareil excréteur. 11 n'y avait pas trace d'organes génitaux ni de la queue rétractée ». Il pense que le renflement caudal est dû Ji une dilatation des caecums intestinaux. Cobbold (2) a recueilli cinq exemplaires de ce même helminthe dans l'estomac d'un Espadon (Xiphias r/Jadius) capturé à Lynn, Norfolk. Ils étaient longs de 8'""'5 à oO^^ ; ils étaient de forme assez différente, mais tous avaient la tête et le cou dirigés en arrière. Les deux plus grands spécimens avaient, le corps distendu par des œufs longs de 31 jx environ. Les plis transversaux du tégument et l'orifice postérieur sont décrits avec soin. Entre autres opinions émises au cours de son travail, l'helminthologiste anglais admet que le Distoma gigas Nardo est identique au Distoiiia clavnUun; nous montrerons plus loin que cette manière de voir est totalement erronée. Jourdan (3) eut à son tour l'occasion d'examiner deux Vers, longs de 20 et de 24>n"\ recueillis sur les Algues de la mer des Sargasses, par le capitaine Gournac, commandant du Mossoril. Ce marin avait recueilli souvent des Vers semblables dans l'intestin de la Bonite et du Thon; il remit en effet à Jourdan des Vers du Thon, qui étaient identiques aux précédents. Jourdan donne de ses deux Vers une description analomique dans les détails de laquelle nous ne saurions rentrer ici: il n'indique pas la dimension des œufs, mais ses dessins ne laissent aucun doute sur l'identité de l'espèce. (1) G. R. VVagknkh, Ueber Distoma appLUidiciiliiLiim R. Arcliiv liir Xaturg., 26. Jahrgaiig, I, p. 163, 1860. Voir p. 182 et pi. IX, flg. 11 12. (2) T. Sp. CoBBOLu, Reinark, chuatum Arch. Menzies. — Parasite daus l'intestin de la Bonite et rencontré plusieurs fois vivant en liberté. (Euf elliptique brun, mesurant 32 \j. sur 22 [t.. 2° D. Ilenrtdi Poirier. — Trouvé par le lieutenant Heurtel dans l'intestin d'un Thon poché dans l'Atlantique Nord. OEuf elliptique, mesurant 35 [j. sur 14 y.. 3" 1). dactijliferum Poirier. — Indiqué dans la collection du Muséum de Paris comme provenant d'un Argonaute d'espèce indé- terminée, poché dans l'Océan Indien. (JEuf mesurant 45 ;j. sur 24 ;x. 4° D. verrucosiun Poirier. — Trouvé par Heurtel dans l'estomac d'un Thon péché dans l'Atlantique Nord. Œuf mesurant 33 a sur 24 jx. 5° D. personatuin Poirier. — Rapporté du Mexique ; hôte inconnu. Œuf mesurant 42 a sur 24 p.. 6° D. fiiscuni Bosc {D. Conjphaenac Tilesius). — Espèce restaurée par Poirier en faveur d'un seul individu rapporté de Sainte-Lucie et provenant d'un hôte inconnu ; les exemplaires vus par Bosc vivaient sur les branchies et dans l'estomac d'une Dorade (2). 7° D. P((U pour le Chat. Fusaria wystax Zeder, 1800. Ascaris mystax Rudolphi, 1801. Ascaris ter es viilpis Gôze, 1782. | .1. fit/n/s Frôlich, 1789. / i r. i , . • . o 1 1 A^na } pourleReuani. .1. tnquetra Schrank, 1/90. l * Fusaria Iriquetra Zeder, 1800. ) Ascaris leptotera Rudolphi, 1810 (pour le Lion). A. microptera Rudolphi, 1819 (pour le Loup). A. brachyoptera Rudolphi, 1819 (pour la Genette). En septembre 1885, pendant un voyage en Roumanie, j'ai pris part à une Lattue, au cours de laquelle sept Loups furent tués. Faute de temps, je n'ai pu faire l'autopsie que de deux Loups, en me bornant à l'examen du tube digestif. Ces deux animaux ne renfermaient qu'une seule espèce d'hel- minthes, à savoir un petit nombre d'Ascarides appartenant à l'espèce désignée ri-dessus. Une comparaison attentive avec les Ascarides du Chien et du Chat m'a démontré que les Vers du Loup ne diffèrent en rien de ceux-ci. Je suis donc convaincu que les Ascarides du Chien, du Chat et du Loup appartiennent à une seule et môme espèce, ([ui se rencontre encore chez un certain nombre d'autres Carnivores (Renard, Lion, Lynx, Chacal, Genette, etc.) et même chez l'Homme. J'ai trouvé en outre, dans l'iléon de l'un des deux Loups, une nymphe d'Eristalis bien vivante. Sans nul doute, elle avait été déglutie par le Loup en buv'ant dans quelque mare; elle était intacte et semblait n'avoir subi aucune atteinte de la part des sucs digestifs. 17. — Heterakis inflexa Zeder, 1800. Huit exemplaires m'ont été remis en 1887 par M. le D'' J. Jullien, qui les avait recueillis à Cap Palmas, Républi(iue de Libéria, dans l'intestin d'une Poule née d'ans le pays. 18. — TaiCHOCEPHALUs LEPORis Frolicli, 1789. Synonymie : Trichocephalus unguiculatus Rudolphi, 1810. Quelques exemplaires recueillis dans le gros intestin de Lepas cariabilis, à Riiançou (Hautes- Alpes), par 1300 mètres d'altitude. Le NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 485 spiciile (lu mâle est d'une très grande longueur et d'une extrême finesse : il est large de 12 [/, seulement à la partie qui sort du cloaque en l'état de complète évagination et n'a qu'un diamètre transversal de 8 a vers le milieu de sa longueur. L'œuf mesure 42 à 44 [j. de longueur sur 20 à 24 [i de largeur. 19. — Strongylus tipula p. J. Van Beneden, 1873. Une quinzaine d'exemplaires des deux sexes, recueillis dans l'estomac et l'intestin grêle du Vespertilio muriniis, à Saint-Paterne (Indre-et-Loire), le 28 août 1886. Ce Ver n'a encore été vu que par P. J. Van Beneden, qui l'a observé en Belgique chez Vespertilio muriniis, V. noctula et F. Dau- hentoni. « La peau, dit-il, est résistante et assez épaisse, finement striée sur toute sa largeur. » En réalité, la striation transversale très serrée, auquel cet auteur fait allusion et qu'il a d'ailleurs assez exactement représentée (1), se voit exclusivement sur deux membranes qui s'insèrent sur les flancs et s'observent sur toute la longueur du corps. Ces sortes de crêtes latérales ou de membranes ondulantes ont une largeur uniforme de 15 à 18 ['. sur presque toute leur étendue; en avant, elles se rétrécissent progressivement et finissent par disparaître complètement, au point même où elles s'unissent aux deux ailes latérales que porte la tète; en arrière, elles s'atténuent également, mais s'effacent à une notable distance de l'extrémité. Les deux spicules du mâle sont très grêles et longs de300M.. (1) P. J. Van Beneden, loco citato, p. 11, pi. II. 486 H. BLANCHARD TABLE DES MATIERES T. B. RossETER, Sur un Cysticercoïde des Osiracodes, capable de se développer dans l'intestin du Canard R. Blanciiahd, Notices helininlliologiques (2' série) 6" Sur les Téniadés à ventouses armées, genres Echino- cotyle, Davainea et Oplinjocotyle Genre Echinocoiyle R. Bl Echinocotyle Rosseteri R. Bl Genre Davainea R. Bl. et Railliet Premier groupe. — Davainea à pores génitaux alternes 1» D. proglottina 2° D. echinobollnida 3" D. circuinvallata 4"* D. cestidllus Deuxième groupe. — Davainea à pores sexuels unila- téraux 5° I). insignis 6» D. australis 7" D. urogaUi 8" D. frontina 9" D. letragona lO" I). columbac i l" D. circumcincta 12" D. Friedbergeri 13" D. leptosoma 14" D. madagascariensis Taenia cantaniana T. clavulus Genre Ophryocotyle Friis Ophryocotyle proteus 0. insignis 7° Cestodes du groupe des Anoploceplialinae R. Bl Sous-inm'\l\o Anoplocephalinae Genre Berlia R. Bl Genre Moniezia R . Bl 1» Moniezia alba 2" M. Benedeni 3" M. denticulata 4" M. expansa 5" M. festiva G" M. Gœzei 7" M. Leuckarii. 8" M. marmolae Vl" M. Neumanni 10" M. nnllicollis , 1 1° M. pcclÀnala Pages 'i20 420 423 424 428 429 429 433 434 434 434 434 43:; 43;; 435 430 430 437 437 43,S 43S 439 440 440 440 442 443 443 444 444 444 444 444 444 444 444 4'i4 444 444 444 NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 487 Taenia ovilla T. flmbriata. .., Genre Ànoplocephala Em. Bl 1° Anoplocephala Blanchardi 1" A. cuniculi 3" A. gigantea 4" A. globiceps 5° A. mamillnna 6" A. perfoliata 7" A. plicala 8° A. rhopalocephala 9" A. transversaria 10" A . ivimerosa 11° A. zebrae Taenia hyracis 8" Sur les Moniezia des Rongeurs. . 1" Moniezia Leuckarti 2" M. pectinata 3" M. lalissima Moniezia Gœzei , M. pectinata M. marniotae 0" Hijnœnolepis nana 10" Disloma lanceolatum U" Disloma uscidioïdes 12" Disloma heteroporum 13" Distoma venlricosuni 14" Distoma gigas 15" Distoma farionis Ifi" Ascaris canis 17" Helerakis inflexa 18" Trichocephalus leporis 19" Slrongylus tipula Pages 445 44G 446 447 447 447 448 448 448 448 448 448 449 449 ■ 449 450 450 451 451 452 457 461 m\ 466 467 467 468 479 481 483 484 484 485 488 R. BLANCHARD TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Àlyselwinthna lobalus, pec- tinatus, piicaius Anoplocephala Blanckardi, runicuH, gi- gantea globiceps liijracis m am i lia na , p erfo l ia ta , plicata,rhopalocephala, iransversaria icimerosa, zebrae Ânoplocephalinae Arhynchotaenia critica Ascaris brachyoptera caniculae, canis . . . cati, feliSy leplotera ■marginata microptera, mystax ter es canis teres felis, teres vul- pis iricuspidala triquetra, vulpis. . . Werneri liertia Duvainea australis cesticilius circunicincla circuiuvallata . . . columbae echinobolhrida . . Friedbergeri frontina insignis leplosoma niadagascariensis proglottina tetragona urogalli Dipylidium leuckarti laUssinium .. . peclinatuiii . . . Distoiita ascidia ascidioides clavatum, cory phaenae Pages 448 443,446 447 i48 448 449 443 449 484 483 484 483 484 483 484 483 484 483 443,444 420,428 43o 434 437 434 436 433 437 43;; 434 38 438 429,433 436 i3!) ioO 'i44,4ol,4o2 445,451,457 '.67 168,472 Distoiiia dactylijeruw farionis fuscuiii gigaa heteroporuni Ilcurteti ingpiis lanceolatum laureatum Megnini, Pallasi, persan atuin tornatvm, ventri- cosuni l'errucosum Echinocotyle Rosseteri Fasciola cauda la, clavata , Car y phaenae, Co7'y- p h u enae h ipp u rid is farionis fusca Inureata Scom bri pelamidis truttae rentricosa FiD^aria myxtax, triquetra. Werneri Haï y sis suis Heterakis inflexa Birndinella clavata, mari- na, rentricosa Hymenolepis nana Luiiibricus canis Moniezia alba, Benedcni, denlicu- lata . . expansa, festica Gœzei latissima Leuckarti marmotae Neunianni, nullicollis pectinata Pages 472 481 472 471,472,479 467 472 468,473 466 481 472 468 472 423 423,424 468 481 468 481 468 't81 468,472 4«4 483 449 484 468 466 483 443,444 Ophryocotyle insignis Lacazei, proteus. . 450 444 444,452 451 444,450 444,461 444 445,451, 452, 457 420,440 442 440 NOTICES HELMINTHOLOGIQUES 489 Plagotaenia gigantea Strongyius tipula Taenia aculeata alba austi'alis Benedeni bothrioplites cantaniana centripunctata . . . . cesticillus circumcincta circumvallata clavulus columbae coromUa crassula crateriformis denticulata echinobothrida eqiiina expansa festiva fimbriata Friedbergeri frontina Giardi gigantea globiceps globipunctata Gœzei hyracis infundibuliformis insignis lanceolata leporina leptosoma Pages W\ 448 485 443 444 4:fô 444 43r, 439 447 434 437 434 440 43G 430 43:; 444,432 433 448 444,432 444 41C) 4:$7 433 443 447 448 447 444,432 449 434 434 420 438 4:38 Taenia Leuckarti liophallos longirostris. ...... madagascariensis. magna mamillana marmoCae microps rnicrosoma Neuinanni nullicollis ovilla O'vina ovipunctata pectinata perfoliata plicata' pluriuncinata proglottina quadrilobata rhopaliocepliala .. . • rhopalocephala . ... saginata setigera sphenocephala suis tetragona transversaria tuberculata tîomens urogalii Vogti wimerosa zebrae Trichocephalus leporis, un guiculatus Pages 444 422 422 429,438 448 448 444,461 433 422 444 444 443 444 447 445,451,437 448 448 434 429 448 447 448 429 422 43(') 449 43(i 448 443 433 433 447 449 449 484 490 SUR LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE DU GRAN CHACO, par le D' Raphaël BLANCHARD. (Planche IV). On désigne sous le nom de Gran Chaco une vaste région aride et inhabitée, qui s'étend sur le versant oriental de la Cordillière des Andes. Ce désert est limité à l'ouest par les Andes, à l'est par les Rios Paraguay et Paranâ, au sud par le Rio Salado, affluent du Rio Paranâ, et au nord par le Rio Lateriquique, qui se jette dans le Rio Paraguay, entre le 19e et le 20^ degrés de latitude sud. Il s'étend donc en partie sur le territoire de la République Argentine, en partie sur celui de la Rolivie, enfin, pour une petite portion, sur celui du Paraguay. Ce vaste territoire est encore à peu près inexploré : il reste en blanc sur les cartes, même les plus récentes et les plus détaillées. Toutefois, il y a lieu d'espérer que des renseignements géogra- phiques seront prochainement publiés par les membres de l'expé- dition que le Gouvernement bolivien a envoyée, il y a quatre ans, dans la région septentrionale, soumise à sa domination. M. le Dr Nicolas Ortiz, de Sucre, était attaché comme médecin à cette expédition. Chemin faisant, il a recueilli une intéressante collection d'animaux, dont il a bien voulu me conlier l'étude. Les spécimens qu'il m'a remis étaient préparés avec soin et, pour la plupart, en très bon état de conservation. Cette collection ne ren- ferme que des Arthropodes, savoir : Scorpions 1 espèce. Orthoptères 2 — Hémiptères 7 — Lépidoptères 1 — Hyménoptères 1 — Coccinellides 1 — Chrysomélides 3 — Cérambycides 1 — Curculionides 1 — Coléoptères / Vésicants 4 — Ténébrionides 3 — Lagriides 1 — Lamellicornes 3 — Elatérides 4 — Gicindélides 2 — SUR LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE DU GRAN CHACO 491 SCORPIONS i . Centrurus sp. ? Uu exemplaire de petite taille, conservé à sec et d'espèce indé- terminable. Soumis à l'examen de M. E. Simon. ORTHOPTERES 2. RhOxMalea Stolli Pictet et de Saussure (/), 1887. Un exemplaire. — Cette espèce, qui n'est peut-être qu'une variété du Rhomalea niilcs Stoll, est connue de Baliia. 3. Mantide en mauvais état, indéterminable. Un exemplaire. HÉIVIIPTÈRES 4. Cyrtomenus mirabilis Perty, 1834. Cydnus mirabilis Perty (5), 1834. Cyrtomenus mutahilis Dallas [3), 1831. Cyrt. mirabilis Signoret {-i), 1881; Berg (.7), p. 10; {(',), p. 11. Un exemplaire, dont les poils sont tombés. — L'espèce est connue du Brésil, de Colombie et de l'Amérique du Nord. 5. Pachylis argentinus C. Berg (.7), 1879. Un exemplaire. — L'espèce est très fréquente dans les provinces de Buenos-Aires et de Côrdoba, ainsi que dans la Banda oriental del Uruguay. On la connaît aussi de Tamarca. 6. Lygaeus albo-ornatus Em. Blanchard, 1852. L. albo-ornatus Em. Blanchard (7), 1852 ; Berg (J), p. 100 ; Berg (6'), p. 51. L. [Graptolomus) albo-ornatus Stâl (8), 1874. Deux exemplaires. — L'espèce n'est pas rare dans les provinces de Buenos-Aires et de Côrdoba. Elle est connue du Chili, de Bolivie et du Brésil. 7. Ly'GAeus sp.? Deux individus de même espèce, trop défectueux pour pouvoir être déterminés. 8. Oncopeltus unifasciatus Hahn, 1831. Lygaeus unifasciatus Hahn (JO), 1831. Oncopeltus unifasciatus Stâl (9), 1868; Berg (.7), p. 99. 0. (Erythrischius) unifasciatus Stâl [S), p. 102, 1874. 492 R. BLANCHARD Un exemplaire. — L'espèce est connue du Brésil, de la Guyane, du Venezuela, du Mexique et de la Janianiue. 9. Dysdercus ruficollis Linné, 1764. Cimex ruficollis Linné (11), 1764. Dysdercus ruficoUis Herrich-Schalïer [Kh, IX, p. 176, 1853; Berg (J), p. 114. Trois exemplaires. — L'espèce habite le Mexique, le Venezuela, Cayenne, la Colombie, l'Equateur et le Brésil. Dans la République Argentine, Berg la signale dans les provinces de Buenos-Aires, de Côrdoba, de Tucuman, de Corrientes et dans la Gobernaciôn de Misiones. 10. CoNORHiNus rubro-varius Em. Blanchard, 1843. Conorhinus rubro-varius Em. Blanchard [l'J], 1843; Berg(.)), p. 166. Un exemplaire, à l'état de pupe. — L'espèce n'a pas encore été vue dans la République Argentine. Elle est commune dans l'Uru- guay, aux environs de Montevideo. On la connaît également de Java. léfidopterks 11. Bombyx sp.? Un exemplaire indéterminable, en mauvais état de conservation, ayant l'aspect et la taille du Bombyx uuni. HYlMÉlSrOPTÎCRES 12. Ammophila auromaculata Pérez, 1891. Un exemplaire soumis à l'examen de M. le professeur .1. Pérez, qui nous en a donné la diagnose ci-annexée (pi. IV, fig. 6 et 7). COLÉOPTIGRES 13. Neda sanguinea Linné, 1758. Coccinella sanguinea Linné (13), 1758. Daulis sanguinea E. Mulsant (14), 1850. Un exemplaire. — Coccinellide très commune dans l'Amérique continentale, depuis le Chili et le Brésil juscju'aux Etats-Unis. 14. EuMOLPUs iGNiTUS Fabricius, 1792. Chrysomela ignita Fabricius (/.7), 1792. Eumolpus ignitus Fabricius (/6), 1801. Un exemplaire. — Cette Chrysomélide, signalée par Fabricius à Cayenne, est commune dans l'Amérique du Sud. Elle est très variable. SUR LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE DU GRAN CHACO 4'.)3 lo, Cacoscelis MARGiNATA Fabricius, 1773. Chrysomela marginata Fabricius {17), 1775. Chr. fameUca Fabricius (/lV), 1787. Cacoscelis famelica Chevrolat (19), 1843. Deux exemplaires. — L'espèce est connue de Gayenne; diverses variétés ont été signalées à Cameta, àBahia, au Para et eu Bolivie. IC). Dachrys aphodioides Lacordaire {'20), 1845. Un exemplaire. — Cette Chrysomélide est signalée à Montevideo par Lacordaire. 17. AcHRYsoN suRiNAMUM Linné, 1758. Cerambyx surinamus Linné {13), p. 632, 17.58. Achrysonsurinamum Audinet-Serville {21), 1833. Un exemplaire. — Espèce connue de la Guyane, du Brésil et des Antilles. 18. Naupactus glauco-vittatus Em. Blanchard, 1843. Naupactns ylmicivittatus Em. Blanchard (22), 1843. Un exemplaire. — Ce Curculionide a été découvert en Bolivie par d'Orbigny. 19. Naupactus Ortizi R. Blanchard, 1891. Insecte long de 15™°i, large de Q^'^ (pi. IV, fig. 4 et 5). Corps d'un noir brunâtre, mais recouvert en beaucoup d'endroits par de petites écailles blanclies très serrées les unes contre les autres, d'où un aspect blanc sale. C'est le cas notamment pour toute la face ventrale. Face supérieure de la tête couverte d'écaillés blanches, surtout dans la partie médiane. Ces écailles manquent en avant des yeux, sur toute la longueur du bord latéral du vertex ; elles manquent également en arrière des yeux, suivant une zone triangulaire dont la base, tournée en arrière, repose sur le prothorax et dont les deux autres côtés sont bordés d'écaillés présentant plus ou moins nette- ment une teinte vert-de-gris. Antennes brunâtres, parsemées de petits poils blancs. Elles sont formées de 12 articles : le premier est peu renflé à son extrémité distale, contrairement à ce qui a lieu chez Naupactus glauco-vittatus ; les quatre derniers sont serrés les uns contre les autres et élargis en massue. Prothorax à peu près complètement dépourvu d'écaillés blanches à sa face supérieure, d'où une teinte brunâtre. 494 R. BLANCHARD Elytres d'ua blanc sale, eu raison du grand nombre d'écaillés blanches qui les reconvrent. Ces écailles nianqnent snivant trois bandes longitudinales : 1" La première ou interne est de largeur moyenne. Elle court à une faible distance du bord interne de l'élytre ; elle nait à quelque distance du prothorax et se prolonge en arrière, tout eu s'ellilant, jusqu'à l'angle postérieur de 1 elytre. Elle est comme saupoudrée d'écaillés vert-de-gris, qui de cha(|ue côté empiètent aussi légère- ment sur le blanc. 2° La deuxième ou moyenne est la plus large. Elle naît au contact du corselet et se termine brusquement en arrière, sans atteindre l'angle postérieur de l'élytre. Elle est d'ailleurs constituée exacte- ment comme la première, qui s'unit à elle par une bande trans- versale, à son extrémité antérieure. 3° La troisième ou externe est la plus grêle. Elle court le long du bord inféro-latéral de l'élytre, s'unit en avant à la bande moyenne par une traînée transversale d'écaillés vertes et se continue en arrière jusqu'à l'angle postérieur, où elle s'unit à la première bande. En outre de ces bandes, chaque élytre est parcouru longitudinale- ment par dix sillons marqués de dépressions puuctiformes. En les comptant de dedans en dehors, on constate que les sillons 1 et 10, 2 et 9, 3 et 8, 4 et 5 s'unissent deux à deux en arrière, à angle aigu ; les sillons G et 7 ne s'unissent ni entre eux ni avec les autres sillons. A la face inférieure du thorax, les pièces du squelette dermique sont très nettement séparées les unes des autres. Pattes d'un brun noir, villeuses, surtout sur les tibias, et parse- mées d'écaillés blanches; les tibias sont ornés, sur le bord postéro- interne, de 12 à 15 dents de longueur inégale. Les pattes de la pre- mière paire ont le fémur fusiforme, mais moins renflé que chez Naupactus glaucovittatus. Le fémur est encore moins renflé sur les pattes de la deuxième paire, mais redevient fusiforme sur celles de la troisième paire. Sur ces dernières, on constate que le tibia est orné d'une brosse de poils roux très serrés, dans le tiers postérieur de son bord postérieur, ainsi que sur toute la longueur de son bord inférieur : cette môme disposition existe aussi, mais moins accentuée, sur les pattes de la deuxième paire ; elle est à peine marquée sur celles de la première paire, ainsi que chez Naupactus glauco-vitlatus. Je prie M. le D'' N. Ortiz d'accepter la dédicace de cette nouvelle espèce, dont il m'a remis un seul exemplaire. SUR LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE DU GRAN CHACO 495 20. Epicauta atoaiaria Germar, 1821. Lytta ntomaria Germar (23), 1821. Un exemplaire. — Coléoptère vésicant, déjà connu du Brésil. 21. Epicauta monachica Berg {24), 1883. Trois exemplaires, dont un de très petite taille. — Espèce déjà sigualée à Afendoza (République Argentine) par C. Berg. 22. Epicauta excavata Klug, 1825. Cantliaiis excavata Klug (2J), 1825. Une femelle, qui fait actuellement partie de la coUeclion de M. H. Beauregard. — Espèce connue du Brésil. 23. Epicauta tristis Màklin, 1875. Cantharis tristis Màklin [26), 1875. Un exemplaire, qui fait actuellement partie de la collection de M. H. Beauregard. — Espèce connue de Bolivie, d'après un seul exemplaire envoyé à Màklin par Ciievrolat. 24. Epitragus difficilis Steinheil (27), 1873. Un exemplaire. — Espèce découverte par Strobel dans la Répu- blique Argentine, à San Carlos et au voisinage de Chilecito, en janvier 1866. 25. Epitragus similis Steinheil {27), 1873. Un exemplaire. — Espèce décrite d'après deux exemplaires recueillis par Strobel dans la République Argentine, entre San Luis et Rio Guarto. 26. Entomoderes draco Waterhouse [28), 1844. Un exemplaire. — Espèce répandue dans la République Argentine et connue de la province de Tucuman. 27. Statira unicolor Em. Blanchard (22), 1843. Un exemplaire, — Espèce découverte en Bolivie par d'Orbiguy. 28. Phileurus valgus Linné, 1767. Scarabaeus valgus Linné (29), 1767. Phileurus Latreille (30), 1807. Un exemplaire. — Espèce très variable, connue du Brésil, des Guyanes, de Colombie et du Mexique. 29. Ontherus contractus Burmeister {3J), 1874. Un exemplaire. — Espèce connue de la province de Tucuman. 496 l{. BLANCHARD 30. RuTELA LiNEOLA Liiiué, 1758. Scnrahaeus lincola Linné ("29), 1758. Rutcla Uneola Latreille (32), 1817. Un exemplaire. — Espèce connue du Brésil et des Guyanes. 31 . MoNOCREPiDius scALARis Gemiar, 1824. Etaler scalaris Germar [33), 1824. Monocrppidius scalaris Gandèze [34), 1857. Un exemplaire, un peu plus large que le type, d'après Gandèze. — Espèce commune dans la République Argentine, l'Uruguay, le sud du Brésil et la Bolivie. 32. Pyrophorus noctilucus Linné. Un exemplaire. — Espèce répandue dans toute l'Amérique inter- tropicale. 33. Pyrophorus Ortizi Gandèze, 1891. Un exemplaire soumis à l'examen de M. le D'' Gandèze, ([iii nous eu a donué la diagnose ci-annexée (pi. IV, lig. 1). 34. HoRisTONOTUs FARiiNosus Gaudèzc, 1891. % Trois exemplaires soumis à l'examen de M. le Di" Gandèze, qui nous en a donné la diagnose ci-annexée (pi. IV, lig. 2 et 3). 35. Tetracha fulgida Klug, 1834. Mcj/acephala fulgida Klug (5.7), 1834. Tetracha fahjida Hope [30), 1838. Deux exemplaires. — Espèce commune au Brésil, où l'on en connaît plusieurs variétés. 30. Odontochila fulgens Klug, 1834. Vicindela fulgens Klug [35), 1834. Odontochila falgens Laporte de Gastelnau, 1834. Quatre exemplaires. — Espèce commuue dans l'Uruguay. SUR LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE DU GRAN CHACO 497 INDEX bibliographique; 4 . — A. PicTET et H. DE Saussure, Catalogue cV Acridiens. Bull, de la Soc. entomol. suisse, VII, n° 9, p. 331, 1887, Voir p. 331. 2. — M. Perty, Delectus animalium articulatorum quae in itinere perBrasiUam... collegerunt D^ J. B. de Spixet D^ C. F. Pli. deMartius. Monachii, in-folio, 1830-1834. Voir p. 166, pi. XXXIII, fig. 6. 3. — Dallas, List of the spécimens of hemipterous Insects in tlie collection of the British Muséum. Londou, in-8", 1851. Voir I, p. 112. 4. — V. SiGNORET, Révision du groupe des Cydnides. Aunales de la Soc. entomol. de France, (6), I, p. 199, pi. VI, fig. 19, 1881. 5. — C. Berg, Ilcmiptera argentina enumeravit speciesque novas descripsit. Bonariae et Hamburgo, in-8° de 316 p., 1879. Voir p. 64. 6. — C. Berg, Addenda et emendanda ad Hemiptera argentina. Bonariae et Hamburgo, in-8o de 213 p., 1884. 7. — Em. Blanchard, in CI.Gay, Historia fisicay politïca deChik... Voir Zoologia, VII, p. 143, pi. II, 1832. 8. — C. Stal, Enumeratio Hemipterorum. Kgl. sveuska Vetensk.- Akad. Handlingar, (2), XII, 1874. Voir p. 104 et 106. 9. — C. Stal, Fabricianska Hemipterarter, eftcr de i Kopenhamm och Kiel forvarade typexemplaren, granskade och beskrifna. Ibidem, (2), VII, 1868. Voir p. 70 et 73. 10. — C. W. Hahn, Die ivanzenaiiigen Tnsectcn. Niirnberg, 9 vol. in-8°, 1831-1833. Cet ouvrage a été continué par G. A. W. Herrich- Schafïer à partir du troisième volume, 1836. -//. — C. Linné, Muséum S. R. M. Ludovicae Ulricae Reginae Sue- corum. . . Holmiae, 1764. Voir p. 180. 12. — Em. Blanchard, in Aie. d'ORRiGNY, Voyage dans l' Amérique méridionale. Paris, 7 vol., 1834-1844. Voir VI, p. 219 et 761, pi. XXIX, fig. 7, 1843. 13. — Linné, Systemanaturae,!, p. 379, 1738. — Id., Amoenitates academicue, VI, p. 393, 1763. 14. — E. MuLSANT, Species des Coléoptères trimères sécuripalpes. Annales des se. phys. et nat. publiées par la Soc. d'agriculture de Lyon, (2), II, p. 1, 1830. Voir p. 326. 15. — Fahricius, Entomologia systematica, 1792. Voir I, p. 314. — Id., Mantissa, I, p. 68, 1787. 10. — Farricius, Systema Eleutheratorum. Kiliae, 1801. Voir I, p. 418. 17. — Fahricius, Systema entomologiae, appendice, p. 822, 1773. 18. — Fahricius, Mantissa, I, p. 76, 1787. 19. — Chevrolat, Cacoscelis. Dictionnaire universel d'hist. nat., par d'Orbigny, III, p. 13, 1843. IV. — 32 iî)8 l{. BLANCHARD. — Slll LA l'AlNK ENTOMOLOGlQUIi DC GRAN CHACO '20. — Lacordaire, Monographie des Coléoptères subpentamères de la famille des Phytophages. Mém. de la Soc. roy. des se. de Liège, V, p. 408, 1848. 2L — Audinet-Ser VILLE, Nouvelle classification de la famille des Longicornes. Annales de la Soc.entomol.de France, II, p. 528,1833. Voir p. 372. 55. — A. d'Orbigny, Voyage dans l'Amérique méridionale. — Insectes, par Em. Blanchard. Voir p. 202, pi. XVII, fig. 3 ; p, 199, pi. XV, fig. 2. 23. — C. R. W. WiEDEMANN und E. F. Germar, Neue exotische Kdfer. Magazin der Entomologie, IV, p. 107, 1821. Voir p. 154. 24. — G. Berg, Doce Hetéromeros niievos de In jauna argentina. Anales de la Soc. cientif. argentina, XV, p. 66, 1883. Voir p. 68. • 25. — Fr. Klug, Entomologiae brasilianae spécimen alterum. Nova Acta Acad. Leopold. Garol. uat. curiosorum, XII, p. 419, 1825. Voir p. 448, pi. XLI. '2,6. — F. W. Maklin, Neue Canthariden. Acta Soc. se. fennicae, X, p. 597, 1875. Voir p. 630. 27. — Ed. Steinheil, Symbolae ad historiam Coleopterorum Argen- tiniae meridionalis. Atti délia Soc. ital. di se. nat., XV, 1873, p. 24 du tirage à part. 28. — G. R. Waterhouse, Contribution to the entomology of the Southern portions of South America. AnnalssindmaQ. of nat. history, XII, p. 41, 1844. Voir p. 46. 29. — Linné, Systema naturae, 12^ édition, 1767. Voir p. 546 et 552. 30. — Latreille, Gênera Crustaceorum et Insectorum. Parisiis, 1807. Voir II, p. 103. 31. — H. Burmeister, Lamellicornia argentina. Stettiner entomol. Zeitung, XXXV, p. 120, 1874. Voir p. 127. 32. — Latreille, Le Règne animal. Paris, 1817. Voir III, p. 283. 33. — Germar, Insectorum species novae aut minus cognitae. Halae, 1824. Voir p. 47. 34. — E. Candèze, Monographie desElatérides. Mém. de la Soc. des se. de Liège, XII, 1857. Voir p. 221. 35. — Klug, Uebersicht der Cicindeletae... Jahrbûcher des Insec- tenkunde, I, p. 1, 1834. Voir p. 7 et 13. 30. — IIoPE, Coleopterisl's Manual. London, 3 vol., 1837-1840. Voir II, p. 7, 1838. 37. — Laporte de Castelnau, Observations sur les Cicindéliles. Revue entomologique, II, p. 27, 1834. 499 DIAGNOSE D'UN HYMÉNOPTÈRE DU GRAN CHAGO, par J. PÉREZ, Professeur à la Faculté des sciences de Bordeaux. Ammophila auromaculata Pérez (pi. IV, fig. 6 et 7) Femelle, longueur 28 millim. Noire; chaperon, mandibules sauf les dents, extrémités des fémurs, tibias et tarses, abdomen sauf le premier segment, la ma- jeure partie du deuxième et le quatrième, d'un rougeàtre obscur. Tout le corps couvert d'un imperceptible duvet velouté, brun cen- dré sur les parties rouges, noirâtre sur les parties noires, changeant sous les diverses incidences de la lumière, et ne cachant point le tégument. Des poils dorés, couchés, très denses, cachant entière- ment l'épiderme, couvrent la face sauf le bas du chaperon, le cou, le milieu du bord supérieur du prothorax, forment en outre, sur le devant du mésothorax, une grande tache longitudinale et mé- diane, quadrilobée en avant, une petite tache en avant des ailes (tubercule), une grande tache triangulaire sur les lianes et quatre taches arrondies au métathorax. Chaperon très convexe à la base, aplati, un peu concave dans sa moitié inférieure, où il est glabre, lisse et brillant; son bord antérieur presque droit, faiblement sinué. Pro et mésothorax assez profondé- ment canaliculés au milieu; un autre sillon, plus large, se voit de part et d'autre dans la seconde moitié du mésothorax, en dedans des écailles alaires. Ecusson bituberculé. Métathorax assez forte- ment strié en travers et finement canaliculé eu sou milieu. Des points assez gros, varioleux, superficiels, espacés, se voient sur les parties de la tête et du corselet non cachées par le duvet doré. Abdomen, en dessus, absolument mat, et dénué de ponctua- tion, si ce n'est sur les côtés; assez brillant en dessous, avec quel- ques points plus serrés sur les côtés qu'au milieu, où ils s'effacent. Cette espèce paraît voisine de l'A. Eugenia Smith (1), du Rio Grande. Mais celle-ci en diffère par le chaperon prolongé en avant par une dent courte et obtuse, par le troisième et non le quatrième segment de l'abdomen noir, la dépression lisse et rougeàtre du bas du chaperon. (1) Catalogue of Hymenopterous Insects in the Collection of the British Mu- séum, part III, p. 220. 500 DIAGNOSE DE DEUX ÉLATÉRIDES DU GRAN CHAGO, par le D^ Ernest CANDÉZE, Membre de l'Académie des sciences de Belgique. L'immeuse région du Gran Chaco est encore bien peu connue, en ce qui concerne l'Entomologie. Sa position entre trois pays, le Brésil, les Provinces Argentines et le Chili, qui ont chacun une faune très spéciale, nous fait vivement désirer d'en mieux connaître les productions naturelles, qui enrichiront sans aucun doute nos collections de types particuliers. Grâce à l'obligeance de M. le D^R. Blanchard, j'ai pu examiner quelques Elatérides recueillis dans le pays en question par M. le D^" Ortiz et je n'ai pas été surpris d'y trouver, sur quatre espèces, deux nouvelles. J'en donne ci-après l'énumération. HoRisTONOTL's FARiNOSus Caudèze (pi, IV, fig. 2 et 3). Brunneus, elytris flavcsccntibus, dense pallido-pilosulus ; protho- race latitudine loiujioi'e, dupliciter punctato ; elytris punctato-striatis a basi usque ad apicem attenuatis; subtus obscurior, tarsis laminis destitutiSi unguiculis simplicibus. — Long. 7 mill., lat. 1™™75. Espèce bien caractérisée par son aspect blanchâtre et comme enfariné, dû à sa pubesceuce, et surtout par ses tarses sans lamelle et ses ongles simples, ce qui constitue presque une exception dans le genre. J'en ai vu trois exemplaires. Pyrophorus Ortizi Candèze (pi. IV, fig. 1). Fusco-brunncus, subopacus, fusco-pubescens ; vesicuiis posticis, latis rotundis, prothorace deplanato, medio tantum concexo, conferiissiitie punctato; elytris subtiliter punctato-striatis. — Long. 30 mill., lat. 9 mill. Par sa taille, cette espèce remarquable ressemble aux grandes espèces de la première série du genre. Elle a comme elles les antennes courtes; mais ses grandes vésicules lumineuses, nulle- ment saillantes et beaucoup plus rapprochées du bord postérieur que du bord latéral, la brièveté du troisième article des antennes, la rangeut dans la cinquième section, à la suite du P. ocellatus, du Chili. Je n'en ai vu qu'un spécimen. 501 EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. Fig. 1. — Porijphorus Orti zi Candèze, de grandeur naturelle. Fig. 2 — Horistonotus farinosus Candèze, grossi trois fois ; individu à corselet brun. Fig. 3. — Même espèce, même grossissement , individu à corselet marron. Fig. 4 et 5. — Naupactus Ortizi R. Blanchard, de grandeur naturelle. Fig. 6 et 7. — Ammophila miromaculata Pérez, de grandeur naturelle. Fig. 8. — Apterocaulus Durnfordi Burmeister, femelle de grandeur naturelle, Fig. 9. — Même espèce, mâle de grandeur naturelle. Les Prionides que représentent les figures 8 et 9 ne font pas partie des récoltes de M. Ortiz dans le Gran Chaco. Ils proviennent du centre de la Patagonie et nous ont été adressés par M. le D'' Bur- meister, directeur du Musée de Bueuos-Aires, par l'intermédiaire de M. le D^" G. Berg, actuellement directeur du Musée de Monte- video; ils font partie des collections du Muséum de Paris. Bien qu'elle n'appartienne pas à la petite collection que nous avons étudiée, nous avons cru bien faire en donnant une figure de cette belle espèce, connue seulement par une courte description (1). En terminant, nous devons exprimer tous nos remerciements à M. le D' G. Berg, à la science duquel nous avons eu recours pour identifier plusieurs spécimens d'une détermination douteuse ou dont aucun type ne figure dans les collections publiques d'Europe. Nous nous proposons de donner au Muséum de Paris la petite collection d'Insectes qui fait l'objet de cette note. (1) H. Burmeister, Briefliche Mittheilungen. Stettiner entomologisclie Zeitunj XL, p. 961 1879. 502 SUR QUELQUES VARIETES FRANÇAISES DU LEZARD DES MURAILLES, par le D^ Raphaël BLANCHARD. (Planche IV). Le Lézard des murailles, dont l'aire de distribution géographique est très considérable, présente un très grand nombre de variétés, à caractères parfois si constants et si tranchés qu'on a décrit plusieurs d'entre elles comme de véritables espèces. Cette tendance à cons- tituer des races distinctes ou des variétés locales est surtout mani- feste dans les îles ou le long des côtes, c'est-à-dire quand l'espèce se trouve confinée et lorsque peuvent agir les influences extérieures qui entrent en jeu pour la constitution des races par ségrégation. Plusieurs observateurs, entre autres Eimer (1) et J. de Bedriaga (2), ont attiré l'attention des naturalistes sur diverses variétés du Lézard des murailles, étudiées dans ces mêmes conditions et habi- tant le sud de l'Europe ou le nord de l'Afrique, spécialement les îles de la Méditerranée. Ces mêmes auteurs ont présenté, en faveur de l'origine de ces variétés, une série d'arguments déduits de la théorie de l'évolution ; ils ont aussi cherché à discerner parmi ces différentes variétés la forme typique, primordiale, de laquelle déri- vent toutes les autres. Sont-ils arrivés à ce point de vue à des résultats certains ? Nous ne le croyons guère, car ce n'est sûrement pas dans l'une quelconque des formes insulaires actuelles qu'il faut chercher le type ancestral du Lézard des murailles. L'opinion inverse s'imposerait plutôt, puisque les îles en question se sont séparées de la terre ferme à une époque plus ou moins récente, et qu'ainsi leur faune présente le caractère non d'une faune primor- diale, mais d'une faune reléguée. Malgré tout l'intérêt que présentent les discussions do ce genre, de telles considérations théoriques ne sont admissibles et ne peuvent conduire à un résultat certain que lorsqu'elles j)ortent sur une espèce animale dont le type normal et les divei'ses variétés sont également bien connus, tant au point de vue de leurs caractères (1) Th. EmKH, Zoologiachc Siudien auf Capri. — II. Lacorla mmalis cd riilt-a, ein Beitrag zur Darwin'schen Lehre. Leipzig, 1874. (2) J. (le Bedriaga, Mémoire sur les variétés européennes du Lézard des murailles. lîiill. de la Soc. Zool. de France, IV, p. lîH, 1879.— Id., Herpelologische Siudien. Arcliiv fiir Naturgeschiclile, XI.V, p. 2i3, 1879. VARIÉTÉS FRANÇAISES DU LÉZARD DES MURAILLES 503 différentiels qu'à celui de leur répartition géographique; alors seulement on peut apprécier l'influence de l'altitude, de la tempé- rature moyenne, de la nature du sol, et d'une foule d'autres condi- tions ambiantes, qui sont les causes effectives de la variabilité. Or, en ce qui concerne les variétés françaises du Lézard des murailles, nos connaissances sont loin d'être assez avancées pour nous permettre de semblables conceptions. Aussi, en écrivant le présent travail, n'avons-nous d'autre but que d'attirer l'attention sur quelques variétés observées en France, dans la région littorale et insulaire de la Vendée et de la Bretagne. Cette étude n'est pas sans intérêt : elle fait connaître quelques variétés non encore signalées et prouve d'autre part que, même dans des climats plus tempérés, le Lézard des murailles peut subir des variations ana- logues à celles qui ont été déjà signalées dans des pays plus chauds. Les Lézards que nous avons pu étudier provenaient de quatre localités distinctes : 1° Six individus adultes capturés à l'île d'Yen par M. J. Gaston, interne des hôpitaux de Nantes (fig. 10); 2" Trois individus adultes capturés aux Sables-d'Oloune, dans les rochers du littoral, par M. Gaston (fig. 11); 3o Trois individus adultes capturés à l'île Cigogne, du groupe des Glénans, par M. André Berge, interne des hôpitaux de Paris (lig. 12); 4° Six individus adultes et quatres jeunes, capturés par nous sur le rocher de la pointe du Raz (fig. 13 et 14). Les Lézards des Glénans et ceux de la pointe du Raz ont une grande ressemblance : ils représentent une lorme armoricaine, dont la figure ci-contre met en évidence le principal caractère. Cette figure reproduit de grandeur naturelle un Lézard mâle des Glénans, faisant partie des collections du Musée britannique. Les faces supérieure et latérales du corps sont d'un brun marron uniforme; cette teinte s'observe également à la racine de la queue, mais va en s'atténuant plus ou moins, en sorte que la queue est généralement plus claire. La tête, le cou, le tronc et la face supé- rieure des membres sont marqués en outre de taches noires irrégu- lières, disposées en jeu de patience et formant un réseau serré. Ce réseau s'arrête à la racine de la queue, sur laquelle il est remplacé par des macules noires, dont le nombre et la taille sont variables. A la face ventrale, des macules noires toutes semblables se voient sur les plaques gulaires, sur le premier ou les deux premiers rangs externes de squames ventrales, à la face inférieure des pattes et s'avancent plus ou moins sur la queue; des taches plus petites 504 R. BLANCHARD sont éparses sur la gorge, le collier et le triangle pectoral. L'écail- lure, les pores fémoraux, la proportion relative des membres et tous les autres caractères n'ont d'ailleurs subi aucune modification appréciable. Quelques-unes des variétés méridionales, décrites par J. de Bedriaga, présentent à la face dorsale un réseau de taches noires, comparable à celui qui carac- térise la forme armoricaine de notre Lézard de France; c'est notamment ce qui s'ob- serve chez les variétés elcffans et maculata (1). Une disposition toute sem- blable s'observe encore chez les femelles de la forme armo- ricaine , si ce n'est que le réseau dorso- latéral est moins complet et formé de taches moins foncées. Le Lézard mâle des Glé- nans, que nous avons pris pour type, représente en réa- lité un type exagéré, en ce sens qu'il n'offre aucune trace de lignes latérales. Or, ces lignes se voient à peu près constamment chez la plupart des individus, tant mâles que femelles, provenant de ces mêmes îles et des divers points de la côte bretonne. De l'angle postérieur de l'œil part une ligne qui suit le bord externe de la plaque pariétale, puis se prolonge d'avant en arrière tout le long du corps, jusqu'à la racine de la queue; elle court ainsi au-dessus des pattes, à la limite supérieure du flanc; cette ligne latérale supérieure est colorée en jaune ou en vert, suivant les loca- lités. Du museau partune autre ligne, ([ui court le long des plaques labiales supérieures, s'infléchit légèrement au-dessous de l'oreille, Lacerla inuraUs mâle. Type de la forme arnioricaiiK!. Individu provenant des îles î" Glénans. (1) Arcliiv fiirNalurBeschiclite, XLV, pi. II, lii,'. 1 cl 2, VARIÉTÉS FRANÇAISES DU LÉZARD DES MURAILLES 505 puis se prolonge jusqu'à la racine de la queue, en passante la limite inférieure des flancs, immédiatement au-dessus de la racine des pattes. Entre cette ligne, latérale m/cf/'/c'urt' et la précédente s'étend une ^one latérale assez large, dans laquelle le réseau de taches noires est plus ou moins développé. Cette disposition générale des flancs s'observe d'ailleurs normalement chez le Lacerta muralis vulgaire ; mais ici elle est très accentuée et constitue l'un des prin- cipaux caractères de la forme armoricaine. Nous devons maintenant décrire brièvement chacune des variétés étudiées par nous. Variété de l'île d'Yeu Cette variété pourrait être désignée sous le nom de Lacerta muralis, var. oyensis (1). L'individu représenté (pi. IV, fig. 10) a été choisi entre plusieurs autres, parce qu'il présente une atténuation considérable du reticulum noir dorso-latéral ; le dos ne s'est laissé que faiblement envahir par les macules noires et présente encore à peu près pure sa teinte marron fondamentale. Dans la zone latérale, le noir prédomine au contraire et n'est interrompu que par quelques taches, bleu-verdàtre en avant, jaunes en arrière. La face supérieure de la tête et du cou présente également une teinte verdàtre ou olivâtre. La ligne latérale supérieure est large, verte en avant, jaune et interrompue par places en arrière; elle est continuée sur la queue par une ligne jaune-verdâtre plus étroite, bordée de chaque côté par des taches noires qui se montrent assez régulièrement de deux en deux verticilles. La ligne latérale infé- rieure, beaucoup plus grêle, est également jaune et interrompue en arrière. La zone latérale, de même couleur que la face dorsale, présente quelques taches, vertes en avant, jaunes en arrière. A la face inférieure, des taches noires se voient sur les plaques gulaires, sur les écailles de la gorge, du collier et du triangle pectoral; très marquées chez certains individus, elles sont souvent très pâles, mais sans disparaître complètement. Les squames ven- trales des deux rangées internes sont d'un jaune pâle; celles de la seconde rangée portent une tache noire dans leur portion externe. Celles de la troisième rangée ou rangée externe sont rouges : elles portent chacune une large tache noire et présentent, en outre, une fois sur deux ou trois, un ocelle d'un beau bleu. Parmi les Lézards de l'île d'Yeu, il se trouve aussi des individus dont la face dorsale est ornée d'un réseau de taches noires presque (1) On connaît en botanique la MaUhiola oyensis, d'où le nom de celte variété. 506 li. BLANCHARD aussi développé que chez le mâle des Glénans, pris plus haut pour type. Variété des Sables-d'Olonne Cette variété (pi. IV, fig. 11) est intéressante en ce qu'elle repré- sente la forme armoricaine à l'état de complète atténuation. Le réseau dorsal existe encore, mais il est si peu marqué qu'on a peine à le reconnaître; toutefois, il est encore plus ou moins marqué suivant la ligne médio-dorsale. La ligne latérale supérieure est nettement indiquée et d'un l)eau jaune chez certains individus ; elle est très effacée chez les autres. La ligne latérale inférieure est également marquée d'une façon très inégale suivant les individus; elle est jaune, ainsi que les petites taches qui se montrent çà et là sur le fond brun marron de la zone latérale. La face inférieure de la tête et du cou est dépourvue de macules noires, ou du moins n'est marquée que de petites macules, d'un noir peu intense. Le ventre est concolore, jaune pâle ou rosé. Les squames de la rangée externe sont les unes jaunes, les autres bleues; chacune d'elles porte parfois une tache noire, d'ailleurs atténuée. Cette variété est continentale et a été prise aux Sables-d'Olonne, dans les rochers du rivage. Variété des îles Glénans Nous avons déjà décrit le mâle de cette variété, pris comme type de la forme armoricaine. Nous nous bornerons donc maintenant à décrire la femelle (pi. IV, fig. 12). Le crâne est gris olivâtre, avec taches noires; les plaques sus- labiales et préoculaire sont azurées, cette dernière dans sa portion inférieure seulement. La face dorsale présente une teinte fondamentale jaune d'or claire, passant insensiblement au vert dans la région lombaire, puis au gris au niveau des membres postérieurs ; cette même teinte grise se continue jusqu'au bout de la queue. La ligne médio-dorsale est occupée par nue bande noire qui, très irrégulière et très inter- rompue en avant, devient bientôt continue et se prolonge ainsi jusqu'à la queue, où elle ne tarde pas à disparaître en se résolvant en une série de petites taches noirâtres. Entre cette ligne médiane et la ligne latérale supérieure, le dos est marbré de macules noires, plus abondantes en avant; la teinte fondamentale jaune-verdâtre VARIÉTÉS FRANÇAISES DU LÉZARD DES MURAILLES 307 devient donc de plus en plus apparente dans la région postérieure du dos. La ligne latérale supérieure est jaune d'or. Ininterrompue en avant, elle s'interrompt de plus en plus en arrière et va en s'atté- nuant jusqu'au voisinage du membre postérieur, où elle disparaît, La ligne latérale inférieure est jaune et très peu marquée. La zone latérale est tachée de macules noires en réseau, sur un fond jaune en avant, puis jaune-vert, bleu verdàtre et finalement gris, d'avant en arrière. Les pattes antérieures sont marbrées de noir et de jaune. La queue a la face supérieure d'un gris uniforme, sauf trois bandes noires longitudinales, une médiane plus courte et deux latérales. A la face inférieure, les sous-labiales et les gulaires sont blan- ches, avec des macules noires et de larges taches d'un bleu d'azur. Les écailles de la gorge sont jaune paille très pâle ; çà et là quelques- unes sont noires ou azurées. Les squames ventrales sont d'une teinte générale rouge brique très pâle dans la moitié antérieure du tronc, se mariant au bleu-verdâtre très pâle dans la moitié posté- rieure. Celles de la deuxième rangée, de part et d'autre de la ligne médiane, portent des taches noires dans la moitié antérieure du tronc; celles de la rangée externe ont des ocelles bleus bordés de noir et de rouge brique plus vif. La face inférieure de la queue est d'un jaune paille très pâle, avec quelques taches noires. Variété de la pointe du Raz. Cette variété pourrait être désignée sous le nom de Lacerta muraiis, var, calbia: elle est continentale et localisée sur le rocher de la pointe du Raz, le Calbium promontorium des Latins. Confiné en cet étroit espace, le Lézard des murailles y a subi des modifications analogues à celles qu'il eût subies dans une île véritable. Nous donnons la description d'un mâle (pi. IV, fig. 13 et 14). Le dessus de la tête est gris olivâtre, avec taches noires allon- gées, cunéiformes, surtout abondantes dans la région postérieure. La face supérieure du tronc et des membres est d'un noir intense, avec taches vertes ou jaune-verdâtre brillantes, irrégulières, dis- posées eu long dans la moitié antérieure du tronc, disposées en large dans la moitié postérieure. Ces taches sont de taille très variable : elles recouvrent ordinairement trois ou quatre écailles, leur grandeur augmente régulièrement d'avant en arrière. Elles n'envahissent point la ligne médio-dorsale, sauf en avant. Les lignes latérales inférieure et supérieure sont très développées, jaune verdàtre avec quelques taches rouges eu avant, vertes en 508 R. BLANCHARD. — VARIÉTÉS FRANÇAISES DU LÉZARD DES MURAILLES arrière. La zone latérale est d'un noir profond, uniforme, sauf quelques taches vertes ou jaunes, semblables à celles du dos. Le dessus de la queue est d'une teinte olivâtre, parsemée de taches noires, surtout au voisinage de la ligne médiane et sur les parties latérales. A la face inférieure, les siis-labiales, les sous-labiales et les gulaires sont d'un bleu d'azur, parsemé de taches noires. Le dessous de la gorge est également parsemé de taches noires, sur un fond jaune clair en avant, passant au rouge brique en arrière. Les plaques du collier sont tachées d'une grosse macule noire à leur angle anté- rieur, sur un fond jaune, passant au rouge brique. Le triangle pectoral est jaune, à écailles marquées d'une large tache noire, bordée de rouge. Les squames ventrales de la rangée interne ont une teinte rouge brique, y compris la plaque préànale; elles sont discrètement bordées de jaune en arrière. Celles de la seconde rangée sont sem- blables, mais portent en outre une large tache noire ; en arrière, quelques-unes d'entre elles sont postérieurement bordées de bleu. Celles de la rangée externe sont largement tachées de noir, sur fond jaune en avant, brique dans la partie moyenne, bleu verdâtre ou azuré dans la partie postérieure. La face inférieure des cuisses est couverte d'écaillés noires, rouges ou jaunes, disposées en mosaïque; celles qui portent les pores fémoraux sont- rouge clair ; celles du bord antérieur se recouvrent d'azur. Une coloration analogue se voit à la face inférieure des jambes, des tarses et des pieds. Les écailles de la marge de l'anus sont d'un rouge brique clair. Cette même teinte se propage le long de la queue, suivant la zone médio-inférieure. Sur les côtés de la face inférieure, les écailles portent au contraire de larges taches noires, bordées d'azur ou de rouge brique; l'azur se confond progressivement avec le bleu- verdàtre, puis avec l'olivâtre de la face supérieure. En arrière, les teintes des faces supérieure et inférieure de la queue vont en s'atténuant insensiblement et se confondent dans une teinte grise, plus foncée en dessus, plus claire en-dessous. EXPLICATION DE LA PLANCHE IV Fig. 10. — Lacerla viuralis, var. oyensis, mâle. Fig. 11. — Variété lillorale des Sables-d'Olonne, femelle. Fig. 12. — Variété des îlesGlénans, femelle. Fig. 13 et 14. — Lacerla muralis, var. calbia, mâle. Insccti>s Jo VAinêi'iquc du iSiid- VoriétPs françaises du Lézard des nuirajllG. A MiUoi oAt^bx pinxii 509 NOTE SUR LE RAMULINA GRIMALDII, par C. SCHLUMBERGER, Trésorier de la Société. (Planche V). Dans une de nos dernières séances, M. le D»" Jullien nous a entretenu de la magnifique série de Bryozoaires que S. A. S. le Prince de Monaco a récoltés dans la fosse de Fayal, entre cette île et Pico. Quoiqu'il ait une prédilection bien connue pour les Bryozoaires, notre collègue ne néglige dans ses recherches aucun des organismes qui les accompagnent et c'est ainsi qu'il a décou- vert un certain nombre d'individus d'un Foraminifère nouveau et fort intéressant. Cet animal vit parmi les Polypiers, les Serpules et les Bryozoaires qui pullulent sur les vieilles coquilles usées et perforées, il s'insinue dans tous les espaces libres et se fixe aux corps ambiants. x\ussi devient-il très difficile d'obtenir des individus autrement que par fragments ; cependant j'ai pu réussira eu isoler un à peu près complètement de sa loge initiale à la dernière. De plus, parmi les débris provenant du lavage des coquilles, j'ai trouvé deux portions initiales et quelques loges plus ou moins brisées mais isolées. Tous les éléments se trouvaient donc réunis pour une étude complète de ce singulier organisme. Ramulina Grimaldii Schlumberger. Foraminifère fixé dont le plasmostracum se dispose de la manière suivante : la loge initiale et les deux ou trois suivantes sont ovoïdales, acuminées à leur extrémité orale et s'enveloppent comme celles des polymorphines (pi. V, fig. 3). Cette partie du Foraminifère est libre. Les loges suivantes, au contraire, se dispo- sent à la file en ligne droite ou courbe suivant les circonstances et acquièrent une tout autre forme : elles sont beaucoup plus volu- mineuses, comprimées, et émettent à angle droit quatre tubulures. Les deux latérales sont les plus grandes et leurs extrémités vont se fixer aux corps ambiants alors que la loge elle-même reste libre. A mesure que l'animal grandit en formant de nouvelles loges sépa- rées entre elles par un léger étranglement, les tubulures latérales se divisent de plus en plus et envoient des prolongements dans tous les sens. Quelques-unes de ces ramifications se terminent en pointe, d'autres sont arrondies (pi. V, fig. 4j, mais la plupart vont .ilO C. SCHLUMBERGER s'attacher aux Bryozoaires qui les entourent et les recouvrent parfois. En faisant des sections minces dans différentes parties du têt, on constate que partout il est traversé par de fines perfora- tions très abondantes (1). L'intérieur des loges est lisse, mais toute la surface extérieure est couverte de nombreuses protu- bérances plus ou moins saillantes, de contour pétaloïde, déprimées au centre et traversées aussi par les perforations. Aux extrémités des tubulures, ces protubérances s'allongent et forment des radi- celles qui se cramponnent aux corps ambiants. La loge initiale et les deux ou trois suivantes ont une ouverture en fente située entre deux lèvres tranchantes ; les autres loges ont une ouverture ovalaire simple limitée par le bord de la tubulure. Couleur. — Jaune brunâtre (2). Lorsque les loges sont vides les protubérances tranchent en blanc sur le reste du têt. Dimensions. — L'individu le plus complet, représenté par la fig. 1 de la pi. V (3), a pour longueur totale 1^^. Outre les trois ou quatre loges qui constituent la portion initiale, il présente six loges cruciformes. Habitat. — Fosse de Fayal, entre Fayal et Pico (Açores), sur les vieilles coquilles, par 130°^ de profondeur. Observations. — H. B. Brady (4) a décrit et figuré dans son grand ouvrage (5) sous le nom de Raniulina globidifera, un Forami- nifère ou plutôt les fragments d'un Foraminifère dragué par les savants du Chollenger dans différentes stations de l'Atlantique, aux Indes occidentales, aux Bermudes, à douze stations différentes. Ce genre Hamulina avait été créé par Rupert Jones, aussi pour des fragments d'organismes, mais fossiles, delà craie blanche, sans que cet auteur en ait donné ni une figure ni une description complète. (1) Elles ne sont bien visibles qu'à un grossissement de 200 diam. (2) On avait eu la précaution, à bord de VHirondelle, la goëlelle du Prince, de conserver dans l'alcool les Coquilles de la losse de Fayal : avant le nettoyage par l'eau de Javel, le protoplasme des Ramulina était de couleur jaune. (.3) M. Nicklès, docteur ès-sciences, a bien voulu me prêter son concours pour la photographie des individus qui figurent sur la planche V. (4) Brady vient de mourir, il y ïi quelques mois, à Bournemouth. Sa perte sera vivement ressentie par tous ceux qui s'occupent de Foraminitères. Il a consacré toute son existence à l'étude de cette classe d'animaux et laisse une œuvre considé- rable. Il était en relation aiîectueuse avec les savants du monde entier et mettait avec beaucoup de bonne grâce son savoir et sa longue expérience à la disposition de ses amis. (5) Challenger Report, IX, p. 587, pi. LXXVI, iig. 22-28. Msrn. Soc. Zool d° F'rance IV 1391 ^1. V f Nicklés, phot, Héliotypis G. Pilarski | NOTE SUR LE RAMULINA GRIMALDII 311 Brady a pu comparer les individus fossiles de la craie avec ceux du Challenger ; il les considère comme des formes identiques et donne du genre llamulina la diagnose suivante : « Plasmostracum libre, branchu, consistant en tubes calcaires, renflés par intercalles de manière à constituer des loges irrégulières qui émettent des tubulures latérales, têt hyalin. » Dans la nomenclature que propose Brady, ce genre constitue à lui seul la sous-famille des Ramulininae dans la grande famille des Lagenidae et ne comprenait jusqu'à présent qu'une seule espèce vivante, le Ramulina globulifera. Par intuition l'auteur l'a placé à la suite des Polymorphines et Uvigériues. Il est certain, d'après les ligures et la description, que Brady n'a eu à sa disposition que de très petits fragments de Ramulina globu- lifera, il ne connaissait ni la partie initiale de ce Forami'nifère, ni son mode d'existence, et il est fort probable qu'il vit en partie fixé aux corps sous-marins. Les autres caractères du têt, l'allure et la disposition des loges concordent si bien avec ce que l'on constate dans le Foraminifère découvert par le docteur Jullien, que je n'ai pu hésiter à le classer dans le genre Ramulina. De plus, on remarque dans les figures 23 et 26 (1) données par Brady, que sur des tubu- lures émises par les loges principales il se forme de nouvelles loges semblables aux premières : ce même caractère se retrouve sur deux des individus de Ramulina Grimaldii. Enfin la modification assez brusque des loges initiales de ce Ramulina ressemble beaucoup à celle que subissent certaines Poly- morphines, dont la dernière loge se transforme en un buisson de tubulures, ce qui justifie le rapprochement de ces deux genres. Je dédie cette nouvelle espèce à Son Altesse le Prince Albert de Monaco, dont les expéditions scientifiques ont déjà fait faire tant de progrès à nos connaissances du monde sous-marin. EXPLICATION DE LA PLANCHE V. Fig. 1. — Individu complet de Ramulina Grimaldii Sclilumb. Grossi 18 fois. Fig. 2. — Autre individu ayant une portion initiale plus lorte. Grossi 18 fois. Fig. 3. — Partie initiale d'un individu préparée au baume du Canada et vue par transparence. Grossie 18 fois. Fig. 4. — Une loge isolée préparée au baume et vue par transparence. Grossie 18 fois. (1) loc. CJL, pL LXXVI. 512 FAUNE DES LACS SALES D'ALGERIE. Cladocères et Copépodes, par Raphaël BLANCHARD et Jules RICHARD. (Planche VI). CLADOCÈRES 1. — Daphnella brandtiana Fischer. Cette forme, commune en Europe, et en particulier en France, n'a été rencontrée que dans le Chria Tiyouuin Kébir, où elle est assez commune. 2. — Daphnia magna Straus. C'est là une espèce répandue en Europe dans un grand nombre de localités; elle est commune en Espagne, où M. Bolivar l'a sou- vent recueillie, ainsi que dans toute l'Algérie. Il est impossible de savoir si c'est à D. magna que se rapporte la Daphnie décrite en 1849, par Lucas, sous le nom de D. acuminirostris et qui n'est peut-être qu'une variété de la D. pulex. La description et les dessins de l'auteur en question sont absolument insuffisants. Stations 3, 7, 9. Oran et Biskra; assez abondante. 3, — MoiNA MACROCOPUS Robiu. Cette forme est plus connue sous le nom de M. paradoxa Weissmann, mais comme l'a fort bien fait remarquer M. de Kerhervé (1), ce nom ne doit pas subsister. La présence d'un cro- chet à la première paire de pattes permet, en dehors des autres caractères, de distinguer cette espèce des autres. Les éphippies observées en grand nomi)re, soit isolées, soit en place, ne nous ont présenté qu'un œuf placé de chaque coté de la carapace dans une loge à grand axe longitudinal. Cette espèce est connue depuis longtemps en France, on la trouve aussi dans l'Europe centrale, en Norvège et aux Etats-Unis. Eu Algérie elle vit près d'Oran et à Biskra. Stations 1, 2, 6, 7, 9. (1) De Kerhervé, Généralités et remarques sur les Moina. Bull. Soc. Zool. de France, XV, p. 18G, 1890. FAUNE DES LACS SALES D ALGERIE 513 4. — Macrothrix hirsuticornis Norman et Brady. Ce Cladocère, connu en divers points de l'Europe et en particulier en Angleterre, en France et en Espagne, ne se rencontre en Algérie qu'aux environs de Biskra et en petit nombre. Stations 7 et 9. 5. — Alona tenuicaudis Sars. Les exemplaires assez nombreux qui représentent cette espèce dans le Chria Tiyounin Kébir ne diffèrent du type normal qu'en ce que la tache oculaire, au lieu d'être plus petite que l'œil, a les mêmes dimensions que ce dernier. Mais à notre avis il n'y a pas là un caractère suffisant pour établir même une simple variété. 6. — Alona elegans Kurz? Aux environs de Biskra il a été recueilli quelques exemplaires d'une Alona que nous rapportons avec doute à. 4. elegans Kurz, à laquelle elle ressemble beaucoup parla forme générale, la striation serrée de la carapace, l'extrémité arrondie du post-abdomen et divers caractères moins importants. Un nombre plus grand d'exem- plaires débarrassés des matières étrangères qui y adhèrent très for- tement serait nécessaire pour arriver à une identification certaine. Stations 7 et 8. 7. — Chydorus Letourneuxi Richard, 1888 (1). Ce Cliydonis paraît jusqu'à présent particulier à l'Afrique septen- trionale, car il avait été recueilli seulement à Bir-en-Nebech (Tunisie) par M. Letourneux. Nous croyons utile de donner quelques Fis. I. — Chydorus Letourneuxi ^^ X 60. Fig. 2. — Région céphalique vue par dessus X ~o. Fig. 3. - Antenne antérieure X laO. (I) J. Richard, Entoinostracés nouveaux ou peu connus^. Bull, delà Soc. Zool. de Franco, XIII, p. 43, 1888. Voir p. 46. IV. — 33 514 W. BLANCHARD ET .1. RICHARD dessins et les caractères principaux de cette espèce. La carapace (fig. i) est SLibglobiileuse et se lait remarquer par la présence de sillons recourbés (10 à 12), parlant de la partie médiane de chaque face latérale pour aboutir au bord libre des valves, à très peu près comme chez le Pleuroxus aduncus Jurine. C'est le seul Ckydorus pré- sentant cette particularité, qui est du reste très apparente. Le reste Fig. /.. — Bord denté des valves X l-'iO. Fig. 5. — Postabdomen X lîjO. de la carapace est lisse; les bords libres des valves sont garnis dans toute la région des sillons recourbés, de petites dents (fig. 4), taudis que leur partie postérieure est seulement ciliée. Le rostre est court et obtus. Les antennes antérieures (fig. 3) sont épaisses à la base, et plus courtes que le rostre. La tache oculaire (fig. 2) est deux fois plus petite que l'œil, et située à peu près à égale distance de ce dernier et de l'extrémité du rostre. Le post-abdomen (fig. o), arrondi à son extrémité libre, porte deux crochets courts, robustes ; chacun d'eux est muni à sa base de deux épines courtes dont la proximale est plus courte; le bord dorsal du post-abdomen est sinué en son milieu et forme au-dessus une saillie très obtuse; entre celle-ci et les griiïes terminales, le bord dorsal est garni d'épines ténues, très serrées, parmi lesquelles on voit près des griiïes trois ou quatre épines plus fortes. Les faces latérales du post-abdomen sont garnies d'épines minuscules disposées en groupes. La couleur est jaune. Le C. Letourneuxi mesure environ 0i°"i5 de longueur. Le mâle est inconnu. Station 7. — Environs de Biskra; petit nombre d'individus. COPEPODES Dans cet ordre nous trouvons des représentants des trois familles suivantes : Cyclopides, HarpactidcH, Calanides. l. — Cyclopides 1 , — Cyclops sp. ? A Chegga, il a été recueilli quelques rares exemplaires d'un FAUNE DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 515 Cyclops voisin du C. strenuus Fischer. Mais les individus, encore trop jeunes, n'ont pas permis d'arriver à une détermination précise. Station 11. 2. — Cyclops bicuspidatus Claus, var. odessanus Climankiévitcii. Cette espèce, désignée souvent sous le nom de C. pulchellus Koch, paraît être assez commune en Algérie, où elle se présente à l'état de variété odessana Climankiévitcii, qui semble particulière aux eaux salées, et qui est reconnaissable à ce que les antennes anté- rieures n'ont que 14 articles au lieu de 17. C'est un Cyclops répandu dans toute l'Europe, mais la forme odessana n'est guère connue jusqu'à préseut qu'en Russie, en Allemagne (Héligoland), où Rehberg la décrivit d'abord sous le nom de C. helgolandicus, et en France, où M. Chevreux en a recueilli de nombreux exemplaires dans les marais salants du Croisic. Stations 4, 7, 8, 9. Biskra; toujours en petit nombre. 3. — Cyclops macrurus Sars. Quelques rares exemplaires de cette forme proviennent des environs de Biskra, et ne diffèrent en rien de ceux quon rencontre en France ou en divers points de l'Europe. C'est une espèce assez rare partout. Station 7. 4. — Cyclops pentagonus Vosseler. Cette espèce n'est probablement pas différente du C. prasinus, que Fischer a signalé à Madère et à Baden-Baden; le C. pentagonus n'était connu que dans le Wurtemberg (Vosseler) et en France dans diverses localités, en particulier à Belle-Ue (Richard J.) En Algérie, le Chria Tiyounin Kébir en a seul fourni quelques exemplaires. Station 26. 5. — Cyclops diaphanus Fischer. Cette forme élégante et minuscule est assez rare partout. En Algérie, elle n'a été trouvée qu'aux environs de Biskra. Stations 7 et 9. 6. — Cyclops ^equoreus Fischer. C'est un Copépode rare, remarquable par sa petite taille (0™m75 environ) et par ses antennes antérieures qui n'ont pas plus de 5d6 R. BLANCHARD ET J. RICHARD 6 articles. Le professeur Lilljeborg avait le premier vu cette espèce qui, comme il nous l'a écrit, est identique à celle qu'il décrivait dès 1853, sous le nom de C. magniceps, et c'est par erreur qu'il avait compté 8 articles, au lieu de 6, dans les antennes de la pre- mière paire. Le C. aequoreus n'était signalé jusqu'ici que dans des eaux plus ou moins saumâtres situées au bord de la mer, en Suède, en Angleterre et à Madère. En Algérie, il a été rencontré à Nza ben Rzig, à près de 400 kilomètres de la mer, c'est-à-dire dans des conditions bien différentes de celles où on l'a observé jusqu'ici; c'est la première fois qu'on le rencontre loin des côtes et dans des eaux chargées de sels. Station 18. — Très rares exemplaires. II. — Harpactides 7. — Canthocamptus Yahiai, n. sp. (PI. VI, fig. 42-54). La femelle adulte mesure 0™54 environ sans les soies caudales et O^dS avec ces soies. Le céphalothorax se termine en avant par un rostre grêle assez allongé, terminé en pointe mousse, et portant de chaque côté de son extrémité une courte soie. Le premier seg- ment du corps est un peu plus court que les trois suivants réunis. Le deuxième et le troisième sont à peu près égaux. Le quatrième, un peu plus large que le cinquième, est à peu près égal en longueur à ce dernier. — L'abdomen se compose de 5 segments, décroissant graduellement en largeur vers l'extrémité, et de la furca. Le pre- mier segment est un peu plus court que le suivant et à peu près égal au segment thoracique précédent. Les deuxième, troisième et quatrième segments sont à peu près égaux en longueur. Le cinquième est un peu plus court que les précédents. Tous les segments abdominaux portent, vers leur extrémité distale, une cou- ronne de fines épines. Le dernier segment (fig. 42) porte, à son point de jonction avec la furca et sui- la face ventrale, une rangée d'épines au-dessus de la furca, cette rangée se continue par des épines plus longues et suivant une ligne oblique vers la partie médiane et ventrale du dernier segment. Celui-ci présentée sa face dorsale, au-dessus de chaque branche de la furca, une série de dents fortes. Entre ces deux séries latérales, se trouve une série médiane disposée comme les latérales, sur une ligne courbe, et qui orne l'opercule anal. La furca est très courte, aussi longue que large, et FAUNE DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 517 à peu près de la même longueur que le segment précédent. Elle se termine par deux longues soies finement plumeuses. L'interne est presque aussi longue que l'animal tout entier ; l'externe égale à peu près la moitié de l'interne. Outre ces soies principales, il y en a une très fine à l'extrémité interne de la furca, deux un peu plus grandes, qui partent un peu au-dessus de l'extrémité externe de la furca, en même temps que quelques épines. 11 y a encore au côté dorsal et interne une soie courte. Les antennes de la première paire (fig. 43) atteignent environ les deux tiers de la longueur du premier segment céphalothoracique. Elles sont formées de huit articles. Les articles 1, 2, 4, 6, 8 sont les plus longs. Le cinquième article porte une longue soie et l'organe sensoriel qui dépasse l'extrémité de l'antenne. Les deuxième, troi- sième et huitième articles portent de nombreuses soies. Les antennes de la deuxième paire (fig. 44) sont semblables à celles des autres espèces du genre. La branche secondaire est trian- gulaire, uniarticulée, et se termine par trois soies dont l'interne est plus longue que les deux autres. La mandibule (fig. 45) est munie d'un grand nombre de dents. Les deux premières sont fortes, toutes les autres petites et égales. La distance qui sépare les deux dents extrêmes est la largeur maxima de la mandibule. L'extrémité opposée de la plus grande dent porte une soie recourbée assez forte. Le palpe delà mandibule est formé dune seule branche à deux articles. Le basai est large et court, muni de quelques cils, le deuxième article, un peu plus long et beaucoup plus étroit que le précédent, porte 3 ou 4 soies dont l'une, plus longue que les autres, a environ 3 fois la longueur de l'article qui la porte. Le maxille (fig. 46), qui porte environ trois longues dents et une forte soie ciliée, est muni d'un palpe divisé en deux branches de longueur à peu près égale. La branche la plus rapprochée du maxille porte à son extrémité trois soies dont l'une est forte et ciliée. L'autre branche porte à sa base deux soies fines et à son extrémité trois soies plus fortes. La première patte-màchoire ressemble beaucoup à celle de C. hibernicus Brady et ne présente rien de particulier. L'article basilairede la deuxième patte-mâchoire (fig. 47) porte à son extré- mité interne une courte soie ciliée. L'article suivant, allongé, porte sur son bord externe vers l'extrémité distale deux petites épines. Il y en a une autre à la base renflée du crochet terminal qui est grêle et aussi long que l'article qui le porte. Les quatre paires de pattes natatoires sont biramées, chaque 518 . R. BLANCHARD ET J. RICHARD rame triarticulée. La branche interne de la première paire (fig. 48), est à peine plus longue que l'externe. Le premier article est un peu conique, et porte intérieurement, vers son extrémité, une soie assez longue. Les deux derniers articles sont presque égaux. Le deuxième article de la branche interne porte une soie vers son extrémité interne. Le troisième article porte à son extrémité deux soies et une épine. Tous les articles sont garnis extérieurement d'épines. Le preniier article de la branche externe porte à sou bord externe plusieurs épines et une très forte vers l'extrémité externe. Le deuxième article, armé de la même façon, porte en outre une soie du côté interne. Le troisième article porte au bord interne, outre les petites épines, deux fortes épines et, apicalement, une grande épine et deux longues soies. Dans les trois autres paires de pattes natatoires la branche interne est beaucoup plus courte que l'externe. L'extrémité de son troi- sième article dépasse peu la naissance de ce même article de la branche externe. Le premier article de la branche interne de la deuxième patte (fig. 49) est court, le deuxième, un peu plus long Ijorte intérieurement une soie, le troisième, plus long que le deuxième, porte intérieurement une soie, et, apicalement, une soie et une épine. Le bord interne de tous les articles est muni d'épines. Le premier article de la branche externe est semblable à celui de la même branche de la première patte. Le deuxième article ne diffère du même de la branche externe de la première patte que parce qu'il porte en plus, intérieurement, deux petites soies pas plus longues que les petites épines du bord externe. Le troisième article, allongé, porte, à son côté externe, outre les petites épines ordinaires, deux fortes épines, et à son extrémité une grande épine (du côté externe) et trois grandes soies. Il est muni en outre, vers le milieu de son bord interne, d'une soie de longueur médiocre. La branche interne de la troisième patte (fig. 50) ne diffère de celle de la deuxième qu'en ce que son troisième article porte une soie de plus à son extrémité. La branche interne de la quatrième patte est semblable à celle de la troisième patte. La branche externe de la troisième patte et celle de la quatrième patte sont semblables à la branche externe de la deuxième patte. Le nombre des soies et des épines est le même, les soies, les épines et les articles qui les portent sont simplement plus allongés. Les pattes de la cinquième paire (fig. 51) sont formées d'une branche à deux articles. L'article basilaire, interne, a la forme d'un lobe aplati qui porte à son extrémité inférieure cinq épines, les rois premières (en comptant à partir de la plus interne) sont FAUNE DES LACS SALES d'aLGÉRIE o19 courtes, barbelées; la quatrième est deux fois plus grande que les précédentes, et la cinquième et dernière égale aux deux tiers de la quatrième. Après le point d'insertion de la dernière épine, le lobe présente une concavité terminée extérieurement par un petit pro- longement conique qui porte une soie lisse. Dans la concavité est fixé le deuxième article quia une forme ovale. Son bord interne est garni de petites épines. Son extrémité porte une forte et longue soie ciliée et une plus longue grêle et lisse. L'article porte en outre, dans la moitié inférieure de son bord externe, trois longues épines barbelées et une soie lisse et longue. La femelle porte un ovisac arrondi postérieurement, et qui dépasse souvent l'extrémité de la furca. Il contient environ de 12 à 15 œufs assez gros. Le mâle de cette espèce diffère très peu de la femelle. La taille est à très peu de choses près la même dans les deux sexes. Les organes buccaux, les pattes natatoires, le nombre des segments du corps, la conformation de la furca, sont identiques chez le mâle et chez la femelle. Seules les antennes de la première paire (fîg. 52) et les pattes de la cinquième paire présentent des différences. Les antennes de la première paire du mâle ne présentent que six articles appa- rents. Le premier, large, porte de nombreuses soies; le deuxième est très court, le troisième et le quatrième, étroitement unis, forment un article allongé portant du côté externe des formations rugueuses striées auxquelles correspondent sur le même côté du cinquième article, réuni au précédent par une charnière, cinq ou six dents obtuses et égales. Ce système d'articles ainsi conformés forme avec la charnière un appareil préhensile puissant, pour la fixation de la femelle au mâle. Le dernier article porte de nombreuses soies latérales et apicales. Les pattes de la cinquième paire (fig. 53) sont plus simples que chez la femelle. Le lobe interne de l'article basilaire ne porte que deux épines dont l'externe est extrêmement courte. Le deuxième article a une forme assez semblable à celle qu'on observe chez la femelle. Mais le bord interne, complètement dépourvu de soies chez la femelle, porte ici vers son milieu une soie bien développée. Il y a en outre une autre soie sur ce bord vers l'extrémité; puis deux soies apicales et sur le bord externe trois soies plus courtes dont deux sont particulièrement réduites. Le spermatophore est repré- senté dans la fig. 54. Station 24. — Très rares exemplaires. Cette espèce, découverte à Sidi Yahia, est dédiée à la mémoire du marabout Yahia, fondateur de Tougourt. 520 H. BLANCHARD ET .T. RICHARD 8. — Mesochra Blanchardi Richard, 1889 (1). Mcsochra Blanchardi $ mesure 0i»°i80 sans les soies caudales, et ImmOo avec celles-ci. Le céphalothorax se termine en avant par un rostre arrondi, garni de soies très fines. Le l^r segment (à partir de l'extrémité du rostre) égale la longueur des trois segments suivants réunis. Ces trois segments sont égaux entre eux. Le 5' segment thoracique, plus court que les précédents, est un peu plus long que le l^i' segment abdominal. L'abdomen se compose aussi de cinq segments, et de la furca. Le le'' segment est court; les trois suivants, qui sont égaux, sont environ deux fois plus longs que le 1«'"; le 5^ segment est plus court. Le dernier segment du thorax et ceux de l'abdomen portent à leur extrémité postérieure une rangée circulaire de petites dents (fig. 2). La furca (fig. 2), environ trois fois plus longue que large, dépasse d'un tiers la longueur du segment précédent. Son extrémité, garnie d'une couronne de dents, se termine par trois soies : une interne, très courte, simple, atteignant à peu près la moitié de la longueur de la furca ; la médiane, renflée et conique à sa base, s'efTile brus- quement en une soie plumeuse, égale en longueur à l'abdomen et à la furca réunis ; la soie externe ciliée atteint environ le tiers de la soie médiane. Au dernier tiers de la furca, sur la face dorsale, est insérée une petite soie simple et courte. Ce dernier tiers de la furca porte aussi en dehors et en dedans quelques cils très fins. Un peu au-dessus du milieu de la furca et en dehors, deux soies courtes et simples sortent d'une petite sinuosité; leur origine est surmontée de quelques poils très courts. Les antennes de la l'^'^ paire (fig. 1), plus courtes que le céphalo- thorax, sont composées, outre un article d'insertion difficile à voir, de six articles, dont les trois premiers sont à peu près égaux en longueur; les deux premiers sont épais, tous les autres bien plus étroits. Le ¥ et le 5^ réunis atteignent la longueur du Q^. Le 4^ porte un organe sensoriel à extrémité arrondie, dépassant l'extrémité de l'antenne. Les quatre derniers articles portent des soies de gran- deur moyenne assez nombreuses. Les antennes de la 2'"« paire ont deux branches. La plus grande, externe, a trois articles : un basai difficile à voir, court et épais; (1) Richard, J. Description du Mesochra Blanchardi, Copépode nouveau des Sehkhas algériennes. Bull. Soc. Zool. de France, XIV, p. 317, 1889. Bien que ce Copépode ail déjà été décrit, nous croyons utile d'en donner à nouveau la description parce que, jusqu'à présent, il est particulier à la faune algérienne. FAUNE DES LACS SALES D ALGERIE 521 le 2« et 3% allongés, sont presque égaux. Le 2^ porte au milieu de son bord ex- terne une soie plumeuse et, sur la moitié proximale de ce bord, de nombreux cils courts. Le 3^ article, élargi à sou extrémité, porte sur son bord externe et à sa base des cils courts, et sur le reste de ce bord quatre fortes épines dont l'extrême est la plus lon- gue; enfin l'extrémité de l'antenne porte trois lon- gues soies ciliées et cou- dées. La 2^ branche de l'antenne est uniarticulée, son extrémité porte une soie ciliée; il y en a une semblable au milieu du bord supérieur. L'extré- mité de cette branche porte encore deux poils courts. La mandibule est garnie de quatre dents : une 1"^ simple, plus forte que les autres ; la 2^ est aussi sim- ple; les deux dernières sont divisées en dents se- condaires; enfin suivent deux soies recourbées. Le palpe uni-articulé porte deux soies inégales et sim- ples. Le maxille se compose d'une plaque quadrangu- laire, terminée à l'extré- mité libre par six épines dentelées et une soie cour- te et forte. Le palpe a deux branches : une indistincte munie de deux soies, l'au- tre grande et large portant huit soies assez longues. Fig. 1 à 7. — Mesochra Blanchardi $. 1. Antenne de la première paire. — 2. Derniers seg:ments de l'alidomen et furca. — 3. Patte natatoire de la V p;iire. 4. Branche interne d'une patte de la 2° paire. — 5. Brandie interne d'une patte de la 3' paire — 6. Branche interne d'une patte de la 4° paire. — 7. Patte de la 3' paire. — Toutes ces ligures sont srossies 240 fois. 522 R. BLANCHARD ET J. RICHARD La patte-mâchoire supérieure se compose de trois parties : la l^e forme une forte griffe qui porte extérieurement deux soies raides, la 2° et la 3^ parties sont divisées en trois lobes aigus. La patte-mâchoire inférieure, préhensile, est formée de deux articles basilaires assez longs et d'une griffe terminale portant à sa naissance et extérieurement une petite épine. La branche externe de toutes les pattes natatoires a 3 articles. — interne — — 2 — La branche interne de la l^^^ patte est plus longue que l'externe (fig. 3). Le contraire a lieu pour les trois autres paires (fig. 4, 5 et 6). V patte porte au 1" art. 4 soie ciliée et au 2' art. 3 soies apicales ciliées (fig. 3). 1 2' — 0 — 3 soies apic. et lint. ciliées (fig. 4). 3' — 0 — 3 — 2 int. ciliées (fig. 5). 4- — 0 _ 2 — 0 (fig. 6). Le l*'' article de la branche externe porte, dans les quatre paires de pattes, une épine à l'extrémité extei^ne; le 2" article porte dans les quatre paires une épine externe et une soie int(;rne. Le 3' article porte dans la l^o paire une épine et trois soies; dans la 2^ paire, deux épines et trois soies; dans la 3^ paire, deux épines et quatre soies; dans la 4^ paire, une épine et quatre soies. Les pattes de la 5e paire (fig. 7) sont formées d'un article basilaire dont le bord interne i^ectiligne est cilié, et porte à son extrémité six soies dont les quatre internes sont ciliées, l'externe étant la plus petite; et d'un 2^ article indistinctement séparé du basai et portant cinq soies dont une beaucoup plus grande que les auti^es, l'externe seule n'étant pas ciliée. Les femelles portent un ovisac ovoïde, contenant de 10 à 20 œufs ; l'extrémité postérieure du sac atteint le 5*^ segment abdominal. Mesochra Blanchardi cT atteint 0m™72 sans les soies et 1°^"" avec les soies. Il ne se distingue guère, à première vue, de la femelle que par les nombreuses épines excessivement ténues qui garnissent la surface du corps. La soie médiane de la furca est aussi plus grêle à sa naisssauce que chez la femelle. Les antennes de la 1^^ paire sont formées de sept articles; le l^'' ne porte que des cils au bord interne ; le 2« porte plusieurs longues soies ; le 3^, très court, porte aussi plusieurs soies de grandeur moyenne ; le 4^ est très renflé ; le 5" est court et porte un long appen- dice sensoriel, qui dépasse l'extrémité de l'antenne; le 6^ article, FAUNE DES LACS SALES D ALGERIE 523 cylindrique, ne porte que quelques cils courts; le 7^ enfin est terminé en pointe obtuse, bifide à son extrémité, en avant de laquelle il porte un bouquet de six soies courtes et ténues. Les autres appendices sont à très peu près semblables à ceux de la femelle. Les pattes de la 5« paire (fîg. 8) sont bi-articulées, comme chez la femelle, le bord interne de l'article basai est cilié; son extré- mité porte trois soies à peu près égales, simples. Le 2^ article est large et porte cinq soies dont l'externe seule n'est pas ciliée. Cette espèce se distingue de suite de M. LiUjeborgi Boeck, de M. Robert- soni Brady et de Mesoclira bjbica par la longueur de la furca et par plu- sieurs caractères différentiels, pré- sentés soit par les pattes, soit par les aniennes. M. Blanchardi paraît être le Copépode le plus répandu en Algérie, Stations : 1, 2, 3, 22, 23, 27, 28, 32. Il est particulièrement abou dant dans les stations 2, 3 et 32. Fig. 8. — Mesochra Blanchardi cf. — Faite de la 5' paire, grossie 260 lois. 9. — Mesochra lybica, n. sp. (Pi. VI,fig. 16-25). La femelle adulte mesure de 0^,60 à 0^,65 sans les soies caudales, et 0in,9o à X"^ avec ces soies. Le céphalotorax se termine en avant par un rostre allongé assez épais à pointe peu aiguë. Le céphalo- thorax est aussi long que les trois segments suivants réunis. Les quatre derniers segments du thorax diminuent insensiblement en longueur et en largeur du côté postérieur du corps. Le contraire a lieu pour les cinq segments abdominaux. C'est le premier qui est de beaucoup le moins long. La largeur des segments diminue régu- lièrement jusqu'à la furca qui, vue du côté ventral (fig. 16j est un peu plus courte que le dernier segment de l'abdomen. Les neufs premiers segments du corps portent à leur bord postérieur et dor- sal une rangée d'épines assez longues, grêles, et serrées les unes près des autres. En outre, ces rangées d'épines se continuent du côté ventral sur les segments abdominaux. Le dernier segment abdominal porte encore au milieu de sa longueur et de chaque côté 524 R. BLANCHARD ET .1. RICHARD une rangée d'épines plus fortes. Son bord postérieur porte des épines semblables qui entourent la base de la furca et remontent obliquement vers le milieu du segment à la face ventrale. L'oper- cule anal porte également une rangée d'épines semblables. La furca, plus courte que le segment précédent, et deux fois environ plus longue que large, porte à son extrémité deux soies dont l'externe n'a pas tout à fait la moitié de la longueur de l'interne. Ces soies ne portent pas des cils (fig. 17), mais des petites épines courtes, assez espacées. La furca porte encore à son extrémité interne une courte soie simple et une autre soie semblable insérée sur le côté dorsal et interne vers le dernier tiers de la furca. Une autre soie dont la longueur est à peu près le double de celle de la furca, naît sur le côté externe de celle-ci, un peu plus près de l'extrémité anté- rieure que de l'extrémité postérieure de la furca. L'extrémité de cette dernière porte des épines assez fortes qui garnissent la nais- sance des grandes soies, et enfin le côté interne de la furca porte de longues épines assez nombreuses, et quelques-unes semblables du côté externe. Les antennes de la première paire (fig. 18) dépassent peu la moitié de la longueur du premier segment du corps. Elles sont formées de six articles. Les deux premiers sont courts, assez épais, le troi- sième et le sixième sont les plus longs, le quatrième porte un pro- longement muni d'une soie ordinaire et de l'appendice sensoriel cylindrique dont l'extrémité dépasse beaucoup celle de l'antenne. Le cinquième article est le plus court, le sixième est le plus long. Ces articles portent des soies assez peu nombreuses et de longueur médiocre. Les antennes de la deuxième paire ne montrent rien de parti- culier; la branche secondaire (fig. 19) est formée d'un article allongé portant vers le milieu de son bord externe une soie et à son extré- mité une soie plus longue, une plus petite et quelques cils. La mandibule porte deux fortes dents simples et quelques autres divisées en dents secondaires. Son palpe (fig. 20) est réduit à une saillie conique très petite, en forme de bouton, et porte trois soies inégales, dont une très courte. Le maxille et son palpe sont très semblables à ce qu'on trouve chez C. staphylinus. Les deux paires de pattes-mâchoires ressemblent beaucoup à celles des Canthocamptus. Les quatre paires de pattes natatoires sont biramées. Chaque rame externe est composée de trois articles. Chaque rame interne est composée de deux articles. Dans la première paire (fig. 21), la FAUNE DES LACS SALÉS D 'ALGÉRIE 525 branche interne est un peu plus longue que la branche externe. Les deux articles sont allongés et à peu près de la môme longueur. Le premier porte, vers son extrémité interne, une soie. Le deuxième porte à son extrémité trois soies dont la médiane est très longue, les deux autres sont courtes. Le premier article de la branche externe porte extérieurement une forte épine barbelée. Outre une épine semblable et placée de la même façon, le deuxième article porte une courte soie du côté interne. Le troisième article porte vers son extrémité externe deux épines barbelées et à son extrémité interne deux soies de longueur médiocre; les trois articles sont courts. La branche externe des pattes de la deuxième paire (fig. 22j est armée comme celle des pattes de la première paire, mais les articles sont plus allongés et le dernier porte en outre une soie à son bord interne. La branche externe de la troisième paire ne diffère de la précédente qu'en ce qu'elle porte une soie de plus à l'extrémité interne du dernier article. Celle de la quatrième paire ne diffère de celle de la troisième qu'en ce qu'il lui manque la soie du bord interne du dernier article. Le premier article de la branche interne des trois dernières pattes natatoires est très court et dépourvu de soie. Le deuxième article allongé, au moins deux fois plus long que le premier, porte, dans la deuxième patte, à son extrémité, une longue soie médiane et de chaque côté de celle-ci une petite soie. Dans la troisième patte (fig. 23), le deuxième article est armé de la même façon et porte en outre à son côté interne deux petites soies. Dans la quatrième patte (fig. 24), le deuxième article est armé comme dans la deuxième patte, mais les soies externe et interne, surtout la soie du côté externe, sont plus courtes. Le côté externe des branches externes est garni d'épines assez fortes, toutes les autres parties des branches internes et externes sont garnies de cils fins assez longs. Les soies sont plumeuses. Les pattes de la cinquième paire (fig. 25) sont formées chacune d'une branche à deux articles. L'article basilaire a la forme d'un lobe aplati assez allongé qui porte cinq aiguillons : deux au côté interne, assez longs et trois aiguillons à son extrémité. De ces trois, l'interne est le plus court, le moyen très long, et l'externe plus long que l'interne. Ces aiguillons portent vers leur extrémité des cils très courts et espacés. Le côté externe de l'article basilaire se termine par un prolongement conique muni d'une soie de longueur médiocre. Le deuxième article porte cinq soies dont les deux internes sont des aiguillons longs et armés comme ceux du premier article. Les deux externes sont des soies assez courtes qui parais- sent lisses, il en est de môme de la soie médiane qui est plus 526 R. BLANCHARD ET J. RICHARD longue, mais moins cependant que les deux aiguillons du côté interne. Les bords internes des deux articles et le bord externe du premier sont garnis d'épines bien distinctes. La femelle porte un ovisac arrondi postérieurement et qui atteint souvent l'extrémité de la furca. Il contient environ une douzaine d'œufs assez gros. Le mâle est inconnu. Station 20. Rares exemplaires. Par leurs caractères, les deux Harpactides précédents appartien- nent au genre Mesochra établi par Bœck en 1864. Ce genre n'est pas admis par plusieurs naturalistes; le professeur Lilljeborg, eu parti- culier, ne le sépare pas de Canthocainptus. Il est vrai que les diffé- rences ne sont pas considérables et il faut peut-être se placer plutôt au point de vue systématique qu'au point de vue des affinités réelles pour conserver la dénomination de Bœck. Il est bon, vu la difTiculté que présente l'étude des espèces de ce groupe, de séparer, dans un sous-genre, si l'on veut, les Caiithocamptus qui n'ont que deux articles à la brancbe interne de la première paire de pattes, des vrais Canthocamptus qui en ont toujours trois. De plus, chez Mesochra, les branches internes de toutes les pattes natatoires n'ont que deux articles, taudis que chez Cnnthocauiptus, il y en a tantôt deux, tantôt trois. 10. — Laophonte Mohammed, n. sp. (PI. VI, fig. 1-15). La femelle adulte (flg. 1), mesure 0™"û55 environ sans les soies caudales et l"""" avec ces soies. Le cé])halothorax se termine en avant par un rostre tronqué à l'extrémité libre qui porte de chaque côté une courte soie très grêle. Le premier segment est aussi long que les quatre segments suivants réunis; ces derniers ont à peu près la même longueur. Sur l'animal vu de côté, chaque segment dépasse le suivant dans le sens horizontal, en faisant un angle très marqué. Les trois premiers segments abdominaux forment de chaque côté un prolongement conique, terminé par un petit mucronmuni d'une soie grêle très courte. Le premier segment est le plus large, les deux suivants plus étroits sont un peu plus longs. Le dernier (lîg. 2), cylin- drique, est le plus long de tous. Les quatre derniers segments de l'abdomen portent à leur bord postérieur une couronne de fines épines, qui ont été oubliées sur le dessin. Tous les segments du corps portent à leur bord postérieur et dorsal de (juatre à six pro- lougements coniques espacés (fig. 6), ayant la forme d'un petit FAUNE DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 327 inucron lermiûé par une soie très grêle et très courte. Le dernier segmeut abdominal porte l'opercule anal garni de soies relativement longues, très ténues et disposées en éventail. Au-dessous de l'oper- cule et de chaque côté on voit une rangée de soies semblables. La furca est allongée, environ d'un tiers plus longue que le segment précédent, plus de deux fois plus longue que large, et porte latéra- lement deux soies à peu près de la longueur de la furca. L'une, insérée vers le dernier tiers de celle-ci, l'autre au milieu du dernier tiers. L'extrémité de la furca porte : intérieurement une soie qui atteint à peine la moitié de la longueur de la furca; une très longue soie qui égale la longueur du corps entier sans le premier segment céphalothoracique. Enfin l'angle externe de l'extrémité de la furca porte une soie très grêle à peine plus longue que la furca. Les antennes de la première paire (fig 3) sont courtes et épaisses, dépassant peu la moitié de la longueur du premier segment du corps. Elles sont formées de cinq articles. Les deux premiers assez courts et épais portent chacun cinq ou six soies ; le premier a en outre à son bord supérieur une rangée d'épines. Le troisième et le cinquième articles sont allongés. Le quatrième, très court, est trois fois moins long que le dernier qui est lui-même plus court que le troisième. Ce troisième article porte à son bord externe quatre soies longues, et à son extrémité externe un prolongement conique muni à son extrémité d'une longue soie et de l'appendice sensoriel grêle et cylindrique qui dépasse l'extrémité de l'antenne. Le cinquième article porte trois soies à son bord externe, une à son bord interne et environ six soies apicales. Les antennes de la deuxième paire ne présentent rien de parti- culier. La branche secondaire (fig. 4) est uniarticulée, plus étroite à la base qu'à l'extrémité libre qui porte quatre soies plumeuses de longueur à peu près égale. La mandibule porte quatre ou cinq dents fortes dont les posté- rieures sont divisées en dents secondaires et porte un palpe court cylindrique terminé par trois ou quatre soies de longueur inégale. Le maxille (fig. 5) ne présente rien de caractéristique. Son palpe est formé de deux branches cylindriques dont l'interne est plus courte que l'autre. Chaque branche porte à son extrémité une forte et une petite soie. Dans la deuxième patte mâchoire (fig, 7), le crochet terminal est aussi grand que l'article précédent, qui a une forme un peu ovale. Dans les quatre paires de pattes natatoires, la branche interne à deux articles. La branche externe des pattes de la l^e paire (fig. 8) est bi-articulée, et triarticulée dans les autres paires. Dans cette 528 R. BLANCHARD ET J. RICHARD paire de pattes, la branche interne est formée d'un premier article court et d'un deuxième très long, dépassant de beaucoup l'extrémité de la branche externe. Le troisième article est court et porte un long- crochet apical. Le premier article de la branche externe, uu peu plus court que le deuxième, porte extérieurement une épine bar- belée. Le deuxième ailicle porte quatre épines et une soie apicale. . Dans les trois autres paires de pattes natatoires, la branche interne bi-articulée est plus courte que la branche externe. Les branches externes tri-articulées (lig. 9, e) sont semblables entre elles, le der- nier article de la quatrième patte est simplement un peu plus court. Elles sont armées comme suit : le premier article porte extérieurement une épine barbelée ; le deuxième, outre une épine semblable, porte encore une soie à l'extrémité interne ; le troisième article porte deux épines barbelées au côté externe, une épine sem- blable à l'extrémité externe de l'article, deux soies plumeuses apicales, et une soie semblable au milieu du bord interne. Le pre- mier article des branches externes ne porte que des cils médiocres. Le deuxième article de la branche interne de la deuxième patte (fig. 9, i), porte deux soies au côté interne et deux soies apicales plumeuses. Le deuxième article de la branche interne de la troi- sième patte (fig. 10), porte une soieplumeuse au côté externe, deux soies semblables apicales, et trois soies semblables au côté interne. L'article terminal ne porte dans la quatrième paire (fig. 11) qu'une soie interne et deux apicales. Les pattes de la cinquième paire (fig. 12) sont formées chacune d'une branche à deux articles. Le premier est large et porte inté- rieurement deux fortes épines barbelées et une forte soie lâchement plumeuse, et à son extrémité externe, une soie simple portée par un prolongement conique. Ledeuxièmearticleestunpeu plus long que large ; il porte à ses bords externe et interne, une rangée de petites épines. Son extrémité i)orte deux fortes soies lâchement plumeuses dans leur partie distale, puis du côté externe au dernier tiers de la longueur de l'article une forte épine barbelée, et enfin, quelque- fois, une petite épine barbelée au premier tiers du bord externe. La femelle porte un ovisac ovale généralement petit (son extré- mité n'atteint pas le dernier segment abdominal. Il contient environ douze petits œufs. Le mâle diffère de la femelle par sa taille plus petite, qui est de 0™™49 sans les soies, et 0°i'°79 environ avec celles-ci. L'ensemble du corps ne présente pas de différences tranchées avec ce que l'on constate chez la femelle. La furea est aussi très semblable. Les pattes des deux premières paires sont semblables dans les deux FAUNl!: DES LACS SALÉS d'aLGKRIE '.\2.[) sexes. Les branches externes des autres paires diffèrent des mêmes appendices de la femelle en ce que les articles terminaux sont plus courts et que les soies apicales de ces articles sont transformées en épines barbelées. Cliez le mâle, les soies apicales ot externe de la branche interne de la troisième patte sont remplacées par des épines fortes et barbelées. La cinquième patte du mâle (fig. 14) est extrêmement réduite. Il ne reste plus de l'article basilaire que le prolongement conique externe, très développé et muni d'une longue soie et une très courte épine au côté interne. Le deuxième article n'est plus qu'un très petit lobe trapézoïdal portant deux fortes épines apicales barbelées et une très petite épine au côté interne. Le premier segment abdominal porte de chaque côté deux épines barbelées (fig. 15) rapprochées l'une de l'autre, dont l'interne est double de l'externe. Leur base est garnie d'épines. — Chez le mâle, les antennes de la première paire (fig. 13), sont formées de cinq articles. Les trois premiers portent des soies de longueurs médiocres. Le quatrième est considérablement renflé du côté interne. Ce renflement est occupé par un muscle très puissant et présente une surface rugueuse au côté externe. Cet article porte un prolongement conique terminé par une longue soie et par l'organe sensoriel long et cylindrique, dont l'extrémité dépasse celle de l'antenne. Le dernier article, assez long, porte au côté externe une surface rugueuse qui forme avec celle du précédent article un appareil de préhension puissant. Il n'a pas été possible de constater la présence d'un œil dans les animaux conservés dans l'alcool. Station 26. — Assez commun. C'est la première fois qu'on signale un Laophonte dans l'intérieur des terres (distance de la côte la plus proche, 380 kilomètres). Toutes les autres espèces connues de ce genre habitent la mer. M. — Dagtylopus Jugurtha, n. sp. (PI. VI, fig. 26-41). La femelle adulte mesure O"",^! sans les soies caudales et l"^"^ environ avec ces soies. Le céphalothorax se termine en avant par un rostre assez étroit et aigu à l'extrémité qui dépasse le premier article des antennes de la première paire. Le corps est allongé, diminuant graduellement en largeur jusqu'à la furca. Le premier segment du corps atteint la longueur des trois suivants réunis. Les deuxième, troisième et quatrième segments sont à peu près égaux IV. — 34 030 R. BLANCHARD ET J. RICHARD en longueur; le cinquième esl notablement plus court. Les quatre premiers segments abdominaux sont à peu près égaux. Le dernier (fig. 26) esl un peu plus court. La furca, à peu près égale en longueur au segment précédent, est à peine plus longue que large. Elle porte à son extrémité deux soies plumeuses dont l'externe est un peu plus courte que la moitié de l'interne, qui est longue et très ténue dans sa partie terminale. Quelques épines se trouvent à la base de la plus grande soie. Une courte soie, à peu près de la lon- gueur de la furca, naît à l'extrémité interne de celle-ci. A l'extré- mité externe se trouve une assez forte épine à peu près aussi longue que la furca. De la face dorsale de la furca part encore, vers l'extré- mité, une soie deux fois plus longue que la furca. Les antennes de la première paire (fig. 27) dépassent la moitié de la longueur du premier segment céphalotboracique. Elles sont formées de huit articles. Les quatre premiers sont larges et assez longs. Les trois suivants, courts et grêles. Le dernier, allongé et presque aussi long que les trois précédents réunis. Le quatrième article porte à l'extrémité d'un prolongement conique une soie longue et le long appendice sensoriel cylindrique, dont l'extrémité dépasse celle de l'antenne. Les soies de cette dernière sont médiocres en nombre et en grandeur. Les antennes de la deuxième paire n'ont rien de particulier. La branche secondaire (fig. 28) est formée de deux articles allongés, cylindriques, à peu près égaux, dont le basilaire porte à son extré- mité externe une assez longue soie ciliée; le deuxième porte à l'extrémité une soie semblable, une très courte soie et une petite épine interne. Le mandibule a un palpe (fig. 29) assez développé et composé de trois pièces. Une pièce basilaire allongée portant à son extrémité libre trois ou quatre soies fines assez longues. Sur le côté externe de cette pièce s'insère une autre pièce divisée, vers son extrémité, en deux parties, dont la plus petite porte deux soies à son extré- mité, taudis que la plus large en i)orte quatre environ. Enfin, un autre petit prolongement conique est inséré sur le côté externe de la pièce basilaire du côté du point d'attache du palpe à la mandi- bule. Il porte aussi deux soies inégales. Le maxille (fig. 30), muni de cinq ou six dents longues et aiguës, porte aussi un palpe bien développé, assez semblable à celui qu'on observe chez Canthocamptus staphylinus. Les pattes-màchoires ne présentent rien de particulier. La fig.i31 représente celle de la deuxième paire. Les quatre paires de pattes natatoires sont biramées, chaque FAUNE DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 531 rame tri-articulée. La branche externe de la première paire (fig. 33) atteint à peine l'extrémité du premier article de la branche interne. Les trois articles de la branche externe sont courts, à peu près égaux. Les deux premiers portent une épine barbelée vers l'extré- mité externe. Le troisième a trois épines semblables et une soie à l'extrémité interne. Le premier article de la l)ranche interne est plus long que les deux suivants réunis, il porte vers son extrémité interne une soie assez longue. Le dernier article, un peu plus long que le précédent, porte à son extrémité une longue épine assez grêle, un peu courbée, et deux soies inégales. Dans les trois dernières paires de pattes natatoires, la branche externe (fig. 34) a des articles plus allongés que dans la première paire. Le deuxième article porte une soie au côté interne et le dernier porte vers l'extrémité externe deux épines inégales et apicalement deux soies longues. La branche interne des trois dernières pattes porte au deuxième article, du côté interne, une soie de longueur médiocre. Le premier article est lisse partout. Le dernier porte dans la deuxième patte (fig. 35) une épine à l'extré- mité externe à côté de deux longues soies apicales, et en outre une soie au dernier tiers du bord interne. Dans la troisième patte (fig. 36) le dernier article ne diffère de celui de la patte précédente qu'en ce qu'il n'y a qu'une soie apicale à côté de l'épine externe, et enfin dans la dernière patte (fig. 37), le dernier article diffère de celui de la patte de la troisième paire qu'en ce qu'il lui manque la soie du bord interne. Tous les articles des branches externes sont garnis extérieurement d'épines. Les pattes de la cinquième paire (fig. 38) sont formées d'une branche à deux articles. L'article basilaire interne a la forme d'un lobe trapézoïdal aplati qui porte à son extrémité inférieure deux soies fortes lâchement plumeuses à l'extrémité, et, du côté interne, deux aiguillons longs et barbelés. L'extrémité externe de l'article basilaire porte sur un petit prolongement conique une longue soie simple. Le deuxième article a la forme d'un lobe aplati, arrondi, presque aussi large que long et muni de six soies ou aiguillons. L'extrémité interne porte deux longs aiguillons barbelés, puis, en allant du côté externe, une longue soie suivie de deux autres à peu près égales, plus courtes que la précédente, et enfin une longue soie brièvement, mais assez densément plumeuse s'insère vers la base, du côté externe du deuxième article. La femelle porte deux ovisacs allongés à bord externe convexe, à bord interne à peu près droit et contenant chacun environ six 532 H. BLANCHARD ET .1. RICHAHD œul's assez gros. L'extrémité antérieure de cliaque ovisac est plus étroite que l'extrémité postérieure (fig. 32), Le mâle adulte mesure de 0m'^4o sans les soies et environ 0™ni70 avec les soies. Il dilïère peu de la femelle pour les appendices buccaux, les branches externes des pattes natatoires. Les antennes de la première paire sont formées, comme chez la femelle, de huit articles, qui ont respectivement à peu près la même forme et les mêmes dimensions que chez la femelle, sauf le dernier article, qui est beaucoup plus petit, n'étant guère plus long que le précédent. Le quatrième article, qui porte l'appendice sensoriel, est relative- ment peu renflé. Les pattes de la cinquième paire sont formées de deux articles (fig. 40), le basilaire est réduit à une très petite plaque triangulaire dont l'extrémité tronquée porte seulement deux grosses épines courtes barbelées. Le deuxième article, à peine aussi long que large, porte, en allant du côté interne au côté externe, une forte épine courte barbelée, une longue épine à cils courts, une soie aussi longue, grêle et plumeuse, une courte épine barbelée, assez grêle, et une autre un peu plus longue, insérée près de la base. Le spe^matopho^e (fig. 41) a la forme d'un des ovisacs, et son extrémité antérieure se termine par un petit prolongement recourbé. Il faut encore noter la conformation, chez le mâle, de la branche interne de la deuxième paire de pattes. Tandis que dans les autres paires la branche interne est triarticulée et semblable à celle de la femelle, la branche interne de la deuxième paire chez le mâle est biarticulée et porte à l'extrémité interne du dernier article un fort crochet flexueux (lig. 39), accompagné de deux soies courtes et fortes. Les deux articles de cette branche sont allongés comme dans les autres paires. On pourrait peut-être rapporter cette intéressante espèce au genre Diosaccus, à cause de la présence de deux ovisacs. Le palpe de la mandibule, en particulier, s'accorde bien avec celui que Claus a décrit dans le I). lenuicornis. Mais la séparation des genres Diosaccus et Dactylopm ne nous paraissant pas encore sufTisamment établie, nous rangerons notre espèce dans le dernier. Station 26. — Assez nombreux exemplaires. FAUNE DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 533 III. — Calanides. 12. — DiAPTOMUS salinus von Daday, 1885 (1). Cette espèce est particulièrement intéressante. C'est en effet la seule de ce genre qui vive exclusivement, jusqu'ici, dans des eaux salées, soit en Hongrie, soit en iVlleniagne, soit en Algérie. Dans cette dernière contrée ce Copépode est extrêmement répandu, puis- qu'on le rencontre depuis Oran jusqu'à Temacin au sud de Toug- gourt. Le D. RichartU Schmeil, qu'on trouve dans les eaux du Sal- zigersée, en Allemagne, paraît être une simple variété, de petite taille, du D. salinus dont les dimensions sont du reste assez varia- bles ; tandis que les individus pris dans les environs d'Oran attei- gnent ou dépassent un peu 2™°^ de longueur, ceux du Chria Tiyou- nin Kébir ou de Temacin ne mesurent guère plus de l'^20. Diaptomus salinus et Diaptomus Lilljeborgi (2) sont les deux seuls Calanides connus jusqu'ici en Algérie. Stations 2, 3, 26, 30, 32. Toujours en grand nombre, surtout dans le lac de la Sénia (Oran), dans le lac de Gharabas et à Temacin. Remarques. — En somme, la présence des Cyclopides dans les eaux salées de l'Algérie nous montre une fois de plus, et très nettement, la facilité avec laquelle ces Crustacés s'adaptent à des milieux de nature très différente, en même temps qu'elle nous donne des indications intéressantes au point de vue de leur distri- bution géographique. Les Harpactides nous présentent des espèces que nous ne sommes pas habitués à trouver loin des côtes, et dont plusieurs genres (Laophonte, Dactijlopus) étaient jusqu'à présent inconnus ailleurs que dans la mer. Nous ne croyons pas que ces formes ont été introduites dans l'intérieur des terres au moyen des migrations passives, mais que ce sont bien plutôt des survivants d'une ancienne faune marine, hypothèse qui s'accorde du reste parfaitement avec la constitution géologique de la région. L'Algérie n'a fourni jusqu'ici que onze espèces de Copépodes; ce nombre qui peut paraître bien faible au premier abord, est au contraire assez considérable, si on pense qu'il a été obtenu dans une simple excursion très rapide. Il permet de croire qu'une explo- ration suivie l'augmenterait beaucoup et enrichirait notre faune algérienne d'espèces fort intéressantes, à en juger par celles qui sont décrites dans les pages précédentes. (1) Voir DE GuERNE et Richard, Révision des Calanides d'eau douce. Mém. Soc. Zool. de France, II, 1889, p. 79 et 168. (2) Ibidem, II, 1889, p. 92. 53i R. BLANCHARD ET J. RICHARD EXinJCATION DE LA PLANCHE VI Kit'iirc I l.fiophonle Molidiiiiiied, n. sp (irossi^^somcnl (1). 140 2. — — abdomen vu (l« dos 'MX) ;{ — — anlenne antérieure 1,? 700 4 — — antenne postérieure(hi'anc. inlorne). 700 5 — — maxilie 700 (i — — mucron dorsal avec sa soie 700 7 — — 2' patte-màchoire ... 3i30 8 — — !'■' patte natatoire 280 9 - — 2' — 280 10 — — S' — (braniiie interne). 280 11 _ _ 4« _ id. 280 12 _ _ 5' patte c/' 350 13 — — antenne antérieure o^ 3o0 14 — — 5' patte o^ 700 15 — — appendice du 1^'' segment abdom.o' 700 16 Mesochra lybica, n. sp. abdomen et furca J 1 40 17 — — une soie externe de la furca 700 18 — — antenne antérieure J 700 19 — — anlenne postérieure (branc. interne) 280 20 — — palpe de la mandibule 700 21 — — l"-» patte natatoire 9 280 22 — — 2^ — 280 23 — 3^ — (branc. interne) 280 24 — _ 4"^ — id. 280 25 — — 5' patte 330 26 Dactylopus Jugurtha, n. sp. abdomen $ ïace ventrale 280 27 — — antenne antérieure Ç 400 28 — — postérieure (branc. interne) 400 29 — palpe de la mandibule 700 30 — — maxilie 400 31 _ — 2' patte-màchoire 400 32 — — un des ovisacs 3o0 32 — — 1" patte Q ' ,400 34 — — 2' patte Ijranche externe 400 35 — — 2'' patte brandie interne 400 36 - - 3' - - -iÛO 37 — - 4' - - 400 38 — _ 5' patte ^ -Ol> 39 _ _ 2' patte natatoirecf (brandie interne) 200 40 — — 'y patte cj' ^^^ 41 — — spermatophore 200 (1) Le rbifîre placé à la fin de cbaque ligne indi(iue le grossissement en diamèlif. Mém. Soc. Zool.deFrance. 1^1891. J.Richard adnat.del. Fauiip des lacs s PI. VI. Lith. C.KiTSt, l êipzig FAUNE DES LACS SALÉS d'aLGÉRIE 535 Figure 42 Canthocamptus Yahiai n. sp. furca et dernier segment abdominal face ventrale "00 43 — — antenne antérieure ^ • 330 44 — — antenne postérieure ;^' 700 45 _ — mandibule et palpe 700 46 — — maxille et palpe 700 47 _ — 2' patte mâchoire 700 48 — — 1" patte natatoire 460 49 - - t - 400 50 — 3' — (l)ranche interne) 460 51 _ — 5' patte 1^ 330 52 — — antenne antérieure çj^ 330 53 — — 3'' patte a' ''"*' 54 — — spermatopbore 70U 536 NOTE SUR DEUX INFUSOIRES NOUVEAUX DES ENVIRONS DE PARIS, par A. CERTES, Ancien Président de la Société. (Planche VII) Les grands froids exerceut-ils une influence sur la faune micros- copique? Tout au moins ne ralentissent-ils pas, d'une manière sensible, le développement des Infusoires? Bien que tous les obser- vateurs aient constaté la ricliesse de la faune microscopique du nord de l'Europe, la question m'a paru intéressante à étudier au cours de l'hiver rigoureux que nous venons de traverser. Le 31 janvier dernier, je recueillais des feuilles mortes, sous nne épaisse couche de glace, dans une petite mare de la forêt de Crécy, tout près du château de St-Avoye (Seine-et-Marne). Le soir même, je constatais la présence d'un Rotifèro assez rare, VAdineta vaga, et de nombreux Infusoires ciliés appartenant aux genres Urostyla, Oxytricha, Aspidisca, Frontonia, Spathidium, Conchoplitliirius. Par contre, les Infusoires flagellés et notamment les Flagellés à chloro- phylle faisaient presque complètement défaut ; le fait est à noter. Ce n'est qu'après quelques jours de repos, à la température du labora- toire, qu'il s'est produit un développement abondant de Polytoma nvella et d'autres Flagellés plus petits. La faune était plus riche à une seconde visite, le 15 février, bien que la couche de glace n'eût pas disparu. Elle s'était complétée par la présence d'Actinoplirys, de Peridiniuni labulaltun fort abon- dants et d'une petite espèce de Vurticella; mais, chose bizarre, je ne retrouvai, ni alors ni plus tard, le Conchophthirius dont j'ai à parler tout d'abord et qui me paraît être une espèce nouvelle. Ce Concho- phtliirius (flg. 1 et 2) a également disparu des cultures depuis que la température s'est radoucie et, malheureusement, il n'a jamais été assez abondant pour me permettre une étude complète et appro- fondie. Les Conchopkthmus décrits jusqu'à ce jour, C. anodontae, C. ciwtus, C. Steenstrupi sont tous des espèces parasites. Celui-ci est libre et paraît se plaire sur les Batrachospermum , petites Algues bien caractérisées comme genre, et que l'on ne trouve aux environs de Paris que dans certaines mares. Avant de placer cet organisme dans le genre Conchophthirius, j'ai eu soin de le comparer avec la TiUin. Forme B, grossie environ G6 fois. REVISION DES BILOCULINES DES GRANDS FONDS 349 entourée de cinq Joges à contour triangulaire, à carène accentuée: à leur suite viennent encore quatre loges triangulaires ; la loge VI est située au dessus de la loge I, la loge VII au dessus de la loge II et ainsi de suite comme dans une Quinquéloculine (1). La loge X devient quadrangulaire avec une carène à chaque angle externe et s'appuie sur les loges VII et VIII. Enfin la loge IX, très embrassante, se place dans le plan de symétrie de la Bilocnline et à partir de là toutes les autres se disposent dans les séries régulières de ce type. Fig. 4. — Bilocuiina depressa d'Orb. Forme B, grossie 90 fois (2). Une première modification de cet arrangement est représentée par la fig. 4, dans laquelle on constate que les deux dernières loges quinqueloculinaires sont quadrangulaires. La loge XI s'appuie encore, comme précédemment, sur les carènes externes des loges IX et X. Mais dans la section fig. 5, on remarque que cette même loge XI, au lieu de s'arrêter à la première carène, enveloppe complètement la loge IX. Ces modifications ou lune influence sur l'épaisseur de la Biloculine et sur la saillie plus prononcée de l'un ou de l'autre côté, mais c'est toujours la onzième loge qui est la première de la série biloculinaire. Fig. Bilocuiina depressa d"Orlj. Forme B, tfrossie 32 fois. (1) Voir : Note sur les Miliolidées trématophorées. Bull. Soc. géol., (3). XIII. (2) Les deux dernières loges de cet individu n'ont pas été dessinées. 350 C. SCHLUMBERGER Caractères externes des deux formes A et B. (P\. IX, fig. 48-49). Plasmostracum discoïdal dont la hauteur égale la largeur (1), tandis que l'épaisseur est égale ou légèrement supérieure à la moitié de la largeur. Le repli sur le pourtour de chaque loge for- mant un angle aigu détermine une carène très prononcée. L'ouver- ture placée sur le pourtour est longue et limitée par une dent plane implantée sur la loge précédente. Le têt est lisse. A l'opposé de l'ouverture on remarque souvent un renflement (pi. IX, fig. 48), produit par le recouvrement de la dent précédente. Les plus petits individus de forme B ont un diamètre de 1™°ï,oO avec cinq loges sériées; ils sont donc parfois plus petits que ceux de la forme A, qui arrivent à 2™", 5. On trouve des individus de forme B ayant 2^^^,^^ avec neuf loges sériées. Habitat. — Océan Atlantique, Golfe de Gascogne i>ar 1000-2000"", Côte du Maroc, Canaries, Méditerranée par oSo"". Commune. Ohseriation. — Brady a réuni à la B. depresm une autre Biloculine figurée sur sa pi. II, lig. 15. Elle lui ressemble beaucoup, en effet, par son contour extérieur et sa carène, mais l'ouverture est petite, circulaire, et porte une dent bifide; de plus, à l'opposé de l'ouver- ture, on i-emarque un sinus dans la carène analogue à celui de la B. murrhyna. J'ai rencontré aussi cette Biloculine dans les dragages du golfe de Gascogne, mais sans pouvoir découvrir la forme B. Je pense que c'est une autre espèce. La section de B. depressa figurée par Brady (pi. II, fig. 17), montre qu'il a été tout près de découvrir le dimorphisme, mais les petites loges centrales lui ont fait défaut. BiLOCULiNA SERRATA Brady. (Fig. (;-7. — PI. IX, fig. 50-ol). lUlAiriiliaa ih'pri'ssd d'Orb., var. seirata Brady, Chall. liep., p. 146, pl. II, fig. 3. l'orme A. — La forme A de cette espèce est régulière et la section médiane (Fig. 0) luMlilïc're de celle de la B. depressa que par la saillie au dessus du repli de la loge que produisent les dents qui garnis- sent la carène. Funiie B. — La microsphère est entourée de cinq loges de contour circulaire (Fig. 7). Les trois suivantes s'aplatissent et se terminent (1) Pans les Bilociilines, la longiirur se mesiu-p sur Taxe dos pôlps, la lariçour sur l'a.xe d'enroulement et réijaisseur pcrpendiculairemenl à ce dernier. RÉVISION DES BILOCULINES DES GRANDS FONDS o31 de chaque côté par une carène. La loge VI est bien plac^ée au-dessus de la loge I, mais la loge VII, plus embrassante, se rapproche déjà rossie 5fi fois. du plan de symétrie et s'appuie sur les loges V et VI. La loge VII a le contour des loges finales, est située dans le plan de symétrie et est la première de la série biloculinaire. Mais ici se présente une ano- malie qui n'est certainement qu'individuelle. Cette espèce étant Fig. 7. — Biloculina serrala Brady. Forme B, grossie 56 fois. (1) assez rare dans les dragages du Travailleur, je n'ai pu faire de section que dans un seul individu de grande taille. On voit que la loge IX est très aplatie, a un contour rectangulaire avec une carène à chaque angle et l'indication d'une carène au côté interne au milieu des petits côtés. Ce détail me porte à croire que la loge primitive a été l3risée par un accident et que l'animal l'a réparée telle que nous la voyons (2). Toutes les loges suivantes sont régulières. (1) Les deux dernières loges ont été omises sur le dessin. (2) On constate très fréquemment de pareilles restaurations quand ou fait des sections de Foraminiîères. 5p2 C. SCHLUMBERGER Caractères externes des formes A et B (PI. IX, Fig. 50-51). Leplasmostracum discoïdal, très semblable à celui de l'espèce pré- cédente, endifïère parles nombreuses dentelures triangulaires qui ornent le pourtour de la carène. Celles de l'avant-dernière loge res- tent visibles. De plus l'ouverture petite, ovalaire, est située au bord de la carène, à l'extrémité d'un renflement demi-cylindrique de la loge: elle est limitée par une dent plane légèrement sinueuse. Le têt est lisse. Habitat. — Golfe de Gascogne par 2000", Dragage du Travailleur. Observations. — Brady en a donné une bonne figure dans sou ouvrage, cependant l'individu dessiné est incomplet : il lui manque la dent de l'ouverture. Je l'ai reproduite dans une note précédente(l) mais je dois reconnaître que le dessin de la vue de face est peu satisfaisant. La présence des dentelures de la carène, la forme de l'ouverture et l'arrangement des loges centrales de la forme B, différencient nettement cette espèce de la B. depressa BiLOCULiNA MURRHY>^A Schwagcr Fig.8-1). — Pl.IX,lig.o2-54. Bilocnlifia depressa d'Orb. var. murrhynà Schwager, Brady, Chall. Hep., p. 140, pi. II, fig. 10, 11. Forme A . — Les loges sont disposées régulièrement dans leur plan de symétrie (fig. 8), seu- lement on remarque que la logel n'a pas encore de carène et que la loge II n'en a que d'un seul côté. Forme B. — Les onze pre- mières loges ont des contouis arrondis (fig. 0). Les cin(| premières eutou- v\ix.K -imoculina ,in,rrh!,,,a Sdns'iiiiiH-. r^nt irrégulièrement la mi- l'Orme A, i-rossie iJO fois. , , t i i -v t " crosphère et la loge X est déjà située dans le plan de symétrie. La carène ne se montre qu'à la loge XII et le repli des loges se creuse de plus en plus dans les loges suivantes. (1) Feuille des Jeunes Naturalistes, Xlir année, pi. III, fig. 3 et 3«. RÉVISION DES BILOGULINES DES GRANDS FONDS Oo3 Caractères externes des formes A et B (PI. IX, fig. 52-54). Plasmostraciim discoïdal avec une carène formant gouttière; la carène est interrompue à l'opposé de l'ouverture où elle forme Fifj;. 9. — Biloculina murrhyna Schwager. Forme B, grossie 56 fois (1). deux pointes reliées par un sinus. Dans les petits individus ces pointes sont plus saillantes et leur ouverture circulaire, garnie d'une petite dent bifide, est située sur le pourtour de la carène (pi. IX, fig. 54). Dans les grands individus (fig. 52-53) l'ouverture, de même forme, est à l'extrémité d'un prolongement tubulaire. La longueur est égale à la largeur, l'épaisseur un peu supérieure à la moitié de la largeur. Les plus grands individus ont environ 1™™,? de diamètre. Habitat. — Océan Atlanti(|ue, Canaries. Dragage du Talisman, par 3500'», Açores. Dragage Mo, par 4200'". Très abondante. Observations. — Malgré l'absence de sections médianes, il me paraît hors de doute que la B. murrhyna, décrite par Brady, et celle que je viens de décrire sont de la même espèce que celle que Schwager a découverte dans le Pliocène de l'île de Kar-Nikobar. Elle se distingue facilement de la B. depressa par la forme de l'ouver- ture et les deux saillies de la carène. Biloculina Sarsi Schlumberger. (Fig. 10-12. — PI. IX, fig. 55-59). Biloculina ringens Brady, Chall. Hep., IX, p. 139. Forme A. — Disposition régulière de toutes les loges dans le plan (1) Les deux dernièi-es loges n'orit pas été dessinées et la paroi de la loge XVI a été restaurée ; par suite d'un accident de croissance cette paroi vient, dans la prépa- ration, toucher celle de la loge XIV. 554 C. SCHLUMBERGER de symétrie, on remarque seulement (fig. 10) que le canal qui accom- pagne la mégasphère a une paroi exceptionnellement épaisse. liii- KJ. Biloculina Sarsi Schlumherwr. Forme A. ^l'ossie IW fois. Forme B. — L'ensemble de la forme B est représenté par la lig. 11, dessinée au même grossissement que la section de la forme A (fig. 10). Fig. 11. — Biloculina Sarsi Schhimlwvixi'v. Forme H. grossie 30 l'ois. La figure 12 reproduit, dans la même position, la paiiie centrale au grossissement de 100 diamètres. La microsphère est entourée de cinq loges. Les quatre premières ont un contour circulaire, les loges V et VI ont une carène d'un seul côté, les suivantes jusqu'à la loge XII, ont un contour trapézoïdal à face externe arrondie et portent deux carènes aiguës aux angles. Les loges XIII à XV ont une face externe anguleuse et la loge XVII est la première du cycle biloculinaire. On remarquera que les seize REVISION DES BILOCULINES DES GRANDS FONDS 000 premières loges suivent assez exactement la loi d'arrangement des Quinquéloculines dans cinq plans de symétrie (1), mais la loge XVI Fig. V2,.~Bil()CuU)ta .S(//>'t Scliluinl)ei'i;fi-. Konnc Bipartie ceiilralo), grossie 100 fois. empiète déjà sur la loge XV, de sorte qu'à ce moment il n'y aurait que quatre loges visibles extérieurement. Caractères externes des formes A et H (PI. IX, Iig. 55-59). Plasmostracum discoïdal à carène aiguë, très semblable à celui de B. depressa, mais relativement plus épais. Il arrive fréquemment dans les grands individus qu'un côté est beaucoup plus convexe que l'autre (Fig. 11) ; c'est une conséquence de la disposition des loges centrales. Lorsqu'on enlève successivement à un individu de grande taille les loges externes, on trouve à l'intérieur l'individu jeune représenté par la fig. 53-59, PI. IX. L'ouverture est alors petite et circulaire. Dans l'adulte, au contraire, elle est assez grande, bordée d'un léger bourrelet, et la présence d'une dent sinueuse lui donne la forme d'une accolade. Têt lisse. Habitat. — Mers du Nord, par 2000 brasses. Très abondante. Observations. — Cette espèce si remarquable a été découverte par le prof. G.O.Sars, de Christiania, en 1876, au cours des expéditions norwégiennes. 11 communiqua un échantillon de ses dragages à (1) Voir : Note t>ur les Miliolidëes trématophorées. Bull, de la Soc. géol., XIII. 5o6 SCHLUMBERGER Brady et je résume ici ce que cet auteur en a dit(l). Vaire froide des grands fonds (deO" à l^ô centigr.) occupe une portion considérable de l'espace compris entre la Norwège, l'Ile aux Ours, le Spitzberg d'un côté et de l'autre les Iles Fàrôer, l'Islande et le Groenland. La plus grande partie du fond de la mer, surtout les parties les plus basses (2000 brasses) est occupée par une boue fine, visqueuse, de couleur claire, désignée sous le nom de Marne à Biloculines (Bilocu- lina clay). Brady constate que dans l'échantillon qu'il a examiné, qui était déjà un peu délavé, les têts entiers ou brisés de Biloculines constituaient les 50 "/o de la masse. L'examen des fig. 10-12 démontre avec toute évidence qu'il est impossible d'identifier cette espèce avec la B. depressa et encore moins avec B. rimjens (2). Brady signale dans la « Marne à Biloculines » la B. rin(/ens et quelques B. depressa. Dans la série que m'a envoyée M. Sars, je n'ai trouvé qu'une seule espèce, la Biloeulina Sarsi. BiLOCULiNA LABiATA Sclilumberge)'. (Fig. 13-14. — PI. IX, fig. 60-62). Forme A. —Disposition biloculinaire des loges (Fig. 13). Le canal est très large et déprimé, les deux premières loges n'ont pas de carène et toutes ont des parois très minces. Forme B. (Fig. 14). — Les neuf premières loges sont disposées en cycle quinqueloculinaire au- tour de la microsphère, mais déjà la loge X s'appuie sur la loge IX. Avec la loge XI il n'y a plus qu'un cycle triloculinaire qui s'atténue encore avec la loge XII qui est rentrée dans le plan de symétrie. Ce n'est qu'à la quatorzième loge qu'il se prononce une carène et on remarque que le repli de la loge est beaucoup plus considérable que dans les espèces précédentes. Fig. 13. Biloeulina labiala S(lilum))ergei Forme A, grossie 133 lois (3). (i) Chall. Report, IX, p. 139. (2) Voir Note sur les B. buUoïdes et ringens. Bull, de la Soc. Géol., XV, p. 110. (3) Les deux dernières loges manquent sur le dessin. REVISION DES BILOCULTNES DES GRANDS FONDS 00/ Caractères externes des formes A etB{P\. IX, Hg. 60-62). Plamostracum ovalaire un peu rétréci du côté de l'ouverture. La carène est accentuée et le repli de la loge forme un large méplat. Fig. 14. Biloculina labiata Schluniberger. Forme B, grossie 13.3 foi;-. Ouverture en fente contre le bord limitée par une grande dent semi- lunaire. Tèt lisse et brillant. Les plus grands individus ont On^^ÔO de longueur et O^i'iiSO de largeur. Habitat. — Cette petite espèce est très abondante dans la Méditer- ranée par 555™ de profond. Drag. n° 1 du TracaiUeur, 1881. Biloculina Bradyi Schlumberger. Fig. 15-19. — PI.X, lig. 63-71. Bi lue ulina ring ens Lam. Brady, Chall. Rep., p. 142. PI. II, fig. 7. Forme .1 . — La section d'un petit individu fig. 15 montre la dis- position régulière biloculinaire des loges. La paroi de la mégas- phère est comme toujours très mince, le canal est petit et ova- laire. Dès la seconde loge le repli de la paroi détermine une carène arrondie. L'épaisseur des parois augmente rapidement et elles deviennent beaucoup plus mas- sives que dans les espèces précé- dentes. , , Fig. 15. — Biloculina Bradyi Schlumberger, Forme A, grossie 30 fois. 5o8 C. SCHLUMBERGKR Fornu' B. — De niôiiie (\w dans H. (h'itrcsiso, la disposition el la forme des petites lo^HS(|Lii ciitoiiieiil la iiiicrosplièiii varie daus nue Fi<;. ir>. — BiloculinaBradyi Schlumlierger. Forme B, grossie 3Ô fois. certaine mesure. La fig. 10 reproduit l'ensemble de la section que l'on rencontre le plus fréquemment. En examinant la partie cen- trale de ce dessin à un grossissement plus fort (fig. 17), on voit autour de la microsphère ovalaire six petites loges à contour circulaire. Les loges VII et VIII prennent une carène médiane, les deux suivantes deviennent rectangulaires avec deux carènes obtuses, ensuite elles ont toutes le contour arqué à deux carènes des loges finales. Le cycle quin- queloculinaire habituel des formes B se termine à la loge X, et la loge XII se trouve dans le plan de sy- métrie. On remarquera dans les fig.16 et 18,que vers la fin de la crois- sance, la surface interne des parois devient onduleuse. Dans la fig.16, on voit que si la loge XI avait légèrement empiété sur la loge X elle serait déjà située dans le plan de symétrie. Fig. 17. — Biloculina Bradyi Schlumberger. Forme B (partie centrale), grossie 96 fois. REVISION DES BILOCULINES DES GRANDS FONDS 559 Cette circonstance se produit quelquefois, et la section d'un autre individu lîg. 18 montre que le cycle biloculinaire peut commencer Fig. 18. — Biloculina Jiradyi Schlumberger. Forme B, grossie 47 fois. Fig. 19. — Biloculina Bradyi Schlumberger. Forme B (partie centrale), grossie 105 fois. avec la loge XI. Un grossis- sement à 105 diam. de la partie centrale (fig. 19) nous fait voir, ce qui arrive rare- ment, que la section a passé par le canal de la micro- sphère. Ici la loge V est déjà munie d'une carène, mais l'ensemble de l'arrangement est le même que dans la sec- tion précédente. Caractères externes des formes A et B (PI. X, fig. 63-71). Plasmostracum à contour circulaire, de forme générale bulleuse, presqu'aussi épais que long et large, bordé d'une carène arrondie. Lorsque le tét de ces Biloculines n'est plus très frais, les loges deviennent peu adhérentes, et avec un peu de précaution on réussit assez facilement à les enlever successivement. Par ce moyen on peut 560 C. SCHLUMBERGER étudier les difïérentes phases de la croissance et recounaitre que les ouvertures se modifient parfois considérablement. Ainsi un petit individu obtenu de cette façon (pi. X, fig. 67-68), a du côté de l'ouverture, un bord sinueux dont la dent suit le contour et son avant-dernière loge montre un pli interne très prononcé. Un autre individu de plus grande taille a une ouverture tout à fait anguleuse, mais ce sont là de simples accidents, car en usant ce môme individu, j'ai constaté que les ouvertures des loges internes ont la forme normale de l'espèce : c'est une fente étroite et longue limitée d'un côté par le rebord de la loge et de l'autre par une grande dent plane. (PI. X, lig. 63-05). Si l'on choisit un grand individu et qu'on lui enlève les loges externes, jusqu'à ce qu'on arrive à la première loge biloculinaire, on obtient la ])etlte Miliolidée représentée sous trois faces à la pi. X, tig. 69-71. C'est le stade à quatre loges externes que l'on retrouve sur les lig. 17 et 19. Ainsi que je l'ai déjà signalé plus haut, il ne ressemble en rien à une Miliolidée normale et jamais ou ne le trouve isolé dans les sables ou les marnes où l'ourmillent les Biloculines auxquelles il appartient. Le têt est lisse, mais on remarque fréquemment quelques rides transversales sur les dernières loges des grands individus. Ils attei- gnent les dimensions suivantes: Longueur environ S^ini, largeur 2m°i2, épaisseur 1"^'"7. Habitat. — Océan Atlantique. Golfe de Gascogne. Dragage du Tra- vailleur n°'\, 1880, par 1850^. Côte du Maroc. Abondante. Observations. — Si je me suis étendu un peu plus longuement sur cette espèce, c'est que c'est précisément celle que Brady et d'autres auteurs ont identifiée tantôt avec Bil. bulloides, tantôt avec Bil. ringens du calcaire grossier. C'est là une erreur facile à vérifier puisque, d'une part, ces deux dernières montrent dans leur forme A un polymorphisme initial (1), que d'autre part leurs formes B sont absolument différentes (2) de celle de B. Bradyi sans compter que les formes extérieures du plasmostracum, l'épaisseur des parois et les ouvertures sont dissemblables. J'ai dédié cette espèce à la mémoire de mon excellent ami Brady. (1) Voir Noie sur les Miliolidces Ireiiiatophorées. Bull. de. la Soc. géol., XIII. (2) Note sur les B. bulloides et ringens. Bull, de la Soc. géol., (3), XV. RÉVISION DES BILOCULINES DES GRANDS FONDS 361 BiLOCULiNA vESPERTiLio Schliimbeif^er. Fig. 20-22. — PI. X.fig. 74-70. Biloculina ringens Lam. Brady, Ctiall. Report, p. 142, pi. Il, fig. 8. Forme A. — La section lig. 20 serait presqu'ideiitique à celle de la B. Bradyi n'était que le canal est plus large et que la première loge a une paroi plus forte. Forme B. — La vue d'en- semble de la section d'un grand individu est donnée par la fig. 21 au grossis- sement de 30 diam. le même que celui de la forme A. 11 n'est pas suffisant pour faire ressortir la disposi- tion des loges centrales. On le distinguera mieux f''- -^•-^^^^«'^'*'"'« ^'^"^^^^'■'''^^ ^"^*""'^''*"^''^ , , ,. r,^ . ,^,1 Forme A, grossie 50 fois. dans la lig. 22 qui a été des- Fig. 21. — Biloculina vespertilio Schlumberger. Forme B, grossie où fois. i\, — 30 362 C. SCHLUMBERGER siaée au grossissement de 320 diam., que la photographie a réduit de moitié. Les dragages du Golfe de Gascogne contenaient peu de grands individus de cette curieuse espèce et je n'ai pu eu sacrifier que deux - BiloniHiut cespprlilio Schluinbergcr. Forme B (partie ceiUrale). grossie 1(30 fois. dout les sections sont identiques, La niicrosphère ovalaire est bien entourée par les cinq premières loges, mais les suivantes se dispo- sent tout différemment que dans les autres espèces précédentes. Les loges VI, VII et VIII se placent symétriquement à côté des loges IV, V et VI, c'est-à-dire dans l'ordre que l'on remarque dans le genre SigmoïUna (1), Cet arrangement se continue par les loges suivantes, seulement les loges IX et X opèrent un mouvement de rotation de 45° et se trouvent dans le plan de la section, elles sont coupées dans le sens de la longueur et, dans la préparation, s-e trouvent séparées des deux loges qui les suivent par des lambeaux de paroi que j'ai indiqués par un pointillé. L'arrangement sigmoïdal reprend avec les loges XI et XII et se continue jusqu'à la loge XVII (I) A'ofp sur le genre Planispirina. Bull, de la Soc. Zool., Xll, 1887. RÉVISION DES BILOCULIiNES DES GRANDS FONDS o()3 qui devient beaucoup plus grande et plus embrassante. La loge XVIII est daus le plan de symétrie et commence le cycle bilocu- linaire. Les deux individus sectionnés présentent ce singulier renver- sement des deux loges symétriques IX et X, c'est donc probable- ment un caractère général de cette espèce. De même que dans la précédente, les parois internes des dernières loges ont une surface ondulée (fig. 21). Caractèrea o.rlernes des Formes A et B (PI. X, lig. 74-7G). Plasmostracum très semblable à celui de l'espèce précédente, mais plus sphéroïdal, carène arrondie. Ouverture en accolade bordée par un léger bourrelet et limitée par une dent ayant une pointe médiane et deux lobes latéraux (fig. 76). Têt lisse avec quelques rides transversales sur les dernières loges. Dimensions maxima environ l'""'? dans chaque sens. Habitat. —Golfe de Gascogne. Drag. n» 1 du rmmUlcur 1880, par ISSO'" avec la précédente. Assez rare. Observation. — Brady a réuni cette espèce à la précédente, elle s'en distingue facilement par son ensemble plus sphéroïdal et sur- tout par la forme de l'ouverture. BiLOGULiNA FiscHERi Schlumberger. Fig. 23-25. — PI. XI, fig. 77-78. Forme A. — Les deux sections médianes de la forme A (lig. 23) de cette espèce, dessinées au même grossissement, montrent les dimen- Fig. 23. Biloculina Fischeri Schlumberger, Forme A, grossie 30 fois. 564 C. SCHLUMBERGER sions extrêmes de la mégasphère. L'arrangement des loges est régulier, leur repli ne détermine pas de carène. Forme B. — La microsphère est excessivement petite, elle n'atteint Fig. 24 Biloculina Fischeri Schlumherger. Forme B, grossie 30 fois. que 20a environ. La figure 2o donne l'arrangemeut^des loges cen- trales que l'on ne peut reconnaître sur la figure d'ensemble. La disposition des cinq premières loges n'est plus quinquélo- culinaire. La loge III enveloppe complètement la loge 1 opposée au canal, et avec la loge V il n'y a que quatre loges externes. Avec la loge VII elles se réduisent à trois; les loges VIII et IX détermi- nent encore deux cycles Iriloculinaires et la se- conde est arrivée dans le plan de symétrie. Si l'on compare la plus grande des deux sections de la lig. 23 à la section de forme B (fig. 24), repro- duites toutes deux au Fig. 2a. Biloculina Fischeri Schiumberger. Forme B (parUe centrale), grossie 210 fois. RÉVISION DES BILOCULINES DES GRANDS FONDS o65 même grossissement, on remarque que l'ensemble des douze pre- mières loges de cette dernière a exactement la même largeur que la mégasphère de la première. Si donc le dimorphisme est le résultat de la résorption de la mégasphère et d'une reconstruction ultérieure des loges centrales, la transformation se ferait aisément dans cette espèce, mais alors la loge XIV de la forme B (fig. 24) représenterait la loge I de la forme A (fig. 23). Or, on constate que ces loges diffè- rent considérablement entre elles par leurs contours et par l'épais- seur de leurs parois et d'ailleurs les loges suivantes de la forme B et leurs correspondantes de la forme A sont encore plus dissem- blables. C'est là un argument à rencontre de l'hypothèse de la résorption. Caractères eTternes des Formes A et B (PI. XI, fîg. 77-78). Par sou aspect extérieur cette espèce est très voisine de B. Bradyi, Le plasmostracum a aussi un contour circulaire mais dont le bord est régulièrement arrondi, sans carène. Il est plus déprimé dans le sens de l'épaisseur. Le contour se rétrécit un peu vers l'ouverture qui est ovalaire avec une dent plane. Habitat. — Golfe de Gascogne. Drag. n» 1 du rmi-«77/t'wr, 1880, par 1850™. Moins abondante que B. Bradyi. BiLOCULiNA COMATA Brady. Fig. 26-28. — PI. X, fig. 72-73. Biloculina comata Brady. Chall. Report, p. 144, pi. III, fig. 9. Forme A. — Disposition régulière des loges (fig. 26). La paroi de la mégasphère est très mince, une pelli- cule. La première loge a déjà une paroi épaisse mais une surface externe lisse, les suivantes ont un tèt massif et, à l'ex- ception du repli de la loge, ont leur paroi extérieure couverte de très nombreuses côtes très fines. Forme B. — Les figures 27 et 28 appar- tenant à la même section proviennent f^'^- -•^- - ^i^oculina comata ,, ,!• ■ 1 1 j . 11 /-w Brady. Forme A, grossie 3.1 fois. d un individu de grande taille. On remar- que dans la partie centrale, grossie (fig. 28), la mégasphère entourée de plusieurs cycles quinquéloculinaires très réguliers qui se conti- 366 C. SCHLUMBERGER nuenl jusqu'à la loge XVIII. Elles ont un contour triangulaire à li^ lilloculina coinatu Biaily. Forme B, grossie liO (ois. sommet arrondi, les sept pre- mières sont lisses à l'extérieur, les suivantes finement costulées sur l'angle externe. Avec la loge XIX, qui est quadrangu- laire,le cycle se réduit à quatre, et avec la loge XX à trois loges externes. Cette dernière et toutes celles qui la suivent (fig. 27) sont dans lo plan de symétrie biloctiliiKiirr. Fig. iS. — ISilociiliiia coitiata Hiad},-. Forme B(parlio centrale), grossie 80 fois. f'drarirrcs externes des formes A et B. Plasmostracuin spliéroïdal, tonte la surface des loges, à l'excep- tion de leur repli, est couverte de nombreuses côtes très fines (pii disparaissent pour peu que le têt ait subi un peu d'usure. L'ouver- ture est petite, ovalaire, entourée d'un fort bourrelet lisse et munie d'une dent ovale fixée par un pédoncule rétréci. Drady en a donné de très bonnes ligures (lue. cil.j. RÉVISION DES BILOCULINES DES GRANDS FONDS 567 Cette espèce se distingue très facilement par ses côtes et la forme de l'ouverture. Habitat. — Océan Atlantique, Golfe de Gascogne. Dragage du Tramilleur, 4880, par 1800 à 2000™. Assez rare. — Skagerak (1). BiLOCULiNA Milne-Edwardsi Schlumbcrger. Fig. 29, 30. — PI. XI, fig. 79-80. Avant de décrire cette espèce, je dois un mot d'explication. A l'origine de mes recherches, avant d'avoir découvert le dimor- phisme des iMiliolidées, j'avais réuni, sur la foi de Brady, un grand nombre de Biloculines qui me paraissaient toutes se rapporter à celle qu'il a décrite comme B. ringens (loc. cit.). La plus grande partie des sections que j'ai faites dans cette provision m'ont donné des formes A. En attaquant les grands individus, beaucoup plus rares, j'ai trouvé les formes B figurées dans cette note, mais deux d'entre eux m'ont procuré la remarquable préparation dont je vais parler. J'avais eu la précaution, avant d'en faire la section, de dessi- ner à la chambre claire chacun des grands individus, ce qui me permet de donner la figure de la B. Milne-Edwardsi. Malheureuse- ment je n'ai plus pu en retrouver et je n'oserais leur attribuer avec certitude une des nombreuses formes A que je possède. Il est fort probable qu'elle est du type régulier et très semblable à la forme A de B. Fischeri. Quoiqu'il en soit, je cite cette espèce à titre de rensei- gnement et parce que la disposition de sa forme B est très intéres- sante. Forme A . — Inconnue. Forme B. — La figure 29 montre que le nombre des loges s'élève à vingt-six et que les dernières ont un contour ova4aire et une paroi épaisse. La partie centrale de cette section est reproduite à un plus fort grossissement dans la fig. 30. Elle se rapproche beaucoup de la section analogue de B. comata, elle a la même disposition régu- lière quinquéloculinaire avec des loges à parois épaisses, mais leur contour triangulaire est plus accentué, le sommet de l'angle est plus aigu, leurs surfaces externes sont lisses et le cycle quinqué- loculinaire se poursuit jusqu'à la loge XX. Avec la loge XXI s'éta- blit le type biloculinaire. La seconde préparation de cette espèce (1) Envoyée par M. Goës, sous le nom de B. bulloides. 568 C, SCHLUMBERGER n'a pas passé rigoureusement par la microsphère, cependant elle est Fifç. 29. Biloculina Milne Eduardsi Schlumberger. Forme B, grossie 33 lois. Fig. 30. Biloculina Milne-Edwardsi Schlumberger. Forme B (partie centrale), grossie 113 fois. assez nette pour montrer que la disposition des loges centrales est exactement la même. Caractère!^ externes (PI. XI, fig. 79-80). Plasmostracum à contour circulaire, à loges hémisphériques, difficile à distinguer de la B. Bradiji. Cependant le repli de la loge n'accuse pas de carène, l'ouverture est relativement plus petite. RÉVISION DES BILOCULINES DES GRANDS FONDS o69 Têt lisse. C'est la Biloculine qui, dans le complet développement de sa forme B, est constituée par le plus grand nombre de loges. BiLOCULiNA pisuM Schlumberger. Fig. 31. —PI. XI, fig. 81-83. Forme .4. — La mégasphère (fig. 31) est accompagnée d'un canal ovalaire relativement grand. La pre- mière loge, à paroi très mince, est un peu en dehors du plan de symétrie, mais la loge II s'appuie sur elle des deux côtés. L'épaisseur des parois augmente rapidement et devient très forte. Leur contour est circu- laire et leur repli rejoint, par une courbe concave, la loge précé- dente. Forme B. - Inconnue. pj„ _ ^^ jm^^^unna pisum Schlumberger. Forme A, grossie oO fois. Caractères externes. PL XI, fig. 81-83. Plasmostracum très sphéroïdal; têt lisse; ouverture en arc située dans un grand méplat du bord et garnie d'une dent semilunaire. Habitat. — Méditerranée. Dragage de M. de Lacaze-Duthiers en face de Tabaica. Observations. — Quoique n'ayant pas trouvé la forme B, je n'hésite pas à en faire une espèce. La section de la forme A, analogue à celle de B. comata, mais à extérieur lisse, la disposition de l'ouverture et la forme générale du plasmostracum permettent de la différen- cier des autres espèces. BiLocuLiNA ANOMALA Schlumbergcr. Fig. 32-34. — PI. XI, fig. 84-86; pi. XII, fig. 101. Forme A. — La Bilocuiina anomala est, jusqu'à présent, la seule Fig. 32. — Bilocuiina anumala Sclilumberger. Forme A, gi-ossie 66foiî. o70 C. SCHLUMBERGER espèce vivante dans laquelle j'ai reconnu un polymorphisme initial (1) de la forme A. La figure 32 reproduit deux des sections de petits individus un peu difiérentes par la position relative des loges centrales. On se rend facilement compte de ces différences sur les figures et il suffira de décrire Tune d'elles, celle de droite, où le canal est en évidence, f^a loge I est à l'opposé du canal et la loge II s'appuie sur lui et sur la mégasphère. La loge III s'appuie aussi sur cette dernière et sur la loge I. La loge IV va de la loge I à la loge II; la loge V complète un cycle de cinq, mais dont quatre seulement sont visibles extérieurement. La loge VI, très embras- sante, est la première du type biloculinaire. Dans la figure de gauche il ne commence qu'avec la loge VII. On sait que la forme A de B. huUoides de l'Eocène (2) est aussi affectée de polymorphisme initial et on pourrait être tenté d'iden- tifier ces deux espèces, mais la comparaison de leurs sections A et surtout des sections B en démontre de toute évidence l'impossi- bilité. Forme B. — Dans la section de la forme B (fig. 33 et 34), on retrouve des cycles quinquéloculinaires réguliers avec cinq plans Fi-j. M, — Grossi»^' liU fois. Fif;. 33. — Grossie 66 fois. Fis. 33 et 34. — BllocuUna (inomala Sclilumber''er. Forme B. de symétrie qui persistent jusqu'à la loge XI. On voit (fig. 34) que les trois premières et la cinquième ont un contour triangulaire, les autres sont quadrangulaires avec des carènes très proéminentes aux angles. Ces carènes disparaissent avec la loge XI, et la loge XII, (1) Note sur les Miliolidées Irématophorées (loc. cit.).. (2) /Voie sur les B. bulioï(Uf> et rlngens (loc. cit.). RÉVISION DES BILOCULINES DES GRANDS FONDS 571 déjà placée dans le plan de symétrie, est la première de la série biloculinaire. La dernière a une surface interne ondulée. Caractères externesdesformes AetB{V\.Xl,ûg.8i-SQ] pi. XII, fig.lOl). Plasmostracum à contour pyriforme, rétréci vers l'ouverture, arrondi sur le pourtour. Tèt lisse. Ouverture en arc : la paroi de la loge qui limite l'ouverture s'élève au milieu en pointe obtuse; la dent est plane, droite, avec deux lobes arrondis aux extrémités. Longueur maxima environ 0™'",8. Habitat. — Méditerranée. Dragage n» 1 du Talisman 553"». Observations. — Cette espèce est difficile à reconnaître par ses caractères externes, on peut facilement la confondre avec de jeunes individus de la B. Fischeri. Cependant l'angle obtus que fait la paroi de la loge au milieu de l'ouverture m'a toujours servi de critérium, malheureusement il disparait facilement par l'usure. BiLOCULINA ELONGATA d'Orb. Fig. 35-36. — PI. XI et XII, fig. 87-89. BHocuUna elongata d'Orb. Brady, Chali. Report, p. 144, pi. II, fig. 9. Forme A. — Disposition biloculinaire régulière des loges, seule- ment ou remarque que la loge I en- veloppe complètement la mégas- phère. Les loges sont ovalaires, déprimées dans le sens de l'épais- seur et se replient perpendiculai- rement sur le contour de la loge précédente. Forme B. — Les premières loges Fig. a^.— hilocullna elongata d'Orb. se disposent très irrégulièrement ''«•''"*' -^' S'ossie 50 lois. autour de la microsphère. Dès la loge V, le cycle est triloculinairc Kig. 36. — BilocuUiia elongata dOrb. Forme B, section complète, grossie 33 fois, partie centrale, grossie 140 fois. 572 C. SCHLUMBERGER (flg. 36), à gauche, et il se poursuit jusqu'à la loge VIII qui est la première biloculinaire. Il n'y a pas plus de douze loges dans les plus grands individus. Caractères externes des formes A et B (PI. XI et XII, fig. 87-89). Plasmostracum ovalaire, pyriforme, rétréci vers l'ouverture, élargi à l'opposé; déprimé sur l'épaisseur. Têt lisse. Ouverture ovalaire avec une petite dent plane. Atteint les dimensions maxima de longueur 0°ïm,6 de largeur O"^"», 4 et d'épaisseur 0™™, 30. Habitat. — Méditerranée. Dragage du Talisman, par 553™. BiLocuLiNA LUCERNULA Schwagcr. Fig. 37 à 41. —PI. XII, fig. 90-96. Biloculina bulloïdes d'Orb. Brady, Chall. Eep.,i~i. 142, pl.II,fig. 5 et 6 Forme i. — La figure 37 reproduit deux sections médianes trans- Fig. 37. — Biloculina fitccrn Mi« Schwager. Forme A, grossie 30 fois. versales de forme A, celle de gauche donne l'arrangement normal le plus commun, celle de droite indique un accident de développe- ment que l'on rencontre quelquefois soit au commencement, soit à la fin de la croissance. La fig. 38 est une section longitudinale de la môme forme. Les loges se succèdent régulièrement de part et d'autre de la méga- sphère; elles sont circulaires dans chaque sens et après leur repli les parois s'élar- gissent et se raccordent intérieurement et Fig. 38. -Biiocuiùia/itcer- extérieurement par un prolongement à la nuia Schwager. Forme A, surface des loges précédentes. On remarque grossie 30 fois. auggi (fig. 38) que la dent de l'ouverture RÉVISION DES BILOCULINES DES GRANDS FONDS 573 est composée de deux lames superposées. Mais un caractère spécial à cette espèce n'a pas été mis en^ évidence dans ces trois derniers dessins. Toute la surface extérieure des loges est recouverte d'une couche mince de sable fin aggloméré par l'animal; elle a pour épaisseur 1/3 environ de celle de la paroi et c'est sur cette couche de sable que viennent s'appuyer les nouvelles loges. Dans une section mince (fig. 39) vue par transparence, les parois parais- sent comme toujours en brun-clair et Fio,39.-7ii/ont/i/i«/Hoenmia semblent isolées les unes des autres par Schwager.Fiagmentdeiasec- , ,. 111 i •. 1 , lion :^7. l'rossi (50 fois. la ligne blanche produite par la couche sableuse. La lig. 39 reproduit à un grossissement un peu supérieur un fragment de la lig. 37 à gauche. Forme B. — La section d'ensemble de la forme B est donnée par Fig. 40. — Biloculina lucernula Schwager. Forme B, grossie oO fois. la fig. 40, le détail de la partie centrale par la fig. 41. Cinq loges à contours plus ou moins ovalaires enveloppent la microsphère, puis la loge VI se place sur la loge I, la loge VII sur la loge II et ainsi'de suite jusqu'à la loge XIII. Les cycles quinquéloculinaires cessent alors par l'empiétement de la loge XIV et la loge XVII amène un cycle triloculinaire qui persiste jusqu'à la fin. Dans 374 C. SCHr.UMBERGER cette section aussi (fig. 40), les parois des loges s'étalent à la ren- FigA\— îiil'x'tilii'd liici'i'iiiihi Scli\v.'ijTei-.Foriii»'U(parlic'OPiilrale), Lfi'ossic 20() fois. contre des précédentes et on retrouve, comme dans la forme A, la couche externe de sable. Caractères externes des formes A et B (PI. XII, fig. 90-91). On a sans doute remarqué dans ce qui précède que la Hiloculina lucernula a une disposition biloculinaire régulière dans sa forme A, tandis que la forme B reste triloculinaire. C'est qu'en etiet cette espèce présente une anomalie qu'il y a lieu de discuter. Elle est très commune dans les dragages du Golfe de Gascogne, de sorte que j'avais un matériel très suffisant pour un grand nombre de sections. J'ai cherché en vain dans les plus grands individus biloculinaires la forme li. (Il n'y a pas lieu de tenir compte de quelques rares individus grands et petits, montrant trois loges externes (fig. 37 à droite) ce sont des accidents tératologiquesj. xMais en faisant des sections dans de grands individus Iriloculinaires, moins abondants que les biloculinaires, et qui, par leur profil (pi. XII, fig. 95), me paraissaient appartenir à la même espèce, j'ai constaté que tous étaient de forme B par leur disposition centrale (fig. 40). De plus je retrouvais dans toutes ces sections sans exception, cette petite couche de sable enveloppant les loges : c'est un caractère spécial que ne présente aucune des Biloculines ou Triloculines qui habi- tent les mêmes fonds. Il est possible que les dragages ne nous aient pas rapporté les plus grauds individus de forme B, devenus bilocu- linaires dans leur complet développement, mais il me semble dilïi- cile de ne pas conclure des faits que je viens d'exposer que, par une exception singulière, la Hiloculina lucernula a deux formes A et B qui difïèrent extérieurement. RÉVISION DES BILOCULLNES DES GRANDS FONDS 573 L'ouverture est petite, ronde, située à l'extrémité d'un prolonge- ment tubulaire. La petite dent a la forme d'un Champignon. L'espèce est très facile à reconnaître. La présence de la couche de sable donne au tèt une apparence rugueuse, et lorsqu'elle n'a pas été enlevée par l'usure, une teinte jaunâtre; enfin le prolongement tubulaire de l'ouverture est caractéristique aussi. Habitat . — Golfe de Gascogne. Côte du Maroc. Dragages du Tra- vailleur et du Talisman par 1000 à 3000™. Très commune. Observation. — Dans la description que Brady donne de sa Bilo- culina builoides (lac. cit.), il dit bien que le tèt est rugueux, mais n'en donne pas la raison, quoiqu'il en ait fait dessiner une section. 11 s'agit certainement de la B. luccrnula que Schwager a découverte dans le Pliocène de l'Ile de Kar-Nikobar. Les dessins de cet auteur concordent bien et il a d'ailleurs constaté aussi la présence de la (orme triloculinaire (1). BiLOcuLiNA GLOBULL's Bomemann. Fig. 42-44. — PI. XII, fig. 97-100. Biloculina globutus Born., Zeitschr. d. deutsch. geol. Gesellsch., VIII. Forme A. — Dans cette espèce, les loges de la forme A, Fig. 42, sont moins régulièrement placées dans le plan de symétrie que dans les précédentes. La mégasphère est très grande et accom- pagnée d'un large canal. Forme B. — Les deux figures 43 et 44 reproduisent l'ensemble et la partie cen- trale (grossie à 210 diam.) de la forme B. pig. 42. — Biloculina Cette section (fig. 44) présente une dis- ^, globuius Bornem. ^ ° '^ forme A, grossie 20 fois. position des loges très remarquable. On voit que la partie centrale est occupée par une sorte de plateau com- posé de loges disposées en spirale autour de la microsphère. J'ai fait des essais infructueux pour avoir une section passant par ce plateau et il est impossible de savoir de combien de loges il se compose; c'est donc tout à fait arbitrairement que j'ai marqué du chiffre II, la dernière et la plus grande. Les loges suivantes III, IV et V ont opéré une rotation et sont situées perpendiculairement au plateau, la section les a coupées en long. En se dirigeant d'après les sutures (I) Expédition de la Novarra. Vienne, 1866. b76 C. SCHLUMBERGER on remanjue que les loges VI et VII ont été recoupées deux fois, ce qui H produit les petites loges ou sections de loges marquées VI ^ et Fig. 43. — BilDCulina globulua Bornemann. Forme B, grossie oO fois. Fig. 44. — bilocidina globulus Bornem. Forme Bipartie centrale), grossie ^lUfoi». r.KVisinx nrs niLOC[iLi.\ES dks r.iiAxns fonds. 'Ml Vil K La loge Vlil a presque disparu du plan de la section et ce n'est qu'avec la loge IX que l'on revient à une disposition normale biloculinaire;elle se continue jusqu'à la dernière loge XVI (fig. 43). Caractères externes des formes A et B (PI. XII, fig. 97-100). Plasmostracum globuleux, irrégulier; loges très embrassantes à sutures sinueuses. Ouverture circulaire garnie d'une dent plane semi-lunaire. Têt lisse et brillant. Habitat. — Océan atlantique. Açores. Drag. du Talisman n° 134, par 4.060'°. Peu abondante. Observation. — Brady réunit à tort cette espèce à la B. sphaera de d'Orb. Planispirina sphaera d'Orbigny. Fig. 45 et 4G. . Biloculina sphaera d'Orb. Brady, Chall. Rep., p. 141, pi. Il, fig. 4. Biloculina sphaei'oïdes Schlumberger, Feuille des Jeunes Natur., XIII, PI. II, Fig. 3. La Miliolidée que d'Orbigny a nommée, d'après sa définition des Biloculines, Bil. sphaera, doitôtre placée dans le genre Planispirina. En effet, si on fait une section longitudinale dans un individu de Fig. 45. — Planispirina sphaera d'Orl). Forme A, grossie 56 fois. cette espèce (fig. 46), on remarque que les loges sont bien situées dans un même plan, mais qu'elles sont disposées en spirale autour de la raégasphère, et qu'on en rencontre trois dans un même tour de spire. IV. - '.il 'MH C. SCHLUiMBEHGER La section transversale lig. 47 montre aussi que les loges ne sont pas disposées en séries paire et impaire. Fig.46. — Planispirina sp/iaerad'Orb., Forme A, section transversale, grossie. ')6 fois. Je n'ai pu trouver la forme B de cette espèce. Habitat- ~ Golfe de Gascogne par 1000 à 2000"°. Méditerranée. Dragage de M. de Lacaze-Duthiers, en face Tabarca. En terminant cette révision des Biloculines, je suis loin d'avoir épuisé la série des espèces des grands fonds. Au cours de mes recher- ches j'en ai rencontré plusieurs que, faute de matériel suffisant, je n'ai pu déterminer avec assez de certitude, et bien des espèces figu- rées par Brady ne se sont pas trouvées dans les dragages des expé- ditions françaises. Mais ce qui précède suffira, je l'espère, pour faire abandonner la légende des Biloculina bulldides et ringens encore vivantes et pour montrer tout le parti que l'on peut tirer du Dimor- phisme pour la détermination spécifique des Miliolidées. Meiu.Soc.ZooI ;TcÎMnr;pîV.I391. K.K 51 S 3 ■% "*i. -'SN 55 m. SchJumlierger del Tmp.Becqael i'r.Paii Formant litK Méiii..Soc.Zool.cLe France iV.1891 63 6* T-IX 66 .-«I -.- ''^f^Sii^.m^^W^--^ se 68 X' 'if^ 72 73 7* 7 5 '^^ ^'-'^^i ■-■c'fii'aTnb ero'e.i-' dsl imp.^eç^atL fi ^^-/ Mem.Soc.i^ool.de Frajice IV, 1891 77 PI XI 79 81 83 8^ 86 \ 87 88 î^c'FJi'mberg-er del . Imp.Becgfiiet fr Paris Porinraillith. Wm SocZooldeTiMucG IV 1B91 .90 91 PIXII s 2 '■^^:. 96 ^1 -~=»M, «Va„ a8 99 jol 100 ni- '^ ScMumberf/F.i- del ImpHecc^aei fr Pans Formaiil litli RÉVISION DES BILOCULINES DES GRANDS FONDS ,')79 EXPLICATION DES PLANCHES. Planche IX. Fig, 48, 49. Biloculina depressa d'Orb., vue de face et du côté de Fouverlure. grossissement 17/1. Fig. 50, 51. Biloculina serrata Brady, vue de face et du eût é de l'ouverture, grossissement 20/1. Fig. '.')2, ',')'.). Bilocnlina imirrhyna Schwager, adulte vue de face el du côté de rouverture, grossissement 25''I. Fig. 54. /ii7orî////m/?i»)T/i!/?)« Schwager, jeune individu vu de face,gross'25/l. Fig, 55à57. Biloculina Sarsi Schlumberger, individu adulte vu de profil, de face et du côté de Touverture, grossissement 17/1. Fig. 58, 5'.l. Biloculina Sarsi Schlumberger, jeune individu vu de face et du côté de l'ouverture, grossissement 17/1. Fig. 60àC2. Biloculina labiala Schlumberger, vue de face, de profil el du côlé de l'ouvertui-e, grossissement 60/1 . Planche X. Fig. 63à65. Biloculina Bradyi Schlumberger, vue de face, du côté de l'ouverture ■ et de profil, grossissement 17/1. Fig. &>. Bilocnlina Bradyi Schlumberger, individu à dent angulaire, vu du côté de l'ouverture, grossissement 17/1. Fig. 67, 68. Biloculina Bradyi Schlumberger, individu à dent onduleuse prove- nant d'un individu normal après ablation de plusieurs loges, vu par l'ouverture et du côté opposé, grossissement 17/1. Fig. 69à71. Biloculina Bradyi Schlumberger, individu extrait d'un adulte de forme B., par ablation des loges biloculinaires. Vu du côté de l'ouverture, de face et de profil, grossissement 17/1. Fig. 72, 73. Biloculina coniain Brady, vue de face et du côlé de l'ouverture, grossissement 20/1. Fig. 74à76. Biloculina vesperiilio Schlumberger, vue de face, de profil et par l'ouverture, grossissement 17/1. Planche XI. Fig. 77, 78. Biloculina Fischeri Schlumberger, vue de profil et du côté de l'ouver- ture, grossissement 35/1. Fig. 79, 80. Biloculina Milne-Edivardsi Schlumberger, vue de face et de profil, grossissement 20/1. Fig. 81à83. Biloculina pisum Schlumberger, vue de profil, du côté de l'ouverture et de face, grossissement 40/1. Fig. 84à86. Biloculina anomala Schlumberger, vue de profil, du côté de l'ouver- ture et de face, grossissement 40/1. Fig. 87, 88. Biloculina elongata d'Orb., vue de face et de profil, gross' 60/1. Planche XII. Fig. 89. Biloculina elongata d'Orb., vue du côté de l'ouverture, gross' 60/1. Fig. 90à92 Biloculina lucernula Schwager, de forme A, vue de face, de profilet du côté de l'ouverture, grossissement 17/1. Fig. 93à96. Biloculina lucernula Schwager, de forme B, vue sur quatre faces, grossissement 17/1. Fig.97àl00. Biloculina g lobulus Bornemânn, vue sur quatre faces, gross' 17/1. Fig. 101. Biloculina anomala Schlumberger, vue de face (même individu que Fig. 84 à 86), grossissement 17/1. ySO VOYAGE DE M. CH. ALLUAUD AUX ILES CANARIES (.Novembre 1889 — Juin 1890) NOTES SUR LES FAUNES INSULAIRES, SPÉCIALEMENT SUH CELLE DES CANARIES. — RENSEIGNEMENTS DIVERS. — LISTE DES STATIONS ET CARTE DU VOYAGE. par Charles ALLUAUD. {Travail dfsliné a servir de préface aux mémoires ullérieurs). (Planche XIVj. QUELQUES MOTS SUR LES FAUNES INSULAIRES EN GÉNÉRAL L'étude de la faune d'une île ou d'un archipel a un intérêt et une valeur tout particuliers en vue d'arriver à saisir quelques-uns des phénomènes si remarquables de la distribution géographique des organismes. Les îles sont en effet de petits mondes à part où l'évo- lution a suivi son cours d'une façon plus indépendante et où la lutte a été probablement moins active que sur les continents. Pour les anciens, les archipels n'étaient généralement que les sommets de vastes continents submergés. Ce phénomène a pu se produire, mais non, comme nous le verrons, pour la fameuse Atlantide de Platon dont les Canaries seraient les principaux débris. Sur ce point, comme sur tant d'autres, les méthodes positives des sciences naturelles ont réduit à néant les poétiques légendes de l'antiquité. Les îles peuvent se diviser, suivant leur mode de formation, en deux catégories bien distinctes : Iles continentales et Iles océaniques. Les Iles continentales ont été séparées graduellement, ou par suite de cataclysmes, d'un continent. Elles ont conservé après la séparation les mêmes êtres qu'auparavant; elles peuvent renfermer des Mammifères. Mais aussitôt la communication rompue, leur faune a commencé a évoluer dans sa nouvelle sphère restreinte. Tant que le chenal de séparation est étroit, le transport accidentel est facile, et de cet échange résulte le maintien du type continental sur l'île. Dans ces conditions, nous devons nous attendre à ne cons- tater qu'une légère différence entre les espèces de l'île et celles du continent. Les îles Britanniques sont dans ce cas vis-à-vis de l'Europe (1). (1) On peut citer comme spéciales à la Grande-Bretagne, les variétés suivantes (le Lépidoptères : Lycœna Medon var. Artaxerxes, et le fameux Polyominatus Hippothoe var. dispar, forme éteinte depuis peu. La petite île d'Héligoland offre un exemple encore plus frappant (pris aussi dans l'ordre des Lépidoptères) dans la Spilosoma Zalinia, variété mélanienne très remarquable, propre à l'île, et que l'on considère comme dérivant de la S. hibricipeda du continent. VOYAGE AUX ILES CANARIES 581 Si, au contraire, l'île s'est détachée à une époque reculée, et si le chenal a acquis uue certaine largeur, les êtres ont pu s'y modifier d'une façon parfois si profonde, qu'il devient difficile de reconnaître leur parenté avec ceux du continent. C'est ce qui a lieu pour Madagascar. J'ai été frappé de l'analogie d'origine des faunes des îles conti- nentales et des faunes alpines. En effet, pendant la période glaciaire, il a dû s'adapter une faune au climat régnant. Lors du retour d'une température plus douce, cette faune, pour rester dans les mômes conditions, a dû se confiner aux régions élevées. Or, ces massifs culminants où elle s'est réfugiée, séparés les uns des autres par de vastes étendues où les conditions climatériques sont différentes, peuvent être comparés à de véritables îles — îles froides, débris d'un vaste continent froid — sur chacune desquelles l'évolution a suivi son cours d'une façon indépendante. Je n'en prendrai pour exemple que les diverses formes de Lépidoptères du G. Parnassius, du groupe de VApollo (1) ; P. ApoUo des montagnes d'Europe (2), P. Nomion de Sibérie, P.Hesebolus de l'Altaï, P.Sminthcus des Mon- tagnes Rocheuses, etc., ne sont-ils pas les descendants d'un seul et même type qui, avant la fin de la période glaciaire, volait sur toute l'étendue des vastes territoires qui s'étendent entre ces sommets? Les Iles océaniques ont surgi du fond des mers par suite de soulèvements volcaniques. Donc, elles ont dû recevoir tous leurs habitants des îles ou continents préexistants voisins ou éloignés. Elles ne renferment pas de Mammifères, sauf des Chiroptères. L'explication du peuplement de ces îles parfois très éloignées d'autres terres (Sainte-Hélène, Ile de Pâques, etc.), est relativement facile quand il s'agit d'animaux légers ou d'un vol puissant, sus- ceptibles d'être emportés ou aidés par les vents. Mais la question est plus embarrassante quand il s'agit d'animaux aptères (3), lourds, essentiellement terrestres ou d'eau douce, et dont les œufs sont stérilisés par le contact de l'eau de mer: comme les Lézards et les Escargots que l'on trouve en grand nombre sur les plus petites îles et les plus isolées. (i) Je pourrais aussi bien choisir le groupe du Delius. (2) Et même chez notre Apolln, les iépidoptéristes peuvent distinguer le type des Alpes de celui des Pyrénées. (3) Il faut toutefois tenir compte de ce qu'un certain nombre d'Insectes actuellement aptères descendent d'ancêtres ailés. Ainsi je crois que l'on peut considérer quf tous les Coléoptères ont appartenu, à une certaine période de leur évolution, à des types ailés. En effet lesélytres ne sont devenus coriaces (caractère propre au type cloéoptère) que pour former une gaine protectrice (>coX£0(;)aux ailes propres au vol. 582 CH. ALLUAUD Poiii' le transport de ces organismes, la nature met en jeu une quantité de moyens dont beaucoup nous sont encore inconnus. Nous pouvons citer : les vents, les épaves entraînées par les cou- rants, les Oiseaux migrateurs emportant à leurs pattes et à leurs plumes les œufs d'une foule d'organismes, et en dernier lieu l'Homme et ses transactions. Les Oiseaux échassiers et palmipèdes surtout, semblent jouer un grand rôle dans la dissémination des œufs des petits entomostracés d'eau douce, Ostracodes, Copépodes, Cladocères. Cette facilité de transport explique le maintien du type européen dans les représentants de ces ordres aux îles Açores, Madère et Canaries, tandis que les Lézards, les Mollusques terrestres et les Insectes aptères d'un transport accidentel fort rare, ont con- sidérablement varié. Les arbres déracinés par les cours d'eau et entraînés par les courants marins, ont dû aussi jouer un rôle assez important dans le peuplement des îles océaniques. Un Boa constrictor, enroulé autour d'un tronc d'arbre, déraciné probablement sur les rives du fleuve des Amazones, aborda il y a quelques années dans une des îles du Cap Vert, parfaitement vivant. Certaines larves d'Insectes xylophages se renferment si hermétiquement dans leurs galeries qu'elles peuvent effectuer sans souiïrir une longue traversée. C'est ainsi que sont probablement arrivées et se sont acclimatées aux Açores trois espèces de Coléoptères de l'Amérique du Sud (2 Elaté- rides et un Cérambycide). Darwin, Lyell, P. Bert(l),et plus récemment Jules de Guerne(2), se sont occupés de cette question du transport des organismes dans les îles, et citent de nombreux exemples. Remarquons, pour terminer, que l'évolution atteint un si haut degré dans ces îles océaniques, qu'une espèce affectera avec le temps presque autant de formes qu'il y aura d'Iles dans lesquelles elle sera arrivée. Les espèces canariennes des genres (3) Olisthopus et Pimelia, les Helir de Madère, de Porto Santo et des îlots avoisi- nants, en sont des exemples frappants; tandis que dans un archipel d'îles continentales, on n'observera presque aucune diffé- rence d'île à île. (1) Paul Bert, Sur la cause de la mort des animaux d'eau douce qu'on plonge dans l'eau de mer et réciproquem en t. Compl.-renû. rlel'Acad. desSc, Ifi juillcl 1883- (2) .T. DE GuERNE, Sur la disséminalinn des organismes d'eau douce par les Palmipèdes. Compl.-rend. hebd. séances Soc. de Biologie, (8), V, séance du 24 mars 1888. — Id., E.rcursio)is zoologiques dans les îles de Fayal et de San Miguel (Açores). Paris, 1888. (3) Coléoptères. VOYAGE A(JX ILES CANARIES 583 ORIGINE ET AGE DES ILES CANARIES. Sur ces deux points, je me contenterai de résumer l'opinion de Lyell : (1) « Les îles de l'Atlantique sont le produit d'actions volcaniques; elles ont été formées une à une en mer profonde, et n'ont jamais été rattachées ni entre elles, ni à aucun continent voisin. » Les fossiles de la Grande Canarie, de Madère et de Porto Santo, permettent d'affirmer que les éruptions les plus anciennes ont eu lieu à la période tertiaire, désignée sous le nom de Miocène supérieure. )) Dans aucune île océanique, il n'y a trace de submersion tem- poraire. » Gomme confirmation à cette théorie, à laquelle tous les savants modernes se sont rangés, les sondages me paraissent d'une grande valeur. Sondages autour des îles Canaries. — Les explorations sous- marines du Challenger (1873), du Travailleur {iS82), et du Talisman (1883) nous montrent le fond de 1000 mètres entourant de tous côtés et de très près toutes les îles de l'Archipel. Entre Ténérife et la Grande Ganarie (2), plus de la moitié du chenal a de 2000 à 3000'" de profondeur, de sorte que sur une distance à vol d'Oiseau d'envi- ron 50 kilomètres, le Pic de Ténérife s'élève de plus de 6000^ au dessus du fond de l'Océan! Entre les îles orientales (Lanzarote et Fuerteventura) et la côte d'Afrique, les fonds dépassent lOOO"»; mais tandis que le fond de 1000"^ se trouve généralement à plus de 30 milles de la côte africaine, il est à peine à 3 milles de certaines plages de Lanzarote. En dehors des îles, on rencontre dans les parages des Ganaries une série de hauts fonds dont quelques-uns sont à une faible dis- tance au dessous de l'eau (banc Gorringe 58™, banc Dacia 89™, etc.); mais, comme les îles, ces bancs sont serrés de très près de fonds variant de 1000 à 4000™. Ges chiffres, je crois, contribuent à prouver que cette portion de l'Atlantique a été le théâtre d'une surprenante activité volcanique, dont les principales productions ont pu s'élever à plus de 3000™ fl) Lyell, Principes de géologie. (2) Que je préférerai appeler désormais Canaria, d'abord parce que c'est le nom qu'elle porte dans le pays, puis parce qu'elle n'est pas la plus grande de l'archipel, ne venant qu'en troisième ligne après Ténérife et Fuerteventura. 584 CH. ALLUAUD au-dessus des flots, et dont d'autres ont pour ainsi dire avorté, et sont restées au-dessous du niveau de l'eau, attendant une nouvelle poussée. Cette activité volcanique, d'ailleurs, est loin d'être assouvie. La chaleur que l'on trouve à la surface même de la « Montana de Fuego » à Lanzarole, et les fumerolles du sommet du Pic de Ténérife, qui vomissent continuellement des vapeurs soufrées, rappellent les terribles éruptions de 1706 et 1765, et font trembler pour l'avenir. Je vais reproduire ici le récit de mon excursion à la « Montana de Fuego » de Lanzarote, tel que je l'ai écrit le soir même sur mon journal : 31 janvier 1890. A 8 h. du matin, Moieno et moi quittons Yaiza à clos de Cliameau, poui- aller visiter la fameuse Montana de Fuego. Nous traversons la grande coulée de lave de 17(55 qui a près d'une lieue de large. Quel chemin pour le pauvre Chameau ! Des laves pointues et coupantes lui entrent dans les pieds et lui font pousser des grognements de douleur ; nous avons pitié de lui et faisons une bonne partie de la route à pied. Il se produit dans cette grande plaine un phénomène assez curieux. En allant de Yaiza à la montagne la coulée est noire, au retour elle paraît blanche. Ceci tient à l'orientation des Lichens blancs qui tapissent exclusivement le côté des rochers qui regarde le N.-E. d'où viennent les vents dominants. C'est en effet assez surprenant, car en allant, on ne voit que le versant des pierres opposé au vent, le tout est d'un beau noir ; si on se retourne, toutes ces mêmes pierres ont l'air saupoudrées de neige fraîche. La vie animale fait absolument défaut dans cette région désolée ; nous n'y avons pas vu voler une seule Mouche. La Montana de Fuego est une des curiosités géologiques les plus surprenantes du monde entier Le feu est à moins de oO centimètres sous les pieds, c'est effrayant quand on y songe. Nous avons emporté notre déjeuner à faire cuire et des bâtons à faire enflammer. Nous arrivons au sommet à 10 h. 10'. Au-dessous de la croûte supérieure qui est assez dure, mais mince, se trouve immédiatement un petit gravier brûlant auquel la chaleur donne des couleurs de pierres précieuses qu'il perd en se refroidissant. Dans un trou d'à peine 20 centimètres creusé dans ce gravier, nos pommes de terre cuisent en 12 minutes. Au bout d'une minute les œufs sont presque durs. Quelle façon bizarre et économique de faire la cuisine ! mais il ne faut pas songer à s'asseoir pour déjeuner, à moins de vouloir faire personnellement une enlisante expérience. Dans certams endroits il ne faut même pas trop rester debout à la même place. Après déjeuner nous faisons l'expérience des hâtons: enfoncés à 40 centimètres dans le gravier, ils rcssortent enflammés et nous y allumons nos cigares La pauvre île n'en a pas fini avec les catastrophes ! NOTES SUR L'ORIGINE DE LA FAUNE DES ILES CANARIES La faune de ces îles revêt dans son ensemble un caractère circa- méditerranéen. Or, la géologie nous apprend que le Sahara n'avait pas encore émergé lors du soulèvement des Canaries. Le peuple- ment a donc dti se faire par la Barbarie qui était très-probablement rattachée: 1° au.\ péninsules Ibérique et Italique pendant la période VOYAGE AUX ILES CANARIES Ô83 pliocène ; 2» en no on pinsieurs points au massif du grand Atlas (1 ) qui devait former à cette même époque une grande presqu'île s'avan- çant vers le S.-O. dans la direction des Canaries. Il ne serait pas difficile, je crois, de retrouver chez beaucoup de types, dits aujourd'hui « atlantiques n, le cachet de leur origine. La Pimelia grossa, de Barbarie et la radula de Ténérife, » obsoleta » auriculata de Canaria, » consobrina » serrimargo » n'ont-elles pas un faciès d'une analogie frappante ? Parmi les Coléoptères signalés comme se trouvant à la fois aux Canaries et au Maroc austral, je crois qu'il y en a plusieurs (Arthro- deis erodioides, Hegetcr tristis, etc.), qui ont été transportés acciden- tellement des Canaries au Maroc plutôt que du Maroc aux Canaries. Une acclimatation que je considère comme récente est celle de deux espèces de Lépidoptères de Barbarie du genre Anthocaris que j'ai découvertes dans l'île de Fuerteventura: .4. Levaillanti et Belemia. L'Afrique tropicale n'a envoyé aux Canaries, à ma connaissance, qu'une espèce d'Hémiptère du genre Leptocoris que j'ai observée sur le Goyavier à Canaria. L'Amérique tropicale a envoyé trois espèces de Lépidoptères (2 Danaïsei 1 Vancssa) qui vivent en compagnie de quelques-unes de nos espèces d'Europe plus ou moins modifiées. Le genre Pimelia m'a encore fourni une observation intéressante et montrant comment peuvent se constituer les faunes alpines dans les îles océaniques : 1° P. radula des régions inférieures de Ténérife a fourni une race alpine, aujourd'hui confinée aux grandes altitudes, race que Wol- laston a trouvé assez dilïérenciée pour l'appeler P. ascendens (2). 2° Dans l'île de Canaria, la P. serrimargo est aussi en voie de se partager en deux races distinctes, l'une des régions inférieures, l'autre des hauteurs. Elle ne porte encore qu'un nom. (1) Région dont la faune est encore insuffisamment connue, et dont l'étude appro- fondie pourrait jeter une certaine lumière sur la question. Il serait également inté- ressant de connaître la faune de la région comprise entre le cap Juby et le cap Bojador, région relativement assez élevée. Lors de mon premier voyage aux Canaries (1883) j'ai fait une tentative dans ce sens et me suis présenté devant le cap .luby à bord d'un petit vapeur anglais. Il m'a été impossible de débarquer à cause de l'état de la mer et du lanatisme des indigènes. Mon compagnon de voyage. M. Morriss, qui allait diriger une factorerie anglaise au cap Juby, a débarqué quand même et a été assassiné peu après. (2) Je trouve avantageux pour la science de fixer par des noms distincts les diverses races et les modifications insulaires d'un même type, a la condition de les grouper de façon à en faire ressortir les analogies. o86 CH. ALLUAUD 3° Même observation sur la P. lœviffata de l'île de Palma, moins nette cependant que chez les deux précédentes. Les séries considérables que j'ai rapportées de ces insectes, et les observations exactes des altitudes auxquelles je les ai pris, ne me laissent aucun doute au sujet de cette triple remarque. J'ajouterai que dans les trois cas la race alpine est plus forte, plus massive que celle des régions inférieures. DISPOSITION DES ZONES BOTANIQUES SUR LES ILES DE TÉNERIFE ET DE PALMA Les zones phytologiques (qui correspondent forcément avec les zones zoologiques pour plusieurs classes d'êtres), sont très nette- ment étagées sur l'île de Tenerife (1) : — 1° La zone inférieure ou des Euphorbes s'étend sur le littoral et les coteaux maritimes de 0 à 700°i d'altitude. — 2" La zone intermédiaire ou des forêts s'élève de 700 à ISOG^a, composée à sa partie inférieure de Châtaigniers, puis de Lauriers et enfin de Bruyères géantes et de Cistes. Sur cette zone, une couronne de nuages entretient une perpétuelle humidité. — 3<> La zone alpine, de 1500 à 300ûi°, occupée par la région des Pins jusqu'à 2iJ00°i, et enfin par celle des Légumineuses telle que la « Rétama » (Spartiiim nuhigend) qui couvre la grande plaine des « Cafiadas » (2200-2400"), au milieu de laquelle le cône terminal du Pic se dresse nu, ayant pour toute végétation l'humble et rare Viola teydensis. Le versant S.-E. de l'île est beaucoup plus aride que le versant N.-O. ; la zone des Euphorbes y monte beaucoup plus haut; on y rencontre peu de Lauriers ; il y pleut beaucoup moins que sur le versant opposé, qui est par là même d'une grande fertilité à toutes les hauteurs. A l'île de Palma, les zones sont disposées d'une façon différente et très surprenante. Cette île, avec sa chaîne centrale orientée N.-S., peut être ainsi figurée en coupe : 0. y^ E. Le versant E., tou- jours chargé de brouillards et pluvieux, est densément couvert (selon l'altitude) de Châtaigniers, de Lauriers et de Bruyères arbo- rescentes, et cela jusqu'à la crête qui se dresse à environ 1600^ sans laisser voir un seul Pin. Dès qu'on a franchi la crête, le regard plonge sur le versant 0. jusqu'à la belle plaine de los Llanos, par- dessus une forêt composée exclusivement de Pins, et descendant jusqu'à près de 700™. Ce versant jouit généralement d'un ciel absolument découvert. (1) Mais (le moins en moins visibles à cause du déboisement. VOYAGE AUX ILESc CANARIES o87 NOTES ET RENSEIGNEMENTS DIVERS Je me suis attaché à recueillir le plus de matériaux possible sur la faune terrestre (1) et d'eau douce de l'Archipel. La présence de mon savant collègue et ami Edouard Chevreux dans les eaux cana- riennes, à bord de son yacht Melita, m'a dispensé des recherches marines, dont il s'est acquitté au plus grand profit de la science(2). Il n'y a aux Canaries ni Mammifères sauvages (sauf quelques Chiroptères), ni Reptiles ophidiens ; en revanche un certain nombre de Lézards ; un seul Poisson d'eau douce (Anguille) qui devient rare. Le naturaliste passant 1 hiver dans cet archipel fera de bonnes récoltes eu janvier et février dans les iles orientales (Lanzarote et Fuerteventura) qui sont notablement en avance sur les autres, et en mars et avril à Cauaria. 11 visitera ensuite Palma et Gomera pour finir, si c'est possible, par Hierro et Tenerife, les deux plus tardives. Il faut attendre mai ou même juin pour visiter les zones du Châ- taigner, du Laurier et du Pin à Tenerife. Pour vérifier l'existence de la petite faune du cratère du Pic de Tenerife, dont quelques natu- ralistes ont parlé, je crois qu'il faudrait en faire l'ascension en été ou en automne. Le 13 mai, jour où j'ai exploré minutieusement cette localité, je n'y ai aperçu aucun être animé. Il est bon d'ajouter que les saisons étant beaucoup moins tranchées que chez nous, les Canaries ne présentent jamais dans les régions moyennes et infé- rieures la pauvreté ou l'engourdissement zoologique de nos hivers, et que le naturaliste y pourra en toute saison employer fructueu- sement quelques journées d'escale. L'eau douce est d'une assez grande rareté, surtout dans les îles orientales. Peu de ravins (barrancos) ont de l'eau toute l'année, mais ils abandonnent des cuvettes d'eau croupissante dans lesquelles la vie est intense. Il existe beaucoup de réservoirs d'eau de pluie à ciel ouvert pour les exploitations agricoles ; la région de Tamaraceite, dans l'île de Canaria, est la mieux pourvue de ces étangs, de tout l'archipel; mais le réservoir le plus considérable est la « mareta de Teguise )> au centre de Lanzarote, dans laquelle j'ai capturé un Cala- nide nouveau(3). Les marais naturels fck/rcosj sont rares. 11 en existe (1) Je n'ai pas recueilli d'Oiseaux. J'ai rencontré aux Canaries les savants ornitho- logistes anglais Tristram et Meade-Waido qui les ont étudiés et ont publié à leur sujet divers articles, notamment dans le journal Ibis. (2) Voyage delà goélette Melita aux Canaries et au Sénégal (1889-1890). Mém. Soc. Zool. France, IV, 1891 : 1» Amphipodes, par Ed. Chevreux, p. o.— 2° Eponges, par E. Topsent, p. 11. — 3° Mollusques testacés, par Ph. Daulzenberg, p. 16. (3) J. DE GuERNE et J. Richard, Description du Diaptomus Alluaudi, n. sp., recueilli dans un réservoir d'eau douce, etc. Bull. Soc. Zool. France, p. 198, 1890. 588 CH. ALLUALID encore des vestiges dans la riche plaine de la Laguua (Tenerife), à KoQin d'altitude; mais généralement ils sont sous forme de lagunes au bord de la mer comme à Maspalomas et Arganiguin au Sud de Canaria, et à San Sébastian de la Gomera. Ces charcos sont toujours intéressants pour le zoologiste. Les rivages canariens se prêtent mal à l'établissement de marais salants (salinas); les trois seuls qui m'ont été signalés et que j'ai visités sont : 1° à Canaria, à l'extrémité N.-O. de l'Isleta (Station n^ 78) (1); 2" même île, près de Juangrande, les plus importants de l'archipel (Station n° 62); 3° à Lanzarote, sur le Rio, en face de l'île deGraciosa (Station n° 53). Le grand lac salé de Januvio, au S.-O. de Lanzarote, est une localité des plus intéressantes, surtout pour l'entomologiste. La nature volcanique des Canaries et les grands fonds qui les serrent de près, ne permettent qu'exceptionnellement les dragages. J'ai trouvé des fonds de sable et dragué : — 1° A Canaria, des deux côtés de l'isthme de Guanarteme, surtout du côté 0., baie Confitale. — 2° Entre le N. de Fuerteventura et l'îlot de Lobos, et entre Lobos et Lanzarote, dans le détroit de la Bocayna, dans lequel la mer est toujours excessivement forte. — 3° Dans le Rio, calme et pittoresque détroit qui sépare Lanzarote de la petite île de Graciosa. RENSEIGNEMENTS GÉOGRAPHIQUES Les Canaries forment une province (et non une colonie) espagnole, (chef-lieu Santa Cruz de Tenerife), composée de 4 ilôts : Alegranza, Montana Clara, Graciosa et Lobos; et 7 îles habitées : t- S g •s s ce .5 ^ • o ^-1 ILES (2) U M ti g 's CHEF-LIEU n *— -j g ■i^ ^ -o °- -s Tenerife 86 44 1946 3715 Santa Cruz... 16500 100000 Fuerteventura 100 25 1722 860 Puerto Cabras 650 12000 Canaria m 36 1376 1898 Las Palmas.. . 25000 80000 Lanzarote :;8 18 741 684 Arrecife 3500 18000 Palma 47 28 726 2356 Santa Cruz. .. 6000 35000 Gomera 26 26 378 1340 San Sébastian 2500 12000 Hierro(3).... 29 29 278 1512 Valverde 2200 6000 (1) Voir la liste des stations et la carte. (2) Par ordre de grandeur. (3) Ou Ile de Fer. VOYAGE AUX ILES CANARIES o89 Distances eu milles iiiaiius des îles entre elles, la côte d'iVfi'ique et l'Espagne : Cadix (1) 625 698 Cap . luby 132 Cana •ia 706 180 30 Tenerife 580 630 66 90 117 Lanzarote 60 45 90 6 Fuerteveiilura 777 264 105 45 201 171 Palma 750 225 63 15 174 138 30 Gome 787 264 105 60 216 180 36 33 Hierro Depuis peu d'années les îles communiquent entre elles, chaque semaine, par des vapeurs interinsulaires (de prèsde 700 tonneaux), divisés en deux services : groupe oriental et groupe occidental ; mais touchant en commun les deux ports principaux : Santa Cruz de Ténérife et LasPalmas. Il existe des routes de voitures à Ténérife, Cauaria, Palma et Lanzarote, mais il n'y a de voitures publiques ou de louage que dans les deux premières. Dans toutes les îles, on trouve facilement des Chevaux et des Mules de selle et de charge, sauf à Lanzarote et à Fuerteventura, où on voyagea dos de Chameau, à raison d'environ 7 kilom. à l'heure. Un Chameau porte facilement deux personnes et leurs bagages. Dans toutes les îles, les habitants sont honnêtes, obligeants et hospitaliers. Pour clore ces quelques notes, je ne puis mieux faire que d'adresser mes sentiments de reconnaissance aux habitants des (1) J'emprunte ce tableau au grand travail du D' Cliil y Aaranju : E'itudios liisto- ricos, climatologico90 ClI. ALLUAUO Canaries, qui m'oul reudu facile et agréable la visite de toutes les îles de leur gracieux et intéressant archipel. Je uommerai : Don Gregorio Chil y Naranjo, docteur en médecine de la Faculté de Paris, anthropologiste distingué, ancien élève et ami de l'illustre Broca, fondateur et directeur du Muséum de Las Palmas; Dou P»artolomé Apolinario, docteur en médecine de la Faculté de Montpellier, à Las Palmas; Don Juan de Léon y Castîllo, ingénieur on chef des routes, ports et |)hares de l'archipel, à Las Palmas : Le baron René Chassériau, ancien consul de France, à Téuéiifc; et enliu mes excellents conipagnous d'excursions, jeunes natura- listes d'avenii' : Don José MoRENO v Naranjo, de Tafira (Cauaria) avec (|ui j'ai visité le groupe oriental de l'archipel ; et Don Anatael Cabrera y Diaz, de la Laguna (Teuerife); Qu'il me soit permis aussi de remercier mes collègues des Sociétés Zoologique et Entomologique de France, qui se sont déjà mis à l'œuvre pour l'étude des matériaux que je leur ai distribués, MM.: Ph. Dautzenberg (Mollusques); de Guerne et Richard, (Entomostracés d'eau douce); E. Chevreux (Amphipodes) ; A. DoLLFUs (Isopodes); E. Simon (Arachnides); L Bolivar, de Madrid (Orthoptères) ; M. Noualhier, de Limoges (Hémiptères hétéroptères); Ch. Blachier, de Genève (Lépidoptères); A. Grou- velle, L. Bedel, a. Fauvel, de (^aeu, J. Schmidt, de Barnewitz (Coléoptères) ; C. Emery, de Bologne (Formicides) ; J. Bigot (Diptères). VOYAGE AUX ILES CANARIES 591 LISTE DES STATIONS Nota : Ceux de mes collègues qui rédigeront des mémoires sur mes récolles zoologiques aux Canaries, n'auront qu'à citer le nom de Vile et le n" de la station, i»t renvoyer à cette liste pour les détails complémentaires. DATE 1889 1 iSNov. 2 » Il 3 19 » 4 20 )) 6 23 )) 6 26 .) •7 27 » 8 » » 9 » » 10 29 )) 11 2 Dec. 12 3 » 13 4 » 14 6 » 15 7 » 16 9 » 17 12 )) 18 )) )) 19 16 » 20 20 » ILE LOCALITE Canaria Envir. de Las Palmas. Dans Teau et sur les bords d'une petite mare, sur le chemin dit n du D"^ Chil » . Dans et autour d'autres mares au-dessus de la précé- dente et dans le lit sans eau mais humide du Barranco ijui longe la route de Las Palmas à Arucas Dans un torrent et sur ses bords près du village de Teror. Sous les pierres, sur les pentes arides derrière Las Palmas Sur la colline dite « Montaiïa de Talira « Envir. de Las Palmas. Le long d'un petit chemin parallèle à la route de Telde Isleta. Dans les tiges mortes de diverses euphorbes. . » Sur diverses plantes basses n Sous les pierres derrière le Puerto de la Luz, puis sur la plage de Las Ganteras Même qu'au n» 7. Env. de Las Palmas. Sur les pentes du Barranco qui longe la route de Las Palmas à Arucas Dans les sables de l'isthme de Guanarteme Dans les tiges mortes du « Tabaïba » (Euphorbia Regis-Jubœ) prises dans la station n" 11. Dans le barranco de « Suaje » ou « de la Virgen », au fond duquel coule un des plus forts torrents de l'Archipel Sur une colline entre Ginamar et Telde Taflra. Dans un jardin et dans le barranco au bas du village. . Même que n° o. (( Los Laureles n près Tafira. Dans l'eau et sur les rives d'un torrent ombragé de lauriers géants Dans une châtaigneraie près du village de La Lechu- cilla, au-dessus de San Mateo Dans les sables de l'isthme de Guanarteme et sous les détritus rejetés sur la plage de a Las Ganteras » . . 40 60 350 50 465(1) = (2) 50 50 60 50 300 375 300 1000 (1) Les nombres soulignés sont exacts; les autres sont seulement approximatifs. (2) Le signe — indique les altitudes à peine supérieures au niveau de la mer, de 0 à 20 m. 592 en. ALLUAl'D 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 DATE ILE 23 Dec. Canaria 2G )) 27 ). 28 » 30 » 2Janv 1890 3 ). 6 )> 8 )i 19 » 21 » 22 » 23 » » » 24 )) 25 » 2(; » 27 » » » 28 » 20 » )> » .3f) » » » IFév » » 4 » Fuerteventura LUCALITÉ Lobos Lanzarote Graciosa Lanzarots Envir. de Taflra. Visité deux étangs Même que n" 20. Isthme de Guanarteme, près du village du même nom et des cultures Dans un petit bois de pins, au-dessus de Santa Brigida . Isleta : derrière le Puerto de la Luz Sur les bords du sentier de traverse entre Guia et Agaëte Forêt de pins au-dessus d'Agaëte Plage du Puerto de la Luz Pic et cratère de « Bandama » ; (puis comme au n° 18) . Région des étangs de Tamaraceite Environs de Puerto Cabras Plage au N. de Puerto Cabras Cuvettes d'eau croupissante dans le lit du Rio Cabras près de Teguale Dans le filet d'eau et sur les bords du Rio Antigua, près de La Antigua Sur la crête de la chaîne montagneuse qui sépare la vallée de La Antigua de celle de Betancuria Dans un petil étang près de Betancuria Environs de Betancuria Dans la vallée du Rio Palma, près du lieu dit « Vega del Rio Palma » Sur les pentes de la montagne en descendant sur La Antigua Entre Triquibijatc et Teguate (v. n" 33) Sur la plage du petit port de Laja Environs de La Oliva Dans les sables aux environs du petil port de Corra- lejo (extrême N. de l'ile) (Ilot entre Fuerteventura et Lanzarote) Environs du petit port près du Cap Papagayo Environs de Vaiza Dans Teau et surlesrivesdu grand lac saléde.lanuvio. Environs arides d'Arrecife Hauteurs qui dominent la vallée d'Ilaria, en venant d'Arrecife Dans un barranco et un petit étang près d'Haria . . Entre Haria et le « Risco » (falaise à pic qui domine le détroit du Rio) Dans les sables et les citernes abandonnées de cet ilôt. Marais salants (salinas) établis sur le Rio VOYAGE AUX ILES CANARIES o93 o •< f- DATE ILE LOCALITÉ ir- 54 5Fév. Lanzarote Entre Haria et la « Vega de San José » 250 1 55 )) » )) Dans le grand réservoir d'eau de pluie dit « mareta de Teguise », près de la ville de Teguise 250 56 6 » Fuerteventura Utilisé la journée d'escale de retour à visiter les sables près de la mer à 2 kil. au S de Puerto Cabras. 57 10 » Canaria Environs de Taflra 375 58 12 » )i Même que n» 18. 59 60 13 » 15 » Environs de San Lorenzo 370 Même que n" 5. 61 » » » Ravin d'Angostura, près de Tafira ■ 300 62 16 » » Dans les Euphorbes sur la raontaria de Tafira 465 63 64 19 » 20 » . » Dans le ravin entre Tafira et San Lorenzo 300 Même que n» 19. 65 21 » » Même que n* 5. 66 67 22 » )) )) Dans un étang près de Tafira 350 320 Dans un réservoir au pied de Tafira, presque au fond du ravin 68 69 28 » » » )) » Dans le sable au pied des plantes sur la plage E. de l'isthme de Guanarteme = Même plage; sous les détritus rejetés par la mer 70 4 Mars » Même que n» 11. 71 12 » » Même que n" 12. 72 14 » » Autour du cratère dit « Caldera de Bandama n 500 73 15 » » Même que n» 4. 74 75 16 » » 1) » Sons les pierres, non loin de la mer, sur la plage 0. de l'isthme de Guanarteme = Même que n» 7. 76 18 » » Environs d'Agaëte 50 77 78 a 1) 24 » » Environs de Tafira 375 Marais salants au N. 0. de l'Isleta 79 » » » Même que n» 7. 80 26 » » Barranco de Silva près Telde (cuvettes) 100 81 27 » » Marais salants de Juangrande = 83 1) » » Environs de Juangrande, dans les Euphorbes géantes. ^ 83 » » » Lagunes (charcos) près du phare de Maspalomas = 84 28 » ,. Dans l'eau et autour du charco d'Arganiguin = 85 29 .. Barranco de Fataga, entre Maspalomas et la vallée de Tirajana 400 86 30 • » Environs de San Bartolomé de Tirajana; dans les plantations d'amandiers 480 87 » » » Dans la forêt de pins au-dessus de San Bartolomé de Tirajana 800 88 31 » Cruz-Grande de Tirajana 650 38 o94 CH. ALLUAUD è: 1 DATE 89 :M Mars 90 lOAviil 91 11 .. 92 12 » 93 15 » 94 » » 95 16 )) 96 20 » 97 21 .) 98 ■) » 99 » i> 100 20 » 101 28 » 102 29 » 103 30 » 104 1 Mai 105 5 » 106 6 » 107 11 .> 108 12 » 109 » » 110 15 » 111 18 » 112 20 » 113 23 .) 114 24 » 115 29 » 116 30 » 117 31 » ILE Canaria Tenerife Palma Hierro Gomera Tenerife LOCALITE Le long d'un petil ruisseau sur le haut plateau cen- tral, près du col dit u Paso de San Mateo » Sur une colline au N. E. et près de Santa Cruz Plaine aride au S. de Santa Cruz Environs du fort au S. de Santa Cruz Le long de la route, entre la Villa et le Puerto de Orotava Dans la zone inférieure des châtaigners au-dessus de la Villa de Orotava Forêt d' i( Agua Mansa » Environs duPuerlo de Orotava Grande forêt de lau riers d' « Agua Garcia » (au-dessus de Tacoronte) ; dans l'eau du petit torrent et sous les pierres sur ses bords Même forêt, dans les lauriers morts Dans un barranco, près du village de La Matanza. . . Sur les pentes gazonnées au S. de Santa Cruz de la Palma Sur le versant E. de la chaîne centrale, dans la zone des lauriers, près du lieu dit « Topito » Environs de Los Lianes, Arguai et Tazacorte Ravin de « las Angustias », dans sa partie avoisinant le grand cratère {caldera) Forêt de pins, près du lieu dit u Cumbrecita » ; versant 0. de l'ile Dans les anciens réservoirs, près de Valverde, et autour Environs de San Sébastian, surtout dans le charco, près de la mer , Environs de la Villa de Orotava Région avoisinant la plaine dite des « Caiïadas », au dessus d'Orotava en montant au pic Dans la plaine des « Canadas » Même que n° 95. Environs d'Icod de los Vinos Au dessus de la forêt d'Agua Mansa en montant vers les « Caiïadas » Région avoisinant les « Canadas » au dessus d'Icod el Alto Environs d'Icod el Alto Environs de La Laguna Forêt de « Las Mercedes » près La Laguna Cuvettes dans le barranco de Santo Domingo, pi'ès La Laguna >a, ^ VOYAGE AUX ILES CANARIES o9a o DATE ILE LOCALITÉ Là 6- _j 118 1 Juin Tenerife Sur les collines à Euphorbes entre La Laguna et 119 ,120 2 » » Santa Cruz 600 350 Environs de Tegucste Forêt d" « Agua Garcia » (v. n"s 97 et 98). 121 3 » )) Même que n" 116. 122 G » .) Même que n" 115. 123 7 )) » Forêt de « Las Mercedes », dans le petit ruisseau et 124 » » » sur ses bords . ... 750 Même forêt, sur les vieux Lauriers 125 8 » » Source et ruisseau d' « Agua Guillen », emplacement d'une ancienne forêt de Lauriers , aujourd'hui 126 11 « détruite 750 Même que n° 91. am NOTE SUR UN TUBIFEX D'ALGERIE, par Franz VEJDOVSKY, Professeur à l'Université de Bohême, à Prague. (planche XV ) Au cours d'une excursion zoologique en Algérie, le D"" Raphaël Blanchard a recueilli un très grand nombre d'Oligochètes dont il a bien voulu me confier l'étude. Ces Vers provenaient de deux loca- lités bien distinctes. Les uns avaient été recueillis à Biskra, le 11 avril 1888, dans les canaux qui traversent la ville, canaux dont l'eau est légèrement saline (1). Les autres avaient été recueillis à Constantine, le 22 avril 1888, au pied de la citadelle, dans des llaques d'eau formées par le retrait du Roumel ; ils vivaient donc dans l'eau douce et s'y trouvaient en quantité tellement considé- rable que les flaques étaient bordées, çà et là, de larges taches rouges. Les Vers avaient été conservés dans l'alcool fort ; ils étaient en assez bon état pour permettre une étude anatomique, si ce n'est que les soies étaient brisées à leur extrémité. Malgré leur prove- nance différente, ils appartenaient tous à une seule et même espèce, nouvelle pour la science, et que je désignerai sous le nom de Tubifex Blanchardi. Parmi les Vers du Roumel se trouvait pourtant un autre Tubificide, mais représenté par un exemplaire unique; ses soies étaient brisées et il n'était pas encore sexué, en sorte que je n'ai pu l'étudier avec toute la précision désirable ; je me borne à indiquer que sa forme et sa taille rappellent celles des LiinnodrilKs. La plupart des exemplaires du Tubifex Blanchardi étaient remar- quables par la grandeur, comme le fait voir la fig. 1 ; quelques-uns étaient notablement plus épais et plus courts, mais étaient d'ailleurs semblables aux autres par leur organisation. La partie antérieure avec les segments sexuels est représentée à un faible grossissement, par la face dorsale (fig. 2), eu partie par la face ventrale (lig. 3) et de profil (fig. 4). Ces dessins me dispensent de donner une descrip- (1) station n» 3. Voir R. Blanchard, Résultats d'une excursion zoologiijue en Algérie. Mém. de la Soc. Zool. de France, IV, p. 217, 1891. NOTE SUR UN TUBIFEX d'aLGÉRIE ^97 tion détaillée de la forme extérieure de cette région ; je me borne donc à indiquer les caractères les plus importants. Tubif'ex Blanchardi diffère de toutes les espèces de ce genre, connues jusqu'à ce jour, par l'absence de soies piliformes dans les faisceaux dorsaux ; la diagnose que j'ai donnée du genre Tubi[ex{i) doit donc être modifiée à cet égard. Quant à sa forme générale, T. Blanchardi concorde d'ailleurs avec le 1\ rivulorum d'Europe. Le nombre des segments de T. Blanchardi varie de 44 à 62. La forme et le nombre des soies diffèrent dans les faisceaux dorsaux et ventraux ; d'une façon générale, le nombre des soies correspond respectivement à celui que j'ai indiqué pour la face dorsale (fig. 2) et pour la face ventrale (fig. 3). La forme des soies est la suivante : 1° Les soies dorsales des segments prégénitaux et sexuels sont équidentées, mais présentent aussi assez souvent un denticule moyen (fig. 6, a, h); 2^ Les soies dorsales des segments postgénitaux ont le denticule supérieur plus long que l'inférieur (fig. 6, c) et sont assez sem- blables aux soies ventrales des segments postérieurs (fig. 6) ; 3° Les soies ventrales des segments antérieurs diffèrent des autres soies en ce que leur denticule inférieur est plus long que le supé- rieur (fig. 6, d); parfois aussi ce dernier est double (fig. 6, e). Quant aux autres caractères extérieurs, les orifices sexuels, notamment ceux des réservoirs séminaux (fig. 2 et 3, rs) et des pénis (fig. 2 et 3, p), ont exactement la même situation que chez Tubifex rivulorum. Les soies sexuelles existent aussi chez T. Blanchardi, mais elles étaient brisées chez tous les exemplaires que j'ai examinés, en sorte que je ne puis indiquer leur forme. Elles se trouvent à la face interne des pénis (fig. 4, sg) et des réceptacles séminaux ; dans le premier cas, elles sont situées dans des papilles spéciales. Il est difTicile de se prononcer sur la fonction de ces soies, notamment sur le rôle de celles des poches séminales; il est également impossible de considérer comme des soies péniennes celles qui siègentdans les conduits génitaux mâles. Je désigne donc simplement ces deux sortes de soies sous le nom de soies sexuelles ; par leur situation, elles correspondent aux soies ventrales ordinaires, mais ne sont aucunement homologues aux soies sexuelles des Naïdo- morphes et des Chétogastrides. (I) Sj/sfeiv und Morphologie der Olîgochoften. Prag, 188i. Voir page 44. 598 FRANZ VKJDOVSKY J'ai trouvé des soies sexuelles dans la même situation (c'est- à-dire à l'emboucliure des poches séminales et des spermiductes) chez un Tuhilicide encore inédit, qui vit dans la Moldau, près de Prai^ue, et que je désignerai sous le nom de Clitelliopsis molda- censis ; j'ai laissé à M. Stolc le soin de le décrire. Les soies de forme curieuse que Stolc a découvertes chez Psammoryctps harhatus, dans un follicule particulier, situé à l'embouchure des poches séminales, sont également homologues aux soies sexuelles de Tubifex Blanchardi. En revanche, on connaît aussi, dans la famille des Tubificides, des vraies soies péniennes homologues à celles des Ghélogastrides et des Naïdomorphes : on les observe chez les espèces qui sont dépourvues d'organes copulateurs externes; tels sont Ilyodrilm coccineus et le remarquable Bothrioaeuron Vejdovski/anuni décrit récemment par Stolc (1). La première de ces espèces, que j'ai décrite d'abord sous le nom de Tubifex coccineus, correspond sans doute à la « forme courte » du Tubifex ridulorum distinguée par Mac Intosh (2) ; elle se reconnaît principalement à la formation aberrante de ses (Eufs (quiseformentd'après le typedesNaïdomorphesetdes Enchytréides) et à son très court conduit atrial ; ce dernier organe ne renferme pas de pénis, celui-ci étant remplacé par les soies péniennes. Bothrioneuron Yejdovskijanum est également dépourvu d'organe copulateur mâle et présente à la place deux faisceaux de soies péniennes, situés de chaque côté de l'orifice atrial commun et impair (3). Exposons maintenant les autres caractères de Tubifex Blanchardi . Comme il s'agissait pour moi d'en déterminer l'espèce, j'ai examiné uniquement les conduits de l'organe mâle et les spermatophores, laissant de côté les autres organes, tels que les néphridiums et les systèmes vasculaire et nerveux. Autant que j'ai pu le reconnaître sur des coupes, les ganglions ventraux ont identiquement la même forme que chez Tubifex rirulorum. Les spermiductes, les atriums et les pénis de Tubifex Blanchardi sont construits d'après le plan caractéristique du genre Tubifex ; les poches séminales ne diffèrent pas de celles de T. rivuloruni. {\) A. Stolc, Monografie ceskijch Tubificidu. Abhandl. der bôhni. Gesellschaft der Wissenschaften. Prag, 1888. (2) Mac Intosh, On some points in Ihe structure of Tubifex. Proeeed. of Uie R. Soc. of Edinburgh, 1869-1870. (3) Voir Stolc, loc. cit., pi. IV, fig. 7-1). NOTE SUR UN TUBIFEX d'aLGÉRIE 599 L'atrium avec le pénis évaginé (fig. 13) concorde encore d'une façon générale avec celui de cette espèce, ainsi que la prostate ou glande du cément, pr. L'extrémité distale de l'atrium, at', est enfoncée dans cette partie renflée du pénis que, dans mon ouvrage, j'ai désignée sous le nom de prépuce, prp ; c'est dans ce même organe que le pénis se trouve invaginé à l'état de repos, c'est-à-dire quand l'atrium est rétracté dans la cavité générale. A la limite du prépuce et du pénis se trouve une forte couche de muscles circulaires, rm, qui agit sûrement comme un sphincter, quand le pénis est évaginé. La forme particulière qu'affecte le pénis évaginé avec le prépuce met le mieux en évidence les différences qui séparent T. Blanchardi de T. rivulorurn; à ce propos, je ne puis que renvoyer au dessiu que j'ai donné de cet appareil chez T. rivulorurn (1). Les spermatophores de T. Blanchardi sont de forme très variable ; on les trouve dans les poches séminales à divers degrés de déve- loppement ; les poches séminales sont très distendues et remplies aussi bien de spermatophores complètement formés que de sper- matophores partiellement développés ; on peut voir en même temps des étuis de spermatophores vides et dépourvus de spermatozoïdes (fig. 10 et 12). La figure 10 représente la partie antérieure d'un spermatophore dont l'espace central, b, est occupé par un axe infiltré de grosses granulations, a, et est limité par une enveloppe homogène et fortement réfringente, c; celle-ci s'effile en avant en un étroit canalicule, o, qui débouche au dehors. L'étui de spermatophore, que représente la figure 12, est dépourvu de spermatozoïdes, d'axe granuleux et de canalicule. La couche interne homogène entoure seule l'espace central, et on voit très nettement en dehors d'elle une épaisse enveloppe, d, formée de fibres délicates tournées en spirale. J'ai représenté (fig. 7-11) les principales formes des spermato- phores plus ou moins développés. Je considère comme normaux, parce que je les ai trouvés le plus habituellement, les spermato- phores représentés par les figures 7 et 8 : par leur forme, ils rappellent ceux du Psammûryctes harbatus; leur longueur varie de 0mm5 à lmm5. La figurc 7 représente la vue superficielle d'un sper- matophore mûr, à axe transparent, auquel les spermatozoïdes sont fixés dans la partie antérieure ; l'orifice extérieur, o, se voit très distinctement au pôle antérieur, bien que le conduit excréteur soit en partie interrompu. Les prolongements d'apparence vibratile, f, qui se voient à la surface de l'épaisse couche fibreuse et que, dans (1) Vejdovsky, loco citato, pi. X, fig. 8. 600 FRANZ VE.JDOVSKV mou ouvrage (1), j'ai considérés comme l'exlrémité des spermato- zoïdes, sont disposés ici en spirale; néanmoins, je n'ai pu m'assu- rerchez T. lilanchardi si ces cils étaient des prolongements de la couche de spermatozoïdes. D'autres fois, lescils ne couvrent qu'une partie de la surface du spermalopliore (fig. 9) : l'épaisse couche fibreuse, d, est alors recouverte d'une enveloppe cuticulaire résis- tante et homogène qui montre des canalicules poreux bien distincts (fig. 9, e). Dans la figure 9, ou voit l'axe à grosses granulations, a, sur lequel les spermatozoïdes sont fixés, b ; puis vient la couche cuticulaire interne, c, qui communique le plus souvent avec l'exté- rieur par un orifice, o. Les spermatophores incomplètement développés (fig. 11), mais remplis de spermatozoïdes, sontdépourvus soitde la couche interne, soit de la couche externe de la cuticule et n'ont aucun orifice ; assez souvent ils sont plus petits et non ciliés. A cette description des spermatophores de Tulifex Blanchardi, il nous semble utile d'ajouter quelques remarques comparatives sur ces mêmes organes chez les Oligochètes; ces remarques sont néces- saires, par suite d'observations récentes qui sont venues jeter un jour nouveau sur la question de la formation des spermatophores. Les genres qui constituent la famille des Tubificides peuvent se ranger en trois catégories distinctes, suivant : 1° Que les spermatophores se forment à l'intérieur des poches séminales ; 2° Que les spermatophores sont fixés extérieurement à la surface de la peau ; 3" Enfin que les spermatophores font défaut. A la première catégorie appartiennent les genres Tubifex, Psam- moryctes, Limnodnlus, Spirospcrma, Hemitiibifex, et peut-être aussi les genres Camptodrilus et Lophochaeta. Chez ces deux derniers, les spermatophores n'ont pas encore été observés, mais je ne doute pas qu'il ne s'en forme dans les poches séminales : en effet le genre Camptodrilm est étroitement apparenté au genre Limnodrilus et le canal déférent des Lophochaeta Stolc a la même structure que celui des Spirosperma. Les spermatophores de Bolhrioneuron Vejdocskyanum sont très remarquables. D'après Stolc (2), ils sont fixés à la surface du corps (1) Sualeui und Morphologie (1er OUgocliaeten, pi, X, fig. 14. — Je profile de ceUe occasion pour rectifier l'explication de la planche X : la figure en question est rapportée par erreur au Tubifex, tandis que le texte parle exactement des spernialopliores du Limnodrilus. (2) Loco citalo, pi. IV, fig. 8, sp. NOTE SUR UN TUBIFEX d'aLGÉRIE BOt et ressemblent ainsi à ceux de Criodrilus et des Lombricides. An moment de la maturité sexuelle, ils recouvrent entièrement la face ventrale au voisinage de l'orilice sexuel mâle, attachés à la peau chacun par un solide pédoncule, tandis que leur étui distal est gonflé et rempli de spermatozoïdes. Quant aux espèces qui ne fabriquent pas de spermatophores et dont les poches séminales ne sont remplies que de grumeaux de spermatozoïdes épars, on n'en connaît encore que deux : Telmato- drilas Vejdorskyi Eisen et Ilyodrilus coccineus Vejd. (Stolc). Chez les espèces américaines du genre Ilyodrilus, Eisen (1) n'a pas vu non plus de spermatophores: c'est donc vraisemblablement un caractère de ce genre de n'en point fabriquer. Recherchons maintenant aux dépens de quels organes les sper- matophores prennent naissance. Dans mon ouvrage (2), j'ai déjà indiqué, pour Tiibifcx et pour tous les genres dont les poches sémi- nales renferment des spermatophores, que l'axe à grosses granu- lations dérive du produit de sécrétion de la glande du cément, tan- dis que les couches externes sont fournies par les cellules glandu- laires des poches séminales. Les différents états de développement que les spermatophores présentent dans les poches séminales de Tubifex Blancliardi parlent nettement en faveur de cette opinion. Celle-ci se trouve d'ailleurs confirmée en quelque sorte par l'étude d'Ilyodrilus coccineus : d'après Stolc, cette espèce a un court canal déférent qui se continue par un atrium globuleux, dépourvu de glande du cément : par suite de l'absence de cette glande, il ne se forme point de spermatophores et les poches séminales sont remplies simplement de grumeaux de spermatozoïdes sans connexion les uns avec les autres. Stolc s'exprime ainsi à ce propos : « En ce qui concerne les spermatophores, le genre Ilyodrilus se différencie d'une façon remarquable de tous les autres genres de Tubificides indigènes. Comme il n'a ni pénis ni glande du cément, ce genre n'a pas non plus de spermatophores. Leur absence résulte précisément de celle de la glande du cément, cette glande étant destinée à produire tout au moins l'axe des spermatophores, comme l'ont montré les observations de Vejdovsky. Aussi est-ce en vain qu'on cherche dans les poches séminales des productions analogues aux spermatophores : toujours ces poches se montrent pleines de gros grumeaux de spermatozoïdes. » (1) EisKx, Oiigochœtological re! 130. Meretrii (Pitar) medilerranca Tiberi. — C'est probable- ment cette forme que M. de Folin a rencontrée dans la fosse de Cap Breton et que M. Locard a indiquée dans son Prodrome sous le nom de Cytherca rudis Poli. Le M. mediterranea est une espèce manuscrite du D'' Tiberi, qui a été publiée par M. le Marquis de Monterosato ; mais qui n'a jamais été figurée. Elle se distingue du M. rudis par sa surface ornée de nombreux sillons concentriques bien marqués, ainsi que par sa coloration entièrement blanche. Nous avons représenté pi. XVII, fig. 12, 13, 14, 15, 1(3, l'un des spécimens recueillis par YHirondelle. No i41. Axinus Gouldi Philippi. — Ce Mollusque n'était connu que des mers boréales et de la côte orientale de l'Amérique du Nord. C'est donc une acquisition nouvelle pour la faune française. No 148. Mactra gracilis Locard. — Bien distinct de tous les [ém. Soc. Zool.de France. IV_ 1891 ^ 1 w > f PL.XVI. 5 4 10 ék 17 'U- . i I ^#-, 15 ^ G Jeanne, del !aip .Lemepcier.yans. Mém Soc. Zool. de France. IVJ891 1 3 PL xv; 10 ./r^ 16 \- 11 12 17 18 19 G.Jeanne del. lmp.Lsmercier,ï^ari FAUNE MALACOLOGIQUE DU GOLFE DE GASCOGNE 619 autres Mactra de l'Océan Atlantique, cette espèce avait été assimilée à tort par la plupart des naturalistes au M. elliptica de Brown. M. Locard, dans son travail intitulé : Description des espèces fran- çaises appartenant au genre Mactra, p. 4, a bien démontré qu'il s'agit là d'une espèce spéciale. Son habitat est limité aux fonds de 60 à 150 mètres, tandis que les Mactra solida, elliptica, siilitruncata, etc., sont des espèces littorales ou sublittorales. N° 165. — Thracia papyracea Poli, var. quadrata Monterosato mss. Forme plus transverse que le type et à bord ventral rectiligne, mesurant : diamètre umbono-ventral, 11 millim.; diamètre antéro- postérieur, 21 millim. Voir notre pi. XVII, fig. 17, 18, 19. 620 ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CO?s^NUS, par G. COTTEAU, Gorresiiondant dr •llnslitut. KV AHTICLK (Planches XVIII et XIX). 87, Salenia Vilanovae Cotteau, 1891. IM. XVIII, lig. i-C. Espèce de taille moyenne, circulaire, assez élevée, arrondie sur les bords, subdépriuiée ou légèrement bombée en-dessus, presque plane en dessous. Zones porifères droites, à fleur de test, formées de petits pores serrés, égaux, disposés un peu obliquement, déviant à peine de la ligne droite aux approches du péristome, sans se multiplier. Aires ambulacraires très étroites, saillantes, non flexueuses, même près du sommet, garnies de deux rangées do granules serrés, au nombre de vingt-deux ou vingt-trois par série dans un exemplaire de taille moyenne, augmentant un peu de volume vers la base. Les deux rangées de granules sont rapprochées, et cependant laissent la plaro à quelques verrues microscopiques, apparentes surtout vers Tambitus, où l'aire ambulacraire s'élargit un peu pour contenir de plus gros granules. Tubercules interam- bulacraires très peu nombreux, saillants, inégaux, au nombre de quatre ou cinq par série, entourés de scrobicules étroits, subcir- culaires, diminuant de volume à la face inférieure, disparaissant au-dessus de l'ambitus. Granules intermédiaires mamelonnés, disposés en cercles incompbïts autour des scrobicules, abondants à la face supérieure, où ils forment le plus souvent des séries horizontales assez régulières. Zone iniliaire sinueuse et étroite vers l'ambitus, remplie par les granules scrobiculaires et d'autres petites verrues inégales. Péristome assez grand, subcirculaire, à fleur de test, mar([ué de hues entaili<'s. Périprocte iirégulièrement arrondi. Appareil apical légèrement bombé, lisse, fortement étalé et déchiqueté sur les bords, marqué d'impressions arrondies et profondes; plaques génitales allongées, lancéolées, se prolongeant en forme de feuilles au milieu des aires iuterambulacraires, per- forées à peu près au milieu de leur étendue; phu^ues ocellaires ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 621 étroites échancrées en croissant, probablement perforées en des- sous, à l'endroit où se termine l'aire ambulacraire. Chez les individus jeunes, les principaux caractères paraissent les mêmes, cependant l'appareil apicalest plus régulièrement penta- gonal, le péristome est moins anguleux et les plaques génitales se prolongent moins fortement dans les aires interambulacraires. Hauteur, 7mm-; diamètre, 12™™, Individu jeune : hauteur, 5°iii; diamètre, 10ii°i. Rapports et différences. — Bien que la plaque madréporiforme ne soit pas très distincte, cette espèce nous a paru appartenir, par la disposition de ses plaques apicales, au genre Salenia ; cependant, au premier aspect, ses plaques ont tout à fait la structure des plaques d'un Peltastes et notamment du Pellastes acantlioidcs, de l'étage cénomanien : c'est le même aspect étoile, anguleux et déchiqueté sur les bords; ce sont les mêmes impressions suturâtes profondes et arrondies ; ce sont les mêmes plaques génitales allon- gées, foliacées, pénétrant au mileu des aires interambulacraires; les mêmes plaques ocellaires, étroites, rentrantes et arrondies en forme de croissant. Aucun rapprochement ne nous paraît possible, car les deux espèces appartiennent à deux genres différents. Le S. Vilanovœ, en outre de son appareil, est bien caractérisé par ses aires ambulacraires très étroites, garnies de granules nombreux, serrés, augmentant de volume à la face inférieure; par ses tubercules interambulacraires peu nombreux, médiocrement développés, disparaissant à la face supérieure, où ils sont remplacés par des granules abondants, serrés, disposés souvent en séries horizontales régulières. Localité. — Province d'Alicante (Espagne). Nous devons cette curieuse espèce à M. Vilanova, à qui nous sommes heureux de la dédier ; elle nous a été remise sans indication précise de localité et de gisement, mais comme elle était associée au Nucleolites Roberti, de l'étage aptien, nous pensons qu'elle provient également de ce même terrain ; elle ne paraît pas être très rare. Collection Cotteau (M. Vilanova). Explication des figures. — PL XVIII, lig. 1, Salenia Vilanovœ vu de côté; fig. 2, face supérieure; fig. 3, face inférieure; fig. 4, aire ambulacraire, grossie; fig. 5, aire interambulacraire, grossie; fig. 6, appareil apical, grossi. 622 G. COTTEAU. 88. EcHiNosPATANGus AFRicANUs Coquaiitl, 1875. PI. XVIII. fig. 7 et 8. Nous ne reviendrons pas sur les caractères de cette espèce, décrite et figurée dans les Echiuides fossiles de V Algérie, t. 1, 2"'e fascicule, p. 70, pi. V. Nous vouIoqs seulement appeler l'attention sur un exemplaire de petite taille qui présente un cas de monstruo- sité très remarquable, consistant dans le dédoublement de l'aire ambulacraire antérieure. Dans chacune des aires dédoublées, la zone porifère externe est complète, et la structure des pores présente les mêmes caractères que sur un exemplaire ordinaire, mais il n'en est pas de même des deux zones internes qui se trouvent en con- tact; elles sont plus étroites, et les pores dont elles se composent sont plus petits. Ces deux aires ambulacraires, bien qu'un peu resserrées vers l'ambitus, se poursuivent jusqu'au péristome. A la face supérieure, le sillon antérieur est nécessairement plus large qu'il ne l'est habituellement. Lorsqu'il se creuse et se resserre vers l'ambitus, les doubles plaques existent toujours, mais elles s'éti- rent un peu et deviennent plus étroites. Malheureusement la partie supérieure de cette aire ambulacraire double manque, et il n'est pas possible de constater son point d'attache à l'appareil apical et de savoir si le pore ocellaire était simple ou double. Cette monstruosité ne paraît pas avoir nui au développement de cet individu ; il est de petite taille, mais parfaitement régulier, et présente bien la physio- nomie de l'espèce. Localité inconnue, mais certainement de Tunisie, suivant M. Gauthier, qui a bien voulu me communiquer ce curieux exemplaire. Coll. Gauthier. Explication des figures. — PI. XVII, fig. 7, Kchinospatangus africanus, vu sur la face supérieure; fig. 8, portion des aires ambu- lacraires antérieures, grossies. 89. EcHiNOCORYS PYRENAICUS Scuncs, 1888. IM. XVIII, lii;. 0 ol U). M. Sennes a donné la descri})tion et les figures de cette espèce dans le Bulletin de la Soc. (féol. de France, (3), XVI, p. 814. Je viens seulement appeler l'attention sur un exemplaire que M. Arnaud m'a communiqué, et dont le péristome est muni des plaques recouvrant la membrane buccale. ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 023 Il est extrêmement rare que les plaques buccales soient conservées chez les espèces fossiles, et je ne pense pas qu'elles aient déjà été signalées chez les Eclunocorijs. Ces plaques, dans notre exemplaire, sont assez mal conservées, cependant, avec un peu de soin on recon- naît leur forme et leur disposition. L'ouverture buccale est ovale, légèrement déprimée et présente sur le pourtour neuf ou dix plaques irrégulièrement pentagonales, et dont l'angle interne est tourné vers le centre du péristome. D'autres plaques, beaucoup moins développées, allongées, anguleuses, s'articulent dans les premières et convergent autour de la petite ouverture buccale qui s'ouvre un peu en arrière du centre du péristome. Cette disposition des plaques diffère un peu de celle qu'on observe chez les autres Spatangoïdes. Les plaques du pourtour supérieur sont à peu près les mêmes, larges et anguleuses, mais en arrière elles sont en général moins étendues, et la petite ouverture buccale se rapproche davantage du bord postérieur. Chez les Maretia, dont le péristome plus elliptique est à peine labié, on retrouve une disposition de plaques, plus voisine de celle des Echinocorys, sans être identique. Localité. — Calonque-Rivière (Landes), Garumnien inférieur (Danien). Coll. Arnaud. Explication des figures. — PI. XVIII, lig. 9, péristome de VEchinocorys pyrenaicus, muni de ses plaques; fig. 10, le même, grossi. Genre DIPNEUSTES Arnaud, 1891. Dipneustes krna.u.d, in collectione, 1891. Test de grande taille, cordiforme, subcirculaire, échancré en avant, rétréci et subacuminé en arrière, renflé en dessus, légère- ment bombé en dessous. Sommet ambulacraire subcentral, un peu excentrique en avant. Sillon antérieur étroit, profond, entamant très fortement l'ambitus, paraissant se prolonger jusqu'au péris- tome. Aire ambulacraire impaire formée de pores simples et très petits. Aires ambulacraires paires antérieures droites, longues, excavées, divergentes. Aires postérieures tout à fait différentes, courtes, étroites, subflexueuses, presque superficielles. Tubercules très petits, saillants, serrés, homogènes, épars, un peu plus gros sur le bord des aires ambulacraires et du sillon antérieur. Péris- tome excentrique en avant, labié. Appareil apical visible seulement en partie dans notre exemplaire. Fasciole péripétale très apparent G24 G. COTTEAU. dans la partie postérieure, au peu nioius distiuet dans la région antérieure. Fasciole latéro-sous-anal. Rapports et différences. — Ce genre, dans sa forme et dans quelques-uns de ses caractères, présente beaucoup de ressemblance avec certaines espèces du genre Schizaste7% de l'époque tertiaire; il en a l'aspect général, le sillon antérieur, les aires ambulacraires paires antérieures et le double fasciole péripétale et latéro-sous-anal; il s'en distingue très nettement par la structure de ses aires ambula- craires paires postérieures étroites, courtes, subflexueuses et super- ficielles. Ce caractère étrange, et que nous ne retrouvons chez aucun Echinide crétacé ou tertiaire, a engagé M. Arnaud à en faire le type d'une coupe générique nouvelle que nous n'avons pas hésité à adopter. Le genre Dipiietistes appartient au terrain crétacé supé- rieur, tandis que les Sclii^aslrr, dont il se rapproche un peu, sont des Echinides tertiaires. 90. DiPNEUSTES ATURicus x\rnaud, 1891 PI. XVIII, fiii. iM:i Espèce de grande taille, aussi large que longue, subcirculaire, cordiforme, échaucrée en avant, dilatée au milieu et subacuminée en arrière. Face supérieure bombée, paraissant carénée au milieu, subdéclive dans la région antérieure et sur les côtés, arrondie et recourbée en arrière jusqu'au périprocte. Face postérieure tron- quée, étroite, rentrante, un peu évidée. Face inférieure légèrement bombée, déprimée autour du péristome. Sommet ambulacraire presque central, un peu rejeté eu avant. Sillon antérieur étroit, profond, subcaréné sur les bords, entamant fortement l'ambitus et paraissant se prolonger jusqu'au péristome. Aire ambulacraire impaire différente des autres, composée de pores très petits, séparés par un renilement granuliforme saillant, disposés par paires obliques et espacés. Aires ambulacraires paires antérieures longues, très excavées, divergentes, assez larges. Zones pori- fères formées de pores presque égaux, très petits aux api)ro- ches du sommet, beaucoup plus développés, oblongs, ovales sur le reste de l'aire ambulacraire. Des trente paires de pores dont se compose environ chaque zone porifère, quinze sont très petites et les quinze autres de dimension beaucoup plus forte. Aires ambulacraires paires postérieures d'un aspect tout diffé- rent, longues, étroites, subtlexueuses, presque superficielles; leurs O. GOTÏEAL- 625 zones porifères sont composées de petits pores simples, presque microscopiques, s'ouvrant deux à deux et par paires obliques, au milieu des plaques, saus augmenter de dimension en se rappro- chant de la base. Zone interporilère relativement assez large. Tubercules très petits, saillants, serrés, homogènes, remplissant toute la surface du test, un peu plus gros, cependant, sur le bord des aires ambulacraires et du sillon antérieur. Péristome muni d'une lèvre saillante, échancré de chaque côté. Le périprocte et l'appareil apical sont empâtés ou mal conservés et nous ne pouvons en préciser les caractères. Fasciole péripétale passant à l'extrémité des aires ambulacraires postérieures, sans en suivre les llexuosités, apparent dans la région antérieure. Fasciole latéro-sous-anal linéaire, non flexueux. Hauteur, iO^^; diamètre antéro-postérieur, 69™™; diamètre transversal, 68™™ et demi. Rapports et différences. — Cette belle et curieuse espèce ne saurait être confondue avec aucune autre; bien que quelques-uns de ses caractères fassent défaut, elle sera toujours parfaitement reconnaissable à sa taille, à son aspect cordiforme, à son sillon anté- rieur étroit et profond, subcaréné sur les bords, entamant très fortement l'ambitus et se prolongeant jusqu'au péristome; à son sommet subcentral ; à ses aires ambulacraires paires antérieures si différentes des aires postérieures, les premières longues, droites, très excavées et formées en partie de pores larges, oblongs, les secondes courtes, subflexueuses, étroites, superficielles, composées dans toute leur étendue de pores très petits et microscopiques; à ses tubercules fins, serrés, saillants, homogènes; à son double fasciole péripétale etlatéro-sous-anal, Si cette espèce, par sa forme générale et son aspect cordiforme, par son sillon antérieur entamant l'ambitus, par ses aires ambulacraires paires longues, droites et excavées, par son double fasciole péripétale et latéro-sous-anal, rappelle certaines espèces du genre Sc/ii::aster, de l'époque tertiaire, elle s'en distingue très nettement par la structure toute différente des aires ambulacraires paires postérieures. C'est la première fois qu'une différence aussi considérable est signalée dans les aires ambula- craires paires antérieures et postérieures d'une même espèce. 11 est bien à désirer qu'un second exemplaire plus complet soit recueilli et nous permette d'étudier dans tous ses détails ce type intéressant, je pourrais presque dire étrange, qui se montre au moment où la grande série des Micraster créVdcés disparaît et où se montrent dans les terrains éocènes les genres Schizaster, Linihia, Pericosmus, etc. IV. — 4U 020 ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS Localité. — Rivière (Laudesj. Très rare. Garuimiieii inférieur. Coll. Arnaud. Explication des figures. — PI. XVIII, fig. Jl, Dipneustes atu- ricus, vu de côté; fig. 12, face supérieure; fig. 13, aire ambulacraire postérieure, grossie. 91. Echinolampas A'rnaudi Cotteau, 1891. PI. XIX, lig. 1-5. Espèce de petite taille, allongée, ovoïde, arrondie en avant et en arrière, un peu rétrécie dans la région postérieure. Face supérieure élevée, uniformément renflée. Face inférieure pulvinée, un peu bombée, arrondie sur les bords, subconcave autour du péristome. Sommet ambulacraire sensiblement excentrique eu avant. Aires ambulacrairespétaloïdes, ouvertes à leur extrémité, inégales, l'aire antérieure plus courte que les autres, les aires paires antérieures très divergentes, presque horizontales, les aires postérieures plus lon- gues, plus eiïilées, plus rapprochées au sommet, formant un angle plus aigu. Zones porifères étroites, à fleur de test, formées de pores inégaux, les internes arrondis, les externes un peu allongés, unis par un sillon, disposés par paires obliques que sépare une bande saillante et granuleuse. Les zones porifères sont égales dans l'aire ambulacraire impaire et dans les aires paires postérieures; elles paraissent un peu inégales dans les aires paires antérieures, notam- ment dans l'aire de droite ; la zone porifère la plus en arrière est sensiblement plus recourbée que l'autre. Zone interporifère plus large que l'une des zones porifères, srms cependant occuper un espace double. Tubercules petits, abondants, scrobiculés, épars, jjartout serrés et homogènes, un peu plus espacés cependant aux approches du péristome. Granulation intermédiaire délicate, for- mant des cercles autour des scrobiculés. Péristome excentrique en avant, subpentagonal, s'ouvraut dans une dépression assez pro- fonde du test, muni d'un floscelle très atténué, à peine distinct. Périprocle arrondi, un i)eu allongé dans le sens du diamètre antéro- postérieur, placé sur le bord postérieur. Appareil apical peu déve- loppé, étroit, granuleux, assez mal conservé, paraissant muni de quatre pores génitaux. Hauteur, 13^^; diamètre antéro-postérieur, id^"^ et demi; diamètre transversal, 16™"!. Rapports et différences. — Ce n'est pas sans hésitation que nous plaçons cette petite espèce crétacée dans le genre Ev/iino- ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 627 lampas, spécial jusqu'ici au terraiu tertiaire et à l'époque actuelle,- et qui compte, dans le terrain éocène, des espèces si nom- breuses et si variées. Assurément \'E. Arnaudi, le plus ancien des Echinolampas, se distingue de toutes les espèces que nous connaissons, mais même au point de vue générique, il oiïre quelques difïérences qui l'éloignent un peu des véritables Echino- lampas : Son périprocte est arrondi, un peu allongé dans le sens du diamètre antéro-postérieur, tandis que chez les véritables Echinolampas tertiaires, il est allongé transversalement. Sa position n'est pas tout à fait la même; au lieu de s'ouvrir à la face inférieure près du bord, il est plutôt inframarginal. Dans les aires ambula- craires, les zones porifères, au lieu d'être inégales, comme chez toutes les espèces d'' Echinolampas, de petite et moyenne taille, ne présentent d'inégalité que dans les aires paires antérieures, et encore cette inégalité est-elle fort peu apparente. Le péristome est pour ainsi dire dépourvu de floscelle. Malgré ces difïérences, malgré son origine crétacée, il ne nous a pas paru possible de séparer génériquement cette petite espèce des Echinolampas ; elle en offre certainement les caractères essentiels, et présente même avec une des espèces les plus petites du terrain éocène, Echinolampas nucleus Matheron, des points de res- semblance assez étroits : forme ovoïde et renflée, sommet am- bulacraire excentrique en avant; périprocte submarginal. Péris- tome pentagonal et floscelle très atténué. L, E. Arnaudi, cependant, se distinguera toujours facilement à sa taille encore plus petite ; à son sommet plus excentrique ; à ses aires ambulacraires plus étroites et plus effilées en arrière; à ses zones porifères plus égales ; à son péristome enfoncé ; à son floscelle encore moins appa- rent ; à sou périprocte un peu allongé. Nous sommes heureux de dédier cette espèce à M. Arnaud, qui vient de découvrir le seul exemplaire que nous connaissons. C'est le rare et premier représentant, dans le terrain crétacé, d'un genre qui, dès l'époque éocène, atteint le maximum de son développement et compte plus de cent espèces répandues dans toutes les régions du globe, partout où s'étendaient les mers éocènes. Localité. — Rivière (Landes). Très rare. Danien (Garumnien). Coll. Arnaud. Explication des figures. — PI. XIX, fig. 1, Echinolampas Arnaudi, vu de côté ; fig. 2, face supérieure ; lig. 3, face inférieure; fig. 4, face postérieure; fig. 5, portion de la face supérieure, grossie. 028 G, COTTEAU 92. ECHINOLAMPAS GRACILIS Cottt'aii, 1891. 1']. XIX, lig. G-'.\ Espèce de taille moyenne, oblongue, ovale, arrondie en avant, légèrement dilatée en arrière, rétrécie et subroslrce dans la région postérieure. Face supérieure dépriuiée, arrondie sur les bords. Face inférieure })res(iue plane, subpulvinée, concave autour du péristome. Soiuniel ambulacraire très exceutrifpie en avant. Aires ambulacraires étroites, légèrement costulées, inégales, l'aire anté- rieure droite", les aires postérieures uu peu plus longues que les auties. Zones porit'ères étroites, formées de pores presque égaux, disposés par paires obliques que sépare nue petite bande courte sur laquelle se trouvent deux ou trois petits granules. Dans l'aire impaire antérieure, les zones porifères sont égales. Dans les aires paires antérieures, la différence dans la dimension est très sensible, et la zone placée en arrière, beaucoup plus arrondie que l'autre, compte environ dix paires de pores de plus. La différence est à peu près la même dans fes aires postérieures qui sont relative- ment beaucoup pfus longues et un peu flexueuses. Tubercules petits, serrés, scrobiculés, abondants à la face supérieure et dansda région inframarginale, un peu plus espacés autour du j)éristome et lais- sant, entre le péristome et le bord postérieur, une bande subsi- nueuse qui en est presque complètement dépourvue. Péristonie subpentagonal, transverse, situé au fond d'une dépression assez sensible de la face inférieure, muni d'un floscelle apparent, mais très atténué. Les pbyllodes porifères sont visibles, mais à peine déprimés. Quant aux bourrelets qui les séparent, ils font absolu- ment défaut. Périprocte arrondi, subtrausverse, rapprocbé du bord postérieur. Appareil apical pourvu de quatre pores génitaux s'ouvrant sur la plaque madréporiforme, qui est étroite, spon- gieuse, munie de «luelques tubercules. L'exemplaire unique que nous connaissons présente une mons- truosité singulière : l'aire ambulacraire postérieure de gauche fait défaut complètement à son origine, et ce n'est qu'aux deux tiers de l'étendue qu'elle devrait avoir qu'elle se montre avec ses deux zones porifères inégales; elle descend un peu plus bas que l'aire ambulacraire postérieure de droite, puis disparaît vers l'ambitus. L'espace intermédiaire entre l'appareil apical et la partie supé- rieure de cette aire ambulacraire est complètement dépourvu de pores et occupé par des tubercules de môme nature que ceux qui couvrent le reste du test. Le petit pore ocellaire postérieur de gauche semble faire défaut, et le pore génital de gauche se trouve ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 629 rejeté un peu en arrière, occupant ainsi une place intermédiaire entre l'aire anibulacraire paire antérieure de gauche et l'aire ambulacraire paire postérieure de droite. Le test, recouvert en cet endroit de tubercules et de granules, ne permet pas de saisir la disposition des plaques interambulacraires qui ont dû nécessaire- ment éprouver une perturbation. Cette monstruosité que je signale aujourd'hui pour la ])remière fois, ne me paraît avoir apporté aucun trouble dans le développement général de l'individu, dont tous les autres caractères sont parfaitement normaux. Hauteur, O^m; diamètre antéro-postérieur, 43m'^; diamètre trans- versal, 19™°^. Rapports et différences. — Nous ne connaissons de cette espèce qu'un seul exemplaire qui nous a paru se distinguer nettement de ses congénères, déjà si nombreux, par sa forme ovale, arrondie en avant, subrostrée en arrière; par sa face supérieure plus déprimée qu'elle ne l'est dans aucune autre espèce: par son sommet très excentrique en avant; par ses aires ambulacraires étroites, grêles, légèrement renflées, inégales, les postérieures plus longues que les autres ; par ses zones porifères étroites, occupant un espace trois fois moins grand que la zone interporifère qui les sépare; par son péristome étroit, transverse, s'ouvrant dans une dépression de la face inférieure et muni d'un floscelle très atténué. Cette espèce, par sa forme générale, rappelle VEchinol. amygdnla d'Egypte, mais elle s'en distingue d'une manière positive par sa forme beaucoup plus déprimée et ses aires ambulacraires plus grêles. Localité. — La provenance de cet exemplaire est inconnue, et c'est une des raisons qui nous ont engagé à le décrire et le faire dessiner, espérant que ses caractères bien tranchés pourront le faire reconnaître. École des mines de Paris (coll. Michelin). Explication des figures. — PL XIX, fîg. 6, Eclrinolanipas firaciiifi, vu de côté; fig. 7. face supérieure ; fig. 8, face inférieure; fig. 9, portion de la face supérieure montrant l'absence de l'aire ambula- craire paire postérieure de gauche près du sommet et sa réappari- tion beaucoup plus bas, grossie. 93. Scutellina Morgani Cotteau, 1891. PL XIX, fig. 10-14. Espèce de taille relativement assez forte, subcirculaire, un peu allongée, arrondie en avant et en arrière, légèrement dilatée dans la région postérieure. Face supérieure renflée et subconique au 630 G- COTTEAU milieu, de tous côtés régulièrement déclive, peu épaisse et arrondie au pourtour. Face inférieure plane, concave aux approches du péristome. Sommet ambulacraire central. Aires ambulacraires larges, très ouvertes à l'extrémité, paraissant égales entre elles. Zones porifères étroites, droites, formées de petits pores simples, semblables entre eux, disposés par paires obliques et espacées. La zone interporifère est très large et occupe, aux approches de l'am- bitus, beaucoup plus de place que l'aire interambulacraire qui est très étroite, près du sommet et à la face inférieure. Tubercules fms. serrés, abondants, scrobiculés, épars sur toute la surface du test, un peu plus gros et plus espacés à la face inférieure, aux approches du péristome. Granulation intermédiaire fine et homogène. Péris- tome arrondi, subpentagonal, s'ouvrant au milieu delà face inférieure qui paraît sensiblement déprimée. A une certaine distance du péris- tome, un peu plus enfoncé que le reste du test, se montre un penta- gone régulier, dont les angles correspondent au milieu de chacune des aires interambulacraires.Périprocte petit, arrondi, un peu angu- leux en avant, à tleur de test, placé à une assez grande distance au dessus du bord postérieur. Appareil apical subpentagonal, remar- quable par le développement de la plaque madréporiforme, sur le bord de laquelle s'ouvrent quatre pores génitaux allongés, les deux antérieurs plus rapprochés que les deux autres. Hauteur, 6™™; diamètre antéro-postérieur, \9"^^ ; diamètre trans- versal, 18""". Rapports et différences. — Cette espèce appartient certainement au genre ScutelUna et fait partie du groupe des Porpitella, à péri- procte placé au-dessus du bord postérieur. Voisine du ScutelUna supera, du bassin de Paris, elle s'en distingue par sa forme plus circulaire, par sa face supérieure plus conique et plus régulièrement déclive de tous les côtés ; par sa taille plus forte ; par ses aires ambulacraires beaucoup plus larges ; par ses zones porifères très écartées et laissant entre elles, surtout aux approches de l'ambitus, un espace bien plus développé. Localité. — Mont Gambier (Australie). Très rare. Eocène. Coll. Cotteau (M. Morgan). Explication des figures. — PI. XIX, fig. iO, Sent. Morgani, vu décote; fig. 11, face supérieure ; ^v^. 12, face inférieure; fig. 13, portion de la face supérieure, grossie ; (ig. 14, tubercules, grossis. ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 63] 94. Oligopygus gostulatus (Desor) P. de Loriol, 1887. PI. XIX, fig. 15-18. Eckinocyamus costulatus Desor in Agassiz et Desor. CataJ.. rah. des £c/i/n.,p.84, 1847. Sismondia costulata Desor,, Synops. des Echin foss., p. 227, 1837. » » Dujardin et Hupé, Hist. nat. des Zoopli. Echinod., p. 539, 1862. Oligopygus costulatus P. de Loriol, Notes pour servir à l'étude des Ecliinod., II, Recueil Zoologique Suisse, t. IV, p. 80, 1887. Espèce de taille moyenne, allongée, étroite et un peu anguleuse eu avant, arrondie en arrière. Face supérieure épaisse sur les bords, uniformément bombée. Face inférieure plane, subpulvinée, déprimée en travers vers le milieu de son diamètre, assez profon- dément creusée autour du péristome, renflée sur les bords. Sommet ambulacraire presque central, très légèrement excentrique en avant. Aires ambulacraires pétaloïdes, costulées, ouvertes à l'extré- mité, inégales, l'aire antérieure plus longue que les autres, les aires ambulacraires paires antérieures et postérieures à peu près de même dimension. Zones porifères larges, à fleur de test, formées de pores petits, égaux, arrondis, un peu oblougs, unis par un long sillon étroit, disposés par paires obliques que sépare une bande de test finement granuleuse. Les zones porifères sont à peine recour- bées à leur extrémité, et les aires ambulacraires restent largement ouvertes. Tubercules petits, serrés, fortement scrobiculés, beau- coup plus serrés h la face inférieure et vers l'ambitus qu'aux approches du sommet. Granulation intermédiaire fine. Péristome assez grand, étroit, très allongé transversalement, vaguement penta- gonal, s'ouvrant dans une dépression du test. Les parois de cette cavité, comme dans l'espèce décrite par M. de Loriol, sont abruptes en avant, déclives en arrière et couvertes de tubercules scrobiculés, identiques à ceux de la face inférieure et d'autant plus fins qu'ils se rapprochent davantage des bords de la cavité. Aucune trace de floscelle n'existe autour du péristome. Périprocte à fleur de test, très petit, tout à fait circulaire, s'ouvrant à égale distance du bord postérieur et du péristome, un peu plus rapproché cependant du péristome. Appareil apical muni de quatre pores génitaux placés, comme dans les Echinolanipas, sur le bord de la plaque madrépori- 632 G. COTTE AU forme, qui paraît spongieuse, et présente en outre quelques petits tnl)ercules ; les deux ])ores génitaux antérieurs paraissent plus rapprochés que les autres : les cinq pores ocellaires sont très petits et à peine visibles. Nous avons sous les yeux deux exemplaires de taille différente, et chez lesquels les caractères sont absolument les mêmes. Hauteur, 14"™; diamètre antéro-postérieur , 22^^; diamètre transversal, 19'"'". Individu plus jeune : hauteur, 8™"^; diamètre antéro-postérieur, 17™m; diamètre transversal, 15™°^. Rapports et différences. — Cette espèce est très voisine de VOUçjopygus Wethcrbyi, décrit et figuré par M. de Loriol,.et qui a servi de type au genre ; elle en présente la forme, les aires ambu- lacraires, les tubercules, le péristome, le périprocte et l'appareil apical; elle en diffère cependant par sa face supérieure plus élevée, plus renflée, subconique ; par ses aires ambulacraires beaucoup plus costulées, même dans le jeune âge; par son péristome, parais- sant un peu moins profond; par son périprocte plus rapproché du péristome. Ce sont deux espèces très voisines, mais que nous croyons parfaitement distinctes. M. de Loriol a créé avec beaucoup de raison un genre nouveau pour ces deux espèces, qu'on ne sau- rait, malgré la petitesse et la position de leur périprocte, ranger parmi les Echinocyamus ou les Sismondia. Leurs afTinités, ainsi que le dit M. de Loriol, les rapprochent bien davantage des Echinolampas; elles en ont les principaux caractères, mais, au point de vue géné- rique, elles s'en distinguent très nettement par leur péristome dépourvu de floscelle et leur petit périprocte intermédiaire entre le péristome et le bord postérieur. Localité. — La provenance des deux exemplaires d'O. costulatus de l'Ecole des Mines est inconnue. L'O. Wctherhyi a été recueilli près de Gainesville (Alachua (county, Floride). Il est probable que VO. costulatus, qui s'en rapproche par tant de caractères, provient sinon de la même localité, du moins de quelque région voisine. Ecole des Mines (Coll. Michelin). Explication des figures. — PI. XIX, fig. 15, Olinopygits costn- Idliis, vu (le coté; fig. Ifi, face supérieure; fig. 17, face inférieure; lig. IN, ;ipi)areil apical et aire ambulacraire antérieure, grossis. [ém Soc Zoo], de France. IV. 1891 Pl.XVlIl. Humbert ad Tiat. del.&litK. 1-6 . .Salenia Viknovœ , Coiteau . 7i!.'8. Ecrunospatangus afrianas, CG.qja.nd. imp. lidouard b:-7^'aV, 9&'10. Echmocorys p^^enaieus. Sennes. 11-13. Dipneusles aluricus, Arnaud. MemSoe.Zool.de France. 1\/,1891 PI XIX Huratert ad nat de! &l:tb.. 1-5 Eehmolampas Arnaudi, OolLeau, S-9.EchlTio]arapas gracilis, Cocteau Imp Edouard Ery, Pari.s 10-14 Seutellma Morgam, Cotte au. 15-20 OligopvGUs costulalus^PdeLûnol. ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS 633 9u. CiRCOPELTis Peroni CoUeau, 1890. Voyez Echinides nouveaux ou peu connus, 2^ série, 11° 79. C'est à tort que le dessinateur, dans les ligures 4 et o de la plauche XVII, a représenté cette espèce comme ayant les tubercules mar- qués de crénelures atténuées. Il a été trompé par les apparences; les crénelures n'existent pas, et les tubercules, comme dans toutes les espèces de ce genre, surmontés d'un épais mamelon qui cache en partie leur base, sont complètement lisses. 634 ERRATA Page 80, lignes 27-28, lire ; et la bouctie est formée. — 196, lignes 19-20, lire : pour en acquérir de nouveaux. — 217, ligne 4, lire: Gastéropodes. — Melanopsiti praemorsa. — 430, ligne 20, lire: avons rattachées plus haut, en attribuant à ce dernier le nom d'A . eu- 635 ESPÈCES ET GENRES NOUVEAUX DÉCRITS DANS LE TOME IV DES MÉMOIRES, 1891 FORAMINIFÈRES Bilocuiina anomala Schlumberger 569 B. Bmdiji Schl 557 B. Fischeri Schl 563 B. lahiata Schl 556 B. Milne-Eduiardsi Schl 567 Bilocuiina pisum Schl 569 B. Saisi Schl 553 B. vespertilio Schl 561 Ramulina Grimaldii Schl 509 Infusoires Conchophlhirius Metchnikoffï A. Certes 537 Odontochlamys Certes, n. g 540 0. Gouraudi Certes 540 Spongiaires Geodia Barretti Bow , var. sene- galensis Topsenl 15 Alcyonaires Reniera spiculolenuis Topsent. . . 12 Tedania Chevreuxi Topsent 13 Àlcyoninm clavatum Studer. .. Anthomastus aqaricus Studer. Callipodium astraenides Studer Clnvularia concreta Studer.. . Eunephthya racemosa Studer. Gyrophyllum Studer, n. g 90 Gi/rophjilhiw HirondplIeiSluder. 94 88 Rliodophytnnrariahile Studer. 92 Schizophytum Studer,?!. g 93 86 94 Srii. echinatum Studer Yœringia Danielsseni Studer 89 91 92 87 Stellérides Caly casier Perrier, n. g 262 C. motiecus Perrier 262 BytaMer intermedins Perrier 271 Hexaster Perrier, n. g 267 H. ob^curus Perrier 267 Media ster stellatus Perrier 268 Pedicellaster parvuius Perrier.. . 258 Plutonaster granulosus Perrier. 268 Prognaster Perrier, n. g 259 Pr. Grimaldii Perrier 259 Sclerasterias Perrier, n. g 264 Sel. Guernei Perrier 264 Stolasterias neglecta Perrier 266 ECHINIDES Echinolampas Arnaudi Cotteau . . 626 Salenia Vilanovae Cotteau 620 E. gracilis Cotteau , . 628 Scutellina Morgani Cotteau 629 Cestodes Anoplocephala cunicuU R. Bl 447 Anoplocephalinae R. Bl., subfam. nova 187,443 Bertia n. Bl , n. g 186,443,444 Bertia Studeri R. Bl 187 Davainea R Bl. et Railliet, n. g. 420.428 Echinocotyle R. Bl., /?. g- 420,423 E. Rosseteri R. Bl 424 B. Satyri R. Bl 190 Moniezia R. BL, n. g 187,443,444 63g espèces et genres nouveaux Annélides Tubifex Blanchardi Vejdovsky 5% SCAPHOPODES Dentalium senegalense Dautzenberg 53 • Lamellibranches Laevicardium norvegiciim Spen- l'en us Chevreuxi Danlz GO gler, var. senegalense Dautz... 5'J Gastéropodes Bêla Giiernei Daiil/. 01 i Niso ChevreuxiDAul/. •. 30 Cylichna Gri inaldii Daulz 2(1 Patella Adansoni DiinUer, var. Donovania candidissinia IMiil., a