?^m *■ i! 3 '//^-•S 0*iï, 5* ' h >r ; . y r N «Pal 3*« FOR THE PEUPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE L1BRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE POUR L'ANNÉE 1896 LILLE, IMPRIMF.IIIF. LE BIGOT FRÈRES MÉMOIRES DE I.A SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1896 TOME IX PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, Rue des Grands-Augustins, 7 1896 'cf. (Pvffîfo REVISION DE LA FAMILLE DES 1XOD1DES, par G. NEUMANN, Professeur à l'École nationale vétérinaire de Toulouse. J'ai entrepris la révision de la famille des Ixodidés. Cette détermi- nal ion m'a été dictée par ce que j'ai pu constater de la confusion qui règne dans ce groupe d'Acariens. La plupart des espèces y sont mal décrites ; la même dénomination est, souvent affectée à des types différents ; le même type y est décrit sous plusieurs noms, quelquefois parle même auteur. Bref, cette famille en est encore à l'état primitif et il y a lieu de s'étonner de l'abandon dans lequel on l'a laissée. Pour atteindre le but que je me suis donné, j'ai fait appel aux naturalistes que je croyais en mesure de me procurer des maté- riaux d'études. J'ai trouvé partout l'accueil le plus bienveillant, et je suis heureux de remercier particulièrement MM. R. Blanchard, E. Simon et Trouessart, qui, soit directement, soit comme inter- médiaires,m'ont rendu en ceci de signalés services. Je suis aussi très reconnaissant à M. le Dr Charles Brongniart, qui a bien voulu me permettre d'étudier la bonne collection du Muséum de Paris. J'aurai soin, d'ailleurs, d'indiquer, au fur et à mesure de ce travail, l'origine des matériaux que j'ai utilisés et de reconnaître la part qui revient à chacun des naturalistes de qui ils proviennent. L'ordre que je suivrai dans cette révision ne sera pas nécessaire- ment celui de la classification qui résultera de mes analyses. Cette classification sera donnée comme conclusion, quand j'aurai épuisé tous les éléments d'études dont je dispose. Principaux caractères des Ixodidés. — Les Ixodidés forment, dans l'ordre des Acariens, un groupe très naturel, caractérisé par la taille, la conformation du rostre et des pattes, l'appareil respira- toire, la nature du parasitisme, etc. Les Ixodidés sont des Acariens de grande taille, toujours visibles à l'œil nu, aplatis à jeun, plus ou moins bombés quand ils sont repus; les femelles, presque toujours plus grosses que les mâles, peuvent atteindre, dans certaines espèces, le volume d'une noisette. Les téguments, toujours coriaces, sont le plus souvent de couleur sombre, brune ou brun rougeàtre, quelquefois ornés de teintes et de dessins très élégants. Mém. Soc. Zool. de Fr., 18%. ix. - 1. -i G. NEU.MANN Rostre comprenant : 1° Deux chélicères allongées, formées cha- cune d'une tige renflée dans sa moitié ou son tiers inférieur qui reçoit les insertions musculaires, aplatie et étroite dans le reste de son étendue, terminée en avanl par un doigt recourbé en crochet dorsal à son soin met, dont la base est large et renflée, et qui porte sur sa lace dorsale trois apophyses inégales, à une ou plusieurs dents recourbées aussi en crochets rétrogrades, dont une est tou- jours terminale. Ces chélicères sont enveloppées, dans toute leur partie libre, d'une gaine membraneuse, dont un prolongement plus ou moins différencié s'étend sur le doigt; 2° un hypostome en forme de dard, armé, sur sa face inférieure, de dents dirigées en arrière et disposées à peu près symétriquement sur chaque moitié (radule); 3° deux palpes à quatre articles. Respiration trachéenne; deux stigmates, entourés d'un péritrème ou aire stigmatique, en forme d'écumoire,et situés près des hanches de la quatrième paire. Pattes à six articles (sept ou huit par la division de l'un ou de deux d'entre eux), à hanches immobiles, 'à tarses pourvus de deux griffes, avec ou sans ambulacre. Le tarse de la première paire porte à son bord dorsal, près de son extrémité distale, une dépression cupuliforme (organe de l'ouïe (?) de llaller). Larves hexapodes, sans orifice sexuel, sans trachées ni stigmates. Nymphes octopodes. Ces Acariens vivent en parasites temporaires sur les Mammifères, les Oiseaux et les Reptiles terrestres. Ils en sucent le sang en enfonçant dans la peau leur rostre, qui s'y trouve maintenu par les dents dont sont armés les chéiicères et l'hypostome. Les palpes s'écartent alors et s'appliquent en travers de chaque côté du point d'i m plantation. La femelle quitte sou hôte pour pondre ses œufs sur le sol, sous les herbes, dans les hroussailles, dans les fentes des arbres, des murs, i\rs planchers. Les larves hexapodes qui en nais- sent sont des parasites temporaires; il en est de même des nymphes et des mâles. Les femelles fécondées restent ordinairement fixées à leur hôte jusqu'à la maturité de leurs œufs. Cette famille se divise en deux sous-familles : Argasinœ et Ixodinœ. I. — ARGASLWK. Rostre infère (sauf chez les larves, où il est souvent terminal), c'est-à-dire situé à la face inférieure du céphalothorax, qui le recouvre à la faeou d'un chapeau ou d'un « capuchon ». Doigt de- REVISION Dl. LA FAMILLE DES IXODIDES 3 chélicères irrégulièrement triangulaire, à base large et renil» >■ : une apophyse interne, plus ou moins transversale, terminée en pointe à chacune de ses extrémités, insérée vers le milieu de la hauteur du doigt ; une apophyse moyenne presque linéaire, appuyée sous le dos de la suivante, à crochel terminal tourné en dehors; une apophyse externe allongée, parallèle au doigt, recourbée, à son sommet et à sa base, en deux crochets semblables et à peu près parallèles. Palpes libres, pleins, cylindriques, à articles peu diffé rents les uns des autres. — Pattes un peu inégales, celles de la seconde paire les plus courtes, celles de la quatrième les plus lon- gues; à six (huit) articles, le troisième et le tarse (sauf celui de la première paire) montrant une fausse articulation à une distance de leur base égale à peu près à leur diamètre; hanches contiguës ou subcontiguës; tarses dépourvus d'ambulacre. — Téguments à teinte variant du jaune terreux au brun foncé, sans plaques dorsales ni ventrales, ornés de sculptures variées. — Stigmates situés entre les deux dernières paires de pattes, en dehors de la ligne des hanches. — Orifice sexuel médian, transversal, situé à la hauteur de l'inter- valle compris entre les hanches des deux premières paires de pattes : le mâle étroit, à peu près aussi long que large et semi lunaire; la vulve en fente allongée, à peu près aussi large que le rostre et à bords parallèles. Les deux sexes se distinguent encore un peu par les dimensions en général plus faibles des mâles. Parasites des .Mammifères et surtout des Oiseaux. Deux genres : Argas et Ornithodoros. A. ARGAS Latreille, 1796(1). Syn. : Rhynchoprion Hermann, 1804 (2). Corps aplati, contour général quelquefois orbiculaire, le plus souvent ovalaire, à extrémités arrondies, l'antérieure plus étroite que la postérieure, plus large en arrière des hanches de la qua- trième paire de pattes. Capuchon étalé dans le plan de la face supérieure. Bords latéraux minces ou un peu épaissis en bourrelet. Tégument non mamelonné, mais finement chagriné par des plis irréguliers, en zigzags, qui manquent seulement en certains points occupés par des fovéoles ou patelles à peu près circulaires, minces et déprimées, plus ou moins nombreuses et à situations variées, les il) Latreille, Précis des caractères génériques des Insectes disposés dans un ordre naturel. Brive, p. 178, an V (1796). (2) J. F. Hermann, Mémoire aptérologique, Strasbourg, p. G'J, an XII. 4 G. NEUMANN plus importantes formant toujours des séries rayonnantes, dont une médiane postérieure plus longue, sur les faces dorsale et ventrale (1). Pas d'yeux. 1. Argas reflexus (Fabricius). Synonymie. — Acarus reflexus Fabricius, 1794 (2). Acarus marginatus Fabricius, 1794 (3). Argas reflexus Latreille, 1796 (4). Rhynchoprion columbœ Hermann, 1804 (5). Iconographie. — Latreille (4), pi. VI, 6g. 3; Hermann (5), pi IV, fig. 10 11 ; Pagenstecher (6), pi. I; Mégnin (7), fig. 45; Berlese (8), fasc. XLVII, n°5; Canestrini (9), pi. XLI, fig. 2 et (?) 3. Caractères. — Corps ovale. Surface dorsale plane, excavée ou ondulée, selon l'état de réplétion du tube digestif. Tégument fine- ment chagriné. Sur chaque face, une bordure formée de plis radiés irréguliers, de 200 ij. de largeur. Patelles nombreuses : à lu [un1 dor- sale, au quart antérieur de la longueur, deux grandes, ovales, assez rapprochées de la ligne médiane, divergentes, entourées de plis concentriques; autour d'elles, un cercle interrompu de patelles plus petites; en dehors de ce cercle, dans presque tout le tiers anté- rieur de la face dorsale, jusqu'au rebord marginal, de nombreuses scutelles irrégulières, inégales, la plupart très petites, et se conti- nuant en arrière sur deux ou trois rangs en dedans de la bordure; dans la moitié postérieure, des scutelles de grandeur moyenne, bien apparentes, en séries droites, rayonnantes, inégales, parlant (1) Laboulhènf. et Mégnin (*) considèrent ces patelles comme « autant de bouches d'excrétion d'un organe aquifère sous-cutané composé d'un lacis de nombreux vaisseaux. » Heller (**) avait cependant bien montré que ces plaques légumen- taires correspondent aux surfaces d'insertion des faisceaux musculaires qui sont si nombreux à l'intérieur du corps et s'étendent entre les organes, de la face dorsale à la face ventrale, dont ils limitent la distension. Cl A. I.Ah'ii i l'.i nf et P. Mki.nin, M en mire sur les Art/ us île l'erse. Junni. i le I .mil. ei 'I'' la physiol., XVIII, ,, 317, I (") ('.. Heller, Zur Anatomie >-<,n Art/us persicus. Sitzungsber. d. mathem.-naturwiss. ('.lasse d. k. Akad. .1. Wissensch., JLXX, Wien, p. 297, 1S58. (2) Fabricius, Entomologia systematica, IV. p. 426, n° 7. 1794. (3) Fabricius, Ibid., p. 427, n° 11. (4) P. -A. Latreille, Précis des caractères génériques des Insectes, p. 178, an V. (5) J.-F. Hermann, Mémoire ap ter o logique, Strasbourg, p. 69, n° 1, 1804. (6) II. -A. Pagrnstecher, Zur Anatomie r<>n Argas reflexus. Zeitschr. f. wiss. Zoologie, XI, p. 142, 1861. (7) p. Mégnin, Les parasites et les maladies parasitaires. Paris, p. i:c>, issu. (8) A. Bzkle&b, Acari, Myriopoda et Scorpiones m llalia reperta. Padoue. 1S8? (9) ii. Canestrini, Prospctlo deli acaro jaunit italiana, IV, Padoue, ÎS'JO. RÉVISION DE LA FAMILLE DES (XODIDES » de la périphérie pour se rapprocher plus ou moins du rentre : une de ces séries médiane, ininterrompue, plus Longue, s'avançanl presque jusqu'au centre; six autres séries de chaque côté, alternant en longueur, les plus antérieures plus rapprochées du centre el à scutelles plus écartées; — à la face ventrale, scutelles toutes en séries radiées dans la moitié postérieure ; une série médiane plus longue, ininterrompue, ano marginale ; six autres de chaque côté, plus courtes, alternes en longueur, semblables à celles de la face dorsale. Le reste du tégument formé de plis en zigzags. Des poils très courts, espacés sur le rebord marginal. — Péritrèmes semi- lunaires, allongés transversalement, aussi longs que le petit dia- mètre du cadre anal, qui est glabre. liostre long de un millimètre environ (de la base des palpes à l'extrémité de l'bypostome). Chélicères longues de lmm, dont 100 [* pour le doigt, 400 u. pour la tige et :i' H) y. pour la base, qui a 300 p. de largeur; apophyse interne en croissant, bicuspide; la moyenne bien développée ; les deux dents de l'externe très fortes.— Eypos- tome arrondi à sou extrémité, souvent un peu dilaté vers son milieu. En avant, quel- ques petites dents de chaque côté ; puis, sur chaque moi- tié, deux séries de dents très | fortes, puis trois, quatre et jusqu'à six séries de plus en F%»w7doigtade,ïa PluS faibles- ~ PalPes lonSs chélicère gauche en de 000 jx, la longueur au bord profil dorsal (X 220 exlerne> du premier au qua- Fig. 2. - Argas re- ... ... /. . flexus : Un poil des trième article, étant respec- pa)pes (X 250 fois). tivement 150 u, 160 u, 130 a, 160 a ; le deuxième, en tronc de cône renversé, a 170 (x de large à l'extrémité distale ; palpes pourvus, à leur côté ventral, de quelques poils courts, et à leur côté dorsal de nombreux poils longs, à den- ticules espacés sur leur bord externe; ces poils, plus abondants sur le premier article que sur le deuxième, sur celui-ci que sur le troisième, peu nombreux sur le quatrième, qui se termine, en outre, par huit cirres mousses. Deux longues soies à la base du rostre. Pattes. — Hanches à tégument plissé dans le sens de leur axe, en tronc de côue à base distale. Deuxième article cylindrique, à peu près aussi large que long ; les quatre autres, longuement tronco- G. NEUMANN niques, à extrémité distale plus épaisse ; le troisième, le plus long ; les quatrième, ciuquième et sixième, à peu près égaux entre eux. Tarses pourvus, à toutes les pattes, d'une bosse dorsale bien appa- rente à leur extrémité distale. Des poils courts sur tous les articles, sauf sur les hanches. Femelle fécondée, longue de 5 millim. et large de 3 millim. à jeun, longue de 6 à 8 millim. et large de 4 millim., repue. Le tégument mince laisse apercevoir la teinte brune ou violet foncé de l'appareil digestif, qui en- voie des ramifica- tions en cœcums digités vers la pé- riphérie ; le bord reste toujours jau- nâtre fmargina- tus), un peu rele- vé surtout à jeun [reflexus). — Mâle long de 4 millim., large de 3 millim., uniformément brun. — Nymphe semblableaumàle, sauf l'absence d'ouverture sexuelle. — Larve presque orbiculaire, de 1 millim. au plus de longueur, à rostre terminal ou subterminal, pourvu seulement de deux rangées de dents sur chaque moitié de l'hypostome; des soies périphériques, scabres sur les deux côtés et assez apparentes ; les trois paires de pattes relativement longues. — Œuf ovoïde, roussàtre. Argas reflexus vit dans les colombiers, attaque les Pigeons, les Poules et même l'Homme. Les larves ont été vues sur le Cheval en Roumanie par Starcovici. Vit en France (particulièrement dans les Ardennes), en Italie, en Russie (à Odessa, d'après R. Blanchard), et probablement dans la plupart des contrées de l'Europe. Nota. — La description a été faite d'après des individus recueillis dans les Ardennes par M. Du Buysson, et d'autres rems de Castres (Tarn) par M. h; professeur Brunner file Toulouse), el d'après des préparations de M. le professeur Baille! (d'Alfort). Fig. 3.— Argas reflexus: A, tarse de la première paire de pattes, vu de dos et de profil (X 50 fois); — B, organe de Haller (X 290 fois); — C, tarse de la quatrième paire de pattes (X 50 fois). RÉVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES 7 2. Argas persicus Fischer de Waldheim, 1823 I Iconographie. — Fischer de Waldheim (1) ; Laboulbène 61 Mégnin (2), pi. XXI, fig. 1-10; pi. XXIII, fig. 12. Caractères. — Corps ovale, jaunâtre, grisâtre ou rougeâtre, terreux, souvent noirâtre vers le centre à cause du sang inséré qui remplit l'appareil digestif. Surface dorsale plane, excavée ou ondulée, selon l'état de réplétion. Tégument chagriné, rugueux, glabre. Sur chaque face une bordure de 150 à 200 <>. de largeur, formée de festons quadrangulaires encadrant une fossette circulaire. Fovéoles nombreuses : à la face dorsale, au quart antérieur de la longueur, deux grandes, ovales, assez rapprochées de la ligne médiane, divergentes en avant, entourées de plis concentriques; derrière elles, deux fovéoles semblables, un peu plus écartées, et, de chaque côté de celles-ci, trois ou quatre autres avec lesquelles elles forment une série transversale, arquée, à concavité posté- rieure, de 8 à 10 fovéoles ; en arrière de celle-ci une série sem- blable; puis des séries droites, rayonnantes, inégales, réparties dans la moitié postérieure (une de ces séries, médiane, ininter- rompue, plus longue, allant de la bordure jusque près du centre; cinq ou six autres de chaque côté, de longueurs inégales, se rap- prochant d'autant plus du centre qu'elles sont plus antérieures, à fovéoles distantes); de nombreuses scutelles, plus petites, sont réparties çà et là sur le reste de la face dorsale; beaucoup sont serrées en un, deux ou trois rangs en dedans de la bordure aux deux extrémités; — à la face ventrale, deux ou trois rangs de fovéoles en dedans et tout le long de la bordure ; de plus, un grand nombre de fovéoles réparties irrégulièrement, niais surtout amas- sées aux extrémités: et dans la moitié postérieure des séries rayon liantes, dont une médiane plus longue, ano-marginale, ininterrom- pue, double à ses extrémités, les autres plus courtes, irrégulière- ment alternes eu longueur, au nombre de 9 à 12 de chaque côté. Le reste du tégument formé de plis en zigzags, passant entre ces fovéoles et les entourant. Pas de poils marginaux. — Péritrèmes semi lunaires, transversaux, mesurant environ la moitié (125 a) de la largeur du cadre anal, qui est glabre. Il) G. Fischer de Waldheim, Notice sur l'Argus de Perse iïallèh lie Mianèhi, décrit par les voyageurs sous le nom de Punaise venimeuse de ffiana. Bull. de l'Arad. des Sciences de Moscou. 1 pi, 1823. (i) A. Laboulbène h P. Mégnin, Mémoire sur les Argas de Perse. Journal de l'anal, et de la physiol., XVIII, p. 317, pi. XXI-XXIII, 1882 8 G. NEUMANN Fig. 4. — Argas persicus: Doigt de la chélicère gauche; — A, en profil dorsal; — B, de face (X 220 fois). liostre long de 0mm45 environ (de la base des palpes à l'extré- mité de l'hypostome). Chélicères longues de lmm en moyenne, dont 95 jj. pour le doigt, 350 p. pour la partie libre de la tige, et 555 j. pour la base renflée, qui a environ 300 p. de largeur; semblables, quant aux détails, à celles d' Argas reflexns. — Hypostome échancré à son extrémité, par suite de la soudure incomplète de ses deux moitiés. De chaque côté, en avant, six ou sept petites dents, sur deux lignes transversales ; puis quatre dents fortes, disposées deux par deux, et suivies de dents de plus eu plus petites, sur trois, quatre, puis cinq rangées longitudinales, qui ne vont pas jusqu'au bord externe, ni au delà du milieu de la longueur de l'hy- postome. Palpes longs de 710 p., en moyenne, la longueur du bord externe, du premier au quatrième article, étant respectivement 150 p., 200 p., 150 p., 150 p. ; le deuxième, sensiblement cylindrique, a 150 p. de large à son extrémité distale ; à leur côté ventral quelques poils courts, et à leur côté dorsal de nombreux poils longs, à (lenticules espacés sur leur bord convexe, ces poils un peu plus abondants sur le premier article que sur le deuxième, sur celui-ci que sur le troisième, peu nombreux~sur le quitrième, dont l'extrémité, tronquée et un peu excavée, porte douze à quatorze cirres mousses, cylindriques. — Quatre longues soies à la base du rostre, dont deux près de l'inser- tion des palpes. Pattes à hanches légèrement striées, celles de la première paire un peu distantes de celles de la deuxième. Deuxième article cylindrique, à peu près aussi large que long ; les autres un peu aplatis dans le sens dorso-ventral ; le troisième et le qua- trième longuement tronconiques, à extrémité distale plus épaisse, les deux autres à bords parallèles; le troisième le plus long ; les trois suivants à peu prèd égaux entre eux. Tarses à bosse dorsale à peine saillante, indiquée sur- tout par un étranglemenl basilaire. Des poils courts sur tous les articles, sauf les hanches. Femelle fécondée, longue de 7 à [0mm, large de 5 à G""", très plate à jeun, d'une épaisseur Fig. î>. — Argas per- sicus: Tarse de la première paire de pattes (X 50 fois). REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES 9 au centre presque égale à la moitié de sa largeur quand elle est repue. A jeuD, elle présente des dépressions symétriques qui corres- pondent aux séries rayonnantes ou transversales des fovéoles. — Mâle long de 4 à .')""", large de 2"""5 à 3,nm, toujours plat, avec les mêmes dépressions que la femelle à jeun. — Nymphe semblable au mâle, sans orifice sexuel. — Larve presque orbiculaire, de 0"""7 à 0"""6 à la naissance, sans stigmates ; quelques poils répartis symé- triquement sur le corps (Laboulbène et Mégnin). — Œufs presque sphériques (Laboulbène et Mégnin). Argas persicus est répandu dans tout le Nord-Ouest et le Nord- Est de la Perse. Il s'attaque à l'Homme et probablement aux Poules, car Tholozan l'a trouvé dans les plâtras d'un poulailler. Nota. — La description a été faite (sauf pour la larve et l'œuf) d'après des individus appartenant à la collection du Muséum de Paris et recueillis en Perse par M. le Dr Tholozan. 3. Argas americanus Packard, 1872 (1). Iconographie. — Packard (1) ; George Marx (2). Caractères. — Corps ovale, long de 4mm, large de 2mm5 (6"""6 sur 3"""8, d'après Packard), brun rougeàtre foncé uniforme, pattes un peu plus claires; surface dorsale convexe, excavée près du bord, qui est relevé. Téguments chagrinés, à plis très fins, parsemé de poils très - i • '-' , i 1 S f •;•,. N m Fig. 6. — Argas americanus : Frag- ment de tégument (X 225 fois). P Fig. 7. — Àrgas americanus: Frag- ment de tégument (X 333 fois). (1) A. S. Packard, Aracknida. U. S. Geological Survey of the lerritories, p. 710. fig. (18, 1872. (2) George Maux. Une pla'iche, avec « explanation » en anglais, sans indication d'auteur ni d'ouvrage ; fig. 3 (a à k). 10 G. NEUMANN courts. Sur chaque face, une bordure large de 100 * environ, formée de plis quadrangulaires, presque aussi larges que longs, et occupés au centre par un poil très court à large base. Fovéoles nombreuses : a la face dorsale, vers le quart antérieur de la longueur, deux fossettes, grandes, ovales ; en dehors, deux autres plus petites et plus antérieures, formant avec celles-ci une série courbe, à conca- vité antérieure: en avant, deux séries courbes longitudinales, à concavité interne, comprenant chacune 6 ou 7 fossettes; eu arrière, une série transversale de 8 fossettes, un peu recourbée en arrière, au fond d'un sillon large et peu profond ; puis, des séries droites, divergentes, réparties dans la moitié postérieure (l'une d'elles, médiane, interrompue, plus longue, allant de la bordure jusque près du centre; six ou sept autres de chaque côté, de longueurs inégales, se rapprochant d'autant plus du centre qu'elles sont plus antérieures, à fovéoles distantes); une rangée de fossettes distantes en dedans de la bordure; nue ou deux autres rangées irrégulières en dedans de la précédente; d'autres fovéoles, plus petites, irrégu- lièrement distribuées et rapprochées surtout aux deux extrémités; — à la face ventrale, deux ou trois rangs de fossettes distantes le long de la bordure; de plus, de nombreuses fossettes réparties irré- Fig. s. — Argas americanus : anus (X 95 fois). Fi^'. 9. — Argas ame- ricanus: doigt de lu chélicère droite, de face, avec une partie de la gaine (X 220 fois). Flfr. 10 — Argas ame- ricanus : extrémité de l'hypostome (X 135 fois). gulièrement, accumulées surtout aux extrémités, et, dans la moitié postérieure, des séries rayonnantes, dont une médiane plus longue, ano-marginale, ininterrompue; les autres plus courtes, irrégulière- ment alternes en longueur, au nombre de 6 ou 7 de chaque côté. — Péritrèmes semi-lunaires, transversaux, mesurant environ les deux tiers (100 a) de la largeur du cadre anal. Anus bordé de six à huit soies courtes de chaque côté. Rostre long de 0mm3 environ (de la base des palpes à l'extrémité de l'hypostome). Chélicères longues de 0ram9 dont 75 p. pour le REVISION DE LA FAMILLE DES 1XODIDES 11 doigt, 325 [J. pour la partie libre de l;i li^e et fîOO u. pour l;i hase renflée, qui a environ 270 y. de largeur; semblables quant aux détails à celles d'Argas reflexus. — Hypostome un peu échancré à sou sommet, qui porte sur chaque moitié quatre petites dents sur deux lignes transversales ; en arrière de celles-ci, six grosses dents sur deux lignes longitudinales, puis des dents petites, larges et peu saillantes, sur trois rangées, qui descendent jusqu'aux deux tiers de l'hypostome. Palpes longs de 540 |a, la longueur du bord extérieur du premier au quatrième article étant respectivement 120 u, 155 fi, 140 a. 12o a; le deuxième mesure 140 [j. de largeur à son extrémité distale, qui est un peu plus épaisse que la proximale ; à leur côté dorsal, quelques poils semi pennés, diminuant de nombre du premier au quatrième; celui-ci à extrémité tronquée et un peu excavée, portant 12 à 14 cirres, mousses, cylindriques. — Quatre longues soies à la base du rostre, dont deux près de l'inser- tion des palpes. Pattes à hanches contiguës, légèrement striées. Deuxième article cylindrique, à peine plus long que large; le troisième longuement tronconique, à extrémité distale plus épaisse; le quatrième et le cinquième cylindriques; les tarses brièvement atténués à l'extré- mité distale, à bosse terminale très peu mar- quée; le troisième et le tarse les plus longs; le quatrième et le cinquième à peu près égaux entre eux. Des poils courts sur tous les articles, sauf les hanches; plus longs et semi-pennés sur les tarses. Nota. — I. Cette description est faite d'a- près un individu mâle, reçu de M. G. Marx. Selon Packard, Argas americanus vit au Texas et a été trouvé au milieu d' [rodes bovis [Rhipi- cephalus Dugesi) pris sur le bétail. 11 s'attaque surtout aux Poules et aux Dindons, qui peuvent en mourir d'épui- sement (1). Argas americanus est très voisin d'.l. reflexus. Il s'en distingue surtout par les caractères du tégument. C'est probablement à irgas americanus qu'il faut rattacher 1' « Argas chinche» dont parle Gervais (2) : « M. Justin Goudotnous communique, sous ce nom, un Argas qu'il a observé en Colombie, dans la région tempérée. Les mœurs de cet Acarien le rapprochent de Fig. 11.— Argas ame- ricanus: Tarsedela quatrième paire de patios (X ^0 fois). (1) Insect Life, V, pp. 267 el 348, 1893; VII, p. 417, 1895. (2) P. Gervais, Histoire naturelle des Insectes Aptères, III, p. 462, 1844. 12 G. NEUMANN VA. persïcus. Semblable à celui-ci et aux Punaises, il tourmente beaucoup l'espèce humaine. Sa taille est à peu près celle de nos Punaises et, quand il est repu, il est d'une couleur peu ditïérente de la leur ». II. Je rattache à Argua americanus,è titre de variété (l . americanua firmatus), une femelle longue de ;>""", large de 3mm2, provenant de Constantine (Algérie) (Collection de M. E. Simon). Les diffé- rences, qui peuvent dépendre du sexe, de l'âge ou de l'influence de l'habitat, sont les suivantes: Bordure à plis quadrangulaires mieux marqués, plus épais. Fossettes plus grandes, à bords plus épais, souvent composées de plusieurs éléments. Péritrèmes larges de 150 a. De nombreux poils, longs, en rangées transversales sur les plis qui limitent eu avant le camérostome. Rostre long de 320 a. Chélicères longues de 980 ja, dont 80 y. pour le doigt. 325 y. pour la partie libre de la tige et 575 [f pour la base, qui a 300 a de largeur. Hypostome portant de petites dents au nombre de 3 à 5 sur les rangées transversales de la base. Palpes plus déliés, longs de 700 p. (150 [/., 200 [>., 150 [/., 200 a, du premier au quatrième article), le dernier article relativement long; poils de la face dorsale plus nombreux. Pattes plus longues, à articles relativement plus allongés; bosse terminale du tarse mieux marquée. 4. Argas Hermanni Audouin, 1827 (1). Iconographie. — Savigny (2). Caractères. — Corps ovale, de teinte variant du jaunâtre au brun rougeàtre, selon l'état de réplétiondu tube digestif. Surface dorsale rarement plane, presque toujours très convexe d'avant en arrière et transversalement. Téguments d'apparence unie, tant sont fins ses plissements autour des fossettes. Sur chaque face, une bordure large de 75 à 80 a, formée de plis étroits, plissés, dont quelques-uns à la face supérieure, très espacés, portent un poil fin. Fossettes assez nombreuses, petites, disposées à peu près connue dans les espèces précédentes. A la face dorsale, vers le cinquième antérieur de la longueur, deux fossettes grandes, ovales, divergentes; eu avant d'elles, deux autres plus écartées, puis deux autres plus antérieures et plus écartées encore, toutes formant une série courbe à concavité (i) Audouin, Description de l'Egypte, 1' 6dit., XXII : Zoologie, 1827. Explication îles planches, p. 428. (i\ J. Savigny, Description de l'Egypte. Planches île zoologie. Arachnides, pi. IX, Bg.7 (1 et 1'). RÉVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 13 antérieure qui limite la saillie corres] lant au rostre ; en arrière, deux séries transversales, à concavité postérieure, comprenant chacune 8 ou 10 fossettes ; puis des séries droites, divergentes, au nombre de 6 ou 7 de chaque côté, disposées comme chez A . reflexus, la médiane à fossettes distantes seulement en arrière ; une ligne simple de fossettes espacées, en avant de la bordure et doublée elle- même par une autre ligne de fossettes plus espacées encore ; à la lare ventrale, disposition des fossettes analogue à celle de la face dorsale. — Péritrèmes semi-lunaires, transversaux, mesurant envi- ron les deux tiers (150 a) de la largeur du cadre anal ; fente anale bordée de quelques poils courts. Hostie long de 275 à 300 a (de la base des palpes à l'extrémité de riiypostome). Chélicères longues de 760 a, dont 65 ta pour le doigt, 275 a pour la tige et. 420 a pour la base, qui a 210 (a de large: apophyse interne insérée au-dessus du milieu du doigl par une base presque médiane, en for- me de corne transversale réfléchie en arrière, à deux pointes (l'interne très longue, mousse, l'externe courte, aiguë): apophyse externe à dent basale courte, peu saillante, insérée en re- gard de l'apophyse interne; apophy- se moyenne très étroite, à peine visi- ble, appliquée sur le dos de l'apophy- se externe. Hypostome arrondi et un peu atténué à son extrémité, portant sur chaque moitié quatre petites dents terminales, puis 8 à 10 grosses dents larges en deux séries longitudinales, puis 10 rangées transversales de 3 à 5 dents squamiformes. — Pulpes longs de 490 tx (120 jjl, 160 (jl, 90 ta, 120 [/., du premier au dernier article) ; le deu- xième article a 100 ;j. de largeur à son extrémité distale ; au côté dorsal des articles, quelques poils longs, denticulés à leur bord convexe ; le dernier article, longuement tronconique, se termine par six ou sept cirres, plus les deux petits poils de l'angle dorso-interne. — Deux soies à la base du rostre. Pattes relativement longues et minces; hanches de la première Fig. 12. — Argas Her- marmi : doigt de la chélicère gauche, de face (X 225 fois). Fig. 13. — Argaa Hérmanni: hypostome (X 135 fois). 14 G. NEUMANN paire écartées de celles de la deuxième; les autres continues; tégument légèrement strié eu loug. Deuxième article cylindrique, plus long que large; les autres un peu aplatis dans le sens dorso- ventral ; les troisième, quatrième et cinquième un peu plus Larges à l'extrémité distale; tarses à bosse peu marquée. Des poils courts sur tous les articles, sauf sur les hanches. Femelles fécondées longues de 8mm au plus, larges de omm au plus; dans quelques individus très épais, ces dimensions devien- nent respectivement 7mm et 3mm. Mâles à peine plus petits que les femelles. Nymphes, de dimensions très variées, depuis l^my t|e ]ong sur lmm de large, jusqu'aux dimensions du mâle. Observations. — .le possède un individu mâle recueilli dans l'Abyssinie septentrionale par M. Raflfray (collection de M. E. Simon). Je l'ai identilié à Argas Hermanni, bien que cette espèce ne fût encore connue que par la ligure ( I, individu très grossi, vu en dessous; 1', grandeur naturelle] qu'en a donnée Savigny. il correspond à cette ligure par son aspect extérieur et son origine esta peu près la même. La collection du Muséum de Paris contienl un très grand nombre d'Argas, sans indication d'hôte ni de patrie, qui sont semblables à cet individu d'Abyssinie. La description ci-dessus repose sur l'examen de cet ensemble. Cette espèce se distingue par la liuesse et les caractères de son tégument, la petitesse et les détails du rostre. Elle est voisine d' Argas magnus. 5. Argas magnus n. sp. Corps ovale allongé, de lia 1 2mm de longueur sur 6mm de largeur, brun jaunâtre sale, avec des taches brunes plus foncées, réparties selon la ramification de l'appareil digestif. Surface dorsale excavée, avec une dépression périphérique plus marquée, limitée par la bordure relevée. La saillie arrondie qui correspond au rostre, limitée en arrière par un sillon à concavité antérieure, lïordure étroite (170 p.), formée de plis allongés, dont un sur trois à cinq porte un poil très court. Téguments assez fortement chagrinés, à plis épais, à fossettes nombreuses, relativement petites. A lu face dorsale, fossettes disposées comme dans le type (A. reflexus) ; à la partie antérieure, les deux grandes, sus-rostrales, entourées de plu- sieurs très petites ; cinq ou six séries rayonnantes dans la moitié postérieure, de chaque coté de la série médiane ; toutes ces séries formées, dans leur partie centripète, de fossettes continentes et, dans leur partie périphérique, de fossettes de plus eu plus petites REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES 15 et espacées; une rangée de fossettes presque contiguës en dedans de la bordure. .1 la face ventrale, disposition analogue à celle de la face dorsale; les séries rayonnantes au nombre de sept ou huit de chaque côté; la série médiane triple en avant, progressivement plus simple et interrompue en arrière. — Péritrèmes larges de 250 y.. Cadre anal presque circulaire, large de 400 u. ; fente anale bordée de sept ou huit soies Unes de chaque côté. Rostre large, long de 500 u (de la base des palpes à l'extrémité de l'hypostome). Chélicères longues de lmm45, dout 120 u. pour le doigt, 480 u. pour la tige et 850 u. pour la base, qui a 400 u. de lar- geur; apophyse interne insérée au milieu du doigt par une base médiane visible, en forme de corne transversale, réfléchie en arrière, à deux pointes, l'interne très longue, mousse ; l'externe courte, aiguë; apophyse externe à dent basale assez courte, insérée en regard de l'apophyse interne; apophyse moyeuue peu saillante, appliquée sur le dos de l'externe. Hijjwstûme arrondi et un peu atténué à son extrémité, portant, sur chaque moitié, en avant, deux rangées transversales de trois pe- tites dents, puis trois de deux grosses dents, deux de trois dents aplaties, et dix ou onze de 4 à 10 dents squamiformes. Palpes relativement courts et épais, longs de 790 u. (200 p., 270 a, 140 |x; 180 \i, du premier au dernier article) ; le deuxième article, cylindrique, a 240 p. de dia- mètre ; au côté dorsal, des poils longs, simples, très abondants sur le premier article, un peu moins sur le deuxième, moins encore sur le troisième, rares sur le quatrième, dont l'extré- mité porte 8 ou 9 cirres courts, plus les deux poils dorsaux. Deux soies à la base du rostre. Pattes de longueur moyenne ; hanches de la première paire un peu écartées de celles de la seconde; les autres contiguës; toutes à tégu- ment assez fortement strié en long. Deuxième article cylindrique, un peu plus long que large; les autres nettement aplatis dans le sens dorso ventral, un peu plus larges à l'extrémité distale. Tarses un peu rétrécis dans leur milieu, à bosse terminale bien marquée. Des poils courts sur tous les articles, sauf les hanches. Fig. 14. — Argent ma- g ii US: doigt de la chélicère gauche (X 225 f«>is). Fig. 1o. — Argus ma- g n h s : bypostome (X 100 fois). 16 G. NEUMANN Cette description repose sur l'examen de deux femelles fécondées, mais presque vides de leurs œufs, provenant de l'Equateur, recueil- lies par M. E. Deville (collection E. Simon). Aryas magnus est voisin <ÏA . Hermanni. 6. Argas Sanchezi Alf. Dugès, 1891 (1) Corps ovale allongé, d'une teinte variant du jaune d'ocre au brun rougeàtre, selon l'état deréplétion du tube digestif. Surface dorsale rarement plane, presque toujours un peu convexe, avec une faible dépression périphérique, en dedans de la bordure. Celle ci, large (200 à 300 u.), formée, sur chaque face, de plis réguliers, à peu près égaux, carrés ou rectangulaires, ornés chacun de 2 à 4 fossettes inégales, irrégulièrement disposées et d'un poil marginal. Tégument finement chagriné, dont les plis limitent des alvéoles occupées par une spinule ou une fossette. Fossettes très nombreuses, grandes, à aire sculptée de fines ponctuations. A la face dorsale, deux rangs de fossettes en dedans de la bordure : celles du rang externe conti- guës, celles du rang interne distantes. Deux très grandes fossettes sus-ros- trales, entourées de plis aplatis et con- centriques, séparées par un espace égal à la moitié de leur longueur. En dehors d'elles, de chaque côté, un groupe de cinq fossettes polygonales contiguës, en avant duquel s'en trouve un autre à peu près semblable. En arrière des deux grandes fossettes, au fond d'un faible sillon à concavité an- térieure, deux autres grandes fossettes divisées chacune en 4 ou 5 fossettes secondaires et, en dehors de celles-ci, une série latérale de quatre fossettes inégales, les unes simples, les autres multiples. Les séries radiées de la moitié postérieure longues, à fossettes grandes, souvent divisées, la médiane dépassant en avant le milieu du dos. I la [are ventrale, disposition analogue pour les deux rangs marginaux et pour les séries radiées. au nombre de 7 ou 8 de chaque côté. — De nombreux poils courts, Fig. H). — Argas Sanchezi: por- tion du tégument prise mi bord dorsal postérieur (X 50 fois) Fig. 17. — Argas Sanchezi: une fossette de moyenne gran- deur (X 110 fois). (1) Alf. I)uca;s, La Naturalcza (2), I, p. 20, 1 pi., 1891. RÉVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 17 Fig. 18.— Argas San- chezi : doigt de l;i chélicère droite, de face (X 220 fois). disposés en rangées transversales, sur les plis qui limitent eu avanl le eamérostome (au moins chez la femelle). — Péritrèmes semi- lunaires, transversaux, grands (150 ;->.). presque aussi larges que le cadre anal, qui a 300 a de longueur. Anus bordé de 7 ou «S suie- de chaque côté. Rostre large, long de 350 à 400 [x (de la base des palpes à l'extré- mité de l'hypostome). Chélicères atteignant jusqu'à 1 •■>"■ 1 1 (chez la femelle), dont 110 u pour le doigt, 350 a pour la tige, 050 u. pour la base, qui est fortement reullée (400 u. de largeur) ; apophyse interne du doigt en forme de croissant oblique, insérée par le milieu de sa convexité ; apophy- se externe à dent basilaire forte ; apophyse moyenne très développée; gaine dentée eu scie à son sommet. Hypostome un peu échancré à sou extrémité; sur chaque moitié, 5 petites dents en deux rangées transversales, puis 3 ran- gées transversales de 2 grosses dents chacune, puis des dents de plus en plus petites, par langées successives de 3, 4 et 5. — Palpes longs de 800 a (150 p, 250 jx, 200 \l et 200 jj., du pre- mier au dernier article), relativement épais, le deuxième article a 1-S0 a de large à son extré- mité distale : quelques poils courts au côté ventral des articles; au côté dorsal et sur les bords, d'abondants poils longs, obscurément semi-pennés sur leur convexité ; de moins en moins nombreux du premier au dernier arti- cle ; celui-ci terminé par 8 à 10 cirres et deux poils à l'angle interne. Quatre soies à la base du rostre. Pattes. Hanches de la première paire un peu distantes de celles de la deuxième ; les autres contiguës, toutes à tégument irrégulièrement strié ; deuxième article cylindrique, un peu plus long que large ; les autres un peu aplatis dans le sens dorso-ventral, un peu plus larges à l'extrémité distale. Tarses cylindriques, à bosse dorsale terminale bien marquée. Sur tous les articles, sauf les hanches, des sculptures irrégulières peu profondes et des poils courts, plus longs et semi-pectinés sur les tarses. Femelle fécondée, longue de 9""", large de 5"""5. Mâle long de 6""n sur 4""". Nymphe longue de 4"1"1 sur 2"""5. Fig. 19. — Argas San- chezi : extrémité de l'hypostome (X 135 fois) Méni. Soc. Zool. de Fr., 18%. 18 G. NEUMANN Fig. 20.— Argus San- clwzi : tarse d'un»' patte de la première paire (X 'oO fois). Larve. — Corps presque orbiculaire, renflé sur les deux faces, brun foncé, brillant, de 1""" à lmn,5 de diamètre. Tégument très mince, presque transparent, sans dessins, sauf les traces irréguliè- rement circulaires, très fines et partout contiguës, de l'insertion des libres musculaires. Des poils pennés-denticulés. dispersés sur les deux faces ; d'autres, semblables, assez régulièrement répartis sur le bord de la moitié postérieure. A la face ventrale, des plis régu- liers, très lins, parallèles, entre les deux ligues des hanches et à la base du rostre; souvent des sillons droits, rayonnants, s'étendant jusqu'au boni dans la moitié postérieure. Fente anale pourvue d'une longue soie de chaque côté. Rostre long île 135 u.. Chélicères longues de 275' a (doigt 45 u., tige 110 ; lî. hypostome (X 270 fois). RÉVISION DK LA FAMILLE DES IXODIDÉS 19 crouraL.))) à Guanajuato (Mexique). Il m a donné la description suivante : Corps presque orbiculaire, de consistance coriace, cou leur de café, brillant, de lmmo environ de diamètre. Face dorsale couverte de petits tubercules plais, polyédriques, avec un point central transparent. Face ventrale à tégumenl finemenl strié avec de nombreux plis rayonnants dans la moitié postérieure, dont ils atteignent le bord. Hypostome à cinq rangées longitudinales de dents, placées sur huit séries transversales. Palpes terminés par an petit mamelon (ventouse ?) rétractile, entouré de six ou sept cirres. Griffes insérées à l'extrémité d'un article mince à la base et ter- miné en forme de massue distale. J'ai pu identifier les larves dont j'ai indiqué l'origine à celles que je tenais de M. A. Dugès, et par conséquent à Argds Sanchezi; j'ai, par suite, rapporté les adultes de même origine à la même espèce, dont il m'a été permis ainsi de donner la première description. Elle est surtout voisine d'A. periscus et s'en distingue par l'abon- dance et la particularité des fossettes. La larve est à peu près iden- tique à celle de cette espèce et à celle d'.4. reliant. 7. Argas vespertilionis (Latreille). Synonymie. — Carios vespertilionis Latreille, 1796 (1). Caris vespertilionis Latreille, 1804 (2). Argas Fischeri Audouiu, 1827 (3). Argas pipistrellœ Audouin, 1832 (4). Caris vespertilionis Gervais, 1844(5). Caris elliptica Kolenati, 1857 (6). Caris longimana Kolenati, 1857 (6). Caris decussata Kolenati, 1857 (6). Caris inermis Kolenati, 1857 (6). Argas Fischeri George, 1876 (7). Argas pipistrellœ Westwood, 1877 (8). (1) P.-A. Latreille, Précis des caractères génériques des Insectes, p. 177, an V. (2) P.-A. Latreille, Gênera Crustaceorum et Insectorum, I, p. 161, 1804. — Histoire naturelle des Crustacés et des Insectes, VIII, p. do, an XII. (3) Audouin, Description de l'Egypte, 2'édit., XXII; Zoologie. Explication des planches, p. 427, 1827. (4) Audouin, Lettres pour servir de matériaux à l'histoire des insectes. Ann. des sciences natur., XXV, p. 412 ; pi. XIV, fig, 1, 1832. (o) P. Gervais, Histoire naturelle des Insectes. Aptères, III, p. 227 ; pi. XXXIV flg. 8, 1844. (6) F. A. Kolenati, Die Parasiten der Chiroptem, p. 16, 1857. (7) C. F. George, On « the Blyborough Tick » (Argas Fischerii). Journal Que- kett microsc. Club, IV, p. 223, pi. XXI et XXII, 1874-77. (8) Westwood, Proceed. entoin. Society. London, p. XLII, 1877. 20 G. NEUMANN Iconographie. — Savigny (1); Audouin (4); Gervais (5); George (7). Observations. — L'espèce que je décris ici sous le nom d'Argus vespertilionis est encore très imparfaitement connue, et cette description est toute provisoire. Le genre Caris ou Carios a été formé par Latreille pour des Acariens hexapodes parasites de la Chauve-Souris, c'est-à-dire pour des larves, et les caractères qu'il lui assigne sont trop superficiels et trop sommaires pour pouvoir être utilisés. — Audouin appelle Argas pipistrelles une larve hexapode qu'il croit identique aux Caris de Latreille. — Caris vespertilionis de Gervais est aussi, d'après sa description et sa figure, identique à celui d'Audouin. — Les quatre espèces de Caris de Kolenati sont octopodes; ce sont probablement des nymphes et je les confonds en une même espèce, vu l'insuf fisance des renseignements que Kolenati donne sur leur compte. — Argas Fischeri, figuré par Savigny, est proba- 0~ fêîw Fig. 22. — Argas vespertilionis, nymphe : face ventrale (X 28 fois). Fig. Zi. — A rgas vespertilionis, nymphe: dessins de la face ventrale, un peu simplifiés (X 300 fois). blement une nymphe assez âgée, et George a eu raison de leur identifier les Argas qu'il a trouvés dans l'église de Blyborough. Westwood y voit plutôt Y Argas pipistrelle d'Audouin. Je ne connais pas la forme adulte, et ne possède qu'une nymphe et quatre larves {Caris Latr.) d'origiues diverses. La nymphe parail identique aux spécimens figurés par George et à l'Argon Fischeri d'Audouin. Malgré l'importance des différences qui existent entre la nymphe et les larves que je possède, je réunis l'une et les autres sous le même nom, car ces différences me paraissent être de même ordre que celles qu'on trouve entre la larve et les adultes d' Argas (1) J. Savigny, Description de l'Egypte. Planches de zoologie. Arachnides, pi. IX, fig. 6 (1,1', 2, 2'). REVISION DE LA FAMILLE DES ÎXODIDES 21 Pig. 24. — Argas vespertilionis, nymphe : rostre, face ventrale (X 65 fois). reflexus, par exemple. Des études ultérieures, faites sur des indi vidus de tout âge, permettront de juger la réalité des rapports de ces formes. Description. — Nymphe. — Corps presque circulaire, de 2mm4 de long sur 2mml de large. Tégument finement plissé en zigzags sur les individus jeunes, à dessins polygonaux sur ceux qui sont plus âgés ; sur chaque face une bordure large de 20 a, formée de plis irrégu- liers sur les individus jeunes, quadrangulaires sur les autres, radiés, portant tiv* poils très courts, irrégulièrement dispersés. Fovéoles nombreuses : à la face dorsale deux grandes fossettes, situées vers le tiers antérieur, assez rapprochées de la ligne médiane; en avant de celles- ci, deux fossettes semblables, plus écartées, et deux autres plus antérieu- res et plus écartées encore ; en arrière des premières, deux autres sembla- bles, un peu plus écartées; puis des séries droites divergentes, au nombre de 20 à 25 de chaque côté de la série médiane dorso-marginale ; celle-ci, à peu près indiscontinue, double en cer- tains points; les autres alternes en longueur, à fossettes la plupart conti- guës ; une ligne de fossettes distantes en dedans de 1a bordure. ,4 la face ven- trale, même disposition, sauf l'absence de grandes fossettes de la partie anté- rieure. — Péritrèrnes réniformes, de 34 [/. de largeur. Anus bordé de 4 ou 5 soies de chaque côté. Cadre anal bien plus long que large (130 u sur 90 a). Rostre long de 110 jx (de la base des palpes à l'extrémité de l'Iiypostome), très antérieur, dépassant le capuchon par l'extrémité des chélicères, celle de l'hypostome et les trois articles terminaux des palpes. Chélicères longues de 32.'i u., dont 30 ix pour le doigt. 160 a pour la partit! libre de la lige et 135 j-t pour la base renflée ; apophyses insérées au-dessus du milieu du doigt; l'interne réni- forme, bicuspide, à pointes rapprochées; l'externe à dent supé- rieure faible, à dent basale forte (la moyenne non visible). Hypos- tome un peu échancré à son extrémité, pourvu sur chaque moitié de Fit nymphe ils.", fuis: [rgas vespertilionis, A, hypostome (X — H, doigt «le la ché- licère gauche (X 665 f<>i>) ZZ G. NEU.MANN deux files longitudinales de 5 ou 6 dents chacune. Palpes courts, épais, à articles à peine plus longs que larges, sauf le premier, portant chacun quatre poils courts, dentelés à leur boni externe et répartis sur le pourtour près du bord supérieur. Deux longues soies à la base du rostre près de la ligne médiane: deux autres plus courtes, plus postérieures, plus écartées, sur l'axe prolongé des palpes. Pattes épaisses, dont les longueurs sont respectivement lmm12, lmm02, lmm0o et lmm-o. Hanches contiguës. Deuxième article cylindrique, deux fois aussi large que long, les quatre autres plus longs que larges, cylindriques, le tarse le plus long, atténué en cône, ne présentant une bosse terminale, faible, qu'à la première paire. Des poils courts sur tous les articles. Cette description est faite d'après trois préparations, l'une de M. le Dr Julien (de Paris), les deux autres de « Blyboroug Tick », communiquées par M. le Dr Rap. Blanchard. — Individu pris sur Vesperugopipistrellus. C'est probablement YArgas Fisc/imd'Audouin. (Caris elliptica Kol. a été trouvé sur Myotus mu ri mis ; Caris longi mana Kol. sur Minopterus Schreibersi et Rhinolophus clivosus; Caris decussata Kol. sur Myotus murinus et Rhinolophus hippocrepis ; Caris inermis Kol. sur Brachyotus dasycnemus et Su nul us barbastellus). Lahve. — Corps en ovale court, tronqué eu avant, long de lmm3 à 2mm, large de lmm à lram5. Couleur variant du jaune sale clair au rougeàtre clair, plus foncée au centre ; pattes plus claires. Aplati, avec le bord saillant ainsi que le centre de la face dorsale. Une dizaine de sillons rayonnants dans la moitié postérieure de la lace dorsale et un nombre un peu plus grand dans la partie corres- pondante de la face ventrale. Tégument marqué de plis fins, parallèles, transversaux, un peu ondulés, occupant les deux faces du corps, sauf un écussou squameux, ovale, situe eu avant du milieu du dos. De chaque côté, trois poils dorsaux répartis symé- triquement dans la moitié antérieure; vingt poils marginaux, un peu dorsaux, répartis sur le pourtour, dont quatre à la tronca ture antérieure ; deux paires de soies sternales ; sept soies autour et à une certaine distance du cadre anal ; une forte soie de chaque côté de la commissure anale supérieure. Entre les cœcums gas triques, des séries rayonnantes dt; disques clairs sous-tégumen taires. Rostre long de 153 u (de la base (]<'<• palpes à l'extrémité de l'hypostoine, qui est très allongé), infère seulemenl par sa base. l'insertion des palpes étant en avant du bord antérieur du corps. revision dk LA Famille des ixodides 23 Chélicères longues de 300 y., donl 29 ■>. pour le doigt, 140 p pour la partie libre delà tige et 140 i* pour la base renflée ; apophyses semblables à celles de la nymphe, m;iis l'interne insérée plus luis, vers le milieu de In hauteur du doigt, ffypostome étroit, long, aigu a l'extrémité, armé sur chaque moitié de quatre rangées longitu- dinales de dents : deux externes, dont une marginale, formées chacune de dix à douze dents, les quatre ou cinq premières faibles, les autres fortes et aiguës, s'étendant jusqu'à la base de l'hypostome; les deux autres rangées courtes, antérieures, comprenant la plus interne quatre, l'autre six dents petites. Palpes déliés ; le premier article un peu plus long que large : les trois autres, deux fois aussi longs que larges, le quatrième petit, cylindrique, à quatre ou cinq cirres terminaux ; le deuxième et le troisiè- me avec 4 poils dentelés à leur bord externe, le dernier trois poils. Quatre soies courtes à la base du rostre, pla- cées comme celles de la nympbe. Pattes déliées, à peu près de même longueur, représentant les trois premières paires. Han- ches presque contiguës, très écartées de la ligne médiane, allongées. Deuxième article aussi long que large ; les qua- tre autres cylindriques, le tarse le plus long, semblable à ce qu'il est chez la nympbe. Des poils semi-denticulés sur tous les articles. Cette description est faite d'après quatre larves : deux recueillies à Paris sur Vcsperugo pipistrellus, par M. E. Simon; une à Brout- Vernet (Allier), sur l'in-otus auritus, par M. Du Buyssou : une à Chegga sur Vesperugo Kuhli (collection II. Blanchard). (Les Caris de Latreille provenaient de Vesperugo noctula. L'Argas pipistrellœ d'Audouin et le Caris vespertilionis de Gervais ont été fournis par Vesperugo pipistrellus. Argas Fischeri Audouin esl ongi- naire d'Egypte et connu seulement par la figure de Savigny. Les Fie 2(1. — Argas vespertilionis, larve: A, hypos- tome ( X 575 fois) : H, doigt «le la chélicère gauche (X 865 fois); C, écusson dorsal (X 1W lois) ; D, anus (X 370 fois). 24 G. NEUMANN Argas de George ont été pris dans une vieille église en réparation et ont été trouvés identiques à d'autres conservés au British Muséum, innommés, mais notés comme provenant de la Chauve- Souris). 8. Argas Forskali (Audouin). Synonymie. — [.codes Forskaeli Audouin, 1827 (1). Iconographie. — Savigny (2). Cette espèce n'est connue que par les figures que Savigny en a données et qui représentent une larve (hexapode). Le corps est ovalaire, tronqué en avant et dépassé par une partie du rostre, comme dans les larves ô'Argas. Audouin dit de cette espèce qu'elle est « remarquable par ses palpes filiformes ». Ce caractère suffit pour la séparer des Ixodinés, comme l'a fait remarquer Dugès (3) : «on peut croire, dit-il, que c'est une larve d'Argas ». Les stries rayonnées figurées à la face dorsale représenteraient les séries de fossettes ; la bordure marginale serait très large; le dessin du rostre doit être très inexact, car ni par les palpes ni par l'hypostome il ne correspond à ce que montrent les autres Ixodidés. Un détail paraî- trait rattacher cette forme aux Ixodinés : c'est la présence de deux yeux marginaux, situés au niveau de la deuxième paire de pattes, comme on en voit chez ces dernières. Argas Forskali est, en somme, une espèce douteuse et très insuffi- samment déterminée. 0. Argas miniatus C. L. Koch, 1844(4). Corps ovale, moins de deux fois aussi long que large, à bordure relevée, très mince, presque tranchante, ridé sur les deux faces, à nombreuses fossettes disposées en séries arquées transversalemeut dans la région postérieure. Couleur générale jaune d'ocre rougeâtre, sur fond minium, avec des veinules noirâtres très irrégulières, paraissant accidentelles. Pattes brunes, jaunâtres à l'extrémité. (1) Allions, Description de l'Egypte, 2° édit. , XXII ; Zoologie. Explication des planches, p. 430, ls.'T. (2) .1. Savigny, Description de l'Egypte. Planches de zoologie. Arachnides, pi. IX, fig. 13 (1,2, g). (3) Ant. Dugès, Recherches sur l'ordre des Acariens, .>' mémoire. Ami. des sciences natur. (2), II, p. 'M. 1834. (4) C. L. Koch, Systemalische Uebersicht iiber die Ordnung der Zecken. Axchiv f. Naturgeschichte, X. Jahrg., 1, p. 219, 1844. — Uebersicht des Arachni densy stems, 1. Heft, p. M ; pi. 1,1^.4, 1847. RÉVISION DF. LA FAMILLE DES IXODIDRS 25* Femelle. Longueur 5mml. Mâle inconnu. — Patrie : Damarara (Guyane anglaise). Cette description donnée par Koch ne fournit, comme caractère important, que la forme générale du corps et la présence de>- fossettes tégumentaires. Il est, par suite, impossible de savoir si A. miniatus se confond avec quelqu'une des espèces décrites ci-dessus (c'est, sans doute, par erreur, que la légende de la figure 4 porte : Argus miniatus mas, puisque le texte dit que le mâle est inconnu. 10. Argas mauritianus Guérin-Méneville (1) Espèce presque exclusivement nominale, qui vit sur les Poules, à l'île Maurice, et occasionne dans quelques basses-cours des pertes considérables. D'après la mauvaise figure que Guérin-Méneville en donne, le corps est ovale, limité à sa face supérieure par une double bordure, qui paraît formée de taches en damier et qui représente probablement une bordure à plis carrés, doublée en dedans de scutelles contiguës, comme on en voit dans Argas americanus. Les palpes paraissent courts et épais. Longueur : 5mm environ. 11. Argas troguloides Gervais (2) Espèce purement nominale : « Corps fauve jaunâtre, elliptique, déprimé en-dessus; appareil mandibulaire presque antérieur ; pattes courtes. Taille du Sarcopte de l'Homme. » Ce petit Insecte, que nous avons trouvé à Paris dans un jardin, vit à la surface du sol dans les endroits ombragés par les feuilles sessiles des végétaux ». B. ORNITHODORO S C. L. Koch, 1844 (3) Corps quelquefois ovale, généralement à bords latéraux droits ou presque droits, parallèles, parfois concaves, atténué en avant en coin plus ou moins marqué à partir de l'insertion de la deuxième paire de pattes, à bord postérieur arrondi. Capuchon recourbé sur la face ventrale, où il est creusé en un camérostome à bords épais. (1) Guérin-Méneville, Iconographie du règne animal. Arachnides: pi. Vf, ûg.'l. (2) Gervais, Histoire naturelle des Insectes. Aptères, III, p. 231, 1844. (3) C. L. Koch, Systematische iebersicht iiber die Ordnung der Zecken. Archiv f. Naturgeschichte, X. Jahrg., 1, p. 219,1884 26 G. NEUMANN Bords du corps épais, à tégument uon différencié. Tégument mame- lonné de saillies hémisphériques, à dessins variés ; à la face dorsale des dépressions variables ; à la face ventrale des plis et des sillons constants : deux plis longitudinaux, pairs, saillants, situés contre l'extrémité interne des hanches et disparaissant en arrière de celles de la dernière paire (plis co.raux) ; deux plis longitudinaux pairs, saillants, situés au-dessus et en dehors des hanches (plis sus- coxaux); un sillon transverse pré-anal; un sillon transverse post anal; un sillon longitudinal allant de l'anus au sillon post-anal (sillon anal). Quelquefois des yeux. 1. Ohmthodoros Savignyi (Audouin) Synonymie. — Argas Savignyi Audouin, 1827 (1). Ornithodoros Savignyi, Koch, 1844 (2). Ornithodoros morbillosus Gerstiicker, 1873 (3). Argas moukata Murray, 1877 (4). Argas Schinzii Berlese, 1889 (5). Iconographie. — Savigny (6) ; Murray (4) ; Berlese (5). Description. — Corps en ovale court, largement arrondi aux deux extrémités, quelquefois un peu rétréci sur les côtés, au niveau des hanches de la troisième et de la quatrième paires de pattes. Jaune, terreux dans le jeune âge, plus foncé et même noir brunâtre à l'état adulte, les derniers articles des pattes plus clairs. Corps couvert de granulations d'autant plus grosses que l'animal est lui même plus grand. Poils abondants, implantés entre les granulations, plus nombreux à la face ventrale qu'à la face dorsale, plus autour du camérostome, plus chez les individus de taille moyenne que chez les jeunes ou les femelles repues. A la face dorsale, une saillie médiane limitée en arrière par un sillon trans- (!) Audouin, Description de l'Egypte, 2e édit. , XXII, Zoologie. Explication des planches, p . 420, 1827. (2) C. L. Koch, Systemalische Uebersicht iiber die Ordnung der Zecken. Ar- chiv f. Naturgeschichte, X. Jalirg., 1. Band, 1844, p. 219. (3) A. Gerst'àcker, Gliederlhiere Ostafnka's von C. v. d. Denken's Reise, |>. 164. 1873, (4) Murray, Economie Entomology, I, p. 1*2, 1877. (5) A. Berlese. Acari africani 1res illustrait. Atti d. Suc veneto-trentina
  • 0 à 300 a de diamètre. Tégument épais, à granulations mesurant (chez les plus gros individus) 100 à 200 u et consistant en des saillies irrégulièrement hémisphériques, très minces à leur sommet, épaisses dans le reste de leur étendue, godronnées et crénelées à leur base ; entre elles, des dépressions étroites, ridées ou à petites mailles polygonales. Dans les grandes dépressions ou sillons de la face dorsale et de la ^ *■■ Fit*. ±1. — Omithodoros Savignyi : granulations tégumenlaires (X 6b fois). Fig. 28. — Omithodoros Savignyi : une fossette (X **)'fois). 28 G. NEUMANN face ventrale, les granulations sont remplacées par de petites fossettes ovales, de 50 à 75 y. de longueur, divisées chacune en un grand nombre de petites fovéoles polygonales contiguës. Rostre fort, plus ou moins enfoncé par sa base dans un caméros- tome infundilmlifornie, long de 800 a chez les grands individus (de la base des palpes à l'extrémité de l'hypostome). Chélicères longues de 2mm4 (maximum), dont 200 \j. pour le doigt, 900 ;j. pour la tige, lmm3 pour la base; apophyse interne du doigt en forme de grille simple, insérée un peu au-dessous du milieu ; apophyse externe à dent basale placée eu regard de l'apophyse interne, la dent supérieure ren- flée, à pointe courte ; pas d'apophyse moyen- Fig. 29. • Ornithodoros ne apparente, f.aine un Savignyi : doigt de la ché- peu épineuse dans sa < ,,,ufois)- partie antérieure, sim- plement striée dans le reste de son étendue. Hypostome court, large à la base, arrondi ou échancré à l'extrémité ; dents formant trois sé- ries longitudinales pa- rallèles, au bord externe Fig. 30. - Ornithodoros a); sur toutes les faces dr chaque article, quelques poils épais, très inégaux, à pointe mousse ou renflée et, surtout sur le premier, non sur le dernier, des spinules mousses ; le dernier article arrondi à son sommet, qui est nu, sans cirre. REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES -I Pattes fortes, la quatrième paire une fois et demie aussi longue que la première. Hanches continues, allant en décroissant de la pre mière à la quatrième paire, striées à la face ventrale, granuleuses aux faces dorsale et postérieure, avec un bourrelet granuleux transversal à l'extrémité distale. Deuxième article plus large que long aux deux premières paires, plus long que large aux deux autres, un peu bossue, avec un bourrelet «lis- tai. Troisième article plus large à l'extrémité distale. Quatrième arti- cle court aux trois pre- mières paires, deux fois plus long à la quatriè- me. Cinquième article pourvu à son bord dor- sal, dans les trois pre- mières paires, de trois dents successives, les deux proximales qua- drangulaires, la distale conique ; à la quatrième paire, deux dents seu- lement, coniques. Tar- ses pourvus, à leur bord dorsal , de trois dents proximales, l'une basale (sur le pseudo- article proximal des trois dernières paires), l'autre rapprochée de celle-ci , toutes deux quadrangulaires; la troisième conique, près de l'extrémité distale. Des poils renflés, mousses, peu nombreux, et des épines très petites sur tous les arti- cles, sauf les hanches. Observations. — Cette description est faite d'après : 1° une femelle adulte, noirâtre, mesurant 12mm de long sur 8mra5 de large et provenant du Kilima -n'djaro (collection E. Simon) ; 2° une femelle adulte, brun rougeâtre, de 6mm5 de long sur omm de large, provenant de Landana (Congo portugais) (collection E. Simon) ; Fig. 32. — Omilhndoros Savignyi: Extrémité des pattes : A, quatrième paire; — H, troisième paire; — C, première paire (X '" fois). 30 G. NEUMANN 3° deux nymphes de 2mra5 sur 2mm et 1^5 sur lmmg, recueillies à Ranmad (Indes méridionales), par l'abbé Fabre (collection E. Simon); 4° une femelle adulte de 9mmS sur 7mm5, plus deux individus en période de mue, globuleux, presque informes, enveloppés d'une cuticule sous laquelle ils apparaissent avec une teinte crayeuse, recueillis en Egypte, sur les rives du fleuve Blanc, par M. Arnaud (collection du Muséum de Paris). La première mention de cette espèce se borne aux figures que Savigny en a données ; mais elle est si caractéristique qu'on la reconnaît aisément. Gerstacker dit aussi l'avoir reçue d'Egypte. Son Omithodoros morbillosus provenant du lac Jipe, dans l'Afrique orientale, sans indication d'hôte, ne me paraît pas différer spéci- fiquement d'O. Savignyi. — Il en est de même de YArgas Schinzi Berlese, recueilli par Schinz dans la région d'Arambo. — L. Koch signale (1) un individu adulte et deux jeunes recueillis par Jiekeli au voisinage de la rivière Anseba, dans la Haute-Nubie. — Pavesi (2) mentionne aussi cette espèce comme recueillie à Leb-ka par le Dr Beccari (1870) et à Septarat par le Dr iMagretti (1883). Il est très probable que YArgas moubata Murray, mal dessiné et décrit d'une manière toute rudimentaire (3), n'est, au plus, qu'une variété d'O. Savignyi. Recueilli sur la côte d'Angola par le Dr Welwitsch, il « s'attaque aux animaux et à l'Homme et vient surprendre celui-ci dans son lit comme font les Punaises. Ses piqûres deviennent dou- loureuses deux heures après et s'entlamment pendant douze à vingt- quatre heures ». — Enfin, d'après des renseignements récents (4), 0. Savignyi se trouve dans la possession portugaise de Tété (Afri- que) : sa piqûre serait suivie d'une fièvre intense et de dysenterie, rarement mortelles, mais d'autant plus graves, que les piqûres sont plus nombreuses. Livingstone aurait déjà mentionné le danger de cette espèce. On voit par ces détails que 0. Savignyi a une aire très étendue, puisqu'on l'a trouvé dans les points les plus éloignés de l'Afrique et même en Asie. (1) L. Kocb, Aegyptische und Abyssinische Arachniden gesammeli von llerrn C. Jiekeli. Nûrnberg, p. 1, 1875. (2) P. Pavesi, Arachnidi di Scioa. Annali del Museo civico de Genova, XX, p. 102, 1884. (3) « Oblong, coriace, couleur d'une peau de Requin ou couleur d'ardoise, par- semée de taches ou granulations blanches sur tout le dessus, plus grandes et plus nombreuses que dans les autres espèces. » (i) PoisonoUS Tick. British médical Journal, j>. 1201, L" juin 1895. RÉVISISON DK LA FAMILLE DKS IX0DIDÂ3 31 1. Ornithodobos coriaceus C. L. Koch, I84i (1). D'après Koch, les caractères de cette espèce sont les suivauts : Corps à côtés latéraux parallèles, un peu excavés en arrière de la quatrième paire de pattes, atténué en pointe mousse en avant, largement arrondi en arrière, à bord épais, relevé vers la face dorsale ; toute la surface recouverte de granulations rapprochées, plates ; sur le dos, des plis inégaux et des dépressions ; à la face ventrale, un pli de chaque côté, s'étend a nt jusqu'au stigmate (pli sus-coxal), et sur ce pli un œil grand, rond, très apparent, en regard de l'orifice génital ; les hanches épaissies graduellement vers leur extrémité distale et un peu courbes, les autres articles un peu comprimés et dentés sur leur bord dorsal. Longueur 9mm3. — Patrie : Mexique. Berlese (2) dit avoir vu un exemplaire presque replet (subtétra- gone, noir, convexe), trouvé sous des feuilles en décomposition à Rio-Apa (Paraguay), par A. Balzan. Cette espèce est très voisine d 0. Savignyi, par la forme générale du corps, la présence des yeux, les dentelures des articles des pattes. D'après la figure de Koch, les dentelures se trouveraient sur le quatrième et le cinquième articles, non sur les tarses, et aux trois premières paires seulement. 3. Ornithodoros turicata (Alf. Dugès). Synonymie. — Argas turicata Alf. Dugès, 1876 (3). Ornithodoros americanus G. Marx (4). Iconographie — Mégnin (5); Marx (4). Description. — Corps à bords latéraux droits ou presque droits, parallèles, à extrémité antérieure rétrécie en pointe arrondie et plus ou moins dépassée (à l'état de réplétion) par la partie anté- rieure du rostre, à bord postérieur largement arrondi ; jaune terreux (t) CL. Kocb, System alise he Uebersicht iiber die Ordnung der Zecken. Archiv f. Naturgesch., X. Jahrg., 1. Barui, p. 219, 1844. — Ubersichl des Arachniden- system, IV. Heft, p. 31, pi. I, fig. 2,3. (2) Berlese, Acari Âustro-Americani. Bulletino délia Soc. enlcm. Ilaliana, XX. p. 193. 1888. (3) AH. Dugès, Répertoria de (ruanajuato, 1876. (4) Georges Maux. Une planche avec «explanation » en anglais, pans indication d'auteur, ni d'ouvrage, (ig. 2 (d, b, c, i). (5) P. Mégnin, Les Argas du Mexique. Journal de l'anal, et de la physiol., XXI, p. 463; pi XX, fig. 14, 1885. 32 G. NEUMANN et déprimé à jeun, brun violacé et renflé, souvent presque aussi épais que large à l'état de réplétion ; pattes toujours plus claires. La face dorsale est limitée à jeun par un rebord large, saillant, semblable au reste du tégument, plus étroit et plus saillant en avant ; une saillie très antérieure ; un large sillon transversal un peu en avant du milieu, à extrémités infléchies en arrière : un autre large sillon parallèle au bord postérieur, dont il est très rapproché ; une courte dépression médiane, à peu près à égale distance des deux sillons ; eu avant de celle-ci, deux dépressions latérales, allongées, divergentes en arrière, et deux autres courtes, parallèles aux bords latéraux et rejoignant plus ou moins nettement le sillon transverse postérieur. A l'état de réplétion, la surface est très convexe et ne présente que la trace de ces diverses dépressions. A la face ventrale, un sillon pré-anal qui rejoint les sillons sus- coxaux ; un sillon post-anal, parallèle au précédent, à égale dis- tance de l'anus et du bord postérieur ; un sillon anal dépassant le sillon post-anal et s'étendant jusqu'au bord postérieur; plis sus- coxaux et coxaux bien marqués, ces derniers ne dépassant pas la seconde paire de hanches. A l'état de réplétion, la plupart de ces détails sont effacés et les sillons sont réduits à des dépres- sions linéaires, sauf le sillon post-anal et les extrémités du sillon pré-anal, qui restent relativement profonds. Stigmates à la face dorsale des plis sus-coxaux, circulaires, larges de 180 à 200 a, à fente semi-lunaire. Anus presque aussi large que long, pourvu de nombreuses soies ; cadre anal presque quadrangulaire, large de 225 [jl. Pas d'yeux. Tégument épais, coriace, à granulations hémisphériques, brillantes, contiguës, plus larges dans la partie postérieure que dans la partie antérieure, de 75 à 120 \j. de diamètre, formant par leur ensemble un réseau à mailles irrégulièrement polygonales, limitées par des plis plissés, et dont le centre est formé d'un épaississement chiti- neux, brun, saillant, qui porte tantôt une à six pointes mousses, tantôt un poil en massue, quelquefois une soie aiguë ou mousse. Entre ces inailles sont réparties des fossettes réticulées, homologues de celles des Argus, semblables à celles dV>. Savignyi, symétriques, à situation constante; à la face dorsale, elles occupent les dépres sions, sauf le sillon périphérique; à la face ventrale, les sillons anal et pré-anal; le sillon post-anal est formé de plis très lins. perpendiculaires à sa direction. Rostre à base recouverte par un tégument très finement gaufré ; long de 500 y. (mâle) à 050 . de large ; apophyse interne située vers le milieu de la hauteur du doigt. Palpes longs de 550 [>. ( 190 ;'., 150 a. 1 1<» n, lui) [jl, du premier an dernier article). Deux soies peouées a la base du rosi re. i. o i.am-.miiim, l'rospetto 'î'iit Acarofauna italiana, iv, p. :.:;:•, pi. XLF, lig. I, 1890 RÉVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS .''.7 Celle variété a été recueillie par le professeur Trois, à Venise, avec des \rgas reflexus, dans les interstices des mosaïques de Si i n t- Marc. M. Canestrini m'en a envoyé plusieurs individus. 5. Ormthodohos erraticus (Lucas). Synonymie. — Argas erraticus Lucas, 1849 (1). Description. — Corps ovale (bords latéraux parallèles chez les jeunes), à extrémité antérieure rétrécie en pointe courte, arrondie ; jaune roussâtre, pattes plus claires. Face dorsale limitée par un rebord saillant, épais, semblable au reste du tégument ; excavée dans le reste de son étendue ; une saillie antérieure correspondant au rostre, limitée en arrière par un sillon transversal et creusée de fossettes grandes, symétriques, dont quatre en une ligue transver- sale sur son milieu ; une semblable rangée de fossettes en arrière du sillon, d'aulres réparties sur le reste de la surface. Face ventrale à sillon pré-anal bien marqué, concave en arrière, contournant l'extrémité des plis coxaux pour rejoindre les sillons sus-coxaux : un sillon post-anal, concave en arrière, à égale distance de l'anus et du bord postérieur ; un sillon anal dépassant le sillon post-anal sans atteindre le bord postérieur. Stigmates sur les plis sus-coxaux, semi-circulaires, larges de 100 u.. Anus pourvu de soies sur ses lèvres ; cadre anal en ovale court (230 a sur 200). Pas d'yeux. Tégument mince, formant des granulations hémisphériques, inégales, de 75 à 100 \j. de diamètre, très rapprochées, à base festonnée, à sommet aigu et épaissi ; dans les intervalles sont dispersés quelques poils courts, claviformes ; entre ces granula- tions, des fossettes multiples, semblables à celles des espèces pré- cédentes, à situation constante : dans les dépressions dorsales, les sillons anal et pré-anal ; le sillon postérieur est formé de plis très tins, perpendiculaires à sa direction. Rostre libre, découvert en dessous, long de 225 p. (de la base des palpes à l'extrémité de l'hypostome). Chéticères longues de G2.'i u., dont 55 pour le doigt, 250 pour la tige, .'{20 pour la base, qui a 140 \l de large ; apophyse interne du doigt insérée vers le milieu de sa hauteur, en forme de croissant, à deux dents fortes, dirigées en dehors, apophyse externe à dent postérieure plus forte que l'anté- rieure ; pas d'apophyse moyenne visible ; gaine épineuse à la face dorsaledeson extrémité supérieure. Hypostome (semblable à celui (1) H. Lucas, Exploration scientifique de l'Algérie. Zoologie I. Animaux arti- culés, part. 1, p. 31G, 1849. 38 G. NEUMANN d'O. talaje) échancré à l'extrémité, qui porte de nombreuses pet i 1 f- dents, suivies, sur chaque moitié, de deux rangées Longitudinales comprenant chacune cinq ou six dents fortes, puis de dents squa- miformes sur trois, puis sur quatre rangs. Deux soies pennées à la base. Palpes longs de 400 a (120 \l, 100 a, 70 y., 110 a, du premier au dernier article), à articles sensiblement cylindriques, le deuxième large de 80 o y. pour la base, qui a 350 a de largeur (femelle); apophyse interne du doigl transversale ou oblique, en croissant régulier, relativement plus grande «liez le mâle ; apophyse externe à dent postérieure plus forte, a base ne descendant guère au-dessous du milieu du doigt : apophyse moyenne 40 G. NEC MANN [.■jj,. 35. _ Omithodoros Tkoln- zani: doigt de la chélicère gaucho du mâle et la femelle (X 220 fois). normale; gaine épineuse dans sa partie antérieure. Hypostome: [mâle) un peu spatule et un peu échancré à sou extrémité, qui porte de très nombreuses petites dents, puis de chaque côté deux files longitudinales de 3 dents chacune, non écartées de la ligne médiane et suivies de dents simplement squamiformes en 3 ou 4 files ; — [femelle) uu peu lancéolé à son extrémité, muni sur chaque côté de deux files longitudi- nales de 8 à 11 dents chacune, fortes, à peu près égales entre elles, celles des extrémités seulement un peu plus petites, ces deux liles écartées de la ligne médiane, l'externe marginale. Quatre longues soies à la base, celles de la base des palpes plus postérieu- res. Palpes du mâle longs de 740 ;j. (220 [x, 200 a, 150 [x, 170 <*, du premier au dernier article); ceux de la femelle longs de 830 u- (270 jx, 220 .x, 150 a, 200 a) ; le deuxième article large de 150 (x (mâle) à 170 jx (femelle). A la face dorsale et au bord externe des articles, des poils assez nombreux (surtout chez le mâle), longs, brièvement pennés, poils peu nom- breux à la face ventrale ; cirres terminaux peu nombreux (8 ou 9). Pattes de longueur moyenne, grêles. Hanches contiguës, légère- ment striées. Deuxième article cylindrique, plus long que large; les trois suivants un peu aplatis dans le sens dorso-ventral et plus larges à l'extrémité distille ; la pièce basilaire du troisième un peu plus large que longue. Tarses atténués à leur extrémité, sauf celui de la première paire ; bosse préunguéale saillante, à tous les tarses; pièce basilaire des tarses des trois dernières paires un peu plus large que longue. Des poils courts sur tous les articles, plus longs sur les tarses. Dimensions : Mâle, 4 à 6mm de longueur sur 2 à 4n)m de largeur; femelle, 8 à 10mm sur 4 à ;>m. Observations. — Cette description est faite d'après de nombreux exemplaires appartenant à In collection du Muséum de Paris et recueillis en Perse parleDrTholozan,la plupart dans un poulailler de Téhéran, quelques nus sur le Chameau. Cette espèce est voisine d'O. erraticus, et s'en distingue surtout par le dimorphisme de l'hypostome et la forme des tarses. RÉVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 'il 7. Ornitbodoros rjjdis Karscb (1). « Pallide brunneus, dorso densissime et crasse granuloso, ven tre lateribus posticeque crasse, area média densius et subtilius granuloso, pedibus corpore vix pallidioribus, sparse et breviter pilosis, articulis subcylindratis, non lobatis. Long. corp. 55mm. Lat.ca 3ram. » Patria : Nova Granada (Goudot coll.). » Species Orn. coriaceo C. Koch simillima, sed jam pedibus non lobatis facile distiuguenda ». Karsch borne là ses renseignements sur son Orn. radis. Ils sont évidemment insuffisants pour le caractériser. On peut se demander si cette espèce n'est pas identique à Orn. talaje, qui vit dans des régions voisines. 8. Ornithodoros miliaris Karsch (2). « Fuscus, rubro brunneus, crasse et dense granulosus, pedibus pallidioribus, flavido-brunueis, glabris, articulis cylindratis, non lobatis. Long. corp. 2mm5. Lat. lmm7. » Patria : Bengale (Nietner coll.). » Species 0. Savignyi Aud. et morbilloso Gerst. Al'ricanis simil- lima, sed differt jam pedibus non lobatis ». Cette description est aussi insuffisante que la précédente. Peut- être s'agit-il d'O. Tholozanî. 9. Ornithodoros reticulatus (Gervais). Synonymie. — Argas reticulatus Gervais, 1849-51 (3). « A. reticulatus, corpore ovato elliptico depresso, coriaceo, gra- noso, inermis, fusco, plurimis maculis pallidis amplis ». Les quelques détails insignifiants que Gervais ajoute à ces lignes et les indications de sa figure ne peuvent servir à caractériser cette espèce, qui demeure ainsi à peu près nominale. Elle se confond probablement avec une des espèces de l'Amérique centrale et méridionale (0. coriaceus, <). turicata, 0. talaje, 0. radis). (1) F. Karsch, Vier unir Ixodiden des Berliner Muséums. Mittheil. d. Mun- chener entom. Ver., p. 141, I&80. (2) F. Karsch, Ibid. (:-5) P. Gervais, in Bistoria fisica y politica de Chile, de Gay. Zoologie, IV, p 44, pi. V, fig. S, 1849-51. 42 G. NEUMANN 10. Ornithodoros Megnini (A lf. Dugès). Synonymie. — Argas Megnini Alf. Dugès (1). Rhyncnoprium spinosum G. Marx (2). Iconographie. — Mégnin (3) ; Marx (2). Caractères. — Cette espèce se présente sous deux formes si différentes (la nymphe et l'adulte) qu'on a pu les prendre pour deux espèces distinctes (G. Marx). Nymphe. — A jeun, le corps est sensiblement losangique, à angles arrondis, à bord épais, à face dorsale plus ou moins ondulée. Couleur jaune terreux. Les deux faces couvertes d'épines rétro- grades dans la partie antérieure, de poils rudes, rétrogrades, dans la partie postérieure. A la face dorsale, les épines sont très rappro- chées et couvrent une zone à bord postérieur concave et sinueux, qui s'étend latéralement jusqu'à l'intervalle compris entre les pattes de la deuxième et de la troisième paire; tout le reste est revêtu de poils. A la face ventrale, les épines ne sont remplacées par des poils qu'à une certaine distance en arrière de l'anus. Tégu- ment finement strié, sans fossettes. A l'état de réplétion, corps large, arrondi aux deux extrémités, plus large au niveau de la troisième paire de pattes, brusquement rétréci au niveau de la quatrième, de couleur brun violacé. Tégument brillant, moins épineux à cause de l'écarlement des épines et des poils sous l'in- fluence de la distension. — Stigmates situés près des bords de la face dorsale, entre les hanches de la troisième et de la quatrième paires de pattes, sous forme de tubercules saillants, de 300 à 3,">(> ■>. de diamètre, à péritrème revêtu de nombreuses soies. Cadre anal 1res petit, un peu plus large (110 à 120 ;j.) que long, pourvu sur chaque bord externe de deux longues soies. Itostre subterminal chez les jeunes, infère chez les individus plus âgés, allongé, à base aussi longue que les palpes; longueur du rostre : 37o a (de la base des palpes à l'extrémité de l'hyposlome). Chélicères trapues, longues de 760 \l, dont S.'i y. pour le doigt, la tige se renflant à peine et insensiblement en arrière. Apophyse interne du doigt forte, pourvue de quatre dents, deux grandes terminales et deux petites intermédiaires; apophyse externe à dent posté- rieure longue et forte; apophyse moyenne normale; gaine simple- (1) AH. Dugés. La Naturaleza, Mexico, V, p. 195, 1883. (2) George Maux, Une planche avec « ex planât ion » en anglais, Bans indication d'autenr ni d'ouvrage; 6g. 1, a-i. (?) P. Mégnin, Les Argas du Mexique. Journ. de l'anat. el delà physiol., XXI, p. 4(X); pi. XXI, fig, 1-8. REVISION l)K LA l'AMILLK DES IXnDIDKS 43 Fig. :!0. — Ornithodoros Megnini: doigt de la chélicère gauche : A, de la nymphe < X 26o fuis); — 15, de la femelle (X 485 fois). menl striée en travers. Hypostome lancéolé, portant sur chaque moitié quatre files contiguës de huit oo oeuf dents fortes, lr^ deux files internes contiguës aussi sur In ligne médiane, sauf sur la base de Fhypostome, où elles divergent. Palpes épais, longs de 455 [x. (140 (a, 125 [x, lio y., su a, du premier au quatrième article;; le deuxième article large de 110 a; des soies simples, peu nombreu ses sur chacun des trois derniers articles ; 6 à 8 cirres terminaux. Quelques poils courts, symétri- ques, à la base du rostre. Pattes fortes et longues. Han- ches très courtes, larges, annu- laires, très écartées de la ligne médiane, presque marginales. Les autres articles cylindriques, courts relativement à leur dia- mètre. Tarses brièvement atté- nués à leur face dorsale. Des poils clairsemés sur tous les articles. Longueur du corps : 3 à 4ram pour les jeunes, jusqu'à 8mmî) pour les individus repus, qui ont 5mm5 de largeur. Femelle. — Corps pauduriforme : un peu atténué en avant, large- ment arrondi en arrière, plus large au niveau de la deuxième paire de pattes, resserré de chaque côté eu arrière de la quatrième paire; brun violacé. A la face dorsale, des dépressions symétriques : une arciforme, longitudinale, de chaque côté de la saillie correspondant au rostre; en dehors et un peu avant de celle-ci, une dépression inf undibuliforme ; en arrière, le long du bord latéral, un sillon longitudinal, de longueur variable, parfois interrompu ; un sillon médian, occupant la plus grande longueur de la moitié postérieure. A la face centrale, pas de sillon pré-anal ; celui-ci remplacé par un premier sillon post anal tangent au cadre anal, droit, et rejoignant les sillons coxaux ; le vrai sillon post anal rapproché du bord postérieur ; un sillon anal large, se terminant à ce sillon post-anal. Plis sus coxaux et coxaux larges, bien marqués, ces derniers ne dépassant pas la seconde paire de hanches, et le sillon coxal passanl entre les hanches de la première et de la deuxième paire, se prolon- geant en arrière jusque près du second sillon post-anal et se perdant sur les côtés, près de l'angle postérieur du corps. Stigmates circu- laires, larges de 250 u, à fente semi-lunaire. Cadre anal plus large que long (150 à 200 u. sur 200 à 250 a), pourvu sur chaque lèvre de quatre soies courtes. Pas d'yeux. 44 G. NEUMANN." -- RÉVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES Tégument finement chagriné, formant une mosaïque irrégulière, parsemée de nombreux poils fins et courts. Des fossettes réticulées occupent les dépressions dorsales et ventrales; d'autres sont dis- persées çà et là. A la face ventrale, entre les deux sillons post- anaux, des épines extrêmement petites et serrées. Rostre très petit et très court : 150 p. (de la base des palpes à l'ex- trémité de l'bypostome). Chélicères déliées, longues de 190 a. dont 7"> pour le doigt, la tige se renflant peu et insensiblement en arrière. Apophyse interne du doigt, épaisse, pourvue de quatre dents, deux terminales, à peu près perpendiculaires Tune à l'autre, et deux intermédiaires, plus petites; apophyse externe à dent supérieure peu saillante, à dent inférieure grosse, iufléchie en arrière; dent moyenne bien développée. Hypostome en forme de lame large à la base, arrondie à l'extrémité, iuerme (Mégnin y décrit et figure des dents en cinq raugées transversales, dont la première, sur chaque moitié, ne comprend qu'une dent et la dernière quatre ; aucune de mes préparations ne répond à cette description). Palpes épais, longs de 300 ij. (90 u, 85 jx, G;'i jjl, 60 a, du premier au quatrième article), à articles relativement très larges et courts, le deuxième large de 110 [x. A la face dorsale des articles, surtout du premier et à la base dorsale du rostre, en arrière de l'insertion des palpes, de nom- breuses soies pennées. Deux soies ventrales à la base du rostre. Pattes plus grêles et un peu plus courtes que chez la nymphe; hanches disposées comme dans les autres espèces du genre; une bosse aux tarses. Dimensions. — 5 à 6mm de longueur sur 3 à 4mm de largeur ; les mâles un peu plus petits. Observations. — Cette description est faite d'après de nombreux exemplaires recueillis sur le Cheval (?) au Mexique par M. Alf. Dugès, de Guauajuato, et transmis par MM. H. Blanchard, E. Simon et Trouessart. Cette espèce est remarquable par les ditïérences profondes entre les nymphes et les adultes. Les nymphes, mieux armées et suscep- tibles d'acquérir des dimensions an moins égales à celles des femelles, accumulent sans doute la plus grande partie des réserves que celles-ci utiliseront à la formation des œufs. J'aurais hésité à considérer les nymphes et les adultes comme appartenant à la même espèce si, sur une femelle en train de se dépouiller de son tégument de nymphe, je n'avais trouvé le squelette du rostre de celle ci au dessus du rostre de l'adulte. ï.'i HISTOIRE DES COLLECTIONS CÉTOLOGIQUES DU MUSÉUM DE PARIS, par H. FILHOL, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, Vice-Président de la Société. L'étude des animaux constituant le groupe des Cétacés a depuis bien des années lixé l'attention des zoologistes et des anatomistes. Les Cétacés, en effet, constituent, pour les curieux de la nature, un des sujets d'observations les plus admirables. Actuellement les zoologistes ainsi que les paléontologistes sont presque tous d'accord pour déclarer que ces êtres, adaptés d'une façon si parfaite à la vie aquatique, descendent d'animaux terrestres ayant, durant les temps géologiques, quitté les rivages des mers pour pénétrer au sein des océans. Que de modifications successives ont dû subir ces ancêtres de nos Cétacés pour transformer ainsi leur mode d'exis- tence ! La forme de leur corps, celle de leurs membres se sont modifiées. Le corps du Mammifère terrestre s'est allongé, effilé, à ses extrémités et peu à peu il a fini par devenir semblable à celui d'un Poisson, fait pour fendre aisément les eaux. Les membres cons- truits pour progresser sur le sol, sont devenus des palettes servant à la natation. Certains d'entr'eux même, ne pouvant être utilement employés pour ce nouveau genre d'existence, se sont peu à peu atro- phiés et ont fini par disparaître complètement. Si la forme exté- rieure et la cbarpente osseuse des Mammifères terrestres arrivaient ainsi à subir un changement aussi absolu, les différents systèmes organiques, les divers appareils se modifiaient parallèlement et d'une façon profonde. Quel beau champ d'observations présente, pour les anatomistes, ce changement d'existence, et quelles puissantes idées philosophiques doivent découler de leurs savantes recherches! N'est-ce pas de l'histoire de la vie à la surface de la terre dont il s'agit quand on étudie les Cétacés. N'apprenons-nous pas en les observant, comment un organisme est susceptible de se modifier de la façon la plus profonde et comment il est capable de perpétuer son existence à travers les âges, sous des formes les plus diverses, dans les milieux les plus ditîérents; un jour habitant la terre, un autre habitant les eaux. Pour arriver à saisir les diverses phases de ce grand chapitre de la vie. qui a passionné les savants de toutes les nations, il a fallu 46 H. FILHOL réunir de très nombreux matériaux d'études, qui successivement sont venus s'accumuler dans les Musées. L'on peut dire aujourd'hui, sans crainte d'être démenti, que la science française esl celle qui a le plus fait pour nous faire connaître l'histoire des Cétacés et que ce qu'elle a accompli, elle l'a fait avec une persistance, une idée de suite qui l'honorent. Actuellement, notre Muséum d'histoire natu- relle regorge de matériaux de comparaison, nos laboratoires en sont encombrés, nos salles de collections ne sont plus assez vastes pour les contenir et celles que l'on construit seront bien loin de pouvoir y suffire. L'idée d'une construction spéciale destinée à renfermer tout ce qui se rapporte à l'anatomie des Cétacés s'impose à notre attention. Mais avant d'aborder l'exposé des diverses raisons qui militent en sa faveur, il me paraît nécessaire de donner une idée générale de nos richesses cétologiques et l'on comprendra alors plus facilement l'emploi admirable qu'on en peut faire Car nos savants ne se sont pas bornés à recueillir des squelettes, à préparer des pièces anatomiques dans le but de frapper l'esprit populaire par leurs proportions gigantesques, mais profondément imbus des idées philosophiques, que je mettais tout à l'heure en lumière, ils ont constitué une série incomparable de squelettes entiers, de pièces osseuses séparées permettant de suivre pas à pas les modifications ostéologiques survenues, et ils ont groupé une collection unique de préparations anatomiques montrant ce que sont devenus les divers organes d'un Pachyderme qui se transforme en Cétacé ; et enfin, poussant jusqu'à la dernière limite leurs investigations, ils ont établi une immense série de pièces anatomiques nous révélant la structure intime des tissus. Tout a été pour eux matière à investigations et toujours ces investigations ont été accomplies non au hasard, suivant les matériaux qui pouvaient parvenu- au jour le jour, mais avec l'idée bien conçue, bien acquise de dévoi 1er jusque dans ses pins intimes détails l'organisation des Cétacés et de montrer comment la nature a résolu cet inconcevable pro- blèinede se servir d'un être terrestre pour en faire un être aquatique. Tous les professeurs d'anatomie comparée, qui, depuis le commen- cement du siècle, se sont succédé au Muséum, se sonl l'ait un devoir de reprendre l'œuvre inachevée du collègue auquel ils succédaienl pour s'efforcer de la compléter. C'esl de celle façon qu'ils sont arrivés progressivement, après un siècle de travaux, à réunir cette collection, unique au monde, que nous possédons aujourd'hui, qui, si elle était mise en lumière, ainsi qu'elle le mérite, apparaîtrait comme une d*^ œuvres les plus belles qu'ail accomplies la science française. HISTOIRE DES COLLECTIONS CÉTOLOGIQUES DO MUSÉUM DK PARIS 47 Afin de faire saisir le grand effort qui a dû être f;iil pour constituer nos collections cétologiques, nous rappellerons tout d'abord que Buffon avait, le siècle dernier, Eormé le projel d'achever son histoire des Mammifères en écrivant celle des animaux de ce groupe qui vivenl dans les mers, mais qu'il dut y renoncer faute de matériaux. Camper qui avait eu la bonne fortune de pouvoir recueillir sur ce sujet de nombreuses observations, communiqua le résultat de ses recherches à BulTou. Ce dernier fit alors dessiner, à ses frais, quel- ques planches représentant les principales pièces que renfermait le Cabinet du Roi et il se proposait de les accompagner d'un texte consacre à l'Histoire générale des Cétacés, lorsque l'âge et les infir- mités lui tirent délaisser ce projet. 11 abandonna à Camper les dessins qu'il avait fait établir, mais ce savant succombait lui-même en 1789 et ce n'est que beaucoup plus tard, en 1 8120, que son fils publia ces observations (1). Pendant que de BulTou et P. Camper travaillaient ainsi à faire connaître l'état de nos connaissances sur les Cétacés à la fin du siècle dernier. Lacépède écrivait une Histoire générale de ces animaux, qui parut en l'an Xlï de la République et dans laquelle il donna la description de trente-quatre espèces réparties dans dix genres diflérents. Les planches VI, VII, XI, XII, XIV, XVI, de ce travail représentent les principales pièces faisant partie de la collec- tion du Muséum d'Histoire naturelle de Paris et Pou verra par la liste que nous transcrivons, que nos collections, à cette époque, étaient loin d'être riches (2). (1) P. Camper, Observations anatomiques sur la structure intérieure et le squelette de plusieurs Célacés, publiées par A. G. Camper, avec notes de G. Cuvier et atlas de -il* pi., Paris, 1820. (2) 1° Tète de Balénoptère de l'île Sainte-Marguerite (Balœnoplera mu soi lus); '2° Quelques fanons du même sujet ; 3° Une région cervicale de Iialœna biscayensis ; 4° La tête d'un Cachalot échoué à Audierne ; d° Le squelette d'un Marsouin (Phocœna commuais) ; f>° La tête d'un Dauphin vulgaire [Delphinus delphis) ; 7" Une tète d'Orque (Orca gladiator). Ces pièces formaient à peu près seules la collection cétologique du Muséum. 11 y avait pourtant encore quatre maxillaires de vraies Baleines, provenant probable- ment de 1 Eglise Saint-Denis, et en outre, trois vases sculptés dans le corps de ver- tèbresde Baleines; une grande partie de la colonne vertébrale du Cachalot d'Au- dierne ; quatorze vertèbres, dont sept cervicales sondées de Balcena mysticetus rapportées de Drontheim, en lTT'i. par Noël de la M ornière. Les collections comprenaient enfin une tète de Globiocephalus mrlas. que nous possédons encore, et qui est probablement celle décrite et figurée par Daubenlon en 1782 (Mém. Acad. roy. des sci., n» 18, p. 2M, pi. IV, 1782. 48 H. FILHOL La collection sous l'administration de Cuvier (1802-1832). A l'époque à laquelle Cuvier prit possession de la chaire d'auato- mie comparée la collection comprenait, en outre des pièces dont nous venons de donner la liste, un squelette de Dauphin | Delphinus delphis), un squelette incomplet d'Epaulard [Orca gladiator), une tète de Marsouin (Phocœna communis) et une tète de Narval [Mouodon monoceros). Cuvier, qui fut le véritable fondateur de La galerie d'anatoraie comparée, fit tout son possible pour accroître la collection de pièces se rapportant aux Cétacés. Si nous nous rapportons à l'inventaire fait par Laurillard, conservateur, aidé de Valenciennes el Pentland, nous constatons que de 180o à 1832 les collections s'accrurent de vingt-deux squelettes se rapportant à quinze espèces différentes de Cétacés et de 49 têtes représentant vingt-deux espèces. G. Cuvier publia la description de ces pièces squelettologiques dans son grand ouvrage sur les Ossements fossiles, alors qu'il lit connaître les observations auxquelles pouvaient donner lieu les organes de ces mêmes animaux dans ses leçons sur l'anatomie comparée. «De ces importants travaux, dit P. Gervais (1), datent les progrès sérieux qu'à faits la Cétologie depuis un demi-siècle et Cuvier lui- même a continué jusqu'à sa mort à enrichir la partie de nos gale- ries sur laquelle ces travaux reposent » et plus loin, il ajoute : « Les pièces conservées au Muséum ont, presque toutes, commetypes des travaux de Cuvier et de plusieurs autres anatoinistes français ou étrangers, une valeur particulière qui ajoute à leur intérêt propre». C'est pendant le professorat de Cuvier que helalande exécuta son voyage au Cap de Bonne-Espérance, d'où il envoya, en 1822, au Muséum de Paris, le magnifique squelette de Baleine australe (H. australis), long de quatorze mètres, possédant des fanons superbes, qui figure actuellement dans la galerie d'anatomie com- parée. Il fit parvenir d'autre part le squelette d'un jeune individu delà même espèce et un squelette de Megaptère encore inconnu (.1/. Lalandei), mesurant huit mètres cinquante de long (2). La même année, le Muséum faisait l'acquisition d'un squelette de Balœnoptera musculus, échoué à l'embouchure de l'Adour, avant (t) P. Gervais. Remarques sur l'anatomie des Cétacés, Nouv. Arch. du Muséum .1 hist. nat., VIII. 1871. (2) Ces différentes pièces du plus haut intérêt sont décrites h Bg urées par Cuvier dans s"n travail sur les Ossements fossiles, ainsi que dans VOstéographie des Cétacés, par Van Beneden h Paul Gervais. HISTOIRE DES COLLECTIONS CÉTOLOGIQUES DI MUSÉUM DE PARIS V.» treize mètres de long, et quelques années plus tard (1829), celui d'un deuxième squelette de la même espèce recueilli à l'embou- chure de la Somme, long de onze mètres. Eu 1827, Dussumier entreprend son voyage autour du monde et, guidé par les conseils, les indications de Cuvier, il va enrichir nos collections de nombreux Cétacés, se rapportant principalement à la famille des Delphinidés. Les matériaux d'étude qu'il réunit n'arri- vèrent au Muséum que sous le professorat de de Blainville, succes- seur de Cuvier. A la mort de cet illustre naturaliste (1832), l'état de la collection des Cétacés était le suivant, d'après le catalogue fait parDuvernoy : squelettes, 29 ; tètes entières, 49 ; tètes désarticulées pour des études comparatives, 5 ; préparations relatives au système den- taire, 39 (1). PÉRIODE DES GRANDES EXPLORATIONS SCIENTIFIQUES. A la mort de Cuvier, de Blainville fut chargé de la direction de la chaire d'anatomie comparée, qu'il allait occuper de 1832 à L850. Durant cette période la collection cétologique du Muséum s'accrut considérablement grâce aux nombreuses explorations scientifiques qui furent accomplies sur les points les plus divers du globe. Dussumier, olîicierde la Marine commerciale, qui entreprit, vers 1827, un voyage dans l'Inde, s'attacha surtout, durant sa campa gne, à recueillir des exemplaires d'un groupe tout particulier de Cétacés, de celui des Delphinidés. Ses captures furent des plus heureuses, et il fit connaître aux zoologistes une foule d'espèces qui avaient encore échappé à leur observation. C'est ainsi qu'il découvrit aux Açores le Delphi 'nu. s ilulnus, aux iles du Cap-Vert les Prodelphinus frœrtatus et frontalis, à Madagascar le Prodelphinus (?) , au Cap un Cephalorrhynchus, VEudelphinus longirostris et le Neomeris phoeœnoïdes, qui est un des genres de Cétacés les plus intéressants. Les squelettes de tous ces animaux parvinrent au Muséum de Paris, où ils fureut décrits et soigneusement préservés. En 1826, une expédition d'exploration dans les mers du Sud, dans (1) Les squelettes se rapportaient aux genres et aux espèces suivantes : D. del- phis, ± sujets : D. tursio, 1 sujets: I). dubius, 2 sujets ; I). velox, D. frontalis, 2 sujets; D.plumbœus, 1 sujets ; I). longirostris, 1 sujets; l). gangeticus, 1 sujets; Delphinapterus chiliensis; Phocœna vulgaris,3 sujets; Globiocephalus mêlas, 2 sujets; Grampus rissoanus; Physetermacrocephulus (incomplet); Italœna au.<- tralis, 1 sujets; Rorqual île la .Méditerranée, 3 sujets; Meguptera Lalandei. .Méin. Soc. Zool. de Fr., 1896. <*• — 4 50 H. FILHOL le Pacifique, avait déjà quille la France sous le commandement de Duinont-d'Urville. Hombrou et Jacquiuot. riaient désignés, comme naturalistes, pour faire partie de ce voyage et alors nos collections de Cétacés s'accroissent d'éléments d'une grande valeur. C'est du détroit de Malacca, de la mer île Torres, t\i's cotes d'Australie, de celles de la Nouvelle-Zélande, de celles de l'Amérique du Sud que nous proviennent des échantillons d'une valeur incomparable. Ce n'est pas seulement sur les côtes, aux embouchures des rivières, qu'on s'occupe de capturer des Cétacés, mais on les chasse en pleine mer, ainsi qu'en font loi nos catalogues, portant souvent celle mention : animal pris par tant de degrés de longitude et de latitude. Toutes les pièces intéressant l'anatomie sont recueillies avec un soin extrême, ainsi nos colletions contiennent encore des cerveaux de Cétacés, datant de cette époque, et il y a à peine deux ans que des portions de fœtus de Baleines étaient utilisées daus notre laboratoire d'anatomie comparée pour des travaux scien- tifiques. En 183C), l'amiral Duperré, alors ministre de la marine, fit armer la corvette la Bonite pour un voyage de circumnavigation, durant lequel elle devait transporter des agents consulaires sur divers points du globe. 11 songea à rendre ce voyage profitable aux sciences, et il imposa aux officiers de ce bâtiment la tâche d'exécuter des recherches signalées dans des instructions, qu'il avait sollicitées de l'Académie des Sciences. Gaudichaud, correspondant de l'Insti- tut, fut chargé de toutes les questions concernant la pharmacie botanique, alors qu'Eydoux et Souleyet devaient se préoccuper de celles qui se rapportaient aux sciences zoologiques. D'après nos catalogues, il ne semble pas que ce voyage, qui fut si profitable à tant de points de vue à la botanique et à la zoologie, ait contribué à faire accroître notablement nos collections de Cétacés. Nous ne trouvons que la mention de l'envoi d'un seul animal de ce groupe, d'ailleurs très intéressant, l'Orque du Pacifique (0. pacifica), recueilli sur les côtes du Chili. Mais le concours si précieux de la Marine, qui venait d'être ainsi acquis aux sciences naturelles, devait persister et grâce à lui. d'autres expéditions scientifiques allaient pouvoir être entreprises et celles-ci devaient qou* être très utiles au point, de vue pari iculier que nous em isageons. C'esl encore au concours dévoué de la Marine que nous devons (le posséder un des plus grands cl des plus beaux Cétacés, figurant dans nos galeries, la Baleine des Antipodes />'. antipodum | I ), qui (1) Longueur, I3ffl40; hauteur, •>'. HISTOIHE DES COLLECTIONS CÉTOLOGIQUES DU Ml SI I M DE PARIS .".1 lut recueilli sur les cotes de la Nouvelle-Zélande eu 1844 par le capitaine Berard, commandant la frégate le Ehin, Dans cette occasion, Arnoux, médecin delà Marine, el L'enseigne Mérion, firent preuve d'un vrai dévouement pour sauvegarder, nu milieu de grandes difficultés, un squelette dont ils avaienl su reconnaître toute la valeur. A l'envoi de la charpente osseuse lut joint une excellente reproduction en plâtre, avec réduction, du colosse dont ils avaient pu disposer. A cette pièce d'un intérêt capital, en furent jointes d'autres, également très curieuses. Nous ne devons pas oublier de mentionner encore ici la bonne volonté et le désir de bien servir la science, qui furent témoignés lors des voyages de la Coquille et de la Vénus, commandées par Duperrez et Dupetit-Thouars. C'est à cette époque que fut recueilli un squelette de Dauphin des plus intéressants (D. leucoramphus), décrit par Lesson. Pendant qne s'accomplissaient ces grands voyages de circum- navigation, devant doter nos collectious de richesses zoologiques, que nous ne saurions acquérir aujourd'hui qu'au prix de sacri- fices pécuniaires, dont on ne se doute pas, des savants pleins de zèle se rendaient en différents points du globe et cherchaient eux aussi à compléter nos collections cétologiques. En 1836, Gaimard, qui venait de séjourner en Islande, envoie au Muséum dix tètes d'espèces de Globiocéphales, alors que de la partie opposée du globe, du Gap, Ed. Verreaux faisait également parvenir diverses pièces de Cétacés. De 1836 à 1840, Lhermiuier, correspon- dant du Muséum, s'établit à la Guadeloupe et y groupe diverses pièces de valeur. Nous voyons quelques années plus tard Castelnau et Deville, durant leur grand voyage dans l'Amérique du Sud, se préoccuper de recueillir certains genres de Cétacés de petite taille, peu ou point connus, vivant dans les rivières. Nous recevons alors des squelettes (ïlnia Geoffreosis, de Delphinus fluviatilis, de Delphi- nus pallidus, etc. , qui donnèrent lieu à de savantes descriptions de la part de P. Gervais (1). Alcide d'Orbiguy explore vers la même époque les rivières de la Bolivie, et y découvre une espèce nouvelle de Cétacé [D. boliviensis), dont il donne la description {•!). iMais ce ne furent pas seulement les rivières de l'Amérique du Sud, mais (I) P. Gervais, Description d'espèces de Dauphins qui vivent dans la région du Haut-Amazone, dans : Animaux nouveaux ou rares recueillis pendant l'expédition dans les parties centrales de l'Amérique du Sud, sous la direction de Castelnau. Mammifères, p. 90. (1) Aie d'Orbigny, Nouv. Ann. du Muséum, III, p. 11, pi. III. 52 II. FILHOL encore celles de L'Asie qui lurent parcourues par des zoologistes français, recueillant des Cétacés pour le Muséum. Alors que s'accroissaient, comme nous venons de le rappeler, nos richesses cétologiques, le professeur d'anatomie comparée du Muséum, qui, par les rapports qu'il avait écrits, les instructions qu'il avait rédigées pour les divers voyageurs, avait puissam- ment contribué à cet heureux résultat, ne restait pas inactif. Soit par des acquisitions, soit par des échanges, soit eu sollicitant des dons, il ne cessait d'augmenter le nombre des pièces de valeur qui venaient s'accumuler au Muséum. En 1847 un ttulienoptcra musculus de près de quinze mètres de long s'échoue à l'embouchure de la Seine, près de Saint Vigor. Le squelette en est immédiatement acquis par le Muséum, et c'est celui que l'ou peut voir encore aujourd'hui, monté à l'entrée de nos galeries d'anatomie comparée. Echricht offre à acquérir un squelette de mâle de ce singulier Cétacé qu'on nomme le Narval, dont les anciens avaient fait la Licorne; il devient immédiatement la propriété du Muséum. Nous pourrions multiplier ces exemples, montrant de la manière la plus probante, que jamais on ne manqua une occasion d'accroître la collection des Cétacés. Si les ressources pécuniaires dont disposait le Muséum étaient réduites, il savait trouver dans les nombreux exemplaires de dou- bles d'espèces rares, qui lui étaient envoyés par des voyageurs, des ressources toutes particulières lui permettant de faire des échanges avec les musées étrangers ; et. c'est ainsi qu'en L846 de Blainville obtint du musée de Bergen un squelette de Balœnoptei'a rostrata, décrit et figuré par P. Gervais et Van Beneden dans leur Ostéogra- phie des Cétacés. Aux acquisitions ainsi faites, venaient se joindre des dons dont quelques-uns furent <\e* plus précieux. Nous rappellerons en parti- culier celui concernant des Dauphins de la Méditerranée, recueillis a Montpellier par I'. Gervais, qui occupa plus lard la chaire d'ana toinie comparée au Muséum, où il rendit tant île services, en parti culier pour l'accroissement des collections de Cétacés. Si l'on considère le résultat acquis après cette période d'efforts, qui s'étend de IX52 à 1854, on trouve qu'il est énorme. A la mort de de Blainville nos collections renferment i8 squelettes, dont plusieurs, comme nous l'avons vu, sonl de taille colossale, se rap- portant a l\ espèces différentes, et L25 tètes représentant 31 espèces. Si l'on veul se souvenir que de nombreuses pièces anatomiques étaient. recueillies en même temps que les squelettes el les têtes, HISTOIRE DES COLLECTIONS CÉTOLOG1QUES DU MUSÉUM DE PARIS .'>.'{ oq comprendra quel fut le grand rôle que joua à celle époque la science française dans l'accroissement de QOS connaissances SUT les Cétacés et quelles sont les richesses comme types que possède notre Muséum d'Histoire naturelle. Duvernoy (1850-55). —Serres (1555-68). A cette période de grande activité de recherches, succède un temps de calme, duranl lequel il semblerait, si on envisageait seu- lement les apparences, que l'intérêt qu'on avait porté à accroître sans cesse notre collection de Cétacés, se fut éteint. Il n'en était pourtant pas ainsi et les professeurs qui, de 1850à 1868, occupèrent la chaire d'anatomie comparée, Duvernoy et de Serres, conti- nuèrent très utilement l'œuvre entreprise par G. Cuvier et de Blainville. Si la part qu'ils prirent à la formation de la collection de Cétacés fut moins grande au point de vue des acquisitions, elle n'en fut pas moins très utile au point de vue scientifique. Durant la période des grandes expéditions scientifiques, une quantité énorme de pièces de Cétacés, de toute nature, était venue s'accumuler daus le laboratoire d'anatomie comparée du Muséum. Les squelettes complets avaient été facilement définis et classés, certaines têtes l'avaient été également, mais il restait une quantité considérable de pièces à déterminer et une question très importante se posait déjà, celle de la synonymie, car si nous dirigions en France nos investigations du côté des Cétacés, les savants étrangers de leur côté avaient saisi tout l'intérêt qu'il y avait à étudier ces animaux et ils s'efforçaient d'en avoir des spécimens qu'ils s'em- pressaient de décrire. 11 résultait de celte lutte pour la découverte, la possibilité de description sous des noms de genre et d'espèces différents d'une même forme animait;. 11 fallait donc avant tout inettre de l'ordre dans ces richesses scientifiques, classer ce que nous avions dans nos magasins et s'assurer si les dénominations étaient exactes. Cela fait, on devait publier un catalogue de ce que nous possédions. C'est à cette œuvre que s'attache Duvernoy, qui publia dans les Annales des sciences naturelles, un catalogue scien tifique des Cétacés du Muséum. Malheureusement, la mort vint le surprendre avant qu'il n'eût terminé ce travail difficile. Certaines acquisitions faites par ce savant professeur montrent que, malgré sa grande préoccupation de mettre en ordre les matériaux dont il avait la garde, il ne songeait pas moins à les accroître. Nous rappelons plus particulièrement, à ce sujet, que c'est sous son 54 H. FILHOL administration que le Delphinus tethios, décrit par P. Gervais, vînt prendre place dans nos collections. A Duvernoy succéda Serres, qui continua l'œuvre de rangement entreprise par son prédécesseur. Il songea à faire monter de nom- breux squelettes de Cétacés, et en particulier la grande Baleine australe. Une jeune Balœnopteta rostrata s'élant échouée eu 1861 sur les côtes de Bretagne, il en entreprit, avec Gratiolet, l'étude anato- mique. Boucart en exécuta d'excellents dessins et des moulages de diverses parties du corps qu'il importait de posséder en furent faits. Déjà en 1876, Serres s'était préoccupé d'avoir des moulages exacts des différents organes des Cétacés, qui, par suite de leur volume énorme, ne sauraient être préservés pour prendre place dans nos galeries. C'est ainsi que deux Delphinus globiceps ayant été capturés au Havre, il en lit mouler les divers organes importants et les représentations parfaites qu'il obtint ainsi sont précieusement conservées dans nos galeries d'anatomie comparée. C'est pendant l'administration de Serres que le Muséum reçut de de Boa, vice- consul à Haïti, un Delphinus dubius, pris à Sainte Hélène, de J. Ver- reaux la tête et des parties du corps de YEudelphius tasmanien&is, capturé sur les côtes de l'Australie, enfin, différentes tètes de Dauphins de l'Amérique du Sud. Un catalogue manuscrit, faisant partie des Archives du Labora- toire d'anatomie comparée, dressé en 1864, porte à 275 le nombre des squelettes et des têtes de Cétacés bien déterminés, réunis au Muséum. Il n'y est nullement fait mention des pièces anatomiques et des moulages, qui étaient déjà très nombreux. Paul Gervais (1868-1879). Lorsque P. Gervais vint occuper en 1868 la chaire d'anatomie comparée, il trouva inachevée l'œuvre de détermination et de classi- fication entreprise par ses prédécesseurs. Mais préparé par de sa- vantes études, faites antérieurement sur les Cétacés, il eut vite l'ait de débrouiller les questions d'anatomie les plus délicates et tout ce qui était ossement de Cétacê fut classé et déterminé de la façon la plus exacte. Les matériaux d'étude qu'il trouva au Muséum, ceux en si grand nombre qu'il eut le mérite d'y faire rentrer lui ser virent ainsi qu'à Van Beneden pour écrire un grand ouvrage que ces savants naturalistes intitulèrent : Ostéographie des Cétacés. Si durant la période des grandes expéditions scientifiques, les collections du Muséum s'accrurent, comme nous l'avons vu, d'une HISTOIRE DES COLLECTIONS I ÉTOLOGIQUES DU MUSÉUM DE PARIS '■'<■'> manière surprenante en pièces cétologiques, pendant l'administra- tion de Gervais, l'accroissement qu'elles subirent Eut certainement aussi grand au point de vue du nombre des échantillons, dont la valeur n'était pas moindre. C'est à I'. Gervais que nous sommes redevables d'une mesure toute particulière qu'il /il prendre en 1877 par l'amiral Clone, mi- nistre de la Marine. Il fui décidé alors que tout Cétacé qui viendrait s'échouer sur les côtes de France ne saurait être vendu par le commissariat de la Marine avant que le Muséum ne fût averti et que celui-ci n'ait fait savoir s'il retenait ou abandonnait ranimai. Grâce à cet arrêté les collections du Muséum allaient s'enrichir d'une foulede Cétacés, qui, quoique vivant dans nos mers, n'avaient jamais pu être obtenus. Songeant à utiliser les doubles des squelettes d'animaux si divers, qui figuraient dans les magasins du Muséum, Gervais entre- prit une série d'échanges avec divers Musées d'Europe, avec celui de Copenhague, celui de Cambridge, celui du Collège des Chirur- giens de Londres, ceux de Nouvelle-Zélande plus particulièrement. Le profit qu'il en tira fut énorme. Ainsi, il obtint de M. Reinhardt, alors directeur du Musée de Copenhague, près duquel il s'était rendu, un squelette de Balœna mysticetus, actuellement monté dans les nouvelles galeries de Zoologie, mesurant 14mo0de longueur sur 2m2o de hauteur. Puis un squelette de femelle de Narval, un sque- lette de Lagenorrhynchus albifrons, un squelette de Lagenorrhynchus Eschrichtii, pièces que nous ne possédions pas, et enfin il arrriva à se faire donner deux fœtus d'Hyperoodon rostratus, un de Narval, un fœtus de Béluga, un de Globiocephalus mêlas, conservés dans l'al- cool, échantillons d'une rareté excessive. De 1875 à 1879 il reçut des Musées de Christchurch et d'Otago, dirigés par le Dr Julius Haast et le capitaine Hûtton, «les squelettes très importants, très dilïiciles à se procurer des espèces de Cétacés vivant dans les mers du Sud. Nous rappellerons particulièrement ceux des Berardius Arnouxi, long de sept mètres, de YOulodon Grayi, de l'Epiodon chatamensis, du Climenia obscurci, de la Neoba- lœna marginata, qui est la plus petite de toutes les Baleines connues, le nain du groupe, et dont trois ou quatre exemplaires sont seuls connus, envoyés par Haast alors que Hùttou faisait don au Muséum d'un squelette de Macleaya australiensis de \1 mètres de longueur. En mémo temps qu'il dirigeait son attention sur les Cétacés des côtes de France, des mers du Nord et du Sud, Gervais ne perdait pas de vue que celles de la Chine, du Japon, étaient ricin- en ani- 56 H. FILHOL maux de ce groupe, dont les espèces étaienl peu ou pas connues. Il s'adressait alors au gouvernement japonais, qu'il savait intéresser à ses recherches et il en recevait une très belle tête de Bal. Schlegeli, des squelettes de Sibaldius Schlegeli (12m), de K ogia breviceps, de Grampss; du Musée des Colonies, il obtenait uue tète de Megaptera l.alnndii. A tous ces envois venaient se joindre ceux que faisaient parvenir diverses personnes s'intéressant aux sciences naturelles, et ceux des voyageurs du Muséum. Nous rappellerons, à cette occasion, les services rendus par M. Bailleux, consul de France aux îles Sandwich, qui réunit pour nos collections plusieurs pièces très importantes de Cétacés vivant dans la portion du Pacifique où il se trouvait. Lors du passage de Vénus devant le Soleil, qui eut lieu eu 1874, MM. Velain et H. Filhol furent adjoints connue naturalistes aux expéditions astronomiques qui devaient se rendre dans les Mers du Sud pour y observer ce phénomène. M. Velain recueillit à l'île Saint-Paul et à l'île d'Amsterdam, diverses portions de Cétacés vivant daûs l'Océan indien. M. H. Filhol lit parvenir de l'île Campbell plusieurs pièces intéressantes de ces animaux, et plus tard, des côtes de Nouvelle Zélande, des squelettes et des têtes d'espèces de Dauphins très rares et un grand squelette de Gfobioce- phalus macrorrhynchus, que ne possédait pas encore le Muséum. Si l'accroissement de nos collections était un sujet de préoccupa- tion continuelle pour Gervais, l'aménagement, l'utilisation des pièces reçues, leur montage ne fixaient pas moins son attention. Beaucoup de nos squelettes et de nos plus grands, tels que celui de la Balœna mysticetus du Groenland, longue de 14n,50 et haute de 2m25, furent montées sous l'administration de Gervais avec un soin scrupuleux. Nous devons encore a ce savant professeur de posséder une collection incomparable des caisses tympaniques des Cétacés tant vivants que fossiles, qui nous montre toutes les modifications que subit l'organe de l'audition dans ce groupe. On comprend combien il est difficile pour les voyageurs de rap- porter certains organes de Cétacés, à cause de la taille énorme de l'animal auquel il- nul affaire eu même temps qu'à cause des con- ditions où ils se trouvent. Ainsi il est un organe des plus impor tants à connaître, le cerveau, qui est représenté a l'étal naturel, eu ce qui concerne les grandes formes de Cétacés, par de bien rares exemplaires dans les collections; Gervais songea are .liera cette lacune en prenant de- moules internes <\v> cavités crâniennes, chez HIST01IIK DES COLLECTIONS CÉTOLOGIQI ES ni Ml SÉUM DE PARIS •»/ 1rs diverses espèces de laille puissante el il arriva ainsi à connaître les formes cérébrales de trente neui espèces. Grâce à cette collée tion, qui esl venue s'ajoutera relies des pièces conservées dans l'alcool, le Muséum de Paris possède une série inappréciable permet- tant une étude comparative du cerveau dans la série des Cétacés. Nous devons encore rappeler que c'est Servais qui, le premier, a commencé au Muséum de Paris la collection des préparations microscopiques, relatives à l'organisation des tissus des Cétacés, collection qui devait prendre plus tard un si grand développement. Nous possédons, préparées sous sa direction, toute une série de pièces se rapportant tan! à la dentition qu'à la structure du tissu osseux et à celle des fanons. Jusqu'à la mort de Gervais (1879), le professeur d'anatomie com- parée dirigea non seulement les collections afférentes à sa chaire, mais encore celles de la paléontologie. Je n'ai pas ici à faire valoir les immenses services que, de ce côté, Gervais rendit encore à la science. Mais je dois rappeler que c'est grâce à ses efforts, à ses recherches personnelles, à ses dons que le Muséum doit de posséder une très belle collection de Cétacés fossiles, comprenant un grand nombre de types. C'est en se rapportant à cette collection que l'on peut, en grande partie, suivre les modifications qu'ont subies les Cétacés depuis les époques géologiques jusqu'à nos jours. G. Pouchet (1879-1894). G. Pouchet succéda à P. Gervais eu 1879 et il occupa la chaire d'anatomie comparée jusqu'en 1894. On peut dire que durant les quinze années qu'il passa au Muséum, l'idée dominatrice qui le guida fut de compléter au point de vue de la collection des Cétacés l'œuvre entreprise par ses prédécesseurs. Comme nous l'avons vu précédemment, grâce à l'appui qu'avait fourni la marine lors des grandes expéditions scientifiques, grâce à des échanges habilement ménagés, grâce enfin à des captures faites sur les eûtes de France, le Muséum possédait divers squelettes de Cétacés d'énormes pro- portions. Mais toutes les espèces de grande laille étaient loin de figurer dans nos galeries et il restait encore à acquérir les géants des groupes mesurant jusqu'à 2.1 mètres de longueur. C'est à celte besogne difficile que s'attacha Pouchet, et pour arriver à ses lins, il sollicita diverses missions en Caponie. en Norwège, eu Islande, aux Açores. D'une activité vraiment admirable, il se rendit dans ces divers pays, sut nous y créer des relations excellentes, qui nous valurent des dons de la plus grande valeur et y constitua nue série de pièces anatoiniques d'un prix inestimable. 58 h. filhol En 1881, en se rendant en Laponie, G. Pouchet obtient de M. D;mielssen, de Bergen, un squelette de Balœnoplera rostrata, long de près de dix mètres, que l'on monte actuellement pour ligurer dans les nouvelles galeries d'anatomie comparée au Muséum, et parvenu aux pêcheries du cap Nord, il intéresse M. Foyn, l'un de leurs directeurs, à ses recherches. Celui-ci, plein d'une extrême bien- veillance et d'une générosité au-dessus de tout éloge, facilite les recherches, les travaux du savant professeur, et comble le Muséum de ses dons. C'est à M. Foyn que nous devons de posséder les deux grands squelettes (mâle et femelle) de Balœnoplera Sibbald i de plus de vingt cinq mètres de long, qui sont montés dans la galerie de zoologie. C'est à lui que nous devons aussi le grand squelette de Megaptera boops qui ligure à côté des précédents. Pouchet, grâce à la liberté qui lui fut donnée, put recueillir les pièces anatomiques les plus intéressantes de ces grands Cétacés, les expédier en France dans du sel où elles furent soigneusement préparées par M. Bou- lard. Elles constituent actuellement un des éléments les plus inté- ressants de notre galerie d'anatomie comparée, j'aurai à en parler plus loin. Reinhardt, le savant directeur du Musée de Copenhague, continue ses envois au Muséum de Paris, comme il l'avait fait durant le professorat de Gerv lis. Il fait parvenir, en 1881, un grand squelette de femelle d' Hyperoodon et un squelette de Lagenorrhynchus capturé en Islande. A la même époque, M. Moreno expédiait de la République A.rgen tine.un squelette de Tursiops cymodoce, alors que, quelques années plus tard, Pouchel obtenait encore de l'Amérique du Sud, par voie d'échange, le fœtus d'un Cétacé très intéressant, le Pontoporia Blainvillei. Les relations créées par Gervais avec le Japon sont soigneusement entretenues par Pouchet qui reçoit, eu 1887, plusieurs Dauphins d'espèces très rares, expédiés tout entiers dans du sel. M. Ilahn, médecin de la marine, résidant au Cambodge, envoie à Pouchet deux squelettes à'Orcœlla breoirostris et un fœtus de cette espèce, tandis que le Dr Sallewijn Gelphe expédie, de Batavia, une tète d'un grand Balénoptère, le Balœnoptera Schlegelii. Jusqu'en 1888, le Muséum de Paris ne posséda que quelques mauvais débris de cette grande Baleine, longtemps abondante dans le golfe de Gascogne, où elle était chassée avec un si grand courage par les Basques, la Balœna byscayensis, qui est aujourd'hui retirée HISTOIRE DES COLLECTIONS CÉTOLOGIQUES DU MUSÉUM DE PARIS 59 presque absolument dans les régions reculées de l'hémisphère oord. Pouchet lit tous ses efiorts pour obtenir un squelette de cette espèce. 11 engagea des pourparlers avec divers directeurs de pêche- ries d'Islande et il linit. en 1892, par obtenir m. 30), a permis d'exécuter une série importante de moulages. En 1885, un Megaptera boops s'échoue au Brusc, près Saint-Nazaire. C'est le seul exemple d'un individu de cette espère pris en Méditerranée. Le squelette et les viscères en sont recueillis par M. Beau regard. L'an- née suivante on prépare deux squelettes d' Hyperoodon échoués à Saint-Vaast, et une partie de celui d'un jeune Balœnoptera rostrata, qui s'était jeté sur les côtes de l'île d'Oléron. En 1887. ce sont deux Balœnoptera rostrata, l'un provenant d'Audierne, l'autre de la baie de Cancale, ainsi qu'un Balœnoptera musculus, recueilli à Saint-Jean de Monts (Ille-el-Vilaine), qui sont utilisés pour des préparations analomiques. En 1888, on obtient le squelette d'un Grampus griseus, échoué à Saint-Vaast-la Hougue, et l'on prend les têtes de deux Hyperoodon qui s'étaient jetés à la côte près Calais. En 1889, une jeune femelle de Balœnoptera rostrata et une de Balœnoptera muscu- lus sont disséquées, et l'on en conserve les préparations anatomi- ques. Lu squelette entier de Cachalot, mesurant treize mètres de longueur, est recueilli en 1890 sur la côte à l'ouest de l'île de Hé, et son squelette en est préparé. Un autre squelette de Cachalot, échoué à l'île d'Oléron, est. égale nt préparé en 1892. Enfin, en 1894, un mâle de Balœnoptera musculus, mesurant vingt mètres de longueur, s'échoue sur les côtes du Finistère (Loctudy) Sun squelette en est rapporté au Muséum au milieu de 1res grandes difficultés, par M. Beauregard. L'on s'occupe actuellement de le monter. Nous avons eu souvent à parler de la préparation de pièces ana- tomiques de Cétacés, faites au Laboratoire d'anatomie comparée, (1) Ces deux squelettes mil été décrits el ligures par M. II. P. Gervais, assistant de la Chaire d'Anatomie comparée HISTOIUE DES COLLECTIONS CETOLOGIQUES DO MUSEUM DE PAIU- ti| aux dépens d'organes recueillis sur des Cétacés échoués sur nos côtes ou envoyés dans du sel, ou l'alcool, mais il nous parait néces- saire de revenir sur ce sujet afin de montrer qu'au point de vue de l'organisation des Cétacés, le Muséum de l*;nis possède une collection peut-être unique au monde. Pour arriver à la constituer, il a fallu non seulement un grand esprit d'ordre, de méthode, niais encore une habileté extrême de la part des préparateurs à qui cette œuvre a été confiée. Aussi voyons-nous que la plupart des pièces préparées ont révélé des faits anatomiques nouveaux, qui n'avaient pu être observés dans les laboratoires français ou étrangers. Je signalerai tout d'abord le cerveau du Balcenoptera Sibbaldii, Cétacé long de 25 mètres, rapporté pur Pouchel de Laponie, le cer- veau de B. rostrata prélevé à Cancale par le Dr Beauregard, assis- tant de la Chaire d'Anatomie comparée, et décrit par lui en même temps que le précédent (1). Le cerveau d'un Cachalot de 14 mètres de long recueilli aux Açores, décrit par les mêmes auteurs dans leur travail sur l'organisation du Cachalot. Ce sont là des pièces d'une valeur inestimable , que l'on ne saurait remplacer qu'à la suite de nouvelles missions et de sacri- fices pécuniaires considérables. Les organes des sens qui se ratta- chent si directement au cerveau ont donné lieu à des recherches particulières et parmi les nombreuses préparations qui en ont été faites je citerai celles se rapportant à l'oreille d'un Hahvnoptera musculus de vingt mètres de longueur dont les canaux semi-circu- laires et le limaçon ont été injectés, et celle concernant l'œil du même animal montrant un riche plexus artériel entourant le nerf optique et un plexus veineux placé entre les muscles droits et les faisceaux du muscle choanoïde. La première de ces préparations a été décrit dans un mémoire de M. Beauregard (2) et la seconde dans un autre mémoire publié par ce savant anatomiste, en collaboration avec M. Boulart (3). Au point de vue des organes de la respiration, je signalerai toute une série de pièces qui ont été le sujet d'un remarquable travail, de la part des deux auteurs que je viens de citer, relativement au larynx, au sac laryngien, à la trachée des Balœnoptera musculus, Sibbaldii, de la Balœna antipodum (4). La bouche, les organes digestifs, leurs parties accessoires ont égale- nt) Beauregard, Encéphale des Balœnidés. Journal de l'Anal, et de la Physiol., 1883. (2) Beauregard, Recherches sur l'oreille. Journal de l'anat. et de la physiol., 1894. ('A) Beauregard et Boii.art, Ibidem, 1894. (i) Beauregard et Boulart, Ibidem, 1882. 62 H. FILIIOL ment donné lieu à la publication d'observations nouvelles, à la suite de préparations laites au Laboratoire d'Anatomie comparée. Je mentionnerai, tout d'abord, deux pièces très remarquables montrant les papilles des fanons des Balœnoptera Sibbaldii et m use ni us, un estomac de Delphinus delphis décrit par MM. Boulait el Pilliel il), une portion d'estomac de Cachalot avec des becs de Poulpes fixe- à la muqueuse, décrit par MM. Pouchet et Beauregard (2), le canal cholédoque chez le même animal dans son trajet sous la muqueuse duodénale et l'ampoule de Water, ayant donné lieu à un travail des mêmes auteurs (3). Si l'étude du tube digestif a amené la découverte de plusieurs dispositions anatomiques nouvelles, il en a été de même de celle concernant le système circulatoire. Les cœurs des Balœnoptera mus- culus et rostrata, du Physeter macrocephalus ont été préservés, et leur injection a mis en évidence une très intéressante circulation coronaire, que l'on ne soupçonnait pas, que MM. Poucbet et Beau- regard ont signalée dans un important mémoire (4). Les organes génitaux urinaires ont été le sujet d'une foule de préparations et de nombreuses découvertes scieutitiques se rappor- tant à leur élude. M. le Dr H. Gervais, assistant de la chaire d'anatomie comparée, a fait connaître, d'après une très belle pièce, la circulation veineuse péri-rénale chez V Hyperoodon rostratus (5). MM. Beauregard et Boulait ont décrit la circulation rénale chez le Balœnoptera musculus (fi), et ils ont donné une description détaillée des organes génitaux mâles el femelles chez les Balœnoptera musculus et Sibbaldii (7). D'autre part, nous leur devons une série de prépara- tions relatives;! l'état de l'utérus des grands Cétacés, tels que le Balœnoptera Sibbaldii, à l'état de repos, à l'état de gestation. Les membranes fœtales ont été admirablement conservées, le placenta injecte. 11 en a été de même pour d'autres espèces de Cétacés et en particulier pour VII n/ieroodon rostratus. On voit par cette rapide énumération que pas un point de l'Ànatomie des Cétacés n'a été laissé de coté et que c'est sur des pièces conservées précieusement dans nos galeries, qu'ont été (1) Boni. mu el Piluet, Journ. de l'Anal, et de la physiol., 1884. (2) Pouchet el Beauregard, Anatomie du Cachalot, Nouvelles Archives du Muséum. (3) Pouchet el Beauregard, Acad. des Se., 31 mars 1890. |4) Pouchet et Beauregard, Sur l'organisation du Cachalot, o) II. Gervais, Bull, du Mus. Bist. Nat. 1895. (6) Beauregard el Bouiart, Journal de l'anal, et de la physiol., lss-. (7) Ibidem. HISTOIRE DES COLLECTIONS CÉTOLOGIQUES DO MUSÉUM DE PARIS 63 accomplies les principales découvertes relatives à L'organisation de ces animaux. Lorsque qous avons pris, à la morl de Pouchet, la direction du service d'anatomie comparée, nous nous sommes préoccupé de continuer l'œuvre de ce savant professeur. Nous avons reçu en 1894, à la suite d'échanges engagés par lui avec le musée de Bergen, un squelette Balœnoptera borealis loug de 14 mètres et nous venons de faire l'acquisition en Islande, grâce à <\t>± relations établies par Pouchet, d'un squelette de Balœna byscayensis, long également de H mètres, qui était la seule grande Baleine manquant à nos col- lections. D'autre part, utilisant les matériaux préserves dans le sel, dans l'alcool, ou prélevés sur des animaux trais que nous avons achetés, uous avons fait continuer par notre habile préparateur, M. Boulart, la série des pièces anatomiques. Enfin nous nous sommes préoccupé de préparer pour les faire monter et les placer dans les nouvelles galeries d'anatomie comparée plusieurs grands squelettes de Cétacés. C'est ainsi qu'avant la fin de l'année seront montées un Balœnoptera musculus de 20m de longueur, un de Balœ- noplera borealis de 14m de longueur, un de Balœnoptera rostrata de 10 mètres de longueur, un d'une femelle de Cachalot de 12 mètres de longueur. Nous avons d'autre part fait monter divers squelettes de Cétacés de moindre taille, un Orca gladiator de 7m50, un Narval de 7m, un Globiceps mêlas, de cinq mètres, un Oulodon Grayi de même taille. Comme on le voit, depuis un au et demi, époque à laquelle on m'a confié la lourde charge de la direction du service d'anatomie comparée au Muséum, la plus grande activité n'a cessé de régner dans mon laboratoire pour mettre en lumière les précieux matériaux qu'y avaient accumulés mes prédécesseurs, alors que d'autre part je faisais tous mes efforts pour les accroître. RÉSUMÉ DE L'HISTORIQUE PRÉCÉDENT Si nous résumons les faits signalés dans la partie précédente de ce rapport, nous voyons qu'en 1802 la collection cétologique du Muséum renfermait dix espèces, qu'à la mort de Cuvier, en 1832, il y avait 29 squelettes, 49 têtes entières, 5 désarticulées et 39 pré- parations relatives au système dentaire. En 1854, à la mort de de Blainville, nous trouvons 48 squelettes se rapportant à 24 espèces et 125 têtes représentant 34 espèces, soit en tout 173 échantillons. Un catalogue établi en 1864, dix ans plus lard, porte le nombre îles têtes et des squelettes à 27."> et aujourd'hui, après l'administration de P. Gervais et de G. Pouchet, nos catalogues comprennent la 64 H. FILIIOL création d'au moins 1500 pièces squelettologiques ou anatomiques. On voit, par ce dernier nombre, comment, par un travail ininter- rompu, avec l'aide de toutes les lionnes volontés, qu'ils n'ont cessé de solliciter, les professeurs d'anatomie comparée du Muséum sont arrivés à créer en un siècle une, collection de Cétacés unique au inonde, qui constitue à elle seule un véritable musée. En agissanl comme ils l'ont fait, ils ont rendu un grand service à la science à un double point de vue. D'abord, ils oui fait progres- ser nos connaissances zoologiques et anatomiques d'une manière extraordinaire, et cela tout à l'honneur de la science française ; d'autre part, ils ont assuré pour ceux qui viendront après nous, la préservation de ces animaux gigantesques appelés, par suite de la chasse qu'on leur fait, avec des engins les plus perfectionnés, à disparaître d'ici à peu de temps. Ne semble-t il pas qu'une pareille œuvre mérite d'être considérée dans son ensemble et que c'est lui enlever toute sa valeur, tout son intérêt, que de la disséminer. 11 suffira, je l'espère, d'avoir montre son importance au point de vue zoologique et anatomique, son importance au point de vue philosophique, pour qfie l'état de choses vraiment inquiétant, qui existe aujourd'hui, ne tarde pas à disparaître, et que nous voyons réunie dans un même local, une collection qui n'aura passa pareille au monde. Qu'arriverait-il, si l'espoir que nous exprimons venait à ne pas s'être réalisé? Trois événements de la plus absolue certitude vien- draient à se produire. D'abord, au point de vue moral, au point de vue de l'intérêt qu'on n'a cesse et qu'on ne cesse de porter à cette brauche des sciences naturelles, un profond découragement. En second lieu un grand mal pour l'enseignement, car on ne pourrait se servir des matériaux réunis en faveur de l'éducation scientifique, enfin la perte plus ou moins prochaine de cette collection, fruits de labeurs accumulés durant un siècle. En effet, ne doit-on pas tenir compte des peines, des difficultés de toutes sortes qu'ont éprouvées les naturalistes qui ont voulu nous assurer la possession de Cétacés ? Dent on oublier les dangers qu'ils ont courus en se rendant dans toutes les mers di >nde '.' Ne doit-on pas avoir présent à l'esprit l'engagement tacite que l'on a pris vis-à-vis des divers gouvernements étrangers, des divers mu- sées de tous ces pays en sollicitant leurs concours, leur appui en faveur de l'œuvre qui se trouve aujourd'hui parachevée, délirer un profit éclatant des dons qui étaient faits. Ne sérail ce pas également méconnaître toute la valeur de l'appui, je dois ajouter du dévoue B1ST0IRE DES COLLECTIONS CÉTOLOGIQUES DU Mi SÉUM DE PARIS 65 meut si absolu et (l'une si grande importance qu'on ;i trouvé auprès de la marine française, et disons-le, même s'exposer à le perdre (lins l'avenir, que de ne pas installer, comme ils doivent l'être, tous les trésors scientifiques dont nous lui sommes redevables ? Ne serait-ce pas aussi s'exposer à ne plus retrouver le concours si précieux, que dès la première demande faite, la ville de Paris s'est empressée de donner. Les personnes peu au courant de nos installations pourraient nous répondre : mais comment ne trouvez-vous pus dans les vastes bâtiments du Muséum, qui ont été construits durant ces dernières années, dans ceux que l'on élève précisément aujourd'hui, en vue des collections d'anatoinie comparée, la place nécessaire pour loger vos collections? Or, il ne faut pas oublier que le bâtiment dans lequel se trouvaient nos grands Cétacés, tels que les Balœnoptera Sibbaldii mâle et femelle, la Balœna Antipodum, le Cachalot, etc., m été construit pour être absolument consacré aux collections de zoologie. Lorsque sontarrivés du cap Nord, des Açores3 ces animaux gigantesques que l'on devait au dévouement et à l'activité si persis- tante de M. Pouchet, à la générosité de M. Foyn, on a dû immédiate- ment songer à sauvegarder des échantillons aussi précieux et alors les professeurs de zoologie du Muséum ont offert un asile momen- tané dans leur galerie, aux trésors rapportés par leur collègue. Mais il ne faut pas perdre de vue, qu'en offrant ainsi l'hospitalité à une partie des collections de cétologie, ils se sont mis dans l'obli- gation de laisser une partie des leurs dans les laboratoires, dans les magasins ou môme dans d'anciennes galeries dont on n'a pu les déménager, faute de place, pour les transporter dans les nouvelles. C'est ainsi que la collection des Phoques ne figure pas dans les galeries de zoologie, au plus grand détriment des savants et du public, et que la grande collection de Squales, qui est une de celles qu'on ne saurait songer à reconstituer à notre époque, est égale- ment abandonnée dans un coin du Muséum. Je rappellerai au sujet de cette dernière que le professeur d'iethyologie de cet établissement ne cesse de signaler, avec la plus vive insistance, le danger qu'elle court en restant là où elle se trouve, c'est-à-dire dans des locaux envahis par l'humidité, où, malgré tous les soins qu'on lui donne, elle ne cesse de s'altérer. Donc, l'intérêt général, l'intérêt qu'on doit portera des collections précieuses exigenl qu'on débar- rasse, au plus vite, la galerie de zoologie des squelettes de Cétacés, qui s'y trouvent, pour les remplacer par les objets qui, primitive ment, devaient y figurer. Quant à ce qui concerne l'idée de placer Mém. Soc. Zool. île Fr , IS9C. '*• — ;> 66 II. FILHOL la collection . Hauteur 2m. 10" Megaptera burealis, mers du Nord. Longueur I4m. Hauteur .'V". 11° Mégaptère, jeune, échoué en |ss;; sur les côtes de France. Important par sa provenance. Longueur ôm. Hauteur lm25. Gomme le disail justement <;. Pouchet « aucun M usée ne possède une pareille série el elle perdrai! tout intérêt à être dispersée. HISTOIRE DES COLLECTIONS CETOLOGIQl l- ni MUSÉUM DE PARIS 67 Balénoptères : 12° Balœnoptera Sibbaldii,mà\e. Longueur lï'" Hauteur 3ra50. 13° Balœnoptera Sibbaldii, femelle. Longueur 25m. Hauteur .'i,D;in. l'i Balœnoptera du Japon, donné par le gouvernemenl japonais. Longueur 12m. 15° Balœnoptera du Cap Horn, rapportée par l'expédition Iran çaise du passage de Vénus. Longueur 20m. Hauteur 3ra. !(>" Balœnoptera musculus de Saint Vigor. Longueur 14™. Hau- teur tmS."i. 17° Balœnoptera musculus de l'Adour. Longueur I3m. Hauteur 10m. 18° Balœnoptera musculus de l'embouchure de la Somme. Lon- gueur I lm. Hauteur lm50. 19° Jeune Balœnoptera musculus de Cavalaire. Important par l'âge. Longueur om30. Hauteur lm. 20° Jeune Balœnoptera musculus. Important égalemenl an point de vue du développement, provenant de l'île de Sein. Longueur 4m. 21° Balœnoptera musculus, sujet absolument adulte, provenant des côtes de Bretagne. Longueur 20m. Hauteur 3m. 11° Balœnoptera rostrata de Norvège. Longueur 7m10. Hauteur lm30. 23° Balœnoptera rostrata de Laponie, femelle. Longueur 8m. Hauteur lm50. 24° Balœnoptera rostrata, mâle, de Norvège. Longueur 10ra. Hauteur lm60. 2o° Balœnoptera rostrata, jeune, très important. Longueur 6m. Hauteur lm25. « La confusion longtemps faite entre le Balœnoptera musculus et le Balœnoptera rostrata donne un réel intérêt aux deux séries de leurs squelettes. — G. Pouchet. ». Cachalots : 26° Cachalot, mâle, des Açores, donné par le Conseil municipal de Paris. Longueur 13m25. Hauteur 2m. 11" Cachalot, femelle, des Açores. Dou de M. Dabney. Longueur 9mo0. Hauteur l'»40. Aucun Musée d'Europe et d'Amérique ne possède d'aussi beaux échantillons des deux sexes. HYPEROODONS : 28° Hyper oodonrostratus du Cap Breton. Longueur7m50. Hauteur lm30. 68 H. F1LH0L 29 tlyperoodon rostratus, mâle. Longueur 7m50. Hauteur lm40, 30° Hyperoodoa rostratus. femelle. Longueur 7m30. Hauteur Im45. 31° Berardius Arnouxi. Longueur 7" 10. Orques : 32" 0/7,7/ gladiator, mâle. Longueur 8m. 33° Orca gladiator, femelle. Longueur 7m50, Marwals. Narvals : 34° Narval, mâle. Longueur 6m50. 35° Narval, femelle. Longueur 3mo0. 11 est très difficile de se procurer à l'heure actuelle un squelette de ces animaux. Si on vient à additionner les longueurs précédentes, on voit que si on plaçait les squelettes que je me suis borné à citer, bouta bout, de telle manière que le museau de l'un touche l'extrémité de la queue de l'autre, on couvrirait un espace de 351 mètres d'étendue, et nous n'hésitons pas à déclarer que si on joignait à ces squelettes ceux des espèces mesurant quatre à cinq mètres ou au-dessous, si on joignait les têtes des espèces uniquement représentées par cette partie du squelette, ce n'est pas de 351 mètres qu'il faudrait parler, mais de plus de cinq cents. On voit donc, par cette énumération, qu'on ne saurait songer à utiliser les nouvelles galeries d'anatomie comparée pour y installer les collections de Cétologie. Nous devons faire remarquer que, en outre de tout l'intérêt qu'il y aurait à grouper les éléments de la collection cétologique du Muséum, il en résulterait un avantage énorme au point de vue de l'enseignemeDt. Aujourd'hui le professeur d'anatomie comparée, par suite de l'état des collections, est obligé de réduire d'une manière inouïe l'exposé îles faits concernant l'organisation des divers Cétacés. Ainsi, s'il commence unis leçon à l'amphithéâtre, il est oblige au bout de quelque temps de conduire son auditoire dans la galerie de zoologie, puis, pour terminer l'expose, le parallèle qu'il a entrepris, il se rend dans son laboratoire» Dans quelque temps, la dispersion des pièces sera encore bien plus grande. I ne partie des échantillons allant prendre place dans la nouvelle galerie d'anatomie comparée, le professeur aura alors les éléments de son coins en partie rue Geoffroy Saint llilaiiv. en partie rue de billion, en partie place W'alhuherl. Dans des conditions pareilles, il ne fainlr,1 plus songer à faire de l'éducation scientifique au poinl de HISTOIRE DES COLLECTIONS CÉTOLOGTQUES 1)1' MUSÉUM DE PARIS 69 vue des Cétacés, <■! tous les trésors qui auront été si péniblemeDt accumulés ne seront plus utilisés pour contribuer à l'avancemenl des sciences. Nous appellerons en dernier lieu au point de vue matériel, au point de vue de la sécurité de l;i préservation des collections, l'attention sur tout l'avantage qu'il y aurait à construire un Céta- ceura. Aujourd'hui des quantités inouïes de pièces sont dissémi- nées dans nos laboratoires, dans nos magasins. Elles sont éparpillées dans des caisses, dans des tiroirs où elles out été placées au fur et à mesure de leur arrivée, suivant leur [grandeur, leur volume. Les plombs, les étiquettes attachés après elles s'altèrent avec le temps, et dès lors, s'il n'existe pas une surveillance incessante, rendue très difficile par l'éparpillement que nous venons de signaler, on court le danger de voir disparaître les indications de détermination ou d'origine et par conséquent les échantillons de la plus grande valeur peuvent perdre tout intérêt d'un jour à l'autre. 11 importe donc, à une foule de points de vue, de se hâter de faire disparaître l'état de choses actuel ; on honorera ainsi les savants illustres qui se sont dévoués à nos collections de Cétologie, ou témoignera de la reconnaissance vis-à-vis des divers gouverne- ments, des diverses administrations en appréciant, comme on. doit le faire, toute l'importance de leur précieux concours, on rendra possible uu enseignement qui ne l'est pas aujourd'hui et on assurera la préservation de toutes ces richesses, qui, à la longue, pourraient se perdre. Enfin, en plaçant dans uu même local toutes les bêtes gigantesques de la nature actuelle, le Gouvernement fera un Musée unique au inonde, ne devant pas manquer de devenir le sujet d'une admiration générale. Tu ÉVOLUTION DU PUCEKON LANIGÈRE, par J. LIGNIÈRES, Chef lie Travaux à l'Ecole vétérinaire d'Alforl (Planches 1 et 11). Parmi les ennemis du Pommier, le Puceron lanigère(l), Schizo- neura lanigera, Blutlaus des Allemands, se présente comme l'un des plus redoutables. Déjà, dans les pépinières, il fait beaucoup souffrir les jeunes arbustes; plus tard, dans les plantations et particulièrement dans nos vergers, il s'attaque de préférence aux Pommiers que nous entretenons pour leurs fruits savoureux, laissant pi us volontiers de côté les arbres en plein vent. Le préjudice causé aux pommes par le Puceron lanigère est aujourd'hui fort appréciable, grâce à l'énorme extension qu'a prise et prend chaque jour encore ce parasite. Ce qui fait la force de propagation de cet Insecte, (''est qu'il tue très lentement son bote; aussi le laisse! on vivre des années sur les Pommiers, sans y prendre garde, et lorsqu'on constate sur les branches et le tronc, une foule de tumeurs et de tissures profondes en môme temps qu'une diminution sensible de la récolte, signe certain de l'épuisement, il est bien lard pour intervenir utilement. A cette époque, l'organisme du végétal a été si profondément atteint, que la disparition complète du parasite ne ramènerait pas toujours la vigueur et avec elle la fécondité du Pommier. Origine. On s'est souvent demandé quelle «Hait l'origine du Puceron lanigère. Sans entrer dans une longue dissertation à ce sujet, je m'y arrê- terai un instant pour consolider l'opinion généralement acceptée aujourd'hui, laquelle admet l'origine américaine du parasite. Pour appuyer cette hypothèse, ou avail fait justement remarquer que le Schizonenra lanigera est très répandu dans le Nouveau- Monde; qu'il esl extrêmement facile à de 1res je s aptères île se tenir sous les ("cailles ou dans les fissures des branches, sans attirer 1 1 1 < onnu miiis les noms vulgaires de Blanc au Pommier, Puceron sanguin. EVOLUTION DU PUCERON LANIGÈRE 71 aucunement raltention : el qu'enfin, son apparitiou n'a été signalée en Europe que depuis 1789, époque à laquelle on trouve des preuves irréfutables de sa présence en Angleterre, puis eu France, en Belgique et en Allemagne. Il est bien certain que l'absence de documents se rapportant à la présence du Puceron lanigère en Europe avant le siècle dernier, étant donnés les caractères si nets et si particuliers de cel Insecte, est une preuve uégative d'une réelle importance en faveur de son origine américaiue. On a fait observer cependant qu'avant 1789 les recherches entomologiques n'étaient pas encore très avancées, el qu'il pouvait se faire que le Puceron lanigère lût resté bien long temps ignoré, ou du moins n'eût provoque durant de longues années, aucune relation écrite. Dans ces conditions, il n'était pas sans intérêt de rechercher de nouveaux arguments en laveur de l'origine américaine du Schizoneura lanigera. (l'est ainsi que j'ai été amené à me poser la question suivante : si ce sont, des Pommiers américains importés en Europe qui ont servi de véhicules au Puceron lanigère, il est probable que ces Pommiers portaient aussi d'autres Insectes plus ou moins communs dans le Nouveau-Monde et qu'il serait fort intéressant de retrouver égale- ment chez nous. Or, d'une part nous voyons sur nos Pommiers, souvent en même temps que le Puceron, un Kermès [Kermès conchi- for mis t Mytilaspis pomicortich) extrêmement répandu en Amérique, et d'autre part, le Tyroglyphus malus Shimer ( I ) rencontré en Angle- terre par Michaël et par moi en France dans les boucliers des Kermès; enfin V Hémisarcoptes coccisugus Lignières (2), également trouvé dans les coques des Kermès. Si j'ajoute que ces deux Aca- riens, qui peuvent être considérés comme très rares en Europe, étaient déjà signalés depuis longtemps en Amérique précisément dans les boucliers rt( s Kermès du Pommier, on ne pourra nier que ces faits plaident puissamment en faveur de l'origine américaine du Puceron lanigère. Évolution L'évolution de l'Insecte subit, du fait des influences extérieures, notamment de la température, des modifications assez sensibles. C'est ainsi (pie sa précocité, sa fécondité et la durée de sa vie (1) J. Lanières, Etude zoologique el anato inique du Tyroglyphus malus et de an nymphe hypopiale. Méra. Soc Zool. de Franco, VJ, page ■'■. 181W (2) J. Lignièkes, Etude zoologique et anatomique de J'Hemisarcoptes cooeisugus. Mém. Suc. Zool. de France, VI, paye 17. 1893. 72 J. LIGNIÈRES varieDt parallèlement à l'état atmosphérique; de telle sorte qu'on ne doit considérer comme absolument comparables, que les recher- ches faites dans des conditions extérieures semblables. La campagne de 1890-91 m 'ayant paru la meilleure, je l'ai choisie comme type de ma communication. Forme aptère. — Dès qu'arrive le printemps (1), on aperçoit sur les tumeurs et dans les crevasses du tronc et des grosses branches, les premiers signes du retour des Pucerons, 27 mars. Ce retour est marqué par la présence, en ces points, de petites taches d'un blanc bleuâtre, du volume d'un grain de millet à celui d'un grain de chènevis; elles sont produites soit par un seul Puceron adulte, soit par 3 ou 4 individus réunis. En même temps commence le développement des embryons. En effet, tandis qu'en janvier, le 16, l'examen microscopique du con- tenu abdominal de vingt Pucerons aptères adultes donne les résul- tats suivants : pour 5, aucun embryon ; pour 6, un seul ; pour o, deux : pour 3, trois ; et pour 1, plusieurs à peine indiqués ; en mars, le 28, 10 femelles adultes, examinées au même point de vue, renfer- ment en moyenne trois gros, un ou deux moyens et plusieurs très petits embryons. Un peu plus tard, 13 avril, les taches s'étendent sensiblement et renferment déjà 20 à 25 aptères adultes dans lesquels on compte de 22 à 24 embryons bien formés et un grand nombre de très petits; aussi la ponte va-t-elle bientôt devenir abondante. Au commencement de mai, le 7, les taches bleuâtres deviennent tout à fait blanches et sont visibles même pour des personnes peu expérimentées; mais elles manquent encore absolument sur les jeunes pousses de l'année. Ces dernières ne tardent cependant pasà être envahies, 13 mai; on remarque, en effet, ;'i la base du pétiole des feuilles, l'apparition de très petits points bleuâtres formés par un ou deux Pucerons de ."> à 6 jours environ. L'envahissement de l'arbre se fait donc manifestement du tronc vers l'extrémité des branches; il est très facile de s'en rendre compte à partir de la mi-mai. Ce sont surtout les très jeunes aptères qui forment les nouvelles taches sur le Pommier; quant aux Pucerons qui avaient résisté aux rigueurs de l'hiver, ils s'étaient simplement établisses les premiers jours, aux seuls points vulnérables, c'est-à-dire dans les crevasses et sur les tumeurs du tronc et des grosses branches. (1) L'hiver exceptionnellement rigoureux de 1894-93 a retardé de près de vingt jours l'apparition du Puceron lanigère. ÉVOLUTION DU PUCERON LANIGÈRE 73 A partir de lin mai, tontes les nouvelles colonies s'élargisseni et forment d'une branche, pais s'enfuir brusquement d'un vol si rapide et si puissant, qu'il est impossible de les suivre tout. en courant, pendant plus de ipiclques secondes ; aussi ne peut-on indiquer d'une façon absolue où et en quel point ils vont déposer les individus sexués. Si je n'ai pu suivre pendant longtemps le vol des Pucerons ailes afin de me rendre compte du point exact où ils déposent leur progé niture, j'ai fait souvent des observations qui peuvenl servir à éclairer la question. En examinant des branches de Pommiers couvertes de Pucerons, alors qu'il s'y trouvait un très grand nombre d'ailés, il m'est arrivé plusieurs fois d'en rencontrer qui portaient des mutilations plus ou moins graves sur les ailes. Ces mutilations consistaient surtout en un enroulement anormal d'une aile ou en déchiquetures nom breuses; dans ces cas, le vol était impossible et l'Insecte semblait en avoir conscience. Après s'être exerce au vol plusieurs fois et toujours avec le même insuccès, l'individu ailé retournait parmi les aptères, se logeait au milieu d'eux et s'y fixait à demeure. Plusieurs jours après, je pouvais constater qu'il avait cessé de vivre et que, chose importante, son abdomen en si; rétractant avait presque disparu et était complètement vide d'embryons; ceux fi avaient évidemment été pondus dans les groupes d'aptères, el la preuve, c'est qu'en cherchant minutieusement, je finissais parfois par trouver quelques sexués dans le fond de très petites crevasses. S'il est sur que la femelle ailée pond parfois les sexués au milieu des taches d'aptères, il est. non moins certain, comme je l'ai vu maintes fois, que cette ponte peut se faire sur les feuilles ou sur les branches. Dans tous les cas, le premier soin des jeunes sexués est di rechercher une anfractuosité quelconque dans laquelle ils pourront se loger et passer tranquillement tout ou partie de leur vie. C'est d'ailleurs dans ces anfractuosités que j'ai trouvé les premiers œufs authentiques provenant de femelles sexuées. Ces observations démontrent nettement «pie la femelle ailée, guidée par son instinct, va pondre sur des Pommiers, soit dans les taches d'aptères, soit sur les feuilles ou sur les branches. L'Insecte ailé pond généralement. 3 ou i jours après sa soi lie de la nymphe; cependant, lorsque le point n'est pas propice, celte ponte peut se faire attendre 8 et même 10 jours. On voit par là que l'ailé a tout le temps nécessaire pour trouver un lieu favorable au dépôt de sa progéniture. Mais jamais cette ponte ne dure plus de deux jours; après quoi, l'Insecte succombe. 76 J. LIGNIÈRES Les ailés qui ont terminé leur ponte sont très faciles à reconnaître à l'exiguïté de leur abdomen, dont il ne reste presque plus de traces, tellement il s'est rétracté. Chaque ailé met au jour 0 ou 7 sexués en moyenne, rarement 8 ; tantôt les femelles dominent, tantôt ce sout les mâles; plus rare- ment, les sexes sont représentés par un nombre égal d'individus. Sexués. — En ce qui concerne le développement, le mode de vie et l'accouplement des individus sexués, la littérature est relative- ment pauvre; aussi me suis-je plus particulièrement efforcé de combler cette lacune. Pour mener à bien ma tâche, j'ai cherché à cultiver, pour ainsi dire, aussi parfaitement que possible, les individus sexués. Je ne m'arrêterai pas sur mes déceptions qui ont été fort nombreuses, je ne crains pas de le dire; je ferai savoir simplement que la réussite a couronné mes efforts, du jour où j'ai su appliquer mes observa- tions faites sur nature. Comme je le disais précédemment, les individus sexués recher- chent, dès leur naissance, une petite cavité pour s'y établir; or, j'ai constaté que pour mener à bien l'élevage artificiel, il suffisait d'offrir aux jeunes Pucerons une petite anfractuosité quelconque. Voici d'ailleurs le dernier procédé auquel je nie suis arrêté : Un morceau de moelle de Sureau de 3 centimètres environ est coupé daus le sens de la longueur, de façon à obtenir deux surfaces planes parallèles; puis sur l'une d'elles est taillée une petite logette à bords obliques de haut en bas, profonde de 4 à ."» millimètres, sur le plancher de laquelle sont creusées de petites aufractuosités irrégu- lières peu profondes, destinées à loger les individus sexués. Il n'y a plus ensuite qu'à coller la cellule d'élevage sur une lame de verre, à enduire les bords libres d'un peu de paraffine, à placer les Pucerons ailés, 0 à 8, au fond de la logette et de les y enfermer à l'aide d'une seconde lame de verre préalablement chauffée (pi. H, lig- 9). Dans ces condition», les jeunes sexués que m' tardent pas à pondre les ailés, se placent dans les anfractuosités artificielles. Lorsqu'ils y sont bien établis, il ne reste plus qu'à pratiquer quelques perforations dans les parois latérales de la cellule, à l'aide d'une aiguille très fuir, pour donner libre accès à l'air, et à déposer le tout dans un lieu frais, à l'abri de la sécheresse. Hieu de plus simple alors que de suivre, sous le microscope, les mues, l'accouplement et la ponte. Je recommande particulièrement ce mode d'élevage aux Zoolo- EVOLUTION DU PUCERON LANIGÈRE 77 gistes et Entomologistes, certain d'avance qu'ils eo tireront béné fice, notamment pour l'étude des Pucerons, sans en excepter le Phylloxéra. Mau.. — Le mâle est toujours très seosiblemenl plus petit que la femelle, mais aussi beaucoup plus allongé (pi. II, fig. 10); s;i couleur est verdâtre. Il ne possède, comme la femelle d'ailleurs, ni trompe ni suçoirs et durant toute sa vie nu prend aucune nourri- ture. Il subit trois mues pour devenir adulte (fig. Il, 12 et 13). En septembre, ces trois mues se suivent assez régulièrement à trois jours d'intervalle. Exemple : Naissance, le 21 septembre; lre mue, le 24; 2e mue, le 27 : 3° mue, le 29. Le laps de temps laissé entre chaque mue varie cependant d'une façon appréciable. C'est ainsi qu'il peut se réduire à deux jours dans la période très favorable (septembre), tandis que plus tard (octobre) lorsque la température est plus basse, surtout la nuit, l'intervalle qui sépare chaque mue est sensiblement plus long : Exemple : Naissance, le 20 octobre ; l"'mue, le 25; 2e mue, le 31 ; 3e mue, le 5 novembre. Toutefois, si plus tard (novembre) l'état atmosphérique redevient propice, la succession des mues se précipite de nouveau, mais c'est là une exception : Exemple : Naissance, le 2 novembre; lre mue. le 5; 2e mue, le 8; 3'1 mue, le 11. Dans tous les cas. le mâle est beaucoup plus facilement retardé dans ses mues par le froid, que la femelle sexuée. Ce qui précède démontre, comme je le signalais à propos des Pucerons aptères, que les influences atmosphériques et surtout la température, avancent ou retardent l'évolution zoologique du mâle; nous verrons qu'il en est de même pour les femelles (1). Après la troisième mue, le mâle est adulte; il se distingue aisé- ment des femelles à son corps élancé et à ses antennes relativement longues (fig. 21). A la partie inférieure et tout à fait postérieure de l'abdomen, on trouve l'appareil génital formé d'une pièce chiti- neuse en forme de V ouvert du côté de l'anus, pièce de laquelle sort parfois un pénis recourbé. Cet appareil génital n'était pas encore visible après la deuxième mue. Durant la première et la deuxième mue, le mâle était resté absolument immobile dans sa cachette; mais immédiatement après la troisième mue, il recherche les femelles avec une agilité aussi extraordinaire qu'incessante. (1) La nymphe et l'Insecle ailé subissent aussi la même influence. 78 .1. LIGNIÈRES Dès qu'il en a rencontré une, il ne la quitte plus jusqu'à ce qu'il ait effectué L'accouplement. Or, l'accomplissement de ce dernier acte demande parfois plusieurs jours de patience " .Naissance, le lï octobre'; I ' mue, le 28; 1' mue, le 31 ; .'{' mue, le _ novembre. .le ne m'arrêterai pas plus longtemps sur la variabilité de l'inter- (I) Cel accouplement u quelque chose d'analogue .i celui des Grenouilles. ÉVOLUTION DU PUCERON LANIGÈRE 7!) ville des mues, pensant avoir suffisamment insisté sur ce point à propos des aptères et des mâles. Après la troisième mue. la femelle reste immobile dans sa cachette, en attendant le mâle; et, fait curieux autant qu'intéres- sant, si l'accouplement ne se fait pas dans les ;> ou 6 jours qui suivent la .'{ mue, elle eu subit une quatrième. De plus, le rapprochement des mâles avec les femelles ayant subi cette quatrième mue ne peut se faire que durant Ie> premièi es heures qui suivent celle ci. Exemples : 1° Deux femelles ayant subi leur troisième mue le 4 novembre, en effectuent une quatrième le 9; peu après a lieu la fécondation. Quant à la ponte, elle est terminée le 10 du même mois et la mort des femelles survient 0 jouis après, c'est-à-dire le 16 novembre. 2° Une femelle qui a mué pour la troisième fois le 18 octobre subit une quatrième mue le 26; le .30, je place auprès d'elle deux mâles très vigoureux qui cherchent fort souvent, mais vainement à s'accoupler; ils meurent le 5 novembre et la femelle, le 7. sans avoir pondu. J'ai encore constaté que les femelles non fécondées sont absolu ment incapables de pondre et finissent par mourir 20 ou 30 jouis après la quatrième mue. C'est dire que tous les œufs pondus sont féconds. Le rapprochement des deux sexes peut se faire îles que chacun a effectué la troisième mue. Après l'accouplement, la femelle, qui n'a pas quitté sa petite cachette, s'y enfonce davautage, mais cette fois l'extrémité postérieure du corps dirigée vers le fond. La ponte commence d'ordinaire le deuxième jour qui suit l'accouplement et se termine le troisième. Pour pondre, la femelle ue pousse pas son œuf hors de l'abdomen mais rétracte progressi- vement les parois de cette région pour laisser en définitive l'œuf a nu, de telle sorte que l'Insecte qui, primitivement, possédait un abdomen volumineux et cylindrique, semble le perdre tout à lait après la ponte (lig. 19). A ce moment, la femelle n'a pas encore terminé son rôle ; elle reste immobile près de son œuf comme si elle avait cessé de vivre. Il n'en est rien cependant, car. dès le lendemain, on aperçoit, surtout vers la partie postérieure de son corps, de petits points blanchâtres que l'on reconnaît bientôt pour être de la substauce laineuse. En moins de deux ou trois jours, de longs filaments laineux 80 J. LIGNIÈRES recouvrent plus ou moins complètement l'œuf (fig. 18). La femelle peul vivre encore huil à dix jouis durant lesquels sou corps prend de plus en plus une teinte brunâtre, puis elle meurt enfin. Exemple d'une observation : Troisième mue, le .'il octobre; accou- plement, le 2 novembre ; ponte, le ;>; duvet protecteur, les 6, 7 et 8; mort, le 12. L'œuf, tout d'abord rougeâtre, devient rapidement rouge brun ; il est toujours pédoncule. Son éclosion a lien, non pas avant l'hiver, mais au printemps, vers fin mars ou commencement d'avril. C'est ce que j'ai toujours observé sur les centaines d'oeufs que j'ai eus à ma disposition. D'autre part, la protection d'un duvet laineux, et surtout l'examen microscopique de l'œuf qui, cinq, six et huit semaines après la ponte, ne montre aucun embryon, prouvent bien que cet œuf doit éclore seulement au printemps. A ce moment, les jeunes Pucerons aptères qui en sortent trouvent dans les crevasses qui les logent et sur les tumeurs la sève abon- dante dont ils ont besoin pour leur accroissement, et qu'ils ne tardent pas à prendre à l'aide de leurs suçoirs. Ainsi se termine le cycle évolutif, qui se déroulera bien I (H à nouveau sur un type identique. Moeurs. Dans ce chapitre, je me bornerai à relater quelques observations en insistant davantage sur les modes d'inl'estalion. Comme je le disais à propos de l'évolution, les aptères apparais- sent au printemps sur les anciens points d'infeslation, c'est-à-dire sur les tumeurs et dans les crevasses du tronc et des grosses bran- ches. Les taches qu'ils y forment sont placées soit à la face infé- rieure, soit sur les côtés des tiges plutôt qu'à leur partie supérieure. C'est qu'ainsi, les insectes se trouvent à l'abri des intempéries et surtout des rayons du soleil qu'ils craign en 1 beaucoup. Le Puceron lanigère souffre surtout de la chaleur sèche ; le duvet laineux qu'il sécrète est môme, à mon avis, spécialement destiné à le protéger contre la dessiccation. Ce duvet blanchâtre D'est d'ailleurs jamais plus abondanl qu'en pleiu été ; l'hiver, les Pucerous s'en dépouillent presque complè- tement ou ne le conservent que sous la tonne d'une substance grisâtre, poudreuse, très peu abondante. Si cependant on avait eu soin, a l'approche de l'hiver, de placer les branches couvertes de Pucerons dans un lieu très sec, quoique froid, on aurait pu voir ÉVOLUTION DU PUCERON LANIGÈRE M les Insectes conserver une bonne partie de leur matière cireuse blanchâtre. Cachés ainsi sons une laine abondante, les aptères fixent leurs quatre stylets dans le végétal pour y puiser la sève déposenl eo même temps dans les plaies une salive irritante dont la pré- sence a pour eiïet de provoquer une hypertrophie des tissus se traduisant extérieurement par des tumeurs. Celles ci f<»ui souvent éclater l'écorce et produisent. ainsi des fissures plus ou moins pro- fondes au fond desquelles se repaissent les colonies d'api ères. J'avais étudié la formation de l'histologie de ces tumeurs ; mais depuis cette époque, j'ai pris connaissance de l'excellent travail de M. Prillieux (1), professeur à l'Institut national agronomique, et j'ai du reconnaître que la question avait été parfaitement résolue par cet observateur. Je n'insiste donc pas sur ce point ; je dirai seulement qu'en tuant rapidement les Pucerons à l'aide de l'éther, je suis parvenu, après bien des essais, à obtenir une coupe mon- trant, dans le tissu même de la tumeur, les stylets d'un aptère, et immédiatement sur l'écorce, la trompe. Cette préparation démontre, comme l'avait fort bien indiqué M. Prillieux, que les stylets s'enfoncent jusque dans le tissu hyper- trophié et succulent des tumeurs. L'envahissement d'un Pommier adulte et non infesté se fait par les jeunes rameaux de Tannée ; c'est du moins ce qui résulte de mes expériences d'infestation artificielle. Je déposais une grande quantité de Pucerons sur un arbre vierge de toute atteinte et cons- tatais ensuite l'envahissement des branches de l'année, tandis que le tronc et les grosses branches restaient indemnes. J'ajoute que l'infestation de ces Pommiers peut aussi se faire au niveau de la section d'une branche nouvellement taillée. Privés de nourriture, les aptères résistent très facilement une dizaine de jours lors de la belle saison, 18 avril, et une vingtaine de jours dès les premiers froids ; ils ne prennent aucun aliment de fin novembre à mars (2). Dans tous les cas, les jeunes supportent beaucoup plus facilement l'abstinence que les adultes. A ce propos je dois dire qu'après un long jeûne ou à la fin de la ponte, les aptères ont l'extrémité postérieure de leur corps de forme carrée et assez aplatie. Quelques auteurs ont même vu là deux formes du Scfiizoneura lanigera ; c'est à tort, sans aucun doute, car, après (1) Prillieux, Étude des altérations produites dans le bois du Pommier par les piqûres dut Puceron lanigère. Ann. de l'Inst. nat. agron. p. 31. 1877-1878. {!) Ici encore il faut tenir compte des conditions météorologiques. Mém. Soe. Zool. de lr., 18% . IX. — G 82 J. LIGNIÈRES ingestion d'aliments, l'abdomen reprend sa forme ordinaire coni- que et bombée. Quant aux femelles, il suffît, pour leur rendre leur aspect habituel, de les placer dans la glycérine : cette substance remplit bientôt tout l'abdomen et lui rend sa forme conique normale. Dès qu'un Pommier infesté meurt ou est brusquement arraché, les Pucerons ne tardent pas à le quitter ; ainsi, lorsqu'au printemps ou en été on vient à couper doucement une branche couverte de Schizonenra, on voit, dès la troisième heure, les Insectes partir dans toutes les directions à la recherche d'un nouveau point favo- rable à leur alimentation. Il n'en est pas de même si l'opération est faite en hiver ; les Aphidiens restent encore fixés au végétal par leurs suçoirs pendant plusieurs jours sans chercher à fuir ; ils peuvent même pondre des jeunes au moment où quelques rayons solaires vienneut les tirer de leur engourdissement. Cette faculté de pondre que possède la femelle, même lorsqu'elle se trouve dans des conditions très défavorables, prouve combien est puissant et vivace chez elle l'instinct de la conservation de l'espèce. J'ai pu voir des aptères, qui venaient d'être arpergés à l'aide d'un insecticide sûrement mortel après quelques heures de contact, ne présenter aucun signe de vie et donner cependant nais sance, avant de périr, à un ou plusieurs petits ; ceux-ci parvenaient même quelquefois à gagner le large, échappant ainsi à la mort. Le Puceron lanigère supporte d'une façon très remarquable les intempéries, notamment la pluie, le vent, la neige, le froid, alors même qu'il semble tout à fait mal protégé. L'expérience suivante l'établit clairement : le 44 décembre 1889, je dépose dans deux assiettes remplies de terre une dizaine de petites branches couvertes de Pucerons aptères ; puis je transporte ces assiettes loin de toute plantation de Pommiers, l'une dans un hangar, l'autre au milieu d'un champ labouré; dans cette dernière, placée au ras du sol, la terre forme un léger dôme afin d'éviter le séjour prolongé de l'eau au centre du récipient. Le 1er février, beaucoup de Pucerons ont dis- paru, soit en se dispersant, soit en succombant; mais il en reste encore un grand uombre de vivants sur les branches. A mesure que le temps s'écoule, les Pucerons vivants se font de plus en plus rares et cependant, le 7 mars, j'en trouve encore de très vigoureux dans le champ taudis que dans le hangar, où la terre et les bran- ches se sont desséchées à l'excès, tous ont cessé de vivre. A la fin de novembre, les aptères commencent à se dépouiller de ÉVOLUTION DU PUCERON LANIGÈRE 83 leur duvet blanchâtre ; les uns restent sur le foyer d'infestation et sout, pour la plupart, destinés à périr par l'effet du froid ; les ;iuitv> s'enfoncent dans les crevasses de ces foyers ou vont à la recherche d'un abri pour la période hivernale. C'est ainsi qu'on peut voir ces derniers se cacher sous les écorces dans les fissures, dans les loques de drap destinées à maintenir les arbres en espalier, dans les cre- vasses et les perforations du mur et jusque sous les écorces d'ar- bres divers, tels que Cerisiers, Poiriers, Pruniers, etc., mais jamais sur les racines. Toutefois, un certain nombre d'aptères prennent de bonne heure leurs dispositions pour hiverner ; c'est ainsi que, dès les premiers jours de novembre, on les rencontre dans les abris précédemment indiqués. En janvier et février, les Pommiers infestés paraissent s'être complètement débarrassés de leurs Pucerons ; il n'en est rien cependant ; la vérité est que ses parasites dorment sur leur hôte ou dans son voisinage et qu'ils sont aptes à reprendre leur activité dès les premiers beaux jours. Modes d'infestation. — Les très jeunes aptères sont, au point de vue de la contagion, grâce à leur faible volume, à leur agilité et à leur grande résistance, beaucoup plus redoutables que les indi- vidus adultes. Je n'envisagerai ici que les modes d'infestation ayant une réelle influence sur la dissémination du parasite. 1° fnfestation artificielle. — Les jeunes plants et les greffes pro venant de pépinières infestées peuvent cacher dans des fissures presque microscopiques, entre les écailles d'un bourgeon, quelques Schizoneura lanigera, qu'un examen même attentif ne pourrait pas toujours faire découvrir. Rien de plus facile, par conséquent, que de comprendre la contamination des nouveaux vergers par l'intro- duction de greffes ou de jeunes plants infestés. L'extension de la maladie dans les vergers se fait avec une énorme rapidité lorsqu'on dirige contre les Pucerons des insec- ticides inefficaces ou lorsqu'on se borne, comme on le conseille quelquefois encore, à brosser les points infectés. Par ces manœu- vres, tout en faisant quelques victimes, on projette à terre une énorme quantité d'aptères, surtout de jeunes, qui s'efforcent de regagner un point favorable. Après quelques jours, on constate une disparition momentanée des Pucerons, mais bientôt ils pullulent à nouveau et l'opération 84 .1. LIGNIÈRES est à recommencer. De la sorle, on n'a pas seulement perdu son temps, l'observateur attentif peut suivre les jeunes aptères et les voir en quelques jours parcourir des espaces relativement consi- dérables, franchir des murs pour aller s'établir à nouveau sur des Pommiers et ainsi propager au loin la maladie. Certes, si l'on considérait seulement la lenteur relative des Puce- rons, on ne serait guère effrayé ; mais il faut bien savoir qu'un jeune ;iptère est capable de jeûner pendant dix jours au minimum, durant lesquels il ne cesse de chercher un hôte ; or il n'est pas raie de voir l'un de ces Insectes parcourir 15 centimètres en cinq minutes, ce qui fait 1 m. SO cent, en une heure, soit i3 m. 20 cent, en vingt quatre heures et 432 mètres en dix jours. Ce simple calcul qui reste souvent au-dessous de la vérité, sauf à défalquer les instants de repos, suffît à montrer que, malgré les détours et les contre-marches, l'espace parcouru par les Pucerons est encore relativement considérable. Je sais bien qu'un grand nombre de Schizoneura ue retrouvent pas de Pommiers, qu'un plus grand nombre encore périssent accidentellement; mais, étant donné qu'à la suite d'un brossage on disperse des millions (1) d'individus, il est aisé de se rendre compte des dangers d'une pareille intervention. La taille des Pommiers couverts de Pucerons peut avoir les mêmes conséquences si l'on n'a pas soin de détruire par le feu les parties coupées. Je me souviens d'avoir trouvé le 23 février 1890, au pied d'un mur, un fagot de petites brandies nouvellement tail- lées, dont quelques-unes provenaient de Pommiers et montraient dans des crevasses une multitude de schizoneura lanigera plus ou moins actifs Renseignements pris, ces branches avaieut été jetées là depuis une dizaine de jours. Nul doute qu'à la faveur du prin- temps les nombreux Insectes semés ainsi sur la voie publique ne se fussent réveillés et n'eussent cherché à regagner quelque Pommier. Enfin, les vêtements, les mains, voire les instruments agricoles, peuvent colporter les Pucerons; pour ma part, je ne compte plus les jours où j'ai trouvé des aptères sur nies chaussures et mes vêtements. 2° Infestation naturelle. — Nous avons vu, à l'approche de l'hiver, les Pucerons aptères quitter les foyers d'iufestation pour se rendre dans un abi i et y demeurer jusqu'au printemps. (li Si vingt-quatre heures après l'opération «lu brossage, on examine !<■ >>>l placé sous les Pommiers, on peut le von- littéralement couvert de jeunes Pucerons qui s'étendenl au loin d,m> toutes l«'s directions. ÉVOLUTION nu PUCERON LANIGÈRE 88 Dès que le soleil réchauffe la terre el réveille La végétation, ils vont de nouveau el avec une remarquable agilité s'établir sur les Pommiers. Or, dans ces pérégrinations hivernales el printanières, les aptères parcourent parfois de grandes distances, passant d'arbre en arbre avant de retrouver un point favorable; ils contribuent ainsi très activement à répandre l'infestation (1). Une autre cause de propagation naturelle du Sckizoneuralanigera, c'est la multiplication extraordinaire de cet Insecte. A partir de fin juillet et dans les mois d'août et septembre, les aptères sonl telle ment nombreux dans les taches, tellement serrés les uns contre les autres, que les petits qu'ils ne cessent de mettre au monde avec une véritable fièvre ne trouvent plus de place à la table de leurs parents. Dans cette lutte pour la vie, les derniers sont impitoyable- ment traités; les uns vont fonder au loin de nouvelles colonies; les autres, peut-être moins philosophes et plus acharnés, mais trop faibles, sont projetés à terre et à leur tour doivent aller à la recherche d'un nouvel bote. Ce mode d'iufestation est certainement l'un plus importants parmi tous ceux qu'il m'a été donné d'observer. Il peut arriver que la mort frappe soit une grosse branche infestée, soit un Pommier entier couvert de Pucerons. Ces derniers se dispersent alors dans toutes les directions. Eufiu, les ailés contribuent aussi très activement à la dissémi- nation du Puceron lanigère; mais je fais remarquer immédiatement que cette dissémination diffère essentiellement des précédentes en ce qu'elle se fait presque toujours à grande distance et qu'elle crée souvent des foyers nouveaux dans des localités jusque-là indemnes. J'ai rencontré plusieurs fois des individus ailes loin de tout verger. C'est ainsi que le 5 octobre 1890 j'en capturais un à la lisière du bois de Vincennes, dans un point éloigné d'environ 500 mètres de tout jardin. Cet ailé, enfermé dans le boîtier de ma montre, put être exactement déterminé par l'examen microscopique. J'ai également trouvé des ailés sur des Poiriers ou d'autres arbres. J'ajouterai, pour terminer, que le Schizoneura ne compte, à ma (1) Grâce à ces pérégrinations active?, les Pucerons de souches différent' trouvent réunis sur un même Pommier. Par suite, les individus sexués qu'ils donnent après leur passage par la nymphe et la forme ailée peuvent s'accoupler sans qu'il y ait pour cela une consanguinité qui semblait au premier abord presque absolue. 86 J. LIGNIÈRES. — ÉVOLUTION DU PUCKRON LANIGÈRE connaissance, qu'un seul ennemi véritablement redoutable : c'est le froid intense et prolongé. Les hivers longs et rigoureux tuent, en effet, un nombre énorme de Pucerons lanigères. EXPLICATION DES PLANCHES I ET II (1). Figure 1. — Très jeune aptère, face ventrale. X 80. 2. — Aptère avant son passage à l'état de nymphe, face dorsale. X ',(l- 3. — Première nymphe, face ventrale. X 25. 4. — Deuxième nymphe, face dorsale. X 25. 5. — Forme ailée, face ventrale. X 25. 6. — Forme ailée après la ponte, face ventrale. X 25. 7. — Aile de la première paire. X 25. 8. — Aile de la deuxième paire. X 25. 9. — Cellule d'élevage pour les individus sexués. 10. — Mâle venant de naître, face ventrale. X 60. 11. — Mâle après la première mue, face ventrale. X 60. 12. — Mâle après la deuxième mue, face ventrale. X 60. 13. — Mâle après la troisième mue, face ventrale. X 60. 14. — Femelle sexuée venant de naître, face ventrale. X <>()- 15. — Femelle sexuée après une première mue, face ventrale. X 60. 16. — Femelle sexuée après une deuxième mue, face ventrale. X 60. 17. — Femelle sexuée après une troisième mue, face ventrale. X 60. 18. — Femelle sexuée effectuant la ponte dans uneanfractuosité, face dorsale X 25. lit. — Femelle sexuée après la ponte, face ventrale. X 60. 20. - Œuf. X 30- ■1\ — Antenne du mâle adulte. X 100. 'J.1 - Antenne de la femelle adulte. X '00. (1) L'espace réservé aux figures n'a pas permis de les représenter sous un gros- sissement uniforme. Mcm . Soc. '/.<><>/. de France, IX, 1896. Txo\'l. 1 1 < >■ ( i . N DU Fi* 3. Fi. — Baculogypsina sphaerulala Sacco. Section médiane horizontale dans le plan des apophyses. X ''^ lois. Fig. H. — Le même. Seclion médiane perpendiculaire au plan des apophyses. X 46 fois. Fig. 7. — Baculogypsina Floresiana Schlumb. Section médiane menée dans la direction d'une apophyse. X 42 fois. Mémoires Soc. Zool. de France. IX. i S 9 6 . pî. m ?>YV htoiipillard, pbot. Iinp. "Bertbaud. SKé moires Soc. Zool. de France. IX. [896. PI. IV Monpillard, Imp. Herlbaud. 91 LES BELOSTOMA FOSSILES DES MUSÉES DE MUNICH ET DE HAARLEM par Fernand MEUNIER. (Planches V a VIII). Introduction Les paléoentomologistes se sont peu occupés des Hémiptères juras- siques. On doit cependant citer les observations de Germar, Buckton, Weyenberg, Butler, Scudder, Deichmuller et Oppenheiin sur ces intéressants articulés. Les Hémiptères de l'étage Stéphanien de Commentry (Allier) ont été examinés par M.Ch. Brongniart. Plu- sieurs naturalistes ont étudié des Belostoma secondaires, mais ils n'ont pu comparer qu'un très petit nombre d'empreintes de ces fos- siles. Grâce à l'obligeance de M. le prof. Zittel et du Dr Winkler, il m'a été possible de faire une étude plus complète de ces Hémiptères hydrocorides. Je suis convaincu que cette notice présente eocore plusieurs lacunes, mais en donnant les phototypies de tous ces Belos- toma, je n'ai d'autre but que d'apporter une sérieuse contribution à l'étude des Hémiptères mésozoïques. I. — Caractères du genre Belostoma Latr. Tête triangulaire, le rostre très distinct et assez vertical. Front peu large et très étroit antérieurement. Yeux proéminents, convexes, assez triangulaires. Pas d'ocelles. Antennes logées en dessous des yeux (1). Rostre composé de trois parties : la première ayant la forme d'un anneau, mais rétréci à la base ; la deuxième conique est pourvue de deux cylindres assez larges aux côtés et deux plus étroits au milieu ; la troisième montre à son extrémité un suçoir rigide et très résistant. Thorax trapéziforme, avec le périmètre antérieur et les côtés un peu relevés. Il y a une ligne à la partie médiane et un sillon trans- versal au delà du milieu de la longueur. Angles postérieurs arron (1) Ces organes, qui sont grêles, sont composés de quatres articles. Mon ami M. Ch. Brongniart m'a obligeamment communiqué deux spécimens (Ci et o") de Belostoma indicum Lep. et Serv. 92 F. MEUNIKR dis, à peine saillants, et de chaque côté, il pari une carène bien visi- ble qui va rejoindre la ligne transversale. Scutellum ayant la forme d'un triangle équilatéral, avec un sillon longitudinal et une carène transversale légèrement courbée au delà du centre. Abdomen allongé, aplati, aussi large que le thorax. Chez les femel- les les filets terminaux sont faiblement creusés en gouttière, encore visibles lorsque les ailes et \e< élytres sont placés dans la position normale de l'Insecte au repos. Ceux des mâles sont réduits et ne se montrent pas au dehors. Pattes très robustes. Les hanches antérieures beaucoup plus sail- h Meunier del. Aile de Belosloma indicum Lep. et Serv. Trois fois plus grande que nature et légèrement schématisée lantes que les médianes et les postérieures. Les fémurs extraordi- nairement dilatés et la partie interne est garnie de petits poils très serrés. Les tibias sont arqués et munis longitudinalement (intérieu- rement) d'une gouttière limitée par de fines arêtes et permettant à ers organes de s'emboîter nu peu dans les fémurs. Deux articles tarsaux Le second est plus grand que le premier. Au dessus, il existe un crochel assez recourbé el en dessous il y a une apophyse bien distincte. Fémurs des deux dernières paires de pattes non renflés. Les tibias médians et les postérieurs sont médiocrement et LES BELOSTOMA FOSSILES DES MUSÉES l>E MUNICH ET DE HAARLEM 93 fortement aplatis. Premier article tarsal des médianes plus court que le second. Les articles des pattes postérieures à peu près d'égale longueur, et armées de deux crochets tarsaux. Les élytres se prolongent jusqu'à l'extrémité de l'abdomen. Une grande partie de leur surface est chitiuisée et parcourue de plu- sieurs nervures longitudinales. Le restant de l'élytre est hyalin, avec des nervures et de rares cellules qui sont limitées par une ner- vure transversale, au delà de Laquelle les nervures sont moins accu- sées et se dirigent cependant jusqu'au bord apical. Les ailes sont un peu moins grandes que les élytres. La nervure costale s'efface près de l'extrémité alaire. La sous-costale longe la précédente, puis s'en sépare de 4 millimètres. Les deuxième et troi- sième nervures longitudinales se réunissent un peu au delà du mi- lieu de l'aile et s'anastomosent ensuite avec la sous-costale. Les autres nervures sont moins chitinisées. La quatrième occupe le mi- lieu horizontal de l'aile. La cinquième est assez courbée et se réunit à la sixième. La septième, la huitième et la neuvième nervures sont presques parallèles. De petites nervures et des cellules transversales se trouvent dans les parties antérieures et postérieures du champ alaire. Ces Hémiptères habitent les Indes Orientales, l'Afrique (le Caire) et les deux Amériques. II. — Description des Belosto.ua fossiles. Suivant l'exemple de presque tous les paléoentomologistes, il m'aurait été facile de décrire plusieurs nouvelles espèces de Belos- toma. J'ai cependant préféré conserver le nom de B. deperditum, Germar, et de me borner exclusivement, dans l'état actuel de nos connaissances, à de minutieuses généralités plus utiles aux spécia- listes qu'une foule de désignations qui n'auront plus qu'une valeur historique par la suite. Ces gigantesques Insectes ont été confondus par Germar, Giebel, Quenstedt, Weyenberg, Assmann et Scudder avec les Scarabées, dont certaines empreintes rappellent vaguement la forme de plusieurs de nos grands Lamellicornes. L'erreur com- mise par ces naturalistes provient de ce que ceux-ci n'ont pas comparé ces fossiles avec les individus des différentes faunes néarc- tique, néotropicale et éthiopienne. Deichmùller a fait de très sérieuses observations sur ces êtres. mais il me semble qu'il a eu tort de comparer (même approximati- vement' le B. deperditum avec le B. griseum Say, qui habite l'Amé- rique du Nord. Oppenheim donne des renseignements sur plusieurs Belostoma 94 F. MEUNIER du Musée de Munich, et il attire de nouveau l'attention sur le Sca- rabeides déperdition de Scudder. Enfin en 1873, Weyenberg a encore décrit ce même Insecte sous le nom de Hydrophilus deperditus. A. — Fossiles du Musée Teyler. 4. N° 13191. Empreinte assez fruste. Les fémurs antérieurs sont peu épais. La partie postérieure de l'abdomen est très effacée. Tout le faciès de l'Articulé rappelle bien uu belostoma, 55""" de longueur. 2. N° 13192. Empreinte plus fruste que la précédente, mais les fémurs antérieurs sont plus dilatés. Chez les deux individus, le thorax et le scutellum sont visibles. L'extrémité abdominale est très peu appréciable, 55mm. 3. N° 13193. Les cuisses antérieures comme chez les deux précé dents et toujours moins saillantes que chez les espèces actuelles. On distingue faiblement les démarcations des segments de l'abdomen, 55mm _ 4. N° 13124, 53mm. Les fémurs comme chez les individus précé- dents. L'Insecte est couché sur le dos et est mal conservé. 5. X 13291. Il est impossible de décrire sérieusement aucune des parties du corps de cet Hémiptère. On peut cependant le placer avec certitude parmi les Belostoma. L'Insecte a 55ram de longueur et est couché sur le dos. 6. N° 13292. Les fémurs antérieurs sont bien dilatés et limités par des arêtes encore distinctement chitiuisées. Les segments de l'abdo- men ne sont pas visibles, 55mm. 7. N" 13135. L'Insecte est assez en relief. Les cuisses antérieures sont épaisses et les tibias visibles à la loupe. On voit aussi la trace des deux articles et du crochet tarsal. Les pattes médianes et posté- rieures se montrent en partie, mais les tarses ne sont pas conservés. L'Insecte est placé sur le dos. L'extrémité de l'abdomen est effacée, 55mm. 8. N° 13136. Ressemble beaucoup au précédent, mais toute l'em- preinte est plus fruste. On distingue aussi le sillon médian de l'abdomen et des traces de segmentation à cet organe. L'Insecte a probablement 55mm, mais le sommet de l'abdomen est très effacé et donne au corps une forme arrondie. 9. N M 132% et 13297. Ces deux empreintes sont très mal conser- vées. Weyenberg a décrit ces fossiles sous le nom de B. Hartingi 1 1 ). (1) Sur les Insecte* fossiles mm de longueur. B. — Fossiles des Musées Teyler et de Munich. 16. N"s 317 et 318. Ces deux fossiles (empreinte et contre-em- preinte) ont déjà été minutieusement étudiés par mon savant ami M. le Dr Paul Oppenheim, de Berlin, .le ne puis que confirmer entiè- rement les déterminations de ce savant paléontologiste. Les ailes n'existent pas, 50m,D de longueur (Munich). 17. N" 400. Ce fossile de Munich a appartenu à la collection de Munster. L'insecteest couché sur le dos. Les fémurs antérieurs sout assez dilatés. Les pattes médianes et postérieures sont distinctes. 11 existe môme encore de la chitine à celles de la troisième paire. Ou voit de faibles traces de la segmentation abdominale, 55mm de lon- gueur. 18. N"v 323 et 324. (Leuchtenbergsche sammlung). Cette empreinte du Musée de Munich est assez bien conservée. Le scutellum du tho- rax est très visible. De chaque côté du corps, on voit des organes qui peuvent ôlre considérés comme étant les tibias des pattes mé- dianes. Ce fossile est porteur d'une étiquette avec le nom de » Srurabaeiàes » Eichstaëtt. 1!). Nu 500. Cette empreinte très fruste est cependant celle d'un Belostoma. Les cuisses et les tibias antérieurs sont distincts. Les deux autres paires de pattes sont aussi visibles. L'Articulé est placé sur le dos. La segmentation abdominale est très appréciable. Cet Insecte est classé sous le nom de « Scurabeides deperditus», 55ram de longueur. Musée Teyler. 20. N° 13295. Ce fossile est très mal conservé. Les cuisses anté- rieures sont, vaguement saillantes. Les pattes médianes et les posté- rieures sont respectivement peu et assez bien reproduites sur le schiste. Les segments de l'abdomen sont effacés, mais la carène du milieu permet de ranger rigoureusement ce mauvais spécimen avec LES BEL0S10MA FOSSILES DES MUSÉES DE MUNICH ET DE HAARLI.M 97 les Belostoma, 45mm de la longueur du corps sont seulement bien marqués sur le calcaire. Musée Teyler. 21. N° 76. Ce Belostoma a été déterminé par M. Oppenlieim. Les deux premières paires de pattes sont distinctes. La segmentation abdominale est peu nette, 45mm de longueur. Musée de Munich. 21. Y 1846. L'Articulé est couché sur le dos. Les trois paires de pattes sont un peu distinctes. La carène abdominale est très légère- ment visible. Il y a quelques traces de La segmentation à l'abdomen, 45mm t|e longueur. Musée de Munich. 11. N° 700. Cette empreinte est très fruste. Les segments sont arqués et très appréciables. On peut classer ce fossile avec certitude parmi les BelostomaLalr.il est étiqueté sous le nom de « Scatabeides deperditus », 50mm de longueur. Musée Teyler. III. — Observations de philosophie paléoentomologique (1). Après avoir décrit les Belostoma des schistes de la Bavière, je vais résumerles idées synthétiques qui m'ont été suggérées par l'examen de ces riches matériaux paléontologiques. C'est à Weyenberg qu'on doit les premiers renseignements philo- sophiques sur plusieurs Articulés mésozoïques. Depuis l'époque de la publication de l'opuscule du naturaliste hollandais, on a fait connaître très minutieusement un grand nombre d'empreintes d'Insectes. Malheureusement, la plupart des auteurs se sont occupés exclusivement de descriptions et n'ont pas pensé à la partie la plus intéressante de leurs recherches. De nombreux desiderata existent dans les travaux de 0. Heer, de l'éminent paléodiptériste Loew, de Heyden, de Hagen, de Scudder, et dans le dernier mémoire de mon ami M. Ch. Brongniart. Avec nos documents actuels, il serait témé raire de faire l'esquisse philosophique des Insectes qui devaient habiter l'Europe à l'époque secondaire. Je me propose seulement d'attirer l'attention des entomologistes sur les Hémiptères et de donner quelques remarques sur le curieux genre Belostoma Latreille. M. Ch. Brongniart a étudié quelques Hémiptères homop- tères de l'époque houillère, et Weyenberg, Deichmùller et Oppenheim se sont occupés des restes d'Insectes du Corallien de la Bavière. Dans son ouvrage classique, 0. Heer a donné les diagnoses et les ligures d'Hémiptères inclus dans l'ambre de la mer Baltique. Malheureuse- ment, le travail de ce savant naturaliste n'a qu'une bien médiocre (1) Suivant l'exemple de M. A. Gaudry, c'est à défaut d'une terminologie plus précise que j'emploie les mots de philosophie paléoentomologique. Mém. Soc. Zool. de l«ï., fô96. ix. - 7 98 F. MEUNIER valeur paléoentomologique. Ses types devraient être réétudiés avec le plus grand soin et on devrait refaire beaucoup plus exactement les figures représentant tous ces curieux fossiles. Si on étudie un grand nombre d'empreintes de Belostoma en les comparant aux Insectes du même genre qui habitent nos faunes actuelles, on est frappé de l'extrême ressemblance, je dirais même de la similitude que ces animaux ont avec ceux qui se trouvent dans les régions équatoriales. En faisant une étude morphologique minutieuse de tous leurs organes, on arrive à se convaincre que ces Hydrocorides ne se sont guère transformés depuis les temps jurassiques. De plus, si ou examine la différence de taille, on voit que celle-ci n'a pas changé depuis ces antiques époques. Les Hémiptères Belostoma nous apprennent qu'aux temps mésozoïques. le continent européen devait avoir une aire géographique beaucoup plus étendue que de nos jours, et qu'il était relié à des territoires qui en sont actuelle- ment tout à fait séparés. Les paléontologistes ont déjà mentionné dans leurs écrits des observations analogues pour une foule de Ver- tébrés, mais on s'est à peine occupé des Articulés à ce même point de vue. Je suis assez disposé à croire que le type Insecte avait alors un faciès plus uniforme qu'aux époques tertiaire, quaternaire, etc.; et je pense que les effets morphologiques produits par les différentes adaptations au milieu, ne devaient probablement pas exercer sur ces êtres une variation aussi appréciable que celle qui se manifeste à nos yeux dans la nature actuelle. Après avoir vu une centaine d'empreintes d'Hémiptères, je ne puis pas comprendre comment Haeckel a pu écrire que les Diptères pouvaient descendre d'un phylum de ce premier ordre d'Arthropodes. Je dois aussi faire remarquer que les balanciers des Moucbcs plaident complètement eu défaveur des doctrines transformistes. Il est impossible de voir sur les fossiles paléarctiques et néarctiques connus, aucune trace d'organe pouvant nous autoriser à supposer une parenté, même éloignée, de ces Insectes avec les Hémiptères et les autres ordres (1). Dans mes recherches antérieures, j'ai toujours signalé les caractères les plus favorables pour appuyer les idées évolulionnistes. Mais dans l'étal actuel de nos connaissances, et en se basant seulement sur les Hémiptères paléozoïques, mésozoïques (2) el caenozoïques ; on doit (t) En écrivant ces lignes, je ne donne que des renseignements exclusivement paléoentomologiques. Plus tard, la physiologie, l'anatomie el l'embryologie compa- rées i lifieronl peul être mou opinion, qui esl basée sur des fait- de morphologie générale. (2) Tous les Belostoma uni été photographiés rai- moi avec le plus grand soin. J'ai préféré laisser les dessins assez obscurs an lieu de les schématiser ou de faire des retouches. LES BELOSTOMA FOSSILES DES MUSÉES DE MUNICH F.T DK HAARI.F.M '.»«) déclarer avec franchise que la philosophie entomologique bat complètement en brèche les séduisantes el laineuses théories de l'illustre naturaliste Ch. Darwin. Hémiptères connus des schistes de la Bavière : WETENBERG (1869-1874) DEICHMÛLLER (1886) OPPENHEIM 11888) Naucoris lapidarius. Nepa primordialis. Prolystra lilhographica. Corixa mortua. Helos Loin a deperdilum. Eocicada microcephala. Helos to m um Barti n g i Naucoris lapidarius. Ischyopteron suprajurence. Ricania gigas. Notonecta EILerleini. Halomelra gigantea. I.ystra Yollenhoveni. Halometra (?) Nepa primordiales. lielostoma deperditum. Pygolampis giganlea. Nepa primordialis. Naucoris lapidarius. » carinala. Corixa ? Sphaerodemajurassicum. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE (i) 1. F. Meunier, Note sur les Buprestidae fossiles du calcaire litho- graphique de la Bavière. Bull, de la Soc. zoologique de France, p. 14 à 15. Paris, 1894. 2. Id., Note sur deux prétendues empreintes de Diptères des schistes de Solenhofen. Bull, de la Soc. entomologique de France, p. cxciv à cxcv. Paris, 1895. 3. Id., Note sur des empreintes d'Insectes des schistes de Solenhofen, Bull. Soc. ent. de France, p. ccxxni à ccxxiv. Paris, 1895. 4. Id., Note complémentaire sur deux prétendues empreintes de Diptères des schistes de Solenhofen. Bull. Soc. ent. de France, p. ccxciv. Paris, 1895. 5. Id., Les Diptères des temps secondaires. Anu. de la Soc. scient, de Bruxelles, deuxième partie, 1895. 6. Id., Note sur les Carahiques des schistes de Schernfeld. Bull. Soc. zoologique de France, XX, p. 206, octobre et novembre 1895. (1) Pour la bibliographie complète des Insectes mésozoïques, voir les derniers travaux île Scudder, Deichmûller, Oppenheim. 100 MEUNIER. — BELOSTOMA FOSSILES DES MUSÉES DE MUNICH ET HAARLEM EXPLICATION DES PLANCHES Planche V Ejg. i. _ Empreinte Je Belosloma Latreille. Musée Teyler à Haarlem (13192). Fig. 2. - 1.1. (13191). Fig. 3. — Id. (13193). Fig. 4. - Id. (1312'*). Fig. 5. — 5d. (13291). Fig. C). - Id. (13292). Fig. 7. - Id. (13136). Fig. 8. — Id. (13135). Planche VI Fig. 9. — Paleobelosloma, milii (1329H). Fig. 10. — Id. (13297). Fig. 11. — Empreinte de Belnstorna Latr. (6390). Fig. 12. - Id. (6389). Fig, 13. - Id. (6391). Fig. 14. — Id. (6392). Fig. 1"). — Id. (12293). Fig. 16. - Id. (13294). Planche VII Fis. 17- — l'i- (13187):. Fig. 19. - Id. (13186). Fig. 20-21. — Empreintes déjà étudiées par Oppenlieim. Musée de Munich (317 318) Fig. 22. — Empreinte de Belosloma. Musée de Munich (400). Fig. 23. - Id. Musée de Munich (323/324). Fig. 24. — ld. Musée Teyler à Haarlem (13295). Planche VIII Fig. 25. — Id. Musée de Munich (76). Fis. ^'}- — Id. Musée Teyler (700). lis. 27. — Id. Musée de Munich (1846). Mèm. Soc. Zool. de France, IX. 1896. ■y M>. ■ ■ I • .s I Meunier ad nat. photogr. H EM IPTERE /'/. V ■■ \» [Photolypie Week Frères. Bruxelles). ASSIQUES Uém. Soc. Zool. de France, IX. 1896. 1 x flfl ■ J ' \ 13 14 F. Meunier ad mit. photogr. H EM IPTERES /'/. 17 fi aç V •>-, Vil- . ** . "■** .; fc «..^■_ **«fi M 12 M 15 SSIOUES Ifi (Pholotypie Week Frères. Bruxelles). Mrm. Soc. Zool. de France, IX, 1896. 17 18 ' segment, minces, droits, jaunâtres avec le bout noir. Cette espèce ressemble au '/.. atlanticum, mais elle est de taille notablement inférieure, avec les ailes moins longues, un moins grand nombre de cellules antécubitales ; le ptérostigma plus étroit et relativement beaucoup plus court, de couleur différente ; enfin, la tache roussâtre à la base des ailes inférieures, l'extrême ténuité de l'abdomen, et la teinte brunâtre soit du bout de l'aile soit de l'aile entière du mâle ou des ailes entières chez la 9, lui donnent un faciès très différent. Elle ressemble aussi au /. obtusum, de Sumatra, mais elle esl beaucoup plus petite avec les ailes moins longues el plus étroites. De plus, on ne peut pas dire que les nervules de l'espace souscostal de la 9 soient ombrées, parce que l'aile entière revêl une teinte brunâtre uniforme. Quant au mâle, son abdomen n'a pas trace de pulvérulence, ce qui pourrait tenir à l'âge, mais il a, très bien marqué et assez large aux ailes intérieures, un triangle roux vif adossée la membranule. Les trois espèces nous paraissent très étroitement alliées. Le /. Sechellarum est rare à Mahé, où M. Alluaud a pris deux mâles, el où le H. P. Philibert, missionnaire, a ensuite pris sepl mâles el deux femelles. Il aime les lieux ombragés et les eaux limpides, est très craintif et très difficile à approcher. Ce serait une espèce spéciale aux Séchelles, mais faisant partie d'un genre très caractéristique de quatre espèces, dont l'une, /. atlanticum, habite l'Afrique occidentale, tandis que les deux autres habitent l'Inde el Sumatra. ODONATES DES ÎLES SÉCHELLER 108 Subfam. II. Cordulin;*:. 9. Hemicordulia delicata sp. nov. Abdomen cf. 28""": aile inférieure, 25""". Ailes légèrement teintées de jaunâtre, réticulation noirâtre ; pterostigma brun, long de 1""" 1/2 aux supérieures, de 1""" aux inférieures; meinbranule jaunâtre. Triangles discoïdaux divisés aux supérieures, les internes de trois eellules ; sept antécubitales aux supérieures, cinq aux inférieures. D'un vert noirâtre. Devant de la face jaune testacé, vertex d'un beau vert métallique ;'i reflets bleus; tubercule frontal bleu métallique foncé. Devant du thorax vert brillant, très pileux ; cotés du thorax de même couleur avec deux raies jaune testacé brillant ; les sept premiers segments de l'abdomen vert sombre, les trois derniers d'un noir mat, avec, sur la bordure des 6e et 7e segments, apparence d'une très mince ligne jaune. L'abdomen à peine renflé au 2e segment, très étroit aux 3e, 4e et 5% un peu élargi aux trois suivants. Pieds noirs. Appendices supérieurs noirs, plus longs que les deux derniers segments, minces et allongés, d'abord légèrement incurvés inté- rieurement, s'élargissant ensuite, puis diminuant un peu de largeur pour finir en pointe mousse ; appendice inférieur noir presque aussi long que les supérieurs, légèrement incurvé, en forme de pointe de lance. 9 inconnue. Elle ressemble beaucoup à VHemicordulis similis Ram bu r., qui habite Madagascar, mais elle est un peu plus petite et s'en distingue encore par la meinbranule longue et jaunâtre sans nervules trans- versales s'y adossant, par le manque de taches marginales jaunes aux 4e et "f segments, et par son abdomen notablement plus mince que celui de la similis. Elle est assez rare à l'île de Mahé, où elle vole haut sur les mares pendant toute la belle saison, aux plus chaudes heures de la journée. KSCHNID.E Subfam. .Eschnid^e 10. Anax cuttatus Burmeister. Très commun partout sur les mares où il vole au soleil. Les 106 II. MARTIN femelles doivent être bien plus rares que les mâles, car nous avons reçu à peine une femelle pour trente mâles dans tous les envois. VA nax guttatus habite l'Inde avec Ceylan, l'Indo-Chine, Java. Sumatra, Bornéo, les Moluques, Célèbes, la Nouvelle Guinée. 11. ÏÏEMIANAX EPPHIPIGERUS lUirill. Ne parait pas très commun aux Séchelles. Il habite presque toute l'Afrique, notamment l'Egypteel l'Abyssinie, d'où il a pu venir aux Séchelles ; aussi I' \sie-Mineure, l'Arabie et jusqu'à l'Inde. On l'a observé également en Europe, mais les individus capturés en France, en Suisse et ailleurs étaient des voyageurs venant pro- bablement de loin. 12. Gynacantha stylata nov. sp. cT Longueur totale 98mm. Longueur de l'abdomen, o2mm. Aile inférieure, 45mm. Longueur des appendices supérieurs cT, 9mm. cT A peu près de la taille de la G. subinterrupta. Ailes lavées de . jaune clair de la base au triangle, également aux supérieures et aux inférieures. Pterostigma long de 5mm jaune clair, surmontant de quatre à cinq cellules. Ailes inférieures modérément élargies. Les supérieures ayant 20 antécubitales et 19-20 postcubitales. Tète entièrement jaune verdâtre en avant. Dessus de front jaune avec un T noir, à tête épaisse et à queue formant uu sillon profond. Thorax d'un brun verdâtre uni, plus clair en dessous. Abdomen médiocrement rétréci au troisième segment, très mince brun rougeâtre ; sur le deuxième segment la raie dorsale, deux traits au milieu et le bout du segment verdâtres. Oreillettes du deuxième segment, grandes, arrondies, dentelées. Appendices anals supérieurs à peu près aussi longs que les trois derniers segments réunis, brun clair, longuement ciliés en dedans, très grêles, s'épaississanl insensiblement, et aplatis au bout qui est en pointe droite, avec quelques poils à l'extrémité. Appendice inférieur ne faisant [tas tout-à-fait le tiers de la longueur des supé- rieurs, conique, peu pointu, noir à la base et brun ensuite jusqu'au bout. Pieds en entier d'un brun fauve. Un seul imlis idu pris à Ma hé. Subfam. Gomphim i Aucun membre de cette sous famille n'existe aux lies Séchelles. ODONATES DES ÎLES SÉCHELLES 107 AC.RIONID.E Sublam. Calopterygin k Il ne semble pas non plus y avoir de Calopterygines dans l'archipel. Subfam. Agrionin^e 13. Allolestes Mac Lachlani Selys. Haie espèce dont nous avons reçu un seul mâle. La femelle a été décrite par M. de Selys -Longcbamps, dans ses « Oclonates des îles Séchelles » ; le mâle n'était pas connu. d" Abdomen, 2omm; aile inférieure, 20mm. Ailes hyalines, pterostigma brun linement cerclé de jaune, entouré d'une épaisse nervure noire ; 21 postcubitales aux supé- rieures, 19 aux inférieures. Brun, derrière des yeux noirâtre ; prothorax obscur latérale- ment, à lobe postérieur un peu sinué. Thorax brun rougeâtre à arête dorsale noire, trois bandes latérales également noires, avec une bande numérale jaunâtre mal arrêtée. Segments 1 à 8 de l'ab- domen bruns commençant par un anneau jaune clair assez large, les 9" et 10e bruns. Pieds jaune clair intérieurement, bruns extérieure- ment, les fémurs marqués de noirâtre aux deux bouts et au centre. Appendices supérieurs bruns, un peu moins longs que les deux derniers segments. Vus de profil, ils paraissent minces d'abord, plus élargis ensuite et s'abaissant progressivement comme pour s'appuyer sur les inférieurs. Vus d'en haut, ils forment un demi- cercle, s'éloignant tout d'abord l'un de l'autre, puis rapprochant, jusqu'elles croiser, leurs deux pointes mousses, semblant sous ce point de - vue de grosseur presque uniforme. Appendices inférieurs également J^r^^r^r^^ brunâtres, un peu plus longs que les supérieurs et formant deux fines bran a ches en forme de pinces allongées, Appendices d- molestes Mac s'écartant très peu l'un de l'autre et se Lachlani mâle. — a. vus .!.■ ... . . .. , profil : B. vus tien haut. rejoignant a leurs extrémités. C'est une espèce spéciale aux Séchelles et qui y parait fort rare. 14. Allolestes nigra nov. sp. La création de cette nouvelle espèce repose sur la capture d'un mâle unique. Les difïérences de coloration entre ce mâle et le mâle 108 R. MAHTIN ci-dessus décrit de A. Mac Lachlani sont telles, comme on va en juger, qu'il n'est guère facile de les rapporter à une seule espèce. Il ne serait pourtant pas impossible que A. nigra fût seulement une variété du Mac Lachlani, peut-être même un Mac Lâchant très adulte dont les couleurs se seraient beaucoup modifiées. La (aille est la même ; les pieds et les appendices à peu près semblables. Le tableau ci-après indiquera mieux qu'une description séparée les différences entre les deux mâles dont il est question : Mac Lachlani. Pterostigma brun cerclé de jaune, cou- vrant un peu plus de deux cellules. Brun, derrière des yeux noirAtre. Lobe postérieur du prothorax un peu sinué. Thorax rougeàtreà arête dorsale noire fine, bande numérale jaunâtre sur l'a- rête et trois bandes latérales noires. Front et tout le dessus de la tête roux jaunâtre, avec une petite tâche noire entre les ocelles, en fer à cheval. Abdomen brun clair, avec des anneaux jaune clair. Nigra. Pterostigma noirâtre entièrement, cou- vrant un peu plus de trois cellules, plus épais. Noir, derrière des yeux noir foncé. Lobe postérieur du prothorax à peine sinué. Thorax entièrement noir luisant, avec dans le bas, contre le prothorax, deux larges taches rousses de chaque côté du dos, puis, à la seconde suture, deux lon- gues taches blanches, suivies de deux autres placées sur chaque aile supé- rieure ; le reste noir. Front blanchâtre, et tout le dessus de le tète noir foncé, â l'exception de deux lignes rousses partant des antennes el se dirigeant vers le prothorax. Abdomen noir avec des anneaux jaune clair. 15. Hkmicnemis bilineata Selys. La description donnée par M. de Selys est excellente ; nous la complétons d'après l'examen d'un grand nombre d'individus c? et Ç et d'après des notes prises sur l'insecte vivant. Dessus de la tète noirâtre chatoyant ; derrière des yeux légère- ment pruineux, sur la seconde articulation des antennes, un petit anneau bleu chez le mâle, jaune chez la femelle. De chaque côté du dessus de la tête un trait allongé, d'un beau bleu chez le mâle. jaune orangé chez la femelle; il part des antennes et atteinl l'occiput. Prothorax noir avec la hast; et une bordure latérale au lobe médian, d'un beau bleu chez le mâle, orangées chez la femelle. Devant du thorax d'un bronzé translucide, portant en avant contre le prothorax, de chaque côté de l'arête, une assez forte tache cunéiforme bleu mat chez le mAle. orangée ou blanche chez la ODONATES DES ÎLES SÉCHELLES 109 femelle. Abdomen long, grêle, bronzé, les côtés du 1er segmenl largement bleuâtres ou jaunes suivant le sexe, un vestige de eerele basa] bleu ou jaune interrompu à l'arête dorsale des 'A. 1, 5, 6e seg ineuts. Pieds jauuàtres à cils longs, bruns ; l'extérieur des fémurs et l'intérieur des tibias noirâtres. cf Lobe postérieur du prothorax arrondi ; rhinarium, bord interne des yeux, joues et lèvre supérieure bleu céleste ; côtés du 8e et les 9e et 10e segments de l'abdomen entiers d'un magni- fique bleu d'azur. Sur le thorax, deux raies bleues ne descendant pas jusqu'en bas; le dessous du thorax entièrement bleu. $ Lobe postérieur du prothorax profondément divisé par une échancrure ovale. Rhinarium et lèvre supérieure noirâtres ; le bord interne des yeux et des joues d'un jaune orangé. Sur le thorax, quatre raies orangées dont les deux centrales, sont parfois oblitérées, ne descendant pas jusqu'en bas; chez certaines femelles, les deux raies du milieu atteignent les points cunéiformes du devant du thorax ; côtés du 8e, du 9e et du 10e segments bleuâtres. Le dessous du thorax blanchâtre, teinté de bleu. Les appendices très petits, noirs, droits et pointus. Les jeunes mâles sont entièrement d'un brun clair, avec le rhina- rium, le bord interne des yeux, les joues et généralement toutes les parties qui, plus tard, deviendront bleues, d'une teinte livide ; les points et les lignes du thorax à peine indiqués par cette teinte. Les pieds presque entièrement livides ; le pterostigma d'un brun extrêmement clair. Espèce très commune dans les bosquets et les bois humides, sur les eaux courantes, limpides. On ne la voit jamais voler au soleil, mais le soir et le matin on la trouve, au milieu des buissons les plus touffus et dans les endroits sombres et ombreux, posée sur les feuilles des cannéliers, des ananas ou des fougères, ou volant à la poursuite des menus éphémères qui abondent sous les couverts silencieux de Mahé. C'est une espèce spéciale aux îles Séchelles ; les espèces voisines sont des Indes orientales. 1(5. Hemicnemis cyanops Selys. Spéciale aux Séchelles, où elle doit être rare. Peut-être //. ryanops n'est-il pas une espèce différente de //. bilineata. On trouve des individus du bilineata qui ont, mélangés, les caractères assignés par M. de Selys à chacune des espèces. 1 10 R. MARTIN 17. ISCHNURA SENEGALENS1S Raillblir. Assez commune clans toutes les îles, sur les mares et les eaux saumàtres. C'est une espèce très répandue dans la plus grande partie de l'Afrique, depuis le Maroc jusqu'au Cap, et du Sénégal à Madagascar ; mais elle est également commune dans l'Inde, à Ceylan et dans toute la Malaisie. 18. Ceriaghion glabrum Burmeister. Espèce africaine, commune au Sénégal, en Assinie, au Gabon, à Madagascar, mais en même temps très voisine d'autres espèces excessivement communes dans les Indes, à Ceylan et en Malaisie, en Chine et au Japon. Elle vit sur les mares. 19. Agriocnemis exilis Selys. Cette jolie petite espèce habite les endroits très ombragés. Elle n'est pas rare, dans les différentes îles, le long des mares, où elle vole de brins d'herbe en brins d'herbe. Elle a été observée à Madagascar, à Maurice, dans l'Afrique orientale. Des espèces très voisines habitent la Malaisie, les Indes, Ceylan, les Philippines et même l'Australie. 20. Telebasis alluaudi dov. sp. Abdomen d\ 30mm; $, 34"""; aile inférieure c?\ 19; $, ±1. Pterosfigma obliquement grisâtre au centre, finement jaunâtre à l'entour, cerclé d'une nervure noire, rouge chez le mâle adulte, surmontant une cellule, presque carré, mais avec le côté basai interne oblique, de sorte que le bord costal est le plus court, 12 à 15 nervules postcubitales aux ailes supérieures. Le côté supérieur du quadrilatère ayant aux premières ailes le tiers, aux secondes Les deux tiers du côté inférieur. Secteur sous-nodal naissant du secteur principal à la veine du nodus, le secteur médian naissant un peu auparavant, l'un et l'autre ensuite très rapprochés. Ailes hyalines, étroites, pétiolées jusqu'au niveau de l'origine du quadrilatère, tant soit peu après la nervule basale postcostale qui est placée beaucoup plus près de la 2e que de la 1" antécu- bitale ; trois cellules entre le quadrilatère et la veine du nodus. Varié de noirâtre, de rouge carmin el de roussâtre pâle. 0D0NATES DES ÎLES SÉCHELLBS I I 1 Tète étroit»'. Dessous et devant de la tête, y compris les antennes, jaunes ; de couleur plus foncée à la lèvre supérieure qui est finement bordée de noirâtre a sa hase, de même <||"' le 'levant de l'épistome. Dessus et derrière de la tête noir bronzé; un trait brun ou jaune aux cotés des ocelles. Le bord de l'occiput jaunâtre ainsi que le bas du derrière des yeux. Prothorax roussàtre, pâle, avec le bord de sa partir médiane renflé ; le bord postérieur subarrondi avec une petite carène dorsale. Thorax petit, brun, jaunâtre clair, devenant carmin chez le mâle-adulte, plus pâle en dessous, ayant en avant une bande dorsale médiane assez étroite, régulière, d'un noir luisant, et un trait court obscur en haut de la suture numérale. Pieds courts, jaunes ou livides ; cinq-six épines noires assez toiles aux tibias postérieurs. Onglets non dentés. Abdomen : les 1er, 2e et commencement des 3e segments, le dessous des autres et les 8e, 9% 10e, roux jaunâtre chez la femelle, rouges chez le mâle, avec ou sans une petite tache dorsale basale noire. Le dessus du surplus du 3e et des 4e, oe, G% 7e, noir luisant, excepté un cercle basai pâle à l'articulation. d" Appendices anals rougeâtres ou d'un beau rouge carmin, les supérieurs un peu crochus au bout, les inférieurs de même longueur que les supérieurs, tous arrondis, courts, en forme de coins allongés, écartés les uns des autres. $ Appendices cylindriques, courts, roux clair. Paraît assez commun à l'île Mahé, où le K. P. Philibert a pris un certain nombre de mâles et de femelles. Cette espèce, qui n'a jamais été observée qu'à Mahé, est la seule Telebasis qui ne soit pas de l'Asie tropicale et de l'Océanie. Toutes les autres Telebasis habi- tent les Philippines, les Moluques, Célèbes, la Nouvelle-Guinée, Singapore. Les espèces les plus voisines de T. Alluaudi sont la T. Lorquini des Moluques, et la T. rufithorax de l'île d'Obi. Chez la plupart de ces vingt espèces, nous retrouvons le type Indomalais. Tholymis tillarya et même Pantala flavescens, bien qu'ayant largement étendu leur habitat à travers le monde, sont d'origine malaise, de même que Trithemis trivialis est indienne. Anax guttatus appartient à uu genre cosmopolite, mais, en tant qu'espèce, il est de Sumatra, de Bornéo, de l'Indo-Chine. Les Zygonix luctifera, Altolestes Mac Lachlani, les deux Hemicnemis et Telehtisis Alluaudi, espèces spéciales aux Séchelles, ont au plus haut degré le type des espèces malaises. 112 R. MARTIN. — ODONATES DES ÎLES SÉCHELLES Ischnura senegalensis est un Odonate cominuii en Afrique, mais plus commun encore à Ceylan, dans l'Inde et dans les îles Malaises. Hemicordulia delicata et une ou deux autres espèces du môme genre, sont des espèces spéciales aux Séchelles et à Madagascar, mais ces insectes sont loin de rappeler un type africain, puisque en dehors d'eux, toutes les espèces du genre Hemicordulia sont de l'Océanie. ZyxommaSechellarum est voisin d'une espèce africaine et également voisin de deux espèces de l'Inde et de Sumatra. Un entomologiste qui aurait eu main les quatre espèces, sans en connaître la prove- nance, affirmerait à coup sûr que les quatre Odonates doivent habiter la Malaisie et l'Océanie. Quatre autres espèces, Tramea continent alis, Hemianax epphipiger, Ceriagrion glabrum, Agriocnemis exilis, sont africaines, mais les autres Ceriagrions, ainsi que tous les autres Agriocnemis, et ils sont assez nombreux, sont Indo-malais. Quant au type Tramea, type très uniforme, il est représenté en Afrique par quatre autres espèces, eu Malaisie et en Océanie par treize, et en Amérique par quatorze espèces. Seuls, VOrthetrum Wrighti et la Rhyothemis hemihyalina ont le faciès africain bien caractérisé. Sur ces vingt espèces, les Séchelles n'ont que six espèces communes avec Madagascar, les mêmes huit espèces [Tramea conti- nentalis et Hemianax epphipiger en plus) communes avec l'Afrique continentale. Elles n'ont, il est vrai, que cinq espèces communes avec Vlnsu- linde, mais sur les huit espèces qui leur sont propres, sept ont le faciès malais, et une seule est une forme africaine. Et même, parmi les espèces qui leur sont communes avec l'Afrique, la plupart appartiennent à des genres plutôt Indo-malais qu'africains. La faune des Séchelles est donc, au moins en ce qui concerne les Odonates, analogue à la faune de VInsulinde, et assez différente, au contraire, de celles de Madagascar et de l'Afrique orientale. 113 MATERIAUX POUR SERVIS A L'ÉTUDE DE LA I AI NE DES SPONGIAIRES DE FRANCE, par Emile TOPSENT, Chargé • échan- tillons de Microciona plumosa figurés dans la monographie de Bowerbank, et, plus encore, sur l'identité de forme et de taille des ÉTUDE DE LA FAUNE DES SPONGIAIKES DE FRANCE 11. 'i spicules de ces Eponges. Comme Microciona Kenti et M. fraudator, Halichondria irregularis tombe, à mon avis, en synonymie de Plumokalichondria plumosa. Roscoff. Bien que de courte durée (20 août-i septembre), mon dernier séjour au laboratoire de Roscoff m'a enrichi de documents nom- breux. Voici, provenant de la grève ou du large, une importante série d'espèces que je n'avais pas encore rencontrées dans cette région : Dercitus Bucklandi (Bow.) Gray, que j'ai longtemps cherchée sur notre littoral et dont j'ai fini par trouver plusieurs beaux échan- tillons dans la petite grotte dite le Trou d'Argent, à l'entrée du port de Roscoff; Hymeniacidon aureus (Mont.) Bow., nouvelle pour la faune française, recueillie à la grève; Hymeraphia paupertas (Bow.), celle-ci sauf vérification, car, dans mes échantillons, les mégasclères de l'ectosome se montrent un peu plus tylotes que ne l'indique Bowerbank, les dents des isochèles ne se rejettent pas en dehors autant qu'il le marque, la base des grands spicules épi- neux est généralement moins renflée, enfin, les mégasclères acces- soires de la charpente choanosomique ne se distinguent pas des mégasclères principaux par la force de leurs épines; à tout pren- dre, cependant, tout se borne à des différences légères, et je ne vois pas dans la monographie anglaise d'autre Éponge à laquelle on pourrait les rapporter; Hymerhabdia typica Tops., qui s'ajoute à la liste déjà si longue des Spongiaires communs à la Méditerranée et à l'Océan; Esperiopsis f'ucorum (Johnst.), parmi les Algues, der- rière l'île Verte, et surtout très abondante à Rech'ier Doùn, sur le vapeur épave La Vendée; puis, Gellius plbidatus (Schm.), Hymera- phia clavata Bow., Microciona spinarcus Cart., Myxilla versicolor Tops., de couleur verte, Suberites flavus Schm. et Spirastrella minas Tops., draguées au N. de l'île de Batz, en compagnie de Plocamia ambigua (Bow.), par erreur désignée, en 1891, sous le nom de P. microcionides ; enfin, trois espèces nouvelles, dont deux Axinel- lides, au sujet desquelles je reviendrai dans la seconde partie de cette notice, et une Haploscléride, Menanetia Minchini , qui sert de type à un genre du groupe des Renierinse. Genre Menanetia n. g. Renierinse à ectosome épais, remarquablement coriace, pourvu de spicules abondants et enchevêtrés en toutes directions dans 116 E. TOPSENT son épaisseur, et fortement adhérent au choanosome ; cavités pré- porales très réduites. Menanetia Minchini n. sp. Eponge revêtante, massive, irrégulière, coriace, lisse, sans pores visibles au dehors, mais à oscules larges et surélevés, informant seuls au premier abord qu'on ne se trouve point en présence de quelque Halisarca Dujardini de teinte pâle. Ectosome grisâtre, très résistant à l'état frais, se convertissant partiellement en mucus par altération; épais de 0mm3 à 0mm4 et masquant la vraie colora- tion de l'Éponge. Choanosome d'un jaune brillant, compact, sou- tenu par une charpente symétrique et chargé en outre de spicules de tension, abondants. Cellules sphéruleuses incolores, de taille médiocre, à sphérules très petites. Les spicules présents sont tous des oxes, de même type, mais de force inégale, suivant leur fonction. Oxes de l'ectosome, légèrement courbés, à pointes fines, de grosseur assez uniforme, mesurant 190 [/. de longueur moyenne sur 4 u. d'épaisseur au centre, serrés sans ordre ou groupés eu bouquets dressés qui s'épanouissent vers la surface sans la dépasser. Oxes du choanosome : 1° spicules de la charpente, disposés en lignes qui se croisent à angle droit, les lignes primaires plurispi- culées (4-6 spicules de front), les secondaires unispiculées; ils deviennent d'hahitude plus robustes que ceux de l'ectosome et atteignent 240 \>. de long sur 7 jj. de large; 2° spicules de tension, très nombreux, sans ordre, longs de 100 à 150 [/., épais de 1 à 3 jx au centre, la majorité d'entre eux restant très grêles. Un spécimen unique, pourvu d'un oscule de 4mm de diamètre, détaché des parois de la grotte du Trou d'Argent, sur le rocher de Menanet. Chez certaines Reniera, on observe tel ou tel des caractères pré- cités : abondance des spicules de tension, par exemple, inégalité des oxes de rôles différents, épaisseur et richesse en mégasclères de l'ectosome, mais nulle part, dans le genre Reniera, pas plus que chez les autres Renierinae à charpente régulièrement réticulée, on ne voit l'ectosome acquérir une pareille consistance, s'armer ainsi de mégasclères en masse désordonnée, et contracter, bien que ses limites internes soient très apparentes, une semblable adhérence avec le choanosome. Pour ces raisons, le genre Menanetia est une coupure naturelle, au même degré par exemple que le genre Pellina, avec lequel il forme un contraste évident. ÉTUDE DR LA FAUNE DES SPONGIAIRES DE FRANC] 117 J'ai dédié cette Éponge à M. E. A. Minchin, bien connu p;ir ses belles recherches sur les Ascones, en souvenir de l'exploration du Trou d'Argent faite en sa compagnie. CÔTES OCÉANIQUES. Complétant un précédent envoi d'Epongés draguées sur roche au large de Concarneau, envoi qui m'avait déjà fourni entre autres choses la curieuse Chondroside que j'ai décrite récemment sous le nom de Thymosia Guemei, M. le baron J. de Guerne m'a offert : Tragosia infundibuliformis (Johnst.) Gray, Dendoryx incrustans (Johnst.) Gray, enfin l'Eponge suivante, qui me paraît représenter dans les Eadromerina le type le plus simplifié des Aciculides : Genre Spongosorites n. g. Epallacidse à structure compacte, dépourvues de microsclères. Spongosorites placenta n. sp. Epouge massive, ferme mais friable, en plaques étendues, épaisses, lisses, sans orifices visibles. Ectosome spiculeux, dense, épais. Choanosome de structure compacte, caverneux. Spicules d'une seule sorte, très caractéristiques. Ce sont des oxes lisses, fort inégaux entre eux, répandus partout à profusion. Dans l'eetosome, ils restent, en général, plus courts (depuis 70 a de long) et se montrent proportionnellement plus robutes (5 ta d'épaisseur); dans le, choanosome, ils deviennent relativement longs et grêles, atteignant en grand nombre 300 à 330 p. de longueur, sans guère dépasser G u. d'épaisseur. Ils sont remarquables par un renflement médian, à peu près constant mais plus ou moins accusé, et par une double courbure de leur tige, du même côté, les coudes se produisant à une bonne distance de part et d'autre du renflement. Parla densité de sa charpente, Spongosorites placenta fait d'abord songer à certaines Petrosia, notamment à P. friabilis. Mais ses oxes diffèrent absolument de ceux que l'on rencontre dans ces Réniérines. Leur renflement central, vestige uon douteux d'actiues atrophiées, témoigne des affinités pas très lointaines de notre Eponge avec les Tétractinellides. Leur inflexion si particulière peut elle-même servir d'indication dans ce sens ; elle n'est pas sans analogie avec 418 E. TOPSENT celle des oxes des Placinides. D'autre part, inégaux entre eux, entremêlés sans ordre, plus serrés vers la surface que dans la profondeur, ces spicules se comportent, en somme, comme les oxes de Coppatias inconditus, qui, soit dit en passant, présentent fréquemment, eux aussi, une légère dilatation en leur centre. Le spécimen que j'ai reçu de M. de Guerne est en deux fragments assez informes et complètement décolorés; mais, par bonheur, j'ai trouvé dans la collection recueillie, cet été, aux Açores, par S. A. le prince de Monaco, à bord de son yacht Princesse Alice, d'autres échantillons de Spongosorites placenta, pris au chalut par 5;i0 m. de profondeur; de l'un d'eux, formant une large plaque, une aqua- relle avait même noté sur le vif la coloration lilas. Seulement, ces Spongosorites ne sont pas purs comme celui de Concarneau : ils ont, en grandissant, recouvert une Pœcillastride violet noir dans l'alcool et une Polymastia (probablement P. mammillaris), qui, pour con- server des communications avec l'extérieur, enfoncent dans leur épaisseur des rameaux ou de longues papilles atteignant leur sur- face ou la dépassant. D'autre part, M. le professeur Giard a eu l'amabilité de me com- niquer : 1° De Concarneau : Pluniohalichondria plumosa (Mont.), Suberites carnosus (Johnst.), Tethya lyncurium Lmk, et Pachymatisma johns- tonia Bow. 2° Des Glénans : Desmacidon fruticosus (Johnst.), Axinella dissi- milis (Bow.), Reniera simulans (Johnst.), Phakellia oentilabrum (Johnst.), fophon miqricans (Bow). 3° De Quiberon : Suberites ficus (Johnst.). M. Nicollon, pharmacien au Croisic , m'a fait parvenir huit espèces, dont quatre [Dendoryx Dickiei (Bow.), Tragosia infundibu- liformis (Johnst.), Phakellia robusta Bow. et Thenea muricata Bow.) viennent grossir la liste des Spongiaires de ces parages que j'avais déjà reçus de M. Ed. Chevreux. A la suite de ma notice sur les Spongiaires des côtes océaniques de France, le regretté Dr II. Viallanes me lii connaître, du bassin d'Arcachon, plusieurs espèces que je n'avais pas encore eu l'orra sion de citer : Suberites tniiiinilus (Bow.), Dendoryx invrustans (Johnst.), Reniera cinc/ea (Grant) cl Halisarèa Dujardini Johnst. Il m'adressait eu même temps un lot. particulièrement intéres- sant, d'Epongés recueillies en grande marée à la grève de Gué- thary, et qui renfermait comme types principaux : Geodia cydonium ÉTUDE DE LA FAUNE DK< SPONGIAIRES DE FRANCE 119 (0. F. Mi'ill.), Placina monolopha F. E. Schulze, Hymedesmia stellata Bow., Aplysilla stUfurea F. F. Schulze, Hircinia variabilis Schm. el Euspongia officinale var. rotunda Hyatt. ROUSSILLON. Malgré la rigueur exceptionnelle de la saison, j'ai pu faire, l'hiver dernier, au Laboratoire Arago, d'assez nombreuses trou- vailles dans les eaux catalanes. J'ai déterminé, nouvelles pour la région, et parfois pour toute la Méditerranée : Pœcillastra amygdaloides (Cart.), mon Dorypkres incrustons de V Hirondelle, qui n'est peut-être qu'une variété plus ornée de mon Coppatias inconditus, Phakellia robusta Bow., Myxilla pansa (Bow.), Hymeraphia Peachi (Bow.), Thenea muricata Bow., Dictyonella cactus Schm., Cliona vermifcra (d'après des microsclères présents comme corps étrangers dans plusieurs préparations), ma Raspailia gracillima du golfe de Gabès, Tuberella tethyoides Kell. et Suherites rugosus Schm. En fait d'Épongés tout à fait nouvelles, ce sont surtout des Axi- mellides que j'ai découvertes, mais, en dehors de ce groupe, j'ai quand même rencontré quelques types intéressants. Genre Hexadella n. g. Hexaceratina revêtantes, molles, sans spicules ni fibres cornés ; un peu plus épais que dans les genres voisins, l'ectosome jouit seul de quelque consistance et sert, dans une certaine mesure, de sque- lette externe à la masse. Hexadella Racovitzai n. sp. Éponge commune sur les conglomérats à Mélobésiées du cap l'Abeille, où elle s'étend en plaques, souvent grandes comme la main, d'épaisseur fort inégale, suivant les points, mais paraissant n'excéder jamais 5ram. Ses caractères extérieurs suffisent à la faire reconnaître. Ce qui frappe le plus, tout d'abord, c'est sa coloration uniforme, rose légèrement lavé de jaune ; puis, ce sont les rides qui se forment à sa surface, en séries parallèles dans ses larges espaces libres, puis disposées en étoiles partout où des corps étrangers sous- jacents ou des aspérités de la roche viennent à la dépasser, abso- lument comme il s'en produit chez les AplysUla, Darwinella et Dcndrilla autour des pointes de leurs fibres. 120 E. TOPSENT Comme dans tous les représentants des genres voisins, les pores demeurent microscopiques, et les oscules, peu nombreux, épars, ne deviennent visibles, sous forme de tubes membraneux, dressés et largement ouverts au sommet, que lorsque l'Éponge se dilate et met en jeu ses choanocytes. L'ectosome forme une pellicule souvent d'épaisseur notable et relativement assez résistante; le cboanosome est, au contraire, mou et charnu et ne se dissocie que trop aisément lorsqu'on le met à nu. On éprouve, par suite, quelque dilïiculté à prélever sur les échantillons, sans déchirure ni écrasement, des fragments en état de fournir des coupes satisfaisantes. Quand on y parvient, on trouve au choanosome une structure identique à celle qu'on lui connaît chez les Aplysilla et Darwinella : de grandes corbeilles vibratiles sacciformes, de 65 à 75 [jl de grand axe, un mésenchyme fort réduit, un système de lacunes très développé. Les cellules ectosomiques ne sont pas pourvues de flagellum; c'est un fait important, dont j'ai tenu à m'assurer par des observations réitérées sur des Hexa- della bien vivantes, pour bien établir qu'il ne s'agit pas d'une Osca- rellide. Il n'y a pas, d'autre part, de confusion possible avec les Halisarca, que caractérisent leurs corbeilles rameuses et le grand développement de leur système conjonctif. Il existe des cellules sphéruleuses, qui mesurent en moyenne 10 ij.de diamètre et comp- tent un assez petit nombre de sphérules brillantes et de couleur jaune rosé, au milieu desquelles le noyau apparaît comme une tache claire ; éparses, dans le choanosome, autour des corbeilles, elles s'accumulent en quantité assez considérable dans l'ectosome. Les choanocytes, examinés vivants, m 'ayant toujours paru dénués de pigment, c'est sans doute à ses cellules sphéruleuses que l'Éponge doit uniquement sa belle coloration, rose jaunâtre dans la profon- deur et plus franchement rose à la surface. Dépourvu à la fois de spicules et de fibres cornés, le genre Hexa- detla est vraiment le dernier chaînon de la chaîne des Hexaceratina et doit occuper la place qu'on a parfois assignée, sans raison vala- ble, aux Halisarca. En nommant Hexadelta Racovitzai le type de ce genre important, je me fais un plaisir de le dédier à un zoologiste bien connu, mon excellent ami M. E.-G. Racovitza. Hexadella Pruvoti n. sp. On sait que les divers genres d'Hexacératines comptent des repré- sentants de deux sortes, les uns roses, les autres jaunes. C'est même ÉTUDE DE LA FAUNE DES SPONGIAIRES DE FRANCE 121 d'après leur couleur que la plupart des espèces du groupe ont été dénommées. Il est intéressant de noter que le nouveau genre ne fait pas exception à la règle. Sur les pierres du Cap l'Abeille vit, mais plus rare, une autre Hexadella, remarquable par sa brillante coloration jaune d'or. A tous autres égards, elle ne diiïère de la précédente pas plus, par exemple, que les Aplysiila rosea et A.sul- furea ne diffèrent l'une de l'autre ; mais, puisque l'on considère, non sans raison, ces deux Aplysiila comme deux espèces distinctes, il y a lieu de séparer spécifiquement aussi les deux Hexadella, et je ne saurais mieux faire que d'offrir la dédicace de la seconde espèce à M. le professeur Pruvost, de la Faculté des sciences de Grenoble, en reconnaissance de son amabilité à me conserver des Spongiaires durant sa mémorable exploration du golfe du Lion. Rhabderemia spinosa n. sp. Éponge encroûtante, mince, hispide, gris verdàtre, sans orifices visibles. Spéculation. — 1. Rhabdostyles du squelette épineux, robustes, inégaux, mesurant de 150 à 400 p. de longueur et épais de 6 à 15 a au voisinage de la crosse ; les épines, rares sur les plus grands de ces organites, augmentent de nombre à mesure que leur taille diminue ; 2. Microstyles abondants, très nombreux et très grêles, linéaires et longs seulement de 30 à 33 [x ; 3. Sigmaspires très nom- breuses. Habitat. — Cap l'Abeille. Un spécimen recouvrant presque com- plètement les deux valves d'une petite Arca. La présence d'épines sur les rhabdostyles est tout à fait caracté- ristique ; on ne l'a encore constatée que chez Rhabderemia intexta (Cart.) et R. geniculata Tops. Il n'y a pas de confusion possible avec les autres Rhabderemia de Banyuls : H. minutula (Cart.), dont les rhabdostyles sont lisses et beaucoup plus faibles, et R. toxigera Tops., qui a des rhabdostyles assez forts, mais lisses encore, et qui possède eu outre des toxes linéaires. Genre Spiroxya n. g. Aciculides possédant des spirasters véritables, auxquelles s'ajoute à l'occasion une autre sorte de microsclères. 122 E. TOPSENT Spiroxya heteroclita n. sp. Éponge blanchâtre, encroûtante, tapissant les anfractuosités des pierres. Pas d'orifices connus. Spiculation, — Les mégasclères, d'une seule sorte et très nom- breux, s'entremêlent sans ordre; ce sont des oxes d'une inégalité absolue, mesurant depuis 80 u de longueur et 2 u d'épaisseur au centre jusqu'à 850 \x sur 18 à 20. Déjà remarquables à ce point de vue, ils sont intéressants encore par leur forme : ils ont les pointes très acérées et se courbent fortement ; la courbure est le plus souvent médiane et brusque, mais, fréquemment aussi, elle se fait en deux temps, comme sur les spicules de Spongosorites placenta ; dans le premier cas, on observe quelquefois un renflement du spicule au point où elle se produit. Ce sont des oxes d'Aciculide. La qualité des microsclères ne laisse d'ailleurs aucun doute sur la position naturelle de l'Eponge. Ces microsclères sont de deux sortes : 1° des spirasters entière- ment lisses, très nettement spiralées, à quatre ou cinq tours de spire, longues de 60 a, épaisses de 3 ^ ; 2° des microstrongyles épi- neux, longs de 70 u, épais de 4 ; les épines, petites, se disposent suivant une ligne spirale sur toute leur longueur mais s'effacent aux deux extrémités arrondies; souvent aussi, vers le milieu, elles deviennent plus faibles, et quelquefois même y font complètement défaut. Les deux sortes de microsclères abondent, les microstron- gyles s'entassant surtout à la surface du corps. Les spirasters lisses ressemblent à celles de Cliona vermifera ; les microstrongyles épineux sont de même type que les spicules carac- téristiques de Alectona pulchella (Cart.), mais les oxes, si inégaux entre eux, condamnent toute velléité de placer notre Éponge dans les Clionides. Elle est, du reste, encroûtante et non point perforante. C'est une Aciculide, et la première, à ma connaissance, où l'on observe des spirasters véritables. Provence. De tous les lots d'Épongés de nos cotes dont j'ai reçu communica- tion jusqu'à ce jour, le plus important est celui que me lit l'amitié de m'adresser M. le professeur l«. Koehler, à la suite de la campagne de dragages qu'il poursuivit pendanl l'été de 1894, au large de la Ciotat. J'ai dû renoncer provisoirement à déterminer une énorme Halichondria villeuse, malheureusement desséchée à cause de son KTUDK DE LA FAUNE DES SPONGIAIRES DE FRANI i. 123 volume, et, par suite, décolorée et tout à fait déformée, qui pourrait bien être une nouveauté. Pour le reste, j'ai |>u reconnaître les espèces ou variétés suivantes : Geodia cydonium (0. F. Millier). Stelletta Grubei Schm. Ckondrosia reniformis Nardo. Cliona celata Grant. C. oiridis (Schm.) (1). Hymedesmia bistellata (Schm). Tethya lyncurium Lamk. Suberites rugosus Schm. Axinella polypoides Schm. .1 . cinnamomea (Nardo). Bubaris vermiculata (Bow.). Clathria compressa Schm. RaspaiLia mminalis Schm. Spaniopion armalurus (Bow.). Myxilla ceneta Schm. M. jecusculum (Bow.). Microciona dites Tops. Dendoryx inçrustans (Johnst.). Leptosia Dujardini (Bow.). Yvesia elegans (Schm.). L'histoire de la faune des Spongiaires de Provence se trouve, du coup, enrichie d'une foule de documents précieux. Stylotella digitata (Schm.). S. columeUn (Bow.j. Esperella modesta (Schm.). E. m tissu (Schm.). /■;. œgagropila (Johnst.). /•;. hamata Tops. Reniera simulans 1 Johnst.). />'. plana Tops. Halichondriaaurantiaca[Sch.m.). Spongelia spinifera K.-E. Sch. S. tir nra Schm. S. fragilis \rregularis E.-E. Sch. S. fragilis ramosa F.-E. Sch. S. fragilis tubulosa K.-E. Sch. Stelospongia scalaris (Schm.). •S. cavernosa (Schm.). Euspongia irregularis mollior (Schm.). Aplysina aerophoba Nardo. tl. Les listes qui précèdent et celles que j'ai dressées à des époques antérieures sont comme les pierres d'un édifice qu'il s'agit d'écba- fauder. J'ai déjà commencé la récapitulation des connaissances maintenant acquises, en publiant l'étude monographique de ceux de nos Spongiaires qui font partie de l'ordre des Tetractinellida et de celui des Carnosa (2). L'occasion me semble opportune d'en présenter ici rémuné- ration : (1) Sous sa forme massive (Papillina nigricans Schm. et Osculina polyslo- niella Schm.). (2) L'étude des Carnosa, achevée d'imprimer, paraîtra avec le quatrième fascicule du volume des Archives de Zoologie e.xp. et gén. pour l'année 1893 124 E. TOPSENT Ordre des Tetractinellida Desniant hus incrustans Tops., M. (1). En/lus stellifér Tops., M. Caminus Vulcani Schm., M. PachymatismajohnstoniaBow.,0. Geodia cydonium (0. F. Miill.i, M , 0.' — conchileya Schm., M. Isops intuta Tops., M. Pilochrota lactea (Cart.), 0. — mediterranea Tops., M. Stelletta Grubei Schm., M. 0. — dorsigera Schm., M. — hispida (Bucc), M. Stelletta stellata Tops., M. Peintres Helleri (Schm.), M. — candidata (Schm.), M. Sanidastrella coronata Tops., M. Stryphnus ponderosus (Bow.), 0. — — var. rudis Soll., 0. — mucronatus (Schm.), M. Thenea muricata Bow., M., 0. Pachastrella moniliferaSchm., M. Pœcillastra compressa (Bow.), M.,0. — amyydaloides (Cart.). M. — saxicola Tops., M. Craniella cranium (Miill.), 0. Ordre des Garnosa Dercitus Bucklandi (Bow.), 0. — plicatus (Schm.), M. Corticiumcandelabrum Schm. , M. Placina monolopha F. E. Sch., M. 0. — dilopha F. E. Sch., M. — trilophaF. E. Sch., M. Placortis simplex F. E. Sch., M. Placinast relia cupiosa F. E. Sch., M. Oscarella lobularis (Sch ni.), M., 0. Chondrosia reniformis Nardo, M. Thymosia Guernei Tops., 0. Il s'en faut de heaucoup que le catalogue des Monaxida soit à ce point élaboré. Cet ordre compte un nombre de représentants telle- ment considérable que la nécessité s'impose de l'entreprendre par parties. L'étude du sous-ordre Hadromerina est cependant assez avancée dès à présent pour que je me trouve en mesure d'indiquer approxi- mativement sur quelles espèces elle aura porté : Sous-ordre des Hadromerina Section des Aciculida Holoxea fnrtiva Tops., M. Coppatias inconditus Tops., M. Coppatias inconditus, var. incrus- tons Tops., M. (1) Pour donner une idée de la répartition géographique des espèces mit nos cotes, autant qu'elle est actuellement connue, j'inscris en regard de chacune d'elles les lettres M et 0, signifiant : M. Méditerranée ; <*( Océan el Manche, ETUDE DE LA FAUNE DES SPONGIAIRES DE FRANCE 125 Spongosorites placenta Tops., 0. Spiroxya heteroclîta Tops., M. Tethya lyncurium (Unn.), .M., 0. Tuberella tethyoides Kell., M. Section des Clavulida Tetranthella fruticosa (Schm.), M. Tethyspira spinosa (Bow.), 0. Mesapos stellifera (Bow.), 0. Spirastrella minax Tops., M., 0. Hymedesmia stellata Bow., M. , 0. — Hallezi Tops., 0. — mixta n. sp., M. — unistellata Tops., M. — bistellata (Schm.), M. — tristellata Tops., M. Cliona celata Grant, M. 0. — vastifica Haiic. , M. 0. — lobata Hanc, M. 0. — viridis (Schm.), M. — Carter i Rdl., M. — Schmidti Rdl., M. Cliona vermifera Hanc, M. Pseudosuberites sulph u reus(Be.) 0. Prosuberites rugosus Tops., M. — longispina Tops., M. 0. Laxosuberites rugosus (Schm.),M. Suberites epiphytumÇLa m k . ) , M . 0 . — tenuiculus (Bow.), M. 0. — flavus Schm., M. 0. — ficus (Johnst.), 0. — domuncula (Olivi), M. 0. — carnosus (Johnst.), M. 0. lihizaxinella pyrifera (Chiaje), M. — elongata (Rdl. et D.), M. Polymastia robusta Bow., 0. — ma m millaris ( M n 1 1 . ) , M . 0 . Observations. — Nous avons vu plus haut que Spongosorites placenta vit aussi aux Açores, ainsi que Coppatias inconditus incrustans, mon Dorypleres incrustans de 1892. Tethyspira spinosa et Mesapos stellifera sont toutes deux remar- quables sous le même rapport : l'addition à leurs mégasclères prin- cipaux d'une sorte de tylostyles modifiés dans un but de défense interne. Les nombreuses Hymedesmia se distinguent aisément les unes des autres : Hymedesmia stellata ne possède que des chiasters; H. Hallezi n'a que des oxyasters, petites (12 à 15 jjl de diamètre), à actines nombreuses, grêles et pointues; //. unistellata n'aquedes oxyasters, grosses (25 à 30 u. de diamètre), à actines coniques, épaisses ; chez H. bistellata et H. tristellata, les asters paraissent formées de deux ou trois asters soudées ; enfin, sous le nom de //. mixta, je crois devoir signaler une Éponge du Cap l'Abeille, près Banyuls, dont les asters sont de taille inégale (de 6 à 35 [x de diamètre) et de forme variable : les plus petites sont franchement des chiasters à actines renflées au bout ; les moyennes, les plus abondantes, ont ce carac- tère moins accusé et passent très souvent au type oxyaster, et. les 126 E. TOPSENT plus grosses, éparses, sont de vraies oxyasters de 30 à 35 f/. de diamètre, tout à l'ait semblables a celles de //. unistellata. Cliona viridis (Schm.) est uuo Éponge qui, dans la Méditerranée, devient très fréquemment massive ; à cet état, elle a porté plusieurs uoms désormais inutiles : je suis parvenu à établir, d'après des spécimens appartenant à M. le professeur de Lacaze-Duthiers et à M. le rév. A. M. Norman, et déterminés par Schmidt lui-même, que les Papillina nigricans Schm. et Osculina polystomella Schm. ne diffèrent pas entre elles et ne sont rien autre chose que la forme raphyroïde de Cliona viridis. On sait qu'il ne faut pas faire plus de cas de Cribrella labiata Kell. Enfin, l'identité de Cliona viridis Schm., C. subuldta Soll. et C. caribbœa Cart., que je déclarais possible en 1891, me paraît de moins en moins douteuse. Je ne suis pas bien certain de l'existence de Cliona vermifera dans nos eaux méditerranéennes; souvent, j'ai trouvé, incorporées acci- dentellement dans des préparations, des spirasters qui ressemblent aux siennes, mais qui peuvent bien aussi avoir appartenu à des Spiroxya heteroclita. Cependant, Lendenfeld a, d'une façon certaine, rencontré cette Éponge perforante dans l'Adriatique, et, toutes réserves faites, je me hasarde à l'inscrire sur notre tableau. A côté des Suberites, il existe beaucoup de Spongiaires qui, ne possédant, comme eux, que des tylostyles pour spicules, s'en dis- tinguent néanmoins fort bien par leur structure. J'ai déjà eu l'occa sion de créer pour certains d'entre eux les genres Axosuberites et Prosuberiles. Puisque deux Prosuberites figurent sur la liste qui précède, je crois utile de rappeler que, par définition, ce sont des Subéritides minces, qui, à l'état adulte, disposent tous leurs méga- sclères verticalement au contact immédiat de leur support. Malgré la confusion regrettable que risque de provoquer le terme Rhizaxir nella, en faisant songer aux Axinellides, j'adopte aussi, bien volon- tiers, la coupure générique établie par Keller pour sa /». clavigera (synonyme de Alcyon i um pyriferum délie Chiaje, comme l'a montré Vosmaer), et j'en profite pour grouper des Suberites à long pédi- celle, indivis ou ramifié, que de simples crampons attachent au support, tels que S. spiralis Kdl. et D., S. ramulosus R.dl. et D. et S. elongalus Rdl. et D. D'autres prétendus Suberites, quoique de forme massive, ont cepeudant une charpente lâche, une chair abon- dante et une surface hispide : ils s'écartent, par conséquent, des Suberites proprement dits à un tel point qu'il me semble naturel de les réunir dans un genre nouveau, g. Laxosuberites, dont Sube-? rites rugosus Schm. serait le type. Enlin, l'arrangement de son sque- ÉTUDE DE LA FAUNE DES SPONGIAIRES DE FRANCE 127 lette et la nature de son ectosome empêchent d'inscrire logique- ment VHywetiiacitlon sulphureus (Bean) Bow. au nombre des vrais S a hérites; Kidley et Dendy ont exprimé les mêmes réflexions à pro- pos de leur fïymeniacidon? hyalina. Je me crois donc bien fonde à comprendre ces Éponges dans un genre à part, g. Pseudosuberites, avec la définition : Subéritides, à ectosome différencié en une mem- brane spiculeuse tendue sur des cavités préporales spacieuses, et à choanosome de structure halichondrioïde. Dans le sous-ordre Halichondrina, la liste des représentants de la famille des Axinellidse est également assez facile à établir, sauf additions ultérieures : Sous-ordre des Halichondrina Famille des Axinellidse Hymeniacidon caruncula Bow., Axinella verrucosa (Esper), M. MO. — agnata n. sp., 0. — aureus (Mont.), 0. — Guiteli n. sp., M. Ciocalypta penicillus Bow., 0. — padina n. sp., M. Acantkella acuta Schm., M. — pedunculata n. sp., M. Dictyonella cactus Schm., M. — perlucida n. sp., M. A inorphinopsis pallescensTops.M- Phakellia ventilabrum (Linn.), 0. Vosmaeria levigata n. sp., 0. — robusta Bow., M., 0. Axinella polypoides Schm., M. Tragosia inf'undibuliformis — dissimilis (Bow.), 0. (Johnst.), 0. — cinnamomea ( Nardo ) , M., 0. Mais, dans le reste des Halichondrina, pour présenter quelque chose d'à peu près complet, je dois m'en tenir pour le moment à l'intéressante petite série de Bubarinœ que j'ai réunie : Plocamia ambigua (Bow.), 0. Rhabderemia toxigera Tops., M. Bubarisverniiculata(How.),M.,0. — spinosa Tops., M. Nœnia gallica Tops., M., 0. Hymerhabdia Guroispiculifera — constellata Tops., 0. (Cart.), M. Rhabderemia m intitula (Cart. ), M. — typica Tops., M., 0. Observations au sujet des Axinellides. — Acauthella obtusa Schm. ne figure pas au tableau ; elle ne me parait pas distincte spécifique- ment de A. acuta Schm. 128 E. TOPSENT En revanche, Phakellia robusta Bow. prend place à côté de P. ventilabrum (Linn.), parce que, d'après ce que j'ai vu, je ne saurais partager l'opinion de Ridley et Dendy : « We also agrée witli Schmidt in considering Bowerbank's Phakellia robusta merely as a variety of P. ventilabrum ». On s'étonnera peut-être de ne trouver cités que deux représen- tants du genre Hymeniaridon, pourtant assez riche en espèces dans la monographie anglaise, même si l'on a soin de le prendre au sens strict qu'il faut lui attribuer, mais je garde la conviction exprimée ailleurs que plusieurs Hymeniaridon décrits par Bowerbank ne sont que des synonymes de H. caruncula, et je m'abstiens de mentionner deux espèces signalées par Bowerbank aux îles Anglo-Normandes, Hymeniacidon radiosus et H. plumiger, que je ne connais pas de visu, et dont les styles m'inspirent quelque défiance parleur taille si peu différente de celle des spicules de //. caruncula. Espèces nouvelles : VOSMAERIA LEVIGATA II. Sp. Vosmaeria levigata est une Éponge, encroûtante, à chair très peu développée, à spicules de deux sortes : tylostyles et oxes. La défi- nition du genre Vosmaeria Fristedt s'applique donc rigoureusement à elle. Spécifiquement, elle diffère de V. crustacea Frdt. parce que sa surface glabre ne se soulève pas en papilles, et que ses spicules, de dimensions plus faibles, s'entrecroisent sans ordre apparent d;i us toute son épaisseur. J'ai cru d'abord à un enchevêtrement possible de deux représentants de genres distincts : d'une Halichondria et d'un Suberites, mais j'ai retrouvé plusieurs fois ces croûtes jaunâtres sous les pierres, à Roscofî, derrière l'Ile Verte et à l'île de Batz (Enès Vey), et j'ai constaté que les deux sortes de spicules existaient en mêmes proportions dans tous les spécimens et dans toutes les parties d'un spécimen donné ; l'examen de leur chair, peu abondante, à vrai dire, me prouvait en outre qu'il s'agissait bieu d'Épongés vivantes. Les tylostyles sont de beaucoup les plus abondants ; ils sont grêles, avec une tige le plus souvent droite et une tête ordinaire- ment submucronée, quelquefois trilobée; assez inégaux. ils mesurent de 130 à 360 a de longueur et 4 à G n d'épaisseur de tige. Les oxes, éparpillés sans ordre apparent parmi les tylostyles, sont relative- ment grêles, courbés doucement au centrée! acérés aux extrémités; ils atteignent 580 à <><'>o [ide longueur et 6 à 10 p. d'épaisseur. ÉTUDE DE LA FAUNE DES SPONGIAIRES DE FRANGE 129 La présence simultanée de mégasclères monactinaux etdiactinaux dans une charpente choanosomique, ne s'observe guère que chez les Axinellides, surtout chez les Tragosia el Axinella, mais, d'habi- tude, chaque type despicules s'y localise dans l'un des deux systèmes de Lignes squelettiques. Pour retrouver le désordre qui semble régner ici, il faut s'adresser à d'autres Axinellides, telles que Amor- phinopsis pallescens Tops. et.l. filigrana (Schm.) Les Amorphinopsis Carter (1886) possèdent des styles au lieu de tyloslyles, el ces mégasclères monactinaux sont chez elles en mino- rité sur les oxes, à l'inverse de ce qui existe chez les Vosmaeria. Rien oe prouve que Amorphinopsis excavans Gart. soit réellement douée de pouvoir perforant : enfoncée dans son support, elle se bornait plus probablement à remplir des cavités préexistantes, à la façon de tant d'autres Spongiaires. Axinella agxata n. sp. Éponge dressée, stipitée, rameuse, haute de 10 à 15 centimètres, à branches nombreuses, cylindriques ou légèrement comprimées, épaisses en moyenne de 5mm, libres ou plus ou moins anastomo- sées, parfois concrescentes sur une partie de leur longueur. L'aspect général rappelle beaucoup celui de Raspailia ramosa. La surface esl hispide, inégale, gluante, et souvent il s'en détache, comme chez les Raspailia, des bourgeons charnus. La couleur est constamment d'un beau jaune d'or uniforme. Il y a une grande abondance de cellules sphéruleuses, grosses, brillantes mais incolores. Les oscules apparaissent comme des dépressions eu séries sur les bords des branches; dans les cas de concrescence des rameaux, ils trouvent forcément rejetés sur les faces libres de l'Épouge et -\ montrent étoiles, comme ceux à'Axinella polypoides. Spéculation. — Les spicules sont de trois sortes : 1° des styles courbes, robustes, longs de 300 a environ et épais de 14 p, disposés en réseau dans l'axe et dans les parties profondes du choanosome et ne formant plus, dans les régions superficielles, que les ligne- secondaires unispiculécs du squelette; 2° de grauds styles, de même type, mais longs de lmm,25 et épais de 20 [*., constituant, vers la périphérie, les lignes primaires et rendant l'Éponge hispide pai leurs pointes longuement saillantes au dehors; 3° enfin, fascicules, en faisceaux épars dans l'ectosome, des tornotesà pointes mousses ou dissemblables, ordinairement droits, longs en moyenne de 310 ^ et épais de 3 vu. Meni. Soc. Zuol. de Fr., 1896. «• — •' \'M) E. lOl'M.NT Parla production de raégasclères propres à l'ectosome, cette espèce montre le passage des Axinella aux Kaspailia; pour être une vraie liaspailia, il ne lui manque, en effet, que des subtylostyles épineux de défense interne. I xinella agnata est souvent ramenée par les fauberts des fonds .le 40 à 50 m., dans le N. N.O. de l'île de Batz et de l'île de Siecq. Axinella Guiteli n. sp. Éponge dressée, très rameuse, à rameaux tortueux et grêles, pour la plupart dirigés dans un même plan et anastomosés fréquem- ment «mi même eoiieresreiits entre eux sur une grande partie de leur longueur. L'ensemble figure une lame large et haute des bords de laquelle se dégagent de nombreux rainuscules irréguliers, libres ou anasto inosés. La lame est parcourue par des nervures correspondant aux principaux rameaux de la concrescence desquels elles s'est formée. Le tout est ferme, coriace, et couvert d'une bispi dation assez haute et serrée. Les oritices aquifères restent indistincts. I.e spécimen unique qui sert à cette description a été drague sur les rochers du cap l'Abeille par :2.r>-40 mètres de profondeur. Sa cou- leurétait rouge orangé à l'état de vie. Il n'a, pour ainsi dire, pas de pédicelle, la ramification débutant presque immédiatement au dessus du point d'attache. Il mesure environ <> cm. de hauteur, \ cm., 5 d'envergure etlmm,5 d'épaisseur. Spiculation. — 1° De petits styles, remarquables parleur courbure très accusée au premier tiers environ de leur longueur, et quelque- fois flexueux, se disposent en réseau et forment la charpente prin- cipale; ils mesurent 250 ;i 300 y. de longueur, et leur épaisseur varie depuis '\ jusqu'à H> y. 2." De longs styles implantés sur le réseau pré- cédent et faisant longuement saillie au dehors; ils sont un peu courbés et atteignent 0ra,»,8 à 1""" de longueur et 11 jx d'épaisseur ;'i la base. Je ne crois pas qu'il existe normalement de mégasclères diactinaux : je trouve bien, épars daus le- préparations, quelques spicules assez grêles, Longs de 800 à 900 [/., et flexueux, pointus aux deux bouts, mais leurs pointes ne Sont jamais toutes deux bien conformées, souvenl même elles sont monstrueuses l'une et l'autre, et je suppose (pu- ces organites si peu nombreux représentent sim- plement une modification éventuelle des longs styles. J'ai grand plaisir à dédier cette jolie espèce à mon ami M. le l>' F. Guitel, ancien préparateur géranl de la Station zoologiquc de ETUDE DE LA FAUNE DES SPONGIAIRES DE FRANCE KJI Banyuls, actuellement maître de conférences à [a Faculté des Sciences de Rennes. Axinella Guiteli se distingue bien des autres Axinella, uotammenl de A. crista-galli Maas, qui a même couleur et qui oe possède également que des styles ; de prime abord la forme du corps et L'agencement des spicules diffèrent trop chez ces deux Eponges pour qu'une confusion entre elles s'établisse; les détails ne l'on! que justifier leur séparation. Axinella padina n. sp. Eponge foliacée, très mince et très flexible, dressée sur un pédi- celle court et peu épais, et découpée dans sa portion liinbaire en lobes profonds qui vont se dilatant et chevauchant un peu les uns sur les autres. Surface mollement hispide. Pas d'orifices visibles. Je n'en connais qu'un seul échantillon, dans l'alcool, appartenant à la collection du laboratoire Arago. Il provient des dragages de M. le professeur Pruvot dans le golfe du Lion. Il a été quelque peu maltraité par le chalut et se trouve en plusieurs endroits usé et percé à jour ; de la sorte se trouve mise à nu par place l'espèce de nervation qui monte en éventail du pédicelle jusqu'au bord des lobes, en lignes spicnleuses, épaisses, nombreuses et, par suite, à peine divergentes. Sa hauteur totale est de 4 cent., sa largeur de .'{ cent. 5 et son épaisseur de lmra à peine. Le pédicelle n'a guère plus de 3m,n de haut. Les lobes sont au nombre de quatre, dont un incomplètement développé ; les trois autres affectent la forme de spatules et mesurent 0 cent. 9, I cent. 5 et 1 cent, de largeur dans leur moitié distale. La spiculation comprend : 1° de longs styles lisses, légèrement courbes, mesurant 650 à 900 a sur 8 à 10 \t. à la base ; ils forment les nervures et déterminent l'hispidation de la surface; 2° des oxes, relativement grêles et longs, à pointes acérées, simplement courbes, ci atteignant 250 à .275 a de longueur sur 'A à 6 a d'épaisseur au centre ; ils constituent les lignes secondaires ordinairement uni- spiculées de la charpente; 3° enfin, répandus dans la chair en quan- tité notable, des trichodragmates très lins ;'i raphides longs de 40 y.. Axinella pedunculata n. sp. l-etle jolie petite Éponge, en lorme de massue allongée pédicellée, est assez commune parmi les conglomérats à Mélobésiées du cap 132 E. TOPSENT L'Abeille. Sa couleur est grisâtreà l'état de vie et sa surface veloutée. Aucun des spécimens que j'ai recueillis ne dépasse 12mm de hau- teur. Le pédicelle, cylindrique, mince (0mm,8) et ferme, mesure eu moyenne le tiers de la Longueur totale ; la portion charnue, douce cl liés compressihle, d'un diamètre de 4 à 5mm, se termine en haut par un plateau sur lequel s'ouvrent plusieurs oscules fort distincts. Les spicules sont eu majorité des styles peu courbés, pas très loris, Longs de 600 à 750 y-, épais de 8 à 12 (/. vers la base, auxquels s'ad- joignenl des spicules diactinaux, très nexueux, à la façon de ceux des Phakellia, et longs de 500 à 600 ix; peut-être même que ces der- niers dérivent des styles normaux. Il n'existe pas dans cette Axi- nelled'oxes ni de styles courts et trapus. Les spicules flexueux sont Je plus abondants sur le pédicelle où ils s'entrelacenl autour des styles de l'axe pour augmenter la résistance de cette région du corps. A.XINELLA PERLUCIDA II. sp. 11 existe à Banyuls, commune sur les conglomérats à Mélobésiées du cap l'Abeille, une curieuse petite Axinelle composée d'une base encroûtante, mince et peu étendue, et de colonnettes dressées, simples ou rameuses, grêles (0mm,6 à lmm). longues de 8 à I0mm, solitaires ou plus ou moins concrescentes entre elles, translucides, hispides, un peu visqueuses et. par suite, souvent souillées de corps étrangers. Sur la coupe, ces ramuscules se montrent surtout collen- chymateux, quelques spicules parallèles, peu serrés, constituant leur axe. autour duquel se localisent les corbeilles vibratiles en petite quantité. La spiculation, fori intéressante, comprend d'abord, dans la plaque basilaire, des tylostyles deboul sur le support ; ces spicules sont trapus, à lêle ronde, à tige non fusilorme, à peu près droite : de longueur assez inégale, ils varienl de 330 à 570 u el Les plus grands d'entre eux mesurent 18 [* d'épaisseur de tige el 22y.de diamètre de tête. En montant dans les rameaux, ils atténuenl puis effacent leur renflemenl apical, allongent leur tige, el se trans forment tous en styles véritables, longs el assez robustes el courbés assez fortement au premier tiers de leur longueur. Ces styles atteignent de0mm7 à lmrn de longueur, et de 12 à 20 a d'épaisseur à la base. Ils constituent l'axe mal défini duquel se détachent ohlique- ment ceux d'entre eux qui vont l'aire saillie au dehors pour produire l'bispidation lâche de La surface On observe assez fréquemment, sur les styles des Axinellides, un renflemenl annulaire à quelque distance de leur base : cela esl ÉTUDE DE LA FAUNE DES SPONGIAIRES Kl FRANCE 133 frappant, en particulier, chez [xinella cinnamomea. Le fail que chez I .perlucida les styles dérivent manifestement de t\ lostj les t\ piques mérite donc d'être retenu. En résumé, nous pouvons compter dans nos eaux, dès maintenant, neuf Éponges rattachées avec plus ou moins de certitude au genre Axinella. Leur détermination a'offre pas de difficultés sérieuses, chacune d'elles possédant sa caractéristique. Axinella polypoides et A. dissimilis diffèrent réellement l'une de l'autre. Chez la première, la surface est lisse ; les branches, arron- dies, portent des oscules en étoiles sur leurs laces antérieure e1 posté rieure ; les spicules superficiels sout de* styles relativement courts. Chez la seconde, la surface est rude : les branches, étalées dans un même plan, sont comprimées, à oscules sous forme de dépressions latérales; les styles superficiels mesurent une longueur double de celle des oxes et, dépassant au dehors, déterminent l'hispidation. Entre Axinella cinnamomea et A. verrucosa, il existe d'abord une différence de couleur ; la première étant toujours d'un jaune crémeux, la seconde d'un beau jaune d'ocre ; puis, A. verrucosa a sa surface plus lisse et se ramifie plus régulièrement en branches cylindriques que I. cinnamomea. En rapport avec l'état de la surface, on peut constater aussi, surtout en comparant des échan- tillons jeunes, une différence ayant trait à la longueur relative des styles superficiels ; ceux de A. cinnamomea l'emportent notablement sur ceux de A. verrucosa. Mais ce dernier caractère devient souvent insaisissable parce que, d'habitude avec l'âge, la spiculation de A. cinnamomea se dénature; c'est à tel point que 0. Schmidt la décrit composée d'une seule sorte de spicules, à une ou à deux pointes indifféremment. Plusieurs magnifiques spécimens de A. cinna- momea dragués à Roscofï, couverts de Palythoa, ne m'ont montré que des spicules monstrueux. Axinella padina, l.peduncuiata et A. Guiteli, tant par leur confi- guration générale que par leurs spicules, se distinguent les unes des autres avec la plus grande facilité. Axinella agnata est la seule Axinelle qui arme son ectosome de tornotes fascicules. Pour Axinella i>aiucida, enfin, sa forme, son exiguïté, la translu- cidité de ses rameaux due à un développement exagéré de collen- chyme, la simplicité de sa spiculation et de sa charpente squeletti- que composent un ensemble de caractères qui la rendent aisément reconnaissable. 134 ÉTUDE* DE LA TETRACLITA POROSA (Schumacher), par A. GRUVEL, Docteur es-Sciences. (Planche IX). Les échantillons qui nous oui permis d'entreprendre celte étude proviennent de la Mer Rouge et faisaienl partie delà collection rap portée par M. le Dr Faurot, qui a bien voulu nous les confier. Nous lui devons en commençant tous nos remerciements. Bien que peu nombreux, ils ont été sutfisanls pour l'étude com- parative que nous voulions faire, et ils nous ont permis de décou- vrir quelques points intéressants dans la structure du test calcaire et dans l'anatomie de l'animal lui-même. Le genre Tetraclila ne se compose que de quelques espèces. Celle donl mms avons fait l'étude est une des plus compliquées de struc- ture, pour ne pas dire la plus compliquée. On a établi plusieurs variétés, mais les distinctions n'en sont pas très nettes et reposent sur des caractères si incertains (couleur, apparence, etc.), que nous n'en tiendrons aucun compte. Ce genre Tetraclita fut découvert en 1789 par Gmelin, qui ne lui donna pas le nom qu'il porte aujourd'hui. Après avoir porté plu- sieurs autres appellations successives, suivant qu'on le rapprochait de tel ou tel autre genre, le nom de Tetraclita donné par Schumacher en 1817 est celui qui a prévalu et qui, par conséquent, lui est resté. Extérieur. Habitat. — La forme extérieure rappelle un peu celle de la Balane, mais elle est plus massive et l'aspect de la surface est notablement différent. Au lieu de présenter des sillons longitudi naux, ce sont comme de petites écailles, se recouvrant les unes les .nitrcs à la facondes ardoises, à partie antérieure arrondie, que l'on voit quelquefois sur les toits. L'ouverture extérieure est relative- ment réduite et la coloration en général rosée ou légèrement teintée de bleu. Ces animaux doivent atteindre des tailles assez considérables et nous avons eu entre les mains des échantillons ayant de 30 à ." {.'•""" de diamètre de base el de 14 a 16mm de hauteur verticale. Tous ceux qui nous ont été rapportés étaient fixés sur <\vs valves d'Acéphales, et tous sur la valve supérieure. N'ayant eu que cette ETUDE DE LA //./// i'///i POROSA SCHUMACHER 135 valve à notre disposition, il nous a été impossible de dire à quelle espèce elles appartenaient. Ce qui nous paraît dans tous les cas à peu près certain, c'est qu'ils se lixent très rarement, pour ainsi dire jamais, sur les rochers. Testa. —L'animal proprement dit est enfermé dans une sorte de coquille épaisse et très résistante à l'extérieur, elle p;ir;iit formée d'une seule pièce, tant la soudure est complète entre les différentes parties ou pièces dont elle se compose. Ce n'est qu'à l'intérieur que les séparations sont nettement visiltles. Sur une coupe faite environ au milieu de la hauteur, on voit que la muraille est formée de quatre pièces (les antérieure et postérieure étant les plus développées) et la ligne de structure est toujours oblique de dehors en dedans. Chaque pièce porte un crochet qui toujours recouvre une partie de la pièce suivante. Les coupes minces non décalcifiées sont extrêmement difficiles à faire et ce n'est qu'avec beaucoup de peine que l'on peut voir quelque chose, à cause de la quantité de trémas dont se trouve percée l'épaisseur de la muraille. Pour l'étude, nous diviserons, comme d'ordinaire, la coquille en deux parties : la paroi ou muraille et la base. La muraille elle-même se divise en deux portions qui, quoique fortement unies entre elles, n'en sont pas moins morphologique- ment très différentes. La partie interne ou operculaire et la partie externe ou paroi pro- prement dite. C'est la plus importante des deux. Dans cette dernière on trouve une série de formations ressemblant à des pyramides, et qui sont logées dans des séries de digitations creuses et de même forme, percées dans la paroi calcaire parallèlement à la surface. Ces formations correspondent aux pyramides de la Balane, mais elles sont plus nombreuses et plus différenciées. La partie operculaire est formée par une couche chitineuse épaissie selon des lignes cir- culaires et de plus en plus espacées en s'approchant de la base. Ce sont ces parties épaissies qui portent les soies respiratoires analogues à celles de la Balane, mais bien plus courtes et plus fortes. De chacune d'elles part un canal qui, après s'être renflé en ampoule à la base de la soie, va se perdre dans la couche sous-jacente, et, de là, dans le manteau. Cette couche est formée de fibres enchevêtrées qui lui donnent un aspect nacré. La partie la plus interne de cette portion operculaire a également un aspect nacré et les lames qui la composent sont formées ilf 136 A. GRUVEL fibres longitudinales el d'autres circulaires (jui forment un feutrage très serrré. Celles-ci reposent sur une membrane anhyste perforée de trémas irréguliers. Enfin, les diverses couches qui la composent, sont placées les unes au-dessus des autres mais toujours en liais- saut d'une rangée de soies. Chacune des couches qui forment la partie la plus extrême de la portion operculaire est formée d'une membrane anhyste perforée, externe, granuleuse mais sans trémas et sur laquelle reposent des libres élastiques ressemblant beaucoup à celles que nous venons de signaler, avec cette différence cependant qu'elles ne sont jamais réunies en faisceaux, mais toujours répandues uniformément sur la surface même de cette membrane. La partie externe est formée d'une série de logettesqui se touchent toutes comme les alvéoles de cire des abeilles et contiennenl cha- cune un tissu vivant dont nous verrons plus loin la structure. Ces loges ne sont séparées que par une mince cloison calcaire sur l'animal vivant. Chacune d'elles a la forme d'une pyramide irré gulière dont la base est tournée vers la partie inférieure (l'animal étant orienté ainsi que nous l'avons déjà dit autre part) (1). On en compte de une ou deux à huit et neuf suivant l'épaisseur de la paroi. Aucune d'elles n'est vide, toutes sont remplies par un tissu particulier, entouré d'une enveloppe cellulaire qui est, elle, en contact direct avec la paroi calcaire, sans que pour cela l'adhérence soit bien grande. Après décalcification dans le liquide que nous avons indiqué à propos de la Balaue, nous avons fait des coupes dans la paroi avec coloration à l'hématoxyline d'Erlich. Ces coupes nous ont fourni les résultats suivants. La paroi se compose : d'une première enveloppe externe, chiti- neuse, qui se colore très fortement par l'hématoxyline et qui, consi- déréeàuntrès fort grossissement, se montre formée sur la coupe de sortes de cellules rectangulaires à parois chitineuses épaisses. Au- dessous on remarque une nouvelle couche de chitine, formée celle ci de lamelles à peu près parallèles entre elles, et entre les lame- on trouve des sortes de nodosités ovalaires ressemblant à t\c> cellules, mais sans que l'on puisse y découvrir un noyau. Ces deux couches histologiquemenl différentes sont intimement soudées et incrustées de calcaires chez l'animal \ ivanl I pi. LX.fig. 6). Au-dessous de cette double enveloppe chitineuse se trouve une partie vivante, formée par un hypoderme a cellules régulières ci (1) A. Grovel, Contribution à l'étude des Cirrhipèdes, Axch. de Zool. (1894). ÉTUDE DE LA TETRACLITA POROSA SCHUMACHER \'M très fortement pigmentées de brun du côté de la couche de chitine. Ces cellules se prolongent pins ou moins du côté interne el en certains endroits s'allongenl tellement qu'elles prennent un aspect ne tissu musculaire. Mais dans La plupart pyra- mides alvéolaires dont nous avons signalé l'existence en parlant de la paroi calcaire. Les pyramides se présentent sur la coupe comme formées par une série de zones colorées concentriques quoique irrégulières. Le tissu dout elles sont formées est à peu près identique à celui que nous venons de décrire, avec celte différence cependant que les alvéoles chitineux sont plus étroits, plus serrés les un> contre les autres et donnent à ces zones l'aspect de véritables ligne- sous des grossissements même assez puissants. Entre deux zones colorées denses, on trouve des alvéoles à mailles très larges, ce qui fait qu'elles disparaissent presque à côté de leurs voisins. Par endroits, ou voit ces zones plus colorées faire un brusque crochet eu dehors et laisser ainsi une place vide déforme [dus on moins demi-circulaire (pi. IX, fig. 7). Dans cet espace, l'on trouve toujours la coupe d'un canal à parois chitineuses et à lumière très réduite. C'est un canal nourricier qui traverse la muraille dans tout ou partie de sa hauteur, analogue à celui que nous avons décrit dans les organes similaires de la Balane. An centre de celte série de zones plus colorées et placé en géné- ral excenlriquement, mais toujours du côté interne, se trouve un tissu non calcifié même chez l'animal vivant. Ce tissu est forme sur les coupes d'une série d'espaces circulaires de dimensions fort variables (fig. li> réunies entre elles par un tissu conjonctif plus ou moins dense. 138 A. GRUVEL Dans la coupe décalcifiée chacune de ces formations se trouve représentée par un épithélium de cellules extrêmement petites à peine reconnaissantes même à de très forts grossissements et qui • ■il constituent la périphérie Les cellules les plus extrêmes sont masquées par un pigment brun à grains presque aussi gros que les cellules elles-mêmes. Ce pigment diminue d'importance à mesure que l'on se dirige vers l'intérieur. Enfin, la partie centrale de la zone circulaire est formée par un tissu particulier. Il rappelle sur les coupes l'aspect du tissu musculaire, mais dans tous les cas d'un tissu musculaire atrophié, faute d'usage, emprisonné qu'il est dans une loge calcifiée Le nombre de ces formations circulaires par pyramides est très variable, on en compte depuis 2 ou 3 dans les petites jusqu'à 15 ou 18 de toutes dimensions dans les grandes et elles sont séparées les unes des autres par des prolongements cellulaires de l'enveloppe générale, quelque chose commeun périmysium interne. Les espaces laissés libres par les formations que nous venons d'étudier sont remplis par un tissu eonjonctif à mailles plus ou moius serrées. Si la zone circulaire est très petite sa structure est très différente, eu ce sens que la paroi interne est alors simplement formée par le prolongement d'une ou de deux cellules un peu grosses et qui foui hernie dans l'intérieur (fig. 10). Enfin la coupe de la paroi est limitée en dedans par une lame chitineuse formée de plusieurs couches successives et qui suit toutes les déformations occasionnées par la présence des zones circulaires signalées plus haut (fig. 22). C'est contre cette couche que vient s'appliquer l'épithélium externe du manteau. Ajoutons (pie lorsque les coupes passent en des points 1res voi- sins de la base de la muraille, l'aspect de ces formations circulaires est encore différent. Quoique plus grandes, elles sont divisées en cellule- très petites où le tissu musculaire esi extrêmement réduit, tandis que les trabécules sont 1res grands et le tissu eonjonctif de plus en plus considérable. Parties operculaires. — Sous le nom de parties operculaires de la coquille, il faut comprendre deux formations analogues au point de vue de la structure, mais dilïérentes au point de vue physiolo- gique. L'une d'elles est lixe et soudée intérieurement à la paroi même que nous venons de décrire, l'autre est mobile et forme un jeu de quatre pièces calcaires qui font charnière avec la partie inférieure ETUDE DE LA TETRACLITA POROSA SCHUMACHER 139 des premières et permettent à l'animal, parleurs mouvements, de sortir au dehors ses appendices. Nous avons déjà dit un mot des premières ; examinons mainte nant la structure des secondes. Pièces operculaires. — Les pièces operculaires, mobiles, n<' pré- sentent comme aspect rien de particulier. Au point de vue de la structure microscopique on trouve à l'exté- rieur une couche cuticulaire hyaline portant des épaississements chitineux sur lesquels sont insérées des séries parallèles de soies respiratoires analogues à celles de la paroi et d'où partent également des canaux qui vont se perdre dans le manteau médiatemenl sous- jacent. Au-dessous se trouvent des libres élastiques non anastomosées et rassemblées en séries parallèles non en faisceaux. C'est entre cette couche et la précédente que courent les canaux respiratoires disposés à peu près parallèlement, les uns aux autres. Sur des coupes décalcifiées la structure fine se révèle à non- comme beaucoup plus compliquée que ce que nous venons de dire. Cette structure se présente sous trois aspects différents corres pondant à une zone externe, une moyenne et une interne. La zone externe entre les épaississements chitineux déjà signa- lés se montre comme striée de ligues colorées irrégulières de formes mais dont la direction générale est sensiblement perpendi- culaire ou légèrement oblique à la paroi. Ces lignes sont reliées entre elles par une série d'autres lignes moins colorées que les premières. Ce sont tout simplement des sortes de logettes rectangulaires ajou- tées bout à bout et à peu près disposées parallèlement à la paroi. On comprend facilement que les lignes dejonction (\v> petits côtés de ces nombreux rectangles doivent être plus colorées que les autres puisqu'il y a là les deux épaisseurs de paroi au lieu d'une, c'est ce qui donne lieu à l'aspect des lignes plus colorées que l'on observe à de plus faibles grossissements (fig. 15). La zone interne est formée à peu près de la même façon, mais ici les lignes colorées sont très obliques par rapport à la paroi, quelque fois presque parallèles. Ici (fig. 14) la structure est encore un peu plus compliquée : les lignes plus colorées sont, en effet, formées elles-mêmes par des séries de petites logettes rectangulaires à parois épaisses, partant très colorées, et entre elles on retrouve de- formations semblables à celles que nous venons de décrire pour la portion externe. Enfin, la zone moyenne est pour ainsi dire neutre. Llle sert de I 10 A. GRUVEL lien entre les deux premières à l'aide de lignes courbes à peu près parallèles, plus ou moins colorées el de structure mal définie. ("est elle qui représente la portion initiale de la valve, au moment où elle n'était pas encore calcifiée. C'est dans ces logettes rectan- gulaires que viennent se fixer les cristaux de carbonate de chaux qui donnent à ces tissus leur cohésion et leur résistance. La partie externe est formée par l'hypoderme qui la tapisse en dehors sous la couche chitineuse. Quant à la zone interne, elle représente les dépôts successifs produits par le manteau qu'elle recouvre. Base. — La base de la coquille de Tetraclita est bien moins com- plexe de structure que celle du Balanus. On n'y rencontre que trois couches toutes semblables au point de vue du substratum. Elles ne diffèrent que parla l'orme et les dimensions des parties de l'appa reil cémentaire qu'elles renferment. Chacune de ces couches, une fois décalcifiée, se montre formée d'une lame chitineuse absolu- ment sans structure propre. C'est sur cette lame que se dépose la sécrétion calcaire qui donne à la base la rigidité voulue. Les glandes et les canaux cémentaires sont aussi différents de ceux que l'on trouve chez la Ralane et diffèrent surtout par une régularité beaucoup moins grande dans leur disposition (fig. 21). Ces glandes cémentaires sont situées dans la couche la plus interne. Elles sont constituées par des sortes de sacs irréguliers (fig. 21) remplis de sécrétions brunâtres desquelles partent deux conduits également irréguliers. L'un d'eux met les glandes en communication directe les unes avec les autres et naît sur l'un des côtés du sac glandulaire, l'autre est pour ainsi dire la con- tinuation de ce même sac, car il est d'abord large, mais bientôt il se bifurque en deux canaux qui se dirigent l'un à droite, l'autre à gauche et se divisent ainsi de la façon la plus irrégulière, s'entrecroisaut d'une façon incessante avec leurs congénères des autres glandes. De ces premiers canaux qui sont situés, de même que les glandes, entre la première et la deuxième couche chiti- neuse, parlent des ramifications plus irrégulières encore. Celles- ci courent entre la deuxième et la troisième lame de chitine el sont disposées encore plus irrégulièrement que les autres. Enfin, de ces ramifications déjà très fines partent des ramuscules qui traversent la laine inférieure el vont tonner au-dessous de la base un réseau extrêmement fin et délicat. C'est par les pores extrêmes de ce réseau que se répand le cément qui fixe dès lors la base à la valve de coquille sur laquelle la larve s'était primitivement ETUDE DE LA TETRAGLITA POROSA SCHUMACHER 1 \ I attachée. L'accroissement de la base est très peu considérable en épaisseur, et il est produit essentiellement par la portion basale du manteau. Nous ne trouvons plus ici rien de semblableà ce que nous avons vu chez la Balaneau point de vue glandulaire pas plus dans la base que dans la paroi. L'épaisseur de La base, même chez les gros échantillons déjà mentionnés, est très faible, et dans des espèces voisines, lu base est. complètement membraneuse. iccroissement delà muraille. — Cet accroissement doit se produire dans trois diamètres : en hauteur, eu épaisseur et eu largeur. Deux hypothèses se présentent. Si l'on considère (pie les alvéoles les plus étroits en diamètre, sont précisément situés vers la périphérie, on peut supposer que ces alvéoles pyramidaux augmentent peu à peu de diamètre à mesure que l'animal vieillit et que le tissu graisseux ou autre qu'elles con tiennent n'est que de production secondaire et se produit par des phénomènes d'infiltrations ou de nutrition particulières. Mais alors, comme nous avons vu qu'il n'existe pas dans l'épaisseur des parois, de glandes calcaires analogues à celles décrites chez la Balane, on sera en droit de se demander comment peut se produire l'ac- croissement en épaisseur du côté externe et comment pourront prendre naissance les alvéoles pyramidaux de la paroi. Serait-ce par prolifération de cellules de l'hypoderme externe ? l'explication est difficile à donner. Dans .ce cas, les cellules de Fhypoderme proliféreraient selon des lignes droites et formeraient une sorte de tissu qui serait bien vite entouré par la calcification de la paroi. 11 se formerait donc un alvéole pyramidal renfermant une certaine quantité de ce tissu particulier. Celui-ci augmenterait peu à peu et il se produirait là un phénomène semblable à celui que l'on observe dans les os longs, la matière adipeuse contenue dans l'alvéole détruirait peu à peu les parois de celui-ci sur leur face iuterne et ainsi augmenterait sa capacité au détrimenl de L'épaisseur de sa paroi, et cela nous expliquerait comment il se l'ait que les alvéoles les plus grands sont les plus voisins du man- teau. Cela expliquerait encore l'accroissement de la muraille en épaisseur et aussi en hauteur, car on sait que la hauteur prise à l'intérieur de la coquille est plus grande que si elle est prise à l'extérieur. Cette théorie pourrait être admise, si, mais il y a un si , si en observant attentivement la face externe de la muraille <>n ne remarquait que les zones. d'accroissement, très nettes en certains cas, démontrent que les couches les plus récentes ont été produites 142 A. GRUVEL en dessous (les anciennes, ce qui devrait être Le contraire, si la théorie précédente était la bonne. Comme nous le répétons il n'existe pas de glandes dans la paroi, capables de la sécréter, et connue d'autre part nous venons de voir (pue l'accroissement ne peut pas se faire du côté externe, dans ce c;is cela ne peut se produire qu'à l'aide du manteau ou de ses dépendances. La théorie nouvelle se trouve donc être diamétrale- ment opposée à la précédente. Nous avions t'ait observer plus haut que les alvéoles sout d'autan! plus développés qu'ils sont plus près du manteau, ce fait pourrait ainsi provenir de ce que ce sont les derniers formés et si nous nous rappelons la structure des pyramides telles que nous les avons décrites, nous verrons qu'il y a là plus d'un argument en faveur de notre nouvelle hypothèse. Dauscecas, la paroi serait tout entière sécrétée par l'épithélium palléal. Il faut alors supposer qu'à un moment donné il doit se pro- duire une sécrétion calcaire du manteau qui s'avance dans l'intérieur de la coquille et peu à peu englobe une légère portion de la paroi externe de ce manteau, ("est cette portion que nous retrouvons ensuite au centre même de la pyramide calcaire avec son épithélium. sou tissu musculaire atrophié et son tissu coujonctif. Et cela nous parait d'autant plus probable (pie l'on trouve quelquefois de sem Plaides productions calcaires à l'état d'ébauche à la partie interne de la coquille. 11 n'y aurait que les portions operculaires qui seraient formées d'une façon plus indépendante quoique cependant l'épithélium qui en produit une partie ne soit qu'une dépendance du manteau tandis que l'autre partie est exclusivement formée par l'hypoderme. L'accroissement en hauteur est 1res facile a expliquer par le déve loppement constant du manteau et en même temps des pyramides qui en dérivent. Huant à l'accroissement en diamètre, l'explication en est égale ment facile à donner, mais il tant avant connaître comment les pièces sont soudées les unes aux autres, car c'est l'éloignemenl pro gressif de ces pièces l'une de l'autre qui produit l'accroissemenl eu diamètre de l'orifice de ia coquille, L'érosion qui pour Darwin devait être le phénomène dominant n'entre au contraire que pour une ires faible pari dans l'accroissemenl de cet orifice. Sur une coupe de paroi calcaire on voit, aux points de sut un- des trabécules, dont la couleur opaline tram lie sur le reste de la masse calcaire el disposés lies près les uns des autres (fig. 2). Lorsqu'on ÉTUDE DE LA TETRACL1TA POROSA SCHUMACHER 143 décalcifie la paroi et que l'on examine à plat ces lignes «le suture, on remarque alors qu'il existe entre elles des sortes de (limitations, comme des crénelures à bords arrondis qui s'emboîtenl les unes dans les autres comme les doigts des deux mains pourraient le faire (fig. 2). Chacune de ces digitations présente «les -pries de lignes parallèles au boni, ci qui sont des stries d'accroissement. Ces formations s'étendent sur toute la largeur de la paroi cl non pas, connue pourrait le taire supposer la ligure 'A, sur la partie interne seulement. Les surfaces ainsi en contact présentent eba cunc à sa partie la plus interne, un épitbélium formé de petites cellules irrégulières qui, foutes, sécrètent aux points de contact et forment ainsi chacune de leur côté des séries de couches paral- lèles qui, au fur et à mesure qu'elles se forment, se repoussent mutuellement et augmentent ainsi petit à petit la distance qui sépare les pièces les unes des autres, et par conséquent, en même temps, le diamètre de l'orifice de la coquille. Manteau. — Le manteau est très mince au contact (\e^ pièces operculaires et il est formé de fibres entrecroisées qui le rendent 1res résistant. Dans la partie pariétale, l'orientation des fibres musculaires est parfaitement nette et toujours parallèle à la paroi de la coquille. Le manteau est formé là d'une quantité très grande de faisceaux musculaires striés, réunis entre eux par un tissu conjonctif lâche et limité extérieurement et intérieurement par un épithélium pavimenteux ordinaire. Les faisceaux musculaires |ucnnent attache sur la hase de la coquille et se contiuuenf plus ou moins directement avec ceux de la partie operculaire en loi niant un très léger bourrelet circulaire, caractéristique, et que nous avons signalé chez la Balane. Quatre prolongements musculaires, analogues à ceux que nous avons décrits chez ce dernier être, servent à rattacher le manteau à la coquille, précisément aux points où les quatre pièces se soudent l'une à l'autre, deux à deux. Aux deux points où les branchies touchent au manteau, du côté interne, celui-ci se réduità ses seuls épithélium-. de sorte que la plupart du temps, à cause de la fragilité de celui-ci, on voit les branchies sortir au dehors. La partie basale du manteau est, en temps ordinaire, c'est-à-dire hors la période de reproduction, simplement formée par deux couches épithéliales réunies par un tissu conjonctif très biche. Il faut dire aussi qu'elle est extrêmement restreinte en diamètre, le tissu mus culaire de la partie pariétale eu couvrant la plus grande surfine Branchies. — Les branchies, au nombre de deux, s'attachent au 144 A. GRUVEL côté interne du manteau, eu face de la ligne de suture latérale des valves operculaires. Elles se logent dans une cavité de cet organe formée par la disparition des faisceaux musculaires, ce qui explique la particularité rencontrée dans cette partie de l'organe et que nous venons de décrire. Elles diffèrent essentiellement, au point de vue de l'aspeet et du mode de constitution, de ce que nous avons étudié chez tous les autres Cirrhipèdes. Celte disposi- tion particulière est assez intéressante pour mériter une plus longue explication. Nous avons vu, dans un précédent travail, la hranchie d'abord représentée par une simple lame, c'est-à-dire par deux couches épilhéliales très voisines réunies par des libres musculaires, tus peu denses, et du tissu conjonctif lâche. Cela chez les Cirrhipèdes pédoncules. Et comme cet organe sert bien moins à la respiration qu'il n'est annexé à l'appareil génital, on l'appelle, dans ce cas, frein ovigère. Chez les Cirrhipèdes sessiles et chez la Balane en particulier, la ponte n'a plus aucun besoin d'être maintenue puisqu'elle se trouve enfermée entre la paroi du corps et celle du manteau, et que, vu ses dimensions, il lui est impossible de sortir de cette cavité palléale. Devenant donc absolument inutile, comme frein ovigère, l'organe s'est transformé tout à fait en ce qu'il est réellement, c'est-à-dire en appareil respiratoire. Chez la Balane, disons-nous, nous avons trouvé un plus grand degré de complication. C'est bien toujours, ainsi que nous l'avons démontré, une simple lame, mais déjà elle se contourne de droite et de gauche, ets'attacheà ses parties, inférieure et supérieure, sur un raphé médian, en sorte que, au premier abord, elle paraîl bien plus compliquée qu'elle ne l'est en réalité. Dans ce cas, elle est encore libre à son extrémité distalc. Chez la Tetraclila porosa, la complication atteint encore un degré plus avancé, et il n'est pas toujours très commode de débrouiller la constitution de la branchie. Ici, nous n'avons plus affaire à une seule lame contournée en divers sens, mais à un certain nombre. (Nous en avons compté dix sur des échantillons adultes). Un raphé médian supérieur occupe la partie centrale de l'organe et se trouve beaucoup plus court(environ 1/4) que l'organe lui-môme (fig. 20). Sur lui viennent se fixer les dix lames repliées sur elles- mêmesd'une façon tout à fait irrégulière, quelque chose comme une feuille de papier froissée entre les mains dans toute sa longueur. ÉTUDE DE LA TETRACLI1A POROSA SCHUMACHER 145 Ces lames froissées viennent ensuite se fixer à leur partie infé- rieure, et latéralement sur la paroi interne du manteau. Les lames qui s'attachent aux extrémités du raphé supérieur sont les plus longues, tandis que plus l'on se rapproche du centre, plus elles diminuent de longueur et augmentent en largeur. La structure histologique de la branchie est des plus simples. On trouve à l'extérieur une couche chitineuse extrêmement mince et qui doit très facilement permettre les échanges osmotiques. Au- dessous, une couche épithéliale très légèrement pigmentée, lors- qu'elle l'est, reliée par un tissu conjonctif à mailles très lâches, à une autre couche épithéliale interne. Dans l'épaisseur du tissu conjonctif, on trouve de véritables lacunes où le sang s'accumule pour subir l'hématose. Par les nombreux replis qu'elle forme, cette branchie présente une surface considérable déjà aux échanges gazeux, et devient ici véritablement un organe important d'hématose. Nous ferons remarquer que les autres appareils respiratoires devenant beaucoup moins importants qu'ils ne le sont chez la Balane (manteau, soies respiratoires), le grand développement de la branchie ne doit pas nous surprendre, mais il confirme au contraire les idées que nous avons déjà émises autre part. Appendices. — Les cirrhes sont au nombre de six paires. Les trois premières transformées en pattes-màchoires, comme chez le Balanus tintinnabulum, les trois autres sont des cirrhes proprement dits. /'" paire. — Des trois paires de pattes mâchoires la première est la plus longue et aussi la plus robuste. La portion basilaire (coxopodite) est ornée d'épaississements de la chitine présentant des denticulations extrêmement fines (Fig. 16) et de poils très particuliers que nous n'avons encore observés nulle part (fig 23, a). Le quart inférieur environ est armé de sortes de crochets recourbés et les deux tiers supérieurs, de soies fines, implantées obliquement vers le haut. A mesure que l'on monte, vers la portion bifide, ces soies perdent leurs crochets inférieurs (fig. 23, b) et finalement, on arrive à des poils situés vers les extré- mités libres et dont les barbules sont courtes, en forme de petites épines (fig. 23, c). Les soies qui ornent les branches libres du cirrhe sont toutes de ce dernier type. Des deux branches tactiles qui terminent ce cirrhe, la plus anté- rieure est la plus développée. 2e paire. — Les épaississements chitineux et denticulés de la Mém. Soc. Zool. de Fr., 18%. ix. — 10 14ti A. GRUVEL base prennent des formes aréolaires irrégulières ellesdenticulations se trouvent eu dedans et eu dehors, sous tonne de petits crochets (fig. 30). Quant aux soies, elles sont placées exactement comme dans la première paire avec les mêmes caractères. 3e paire. — Les cirrhes présentent le même aspect que ceux de la 2e paire, les soies (fig. ili h) sont en hien plus grand nombre, aux points de divergence des branches, mais les formations en crochets sont moins développées. ie paire. — Dans les trois dernières paires, l'aspect change com- plètement, le coxopodite est presque glabre et les deux branches tactiles sont de même longueur. Dans la 4e paire, les épaississements chitineux du coxopodite oui disparu tels qu'on les trouvait clans la deuxième, mais ils sont rem placés par des replis chitineux disposés comme des sortes de peignes sur la portion postérieure du cirrhe. Les soies sont rigides et absolument glabres. Dans les cinquième et sixième paires, les soies sont identiques à celles de la quatrième. Pénis. — Le pénis est long (environ 12ram5), anuelé daus la plus grande partie de sa longueur, excepté tout à fait à l'extrémité libre, où tout au moins cette annulation est peu nette. Absolument glabre à sa base, il se hérisse de poils très peu nombreux et très irrégulièrement placés vers le milieu de sa longueur. Sous la couche chitineuse qui enveloppe le corps entier de l'ani- mal, on trouve une couche épithéliale, formée d'une seule assise de cellules. Des faisceaux musculaires nombreux forment toute la périphérie et ne laissent au centre qu'un canal tapissé de très petites cellules, c'est le canal éjaculateur. Un tissu cônjonctif à mailles serrées relie les faisceaux muscu- laires entre eux et avec le ('anal central. 11 laisse entre ses mailles. à droite età gauche, une lacune longitudinale qui sert à l'irrigation de l'organe. Les autres systèmes d'organes sont trop semblables à ceux déjà étudiés chez la Balane pour que nous y revenions ici. Seul, le sys- tème nerveux a été laissé de côté. 11 nous a été impossible d'en l'aire des préparations suffisantes à cause du nombre restreint d'échantillons que nous avions à notre disposition. En résumé, on peut dire que l'organisation de la Tetraclita porosa rappelle d'assez près celle du liai/unis tintinnabulum , mais avec un degré plus grand de dilïérenciation, en certains cas, surtout en a' qui ;i trail à la paroi calcaire (sauf la base) et ;i la branchie, les Mêm. Soc. Zoo!, de France IX, 1896. PLANCHE IX. A. Gruvel, dcl ■ ai i i, e J. Royer, Nsnej TETRACLITA POROSA ETUDE DE LA TETRACLITA POROSA SCHUMACHER I 17 autres parties pouvant facilement se rapprocher l'une de l'autre. Ici nous ne trouvons dans la paroi aucune trace des glandes calcaires telles que uous les avons décrites pour la Balane. On peut dire que chez la Tetraclita, la paroi calcaire est formée pour une très petite partie par l'hypoderme et pour la plus grande partie par l'épithéliuni du manteau, tandis que chez la Balane, trois sortes de tissus prennent part à l'accroissement : l'hypoderme, les glandes calcaires et l'épithéliuni palléal. Or, connue le corps lui-même de ces êtres (nous ne parlons ici ({ue des formes normales, bien entendu) est à peu près identique aussi bien chez les Sessiles que chez les Pédoncules, ainsi que nous pensons l'avoir assez suffisamment démontré, et que les différents genres qui composent ce groupe normal ne diffèrent en somme entre eux que par la l'orme et la structure de l'enveloppe calcaire qui les protège, nous pensons que le genre Tetraclita, sans être fort éloigné du genre Balanus, ne doit pas cependant lui être assimilé et que ces deux genres ne sont pas aussi voisins que pouvait le penser Darwin, ignorant qu'il était de la structure exacte des parois calcaires. Le genre Tetraclita par la structure en somme plus simple, au point de vue du développement de sa paroi calcaire et de sa base, l'orme une sorte de transition entre le genre Balanus et le genre Chthamalus, se rapprochant peut-être plutôt de ce dernier que du premier, si l'on veut bien se rappeler la constitution simple de la paroi et de la base, telle que nous l'avons déjà décrite chez cet animal (1). EXPLICATION DE LA PLANCHE IX Fig. 1. — Coupe transversale faite dans la muraille non décalcifiée. Elle u tre que les vacuoles les plus larges sont vers le centre, et que, à mesure que l'on se rapproche de la périphérie, elles sont peu à peu envahies par la minéralisation jusqu'à ne plus montrer qu'une lumière fort étroite. Big. ±. — Deux aspects qui se présentent sur les coupes non décalcifiées au point de suture de deux pièces calcaires. t'ig. !j. — On voit après décalcification le point de suture de deux pièces avec engrenage en doigt de gant. Fig. 4. — Fibres élastiques anastomosées formant une couche qui repose sur une membrane chitineuse alvéolaire, à trémas irréguliers. Fig. 5. — Coupe transversale de l'épilhélium qui tapisse les logettes contenues dans les pyramides. Fig. 6. — Couche chitineuse externe de la paroi fortement grossie. On y voit une couche externe unique formée de segments alvéolaires unis bout à bout, et qui se (I ) Ghuvel, Ibidem. 148 A. (ÎHUVEL colore très fortement, el en dessous une couclie lamelleu.se qui ne se colore que très difficile ul par l'hématoxyline. Fig. 7. — Deux aspects particuliers que l'on rencontre dans 1rs zones qui entourent les pyramides, dans les coupes décalcifiées. La partie plus condensée s'éloigne pour laisser un espace libre dans lequel doit passer le canal nourricier. Fig. 8. — Structure alvéolaire de la paroi décalcifiée dans les parties dilatées et par conséquent claires. Fig. '.!. — Structure alvéolaire de la même paroi dans les parties condensées, c'est-à-dire sombres. Fig, 10. — Un alvéole de pyramides de petite dimension. Il ne présente plus que deux noyaux avec une très légère couclie protoplasmique. Fig. 11. — Goupegrossie de la partie externe delà paroi décalcifiée, pour montrer les deux couches chitineuses externes (a et b), l'hypoderme (c) et les alvéoles chiti- neux qui s'imprègnent de calcaire (d). Fig. 12. — Coupe générale d'une pyramide décalcifiée avec son enveloppe à plusieurs couches concentriques (a), renfermait par ci par là les coupes de quelques canaux nourriciers (c). A l'intérieur, on remarque plusieurs logettes (b) de diffé- rentes dimensions contenant à leur intérieur un tissu musculaire particulier. L'intervalle compris entre ces différentes logettes est rempli par du tissu conjonclif à mailles plus ou moins condensées (c). Fig. 13. — Coupe longitudinale faite dans une valve operculaire. Elle montre une couche externe, une moyenne et une interne avec leurs caractères. Fig. 14 et 15. — L'aspect des deux couches externe et interne est reproduit dans ces deux ligures d'une façon plus complète. Fig. 16. — Denticula lions chitineuses observées à la base des soies de la première paire de cirrhes. Fig. 17. — Aspect fortement grossi des couches concentriques qui enveloppent les pyramides. Fig. 18. — Epaississements chitineux observés à la base des cirrhes de la deuxième paire. Fig. 19. — Denticulation cbitineuse observée à la base des soies de la quatrième paire de cirrhes. Fig. 20. — Aspect de la branchie vue par sa face dorsale et séparée du manteau, pour montrer les différents lobes doul elle est formée, qui, tous, viennent se rattacher d'une part au raphé médian, et d'autre part sur l'épithélium palléal (e). Fig. 21. — Aspect des glandes cémentaires de la base et des canaux qui en partent, avec leur mode de ramifications. Fig. 22. — Coupe schématisée d'une portion de paroi décalcifiée, montrant ici, en particulier, un hypoderme dont les cellules se sont allongées et transformées en sortes de cellules musculaires. Fig. 23. — Ces figures présentent en a, l'aspect de poils à crochets très particu- liers observés sur l'article basilaire de la première paire de cirrhes ; en b, des soies observées un peu plus haut à peu près vers la région bifide du cirrhe : enfin, en c, celles qui couvrent les parties libres des cirrhes. 149 RECHERCHES HISTOLOGIQUES SUR LES GLANDES PHARYNGIENNES DES HIPPÉRINES . par J. KUNSTLER et A. GRUVEL. Planches X et XI). Différents auteurs ont décrit des glandes unicellulaires, donl la structure a été étudiée, dans certains cas, avec beaucoup de soin. Citons notamment : Leydig, Claus, Forel, Nussbaum, Schiermenz, (lilson, Carnoy, Gruvel, Janet, Huet, etc. Toutefois, les éléments étudiés par ces auteurs diffèrent notable- ment de ceux que nous avons pu observer chez les Hippérines, commensales de Méduses prises dans le Bassin d'Arcachon. Les organes à étudier ici sont des glandes pharyngiennes et doivent être comparées à des glandes salivaires. Tout autour de la région buccale, au-dessous du cerveau, les coupes transversales de la tète des Hippérines permettent d'observer un tissu particulier de structure fort curieuse. On y voit des éléments cellulaires, de dimensions considérables (40 à 260 a), disposés par petits groupes de trois à cinq ou plus et reliés entre eux par un tissu conjonctif, dont certaines cellules sonl très peu différenciées et facilement reconnaissantes. Ils forment ainsi des sortes de lobules glandulaires d'où partent des conduits évacuateurs se dirigeant vers le pharynx. Si l'étude de la structure des cellules conjonctives ne présente rien de bien remarquable, il n'en est pas de même de celle des grosses cellules glandulaires dont la réunion forme ces petits lobes. Celles-ci se présentent, en effet, avec une constitution fort curieuse. A première vue, ces cellules sécrélrices ont un aspect qui n'est pas sans analogie avec celui que présentent les Noctiluques. On remarque, en effet, en un certain point, comparable à une sorte de hile, et situé généralement dans un enfoncement, une région sombre, d'où s'irradient, dans toutes les directions, en éventail et autrement, des prolongements plus ou moins semblables et très richement ramifiés. Au hile, fait suite un conduit évacuateur d'une structure parti culière, entouré d'une enveloppe conjonctive, souvent fort épaisse, paraissant quelquefois, sur les coupes, former un lobe considérable entourant la section du conduit et qui semble se continuer avec l'enveloppe générale du lobule. 150 J. KUNSTLEH ET A. GKUVEL Un autre fait qui frappe immédiatement, c'est que les éléments glandulaires paraissent presque toujours unis par paires. Le aile est alors tonne par l'union de di'ux dépressions appartenant chacune aune cellule différente et suivies d'un conduit évacuateur unique commun aux deux cellules. Dans la description de ces différentes parties, nous aurons lieu de procéder de la façon suivante : nous commencerons par l'étude des conduits évacuateurs, pour continuer par celle du corps cellu- laire et finir, enfin, par la structure intime de la substance proto- plasmique de ces différentes parties. Canaux évacuateurs. — Les conduits excréteurs ont une paroi épaisse ei une lumière généralement tort réduite. Ils s'élargissent au moment de s'engager dans la dépression du hile de la cellule et acquièrent alors un volume relativement considérable. Au fond du hile, vers la région centrale de la cellule, cette aug- mentation de diamètre s'accentue, encore, et, de même, la lumière interne se renfle en une sorte d'ampoule, de telle façon que le con- duit évacuateur se termine en manière de bouton vésiculaire. Dans l'épaisseur des parois des ampoules ainsi constituées, se voient fort nettement, dans certains cas, des orifices qui sont dc< portes d'entrée dans des formations particulières. D'aspect sombre. absorbant plus vivement l'hématoxyline, celles-ci forment souvent tout autour de l'extrémité du canal évacuateur une sorte d'enve loppe plus ou moins incomplète qui est la principale cause de l'aspect obscur de cette région. D'autres fois, et même fréquemment, ces formations plus colorées ne se voient qu'en deux régions diamétralement opposées, et sou vent appliquées sur l'extrémité de l'ampoule eu manière de calotte. Souvent aussi, les régions ainsi envahies sont fort réduites et ces deux ordres de formations peuvent ne se toucher qu'en des points restreints, généralement plus ou moins diamétralement opposées, d'autres fois rapprochées l'une de l'autre, jusqu'à pouvoir presque arriver au contact. C'est aussi le même tissu qui donne naissance aux prolongements ramitiés et sombres qui vont s'irradier dans toutes les parties de la cellule. C'est là un ensemble tout particulier d'aspect assez, variable et qui nécessite un examen spécial. Cotte masse sombre n'est autre chose que l'élargissement, l'épanouissement, en quelque sorte ter- minal et irrégulier, des canalicules qui se manifestent sous l'aspecl de lignes rayonnantes déjà signalées. Ces canalicules se réunissent, en effet, l'un à l'autre dendriti- GLANDES PHARYNGIENNES DES BIPPÉRINES 151 queinent, aboutissent, en tin de compte à ces élargissements par- ticuliers, leur constituent des sortes d'ampoules terminales, de volume et d'aspect fort variables, et débouchant dans la vésicule inférieure du conduit évacuateur par des orifices particuliers, souvent facilement visibles sous forme de tacbes plusclaires.il peut aussi arriver que ces canalicules aboutissent directement dans cette vésicule. Ces canalicules présentent des calibres fort variables. Il en est d'une extrême finesse et très difficiles à voir, comme il en est aussi d'un diamètre relativement considérable et très visibles. Ils se ramifient plus ou moins sur leur parcours; mais c'est surtout à leur extrémité distale que ces ramifications paraissent être nom- breuses, et là on constate souvent l'existence d'un véritable faisceau du à une ramification terminale, arborescente et abondante. A ce point de divergence extrême, on observe souvent une très légère ampoule, d'où part le faisceau de ramifications en éventail, dont nous venons de parler. Il y a donc deux aspects principaux de ramifications intracellu- laires. Le plus souvent celles-ci sont arborescentes, alors que d'au très fois elles peuvent être en faisceaux. Entre ces deux dispositions se voit un intermédiaire fréquemment représenté dans nos figures, où les branches latérales se détachent non pas nettement du tronc principal, mais en paraissant y rester accolées sur un trajet plus long de manière à constituer un faisceau allongé. En général, l'ensemble de ces conduits ramifiés se trouve placé dans une zone protoplasmique d'aspect particulier, plus clair que le reste de la cellule qui est formée par une masse sombre plus fortement colorée et qui contient l'élément nucléaire. Corps cellulaire. — La région peu colorée dans laquelle se trouvent spécialement ces petits canaux, peut quelquefois sembler faire défaut, mais ce n'est là qu'une illusion, due à ce que la coupe n'a intéressé que la périphérie de la cellule sécrétrice. On ne trouve alors souvent dans ces coupes que peu ou point de substance nucléaire. Dans les cas plus fréquents où cette région apparaît nettement sur la coupe, elle se manifeste dans la règle, sous l'aspect dune zone arrondie et globuleuse. Dans un certain nombre d'éléments, on la voit divisée en deux régions, dont chacune reçoit un faisceau de canalicules. Enfin, une seule fois, nous l'avons vue divisée nette ment en trois parties analogues. Généralement, les conduits rayonnants s'arrêtent avant la limite périphérique de ces régions plus claires. Souvent aussi, ils \ nul 1M^ .1. KUNSTLER ET A. ORUVEL toui à fail jusqu'à la périphérie; enfin il peut arriver, e1 ceci plus spécialement dans le cas où ces parties peu colorées ne se distin- guent guère, que ces canalicules paraissent se rendre jusqu'à la circonférence de l'élément cellulaire tout entier. Ce dernier cas nous semble plutôt être l'apanage d'éléments très différenciés, alors que les cellules plus jeunes présentent l'aspect décrit plus haut. Il paraît ressortir de nos observations que dans les jeunes cellules, les régions claires sont relativement restreintes et très nettement délimitées. A mesure que l'élément glandulaire avance eu âge, cette région claire paraît augmenter en même temps que les canalicules qui y serpentent et, finalement, il semble que les ditîérences entre les deux régions protoplasmiques diminuent visiblement, de façon que dans les éléments très différenciés il n'y a plus guère lieu de distinguer une zone claire interne vascularisée, d'une zone périphé- rique, sombre et granuleuse. Le protoplasme cellulaire est sombre et granuleux, et présente un énorme noyau. Structure du protoplasme. — L'étude de la structure histologique fine de ces éléments glandulaires est d'un haut intérêt, notamment en ce qui a trait aux théories sur la structure du protoplasma, telle qu'elle est admise aujourd'hui. Les coupes du conduit évacuateur laissent percevoir, à première vue, un aspect étoile, dont la signification peut être ramenée à une structure déterminée. En effet, la paroi de ces conduits montre une constitution dite vacuolaire, d'une certaine régularité, et l'aspect en rosette de ces coupes, mentionné plus haut, n'en est que la con- séquence. Au centre on voit la lumière du conduit, et tout autour la substance protoplasmique à constitution alvéolaire, rayonnante, constitue la paroi. Sur la coupe, on remarque autour de la lumière centrale du canal qui apparaît obscure une double rangée circulaire de vacuoles protoplasmiques. Les plus internes sont les plus petites, et ce sont les parois de celles-ci qui, par leur réunion, forment la lumière du canal qui ne possède probablement pas d'autres parois propres. Tout autour de ces premières, on en trouve une seconde rangée, beaucoup plus grosses, environ le double, et qui, elles, limitent la paroi extérieure du canal évacuateur. Le protoplasme, cellulaire et plus spécialement celui qui consi- titue les régions plus glandulaires et moins sombres, montre une structure alvéolaire, typique et régulière. On y constate l'existence GLANDES PHARYNGIENNES T)KS HÏPPÉRINES 15'i fl'uu réseau de protoplasme plus dense, entourant de- cavités remplies de substance plus lluide. Daus la masse de ce protoplasme, cette structure est régulière et sa coupe optique rappelle assez bien l'aspect des alvéoles de cire des abeilles. Les parois sont minces et assez régulièrement poly- gonales, se rapprochant, ou tout au moins tendant à se rapprocher plus ou moins de la forme quadrilatère. Dans la région qui avoisine les fins canalicules rayonnants, cette structure prend souvent un aspect particulier et caractéristique. Au lieu de conserver une disposition indifférente comme ci-des- sus, le protoplasme qui délimite ces conduits montre une certaine orientation. Ainsi, on voit fréquemment la couche qui touche à la lumière des canalicules, constituée par des séries d'alvéoles allon- gées et disposées obliquement, par rapport à l'axe canaliculaire d'une manière fort régulière. Les canalicules apparaissent ainsi plutôt comme des espaces vides disposés au sein de la masse protoplasmique et ne possédant probablement pas de parois propres, à moins que les couches alvéolaires internes ne soient revêtues d'une membrane anhyste et extrêmement fine et transparente. Il est à remarquer que ces espaces canaliculaires,dont le diamètre est assez faible pour ne pas dépasser souvent celui des alvéoles eux-mêmes, ne sauraient être entourés, par conséquent, d'une manière régulière par une couche de ces petits éléments. En elîet, dans certains cas, et vus de face, ces espaces canaliculaires montrent deux rangées d'alvéoles limitants obliques, disposées le long d'une ligne parallèle à l'axe du canalicule, à la manière des barbes d'une plume, tandis que de l'autre côté de celui-ci, la place est insuffisante pour loger une troisième rangée (pi. X, lig. 15). Sur une coupe optique, on voit, dans ce cas, déborder simplement les extrémités des alvéoles déjà mentionnés et l'espace canalicu- laire se présente alors sous l'aspect d'un conduit possédant une paroi alvéolaire plus épaisse d'un côté que de l'autre. Un fait qui pourrait laisser supposer que ces canalicules sont pourvus d'une paroi mince, c'est la façon nette dont se voient ces bifurcations qui deviennent de plus en plus fines. On voit fort nettement se détacher de certains troncs des rameaux d'une ténuité progressive, pouvant atteindre une finesse telle, qu'elle exclue toute possibilité d'existence d'une couche alvéolaire limitante. Ces rami- fications ultimes paraissent se terminer dans le protoplasma en pointe d'une incomparable finesse. lo4 .1. KUNSTLER ET A. GRUVEL La partie du corps protoplasinique où viennent se terminer les canalicules précités est généralement sombre, granuleuse et d'une étude difficile. Nous avons cependant pu nous convaincre, dans certains cas, que sa structure ne dilïérait pas sensiblement de celle du protoplasme clair. A la périphérie de la cellule, on rencontre une couche limitante, analogue à ce que l'on peut voir chez beaucoup de Protozoaires el que certains auteurs, qui l'ont découverte après l'un de nous, ont appelé a couche alvéolaire ». Des alvéoles de forme rectangulaire allongée. ;iux deux extrémités arrondies, à grand axe perpendicu- laire à la surface libre de l'élément, forment une enveloppe périphé- rique, régulière. A la partie externe, leurs parois sont épaissies pour constituer une membrane enveloppante générale, d'aspect plutôt sombre, et qui peut être comparée à une sorte de cuticule alvéolaire. Noyau. — Le noyau est un élément souvent énorme, d'aspect variable, et entouré d'une zone claire. Quelquefois il paraît plus ou moins atrophié. Il est excentriquement situé, toujours en dehors de la région claire et entouré de protoplasme granuleux obscur. 11 paraît, en quelque sorte, repoussé vers l'une des limites périphé- riques de l'élément glandulaire. Sa constitution est digne de remarque. A sa périphérie, on voit une enveloppe hyaline, épaisse, souvent irrégulière ; dans une foule de cas, très visible d'un côté et plus ou moins réduite de l'autre, divisée en alvéoles grossiers, soit sur une seule rangée, soit sur plusieurs, dette couche, qui n'apparaît pas comme faisant évidem- ment partie intégrante du noyau et qui pourrait plutôt être consi- dérée comme une zone protoplasmique modifiée, est probablement comparable à la couche périplastique de Yejdovsky. Les parois de ces alvéoles sont épaisses, souvent très visibles et constituées par une substance qui parait résistante et solide. A Tin térieur de cette couche, se voit le noyau proprement dit, dont l'as- pect est assez variable. Les contours, souvent Hou. sont d'autres fois des plus nets. Si, dans certains cas, cet élément n'apparaît que comme un amas granuleux, dans d'autres cas, il présente un aspect défini rappelant la constitution analogue fie certains éléments nucléaires que l'un d'entre nous a déjà décrit autre part (1). L'aspect général de ces noyaux est souvent muriforme; ou dirait Mi .1 Kunstlkk, Fragments de Biologie cellulaire. GLANDES PHARYNGIENNES DES HIl'PERINES 155 une accumulation de corpuscules arrondis constituant la niasse de l'élément. « Le noyau du Stylonichia mytilus, comme celui de toutes les Oxytrichines, est formé de deux articles à peu près égaux, unis par une membrane commune hyaline, paraissant quelquefois sépa rée de la membrane nucléaire par une zone claire et d'autres fois plutôt appliquée directement sur cet élément. » Chaque article est pourvu d'un petit noyau accessoire. On y distingue facilement une foule de globules sombres, plus colorés, de volumes variables et contenus dans des espaces vésiculaires plus clairs, aux parois desquels ils sont reliés par de fins et délicats ls*/h. Jr-.* :_■■■/ : ■■■ --•• • X 'vi Wv «Cl F Fig. 1. — Noyau de Slyloniehia mytilus. prolongements radiaux, de sorte que ces cavités sont divisées en alvéoles, disposées autour d'eux en une couche unique. Les parois de ces vésicules se continuent avec le reticulum du reste du noyau; elles peuvent ne contenir aucun corpuscule et alors, on n'observe qu'un fin réseau. Les corpuscules chromophiles sont eux-mêmes hétérogènes. Les plus petits ne paraissent présenter qu'une seule vacuole centrale peu visible et passant insensiblement aux parois plus denses ; les gros sont plui ialvéolaires, à cavités aussi fort diffu- ses; les points nodaux où aboutissent les cloisons radiaires parais- sent comme plus condensés. On a donc chez cet organisme un noyau 156 .T. KUNSTU.R KT A. 01UÎVEL PU 2. — Fragment de noyau de Stylonichia mytilus. pourvu de corpuscules de réserve épars, qui caractérisent l'état de repos; corpuscules multiples, qui disparaissent lors de la période d'activité, au moment où le réseau prend l'aspecl fibreux. » Cette constitution diffère notablement de ce qui se voit chez les autres Ciliés dont le noyau présente d'habitude un réseau sim- ple. On rencontre cependant des exemples plus ou moins analo- gues, comme chez certaines Vorticellines. » .Nous avons déjà vu chez le Nyctotherus cordiformis une masse fondamentale, avec une foule de bâtonnets plus ou moins colorables, sorte de nucléochylèmes solides. Chez le V. Duboisii, il y a une disposition inter- médiaire entre celle-ci et celle des Infusoires en général ». La structure de la masse fondamentale est pure- ment alvéolaire; mais clans certains alvéoles agrandis on trouve des corpuscules plus colorables. A une étude attentive, on voit une masse protoplasmique fon- damentale, comme d'ordinaire, dans laquelle se remarquent des formations vésiculaires contenant à leur intérieur un corpuscule plus sombre. Cette structure rappelle ce qui vient d'être décrit plus haut dans le Stylonichia, d'autant plus que dans certains cas. nous avons pu voir de fins prolongements radiaires allant de la nodosité centrale vers la paroi vésiculaire, et que cette dernière parait en continuité directe avec le réseau protoplasmique. lin résumé, les glandes pharyngiennes décrites dans ce mémoire sont formées d'éléments anatomiques possédant chacun son conduit évacuateur. ou bien groupés deux par deux autour d'un seul canal. Ces éléments sont réunis en groupes plus ou moins abondants (sortes de lobules glandulaires rappelant des acini) par une cuve loppe conjonctive qui est continue dans la masse entière de l'organe et crée un lieu commun entre imites ces parties. Chaque élément glandulaire est pourvu d'une vésicule qui n'esl autre chose qu'uu renflement de ce conduit évacuateur. placé dans une dépression hilaire. A cette dépression aboutissent des espaces canaliculaires le plus souvenl très richement ramifiés, termines presque toujours ou tout au moins très fréquemment par des elar GLANDES PHARYNGIENNES DES BIPPERINES 1.17 gissements rappelant des espaces lacunaires communiquant avec la vésicule terminait' des conduits évacuateurs par des perforations canaliformes partanl de ces cavités, et traversant une mince couche de protoplasme ainsi que les parois vésiculaires. Les caoalicules intracellulaires sont richement ramifiés, souvent en pinceaux, et se terminent en pointe Une au sein du protoplasme. Toute la région occupée par eux et qui peut être plus ou moins considérable, est, claire, taudis que le reste du réseau protoplas- mique est granuleux et sombre. La structure générale du protoplasme est classiquement alvéo- laire avec une couche périphérique limitante plus différenciée. Le noyau est entouré d'uue zone claire particulière et présente généralement un aspect framboise remarquable, probablement eu rapport avec l'élaboration de matières de réserve. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Leydig, Zur anatomie der Insekten. Muller's Archiv., 1859. — Uber Argulus foliaceus. Zeitschr. fur wiss. Zool., 1850; Zoolog. Anzeiger, 14 mai 1888. Claus, Ueber die Organisation and systematische Stellung der Argu liden. — Zeitschr. fur. wiss. Zool., 1875. Forel, Der (lift apparat und die Analdrusen der Armeisen. — Zeitschr. fur wiss. Zool. XXX, suppl. Nussbaum, Ueber den Bau und die Thàtigkeit der Drûsen. — Archiv. fur mikr. anat., XXI. Scmemenz, Ueber das Herkommen der Futtersafte und Speicheldrùsen derBiene. — Zeitschr. fur wiss. Zool., XXXVIII, 1883. Gilson, Les Glandes odorifères du Blaps mortisaga et de quelques autres espèces. — La cellule, V, 1889. Carnoy, Cytodiérèse des Arthropodes. — La cellule, I, fasc. 2. Gruvel, Contribution à f étude des Cirrhipèdes. — Archives de zool. expér., 1894. J. Kunstler et A. Gruvel, Sur les Glandes pharyngiennes des Hippérines. — Comptes rendus de l'Acad. des se, 22 juillet 1895. 458 J. RUNSTLER ET A. GRUVEL EXPLICATION DES PLANCHES. Planche X Fig. I. — Elément glandulaire unique, à canal évacuateur propre. Los conduits intracellulaires ramifiés sonl disposés en trois groupes avec Irois zones claires bien distinctes. Le noyau est rejeté à une extrémité plus sombre. Fig, '1. — Fragment de protoplasma cellulaire, un peu schématisé. On y voit la couche alvéolaire supei ficielle et une portion protoplasmique à structure vacuolaire. Fig. 3. — Extrémité de la partie d'un élément cellulaire, contenant le noyau. Celui-ci apparait comme essentiellement formé d'un ensemble de vésicules à nodule central. Tout autour s'observe du tissu conjonctii avec quelques cellules de même nature. Fig. i. — Disposition schématisée de l'appareil vecteur de ces glandes, montrant le conduit évacuateur avec sa vésicule terminale, ainsi «pie les tissus auxquels aboutissent les canalicules internes. Fig. 5. — Noyau complexe. La substance fondamentale est 1res finement réti- culée et contient un certain nombre de corps hétérogènes, parmi lesquels deux très gros, et d'autres beaucoup plus petits et de dimensions variables. Les deux gros corps montrent chacun un gros nodule central, d'où partent une série de tra- liécules se rendant dans l'enveloppe périphérique. Parmi les vésicules plus petites, les unes semblent être franchement vésicuiaires, tandis que d'autres présentent un nodule central à prolongements radiaires. Les premières sont de dimensions inéga- les et assez variables. Autour de l'élément nucléaire se trouve la zone périplaslique d'épaisseur variable suivant les régions et pourvue de trabécules plus ou moins réticulés. Le tout est entouré de protoplasma vacuolaire. Fig. (ï. — Coupe d'un follicule glandulaire dans lequel on voit principalement la constitution typique et normale de deux éléments cellulaires accouplés et débouchant dans le même conduit évacuateur. L'élément inférieur de ce groupe présente un noyau entièrement constitué par un ensemble mon ili forme de vésicules. Le groupe cellulaire est entouré en totalité par du tissu conjonctif pourvu de cellules. Fkg. 7. — Extrémité d'un élément glandulaire entouré d'une charpente con- jonctive, contenant le noyau à peu près entièrement loi nie de vésicules à nodule central. Fig. 8. — Montre les relations de la vésicule terminale du conduit excréteur avec les tissus terminaux des canalicules internes. Coupe prise sur un élément 1res fortement coloré. Fig. 0. — Coupe de l'appareil évacuateur d'une de ces glandes à constitution asymétrique. Fig. 10. — Groupe cellulaire présentant un aspect assez commun dans les coupes. Fig 11. — Constitution schématisée des conduits évacuateur». Fig. 12. — Vue superficielle analogue d'un conduit du même genre. Fig. 13. — Coupe optique schématisée d'un semblable conduit. Fig. 14. — Aspect de certains canalicules internes présentant des parois limitées par des rangées obliques de vacuoles. Fig. 15. — Profil d'un conduit analogue, montrant, d'un côté, les éléments vacuolaires obliques, mais ne présentant plus, de l'autre côté, que des extrémités vacuolaires qui apparaissent sous forme de point. Fig. 16. -- Coupe oblique a travers l'appareil évacuateur d'un élément cellulaire double. Le canal évacuateur est coupe obliquement et une portion des canalicules internes seule a persisté, de manière à bien montrer de quelle façon ils s'élargissent du coté de la vésicule évacuatrice. Planche XI Coupe demi-schéma Usée à travers un lobule glandulaire, montrant les princi paux aspects sous lesquels se présentent les glandes sé< rétrices, reliées entre elles et entourées par du tissu conjonctif. Mém. Soc. V.ool. de France IX. 1896. Phototyi'ie J. Rc HISTOLOGIE DES GLANDES PHARYNGIENNES DES HIPPI Me m. Soc. Zoo/, de France IX, 1896. ME XI. Phototypie J. Rover, Nancy. HISTOLOGIE DES GLANDES PHARYNGIENNES DES HIPPÉRINES L59 LES NÉMERTIENS 1)1 DÉTROIT DU PAS-DE-CALAIS, par Paul HALLEZ, Professeur h la Faculté îles sciences de Lille. 595.246 Dans son livre Les Némertiens de la Faune française, le professeur L. Joubin indique un certain nombre d'espèces que je lui avais envoyées du laboratoire maritime du Portel, ou dont il avait relevé les noms dans mes publications. Cette liste étant incomplète, je crois bien faire eu publiant le catalogue des espèces que j'ai recueillies jusqu'à ce jour, tant à la côte, au Portel et dans les environs, que dans les nombreux dragages que je fais tous les ans, sans interruption depuis 1888, dans le détroit du Pas-de-Calais. Ces espèces sont au nombre de 28. La plupart ne se rencontrent que dans les dragages entre 20 et (i(i mètres. Cependant, on peut en recueillir quelques-unes à la côte. Sur ces 28 espèces que j'ai trou- vées, 12 sont nouvelles pour la faune du détroit et des côtes bou- lonuaises. ce sont : Cerebratulus fasciolatus, lacteus, marginatus, purpurcus, Drepanophorus spectabiiis, Eunemertes Neesi, Lineus lacteus, Poliopsis Lacazei, Prosorochmus Claparedei, Tetrastemma armatum, jlavidum, Valette ieunesia lontjirostris. Il est intéressant de noter que Poliopsis Lacazei n'était connu qu'à Banyuls-sur-Mer, et Tetras- temma armatum qu'en Sicile. Les différents niveaux ou zones qu'on peut établir sur la côte du Portel et des environs, au point de vue de l'habitat des animaux, sont les suivants : Première zone. — C'est celle qui reste à sec pendant 1 à 3 jours consécutifs, en temps de morte eau ; elle peut être caractérisée par la présence de YEnteromorpha ramulosa. Deuxième zone. — C'est la zone des Fucus. Elle est couverte tous les jours par la mer. Troisième zone. — Elle est caractérisée par la présence du Cera- inium rubrum. Elle découvre seulement tous les quinze jours, pendant les grandes marées. Quatrième zone. — Cette zone, où vivent de nombreuses et grandes Laminaires, ne découvre que pendant les très grandes marées, prin- cipalement au moment des équinoxes. Dans le bas de la zone des Laminaires, se trouve un niveau qui n'est que bien rarement accessible à marée basse, et qu'on pourrait appeler la zone des Bugula. 160 I\ HALLE/. Cinquième zone. — Les animaux qui vivent au-dessous de la zone précédente ne peuvent être recueillis qu'à l'aide des dragues et des chaluts. On ae peut pas, pour le détroit du Pas-de-Calais, établir de zones au-dessous du niveau du zéro des cartes marines. Ce détroit est, en effet, très peu profond ; sa plus grande profondeur est d'une soixantaine de mètres, si l'on ne tient pas compte de quelques trous peu nombreux qui atteignent soixante-dix mètres. On comprend qu'avec une variation si faible de la profondeur, celle-ci ne peut pas avoir d'influence marquée sur la répartition des animaux en zones. Ce qui influe sur cette répartition des animaux, c'est la nature des fonds. La pratique des dragages m'a montré, en effet, que l'on a des localisations d'espèces suivant les fonds sableux, siliceux, argileux, vaseux, calcaréo-quartzeux, calcaires ou coquil- liers, et suivant que ces fonds sont ou ne sont pas exposés aux courants. Mais toutes ces localisations sont indépendantes de la profondeur. Cette cinquième zone, qui m'a fourni le plus grand nombre d'espècesde Némertes, ne peut donc pas être subdivisée. Je devrai, à propos de chacune des espèces que je citerai, et quand il y aura lieu, donner des indications spéciales. Pour la position des fonds dont j'aurai occasion de citer les noms dans cette note, je renvoie le lecleur aux articles que j'ai publiés, de 1888 à 1892, dans la Kevue biologique du Nord de la France. Le tableau suivant indique la répartition, par zones, des espèces que j'ai recueillies au Portel : NOMS DES ESPÈCES y. o y. o N z o N Z O N •Si" 5" ZONE ; • + jusqu'à 43 mètres. 58 m. 58 m. 55 m. 60 m. 58 m. 58 m 33 m. •> .!_ Cerebratulus fuscus H- - Cerebratulus mwrginalus .... LES NEMERTIENS 1)1" DETROIT DU PAS-DE-CALAIS 161 NOMS l>KS ESPÈCES 2 0 2 N z 2 0 >^ s* 5' ZONE Cerebratulus purpureus Drepannphorus spectabilis. . Eunemertes carcinophila .... Mnlacobdella grossa. ...... Prosorochmus Claparedei .... Tetrastenuna armatu/m Tetraslemma melanocephalum. . Tetrastemwta vermiculus .... Valenciennesia longirostris . . . + jusqu'à 43 mètres. Gfi m. 66 m. 50 in. 40 m. 60 m. 10 m. 56 ni. 33 m. 58 m. 58 m. 58 m. 40 m. 57 ni. 5G ni. + + -r + + + + + + + + + + + + 4- + + + I. l'AL.EONEMERTES. 1. Cephalothrix linearis Rathke. J'ai trouvé cette espèce en abondance dans les sables vaseux. avec Terebella conchilega, au Portel et dans le port en eau profonde. Elle est d'une couleur jaune-paille très clair, ne présente ni taches de pigment, ni yeux, et atteint une longueur de 50 à 60 cen- timètres. 2. Carinella annulata Montagu. Je ne l'ai observée qu'une seule fois dans le produitd'un dragage fait à la base du Varne, sur le côté Est. C'est un fond de 58 mètres d'où la drague m'a ramené de grandes dalles caverneuses et une grande quantité de sable avec des Chétoptères dont les tubes étaient entiers. La présence de ces Chétoptères est à signaler, car on sait que Carinella annulata aime à s'introduire dans les tubes d'Anné- lides, Terebella, Spirographis, etc. Les exemplaires recueillis étaient de petite taille, leur longueur ne dépassait guère trois centimètres ; leur couleur était d'un rouge carmin vif avec les quatre lignes blanches longitudinales et les anneaux blancs caractéristiques. Mém. Soc. Zool. de Fr., 189G. M 162 1'. HALLE/ 3. Carinella linearis Montagu. Je n'ai pas observé cette Némerte. Je ne la cite que parce que Giard l'a signalée dans les sables à Echinocardium delà plaged'Am- bleteuse. Joubin ne l'a pas rencontrée davantage ; il croit qu'il ne s'agit là que d'une jeune Valeiicieancsûi longirostris, ou de \aCarindla annulata. 4. Yalenciknnesia longiuostris de Quatrefages. J'ai d ni liué cette espèce sur les fonds rocheux du creux de Lobour à il milles au large du Portel, à une profondeur de 56 mètres. Ces exemplaires onl une longueur d'environ deux centimètres seulement, ils sont blancs avec points pigmentaires brunâtres prin- cipalement le long de la ligne médiane dorsale qui, dans les indi- vidus de la Manche et de la Méditerranée, est d'un rose vif. 5. Poliopsis Lacazei L. Joubin. Cette espèce n'a encore été signalée qu'à Banyuls sur-Mer par L. Joubin. J'ai été surpris de la retrouver sur le territoire du Portel, mais les caractères en sont tellement nets que toute confusion avec quelqu'autre Némerte est impossible. Dans la Méditerranée, Joubin l'a trouvée dans les dragages exécu- tés, dans un banc de sable jaune très pur, par 45 mètres de fond. Au Portel, elle vil dans les bancs de sable à Echinocardium cordatum, correspondant à la troisième et à la quatrième zones. C'est eu fouillant le sable avec une bêche, pour recueillir des Echinocardium , (jue mes matelots l'ont découverte. J'ai pu garder au laboratoire, pendant un mois, des individus vivants. Conservé dans des cristallisoirs dans lesquels on prend soin de mettre une certaine quantité de sable pur, Poliopsis Lacazei se creuse des galeries comme Cephalothrix linearis. L'animal, étant déposé sur le sable, lorsqu'il est bien portant, s'y enfonce aussitôt. Les tubes sont formés de grains de sable agglutinés par un mucus qui paraît peu abondant. A mesure que la Némerte progresse, elle abandonne le tube qu'elle occupait précédemment, et s'en constitue un nouveau en continuité avec le premier. Il eu résulte unegalerie à parcours très irrégulier. . (;EKi:m;ATULUs MARGiNATiis Renier. Les exemplaires du Portel sont de petite taille; leur longueur est de i ;i 3 centimètres seulement. Ils sont d'un gris jaunâtre ; les deux bords blancs du corps sont bien marqués chez certains individus. Le cerveau est rouge sang, ainsi que les deux nerfs latéraux qui, grâce à cette particularité, peuvent être vus, par transparence, jusqu'à L'extrémité postérieure du corps. Les bords des fentes céphaliques sont blancs, tandis que le fond de ces fentes est d'un beau rouge. Cette espèce se casse en tronçons avec la plus grande facilité ; aussi est-il assez rare de pouvoir observer l'extrémité postérieure LES NÉMERTIENS DU DÉTROIT DU PAS-DE-CALAIS 165 du corps. J'ai pu cependant constater que l'appendice caudal est court. J'ai trouvé le Cerebratulus marginatus dans le sable, au Portel, dans le port en eau profonde, dans la Bassure de Baas, et dans une partie sableuse du Muroquoi, par 33 mètres de fond. 10. Cerebratulus bilineatus Renier. C'est une espèce commune au Portel et dans tout le détroit. Je l'ai recueillie depuis la deuxième zone jusque par 55 mètres de fond. Elle vit facilement en ca ptivité. Sa couleur est le rouge : rouge brique, carmin pur, ou rouge jaunâtre. Les deux lignes claires lon- gitudinales dorsales sont toujours très nettes. 11. Cerebratulus purpureus J. Miïller. Le Cerebratulus purpureus a été noté dans presque tous les dra- gages que j'ai faits dans le détroit jusqu'à 60 mètres de profondeur. Il est abondant aussi dans la zone des Laminaires, mais ne remonte pas plus haut. On le trouve dans les fentes et les anfractuosités des pierres. Les individus ont communément 15 à 20 centimètres de long. Ils sont d'un rouge brun. La bande céphalique transversale jaune existe constamment, et la pointe de la tête est toujours blanche. 12. Cerebratulus fuscus Mac Intosh. Les individus que j'ai dragués appartiennent à la variété jauue très clair avec petits grains pigmentés d'un jaune brunâtre. Ils sout semblables à la variété que Joubin a figurée (1. c. pi. II, fig. 36), mais leur coloration jaune tire davantage sur le blanc ; ils ont la queue tronquée. Les individus que l'on trouve à la côte, dans la zone des Lami- naires, appartiennent à la variété jaune à ligues roses. J'en ai dragué jusqu'à 58 mètres de fond. La longueur du corps est de 4 à 5 centimètres. 13. Cerebratulus aurantiacus Grube. Je n'ai pas rencontré cette espèce, mais Giard la signalée Wime- reux. C'est pourquoi je la fais figurer dans cette liste. Joubin croit que Giard a commis une erreur de détermination. 14. Cerebratulus lacteus Mac Intosh. Je n'ai recueilli le Cerebratulus lacteus que dans les dragages, entre 45 et 58 mètres de fond. 166 P. HALLE/. 15. Cerebratulus fasciolatus Ehrenberg. Cette espèce est commune dans les dragages, particulièrement entre 45 et 60 mètres de fond, dans les roches à Zoanthus Couchi et à Tethya. Tous les individus dragués sont de couleur rouge-brun avec les anneaux blancs caractéristiques. Je n'ai pas trouvé la variété verte. La longueur ordinaire du corps est de 13 à 15 centimètres. III. HOPLONÉMERTES. 16. Amphiporus roseus 0. F. Millier. C'est certainement l'espèce la plus commune des dragages. Je l'ai trouvée en abondance dans presque tous les dragages faits entre 120 et 60 mètres de fond. Elle pullule sur certaines grandes roches plates portlandiennes si riches eu éponges ou en bryozoaires suivant la profondeur. Giard la signale, comme rare, sous les pierres devant le fort de Croy. Les individus qu'il a récoltés avaient peut-être été rejetés accidentellement à la côte. Quant à moi je n'ai jamais trouvé cette espèce qu'en draguant, et toujours en très nombreux exemplaires. Il n'est pas rare de compter (50 à 80 individus et quelquefois davan- tage, sur une pierre de 50 à 60 centimètres de long sur environ 40 centimètres de large. La longueur du corps varie entre 2 et 3 centimètres. Grâce à sa couleur d'un rouge orangé ou rose, elle se dissimule très bien dans les touffes de Smittia Landsborom et des algues calcaires. 17. Amphiporus lactifloreus Johnston. Contrairement à l'espèce précédente, V Amphiporus lactifloreus est plus commun à la côte que dans les dragages. Ou le rencontre facilement sous les pierres ou dans les toulfes d'algues des seconde. troisième et quatrième zones. Je l'ai dragué jusque par 43 mètres de fond. Sa couleur la plus ordinaire est le blanc grisâtre, mais les indi- vidus de couleur verdâtre ou jaunâtre ne sont pas rares ; toutefois, même chez ces derniers, la teinte grisâtre persiste eu certains points du corps, et d'une façon constante sur la tète. La longueur des individus recueillis varie entre 1 et s centi- mètres. LKS NÉMERTIENS DU DETROIT DU PAS-DE-CALAIS 167 18. Drepanophorus spectabilis de Quatrefages. dette belle espèce est commune dans les dragages. Je ne l'ai jamais trouvée plus haut que par 28 mètres de fond et je ne l'ai pas rencontrée en dessous de 66 mètres. On la trouve particulière meut sur les roches dures du creux de Lobour, à la base des Ridens, du Yarne, etc. Elle atteint communément une longueur de 10 à 13 centimètres. Les lignes rouges dorsales se détachent toujours très nettement sur la peau grisâtre. 19. Tetrastemma dorsale Abildgaard. Tetrastemma dorsale est commun à la côte, dans les 2e, 3e et 4e zones. On le trouve dans les paquets de Moules, sur les Bryozoaires, sur les toutïes d'Hydraires. Il se façonne des tubes muqueux qui ne font jamais défaut sur les ti^es des Tubularia. Il n'est pas rare de trouver deux individus dans un même tube. Je l'ai récolté aussi dans de nombreux dragages jusque par 58 mètres de fond. La variété la plus répandue est celle à peau brunâtre avec mar- brures d'un brun chocolat plus ou moins foncé et avec ligue blanche dorsale. C'est elle qu'on trouve le plus souvent à la côte, mais je lai draguée aussi par 20 à 25 mètres de fond. Par 50 à 58 mètres de fond, j'ai trouvé la variété unicolor rouge avec ligne dorsale blanche. J'ai rencontré aussi à la côte deux autres variétés : une d'une couleur uniforme olive foncé avec marbrures de môme couleur mais plus claire, avec collier blanc et à ligne dorsale à peine indi- quée; l'autre tout à-fait blanche, avec trois lignes longitudinales dorsales d'un jaune clair. Entre ces deux variétés très distinctes, on trouve tous les passages. Au Portel, les individus atteignent une longueur de 10 à 30 milli- mètres. 20. Tetrastemma armatum De Quatrefages. Cette espèce n'a encore été trouvée qu'une seule fois par de Quatrefages en Sicile. Joubin dit ne l'avoir jamais rencontrée sur les côtes françaises. Sa présence clans le détroit du Pas-de-Calais olïredonc un intérêt particulier. Je ne l'ai reconnue que dans un seul dragage fait surle Muroquoi, par le travers de Chàfillon, par 33 mètres de fond. Les produits de ce dragage consistaient surtout en Membraniporapilosa (forme élevée), Bugula, Flustra, Sertulana, Hydrallmania, Alcyonium, Polymastia, Dyctiocylindrus, Cliona, Molgula, Cardium norvegicum, Solaster 168 P. H ALLEZ papposus, Echinas, Doto coronata, Amphiporus lactifloreus. Je ne cite que les espèces ou les genres abondants. C'est en examinant les fonds de cuvettes ayant contenu les débris de ce dragage, que je trouvai ce Némertien. Je crus un instant que c'était le Tetrastemma flavidum. Mais remarquant que la tète n'était absolument pas distincte du corps, que les quatre yeux étaieut relativement peu éloignés les uns des autres, et que la couleur d'un rose sale était assez ditïérente de la couleur de Tetrastemma flavidum , je l'observai au microscope, et je reconnus la présence des quatre vésicules styligères qui caractérisent le Tetrastemma. armât um. Voici les caractères que j'ai notés eu outre de la présence de quatre vésicules styligères : Tète non distincte; quatre yeux noirs occupant les angles d'un rectangle peu allongé ; couleur d'un rose sale ; corps étroit sensiblement de même largeur d'un bout à l'autre ; longueur 20 millimètres. 21. Tetrastemma flavidum Ehreuberg. Cette espèce est commune dans les dragages par les fonds de roches de 25 à 58 mètres. Les exemplaires du Portel sont d'un blanc très légèrement jaunâtre et sont longs de 3 centimètres. Ils appar- tiennent à la variété type. Je n'ai pas trouvé la variété longissima que Joubin signale à Roscofï dans la zone des Laminaires. A la fin d'août, les individus dragués renferment des œufs mûrs. Je rapporte avec doute à cette espèce une variété curieuse que j'ai trouvée à la côte, dans les paquets de moules. La forme du corps est la même que celle du Tetr. flavidum, mais l'extrémité caudale est élargie, spatuliforme. Les quatre yeux noirs, d'égale dimension, occupent les angles d'un rectangle fort allongé, comme chez Tetr. flavidum, m;iis, un peu en arrière des deux yeux anté- rieurs se trouvent deux yeux accessoires très petits et plus rappro- chés des bords du corps que les premiers. La tète est blanche, le corps blanc rosé, le cerveau rouge. En extension le corps a 40 milli- mètres de long, au repos 18 millimètres, et quand il se contracte il n'a plus que 10 millimètres ; il est alors fusiforme. 22. Tetrastemma candidum 0. F. Mûller. Cette espèce est commune dans la zone des Laminaires, je l'ai trouvée aussi dans mes dragages par 'VA, 40, 50 cl 58 mètres de fond. A la côte c'est la variété blanche qui domine. Dans les dragages LES NÉMERTIENS DU DÉTROIT DU PAS-DE-CALAIS 169 on trouve un peu plus d'individus appartenant à la variété rouge clair qu'à la variété blanche. La longueur du corps est le plus souvent de 3 centimètres. 23. Tetrastemma vermiculus De Quatrefages. J'ai recueilli cette Némerte dans la zone de Ceramium rubrum, dans celle des Laminaires et dans les dragages jusqu'à .">7 mètres de fond. Le corps atteint une longueur de 10 à 15 millimètres. Il est de couleur jaune, parfois rosé. Les deux bandes noires parallèles reliant les deux yeux de chaque côté, sont bien marquées, ainsi que la ligne blanche médiane. 24. Tetrastemma melanocephalum Johnston. Cette espèce, si facile à reconnaître à sa grande tache noire cépha- lique encadrée d'un bourrelet blanc, vit au milieu des Algues vertes de la troisième zone. Elle est vert clair. Je l'ai retrouvée dans un dragage fait par 40 mètres de fond qui m'avait ramené une certaine quantité de coquilles de Pecten et de Pectunculus perforées par Cliona celata. Ces individus étaient d'un jaune légèrement verdàtre. Tetr. melanocephalum atteint une longueur de 2 à 3 centimètres. 25. Prosoroohmus claparedei Keferstein. Il est assez rare. Je n'en ai recueilli qu'un petit nombre d'exem- plaires dans les produits de mes dragages par 44 et 56 mètres de fond. Le corps, de couleur jaune paille, atteint une longueur d'en- viron 3 centimètres. 26. Eunemertes neesi OErsted. Cette Némerte est commune dans la zone des Laminaires et dans la plupart des dragages où je l'ai trouvée jusque par 66 mètres de fond. Elle se pelotonne dans les fentes et les anfractuosités des pierres, comme Lineus longissimus. Le professeur L. Joubin, qui a étudié des individus de grande taille que je lui ai envoyés de mon laboratoire maritime du Portel, dit à leur sujet (/. c, p. 209) : « C'est une variété jaune, pourvue de marbrures brunes (pi. III, fig. 78) ; elle diffère un peu du type ordi- naire par la disposition des yeux, par la présence d'une ligne blanche sur le milieu de la tète, et par la forme des fentes cépha- liques ; les sillons inférieurs et les supérieurs se rejoignent aussi plus nettement sur la ligne latérale, et leur forme n'est pas tout à fait la même : ils ressemblent un peu à la lettre S ». 170 P. DALLEZ. — LES NÉMERTIENS DU DÉTROIT DU PAS-DE-CALAIS Cette variété est celle que l'on rencontre dans ce qu'on peut appeler les grands fonds du détroit, c'est-à-dire par 50 à 66 mètres de fond. Les exemplaires de la zone des Laminaires et ceux dragués par 30 à 43 mètres de fond se rapprochent de la variété de Roscoff, représentée par L. Joubiu (/. c, pi. III, ûg. 79). Ils sont de couleur gris ou jaune avec marbrures dorsales d'un jaune brunâtre ; la ligne blanche céphalique n'existe pas, et la disposition des yeux est la même que celle de la variété de Roscolï. L'Eunemertes iïeesi atteint communément au Portel une longueur de 20 à 30 centimètres. 27. EUNEMERTES CAKCINOPHILA Kôlliker. Cette espèce est commune parmi les œufs abdominaux de Carcinus mu nus. IV. BDELLOMORPHES. 28. Malacobdi:lla grossa O. F. Mûller. .Je n'ai pas recherché cette Némerte parasite d'une façon spéciale. J'en ai cependant recueilli quelques exemplaires dans Maclra solida et Mactra stultorum, espèces qui sont très abondantes sur la plage de sable d'Equihen. Ces mêmes Lamellibranches sont ramenés eu grande quantité dans les dragages effectués sur la Bassure de Baas par 4 à 10 mètres de fond. J'ai trouvé une Malacobdelle dans un exemplaire de Mactra stultorum provenant d'un de ces dragages. 171 NOTES SUR DES TÉNIADÉS DU CHIEN ET DU CHAI I. Sur le genre Mesocestoides. — 2. Sur un nouveau Ténia du Chat ( '/'. enia novella n. sp.)« — 3. Sur des Cysticercus cellulos /. anormaux. — 4. coalescenck des anneaux sur le t enia serr \ta. par G. NEUMANN, Professeur à l'Ecole vétérinaire de Toulouse. 1. Sur le genre Mesocestojdes Vaillant 595.121 I. — Le genre Mesocestoides a été créé pour un petit nombre <\r Téniadés qui se séparent nettement des autres formes de la même famille par la situation des orifices génitaux. Ils appartiennent aux Téniadés par les quatre ventouses dout la tète est pourvue; la posi- tion des orifices génitaux sur la face ventrale les rapprocherait des Bothriocéphalidés. Mais ce rapprochement est tout superficiel, comme Krabbe l'a déjà exprimé et comme cela résulte surtout des travaux de Zschokke et de Hamann sur l'organisation des Mesoces- toides. Aux raisons qu'on peut tirer de ces travaux pour rattacher davantage ces « Ténias margaritifères » aux Téniadés et les éloi- gner des Bothriocéphalidés, j'ajouterai un détail qui parait être resté inaperçu jusqu'ici. Je rappellerai d'abord que l'orifice mâle est situé vers le quart antérieur de la face ventrale de l'anneau, à peu près sur la ligne médiane, au fond d'un petit infundibulum à fibres musculaires rayonnantes, qui est percé dans la partie renflée postérieure de la poche du cirre. Celle-ci semble à peu près médiane. L'orifice femelle, très petit, est placé un peu en avant du pore génital mâle. L'utérus forme un sac allongé médian, à bords sinueux, irréguliè- rement étranglé en certains points et d'autant plus que l'anneau est plus contracté en longueur. Le détail sur lequel je désire appeler l'attention consiste dans la situation relative de l'utérus et de la poche du cirre, et, par suite, des orifices génitaux. Lu réalité, au niveau de la poche, les deux organes ne sont pas absolument médians; ils ne se superposent pas de manière que la poche du cirre soit ventrale et l'utérus dorsal. La poche du cirre est toujours placée à côté de l'utérus, comme Zschokke l'a figuré. Or, si l'on examine une série d'anneaux consécutifs, on constate que la situation relative des deux parties ne reste pas la même, qu'elle 172 G. NEUMANN varie assez régulièrement d'un anneau au suivant, que, tout en restant contiguë à l'utérus, la poche (et, par conséquent, le pore génital) est tantôt à droite, tantôt à gauche de l'utérus, dans la concavité I" CHAT 173 Or, je possède bon nombre de préparations de Mes. lineatus qui montrent un cirre longuement saillant. Il émerge de l'orifice maie et s'étend en travers ou obliquement à la surface de l'anneau, le plus souvent du même côté que l'orifice occupe. C'est un filament de longueur très variable (50 à 1000 a), renflé à sa base, lisse à sa surface, d'organisation très simple (fig. 2). Les anneaux jeunes et les anneaux mûrs ne le montrent jamais: il n'est apparent que vers la fin de la période d'activité lesticulaire et jusqu'après le moment où les œufs se répan- dent dans la par- tie antérieure de l'utérus. Souvent il est saillant à tous les anneaux d'une série de 15 à 2.0, sauf une ou deux interrup- tions. Zschokke dit aussi, pour T. lit- terata et T. Canis Lagopodis, que l'o- rifice femelle « pendant la copu- lation, s'élargit et se met comme un entonnoir sur l'ouverture mâle. L'autofécondation est la règle chez les proglottides de notre espèce ». Je me demande si cette conclusion repose sur l'observation, si Zschokke a réellement vu cet état de copulation, si difficile à constater, et si ce n'est pas plutôt une induction qui repose sur l'état de rétraction du cirre, état qu'il a cru absolument constant. Sans que je conteste la réalité de l'autofécondatiou, pour laquelle plaideraient des observations de Leuckart et de Van Beneden, la présence du cirre protractile me fait douter que cette autofécondation s'effectue par le mécanisme que Zschokke admet. III. — On ignore absolument les phases par lesquelles passent les Mésocestoïdes avant de se développer en Vers rubanaires dans l'intes tin des Carnivores. Sans vouloir résoudre cette difficile question, je Fig. 1. — Un anneau de Mésocestoïdes linealus (X35). -- c, cirre; p, poche du cirre; u, ulérus; cg, vagin; V,V. vaisseaux aquiières. 174 G. NEUMANN présenterai quelques observations qui pourront peut-être y contri- buer. Mesocestoides lineatus est commun chez les Chiens sacrifiés à Tou- louse, car je l'y trouve sur le tiers (32 p. 100) des Chiens dont je fais l'autopsie. Moins fréquent sur les Chats, il est loin d'y être rare : je l'ai trouvé 20 fois sur 97 autopsies, soit 20 p. 100. Ce Cestode paraît exceptionnel ailleurs, si ce n'est en Islande, où il est au moins aussi commun qu'à Toulouse, sur les Chats autant que sur les Chiens. A Lyon, on le trouve aussi sur 8 p. 100 des Chiens. 11 est un autre parasite du Chien et du Chat dont la fréquence à Toulouse est aussi très remarquable et qui, en dehors de cette localité, n'a été trouvé qu'à Kasan, par C. Blumberg, chez deux Chats et un Chien C'est le Dithyridium Bailleti Railliet, qu'on rencontre dans la plèvre et dans le péritoine. Depuis longtemps j'avais été frappé de la ressemblance entre le scolex de Mesocestoides lineatus et celui de Dithyridium Bailleti : mêmes dimensions, même forme des quatre ventouses, à forte musculature, à fente allongée; la seule différence consiste dans leur coloration noire qui est fréquente chez le Dithyridium, et qui manque chez le Mesocestoides. L'analogie qu'on reconnaît entre Mesocestoides cl Bothriocephalus portait encore à ce rapprochement. La ressemblance est, en effet, frappante entre le Dithyridium Bail- leti et la larve plérocercoïde du Bothriocéphale, à tel point que les Dithyridium jeunes pourraient être pris à première vue pour des Pléroeercoïdes, n'était le nombre différent des ventouses. J'ai donc été porté à considérer les Dithyridium comme une forme larvaire de Mesocestoides. Cette opinion se trouve appuyée sur les faits suivants. Sur environ 115 autopsies de Chats, j'ai rencontré 30 fois des Dithyridium. soit dans la plèvre (14 fois), soit dans le péritoine (8 fois), soit dans les deux séreuses en même temps (8 fois). Il n'y en avait parfois qu'un seul ; le plus souvent ces parasites étaient multiples, dans certains cas on en comptai! des centaines ; une lois, plus d'un millier. En moyenne, il yen a au moins deux fois plus dans la plèvre que dans le péritoine ; dans certains cas, c'est l'inverse. Les autopsies qui m'ont fourni ces parasites n'ont pas toujours été complètes, par suite de divers empêchements : le contenu de l'intestin n'a pas alors été examiné. Ln comparant les autopsies complètes qui, au nombre de ^". m'ont donné des Mesocestoides avec celles (27) qui ont donne des NOTES SUR DES TÉNIADÉS DU CHIEN HT DU CHAI I /•• Dithyridium, j'en trouve 10 coin mimes aux deux parasites, c'est à- dire que la moitié des Chats porteurs de Mesocestoides hébergeaient aussi des Dithyridium, que le tiers des Chats à Dithyridium avaient iinssi des Mesocestoides. J'ai trouvé deux fois seulement des Dithyridium chez le Chien. Dans un cas, il y en avait 6 dispersés dans la cavité péritonéalc. Dans l'autre, il n'y en avait qu'un seul, dans le péritoine encore; mais ce cas est à réserver et j'y reviendrai plus loin. Je rappellerai que le même parasite a aussi été trouvé dans le péritoine et la plèvre du Chien, une fois par C. Blumbérg, une autre fois par A. Labat. J'en ai aussi rencontré 5, encore jeunes, libres dans le péritoine d'une Mangouste (Herpestes Ichneumon), 4 dans celui d'un Putois [l'ulorius fœtîdus) et un très grand nombre chez un Renard ordi uaire (Canis vulpes). Dans ce dernier cas, beaucoup étaient libres dans la cavité du péritoine ; six étaient dispersés dans la cavité pleurale ; ou en voyait aussi en abondance sous la séreuse hépati- que, sous la plèvre pulmonaire; quelques-uns étaient logés dans le tissu érectile de la verge. On sait que, indépendamment du Chien et du Chat domestiques, ou a trouvé des Mesocestoides chez le Chat sauvage, le Loup, le Cha- cal, le Renard, l'Isatis, la Genette et peut être le Blaireau ; que les Viestocystis taxi Diesing, du Blaireau, et le Pieslocystis martis Die- sing, de la Martre commune, ne sont très probablement que des Dithyridium. On ne peut s'empêcher d'être frappé de ces rapprochements et de songer à quelque rapport de liliation entre les Mesocestoides et les Dithyridium. J'ai pensé que ces derniers représentent des formes larvaires des premiers, des parasites erratiques condamnés à ne pas achever leur évolution. Il se pourrait que le proscolex du Mesocestoides ait de la tendance à perforer les parois intestinales, après sa mise en liberté dans l'estomac, où tant de circonstances peuvent amener les œufs du Cestode adulte. Ce proscolex arriverait dans les séreuses par reptation ou à la faveur du courant sanguin. L'intervention de ce dernier explique mieux la fréquence des Dithyridium dans les plèvres, leur rencontre dans des points aussi excentriques que la verge, leur inclusion éventuelle dans l'épaisseur de l'épiploon. Pour appuyer cette hypothèse, j'ai tenté quelques expériences, qui, sans en donner la démonstration, la rendent encore [tins plausible. 176 G. NEUMANN A un jeune Chien, qui avait été soumis au régime de l'extrait étliéré de Fougère mâle pour le débarrasser des Ténias qu'il pouvait avoir, j'ai fait prendre, le 11 juin, 18 Dithyridium Bailleti bien vivants, recueillis le matin dans la plèvre et le péritoine d'un Chat. Il a été sacrifié le 28 juillet, soit le quarante-septième jour. J'ai trouvé dans son intestin, avec de nombreux Ascarides, uu jeune Dipylidium caninum (ce Chien était envahi par les Puces) et quatre jeunes Cestodes que je suis porté à considérer comme des Mesoces- toides lineatus. Ils avaient 8 à 12 millimètres de longueur sur 0mm35 à 0mm5 de largeur. L'une des extrémités formait un scolex pourvu de quatre ventouses, qui, par la forme et les dimensions, étaient identiques à celles des Dithyridium et des Mesocestoides. Chez l'un, les quatre ventouses étaient fortement et uniformément pigmentées de noir. Le corps était homogène, non annelé, et se terminait par une partie irrégulièrement déchiquetée, indice de la déchirure qui l'avait séparé du reste du Dithyridium. Il ne paraît pas douteux, en elïet, que ces quatre Cestodes étaient des survivants des 18 Pseudo- cystiques qui avaient été ingérés. Il est possible que leur développement ne dut pas être poussé plus loin; car, à cet âge de quaraute-sept jours, tous les Téniadés étudiés sous ce rapport ont depuis longtemps des anneaux bien formés. Si l'autopsie avait été relardée, je n'aurais peut-être rien retrouvé des Dithyridium ingérés. Il est possible que cetavortement tienne au changement d'hôte, à un défaut d'adaptation delà variété en expérience, les parasites provenant du Chat et ayant été ingérés par un Chien. En tous cas, il ressort, au moins, de cet exposé que les Dithyridium des séreuses peuvent vivre longtemps dans un milieu tout différent, tel que l'intestin. Chez le même Chien, j'ai trouvé dans le péritoine un Dithyridium Bailleti. Etait-ce un de ceux qui avaient été ingérés ? Il est difficile d'admettre que des parasites aussi volumineux et aussi désarmés, puissent traverser les parois intestinales. Mais, d'autre part, la coïncidence est curieuse, puisque ce cas de Dithyridium péritonéal est le seul qui se joigne à celui que j'ai signale plus haut comme fourni par mes nombreuses autopsies. Mon hypothèse sur le développement des Mesocestoides et leurs rapports ontogéniques avec les Dithyridium consiste à supposer que le développement du premier est ou peut être direct, que l'embryon mis en libelle dans l'estomac peut se développer directe ment en Ver rubanaire dans l'intestin; mais «pie. dans les petites NOTES SUH DES TÉN1ADÉS DU CHIEN ET DU CHAT 177 espèces de Carnivores ou chez les sujets jeunes, l;i minceur des parois intestinales n'opposerail pas un obstacle suffisant à la ten- dance queleproscolex aurait à les traverser, pouralier sedévelopper en Dithyridium dans les séreuses. 11 y arriverail par reptation ou à la faveur du courant sanguin. Ainsi s'expliquerait la grande fré- quence de ces Pseudocystiques chez le Chat, leur extrême rareté chez le Chien. I ne autre expérience tendrait à démontrer la transformation des Dithyridium en Mesocestoides. Un Épagneul, âgé de deux ans, a pris le 10 mai, en une fois, environ 250 Dithyridium provenant d'un Chat dont la plèvre en contenait des milliers. Il a été sacrifié le 23 juillet, c'est-à-dire le soixante-quatorzième jour. Avec 6 Taenia serrata, son intestin contenait 120 Mesocestoides jeunes, de 10 à 12 centimètres de longueur. Le nombre des Vers rubanaires est ici bien en rapport avec celui des Pseudocystiques ingérés ; leurs dimensions et leur âge concordent avec le résultat de la première expérience, dont la valeur démonstrative se trouverait bien dépassée par celle ei. .Malheureusement l'Épagueul qui a servi n'avait pas été soumis au régime ténifuge et, vu la fréquence locale des Mesocestoides, cette lacune jette un doute sur le bien fondé des conclusions qu'on pour- rait tirer. En ce qui concerne le développement direct, je n'ai encore que deux expériences peu probautes. Trois jeunes Chiens de 6 à 10 mois ont pris des fragments inéga- lement murs de Mesocestoides lineatus provenant d'un autre Chien. L'uu est mort d'anémie au bout de 31 jours; les deux autres ont été sacrifiés après 82 et 96 jours d'observation. Ils n'hébergeaient que des Tsenia serrata et des Dipylidium caninum. — Une jeune Chienne de o mois, qui n'avait pas reçu de ténifuge, a pris des anneaux bien mûrs de Mesocestoides du Chat. Sacrifiée le soixante- deuxième jour, elle a fourni 3 Mesocestoides relativement jeunes et inégalement longs. Ces tentatives me paraissent encourageantes et je me propose de les reprendre dans des conditions plus rigoureuses d'expérimen- tation. 2. Sur un nouveau Ténia (TjBn/a novella n. sp.) du Chat domestique. Dans l'intestin grêle d'un vieux Chat, j'ai trouvé, outre un grand nombre d'Ascaris mystax (Zeder) et de Dipylidium caninum (L.) var. cati, 23 jeunes Ténias armés, du type des Tsenianœ, qui ne peuvent Mém. Soc. Zool. de Fi\, 18%. ix. — 12 178 G. NEUMANN être rapportés à Tœnia crassicollis Rud., la seule espèce de ce groupe qui ait été signalée chez ce Carnivore domestique. Le plus court mesure 0 millimètres, le plus long 3.3 millimètres ; les autres ont des longueurs intermédiaires, en moyenne 15 milli- mètres. Tête globuleuse-piriforme, de lra«M2 ;l lmm22de diamètre; quatre ventouses saillantes, à contour un peu ovale (400 p. de long sur 340 a de large); rostellum peu saillant, légèrement déprimé en cupule à son sommet, pourvu d'une double couronne de quarante à quarante-deux crochets: les grands, longs de i'M) à 200 u, à manche mince, ondulé sur les bords, un peu plus long que la lame; les petits, longsde 150 à 155 a, à manche assez long, à garde élargie transversalement, cordiforme (fig. 3). Cou assez long (3""n en moyenne); les traces de segmentation manquent sur des spécimens de 6 à 8 millimètres, et chez les plus longs on n'observe encore aucun indice des organes reproduc- teurs. Les anneaux les plus larges ont 1"""13, et le corps est presque toujours un peu rétréci à sa partie terminale, qui est légèrement et irrégulièrement échancrée. Ce Ténia ne saurait être identifié à T. crassicollis, qui en diffère essentiellement par tons les détails du scolex. Il serait plus logique de le rapprocher de quelque Téniané du Chien. T. ccenurus Kuchen. el '/. serialis Baillet doivent être élimi- nés, car leurs crochets sont moins nombreux et plus petits que dans notre jeune Ténia. Il en est de même de T marginata Batsch, dont les grands crochets sont de dimensions trop faibles et dont les petits n'ont pas la garde nettemenl cordiforme comme ici. T. serrata (ioze est l'espèce dont notre Ténia du Chat se rapproche davantage : le nombre et les dimensions de ses crochets sont, compris dans les limites entre lesquelles varient ceux de T. serrata. Mais la tonne en est un peu différente, la courbure de la lame moins prononcée ici, les gardes moins saillantes, celles des petits crochets moins divisées. |;i longueur relative de ceux-ci plus faible, le manche des grands crochets relativement plus court, les autres détails des profils un peu différent aussi. Fig. 3.— Crochets de Tœnia non-Un (X 200). — A, grand crochet : H, petit crochet : C, le même vu de tace par dessous. NOTES SUR DES TÉNIADÉS DU CHIEN ET 1)1 CHAT H9 Sans accorder à ces divergences une importance exagérée, je crois prudent de ne pas conclure encore à l'identité des deux formes; et, en attendant que le Ver ait été rencontré dans un état plus avancé qui permettra une diagnose précise, je propose de donner à ce Ténia du Chat le nom de Tsenia novella, qui rappelle le jeune âge sous lequel je l'ai rencontré. D'après l'âge uniforme des 23 individus que j'ai trouvés, on est autorisé à présumer qu'ils proviennent d'une infestation unique, probablement par quelque Cénure ou un Cystique analogue. 3. Sur des Cysticercus cellulose anormaux J'ai rapporté sommairement ailleurs (1) un cas de ladrerie intense chez un Chien qui mourut subitement, sans avoir jamais été malade, et chez lequel les Cysticerques étaient dispersés dans tous les organes, mais avec localisation spéciale dans l'encéphale. J'y reviens ici parce que ce cas me parait de nature à apporter un argument dans la question plusieurs fois soulevée de l'unicité de Cysticercus cellulosse Rud. Weinland a décrit (2), sous le nom de Cysticercus acanthotrias, des Cysticerques recueillis par Wyman en Virginie, chez une Femme de race blanche. Les crochets formaient une triple couronne, dont chaque rangée en contenait 14 (Weinland) ou 16 (Leuckart), soit au total 42 ou 48. Les crochets des deux rangées internes ressemblaient à ceux de Cysticercus cellulosse; ceux de la rangée externe supplémentaire étaient plus petits et dépourvus de manche. Leuckart, comme Weinland, a considéré ces Cysticerques comme spécifiquement distincts et il a appelé Tœnia acanthotrias, le Ténia supposé qui en dériverait. Kùchenmeister considère, au contraire, ces Cysticerques comme une simple variété de Cysticercus cellulosse, et c'est aussi l'opinion de Davaine, de Cobbold, de R. Blanchard, de Railliet, de Braun. En ce qui concerne la disposition des crochets en une triple couronne, elle ne sullit pas, à elle seule, pour établir la valeur spécifique de Cyst. acanthotrias; car Cobbold (3) dit avoir vu dans la (1) Truite des maladies parasitaires non microbien nés des animaux domes- tiques, 2«édit., p. 666, 1892. (2) D. F. Weinland, An essay of the tapeworms of man. Cambridge, p.64, 1858. — Beschreibung zweier neuer Tsenioiden nus dem Menschen. Verhandlungen der K. F, -C. Akademie der Naturforscher. T. XXVIII, p. 5 ; pi. F, II et III, 1861. (3) T. Sp Cobbold, On a rare and remark parasite from the coll. of the Rev. W. Dallinger. flap. 40 meet. Britieh A»*, fur adv. of Science, p. 135, 1870-1871 ^d'après M. Braun). 180 G. NEUMANN collection du Rév. W. Dallinger un Cyst. cellulosœ armé aussi d'uue triple couronne de crochets et trouvé dans le cerveau d'un Homme. D'autre part, Redon (1) rapporte que, sur près de cent scolex de Cysticerques de l'Homme, il lui est arrivé une fois de compter quarante-et-un crochets disposés assez régulièrement sur trois rangs (2). Hannover (de Copenhague) surtout a insisté (3) sur les dillérences entre les crochets du Cysticerque de l'Homme et ceux du Porc et il s'en est servi pour combattre l'idée de l'identité de ces parasites. Les premiers de ces Cysticerques qu'il a étudiés provenaient du cerveau d'un Homme inleeté largement et partout de Cysticerques; leurs crochets, comme le montrent les ligures qui accompagnent son mémoire, différaient de ceux du Cysticerque du Porc principa- lement par la brièveté du manche et le plus grand développement de la garde. Les petits crochets rappelaient ceux de la rangée externe du Cyst. acanthotrias Weinland. Ces différences, si elles étaient constantes, donneraient un appui sérieux à l'opinion qui veut voir une forme spécifique dans les Cysticerques de l'Homme. Le cas de ladrerie du Chien dont j'ai à parler, prouve que ce sont là des particularités accidentelles, des anomalies, subordonnées très probablement au milieu insolite où le parasite s'est développé. Ce Chien, qui avait toujours joui d'une bonne santé, était mort subitement, et le propriétaire, soupçonnant un empoisonnement, en avait apporté le cadavre à l'Ecole vétérinaire, aux tins d'autopsie. On ne trouva pas trace d'empoisonnement, mais les signes d'une ladrerie générale. La plupart des muscles contenaient des Cysti- cerques ; ceux-ci abondaient surtout dans le triangulaire du ster- num, les muscles des épaules, des faces externe et interne des (1) Redon, Expériences sur le développement rubanaire du Cysticerque de l'Homme. C. R. de l'Acad. des Sciences, LXXXV, p. 070, 1877. (2) Malgré son titre ("), on ne peut assimiler l'observation de X. Delore à celle de Weinland. Delore a extrait du biceps d'une ouvrière en soie un cysticerque e du volume d'une grosse noix », qui a été étudié par Bertolus. Voici tout ce qu'il en dit : « La préparation que M. Delore a eu l'obligeance de nous communiquer est iiialbeureusement incomplète. Cependant la présence dans cette pièce de trois formes distinctes de crochets et la concordance parfaite des dimensions de chacun de ces organes avec les chiffres donnés par M. Weinland et Leuckart pour le Cysticercus acanthotrias semblent nous autoriser à regarder le Cysticerque observe par notre collègue comme appartenant à cette intéressante espèce. » On voit que la ressem- blance se borne à celle dis crochets et non à l'existence d'une triple couronne. Cl X. Delors, Cysticercus acanthotrias observé chez une jeune fille. *i. R. Soc. des v>'. méd. de Lyon, 11. p. 203, 1863. (3; A. Bannover, Quelques remarques sur le Cysticercus cellulosae dans le cer- veau de l'Homme. Journal de l'anal, et de la physiol., XX il, p. 508, 1886. NOTES SUR DES TENIADES DU CHIEN ET DU CHAT 181 cuisses, de la croupe, etc. Une trentaine se trouvaient dans les parois des deux ventricules cardiaques, presque exclusivement dans celui de gauche, trois dans la cloison interventriculaire. Sept étaient répartis dans l'encéphale de la manière suivante : un à gauche, dans le sillon qui sépare la bifurcation postérieure de la deuxième circonvolution pariétale ; un à droite, sur la naissance de la deuxième circonvolution pariétale ; deux dans le ventricule latéral droit (un sur la partie postérieure du noyau caudé du corps strié, un dans le sillon circumpédonculairc) ; un dans la substance grise des replis pariéto fronto-temporaux gauches (correspondante Vinsula de l'Homme) ; un à l'extrémité antérieure du lobule de l'hippocampe gauche; enfin un à la face supérieure du lobe médian du cervelet. Ces Cysticerques du cerveau, un peu plus petits que les Cysti- cerques ordinaires de la ladrerie, se sont montrés différents, à Fig. 4. — Crochets anormaux de Cysticercus cellulosœ (X 265). — A, grands crochets; B, petits crochets. l'examen microscopique, par la forme anormale de leurs crochets. Presque tous les Cysticerques des muscles avaient des crochets normaux ; chez quelques-uns seulement, le manche des grands crochets était anormalement ondulé ; chez d'autres, il manquait dans tous les éléments de la double couronne, qui réalisaient ainsi le type figuré par Weinland et par Hannover. Quant à ceux du cerveau, la plupart étaient anormaux, soit au même degré que quelques-uns de ceux des muscles, soit à un degré beaucoup plus 182 G. NEOMANN accentué et tel que la lame elle-même était à peine formée, que le nombre des crochets était 1res réduit, que leur disposition était liés irrégulière, et en un amas où la répartition en couronne ne se reconnaissait plus. Dans l'un, il n'y avait que quatorze crochets, tons atrophiés et tourmentés, quelques-uns représentés seulement par une masse irrégulière, brillante, correspondant au manche el à la garde. La figure 4 donnera une idée des formes variées de ces crochets anormaux. La réunion sur un même hôte de Cysticerques aussi différents, les uns absolument normaux, les autres à crochets frappés des anomalies les plus diverses, démontre que l'on ne peut se baser sur la forme des crochets pour contester l'unicité des Cysticerques de l'Homme et de ceux du Porc. Il en résulte aussi que, très souvent, lorsque Cysticercus cellulosae se développe dans un hôte autre que le Porc, il est frappé d'anomalie. Enfin, il y aura lieu de rechercher à l'avenir si, même sur le Porc, les Cysticerques de l'encéphale ne sont pas atteints souvent d'anomalies dans la forme des crochets. Il est, d'ailleurs, probable que l'anomalie dont il est question ici n'est autre chose qu'un arrêt de développement. Moniez (1) a cons- taté, en effet, pour le Cysticercus pisiformis, que les crochets se montrent d'abord sous la forme d'aiguillons faiblement courbés, encore dépourvus de manche et de garde, et disposés sur trois ou quatre rangées, vaguement alternes, qui peu à peu se régularisent, deviennent alternes pour se réduire à deux rangées. Beaucoup de ces crochets rudimentaires ne continuent pas de se développer et finissent par disparaître. lia observé le même fait sur l'Echinocoque et a figuré, pour Cysticercus tenuicollii, des crochets anormaux, très analogues aux crochets de Cysticercus acanthotrias et à ceux du Cysticercus cellulosse du Chien, dont il est question ici. \. CoALESCENCE DES ANNEAUX SUR LE TE XI A SERRATA (ÎOEZE. Un a enregistré un certain nombre d'observations de Ténias, dont les anneaux sont fusionnés en un seul à pores multiples, sur une étendue plus ou moins longue. R. Blanchard a donné (2) le résumé de tous ces cas, que L. Colin désignait sous le nom de Taenia fusa ou continua. Ils se rapportent tous à Taenia saginata Gœze. Je puis en ajouter un autre, qui m'est fourni par Taenia serrata Gœze. Il (1) R. Moniez, Essai monographique sur les Cysticerques, pp. 38 et 39; pi. III, 6g. B; 1880. (2) II. Blanchard, Sur quelques Cestodes monstrueux. Progrès médical, (2), XX, p. 1 eU7, 17 juillet 1894. NOTES S[!U DES TÉNIADES HIT CIMKN ET DU CHAT 183 rentre absolument dans le type de cette monstruosité. Mais son intérêt n'esl pas seulement dans l'espèce qui l'adonné; il réside surtout eu ce que, sur six Ténias trouvés sur le même individu, cinq étaient affectés de cette anomalie à un degré pins ou moins prononcé. A l'autopsie d'un jeune Chien braque, âgé de six mois, j'ai trouvé dans l'intestin grêle, avec quelques Ascaris mystax et une trentaine de Dipylidium caninum, six Taenia serrata entiers, de longueur el de largeur normales, dout l'un ue présentait aucune particularité, tandis que les cinq autres étaient remarquables par la coalescence d'un nombre variable d'anneaux. 1° Ténia long de 34 centimètres, uormal jusqu'au 15e centimètre. Les anneaux qui suivent, sur une longueur de 5 centimètres, présentent 12 articulations pour 18 pores A génitaux irrégulièrement alternes; c'est à- dire que quatre de ces anneaux présentent 2 ou 3 pores (fig. 5, A). Dans l'un de ces anneaux, où deux pores génitaux sont situés presque en face l'un de l'autre, il y a, pour le plus antérieur, une inversion de l'appareil reproducteur contenu dans le tiers de l'an- neau, les deux germigènes, un peu moins développés que leurs congénères, sont Ion rués en avant. Gela est conforme à ce que R. Blanchard a déjà vu pour un T. saginata fusa et qu'il a présumé être fréquent, sinon la règle. Les quatorze derniers centimètres sont d'une seule venue et portent 3(5 pores irrégulièrement distribués sur l'un et l'autre bord. 2° Ténia long de 47 centimètres, normal jusqu'au 26e centimètre. L'anneau suivant, de longueur triple de celle des autres, porte cinq pores, trois d'un côté, deux de l'autre (fig. 5, B). Viennent ensuite onze anneaux normaux, sur une lon- gueur de 55 millimètres. Le reste du Ténia, soit 12 centimètres, est inarticulé, semblable à la partie terminale du précédent, et porte 34 pores inégalement distants et irrégulièrement distribués, 15 sur un bord, 19 sur l'autre. 3° Ténia long de 31 centimètres, normal jusqu'au 15« centimètre. Vient ensuite un anneau long de 1 cent. 5 portant 7 pores génitaux M c H g. 6. — Txnia serra lu fusa (grandeur natu- relle). 184 G. NEUMANN. — NOTES SUR DES TKNIADES DU CHIEN ET DU CHAT d'un coté, deux de l'autre, puis un anneau normal (fig. 5, C). Le reste (14 centimètres) est inarticulé, semblable à la partie terminale des deux précédents et porte 67 pores inégalement distants et irrégu lièremenl distribués, 37 sur un bord, 30 sur l'autre. 4° Ténia long de 35 centimètres, normal jusqu'au 16e centimètre, où commence un anneau long de 1 cent. 5, portant 4 pores génitaux d'un côté, aucun de l'autre ; le reste du Ténia (17 cent. 5 environ) est indivis et présente 82 pores, 39 d'un coté, 43 de l'autre. 5° Ténia long de 43 centimètres, normal jusqu'au 34e centimètre, où se trouve un anneau à peine plus long que ses voisins et portant deux pores génitaux, peu distants, situés du même côté. Suivent 8 anneaux normaux, puis deux incomplètement séparés, d'où résulte presque un anneau à deux pores génitaux, l'un à droite, l'autre à gauche ; puis un anneau à 3 pores du même côté avec l'indice latéral d'une seule division ; deux anneaux presque complètement distincts ; et quatorze anneaux terminaux où l'on trouve en tout, à droite ou à gauche, la trace d'une ou deux l'usions. Cette observation me paraît remarquable par la répétition de la même anomalie, presque identique sur quatre individus, ébauchée seulement sur le cinquième. La coalescence, peu prononcée sur celui-ci, montre l'origine du processus si développé sur les autres. Il dépend évidemmentd'unecause unique. Faut-il la l'aire remonter à l'état des Cysticercus pisiformis, dont chacun a donné un de ces Ténias, ou bien à une influence du milieu commun à ces cinq Vers et à laquelle le sixième aurait résisté ? Cette dernière hypothèse me paraîl plus plausible. Eu tous cas, cette influence a agi à la même époque sur chacun des individus atteints, puisque la partie anor- male de la chaîne a le même âge chez tous. 185 DUREE DE LTNCUBATION ET DE L'ÉDUCATION DES JEUNES DANS LE NID CHEZ QUELQUES PASSEREAUX. par Xavier RASPAIL. Les observations, au nombre de quarante et une, que je publie ici, ont été faites en 1893 et 1 89 i sur le territoire de Gouvieux (Oise); elles portent sur dix-huit espèces de Passereaux et répondent, bien que dans une mesure restreinte, à la demande posée en ces termes devant le Congrès ornithologique de Budapest, par M. Oustalet : « Possède-t-on des renseignements précis sur la durée de l'incu- bation dans les différentes espèces, outre ceux qui se trouvent consignés dans les ouvrages anciens et dans le mémoire récent de William Evans ? » Les causes de destruction des Oiseaux, surtout pendant la période de leur reproduction, sont si nombreuses qu'il faut rechercher une quantité relativement considérable de nids, si l'on veut espérer obtenir des résultats ; plus de la moitié, en effet, se trouvent déjà détruits dans le cours de l'incubation. Aussi, plusieurs de mes observations n'ont-elles été obtenues que grâce aux entourages de grillages et aux cavités artificielles que j'emploie depuis quelques années pour protéger et faciliter la reproduction d'un certain nombre des espèces qui nichent dans nos contrées. Si on ajoute à toutes les conditions qui demandent à être réunies pour ce genre d'étude, les difficultés que rencontre l'obser- vateur en présence de la position même du nid, placé soit à une hauteur qui en rend l'accès presque impossible, soit dans un trou profond ou à ouverture trop étroite pour permettre d'y introduire la main, on comprend pourquoi on possède si peu de renseigne- ments sur l'incubation des Oiseaux vivant à l'état libre, par rapport au nombre des espèces européennes aussi bien qu'exo- tiques. Et encore les données que l'on trouve dans les ouvrages, doivent-elles, pour la plupart, être considérées comme entachées d'inexactitude et ne provenant pas d'observations sérieuses ; elles paraissent avoir été établies, le plus souvent, par induction et reproduites sans contrôle par les auteurs suivants. Ainsi, par exemple, Montbelliard et d'après lui Vieillot, ont attribué à l'incu- bation du Rossignol (Philomela hiscinia) les chiffres fantaisistes 186 X. RASPAIL de 18 à 20 jours, ajoutant qu'en moins de quinze jours les petits sont couverts de plumes! Le travail le plus récent sur ce sujet a paru dans le journal Vlbis de janvier 1891. M. William Evans, d'Edimbourg, y a donné sous ce titre : « One the periods occupied by birds in the iucubation of their eggs » une série de tableaux dans lesquels il a réuni les résultats de ses propres observations et ceux qui, à sa connais- sauce, avaient déjà été publiés par divers ornithologistes. Les résultats consignés par M. W. Evans ont été obtenus par les trois moyens suivants : œufs observés dans le nid même de l'Oiseau ; œufs mis en incubation artificielle ; œufs donnés à couver à des Oiseaux domestiques, tels que Serins, Poules, etc. Ces deux derniers moyens doivent être écartés par la raison qu'ils ne permettent pas d'atteindre le but cherché, qui est de connaître combien les Oiseaux, dans les conditions normales d'exis- tence, avec le mode si variable de construction et d'établissement du nid, mettent de temps à faire éclore leurs œufs. A l'appui, on a l'exemple courant du Faisan ordinaire, dont l'élevage est pratiqué depuis quelques années sur une si vaste échelle. Son œuf, confié à une Poule de basse-cour, met ordinairement vingt cinq jours pour arriver à terme ; mais selon la race ou la nature de la Poule, ce temps peut se réduire à vingt-quatre et même vingt-trois jours ; quelquefois, au contraire, l'éclosion n'arrive qu'au bout de vingt six jours, mais, dans ce cas, on peut être assuré que parmi les œufs mis en incubation, il s'en trouve un certain nombre de clairs dont la présence a pour résultat de neutraliser, au détriment des bous œufs, une partie de la chaleur fournie par la couveuse. Or, à l'état libre, la femelle du Faisan couve vingt-sept jours, ainsi que j'ai pu le constater par des observations rigoureusement suivies. Il n'y a donc lieu de retenir de l'important travail de M. W. Evans que les résultats obtenus par l'observation de l'incubation opérée directement par les Oiseaux en liberté. Les Passereaux, ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de le signaler, pondent entre six et sept heures et demie du malin, quelquefois un peu plus tôt ou un peu plus tard selon que l'on est au mois d'avril ou de juin ; aussi, comme la femelle ne quitte plus le nid après la ponte de son dernier œuf, doit-on compter le commen- cement de l'incubation à partir de ce moment; j'ai doue pris sept heures comme moyenne pour calculer la durée de l'incubation avec une certaine approximation, car tous les œufs d'une même INCUBATION KT ÉDUCATION DKS JEUNES CHEZ QUELQUES PASSEREAUX 187 couvée n'éclosent pas en même temps, et d'autre part il n'est pas possible de rester en permanence auprès du nid pour saisir L'instant même où le jeune sort de sa coquille ; de plus, la distance où se trouve le nid ne permet pas toujours de trouver le temps nécessaire pour y faire plusieurs visites par jour ; aussi, la dilli- culté de noter chaque éclosion, augmente encore quand on a alïaire à des espèces chez lesquelles réclusion est échelonnée, c'est-à-dire lorsqu'elle ne s'effectue qu'en trente-six et même quarante-huit heures, comme j'en ai trouvé des exemples du reste indiqués dans les tableaux suivants. Généralement, il n'y a que quelques heures à peine entre la première et la dernière éclosion. Dans le premier cas, il est évident que les Oiseaux doivent commencer à couver sans attendre la fin de la ponte ; dans le second, la femelle ne quittant pas le nid après y avoir déposé son dernier œuf, celui-ci ne se refroidit pas et commence aussitôt son évolution embryonnaire, tandis que les autres demandent uu certain temps avant de reprendre la température nécessaire. Mais à côté de l'intérêt que présentent les périodes d'incubatiou des œufs chez les différentes espèces, il m'a paru tout aussi intéressant de rechercher le temps nécessaire aux jeunes pour être en état de quitter le nid. Ce n'est là, à la vérité, que la première partie de leur éducation, mais la seule qu'il soit possible de connaître, car, pour l'autre, pendant laquelle les parents leur apprennent à trouver et à prendre eux-mêmes leur nourriture, je ne crois pas qu'il soit facile d'en fixer le terme même approxi- mativement. Je me suis convaincu, cependant, que dans certaines espèces, les parents nourrissent encore leurs petits alors que la mère a déjà commencé une nouvelle ponte. J'ai donc cherché à faire, autant que possible, mes observations en prenant le nid depuis le moment où le premier œuf y était déposé jusqu'à l'instant où les jeunes en faisaient l'abandon. J'ai déjà publié deux observations ainsi poursuivies, concernant le Bruant jaune et le Coucou. Ce sujet d'étude ne paraît pas avoir encore préoccupé les orni- thologistes, car dans les ouvrages on ne trouve aucune indication s'y rapportant, si ce n'est, il est vrai, quelques vagues renseigne- ments ayant la valeur de celui avancé par Montbelliard, pour les petits du Rossignol et que j'ai cité précédemment. Et cependant, on y trouve à faire des remarques qui ne sont pas indignes de la Biologie : j'ai constaté, par exemple, que le développement des jeunes n'est pas en rapport avec la taille des Passereaux, et varie 188 X. RASPAIL uniquement selon l'espèce qu'elle soit grande ou petite; ainsi, alors que le jeuûe chez le Merle noir ne met que treize et même onze jours pour être en état de quitter le nid, l'Orite longïcaude, d'une taille si inférieure à celle du Merle, exige dix-sept à vingt jours, bien qu'il ait été soustrait aux variations de température dans l'abri bien clos et chaudement capitonné d'une épaisse couche de plumes qui lui sert de berceau. De même, il semble ressortir de mes observations, qu'en général les jeunes des espèces qui construisent leurs nids dans des cavités bien closes, se déve- loppent plus lentement que ceux des espèces dont les nids soûl exposés à toutes les intempéries ; ce fait a lieu de surprendre, mais il apparaît avec évidence par l'exemple du Rouge-Queue de muraille, dont le jeune reste quatorze jours avant de quitter le nid, tandis que celui du Bruant jaune ne demande que dix jours. Or, le premier de ces Oiseaux place son nid, construit avec d'épais matériaux, dans un trou d'arbre, de mur ou toute autre cavité qui l'abrite complètement ; le second, au contraire, expose le sien, sans aucune protection, sur la terre même, au pied d'une toutîe d'herbes ou dans les branches basses d'un buisson. Dans les observations suivantes, j'ai résumé le plus possible mes notes, n'en gardant que les dates iixant la durée de l'incuba- tion et de l'éducation du jeune dans le nid, et les faits qui m'ont paru les plus intéressants à signaler. 1 à 3. Coucou : Cuculus canoris. — Je ne reproduirai pas ici les trois observations de 1894, qui ont déjà été publiées dans les Mémoires de la Société Zoologique de France, mais je ferai néanmoins figurer dans les tableaux les résultats obtenus pour l'incubation et l'éducation du jeune dans le nid. 4. Bouvreuil vulgaire : Pyrrhula vulgaris. — Nid posé sur une branche basse d'Epicéa à 1 mètre 50 du sol, contenant quatre œufs très couvés. t,e 8 mai, ils éclosent entre 9 et 10 heures du matin ; le 15, les jeunes n'ont pas encore trace de plumes et leurs yeux sont à moitié ouverts. Le 21, ils quittent le nid. 5. Pinson ordinaire : Fringilla cselebs. — a. Nid placé au centre d'un Genévrier. Premier (euf le 21 avril ; le 23, à trois reprises dilïérentes dans la journée, je trouve la femelle sur ses œufs ; le 24, un quatrième et dernier est pondu. Le 5 mai, à 9 heures du matin, deux jeunes sont sortis de la coquille ; à 2 heures, un troisième ; le quatrième œuf est encore intact à 7 heures du soir ; le 6, je le trouve éclos à 6 heures du matin, mais certainement il INCUBATION ET ÉDUCATION DES JEUNES CHEZ QUELQUES PASSEREAUX 189 devait l'être de la nuit. Le 15, les jeunes ont quitté le nid à 9 heures du matin. 6. — b. Nid au milieu d'une touffe de Noisetier à l mètre du sol, trouvé le 2 mai avec deux œufs ; le 5, la femelle couve avec cinq œufs qu'elle a pondus les 3, 4 et 5, entre 6 heures et 6 heures et demie du matin. Le 15, trois o;ufs sont éclos de 8 heures et demie à 10 heures du matin ; les deux autres n'éelosent que le 16, l'un vers 11 heures du matin et le dernier entre 3 et 5 heures du soir. Malgré cette importante dilïérence dans la naissance des jeunes, les derniers atteignent le même développement que les premiers, et tous partent le 25 dans la matinée. 7. — c. Le nid est construit sur une branche assez mince de Merisier, et à une distance du tronc qui le met certainement à l'abri des convoitises des Chats. 11 contient un œuf quand je le trouve le 10 mai ; le 14, la femelle couve avec quatre œufs seule- ment. Le 2o, à 6 heures et demie du matin, un jeune vient à peine de sortir de la coquille ; un second naît entre 9 heures et 9 heures et demie. A 2 heures, un troisième œuf est étoile, de même le quatrième à 6 heures du soir ; mais le troisième jeune ne sort de la coquille que le 26, à 6 heures un quart du matin, et le quatrième à 5 heures du soir seulement. Le 27, le nid est vide, les jeunes enlevés par un Geai. 8. — d. Nid établi dans un Poirier en quenouille. Je n'ai pu constater que le moment de l'éclosion des trois œufs couvés qu'il contenait ; mais cette éclosion échelonnée était intéressante à recueillir en raison de la précédente (b) qui ne s'était accomplie qu en trente-cinq heures environ. Le 8 juillet, un jeune sort de la coquille à 6 heures et demie du matin ; un second entre 11 heures et midi, et le troisième commence seulement à étoiler la coquille à 6 heures du soir ; il en sort entre 7 et 8 heures. Quelques jours après, les jeunes meurent dans le nid par suite de la disparition des parents. 9. Bruant jaune : Emberiza çitrinella. — a. Nid dans une touffe de Charmille à un mètre de hauteur. Premier œuf le 6 mai, quatrième et dernier le 9 ; la femelle couve aussitôt sa ponte terminée. Le 22, l'éclosion commence à 7 heures du matin et est terminée à 10 heures. Le 1er juin, les jeunes quittent le nid le matin. 10. — b. Nid à terre au pied d'un buisson, sur la lisière d'uu 190 X. RASPA1L bois. Premier œuf le lfi juin, troisième et dernier le 18, la femelle couve. Le 1er juillet, éclosion des trois œufs entre î) heures et midi. Les jeunes quittent le nid le 11 dans la matinée. 11. B. zizi : E. cirlus. — a. Nid posé à un mètre dans un Lierre tapissant un mur. Le premier œuf y est déposé le 20 avril ; le 22, la femelle couve avec trois œufs. Le 4 mai, deux sont éclos entre 6 et 7 heures du soir, le troisième a dû éclore daus la soirée, car le 5 de grand matin les trois jeunes étaient semblables et portaient le même duvet. Le 15, les jeunes sont mangés dans le nid par un Rongeur. 12. — b. Nid construit à 0 mètre 60 de terre, dans la fourche d'un jeune Pin noir d'Autriche, ayant deux flèches, et trouvé le \ mai avec la femelle sur quatre œufs, à 3 heures du soir; je casse un de ces uf y est déposé le 25, le quatrième le 28 ; la femelle couve. Le 9 avril, à 11 heures du matin, un jeune vient de naître, un second est à moitié sorti de la coquille; à 2 heures, un troisième est né; le quatrième œuf est clair. Le 16 au soir, les jeunes n'ont pas encore les yeux ouverts ; le 19, ils sont emplumés. La température est froide, un vent très fort souffle du Nord. Le 22, à 10 heures du matin, les jeunes sont toujours dans le nid ; de même à 2 heures, mais à 6 heures du soir ils l'ont définitivement quitté. 16. — c. Le même couple assurément dont j'avais observé la couvée de mars-avril, puisque ce dernier nid, trouvé le 2 juin, était reconstruit dans le même Épicéa sur un second nid posé en mai sur le fond aplati de celui de mars, second nid que j'avais trouvé trop tard pour eu faire l'observation. Le premier œuf y est déposé le 3 juin, le quatrième le 7, après une interruption d'un jour dans la ponte, ce que je n'avais pas encore constaté chez les Passereaux. Bien que je voie la femelle sur le bord du nid à partir du 5, l'incubation ne commence que le 7 après le dernier œuf pondu. Le 19, deux œufs sont, éclos à 8 heures du matin ; à 11 heures un troisième et le quatrième est étoile, le bec du jeune passe, mais celui-ci ne sort de la coquille qu'après 7 heures du soir. Le 30, les jeunes qui étaient encore dans le nid à 7 heures du matin, en sont partis à 10 heures. 17. Rossignol ordinaire : Philomela luscinia. — a. Nid entière- ment construit par la femelle seule, en deux jours, au milieu d'un tapis de Lierre. Premier œuf le 27 avril, et le cinquième et dernier le 1er mai, la femelle couve immédiatement. Le 13, à 10 heures du matin, pas encore d'éclosion ; à 5 heures et demie un jeune vient de sortir de la coquille et un œuf est à moitié éclos ; à 7 heures il ne reste qu'un œuf qui éclot à 7 heures et demie. Le 22, les jeunes sont entièrement emplumés ; ils quittent le nid le 2o à 8 heures du matin. 18. — b. Nid établi dans le pied d'un Noisetier sur le bord d'un sentier ; il est terminé le 4 mai au soir. Le 5, premier œuf pondu entre 6 heures et 6 heures et demie du matin; le 9, la femelle couve ses cinq œufs. Le 22, à 8 heures un quart, quatre jeune-, dont un vient à peine de sortir de la coquille; le cinquième PJ2 X. RASPA1L ii ut est encore intact, mais il éclot à 10 heures. Le surlendemain, les jeunes sont détruits par un Hérisson ou une Belette, que je tuai justemenl quelques heures après clans cet endroit. 19. Rouge-queue dk muraille : Ruticilla phœnicura. — a. Je De m'aperçois que cet Oiseau a établi son nid dans un pot à fleur accroché a un mur. que le 15 mai ; il contient déjà cinq œufs; le Kl, la femelle est dans le nid et refuse de le quitter, ce qui ne me permet pas de vérilier s'il y a six œufs. Deux jours après, j'arrive au moment où elle est sortie du nid pour aller manger, il y a bien six œufs qu'elle couve à partir du 16, aussitôt sa ponte complète. Le .28 et le 20, il est impossible de l'aire sortir la femelle, elle s'obstine à rester sur ses œufs malgré le déplacement, le balancement du pot, et bien que je la touche avec une baguette ; le moment de l'éclosion m'échappe ainsi. 20. — b. Le nid est placé d;ins un pot à fleur fixé sur une planche et accroché à une cabane à Poules, l'n premier œuf y est déposé le 30 avril ; le 5 mai, il y a six u>ufs, la femelle couve. Chaque œuf était déjà pondu à 6 heures et demie du matin. Le 17. à 9 heures du matin, il y a trois jeunes; il en est de même à 7 heures du soir; le 18, à 6 heures un quart du matin, un quatrième jeune sorti tout récemment de sa coquille est encore humide. Les deux derniers u'iifs n'éclosent pas, l'un est clair et dans l'autre l'embryon est à moitié de son développement. Le 31, les jeunes sont tout prêts à partir, ils quittent le nid à \ heures 10 du soir. 21. — c. Nid commencé le 2o mai, dans un pot accroché derrière la palissade en planches d'une volière. Le premier y est déposé le 28, le cinquième et dernier le I"1 juin, la femelle couve. Pendant la durée de cette incubation, je n'ai pas surpris une seule fois cette femelle sur ses œufs, elle s'échappait toujours du pot à fleur, du plus loin qu'elle pouvait m'apercevoir, mais elle se tenait dans les arbres et les buissons à peu de distance, ne cessant de crier pendant tout le temps que je passais à examiner l'intérieur de son nid. Le 13, un jeune sorti de la coquille à 6 heures du soir, les quatre œufs restants sont intacts, mais trois ont dû éclore dans le courant de la soirée ou de la nuit, car le 14, de grand matin, les jeunes sont bien sèches . le cinquième œuf est clair. Ces jeunes étaient prêts à quitter le nid quand, un matin, ils furent trouvés morts, la tête mangée par une Souris. 11 est intéressant de rappeler ici le caractère toul particulier de la femelle de l'observation a, dont l'entêtement à rester sur son nid quand même, m'empêcha de relever la durée de l'incubation. INCUBATION I.T ÉDUCATION DES JEUNES CHEZ QUELQUES PASSEREAUX 193 22. Fauvette a tête noire : Sylma atricapilla. — Nid sur un Syringa, trouvé le 6 mai, avec deux œufs : il y eu a quatre le 8, et durant l'après-midi le mâle se lient, sur le bord du nid ; le 9, la femelle couve avec cinq œufs. Dans cette espèce, le mâle partage les fatigues de la couvaison; nue grande partie de la journée, c'est lui qui se tient sur le nid. Le 21, trois œufs sont éclos à 8 heures et demie du matin, les deux autres sout clairs. Le 24, les jeunes sont pris par un Chat. 23. F. des jardins : S. hortensia. — a. Nid dans un massif de Crataegus, trouvé le 4 mai. Léo, premier œuf pondu avant 6 heures 10 du matin. Le 9, la femelle couve avec cinq œufs qui éclosent dans la soirée du 21. Manque le départ des jeunes. 24. — b. Nid sur un petit buisson de Symphorine, que je trouve le 30 avril avec deux œufs ; le 1er mai, la femelle couve avec trois œufs seulement ; le 14, aucune éclosion à 8 heures du matin, mais à 9 heures trois quarts, deux jeunes sont nés et le troisième sort de la coquille devant moi à 10 heures un quart. Le 24, les jeunes sont entièrement emplumés ; je manque leur départ du uid. 25. — c. Nid construit dans un Laurier-Amande, à 1 mètre 60 du sol et à l'abri d'un mur. Le premier œuf y est déposé le 9 juin ; le quatrième et dernier le 12, et la femelle couve aussitôt. Le 25, à 8 heures du matin, trois jeunes et un œuf qui n'éclot qu'à 2 heures. Le 26, à 7 heures du soir, ces jeunes sont encore tout nus. Le o juillet, ils sont dans le nid à 8 heures du matin, mais à 11 heures ce dernier est vide. 26. — d. Ce que je n'avais pas encore vu se produire, la même femelle refait une nouvelle ponte dans le môme nid qu'elle avait simplement réparé. Le 28 mai, par conséquent trois jours après que les jeunes avaient dû quitter ce nid, elle y pond un œuf et couve le 31 avec quatre. Le 12 juin, je trouve trois jeunes, un œuf clair. Le 21, les jeunes sont entièrement emplumés ; le 22, en passant à 9 heures du matin, le nid est vide. 2.1. Babillarde grisette : Curruca cinerca. — a. Nid au centre d'une touffe de Mahonia, à 0 mètre 20 de terre, avec deux nuls le 3 mai ; le 4, à 6 heures 25 du matin, il y en a trois, mais ils sont froids, la ponte du troisième a donc eu lieu avant 6 heures ; le 5, le quatrième est déjà pondu à 6 heures 10 ; comme à l'ordinaire la femelle n'a pas quitté le nid après la ponte de son cinquième œuf. Le 18, à 9 heures du matin, il y a quatre jeunes et un œuf Mein. Soc. Zool. (le Fr., 1890. IX. — 13 194 X. RASPAIL qui éclol cuire midi et une heure. Le 28, partis du uid à 8 heures du matin. 28. /'. Nid posé près heures du soir. quatre jeunes sonl dans le nid avec un œuf encore intact, mais il éclol à <» heures. Le .'», dans la matinée, les jeunes sonl toujours nus sans trace de duvel : le 7, à !l heures du malin, les gaines capsulaires ne se sonl pas encore montrées ; elles n'apparaisseni que le S ; le I I . les plumes n'eu sortent pas encore, mais à partir du \1 leur développement s'opère rapidement, car le 14. les jeunes pOSSèdeul toutes leurs plumes. |,r |.">, deux eut ièreilieul dCDOUl ur le nid à II heures; à 7 heures et demie du soir, ils sont. toujours tous dans le nid, mais le 1(1 ils l'abandonnent définitive lient a s heure- du matin. 32. — /'. Celte observation, comme la précédente, ne m'a permis d'obtenir qui' la durée de l'éducation des jeunes. Nid artistemenl construit au centre d'une touffe de Mahonia, con- tenant cinq œufs prêts a éclore quand je le trouvai, le 3 juin ; le ."», 11 I i" heures du matin deux œufs étaient éclos, deux autres lu soi] le cinquième ne l'était pas a 8 heui es el demie; INCUBATION ET ÉDUCATION DES JEUNES CHEZ QUELQUES PASSEREAUX 195' je le trouve éclos le fi, à 7 heures du matin, mais l'état du jeuue indiquait qu'il avait dû en sortir dans la nuit. Le 16, à 5 heures du soir ils seraient partis si je m'étais approché trop près. Le 17. le nid est vide à 8 heures du matin. 33. Rousserolle turdoïdk : Calamoherpe turdoides. — Nid dans un épais massif de Roseaux sur les bords de l'Oise. Deux œufs le 30 mai, cinq le 2 juin, la femelle couve. Visité le 14 au soir; le lo à I I heures du matin, je trouve les cinq jeunes, un sorti de l'œuf seulement quelques instants avant mou arrivée, car il est encore humide. Pendant leur éducation, le père et la mère montrent une hardiesse extraordinaire à défendre leurs petits; ils s'approchent jusqu'à un mètre de moi. Le 27, à 3 heures du soir deux jeunes sont encore dans le nid, les trois autres se tiennent sur des Roseaux; à mon approche ceux du nid le quittent précipitamment et tous les cinq s'éparpillent. 34. Rousserolle effarvatte : Calamoherpe arundinacea. — Nid dans les Roseaux en bordure de l'Oise trouvé le 31 mai avec deux œufs. La femelle couve le 2 juin avec ses quatre œufs. Le 13, vers 3 heures du soir, deux jeunes viennent à peine de sortir de l'œuf ; les deux autres œufs sont intacts, ils doivent être éclos quelques heures plus tard, car le lo les quatre jeunes ne présentent pas de diflérence appréciable dans leur développement. Je manque l'édu- cation des jeunes. 35. Pouillot fitis : Plmllopnemtr trochilus. — a. Nid placé au pied d'une partie de bois où n'a pas poussé d'herbe. La ponte est commencée le 23 avril et terminée le 28 ; dans la matinée la femelle n'occupe pas le nid, mais à 5 heures du soir elle est sur ses œufs qui sont chauds ; contrairement à la règle chez les Passereaux, elle n'aurait pas commencé l'incubation aussitôt le dernier œuf pondu. Le 11, à 9 heures et demie du matin, la moitié des œufs sont éclos; à midi, il reste encore un œuf qui éclot à 2 heures. Le 23, les jeunes sont dans le nid à 6 heures du soir; le 24, à S heures du matin, le nid est vide. 36. — /'. Nid au pied d'un Sureau sur le bord d'une allée, trouve le ,'i juin avec un œuf ; le 8, la femelie couve avec quatre œufs. Le 20, deux jeunes sortis entre 8 et 1J heures du matin, les deux autres entre 3 et 5 heures. Le 3 juillet, les jeunes sont prêts à partir lors de ma visite à 4 heures du soir; le 4, de grand matin, le nid est vide et froid ; le départ a dû se fane le 3 dans la soirée. 37. — c. Nid placé sous une touffe de gazon en bordure d'un 196 X. RASPAIL massif d'arbres. Le .'> juin, un œuf; le 9, la femelle couve avec cinq œufs. Le 21, à 7 heures du matin, deux œufs sont éclos, un troisième est étoile mais il n'éclot qu'après 5 heures ; un quatrième à (3 heures ; le cinquième est clair. Le 2 juillet, les jeunes sont enlevés par un Chat. 38. Mésange charbonnière : Parus major. — a. Cette Mésange avait choisi pour établir son nid un entonnoir en fer blanc, suspendu à une palissade en planches. Le 19 avril, convaincu que le nid devait être terminé depuis plusieurs jours, je découvris, en eiîet, qu'il contenait déjà huit œufs que la mère recouvrait chaque jour après sa ponte, d'une couche de duvet, ce qui m'avait empêché de les apercevoir à mes visites journalières précédentes. Le 23, elle tient le nid ; il y a douze œufs, l'incubation a donc commencé dès le dernier œuf pondu. Le 4 mai, à 1 heure du soir, je trouve trois jeunes qui viennent de sortir de la coquille ; mais à partir de ce moment, il m'est impossible de faire partir la mère qui s'obstine à rester sur le nid, malgré le déplacement de l'en- tonnoir et bien que je la taquine avec une baguette ; le 6, la tète d'un jeune sort de dessous son aile demandant la becquée ; ce n'est que le 7 que j'arrive enfin au moment de l'absence de cette entêtée et que je puis voir dix jeunes encore sans duvet ; le 14, à mon approche, toutes les tètes se lèvent le bec grand ouvert : les jeunes commencent à s'emplumer ; le 15, leur tête l'est complètement et le moindre bruit les fait déjà s'aplatir dans le nid. Le 23, ils sont prêts à partir; à 1 heure l'un d'eux est à moitié sorti du trou ; le 24, à 6 heures et demie du matin, le nid est vide, mais les jeunes y ont encore passé la nuit, car deux œufs clairs restés dans le fond sont chauds. 39. — b. Le 5 juin, je m'aperçois que le nid précédemment observé en avril dans l'entonnoir a été refait certainement par le même couple, il contient huit œufs recouverts avec soin de duvet; le 7, la femelle couve avec dix œufs. Le 18, à 1 heure de l'après-midi, tous les jeunes sont nés, quelques uns sont encore humides. Le 29, à mon approche ils ouvrent encore le bec ; le 5 juillet, à 6 heures du soie un jeune s'échappe de l'entonnoir au moment où je m'a- vance et va se poser sur une branche ; le G, dès la première heure, le nid est vide. 40. Orite longicaudi. : Orties caudatus. — a. Nid commencé le 26 février entre les branches d'un jeune Cèdre de Virginie à lm30 de hauteur. Ces Oiseaux sont toujours très longs à construire leur INCUBATION ET ÉDUCATION DBS JEUNES CHEZ QUELQUES PASSEREAUX I '.17 nid ; j'avais même considéré celui-ci comme abandonné, lorsque le 17 avril, je vis la femelle en sortir; j'explorai aussitôt l'intérieur avec le doigt et je comptai une douzaine d'oeufs environ dont le degré de température indiquait une incubation avancée; le 19, de grand matin, je trouvai tous les jeunes bien séchés ; leur sortie de l'œuf s'était donc produite entre le 17 dans l'après-midi et le 18 au soir. Le 2 mai, ils étaient emplumés et se montraient très turbu- lents dans leur berceau déjà trop étroit pour les contenir; le 7 mai, ils ont leur plumage de jeune ; ils tiennent toujours le nid et occu- ltent leurs loisirs à gazouiller; le 8, ils l'ont définitivement aban- donné dans la matinée ; il y a au fond un œuf clair. J'aperçois dans le voisinage les onze jeunes sur une branche de Chêne à l'abri du vent, tous serrés les uns contre les autres. 41. — b. Nid commencé le 15 février à la jonction d'une maîtresse branche avec le tronc d'un jeune Cèdre du Liban. Au 5 mars, il n'est encore qu'à moitié construit, mais à partir de ce jour les Oiseaux accélèrent leur travail et, dès le 10 suivant, le nid est pres- que terminé avec la petite ouverture circulaire réservée sur la face sud. Ces Oiseaux garnissent ensuite l'intérieur de plumes, je leur en vois transporter jusqu'au 18 mars. Le 19, je trouve le premier œuf et la ponte se continue régulière- ment jusqu'au 28, soit en tout dix œufs. La femelle se tient toute la journée dans le nid, c'est donc le premier jour de l'incubation. Le 12 avril, à 10 heures du matin, il n'y a encore aucune éclosion, mais à 5 heures et demie je trouve un jeune ; le lendemain 13, à 8 heures du matin tous les œufs sont éclos, sauf un qui ne l'est pas encore à 6 heures du soir ; le 14, à 7 heures du matin, je ne le sens plus dans le nid, mais je ne puis compter s'il y a bien dix petits ne pouvant introduire qu'un seul doigt par l'ouverture si étroite et obligé à de grandes précautions pour ne pas faire éclater les parois. Le 23, le nid est crevé à l'opposé de l'ouverture, ce sont les jeunes très turbulents qui ont causé la rupture par laquelle font saillie les plumes qui garnissent l'intérieur; le 28, le nid s'elïrondre de plus en plus à cause de cette brèche par laquelle sort une touffe énorme de plumes. Le 30, à 7 heures du matin, les jeunes sont toujours dans le nid, mais à 10 heures je le trouve complètement vide. (fi — ~< - < 5 >. .< < a — - - - _' z 73 t. •^ c c t* O Oj Q. i--73 — x i&p 3 > — .- C •/. c — 2.2.E i> ■« — — C - s - ■=. - CB '- ~ - tin/: «2 .2.-S C/} _ «.S S /. - fe !» t/J - 0! a = o ""_.!> — - 73 C C8 s -o C o — a) — t» « = — — o -m g -o — — — > X !» « 73 .-, • ? ~ - H c S 9 « «* g 2 * —■•'••- (Dû. m 2 a ■£ c . H — !» a> - c» a c 73 c ce 5 u. c y. G - y. 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Evans, ce sont : le Bruant zizi, le Pipi (\rs arbres, La llousserolle effarvatte et la Mésange char- bonnière. Pour l'incubation de cette dernière, j'ai trouvé seulement dans ['Ornithologie provençale de P. Roux, l'indication de douze jours au lieu de onze que lui fixent les deux observations que j'ai pu faire. Pour les quatorze autres, W. Evans donne sept résultats provenant de ses propres observations sur l'incubation effectuée dans le nid même ; puis, pour la plupart, il cite les périodes de temps contenues dans les ouvrages qu'il a pu consulter sur cette matière, mais sans donner aucune indication sur le mode d'observation employé, de sorte qu'on ne peut savoir si ces périodes ont été obtenues à l'aide de l'incubateur, d'oiseaux domestiques, ou par l'observation de l'incubation poursuivie par l'Oiseau même dans le nid. En réalité, mes résultats se rapprochent sensiblement de ceux qui appartiennent à W. Evans ; mais ils diffèrent notablement des autres : ainsi, pour le Merle noir, trois nids m'ont donné douze à douze jours et demi, tandis que W. Evans et Montagu indiquent treize et quatorze jours et Syme dix-sept à dix-huit jours, ce qui s'en écarte beaucoup trop. Pour la Fauvette des jardins, quatre nids m'ont donné douze à treize jours, alors que Bechstein et Cassell fixent la durée de l'incubation à quinze jours. Pour la Babillarde grisette, de quatre nids, j'ai obtenu pour l'un douze jours et poul- ies trois autres onze jours; W. Evans donne onze et treize jours, taudis que Tiedemann élève cette durée à quatorze jours et que Bree, au contraire, la descend à dix jours. Un dernier exemple avec l'Orite longicaude mettra encore plus en relief ce désaccord ; eu effet, ma période de quinze jours et demi à seize jours n'offre guère de différence avec celle de W. Evans, seize à dix-sept jours, mais elle s'écarte considérablement de celle de onze à treize jours avancée par Tiedemann et Cassell. Je mets donc les données contenues dans l'ouvrage de M. W. Evans, autres que les siennes, en légitime suspicion. Quant a certaines différences qu'on relève entre les résultats de mes observations et ceux des observations faites eu Ecosse par .M . W. Evans, il y aurait peut-être lieu d'en rechercher la cause dans le climat et la latitude mêmes des contrées où elles ont été respec- tivement relevées. 202 RASPAIL. INCUBATION ET ÉDUCATION CHEZ QUELQUES PASSEREAUX En résumé : 1° Il y a lieu de ne tenir aucun compte des observations obtenues à l'aide de l'incubateur ou des couveuses domestiques, attendu qu'on ne peut connaître ainsi le temps nécessaire à un œuf pour éclore lorsqu'il est couvé par la mère dans les conditions naturelles de la reproduction ; le mode si variable de la construc- tion du nid ayant une raison d'être évidente et un rapport direct avec les conditions qui doivent présider à l'incubation chez l'espèce même ; 2° Les observations sur la durée de l'incubation des œufs des Oiseaux doivent être complétées par celle non moins intéressante de l'éducation du jeune dans le nid. Il faut donc prendre le nid depuis le premier œuf pondu jusqu'à l'instant où le jeune est assez fort pour le quitter et prendre sou vol ; 3° La ponte chez les Passereaux se faisant entre 6 et 7 heures et demie du matin, et la femelle ne quittant pas le nid après la ponte de son dernier œuf, on peut prendre 7 heures comme terme moyen pour calculer la durée de l'incubation : 4° En général, si chez la plupart des Passereaux le temps qui s'écoule entre la première et la dernière éclosion est court, chez d'autres, cette éclosion est échelonnée et présente un écart qui peut aller jusqu'à 48 heures ; o° La durée de l'incubation et de l'éducation des jeunes dans le nid, n'est pas en rapport constant avec la taille des Oiseaux ni avec le mode d'établissement et de construction de leur nid ; de petites espèces exigeant, dans l'un et l'autre cas, un nombre de jours supérieur à celui nécessaire à des espèces beaucoup pins grandes. 203 NOTE PRELIMINAIRE SUR LES OPHIURES RECUEILLIS PENDANT LES CAMPAGNES DE L'HIRONDELLE, par R. KOEHLER, Professeur de Zoologie ;ï la Faculté des sciences de Lyon. 593.94 Je me propose de donner seulement dans cette note une énumé- ration des espèces qui ont été capturées par ['Hirondelle, en indiquant les stations pour les plus intéressantes d'entre elles, et une description sommaire des formes nouvelles. Je réserve pour le travail étendu qui paraîtra dans les Résultats des campagnes scientifiques, les dessins relatifs aux espèces nouvelles et leur étude détaillée, ainsi que les discussions se rapportant à certains échantillons douteux. 1. Ophioglypha texturata Lamarck. Plusieurs échantillons (stations littorales). 2. Ophioglypha albida Lymau. Quelques échantillons. 3. Ophioglypha sarsi Lyman. Nombreux échantillons provenant de la station 162, par 155 mètres. (Lat. 46°50' 6" N. ; long. 5011' 45" 0.). Parages de Terre- Neuve. 4. Ophioglypha carnea Lyman. Station 66; 24 août 1886. Lat. 43°12' 50" N.; long. 11°53' 30. 0. Profondeur 510-360 mètres. Golfe de Gascogne. Quelques échantillons de petite taille : le diamètre du plus grand ne dépasse pas 6 mm., et les bras ont une longueur de 15 mm. Cette espèce n'avait pas encore été rencontrée en dehors des mers du Nord. Je me réserve de l'étudier en détail dans mon travail définitif. 5. Ophioglypha tessellata Verrill. Station 248; 2 septembre 1888. Lat. 41°40' il" N., long. 29°4' 23" 0. Profondeur 2,870 mètres-. Au large, dans le Nord de l'île Terceira (Açores). Quatre échantillons; dans le plus grand le diamètre du disque atteint 19 mm., il est de 9 mm. seulement dans le plus petit. 204 R. KOEHLER Verrill a donné de cette espèce une description très détaillée, mais qui n'est malheureusement pas accompagnée de ligures. Les caractères des spécimens que j'ai étudiés se rapportent à peu près exactement à ceux qu'indique l'auteur américain, sauf quelques différences dans la forme îles plaques adorales et des plaques brachiales, différences qui me paraissent trop peu importantes pour justifier une séparation spécifique. Une description détaillée de ces échantillons accompagnée de dessins, sera publiée dans les Résultats des campai/ nés scientifiques. 6. Ophiomusium lymani Wy ville-Thomson. De nombreux spécimens de cette espèce ont été recueillis à la station 77, par 1,267 mètres, le 2 août 1867. (Lat. 46*4' 40" N. ; long. 49°2' 35" 0.). Deux autres spécimens proviennent de la station 53, et enfin un dernier échantillon a été capturé à la station 184. Les échantillons de la station 77 sont de très grande taille : chez plusieurs d'entre eux, le diamètre du disque atteint et même dépasse 3 cm. ; tous ont les bras cassés près du disque. 7. Ophiocten longispinum nov. sp. Station 184; 14 juillet 1888. Lat. 40°5' N,; long. 29°48' 0. Profon- deur 1,850 mètres. Au nord des Açores. Une dizaine d'échantillons : sur le plus grand le diamètre du disque est de 15 mm.; chez les autres, ce diamètre est compris entre 8 et 12 mm. Les bras peuvent atteindre une longueur de 40 mm. Le disque est arrondi; il est aplati sur la face dorsale. Celle-ci offre six plaques primaires distinctes, petites, arrondies. En dehors de ces plaques, on distingue encore dans les espaces interradiaux deux autres plaques arrondies, plus petites que les précédentes. Le reste du disque est couvert de petites plaques nombreuses, serrées, imbriquées, dont les contours sont légère- ment obscurcis par le tégument qui les recouvre. Les plaques delà face ventrale sont un peu plus grandes. Les boucliers radiaux sont petils, triangulaires, une fois et demie plus longs que larges ; leur longueur ne dépasse pas le quart du rayon du disque; les côtés sont légèrement recourbés cl l'angle proximal est arrondi. Ils sont séparés par deux ou trois rangées de plaques. Il n'existe pas de peignes radiaux ni de papilles le long des fentes génitales. Les plaques génitales sont très étroites. Les papilles buccales sont au nombre de six ou sept de chaque enté ; elles -uni irrégulières, inégales, pointues et les plus externes OPHIURES RECUEILLIS PENDANT LES CAMPAGNES DE L'HIRONDELLE 2i)'.\ sont souvent soudées ensemble ; la papille impaire terminale est grande, lancéolée. Le bouclier buccal est plus large que long; son bord distal est légèrement convexe et les cotés iatéraux son I arrondis. Les plaques adorales sont trois ou quatre fois plus longues que larges; elles sont légèrement écbancrées au niveau du deuxième pore teutaculaire. Les plaques adorales sont trois ou quatre fois plus longues que larges; elles sont légèrement écbancrées au niveau du deuxième pore tentaculaire. Les plaques orales sont rectangulaires, à bords parallèles et trois fois plus longues que larges. La première plaque brachiale ventrale est grande, aussi large que longue. La deuxième est plus petite : elle olïre un bord distal fortement convexe et un angle proximal ; cet angle disparaît sur les plaques suivantes qui deviennent encore plus petites : elles sont plus larges que longues, ont un bord proximal droit, et un coté distal très convexe. Toutes les plaques ventrales sont séparées les unes des autres par les plaques latérales qui se réunissent sur la ligne médiane ventrale. Les plaques dorsales sont très déve- loppées et elles occupent presque toute la largeur de la face dorsale des bras sur laquelle les plaques latérales se développent très peu. Ces plaques sont bombées et ordinairement carénées, la ligne médiane formant une saillie plus ou moins accusée. Le côté proximal est concave, le côté distal convexe et les côtés latéraux sont droits. Les premières plaques sont beaucoup plus larges que longues ; à partir de la sixième, elles deviennent aussi longues que larges -et plus loin elles sont plus longues que larges. Les plaques latérales sont peu proéminentes ; elles portent chacune quatre piquants dont la longueur augmente à partir du premier piquant ventral jusqu'au dernier piquant dorsal qui devient beaucoup plus grand et plus gros et dont la longueur atteint presque celle de deux articles successifs. La première paire de pores tentaculaires, placée entre la première plaque brachiale ventrale, les plaques adorales et le bouclier buccal, présente trois écailles : généralement il y en a une brachiale et deux (parfois trois) interbrachiales. Les trois pores suivants portent chacun deux écailles, ensuite il n'existe plus qu'une seule écaille par pore ; ces écailles sont caduques et manquent assez souvent. Couleur des échantillons alcooliques : gris-clair. 206 li. KOEHLER 8. Ophiocten scutatum sp. DOV. Station 45; 21 juillet 1886. Lat. 45°48' N. ; long. 5°38' 0. Proton (leur 160 mètres. Golfe de Gascogne. Un échantillon. Station 84. Banc de la Grande-Sole, profondeur 145 mètres. Trois échantillons. Station 162; 3 août 1887. Lat. 46°50' 6" N. ; long. 50°11' 45" 0. Profondeur 155 mètres. Parages de Terre-Neuve. Six échantillons. Dans le spécimen de la station 45, qui est le plus grand, le diamètre du disque est de 8 mm. et les bras ont 25 mm.de longueur; dans les autres échantillons, le diamètre du disque ne dépasse pas 3 "',„ . VO. scutatum est très voisine de VO. abyssicolum et les plaques de la face dorsale du disque y sont disposées comme dans cette dernière espèce, mais la forme des pièces buccales, et surtout celle des boucliers buccaux, ainsi que la disposition des piquants bra- chiaux, l'en écartent absolument. Le disque offre sur sa face dorsale six plaques primaires grandes, arrondies, entourées chacune d'une bordure de petites plaques rectangulaires régulières. Dans chaque espace interradial, il existe en outre deux plaques principales analogues aux précé- dentes, mais un peu plus petites, entre lesquelles les petites plaques sont disposées irrégulièrement. La face ventrale du disque est couverte de très petites écailles imbriquées dont les dimensions diminuent de la périphérie au centre: leur surface est mame- lonnée. Les boucliers radiaux sont petits, de la taille des plaques interradiales primaires ; ils offrent vers leur bord distal une légère proéminence. Au niveau de la base des bras, dans chaque échancrure du disque, on trouve deux séries de papilles : les internes petites, un peu irrégulières, s'étendent sur toute l'échau crure ; les externes plus grandes, sont limitées aux eûtes de la base des bras : il y en a sept ou huit qui SOnl visibles sur la face dorsale, puis elles se continuent en diminuant progressivement de taille sur toute la longueur de la tenir génitale. Les papilles de la lace dorsale, offrent une forme en massue très nette, niais le long de la fente génitale elles sonl simplement coniques l • •-> papilles buccales sont au nombre de quatre de chaque ente en plus de la papille impaire terminale. Celle ci est grande et lancéolée ; les deux suivantes, plus petites, sont aussi lancéolées et pointues ; enfin, les deux dernières sonl courtes, obtuses, élargies et elles sont souvent soudées en une seule, qui esl tr< à large. OPHIURES RECUEILLIS PENDANT LES CAMPAGNES DE L'HIRONDELLE 2.01 Les boucliers buccaux soûl remarquablement gros : il- couvrent la plus grande partie des espaces interradiaux et s'étendent presque jusqu'au bord du disque; ils sont deux fois plus longs que larges. Ils offrent un angle proximal limité par deux côtés droits, deux côtés latéraux allongés et droits et un bord distal arrondi. Au point de réunion des côtés proxiniaux et des côtés latéraux, on observe un léger élargissement. Les plaques adorales sont remarquablement minces et liés resserrées entre les plaques orales et les boucliers buccaux ; elles sont quatre ou cinq fois plus longues que larges. Les plaques orales sont losangiques, deux fois plus longues que larges. Les plaques brachiales dorsales sont rectangulaires, deux fois plus larges que longues, carénées ; les deux premières, très petites, sont situées dans I'échancrure du disque. Les plaques ventrales diminuent assez rapidement de taille à partir de la première ; celle- ci. un peu plus large que longue, offre un bord proximal très étroit, un côté distal large, deux côtés latéraux excavés et deux augles externes arrondis. Les trois plaques suivantes sont triangu- laires, avec un angle proximal aigu et un côté distal fortement couvexe. Sur les plaques suivantes, l'angle proximal s'élargit de [dus en plus et se trouve ainsi remplacé par un bord droit. A partir de la quatrième, les plaques ventrales cessent d'être contiguës. Les plaques latérales sont peu développées du côté dorsal, mais elles prennent au contraire un grand développement du côté ventral ; elles portent trois gros piquants cylindriques, obtus, dont la largeur reste constante jusqu'à l'extrémité. La longueur de ces piquants augmente à partir du premier ventral et finit par atteindre la longueur de l'article. Les deux piquants ventraux des deux premiers articles sout relativement plus longs (pie les autres et arrivent presque à la longueur de l'article correspondant. Les pores tentaculaires de la première paire, compris entre les plaques orales et les premières plaques brachiales ventrales, sont très grands. Ils portent dans leur partie distale deux écailles minces et allongées, de même grosseur, l'une interne et l'autre externe. Les pores tentaculaires suivants sont entièrement cachés par une très grosse écaille qui convie la base du tentacule corres pondant. De plus, sur les trois premiers articles, on remarque, en dedans de celte grande écaille, une deuxième écaille beaucoup plus petite, mince et spiniforme. Couleur des échantillons alcooliques . jaune. 208 R. KOEHLEIl 9. Ophiopholis àculeata (Linné). Station 162; 3 août 1887. Lat. 46°50' 6" N. ; long". 50 11' W 0. Profondeur 155 mètres. Parages de Terre-Neuve. Nombreux échan- tillons. 10. Ophiactis corallicola Koeliler. Nombreux échantillons dans les stations 104, 202, 213, 233, 242, dont les profondeurs sont comprises entre 860 et lo.'JO mètres. Toutes ces stations appartiennent à la région orientale de l'Atlan- tique, entre le 30° et le 38° parallèles, dans le voisinage des Açores. J'ai décrit récemment cette espèce d'après les nombreux échan- tillons que j'avais recueillis à bord du Caudan, dans le golfe de Gascogne. Tous mes exemplaires avaient été trouvés sur des Imphihelia proliféra; je ne sais si les spécimens capturés par Y Hirondelle avaient un habitat analogue. J'ai déjà eu l'occasion de faire remarquer que cette espèce devait être très répandue dans l'Atlantique Nord, à en juger par le nombre des spécimens recueillis par l'Hirondelle, la Princesse-Alice et le Caudan. 11. Ophiactis balli (Thompson). Nombreux échantillons dans différentes stations littorales. (Pro- fondeur 90-135 mètres). 12. Ophiactis abyssicola (Sais). Station 233; 18 août 1888. Lat. 38°33' 21" N. ; long. 30°28' 54" O. (entre Pico et Sào Jorge). Profondeur 1,300 mètres. Deux échantillons. Cette espèce n'était connue que dans les mers du Nord (Norvège, îles Feroë, Shetland) : c'est la première fois qu'elle est signalée dans une station aussi méridionale. 13. Amphiura duplicata Lvnian. Station 184; 14 juillet 1886. Lat. 40°5' N. ; long. 29°48' O. Pro foudeur 1,850 mètres. Au Nord des Açores. Station 233; 18 août 1888. Entre Pico et Sào Jorge. Profondeur 1,300 mètres. Cinq échantillons conformes à ceux que j'ai capturés à bord du Caudan et caractérises par la première plaque brachiale entière et par les papilles buccales régulières, au nombre de quatre. OPHIURES RECUEILLIS PENDANT LKS CAMPAGNES DE L'UIROXDELLE 20!) 14. A.MIMIii Isa PILIFORMIS 0. F. Millier. Station 66. Golfe il»' Gascogoe. Quelques échantillons. I"». Amphiura cbiajei Forbes. lin échantillon de petite taille ; avec la précédente. 16. Amphiura denticulata sp. nov. Station 162; 3 août 1867. Lat. 46-50' G" N. ; long. 50°11' 45" 0. Profondeur L5S mètres. Parages de Terre-Neuve. Deux échantillons. Diamètre du disque :5 mm. ; les bras doivent être très longs, mais ils sont cassés à 30 mm. du disque. Le disque est pentagonal et fortement excavé dans les espaces interbrachiaux. La lace dorsale est couverte d'écaillés, petites, imbriquées, ayant toutes à peu près les mêmes dimensions, sans qu'il soit possible de distinguer de plaques primaires centrales plus grandes. Les boucliers radiaux sont minces : leur boni interne est droit, le bord externe est courbé, le côté distal est arrondi et l'angle proximal est aigu ; la largeur est comprise environ trois l'ois dans la longueur qui est un peu inférieure à la moitié du rayon du disque. Les boucliers radiaux sont séparés sur toute leur longueur par une ou deux rangées de plaques ; parfois ils se touchent très légèrement en dehors. La face ventrale est complètement dépourvue d'écaillés. Deux grandes papilles buccales, quadrangulaires avec les angles arrondis, terminent les plaques orales : elles sont plus grosses que ces dernières. Eu dehors se trouvent deux papilles externes allongées, coniques, légèrement recourbées, à pointe émoussée. Enfin, à l'angle des plaques orales et adorales, on trouve en dessous de l'insertion du deuxième tentacule buccal, une petite écaille arrondie. Les boucliers buccaux sont à peu près aussi larges que longs: ils offrent un côté proximal convexe, et un lobe distal arrondi. Les plaques adorales sont très grandes, en forme de triangle dont le plus grand côté répond au côté proximal ; le coté interne est échancré pour recevoir la partie correspondante du bouclier buccal et le côté externe est convexe. Les plaques orales sont extrêmement petites. Les plaques brachiales dorsales sont triangulaires, contiguës et d'assez grande taille ; elles offrent un angle proximal aigu, un côté distal très fortement convexe et des côtés latéraux légèrement Mém Soc Zool. de 1 r., 1896. ix. — ti 210 R. KOEHLER excavés. Les premières plaques sont aussi larges que longues, puis elles deviennent plus larges que longues. La première plaque brachiale ventrale est petite et carrée ; la deuxième, beaucoup plus grande, est presque carrée avec un bord proximal un peu convexe. Les plaques suivantes ont les mômes dimension- que la seconde, mais leur bord proximal se relève en un angle plus marqué, taudis que le côté distal devient légèrement concave. Toutes ces plaques sout contiguës. Les plaques latérales sont un peu proéminentes; elles portent chacune sept piquants ; le premier ventral est court et épais ; les 2e, 3°, 4e, 5e et 6e sont plus grands, subégaux ; le dernier piquant dorsal est un peu plus court. Les grands piquants, du 2e au 0e, sont aplatis et leur bord interne est garni de denticulatious très lines plus ou moins marquées ; le sommet du piquant est pointu, mais il arrive assez souvent que la dernière dent devient un peu plus forte que les autres et forme un petit crochet terminal. Les pores tentaculaires très grands n'offrent pas d'écaillé. L'Amphiura denticulata offre des affinités avec les A. filiformis, latispina, Sarsi, borealis, securigera e1 flexuosa. Elle se distingue des quatre premières par le nombre des piquants brachiaux et par la denticulation de la plupart de ces piquants, mais elle s'en rapproche par l'absence d'écaillé tentaculaire, par la forme des pièces buccales et la face ventrale du disque nue. L'A. flexuosa a sept piquants brachiaux comme VA. denticulata et la face ventrale du disque est nue, mais les deuxième et troisième piquants sont sécuriformes ; il y a deux petites écailles tentaculaires et la forme des pièces buccales est différente. Enfin, VA. securigera a les deux côtés du disque garnis de plaques el des piquants brachiaux sécu- riformes. Il est possible que VA. denticulata soit très voisine d'une Amphiure déjà indiquée par Ljungmann, qui n'a eu à sa disposition que des fragments de bras et qui n'a pu, par conséquent, en donner une description complète (1). Je ne crois pas que mon espèce soit identique à celle de Ljung- mann qui me paraît se rapprocher plutôt de VA. filiformis, et donl les piquants n'ont pas tout à l'ait la inèine disposition que chez VA. denticulata. (1) Westindiska och Atlanliska Ophiurider in : Ofversigl af K. Vet. AU. Forhamll., 1871. OPHIURES RECUEILLIS PENDANT LES CAMPAGNES DE L'HIRONDELLE 1\\ 17. Ampiiiura longispina sp. dov. Station 242; 22 août 1888. Lat. 38°48' 30" N. Long. 30 19' 0. Profondeur 861 mètres. Açores. Un échantillon. Diamètre du disque : 4 mm. ; les bras sont cassés près de leur origine. Cette espèce est très voisine de VA. grandisquama et j'ai longtemps hésité à en faire une espèce nouvelle; niais comme il lui manque le caractère essentiel qui a servi à Lyman à établir celte dernière, il m'a semblé impossible de les réunir l'une à l'autre. Le disque est couvert sur les deux faces de plaques petites, imbriquées, assez irrégulières, plus grandes vers le centre sans qu'il soit possible de distinguer de plaques primaires. Les bon cliers radiaux sont allongés, minces, trois fois plus Longs que larges, et séparés sur toute leur longueur. Les papilles buccales sont au nombre de deux de chaque côté : les internes, placées à côté l'une de l'autre, sont larges, coniques, fortes ; les externes sont minées et pointues. En dehors, l'écaillé du pore buccal est forte, épaisse, conique. Les boucliers buccaux sont grands, arrondis, plus larges que longs. Les plaques adorales sont grandes non contiguës en dedans, très élargies en dehors, eu forme de triangle dont le côté interne est fortement excavé par le bouclier buccal correspondant ; l'angle externe est large et arrondi. Les plaques brachiales dorsales sont grandes, larges, contiguës, plus larges que longues ; le côté distal est fortement convexe ; les deux côtés latéraux forment, en se réunissant, un angle proximal obtus. Les plaques ventrales sont un peu plus longues que larges : les premières olïrent un angle proximal, un côté distal convexe et des côtés latéraux exeavés; les suivantes deviennent ensuite presque carrées. Les plaques latérales, proéminentes, portent cinq piquants : l'inférieur est remarquablement long (sa longueur est égale à deux articles), pointu, légèrement recourbé, en forme de lame de sabre ; les quatre autres, plus petits, sont égaux. Chaque pore tentaculaire porte une seule écaille très petite. LU. longispina offre des affinités avec les A. grandisquama, José- phinœ e1 Stimpsoni. Ainsi que je le disais plus haut, elle est très voisine de VA. grandisquama, mais elle ne possède pas la grande écaille tentaculaire qui caractérise cette dernière et qui rappelle 212 R. KOEHLER celle (1rs Ophionereis. En outre, dans celle espèce, les plaques ventrales sont aussi larges que longues. Lyman dil que le premier piquant de VA. grandisquama est plus long que les autres, mais il u'insiste pas sur cette longueur qui n'atteint sans doute pas les mêmes proportions que sur mon échantillon. L'A. Joscphinœ a les piquants supérieur e1 inférieur plus longs que les autres, les plaques adornles contiguës en dedans, et l'écaillé tentaculairè squamiformé. Éufin, VA. Stimpsoni n'offre d'écaillé tentaculairè qu'à la hase des bras; les boucliers radiaux sont réunis par leur angle distal et les piquants brachiaux, au nombre de cinq, sont courts et arrondis. 18. Amphiura squamata Délie Chiaje. Plusieurs échantillons dans des stations littorales. 19. Ophiacantha setosa Mùller et Troschel. Cette Ophiure n'avait pas encore été rencontrée en dehors de la Méditerranée ; sa découverte dans l'Océan est donc très inté- ressante. L'échantillon unique recueilli par ['Hirondelle, est de petite dimension : le diamètre du disque est de 6 mm. Il est absolument conforme aux exemplaires typiques de la Méditerranée que je possède dans ma collection. 20. Ophiacantha bidentata (Retzius). Plusieurs échantillons capturés à des profondeurs de 150 à 155 mètres. Us offrent, dans la grandeur et la forme des spinules du disque, les variations qui ont déjà été indiquées par les auteurs. 21. Ophiacantha akistata Koehler. Station 233; 18 août 1888. Lai. 38°33' 21" X. ; long. 30°28" 54" 0. Profondeur 1,300 mètres. Entre Pico et Sào Jorge. Un seul échantillon en assez, mauvais état. Le disque a un diamètre de 7 mm. ; les bras sont cassés à leur base. La plupart des spinules du disque et des piquants brachiaux sont tombés. Malgré" sa mauvaise conservation, cel exemplaire est très reconnaissable ; il esl parfaitement identique aux exemplaires que j'ai recueillis dans le golfe de Gascogne, à bord du Caudan. OPHIURES RECUEILLIS PENDANT LES CAMPAGNES DE L'HIRONDELLl 213 22. Ophiacantha abyssicola S;irs. Station 66; 24 aoûl 1886. Lai. 13°12* 5" x. ; long, ll°53' 30" 0. Profondeur 510-363 mètres. Golfe de Gascogne. Un échantillon de pel i te taille. Ln collection de Yllirowlrlh- n-alVri ocore quelques échan- tillons d'Ophiàcantha, donl la> détermination reste douteuse, en raison, soit de la petite taille dès* échantillons, soit de leur mauvais état de conservation. 23. Ophioconis porbesi Lùtken. Station 220 ; détroit de Pico-Fayal. Profondeur 130 mètres. Un échantillon de grandeur moyenne: le diamètre du disque est de 7 mm. Cette Ophiure était encore considérée comme propre à la Médi- terranée. J'ai comparé l'échantillon de ['Hirondelle avec des 0. Forbesi que j'ai dragués au large de La Ciotat, el j'ai pu me con vaincre de l'identité parfaite des deux formes. 24. OpinoTinux fragilis Abbildgard. Nombreux échantillons. Les spécimens recueillis se rapportent aux deux formes lusi tanica et pentaphyllum telles que je les ai définies dans un travail antérieur (l). La forme lusitanien provient de stations littorales et la forme pentaphyllum, de profondeurs variant entre su el 24U mètres. 2o. GORtiONOCEPHALL'S EUCNEMIS Lyiliail. Station 163; 4 août 1887. Lat. 47°33' N. ; long. 53<>28' 15" O. Profondeur 150 mètres. Parages de Terre Neuve. Quelques beaux échantillons. (1) Notes échinologiques. Revue biologique, t. VII. 214 SUR LA REPRODUCTION DES CHAUVES-SOURIS, par R. ROLLINAT et le D' E. TROUESSART. Le Vespertilion murin ( Vespertilio murinus Schreber) (1). Le Vespertilion murin habite toute la France ; il est abondant dans le sud et n'est pas moins commun dans le centre, où nous l'avons capturé en grand nombre pendant tous les mois de l'année. Cette grande et robuste espèce s'accommode bien de la captivité ; il nous a donc été facile de conserver dans nos cages bon nombre de sujets sur lesquels nous avons fait d'intéressantes observations. Accouplement. — Dans le courant d'août, l'élevage des jeunes étaut terminé, les immenses colonies de femelles se désorganisent peu à peu. Les jeunes de l'année se dispersent également et aban- donnent les lieux où ils sont nés, pour aller s'établir, isolés ou par petits groupes, dans les combles des vieux édifices, les arbres creux, les carrières, les puits, les cavernes et les souterrains. Pendant leurs évolutions nocturnes, les vieilles femelles, ainsi que celles de l'année précédente qui sont en état de se reproduire, ne tardent pas à faire la rencontre des mâles adultes, et, dès les premiers jours de septembre, les couples se forment et l'union des sexes a lieu vers le milieu du même mois. Le 18 septembre, nous capturons, dans les puits du pont du chemin de fer, jeté sur la Creuse, à Argenton (Indre), trois mâles et trois femelles très adultes. Ces animaux, qui étaient suspendus par leurs membres postérieurs à la partie supérieure du pont située au-dessus des voûtes, se mirent à voltigera l'approche de la lumière ; mais il nous fut facile de les capturer au moyen d'un filet, car nous avions pris soin de boucher l'orifice des puits et les petits conduits d'un faible diamètre, communiquant avec le dehors et servanl à l'écoulement des eaux qui pénètrent par infiltration dans l'édifice; c'est par ces petits conduits, qui s'ouvrent au dessus de la rivière, que les Chiroptères s'introduisent dans le pont. Ce jour-là, il n'y avait que ces trois couples. Les trois femelles et un des mâles furent disséqués aussitôt après (1) Dans ce mémoire, les observations relatives a L'éthologie ont été faites par M. Rollinat; celles relatives àl'anatomieet à la physiologie sont dues à la collabo- ration des deux auteurs; l'étude des parasites ;< été faite par le l)r Trouessart. SUR LA REPRODUCTION DES CHAUVES-SOURIS 1\Y\ notre retour et nous fîmes les observations suivantes : chez les deux premières femelles, 1rs ovaires étaienl jaunes et de grosseur moyenne; L'utérus avail repris sa forme normale et la régression de cel organe était presque complète, mais la corne droite où avait eu lieu la gestation, était encore un peu plus grosse que la gauche. Dans l'utérus et ses cornes, de très nombreux sperma- tozoïdes vivants et vigoureux prouvaient qu'un accouplement récent venait de se produire. La vulve ne présentait rien d'anormal, et n'était nullement tuméfiée. F. es tétons étaient un peu allongés et aplatis ; quant aux glandes mammaires, elles ne contenaient plus de lait ; l'allaitement était terminé depuis longtemps déjà. Chez la troisième femelle, les tétons et les glandes mammaires étaienl très peu développés ; les ovaires avaient, la même grosseur et la même coloration que chez les précédentes ; les cornes de l'utérus étaient à peu près égales en longueur et en grosseur et il était évident que cette femelle n'avait pas encore reproduil. Il est du reste facile de reconnaître, par l'examen de l'utérus, si une femelle a déjà été en gestation, car la corne droite de cet organe ne reprend jamais complètement sa forme primitive, et même à la fin de l'hiver elle est toujours légèrement plus développée que la corne gauche ; chez les femelles n'ayant pas encore reproduit, les cornes ont à peu près la même forme. Cet troisième femelle était donc dans sa deuxième année, et elle venait de s'accoupler, car les spermatozoïdes étaienl nomhreux dans l'utérus et ses cornes. La vulve ne présentait rien d'anormal, et le vagin, de même que celui des femelles précédentes, était vide. On sait que le bouchon vaginal ne se forme que chez les femelles des Rhinolophidés et nous avons constaté que ce bouchon met un certain temps à se durcir, car ce n'est que vers la fin de novembre qu'on rencontre des bouchons bien durs, et c'est en octobre que s'accouplent les Rhinolophes ; nous parlerons plus longuement de ce bouchon, lorsque nous traiterons des Chiroptères de la famille des Rhinolophidés. A l'époque de l'accouplement l'utérus est légèrement conges- tionné, ce qui n'a ordinairement, pas lieu à la fin de l'automne et en hiver. Les jeunes femelles de Vespertilio murinus dans leur deuxième année, s'accouplent à la même époque que les vieilles femelles très adultes. C'est un point important à constater, car beaucoup de naturalistes ont dit que ces jeunes femelles s'accou- plaient probablement au printemps, de même que les vieilles femelles qui ne s'étaient pas accouplées avant de tomber dans te 210 R. ROLLINAT ET B. TROUESSAUT sommeil hibernal. Nous avons disséqué une grande quantité de Chiroptères appartenant à de nombreuses espèces, et cela pendant tous les mois de l'année, et nous pouvons dire que nous ne croyons pas au coït printanier à l'époque du réveil, ni à l'accouplement pouvant se produire pendant l'hiver, lorsque la température se radoucit et que les animaux sortent un instant de leur torpeur. Nous pouvons ajouter que les jeunes Chiroptères de l'année, quoique ayant presque la taille de leurs parents, ne sont pas en état de se reproduire pendant les mois de septembre et d'octobre qui suivent leur naissance ; il leur faudra un an encore, et parfois même deux ans, surtout chez les mâles, pour être en état de s'accoupler. Les trois femelles de Vespertilio murinus que nous venions de disséquer étaient extrêmement grasses; il n'en était pas de même des trois mâles, qui étaient très maigres. Ces mâles étaient très adultes; leur coloration ronssâtre, leurs dents émoussées, l'épi didyme bien visible sous la membrane inter- fémorale, de chaque côté de la base de la queue, tous ces signes prouvaient que nous avions en mains de vieux animaux. Nous en tuons un. Dans l'urine qui s'échappa par l'extrémité de la verge. avant la dissection, il n'y avait pas de spermatozoïdes ; ce liquide, acide, rougissait le papier de tournesol. En ouvrant la vessie, et en examinant le liquide légèrement opaque qu'elle contenait, nous avons constaté que ce liquide était formé en grande partie par du sperme dans lequel s'agitaient de très nombreux spermatozoïdes bien vivants. Toutes les fois que la vessie d'un Chiroptère mâle contenait à la fois du sperme et de l'urine, en quantité appréciable, la réaction de cette urine s'est montrée nettement acide au papier de tourne- sol, ce qui semble indiquer que l'acidité des liquides ambiants n'est pas un obstacle à la vitalité des spermatozoïdes. Sur Vesper- tilio Nattereri, ces spermatozoïdes de la vessie étaient encore vivants vingt-quatre heures après la mort de l'animal. Ordinairement, le sperme s'accumule dans la partie la plus déclive de la vessie qui, chez l'animal accroché par les pieds, se trouve être le sommet de cet organe: il forme ainsi un dépôt stratifié blanchâtre, bien visi- ble à travers les parois de la vessie ; le sperme s'accumulanl en un seul endroit de cet organe ne se mélange pas à l'urine et les spermatozoïdes sont protégés du contact de ce liquide acide parle liquide spermatique. Lorsque le sperme occupe seul la vessie, ce quia lieu lorsqu'on a soin de taire uriuer l'animal avant de le hier, la réaction chimique est (-(die du liquide spermatique, c'est- SUR LA REPRODUCTION DES CHAUVES-SOURIS 2\~i à-dire neutre ou légèrement alcaline (1). » Nous ne croyons pas cependanl que la vessie doive être considérée comme jouanl le rôle de vésicule séminale : la vessie reçoit le trop plein des vésicules, mais il semble peu probable que celte énorme provision de sperme soit mise en réserve pour être utilisée ultérieurement, au moins dans les circonstances ordinaires, puisqu'il n'y a pas d'accouplé- nient printanier. Les vésicules séminales de notre mâle Vespertilio murinus étaienl volumineuses et recourbées en dehors. Chez les adultes de même espèce disséqués vers la fin de l'automne, en hiver, au printemps et au commencement de l'été, ces organes sont beaucoup moins volumineux et moins recourbés en dehors. A l'époque de l'accou plement, les vésicules séminales du Vespertilio mur/nus n'atteigneni jamais le volume extraordinaire qu'elles ont chez les mâles en rul de Vespertilio Nattereri, et pourtant cette dernière espèce a une taille beaucoup plus petite que la précédente. Il en est de même des testicules, qui sont beaucoup moins développés au moment de l'accouplement que chez Vespertilio emarginatus en rut ; chez cette petite espèce, d'une taille bien inférieure à celle du Vespertilio murinus, ces organes atteignent, à l'époque du rut et même dès la lin d'août, un volume considérable. Dans les vésicules séminales du Vespertilio murinus disséqué le 18 septembre, nous avons trouvé quelques spermatozoïdes ; l'épididyme était gonflé de sperme extrêmement riche en spermatozoïdes. Les organes génitaux de ce mâle étaient ceux d'un animal en plein rut. Nous avons conservé les deux autres mâles et nous les avons placés, chaque soir, dans une cage contenant deux vieilles femelles, captives depuis les mois de mars et d'avril, et qui avaient mis bas et élevé leurs petits dans nos cages. Chaque soir et pendant une partie de la nuit, jusqu'au 28 septembre, nous sommes restes près de la cage pour assister à l'accouplement, et nous avions sein de mettre les mâles dans une autre cage, pendant notre absence. Il nous fut impossible de rien voir, ces animaux refusa ni de s'accoupler devant nous. Le 28 septembre, nous les avons ins- tallés définitivement, jusqu'au 23 octobre,dans la cage des femelle- : L'une de ces femelles ne s'est pas accouplée, car nous n'avons trouvé nulle trace de spermatozoïdes dans ses organes génitaux. lorsque nous l'avons disséquée, le 10 janvier suivant; quant à la seconde, nous saurons plus tard si l'accouplement a eu lieu, car (1) U. Rollinat et I)' Tkouessaht. — Deuxième note sur lu reproduction des Chiroptères. C.-R. de la Soc. de biol., G juillet 1S95. 218 R. ROLLINAT ET E. TROUESSART nous la conservons en captivité, et, à l'heure actuelle, elle est eu parfait état. Le 23 octobre, nous avons disséqué nos deux mâles. Ils avait-ut encore de nombreux spermatozoïdes dans la vessie; mais les organes génitaux, dans leur ensemble, étaient un peu moins développés que chez le mâle disséqué le 18 septembre. Nos animaux étaieni devenus extrêmement gras et n'avaient aucunement soulîert de leur captivité. Mode de copulation. — De quelle façon s'opère la copulation chez les Chiroptères? D'après le Dr Fatio (1), l'accouplement aurait lieu face à face. Le professeur Mathias Duval (2) dit de même : «Le 23 mars 1893, je recevais de Touraine une caisse renfermant un peu plus de cent Rhinolopbes ; le jour même de leur arrivée, sur le plancher même de la grande cage où je les avais installés, j'ai assisté à l'accouplement de trois couples différents. La première fois je crus que les deux animaux se battaient, l'un d'eux reposant sur le plancher par sa région dorsale, et l'autre étant placé dessus, thorax contre thorax; je séparai les deux individus, et, ayant saisi celui qui était dessus, j'interprétai facilement la véritable signifi- cation de l'acte en constatant l'état d'érection de son pénis. La position prise pour l'accouplement s'explique facilement par l'effet de la présence de la membrane alaire qui se prolonge en arrière et doit s'opposera l'accouplement modo ferarum. Dans les deux autres cas, je crois qu'il n'y eut aussi que tentative d'accouplement, et les deux sujets, dérangés dans leur opération, reprirent leur vol au milieu des autres parmi lesquels il me fut impossible de les reconnaître pour les examiner. » il nous a été donné une fois d'assister à une tentative d'accouplé- ment: le ï.\ lévrier 1895, nous capturons, dans une chambre sou- terraine du château de Prunget. aux environs d Argenton (Indre), trois Vesperugo serotinus, tous adultes et malheureusement tous de sexe mâle. On sait que les Vespériens se réfugient rarement dans les caves et les souterrains, mais il faisait, depuis quelques jours un froid excessif et ces Chiroptères étaient venus là depuis peu se mettre à l'abri de la rigueur de la température, car ils n'y étaient certainement pas lois de noire dernière visite, qui datait, du 27 janvier. A peine installés dans une cage placée dans une chambre (il Victor Fatio, Faune des Vertébrés delà Suisse. — Mammifères, p. 23. 1869 (2) Mathias ï)\\\\.. Sur l'accouplement des Chauves Souris. — C. -R. de ia Soc, de Biol., 23 février 1895. SUR LA REPRODUCTION DES CHAUVES-SOUIU- 219 chauffée, nos trois Chiroptères vont se suspendre dans un coin de la partie supérieure de leur prison : mais l'un d'eux ue tarde pas à montrer une grande agitation : son pénis esl en érection, très rouge et très gros, et s'agite en tous sens. L'anima] grimpe sur le dos de ses compagnons, leur saisit le dessus du cou avec ses mâchoires, à la façon des Chats et des Furets qui veulent s'accou pler, et passe sa verge sous leur membrane interfémorale, qui se repliait facilement sous la pression que le Chiroptère exerçait au moyen de son pénis et de la partie inférieure de son abdomen. Pendant cette scène, les trois Vespériens sérotines se tenaient accrochés, la tête en bas, aux paroi- en toile métallique de leur cage. Nous croyons donc que les Chiroptères s'accouplent à la façon (\(^ autres Mammifères de nos contrées, et non l'ace à face. Il est probable que ces animaux doivent chercher un endroil à peu près horizontal pour se livrer à cet acte, et si notre V. sérotine est reslé suspendu la tête en bas au moment où il tracassait ses compagnons de captivité, c'est que ceux-ci ne voulaient nullement se déranger de l'endroit où ils se trouvaient et que la toile métallique de la cage offrait à celui-là un point d'appui où il pouvait se fixer solidement, tout en s'agitant heaucoup. La queue et la membrane interfémorale ne peuvent être un obs- tacle à l'accouplement par derrière. Les Rhinolophidés rejettent el étendent leur queue sur leur dos, lorsqu'ils sont au repos ; par conséquent celle-ci entraine avec elle la membrane interfémorale ; la vulve se trouve donc entièrement démasquée. Chez la plupart des Vespertilionidés, la queue est plus.longue que chez les animaux de la famille précédente et la membrane interfémorale est un peu plus développée ; de plus, ils ne peuvent rejeter leur queue sur leur dos, à la façon des Rhinolophes. Mais il ne faudrait pas croire pour cela que la copulation puisse en êtregênée : En prenant une femelle de Vespertilio murinus, parexemple et en la faisant maintenir par un aide, en ayant soin que la face ventrale se trouve appli- quée sur une table, on pourra se rendit' compte que la queue et la membrane interfémorale ne peuvent gêner en rien l'accouplement par derrière ; en appuyant le doigt sur l'extrémité de la queue et en la refoulant, ainsi que la membrane interfémorale, on voit que la queue se recourbe et forme un cercle presque complet, en entrai nant la membrane- qui se trouve ainsi comme repliée sur elle- même ; le tout s'applique facilement sur le bas du dos, découvrant complètement la vulve et l'anus. Il esl facile de comprendre que le mâle, au moyen de sa verge et de la partie inférieure de son ventre. 220 R. ROLLINAT ET E. TROUESSART repousse sans difficulté la queue et la membrane interfémorale de la femelle. Epoque de l'accouplement. — Malgré les tentatives d'accouple- ment observées par .Mathias Duval et par nous en hiver et au prin temps, il est probable qu'il n'y a pas, chez les Chiroptères de no* pays, d'accouplement réel en dehors delà fin de l'été et du com- mencement de l'automne. En effet, contrairement;'! l'opinion admise par de nombreux zoologistes et contrairement à ce que nous eioyions nous-mêmes avant d'avoir complété nos recherches, les jeunes femelles dans leur deuxième année, qui n'ont pas été fécondées avant l'époque de l'hibernation, ne le sont ni pendant ni après. Toutes les vieilles femelles de nos différentes espèces, dissé- quées en automne, contenaient leur réserve de sperme, toutes sans exception. Les jeunes femelles dans leur deuxième année contenaient elles aussi, pour la plupart, des spermatozoïdes dans l'utérus ; mais les femelles du même âge qui ne s'étaient pas accouplées parce qu'elles n'étaient pas encore eu état de se repro- duire, ne contenaient pas trace de sperme. Ce qui prouve qu'un accouplement hibernal ou printanier ne doit pas avoir lieu, c'est qu'on rencontre, parmi les bandes de femelles qui se réunissent à l'époque delà gestation et. de la parturition, un certain nombre de jeunes femelles de deux ans encore vierges. Ces jeunes femelles peuvent être facilement distinguées de celles qui sont dans leur première année, car ces dernières ont les dents d'une teinte légère- ment rosée et les épiphyses de leurs os longs ne sont pas encore ossifiées. Le pelage des jeunes Chiroptères d'un an diffère aussi un peu de celui des jeunes de deux ans ; il est moins roussâtre chez les premiers. Il est donc probable que le commencement de l'automne est la véritable époque du rut chez les Chiroptères, et on voit, par nos observations, que le Vespertilio murinus s'accouple dès la fin de l'été. Chez nos espèces françaises, y a-t-il plusieurs accouplements à l'époque du rut? C'est problable. C'est même certain pour Vespe- rugo pipistrellus, car si dans les premiers jours d'octobre on dissèque une femelle adulte appartenante cette espèce, on trouve l'utérus gonflé par une grande quantité de sperme très épais et extrême- iiM'iit riche en spermatozoïdes, qui ne peul être le résultai d'un seul accouplement. Chez les femelles de même espèce capturées au début de l'hiver, la quantité de sperme est encore plus considé- rable, cequî nous permet de croire que, pour cette Chauve Souris SUR LA REPRODUCTION DKS CHAUVES SOURIS 2l[ qui circule souvenl pendanl la mauvaise saisou et qui esl peu fri- leuse, l'accouplemenl dure pendant une grande partie de l'automne. La richesse en spermatozoïdes provient de ce que les vésicules séminales du Vesperugo pipistrellus mâle adulte sonl très petites, même à l'époque du rut, et que le sperme qui vient de L'épididyme, où il est extrêmement ricin; en spermatozoïdes riiez toutes qos espèces, se trouve peu dilué par le liquide provenant de vésicules trop petites ; du reste, dans le sperme qu'on retire de la vessie d'un Vesperugo pipistrellus mâle adulte, à l'époque de l'accouplement, les spermatozoïdes sont aussi nombreux que dans celui provenant de l'épididyme. 11 est à remarquer que la présence du sperme dans la vessie n'est pas limitée à l'époque du sommeil hibernal, ainsi que nous l'avons dit dans une note précédente (1) ayant rapporl surtout aux Rhinolophes, mais qu'on peut, constater aussi sa pré- sence daus cet organe pendant la plus grande partie de l'année, sauf en mai, juin et juillet, aussi bien à l'époque de la vie active que dans la saison du sommeil hibernal. Hibernation.— Aux premiers froids, fin octobre ou en novembre, les Chiroptères de nos pays prennent définitivement leurs quartiers d'hiver et tombent dans un engourdissement plus ou moins profond. Les Rhinolophes s'établissent dans les caves, cavernes el souterrains, où ils s'endorment, suspendus aux voûtes par leurs membres postérieurs et complètement enveloppes de leurs ailes, la queue rejetée sur le dos. L'Oreillard va se placer dans les fissures des carrières, des caves et des souterrains ; parfois il se suspend à une voûte ou s'applique le long d'une pierre de la muraille, ou bien encore il se retire dans les amas de débris de toute sorti; qu'on rencontre dans les greniers. La Barbastelle est moins frileuse et se coutente souvent d'un trou de charpente ou de mur pour y passer l'hiver; elle se déplace facilement et on la rencontre communément, aplatie le long des parois ou enfoncée dans une fente, accrochée derrière un tonneau, dans les souterrains des vieux châteaux et dans les cavernes. Ces deux dernières espèces, ainsi que les Chiroptères des génies Vespérien et Vespertilion, ne s'enve- loppent pas complètement de leurs ailés el ne rejettent, pas leur queue sur le dos comme le font les Rhinolophes. Les Vespériens se réfugient dans les arbres creux, dans les trous des charpentes et des vieilles muraille-, el ne vont dans les souterrains que lors- que le froid devient excessif. Quantaux Vespertilions, ils hivernent (l) iîoi.i.inat ci Trouessart, Première Note sur la Reproduction des Chiroptères. Unlletiii de la Société zoologique tic crante, XX, p. 25, 1895. 222 R. ROLLINAT ET E. TROUESSART surtout dans les cavernes, les caves, les souterrains, les carrières, parfois suspendus aux voûtes ou appliqués le long îles parois, mais le plus souvent enfoncés profondément dans les petits trous, les fissures, où il n'est pas rare d'en rencontrer plusieurs, des Vespertilio murinus ou des Vcspertilio Nattereri principalement, établis cote à côte dans la même retraite. De novembre à la fin de mars, lorsque la température s'adoucit, ces animaux -orient momentanément de leur demeure et, sans exécuter de nombreuses évolutions comme le l'ait la Pipistrelle, se déplacent, vont d'une fissure dans une autre, d'un souterrain à la caverne voisine, et il nous est arrivé maintes lois, en plein hiver, de rencontrer (\(^ sujets dans des endroits où, huit jours avant, nous avions pris toutes les Chauves Souris qui étaient à portée de nos mains, de nos pinces ou de nos crochets. La Pipistrelle vole souvent en plein jour ou le soir, par les belles journées d'hiver, mais ce retour momentané à la vie active ne semble pas avoir d'influence sur l'ovaire, car quoique cette espèce s'accouple dès le début de l'automne et pendant la plus grande partie de cette saison, la fécondation a lieu à la même époque que chez la plupart de nos espèces, c'est-à-dire aux premiers beaux jours du printemps ; nous n'avons rencontré, en effet, qu'en juin, des femelles de cette espèce portant leur petit ou sur le point de mettre bas, maison verra plus loin, ainsi que le prouve une expérience laite par non- sur le V. Murin, qu'il est possible d'avancer l'époque de la fécon dation, et par conséquent celle de la mise bas, en faisant reprendre, en captivité, la vie active à une femelle adulte pourvue de -a réserve de sperme, et en lui donnant les soins voulus et la chaleur qui lui est nécessaire pour éviter le retour du sommeil léthargique. Retour a la vie active. Fécondation. — Aux derniers jours de mars, un peu plus tôt si la température est favorable, prend lin le sommeil hibernal, et les Chauve-Souris, par les soirées douces et calmes, recommencent leurs évolutions nocturnes, à la recherche de leur nourriture, tout en s'éloignant peu de leur demeure. Chaque fois que le temps le permettra, elles se mettront en chasse, et retrouveront peu à peu leurs forces affaiblies par le long jeûne d'hiver. Les ovaires ne tardent pas à se ressentir île cette actn ité bienfai ■ santé ; bientôt ces organes sont en plein travail et l'un d'eux laisse échapper l'ovule, qui est immédiatement fécondé par les spermatozoïdes emmagasinés depuis six mois dans l'utérus et qui, par les oviductes, sont arrive- jusqu'aux ovaires. C'esl donc SUR LA REPRODUCTION DES CHAUVES Mi||;h 223 fin mars, mais le plus souvent au commencement d'avril qu'a lieu la Fécondation. L'ovule se rend, par l'oviducte, dans la corne droite de l'utérus, s'j fixe, el la gestation commence. Le professeur Mathias Du val, dans un remarquable travail sur l'embryologie des Chiroptères, où il traite principalement du Vespertilio murinus, établit que la gestation a toujours lieu dans la corne droite de l'utérus, même quand l'ovule provient de l'ovaire gauche, la présence «In corps jaune permettant de reconnaître facilement quel est celui des ovaires qui a fourni l'ovule (1). Nous avons disséqué, pendant la gestation, un grand nombre de femelles appartenant à uos diffé- rentes espèces, et nous avons aussi constaté que l'embryon se développait toujours dans la corne droite de l'utérus ; mais chez beaucoup d'espèces il semble envahir la plus grande partie de l'organe lorsque le développement s'accentue. L'ovule fécondé, l'excédent de sperme est évacué. Après la Eécon dation, les femelles se réunissent peu à peu pour former des colonies plus ou moins nombreuses, qui ne se désorganiseront que lorsque l'élevage des petits sera terminé. «iESTATion, Parturition. — Le 7 mars 1895, nous avons capture, dans la grotte Marinât, [très Chabenet (Indre), une femelle adulte de Vespertilio murinus. dette bête avait l'extrémité des oreilles eu mauvais état, mal qui guérit promptement, mais le bout des oreilles manquait; il nous fut donc toujours très facile de la reconnaître. .Nous l'installons, le jour même de sa capture, dans une grande cage placée dans une chambre chauffée et nous lui donnons de- Blattes (Blatta oriental)*) eu abondance. Cette femelle, que nous désignerons désormais sous le nom de femelle A, se mit à manger a\ ec voracité et reprit sa vie active ; chaque nuit, elle fit une énorme consommation d'Insectes. Chez elle, la fécondation fut avancée, car elle mit bas dans la nuit du 4 au 5 mai, alors que pour nos femelles captives, capturées en avril et mai dans les bandes qui occupaient les combles des églises d'Argenton et de Saint-Marcel et chez les- quelles, par conséquent, la fécondation avait eu lieu à l'époque normale, la parturition ne commença que dans la nuit du 28 au 29 mai pour se terminer le 9 juin; les femelles que nous avions laissées dans les combles de ces églises mirent bas à la même époque, c'est-à-dire fin mai et en juin. La femelle A avait donc une avance de plus de vingt jours sur les autres le Iles de même (1) Mathias Duval, Etudes sur l'embryologie des Chiroptères. Journal de l'anat. et de la physiol., XXXI, mars-avril 180:1. ll'l R. ROLLINAT ET E. TROUESSART espèce, tant libres que captives, ce qui prouve qu'où peut avancer l'époque de la fécondation, et, par conséquent, de la parturition, lorsqu'on fait reprendre la vie active à une femelle adulte et qu'on lui donne tous les soins nécessaires pour éviter, comme nous l'avons déjà dit, le retour du sommeil hibernal ; mais nous croyons que cette expérience ne peut réussir qu'en la faisant débuter en février ou au commencement de mars, c'est-à-dire quelques semaines au plus avant la lin de l'hibernation. Le petit de la femelle A était parfaitement à terme; c'était un mâle de 15 centimètres d'envergure, très vigoureux, extrêmement vif et qui se développa rapidement. Le 3 avril 1895, nous capturons, dans une fissure encore inexplo- rée de )a grotte Marinai, trois femelles de VespertUio mur/nus, dont deux adultes ; nous plaçons ces deux dernières dans noire sac, et, rentres à noire laboratoire, nous en tuons et disséquons une: les ovaires sont gros et d'uu jaune rougeâtre ; nous trouvons l'utérus pourvu de sa réserve de spermatozoïdes, mais la gestation n'est pas commencée et il n'y a pas d'ovule fixé dans la corne droite. Nous plaçons la seconde femelle — qui avait une petite cicatrice à la membrane alaire gauche, entre l'avant-bras et le dernier doigt, e( nr la toile métallique d'un des côtés de la cage, où elle se fixe, la tète en haut; nous pouvions ainsi très bien observer toutes les phase- de |;i parturit ion. 11 était à ce moment 10 heures du malin. La queue de la femelle se recourbe en dedans, entre les membres postérieurs très écartés. La petite proéminence noi- râtre qui paraissait à l'orifice de la vulve était le genou gauche du fœtus I). Les membres inférieurs et la queue du petit passent très lentement ; les membres s'agitent beaucoup. La mère fait de violents efforts et lèche la partie du petit qui se trouve dehors ; elle l'ail entendre un faible cri, analogue à celui qu'on peut produire en ouvranl el fermant rapidement les lèvres, et ce cri se répète peu da.nl presque tout le temps de la mise bas. A 10 heures 20 minutes le corps du petit est engagé dans le passage. La mère fait de grands efforts; elle se remonte mi peu sur la toile métallique, en s'aidant des ongles de ses pouces. De temps à autre, les membres postérieurs du petit s'agitent. La queue de la mère est recourbée en dedans ; la membrane interfémorale est tendue entre la queue et les mem- bres postérieurs, très écartés, el esl prête à recevoir le nouveau-né. Parfois I. ire lèchecequi paraîl du petit. Pendant le passage du corps, elle l'ait de violents efforts et parait éprouver de vives souf- frances. A 10 heures 30 minutes, le corps est sorti, et, aussitôt après, la tête el enfin les membres antérieures se dégagenl ; le petil repose maintenanl dans la membrane interfémorale, qui lui sert de premier berceau. Après cette crise, la mère est plus calme. I>e temps en temps elle lèche vigoureusemenl son petit, el ce der- nier s'agite sous les Caresses desa mère; au moyen d'une de ses i La présentation par les pxtrémités inférieures paraît être la règle chez les Chiropl SUR LA REPRODUCTION DES CHAUVES-SOURIS 231 pattes postérieures, le aouveau-né ne tarde pas à s'accrocher aux poils de celle ci et, lorsqu'il s'agite fortement, elle fait entendre le môme bruit qu'au moment de la mise bas. A in heures iO minutes, la mère semble très fatiguée ; tout son corps tremble ; elle nettoie vigoureusement sa progéniture ; elle tire sur le cordon e1 le lèche; parfois elle se repose ; elle a toujours la tête en haut. Le petil se remue de plus en plus ; il est maintenant dans la partie gauche de la membrane interfémorale ; il remonte sa tête le long du corps de sa mère et cherche évidemment à saisir le téton. Il se hisse au niveau de l'insertion du membre postérieur gauche de sa mère el se tient bientôt en partie dans la portion de la membrane alaire qui se trouve entre ce membre et le membre antérieur gauche. La femelle se remonte un peu sur la toile métallique et le petil risque de tomber ; mais ses ongles sont fixés dans les poils de sa mère, et la membrane interfémorale de celle-ci, tendue par la queue recourbée en dedans et par l'écartement des membres postérieurs, est prèle à le recevoir en cas d'accident. La vulve saigne légèrement ; la femelle lèche le cordon et le tire douce- ineut avec ses mâchoires. A 10 heures 55 minutes, la mère se place presque la tète en bas. Le petit se trouve maintenant sous la membrane alaire de la femelle, entre les deux membres de gauche, mais il remue toujours et cherche à saisir le téton du même côté. A 11 heures, la mère est complètement la tète en bas, tout en haut de la cage ; elle est calme, le petit aussi ne remue plus. A 11 heuies30 minutes, nous prenons la mère et nous lui écartons les ailes. Le petit est fixé au téton gauche et le serre fortement dans sa bouche ; le cordon n'est pas encore rompu. Le nouveau-né est un petit mâle. Ouelques heures plus tard, le cordon est enlevé ; la mère s'est délivrée elle-même et nous pensons qu'elle a dévoré le placenta, car nous n'en avons trouvé nulle trace dans la cage. A 5 heures du soir, le petit est toujours fixé au même téton : il est. très vigoureux ; ses yeux sont fermés et ne s'ouvrent que cinq jours plus tard, le 14 juin. Le jeune Murin quitte l'aile protectrice de sa mère le 21 juin, et désormais il reposera tantôt près d'elle. tantôt sous son aile où il se place pour téter; il se développe rapidement, et, un mois après sa naissance, il a déjà plus de 34 centimètres d'envergure. Toutes nos femelles captives ayant mis bas et élevé leurs petits dans nos cages, nous avons pu faire quelques observations sur le développement du Murin. A sa naissance, le petit a de 13 à 16 centimètres d'envergure ; il 55 2 R- ROLLINÀT KT E. TROUESSART es1 presque nu. noirâtre ou plutôl brunâtre en dessus, incolore en dessous, avec 1rs membranes légèremenl noirâtres; il a les yeux fermés el les oreilles plus ou moins retroussées sur le crâne ; ses membres sont bien développés; les ongles de ses pattes de der rière et des pouces de ses membres antérieurs sont aigus et recourbés : les dents de lait, crochues, trilobées, sont très fines el situées à la partie antérieure ^\e^ mâchoires. C'est au moyen de ongles qu'il s'accroche à la fourrure de sa mère, tandis qu'à l'aide de ses mâchoires il se tient solidement lixé à l'un des tétons des mamelles pectorales. [.es ongles sont tellement acérés, que, si Ton prend dans la main deux ou trois jeunes Murins ou Rhinolophes, ils se fixent aux doigts avec une telle solidité qu'il faut donner de fortes secousses pour les en détacher. Si l'on met en liberté, dans une vaste chambre, une femelle portant son petit , on voit qu'elle n'est gênée en rien dans son vol par sa progéniture qui, les ongles des pattes postérieures enfoncés dans sa fourrure vers la région abdo- minale, les ongles des pouces des membres antérieurs accrochés vers la région pectorale ou la région du cou, l'un des tétons mater- nels, longs et plats, solidement, serré dans les mâchoires armées de dents aiguës et recourbées, est à l'abri des secousses que peuvent occasionner les évolutions nocturnes, lorsqu'elle chasse les Insectes, tout en portant son précieux fardeau. Au moment du vol, l'échiné du petit se recourbe et parfois on peut voir le vide entre sou corps et celui de sa mère. Dentition delait. — La première dentition, ou dentition de lait, se développe pendant la vie fœtale, de telle sorte que les jeunes aaissenl déjà pourvus de toutes leurs dents de lait : le fait es) général chez les Chiroptères. La forme de ces premières dents est très différente de celle i\e^ dents permanentes, ainsi que l'ont montré Rousseau t et (dus récemmenl Lèche (2). Ces dents sont grêles, bilobées ou trilobées, recourbées eu hameçon et servent au jeune animal a s'accrocher fortement, dès sa naissance, aux mamelles de la mère : elles ont été figurées, à côté des dents de i' Roussi iu, Mémoire zoologique et anatomique sur lu Chauve-Souris c<>>n- iininr. M;r_Msin ,|r zoologie, avec planches, 1839. i i.kmi:. Studier ofver myilkdentitionen och tândernas homologier hosChi- roptera. Lunds Universitets Irsskrift, XII, 1875; —Analyse m : ^rchiv du- Natur- geschichte, I. 1877; Di même. ////• Kenntniss des Wilchgebisses und der Zahnho mologien bei Chiroptera, -i Theil Lunda Univ Irsskr., XIV, 1877-78. SUR LA REPRODUCTION DES CHAUVES-SOURIS 233 remplacement, par les deux auteurs que nous venons de citer (1). Lèche a faii remarquer que ces dents de Lait sont homodontes, tandis que les dents de remplacement sont hétérodontes. En d'autres termes, la première dentition es! tonnée de dénis tontes à peu près semblables, de telle sorte qu'il est presque impossible de les distinguer autrement que par leur position, en incisives, canines et •prémolaires. Ces premières dents ressemblent aux dents perma- nentes des Cétacés et des Phoques qui sont des Mammifères homo doutes. Chez le jeune du Vcspertilio murinus (comme chez tous les repré sentants du genre Vcspertilio), la formule de la dentition de lait esl la suivante : 9 1 2 10 I—, C— -, Pm— X 2 =-7- = 22 dents, 3 1 2 \z tandis que la dentition permanente comprend : 4' CT' Pn4' MT X 2=1 = 38 dents. La première dentition tombe de très bonne heure. A douze jours les dents permanentes sont déjà percées : au bout de 30 à 35 jours la seconde dentition est complète. Développement du jeune. — Le jeune Murin ouvre les yeux du quatrième au neuvième jour, mais le plus souvent vers le cinquième ou le sixième ; ordinairement, l'un des yeux s'ouvre avant l'autre ; les oreilles se redressent ; le corps commence à se couvrir de poils d'un brun noirâtre en dessus, presque blancs en dessous. Il grandit rapidement et est toujours très vif et vigoureux. Au bout de neuf à treize jours, il quitte sa mère et vit tantôt sur elle, tantôt près d'elle, mais parfois il passe de longues heures à téter, recouvert par la membrane alaire de la femelle. D'après ces observations, on peut conclure .pie les femelles vivant en liberté ne volent en portant leur petit que pendant les deux semaines qui suivent la mise bas ; après ce temps, elles laissent les jeunes dans leur retraite pendant qu'elles sortent à la recherche de leur nour- riture, et, au retour, elles viennent se placer près de leur petit poul- ie reprendre et l'allaiter. Du reste, lorsqu'on met le trouble dans (I) Hocsseau, Loc. cit , pi. VIII. — Lèche, Studier... etc., pi. II, fig. X' et X" (dents de lait), X (dents permi nies). Sur la Gg. X1 on voit les dents de lait et les dents permanentes (encore incomplètement sorties) simultanément en place dans les deux mâchoires. 2'H H. ROLLINAT ET E. TROUESSART une colonie de femelles ayant mis bas, on remarque que les très jeunes sujets restent seuls accrochés à leurs mères, tandisque les autres, un peu plus forts, mais n'ayant pas encore la forci; de pren- dre leur vol, demeurenl en place. A douze jours, le jeune Murin ;i près de 'ï-'i centimètres d'enver- gure : il esl couvert en dessus de poils bruns parsemés de longs poils noirâtres, et, en dessous, de poils blanchâtres ; les dents poussent, chassant peu à peu les dents de lait, désormais inutiles. Quelques jours plus tard, il ne se place plus sous l'aile de sa mère pour téter, mais bien à côté (Telle, suspendu à la cagp, la tète en lias ; il s'étire souvent el allonge ses ailes; parfois il va se placer seul, dans un coin ; mais d'habitude les femelles et les jeunes vivent ensemble, suspendus dans un angle du haut de la cage, urinant les uns sur les autres et pourtant étant toujours propres après quelques instants de toilette. A vingt jours, le jeune a .'5o centimètres d'envergure ; à un mois, près de 35 centimètres. A trente-cinq jours, il lette encore ; il a toutes ses dents et mord très fort. ; son pelage, long, est brun foncé en- dessus, presque blanc en dessous. A cinquante jours, il est presque sevré et mange déjà des Blattes; à deux mois, parfois avant, il ne lelle plus, et, si on le place dans une cage contenant un nombre connu de grosses Blattes, on peut constater qu'il en dévore trente- quatre à trent-sept chaque nuit et que par conséquent il peul se passerde sa mère. A deux mois, il a 37 à 39 centimètres d'enver- gure ; à trois mois, 38 à 40 centimètres, A cet Age, le jeune Murin est brun foncé en dessus et gris blanc en dessous ; ses membranes et ses oreilles sont plus foncées que chez les adultes : sa dentition esl très forte et sa formule dentaire est la même que elle/, les adultes de son espèce. Pendant toute la durée de l'allaitement, les femelles étaient très grasses et en excellente santé; nous n'en avons pas perdu une seule, et, sauf un jeune Murin, nous n'avons eu aucune autre p irte chez les Chiroptères de cette espèce. Le 28 juillet, nous tuons une femelle et son petit né dans une de nos cages dans la nuit du i au 3 juin. En pressa ni les mamelles de la mère, il sort encore un peu de lait: mais le petit ne tette plus, car il a l'estomac rempli de débris de Blattes, sans aucune trace de lait. La régression de l'utérus de la femelle esl presque entièrement achevée et l'organe a repris à peu près sa forme normale; niais la partie droite, où s'esl opérée la gestation, esl encore sensiblement plus grosse que la gauche. SUR LA REPRODUCTION DES CHAUVES-SOURIS 235 Rapports de la femelle avec son petit. — Beaucoup de natu- ralistes oui cru, et nous croyions uous-mêmes, d'après ce que nous avions pu voir chez des Rhinolophes, que les femelles des Chirop- tères élevaienl leurs petits en commun; c'est-à-dire que lorsque le jeune sujel était assez fort pour quitter sa mère, il allait s'allaiter indifféremment sur une femelle quelconque appartenant à la colonie dont il fail partie. Il n'est pas rare de rencontrer plusieurs colonies différentes dans le même endroit; ainsi les femelles des Rhinolophes vivent souvent dans la même retraite que les femelles du Vespertilio emarginatus, mais chaque espèce forme un groupe à part; on trouve pourtant parfois des femelles de Rhinolophus f'errum-equinum dans le groupe des femelles de Rhinolophus Euryale, et réciproquement. Nous avons aussi souvent remarqué, comme nous l'avons déjà dit, que chez les Rhinolophes les mâles adultes ou jeunes d'un an ou de deux ;ms n'étaient pas absolu nients proscrits des colonies de femelles. Dans son très intéressant ouvrage sur la Faune de la Normandie, M. 11. Cadeau de Kerville cite une observation de M. Ernest Olivier : « Je dois à M. Ernest Olivier la fort intéressante observation suivante, relative à la biologie de l'Oreillard commuu (Plecolus auritus L.'j, observation qu'il m'a communiquée par lettre, en mars 1888 : « Au commencement de juin, j'ai trouvé, écrit-il, dans la grotte de Beaume-les Messieurs (Jura), un nombre considérable d'Oreil- lards dont les femelles portaient toutes un jeune suspendu à leur mamelle. J'ai pu constater là un fait qui n'a peut-être pas encore été observé, c'est que les femelles d'Oreillards sont des nourrices plutôt que des mères ; car, lorsqu'elles étaient suspendues en grappe l'une après l'autre, les petits couraient sur le corps des mères et s'accrochaient tantôt à l'une, tantôt, à l'autre, et la mère prenait son vol emportant indifféremment un jeune quelconque d. Malgré de nombreuses années de recherches, nous ne pouvons dire, sur ce sujet, exactement ce qui se passe chez les Chiroptères autres que le Murin ; mais en ce qui concerne cette espèce, nous pouvons affirmer que chaque femelle nourrit son petit seul, à l'exclusion de tout autre. Nos femelles de Vespertilio murinùs étaient toutes facilement reconnaissables : une blessure ancienne ou récente, une ou plusieurs taches blanchâtres aux membranes, etc., nous permettaient de reconnaître chacune de nos bètes, et leur signalement était soigneu sèment consigné sur notre cahier de notes ; le sexe des petits, ^.'{(î R. ROLLINAT ET E. TROUESSART leur grosseur, La coloration plus ou moins marbrée de blanchâtre de leurs membranes, qous permettaient de reconnaître nos ani- maux sans crainte d'erreur ; aussi, ce qui nous a engagés à faire des expériences sur ce sujet, c'esl que nous trouvions toujours le même petil s'allaitanl à sa mère el jamais à une autre. l'u jeune Murin, dont les yeux étaient ouverts, est placé dans une cage contenant deux femelles munies de leurs petits : elles ne >'''ii occupent pas, et, au boul d'un jour, nous le rendons à sa mère, qui ne larde pas à le prendre sous son aile pour l'allaiter. Cette expérience, renouvelée plusieurs lois, nous donna toujours le même résultat. Un jeune Murin est mis dans une cage contenant deux femelles, dont une à Laquelle nous enlevons son petit : les femelles ne font aucune attention à lui, et celle qui est privée de son petit refuse même de le recevoir lorsqu'il s'approche d'elle ; après une journée, nous enlevons celle-ci et nous plaçons la véritable mère dans la cage : immédiatement elle vient lécher son petit, le caresser et le prendre sous son aile. Plusieurs expériences de ce genre nous donnèrent le même résultat. Les femelles du Vesperlilio murinus ne s'occupent donc pas des petits des autres femelles de même espèce. En cage, quoique ces bêtes vivent presque toujours suspendues dans le même endroit. chaque femelle reconnaît son petit et refuse d'allaiter celui d'une autre. Nous pouvons donc conclure qu'en liberté, quoique ces bêtes vivent en société nombreuse pendant la gestation et après la mise bas, les femelles ne s'aident pas pour élever leurs petits ; que pen- dant lient' à treize jours elles conservent constamment leur pro- géniture accrochée à leur pelage alors même qu'elles volent à la recherche des Insectes ; qu'après ce temps les jeunes restent dans l'endroit où vit la colonie, pendant que les mères se mettent en chasse, et que celles ci savent parfaitement les reconnaître à leur retour ; enfin qu'il nous paraît certain que le petit est perdu si sa mère est victime d'un accident pendant qu'elle est en chasse. Nos études sur l'élevage du Murin en captivité une fois terminées non- mettons en liberté, dans les combles de l'église d'Argenton, les jeunes el les mères, saut les femelles A et 11 (la Q I! fui disséquée plus tard) captives depuis les mois de mars et d'avril : nos Chirop tères jeunes ou vieux prei ni leur essor avec la plus graude facilité, el à voir les petits exécuter leurs évolutions avec aisance, on ne croirait pas être en présence d'animaux élevés dans des cages. En les regardant passer rapidement, on ne reconnaît plus les petits SUR LA REPRODUCTION DES CHAUVES-SOURIS ÏM des mères ; l'envergure est, d'ailleurs, sensiblement la même, soi I 38 à 'ti> centimètres pour les petits, et iO à ii centimètres pour les femelles adultes. Soins a donner aux Murins captifs. — La cage, grande, esl vitrée sur le devant, tandis que les trois autres côtes et le dessus sont en toile métallique. Cette toile métallique, très fine et ne per- mettant pas le passage d'un Insecte, même d'une Mouche, doit être peinte ni vert sombre, car la toile non peinte, même galvanisée, ne résiste pas longtemps à l'urine des Chiroptères. La cage esl entourée d'une bordure en bois d'environ lu centimètres de hau- teur, de façon a empêcher la sciure de se répandre au dehors; le fond est en bois solide ; la porte s'ouvre sur le côté vitré ; une seconde porte s'ouvraut sur le dessus de laçage est aussi très utile. Pendant toute la durée de la gestation et de l'élevage des jeunes, les Murins doivent être placés dans une chambre chaude et bien exposée. Pendant le jour, la cage sera recouverte d'une pièce d'étolïe sombre, mais seulement eu dessus et sur les côtés d'où vient la lumière ; dans la soirée, cette étoffe sera enlevée. Deux fois par semaine on renouvellera l'épaisse couche de sciure de bois (celle du Peuplier est la meilleure) qui doit toujours tapis ser le fond de la cage ; cette sciure est destinée à absorber l'urine des Chauve-Souris et à sécher rapidement les excréments ; de celte laiim les animaux captifs seront toujours propres. Un très petit récipient plein d'eau sera placé daus la cage, et on aura soin de mettre dans cette eau quelques brins de mousse, pour permettre aux Insectes qui y tomberaient d'en sortir aisément. 11 est évident qu'un Murin adulte, qui peut dévorer 1,000 Mouches domestiques en une seule nuit et en absorber près de 1,500 la nuit suivante, qui peut manger 67 grosses Sauterelles de suite et eu dévorer encore 80 pendant la nuit, est un animal fort coûteux à nourrir. Ce naturaliste qui aurait un certain nombre d'animaux de cette espèce dans ses cages, devrait passer sa journée entière à capturer des Mouches et des Sauterelles afin de recueillir la nourri- ture nécessaire pour la nuit suivaute. Du reste, les Mouches et les Sauterelles ne sont abondantes que pendant quelques mois chaque année; il en est de même du Hanneton, Insecte précieux pour l'élevage du Murin, qui en est très friand. Nous avons donc eu recours à la Blatte, Insecte fort commun dans les boulangeries et qu'on peut prendre en grand nombre, chaque nuit, dans des pièges spéciaux et fort ingénieux, qui ne demandent aucune surveillance; ce n'est que pendant les grands froids que la Blatte ne donne pas J">s H. ROLLINAT ET E. TROUESSART dans les pièges, aussi devra-t-on se constituer une forte réserve de ers Insectes qu'on DOurrii\i à peu de frais au moyen de farine el de fruits pourris. Malheureusement la Blatte ne convient pas à toutes nos espèces. Si le Vespertilion murin, le Vespertiliou de Natterer et le Vespertilion de Daubenton la dévorent avec voracité, par contre le Vespérien sérotine, le Vespérien pipistrelle, l'Oreil lard, la Barbastelle et le Vespertilion échancré ne semblent pas avoir une prédilection marquée pour cet Insecte. De plus, les grosses Blattes, (|ui ne touchent jamais aux jeunes Murins, ne se gênent nullement pour attaquer et dévorer les jeunes des petites espèces, car nous avons vu ces Insectes manger de jeunes Pipistrel- le- et de petits Yespertilions écliancrés. Quant aux Rhinolophes, il est inutile de chercher à les conserver en captivité ; ils refusent toute nourriture et se tuent sur les parois des cages. Pendant la plus grande partie de la journée, les Murins captifs se tiennent groupés dans l'un des angles du haut de leur prison, dormant où se grattant, et faisant la chasse à leurs nombreux Parasites, happant de temps à autre les Blattes imprudentes qui s'approchent d'eux. La nuit venue, ils se mettent en chasse et poursuivent sur la toile métallique les nombreuses Blattes enfer- mées avec eux. Parfois ces animaux se disputent, se mordent et se frappent de l'ongle aigu dont leur pouce est armé; ils poussenl alors des cris presque semblables à ceux de Moineaux qui se battent. Lorsqu'on Cherche à prendre l'un des .Murins adultes, il fait entendre un bourdonnement absolument semblable à celui que produit une grosse Mouche en volant; ce bruit est suivi d'une sorte de grésillement quand le Chiroptère est entre les mains de l'obser- vateur. Nos Murins ont toujours été eu excellent état; nous n'eûmes, comme nous l'avons dit, pas une seule mort à déplorer chez les adultes, et nous ne perdîmes qu'un seul petit. En biver.et pour éviter une trop grande consommation d'Insectes, nous avons place dans une cave humide les cages contenant quelques Chiroptères de différentes espèces, en ayant soin de les recouvrir d'une épaisse couverture de laine; c'est ainsi que nous avons con- servé la femelle A, notre plus ancienne captive, qui, à l'heure actuelle, est encore en parfaite santé. Malgré le froid, les Chirop- tères captifs continuent à manger les Insectes, même lorsque la cage est placée dans une cave, mais leur appi til esl moins marqué lorsque le froid devient excessif. Parasites. — Le Vespertilion murin esl beaucoup moins riche en SUR LA REPRODUCTION DES CHAUVES-SOURIS 239 parasites èpizoïques que certaines espèces de Chiroptères, les Rhinolophes par exemple. D'ailleurs ces parasites disparaissent peu à peu sur les individus gardés en captivité, surtout Lorsque ces individus ne sont pas trop nombreux el sont tenus propremenl dans leur cage. L'étude de ces parasites a été faite par Kolenati dans deux mémoires déjà anciens (1) et qui ne sont plus au courant de la science. — Nous nous contenterons ici de passer en revue les espèces signalées par l'auteur comme vivant sur Vespertilio murinus, en attendant le travail d'ensemble que nous avons l'intentiou de coosaerer aux Insectes et Acariens èpizoïques des Chiroptères. A. Insectes : Pupipares. — Trois espèces de Nyctéribies sont signalées par Kolenati comme se rencontrant sur Vespertilio Uuri- nus ; ce sont : Nycteribia Frauenfeldi Kolenati (Die Parus., p. 33). Hermanni Leach {Zool. Mise, III pi. 144). — Montagnei Kolenati (Die Paras., p. 38). Aphaniptères. — Les Puces ne sont pas très communes sur les Chiroptères, peut-être parce qu'on ne les recherche qu'après la mort de l'animal, et qu'à ce moment elles ont déjà abandonné h' corps refroidi. Quoi qu'il en soit, ces puces sont remarquables en ce qu'elles ne sautent pas . elles paraissent plus allongées que 1rs Puces des autres Mammifères, et lorsqu'elles sont placées sur une feuille de papier blanc elles semblent avoir perdu toute leur agilité, taudis qu'où peut les voir courir assez rapidement dans le pelage de l'animal. Sur Vespertilio murinus, Kolenati signale les espèces suivantes : Ccratopsylius octactenus Kol. {Die Paras., p. 31). — hexactcuus Kol. {Die Paras., p. 31). pentactenus Kol. (Die Paras., p. 32). Ces espèces ne sont pas spéciales au Murin, mais se rencontrent également sur d'autres Chauves-Souris de nos pays. Taschenberg (1880) crée pour ces puces le genre Typklopsylla. lî. Acariens : Trombididse. — Sur la plupart des Chauve Souris, ou trouve en plus ou moins grand nombre, des larves d'Acariens d'un jaune orangé, appartenant au groupe de parasites distingué il) Kolenati, Die Parasilen der ( fiiroplera, 4 pi., Dresde, ts.'.T.— li... lieilràge zur Kenntniss der Arachniden. Silz.-Ber. d. K. Akad. <\n Wiss., malb. nalurw. Cl. IX. p. 69, 155, ipl., 1858-59. — Voyez aussi -.Taschenberg, Die Fliihe. Halle, 1880. l\l) R. ROLLIXAT ET E. TROUESSART. REPRODUCTIOX DES CHAUVES-SOURIS vulgairement sous les noms de Rougets, ioutâts, etc., et dont les anciens naturalistes avaient fait les genres Leptus et r<;//\. Sur les Chauves-Souris, ces larves se fixent plus particulièrement au bord libre des oreilles, d'où le nom d'Otonyssus que Kolenati leur a imposé. Mais ce naturaliste, comme tous ceux qui l'ont précédé el suivi, n'a décrit que des larves hexapodes : l'étude de ces Trombi- didse reste donc à faire, puisqu'on ne connaît pas les adultes auxquels correspondent ces larves. Deux espèces sont décrites par Kolenati comme se trouvant sur le Murin, ce sont : Otonyssus elliptica 1vol. (Die Paras., p. 16.) Peplonyssus amplificatus Kol. (Beitràg.,o. 77, pi. I, fig. 12). Il est à noter que la première espèce (qui est le Caris vesperti- lionis Latreille) ne figure pas dans le second mémoire où Kolenati donne une monographie plus complètede ces larvesde Trombididse. Gamasidœ : Pteroptinœ et Dermanyssinœ. — Les Ptéroptes sont les parasites les plus communs sur les Chauves-souris de toute espèce. Kolenati signale, sur le Murin, les espèces suivantes : Diplostaspis myoti Kol. (Beitrdg., p. 156, pi. I, fig. 2). Ichoronyssus decussatus Kol. (Ibid., p. 177, pi. VI, ûg. 24). Lepronyssus lobatus Kol.(Ibid., p. 182, pi. Vil, fig. 30). rubiginosus Kol. [Ibid., p. 183, pi. VII, fig. 31). La première espèce est un vrai Ptéroptien (Pteroptus myoti du pre- mier mémoire : Die Parasit., etc.). Les trois autres se rapprochent plutôt des Dermanysses. Dans son premier travail, Kolenati signale en outre une espèce d'Ixodidse : Sarconyssus exaratus Kol. (Die Paras., p. 22, pi. I). On voit, par ce court aperçu, combien les Insectes et Acariens épizoïques des Chiroptères ont besoin d'une révision complète, basée sur de nouveaux matériaux qu'il faudra beaucoup de temps pour réunir. 241 NOTE PRELIMINAIRE SUH LES OPHIURES DES PREMIÈRES CAMPAGNES DE LA PRINCESSE ALICE, par R. KOEHLER, Professeur à la Faculté îles Sciences de Lyon. Comme dans les noies précédentes que j'ai publiées sur les Echinides et les Ophiures recueillis par S. A. S. le Prince de Monaco à bord de 1' « Hirondelle » et la « Princesse Alice d, je me contenterai de donner ici une simple énumération des espèces capturées et une courte description des foi mes nouvelles. 1. Ophioglypha abyssohu.m Lyman. N° 84. — 21 août 1894. Au large de la Corogne. Profondeur 1674 m. Deux petits échantillons (diamètre du disque il""11). N°96.— 27-28 août 1894. Long. 7°51' (>.; lat. 47 ii2' N. Profondeur 2(520 m. Deux échantillons plus grands (diamètre du disque 10"""). Les deux plus petits échantillons se rapportent exactement à la description de Lyman ; dans le plus grand, les plaques de la face dorsale du disque sont plus nombreuses et plus petites que sur les dessins de cet auteur. 2. Ol'IllOULYPHA CARNEA Lûlken. N° 74. — 31 juillet 1894. A dix-huit milles du Cap Sincs (Portu- gal). Profondeur 552 mètres. Un échantillon. 3. OiMiiouLYPHA Thouleti Koehler. N° 84. — 21 août 1804. Au large de La Corogne. Profondeur Ki7'i mètres. Un échantillon identique à celui que j'ai recueilli à bord du Caudan » et d'après lequel j'ai décrit cette nouvelle espèce. 4. Ophioc.lypha irrokata Lyman. N° 22. —25 juin 1895. Long. 25°30' 0. ; lat. 38°9' N. Profondeur 4020 mètres. In échantillon dont le disque atteint un diamètre de 14mm. N° 84. — 21 août 1894. Au large de La Corogne. Profondeur 1074 mètres. Méra. Soc. Zool. de Fr., 1896. >x. — "'• 242 Et. KOEHLER Un seul échantillon. Diamètre du disque 8mm. Le plu- petit exemplaire est conforme à la description de Lyman; dans le plus grand les plaques du disque sont très nombreuses et petites; elle9 deviennent un peu plus grosses vers la périphérie du disque et entre les boucliers radiaux. .">. Ophioglypha .minuta Lyman. Y 11. — 2.; juin 1895. Long. 25°36'0, ; lat. 38°9' 0. Profondeur 1020 mètres. Deux échantillons dont le disque a un diamètre de 5mm . Ils sont identiques aux spécimens de « l'Hirondelle » et les plaques dorsales du disque offrent la disposition que j'ai déjà signalée dans un tra- vail antérieur. »*». Oi'iuoMi su j.m Lymani Wy ville- Thomson. No 10. -- 17 juin 1895. Long. \l"ï 0. ; lat. 38°2l' N. Profondeur 2028 mètres. Deux échantillons. N° 84. -- 21 août 1894. Au large de La Corogne. Profondeur HiT't mètres. Un petit échantillon. 7. Ophiomusiom planum Lyman. N- 11. - 25 juin 1895. Long. 25°36' 0.; lat. 38°9' N. Profondeur 'fii^ii mètres. Un échantillon se rapportant exactement à la description de Lyman. Le disque a un diamètre de 20mm; les bras sont cassés à 25 de la base. Cette espèce a été établie par Lyman, d'après des spécimens dragués par le « Blake », à une profondeur de 955 brasses, dans la mer des Antilles. Elle n'était pas connue dans le versant occidental de l'Atlantique. La découverte d'un échantillon à 4020 m. montre que l'extension bathymétrique t\r VO. planum est considérable. 8. Ophiernus abyssalis nov. sp. N° 84. - .21 août 1894. Au large de La Corogne. Profondeur 1674 mètres. Un seul échantillon. Le diamètre du disque est de 9mm5 ; les bras atteignent 65mni de longueur. Cette espèce esl voisine de l'unique espèce connue jusqu'à main lenanl du genre Ophiernus, VO. vallincola; elle s'eu distingue par OPHIURES DES PREMIÈRES CAMPAGNES DE LA PRINCESSE \L1CI ±\'-\ les caractères suivants; Les boucliers radiaux sont très grands el leur Longueur égale presque la moitié du rayon du disque; ils sont ovalaires el presqu'aussi larges que longs. Ces boucliers sonl 1res rapprochés l'un de l'autre dans 1rs espaces interradiaux : il en résulte qu'ils forment à la périphérie du disque un cercle presque continu. La première plaque brachiale ventrale est grande, en forme d'un hexagone à côtés concaves. A partir de la deuxième, toutes les plaques ventrales ont la môme forme : elles sont étroites, allongées, à côtés latéraux excavés, presque deux l'ois aussi longues que larges. Cette forme est bien différente de celle qu'on observe chez VO. vallincola. Enfin, les pores tentaculaires portent trois ou quatre écailles sur leur bord interradial. Le tégument qui recouvre la partie centrale du disque offre des granulations qu'on retrouve entre les boucliers et sur les plaques de la périphérie du disque. La face ventrale est garnie d'écaillés extrêmement minces et transparentes, à travers lesquelles on aperçoit les organes internes. Couleur de l'échantillon alcoolique : grise sur le disque, blanche sur les bras. L'O. vallincola a été trouvée par le « Challenger» dans les Océans Atlantique (parages des Açores) et Indien (parages des îles Crozet et de Kerguelen). La découverte d'une nouvelle espèce de ce genre est intéressante. 9. Ophiocten longispinum Kœhler. N° 84. — 21 août 1894. Au large de La Corogue. Profondeur 1074 mètres. Un échantillon identique à ceux de « l'Hirondelle », d'après lesquels j'ai décrit cette nouvelle espèce. 10. Ophiactis corallicola Koehîer. Plusieurs échantillons dans différentes stations. il. Ophiactis abyssicola Sars. No 95. — 24 juillet 1895. Long. 30°33'20" 0. ; lat. 38°38'30" N. Profondeur 1230 mètres. Un échantillon : diamètre du disque 10""". 12. Amphiura Cbœajei Korbes. Y 25. — 18 a. n'ii 1893. Côtes de Sicile. Profondeur -1\ mètre,. Une dizaine d'échantillons. l\ï R. KOLHLER 13. Amphiura filiformis Forbes. Avec la précédente. 14. Amphiura angularis Lyman. N° 74. — 31 juillet 1894. A 18 milles du cap Siues (Portugal). Profondeur 552 mètres. Un seul échantillon de petite taille ; le disque a un diamètre de 1"""!',') et les bras une longueur de 13 à 14""". La face veutrale est couverte d'écaillés beaucoup plus petites que sur la face dorsale, mais qui existent sur toute son étendue. Les boucliers buccaux sont aussi longs que larges ; les plaques adorales sont grandes et très larges. Les piquants brachiaux sont au nom- bre de cinq ; la première écaille tentaculaire est arrondie et non spiniforme. VA. angularis est très voisine de VA. glabra et mon échantillon ne correspond exactement ni à l'une ni à l'autre de ces deux espèces, sans doute parce qu'il est très jeune. La forme des bou cliers buccaux et des plaques adorales, ainsi que la longueur des boucliers radiaux, me paraissent plus conformes aux caractères de VA. angularis ; en outre, le disque qui n'est pas éch ancré au niveau des bras comme chez VA. glabra. Enfin Lyman a figuré la face ventrale de VA. angularis couverte d'écaillés fines, bien que dans le tableau des espèces du genre Amphiure il place l'A. angularis parmi les espèces à face ventrale nue ou couverte d'écaillés rudi- m en ta ires. 15. Amphiura longispina Koehler. N° 101. — 29 août 1894. Au large, dans le golfe de Gascogne. Profondeur 1262 mètres. Quelques échantillons, en assez, mauvais état, identiques à ceux de 1' « Hirondelle » d'après lesquels j'ai établi l'espèce. 16. Amphiura duplicata Lyman. N°31.— 27 juin 1895. Long. 27°3'30"O.; lat. 37°54' N. Profon- deur 2178 mètres. Deux échantillon-. No 46. _ 3 juniet 1895. Long. 27<>25'30" 0. ; lat. 37<>42'40" N. Profondeur 1385 mètres. Plusieurs échantillons conformes à ceux de « l'Hirondelle» et du ' Caudau ». OPHIURES DES PREMIÈRES CAMPAGNES DE LA PRINCESSE ILIC1 245 17. Amphkra Hfchardi nov. sp. No 71. — 14 juillet L895. Long. 28°51'0.; lai. 38°'26' N. Profon- deur 1165 mètres. Deux échantillons, dont l'un a le disque fortement endommagé. Diamètre du disque I0mm; longueur des luas 00""". De telles dimensions sont rares dans le genre Amphiura. Le disque est aplati sur ses deux faces et échancré dans les espaces interradiaux. La face dorsale est couverte d'écaillés petites, imbriquées, parmi lesquelles on ne distingue pas de plaques pri- maires plus grosses. Les boucliers radiaux sont trois fois plus loDgs que larges et leur longueur est égale au demi rayon du disque; ils sont divergents et séparés sur toute leur longueur, à l'extrémité distale par une seule plaque et sur le reste de leur étendue par deux ou trois plaques plus grandes que les autres plaques de la face dorsale du disque. La face ventrale est à peu près complète- ment nue : on n'y observe de plaques que vers la périphérie, et celles-ci deviennent très rares, ou font complètement défaut, sur le reste de cette face. Les papilles buccales sont au nombre de deux de chaque côté. L'externe est allongée, quelquefois légèrement recourbée, à pointe émoussée; l'interne est grande et large, adossée à sa congénère à l'extrémité de la mâchoire. En outre, l'orifice du premier tentacule buccal est pourvu d'une écaille grande, élargie, conique, proémi- nente. Les boucliers buccaux sont un peu plus longs que larges, en forme de losange à côtés arrondis. Les plaques adorales ont la forme d'un triangle dont la base excavée, qui correspond à leur côté interne, se moule sur le contour convexe du bouclier buccal et dont le sommet est tronqué et arrondi ; ces plaques ne sont pas contiguës par leur angle interne. Les plaques orales, qui font suite aux boucliers buccaux, sont deux fois plus longues que larges. Les plaques brachiales ventrales sont carrées sur les premiers articles, puis elles deviennent un peu plus longues que larges; elles sont toutes contiguës; la première est petite, un peu plus large sur le bord proximal que sur le bord distal. Les plaques dorsales sont plus larges que longues; le bord distal. convexe, est beaucoup plus large que le bord proximal ; elles sont toutes conti- nues. Les plaques latérales, peu saillantes, portent trois piquants égaux, un peu plus longs que l'article correspondant, arrondis au sommet, larges à la base. 240 Et. KOEHLER Deux écailles tentaculaires. l'externe un peu plus grande que l'interne. Le disque offre une coloration grise; les bras sont blancs. 18. Amfhiura grandis nov. sp. X°9o. —27-28 août 1894. Long 30°33'20" 0. ; lat. 38°38'30" N. Profondeur 2620 mètres. Un seul échantillon dont le disque est en assez mauvais état. Comme dans l'espèce précédente, VA. grandis atleinl une très grande taille : le disque a un diamètre de 10""", et les bras une lon- gueur de 80""". Le disque est fortement échancré dans les espaces interradiaux. La face dorsale est couverte d'écaillés petites, imbriquées ; la région centrale est un peu endommagée et les plaques ont été eu partie enlevées, mais il ne semble pas qu'il y avait des plaques primaires distinctes. Les boucliers radiaux sont petits, minces, deux fois et demi plus longs que larges : leur longueur est moindre que le demi-rayon du disque ; ils sont séparés sur toute leur longueur. La face ventrale offre des écailles semblables à celles de la région dorsale, autant qu'on eu peut juger du moins d'après l'état de l'échantillon. Deux papilles buccales grosses, larges et fortes, adossées l'une à l'autre, terminent la mâchoire. Eu dehors vient une papille conique, très large à la base, à pointe émoussée. Enfin, au-dessous de l'insertion du tentacule buccal, s'élève de chaque côté une papille allongée, cylindrique, dressée, à pointe émoussée. La longueur de cette papille la fait ressembler beaucoup plus à un piquant qu'à une papille ordinaire d'Amphiura. Les boucliers buccaux sont à peu près aussi larges que longs ; l'angle interne est arrondi ; la région distale s'avance dans l'espace interbrachial correspondant sous forme d'un lobe plus ou moins proéminent ; les côtés externes sont arrondis. Les plaques adorales sont grandes, adossées par leurs bords internes qui sont étroits ; les bords externes sont grands, légèrement arrondis. Les plaques orales sont deux fois et demi plus longues que larges. Les plaques brachiales ventrales sont aussi longues que larges, sauf la première qui est plus longue que large ; les premières sont presque carrées, mais les deux angles proximaux étant tronqués, leur forme est pentagonale ; le bord distal est légèrement convexe et les cotés latéraux sont droits. Les plaques suivantes deviennent cariées. Toutes ces plaques dorsales sont plus larges que longues OPHIURES l>Ks PREMIÈRES CAMPAGNES DE LA PM.XCESSl XLU'.E l'Û avec les deux côtés proximal et distal convexes; dans la première moitié du bras, le côté distal est moins convexe que le côté proxi- mal, ensuite les deux sont aussi convexes l'un que l'autre. Toutes ces plaques sont contiguës. Lesplaques latérales, proéminentes, portent cinq piquants. Le premier piquant ventral atteint à peu près la même longueur que l'article correspondant, le deuxième esl un peu plus long, puis la longueur décroîl progressivement à partir du troisième jusqu'au premier piquanl dorsal qui est plus court que l'article Tous ces piquants sont coniques, renflés à la base, à pointe émoussée. Sur quelques-uns des quinze ou vingt, premiers articles, on trouve un piquant ventral supplémentaire très court, qui porte alors à six le nombre des piquants sur ces articles. Deux écailles tentaculaires très petites. Couleur de l'échantillon alcoolique : gris brun clair. L'A. grandis ofïre quelques affinités avec les .1. bellis, laneeo- liitii. angularis et Otteri. Ses dimensions doivent d'abord l'écarter des deux premières; elle diffère en outre de VA. bellis par la forme des pièces buccales et le nombre des piquants brachiaux et de VA. lanceolata par les dimensions relatives du disque et des bras, par les piquants brachiaux inégaux et par les plaques ventrales du disque, qui sont nulles ou rudimentairesdans cette dernière espèce. Mais les.l. lanceolata et grandis ont foules deux une papille buccale spiniforme, le disque profondément indenté dans les espaces inter radiaux et les pièces buccales ainsi que les plaques brachiales offrent des contours assez semblables. L'A. angularis atteint presque la taille de VA. grandis, mais elle ne possède qu'une seule (''caille lentaculaire et ses boucliers buc- caux sont arrondis. Chez VA . Otteri, le diamètre du disque est de llmm. La description de Ljungmann n'étant pas accompagnée de figures, il esl assez. difficile de reconnaître l'Ophiure qu'il a décrite : toutefois elle s'écarte do l'.i . grandis parla forme recourbée dn premier piquant ventral et par les contours des pièces buccales. 19. Ophiacantha lineata nov. sp. No 71. _ 14 juillet 1895. Long. 28»5t' 0.; lat. 38°26' N. Profon- deur I II'") métro. Trois échantillons, dont, l'un très incomplet. Diamètre du disque ('»""" ; longueur des bras 30mm. Le disque est garni sur les deux laces de spinules disposées 1res 2'tS H. KOEHLER régulièrement, ayanl toutes la même taille et la même hauteur et très serrées; ces spinales sont terminées par une couronne de cinq ou six petites épines. Les boucliers radiaux ne sont pas visibles. Les papilles buccales sont très grandes, allongées, amincies à l'extrémité, cylindriques; elles sont au nombre de trois ou quatre de chaque côté; une papille impaire, plus grande, termine la mâchoire: elles sont toutes couvertes de très fines aspérités poin- tues. Les deux papilles externes sont parfois on peu plus larges que les autres. Les boucliers buccaux sont à peu près aussi larges que longs et ils olï'-ent un lobe distal plus ou moins proéminent; les angles latéraux sont arrondis et les côtés proximaux sont droits. Les plaques adorales, deux fois plus longues que larges, sont recourbées. La première plaque brachiale ventrale est petite, triangulaire, avec un côté distal arrondi ; les suivantes sont très grandes, un peu plus larges que longues, puis elles deviennent aussi larges que longues. Le côté proximal est court, le côté distal est très développé et fortement convexe. Toutes les plaques ventrales offrent à leur surface des stries onduleuses, transversales, irrégulièrement parallèles, développées surtout dans la partie distale de la plaque : j'observe ces stries sur les trois échantillons. Les plaques ventrales son! contiguès, sauf vers l'extrémité des bras, où elles s'écartent l'une de l'autre. Les plaques dorsales sont petites, triangulaires, à bord distal arrondi; elles sont séparées l'une de l'autre à partir de la première : l'intervalle qui les sépare est un peu inférieur à leur longueur. Les plaques latérales sont très proéminentes et ont le bord libre renflé. Elles portent huit ou neuf piquants dont la longueur augmente assez régulièrement du premier ventral au premier dorsal : les trois premiers sont subégaux et la longueur du premier piquant dorsal est égale à deux articles. Les piquants ventraux sont courts et larges; les piquants dorsaux sont allongés, minces et effilés. Tous sont garnis de tubérosités très fines. Une seule écaille tentaculaire large, arrondie à l'extrémité, por- tant sur son bord libre quelques aiguilles pointues, dont le nombre et la grandeur peuvent d'ailleurs varier. La présence de ces fins piquants donne à ces écailles un aspect lobé qui rappelle un peu celui que Lyman a représenté chez. \'(). aspera, quoique moins marqué que dans cette dernière espèce. I/o. lineata offre quelques affinités avec YO. aristata que j'ai décrite d'après les échantillons recueillis à bord du u Caudan >>; elle OPHIURES DES PREMIERES CAMPAGNES DE LA PRINCESSE ALICE 249 en diffère par son écaille tentaculaire plus courte, large et obtuse; par les plaques brachiales ventrales con ligues el 1rs dorsales plus grandes; parla longueur des papilles buccales, etc. Elle esl aussi voisine de YO. cuspidata, donl elle diffère par la forme des écailles tentaculaires et des pièces buccales et par le nombre de papilles buccales. Couleur dans l'alcool : jaune brun clair. 20. Ophiacantha rufescens sp. QOV. X" 77. — 16 juillet 1895. Long. 29°9*30"O.; lai. 38°31' N. Pro fondeur 845 mètres. Deux échantillons. Par l'apparence générale, cette Ophiacantha ressemble plutôt à une Ophiocoma, mais l'absence de papilles dentaires doit la faire rapporter au genre Ophiacantha, dont elle a d'ailleurs les piquants brachiaux creux. Diamètre du disque 11""" ; longueur des bras 75mm. La face dorsale du disque est couverte de grains serrés, lins, réguliers, arrondis, qui, à l'œil nu, paraissent lisses comme chez les Ophiocoma, mais qui, au microscope, se montrent très finement granuleux; ces granules ne recouvrent pas la partie externe t\*'> boucliers radiaux. Sur la face ventrale, ces granules sont moins nombreux et moins régulièrement disposés; ils n'apparaissent que vers la périphérie du disque, le reste de la face ventrale est nu et les écailles sont visibles. Ces granulations liassent sur les plaques dorsales et latérales du premier article de chaque bras. Les papilles buccales sont au nombre de six à sept de chaque côté: elles sont coniques et disposées un peu irrégulièrement ; les deux externes sont plus grosses que les autres. Les boucliers but- eaux sont aussi larges que longs, de forme losangique, avec des angles arrondis. Les plaques adorales sont grandes, triangulaires. avec des angles arrondis; leurs côtés sont légèrement excavés, surtout le coté interne qui se moule sur le bouclier buccal; elles sont adossées l'une à l'autre par leur angle interne. Les plaques orales sont minces et étroites. Les dents sont au nombre de cinq. La première plaque brachiale ventrale esl petite et cordiforme. Les suivantes sont grandes et plus larges que longues; elles deviennent ensuite aussi larges que longues, puis, dans la deuxième moitié des bras, elles sont plus longues que larges. Elles offrent un côté proximal arrondi et un côté «listai fortement convexe ; à partir de la moitié du bras, elles présentent un angle proximal et deux 250 R. KOEHLER côtés latéraux échancrés par les écailles tentaculaires. Toutes ces plaques sont conliguës. Les plaques brachiales dorsales sont triangulaires, plus longues que larges.avec un bord distal convexe; elles sont aussi toutes coutiguës. Les plaques latérales, peu proémi- nentes, portenl cinq piquants (il y eu a six à la base des bras). Ces piquants paraissent lisses, mais, an microscope, ils se montrent rouverts de petites spimiles courtes et aiguës. Leur longueur aug- mente régulièrement du premier piquant ventral, qui est pins grand que l'article, jusqu'au premier piquant dorsal dont la lon- gueur est égale à trois articles. Deux ('cailles tentaculaires grandes, allongées, arrondies à l'extrémité, à surface très finement granuleuse ; l'externe est plus giande que l'interne. Chezl'animal vivant le disque offrait une coloration brun-violacé foncée et les bras avaient une teinte brun rougeâtre ; ces colora- tions sont conservées sur les échantillons alcooliques. Je ne connais aucune espèce d'Ophiacantha avec laquelle VO. raf'escens puisse être confondue. 21. Ophiomitra cohdifera nov. sp. \° 111. — 1er aout 189;;. Long. 30°26'15" 0. ; lat. 38<>?)2'45" 0. Profondeur 1143 mètres. Une dizaine d'échantillons. Diamètre du disque 4"""; longueur des bras I5mm. Le disque est arrondi ; sa face dorsale est couverte d 'écailles, imbriquées, grandes, très distinctes; eu outre, un certain nombre de piquants très courts, se rendant en une grosse tète arrondie couverte de très dues aspérités, se rencontrent çà et là, irrégulière- inenl distribués sur les plaques. Vus de face ces piquants globuleux paraissent simplement sphériques, mais quand on les regarde de cote, on aperçoit un pédoncule très court, épais et presque aussi large que la tète qui le surmonte. Les boucliers radiaux sont ovales et un peu plus longs que laiL,r"s. La face ventrale n'offre pas de globules et les écailles qui la recouvrent sonl p'us petites «pie sur la face dorsale. Les papilles buccales, au nombre de trois de chaque cote, sonl allongées, cylindriques, ('paisses, amincies à l'extrémité et cou vertes d'aspérités très fines et pointues; !;i papille impaire médiane esl un peu plus forte que les autres. Les boucliers buccaux sont grands, un peu plus larges que longs, avec un côté distal forte- ment convexe et un angle proximal plus ou moins émoussé, limité OPHIURES DES PREMIÈRES CAMPAGNES DE LA PRINCESSE \LICt 25 1 par deux côtés concaves; parfois La convexité du bord proximal devient assez prononcée pour donner à ces boucliers une forme losangique. Les plaques adorales sont, en forme do croissant. Les plaques brachiales dorsales sont triangulaires, avec un angle proximal aigu et un boni distal arrondi ; elles sonl séparées par les plaques latérales. Les plaques ventrales offrent un angle proxi- mal et un bord distal convexe, échancré en son milieu, ce qui donne à ces plaques un aspecl cordiforme tout à fait caractéris- tique. Elles sont aussi séparées parles plaques latérales sur toute la longueur des bras. Ces dernières ne sont pas très saillantes ; elles portent six à sept piquants à la hase des bras. La longueur des piquants augmente régulièrement de l'inférieur au supérieur: la longueur de celui ci est inférieure aux deux articles brachiaux. Les piquants ventraux soût larges et courts, les supérieurs sont plus effilés: tous sont garnis de très tines aspérités pointues. L'écaillé tentaculaire est petite et conique. Couleur dans l'alcool : blanche. Je ne connais aucune Ophiomitra qui puisse être rapprochée de YO. cordifera : cette espèce est évidemment très voisine d'une Ophiure que Lyman a rangée dans le genre Ophiacantha, YO. leoi- pellis. Elle s'en distingue aisément par ses plaques brachiales dor- sales triangulaires et ses plaques ventrales cordiformes, par les gros globules irréguliers et très peu nombreux de la face dorsale et par les plaques, plus grandes et plus grossières que chez 1*0. l&oipellis, qui recouvrent la face dorsale du disque. 11. Ophiotrilma Alberti nov. gen. nov. sp. No 21. — 23 juin 1895. Long. 2>30'O.; lat. 38°9' N. Profondeur 4020 mètres. Deux échantillons, dont l'état de conservation laisse à désirer. Diamètre du disque I3mm; longueur des bras environ \0""". Le disque, arrondi, est couvert, sur la face dorsale, d'écaillés petites, mais bien distinctes, imbriquées, dont la plupart portent un piquant allongé à surface rugueuse, à extrémité pointue et ne se terminant jamais en plusieurs spinules Les boucliers radiaux sont parfaitement distincts sur toute leur longueur : ils sont petits, étroits, triangulaires, divergents, non contigus : leur largeur est comprise environ trois fois dans leur longueur. La face ventrale du disque est couverte d'écaillés très minces, plus petites que sur la face dorsale et dépourvues de piquants : ceux-ci commencent à apparaître vers la périphérie. 2'.')2. R. KOEHLER Les papilles buccales sont très nombreuses : il y en a d'abord six ou sept de chaque côté, sur le bord interne des plaques orales, puis cinq ou six a l'extrémité des mâchoires, où elles sont super- posées et disposées irrégulièrement au-dessus des dents d'une manière qui rappelle un peu VO. rosea. Ces papilles sont épaisses, cylindriques ou légèrement aplaties, arrondies à l'extrémité; leur surface est rugueuse ou couverte de très Unes aspérités pointues. Les boucliers buccaux sont plus larges que longs : leur bord distal offre un léger lobe en son milieu et le bord proximal est fortement convexe. Les plaques adorales sont très développées, quatre ou cinq fois plus longues que larges, rétrécies en leur milieu et élargies aux extrémités. Les plaques orales sont deux fois plus longues que larges. Les dents sont au nombre de cinq. La première plaque brachiale ventrale est petite, rectangulaire ou losangique, avec l'angle distal tronqué; les côtés proximaux sont légèrement concaves et les deux autres côtés sont droits. Les plaques suivantes sont beaucoup plus grandes; elles sont un peu plus longues que larges, avec un angle proximal obtus, deux côtés latéraux excavés pour faire place aux pores tentaculaires et un bord postérieur échancré en son milieu. Toutes les plaques bra- chiales ventrales sont séparées les unes des autres par les plaques latérales. La première plaque brachiale dorsale est étroite, allongée trans- versalement, avec un bord distal convexe. La deuxième est penta- gonale ; son bord proximal est concave, les autres côtés sont droits. Les plaques suivantes sont triangulaires, avec un angle proximal et deux côtés latéraux droits. Les trois premières plaques sont continues, mais, au delà, toutes les plaques dorsales sont séparées par les plaques latérales. Celles-ci sont grandes, larges et assez saillantes ; elles portent cinq piquants garnis de très Unes aspérités pointues, dont, la longueur augmente depuis le premier piquant ventral jusqu'au piquant dorsal : ce dernier correspond à un article et demi environ . Les pores tentaculaires sont remarquablement grands. Ceux de la première paire sont compris entre la première plaque brachiale ventrale et la plaque adorale et ils s'ouvrent largement dans la fente buccale : ils sont encore plus grands que les suivants : ils portent sur leur bord interbrachial trois, et, parfois, quatre grosses écailles arrondies, épaisses, qui se distinguent nettement par leur forme des papilles buccales voisines. Les pores suivants ne portent pas d'écaillés, mais ils présentent sur leur bord proxi- OPHIURES DES PREMIERES CAMPAGNES DE LA PRINCESSE \LICE 253 mal et interne un certain nombre de petits piquants très courts, spinulés à l'extrémité ; il parait y avoir au moins six de ces piquants par pore, mais l'état des échantillons ne me permet pas de préciser leur nombre avec certitude. Ces pores tentaculaires avec leurs petits piquants rappellent ceux des Amphiambix. Le disque offre une coloration gris de Ici- ; les bras sonl beaucoup plus clairs, presque blancs. La seule espèce d'Ophiure que je connaisse qui olïre quelque analogie avec VO. Alberti est l'O. Bartleti décrite par Lyman dans les Ophiures du « Blake » et le dessin que cet auteur en a donné me fait supposer que la première paire de pores tentaculaires présen- tait dans cette espèce une disposition analogue à celle que j';ii observée dans la mienne. Laissant de coté la question de savoir si cette Opbiure est bien une Ophiacantha, je me bornerai à faire remarquer que la forme des pièces buccales et surtout des plaques brachiales dorsales, et l'absence de toute formation sur le pourtour des pores tentaculaires séparent nettement VO. Bartleti de 0. Alberti. Il ne me paraît pas possible de rapporter l'Ophiure découverte par la « Princesse Alice » au genre Ophiacantha dont elle s'éloigne par quelques caractères fort importants : présence d'écaillés dis tinctes, premier pore teutaculaire très grand s'ouvrant dans la fente buccale et garni d'écaillés, qui, sur tous les autres pores des bras, sont remplacées par de fins piquauts. Ces caractères m'ont paru assez remarquables pour nécessiter la création d'un genre nouveau auquel je propose d'appliquer le nom à'Ophiotrema. 23. Ophiothrix fragilis Abildgaard. Nombreux échantillons dans différentes stations. 2oi REMARQUE SUR UNE FORME INTÉRESSANTE ET ASSEZ RARE D'AMPHINEURA POLYPLACOPHORA, par Nicolas ZOGRAF, Professeur à l'Université de Moscou. (Planche XII). Dans son ouvrage sur les Ckitonîdse de la Russie, paru eu 1849, feu l'académicien Middendorf représentait et décrivait entre autres, une forme très originale habitant le littoral du Kamtshatka et des îles de la région la plus septentrionale de l'Océan Pacifique. Cette tonne, connue des habitants du Kamtshatka sous le nom de « Kéru », et rejetée souvent sur le rivage où elle devient non seulement la proie des Oiseaux et des Mammifères du littoral, mais encore celle de l'Homme lui-même, fut appelée par ce savant du nom de Steller, l'un des explorateurs les plus énergiques du Kamtshatka et de la mer de Behring. Désireux, en outre, de mieux caractériser celte forme curieuse, Middendorf créa pour elle un nom générique, en la séparant des représentants du genre Chiton, et en instituant pour elle un nouveau genre, celui des Crypto- chiton (1). Beaucoup pi us tard, en ISS."», l'infatigable et si regretté natu raliste français, Paul Fischer, en passant eu revue le genre Chiton, non seulement plaça cette forme dans un genre à part, mais il la mit dans un groupe séparé auquel il donna une déno- mination commune, générique il est vrai, celle de Diarthrochiton.- Il divisa, en outre, ce groupe en sous genres, el à l'un d'eux il conserva le nom de Cryptochiton (2), qui lui avait été donné par Middendorf. Le sons genre Cryptochiton se distingue des autres sous genres du Diarthrochiton, par les indices suivants : « Valves complète- ment recouvertes par la zone; valve postérieure avec un large sinus postérieur et une fissure de chaque coté ; valves intermé- (l) A. Th. von Middendorf, Beitràge zu einer Malacozoologia rossica. I Besctireibung und i natomie neùer odt r fur Russland neuer Chitorn n. Mémoires de l'Académie Impériale des sciences de Sitinl Pétersbourg, VI, 1849. h Paul ii Mu ii. Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie conchylio logiqut . Paris, 1887. REMARQUE SUR UNE FORME D'AMPRINEURA POLYPLACOPRORA 258 diaires à Lames suturales très grandes el à sinus antérieur plus large que le sinus postérieur ; zone couverte de fascicules de très petits poils ( I). » Indépendamment de cela, le sou- genre Cryptochiton se distingue par ses grandes dimensions qui en fonl une sorte de géant parmi les autres Polyplacophora. Enfin, il présente des différences consî dérables dans la structure de sa coquille. Comme on le sait, la coquille des Polyplacophora se compose d'un rang de plaques, disposées le long" du dos de l'animal. Chaque plaque se compose à son tour de deux couches : une couche supérieure plus friable, portant quelquefois des pores, des taches en forme d'yeux, etc., et une couche inférieure formée d'une substance calcaire plus ou moins dense. Eu conchyliologie, la couche supérieure est connue sons le nom de tegmentum, el la conclu! inférieure sous celui d'articulamentum. (liiez le Cryptochiton, le tegmentum fait complètement défaut, et la coquille ne se compose que de ['articulamentum ; le tegmentum est remplacé par une zone très développée. La zone, ainsi (pie nous le savons par Mi Idendorf, se compose de deux couches : une couche supérieure colorée d'une façon plus ou moins vive et portant à sa surface des touffes de soies calcaires et des lils minces, et une couche inférieure à la descrip- tion de laquelle ce savant consacre très peu de place. Il est un fait très remarquable: c'est que la couche supérieure de la zone adhère peu solidement à la couche inférieure, de sorte que la première se détache souvent de la seconde qu'elle laisse entièrement à nu. Middendorf attribue une semblable exfoliation de la couche supérieure de la peau, au mauvais état de conserva- tion des animaux, dont quelques-uns seulement avaient conservé les traces de celle enveloppe, taudis que la plupart de ceux étudiés en étaient privés. Middendorf accompagne son hypothèse de dessins, annexés à son excellent ouvrage. La fig. 1 de la planche 1 représente un Cryptochiton ayant encore quelques traces de son enveloppe supérieure. Dès la première lecture du mémoire de Middendorf, ses expli cations ne me parurent pas satisfaisantes. En effet, les nombreuses reproductions qu'il donnait indiquaient d'abord la régularité relative et l'uniformité de l'enveloppe restée après l'exfoliation de la couche supérieure de la peau; en second lieu, on pouvait se demander pourquoi le mauvais état <\^'^ tissus, causé par la conser- 1 1 ) l.ni o cilato, |'.i.j 256 N. ZOGRAF vation imparfaite de ranimai, ne s'étendait pas aux grandes touffes de soies calcaires qui, après l'exfoliation de la couche supérieure, étaient demeurées intactes dans de légers enfonce- ments des tissus. Un heureux hasard me permit d'étudier moi-même trois exem- plaires du Cryptochiton Stelleri Mid. et de découvrir un phéno- mène suffisamment intéressant et original. En 1892, M. le Dr V. Issaev, l'infatigable collectionneur d'objets provenant des différentes mers du globe, remit au Musée zoolo- gique de l'Université Impériale de Moscou, de la pari d'un de ses collègues dont il est malheureusement impossible de déchiffrer le nom sur l'étiquette, trois exemplaires de Cryptochiton stelleri. recueillis dans la mer d'Okhotsk et parfaitement conservés dans l'alcool. On pouvait lire sur l'étiquette que ces animaux avaient été trouvés entre les rochers du rivage, fortement attachés à ces rochers, et que deux d'entre eux olïraient beaucoup de ressem- blance avec des pierres. Si l'on examine, en elïet, la fig. 2 qui représente un de ces ani- maux, cette ressemblance avec une pierre rongée par quelque animal et arrondie par l'action prolongée de l'eau de mer, paraîtra très exacte. 11 ne faut pas oublier que Midclendorf dit également que le Cryptochiton se rencontre au milieu des rochers du rivage, dans les endroits les plus battus par les vagues. Sur les trois exemplaires remis au Musée zoologique, l'un d'eux, celui que représente la lig. 1, était tout à fait complet; les deux autres étaient privés de leur enveloppe extérieure, et, eu outre, l'un d'eux avait tellement souffert que les plaques de son squelette étaient brisées et les tissus déchirés en de nombreux endroits. Ces exemplaires étaieut de véritables géants parmi les Chito- nidae. Le mieux conservé, qui avait gardé sa forme parfaitement régulière, mesurait environ 136 millimètres de long sur (>."> milli- mètres de large ; un autre des exemplaires mesurait environ 98 millimètres de long sur 57 millimètres de large. Le premier exemplaire (fig. 1) est recouvert d'une couche épaisse de petits poils mous colorés en rouge fonce ; entre ces poils qui donnent à la surface de l'animal l'aspect d'un chardon, et rappellent la tripe de velours ou la peluche, le doigt sent les extrémités fermes et piquantes des touffes de soies calcaires demeurées intactes, ainsi que l'a indiqué Middendorf, dans les fossettes qui rouvrent la surface mise à nu. par suite de l'absence de la couche supérieure. Ce fait s'observait ,iussi bien chez l'exemplaire repre- REMARQUE sui; UNE FORME D'AMPHINEURA l'Ol > PLACOPHORA l'.ti seuté dans la fig. 1, que chez celui qui a souffert pendant qu'on le recueillait. Dans quelques endroits, la couleur rouge foncé de l'enveloppe du Cryptochiton passe au verdâtre, au bleuâtre et au jaune. Dans ces endroits on distingue des taches plus claires, des touffes de soies, et l'observation à la loupe indique des défectuosités dans les tissus. Dans trois endroits, le long de la ligne médiane de la face dorsale de l'animal, on remarque de légers renflements transver- saux, traces des articulamenta calcaires qui se trouvent à l'inté- rieur, sous l'enveloppe, il va de soi qu'on n'observe rien de semblable sur la face inférieure : les tissus du pied, de la tête, près de la cavité branchiale sont recouverts de la membrane mucilagineuse habituelle des Polyplacophora. Dans l'exemplaire privé de la couche supérieure de l'enveloppe, outre les fossettes contenant les touffes de soies, dont l'extrémité a été brisée probablement par les vagues, ou remarque les traces du tegmentum qui se trouve sous les tissus. Comme l'absence caractéristique de la couche supérieure de la peau, à la surface du corps des Cryptochiton, présentait, à mon avis, un réel intérêt, j'obtins du Directeur du Musée zoologique, M. le professeur A. Bogdànov, l'autorisation d'étudier ces animaux. Je sectionnai alors avec précaution, dans la zone qui remplaçait le tegmentum d'un de ces animaux, un petit fragment du tissu jusqu'à une profondeur atteignant la superficie de l'articulamen- tum. A l'aide du microtome, je lis une série de coupes que je soumis à l'examen microscopique. Cet examen me montra que l'exfoliation de la surface supérieure de la peau est due à la structure même de cette couche de tissu. Voici quelle est cette structure : le tissu extérieur est constitué par de très petites cellules de l'épithélie (lig. 3, ep), disposées en une seule couche. La conservation de l'objet, qui n'avait pas été préparé pour un examen histologique approfondi, ne me permit pas d'étudier plus à fond la structure de l'épithélie. Immédiatement au-dessous de l'épithélie se trouve le tissu conjouctif de la peau, qui a un caractère très variable suivant qu'il se trouve dans la couche supérieure destinée à tomber ou dans la couche inférieure qui reste adhérente : dans la couche inférieure, le tissu conjonctif est disposé entièrement connue dans la zone Mém. Soc Zool. de Ki\, 1896. i\. — \~ 258 N. ZOGRAF des autres Polyplacophora (fig. 3, cjt, in) : il est dense el relié avec l'extrémité des muscles qui se dirigent vers le bord du manteau; on y remarque les nerfs qui se dirigent à angle aigu vers la surface du corps et aboutissent aux différents groupes de soies, de la même façon que, selon Moseley (I) el Blumrich (2). abou- tissent les nerfs aux groupes d'organes ocul if ormes qui recouvrent les plaques des coquilles de certains Polyplacophora. Les soies qui sont situées dans le tond des fossettes, sont enracinées dans cette couche dense et solide du tissu conjouctif de la peau (fig. 3, cht). Ce tissu conjouctif inférieur conserve la même structure dans toute la zone; il est seulement beaucoup plus mince aux enviions de la ligne médiane, et plus épais vers la périphérie. Le tissu conjouctif de la surface supérieure de la peau est tout à fait différent (fig. 3, cjt, ex). Les fibres de cette couche du tissu conjonetif sont très clairse- mées, ce qui la rend friable ; de plus cette couche est pleine de lacunes ou de cavités, dont certaines communiquent entre elles (fig. 3, le). Ces lacunes sont surtout étendues à la limite des deux couches, ce qui. on le comprend, favorise encore plus l'exloliation de l'enveloppe déjà si friable et si peu solide. Parmi les libres les plus superficiellement situées de cette couche, se trouve une substance colorante qui, examinée au microscope, semble d'un rouge vif de sang. 11 n'y a pas trace de muscles dans cette partie de la peau ; on y distingue ça et là dans les parties poilues et près de la hase des soies (fig. 3, nr) des nerfs, sous forme de libres séparées. Selon toute apparence, pendant la flexion des muscles qui traversent les parties latérales de la zone, et pendant l'extension de l'extré- mité du manteau dans lequel la zone se prolonge sans interruption, la couche supérieure du tissu conjonetif ne suit pas la couche inférieure, et le lien qui existe entre elles diminue encore. De cette façon, l'exloliation de la partie supérieure de la peau, et par suite celle des poils et des soies qui se Irouvenl dans les fossettes, ne sont pas le résultat d'une mauvaise conservation, mais bien un phénomène habituel et tout naturel. Quelle est la cause de ce phénomène ? Pour répondre avec précision à celte question, il faudrait étudier (1) II. N. Moseley, On thepresence of eyes in theshells of certain Chilonidx. Quart. Jour, of Microsc. Sciences, 1883. (2) .los. Blumrich, Das inlegument der Cliilonen. Zellsch. f. wissensch. Zoologie, 1.11, 1891. REMARQUE SUR UNE FORMK ir.iill'll I Xl.l m POLYPLACQPHORA 2o9 cet animal sur pince ; mais la ressemblance frappante qu'il a avec une pierre, la guerre que lui foui différents ennemis qui en foui leur proie, sou existence dans un endroit où il est constamment soumis a l'influence des vagues, si nuisible pour son enveloppe, tout cela fait croire que nous nous trouvons en présence d'un exemple d'auto-proteçtion acquise. L'existence d'un animal, chez lequel l'enveloppe extérieure est si friable et laisse pénétrer si facilement jusque dans ses parties intérieures, l'élément ambiant, l'eau, est admissible physiologiqueinent, môme après la chute d'une enveloppe aussi iuutile ; la zoologie nous fournit de nom- breux exemples d'animaux qui résistent à la perte de leurs enve- loppes embryonnaires externes. L'intérêt qu'olïre ce curieux animal nous engage à rappeler quelques opinions originales émises à son sujet. En 1887, Paul Fischer avait émis l'opinion intéressante que le tegmentum ne constituait, pas, à proprement parler, une partie de la coquille, mais seulement une partie de l'enveloppe supérieure formant une excroissance de la coquille représentée, elle, par Yarticulamentum seul. C'est en partie à une généralisation de ce genre qu'arrive Blumrich, qui a si bien étudié les organes oculiformes chez le Chiton sien lu*. L'étude du Cryptochiton, rattachée à celle des autres Polyplaco- phoraet à l'embryologie de ces animaux, confirme encore davantage la généralisation théorique du regretté membre de la Société zoologique de France. Dans une des formes d'Amicula, que je ne puis déterminer plus exactement, mais qui a été apportée de Nagassaki au Musée zoolo- gique de Moscou, par M. le Dr N. Slunine, le tegmentum n'existait guère que sur la partie mise à nu de la coquille et, sous une zone très fortement développée, on ne pouvait l'apercevoir qu'aux envi rons de cette même partie ; sur le reste de son étendue on ne trouvait guère que Yarticulamentum. Les nerfs, qui passent dans la conclu; dense et profonde du tissu conjonctif du Cryptochiton, et aboutissent aux groupes de soies, sont disposés comme ceux qui passent par le tegmentum des autres Chitonidse à organes oculiformes. Le passage de ces nerfs à travers le tegmentum, a été heureusement décrit par Blumrich, et il a comparé ce dernier à un manteau retroussé vers le haut et partant, de la ligne médiane du dos. Eu sectionnant un exemplaire de Chiton, Polii très bien conservé, et qui m'avait été 2(50 N. ZOGRAF. — REMARQUE SUR AMPHINEURA POLYPLACOPHORA envoyé de la station zoologique de Naples, par M. le D1* Dohrn, j'ai réussi à voir simultanément l'écartement tout à fait symétrique, à partir du nerf allongé qui suit le bord du manteau, de deux branches se dirigeant à travers la zone dans le tegmentum, le long de la ligne médiane du corps et en innervant chacune sa moitié d'articulant ent uni (fig. 4). Enfin, nous pouvons citer eu laveur de la généralisation de Paul Fischer, ce fait que M. Kovalevsky n'a vu chez de jeunes Chiton, ayant déjà une forme définitive, que le commencement d'une seule plaque de la coquille, recouvrant toute la superficie du corps de l'animal. Sur les côtés de l'animal (cotés qui confinent aux bords latéraux externes de la coquille), se dessine le commencement d'un pli relevé, qui probablement va se recourber sur la coquille et la recouvrir (1). Ce qui le prouve encore, c'est que dans les formes étudiées par Blumrich, le tegmentum est toujours séparé de Yarti- culamentum par un tissu régénéré, dans lequel on peut néanmoins voir des traces de cellules (2). Tout ce qui précède prouve à quel point est intéressant ce représentant de la faune de la région glaciaire qui forme au nord la limite du Grand Océan, et montre quels renseignements curieux, au double point de vue biologique et morphologique, on peut espérer de l'étude plus complète de cette forme. EXPLICATION DE LA FLANCHE XII Fig. 1. — Cryptochiton Stelleri en état ae conservation parfaite. Fig. 2. — Cryptochiton Stelleri dépourvu des conclus extérieures de la peau. Fig. 3. — Coupe de la peau du Cryptochiton Stelleri (X 7U fois) : //, filaments de la peau ; cht, soies calcaires ; ep, épithélium ; cjt. e.v. el cjt. in . tissu conjonctif externe et interne ; le, lacunes ; fb. ms. fibres musculaires ; nr, nerfs. Fig. 4. — Coupe transversale schématique du Chiton siculus : / qui n'en présente pas les caractères. NOTES SUR LES MUTILLES PALÉARCTIQUES Jl">.'{ de difficultés que la plupart des entomologistes Q'onl m le temps ni le courage d'affronter. (les préliminaires exposés, j'arrive aux divisions que je crois devoir proposer. Sous-genre Myrmilla (Wesm.) André. Je û'ai rien à ajoutera ce que j'ai «lit de ce sous genre dans la première partie de ce travail. Les espèces qu'il comprend sonl faciles à reconnaître par les caractères indiqués et par un /heies particulier qu'un œil exercé saisira aisément. Je dois cependant signaler, connue s'écartanl un peu du type ordinaire, la M. dorsata Fali. La femelle offre tous les caractères du sous genre Myrmilla, dans lequel elle doit évidemment rentrer, mais le mâle qui lui est attribué n'a pas l'apparence extérieure de ses congénères dont il s'éloigne par la tète plus étroite ou à peineaussi large que le thorax el par la présence de trois cellules cubitales aux ailes antérieures. Toutefois, comme ce mâle a été envoyé d'Algérie au Dr Siebel» comme pris in copula avec sa femelle, il est difficile de suspecter son attribution et nous devons croire simplement à une anomalie dont le monde des Insectes nous offre tant d'exemples qui viennent déranger nos classifications. La .)/. quinquefasciata 01. doit aussi probablement rentrer dans le sous-genre HJyrmilla, bien que sa tète plus longue que large et fortement aplatie lui donne un faciès distinct qui nécessitera peut- être sa séparation quand son mâle sera connu. Je ne puis, en effet, considérer comme tel celui décrit et figuré par Radoszkowsky, dans le voyageau Turkestan de Fedtschenko, qui, avec son abdomen pétiole, appartient à un tout autre groupe et ne peut, en aucun cas, être attribue à l'espèce qui nous occupe. Sous-genre Cysto.m utii.lv nov. subg. Jecrois devoir créer ce sous-genre poUr une seule espèce d'aspect particulier [)I. ruficeps Sm., = erythrocephala Luc. nec. Latr.J et présentant des caractères qui ne permettent pas de la rattacher à un autre groupe. Voici l'ensemble des particularités qui justifient cette division : 9 Tète arrondie, globuleuse, à peu près de la largeur du thorax ; yeux petits, ronds, très convexes, situés vers le milieu des bords latéraux. Antennes assez robustes, avec le troisième article de la longueur du quatrième. Thorax piriforme, rétréci en arrière, très convexe en dessus, sou profil dorsal arqué, sa face supérieure ;M'l K. ANDRÉ rejoignant La face postérieure sans arête el ne présentant aucune trace d'un onglel scutellaire. Abdoineo sessile, en ovale court, très convexe : dernier segment dorsal pourvu d'une aire pygidiale peu déprimée, presque lisse el faiblement circonscrite par une fine arête. g Tête arrondie ; yeux presque circulaires, de grandeur moyenne, assez convexes, entiers, situés pins en avant que chez la femelle : troisième article des antennes un peu plus court que le quatrième; mandibules inermes en dehors. Mesonotum parcouru par des sillons longitudinaux très distincts; écaillettes assez petites. Ailes avec le stigma bien développé, pourvues d'une cellule radiale arrondie au sommet et de deux cellules cubitales fermées dont la seconde reçoit une nervure récurrente. Abdomen subpétiolé, son premier segment plus étroit que le suivant et faiblement contracté à son articulation postérieure. Type : M. rujiceps Sm. Sons-genre Dasylabris Rad. Le général Radoszkowsky (1) a fondé le genre Dasylabris pour recevoir un certain nombre d'espèces dont le groupement me semble très naturel, et je conserverai ce nom pour désigner un sous-genre dont les caractères peuvent se résumer ainsi : 9 Tête arrondie en arrière, pas plus large que le thorax ; yeux de grandeur moyenne, en ovale court, assez éloignés de l'articula- tion des mandibules ; antennes assez robustes, avec le troisième article à peu près de la longueur du quatrième. Thorax piriforme, fortement rétréci en arrière, obliquement déclive postérieurement, sans arête entre ses faces dorsale et postérieure, el présentant des traces plus ou moins distinctes d'un onglet scutellaire. Abdomen nettement pétiole, son premier segment nodiforme et beaucoup plus étroit que le suivant: dernier segment dorsal pourvu d'une aire pygidiale bien limitée. cT Tête arrondie; yeux coiirteinenl elliptiques, de grandeur moyenne, non échancrés, situés un peu plus en avant que chez la femelle ; troisième article des antennes plus court que le quatrième. Disque du mesonotum sans sillons distincts ; écaillettes médiocres. Ailes pourvues d'une cellule radiale assez petite, arrondie au sommet, et de deux ou trois cellules cubitales donl la seconde et H Radoszkowsky : Révision des armures copula trices des mâles de ilutillides, Horac soc. ent. ro&s. \ IX, 1885. NOTES SUR LES MUTILLES PALÉARCTIQUES 2ti."i la troisième (quand elle existe) reçoivent chacune une nervure récurrente; stigeua petit et peu distinct. Abdomen pétiole comme chez la femelle. A ne considérer que les mules, ce sous-genre pourrait être subdi vise en deux groupes, d'après le nombre des cellules cubitales, mais les femelles ne paraissent pas se prêter à cette scission, autant du moins que permet d'eu juger l'état imparlait de nos connaissances à leur sujet, puisque plusieurs espèces n'ont pu encore être appariées avec certitude. Les Mutilles qui me sont connues en nature comme appartenant au sous-genre Dasylabris sont : .)/. regalis Fab., italien Fa h., ornata Klug, decorata Sich. et Rad., luqubris Fab., maura L. et ses variétés, Manderstiernii Rad., carinata Sich. et Rad., arabica 01. et Olivieri Sich. et Rad. Il faut probablement encore y ajouter les .1/. crassa Kl., sejugis Rad., Koenigi Rad., sibirica Christ., vittata 01., crenata Rad., Mlokosewitzi Rad., rubrosignata Rad. et egregia Kl. que je n'ai pas vues. Sous-genre Stenomutilla nov. subg. Dans sa « Révision des armures copulatrices des mâles de Mutillides », Radoszkowsky a séparé des Dasylabris la .)/. argentata Vill. (= hottentota Fab.) pour la faire rentrer dans le genre Sph&- rophthalma Blake. Comme je l'ai déjà dit, ce genre, exclusivement propre au Nouveau-Monde, est basé sur des caractères que ne présente aucune espèce de l'Ancien Continent, et ne peut recevoir celle dont il est question. Cependant, cet Insecte me parait, comme à Radoszkowsky et à Aug. Morawitz, devoir être isolé, et je suis obligé de créer pour le recevoir le nouveau sous-geure Stenomutilla dont voici les particularités distinctives Ç Très semblable aux Dasylabris, mais de forme beaucoup plus allongée et s'en éloignant par les caractères suivants : Troisième article des antennes bien plus long que le quatrième ; thorax piriforme, sans trace d'onglet scutellaire ; abdomen plus longue- ment et plus étroitement pétiole, dernier segment dorsal sans aire pygidiale. cT Encore plus semblable à celui de Dasylabris dont il ne se distingue que par sa forme [tins grêle et plus allongée, avec le pétiole abdominal plus long et plus étroit, les écaillettes plus petites, les ailes toujours avec trois cellules cubitales et deux nervures récurrentes, et surtout par le second segment ventral de l'abdomen orné de chaque côté, vers le milieu de sa longueur, 266 E. A.NDRÉ d'une petite dépression allongée, couverte de pubescence feutrée d'un noir mat. Malgré sa grande analogie avec les Dasylabrîs, le sous-genre Stenomutïlta a un faciès particulier qui justifie sa distinction, corro- borée par l'absence d'aire pygidiale chez la femelle, et par la présence, chez le mâle, des stigmates caractéristiques du second segment ventral. Type : l/. argenlata Vill. La .)/. bicolor Pallas, qui ne m'est pas connut' en nature, pourrait peu! être aussi appartenir à ce sous genre. Sous-genre Pseudophotopsis nov. subg. Legénéral Radoszkowsky a décrit, dans son mémoire déjà cité, plusieurs mâles de Mutillides d'aspect particulier, qu'il l'ait rentrer dans le genre Agama, créé par Blake pour des espèces américaines, ci dont le nom, déjà préoccupé en herpétologie, a été plus tard changé par son auteur lui-même en celui de Photopsis. Bien que ces espèces, originaires d'Egypte et de la Russie d'Asie, aient une certaine analogie d'aspect avec les Photopsis américaines, elles s en éloignent sous certains points et ne peuvent rester confon- dues avec ces dernières. Je n'en connais encore que le niàle, et le général Radoszkowsky a décrit la femelle d'une seule espèce, mais d'une façon tellement sommaire qu'il est impossible de se former une idée de sa structure. Malgré cette circonstance défavorable, je maintiens cependant la séparation de ces formes dans un sous- genre particulier auquel je donnerai le nom de Pseudophotopsis et dont voici les caractères. cT Tête à peu près de, la largeur du thorax ; yeux très grands. occupant la majeure partie *\*'^ côtés de la tète, plus ou inoins allongés, réniformes, non échancrés en dedans, mais sensildenienl sinués a leur lionl externe, touchant l'articulation des mandibules et empiétant même sur la face intérieure delà tête ; ocelles gros et saillants; mandibules dentées à leur bord externe; antennes longues, funicule cylindrique avec les articles deux et suivants allongés el presque égaux. Mesonotum avec des sillons distincts sur le disque ; scutellum plan ; postcutellu m , iiiuiii de chaque côté d'un tubercule spiniforme, presque vertical el bien distinct. Ailes avec le stigma allongé el bien développé, une cellule radiale lancéolée el deux cellules cubitales fermées, dont la seconde reçoit une nervure récurrente. Parfois on aperçoit des traces d'une troi sième cellule cubitale. Abdomen subsessile ou subpétiolé. NOTKS si'|{ LES MUTILLES PALÉARCTIQI ES 26*3 Types : obliterata Sm., Kokpetica Rad., caucasica Rad., Komarorii Rad., Radoszkowskyi Mor. (= caspica Rad.). M. Aug. Morawitz (I) dil que la /'. Radoszlcowskyi, qui seule m'est inconnue en nature, est dépourvue d'épines au postscutellum. S'il en est ainsi, il se pourrait que celle espèce n'appartint pas au sous genre Pseudophotopsis, bien que l'absence de ce seul carac- tère ne dût pas su llire à l'éloigner des autres espèces. N'ayant pas vu cet Insecte je ne puis me prononcer avec certitude sur la place qu'il doit occuper. Sous-genre Tricholabiodes Rad. Radoszkowsky (2) a fondé sous ce nom un genre dont les carac- tères se rapprochent extrêmement de ceux du précédent auquel il devra peut-être être réuni. N'en connaissant pas la femelle, je maintiens provisoirement cette coupe comme sous-genre pouvant se différencier ainsi : cf Tout à l'ait semblable aux Pseudophotopsis, mais le post- cutellum est inerme, les ailes ont le stigma petit et peu distinct, la cellule radiale courte, arrondie au sommet, et trois cellules cubitales dont la dernière est souvent ouverte en dessous et reçoit une nervure récurrente parfois indistincte; l'abdomen est longue- ment et étroitement pétiole, rappelant celui de certains Eumenes. Types : pedunculata Klug., chlorotica Grib., asiatica Rad. La M. aegyptiaca Rad , qui ne m'est pas connue, parait être la femelle de l'une de ces espèces. Sous-genre Mutilla L. Le sous-genre Mutilla, sensu propr. comprend, par exclusion, toutes les espèces qui ne peuvent rentrer dans les coupes précé- dentes. C'est encore un assemblage de formes fort hétérogènes qu'il sera nécessaire de subdiviser quand on possédera des données plus précises sur la concordance des sexes. A l'heure actuelle, et pour ne parler que des espèces palèarctiques, il en est à peine un ([liait dont on connaisse les deux sexes avec certitude, et celte circonstance ne permet pas de pousser plus avant les bases d'un classement sérieux. Par suite, il est presque impossible de donner une caractéristique générale de l'ensemble des espèces laissées provisoirement dans le genre Mutilla proprement dit, et je dois me borner aux indications suivantes : (h A.ug. Morawitz, Horae soc. eut. ross. XXIV, p. 640, 1890. (2) Ka.doszko\vsky, Horae soc. ent. ross. XIX, 188a. 268 E. ANDRÉ 9 Tête généralement plus ou moins arrondie el pas plus large que le thorax, ce dernier non piriforme, m;iis le plus souvent cubiqueavec les bords latéraux parallèles, rarement échancrés ou découpés. Abdomen sessile. cf Veux échancrés en dedans ; abdomen sessile ou subsessile ; ailes avec trois cellules cubitales fermées. * . Paur faciliter la connaissance des divisions du genre Mutilla, j'eu ai dressé le tableau synoptique suivant : Femelles I. Abdomen sessile. A. Tête relativement peu épaisse, plus ou moins quadrangulaire, transversale et plus large que le thorax. Veux très voisins de l'articulation des mandibules. Troisième article des antennes environ deux fois aussi long que le quatrième. Thorax à bords latéraux parallèles, sans onglet scutellaire. Segment anal de l'abdomen sans aire pygidiale. Mykmilla. I!. Insectes ne présentant pas la réunion de tous ces caractères. u. Tête globuleuse, yeux petits, ronds, saillants ; thorax piriforme, rétréci en arrière, son profil dorsal très arqué Cystomutilla. h. Tête moins globuleuse, yeux ordinairement de gran deur moyenne, ovales ou elliptiques, moins con- vexes; thorax non piriforme, ordinairement cubique, son prolil dorsal presque droit .... Mutilla. II. Abdomen pétiole; thorax piriforme, rétréci en arrière. A. Dernier segment abdominal avec une aire pygidiale bien limitée ' Dasvlabhis. B. Dernier segment abdominal sans aire pygidiale distincte. Stenomutilla. La (emelle t\rs sous genres Pseudophotopsis et Tricholabiodes, m'esl encore inconnue. M.\ les I Pas d'ailes M yrmilla, pars. 1 1. Des ailes. \. Yeux étroitement el plus ou moins profondément échancrés en dedans ; abdomen sessile ou subsessile ; ailes avec trois cellules cubitales fermées Mutilla. NOTES SUH LES MUTILLES PALÉARGTIQUES 269 B. Veux non échancrés eo dedans. a. Veux très grands, réniformes, occupanl la majeure par lie des côtés de la léte el empiétaul même sur sa face inférieure, nou échancrés en dedans, mais sensiblemenl sinués à leur bord externe. a. Postcutellum, armé de chaque côté d'une petite épine presque verticale ; abdomen subsessile ou subpétiolé ; ailes avec deux cellules cubitales et parfois une troisième peu distincte; stigma grand et très apparent Pseudophotopsis. //. Postcutellum inerme ; abdomen longuement et étroi- tement pétiole; ailes avec trois cellules cubitales dont la dernière est parfois ouverte en dessous; stigma petit et peu distinct. . Tricholabiodes. b. Veux de grandeur moyenne ou petite, arrondis ou en ovale court, non distinctement sinués. 1 ailes avec trois cellules cubitales. ■f Abdomen sessilc Myrmtlla, pars '! [M. dorsata). + +■ Abdomen pétiole. * Second segment ventral muni de chaque côté, vers le milieu de sa longueur, d'une petite impression longitudinale garnie de pubes cence feutrée d'un noir mat. Stenomutilla. Second segment ventral sans impressions feu- trées Dasylabms pars. 2 Ailes avec deux cellules cubitales. r Tète plus ou inoins quadrangulaire, ordinaire- ment plus large que le thorax ; yeux ovales, peu convexes; abdomen sessile. Myrmilla pars. d- 4- Tète arrondie, pas plus large que le thorax; abdomen pétiole ou subpétiolé. Stigma bien développé ; disque du mesonotum avec des sillons bien marqués; abdomen sub- pétiolé Cystomutellà. " Stigma indistinct ; disque du mesonotum sans sillons apparents ; abdomen nettement pé- tiole Dasylabris pars. ^70 E. ANDHK II. NOTBS SYNONYMIQUES. Vprès avoir dépouillé tous les auteurs qui, depuis Linoé, ont parlé des Mulilles, je suis en mesure de rectifier un certain nombre de synonymies, et de restituer à plusieurs espèces le nom qu'elles doivent porter en vertu i>r Krirchbmjmkr, Ueber die von mir um S. Remo gefangenen Mulillen. Entom. Nachrichten, XXII, p. 'h ils, 1896. i \. Mon, Bull. acad. se. Saint-Pétersbourg, |>. 692, 1864. ' ..-i \ l auna Nap., p. 15, 1868. i Horae soc. ••ni. ross. VI, p. 166, 1869. NOTES SUH LES MUTILLES PALÉARCTIQUES f] | Le Dr Kriecbbaumer (loc. cit., p. M) a rétabli avec raison le nom de dorsata Fab., pour désigner l'espèce connue généralement sous celui de Spinolae Lep. Le type de Fabricius a la tète el le thorax entièrement noirs. La variété, plus répandue que le type, <|ui ;i La tète lâchée de rouge et le thorax en grande partie ou en totalité de la même couleur, devra prendre le nom de var. excoriata Lep. (— punctum Lep. = Spinolae Lep.). La l/. calcariventris Sich. et Rad. doit être une variété d* de l'espèce précédente, avec la carène ventrale plus accentuée et plus spiniforme. La l/. paripunctata Sich. et Rad. est synonyme de .1/. catanensis Rossi, qui a l'antériorité. La .)/. floralis Klug. est le mâle de M. divisa Sm. (= interrupla 01. nec Latr.). J'ai reçu du col. Yerbury. par l'intermédiaire de M. Wroughton, plusieurs paires d'une variété de cette espèce capturées à Aden in copula. Le Dr Kriechbaumer restitue avec raisou à la M. quadripunctata 01., le nom de punctata Latr. qui a la priorité, mais il se trompe, avec la plupart des auteurs contemporains, en reconnaissant dans cette espèce la M. pusilla KL, tandis qu'il s'agit, sans aucun doute, de l'insecte connu généralement sous le nom de quadrimaculata Lucas, qui est fort di lièrent et qui, répandu en Espagne et en Algérie, se retrouve aussi dans le Midi de la France, d'où je l'ai reçu moi-même directement. En efîet, la description originale de Latreille a élé faite d'après un exemplaire de la collection Olivier, et c'est évidemment ce môme exemplaire qu'Olivier a décrit plus lard dans l'Encyclopédie méthodique, puisqu'il donne lui-même en synonymie la punctata Latr., sans qu'on puisse s'expliquer les raisons qui l'ont déterminé à substituer une nouvelle appellation au nom primitif qui n'était pas préoccupé. Les deux descriptions se complètent donc l'une par l'autre, et leur comparaison ne me parait laisser aucun doute sur l'attribution que je propose. Voici les passages les plus saillants delà description de Latreille: Forma et magnitudo M. maurae. Abdomen nigrum, ovale, elonga- iiim ; segmentum secundum majus, maculis duabus lateralibus punc- tisque duobus intermediis albis, una eademque linea longitudinale Voici maintenant ce qu'en dit Olivier : « Elle est de la grandeur de la !/. ewropaea. La tête esl noire. 272 \.. ANDRE velue, pointillée : le corselel est velu, pointillé, d'un rouge brun. L'abdo n est noir avec quatre points blancs, dont trois sur une ligne transverse el le quatrième seul, près du bord, et une bande sur le troisième anneau. » Or, la taille indiquée par ces deux auteurs ne concorde pas du tout avec celle de la M. fusilla Klug., qui est toujours assez petite. Les expressions corselet velu, d'un rouge brun sont égalemenl inexactes pour la pusilla, donl le thorax est très peu velu el d'un rouge ferrugineux assez clair. Enfin, la pusilla n'a pas, sur le second segmenl abdominal, un quatrième point seul, près du boni. mais bien une bande postérieure plus ou moins dilatée triangu- laire ment en son milieu. Cette dilatation pourrait, à la vérité, avoir été considérée comme un point par les auteurs cites, mais elle sérail alors sur le bord el non près du boni de l'anneau, et Olivier aurait mentionné la bande qui lui est adjacente, puisqu'il mentionne bien celle du troisième segment. Toutes ces particularités, qui ne conviennent pas à la M. pusilla, se retrouvent au contraire très exactement chez l'espèce décrite et figurée par Lucas dans les Hyménoptères de l'Algérie, sous le nom de quadrimaculata, et il ne me paraît pas douteux que ce soil celle espèce que Latreille et Olivier ont eu sous les yeux. \ oici donc comment j'établis la synonymie de ces deux insectes: M. pusilla Kl., 1835. M. punctata Latr., 1792. quadripunctata Lep., 1845. quadripunctata 01., 1811 trinotata Costa, 1860. quadrimaculata Lucas, 1849. triangularis Rad., 1865. quadrimaculata Sich.etRad., quadripunctata Sich.etRad., 1869. 1869. quadripunctata Mocs., 1881. quadripunctata Costa, 1887. punctata Kriechb., 1896. J'ai déjà dit plus haut que la .17. vulnericeps Costa neç Mor. est synonyme de littoralis Petgn. .l'ajouterai encore aux synonymes de cette espèce la stnbliijata Sich. el Rad. qui, d'après un individu typique que j'ai eu ma possession, ne se distingue en rien de la littoralis, sinon pur sa petite taille et par sa l'orme un peu plus allongée. Le mâle de celte Mutille est la .)/. hispanica Sich. et Rad., et probablement aussi la melanolepis Costa qui n'en [tarait pas distincte. La i/. intermedia (Destef.) Costa me semble égalemenl très voisine de littomlis, -i elle ne lui esi pas identique. NOTES SUR LES MUTILLES PALÉARCTIQUES ïl'.\ Comme l'a déjà Eail observer A. Morawitz, la M. trifasciata Rad. doil prendre le oom plus ancien de marginata Baer. La l/. barbara L., plus connue sous le nom de sa variété brutia Petgn., est uin- espèce extrêmement variable de taille ci de colo- ration. Le type a la tète et le thorax entièrement noirs et plus ou moins revêtus de pubescence grisâtre; il ne se trouve que dans l'extrême midi de l'Europe et le nord de l'Afrique. La variété brutia Petgn., un peu moins méridionale, a le thorax rouge et la tête largement tachée en dessus de la même couleur. Cette variété a été également décrite par Cyrillo sous le nom de sexmaculata, et comme les opuscules de Pelagna et de Cyrillo ont tous deux paru en 1787, il est assez difficile de décider lequel des deux noms doit avoir la priorité. Une troisième variété assez tranchée est la deco- ratifrons Costa, qui a le thorax en majeure partie rouge, avec la tête noire, marquée en dessus d'uue tache blanchâtre, souvent triangulaire et plus ou moins développée. Cette graude variabilité de la femelle de M. barbara, doit nous faire présager des variations analogues chez le mâle, et je ne serais pas étonné que les M. Ghilianiï Spin., torosa Costa, differens Lep. et humeralis Sich. et Rad. fussent des variétés de barbara, ce dont on ne pourra être certain que lorsqu'on aura observé les deux sexes in copula. Le mâle attribué faussement à M. littoralis par A. Morawitz (l), me parait appartenir aussi à barbara et n'être autre chose que la torosa Costa. La .1/. ruficeps Sm., sur laquelle j'ai basé plus haut le sous-genre Cystomutilla, porte, dans tous les ouvrages, le nom usurpé de erythrocephala Latr. qui doit être restitué à la M. cornuta 01., comme l'a établi le Dr Kriechbaurner et comme je l'ai rappelé moi-même ci-dessus. Voici comment devra être rectifié la synonymie de cette espèce . M. ruficeps Sm., 1855. erythrocephala Luc. nec Latr., 1849. erythrocephala Sich. et Rad., 1869. erythrocephala Costa, 1877. parvula Kriechb., 1890. La .U. [Dasylabris] regalis Lab. doit être la femelle de )/. italica l'ab., et l'espèce devrait alors être désignée sous ce dernier nom puisque la description de italica précède celle de regalis, dans ['Entomologia systematica. Ili A. Morawitz, Horae soc. eut. ross., p. 180, 1891. Môiii. Soc. Zool. de Fr., 18%. ix. — 18 ■J.~,\ l. ANDRE Les i/. (Dasylabris) arenaria Fab. el Sarafschani Rad. ne sont évidemmenl que des variétés de )/. Dasylabris) maura L. La M. [Stenomutilla) argentata Vill. (= hottentota Fab.) ;i le thorax entièrement noir, plus ou moins revêtu en dessus de pubescence jaunâtre, et ne se rencontre que dans les parties les plus chaudes de la région paléarctique. La variété à thorax rouge dans 1rs deux sexes, connue généralement sous le nom de aucta Lep., doil prendre celui plus ancien de bifasciata Klug. Cette variété a un habitat beaucoup plus étendu que le type et se retrouve dans toute la région méditerranéenne et même au-dessus de cette région. Ni. Description d'espèces nouvelles. Mutilla I Hast nov. sp. 9 Parva, nigra, mandibulis, apiceexcepto, tuberculis antennalibus, antennarum hn*/, thorace pedibusque rufo-ferrugineis : mill. Tête Qoire, voisinage de la bouche, palpes et mandibules rou geâtres, ces dernières noirâtres au sommet ; antennes d'un brun rougeâtre, passant au brun noir sur la seconde moitié du funicule ; pattes entièrement rouges avec l'extrémité des cuisses et des tibias un peu rembrunie. Thorax rouge, abdomen noir avec une tache pubescente d'un doré paie au milieu du bord apical de son premier segment, se prolongeaol un peu sur le second segment; celui-ci orné, a son bord apical, d'une large bande de semblable pubescence dont le ! ord supérieur est indécis par suite d'usure, de sorte que je ne saurais dire si cette bande est, régulière ou plus ou moins dilatée ou échancrée en haut ; cinquième el. sixième segments garnis eu de-sus de pubescence de même couleur, hessus de la tête, du thorax et de l'abdomen hérissé de soies noires assez, abon danl.es ; l'abdomen est. en outre revêlu de pubescence noire. veloutée, aux places laissées libres par le dessin clair qui constitue sou ornementation. Dessous du corps et pattes hérissés de poils blanchâtres. Tel arrondie, médiocrement convexe, a peu près de la largeur du thorax, longitudinalcmenl ridée réticulée ; troisième article NOTES SUR LES MUT1LLES PÀLEARCTIQUI - ±1'.\ des iinit'iint's mi peu plus long que le quatrième : yeux grands, ovales, occupant la majeure partie des côtés de la tête, ne touchant pas la hase des mandibules. Thorax rectangulaire, ses bords latéraux parallèles, distinctement, concaves en leur milieu, son bord antérieur droit avec les angles bien marqués et même deuti- formes. Le thorax est finement et irrégulièrement rugueux en dessus, beaucoup plus superficiellement sculpté sur les flancs qui sont fortement concaves et un peu luisants ; sa face dorsale rejoint sa face postérieure sous un angle arrondi au sommet duquel existe un onglet scutellaire assez distinct. Abdomen sessile, ovale ; son premier segment, large et court, s'adapte régulièrement au segment suivant, sans étranglement ; il est muni en dessous d'une carène largement échancrée ; dernier segment éparsement ponctué en avant, lisse et luisant en arrière, sans aire pygidiale. Eperons d'un jaune pâle. Cette espèce, qui ue peut se confondre avec aucune autre par l.i disposition de sa vestiture, se rapproche, pour l'aspect général, du groupe de montana Panz., mais elle s'en écarte par ses yeux plus grands et par le premier segment de son abdomen aussi large que le suivant. Ce dernier caractère, joiut à l'absence d'aire pygi- diale, rappelle le sous-genre Myrmilla dont cette Mutille ne peul d'ailleurs faire partie sous aucun autre rapport. Espagne, un seul exemplaire faisant partie de ma collection. .le dédie cet Insecte à la mémoire d'un de ses compatriotes, Don José Arias Teijero, qui fut non seulement un des meilleurs amis de ma jeunesse, mais encore celui qui le premier m'initia à l'aimable science que je cultive depuis plus de 45 ans. Mutilla arsinoensis nov. sp. Ç lluf'o testacea, abdomine nigro, basi et apice rufescente. Caput rotundatum, pronoto angustius. Thorax subquadratus, postice modicc angustatus. Abdomen sessile, segmento secundo postice auguste ciliato et antice macula média, sat magna, pallido-sericea ornato ; segmentis quarto et quinto sparse pallido-ciliatis. Area pygidialis magna, distinct a et antice arcuatim striata. Calcaria pullula. Long. (0 mill. Tète, antennes, thorax et pattes entièrement d'un rouge testacé pâle, sommet des mandibules noir. Abdomen noir avec la hase du premier segment et la totalité du sixième rougeàtres ; second segment orné en son milieu, près de sa base, d'une assez grande tache arrondie, de pubescence soyeuse, jaunâtre-pâle; son bord apical est étroitement cilié de poils de même couleur : troisième 27< i E. ANDRE segmenl entièrement revêtu de semblable pubescence et les segments quatre à six étroitement eiliés de même. Le second segmenl de l'abdomen est en outre revêtu de poils couchés d'un uoir brun. Une pilosité blanche, longue et éparse, hérisse la majeure partie du corps ainsi que les patio. Tête arrondie, aussi longue que large, un peu plus étroite que le pronotum, grossièrement, ponctuée-réticulée ; troisième article des antennes sensiblement plus long que le quatrième ; yeux de grandeur moyenne, situés \av^ le milieu des côtés de la tête. Thorax subquadrangulaire, légèrement rétréci en arrière, ses bords latéraux presque rectiligues ainsi que le bord antérieur dont les angles latéraux sont bien marqués ; il est grossièrement ponctue réticulé en dessus, beaucoup plus superficiellement sur les lianes, avec les mésopleures presque lisses et luisantes : sa face postérieure est assez nettement tronquée et munie d'un petit onglet scutellaire au sommet de la troncature ; un sillon arqué, assez, distinct, marque en dessus la limite antérieure du metanotum. Abdomen ovale, sessile ; son premier segment, beaucoup plus étroit que le suivant, s'articule à ce dernier sans étranglement et esl muni, en dessous et en avant, d'une carène courte, assez saillante ; dernier segmenl muni d'une aire pygidiale grande, légèrement convexe, bien limitée sur les côtés, marquée sur sa première moitié de stries ou rides arquées, concentriques, et simplement rugueuse en arrière. Eperons d'un jaune pâle. Cette espèce a quelque rapport avec la M. mduata Pallas, mais elle en est bien distincte par sa couleur, par sa tête plus étroite et plus allongée, par son thorax plus rétréci en arrière, par le bord apical de son second segment étroitement cilié au lieu d'être muni d'une bande triangulairement élargie au milieu, etc., etc. Suez, un exemplaire. ipterogyna Pici qov. sp. cf Nigra, cinereo-pilosa, mandibularum apice, antennis, pedibus et unco pygidiali dilute ferrugineis, calcaribus albidis, alis hyalinis, un ris testaceis. ibdomen crasse et dense punctatum, primo segmento globoso, secundo transverso, amborum margine postico macula média villosa, cinerea, notato : tertio et sequentibus apice cinereo villosis. Long. 7 mill. 1/2. Corps noir, hérissé, ainsi que les pattes, d'une villosité abon- dante d un blanc cendré ; une touffe de pubescence cendrée se voit au milieu du bord apical des premier et second segments de NOTES SUR LES MUTILLES PALÉARCTIQUES 1 1 i l'abdomen ; le troisième segment porte une mince bordure de pubescence semblable à son bord postérieur, el les segments suivants sont encore plus étroitement margiués de même pubes- cence. Eu dessous, les segments trois et suivants sont. ciliés de poils cendrés. Sommet des mandibules, palpes, antennes, pattes el crochet apical de l'abdomen d'un ferrugineux pâle ; éperons blancs. Tête petite, arrondie, médiocrement ponctuée ; yeux grands, noirs, assez convexes ; ocelles petits; antennes luisantes, grêles, sensiblement moins longues que le corps ; scape très court, ;ï peine plus long que large, premier article du Eunicule petit, un peu plus large que long, le second très allongé, les suivants dimi- nuant peu à peu de longueur et d'épaisseur jusqu'à l'extrémité. Thorax assez densément ponctué, pronotum largement et non anguleusement échancré en arrière, mesonotum longïtudinalement impressionné en son milieu et muni à sa hase de deux sillons fortement divergents en avant; scutellum arrondi, assez convexe, postcutellum étroit, peu saillant ; metanotum tronqué en arrière, iuerme. Ailes tout à fait hyalines, dépourvues de nervures sur leurs deux tiers apicaux, les nervures du tiers basai testacées avec un point stigmatical un peu rembruni ; écaillettes petites, brunes, luisantes. Abdomen densément et assez fortement ponctué en dessus, plus éparsement et plus superficiellement en dessous ; premier segment globuleux, à peu près moitié de la largeur du second, celui-ci transversal, seulement un peu moins large que le troisième dont il est séparé par un fort étranglement; troisième segment plus large que long, les suivants très courts ; le dernier segment est terminé par une forte épine recourbée en haut et aiguë à l'extrémité. Pattes grêles. Par sa couleur entièrement noire, cette espèce rappelle VA. globularis Fab., du dp de lionne Espérance, mais celte dernière est bien plus grande el a les antennes noires ainsi que les tarses. Elle paraît se rapprocher aussi de VA. Mlokosewitzi Rad., du Caucase, mais celle-ci a les segments deux et trois de l'abdomen nettement et longitudinalement ridés ou striés, el les ailes mar- quées d'une tache nuageuse au milieu de leur bord supérieur, après le stigma. Laghouat (Algérie), un seul individu appartenant à M. Pic, à qui l'espèce est dédiée. J7- COLLECTION DES EUCNEMIDJE DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS, par Ed. FLEUTIAUX. I. Cerophytum elateroides Latr., etc., J. Duv., Bonv. Coll. Jacquelin Duval; coll. de Marseul. 2. Melasis buprestoides Linné, etc., J. Duv., Bonv. dentatus Fourc; flabellicornis Fait., Gmel.; elateroides III. Coll. Jacquelin Duval; coll. de Marseul. 3. Tharops melasoides Cast., etc., J. Duv., Bonv. Lapai g ei Lac. ; strepens Redt. Coll. Jacquelin Duval ; coll. de Marseul. 4. Tharops nigriceps Mann., Kies., Bonv. Coll. Jacquelin Duval, Turquie; coll. de Marseul. 5. Gastraulaci s bisulcatus Latr., Bonv. m rat us Guér., nec Bonv. Santa Fé de Bogota 1839; Colombie 1840. Deux exemplaires que Bonvouloir n'a pas vus. 6. Lamprotrichus fasciatus E. Blanch., Bonv. Type unique de Blanchard ; Rio Piray, Monte Grande, province de Mnita Cru/ de la Sierra, Bolivie, 1834 (d'Orbigoy). 7. POKCILOCHRUS GROSSICOLL1S BoilV. Type unique. Madagascar, 1834 (Goudol). Bonvouloir n'a pas parlé de l'absence sur le métasternum du sillon oblique partant de l'épaule, qui constitue cependant un des principaux caractères du genre. s. Poecilochrus piceus Bonv. Java, 1894 (Pasteur). Un exemplaire de 12 mill. 1/2. 9, Poecilochrus exiguus Bonv. Un exemplaire de V ' '.. Java, Neuwen-Bay, 1878 (Raffray el Maindron). EUCNEMW& DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 279 10. EuCNEMÏS CAPUCTNA Ahl'i'ii-, etc., J. DUV., BODV. atra Fourc. : macrôlis Beck. : carinala Billb. Coll. Jacquelio Duval ; coll. de Marseul. 11. DELTOMETOPUS AMiENICORNIS Say. LeC, lïollV. I)1 llurn. clypeatus Say. Lee. Texas, 1841, Canada ; coll. de Marseul. 12. DELTOMETOPUS CONSTRICTUS IîoilV. Brésil, tabacs (Grouvelle). L5. Dro.m.kolus barnabita Villa, .1. Duv., Bonv. Heydeni Bach. Appennins, 1836 (Villa); Francfort; coll. de Marseul. 14. Dromof.olus nicotiaN/E Fleut. Ann. Belg., lSU.'j, p. 1(12. Sumatra, tabacs (Grouvelle). lu exemplaire co-type. 15. DROMvEOLUS (ioUDOTl II. S|). .") à (I niill. Corps oblong, ovale, peu convexe; noir médiocrement brillant, couvert d'une pubescence d'un brun obscur. Tète à ponctuation assez forte, un peu rugueuse, carène interoculaire interrompue. Epistome rétréci à la base, aussi large que l'espace compris entre lui et l'œil. Mandibules parallèles, inégalement bifides, à surface extérieure rugueuse. Palpes maxillaires testacés, dernier article sécuriforme. Antennes d'un brun ferrugineux, plus claires et épaissies vers l'extrémité, dépassanl à peine la base du prothorax: premier article épais, presque aussi long que les deux suivants réunis; deuxième petit, pas plus long que large; troisième allongé, épaissi vers le bout; quatrième et cinquième subégaux, pas plus longs que larges; suivants élargis et graduelle- ment allongés ; dernier beaucoup plus long que le précédent, atténué au soin met. Pronotum à peu près aussi long que large, graduellement atténué eu avant, brusquement près du bord anté- rieur; angles postérieurs prolongés en pointe en arrière: base à peine sinuée; ponctuation assez, forte, un peu rugueuse; partie postérieure déprimée et marquée au milieu d'un sillon effacé en avant. Ecusson oblong. Elytres atténués dans leur seconde moitié, arrondis au sommet, stries, finement rugueux, surtout en arrière. Dessous un peu rougeâtre; pubescence roussâtre; | ctuation assez forte sur le propectus, plus légère sur le métaslernum, plus serrée 280 ED. FLEUTIAUX sur l'abdomen. Prosternum sillonné en avant parallèlement au bord antérieur. Saillie assez large déprimée,, parallèle entre les hanches, atténuée au-delà, abaissée à l'extrémité. Sutures droites. Triangle des propleures faiblement allongé. Sillon marginal lisse, élargi en arrière, peu profond, bien limité en dedans. Episternums métathoraciques parallèles. Hanches postérieures sinuées en dedans, anguleusemenl arrondies et fortement rétrécies en dehors. Dernier segmenl abdominal arrondi. Pattes ferrugineuses; tarses plus clairs. premier article des postérieurs aussi longs que les trois suivants; ongles à peine épaissis à la base. Madagascar, 1834(Goudot). Deux exemplaires que Bon vouloir n'a pas vus. J'ai été tenté de mettre cette espèce dans le genre Fornax, à cause du sillon marginal du propectus ne se continuant pas directement >ur la tête et rétréci par le bord iuférieur des yeux, mais la forme des antennes épaissies vers le bout m'a décidé à la placer parmi les DromseoluH, à côté de Funcki. 16. DROM.fmus hova n. sp. imm5. Corps oblong, ovale, peu convexe; noir peu brillant, pubcscence d'un gris jaunâtre, plus serrée sur la base du pronotum ri des élytres. Tête à ponctuation forte et rugueuse, carénée au milieu dans toute sa longueur; carène interoculaire entière, arquée de chaque coté, avancée au milieu. Epistome petit, très étroit à la base,carénéau milieu. Mandibules assez larges, fortement ponctuées sur leur face apparente; dernier article des palpes testacé, large ment sécuriforme. Antennes d'un brun obscur, dentées, atteignant la moitié du corps ; premier article épais, arqué, aussi long que les deux suivants réunis ; deuxième très petit ; troisième long, élargi vers le sommet; quatrième moitié moins long que le précé dent, élargi ; cinquième subégal ; sixième à huitième dentés, graduellement allongés ; neuvième et dixième plus étroits ; dernier un peu plus long que le précédent, atténué au boni. Pronotum un peu plus huit; que large, graduellement atténué de la base au sommet ; angles postérieurs prolongés en pointe; base faiblement sinuée, subcarénée en arriére, déprimée de chaque côté : ponctua tion assez forte il serrée. Ecusson oblong. Elytres atténués en arrière, arrondis au soin met. striés, rugueux à la base, légèrement en arriére. Dessous de même couleur, un peu rougeâtre; ponctua- tion assez forte sur le propectus, plus légère et plus serrée sur le métasternum, 1res dense sur l'abdomen. Prosternum sillonné près EUCNEMJDM IHJ MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE l>K PARIS ^* I du bord antérieur. Saillie déprimée, atténuée en arrière, subar- rondie au sommet. Propleures très allongées, sillon marginal, lisse, profond, bien limité en dedans, fermé en arrière par une (ine ligne élevée oblique, continuant le boni postérieur des pro- pleures. Epipleures des élytres assez larges. Episternums métatho raciques parallèles. Hanches postérieures aoguleusement arrondies en dedans, très rétrécies en dehors. Dernier segment abdominal largement arrondi. Pattes rougeâtres, tarses plus clairs. Madagascar, L334 (Goudot). Un seul exemplaire que Bonvouloir n'a pas vu. Par ses caractères, cette espèce vient se placer dans le groupe transfaga-ischiodontoïdes] cependant, elle ressemble beaucoup à Goudoti et s'en distingue par la carène frontale; l'épistome très étroit à la hase ; les antennes plus longues, dentées, nullement épaissies vers le bout ; le pronotum plus long que large ; le sillon marginal du propectus plus profond, fermé en arrière : la saillie prosternale suharrondie au sommet; les hanches postérieures un peu plus larges en dehors. 17. Dromveolus sp. ? Bourbon, 1833 (Bréon). Un exemplaire que Bonvouloir n'a pas vu. Espèce voisine de Goudoti, en trop mauvais état pour être décrit. 18. Diudm/Eolus oblitus n. sp. o"""5. Corps oblong, ovalaire. peu convexe; d'un noir peu brillant, couvert d'une puhescence ohscure, clairsemée. Tète à ponctuation médiocre assez serrée : front marqué de deux fossettes entre les yeux; carène interoculaire entière. Epistome très rétréci à la hase, arrondi en avant, rugueux. Antennes ne dépassant pas la hase du prothorax, noires ; premier article épais, cylindrique, aussi long que les trois suivants réunis ; deuxième subégal au quatrième; troisième un peu plus long; cinquième à dixième subégaux, à peu près de la longueur du quatrième ; dernier ovale, presque aussi long que les deux précédents ensemhle. Pronotum à peine aussi long que large, arrondi en avant, nullement sinué sur les côtes, angles postérieurs non divergents; ponctuation forte et serrée. Ecusson semi-circulaire: ponctuation écartée. Elytres atténués surtout à partir du tiers postérieur, striés; intervalles rugueusemenl ponctués. Dessous assez fortement ponctué, abdo- men finement chagriné. Saillie prosternale un peu concave. Epis- ternums métathoraciques légèrement élargis en arrière. Hanches 282 ED. FLEUTIAUX postérieures dilatées en dedans, mais nullement anguleuses. Pattes d'un brun noir; tarses plus clairs. .Minas Geraes, \sM (Castelnau). Un exemplaire que Lucas n'a pas cité et que Bonvouloirn'a pas vu. Très voisin de D.cinerascens, tonne ovale, plus courte, pubescence obscure. 11). Dlio.M.EoLI S RUGOSUS U. S]). 7mm5. Corps allongé, atténué en arrière, assez convexe; d'un noir de poix couvert d'une pubescence jaune pas très serrée. Tête à ponctuation forte et serrée, marquée d'une fine carène au milieu; front déprimé en avant; carène interoculaire interrompue au milieu. Epistome légèrement déprimé, arrondi eu avant, rétréci à la base, un peu plus étroit que l'espace compris entre lui et l'œil. Antennes cylindriques, un peu élargies vers le bout, noires à deuxième article ferrugineux, dépassant à peine la base du pro- thorax; premier article épais, à peu près aussi long que les deux suivants réunis ; deuxième court, à peine plus long que large ; troisième plus long que les deux suivants ensemble ; quatrième et cinquième subégaux ; suivants graduellement allongés ; dernier plus étroit que le précédent, atténué au sommet. Pronotum assez convexe, plus long que large, droit sur les côtés, rétréci en avant à partir du quart antérieur; base sinuée; angles postérieurs prolonges en pointe, ponctuation forte, serrée et rugueuse. Elytres atténués en arrière, tronqués à l'extrémité, striés, rugueux. Dessous de même couleur; ponctuation forte sur le prosternum, rugueuse sur les propleures, lin e sur les autres parties. Prosternum large eu avant, impressionné parallèlement au bord antérieur ; sutures droites, visiblement sillonnées. Propleures longues triangulaires. Sillon marginal lisse, peu profond, non limité en dedans par une carène. Saillie atténuée en arrière, subarrondie tout à fait à l'extrémité. Epipleures des élytres rétrécies seulement tout à fait en arrière. Episternums métathoraciques, légèrement élargis en arrière. Hanches postérieures larges, anguleuses, très rétrécies en dehors. Cuisses brunes, les postérieures fortement comprimées; tibias ferrugineux, à peine élargies vers le bout ; tarses ferrugineux, les antérieurs plus courts que le tibia, les autres un peu plus lon^s qui' le tibia ; premier article des postérieurs plus long que les suivants réunis; ongles très légèrement épaissis à la base. .lava. Préangers, 1878 (Rafïray et Maindron). Espèce voisine des augustus, epistome moins rétréci à la base, antennes noires a deuxième article seulement ferrugineux, pro- uotuin assez convexe. / I CM Mina: DU muséum d'histoire naturelle de paris 283 ^0. DltOM.KOUS SEMIGRISEUS BonV. .lava. Mouwen-Bay, 1878 (Raffray et Maindron). Un exemplaire de imm5, chez lequel la carène Longitudinale frontale n'es! pas apparente. 21. Drom.-eolus parallelus n. sp. ;»' 7.*». Corps allongé, convexe, atténué en arrière ; noir, couvert d'une pubescence, d'un gris jaunâtre, très légère, apparente seule- ment sur les côtés du pronotum et sur la base des élytres. Tête convexe, fortement rugueuse, carène interoculaire interrompue. Epistome rétréci à la base, plus étroit que l'espace compris entre lui et l'œil; bord antérieur sinué. Antennes cylindriques, faillie ment épaissies vers le bout, ferrugineuses, premier article plus foncé, courtes, n'atteignant pas la base du prothorax; premier article épais, aussi long que les trois suivants réunis ; deuxième à peine plus court que le quatrième ; troisième deux fois plus long que le suivant, épaissi vers le bout; les autres graduellement allongés; dernier deux fois plus long que le précédent, à peine atténué au sommet. Pronotum plus long que large, arrondi en avant, subparallèle, à peine sinué sur les côtés; angles postérieurs faiblement divergents; base sinuée; surface déprimée en arrière, fortement rugueuse. Elytres atténués en arrière, sans stries ; ponctuation assez forte, rugueuse à la base, écartée en arrière. Dessous de même couleur, avec le bord des segmeûts abdominaux ferrugineux ; ponctuation forte, plus légère sur l'abdomen. Pros- ternum rétréci en arrière; sutures rectilignes. Saillie atténuée brusquement derrière les hanches. Propleures allongées. Sillon marginal lisse, peu profond, non limité en dedans par une carène. Epipleures des élytres limitées par une fine carène. Episternums métathoraciques parallèles. Hanches postérieures sinuées en dedans, anguleusement arrondies et très rétrécies en dehors. Dernier segment abdominal atténué, subarrondi et terminé au sommet par une pointe assez longue. Pattes ferrugineuses. Madagascar, 1834 (Goudot) un seul exemplaire que Bouvouloir n'a pas vu. Cette espèce est voisine de brevicornis, epistome moins rétréci à la base, dernier article des antennes beaucoup plus long que le précédent, élytres non striés. 22. Drom.eolus Javeti Bonv. Rio-.Taneiro (St-Hilaire). 284 Kl). PLEUTIAUX Profornax II. g. Corps allongé, subparallèle. Tèle assez convexe. Epistome large. Mandibules n'offrant p;is de saillie en arrière. Antennes monili- forines, assez courtes; premier article épais, cylindrique, arqué, rugueux, plus long que les deux suivants réunis ; deuxième un peu plus long que large, subégal au quatrième ; troisième plus long que les deux suivants réunis, un peu épaissi vers le bout; quatrième à huitième subégaux; neuvième et dixième un peu plus longs; dernier très allongé, terminé en pointe. Pronotum plus loug que large, atténué en avant près du bord antérieur. Elytres atténués en arrière à partir de la moitié. Prosternum bombé, fortement sillonné trans- versalement en avant. Saillie courte, arrondie au sommet, impres- sionnée entre les hanches. Bord postérieur des propleures deux fois plus court <|ue l'externe. Sillon marginal peu profond, non limité en dedans, se continuant directement sur la tête, nullement rétréci par le bord interne des yeux. Episternums mélathoraciques paral- lèles. Hanches postérieures dilatées en dedans, faiblement angulées et graduellement rétrécies en dehors. Segments abdominaux à côtés extérieurs perpendiculaires, prolongés eu arrière en pointe un peu divergente et visibles en dessus; dernier segment arrondi. Pattes de Longueur moyenne ; cuisses médiocrement élargies, un peu comprimées ; tibias épaissis vers le bout, à peu près de la longueur des cuisses, les postérieurs un peu plus longs ; tarses antérieurs courts, épais; postérieurs aussi longs que le tibia, tous à quatrième article excavé eu dessus; premier article des posté- rieurs aussi long que les suivants ensemble ; ongles simples. Ce genre est voisin de Fornax. Faciès plus parallèle de certains Droméeolus; le sillon marginal du propectus peu profond, non limité en dedans et la disposition des segments abdominaux le caracté- risent suffisamment. 2.'!. Profornax Languei n. sp. <'>"".'». Corps allongé, subparallèle; d'un brun noirâtre mat, un peu rougeâtre sur les élytres, couvert d'une pubescence jaune assez serrée. Tête deusémeut ponctuée : front déprimé en avant. Epistome rugueux, peu rétréci à la hase, plus large que l'espace compris entre lui et l'œil. Antennes n'atteignant pas tout à fait la base du prothorax, brunes, articles deux à six ferrugineux. Pronotum plus long que large, droit sur les côtés, rétréci seulement près du bord antérieur, légèrement comprimé latéralement vers le milieu; angles postérieurs dirigés en arrière, terminés en pointe; base EUCNEMIDM DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 28S sinuée; surface marquée d'une ponctuation serrée, faiblement rugueuse, fortement sillonnée au milieu, déprimée le long de la hase; disque marqué un peu en avant de deux impressions trans verses assez notables. Ecusson arrondi en arrière, impressionné au milieu. Elytres très faiblemenl striés, assez denséraent ponctues, rugueux à la hase. Dessous du corps d'un brun Eoncé; pubescence plus courte; ponctuation assez forte sur le prosternum, un peu plus serrée sur le métasternum, fine sur l'abdomen. Pattes ferru- gineuses. Tonkin, 1887 (Langue). Les impressions du pronolum sonl particulièrement remar- quables. 24. Fornax concolor E. Rlancli. [ater Ronv.) Type de Blanchard, Banda, Ternate, 1841 (Jacquinot). Amber- baki, Nouvelle-Guinée, 1878 (Raffray et Maindron). Java, 1894 (Pasteur). J'ai acquis la certitude de l'identité de ces deux espèces. Le type de Blanchard a bien une petite carène à l'extrémité de la saillie prosternale et le sillon marginal du propectus n'est pas sensible- ment élargi eu arrière, de plus sa couleur mat est due au mauvais état de propreté de l'insecte. Ceci prouve que Bonvouloir n'a pas eu le moyeu d'examiner attentivement le type du b\ concolor. IV). Fornax morosus? Ronv. Dorey, Nouvelle-Cuinée, 1878 (Raffray et Maindron). Un seul exemplaire de 8"""5, que je rapporte avec doute à cette espèce, à cause de sa grande taille. 26. Fornax punctatus n. sp. 5 mill. Corps allongé, atténué en arrière, peu convexe; brun, avec la tète, le milieu du pronotum et la suture des élytres rou- geàtres; pubescence grise. Tète à ponctuation fine, non rugueuse.' ; carène interoculaire interrompue. Epistome rétréci à la base, beaucoup plus étroit que l'espace compris entre lui et l'œil. Antennes ferrugineuses, dépassant à peine la base du prothorax; deuxième article subégal au quatrième ; troisième deux fois plus long ; cinquième et suivants à peu près de la même longueur que le quatrième ; dernier plus de deux fois plus long que le précédent, atténué au sommet. Pronotum plus long que large, faiblement atténué en avant; ponctuation forte et serrée surtout sur les côtes. Elytres graduellement atténués, striés, rugueux. Dessous ferrugi- 28H ED. FLKUTIAUX QeuX; ponctuation fine et écartée sur le prosternum, rugueuse sur les propleures, assez serrée sur le reste du corps. Saillie proster- aale atténuée en pointe, faiblement abaissée en arrière. Triangle des propleures longs. Sillon marginal profond, bien limité en dedans. Epipleures des élytres assez larges, très rétrécies en arrière. Episternums métaUioraciqucs étroits, parallèles. Hanches postérieures très dilatées en dedans, subanguleuses. Dernier segmenl abdominal atténué et terminé en pointe, rugueux à l'extrémité. Pattes ferrugineuses; premier article des tarses posté- rieurs aussi long que les suivants réunis. Amberbaki, Nouvelle-Guinée, 1878 (Raffray et Maindron). Espèce voisine de puncticollis, mais l'absence de carène frontale, la carène interoculaire interrompue le rapproche de s<>iioiit')>fliix ; sa ponc- tuation plus forte le dislingue de ce dernier. 27. FORNAX SRPONENDUS BOUV. De {') à 8 mill. Amberbaki, Dorcy, Nouvelle-Guinée et Célèbes. Minahassa, 1878. (Raffray et Maindron). 28. l'ORNAX SUBACUMINATUS BOUV. Andaï, Amberbaki, Nouvelle-Guinée, 1878. (Raffray et Main- dron). 29. FORNAX STERNALIS? IÎOI1V. Amberbaki, Nouvelle-Guinée, 1878. (Raffray et Maindron). I m -cul exemplaire que je rapporte à cette espèce avec un peu d'hésitation, à cause des élytres non striés. Le dernier segment abdominal est comprimé et échancré plutôt que tronqué. D'un autre côté, l'épistome moius large que l'espace compris entre lui et l'œil, est conforme à collega ; cependant, le troisième article des antennes subégal au quatrième, est bien comme dans sternalis. 30. FORNAX LONGICOLLIS U. sp. 7 mill. Corps allongé, parallèle, peu convexe; d'un brun fauve, couveil d'une pubescence jaune. Tête à ponctuation assez forte et rugueuse. Epistome rétréci à la base, un peu plus étroit (pie l'espace compris entre lui et l'œil. Antennes ferrugineuses dépassant un peu la base du prothorax; premier article épais, un peu {dus long que les trois suivants eusemble ; deuxième un peu plus long que large ; troisième deux luis plus long que le suivant ; quatrième un peu plus long que le deuxième : cinquième égal au précédent : suivants graduellemenl allongés; dernier atténué au sommet. lliM.MIDi: DU .Ml SKI. M D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 287 Pronotum sensible meal plus long que large, droit sur les côlés, rétréci en avant seulement tout près du bord postérieur; hase sinuée; angles postérieurs prolongés en pointe; ponctuation forte et rugueuse, surtout sur les côtés. Ecusson oblong, arrondi en arrière. Elytres atténués dans leur tiers postérieur, striés, rugueux, moins que le pronotum à la base, légèrement en arrière. Dessous un peu rougeàtre, ponctuation médiocre. Prosternum légèrement rétréci en arrière ; sutures droites. Saillie fortement ponctuée, simplement atténuée, mais non effilée. Propleures allongées. Sillon marginal profond, bien limité en dedans par une carène. Episternums métathoraciques étroits, parallèles. Hanches posté- rieures très dilatées en dedans, anguleusement arrondies el forte- ment rétrécies en dehors. Dernier segment abdominal, rugueux sur les bords, atténué et terminé en pointe. Pattes ferrugineuse- ; cuisses larges, comprimées, surtout les postérieures; tibias faiblement élargis au sommet; tarses antérieurs plus courts que le tibia, les autres presque de la même longueur; premier article des postérieurs à peine aussi long que les suivants reunis; ongle- allongés, simples. Java, Meuwen-Bay, 1878 (Raffray et Maiudron). Celte espèce ,<■ place dans le groupe fulvus-elegantulus-Dohrni ; elle est remar- quable par la longueur de son pronotum. 31. Fornax salax Bonv. Cayenue 1862 (Audouit). Deux exemplaires qui n'ont pas été vus par Bonvouloir. 32. Fornax virginum Bonv. Un exemplaire Cayenue 1862 (Audouit), que Bonvouloir n'a pas vu. Taille ll""".">. Sillon marginal du propectus non élargi en avant. 33. Fornax Raffrayi n. sp. 12 mill. Corps oblong. peu convexe, brillant, couvert d'une pubescence courte et peu serrée. Tète rouge avec une tache noire sur le vertex s'avançanl en pointe sur le milieu du front, finement et nettement ponctuée, sans carène interoculaire; front à pubes- cence jaune ;isse/ longue et peu serrée. Epistome également rouge, plus fortement et rugueusement ponctué, rétréci à la base. plu-. large que l'espace compris entre lui et l'œil; bord antérieur sinué, bordé de noir. Mandibule- mime-, extrémité noire. Antennes tines ; premier et, deuxième articles d'un ferrugineux plus ou moins obscur, suivant- noir.-, dernier et extrémité du précédent d'un 288 EU. FLEUTIAUX beau rouge clair; premier beaucoup plus long que les deux suivants ensemble; deuxième très court, moins long que large; troisième plus long que le quatrième ; quatrième à dixième subégaux ; onzième un peu plus long, atténué au sommet, l'ronotum rouge avec une tache noire assez grande sur le milieu du bord antérieur, couvert d'une pubescence jaune peu serrée, plus longue sur les eûtes, atténué de la base au sommet, plus sensiblement près du bord antérieur; angles postérieurs prolongés en arrière ; ponctuation liue et écartée. Ecusson rouge, trapézoïdal, aussi long que large à la base, très finement pointillé. Elytres atténués seulement au quart postérieur, noirs avec un reflet violet brillant presque métal- lique, couverts d'une pubescence grisâtre courte et peu serrée, marqués chacun au milieu, au-dessous de la moitié, d'une tache rouge ovale transversale ; stries nulles, visibles cependant sur les taches, par transparence; surface très finement pointillée. Dessous d'un rouge clair à pubescence de même couleur, finement ponctué. Saillie prosternale atténuée tout à fait au bout, nullement abaissée eu arrière. Métasternum sillonné au milieu. Epistemums métatho- raciques étroits, parallèles. Epipleures des élytres rouges à la base. Hanches postérieures très dilatées en dedans, anguleuses, fortement rétrécies en dehors. Abdomen à ponctuation plus serrée; dernier segment tronqué. Pattes entièrement rouges. Nouvelle-Guinée, Andaï, 1878 (Raffray et Maindron). Cette magnifique espèce vient à coté de mirabilis. Son corps ovalaire, ses élytres d'un noir violacé brillant avec une seule tache rouge et le dessous du corps entièrement rouge, la font reconnaître à première vue. 34. Fohnax incisus Bonv. Amberbaki, Nouvelle-Guinée, 1878 (Rafl'ray et Maindron). 35. FORNAX EMARGINATUS 11. sp. 12 mill. Corps allongé, peu convexe, atténué en arrière; d'un brun rougeàtre, couvert d'une pubescence jaune. Tète à ponc- tuation médiocre, plus forte et rugueuse en avant: Iront déprimé. Epistome fortement ponctué-rugueux, rétréci à la base, à peu près aussi large que l'espace compris entre lui et l'œil. Antennes ferru- gineuses, non dentées, ne dépassant pas la base du prothorax, a deuxième article très petit, plus de deux fois plus court que le quatrième; celui-ci un peu plus court que le troisième; suivants subégaux ; dernier atténué au bout. Pronotum à peu près aussi long que large, atténué en avanl surtout près du boni antérieur ; EUCNEMIDâ DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 289 base sinuée ; lobe médian tronqué; angles postérieurs prolongés en pointe en arrière; ponctuation fine el serrée, rugueuse sur les côtés ; bord latéral dédoublé en deux carènes se réunissant en arrière. Elytres atténués en arrière, striés, un peu rugueux à la base, à peine postérieurement. Dessous de môme couleur avec les bords des segments abdominaux ferrugineux; ponctuation fine serrée, assez forte et moins dense sur le propectus. Prosternum à saillie assez longue. Hl'ilée, nullement impressionnée, seulement presque rugueusement ponctuée. Propleures larges, avec leur bord inférieur égal à l'externe. Sillon marginal profond, bien limité en dedans par une carène. Epipleures des élytres ferru- gineux, bien limitées en dehors, subsillonnés. Mésopleures ferrugineuses à peine ponctuées eu arrière et sur les côtés. Epis ternums métathoraciques parallèles. Hanches postérieures sinuées en dedans, anguleuses, très fortement rétrécies en dehors. Dernier segment abdominal tronqué ou plutôt échancré en demi-cercle. Pattes ferrugineuses ; premier article des tarses postérieurs plus long que les suivants réunis. Amberbaki, Nouvelle-Guinée, 1878 (Rafifray et Maindron). In exemplaire. Cette espèce vient se placer entre grandis et consentaneus. Tête rugueuse seulement en avant ; épistome plus étroit à la base ; hanches postérieures très anguleuses ; dernier segment abdominal échancré. 36. Fornax grandis Cas!., etc., Bonv. Rio, Brésil, 1844 (Castelnau). 37. FORNAX PERFIDUS ? BOUV. Un exemplaire I2mm5, Cayeune, 1862 (Andouit). LTn exemplaire. Bonvouloir n'a pas vu cet Insecte. Il m'a beaucoup embarrassé et je l'ai d'abord considéré comme voisin de /'. luridus, à cause des epipleures des élytres sillonnées, mais la description du /•'. perfidus du Brésil lui convient tellement que je lui applique provisoirement ce nom. La saillie prosternale arrondie en arrière, impressionnée et couverte de gros points serrés est remarquable. 38. Fornax Madagascariensis Cast., etc., Ilonv. Madagascar, 1834 (Goudot). Un exemplaire de l7mmS que Bonvouloir n'a pas vu. M. Alluaud m'a communiqué un second individu pris par lui à Diego-Suarez, en 1893 ; il mesure I4mm5. Mém. Soc. Z de Fr., 1896. «. — 19 290 ED. FLKITIAUX 39. FORNAX FIL1CORNIS BoUV. subquadricollis Fairm. .Madagascar, 1834 (Goudot). Un exemplaire de 11 mill. que Bon- vouloir n'a pas vu. Le type de la 9 (coll. Chevrolat) m'a été obli- geammenl communiqué par M. Ganglbauer, du Musée de Vienne; malheureusement, il porte une étiquette « Madagascariensis » de la main de Chevrolat et pas d'étiquette de Bonvouloir. Mais il ne peut y avoir de doute, la collection Chevrolat ne contenant aucun autre Fomaxde Madagascar. D'un autre coté, je dois le type de Fairmaire, de Nossi-Bé, à la générosité du Dr Candèze et j'ai un autre exem- plaire de Madagascar absolument conforme, mais un peu plus grand. 40. FORNAX LINEATUS BoilV. Amberbaki, Nouvelle-Cuinée, 1878 (Raffray et Maindron). In seul exemplaire dont les antennes ne dépassent pas la hast; du prothorax. 41. FORNAX TUM1DICOLLIS Hedt., BoilV. V. paren* Bonv. Nouvelle-Bretagne, 1889 (Lix). \1. FORNAX AFRICANUS BOOV. Grand Lahon,Côte d'Ivoire, 1894 (Pohéguin). '(■'!. FORNAX SCYTHONOIDES, II. Sp. 9 à H""11.'). Corps allongé, assez convexe; d'un brun rougéàtre foncé, couvert d'une pubescence jaune peu serrée. Tête à pour tuatiou forte, serrée el rugueuse. Epistome peu rétréci à la hase, plus large que l'espace compris entre lui et l'œil. Antennes ferru- gineuses, claires à l'extrémité, dépassant la hase du prothorax -, premier article épais, arqué, 1res rugueux, plus long que les deux suivants ensemble; second très petit ; troisième long, triangulaire ; quatrième à septième un peu plus courts, légèrement dentés; huitième à dixième progressivement allongés, non dentés; dernier effilé, plus long que le précédent. Pronotum aussi long que large, droit sur les côtés, atténué en avant à partir du tiers antérieur, fortement et densénieni rugueux, marqué au milieu de la base d'une courte ligne lisse caréniforme et. de chaque côté d'une assez grande impression inégale. Ecusson quadrangulaire, plus long que large, (inemenl ponctué. Elytres atténués en arriére, fortement lies intervalle rugueux. Dessous du corps d'un brun rougeâti e, eucnemidjE du muséum d'histoire NATURELLE DK paris ^(.>l plus clair sur l'abdomen. Sillon marginal peu profond. Epipleures des élytres uullement sillonnés. Hanches postérieures largement, dilatées et arrondies en dedans. Pattes rouges. Congo, 1883 (Gui rai). Voisin du précédent. Pronotum plus convexe et plus large en avant, rugosité beaucoup plus serrée; epipleures des élytres moins bien limités en dehors. A un peu le faciès de Scytlion gabonensis. 44. Fornax senilis Bonv. Cayenne, 1863 (Melinon). Un exemplaire qui n'a pas été vu par Bon vouloir. 4o. Fornax sulcatus n. sp. o""n66. Corps oblong, peu convexe; d'un brun fauve, couvert d'une pubescence jaune clair. Tète à pouctuation assez forte et rugueuse. Epistome à bord antérieur arrondi, rétréci à la base, plus étroit que l'espace compris entre lui et l'œil. Autennes d'un ferrugineux clair, non dentées, atteignant la moitié du corps; premier article épais, cylindrique, arqué, presque aussi long que les trois suivants réunis ; deuxième court, un peu plus long que large; troisième assez long, élargi vers le bout; quatrième plus court que le troisième et plus long que le deuxième ; cinquième un peu plus long que le troisième; suivants graduellement allongés; dernier atténué au sommet. Pronotum plus large que long, trapé- zoïdal ; base à peine sinuée; angles postérieurs prolongés en pointe; ponctuation assez fine au milieu, plus forte et rugueuse sur les côtés. Elytres atténués en rond en arrière, striés; ponctua- tion fine, légèrement rugueuse à la base, s'efiaçant postérieure- ment. Dessous plus clair, surtout sur l'abdomen, ponctuation fine et serrée, un peu rugueuse, plus forte sur les propleures, également forte, plus écartée et nullement rugueuse sur le prosternum. Prosternum convexe. Saillie densément ponctuée, atténuée en arrière. Triangle des propleures large; bord inférieur égal à l'externe. Sillon marginal assez profond, bien limité en dedans par une carène. Epipleures des élytres lisses, brillantes, dénudées et visiblement sillonnées sur toute leur longueur. Episternums métathoraciques parallèles. Hanches postérieures très larges, anguleuses, sinuées en dedans, très rétrécies en dehors, terminées avant le rebord des élytres, à la hauteur de la suture intérieure des episternums métathoraciques. Dernier segment abdominal aussi long que les deux précédents, arrondi au sommet. Pattes d'un ferrugineux clair ; postérieures à cuisses larges, comprimées; 292 ED. FLEUTIAOX à tibia plus long que la cuisse, aussi long que le tarse; premier article de celui ci aussi long que les suivants réunis; ongles très petits, faiblement élargis à la base. Java, Préangers, 1878 (Raffray et Maindron). Cette remarquable espèce est la seule de la région indo-malaise, appartenant au groupe à épipleures des élytres lisses et sillonnées. 46. FORNAX SUBFLABELLATUS Fairill. Nossi Béj 1847 (Cloué). Un exemplaire que Bonvouloir n'a pas vu. Grâce à la générosité du l)r Candèze,qui m'a abandonné le type unique de celte espèce, j'ai pu nommer avec certitude l'exemplaire du Muséum. 'l7. PlESTOCERA DIRCAEOIDKS Perty, BoilV. Cayenne, 1863 (Mélinon). Un exemplaire que Bonvouloir n'a pas vu. 48. Scython bicolor Cast., Bonv. (melunopteriis Boisd.). Type de Boisduval, Nouvelle-Guinée; Nouvelle- Guinée, Andaï, L878 (Raffray et Maindron). V.t. Scython gabonensis Meut., Bull. Soc. Eut. Fr., 1896. Rivière San Benito ou Eyo, 1885 (Guiral). 50. Scython velutinus Bonv. Type unique, Madasgascar, 1834 (Goudot). 51. Microrhagus pygmaeus Fab., etc., .1. Duv., Bonv. Coll. Jacquelin Duval, coll. de Marseul. .S± Microrhagus clypeatus Hampe, etc., Bonv. Karpatlms, coll. de Marseul. 53. Microrhagus longicornis Hampe, etc., Ponv. Coll. Jacquelin Duval; Sarepta, Croatie, coll. de Marseul. 54. Microrhagus Emyi Rouget, Bonv. Dijon, coll. de Marseul. 55. Microrhagus Maindroni n. sp. '■'> 25. Corps allongé, à peine atténué en arrière; d'un noir assez brillant, couvert d'une pubescence grise , très éparse. Tête à EVCNEMIDJE DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DR PARIS 293 ponctuatioa assez forte, peu serrée; front déprimé au milieu. Epistome très rétréci à la base, fortement ponctué, plus de deux lois [dus étroit <[ue l'espace compris entre lui et l'œil. Antennes dépassant la base du prothorax, noires, avec l'extrémité du premier article, le second tout entier et l'extrémité du dernier ferrugineux ; deuxième très petit, beaucoup plus court que le quatrième; troi- sième allongé, triangulaire; quatrième plus court, denté; cinquième de la même longueur, plus fortement denté; sixième à dixième également aussi longs que le quatrième, longuement dentés : dernier ovale, très allongé. Pronotum à peu près aussi long que large, droit sur les côtés, atténué en avant seulement près du bord antérieur, déprimé le long de la base et marqué au milieu d'une carène préscutellaire; angles postérieurs terminés en pointe; ponc- tuation fine et peu serrée; carène latérale partant de l'angle postérieur et n'atteignant pas la moitié; carène supplémentaire antérieure courte; carène supplémentaire postéro-inférieure attei- gnant presque le bord antérieur. Ecusson oblong, d'un ferrugineux obscur. Elytres n'otîrant qu'une strie juxta-suturale et quelques vestiges de dépressions longitudinales à la base, finement et irrégu- lièrement ponctués, rugueux à la base. Dessous noir, pubescence plus dense ; ponctuation forte, surtout sur le prosternum, plus légère sur l'abdomen. Sillon juxta-sutural un peu élargi en arrière, sa carène externe parallèle à la carène postéro-inférieure dans sa partie antérieure, coudée eu dedans avant la base. Episternums métatboraciques élargis en arrière. Hanches postérieures dilatées en dedans. Pattes ferrugineuses, avec les cuisses plus foncées et les tarses clairs. Audaï, Nouvelle-Guinée, 1878 (Raffray et Maindron) Appartient au groupe neglectus-Goudoti par les angles postérieurs du pronotum en pointe aiguë. Voisin également de peregrinus et arduus. Remarquable par la carène externe du sillon juxta-sutural coudée. 56. MlCRORHAGUS CRASSIS IJOUV. Ile Mafor, Nouvelle-Guinée, 1878 (Rafi. et Maindron). La carène externe du sillon juxta-sutural, est visiblement interrompue tout à fait en arrière et fortement recourbée en dehors à la base. A cause de cela Bonvouloir aurait dû placer cette espèce dans la division unicus, asiaticus. Episternums métatboraciques légèrement élargis en arrière. 294 ED. FLEUTIAUX 57. MlCRORHAGUS FEARELLATUS BonV. Amberbaki, Nouvelle-Guinée, 1878 (Raffray et Maindron). Un seul exemplaire que je n'hésite pas à rapporter à cette espèce, malgré le pronoturn légèrement brillant, couvert d'une ponctuation fine et écartée, et le sillon juxta-sutural légèrement élargi eu arrière. Les rameaux des antennes ne dépassent guère deux fois la longueur de l'article. Episternums méthatoraciques légèrement élargis en arrière. 58. IMicrorhagus Sahlbergi Marn., etc., Bonv. cinnamomeus Hampe. Karpathes, Moldavie, coll. de Marseul. 59. Adelothyreus comks Dr Horn, Biol. Cent. Am. Coll. III, 1890. Mexique, tabacs (Grouvelle). 60. Farsus unicolor Latr., J. Duv., Bonv. alticollis Kies., Honda ni. Coll. Jacquelin Duval; coll. de Marseul. 61. Arrhipis Lanieri Guér., Bonv. Cuba. Ce genre ne diffère des Farsus que par la carène marginale inférieure du pronoturn abrégée en arrière, (le caractère me semble tout au plus suffisant pour une division subgénérique. Le quatrième article des tarses, dans les deux genres, est plutôt tronqué oblique- ment qu'excavé-échancré. 62. Emathion Leprieuri Cast., Chev. liquiperda Guér. — quadraticollis Luc. Type de Lucas; Santa-Fé de Bogota, 1843 (Castelnau). 63. Nematodes filum Fabr., etc., Bonv. Vienne, coll. de Marseul. 64. Nematodes cuneatus Guér., Bonv. Cayenne, 1863 (Meliuou). Un grand exemplaire de 14 mill. que Bonvouloir n'a p;is vu. 65. Nematodes Buqueti Guér., Luc, Bon. Santa-Fé de Bogota, 1843 (Castelnau). EVCNEMID/E DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 295 66. Nematodes infuscatos Bonv. Colombie, 1840. Rio, Brésil, 1844 (Castelnau). 67. Nematodes mexiganus Cast., Bonv. Mexique, Vera-Cruz, 1833; Santa-Fé de Bogota, 1839. 68. Epiphanis cornutus Esch., etc., Bonv. cristatus Lee. Kadjak, 1862 (Mâklin). 69. Dyscolocerus Pasteuri n. sp. 7mmo. Corps allongé, peu convexe, atténué aux deux extrémités; d'un noir peu brillant, pronotum couvert à la hase et sur les côtés d'une pubescence d'un gris jaunâtre. Tête à ponctuation médiocre- ment serrée. Epistome rugueux, assez rétréci à la base, un peu plus étroit que l'espace compris entre lui et l'oeil ; bord antérieur arrondi. Antennes entièrement noires, dépassant légèrement la base du prothorax. Pronotum très rétréci en avant, sinué sur les côtés; angles postérieurs divergents; surface rugueusement ponc- tuée. Elytres sensiblement plus larges à la base que le pronotum au-delà des angles postérieurs, fortement striés; intervalles rugueux. Dessous noir, couvert d'une pubescence jaunâtre courte. Pattes d'un ferrugineux obscur ; tarses clairs. Java, 1894 (Pasteur). Cette espèce se distingue par sa couleur noire, son pronotum petit et ses élytres relativement longs. 70. Phyllocerus flavipennis Guér., etc., .1. Duv., Bonv. fulvipennis Germ. Coll. Jacquelin Duval; Sicile; coll. de Marseul. 71. Cephalodendron lndigaceum Bonv. Madagascar, 1839. 72. Cephalodendron virescens Bonv. Madagascar, 1834 (Goudot); 1891 (Grandidier). 73. Oesocerus Murrayi Bonv. Congo, 1883 (Guiral); Grand-Lahon, côte d'Ivoire, I894 (Pobé- eaiin). 296 ED. FLEUTIAUX 1\. Cryptostoma spinicorne Fab., Cast., Cuir., Bonv. rufithorax Perty. Amazone, L862. Cayenne, 1863 (Mélinon). Trois exemplaires (|ue Boovouloir n'a pas vus. 75. Cryptostoma nigricorne Westw., Bonv. Colombie, 1840. In exemplaire que Bonvouloir n'a pas vu. 76. Xylobius alni Fab., etc., .1. Duv., Bonv. corbicollis Payk. testaceus Herbst. Coll. J. Duval, coll. de Marseul. 77. Otho spondyloides, Germ., J. Duv., Bonv. Coll. de Marseul. 78. Sarpedon bipectinatus n. sp. 10 mill. Corps parallèle, atténué seulement près de l'extrémité; entièrement noir, sans aucune pubescence. Tête à ponctuation forte, bien distincte, assez serrée, nullement rugueuse, sillonnée au milieu; front impressionné. Epistome rétréci à la base, aussi large que l'espace compris entre lui et l'œil, déprimé en avant, très densément ponctué; bord antérieur échancré au milieu. Antennes atteignant le bord postérieur du tborax; premier article épais, 1res rugueux; deuxième très court, plus large que long; troisième un peu moins long que le premier, large, triangulaire, également rugueux, prolongé au sommet en deux dents inégales divergentes dirigées en dessous; quatrième à dixième longuement bipectinés dans le même sens; dernier à dents plus courtes, l'interne plus grosse et plus longue que l'externe; toutes les dents sont dirigées en bas et en arrière, leur écartement formant un angle presque droit, dont l'ouverture est tournée en dessous et un peu en dehors. Pronotum un peu plus long que large; côtés subparallèles, sinués ; boni antérieur arrondi; base sinuée, lobe médian tronqué; surface très fortement rugueuse, subitement abaissée tout près du bord postérieur, marquée d'un sillon au milieu, de deux impressions rondes de chaque coté en arrière et en avant, d'une impression transversale effacée à peu près à la moitié. Ecusson large, subtrian- gulaire, enfoncé. Elytres parallèles, fortement et grossièrement striés ; intervalles alternes plus saillants. Dessous noir, cliblé d'une tics grosse ponctuation peu profonde. Abdomen à ponctuation EUCNEMIDM DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 1{M moins forte et plus serrée; dernier segment atténué au sommet. Tarses paraissant un peu brunâtres, derniers articles ferrugineux. Tonkin, 1885 (Langue). Un exemplaire. J'ai vu un second indn idu de Nouvelle-Guinée, appartenant au Musée de Gênes. La présence de ce genre américain au Tonkin, en .Nouvelle- Guinée, n'a rien qui doive surprendre. En dehors des genres Fornax, Di'omaeolus, Microrhagus, etc., qui ont des représentants partout, quelques autres sont dans le même cas que le genre Sarpedon, les Dendrocharis, Diapodius, par exemple. 79. Semnodema flabellicorne Gast., Bonv. De 9 à 15 mill. Java, 1894 (Pasteur). 80. Semnodema Harmandi n. sp. 9 à 12 mill. Corps allongé, subparallèle, légèrement atténué dans son tiers postérieur : d'un noir assez brillant, couvert d'une pubescence blanchâtre très fine, très courte et peu serrée, plus apparente sur le pronotum et la base des élytres. Tête à ponctua- tion médiocre mais serrée, marquée d'une line carène au milieu. Antennes noires; premier article gros, cylindrique, arqué, plus long que les trois suivants; deuxième petit, triangulaire; troisième à dixième longuement pectines ; dernier simplement allongé. Pronotum plus long que large; cotés parallèles en arrière, atténués seulement au quart antérieur; surface ponctuée, rugueuse, sillon- née au milieu, marquée de chaque côté, à la base, de deux impres- sions longitudinales oblongues, et en avant d'une fossette. Elytres striés, stries tout à fait effacées eu arrière ; intervalles rugueux à la base, très finement pointillés vers l'extrémité. Dessous du corps noir, pubescence plus longue et plus serrée. Pattes quelquefois rougeâtres. Lakhon, Siam. 1878 (Dr Harmandi. Le Musée de Gènes possède un individu de Nouvelle-Guinée. J'ai longtemps hésité à séparer cette espèce de S. flabellicorne. La ponctuation est plus serrée, rugueuse sur le pronotum ; la forme de ce dernier esl surtout bien différente, plus long que large, droit sur les côtés en arrière, son sillon et ses impressions bien moins marqués, les tubercules de la base presque nuls, sa surface plus brusquement abaissée en avant de l'écusson. 20S ED. FLEUTIAUX 81. Diapodius ineirmus Bonv. cf et 9- Nouvelle-Guinée, Andaï, 1878 (Rafïray et Maindron); Lakhon, Siara, 1878 (Dr Harmand). Chez l'individu mâle, le troisième article des antennes est prolongé en une lamelle aussi longue que l'article lui même. 82. Agastockhus signaticolus Bonv. In individu à pubescence jaune de Bornéo, 1857. 83. Galba niveopicta Bonv. Nouvelle-Guinée, Amberbaki, 1878 (Rafiray et Maindron). 84. Galba marmorata Guér. , Boisd., Bonv. Type de Boisduval, Dorey, Nouvelle-Guinée (d'Urville), Amber- baki et Andaï, 1878 (Rafïray et Maindron). 85. Galba funebris Chev., Bonv. Amberbaki, Andaï. Dorey, île Maler, Nouvelle-Guinée. 1878 , Java. Préangers, 1878 (Rafïray et Maindron). 80. Galba sericata Chev., Bonv. Amberbaki, Andaï, .1. Korido, Nouvelle Guinée, 1878 (Balïray i'i Maindron). 87. Galba Wallacei Perroud, Bonv. Manille, 1861 (Lorquin). Plusieurs variétés, Nouvelle-Guinée, Amberbaki, Andaï, 1878 ( Raffray et Maindron). 88. Galba ArRicoLOR Bonv. Montagnes du Haut Song-Chai, 1895 (Rabier). 89. SOLENISCUS MUTAB1LIS BoilV. Nouvelle Guinée. Andaï, 1878 (Balïray el Maindron). 90. Pterotarsus tuberculosus Daim., Bonv. tuberculatus Guér., Latr. Rio, Brésil, L844 (Castelnau). Celte espèce n'a pas été citée par Lucas. 91. Pterotarsus humilis Bonv. ('.avenue. 1862 (Andouit, Melinon). Deux exemplaires que Bonvouloir n'a pas vus. Cette espèce est excessivemenl voisine de la précédente. EUCNEMIDM du muséum d'histoire NATURELLE DK PARIS 2.'.)\\ 92. Pterotarsus alroeasciatus Bonv. Cayenne, 1864 (Mélinon). Deux exemplaires que Bonvouloir n'a pas vus. 93. Pterotarsus kugosus Guér., E. Blanch., Bonv. Type de Blanchard, Riodiray, Monte-Grande, province de Santa- Cruz de la Sierra, Bolivie, 1834 (d'Orbigny). 94. Pterotarsus histrio Guér., etc., E. Blanch., Bonv. Lyssothyreus Bonv. tuberculatus Luc, sec. Bonv. Santa-Cruz, type de Blanchard de la Sierra, Bolivie, 1834 (d'Or- bigny). — Type de Lucas; mission Sarayacu, rivière Ucayale, Pampa del Sacra ment o, 1844 (Castelnau). Brésil, 1872. 95. Pterotarsus bimaculatus Saund., Luc, Bonv. Type de Lucas; Brésil, 1833 (Gaudichaud); Rio, Brésil, 1844 (Castelnau). 96. Pterotarsus milturus Luc, Bonv. Type unique; Rio, Brésil, 1844 (Castelnau). 97. Thylacosternus Melinoni n. sp. 9 à 10 mill. Corps allongé, cylindrique, atténué tout à fait en arrière; jaune, un peu obscurci sur les élytres, légèrement rougeâtre sur la tête et le pronotum. avec une petite tache au sommet du vertex, les antennes, l'extrémité des élytres eu dehors, sur une surface plus ou moins grande, noires; recouvert d'une pubescence jaune. Tète fortement ponctuée, rugueuse; front aplati eu avant. Epistome nullement rétréci à la base. Antennes à deuxième article triangulaire, les suivants longuement llabellés. Pronotum plus long que large, rétréci tout à fait au sommet; angles postérieurs prolongés en arrière; ponctuation assez forte et serrée; marquée d'une fine ligue enfoncée au milieu, à la base et de deux fossettes en avant, quelquefois nulles. Elytres à stries presque effacées; intervalles transversalement rugueux. Dessous jaune, avec le pourtour de l'abdomen (dernier segment au moins) et quelquefois le milieu du métasternum noirs. Pattes entièrement jaunes. Cayenne, 1803 (Mélinon). Trois exemplaires qui n'ont pas été vus par Bonvouloir. Cette espèce est voisine de T. rubricollis par sa forme cylin- drique, mais son système de coloration est tout différent. 300 EUCNÉMIDES NOUVEAUX, par Ed. FLEUTIAUX. Anischia n. g. Corps oblong plus ou moins allongé ou ovale, peu convexe. Tête a carène interoculaire largement interrompue au milieu. Epistome court, largement échancré en avant, ne cachant pas le labre. Anten- nes cylindriques, épaissies vers le bout. Pronotum marqué de cha- que côté, à la hase, d'une impression linéaire parallèle au bord externe. Ecusson oblong. Elytres non striés. Prosternum à men- tonnière; sutures droites. Pas de sillon marginal, propleures lon- gues, atténuées en avant. Epipleures des élytres assez larges. Epis- ternums métathoraciques très étroits. Hanches postérieures très écartées, rétrécies en dehors, enfoncées dans les cavités cotyloïdes. Cuisses assez élargies en massue, subcomprimées, très minces à la base; trochanters postérieurs trois fois plus courts que la cuisse elle-même; tibias [dus longs que les tarses; tarses légèrement atté- nués vers le bout: tous à quatrième article coupé obliquement; premier article des postérieurs plus long que le suivant : ongles simples, longs et minces. Ce -cure aberrant se rapproche des Cerophytum par sou prono- tum à mentonnière el ses hanches postérieures enfouies et non prolongées en lame recouvrant les cuisses. Il est remarquable par l'écartement de ces hanches qu'on ne rencontre chez aucun Klatéride ou Eucnémide au même degré. Il convient de signaler les impres- sions intia angulaires du pronotum qui n'existent chez aucun autre Eucnémide, mais sont assez fréquentes chez les Elatérides, notam- ment du genre Cardiopkorus. Le faciès <\^ Anischia est, d'une manière générale, celui d'un Elatéride. N'étaient les caractères de première valeur qui le placent dans le voisinage immédiat des Cprophytum, on pourrait le rapprocher des ïylobivs. I . Anischia boliviana n. sp. 'A mill. Corps Oblong assez allongé; d'un fauve clair avec la tète et le pronotum brunâtres; couvert d'une fine pubescence d'un gris jaunâtre. Tète à ponctuation médiocre. Epistome court, très rétréci EUCNÉMIDES NOUVEAUX 304 à la base, aussi large que l'espace compris entre lui et l'œil; boni antérieur largement échancré en rond; angles antérieurs aigus. Antennes brunes au milieu, ferrugineuses aux deux extrémités, dépassanl la base du prothorax, un peu épaissies vers le boni : premier article épais, aussi long que les deux suivants réunis ; deuxième court, un pou plus long que large; troisième élargi vers le bout ; quatrième un peu plus court que le précédent ; cinquième un peu plus long; suivants subégaux; dernier presque aussi long- que les trois précédents ensemble, en ovale allongé atténué à l'extrémité. Pronotum aussi long que large, siuué sur les côtés mais nullement rétréci en avant; angles postérieurs un peu divergents; base également sinuée ; impressions interangulaires peu profondes, atteignant presque la moitié; ponctuation médiocre et écartée. Elytres en ovale allongé, bu-gement arrondis à l'extrémité, nulle- ment striés, très finement et peu densément pointillés. Dessous d'un bruu rougeàtre: ponctuation légère et peu serrée, un peu plus forte sur les côtés; pubeseenee grise assez longue. Prosternum prolongé en mentonnière en avant. Saillie régulièrement effilée, rebordée. Episternums métathoraciques très étroits, faiblement élargis en arrière. Pattes jaunes. Cochabamba, Bolivie (Germain). Cette espèce a un faciès d'Elatéride, elle ressemble à un petil Horistonotus spernendus. ±. Anischia Germaini n. sp. 2 mill. Corps ovale; d'un fauve ferrugineux plus clair sur les élytres, couvert d'une pubeseenee jaune assez longue. Tète à ponctuation très fine et écartée. Epistome rétréci à la base, aussi large que l'espace compris entre lui et l'oeil; bord antérieur large- ment échancré en cercle. Antennes ferrugineuses, pubescentes, très épaissies vers le bout, dépassant un peu la base du prothorax ; premier article épais, aussi long que le troisième ; deuxième un peu plus long que large ; quatrième [dus court que le précédent ; suivants graduellement allongés et épaissis; dernier presque deux lois plus long que le précédent, ovale atténué au sommet. Prono- tum moins long que large, arrondi sur les côtés et rétréci dans la moitié antérieure; base sinuée ; angles postérieurs prolongés en arrière ; ponctuation fine et très écartée ; impressions interangu- laires assez profondes, dépassant la moitié en avant. Ecusson subtriangulaire. Elytres ovales, non striés; ponctuation plus appa- rente que celle du pronotum. mais très éparse. Dessous d'un fauve 302 ED. FLKLTIAUX ferrugineux; ponctuation plus serrée sur le propeetus et l'abdomen. Saillie prosternale atténuée derrière les hanches, impressionnée. Episternums métathoraciques très étroits, parallèles, un peu élargis seulemenl tout à fait en arrière. Pattes jaunes. Cochabamba, Bolivie (Germain). Cette espèce est facile à reconnaître à sa forme ovale, elle ressemble un peu à un Scydniaenide. 3. Thambus Deyrollei Bow. I n exemplaire 4 mill. de Cochabamba, Bolivie (Germain). Le premier article des taises, saut' les antérieurs, beaucoup plus long que les autres ensemble. 4. DuOM.EOLLS SEMIRUGOSUS 11. Sp. 9 mill. 'Corps allongé, subcylindrique, atténué en arrière dans la seconde moitié des élytres; d'un noir peu brillant, couvert d'une pubescence très fine, jaune sur la moitié antérieure, obscure el moins serrée en arrière. Tète convexe, à ponctuation forte, serrée, ud peu rugueuse ; carène interoculaire interrompue. Epistome rugueux, rétréci à la base, plus étroit que l'espace compris entre lui et l'œil; bord antérieur échancré au milieu, sinué de chaque côté. Antennes noires, non dentées, dépassant la hase du protho- rax ; premier article épais, aussi long que les trois suivants ; deuxième petit, à peu près aussi long que large: quatrième plus courl que le troisième ; suivants un peu allongés vers le bout : dernier beaucoup plus long que le précédent, atténué, ferrugineux au sommet. Pronotum beaucoup plus long que large, arrondi en avant, sinué sur les cotés, rétréci seulement tout près du bord antérieur; base sinuée, lobe médian tronqué; angles postérieurs prolongés en pointe, légèrement divergents, très follement rugueux transversalement; surface sillonnée au milieu dans sa partie posté- rieure. Ecusson oblong, arrondi en arrière, ponctué. Elytres atténués m arrière à partir de la moitié, stries effacées, la suturale et la marginale seulement apparentes; très fortement rugueux a la base comme le pronotum, finement en arrière. Dessous du corps d'un brun noirâtre; pubescence jaune plus serrée; ponctuation assez forte, plus fine et plus dense sur l'abdomen. Propleures très allongées. Saillie prosternale brusquement rétrécie au delà des hanches. Episternums métathoraciques subparallèles, étroits au milieu, lie- élargis en avant et en arrière. Hanches postérieures aoguleu es rétrécie eu dehors en ligne droite. Dernier segment EUCNÉMWES NOUVEAUX .'ilCJ abdominal rugueux postérieurement, arrondi et terminé en pointe obtuse au milieu. Pattes d'un bruo noirâtre; derniers articles des tarses ferrugineux. Gabon. Diffère de propinquus par le dernier article des antennes beaucoup plus long que le précédent et atténué au bout et les lames des hanches postérieures anguleuses. 5. Dromaeolus gabonensis n. sp. 7 inill. Corps ovale, allongé, peu convexe; d'un noir brillant avec une fine pubesceuce jaune sur la base et les côtés du pionotum et la base des élytres, devenant obscure et moins serrée sur les élytres. Tète à ponctuation assez forte, serrée et peu rugueuse ; carène interoculaire entière, avancée en pointe sur la base de l'épistome. Ce dernier rugueux, très rétréci à la base, environ quatre fois plus étroit que l'espace compris entre lui et l'œil. Autennes noires, non dentées, atteignant l'extrémité des angles postérieurs du prothorax ; premier article épais, plus long que les deux suivauts réunis ; deuxième très court, pas plus long que large; quatrième plus court que le troisième; suivants subégaux ; dernier allongé et atténué à l'extrémité. Prouotuin plus long que large, un peu arqué sur les côtés, légèrement atténué en avant vers le quart antérieur ; angles postérieurs très prolongés en pointe en arrière; basesiuuée, lobe médian tronqué; ponctuation très fine et écartée. Ecusson oblong, arrondi en arrière. Elytres uu peu plus étroits que le pronotum, atténués dans leur seconde moitié, très superficiellement striés, distinctement rugueux à la base, très finement en arrière. Dessous noir, hanches postérieures et abdomen en entier d'un ferrugineux clair; pubescence jaune, courte et fine ; ponctuation fine et serrée. Sillon marginal du propectus profond, bien limité. Coté externe du triangle des propleures plus long que l'inférieur. Saillie prosternale assez large, atténuée derrière les hanches, à ponctuation un peu plus forte, faiblement relevée à l'extrémité. Episternums raétathoraciques, légèrement élargis en arrière, beaucoup [tins étroits que les épipleures des élytres. Hau- ehes postérieures très fortement dilatées en dedans, nullement anguleuses, si nuées à l'intérieur. Dernier segment abdominal large- ment échancré en rond. Pattes d'un ferrugineux clair; premier article des tarses intermédiaires (postérieurs manquent) aussi long que les autres réunis. Gabon. ,'J04 KO. FLEUTIAUX Espèce voisine de Bohemanni; la couleur du dessous du corps, mi partie noire et mi-partie ferrugineuse et l'échancrure du dernier segment abdominal la caractérisent suffisamment. P.VRADI.ERETUS II. g. Corps oblong, assez épais, subcylindrique. Tète fortement enchâssée dans le prothorax. Mandibules épaisses. Antennes ne dépassant pas la base du prothorax, flabellées à partir du quatrième article. Pronotum aussi long que Large. Ecusson quadrangulaire, élytres subparallèles, atténués en rond dans leur tiers postérieur. Prosternum convexe. Sillon marginal du propectus large, sinueux surtout eu dedans, peu profond, écarté du bord, limité eu dehors par une carène rejoignant le bord latéral en arrière, un peu avant l'angle postérieur; intervalle entre la carène externe du sillon et la marginale ponctué. Epipleures di'^ élytres très rétrécis en arrière, limités en dedans par une fine carène. Episternums méta- thoraciques subparallèles, très faiblement élargis en arrière. Hanches postérieures dilatées en dedans, médiocrement rétrécies en dehors. Dernier segment abdominal large, atténué en arrière. arrondi au sommet. Pattes de longueur médiocre ; cuisses inter- médiaires plus renflées que les autres ; tibias élargis vers le boni : tarses à quatrième article excavé en dessus; antérieurs plus courts que le tibia, intermédiaire ; un peu plus long, à premier article moins long que les suivants réunis (tarses postérieurs manquent). Ce genre est très remarquable par le sillon marginal du propectus éloigné du bord latéral. Il diffère du genre Diœretus par ses antennes flabellées et le sillon marginal large et peu profond. 6. Paradleretus flabellicornis n. sp. il,,Mi'»(i. Corps oblong, assez épais, subcylindrique; d'un noir un peu brillant, pubescence jaune très clairsemée. Tète a ponc- tuation assez forte; Iront légèrement déprimé en avant, marqué d'une courte carène effacée en arrière ; carène interoculaire très faiblement indiquée sur la base de l'épistoine, coudée en arrière au milieu. Epistome rétréci à la base, beaucoup plus étroit que L'espace compris entre lui et l'œil, assez long, rugueux, bord antérieur arrondi. Antennes d'un mur de poix, deuxième article ferrugineux; premier article cylindrique, un peu arqué, plus long qm les deux suivants réunis, deuxième très petit : troisième trian- gulaire, denté au sommel ; suivants très courts, mais longuement flabellés ; dernier simplement allongé. Pronotum convexe à peu ÈUCNÉMÎDES NOUVF.AI X 306" près aussi long que Large, arrondi en avant, sinué sur les côtés et à la hase; angles postérieurs faiblement divergents; ponctuation forte, serrée et rugueuse ; surface fortement déprimée le long de la base et marquée au milieu d'une courte ligne lisse. Ecusson carré, ponctué- rugueux. Elytres striés, assez rugueux, surtout à la base. Dessous noir; ponctuation assez Une et rugueuse, plus forte sur le proster îiiitii. Sillon submarginal du propectus finement rugueux: intervalle marginal rugiieiisemenl ponctué. Saillie prosterna le impressionnée an milieu, ondulée entre les bandes, brusquement atténuée au-delà. l'allés ferrugineuses. Cochabamba, Bolivie (Germain). 7. FORNAX BRASIL1ANUS II sp. 12""" o. Corps ovale, allongé, médiocrement convexe; d'un brun rougeâtre devenant noir sur certaines parties, pubescence jaune, courte, peu serrée. Tête obscure en arrière, couverte d'une ponctuation forte et rugueuse; carène interoculaire interrompue. Epistome à rugosité plus serrée, rétréci à la base, aussi large que l'espace compris entre lui et l'œil, olïrant un rudiment de carène au milieu. Mandibules présentant en dehors une surface irrégulière et rugueuse. Antennes d'un brun rougeâtre dépassant la moitié du corps, dentées, amincies vers le bout; premier article cylindrique rugueux, à peu près de la longueur du troisième: deuxième très petit, moins long que large; suivants subégaux, les derniers plus allongés. Pronotum moins long que large, atténué en avant ; côlés arrondis: angles postérieurs prolongés en arrière, arrondis au sommet, ponctuation forte et rugueuse; base marquée de deux impressions ponctif ormes en avant de l'écusson, et d'un espace lisse brillant en dehors de ces impressions. Elytres subparallèles, atténués eu arrière dans le quart postérieur, noirs à la base et sur les côtés, fortement striés ; intervalles rugueux. Dessous rougeâtre, obscur sur le meta sternum ; pubescence jaune, courte et rare; ponctuation fine et serrée, très légère sur l'abdomen. Sillon margi- nal du propectus bien limité. Triangle des propleures à bord infé- rieur un peu plus court que l'externe. Saillie proslernale ondulée entre les hanches, atténuée en arrière. Epipleures des elytres rouges, rugueuses, faiblement sillonnées en avant. Episternums métathoraciques, parallèles. Dernier segment abdominal atténué et terminé eu pointe obtuse en arrière, rugueux postérieurement. Dattes rouges: premier article des tarses postérieurs à peine aussi long que les suivants réunis. Méin. Soc. Zool. de Fi\, 18% IX. — 10 306 KI>- FLEUTIAUX San Paulo (Brésil). Celte espèce est voisine de subdentatus e1 de macrocerus, diffère du premier par sa forme non atténuée en arrière, ses antennes longues el du second également par sa forme non atténuée. 8. Fornax Germaini n. sp. 8mm5. Corps allongé, peu convexe, atténué en avant et en arrière ; d'un brun rougeàtre, couvert d'une fine pubescence jaune, Tête fortement el rugueusement ponctuée, carénée longitudinale- ineiit au milieu, carène interoculaire entière, arquée en avant. Epistome 1res rétréci à la hase, presque caréniforme, très fortement rugueux, arrondi et horde de noir en avant. Antennes ferrugi- neuses, assez épaisses, non dentées, dépassant la moitié du corps; premier article plus long que les deux suivants réunis; deuxième pas plus long que large ; troisième un peu plus long que le quatrième; les autres progressivement allongés; le dernier une fois et demie plus long que le précédent, atténué au sommet. Pronotum moins long que large, graduellement atténué de la hase au sommet; hase faiblement sinuée; angles postérieurs assez pro longés en arrière; ponctuation forte et rugueuse. Ecussou atténué et tronqué en arrière. Elytres atténués dans le quart postérieur, assez fortement striés ; ponctuation effacée en arrière. Dessous du corps d'un brun clair, ferrugineux sur le propectus ; ponctuation plus fine et plus serrée dans la partie postérieure. Sillon marginal lisse, paraissant élargi en avant, vu de côté, bien limité en dedans, mais sans rebord. Saillie prosternale longitudinalement impres- sionnée, ondulée entre les hanches, faiblement abaissée au-delà, brusquement rétrécie un peu avant l'extrémité. Epipleures des élytres non sillonnées. Episternums métathoraciques parallèles. Hanches postérieures anguleuses, très fortement rétrécies en dehors. Pattes d un ferrugineux clair; premier article des tarses postérieurs aussi long que les suivants réunis. Cochabamba, Bolivie (Germain). Cette espèce esl voisine de pisciformis, mais s'en distingue par la ponctuation rugueuse, l'épistome très étroit, les antennes plus longues. A cause du sillon marginal du propectus à bord intérieur non limité par une ligne élevée on lin rebord, j'ai été tenté (h1 la placer dans le genre Plesiofomaœ, mais la limite néanmoins bien distincte de ce sillon m'a conduit à la laisser dans le genre Fornax. EUCNÉMIDES NOUVEAUX 307 0. FORNAX VICINUS II. sp. 17 mm. Corps ovale allongé, assez convexe: d'un brun noirâtre, moins foncé sur les élytres, pubescence jaune assez, senee. Tête à ponctuation forte, serrée et rugueuse; front déprimé en avant; carène interoculaire interrompue. Epistome rétréci à la base, ;iussi large que l'espace compris entre lui et l'œil ; bord antérieur arqué. Mandibules offrant en arrière une courbe régulière. Antennes d'un brun rougeâtre, atteignant la moitié du corps, dentées; premier article arqué, rugueux, plus long que les deux suivants ensemble ; deuxième très court, beaucoup pi us large que loûg ; suivants progressivement allongés. Pronotum plus large que long; côtés rétrécis en rond en avant, angles postérieurs prolongés en arrière; base sinuée, lobe médian tronqué; ponctuation médiocre, serrée, rugueuse; surface marquée de deux points enfoncés en avant de l'écusson. Ce dernier atténué et arrondi en arrière ; ponctuation line et espacée. Elytres attéuués seulement dans leur tiers posté- rieur, finement striés, faiblement rugueux. Dessous de la même couleur; pubescence semblable ; ponctuation médiocre et rugueuse sur le propectus, très fine sur les autres parties. Sillon marginal peu profond mais bien limité. Bord postérieur des propleures égal à l'externe. Saillie prosternale à ponctuation serrée au milieu, faiblement déprimée, atténuée mais non abaissée en arrière. Epipleures des élytres ponctuées, nullement sillonnées. Epister- nums métathoraciques parallèles. Hanches postérieures largement dilatées eu dedans, sinuées à l'intérieur. Dernier segment abdo- minal arrondi. Pattes d'un brun rougeâtre. Cameroun. Cette grande espèce est voisine de africanus, sa taille et son pronotum court permettent de la reconnaître facilement. I<>. FORNAX GABONENS1S II. sp. II""".') à 12""" 7.'». Corps ovale, allongé, assez convexe; d'un brun noirâtre couvert d'une pubescence jaune. Tète a ponctuation forte un peu rugueuse ; carène interoculaire interrompue. Epistome fortement rugueux, rétréci à la base, aussi large que l'espace compris entre lui et l'œil ; bord antérieur subarrondi, légèrement siuué, marqué quelquefois au milieu d'une carène irrégulière. Antennes ferrugineuses, comprimées, dépassant notablement la moitié du corps chez le mâle: moins larges, atteignant à peine la moitié du corps chez la femelle : deuxième article très court, troisième près de moitié plus court que le premier, suivants pro- 308 ED. FLEUTÎAUX gressivement allongés. Pronotum à peine aussi long que large : côtés rétrécis en rond en avant ; angles postérieurs prolongés : ponctuation forte el rugueuse; base sinuée,plus ou moins biimpres- sionnée ; surface marquée au milieu, en arrière, d'un faible sillon. Elytres atténués daus leur tiers postérieur, striés ; rugosité assez sen- sible à la base, très fine en arrière. Dessous d'un brun rougeâtre, un peu obscure sur le métasternum ; ponctuation fine, mieux marquée sur le prosternum. Sillon marginal profond, lisse, bien limité en dedans par une «arène. Saillie prosternale atténuée, mais nulle- ment abaissée eu arrière. Episternums métatboraciques parallèles, épipleures des élytres bien limitées en dehors. Hanches postérieures largement dilatées en rond intérieurement. Dernier segment abdo- minal arrondi. Pattes ferrugineuses ; dernier article des tarses postérieurs à peine aussi long que les autres réunis. Gabon. Diffère de africanus par le sillon marginal profond, lisse. limité en dedans par une carène. Ressemble beaucoup à subqua- dricollis, épistome plus large à la base, antennes dentées. 11. FORNAX QNICUS n. S|). Il) """. Corps en ovaleallongé, assez couvexe ; d'un brun noirâtre. devenant rougeâtre sur les élytres, pubescence jaune assez serrée. Tête a ponctuation très forte et rugueuse. Epistome rétréei à la base, un peu plus large que l'espace compris entre lui et l'œil; boni anté- rieur arrondi et tranchant. Mandibules présentant une surface assez large. Antennes ferrugineuses dépassant la moitié du corps. à deuxième article très court. Pronotum moins long que large. faiblement sinué sur les côtés et atténué en avant ; angles posté- rieurs prolongés et divergents ; base si nuée : ponctuation très forte et rugueuse. Elytres atténués dans le quarl postérieur, striés, rugueux. Dessous |). 7mm5. Corps oblong, peu convexe; «l'un brun noirâtre très Eoncé, brillant, pubescence jaune assez line. Tète très Fortement ponctuée, canner au milieu ; Iront impressionné en avant ; carène interoculaire entière, sinueuse. Epistome à ponctuation forte, serrée et rugueuse, rétréci à la base, beaucoup plus étroit que l'espace compris entre lui et l'œil ; bord antérieur arrondi. Antennes ferrugineuses, dépassant la moitié du corps : premier article rugueux, aussi long que les deux suivants réuuis ; deuxième très court, à peine aussi long que large : quatrième plus court que le troisième : suivants progressivement allongés ; dernier près de deux luis plus long que le précédent, atténué au sommet, l'rono- tuiu moins long que large, très atténué en avant, arrondi sur les côtés en arrière, sinué à la base, fortement ponctué. Ecusson quadrangulaire ponctué, faiblement caréné au milieu ; bord posté- rieur légèrement échancré. Elytres graduellement atténués en arrière, striés; ponctuation écartée, plus fine en arrière. Dessous d'un brun noirâtre; ponctuation forte sur le propectus, médiocre sur le métasternum, line et serrée sur l'abdomen . Saillie prosternale large, impressionnée à la base, brusquement rétrécie à l'extrémité. Sillon marginal presque nul, lisse. Episternums métathoraciques parallèles. Hanches postérieures anguleuses, sinuées en dedans, brusquement rétrécies en dehors. Bord des segments abdominaux ferrugineux; dernier atténué en arrière, rugueux postérieurement. Pattes ferrugineuses ; premier article des tarses postérieurs, aussi long que les suivants réunis. Cocbabainba. Bolivie (Germain). Espèce très voisine de cari us. en dilîère par la carène frontale bien marquée, le pronotum plus atténué en avant, les élytres moins fortement striés et nullement rugueux. J'ai hésité à séparer ces deux espèces, c'est la différence dans la structure des élytres qui m'y a décidé. 14. Plksiofornax gravis Honv. Le d* n'a pas été décrit, il se distingue par sa taille plus petite et la longueur des antennes qui dépassent la moitié du corps. Dans cette espèce, le premier article des tarses postérieurs est un peu plus court que les autres réunis. Brésil, Rio (irande do sul. EUCNÉMIDES NOUVEAUX *')ll 15. Plesiofornax Perroti II. s|). 12'*"". Corps ovale, assez convexe ; d'un brun noir peu brillant, pubescence jaune, courte, serrée. Tête à ponctuation forte et ser- rée ; front très impressionné en avant jusque l'épistome; carène interoculaire nulle. Epistome rétréci à la base, aussi large que l'espace compris entre lui et l'œil ; bord antérieur arrondi. Antennes dépassant à peine la base du prothorax, ferrugineuses; premier article noirâtre, épais, cylindrique, plus long que les deux suivants réunis; deuxième court; quatrième un peu plus court que le précèdent ; les autres graduellement allongés, le dernier très atténué au bout. Pronotum plus large que long, très atténué en avant, sinué à la base, vaguement sillonné au milieu; ponctuation forte, serrée et rugueuse. Elytres sinués au-dessous de la base, atténués à partir de la moitié, profondément striés, un peu rugueux surtout à la base et à l'extrémité. Dessous de même couleur; ponctuation forte sur le propectus, fine et serrée sur les autres parties. Saillie prosternale sans impression, pointe très effilée. Sillon marginal à peine distinct seulement eu avant, ponctué comme le reste des propleures. Episternums métathoraciques parallèles. Hanclies postérieures très rétrécies en dehors, sinuées en dedans. Dernier segment abdominal arrondi. Pattes d'un ferrugi- neux brunâtre; cuisses antérieures canaliculées en dedans; tibias pas plus longs que les tarses ; premier article des postérieurs plus court que les suivants réunis ; ougles simples. Madagascar, Tamatave et forêts d'Alahakato, 1er semestre 1888 (Edouard Perrot). Malgré ses ongles simples, il faut rapprocher cette espèce de unguîcularis. Les principales différences sont : epistome plus large, front impressionné en avant, sans carène longitudinale, antennes plus courtes. 16. Arrhipis brasiliensis n. sp. 8""". Corps allongé subparallèle; d'un brun foncé un peu rougeâtre, couvert d'une pubescence jaune très courte. Tête fortement et rugueuseinent ponctuée. Epistome court, peu rétréci à la base, près de trois fois plus large que l'espace compris entre lui et l'œil; bord antérieur sinué, relevé au milieu; angles anté- rieurs prolongés et formant avec les joues uu cadre buccal ininter- rompu ; ponctuation très grossière. Antennes ne dépassant pas la base du prothorax, ferrugineuses; premier article épais; deuxième très court, moins long que large ; troisième presque plus long que M 2 ED. FLEUTIAUX le premier, élargi au sommet : suivants très courts dentés, dernier subarrondi. Pronottim à peu près aussi long que large, déprimé en dessus; côtés parallèles; bord antérieur arrondi ; base sinuée; angles postérieurs acu minés; ponctuation forte, plus serrée et un peu rugueuse sur les côtés ; surface marquée au milieu de la base d'un court sillon continué en avant en ligne lisse plus ou inoins effacée: carène marginale antérieure très peu écartée du bord sur les côtés. Ecusson rougeâtre, oblong, subquadrangulaire, rugueux, échancré en arrière. Élytres rugueux substriés, relevés en pointe un peu avaut l'extrémité. Dessous rougeâtre; ponctuation forte sur le propectus, un peu moins sur les autres parties. Episternums méta- thoraciques parallèles. Épipleures des élytres bien limitées eu dehors par une carène. Hanches postérieures subparallèles; bord inférieur légèrement sinué. Dernier segment abdominal largement arrondi, très rugueux et marqué au milieu d'une bande transver- sale formée par une pubescence jaunâtre très serrée (9 ?)■ Pattes ferrugineuses ; premier article des tarses postérieurs beaucoup plus court que les autres réunis. Brésil. Espèce très voisine de Lanieri, plus large, moins fortement rugueuse ; antennes plus épaisses, à articles plus courts, le dernier subarrondi; episternums métathoraciques parallèles; hanches postérieures subparallèles, à bord libre moins sinué. Elle ne peut être confondue avec subacuta à cause de sa forme générale plus large, son pronotum moins long, sa ponctuation un peu plus forte, mais moins serrée. 17 Arhhipis orientalis n. sp. ;">""" 75 à 7""".'i. Corps allongé, un peu atténué en arrière; d'un brun obscur, pubescence jaune courte. Tète à ponctuation forte et granuleuse. Epistome court, peu rétréci à la base, plus large que l'espace compris entre lui et l'œil ; bord antérieur sinué, prolongé sur les côtés et réuni aux joues. Antennes ferrugineuses, n'atteignant pas le bord postérieur du prothorax ; premier article épais, deuxième court, moins long que large ; troisième aussi long que le premier, élargi au bout ; suivants dentés, moins longsque larges, subégaux; dernier ovalaire. Pronotum à peine plus long que large, parallèle; côtés rétrécis seulemenl toul \>\-i-s du bord antérieur; ponctuation forte et serrée ; surface marquée d'un petit sillon au milieu de la base : carène marginale antérieure s'écartanl sensiblement du bord sur les côtés et rejoignant presque la carène EUCNKMIDES NOUVEAUX 313 latérale effacée en avant. Elytres faiblement atténués en arrière, rugueuse ni ponctués, très fortement tout à fait au bout, relevés en pointe avant l'extrémité. Dessous de la même couleur ; ponc- tuation forte el serrée en avant, plus légère en arrière. Epistemums métalhoraciques parallèles. Epipleures des élytres bien limitées en dehors par une carène. Hanches postérieures rétrécies eu dehors. Dernier segment abdominal largement arrondi. Pattes ferrugineuses : premier article des tarses postérieurs plus court que les autres ensemble. Cochinchine. Espèce tirs voisine de brasiliensis, mais d'une forme plus étroite; ponctuation moins forte et plus serrée; carène marginale antérieure du pronotum s'écarta nt sensiblement du bord latéralement ; lames des hanches postérieures rétrécies en dehors. L'absence de stries bien marquées sur les élytres suffit pour la séparer d'inimica. 18. Nematodes Bonvouloiri n. sp. 11)""". Corps allongé, atténué en arrière; d'un brun noirâtre. pubescence jaune assez, courte. Tête à ponctuation forte, serrée el un peu rugueuse ; front légèrement déprimé, marqué d'une faible carène effacée en arrière. Epistome assez rétréci à la base, plus étroit que l'espace compris entre lui et l'œil, rugueux : bord antérieur arrondi; côtés prolongés et réunis aux joues en un cadre buccal ininterrompu. Antennes ferrugineuses, dépassant un peu la base du prothorax ; premier article épais, rugueux, caréné en avant, à peine aussi long que les trois suivants réunis : deuxième court, à peu près aussi long que large : troisième élargi au sommet, plus de deux fois plus long que le précédent; quatrième subégal au deuxième ; cinquième égal au quatrième; sixième à huitième graduellement allongés; neuvièmeet dixième, subégaux en longueur au huitième, mais moins larges, dernier plus long que le précédent, etlilé. Pronotum un peu plus long que large, atténué enavantà par- tir de la moitié; base sinuée; ponctuation assez forte, médiocrement sériée ; surface marquée au milieu d'un sillon fortement imprimé à la base, latéralement d'une crête obtuse arquée et au milieu de deux fossettes assez vagues. Elytres graduellement atténués en arrière, très faiblement striés, rugueux à la base, beaucoup moins en arrière. Dessous de la même couleur; ponctuation fine, plus forte sur le propectus. Propleures sans trace de carène limitant la dépression antennaire. Saillie prosternale graduellement atté- nuée en arrière. Epistemums métatboraciques parallèles. Epi- .'il'i El). FLEUTIAUX pleures desélytres bien limitées. Hanches postérieures anguleuses, sinuées eu dedans, fortement rélrécies en dehors. Dernier segment abdominal très atténué, terminé en pointe tronquée, rugueux sur les bords; compression latérale formant uue coteau milieu. Pattes ferrugineuses. Brésil. Espèce voisine de conjunctus, épistome plus rétréci à la base, élylres très faiblement striés. Phanerochila n. g. Corps oblong. Tète fortement enfoncée dans le prothorax. Epistome très court, large, nullement rétréci à la base. Labre visible. Mandi- bules saillantes, olïrant en dessus une surface irrégulière rugueuse. Antennes insérées près des yeux, longuement flabellées en avant chez le mâle à partir fin quatrième article, simplement pectinées chez la femelle. Pronotum à peu près aussi long que large, limité latéralement par une carène, atténué dans sa moitié antérieure, prolongé en rond au-dessus de la tète. Eeusson subtransversal, convexe. Elytres faiblement atténués en arrière, brusquement dans le quart postérieur, isolément arrondis à l'extrémité. Propectus très fortement échancré en avant, largement ouvert. Prosternum exces- sivement court, triangulaire, très resserré entre les hanches anté- rieures. Saillie en fer de lance, élargie à la moitié, allongée, terminée en pointe entre les hanches intermédiaires. Sutures pros- ternales nullement excavées, sillonnées seulement en avant. Bord inférieur des propleures à peu près égal à l'externe. Pas de sillon marginal. Hanches intermédiaires assez éloignées des antérieures. Epi pleures des élytres larges, fortement rétrécies en arrière. Epi m ères métathoraciques à découvert. Episternums assez larges, parallèles, à suture intérieure peu marquée. Hanches postérieures étroites, parallèles. Dernier segment abdominal rétréci et arrondi à l'extrémité chez le mâle, prolongé en une large pointe obtuse chez la femelle. Pattes assez robustes; cuisses normalement épaisses; tibias à peu près aussi longs, faiblement élargis au sommet, non comprimés; tarses plus courts que le tibia, épaissis vers le bout, premier et deuxième articles tronqués obliquement, troisième et quatrième excavés en dessus ; premier article des postérieurs aussi long que les autres réunis, ongles simples. Ce genre a beaucoup d'analogie avec les Calyptocerus, mais la forme extraordinaire du prosternum et de sa saillie, celle de l'épistome, le labre apparent et l'insertion des antennes près des EUCNÉMIDES NOUVEAUX 313 yeux le différencient. Ces derniers caractères le rapprochenl des Thylacosternus. I!» PHANEROCHILA BOL1VIENSIS Q. Sp. 3 à 5 ram. Corps oblong, allongé, subcylindrique; d'un noir mat. pubescence d'un gris jaunâtre, très ténue, excessivement peu apparente. Tête à ponctuation assez forte et serrée. Epistome Impressionné le loug du bord antérieur. Palpes ferrugineux. Antennes courtes (cf), ferrugineuses, rameaux noirâtres; premier article épais, arqué, aussi loug que les deux suivants ensemble : deuxième petit, follement dente : troisième assez long, prolongé en dehors, à la base, en un rameau aussi long et aussi épais que lui ; quatrième à dixième très courts, très longuement flanelles : dernier simple, allongé, un peu plus épais et presque aussi long que le rameau du précédent : (9) noirâtres, deuxième et troisième ferrugineux : deuxième un peu élargi vers le sommet ; troisième triangulaire, les autres très fortement dentés, pectines; dernier, simplement oblong. Pronotum à peu près aussi loug que large, droit sur les côtés en arrière, atténué en avant à partir de la moitié ; bord antérieur prolongé en capuchon au-dessous de la tète; base à peine sinuée : surface inégale, largement sillonnée au milieu, assez fortement rugueuse en arrière, moins en avaut(rugosité plus faible chez la femelle). Ecusson transversal, convexe, élytres unis, rugueux dans le premier tiers chez le mâle, entièrement lisses chez la femelle, marqués tout à fait à la base de deux côtés effacés en arrière, très vaguement striés sur les côtés ; calus humerai saillant. Dessous, noir rugueux, abdomen finement chagriné. Prosternum concave. Epimères métathoraciques triangulaires. Bord inférieur des élytres très siuué. Pattes d'un brun noirâtre; tarses ferrugi- neuses. Cochabamba, Bolivie (Germain). Cette espèce est une des plus curieuses de la famille. 3 Ifi DESCRIPTION DE QUELQUES H1RUDINÉES ASIATIQUES par le D' Raphaël BLANCHARD. Genre Tbachklobdella Diesing, 18o0. Synonymie : Calliobdella P. J. Van Beneden et Hesse, 1864. Callobdella R. lilanchard, 1894. Nous avons démontré ailleurs (1894) que le genre Calliobdella est identique au genre Trachelobdella et, par conséquent, doil tomber en synonymie, (le groupe ne renferme jusqu'à présent que deux espèces vivant en parasites sur les branchies des Poissons de nier: Tr. lubrica (Grube, 1840) d'Europe et Tr. Mùlleri Diesing, 1850, du Brésil. 11 est donc intéressant de faire connaître une troisième espèce, provenant de Chine. Trachelobdella sinensis R. Bl., nova species. Celte espèce (fig. 1) fait partie des collections du Britisb Muséum (flacon u°o8). Elle y est représentée par un seul exemplaire, prove- nant de Tshe lu (Chine) et acheté à M. Swinhoe, le 24 janvier 1874. Rien D'indiqué dans quelles condi- tions l'animal a été recueilli ; il vil probablement sur les Poissons osseux marins, comme les autres espèces du môme genre. Animal à tégument coriace, décoloré par l'alcool, d'un gris uniforme, sans bandes ni taches, long de I8mm. large de 7,,im au maximum. Le corps est Fi A B 1.— Trachelobdella sinensù légèrement grossie. A, face dor- aplati, de forme OVOÏde, à grosse extré- salo : B. face ventrale. ' ..'..,, mite tournée en arrière : il est tonne d'un grand nombre d'anneaux, qu'il est impossible de compter exactement, à cause des plis secondaires résultant de son extrême contraction. Il se divise en deux régions distinctes, le cou et l'abdomen. Le cou est long de 3mm, y compris la ventouse antérieure ; il est large de 2mm25 à sa hast», au niveau de laquelle il présente nn léger étranglement; il est formé d'environ 30 replis cutanés. L'un des pores génitaux débouche à sa face ventrale, à peu près à l'union DESCRIPTION DE QUELQUES HIRUDINEES ASIATIQUES 317 des deux tiers antérieurs et du tiers postérieur ; il est tirs apparent et correspond sans doute à l'organe mâle. Un peu en arrière, on remarque trois tubercules disposés en triangle, deux antérieurs et latéraux, l'autre postérieur et médian : ils entourent une dépression, an fond de laquelle nous croyons avoir reconnu l'orifice génital femelle. La ventouse antérieure est large de lmm environ ; elle est tournée vers la face ventrale et constitue une sorte de dilatation surmontant le cou. L'abdomen est formé d'environ 100 replis cutanés, anneaux et plis de con- traction. 11 présente, à chacune de ses faces, quatre sillons longitudi- naux, qui résultent probablement de la contraction des muscles dorso-ven- traux. Il porte sur chaque bord onze vésicules respiratoires globuleuses. Ces vésicules augmentent progressi- vement de taille de la première à la septième, puis vont en diminuant ; la première est sur le bord même de l'étranglement qui sépare le cou de l'abdomen ; la dernière est à quelque distance de la ventouse postérieure. Elles sont très rapprochées les unes des autres, sans être contiguës. L'anus s'ouvre sur la ligne médio-dorsale, entre le pénultième et l'antépénultiè- me anneau. La ventouse postérieure est large de 4mm, baute de *Jmmo et reportée à la face ventrale; ses bords sont enroulés en dedaus. A cette même espèce appartient une llirudinée marine, recueillie dans la baie de Tokio par Doderlein et faisant partie des collections du Musée zoolo- gique de Kbuigsberg; nous devons à M. le professeur Max Braun d'avoir pu l'examiner. C'est un Ver long de 13mm, large de 4mm au maxi- mum, pourvu aussi de onze paires de renflements latéraux (fig. 1). Le corps n'est pas aussi nettement divisé en deux régions, la ven- Kiir. 1. — Trachelobdella sinen- sis. Figure théorique de la face ventrale, grossie environ 8 fois, d'après un exemplaire provenant du Japon. 318 R. BLANCHARD louse postérieure est plutôt terminale et contractée circulaire- ment ; mais l'aspect général de cet animal est exactement celui de PHirudinée du British Muséum. A l'extrémité antérieure, les anneaux sont très serrés et assez difficiles à dénombrer. Les anneaux 3 et 4 font une légère saillie sur le bord latéral ; il en est de même pour les anneaux 6, 12 et 18 : l'élargissement du corps s'accentue à partir de ce dernier. La première vésicule respiratoire correspond aux anneaux 24 et 25, la deuxième aux anneaux 30 et 31, la troisième aux anneaux 36 et 37, et ainsi de suite ; la onzième et dernière correspond donc aux anneaux 84 et 85. Les derniers anneaux sont très serrés: sauf erreur, on en compte six en arrière de la dernière paire de vésicules respiratoires, ce qui donnerait un total de 91 anneaux. (Iliaque paire de vésicules latérales est à cheval sur deux anneaux, auxquels font suite deux autres anneaux bien distincts, puis deux anneaux fusionnés l'un avec l'autre sur leur bord latéral ; après quoi le cycle recommence. Le somite comprend donc six anneaux, qui semblent résulter du dédoublement de trois anneaux primitifs. Il est donc bien certain que l'espèce en question appar- tient au genre Trachelobdella. Genre Piscicola de Blainville, 1818. L'Hirudinée que nous allons décrire appartient bien au genre Piscicola, puisque son somite comprend 14 anneaux et malgré que la forme aplatie de son corps semble l'en éloigner. La diagnose que nous avons donnée de ce genre, en 1894, mérite donc d'être modifiée légèrement, et sa phrase initiale doit être ainsi conçue : « Corpus teres aut complanatum ». Le reste de la diagnose demeure exact. dans l'état actuel de nos connaissances. Piscicola elegans H. Bl.. iiock species. Deux exemplaires de cette espèce (fig. 3) fout partie des collec- tions du British Muséum (flacon n° 60) ; un autre ligure dans ma collection. Tous ont été recueillis à Kiu-Kiang (Chine), sur le Vang- tse-Kiang, environ par 30" de latitude nord ; ils vivaient en para sites sur un Hypophthalmichthys. Les Poissons de ce genre sont à la lois lluviatiles et marins ; il est donc vraisemblable que PHiru- dinée en question est elle même capable de vivre aussi bien dans l'eau de mer que dans l'eau douce. Animal long de 50mra, large de I2m,,,5 au maximum, entièrement décoloré par l'alcool, d'un gris sale, s;ms taches ni bandes. Le corps DESCRIPTION DE QUELQUES H1UUDINEES ASIATIQUES 319 • se divise en trois régions : une région antérieure comprenant la tète cl le cou, une région moyenne comprenant le corps proprement dit et une région postérieure correspondant à la ventouse posté- rieure. La région antérieure, longue de o»>">, large de 3mmo, a l'aspect d'un ovoïde à petite extrémité tournée eu avant et marquée d'un léger étranglement. Celui ci indique la limite de la ventouse buccale, longue de |mm5 environ, ohlougue et bordée de chaque côté par un bourrelet labial. Les yeux ne sont pas apparents. Le cou est formé d'un grand nombre d'anneaux très serrés les uns contre les autres et difficiles à comp- ter ; il y en a plus d'une trentaine. La face dorsale est convexe, la face ven- trale est légèrement concave ; l'une et l'autre sont marquées de deux sillons longitudinaux submédians, dus à la rétraction des muscles dorso- ven- traux. Les orifices sexuels se voient dans la partie postérieure de la l'ace ventrale. L'abdomen, ou corps proprement dit, est long de 4lmrn et large de 12mmo. 11 a la forme d'une ellipse très allongée et présente en avant une échaucrure dans laquelle le cou vient prendre insertion. On peut y distinguer deux zones latérales à peu près plates et une zone médiane fortement bombée à la face dorsale, creusée en gouttière à la face ventrale. Deux profonds sillons longitudinaux, causés encore par la rétraction des muscles, s'observent aussi de cbaque côté et à chaque face, aux limites de la zone latérale et de la zone médiane. Cette dernière est elle-même marquée, dans ses paities latérales, de deux rangées longitudinales et symétriques de petits sillons, dont chacun correspond à un somite et est sen- siblement en regard d'une vésicule respiratoire. La surface du corps est occupée par un très grand nombre de replis cutanés, serrés les uds contre les autres, et correspondant chacun à un anneau. Ces replis, déjà bien marqués dans la zoue moyenne du corps, deviennent plus saillants dans les zones laté- rales et s'exagèrent encore dans la partie marginale : ils prennent un aspect frisé et villeux, et font croire à l'existence d'un très A ii Fig 3. — Piscicola elegans. de grandeur naturelle — A. face dorsale; B, face ventrale. 3:20 R. BLANCHARD grand nombre de petites lamelles branchiales, analogues à celles des Branckellion. Comme d'autre pari cm reconnaît, entre ces replis marginaux, des appendices globuleux analogues à ceux des Trachelobdella el des Cystobranchus, on est tout d'abord conduit à penser qu'on a affaire à un animal réunissant les caractères des Branchellion à ceux des Trachelobdella ; et ce qui augmente encore l'intérêt, c'est de faire pareille constatation sur une Ichthyobdellide d'eau douce. Mais il sulïil d'un examen attentif pour dissiper l'illusion et pour reconnaître l'absence complète de lamelles branchiales. Les vésicules respiratoires sont au nombre de 11 paires; elles ne font que faiblement saillie et sont comme noyées au milieu des replis cutanés dont il vient d'être question. On compte exactement 14 replis cutanés entre deux vésicules consécutives : le somitc abdominal comprend donc 14 anneaux, caractère d'après lequel nous devons rattacher cette espèce au genre Piscicola. La première paire de vésicules est très peu apparente; elle est séparée du cou par 8 ou 10 anneaux. La dernière paire est égale- meut très peu développée; elle est à quelque distance de l'extrémité postérieure. L'anus s'ouvre sur la ligne médio dorsale, en avant du pénultième anneau. La ventouse postérieure est elliptique, longue de (»""", large de V""1, excavée et en grande partie dégagée de dessous le corps, qu'elle déborde en arrière sur une longueur de ïmm. Elle est lisse: on ne voit à sa surface ni taches oculif ormes ni stries rayonnantes. Hirudo asiatica IL BL, nova species. Le British Muséum (flacon n° 8) possède six jeunes individus de cette espèce, recueillis par Aitchinson pendant les travaux de la mission anglaise chargée de rectifier la frontière perso-af ghane ; ces individus ont été pris sur des Grenouilles {IUiiki esculenta L., var. ridibunda Pallas) capturées dans l'eau, à Tirphul (Afghanis- tan), à peu près par 34° la t. Nord et 61° long. Ouest. Aitchinson (1889) rapporte le l'ait en ces termes : « A l'uza-gish (1), j'ai trouvé les Grenouilles souffrant de Sangsues attachées sur elles : M.Jeffrey 15**1 1 me dit que cette Sangsue est l'espèce commune dans nos lacs, Auloslomum gulo (A. nigrescens), 2 dents, dont les plus grandes sont hautes de 16 ;->- et larges de M u. L'animal est donc une vraie Hirudo el appartient sans conteste au groupe des Uonoslichodonta (I). Les papilles segmeutaires ne sont pas visibles. Les anneaux sont au nombre de 101 ou 102, suivant les individus. Ceux de l'extrémité postérieure (fig. 4) sont tous entiers, normale- ment développés, non divisés en deux moitiés latérales; le somite i XXVI possède donc un ou deux CZZZ ^4 anneaux, suivant les cas. L'anus uZ j xxn s'ouvre en arrière du dernier an- U neau. La ventouse postérieure a i xxin pris, sur chacun des six individus, une forme qui ne s'observe pas \^~EEîî?- XV! chez la Sangsue d'Europe: elle | f OT s'est repliée latéralement sur elle- v%g# même. A |!/ HirudO asiatica se distingue donc FiK- 4.— Extrémité postérieure .. a Hirudo asiatica. — A, face par sa coloration uniforme, par sa dorsale; B, face ventrale. petite taille, par la constitution de ses deux derniers somiles. par le nombre et la dimension de ses dents. Sa fixation sur les Grenouilles n'est pas un fait exceptionnel. J'ai vu maintes fois Y H semopis sanguisuga avaler de gros têtards de Rana temporaria; je l'ai vue aussi, le I mai 1890, sortir de l'étang d'Ursine (bois de Meudon), par véritables bandes, et dévorer des cadavres (I) Dans un travail actuellement sous presse (Hirudineen aus dem Togoland. Archiv fur Nalurgeschichte, 18%), je divise les Hirudininse en deux séries {Uonoslichodonta et IHslichodonta), suivant que la mâchoire porle une ou deux rangées de dents. Le genre Hirudo esl le type du premier groupe; le genre Baemopis est celui du second. Mém. Soc. Zool de Kr., 1896. ix. — 21 'A2.2. R. BLANCHARD de Crapauds et de Grenouilles. La rencontre de i'JIirudo asiatica sur des Grenouilles vivaules et la structure de ses dents donuent à penser que cette espèce n'est pas vorace connue l'espèce euro- péenne, mais suce le sang. Hirudo asiatica n'est encore connue que d'Afghanistan et de Perse. Il est possible que la Sangsue Sumatra, a Bornéo el aux Moluques. Il <-*i probable, pour des raisons indiquées plus loin, que l'animal, dans lequel a été trouvée la Sangsue, provenait des Indes néerlandaises plutôt que des Moluques. DESCRIPTION DE QUELQUES H1RLDINÉES ASIATIQUES 323 mort au Jardin zoologique de Londres, quand on trouva dans les viscères une Sangsue de grande taille. Avec L'aide de Baird, J. Mûrie crul reconnaître en elle une Trocheta subviridis, mais ue put en distinguer les yeux : il pensa que le Cerf avait pu l'avaler m buvant aux abreuvoirs du Jardin zoologique, où la présence de la Trochète esl connue. Il ne méconnaît pas. d'ailleurs, que le Cerl a pu tout aussi bien avaler dans sou pays d'origine (1), avant d'être embarqué pour l'Angleterre, soit des œufs, soit la Sangsue à l'état jeune, auquel cas la Trochète devrait être considérée comme origi- naire d'Asie ! Mûrie trouve la confirmation de cette opinion dans le fait qu'une Sangsue toute semblable a été prise sur un Yack [Bos grunniens L.), abord d'un navire et avant que l'animal eût débarqué eu Angle- terre. D'autre pari, en juin 186o, trois Yacks arrivèrent au Jardin Zoo- logique de Londres: bientôt après, on trouva dans leur abreuvoir une autre grande Sangsue, que Mûrie considéra encore comme une Trochète : on apprit que les Sangsues semblables avaient été rendues par les Yacks pendant la traversée. Mûrie se trouve donc amené à suspecter que la Trocheta subviridis n'appartient pas à la faune britannique ; elle serait plutôt asiatique el aurait été importée par les grands animaux. Cette manière de voir a été combattue par Baird. Dans une lettre adressée à IL Lee et rendue publique par celui-ci (1869), il s'exprime eu ces termes : Le spécimen « apporté par le D1' Mûrie. qu'il a décrit dans les « Proceedings » zoologiques comme une Trochetia subviridis, n'est pas du tout une Trochclia, mais doit appartenir, à cause de la structure delà ventouse orale, et spéciale- ment de la ventrale, soit à une espèce particulière d'Hœmopis, soit à un nouveau genre encore inédit. A l'époque où le Dr Mûrie nous a apporté ce spécimen, je pensais qu'il pouvait appartenir au genre Trochetia, mais je ne le pense plus maintenant. 0 Le British Muséum possède deux exemplaires de l'espèce en question : L'un (flacon n 31), très noir, loug de 150""", entré au Musée le 18 mai 1866, est celui-là même qui a été recueilli en juin 1865, au Jardin zoologique, daus l'abreuvoir des Yacks ; il est en assez mauvais état de conservation et se prête difficilement à l'étude. L'autre (flacon n° 03), reçu le 2(1 décembre 1879, provient d'uue expositiou où il figurait comme « Sangsue des Indes », sans indi- cation plus précise de localité. Il est d'un uoir verdâtre uniforme. 324 i;. m \\<;n \nu sans bandes ni taches, long de I45mm, large de 17""" an maximum ; les yeux ne sonl pas apparents. C'esl presque uniquement d'après ce1 exemplaire que nous donnons la description de l'espèce, qui n'a effectivement aucune ressemblance avec la Trocheta subviridis. Corps aplati, uniformémenl noir on noir verdâtre, sans taches ni bandes. Longueur loi)""" dans l'alcool, 200""" et plus pendant la vie ; largeur 17""" dans l'alcool. Ventouse buccale très petite, à lèvre supérieure non creusée d'un sillon ; les mâchoires n'ont pas été examinées. Ventouse postérieur large de 18""", circulaire. Les A B e lin. 5. --- Morphologie de la Whitmania f'erox. — A, extrémité antérieure, vue de profil; 15, extrémité postérieure, vue par la face dorsale et présentant îles anomalies; C, extrémité postérieure normale. cinq premiers somites sont comme chez Hirudo (fig. 5, Ai. I.e somite VI comprend les cinq anneaux 11 à 15; les anneaux \2 et 13 d'une part, 14 et 15 d'autre pari, bien distincts à la face ventrale, le sont moins licitement à la l'ace dorsale. Les yeux, les papilles segmentaires et les pores uéphridiaux n'ont pas été vus. mais la comparaison avec les formes voisines rend suffisamment compte de leur disposition. Les pores sexuels sonl très étroits. L'anneau 95 esl le dernier anneau du somite XXII. Lu arrière de lui. on compte encore douze anneaux bien distincts, derrière lesquels s'ouvre l'anus. Xous pensons qu'il faut attribuer cinq anneaux au somite XXIII, trois anneaux au somite XXIV et deux anneaux à chacun des somites XXV et XXVI, comme l'indique la figure .:i, <;. L'exemplaire du flacon ('»•'{ présentait une anomalie des derniers somites (fig. ;"», B). Trois autres espèces du genre Whitmania sont actuellement DESCRIPTION DE QUELQUES HlltUDINEES ASIATIQUES ol'") connues : toutes trois sont du Japon. Whitmania acranulata possède 104 anneaux el parfois des tiares du 105e ; Wh. edentula a LOS anneaux et parfois des traces du 100e; Wh. pigra a 106 anneaux. Les deux premières espèces sont de taille moyenne, la dernière esl plutôt de grande taille : imites sonl remarquables par leur belle coloration. Notre uouvelle espèce possède 107 anneaux, est. d'une coloration noire ou noir verdâtre uniforme et habile les Indes néerlandaises et le nord de l'Hindoustan, caractères qui la distinguent nettement i\<>* précédentes ; elle est à peu près de même dimension que Wh. pigra. Ses mœurs sont analogues à celles d'Hsemopis sanguisuga en Europe et de Limnatis nilotica dans le nord de l'Afrique et le sud de l'Europe. Pour ne pas détériorer les deux seuls exemplaires connus, dont l'un se trouve déjà en mauvais état de conservation, nous nous sommes abstenu d'examiner les mâchoires; toutefois, il est intéressant de constater que les Whitmania japonaises sont mal armées et que Wh. acranulata, d'après les dessins de Whilman, a une dentition qui ressemble beaucoup à celle d'H&mopis sanguisuga. Il doit en être de même pour Wh. ferox : incapable de percer la peau, elle se fixe sur la muqueuse buccale, pharyngienne ou nasale des animaux qui viennent s'abreuver dans les mares où elle nage. Elle peut rester longtemps en cet état de pseudo-parasitisme, et l'on doit estimer à deux mois au moins le séjour de la Sangsue dans « les viscères » (probablement dans l'arrière bouche) du Cervus moluccensis : en effet, cet animal n'étail pas venu directe- ment des Indes, mais avait été reçu du Jardin zoologique d'Ams- terdam. Le Yack, sur lequel une Sangsue a été prise à bord d'un navire, comme il a été dit plus haut, portait lui-même son parasite depuis longtemps. Depuis plusieurs semaines, au début de la traversée, il maigrissait, perdait l'appétit et dépérissait : un jour, l'individu qui le soignait fui surpris de voir une grande Sangsue qui sortait d'une narine et se disposait à entrer dans l'autre. Le gardien la saisit, el depuis lors le Yack se porta bien et arriva en Angleterre en excellent état de santé. (les faits sonl entièrement comparables à ceux que Mégnin ( 1891) el nous-mêmes (1891) avons fait connaître au sujet de Limnatis; nilotica. Mûrie a trouvé aussi des Sangsues d'espèce indéterminée 320 T. . BLANCHARD dans le fond des fosses nasales d'un grand Hippopotame, tué sur la rivière Aye, tributaire du Nil blanc. Whitmania l.evis (Bai ni. IS69). Synonymie: Hirudo laeois Baird, 1869. Leptostoma pigrum Whitraan, 1886. Whitmania pigra II. Bl., 1887. J'ai pu examiner trois individus de cette espèce, deux apparte- nant au British Muséum, le troisième reçu de M. Whilman. 1° La collection d'Hirudinées du British Muséum possède (flacon n 46) une Sangsue à laquelle Baird (1869) a donné le nom d' Hirudo lœvis et qu'il a décrite en ces termes : « Corps déprimé, aplati à la face ventrale, légèrement convexe à la face dorsale, atténué en avant. D'une teinte uuiforme jaunâtre sombre en dessus et en dessous. Ni bandes ni marques visibles, si ce n'est une bande continue indistincte de chaque coté de la face dorsale. Anneaux tout à fait lisses : le bord inférieur de chacun d'eux se relève un peu comme une carène; et sur les bords latéraux les anueaux sont comme s'ils étaient divisés en deux, mais seule- ment sur les bords. Ventouse buccale petite ; ventouse ventrale plutôt petite, plissée radiairement. » Hab. — ? Vieille collection. » Celle description est tout à fait insuffisante et ne permet aucune- ment de reconnaître l'animal auquel elle s'applique. Celui-ci a une longueur de 120""" et une largeur de 10""", cl est entièrement décoloré. Par une élude attentive, on s'assure pourtant qu'il appartient à l'espèce décrite par Whitman sous le nom de Lepto stoma pigrum. La lèvre postérieure est formée par l'anneau ."> (fig. (i, A); l'an- neau 6, bien net à la face dorsale, est séparé de cette lèvre par un sillon assez apparent. Le pore génital mâle ne s'ouvre pas entre les anneaux 32 et 33, mais bien sur l'anneau 33; le pore génital femelle présente une situation analogueet débouche sur l'anneau 38, ei non entre les anneaux 37 et 38. L'anus est percé derrière l'an neau 10."» (fig. 0, B) ; on voit en arrière de lui, et de chaque côte, un rudiment de l'anneau 100. A la face ventrale, le corps s'arrête avec l'anneau 103. 2- Le British Muséum possède encore un autre exemplaire de cette même espèce fllacon n 2'.)). provenant de Tshi tu (Chine, sur la mer Jaune). Cel exemplaire ;( été acheté ;'i M. Swinhi t est entré au Musée le 24 janvier 1874. Longueur 58mm, largeur 8mm. Animal DESCRIPTION OK QUELQUES BIRDD1NÉES ASIATIQUES 327 jeune, mais sur lequel on dislingue néanmoins les principaux caractères de l'espèce, notammenl la situation des orifices sexuels, • les pores néphridiaux el «les papilles segmentaires. Malgré un Ion- séjour dans l'alcool, on peut encore distinguer les dessins qui ornent la l'ace dorsale. Ses bords sont parcourus par une bande jaune, qui se montre aussi à la face ventrale. La Fig. 6. — Morphologie de la Whitmania Issvis. — A, extrémité antérieure vue de profil H par la (ace ventrale; 15, extrémité postérieure; ('., I). anomalies de l'extrémité postérieure. ligne m édio- dorsale est occupée par une bande noire, de chaque côté de laquelle se voient deux autres bandes sombres. La lèvre supérieure est creusée d'un sillon, ainsi que chez les deux autres espèces décrites par Whitman (Whitmania aeranulata, Wh. eden tula). Suivant cet auteur, les anneaux sont au nombre de 10(> et les papilles segmentaires, dans la région postérieure du corps, s'obser- vent sur les anneaux 91, 96, 101, 103 et 103 : cela revient à dire que les somites XXII et XXIII ont encore cinq anneaux chacun, et que les somites XXIV, XXV et XXVI ont chacun deux anneaux. L'anneau 106, ou dernier anneau du corps, est divisé en deux moi- tiés latérales, en sorte que l'anus débouche en arriére de l'anneau 105. 3J2% R. BLANCHARD L'exemplaire que nous étudions présente 107 anneaux (fig. 6, C). Les anDeaux 103 et I0i, entièremenl distincts à la face ventrale et sur les parties latérales de la face dorsale, sont fusionnés dans la région médio-dorsale. L'anneau 107 est divise en deux moitiés latérales, en sorte que l'anus s'ouvre derrière l'anneau 106. Il sem- ble qu'on doive attribuer au soinite XXIV les trois anneaux loi à 103, au somiteXXV les anneaux lOi et 105, au soinite XXVI les anneaux 106 el 107 ; si cette répartition est exacte, le soinite XXIV comprendrait donc, suivant le cas, deux ou trois anneaux. 3° Le Musée de Leyde possède un exemplaire de cette même espèce, de provenance inconnue, acheté à Amsterdam, où il avait été introduit par quelque navire. La longueur est de 150mm, la largeur de 23""" ; la ventouse posté- rieure est large de 8mm5. Les trois mâchoires sont de taille moyenne; l'œsophage présente dix plis longitudinaux. Le corps est lisse, sans trace de papilles ni de tubercules, d'une teinte fauve uniforme, sans taches ni bandes d'aucune sorte. Les pores sexuels s'ouvrent respectivement sur le troisième anneau des somites X et XL On compte 106 anneaux, derrière lesquels débouche l'anus : les anneaux 104 et 105, bien distincts sur les parties latérales, sont fusionnés dans la zone médio-dorsale ; l'anneau 106 n'est pas divisé en deux moitiés latérales. 4° Nous avons reçu de M. Whitman un exemplaire long de 78mm, large de 13""" et présentant une anomalie de l'extrémité postérieure (fig. 6, D). L'anneau 107 et dernier esl divisé eu deux moitiés laté raies, entre lesquelles s'ouvre l'anus. Whitmania lœvis (Baird), trouvée par Whitman au Japon, dans les étangs et les marais avoisiuant Tokio et dans l'île d'Yézo, existe donc aussi dans l'Asie continentale, sur la côte chinoise, environ par 38° latitude Nord. Whitmania edkntula (Whitman, 1886). Synonymie : Leptostoma edentulum Whitman, 1886. J'ai pu examiner trois individus de celte espèce, deux apparte- nant au British Muséum, le troisième reçu de M. Whitman. 1° Le British Muséum possède deux Sangsues (flacon 53), recueil- lies par le lieutenant A. Carpenter, en mai et juin 1882, dans les rizières el les étangs d'eau stagnante d'une localité de la Tetyama bay (1), au sud est du .lapon. (t) Probablement la Totomi Buchl de la carte de Stieler. Cette baie esl sur la cote orienl île de l'Ile de Nippon, au Bud de Tokio, mais au-dessus du 34' degré de lat. Nord. DESCRIPTION DF. QUELQUES HIRUOINÉES ASIATIQUES 329 Le plus grand exemplaire est long de i3mm, large de .">'"". La teinte générale est verl olive, plus clair à la face ventrale. Le dos porte sur la ligne médiane une large bande jaune; il présente en outre, de chaque côté, deux bandes latérales et une ba:ule margi- nale (fig. 7, A). Le ventre esl irrégulièrement tacheté de noir, surtout suivant deux lignes sub-médianes et deux lignes margina- les (fig. 7. P>). L'anus s'ouvre derrière l'anneau 105; il n'y a pas trace' de l'anneau 106. L'extrémité antérieure est remarquable par son exiguïté (fig. 7) : la tête semble être un moignon surajouté au corps : néanmoins, les anneaux sont bien dis- tincts et les yeux sont à leur place normale. Cette partie céphalique, creusée en gouttière à sa l'ace infé- rieure, présente postérieu- rement un très petit orifice buccal. Le corps semble commencer avec le 10 anneau ; c'est sur celui-ci que prennent naissance s les bandes longitudinales 5 signalées plus haut. 1 A l'extrémité postérieu- jâ re, le somite XXV corn- g prend les deux anneaux | 103 et 104, bien distincts S sur les côtés, mais fusion- nésdansla partie moyenne Fi< de la face dorsale. Le so- mite XXVI est réduit au seul anneau 105. 2° L'exemplaire envoyé pu1 M. Whitman est entièrement conforme à la description de l'espèce donnée par cet auteur. Il mesure <><>""" de long dans l'alcool et ne présente rien de particulier, si ce n'est que l'anneau 98, ou troisième anneau du somite XXIII, est beaucoup plus court (pie les autres, comme si le raccourcisse- ment du somite s'opérait à ses dépens. Cette espèce n'est encore connue que de l'île de Nippon. Whitman la signale comme assez rare dans les étangs peu profonds et dans les rizières des environs de Tokio ; il l'a trouvée aussi à Aomori, (32-33) ê- (37-38) %•■& A . 7. — Partie antérieure du corps de Whit- mania edenlula, d'après un exemplaire du Britisb Muséum. —A, f.iee dorsale; 15. face ventrale. 330 rt. BLANCHARD. DESCRIPTION DE QUELQUES HIRUDINÉES ASIATIQUES sur In cùte septentrionale de l'île, mais ne l'a pas rencontrée à Yezo. Les deux exemplaires du British Muséum démontrent sa présence, d'ailleurs facile à prévoir, dans la partie centrale et méridionale de Nippon. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 180)5. Mûrie (James), On a Leech [Trocheta subviridis Dutroch.) found in the viscera of a Moluccan Deer (Cervus molluccensis, Millier). Proceed. ofthe Zool. Soc. of London, p. 659. 1860. Baird (\V.), Land and icater, 13 mars. 1869. Baird (W.), Descriptions of some new suctorial Annelides iu the collection of the British Muséum. Proceed. of the Zool. Soc. of London, p. 310 ; voir p. 316. 1886. Whitman (C. 0.), The Leeches of Japan. Quarterly journal of micr. se, (2), XXVI, p. 316-416. Pour les Whitmania, voir pi. XVI 11 et XIX, fig. 21-46. 1887. Blanchard (R.), Hirudinées. Dictionnaire encyclop. des se. med., p. 139, 1887. ISS'!). Aitchinson ( J. E.T.), The zoology of the Afghan délimitation Commission. Transact. ofthe linneanSoc. of London, zoology, (2), V, part 3, p. 53 ; voir [). 105. 189!. Blanchard (B.). Courtes notices sur les Hirudinées. — I. La Sangsue de Cheval du nord de l'Afrique [Limnatis nilotica Savigny, 1820). Bull, de la Suc. Zool. de France, XVI. p. 218. 1801. Mégnin (P.), Sangsues d'Algérie et de Tunisie ayant séjourné plus d'un mois dans la bouche de Bœufs et de Chevaux. Ibidem, XVI, p. ±11. 1894. Blanchard fit.), Hirudinées de l'Italie continentale et insulaire. Bollettino dei Masci di zool. ed anat. comp. di Torino, IX, n° 192, in-8" de 84 p. 331 OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES SUR LA PONTE ET LES MŒURS DU HANNETON, par Xavier RASPAIL. Lorsqu'en L893, j'ai publié mes observatious sur la reproduction el les mœurs du Hanneton [Melolontha vulgaris) (1), j'avais résultats fournis par <\^s recherches aussi superficielles qu'incomplètes. J'extrais de cette brochure les passages suivants : « Vers la lin de mai s'effectue chez les Hannetons, l'accouplement de- individus des deux sexes. La ponte a lieu huit à dix jours après... La femelle creuse un trou de dix-huit à vingl centimètres OBSERVATIONS SUR LA PONTE ET LES MŒURS OU HANNETON 333 de profondeur, et y dépose vingt à trente oeufs, du volume d'un grain de chènevis, blancs jaunâtres, agglutinés en une masse sphérique et qui éclosenl après une vingtaine de jours. » Peu de temps après la poule, la femelle meurt, comme le mâle est déjà mort après l'accouplement; ils oui vécu ainsi quinze à vingl jours à l'état parlait ». Auiant de faits, autant d'erreurs. Les Hannetons s'accouplenl presqu'à leur sortie de terre à la lin d'avril ei recommencent à s'accoupler huit à neuf fois pendant la durée de leur existence à l'air libre, qui varie de 4"t à 60 jours et qu'il ne faut pas confondre avec celle de leur état parfait qui est déjà de huit mois sous terre. Le mâle ne meurt donc pas après l'accouplement et la femelle fait trois pontes successives qui peuvent fournir jusqu'à quatre-vingts œufs. Ces œufs enfin ne sont pas agglutinés mais simplement déposés eu tas complètement indépendants les uns des autres. La conception, que je viens de citer, de la reproduction d'un Insecte tel que le Hanneton qui a encore cours dans la science, serait vraiment à rapprocher de la légendaire définition de l'Ecrevisse : « Petit poisson rouge marchant à reculons », destinée au dictionnaire de l'Académie et que ses auteurs, très fiers de leur incursion dans le domaine de l'Histoire naturelle, soumirent triom- phalement à l'approbation de Cuvier, dit-on, qui leur répondit en souriant : « C'est parfait, sauf cependant que l'Ecrevisse n'est pas un Poisson, n'est pas rouge et ne marche pas à reculons ». Mais si. en 1894, on publiait que la vie du Hanneton ne dépassait pas une vingtaine de jours, en 1893 la durée de son existence était encore notablement raccourcie. Les journaux d'avril et mai, en elïet, contenaient cet entrefilet : « Dans le département de la Côte d'Or, une instruction très complète rédigée par le professeur départemental d'agriculture, a été affichée dans toutes les communes par les soins des maires. Elle a été de plus tirée en une brochure qui nous a été commu- niquée. On y lit entre autres choses : — La vie du Hanneton est très courte, de dix à douze jours » ! Cujusvis hominis est errare. I. Le Hanneton en 1895. Avant d'aborder les observations qui indiquent pour la première lois le nombre d'œufs que peut donner le Hanneton femelle, je ne crois pas inutile de reproduire ici les principales remarques que 334 X. RASPA1L j'ai faites sur la sortie triennale de 1893, résultanl de l'éciosion des œufs qui avait eu lieu de mai à juillet 1892. Dans le cours des deux années de son développement, la larve a cause de grands ravages sur le territoire de Gouvieux (Oise) ; de jeunes plant liions ont été en partie détruites par elle, et des arbres d'une assez forte taille n'ont pu résistera ses terribles mandibules qui décor tiquèrenl entièrement leurs racines. Eu 1893, celle larve ne cessa de manger qu'à la lin de septembre pour hiverner plus profondément eu terre ; revenue à la surlace au printemps de 1894, ayant déjà acquis toute sa grosseur, elle activa ses attaques contre tous les végétaux sans exception pour ainsi dire, car parmi les arbres, trois essences seulement me paraissent n'avoir pas été sérieusement atteintes : le Nerprun (Rhamnus cathar- ticus), le Fusain bonnet de prêtre (Evonymus europœus)ei l'Aubépine [Crat&gus oa-yacantha). En effet, j'ai vu une partie boisée il y a une dizaine d'années, sur laquelle ces trois arbrisseaux restèrent florissants, alors que Bouleau, Hêtre, Charme, Orme, Acacia. Sycomore, Tilleul. Marronnier d'Inde, Noisetier, Saule Marceau, Epicéa, etc., dépérissaient de jour en jour autour d'eux et étaient complètement morts au printemps suivant. Vers la lin de juillet, le Ver blanc termina le cours de ses ravages pour opérer sa métamorphose. Le ±1, on m'apporta plusieurs nymphes trouvées dans la plaine, et le Ier août j'en découvris également un grand nombre à 0 m. 15 de profondeur. Ainsi que je l'avais indiqué précédemment, la phase uymphéale est très courte par rapport au temps nécessaire à la larve pour parvenir à son complet développement (1). Dans des fouilles prali quées sur divers points, le 6 septembre, ou ne découvrit plus une seule nymphe, mais partout des Insectes parfaits demeures dans la loge façonnée par le Ver blanc pour se métamorphoser, et où ils devaient rester jusqu'au moment de sortir de terre à la lin d'avril. Le Hanneton avail donc déjà atteint sa dernière transfor- mation antérieurement, c'est-à-dire dans les derniers jours du mois d'août, el par suite l'état de nymphe ne doit pas durer plus de trois à quatre semaines. Le 20 avril 1895, se lil la première grande sortie, comme toujours dans la soirée ; deux jours auparavant, plusieurs Hannetons av, dent été aperçus volant de la plaine vers les bois. Le Z\ et le -•">. de nouvelles sorties sont indiquées par les nouveaux trous en il Bull, 'le la Sof. zo.,1. de France, I. XVI, p. 271, ISO?. OBSERVATIONS SUR LA PONTK ET l>KS MOEURS DU BANNETON 333 nombre prodigieux qui criblent les allées : jamais, il n'en avail été vu autant aux précédentes périodes. Le. 'lu avril et le Ier mai, ces Insectes se montrent d'une abondance à décourager les personnes employées au hannetounage, et qui ne peuvenl suffire à ramasser tout ce qu'un homme monté dans les grands arbres, fait pleuvoir en en secouant les branches. Le !) mai. ils paraissent être rentrés en terre et sont peu nombreux dans les feuilles ; mais du 10 au 13, ils reviennent en telle quantité que de nouvelles sorties ont dû certainement se produire. On trouve beaucoup de mâles morts au pied des arbres ou mourants sur les feuilles, avec le pénis sorti entièrement, rejeté de côté et comme à moitié arraché sur les deux tiers de sa base. Je n'ai pu découvrir la cause de cette blessure qui cependant n'a dû se produire qu'au cours de l'accouplement, alors que le pénis était dans sa complète extension. Chez certains individus ainsi mutilés, le pénis ne tenait plus que par une faible attache. Je trouve également un certain nombre de femelles mortes avant d'avoir pondu ; les œufs à moitié décomposés formant comme une bouillie dans l'abdomen. La première femelle, prise pour l'observation A, est morte dans ces conditions par suite évidemment d'une maladie qui n'a inalbeureusement pas assez sévi pour réduire le nombre de ce terrible destructeur. Le 16, la nuit ayant été fraîche, avec pluie et grand vent, on n'aperçoit le matin que très peu de Hannetons ; ils se sont de nouveau terrés. Du 20 mai au S juin, ils se montrent encore en abondance et on en ramasse à peu près chaque jour la même quantité. Mais à partir du 10, leur nombre commence à diminuer ; on les trouve surtout dispersés dans les Bouleaux. Le 15, plusieurs sont encore accouples. Le l-S, de nombreuses femelles vident et tombent à terre pour pondre ; les unes ont encore une douzaine d'œufs, d'autres n'en ont plus que trois ou quatre. Le 20, en secouant un jeune Noyer, je fais tomber quinze Hannetons. Le 25, le même petit arbre en porte douze et le 26 encore sept, dont les trois quarts de femelles ayant la plupart des œufs à maturité. Le 4 juillet, deux Hannetons passent dans l'air devant moi ; ce furent les derniers aperçus. La présence du Hanneton s'est donc prolongée pendant 77 jours en 1895, du 18 avril au 4 juillet ; or, c'est presque exactement la même durée que celle de 18!)2, qui avait été de 7."» jours, bien que ."{.'M) X. RASPAÎL son apparition avait commencé el s'était terminée beaucoup plus tôt, c'est-à dire du 7 avril au 21 juin. Ces chiffres montrenl éloquemmenl quelle va le m- on doit accorder aux périodes de quinze et vingt jours d'une part et de dix à douze de l'autre, qui ont été si parcimonieusement accordées à la vie du Hanneton dans les plus récentes publications concernant la repro- duction de cet Insecte, reproduction qui devient menaçante pour l'existence de nos végétaux dans un avenir prochain, si on ne prend pas d'énergiques mesures pour en enrayer le développement progressif. II. Observations sur la vu-: active du Hanneton ET SUR SA PONTE. Pour être plus à même de suivre avec une constante attention les phases de la vie, hors de terre, du Hanneton, je me suis contenté d'installer quatre bocaux près de ma table de travail ; j'avais ainsi l'avantage de les observer plus facilement, d'être moins sujet à taire des confusions et surtout de pouvoir plus souvent renouveler les soins nécessaires à mes Insectes enfermés, pour leur assurer une plus longue existence. Une de mes pensionnaires a vécu ainsi 62 jours, ce qui est beaucoup, mais peut-être aurait-elle atteint un nombre de jours supérieur si elle était restée en liberté. Du reste, les résultats que j'ai obtenus sont concluants et. corro bores par ceux de 181)2, qu'ils complètent en prouvant que je n'avais recueilli, lors de ces premières expériences, que la deuxième et la troisième ponte. En publiant ces observations, je crois devoir reproduire la plus grande partie des faits notés pour ainsi dire à tous les instants de la journée, parce qu'ils serviront à bien mettre en relief la vitalité et la résistance dont est doué h' Hanneton, alors qu'on le croyait incapable de survivre le mâle à l'accouplement, la femelle à la ponte. Ons. A. — Le 11 avril, mis dans un bocal deux Hannetons accouplés provenant de la sortit; du 10. Après leur séparation. il> restenl dans les feuilles. Le 30, la femelle entre en terre et n'en sort que le 1 mai dans l'après-midi ; le lendemain elle est de nouveau terrée à partir de midi et ne reparaît plus que le 7 dans la matinée pour se mettre à manger. A partir de une heure le mâle recherche la temelle, mais s'en sépare à 3 h. 15 sans être arrivé à s'accoupler ; peu d'instants après, il revient à la charge et cette OBSERVATIONS suit LA PONTE ET LES MOEURS DU BANNETON 337 fois l'accouplement a lieu à 3 heures 45 ; mais aussitôt la femelle manifeste une vive agitation, s'accroche de branche en branche entraînant le mâle renversé et par ses elïorts amène une brusque séparation. Le 8, à une heure, le mâle cherche de nouveau à s'accoupler mais n'y parvient pas et quitte la femelle à 1 heure 45. Tons les deux restent dans le feuillage, mais lui seul man Le 10, dès le matin, la femelle est morte sur la terre. La terre du bocal ne contienl pas de ponte. Je trouve dans l'abdomen de la femelle des œufs en partie décom- posés ; elle est donc morte d'une maladie qui a dû faire périr un certain nombre de femelles ramassées au pied des arbres pendant la première semaine de mai, et qui contenaient également dans le même état, les œufs devant former la première ponte. Obs. B. — Le 21 avril, le lendemain de la première sortie, j'avais choisi une femelle dans l'intention de la faire servir à mes expé- riences, mais après l'avoir enfermée dans une petite boîte, je l'y oubliai et ce n'est que le 26 que je pensai à l'installer dans un de mes bocaux, en même temps qu'un mâle. Le 27, je les trouve accouplés. La femelle se terre le 1er mai à 3 heures 30 du soir; elle fait de courtes apparitions le 3, à 7 heures du soir et le 5, à 6 heures 20 du soir, et ne sort définitivement que le 6 dans la soirée. Le 7, elle se lient dans le feuillage où elle ne cesse de manger. Je vide le bocal, et j'enlève une ponte de trente œufs. Le 11. deuxième accouplement à 4 heures 30; le 13, troisième à 7 heures du soir. Le 14, la femelle est terrée à 7 heures du matin ; elle sort le 15 à 6 heures du soir et rentre presque immédiatement sous terre où elle reste jusqu'au 16 à 5 heures 45 du soir. Le mâle s'est éga- lement terré du 15 au 10. Le 17, j'explore le contenu du bocal et je trouve une deuxième ponte de vingt-quatre œufs. Le 19, à 3 heures 15, le mâle est accroché sur la femelle, mais l'accouplement n'est complet qu'à 4 heures 5. 11 dure jusqu'à 7 heures 30. C'est le quatrième observé. Du 20 au 23, tous deux restent dans les feuilles où ils mangent. Le 23, la femelle se terre un instant; à 6 heures 50 du soir, le mâle la recherche activement mais elle résiste tout d'abord à ses tentatives et ils ne sont complètement accouplés qu'à 9 heures pour la cinquième fois. Le 24, le mâle ne cesse de voler et de circuler en écartant largement les feuillets de ses antennes ; la femelle s'agite également Mena. Soc. Zool. de Fi\, 1896. ix. - 22 338 X. R ASP AIL et marche en suivant, les contours du verre ; elle ouvre ses élytres et bruit des ailes de temps à autre. Dans la soirée, le mâle s'accro che sur elle, mais s'en sépare peu de temps après. Le 25, la femelle entre en terre où elle reste une partie de la journée ; le 26, sixième accouplement à midi ; la séparation a lieu à 2 heures 15. Une demi heure après, le mâle revienl à la femelle, tente de s'accrocher, mais elle résiste et s'éloigne. Le 27, le couple passe la matinée à manger, du reste leur appétit m'oblige à renouveler souvent leur provision de jeuues pousses de Chêne. La digestion très active se traduit par une abondance d'excréments surtoutde la part delà femelle. Le soir, cette dernière entre dans la terre pour n'en sortir que le ±\) à 1 heure; elle demeure immobile à la place de sa sortie; le mâle qui mangeait dans le haut du feuillage, la rejoint aussitôt, s'accroche sur elle, mais n'accomplit qu'un commencement d'accouplement, le pénis n'est .qu'à moitié engagé dans l'organe de la femelle. Celle-ci se terre presque aussitôt et ne revient que le 30 à 10 heures 20 du matin, pour marcher en suivant le contour du bocal ; au bout de dix minutes elle disparait de nouveau ; réapparaît à 11 heures oO, marche avec activité comme si elle cherchait une issue pour s'échapper ; s'enfonce une troisième fois à I heure pour ressortir à 4 heures et recommencer sa marche qu'elle interrompt de temps en temps pour bruire da> ailes et prendre son vol. Au bout de quelques minutes, elle rentre sous terre avec une rapidité telle que trois secondes lui suffisent pour être complètement recouverte. Le 31, des le matin, elle est dans le feuillage où elle mange avec appétit. Je vide le bocal et je retire une troisième ponte de vingt-trois œufs. Le couple y est remis. Le mâle se met à manger tandis que la femelle très vive et 1res agitée ne cesse de prendre son vol. A 5 heures 10, le mâle La poursuit et parvient à se placer sur elle ; aussitôt elle s'arrête; à "> heuress 10, ils sont accouplés pour la septième fois et restent immobiles; à 10 heures du soir, ils sont toujours dans la même position. Le Ier juin, tous deux mangent. Le 3, le mâle se terre pendant quelques heures et le soir il mange à Côté de la femelle les feuilles fraîches que je viens de renouveler. Le 4, à 11 heures, je les trouve complètement accouplés pour la huitième fois; ils sont séparés à midi et demi et se remettent à manger. Le 5, à 9 heures 15 du matin, neuvième accouplement qui n'est terminé qu'a 1 heure 45. Le 6, je vois, a '.) heure- du matin, le mâle -air le dos, ne faisant aucun mouvement : je le relire mort. OBSERVATIONS SUR LA PONTE ET LES MOEURS I>U HANNETON 339 I .a femelle se tient dans les feuilles et mange. Le 8, elle est encore dans les feuilles mais elle paraît s'affaiblir; par moments ses pâlies antérieures quittent leur appui et elle est sur le point de tom- ber, ce qui lui arrive à 4 heures 30; à ''• heures elle se ranime, remonte dans le feuillage e1 se met à manger; le 10, elle fait plusieurs excréments; le 11, toujours dans les feuilles; ses mandibules fonctionnent; mais elles ne paraissent pas entamer le bord de la feuille. Le 12, elle descend en terre jusqu'au fond du bocal où je l'aperçois par le dessous. Le 13, je la retire bien vivante; mise sur la terre elle s'y renfonce immédiatement; à 3 heures 20, elle sort d'elle- même et se promène; elle y rentre à 4 heures. Le 16, elle sort le soir; je lui renouvelle les branches de Chêne; le 17, elle est dans les feuilles et me parail avoir mangé. Le 18, elle se tient sur la terre et se promène lentement; le 19, mise sur le dos elle ne fait plus que quelques mouvements avec les pattes de derrière ; mais le 20 elle a repris de la force, s'attache et se meut sur les feuilles. Je vide le bocal el je constate qu'elle a fait une quatrième ponte de trois œufs. Le soir elle se met le long du verre et reste immobile. Le 21, je la trouve morte le matin. Elle a vécu 62 jours. Obs. C. — Le 26 avril, j'enferme dans un bocal un mâle et une femelle accouplés. La séparation a lieu deux heures après. La femelle se terre le 27, mais ressort au bout d'une heure. Le 2.S, deuxième accouplement à 1 heure; de même un troisième le 29 à 2 heures, qui dure jusqu'à 3 heures 30. A partir de ce moment jusqu'au 7 mai au soir, ni l'un ni l'autre ne pénètre en terre. Le 8, dès le matin, la femelle est terrée et ne sort que le 10 à 9 heures du malin; aussitôt le mâle la rejoint et cherche à s'accou- pler sur la place même où elle vient de sortir; ils se séparent au bout de deux heures sans y être parvenus, et remontent tous les deux dans les feuilles. Contrairement à mon attente, en raison du séjour que la femelle avait fait sous terre, je ne trouve pas de ponte en vidant la terre du bocal. Le 11, le mâle entre en terre dans la matinée, mais n'y reste que quelques heures; il rejoint la femelle dans les branches de Chêne, et à 4 heures 30 ils sont complètement accouplés pour la quatrième fois. Le 12, la femelle entrée en terre à 1 heure, en sort à 4 heures 45. Le 13, tous deux mangent ou circulent dans le bocal. Procédant au renouvellement de la terre, de l'eau et des branches de Chêne, je trouve dans le fond du vase vingt quatre œufs que 340 X. RASPA1L la femelle n'a pu y déposer que la veille pendant les quelques heures qu'elle y esl restée. Le 14, tentative d'accouplement depuis 7 heures .'i du soir jusqu'à 9 heures sans succès, par suite de la résistance de la femelle. Le 15, même tentative à 8 heures 30 du soir, mais de courte durée, le mâle montre moins d'ardeur dans ses attaques. Le Ki. à •"» heures du soir. le mâle s'agite, ouvre ses élytres, écarte largemenl les feuillets de ses antennes et vient tourner et bourdonner autour de la femelle qui ne parait nullement touchée de ses bruyantes manifestations : elle ne bouge pas, ce que voyant il se calme et retourne paisible- ment manger; mais à 8 heures liO du soir, je le retrouve sur la femelle, les crochets de la première paire de pattes tixés sur le bord du corselet, prêt à l'accouplement qui de s'accomplit pas, bien que la femelle cette fois ne lasse aucune résistance; ils se séparent au bout d'une demi heure. Le 18, le mâle pénètre en terre dès le matin et n'en sort plu- ; je l'aperçois contre le verre; le 20, il n'a pas bougé, je le relire mort. Depuis le 12, la femelle ne s'est pas terrée. Elle est restée dans les feuilles changeant souvent de place, mais sans que je l'aie surprise à manger : le 23, elle se tient à terre sans faire de mouvement ; le 24, elle est moite. Dans cette expérience, de môme que pour la première, les indi- vidus recueillis étaient des sujets défectueux. Oi'.s. I). — Femelle chargée d'œufs. mise dans un bocal le 6 mai dans la soirée. Le9, elle se terre le matin, fait deux courtes appari- tions dans le courant de la journée du II. el ne sort définitivement que le 13 à 10 heures du matin. Je vide le bocal el j'enlève um- ponte de quarante œufs. Le 14, je mets avec cette femelle le mâle de l'observation A. dont la femelle est morte le 10 sans avoir pondu. A 7 heures du soir, ils sonl complètement accouplés. Le 15, tous les deux mangent dans la journée et se terrent à s heures du soir. I.e 16, la femelle sort à lu heures du malin et le mâle à 3 heures 30; ils sont accouplés à \ heures 30 et ils restent immobiles, le mâle suspendu dans le vide, jusqu'au momenl de leur séparation qui ne se fail qu'à !) heures 20. Du 17 au 2u, les deux Insectes se tiennenl dans le feuillage ci ne cessent de manger ; le mâle entre en terre a M) heures du malin et en sorl a ;; heures. I ne heure après il est accouplé el la séparation c'a lieu qu'à 8 heures du soir. Le 2^, a 6 heures 2'.', du soir, le mâle s'approche vivemenl de la femelle el en quelques minutes l'accou oiiskrvatioxs sir la ponte et les mœurs du hanneton 341 plement a lieu, mais il dure à peine une minute par suite des efforts que l'ait la femelle pour se dégager. Après l'expulsion du pénis, une masse ronde d'apparence gélatineuse apparaît à l'orifice anal de la femelle el disparaîl comme unie par un mouvement respiratoire. Serait-ce là la cause de sa résistance? Du 23 au 25, dans la matinée, tous deux font successivement et à plusieurs reprises i,\^> séjours en terre : dans la soirée, la femelle s'agite beaucoup, elle vole et bourdonne sans interruption, pénètre sous terre et n'eu sort que le 28 à 6 heures du soir; elle reste une heure immobile, puis gagne le feuillage où elle se met à manger en compagnie du mâle. Le 30 au matin, je vide le bocal et j'enlève une seconde ponte de vingt-huit amis Aussitôt remis avec la femelle dans le bocal, le mâle se terre pour ressortir quelques heures après et remonter dans les feuilles au milieu desquelles la femelle mange. Le 31, commencement de l'accouplement à 10 heures du matin, interruption à lu heures 30 par la chute du mâle : à midi, celui-ci rejoint la femelle, il s'accouple immédiatement à moitié pendant qu'elle continue à manger; ils restent dans la même position jusqu'à 1 heures, où l'accouplement est complet; mai- il cesse presqu'aussitôt par suite des efforts violents que fait la femelle; elle fuit le mâlequi la harcèle; à 2. heures 30, i! parvient à la rejoindre età s'accrocher sur son dos; très rapidement comme pour les deux précédentes tentatives, le pénis est à moitié entré dans la cavité anale de la femelle qui cherche à le repousser avec ses pattes postérieures, taudis que le mâle s'eiïorce de les maintenir avec les siennes; il en résulte une véritable lutte qui se termine par le renversement brusque du mâle, à '1 heures 40 ; mais la séparation a lieu instantanément par les elïorts que l'ait la femelle pour se dégager : elle s'éloigne vivement en passant d'une branche à une autre ; mais le mâle l'a bientôt atteinte et reprend position; à 1 heures 50, le pénis est à moitié engagé; à 3 heures le mâle se renverse, mais aussitôt la lutte recommence et la sépara- tion a de nouveau lieu au bout de quelques minutes, le mâle tombe à terre et la femelle se met à manger. La femelle descend et entre rapidement en terre à 3 heures 30; le mâle à son tour s'y enfonce à \ heures 1 ». Le I' juin, il apparaît un instant et se renfonce pour ne plus ressortir. Le 3, je h1 retire mort. Dans la soirée du 1er juin, la femelle sortie de terre reste dans b- feuilles où je la vois souvent occupée a manger. Le il, elle est attachée au tulle qui ferme le bocal et qu'elle fait onduler par un 342 X. RASPAIL déplacement ininterrompu des pattes; elle se calme, regagne les feuilles et se remet à manger. Le 6, elle se terre de nouveau à 6 heures du soir et ne reparaît plus. Le 11, je la trouve morte dans le fond du bocal, en même temps qu'une troisième ponte de onze œufs qu'elle a dû faire lorsqu'elle s'est terrée pour la dernière fois le 7. L'état avancé des œufs que cette femelle portait lorsque je la pris le 6 mai, indique qu'elle provenait des premières sorties qui eurent lieu du 20 au 25. Elle aurait ainsi vécu i"i à 50 jours. 111. Remarques et considérations. De ees quatre observations, deux, à la vérité, n'ont donné aucun résultat. La femelle de l'observation C, malgré une ponte de vingt- quatre œufs, ('tait certainement atteinte d'une affection morbide, * moyens que l'on s'efforce de mettre en pratique pour détruire la larve et l'Insecte parfait, on constate de plus en plus leur augmen- tation dans une proportion qu'il est juste de considérer comme un sérieux danger pour noire richesse territoriale. Mais il faut reconnaître qu'à côté de la diminution considérable des Oiseaux, dont la destruction se poursuit plus que jamais, grâce à la tolérance et à la complicité de l'administration supérieure, alors*qu'ils servaient de modérateurs à l'extension du Hanneton et de tous les Insectes en général, une autre cause qui a aggravé la situation, provient justement de l'ignorance dans laquelle on est resté jusqu'à ce jour sur la biologie de cet Insecte. C'est en répandant cette erreur que le Hanneton ne vivait que très peu de temps, dix à douze jours comme on l'a affiché en 189S et publié dans tout un département, que le bannetonnage, dans bien des endroits, est resté sans ellet appréciable parce qu'il a toujours été abandonné trop tôt, quelquefois plus d'un mois et demi avant la disparition de l'Insecte. Pour en être convaincu, il suffît de rappeler que l'apparition du Hanneton en 1895 ayant eu lieu le 20 avril, j'ai détruit encore des femelles prêtes à pondre le 26 juin, soit au bout de G7 jours. D'un autre côté, si le hannetonuage, pratiqué d'une façon qui laisse beaucoup à désirer, rend néanmoins ues services partout où l'on cherebe, depuis quelques années, à l'encourager, par contre il est complètement inconnu dans le plus grand nombre des localités où cependant la larve du Hanneton cause d'inappréciables ravages et diminue de plus en plus le rendement des récoltes. Le paysan, dont le soc de la charrue ramène à la surface du sol le Ver blanc qu'il recouvre au sillon suivant, passe indilïérent sans songer qu'il laisse là sous ses pieds le ver rongeur, c'est le cas de le dire, de son bien. Puis, quand les Insectes sortent du sol et viennent couvrir les arbres qu'ils dépouillent de leurs jeunes pousses et de leurs bourgeons à fruits, après que leurs larves les ont déjà si fortement attaqués par les racines, notre paysan hausse les épaules si vous lui dites de se livrera leur destruction. Pour lui, ce seraitdu temps inutilement gâché que de consacrer quelques beures à une occupation qu'il considère comme un véritable enfantillage. Il me souvient qu'un jour, au cours d'une de mes promenades, je détruisais des Hannetons que je faisais tomber d'une charmille, lorsqu'un cultivateur propriétaire m'ayaut aperçu, s'approcha el OBSERVATIONS SUR LA PONTE ET LES MOEURS DU BANNETON 345 aie dit avec un gros rire : « Eh ! Eh ! Eh ! vous von? amusez donc à attraper îles Hannetons ». Cet inconscient, si directement intén — dans la question, ne voyait là qu'un simple amusement, alors que l'année précédente il se lamentait sur la perte de ses betteraves que les Vers blancs avaient rongées de la racine au collet et qui avaient disparu du sol comme la neige fond sous l'action des rayons solaires. Toujours est-il que le mal empire de jour en jour, et pour tous ceux qui suivent avec attention la marche progressive de la repro- duction du Hanneton, il n'est que temps de secouer l'inertie des habitants des campagnes en les forçant à poursuivre la destruction de cet Insecte d'une façon régulière et ininterrompue. La loi qui obligerait les populations rurales à participer tous les trois ans au hannetonnage — ce qui ne serait par le fait qu'une sorte de prestation en nature pour le bien commun — ferait plus pour relever l'agriculture de la crise qu'elle subit, que le protec- tionnisme actuellement en vigueur dont, jusqu'ici, le plus beau résultat a été défavoriser les intérêts de quelques-uns au détriment de notre industrie nationale et de l'agriculture elle-même, puisque le Blé, par exemple, loin de conserver un prix rémunérateur, est tombé, aujourd'hui, au prix dérisoire de dix-huit francs les cent kilog. Cette loi est de toute urgence, mais ce sera peut-être une raison pour qu'elle se fasse encore longtemps attendre. IV. Biologie mj Hanneton d'après les nouvelles observations. D'après les observations que j'ai faites en 1891, 1892 et 189.";. je résumerai les principaux faits que j'ai relevés concernant les quatre états successifs par lesquels passe chaque individu : œuf, larve, nymphe et Insecte parfait. Œuf. — L'œuf du Hanneton a une forme d'un ovalaire assez régulier ; il a la propriété de se développer au furet à mesure de révolution embryonnaire, devient, au moment de la naissance de la lai ve. presque sphérique, et mesure alors environ 4 millimètres 5. Cet œuf se rompt en deux parties égales dans le sens du petit diamètre, pour laisser sortir la jeune larve. La durée de L'incubation est très variable selon les conditions dans lesquelles se trouvent placés les œufs : dans mes bocaux elle a varié de 32 à 3S jours, mais dans les champs, à une bonne exposition, elle ne doit pas exiger plus de 22 à 25 jours. On m'a apporté, en elîet, le 28 mai [895* ,'54<î X. RASPAIL des larves qui venaient d'éclore dans un plant de Fraisiers, le long- d'un mur exposé au midi où les œufs n'avaient pu être déposés au plus tôt qu'entre le 3 et le 6 niai. Larve. — La larve en unissant est d'un blanc transparent, et porte de nombreux poils sur lotîtes les parties du corps; la tête est liés grosse, tandis que l'abdomen est étroit ; les pattes grêles et d'une longueur disproportionnée avec les dimensions du corps, sont d'un blanc transparent ; les mandibules ont les extrémités d'un brun noir luisant. Dans sa position ordinaire, en demi cercle, l'extrémité de l'abdomen étant rapprochée de la tête, elle mesure ."» inillim. et alteiut le corps étendu 9 înillim. 5. Ce n'est qu'après la première mue que la tèle devient d'un brun roux luisant. Lorsqu'elle s'enfonce en terre pour hiverner à une profondeur qu'elle règle selon les menaces de la gelée et qui a été en 188!) de T.') milliin., cette jeune larve mesure dans la position étendue de 21 à 25 millim. Elle possède, comme la larve de VAnisophia horticola, la faculté de marcher étant allongée sur le ventre et de se déplacer avec une certaine vivacité ; mais eu se développant, elle perd ce moyen de rentrer en terre et, plus tard, lorsqu'elle est abandonnée sur une surface unie, elle est condamnée à y mourir, ses efforts ne parvenant qu'à la faire rouler sur le dos et retomber impuissante sur le flanc. Sa taille reste stationnaire jusqu'au moment où elle remonte au printemps pour se livrer sans interruption, jusqu'à la lin de septembre, à la destruction des végétaux. A cette époque, elle a acquis à peu près toute sa croissance ; elle s'enfonce de nouveau pour hiverner, puis elle revient, vers la surface au commencement du printemps et pendant les quatre mois qu'elle a encore à se nourrir, elle s'attaque aux plus grosses racines que ses mandibules n'avaient pu entamer auparavant ; c'est dans cette période qu'elle achève de faire mourir des arbres dont elle avait déjà amené le dépérissement l'année précédente, en détruisant de proche eu proche leurs jeunes racines. Dans la seconde quinzaine de juillet, elle arrête le cours de ses ravages el a une profondeur qui varie de 0 m. 25 à Cm. 45 dans les terrains légers et sablonneux, de 0 m. 15 à 0 m. 25 dans les terres argileuses elle construit, une cavité en tassant, la terre autour d'elle et en répandant sur les parois un léger enduit gommeux pour eu consolider l'agglomération. C'est dans celle loge d'une forme ovoïde allongée, qu'elle opère si métamorphose oymphéale. OBSERVATIONS SUIt T.A PONTE ET LES MOEURS DU HANNETON 347 La vie larvaire du Hanneton est donc de deux ans et un à deux mois selon l'époque d<' l'éclosion de l'œuf. Nymphe. — La transformation du Ver blanc en nymphe doit s'opérer très rapidement, quelques jouis après qu*il s'est enfermé daus sa loge, vers les derniers jours de juillet. La dépouille de la larve, d'où s'est dégagée la nymphe, est toujours refoulée du côté anal. L'état nymphéa] esl de très courte durée relativement, bien entendu, au temps qu'a mis la larve à acquérir tout son développe- ment ; il ne doit pas dépasser un mois puisque dés la fin d'août ou trouve déjà l'Insecte parfait, débarrassé de la dépouille pelliculaire de la nymphe qui se trouve ajoutée à celle de la larve, toujours au même bout de la loge. Insecte parfait. — Il semblerait que pour se préparer à la repro- duction de l'espèce, il est nécessaire au Hanneton de prendre sa forme parfaite longtemps avant de sortir de terre. Cloîtré dans la cellule que la larve a façonnée, il attend, en effet, près de huit mois l'heure de la vie active. Si, avant le printemps, il est ramené accidentellement à la surface du sol, il se renfonce aussitôt en terre pour s'établir dans une autre cavité qu'il construit par un simple refoulement, à peu près à la même profondeur. Il n'en sort que daus le courant d'avril, généralement à partir du 20 ; creuse une galerie en remontant et, arrivé à la surface, conserve sur lui une mince couche de terre dont une dépression légère qui se produit dans les terres meubles, indique souvent la place ; il ue la perce pour prendre son vol qu'au moment où la première heure de la nuit succède au crépuscule; à [a surface des terres durcies ou sur les chemins, la marque de son passage esl indiquée par un trou rond et béant ; en lS'Jo, certaines places en étaient littéralement criblées. Les Hannetons s'accouplent pour ainsi dire à leur sortie de terre, et recommencent jusqu'à neuf fois dans le cours de leur existence l'accouplement qui ne parait pas commandé uniquement par la nécessité de féconder les œufs, car le mâle se montre très ardent, quelquefois à la veille de sa mort, dans la recherche de la femelle et alors même que cette dernière a définitiveraenl terminé ses fonctions reproductrices. La vie du Hanneton est en moyenne de i5 à 50 jours, du moins d'après les indications fournies par des individus tenus dans une étroite prison de verre, où naturellement ils se trouvaient dans des conditions pi us défavorables que s'ils étaient restés en liberté. Une 348 RASPAIL. OBSERVATIONS SI It i.\ PONTE ET LES MOEURS DU HANNETON femelle, ainsi captive depuis sa sortie de terre, n'est morte qu'au boul de 62 jours. Normalement, la femelle fait trois pontes irrégulièrement espacées : souvent présentant entre elles un écart qui peut varier de Imii à seize jouis. La femelle qui a vécu 62 jours, a même pondu quatre lois, donnant un total de quatre-vingts œufs. Le nombre d'oeufs composant chacune des pontes est également variable, unis diminue toujours de la première ;ï la troisième comme l'indique l'exemple des trois pontes successives fournies par une femelle captive : iO ■ 28 \ 11 = 79 œufs. Ou peut donc considérer qu'une femelle bien constituée peut produire quatre-vingts œufs. Pour pondre, elle s'enfonce à une profondeur moyenne de 0 m. 20 et dépose ses œufs en tas, mais sans les agglutiner comme on l'avait cru jusqu'ici. Elle n'a pas de préférence, ainsi qu'on l'admet bien à tort, pour les terres cultivées : elle S'abal aussi facilement pour pondre dans des parties boisées, gazonnées où, par conséquent, le sol n'a pas été remué depuis longtemps. lui fait, où l'on trouve le plus de Vers blancs, c'est, près des bois formant rideau, d'un mur, d'une haie, de loul obstacle enfin e. |Ss7. Bibliographie : Haase, n° 87 ( I j. Une jeune femelle, recueillie au Kiang-Nan par un Père mission- naire, me vient de M. l'abbé de Joannis. l Voir Index bibliographique, page 361. 330 "• W. BROLEMANN Famille: Scolopendridae Newport, 1844. Genre : Scolopendra Newport, 1844. SCOLOPENDRA MUTILANS L. Kocll, 1877. Bibliographie : L. Koch, n° 77 ; Haase, n° 87. Synonymie : Scolopendra tigrina Tômôsvary, n" 85 (non Newport). Espèce commune en Chine et au Japon. Mes exemplaires pro- viennent du Kiang-Nan (abbé de Joannis) et de l'île de Chou-San (Nadar). Les premiers soni typiques; quant aux autres, ceux de l'ile deChou-San, ils présentent une assez grande irrégularité dans l'armement des pattes anales. Etant donné que l'armement typique est une épine sur l'arête supéro-interne ; deux épines à l'angle supéro-interne ; une épine sur la face interne; deux épines sur l'arête inféro-externe ; on peut s'attendre à rencontrer toutes les combinaisons produites par la disparition de l'une, de l'autre, ou même de toutes les épines. Les individus de Chou-San sont un peu plus petits que ceux du continent. Genre : Otostigmus Porat, 1870. Otostigmus carinatus Porat, 187(1. Bibliographie : Porat, n° 70. Synonymie : Branchiotrema multicarinatum Kohlrausch, nos 78 et 81. Otostigma carinatum Meinert, nos 846 et 8."». — — Haase, n" 87. J'ai eu sous les yeux deux individus provenant l'un d\\ Kiang- Nan (abbé de Joannis) et l'autre de Chou-San (Nadar). (ienre: Scolopocryptops Newport, 1844. J'adopte ici le genre Scolopocryptops au sens restreint que lui donne M. Pocock, et dont le type est, suivant lui, le Srol. Miersii Newport. D'après l'auteur anglais, ce genre se distinguerait par la présence d'un stigmate sur le septième segment, tandis que ce caractère manquerait chez les Otocryptos, genre dans lequel il fait rentrer YO. rubiginosus L. Koch et les Scolopocryptops de l'Amérique du Nord (sexsjrinosus et autres). SUR QUELQUES MYRIAPODES DE CHINE .'!.')! SCOLOPOCRYPTOPS Sp. Coloration vert olive, pâle, terne, tant en dessus qu'en dessous ; la tête, le premier el le dernier anneau plus ou moins ferrugineux ; antennes ferrugineux verdâlre, plus pâle el plus verdâtre à la face inférieure ; pattes vert clair très pâle. Corps applati, un peu plus large au milieu qu'aux extrémités. Longueur : .'52 ; largeur au troisième segment : 2"""!)<> ; au dixième segment : 3"""2;j ; au vingtième segment : 3mm. Tête subcordiforme, aussi longue que large (2mm80), amincie el arrondie antérieurement, rebordée latéralement et postérieurement, à angles postérieurs arrondis, à surface lisse, semée de points enfoncés, assez brillante, avec une trace de sillon longitudinal à la pointe antérieure. Pas de traces d'yeux. Antennes graduellement amincies, assez longues (environ 9mm), atteignant le nord postérieur du sixième segment, composées de dix-sept articles couverts, dès le premier, d'une pubescence fine et serrée. Hanches des pattes mâchoires beaucoup plus larges que longues, semées de points enfoncés, sans sillon ni dépression médians, ligne ehitiueuse très courte, bord antérieur en lamelles tranchantes, légèrement convexes. Premier article large et court, ponctué, avec une fine dent au bord interne ; deuxième et troisième article excessivement courts ; griffe très longue, médiocrement cintrée, non crénelée intérieurement. Ecussons dorsaux rebordés à partir du cinquième, marqués de deux sillons à partir du sixième, lisses d'ailleurs ou présentant quelques traces de plis ou de sillons vers l'extrémité postérieure. Le premier écusson ne porte pas de sillon transversal. Le premier et le deuxième écusson sont ponctués, mais la ponctuation s'atté- nue sur les segments suivants sans jamais s'eflacer entièrement; vingt-deuxième écusson de la largeur des précédents; vingt-troi- sième écusson de moitié moins large (lmm50) avec uu sillon médian, rebordé de chaque côté par les pleurae qui forment épine à chacun des angles postérieurs. Ecussons ventraux très faible- ment ponctués, avec une faible dépression transversale au centre. Dernier écusson ventral en triangle à pointe tronquée carrément ou même très légèrement échancrée. Pleurae des pattes anales médiocrement bombées, percées de pores très lins et très serrés, prolongées postérieurement en pointes longues et aiguës terminées par une épine simple. X')'l II. W. BRÔLEMANN Un stigmate au septième segment. Pattes ambulatoires de quatre articles ; longueur d'une patte de la huitième paire, 4"""o0 ; le premier article du tarse est armé de deux épines, l'une en dessus l'autre en dessous de l'extrémité ; le deuxième article armé d'une épine à la face inférieure. Ces épines manquent sur les deux dernières paires de pattes. Celles-ci sont plus longues que les précédentes ; la paire anale mesure environ 10"1". elle est grêle. Le fémur est armé d'une petite épine sur l'arête supéro interne et d'une épine plus forte sur la face inférieure. L'individu qui a servi à la description ci-dessus, me vient de la collection de M. P. Nadar ; il a été recueilli à Chou-San. Cet échantillon étant certainement un jeune, je suis dans l'impossibilité de décider s'il s'agit du Scolopocryptops Miersii Newport, ou, ce qui est beaucoup plus probable, d'une espèce nouvelle. Ordre : DIPLOPODA Blainville-Gervais, 1844. Famille : Glomeridae Leacb, 1814. Genre : Glomehis La treille, 1802. Glomkris sinensis n. sp. ; cT et $ (fig. 19 à 22). Coloration incertaine. Les échantillons qui m'ont été remis desséchés, ont repris, plongés dans l'alcool, la coloration suivante: noir ou bruu noir avec le deuxième écusson et les suivants large- ment bordés antérieurement de fauve orangé, de brun fauve, ou de jaune fauve; lorsque l'animal est contracté, le corps apparaîl annelé alternativement de fauve et de noir, lorsqu'au contraire il est étendu, le bord clair du deuxième segment seul reste visible et tou!. le reste du corps parait noir, la partie claire des segments du tronc étant cachée par le bord postérieur du segment précédent. Le bord postérieur de tous les segments est en outre orné d'un très lin liseré doré. Corps large, court, ramasse, convexe, brillant, presque parallèle jusqu'au neuvième, segment, puis très sensiblement rétréci ;i l'extrémité, plus cependant chez la femelle que chez le mâle; le dernier écusson en demi hexagone. Vu de profil le troisième écusson est loin d'atteindre aussi bas que le deuxième ; l< is suivants gagnent progressivement en longueur dans les flancs jusqu'au huitième, puis diminuent de nouveau a partir du neuvième. Proportions observées : SUR QUELQUES MYRIAPODES DE CHINE 353 l igueur Longueur 1 u - du 12« 1 Hauteur du corps du corps n la base m illira. Miillmi. millim. millim. III 0 6.50 5 » i 50 ., !» »» 5.50 4 » 3.25 9.75 G » 5 » 3.50 10 » 6 » ii » i o* • • y. 50 G » 5.50 4 » 8.50 5.50 4.75 3 50 9 » 5.50 5 » 3.75 9 a 5.50 o )) 3.?;; s 50 li.lji) ."> 3.;;o Les mâles sont proportionnellement pins courts et plus carrés que les femelles. Le dernier écusson étant moins rétréci. Tête glabre et brillante; face semée de points enfoncés fins et assez serrés, avec quelques rides irrégulières à la base antérieure des antennes. Vertex couronné d'une carène étroite, lisse, brillante, peu saillante au sommet ; du milieu de cette carène et perpendi- culairement à elle, s'en détache une autre courte qui se bifurque bientôt en Y largement ouvert et dont les deux brandies rejoignent la base postérieure des antennes. Celles-ci sont ponctuées, mais semblent glabres jusqu'au sixième article, qui est semé d'un duvet très court, peu serré. Le premier et le deuxième article sont subégaux ; les quatrième et cinquième égaux entre eux et très courts ; le troisième et le sixième longs (de plus de deux fois le deuxième et de trois fois environ le quatrième) et presqu'égaux. Les ocelles sont petites, au nombre de 7 ou 8 (1 4- 6, ou 1 + 7). Le premier écusson est semi circulaire, lisse, brillant, coupé de deux sillons transversaux ininterrompus. Le deuxième écusson est lisse, brillant, orné dans les côtés d'une dizaine de stries très fines, dont six au inoins passent d'un côté à l'autre. Les écussons suivants sont lisses, ou parfois, mais seulement dans la partie antérieure, semés de quelques pouct na- tions très fines. Les angles latéraux sont arrondis sur les écussons trois à six, cariés sur les écussons sept, huit et neuf, et légèrement étires en arrière sur les écussons dix et onze. Le dernier écusson est en demi hexagone, lisse et brillant ; chez la femelle, il est rétréci postérieurement et le bord postérieur est subsinueux et légèrement déprimé au-dessus de l'échancrure. Chez Méni. Soc. Zool. de Fr., 1896 23 .'{.i'( H. W. BROLEMANX le mâle, il est moins atténué postérieurement, plus court; le bord postérieur est échancré et franchement déprimé au-dessus «le l'échancrure, la dépression formant deux valonnements distincts parallèles à l'axe du corps. Mâle. — Dix-huitième paire de pattes de quatre articles, la lame ventrale est échancrée en angle aigu en son milieu, comme chez la G. connexa. La dix neuvième paire est robuste. Le prolongement impair de la lame ventrale est carré; de chaque côté se détache une épine aiguë, semée de quelques soies rigides, très courtes et très clairsemées, rabattus transversalement de sorte que la pointe de l'une se croise avec celle de l'autre. Ces deux épines sont séparées à la base par une lamelle carrée à bord libre légèrement concave. Les articles sont très globuleux, beaucoup plus larges que longs; le premier donne naissance sur sa face interne à un prolongement horizontal digitiforme orné d'une soie apicale ; le deuxième, également sur la face interne, à un prolongement analogue vertical, et à un autre prolongement large, rectangulaire, évidé en godet vers l'extrémité ; le troisième article est triangulaire, suis prolongement, et le quatrième a la forme d'un crochet, comme dans les autres espèces du genre. Cette espèce, qui doit présenter une grande ressemblance avec la Glomerin infuscata Pocock, s'en distingue absolument par la forme des organes de reproduction. Je la tiens de M. Oollfus. à qui elle a été remise comme provenant, du Thibet (Tat-Sien Lou) et de. la province de Se Tchouen (Siao-Lou). Famille : Polydesmidae Leach, 1894. Genre : Strongylosomum Brandt, 1833 (1). Strongylosomum Swinhoei Pocock, 1895 (fig. !> à 11). Bibliographie : Pocock, n" 95a. Corps très allonge, franchement mouiliforme, peu brillant, entièrement de couleur brun rouge très foncé, presque noir, sur lequel tranchent gaiemenl un poinl vague au bord antérieur du premier écusson, la moitié postérieure des metazonites et des carènes, et l'extrémité du dernier segment, de couleur jaune orange vil. tirant même sur le rouge orange. Le ventre et les deux pre- miers articles des pattes sont d'un brun rouge un peu moins fonce i ! ) J'ai conservé ici l'ancienne dénomination, bien que je considère que l'espèce que j'y i;iis rentrer appartient à un genre absolument distinct '!<• celui qui a pour i> pe le Sir pallipea Olivier SUR QUELQUES MYRIAPODES DF. CHINE 355* que le corps ; les extrémités des articles des pattes <'t des antennes, mais spécialement des hanches et des fémurs sont finement annelés de blanc jaunâtre (c'est aux tissus nou cliitinisés des articulations qu'est due cette coloration). Dimensions ohservées : longueur du corps jusqu'à 47""" ; largeur du metazonite (y compris les carènes) au dix-septième segment, 4"""o0 ; largeur du prozonite au dix-huitième segment, 3"""50. Tête convexe, large, à surface presque lisse, plus cuireuse sur la face peu brillante. Lèvre supérieure couverte de soies courtes assez serrées ; vertex divisé eu deux mamelons par une dépression large marquée au fond d'un sillon étroit qui se prolonge jusqu'entre les antennes. Celles-ci sont écartées d'un millimètre à leur base ; elles sont très longues, nullement claviformes ; proportions observées chez un mâle : Premier article, 0m,"40 ; deuxième article, l'"'"30 ; troisième article, 1"""20 ; quatrième article, lmm10 ; cinquième article, t"""10 ; sixième article, lmm ; septième et huitième articles ensemble, 0"""30 ; total, 6""n40 ; diamètre au sixième article, 0"""40. Le premier segment est semi-circulaire, à surface lisse sur le dos et un peu striolé dans les côtés, faiblement déprimé sur la ligne médiane, qui est marquée d'un très fin sillon longitudiual. Ce sillon ne se poursuit pas sur le deuxième segment. La carène du deuxième segment est bien développée, à bords latéraux un peu obliques, c'est-à-dire plongeant en avant sous l'angle du premier segment, et en arrière faisant à peu près suite à la carène du troisième ; elle forme avec la suture pleuro-ventrale, qui est très développée, un espace triangulaire concave. Sur le troisième segment, la carène est réduite à un mince bourrelet peu saillant, tandis que l'arête pleuro-ventrale est encore très développée. A partir du quatrième segment, tous les metazonites, jusqu'au dix- huitième inclusivement, sout divisés transversalement en deux parties presque égales par un sillon lisse, profond, qui s'étend d'une carène à l'autre; les carènes sont représentées par une boursouflure délimitée en dessus par un sillon longitudinal, et en dessous et eu arrière par un sillon oblique, étroit et assez profond, qui se perd à la moitié des flancs, ces deux sillons déterminant un angle aigu dans lequel est percé le pore répugnatoire qui est grand ; cet angle est d'ailleurs toujours arrondi et ne dépasse jamais le niveau du bord postérieur du segment. Les flancs sont striolés, les strioles sont irrégulières et souvent anastomosées ; la suture pleuro-ven- trale, déjà un peu inoins développée sur le cinquième segment que 356 H. W. BROLEMANN sur les précédents, va eu s'atténuant vers l'extrémité postérieure du corps. La surface des metazonites est lisse ou à peu près dans la partie antérieure, mais dans la partie postérieure, c'est-à-dire en arrière du sillon transversal, elle est marquée longitudinale- ment de quelques stries ou pi i s assez accusés chez le mâle, et à peu près obsolètes chez la femelle. La suture transversale est suivie immédiatement en arrière d'un étranglement assez large dont le fond est finement canelé lougitudinalement. Le segment préanal n'est pas étranglé avant la pointe, c'est-à-dire que, vu par sa face dorsale, il présente la forme d'un triangle allongé, à pointe arrondie, à surface rugueuse, ornée de quelques soies, mais sans tubercules. Les bords de la pointe sont rabattus en dessous, de manière à former gouttière. Les valves anales sont glabres, franchement rebordées, les rebords sont lisses. L'écaillé sous anale est arrondie, presqu'en demi-cercle, à bords minces et tranchants, rugueuse mais sans tubercules saillants. Les stigmates sont grands, font un peu saillie sur la face ventrale et ne sont pas taillés en biseau. Pattes très longues, non épaissies chez le mâle ; proportions observées sur une patte du dixième segment d'un mâle : hanche, u"""50; fémur, 0mn,80; tibia, l",m50; premier tarse, 0mm80; deuxième tarse, lmm ; troisième tarse l"""4() ; total 6mm. Les pattes sont semées desoies courtes, blanches, un peu plus denses sur la face inférieure des deux derniers tarses (?) ; chez le mâle, les soies des tarses sont longues et agglomérées en une brosse blanche d'aspect soyeux. Ongle long, translucide. Mâle. — La lame ventrale de la quatrième paire de pattes porte un prolongement ogival orné de soies assez longues; celle de la troisième paire, trois toulïes de soies sans protubérances; celle du septième segment ne présente pas de bourrelet en avant des pattes copulatrices, elle est percée d'une ouverture en boutonnière étranglée, mais sans cloison, sur la ligne médiane. Cette ouverture est complètement obstruée par les hanches qui font saillie au dehors ; le fémur est bien développé, modérément hirsute et remonte en pointe obtuse sur la face postéro-inférieure ; la jointoie iVinoro tibiale est très nette, au point qu'on pourrait la croire libre, elle est soudée néanmoins et colorée en brun foncé par i\r~ épaississements chitineux. Le tibia est de dimensions moyennes, évidé sur sa l'ace antéro supérieure. La première articulai ion tarsale est représentée par un étranglement non coloré (sans • ■paissis-eiiients chilineuxi. Les tarses sont composés de deux SUR QUELQUES MYRIAPODES DE CHINE 3">7 pièces principales et d'une pièce accessoire. Celle-ci est lamellaire, large à la base, progressivement amincie, bissinuée et bifide à l'extrémité qui est dirigée vers le sol; elle porte à sa naissance une déni triangulaire aiguë, dont la pointe est dirigée vers la base du membre. Les deux pièces principales sont Qagelliformes ; l'une, la pièce protectrice, est creusée en gouttière et serl de fourreau à l'autre pièce, la pièce essentielle, qui porte la rainure séminale ; les extrémités des deux pièces divergent en forme de pince. Cette espèce, recueillie dans l'île de Chou San, m'a été donnée par M. P. Nadar. Strongylosomum Nadari, n. sp. 9 (fîg. 17-18). Coloration incertaine, l'unique exemplaire (9) étant en très mauvais état. Elle paraît être d'un noir de poix pour tout le corps et les membres, avec seules les carènes et la pointe du dernier écusson blanchâtres. Dimensions : Longueur du corps environ 45mm ; largeur du metazonite du neuvième segment (y compris les carènes), 5""" ; largeur du prozonite du dixième segment, 4mm. Corps allongé, moins élancé que chez l'espèce précédente, c'est- à-dire plus large et nullement moniliforme ; mat. Tète : la lèvre supérieure et la face sont très rugueuses et couvertes d'une pubescence très fine, assez longue, mais peu serrée, qui disparaît sur le vertex. Celui-ci est glabre, presque lisse et divisé en deux lobes par un profond sillon, brusquement arrêté à la hauteur des antennes. Antennes peu longues, vêtues de soies longues; proportions observées: Premier article, ?; deuxième article, lmm20 : troisième article, lmm35 ; quatrième article, lmm30 ; cinquième article, l"""20 : sixième article, lm'"05 ; septième et huitième articles ensemble, 0mm30. Premier écusson légèrement déprimé transversalement, immé- diatement en arrière du bord antérieur, qui paraît épaissi. Côtés en carènes arrondies, portant à peine l'indication d'un angle postérieur, finement rebordées antérieurement sur un court espace. Bord postérieur mm échancré. Surface cuireusesur le dos, devenant rugueuse sur les côtés, connue sur tous les autres segments du corps. Deuxième écusson sans sillon longitudinal, à carènes bien déve- loppées, rectangulaires, anguleuses, descendant beaucoup plus bas que les carènes des segments voisins, et appliquées le long du corps, non écartées comme chez les Orthomorpha. Suture pleuro- 358 H. \V. HROLKMANN ventrale bien développée, formant avec la carène un espace trian- gulaire très rugueux. Sur le troisième et quatrième segment, les metazonites sont très courts, les carènes sont petites, peu saillantes, arrondies ; la suture pleuro-ventrale, encore saillante, tend à diminuer ; les flancs sont rugueux comme sur tous les autres segments. A partir du cinquième segment, les carènes sont de nouveau bien développées quoique moins que sur le deuxième, en bourrelets plus saillants et plus épais sur les segments qui portent les pores, à angles arrondis jusqu'au seizième segment à partir duquel seuls les angles postérieurs deviennent aigus, sans jamais dépasser le niveau du bord postérieur de l'écusson. Pores s'ouvrant au fond d'une fossette assez profonde. La suture pleuro-ventrale, encore visible sur le cinquième segment, disparaît complètement sur les suivants où elle se confond avec les rugosités des flancs. Suture transversale bien marquée (ponctuée ?), mais peu profonde, non accompagnée d'un étranglement du somite. Le cinquième écusson et les suivants sont divisés en deux parties presque égales par un très fin sillon transversal, très faiblement marqué, n'atteignant pas jusqu'aux carènes, et qui disparaît à partir du dix-huitième segment. Stigmates petits, faisant peu saillie sur le ventre, et pouvant facilement être confondus avec les rugosités des flancs. Dernier écusson long, à pointe triangulaire ou ogivale, large à la base, rugueux, déprimé transversalement avant la naissance de la pointe, et présentant trois paires de tubercules sétigères coniques, dont l'une, très développée, au bord postérieur à la hauteur de la ligne des carènes, l'autre à mi-distance entre la base et l'extrémité de la pointe, et la troisième, la plus petite, dans le voisinage immédiat de son extrémité. Valves anales très rugueuses et plissées, avec deux paires de petits tubercules sétigères près du bord libre ; celui-ci est rebordé. Ecaille sous-anale en ogive avec deux tubercules sétigères épais. Pattes médiocrement longues, vêtues de soies longues. Propor- tions observées : Hanche, 0mm50 ; fémur. 0mm75 ; tibia, lmm40 ; premier tarse, 0"""55; deuxième tarse, 0mm50; troisième tarse, 1"""; total, 4mm80. Le mâle m'est inconnu. Chou-San, de la collection de M. P. Nadar. SUR QUELQUKS MYRIAPODES DE CHINE 359 Famille: Spirobolidae Bollman, 1893. Genre : Spirobolus Brandt, 1833. Spikobolus Joannisi, n sp. cf1 (fig. I à 8). Corps de cinquante-cinq segments, un peu rétréci au troisième et au neuvième segment, d'ailleurs cylindrique, robuste, assez élancé ; de couleur brun olivâtre avec la bordure postérieure des segments brun fauve (et quelques marbrures jaunes olivâtres dues probablement à un séjour prolongé dans de l'alcool décomposé). Antennes et pattes brun foncé. Longueur, 125""" : largeur du sixième segment, !)""". Tète presque lisse, assez brillante ; lèvre supérieure échancrée en angle très ouvert, ornée de 4 4-4 fossettes piligères, divisée par un sillon médian très bien marqué qui disparaît avant d'atteindre la hauteur des antennes ; front sans aucune sculpture ; vertex divisé par un fin sillon moins marqué que celui de la lèvre. Veux écartés d'environ deux fois leur grand diamètre ; ocelles petites, très aplaties, fondues et peu distinctes, j'en ai compté 40 sur un espace subtriangulaire soit 4, 5, 6, 7, 8, 9, d'avant en arrière, les ocelles de la rangée postérieure étant plus petites que les autres. Antennes comprimées latéralement, très courtes, n'atteignant pas le bord postérieur du premier écusson. Proportions observées : Premier article, 0"""85; deuxième article, lmm50; troisième article, ln,n,15 ; quatrième article, lmm; cinquième article, 1»""; sixième article, 0mm80 ; septième et huitième articles ensemble, 0"""20 ; total, 6"""o0; grand diamètre au sixième article, 0mm80. Stipes mandibularis court, carré, subéchancré au bord antérieur qui est assez fortement rugueux, à surface concave. Premier écusson assez court et étroit, presque lisse, taillé dans les côtés en angles aigus, simplement émoussés, non arrondis, qui dépassent à peine le milieu de la hauteur des flancs. Le bord antérieur est subéchancré sur la ligne médiane, et présente à peine la trace d'un rebord dans les angles. Le deuxième écusson est presque lisse sur la partie dorsale, finement strié sur la partie ventrale, dont le bord antérieur est développé en apophyse arrondie formant collerette à la base du stipes mandibularis, et enchâssant l'angle du premier écusson. Les écussons suivants sont excessivement finement ponctués, plus densément sur le prozonite que sur le metazonite ; la suture transversale est faiblement indiquée par un sillon extrêmement 360 H. W. BROLEMANN lin sans particularité, la partie ventrale à la base des flancs pré- sente de très fins sillons qui-, d'obliques et irréguliers qu'ils sont sur le prozooite, deviennent droits et longitudinaux sur le meta- zonite à partir de la suture transversale. Pas de scobina. La lame ventrale est finement striée transversalement et présente à chacun de ses angles postérieurs une fossette subtriangulaire rugueuse. Les pores répugnatoires sont très petits, situés dans le prozonite en avant de la suture transversale qu'ils ne touchent pas, et sont suivis sur les segments antérieurs du corps d'un sillon longitudinal qui traverse le metazonite, et qui tend déjà à s'effacer sur le tronc : on n'en voit plus trace sur l'extrémité postérieure du corps. Le dernier écusson est court, excessivement finement ponctué aiusi que les valves anales. Le bord postérieur est taillé en angle très ouvert dont la pointe arrondie recouvre, sans le dépasser, l'angle supérieur des valves anales. Celles-ci sont assez globuleuses à bords libres épais, non rebordés. L'écaillé ventrale est courte, très large, et son bord postérieur est à peine anguleux. Pattes ambulatoires au nombre de quatre-vingt-dix neuf paires, assez longues, mesurant S""11. Les hanches et chacun des qualre articles suivants présentent une seule soie ; le troisième tarse en porte trois, dont deux à son extrémité inférieure, et une à son extrémité supérieure. La griffe est longue, grêle et translucide. Chez le mâle, la première et la deuxième paire de pattes sont courtes et épaissies, sans particularité de structure ; les hanches de la huitième paire sont développées en apophyses arrondies. Un segment apode. Pattes copulatrices. Lame ventrale en croissant avec une échan- crure médiane qui présente en son milieu une pointe triangulaire très courte dépassant à peine le niveau du bord du croissant. La paire de pattes antérieure se compose d'une pièce transversale peu épaisse, subréniforme à contours arrondis, dont la base externe se rabat sur la face postérieure de l'organe, sous forme de talon transversal ; sous ce talon prend naissance une pièce presque lamellaire, à pointe tordue en crochet émoussé, qui, avec la pièce principale, forme une profonde ancoche dans laquelle s'abrite la paire de pattes postérieure. Celle-ci est composée d'une pièce courbée en crochet évidée, divisée en deux pointes accolées l'une à l'autre, dont l'une est canelée diagonalement (d'où une apparence d'articulation), finement pectinée à l'extrémité ; cette pièce, qui représente assez bien dans son ensemble une grille de Félin, est articulée et peut se mouvoir dans uu plan diagonal à l'axe du SUR QUELQUES MYRIAPODES DE CHINE 361 corps ; les muscles fléchisseurs de la griffe tapissent la concavité de la poche trachéenne, c'est-à-dire sa face postérieure. De la hase interne élargie de l'organe, avec laquelle elle semble soudée se détache une autre pièce grêle, courte, en forme de truelle, et qui est à demi cachée dans le centre de l'organe. Ces deux pièces et la poche trachéenne y relative, constituent la paire de pattes postérieure ou ce que .M. Pocock nomme « inner protrusible portion of the copulatory apparatus ». Les poches trachéennes de la première paire sont courtes, arrondies, celles de la seconde sont beaucoup plus longues et arquées. Du Kiang Nan, de la collection de M. l'abbé de Joaunis, qui l'a reçu d'un Père missionnaire. Cette espèce diffère : du Spirobolus Bungii Brandt, par un nombre plus considérable de segments et de paires de pattes, et par la forme des valves anales dont le bord postérieur n'est pas sub- comprimé ; Du Spirobolus exquisitus Karsch, par une sculpture moins accusée, entre autres par l'absence de ponctuation nette sur le premier segment, sur la région dorsale, le segment anal elles valves anales, par un sillon rudimentaire au bord antérieur du premier segment et par une suture transversale peu profonde ; Du Spirobolus Walkeri Pocock, par des valves anales non rebor- dées, des pores répugnatoires ouvrant dans le prozonite, des pattes copulatrices différentes, etc. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE E. Haase, n" 87, Die Indisch-Australischen Myriopodm ; I Chilo- poden. Abh. u. Ber. d. kon. zool. et anthrop. Mus. Dresden, n" 5, 1887. L. Koch, n" 77, Japanesische Irachniden und Myriapoden. Verh. d. zool. bot. Ges. Wien., XXVII, 1877. E. Kohluausch, n° 78, Beitrâge zur Kenntnis der Scolopendriden Dissertation, Marburg. 1878. — n° 81 , Gattungen und Arten der Scolopodendriden. Arch. f. Naturg. v. Troschel, XLVII, 1881. F. Meinert, n° 846, Myriapoda Musei Havnensis, III Chilopoda. Viddensk. Meddel. nalurhist. Foren, Kjobenhavn, 1881-86. — n" 85, Myriapoda Musei Cantabrigenis, Pars I, Chilopoda. Proc. Amer. Philos. Soc, 188G. 362 W. H. BRÔLEMANN. — SUK QUKLQUES MYRIAPODES DE CHINE R. J. Pococr, ii" 95a, Report upon the Chilopoda and Diplopoda obtamed by P. M. Bassett-Smith, Esq., Surgeon H. N., and J. J. Walker, Esq., It. .Y., il h ri m/ the Cruise in theChineseSeasofH.M.S. « Penguinn. Ami. and. Mag. of Nat. Ilist. (6), XV, p. 346-372, avril 1895. C. 0. von Porat, ii° 76, Om nâgra exotiska myriopoder. Bili. t. K. Sv. Vet-Akad. Handl., Band 4, n" 7. 0. Tômôsvary, n° 85, Myriapoda a Joanne Xantus in A sia Orientait collecta. Terméz. Fiïz., IX, p. I, 1885. EXPLICATION de la planche XIII Spirobolus Joannisi, n. sp. Grossissement 1. Pattes copulatrices, face antérieure 7.50 2. Pattes copulatrices, face postérieure 7.50 15. Patte copulatrice de la paire postérieure isolée, face anté- rieure 7.50 4. Palte copulatrice de la paire antérieure isolée, face anté- rieure (avec moitié de la lame ventrale). ....... 7.50 .">. Tête et quatre premiers segments 4 » <;. Première paire de pattes ambulatoires, face postérieure . 7.50 7. Deuxième paire de pattes ambulatoires, face antérieure . 4.25 8. Septième paire de pattes ambulatoires, face postérieure . 7.50 Strongylosomum Swinhoei Pocock. !l. Profil du septième segment. . 20 » 10. Une patte copulatrice, face postéro-inférieure 27 » 11. Une patte copulatrice, face antéro-supérieure 27 » 12. Tète et quatre premiers segments 4 » 13. Patte ambulatoire de !a première paire 10 » 14. Palte ambulatoire de la deuxième paire 10 » 15. Patte ambulatoire de la troisième paire, avec lame ventrale, face postérieure 10 » 16. Lame ventiale de la quatrième paire de pattes, face anté- rieure 10 » Strongylosomum Nadari, n. sp. 17. Tête et quatre premiers segments 4 » 18. Extrémité postérieure, face ventrale 4.25 Glomeris sinensis, n. sp. 11). L'animal de profil 4 » 20. Dix buitième paire de pattes, face antérieure 10 » 21. Pattes copulatrices, face antérieure 10 » 22. Pattes copulatrices, face postérieure 10 » Mém. Soc. Zool. de France, IX. 1S96. 3PL. XIII. Phot. J Rover, Nancy. MYRIAPODES DE CHINE 363 LES NEPHRIDIES DE BRANCHIOBDELLA VARIANS (V. ASTACI) (i), par D.-N. VOINOV, professeur à l'Université de Bucarest. (Planche XIV). 595.24 HISTORIQUE L'étude de l'anatomie générale de Branchiobdella (2) a donné naissance à de nombreux travaux ; je puis citer ceux plus anciens d'Odier (23), Henle (35), Keferstein (63), Dorner (65), et ceux plus récents de Lemoine (80), et de Voigt (83, 84, 85 et 86). Cependant, les organes excréteurs ont occupé l'attention de peu de naturalistes et, sauf Henle, Keferstein, Dorner et Lemoine, aucun autre, à ma connaissance, ne s'en est occupé. Henle (35) donne une description un peu plus détaillée des néphridies de Branchiobdella, organes entrevus seulement par Odier. Il distingue, dans une néphridie, trois parties : un corps d'une couleur jaune intense, rond et granuleux, situé à côté du tube digestif. Une portion plate et allongée, en forme de ruban, traversée dans toute sa longueur par quatre canaux ciliés, et un canal qui débouche à l'extérieur. Il n'a vu, ni l'entonnoir vibratile, ni la vésicule terminale contractile. Il constate que les quatre canaux ciliés débouchent deux par deux, l'un dans l'autre, à l'extrémité libre du ruban, ce qui explique que dans deux canaux voisins le mouvement des cils est dirigé en sens inverse. En parlant du corps rond et granuleux, il avoue que, difficile à étudier chez les animaux adultes, il est plus transparent chez les jeunes, où il semble être formé par un tissu serré de canaux ciliés, semblables à ceux du cordon rubanaire. Toutes les parties néphridiennes sont pourvues, d'après lui, de cils vibratiles. (1) Travail fait au laboratoire de morphologie de Bucarest. (2) Je me suis servi, pour la détermination, du consciencieux travail de Voigt (84). 364 D. N. VOINOV Tandis que la paire antérieure des néphridies débouche dorsale- ment, il fait déboucher, au contraire, la paire postérieure sur la face ventrale de l'animal. Henle donne une ligure de l'animal entier où les néphridies sont assez bien représentées dans leur aspect général, quoique dépour- vues de leur entonnoir vibratile, ignoré par lui. Bien que dans la description, ainsi que je l'ai fait remarquer, il ne parle pas de la vésicule contractile terminale, il semble l'avoir représentée dans le dessin, sous la forme d'une cavité circulaire terminant le canal excréteur. Keferstein (63), beaucoup plus tard, donne le nom d'organes segmentaires aux néphridies, et leur découvre une quatrième partie, l'entonnoir vibratile. Il représente l'ouverture interne de cette région néphridienne, et déclare que ces organes ressemblent tout à fait aux organes segmentaires des Anuélides. Le corps jaune granuleux est pour lui tout simplement la conti- nuation du canal de l'entonnoir, qui s'est pelotonné, et qui est complètement entouré par des cellules contenant des granulations pigmentaires jaunes. Il y a donc, d'après cet auteur, une conti- nuation directe, entre l'entonnoir et ce corps glandulaire. Keferstein, comme Henle, n'a pas vu non plus la vésicule con- tractile terminale. D'après lui, ce serait l'orifice externe qui serait capable de se dilater beaucoup. Dans ses dessins, l'aspect général des néphridies est moins bien rendu que dans la ligure de Henle, malgré la nouvelle partie, (l'entonnoir vibratile) qu'il a ajoutée. Il donne deux figures distinctes et plus fortement grossies, de cet entonnoir, qui sont plus ou moins bonnes. Dorner (65), décrit un peu plus longuement ces organes. Il découvre la vésicule contractile, qu'il compare à un cloaque et en donne les dimensions. C'est ainsi que les organes excréteurs arrivent à être connus, dans leur ensemble; on sait maintenant qu'ils sont constitués par cinq parties distinctes: l'entonnoir vibratile, la portion glan- dulaire granuleuse, la partie canaliculaire en forme de ruban, le canal excréteur, et la vésicule contractile. En ce qui concerne les autres données de Dorner, nous sommes obligés de reconnaître qu'il n'apporte rien de neuf, et surtout de précis, relatif à la structure de ces organes. Ainsi, en parlant du canal excréteur il dit: «On y distingue une membrane externe, finement granuleuse, qui change d'épaisseur dans plusieurs LES NÉPHR1DIES DE BRANCBIOBDELLA VARIANS 305 régions, et laisse voir, cà et là, des cellules allongées, à noyaux et nucléoles; et une couche interne, ciliée». Or, ni dans la paroi du canal excréteur, ni dans celle des autres canaux, on ne constate l'existence de cette double couche cellulaire. Partout, la paroi de l'organe néphridien se montre constituée par une substance homogène, granuleuse, où les noyaux sont épars sans distinction de limites cellulaires, — aspect ordinaire et caractéristique, en même temps, de ces organes chez toutes les Hirudinées. Du reste, Dorner lui-même ne ligure pas ces couches dans son dessin. Peut- être que cet auteur avait considéré le péritoine qui recouvre les néphridies, comme faisant partie constitutive de leur paroi. Partout, la néphridie est entourée par le péritoine, qui constitue des ligaments de soutien aux endroits où les deux feuillets se détachent de la paroi du corps pour couvrir les différentes parties de l'organe excréteur. Ces feuillets présentent dans quelques endroits, de grosses cellules péritonéales, granuleuses, qui rendent bosselée la surface de la néphridie (pi. XIV, fig. 14). Quant au corps glandulaire jaune, Dorner le considère, comme les auteurs précédents, simplement comme un canal pelotonné, très serré, recouvert d'un pigment granuleux de couleur brun- jaune clair, mais, « on ne peut conclure avec sûreté que les petits tubes qui se trouvent dans ce peloton représentent un seul canal, enroulé autour de soi même », ni, qu'il y a des anastomoses entre ses diverses circonvolutions. En figurant ensuite séparément une néphridie (1), il ne montre que deux canaux entrant dans le peloton, à l'extrémité proximale du cordon, tandis qu'en réalité tous les quatre y pénètrent, compliquant ainsi, plus que ne le montre son dessin, la structure de l'organe. En revanche, il repré- sente bien l'entonnoir vibratile, quoiqu'il donne aux cils internes une direction inverse de celle qu'ils ont en réalité. Il rectifie aussi l'erreur de Henle, qui avait placé la paire postérieure d'orifices excréteurs sur la face ventrale du corps. Enfin, Dorner fait une observation importante relative à la fonction de ces organes. Il dit avoir vu pénétrer dans la néphridie, par l'entonnoir, des corpuscules solides, provenant de la fragmen- tation des cellules attachées sur la paroi intestinale ; et il affirme avoir vu même la vésicule contractile remplie de pareils corps. En réalité, ceux-ci s'arrêtent, comme nous allons le voir, dans le peloton. Lemoine (80) dans ses « Recherches sur l'organisation des Bran (1) OORNEIt. PI. XXXVI, fig. 11. 366 D.-N. VOINOV chiobdelles », parle des aéphridies dans le chapitre intitulé : « Des glandes rouges, ou organes segmentaires ». Voici, le plus fidèlement possible, les conclusions de cet auteur : 1° Un organe segmentaire est composé de deux parties : une partie glandulaire, rougeâtre chez l'animal adulte, la glande rouge; et une partie tabulaire, formée de deux paires de tubes, dont une se rend à l'angle interne et postérieur de la glande, tandis que l'autre aboutit à l'angle interne et antérieur ; 2° Toute la face interne de ces deux paires de tubes est tapissée, d'une façon continue, par des cils vibratiles. « Toute leur surface interne est tapissée par des cils vibratiles décrivant des tours de spire du plus joli effet » (page 16) ; 3° « Les canaux en question communiquent avec la cavité du corps par des sortes de trompes, figurant des entonnoirs dont l'orifice est muni de cils vibratiles, et qui présentent la plus grande analogie avec les trompes que nous étudierons à propos des organes génitaux ». Il ne figure cependant aucun entonnoir segmentaire, et ne précise pas leur nombre. Il n'y a pas que l'orifice de l'entonnoir qui soit cilié ; et l'entonnoir ne s'ouvre pas dans les canaux ; 4° Le canal efîérent (excréteur) s'ouvre, d'après l'auteur, sur la face dorsale du sixième segment. En parlant de ce canal il dit : « . . .il est tapissé également de cils vibratiles dont le mouvement a lieu de la glande vers l'extérieur » ; i)° Le canal efîérent se termine dans une vésicule urinaire contractile qu'il appelle «ampoule terminale», et qui s'ouvre à l'extérieur par une sorte de « boutonnière bilabiée ». Voilà les conclusions auxquelles cet auteur est arrivé. Il n'essaye pas de déterminer la véritable nature de l'organe segmentaire, dans son ensemble ; et les deux caractères principaux de cet organe, la structure de la glande rouge, ainsi que le rapport des soi-disant deux paires de vaisseaux dans l'intérieur de cette glande, sont laissés absolument de côté. Lemoine ne fait que répéter ce que Henle, Kefersteiu et Dorner ont dit avant lui, sans ajouter, ni dans son texte, ni dans ses figures, aucune donnée nouvelle. Le problème que l'auteur se pose, relatif au nombre de segments ipii constituent le corps des Branchiobdelles, est étonnant aussi. Les annelures extérieures du tégument sont considérées comme ayanl la valeur de sillons intersegmentaires, de sorte qu'il arrive I.KS NÉPHRIDIES DE BRANCHIOBDELLA VARÏANS 367 à trouver vingt-et-un segments, non compris la tète, tandis qu'eu réalité il n'y en a que neuf. Bolsius (94/y 94r) a donné récemment dans les « Annales scien- tifiques de Bruxelles » plusieurs résultats, sous forme de con- clusions, relatifs à L'organisation de BranchiobdeUa . Ces con- clusions intéressent surtout les organes génitaux de l'animal, el ne font qu'effleurer la question des néphridies. Tout ce qu'il dit sur eux est résumé dans les quelques lignes suivantes : « Des organes segmentaires ont été vus dans les somites II et VIII ; il n'est pas encore établi si celui du somite II ne se prolonge pas jusque dans le somite III, pour y déboucher à l'extérieur ; de même pour les somites VIII et IX ». Percy Moore (95) décrit dans le deuxième numéro du « Journal of Morpliology », l'organisation d'un Oligochète Discodrilide de l'Amérique, le Bdellodrilus Uluminatus. BdellodrUus est si rapproché de BranchiobdeUa que leurs sections microtomiques se ressemblent à s'y méprendre. L'appareil excréteur, cependant, en diffère com- plètement. En résumé, les recherches de tous ces auteurs ont établi que chaque néphridie est formée de cinq parties constitutives : 1° l'entonnoir vibratile; 2" le peloton glandulaire, que j'appelle capsule, pour des raisons que j'indiquerai plus loin ; 3° le cordou rubanaire, correspondant au schleifenorgan des Ilirudinées ; 4° le conduit excréteur ; et enfin, 5° la vésicule contractile terminale. TECHNIQUE J'ai étudié les organes excréteurs de BranchiobdeUa, par transpa- rence sur l'animal vivant, par dissociation, et par la méthode des sections microtomiques. De ces trois moyens, la dissociation est celui qui donne les résultats les plus insignifiants. On peut arriver à isoler chez ranimai vivant l'organe excréteur dans presque toute son étendue, mais, celte méthode brutale ne nous appreud rien sur la forme et la structure de cet organe, si petit et si délicat. Eu revanche, les deux autres moyens sont indispensables; chacun a son avantage spécial, et l'un complète l'autre. On n'arrivera jamais à connaître l'organe excréteur de BranchiobdeUa, rien que par la méthode des coupes, sans l'avoir préalablement étudié dans son ensemble par transparence. Par ce dernier moyeu on aperçoit facilement la vésicule terminale, on assiste à ses contractions régulières, et ou la voit à son état d'extension maximum ; grâce aux mouvements 368 D.N. VOINOV des flagellums, on voit la direction du courant, tant à l'intérieur de la capsule, que dans le canal proprement dit, et l'on peut arriver ainsi à connaître la disposition de l'organe segm en taire. Enfui, ce n'est qu'ainsi qu'on réussit à poursuivre le trajet des canaux à l'intérieur de la capsule, et à se convaincre de l'état simple, unique, du canal excréteur. Pour les coupes, je suis arrivé plus sûrement à immobiliser l'animal à l'état d'extension, en lui jetant brusquement de l'eau chaude, qu'eu l'insensibilisant avec de l'eau alcoolisée. Pour la fixation de l'animal entier, j'ai employé avec succès la solution saturée de sublimé acétique (2 0/0). Les principaux colorants peuvent être employés in toto ou sur lame. On a des doubles colorations assez bien réussies avec l'hématoxyline ûVErlich (une minute), et avec une solution aqueuse très diluée d'éosine, à I 0/0 (environ deux minutes). ANATOMIE ET STRUCTURE DES NÉPHRIDIES I. Étude sur l'animal vivant. Il y a chez Branchiobdella deux paires de népbridies, une paire antérieure, qui s'étend dans les quatre premiers segments du corps (1, 11, III, IV), et une paire postérieure comprise à l'intérieur des VIIIe ut IXe segments. Les trois segments de la région moyenne du corps, c'est-à dire les Ve, VIe, VIL, les somites génitaux, sont complètement dépourvus d'organes excréteurs. Donc, des deux paires d'organes, une est antérieure, et l'autre postérieure à la région génitale. La paire antérieure est plus développée que la postérieure, car elle a plus de place pour s'étendre dans la cavité générale, qui est ici complètement libre. En effet, elle occupe presque tout l'espace compris entre la paroi du corps et le tube digestif. Il y a une grande variabilité, suivant les individus, au point de vue de la position de la première paire d'organes excréteurs. Toujours l'un d'eux est antérieur, et l'autre postérieur. L'antérieur s'étend dans les deux premiers segments du corps (I, II), tandis que le postérieur occupe le IIIe et le IVe segments. Cela est constant, mais la variabilité consiste eu ceci que, l'organe antérieur peut être, tantôt le droit, tantôt le gauche, et vice versa, suivant les individus. Les deux néphridies île la paire antérieure s'ouvrent latérale LES NÉPHRIDIES DE BRANCBWBDELLA VAR1ANS 309 ment, et non dorsaleinent comme le soutient Lemoine, sur le premier anneau (anneau principal), du troisième segment, un peu plus en avanl du milieu de'cet anneau (1). Leur orifice externe s»1 montre proéminent au-dessus de la surface légumentaire, sous la forme de petites papilles. L'assertion suivant laquelle ces deux orifices excréteurs externes seraient dorsaux est réellement bizarre, et on peut se convaincre du contraire, eu observant l'animal en vie, et sur les sections. Supposons cfue, sur une des sections transversales qui passent par ces orifices, on trace une ligne verticale, dorso-ventrale, et une autre horizontale, et perpendiculaire à la première, nous trouve- rons aux deux bouts de cette seconde ligne, les orifices en question (fig. 3, texte). A partir de ce niveau commun, représenté par les orifices externes, un des organes, l'antérieur, s'étend en avant vers l'extré- mité antérieure du corps ; tandis que le postérieur se prolonge en arrière, jusqu'au cinquième segment, exclusivement le segment génital mâle (fig. 1, texte). La capsule de l'organe antérieur est comprise à l'intérieur du second segment, tandis que celle appartenant à l'organe postérieur est contenue dans le troisième. Les entonnoirs ont une position inverse, suivant qu'ils appar- tiennent à l'un ou à l'autre des organes. L'entonnoir de l'organe antérieur est eu rapport avec l'extrémité postérieure de la capsule (pi. XIV, fig. 2), tandis que celui de l'organe postérieur est situé à l'extrémité antérieure (pi. XIV, fig. 1). Les organes excréteurs postérieurs, au contraire, se trouvent tous les deux au même niveau. Us sont contenus dans les VIIIe et [Xe segments. Ces particularités étaient déjà connues, en grande partie, depuis Dorner ; je ne les ai rappelées que pour rectifier la position des organes excréteurs, quant au numéro des segments qui les contiennent. Les néphridies sont enveloppées par le péritoine qui leur forme des ligaments de fixation à la paroi du corps. Si la capsule a une (I) Ce n'est pas seulement Lemoine, mais aussi les autres auteurs, qui se sont occupés de ces organes, et même Bolsius <|iii les a étudiés sur des sections, qui soutiennent que la paire antérieure d'orifices excréteurs est dorsale, les deux orifices étant même très rapprochés l'un de l'autre. Ceci est inexplicable. Il y a encore une autre erreur d'observation, répétée invariablement, celle de l'existence d'un revêtement ciliaire continu, à la surface interne de toutes les cavités néphri- diennes. Mém. Soc. Zool. de Fr., 189C. ix. 1\ 370 D.-N. VOINOV position relativemenl fixe, grâce à son volume, il n'en est pas de même du « schleifenorgan o , qui change de position, refoulé continuellement, de Ions 1rs côtés, à l'intérieur (h) la cavité géné- rale, par les contractions du corps et celles du tube digestif. Voyons maintenant en détail, chaque partie de la néphridie, eu commençant par son extrémité interne : I. L'entonnoir vibratile (fig. 2, texte; pi. XIV, fig. 1, 1, il, 13, E et p). — L'entonnoir est ventral par rapport à la capsule , il faut donc l'étudier en regardant l'animal sur la face ventrale. Il se compose de deux parties: le corps, ou l'entonnoir propre- ment dit [E), et le pédoncule (p), celui-ci étant fixé sur la cap- sule avec laquelle il communique. L'entonnoir établit. la com- munication entre la cavité générale et la glande rouge. Son corps a la forme d'une coupe, ou plutôt celle d'un verre à vin dont les bords sont droits. Sa cavité, par conséquent, est conique, et son sommet représente la base du cône. Par l'extrémité basilaire rétrécie, l'entonnoir communique avec le pédoncule qui est un simple tube. Son diamètre longitudinal maximum est de 0m,n10 et son plus grand diamètre transversal, correspondant aux bords de l'orifice, de 0mm07o. Le pédoncule a une longueur presque égale à celle de l'entonnoir proprement dit. Toute la cavité interne de cette première région de l'organe excréteur, c'est-à dire, de l'entonnoir et du pédoncule, est tapissée de longs cils vibratiles, à mouvements très vifs, dont la direction est de dedans en dehors, c'est-à-dire vers l'orifice excréteur externe. Ces cils vibratiles revêtent aussi les bords de l'orifice de l'entonnoir, où ils ondulent vers la cavité, comme pour ramasser à son intérieur les corpuscules existant dans le liquide cavitaire. C'est la seule région de l'organe excréteur, où j'ai pu constater l'existence d'un revêtement ciliaire continu, contrairement aux assertions de Lemoine, d'après lesquelles ce revêtement existerait dans toute la longueur de l'appareil. Le pédoncule est entouré par le péritoine qui se prolonge aussi sur l'entonnoir; à l'endroit où celui-ci se continue avec le pédoncule ou constate, en dehors de la paroi, entre celle-ci et le péritoine, un épaississement, comme un bourrelet circulaire, qui est sûrement de nature musculaire, et qui représente un sphincter. En efiet, on voit facilement sous le microscope, que celte partie est constamment animée de contractions brusques, qui quelquefois se succèdenl très vite, et pendant lesquelles la cavité basilaire de l'entonnoir se rétrécit et se dilate successivement. LES iNÉPIMUDIES DE BRANCB10BDELLA VAR1ANS 'Mi L'entonnoir et son pédoncule sont mobiles. On aperçoit des mouvements d'ensemble d'avant en arrière, à l'intérieur de la cavité segmentaire ; pendant ce mouvement, l'entonnoir est accompagné par son pédoncule. D'autres fois, on voit l'entonnoir se mouvoir indépendamment de ce dernier, qui reste plus ou moins immobile. 11 s'incline autour de sa base de fixation à droite et à gauche, et probablement dans toutes les directions. Enfin, il peut changer de forme, s'allonger ou se contracter plus ou moins. Tous ces mouvements, bien entendu, ont été observés pendant que les autres organes se trouvaient dans un état d'immobilité relative ; ils sont propres, par conséquent, à cette région de l'organe excré- teur. Dans les cavités segmentaires, de grosses cellules libres et gra- nuleuses, qui ne sont que des cellules chloragogènes, sont ramenées devant l'orifice de l'entonnoir. Les cils vibratiles du bord les font tournoyer et tomber pendant longtemps devant cet orifice, et malgré des observations prolongées, je ne les ai jamais vues pénétrer dans l'entonnoir; leurs dimensions sont trop graudes pour qu'elles puissent s'y engager. A côté de ces grosses cellules, on voit de tout petits corpuscules sphériques, qui après avoir tournoyé quelque temps, devant le même orifice, s'y engagent, pénètrent dans le col, et arrivent jusque dans la capsule, où pendant longtemps on les voit agités dans les lacunes capsulaires. Ces corpuscules résultent de la fragmentation des cellules chlorago- gènes, fragmentation qui s'accomplit pendant que ces cellules sont aspirées par l'orifice néphridien, où elles buttent continuellement contre les bords de cet orifice. On voit souvent, surtout au commencement de l'observation, après avoir recouvert l'animal par la lamelle, comment les cellules chloragogènes se détachent de la paroi de l'intestin et deviennent libres dans le liquide cavitaire. L'entonnoir avec sa grande mobilité d'ensemble, et grâce aussi aux brusques contractions de sa base, donne l'impression d'un animal qui tâche de frapper sa proie, de tous les côtés ; et dans le cas présent, celle-ci est représentée par les corpuscules sphériques en question. II. Capsule ou glande rouge (texte, fig. 1 ; pi. XIV, fig. 1 et 2, c). — C'est une portion spécialisée de l'organe excréteur, que je n'hésite pas à rapprocher de la partie désignée sous le nom impropre de capsule (kapsel), dans les organes excréteurs des Hirudinées. 372 D. N. V01N0V C'est une masse glandulaire compacte ayant une forme irrégu- lièrement cordiforme ou conique, et d'une coloration rougeâtre chez les adultes. Sa coloration est due à l'existence d'un dépôt de granulations pigmentaires, de couleur brun rougeâtre, qui aug- mente en quantité avec l'âge de l'animal, masquant la structure de la capsule. Chez les animaux jeunes, au contraire, ce pigment existe en très petite quantité, aussi cette glande est-elle beaucoup plus transparente. Sa surface est mamelonnée, et les sillons pénétrant à son inlé- rieur se ramifient un peu à leur extrémité, et la partagent en lobes, de différentes grandeurs. Si, après avoir observé sa surface, on met au point un peu plus profondément, pour se rendre compte de sa structure, on constate alors que toute la substance de cette capsule est traversée, d'une part, par des formations canalicul aires, et, d'autre pari, par un système de lacunes irrégulières qui communiquent les unes avec les autres, et constituent une sorte de réseau labyrinthiforme. Les premières formations appartiennent à la région canaliculaire proprement dite (le scbleifenorgan) de l'appareil excréteur, et ces canaux ne font que traverser la capsule ; tandis que le réseau lacunaire lui appartient en propre, et est creusé dans sa substance même. A l'intérieur de ce système très compliqué de lacunes, on voit dans le liquide des courants qui sont dus aux ondulations des ûagellums el ayant toutes les directions. Dans les figures 3 et 4 de la planche XIV, je représente deux de ces flagellums, un (fig. i) vu en longueur, et l'autre (fig. 3), obliquement, ayant son faisceau de cils dissocié à son extrémité. La paroi du pédoncule de l'entonnoir se continue avec celle de la capsule, et la cavité pédonculaire s'ouvre directement dans une sorte d'espace irrégulier, lacunaire, situé à l'extrémité correspon- dante de la capsule. Cet espace (texte, fig. 1 ; pi. XIV, fig. I et 1. \\ est creusé dans la substance même de celle-ci ; sa surface interne n'est pas lisse, mais présente de nombreuses excavations arrondies, cl de différentes dimensions. Il est inutile de la décrire plus longue- ment ; on n'a qu'à jeter les yeux sur les dessins pour s'en faire une idée suffisamment exacte. Les cils vibratiles qui tapissent toute la face interne des cavités de l'entonnoir et du pédoncule, s'arrêtent au niveau où s'établil la communication de la cavité péd îulaire avec cette lacune, qui ne possède qu'un seul flagellum, situe du côté interne, la pointe dirigée en arrière ou en avant, suivant que la capsule appartient à LES NÉPHRIDIES DE BRANCH10BDELI t l IRfANS 373 un organe postérieur ou antérieur. La position et les ondulations il»' ce flagellum indiquent que lu couranl de Liquide, à l'intérieur de cel espace(Z), esl dirigé de L'entonnoir vers l'extrémité opposée de la capsule. On voit souvent les corpuscules sphériques, men- tionnés plus haut, arriver par le pédoncule à l'intérieur de cel espace où quelquefois ils se rassemblent pour quelque temps, et sont agités d'un mouvement continu, grâce aux ondulations du Qagellum. Dans les figures 1 et 2 (pi. XIV) j';ii représenté en partie les deux cas qui se présentent pour la paire antérieure de néphridies ; ou peut voir l'espace lacunaire (/), et sa communication avec l'enton- noir. Dans la figure 2 surtout, cette communication se voit d'une façon évidente. Dans les mêmes ligures, on peut se rendre compte en même temps, de la mobilité de l'entonnoir (E) ; tandis que dans la première, il a une direction parallèle à l'axe longitudinal de l'aniinal. regardant directement en avant, dans la seconde, il est oblique en dehors. Enfin, on peul voir que dans la paire antérieure d'organes excréteurs, l'entonnoir est situé à l'extrémité postérieure de la capsule, puisqu'il s'agit d'une néphridie antérieure (pi. XIV, fig. 2) ; au contraire, il est antérieur dans l'autre figure qui représente une néphridie postérieure (pi. X1Y , fig. I). Dans les deux cas, l'entonnoir est interne, c'est-à-dire situé du côté du tube digestif. L'aspect spongieux de la capsule, dû au réseau lacunaire, est si compliqué, que j'ai renoncé pour le moment à en donner un dessin complet. L'important, au point de vue de l'étude générale, est le rapport de la partie canaliculaire proprement dite (le schleifenorgan;, avec la capsule. Lemoine dans son travail (80) (page 17), se demande : ci (Juels sont les rapports de continuité entre les deux paires de vaisseaux qui pénètrent dans la glande, et le canal excréteur qui en sort? » Nous ne pouvons résoudre cette question ». (l'est justement cette question qui présente le plus grand intérêt au point de vue de l'interprétation générale de l'appareil. Comme les formations canaliculaires de la capsule appartiennent à la partie désignée sous le nom de « schleifenorgan » dont ils ne sont que la continuation, ainsi que je le démontrerai, j'étudierai ces deux parties à la fois. III. Schleifenorgan (texte, fig. 1 ; pi. XIV, fig. 7. S). — Sous ce nom, emprunte a la nomenclature allemande, je désigne la partie 374 D.-N. VOINOV canaliculaire de l'appareil excréteur de Branchiobdella, partie qui est en contact avec la capsule à l'une de ses extrémités. A première vue, ce schleifeuorgan apparaît sous la forme d'un cordon aplati, transparent, traversé dans toute sa longueur par // /// Fig. 1. — Vue d'ensemble de la néphride droite de la paire antérieure. quatre canaux longitudinaux, plus ou moins parallèles, et s'entre- croisant en certains endroits. Il est complètement libre, entouré de toutes pirts par le liquide de la cavité générale, fixé par son extrémité proximale sur la capsule, et à la paroi du corps par des ligaments péritonéaux. Toute sa surface est recouverte par le péritoine. Il change continuellement de position, refoulé par le> LES NÉPHRIDIES DE BRANCH10BDELLA VARIANS 375 contractions de l'intestin et celles de la paroi du corps : ainsi, il peut être plus ou moins ondulé, d'autres fois, complètement pelotonut''. Cette grande mobilité rend encore plus difficile son étude. Le diamètre de la cavité interne de ses canaux esl en moyenne de 12 a. Pour mieux faire comprendre la description, je prends comme exemple la néphridie antérieure droite de la paire antérieure, schématisée dans la figure l du texte. Dans celle figure, nous voyons que le schleifenorgan (S) est antérieur, tandis que la capsule (C) est postérieure. Du bord postérieur el externe de la capsule, se détache le canal excréteur (e). Celui-ci, après avoir fait quelques circonvolutions, débouche dans la vésicule urinaire contractile (c), qui s'ouvre à l'extérieur, par l'orifice excréteur situé sur la face latérale du premier anneau du IIIe segment. A l'extrémité postérieure, et du côté interne, au même point où se détache le canal elïérent, se trouve l'entonnoir vibratile (£). L'extrémité libre du schleifenorgan [x) (voir aussi pi. XIV, fig. 7) a une forme caractéristique, intéressante ; elle se prolonge en une pointe mousse dans laquelle ne pénètrent que deux canaux longi- tudinaux. On constate en même temps, qu'à cette extrémité libre du schleifenorgan, les quatre canaux se continuent deux par deux, ce qui a fait dire à Lemoine qu'il y a en tout deux paires de canaux. En eiïet, en suivant cette partie canaliculaire dans toute sa longueur on voit que, une fois arrivée à l'extrémité antérieure de la capsule, une des paires y pénètre, tandis que l'autre longe tout le côté capsulaire interne, mais une l'ois arrivée vers l'extrémité postérieure et en dedans de l'entonnoir, pénètre, elle aussi, dans la capsule. Mais ceci n*est qu'une apparence ; il n'y a pas deux paires de canaux longitudinaux, mais un seul et même canal replié sur lui- même. En examinant plus attentivement cette extrémité libre, on voit, en arrière de la pointe mousse, entre les deux canaux de la soi-disant deuxième paire, dans le point s, un espace libre, ovale allongé, qui se prolonge sur une distance, plus ou moins grande, sous la forme d'une ligne (si), le long du schleifenorgan. Cette ligne qui garde toujours la même position que l'espace s, intermédiaire entre les deux canaux mentionnés, est formée, c'est évident, par l'accolement des bords de cet espace, qui s'est rétréci. L'espace s ne représente autre chose qu'un endroit laissé libre, où l'accole- ment du repli du canal néphridien n'a pas eu lieu : et la ligne s*, .''7f) D.-N. VOINOV l'endroit où cet accolemeut est en train, pour ainsi dire, de s'accom- plir. Partout ailleurs cette fusion a eu lieu, de sorte que le schlei- fenorgan se montre comme un cordon compact, simple, homogène, à l'intérieur duquel courent les quatre canaux longitudinaux. La lumière du canal néphridien est la nirmi: dans toute la lon- gueur du schlei fenorgan ; sa face interne est lisse, et ne commu- nique pas avec des ramifications canaliculaires secondaires, comme cela se présente dans la néphridie des Hirudinées. « Toute leur surface interne, affirme Lemoiue, en parlant de ces soi-disant quatre canaux longitudinaux, est tapissée par des cils vibratilcs décrivant des tours de spire du plus joli effet». Gela est absolument inexact ; en réalité il n'y a que des flagellums, de distance en distance, parfaitement reconnaissantes surtout quand leur mouve- ment se ralentit un peu. Sur leur parcours vers la capsule ces canaux s'entrecroisent, plusieurs fois, mais pour simplifier leur trajet je les ai représentés dans le dessin d'ensemble (texte, fig. 1), commeayanl une direction plus ou moins rect.il igné. Acceptons, pour le moment, la décomposition du schleifenorgan en deux paires de canaux longitudinaux, et désignons, à partir de son bord antérieur (c), par les numéros 1, 2, 4, 3, les quatre canaux qui se présentent successivement ; les numéros 1 et 2 cons- titueront dans ce cas la paire antérieure, les deux autres suivants (4, 3), la paire postérieure. En partant de l'extrémité libre (.r) du schleifenorgan, on voit que la paire antérieure (nos 1 et 2), arrivée à l'extrémité de la capsule, croise l'autre paire, et devient par cela interne. Elle longe à ce moment le bord capsulai re interne, et garde cette situation jusqu'à ce qu'elle pénètre dans l'intérieur de la capsule. D'un autre côté, la paire suivante (4 et 3), de postérieure devient externe, au point d'entrecroisement, et c'est dans cette position qu'elle pénètre dans l'extrémité antérieure de la capsule. J'ai marqué par des flèches les principaux points de l'intérieur des canaux, où il y a des flagellums. Si on observe la direction du courant, on constate qu'elle est inverse dans les deux canaux qui appartiennent à la même paire : tandis que dans le canal n I, le courant se dirige de la capsule vers l'extrémité libre du schlei- fenorgan, au contraire, dans le canal n° 2 il se dirige de cette extrémité vers la capsule; et tandis que dans le canal n 3, le courant va de la capsule vers l'extrémité libre, l'inverse a lieu pour le canal n" 4. Retournons maintenant à la capsule et étudions ses formations LES NÉPHRIDIES DE BRANCHIOBDELLA VARIANS :\" canaliculaires. Nous voyons qu'elles mettent en communication directe, les deux paires de canaux du schleifenorgan. Je désignerai chaque canal capsula ire par le même numéro que celui du canal du schleifenorgan, dont il ne représente que la continuation, en lui ajoutant seulement la lettre c. Ou voit que le canal n I, arrivé à l'extrémité postérieure et interne de la capsule, se recourbe en forme de crochet, et se continue avec le canal capsulaire I -, qui est court, et qui débouche dans un réseau lacunaire (or), situé un peu en avant, et du coté interne de la capsule. Ce court canal (1e) représente le commencement de la formation canaliculaire, qui donnera naissance au schleifenorgan ; vers le milieu de sa longueur existe une flamme vibratile, à pointe dirigée en arriére. nous indiquant que la direction du courant, à son intérieur, a lieu du réseau lacunaire d'origine (or) vers le schleifenorgan. Le canal ûéphridien naît donc dans la capsule, au niveau de la lacune (or); il reste quelque temps à l'état de canal capsulaire (1e), puis s'individualise, devenant le canal n" I. Il longe à ce moment le bord interne de la capsule et le bord antérieur (r) du schlei- fenorgan, se replie en devenant le canal n° 2, qui retourne se placer à coté du précédent, pénétrant connue lui et au même endroit, dans la capsule. Cette extrémité capsulaire du canal n" 2 se replie elle aussi en crochet ; en l'observant attentivement, on voit qu'elle se continue par le canal 2e qui, d'abord situé à gauche du canal 1e, il le croise, passe à sa droite, et se prolonge oblique nient en ondulant, jusqu'à l'extrémité antérieure et externe de la capsule, où il se replie pour se mettre en communication avec le canal 3. Le canal n° 2 se continue par conséquent, en traversant la capsule par le canal n 3. Il uous reste à voir les rapports du canal n" \ ; son bout capsu- laire se continue par le canal 4e qui, après avoir fait plusieurs circonvolutions, sort de la capsule à l'extrémité postérieure de celle-ci et en s'iudividualisant, constitue le canal excréteur (e). Ce dernier s'ouvre à l'extérieur par l'intermédiaire de la vésicule contractile (v). Tandis que la plupart des canaux capsulaires sont dépourvus d'une paroi propre, et semblent être creusés directement dans la substance de la capsule, le canal n" 4, au contraire, se montre comme un boyau dont la paroi a un double contour, distinct et épais. On voit cela dans le dessin (pi. XIV, fig. 1) qui montre cependant une autre disposition de ce canal, car il repré- sente la capsule d'une néphridie droite et postérieure, où le canal excréteur quitte latéralement la capsule. 378 D.-N. VOINOV Le dessin de la fig. 5 (pi. XIV) montre, grossies, les relations qui existeut entre les canaux 1 et 2. et leur prolongement capsulaire (Ie et 2e). Il m outre aussi que la surface interne du canal 1, à l'endroit surtout où se trouve le flagellum, au lieu d'être lisse, est plissée irrégulièrement, comme si elle présentait un commen- cement ) qui recouvre la surface externe de l'entonnoir, et qui se réfléchit ensuite en s'adossant au feuillet qui enveloppe la capsule, constituaut ainsi un ligament (p1) à l'entonnoir. A la base de celui-ci, entre sa paroi et ce feuillet, en sph, on voit de chaque côté comment le feuillet s'écarte un peu de la paroi, formant des petites bosselures, à l'intérieur desquelles se trouvent de très petites cellules musculaires; ces cellules constituent un sphincter à la base de l'entonnoir, el déterminent des contractions brusques et fréquentes de cette région, pendant la vie de l'animal. Je n'ai vu que deux noyaux dans la paroi de l'entonnoir, un, près des bords de l'ouverture, et l'autre, à la bas»; de cet organe ; ils ont une forme ovale. Celui du bord est plus allongé que l'autre ; il est pourvu d'un nucléole, et ses chromosomes sont fins et irré- guliers. La longueur moyenne du noyau est de 14 à 15 u.. Le pédoncule (/;) ne présente rien de caractéristique ; c'est un simple canal, dans la paroi duquel je n'ai vu qu'un seul noyau, ayant la même forme el presque les mêmes dimensions que celui de l'entonnoir. Il est entouré en dehors par le péritoine, et il est pourvu en dedans d'un revêtement continu de cils plus courts et dirigés vers la capsule. Je n'ai pas dessiné les communications qui existent entre l'entonnoir et le pédoncule, ni entre celui-ci et la capsule, trouvant cela inutile après les dessins plus satisfaisants que j'ai pris sur l'animal vivant. LES NEPHRIDIES DE MiANCtUOliULl.l.A VARIANS 38 I II. Capsule (pi. XIV, fig. <>, 8 et 9, c). — L'aspect lobé de la capsule, que j'ai décrit à propos de L'étude de L'animal vivant, u'esl pas seulement une apparence, mais correspond réellement à la structure interne de cette partie de la néphridie. En étudiant les sections on voit que les sillons des lobes qui écbancreut les bords de la capsule, se prolongent à son intérieur en la traversant complètement, et la divisent en régions distinctes ; comme si cette capsule clait formée par un canal pelotonné dont les parois m- Vi<*.2. — Coupe transversale passant par l'entonnoir vibrante d'une néphridie droite. seraient accolées, sans que la surface de contact ait disparu complètement. La ligure !) de la pi. XIV donne une idée de la capsule entière, telle qu'elle se présente dans une section frontale; nous la voyons formée d'au moins cinq lobes accolés, et moulés l'un sur l'autre, celui du milieu étant le plus grand. Il y a une différence cependant. 382 D.-N. VOINOV entre un simple canal pelotonné et la capsule, différence qui consiste dans l;i conformation des cavités dont file est creusée. Tandis que les cavités d'un canal pelotonné sont simples et circu- laires, telles que nous allons les voir dans les sections du schlei- fenorgan, ici elles sont irrégulières, et traversent en plusieurs endroits avec leur contour sinueux, un même lobe capsulaire. Ce sont les lacunes labyrinthiformes qui donnent à la capsule un aspect spongieux déjà mentionné. Contrairement aux assertions deDorner, Lemoine, et des anciens auteurs qui ont décrit ces organes, il n'existe pas dans ces lacunes capsulaires un revêtement ciliaire continu ; on voit, de distance en distance, fixés aux parois des lacunes, des flagellums dirigés dans tous les sens, ce qui montre une grande complexité dans la direction du courant du liquide qui se trouve à l'intérieur des lacunes. Ces tlagellums sont formés, comme d'ordinaire, par un faisceau de longs cils onduleux. Le faisceau présente à son inser- tion une zone protoplasmique foncée, se colorant fortemeut, et avant la forme d'une bande striée transversalement, lorsqu'on l'observe à de forts grossissements. Ces stries" ne se prolongent pas dans le reste du protoplasma ; elles doivent donc être consi- dérées comme les origines intraprotoplasmiques des cils. Les tlagel- lums sont beaucoup plus nombreux dans la capsule que dans le scbleifenorgan, ce qui doit être attribué à l'état lacunaire, irrégulier, des cavités, où la circulation du liquide se fait plus difficilement qu'à l'intérieur d'un simple canal. Le protoplasma de la capsule présente, d'une façon encore plus prononcée, les striations radiaires que nous avons vues dans l'entonnoir ; elles vont de la périphérie môme de la capsule, s'étendent en ondulant et se ramifient jusque dans les parois des lacuues. On trouve cette disposition radiaire autour de chaque cavité, qui [tarait former le centre d'arrangement de ces stries. Cette structure est évidemment en rapport avec la fonction de l'organe. On trouve deux sortes de noyaux ; les uns petits mesurant de ."» à 6 <>., répandus irrégulièrement dans le protoplasma, et d'autres trois fois plus grands, ayant environ un diamètre de 15 [*, sphé- riques, et placés toujours au voisinage d'une lacune, accolés même a sa paroi. Dans la pi. XIV. lig. !) on voit trois de ces noyaux ; dans la figure 2 (texte), mitre des grands noyaux, on en voit aussi cinq petit-, représentés par de petits points noirs (w). Il existe plusieurs de ces petits noyaux dans un seul lobe, et sur une seule section. LES NÉPHRIDIES DE BRANCHIOBDELLA VARIANS 383 Ils sont répartis irrégulièrement dans le protoplasma sans délimi- tation cellulaire. La caractéristique histologique de la néphridie entière esl l'absence, dans toute sa longueur, de corps cellulaires individua lises. Cet organe présente l'aspect d'un cordon protoplasmique homogène, tout d'une coulée si on peut s'exprimer ainsi, dans lequel on voit des noyaux, de distance en distance ; la seule partie nettement cellulaire est la seule vésicule contractile terminale, comme nous verrous plus loin. Celte particularité est propre aussi aux néphridies de toutes les Hirudinées, et elle a l'ait considérer ces organes comme étant de nature intra-cellulaire ; toutes les cavités néphridiennes seraient alors creusées à l'intérieur d'une tile de cellules, placées bout à bout. Cependant, il y a plusieurs faits qui s'opposent à une pareille interprétation : 1° Dans plusieurs endroits on trouve des masses plurinucléaires non divisées en corps cellulaires circonscrits ; 2° Inversement, souvent sur une grande étendue on ne constate pas la présence de noyaux ; une cellule néphridienne aurait alors des dimensions énormes qui contrasteraient beaucoup avec les faibles dimensions des autres éléments. Schultze et Lang, à propos des Hirudinées, ont été frappés, et de l'énormité de ce qu'on veut appeler une cellule néphridienne, et de son état plurinucléaire. Plus récemment, Arnold Graf (93) parle dans le même sens, en décrivant l'organe excréteur de Nephelis vulgaris. Les mêmes objections peuvent être faites aussi à propos de Branchiobdella où, rien que pour l'entonnoir, j'ai constaté la présence d'au moins deux noyaux. Dans la capsule on voit aussi plusieurs noyaux au voisinage d'une même cavité lacunaire ; 3° L'aspect des cavités néphridiennes, l'épaisseur de leur paroi, la mince membrane qui les tapisse, les forts appareils internes de locomotion, les flagellums, — enfin toute cette grande différen- ciation, indique plutôt que les cavités sont intercellulaires et que les limites des cellules ont disparu. La néphridie serait donc formée par un syncitium, plutôt que par une série unique de cellules juxtaposées. Cette question ne pourra cependant être résolue que par des recherches embryologiques. lue des particularités les plus importantes que j'ai trouvées dans la capsule est la suivante : Sur les sections faites dans les deux directions (pi. XIV, fig. 6 et 8), on trouve une cavité (c) remplie par un groupe compact de 384 D.-N. VOINOV cellules (gr), qui a tout à fait le même aspect que la région appelée capsule dans l'appareil excréteur des Hirudinées. Cette cavité est très large ; elle a sur les sections frontales une forme irrégulière- ment triangulaire, à sommet antérieur et à base dirigée vers l'extrémité antérieure de l'animal ; sa plus grande largeur est de 0"""172. Elle est antérieure dans les capsules appartenant à une néphridie postérieure i lru paire de néphridies), et postérieure dans les capsules antérieures, ce qui montre qu'il y a un certain rapport entre elle et l'entonnoir vibratile. Le groupe compact de cellules, quand il présente son maximum de développement, se montre libre à l'intérieur de cette cavité (fig. 8) ; il est entouré d'un espace libre, comme s'il était une masse cellulaire étrangère à la capsule, formé par une accumulation de cellules absorbées par l'entonnoir et tassées les unes sur les autres. C'est l'impression qu'on a à première vue. En suivant cependant la série continue des sections, on voit qu'il fait bien partie de la capsule proprement dite. Dans la ligure 8, qui appartient à une section transversale, le groupe de cellules internes tient encore par le bas à la paroi (p) de la cavité ; dans d'autres cas, même cette mînce attache disparaît, et la masse cellulaire se trouve complètement libre. La figure 6 (pi. XIV) représente une section transversale appartenant à la même série et au même organe, seulement elle est postérieure à la précé dente; l'espace (c) qui entourait de toutes parts le groupe cellulaire, est ici très rétréci, et ne persiste plus d'une façon continue ([in- du côté externe et inférieur de la capsule. En haut et en dedans, il a disparu, et n'est représenté que par des petites lacunes irrégulières ; à ces endroits on ne trouve aucune limite entre la masse cellulaire et la paroi de la cavité. En suivant un peu pins loin la série des sections, on trouve ces dispositions encore plus accen- tuées : l'espace c disparaît complètement, le groupe de cellules diminue de volume graduellement, et ne se montre plus que comme une sorte de bourgeon pendu à la paroi. Il disparaît complè- tement dans les coupes suivantes. On constate les mêmes faits si, au lieu d'examiner la série qui suit la section représentée dans la figure 8, on considère celle qui la précède. Ces considérations montrent donc, d'une façon évidente, que ce groupe cellulaire compact n'est pas une accumulation quelconque de cellules, venues du dehors, comme on pourrait le croire a première vue, mais qu'au contraire il fait partie intégrante de la capsule. Nous devons donc considérer la cavité (c) comme une lacune capsulaire, démesurément élargie, et la masse cellulaire LES NÉPHRIDIES DE BRANCH10BDELLA VARIANS 385 interne, comme une portion néphridienne spécialisée dans une des fonctions excrétrices. Sur la paroi de cette cavité on voit en différents endroits de forts flagellums (//), destinés à mettre en mouvement le liquide qui baigne le groupe cellulaire. Les considérations précédentes deviennent encore plus légi- times si nous envisageons ce gioupe cellulaire en lui-même. Les cellules qui le constituent ne sont pas nettement et complètement délimitées, comme on peut le voir dans les figures 6 et 8 (pi. XIV). Les noyaux sonl nombreux et de différentes grandeurs, ce qui dis- tingue cette région du reste de la népbridie. A l'intérieur de ce groupe cellulaire ou voit, ça et là, de petites fentes irrégulières (/'), comme si l'espace environnant (c) se prolon- geait et pénétrait entre les cellules. Enfin, ce qui est très important, le protoplasma des cellules qui constituent cette masse, est bourré de granulations pigmenlaires de couleur jaune rougeàtre, ce qui rend cette région beaucoup plus opaque que les parties avoisinan- tes. La couleur brun rougeàtre de la capsule de l'animal vivant est due par conséquent à une accumulation de granulations pigmen- tai res dans cette masse cellulaire. En tenant compte, d'une part, de l'observation que chez l'animal vivant jamais des particules solides n'ont été vues dans le schlei- fenorgau et le canal excréteur, mais seulement dans la capsule, et d'autre part, du fait que le groupe compact cellulaire est la seule partie qui se montre pigmentaire sur les sections, on peut déduire malgré l'absence de preuve directe, que les excréta solides qui pénètrent dans la capsule s'arrêtent à l'intérieur de celle-ci, se détruiseut, et que leurs granulations sont absorbées. Les auteurs qui se sont occupés plus récemment de l'appareil excréteur des Hirudinées, Leuckart (94), (Irai' (93), Bolsius (94), Oka (94), ont décrit sous le nom de capsule, un corps sphérique, ayant une paroi propre, et contenant une masse compacte de cellules à son intérieur. Ce corps est eu communication directe avec l'entonnoir vibratile, dont le pédoncule s'ouvre à son intérieur. La niasse compacte cellulaire que je viens de décrire chez Bran- chiobdella, représente le contenu de la capsule des Hirudinées, seulement nous ne trouvons pas la paroi cellulaire de ces dernières. La paroi (p) est ici continue, le protoplasma est strié radiairement, et présente tous les caractères qu'on trouve dans les autres régions de la népbridie. Je n'ai trouvé aucune communication directe entre l'entonnoir vibratile et la cavité c, et il est probable qu'il Moin. Soc. Zool. de Ei\, 1896. IX. — ^ 386 D.-N. VOINOV n'y en a pas, puisque nous avons vu le pédoncule de l'entonnoir s'ouvrir dans l'espace lacunaire /. La formation à laquelle je donne donc le nom de capsule (glande rouge d'Odier, Lemoine), est beaucoup plus compliquée que celle des Hirudinées. Elle doit être considérée connue formée par un peloton de canaux dout les différentes anses se sont accolées, et dont les cavités se sont élargies, et sont devenues lacuniformes ; l'une d'elles, ayant acquis des dimensions plus considérables, contient le groupe de cellules qui se trouve à l'intérieur de la capsule des Hirudinées. Et comme toutes les lacunes capsulaires sont en communication les unes avec les autres, puisqu'elles dérivent de la transformation d'un canal unique replié sur lui- même, il y aura certainement aussi communication entre celles- ci et la large cavité que nous avons mentionnée. III. Schleifenorgan épi . XIV, fig. 14, S). — Sur des sections trans- versales, cette portion de la néphridie apparaît sous la forme d'un cordon, aplati dans une direction presque dorso-ventrale, percé de quatre cavités circulaires représentant les cavités de ces soi-disant quatre canaux longitudinaux. Ce cordon a une largeur de 0mm099, et une épaisseur de <)mni040. La (igure 14 (pi. XIV) donne une section transversale du schleifenorgan; on le voit entouré de toutes parts parle péritoine (p) formé de trois cellules péritonéales [cp), dont deux ont leur noyau intéressé par la section. Ces cellules périto- néales sont claires, et possèdent des granulations à leur périphérie, où' se trouve situé aussi leur noyau sphérique (np). Trois des canaux du schleifenorgan (irs 1, i. \) semblent creusés à l'intérieur d'un même corps protoplasmique, tandis que le quatrième (n° 3), a une paroi propre, indépendante, accolée seulement parle côté interne à la paroi commune des trois autres. La ligne de contact s1, représente sur les coupes la ligne longitu- dinale de séparation que nous avons vue se prolonger sur une certaine distance, à l'extrémité du schleifenorgan entre les canaux \ et 3 (comparer la fig. 14, pi. XIV, avec la lig. 1, texte). Le canal à paroi indépendante est celui qui porte le n° 3, dans le dessin d'ensemble de la néphridie (fig. I, texte). D'autre part, entre les canaux 1 et 'i on voit aussi une mince ligne de séparation incom- plète (/), qui sur d'autres sections esl plus nette. Elle correspond en même temps à une échancrure t\\\ contour de la paroi du schleifenorgan ; de pareilles séparations existent aussi entre les canaux 1 et 2. Tout cela est une preuve histologique de l'interpré LES NEPHRIDIES DE BRANCFtlOBDELLA VARIANS :;s7 tation que j'ai donnée du schleifenorgan, considéré comme un seul et unique canal, replié et accolé à lui-même. Le protoplasma de cette région présente une striation radiaire moins prononcée que dans la capsule. A l'intérieur de la cavité du canal on trouve, de distance en distance, des llagellums, qui Fig. 3. — Coupe transversale passant par les orifices externes des néphridies de la paire antérieure présentent les mêmes caractères que dans la capsule ; ici aussi par conséquent, il manque un revêtement ciliaire continu. Lorsqu'on examine les sections avec de forts grossissements, ou constate que les cavités des canaux sont limitées par une membrane (m), à double contour, qui est plus mince que celle qui tapisse les cavités néphridiennes chez les Hirudinées. L'existence d'une pareille membrane plaide, je crois, contre la nature intracellulaire de ces cavités. 388 D. -N. VOINOV IV. Canal excréteur (pi. XIV, fig. 12, e). — Ce canal ne présente rien de caractéristique. Sa section transversale a un contour circulaire et un diamètre total de 48 tu environ, tandis que sa cavité ne mesure que 29 |x ; la face interne de la cavité est limitée par une membrane mince, qui se montre lisse dans toute la longueur du canal, et dépourvue de Qagellum. L'étude des sections confirme donc les observations faites sur l'animal vivant. On voit ce canal se rapprocher peu à peu delà paroi latérale du corps, traverser la couche de cellules musculaires longitudinales, et se mettre en contact avec le fond de la vésicule contractile termi- nale. Dans le dessin 12 (pi. XIV) je donne une section transversale de ce canal excréteur. V. Vésicule contractile (pi. XIV, fig. 10, v). — On trouve cette vésicule terminale, à différents états de contraction, sur les sections; on constate qu'elle a une direction oblique, son fond étant dirigé vers la face ventrale, et en même temps vers l'extrémité antérieure de l'animal (texte, fig. 3, et pi. XIV, fig. 2). Le fond de cette vésicule dépasse le niveau de la couche des muscles circulaires et pénètre entre ceux-ci et les muscles longitudinaux du corps. Je n'ai pas encore pu voir, d'une façon nette, probablement à cause de l'obli- quité de son axe principal, le point où s'établil la communication cuire cette vésicule et le canal excréteur. Sa paroi est formée par trois couches qui se recouvrent succes- sivement dans l'ordre suivant, en partant de la périphérie vers l'intérieur de sa cavité : 1° Une mince membrane (/>), en continuation avec celle qui recouvre la face interne des cellules musculaires de la paroi du corps ; 2° Une couche moyenne musculaire assez puissante [me1] : 3° Une couche épithéliale interne (e), limitant la cavité de la vésicule, et recouverte d'une cuticule (c). Cette couche est complète- ment dépourvue de cils vibratiles. La figure 10 (pi. XIV), représentant une coupe frontale de La vési- cule, montre que cette dernière n'est qu'une simple invagination ectodermique, resiée eu communication avec le dehors, par l'inter- médiaire de l'orifice excréteur (r). Celte cinquième et dernière partie des néphridies, est la seule région évidemment cellulaire, excepté bien entendu le corps cellulaire compact de l'intérieur de la capsule. Sa couche la plus interne (e) représente l'ectoderme (ec) ; la couche moyenne (me'), LES NÉPHRIDIES 1>K BRANCH10BDELI 1 VAMANS 389 grâce à laquelle la vésicule peut se contracter brusquement, est une simple dépendance de la couche des muscles circulaires du corps (me). Eu effet, ou voit assez bien sur les sections transver- sales, comment ces muscles (qui se continuent sans interruption quand la section ne fait qu'effleurer la paroi de celte vésicule), se replient pour entourer la couche la plus interne de la vésicule, et constituent ainsi une sorte de sphincter. Il semble qu'autour de l'orifice excréteur les cellules musculaires circulaires sont plus nombreuses. RÉSUMÉ En résumé, une néphridie de Branchiobdella est composée de cinq parties, qui sout, de l'intérieur à l'extérieur : 1° L'entonnoir, avec son pédoncule ; 2° La capsule, ou glande rouge ; 3° Le schleifenorgan, ou cordon canaliculaire ; \ Le canal excréteur (elïérent) ; o" La vésicule contractile terminale. Ces cinq parties communiquent directemeut dans l'ordre de leur ('numération, et toutes paraissent être de nature intra-cellulaire, exceptée la masse compacte cellulaire de l'intérieur de la capsule, et la vésicule contractile. La capsule communique d'une part avec l'entonnoir, de l'autre avec le schleifenorgan ; elle doit être considérée comme étant formée par un canal pelotonné, ayant ses diverses circonvolutions fusionnées et sa cavité élargie, lacunaire, ce qui lui donne un aspect spongieux. Eu effet, on n'a qu'à jeter les yeux aux endroits, / et or, où le canal vient en contact direct avec la capsule, pour voir que sa face interne devient de plus en plus irrégulière et plissée ; sa cavité, simple et tubulaire, se tranforme en une lacune. L'espace lacunaire / (texte, fig. 1; pi. XIV. fig. 1 et 2), n'est autre chose qu'une dilatation caverneuse de l'extrémité du pédoncule de l'entonnoir, et le lieu d'origine or (voir aussi pi. XIV, fig. 5), n'esl que le passage de l'état lacunaire de la capsule, à celui du canal régulier du schleifenorgan. On peut observer la même chose pour le canal n° 1 (pi. XIV, fig. 5), quand il s'approche de la capsule. Le schleifenorgan, grâce aux particularités anatomiques et histologiques qu'il présente, doit être, lui aussi, considéré comme un simple canal qui prend son origine dans la capsule. Il se replie, plus ou moins régulièrement quatre fois sur lui-même, et forme un cordon aplati en même temps que les faces de contact de ses parois 390 D.-N. VOINOV se fusionnent. Ce canal traverse la capsule dans toute sa longueur, et constitue ensuite le canal excréteur. Le canal excréteur s'ouvre à l'extérieur par l'intermédiaire de la vésicule terminale. Cette vésicule contractile terminale est formée par une invagi- nation de l'ectoderme et de la couche sous-jacente, des muscles circulaires du corps. Toute la néphridie donc, à partir de l'entonnoir jusqu'à la vésicule terminale, exclusivement, peut être ramenée à uu seul et simple canal pelotonné, spécialisé, dans trois régions différentes, et acquérant une complexité pareille à celle de l'appareil excréteur des Hirudinées. Ce rapprochement peut se faire, en se basant non-seulement sur des caractères anatomiques, mais aussi sur des caractères histo- logiques. Comme chez les Hirudinées, en effet, on ne trouve pas de limite cellulaire dans la paroi du canal néphridien, ce qui donne une apparence intra-cellulaire aux cavités ; mais il y a sur ce point plusieurs objections à faire, INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1823. Odier (Aug.), Mémoire sur le Branchiobdelle, nouveau genre cTAnnélides de la Famille des Hirudinées. Mém. de la Soc. d'hist natur. de Paris, tome I, page 70. 1835 . Henle, Ueber die Gattung Branchiobdella. Archiv. fur Anat., Physiol. und Wiss. Medicin. Jahrg., ïaf. XIV, p. 574-608, 1835. 1846. 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Extr. des Aon. de la Soc. scient, de Bruxelles, t. M III, Impartie, p. 27-i}2. 94 c . Bolsius (H. S. .1.), observations sur l'anatomie de la Bran- chiobdella parasita et Mcsobdidla gemmata. Extr. des Ann. de la Soc. scient, de Bruxelles, t. XVIII, l16 partie, p. 'M 61. 94. Bïïrgkr (0.), Ucber die Exkretionsorgane, das Coelom und die Blutgefàsse der Hirudineen. Zool. Centralbl., I Jahrg., No. 17/18. 94. Leuckart (Rudolph), Die parasiten des Menschen. Erster Bd., o Lieferuug, Leipzig, 1894. 94. Oka (Asajiro), Beitràge zur Anatomie der Clepsine. Separat-Abdruek aus : Zeitscbr. f. wiss. Zool., LVIII, 1, pag, 79. 1895. Moore (J. Percy), The inatomy of Bdellodrilus llltimi- natus, an American Discodvilid. Journ. of Morphol., vol. X, No. 2, p. 497, 1895. EXPLICATION DES PLANCHES Toutes les figures ont été dessinées à la chambre claire de Zeiss, au pied du microscope. Lettres communes à toutes les figures : C, capsule. or, espace lacunaire d'origine, c, bord antérieur du schleifenorgan. p, pédoncule de l'entonnoir. '/, bord postérieur » r, orifice excréteur externe. E, entonnoir vibratile. S, schleifenorgan. e, canal excréteur (efïérent). s, espace libre de l'extrémité du schlei- fenorgan. fl, flagellum. SU ligne de prolongement de l'espace s. I, espace lacunaire de l'entonnoir. u, vésicule contractile terminale, m, bord latéral du corps. x, extrémité libre du schleifenorgan. 1. 2. 4. :<, les canaux du schleifenorgan. Planche XIV. Fig. i. — Capsule d'une néphridie droite el postérieure appartenant h lu paire antérieure, oue e la capsule il n'a été représenté que le contour el l'espace lacunaire (l) dans lequel débouche le pédoncule de l'entonnoir. LES NÉPHKIMES DR RRANCHIOBBELLA VAR1ANS 393 Fig. 2. — Extrémité postérieure, terminale d'une néphridie gauche et anté- rieure de la première paire, vue du côté ventral, et dessinée sur ranimai tirant. X <°0. Celte ligure montre l'extrémité postérieure de la capsule (( relations avec l'entonnoir (Ep.), et le canal excréteur (e) avec le vésicule contractile terminale (c). L'entonnoir et le pédoncule sonl représentés en coupe optique. Fig :î. — Lacune capsulaire pourvue d'un flagellum. Animal vivant. X MO. Les eils fia gel la ires (fl) sont dissociés : /, lacune. Fig. 4. — Lacune capsulaire. X *50. Fig. 5. — Bord capsulaire interne d'une néphridie droite et postérieure île la première paire, vu du côté rentrai. Animal virant. X ~°n- Cette figure est destinée à montrer les prolongements capsulai res (le et 2e) des canaux 1 et 1 du schleifenorgan qui, après avoir longé les bords internes de la capsule se replient en crochet et y pénètrent-, on voit aussi comment la face interne de leur cavité acquiert un aspect lacunaire. Tandis que les canaux 1 et 2 ont une double paroi, acquise dès qu'ils ont quitté l'extrémité proximale du scbleifenorgan, leurs prolongements capsulaires (lr et 2«) au contraire, ressemblent à des rigoles creusées dans la substance de la capsule. Fig. (î. — Portion d'une section transversale de la capsule d'une néphridie appartenant à la première paire. Fixation au sublimé acétique ; double colo- ration à l'hématoxyline de Bôhmer et à l'éosine. x -°o. Cette coupe, posté- rieure à celle qui est représentée dans la ligure S. montre le groupe compact cellulaire (gr) qui se trouve à l'intérieur d'une cavité (cj capsulaire. I, lacunes; p, paroi de la cavité*; c, cavité contenant le groupe compact de cellules ; f, fentes qui pénètrent le groupe de cellules ; gr, groupe cellulaire compact ; n, noyau des cellules du groupe cellulaire. Fig. 7. — Extrémité du schleifenorgan d'une néphridie droite antérieure de la première paire, vue du côté dorsal. Animal vivant. X 100. Cette figure doit être comparée avec la figure I du (exte, qui montre le schleifenorgan dans toute sa longueur. Fig. 8. — Portion d'une section transversale de la capsule d'une néphridie de la première paire. Fixation au sublimé acétique ; double coloration à l'hématoxyline de Bôhmer et a l'éosine. X i0°- Cette coupe est antérieure à celle qui est représentée dans la figure G de la planche précédente; les lettres ont la même signification. Fig 9. — Coupe frontale de la capsule d'une néphridie antérieure de la première paire. Fixation au sublimé et coloration par le carmin acide de Mayer. X 150. I, lacunes capsulaires dont quelques-unes sont pourvues de tlagellums ; N. grands noyaux capsulaires ; s, sillons qui échancrent le bord de la capsule. Fig. 10. — Coupe frontale de la vésicule contractile terminale d'une néphridie de la paire antérieure. Fixation au sublimé, et coloration par le carmin acide de Mayer. X 5°0- La cuticule est décollée avant d'arriver à l'orifice excréteur. c, cuticule de l'ectoderme; c1, cuticule de la cavité de la vésicule ; ec, ectoder me : e, couche interne épithéliale de la paroi vésiculaire ; me, cellules musculaires circulaires de la paroi du corps ; me*, couche moyenne musculaire, de la paroi vésiculaire; cm, cellule musculaire de la paroi delà vésicule; b, mince membrane externe de la paroi de la vésicule ; r. orifice excréteur externe. 394 D.-N. VOINOV. — LES NÉPHRIDIES DE BRANCHIOBDELLA VAR1ANS Fig. il. — Portion d'une section transversale de la capsule, passant par l'entonnoir. Fixation au sublime acétique, double coloration a l'hématoxyline d'Erlich et ù l'éosine. X 850. ». e., novau de l'entonnoir : n. p.. noyau du pédoncule. Fig. 12. —Section transversale dit canal excréteur. Sublimé acétique: hématoxyline d'Erlich et éosine. X 2.50. Fig. 13. — Portion d'une section transversale de la capsule passant par l'entonnoir. Sublimé acétique ; hématoxyline d'Erlich et éosine. X MO. p, péritoine ; p1, ligament péritonéal ; sph, sphincter de l'entonnoir ; l, espace lacunaire dans lequel s'ouvre le pédoncule ; l>, ramification lacunaire de cet espace. Fig, |4 _ Section transversale du schleifenorgan. Sublimé acétique, héma- toxyline d'Erlich et éosine. X 500. p, péritoine ; c. p., cellules péritonéales ; n. p., noyaux des cellules péritonéales ; m, mince membrane qui tapisse les cavités des canaux ; /. 2. ■',. 5, cavités des canaux ; s', ligne de séparation de la paroi des canaux 4 et 3 ; /, ligne de sépa- ration entre les canaux 2 et 4. Mém. Soc. Zoo/, de France, IX, 1896. D.Voinov ad.nat del NEPHRIDIE DE BRAN PL.JOV. /? // I t0Êm v-ÉLV& EWis. KarmansH lith. :OBDELLA PARASITA 393 CAMPAGNES SCIENTIFIQUES DE S. A. LE PRINCE ALBERT Ier DE MONACO. DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET PAR LA PRINCESSE-ALICE, 1888-1895 par PH. DAUTZENBERG et H. FISCHER. (Planches XV \ XXII). I Mollusques Gastéropodes Il n'est guère surprenant que la Faune malacologique des grandes profondeurs soit encore très imparfaitement connue, car la portion du sol sous-marin fouillée jusqu'à ce jour par la drague est bien insignifiante, si on la coin [tare à celle qui n'a pas encore été explorée. Cela explique que chaque nouvelle expédition de dragages nous apporte une riche moisson de formes inconnues. Les publications de Jetîreys, de Verrill, de Dali, de Watson, de Smith, de Paul Fischer, du Marquis deFolin et de plusieurs autres naturalistes, ont déjà fait connaître un nombre important de Mollusques habitant les grands fonds des mers; mais beaucoup d'entre eux n'ayant pas été figurés ou l'ayant été d'après des spécimens uniques et parfois même peu adultes ou incomplets, il est souvent difficile d'apprécier les limites de la variabilité de chaque espèce. Aussi, est-il probable que la découverte de nouveaux matériaux d'étude démontrera un jour la nécessité de réunir sous un même nom des formes décrites comme constituant des espèces distinctes. Nous ne nous dissimulons pas que certaines de .celles que nous publions aujourd'hui comme nouvelles pourront subir plus tard lé même sort. Nos figurations en phototypie, par leur exactitude incontestable, rendront d'ailleurs faciles les assimila- tions nécessaires. Nous avons laissé de côté les Mollusques appartenant à la famille des Scalidae : ils feront l'objet d'un travail spécial qui sera publié par l'un de uous, en collaboration avec M. E. de Boury, qui s'est fait une spécialité de ce groupe intéressant de Gastéropodes. 390 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER Campagne de 1888 (Açores) Y. O P 'y. Cfl z © 3 i- < - s. © Z © NATURE DU FOND 20 14 Juillet 40o 5' 29» 48' 1N.":0 m. Vas»' i'i Globigérines. 20 19 » lis- i6, 30" 30° 40, 50" 696 m Sable vaseux piqué de noir. 34 23 i :;s- 20, 25 30* 59, 10 800 m, Sable vaseux â Ptéropodes. 39 30 » 39° 26, 30 33" 23 1557 m . Sable fin et vase blanche. 47 1" A oui 39" 18, 5 33» 32, 15 1372 m. SaMe vaseux, coquilles brisées 49 2 39» 22 48 33» 45, 3!) 13S4 m. Sable vaseux, Ptéropodes. 54 4 » 40 m. Sable noir. 60 7 » 39o '<', 20 3 » 25, 22 121. S m. Hoche el vase. 63 15 38» 23 30' 40, 52 1135 m. Sable, gravier et roche. 65 10 ». 38» 22 30» 34, 30 730 m. 69 18 » 38<> 33, 25 30» 28, 54 1300 m. Vase et sable. 70 19 » 39» 1, 40 30» 15, 40 454 m. Gravier ferrugineux. 78 22 » 38» 48, 30 30» 10 801 ni. Sable et scories. 80 27 » 38» 33, 57 30» 39, 30 1200 ni. Sable gris vaseux. 83 30 » 38" 23, 30 30» 20, 20 318 m. Roches. Campagne de 1893 (Méditerranée, au large de la Sicile) c: en z te 3 < H lu < H H z p o NATUItK DU FOND J _) b 10 7 août 38» 28' 15» 27' 1122 in. Vase dure grisâtre. Campagne de 1894 (Au large de la Corogne) X J, o s. O en s. O a 6- 6- =■ t- © u. o NATURE DU FOND a. 84 21 août 43" 53' 30" 11» 22' 30" 1674 m. Sable tin el Foraininifcres. DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 397 Campagne de 1895 (Açores) en z: o < 22 en H d S. O ce s ta Y, O C eu NATURE DU FOND 23 Juin %° 9' 25" 36' 4020 m. Sable vaseux, ponces et Glo- 31 27 » 37" 54 27° 3, 30" 2178 m. bigérines. 46 3 Juillet. 37° 42, 40" 27« 27, 30 1385 m. Sable vaseux. 32 5-7 » 37» 39, 45 27° 44, 40 550 in. id. 68 13 » 38° 27 28° 49 1167 m. id. 71 14 n 38» 26 28° 51 1165 m. id. 77 16 il 38° 31 29° 9, 30 845 m. Hoche. 80 18 » 38° 36, 40 29° 37, 30 793 m. Sable. 90 23 » 38° 27 30° 23, 40 523 m. Roche. 93 24 h 38» 38, 30 30» 33, 20 1230 m. id. 109 1» août 38° 47, 40 .'30° 37, 20 1022 m. id. 111 1er » 38° 52. 45 30° 26, 15 1143 m. Vase et sable gris. 117 4 » 38° 59 30» 38, 20 2102 m. Vase grise et sable fin. Genre Actaeon Montfort, 1810. ACTAEON GrIMALDII D.OV. Sp. PI. XV, fig. 1 et 2. Testa iS millini. longa, 10 millim. 1/2 alla, apertura 10 millim. alta, ovata, tenuicula. Spira ad apicem obtusa, erosa. Anfr. 5 con- vexiusculi, sutura impressa jinicti, sulcis obsoletis, leviter punctatis, distantibus, versus basin vero approximatis ornati. Apertura piri- formis, Columella uniplicata. Labrum simplex, arcuatum. Color albidus, epidermide flavescente indutus. Coquille de forme ovoïde, mince. Spire fortement érodée, obtuse au sommet, composée de cinq tours peu convexes séparés par une suture bien marquée. Surface ornée de sillons peu profonds, faiblement ponctués. Ces sillons, largement espacés, se rapprochent à la base du dernier tour. Ouverture piriforme. Columelle pourvue d'un pli bien marqué. Labre arqué, simple, tranchant. Coloration blanche uniforme, sous un épiderme jaune clair. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stu. 31, 2178 ni. .'Î98 l'H. DAUTZENBEHG ET H. FISCHER Cette espèce est remarquable par sa taille relativemen grande, sa forme bien ovoïde el surtout par la présence d'un pli columellaire Iticii développé : les autres Actaeon connus des grandes profondeurs ne possèdent qu'un pli columellaire très faible. Nous prions S. A. le prince Albert de Monaco de vouloir bien accepter la dédicace de cette espèce nouvelle. Elle n'est représentée que par un exemplaire unique et incomplet, mais chez lequel les caractères essentiels sont tous bien visibles. Actaeon incisus Dali. 1881. Actaeon incisus Dali, Bull. Mus. Comp. Zool. IX, p. 95. 1889. Dali, Blake Gastropoda, p. 42, pi. XVII, fig. 1, i\ 1893. — Dali. Pilsbry Mauual of Concb. struct. and syst., p. 160, pi. XX, fig. 31-34. Habitat. — Blake : détroit de Yueatan, 1 170 mètres au large du cap San Antonio ; Aeores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 ni. Actaeon Monterosatoi Dautzenberg. 1889. Actaeon Monterosatoi Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 20, pi. I, fig. 2*, 2>\ 2e, 2d. 1893. Dautz., Pilsbry Manual of Conch., struct. and syst., p. 155, pi. XIX, fig. 1,2,3. Habitat. — Açores : Hirondelle (1886), Stn. 112 (Pico), 1287 m.; Hirondelle (1888), Stn. 39, 1557 m. ; Stn. 49, 1384 m.; Stn. 69. 1300 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Sous-genre Lissactaeon Monterosalo, 1890. M. (lossinann, dans ses « Essais de Paléoconcbologie comparée » (p. 54), a placé Y Actaeon exilis dans le genre Crenilabium Cossmann (ISS9). établi pour des coquilles dont la columelle est finement crénelée. Or, chez Y Actaeon exilis il n'existe aucune trace de ces creiielures, coin me nous avons pu nous en convaincre par l'examen attentif de nombreux exemplaires. Le nom de Lissactaeon doit donc être conservé pour les Actaeon à spire élevée, à sillons décurrents peu apparents el ne présentant pas de traces de crénelures à la columelle. DRAGAGES EFPECTI ES PAR L'HIRONDELLE El I.A PRINCESSE ALICE 399 Actaeon (Lissactaeon) kxilis Jelîreys. 1870. Actaeon exilis Jeffreys, MediterraneaE Mollusca in Annals and Mag. of Nat. Hist., p. 21 1886. Jeffr. Watson, Report « Challenger » Castro poda, p. 625. 1889. — — Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 20. pi. I, fig. I\ lb, Ie. 1893. — — Pilsbry, Manual of Conch. struct. and syst., t. XV. p. 156, pi. XIX, fig. 5 6. Habitat. — Méditerranée : 168 à 2677 m. Atlantique Xord : 415 à 2 602 m. Golfe de Gascogne : 415 à 1 817 ni. — Açores : Challenger, 823 à 914 m. ; Hirondelle (1886), Stu. 112, 1287 m. ; Hirondelle (1888), Stn. 39, 1557 m., Stn. 69, 1300 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m., Stn. 71, 1 165 m. C'est à tort, selon nous, que M. Pilsbry a réuni à cette espèce V Actaeon nitidus Verrill (Trans. Gonnecticut Academy, t. V, p. 540, pi. LV11I, fig. 21), qui possède une suture plus oblique, des stries spirales plus nombreuses et dont la forme générale est plus ovoïde. Genre Tornatina A. Adams, 1850. Tornatina pkotkacta Dautzenberg. 1889. Tornatina protracta Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 22, pi. I, fig. 4a, 4>\ 4e. 1893. Dautz. Pilsbry, Manual of Conch. struct. and syst., t. XV, p 182, pi. XXV, fig. 39, 40, 41. Habitat.— Açores : Hirondelle (1886), Stn. 112, 1287 m. ; Hiron- delle (1888), Stn. 39, 1557 m. ; Stn. 49, 1384 m. ; Pr. Alice (1895 . Stn. 71, 1165 m. Dans l'une des figures de cette espèce : Contrib. Faune Malac. Açores, pi. 1, lig. 4", les tours embryonnaires ont été mal repré- sentés, fên effet, cette figure représente le nucléus comme étant à enroulement dextre, tandis qu'eu réalité, son enroulemeut est sénestre. 400 PH. DAUTZENBEKG ET II. FISCHER Utriculus oliviformis Watson. 1883. Utriculus oliviformis Watson, Prelim. Rep. Challenger Exp. in Journ. Lion. Soc. Lond., t. XVII, p. 332. 1886. Utriculus nov. sp. Watson, Challenger Gastropoda, p. 648, pi. XLVIII, fïg. 6. 1889. — oliviformis Wats. Dautzenberg, Contrih. Faune Malac. Açores, p. 21. 1893. Pilsbry, Manual of Conch. struct. and syst., t. XV, p. 207, pi. XXV, fig. 50. Habitat. — Açores : Challenger, 1828 m.; Hirondelle (1888), Stn. 39, 1,557 m., Stn. 47, 1372 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 31, 2178 m., Stn. 71, 1165in. Cette espèce n'étant représentée dans les récoltes du Challeuger que par un spécimen unique et en mauvais état, M. Watson n'a pas cru devoir en donner la diaguose. 11 s'est contenté d'indiquer ses principaux caractères ainsi que ses rapports et différences avec les Utriculus les plus voisins. Les exemplaires recueillis par P « Hirondelle » et la « Princesse-Alice » nous permettent d'en compléter ici la description : Testa 7 millim. longa, 3 millim. 1/2 lala, apertura fi millim. alfa, convolutit, ovato-subcylindrica. Spira obtusa, erosa. Anfr. apicalis papillatus, normales 2 J'2 sulum auguste et profunde canaliculata, plerumque vero obtecla juncti, striis transoersis superne approximatis, deinde remotis, ae vc7'sus basin evanescentibus ornati. i.innv incre- menti conspiaue, superne plicas formant. Apertura superne angusta et attenuata, inferne dilatata et truncata. Columella angusta, infra excavata, rallo tenuissimo adnatoque munita. Labrum acutum, medio pauTulum inflexum. Color albus. Coquille enroulée, ovoïde-subcylindrique. Spire ohtuse au sommet, toujours plus ou moins érodée, composée d'un nucléus papilleux et de 2 tours 1/2. Chez les exemplaires les moins érodés, la suture est recouverte par une expansion lanielleuse de la partie supérieure des tours ; mais souvent cette expansion est brisée et on aperçoit alors une suture étroitement, mais profondément eanali- culée. Le dernier tour est orné de stries décurrenles fines qui sont rapprochées et un peu onduleuses au sommet, s'espacent ensuite graduellement et finissent par disparaître complètement à la hase. Les lignes d'accroissement, bien visibles, s'accentuent et se DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 401 rapprochent vers le haut et déterminent des plis longitudinaux sur la partie du test qui recouvre la suture. Ouverture étroite et atténuée au sommet, largement ouverte et tronquée à la base. Columelle étroite, arquée à la hase et pourvue d'une callosité mince, appliquée. Labre simple, tranchant, très légèrement infléchi au milieu. Coloration d'un blanc opaque. Genre Scaphander Montfort, 1810. SCAPHANDER PUNCTOSTRIATUS Migliels. 1841. Bulln punctostriata Mighels, Proc. Boston Soc. N. H. t. I, p. 49; t. IV (1842), p. 43, pi. IV, fig. 10. 1846. Scaphander librarius Lovén, Index Moll. Scand. in Ofv. vet. Akad. Forh., p. 142. 1878. Lovén Monterosato, Enumerazione e Sinonimia, p. 51. 1884. panctostriatus Migh. Verrill, Second Catal. in Trans. Connecticut Acad., t. VI, p. 273. 1886. — Watson, Challenger Gastr.,p.642. 1889. — — Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 22. Habitat. — Cette espèce, découverte d'abord dans la Baie de Casco (Massachusetts) par Mighels, a été signalée depuis à des profondeurs variant de 90 à 2650 mètres, en Norwège par Loven et par Sars; en Islande, aux îles Shetland, dans le golfe de Gascogne (Exp. du « Travailleur ») et dans tout l'Atlantique Nord par Jefïreys, au Nord de l'Ile Culebra (Indes occidentales) par Watson. M. de Monterosato l'a également rencontrée dans la Méditerranée, au large de Païenne, par 1 10 mètres. Elle a été recueiilie aux Açores : Challenger, 1828 m.; Hirondelle (1886), Stn. 112, 1287 m.; Hiron- delle (1888), Stn. 20, 1850 m., Stn. 39, 1557 m., Stn. 47, 1372 m., Stn. 49, 1384 m., Stn. 60, 1213 m., Stn. 69, 1300 m., Stn. 80, 1266 m.; Pr. Alice (1895), Stn. 31, 2178 m., Stn. 46, 1385 m., Stn. 68, 1167 m., Stn. 95, 1230 m., Stn. 117, 2102 m. Dans la plupart des stations de 1' « Hirondelle » et de la « Prin- cesse Alice », nous avons trouvé, mélangée au type, une forme plus régulièrement ovale et non atténuée au sommet, qui acquiert par- fois une grande épaisseur de test. Cette variété a déjà été signalée Mém. Soc. Zool. de Fr., 1896. ix. — 20 402 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER par Dali du golfe du Mexique et de la Barbade, où elle a été recueillie par le « Blake ». Cet auteur lui a attribué le nom de var. clavus. SCAPHANDER GRACILIS WatSOD. 1886. Scaphander gracilis Watson, Challenger Gastr., p. 645, pi. XLV11I, fig. 4. 1889. — Wats., Dautzenberg, Contrib. Fauue Malac. Açores, p. 22. 1893. — Wats., Piisbry, Manuel of Conch. struct. and syst , t. XV, p. 247, pi. XXXI, fig. 19, 20. Habitat. — Açores : Challenger, 1828 m. ; Hirondelle (1888), Stn. 20, 1850 in., Stn. 47, 1372 m.; Pr. Alice (1895), Stn. 31, 2178 m., Stn. 117, 2102 m. Genre Cylichna Lovén., 1846. Cylichna Chevreuxi Dautzenberg. 1889. Cylichna Chevreuxi Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 23, pi. I, fig. 6\ 6\ 6e, 6d. 1893. — Dautz. Piisbry, Manual of Conch. struct. and syst., t. XV, p. 291, pi. XXIX, fig. 1, 2, 3. Habitat. - Açores : Hirondelle (1896), Stn. 112, 1287 m. ; Hiron- delle (1888), Stn. 39, 1 557 m. ; Stn. 47, 1 372 m. ; Stn. 49, 1 384 m. ; Stn. 69, 1 300 m. ; Stn. 80, 1 266 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 m. ; Stn. 68, 1 167 m. ; Stn. 71, 1 165 ni. ; Stn. 109, 1022 m. ; Stn. 117, 2102 m. Cylichna Piettei nov. sp. PI. XV, lit,'. •">. resta 8 3/10 millim. longa, 3 1/2 millim. lata, solidiuscula, convo- luta, ovato-subcylindrica, levis, nitidiuscula, superne paululum atte- nuata cl oblique truncata. Spira inconspicua, callo obtecla. Striée incrément i tenuissimse. Apcrturaawjusta, basi n versus paulo dilatata. Cohimella inferne obliqua, incrassata et torta, callo angusto adnatoque munita Labrum acutum. Color albus. Coquille assez solide, enroulée, ovale-subcylindiique, lisse et assez luisante, un peu atténuée vers le haut. Sommet tronqué obli- DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 403 quement. Spire complètement cachée par une callosité qui con- tourne le bord supérieur du labre. Stries d'accroissement à peine visibles. Ouverture étroite, occupant toute la hauteur de la coquille, légèrement dilatée à la base. Columelle oblique, épaisse, tordue à la base et pourvue d'une callosité étroite, appliquée. Labre simple, tranchant. Coloration blanche. Habitat. — Açores: Hirondelle (1888), Stn. 39, 1557 m. ; Stu. 70, 454 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 ni. Nous dédions cette nouvelle espèce à M. Edouard Piette, qui a décrit les Gastéropodes Jurassiques dans la « Paléontologie fran- çaise » et est l'auteur de nombreux travaux bien connus sur l'An- thropologie préhistorique. Elle a beaucoup d'analogie avec le Cyliclina cylhidracea Pennant ; mais est moins allongée et son ouverture n'est pas rétrécie au milieu. Elle difïère du Cylichna Chevreuxi Dautz. par sa forme moins cylindrique, plus ovale, ainsi que par son sommet obliquement tronqué : celui du C. Chevreuxi est tronqué horizontalement. Cylichna ovata Jefïreys. 1853. Cylichna conulus Forbes et Hanley (non Bulla convins Deshayes, nec Cylichna conulus Wein- kaufî, nec Bulla conulus S. Wood), History of Brit. Moll., t. III, p. 517, pi. CXIVC, fig. 7. 1867. — u m Irilicatamr. conulus Jefïreys, Brit. Conch., t. IV, p. 414; t. V( 1869), p. 223. 1870. — ovata Jefïreys, « Porcupine » Exp. in Report Brit. Assoc, p. 156. 1878. Utriculus conulus G. 0. Sars (non Desh., etc.), Moll. Reg. Arct. Norv., p. 287, pi. XVII, fig. 17», 17b. 1886. Cylichna ovata Jefïr. Watson, Challenger Gastr., p. 664, pi. XLIX, fig. 9. 1889. — — Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 23. 1889. Retusa (?) — Dali, Blake Gastr., p. 49. 1893. — — Pilsbry, Manual of Conch. struct. and syst., t. XV, p. 232, pi. XXX, fig. 11. Habitat. — Le C. ovata est largement distribué, dans l'Atlan- tique, de 226 à 1828 m. de profondeur ; il a été rencontré sur de 404 PU. DAUTZENBERG ET H. FISCHER nombreux points : Norvège (Sars), golfe de Gascogne (exp. du « Travailleur »), Pernainbouc (Watson), ile Culebra (Watson), détroit de Floride (Dr Rusch), etc. ; Açores : Joséphine, Porcupine, Challenger, 822 à 1828 m. ; Hirondelle (1886), Stn. 112, 1287 m. ; Hirondelle (1888), Stn. 34, 800 m., Stn. 39, 1557 m., Stn. 47, 1372 ni., Stn. 49, 1384 m., Stn. 69, 1300 m., Stn. 70, 454 m., Stn. 80, 1266 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m., Stn. 68, 1 167 m., Stn. 71, 1 105 m., Stn. 109, 1022 m., Stn. 117, 2102 m. Genre Bulla Linné, 1759. Bulla Guernei Dautzenberg. 1889. Bulla Guernei Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 24, pi. 1, fig. .">\ 5b, •"»' , 5d. 1893. — Dautz., Pilsbry, Manuel of Conch., struct. andsyst., t. XV, p. 33(1, pi. XXXIX, fig. 68, 69, 70. Habitat. — Açores: Hirondelle (1886), Stn. 112, 1287 m.; Hiron- delle (1888), Stn. 34, 800 m., Stn. 39, 1557 m., Stn. 47, 1372 m., Stn. 49, 1384 m., Stn. 69, 1300 m., Stn. 80, 1206 m.; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m., Stn. 68, 1 167 m., Stn. 71, 1 165 m., Stn. 109, 1022 m., Stn. 117, 2102 m. Genre Roxania (Leach) Monterosato, 1884. Ce genre a été créé pour des coquilles qui possèdent une forme de Bulla et une sculpture de Scaphander. KOXANIA MONTEROSATOI nOV. S|>. PI. XV. lig. 3, 4. Testa 6 1/2 millim. lonqa, 4 //2 millim. lata, solidiuscula, convola tu. ovato-subglobosa. Spira inconspicua paululum immersa. infr. ultimus striis transversis impresso-punctatis, medio remotis, superneac basin versus auicm approximatis ornai as. Iperturu sat ampla, elongato- piriformis totam testée altidudinem occupât. Columella crassa inferne latearcuata, callo tenui adnatoque munita. Labrum arcuatum, acutum. Color allias. Coquille assez solide, enroulée, de forme ovoïde-subglobuleuse. DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 405 Spire entièreineut cachée, un peu enfoncée. Surface ornée destries transverses ponctuées, plus rapprochées vers la base et surtout vers le sommet de la coquille. Ouverture assez ample, piriforme- allongée. Columelle très épaisse, largement arquée à la base et pourvue d'une callosité mime, appliquée. Labre arqué, tranchant. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888). Stn. 47, 1372 m. ; Stn. 69, 1300 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. ; Stn. 71, 1165 m.; Stn. 117,2102 m. Cette espèce, que nous dédions à notre ami le Marquis de Monte- rosato, diffère du Roxania utriculus Brocchi par son sommet fermé, non oinbiliqué, par sa columelle épaisse et largement arquée à la base, tandis que celle du H. utriculus est peu épaisse, verticale et tordue, par ses sillons ponctués plus fins et plus rapprochés aux deux. extrémités de la coquille, tandis que chez ['utriculus ils sont au contraire plus serrés dans la région médiane et plus espacés aux extrémités. Enfin, notre espèce est plus globuleuse et son labre dépasse moins le sommet du dernier tour. Genre Ringicula Deshayes, 1838. Ringicula Blanchardi nov. sp. Pi. xv, eg. 10. Testa 3 millim. S/4 longa, 2 millim. :?/•' Iota; apertura 2 millim. 1/~> alta, ovata, tenuicula. Spira data; anfr. 5 : primi levés, mammillati; céleri transverse ac crebro sulcati. Apertura ringens. Columella callosa, superne tuberculata, inferne biplicata, plica basait majore. Labrum callosum, breviter marginatum, superne sinuatum. Color albus. Coquille de forme ovale, assez mince. Spire élevée, composée de cinq tours médiocrement convexes, séparés par une suture bien marquée. Tours embryonnaires lisses, papilleux ; les autres pourvus de cordons décurrents aplatis, plus larges que les sillons qui les séparent : ces cordons sont plus faibles et plus serrés dans le haut des tours, ce qui les rend légèrement méplans au sommet. Ouver- ture grimaçante. Columelle pourvue dans le haut, chez les exem- plaires adultes, d'un fort bourrelet trigone, et, à la base, de deux plis bien développés dont l'inférieur est le plus fort. Callosité colu mellaire épaisse, appliquée. Labre non denticulé, épais, calleux, pourvu, au sommet, d'un sinus assez large et bordé extérieurement d'un bourrelet étroit. Coloration d'un blanc opaque uuiforme. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. 406 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER Cette espèce est bien caractérisée par son test peu épais, sa spire élevée, ses cordons décurrents nombreux et bieu visibles, le bourrelet externe du labre étroit, etc.; nous prions M. le Dr Raphaël Blanchard, le sympathique Secrétaire général de la Société Zoologique de France, de vouloir bien en accepter la dédicace. Genre Philine Ascanias, 1772. Philine rugosula nov. sp. PI. XV. fig. 6, 7. Testa 4 1/10 millim. alla, 3 7/10 millim. lata, apertura totam alti- tudinem occupans; tenta tenuissima, fragillima, anguste subperforata. infr. ultimus spiram obvolvit, sed apicem non omnino tegit : primi enim anfr. in fossula apicali conspiciuntur. Superficies granis nume- rosis, plus minusve seriatim ordinatis, partimque confluentilms, valde irregulariter rugosule sculpta. Apertura amplissima ovata, in fauce sculpturam externam trans testant ostendens. Columella angusta, subsinuosa. Labrum acutum, expansum, late et profunde superne emarginatum. Color albus, subtranslucens, granis lactaneis oi'natus. Coquille très mince et fragile, étroitement subombiliquée. Spire enveloppée parle dernier tour,mais non complètement recouverte; on aperçoit, en effet, les premiers tours, qui sont presque plans, au fond d'une légère dépression apicale. Surface ornée de granu- lations relativement très saillantes, en partie confluentes, disposées en séries irrégulières qui s'entrecroisent en tous sens, et lui donnent un aspect chagriné. Ouverture ovale, très ample, laissant voir au fond, par transparence, les détails de la sculpture extérieure. Columelle étroite, un peu sinueuse, réfléchie sur un sillon ombili- cal arqué, terminé par une perforation étroite. Labre tranchant très dilaté, dépassant sensiblement le niveau de l'avant dernier tour, largement et profondément échancré au soin met. Coloration blanche hyaline ; reliefs de la sculpture d'un blanc opaque. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 68, 1 167 m. Le P h. rugosula se rapproche par sa forme du Ph. quadrata S. Wood ; mais il se distingue à première vue de tous ses congénères par sa surface fortement chagrinée. Philine approximans nov. sp. PI. XV, fig. S, 9. Testa 4 millim. longa, 3 millim. i/2 lata, tenerrima, fragillima, convoluta, irregulariter rotundata, antice et postice compressa, in DRAGAGES IJIKCIll'..- l'AR LHIIW.XDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 407 summo auguste et profonde umbilicata, cupulis impressis contiguis, séries transversas formantibus et plicis incrementi irregularibus ornata. Apertura perampla totam testée altitudinem sequat. Columella subarcuata, rimam angustissimam partim ul)lr43. pi. XXIII, fig. 1) est fort voisin ; la sculpture est la même ; Méni. Soc Zool. de Kr., L896. îx. — 27. '||S 1>H. DAUTZENBERG KT H. FISCHER mais le corallina est moins atténué à la base el sou ouverture est sensiblement plus haute en proportion. Pleurotoma pycnoides nov. sp. PI. XVI, fig. 3, 4. Testa 5 millim. 2/5 longa, î millim. 3 10 lata, apertura 2 millim. ■l/lo alta, solidiuscula. Splra conoidea. Anfr. 8, sutura impressa juncti : apicales 3 : primas levis, sequentes 2 tenuiter decussati; nor- male* 5, carinis transversis acutis [2, deinde 3 et in anfr. ultimo 10), plicisque longitudinalibus angustis, laxe cancellati et, ulri carituc et plicse committuntur, tubercubati. Apertura parum dilatata, basi in caudam brevissimam, apertam, desinit. Columella basi valde contorta, callo adnaio munita. Labrum acutum, haud emarginatum, sed tantum late subsinuatum. Color alhus, apice fusco. Coquille assez solide. Spire conique, un peu obtuse au sommet, composée de 8 tours séparés par une suture profonde. Tours embryonnaires au nombre de trois : le premier lisse, les deux autres finement treillissés. Deux premiers tours normaux, pourvus de deux cordons décurrents étroits, situés, l'un immédiatement au- dessous de la suture, l'autre un peu au-dessous de la périphérie. Sur les tours suivants, un troisième cordon vient s'ajouter aux deux autres et règne à une faible distance de la suture inférieure. Enfin, sur le dernier tour, on en compte une dizaine qui s'alïai- blissent graduellement vers la hase de la coquille, de sorte que ceux qui régnent sur le dos du canal sont presque obsolètes. Cette sculpture transversale est coupée par des cordons longitudinaux étroits, qui déterminent des aires quadrangulaires grandes et, aux points d'intersection, des petits tubercules aigus. Ouverture peu dilatée, terminée à la hase par un canal très court, largement ouvert. Columelle fortement sinueuse et tordue à la base, pourvue d'une callosité appliquée, relativement épaisse. Labre simple, tran- chant, ne présentant pas d'éehancrure proprement dite; mais seu- lement un sinus très large et très peu accusé. Coloration blanche, à l'exception f\*^ tours embryonnaires qui sont d'un brun jaunâtre. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 34, 800 m.. Stn. 69, 1 300 m., Stn. 70. \U m. ; Pr. Alice ( 181)5), St. ï6, I 385 m. Cette petite espèce, représentée par de nombreux exemplaires, esl remarquable par sa sculpture composée d'un réseau à mailles trè larges el par l'absence d'éehancrure au sommel du labre. Par DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE I l La PRINCESSE ALICE 419 sa forme, elle se rapproche du Mangilia elusiva Dali (Blake Moll. pi. XII. fig. 7), mais elle est plus petite et possède une sculpture tout à l'ait différente. Pleurotoma carinata Bivona fil. 1832. Pleurotoma carinata Bivona F. Gêner. etSpec. posth. p. \2. 1844. — Biv.f, Philippi, Kuum. Moll. Sic. t. Il, p. 176r pi. XXVI, fig. 19. 1869. — Jefifreys, Brit. Conch. t. V, p. 221, pi. Cil, fig. 7. 1878. Spirotropis — G. 0. Sars, Moll. reg. arct. Norv. p. 242, pi. XVII, fig. 5*, 5b. Habitat. — Les mers du Nord de l'Europe, le golfe de Gascogne, La Méditerranée. Açores : Hirondelle (1888), Stn. 34, 800 m. ; Stn. 70, 454 m. Le Pi. carinata Gray (1834) = specio.sa Reeve, est une espèce différente, provenant des mers de Chine. Pleurotoma anceps Eichwald. 1830. Pleurotoma anceps Ebhwald, Naturhist. von Lith. und Volh., p. 225. 1883. — Eichw., Bucquoy, Dautzenberg et G. Dollfus. Les Mollusques marins du Roussillon, t. I, p. 87, fig. 1. Habitai. — Océan Atlantique, sur les côtes de Norvège ; Médi- terranée, dans la zone coralligène ; Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Nous avons donné dans les « Mollusques du Roussillon » une synonymie étendue de cette espèce. Nous nous contenterons aujourd'hui de rappeler que c'est le Pi. teres Forbes (non Reeve), le Fusus La Viae Calcara(non Pleur. La Yiae Philippi), \ePl. boréale Lovén, le PI. fusiforme Réquien, le Pi. minutum var. polyzonatuni Bruguone et le Raphitoma Barbierii Brusina. Pleurotoma comatotropis Dali. PI. XVII, fig. 15. Août 1881. Pleurotoma [Mangilia) comatotropis Dall.Prelim. Report in Bull. Mus. Comp. zool. IX, p. 58. Octobre 1881. Pleurotoma (Mangilia) tiara Watson.Prelim. Report m Journ. Linn. Soc. Lond., t. XV, p. 440. &20 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER Avril 1882. Pleurotoma comatotropis Verrill.Catal. in Trans.Conn. Acad., t. V, p. 452. Juin 1882. Tarants pulehella Verrill. Traus. Codu. Acad., t. V, p. 487, pi. LVII, fig. 17(jnv.). 1884. Taranis pulchella Verrill. Trans. Conn. Acad., t. VI, p. 267, pi. XXIX, fig. 8. [885. Pleurotoma (Mangilia) tiara Watson. Challenger Gastr., p. 347, pi. XXI, fig. 7. 1889. Mangilia comatotropis Dali. Blake, Moll. p. 116, pi. XI, fig. 12. Habitat. — Au large de Martha's Vineyard, 183 m. (Verrill) : Détroit de Yucatan, 1170 m.; Barbados, 183 m.; de la Nouvelle Angleterre à la Floride, 92 à 914 m. ; Sud de Cuba, 457 m. (Dali) ; Bermudes et île Culebra, de 713 à 1 965 ni. (Watson : Challenger) ; Açores : Hirondelle (1888), Stn. 39, 1557 m., Stn. 47, 1372 m., Stn.49, 1384 m., Stn. 69, 1300 m.; Pr. Alice (1895), St. 46, 1385 m., Stn. 71, 1165 m. Cette espèce est fort voisine du Pi. Trecchii Testa, de la Méditer- ranée ; mais chez le Trecchii, les cordons décurrents sont beaucoup plus faibles et le bourrelet subsutural beaucoup plus gros et saillant. Pleurotoma meoalembryon nov. sp. FI. XVII, (ig. 14. Testa 3 millim. longa, 1 millim. 1/2lata, apertura 1 millim. 1J2 alla, tenuicula. Spira data, anfr. 7 conve.vi, sutura conspicua juncti : apicales 'i, primus levis, sequentes 3 reticulati ; normales H, infra aream subsuturalem paululum excavatam. et plicis longitudinalibus validis, arcuatis, ornatam, transverse funiculati. Funicula in anfr. penultimo fi, in ultimo l.~> numerantur. Funiculorum interstitia lineas incrementi numerosas ostendunt. Apertura sat patula, inferne in cau- dam hrerissimam , latc apertam desinit. Columella subvei ticalis, ha xi tort a. I.ahrum aculum, ad marginem tenuiter denticulatum, superne laie ci profunde emarginatum. Color alhus, apice fusco. Coquille assez mince. Spire élevée, composée de 7 tours convexes, séparés par une suture peu profonde. 4 tours embryonnaires : le premier lisse, les trois autres treillissés. Tours normaux présentant sur la zone infra-suturale, qui est un peu excavée, des plis d'ac- croissement nombreux, arqués et bien développés, et. sur le reste de leur surface, des cordons décurrents au nombre de 6 sur l'avant- dernier tour et de 15 sur le dernier. Les plis d'accroissement sont bien visibles dans les intervalles des cordons. Ouverture assez DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 421 large, terminée à la base par un canal court, largement ouvert. Columelle presque verticale, tordue à la hase. Labre tranchant, légèrement crénelé au bord, largement et profondément échancré au sommet. Coloration blanche, à l'exception des tours embryon- naires, qui sont d'un brun jaunâtre. Habitat.— Açores : Hirondelle (1888), Stn. 69, 1300 m.; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Beaucoup plus petit que le Pi. anceps, le Pi. megalembryon se dis- ti ngue, en outre, de cette espèce par ses cordons beaucoup moins saillants. Pleurotoma macra Watson. Pi. xvi, fig. 13. 1886. Pleurotoma (Mangelia) macra Watson, Challenger, Gastr., p. 345, pi. XXIII, fig. 6. Habitat. — Açores: 1828 m. (Challenger); Hirondelle (1888), Stn. 20, 1850 m., Stn. 39, 1557 m., Stn. 47, 1372 m., Stn. 49, 1384 m., Stn. 69, 1300 m.; Pr. Alice (1895), Stn. 71, 1165 m., Stn. 109, 1022 m., Stn. 117, 2102 m. Pleurotoma Bairdi Verrill et Smith. 1884. Pleurotomella Bairdii Verrill et Smith, Second Catal. in Trans. Conn. Acad., t. VI, p. 147, pi. XXXI, fig. 1. 1885. Verrill et Smith, Albatross Exp. in Rep. Comm. Fish., p. 564, pi. XXIV, tig. 68. Habitat. —Dragué par l'Albatross au large de Martha's Vineyard et de la Baie de Chesapeake, par 2940 à 4060 m. de profondeur. Açores: Hirondelle (1888), Stn. 69, 1300 m., Stn. 70, 454m.; Pr. Alice (1895), Stn. 31, 2178 m., Stn. 46. 1385 m., Stn. 95. 1 230 m. Aucun des exemplaires recueillis par 1' « Hirondelle» et la «Prin- cesse-Alice » n'atteint les dimensions du type figuré par Verrill et Smith ; mais ces auteurs font observer que le Pi. Bairdii est très variable sous le rapport de la taille ainsi que de la forme : les spécimens 9 sont plus grands et ont le dernier tour plus renflé que les cf. 422 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER PlEUROTOMA l'OLYSARCA 110 Y. Sp. PI. XVII, Sg. 11, 12. Testa 20 millim. longa, 44 millim. laia, apertura 44 millim. alta, tenuicula, fragilis. Spira conoidea ; anfr. 8 convexi, medio subangulati, sutura impressa juncti, funiculis transversis numerosis et plicis longi- tudinalibus irregularibus, approximatis, basin attingentibus sculpti. Apertura patula, inferne in caudam brems&imam, late apertam desinit. Coliunella medio paululum excavata, basi subtorta, callo tenui, adnato, munita. Labrum simplex, acutum, superne late et sut profunde emar- ginatum. Coloralbus. Coquille mince et fragile. Spire conique, composée de 8 tours faiblement convexes et très légèrement anguleux au milieu, séparés par une suture bien marquée. Toute la surface, y compris la zone subsuturale, est garnie de cordons décurrents tins et nom- breux et de plis d'accroissement longitudinaux, sinueux, nom- breux, faibles, irréguliers, qui se prolongent jusqu'à la base de la coquille. Ouverture grande, terminée à la base par un canal très court, très largement ouvert. Columelle un peu excavée au milieu et à peine tordue à la base, pourvue d'une callosité très mince, appliquée. Labre simple, tranchant, largement et assez profondé- ment échancré au sommet. Coloration blanche uniforme. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 117, 2102 m. Le PL polysarca se rapproche du Pleurotomella Frieli Verrill (Third Catal., in Trans. Connect. Acad., t. VI, p. 413, pi. XLIV,fig. 5), mais notre espèce est plus trapue, beaucoup plus large en proportion, possède une suture plus profonde et des tours plus convexes. Pleurotoma subaraneosa nov. sp. Pi. xvi, fig. il, 12. Testa û millim. 4 /c2, longa, 3 millim. lata, apertura 3 millim. altu, tenuicula. Spira turrita, apex acnminatus. infr. 7, sutura conspicua juncti : apicales 4 convexi : primas levis, sequentes 3 reticulati ; nor- males 3, infra aream subsuturalem créa ni ta m, declivem, carinati, deinde convexiusculi, costis longitudinalibus, funiculisque transversis angustîs, paru m prominentibus, regulariter et lare cancellati. Apei tura patula, inferne in caudam brevissimam apertam, desinit. Columella rectiuscula, basi acuminata, callo tenuissimo, adnatoque, munita. DRAGAGES EFFECTI ES PAR VfllRONDELLE II LA PRJNl ESSE [LICE 123 Labrum simplex, acutum, superne sat profunde emarginatum et versus basin subsinuatum. Coior. albus, apex fuscotinctus. Coquille assez mince, composée de sept tours, séparés par un»' suture peu accusée. Spire acuminée au sommet. Quatre tours embryonnaires : le premier lisse, les trois autres réticulés. Trois tours normaux pourvus d'une zone infra -suturale large, déclive, ornée de plis d'accroissement arqués. Le rosir de la surface est occupée par un réseau à mailles quadrangulaires grandes, aussi hautes que larges, limitées par des costules longitudinales el des cordons décurrenls également étroits et peu saillants. Les cor dons sont au nombre de trois sur l'avant-dernier tour: l'un est situé au-dessous de la zone infra suturale. un autre immédiate- ment au dessus de la suture, et le Iroisiéne, au milieu, à égale distance des deux autres. Sur le dernier tour on compte une dizaine de cordons transverses, et l'un deux, plus saillant que les autres, contourne le milieu de la columelle et pénètre dans l'inté- rieur. Ouverture terminée à la base par un canal très court, ouvert. Columelle presque perpendiculaire, effilée à la base, pourvue d'un pli médian peu prononcé, et d'une callosité mince, appliquée. Labre simple, tranchant, assez profondément échancré au sommet. Colo- ration blanche, à l'exception des tours embryonnaires qui sont d'un brun jaunâtre. Habitat.— Açores: Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. ; Stn. 71, 1 165 m. Pleurotoma monotropis nov. sp. PI. XVI, fig. 5. Testa '.) 3/10 millim. longa, S 3/iO millim. lata, apertura ~> millim. alla, tenais, fusiformix, Spira turrita, acuminata. Anfr. \ sutura impressa juncti, infra peripheriam carina acutissima cincti. Area subsuturalis indistincta. Apertura elongata, in caudam apertam, angustam, perlongam, inferne desinit. ColumeUa recta, basi gracillime acuminata, callo tenuissimo, adnato munita. Labrum simplet, acutum. Color albus, subhyalinus. Coquille mince, fusiforme. Spire turriculée, acuminée au sommet, composée de 8 tours séparés par une suture bien marquée. I oe carène très saillante et aiguë règne au-dessous de la périphérie. Zone infra-su turale se confondant avec le reste de la surface; lignes d'accroissement à peine perceptibles. A l'aide de la loupe, on peut apercevoir sur le dernier tour, au-dessous de la carène, deux cor- \±'\ PH. DAUTZKNBEKG KT H. FISCHER dons décurrents obsolètes. Ouverture allongée, terminée à la base par un canal long et étroit. Columelle perpendiculaire très effilée à la base et pourvue d'une callosité mince, appliquée. Labre simple, tranchant. L'état de l'exemplaire unique ue permet pas de décrire l'échancrure. Coloration blanche, subhyaline. Habitat. - Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 40, 1 385 m. Pli^uuotoma thaumastopsis iiov. sp. PI. XVI, fig. 14. Testa 10millim. longa,5 millim. //2 lata, apertura . sutAira impressa juncti ; apicales 4 convexi: primas levis,sequentes % reticulati, quartus bipartitus, supra plicis lonyitudinalibus arcuatis ornatus, infra nero reticulatus. Anfr. normalis primus infra aream subsulu- ralem declivt'm, longitudinaliter arcuatim plicatam, unicarinatus. !////■. ultimus carina altéra et funiculis pluribus cingitur. Apertura piriformis, infra in canalem subelongatum, apertum desinit. Columella rectiuscula, subtorta, basi acuta. l.ahrum acutum supra leviter emarginatum. Color albus, apex fuscus. Coquille peu épaisse. Spire conoïde, médiocrement élevée, acuminée an sommet, composée de six tours séparés par une suture bien marquée. Quatre tours embryonnaires : le premier lisse, les deux suivants treillissés, le quatrième treillissé de même sur sa moitié inférieure ; mais orné, dans le haut, do plis longitudi- naux arqués. Premier tour normal présentant, au-dessous de la zone subsuturale qui est déclive, non excavée, une carène très saillante qui se prolonge sur le dernier tour. Sur le dernier tour, une deuxième carène prend naissance au point de contact du labre et des cordons décurrents garnissent toute la partie inférieure de la coquille. Plis d'accroissement nombreux, faibles. Ouverture pi ri - forme, terminée par un canal assez long, ouvert. Columelle d'abord presque perpendiculaire, ensuite légèrement tordue vers la base, qui est acuminée. Labre mince, tranchant, Légèrement polygone, faiblement échancré au sommet. Coloration blanche, à l'exception dr> tours embryonnaires qui sont d'un brun jaunâtre. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 69, 1300 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 71, 1165m. Coquille non adulte ; mais très nettement caractérisée : elle res- semble à un Fasciolaria, en miniature. DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRMCESSE ALICE 425 Pleurotoma coelorhaphe qov. sp. PI. XV, fig. 13. Testa 7 millim. S/40 longa, 't millim. lata, apertura 3 millim. 7 W tilin. tenuis, subhyalina, Spira apice atténuant, mucronata. Anfr. 7 : apicoles i convexiusculi, quant normales multo angustiores : primas levis, sequentes 3 tenuiter reticulati; normales rapide crescentes, ultimus permagnus, infra aream subsuturalem argutam, profunde excavatam, valde convexi et tumidi, costis longitudinalibus remotis, funiculisque transversis propius accède ntibus decussati, et, ubicostœ et funicula committuntur subspinosi. In anfr. ultimo, inter dua funicula majora, minus alium intercedit. Apertura patula, infra in caudam mediocrem, apertam, basi attenuatam, desinit. Columella rectiuscula, basi acuminata. Labrum arcuatum superne anguste sed profunde emarginatum. Color albus, subhyalinus, apex fuscus. Coquille mince, subhyaline. Spire raucronée au sommet, com- posée de 7 tours. 4 tours embryoonaires légèrement convexes, beaucoup plus étroits que les normaux : le premier lisse, les autres finement réticulés. Tours normaux s'accroissant rapidement, très convexes, étroitement excavés dans la partie occupée par la zone infra suturale. Dernier tour très grand et renflé. La sculp- ture des tours normaux consiste en cotes longitudinales espacées qui prennent naissance au-desrous de la zone infra-suturale et eu cordons décurreuts un peu plus étroits et plus rapprochés. Ces cotes et cordons produisent, par leur entrecroisement, des alvéoles quadrangulaires profondes, pms larges que hautes, et leurs points d'intersection sont légèrement, épineux. Les côtes longitudinales sont au nombre de 13 sur l'avant-dernier tour et de 15 sur le dernier; les cordons décurrents au nombre de 4 sur l'avant-dernier tour. Sur le dernier tour on aperçoit un cordon décufrent inter- médiaire faible entre chaque paire de cordons principaux. Ouver- ture grande, dilatée, terminée à la base par un canal assez long, atténué, ouvert. Columelle presque verticale, à peine tordue vers la base, qui est acuminée. Labre arrondi, étroitement, mais très profondément échancré au sommet. Coloration blanche, à l'excep- tion des tours embryonnaires qui sont bruns. Habitat. — Acores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, I 385™. Par sa forme générale et la conformation de sou sommet, cette espèce se rapproche du Defrancia formosa Jeffreys (Moll. proc. duringthe cruise of H. .M. S. « Triton » p. 307, pi. XLIV, fig. 9, 426 l'H. DAUTZENBERG ET H. FISCHER î)n. \)h |, mais sa sculpture esl fort différente : les cordons décurrents sont bien pins nombreux et plus rapprochés chez le formosa, et les tours, au lieu d'être réticulés, ne présentent chez cette espèce que des stries obliques, sinueuses. PLEUROTOMA D1ASTROPHA UOV. Sp. PI. XV, fig. il. Testa 10 millim. longa, 5 millim. i/% lato, aperturaô millim. alla, solidiuscula. Spira, dimidiam longitudinis partent occupans, turrita. Anfr. 7 sutura conspicua juncti : apicales 3 oblique plicati ; normales infra aream subsuturalem valde excavatam, arcuatim plicatam, valde tumidi, costis longitudinalibus obliquis, in anfr. ultimo Ii>, rotundatis, remotis et funiculis transversis approximatis ornati. Costie suturam inferiorem attingunt et in anfr. ultimo, in cauda evanescunt. Inter dua funicula majora minus alium in anfr. ultimis intercedit. Aper- lura infra in caudam subtortam, subebngatam, apertam, desinit. Columella torta, callo tenui, adnalo munita. Labrum arcuatum, su- perne late et sat pro/unde emarginatum. Color albus, apex fusons. Coquille assez solide. Spire occupant la moitié de la hauteur totale, composée de 7 tours dont 3 embryonnaires, convexes, sont plissés obliquement : les autres sont étages, largement et profondément excavés au sommet et ensuite très gibbeux. Zone infra-suturale garnie de plis d'accroissement arqués, nombreux et irréguliers. Le reste de la surface est traversée par des côtes longitudinales arron- dies, assez fortes, obliques, espacées, au nombre de 12 sur les der- niers tours. Ces côtes descendent jusqu'à la suture et se prolongent, sur le dernier tour, jusqu'à la naissance du canal, où elles s'effacent iuseusihlement. On observe, en outre, des cordons décurrents bien saillants, à peine plus étroits que leurs intervalles, qui (tassent par dessus les côtes. Entre ces cordons principaux, un autre, beaucoup plus faible, vient s'intercaler sur les derniers tours. Ouverture un peu anguleuse au sommet, terminée à la base en un canal assez long, ouvert et un peu tordu. Columelle tordue, pourvue d'une callosité mince, appliquée. Labre arqué, largement et assez profondément échancré au sommet. Coloration blanche, à l'exception îles tours embryonnaires qui sont bruns. Habitat. - Açores : Pr. Alice (1895). Stu. 46, I385m. Le PL diastropha se rapproche du Pleurotomella Saffordi Verrill et Smith (second catal. in Trans. Conn. Acad., I. VI, p. 151, pi. XXXI, DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE \11 fîg. 4) ; mais sa spire est moins élevée, moins atténuée au sommet, ses tours sont plus gibbeux, ses rôles longitudinales sont pins faibles et plus espacées, etc. Pleurotoma eurybrocha uov. sp. PI. XV, fig. 14 Testa 5 millim. f/2longa, î millim.. 7/40 lata, apertura 2 millim. //5 alla, solidiuscula. Spira elata, turrita, dimidiom altitudinis partent superat. Anfr. S, sutura impressa j uncti : apicales i, primi% levés, ceteri costulis obliquis funiculisque filiformibus transversis ornati; normales 4, infra aream subsuturalem excavatam plicisque incrementi arcuatis ornatam, convexi, costis longitudinalibus angustis, valde remotis et funicidis transversis taxe decussati; ubi costse et funicula cômmittuntur, spinulosi. In anfr. ultimo, inter funicula majora. minus alium interdum intercedit. Apertura mata, infra in caudam mediocrem late apertam, desinit. Columella subtorta, callo tenui adnato munita. Labrum arcuatum, superne profunde emarginatum. Color albus, apex fuse as. Coquille assez solide. Spire élevée, turriculée, occupant plus de la moitié de la hauteur totale, composée de 8 tours séparés par une suture bien marquée. Quatre tours embryonnaires convexes : les deux premiers lisses, les deux autres pourvus de costules obliques et de cordons décurrents très faibles. Quatre tours normaux pré- sentant une zone infra suturale excavée, garnie de plis d'accroisse- ment arqués ; le reste de ces tours est convexe et orné de côtes longitudinales étroites très espacées et de cordons décurrents égale- ment étroits qui déterminent, par leur entrecroisement, des alvéoles quadrangulaires très grandes, plus larges que hautes ; les points d'intersection sont garnis de petits tubercules pointus. Sur le dernier tour, on observe ordinairement un cordon décurrent plus faible entre les cordons principaux. Ouverture ovale, terminée à la base par un canal court, largement ouvert. Columelle un peu tordue, acuminée à la base et pourvue d'une callosité mince, appli- quée. Labre arqué, profondément échancré au sommet. Coloration blanche, à l'exception des tours embiyonnaires qui sont bruûs. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888). Stn. 69, 1300m; Pr. Alice (1895). Stn. 46, 1385*. Cette espèce est caractérisée par sa forme bien régulière et sur- tout par sa sculpture composée d'un réseau à mailles exceptionnel- lement grandes. 128 PH. DAUTZENRERG ET H. FISCHER Pleurotoma gallembryon iiov. sp. PI. XV,fig. 15. Testa 3 millim. 1/10 longa, I millim. 1/2 lata, apertura I millim. 9/J0cdta,$olidiuscula. Spira dimidiam altitudinis partent sabœquans; inifr. 6 sutura impressa juncti. Quatuor apicales : primi 2 levés, sequentes 2 costulis longitudinalibus rectis, fUiformibus et medio carina acuta ornati ; normales infra aream subsuturalem, plicis incrementi arcuatis munitam, valde, convexi, costis lorujitudinalibus crassiusculis, prominentibus {loin anfr.ultimo) et funiculis transversis angustioribus sed pariter prorninentibus (4 in anfr. penultimo, iêinultimo), costas superantibus, profunde clathrati, et, ubi costas et funicula commit- tuntur, acute titbrrculati. Apertura .sut ampla, infra in caudam medio- crem,apertam,desinit. Columella subtorta, basi acuminata, callo tenuis- simo, (itluato, munita. Labrum arcuatum, superne anguste sed pro- funde emarginatum. Color albus : anfr. apicales pallide lutescentes. Coquille assez solide. Spire dépassant à peine la moitié delà hauteur totale, composée de 6 tours séparés par une suture bien marquée. Tours embryonnaires au nombre de 4: les 2 premiers lisses, les t suivants ornés de costules verticales coupées par une carène périphérique aiguë. Tours normaux excavés au sommet par la zone infra suturale qui est garnie de plis d'accroissement arqués, ensuite bien convexes et ornés de côtes longitudinales assez fortes (13 sur le dernier tour) et de cordons décurrents plus étroits, mais aussi très saillants (4 sur l'avant dernier tour et 12 sur le dernier) qui passent pardessus les côtes et déterminent, aux points d'inter- section, des petits tubercules aigus. Les cordons sont pi us rapprochés et moins saillants à la hase du dernier tour. Les alvéoles quadran- gulaires limitées par les cordons et les côtes sont très profondes et on n'y observe pas de trace île cordons intermédiaires. Ouverture largement ouverte, terminée à la hase par un canal médiocre, ouvert, Columelle faiblement tordue, acuminée à la base. Labre arqué, étroitement, mais profondément échancré au sommet. Colo- ration blanche, tours embryonnaires à peine teintés de jaune-clair. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888). Stn. 39, î 557m, Stn. 69, 1300 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. bien , pi. XIX, fig. '.. Habitat. — Challenger : Atlantique I" 47' hit. N.; 24° 26' long. 0., 3 382 m. ; Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 22, 4 020 in. Pleurotoma Watsoni Dautzenberg. 1889. Clathurella Watsoni Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 29, pi. Il, fig. 10a, 10'-, 10°, 10d. Habitat. — Açores : Hirondelle (1886), Stn. 112, 1 287 m.; Hiron- delle (1888), Stn. 60, 1300 m. Pleurotoma Blanchardi nov. sp. PI. XV, fig. 16. Testa 6 millim. 7 H) longa, 3 millim. 7/40 lata, apertura î millim. alta, tenuis, ovoidea. Anfr. ôconvexi, sutura impressa juncti : apicales 3 tenuiter reticulati; normales, funiculis numerosis complanatis, intersliis subsequalibus cincti et plicis longitudinalibus, filiformibus, irregulariter ornati. Anfr. ultimus permagnus, 4/Ô altidudinis subœ- quans. Apertura ampla, ovata. Columella subsinuosa, basi attenuata, callo tenuissimo, adnato, minime conspicuo, munita. Labrum simplex, aculum, arcualum, haud emarginatum sed tantum superne late subsi- nuatum. Color allais, anfr. apicales pallide fuscescentes. Coquille mince, de forme ovoïde. Spire médiocre, n'occupant guère plus du tiers de la hauteur totale, composée de 6 tours con- vexes séparés par une suture bien marquée. Trois tours embryon naires finement treillissés. Tours normaux traversés par de nom- breux cordons décurrents réguliers, aplatis, à peu près de même largeur que leurs intervalles el par des plis longitudinaux filiformes irrégulièrement espacés. Dernier tour très grand occupant les 4/5 de la hauteur totale. Ouverture ample, ovale allongée, non eana liculée à la base. Columelle légèrement onduleuse, atténuée à la base el pourvue d'une callosité étroite, mince, appliquée, à peine visible. Cabre simple, tranchant, arqué, non échancré et pourvu seulement, au sommet, d'un sinus très large et peu profond. Colo ration blanche opaque. Tours embryonnaires d'un fauve clair. DRAGAGES EFFEI II ES PAR L'HIRONDELLE II H PRINCESSE ALICE \'.\\ Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 69, 1300 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 m., Stn. 68, 1 167 m. Cette espèce diffère du Clathurella pachia Watson (Challenger Hast., p. 353, pi. XIX, fig. 5) par sa forme plus renflée, plus régu- lièrement ovoïde, sa spire beaucoup inoins élevée, sa sculpture plus accentuée, les sillons élanl subégaux sur toute la surface, tandis que chez le pachia, ils sont plus rapprochés au sommet dé- tours. Genre Mitromorpha A. Adams, 1865. MlTRO.MOHPHA DALLI IIOV. Sp. PI. XV, fig. 18. Testa l't millim. longa, 6 millim. lata, apertura 7 millim. alta, solidiuscula, owto-elongata. Spira conoidea, apicem versus attenuata et acuminata, dimidiam altitudinis partem sequat. Anfr. S, sut uni impressa undulatajuncti : apicales 3 levés ; normales Vprimi planatf, :> Uiltimi convexiusculi, costis longitudinalibus convexis parum promi- nentibus et funiculis transversis, contas decussantibus, 7 in anfr. penul timo, circiter 20 in ultimo, sculpti. Funiculum snbsuturale duplex, ceteris paululum crassius est. Apertura elongata.Columella subsinuosa, basi acuminata, callo angusto, adnato et medio plicis duobus minime conspirais m imita. Labrum subinerassatum, intus Irriter plicatum. Color a (bus. Coquille assez solide, de forme ovale-allongée. Spire occupant la moitié de la hauteur totale, conoïde, acuminée et un peu atté- nuée au sommet , composée de 8 tours séparés par une suture bien marquée, onduleuse. Trois tours embryonnaires lisses, deux pre- miers tours normaux plans ; trois derniers tours un peu convexes. Sculpture composée de cotes longitudinales peu saillantes, arron- dies, régulièrement espacées et de cordons décurrents qui passent pardessus les cotes : ou en compte 7 sur l'avant-dernier tour et une vingtaine sur le dernier. Le cordon supérieur, un peu plu- fort que les autres, est bifide et borde la suture. Ouverture allongée, assez étroite. Columelle très légèrement sigmoïde, acuminée à la base, pourvue d'une callosité étroite, appliquée, et de deux plis médians à peine visibles : l'inférieur est encore plus faible que l'a ii Ire. Labre un peu épaissi et très légèrement plissé à l'intérieur. Coloration blanche uniforme. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 69. t 300 in. Celte espèce, que nous dédions au savant conchyliologiste américain. W. IL Dali, se rapproche beaucoup de celle qu'il a \'M PH. DAUTZENBERO ET H. FISCHER décrite sous le nom de Mitromorpha biplîcata (Blake (lastr., p. 165, pi. XXXV, fig. 1) ; mais noire coquille est d'une taille double de celle là el ne possède que des plis columellaires obsolètes, tandis que ceux du M. biplicata sont bien développés. Mitromorpha Smithi nov. sp. PI XV, 6g. iu. Testa 6 millim. longa, ■> millini. lata, apertura -V millim. / /5 alta, solida, ovato-oblonga, nîtidiuscula. Spira conoidea, apice oblusinscula, dimidiam altitudinis partent non attingit. Anfr. (i, sutura parurn im- pressa juncti ; apicoles 2 convexi, leccs ; normales funiculis 3 trans- vcrsis. iu, duobus primis anfr. eminentioribus, deinde sensim dccrescen- tibus, inultimo obsoletissimis cingulati. In primo anfr. normali costuliB longitudinales rotundatse accédant, quee cero in altero evanescunt. Anfr. ultimus medio levis, sulco subsuturali et funiculis 5 tel 0, planatis, approximatis, basai cingentibus, ornatus. Strise incrementi, sub lente tantum conspiciuntur. Apertura elongata, sat angusta. Colu niella substitua la, cal la angusto, adnato, et nietiio plicis 2 talidis, superiori majore, munita. Labrum crassiusculum. Testa alba, iineis transversis lutescentibus : 1 in anfr. penultimo, 4 in ultimo, balteata. Coquille solide, de forme ovale-allongée, assez luisante. Spire conoïde, obtuse au sommet, n'atteignant pas la moitié de la hauteur totale, composée de six tours séparés par une suture peu marquée. Deux tours embryonnaires lisses ; les aulres sont. traversés par trois cordons décurrents, plus saillants sur les deux premiers tours normaux et s'atténuaiitensuite graduellement sur les suivants. Le premier tour normal possède, de plus, des côtes longi- tudinales arrondies qui s'effacent sur le deuxième et disparaissent complètement sur les derniers. Le dernier tour ne possède plus qu'un sillon subsutura] séparant deux cordons décurrents aplatis, presque obsolètes. La partie médiane est tout à fait lisse et sa base est entourée par cinq ou six cordons aplatis, rapprochés. Les stries d'accroissement ne sont visibles que sous un assez fort grossissement. Ouverture allongée, assez étroite. Columelle très légèrement sigmoïde, garnie d'une callosité étroite, appliquée el pourvue, au milieu, de deux plis bien développés dont le supérieur est le plus fort. Labre simple assez épais. Coloration blanche, ornée sur l'avant dernier tour d'une bande et sur le dernier tour • le quatre bandes décurrentes, étroites, d'un jaune pâle. Habitat. — Açores : Hirondelle 1 1888), Stn. :ii, 800 m. DRAGAi ;L;s EFFECTUÉS l'Ai; L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 433 Cette espèce est fort remarquable par la disparition presque complète, sur les derniers tours, de la sculpture qui orne les premiers tours normaux. Nous prions M. Edgar Smith, le savant conservateur de la Section conchyliologique du Britisli Muséum, de vouloir bien en accepter la dédicace. Genre Marginella Lamark, 1801. Marginella Vignali, nov. sp. PI. XV, flg. 17. Testa 2 millim. 3/ iO longa, I millim. 7/10 lata, apertura 2 mil- lim. 2/10 alta, solida, ovoidea. Spira parum prominula sed conspicua. Anfr. ultimus totam fere testant constituens, levis, nitidus. Apertura totam longitudinem subsequans, angusta, basi paululum dilatata. Columella convexa, basi valide, oblique triplicata. Labrum valde incrassatum, in summo déclive, medio denticulatum. Color albus. Coquille solide, de forme bien ovoïde. Spire très peu saillante ; mais visible. Surface lisse et luisante. Ouverture étroite, légère- ment dilatée à la base, atteignant presque toute la hauteur de la coquille. Bord columellaire convexe, pourvu à la base de trois plis obliques, bien marqués. Labre fortement épaissi, déclive au som- met, pourvu, chez les exemplaires adultes, de denticulatious peu nombreuses, mais assez fortes. Coloration blanche uniforme. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 m. Le Marginella clandestina Brocchi diffère de la présente espèce par sa taille encore plus faible, sa forme plus renflée vers le haut et plus atténuée à la base. Chez le Marg. occulta Monterosato, le labre dépasse la spire qui est complètement cachée. Enfin, le Marg. floridana Dali (ïert. Moll. of Florida, p. 49, pi. V, fig. 6, 1890), est d'une taille double, sa spire est encore moins saillante et ses plis columellaires sont moins nombreux et plus obliques. Nous dédions cette espèce à notre ami, M. L. Vignal, membre de la Société zoologique de France. Genre Fusus Lamarck, 1801. Fusus Bocagei Fischer. 1882. Fusus Bocagei Fischer, Diagu. esp. nouv. du « Travailleur », in Journal de Conchyliologie, p. 49. 1889. Fusus azoricus Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 32, pi. II, fig. 3*, 3b . Mém. Soc. Zool. de Fr., 1896. îx. — 28. lu 1>H. DAUTZENBERG ET H. FISCHER 1891. Fusus Bocagei Fisch. Dautzeoberg, Contrib. Faune Malac. Golfe de Gascogne, in Mém. Soc. Zool. de France, p. 606, 614, pi. XVI, fig. 9-10. 1896. — Fisch. Locard, Moll. et Brach. du «Caudan», P- 8. Habitat. — Golfe «le Gascogne : Hirondelle (1886), Stn. 66, 510 m. ; Caudan, 800 m.; Açores : Hirondelle (1888), Stn. 34, 800 m., Stn. 70. 454 ni. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 ni., Stn. ."12, 550 in., Stn. 95, 1230 ni. Fusus Gri.maldii nov. sp. PL XVIII, fig. 10, Il Testa 23 millim. longa, 8 millim. 1/2 lata, apertura 9 millim. 1/2 alla, solida, par uni nitida. Spira elata, turrita, insummo acuminata, 3/5 altitudinis partent fere sequans. Anfr. i) convexi, sutura undu- lata impressaquejuncti: apicales 2 levés, ceteri costis longitudinalibus ( 12 in anfr. penultimo), quant interstitia multo angustioribus et plicis incrementi humilibus sculpti. Funicula 2 transversa obsoletaque ubi costas superant tubercula subacuta formant. Usée sculptura in anfr. ullimo paulo evanescit, funicula autem parva et approximata infra accédant. Anfr. ultimus aperturam versus paululum ascendit . Apertura ovata, superne subangulata, infra in caudam mediocrem, apertam, postieeque reflexam desinit. Columella sinuosa, callo cras- siusculo adnaloque minuta. Labrum brevissime marginatum, superne sinu ri.r conspicuo munitum ac intus obsoletissime dentatum. Color albus. Coquille solide, peu luisante. Spire élevée, turriculée, acuminée au sommet, atteignant à peu près les 3/5 de la hauteur totale, com- posée de 9 tours convexes séparés par une suture ondulée, bieu marquée. Deux tours embryonnaires lisses, les autres pourvus de côtes longitudinales (12 sur l'avant-dernier tour), assez saillantes, séparées par des intervalles beaucoup plus larges qu'elles-mêmes, de plis d'accroissement peu apparents etde deux cordons décurrents obsolètes, mais qui déterminent sur les côtes des tubercules légère ment épineux. Cette sculpture s'efface sur le dernier tour dont la base esl pourvue de plusieurs cordons lins et rapprochés. Le dernier tour est très légèrement ascendant vers l'ouverture. Ouverture ovale, un peu anguleuse au sommet et terminée à la base par un canal médiocre, ouvert, un peu réfléchi eu arrière. Columelle sinueuse, pourvue d'une callosité assez épaisse, appliquée. Labre très étroitemenl bordé et pourvu au sommet d'un sinus à peine DRAGAGES EFFECTUÉS PAB L'HIRONDELLE ET LA PRIJVl ESSE ALICE 'i .'!."> indiqué. Sur la face interne du Labre, on observe quelques denti- culations excessivement faibles. Coloration blanche. Habitat. - Açores : Hirondelle | L888 , Stn. 19, I 384 m. En comparant cette espèce au Fusus Bocagei, nous remarquons que le canal est beaucoup plus court et que la sculpture est beau- coup plus délicate chez le Grimaldii. Genre Kryptos Jelïreys mss. Ce genre ayant été proposé par Jefîreys pour la seule espèce dont nous dounons ci-après la description, ses caractères resteront confondus avec les caractères spécifiques jusqu'à la découverte d'autres formes affines. Il se rapproche des Fu.sms, tant par la forme de la coquille que par la conformation de l'opercule. Kryptos elegans Jefîreys mss. PI. XV, fig. 20. Testa i% millim. 1/4 longa, 6 millim. lata, apertara 0 millim. alta, solidiuscula, fusiformis. Spira data, dimidiam altitudinis partent paulo super ans. Anfr. 6, sutura impressa juncti : primus lecis, depres- sas ; sequentes 2 convexi, costulis longitudinalibus regularibus ac (uniculis transversis 2 eleganter quadratim decussati. Anfr. ultimi longitudinaliter costis 12 remotis, crassis, plicisque incrementi con- fertis; trattsverse, paulo infra peripheriam, carinis duabus acutis, ubi costas transgrediuntur spinosis et undique [uniculis tramiersis humilibus sculpti. Cariniv plurimae, gradatim debiliores in parte infera ultimi anfr. accedunt. Apertura superne angulata, basi, m caudam do a gâtant, apertam,tortam et postice rc/le.rmn desinens. Colu- mella obliqua medio excavata, callo adnalo tcnui angustoque munita. Labrum acutum, medio subangulatum. Color albus. Operculum tenue, corneum tenuissime striatum, nucleo apicali munitum. Coquille assez solide, fusiforme. Spire élevée, turriculée, occupant la moitié de la hauteur totale, composée de six tours séparés par une suture bien marquée, ondulée : le premier lisse, aplati, les deux suivants convexes élégamment treillissés par des costules longitudinales régulières et par deux cordons décurrents. Derniers tours garnis, dans le sens longitudinal, de côtes fortes, arrondies, largement espacées, au nombre de 12, et de nombreux plis d'accroissement fins et serrés, et, dans le sens transversal, de cordons décurrents faibles et de deux carènes, situées un peu au- dessous de la périphérie, qui portent des tubercules épineux aux 436 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER points de rencontre avec les côtes. La base du dernier tour est pourvue d'autres carènes analogues, plus atténuées, se transfor- mant bientôt en simples cordons décurrents qui régnent jusqu'à l'extrémité du canal. Ouverture anguleuse au sommet, terminée à la base en un canal allongé, ouvert, tordu, recourbé en arrière. Columelle oblique, excavée au milieu, pourvue d'une callosité étroite, mince, appliquée. Labre tranchant, non épaissi, un peu anguleux au milieu. Coloration blanche uniforme. Opercule mince, corné, orné de stries d'accroissement très fines ; nucléus apical. Habitat. — Atlantique, entre Falmouth et Gibraltar (Exp. du Porcupine, 1870); Golfe de Gascogne, 1 900 m. (Exp. du Travailleur, teste Jefïreys) ; Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 84, 1 674 m. Nous possédons un exemplaire, étiqueté de la main de Jefïreys, de cette espèce restée manuscrite jusqu'à ce jour. Il provient de l'Expédition du Porcupine et c'est lui que nous avons représenté sur notre planche XV, fig. 20. Chez l'échantillon rapporté par la Princesse- Alice, la carène supérieure est sensiblement plus saillante ; mais tous les autres caractères concordent parfaitement. Genre Sipho Klein, 1753. Sipho prokundicola Verrill et Smith. 1884. Sipho profundicola Y erriïï et Smith, Second Catal. mTrans., Conn. Acad., t. VI, p. 170. pi. XXXI, fig. 13. 1885. — Verrill et Smith, Albatross Expl. p. 64, pi. XXV, fig. 81. Habitat. — Albatross : au large de Martha's Vineyard, par 3 16i et 3 716 m.; au large de la baie de Chesapeake,par2 736 et 3 504 m. ; Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 22, 4020 m., Stn. 31, 2178 m. Genre Anachis II. et A. Adams, 1853. Anachis costulat\ (Cautraine) auct. var. albula Jefïreys. 1835 (?). Fusus costulatus Cantraine, Diagn. esp. nouv. m Bull. Acad. Bruxelles, tir. à p. p. 20. 1867 (?). Columbella Haliaeeti Jeflreys, British. Conch., t. IV, p. 356, pi. VI, fig. 5; t. V (1869), p. 219, pi. LXXXVIII, fig. 3. 187S. Pyrene costulata Cantr., G. 0. Sars, Moll. Arct. Norv., p. 252, pi. XXIII, lig. 16. 1880. Columbella Haliaeeti Jeffreys, On the french. deep-Sea exp. in the Bay of Biscaj . p. 9. DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET I \ PRINCESSE ALICE rl 3T 1882. Anachis costulata Cantr.,Verrill, Catal. mar. Moll. mTrans. Gonnecticul Acad., t. V, 2e p., p. 513, pi. XLI1I, fig. 7. 1883. Columbella Haliaeeti Jefïreys, « Triton » Ex p. mProc. Zool. Soc. Lond., pp. 392, 393. 1883. Columbella {Anachis) costulata Cantr., Tryon, Manual of Conch. struct. and syst., t.V, p. 160, pi. LVI, fig. 77, 79. 1885. Anachis Haliaeeti Jeffr., Verrill, « Albatross » Exp. in Rep. of Gomm. of Fish. and Fisheries, p. 566. 1886. Columbella {Anachis) Haliaeeti Jeffr., Watson, Challenger, Gastr. p. 236. 1881). Bêla Grimaldii Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 26, pi. II, fig. 2\ 2b, 2' , 2d. 1896. Bêla limât u la Locard, Résultats scient, de la Gamp. du Caudan. Mollusques, p. 141, pi. V, fig. 3. Habitat. — Messine (Seguenza, teste Jefïreys); Golfe de Gascogne (Exp. du Travailleur et Exp. du Caudan) ; Nord des Hébrides, de 310 à 1188 m.; Açores: Hirondelle (1886), Stn 112, 1287 m.; Hirondelle (1888), Stn. 34, 800 m., Stn. 39, 1557 m., Stn. M, 1372 m., Stn. 49, 1384 m., Stn. 54, 40 m., Stn. 63, 1 135 m., Stn. 69, 1 300 m., Stn. 80, 1 266 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 m., Stn. 52, 550 m., Stn. 68, 1167 m., Stn. 71, 1165 m., Stn. 80, 793 m., Stn. 95. 1 230 m., Stn. 109. 1 022 m., Stn. 111, 1 143 m. La synonymie de cette espèce est difficile à établir et c'est avec beaucoup d'hésitation que nous l'inscrivons ici sous le nom (Y Anachis costulata var. albula. Le type du Fusas costulatus ayant été perdu, il règne, en effet, une grande incertitude au sujet de la coquille fossile du Pélore que Cantraiue a eu l'intention de dénommer. La diagnose originale est, d'ailleurs, insuffisante, et, si l'on admet qu'il s'agit de la présente espèce, il faut reconnaître qu'elle a été établie sur un spécimen non adulte, puisque Cantraine dit que son ouverture est dépourvue de denticulations. Quant au Columbella Haliaeeti Jefïreys, nous devons avouer que si l'on s'en rapporte aux figurations du « British Conchology » qui représentent une coquille dont le labre est bordé extérieurement d'un gros bourrelet, il est également difficile d'y reconnaître l'espèce dont nous nous occupons en ce moment. G. O. Sars a représenté sous le nom de Pyrene costulata un exemplaire jeune, dépourvu de denticulations à l'intérieur du labre, mais qui concorde bien avec ceux des nôtres qui n'ont pas atteint leur complet développement. Il en est de même de 1' 1 nachis costulata de Verrill, qui possède toutefois des costules longitudinales plus nombreuses. 438 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER L'un de nous, n'ayant sous les yeux, en 1889, que des exemplaires plus ou moins jeunes, a décrit cette espèce comme nouvelle sous le nom de Bêla Grimaldii, erreur qui peut s'expliquer si l'on considère que la sculpture des tours embryonnaires se rapproche beaucoup de celle de certains Pleurotomidx et que la forme de l'ouverture, alors que le labre n'est encore ni épaissi, ni denticulé, rappelle celle des Bêla. M. Locard vient encore de décrire la même forme sous le nom de Bêla limatula. Genre Trophon Montfort, 1810. Trophon Dabneyi Dautzenberg. 1889. Trophon Dabneyi Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 36, pi. II, fig. 7», 7b, 7e. Habitat.— Açores : Hirondelle (1886), Stn. 112, 1 287 m. ; Hiron- delle (1888), Stn. 20, 1850 m., Stn. 49, 1 384 m., Stn. 60, 1213 m., Stn. 69, 1300 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 117, 2102 m. Cette espèce a été décrite d'après un exemplaire moins grand que ceux qui ont été rapportés depuis et qui atteignent 48 milli- mètres de hauteur. Trophon Droueti Dautzenberg. 1889. Trophon Droueti Dautzenberg, Contrib. Faune malac. Açores, p. 37, pi. II, fig. 1", lb, 1e. Habitat. — Açores : Hirondelle (1886), Stn. 112, 1 287 m. ; Hiron- delle (1888), Stn. 34, 800 m., Stn. 39, 1 557 m., Stn. 69, 1 300 m. ; Pr. Alice (1895), St. 46. 1 385 m. Trophon Richardi nov. sp. PI. XVIII, fig. 6. Testa 15 millim. longa, à millim. lata, apertura 9 millim. alta, solida. Spira 3/5 altitudinis partent œquat. A nfr. 7 convexi, sutura m hic impressa juncti : apicales erosi, ceteri medio angulati, varicibus longitudinalibus lamellosis [15 in anfr. penultimo pariter ac in ultimo) et funiculis transversis obsoletis, ornati. Varices, ubi a fini > culis Iransgrediuntur, squamulosx sunt. Apertura ocato rotundata, infra in caudam elongatam, angustam, arcuatam desinit. Colu niella siibsrniiosa, callo adnato, nitido,satis expanso, munita. Labrum intus valde incrassatum, tri-vel quadri-dentatum. Color albus. Operculum tenue, corneum, nucleo laterali munitum. DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE l i LA PRINCESSE ALICE 439 Coquille solide. Spire occupant les .'! ."> de la hauteur totale, corn posée de 7 tours convexes, séparés par une suture profonde. Tours embryonnaires érodés; les suivants anguleux à la périphérie, garnis de varices longitudinales lamelleuses au nombre d'une quin- zaine sur l'avant-dernier tour, ainsi que sur le dernier, et de cor- dons décurreuts peu distincts dans les intervalles des varices; mais qui déterminent sur les bords de celles-ci des squamules un peu canaliculées. Ces cordons disparaissent sur le canal qui porte, à la base, une série de squamules imbriquées. Ouverture ovale-arrondie, terminée à la base par un canal allongé, étroit, ouvert et arqué. Columelle légèrement sinueuse, pourvue d'une callosité appliquée très luisante et assez étendue. Labre un peu polygone au boni et fortement épaissi à l'intérieur, où il est pourvu de 3 ou 4 denticula- tions. Coloration d'un blanc uniforme. Opercule mince, corné, à nucléus latéral. Habitat. - Açores : Hirondelle (1888), Stn. 70, 454 m. Nous prions M. Jules Richard d'accepter la dédicace de cette nouvelle espèce qui diffère du Tr. barvicensis par sa spire moins élevée, son dernier tour plus renflé, ses varices plus nombreuses, etc. Trophon Grimaldii nov. sp. PI. XVIII, fig. I, 2. Testa 17 millim. longa, 8 millim. 3/Wlata, apertura 11 millim. alla, solidiuscula, fusiformis. Spira tertiam altitudinis partem subse- quat. Anfr. (i 1/2 gradati, sutura valdc impressa juncti : apicales 1 //2 levés, ceteri medio carinati, striis tramversis obsoletis et varicibus longitndinalibus lamellosis {11 in unir, ultimo), in carina spinosis, ornati. In anfr. ultimo, variai' basin attingent. Apertura superm rotundata , infra, in caudam apertam, elongatam, angustamque desinit. Columella rectiuscula. Labrum acutum, medio angulaîum. Color albus. Coquille assez solide, fusiforme. Spire occupant environ le tiers de la hauteur totale, composée de 6 tours 1/2 étages, séparés par une suture profonde. Un tour embryonnaire et demi lisse, les autres carénés à la périphérie et ornés de varices longitudinales lamelleuses qui se relèvent, en passant sur la carène, en squamules spiuiformes. Les varices, au uombre de onze sur le dernier tour ainsi que sur l'avant-dernier, se prolongent jusqu'à l'extrémité du canal. Toute la surface est traversée par des stries décurrentes très obsolètes. Ouverture arrondie dans le haut, se prolongeant à 440 1>H. DAUTZENBERG ET H. FISCHER l.i base on un canal ouvert, très long et étroit. Columelle verticale, à peine sinueuse. Labre tranchant au boni, anguleux, à L'endroit où aboutil la carène. Coloration blanche uniforme. Habitat. — Méditerranée au large de la Sicile : Pr. Alice (1893), Sln. 10, I 122 m. Cette espèce, d'un aspect très élégant, se rapproche du Trophon clavatus des mers du Nord de l'Europe ; mais le profil de ses tours est bien différent : il est convexe dans le haut, tandis que cette région est concave chez le clavatus. D'autre part, les squamules spiniformes de la carène, au lieu de se relever vers le haut comme chez le Tr. clavatus, sont dirigées dans le plan de la carène chez le Tr. Grimaldii. Le Tr. vaginatus, de la Méditerranée et du Golfe de Gascogne. diffère du Grimaldii par sa spire moins haute, s'élargissant plus rapidement ainsi que par ses squamules plus longues et se dirigeant vers le haut de la coquille comme chez le Tr. clavatus. Nous prions S. A. le Prince Albert de Monaco, de vouloir bien accepter la dédicace de cette nouvelle et intéressante espèce. Genre Pseudomurex Monterosato, 1872. Pseudomurex basileus nov. sp. PJ.XVIH, fig.3. Testa 38 millim. longa, 25 millim. lata, apertura 23 millim. al ta solidissima, robusta. Spira 2j5 altitudinis attingit. Anfr. 7. gradati, convexi, supra peripheriam subangulati, sutura profunda juncti, plicis longitudinalibus rotundatis [li in anfr. penultimo) et funiculis transversis approximatis, in anfr. ultimo alternatim majoribus, sculpti. In anfr. ultimo, funiculum multo crassius basi fossulam pseudoumbilicalem angustam cingit. Prseterea lamelhv longitudinales crispatse numerosissimse totam super/iciem ornant. Apertura subro- I h h ila, in fru incaudam brevem ,a prrtam , ilcsinit.Columella subexca :ula . basi oblique subtruncata, callo crasso, margine prominente munita. Labrum crassum, extus haud varicosum, intus subdentatum. Color sordide albus. Coquille très épaisse, trapue. Spire atteignant les 2/5 de la bau- teur totale, composée de 7 tours convexes, subanguleux un peu au- dessus de la périphérie, garnis de gros plis longitudinaux arrondis, au nombre de 14 sur l'avant-dernier tour, et de cordons décurrents serrés qui passent par-dessus les plis. Ces cordons sont alternati- DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET U PRINCESS1 \LICE \\\ veinent plus forts et plus faibles sur le dernier tour. A la base, un cordon plus large et plus fort que les autres, entoure un faux ombilic étroit. Toute la surface est, en outre, couverte de lamelles longitudinales nombreuses et serrées, qui déterminent, sur les cordons, des séries de petites squamules imbriquées. Ouverture arrondie, terminée à la base p;ir un canal court et ouvert. Colu- melle légèrement excavée au milieu, tronquée obliquement à la base et pourvue d'une callosité épaisse se relevant en une lamelle assez forte. Labre épais, non variqueux extérieurement, grossière- ment denticulé sur Le bord interne. Coloration d'un blanc sale uniforme. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stu. 69, 1300 m. Le Pseudomurex basileus est remarquable par sa grande taille et par sa forme générale qui rappelle beaucoup celle de certains Can- tharus. On peut le comparer au Caralliophila magna Dali (Tertiary Moll. of Florida, p. 155, pi. XI, fig. 1 1. 12) mais ses côtes longitu- dinales sont plus nombreuses et plus étroites, ses tours de spire sont plus étages, son ouverture est plus grande et terminée par un canal plus court. Genre Goralliophila 11. et A. Adams, 1853. CORALLIOPHILA LACTUCA Dali. 1889. Coralliophila lactuca Dali, Blake Gastr. p. 220, pi. XVI, fig. 0. Habitat. — Blake : au large de Cuba, 278 à il!) m.; au large de Fernandina, Floride, 043 m.; Açores: Pr. Alice (1805), Stn. 46, 1 385 m., Stn. 77, 8'to m. Les exemplaires recueillis concordent bien avec la figure et la description, sauf en ce qui concerne les tours embryonnaires; mais nous supposons que chez les exemplaires du « Blake », qui sont plus adultes que les nôtres, cette partie délicate de la coquille a pu être un peu usée. Quoi qu'il en soit, M. Dali indique ces tours comme lisses, tandis que sur un de nos exemplaires, dragué vivant, ils sont pourvus de deux petites carènes finement tuber- culeuses; ils sont aussi d'une teinte un peu plus jaunâtre que le reste de la coquille. Genre Argobuccinum Klein. 17.".:;. Argobiccinim giganteum Lamarck, var. atlantica Monterosato. 1800. Ranella gigantea Lk., var. atlantica Monterosato, Conch. délie profundita del mare di Palermo, p. 19. 442 PH. DAUTZENBERO ET H. FISCHER Habitai. — La Méditerranée (la forme typique) et le Golfe de Gascogne (la variété); Açores: Hirondelle (1888), Stn. 70, 454 m. Les exemplaires recueillis concordent tout à l'ait avec ceux que l'on pèche au large d'Arcachon. Genre Pedicularia Swainson, 1840. Pedicularia decussatà Gould. 1855. Pedicularia decussatà Gould, Proc. Bost. Soc. Nat. Hist., t. Y, p. 127 ; Otia (1862), p. 215. 1881. Pedicularia albida Dali, Mus. of Comp. Zool., IX, p. 39, (teste ipso). 1889. Pedicularia sicula Dautzenberg (non Swainson) Contrib. Faune malac. Açores, p. 39, pi. IV, fig. 1\ 1\ 1e, ld, 2a, 2b, 2e. 1889. Pedicularia decussatà Gould. Dali, Blake Gastr., p. 237, pi. XIX, fig. 9% 9b. Habitat. — Les côtes de la Nouvelle-Angleterre (Gould) ; Barba- dos, 183 m. (Hassler Exp. ) au large de la Havane, 823 m. (Pourtalès) ; Blake : détr. de Yucatan, 1 170 m. ; au large de la Havane ; 367 m. ; au large de la Géorgie et de la Floride, 49 in. et 731 m ; Açores : au large de Fayal, de 400 à 500 m. (Dabney) ; Hirondelle (1888), Stn. 65, 736 m., Stn. 69, 1 300 m., Stn. 83, 318 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m., Stn. 90, 523 m. La sculpture varie autant chez le P. decussatà que chez le P. sicula, de la Méditerranée; mais elle est toujours plus délicate. De plus, comme l'a fait observer M. Dali, le sommet de la spire reste constamment à découvert chez le decussatà, tandis qu'il est complè- tement enveloppé par le dernier tour chez les exemplaires adultes du sicala. Genre Triforis Deshayes. 1824. Triforis aspera Jefïreys. PI. XVIII, fig. 7. 1885. Triforis aspera Jefïreys, Lightning and Porcupine Exp,, in Proc. Zool. Soc. Loml., p. 58, pi. VI, lig. 7, 7a. 1887. Triforis aspera Jeff. Tryon, Manual of Conch., struct. and syst., t. IX, p. 181, pi. XXXVIII, fig. 5. DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE 11 LA PRINt l SSl \LICE \\'-\ Habitat. — Atlantique, Porcupine : au large du cap Mondego, 1817 m.,;iti large du cap Espichel, .">3'i m., au large du cap Sagres, de 4I.'i à 7<)ii ni. ; Travailleur (1882), golfe d<> Gascogne; Méditer- ranée : Sciacca ( Mon terosatô ; Banc de l'Aventure (Jeffreys, Exp. du Porcupine); golfe du Mexique, de 228 à 1338 m. (Pourtalès) ; Aeores : Hirondelle (1888), Stn. 69, I 300 m., Stn. 70, L"»'i m. : IV. Alice (1895), Stn. 40, 1385 m. Nous avons pu comparer les échantillons rapportés par la « Prin cesse Alice » à l'un de «eux provenant de l'expédition du « Porcu- pine », qui nous a été envoyé par Jeiïreys, et nous assurer de leur identité. Les tours embryonnaires étant brisés chez ceux du Porcupine, nous avons fait représenter ici un spécimen intact qui mesure 19 millim. de hauteur. Genre Cerithiopsis Forbes et Hanley, 1849. Cekithiopsis abrupta Watson. 1886. Bittium abruptum Watson, Challenger, Gastr., p. 551, pi. XLI, fig. 4. 1889. Cerithiopsis abrupta Wats., Dali, Blake, Gaslr., p. 257, pi. XX, fig. 5. Habitat. — Golfe de Tunis, 91 à 183 m. (Xares); Golfe de Naples (Stefanis, teste Jeiïreys); Blake : Barbados, 183 m.; Challenger: Açores : 823 à 914 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 m. La plupart de nos échantillons sont intermédiaires entre la figu- ration de M. Watson et celle de M. Dali : les tubercules sont moins rapprochés que chez l'exemplaire du Challenger, ils sont reliés entr'eux par des cordons longitudinaux et d'autres décurrents, niais sans arriver à former une réticulation aussi nette ni à mailles aussi grandes que chez l'exemplaire du Blake. Nous en possédons cependant un qui concorde bien avec ce dernier. Cerithiopsis (?) turbonilloioes nov. sp. PL XVIII, fig. 5. Testa 9 millim. 3/40 longa {apice déficiente), 2 millim. 7/40 lata, apertura 2 millim. alta, solidiuscula. Spira elongata. tv/rrita. Anfr. perstantes 9 convexiusculi, costis long itudinali bus ("20, in anfr. ultimo convexis et funiculis transversis 2-4, quam costae multo debilios ribus, ornati. Anfr. ultimus obtuse angulatus, basi levis et nitens. Apertura subquadrata, infra in caudam brevissimam, apertam, subre- ïl'l I»H. DAUTZENBERG ET H. FISCHER flexam desinit. Columella torta, basi acuminata. Labrum acutum, arcuatum. Color albus. Coquille médiocrement solide. Spire très élevée, turriculée, composée de neuf tours (sans les tours embryonnaires qui manquent dans nos échantillons) assez convexes, ornés de côtes longitudinales arrondies, au nombre d'une vingtaine sur le dernier tour et de cordons décurrents beaucoup plus faibles que les côtes. Ces cor- dons, dont le nombre varie de deux à quatre, sont ordinairement également espacés, mais n'occupent pas toute la bauteur de chaque tour : il règne au-dessous de la suture un espace assez large qui en est dépourvu. Le dernier tour, obtusément caréné à la périphérie, esl lisse et luisant à la base : on n'y peut distinguer que des stries d'accroissement extrêmement fines. Ouverture subquadrangulaire terminée à la base par un canal très court, ouvert, légèrement réfléchi. Columelle tordue et acuminée à la base. Labre trancbani, arqué, coloration blanche uniforme. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 47, 1372 m., Stn. 69, I 300 m. Ne connaissant pas l'embryon de cette espèce, c'est avec quelque doute que nous la plaçons dans le genre Cerithiopsis. La confor- mation de son ouverture nous a décidés à la classer plutôt là que parmi les Bittium, bien (pie des formes analogues aient été décrites comme Bittium par M. Watson. Genre Gerithiella Verrill, 1872. Cerithiella amblytera Watson. 1885. Cerithium gracile Jefïreys, Lightning and Porcupine Moll. in Proc Zool. Soc. Lond., p. 54, pi. VI. lig. 3, 3a. 1886. Bittium ambîyterum Watson, Challenger Gastr., p. 542, pi. XXXIX, fig. 6% 6'\ (y, 6d . 1880. Cerithiopsis Martensi Dali, Blake Moll., p. 255, pi. XX, fig. 2. Habitat. — Du Nord du golfe de Gascogne, jusqu'au Nord-Ouest de l'Afrique, de 1 245 a 2305 m. (Jefïreys) : l'aval, S23 m. (Watson) ; Vçores : Hirondelle (1888), Stn. 47, 1372 m., Stn. 49, 1384 m., Stn. 69, I3IK) m., Stn. 80, 1260 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1,385 m., Stn. (iS, 1,107 m., Stn. 71, 1,165 m. Fort voisin du Lovenella met nia Lov. des mers du Nord de l'Europe, mais d'une forme plus étroite et ne possédant que deux rangées de tubercules, au lieu de trois. DRAGAGES EFFECTUES PAR L'HIRONDELLE El LA PRINCESSE ALICE 145 Le nombre des costules longitudinales varie un peu chez cette espèce, et elles sont plus ou moins fortes et [dus on moins verticales ou arquées. Tryon a rattaché, avec raison, selon nous, le Cerithium gracile Jelïreys au C. amblytera. Le Cerithiopsis Mariais/ Dali nous parait également synonyme. Quant au Cerithiella ïVhiteavesi Verrill (Trans. Connect. Acad., t. V, p. '622, pi. XLII, fig. 7), c'est une espèce beaucoup plus large en proportion de la hauteur, mais qui possède la même sculpture. Jelïreys l'a assimilé, avec doute, à son C. gracile. Bien que le nom gracile soit le plus ancien, il ne peut être con- servé, car il a été employé, avant 1885, pour d'autres espèces de Cerithium par Philippi, Anton, Pease, etc. Il vaut donc mieux adopter le nom amblytera qui ne prête pas à l'équivoque. Cerithiella Cossmanni nov. sp. PI. XV III, Qg. 9. TestaS millim. 3/40 longa, 2 millim. 3/10 lata, apertura I mil- lim. 7/10 alta, solidiuscula, elongata, turrita. A nfr. 12 convexi, sutura impressa jwncti : apicales 3 valde tuntidi, nitentes, subgranulosi ; nor- males 9, costis longitudinalibus, quam interstitia angustioribus et funiculis transversis 3 ', supero subsuturali, altero peripheriam cingente, inf'ero inter hune et suturam inferam positum, ornati, et, ubi coxtie et l'uni. cula committuntur, subtuberculati. In anfr. ultimo, funiculum quartum, basin, striis incréments flexuosis ornatam, circumdat et quintum paululum infra accedit. Apertura subquadrata, basi in caudam brecissimam subreflexam desinit. Culumella torta, basi oblique truncata. Labrum acutum. Color ex albido flavescens. Coquille assez solide, de forme étroite, allongée. Spire turriculée composée de douze tours convexes séparés par une suture bien marquée. Trois tours embryonnaires très renflés, luisants, légère- ment granuleux. Neuf tours normaux ornés de costules longitu- dinales plus étroites que leurs intervalles et de cordons décur rents : l'un, plus faible, situé immédiatement au-dessous de la suture et deux autres, plus forts, dont l'un règne à la périphérie et l'autre à égale distance de ce dernier et de la suture inférieure. Sur le dernier tour un quatrième cordon prend naissance à la com- missure du labre et un cinquième, très rapproché, entoure la base qui est ornée de stries d'accroissement tlexueuses. Les points d'inter- section des costules et des cordons décurrents sont un peu tuber- culeux. Ouverture subquadrangulaire pourvue à la base d'un canal 446 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER lie- court, ouvert et légèrement réfléchi en arrière. Columelle tordue, obliquement tronquée à la base. Labre simple, aigu. Colo- ration d'un blanc jaunâtre uniforme. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 69, 1300 m., Stn. 70, 454 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 m. Cette espèce que nous nous faisons un plaisir de dédier à notre confrère et ami, M. Maurice Cossmann, difïère du C. amblytera par ses tours beaucoup plus convexes, sa suture plus profonde, par son ornementation, et, enfin, par ses tours embryonnaires très renflés et faisant saillie sur lus premiers tours normaux. Ceriïhiella Alicei nov. sp. Pl. XVIII, 0g. 12. Testa 4 millim. 4/5longa, 1 millim. i/40 lata, apertura 4/5 millim. alla, solidiuscula, elongata, turrita. Anfr. il, sutura im pressa juncti: apicales 2 convexi, primuslevis, alter arcuatim costulatus ; normales 9, paululum infra peripheriam acute carinati et costis longitudinalibus angustissimis, remotisque sculpti. Funiculum humile suturam supra prsetexit et in anfr. ultimo basin cingit. Apertura subquadrata, in caudam vix conspicuam desinit. Colurnella excavata, crassa, callosa. Labrum acutum. Color ex albido flavescens. Coquille assez solide, étroite, allongée. Spire turriculée, composée de onze tours séparés par une suture bien marquée. Deux tours embryonnaires convexes : le premier lisse, le second orné de costules longitudinales arquées. Neuf tours normaux fortement carénés un peu au-dessous de la périphérie et pourvus de costules longitudinales très étroites, espacées. La carène est aiguë, lisse, non tuberculeuse. Un cordon décurrent faible règne immédiate- ment au-dessus de la suture et se prolonge sur le dernier tour, à partir de la commissure du labre. Ouverture subquadrangulaire, faiblement canaliculée à la base. Columelle calleuse, épaisse, un peu concave. Labre simple, tranchant. Coloration blanche jaunâtre uniforme. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 71, 1 165 m. Cette espèce se dislingue de tous ses congénères par sa carène aiguë et très saillante. Cerithiella Bouvieri nov. sp. Pl. XVIII, Bg. 4. Teste 7 m il Uni. longa, I millim. 1/5 lata, apertura I m /Il un. 3/10 DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 447 altasolidiuscula.Spiraelata, turrita. Anfr. M convenu, sutura impressa juncti. Anfr. apicales 3 : primi 2 levés, tertius longitudinale ter cos- tellalus. A nfr. normales costis longitudinalibus, quam interstitia angus- tioribus ac funiculis 2 transversis decussati, et, ubi costœ ne funicula committuntivr, tuberculis validis convexisque instructi. Funiculum quoque humilius, haud tuberculatum, suturam infra marginal. In anfr. ultiuio, funiculum quartum complanatum, basin levem supra cingit. Apertura subquadrata, basi emarginata, in caudamvero haud producta. Columella subtorta. Labrum acutum. Color albus. Coquille assez solide. Spire élevée, turriculée, composée de onze tours convexes, séparés par une suture bien marquée. Trois tours embryonnaires : les deux premiers lisses, le troisième costulé loagitudinalement. Tours normaux pourvus de côtes longitudinales moins larges que les intervalles qui les séparent et de deux cordons décurrents, composant un réseau à mailles quadraogulaires dont les points d'intersection sont garnis de gros tubercules arrondis. Un autre cordon plus faible, non tuberculeux, règne immédiatement au-dessous de la suture. La base du dernier tour est lisse et limitée dans le haut par un cordon décurrent aplati, non tuberculeux. Ouverture subquadrangulaire ne présentante la base qu'une simple échancrure, sans canal. Columelle un peu tordue. Labre tranchant. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 70, 454 m. ; Pr. Alice (1895), St. 46 1385 m. Cette espèce, que nous dédions à M. Bouvier, professeur au Muséum et président de la Société Zoologique de France, diffère du Hittium abruptum Watson (Challenger Gastr., p. 551, pi. XLl, fig. 4), par sa sculpture moins serrée et l'absence complète de canal à la base de l'ouverture. Cerithiella Guernei nov. sp. PI. XVIII., fig. 8. Testa ;t millim. //S longa, i millim. 1/2lata, apertura I millim. alla, solidiuscula. Spira elata , turrita. Anfr. i) convexi, sutura i m pressa juncti : apicales 2 levés, cetericostis longitudinalibus angustis remotis (/7 in anfr. penultinw), funiculisque '2 transversis, pariter angustis lare cancellati, et, ubi costse funiculaque committuntur subacute tuberculati. In anfr. ullinio funicula 2 humiliera, basin levem cingentia, accédant. Apertura rodundata, basi in caudam sub- elongatam, apertamque desinens. Columella torta, callo tenui, adnato, munita. Labrum acutum. Color albus. 448 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER Coquille assez solide. Spire élevée, turriculée, composée de neuf tours convexes séparés par une suture bien marquée ; deux tours embryonnaires lisses, les autres ornés de costules longitudinales, très peu obliques, assez étroites, espacées (on en compte 17 sur l'avant-dernier tour) et de deux cordons décurrents, également étroits, situés, l'un un peu au-dessus, l'autre un peu au-dessous de la périphérie. Les costules et les cordons composent un réseau à mailles larges dont les points d'intersection sont garnis de tuber- cules assez saillants. Sur le dernier tour, deux autres cordons plus faibles entourenl la base qui est lisse. Ouverture arrondie, terminée à la base par un canal ;issez long, ouvert. Columelle tordue, pourvue d'une callosité mince, appliquée. Labre traucbant. Colo- ration blanche. Habitat. — Acores : Hirondelle (1888), Stn. 69, 1 300 m.; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Cette espèce, que nous dédions à M. le baron J. de Guerne, est voisine du C. Cossmanni, mais en diffère par la sculpture beaucoup plus grossière, composée de costules longitudinales plus fortes et moins nombreuses et de deux cordons décurrents au lieu de trois. Les tours embryonnaires sont moins nombreux (2 au lieu de 3) et bien moins rendes ; enfin, le canal est sensiblement plus long. Genre Caecum Fleming, 1824. Caecum vitreum Carpenter. 1854. Caecum glabrum Mac'Andrew(uou Montagu), British Assoc. Rep. geogr. distr. Test. 1858. — vitreum Carpenter, Monogr. Caecidae in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 432. 1886. — — Carp., Watson, Challenger, Gastr., p. 680. 1886. — — Carp., De Folin, Challenger Caecidae, pp. 683, 689. 1886. — — Carp., ïryon, Manual of Conch. struct. and syst. t. VIII, p. 215, pi. LXVI, fig. 58. Habitat. — Méditerranée, Ténérife; Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 m. Genre Cithna A. Adains, 1863. Cithna Jeffrey si Dautzenberg. 1889. Cithna Jeffreysi Dautzenberg, Conlrib. Faune malac. Açores p. 44, pi. II, fig. M, 8b, 8e. DRAGAGES EFFECTUÉS l'Ai; L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 449 Habitat. — Açores : Hirondelle (1886), Stn. 112, 1 287 ni.; Hiron- delle (1888), Stn. 20, 1 850 m. ; Stn. 39, 1557 m. ; Stn. 47, 1372 m.; Stn. 49, 1384 m. ; Stn. 69, 1300 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. ; Stn. 68, 1 167 m. ; Stn. 71, 1165 m. ; Stn. 117, 1102 m. L'hésitation que l'un de nous avait formulée au sujet de l'iden- tité de cette forme et du Cil hua tenella Jefïreys, var. costulata Jefïreys, subsiste encore. Quant à l'assimilation du Cithna marga- ritifera Watson à cette même variété, elle nous parait encore plus douteuse, malgré l'opinion de Jefïreys, car il s'agit là d'une coquille de l'Océan Pacifique. Cithna carinata Jefïreys, var. mediocostata nov. var. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 39, 1 557 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Décrite en 1883, d'après un exemplaire unique rapporté par le « Porcupine » (Jefïreys : Lightning and Porcupine Exp. m Proc. Zool. Soc. Lond., p. 111, pi. XX, fig. 9). Cette espèce varie sous le rapport de la sculpture. Jefïreys dit, en eiïet, qu'elle ne possède, en dehors des carènes, que des granulations très fines, tandis que nous observons chez certains spécimens recueillis par la « Princesse- Alice », des cordons spiraux et des stries d'accroissement : les cordons sont surtout bien développés entre les deux carènes du dernier tour. Genre Iphitus Jefïreys, 1883. La découverte des deux nouvelles espèces de ce génie que nous décrivons ci-après, vient modifier les caractères indiqués dans la diagnose originale du genre Iphitus, en ce qui concerne la sculpture ; mais confirme ceux tirés de la conformation des tours embryon- naires qui sont nombreux et bruns. Ces tours ne sont cependant pas toujours costulés : ils sont, en efïet, lisses chez Vlplutus tenerrimus. Iphitus tuberatus Jefïreys. 1883. Iphitus tuberatus Jefïreys Liglifn. and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 114, pi. XX, fig. 12. Habitat. — Expédition du « Porcupine » (1870), Stn. 6, 654 m. ; Açores : Hirondelle (1888), Stn. 69, 1 300 m. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1896. ix. — 29 450 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER Iphitus gancellatus nov. sp. PI. XIX, fig. 1. Testa i> millim. 3/5 longa, 1 millim. 7/10 lata, apertura I millim. 1/iO alta, solidiuscula, imperforata. Spira turbinata, dimidiam alti- tudinis partent perpaulum superat. infr. 3 convexi, sutura impressa juncti : apicales -V longitudinaliter costulati ; normales 3 costis longi- tudinalibus obliquis et funiculis transversis, 4 in anfr. penultimo, quadratim decussati, et ubi costip et funicula committuntur, tuber- culati. Ultimus anfr. basi funiculis concentricis humîlioribus, approxi- matisque ci striis incrementi irregularibus sculptas. Apertura rotun- dotit. basiproducta et subangulata. Columella recta, parum callosa. Labrum haud incrassatum, margine crenulatum. Color albus, anfr. apicales fusci. Coquille assez solide, imperforée. Spire turbinée, dépassant un peu la moitié de la hauteur totale, composée de six tours convexes, séparés par une suture bien marquée. Trois tours embryonnaire étroits, costulés longitudinalement, trois tours normaux ornés de costules longitudinales obliques et de cordons décurrents, au nombre de quatre sur l'avant-dernier tour, qui forment, par leur entrecroisement, un réseau à mailles quadrangulaires dont les points d'intersection sont un peu tuberculeux. Base du dernier tour ornée de huit ou neuf cordons concentriques, plus faibles et plus rapprochés que ceux de la partie supérieure, et de stries d'accroissement irrégulières. Ouverture arrondie un peu anguleuse et prolongée à la base. Columelle droite, peu calleuse. Laine épaissi, arqué, festonné par les extrémités des cordons décurrents. Colo- ration blanche, à l'exception des tours embryonnaires qui sont d'un brun marron. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 69, 1300 m. L7. cancellatus se distingue de 1'/. luberatus par sa taille un peu plus forte et, surtout, par sa sculpture treillissée. Iphitus tenerrimus nov. sp. PI. XIX, fiî_r. z. Testa 4 millim. 3/40 longa, 3 millim. l/-"> lata, apertura 2 mil- sim. J/Jo alla. tenuis,pellucens, auguste sed profunde perforata. Spira turbinata, dimidiam altitudinis partem fere atlingit. Anfr. 7 convexi, lutura valde impressa juncti : apicales -7, levés, nitentes; normales 4 : costulis longitudinalibus subobliquis, quam funicula transversa (4 in DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRIMF.SSE ALICE 451 (in/r. penultimo, iO in ultimo), multo humilioribus, sculpti. Anfr. ultimus convexus, haud angulatus, [pertura rotundata, basi producta et paululum dilatata. Columella arcuata, parum incrassata,callo tenut umbilicum partim tegente, munita. Labrum arcuatum, haud incrassa tu m, margine crenulatum. Color albidus, translucens; anfr. apicales fusci. Coquille mince, translucide, étroitement mais profondément perforée. Spire turbinée, atteignant presque la moitié delà hauteur totale, composée de sept tours convexes séparés par une suture très marquée. Trois tours embryonnaires lisses, luisants; quatre tours normaux ornés de costiiles longitudinales à peine obliques, et plus étroites, moins saillantes que les cordons décurrents qui sont au nombre de quatre sur l'avant-dernier tour et de dix sur le dernier. Dernier tour bien convexe, non caréné à la périphérie. Ouverture arrondie prolongée et un peu dilatée à la base. Columelle arquée, peu épaisse, garnie d'une callosité mince, réfléchie, qui masque en partie la perforation ombilicale. Labre arqué, festonné par les extrémités des cordons décurrents. Les détails de la sculpture externe se voient, par transparence, dans le fond de l'ouverture. Coloration blanche hyaline, à l'exception des tours embryonnaires qui sont d'un brun marron. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 m. Ufphitus tenerrimus s'éloigne sensiblement des deux espèces précédentes : sa taille est beaucoup plus forte, son test est plus mince, ses tours embryonnaires sont dépourvus de costules longi- tudinales ; enfin, il est perforé. Genre Solarium Lamarck, 1799. La prétendue héterostrophie de l'embryon des Solarium n'est pas du tout comparable à celle des Pyramidellidae et des Tornatina dont nous parlerons plus loin. Chez les Solarium il n'existe, en réalité, aucune déviation de l'axe; mais bien une inversion du sens de l'enroulement qui, d'abord sénestre chez l'embryon, devient ensuite dextre par suite d'une simple inflexion d'un tour de spire, au moment de la transition de l'état embryonnaire à l'état normal. Ce phénomène, qui a déjà été signalé par le Dr Jousseaume (Bull. Soc. Zool. de France, p. XXX, 1882), a pour conséquence que l'om- bilic de l'embryon se trouve placé au sommet de la coquille adulte, tandis que le sommet de l'embryon fait saillie au fond de l'ombilic. Nous proposons le nom à'anastrophie pour distinguer ce mode d'évolution de celui qui est caractérisé par le terme à'hétérostrophie. 452 I'H. DAUTZENBERG KT H. FISCHER Solarium Certesi nov. sp. Pi, XIX, Bg. 3, i, ."». Testa 3 millim. iji alta, 5 millim. f/2 lata, apertura 2 millim. alta, solidiuscula, nitidiuscula, subdiscoidea, mediocriter sed profunde umbilicaia. Spira valde depressa. Anfr. 3 1/2 sutura parum impressa juncti : apicalis 1 i/2levis, initio immersus, deinde convexus, sequen temque superans ; normales complanati, ultimùs medio carinatus ac marginatus, costellis obliquis, juxta suturam ci versus peripheriam, ubi in funiculum tenerrimum incident, subtuberculatis, ornati. In anfractus ultimi postrema parte plicse incrementi irregulares costulas substituant liasis couvera, plicis incrementi circa, umbilicum haud latum sed profundissimum, ail marginem non angulatum, fortioribus, suberenata, ac funiculis duobus exillimis infra peripheriam instructa. Apertura subquadrata. Columella crassa, supra umbilicum paululum reflexa, superne callo tenuissimo, adnato, labrum jungente, munita. Labrum acutum. Color sordide albus. Coquille assez solide, uo peu luisante, de forme subdiscoïde, médiocrement mais très profondément ombiliquée. Spire sur- baissée composée de trois tours et demi : un et demi embryonnaire assez grand, lisse, convexe, à sommet anastrophe et enfoncé. Tours normaux aplatis, le dernier caréné et bordé à la périphérie, pour- vus de costules obliques très faiblement tuberculeuses contre la suture supérieure ainsi que dans le voisinage du cordon basai où elles rencontrent un petit funicule décurrent, visible seulement sur le tour supérieur. Ces costules s'effacent sur la seconde moitié du dernier tour, où elles sont remplacées par des plis d'accroissement irréguliers. Base du dernier tour convexe, pourvue d'un ombilic médiocrement ouvert, très profond, non caréné au bord et garnie de plis d'accroissement dont quelques-uns devenant plus forts dans le voisinage de l'ombilic, déterminent au bord de son ouverture des crénelures obsolètes. Deux cordons concentriques extrêmement faibles accompagnent la carène. Ouverture subqua- drangulaire. Columelle oblique, épaisse, luisante, faiblement réfléchie sur l'ombilic et rejoignant la commissure du labre par une callosité mince, appliquée;. Labre tranchant. Coloration d'un blanc sale. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Sto. 39, 1557 m., Stn. 47. 1,372 m., Stn. 69, 1300 m.; Pr. Alice (1895), Stn. 40. 1385 m., Stn. 71, I 165 m. Nous prions M. Certes, ancien président de la Société Zoologique DRAGAGES EFFECTI ES PAR VMIRONDELLE I i l.\ PRINi ESSE \LICE 'lO.'i do France, de vouloir bien accepter La dédicace de cette espèce nouvelle. Solarium Dollfusj do?, sp. PI. XIX, fig. G. 7. 3, Testa 4 millim. 1/2 alta, S millim. lata, apertura 2 miLlim. f/2 alta, solida, parum nitida, subdiscoidea, late et profunde umbilicata. Spira depressa. Anfr. 5 sutura paulo impressa juncti : apicalis levis, initio immersus : normaléi funieulis 5 granosis : subsuturali l ac inferioribus 2 eminentioribus [a latere, propterea, anfractus imagi- iirm medio cônàavam prœbunt). Funicula anfractus ultimi postrema in parte attenuantur. Anfr. ultimus ad perîpheriam obtuse carinatus, basi convenus', plicisque incrementi, prope umbilicum sulco transverso divisis, ibi crenarum ordines duos, externo humiliore, generantibus, omatus. Funicula quoque aliquot concenlrica tenuissima, infra cari- tiiim mugis conspicua, observantur. Apertura subquadrata. Columella arcuatula,cra$sa, supra umbilicum reflexiuscula, superne callo tenui, adnato, labrum jungentc munita. Labrum acutum medioque angula- iiim. Color sordide albus. Coquille solide, peu luisante, subdiscoïde, largement et profon- dément ombiliquée, Spire surbaissée, composée de 5 tours séparés par une suture peu marquée. Tour embryonnaire petit, enfoncé au début, lisse. Tours normaux garnis de 5 funicules décurrents granuleux : celui qui règne au-dessous de la suture et les deux qui occupent la partie inférieure des tours sont plus développés et plus saillants que les deux intermédiaires, de sorte que le profil des tours paraît concave au milieu. Les funicules s'effacent un peu vers la fin du dernier tour, qui est obtusément caréné à la péri- phérie. La base du dernier tour est convexe, pourvue de plis d'ac- croissement, plus développés autour de l'ombilic, où ils sont coupés par un sillon, de manière à former deux séries concentriques de crénulations, l'extérieure étant beaucoup moins prononcée que l'intérieure. On observe en outre quelques légers sillons concen- triques, ceux qui régnent immédiatement au-dessous de la carène étant les plusmarqués. Ouverture subquadrangulaire. Columelle épaisse, légèrement arquée el réfléchie sur l'ombilic, reliée à la commissure du labre par une callosité mince, appliquée. Labre simple, anguleux au milieu. Coloration d'un blanc sale. Habitat. — Acores : Hirondelle (1888), Sln. 70, 454 m. Cette espèce et la précédente se rapprochent un peu. par leu forme générale, du Solarium [Torinia) boréale Verrill et Smith 454 PH. DAUTZRNBERG ET H. FISCHEK (Proc. U. S. Nat. Mus., t. III (1880), p. 376 et : Catal. Mar. Moll. in Trans. Connecticut Acad., t. V (1882), p. 52!), pi. 57, fig. 29, 30), mais elles ne peuvent, ni l'une, ni l'autre, lui être assimilées. Le S. Dollfusi diffère du S. Certesi, non-seulement par sa sculpture, mais aussi par l'embryon, qui est beaucoup plus petit que chez le Certesi. Genre Rissoa Fréminville, 1814. Rissoa fayalensis Watson. 1886. liissoa fayalensis Watson, Challenger Gastr., p. 589, pi. XLIV, fig. 7. 1889. — Wats. Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 47. Habitat. — Challenger : Fayal, de 823 à 914 m. ; Açores : Hiron- delle (1886), Stn. 112, 1287 m.; Hirondelle(1888), Stn. 69, 1 300 m.: Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 335 m. Rissoa Jousseaumei nov. sp. PI. XIX, fig. 9. Testa 2 millim. 4/2 longa, 1 millim. 3/10 lata, apertura 1 millim. alta, solida. Spira aile turbinata. Anfr. 5 convexi, sutura impressa juncti : primi 3 1/2 levés; altéra pars penultimi et ni li ut us costis Ion gitudinalibus perpaucis, eminentibus valdeque remotis, a sutura usque ad peripheriam, ubi subito evanescunt, sculpti. In hac testée parte quoque funicula transversa depressaque 7 observantur et in ha si anfr. ultimi fortiores 5 accedunt. Inter funicula, sub lente, striée incrementi tenuissimae apparent. Apertura rotundata, basi subeffusa. Columella angusta et arcuata. Labrum extus laie incrassatum. Color albus. Coquille solide. Spire turbinée, élevée, composée de cinq tours séparés par une suture bien marquée: les trois et demi premiers sont entièrement lisses, la seconde moitié de l'avant-dernier et le dernier tour sont pourvus de côtes longitudinales fortes peu nombreuses (sept sur le dernier tour), largement espacées, qui partent de la suture et s'arrêtent brusquement à la périphérie sur le dernier tour. La portion du test qui possède des côtes longitudinales est également traversée par sept cordons décurrents aplatis et on observe sur la base du dernier tour cinq autres cordons plus forts. Enfin, à l'aide d'un fort grossissement, on peut découvrir, entre les cordons, des stries d'accroissement fines et nombreuses. Ouverture DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 455 arrondie, un peu évasée. Columelle étroite, arquée. Labre bordé extérieurement par un bourrelet large et très épais. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 4G, 1385 m. Nous prions notre confrère, le Dr Jousseaume, d'accepter la dédicace de cette espèce. Elle présente un faciès très particulier par suite de l'absence de toute ornementation sur les premiers tours, qui contraste nettement avec la sculpture du dernier et d'une partie de l'avant dernier. L'exemplaire que nous représentons est parfaitement adulte, comme le prouve le développement du bour- relet du labre. Genre Manzonia Brusina, 1870. Manzonia costata J. Adams. 1797. Turbo costatus J. Adams, The spec. characters of some minute shells, etc., p. 65, fig. 13, 14. 1873. Rissoa costata J. Ads. Watson, On some mar. moll. from Madeira, p. 369, pi. XXXIV, fig. 5. 1889. Manzonia costata J. Ads. Dautzenberg, Coutrib. Faune Malac. Açores, p. 51. Habitat. — San Miguel, 15 à 20 m. (d'Aguyar) ; Açores: Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 m. Genre Onoba H. et A. Adams, 1854. Onoba Moreleti Dautzenberg. 1889. Onoba Moreleti Dautzenherg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 52, pi. III, fig. 7a, 71' . Habitat. — Açores : Hirondelle (1886), Stn. 112, 1287 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Genre Alvania Risso, 1826. Alvania cimicoides Forbes. 1844. Rissoa cimicoides Forbes, Report Aegean Invert., p 189. 1889. Alvania — Forb. Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 49. Habitai. — Mer Egée (Forbes) ; Açores : Hirondelle (1886), Stn. 112, 1287 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. V Alvania hispidula Monterosato ne nous paraît èlre qu'une variété de cette espèce, à sculpture moins prononcée. 456 PH DAUTZENBERG KT H. FISCHER Alvania hirta Monterosato. 1884. Acinopsis hirta Monterosato, Nomenclatura gen. e spec, p. 64. Habitat.— Méditerranée : Sicile et Golfe de Naples (Monterosato, Tiberi), Açores : Pr. Alice (1895), Stu. 46, 1385 m. Alvania tarsodes Watson. 1886. Rissoa (Alvania) tarsodes Watson, Challenger Gastr. , p. 595, pi. XL1V, fig. 2. 1889. Alvania tarsodes Wats. Dautzenberg, Gontrib. Faune Malac. Açores, p. 51. Habitat. — Challenger: Fayal, 823 à 914 m.; Açores : Hirondelle (1888), Stn. 84, 800 m.; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1,385 m. Alvania Watsoni (Schwartz) Watson. 1873. Rissoa Watsoni (Schwartz mss.) Watson, On some mar. moll. from Madeira, p. 375, pi. XXXV, fig. 1. 1889. Alvania (Alvinia) Watsoni Schw., Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 51. Habitat. — Madère (Watson), Fayal, 15 à 20 m. (d'Aguyar); Açores: Hirondelle (1886), Stn. 112, 1287 m.; Hirondelle (1888) Stn. 69, 1300 m. Alvania (Acinopsis) laxa nov. sp. PI. XIX, fig. 10, 11. Testa 4 millim. longa, Vmillim. 7/f0lata, apertii/ra 2millim. alta, solidiuscula, ovata. Spiraconica dimidiam altitudinis partem sequat. \nfr. 6-7, gradati, sutura impressa juncti : apicales 3 leoes, ceteri costis longitudinalibus remotis et funiculis transversis 2 (in anfr. ultimo 7) bue et prominenter cancellati ac tuberculati. ipertura rotundata, basi subemarginata. Columella arcuata, crassa, infra obtuse unidentata. In anfr. ultimo, costse basin attingent. Labrum arcuatum, expansum, crassum, intus denticulatum et extus valide cre- nulatum. Color externus badius. internus veroalbus. Les dimensions indiquées ci-dessus ont été établies d'après un exemplaire reconstitué au moyen des deux fragments figurés. Coquille assez solide, de forme ovalaire. Spire conique, occupant la moitié de la hauteur totale, composée de six à sept tours étages, dont trois embryonnaires lisses, les autres ornés de côtes longitu DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE El LA PRINCESSE ALICE rl.">7 dinales fortes, espacées, et de deux cordons décurrents également forts qui constituent un réseau à mailles très grandes, sail- lantes, tuberculeux aux points d'intersection. Sur le dernier tour, les côtes longitudinales se prolongent jusqu'à la hase et les cordons décurrents sont au nombre de sept. Ouverture arrondie pourvue à la hase d'un sinus étroit qui lui donne un aspect subca- naliculé. Columelle arquée, épaisse et pourvue, dans le bas, d'un dentelon obtus. Labre dilaté, épais, arqué, denticulé intérieure- ment et largement festonné extérieurement par les extrémités des cordons. Coloration externe d'un brun clair. Ouverture blanche. Habitat. — Açores : Pr. Alice (189o), Stn. 40, 1385 m. Bien que cette espèce ne soit représentée fine par des fragments, elle diffère tellement des autres Alvania, que nous nous sommes décidés à la décrire. Elle appartient au même groupe que YAlvania cancellata Da Costa, pour lequel M. de Monterosato a établi le genre Acinopsis : niais sa sculpture est beaucoup plus grossière. Alvania platycephala nov. sp. PI. XIX, fig. 12, 13. Testa y millim. 7/40 longa, I millim. 1/ 1<> lata, apertura I millim. alla, solida, parant nitida. Spira data, turbinata, apice obtusiuscula. Anfr. 5 convexi, gradati, sutura impressa juncti: i é/2 apicales, initio immersi deinde supra complanati infraque convexi, funiculis tran- sversis 3 tel 4 ornantur ; normales superne auguste depressi, costis longitudinalibus funieulisqne transcersis sequidistantibus cancellati, ac, ubi costa' funiculaque committuntur, tuberculati. Funicula trans- versa 3 in anfr. penultimo numerantur, quartumque a satura pœne omnino cselatum, a labri commissura tantum emergit. In anfr. ultimo, basis duobus vel tribus funiculis minus tuberculatis insupra cingitur. Apertura orbiculata ; peristoma continuant. ColuincUa arcuata. Labruin extus laie et crasse marginatum. Color albus. Coquille solide, peu luisante. Spire élevée, turhinée, obtuse au sommet, composée de cinq tours convexes, étages, séparés par une suture bien marquée. Un tour embryonnaire et demi, un peu immergé au début, ensuite aplati au sommet, convexe dans le bas, et garni de trois ou quatre cordons décurrents. Tours normaux un peu aplatis au sommet et ornés de côtes longitudinales et de cor- dons décurrents équidistants qui forment une réticulation à mailles quadrangulaires assez larges, tuberculeuse aux points d'intersec- tion. On compte trois cordons sur l'avant-dernier tour, sans parler 458 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER d'un quatrième, presqu'entièrement engagé dans la suture infé- rieure et qui n'apparaît bien que sur le dernier tour, à partir de la commissure du labre. Sur le dernier tour, les côtes longitudinales s'effacent à partir de ce cordon et la base de la coquille en possède deux ou trois autres également développés, mais moins tuberculeux. Ouverture circulaire, à péristome continu. Columelle arquée, labre arqué, pourvu à l'extérieur d'un bourrelet large et épais. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895). Stn. 46, 1385 m. VA. platycephala se rapproche de VA. dictyophora Philippi, par sa forme, niais elle possède trois cordons décurrents au lieu de deux et son sommet est aussi très diiïérent. L'A. hirta est une espèce voisine, mais bien plus grossièrement sculptée, ne possédant que deux cordons décurrents sur l'avant- dei nier tour et dont l'embryon présente une structure tout à l'ait différente. On remarquera, en comparant les deux figurations que nous d( iinons de YAlniuiu platycephala, que la sculpture est variable : elle est sensiblement plus grossière chez l'exemplaire de la iig. 13, pour lequel nous proposons le nom de var. exasperata. Genre Natica Adanson, 1757. Natica phaeocephala nov. sp. PI. XIX, fig. 14. Testa i millim. 1/2 longa, 4 millim. ij40 hua, apertura 3 millim. 4/5 alta, solida, globosa, auguste perforata, levis, nitidiuscula, striis tantum incrementi tenuissimis ornata. Spira parum prominens. Anf'r. 3 convexi, sutura conspicua juncti : apicalis I mannllatus ; normales i, ultimus permagnus. Apertura patula, semilunaris. Columella obliqua, infra arcuata, callo adnalo, superne incrassato et supra umbilicum sulculo transverso, obsoleto, munita. Labrum arcuatum, acutum. Color albus, aufr. apicalis fuse us. Coquille solide, globuleuse, étroitement perforée; surface lisse, assez luisante, ne présentant que des stries d'accroissement super- ficielles, un peu plus marquées au sommet des tours. Spire peu élevée, composée de trois tours : l'un, embryonnaire, papilleux, les deux autres convexes, le dernier très grand. Ouverture grande, semi-lunaire. Columelle oblique, arquée à la base et pourvue d'une callosité épaisse au sommet et portant, immédiatement au-dessus DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE IL1CE 'i.'i'.l de la perforation, un sillon transverse peu profond. Labre arrondi, simple, tranchant. Coloration blanche uniforme, à l'exception du tour embryonnaire qui est d'un brun jaunâtre. Habitat. — Açores: Hirondelle (1888), Stn. V.t, 1381 m., Stn. 69, 1300 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 68, 1 107 m. Le caractère le plus saillant de cette espèce est la coloration lirune du tour embryonnaire qui tranche nettement sur la teinte blanche du reste de la coquille. Natica pyrrhosticta nov. sp. PI. XIX. Sg. 15. Testa 3 millim, 7/10 longa, 3 millim i(2 lala, apertura 3 mil- lim. 1 1 10 alta, solidiuscula, transverse g lobosa, auguste rimata, levis, nilida, striis tantum incrementi tenuissimis ornata. Spira parum prominens. Anf'r. 4 convexiusculi, ultimus permagnns, sutura coris- picua juncti. Apertura semilunaris, callo crasso, adnato, umbilicum maxima ex parti' replente, munita. Labrum arcuatum, acutum. Testa ex albo flavescens, lineis longitudinalibus undulatis maculisque subsu turalibus fuscis ornata. Zona fulva lutiuscula, prœterea, anfr. ulti- mum medio cingit. Coquille assez solide, de forme globuleuse, un peu transverse, étroitement perforée. Surface lisse et luisante, ne présentant que des stries d'accroissement superficielles. Spire peu saillante, com- posée de quatre tours légèrement convexes, le dernier très grand, séparés par une suture peu profonde. Ouverture semilunaire. Colu- melle un peu oblique, pourvue d'une callosité épaisse remplissant en grande partie l'ombilic, qui se trouve réduit h une fente en forme de croissant. Labre arrondi, simple, tranchant. Cette coquille, d'un blanc jaunâtre, est ornée de linéoles longitudinales brunes disposées en zigzags, de taches subsuturales de même nuance et d'une large zone périphérique fauve. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 34, 800 m.; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Genre Oocorys l\ Fischer, 1884. Oocorys sulcata P. Fischer. 1883. Oocorys salcata P. Fischer, Journal de Conchyliologie, t. XXXI, p. 392. ïl'ill l'H. DAUTZENBERG ET H. FISCHER 1885. Oocorys sulcata P. Fischer, Manuel de Conchyliologie, I». 7G9, fig. 536. Habitat. — Côtes du Sahara, du Sénégal, Açores, 1258 à 3655 m. (Exp. du Talisman); Açores : Hirondelle (1888); Stn. 69, 1300 m.; Stn. 80, 1 266 m.; Pr. Alice (1395); Stn. 31, 2 178 m. Genre Stilifer Broderip, 1832. Stilifer Stimpsoni Verrill. 1872. Stilifer Stimpsoni Verrill, Amer. Jotiru. Sci. III. pp. 210, 283. 1882. — Verrill, Catal. mar. moll. in Trans.Conn. Acad., t. V, p. 535, fig. 2. Habitat. — Trouvé eu grand nombre au large de Block Island, de 24 à 49 m. et, en 1881, sur le Sirongylocentrotits Drôbachiensis (Expédition du Fish Hawk); Açores: Pr. Alice (1895); Stn. 117, 2102 m. Genre Eulima Risso, 1826. Eulima fusco-apicata Jelïreys. 1884. Eulima fusco-apicata Jelïreys, Liglitn and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 369, pi. XXVIII, iig. 5. 1889. — Jeftr., Dautzenberg, Coutrib. Faune Malac. Açores, p. 58, pi. IV, fig. 4% 4b, V. Habitat. — Golfe de Gascogne (Exp. du « Travailleur »): au large de la côte occidentale d'Afrique et des îles du Cap Vert, par 1 245 à 2 179 m. (Jelïreys); au large du Cap Mondego, par I 353 à 2002 m.; Açores: Hirondelle (1886); Stn. 112, 1287 m.; Hirondelle (1888); Stn. 30, I 557 m.; Stn. 47, 1372; Stn. 69, 1300 m.: Pr. Alice (1895); Stn. 46, 1385 m.; Stn. 117, 2102 m. Eulima dysnoeta nov. sp. PI. XIX, Bg. 21. Testa -V millim. -i/lo longa, I millim. lata, apertura 9J40 millim. alta, solidiuscula, recta, gracilis, levis, nitidissima, acuminata, I ////•. '.) subplani, sutura kaud impressa sel conspic?jt,a juncti. Apertura piriformis, superne angulata, basi rotundata. Columella crassiuscula, subtorta, callo angusto, adnato munita. Labrum simplex, acutum, superne latc sinuatum. Color albus, subtranslucens, columella lactea, apex [uvescens. DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE II l\ PRINCESSE ALIC1 161 Coquille assez solide, de forme étroite, allongée, lisse, très lui- sante. Spire droite, élancer, aciiininée au sommet, composée de neuf tours presque plans, séparés par une suture superficielle mais bien visible. Ouverture piriforme, anguleuse au sommet, arrondie à la base. Columelle assez épaisse, très légèrement tordue, pourvue d'une callosité étroite, appliquée. Labre simple, tranchant, à profil largement sinueux au sommet. Coloration blanche, un peu trans lucide, columelle d'un blanc opaque, sommel légèrement teinté de brun. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 383 m. EULIMA BAPTOCEPHALA I10V. S[). PI. XIX, fig. 20. Testa i millim. Innga, I millim. i/2lata, apertura 1 millim. 7/10 alla, solida, recta, levis, nitida. Spira elongato-conica, apice obtu- siuscula. Anfr. 7 convexiusculi, sutura subimpressa juncti. Anfr. ultimus dimidiam testée altitudinis partent superat. Apertura piri- formis, superne angulata, basi rotundata ac paululum effusa. Colu- mella arcuata, crassiuscula, callo angusto, adnato, munita. Labrum simpleX) acutUm, superne subsinuatum. Color albus, anfr. 2 apicalr* fusci. Coquille solide, droite, lisse et luisante. Spire conique allongée, obtuse au sommet, composée de sept tours très légèrement convexe-, séparés par une suture bien marquée. Dernier tour très haut, occupant plus de la moitié de la hauteur totale de la coquille. Ouverture piriforme, assez étroite, anguleuse au sommet, arrondie et un peu dilatée à la base. Columelle assez épaisse, arquée, pourvu'1 d'une callosité étroite, appliquée. Labre simple, tranchant, à profil légèrement sinueux au sommet. Coloration d'un blanc opaque, deux tours embryonnaires teintés de brun clair. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. M, 1372 m. L'A", baptocephala se rapproche de \*E. minuta Jeffreys (Lightn. and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc, Lond., 1884, p. 370. pi. XXVIII, fig. 9) ; mais en diffère par sa taille plus forte (4""" de longueur, au lieu de 2"""), par son sommet coloré, etc. EULIMA MACHAEROPSIS UOV. Sp. PI. XIX, fig. 27. Testa S millim. 3/4 longa, Smillim. l/i lata, apertura 2 millim. alta, sûtidiuscula , arcuata, levis, nitida. Spira gracillima, apice 462 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER acuminata. Anfr. l'i plani, sutura haud impressa, sed conspicua juncti. Anfr. ultimus ad peripheriam obtuse angulatus. Apertura parva, subquadrata. Columella angusta, subrecta, callo tenuissimo, adnato, minuta. Labrum acutum, superne late sed haud profunde sinuatum. Testa alba, subtranslucens , zona subsuturali, opaca, ornata. Coquille assez solide, arquée, lisse et, luisante; spire longue, effilée el acuminée au sommet, composée de 14 tours plans séparés par une suture superficielle, mais visible. Dernier tour obtusément anguleux à la périphérie. Coluraelle étroite, peu épaisse, presque verticale, pourvue d'une callosité très mince, appliquée. Labre tranchant, à profil pourvu au sommet d'un sinus large, mais très peu profond. Coloration d'un blanc subhyalin, avec une zone subsuturale opaque. » Habitat. — Açores : Hirondelle (1888). Stu. 47, 1372 m. EULIMA HALORHAPHE IlOV. Sp. PI. XIX, Bg. 26. Testa lo millim. longa, ~> millim. 3/4 lata, apertura 2 millim. //5 alla, solida, gracilis, acuminata, leviter arcuata et versus apicem subtorta. Anfr. /2-/.V plani. ultimus convexiusculus, sutura minime conspicua juncti. Apertura parva. patula, ovata, ab axi remotiuscula, superne subangulata, basi rotundata. Columella angusta, arcuatula, callo adnato, brevi, conspicue circumscripto munita. Labrum acutum, superne latesedparum profunde sinuatum. Color lactaneus. Coquille solide, lisse, luisante, de forme allongée, légèrement arquée et tordue vers le sommet. Spire composée de 12 à 13 tours plans, le dernier un peu convexe, séparés par une suture très peu apparente. Ouverture petite, mais bien ouverte, ovalaire, un peu déjetée en dehors de l'axe de la coquille, légèrement anguleuse au sommet, arrondie à la base. Columelle étroite, peu épaisse, légère- ment arquée, pourvue d'une callosité étroite, appliquée, bien délimitée. Labre aigu à profil peu profondément mais largement sinueux au sommet. Coloration d'un blanc laiteux, opaque. Habitat. —Açores : Hirondelle (1888), Stn. 70, 454 m. EULIMA TALAENA nOV. Sfj. PI. XIX. Bg. 22. Testa 3 millim. ifô longa, I millim. :ij 10 lata, apertura I millim. 3/ 10 alla, solida , levis, nitidissima, recta, piriformis, oblonga. Spira DRAGAGES EFFECTUÉS PAR VBIR0NDELL1 M LA PRINCESSE \LICE 'il'..'i conica, in summo obtusiuscula. Anfr. 7 subplani, sutura conspicua juncti. Anfr. ultimus, convexiusculus, 7/1') altitudinis partem occupât. Apertura subampla,ovata, superne paululum angulata, basirotundata. Columella parum incrassata, subarcuata, cail<> brevi, adnato mun Labrum acutum, intus incrassatum, superne subsinuatum. Color albus subtranslucens, peristoma lactaneum. Coquille solide, lisse, très luisante, droite, pirifornie allongée. Spire conique, un peu obtuse au sommet, composée de 7 tours presque plans, le dernier un peu convexe, occupant a peu pic- les 7/10 de la hauteur totale, séparés par une suture bien visible. Ouverture assez ample, ovalaire, faiblement anguleuse au sommet, arrondie à la base. Columelle peu épaisse, à peine arquée, pourvue d'une callosité étroite, appliquée. Labre tranchant, épaissi à 1 in- térieur, d'un profil faiblement sinueux au sommet. Coloration d'un blanc subhyalin: péristome d'un blanc opaque. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 09, 1300 m. EULIMA RlCHARDI nOV. S p. PI. XIX. Bg. 18. Testa 7 millim. longa, i> millim. lata, apertura 2 millim. alta, solida, levis, nitida. Spira gracilis, recta, apice acuminata. Anfr. Ii> planî, sutura parum conspicua juncti : ultimus, convexiusculus, tertiam altitudinis parh'm mx superat. Apertura subampla, ovata, superne subangulata, basi rotundata. Columella crassiuscula, arcuata. Labrum expansum, acutum, superne haud profwnde sinuatum. Color albus. Coquille solide, lisse cl luisante. Spire longue, droite, acuminée au sommet, composée de 12 tours plans séparés par une suture peu marquée. Dernier tour un peu convexe, n'occupant guère plus du tiers de la hauteur totale. Ouverture assez ample, ovalaire, un peu anguleuse au sommet, arrondie à la base. Columelle assez épaisse, arquée. Labre dilaté', tranchant, d'un profil peu profonde ment sinueux au sommet. Coloration blanche uniforme. Habitat.— Açores : Hirondelle (1888), Stn. 69, 1300 m.; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Cette espèce diffère de notre /:. xiphidiopsis par son dernier tour plus court et plus convexe, son ouvert me plus ample, sa columelle arquée, son labre dilaté, etc. 464 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER EULTMA MPHID10PSIS nOV. Sp. PI X!X, fig. 19. Testa 6 millim. 1/2 longa, l millim. 3/4 lata, apertura t> millim. alla, solidiuscula, levis, nitida. Spira recta, gracillima, acuminata. Anfr. 12 plani, sutura parum conspicua juncti. Anfr. ultimus 4/9 altitudinis sequat. Apertura piriformis, superne angulata, basi rotun- data. Col u niella subrecta, rallo angusto, minuta, munita. Labrum m ruât mu, aruliini, sujirrue laie srd liuud profunde siuuatuni. Testa alba,subtranslucens, zona subsuturali opaca ornata. Coquille assez solide, lisse et luisante. Spire droite, très allongée et eflilée au sommet, composée de 12 tours plans, séparés par une suture peu visible. Dernier tour occupant les 4/9 de la hauteur totale. Ouverture pirifonoe, anguleuse au sommet, arrondie à la base. Columelle assez ('paisse, rectiligne, un peu oblique, pourvue (Tune callosité étroite, appliquée. Labre arqué, à peine dilaté, à profil pourvu, au sommet, d'un sinus large, peu profond. Colora- tion d'un blanc subhyalin avec une zone subsuturale opaque. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895) ; Stn. 46, 1 385 m. L7s. xiphidiopsis diffère de notre E. Richardi par son dernier tour plus allongé et moins convexe, son ouverture plus étroite, sa colu- melle rectiligne, non arquée, son labre à peine dilaté. Eulima Spiridioni iiov. sp. PI. XIX, ûg. 25. Testa i millim. 7/40 longa, I millim. 1/2 lata, apertura l mil- lim. 3/10 alta, solida, levis, nitida. Spira gracilis, arcuata, apice acuminata. Anfr. 10 plani, ultimus dimidiam altitudinis partem non attingit. [pertura parva, ovata, superne subangulaia, basi rotundata, ab n.ri remota. Columella angustissima, arcuata, rallo angusto, adnatoque munita. Labrum acutum, superne profunde sinuatum. Color albus, subtranslucens. Coquille solide, lisse et luisante. Spire allongée, arquée, acu minée au sommet, composée de dix tours plans, le dernier u'attei- gnanl pas la moitié de la hauteur totale. Ouverture petite, uvale, légèrement anguleuse au sommet, arrondie à la base, déviée de l'axe de la coquille. Columelle arquée, très étroite, pourvue d'une callosité étroite, appliquée. Labre tranchant, dilaté, à profil poun u au sommet d'un sinus profond. Coloration d'un blanc subhyalin. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888) ; Stn. 39, 1557 m.; Stn. ï'.i. DRAGAGES EFFECTI I- PAR I HIRONDELLE II h PRINCESSE ALICE lù'j 1384 m.: Siu. 69, 1300 m.; Pr. Alice (1895 : Stn. 46, 1385 m.; Stn. 71. 1 165 m. L'A,'. Spiridioni, dont nous prions notre ami, M. Spiridion Brusina, d'accepter la dédicace, se rapproche de VEulima Stalioi Brusina par sa faille et sa courbure; mais notre espèce esl plus élancée, plus effilée au sommet, et son ouverture, [tins haute en proportion, esl aussi plus déviée de l'axe de la coquille. EULIMA LEPTOZONA IlOV. sp. PI. XIX, fig. 17. Testa 3 millim. T'10 longa, I millim. 2/5 lata, apertura 1 mil- lim. 2/5 alta, solidiuscula, levis, nitida. Spira recta, modice elata, apice obtusiususcula. Anfr. 8 convexiusculi, sutura conspicua juncti. Anfr. ultimus dimidiam altitudinis partem œquat. Apertura ovalo elonyata, superne angulata, basi rotundata. Columella angusta, rccla, callo tenui, adnato, minuta. Labrum acutum Irriter inflexum, superne [aie sed minime profunde sinuatum. Testa lactanea, zona flavescente in medio anfractuum ornata, apex pallide fuscus. Coquille assez solide, lisse et luisante. Spire droite, médiocre- ment élevée, un peu obtuse au sommet, composée de huit tours très légèrement convexes, sépares par une suture bien marquée. Le dernier tour occupe exactement la moitié de la hauteur totale. Ouverture ovale, allongée, anguleuse au sommet, arrondie à la base. Columelle très étroite, perpendiculaire. Laine tranchant, non dilate, plutôt même un peu infléchi, à profil largement, mais très peu profondément sinueux au sommet. Coloration d'un blanc opaque, avec une bande décurreute jaunâtre, très claire, au milieu des tours. Sommet d'une teinte brune très claire. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895); Stn. 46, 1385 m. EULIMA INSIGNIS IlOV. Sp. PI. XIX, fig. 16. Testa 19 millim. //S longa, 5 millim. i/4 alta. apertura :> mil lim. 1/4 alta, solidiuscula, levis, nitidissima. Sipra elata, levissime arcuata, apice acuminata. Anfr. l'i : primiplani, ultimi 3 convexius- culi, ultimus tertiam altitudinis partem paulo super ans. ipertura pinjormis. superne angulata, basi rotundata. Columella angusta, subarcuata. Labrum acutum, superne modice sinuatum. Color albus. Operculum ungulatum, tenuissimum, corneum, flavescens. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1896. ix. — :50. 166 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER Coquille assez solide, lisse el 1res luisante. Spire très faiblement arquée, élevée, acuminée au sommet, composée de quatorze tours : les premiers tout à fait plans, les trois derniers très légèrement convexes; le dernier occupant un peu plus du tiers de la hauteur totale. Ouverture piriforme, anguleuse au sommet, arrondie à la base. Columelle étroite, à peine arquée. Labre tranchant, à profil médiocrement sinueux au sommet. Coloration blanche. Opercule onguiculé, très mince, corné, d'une teinte jaune très claire. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888) ; Stn. 78, 861 m. EULIMA PACHYA nOV. Sp. PI. XIX, fig. 23, 24. Testa 3 millim. 2/5 longa, 1 millim. 3J5 lata, apertura 1 millim. //? alta, solida, levis, nitida. Spira conica, parum elata, apice acuminata. Anfr. 7 convexi, satura impressa juncti ; ultimus tumidus. dimidiam altitudinis parlent supervt. Apertura patula, orata, superne angulata, hast rotundata. Columella crassiuscula, arcuatu, callo tenui, adnato, rnunila. Labrum acutum, expansum, superne modice sinuatum. Testa alba, subpellucida, lineis incrément/, lactaneis ornata. Coquille solide, lisse et luisante. Spire coniqae, peu élevée, acu- minée au sommet, composée de sept tours convexes, séparés par une suture bien marquée. Dernier tour renflé, occupant plus de la moitié de la hauteur totale. Ouverture grande, ovalaire, angu- leuse au sommet, arrondie à la base. Columelle assez épaisse, arquée, pourvue d'une callosité mince, appliquée. Labre tranchant, dilaté, à profil médiocrement sinueux au sommet. Coloration d'un blanc subhyalin, avec des lignes d'accroissement opaques. Habitat. — Açores : Pr. Alice (189o); Stn. i6, I 385 m. Famille Pyramidellidœ. Les tours embryonnaires chez les Mollusques de cette famille sont sénestres et leur axe d'enroulement est fortement dévié de celui des autres tours. Celte double dérogation à l'enroulemenl hélicoïdal régulier a été désignée sous le nom d'hétérostrophie. Les embryons des Tornatina présentent exactement la même disposition que ceux des Pyramidellidee. Ce caractère commun s'ajoutant à l'analogie de la conformation de la columelle el à la structure de la région céphalique, chez les animaux, vient confir- mer le rapprochement déjà prévu par divers ailleurs, des Para- midellidx el de certaines familles de l'ordre des Opisthobranches. DRAGAG1 5 EFFECTUÉS PAR l HIRONDELLE El LA PRINCESSE ALICE 167 Aussi ne serions-nous pas surpris de voir l'étude des animaux de ces groupes rendre leur parenté plus évidente. D'un autre côté, .M. Bouvier a fourni des arguments anatomiques importants en faveur des affinités des Ictœonidae avec les Melampus, dont les embryons et la columelle présentent aussi des caractères communs. Genre Pyramidella Lamarck, 1799. Pyramidella nitidula (A. Adams), Jefîreys. PL XX, fig. 8. 1884. Pyramidella nitidula A. Adams. Jelïreys. Lightn. and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 363, pi. XXVII, flg. 8. Habitat. — Golfe de Gascogne (Exp. du Travailleur; Côtes européennes et africaines de la Méditerranée, et au large des Iles du Gap Vert (Exp. du Talisman); Iles Saint-Thomas, Fayal (Exp. du Challenger, fide Jelïreys); Açores : Hirondelle (1888); Stn. 34, 800 m.; Pr. Alice (1895); Stn, 46, 1385 m. Cette espèce a été établie par A. Adams (Annals ami Mag. of Nat. Ilist., 1860, p. 335), d'après des spécimens provenant du .lapon et de la Corée. M. Jelïreys, qui a eu sous les yeux des individus de ces provenances, envoyés par M. Adams lui-même, affirme qu'il n'existe pas la moindre dilïérence entr'eux et les exemplaires dra- gués soit en Méditerranée, soit dans l'Atlantique par le « Porcupine ». Il nous semble toutefois que le P. nitidula de Reeve (Conchologia Iconica, pi. V, fig. 35) est bien différent, car cet auteur dit que les plis columellaires ne se prolongent pas dans l'intérieur, tandis que chez nos exemplaires ils se continuent parfaitement. Genre Turbonilla (Leach) Risso, 1826. Turbon'illa coarctata Dautzeuberg. 1889. Turbonilla coarctata Dautzenberg. Contrib. Faune Malac. Açores, p. 61, pi. IV. fig. 8% 8b, 8e. Habitat. — Açores: Hirondelle (1886); Stn. 112, 1287 m.; Hiron délie (1888); Stn. 39, 1557 m.; Stn. 69, 1 300 m.; Pr. Alice (1895); Stn. 46, 1385 m. Turbonilla <;iernei Dautzenberg. 1889. Turbonilla Guernei Dautzenberg. Contrib. Faune Malac. Açores, p. 60, pi. IV, fig. 6a, 6 . 6 468 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER Habitat. — Açores : Hirondelle (1886) ; Stn. 112, 12S7 m.; Hiron- delle (1888); Stn. 39, l557m.;Stn. 47, 1372 m.; Stn. 49, 1384 m.; Stn.69, 1300 m.; Pr. Alice (1895); Stn. 46. L 385 m.; Stn. 71, L 165 in. TURBONILLA UNIFASCIATA ForbeS. 1843. Eulima unifasciata Forbes. Report Aegean Invert., p. 188. 1880 81. Turbonilla Smithi Verrill. Catal. in Proc. Un. SI. Nat. H. Mus., p. 380. 1884. Odostomia unifasciata Forb., Jeffreys. Lightn. and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 351, pi. XXVI, fig. 8. 1889. Eulimella unifasciata Forb., Dali, Blake Gastr., p. 33s, pi. XIX, fig. 11'. Habitat. — Mer Egée (Forbes); Golfe de Gascogne (Exp. du Tra- vailleur); au large du Sahara et aux Açores (Exp. du Talisman): Barbados, 183 m.; au large de Martba's Vineyard, 155 à 21!) ni. (Dali, Verrill): Açores:de 55à 2,965 ni. (Jeffreys); Hirondelle (1888); Stn. 34, 800 ni.; Stn. 69, 1300 ni.; Pr. Alice ( 1895); Stn. '.<;. 1 383 ni. L'exemplaire de celte espèce recueilli par l'Hirondelle (Stn. 34) est beaucoup plus grand que le type : bien que brisé à la base, il a encore 12 mill. de longueur, tandis que le type n'atteint que 6 millini. et le T. Smithi que 7 1/2 million. Turbonilla paucistriata Jeiïreys. 1884. Odostomia paucistriata Jeffreys. Lightn. and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 361, pi. XXVII, fig. 6. 1889. Turbonilla paucistriata Jeffr., Dautzenberg. Contrib. Faune Malac. Açores, p. 60. Habitat. — Méditerranée (Exp. du Porcupine) : Palerme et S.Vito (Monterosato) ; Golfe de Gascogne (Exp. du Travailleur); au large de la côte occidentale d'Afrique (Exp. du Talisman); Ile Culebra (Challenger); Açores: Hirondelle (1886) ; Stn. 112, 1287 m.; Hiron- delle (1888); Stn. 39, I 557 m.; Stn, 47, 1 372 m.; Stn. W. 1 384 m.; Stn.69, i 300 111.: Pr. Alice (1895); Stn. i6, 1 385m.; Stn. 68, 1 167 m.; Stn. 71, 1165 m. La sculpture de cette espèce, forl abondante dans certains dra gages, est assez variable : tantôt les cotes s'effacenl sur le dernier tour, comme dans la figure originale ; mais elles disparaissent DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE I l LA PRINCESSE ALICE 'id'.l parfois beaucoup plus tôt, tandis qu'elles persistent aussi quelque- fois jusqu'à l'extrémité du dernier tour. Jeffreys dit qu'il faudra peut-être réunir cette espèce à son Od. compressa ; niais c'est là une tonne bien plus cylindrique. Turbonilla (Eulimella) Scillae Seacclii. 1835. Melaiiiii Srilhie Scacchi, Not. int. aile Concli. fo>>. di Gravina, p. 51. 1844. Eulima Scillae Se. Philippi, Knum. Moll. Sic, t. II, p. 135, pi. XXIV, fig. 6. 1867. Odostomia Scillae Se Jeffreys, Brit. Concli., t. IV, p. 109; t. V (1869), p. 213, pi. LXXVI, fig. 5. Habitat, — Fossile à Gravina (Scacclii) et en Sicile (Philippi); Océan Atlantique sur les cotes de la Norwège, de l'Angleterre, de la France; à Madère et aux Canaries; Açores : Pr. Alice (1895); Stn. 46, 1 385 m.; Stn. 71, 1 165 m. Turbonilla phaula nov. sp. PI. XX, fig. 7. Testa 4 millim. 1/10 longa, I millim. :;/IOlain, apertura I millim. qlta, tennis, levis, nitidaque. Spira elata, turrita. Anfr. apicales 2 heterostrophi ; normales <> eonre.ei, sutura im pressa juncti. Apertura ovata, superne angulata, infra rotundata. Columella angusta, subar- cuata, callo inconspicuo. Labrum arcuatum, acutum, superne late et sat profunde emarginalum. Color a/bus. Coquille mince, lisse et luisante. Spire élevée, turriculée, composée d'un sommet hétérostrophe et de six tours normaux convexes, séparés par une suture bien marquée. Ouverture ova- laire, anguleuse au sommet, arrondie à la base. Columelle légère- ment arquée. Labre arqué, tranchant, largement et assez profon- dément ednncré au sommet. Coloration blanche. Habitat.— Açores : Hirondelle (1888); Stn. 39, 1 557 m.; Pr. Alice (1895); Stn. 46, 1385 m. Le T. phaula se rapproche beaucoup de ['Eulimella lissa Verrill (Trans. Connect. Acad., t. VI, p. 195, pi. 32, fig. 6, 1884); mais en diffère par sa forme plus conique; moins pupoïde, -on dernier tour moins haut eu proportion, sa suture plus profonde, son apex un peu plus grand. 11 est également voisin de VOdostomia compac- itlis Jeffreys; mais sa taille est plus forte, tandis que ses tours sout moins nombreux; sa columelle est aussi moins droite. i'Il PH. DAUTZENBERG KT H. FISCHER TURBONILLA DIGENES nOV. Sp, PI. XX, fig. 6. Testa 5 millim. longa, I millim. 4/5 lata, apertura I millim. 4/10 alta, tenuis, nitida, lineis tantum incrementi conspicuis sculpta. Spira elata, tunita. Anfr. apicales heterostrophi ; normales 7 convexiusculi, infra tumidiusculi, sutura impressa juncti. Apertura ovata superne angulata, infra rotundata. Columella angusta, arcuata, labrum acutum expansiusculum. Coquille mince, luisante, pourvue seulement de stries d'accrois- sement bien visibles. Spire élevée, turriculée, composée d'un sommet hétérostrophe et de sept tours normaux légèrement convexes, un peu contractés dans le haut et un peu renflés dans le bas, séparés par une suture bien marquée. Ouverture ovale, anguleuse au sommet, arrondie à la base. Columelle étroite, arquée. Lattre arqué simple, tranchant. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895); Stn. 46, i 385 m. Cette espèce diffère du T. phauta par sa forme plus élancée et par le profil de ses tours : ils sont contractés au sommet et renflés à la base, tandis que ceux du T. phaula sont régulièrement convexes. Elle diffère également du /'. Schlumbergeri par le profil des tours : ils sont plans chez le Schlumbergeri. TURBONILLA HOEKI 110V. Sp. PI. XX, fig. 1. Testa 7 millim. 3/io longa, 4 millim. 3/5 lata, apertura I mil- lim. 3/10 alta, tenais ac nitida. Spira elata turrita. Anfr. apicales convexi heterostrophi, normales 11 vix convexiusculi, supra periphe- riam subcoarctati, sutura impressa juncti, costisque longitudinalibus complanatis , interstitia fere sequantibus sculpti. Apertura ovata, superne subangulata, infra rotundata. Columella angusta, subrecta. Labrum arcuatum, expansum, acutum. Color albus. Coquille mince et luisante. Spire élevée, turriculée, composée d'un sommet hétérostrophe et de onze tours normaux, à peine convexes el très légèrement contractés un peu au-dessus de la péri- phérie, séparés par une suture bien marquée el ornés de costules longitudinales aplaties, à peu près de même largeur que leurs intervalles. Ouverture ovalaire, anguleuse au sommet, arrondie à la base. Columelle étroite, presque perpendiculaire. Labre arqué, dilaté, tranchant. Coloration blanche. DRAGAGES EFFECT1 ES PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE [LICE M\ Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895); Stn. 117, 2 102 in. Cette espèce, que nous sommes heureux H. DAUTZENBERG ET H. FISCHKR Genre Solariella Wood, 1842. SOLARIELLA AMBIGUA DOV. Sp. PI. XX, fig. 11. 1889. Eumargarita rhina Dautzenberg (non Watson), Contrib. Faune Malac. Açores, p. 64. Testa 9 millim. J/i longa, 10 millim. 1J2 lata,apertura 4 millim.3/4 alta, tenuicula, late et profunde umbilicata. Spira turbinato-conica. Anfr. t>, gradati, in summo depressi, deinde convexntsculi, sutura conspicua juncti. Anfr. apicalis levis, céleri f'uniculis 5 transversis, eminentibus ac plicis incrementi sublamellosis obliquisque, in funicula tuberatla subspinosa procréant i bus, ornati. Funiculum superum ceteris majus, tuberculis rarioribus fortiori busqué, in anfr. ultimis plerumque bifidum, instructum; secundum paulo infra peripheriam lubercula minora sed duplo frequentiora fert ; tertium, pr&cedenti simile, in suturam partim mergitur. Anfr. ultimus convexus, basi f'uniculis i concentricis approximatis, infero umbilicum circumdante munitus. Apertura subquadrata, intus margaritacea. Columella obliqua, basi acuminata, callo te nui, supeme ailnato, deinde libero et supra umbilicum breoiter reflexo munita. Labrum acutum, laxe crenatum. Color, sub epidermide tenui, flavescente, albido-margari- taceus. Operculum luteum, corneum, tenuissimum, multispiratum , nucleo centrait instructum. Coquille assez mince, pourvue d'un ombilic infundibuliforme large et profond. Spire turbinée-conique, composée de six tours étages aplatis au sommet, ensuite légèrement convexes, séparés par une suture bien visible. Tour embryonnaire lisse, les suivants pourvus de cordons décurrents élevés et de plis d'accroissement lamelleux, faibles, obliques, qui déterminent sur les cordons des tubercules épineux. Le cordon supérieur, ordinairement bifide sur les derniers tours, est plus fort que les autres et garni de tuber- cules plus forts et moins nombreux. Le second cordon qui règne un peu au-dessous de la périphérie, est garni d'uu nombre de tubercules double de celui de la rangée supérieure. Enfin, le troisième cordon, semblable au second, est situé à la base de chaque tour et se trouve en partie engagé dans la suture. Dernier tour convexe, orné, sur la base, de quatre cordons concentriques assez rapproches, dont l'un borde la cavité ombilicale, et de lamelles rayonnantes qui pénètrent dans cette cavité. Ouverture subquadrangulaire, nacrée à l'intérieur. Columelle oblique, effilée DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 477 à la base, pourvue d'une callosité étroite un peu réfléchie sur l'ombilic et qui se prolonge dans le haut, en s'appliquant sur la convexité du dernier tour. Labre arqué, tranchant, largement festonné. Coloration blanche à reilets nacrés, sous un épiderme jaune clair, mince. Opercule corné, jaune, très mince, multispiré à nucléus central. Habitat. — Açores : Hirondelle (1880) ; Stn. 112, 1287 m.; Hiron- delle (1888) : Stn. 3!), 1557 m.; Stn. (53, 1 135 m.; Stn. 69, 1 300 m.; Stn. 70, 4o4 m.; Stn. 78, 861 m.; Stn, 80, 1266 m.; Pr. Alice (1895); Stn. 46, 1385 m.; Stn. 08, 1167 m.; Stn. 71, 1165 m.; Stn. 95, 1230 m. Cette espèce, que l'un de nous avait eu le tort d'assimiler au Trochus [Margarita) rhina Watson (Challenger, Gastr., p. 80, pi. V, fig. 1), en diffère par sa forme plus surbaissée, ses cordons décur- rents plus nombreux (sept au lieu de cinq), les tubercules de la rangée supérieure beaucoup plus développés, sa sculpture longi- tudinale bien plus atténuée, l'absence de stries transverses entre les cordons, etc. Elle diffère du Sol. Vaillanti P. Fischer par sa spire moins élevée, moins conique, par son dernier tour beaucoup plus élargi et plus convexe, son ombilic beaucoup plus grand, ses cordons décurreuts moins nombreux sur la base du dernier tour (quatre au lieu de six), les tubercules de la rangée supérieure bien plus développés, etc. On pourrait être tenté, malgré ces différences, de rattacher le S. ambigua au Vaillanti, si les nombreux spécimens provenant des différents dragages mentionnés ci-dessus ne concordaient pas tous entr'eux, tant sous le rapport de la forme que de la sculpture et ne prouvaient qu'il s'agit d'une espèce dont les caractères sont excep- tionnellement constants. Solariella Vaillanti P. Fischer. PI. XX, fig. 12. 1882. Trochus Vaillanti P. Fischer, Diagn. esp. nouv. Exp. du Travailleur, in Journal de Conchyliologie, p. 50. Habitat.— Portugal, 1224 in. (Exp. du Travailleur); au large de la Corogne : P. Alice (1894), Stn. 84, 1674 in. Nous sommes heureux de pouvoir figurer ici cette espèce qui n'a pas encore été représentée, afin de mettre en évidence les carac- tères qui la distinguent de notre Solariella ambigua. 478 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER SOLARIELLA C1NCTA Philippi. PI. XX, fig. V6, 10, 17. 1836. Trochus cinctus Philippi. Enum. Moll. Sic, t. I, p. 185, pi. X, fig. 20. 20*. 1865. Trochus amabilis Jefïreys. British Couch., t. III, p. 300; t. Y (1869), pi. LXI, fig. 6. 1889. Eumargarita cincta DautzeDberg, Contrib. Faune Malac. Açoros, p. 63. Habitat. — Côtes de la Norwège (var. a/finis), Iles Shetland; Golfe de Gascogne (Exp. du Travailleur); Açores (Exp. de la Joséphine), de 155 à 1,230 m.; Hirondelle (1886); Stn. 112, 1,287m.; Hirondelle (1888); Stn. 20, 1,850 m.; Stn. 34, 800 m.; Stn. 39, 1,157 m.; Stn. 47, 1,372 m.; Stn. 49, 1,384 m.; Stn. 70, 454 m.; Pr. Alice (1895); Stn. 68, 1,167 m.; Stn. 71, 1,165 m.; Stn 109, 1,022 m.; Stn. 117, 2,102 m. On ne peut se rendre compte de l'extrême variabilité que pré- sente la sculpture chez cette espèce par l'examen des trois figures que nous en donnons : la variété a/finis Jetïreys ( = Machaeroplax Hidalgoi P. Fischer) s'éloigne, en effet, encore bien plus du type qu'aucun de ces échantillons. Jefïreys, qui a eu sous les yeux deux cents exemplaires, dit qu'il lui a été difficile d'en trouver deux exactement semblables. Solariella PAUCiVARicosA Dautzenberg. 1889. Solariella cancellata Jelïr. var. paucivaricosa Dautzenberg, Contrib. Faune Malac. Açores, p. 64, pi. IV, lig. lla H1', 11«, lld. Habitat. - Açores : Hirondelle (1886), Stn. 112, 1287 m. ; Hiron- delle (1888), Stn. 39, 1557 m., Stn. 69, 1300m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. La découverte de plusieurs spécimens qui concordent tous parfaitement avec celui que l'un de nous avait désigné sous le nom de Sol. cancellata var. paucivaricosa vient démontrer qu'il s'agit là d'une forme spécitiquement distincte du cancellata : ses côtes longi- tudinales sont, en effet, constnmment moins nombreuses et plus élevées, son ombilic est plus large, etc. Voici la description de celte espèce : Testa -V millim. -112 alla, 4 millim. lata, apertura 1 millim. 4/5 alta. tenuicula, haud nitens, turbinata, sut anguste sol profunde DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE l.l LA PRINCESSE ALICE 470 umbilicata. Anfr. 5 convexi, sutura calde impressa juncti, primi 2 levés, ceteri costis longitudinalibus obîiquis, angustis, lamellosis (12 in anfr. ultimo), ac funiculis transversis angustis, humilibus, remotiusculisque ornati. Funicula, ubis costas superant, tubercula minima efficiunt. Apertura rotundata, marginibus approximatis , çalloque adnato junctis. Columella rectiuscula, parum incrassata, basin versus paululum expansa. Labrum costa longitudinali ultima marginatum. Color sordide albus. Coquille assez mince, non luisante, assez étroitement, mais profondément ombiliquée. Spire médiocre, composée de cinq tours convexes séparés par une suture profonde, les deux premiers lisses, les autres ornés de côtes longitudinales obliques, étroites, lamelleuses (douze sur le dernier tour), et de cordons décurrents fins, peu saillants, assez espacés qui régnent également sur les côtes où ils déterminent de très petits tubercules. Les côtes dispa- raissent sur la base du dernier tour, avant d'atteindre l'ombilic. Ouverture arrondie, à peine échancrée par la convexité de l'avant- dernier tour. Bords reliés par une callosité appliquée. Columelle peu épaisse, faiblement arquée, un peu dilatée vers la base. Labre bordé par la dernière côte longitudinale. Coloration d'un blanc sale. SOLARIELLA MICANS UOV. Sp. PI. XX, Gg. 13-14. Testa 7 millim. longa, 7 mi II un. 1/2 lata, apertura 3 millim. 3/4 alla, tenuicula , angustissime perforata, trochiformis , nitidissima. Spira conica dimîdiam altitudinis partent sequat. Anfr. .7 convexiusculi, sutura conspicua juncti. In summo anfractuum, area angustissim.a, longitudinaliter confertim plicata et margine déganter tuberculata, suturam infra comitatur. in reliqua t<-st;v parte lineae incrementi minime conspicuœ tantum exstant. Funiculum subgranosum tamen, in basi iiltimi anfr., umbilicum circumdat. Apertura subquadrata. Columella subarcuata, valde incrassata, basi in dentem obtusissimum desinens, et callo umbilicum angustissimum partim tegente munita. Labrum aeutum. Color nitidissime ex albo margaritaceus. Coquille assez mince, très étroitement perforée, trocbiforme, à surface très luisante. Spire conique, occupant exactement la moitié de la hauteur totale, composée de cinq tours légèrement convexes, séparés par une suture bien marquée. Au sommet des tours, immédiatement contre la suture, règne une zone décurrente très étroite, garnie de plis longitudinaux nombreux et réguliers, qui 480 l'II. DAUTZENBERG KT H. FISCHER se terminent sur l'angle qui limite cette zone, en une série de petits tubercules. Le reste de la surface ne présente que des stries d'accroissement faibles ; mais, sur la base du dernier tour, on observe un fort léger cordon granuleux qui circonscrit la région ombilicale. Ouverture subquadrangulaire. Columelle très épaisse, faiblement arquée, terminée à la base en un dentelon obtus, et pourvue d'une callosité qui se réfléchit sur la perforation ombi- licale. Celte perforation est très étroite, surtout chez les exemplaires adultes. Labre tranchant. Coloration d'un blanc pur à reflets nacrés très brillants. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 78, 861 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Cette espèce est remarquable par l'éclat nacré de son test. Genre Calliostoma Swaiuson, 1840. Calliostoma Grimaldii uov. sp. PI. XXI, fig. 4. Testa W miUim. longa, 18 millim. lata, apertura S millim. 4/5 alta, soiidissima, imper foruta. Spira arnica dimidiam altitudinis partent superat. Anfr. 7 convexiusculi : api cales % leoes, sequentes 2 funicutis granulosis 3 subœqualibus, céleri funiculo subsuturali tuberculato et, paulo infra peripheriam, canna eminente, acuta cincti. Funicula aliquot obsoletiuscula, ni parte superna anfractuum insupra obser- vantur. Carina altéra an/raclant ultimum medio cingit et huais funiculis circiter l-i concentricis, approximatis , irregularibusque instructa est. Apertura rotundata, inlus margaritacea. Columella crassissima, paulo arcuata. Labrum intus callo, a margine acuto pau- lulum recedente, incrassatum. Color ex albo vivide margaritaceus. Coquille très solide, imperforée. Spire régulièrement conique, composée de sept tours légèrement convexes : deux tours embryon- naires lisses; les deux suivants ornés de trois cordons décurrents granuleux, subégaux; les derniers pourvus dans le haut, près de la suture, d'un cordon décurrent tuberculeux et, un peu au-dessous de la périphérie, d'une carène très saillante, aiguë. Entre cette carène et le cordon supérieur, on observe quelques autres cordons décurrents effacés, parfois légèrement granuleux. Sur le dernier tour une seconde carène prend naissance à la commissure du labre et la base est ornée de cordons concentriques aplatis, rapprochés et inégaux entr'eux. Les stries d'accroissement sont très lines et visibles seulement à l'aide de la loupe. Ouverture arrondie, nacrée DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 481 à Finiérieur. Columelle très épaisse, faiblement arquée. Labre épaissi intérieurement, à une faible distance du bord, qui est tranchant. Coloration blanche laissant apercevoir par transparence la nacre, qui n'est recouverte que d'une couche externe peu épaisse. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888) ; Stn. -39, 1557 m. Cette belle espèce, remarquable par ses carènes aiguës et par son aspect nacré, ne nous paraît pouvoir être rapprochée d'aucune de celles qui ont été décrites jusqu'à ce jour. Nous prions S. A. le Prince de Monaco d'en accepter la dédicace. Calliostoma Hirondellei nov. sp. PI. XXI, fig. 5. Testa 32 millim. longa, "11 millim. lata, aperlura il millim. 7/10 alto,, solidissima, imperforata, nitidiuscula. Spira conica, dimidiam altitudinis partent valde superat. Anjr. 8 : primi plani, ceteri subexca- vati, satura par uni impressa juncti: apicales 2 levés, ceteri f'uniculis (6 in penultimo anf'r.), supremo subgranulato, ac striis incrementi obliquis tenuissimis ornati. A nfr. ultimus paulo dilatatus, basi convexus et ibi funiculis 44-13 paulo humilioribus confertioribusque concentrice sculptus. Apertura subquadrata, intus margaritacea, marginibus callo tenuissimo, adnato, junctis. Columella crassa, obliqua. Labrum haud descendens, arcuatum, sape nie declivis, intus callo, a margine paululum recédante incrassatum. Color albus. Coquille très solide, épaisse, im perforée, un peu luisante. Spire régulièrement conique, dépassant la moitié de la hauteur totale, composée de huit tours, les premiers plans, les autres un peu concaves , séparés par une suture peu profonde. Deux tours embryonnaires lisses, les autres ornés de cordons décurrents (on en compte six sur l'avant-dernier tour) dont le plus voisin de la suture est légèrement granuleux, et de stries d'accroissement obliques, très fines. Dernier tour un peu dilaté, convexe à la base, laquelle est garnie de onze à treize cordons concentriques un peu plus faibles que les autres et plus rapprochés. Ouverture subquadran- gulaire, nacrée à l'intérieur, bords reliés par une callosité très mince, appliquée. Columelle épaisse, oblique. Labre ne descendant pas vers l'ouverture, arqué, déclive et légèrement creusé au som- met, pourvu, à l'intérieur, d'un bourrelet épais, situé un peu en arrière du bord, qui est tranchant. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888) ; Stn. 26, 696 in.; Stn. 70, 454 m. Mém. Soc. Zool. de Fr., IS'.>G. ix. — 'M. 482 PH. DAUTZENBERG ET H. FISCHER Le C. Hirondellei se rapproche beaucoup, au premier aspect, de certains Calliostoma européens ; mais il diffère de toutes les formes du groupe des C. zizyphinum et C. conuloides, par sa base bien plus convexe et du C. granulatum Born, par son test plus épais, ses tours excavés, sa sculpture moins délicate, ainsi que par sa coloration. Calliostoma leptophyma nov. sp. PL XXI, fig. 6. Testa 16 millim. longa, 16 millim. 4/5lata, apertura 6 millim. 4/5 alla, solidissima, imperforata, nitidiuscula. Spira conica dimidiam altitudinis partent piene superat. Anfr. 7 plani. sutura parum impressa juncti : apicalis levis, sequentes 4 funiculis transversis 3 subgranosis, ultimi 2 funiculis transcersis 4 (superioribus 2 subtuberculatis) ciricti. Anfr. ultimus ad peripheriam subangulatus, basi subconvexus et ibi funiculis concentricis 42 levibus, conf'ertisque munitus. Apertura subquadrata, intus margaritacea. Columella crassa, obliqua. Labrum ha u d descendons, arcuatum, intus callo,a margine paululum recèdent e . incrassatum. Color albus. Coquille très épaisse et solide, imperforée, un peu luisante. Spire conique, peu élevée, composée de sept tours plans, séparés par une suture peu marquée. Un seul tour embryonnaire lisse, les quatre suivants ornés de trois cordons décurrents subgranuleux, les deux derniers pourvus de quatre cordous, dont les deux supérieurs sont légèrement tuberculeux. Dernier tour subanguleux à la périphérie, un peu convexe à la base, où il est garni d'environ douze cordons concentriques lisses, rapprochés. Ouverture subquadrangulaire, nacrée à l'intérieur. Columelle épaisse, oblique. Labre ne descen dant pas vers l'ouverture, arqué et épaissi à l'intérieur, un peu en arrière du bord, qui est tranchant. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stu. 77, 845 m. Le C. leptophyma présente une grande analogie avec le C. Hiron- dellei, tant par la nature de son test que par la conformation de son ouverture. En comparant ces deux espèces du côté basai, on ne peut apercevoir entr'elles aucun caractère distinctif. Mais il n'eu est pas de môme du côté de la spire qui est bien plus surbaissée chez le leptophyma. Le prolil des tours, qui est excaVé chez le C. Hirondellei ne l'est pas du tout chez le leptophyma. Malgré ces différences, il ne nous paraît pus impossible que la réunion des deux espèces vienne à s'imposer par suite de la décou verte de nouveaux échantillons. DRAGAG1 - El FECTI ES PAR L'HIRONDELLE El LA PRINCESSE ALICE 183 Genre Turcicula Dali, 1881. Turcicula Alicei nov. sp. PI. XXII, fig. 4. Testa 25 millim. longa, 21 millim. lata, apertura 11 millim. 1/2 alta, (omis, subtranslucens, imperforata. Spira turbinata, dimidiam altitudinis partent superans. infr. 6 convexi, sutura valde impressa sed haud canaliculata juncti, funiculis remotis (4-5 in anfr.penultimo, 15-18 in ultimo) ac lamellis longitudinalibus confertis, obliquis, funicula transgredientibus, et, ubi committuntur, granosis, ornati. ipertura rotundata, subtransversa, intus splendide margaritacea, marginibus callo tenuissimo, adnatoque junctis. Columella angusta, paululum arcuata. Labrum subexpansum, margine acuto, crenulato. In aperturse fauce sculptura externa attenuatim iteratur. Color sub epidermide flavescente ex albido submargaritaeeus . Operculum corneum, tenuissimum, Intérim, multispiratum , nucleo centrait munitum. Coquille imperforée, mince, délicate et un peu translucide. Spire turbinée, dépassant la moitié de la hauteur totale, composée de six tours convexes, séparés par une suture bien marquée, mais non canaliculée, ornés de cordons décurrents espacés, au nombre de quatre ou cinq sur l'avant-dernier tour et de quinze à dix-huit sur le dernier, ainsi que de lamelles longitudinales nombreuses, obliques, bien apparentes, qui rendent les cordons granuleux aux points d'intersection. Ouverture arrondie, un peu transverse. Colu- melle étroite, faiblement arquée. Labre un peu dilaté, tranchant et légèrement festonné au bord. Le fond de l'ouverture est garni d'une nacre très brillante; il reproduit, en sens inverse, et d'une manière atténuée les détails de la sculpture extérieure. Les bords sont reliés par une callosité extrêmement mince, appliquée. Colo- ration blanche, un peu nacrée, sous un épidémie très mince, d'un jaune clair. Opercule corné, très mince, multispiré, à nucléus central, d'une couleur jaune dorée. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895) ; Stn. 22, 4020 m. Grâce à l'obligeance de M. E.-A. Smith, nous avons pu comparer au British Muséum le /'. Alicei au Trochus (Bembix) abyssorum Smith, dragué par le Challenger dans les mers du Japon et nous avons été surpris de constater la grande analogie de ces deux formes : la taille, la forme générale, la nature du test et le système de sculpture sont exactement les mêmes. Notre espèce ne (litière guère que par la présence de cordons décurrents plus nombreux. 484 l'Il. DAUTZENBËRG ET H. FISCHER Genre Gyclostrema Marryatt, 1818. Cyclostrema simile Jeffreys. 1883. Cyclostrema simile Jeffreys, Ligbtn. and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 92, pi. XIX, fig. î. Habitat. — Au large du Cap Mondego, de 1 453 à 1817 m. (Exp. du Porcupine). Açores : Hirondelle (1888), Stn. 39, 1557 ni. Stn. Î!), L384 m.; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m.. Stn. 71, 1 165 m. Stn. 117, 2102 m. Cyclostrema Dollfusi nov. sp. PI. XXI, flg. lu, 11, \.-±. Testa I millim. i/5alta, 1 millim. 9/10 lata, apertura I millim. 1/10 alla, solidiuscula, nitida, subgloboso-lurbinata, sat auguste perforata, spira obtusa. Anfr. '■> 1/2 convexi, sutura impressa angusteque mar- ginata juncti : ultimus haud descendens, infra peripheriam striis concentricis ci funiculo, ambilicuut circumscribente,munitus. Apertura rotundata ; perisloma interruption, marginibus c.allo adnato junctis. Columella arcuata, crassiuscula. Labrum simplex. Color albus. Coquille assez solide, luisante, turbinée, subglobuleuse, assez étroitement perforée. Spire obtuse, composée de trois tours et demi convexes séparés par une suture bien marquée et légèrement bordée. Dernier tour non descendant. Surface lisse, à l'exception de la base du dernier tour qui possède quelques stries concentriques un peu au-dessous de la péripbérie et un cordon qui circonscrit la perforation ombilicale. Ouverture assez grande, arrondie. Péris- tome un peu échancré par lavant-dernier tour ; bords reliés par une callosité appliquée. Columelle arquée, assez épaisse, mais non calleuse. Labre simple. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Pr. Alice ( 1895), Stn. 46, 1 385 m. Cette espèce diffère du C. simile par le cordon qui circonscrit son ombilic. Nous prions notre ami M. (i. Dollfus d'en accepter la dédicace. Cyclostrema Richardi nov. sp. PI. XXI, fig. 7, S. 9. Testa I millim. 9/1 0 alta, îmillim.3/5 lata, apertura I millim. !/!<> alla, solidiuscula, nitida, turbinato-depressa, umbilico latissimo, funiculis subgranosis 3 ornato, munita. Anfr. i convexi, levés, striis tautiini incremenli tenuiter sculpti, sutura oalde impressa juncti : DRAGAGES EFFEi mi- PAR L'HIRONDELLE H l.\ PRINCESSE ILICE 'iS.'i ultimus antice descendens. Apertura circularis ; peristoma çontinuum. Columella haud incrassata. Labrum simplex. Color a [fut s. Coquille assez solide, luisante, turbinée, pourvue d'un ombilic largement ouvert limité par un cordon légèrement granuleux et pourvu, à l'intérieur, de deux autres cordons semblables. Spire surbaissée, composée de quatre tours convexes, séparés par une suture très profonde. Dernier tour descendant vers l'ouverture. Surface lisse ne présentant que des stries d'accroissement faibles. Ouverture circulaire à péristoine continu. Columelle non calleuse. Labre simple. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Celte espèce, que nous dédions à M. Jules Richard, diffère de YAdeorbis sincera Dali (Albatross Moll. in Proc. U. S. Nat. Mus., 1889, p. 338, pi. XII. ûg. i) par les cordons granuleux qui ornent son ombilic. Genre Tinostoma H. et A. Adams, 1853. TlNOSTOMA AZORICA UOV. Sp. PI. XXI, fig. 16, 17, 18. Testa î millim. 1/3 alta, 4 millim. lata, apertura i millim. 1/2 alta, solida, leuis, nitidissima. Spira depressa apice ubtusa. Aufr. 4 convexiusculi, satura parum distîneta juncti. Anfr. ultimus perma- gnus, ju.rta aperturam descendens, infra convexus. Uasis callo diffuso maxima ex parte obtecta. Apertura parva, rotundata, ab axe remota. Columella arcuata, sulculo angustissimo et f'ossula punctiformi postice delimitata. Labrum arcuatum, acutum, haud incrassatuiu . Color translucide albus, zona subsuturali et callo basali lactaneis. Operculum tenue, corneum, luteum, multispiratum, extus concavum, nucleo centrait munitum. Coquille solide, lisse et très luisante. Spire déprimée, obtuse au sommet, composée de quatre tours légèrement convexes, séparés par une suture peu distincte. Dernier tour relativement très grand, descendant à l'extrémité ; base convexe pourvue d'une callosité centrale difluse, étalée. Ouverture petite, arrondie, écartée de l'axe de la coquille. Columelle arquée, séparée de la callosité par une fente très étroite et une perforation ponctiforme. Labre arqué, tranchant, non épaissi. Coloration d'un fond blanc hyalin sur lequel une zone subsuturale et la callosité basale se détachent en blanc opaque. Opercule corné, mince, concave au dehors, multis- piré, à nucléus central ; coloration jaune claire. 486 PII. DAUTZENBËRG ET H. FISCHER Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m., Stn. 117, 2102 m. Genre Tharsis Jefïreys, 1883. Tharsis (?) Gaudryi nov. sp. PI. XXI, fig. 13, 14, 15. Testa 4 millim. 1/2 alta, 1 millim. 3/5 lata, apertura 4/5 millim. alta, solidiuscula, nitida, turbinata angusteque rimata. Spira obtusa. Anfr. 3 1/2 convexi, sutura impressa juncti, levés, basi 2 vel 3 striis concentricis vix conspirais lantum ornait. Apertura eircularis, péris tomate continuo. Columella callosa umbilicum maxima e.r parte tegit. Labrum simplex. Color albus. Coquille assez solide, luisante, de forme turbinée, pourvue d'une fente ombilicale étroite. Spire médiocre, obtuse au sommet, coin posé de trois tours et demi, convexes, séparés par une suture bien marquée. Surface lisse à l'exception de la base du dernier tour qui possède deux ou trois stries concentriques très faibles. Ouverture circulaire, à péristome continu. Columelle pourvue d'une callosité très épaisse qui la relie dans le baut à la convexité de l'avant-der- nier tour et recouvre en grande partie l'ombilic qui se trouve réduit à une fente étroite, arquée. Labre simple. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Nous prions M. Albert Gaudry, professeur au Muséum, d'accepter l'hommage de cette forme nouvelle. Tharsis (?) ateles nov. sp. PI. XXII, iig. 1? 2, 3. Testa 2 millim. i\2 alta, 2 millim. 7; 10 lata, apertura 1 millim. '■' 10 alta, solidiuscula, nitida, turbinata, umbilico anguslo, profundo, carinaque circumdato perforata. Spira obtusa. Anfr. 4 convexi, sutura i m pressa juncti, levés; ultimus aperturam versus paulo descendens et infra peripheriam striis concentricis confertis, ab umbilico vero remotis ornatus. Apertura eircularis ; peristoma continuum. Columella callo brevissimc reflexo munita. Labrum simplex. Color albus. Coquille assez solide, luisante, turbinée, pourvue d'un ombilic étroit, profond, caréné ;m bord. Spire obtuse au sommet, composée de quatre tours un peu étages, séparés par une suture bien marquée. Dernier tour un peu descendant vers l'ouverture. Surface lisse, à l'exception de la hase du dernier tour qui possède, à partir de la périphérie, des stries concentriques faibles, assez serrées, dispa- DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 487 raissant à une assez grande distance de l'ombilic. Ouverture circulaire à péristome continu. Golumelle pourvue d'une callosité épaisse, mais peu étendue, qui se réfléchit à peine sur la perforation ombilicale. Labre simple. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Pr. Alice (4895), Stu. 46, 1385 m., Stu. 117, 2102 m. Les spécimens que nous possédons de cette espèce ainsi que du T. Gaudryi, paraissent ne pas avoir atteint leur complet développe- ment ; en effet, l'aspect de la callosité columellaire nous fait sup- poser qu'elle doit recouvrir complètement l'ombilic chez des exemplaires plus adultes. Nous inscrivons ces deux espèces dans le genre Tharsis (Type : T. romettensis Seguenza), dont elles rap- pellent l'aspect général. Le T. ateles diffère du Gaudryi par sa taille plus forte, ses tours plus étages, son ombilic ouvert et caréné au bord, ainsi que par la sculpture de la base de son dernier tour. Genre Scissurella d'Orbigny, 1823. Sous-genre Schizotrochus Monterosato, 1877. Scissurella (Schizotrochus) umbilicatus Jeffreys. 1883. Scissurella umbilicata Jefïreys, Lightn. and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 88, pi. XIX, fig. 1. 1890 . Jelîr. Pilsbry, Mauual of Conch. struct. and syst., t. XII, p. 52, pi. Ll, lig. 31,32. Habitat. — Au large du Cap Mondego, de 1353 à 2,002 m. (Exp. du Porcupine) ; Arores : Hirondelle (1888), Stn. 39, 1557 m., Stn. 47, 1372 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 71, 1 165 m. Scissurella (Schizotrochus) Richardi nov. sp. Pi. xxi, Bg. -i, :{. Testa 2 miUim. 2/5 alta, 3 millim. 1/5 lata, apertura I millim. 7/ 40 alta, tenuissima, fragillima. Spira deprcssa. Anfr. 4 rapide crescentes, gradali, supeme convexiusculi, costulis longitudinalibus confertis ornuti. Ultimi anfr. supera pars funiculis transversis capillaribus cancellatim eleganter ornata. Anfr. ultimus permagnus, basi oalde convexus ac profunde umbilicatus. Fascia fissuralis, in anfr. superio- 488 PII. DAUTZENBERG ET H. FISCHER ribus sutura partim tecta, plicis incrementi arcuatis instructa et utrinque lamellatim acute marginata. Fissura valde projunda. Apertura maxima, patula. Columella arcuata margine supra umbili- cumreflexo instructa. Labrum arcuatum, acutum, afissura angulatim emarginatum ne rostratum. Color albus, subtranslucens. Coquille très mince et fragile. Spire déprimée composée de quatre lours étages, s'accroissant rapidement, un peu convexes au-dessus, ornés de costules longitudinales grêles, nombreuses et régulières. La partie supérieure du dernier tour possède en outre des cordons décurrents capillaires qui forment avec les costules un réseau fin et délicat. Dernier tour très grand, très convexe à la base et profondément ombiliqué. La bande lissurale, située à la base des tours, est partiellement recouverte par la suture dans les tours supérieurs; elle est garnie de plis arqués et limitée au- dessous et au-dessus par des bords saillants, lamelleux. Fissure très profonde. Ouverture très grande, évasée. Columelle arquée, pourvue d'une lamelle qui se réfléchit sur l'ombilic. Labre arqué, tranchant, anguleux, émarginé et rostre à l'endroit où aboutit la fissure. Coloration d'un blanc subhyalin. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 69, 1300 in.; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. Le Se. Richardi se distingue du Se. umbilicata par sa spire plus surbaissée, par l'accroissement plus rapide des tours, par sa bande fissurale situé plus bas, par son ouverture plus grande, enfin par sa sculpture. SCISSURELLA (SCHIZOTROCHUS) CRISPATA Fleming. 1832. Scissurella crispata Fleming, Mem.Wern. Soc, t. VI, p. 385, pi. VI, fig. 3. 1846. angulata Lovén, Index Moll. Scand., p. 20. 4853. crispata Flem. Forbes et Hanley British, Mol- lusca, t. II, p. 544, pi. LXIII, fig. 6. 1865. Hem. Jeffreys, British Coneh., t. III p. 283; t. V (1869), p. 201, pi. LX, fig. 3. 1878. G. O.Sars,Moll. reg. arct.Norv. p. 126, pi. VIII, fig. 71, 71 . 1882. — — Verrill, Additions to New England inar. moll. in Trans. Conn. Acad., t. Y. p. 333. DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE 189 1883. Scissurella crispata Jefïreys, Lightn. and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 88. 1886. — Watson, Challenger Gastr., p. 1 12. Habitat. — Méditerranée, sur les côtes de la Sicile ; Océan Atlan- tique, depuis le Spitzberg et le Groenland jusqu'aux Açores et à la Nouvelle Angleterre. Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 109, I 022 m. Le Scissurella aspera Philippi (Enum. Moll. Sic, t. II, p. 160, pi. XXV, lig-. 17) qui a été regardé par certains auteurs comme synonyme du S. crispata, est une coquille fossile à suture plus oblique et sculpture plus fine, qui nous paraît bien ditïérente. Genre Glyphis Carpenter, 1856. Glyphis Edwardsi nov. sp. PI. XXII, fig. 6, 7. Testa 13 millim. 1/3 alta, diam. maj. 25 millim., min. 17 millim., tenuicula, elalo-conica, antice tumidiuscula, postice et lateraliter decl'wis, foramine apicali ovato-rotunàato (2 millim. 1/2 longo, 2 millim. lato) ab extremitate antica majoria diametri 2/3 partem occupante muni ta, coatis ralliant Unis, aliisque concentricis numerosis confertim cancellata et, ubi costee committuntur, tenuiter tuberculata. Apertura ovata, postice vix attenuata, lateribus medio paululum excavatis, intus Ueviyataet ad marginem subtiliter crenulata. Foramen intus callo ovali, postice truncato incrassatum. Color sordide albns. Coquille assez mince, élevée, conique. Perforation apicale ovale- arrondie, située aux deux tiers du plus grand diamètre, à partir de l'extrémité antérieure de la coquille. Profil arqué du côté antérieur, déclive du côté postérieur ainsi que latéralement; base un peu excavée au milieu. Sculpture treillisée, composée de costules rayon- nantes et de cordons concentriques nombreux; quelques-uns de ceux-ci, plus développés, indiquent les périodes d'accroissement. Les poiuts d'intersection du treillis sont finement tuberculeux. Ouverture ovale, à peine rétrécie en arrière, finement crénelée au bord, pourvue, autour de la perforation, d'une callosité interne ovale, tronquée du côté postérieur. Coloration d'un blanc sale. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888) ; Stn. 70. i'i't m. Cette espèce, que nous dédions à M. le Prof. Milne-Edwards, membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, est plus haute en proportion et plus gibbeuse du côté antérieur que le Glyphis Tanneri Verrill (Trans. Conn. Acad., t. VI, p. 255, pi. XXIX, fig. 13, I3a), sa sculpture est aussi beaucoup plus accusée. 400 l'II. DAUTZENBERG ET il. FISCHER Genre Emarginula Lamarck, 1801. Emarginula Guernei, iiov. sp. PI. XXII, 6g, 8, 9. Testa 8 millim. alta,diam. maj. J~> millim. 2/3, min. S millim. 2/3, solidiuscula, capuliformis. antice gibbosissima, postice declivis et subexcaoata, basi leviter arcuata , costis longitudinalibus, alterna-Uni fortiorîbus, aliisque transversis conferte decussata, et, ubi costa committuntur tenuiler tuberculala. Apex valde incurvatus margini postico imminet. Rima angusta profundaque (2 millim. longa, y/2 millim. lata). Sulcus fissuralis parum conspicuus, squamù transversis arcuatis instructus. Apertura ovata, lateraliter subcom- pressa, margine crenulata. Color albus. Coquille assez solide, capuliforme, gibbeuse en avant, déclive et un peu excavée en arrière, légèrement arquée à la base, ornée de côtes longitudinales, alternativement plus fortes et plus faibles et de côtes transverses qui forment un treillis serré, finement tuber- culeux aux points d'intersection. Sommet assez large, fortement incurvé, surplombant ou dépassant même l'extrémité postérieure de la coquille. Fissure profonde et étroite ; sillon fissurai peu apparent, garni de squamules transverses arquées. Ouverture ovale, un peu comprimée latéralement, crénelée au bord. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 70, 454 m. Nous dédions à M. le baron .1. de Guerne cette espèce qui esl voisine de YEmarginula compressa Cantraine i Diagnose esp. nouv. in Bull. Acad. Roy. Bruxelles, p. 22, 1835) ; mais qui en difière par sa sculpture beaucoup plus forte. Cantraine dit, eu effet, que la surface de YE. compressa est marquée de stries verticales et concen- triques très fines, souvent peu apparentes à l'oeil nu. Si on compare YE. Guerneià YE. tuberculosa Libassi (Mem. sopra aie. Conch. fossili dei dintorni
  • . 1882. — Jeffreys, Lightn. and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 675, pi. I, fig. 10. 1886. Puncturella (Cranopsis) profundi Jeffr. Watson, Challenger, Gastr.. p. 47. Habitat. — Atlantiqae Nord, de 1333 à 3 199 m. (Jelïreys) ; au large de l'Ile Culebra, 713 m. (Challenger); Açores: Pr. Alice (1895); Stn. 46, 1385 m.; Stn. 77, 845 m. Puncturella (Cranopsis) asturiana Fischer. 18S2. Rimula asturiana P. Fischer, Diagn. in Journ. de Conchy liologie, p. 51. 1886. Puncturella ii'nnioiisis) asturiana P. Fisch. Watson, Chal- lenger Gastr., p. 45, pi. IV, fig. ï. Habitat. — Golfe .le Gascogne, «le 1907 à 2010 m. (Exp. du Travailleur); au large de l'île Culebra, 713 m. (Exp. du Challenger) : Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 ni., Stn. 71, 1 165 m. 192 IMI. DAUTZENBERG KT H. FISCHER Genre Fissurisepta Seguenza, 1862. FISSURISEPTA CROSSEI 110V. Sp. PI. XXII, lij:. 15. Testa 5 millim. 1/2 alta, diam. maj. S millim. //S, min. 2 militai., tenais, nitida, subpellucida, antice leviterconvexa, postier subexcavata, longitudinaliter et irregulariter seriatim granulosa, seriis versus marginem confluentibus, elato-conica, a pire truncata et perforata. Foramen ovatum I millim. maximi diametris non attingit. \pertura ovata ; peristoma simplex, (tentant. Septum internum perobliquum usque ad marginem provectum. Grana lactanea in fundo subtrans- lucente albo conspiciuntur. Coquille mince, luisante, subtranslucide. Forme conique, très élevée, légèrement convexe antérieurement, un peu concave posté- rieurement. Sommet tronqué et perforé. Perforation ovale, n'attei- gnant pas un millimètre de plus grand diamètre. Surface ornée de granulations très fines, disposées eu séries longitudinales assez écartées et un peu irrégulières, qui se bifurquent et s'embrouillent à proximité de la base. Ouverture ovale; bord simple, tranchant. Septum interne très oblique, se prolongeanl presque jusqu'au niveau de l'ouverture. Coloration d'un blanc hyalin sur laquelle les granulations se détachent en blanc opaque. Habitat. - Açores : Pr. Alice (1805), Sln. 46, 1385 m., Stn. 109, 1022 m. Cette espèce que nous nous faisons un plaisir de dédier au savaut directeur du ((Journal de Conchyliologie)), se distingue de ses congénères par sa forme extraordinairement haute et étroite, ainsi que par la disposition, en séries longitudinales, de ses granulations. Fissurisepta microphyma nov. sp. PI. XXII, Hg. 14. Testa ,) millim. alla, diam. maj. 6 millim., ntin. 4 millim. tennis. subtranslucida, conica, nattée declivis, postice subexcavata, granis minimis, in quincuncem disposais ornata, apice truncata et perforata. Foramen ovatum I millim. diam. maj. attingit. Apertura ovata, acute marginata, septo interno magno, perobliquv, transversimque striato minuta . Grana lactanea in fundo subtranslucente albo conspiciuntur. Coquille mince, un peu translucide, conique, déclive du côté antérieur, très légèrement excavée du côté postérieur, tronquée et DRAGAGES EFFEl H ES PAR I HIRONDELLE El I.A PRINCESSE ALICE 493 perforée au sommet. Perforation ovale atteignant un inillim. de plus grand diamètre. Surface ornée de granulations arrondies extrêmement petites, disposées en quinconce. Ouverture ovale à bord simple, tranchant. Septum interne grand, très oblique, orné de stries transverses. Coloration d'un blanc hyalin sur laquelle les granulations se détachent en blanc opaque. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stn. 78, 861 m. Nous croyons que la coquille draguée par le Challenger et citée par M. Watson sous le nom de F. rostrata Seguenza, est la même que celle que nous venons de décrire. M. Watson dit, en efïet, que les granulations sont plus nombreuses chez cet exemplaire que chez le type fossile décrit par Seguenza ; et ce caractère se retrouve chez le spécimen de l'Hirondelle que nous avons sous les yeux. Mais le F. rostrata, tel qu'il est figuré par Seguenza, ne diffère pas seulement du notre par sa sculpture : il est aussi plus convexe antérieurement, plus concave postérieurement et sou sommet est beaucoup moius tronqué. Propilidium Crossei nov. sp. PI. XXII, fig. 12. 13. Testa i> millim. 3/10 alta, (liant, maj. i millim. 3/10, min. 3 mil- lini. 1/ 10 tenais, haud nitens, capuliformis, plicis incrementi validis, irregularibusque ac striis radiantibus tenuissimîs confertis, marginem versus magis conspirais ornata. Apex acutus, postice incuroatus. Apertura ovata, margine tenuissime crenulato et septo triangulari parvo intus munita. Color sordide albus. Coquille mince, non luisante, capulifonne, assez élevée, ornée de plis d'accroissement concentriques bien marquées, irréguliers, et de stries rayonnantes extrêmement fines et serrées, plus visibles vers les bords. Sommet aigu non enroulé, incurvé postérieurement, situé à un peu plus des 2/3 de la longueur totale, à partir de l'extrémité antérieure. Ouverture ovale, très finement crénelée au bord et pourvue, dans le fond, d'un petit septum triangulaire. Coloration d'un blanc sale. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1 385 m. Nous prions M. H. Crosse d'accepter la dédicace de cette espèce, qui diffère du Propilidium ancyloides Forbes, par sa forme plus haute et plus ovale (moins comprimée latéralement). 194 PH. DAUTZENBERG KT H. FISCHER Pkopilidilm Bavayi nov. sp. PL XXII, ûg. 10, 11. Testa 1 millim. 1/2 alta, diam. maj. 3 millim. 2/5, min. i mil- lim. 9/40, tennis, nitidiuscula, capuliformis, antice convexa, postice declivis, lineis incrementi conspicuis ae insupra funiculis concentricis, aliisque radianlibus minutissime reticulata. Apex papillosus, parvus. incurvatusque, 3/5 longitudinis, ab extremitate antica, distans. Apertura ovata in margine acuta et, in imo, septo minimo instructa. Color albus. Coquille mince, un peu luisante, capuliforme, convexe du côté postérieur. Surface ornée de stries d'accroissement et d'un treillis microscopique composé de cordons rayonnants cl d'autres concen- triques visibles seulement sous un grossissement de 50 à 60 dia- mètres. Sommet petit,, fortement incurvé, saillant, papilleux, situé à un peu plus des 3/5 du plus grand diamètre à partir de l'extré- mité antérieure. Ouverture ovale, à bords tranchants et pourvue, dans le tond, d'un septum très petit. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Hirondelle (1888), Stu. 39, 1557 m.. Stn. 69, 1300 m. ; Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m., Stu. 71, 1165 m., Stn. 117, 2102 m. Cette espèce nouvelle, que nous dédions à M. le Prof. Bavay, diffère «lu Propilidium scabrosum Jeffreys (Lightn. and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc. Lond., p. 674, pi. L, tig. 6, 1882) par sa forme plus ovale (moins arrondie), son sommet moins central et sa sculpture microscopique beaucoup plus lim; et [tins serrée. Genre Dallia Jeffreys, 1882. D ALLIA (?) galeola Jeffreys. 1882. Tectura (?) galeola Jeffreys. Lightn. and Porcup. Exp. in Proc. Zooi. Soc. Lond., p. 672, pi. L. fig. ."». 1889. Cocculina (?) galeola Jeffr. Dali, Blake Moll., p. 346. Habitat. — Au large du Cap Espichel, 534 m. (Exp. du Porcu- pine) ; Açores : Pr. Alice (1895), Stn. 46, 1385 m. M. Dali, qui a étudié les spécimen^ lypiques de cette espèce, a émis l'opinion qu'elle n'appartient certainement pas à la famille des \cmaeidœ. M. Jeffreys a proposé le nom générique Dallia dans le cas OÙ la manière de voir de M. hall \ ie mirait à être confirmée. DRAGAGES EFFECTUÉS PAR L'HIRONDELLE El I \ PRINCESSE \LICE V.l.'i Genre Acmaea Escholtz, bS'iO. A.CMAEA ZOGRAFI, QOV. Sp. PI. XXII, fig. 16, 17. Testa I millim. //•> alta, diam. maj. 3 millim. 7/éO, min. 2 mil- lim. 9/10, tenuis, capuloidea, maire et superne convexa, postier recta, subconcava, apice incurvato, marginem posticum paulo transeunte munita, liris radiantibus numerosissimis ac plicis incrementi irregu- laribus tenuiter cancellata. Apertura ovato rotnndata, margine acuto. Color albus. Coquille mince, capuliforme ; côté antérieur convexe occupant toute la longueur de la coquille, côté postérieur bas, perpendicu- laire, un peu concave. Sommel terminal, assez petit, incurvé, dépassant un peu l'aplomb du bord postérieur. Surface ornée d'un Ireillis très fin, peu régulier, composé de costules rayonnantes très uombreuses et de plis d'accroissement fins et assez irréguliers. Ouverture ovale-arrondi e entière, à bords tranchants. Coloration blanche. Habitat. — Açores : Pr. Alice (1895), St. 46, 1 385 m. C'est du Tectura rut/osa Jeffreys (Lightn. and Porcup. Exp. in Proc. Zool. Soc. Lond., 1882, p. (>7I, pi. L, lig. 2) que notre espèce se rapproche le plus, mais elle est plus petite, d'une forme plus arrondie; sou sommet dépasse l'extrémité postérieure, tandis qu'il l'atteint à peine chez le T. rugosa, enfin, sa sculpture est beaucoup plus délicate. Nous prions M. le professeur Zograf, de l'Université de Moscou, d'accepter la dédicace de cette forme nouvelle. Genre Ischnochiton Gray, 1817. Ischnochiton dorsuosus Haddon. 1886. Lcpidopleurus dorsuosus Haddon, Challenger Polyplac, p. 18, pi. I, fig. 5; pi. 111. lig- 5* à 51. I8(J2. Ischnochiton dorsuosus Hadd. Pilsbry, Manual of Conch. struct. and syst., I. XIV, p. 135, pi. XXV. fig. 11 à 19. Habitat. — lie du Prince Edouard, 567 m. (Exp. du Challenger) ; Açores : Hirondelle (1888), Stn. 70, 454 m. 496 PH. DAITZKNBERG ET H. FISCHER Genre Hanleya Gray, 1847. Hanleya Hanleyi Bean. 1844. Chiton Hanleyi Beau, Supplément of new spec. in Thorpe Brit. mar. Concb., p. 263. 1853. Bean Forbes et Hanley, British Moll., t. Il, p. 393, pi. LXII, fig. 2. 1865. — Bean Jeffrey s, British Conch., t. III, p. 215; t. V (1869), i». 198, pi. LV, fig. 5. 1878. Bean G. 0. Sars, Moll. reg. arct. Norv., p. 109, pi. VI, fig. 5a à 5*. Habitat . — Les côtes de Norvège (Sars), d'Angleterre, des Shetland. Jeffreys l'a signalé avec quelque doute de la Spezia et Shuttleworth l'a reçu des Antilles. Açores : Hiroudelle (1888), Sln. 70, 454 m. Les deux spécimens recueillis par l'Hirondelle sont bien typiques et ne peuvent être assimilés au Ch. abyssorum Sais qui est regardé par certains auteurs comme une variété du Hanleyi. TABLE ALPHABETISE DES GENRES ET ESPECES A.GHAEA Escli., 1840 ....... 49.'i — Zograji, a. sp. ..... 495 Action Mon tf., 1810 :W7 — cxilis, Jetlreys 399 — Grimaldii, a. sp. . . . 397 — incisus, Dali 398 — Monterosatoi, Dautz. . . 398 Alvama Risso, 1 820 £55 — cimicoides, Forbes. . . 455 — hirta, Monl 456 — laxa, n. sp. 156 — platycephalatn. sp. . . 457 — tarsodes, Wats. . . . • £56 — Watsoni, Schwartz. . . 456 Anaghk 11. et A. Ailanis, 1K.">:5. . £36 — costulata, Cantr, . . . 436 ARGOBUCi inum Klein, ll'.YA. .... 441 — giganteum, Lk.var. atlantica, Monte- rosato. ..... 'i''i Bi i i \ Linné, 1759 404 — Guevnei, Dautz 40i Caecum Fleming, 1824 4 '.s — oitreum, Carp. . . . £48 Calliostoma Swainson, 1840. . . 'iso Grimaldii, a. sp. . £80 Hirondellei, n. sp. £81 leptophyma, a sp £82 Cebithiella Verrill, 1882. ... £44 — Alicei, n. sp. . . £46 — amblytera, w aïs . £4 i l'.diirirri. n. sp. . . i £6 — Cossmanni, a. sp. £45 — Guernei, a. sp. . £47 Cebithiopsis, Forbes et Hanley, 1849 £43 — abrupta, Wats. . . 443 — turbonilloides, n.sp. £43 Ci mina A. Adams, 1863 £48 — carinata, Jeffr '''''•I — Jejfreysi, Dautz. ..... 448 î\Ccni. Soc. Zool. de France, IX, iSy6. PI. XV. 1 1. 2 3, 4 5 6, 7 s. g 10 n IL» Actaeon Grimaldii Dautz. et II. Fisch. Roxania Monterosatoi Dautz. et H ! Cylichna Piettei Dautz. et H. Fisch. Philine rugosula Dautz. et II. Fi — approximans Dautz. et H. Fisch. Ringicula Blanchardi Dautz. et II. Fisch. Pleurotoma diastropha Dautz. et II. Fisch. demosia Dautz. et II. Fisch. Pleurotoma coelorhaphe Dautz. et II. I eurybrocha Dautz. et II. Fisch. — callembryon Dautz. et II. Fisch. Blanchardi Dautz. et FI. Fisch. Marginella Vignali Dautz. et H. Fisch. Mitromorpha Dalli Dautz. et IF Fisch. Smithi Dautz. et II. Fisch. Kryptos elegans Jefireys. 'l'bototypie Berthaud, '/'< $Cém. Soc. Zool. de France, IX, iS leptophyma Dautz. et H. Fisch. 7. . 17. Acmaea Zografi Dautz. et II. Fisch. DRAGAGES in lui ES PAR L'HIRONDELLE 11 LA PRINCESSE ALICE 497 CORALLIOPBILA II. t't A . Ada II i>. L853 44.1 lactuca, D;ill . . . 441 Cranopsis (s. g,) A. Ads, L860,voii 491 Cyclostrema Marryatt, 1M8 . . . 484 — Doltfusi, n. sp. . 184 Richardi, n. sp. . . '.s', 484 402 — Cheoreuxi, Dautz. . . 402 403 402 Dallia galeola Jeffreys .... 494 Danili.v Bnisina, 1896 474 — n (finis, n. sp 475 Emargindla Lk .. lsni 490 Guernei, n. sp. . 490 460 — baptocephala, a. sp. . 461 460 — fusco-apicata, Jeff. . . 460 halorhaphe, a. sp. . . 462 465 — leptosona, n. sp, . . . 465 — machaeropsis, n. sp. . 461 — paehya, a. sp 466 — Richardi, n. sp. . . . 463 — Spiridioni, n. sp. . . . 464 — talaena, n. sp . 462 — xiphidiopsis, n. sp. . . 464 Eolimella (s. g.), voir Turbonilla . 467 Fjssurisepta Se^uenza, 1862 . . 492 — ( 'rossei, n. sp. . . . 492 — microphyma, a. sp 492 433 — Bocagei, P. Fischer. . . 433 — Grimaldii, n. sp. . . . 4:M 489 489 Hanleya Gray, 1847 .... 496 496 Iphitus Jetlreys, 1883 449 — cancellatus, n. sp. . . 450 450 449 Ischnochiton Gray, 1847 4S5 — dorsuosus, Haddon . 495 435 — elegans, Jeflr 435 Mém. Soc. Zool. de Fr., 1896. I.i ptothyra (Çarpenter) Dali, 1.S71 — Jilosa, Phil . . . . — globuloides, n. sp. LlSSACTAEON (s. g.) Muais., 1890 Voir Actaeon. . . Manzoma Brusina, 1870 .... — COStata, A. Adams. Marginella Lk., 1801 — Vignali, n. sp. . MlTROMORPHA A. Ads., 1865. . — Dalli, n. sp. . . — S n lit h i, n. sp. Natica Adanson, 17.'i7 .... — phaeocephala, n. sp. — pyrrhosticta, n. sp. . Onoba II. et A. Adams, 1854. — Morelcti, Dautz. . . . Oocorys P. Fischer, 1884. . . — SUlcata, P. Fischer. Pediculakia Swainson, 1840. . — decussata, Gould Philine Ascanias. 1772. . . . — approximans, n. sp. — rugosula, n. sp. . Pleurotoma Lk., 1779 (sensu lato) — adelpha, n. sp. . . anceps, Eichw. . . — Bairdi Verr.etSmith — Blanchardi, n. sp. — brychia, Wats. . . callem.br y on, n.sp — carinata, Biv. j. . centimaca, Dali. . chariessa, Wutson. — cœlorhap/w, n. sp. comatotropis Dali. compsospira, n.sp. — demosia n. sp. — diastropha, n. sp. — eurybrocfia, u. sp. — J'ulcutincta, n. sp. gisota, u. sp. . . . — Hirondellei, n. sp. Je[f'reysi, Verrill. . leptoglypta,n. sp.. /nacra, Wats. . . — megalembryon,n.sp mirmidina, n. sp. — monotrupis, n. sp. — polysarca, n. sp. . ix. — 3 472 173 398 455 'i'.V.'i i:œ 133 131 m 432 458 458 459 455 155 459 159 442 442 406 106 406 408 414 419 '.21 ; ; i 430 428 419 410 410 425 419 409 429 426 427 410 412 408 411 416 421 420 412 423 498 DRAGAGES EFFECTUÉS PAR VHIRONDELLE ET LA PRINCESSE ALICE Plburotoma pycnoides, n. sp. . . 418 — pyrr/wgramma,n.sp. 415 — pyrrhogramma,n.sp. var. multicostata . 416 quadruplex, Wats. . 412 — Siysbeei, Dali. . . . 408 serga, Dali 417 aubaraneosa, n. sp. 422 thaumastopsis, n.sp 424 — W«(fO/(i, Daut/. . . 430 Phopilidiom F. et H., 1849 493 Bavayi, n. sp ... 494 — Crossei, n. sp. . . . 493 Pseudomurex Monterosato, 1872. . 440 — basileus, n. sp. . . 440 Puncturella Lowe, 1827. .... 491 — asturiana P. Fischer. 491 granulata, Seg. . . 491 — profundi, Jeffr. . . . 491 Ptramidella Lk., 1799 467 — nitidula (A. Ads.), Jeffr 467 Ringicola Desh., 1838 4U5 — Blanchardi, n. sp. . . 40r> Rissoa Fréminville, 1814 4.">4 — fayalensis, Wats 454 — Jousscaumei, n. sp. . . . 4154 Roxania (Leach.) Monts., 1884. . 404 — Monterosatoi, n. sp. . 404 Scaphandkk Montf., 1810 401 — gracilis, Watson . . 402 punctostriatus, Migh 401 — punctostriatus, Migh var. claous, Dali. . 401 Schizotrochus (s. g.) Mont., 1877. 487 Scissurella d'Orb., 1823 487 — crispata, Fleming. . 488 Richardi, n. sp. . 487 — umbilicata, Jeffr. . 487 Sipho Klein, 1753. 436 — profundicola, Verrill et Sniitii 436 Solariella Wood., 1842. . . .476 — ambigua, n. sp. . . 476 cincta, l'hil 478 — micans, n. sp. . . . 479 paucivaricosa, Dautz 478 Vaillanti, P. Fischer. 477 Solarium Lamarck. 1799 .... 451 — Certesi, n. sp 452 — Dolljiiàir-n. sp. . . . 453 Stiufer Broderip., ls32 460 — Stimpsoni, Verrill. . . . 460 Thahsis Jeffreys, 1883 486 — ateles, n. sp 486 — Gaudryi, n. sp. . . . . 486 Tinostoma II. et A. Adams, 1853 . 485 — azorica, n. sp 485 Tornatina A. Ads, 1850 399 olioiformis, Wats. . . 400 — protracta, Dautz. . . 399 Trieoris Desh., 1824 . 442 — aspera, Jeffreys .... 442 Trophon Montf., 1810 138 — Dabneyi, Dautz 438 — Droueti, Dautz 438 — Grimaldii, n. sp. . . . 439 — Richardi, n. sp 438 Turbonilla (Leach) Risso, 1826. . ^67 coarctata, Dautz. . 4» 17 ditjenes, n. sp. . . . 470 Guernci, Dautz . . . 467 — Hamonvillei, n. sp. 171 Hoeki, n. sp 470 — paucistriata, Jeffr. . 468 — phaula, n. sp . . . 469 Schluniberyeri,n. sp. 472 — Scillae, Scacchi. . . 469 — unifasciata, Forbes. 468 — Vaillanti, n. sp. . 171 Turcicula Dali, 1881 483 — Alicei, n. sp. . . . . 483 499 SUR CHJM.ERA MONSTROSA ET SES PARASITES, par le Dr PETER OLSSON. Parmi les Poissons le plus élevés en organisation se trouve la petite famille des Chiméridés, qui est pourvue d'un squelette car- tilagineux et qu'on rapproche aujourd'hui ordinairement des Requins et des Raies, dans un ordre ou une sous-classe, qu'on nomme tantôt Sélaciens, tantôt Chondroptérygiens. Quelques auteurs plus anciens, par exemple Nilsson (43), placent la Chi- mère auprès de l'Esturgeon, en faisant de ces genres un ordre, mais à moins juste raison. La famille des Chiméridés, ou le sous- ordre des Holocéphates, ne comprend qu'un petit nombre d'espèces: trois Chimœra, un Callorhynchus, un Hydrolagus et Harriotta Raleighiana Goode et Bean (17) récemment publiée. Ce sont ordi- nairement des Poissons des grandes profondeurs. La Chimsera monstrosa, espèce dont l'extension géographique est considérable, vit sur la côte de la Scandinavie depuis le Sund jusqu'à la baie de Varanger. Elle n'est pas commune dans ces contrées, il est vrai, mais elle n'est pourtant pas très rare. On la prend le plus souvent en hiver ; l'hiver dernier, un pêcheur prit dans la baie de Drontheim, dans l'espace d'une nuit, trente-six exemplaires de la Chimère. « Les femelles semblent beaucoup moins (1) rares que les mâles, » dit Malin (32), « car sur 30 exem- plaires reçus à différents intervalles il n'y avait pas plus de 4 mâles ». J'ai examiné pour ma part 21 individus de Chimœra, 6 du Skagerack et 15 de la baie de Drontheim et des environs de Bergen, dont 11 étaient femelles et 7 mâles (je n'ai pas noté le sexe de 3 individus). Mon expérience vient donc à l'appui de cette assertion, avec moins de preuves cependant. La reproduction de la Chimère n'est bien connue que depuis peu de temps. M. Collett (8) décrivit, en 1875, un œuf trouvé dans la baie de Christiania, et qu'il présuma appartenir à cette espèce. Mais M. V. Lilljeborg a constaté le premier que c'était un œuf de la Chimœra monstrosa, en décrivant deux œufs semblables qu'il avait trouvés dans les oviductes d'une Chimère capturée au mois de février. En 1896, enfin, M. J. A. Grieg (18) a décrit et figuré des œufs de cette espèce, trouvés le 18 décembre 1893 et le 18 janvier (1) Malm dit « plus rares », mais évidemment par erreur. 500 PETER OLSSON 1894, près de Bergen. Il trouva un œuf dans chaque oviducte. J'ai trouvé aussi, le 21 juin 1894, dans une Chimère capturée dans la baie de Drootheim, eutre l'île d'Ytter0en et Alstahoug, deux œufs, un dans la partie dilatée de chaque oviducte ou en partie dans la glande coquillière. Ces œufs sont plats, à peu près rectangulaires, plus étroits cependant aux extrémités. L'un avait 2\ millimètres de long sur 13 millimètres de large (lig. 1), l'antre, moins développé et très Incomplet encore à l'une des extrémités, avait 15 millimètres de long sur \î millimètres de large. Ces dimen- sions sont celles des œufs conservés dans l'alcool ; à l'état naturel elles étaient uu peu plus grandes. Les œufs que j'ai trouvés sont donc beaucoup plus petits que l'œuf dessiné par Grieg. Une autre différence plus essentielle est que l'enveloppe mince et blanche ne présente aucune carène, ui le long de la surface plate, ni le long de la surface un peu convexe. Cette enve- loppe porte au contraire des sillons transverses nombreux et fins (envirou six au millimètre) le long des deux bords, ce qui leur donne un aspect crénelé. Ces parties crénelées sont formées d'une matière cornée, plus compacte que le reste de l'enveloppe, et correspondent aux carènes latérales de l'œuf complet, mais elles n'ont pas de rayons. On ne voit rien de la partie qui est au-delà de la constriction. Assurément cette partie est formée après l'œuf pro- prement dit. Les œufs, à ce- degré de développement, ressemblent assez à ceux de Scyllium canicula et de la liaja. Le o août 18%, mou fils Walter Olsson a trouvé deux œufs dans les oviductes d'une Chimère, prise aussi dans la baie de Drontheim, entre l'île d'Ytter0en et Alstahoug. Ces œufs étaient complets et prêts à être pondus. Ils concordent avec la description donnée par Collett (8, p. 206). L'œuf proprement, dit est presque fusiforme, long de 78 millimètres, rge de 21 millimètres. Sa circonférence est de 75 millimètres. Par devant, il est un peu aplati et largede M millimè- tres; en arrièn il est large de 10 millimètres. Il est pourvu de trois carènes longitudinales, savoir deux latérales, qui ressemblent à Fig. I . — Jeune œuf de l'oviducte de la Chimxra monstrosa. conservé en alcool. A droite on voit en face une partie du bord crénelé. (X - fois). SUR CIIIMEHA MOMiTROSA ET SES PARASITES 501 des nageoires et portent des rayons dirigés en avant, et une doisale sans rayons. Cette dernière est plus haute (environ 4 millimètres) par derrière, mais les carènes latérales sont plus hautes (environ (3 millimètres) à l'une et à l'autre extrémité. L'enveiop] ■ brune est un peu transparente, de sorte qu'on entrevoit dam l'intérieur le vitellus globuleux. La partie qu'on peut nommer la queue ou la tige est longue de 30 millimètres. Elle est blanchâtre et porte des carènes latérales rayonnées et des carènes dorsale et ventrale peu distinctes. D'après ce que je viens de dire, il est évident que la saison de la poute est assez longue chez la Chimère: elle dure de décembre jusqu'en août au moins. Dans les ovaires, j'ai aussi trouvé de grands œufs prêts à être pondus, notamment dans la haie de Drontheim en juin et en juillet, près de Bergen en septembre. Quant à la nourriture de la Chimère, je n'en ai trouvé dans la bibliographie que peu d'indications. Faber écrit (16) qu'elle se nourrit de Crustacés et de Mollusques testacés, mais sans en nom- mer les espèces. F. J. van Benedeu (5), qui disséqua deux Chimères, n'y trouva aucune nourriture. Monticelli dit (37) que C. F. Lùtkena rencontré dans ce Poisson la Cyprina islandica. Autrefois j'ai raconté (48) que j'avais trouvé des restes d'aliments dans sept individus. Les dissections que j'ai faites plus tard n'ont pas changé ces résultats. Car, sur 16 Chimères dans lesquelles j'ai cherché des restes d'ali- ments, 5 étaient vides ou bien n'avaient que des aliments complè- tement digérés, 8 renfermaient quantité de coquilles brisées (parmi lesquelles Leda, Venus et uue coquille bivalve noire), 6 conte- naient des parties d'un grand Décapode, 3 avaient des soies d'An- nélides chétopodes, une présentait en outre une grande Annélide noire de la famille des Néréides, ï avaient mangé des Amphipodes gammariens, une renfermait une grande quantité d'Echinoïdes et une enfin renfermait des Polypes. On capture le plus facilement la Chimère avec du Hareng comme appât, et c'est à juste titre qu'elle est nommée le Roi des Harengs. Elle-même sert de pâture à Scymnus borealis. Cette année, mon lils l'a trouvée dans l'estomac de ce Plagiostome, capturé dans la baie de Drontheim. 11 a trouvé aussi dans l'estomac de Gadus mer- lniKjus une petite Chimère, longue de 70 millimètres. Parasites de la Chimère. Diesing, en publiant son Systema Helminthum, ne connaissait qu'un parasite de la Chimère, savoir Octobothrium leptogastev, P. T. 502 PETER OLSSON van Beneden (5), en 1870, n'eu connaissait d'autres parasites que VOctobothrium leptogaster, Vanbenedenin Krfiyeri et Amphiptyches urna. Aujourd'hui, on peut dresser la liste suivante des parasites, tant externes qu'internes, de Chimxra monstrosa : Sur les nageoires pectorales : Aega monophthalma Johnston; Sur la peau : Caligus rapax Steenstrup et Lûtken ; Près des nageoires ventrales : Caligus curtus Mûller; Sur la nageoire dorsale: Vanbenedenia Kryeri Mal m ; Sur la peau : Trachelobdella nodulifera (Malin) ; Sur les branchies : Octobothrium leptogaster S. Leuckart ; Dans la vésicule biliaire : Macraspis elegans Olsson ; Dans l'intestin : Distoma veliporum Creplin ; Dans l'intestin : Gyrocotyle urna (Grube et Wagener). 1. iEGA MONOPHTHALMA JollUStOn. .lîga monophthalma Johnston (21), p. 233; Lûtken (27), p. 75; Spence Bâte et Westwood (3), p. 286. J'ai trouvé un individu de ce grand Crustacé isopode sur la nageoire pectorale d'une Chimère, capturée le 23 juin 1894 dans la baie de Droutheim. Il est long de 40 millimètres. Plusieurs espèces (Y V.ga vivent, comme on le sait, en parasites ou en commensales sur la peau des Poissons. JEga bicarinata Rathke vit en parasite sur la Molca vulgaris des côtes de Norvège. 2. Caligus curtus Mûller. Caligus curtus Mûller (42), p. 130, pi. XXI, 1-2. — KrOyer (22), p. 619, pi. VI, 2.— (24), p. 180. — Steenstrup et Lûtken (56), p. 353. — Olsson (46), p. 6. Caligus Mûlleri Desmarest (11), p. 352, pi. L, 4. — Nordmann (44), p. 23, 9.— Baird(l),p. 271, pi. XXXII, 4 5. Caligus bicuspidatus Nordmann (44), p. 17, 137, cf. Caligus elegans van Beneden (4), p. 91. Caligus americanus Dana, d'après Steenstrup. Dans le passage cité, j'ai donné la diaguose de cette espèce. J'en ai recueilli quelques individus sous les nageoires ventrales de deux Chimères, pèchées dans le Skagerack, pendant une excursion que j'ai faite sur bateau de pêche. Peut-être ces Caligus y étaient-ils venus accidentellement, ou bien étaient-ils venus d'un Gadus, leur hôte ordinaire, car les Chimères avaient été placées un moment auprès d'autres Poissons, avant mon examen. Mais ce qui ferait penser plus vraisemblablement qu'ils étaient ici devrais parasites, c'est qu'ils ont été pris sous une nageoire. SUR CMMJERA MONSTROSA ET SES PARASITES 503 3. Caligus rapax Milne-Edwards. Caligus rapax Milne-Edwards (33), p. 453, pi. XXXVIII, 9. — Baird (2), p. 270, pi. XXXII, 2-3. — Steenstrup et Lïitken (56), p. 359, pi. II, 4. Caligus lumpi Kr0yer (24), p. 147, 177, pi. Il, 2. Caligus rapax p lumpi Olsson (46), p. 8. Dans le passage cité, j'ai traité de cette espèce et de son développe- ment. Sur la Chimère, je n'ai trouvé dans le Skagerack qu'une seule femelle fixée à la peau. 4. Vanbenedknia Kro'yeri Mal m. Van Benedenia Krtjnjeri Malm (30), p. 114, pi. I. Vanbenedenia Knftyeri Olsson (46), p. 39, pi. III, 16-17. Dans la mer de Kattegat, Malin a rencontré quatre fois des femelles seules de ce grand Crustacé parasite, fixées à l'épine de la nageoire dorsale antérieure de la Chimxra monstrosa. Dans le Skagerack j'ai trouvé, le 19 août 1868, sur l'épine de la nageoire dorsale de la Chimère, deux femelles et un mâle, mais depuis ce temps je n'ai pas trouvé ce parasite de la famille des Lernéopo- diens. Aussi ne saurais-je dire si quelqu'un l'a retrouvé. Une description détaillée de la femelle est donnée par Malm. J'ai surtout parlé du mâle. Le nom de Van Benedenia (ou Vanbenedenia), imposé par Malm, n'est vraiment pas conforme aux Règles de la nomenclature des êtres organisés, Paris 1895 (article 10), mais il me semble que ce nom peut être retenu puisque le nom de Benedenia est donné auparavant (par Diesing en 1858j à un genre de Vers. Puis on a donné ce même nom à un Quadrupède, ainsi qu'à un Protozoaire. 5. Trachelobdella nodulifera (Malm.) Piscicola nodulifera Malm (31), p. 233, pi. IV, 18. — Olsson (49), p. 8, pi. I, 1. Callobdella nodulifera ,]o\u\nsson (20), p. 17 (c. anatômia). Dans la mer de Skagerack, j'ai trouvé deux fois, en août 1868, cette Sangsue parasite, fixée à la tête de la Chimère. Elle a été trouvée encore sur beaucoup d'autres Poissons, dans la mer de Skagerack et dans la profondeur hors de Marstrand. Elle vit aussi 504 PETER OLSSON dans la mer norvégienne, car je l'ai prise sur l'Eglefin (Cad us aegle- finus) dans la baie de Drontheim (1). Tout récemment L. Johansson a donné l'anatomie de cette espèce. Le genre Trachelobdella Diesing date de 1850; ainsi que II. Blan- chard l'a démontré, il est synonyme et doit, par conséquent, pren- dre la place du genre Calliobdella (plus correctement Callobdella), établi par Van Beneden etHesse(6) en 1864. 11 a été défini et mieux caractérisé par B. Blanchard (7) et par Johansson (20). 6. OCTOBOTHRILM LEPTOGASTER S. Leuckart. Octobothrium leptogaster S. Leuckart (25), p. 22, pi. I, 5; pi. 11,2. — Dujardin ( 15), p. 314. — Olsson (49), p. 10, pi. II, 18-22. Discocotyle leptogaster Diesing (12), I, p. 4^4. Placopleclanum leptogaster Diesing (13), p. 384. Octocotyle (Octobothrium) leptogaster Parona et Perngia (53), p. 87, pi. II, 1 ; III, 7-8. Ce parasite n'a été trouvé que sur les branchies delà (minière. C'est en 1828 que Bapp le rencontra pour la première fois, près de Christiania ; mais il ne fut décrit qu'en 1842 par S. Leuckart, la description étant faite d'après les dessins de Bapp, parce que les Vers avaient été perdus. J'ai pris plusieurs exemplaires de ce parasite dans le Skagerack, en 1868, et pendant les trois dernières années dans la baie de Drontheim. G. Wagener l'a trouvé près de Nice (2 exemplaires sur 17 Chimères), Parona et l'erugia, près de Gènes. C'est d'avril à août qu'ils ont été récoltés, et toujours sur les feuillets des bran- chies, surtout sur les plus courts. Ce parasite est, ce me semble, plus commun dans nos mers que dans la Méditerranée, car je l'ai trouvé dans 10 Chimères sur 18 dont j'ai examiné les branchies à l'état frais. J'en ai pris une fois 13 individus sur une Chimère pêchée le G juillet dans la baie de Drontheim, une fois 7 individus, une fois 4, trois fois 2 et quatre luis un individu isolé. A l'état vivant, l'animal est un peu plus grand que quand il est conservé dans l'alcool; à l'état vivant, un individu pris dans la baie de Drontheim avait une longueur de 29mm. J'ai trouvé aussi (1) A cette occasion, je mentionne que j'ai trouvé une Plalybdella \anarrhichx Malm sur un grand Loup marin (Anarrhichus lupus) de la haie de Drontheim. A l'état vivant, elle était longue <1 ! 8", blanchâtre, avec des taches couleur de sang, à cause des caecums entrevus. Son organe de copulation est bien plus petit que celui de Trachelobdella nodulifera, figuré par moi (49, pi. I, I w) et par Johansson (20. Il, 13). SUR t.lllU /•;/,'. I MONSTROSA ET SES PARASITES ;>0;> de jeunes individus de cette espèce. Aux environs de (îènes, MM. Parona et Perugia ont vu des individus longs de 40mm. C'est la partie; mince, entre les glandes vitellines et les ventouses, dont la longueur est le plus variable. Cette partie, lorsqu'elle est étendue, est quelquefois plus longue que le reste du corps. Parona et Perugia, en décrivant bien exactement ce Ver, ont dans quelques cas en partie corrigé, en partie complété ma description. Autour de l'orifice génital, ils ont trouvé des crochets que je n'avais pas vus ; ce que j'ai nommé testis est l'ovaire, taudis que les testicules nombreux de cette espèce se voient derrière l'ovaire, ce qui est ordinairement le cas des autres espèces du genre Octobothrium (I). Les caecums de l'intestin s'étendent jusqu'à l'extrémité postérieure, comme je l'ai vu dans des individus norvégiens ; ils ont des rameaux courts, comme chez Octobothrium sagittatum. C'est à tort, je crois, que Van Beneden et Hesse (6), Monticelli (34), Parona et Perugia (53) fout usage du nom plus nouveau cYOctocotylc Diesing, 1850, au lieu d' 'Octobothrium Leuckart, 1828. 7. Macraspis elegans Olsson. Macraspis elegans Olsson (47), p. 1, pi. I, 7-12. Ce beau Ver parasite, découvert par moi en 1868 dans la vésicule biliaire de deux Chimères du Skagerack, se trouve aussi dans la baie de Drontheim : en effet, j'en ai pris, en juin 1894, trois indi- vidus vivants dans la vésicule biliaire d'une Chimère; le !25 juillet 1896. mon fils en a trouvé aussi trois individus dans la vésicule et dans les conduits biliaires d'une Chimère de cette même prove- nance. Je ne sais pas s'il a été trouvé par d'autres naturalistes. Quinze exemplaires de ce Ver sont conservés. Le genre Macraspis est voisin du genre Aspidogaster von Baer et est réuni à ce dernier par Monticelli (34, 39); il en est pourtant bien distinct par son long écu ventral, dont les ventouses forment une seule série, tandis que V Aspidogaster en a quatre séries. Les genres Aspidocotyle Diesing et Cotylaspis Leidy ont aussi plusieurs ventouses. A mon avis, ils devraieut tous être placés dans une même famille (Aspidobothridse Burmeister) (2). Comme ce sont des parasites inter- nes et que leurs œufs sont petits et nombreux, Monticelli (34) les place, évidemment à bon droit, dans la section de Digenèses, bien (1) A comparer avec Octobothrium sagittatum, décrit et dessiné par moi (50) (2) Voir Olsson (4î>) et Parona el Perugia (52). Le genre Polycotyle Willeraoes- Suhm (5î)) me semble être bien différent. oU6 PETER OLSSON que notre connaissance de leur développement soit encore défec- tueuse. Apparemment, le Macraspis est porté par le sang au foie puis à la vésicule biliaire. Ce qu'il y a de remarquable chez uu para- site interne, ce sont les deux b;indes minces de couleur rose le long du corps, ainsi que les stries transversales de même couleur sur l'écusson ventral. Cette fois non plus, je n'ai pas vu 1 animal se servir de son écusson comme d'organe d'adhésion. Vu du côté, l'écusson. présente une Fig. 2. — Coupe transversale passant par le milieu du corps ; S, écusson ventral ; V, vaisseaux ilu système excréteur; cf. glandes vitel- lines : i , intestins (X 20 lois). Fig. 3. — Œufs dans l'oviducte (X 75 fois).. Fig. 4. — Coupe trans- versale passant à égale distance du cou et du milieu du corps;.-.'. r,i, comme dans la ûg. 1 ; l, testicule. '. bâtis, H. fullonica, H. radiata, /•'. h'ntea), el il a été trouvé aussi dans divers Squales. 9. Gyrocotyle urna (Grube et Wagener). Amphiptyches urna Wagener et Grube (57), p. 543 554, pi. XIV. XV. — Grube (19), p. 140. — Diesing (13), p. 359. — Van Beneden et Hesse (<>), p. 54. — Olsson (45), p. 58. — Monticelli (35). — Spencer (55), p. 138 151, pi. XI XIII. — Lônuberg (28) p. 55; (29), p. 9 47, pi. III. Crobylophorus Chimœrœ Kr0yer (23), p. 813, 1226. Gyrocotyle amphiptyches Wagener (58) p. 247. — Diesing (14), p. 447. Gyrocotyle urna Monticelli (37), p. 1-3 ; (36) p. 228-230 ; (40), p. 6-8. Ainsi que Wagener et Monticelli, j'ai rapporté ce parasite souvent mentionné au genre Gyrocotyle, genre plus ancien, parce que Gyrocotyle rugosa Diesing a été pris maintenant dans l'intestin de Callorhynchus antarcticus (2) et qu'il est ainsi démontré que les deux espèces du genre Gyrocotyle sont des parasites des Chiméridés. On a rencontré jadis Gyrocotyle rugosa dans la Mac Ira edulis, et il est très vraisemblable que Gyrocotyle urna vit aussi dans un Lamel- libranche, et qu'il arrive avec celui-ci dans l'estomac de la Chimère. Maintenant personne ne doute que Gyrocotyle urna ne soit un parasite normal, et non un parasite accideutel de la Chimère. Jadis, van Beneden (6) et Diesing (14) le croyaient parasite d'un Lamellibranche. Toutefois, le premier renonça plus tard à cette opinion (5). Ce parasite vit dans l'intestin spiral de la Chimère. Je ne l'ai jamais pris sur les branchies : à cause de son organisation, il est II) Synonyme, selon Monticelli (41) p. 9 ; cf. 138). p. 132. (2) Voyez Monticelli (37). SUR Cil 1 M. Kit A monstrosa et ses parasites 509 évident que c'est un véritable parasite interne. Wagener l'a trouvé dans 15 Chimères sur 17 pochées dans la mer Méditerranée, Lônnberg dans 10 sur 12 prises aux enviions de Bergen. Je l'ai recueilli moi-même dans 14 Chimères sur 19, savoir dois fois des individus solitaires, sept fois deux individus, trois fois trois individus et une fois, dans la baie de Drontheim, sept individus dans l'intestin d'une seule Chimère. Wageneret Lônnberg disent qu'on trouve le plus souvent des individus solitaires, mais j'ai trouvé maintes fois deux individus ensemble. On capture ce parasite de mai à septem- bre. Pendant les autres mois, je n'ai pas examiné de Chimères. Le plus grand exemplaire de mes Gyrocotyle mesure in situ 65mm de longueur ; le plus petit est long de llmm, large de 3mm. Deux exemplaires, longs de 30mm (fïg. 9), avaient la forme curieuse qui a été dessinée par Lônnberg (29, fig. 36) et la conservent encore en alcool. La longueur du cylindre creux, qui est formé du cou et de l'enton- noir, est de près de 13mm; celle du corps n'est que de 17mm. L'anatomie de cet animal a été plusieurs fois traitée, la dernière fois en détail par Lônnberg, qui regarde l'extrémité à l'entonnoir comme l'extrémité antérieure. 11 me semble que l'argument le plus probant en faveur de cette opinion est que l'animal peut allonger son entonnoir et le transformer en cylindre. La direction des soies, qui, comme je l'ai constaté, divergent de l'extrémité de l'entonuoir, parle aussi dans le même sens. La place de ce Ver dans la classification est restée longtemps dou- teuse: on l'a placé successivement parmi les Hirudinées, lesTréma- todes et les Cestodes. Son organisation le rapproche autant des Trématodesque des Cestodes. Tant que l'on placera Caryophyllseus parmi les Cestodes, il me semble plus juste d'y ranger aussi Gyro- cotyle. Mais on peut tout aussi justement établir, pour ces deux genres et pour quelques autres qui leur sont alliés, un ordre parti- culier intermédiaire (Cestodaria deMonticelli). £. !)• — Gyroco- tyle iimn (Grube et Wag.). — d, ani- mal entier de gran- deur naturelle : l'extrémité anté- rieure a li forme d'un cylindre creux: h. extré- mité antérieur- un peu grossie. 510 PETER OLSSON INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 1. Baird, History ofBritish Entomostraca, 1850. 2. 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J'ai étudié la flacherie, la grasserie et la pébrine. Dans les lignes suivantes, je veux donner un résumé succinct et préliminaire des résultats que j'ai obtenus. Flacherie. — Le Microbe qui constitue la cause réelle de la flacherie, est le « ferment en chapelets de grains sphériques », que l'immortel Pasteur a le premier nettement distingué et décrit, il y a plus de trente ans. C'est un Streptocoque qu'il est juste d'appeler Streptococcus pastorianus. A Macchiati (de Modène) revient le mérite d'avoir été le premier à reconnaître dans le « ferment en chapelets de grains sphériques » de Pasteur, le microbe spécifique de la flacherie, bien que, comme nous le verrons plus loin, il n'ait pas réussi à l'étudier complètement ni à appuyer son opinion sur des faits nets et corrects, il n'a pas réussi à obtenir des cultures pures de ce microbe (1). Fliigge, en notant que dans le tube intestinal des Vers malades et morts de la flacherie, le Streptococcus (bombycis) se trouve en abondance, admet pourtant que la possibilité n'est pas exclue, que la maladie de la flacherie soit causée par d'autres microbes plus difficiles à déceler. Forbes, entomologiste de l'Illinois, a eu sans doute sous les yeux le Streptococcus pastorianus, mais il attribue la cause de la flacherie des Vers à soie à un mélange de plusieurs Microbes (Coccus, Bacilles, etc.) qu'il a trouvés dans le tube intestinal des Vers malades (2). Pour donner des détails significatifs sur le Microbe spécifique de la flacherie, je tiens à noter aussi parallèlement à lui, les Microbes (jue j'ai pu rencontrer dans les Vers à soie sains et normaux. Il (1) Flûgge, Die Mieroorganismen, 1' édition, pane 165. (2) Forbes, Contagions diseuses of Insects. Bulletin of the Illinois state laboratory of natural history, II, p. 283. Aléin. Soc. Zool. de Fr., 1896. îx. — 33 514 I. KRASILSHTSHIK s'agit, bien entendu, du tube intestinal du Ver, qui héberge toujours une quantité notable de diverses Bactéries. Staphylococcus insectorum. — C'est le plus habituel et, peut-on dire, l'hôte constant du tube digestif des larves du Bombyx mon normales. Il n'y manque que dans des cas exceptionnels. Appa- raissant comme le Streptococcus pastorianus sous forme de Coccus sphériques et plus souvent de Diplocoques d'à peu près la même grandeur que le Streptocoque, le Staphylocoque simule à un très haut degré ce dernier et devient de cette manière la source de beaucoup d'erreurs. Je tiens pour cela à parler de ces deux Coccus parallèlement. A l'état vivant, tous deux sont des Coccus sphériques, immobiles, d'environ 1 n de diamètre. Ils apparaissent très souvent sous forme de Diplocoques, dans lesquels les deux Coccus se trouvent un peu éloignés l'un de l'autre et liés par un joint très grêle et court. Colorés sur le couvre-objet (j'ai toujours fait usage de la méthode de Gram) les deux Coccus sont plus rapprochés l'un de l'autre qu'à l'état vivant. Streptococcus pastorianus. — Par les traits indiqués ci-dessus, les deux Microbes se ressemblent, mais pour tout le reste leur différence est immense. Commençons par leur mode de multipli- cation, qu'il est préférable d'étudier sur les préparations colorées. Multiplication du Streptococcus pastorianus. — Dans le Diplo- coque, chacun des deux éléments commence à s'allonger dans la direction de l'axe du Diplocoque. Il se forme deux ellipses, dont le plus long axe est égal à 1 a .">. l'axe le plus court ne dépassant que très peu 1 a. L'ellipse se divise en deux parties égales par une cloison toujours perpendiculaire à son grand axe. Peu à peu, les cellules nouveau nées s'arrondissent, en formant une petite chai- nette de quatre Coccus (ou de deux Diplocoques), dont chacun se divise ultérieurement de la môme manière. Multiplication du Staphylococcus insectori \r. — Le diamètre du Coccus commence à s'accroître et, tout en conservant sa forme nettement sphérique, il atteint le diamètre de 1 \x et parfois même davantage. 11 en résulte, pour les préparations des cultures pures de ce microbe, examiné et mesuré au microscope, une diversité ootahle des diamètres de ses coques, qui varient de moins de 1 [x à plus de 2 ;x, aspect qui fait complètement défaut à une prépa- ration d'une culture pure de Streptococcus pastorianus, ce dernier simulant plutôt, dans l'état de division, de courtes l'.actéridies. SUR LES PARASITES DES VERS A SOIE SAINS ET MALADES 513 Un Staphylocoque surpassant 1 y. de diamètre est déjà divisé en deux hémisphères réguliers sans le moindre étranglement. Très souvent une telle sphère est divisée en quatre par deux cloisons perpendiculaires. Il en dérive quatre Coccus en forme d'X. Souvent aussi dans un Diplocoque, l'un des Coccus est divisé suivant l'axe du Diplocoque, l'autre suivant une direction perpendiculaire. Dans les vieux Staphylocoques, deux tout petits corpuscules polaires sont visihles, qui prennent mieux les couleurs que tout le reste de la cellule. Rarement l'on trouve quatre corpuscules. Ce sont évidemment les spores du microhe. Au contraire, dans le Strep- tococcus pastorianus, chaque Microcoque héherge dans son centre une spore unique, qui occupe presque la totalité du Coccus. Cultures pures. — Les cultures pures les plus caractéristiques sont celles faites dans la gélatine peptonisée. C'est pourquoi nous ne nous occuperons que d'elles. streptococcus pastorianus. — Dans les cultures sur plaques, les colonies profondes possèdent une forme sphérique à contours réguliers ; toute la colonie est d'une couleur brunâtre, et est finement granuleuse. Les colonies superficielles forment des disques ronds, s'amincissant vers la périphérie, à contours nets et réguliers ; elles sont finement grauuleuses comme les précé- dentes, mais apparaissent avec une nuance plus claire que les colonies profondes. Ni les unes ni les autres ne liquéfient la gélatine. Dans les tubes à gélatine, le Streptococcus pastorianus croît en forme de clou ne liquéfiant jamais la gélatine. Dans les vieilles cultures, en bouillon nutritif, le bouillon garde la couleur et l'odeur de bouillon Irais. Staphylococcus insectorum. — Les colonies profondes sont régu- lièrement sphériques, à gros grains, ressemblant à la peau de chagrin. Leur couleur est brun foncé. Les colonies superficielles ressemblent beaucoup à celles du microbe précédent, avec cette différence que leurs grains sont plus gros (peau de chagrin) et leur couleur un peu plus foucée. Les contours du disque, d'abord bien nets, commencent vers le quatrième jour à se déchirer, la colonie commençant à liquéfier la gélatine. Dans les tubes à gélatine, le Staphylocoque croît d'abord en forme de clou. Après avoir occupé une plus ou moins grande partie de la superficie de la gélatine, la tète du clou se sépare de son corps (de la baguette) par une couche mince de gélatine liquéfiée. Cette dernière s'accroît peu à peu en forme d'un court .'i|(i I KRASILSHTSHIK et large entonnoir, ramassant à son fond un dépôt floconneux. Le niveau supérieur du liquide est abaissé et couvert d'une mince pellicule. La liquéfaction s'étend vers les parois du tube, et peu à peu la couche de gélatine liquéfiée acquiert la forme d'un court cylindre à fond perpendiculaire à l'axe du tube. La liquéfaction ultérieure progresse assez lentement et descend de haut en bas, tout en gardant non liquéfiée la partie du clou (de la baguette) enfoncée! dans la gélatine encore compacte. Dans les tubes contenant de vieilles cultures, presque toute la gélatine est liquéfiée. Le liquide reste clair et limpide, gardant l'odeur de bouillon Irais. Dans les tubes à gélatine un peu desséchée, la tète du clou commence à s'enfoncer beaucoup avant d'atteindre les parois du tube. La partie enfoncée commence à se liquéfier, formant au lieu d'un entonnoir une coupe arrondie. Tout le reste se passe comme il est décrit plus haut. Macchiati, qui croyait avoir obtenu des cultures pures du Microbe de la fia chérie, les décrit comme liquéfiant la gélatine il). Nul doute que le savant professeur de Modène, au lieu du Strep- tococcus pastotïanus, n'ait eu affaire soit au Staphylocoque décrit tout à l'heure, soit au Microcoque de la grasserie, dont nous allons parler plus loin. Dans la plupart des cas, le tube digestif du Ver à soie sain et normal présente, peut-on dire, une culture pure du Staphylococcus insectorum sous ses formes les plus caractéristiques. .Mais parfois ce Microbe est accompagné d'un tout petit Bacteridium, qui nous semble identique au Bacillus septicus insectorum, décrit par nous dans un travail précédent (2). II arrive quelquefois que ce Bacille forme une culture pure dans le tube intestinal du Ver à soie normal. Coloré sur le couvre objet par la méthode de Grain, notre Bacille est long de 1 ;j. à I a o et large de 0 u. ."» à (l a 7. Ceux dont la longueur est de ± a, sont déjà divisés en deux. Dans les cultures sur plaques, les colonies superficielles sont rondes, opaques, un peu brunâtres vers le centre, finement gra- nuleuses, les grains étant disposés en filaments entortillés el rappelant une chevelure frisée; cette chevelure n'atteint pas jusqu'au bord de la colonie. Elles liquéfient la gélatine. iii Macchiati, Contribuzione alla biologia dei batleri dei burin affetti da flaccidezza. Le stazioni sperimentali agrarie italiane, XX, fasc. ^. tirage à part, I». in-ii, tableau Lig. 8. (2) .1. Krasilshtshik, lu graphilose et lu septicémie chez les Insectes. Mém. de La Soc. Zool. de France, p. 245 285, 1893. SUR LES PARASITES DKS VKRS A SOIE SAINS HT MALADES 517 Les colonies profondes ressemblent a celles décrites tout à l'heure, avec cette différence qu'elles sont sphériques, brun foncé ; les filaments de leur frisure sont gros et tranchants et atteignent juste la surface de la colonie. Dans les tubes à gélatine, le Bacille croîl en forme de clou. Avant d'atteindre les parois du tube, la tête du clou s'enfonce dans la gélatine qui commence à se liquéfier, prenant la forme d'une coupe arrondie ou d'un court entonnoir; la baguette du clou reste solide. Peu à peu la liquéfaction s'étend dans le sens horizontal et atteint les parois du tube, après quoi elle descend de haut en bas. Dans les vieilles cultures, la gélatine liquéfiée se noircit et acquiert une odeur de blanc d'œuf en décomposition. D'après les traits caractéristiques décrits tout à l'heure, le dit Bacille doit être regardé comme identique à notre Hacillus septicus insectorum. Dans les excréments de Vers à soie sains, le Staphylococcus insec- torum est le Microbe le plus fréquent, ou même l'unique. S'il est accompagné de quelque Microbe, c'est le plus souvent par le Hacillus septicus insectorum. L'on trouve aussi, dans les excréments frais, divers Bacilles plus grands, longs de 2 à 4 {/., larges de 1 fi à 1 \j. 5 et même jusqu'à 2 a. Ces Bacilles sont, l'un : (x) long de 3 p. à 3 \j. 2 et large de 0 p. 7 à 0 u 9 ; l'autre : (p) long de 2 à 3 \x et large de 1 u 2 à 1 \l 3 ; le troisième : (y) long de 3 à 4 p. et large de 1 {x 5 à 1 [A 8 ; enfin le quatrième : (o) est long de 3 à 4 u. et large de 2 a (mesurés après coloration sur le couvre-objet et suivant la méthode de Grain). Les Diplobacilles sont deux fois plus longs. Ces Microbes se trouvent aussi dans le tube intestinal des Vers à soie. Mais leur présence restant toujours tout à fait accidentelle, ils ne peuvent pas être regardés comme les habitants constants du tube digestif du Ver à soie, et par conséquent leur description détaillée nous semble superflue. Pourtant nous tenons à noter spécialement l'un de ces Bacilles, le Bacille p, qui est identique au « Bacille de la tlacherie », décrit par M. Bofmann (de Begensbourg, Bavière). Dans son travail sur la tlacherie du « F.iparis inonacha » (1), M. Hofmann décrit un Bacille (son Bacille fi), dans lequel il veut reconnaître la véritable cause de la tlacherie des Chenilles du Liparis monacha. Grâce à l'obligeance de M. Hofmann, j'ai reçu son Bucille p et j'ai pu l'étudier de près. 11 est identique à mon Bacille b, que j'ai trouvé assez souvent dans le Ver à soie sain et malade (presque exclusive- ment dans le tube digestif). Voici sa description : (1) Francfort-sur-le-Mein, page 7. 1891. 518 1. KRASILSHTSH1K Bacillus Hofmanni. — Court Bacille mesurant 2 à 3 |x de long sur 1 jx 2 à 1 ja 3 de large (mesuré après coloration par la méthode de Grain). Ceux qui mesurent 4 y. sonl déjà divisés en deux. Daus des cultures sur plaques, les colonies superficielles sont plates, opaques, jaune brunâtre vers le centre, aux ébauches doubles et très claires (transparentes), multilobulaires et finement granu leuses. Elles ne liquéfient pas la gélatine. Les colonies profondes sont sphériques, gris jaunâtre quand elles sout encore jeunes, brun foncé quand elles sont plus âgées. Parfois l'on peut observer un rayonnement de très fines fibrilles qui sortent du centre de la sphère en se dressant vers la superticie. Dans les tubes à gélatine, le Bacillus Hofmanni croît en forme de clou, ne liquéfiant pas la gélatine. De tous les Microbes décrits plus haut, seul le Streptococcus pastorianus ne se trouve jamais dans le tube digestif dît Ver à soie sain et normal. Aussi le sang de ce Ver est-il toujours tout à fait libre de tout Microbe. Au contraire, dans lus Vers malades de lu flacherie, le Streptococcus pastorianus ne manque jamais au tube digestif. Au cours de mes études, j'ai eu l'occasion de disséquer des milliers de Vers malades de la flacherie, en soumettant chaque fois à une étude détaillée le contenu en Microbes de leur tube digestif et aussi de leur sang. Voici, dans son expression la plus succincte, le résultat des recherches qui se rapportent à cet examen. En admettant la description des signes extérieurs de la flacherie, qui ont été soigneusement et parfaitement décrits par Pasteur, je dois noter ce qui suit: Les premières traces de l'apparition de la flacherie dans un Ver encore vigoureux se manifestent par la constante présence du Streptococcus pastorianus, en plus ou moins grand nombre dans le tube digestif. Avec la progression de la maladie, le nombre des Streptocoques s'augmente, après quoi ce Microbe pénètre dans le courant sanguin du Ver : il y forme des cultures pures et ouvre la voie un peu plus tard au Staphylococcus insectorum qui va s'installer, lui aussi, dans le sang. La mort approchant, le Bacillus septicus insectorum passe aussi du tube digestif dans le sang du Ver. Après la mort, tous les Microbes du tube intestinal se trouvent aussi dans le sang. Ko ce qui concerne la population microbienue de ce dernier, il faut noter que, outre le Streptococcus pastorianus et les deux Microbes saprophytes fie Staphylococcus insectorum et le Bacillus septicus insectorum) qui sont les premiers à accompagner le Streptocoque de la ûacherie, le Bacille de Hofmaun s'y trouve SUR LES PARASITES DES VERS A SOIE SAINS ET MALADES 519 aussi et parmi les premiers compagnons du Streptococcus pasto- rianus, bien qu'assez rarement. Kn Ions cas, et nous tenons à y insister, sa présence dans l'intestin ou (/ans h- sang du Ver malade de la flacherie n'est indispensable d'aucune manière. J'ai fait plusieurs séries d'essais avec des Vers à soie auxquels j'ai donné à manger des cultures pures des Microbes mentionnés plus haut, tantôt à l'état frais, tantôt desséchés sur les fils de soie. Les Microbes leur furent offerts tantôt isolés et pour ainsi dire uniques, tantôt mélangés avec deux ou trois espèces ; dans ce dernier cas, le lot soumis à l'expérience recevait le matin, par exemple, une espèce de Microbes mélangée aux feuilles fraîches du Mûrier, pendant le second repas une autre espèce, puis une troisième, puis de nouveau la première espèce et ainsi de suite. De toutes ces combinaisons, sentes les expériences faites avec les cultures; pures du Streptococcus pastorianus ont donné des résultats positifs, en provoquant la flacherie dans ses traits 1rs plus nets et les plus caractéristiques. Dans quelques essais, j'ai pu obtenir 30 pour cent, dans d'autres 50 à 70 pour cent de Vers morts de la flacherie. Le Bacillus Hofmanni n'a pu seul provoquer la flacherie. Son addition au Streptococcus pastorianus abaissait notablement le coefficient de mortalité des Vers à soie. Il gênait pour ainsi dire l'action morbide du Streptocoque. Les autres Microbes se mon- traient aussi inefficaces pour provoquer la flacherie. Des détails plus circonstanciés seront donnés dans un mémoire spécial accompagné de planches. D'après les observations précédentes, il nous est ditïicile de comprendre comment M. Macchiati pouvait toujours provoquer la véritable flacherie, puisqu'il avait affaire à des colonies du streptococcus pastorianus évidemment impures (liquéfiant la gélatine). Et cela d'autant plus que, même à l'état pur, le Strep- tococcus pastorianus, comme plusieurs autres Microbes du même genre, perd assez vite sa virulence, quand on le cultive dans le bouillon nutritif et surtout dans des milieux artificiels. Des mesures spéciales doivent être prises pour conserver au Strepto- coque sa virulence. Nous parlerons dans notre mémoire détaillé de ces précautions particulières. M. Macchiati prétend avoir obtenu aussi chez les Vers à soie la vraie flacherie, par un Bacille liquéfiant la gélatine (soa Bacillus bombycis). Il faut supposer que, dans ses expériences, les Vers mouraient d'une maladie n'ayant avec la vraie flacherie que quelque ressemblance extérieure, ou bien qu'on avait affaire au 520 I. KRASILSHTSHIK Streptococcus pastorianus mélangé au Microbe de la grasserie, dont nous allons parler. Je puis conlirmer l'intéressante découverte de Pasteur, que dans la poche stomacale des chrysalides provenant des Vers plus ou moins frappés de la flacherie, il se trouve des cultures pures du Streptococcus pastorianus. Mais je dois ajouter que, dans quelques cas assez rares, ce Microbe y est accompagné par le staphijlococcus insectorum. Une fois, j'y ai même trouvé une culture pure de ce dernier Microbe. Sur le Microbe de la. grasserie Le sang des Vers à soie malades de la grasserie présente assez souvent une culture pure d'un Microbe tout à fait spécifique, que nous appellerons Micrococcus lardarius. Ce Microbe est un Micro- coque minuscule, large de 0 [i. 5 à 0 [x 6 (mesuré après coloration sur le couvre-objet par la méthode de Gram). Parfois il apparaît sous forme de Diplocoque. Dans les cultures sur plaques, les colonies superficielles sont rondes, plates, finement granuleuses, les granules formant des stries très fines disposées en rayons droits et serrés, atteignant la circonférence de la colonie. Ce rayonnement est bien visible, surtout sur les colonies qui croissent dans le fond de la gélatine sur la lame de verre. Les colonies placées au sein de la gélatine ressemblent à celles du Streptococcus pastorianus, avec cette dilïé- rence que leur granulation est encore plus fine. Les colonies jeunes sont sphériques, les plus âgées ellipsoïdales ou menu anguleuses. Dans les tubes à gélatine, le Micrococcus lardarius croîl d'abord en forme de clou. La tète du clou reste très petite (3 à 4mm). Elle s'enfonce assez vite dans la gélatine, après quoi la liquéfaction commence, en se propageant le long de la piqûre. Il en résulte la formation d'un cùne haut et étroit, rempli de gélatine liquéfiée. La liquéfaction ultérieure s'étend vers les parois du tube, puis elle descend dans les vieilles cultures, la gélatine liquéfiée devient parfois trouble, gardant toujours la couleur et l'odeur du bouillon frais. Dans les Vers malades de la grasserie, notre .Microcoque ne fait jamais défaut. 11 se trouve au commencement de la maladie dans le tube intestinal du Ver, puis assez souvent aussi dans le sang, où il forme au commencement de la maladie une culture pure. Bieo entendu, les Microbes se trouvant habituellement dans le Ver sain SUR LES PARASITES DES VERS A SOIE SAINS ET MALADES 521 accompagnent aussi le Micrococcus lardarius dans le tube intestinal, mais on ne les trouve pas dans le sang du Ver malade et encore vivant. Le fait suivant est encore à noter. Mélangé en petite proportion au Streptococcus pastorianus, le Micrococcus lardarius introduit dans un Ver sain avec la nourriture ne gêne pas la marche de la flacherie. Mais sa présence se manifeste toujours très nettement par la coloration un peu sale qu'acquiert la peau du Ver. Au lieu de la coloration verdàtre qui, au commencement de la flacherie, est propre à la peau des Vers qui en sont malades (1), cette coloration acquiert dès le début de la maladie mixte (flacherie combinée avec la grasserie) une nuance d'abord grisâtre, puis gris sale. D'autre part, cette teinte qui n'est pas rare chez les Vers maladifs après la quatrième mue (plutôt avant la montée à la Bruyère) décèle toujours la présence dans le Ver malade des deux Microbes : du Streptococcus pastorianus et du Micrococcus lardarius. Je tiens aussi à noter que, eu présence du Micrococcus lardarius, le Streptococcus pastorianus est très difficile à isoler parles procédés ordinaires (cultures sur plaques à gélatine) : l'un est toujours associé à l'autre. Sur une nouvelle propriété du corpuscule de la pébrine De mes recherches sur la pébrine, je me bornerai ici à noter le point suivant : On sait, depuis les remarquables travaux de Pasteur, que les vieux corpuscules de la pébriue sont incapables de provoquer cette maladie chez les Vers à soie. J'ai trouvé un moyen de rendre à ces corpuscules leur activité et leur virulence, par un procédé tout simple. Je fais avaler aux Moineaux communs [Fringilla domestica) les Papillons corpusculeux gardés de l'année précédente. Les Papillons sont broyés au mortier avec un peu d'eau, dans laquelle je fais imbiber des morceaux de pain blauc. Avec ce pain je nourris les Moineaux. Les excréments de ces Oiseaux, à partir du troisième jour de ce régime, contiennent des germes actifs de la pébrine. Si l'on fait avaler aux Vers à soie des feuilles de Mûrier salies par les excréments frais de nos Moineaux, les Vers contractent la pébrine avec ses traits les plus caractéristiques. Au contraire, avec les excréments desséché*, on ne réussit pas à provoquer la pébrine, maison provoque facilement la flacherie (Streptococcus pastorianus) (1) L. Pastkur, Etudes sur lu maladie des Vers h soie, I, p. 233, 1870. 522 KRASILSHTSHIK. — PARASITES DES VERS A SOIE SAINS ET MALADES et la grasserie [Micrococcus lardarius) ou toutes les deux simul- tanément, si les Papillons contenaient des Microbes correspondants: très souvent ces deux Bactéries sont associées au corpuscule de la pébrine. Les faits indiqués ci-dessus nous montreot que dans les conditions naturelles, les Oiseaux contribuent beaucoup à la propagation de la pébrine d'une année à l'autre. Leur intervention est, pour ainsi dire, indispensable pour rajeunir d'une année à l'autre les corpus- cules devenus iuactifs dans le corps des Insectes, morts depuis l'année précédente. Je suis, d'autre part, porté à croire que les Oiseaux, ou du moins les Moineaux, eux-mêmes, ne sont pas indifférents à la pébriue, puisqu'un de mes Moineaux, à qui je lis manger les vieux corpus- cules de la pébrine pendant quinze jours, est mort, tandis que les Moineaux témoins, nourris avec du pain blanc pur, se sont bien trouvés de cette alimentation. Il va sans dire que dès à présent l'intervention des Oiseaux peut être utilisée pour propager artificiellement la pébriue parmi les Insectes nuisibles qui y succombent. Les Reptiles semblent jouer le même rôle. 523 LES ISOPODES TERRESTRES DU NORD DE L'AFRIQUE, DU CAP BLANC A TRIPOLI (M au oc Algérie, Tunisie, Tripolitaine) par Adrien DOLLFUS. La première étude sur la faune isopodique de l'Algérie, date de 1841 ; c'est le travail de J. F. Bramlt publié dans Reise in der Regenschaft Algier de Moritz Wagner. La luxueuse publication de Lucas, qui fait partie de la collection de Y Exploration scientifique de V Algérie, a paru en 1846. Il nous faut attendre près de 40 ans la suite des travaux sur cette partie de la faune: en 1885, paraissent à peu près en même temps l'excellente monographie des Isopodes terrestres de Budde-Luud ( I ) et V Etude sur les Crustacés terrestres et fluviatiles recueillis eu Tunisie, où M. Eug. Simon a décrit les espèces récoltées par MM. Valéry Mayet, Letourneux et Sédillot- La faune des Isopodes de Tripoli n'a fait l'objet que d'une insigni- fiante notule de Rizzardi (2). A ces documents déjà considérables viennent s'ajouter des recherches de nombreux voyageurs qui ont bien voulu nous envoyer les résultats de leurs récoltes, ou qui les ont déposés dans la collection du Muséum de Paris, dont M. Bouvier a eu l'obligeance de me confier l'étude. Parmi ces naturalistes, signalons MM. Eugène Simon, qui a rapporté des matériaux extrêmement abondants de ses voyages dans les trois provinces, matériaux qui ont été étudiés en grande partie par M. Budde-Lund, et qui ont servi à l'auteur danois à établir un grand nombre de types nouveaux (3). M. Lesne, auquel on doit la majeure partie des collections du Muséum ; ses recherches qui ont porté sur les provinces d'Alger et de Constantine et qui se sont étendues jusqu'à Laghouat, sont venues compléter les collections anciennes et typiques de Lucas. Citons aussi les belles récoltes ce MM. de (iaulle, Noualhier, Anderson, Alluaud, R. Blanchard, K. P. David, Bove, André, Ten Kate (localités (1) Cmttacea Importa lerrestria per familias et gênera el species descripta . (2) Coritribuzinni alla [muta Tripolitana. Soc. Enlomol. italiana. 1896. (3) M. Budde-Lund a décrit ses types Algériens d'après la collection de M. Eug. Simon et d'après celles d'Ulianin (à Saint-Pétersbourg el Berlin) et île MM. Meinert Sorensen, Lund, etc. (Mus. Copenhague). 524 A. DOLLFUS diverses) ; Vallantin et Hagenmuller (enviions de Bone) ; Lemoine, J. Richard, Tallary (Oran) ; Tunisie (du Buysson) ; Chevreux, Bovier-Lapierre (Algérie et Tunisie); commandant Schlumberger, de Nerville, Fa vier (Maroc) ; Janssen, Moniez, Maurice Pic (Biskra et Touggourt) ; Bleuse, Martin, Dollfus (Biskra); Coinde, comman- dant Roudaire, Scharff (Tunisie), el les collections du Muséum de Madrid que nous avons étudiées il y a quelques années et qui renferment des exemplaires du Maroc. Enfin, nous rattachons à l'étude de la faune du N. de l'Afrique, celle de deux Isopodes bien intéressants recueillis par M. le comte de Dalmas au cap Blanc (Sud-Ouest du Sahara). Tout cela se chiffre par des centaines de tubes et des milliers d'exemplaires. On voit qu'une étude d'ensemble sur les Isopodes de cette partie de l'Afrique s'imposait, d'autant plus que celle des autres contrées Méditerranéennes était déjà très avancée : nous n'avons qu'à citer le travail ancien d'Audouin et de Savigny sur l'Egypte (1827) ; celui de L. Koch, dans l'ouvrage de Boseuhauer sur l'Andalousie (1850) ; celui de Stein (1859) où il décrit plusieurs espèces des bords orientaux de la Méditerranée ; ceux de C. von Vogl sur l'Adriatique, etc., de M. Budde -Lund sur la Grèce (1896), et de nous-même sur la Provence, la Corse, la Sicile, l'Espagne, les Açores, les Canaries, la péninsule Balkanique et la Syrie (parus de 1884 à 1896]. En nous reportant à ces différents travaux, nous pouvons tenter d'établir les affinités de la faune isopodique de la région barba- resque, avec celle des régions voisines. A ce point de vue, nous pouvons distinguer plusieurs zones assez précises dans cette partie du Nord de l'Afrique : le Sahara au S.-O. du Maroc est encore à peu près inconnu à notre point de vue ; aussi, la découverte au Cap Blanc, par M. de Dalmas, de deux Isopodes terrestres, a telle une grande importance : l'un d'eux, l'orcellio spinipes, appartient à la faune des sables des îles Canaries orien- tales ; L'autre est nouveau, c'est un Armadillidium, genre éminem- ment européen ; nous le décrivons ci dessous sous le nom d'A. Chazaliei. Plus au Nord, la faune isopodique marocaine prend un aspect qui rappelle tout à fait celui des Açores ou de Madère; le comman- dant Schlumberger nous a envoyé de Rabat en quantités énormes l' Armadillidium vulgare el le Metoponorthus sexfasciatus qui peuplent également en grande abondance les lies Atlantiques : par contre LES ISOPODLS TERRESTRES DU NOIil) DE L 'AFRIQUE .">2.'i on trouve sur ce même point nue espèce septentrionale, Ligia oceanica qui ne se rencontre plus dans les îles. Il serait bien à désirer que M. Schlumberger complétât ses intéressants envois du Maroc, par celui des espèces de Marakêch, sa résidence actuelle, qui offriraient bieu plus d'intérêt encore au point de vue de la géographie zoologique. A Larache et à Tanger, déjà mieux connus, le caractère ibérique de la faune s'accentue et nous pouvons rattacher cette partie du Maroc au Tell Oranais, qui est pour les Isopodes une véritable continuation de l'Espagne méridionale : nous y faisons connais- sance avec les grandes espèces de Porcellio, telles que P. eelnnatiis, Hoffmarmseggi, flavocinctus, ornai us, Wagneri (ce dernier répandu dans toute l'Algérie), Metoponorthus glaber ; toutes ces espèces se retrouvent aussi bien en Andalousie qu'aux environs d'Oran. N'oublions pas l'Eluma purpurascens, espèce atlautique, qui aurait été trouvée dans l'Afrique occidentale par M. Eug. Simon, malheureusement sans désignation de localité. Les espèces spéciales sont peu nombreuses, citons : Metoponorthus pruiaosus var. Tingitana à Tanger, et Porcellio purpureus à Oran, L'Algérie contient un certain nombre de Cloportes répandus dans tout le Tell ; le plus caractéristique est le Porcellio Wagneri que nous venons de citer et que l'on rencontre parfois par milliers au bord des routes, surtout dans les temps de sirocco, selon l'observation de M. Eug. Simon. A côté de lui, des Porcellio varia- bilis, platysoma, brevipennis, Leptotrichus Pan-cri, Armadillidium granulation, Armadillo officinalis, et les espèces myrmécophiles des geures Lucasins et Platyarthrus sont plus ou moins communes et quelques-unes vont même parfois jusqu'aux confins du Sahara où l'homme a fait pénétrer assez avant les universels Porcellio Isevis et Metoponorthus pruiaosus. Toutefois, la faune Saharienne et celle du Tell sont assez nettement tranchées, et c'est à peine si dans quelques parties des Hauts-Plateaux on voit le mélange des deux faunes. Dans le Tell central et oriental, les différences avec le Tell Oranais, sont accentuées ; presque toutes les espèces ibériques disparaissent, les espèces propres deviennent plus nombreuses ; telles sont Armadillidium sulcutum, très abondant d'Alger à Tunis, Armadillidium pilosellum, Porcellio Bovei et praeustus surtout dans les parties montagneuses, P. maginenotatus bien spécial à l'Est, P. intercalarius, P. eximius, magnifique espèce nouvelle qui vit dans les fentes des rochers des régions élevées, un peu comme 'Mi) A. DOLLFUS certains Porcellions analogues mais non identiques des rochers de la côte méditerranéenne espagnole. Mais il y a parenté réelle entre celte faune et celle de l'Europe centrale : si Armadillidium quinquepustulatum d'Ouled-Anteurs ne se retrouve qu'en Provence dans la chaîne des Maures, A. Zenckeri remonte par la Dalmatie, la Carniole et le Tyrol jusqu'à Berlin, et moine à l'île de Rûgen, et Philoscia muscorum qui a ici un faciès un peu spécial, est plus connu dans toute l'Europe moyenne. Porcellio imbutus de la province de Constantine indique le voisinage de la Sicile, où il est très commun. Le Tell Tunisien nous parait presque identique comme l'aune avec celui de Constantine et de Bône; signalons cependant les deux formes spéciales suivantes : Porcellio Letourneuxi, du Cap Bon, et /'. Budde- Lundi, qui va assez loin au Sud. Nous devions nous attendre à ce que le Sahara nous offrit hien des particularités: ony voit un genre tout spécial, le g. Hemilepistus, qui est répandu dans les régions désertiques depuis le Nord de l'Afrique jusqu'au centre de l'Asie. Hemilepistus Reaumuri, que tous les voyageurs rapportent de Biskra, est bien reconnaissable par les granulations très fortes qui couvrent la partie antérieure du corps. Les autres Cloportes sahariens ont le plus souvent un aspect blanchâtre qui est hien caractéristique : citons Porcellio albinus, blattarius, Simulator, Metoponorlhus frontosus, lacteolus, Lep- totrichus lentus et Porcellio Olivieri, découvert par Savigny en Egypte, et qui paraît commun dans la région Saharienne d'Algérie et de Tunisie. Avant de quitter l'Algérie, il nous faut mentionner les Isopodes terrestres du littoral, généralement peu variés tout autour de la Méditerranée : Ligia italica, qui remplace L. oceanica en-deçà de Tanger, Philoscia Couchii, Porcellio lamcllatus, Metoponorthus mela- n a rus, M. litoralis, et le très curieux petit genre Armadilloniscvs, qui nous réserve sans doute encore hien des surprises ; ces minus- cules Cloportes gîtent dans les paquets d'Algues et de Zostères des plages méridionales; à Oran, YA.candiduS, à Tunis VA. Letoumeuxi, sont jusqu'à présent les deux espèces signalées dans la région. De la Tripolitaine, nous ne connaissons encore que les deux Cloportes mentionnés par M. Rizzardi avec une erreur synony- inique pour chacune d'elles : Porcellio laevis (ubiquiste) et Hemi lepistus Reaumuri, du désert. En somme, toutes les recherches faites jusqu'à présent ont singu- lièrement étendu nos connaissances de la faune isopodique barba- LES ISOPODKS TERRESTRES DU NORD DE L'AFRIQUE 'Ml resque; toutefois, il y aurail encore , le lobe frontal médian est assez profondément bifide, le pleotelson est prolongé en une pointe très longue et subaiguë. Chose singulière, c'est ici la Ç qui atteint la plus grande taille (17mm sur 12mm). Le c? ne parait pas dépasser 15mm sur!)""". Une variété partiellement décolorée est mêlée avec le type au Djebel Mahadid. Algérie. — Bou-Merzoug (R. Simon) (1).). — Forêt de Cèdres du Djebel Mahadid (E. Simou) (D.). — Constautine (E. Simon) (D:). Dispersion. — Paraît limitée aux régions moutueuses. PORCELLIO PLATYSOMA Braiîdt. Algérie. — Est et Ouest, sous les pierres humides (sec. Lucas). — Algérie, localités diverses {sec. Budde-Lund). — Palestro et localités diverses non indiquées (E. Simon) (1).). — Alger (Lucas) (M. P.). — Id. (E. Simon, Noualhier, de Gaulle) (D.). — Environs d'Alger : Frais- Vallon, bois de Boulogne (Lesne) (M. P.). Dispersion. — Les localités précises nous font croire que cette espèce vit surtout dans le Tell de la province d'Alger. PORCELLIO BREVIPENNIS B. L. Algérie. -- Algérie (E. Simon) (D.). -- Alger (Lucas) (M. P.) (était confondu avec /'. platysoma). — Kherrata (Anderson) (I).). — Bougie, vallée (les Singes (Clievreux) (I).). Dispersion. - N'a été rencontré jusqu'à présent que dans la province d'Alger et la région Kabyle. PORCELLIO ECHINATUS Lucas. Munir. - Larache (S0rensen, sec. Budde Lund). ilgérie. Oran, .m Château-Neuf (Lucas) (M. P.). Oran LES [SOPODES TERRESTRES DE NORD DE L'AFRIQUE 533 (E. Simon, F. Lemoine) (D.). — Bords de la Sebkha d'Oran [F. Lemoine) (D.). - Misserghin, Tlemcen (E. Simon) (sec Budde- Lund). Dispersion. — Ce singulier Porcellion hérissé de granulations presqu'épineuses, et dont le lobe frontal médian est si développé, se retrouve en Espagne à Almadenejos (Mus. Madrid) et à Casara- bonela (Lund, in Mus. Copenhague, sec. Budde-Lund). PORCELLIO PURPUREUS B. L. (1). Algérie. — Oran (E. Simon, F. Lemoine) (D), Lucas (M. P.). Dispersion. — Voisin de l'espèce précédente, mais de couleur rougeàtre, moins fortement granulé, à lobe frontal médian moins long et plus large, le P. purpureus est aussi limité aux environs d'Oran. PORCELLIO INTERCALARIUS B. L. Algérie. — Environs de Bône (Meinert sec. Budde-Lund). Nous n'avons pas vu cette espèce. Les espèces précédentes qui sont larges et peu convexes ont un caractère commun, c'est la forme du pleotelsou qui se prolonge en pointe très-développée, généralement arrondie au sommet ; les exopodites des uropodes sont plus ou moins spatules. C'est au même groupe qu'appartiennent les Porcellio dilatatus, des caves européennes, latissimus de Sardaigne, planarius de Sicile, insignis, firnlneus, latus, de l'Europe orientale ou de l'Asie occidentale, incanus, pulverulentus, de l'Espagne méditerranéenne, ingenuus, du Portugal, maculipes, de Madère, Canariensis, ovalis, des Canaries. (1) En consultant les très intéressants documents manuscrits de Lucas qui sont conservés au laboratoire d'entomologie du Muséum, nous y avons trouvé quelques indications sur des Cloportes qui doivent certainement être rapportés aux Porcellio echinatus Lucas et purpureus B. L. Tube 1711. Oniscus. Espèce fort remarquable par 1rs épines qui recouvrent les segments du corps ; sa démarche est assez vive, se roule légèrement en boule, habite le dessous des pierres humides, en famille quelquefois de cinq ou six indi- vidus, assez commune dans le commencement de février, aux environs de Châleau- neuf : il y a une variété dont La couleur est d'un rouge brique très clair. La seconde espèce est fort commune ; je l'ai prise à cause de sa grande taille. 1718. Ce sont les espèces que l'on rencontre ordinairement sous les pierres ; cepen- dant il y a parmi ces dernières une variété assez remarquable et qui est d'une couleur rouge briqm- pale ; il en est de même pour l'Armadille. Communs aux environs d'Oran, milieu de février. 1723. Oniscus. C'est la même espèce que celle qui est d'un gris ardoise ; ici elle esl d'une teinte légèrement rouge orange ; j'ai rencontré cette variété qui est remar- quable eu famille, sous les pierres, dans le ravin Est du Djebel Santon, fin de février. 534 A. DOLLFUS PORCELLIO HOFFMANNSEGGI Brandt. Maroc. — Larache (S0rensen, sec. Budde-Lund. — Le Foudak, entre Tanger el Tetuan, vers 500 mètres d'altitude (F. de Nerville) (D.). Algérie. — Algérie occidentale, sans désignation de localité (E. Simon) (D.). Dispersion. — Analogue à celle du P. echinatus. PORCELLIO FLAVOCINCTUS B. L. Maroc. — Larache (S0rensen, sec. Budde-Lund. Dispersion. —Commune en Andalousie et jusqu'à Madrid (Schau- fuss, sec. Budde-Lund), paraît très rare dans la région qui nous occupe. Porcellio Wagneri Brandt. Algérie. — Algérie (Wagner, sec. Brandt). — Algérie, environs d'Alger, Oran, Bône, La Calle, au nombre de cinq ou six réunis, sec. Lucas (M. P.). — Algérie (Meinert, sec. Budde-Lund). — Algérie (Blanchard) (D.). — Nemours (E. Simon) (D.). — Mers-el-Kébir (Richard) (D.). — Oran(E. Lemoine) (D.). — Perrégaux (E. Simon). (D.). — Alger (E. Simon, de Gaulle) (D.). — Id., ravin de la Femme- Sauvage, Frais-Vallon, Gap Matifou, La Bouzaréa (Lesne) (M. P.).— Blida (Bleuse) (D.). — Id., à la Chiiïa (Lesne) (M. P.). — Tadmit (Lesne) (M. P.). — Montagne près Boghari (Chevreux) (D.). Dispersion. — On voit par les localités indiquées ci-dessus combien ce gros Porcellion est répandu en Algérie, nous le croyons pourtant beaucoup plus commun dans les provinces d'Oran et d'Alger que dans celle de Constantine. Nous l'avons recueilli en Espagne, à Grenade et à Malaga (v. l'Introduction), mais l'indi- cation Marseille (Durieu de Maisouueuve, sec. Lucas) est certaine ment erronée à moins qu'il n'y ait eu une introduction passagère. Porcellio ocellatus B. L. Nemours (E. Simon) (L).). — Djebel-Sahari (Id.) (D.). - Marnia (Id.) (D.). Dispersion. — Signalée par Budde-Lund aux environs de Malaga. Porcellio ornatus Milne-Edwards. ilgérie. — Oran (F. Lemoine) (D.). — Perrégaux (E. Simon) (D.). — ?Algérie (Milne-Edwards) (M. P.). Dispersion. — Les exemplaires portant l'indication ilgérie (J Milne- Edwards) ne seraient-ils pas ceux de Carthagène qui ont servi de LES ISOPODES TERRESTRES DU NORD DE L'AFRIQUE 535 types à la description de Milne -Edwards, et que nous ne retrouvons pas dans les collections du Muséum ? Très commun à Carthagène (E. Simon, Thierry-Mieg), on retrouve le P. ornatus à Séville, dans les provinces d'Alicante, de Murcie, de Valence et jusqu'aux Baléares (D. et B. L.). Porcellio Bovei Lucas (= P. longicauda B. L.). Algérie. — Environs d'Alger et de Philippeville (sec. Lucas) (M. P.). — Algérie, surtout dans la région des Hauts-Plateaux (Meinert et Simon, sec. Budde-Lund). Nemours (E. Simon), exemplaires partiellement albinos, portant une bande blanche transversale sur chaque segment (D.). — Teniet-el-llaad (de Gaulle, E. Simon) (D.). — Alger (Noualhier, E. Simon) (D.). — Id., à La Bouzaréa (Chevreux) (D.). — Id., au Frais-Vallon, à La Bouzaréa et au Ruisseau (Lesne) (M. P.). —La Chiffe (Ch. Alluaud) (M. P.). — Blida (E. Simon) (I).).— Lalla-Kedidja, Kabylie (E. Simon) (D). — Chabet-el-Akra (E. Simon) (D.). — Sétif (E. Simon) (D.). — Aumale (E. Simon) (D.). — Forêt de Boghar (Chevreux) (D.). — Bou-Thaleb el Hamrit, Ain Oulmen (Lesne) (M. P.). — Ouled- Messelem (Lesne) (M. P.). — Ouled-Anteurs (E. Simon) (D.). — Constantiue (Bove) (M. P.). Dispersion. — Cette belle espèce dont les cf peuvent atteindre une grande taille (les c? très adultes ont des uropodes à exopodites gladioléstrès longs) est bien exclusivement algérienne et appartient surtout aux régions montueuses et aux forêts du Centre. (M. Budde Lund a cru par erreur que P. Bovei Lucas était synonyme de P. variabiUs Lucas et a rapporté ces deux espèces à son P. transmulatus. L'examen des types de Lucas nous permet de rectifier cette erreur en maintenant les deux espèces de Lucas, qui sont absolument distinctes et très bien établies). Porcellio auritus B. L. Algérie. — Algérie (Ulianin, sec. Budde-Lund). — Biskra (Dr Martin) (D.)- Dispersion. — Cette espèce est espagnole ; la localité de Biskra est donc assez étrange, nous n'en possédons que deux exemplaires 9, mais Budde-Lund en cite un autre exemplaire Algérien, malheureusement sans indication de localité. C'est une forme qui paraît rare partout, car les exemplaires du Sud de l'Espagne (Séville et Carthagène) sont aussi très clairsemés (Musées de Madrid et de Copenhague). 536 A. DOLLFUS Porcellio eximius nova spccies. Diagnose. — Corps large, aplati, très obtusément tubercule- granulé. Cephalon : lobes frontaux latéraux moyens, ovales- arrondis, peu obliques, lobe médian presque nul. Prosépistome Fig 3 - Porcellio eximius Dollfus. Parties aatérieure et postérieure du corps. muni d'un tubercule petit, perliforme. Antennes longues, à articles 2-3 caréués, l'article 3 muni d'une dent. Pereion : premier segment à sinuosité postéro-latérale peu accusée. Pleou, Telson : LES ISOPODES TERRESTRES DU NORD DE L'AFRIQUE 537 parties latérales fortement dirigées en arrière, celles du cinquième segment dépassanl le pleotelson ; celui-ci triangulaire, à côtés incurvés, prolongé eo pointe subaiguë. Exopodites des premières pattes pléonales chez le c? à sommet tronqué et prolongé en dent du côté externe, lïropodes à base atteignant le sommet du pleo- telson, endopodites le dépassant, exopodites très longs, ensiformes, égalant la moitié de la longueur du corps chez le cf. Couleur: blanc, avec une bande transversale d'un gris foncé sur le bord postérieur des segments péréiaux ; cepbalon, partie médiane du pleotelson et base des uropodes gris foncé, — le reste blanc ; une granulation perliforme blanche s'observe de chaque côté des segments 1 à 4. Algérie. — Chabet-el -Akra (Noualhier, deux exemplaires cf et 9) (1).). Djebel-Mahadid (Simon, in coll. B. L.). Dispersion. — Cette magnifique espèce qui a le plus grand rapport avec les espèces espagnoles du groupe du P. succinctus (P. succinctus, oiolaceus, Nicklesi, Bolivari, expansus) vit comme elles dans les tissures des rochers ou sous les écorces; elles courent à la manière des Ligia. Porcellio variarilis Lucas (= P. transmutatus B. L.). Algérie. — Oran, Alger, Philippeville, Constantine, Bône et La Calle (Lucas) (M. P.). — Algérie, nombreux exemplaires (sans désignation de localité. Ulianin, Meinert, sec. Budde-Lund). — Id., (Ten Kate) (D.). — Oran (J. de Gaulle) (D.). — Mecheria (J. de Gaulle) (D.), exemplaires de petite taille et de couleur grise uniforme. — Alger (E. Simon) (D.). — Id., au Frais-Vallon et au CapMatifou (Lesue)(M. P.). — Chilïa (Alluaud) (M. P.). — Sommet du Mador, près Médéa, 1,062 mètres (Chevreux) (D.). — Forêt de Boghar (Chevreux! (D.). — Bou-Saada iE. Simon; (D.). — Zebbach (Lesue) (M. P.). — Isser (E. Simon) (D.). — Bougie, vallée des Singes (Chevreux) (D.). — Sétif (J. de Gaulle) (D.). — Forêt de Cèdres de Mahadid (E. Simon) (D.). - Biskra (M. Pic) (D.). — Tébessa (E. André) (D.). — Kroubs (E. Simon) (D ). — Hammam- Meskoutine (Anderson, Noualhier) (I).). — Bône (Vallantin, E. Simon, Hageninuller) (D.). — Forêt du Mont-Edough, à 850 mètres, près Bugeaud (Chevreux) (D.). — Id. (E. Simon) (D.). Tunisie. — Forêt de Souk Ahras (Letourneux) (D.). — Tuais (V. Mayet, Scharff) (D.) — Kai rouan (IL du lluysson). Dispersion. — Extrêmement commun en Algérie et en Tunisie (Tell et Hauts-Plateaux), le P. variabilis s'est étendu dans le Sud de l'Espagne: Séville (D.) et en Sicile (Grohmann, sec. Budde-Lund); 538 A. DOLLFUS ûous y rattachons aussi, avec un certain doute cependant, une fonnc plus petite, très répandue en Corse (D.). PORCELLIO BuDDE-Lï'NDI E. SillIOll. Tunisie. — Tunisie, sans désignations spéciales (Letourneux) (D.). — Djebel-Oumali, Djebel Bou-IIedma, Sfax, Tozzer (V. Mayet) (D.). Dispersion. — Non encore signalé en dehors de la Tunisie. Porcellio Letourneuxi E. Si mon. Tunisie. — Cap Blanc (Letourneux) (I).). Dispersion. -- C'est le seul exemplaire connu de cette espèce remarquable par la forme de ses lobes frontaux latéraux qui sont grands et largement quadrangulaires. Porcellio lamellatus Ulianin [in Budde-Lund). Algérie. — Bône (Meinert, sec. Budde-Lund). — Cherchell (Che- vreux) (I).). — Alger (Simon) (D.)- - Bône (Hageninuller), aussi clans le guano de Chauves-Souris de la grotte du Trésor de Takouch (Hageninuller) (D.). Dispersion. — Espèce du bord de la mer où elle vit sous les pierres, les pièces de bois et les abris divers, elle parait assez répandue sur bien des points du littoral Méditerranéen : Elle a été découverte par Ulianin en Tauride (Mus. Berlin, sec. Budde Lund) ; nous la possédons de Valence en Espagne, de la petite île d'Alboran (Princesse-Alice), de la Provence où elle est très commune, de Corse. d'Abbazia (Istrie) ; on la trouve aussi le long des côtes de l'Atlantique aux Canaries, aux Açores, et jusqu'à Boyau (D.). Porcellio Olivieri And. et Sav. : type. Algérie. - Biskra (l)r Ch. Martin) (D ). Tunisie. — Sfax (V. Mayet) (D.). — Gabès (Noualhier, Letourneux, Y. Mayet) (D.). — Gafsa(V. Mayet) (D.). Porcellio Olivieri And. et Sav., var. nov. confluens. Cette variété ne diffère du type que par sa coloration ; les taches qui paraissent si nettes sur le type se confondent ici et ne forment pins qu'une large zone d'un gris plus ou moins uniforme qui couvre tout le milieu du corps, avec une bande latérale blanche. llgérie. — Bou-Saada (E. Simon) (D.)- — Laghouat (Lesne) (M. I».).— Biskra (.1. de Gaulle) (D.) Tunisie. Sfax (Mayet, Chevreux)(D.).— Gabès (Bovier Lapierre) (M. P.). — Tozzer (V. Mayet) (D.). LES ISOPODES TERRESTRES DU NORD DE L'AFRIQUE 539 Dispersion.— Le type d'Egypte a été figuré par Audouin el Savigny dès ls^7. M. Budde Lund l'a vu égalemenl dans diverses collections provenant de Syrie et d'Egypte (Schaufuss, Mus. Copenhague). La variété confluens n'a pus encore été signalée ailleurs qu'en Algérie et en Tunisie. PORCELLIO ALBINUS B. L. Algérie. — Ouargla (E. Simon sec. Budde- Lund) ; nous n'avons pas trouvé cette localité dans la collection Simon. — Biskra (Noualhier) (D.). Tunisie. — Tunisie, saus désignation spéciale (Bovier-Lapierre, commandant Roudaire) (M. P.). — Gabès (Letourneux, Mayet) (D.). — (iafsa (Mayet) (D.). — Tozzer (Mayet) (I).). — Mausourah (Letourneux) (I).). Dispersion. — L'air de dispersion de P. nlbinus est moins étendue que celle de P. Olixneri, et paraît plus spécialement limitée à la région Saharienne. PORCELLIO SPINIPES DollfllS. Sahara méridional. — Cap Blanc (comte de Dalmas) (D.). Dispersion. — Espèce des Canaries (Fuerteventura, Lobos, Lanza- rote, Graciosa) où elle vit dans les sables. Porcellio laevis La treille (= /'. Degeeri And. et Sav.). Maroc. — Non encore signalé, s'y trouvera certainement. Algérie. — Wagner, sec. Brandt. — Oran, Alger, Constantine et Bône (Lucas) (M. P.). — Biskra et Boue (sec. Budde Lund). — Algérie Occidentale (Simon) (D.). — Oran (E. Lemoine) (D.). — Alger (E. Simou) (D.). — Id., Cap. Matifou (Lesne) (M. P.) — Env. de Bougie (Chevreux) (D.). — Aumale (E. Simon) (D.). — Bou Saada (E. Simon) (D.). — Id. (Lesne) (M. P. . — Zebbach (Lesne) (M. P.). — Foret de Boghar (E. Chevreux) (D.). — Entre Metlili et Sidi-Maklouf (Lesne) (M. P.). — Tadmit (Lesne) (M. P.). — Laghouat, et dans le désert au S.-O. (Lesne) (M. P.). — Touggourt (de Gaulle) (D). —Biskra (E. Simon, de Gaulle, Noualhier) (D.). — Kroubs (E. Simon) (D.). — Aïn-Fezzan (E. Simon) (D.). — Djebel- Mahadid (F. Simon) (D.). — Constantine (Anderson) (D.). — Aïn- o-Grab (E. Simon, Hagenmùller) (D.). Tunisie. — Entre Souk-Akras et Ghardimaou (Letourneux) (D.). — Tuuis (V. Mayet, Schariï) (D.). — Id. (Coinde, Roudaire) (M. P.). — Kairouan (R. du Buysson) (D.). — Sfax (V. Mayet) (D.). Tripolitaine. — Mesurata (sec. Bizzardi). 540 A. DOLLFUS Dispersion. — Nous avous si souvent signalé l'ubiquité de cette espèce, qu'il est inutile d'y insister de nouveau. Bornons-nous à constater qu'elle existe dans tous les pays chauds et tempérés du inonde entier. PORCKLLIO BLATTARIUS B. L. Algérie. — Algérie, sans désignation de localité (Ulianin, sec. Budde-Lund). — Biskra (E. Simon, Noualhier) (D.). Dispersion. — Probablement désertique. PORCELLIO IMBUTUS B. L. Algérie. — Bou Saada (E. Simon) (I).). — Ain-o Grab (E. Simon) (D.).' Dispersion. — Espèce de Sicile, où elle est très commune, parait beaucoup plus rare en Algérie ; elle vit surtout dans les parties montueuses. PORCELLIO ANGUSTULUS B. L. Algérie. — D'Aumale à Bou Saada (E. Simon) (D.). -- Djebel- Mahadid (Id.) (D.). — Djebel-Sahari (Id.) (D.). — Ain o Grab (Id.) (I).). — Medjez (Id.) (D.). - Kef-el-Akdar (Id.) (D.). Dispersion. — Espèce des Hauts Plateaux. PORCELLIO SIMULATOR B. L. Algérie. — Mecberia (E. Simon) (D.). — Biskra (Noualhier, E. Simon) (D.). — Hammam -Salahine, près Biskra et Oasis d'El- Amri à 50 kilomètres (E. Chevreux) (I).). Dispersion. — Espèce désertique. PORCELLIO MARGINENOTATLS B. L. Algérie. — Algérie, sans désignation de localité (Lucas) (M. P.). — Constantine (E. Simon) (D.). — Hammam -Meskoutine (Noualhier) (1).). — Bône (E. Simon) (D.). Dispersion. — N'a encore été signalée que dans le Tell de Cons- tantine, se trouvera probablement aussi dans le Tell Tunisien. H est un caractère que les auteurs ont singulièrement négligé jusqu a présent et qui, chez les Poicellioniens, présente une grande importance pour la distinction des espèces : c'est la [orme de Pexopodite dans la première paire de pleopodes chez le cf. Le genre VorcelUo étant très répandu en Algérie et composé d'espèces qui ont souvent beaucoup d'afïinités les unes avec les autres, nous figurons ici ce caractère chez toutes les espèces algériennes des genres Porcellio et Lucasius. La détermination en scia ;iin>-i rendue plus facile LES ISOPODKS TERRESTRES DU NORD DE L AFRIQUE ;;vi Lucasius myrmecophilus KiiiM lian (= Porcellio). Le genre Lucasius a été établi avec raison par Kinahan Proc. Dublin Univers., 1859), pour l'espèce . /.. myrmecophilus. — 20. L. tardus. — iN. B. Nous n'avons pas vu le o* du Porcellio auritus B. L. petite taille, à antennes courtes avec le premier article du fouet bien plus eourt que le second, à pleotelson triangulaire à peiDe incurvé sur les côtés ; ce sont des espèces myrmécophiles comme les Platyarlhrus. 542 A. D0LL1VS Algérie. — Algérie occidentale (E. Simon) (D.). — Algérie (Letour neuxj (M. I'.). — Alger, fourmilières (Simon, Anderson, Noaalhier) (1).). — Id.. vallon de la Femme-Sauvage, Frais Vallon, cap Matifou (Lesne) (M. P.;.— Médéa (Lucas, Lesne) (M. P.).— Tenied- el-Haad (Simon) (D.). — Touggourt, fourmilières (R. Moniez) (D.). Tunisie. — Non encore signalé, s'y trouvera certainement. Dispersion. — Sud de l'Espagne et Algérie. Lucasius pallidus B. L. (Porcellio). Algérie. — Algérie, sans désignation de localité (Meinert, sec. Budde-Lund). — ? Tlemcen (E. Simon), confondu avec des exem- plaires provenant de France. Dispersion. — L'aire de dispersion paraît considérable et s'étend à tous les pays Méditerranéens de l'Ouest : Algérie, Espagne, France méridionale, Sardaigne, Sicile (B. L. et D.). Lucasius takdus B. L. (Porcellio) (= P. pauper B. L.). Nous avons entre les mains les types des descriptions du Porcellio tardus et du /'. pauper de Budde-Lund ; il ne nous est pas possible de les distinguer spécifiquement. [lyérie. — Tlemcen (E. Simon) (D.). — Forêt de cèdres de Mahadid (E. Simon) (D.). Tunisie. — Tunis, Jardin du Belvédère (IL du Buysson) (D.). Leptotrichus Panzeri Aud. et Sav . [Porcellio) (= Tricho- niscus flavescens Lucas). Maroc— Rabat (Schlumberger)(D.). llgérie. — Cran (E. Lemoiue) (D.).— Algérie occidentale (E. Simon) il).). — Cherchell (E. Chevreux) (h.). — Alger (Lucas, type du Trich. flavescens) (M. P. ). — Id. (E. Simon) (D.). — D'Aumale à Bou Saada (E. Simon) (D.). Biskra (J. de Gaulle) (D.). Tunisie. — Tunisie (E. Simon) (D.). — Tunis (V. Mayet) (D.). — Kairouan (IL du Buysson] (D.). — Hadjeb el- Aroun (IL du Buysson) (1).). Leptotrichus lentus B. L. (— Uj probius lentus B. L.). Fiç. g Leptotrichus lentus B. M Budde Lun.l avait rapporte celle l> ( l uprooiUiS). Parties a rue rieure et postérieure di ps. petite espèce au genre Lyprooius qui LES ISOPODES TERRESTRES DU NOIU) DE L'AFRIQUE 543 appartient à la tribu des Onisciens; son erreur provient de l'état incomplet de l'exemplaire décrit, auquel manquaient les antennes ; or, le fouet de celles-ci est bien biarticulé comme chez les Porcellio- oiens, el d'autre part ses affinités avec le geure Leptotrichus, ue sont pas douteuses. Les Onisciens qui aiment l'humidité, paraissent manquer dans la région désertique. ilgérie. — Msila (E. Simon), type du Lyprobius lentus B. L. (D.). — Biskra (J. de Gaulle) (D.). — Touggourt (M. Pic) (1).). Dispersion. — Espèce désertique, qui paraît peu abondante ; nous n'en avons reçu, des provenances ci dessus, que quatre exemplaires. Metoponorthus glaber L. Koch (Porcellio). Algérie. — Bords de la Sebkha d'Oran (E. Lemoine) (D.\ Dispersion. — Espèce assez répandue daus l'Espagne méridionale. Metoponorthus sexfasciatus C. Koch (Porcellio). Maroc. — Rabat (R. Schlumberger) (D.). ilgérie. — Algérie, local, diverses (Meinert, sec. Budde-Luud). — Oran et bords de la Sebkha (E. Lemoine) (D.). — ïlemcen (E. Simon) (D.). — Perrégaux (E. Simon) (D.). — Alger (E. Simon) (I).).— Id., à La Vigie (Lesne) (M. P.).— Ouled-Anteurs (E. Simon) (I).). — Bôue(Vallantin) (D.). Tunisie. — Tunis (Mayet) (D.). Dispersion. — Très abondant tout autour de la Méditerranée occidentale, s'étend d'une part jusqu'aux îles Atlantiques (Madère, Açores, Canaries) et en Portugal (D.), de l'autre jusqu'en Grèee (C. Koch, Berichtig., 1847 et Budde-Lund) et en Dalmatie (D.). En France, il remonte jusqu'à Digue (D.). Metoponorthus pruinosus Brandt (Porcellio). Algérie. — Boue et Biskra (sec. Budde-Luud). — Alger (J. de Gaulle) (D.). — Id., à La Vigie et Frais-Vallon (Lesne) (M. P.). — Bon Saada (Lesne) (M. P.). — De Metlili à Sidi Maklout (Lesne) (M. P.). — Biskra (J. de Gaulle, Noualhier) (D.). — Touggourt (M. Pic, J. de Gaulle) (D.). Dispersion. — Ubiquiste, comme le Porcellio laevis, se trouvera certainement dans les autres pays barbaresques. Metoponorthus pruinosus Brandt, var. tingitana B. L. (= M. tingilanus B. L.). M. Budde-Lund considère cette variété comme pouvant former une espèce distiucte, de même que le M. Swammerdami Aud. et Sav. 544 A. DOLLFUS d'Egypte. Nous av.ons examiné un petit nombre d'exemplaires de la première venant de Tanger, et un grand nombre de la seconde recueillis en Egypte et en Syrie, — et il ne nous semble pas possible de la séparer spécifiquement du M. pruinosus. La var. tingitana en diffère seulement par sa taille qui peut atteindre 15 \ la var. Swammerdami (d'Egypte et de Syrie), est presqu'aussi grande et sa couleur (à l'alcool) sur la partie médiane est d'un roux parfois assez clair, mais qui olïre de nombreux passages au type. Maroc. — Tanger (Collin, sec. Budde-Lund). — Id. (Favier) (M. P.). — Id. (Mus. Madrid). Metoponorthus fuscovariegatus Lucas (Porcelito) (= Met. philoscoides B. L.). C'est par erreur que M. Budde-Lund a cru pouvoir rapporter l'espèce de Lucas au genre Leptotrichus. Maroc. — Tanger (Favier) (M. P.). Algérie. — Environs d'Alger et d'Oran (Lucas) (M. P.). — Bône (Meinert, sec. Budde-Lund). — Oran et bords de la Sebkha (E. Lemoine) (D.). — Id. (Lucas, v. ci-dessus) (M. P.). — Oran (E. Simon) (D.).— Tlemceu (E. Simon) (D.).— Orléansville (E. Simon). — Oued-Zitoun (E. Simon) (D.). — Cherchell (E. Chevreux) (D.). Médéa (Lesne) (M. P.). — Alger (Lucas, v. ci-dessus) (M. P.). — Id. (E. Simon) (D.). — Id., au Frais-Vallon (Lesne). Dispersion. — Probablement tout le Tell Algérien et Marocain jusqu'à Tanger ; paraît plus commun à l'Ouest qu'à l'Est. Metoponorthus coxalis B. L. Algérie. — Bône (Meinert sec. Budde-Luud). — Rochers des Ouled Auteurs (Simon) (D.). — Forêt de cèdres de Mahadid (Simon) (D.). Dispersion. — Cette espèce paraît appartenir plutôt à l'Est et surtout aux régions montueuses ; elle se distingue de l'espèce précédente par sa taille plus petite, plus étroite, et le prosépistome plus convexe et dépourvu de tubercule. Nous n'avons vu que des $. Metoponorthus virescens B. L. Maroc. — Larache, un exemplaire (Sjzfrensen, sec. Budde-Lund). Dispersion. — Seule localité connue de cette espèce que nous n'avons pas vue. Metoponorthus viridis B. L. Algérie. — Bône (Meinert, sec. Budde-Lund). Dispersion. — Cette espèce, remarquable par la grandeur de ses LES ISOPODES TERRESTRES DU NORD DE L'AFRIQUE 545 lobes frontaux latéraux semi-circulaires, est citée par M. Budde- Lund, de deux localités qui n'ont guère de rapports : Kancysch et Algérie . les deux exemplaires vus par notre collègue, se trouvent dans la collection Ulianin. Le Metoponorthus Utoralis, qui est. commun en plusieurs localités Méditerranéennes, au voisinage de la mer (Provence, de Montpellier à Cannes, Sicile et jusque dans le Chersonèse Taurique) n'a pas encore été trouvé en Algérie. Metoponorthus melanurus B. L. [Igérie. — Bône (Meinert sec. Budde-Lund). -- Dunes d'Alger (De Gaulle) (D.). — Alger, au Ruisseau et au Cap Matifou(M. IV).— Bône (E. Simon, Vallantin) (D.).— Forêt du Mont -Edough (Chevreux) (D.). — La localité Ouled-Anteurs (E. Simon) indiquée par M. Budde- Lund, parait erronée, et nous n'avons pas trouvé d'exemplaires de cette provenance dans la collection Simon. Dispersion. — Ce petit Porcellionien vit en nombre sur bien des poiuts du littoral de la Méditerranée occidentale, dont il ne s'éloigne guère : citons (dans notre collection) la Sicile, la Sar- daigne, la Corse et toute la Provence ; nous en avons aussi qui proviennent de détritus d'inondations aux environs de Toulouse ; c'est la localité la plus éloignée de la mer que nous connaissions pour cette espèce. Metoponorthus frontosus B. L. Algérie— Boghari (E. Simon) (D.). — Baniou (Id.) (D.). — Biskra (Id.) (D.). Dispersion. — Espèce presque désertique. Metoponorthus lacteolus B. L. Algérie. — Bou Saada (E. Simon) (D.). Dispersion. — C'est jusqu'à présent la seule localité connue. Metoponorthus saruleti B. L. Algérie. — Biskra (Meinert in Mus. Copenhague et Tatschanowski in coll. Uljaniu, sec. Budde Lund). Dispersion. — Nous n'avons pas vu cette espèce, qui nous paraît très curieuse. M. Budde-Lund cite l'annotation suivante d'Uljanin : « M. Tatschanowski l'a trouvé dans des tas de sable recouvrant des buissons ; ces Isopodes, qui semblent être assez rares, ont été trouvés ensevelis profondément dans le sable ». Mém. Soc. Zool. de Fr., 1896. ix. — :« 546 A. DOLLFUS METOPONORTHUS FISCOMARMORATUS B. L. Algérie. — Oran (E. Simon) (D.). Dispersion. — Seule localité citée. Hemilepistus Reaumuri Aud. et Sav. (Porcellio). ilgérie. — Afrique septentrionale (sec. Budde-Lund). — Bamiou (Lesne) (M. P.). — El Alia (Lesne) (M. P.). — Kl Outaïa (Bleuse) (D ) _ Biskra (Meinert, in Mus. Copenhague, Tatschanovsky (coll. Uljanin) sec. Budde-Lund. — E. Simon, A. Dollfus, Chevreux, Noualhier, De Gaulle II).).— Hammam -Salahine (Chevreux) (D.). — De Tuggurtà El-Oued (Janssen) (M. P.). Tunisie. — Tunisie, sans désignation spéciale j Houdaire i M. I'. i. Kairouan (Letourneux) (M. P.). — Id. (R. du Buysson) (D.). — Tozzer (V. Mayet) (D.). — Hadjeh el-Arouu (R. du Buysson) (D.). — Sfax (Coinde) (M. P.). - Gabès (Noualhier, .Mayet) (D.). — Kibiti (Bovier-Lapierre) (M. P.). — Oued-Akarit (Hagenmuller) (D.). Tripolitaine. — Homs (sec. Rizzardi). Dispersion. — Cet intéressant Cloporte est désertique et sou aire de dispersion est très étendue puisqu'elle va jusqu'en Egypte et en Syrie, où, déjà signalé par Schubert (sec. Koch), M. leD1 Barrois l'a trouvé dans le Désert de Palmyre (D.), et le Dr Festa dans les montagnes de l'Anli-Liban, à 1,500 mètres d'altitude (Mus. Turin). M. Budde-Lund écrit qu'il se trouve sous les mottes (sub glebisj autour de Biskra, d'après Meinert, et il reproduit l'annotation suivante de M. Tatschanowsky : le P. Reaumurii Aud. est très commun dans les lieux pierreux et argileux du désert de Sahara et des plateaux Sahariens; il se creuse (?) dans le sol des tubes assez profonds et perpendiculaires dans lesquels il se cache ; il se trouve aussi en grand nombre d'exemplaires sous les pierres. M. Eug. Simon a également remarqué ce fait; il nous a dit que les trous de Y Hemilepistus rappelaient ceux des larves de Cicindèles, et que le Cloporte dont la partie antérieure est hérissée de granu- lations presqu 'épineuses, vit à la partie supérieure du trou, sa tête formant en quelque sorte bouchon. Les trous sont-ils creusés par le Cloporte, ce qui expliquerait la rugosité extrême de la partie antérieure du corps, ou celui ci vit-il dans des perforations dues à un insecte '.' Il sera sans doute facile d'élucider ce détail biologique pour une espèce si commune. Bathytropa Meinerti P>. L. (Ç — H. costata B. L.). Le cT de cette espèce ;i été décrit par liudde Luml sous le i i de /;. Meinerti el la 9 sous le nom de B. costata. LES ISOl'ODES TERRESTRES DU NORD DE L'AFRïQI I '.Vil Algérie. — Bône (Meinert, sec. Budde-Lund) d" et 9. — Alger (E. Simon) cf *'t $■ Dispersion. — Se retrouve à l'île de Porquerolles (Provence) où il a été trouvé par M. E. Simon (D.). Cette minuscule espèce vil au bord de la mer. Platyarthrus Schobli B. L. Algérie. — Bône (Meinert, sec. Budde-Lund). -- Cherchell (E. Chevreux) (D.)- — Ouled Anteurs (E. Simon) (D.). Dispersion. — Parait très commuu dans les fourmilières des régions Méditerranéennes, où il remplace en général le P. Hoffmannseggi Br. des régions moins chaudes de l'Europe. En Provence, les deux espèces sont presqu'aussi répandues l'une que l'autre ; le P. Schobli se rencontre jusqu'aux îles Canaries d'une part, et de l'autre en Corse, en Sicile (D.) et jusqu'à Kertsch dans le Chersonèse Taurique (Uljanin sec. Budde-Lund). Platyarthrus caudatus Dollfus. Algérie. — Ain el-Hadjar (Moniez), dans les fourmilières à*Aphae- nogaster barbara (D.). Dispersion. — Ce petit Cloporte myrmécophile qui se distingue de ses congénères par la longueur du pleotelson, est bien moins commun que le P. Schobli ; outre la localité ci-dessus, nous le possédons cependant de Marseille, de l'île Saint-Honorat, et de Sicile (près de Sélinonte). ONISC1ENS Le genre Oniscus paraît faire totalement défaut à l'Algérie ; il appartient du reste aux régions plus froides et surtout plus humides, car on trouve Y Oniscus murarius abondamment dans les îles Atlantiques. Philoscia muscorum Scop., var. nov. Algirica. Les exemplaires d'Algérie sont de grande taille, atteignant jusqu'à 12""" ; la netteté et l'accentuation des marbures d'un brun foncé sur fond blanchâtre avec marge latérale claire, parait aussi constante. Nous n'attachons pas d'autre importance à cette variété ex statura et ex colore. Algérie. — Algérie, commun (Meinert, sec. Budde-Lund). — Alger (E. Simon) (D.). — Fort l'Empereur (Lesne) (M. P.). — Edough (E. Simon, Hagenmûller) (D.). Dispersion. — La Philoscie des mousses, si commune dans toute, 548 A. DOLLFL'S l'Europe tempérée, se plaît dans les localités couvertes et humides (mousses, couvert du bois, vieux troncs, sous les pierres dans les endroits frais, etc.). Les points extrêmes de son aire de dispersion peuvent être lixés jusqu'à présent, ainsi : au Nord, de l'Irlande à l;i Suéde et à la Pologne, et au Sud, La Sicile et lAlgérie. En Espagne, nous ne l'avons trouvée que dans les provinces Basques. Pbiloscia elongata Dollfus (1884) [=l>h. pulchella B. L., 1885). Algérie. — - Meinert [sec. Budde-Lund). — ïlemcen (E. Simon) (D.).— Le Kreider (Id.) (D.).— Saïda (Id.) (D.). - Alger (Id.) (D.). — El Arzouch (Id.) (D.). — Constantine (Id.) (D.). — Bône, variété albinos (ld.) (D.). Dispersion. — De toutes les Philoscies, c'est celle qui paraît le moins difficile sur l'habitat, et dont l'aire de dispersion est par conséquent la plus étendue comprenant probablement toute l'Europe méridionale, une partie de la Syrie et de l'Afrique du Nord, et par ci par là quelques localités excentriques, où elle a sans doute été amenée par les navires : citons les points qui nous paraissent les plus typiques. Chersouèse Taurique (Uljanin sec. Budde-Lund), Damas (Barrois) (D.). — L'Herzégovine (Mus. Sarajevo) (D.). — Albanie (OËrtzen, sec. Budde-Lund). — Modène, Borne (Picaglia et D.). — Sicile (B. L. et D.). — Dalmatie, Croatie, Istrie (D.). — Madrid et Saragosse (Bolivar et D.), toute la Pro- vence, Toulouse, Saint-Jean-de Luz, Boyau, Groisic (D.), — et entin le Cap de Bonne- Espérance (E. Simon) (D.). Philoscia couchi Kinahan (-— Pli. longicornis B. L.). Maroc.— Larache (So'rensen, sec. Budde-Lund). — Mers el-Kébir (E. Lemoine) (D.).— Cherchell (Chevreux) (D.).— Alger (E. Simon). Bône (Hagenmuller) (D.). La localité « Ouled-Anteurs » signalée par Budde Lund, d'après l;i collection Simon, est sans doute erronée, et nous ne l'avons pas trouvée dans la collection. Il s'agit, en effet, d'une espèce qui habite les plages, en compagnie des Ligia, Tylos, etc. Dispersion. — Assez répandue sur bien des plages Méditerra néennes et même Atlantiques, telles que : Sébastopol (Uljanin). Alexandrie (Lelourueux), Syracuse (D.), Corse (D.), Provence et Aude (E. Simon, D.), Guéthary (Mus. Madrid), Bayonne, Audierne, Havre (D.), Ault, Somme (E. Simon), Irlande (Kinahan), Açoree (Hirondelle), Canaries (Alluaud). LES ISOPODES TERRESTRES DO NORD DE L'AFRIQUE 549 Armadilloniscus candidus B. L. Algérie. - Nemours (E. Simon) (D.). Dispersion. — Vit aussi en Provence (Saint Hounorat, Antibes, Marseille, D.). Les Armadilloniscus vivant au bord de la mer, sous les paquets d'algues et de zostères. Armadilloniscus Letourneuxi E. Simon. Tunisie. — Letourneux (D.). Dispersion. — Pas d'autre désignation de localités. LIG1ENS Trichoniscus roseus Koch (Itea). Algérie. — Tlemcen (E. Simon) (D.). — Boue (Id.) (D.). Dispersion. — Le Trichoniscus roseus paraît fréquent dans toute l'Europe moyenne et méridionale, de l'Irlande et du Danemark à l'Espagne et à la Dalmatiè. Il affectionne les lieux obscurs oi> il perd souvent sa coloration d'un rouge vermillon. Trichoniscus pusillus Brandt. Algérie. — Bône (Meinert, sec. Budde-hund). Dispersion. — Plus étendue encore que celle de l'espèce précé- dente, l'aire de dispersion du T. pusillus s'étend jusqu'à la Suède et à l'Amérique du Nord, au Niagara. Son habitat est surtout dans les endroits humides, bois pourris, mousse mouillée, bords des ruisseaux et des cascades. Nous recommandons vivement aux chercheurs de recueillir tous les petits Isopodes qu'ils rencontreront dans ces endroits; il ne serait pas impossible d'y découvrir de nouvelles espèces. L'espèce décrite par Lucas sous le nom de Trichoniscus (lai escens, n'a aucun rapport avec ce groupe d'Isopodes. C'est le Leptotrichus Panzerii And. (voir ci-dessus). Ligia Oceanica Fabr. Maroc. —Rabat (commandant Schlumberger). — Tanger (Ach. Costa, sec. A. Dollfus). Dispersion. — Rabat est la localité la plus méridionale connue de cette grande Ligie, si abondante sur toutes les côtes Atlantiques jusqu'à la Baltique, à la Norvège et aux Fàroë. Ch. Roux prétend qu'elle pénètre jusqu'à Gibraltar et même à Malaga, et M. Ach. Costa nous a dit l'avoir recueillie à Tanger, ce qui est plus probable. 5o0 A. DOLLFUS Ligia italiga Fabr. (= /.. Ehrenbergi Brandt, = L. Brandti Rathke). llgérie. — Commune sur tout le littoral Algérien, surtout dans le cercle de La Calle [sec. Lucas). — Algérie (E. Simon) (D.). — Oran (E. Leraoine) (D.). — Alger (Lucas) (M. P.). — La Calle (Lucas) (M. P.). Tunisie. — Djerba (F. de Nerville) (D.). Dispersion. - - La L. Italien remplace l'espèce précédente sur tout le littoral Méditerranéen, de la Tauride à l'Espagne. Contraire- ment à l'assertion de Ch. Roux, elle pénètre dans l'Atlantique eu nous l'avons signalée en abondance aux Açores et aux Canaries, d'après les expéditions du Prince de Monaco et de M. Alluaud. TYLOSIENS Tylos Armadillo Latr. (= T. Latreillei And. et Sav., = nha- codes inscriptus L. Koch). Algérie. — Environs d'Alger et de Bône {sec. Lucas). — Algérie (Meinert, sec. Budde-Lund). — Oran (Tallary) (D.). — Cap Matifou (Lesne) (M. P.). — Bône (Lucas) (M. P.). Tunisie. — Vallée de la Medjerda (Mayet) (D.). — Presqu'île Khédine (E. Chevreux) (D.). — Kerkennah (De Nerville). Dispersion. — L'aire de dispersion du Tylos est bien plus consi- dérable qu'où ne le croyait jusqu'à présent. M. Budde-Lund le signale sur presque tous les points du littoral méditerranéen, et cette énumération pourrait être complétée par bien des localités de notre propre collection, mais il n'indique aucune provenance en dehors de cette région. Or, nous l'avons reçu abondamment du Croisic en Bretagne (Chevreux) et de Soulac (Gironde) (Peyrissac), et les voyages du Prince de Monaco et de M. E. Chevreux. nous ont permis de joindre à ces localités atlantiques, celles plus curieuses encore des Açores et de Dakar au Sénégal ! C'est un Cloporte qui rappelle par sa forme convexe, l'aspect des Arma- dilliens, et qui habite les plages sous les pierres et les objets divers. LES IS0P0DES TERRESTRES DU NORD DE L AFRIQUE 551 Distribution géographique des Isopodes terrestres du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie. ESPÈCES COMMUNES AVEC L'ESPAGNE (E.) ET AVEC r.A SICILE (s.). MAROC SEPTENTRIONAL ET ALGERIE OCCIDENTALE LITTORAL, TELL ET RÉGION MONTUEUSE D'ALGER, DE CONSTANTINE ET DE TUNISIE REGION DÉSERTIQUE Armadillo offieinalis (E., S.). Eluma purpurascens (E (. Armadillidium granulatum (E.. S.). A. vulgare (E., s.). Porccllio platysoma. P. échina tus (E.). P. purpureus. P. Hoffmannseggi (E.). P. flavocinctus (E.). P. Wagner i (E.). P. ocellatus (E.). P. ornalus (E.). P. Bovsei. P. variabilis (E., S.). /'. laevis (E.,S.). Lucasius myrmecophilus (E.). /,. pallidus (E.). L. tardus. Leptolrichus Panzeri (E., S.). Metopnnorlhus glaber (E.). M . sexfasciatus ( E . ) . M. pruinosus (E., S.) et var tingitunus. M. fuscovarigatus (E.). M. virescens. M . fuscom a rm oratus . Philoscia elongata (E., S.)- Ph. Couchi(E., S.). Armadilloniscus candidus. Ligia océanien (E., ?). /. . italien (E., S.). Armadillo offieinalis (E., S.). ? A rmadillidium Pallasi. A . granulatum (E. ,S.). .A . Zenckeri (E.). A . vulgare (E., S.). A . quiui{ue}nistulalum . A . pilosellum. A . sulcalum. Porcellio praeustus. P. platysoma. P. brevipennis. P. inlercalarius. P. Wagneri (E.). /'. Bovsei. P. eximius. P. variabilis (L'., S.). P. lamellatus (S.). P. toms (E., S.). P. imbutus (S.). P. angustulus. P. marginenotatus. Lucasius myrmecophilus (E.) L. pallidus (E.). L. tardus. Leptolrichus Panzeri (E., S.) Metonoporthus sexfasciatus (E.) M pruinosus (E., S.). .)/. fuscovariegatus (E.). j/. coxalis. M. riridis. 1/. parcus. M. melanurus (E.). Bathytropa Meinerti. Platyarthrus Sctiiilli (S.). Pi. caudatus (S.). Philoscia muscorum (E., S.). P/i. elongata (S., E.). P/i. Couchi(E., S.). ,1 rntadillonisnis Letoumeuxi . Triehoniscus roseus (E., S.). T. pusillus (S.). /ajîffl ilalica (E., S.). T^os armadillo (E., S.). Armadillo offieinalis (E . S.), /l Mayeli (Sud Tunisie). Armadillidium Zenckeri var. quadri-notata. ? Porcellio aurilus (E.). P. variabilis (E., S.). P. Budde-Lundi (Sud-Tunisie). P. Olivier i et var. confl uens. P. albinus. P. laevis (E., S.). P. blatlarius. P. Simulator. Lucasiusmyrmecophilus(E.S.) Leptolrichus Panzeri (E.,S.). t. lentus. Meloponorthus pruinosus (E., S.). J7. fronlosus. M. lacteolus. M. sabuleti. Hem ilepist US H en u m u ri. Au total, en ajoutant les deux espèces du Cap Blanc, nous signalons aujourd'hui 69espèces d'Isopodes terrestres, dont 27 appartiennent aussi à la faune espagnole, et 19 à la faune sicilienne. 27 espèces peuvent être considérées jusqu'à présent comme spéciales à la région barbaresque. ;j5*J a. dollfus INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1804. Latkeille, Histoire naturelle des Crustacés et des Insectes, t. VIL Paris, an XII. 1827. Audouin et Savigny, Explication sommaire des planches de Crustacés de l'Egypte et de la Syrie, vol. XXII. Paris. 1828. Roux, Crustacés de la Méditerranée et de son littoral. .Mar- seille. 1833. Brandt (J. F.), Conspectus monographiae Crustaceorum OnUcodorum Latreillei. Soc. Imp. Naturalistes Moscou. 1840. Milne Edwards (H.), Histoire naturelle des Crustacés, t. III. 1841. Brandt (J. 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ESPÈCES ET GENRES NOUVEAUX DÉCRITS DANS LES MÉMOIRES DE 1896 FORAMINIFÈRES Baculogypsina Floresiana Schlumberger 88 Spongiaires 1 rinrlla iignnlii Topsent .... 129 A. Guileli Tops 130 A. padina Tops 131 A. pedonculata Tops 131 A. perlucida Tops 132 Bexadella Tops. ». g 119 H. l'ruroli Tops 120 H. Racovitzai Tops 119 Menanetia Topsenl n g H5 M. Minchini Tops 116 Rhabderemia spinosa Tops. . . 121 Spiroxya Tops. n. g 121 S. heleroclila Tops 122 Sponpogosoriles Tops. n. g. . . 117 S. placenta Tops 117 Vosmxria levigata Tops. ... 128 Echinodermes (Ophiures) Amphiura denticulata Kœhler. . 209 A. grandis Kœhl 246 A. longispina Kœhl 211 A. Richardi Kœhl 245 Ophiacanlha lineata Kœhl . . . 247 0. rufescens Kœhl 249 Ophiocten longispinum Kœhler O. scutatum Kœhl. .... Ophiernus abyssalis Kœhl. Ophiomitra cordifera Kœhl Ophiotrema Kœhl. ». g. . O. Alberti Kœhl 204 :>. et F. Çalliostoma Grimaldii, D C Hirondellei, I). et F. C. leptophyma, D et F. Cerithiella Alicei, I). et F C. liouvieri, D. et F. . . C. Cossmanni, D. et F. . C Guernei, D. et F. . . Cerithiopsisturbonilloides,\)e Cyclostrema Dollfusi, l>. et F C. Richardi, D. et F. ... . Cylichna Pietlei, D. et F. . . Dit m Un afjlnis, l). et F. . . . Emarginula Guernei, D et F Eulima baptocephala, D. et I- fc'. dysnoeta, I). et F. . . . £. halorhaphe, I). et F . . E. insignis, D et F. . . . . E. leptozona, I). el F. . . . A", machaeropsis, D. et F. . E. pachya, D. et F /:'. Richardi, D. et F E. spiridioni, D. et F. . . . E. talaena, I) et F. ... . E. xiphidiopsis, D. et F. . . Fissurisepta Crossei, l). et F F. micropfiyma, D. et F. . . Fusus Grimaldii, I). et F. . Glyphis Edwardsi, I). et F. . Iphitus cancellalus, I). et F. /. lenerrimus, D. et F. . . . Leptotfiyra globulotdes, D. et Uarginella Vignali, I). et F. Mitromorpha Dalli, l> el F. . M. SmiUti, I). et F Natica phaeocephala, D. et F N. pyrrhoslicln. D. et F. . . Philine approximans, D. ci F /'. rugosula, i>. h F Pleurotoma adepha, I). et F. V.i.'i Pleurotoma Hlanchardi, I». el F :«)7 /'. callembryon, D. et F. . -'«lit; /'. cœlorhaphe, D. et F. . 457 /'. compsospira, D. et F. . 480 /\ demosta, IJ et F. . . . 451 /•. diaslropha, D. et F. . . 482 I' . eurybrocha, l). et F. . 446 P. fulvolincla. D. et F. . . 446 /' gisota, D. et F. . . . 445 P. Hirondellei, 1). et F. . 447 P. leptoglypta, 1). et F. . 443 P. megalembryon, D. et F. 484 /'. mirmidina, D. et F. . . 485 /'. monolrupis, D. et F. . 402 P. polysarca, D. et F. . . 475 /'. pycnoides, I). et F. . . 400 p. pyrrhogramma, D. et F 461 /'. pyrrhogr., var. inullicoslala 460 P. xubaraneosa, D. el F. . S62 P. thaumastopsis, D. et F. 405 Propilidium Bavayi, L). et F 405 /'. Crrw.s'fi, 1). et F 401 Pseiidu murex basileus, D. et 400 Ringicula lilanchardi, D. et F 405 Rissoa Jousteaumei, D. et F. 404 Ruxania Monlerosatoi, D. et F 402 Seissurellu Richardi, 0. et F 404 Solariella ambigua, I). et F 492 S. mirant, I). et F. . . . . 492 Solarium Cerlesi, D. et F. 4;<4 S'. Dollfusi, I). et F. . . . 489 Tharsix aleles, D. et F. . . 450 T Gaudryi, D. et F. . . . 450 Tinostoma azvriea, I). et F. 474 Trophon Grimaldii, !>. et F 433 T. Richardi, D. et F. . . . 431 Turbonilla digenes, D et F 452 T. Hamonvillei, I). et F. . 458 T. Hœki, D. et F 459 7'. phaula, 1). et F. . . . 400 7'. Schlumbergeri, D. et V. 406 /'. VnillaïUi, I). et F. . . . 414 Titrcicula Alicei, D.elV. . i30 428 425 409 429 426 '.27- 410 412 408 410 420 412 425 422 418 415 410 422 424 404 '.05 440 405 154 404 487 476 479 452 55 > 4S0 480 485 ',511 138 470 ',71 470 469 472 V7t 483 557 [SOPODES Armadillidium Chazaliei Dollfus. S30 I . pilosellum Dollf 530 Philoscia muscorum, var. nov. algerica 347 Porcellio eximius DolH. . . 536 P. Olivieri var. dov. confluais ii-'is Glomeris sinensis Brôlemann. . . :i52 Spirobolus Joanisi Brôl. .... 359 Myriapodes Strongylosotnun Nadari Brôl. 357 Acariens Argus magnus Neumaon. 14 Arrhipis brasiliensis Pleutiaux. .1. orientalis Fleu t. ...... Anilschia Fleut. n. g A . Boliviana Fleut À . Germaini Fleut . . Dromœolus Gondoti Fleut. . . I). Bova Fleut . D. oblilus Fleut D. paralleius Fleut I). rugosus Fleut D semirugosus Fleut D. gabonensis Fleut Dyscolocerus Pasteuri Fleut. . Fornax brasilianus Fient . . Fornax emarginatus Fleut. F. Germaini Fleut F. Gabonensis Fleut F. longicollis Fleut F. punctatus Fleut . Euunemid.k 311 Fornax Raffrayi Fleut. . . . 312 F. scythonoidcs Fleut. . . 300 F snlcatus Fleut 300 F. ii niais Fleut 301 F. vicinus Fleut 279 Microrhagus Uaindroni Fleut 280 Nematodes Bonvouloiri. . . . 281 Paradiœretus Fleut. n. #. . 283 P. flabellicornis Fleut. . . 282 Phanerochila Fleut. n. g. . :5U2 P. boliciensis Fleut .'«Ci Plesifornax curtus Fleut. . . 295 P. fronlalis Fleut 305 P. Perroti Fleut 288 Profornax Fleut. n. 3. . . . 306 F. languei Fient 307 Sarpedon bipectinatus Fleut. 286 Semnodema Harmandi Fleut 285 Thylacosternus Melinoni Fleut Odonates Allolesles nigra Martin. . . Gynacantha stylata Mart. . Hemicordulia delicata Mart. 107 106 105 Telebasis ALluaudi Mart. . . Zyxomma sechellarum Mart. 287 290 2'. H 308 307 292 313 304 304 :5IS 315 309 310 311 284 284 2% 297 299 110 103 MUTILLIDES Apterogyna Pici André. .... 276 CystomutiUa André, nov. subg. 20:! Mutilla Ariasi André 274 MuLilla arsinoensis André. . . . 275 Pseudophotopsis And., nov. subg. 266 Stenomutilla André, nov. subg. 265 :,:,!) TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABETIQUE D'AUTEURS Pas E. André. — Notes pour servir à la connaissance des Mutilles paléarctiques et description de quelques espèces nouvelles (deuxième partie). .... 261 B. Blanchard. — Description de quelques Hirudinées asiatiques. ..... 316 II. W. Brôlbmann. — Sur quelques Myriapodes de Chine (planche XIII). . 349 Pb. Dautzenberg et 11. Fischer. — Campagnes scientifiques de S. A le prince Albert I" de Monaco. Dragages effectués par VHirondelle et par la Princesse- A lice, 1888-1895 (planche XV à XXII) . 393 A. Dollfus. — Les Isopodes terrestres du Nord de l'Afrique, du Cap Blanc à Tripoli (Maroc, Algérie, Tunisie, Tripolitaine) 523 H. Filhol. — Histoire des Collections cétologiques du Muséum de Paris. . . 45 Ed. Flkitiaux. — Collection des Eucnemida* du Muséum d'histoire naturelle de Paris. 278 Id. — Eucnémides nouveaux 300 A. Gruvel. — Etude de la Teraclila porosa Schumacher (planche IX). . . 134 P. Hallkz. — Les Némertiens du détroit du Pas-de-Calais l.i'.t H. Kobhler. — Note préliminaire sur les Ophiures recueillis pendant les campagnes de VHirondelle 203 Id. — Note préliminaire sur les Ophiures des premières campagnes de la Princesse-Alice 241 ,1. Krassilshtshik. — Sur les parasites des Vers à soie sains et malades. Contribution à l'étude de la Flacherie, de la Grasserie et de la Pébrine (Communication préliminaire) 513 .1. Kunsti.er et A. Gruvel. — Becherches histologiques sur les glandes pharyngiennes des Hippérines (planche X et XI) 149 J. Lignières. — Evolution du Puceron lanigère (planches I et II). .... . 70 B. Martin. — Odonates des îles Séchelles 101 F. Meunier. — Les Belostoma fossiles des Musées de Munich et de Haarlem, (planches V à VII) 01 G. Neumann. — Bévision de la famille des lxodidés 1 Id. — Note sur les Téniadés du Chien et du Chat 171 Peter Olsson. — Sur Chimœra monslrosa et ses parasites i99 X. Basi>ail. — Durée de l'éducation et de l'incubation des jeunes dans le nid chez quelques Passereaux. . 185 Id. — Observations complémentaires sur la ponte et les mœurs du Hanneton . 331 B. Bou.inat et E. Trouessart. — Sur ia reproduction des Chauves-Souris. 214 C. Schi.umuerger. — Note sur le genre Tinoporus (planches III et IV) ... 87 E. Topsent. — Matériaux pour servir à l'élude de la faune des Spongiaires de France 113 D. N. Voinov. — Les néphridies de liranchiobdella varians (v. astaci), planche XIV 363 . Zograf. — Bemarque sur une forme intéressante et assez rare d'Ainphi- neura polyplacophora (planche XII) 254 Le Secrétaire général, Gérant, D' Raphaël BLANCHARD. IMP. LE BIGOT FRERES. MÉMOIRES DE LA t f SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1896 TOME IX PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE 7. rue des Grands-Augustins, 7 1896 Le Secrétaire général, gérant, le Secrétaire* Dr R. BLANCHARD. E. CAUSTIER. % *p AMNH LIBRARY 100125059 BC Ta \\ ;*m ■vOm s*. &* &' •!■*% àîfcalî' ■